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Full text of "Memoires concernant Christine reine de Suede, : pour servir d'eclaircissement a l'histoire de son regne et principalement de sa vie privée, et aux evenemens de l'histoire de son tems civile et litéraire: suivis de deux ouvrages de cette savante princesse, qui n'ont jamais été imprimés .."

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MEMOI.RES 


FOUR     SERV1R 


A    L'HISTOIRE    DE 


CHRISTINE 

R  E  I  N  E  D  E  SUEDE. 


TOME    QUATRIEME. 


?~N 


w  i*     -» 


M   E   M   O   I   R   E    S 


TOUR     SBRF1R 


A    L'HISTOIRE    DE 


CHRISTINE 

R  E  l  N  E  D  E  SUEDE. 


l"0  ME    QUATRIEME. 


M    E   M    O    I    R    E    S 

^  C0NCERNAN1C 

CHRISTINE 

%W.  RE1NE    DE    SUEDE, 

POUR    SERVIR 

D'ECLAIRCISSEMENT 

A  VHISTOIRE  DE  SON  REGNE  ET  PRINCIP ELEMENT  DE  SA  VIE  TRIFEE,  ET 
AUZ  EVENEMENS  DE  LHISTOIRE  DE  SON  TEMS  CIVILE  ET  LITERAIRJL: 

CONTENANT    ENTR'iUTRES    UN 

O     U     V     JL     A     G     E 

DE    CETTE    SAVANTE    PRINCESSE 

S  U  R    S  A    P  R  O  P  R  E    VIE. 

De  meme  qu'une  courte  narration   de  ce   qui  s'eft   pafE   depuis  la  more  de 

GUSTJVE-ADOLPHE  fon  Pere,  jufqu'au  terns  qu'elle  reTigna  la  Couronne:  com- 

me  auffi  un  Abrege"  de  FHiftoire  defon  propre  Regne,  compofe  par  fesordret 

&accompagn£  de  fes  remarquesj  fes  Negotiations,  fon  Commerce  de  Let- 

tres,  fes  Inftru&ions  donnees  a  fes  Miniftres  depuis  Tan  1657  jufqu'i 

fa  mort  &c.  Le  tout  accompagne  de  Remarques.  Enfin  on  y  a  ajou- 

U  quelques  autres  Traite*s  de  la  compofition  de  la  Reine. 

Viwtt  mm  Patrice,  .  .  v»«i»  £nsid.  Lib.  vl  yi.  823* 

TOME    <£U  A  TRIE  ME, 


A  AMSTERDAM  ET  A  LEIPZIG, 
Chez  JEAN  SCHREUDER  &  PIERRE  MORTTER,  le  Jcune. 

M  T>  C  C  L  X. 


I 


u*tf 


^ 


RCP11R  BDG.  to. 


2     9     0    1     '* 


PREFACE. 


I  la  Critique  que  des  Perfonnes  6clair£es  font 
cTun  Ouvrage  imprim£ ,  eft  une  marque  de  foil 
m&rite,  il  faut  que  le  mien,  que  j'ai  public  fous 
le  titre  de  M&noires  concernant  CHRISTINE 
Reine  de  Sutde,  en  ait  en  fon  genre.  Les  noms 
de  feu  Mr.  le  Baron  de  Hotter e  &  de  Mr.  dA- 
lembert  font  affez  connus  dans  laR^publique  des  Lettres,  pour 
avoir  excite  le  Public  &  lire  les  Remarques  qu'ils  ont  faites 
fur  mon  Ouvrage.  Ceux  qui  ne  favent  pas  en  quoi  elles  con- 
fident ,  n'ont  qu'&  chercher  les  ^clairciflemens  que  je  leur  ai 
donnas,  &  qui  fe  trouvent  interns  vers  la  fin  de  ce  Tome. 

Ce  ne  fut  que  Tann£e  paflHe  que  parut  un  Extrait  des  fuf- 
*lits  M&noires,  fait  par  Mme.  le  Trlnce  de  Beaumont.  Elle 
stft  rendue  c£l£bre  par  quekjues  jolis  Ouvrages  ,  entre  autres 
par  fon  „  Magazin  Franfois ,  ou  Dialogues  entre  une  fage 
99  Gouvernante  &  plufieurs  de  fes  Ettves  de  la  premiere  dif- 
„  tindiosi,  dans  lefquels  on  fait  fenfer ,  purler ,  agir  les  jeu- 
»  nes  gens  fuivant  le  g£nie,  le  temperament  &  les  inclinations 
yy  d'un  chacun  &c."  Les  meilleurs  Journaux  $  Augletcrre  & 
d'autres  Pays  ont  port£  un  jugement  tr&s-favorable  de  cet  E- 
crit  periodique;  &  c'eft  dans  les  premiers  fix  mois  de  l'ann^e 
paffee  qu'elle  a  donn£  TAbr^ge  de  mes  MJmoires  accompagn£ 
de  fes  riflexions  (#). 

La  Reine  de  Suede  £tant  du  m&me  fexe,  il  eft  naturel  qu'u- 
ne  Femme  d'efprit  \  port£e  de  juger  des  aftions  de  cette  rrin- 

cefle 

(*)  Voyezle  mois  de  Janvier  1758.  depuis  la  page*  20-30.  Fivrier  p.  143- 
u5o.  Mars  p.  2^8-267.  -dvril  p.  379-364.  way  p.  400-414.  Jump*  jj-a-jtffc 

alfc 


VI 


PREFACE. 


cefle,  fe  croye  autorifle  &  relever  ce  qu'il  ya  eu  de  louable  on 
de  blamable  dans  la  conduite  de  CHRISTINE.  En  conte- 
jamier  quenceMme.  de  Beaumont  a  pris  k  t&che  de  fe  charger  (comme 
1758.  p.ai.  eue  parie  £  fes  Ecolieres)  de  rfanir  tous  les  traits  de  CHRIS- 
TINE qui  peuvent  fervir  a  la  faire  connoitre,  en  laifant,  dit- 
die  ,  a  fes  EUves  la  gloire  de  lajuger  d'apres  les  faits  y  fans 
fuivre  les  traces  de  PAuteur,  dont  elk  leur  donnera  FExtrait. 

J'avoue  que  je  tiens  \  honneur,  qu'une  Dame  du  m£rite  de 
Mme.  de  Beaumont,  ait  pris  la  peine  de  lire  mon  Ouvrage.  Je 
ne  m^ tonne  pas  que  la  lefture  lui  ait  caute  de  Tennui,en  trou- 
vant  en  fon  chemin  grand  nombre  de  digreflions.  Cependant 
elle  aura  aufli  remarqu£,  qu'il  n'a  pas  6t6  proprement  compo- 
fe  pour  les  Dames ,  moins  encore  pour  fervir  de  pafletems  & 
de  jeunes  Eteves.  L'Auteur  a  d£clar£  plus  d'une  fois,  qu'il 
n'a  pas  donn£  une  Hiftoire  de  la  Reine  ,  mais  qu'il  a  ramaflS 
tous  les  matdriaux  propres  h  en  faire  une  qui  joignit  la  fuite 
&  le  detail  des  faits  b  la  plus  exa&e  v£rit£.  Dans  cette  vue 
il  n'a  pu  £viter  les  digreflions,  qui  pourtant  n'ont  pas  d^plu  i 
une  autre  forte  de  Perfonnes ,  que  Ton  comprend  ordinaire- 
ment  fous  le  nom  de  ces  Savans,  qui  font  cas  de  la  belle  Lit- 
erature. 

Cela  n'empeche  pas  que  FExtrait  de  Mme.  de  Beaumont  nWt 
allurement  fon  m6rite,,  dtant  tr£s-bien  aflbrti  k  l'inftru&ion  de 
fes  jeunes  Eteves.  Neanmoins ,  comme  elle  ne  fera  aucune 
difficulte  d'admettre  que  l'Auteur,  qui  a  employ  £  des  anndes 
k  faire  fon  Recueil*  en  doit  connoitre  le  detail  mieux  que  per- 
fonne,  &  eft  par  con&quent  en  £tat  de  juger  fi  les  Extraits  en 
ont  6t6  faits  avec  toute  l'exa&itude  requife  ;  il  fe  flatte  que 
Mme.  de  Beaumont  ne  trouvera  pas  mauvais  s'il  releve  des  m£- 
prifes  qu'il  y  a  remarqu£es  ,  afin  que  la  Jeuneffe ,  confine  aux 
loins  de  cette  aimable  Dire&rice ,  ne  foit  ni  induite  en  er- 
reur,  ni  imbue  de  faux  pr£jug£s,  dont  un  &ge  plus  mur  ne  fe 
d^fait  que  difficilement :  affure  au  refte  que  toute  v£rit£,  hif- 
torique  ou  morale,  plus  ou  moins  importante,  doit  &tre 
mife  au  nombre  des  premieres  vertus  qui  doivent  Stre  im- 
primis dans  Tame  des  jeunes  gens. 

Les  remarques  que  j'ai  b  faire  fur  1'Extrait  de  la  Vie  de 
CHRISTINE  fait  par  Mme.de Beaumont, ne  porteront  que  fur 
les  principaux  points,  en  ne  faifant  qu'indiquer  ceux  qui  ne  ti- 
'  rent  pas  &  fi  grande  con&quence. 

Je 


PREFACE. 


VH 


Je  mets  dans  cette  claffe  ce  qu'elle  dit  du  Comte  de  la  Gar-  jonvitr 
dte>  qu'il  avoit  tpoufi  la  Trincejfe  Marie,  Confine  de  CHRIS-  P-  *«• 
TINE,  avant  qu'elle  Fedf  envoy 4  en  Ambaffade  en  France  ;  car 
il  ne  l'epoufa  qu'a  fon  retour  l'ann^e  apres.    La  m^prife  de 
cette  circonftance  eft  \6%6re,  mais  ne  laiffe  pas  d'influer  fur  le 
jugement  qu'on  auroit  a  porter  de  cette  Ambaffade.  Mme.  de 
Motteville*  dont  Mme.  de  Beaumont  a  intere*  le  r^cit  la-deflus, 
y  dit  me1  me  pofitivement,  que  le  Comte  n'£toit  alors  qvCaccor- nu-  p-  f- 
dd  a  ladite  Princefle. 

Mme.  de  Beaumont  dit  dans  la  fuite :  que  CHRISTINE  fa-  «w*r 
Xfoit  que  le  grand  Cbancelier  Axel  Oxenftierna  avoit  des  fenti-9' I48, 
mens  Republicains  ■>  SJ  qu'il  e'toit  trh-e'loigne'  d'approuver  les  pro- 
jets  de  CHRISTINE  pour  faire  reconnoitre  Charles  -Gustave 
fin  Qoufin  pour  fon  He'ritier  pre'fomtifde  la  Couronne  de  Suede. 
Cependanti'ofe  dire  que  je  n'ai  pu  decouvrir  nulle  part  des 
preuves  fufnfantes  de  ces  fentimens  du  Grand-Chancelier.  Au 
contraire,  j'ai  intere"  la  Lettre  qu'il  a  £crite  la-deflus  aux  au- 
tres Se'nateurs,  fes  Collogues:  „  que  la  Forme  Rfyublicaine  ne 
„  saccordoit  pas  avec  le  ginie  des  Sue'dois  (comme  le  difoit 
„  CHRISTINE  elle-meme  («),  accoutume's  de  terns  imme'mo- 
„  rial  dttre  re'gis  t$  gpuverne's  par  des  Rois  (6)."  II  eft  pour- 
tant  vrai  que  le  Grand-Chancelier,  aufli-bien  que  la  plurality 
des  autres  Etats  du  Royaume,  ne  vouloit  point  avoir  un  Roi 
Souverain  ouDefpotique,  mais  dont  le  pouvoir  fut  reftreint 
par  les  conditions  ftiputees  entre  le  Roi  &  les  Etats,  dont  la 
forme  £tablie  en  i634enpleineDi£te,  dtoitle  module,  pref- 
qu'autant  eloigne*  d'un  Gouvernement  R£publicain  &  Ariilo- 
cratique  que  duDefpotifme. 

Mme.de  Beaumont  pretend  que  Schering  Rofenhane,  Mi-  aw.  p. 
mijire  de  Suede  a  laCour  de  France  9n* avoit  pas  fuivi  la  conduite  IS°' 
que  CHRISTINE  lui  avoit  recommande'e  .  .  .  .  ce  qui  lui  avoit 
attire"  des  reproches  de  fa  Maitrejfe.  J'ai  remarque*  (c)  que  ce 
Miniftre  avoit  execute*  fes  ordres ,  mais  l'affaire  n  ayant  pas  r^ufli 
au  gre*  de  la  Reine,  il  fatut ,  pour  fauver  la  reputation  de  fa 
Maitreffe ,  que  le  Miniftre  fut  mis  dans  le  tort.  L'Hiftoire 
fournit  cent  autres  exemples  de  cette  nature. 

Ce 

'  Cfl)  Memoires  de  Cbrifline  T.  L       (b)  Ibid.  pag.  24.  &  2$. 
p.  171.  (0  Ibid.  T.  I.  p.  198. 


VIII 


preface; 


.  nvrier        Ce  ne  fut  pas  VHiftoriographe  Arnold  Meflenius  qui  cut  le 

p* I5,#  malheur  de  perdre  la  vie  pendant  le  Regne  de  CHRISTINE^ 
apris  avoir  croup  quatorze  {yingi)  ans  en  prifon ;  ce  fut  fon 
P^re  Jean,  foupconne*  d£ja  du  terns  du  Roi  Charles  IX.  P6- 
re  de  Gustave-Adolphe,  d'entretenir  correfpondance  avec ' 
Sigismond,  Roi  de  Tologtte ,  qui  pretendoit  a  la  Gouronne  de 
Suide(a). 

Bid.p.iss.  Pour  ce  qui  eft  dit  que  CHRISTINE  aurolt  admis  Defcar- 
tes  a  ces  Confeils,  je  crois  avoir  aflez  prouve" ,  que  ce  n'&oi* 
pas  rhommequ'il  convenoit  acettePrincefle  de  confuker  dans 
les  Affaires  politiques  (b) ,  &  j'ai  rapporte"  les  fources  ou  elle 
avoue  elle-meme  avoir  puife*  ce  qu'elle  favoit  de  l'Art  de  r£- 
gner(r). 
fispt         Mme.  de  Beaumont  trouve  la  condition  de  la  Renonciation  ab- 

»►  *  *     folue  de  CHRISTINE  a  la  Couronne  de  Suide  bien  dure,  en  in- 

finuant  qu'elle  n'e'toit  patjufie,  farce  que  fa  volonte"  nefouvoit 

fas  an/antir  le  droit  defet  Enfans,  en  cas  qu'elle  en  e4t :  droit 

qu'elle  avoit  refu  defon-  Tfre.    Cette  obje&ion  fe  le* vera  faci- 

lement  vis-a-vis  de  ceux  qui  connoiflent  la  forme  du  Gouver- 

nement  de  Suide.    LVaccord:  CHRISTINE  tiroit  de  fon  Pe"- 

re  fon  droit  primitif  a  la  Succeffion  a  la  Couronne,  cfroit  qui 

Iui  fut  confirm^  par  les  Etats  Tan  i6z6.    En  confluence  elle 

auroit  tranfporte  ce  droit  a  fes  Enfans ,  fi  elle  fe  fut  mariee 

comme  Reine  r^gnante  de  Suide.    Mais  quittant  de  fa  pleine 

volont^ ,  &  malgrd  les  remontrances  retteries-  du  S£nat  &  des 

Etats,. le  Tr6ne  de  fes  Anc£tres,  elle  renon9a  a  fon  droit;  & 

fes  Enfans,  fuppofe*  qu'elle  en  eut ,  n6s  hors  du  Trone ,  n'<*- 

toient  plus  des  Torpbyroge'ne'tes ,  puifque  rdellement  elle  n'£- 

toitplus  Reine  de  Suide.   CHRISTINE  etoit  l'unique  Enfant 

de  Gustave-Adolphe.     EUe  adopta  Charles -Gustave,  {out 

Coufin, pour  fon Fils& fon Succeileur,rencourageant  a  fe  ma- 

rier  aufli-t6t  aune  PrincefTe  qu'elle  lui  avoit  choifie  pour  four- 

nir  des  Succeffeurs  auTrdne  (d).    Les  Etats  ,  chez  qui  r£fi- 

doit  le  droit  d'eTire  un  Roi,  fe  re'iinifToient  en  la  perfonne  de 

Charles-Gustave  ,  non  a  condition  qu'il  ne  fe  mariat  point, 

mais  en  ftipulant  que- fa  Poftent6  lui  fucclderok.    Pouvoient- 

ils, 

(a)  Mimoires  deCLriJline  T.  I.  p.       (0  Ibid.  T.  II.  p.  197.  &  T.  JJL. 
213.  &  217.  p.  47* 

CO.  Ibid.  p.  22<J..  00  Ibid.  T.  III.  p.  17.4.. 


'  P..    R~    E.    F.    A     0     &  "  a 

ils.donc  faire  pkk  fenf&nent,  que  d'jnfifter  &,  de  potter 
CHRISTINE  a  une  tenonciation  abfolue,  (qui  excluoit  toute 
ia  Poftente\  en  cas  que  Tenvie  lui  prit  de  fe  maner)  du  droit 
qui  la  regardoit  individuellement,  parce  qu'elle  voulolt  abfo- 
Jument  l'abandonner ,  &  qu'elle  ne  pouvoit  le  faire  qu'en  re- 
noncant  a  la  Couronne  pour  jamais  ?  Les  Etats  ne  pouvoienf 
pas  non  plus  paiTer  ce  point  fous  filence,  a  moins  que  de  laifler 
des  Pr£tendans  preTomptifs  des  deux  Branches  fe  difputer  une 
Couronne ,  a  laquelle  Tune  &  l'autre,  fans  une  renonciation 
abfolue ,,  auroit  pritendu  avoir  un  droit  £gal  de  Succeffion. 
Ceil  done,  cemefemble,  gratuitement,  que  Mme.  de  Beau- 
mont exhorte  fes  Eieves  a  juger  du  cas  dont  ii  s'agit  ici.  Si  par 
la  neutrality  quelle  dit  vouloir  garder  la-deflus ,  elle  n'a  pas 
voulu  le  decider  elle-memet  encore  moins  crois-je  fesDif- 
ciples  en  £tat  de  le  faire. 

Mme.  de  Beaumont  dit  enfuite:  que  FJltfembUe  des  Etats  de  Matt 
Suhde  mit  des  homes  fort  e'troites  a  ce  que  Charles  -  Gustave**  ***• 
vouloit  faire  enfaveur  de  CHRISTINE.   Mais  ces  bornes  n'6- 
toient  autres  que  celles  que  prefcrivoient  les  Loix  fondamen- 
tales  du  Royaume,  qui  interoifent  au  Roi  d'aliener  les  Terres 
de  fa  dependance. 

Ce  ne  rut  pas  non  plus  aux  quatre  Grands  Officiersde  la  CouribU.p.266. 
ronne  que  CHRISTINE  donna  la  main  h  baifer  en  defiendant 
du  Trtine,  mais  aux  quatre  Chefs  des  Ordres  des  Etats  du  Ro- 
yaume, qui  font  le  Marshal  de  la  Di£te  du  Corps  de  la  No* 
blejfe9  &  les  Orateurs  des  trois  autres  Ordres  du  Oerge',  des 
Bourgeois,  &  des  'P  at  fans  y  comme  le  porte  l'Ordonnance  gd- 
ndrale  de  la  Diete  (a). 

U  eft  vrai  que  les  Lettres  da  grace  que  CHRISTINE  avoit  Ibid, 
fait  exp  tidier  a  Jon  Abdication ,  comprenoient  mime  lereldcbe- 
ment  des  prijbnniers  qui  avoient  mtiritti  la  mort :  mais  la  claufe 
fans  prejudice  du  droit  d'autrui  (b)  y  mettoit  une  grande  ref- 
tri&ion ,  qui  ne  de>ogeoit  gu£res  a  la  juftice  mitigee  par  la 
clemence. 

Quelqu'un  demandera  peut-etre :  d'ou  eft-ce  que  Mme.  de  jvrii 
Beaumont  a  appris  pr^cifement  que  tout  ce  que  Mme.  du  Na-P-  s* 
jer  a  rapporte  de  la  rencontre  des  Reines  de  Dannemarc  &  de 

Sui- 

(a)  Voy.  Uim.  de  Cbrifiint  T.  III.       CO  JEMd-  T.  I.  p.  4?3»  fin* 
p.  168.  n.  .      -. 

Tome  IK  •• 


»-  Pi   11     E     F     A     C     E. 

Snide  dans  une  hdtdlerie ,  otttoit  que  des  mtrifmges ,  q*e 
Charles  -  Gustave  ttttoit  certainement  point  amoureux  de 
CHRISTINE  ?  On  n'ignore  pas  ce  que  font  an  fond  les  Ma- 
nages des  Souverains ,  &  que  la  Politique  y  a  la  plus  grande 
part.  Cependant  on  n'ofera  point  en  exclure  toujours  une  ve- 
ritable tendrefle,  parce  qu'il  y  en  a  des  exemples  confacte's 
dans  l'Hiftoire.  Au  moms  CHRISTINE  ^crivit-elle  long- 
terns  apres  „  que  Charles  -Gustavb  avoit  dit  en  pre" fence  de 
s>  pUifieurs  perfonnes  de  quality  de  Fun  &  de  F autre  fexe: 
*  „  CHRISTINE  m' a  fait  Rdi :  eUe  m*  dome'  unefemme  :  mais 
„  je  fkrai  malheureux  toute  ma  vie  ,  puifqu'elle  ma  refkfif  la 
,.  gloire  de  la  fojffder.  Rien  ne  pent  m'en  confder  (*)."  A 
prendre  parti  entre  ce  qu'a  dit  cette  Reine  &  ce  que  Mme.  de 
Beaumont  a  prononce'  iiir  1'afFaire  en  queftion,  on  me  pardon- 
nera  fi  }e  me  declare  pour  la  premiere, 
iy  13.  Mme.  de  Beaumont  femble  tdmoigner  quelque  m^fiance  de 
**  ce  que  j'ai  avancd :  que  F  argent  que  CHRISTINE  re  fut  a  fon 
premier  voyage  en  France ,  e'toit  une  dette  que  le  Rot  payoit  Jut 
les  fubfides  que  la  France  devoit  payer  a  la  Suede  dans  le  terns 
de  la  Guerre  Triennale  dtAlkmagne.  Rien  n'eft  pourtant  plus 
vrai  que  cela ,  &  la  fomme  des  arr^rages  fe  montoit  a  neuf 
cens  mille  ^cus,  que  la  Reine  s'etoit  reTervds  en  reTignant  la 
Couronne;  celle  qui  lui  fut  pay^e  ne  faifoit  que  cent  mille  li- 
vres.  La  Reine  follicita  fouvent  pour  que  ie  reliant  fut  ac* 
quitt^ ,  mais  je  n'ai  trowe*  nulle  part  qu'il  lui  ait  6t6  paye*  (b). 
'rtwUr  L'article  qui  regarde  le  fameux  Bourdelot ,  &  les  reproches 
J58.57'  &  9ue  Mme.  de  Beaumont  me  fait  pour  l'amour  de  lui ,  en  di- 
Jant  que  je  fuis  outre"  contre  lui ,  me  paroiffent  etre  affez  f<£- 
rieux,  pour  tidier  de  me  difculper  des  contradi&iohs  ou  je 
ferois  tombe*  a  fon  £gard.  L'une  eft,  que^V  Fappelle  ignorant 
en  fait  de  Balks* Letires  QJ  en  Midecine^  malgrt  les  talens 
agr tables,  dit  Mme.  de  Beaumont  qu'il  ait  pofe'de',  fur-tout  ce- 
'  **•  lui  de  tourner  en  ridicule  avec  agreement.  L'autre  ,  que  je  dis 
*  I57#  qu'il  e'toit  un  impie,  m  athtfe,  &  qui  pourtant  a  engage* CHRIS* 
TiNEafefairetatkoltque.  Si  reti ,  ajoute :  Mrhe.  de  Beau- 
mont, ne  renferme  pas  me  contrddiffion,  eUe  ne  fait  0%  Fon  en 
trouvera? 

(a)  Memoir,  de  Cbriflint  T.  III.  p.       (b)  Ibid.  T.  II.  p.  174.  &  T.  IN. 
174.  n.  .„  .       p.  16.  &  160.  n. 


j    a.   £    r  a  jc    e.  « 

•  Je  r/entteiai  fMSjen  difpute  avec  Mme,  de  Bekvmm*  far  Id     - 
problfrme*  fi  Bowdok$  a  &£  tiomme  favant  eu  ignorant,  mr» 
ce  qofette  fanble  fe Joucier  pen  de  ce  qui  a  rapport  a  VHmtA* 
tt cwfBeaiur-Aiti &desScienoes , en aliurant let EM ves quel-  Fhritr 
les  ne  liront  pas  avec  plaifir  cc  que  fen  ai  rapporteV    AufR»p'  1<5°" 
lorfque  j'en  ai  ramaffe'  les  raatemux,  ne  m^todt-il  posit  veau 
en  penfee  que  cela  feroit  du  reffort  da  §exe,  mains  encore 
de  jeunes  Ecolie*res.    Le  talent  de  Bourdelot  de  tourner  in  tu 
diode  svee  agrOmott,  ne  decider*  pas  non  plus  de  fbn  {avoir 
cm  de  fon  ignorance. 

Pour  ce  qui  eft  des  autres  traits  de  Bourdelot ,  qui  1'ont  rait 
patfer  pool  aw  Jm/w  r  at*  Atbte  CfJ  *»  Convertifeur ,  quatites 
que  Mine,  <&  Beaumont  ne  croft  pas  pouvoir  etre  reunies  dans 
un  meme  fujet ;  il  fe  peut  pourtant  que  cette  ctifparate  fe  ren- 
contre dans  une  meme  perfonne ,  a  moins  qu  on  ne  veuille 
douter  des  faits  ks  plus  authentiques  &  les  mieux  averts.  Des 
Huftoriens  de  marque ,  eloigns  de  Tefprit  de  paTti ,  ne  par* 
kst-ils  pas  de  Fapes ,  pre*«endus  Swcceflebrs  de  St.  Tierre, 
qui  o*t  6t4>  de  francs  impies ,  des  forciers  j  de&pertuTbateurs 
-du  repos  &  du  bonheur  de  la  Socidte" ,  &  qui  employoient 
en  meme  terns-  le  fer  &  le  feu  pour  faire  des  Pro&lytes? 
Combieri  d*esempfes  d'Eveques  &  d'autres  Gens  d'Eglife 
qui  ont  affbcie'  les  plus  enormes  vices  aux  foaftions  de  ieur 
Maiftere?  &  combien  d'Eccl^fiaftiqfms-affaflins  des  Rois  du 
terns  pafl£,  &  meme  d'enos  jours! 

Quelle  merveille  que  Bourdelot  e»-fafph4reait  de-meme 
joui  un  double  perfonnage  &  la  Cour  de  CHRISTINE  ?  Im- 
pfe  &  Libertin  par  principe,  comrne  fes  contemporains  Vent 
decik  y  aV 1  -il  pas  pu  infpirer  i  une  jeune  Reine  des  fenti- 
menspervers  d*une  Morale  retaehete';  lui  cdrrompa?e  le  cceur, 
ju£que-lfa  eiiclin  a  la  vertu;  &  lui  donner  de  mauyaifes,  idees 
das  maximes  &  des  ceremonies  del'Eglife  de  fon  Pays? 
Bomrdtkt ,  dis-je.,  honwne  plein  de  vaniti  &  de\vor<fc  d*a«ioi- 
tionr  jufqu'a  d^biter  publiqueraent  „  d'avoir  exerce"  la  Char- 
„  ge  de  M£decm  aupres  du  Pape  Clement  VIB.  qui  Pauroit 
£ut  Cardinal ,  s'il  eut  voulu  refter  plus  long-terns  a  Mom  (a) ; 
&  voulant  faire  fortune  en  fa  Patrie ,  il  eut  fans-doute  (quoi 
qu'en  dife    Mme.  de  Beaumont )  grand  interet   a  porter  nu.  p. 

:       .,       CHJWS-1"' 

(a)  M^m.  dc  Cbrijline  T.  I.  p.  237.  "-  • 


sn  P     R     E     F     A     jG     E. 

CHRISTINES  embraffer  une  Religion »  dont  il  faifoit  ext£- 
rieurement  profeffion.  D'accord  en  cela  avec  les  Jffuites, 
d£guif&  alors  a  la  Cour  de  CHRISTINE ,  il  n'ignoroit  pas 
qu'un  tel  fervice  lui  tiendroit  lieu  d'un  grand  m^rite  aupres  de 
leur  Soci£t£  &  du  Miniftere  de  France,  pour  attraper  un  bon 
Be'ne'fice  dans  fa  Patrie ,"  comme  cela  arriva  auffi ,  en  deve- 
nant  Abbd  de  Mafay  en  Berry  par  le  credit  du  Cardinal  Ma- 
zarin  (a). 

II  paroit  done ,  ou  je  me  trompe  lourdement ,  que  la  qualk 
te*  dUlmpie,  dHAthe'e  meme,  peut  bien  s'auoeier  avec  celle  de 
Qmvertiffeur.  Ou  bien,  Mme.  de  Beaumont  croira-t-elle  que 
ceux  qui  ont  fait  ce  dernier  metier  du  terns  de  la  'Drugonnade 
en  France,  feront  reputes  pour  des  hommes  faints ,  que  dis- 
je,  ppur  d'honn&tes  gens  feulement  ?  ou  n'eft-il  pas  plus  rai- 
fonnable  de  juger  par  la  manure  dont  ils  s'y  prirent,  que  les 
plus  zeleYparmi  eux  &oient  les  plus  medians  de  tous  ?  Cell 
au moins le  jugement  qu'en  a ports'  CHRISTINE (b) ,  & ilfe 
pent,  que  pour  cela  meme  Mme.  de  Beaumont  aura  voulu  pat- 
ier  toute  cette  affaire  fous  filence,  comme  audi  la  belle  Letitre 
que  la  Reine  e'erivit  a  ce  fujet  (c) ,  pour  e'viter  que  l'arr&t 
qu'elle  (Mme.  de  Beaumont)  a  donne*  fur  ce  que  j'ai  dit  de 
Bourdekt ,  ne  fut  contradi&oirement  rendu  a  1'egard  de 
1'homme  dont  elle  a  jn*is  la  deTenfe. 

J'ajouterai  encore ,  que  comme  ni  Mme.  de  Beaumont ,  ni 
moi,  n'avons  pas  ve'cu  du  tems  de  Bourdekt ,  tout  ce  que 
nous  favons  de  lui  ne  peut  fe  fonder  que  fur  les  remits  que,  fes 
contemporains  nous  ont  laiflSs.  En  reunuTant  les  traits  dont 
ils  l'ont  d^peint,  on  en  formera  un  portrait  aflfez  reflemblanc 
a  celui  que  j'ai  fait  de  lui.  S'il  a  eu  des  ennemjs  &  des  envieui 
qui  l'ont  blame' ,  &  qui  par  confequent  pourroient  etre  fuf- 
pe&s,  on  ne  fauroit  pourtant  rejetter  les  t^moignages  de 
perfonnes  int^gres.  Celui  de  i'honn£te-homme ,  Mr.  l'Am- 
bafladeur  Cbanut,  qui  l'a  connu  tres-intimement,  tiendra  lieu 
de  nombre  d'autres.  II  .le  tenoit  pour  un  m&hant  homme, 
franc  libertin,  &ourdi,  ambitieux  &  avare  (d). 

Je  m'aflure  au  refte  que  Mme.  de  Beaumont  ^endif^st^xibien 

de 

C<0  Mdm.  de  Cbrijline  T.  I.  p.  84J.       (d)  M6m.  de  Cbanut  T.  I.  p,  204. 
h)  Ibid.  T.  II.  p.  233.  &T.III.p.  127.  189.  &c 

(0  Ibid.  p.  230. 


P     R     E     F     A     C     E;  xm 

de  Bourdelot ,  n'a  confulte'  que  fon  bon  coeur ;  mais  je  ne  dou- 
te  pas  non  plus ,  qu'ayant  Yecu  dans  le  grand  monde ,  &  s'y 
e*tant  appliqu£e  a  l'£tude  des  hommes,  elle  ne  connouTe  la 
perverfite'  du  coeur  humain,  qui  fajt  fe  ddguifer  en  mille  fa- 
ipons,  &qui,  en  fe  produifant  fous  lesmeilleuresapparences, 
eft  fouvent  rempli  de  la  plus  noire  m£chancete\ 

J'ai  encore  une  remarque  a  faire,  accompagn£e  de  quelques 
reflexions.  Mme.  de  Beaumont,  en  rapportanC  la  Lettre  que  May 
CHRISTINE  a  eorite  a  Charles -Gusiave  apres  avoir  faitp,4°* 
profeflion  publique  du  Qatholicifme ,  auroit  voulu  qu'elle  eut 
ajout£  ces  mots :  farce  que  fat  cru  embrajfer  la  Ve'rite'.  Cette 
exprelfion  ne  me  femble  pas ,  comme  a  Mme.  de  Beaumont, 
donner  une  meilleure  opinion  de  la  Reine,  de  la  Religion  du  Rot, 
que  quand  CHRISTINE  lui  dit ;  Vous  devez  aimer  cette  ac- 
tion, quand  mime  Vous  croiriess  que  fai  malchoiji,  puifqitelle 
vous  eft  ft  avantageufe.  Auffi  aucune  a&ion  ne  put-elle  £tre 
plus  avantageufe  au  Roi,  que  celle  qu'elle  venoit  de  faire; 
parce  <$u'en  vertu  des  Loix  fondamentales  du  Royaume ,  elle 
excluoit  pour  jamais  4a  Reine  de  -toute  pretention  a  la  Cou- 
ronne  de  Suede,  &  lauToit  au  Roi  la  paifible  pofleffion  du 
Trone  qu'il  occupoit.  Car  pour  les  articles  fondamentaux  de 
la  Religion;  a  laquelle  CHRISTINE  venoit  de  renoncer ,  je 
doute  encore  qu  elle  l'ait  jamais  fait  int£rieurement.  J'en  at 
dit  mon  fentiment ,  &  j'ai  produit  celui  de  nombre  d'autres. 
Mais  ecoutons  encore  ce  qu'elle  en  a  dit  elle-meme  aux  deux 
Ambafladeurs  de  Suide,  qui  lui  avoient  temoigne-  leur  inquie- 
tude fur  fon  changement.  „  Je  n'ai  point  (mitte" ,  leur  dit-el* 
„  le,  la  Religion  de  mon  P£re,  pour  l'avoir  trouvee  faufle  en 
„  aucun  article  !de  Foi,  mais  d'autres  raifons  preflantes 
„  m'y  ont  determine  («)."  Si  elle-meme  ou  d'autres  s'en  font 
expliqu^  difKremment  en  d'autres  rencontres,  qu'y  a-t-il  de 

Elus  raifonnable  &  de  plus  fenfe  que  de  laifler  a  cbacun  la  li- 
erte'  de  croire  ce  qu'il  lui  plaira  r 

Ccn'eft  pourtant  pas  par.  ce  principe  que  Mme.  de  Beau- 
mont voudroit  qu'on  jugeat  de  la  profeffion  de  la  Religion  Co- 
tboiufue  de  CHRISTINE.    Elle  femble  prendre  de  l'hifmeur  a*o 
la-deffus,  &  me  dit:  que  Ji  je  fouvois  lui  ferfuader   que &J*4'* 

•  CHRIS-  4o», 

(a)  M£in.  de  Cbrijle  T.  I.  p.  505.  n.  &  T.  II.  p.  30a  n. 


*v  PRE     F-    ACE; 

CHiUSTINg  «  (k*wt  M  totigh*  f#  m4*4t  wffKAtsm* 
tifs  famaiMSy  Mm*,  <ie  Beaujnsat  fatktrnt  fm>#xtr*?$ ,  & 
U  crwoit  wdigna  faccqpw  wtepUm  4ansjfa  Migt&xn., ...  Et 
lc  s'appaifc  n^anmoijps  urn  peu  aprfcs ,  &  ajoute  f*>i  nafftr* 
tient  qua  Itie*  de  jugtr  tkt  mtfifs  Mais  d'accord  en  ceci 
avecelle,  je  Iu,i  deiaanaerid  a  mon  toqrj  nous  fera-t-il  pour 
cela  dlfendu  de  chejrcher  la  cinife.  de  ces  reotife  ?  dc  ks  exa- 
miner ,  &  de  prononcer  fur  leur  validity  fckm  let  preuves 
qu'on  aurok  §n  main?  II  eft  vrai  „  quant  asx  jugemens  qu'en 
ont  port4  les  Qatbotitpua  &  les  Tr&eftamsy  que  j'ai  rappart&, 
"*>rU  Mme.  de  BeaurflQB*  ««(/&  ksu*s&  Uts  antres- ,  r«p**?  tcr«*£ 
p'384  des  parties  inttrejpfes.  Mais  leur  en  a-t-eAte  fobftitue'  de  plus 
valaoles?  Pour  moi  je  n'en  tiouve  aucun ,  &  cependant  quel- 
que  autre  que  moi  lui  dira;  je  veux  favoir  ks  motife.  qui  ant 
porte"  CHRISTINE  a  faire  cette  deaawfce*  j'ai  envie  dap- 
prendre  ce  qu'en  ont  dit  ou  ecrit  tes  Gens  de  ran  terns ,  &  ce 
qu'elle  en  a  dit  elle-mejne  ?  Un  Hiftoriea  prefix  de  cette  fa* 
con ,  doit  faas-doiate  s'expliquer.  U  prodwra  ce  qu'il  aura 
troupe"  dans  les  Antvales  &  dans  d'autre*  Ecritt  d'Anteuxs.  con* 
temporalis.  II  donnera  leu*  di&rem  rapports  avec  ce  qu'ils 
€iv  jugeat,  &  il  dira  (bm  propre  fentiment ,  eat  lauTant  au  Pu- 
blic la  liberte  de  choifir  ce  qu'il  trouvera  de  ptos  probable  & 
4e  plus  rajfonnable. 

Voi$  ce  <jue.  j>'ai  Cai* ,  on  tfcenaat  de  jempU*  le  devoir  qui 
m'^toit  enjoiat  entant  qu'Hiftorten  ou  Rapporteur  6c  cette  af- 
faire. II  s'y  agk  des  d«#x  grands.  Partis >  des  Qtibctiques  & 
des.  "ProteJUnj,  Le  fentiment  des  un$  &  des  autres  deplait  a 
Mme. do Beaumopiy  ace-  au'elle  dit.  Cependaat  die  femble 
en  aoticiper,  le  jugerneftf  elle-mSate ,  en  coodamnant  fans  mi- 
fcricorde  la  p>auvre  CHRISTINE,  enc4Sf*eUe t*t  cbungt  da 
Religion  par  httJrtt.    - 

Cette  decifion  fi  positive  de  fa  part  m'a  &it  fouvenk  d'un 
grand  nombre  d'autres  performer  qua  ont  cbang^  de-mAair^  ft 
je  lut  dema^Je;  en  grace  de.  me  noxnraev  un  feui  des  miiliers 
de  Religionaiifes,  que  Mrs.  Les  Jtfuifrs  &  aurres  Miffiosants} 
fcs  eompatriotes,  oot  donn^  pous  de  verioables  Corrrertis,  q« 
l'ait  fait  par  con  virion,  de  k  v^rk^  en  .ce  quils  cro^iuent  Hr* 
la  vfrkt,  fans  qu'aucun  motif  humainy  ait  eu  part  ?  Je  doute 
fort  qu'elle  en  puiffe  produire  un  feul.  Je  crois  plutot  que  de 
nos  jours,  oil  nous  nous  croyoos.plus  £claire*s,  il  n'y  aura  r>er- 

ion- 


PREFACE,  xv 

ibftne  *  ou  prefque  peffonhe  >  aflez  conrageux  pour  deve- 
ftir  Martyr  de  fang  froid,  quand  il  pourra  fauver  fa  vie 
&  fes  biefts  eft  changeant  une  des  SeBes  Chr&iehties  pour  Tau* 
tre,  fuivtout  quand  il  faura  qu'elles  reconnohTent  toutes  la 
Revelation  &  un  m€me  Sauveur ,  qui  en  font  les  points  les 
plus  eflfentiels*  Geci  pofe"  en  Fait,  comment  pourra -t- on 
autremertt  expliquer  Tabjuration  que  d'autres  Princes  & 
Prihtefles  ont  faite  de  la  Religion  de  leurs  Ancgtres,  d'ou 
Ton  aura  de  la  peine  a  exclure  des  motifs  humains  ?  Madame 
la  Princefle  Elifabelh  de  Brunfmt  fe  fit -elle  Qatholique  par 
conviction  pour  devenir  Impe'rarrke  A'Allemagne ,  qui  re- 
preTente  la  premiere  Dame  de  la  Ghr&iente"  ?  Henry  h 
Grand  ne  dit-il  pas  apres  avoir  embraffe*  la  Religion  Romaine: 
la  Couronne  de  France  vant  bien  une  Mejfe?  Le  Roi  Augufte  de 
Cologne,  parlant  a  un  homme  qui  vouloit  tirer  gloire  de  s'etre' 
fait  Catboliqtte:  qu'avex-vous  gagne*  par-la?  lui  demanda  le 
Roi;  Men,  re*pondit  Fautre:  Vous  toes  done  un  fot>  reph\ 
qua  Augufit\  car  pour  moi,  j'ai  au  moins  gagne*  une  Goufoh- 
ne  en  troc. 

Voila  des  exemples  qui  excluront  difficilement  tout  intfrft 
bumain,  &  ceperidant  je  doute  que  Mme.  de  Beaumont  veuil- 
le  traiter  leur  demarche  de  ft  grande  bajfejfej,  comme  elle  Awn 
dit,  qu'elle  a  -peine  a  en  fbufpnker  le  dernier  des  hommes:  el-  P«  38* 
le,  qui  habite  actuellement  une  region,  011  Ton  change  de  fen- 
timent  &  de  Religion  comme  dfiabit,  &  ou  il  y  a  grand  nom- 
bre  de  gens  qui  n'en  veulent  point  du  tout?  Encore  un  coup, 
Mme.  de  Beaumont  mettra-t-elle  tous  ceux  qui  embrafleront  la 
Religion  qu'elle  profefle,  &  qu'elle  tient  fans-doute  pour  la 
veritable,  &  pour  laquelle  elle  faura  que  des  motifs  humains 
auront  dirige1  lgurs  pas,  dans  urie  mdme  clafle;  &  regardera- 
t-elle  tous  ceux-la  comme  les  demiers  des  hhmmes  ?  En  ce  cas 
ne  feroit-ce  pas  vouloir  anticiper  le  jugemeht  qu'elle  admet 
ifapfartenir  qu'a  eDieufeul,  qui  doit  juger  des  motifs?  &  n'eft- 
ice  pas  didder  fur  les  intentions ,  mdme  en  fait  de  Religion? 
deTaut  qu'elle  m'attribue  en  promettaht  de  t&cher  de  l'e"  viter  J**>>" 
elle-meme?  <  ^  p'  "• 

Soit  done  que  GHRTSTTNrt  ait  renonce*  au  Luthtramfmt 
„  pour  fe  manager  uiie  reflburce  aupres  du  Pape  &  des  Prin-  Ana- 
it  ces  Catholiques ,  manque  de  la. penfion  qu'elle  devoit  rece-P-3»4« 
>,  vbirde  J«^,. commute difoient  les  Troteftans ,  ou  que; 

„  com- 


XVI 


PREFACE. 


„  comme  les  Catboliques  le  publi&ent,  elle  ait  facrftte  fa  Cou- 
„  ronne  a  leur  Religion,  comme  la  veritable ,  ou  ce  qu'ellc 
„  croyoit  la  v£riteV'  il  ne  me  femble  pas  (quoi  qu'en  dife 
M9       Mme.  de  Beaumont)  qu'en  ce  dernier  cas  la  vie  la  plus  chrt- 
p'  401,     tienne  8J  laplusfainte  doive  abfolument  tore  une  fuite  naturelle 
de cette  d-marche?  Je  n'appuyerai  ma  theTe  que  furunefeule 
raifon,  quoique  je  pnfle  en  rapporter  nombre  d'autres.    Nous 
autres  Trotefians,  nous  nous  croyons  fond&  a  ne  pas  recon- 
noitre dans  Uabfolution  de  nos  Pafteurs  une  efficacite*  fuffifan- 
te  a  nous  pardonner  nos  pechtSs  a  leur  grd ,  comme  le  prcken- 
dent  les  Confeffeurs  des  Catboltques-Romains.    Nous  penfons 
que  cette  pr&endue  autorit^  des  Pretres  Catboliques  fournit 
occafion  de  vivre  plus  en  libertm  que  dans  les  autres  Secies 
CbrHiennesy  ou  elle  n'eft  pas  reconnue.    Et  en-v£rit<§,  laofr 
le  peuple,  mal  inftruit  des  devoirs  du   Chriftianijme,  eft 
entretenu  dans  la  perfuafion,  que  moyenant  la  Confeflion  Au- 
riculaire  &  quelque  penitence  impose  par  le  Confeffeur ,  on 
peut  6tre  abfous  des  plus  Gnomes  crimes  commis  &  a  com- 
mettre,  il  n'y  aura  que  peu  de  perfonnes  qui  s'emprefleront 
<&  mener  la  vie  la  plus  chr£tienne  &  la  plus  fainte.    J'ajoute- 
raiaurcfte,  que  quelque  mauvaife  id£e  que  Mme.  de  Beau- 
mont  femble  avoir  concue  de  CHRISTINE  apres  fon  change- 
ment  de  Religipn,  il  ,eft  raifonable  de  fa  part  de  convenir  en- 
nu'      iin,  que  cette  Reine  avoit  re'par/  far  une  fin  cbre'tienne  ce  quil 
Juin      y  avoit  eu  d'irre'gulier  dans  fa  vie.    Avoir  une  ft  bonne  opi- 
*'      '     nion  de  fon  prochain,  cela  s'appelle  jnger  chr^tiennement, 
x     mais  cela  n'eft  ni  de  notre  competence,  ni  de  notre  jurisdic- 
tion. 

Dans  tout  ce  que  je  viens  de  dire,  je  n'ai  eu  pour  objet  que 
de  me  juftifier.  J'en  laifle  la  d^cjfion  au  Public  £clair^ ,  je 
yeux  dire  au  petit  nombre  des  Le&eurs  qui  ne  jugent  qu'avee 
connoiflance  de  caufe*  apres  un  mur  examen  des  objections  & 
des  r^ponfes.  Je  me  flatte  que  dans  cette  petite  controverfe 
je  ne  me  fuis  eloigne"  ni  des  regies  de  la  moderation  que  tout 
honnete-hommedoitfeprefcrire,  nides  ^gards  qui  font  dus 
a  un  Sexe ,  auquel  Mme.  de  Beaumont  fait  tant  d'honneur  par 
la  po^efle  de  fon  efprit  &  par  l'<$tendue  de  fes  lumteres. 

A  ces  confide>ations  il  me  fache  que  je  fols  oblige'  de  reve- 
nir  ici  a  la  charge  vis-a~vis  d'un  desCompatribtes  de  cette  Da- 
me; celebre  a-la-v^rite*  par  fon  genii  &  fes  productions,  mais 
'  peu 


PREFACE.  zvii 

pea  Equitable  en  ce  qu'il  ne  fauroit  foufirir  qu'un  autre ,  qui 
ne  ppffede  pas  fes  talens  au  m&me  degre*  que  lui,  c'eftra-dire, 
le  ftyle  &  le  tour  qu'il  fait  donner  aux  fujets  qu'il  manie,  ofat 
fe  montrer  fans  courir  rifque  de  fe  l'attirer  a  dos ,  &  d'elFuyer 
fa  mauvaife  humeur.  Que  je  crains  qu'un  peu  trop  de  iuf- 
fifance  ne  mette  fa  bile  en  mouvement,  lorfqu'il  veut  a  quel- 
tme  prix  que  ce  foit  paffer  pour  un  homme  univerfel,  foit 
que  la  matiere  qu'il  traite  lui  foit  famili&e  ou  non!  En  un 
mot  c'efl  Mr.  tTAlemberty  aflex  connu  dans  la  Republique  des 
Lettres,  dont  je  veux  parler.  II  vient  de  donner  une  nouvel- 
le  edition  de  fes  Melanges  de  Literature ,  d'Hiftoire ,  &c. 
Ayant  public  mes  deur  premiers  Tomes  des  Memoires  de 
CHRISTINE,  il  m'attaqua  le  premier  avec  auffi  peu  de  ma- 
nagement que  le  feroit  un  Supe'rieur  en  colore  contre  fon  In* 
f£rieur»  Je  ne  pus  m'empgcher  de  m'en  plaindre,  quoiqu'a 
mon  corps  defendant;  &  preTentement  il  ajoute  denouvelles 
durete's  aux  prlcldentes,  en  me  reprochant  entre  autres  le 
manque  de  purete*  de  ftyle  dans  fa  langue  naturelle.  Cela  ne 
fauroit  ponrtant  pas  me  faire  plus  grand  tort,  que  s'il  fe  trou- 
voit  iui-mdme  en  deTaut,  en  s'expliquant  mal  dans  ma  langue 
maternelle,  Membre  comme  il  eft  de  la  Socie'te'  de  Belles-Let- 
tres  en  Suede.  S'il  veut  abfolument  faire  pafler  mes  Me'moires 
fous  le  titre  de  Compilation,  cela  ne  me  fachera  pas  plus,  que 
fi  on  lui  difoit  que  Y  Encyclopedic ,  dont  il  eft  Dire&eur,  elt  la 
plus  e'norme,  &,  (fauf  plufieurs  excellentes  chofes)  la  plus  fau- 
tive  Compilation  que  ce  Sidcle  ait  enfantie. 

Si  Mr.  iAlcmbert  n'a  trouve  dans  ma  Re'ponfe  ant£rieure 
que  deux  ou  trots  obfervations  juftes  fur  les  premiers  Tomes 
de  fon  Encyclopedic  t  des  Savons,  tout  autrement  Savaps  que 
lui  &  fes  Collegues,  ont  regarde*  ma  critique  comme  bien 
fondle,  en  faifant  m£me  remarquer,  que  ces  Compofiteurs 
ont  travaille'  nombre  de  leurs  Articles  avec  plus  detention  & 
de  foin  qu'ils  ne  l'avoient  fait  auparavant. '  Peut-etre  les  Vo- 
lumes fuivans  feront-ils  portis  a  une  plus  grande  perfection 
encore,  quand  la  fuite  de  cet  Ouvrage ,  qui  fe  poufle  vi- 
goureufement,  &  qu'ils  comptent  dachever  clandeltinement, 
'parokra  au  grand  jour.  H  feroit  auffi- du  devoir  de  ces 
Aleflieuss^.defede'pecher  ,le  plu$t  .pqAjble,.  pour  44^om- 
mftger/le^Soufcripteurs.des  avandeS/.cor^^rjw>leSoqu.fls  fe 
font  fait  faire,  &  lefquels  ils  auroient.  pu  contenter  il  ra  des 

lome  IK  ***  an- 


urn  PREFACE. 

anodes,  fans  cette demangeaifon& ;  cetteeayie immpder^e^ 
vouloir  dire  &delriter  des  chpfes  nouvelles,  qui .leg  fpnt  foup* 
$onner  de  n'gtre  [pas  meilleurs  Le#flateui;s  que  bom  Ci- 
toyens.  .   ~    •„' 

-  Quoi  qu'il  en  foit,  j'ai  fait  irifejcer  a  Ja  fin  de  ce  IV.  To- 
me laReponfe  que  j'ai  faite  a.  la  premiere  Critique  4e,Mr.:4*4r 
lembert  fur  mes  jVtemoires.  Je  l'ai  fait  afin  que  ceux  qui.  vpur 
droient  &tre  au  foit  de  notre  controverfe.,  puflepf, ypir  fjpi§,  b. 
mienne  n'a  pas  6i6  fi  rigoureufe  ni  fi  ra^prii'attCe  que  la.  fen? 
ne ;  voulant  appaiemment  faire  renurquer  par  ce  falte,  ftprpr 

fre  aux  Propagateurs  de  la  nouvelle  Philofophie  a  la  mo 
e,  qu'il  ne  faut  parler  de  cesMeflieurs  que  rejpe&eufement 
&  chateau  bat.  Auifi  faut-il  dire  qu'ils  ne  par  lent,  que  de  leur 
Philofophie,  &  tort  &  atravers;  &  cependant  il  r£gnedan? 
Jeur  critique  un  ton  de  chagrin ,  qui  perfuade  qu'ils  ne  font 
pas  auffi  grands  Philofophes  dans  la  pratique  que  dans  la  Spe- 
culation ,  comme  un  iUufire  Savant  vient  de  s'en  expliquer 
tout  nouyellement. 

-  Quant  au  refit  des  traits  que  Mr.  dAlembert  a  lane^l 
contre  moi  dans  la  nouvelle  Edition  de  fes  Melanges,  je  me 
tiendrai  a  la  r£ponfe  qu'y  ont  faite  les  ce^bres  Auteurs  de  la 
Bibliotheque  des. Sciences  Sf  des  Beaux- Arts  (*). 

Au  refte,  comme  Monfeigneur  le  Cardinal  Alexandre  AU 
hant  m'a  honore*  d'une  Lettre  fort  gracieufe,  pour  lui  avoir 
d&ue"  le  HI.  Tome  de  mes  Memoires,  je  prens  la  liberty 
de  l'inftrer  ici ,  quand  ce  ne  feroit  que  pour  faire  fentir  a 
Mr.  dAlembert  &  a  fes  femblables,  que  L'air  d^cifif  dont 
ils  approttvent  ou  condamnent  les  Ouvrages  de  ceux  qui 
n'entrent  pas  dans  leurs cabales,  ne  tire gu£res.a.  con&quen- 
ce  hors  du  cabinet  de  ces  Cenfeurs  chagrins.  Suppoft  m£* 
me  que  la  Lettre  de  Son  Eminence  ne  tut  regarded  par  ces 
Memeuts  que  cpmme  de  purs  complimens,  je  me  flattc 
cependant  qu'elle  les  fera  rougir  des  faillies  indecentes  de 
Yvrbantti  Frawfti/e  de  nos  jours ,  (dont  Mr.  iAkmbert  fe 

.  .         plaint, 

(*)  Oft.  Nov.  &  D16c.  1755.  pag.  3*9 , ''320.  Ajoutez-y  les  Raports  &  les 
jugemens  ca  faic  de  Literature  loiprimesi  Hamburg  ijto.  Fcuillc  VIIL 
pag.  0?.  «._-.. 


•*     R    *     t     A     C     t.  kik 

jjkmtVehltombaift  lui-rm£m~e  clans  la  meme-faute)  ^hvers 
de*  perfohrid  Wils  ne  jtohti&flent  m'en'bE(ftfc"ifi  'en  hbif. 
Vdicroitte^trt:       ..   ;I        '::x  •  .  '-r,:r  -' l        <  :•■ 


;,  n^GHRlSTlNE  &r  $uMt\  que  !v.ou$<  avei  fcien  vouhr  fee 
-M;  pri6fenter-&;!me  i^dier.-  ; "  . .         '      ' 

• !  „  'Quoique  ma  Biblibthe'que  vous  ait  found  'des  'mate'riaux 
£[poja*  rcwage^iii  ne  fait  j?asttQtos'd*honneurila  ''Henrf- 
„  nerflbWfeta^rite  eft  ^tate"  'dans  le  phis:£ftlnd  jour ,  cni'a 
„  fojiAuteutaupre^.-des  Gens  de  Lettres ;  je  ne  m'attenaois 
„  arien  mbms'qu'a  mele  voir  d^dier  avec  tant  d'&ogesque 
M  ceux  que  je  trouve  dans  la  Dddicace ,  &  je  m'y  attendois 
„  d'autant  moins,  que  je  n'avois  pas  encore  connoiflance  que 
f,  les  deux  premiers  Volumes  euilent  vu  le  jour.  Je  cherche- 
„  rai  avec  empreflement  a  leur  y  donner  la  place  qu'ils  me'ri- 
„  tent  dans  ma  Bibliothlque. 

„  Je  ne  fai  par  quelles  expreffions  vous  t£moigner  l'dtendue 
»  de  la  reconnoiflance  que  je  reffens  pour  une  politefle  que  je 
„  viens  de  recevoir  fr  marquee  de  votre  part.  Je  vous  prie 
„  d'en  aggr£er  m^s-plus  affgftueux  remeramens.  Mais  com- 
„  me  ce  n'eft  ps  ^ar  ceux-ei  qub  je  me  propofe  de  m'acquit- 
„  ter  de  mes.de  vQirs  enters  vous,  je  vous  prie  de  me  fournir 
„  quelque  moyenile  vous  convaincre  effecwrementde  l'amitie 
»  &  de  l'eftime  avec  laquelle  je  ne  cefleral  jamais  d'etre 

Monfieur,  "'         u 

Votre  Serviteur  de  tout  mon  coeur. 

MmtisDitmbre 
J759. 

Alexandre  Cardinal  Albani. 

Enfin,  ce  IV.  Volume  que  je  mets  au  jour,  finira  mon  Ou- 
vrageHiftoriquefur  la  Vie  de  CHRISTINE.  J'aurois  bien  vou- 
lu  le  renfermer  dans  des  bornes  plus  £troites  &eViter  l'accufa- 
tion  d'etre  diflus  &  prolixe.  Mais  la  quantite*  d'excellens  ma- 
tlriaux  aue  j'ai  recueillis  a  grands  fraix  durant  nombre  d'an- 
tyteitftOQte  a  la  n^ceilite'  d'approfondir  les  fujets  que  je  trai- 


tK  P      R     E     F      A     C      E. 

te,  ne  m'a  pas  permis  de  me  refferrer.  Ceux  qui  courent 
apres  Ies  agremens  du  ftyle,  apres  des  portraits  ou  des  avantu- 
res,  qui  ne  font  le  fruit  que  d'une  imagination  feduilahte  & 
vive,  enxmmotles  gens  dufo»  ton,  feront  bien  de  inettre  cet 
Ouvrage  de  c6td;  ils  n'y  trouveront  pas  leuy  compte.  Mais 
ceux  qui  lifent  pour  s'inflruire,  qui  regardent  la  verk£  hifto- 
rique  comme  quelque  chofe  de  facr^,  &  qui  preTe*rent  la  re- 
cherche exafte  &  kborieufe  des  faits  a  des  pnrafes  bien  toiu> 
n£es  &  a  des  ev^nemens  manages  avec  art,  me  fauront  peUt- 
£tre  gr£  de  mon  travail,  &  ne  condamneront  pas  Tufage  que 
j'ai  fait  de  mon  loifir.    C'eft  a  ces  derniers  que  j'en<appeUe.;  ' 

ARCKENHOLTZi 


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PIECES 

Continues  dans  ce  Volume. 

I.  Ntegociations  &  Lettres  de  CHRISTINE.        Pag.  t 

II.  Plan  d'une  Hiftoire  M&allique  de  CHRISTINE, 
Icrite  de  fa  propre  main.  177 

m.  Additions  &  Corrections  pour  les  Tomes  I.  &  II.    187 

IV.  Table  Alphab&ique  des  Perfonnes  a  qui  CHRIS- 
TINE a  e*crit  des  Lettres.  177 

V.  Appendicede  Pieces  Juffificatives.  a8? 

VI.  Reflexions  fur  la  Vie  &  les  Aftions  de  C/far.  4 

yn.  Sentimens  &Dits  remarquables  de  laReine  CHRIS* 

TlNE.  13 

ym  Table  gen&ale  AlphaWtique  desMati&es, 


MEMOIRES 


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M    E    M    O  1    RES 


POUR    SERVIR 


A    L'HISTOIRE    DE\ 

CHRISTINE 

REINE    DE    SUEDE. 


SUITE  DES  NEGOCI/1TIONS  ET  COMMERCE  DE 
LETTRES  DE  LA  REINE  CHRISTINE. 

CHRISTINE  aimant  les  Sciences  &  les  Beaur-Arts  au 

point  quelle  les  aimoit,  il  n'eft  pas  etonnant  qu'elle  ait 

aufli  emrecenu  un  commerce  deLettres  fort  &endu  avec  les 

plus  favans  hommes  de  fan  Sidcle.    Nous  en  avons  pro- 

duit  un  bon  nombre  dans  les  deux  premiers  Tomes  de  fes 

Miimires*  Nous  en  ajourerons  ici  d'autres,  qui  ont  rap- 

port  a  des  affaires  littiraires,  &  qui  nous  ont  ete  communiques  deRme. 

Nous  les  ferons  precedcr  d'une  Lettre  que  la  Reine  eerivit  au  cele- 

bre  Samuel  Bochartt  ProfefTeur  de  rUniverlite  de  Caen ,  du  terns  quelle 

fejournoit  a  Bruxtlks.     On  fait  que  Bochart  alia  voir  la  Reinc  a  Stockholm 

Tome  IFf  A  en 


Negotia- 
tion* & 
CommCf ct 
JcLetirci 
de  Chrifline, 

L'an 
1655- 

Cvmmtrtt 

Chrijlm? 
Avtt  dti  Sa* 


2  ME  MO IRES    CONCERNANT 

jrtgodt-,  en  1652.(0)  Cbriftine  fe  trouvant  quelques  ann&s  apres  en  Brabant,  notre 
cJmtwrce  Savant  ne  manqua  pas  de  l'afiarer  de  fes  refpe&s  par  &rit.  La  r^ponfe 
dc  Lettces  quelle  lui  fit, marque  feftime  quelle  continua  d'avoir  pour  lui.  Void  cet- 
dcChrinir,i-icUttTc(*). 

1657.  Bruxelles  le  9.  Janvier  1655. 

Je  croyots  que  f  Hois  hors  de  votre  fouvenir,  jufqtta  la  re- 
ception de  vos  Lettres ,  qui  rnont  tirt  agrdablement  de  cettt 
erreur.  fai  eu  beaucoup  de  plaifir  de  voir>  que  Par  mi  une 
infinite  de  belles  idtes  dont  vous  avez  da  mtmoire  %  Fefprit 
remplis,  vous  trouvez  encore  a  m]y  placer.  Tour  tnoi  je  ne 
puis  oublier  ni  votre  nitrite,  ni  votre  f avoir,  &  je  fais  enco- 
re mon  profit  de  vos  doffes  conver fat  ions.  Je  fouhaite  de  pou- 
voir  avoir  a  prtfent  le  mime  avantage  dans  le  loifir  ok  je 
fids.  Faites-tnoi  f avoir  fi  je  puis  efforer  que  vous  ne  dJdai- 
gnerez  pas  un  T)ifciple  comme  mot,  5S>  je  ferai  mon  poffiblr 
pour  me  procurer  le  bien  S>  la  fatisfattion  ditre  injiruite  de 
VOUfi.  . 

Chriiline.  - 

La  premtere  Lettre,  qui  le  pr^fente  dans  le  Recueil  de  celles  de 
Cbriftine  que  j'ai  rejucs  de  Rome ,  eft  rfcrite  au  favant  Hambourgeois 
Luc  Holftenius,  Chanoine  de  l'Eglife  de  St.  Pierre  de  Rome,  &  Gardien  de 
la  BibliothtJque  du  Vatican  (b).  Holftenius  s'etant  fait  Catholique>re$Qt9  par 
procuration  du  Pape  Alexandre  VII.  la  profeffion  publique  du  Catbolicifm 
que  la  Reine  Cbriftine  fit  klnjprucky  apres  ce  tems-la  elle  eut  beaucoup  de 
relation  avec  lui  La  Reine  de  retour  de  France  vers  la  fin  de  1'anntfe 
1656,  fut  obligee  de  s'arrSter  dans  quelques  Villes  de  l'Etat  Ecclefiafti- 
que,  a  caufe  de  la  pefte  qui  fe  fit  fentir  a  Rome.    Elle  fdjourna  la  plus 

Jrande  partie  du  tems  a  Pifaro,  dfou  elle  ^crivit  cette  belle  Lettre  a  HoU 
enius  (c)  (*).  ... 

Di 

(a)  Mtm. diChrimneTom.  Lp.itf. 250.        (<?}  v.  Allme  Lettre  Mfc.   ewicernenti 
ib)  V.  Mim.   de  Chrfftine  T.   J.  pag.    Chriitina  Regina  de  Suezia  tag.  o  R  1%. 
*fc>.  6f*.  &  558.    EtT.  Il.ptg.  149.^.    &c 


(*)  Cell  deMi.  Pierre van  Damme,  favant  Antiquaire  &  Libraire  I  Jmfterdam*  que 
je  ticns  cette  Lettre,  qu*il  garde  en  original  parmi  un  bon  nombre  d'autres  de  Savant 
du  Sr&Ie  pafK.'  J'ai  vu  chez  lui  hutc  cent  Codes  plus  ou  moins  anciens,  &  au-deU  de 
douze  mill*  M&Jailles  antiques  Gtecques  &  Romanes,  de  toute  grandeur  &  de  tout 
n&al ,  parmi  lesquelles  il  y  en  a  d'uniques ,  &  qui  ne  fe  trouver ont  pas  ailleurs ,  que 
Ton  fache:  outre  une  grande  collection  de  Livres  publics  des  le  commencement  de  1'lm- 
primerie ,  &  autres  d'une  extreme  raret&  Son  age  &  fa  capacity  font  efp^rer  qu'iJ 
fera  un  jour  paroltre  un  Catalogue  &  une  Defcription  exa&e  de  toutes  ces  belles  cho^ 
Jes,  dont  le  Public  Kit  fera  certaincment  bien  redevable* 
.  {*)  L'oiiginal  de  cette  Lettre  de  ChriftinecQ.  en  Franpis,  4  laquelte  fe  trouve  join* 


Christine  Heine  de  suede. 

Di  Pcfaro  li  ....  Gen0.  1657. 


Monfignor  Holftenio.  Io  mi 

reputerei  offefa  delle  cofe>  che 

havete  fcritte  di  me  al  SigT. 

Cardinale  Ornodei,^  io  non 

confiderajjl ,  cVavete  pregiudi- 

eato  piu  a  Voi  Steffo ,  che  a 

me ,  nel  volermi  far  pajfare 

per  Dotta.     La  mia  ignoran- 

za  vi  dara  fempre  un  ampia 

went  it  a,  ed  io  fono  con  voi 

abajlanza  in  collera  per  ave- 

re   il  dijpiacimento  di  vedervi 

da  ejfa  punito  del  la  troppo  bno- 

na   oppinione ,    che  voi  aveie 

di  me.    In  fine  voi  non  pote- 

te  giujiificarvij  fe  non  col  con- 

fejfare  che  voi  avete  voluto  a- 

du/armij  e    quejio  rifleffb    vi 

rende  colpevole.    A  che  vifcr-  • 

ve  dfavere  fiudiato  con  tanta 

atten- 


Jt&OCJ*. 

tfoasle 
Cosunecos 

Mocfleur  WJleniusjtrerob  oflfem  gg?* 
fte  des  chofes  que  vous  avez  «fcri* 
tes  de  moi  a  Mr.  le  Cardinal  Qtno- 
deij'Tx  je  ne  confiderois  que  vbus 
vous  etes  fait  plus  de  tort  k  vous- 
m§me  qu'i  moi  en  voulant  me  fai- 
re  pafler  pour  favante.  Mon  igno* 
ranee   vous  donnera  toujour*   un 
ample  dementi ,  &  j'ai  eu  bien  du 
deplaifir  de  vous  voir  puni  par  elle 
de  la  trop  bonne  opinion  que  vous 
avez  de  mou  Enfin  vous  ne  pouvez 
vous  juftifier,  qu'en  avouant.que 
vous  avez  voulu  me  flatter,  &ce- 
fa  meme  vous  rend  crimineJ.  A  quoi 
vous  fert-il  d'avoir  ^tudie  avec  tant 
de  foin  les  anciens  Philofophes  ,  fi 
vous  n  avez  appris  dans  leurs  Merits 
k  inftruire  les  Princes  plutdt  qu'i 
les  flatter?  Mais  fi  vous  avez  quit- 
td  la  Sedte  de  notre  divin  Platon 
pourcelle  d'Art/lippe,  au  moins  ne 
fortez  pas  de  votre  Vatican.  Flattez 

lei 


te  une  traduction  en  Italien,  que  nous  donnons  aufli  lei.  Quoique  Ton  n'ait  paspu 
dfrouvrir ,  (1  Mr.  Holjlenius  a  rfyondu  A  la  Lettre  de  cette  favante  Reine  par  6crit,  on 
de  bouche,  ni  s'il  lui  a  envoys PEpigrarame  Grecque  define,  dontil  yeft  fait  mention  f 
on  a  pourtant  jug£  A  propos,  pour  la  commodity  du  Ledteur,  &  pour  preuve  du  favoir 
de  cette  admirable  Reine,  d'obferver  ici,  que  iadite  Epigramme  fe  trouve  dans  Diogene 
Lairce  (i)  jufteraent  coxnme  elle  l'avoit  indiquie  &  Holjlenius.  Nous  la  donnons  id 
bien  traduite  de  Grec  en  Latin: 

„  O  utinam  Cxlum  fierem ,  cum  Sydera  cernis 
„  Miftella,  ut  multis  in  te  oculis  merer. 
„  lam  dudum  vivis  lucebas  Lucifer,  at  nunc 
„  Extin&us  luces  Hefperus  Elyfiis. 

Voici  la  traduction  que  Mr.  Cantilhn,  fort  verft  dans  la  belle  Literature,  vient 
lie  donner  de  cette  Epigramme  (2) 

„  Cher  After,  je  voudrois  6tre  ie  Cieljorfque  tu  en  confidrfresl'&endue, 
m  „  &  te  regarder  avec  autant  d'yeux  qu'il  y  a  d'&oiles. 

„  After,  Etoile  du  matin,  autrefois  tu  brillois  ici-bas:  i  pr&ent,  E- 
„  toile  du  foir,  tu  reluis  dans  les  Champs  Elites. 

f  1)  L.  |.  c.  iso  de  vitiSemoribttsPbilofoph.        (2)  V.  les  vies  des  plat  Jlluftres  Philofophei 
«it»  sigrippiud  i|| j  au  <*••  pti  Diogent  Lstrtc*  Tom.  1.  pag.  zoj. 

A  2 


MEMOIRES    CONCERNANT 


Hegocia-  attenzione  Hi  antic  hi  Filofo- 
commerce  >J7 ,  /£  non  avetc  tmparato  net 
t^^J^ro  Scritti  di  che  inftruire  i 


\m 


L'an 
id57. 


*   < 


Trincipi  pittofto ,  che  adular- 
li  ?  Ma  fe  voi  avete  abban- 
donnata  la  Sett  a  del  no  fir o  "Di- 
vino  Platone  per  quella  di 
Ariftippo  non  ufcite  almeno 
del  Vojiro  Vaticano.  Adulate  i 
Padroni  di  Roma,  in  vece  di 
perdere  il  vojiro  tempo  prejfb 
di  Co  lor o  3  Teh  'ban  bifogno  d*ef 
fere  da  voi  iflruiti9  non  adu- 
lati.  A  che  farmi  pajfar  per 
5Dotta  ,  sio  non  la  fono  ? 
Hicordatevi,  che  Anftippo  me- 
defimo  non  adulb  mai>  fe  non 
Coloro  da  cui  potcjfe  cavarne 
qualche  vantaggio.  Coji  egli 
credeva  *  che  fojfe  permejfo  al 
Savio  (Tejfere  non  folamentc  a~ 
dulatorej  ma  Ladro  Mentitor^ 
Omicida ,  ed  Adult ero  9  quan- 
do  fe  ne  prefentdjfe  foccafone. 
Io  non  biajimo  dunque  in  vor 
fadulatione ;  Biafitnoperb  voi , 
per  aver  male  drizzate  le  vos~ 
tre  Adulationi\  Toiche  nelpu- 
blicarmi  per  dotta ,  chi  mar 
vi  potrd  credere,  fe  io  mede- 
fima  non  vi  credo? 

L'altro  giorno  occupandomi 
in  non  far  nientey  mi  rtcordai 
dun  Epigramma  Greco  y  che  mi 
parve  bello,  ma  non  fovenen- 
domi  d*altroy  che  del  Sentimen- 
to  di  eJfo>  defderoy  che  voi  me 
lo  cerchiate.  II  fentimento  e> 
che  il  Toita  nel  tranfporto 
dctta  Snap  affront  defider a  trans- 

for- 


ks  Mafcres  6c  Rome  9  aii  liea  de  per- 
Vlre  votre  terns  aupres  de  ceux 
qui  ont  befoia  d'etre  inftruits  ,  & 
non  pas  flatte's  de  vous.  A  quoi  fert- 
il  de  me  faire  pafler  pour  favante,  f? 
je  ne  le  fuis  pas?  Souvenez-  vous 
qu'Jriftippe  meme  n'a  jamais  flatte- 
queceux  de  qui  il  pouvoic  tirer  quel- 
que  profit.  Ceft  ainfi  qu'il  croyoic' 
6tre  permis  au  Sage  4'etre  non  leu-' 
lement  flatteur,  tnais  voleur,  men- 
teur,  homicide  &  adultere,  quancfc 
Toccafion  s'eh  prefentok.  Je  ne  bli-. 
me  done  pas  en  vous  la  flatterie  r- 
mais  je  vous  blime  d'avoir  mal  a- 
dreflB  vos  flatteries;  car  enmefai- 
fant  pafler  pour  favante ,  qui  pour- 
ra  vous  croire,  fi  moi-meme  je  ne* 
vous  crois  pas?* 


V autre  jour  f  m'occupant  a  ne* 
rien  faire,  il  me  fouvint  d'une  E- 
pigramme  Grecque  ,  que  j'ai  trou- 
vee  belle ;  mais  ne  me  fouvenant 
quedu  fens,  je  defire  que  vous  me 
la  cherchiez.  Le  fens  eft  ,  que  Ife 
Poece,  dans  le  tranfportde  fa  paf- 
fion  ,fouhaite  de  (e  transformer  dans 
le  Firmament,  pour  pouvoir  jouir  de 
la  vue  de  fon  Amante  avec  autant 

d'yeux 


CHRISTINE   REINE    DE    SUEDE.      5 

formarfi  nel  Firmament o,  per  d'yeux  qu'il  y  a  d'Etoiles  au  Get,    Negotu. 
poter  godere  della  vifta  delP   C*)11  d°nne  le  nom  d'Jftre  a  la££*tce 

^  ba  Melle  tl  Uelo.  hglt  da  fouvient.  Cherchez-Ia  je  vous  prie ,   "7^"* 

*/  «0Mf  if  Altro  <*/&  /Vr/d-  &  euvoyez  la  moi.   Je  ne  me  fou-     11557. 

na ,    /«"  cut   tEptgramma  e  viens  pas  ou  je  l'ai  vue  ,  mais  je 

fatto.     Ecco  tutto   quello  che  erois  l'avoir  vue  ,    ou.  dans  Jpu- 

mi  foviene.    Ccrcatelo ,  ve  ne  lie*  oa  bien  dan$  Vdntbologie  Grec- 

prego,  e  mandatemelo.    lo  non  ft  ou^t-etre  dans  le  Cardinal 

?ho  £««* dove  JbU.edu-  ?$™^  *  J^        ' 

/*,  ovrfp  *<?»//,  a  aver  to  ve-  parmi  ies  Anciens,  que  cette  Epi- 

dutO>  0  in  Apulejo,  0  pur  nelP  gramme  eft  de  ce  PMlofophe,  quor- 

Antologia  Greca,  0  forfe  nel  qu'il  me  femble  que  dans  YAntbolo- 

Cardinal  Beffarione  nella  Sua  **»  eUe  foit  atcribuee  a  Platan  le  Co- 

Apologia  diYhtoncpoichevi  milue;  Si  !a  memoire  ne  me  crom- 

/xly.  5-//1,  „*;-;„.;  /i.^  „/;  >„  Pe»  Je  crois  encore  1  avoir  vue  dans 

lotto  delte  opimont  fra  git  An-  v«' •  _.    r -».«.»     „.\    :~  ,«.«;»  „„,» 

^ .  , .        ,    ■*       a    Jc  •*  JJwgene  Laetcc ,  ou  je  crois  que 

ttc/jty  che    quefto  hptgramma  cette  mgme  queftion  eft  difputee, 

_/w  dt  quefto  Filofofo ,  Jebben  parce  qu'il  veut  nous  faire  accroi- 

tni  pare ,  che   «*//'Antologia  re  que  Piaton  a  brQId  fes  Poelles , 

7&    attribuito    a    Platone    il  lorfqu'il  s'eft  donne  a  l'etude  de  la 

Comico  :    Se  la  Memoria  non  Ph'lofbphie,  Je  vous  prie  de  me  la 

minganna,  credo  ancora  da-  chercber    &  de  me  dire  yotre  fenti- 

p           ,  ^        •       ta-  nient  la-deflus.   Te  1  aurois  cherchee 

verlo     veduto     m     Diogene  moi.merae,  fi  j»tufle  eu  des  Livres 

Laerzio,  ove    credo   che  Jia  icij  majs  dans  Pefdro  ifes  noms  de 

trattata  quefta  medefima  quef-  ces  forces  des  Livres  font  des  ani- 

tione ,  perche  egli  vuol  farci  maux  audi  peu  connus  que   les 

credere ,  che  Platone '  bruciajfe  Ucornes.-quandmemej'auroistoute 

le  fue  Toefie>  quando  egli  fi  la  BibKotheque  du   Vatican   entre. 

dette   alio  Studio  della  Fib-  raesfm.aiQS  >  '1  ne  me  ferviroit  qu  a 

"v.        r       ."Utv   UCk *      "*^  me  faire  cannoitre   les  Titres  des 

jofia.     Jo  vt  prego  a  cercar-  belIes  chofes  que  j'jgnore.    Ceff 

melo,  e  a  dtrmi  JU  di  rib  il  pourquoi  je  vous  prie  de  ne  plus 
voftro  fentimento.  L'avrei  cer-  feire,  ni  a  vous,  ni  a  moi,  le  torr 
cato  da  me  fteja,  fe  avejft  a-  de  me  faire  pafler  pourfavante. 
vuti  qui  dei  libri ;  Ma  in  Pe- 
faro  i  nomi  di  quefta  forte  aY 
Hbri  Jbno  An'mali  tauto  poca 

co-  Aa 

"*••■ 

(*)  La  Heine  fe  fervit  de  ce  paflase  dans  une  piece  de  fa  compofition,  qui  fe  trou- 
veinKrde  dans  l'Appendice,  Num.  XXXV III. 

A3 


6  MEMOIRES    CONCERNANT 

t.H|«ocu-  conofciuti,  quanti  i  Lioncomi. 

commerce    E  quando  anchy  io  aveffi  nelle 

dc  ifrlflL.  mie  mani  tutta  la  Bibliotheca 

~£^-  Vatic  ana  y  non  fervirebbe,  che 

1661.    a  farmi  conofcere  i  titoli  del- 

le  belle  cofe>  quali  io  no  fb% 

Quindi  b  cW  io  vi  prego  a  non 

far  piu  ndt  a  voi,  nd  a  me  il 

torto  di  farmi  pajfar  per  *DoU 

ta. 

*Del  reflo,  fe  v'ha  prejfo  di       Au  refle ,  s*il  y  a  en  moi  quel- 

me  qualche  cofa,  che  pojfa  con-   que  chofe  qui  puifle  fervir  a  contri- 

tribuire  alcun  poco   alFaccre-   buer  le  moins  du  monde  a  Taugmen. 

fcimento  della  Biblioteca  Vati-  ta"0IVd*  la  B^hotheque  Vatican  , 
J  <r        .  L      r.    y    aliurez-vous  que  je  ferai  tout  ce  qui 

cana,  ajficuratevt,  che  farb  dd     dra  £  J^    yefil6  d£ 

tutto  quelto,  che  dtpendera  da  porter  biem6c  a  Rom  mes  Livres 

me.    It)  Jpero  di  portar  pres-  qui  font  ici  avec  moi;  mais  je  n'ai 

to  a  Roma  i  miei  Libri,  che  pas  voulu  les  d&aller,  jufqu'a  ce 

hb  meco ,  ma  non  It  hb  voluto  q°e  je  puifle  les  mettre  entre  vo* 

fiallare ,  finche    non   It  poffa  mains.  Si  vous  les  juge^dignesd'oc- 

*L  +*.       -in      ~a~~  —  -•  r    r  cuperun  com  dans  te  rattcane ,  cea 

mettere  nelle  yoftre  mam  fe  h  Jkn  m    ,aifir  &  une    ^  de 

fiimafte  degnt  foccufare  un  an-  les  confacrer  au  Public;   mais  fi 

goto  del  VaticanO)  far  a  per  me  vous  voulez  etre  cru  f  il  fauc  que 

un  piacere ,  ed  una  gloria  il  vous  parliez  avec  plus  de  verite  de 

confegrarli  al  ^Publico ,  fe  poi  ma  BibliotWque ,  que  vous  ne  par- 

volete  che  vifa  creduto,  bifo-  lez  d5  T1'  uAd^eu#  •  Soye,z        • 
*-*     ~    ~u~    +**>/:*+*   +»*>   *:<\   que  je  chercnerai  toujours  les  occa- 
g     ^    jn   faH$a%'?.nJ^  2onsdevousfaireconnoicrereftime 
vent  a   della  mta   Btbhoteca,   que  je  fais  de  votre  merite. 
che  voi  non  par  late  dt  me.  Ad- 
dio.    State  Jicuro*  che  io  gra- 
dirb  fempre  le  occafoni  difar- 
vi  conofcere  la  Jiima7  che  fb 
del  vojlra  merito. 

Chriftine  fe  trouvant  a  Hamhurg  en  1661 ,  eut  nouvelle  de  Jules  Celi$ 
qu'un  Ouvrage  manufcrit  (*)  qu'elle  avoit  tant  fait  chercher,  s'&oic  en- 
fin  trouvd.     Void  la  rdponfe  qu'elle  lui  fit  li-deflus.  (a) 

(a)  V.  Lettre  a  Diverfip.  113.  &  15.  tf  16. 

(*)  II  n'eft  pas  facile  de  dire  quelle  forte  de  Mf.  c'^toit,  ni  Son  contenu.   A  juger 

par 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.     ^ 

Hamburgo  10.  Agofio  i66j,  *2ff* 

Gommeie 

Giulio  Cell,  Hb  ricevuta  la  voftra  lettera  dei  16.  fcorfo  lat  %%L 
quale  mi  h  ftata  fommamente  caray  per  la  propofizione  che  mi  -7; — 
fate  in  ejfa  di  quel  Libro  >  ctiio  tanto  tempo  hb  bramato  di  l6*i# 
trovare.  <Per  tanto  m9occorre  dirvi  in  rifpofta,  cb'io  gradifco 
molto  la  vo  font  a ,  che  mojirate  di  venir  a  trovarmi  per  far- 
mi  tener  il  me  demo  libro  y  non  ejfendo  perb  necejfario ,  che  per 
quefto  vimuoviate;  Non  dovrete  farlo  in  alcuna  maniera\  Ma 
poiche  mi  dite  daverlo  fatto  confegnar  di  gid  in  Alemagna 
ad  un  voftro  conofcente  ^  dejidero  che  niaccenniate  il  nomey  e 
cognome  di  eJfo9  con  il  luogo  precifo  ove  fi  ritrova.  Mandate 
domi  infieme  una  lettera  a  lui  diretta  del  tenore  che  vedrete 
nelVacclufo  figliettoy  per  che  io  con  que  I  la  e  con  altra  mia  o  fpe- 
dirb  di  qua,  apofta,  ferfona  mia  confident e>  per  pigliarne  la 
eonfegna,  overo  or  diner  b  che  fiftejfo  voftro  connofcente  fe  ne 
venga  qua  per  confegnar lo  in  mia  mano:  E  quant o  alpr*zzoy 
con  tut  to  che  fia  un  poco  eforbitante*  ad  ogni  modo>  quando  il 
libro  riefca  di  mia  fodisfazione ,  comevoglio  Jperare ,  non  la- 
fcerb  daggiuftarmi  col  Conofcente  me  demo  con  far  feguir  lo  sbor- 
fo  del  denarO)  e  dovendo  ejfer  io  tra  poco  tempo  in  Roma, 
mi  riferbo9  fe  il  libro  far  a  di  mio  content amento ,  a  riconof 
ter  allora  in  buona  maniera  il  fervizio  refomi  da  voiy  con 
darmene  tavifo ,  e  con  ejfervi  adoperato  intorno  a  quefto 
particolare;  E  quando  portajfe  il  cafo  dhavermi  a  trattener 
qualche  tempo  confiderabile ,  non  lafcerb  di  dar  or  dine  oportuno 
eoftd  per  farvi  reftar  contento*  Al  medemo  voftro  conofcente 
inviereie  pure  una  lettera  del?  iftejfo  tenore  a  drittura  per 
la  pofta  y  oltre  faltra  fimile ,  che  manderete  a  me  come  hb 
delto  di  fopra.  M*afficuro  che  non  mancherete  defter  pron- 
to y  e  puntuale  in  compir quefto  negozio  fecondo  il  mio  inten- 
toy  per  farmi  cofa  gratijfimay  onde  non  hb  da  raccomandarvi 

altrt* 

par  les  precautions  que  la  Reine  en  prit ,  il  femble  qu'il  n'&oit  pas  des  plut 
ididans.  Tentzil  dit  (i)  qudquc  part,  que  Cbriftine  avoit  fait  chercher  J  oh.  Bo- 
91  hi  Dfalo&us  de  abditis  rerum  fublimium  arcanis.  Si  c'&oit  ceManufcritld,  eJie  aura 
trouv£  que  ie  mtSrite  des  Livres  rares  ne  r£pond  pas  toujours  £  leur  renomtn^e :  & 
pour  (fa,  nombre  de  MAT.  de  ce  genre,  que  notre  Steele  a  fait  £dorre.  font  plus  dan 

Sereux,  que  ceux  que  nous  avons  de  Strvet,  de  Brunus  ,  de  Cornelius  sJgrfyp*  fc 
'autres. 

(i)  Mmu&kfok*  Unstrr9tun&  Jiari  \6$z*  p*  £j* 


«  MEM  01  RES    CONCERNANt 

Ni?gocit.  altro  che  la  Segretezza,  volendo  che  ne  cofti ,  nb  altrove  Ji 
commerce  fappia  ch'io  abbia  cercatOj  ne  tanpoco  trovato  tal  Libro  *  di 
tSLe//^  dovrete  anco  far  avifato  ftrettamente  il  voftro  Conofctn- 
— p —    te>  e  per  fine  vi  defidero  ogni  bene, 

'-     Void  la  Lettre  dont  il  eft  parte  dans  la  pr&e'dente. 

Ogni  volta  che  la  Maefta-  delta  Reglna  Chriflina  di  Sue- 
zia ,  che  prefentemente  Ji  ritrova  in  Hamburgo ,  manderU 
perfona  efpreffa  con  fua  lettera  a  voi  diretta ,  per  ricever 
quel  Libro  manufcritto*  che  avete  nelle  maniy  non  manche- 
rete  di  confegnarlo  fubito  alia  perfona  inviata  ben  ferrato*  e 
fgillato ;  Overo  fe  S,  M.  vi  or  diner  a  che  voi  me  demo  glielo 
portiate ,  o  qualunque  altro  or  dine  vi  dara  intorno  aL  libro 
me  demo ,  fcjfequirete  fubito  con  ogni  puntualitb ;  E  quanto  al 
prezzo  j  fe  il  libro  piacera ,  dovete  ajfcurarvi  che  non  po- 
trefte  mai  lafciarlo  a  perfona  che  vi  tratti  con  maggior  ge- 
tier  oft  a  di  que  Ik  che  far  a  la  Mae  ft  a  fua. 

Cette  eommiflion  devant  pafler  par  les  mains  de  TAbW  Solaris  voi-' 
ci  la  Lettre  que  la  Reine  lui  ^crivic  &  ce  fujet. 

Francefco  Solari,  Vi  Ji  manda  Pacclufo  plico  il  cui  ricapi- 
to  preme  molto  che  fa  fat  to  in  proprie  mani  della  perfona*  a 
cui  2  diretto ;  Sara  perb  voftra  cur  a  che  cofi  fegua  pronta- 
mentCy  e  di  premer  ancora  che  le  rijpofte  vengano  colla  pri- 
ma occafione  e  per  tiftejfa  ftraday  per  la  quale  e  venuta  a  voi 
la  prefente\  Ejfe quite  con  puntualita*  e  T)io  vi  guardi. 

Cbrtfllne  faifant  grand  cas  de  tout  homme  qui  excelloit  en  fon  metier, 
jugeoit  les  Virtuofi  en  fait  de  Peinture  &  de  Mufique  dignes  de  fa  protec- 
tion &  de  fa  bienfaifance.  Par  confequent  elle  ne  croyoit  deroger  en 
rien  a  fa  qualite,  en  les  honorant  de  fes  Lettres:  il  s'en  trouve  grand 
nombre  dans  fes  cahiers;  la  fuivante  eft  pour  Jofeph  Bianchi,  Membre  de 
fon  Academie  de  Mufique  (a). 

ii,  'DJcembre  1661  a  Turino. 

Giufeppe  Bianchi,  Nan  poffb  non  lodarvi  del  rifpetto  avu- 
tofi  da  voi  di  non  partirvi  di  Roma  fenza  Faffenfo  del  Signor 
Card:    Azzolini ,   e  poiche  con  effer  a  Turino  avete  avuto 

tono 

(a)  Lettered?  Diverjipa>,  14a, 


.      CHRISTINE    RE1N.E.DE    S  U  £  D*E,     p 

Thotmort  di  rtnfervi  grata  a  Madama  Real*,    la  ne  gotfa $*$£*': 
fimntamente  e  me  nwallfgto  con  e0tvai^  Ron  mancate per  commerce 
tanta  d*ogni  vafira  applieatkme,  e  (Uid'tp  per  meritar  la  grazia  t^c&w**. 
di  colefte  Aitezze  Real* ,  can  .preftar  laro  quel  fervizio  ihe  "T7-" 
Ji  cgmpiaceranno  di  grddir  da  voi  Jin  tanta  ch'io  riforho  a Ro-     m™. 
.  jna  /  afficurdndovi  ch'io  inedema  lo  ricomfcerb  come  fe:  jbjfe 
fatta  filla  mia  perfana  propria ,  *  e  quando  pot  bavrte  or  dine 
da  S.  Em**,  4i  render  w a  Homa,  *ve  he  verrefe  Jubito  a 
quel/a.  volta,  e  1?io*vi  prosper  i. 

1^  favdftt  Pr&at  Ft»Jhnbdrgy  EvSqjie  deTaderiorn^  ay  ant  befbiii  de.la 
confirmation  do  PKape  dans  la  (fradjacorerie  da  1'Ev^che  ^e  Muriftir,M. 
Reine  ?y  employa  pgpr  les  Leures  (uivantes.  (a) 


De  Hambourg  te  $.  Octohre  i6$f, 

*       .     .-*    , 

:  -JSfa*  CouJm,jai  refu  avec  eftmeks  fent'imens  okprimts  dans 
-votre  Lettrez  &  comme  jai  beaucwf  de  diff'ofition  (£  rfamitit 
Jpeur  vousyfai  vouht  employer  les  bons  offices  quevous  dejirez  de 
tnoiaufrbs  de SaSaintete,  j$  aupres  du  Cardinal '  Azzolino ;  vous 
ies  trouverez  c'p-joints+  jefoubait*  que  le  tout  fuctlde  a  votre 
tontentetnenf  >  car  vous  It^n&ritez  fi&:  30  me  jrrfyarant  four 
id  en  retourner  d.  Rotne,jene  manauerai  pas  de  cpntrwuer 
toujours  h  voire  fatisfacJion,  ®  je pr'te  Dieiflfa 

*  *  ■  *  «    • 

■  •  •  *    *  An  Pape  de  la  mSme*  elate.    - 

Coujtda  Mpnftgnar  Firftenbjerg,  VifctrOo  4i  Paferbori^,  che . 
I  vtei  ufficj  apprtjf*  la  SlK  V*.  pafdna  contribute  'a  faeiti- 
'targti*  la   grapia   delta  tconprmazione  delta  Coadiutoria  di 
•MiMer ^  petfuadendomi  ferb  h ,  ibe  V*.  S*.  Jia  per  hwer 
uii  0jfai  benfgna  difbofiztone  verfo  di  quejlo  Vrelato,  per  la 
notizia  cfrelJa  ha  aella  fua  quilitd ,  e  del  fuo  merit o\  Ab- 
braccio  Foccajione  di  tejtificar  al  medejimp  Uparticolar  vo- 
lant a  ^  e  rflitpa  cb'io  gli  porta  y  con  p+cgan  rii)erentemente  la 
Sih:  Voftra>a  compiler  Ji  d honor are*  tra  le  altre  intercejjloni 
cheHe  Saranno  prefentate  in  Juo.favorre,  Id  mia  ancora, 
.  chp  inter pongo  con  agni  river enza  per  rimaner  okGgatiffima 
alia  Sth.  Voftra ,  Je  Ji  degnerd  di  conceder  a  MonfienQr  fudet- 
foy  anche% per  mia  riguardoy  la  grpzia  cFegli  imploraf  epre- 

(a)  Leure  a  Diverfi.  pag.  57.  38,  :;    . 

Tmc  IF  B   -  ' 


i»  M  EM.OIRES.  C  O  NC  E  RN  ANT:  ' 

M4«d«-.  vrages\  p**V»£t*i  empower  wiltalie,  00  poMr<mhftdetleBler  ici 
cS^nctge  «?  attendant*  car  vous  riigtorte  pas  "que  je  fids  pfefektemeni 
ta^J.  daasrk»  Pais,  oH*la  tonverfateou'des  mwts,dott  confokr  at 
.■   *  celle  des.  vivans:  J*»prh  *DteuMcr,  \\    * 

Ztf68,    '  L?aufre.LeKreeftftns(Mte  (a).  *       :   . 

,A&J!$?*r.*VoflroSf  «*  niqjfure  que  vous  travaillez  a  nou* 
donner  un  nouvej  Atto*>  "ty-frtteuds  cet  Ouvrage  -avec  beau-  . 
coup  .^impatience  ,  -j/ippofanf  qttdtfikt  fait  far*un  AuJJt  habile 
homme  que'vyets^  ce  fera+mOuvrage  admirable,  VLfune  grand? 
.  %tttitnf:  je  €  attends  avtc.  un  pjtaijir  pottveau ,  puifque  je  mtma-r 
.   .&**  1H  vous  y.  feYezentrer  la  nouvelle  (5  fancienne  Gc"o- 
grapfne  avec  >t out  voire  Ptt>k>m£e;  Auffi  cet  Ouvrage  fiourra-  A 
t-it- nous Jfayititef  £  intelligence  des  anciens*Ecrivains  de  Ztiifi 
.  jtoire,  ^eorMger  b'tch  des  faufet/s  dont  Jessnciens  Atlas  font* 
■  .remplis.  Ent^autrescbo/esJ,aire^nai:qu^e%u/u;et  de  laSabde 
fborribUswyjUesx  Sf  le  tort-quson  a  fait  a  cette  brave  Nation! 
fSSf  aux  Rots  qui  Font  geuverhe'e,  &  fur-tout  ^dmoit qui  fuis 
fans-ioute  4a  moijdre  de  tous'ceux  qui  out  fU>cei  ponneur,  , 
quoiquer  eDtitu\nfait  fait  des  graces  inftfa&tdans  ft  cpurs  de  mow  . 
RSgne,  &  que  je  fH([f dire  fans  vanitf,  que  (a  Sued*  ne  Jut'f 
jamais  ni  plus  gkricfye  ^  ni  pfyf  triompbante,  hi  plus  heur.eu- , 
ftyJH  pfyf+-priffdnte ,    que  fous  mes  aufptcis.    ifaifjai  re-  - 
marque* *que  fignorepce,  ou  lewote^'  mt \pris plaifir^d  diffimn- 
ler  ou  a  obfturcir  lesflus  grAndeity  j£*  Plus  belles*ac7ians  dc~ 
,    mon  Reghe%   ce'qui  tifoblige '  if  vous" demander  reparation  en 
faveur  de  U  veriifrx  a  .laquelkr'tous  les'Ecrivains  fontablige's  • 
■d(  rendrt  bottmtage :  de-tndme  que  pour  la  glaire  de  la  Siaede ,  4 
haqjielle  ilfera  g^rieux'  de  In  mettre  en  fou  jour  fous  un '  Rtgne   . 
qui  a-portf  lajgoine  de±/ofr  nam  au  pits  khaut ,'pomt.  V<hp  avekx 
fre'-vpus~ine4w^Smoin  ofUlairelie  fa  plus  haute  fe'licite'.    Je  m 
V0U9.dema»de9  ftfrdts  compktifances  laches, ^ni  des  /latteries.  Je 
He  vous  demdnde  que  /*  'pure  v trite* ,?  laquelle  fera  dautant . 
moms  fufpefte,  que  t&Ute  la  Teera  fait  ^tU-ler.tgilh'eurs  prd*   , 
fens  de  la  Su&de  nCoMt  fnis  dans  un  4taP  a  ne  poutooir  pas  atbtter 
Jt  lafifine'ej  &  vpus  fave»bitin  tdous*m1itie9, que  je  bars  la  fat-,  • 
.  ,  t&rie 


S^)\\  fcmble  pac  des  circooftances  marques  ci-devant,  que  cette  Lettre  a  t\& 


C  H*R  i  S  T  i  If  E    R*  I  tf  £  •&»  :&  U  ED  E.     13 

*wie  & U  mvtfonu  *&<T atfdnt  ie $&Jfons  yut-faimitiye'r^™^, 
rite,  la  virtu,  t&ldpirtiabU-ghire.-  (Tefi.  ceiqw.m'ai>6ltge'  de^commme 

,.mr /aire  d*effer*tm  M6nopi*e  fuccint  Jfar  ce./ujet,  .qui,  nt'aSjfS 
vous  fera  pas  inutile  dans  vofre  Quvrag(cProusj>ourrrx  en  ■  £    ; 
retramchery  ou+y  ajovttr  ce<pfilvQusf>l0iru\  t§  vous^ferez.'  .^t.    - 
/Masr/fr  <afe  «wf  corumuniquer  vos  pe^pej  ,n  f$  <fe  »*  dtrequand 

^vttre '  Ouvrage  /era  -achevAj  Tfjeu  vous  fajft  fro/pe'retK      r 

Lb  Grand-Due  de '  Florence*  ayan  t  cferaande  *  £  la  Reine  9  qti'elle;  roulik 
penhettre  que  font Ari*quairfc  Caniili  vintf.  arranger  fon  Cabinet:  de-M£« 
dailies,  la  Keifle  ]ai  rdpoijdit  en  ces  cents' *(*)•  .  •   . 

/  •       Roma  //  #  Giug*.  i6-jx.*  .  ...'*" 


c.*"* 


<SVrK  Ssgfiore.  *Pub  tf!A.  frometterficVio  Jfc  pen  ejfer  fim~ 
pre  pronto  a  rifpouder  em'gheffetti in  tutto  ciby  ck?  dipende?* 
ra  ddlla  voUnta  moxJi  alia  confldenza,  cblella  ripone  tti  mP9 
corneal  defidertv  mio  di  forty  fcofger  laffefto  % grande  con  cut 
riguardo  le  cofe  dr  futf  fodisfdzione.  .Q&de  a ]  plena  iniefa  ddl-% 
.  toK  lett*ra*di  V.  A.  e  \  dajla  •  <vha  voce  del  Trier m  Bichi  fuo 
Ambafclodore  la  dimanda  cVelltmi  fa  dfl  €ameli 'mo  Capped 
lano  eg  Atttiqmprio >  per *tiordinare  cofii  ifuoi  Slndj  di  me-' 
dagltyy  hi comp$dato  al  medem  che  veitga  fubi$o  a  feroirUty 
.e  che.  lo  faccia  con \tutiax qoel^applica^ne^'e  dilige*zdrcbz, '. 
.  gli for  a  mfli  po£ibiler  o  If* A.  difppngo  pure  di  luinel  tempo 
she  fiord  nella  jha  Corte  corned?  un  fuo  fervitore*ottuatyy  per* 
fuodendojr  che  farmno  ricevutt  fernpre  da  me' con  /ammo  gujlo 
tu&o  le  occajohi*di  cmfermorle  la  porticolore  fiima^  cb9  hportb 
dl  di  lei  morito^  come  prtra  fargliene  pienfjedc  ilmedefrio  Jko . 
Ambafciadore  y  p  rejlo"   .  ,     * 

b.  K*A.r:  -    -  ' '  •  *     '•  ; 

\    '■{  ■■  '  •  M.  Santini. 

.'••'•-'"'         •  •  ■•    *  .  »    . 

Cbrtjiint  ayant  r«idu  m  boa  office ,  cfotit  rEveqae ,  Due  teJjxrn ,  l'a- 
tolc  reaercil ,-  elk  lui  ecrmt  cette  Letfre  en  rej>onfe.>(A) 

•..'  Le  6.  JttiUct  166}.    '     .  :     .. ',   ; 

*  '    *  '  -  ;*  - 

Mtofieur  fEvtque  7)uc  de  Laos,  vous  Stes  trof \  oblige*** 

'•>•-■•■■  M 

.     (fi  Uttert  »  Prtmty  p.  tj.     :  *'  •;"      '  (JO  Ltttre  a  Dtotrfi >*  35.  -  '    . 

.         B3 


i4t     "  ,H(E:*d  ,(M  A  E*  S-  C^N  Q  fc  &  N  A  ITE 

*■    •  .       *       '    »•"- 

K^goci^  de  me  fair*  4*  no^<$x.rgt^^ 
cwitcfce  .toujour s  a  voire  mMteeh  \ette  Cour^  eikjtiu!  U$pai  jamais. 
% <£$&. *fc  vous ajjifietde tojtmon  ppmoif^pw  v$hs  domer.  fujet.de  . 
— ^  nj   *A?  coutlnuer  votre-cqnfiance,  fS^Je  v&%s  affurer  de  la  Jmc4re 
i67a*n&c.  amtti  ©.  ^  fefiime  parjicyfitfre  que  jt  rends  d^votre  nrfriu. 
Gtfendaht je  p+k  *Dieu.  &fr\\.  * .  .      •>.."•.'" 

.  Le  Nonce  Apoftolique  en  Efpagn*  <iyant  contribud,  a  la  requifition  de 
la  Reine,  k  JaT  liberty  de  deux  Dod^uiVjecenip  danr  PInquificion  de  ces 
Paxs-la ,  la  Reine  Ten  remercie  ea  ces  terifles  (<*;.     , •  * 

Zi  19.  Novemhre  i6jz.    . 


•*? 


•  i/i  K  S.  operhto  tanto  per  k  liberaziont%  di  D.  Tomafo*f£  dl  ^ 
D,  j\Icrafo  d  Aguilar*  ehe  ben  laHcpnbfioHo  dal  fuofjuiol  efa-  % 
vore>  e  comedo  fbn6 pcrfuafe  ehe  K-&  ha  impiegato  funo>  e 
fmltro  perKhro  con  incetfmte.  applktziqne*  e  premwra^  m  r*-. 
guardo  delle  mie  raccotmndatipni+'cojirielari^  con^utto. 

faj^m^pregandplaa.voler  continue \m}nedem  lajua'pratezia- 
n&j  e  *particotymente;'$&>.  Alonfc*  dffinche.  egii  ptya.ticupe- 
rflre  i  fuoi  ISeni^  amiepMff'fia  $  ragibne9  a  qiiaffine  Ji  feri- 
ne parimente  dai  Qardtnalt  NitardU  *  Portocjrrera,  a  cotejlo 
Inquifita^  Maggiore^ed'io  k  raccomando  ancofa  (ilia  kegrna  con 
f^tyfc* <^ **w* aV-S^conMSZmfidenzai  chf  ella 'Jia  per. 
compificerji  di  pre^ntarhy  >ed  ncc<^mpagnarl^  cd'.Juoi*  ufficj 
pW  dijborre  tfinto  piuJa \J\fft*.  Sa.verjairaetomandati^co'me. 
io  dejiaero  per  i  motivi  da  me  ajltre  volte  tfgnijicdtfa  V.  S. 
la  quale*  pub  vedere  ehe  le  ne  profejfsrh  una  bcri;  fartkoldr  obfa* 
g^ziofte^  augurmfaft  h:fantOjognivera  prtfperita.  • 

La  Reine  ayant  reraarque  que  N.  N.  avoit  tdmojgpe  pea  dq  refpcfl 
pour  les  fentimens  de  St.  Augufiin ,  elle  lui  en  fait  cette  meituriale  (b). 

'  *»  *,         *  *  ♦         ■ 

Le  30.  Nwemkre  t^z. 

.  On  m'aJit.  que  dans  que IqAes-uns  de  isos.  Ommages^  niout  azez 
tJmoign/  peu  de  refpetl  pour  St.  Augoffin^  cela  ne  s'decdrdt 
pas  avec  fe  queje  vous  at  out  dire  de  ce  grand  Homme.  J'a- 
*vois  bier  envse  de  voui  en  faireJes*  reproches ,  mats  je  n'eus 
pas  le  toijir  de  niiclaircir  la-dejfys  avec  your.S :fyjli$ezftriiis 

(a)  Ibidem  ppg:  5*  ♦         ,  .  .  :  /L  (b)  Lmre  (k&ifti£ pfr  6$i  *;    - 


.  CHRIST!  ttJE    RE*NE   D  E  -JS  ttfcfc  E.  .  15:      . 

frbcfujet,  car  ye  Uewus Ifirai.pas  de  quarter  Jti?>  &  chdptiri.   iwgodii 

tfms  mt-fyexqt* > '/?****  M9t  *to'-I****A  «&>&»  A*i-c£!A» - 
gufthj,  rmw  «*  CtmntJiers*rransf  qui  combattoUnt  pour  ties  %  Jggg^ 
*Damer.qu'ils  iimwmtjamhr<oues\jt  vims  tavoue\fmcetyment\**-~~ 
mais  ce  que  fat  vu  des  Ouvragesje  ck  hommt  incomparable >  l574^&i 
fuffit  four,  me  /aire  admirer,  le  refiey  que  je,  tie  verrai  fftp~  x 
itre  jamais. 

4  La  Lettre  fuivantp-4:  Mr..  &  Wicquefart  eftU'iinigue  qui  s'eft  trouv^e 
dans  les  Itecueils  de  /tama ,  fc^pendant  on  y  vfcit  qu'il  doit  avoir  ^nujetenu 
on  commerce  plus  &endu  avec  la  Reine  (*^  (a),. 


Ut£  avec  taquHle  vtux  continue*  $m  commerce  q^i  nfejl  jf-. 
dgrdabte,  &  je  ve*x  Men  vffUs  timoigmr  fur  la  Ftff*ntey<fu* 
vous  wfobligezy  .mais  eg  meme  terns Je  prttekds  fmi  cHatgev 
Jhine  mmtflle  co^^^pny  qui.efi  de  Md^er.f^urM  tiif 
Correfpvndant  £  Paris :  &  <  £  Braxelles  *  quCv?tcri<uit  lie  la  miy 
me  manure 'que  tfods ;  mais  frenez  garde  de  ne  me  donner  pas 
que  tip  un  de  ce* '  jlatteurfj  ni  admirateitrs  de  la  Cour;  car  je 
vmix  fayoirla  vtirit^de \  *e  qui  jty  pajfe  y$Ws  uh  focle  qur 
va  ferendre  a  FayeniK  digneJe  la  VMttftedj  toutjs  Us  per- 
fonnes.  rdijbtinables.\  Conccyfa^faus  ^^.T^xeira  JfrdejJTuSf 
car  je  lui  dbnne  Us \6rdr^f  n^Jfaire^  au$  4£* 

fenfes: /"Dieu^ous  fap  fro^reK^,^^"^^  ,  "\,V 

**  *  *  •■»*»•» 

iVdicktne  Lettre  *u  Vice-Roi  deNapfex'en.faveur  da  Comte  (tew- 
jthrnn &  du Baron  Paykni  (£)*  .*!/"./•"''    ■ ..  '.  -  -  • 

.    .  Roma  fi.  Ma/lrzo  t6y^: 

/  Signor  Vice  RKMartbe/e  fJUfcorgpL.  Venendo  a  Napoli 
il.Cwte*£xe\  Arenftiojrria 9  &  il  Baron  Guftavo  CvU> 
t^kid  Cav*.  Suezzefi.  £er  fedhfare  alla.c^rjojit^^jja^^ 

'.  1  '•  *  f  -       •.:    h  ^  •  ■»  -  f  *«.  «w  *.'•»;  \  -><  \\  t.  ./.1  v(\ ';  r,J  i#* 


(*j  Gettef  Correfpon'darice  devfnt  iin  point  d'accufation  contre  Wictiuefori:  les  Etats* 
Ginibaux  Te  fircnt  ertprifonnet^  luL  r^ prochant.  devoir  d6couvert  4  la  Reine  ^cid'at** 


i6     ...   M%  MOIRES    COlrfCEBrNANT 

'  jttgocu.  di  yeder.leCofe  pi*  iqfigti  ^Italia,  hb  vhao  raccomandarJi  ^ 
cwwrcc  com  ft  con  p,aKtvofax*ffetto9  nlja  fua  rtrtifi&y  prctt  *U& 
**arijii**!i  veda  tAttto  piil  yokn$ieri  per  mh  riguatdot  e  comparta  jti 
* «  '  '  i  .thedemi  qtui  favori,  eke  fotefferoMro  bifsgnareipetfuadendbft 
167 £&d  ctt'io.p*r  rejiargliene  tenuta,  e  le*n$uro  ogni  vera p-ojperit&i 

.Pat  la  Lettre  qae  la  Heine  icrivic  a  l'Eveque .  Tntti  de  P/utoue,  on  \oit 

qu'elle  avoit  faicune  grande  chftfe,  dont  elle&oit  alors  guene-^). 

*  • 

Li  14.  Luglio  i£j^. 

M*nfigt(Qt%  ReV™.  *Dalld  xertezza  ebe  V.  S.  ha  delta  flima^ 
cby  to  portq  alia  fua  perfona  ed  a/  fiio.  merito  y  \deve  ella  in- 
fer fce  che  font  per  mefermi  Jfmpre  gfate  le  fue  letter e  come 
quelle  ebe  pti  fort  am  finctri  Mtc flat t  delta  jba  partial  vobn- 
*$a  verfo  di  tne^  delT  ejjpreffione*  delta  quale  fiatemi  da  V*  J." 
nill 'ultima? fua  dei  3.  del  earrenfe,  to  la  ringras#o  motto  par* 
ticolarinente  ^  &  *uorrei  the  reftajfe  perfuafa  delta  Conthfuazto* 
ne  del  mia  defidfinio  at  farle  comfcer  per  affetti  ifc  vera  pro* 
peftfype  $be  U,tonferve7  augnrandole  in  tanto  ogni  projpttritd. 

La^Regin*.    *^ 

<P.  S.  di  pugnp*  di  S.  M^.jW  ajpettando^  Mopjlgnore^  foe 
trti  mandate  qualche  bella  curiojfita,  pekeke  fywto  cheneba- 
<vete;buftaloi  fdtfat \  parte ,  £  voflr}&mici,de\  vqftri  figreii  al 
foliilo.  Sbcbe  bavrete  cpmpafito  la  mia  brutta  caduta  delta 
quale  fono  horamai  guar  it  a  per  grazia  di  %)io.  " 

La  Reine,  fouhaitatit  im  ^cabliflement  folide  pour  TAbbi  Santini  (on 
Secretaire  pour  Y Italic,  le  recommaode  au  Grand- Due  de  Florence  in  ces- 
termes.  (J?)  ;  --."■/-■*• 

Li  16 .  Novembre  1675, 

"  Con  quella  Confidenza^  ch'io  fb  dr  poter  riporre,  nelta  cbr- 
tefe  ed  affettuojhvolontd  di  V.  A.  per  V evident*  prove  cb\el- 
4a  me  n9bd  date  in  ogni  occorenza »  vengo  a  pregarla*  cb\  ef- 
fendo  per  vac  are  per  P imminent  e  morfe  del Canonico  Carduai 
una  Cappellania  in  quefla  Chie$  del  Giefu  di  jufpat/onm  di 
V.A*>  >voglia  ella  in  grazia  mia  conferirla  air  Jbbate  Matteo 

San- 

(d)  Latre  a  Diver fi  pag%  jfi. .  .  .  .  (&)  fJUM  or  Frtocipi  pap  70* 


CHRISTINE    REINEDE    SUEDE.      r7: 

Santini  mh  Segretario  Italiano,  al  cut  buone  fedel  fervizio  .****», 
di  malti  aunt  fm  tenuta  di  procurer  ogni  commodo,  e  vantag-cSZJu* 
gio.    Antecipo  queJF  ufficio  coW  A.  V,  per  prevaur  quel  bum  SjE?* 
tjfetto  cb'  io  mi  prometto  daUa  Jua  cortejtd,  ajfiftrandola,  che  — 7— 
non  potraella  mai  oprar  cofa  the  piu  vaglia  ad  obligarmi  di    ,67™ 
fuejta,  perche  In  effetto  mi  h  fimmamente  a  cuore  ilbeneficar 
quefto  mio  bum  fervitore9  e  mi  confermo  f$c. 

Cell  en  confide'ration  du  Chevalier  Bernini,  qutCbriftine  recommande'aa 
Procureur  Jngelo  Morofini  les  int£r£ts  du  Marquis  Lucatelli  (*) 

Le  ii.  Avril  1676. 

Monfteur  le  'Procureur  Angelo  Morofini ,   on  eft  perfuadi 
que  vous  foes  ajfez  de  tries  amis,  pour  prendre  en  quelque  con- 
jugation les  inttrHs  de  ceux  que  je  vous  recommande;    £S 
e'eft  ce  qui  vous  attire  cette  Lettre r  que  Pon  ma  demands 
en  faveur  du  Marquis  Lucatelli,  qui  fe  trouve  avoir  un 
proch  a  Venife,  ®  qui  fiuhaite  votre  pretention,  dont.je 
le  crois  digne;  car  quoique  fa  perftmne  me  /bit  inconnue,  Fin~~ 
ttrtt  que  le  Chevalier  Bernini  prend  en  tout  ce  qui  le  tou- 
ch* y  m  oblige  de  vous  prier  infiamment  de  le  favorifer.    J'ai 
taut  tFeflime  poufila  perfonne  dudit  Bernini ,    que  fembraffe 
svec  joie  toutes  les  oc capons  qui  fr  prtfentent  de  favor ifer 
un  homme,  qui  seft  rendu  le  plus  grand  G>  le  plus  illuftre  quily 
mit  jamais  eu  dans  fa  prof e (pon,  ^S  que  je  ne  puis  niempicher 
par-lade  vous  importuner  pour  FinttrSt  d*une  perjbnne  qui  lui  eft 
fi  ch/re.     Je  vous  prie  ditre  perfuadt  qu'eri  favorifant  le 
Marquis  Lucatelli,  vous  niobligerez  £une  manitre  qui  me  fe- 
ra  trts-agr  table;   ajoutez-y  que  je  fuis  ravie  d? avoir  cette 
occajion  de  vous  ajfurer  de  FJtat  que  je  fais  de  votre  perfon- 
ne, priant  *Dieu  quit  vous  tienne  en  fa  faint e  garde. 

'  Chriftina  Alexandra. 

Le  Comte  tiMbert  fe  trouvarit  a  Gines,  la  Reine  lui  ordonna  de  lui  , 

fournir  des  Livres ,  des  Modes ,  &  des  Nouvelles.  Elle  lui  dit  (b)  : 

Le  3.  Juilkt  16 jj. 

jfai'refu  votre  Lettre  e'erite  de  G6nes  du  N.  S.  paffe".  Jit 

vous 

(a)  Lettere  a'  Principi  fag.  136..  (b)  Negoz  ii  PoLpag,  itj. 

Tome  IV.  C 


i8  MEMOIRES    CONCERIfANT 

N<goda.  vous  fai  bon  gr/  de  toutes  les  marques  de  votre  z4te9'  SJ  de 

c^mmetoe  votre  affeclion  pour  mon  fervice ,  dont  votre  Lettre  eft  rem- 

%  o!$*m.  pG*'  Soyezjffuade'  que  vous  pouvez  compter  furement  fur  mes 

•-— — ■  bonnes  graces  ©  ma  bienveillance,  qui  eft  toute  acquife  a  vo- 

i67tf.*&c  tre  stile  £J  a  votre  fide'lite'.    Vous  ne  pouvez  mieux  me  faire 

votre  court  quyen  me  fbumifant,  comme  vous  dites,  des  Mo- 

des,  des  Livres,  £0  des  Nouvelles:  aujjl  je  &c. 

5P.  S.  Envoyez-moi  en  peinture  les  Modes  de  toutes  les  ma- 

nie'res,    Sf  de  tous  les  cdt/s  qu'on  puiffe  voir  une  perfonne\ 

font  ends  autant  les  hommes  que  les  femmesf  mais  exatJement 

dfyeints  en  petit,  afin  qu'on  fache  comment  ils  shabillent  & 

'  la  Court  a  la  Campagne9  dans  la  chambre  &  far-tout. 

Voici  la  Lettre  que  la  Reine  ecrivit  act  favant  Ottavio  Ferrari ,  en  Tag- 
gregeant  a  fon  Academic  a  Rome,  (a) 

Li  %f.  Npvembre  1677. 

.  Signor  Ottavio  Ferrari,  Hb  rkevute  con  gradtmmto  Pefpref 
font  obey  nihavete  fatte  per  la  giuftizia  c'  hb  refa  alia  virt&r 
C0  aimer  it 0  voftro,  con  accrefcervi  trdgli  Accademici  Realty  ($ 
hb  goduto  deli*  fperanza  datami  dun  voftro  dtfcorfo\  Trendete- 
pero  il  voftro  commodo ,  e  quando  veto  permettera  la  voftra 
convalefcenza ,  difpiaceltdomi  fommamente  la  grave  ma/at  i* 
c'havete  /offer ta,  e  vi  pre  go  da  7)io  perfetta  falute  e  profpe- 
rita  f$c. 

Elle  tdmoigna  fon  dfolaHir  4  i'Eveqae  de  Marfetik>  de  ne  pouvoir  le 
latisfaire  que  par  des  deurs  inutiles.   Elle  lui  die  :(b) 

Sans  date  167$. 

Votre  Lettre  eft  bien  oblheante,  ®  les  fentimens'qtielle  con- 
tient,  ne  pouvoient  Hre  plus  agrfablement  refus.  J* at  pour 
votre  perfonne  &  votre  m&ite  toute  Feftime  que  vous  pouvez 
dejirer\  ®  ce  me  feroit  un  grand  fujet  de  joie  &  de  fatisfac-. 
turn  y  HI  fe  prtfentoit  quelque  occajlon  de  vous  le  ttmoigner: 
Vous  Pouvez  <>  fans  vous  trompery  ttreperfuadt  que  votre  for- 
tune ©  votre  ejpfrance  me  font  a  coeur ;  mais  J  at  le  dfylaifir 
4e  n]y  pouvoir  contribuer  que  par  des  defirs  inutile s*   dont  fe 

me 

<ft)  Lctt4rt  a  Dtvitfi  p4  <H»  Q>)  Ibitk  pog.  43. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    ij> 

me  con  file-,  vous  vqyant  faille urs  fi  bicn  appuy^  je  ne  doute  .Ntgoeu. 
pas  quon  ne  rende  tot  on  tard  jufiice  a  votre  nitrite.    Cepen-  coerce 
dant  je  vous  prie  de.  conferver  pour  moi  Famitit  SJ  le  ztfle  aKT*5 
que  vous  me  timoignez*  vous  ajjurant  que  je  pourfuivrai  ton*  ■■  t 
jours  avec  ejlime  @  reconnoijfance  &c.  167^*67*. 

II  s'agiflbic  d'un  e'loge  que  le  Sr.  de  Court  (*)  defiroit  de  la  Reine  pour 

feu 

(*)  It  s'appelloic  Charles  Colon  de  Court ,  &  Cbriftine  faifoit  tant  de  cas  de  Too  fa  voir, 
qu'elle  le  cteclara  apr£st  membre  de  fon  Acadimie  des  Arcades  de  Rome  (i).  11  &oit 
./I  appliqu£  a  1'^cude  ,  que  des  vingt-quatre  heures  du  jour  il  en  &udioit  vingt. 
L'Abb<*  Geneft,  qui  a  public  fon  £loge  ,  le  dit  pofitivement  (2)  ,  &  Cbrifline  mime 
exhorte  Mr.  de  Court ,  dans  fa  Lettre  que  nous  prod u irons,  qu'en  cultivant  les  ta- 
lens  que  Dieu  lui  avoit  donnas,  il  n'abr^geat  pas  fes  jours  parfonftrop  duplication,  II 
avoic  la  m^moire  fi  heureufe,  que  tout  ce  qu'il  avoit  lu,  lui  6toic  pr£fent;  &  que 
furquelque  fujet  qn'on  ie  mlt ,  il  en  parloit  comme  fi  c'eftt  ite  fon  unique  £tude% 
Etant  a  Rome,  il  fe  fit  connoitre  i  Cbrifline,  qui  Sfcntretenolc  avec  lui  familterement. 
Pour  ce  qui  eft  du  fecret  dont  elle  parle  id,  ce  ne  peut  fttre,  je  crois,  que  le 
tlmoignage  qu'elle  donna  en  faveur  de  Defcartes  ,  comme  s'il  e&t  contribui  au  chan- 
gement  de  Religion  de  Cbrifiine.  J'avoue  que  j'ai  toujours  eu  de  la  peine  I  y  ajouter 
foi  (3).  Mais  cette  Lettre  de  la  Reine ,  &  1'atteftation  qu'elle  donna  &  qui  fe  trouve 
imprimledans  les  Entretiens  fur  la  Pbilofopbie  par' Mr.  Robault  (a  Paris  1674  in  **•)  rertd 
au  moins  laffaire  probtematique*  Peut-6tre  vouloit-elle  qu'un  auffi  grand  homine  que 
lui,  en  eflt  le  noin.  Cependant  je  crois  que  fi  Defcartes  a  fait  cette  Profdlyte,elle  fera 
devenue  Catbolique  k  la  fa$on  de  Defcartes  &  de  Cbanut.    Void  cette  attettation ,  a  la-  _ 

quelle  peut  Stre  peu  d*  perfonnes  auront  pris  garde. 

„  Temoignage  de  la  Reine  Christine  (fe  Suede,  en  faveur  de  Mr.  Defcartes,  impri- 
9t  mi  fur  I  Original  qui  eft  dans  la  Bibliotbique  des  Religieux  de  Ste.  Geneviive : 

„  Christine  Alexandra,  Reine.  Nous  faifons  favoir  par  ces  prdfentes.qu'a- 
„  yant  M  fupplile  d'honorer  d'une  marque  d'eftime  la  mlmoire  du  feu  Sieur  Dejcar* 
„  tes,  qui  s'eft  acquis  avec  juftice  le  titre  de  grand  Pbilofopbc  de  notre  Slide,  nous 
„  n'avons  pas  voulu  refufer  i  la  m&noire  d'un  fi  grand  homme  Thonneur  de  notre 
„  approbation ,  &  le  temoignage  de  notre  eftime,  dont  il  a  re<ju  pendant  fa  vie  des 
„  marques  affez  ^clatantes,  pour  accorder  a  fes  amis  apris  fa  mort  ce  temoignage 
„  qu'ils  nous  demandent.  Nous  confeflbns  done,  que  fa  reputation  &  fes  Merits  nous 
„  donn^rent  autrefois  envie  de  le  connoitre :  Que  ce  defir  nous  fit  employer  le  credit 
»»  du  Sieur  Cbanut,  afors  Ambafladeur  ordinaire  de  France,  en  notre  Cour,  pour  le 
>,  difpofer  i  nous  donner  cette  fatisfa&ion :  Que  I'amiti6  intime  qui  Itoic  entre  ces 
„  deux  excellens  hommes,  &  celie  que  Ie  Sieur  Cbanut  avoit  pour  nous,  le  fit  travail- 
„  ler  heureufement  a  notre  deifein ,  &  le  difpofa  a  quitter  fon  hermitage  pour  nous 
f,  venlr  trouver.  Ce  qu'il  fit,  &  il  fut  re^u  de  nous  avec  tous  les  honneurs  &  t^moigna- 
,,  ges  d'eflime,  que  nous  avons  cru  convenir  a  fa  perfonne  &  a  fon  m^rite  ;  ft  l*a- 
„  yantdifpof^  a  faire  quelque  f^jour  dans  notre  Cour,  nous  voulflmes  recevoir  d'un 
,,  ti  bon  Maltre  quelque  teinture  de  la  Philofophie  &  des  Matb£matiques,  &  nous 
,,  avons  employ^  les  heures  de  notre  loifiracette  agr^able  occupation,  autant  que  • 
,,  nos  grandes  &  importantes  affaires  le  pouvoient  permettre.  Cependant  nous  efimes 
„  la  doulenr  de  nous  voir  priv^s  par  la  mort  d'un  f\  grand  &  fi  illuftre  Maitre ,  i 
,,  qui  nous  avons  voulu  donner  cette  marque  de  notre  eftime  &  de  notre  blenveil- 
^  iance^  &  nous  certtfions  mime  par  ces  pr£fentes,  qu'il  a  beaucoup  contribu^  a  no- 
„  tre  glorieu(e  converfion,  &  que  la  Providence  s'eft  fervie  de  lui,  &  de  notre  illu- 
ftre 

(1)  M/moires  de  Cbrifline  T.  II.  pag.  T39.  (3}  Mlmoilts]  de  Cbrifline  T.  X.  pag.  S»^.  fc 

(»J  V.  Dift.  Hift.  dc  Atorpi  Ait.  Court.  464. 

c  % 


%o  MEMOIRES    CONCERNANT 

H^gocii-  feu  Defcartes.    Void  comment  die  lui  rdpondit  de  fa  propre  main  (a\ 

dons  &     -  - 

de  Lettre?  SuttS   date. 

de  Ckrifline, 

L-an  Monfeur ,  yV  w*w  wz/0y?  r*  £«<?  iw«.r  4^,2;  ^r£  J' at 
167P.  ^00/0  #r/>*  *#  Franfois,  farce  que  cette  langue  nteft  plus  na- 
turelle ,  8>  quelle  rhoit  aujji  a  notre  Thilofophe ,  de  qui  fai 
voulu  faire  fJloge  &  non  pas  de  moi ,  de  qui  vous  avez>  dit 
mille  biens  que  je  ne  mfrite  pas.  Votre  affection  vous  ay  ant 
fait  mentir  en  rna faveur,  fai  voulu  vous  dtcharger  de  ce  bla- 
me en  difant  la  vtritt  fur  ce  fujet ,  de  .  .  „  .  (b).  Vous  y 
trouverez  le  fecret  qui  auroit  Hi  ignort  de  tout  le  monde^  Ji 
vous  ne  nsaviez  donnt  occafion  de  le  publier ;  car  je  le  crois  JT 
glorieux  a  notre  Thilofophe  9  que  je  nyai  pas  voulu  le  taire. 
Je  vous  prie  de  prendre  la  peine  de  faire  votre  charge,  en  cor- 
rigeant  ce  que  vous  trouverez  de  dtfettueux  87  Attr anger  dans 
ks  exprejfions  de  ce  Brevet  ',  &  de  me  le  r envoy er  pour  le  fai- 
re corriger;  car  pour  le  fens,  je  crois  que  vousn'y  trouverez 
rien  a  re  dire.    Je  prie,  &c. 

Quelque  tem*  apres  Cbrijiine  dcrivit  une  autre  Lettre  au  meme  Miv 
de  Court  r  oil  entre  autres  ctiofes  elle  lai  parle  de  rojjius&dix  Prieur  Rufcc- 
lay  (c% 

Rome  le  3r.  Mai  1679, 

Votre  Lettre  du  %.du  courant  efiremplie  de  fentimens plein* 

de  z,4le  GJ  daffeftion  pour  moi,  qui  ne  laijfent  pas  de  nfttre 

agr tables  1  quoique  feuffe  voulu  plutdt  vous  voir  pajrler  en  Thi- 

„  kfophe  qui  corrige,  qtien  Court i fan  qui  fiatte,  croyant  que  ce- 

la 

(a)  Latere  a'  fwri  MMftri  pag.  8s*  plir  par  de  ma  converfion ,  eu  par  des  mots* 

(b)  Cette  lacune  Je  trouve  dans  la  copiey   pareils. 

tmme  dans  le  breuillon.  On  pourroit  la  rem-       (c)  Leuere  a1  fuel  Minijlri  pag.  83. 

,»  ftre  ami  le  Sieur  Cbanut,  pour  nous  en  donner  les  premieres  lumi^res ;  fa  gra* 
•  „  ce  &  fa  mitericorde  achev^rent  apres  h  nous  faire  embrafler  les  v£rit*s  de  fa-Reli* 
„  gion  Catbolique,  jipejlolique  £9*  Romaitie,  que  ledit  Sieur  Defcartes  a  toujours  con* 
„  ftamment  profefRe,  &  dans  laquelle  il  eft  inort  avec  tputes  les  marques  de  la. 
„  vraie  pWt6,  que  notre  Religion  exige  de  tous  ceux  qui  la  profeffent.  En  foi  de 
i9  quoi  noue  avons  fign£  ces  pr^femes ,  &  y  avons  fait  appofer  notre  Sceau  Royal. 
„.  Fait  i  Hambourg  le  30  d'Aoftt  1667.  SignS  Christine  Alexandre.  Et  plu* 
„.  has,  Mr.  Santini  (r). 

U)  V*.  Robault.  1:  c  par.  14$.  «tc.  &  Mif*    atteftation  a  6rt  envoy^e  an  5r,  Cwrim  R^fidea^ 
eeWint*  Atadtm  ic+  des  Mfl:   de  Cbri/iir.t  re$m     de  Frtnct  k  CopptnbagMt% 
at.  &mt  gigi.  i+p.  i&to  gii.  il  eft  dit,,  que  cacc.  ** 


CHRISTINE    REINEDE    SUEDE.    *s 

U  vous  fidroit  mieux,  ftant  favant  cotnme  vous  rites  f  mais  w  wgoci*. 
vous  ant  res  Meffieurs  les  Savans  ites  fi  accoutumh  a  donner  ^^^ 
de  Fencens  aux  gens  de  ma  forte  ,  que  Ton  ne  fauroit  vous  em-  de  a^U. 
picher  d*en  dijpenfer  mime  a  ceux  qui  nefe  nourrijfent  fas  au-  ■    t     ■* 
tremeut  de  fum£e>  &  vous  m'en  avez  voulu  donner  ajfez  pour     £*£ 
long-terns.    Je  vous  pardonne9  connoijfant  votre  intention. 

Je  vous  prie  en  revanche  ihre  perfuadt  que  je  connois  par* 
faitement  ce  que  vous  valez*  S?  que  je  vous  eftkne  fine  foment*. 
Vous  devez  faire  grand  cas  de  cette  eftime,  puifque  je  n9en  fuis 
fas  trof  libirale ,  8J  que  je  ne  Faccorde  jamais  quau  feul  SJ 
viritable  mgrite*  en  toute  profeffion.  Continue z  a  la  m&iterr 
&  a  vous  en  rendre  tons  les  jours  plus  digne  far  vos  Etudes, 
en  cultivant  avec  /din  ces  talens  que  *Dieu  vous  a  donnas  %  mats 
ne  vous  tuezm  fas.  Vivezpour  ^tudier,  pour  fervit*  k  Tublky 
££  jpour  vous  rendre  un  jour  plus  grand  que  votre  Onck.  Cet- 
te ambition  eft  digne  ,  louabley  8>  doit  itre  le  but  de  tout es  vos 
fatigues  ©  de  tous  vos  voyages. 

J'oubliois  prefque  de  vous  remercier  du  comfte  agriable  que 
vous  me  rendez  de  votre  fejour  a  Florence.     Ce  que  vous  di* 
tes  de  Voffius  eft  fort  plakfant  Y   f§  it  me  femble  que  cela  eft' 
ajfez  de  Jon  carattere.*    Je  fuis  tentte  de  vous  quereller  aw 
fujet  des  Dialogues  du  Trieur  Rufcelayy  farce  que  vos  excu* 
fes  ne  valent  rien\  mais  jTaime  mieux  vous  far  donner  encore? 
a  condition  de  vous  condamner  a  me  fournir  des  Livres  quand 
vous  ferez  arrivt  a  Paris,  65  vous  pouvez  les  envoyer  a  Fin* 
ternonce,  qui  me  les  fera  tenir,  6>  aura  ordre  de  vous  les  fo- 
yer, &  de  faire  les  autres  frais  de  ma  fart.    Vous  connotjfess 
le  gtnie  Sf  le  gout  des  gens,  e'eft.  ajfez.   Souvenez  vous  auffi  que* 
vous  foes  engagi  de  parole  a  revenir  unjour  a  Rome.     Je  fou~ 
baite  cefenaantque  *Dieu  vous  conferve  3?  vous  fajfe  frofftrer.- 

Une  autre  Lettreque  la^Reine  ltd  ecrivit  mais  fans  date,  ddcouvre  la 
grande  efkime  qu'elle  avoit  pour  le  Cardinal  Azzolino ,  &  la  vive  paffioa* 
quelle  continuok  d'avoir  pour  la  letture  des  beaux  Ouvrages. 

%)e  Rome  fans  date:. 

Le  fajfage  qui  eft  dans  votre  Lettre  dn^  ro.  du  fajfir  eft* 
trh-beau ,  je  voudrois  quil  fut  auffi  bien  affliqut :  mais  eh 
tout  casr  s9il  ne  Veft  fas  pour  moir  il  convient  admirablemenf 
a  un  de  mes  Amis,  aont  le  mdrite  vous  eft  ajfez  connu7  four 

Ci  luk 


$2.  .      ME.MOJRES    CDRCERNANT 

Ncgoc*.  iuk  rendre  la  juftice  d'etre  perfuadd quit  eft  tgalemeut  au-def- 

'  ms  vous  le  nomrner *  vous 
Azzolino  que  je  parley  je 


c^mcrcc  Jus  de  la  ftatterle  SJ  de  Fenvle.    Sans  vqus  le  nomrner *  vous 
tarlfiL  devex  f avoir  que  Seft  du  Cardinal 


ne  connols  que  lui  au  monde*  a  qui  cette  fentence  de  notre  Ami 
\^    des  Slecles  pajfts  Je  puljfe  appllquer  avec  juftice.  Quand  vous 
parkrez  de  ce  qui/ y  a  de  grand  dans  Rome  en  fait  de  m4- 
rlte*  n'oubliex  pas  le  fien*  qui  eft  feul  digue  de  vos  Jloges  par 
fes  grandes  S>  admlrablcs  qualltfs.    A  cette  condition  je  vous 
paraonne  vos  flatteries  \  aujfi-blen  je  vois  que  vous  ties  incor- 
rigible',  fi)  quil  eft  inutile  de  vous  quereller  la-dejfus.    Mais 
je  dtcouvre  en  vous  un  autre  ddfaut *  c 'eft  que  vous  ties  peu 
Jincfre  ;    vous  dltes  que  vous  favez  que  tencens  me  dtfplait. 
Si  cela  Holt  vral*  m  en  donnerlez-vous  apleines  mains  cOmme 
vous  fait es  7  Vous  volte  done  attrappf*  Q>  convalncu  dun  de- 
fiant dont  11  faut  vous  corriger.    Vous  ties  blen  heureux  dtire 
jeune  encore,  je  voudrols  Fetre  aujffi*  pour  pouvolr  me  flatter 
de  Fefpolr  de  devenlr  quelque  chofe.    Mais  quand  on  a  paj/y 
les  clnquante  ans  fans  rlen  valolr  *  peut-on  devenlr  jamais 
quelque  chofe  de  bon?  Si  cela  fe  pouvolt*  je  voudrols  m'efforcer 
encore  a  devenlr  telle  que  vous  Umolgnez  vous  Fimaglner.    Je 
fuls  fdchde  d  avoir  ft  peu  profit  J  de  Fencens  quon  donnoit  au- 
trefois a  ma  fortune  ;    car  je  crols  que  la  flatterle  qui  eft  le 
polfon  des  Trlnces*  ferolt  leur  mellkur  antidote*  ills  favolent 
le  fecret  de  s'en  fervlr  comme  il  faut;   mais  11  eft  trop  tard 
pour  mot*  SJ  vous  devest  Spargner  vos  Amis*  qui  ne  font  plus 
en  tiat  dyen  profiter. 

Je  vous  remercle  par  avance  de  vos  Llvres  fans  les  avoir 
encore  refus.  Thdodofe  vous  n  prtfvenu.  II  eft  venu  me  trou- 
ver  de  lul-m€me*  &m9ad(/afaitpafter  des  momens  t res-agr St- 
ables.  Je  Fal  achevt  11  y  a  pen  de  jours*  fat  honte  de  vous 
le  dire.  J'ai  employ /  quatre  jours  entleri  a  cotter  les  feullles  a 
ce  beau*Llvre*  quelques  autres  occafions  molns  agr/ables  niaiant 
empicht  de  le  lire  plutot.  C'eft  a  mon  grt  le  plus  bel  ouvrage 
du  monde*  &J  rlen  n'eft  mieux  icrit ;  je  voudrols  que  Fon  fit  do- 
mime  la  Vie  du  grand  .Conflantin.  Que  fat  d*  obligation  a  la 
France,  qui  me  fait  pajfer  de  ft  agreables  momens *  8J  que  je 
fuls  heureufe  de  voir  que  to  us  les  Sldclcs&toutes  les  Nations  out 
travallU  f$  travalllent  pour  m'inflruire>  SJ  pour  me  divertlr! 
Vous  ntavez,  fait  un  tour  que  je  ne  vous  pardottneral  jamais* 
c'eft  de  ne  me  pas  nomrner  les  autres  Llvres  que  vous  n?  envoy  ez,. 

Ceft 


CHRISTINE    REINE    OE    SUEDE.    23 

Geft  me  donner  une  ejp/ce  de  fkpplice,  que  vous  devriez  con-  .wgodi- 
*o(tre9  vous  qui  ssrnez  h  lire.    II  me  tarde  que  vous  fqyez  a  &!*«« 
Paris,  pour  /avoir  tout  te  qttil  y  a  de  nouveau  en  fait  de  bons %  fcSr. 
Livres.    *Dieu  vous  f$c. 


,Une  de  fes  Lettres  a  Bourdelot  me  tombant  fous  la  main ,  mais  fans  date, 
je'l'inftre  ici.  La  Reine  lui  fait  rapport  de  fa  complexion  toute  de  feu, 
&  de  la  manure  fobre  par  laquelle  elie  a  conferve  fa  fante  jufques- 
la  (•)  (a).       , 

A  Monjteur  Bourdelot. 

jfe  vous  remercie  du  zHe  ®  de  Paffe&iou  que  vous  Mmoi* 
gnez  four  ma  fantt \  aujfi-bicn  que  des  amfeils  que  vous  me 
donnezpoup  fa  confervation,  que  fejiime  fort,  it  ay  ant  pas  ou- 
blit  que  je  vous  dots  la  vie  aprbs  *Dieu,  pour  nt  avoir  gufrie 
en  Su£de~  II  y  a  dija  long-tems  que  je  pratique  i  peu  frh 
votre  mJtbode,  me  purgeant  deux  fois  Fannte,  ££  me  faifant 
faigner  prefque  tous  les  mots.  Je  ne  bois  jamais  de  vin ,  je 
ne  mange  jamais  rien  dtpict,  SJ  ne  me  nourris  que  de  chofes. 
rafraichijfantes ;  avec  tout  cela  le  temperament  ardent  avec 
lequelje  fuis  nte ,  me  rend  fujette  ,  de  terns  en  terns,  a  des 
maladies  aigues  £2  violent es,  dont  je  me  Juts  tirte  jufquici  a 
force  de  me  faire  tirer  du  fang\  ce  qui  me  rJuffit  fi  lien,  que 
je  ft  at  jamais  un  moment  de  convalefcence.  Cela  ttonne  les  Mf- 
decins  de  ce  Toys;  SJ  le  mien,  quoique  trte-babile  homme  dans 
fa  profefiion,  a  eu  peine  a  s'y  accoutumer.  II  auroit  envie  de 
me  faire  boire  du  vinjpmais  il  n'y  r/ujtra  jamais,  &  je  Fai 
fait  renoncer  a  ce  dejfein,  ay  ant  connu  lui-mtme  qutl  avoit  tort. 
Voila  a  peu  prbs  comme  je  gouverne  ma  fanU,  SJ  la  mfthode 
avec  laquelle,  par  la  grace  de  *Dieu,  je  tai  confervte  jufquici 
dans  un  Hat  par  fait :  elle  durera  tant  quil  p  lair  a  a  'Dieuy 
vous  proteftant  que  je  ne  crains  pas  la  mort ,  ni  ne  hais  pas 
tuffi^la  vie. 

Lei  deux  L&tres  fuivames  parlent  auffi  du  regime  de  vie  de  la  Reine , 

-  qui' 
'  («)  flegoz.  di  Pologda  pag.  253. 

(*)  A  yam  eu  il  y  a  quelques  annles  i  la  Haye  &  l'encan  des  Mf.  de  feu  Meibmiuf, 
le  conTeil  que  Bourdelot  donna  a  Cbrijiine ,  .en  quality  de  fon  Medecin  en  Suiity 
i'lnKrerai  cet  £crit  dans  VJppendicc.  No-  XXXVI. 


L'an 


*4         ME  MOIRES    CONCERNANT 

wcgocia-  qui  au-refte  ft  joue  des  vers  que  compofoit  Bout Mot  k  1'ige  de  quatfe* 
cSmi^tcc  vi°g^  ans*  luidi&ntqu'il  reuffiroit  mieuxau  violoa,  aufiwuen  que  not 
demure*  de  H&os  da  sbms ,  pour  conquerir  des  Pais  (a) 

Cbriftint* 

L'an  2>  x8.  J^i*   1679. 

Monfteur  FAbbt  Bourdelot,y>  vous  remercie  du  z4le&  tie 
F affection  que  vous  ttmoignez  four  ma  fanU\  je  vous  fai  auffi 
bon  grt  des  confeils  que  vous  me  donnez  four  la  confervation 
de  mes  jours  1  au  fujet  de  ma  dcrnitre  ma  la  die.  Je  me  forte 
graces  a  *Dieu  farfaitement  bien  four  le  fr4fent\  mais  je  fuis 
a-la-vfritf  fujette  de  terns  en* terns  a  des  maladies  aigues  & 
violent es ,  S>  fi  vous  n'avez  fas  oublti  ma  comflexion  ,  vous 
it  en  devez  fas  4tre  furfris.  Je  ferois  morte  il  y  a  long-tems9 
je  crois ,  fi  far  un  rigime  de  vie  je  tteujfe  domptt  ce  temft- 
rament  fi  ardent  avec  lequel  je  fuis  nie,  far  de  continue  Is 
rafraichijfemens ,  GJ  far  de  frequent  es  faigntes:  augt  dans  les 
maladies  je  nten  fais  tirer  fans  difcrtftion,  ce  qui  fait  Ftton- 
toement  des  Mtdecins  de  ce  ^Pais.  Cefendant  je  me  gufris  fi 
bien,  que  je  nai  jamais  un  moment  de  cdnvalefcence ;  GJ  dis 
que  la  fitvre  nta  quittte,  je  me  Uve,  firs  ($  me  fr online* 
comme  fi  je  n'euffe  jamais  ite  malade.  Mon  MJdecin  eft  afi 
fur&nent  un  tr£s-habile  homme  dans  fa  frofeffion,  GJ  a  toutes 
les  qualiU (s  d'un  excellent  Mddecin..  II  nxa  qtiun  dtfaut,  il 
voudroit  me  fcrfuader  a  boire  du  vtn ,  a  quoi  il  ne  rdujfira 
jamais ',  rien  ay  ant  frefque  bu  de  ma  vie ,  comme  vous  le  fa- 
vez,  ou  du-moins  fendant  trh-feu  decerns;  car  je  fenfe  de 
ft  en  avoir  bu  que  fendant  fix  mois  qt  route  ma  vie ,  G>  cela 
+  encore  a  la  ferfuafion  des  Mtdecins ,  qui  croypient  qtiil  men 

falloit  boire  four  me  bien  forter;  mais  je  m'apperfus  aujfitd? 
de  mon  antipatie  pour  le  vin,  GJ  quoiquefen  biljfe  milt  avec  les" 
Prois  quarts  <Feau,  je  le  quittai  fourtani  auffltSt,  voyant  qttil 
nftioit  contraire.  Aujfi  mon  Mtdecin  s'eft-il  rendu  a  la  fin: 
il  ne  me  per ff cute  flus  la-dejfus,  ay  ant  perdu  toute  efp&ance 
d*y  rtujfir.  En  rtcompenfe,  je  mange_  des  fruits ,  G>  totft  <e 
que  je  bois  GJ  mange  eft  rafraichijfant ,  ne  fouffrant  jamais 
ducune  dpice  dans  mon  manger ,  G>  je  me  purge  de  terns  en  terns 
avec  de  lacajfe  G?  du  tamarin.  Voila  comme  je  gouvernema 
/antS,  GJ  comme  je  domfte  ma  bile ,  qui  fans-doutc  mauroit 

tude 

'  (a)  Lettere  a'  fuoi  Mniflripag.  69,  &    7$. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    s5 

tuie  it  y  a  hng-ttmx  fax  cts  frieautkns.    Je  coufirverai  la   N^om. 
vie  avec  cette  mdtkede  ta»t  ptil  flair*  a  Dieu,  vous  frotef  SlL 
taut  que  je  ne  hais  fas  la  viey  ui  ne  trains  fas  la  tnort,  ^*£oESS* 
wous  frie  de  me  dire  voire  fentiment  la-deffus,  car  feftime  vos   "T""- 
avis,  nayant  fas  oublit  qu'aprh  *Dieuje  vous  dots  la  vie.         J^JJ, 

Au  refie  faurai  foin  de  votre  affaire,  maisje  ne/aifijy 
rtu/firas,  car  le  Papc  eft  fort  fcrufuleux;  le  Benefice  dont 
vous  m'avez  parti  dans  une  autre  Lettre,  avoit  &S  dome* 
un  mots  avant  que  je  Faye  *refu.  II  n]y  a  point  doccafion 
oil  je  ne  vous  favor ifi,  fourvu  que  je  fuiffe  /avoir  a  terns 
ce  que  vous  defirez. 

Tour  vos  Nouvelles,  elles  font  fort  fujettes  a  caution,  t£ 
on  feroit  affez  mal  infirm*  des  affaires  du  Nord,  Ji  on  ne 
Jes  /avoit  que  de  vous.  Cefi  ici  le  lieu  oh  Ion  fait  la  v*- 
riti,  SJ  fas  des  Amis  8?  des  Serviteurs  Par-tout,  qui  me 
rendent  bon  compte  de  ce  qui  fe  faffe.  Vous  pourrtez  me 
donner  des  nouvelles  affez  bonnes  de  la  France,  mats  vous 
tremble z>  toujours  a  voire  ordinaire;  que  craignez-vous  a  qua* 
tre-vingts  ans? 

Tour  vos  vers,  a  vous  purler  /increment,  je  rienfais  fas 
grand  cos ;  mats  quand  je  me  rappelle  que  vous  avez  qua? 
tre-vingts  ans ,  je  vous  admire,  @  ne  comprends  pas  com- 
ment vous  avez  pu  vous  rendre  fi  cdttbre  dans  le  metier 
dPApollon.  II  ne  vous  manque  plus  rien  que  dHre  auffi 
Violon,  SJ  je  fenfe  que  fi  vous  Fentrefrenez  vous  y  riuffirez 
four  le  moins  auffi  bien  que  Socrate,  qui  avoit  quelque  vingt 
am Jes  de  moins  que  vous,  quand  il  fi  rendit  afprentif  ence 
noble  mttier.  J'aime  encore  Fencens  rtcifroque,  dont  vous  autres 
¥oetes  Hes  encore  plus  managers  que  le  Gouverneur  du  Grand  ** 

Alexandre,  qui  en  tioit  fi  avare,  que  fin  incomparable 'Dif- 
ciple  fit  oblig*  de  lui  en  faire  des  reproches  du  find  de  FA* 
fie  .•  mais  d-frtfent,  four  en  avoir  y  il  n'eft  plus  be  foin  que 
nos  Htros  atllent  conquirir  les  *Pdis  qui  le  froduifint ,  fuifi 
qui  I  faudroit  vivre  four  le  moins  auffi  long-terns  que  le  Ph£- 
nix  pour  en  avoir  le  flaifir:  la  fumie  eft  a  meilleur  march* 
dans  le  fiicle  oil  nous  fimmes.    *Dieu  vous  faffe  frojp*rer* 

Juillet  ou  AoUt  1679. 

Vous  avez  du  chagrin  de  ce  qu'ou  n* admire  fas  affez  vos 
Tome  IV.  D  versf 


16         MEMOIRESCONCERNANT 

Mgoctt-  vers,  &  pour  penitence  vous  voulez  retrancher oust,  gem 
Smt^««  J&Kfi \rtpat  ordinaire*.    11  faur  que  vous  fqyex  un  franc 
it  el*™*.  Janf&nifte  pour  en  donner  de  fi  rudest  car  ce  ne pent  itre 
-■  ,  '    en  quality  de  MJdecin,  mais  de  Confeffeur  que  vous  foyex 
167J&C  rifolu  de  faire  mourir  les  gens  de  fam.     Le  confeil  que 
vous  me  donnez  feroit  bon,  fi  vous  /tiez  men  Intendant*  & 
que  ce  fut  par  Economic  3  dans  un  terns  oil  Fargent\eft  bien 
court 5  encore  s'en  moqueroit-on  >   &  tons  les  malheurs  de  la 
Sukde  ne  me  mettent  pas  fi  fort  au  dtfefpoir,  que  je  vouluffe 
me  laijfer  mourir  par  ditie.  Si  vous  faviez  commeje  mange rje  myaf 
Jure  que  vous  diriez  qttil  riy  a  rien  a  retrancher ;  quelque 
fibre  que  Fon  fbit,  on  ne  fauroitgu&es  moins  manger  que  mot. 
Vous  me  elites  que  fat  bien  fait  de  quitter  le  vin ,  je  ne  Pat 
pas  quittiy  car  je  ft  en  ai  jamais  buy  &  vous  le  favez.    Au- 
trefois on  ne  me  perfuada  den  boire  un  feu  que  par  la  crain- 
U  ctengraiffcr,  te  que  fapprthendois  fort  alors.    Mais  je  nen 
biis  que  pour  pen  de  terns  >  <&  fi  fort  ditrempi  que  c'ftoit  avec 
trois  parties  dean  S>  une  de  vin ;  toutefbis  je  lie  quittai  bien- 
tot  aprts  enti&ement  f$  ri*en  at  jamais  plus  gout 4 ,  ayant  pout 
levin  une  averfion  naturelle.  Aftgard  demon  embonpoint  y  Une 
tri incommode  plus ,  je   nen  ai  quautant  quil  en  faut  pour 
couvrir  les  os;  de  la  mani/re  que  je  vis  je  ne  crains  pas  d*en- 
graiffer ;  je  mange peu9  &  dors  moins,  carje  fuis  rarement  pins 
de  cinq  heures  au  lit  quandje  me  port  e  bien.  Pons  favez  qu  au- 
trefois je  dormois  encore  moins  y  mais  dans  ce  grand  loifir  9  oil  je 
fuis  prefque  toujour s  maitreffe  de  mon  terns,  je  donne  un  pen 
plus  au  repos  pour  rafraichir  mon  temperament ,  qui  ft  eft  que 
feu  (£  flamme.     J'approuve  le  refte  de  vos  confeils  pour  ma 
"*  ■  fanU ,  @  fen  profiterdt. 

Mais  je  futs  furprife  de  voir  ce  que  vous  me  dites,  que 
Mrs.  Arnauld  $  Nicole  foient  altts  a  Rome.  Ce  font  des 
gens  de  grand  mtrite  au,  Jantenifme  pres;  mais  fuffent-ils  des 
lytmonsi  on  ne  pent  leur  refufef  feftime  qui  leur  eft  dUe.  II 
njy  a  pas  a  Rome  de  Janfeniftes  que  je  connoiffe.  &ily  en 
ay  ce  ne  font  que  des  fbts,  S;  des  gens  fans  nom.  Tour  moiy 
j*entre  aveugttment  dans  les  fentimens  de  /Eglife  Romaine, 
&  je  crois  fans  rdferve  tout  ce  que  fon  Chef  commande. 

Tour  les  tit  res  de  vos  Livres,  Us  font  fort  beaux,  il me 

tarde  de  les  voir;  ne  manque  &  pas  de  me  les  fair  e  tenir,  car 

je  crois  que  vous  dire*  des  merveilles  fur  de  fi  beaux  fujets. 

Vous 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    %7 

Voui  avez  raifbn  de  penferque  les  vers  ne  deshonorent  per*  tM&*+ 
/tone,  fur-tout  quana  on  les  fait  comme  Fracaftor.  Les  vdtres  <£!££«* 
me  plaifent plus  que  vous  ne  le  pen/ez;  maisfije  nefuispascw™** 
affez  admirative  pour  vous  fat  is f air e^  ne  vous  en  prenez  pas 
a  moi\  apris  t approbation  de  vptre  Cour ,  que  vous  faut-il?    n™. 
N'exigez  pas  avee  tant  de  rigueur  celle  des  pauvres  Etr angers 
ignorant.  p 

La  paix  dont  vous  parkz  eft  encore  une  vraie  Ifnigme.  Jc 
vois  la  Taix  faite  en  bien  des  lieux>  mats  je  n*  envois dext* 
euUes  nulle  part.  Je  crois  que  la  veritable  Taix  ne  fe  trou- 
ve  dans  ce  Monde  que  dans  les  coturs  qui  mfyrifent  tout.  fDieu 
vous  fajfe  profp/rer. 

.11  faut  qu'environ  huit  ou  dix  ans  aaparavant  la  Reine  ait  accept^  la 
prote&ion  de  1' Academie  dello  Spirito  Santo  a  Ferrate ,  que  les  Aflbctes  lui 
avoient  offerte  y  parce  cue  dans  un  Billet  ^crit  de  la  main  du  Cardinal 
Azzolino,  il  lui  demande:  (a)  9f  comme  Votre  MajefhS  a  daignd  pren- 
„  dre  la  proteftion  de  ladite  Academie ,  elle  vient  la  fiipplier  de  vouloir 
„  icrire  aux  deux  Sgrs.  Cardinaux  Cent  EvSque,  &  Acciachli  L&at  de 
„  cecte  Ville,  qu'elle  a  accord^  fa  Royale  Prote&ion  i  cette  Acadfemie, 
„  en  la  leur  recommandant,  pour  qu'ils  I'affiftent  &  la  favorifent  au  pof. 
„  fiblQ,dans  toutes  les  occasions  >  meme  &  regard  de  Votre  Majefte  . 

Cette  annle  (i 680)  la  nouvelle  Academia  Comica ,  intitutee  de  Mifti  >  dans 
la  Ville  d'Orvttto,  s'&ant  s'aGTembl^e  au  mois  de  Mars,  convint  unaoime* 
ment,  par  fes  trente-deux  voix,  de  fupplier  Sa  MajefteJ  de  daigner  hono- 
rer  ladite  Academie  de  fa  tres-puiflante  &  Royale  Protection,'  &  d'agr&r 
iTemb^me  que  cette  Academie  propofe,laquelle  feifant  allufiona  fonOrigi- 
ne Royale,  ellevoudroit  s'en  d£corer.(£)LesAcadlmiciens  conclurent  aufli 
que  leur  Chef,  qui  &oit  alors  le  Comte  Paulo  Antonio  Monaldefchi  (*),  fe* 
ioit  parvenir  en  leur  nom  la  prie're  de  l'Academie  a  la  Reine;  ce  qu'il  fits- 
en  lui  ecrivant.   II  rejut  peu  apres  cette  Rrfponfe  de  Cbriftine.  (c)  « 

%$.  Marzo  16Z0. 

Conte  Paulo  Antonio  Monaldefchi.    7)elf  erezzione  della 

nuova 

(a)  Lettere  a  Dtoerfi  pag.  83.  in  italia.  (c)  Lettere  a  Principi  pag.  17$. 

(&)  MiJcelL  Pelit.  pag.  238.  &  239. 

(*)  Ce  Comte  &oit  apparemment  parent  du  Monaldefchi  qui  fut  maflacr£  i  Fon- 
taincbleau.  (1)  Tout  cela  femble  avoir  M  oublid,  &  Cbriftine  maria  fa  Fille  d  un 
Marquis  del  Monte,  fils  du  premier  Gentilhomme  de  fa  Chambre  (2),  qu'elle  envoyt 
apr&s  en  Suide  en  quality  de  fon  Envoyl  Extraordinaire. 

(0  V.  Mdm.  de  Ckrifline  T.  II.  pa;,  i-f,  (z)  y4  ibid,  T;  IX,  pag,  17*. 

Da 


a8         MEMOIRES    CONCERNANT 
ir/pctf-  nuova  Accademia  Comic  a  de'  Mifti  in  cat  eft  a Citta  fOtvieto* 


cSmmewc  hb  fentito  gufto  particolare ,  r<w»*  parzial  Arnica  delta  virtb% 

£<£3fcte.*  <#  $we/#  rA<?  £  profejfano\  Onde  iPaccetto  volontieri  la  pro* 

■  ■    a    ■   tezzione9  difpiacendomi  Jblo ,  r£*  Ai  lontananza  mi  privi  del 

u£L    godimento  £un  fi  nobil  ejfercizio.    *Da  auefte  mie  efprejjioni  po- 

tete  argomentar  il  gradimento  con  che  hb  ricevute  quelle  dell* 

divozione  vgftra,  e  degli  Accademici  verfo  dimey  ajjtcurandovi 

delta  mia  prontezza  a  favorirvi  fempre  ed  augur andovi  felici 

progrejfiy  prego  *Dio  che  vi  ajfifla*  e  proJperL 

Venaqt  de  parler  de  l'Acad&nie  des  Mifti  f  k  laquelle  Cbriftine  avoit  ae- 
cord^  fa  protection.  Ceft  ici  l'endroit  d'infirer  les  Conflicutions  de  fo 
propre  Acad^mie , quelle avoic  dtablie  quelquesannees  auparavanc  kRomi, 
&  qui  porta  apr£s  le  nom  d'drcadi;  (*)  corame  auffi  d*une  autre  npra» 
mee  YJcademia  Clementina  ,  vraifemblablement  a  Thonneur  du  Fape 
QUment  IX.  par  TeHiine  reciproque  que  ces  deux  perfoonages  avoient  l'utt 
pour  Tautre. 

CONSTITUZIONI  DELL'ACADEMIA  REALE  (a). 

j,  La  M^.  della  Regina  volendo  dar  un  nobil  eflercizio ,  &  eccita- 
„  memo  di  gloria, e  d'honore  a  chiunque  habbia  vaghezza  d'erudi^ione9e 
n  di  lettere ;  Ha  eretta  nel  fuo  Palazzo  un'  Accademia  d'buominl  Scielti 
„  dalla  M.  S.  col  folo  riguardo  della  loro  virtu;  E  per  dar  qualche  regola 
„  ad  unafi  degna  radunanza,  ha  voluto  ftabilire  le  feguenti  Conftituzioni,. 
yy.  con  le  quali  dovri  efla  reggerG  in  avenire. 

„  I.  L'inftituto  principale  di  quefti  Accademici  fari  coltivare  con  ogni 
n  Audio  ed  applicazione  la  vera  Erudizione. 

„  IL  Non  u  decerminail  numero  degli  Accademici  per  non  far  torta 
n  ad  alcuno  di  quelli  ,  che  poflano  meritar  d'eflervi  ammcffi ,  "e  per  dar 
n  campo  agli  aflenti  ,ed  incogniti  di  pretender  a  quell'  honore>ne  havran 
yy  bifogno  per  confeguirlo  d'altro  mezzo  che  della  virtft  ed  erudizione  y 
„  quando  havranno  fiitto  conofcer  d'haverla* 

„  III.  Non  fi  devono  trattar  nelle  radunanze  publiche  ne  fegrete,  cofe 
yy  che  poflano  metter  in  dubbio  le  materie  della  Fede,  ne  fi  potrii  difcor- 
^  rere  fopra  quelle,  che  fpettano  alia  politica  del  Governo  prefente. 

„  IV.  Siprohibifce  di  portar  Compofizioni  fatiriche  contro  chifi  fiar 
n  ne  farilecito  trattar  flrxuli  materie  in  publico,,  n6  in  fegreto.. 

„  V. 

(a)  Cette  Piece  s% eft  trewoie  dans  les  Cabiers  nca  Academica  dtlla  Regiaa  di  Suezia? 
*e$us  de  Rome,  feus  la  ClaJJe  de  Mifcella-    pag.  19,.  jo, 

(*)  Nou*  avons  rapport£  plufieurs  circonftancea  de  cettc  Acad^tnie  dc  Cbriftine ,, 
dtos  fes  M&noire*  Tom-U,  pag.  137.  &c  144. 


CHRISTINE    REINE    DE   SUEDE,      29 

„  V,  Tutte  le  lezioni,  overo  difcorfi  faranno  votgari,  efl&ndo  Hafti-  #ro*>e** 
»  tuto  del!'  Accademia  di  coltivar  la  lingua  Italiana  folamente.  cSmn^rc*  - 

„  VI.  Ai  virtuofi  ftranieri  perdfi  permettedi  mandar,  fe  vogliono,de  Lcttret 
5r  i  loro  Difcorfi  in  latino,  i  quali  faranno  lctti  in  publico,  non  volen-  ** <*&** 
„  do  la  M.  S.  efcluder  dalla  fua  Accademia  quefta  lingua  univerfale.  L'an 

„  VII.  Sari  anche  lecito  ai  virtuofi  ftefll  di  mandar  r  fe  vogliono,  i    1680* 
„  loro  Difcorfi  f  o  Compofitioni  nella  loro  lingua  propria;  Ma  pero  quefti 
„  faranno  tradotti  in  lingua  Italiana,  fe  faranno  giudicati  degni  dicom~ 
yy  par  ire  in  publico,  cbe  in  altro  cafo  non  ft  fara  quefta  fedta. 

„  VIII.  Non  fi  fari  mai  nifluna  Accademia  publica  alia  quale  non  fiaa 
n  precedute  almeno  una,  o  due  Accademie  fegrete. 

y,  IX.  In  ogni  Accademia  publica  fi  fara  folamente  una  lezione  dair  Ac- 
M  cademico,  al  quale  toccheridi  difcorrerer  dopo  la  quale  fi  difcorrerfc 
9r  fopra  un  folo  Problema  pro  e  contra  da  due  altri  Accademici  eletti  a 
„  quefto  fine. 

s9  X.  Gli  Argomenti  dei  Difcorfi,  e  Probiemi  ft  lafciano  in  arbitrio  di 
n  quelli  cbe  li  havranno  da  fare,  e  fi  fuppone,  che  ogn'  uno  fapr&por- 
„  tarvi  materie  degne  della  Radunanza. 

„  XL  Da  queft'  Accademia  fi  bandifcono  tutte  le  adulationi ,  e  lodi 
„  toccanti  la  Regina. 

„  XII.  Gli  Accademici  aflenti  faranno  obligati  a  mandar  i  loro  Difcor- 
„  fi,  o  Compofizioni  per  l'Accademia  fegreta  y  e  per  la<  publica r  e  fit-* 
„  ranno  letti  dal  Segretario  dell'  Accademia. 

„  XIII.  Se  qualche  altro  virtuofo  di  fuori  manderi  alcuna  lezione,  fa* 
„  ri  fimilmente  letta  dal  Segretario  nelf  Accademia  fegreta, ed  effendo  m 
„  efla  appro  vat  a,  fi  leggera  anche  nella  publica,  e  PAutore  fari  afcrittO' 
„  nel  numero  degli  Accademici  Reali,  felo  defiderera. 

„  XIV.  La  Regina  non  prefcrive  la  duraca  delle  lezioni ,  ma  ne  lafci* 
„  alia  difcrezione  d'ogn'  uno  la  mifura  conveniente. 

„  XV.  Air  Accademia  non  fi  da  imprefa  universale,  ne  fi  obligano  gli 
yy  Accademici  a  prender  nomi,  n6  imprefe  particolari. 

>,  XVI.  Le  giornate  dell1  Accademia  faranno  ad  arbitrio  della  Mt4^ 
„  della  Regina. 

„  XVII.  Quando  fari  finito  il  primo  giro  delle  Accademie  publiche,  ff 
n  ftamperi  fubito  che  fi  potri ,  e  di  quanto  fi  diri,  e  fari  nelle  Accade* 
„  mie  fegrete  pofra  confultarfi ,  e  deliberarfl  in  effequal  parte  debba  ftam- 
„  parfi. 

,,  XVIIL  Sara  fatto  utf  invito  univerfale  a  tutt'  i  virtuoff,  tanto  d'£ 
„  taUa,  quanto  di  fuori,  di  foticare  per  queft1  Accademia,  con  promeffo 
„  che  niuno  fara  defraudato  dell*  applaufo  meritato.  , 

„  XIX.  Non  fi  leggera  in  publico  alcuna  compofitione  ne  in  latino*,. 
»  n6  in  volgare ,  facta  da  chi  fi.  fia,  fe  prima,  non  farlftata  approvata 
„  neir  Accademia  fegreta* 

„  XX~  L'ifteflb  modo  sv  oflerveri  in  dar  licenza  di  far  ftampaf  fbtto* 
yy  nome  dell9  Accademia  qualfi  voglia  compofizione. 

„  XXL  Nelle  Accademie  fegrete  non  interveranno  altri  che  gli  Acca- 
,„  demici  chiamati.  D  3  »,  XXIL 


3*        'MEMOIRESCONCERNANT 

Mpeu-      „  XXII.  Nclla  prima  Accademia  fegreta  fi  determinera  il  modo  di  pro- 
cSmJIerce    »  cedere  nelle  altre,  in  tutte  le  oceorrenze,  nelle  quali  fi  confuftcra  per 
dc  Leures    „  voti  fegrcti  tanto  circa  le  perfone  cbe  devono  parlar  in  publico ,  co- 
de c*ri/g«»«.  ^  ffle  ^0gnfaltra  cod  fpettaate  al  decoro  ed  eflercizio  dell9  Accademia* 
L'an         »  XXIIL  Si  ftabilira  anche  il  modo  di  far  conference  litcerarie  *  ac- 
1680.     $9  cioche  in  quefl'  eflercizio  non  fi  perda  il  tempo ,  ma  fia  impiegato  u- 
,1  tilmente  e  virtuofamente.  E  di  tali  Conferenze  dovri  il  Segretaho  tener 
Regiftro  pift  diftinto  che  (ia  poffibile ,  come  di  tutto  il  nocabile  che 
nelle  Accadfemie  fara  paflato. 

„  XXIV.  Gli  Accademici  porteranno,  fe  vorranno,  le  autorita  degli 
Autori  clafficipro  e  contra  ai  Problemi  nell'  Accademia  Segreta. 
„  XXV.  Sari  anche  lecito  portar  in  effe  Foefie  antiche,  e  moderne  in 
ogni  lingua ,  per  eflaminarle  e  giudicarle  ogrri  volta  che  piacera. 
„  XX VI.  D  ogni  Difcorfo  o.Problema  fi  dovra  prender  copia  dal  Se- 
gretario ,  il  quale  dovra  con  fomma  cflattezza  regiftrar  tutte  le  feffioni 
publiche  e  fegrete. 

„  XXVII.  Al  Segretario  pricipilmente  deve  anche  toccar  l'ufficio  di 

Cenfore ,  il  quale  con  liber ta,  e  creanza  rivedra  in  privato  tutte  le 

„  Compofizioni,  che  hannoda  effer  efpofte  alia  publica  ftampa,  perri- 

„  conofcer  fe  contengano  cofe  contrarie  alle  prefenti  Conftituzioni. 

„  XXVIIL  In  ultimo  la  Regina  inteftde,  e  comanda  che  quefta  fua 


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Accademia  fi  debba  fempre  regolare  in  tutte  le  fue  operazioni  publiche  e 

fegrete,  fecondo  il  dettame  della  retta  ragione,  e  fecondo  l'autorita 

degli  Autori  claffici ,  accioche  di  quelle  virtuofe  fatiche  ne  poffa  rifgl- 

tar  utile  al  Publico  ed  honor  e  gloria  allaDivina  Maefti,  fommo  Autore 

e  datore  d'ogni  bene. 

„  In  quefl*  Accademia  fi  ftudj  la  puriti,  la  gravita,  e  la  maefti  del*. 
„  la  lingua  Tofcana.  S*  imitino  per  quanto  fi  pud  i  Maeftri  della  v§ra 
„  eloquenza  de9  fecoli  tfAugufto ,  e  di  Leone  X.  poiche  negli  Autori  di 
„  quei  tempi,  fi  trav?  Tidea  d'una  perfetta  e  nobil  eloquenza ,e  pero  fi 
„  dia  il  bando  alio  ftile  moderno,  turgido  ed  ampollofo  *  ai  traflau,  me-. 
,,  t  afore,  figure  &c.  dalle  quali  bifogna  aftenerfi  per  quanto  fara  poffibile , 
„  0  almeno  adoprarle  con  gran  difcrezione  e  giudizio. 

„  Nelle  Accademie  fegrete,  dove  fi  federa,  ogn*  uno  havr&  il  loco, 
M  fecondo  la  preminenza  del  fuo  grado ,  ma  tra  le  perfone  ugoali  fi  fede- 
,,  ra  fecondo  fanzianiti  accadenjica,  Ia  quale  sincomincera  dal  giorno 
9>  che  fegue  quelle  Conftituzioni. 

„  .Nelle  Accademie  publiche  federa  folo  chi  legge. 

„  II  giorno  dell*  Anniverfario  del  Papa  regnante,  fi  far!  una  Iesione  in 
„  lode  di  S.  Sd 

+  »>  Ogn9  Accademia  comincerfc  con  una  finfonia ,  dopo  la  quale  fi 
„  cantera  la  prima  parte  del  coraponimento  muficale,  deftinato  per  TAc- 
„  cademia  diquel  giorno:  Finita  quefta  prima  parte,  fi  fara  lalezzione 
„  Accademica ,  dopo  la  quale  fi  cantera  la  feconda  parte  della  compofizio- 
„  ne,  e  cofi  finira  con  la  mufica ,  come  principio. 

„  Quando  il  Componimento  non  fori  divifo  in  due  parti j  fi  co- 

ii  min* 


CHRISTINE    REINE    DE    &UEDE.    3i 

mihcera  pure  con  la  iinfonia ,  ed  in  tal  cafo  fi  leggera  parimente  dopo  la    N<*gocu. 
finfonia.  *°M  & 

„  La  Mti.  della  Regina  fi  dichiara  perpetud  Principe,  e  Protettore  di  de  iSSS 
mw  quefta  fua  Accaderaia,  &  hi  creati  gli  ufficiali  feguenti  per  decoro  e  *  Ckrifi**% 
,','  fervizio  di  efla,  che  fono  quatro  Confultori,  overo  Cenfori,  &  un  Se-    '  L»an 
„  gretario,  con  la  riferva  di  mutar  quefti  ufficiali  fecondo  il  fuo  bene*     ifto. 
placito* 

„  Tutt9  i  voti  deir  Accademia  fegreta  faranno  confultativi  9  flno  che 
piacera  a  Dio  di  confervar  in  vita  la  M.  S.  ma  dopo  la  di  lei  mor- 
te  faranno  deliberativi ,  e  fi  rifolveranno  Ie  materie  con  .pluralita  di  vo- 
ti, benche  la  M.  S.  procedera  col  teflamento  d'un  Protettore,  o  Prin- 
cipe in  fuo  loco,  il  quale,  non  potra  efler  altro  che  un  Cardinalej  E 
quando  la  Regina  venifle  a  mancar  fenza  haver  proveduto  al  cafo,  fi 
fara  l'elezzione  degli  Accademici  per  pluralita  dei  voti  in  perfona  d'un 
Cardinal  libera. 

„  Non  fi  ricevera  nifluno  Accademico  fenza  efler  confultato  per  voti 
legreti,  riferbandofi  perd  k  M.  S.  i  fuoi  arbitrj,  quali  non  pafferanno 
ai  fucceflbri. 

„  Quand9  occorefle  mai9  che  grintereffi  della  Regina  la  chiamaflero 
fuon  di  Roma;  S.  M.  mettera  in  fuo  luogo  uno  dei  Sigri.  Cardinali  del 
fagro  Collegio  prefente,  e  lo  preghera  a  pigliarfene  penfiero,  non  folp 
in  affenza  fua,  ma  anche  dopo  la  di  lei  morte,  come  d'una  cofa  che 
le  e  unicamente  a  cuore;  Maauando  la  Regina  venifle  a  mancare,  e 
dopo  che  Dio  havefle  difpofto  diverfamente  di  quel  figr.  Cardinal  nomi- 
nato,  fenza  che  S.  M.  havefle  proveduto  di  nuovo  al  cafo,  fi  fara  l'e- 
lezzione dagli  Accademici  per  pluralita  di  voti  in  perfona  d'un*  altro 
Cardinale,  la  quaT  etezzione,  per  efler  valida,  deve  farfi  con  due  tcr- 
zi  dei  voti. 


» 


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*9 


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99 

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J9 


Per  Lezzioni.  Per  Problem. 

i.  1}  Card.  Degli  AWvzu  i.  Monfc.  Paravicino. 

Monfre.  Ciampino. 

2.  Monfrc.  Scares.  %.  Lodovico  Cajole. 

Conte  MontevecchL 

3.  Padre  Niccold  Maria  PaUavicino*       3.  jfppobni  Cappellari. 

4.  Abbate  Favoriu.  41  Abbate  de  Sanftis. 

Monfieur  OJfuu 

5.  Padre  Cottons.    .  5.  Abbate  Maculano. 

Abbate  Albani. 

6.  Abbate  Gradi.  6.  Butt  Bdldinu  . 

7.  Padre  Vkra.  7.  Abbate  Cafmi  Uttu 

8.  Camci  Safcilli. 

L'ACCADEMIA  REALE. 
1.  II  Sigr.  Cardinal  DtgU  Albizi 


1.  II 


Si  ME  MOIRES    CONCERNANT 

«goda.       l.  II  Sig*.  Cardinal  Bon*. 

dons  oc  n  MonQenor  Soares. 

dc  u££       4.  Monfignor  OttmioFflkonieri. 

*  ct*V*"*     5.  Abbate  -fiiwrfU 

L.all         6.  Padre  Mflrott  MariaPatiavkirw. 

i6to.        7-  Padre  Cot  tone. 

8.  Abbate  Graft 

9.  Abbate  Michel  Angelo  Riccbu 

10.  Padre  J^tera, 

xi.  Lorenzo  Magalotti. 
12.  Stefano  PigniatelM. 

SBOZZO  DELL'  ACCADEMIA  CLEMENTINA.  (*) 

,,  I.  L'Inftituto  dell9  Accademia  fari  il  raggionare  fopra  tutte  le  materie 
„  utili,  dilettevoli,  erudite  e  curiofe,  che  pofTono  caddre  fotto  l'lntel- 
„  letto  humano,  e  che  fiano  degne  defler  difcorfe  in  una  udienza  Regia. 

f ,  II.  Si  procurera  in  efla  di  coltivar  e  d'ammaeftrar  l'animo ,  Tinge- 
t»  g°° »  e  la  lingua  nel  meglior  modo  poffibile* 

„  III.  A  quelt9  effetto  fi  proporranno  dagli  Accademici  varie  materie 

„  per  difcorervi  fopra,  edin  ogni  Accademia  facciano  tre  difcorfi;  Nel 

/„  primo  fit  propofto  il  Problema  o  quefito  in  forma  ,  negli  altri  due  fi 

f,  difcorri  pro  e  contra  a  chi  tocca  la  determinata  materia,  delta  quale  il 

,»  vorra  trattare* 

„  IV.  Tutt'  i  difcorfi  fi  faranno  in  Lingua  Italiana,  ciafcheduno  fludj 
w  d'efler  nel  fuo  difcorfb  chiaro ,  puro,  e  breve  pii  che  fia  pofTibile, 
„  procurino  d'efler  eruditi  fenza  pedanteria,  ed  eloquenti  fenza  affetta- 
5,  zione,*!ft  che  fi  dovra  far  gran  ftudio. 

„  V.  Nelie  opinioni  prevaglia  fempre  la  ragione  all'  aatoriti ,  n£  fi 
f>  giuri  in  verba  Magiftri. 

„  VI.  Si  faranno  diverfe  lezzioni  di  Autori  antichi  e  moderni ,  ma 
„  non  fi  potri  legger  fenon  in  lingua  latina,  o  tofcana,  fupponendofi 
5,  che  non  v'interverranno  afcoltatori,  quali  non  habbiano  perfetta  co- 
„  gnizione  di  quelle  due  lingue.  I  Lettori  fi  terranno  a  forte,  o  fi 
„  eleggeranno  in  altra  forma ;  come  piii  piacera. 

„  VII.  Sia  bandita  dall'  Accademia  ogni  forta  d'adulazione,  o  Panegi- 
„  rici ,  e  fopra  tutto  non  fi  parli  mai  della  Retina. 

„  VIII.  Pef  dar  feflo  air  Accademia,  e  prima  di  farla  publica,  fe  ne 
„  faccia  una  fegreta  avanti  la  Regina,  nella  quale  fi  flabilifchino  le  colli- 
„  tuzioni  col  parere  di  tutti  v  e  fi  propongano  le  materie  cbe  fi  devono 
„  trattare,  e  le  letture  che  vorranno  fare,  ogn*  uno  ne  faccia  la  fua  pro- 
„  pofizione,  odica  il  fuo  parere,  e  fi  rifolva  l'ordine  ed  il  modo  che  fi 
„  hi  da  tenure.  „  IX. 

(*)  V.Mifcellanea  Academica  della  Regina  di  Suezia  UC  p.  57-fo. 


CHRISTINE    R  E  I  N  Ef  D  E    SU'Et)  E.     *3 

„  IX.  II  giorno  dell'  Accademia  puWica  fia  determinate  peat  la  Domini-  a  Hfodaf 
v  ca>  almeno  ogni qaindici  giorni , quando  non  vi  fia  impedimenta  cfakra  ^^rce 

n  flinzione.  deLettyet 

.  „  X.  L'hora  della  radutanza  fia  alle  a*  nei  giorni  kmghi •,  enelMn-  *<*»*■» 
^  verno  alle  24.  hore.  L'an 

„  XI.  La  prima  Accademia  publica  che  fi  far*  fit  totta  diretta  alia  Jo-     xtfo. 
„  de  delle  grandied  heroicbe  virtft  del  fommo  Pontefice,    in  aogurarla 
-,,  fotco  i  gloribfi  Aufpiq  della  St*.  Sua. 

„  XII.  II  numero  degli  Accademici  non  deve  efler  limitato. 

„  XIII.  Le  Aocad^mie  fegrete  fi  faranno  di  quando  in  quando ,  nelle 

„  quali  fi  difcorrera  ferapliceraente  fenza  difcorfo  premeditate,  efideli- 

-,,  beiera  fopra  il  modo  di  rafflnar ,  e  perfezzionar  fempre  ptd  Y  Accademia. 

-  „  XIV.  Ii  pofto  che  ogn'  uno  deve  occupar  netf  Accademia ,  fara  fe- 

„  condo  fanzianita,  incefo  pero  tra  quelli  faranno  perfone  cr4  loro  uguali. 

AUTORI   CHE  SI  LEGGERANNO. 

Platane,  AriJliHik,  Pkttarco,  Atbeneo ,  Antonio,  EpHtto^  e  loro  Com- 
mentary VAutore  de  Virt:  &  Vin,  Plinio,  Cicerone ,  Auk  GclBo,  Qmnti* 
Hano,  Petronio,  Firgilh,  Ovidio ,  Horatio,  e  gli  akri  Lirici  Latini. 

Dante,  Ariojlo,  Tqjo,  Petrarca^  con  gH  atari  Lirici  Italian. 

Table  des  sujets  sue  lesqvels  on  boit.  traitter  daks 

l/ACADEMIE.      DKESSLZ  PAR  LA  ReINE  (*)♦ 

I.  Que  ce  n'eft  pas  la  Fortune,  mais  la  Vertu  qui  nous  rend  heureux. 

II.  Qu'il  vaut  mieux  mdriter,  que  pofleder  une  grande  Fortune. 

III.  Que  Ton  peut.  cromper  les  antres  hommes  fur  le  fujet  de  fon  nit- 
rite, mats  qu'ot  ne  peut  tromper  fa  propre  confeience. 

IV.  Que  Ton  fe  trompe  quand  on  cherche  la  gloire  &  la  felicity  hors 
de  foi-m6rae. 

V.  Que  Ton  eft  h  foi  m6me  fon  plus  grand  &  fon  plus  redoutable 
ennemi. 

VI.  Que  la  force  &  la  juflace  de  fame  font  les  vertus  des  Hfros. 
JVIL  Que  la  perfection  de  I'homme  confifte  &  bien  penfer,  i  bien  par- 

ler,  &  a  bien  agir. 

VIII.  Bien  penfer  ,  e'eft  avoir  des  opinions  dignes  , . juftes ,  &  v&i- 
tables. . 

IX.  Bien  parte,  e'eft  dire  en  toute  occafion,  &  fur  quelque  fujet  que 
ce  foit,  tout  oe  qui  efj  decent  &  n&eflaire ,  &  rien  de  plus. 

X.  Bien  agir,  e'eft  faire  toujours  fon  devoir. 

:    XL  Que  la  fortune  jae  peut  rendre  les  m&hans  heureux. 

XIL  Qu'oa 

(•)  F..L  c.  pog.  12-19* 

Tome  IF.  E 


34  ME  MOIRES    CONCERNANT 

.  tffgocu-      XII.  Ou'o*  ne  peat  etre  me'chant  fans  etre.  fot. 
c^i^tc*       XIlL..Qu,il.fawpatdonnerJ)eattCQbg  k  lafoibleflehumaine;        .      ,e 
cJe  k??l*       XIV.  Que  la  Vie  eft  peu  de  chofe,  mais  la  mort'unc  grande  affaire* 
tf^'ptif^^  "    •- 

L'an  XV.  Que  la  vertu  &  la  gloire  font  quafi  la  meme  chofe.  '    . 

1680.        XVI.  L'envie  &  la  calomnie  peuvem  obfcurcir  la  gloire,  mais  elteane 
peuvent  detruire  la  vertu. 
X VI f.  Qu'il  ne  faut  jamais  ni  mentir ,  m  trahir  y  par  aucun  inte'rSt. 
v  XVIIL  Qu'oftvpeut,  &  qu'on  doit  diffimuler  quahd  les  conjon&uret 

&  la  raifon  le  demandent  ,  fans  craindre  de  faire  une  baflefle. 
XIX..  Quil  eft  egalement  honteux  de  tromper  &  d'etre  tromptf. 
XX.  Qu'on  ne  peut  ni  nous  tromper,  ni  nous  trahir  fans  nous. 
XXL  Qu'il  n'y  a  proprement  que  deux  paffions  dans  le  Monde ,  I'A- 
mour  &  fon  contraire. 

XXII.  Que  les  pafllons  naiflent  &  meurent  avec  nous,  &  qu'on.  ne 
peut  les  deraciner  de  Tame. 

XXIII.  Que  nods  fommes  fafts  pour  aimer,  &  qu'il  eft  impoffible  de 
if  aimer  pas. 

-  XXIV.  Que  Famour  eft  le  vrai  ProtWe  de  la  Nature,  qui  fe  ctegaife 
en  diverfes  formes. 

XXV.  Que  f  Ambition  n'eft  qtfAmotir. 

XXVI. .  Que  f  Avarice  n'eft  qu' Amour. 

XXVII.  Qu'il  ne  faut  que  rafiner  l'amour,  &  lui  donner  Ion  v^rita*. 
b^otiet.  ^  - 

aXvIII.  Le  vdritabfe  objet  de  l'amour  eft  Dieu,  Tame  eft  faite  pour 
Maimer ,  &  te  pofEder  ^ternellement. 

XXIX.  L'image  de  cet  amour  dans  ce Monde,  quoiqu'imparfait ,  eft. ce* 
lai  de  l'homme  &  de  la  femme ,  &  c'eft  la  proprement  l'amour. 

XXX.  L'Amour  purifie  fame. 

..  XXXI.  II  rend  eloquens,  les  gens  non  Eloquens. 

XXXII.  II  rend  vaillant. 
e   XXXIII.  II  infpire  la  chaflete ,  &  la  temperance. 

XXXIV.  II  eft  fiddle,  magnanime,  &  literal. 
l    XXXV.  Peu  d'hommes  le  connoMenc. 

XXXVI.  Le  vulgaire  des  hommes  prend  fouvcnt  la  fenfualite  &  Id 
debauche  pour  l'amour,  &  il  n'y  a  rien  de  ft  different. 
.  .  XXXVII.  L' Amour  eft  fuffifant  a  foi-m&ne,  il  eft  fon  plaifir,  fa  gloi- 
re,  &  fon  propre  interet. 
.;  XXXVIIL  On  u'aime  qufe  pour  aimer.        '     { 

XXXIX.  On  ne  peut  ni  feindre,  ni  deguifer  long-terns  l'amour. 
:    XL   On  ne  peui  aimer  long- terns  fans  fetreperlhadd  d'etre  aiW. 

XLI.  Quiconque  peutccffer  d'aimer  dtantakne,  n'a jamais  aime  v6& 
tablement. 

XLIL  Quand  l'amour  veritable  unit  deux  ceeois  t  ils  s'aimenc  jufqu** 
jiamom.  ; 

XLIII.  On  peut  aimer  fans  jaloufie,  mais  jamais  fans  crainte. 

2JL1V.  Le  terns,  1'abfence  ,  &  la  jouiflknce  fflftne  ne  detruifeht  pas 

"   '   raitfous* 


CHRISTINE    HEINE    DE    SUEDE.    $j 

tfamdur,  au  contraire  ils  l'augnaentent  &  le  rendent  plus  ardent  &  plus    iu**cu- 
fort  *****  *    - 

I  vi  i»«  Commerce 

XLV.  La  fid^lice  eft  une  n^ceffitrf ,  &  non  pas  un  m&itecn  amour  ,  turner 
on ne  peat  aimer,  &  manquer  tffctre  ficfele.  <^fT 

XL VI.  On  peuc  perdre  toutes  fes  felicit^s,  mais  on  ne  perd  jamais  foa     L'an 
amour,  '  i^>3a 

XLVIL  UAmour  exige  de  Tamour, 

XLVIIL  On  n'aime  qu'une  fois  en  fa  vie. 

XLIX.  Tout  ce  qui  plait  eft  aimable&  beau  a  regard  de  TAmant. 
*   L.  On  ne  petit  aimer  fans  eftimcr: 

LL  La  haine  eft  uhe  paflion  quafi  inutile ,  fon  unique  ufage  eft  de 
hair  tout  ce  qui  eft  contraire  a  la  vertu  &  a  la  gloire,  &  e'eft  tout  ce  qu'on 
en  peut  dire. 

LIL  On  doit  toujours  faire  du  bien  aux  hornraes  avec  joye,  &  du 
mal  avec  douleur. 

LIII.  II  faut  qde  Tarae  foit  Sternelle,  puisqu'elle  peut  imaginer  Dieu , 
qui  feul  eft  capable  de  fatisfaire  a  fimmenfite  de  nos  defirs.  *     - 

LIV.  On  ne  peut  etre  entierement  heureux  fans  biens,  ni  fans  la  fan- 
%6j  cependant  y  a  une  efp&e  de  ftlicit^  qui  peut  fubfifter  meme  apres 
leur  perte. 

LV.  II  ne  faut  jamais  faire  d'indignitds ,  ni  de  lachetls,  pour  acqu&ir 
des  biens,  ni  m€me  pour  conferver  fa  vie. 

.   LVi.  La  mifere  de  la  vie ,  &  l'incertitude  de  lavenir,  font  douter 
avec  raifon,  fi  e'eft  un  bonbeur  quede  naicre. 

LVii.  Qu'il  faut  s'abandonner  avec  une  entire  rdfignation  &  con- 
fiance,  &  dans  la  vie  &  dans  la  mort,  a  la  Providence  Divine ,  &  con- 
fentir  a  tout  ce  quelle  ordonne  de  nous. 

Le  Due  de  PopoU  ayant  remercie  la  Reine  de  fes  bons  offices  pour, 
{ui,  aupres  du  Roi  tiAngktem,  die  loi  fit  cette  obligeante  reponfe  (a)v . 

Le  ix.  Otfobre  i6%o. 

J'ai  tant  fefiimepour  votre  perfonne,  &  pour  votre  maifon* 
que  e'eft  a  moi  a  vous  remercier  de  foccafion  que  vous. m'avez 
donntC)  £  employer  mes  offices  auprts  du  Roi  ^Angleterre  en  vo- 
tre faveur;  8J  tout  ce  fai  fait  eft  of  ex  pay  4  par  le  r  enter ci- 
ment  fi  oblige  ant  que  vous  niavcz  fait  par  la  vStre  du  31. 
Juillet  pajft.  Je  fouhaite  de  tout  mon  coeur,  que  F affaire  riuf 
fife  a  votre  contentment,  &  je.vous prie  de  me  donner  des  occa-. 
fions  plus  importantes  pour  vous  favorifer.  Cependant  je  prie 
tDieu  qui  I  vous  tienne  en  fa  faint  e  garde* 

'   Nicolas  Htinfius  ayant  c'crit,'ou  a  la  Reine,  ou  k  quelque  autre  de  fa 

Maifon, 

"   (fi)  Letttrei  Principipqg.  17$. 

Eft 


3<$  MEMOIRES    CONCERNANT 

M^oda-  Majfi»,  dee  chofes  qui  ne  M  Aofentpa*  agr&bk*,  eUe^crivitce  BiHei 
SS^«'au_Comte<r^^n«)      .    . 

de  Letrres 

ttcbnjiine.     Ecrivez  a  Heinfius  de  ma  part:  envoyez-lui  une  cepie  au* 
L'an     thentique  de  ceci^  8)  gardez  V  original. 
*68i.        i    <$£ue  j€  iui  envoi?  une  Lettre  pour  FEvfque  de  Munfter^ 

a  condition  de  ri entendre  plus  parler  de  luiy  car  je  me  lajfe 

enfin  de  prottger  fes  fottifes. 

II.  Que  toutes  les  fariboles  quit  tcrit  au  fujet  de  Monal- 
defchi  me  paroifent  auffi  ridicuks  f$  ttmlr aires  en  luiy  quel- 
le* le  font  en  effet%  ®  que  je  permets  a  toute  la  Weftphalie 
de  croire  Monaldefchi  innocent  *  Ji  Fon  veut :  que  tout  ce 
qtion  en  dira ,  m'ejl  fort  indifferent.  Que  je  lui  defends  de 
parler  de  moi ,  ni  en  bien ,  ni  en  mal*  etant  ajfurte  quit  ne 
pent  jamais  dire  que  des  fottifes. 

III.  Que  je  lui  confeille  de  n'en  faire  plus  de  nouvelles,  sil 
kti  arrive  de  fe  tirer  ttaffaire  pour  cettefbh\  car  je  ne  veux. 
plus  entendre  parler  de  luh. 

C.  A.  (*)  , 

Notts  avons  rapport^  ailfeurs  (b)  pkifieurs  circon  fiances  fur  les  perf&» 
cutionsque  les  Jijuites  a  voient  intencees  contre  Michel  Moltnos ,  Pretre  Efpa* 
gnol,  &  des  foins  charkables  que  Cbrijlim  prenoit  de  lui,  ce  qui  la  fit 
foupjonner,  de  m6me  que  le  Pape ,  d'etre  infers  des  fentimens  da 
Quiitifme.  Void  quelques  Lettres  de  la  Reine,  qui  ^clairciront  encore 
plus  cecte  affirire.  Elles  font  touces  ecrites  a  l'Archevfique  de  Palerme  qui 
alpr6s  le  fuc  de  Seville ,  qui  vouloit  du  bien  au  pauvre  Moltnos.  Vokri  lau 
premiere,  oil  Chriftin* appelle  MoHnos  un  Saint  bomme,  qooique,  dit-tlk+. 
jp  ne  croie  gas  aux  Saints,  qui  mangent. 

Roma  li  rj.  ^Decembre  i62i.  (c) 

Mbnfgmr  Arcivefcovo  di  Palermo.  *Da  *D.  Michael  Mbli- 
aos  nib  ftata  prefentata  la  lettera  di  V.  S.  e  Phb  ricevuta  cm 
tmUo  mio  piacere  per  la  part  ico  tar  cmfiderazione  in  the  tengo 
il  merito  delta  bonta  e  delta  di  lei  virtu ,  come  U  me  demo  bd 
ben  potuto  tefiif carle;  Onde  deve  V.  S.  perfuaderfi  deUa  mi* 
front  a  di/pojitione  a  cooper  are  per  quanta  potrk  al  buon  efit* 

deilak 

(a)  Le  a.  Jofa  1682  dans  Us  Lettere  a'  fuoi  Miniftri  p.  gi; 

(b)  Mimoiresde  Chriftine  T.  Up  186. 6ft.       (0  Letttre  a  Diverfipag.  6u 

*'(*)  II  y  avoit  au  bas  de  ce  Billet.    „  Cette  Copie  eft  en  tout  conform*  bfon  Q*igin& 
m  Gs  queje  Umoigne,  Andrd  Galdenblad,  Secretaire  dc  la  Rdni* 


CHRISTINE    RE1NE    DE    SUEDE.    3? 

ieUa  caufa  per  la  quale  hb  inviato  il  Can60.  Laffarte  a  quefta  tlo*t§°ct* 
Corte,  e  rtngraziandola  delle  fue  cardial*  efprcjfioni  vet Jo  di  cSELen* 
me?  mi  raccomando  vivamente  a9  fuoi  fanti  Sacrificjy  e-  /p'o^S?* 
prego  da  'Dio  *gni  vera  profperitd.  -        ■- 

5P.  S.  Bifbgna  anche   raccomandarfi  at    Santi  Sacrificj  dt     l6$l 
quejio  St.  Huomo ,  benche  to  poco  creda  at  fanti  che  mangia~ 
noy  ma  tuttavia  il  Sacrificio  fa  femfre  iljuo  ejfetto. 

Dans  la  Lettre  fuivanter  Cbrijline  lui  mande  qu'elle  fera  tout  ce  qui< 
ctependra  (Telle  en  faveur  de  Molinos,  aflar^e  que  Dieo  Je  protdgera  con* 
tre  les  perftcutioiis  de  fes  Adverfakes.  (a) 

Li  i&.  Aprile  i£8k. 

Jo  mm  bb  riffofio  prima  alia  letter*,  di  V.  S>  dei  zo.  di  Gem  r  . 
fi  per  ejfermi  confufa  di  quant  0  ella  mi  fcrive  in  or  dine  alF  in* 
terejp  del  nojtro  'Dottor  Molinos,  mentre  miringrazia  tantth 
abondantemente  delta  protezioney  colla  quale  £hb  ajfifiito\  Ma 
fitppia  V.  S.  che  come  non  pud  mancargli  quella  di*Dio,  cff  & 
Fijteffa  verkd  e  ginflizia,  e  di  cut  i  ta  Caufa\  Cofi  il  nofira- 
Molinos  non  potra  tjjer  opprejfo  dagli  Aver  far)  per  quan- 
te  ptrjecuzioniy  mat  gti  macbineranuo.     Mi  conjefo  perb  te-  . 
nuta  a  V.  S.  degli  ajfcttuofi  Sentimenti  che  mi  mo  fir  a  in  quefta 
ocrafioner  e  fi  perjuada  pure,  che  non  lafcierb  daccudir  fempr&r 
fib  alia  protezione  del  medemo  Molinos  ^dal  quale  faprdV. 
S.  tut  to  cib  che   paffd ,    e  con  raccomandarmi  a\  fuoi  fantk 
Sacrificjy  frego  *Dio  che  la  conferviy.e  prvjperiy*&c» 

La  Reine  le  feficitant  de  fa  tranflation  h  I'ArchevecW   de  Siuille;? 
Bread  Molinos  a  temoia  des  fentimeas.,  d'eftime  quelle  a  pour  1ql-($) 

Li  11. Novembre  168  4;- 

Monfignor  Arcivefcovo  di  Palermo.  Ef  giujiizia  eftc  il  R¥> 
Cattelico  ha  fatto  al  merito  della  bonta  di  V.  S.  Fhaverld  chia-- 
mat  a  al  Govemo  della  Chie fa  di  Seviglia.     Io  mene  r allegro* 
con  ejjo  leiy  principalmente  ferche  fon  cert  a  del  piacerey  che  le 
rifidta  dal  vederjt  aperto  nuovo  campo  dejjercitar  la  Jua  pietd 
id  il  fuo  zelo  verfo  il  fervizioy  e  l&  gloria  dlddio:    Ringra- 
zio  foi  V.  S;  delle  cordiali  ejprejfioni  colle  quali  m&d  commu-- 
nkato  quejio  fuo  avenimento*  onde  fi  duplicherd  in  me  Falle- 

(•)  Lemre  o*  Diverfi  pag,  60.  (b)  Letter*  a*  Diverjipag*  61. 


Sf .  MEMO  IRE  SCON  CERNANT 

Vigo  -«-  grezza  alt  hora  che  riceverd  la  confoldzione  di  vederla  *  ^#?* 

c^I»«ct    raw*  *»/  /i  Jperare.    Intanto  ml  raccomando  a  fuoi  fanti  Sa~ 

&Lc£#«.  crifictjy  e  refio  pregando  T>io  che  la  confervi*  e  Projperi. 

-■  P.  S.  Io  piglio  in  teftimonio  il  nofiro  Molinos  dei  fentimenti 

ws.     d*  ftima9  e  iajfetto  che  finceramente  profejfo  a  V.S.  e  /pero 

d haver  campo  di  fargli  conofcere  nelleopere  la  gran  giufiizia 

ch'io  rendo  al  merito  Juq  tie. 

■k 

*  Chriftine  eompatit,  comme  lui,  aux  difgraces  de  Molinos,  qui  avoit 
ii6  alors^defetf  4 i'^quifkion ,  &  qui  fe  flatcoit  que  fon  innocence  triom*) 

pherou  a  Ja  fin  de  1'impofturc  &  cte  la  malice. 

Xi  30.  Guig\  i6fy.  {a) 

r  Monfiguor.  La  letter  a  di  V.  S.  mi  k  fiat  a  di  molt  a  confola- 
zibne,  non  folo  per  quant 0  mi  dice  d haver  operato  in  Madrid, 
e  dei  fentitnenti  di  quella  Corte,  ma  anche  per  haver  faputa 
da  lei  ftejfa  che  Jia  felicemente  arrivata  alia  Refidenza.  Io  la 
ringrazio  con  tutta  la  fiima ,  e  cordralitd  che  merit  a  la  fua 
virtd,  e  la  prego  di  continuarmi  fempre  piu  il  fuo  affetto.  II 
nofiro  Molinos  t  perfeguitato  fempre  piii%  Ma  jfpero  che  refic- 
rd  fempre  piu  triomfante*  mentre  Jivede  ejfer  vifibilmcnte  pro* 
tetto  dal  Sigr.  Iddio  la  fua  innocenza;  Moufigr.  mio9  bifogna 
haver  pazicnxa,  foro  nel  fuoco  fi  rafinay  e  la  verita  refier& 
vittoriofa  alia  fine*  fepiace  a  *Dio.  §hfi  fiamo  fempre  alle  me- 
define,  ed  Jo  mi  raccomando  ai  fanti  Sacrificj  ed  Orazioni 
di  V\  S..e  prego.  *Dio  che  la  confervi. 

5P.  S.  *Defidtrerei% per  il  ben  publico  che  toccajfe  anche  a  V. 
S.  parte  del  favor e ,  e  che  haveffe  nella  Corte  Cattolica  qualche 
pofio  degno  di  fe.  Oh  !  quant 0  io  goderei  fe  cofi  foffe ;  Ma 
•  molto  piU  goderei  fe  le  toccajfe  ritornar  in  Roma  a  fervir  con 
i  fuoi  talent i  e  Roifta,  e  la  Spagtia,  che  hanno  tanta  necejfita 
duntanto  zclo>  *  <d*una  virtu  fi  conofciuta. 

Al  medefimo  17.  Novembre  1685.  (£). 

Monfiguor  Arciv0.  diSiyig]iz.  Me  fiat  a  fommamente  grata 

la  lettera  di  V.  S.  deiz%.  d  Agofio  per  I Jaffetto ,  c per  la  fiima 

fingolare ,  cloio  porfo  al  merito  delta  bonta  e  delta  virtft  fua. 

La  compatifco  vivamente  del  dolor e^  che  le  ha  cagionato  la  dif 

gra- 
ta) Letters  a  Divtrfi  p*g-.%6.  (b)  Letter  e  a  Diverfi pag.  39. 


CHRISTINE    HEINE    DE    SUEDE.     59 

wifinlto^difywcre.    Ha  V.  S.  fugione  tfeffer  ferfuafa  delfo  commacc 
frotezione  con  la  quale  F  hb  affiflitOy  e  fub  effer  ficura  ch\  i*£a"ySU- 
non  gliela  farb  mancare  ;    Solo  mi  difpiace  che  pocb  gli  fotra  '         ■ 
giovatrei  flfi  mi  confola  il  doverfi  fperare  che. in  un  Trtbumie    ^tl. 
cofi  giufio,  e  fapienH,  qual  e  queUo  del  S.  Officio  %  Flnnacenz*^ 
alia  fine  trionferm.de fT  Impoftura*  e  delta  malignitdy  gid  che  fi 
tratta  delta  can  fa  dlddio,  confido  che  la  fua  proviaenza  difi 
porrd  tutto  fecondo  che  fard  di  fua  maggior  ghria ,  e  fervid 
zio.  Intanto  ringrazio  V.  S.  delle  ojfequiofe  fue  efpreffioni  ver- 
fo  di  me>  e  raccomandandomi  d  fuoi  Santi  Sacrificjy  pregp 7)ia 

the  la  confcrvi,  e  frofpcri.  '  \\ 

\  ... 

Ma]gr£  les  vo£ux  que  firent  ces  deux  Correfpondans  pour  la  bonne- 
feaufe  de  Molfrm,  ft  fuccomba  pourtant  a«x  perftcutions,  comme  nour 
favpnii-dit  ailleurs.  (<*) 

\vPar  la  Iveure  fuivapse  hi  Reine  marque  au,  Marqui*  ,Palkmtttn.9  que 
par  les  eg^ds  particuliers  pour  le  nom  de  fa  Maifon,  elje^yok  d^cJa-;' 
j^fonNevealei'&re  Ptf^  -.,!-! 

'  J  Li  31.  Jann.  r<J8x. 

*  To  hb  motivi  fi  pufii  di  riguarddr  il  <P'adre  Fallavicincf  vof- 
tro  NipotC)  edivofiri  figlj  con  una  difpofition**partholare>  ctik 
fotete  perfiutdervij  clo  iofiaper  darnejoro  nelle  opcrc  tutti  gli 
attefiati  pojfibili:  Mi  fono  intanto  fodisfatta  con  dichiarar  il 
medefirno  "Padre  mio  Teologo^  e  ne  hb  gradito  fommamtnt$  il  vofi 
tro  xingraziamento ,  ajpcurandovi  delta  Jlimd  che  confervo  ai 
vojlro  mer;tor*evi  prego da*Dio  ogni  content^  f&c. •  .    * 

Pbilippo  Baldinucci  ayant  eiivoyd  a  la  Reine  fa.  vie  du  Chevalier  Berninoy 
elle  Fen  remercie  en  ces  cermes.  (c) 

-"  .Sigqor  Filippo  Baldinucci.  La  vita  fcrift*  da  voi  del  Cay*.. 

<  m    .. .  .    ,  ■  .'  v,  Bet- 

Oft)  Mtmires  de  Ckv&lne  Tom.  It,  pqg.       (b)  Latere  a  Diverfi  pag<  &7,  fip  88*.    * 
j,Z6.       -"  (f)  Ibid.  p.  72. 


(*)  C'dtok  le  mGme  Ptfre  Jtfnite ,  dont  nous  avons  parli  dani  les    M^moires  de 
Qriftine  (r).  11  a  m&mc-compote  YMJhria  di  CHftiSTiN^  Rtgina  di  Saezia*  qu'Qfi 
,pr^tend  exiiter  encdre  en  Manufcrit,  mats  je  n'ai  pu  la  d^couYrir,  malgr6  tomes  me$> 
ixcherches. 

(it  loio;  1.  ItiU  pag.  XXDU  A*  Tom,  %  pag.  116. 14,0.  4f  aow 


>>       I  MEMOIR  ES    CONCERN  ANT 

*<£*»»  Bemino  i  ftata  rfcevuts  da  me  con  tutto  quel  gnutimento  the 
\  commerce  merita  uri  Opera  fidegna.    La  voftrapenna  hd  Jpiegate  le  vir~ 
1&cE$mi.t&9  e  le  memorie  £im  fi  grand*  huomo  con  uno  ftile ,  con  una 
-rr^-  teffitura*  e*con  un  or  dine  tale  qua?  to  off  unto  Fajpettavo  dal  va- 
1683.    b*+%  e  d****  viveasadelf  ingegno  voftro,  la/ciando  perb  quella 
forte  che  tocca  a  me*  deUa  quale,  per  graxia  di  Dio*  effer  quel- 
la che  v'hb  creduto.    Tutto  il  refto  mi  par  degm  d'applaujo,  e  di 
Jlima,  ed  to  vi  ringrazio  a  nome  publico  delta  fatica  c  bavete 
fatta>  ajflcurandovi  che  terrb  particolar  metmrba  del  fervixfa 
che  git  havete  refo>  e  'Dh  vi  confervi  e  pro/peri.  &c. 

Void  une  Lettre  mD*c  Jules  Franpois  de  Saxe-Laumnbourg ,  o&  die  lui 
recommande  un  certain JSchel  Finckler,  pour  etre  fon  Agenc  {a) 

Mqh  Coufin,  Michel  Fiackler,  ay  ant  ttt  au  firvkedu  feu 
IPrince  votre  Frfre,  en  quality  de  fon  Agent  en  cette  Ville,  SJ 
fouhaitant  de  vousfervir  auffi  dans  le  tn&nepofte,  il  niafuppU^ 
de  vouloir  vous  /crire  en  fa  faveury  ce  que  je  lui  at  dautant 
plus  volontiers  accorddy  quon  ntajfurc  qtiil  en  eft  digne  par  la 
devotion  SJ  par  le  &4le  quil  timoigne  pour  votre  fervice.  Je 
vous  le  recommande  done  pour  lui  faire  obtenir  cette  confola- 
&ian>  dmt  je  vous  Jcrai  obligf,  fi  vous  vous  y  employe  z,  en  ma 
tonfiddration*    J$p  attendant  je  prie  T>ieu  &c. 

Cbrijiine  iiok  ctroitement  U6e  avec  le  Marquis  del  Carpio,  Vice-Roi 
,de  Naples.  11  y  a  nombre  de  fcs  Lettres  en  feveur  de  perfonnes  n&efli- 
teufes.  En  voici  deux  5  pour  le  favant  M^decin Lionardo  di  Capua ,  &  pour 
filluftre  Mailbn  Grimaldi :  nous  les  faifons  prdceder  de  celte  que  la  Reine 
&rivk  au  die  Marquis  fur  fon  Elevation  k  la  Vice-Royautd.  (b) 

Le  4.  Janvier  1685. 

Mon  Coufih ,  mtintfrefant  comme  je  fais  a  votre  profpiri* 
tJjfai  appris  avec  joie  par  votre  lettre  votre  heureufe  arri~ 
-v/e  a  Terracine,  quoiquun  pen  incommode  de  la  goutte.  Je 
vous  remercie  du  fouvenir  que  vous  me  tAneignez,  GJ  vous  prie 
de  vous  fouvenir  de  la  jufttce  que  je  rends  a  votre  mfrite.  Je 
vous  affure  quen  tout  terns,  ©  en  tous  lieux,  vous  pouvex 
faire  4taty  que  mon  eftime  i§  mon  amitie'  vous  feront  entifre- 
tnent  acquifes  3  S?   q uen  toutes  les  occafibns  je  tdcherai  de 

vous 

(4)  Lettere  a  Prineipi  psg+  105.  (fr)  Lctteu  a  Principi  pag.  no,  uu 


L'an 
1683* 


,  C  H  rR  I  S  T  I  N  E    REINE    D  E    SUEDE.      41 

vous  en  donner  ks  plus  oblige  antes  marques ,  que  vous  en  pou-  .wgo&.i 

vez~  dejirer  de  moi.  Smmtce  ' 

Cependant  je  vous  filiate  fur  votre  entrte  a  Naples,  fSprie  ct^ST* 

^Dieu  qtiil  vous  tienne,  mon  Coufih9  en  fa  faint  e  QJ  digne  garde. 

(  Sigillata  eon  la  feta  alia  francefe.   La  foprafcrkta  A  Men  Coufin  le  Mar- 
quis del  Carpio  Vice-Roi  de  Naples  a  Naples.) 

-Al  medefimoy  li  13.  Febrajo. 

Al  *Dottor  Leonardo  di  .Capua,  delle  cut  virtuofe  qualita 
to  tengo  particolar  cognizionef  defdero  grandemente  di  far  ogni 
favor e,  e  per  rifpetto  di  lui  hb  la  meaema  volant  a  verfo  T>on 
Cefarre  fuo  figliolo  al  quale  com9  el  la  vedra  nelF  anneffb  memo- 
rialed procura  me  di  ante  la  mia  raccomandazione  un  Audit  or  at  oy 
0  una  Fifcaria  di  Trovincia.  Ond  to  perfuadendomi  che  il  di 
lui  fervizio  debba  ejfergli  duna  plena  fodisfazione ,  la  prego 
ftrettamente  a  volerlo  confolare  in  grazia  mia  nel  fuo  intento9 
ajf cur  an  do  la  del  fommo  gradhnento  che  me  le  frofejferb)  e  Je 
auguro  ogni  profperita.  fife. 

Al  medejitnot  It  20.  Marzo  1,683. 

lo  hb  havuta  fempre  in  particolar  confiderazione  la  Cafa  Gr/- 
maldi  dei  Marcheji  del  la  Pietra,  fumiglia  confpicua  di  cotefto 
Regno,  ft  per  la  nafcita,  come  per  i  fervizj  gia  preftati  alia 
Corona  di  Spagna,  che  li  hh  riconofciuti  con  larghe  mercedt\ 
Hora  che  que  ft  a  Cafa  ft  trova  in  anguftie  >  a  cauja  del?  acci- 
dente  occorfo ,  per  leggierezze  dun  Trimogenito  di  effa  pajfato 
air  a'ltra  vita7  par  mi  xhe  fia  digna  di  compatimento,  e  defer 
ajutata,  per  che  non  corra  il  rifchio  di  perder  i  feudi  che  ha 
goduti  centinaja  danni.  Ond  to  la  raccomando  con  ogni  mag- 
.  gior  vivezza  alia  di  lei  bontd,  affinche  ftcompiaccia  in  grazia 
mia  d haver  per  ella  tut?  i  riguardi  pofftbili ,  e  di  compartirle  la  fua 
afftfienza  piu  efficace  in  que  ft  occafione,  ajfieurandolay  che  di 
quant 0  ella  far  a  in  favor  di  que  ft  a  famiglia  da  me  protetta, 
to  me  le  profejferb  molto  particotarmettte  tenuta,  e  le  auguro  ogni 
profperita  fife. 

Celle  qui  fuit  eft  une  RecommandatioH  au  Frocureur  Vallicr  pour  le  fa- 
rant  Porzio.  (a)  Le  11* 

(a)  Lettere  a  Prineipi  p*g.  Ttf. 

Tome  IV  F 


4*  MEMOIRES    CONCERNANT 

Mgoek-  *        Le  ii.  Mars  16Z4. 

tionsoc  "  ' 

Commerce  a 

£eSw      Mmfieur  le Trocureur  Vallier,  7V  m  /W£r  pas  nfempecber 

__JLT'  de  vous  icrire  la  prtfente  en  faveur  du  Dofteur  Lucas  Anto- 

v™     nio  Porzio ,  qui  pretend  a  une  place  de  Left  ear  en  Mtdecine  va- 

1         cante  dans  le  College  de  Fado\ie9e/pfrant  de  Fobtenirji  vous  lui 

donnez  certaine  atteftation  qui  lui  ejl  ntcejfaire.  Je  vous  prie  de 

leprottger  S>  de  le  favor  i/er  autant  qui  I nitrite  de  f£tre>  vous 

ajfurant  que  je  vous  faurai  bon  grt  desbontts  que  vous  aure& 

four  lui  a  ma  confederation y  &  jeprie  Dieu  qu'il  vous  t'tenne 

tn  fa  fainte  garde. 

Le  favant  Vinsence  Ftlicaja ,  ddji  en  commerce  avec  Cbrijline  (a),  lui 
avoit  &rit  une  belle  Lettre  en  lui  envoyant  un  de  fe$  Ouvrages:  La  Rei- 
ne, pour  lui  t&noigner  fa  reconnoiflance,  le  fak  Membre  de  Ton  Acadd* 
mie  &  Rome  (*) ,  (b)  &  lui  ecrivic  une  Lettre  en  ce*  termes: 

Signor  Vincenzo  Felicaja.  Con  arrolarvi  nella  mia  Accade- 
miay  hb  pretefo  pagar  parte  di  quello  che  fideve  alvoftro  me* 
ritOy  e  daccrefber  luftro  ad  ejfa\  Ma  non  hb  pretefo  di  fodif 
far  a  quel  chy  io  fon  tenuta  di  far  con  voi ,  mi  profejfo  perb 
tuttavta  vofira  debitricey  e  vi  ajficuro  bene*  che  vavete  oc~ 
cajione  di  compiacervi  defer  ajfociato  nel  numero  di  quei  grand" 
buomini  che  conftituifcano  la  mia  Accademiay  fra  1  quail  non 
vi  I  chi  non  vi  faccia  F  honor  e  che  merit  ate.  Io  vi  ringrazio 
delle  uuove  efprejponi  che  mi  havete  fat  to  in  tal  congiuntura* 
e  vi  ratifico  il  mto  defiderio  di  favor irvi  in  ogni  vofira  occortn* 
za.    Intanto  *Dio  vi  confervi*  e  pro/peri,  ofo 

Luc  Anttnnt  Pozzi  ayant  aufli  figure  parmi  les  Savans  de  fon  terns,  voh» 
ci  une  Lettre  que  la  Reine  ecrivic  pour  lui  k  Zacbarit  Grimani(c).. 

Monjkur  Zaccarie  Grimani»  il  y  a  Umg-tems  que  le  Sieur 
Luc  Antoine  Pozzy  seft*  par  fon  /avoir  y  rendu  digue  de  mm 
fro te ft ion ,  ayant  deJirJ  queje  vous  lefijfe  connoitrey  pour  avoir 
quelque  appui  a  Venife,  ou  il  eft  a  prtfent ,  afin  defatisfaire 

A 

(a)  Mimoifts  di  CbriOine  T.  II  pag*       (b)  Lettre  a  Diwrfi  pag.  64. 
145.  fip  2^3."  w  Letters  a*  Principi  p.  16I. 

(*)  Nous  infererons  la  Lettre  de  Filicaja ih  Reine  dans  TAppendice  (s)» 
(1)  Mifoeliaaca  Politic*  pag.  a**. 


CHRISTINE    REINEDE    SUEDE.     43 

Jk  curiofttt:  fai  bien  voulu  vous  le  recommander,  vouspriant    w«>d». 
dele*onfid/rer&de  le  favori/ercommeune  perfonne  qui  eft  a  tnoi,  &>%**<* 
&  vous  ajfurant  queje  veux  bien  vous  /avoir  grt  de  toutes  les  %  %?$* 
bonUs  que  vous  aurez  pour  lui  d  ma  confidfratiom.     Ajoutez-y  — 7—' 
que  je  fuis  bien  aife  a  avoir  cette  occafion  de  vous  temoigner     ££? 
f  ft  at  que  je  fais  de  votre  perfonne*  priant  tDieu  qu'il  vous 
tienne  en  fa  fainte  garde. 

La  Lettrc  fuivante  k  la  Duchefle  de  Terranuova ,  fait  preuvc  da  cas 
qu'elle  faifoic  de  l'Arcbeveque  de  Tarante  fon  Oncle.  (a) 

Le  12.  Aodt  1684. 

Madame  ma  Confine ,  fai  refu  avec  toute  la  reconnoijfance 
'que  vous  m4ritez>y  les  obligeantes  exprejftons  dont  vous  vous 
jfervez  dans  votre  Lettrey  au  fujet  de  la  confederation  que  fai 
four  fArchevSque  de  Tarante  votre  Oncle  7  qui  far  fes  di- 
gnes  qualitts  a  fi  bien  mtriM  ma  bienveiUance ,  que  je  me 
Jens  obligee  de  la  lui  conferver  toujours.  Ceft  de  quoi  vous 
devez  fore  perfuad4e>  aufji  bien  que  de  Famitit  &  de  fefti- 
me  que  fai  pour  votre  perfonne  t$  votre  mirite*  de  fir  ant  de 
tout  mon  ctBur  les  occafions  de  vous  les  tJmoigner*  f$  priant 
*Dicu  qui  I  vous  tienne  en  fa  fainte  GJ  digne  garde. 

Void  quatre  Lettres  de  Cbrijline  au  favant  Franfois  Lemeney  Membre 
de  fon  Acad&nie,  dont  elle  faifoic  grand  cas;  en  le  remeraant  de  fes  Ou- 
vrages,  elle  n'approuve  pas  la  d&licace  trop  flatceufe  qu'il  lai  avoit  adre£ 
fee.   (b)  s      - 

La  premiire  eft  fans  date. 

Signor  Francefco  di  Lemene.  Mentre  cW  io  vi  hb  dichiara* 
to  alire  volte  la  ftima  fingolare  cby  io  fb  delle  opere  voftre  % 
e  che  vorrei  haverne  molte ,  per  che  non  pojfono  ejfer  fe  non 
tutte  mirabiliy  e  degne  di  voi,  havrefte  fatto  un  gran  tor  to 
a  me>  ed  a  voi  ftejfo,  fe  m'havefte  privata  di  quella  che  myha- 
vete  man  data  ultimamente ,  accompagnata  dalla  voftra  letter  a 
piena  d*una  modeftia  che  fa  tanto  piii  Jpiccare  la  voftra  vir- 
td.  Io  ne  ringrazio  perb  con  defiderare  frequenti  occafioni  di 
rimoftrarvi  fimili  gradimenti ,    ed  infieme  la  particular  confi* 

dera^ 

(a)  LetUre  a  Prineipi  pag-  152.  (b)  Lettere  §  Divcrfi  fag.  66.  67. 68. 

F  2 


44.         MEMOIRES    CONCERN  ANT 

M^gocu-  derazlone  in  che  tengo  la  vojira  perfonar>  a  cui,  prego  intanto 
commerce   da  Ttio  ogni  forte  di  bene.  ($c. 

deLertresde  ■     ■     o-  9 

Cbriftint.  . 

Sans  date.. 


L'an 
I.624- 


Hb  rtcevuto  colF  ijlejfo  gradimentoT  col  quale  Jon  Jblita  di 
ricever  le  vojlre  compojizioni.  LTopera  che  mhavete  man- 
data  n?k  piaciuta  fommamente  ,  e  mi  content  o  che  me  la  de- 
dichiat£y  come  dejiderate  a  fuo  tempo ,  certificandovi,  che  come 
Jlimo  il  valor  e  la  virtti  vojira;  €ofi  goderb  di  partecipart  do- 
gni  frutto  che  produrranno :  Mi  dijpiace  folo  ched'havete  guaf- 
tata  con  troppo  adularmi>  le  quoit  lodi  che  non  fono  meritatey 
mi  pajano  tanti  rimproveri,  rtmettendomi  a  quel  di  piu  chevi 
jkrivera  il  Signor  Cardinal  Azzolino,,  e  T)io  vi  proJperL 

Li  19.  Ajjgpjio  1684.    • 

Vi  ringrazio  del  vojiro  bet  libro  che  m'havcte  mandato  ac± 
compagnato  con  ejprejfioni  da  me  graditey  a  mi  fur  a  delta  ftima 
ch'io  fb  delta  vojira  perfona ,  e  delle  opere  vojire.  L'ogetta 
di  queJF  ultima  e  tale  che  dovrebbe  inamorar  ogti  una  fenza 
darvi  gelojia ;  Ma  mi  dijpiace  >,  e  credo  che  dijpiaccia  anco  a 
voi9  ahaver  Ji pochi  Rivali.  'TJti opera  Ji  pellegrina9  come  l& 
vojira,  dovrebbe  darvene  molti,  ed  io  Jpero  che  voi  havrete 
fuella  ricompenfa  c'helrbe  il  vofiro  Angelico  Maefira ,  da  chi 
non  defraudb  mai  niuno  dilla  fua  mereede :  Voi  lo  fapete,  e 
ferb  non  occorre  altro ;  Ma  non  fapete  gid  cftiofon  in  colera 
con  voi  dun  errors  Mhavete  fatto  con  abbruciar  le  altrr  opere 
vojlre ,  mi  dijpiace  £haverne  poche ,  ma  quelle  poche  voglio 
conjervarle  a  difpetto  vojiro;  At  fatto  non  vi  i  rimedio,  bifo— 
gna  haver  pazienza.  Intanto  vi  ringrazio.  di  nuovo.,  e.  vi.du— 
guro  daL  Qielo  ogni  prober  it  a.. 

Sans  date  IN.  NL 

Vi-  rimando  la  Vojira  7)edicatoria ,  la  quale  mi  parerebbe* 
piU  betla  cofa  del  mondo>,fe  non  fojfe  fatta  per  me :  Altrifor- 
Jjr  vi  direbbe,  tu  m'aduli,  ma  mi  piaci;,  Io,  perb  vi  confejfo  che. 
mi  piacerefie  motto  piu>  fe  nCadulaJie  meno;  Temoajfaiche  la 
voflra  foverchia  parziatitd  arrivi  a  pregiudicarmi  troppo  pik 
di  quelhy  che  voi  non  pen  fate ,  fe  ogni  comparazione  £  odiofa 

al 


CHRISTINE    REINE   D  E    SUEDE.    45 

f£  mondo  >  cbe  far  a  du  quell*  dp  me  con  AlefTamko  ?  Chi  fin  d  m&u 
to  pqr  efier  rnejfa  in  paragone  con  un  Heroe  fi  grande,  che  ^/cTmmeicc 

...  .  -  deLcmetW 


comparazione  con  tanto  ingegno,  e  Fbavete  vejiita  con  tal  arte  9 
che  Fbavete  re  fa  maravigliofa  ad  ognhuorno  di  gufio  efqpifito^ 
a  tal  fegno ,  che  feio  fojji  cdpace  di  dimenticarmi  di  me,  mha- 
vrefie  quafi  perfuafa  ch'io  fbjfi  quale  he  cofa\Ma  in  quefia 
cafi  hb  fperimentato  per  verijfima  quella  mia  majfimay  che 
Fhuomo  pub  ingannar  tutti,  ma.  non  fe  Jleffb:  E*  pur  vero* 
che  la  propria  confeienza  non  mentifce ,  ne  adula  mai  ncjfu- 
ndf  loifajficuroy  che  tutto  Fingegnor  tutta  Forte  vofira  non 
arriveranno  mai  a  far  ctiio  non  conofca  me  Jiejfay  ne  mi 
pare  quefia  fcienza  tanto  pelkgrina*  quanto  fe  fiimata  pa 
uei  fecoli  degli  Oracoli.  E  chi  pub  far  di  meno  di  mon  co- 
nofcer  fe  fiefib,  e  connofcendoftj  chi  pub  dubitar  delle  fee  mi-: 
ferie>  e  del.  fuo  nulla?  AlefTandro  ftefib  diffey  che  bavrebbe. 
voluto  ejfer  Diogene,  fe  non  fojfe  Jiato  AlefTandro,  ed  a  me 
pare  un  de*  feoi  pib  belli  detti ,  ed  un  penfiere  degno  di  Lui9 
beuche  in  fiftanza  Diogene  era  un  guidone  y.che  Jputava  in 
faccia  alle  gentiy  e  facjeva  mille  alt  re  galanterie  fimili^  epeg* 
giori ;  Nulladimeno  vi  era  in  lui  non  fo  che  di  grande,  cbe 
merit  ava  £  ejfer  invidiato  anche  V  AlefTandro  ,  che  conofcen— 
do  la  vanitd  della  fua  ambizione ,  pure  tomb  fprfe  perche 
fintiva  con  Id  fpagnuolo,  che  mala  vidaes,  pero  no  ftai-etra. 
AlefTandro  voile  conqutfiar  quel  Mondo ,  cfie  Diogene  voile 
calpefar;  Ad  AlefTandfo  non  riufci  il  conquifiark ,  ni  aDib+ 
gene  //  calpejlarlo,  mentre  i  vanitd  il  pretender  e  Funo  e 
Faltro  ;  piu  favio  perb  •,  e  piUfelice  farebbe  chi  fapejfe  ado- 
prar  quejio  mondo  a  quel  fihr>  per  il  quale  i  Jiato  creato  fi 
hello  ;  Quefib  fold  non  farebbe  vanitd^  e  fi  potrebbe  confeguir 
con  la  grazia  di  Chi  fa  render  facile  anche  Fimpojfibile.  Md- 
povero  AlefTandro  chi  te  F  bavrebbe  detto  mai,  quando  fpargefti 
fi  gloriofamente  tanto  fedory  e  tanto  fangue*  che  ti  fifarevbt 
un  tal  torto  d^arrivar  fin*  a.paragonarti  meco?  Gid  ferb  vi 
ha  fatto  il  callo  y+morto  alF  immortal"  fuo  nome\  Ha  fojferto 
quejfingiujlizia  da  molti,  che  non  fifbno  vergognati  dimetten 
al  fuo  paragone  cqrti  Heroi ,  che  a  pena  merit ano  quello  del 
fuo  Bucefalo.  Hi  pare  veramente  che  parlajfe  da  pib  favio 
"'      '  Fj,  buma* 


4*  MEMOIRES    CONCERNANT     ' 

.tio*fsatd*'  hutuno  del  month  qual  era  che  Ji  fdegnb  difatkar  pii  /otto  il  fe* 

icom.nerce   le,  t  c hi  no  I  crede  legga  la  voftra  7)edicatoria  con  molte  altre,  e 

ide  wftL.  ditbiti  fe  pub.    Trefcindendo  poi  dalle  Hiperboli  ajiute  in  pro- 

'  i/an  " P°fit0  m*°>  non  f°JT°  fe  non  confejfarvi  che  havete  merit  at o 

1*84.     Papprovazione  del  Signor  Cardinal  Aizolino  nofiro9  che  deve 

bajtarvi.    Egli  folo  non  i  minor e  ad  Aleflandro ,  fuor  che  nella 

nafcita*  nelU  occajioni,  e  nella  fbrtuna;  Ma  che  farebbe  mat 

fe  non  mancajfero  quefii  pregi  a  chi  non  ha  alcun  altro  difet- 

to ,  nd  debolezza  humana  >  ed  ha  tutte  le  virtU*  e  talenti  che 

confiituifcano  Fhuomo  grande  ?  *Dio  che  glicf  hd  dati,  glieli 

xonfervi  milk  anni  per  gloria  i  e  fervizio  Jito. 

Au-deflbus  de  la  minutede  cetteLettrelaReine  marque  4  fon  Secretaire: 

.»  La  mia  ignoranza*  e  la  trafcuragine  dambidue  vi  fard 
*,  ricopiar  di  nuovo  quefia  left  era,  ma  per  f  ultima  volt  a 
„  non  sh agitate  piuy  per  che  vorrei  haver  la  polita;  T)i  grazia 
„  non  fait  ate  nijfuna  parola  che  mi  guafti  il  fenfo ,  e  non  sba- 
#  glidte  pi&. 

La  Reine  compatic  k  la  mort  da  Comte  Charles  de'  Dottori^  &  remercie 
Jugujiin  Barbaro  de  fes  Vers  fur  le  dtfunt.  (a) 

Sans  date. 

Signor  Agoftino  Barbaro.  La  perdita  che  J!  t  fatta  del 
Conte  Carlo  di  Dottori  $  ft  at  a  fentita  da  me  con  difpiacer  0- 
guale  alia  molt  a  fiima ,  c/Sio  faceva  di  lui  per  la  fua  virtU\ 
Onde  potete  perfuadervi  ctfio  habbia  ricevuta  con  pari  gradi- 
mento  fejprejfione  del  voftro  dolor e>  pajfato  nel  compontmento 
fPoetico  che  m  havete  mandato ,  ove  conofcendo  anche  il  valor 
voftro9  ricevo  motivo  dt.Jlimar  maggiormente  la  vojira  per- 
fona  j  e  di  defiderar  ogn  altro  parto  della  voftra  penna.  Vi 
'  ringrazio  intanto  delfefprejftoni  che  m*  havete  fatte  in  quefla 
wcafione,  e  prego  <Dio  che  vi  confervi*  e  pro/peri. 

Cbriftine  r^pond  de  fa  propre  maid  an  Seigneur  Redi,  qu'elle  avoit  choifi 
pour  Membre  de  foti  Academie,  quelle  eft  charmee  que  ce  choix  aic 
hte  gtafralement  applaudi.  (b) 

\6.  Di- 
(•)  Latere  a  Dtoerfi  peg.  60,  !  (b)  Latere  «  Diverfipag.  €3. 


CHRISTINE    R  E  I  N  E    DE    SUEDE.    ^ 

1 6,  cDecerhfre  \6%±.  *W* 

'  Commerce' 

de  Lettres 

Signer  Redi.  Io  godo  del  contento  che  voi  mi  mofirate  del?  ^chrifi^ 
-  effer  fiato  arrolato  net  numero  de7  miei  Accademiciy  e  vi  affi-     L'an 
euro  che  havrete  qualche  ragione  di  compiacervi  defer  Aggre-    l6*4# 
goto  trd  quegli  huomini  grandi ,    i  quali  certamente  merit ano 
tutta  la  fiima ,  che  voi  ne  mojlrate  y  Ma  altretanto  mi  fona 
talk  grata  di  veder  aggiunto  nuovo  tuftro  alia  mia  Accademia 
per  Nlettione  fatta  da  me  delta  vofira  per  fona  con  applaufo 
comune.    Vi  ringrazio  delf  ejprejfioni  tante  adeguate  al  pro- 
pofito  che  voi  mi  fan  nella  vofira  lettera9  ajficurandovi  che 
non  mi  fi  pre/enter d  mat  occafione,  nella  quale  to  non  vi  dia> 
contrafegnt  delta  fiima  che  fb  delta  vofira  perfona,  e  delvofo 
tro  merit 0)  con  favorirvi  femprc.    Intanto  Iddio  vi  projperi. 

La  Lettre  (Jjivante  contient  le  remerciment  que  la  Reine  fait  des  Ou- 
yrages  de  l'Acad£mie  de  rimpfratrice  Uonore,  que  k  Frieur  Ximnis  \uv 
avoit  envoys,  (b) 

Sans  date.. 

Mbnfieur  le  Trieur  Ximen&s,/*  *'«*  rcfu  que- cette  femaine1 
votre  Ouvrage  accompagnSdc  votre  Lettre  du  %%.  dupa]ft>  l9un- 
ST  P autre  m'ont  4t4  trte-agr  fables  >puifquefagr4e  en  cette  occajiom 
les  timoignages  de  votre  bonne  volontS.    jai  lu  votre  Ouvrage 
avec  platfir,  Fay  ant  trouvt  a  mon  grty  f§  je  me  rfjouis  avec 
vous  de  ce  que  vous  employe*  fi  bien  vos  takns*    Vous  mobb- 
gerez  de  m  envqyer  tout  ce  qtion  a  fait  ($  ce  qui  fo  /era  dans 
7  Academic  de  flmpfratrice  Leonore,  car  vous  me  ferex  pafi- 
fer  dagr tables  heures^je  niafiure  que  tout  fera  beau,  curieux,. 
S?  digne  de  la  vertu  f$  de  Feftrit  de  cette  illuftre  Trincefie,  d 
Peftimc  de  laquelte  je  rfyons  avec  fine  frit  t+  vous  prlant  dclui 
rappeller  toujour s  que  je  fins  la  perfonne  dn  monde  qui  tho- 
vore  &  Fefiime  le  plusy  <$  foyez perfuadtde  I4tat  que  je  fais- 
de  votre  ferfome.    Jtprie  IDieu  ©*v 

Vofci  utje  autre  de  fes  Lettres  au  Marquis  Ptitlavicino*f  oft  etle  le  prie 
de  la  conferver  toujour*  dans  le  fouvemr  de  cette  Jrop&atrice.  (b) 

Sans 
00  tMm  a  Diwfipag.  71.  (b)  AM  pag.  &- 


\  / 


4*         MEMOIRES   CONCERNANT 
**&&-  Sans  date.  , 

Comm^ce  t  ""     , 

£  Leiw       Monfieur*  je  vous  rends  grace  du  fotn  que  vous  avez  eu  de 

■    "  ****  parler  de  moi  a  flmp&atrice.    Je  mtrite  Fhonneur  quelle  ma  . 

ittts     fatt  $ar  I*  finc^re  &  cordiale  amitid  que  J  at  four  elle.    Je 

vous  prie  de  me  conferver  toujour s  dans  Jon  fouvenir  comme  la 

perfonne  du  monde  qui  fhonnore  (§  fejlime  le  plus.    Continue  & 

aujjl  dUtre  de  mes  amis ,    ®  foyez  perfuddt  de  Fdtat  que  je 

fais  devotre  mdrite,  priantJDiew  qtiil\vous  tienne  en  fa  fain- 

te  garde  f$c. 

Sa  Lcttre  de  condolence  au  Due  *Strozzi  fur  la  mort  de  fonEpoufe* 
me  paroiflanc  etre  bien  icrite,  je  lui  donne  one  place  ici.  (a) 

Li  8.  Aprila  1661. 

Terche  foffe  men  do  lor o fa  alt  Eccellenza  vo/Ira  la  perdita 
cti  ella  dovea  far  delta  Signora  *Duchejfa  fua  Conforte*  t  pia- 
ciuto  al  *Dator  dtogni  bene  che  V.  E.  la  vedejfe  ridondar  in  ac- 
quifto  di  quella  Signora,  la  quale  nella  patienza  di  toller ar  coji 
penofiy  e  lunga  malatia ,  ha  ricevuto  dal  Cielo  un  pegno  del  la 
eterna  fe  licit  a ;  E  bench'  to  mi  perftlada  che  in  quefto  fuccejfo 
ella  riceverd  un  ampio  follevamento  dalla  fua  prudenza,  tut- 
tavia  glielo  prego  accrefciuto  mi  lie  volte  da  'Dtocon  una  Jerie 
continuata  dt  contentezze,  e  le  b.  Je  m,  (S>c. 

Deux  Fr&es  de  TAbW  Mijfory  ayant  commls  un  crime,  Cbrifiine  s'intS- 
refla  beaucoup  pouHeur  vie  aupres  du  Grand-Due  de  Tefcane,  par  plu- 
iieurs  de  fes  Lettres;&  comme  le  Ducde  Mantouc  avoit  fait  YAbbiMiJJbry 
ion  Grand- Aumdnier^  la  Reine  Ten  remercie  dans  ce  peu  de  lignes.  (*) 

Ai  9.  <iiugno  1685:. 

La  grazia  cofpicua  che.  V+  A.  ha  fattoper  mio  riguardo  alV 
Abb£  Miffbrii  con  promoverlo  al  grado  difuo  Grana  Elemofi- 
nario  i  degna  delta  generofita  ddV  A.  r.  e  del  cordialijfimo 
ringraziamento  che  to  ne  le  rendo.  *Defidcro  alP  incontro  le 
cccafioni  di  poter  manifejiarle  anch9  io  nelle  opere  la  fomma 
ftima  che  profeffo  al  fuo  merit oy  e  refto.  fck. 

Pans  la  Lettre  fuivante  k  Reine  remercie  l'Evfique  de  Jifi  du  preTent 

qu'il 

jGO  LetUr*  «  Diverfi  pag.  105.  (&)  Lettcre  a  Ptincipi  pag.  $1. 


CHRISTINE  HEINE    D£    SUEDE.    49 

qn'i  lui'  avoitfak  rfe Ton  Ouvrage,  &  fouhaite  qu'i)  fe  tranfporte  a  Rome,    w*god* 
oh l'on a befoiirde perfonnes i.  talens  CDmme lui.  (a)    >  ^mm«« 

deEcttre* 

Zi  11.  Novembre  i6tf.  Z2£? 

L'ao 

Monfignor  Vefcovodi}t&  *Dal Trior  Benigni  mi  bflatapre-    mu 


cbi 
me 

con fueila  ft'tma  che  merit ano  i  fruit i  'delta  virtu ,  e  delta  ion-' 
ta  Jua.    Mi  raccomanda  d  fuoi  fanti  facrijicj,  mentre  io  pre- 
go  IDioche  U \  projperh  .      v    .'  ■»■'.-''•;." 

P.  &  Jb  U'prigato  ifaettp^rio^edaccertar  V.  S;  delta 
Jincerd  ftimd  ed 'affeito,  che  Jemfrepiu  profefo  alfuo  merito, 
ed  alia  virtu  Jua  ;  Etta  edtfichi  Jempre  piu  it  Publico  con  le 
Jue  belle  opere..  Io  per  me,  de/tdero  che  il  fuo  merito  non 
\ftia  Jempre  nafcofto  in  Jefi,  md  che  venga  ad  illufirar  prejlo 
quefta  Corte'  tanto  bijognoja  de' pari  Juoi\  E '-'dove  troverd 
V.  S.>  communicazione  didioma,  Je  non  con  3fvnico'  Card.- 
Azzolino ,  •  prim  mio?  ed  a*  fuoi  facrijicj  ed  orazioni  mi 
racommando. 

Void  une  Letere  en  Swear  de  PAbbe*  de  Chevremont ,  qu'elle  recom- 
mande  aw  bonnes  graces  du  Doc  de  Savoye.  (b) 

•  Li  xi.  Nov.  1684. 

Ser™*.  Sig*.  Se  ne  vien  alia  Corie  di  V.  A.  R.  accompagnato 
da  me  con  la  prefente  tAbbate  di  Chevremont;  II  quale 
ejfendojl  imaginato  ch\  iofapejji  ej/er.  Gentilbuom  Loreaele  di 
nafcita-y  Ji  e  rivolto  d  miei  iSfficj  per  ottener  da  V.  A.  R* 
qualche  impiego  net  di  lei  fervitioy  Tarendomi  pero  cbt.  me- 
rit i  defer ,  a/utato  e  favoritp,  lo  raccomando  alia  Jua  prvte* 
zione  con  pdrticolar  premura,  ajjicuraudola  che  delle  gratie, 
le  quali  ella  gli  compart ir a  per  mio  riguardo,  to  mi  prof ef en 
rb  tenuta  alia  fua  cortefia,  ed  in  tanto  mi  confermo. " 

,    Vi  v,  a.  r:  ; 

Ajf*  Cugina  \ . 
.  Chriftina 

VAbbe-  Santini. 

(«)  Lettett  a  Dfmfi  fag .  50.  (b)  Letttri  ti  rrijitfpi  fag;  4.  -:> 

.    T*m  IK  G 


5*  .       M:  E  M  6  I?R  V9.  C  G'N  £  t  R  fi  AW' T   *J>* 

Nrf^d.-  dattimo  t  come  fb  bora  <di  qutlla  the  mi Jt  ptefinia  a  frb  del 

e^Let  Triore  'Don  Alderano  Malafpina  dOlivola,  tnonacb  cafinenfe\ 

&  oS.w»  Teobgo,  il  quale  ajpira  al  Vefiovato  Repo  at  Caflano  va* 

\   ; '     cante,  edio  che  h  conofco  meritevdle  di  tal  grade  per  la  dot- 

!&    fr*9*>  'Pr  &?*  ottmi  qfl****  e  perle  akre  dpgne  quality  che 

taccompdgnanq ,  lo,  rac'comarido  fyn  tutta  lacdnfidenza,  e  Yefli- 

cacid  fojfthik'al.di  lei  patrocinio,  pregaudola  a  compijuerjt  w 

gra&ta  rnia  di  nominarh  favoritamente  in  Ifpagna  per  la  fu- 

detta  Cbieja,  la  quale  far  a  fenza' 'dubbio  ben  appoggiata  alia 

fua  curat  confido  ctf  ella  vorrd  obligarmi  colla  fua  foot  a  cortejia 

in  que  ft  'of are  di  mia  fomma  premura9  e  le  auguro  intanto  ogni 

vera  profperita. 

=  La  Regina 

VAbbe"  Santim. 

Cbrijiine  intercede  aupres  da  Comte  Melgar,  pour  k  retour  de  1'Abb* 
Macbera  de  Ton  exii.  («;. 

...       £e  4..  Ao4t  *6&f.  .  . 

Mon  Coujin,  fat  des  raifons  ajfez  firtes  de  vous  recom* 
wander  I 'Abbd Macheray  pour  luifaire  obteuir  de  vous  la  gra- 
ce de  fin  retoyt  a*  Milan,  aprh  fexil  qttil  a  fouffert  durant 
jept  mois  avec\ui$*eXdtje  oMjfancea  vfaordres.  Jevousfrie 
davotrpitti  de  Uti,  Q  'de  le  rfimetire  en.vos  fronnes  graces  par 
Pgarj pour^  mesofifresl^Je  vous'ajfure  que  je,vous  en  ferfc 
oblig/e,  &je  me  fers  ae  cette  occdjfon  pour  vous  renouveller 
Vamitie4  S$  feftime"  que  je'conferve  pour  vdtre  perfome.  Je 
prie  ¥)ieu  qwil  vous  .tienne  en.\fa  fainte  garde. . 

'     ■-  •-  *  '*    y"x  '*4  :'     •'..  /  y,  ;  '"".    '*  V  '"•'.■  " 

-W'Rttie^ctdntaahde'au-Marqttis  Sel'Cdrpio.fc  favant  Junsconfuftef 
Jncbea,  qui  lai  avoit  rendu  de  bons  fervwes  d*nY  la  caufe  de  Phentagei 
du  Roi  Cafimir  de  Pologne.  (b) 

Li  zo,  Novembre  16%$. 

f       '/.     {.     .tv-.'.'.'c  i;/.-;    t    .  ]-?'J  \.j   "y    /  _x      >   • 

-  Mnpoft-Jiftedfiiftni  datFufo  delta  mia  confidenza  con  la 
eme/to  di  M  neli "ym&fime ,  efremi  fiprefent*  di  raccoman- 
darle  la  perfma  ^D't  ©.  Framcefco  Ancoea  Gentilhuotno  prin- 
c'tpale  di  cotefta  Citta,  infigne  Iureamfulto,  ecofpkuo  per  va- 
nie  letter ature ,  poiche  oltre  alia  fiitna  cb'io  fb  del  fuo  va- 
-:••.'/■■       ".  -■  ■  v  kre% 

(«)  Letttrt  a  Principi  fag,  198.  , .  (b)  Ltttere  a  Principi  pag.  124. 


*^' 


C  ft  R  r*TU  NE*R  BIN  E-  D  E    SUE  D  E. 


« 


/»* ,  £ // ^?t» la mia  protezstime  per  gradmento del  bum  fer- i™vg** 
vizio,  cbJ  egli  n%i  frtftb  cofti  nella  niiacaufa  toccante  fheredi-  co°mm«ct  - 
td  del  Rt  C^fimirov;  Qnd*  efiendo  fer'vacare  una  TJazza  *di  £  chnL 
Gonjeglio,  a  di  Camera  r  o  altra,  pregold  infiantemeute a  aim-  '  ^n  ; 
piacerfi  di  nominarh  in  Ifpagna  cofi jfaorevolmente  <cb\  egli  ne    168& 
iXnga  provifiOy.aJpcurandolay  cbe  cpme  mi  preme  jfuordi  tnodo 
di  gratificar  quejfo.  degm  foggettp , <  cefi  s'ella  in  grazia  mi 
fdra  cbe  confeguifca  Fintento ,  io  le  He  prafejferb  obligo  parti- 
colare,  ed  intanto le  augUro.'     :  „ 

ElJe  remercie  le  Doc  de  Parmi  de  lui  avoir  c&W  FAbW  Gmdi%  ce 
Poeee  k  fi  grands  takns.(*)  (a) 

Li  16.  Marzo  \6%6. 

Corrifaondo  con  affettuofo  ringrdziamento  alia  cortefia ,  con 
la  quale  V.  A.  ik  compiaciuta  di  fecondar  il  mio  defiderio  di' 
poter  trdttener  appfejfo  di  meJAbbdte  Guidi,  daicui  virtuofi 
talenti  mi  rijulta  un  piacere,  ed  una  fodisfazzione  fi  partico- 
larey  cbe  refio  anche  ienuta  alt  A.  y.dihavermelo  concejfo. 
Ejferciti  el  la  meco  fiambievolmente  la  fua  confidently  e  mi 
confermo. 

On  tronve  drfjk  dans  Its  M&noires  de  Qtrifline  une  de  fes  Lettres  aa, 
ci\6brefVaJwuth,  oi  felle  promet  de  faire  impriraer  k  fes  d£pens  fon  grand 
Ouvrage,  intitute  Armom.  C<*li<&  Temporum  r  mais  a  condition  qifil 
nVfera*  rien  entrejr  de  choquanc  eontrc  la  [Religion  CatboHtpiCoRomaint* 
Void  une  auire  Lettre  fur  ce  itoeme  fujet  k  Mr.  d'OHvebans,  fon  Gou* 
verneur*G4nlral,  (*)  /  ■ 

7)u  %$.  Mars  i6%6. 

Mtmfieur  le  Gouverneur*GJn/ral, fai  refu  voire  Lettre  du 

20.  Jan- 

(a)  Latere  ai  Principi  pag.  77.  (b)  Latere  a*  furi  Minijlri  fag.  10. 


(*)  Nous  avons  rapport^  plufieurs  particularity  de  cet  excellent  PoSte ,  &  inf&- 
it  quelques*unes  de  fes  Places  dans  les  Mlmoires  de  Cbr^tine  (i)\    Et  comme  nous  . 

avons produit  ia  Pt&e  Lyrique  d'Bndimiwi,  dont  la  Reine  lui  avoit  fourni  l'id6e,  (1) ,  ,       \' 
nous  aonnerons  dans  TAppendice Tordonnance  de  quelques  autres  pieces,  confidant  .  frfau.. 
en  huit  Tableaux ,  en  un  Dialogue  entre  Damon  a  Chris ,  &  en  deux  S4r<»ades,  dont  fendittN* 
Qxifllne  avoit  fourni  TefquiiTe  audit  Abb^  Guidu     ''  ..•/..  XXXTM. 

(z)  Tom.  IL  Vets  la  fia  la  Paftntk  tEndy-       (%)  ?•  Mifidluiea  Aademica  pag.  xxa, 

G  3 


5*      '     M£JS1  O  I  R£  S  ;CX)N'CER  N"  A*N  T> 

wgocif  %q.  Jwvier,  ok  jab  vu,  ces  $ue  pons  aw*  <&&&*£  4fttfF  le  $r\ 
xc.m*uc*  Wasmuth  au  fujet  de  tmprejfm  de  fon  Ouv$ag*f&  quit fe 
&  o$U  entente  4f*  proftfakm  ^ue&ous  Im  avex  fatten  de  nta  part* 


L'an 
i$8<>. 


555^  entente  de?  propffiio&qte&ous  Im  avex  faite*  de  ma  partl 
mats  que  po^f^engfger  poutrfrfait,  hi*  defir4qm  vous  vous. 
obligtaffiexaluifournir  Pafgentpour  eettt  itnpreJjiQnyafin>  qucl~> 
U  nefiitfas  arrMe  qna^elkfira  commmite.J'&pprouv*  tout 
ce  que  vous  avfafgit  »  >  C0  Juts  eycore  rifelpe,  d  lul  denner* 
*prM  Q*e  ?Q#Wg?  fir*  *&e?iiS9  ktrtcdmpenfe  dent  vous  con- 
viendrez  avec  Im  felon  que  je  vous  tat  dija  ordomt*  pourvu> 
qui  I  foufcrive  aujji  a  deux  autres  conditions  que  favois  outlines 
dansfnafrfmidtedipicbe^kfifue 

s'il  veut  quon  fajfe  la  dfycnfe.  *Premifrtment ,  qttU  ne  pro- 
fere  point  de  blafpbitnts  contre  la  Religion  Catholique  ; 
qu'il  parte  avec  refpeftde  tous  les  Popes,  fur-tout  de  celui 
qui  viendra,  comme,  pn  do\t  parler  dcs.gxands  Trin$es.  £e- 
condefnent  >  qufil  parte  0vec  Hoge , .  tftime  &  honneur  de  feu 
FfancbiS:  Levera ,.  4  qui, nous  devons  1$  connoiffance  du  yfri- 
table  movement ;du,Sd%ity^quela  niqri  a  erhptchi de  faire  le 
refie  a  'mcYdfycris'.  Avec  ces  conditions  Je  xonftns  a  tout  ce  qiiil 


te  dfycnfe  infenfiblement ,  afin  que  ma  pauvreti  en  foujfre  le 
mmns  qujl.Je  pourrar  far  ye  la  {p^mcjafre  cope  que,  caite. 
3+AW\fromeh  hutd^Vf^tprndancfi Mtypliwfyn.pour  mm 
dvautiage  OS !  m& ;  ghine^  A*,  refie  <je  me ,  remets  a  ce.  que  j\s 
vous  m>t&d4)&^et\^  n  N  * 

Cependant  Wafmuth  ayant  envoye  a  la  Reine  unft  partie  de  (on  Od- 
\Tage ,  les  Savans  de  Rome  y  avoient  trouv£  a  redire.  (*)  La  Reine  , 
s'expliqua  Ja-defTus  audit  (Xlvibate,  $o\xiQ&*l@afmutb  6tac  tout  ce  qui 
pourroit  choquer  YEglife  Catholique.  Nous  produirons  le  rapport  fait  de 
l^Lettre  $Q#vfcav  »  la  JWi^avfr:  tefcpemarques  -quelle :  aTOxCf^t&*.en 
m^jge,  &  apres  fa  Lettre-meme  a  OKvekans,  relative  a  cette  affaire,  (a) 

(a)  V.  Mifcellanea  Academic*  pag.  72-76. 


y  jtMind     V^  Nd^:*onAroos  dans  I'flppettdice  M  l!6pitte  d^Aicatoire  de  Wtftmtb  %  Cbriflfr 

Kumer?    '  n*  A>rrfc»4<*' 'pat  eftelim&oie;  &  fes !  ^bldgi^  fur  ie9|lein§ir.qW»  faitcsj'cdTi(ra/»9yf: 

XX1KX.&  ancles  Sen Umenskfi  pM  fevorfebWs  fle  fes  Cfehfeui's  de  K4nie.    tortmrc'c^^tmkt)^' 

Xl«\.  %.\.  ^(embl^fffit'pQs-  6t?ec-orKrtfres  aptfcs  les  explicacibns.de:  Wafihiftb,  W.'Reihe  fit  pi* 

/  :  \^   -biier  (on  Ouvraee.  .»..  ^»    ••■•:•    •  :  1  '  »    .  * 


biier  Con  Ouvrage. 
(0  V.  Milcell.  Acadcm,  pag,   15-91,  p.  99*  119*  pag-  130-117,  p,  iij  ia^p^7^*-o-1 


Je  fiat  lu  que  la  'Preface, 
#4  ily  a  betucottf  a  corriger. 

Son  duvrage  eft  derobt  du 
fauvre  Levera,  d  qui  il  fait 
un  grand  tort  de  ne  le  mm- 
rher  fas  feuktnent. 


II  a  rat  fen,  je  veuxfournir 

a  tout..   :.'.•"•••     .  .-I 


Poila  qui  va  bten. 


Cbriftn 

L'an 
16S*. 


CHRIST  I  NX    R-E  I.N  E  :ETB  -S  UKD'E.      '5? 
Rapport  de  la  Lettre  da  Gouverneur-Geri&al  du  ir.  Ddcarnbre  \6%6.  :  N^a«- 

Commerct 

U  cfpere  que  la  Reinc  aura  re-  <J«  £•*£■ 
Su  le  Tableau  uniyerfei  du  Dr.  Wajr  *  cw""' 
eutfftj  que  S.  M.  en  aura  itt  fads- 
faite ,  &  qu'elle  aura  connu  ou'il 
n'y  a  jamais  eu  qn  Ouvrage  pareii  au 
monde.  II  fktt  tout  fan  poffible  pour 
favSncer ,  mais  il  a  fallu  da  tern* 
pour  gtablir  qutfi  we  nouvellelm- 
priraerie  i  caufe  du  nombre  de 
<#|a$&es  &  de  lignes  jnufit&s  done 
il  fauf  fe  fervir.  Cependant  touc 
djt  pjer,  #  on  y  travaillera  ce 
Prin terns  fans  interruption.  Quinzt 
mille  Rixdalcrs  feront  &  >peu  pres 
la  d^penfe  de.  fimpreflion.  On  en 
a  d£ja  foarni  huit  mille ,  &  lerefte 
doit  §tre  Kvr£oe  mfime  Printems.  Si 
Mr*  Je,  Marqtfis  <hl  Mdnte  6toit  vena 
ea  SuMtcoMms  il  avoit  ^td  projeue  > 
on  auroit  twav£  les  moytensde  four- 
nir  k  eette  dlpenfe  fans  toucher  un 
fol  des  Rev&ius  ordinaires;  mais 
qudique  ceki.ait  ifianqud  V  le  Gou- 
verneur*G^rtri*crbit  que  la  famene 
de  hmmiilb'RixddUri  plus  on 
,moin*  tfinoe^imodera  pas  '  Mr. 
Texeira,  eu  ^gard  aitt  remtfet  qu'il 
doit  fournir;  &  il  promet  (pourvu 

?ue  Monfieur  le  Marquis  vienne  ce 
Wnteihs  'ed'Suidej  que  fi.i  la. fin 
de  Paim&  i 6$&  k  Reiner  doit  quel- 
que  cbofe^fcf  fe  compte  dudit  Mr. 
le  R^Odent,  elle  ne  jlevra  rien  4 
la  fin  defanntfe  1687. 
Au  refte,  ajoute  le  Gouverneur- 
•  ".    •  Gefwral,le  Pr.  /tf^uf&foitgetou- 

'     <v    /  a^v  j/i.^.^.  a«c1J^3  a  fori  CalendrierV  #  cohi- 

*'J*     ,  commander*,1  il  .lie  demande  que 

J/  *'*  fu'4  s^expHquer  /un  cela  „  &  i\e  peut  s^drefiy  i  quet 

ce  qu'ilfaudr*  fair t  pour  lui  que  autre,   avant  quefd'avoir  eu 

recours    a.  S.  M.     lie.  Gouver- 

,   x       *         .,  neur-Gfo^ral  fuppUe  la  R^ine  dejui 

.    •  -    -        ;        ^;   '     ,     '-'diie'ibnr  fenutaeht  14-deflui  ,%afin 

//  ne  faut  rien  efifrer  de  ce  de  s'y  r^gler.  S'il  plaJt  i  S.  M.  de 

Pape  le 


S6         MEMO  IRES    CONCERN  A  NT 

•  Ncgorfa.  Pape  ici ,  mats  il  en  viendra  le  re<iomtaander,  il  loi.fembie  que 

&m«£«e  bientdt  un  autre  /il  plait  a  cela  fepourroitfeireau/V,  qui, 

t  aSIL  Vieu,  alors  je  ferai  Is  mer-  fPre» l  avroir  {att  «"»*».  PoOrroit 

^.eiU^d^nneJeuUrnent  \^\SXf3& 

xtff.    &arde  ,«f . ne  t*5  -cm**  "0-  a  laDiette de  Rausbonnc,  parce  que 

tre  Religion.  ce  qui  s^  concluroit,  feroit  d*une 

II  faut  farkr  &  /Empe-  aflez  grande  Vendue ,  mais  le  Gou? 

reiir,    &  a  la  VDiette,  &  ce  verneui>General  n'en  parlera  .plus , 

/era  mon  affaire  Par-tout.  que  premi&emenc  il  ne  fache  11a- 

J     .                           .  tention  de  S.  M. 

Void  la  Lettre  meme  de  la  Reine. 

1 

Rome  ce  i$.  Mars  i6Bj. 

Monjieur  Olivekrans ,  fai  vu  POuvrage  de  Wasmuth ,  &J 
fay  ant  examine  je  Fai  trouvi  tel  quil  n'ejl  pas  pojjible  de  le 
fouffrir ,  ttant  enttiremcnt  hfrftique  ;  c*eji  pourquoi  je  vous 
ordonne  de  toutfuJftndrey  carje  nepuisy  contribuer,  ni  fouffrir 
quit  forte  mm  nom:  je  Juis  fdchte  de  la  mauvaife  dfyenfe 
qiion  a  dtjdfaite  pour  cet  Ouvrage.  Je  vous  defends,  ay  dt- 
penfer  plus  rien>  Ji  FAuteur  ne  le  corrige:  vous  devex  croire 
que  je  ne  puis*  ni  ne  veux  contributor  a  rien  qui  /bit  contraire 
3  notre  faint  e{  I^lig^pB,  C^tholiquc  -  Romaine.  Ecrivez-lui 
Ja-dfifus  i  j&  vou*  envye  copte  de  la  Lettre  que  jt  lui  Jcris. 
.Je  ne  me  plains  pas  de  la  dfyenfe  que  fai  faitejufqu'ici,  mais 
je  ne  veux  pas  en  f aire  pour  des  Ouvrages  hfrttiques*  &  je 
Juis  plus  dd lie  ate  Id-deffus  que  vous  nefouvez  vous  P  imaginer. 
Ainfijeypus  ordonne  de  tout  fujpendrejufqu'd  ce  que  Wasmuth 
ait  cofngf  tout  £*#uipeut choquer  la  Religion  Catholique.  Je 
lui  marquerai  tout  *Wttnefaut  pas fc flatter  duferici  d  Equivoques. 

P.  S.  de  la.  propre  main  de  la  Reine,  • 

Je  ne  fouffrirai jamais  dans  un  Ouvrage  qui  doit  porter  mon 
nom  SJ  s'imprimer  a  mes  dtpens,  Ift  mo  in  are  exprejjion  qui  foit 
contjraire  d  la  ReUmonCathoHqUe;iw/?^  tJmJrittfderAuteur 
tfi  infuppor  table ,  a  avoir  ofe  me  fair e  un  fi  grand  outrage ,  aft  fa 
avoir  refu  de  mot  un  Ji  grand  bienfait.  Je  lui  €crh  moi-mime 
ld-deffus  j  tS  je  m'explique  ajfez  clairement.  Cependant  ftif 
pendez  tout.jujqu'd  ce  queje  fois  fatisfaite  fur  cet  article*  G? 
fte.lul  fournijfez  plus  rien. .  ^Dieti  vous  fajfe  projpfrer.    . 


-*W*JwW  q^-if  powott?  aujrihie  &  aa-foti-    Mfeoefc.' 

teem  de  Cbrtfliw*  elle  lui ^crivit  eUe-m^c,  &  &  dfckra  conwnte  des  SjJJ^  * 

.  ..:  ^  v.v  :;-;j  .;     ..    %  „.-.-.■:  :'    •  .:  ■■•/-.  "  ,*•<*»*» 

*  Monjteur  Wfttarath?  feftirtyiisfntie  de  veus>  puifyue  vous 
rnaffurez,  que  vous  xorrigerez,  dans,  votre  excellent  Ouvrage, 
tout  ce  qui  feut  m  choquer  fur  Vintirit  de  la  Religion  Ca- 
tholique  Romaine;  &  four,  cet  ejfet  je  vous  envoie  les  re-  . 
marques  qua  far  flutes  fur  *  le  confeil  des  gens  de  la  fro- 
feffion Y*>)>  II  ejl  nfyeffaire  que  vous  me  fatisfajfiez,  entitre- 
rnent  la-dej[us>  fi  vous  voulez  que  Je  vous  continue  ponffuelle- 
toent  Fajffiftance  que  je  vous  aifromtfey  ce  que  je  ferai^  Jivous 
me  fat h fait es  de  mime.  Confidirez,  ce  que  vous  dites  de  la  naif- 
fance  de,  Notre  Seigneur,,  qui  choque  tgalement  notre  parti  S? 
ie  rvStre:  il  eft-  de  la  frudence  de  fe  tenir  a  r opinion  com- 
mme.  Vims  verraz  la-deffus  mes  fentimens,  SJ  ceux  des  So- 
ktans  que  fai  confnltts.    cDieu  vous  fajfe  frojpfrer*  &c. 

'  Malgr^  la  bonne  volenti  de  la.Reine  ,  &  les  huit  mille  dcua  quelle 
avoitdeji  fournis  &  Timpreflion  de  cet  Ouvrage*,  il  ne  parut  pour  taut 
pas  du'vivant  de  TAuteur;  carnon  feulement  JVafmutb%  mourut  Tan- 
nee  apres ,  mais  Cbrifliw  ne  lui  furv&ut  gudres  plus  de  cinq  mob.  Ce- 
(pendant  le  fils  de  ftfyinutb,  Dottearen  Medeciiie,  fcfifrM^  troisap*  apres 
^Ouvrage  de  fon  Pfre ,  fous  le  titre  de  Novum  Opus  Ajlro-Cbr<molo§ij;m  &s* 
contenant,  outre  ia  Dddicace  teHe  que  le  P£re  l'avoit  deftihie  a)x  Rei- 
ne ,  vingt  -  neirf  grahdes  ferities  imp^riales  ,  remplies  de  calculs  Aftro- 
Chronologiques ,  qu  il  appeHe  Tabula*  Orifiianas  d'apres  le  nora  de 
'Vbrijtine.  (f)  ; 

'  Ce  fat  d^xrannces  avantla  mort  delaReine,que  le  ce'Wbre Piffindvffai 
avdit  hrfmue  qu'il  voudroit  bien  lui  dedier  fon  Hiftoire.de  la  Gtfrofe  TriV 
cennale   d'Jllcmagne,  dont  elle  fut   ebneente.    Mais  ay  ant  appris  de- 

J  wis,  que  dans  la  partie  qui  6toit  d^ja  imprinrife,  il  y  avok  des  paflages 
ur  la  Reformation  deTEglife  par  Luther  &  cbofes  femblables,  qui  a* 
voient  ddpld  a  la  Cour  de  Rome,  cette  d^dicace  n  eut  pas  lieu.  ($)  Cepen- 

dant 

{a)  Negiciut.  di  Polonia  p*g.  228. 

(*)  Pour  fatisfeire  fur- tout  la  curiofit^  des  Aftronomes,  j'inKrerai  ces  remarques     v.  ^j- 
•ft  la  correfpondance  paffde  U-ddTus    entre  les   Savans  d«  part   &  d'autre  f   parce  ?j»d-  ^ 
jqu'elks  ne  fe  trowenc  imprim^es  nulle  part,  que  je  fache,  &XL111 

<t)  Nous  inf&erons  dans  TAppendic^  ceue  DWicace  dc  tVafmntbi  Jaquelle,  quoi«    r#  p^ 
que  for t  flatteufe  pour  la  Reine,  ne.lailTdpas  d'etre  tr&s-bfen  couch^e.  •   -ptndUe  N. 

($)  Mr.   Puffetiiwf  a'en  plaint  dins  fa  Requete  i  Charles  XI.  en  difant:  „  que  par-  XLir. 

Tmc  IF.  H  ce 


3$    "  c**ia*  CM-  R  S  Si  COK?  g  R  *  *[**-?<  r> 

***»  da*  comrag  ttj^tre  qfitfi^^mm^'^^^^k'BMBet&rt  tiidtiu 
^^p^  ;  c^Gein^it  >  ^  ladlije  Hiitoirea :  qpu*' .  in&rerona...  Id  l'extrait  qae  leSecretai* 
«kLetm  re  Galdcnblad  en  avoit  fait,  avec  les  note*  majginales.  de  laReing,  <yi 
fccfcgfcfc  devoient  fervir  de  minute  &  la  reponfe  gull  devoit  faire  an  Baron  if 


tf** 


, .  .    .  Contenu  k  Mlitlre~feM*\fytr  Fygendorf.     .     ,     ,  .  . 

'  *  il  ne  pe&t  exprihifcr 6  jbie  qtfil  a  eu  crap* 

prendre  que  Ja  Reine  be  defaprou ve '  pas  1bi* 

•  ^  .  Htftoirej.  cac  quoiqu'ihfacbe  avec  quelle  ap* 

v  ^.   pUqwotf4  &  travail  iira^crite,  &  que  lea 

Savans  eftiment  fes  Qwirr^ges  plus  c*ul  ne  k^ 

lied  dele  dire,  il^auwt  rien  eftIm6,tout 

cela,  a  moins  que  cTavoJr  au(£  f  approbation 

de  la  Reine,  qui  doit  £tre  prd&rre  k  celle 

de  tout  te  Monde;  non  feulement  pour  I* 

grande  fageffe  de  S.  M.  mais  audi  parce  qaai 

cette*  Hiftofre  traite  de  ft*  exploits  >:que 

performs  ne  fait  niieu^qa^eUe-m^ne-  JJ.croi* 

ne  point  pecher  ,f9ntre  la  Grandeur  de  la> 

Au  contrdirt >  time  Reine  ,  sll  ofe  dcnre  un  peu  familierement a 

fait  plot  fir.  une  ^  grande  Majeft^d'autant.quil  y  aur* 

J      *    J    *  cieformais  cette  liaifon  ientre  la  Reine  &  luir 

.  que  la  Poft^rit^  ne  nommera  point,  Ckrifiint 
fans   nommer  Puffendor/?  ni  Puffenddrf  jfana 
/->***,.  »,;jcu*m*  Ai+^r   notomef  Cbriftine.  Qn  fait  bieri  qu' Alexandre 

!r^^!!^i^L   *  Grani  effimoit  quVAWfc  avoit  t^v<5  fon 


-  7*i*  Imttnds  pas,  ri^ffcit?  npaiYe>  ■?  cr(?ic  »*»™™  CPour' 
/rwr* *m,*nu*  r**j  yu  ^ue  ja  ReiQC  j appr0uve)  quil  y  pourr^ 

u  '  meler 

(a)  Mi/ceil.  Acad.  p.  63,  67,  tern  Mem.  de  Chriftine  Tt  It  f<  26j* 

„  ce  qu'il  s'eft  d£clar£  trop  bop  Pmeflant  dans  (on  Hiftoire,  "Cbriftine,  au-lieu  d'une 
„  licompenfe  quelle  lui  avoit  fait  efp^rer  ,Fui  avoit  Icrit  one  Lettre  Wen  forte  Ikdeffus; 
„  tandis  qu'en  m£me  terns  elle  avoit  d£penf£  jufqu'i  quinze  mille  6cus  pour  les  Tables- 
„  Cbronoiogiques  du  Profefleur  Wafimb.  Les  Domeftiques  de  la  Reine  aysmt  de  pla» 
n  feit  coroprendre,  comme  patmoquerie,  (b  Puffendorf)  que  pour  avoir  itA&z6\6 
„  pour  Ie  LutMranifme,  le  Roi  lui  donnera  fans«doute  d'autant  plus  de  marqufcs'de  fa 
„  gte^rofit^,  qu'il  a  perdu  celies  que  la  Reine  lui  avoit  deftinfes  .. .  *  Ce  ffintides 
partlcularit^s  queMr.  de  Bercb,  Coftfeiller  de  laOhancdlerie  de  Snide ,  a  euln  Kootfe 
iew  comiQuniquei,  pa^Ia  copie  du  M^ro^irt  de  J^nftp/au  Roi  Gtor/t;  Xh 


CHRISTINA  R  S  tNE   DE'-»#U'B  BE. 


3> 


Jfrfeifl?  voir  VOripnat\ 
mhfifaurots  youluqut 
v6tre  extract  eut  Hi 
fait  en  Latin  &>  non  en 
Francois,  mats  n'im- 
forte. 

*•  M  /era  fagew***^  • 
Surrtout  d  ytenftrq 
jgatie  4e  He  fas  gerwd- 
nifer  Jan  Latin ,  te  qui 
rendroH  fat:  Hiftosre 
harbtre* 


II  faut  nfenvoyer  le 
ittre  de  tout  cela. 


Je  kfirdi. 


Uf*rs  tnurveillc. 


-i. 


:  Jekferai. 


m^r«rfeshfei«;rifiens  far  les  chofes  qui  ont  wfeocii- 
dt^esrfcutges  pits  tard  qu'il  ne  fellok ,  &  ^ons  & 
cela  fans 'diqquet  perfonne,  puifqu'auffi  bien  dcxS 
il  n'y  a  point  de  mortal  qui  ne  f<?it~fujet  k  dh  cbrlfiin€- 
feire  des  fautes.  II  parcourra(>  auffi  cie-nQUr  raii 
veau  tout  1'Oamge  avec  la  derni&e  exafti->  1684. 
tude  >  &  prendra  confei!  foi  chaque  parole  & 
fenterice ,  afinj  <jue  I'&lar  dfe*  fttfghmefat  ne 
(bit  point  offafqud  par  te  rdcit  ^e  TWiftote$ 
mais  pour  cela  ,  il  ne  fuffit  pas.tfavoir  re- 
cherche coute  r Archive  de  Suide,  &  de  Fa- 
vour conf£r&  ayec  VHtorio  Siri,  qui  a  &rit 
fur  les  Cohieilfr'de  la  France ,  &  avec  Lto 
Aitzema  de  BHgii  Fctderatd.  II  efpere  encore 
rfavtofr ,  £ar  it  ihoyen  d'un  Ami  a  Hambourg, 
l^hettres  dtCtintartini  >  Ambafladeur  de  Vf 
riife  &  Munfter,  &  $  Antrim  Bruni,  EfpagnoL 
II  y  a  dans-  la  Bibliothdque  du  Vatican  un  Li- 
vre-du  Traitt  de  Wejipbalie ,  eerie  par  un  Moi- 
ne\  &  tire  des  Lettres  du  Ldgat  du  Pape  Fa- 
bh  CMfi%  dont  Puffendorf  a*qudque$  Extraits; 
mais  ft1  la  Reine  en  ptmvcfc  avoir  un  exem- 
•plairelgou*  l!«voyer  k  Mr.  Texeira  i  Hdm- 
tourgy  if  qroit  en  -pouveir  tire*  de  gfaades 
lumiftes  pour  fen  Ouvrage,  &  penfe  qtfil  y 
aura  encore  pluQeurs  autres  chofes  i  Rome 
oui  pourroient  fervir  afon  deflein.  II  a,  con* 
kt6  atec  le  Gouverneijr-Gei^ral,  qai  afap- 
prbirttf  fonintemioii, -duller  dans  16s  Geurs 
des  Princes  SAllemagni,  k  Berlin  ,  k  Dresde\ 
kMMck$4bngardt,  Heidelberg,  Cajffel,  Dam- 
Jladt,  Wc&feributtel,  Hannovrc,  pour  deraander 
communication  des  chofes  concernant  cette 
Hiftoire;  &  pout  mieux  reuflir, -il  titche- 
xa  d  avoir  /des  recommandations  '  du  Roi  9 
&H&at  aa  bo^-pl*fir  de  hi  Reine  de  le  ^com- 
mander pour  ce  mime  ejfec  k  J'Bleftear  de 
Baviire.  Par  ce  moyte  il  efpAre  .pouvpir  de- 
viner  avec  facility  les  Confeil*  fecrtts  de  la 
Maifon  d'Autricbe,  &  de  compofer  one  Hi- 
ftoire dont  le  Monde  n'a  pas  encore  vu  la 

pareille* ' 

II  efpere  que  la  Reine  fournira  aux  d^pens 
de  tous  ces  voyages,  de  manifre qo'il  pourra 
converfer  avec  honneur  dandles  Cours  dtran- 
g^res  ,  &  gazner  tes  Ecrivains  poor  avoir 
d'eux  ce  qui  lert  i  fon  fujet, .  I]  die  qu'il  a 
H  %  honw 


<$a  MEMOHES    CONCERNAN?. 

xMgoeia-  honte  de  dire,  &le  Gouverneur:G^ral  to- 

•ions  &  fait .  qu'il  9  fauffert  beauCoup  de  mifdre  de? 

Commerce  .     ••*  +  >■■  ••!./• 

2eWm  puis  Ian  1677,  <ju  il  eonjmenja  decrire  c^tr 

iechriftin*  teHiftoire,  qu'il.- auroit  pufinir en  deux  aris*. 

— —       St  ma  bourje  mtt  s»iien  e(keuJe$moyens;maisHerp^re  que  la. 

iSL    poporttonnte  a  mono-   Rciqe  \t  fouiageu  felon  la  grandeur  de  fon 

a**,  J^s.  affaires  iroient   arae,  enforte  qu'il  puifle  avoir  une  BiHia- 

•     bien ;  mats  \lfaut  avoir  theque  copieufe ,  un  beau  Jardin ,  >&  qu^gue 

patience  Jeferai  ce  qut   lieu  hors  ,de  la  Vilje  pour  fe  -ncteer* . .  t  ■  •  - 

ftpourrai  M  reppmraande  &  S.  Mv  deux  de  fe*  fiUes 

17*  fuDra  P°ur  les  ma"cr  av*c  un^  dt>C  propotoonnSe 

Ut  mpra..  k  leur  quality,  afin  qu'tt  ne  foic  pas  forc£  de 

les  donner  a  des  gens  qui  ne  les  m&itent  pas  f 
ayant  &4kiigmftpe  ob)ig4  de  manger  4a  doc 
de  fa  femme, pliant  qu on .W  traitte  indigne^ 
i     .    ■>  :  .  mens  en  Srid*.  \ 

%  Sur  le  rapport  de  ce  que  Te  Gouverneur- 

iGin^ral  a  terk.touchanc  Mr.  Puffendarf,  V. 

M»  a  confen&qu'iffauc  ecrire  a  Mr.  Texeira, 

.     -  afin  de  donner  k  Mr.  Puffendorf 'plus  d'argent 

;  s  rr,' '   *      <m'il  *>'a  *?$** dp.S. E.  le  Gouverneur- General, 

Ecrivez a  Texeira  qpi  eft/dqax  «nc  Rixdalm...  Ceft.pour- 

fu'M  s' actor  de  avec  iui  q^ei  ^U  plait  a  V,  M.  il  faudroit  Tavoi* 

k  meilleur  p$arcbdquil Tqu^^o^meToq  doit  exprimer  dans  tordre  a* 

Pwrr<u  ^r*  f«W^ 

Chrifiiw  interc&la  audi  auprej  du  $qa  de  Mantout  pour  le  luibraire 
RoJJi  de  r«*#s.  en.  le  rcqommai^aoc  i  fti  protc6lion-  (4 

Cot  tpezzo  di  Terfona,  la  quale  ha  mofco  meriPo  meco  Cio* 
Dop.  RolE  libraro  in  Vjenezia,  £i  impbrato  i  miei  ufficf 
freffoV.  A^*ffinch\eti*  y*g#4  rjfguwlo  fotto.  la  fua  protest 
jsimt. ;  Qudii  k\  ferb  la  frego  ^ivamemte  a  concedcrgliene  la  gra~ 
&i*>  ed<\a  favvrirl*  nelle  fa*  honefie  occorenze  r  aociocti  eglp 
g&da  U  frutto  dHla\pfefente  mia.  raccomandazione  y  e  refit  ef* 
(audita  la  confidenza  di  cbi  me  fha  richiefi*,  ajficurando  FA+ 
~Vl!  c&e  ti  ne  rejtefb  farticolarmwte.  tcnuUye  mi  amferma.&c. 

r.--q!.b:;-:::.:j; /:■  i  *:f; /;.;;.-   -'Vll""      ■  ^^'k/'I  1* 

»     :♦'  I  i<  * 


CHRISTINE  HEINE  BE  SUEDE.  <5» 

v 

la  Reine  proraet  de  favorifer  1'AbW  Bidai  (*)  &  Even  Haas,  (a)  Ntocb- 

riontic 

Le  to.  Juillet  \6%6.  *um£fc 

y^d  reeu  aveojoir  vet  remercimens,  aujfi-bien  que  Fexprefi  ■    uan  ' 
Jtion  du  zHe  que  vous  tfmoigncz,  avoir  four  mon  firvice.   So-,  mm.'. 
yez  perfuadt*  que  fembrafferai  toujour*  avec  flaiftr  ks  oeca- 
fans  de  favortfer  ftf  vous  ®  votre' JlimiU9  comme  J  at  fait 
jufqitici;   'Dieu.vous  faffe  frofterer: 

Au  Chevalier  de  Terlon.    Sans  date: 

11  y  4  flpfiturs  Ord'maircs  que  far  aecordli  a  Evert  Haa* 
fa grace  qiiil  me  demande  far  votre  entremi/e,  me  Pay  ant de- 
tnafidSe  autrefois  en  droiture*  dont  les  (teaches  vnfjJUenvoyles 
a  mon  RSJideut^'Tex&SK  Je  f*i*  bitn  atfe  devoir  frdvenuvos 
infiances  en  cette  occa]jonr  vous  ajfurant  quen  toute  autre  je 
firai  prtte  a  vous  complaire ,  four  vousmarquer  Fttat  que  je 
fais  de  votre  perfonne  6f  de  vo$re  amitii.  Ai^rejljs  fqyez^fer- 
(kadi  que  fauraiune trh-grdnde fatisfd&ion  de  vthts'voir  d: 
Romejv  friaut  *Bteny  GffrV     /     /v-  "^ '!\"  y-  '' 

Cbrijlme  zpprQMViXit  fart  fat  fdfolution  ddi;r)0C:<ie'3/anW«?  depkfcer 
ion  Fib  nwufd  gu  CoHdgc  Gliimt'm,.,  raffuife  qjill  35  fera  bien  reaon> 
*txate.  Qy. 

.  •        •     .  .   -       -  -    .  •  •        ,..*..••  ...       ... 

Le  t£.\Jvrjli62fu      v •..,  ., .  ..         •      5"? 

JW-*™.  ignore:  Ml  refe  la  lettera  di  jjC  A:.  iiSfeforWon 
Giovanni  fuo  figlio  natural,  chx  elta  Bd  mdndaio  in  quefio  Cofc 
iegio  Clementina,  ed  in  quel?  infante-  lo  conobbi  dotata  dfun9 
indole  degna  di  V.  A.  e  delta  fua^mrtita*  e  fpero^chr  egli  fi 
render  a  fempre  ptit  meritevoU  detif  amore  doll!  A.  V.  con  la 
quale  mi  ratlegro*  delE~  otttnuv  eksG&onL>  cf  ha  fatto  di  quefi 
unico  luogOy  ove  fi  da  alia  Giovent&di  nobile,  e  fublime  nafci- 
tu  la  fiu  bella  edkcassi4me\  ctie>fi  fuh  defiderav  in  ogni  fro- 

feji^ 

ns  isChriftiac  Torn.  1.  p.  ity  n.  .*.  L*+\      (fcXii«Mf<  a'  BrinQWVWM  V 

f *)  Sdn  ^e  ^toit  \6  Mif ch'and  dfc  Nlppes  d^  Cba{tihe  £ P&tit ; &  gwrtd-piire  da  Miu^ 
ijw  tjisftU,  deveou  Marshal  de  France  en.  17134,  .Mtooires  de  Cbrifiine  Tom;  Id- 


&  M  EM  OlRES'fi'ONCER'NA'Uf  •'; 

tugaAk-  feflione,'  e  ehe'  hoggidi  -fimjfe  a  perftzzione  fotto.  hi  gloriofa 

cSmmltce  protezzione  del  Maggior  Cardinal  che  mat  fu ,  e  forfe  far  a. 

VcbrifiL.'Dwe  perb  V.  A.  effer  perftofd\  che  com*  io  reputo  mio  propria 

•  ;•  '  isteretfr  tutto.  cib  the  a  lei  appartiene9  cofinon  lafiferd  dicem- 

«587.   provarlo  nella.  perfina  di auefio  Signer  fuo  figlio  quelle  \  che 

f*rl>  pronto,  a  fare  mqualwnque  fua  occorenza.  Rinorazio  inT 

tanto  \]£\  4.  44hK  w$d*nza  c1  ha  ripoflo  \njel.  mio  affetto  yer*' 

fo  di  lei  in  tal  congiuntura,  e  fe  augury  egni  felicita.  >2 

©.  V.  A. 

Aff»*.    A.  C. 

•••■■••■■  VAbbe-  Santinii 

■  Lsi  Reiiie  recommaBde  au  Doge  Morofini  TAichfev^qae  Mmocrdmi 
pour  lui  obttair  un  Ev6ch£ da  Kite Grec  en Mtak;  (a).  ....     \  :   v .  *> 

Sans  date* 

*  •  ■  "  ■* 

Maurocordato,  *  *«  recours  a  ma  protection  pour  oHenir.dant 
la  Moree  quelque  Evtcbe1  du  Rite  Grec ;  ts  commejai  tou- 
jour* favwifi  teJbon  'Trtlati  je  veus  k  recommande,  ejp/- 
rant  tqnlil  fe  rendra  digue  de  vos  faveurs  par  fin  ben  com- 
port emeut  dans  le  firvice  de  cDieu,  dont  il  a\  downe"  autre  fits 
des  preuves  ailleurs,  (3  parficulifremjent  en  Hongrie,  ces 
dernier es  anne'es.  Je  vourfr'tt  d&  le  favorifer  d  ma  confidi- 
ration 3  vests  afurant  que  je  vous. en  tiendrai  un  cqppte  parti- 
cutter,    Je  ptii  Wienie  •      .-. 

*     t      

Cbriftine  veut  Men  au'an  nomine*  Gtraud,  etabli  i  Strasbturg,  lui 
donne  des  n<Jorelle8'd««/(rtw««.v(^)    •>      ».....'  »   ■'.     .; 

•%  «.  • . .  \  :•      •  x  •.    .  .-.»...  ■;••:■•.     •••■•- 

v   '•  '.  '„    JLe  17.  Afi»Yr687.  *u    - 

.  Monfieur.  Giraud;,.  j'aj  e'fe'sbjen  aife  dapprendre  par  votre 
dernitre  Lettre,  que  votre  freYe  ait  4tt*  pourvu  fun  Be'ne'Jice 
a  Strasbourg,  SJ  vous  fai  ben  ere*  de  Fojfre  que  vous  me  fai- 
tes  de  fin  fervice  en  ce  Ta'/s-la,  doU  il  pourra  contenter  ma 
curiojite*  en  me  domant  des  nouveUes  VAIleraagne.  Ceji  k 
plus  grand  feruice  qu'il  puife  me  rendre  en  ces  quartiers.    Au 

rejle, 

(«)  Letter*  «'  Princifip*g.  i»S.  (&)  Ibid,  fag.  ips>.  .      . 


CH^I^I-NE   &EIN;ED.E    SUEDE.    6$. 

tefte,  vous  powvez  faire  fonds  fitir  ma  protetlUm  en  votre  fa-  .  JW«d*} 
veur  &  pour  tous  les  vitres  dans  les  occafwns  qui  Je  prd/fa-anm*** 
term*.    'Die*  vous  faffe  grower  ®c\  .  ,  .S$S£d* 

La  Rdne  interc&e  poor  le  Due  de  Nortumbria,  qui  wok'ivt  ptvr6  de     j-,'*a 
^  Tews  «a  ?#«*.<')  ..  ,.  ,  ,,  ,  ,.,  ,.  r       *** 

Liz*.  Nov.  1665.  .      . 

«&r*M0.  Signore.  tfjlato^  v&amente  degno  di  compatimento 
nel  quale  fi  ritrova  Bora  il  'Duca  di  Nortumbria  per  lapri- 
vasuome  clfog&  Jqfc?<  fojt.  del  futii  b'eniy  mYtadtke  w,  p^dtder- 
ne  parte  *$tt  foloptlvnerfto,  .deify  fita,  psr/bnaX  e  Cafay.  eiper 
U  itfcejftta  in  che  to  vedo,  ma  per  la  (Hv&ziove  1  evivertuza 
grande  cttegii  frofefa  a  V.  A.<cbe<pavm  h^rMda>  degno  di 
goder  gli  effettt  &%U*giujh^yebetejken&<*di  Jei\k  mi/kra 
del  fuo  ii/bgno;  Sono  perb  a  p*eg*r>  f*i  A.  cm  portkolarpre? 
^tu^a\  a  njokrfar  rmettert H  3htcaneJ  iibero '  goJmeHtp'  aV 
flat  effittti  9  bent ,  JpeciaJmente  di  Mont$-Rfcgione  vomprato 
per  lui, ea[agevolar  Teffttto  do  lie  attbawa*  mi  accrefchnenti 
fatti,  cbe portano  di  loronaturawia  breve,  eftsuaiow.  j  Jo/? 
che  V.  A.  ha  fempre  molto  ft  mat 0,  e  favorito  il  <Dnca  e  U 
jfuax €a/a  5  Oride  tdnU  pfo\dei>#  Jperari  the  fit per,?f&lb  ha- 
ra\}che  mi  vede  interrejffatf'nelle  giufte  tOHventenze  di  ltfi>  e 
quanto  to  fit  per  rinianerneobligata  dp".  A.  delta  quale  iofono. 


-  ElJe  ienvit  rann^p  ap*fr  aa  Doc  dt  Nortumbria  iux-z^§me  r '*n.  coq- 
fenttqt  qu'9  acceptkja  penfion  que  le  Roi  de  Prance vouloit  luidoq- 
jner*  (*$  x 

Hamburgo  li  ia  Ottobre.,  1666.     ; 

"  ;&#&  di  Nortx^brh.  Io  no*  pjftr  jh  noh  god&e 
JrofoglievOj  evdntaggio\  Onde  non  Jblo  confeptQ\tht f  acteitiri- 
tef  U  peHJione  ottenUta  dal  Hi  di  Francia,*  tnh  ancora'tnene 
r allegro,  intendendo  pure  con  quefto,  che  la  voftrt  figlia  Jia  an- 
data  per  approfitatfi  maggiortnente  con  tafuaprefetiza  degli  e- 
'mohmentl  del  Canonicato  ;  E  come  voi  cm  la  voftra  lettera  rtii 
*'..:  ^  .:        t  -  :•:.  bavetc 

{a)  Lettere  •'  Frincipi  pag.  15,  . ...  (K)  Mi»  PKi  »7^»  .        


6* 


MEM  01  RBS-  GONC  fiRN  AWT 


:*h^-Bavete  moftrdto  in  qveffc  occajfoni  jlddvuf^rH^m\>TeJ^itA 
'cmm**- ufkuro  del mk <  graaimefito  te delta  difoofimen'e  e'hxvvb  eon* 
£&  tinuatamente  per  voi ,  e  ptr  gF  inter  ejtjelta:  Qtjfa  -vojl**?  e 
~  Viovifro/frerL.  .    \ 

Plttfieurs  ann&s  aprSs,  la  Reine  &rivfc  au  Rot  <F jfagktme  en  fireartte 
Mademoifelle  Dudley  di  Nwtmbria,  &  y  aJQuu  cette  Lettre  au  Comic 
tdi  Cajlclmaiac.  (*J  (a) 


35*.  4.  O&obre 16S7* 


i\ 


*  Man/iear  le  <Jomte:  de  Cailelmaine,  /**  &  cmfiauce  it 
vous\  enfooyer.  la  Lettre  ci-jointef  que  fat  ierite  au  Roi  men 
FrAre?  votre  Matire  >  en  faveur  de  .MddemoifeUe  Charlotte 
Dudley  de  Nortumbrie,  dent  vous  <verrez  it  contenu;,voue 
pniant  de  it  prifenter  de  ma  fart  au  Roi\  &J  de  faccompa- 
goer  de  ves  ionnoffices  pour  tu{  obtemr  Fhonncur  qu'elle  de- 
foe  Ji  ar detriment :  vous  ajfurant  que  nimttrfffant  dp  tout 
men  cmur  en  fa  fortune , je  van*  thendrdi  empte  des  bane 
offices  que  vous  lui  rendrez,  en  ma  C9nfid4rau<m\  prions  <Dieu 
quil  vous  tieune  en  fa  fa'tnte  garde. 

.  Xe  Dt*c  de  Noftwkrv  ^tant  moriy  Cbriftint  xccommande  au  -Grani- 
j)uc  de  To/cane  fes!  deux  fils  f  done  1$  cadet  itoic  Gentilhpmme  de  1* 
Chambre  de  la  Reine.    Void  fes  deux  Lettres.  {b) 

Sans  date. 

Attre  volte  ia  hb  raccomandato  a  V.  A.  gtinterejfi  del  ft 
fDuca  di  Nortnmbria,  e  Jlngolarmente  una  fua  lite  con  V Ab- 
late Fabbroni,  ed  hdvendo  ellahavuto  la  bontd  di  frategerje 
*le  buone  ragioni  del  IDuca ,  ettenne  pik  fintenze  favorevoli, 
a  I  ultima  fh  decijhacon  pieni  votiy  e  fottofcrizzioneditutta 
la  Rota.  Hora  non  6fiantey  I"  Abb  ate  medemo  fperando  forfe  van- 
taggio  dalla  morte  del  ^Ducayprocura%per  tuttelevie,  d*ette- 
ner  la  revifone  di  detta  Caufa ;  Ontfio  che  hb  riguardato/fmr 
pre  con  particolar  propenfione  glint  erejfiy  e  le  convenience  del 


(•)  Lettere  a*  Principi  ^£..157. 


(6)  AM.  pag.  34.  &  35. 


^>N.-\<-^^  yv-^-^-NV-N^K-NV^ 


(*)  Le  Roi  Charles  II.  de  la  Grande- Br  etagne  faifoit  Toujour  d  la  Comtefle  de  CaJieU 
mainc  V.  Aldm.  dc  Cbrijline  Tom.  li.  p.  302.  .  ^    . 


..CHRISTINE    HEINE    DE    SUEDE    <J$, 

/2  *Duca*  havendo  io  bora:pih.  potehti  motivi  di  protegere  il  .«g<*it. 
prefente  *Duca  fuo  figlio>  per  ejfer  egli  Cavalier  delta  mia  Ca-  <Sm\£rce 
nttfa\  $  pifr  &gm  tfefferftttrito  Msjutato  nelle  fue  glufte  Vm$« 

occorrenze  *  moffit  anche  dalla  benevolenza  the  ha  acquiftato   ~ 

nel  mio  fervitio  di  tanti  anni  il  ptefente  T>uca  di  Nortum-     J^o. 
bria ,  fglio  del  defonto  ;  vengo  a  pregar  V  A.  V.  cbe  vogfta  . 
continuar  verfo  di  luji,  e  delta  fua  Cafa  gli  atti  delta  fua  be- 
ne ficenza  >:e  protezzione ,  col  non  permetter  la  revtfione  di  [ 
dett*  Caufay  che  farebbe  loro  di  gravijfimo  pregiudizh.    Sard . 
que  ft  a  uri  opra  degna  delta  picta  di  V.  A.  alia  quafio  ne  pro- 
fejferb  /pedal  obligazione,  e  mi  conferme. 

•  X'autfe  Lettre  eft  conjuc  efc  eet  termes:.*  "  ♦ 

Serem.  Signore.  Ren  Jo  mfimte  grazie  a  V.  A.  di  favori 
ft  degni  delta  generofitd  e  *ietd  fita,  cha  fat  to  Jm  qui  ai 
due  fratelli  Miliar) ;  prendo  perb  Is  confidenza  di  venir  a 
pregar  L.  A,  V.  che  voglia  reiterar  le fue  efficaciffime  in-  _ 
ftanze  per  fakjar  lafo  la  vita*  la  quale  riconofcer anno* dal- 
la protezzime  di  V.  A.  oltre  cbe  tutt*  la  lor -Cafa  merits 
4 ejfer  protetta  e  compatita,  fpecialmente  per  haver  viva  una 
fever  a  Madre  vecchia  con  cinque  finite  Monache ,  'cbe  tutti 
pregherauno  %)io  per  L.  A.  V.  fe  rtceveranno  la  grazia.  Io 
confidero  ctia  tanti  motivi  degni  delta  di  lei  pietd9  saggiun- 
gono  quelli  delta  fua  gloria  troppo  interejfata  nelta  ppnjerys-. 
zione  di  queJH  due  poveriGiovani!  Ondio  ait  en  do  con  dnftetd 
Feffetto  favorevole  (Tuna  fi  alta  protezzione^  com9  &  quel  la  di 
V.  A.  alia  quaky  fens?  offender  la  <>  non  ft  pot  r  a  negar  una  gra- 
zia fi  dtruuta.  Io  pure  farb  dal  canto  mio  quanto  mi  far  a 
pofftbile  per  ajutarli*  ma  da  V.  A.  dipende  frincipalmettte  la 
vita9  e  lot  ntorte  loro:  'Di  quanta ella  far  a  per falvarli  t  io 
me  le  profejferb  tenuta,  e  refto.  *D.  V.  A. 

Aft**.  C.  A. 

UAbbate  Santini.' 

Dans  les  deux  Lettres  fuivantes  de  Tan  i<58&  &  da  n.  Janvier  1687. 
la  Reine  remercie  le  Prince  de  Vaknzaro  Sc  le  Comte  Romoddo  Via 
icffii ,  du  beau  Cheeal  &  du  beau  Tableau  done  ii*  lui  avoieflt  fait 
prifenc  (4).  • 

Shns 

(a)  Lettere  a9  Princlpifag.  145  £f  167. 

TbmlV.  I 


66        MEMOIRES    CONCERNANT 
J***  Sans  date. 

Commerce    •-*•". 

a^wST        Monfieur  le  Trince  de  Valentano ,  fai  refit  wee  tput  to*. 

- '  '  "    '    grtment  que  vous  pouvez  fbuhaittet  le  beafc<;heval  que  vous^ 

i6Bh    nfavez  envoy 4  f$  vous  en  vemercie  de  tout  man  cesur ,   auffi* 


Li  ii.  Gel?*,  1687. 

Cotnte  Romoaldo  Vialardi.  11  fwero  mendico  che  tj  have- 
fe  prefentato  e  fiato  ricevuto  da  me  em  tutta  faccoglienza  che 
merit  av a,  e  Vhb  Jtknato  degno^  bwche  latere  >  emtfcrabiie,  di 
JIar  nella  mia  Gaileria  fra  i  /**  nobUi}  *  ben  veflitL  Vi 
ringrazio  ferb  di  quejlo  dono  da  me  fommamente  gradito  *  t 
che  niobliga  a  defiderar  4?  oecafion*  di  moftarvene  la  mia  gra* 
titudine  fid  eon  Tofme?  che-  cm  le  parole.  Intanto  vi  cmfer- 
mo  la  mia  frtpenfione^  e  ftima  p0rtictlarc  verfo  la  vofira  per- 
/ana,  a  cui  auguro  ogni  prOfperktk. 

5P.  S.  Qmte\ itrfhaUete  fattoun  regalo  degno  delF  Imperator* 
del  mondo.  Io  non  hb  fdtto  cofa  cbeda  voi  Id  merkajfit  ma 
fpero  nelle  occafioni  di  farvi  conofcere ,  che  non  Fhavete  tnal 
itopiegato.  ,  .   - 

Cbrijiine  J6Mt3,  de-mfime  le  Countable .  fofonw^  fur  la  Vice-jRoyafct^ 
de  Naples  en  ces  termes.  (a)   r  •" 

Li  29.  Novembfe  1687* 

Signore  Vice  R}  Coneftabile  Colonna,  mio  ^rimo.  €om*  to 
fin  mformata  delF  urgenza  precifa  ch\  ella  ha  bavuto  ji  ren- 
derfi  in  Napoli  con  tutta  celeritd ,  ed  bb  per  altro  evideuti 
prove  dell*  fita  cordial  parzialitd  verfo  di  me\  cofi  fon  per-  . 
fuafa,  che  fenza  uii  indijpenfabik  neceffita  non  bavrebbe  ella 
nrancato,  prima  di  partir  da  Roma,,  a*.a4mpi*  meco  ogni  ttr- 
mine  di  coxuenienza.  Ricevo  perb  ew  fommo  gradim'ento  (e 
fie  finfii  ecomeinttreffata  in.  og*i  fun.  prefltero  awenirww- 
tox>mi  r allegro  feco  con  tutto  Fanimo  del  pojej/d ,  {■  ha  prefq 
"■' >■■'■>  -  felice- 

(0)  Lettere  a'  Principi  pag.  up.  ^ 


CHfc&STSW* 'R'El  M*S  .Dl   S  U:K:D  E.    ::«7 
filkmciitc  &  eotefio Govefno , ;  dejiderando  the >  U >  god*,  trio  It i xtvu 


turn  fc. 


dOhi.    tnianto  laringtaxib  dette  Jke  t/prej/toni-,  ajftcdtandola^metn 
deW  affettuofa  volontdy  e  ftima  Jmgtlare,  the  cbnjferverb  fern-  Sg£* 
pre  aUa  Jua  per/ma,  ed  al  fuo  meritror  e  le  auguro  ogni  vera "  _    ■* 
proftertid.  .;J$; 

v  Par'mi  le$  Billets,  que  la  Reine  a  Merits  a  1'AbW  Sanf'tni*  foo  Secre- 
taire pc»ur  YItaBen,  ontfotrve  cduigai  fait.  Santinittznt  malade,  hi  ra'p- 
"poete  (ij-qij'unP.  Fttiknfflo  tei  awjfcdic,  qu?ayant  va  la  Reine,  noa 
*$le«fcnt  H  I'avoft  tfcftivee  d&t  tme  pufidte  ftart,  ma»  faftefle  comme 
vupe  Dame-  da  qajoaflflms.,  Je  fouhai«ej'die*S«^jiif"jque  V.  M.  vive  ejteore  - 
-j^l0i!lg»^4wt*d'a^^  •; 

2).  Ferdinando  i  tm  $iar-      D/ ivrijnW  ell  unebabiHarJ.-je 
lone  t  jib  ken  f*r  gr     '   ""  L"~  •-•».... 

</w/  ma  fin  vecchut. 

7f/^9'JllaT^lr-^0^  •'•■."   ~T,s;".~  «  pas  ^0/.  je-vous  remercie  de 
jtfcerat.    V*  Xtngra&e  >   2>w  ^  forita^    0^  Dta,  voua  «. 

vie/audifia,  e  *i  fd$ci*  campar  *uce,  &  oooa  Uiife  vk*  enfin- 
injume.  toe.  (*) 

f  .  ■•»-.... 

.  La  Reine  jemereia  Jtan  Paid  Marana  (j)  de  Too  Panegyrique  de 
Lads  XIP.  cVlefiHicita  de  la  munificence  de  ce  Blonarque.  Cc\ 

'  %i  xa.  Maggio  \6%%C  '    '"     l    >- 

«57£*0r  GIqv:  Paolo  Maraha.  Hb  ricevuto  con  farticolar 
gradimento  it  vofiro  Tanegirko  in  lode  del  Hi  ChriJlianiJfitrio% 
sutereJptndomLfo  intVt l  gtorfo  fun  fi  gray  jRi ,,  quanto  nelle 
proprie;  Fhbletto  con  gujla,  e  Compatifco  in  tanto  le  vofire 
difaventurs -,.  gado  Pcrb  del  figjievo  c.he  vi  men  fianminifttdto 
daUa  tnunificenza,  del  Ri,  ma  voglioche  refiiate  perfitafi*  che 
duel?  id  vi  favorirb  volontieri*  dove  potrb ,.  ftimando  i  ifofin 
virtwfi^aknti.  "'Did  vi  prriberi.   -> 

■   '.-.-..   >••.-.■•  . . .,  m 

letter*  ^Dtverfijag.  75 (c)  Letter!  a  Dtvttfpag..  $5.    ,  ,  ..  , 

V.  Mimoirei  de  OBriftinc  T.II.  ^5. 172. 


__  \^ ^ ^ •• ^ *_:  _ 

-(^  Santinitiium  cfc  la' griveUe ;  tend  g^tces  A. la  Reine  de  tJquk  d'Antiuti 
qu'elle  M  avdit  4onn$et  &  q«i  avpic  a<tertu^  la  Pierre  cfrisJ'Qi&fe.  .  ,.. 

%  (t)  iKardfifl^toit  Auteur  de  TOuvraLge  fameu*  de*VEft>ion  Turc.    €barpentiir  die  (r) 
nii'il  avoit  6t6  charge  de  la  Rlvifion  de  ce  Livre,  qui  tut  imprint  avec  la  permiffion 
de  Ja  Cour  de  Ffqgnct>  z$tki  qq'elle  en  avoit  f«c  Atec-ccquKuc  iui  CorivenOit  pit.  (  * 
(ij  V.  CupenrariaiM  p.  10.  8c  la  Mftce  det  M^moixes  de  Q^/Unt^        i  .  c 

I  a 


58  ME  MOIRES    CONCERNA^T 

WcocU-  EHeeft  content*  qne  te  Sr.  Carton  lienne  Iatrouvef,  <tes  que  fon 
S?nmLcc  Ouvrtge  fera  complet,  &  elle  iraercie  PAbte  de  For  is  des  Livres 
sLcttxadequil  lui  avoit  envoy &».v(*)    *. 


tion& 

Commerce 

deLettxes 

Ckriftini. 


L'an.  Le  .14,  ^?rf/  168&.  :   •''/' 

.1689.  «    v  **'  V  • 

Monfieur  Carton,  ./<*/  rr/*  agr&blement  votre  Lettre^  f$je 
fuis  bien  aife  de  voir  que  vous  viendrez  me  trouver  aujfittit  que 
votre  Ouvrage  /era  complet.  Je  vous  attends  avec  impatien- 
ce. Cependant  je  vous  renter cie  du  &4le  extraordinaire  que 
vous  timoignex  avoir  pour  mm  firvic^  f*#*  ajfurant  que  fy 
ripondrai  par  ma  recomoiffance.  *Dietf-vpus  con/erve  SJ  vous 
Jafft  profiteer.  '  . 

V autre  Lettre  four  lAbbi 'de^oris  eft  fans  date  (bj. 

Votre  Lettre  ma  donnd  bien de  Id  joie  en  m'apprenant  de 
vos  nouvelles;  &  comme  fai  pour  vous  tout/?  feJHme&fami- 
tt4  que  vous  miritex,  les  timoignagos  $t  votre  affettkn  me 
fenmt  toujour*  fort  agr/ables.  je  voUs  remercie  des  Livres 
que  vous  m'avez  envoy  is,  quoique  je  ne  les  aye  pas  encore  re- 
fus*  ft?  vous  prie  de  croire  que  ce  fera  toujour*  *Vec  joy^qufi 
j'cmbrajferai  les  occafions  dt  vous  timoigner  tit  at  ftf  Tejtime 
que  je  fais  de  vous.  Cependant  je  prie  2ffe*  (Sc. 

Ces  deux  Lettres  en  faveur  -des  Marquis  raUavicino  &  JArnofo  furent 
exp£di&s  deux  mois  avant  la  mort  de  la  Reine.  (r)      •  *. . 

Al  <Duca  ^MantovS *  j  Fe&<  1^89.      ! 

Serf*9.  Signore.  Con  miofimw  placer e  incontro  tocckfibne+cfce 
V.  A.  mi  porge  di  favorire  H  marchefe  Pietro  Maria  Palki- 
Vicino,  il  quale* per b  conofcera  dalla  premura  cdn  cui  m' ado- 
pro  per  il  fuo  intento ,  e  con  quant 0  ajfettoio.  confident  tufto 
eib  che  riguarda  la  Jbdisfazzione  di  V.  A.  la  quale  pub  ejfer^ 
cert  a )  che  non  mancherb  dal canto  mio  di  far  quant 0  potrb  per- 
cbe  il  predetto  Cavaliere  refii  confolatd. 

Signor  Vice  Rt  Connejiabile  CoTonna.  N&lf  armeflb  memo- 
tiale  del  Marchefe  i*Arnofa,  ?)on  Giacomo  Paravagna,-  tro- 
{VerJ.clla  motivi  cofi forfi ,    di  commiferare  il  di  faij9ato>  e 

l\  ..  :'::'"    '  -  •:'•:'"       di 

(a)  -Neg&xbai  di  Polmia  pag.  »p,        «         (c)  Ibid.  pag.  64::  ^131. 
(*)  Uttert  &Principip%  194.     ^        1. .v.  -.»  ;      \,  *        .«   :     .        >  .' 


CHR1  S-TPi  N  E  :1UJ5?I  J$8  :»  B    S  U  E  D  E.   *? 
&ft»figt»*  the  m*ajjfc*r* ,  f*ra  ptr  ftr  g>4nt  aim'dem ^*ivx»- 


Commerce 
Lettret 

Chrifiine. 


tereffiy  che  mi  fono  fommamente  #  cuorey  afficutandola^  de  di    J^J 
quant o  e lid  far  a  per  le  loro  convenience ,  io  le  rejlerb  tenutii 
in  particular  mauiera,  ed  in  tanto  le  augUro  ogni  prefperitaT 

Comme  la  plupart  des  Lettres  de  Chrifiine  que  nous  venons  jie  produi- 
re,  ont  etd  Rentes  ou  auxSavans,  ou  en  leur  faveur,  ou  k  ctes  Perfoa- 
nes  qui  s'etoient  diffingu&s  dans  le  Metier  de  b  guerre,  ou  en  faveur 
de  ceux  qui  vooloients'.y  engager*  uou^Be'flnirions pas,  fi  nous  vou- 
lions  rapporter  toutes  les  autres  de  cetce  nature,  &  de  fimples  Lettres  de 
.compliment.  ;  Jftms  en  cfagifirons  qudquesMinet  qui  nous  femblent 
r&re'.les  plus  ren»rquahles ,  &  qui  pourrbnt  ^daiVcir qqelque  point  de  THi- 
floke  dc  ce  terns-la ,  ou  des  Perfonnes  dtmt  il  )£$  aglt. 

'Nous  £vQns  ;rappprte  dans  les  Mdmbires  d6  Chrifiine  (a)  Fentretien 
ctfelfeeut.  *&2Lfit>ert  Prance ±  avec  J4adeftxc*Mfe 'teWontpenJhr,  FiJle  de 
Gafton  'Ddc  fOtUans^  &  que  Chrifiine ,  enb^.  amres  ,  toi  awfetfitc 
que  la  Thvhfjfi  de  crstgrwit 

que  cette  Niice*  tiant  aimte  du  Ducfne  vint  a  Turin,  ,par+ 
ce  que  la  Ducheffe  die-mime  vouloit  gouvemer.  Chrifiine ,  £ 
Con  retour  de  fwnce,  ayant  faitquelque  fejour  a  la  Cour  de  Turin $  o(x 
elle  futtraiufe  fplendidement ,  avoit  trouvi  que  rautorjt^  de  la  Duefaeflc 
y  inBuoit'cians  toutes  les  affaires;  e'eft  fans-doute  pour  cefa,  queVouIanc 
recomraai)der  un  Gentilhorame  Saxon,  nomme  de.Falckcnhaucr  qui  feryoic 
[dans  les  troupes,  elleVadrefla  plutOc  a  la  Duchefle  par  la  Lettrc  quelle 
Iui  dcrivic  (b)  en  ces  termes; 

Roma  //  xz.  Settembre  1663. 

Sere**.  Vuchejfa  mid  Signora  Sorelld,  \  Trefenterd  a  V.  4  R. 
quefta  mia  FraoCefco.  Chniloforo  de  Falqkenhaver ,  GentiL 
ouomo  di  Saffonia ,  e  Capitano  Allemano  ,  jl  quale  bramando 
tuttavia  davanzarfi  coif  application  agli  ejfercizj  militarif 
ftimerebbe  fua  gtan  fortuna  il  poter  effer  in  fervizio  del  Si- 
gner *Duca  Jko  jfcgtifi  con  qualche  fionorivok.Jmpiego  nelle  fue 
truppe:  Io  perb  chi  fino.  informatadgl  vafyre>  e  merifo  d^di 
lui  *Padre9  votontieri  mi  fono  indoita  a  compiacerlo  neir  inflam- 
ze  fattemi  di  raccomandarlo  a  V.  A.  R.  fi  come  fb  viva- 
mente  per  quefio.  fuo  intent o\  ajficurandfiU  ch%  io  le  farb  tenu- 

.    (*)'  Mimiru  dt  Chrifiine  Tm.  I.  pag.       (b)  Lettere  a*  Printipi  pag.  u 

557-  ..-.■■.  .'  '*><.\  ••   *      ' 

I  3 


7*         ME  MOIMRfe*  C^NCSR^PJ  •**   - 

c^.^n»)  firmattm?  in"  q*%ft*  vttafime  la  fnta  Jingotorijfimd  ftimd ,  «rf 
*  j*«&.  afem^verfo  di  lei;  rep  <Di  V.  A.  R. 


L'an 


K 


^Affma  Sorella 

-*Cbri(lin*  ne  ndgligea  jAs  j>6ur  ceta  (Tcncreteni^  bonne  correfpondance 
avec  le  Due  m6me ;  void  la  R^ponfe  tju'elle  fit ,  peu  de  lemgmes 
abparavant,  a  la  Lettre  qu'il  lui  avoic  denee  aa  fujet  de  ion  Minifire 
Rdident  k  Rome,  (a)  .  ,     ♦  ' 

Li  17.  Agojh  166$. 

Serf"0.  Signor  'Duca.  7)al  Commendator  Gird  bb  ricevuto 
con  la  lettera  di  V*  A,  R.  ancora  la.  viva  efprejjhme  #?  fuoi 
feuji,  cbe  egli  mi  bafatto;  ed  bb  goduto  rholto  di  veder  cjjb 
qualificato  col  Caratter*  jdi  Rtfidente,  di  V.  4*  &  in  Wtflf 
Corttt  per  baver  qurMinijiro  per.  mezzo  del  quale  pofa  io 
frequtntamekte  far  fate  fa  a  lei*  ed  al  motrde  la  jl'tma partice- 
lareycbe  Jb  della  qnalka,  e  merit*  grandediV.  A.  R.  e  delta 
fita  cafa.  Al  Commendatbre  bb  ejpregb  quanto  io  ne  defideri 
le  occafioni.  Mi  rimetto  ferb  a  lui,  cbe  sb  non  rapflrefenteri 
mem  aV".  A.  R.  di  quanto  cbe  io  fono.  2>i  V.  A.  R.tSc.    - 

La  Reine  fe  troovant  quelques  ann&s  apr&  a  Hambtftrg,  dcrivic  cet- 
te Lettre  au  Marquis  Cojtel  Rodrigo  en  faveur  du  Baron  Ulftparre,  Sui- 
tes, (b) 

Le  xx.  Juillet  i6%*. 

Monjteur  men  Cou/tn9je  ne  puis  pas  refufer  au  Baron  TJlfs- 
parre  cette  Lettre  de  faveur  auprh  de  vous,  puisque  c\eft*  un 
Gentilhomme  Suddois  a  qui  je  Jbuhaite  toute  la  jattsfacJion 
pojfible.  Ildefire  de  vous  /ervir  dans  les  pre'fenfes  conjouffures 
tie  guerre,  ejpe'rant  iobtenir  de  vous  en  ma  confederation  quelque 
emploi  digne .  de  lui.  Cejl  pourquoi  je  vous.  le'  recommande  avec 
emprejjement,  vouspriantiitre  perfuadS  de  la  reconnoijjfance 
^quefen  aurai>  ji  vous  lui  accordez  pour  mot  cette  fatisfdcr 
tion,  &  je  fuis,  C$f.      . 

Mo*  Coufin 

Votre  bonne  Confine. 

••••     -;    •"•  •  .••■:•  Tdle 

(•)  LtUtrt  a'  Printipiptg.  I.  (b)  Ibid.  pog.  142. 


CHK.tSTl«*ft.El«|fg.-p.g    ZMZVE.    7l 

Telle  .6*  aoffi  la  Lettre  poux&an  faptfrMon,  wfcgp.&Mft  4  •  **■».•- 
r^veque  de  Mu»Jter+. Bernard  van  QaUn,  vrai  A^Strc  Merrier,  (g).Qui°»ynjf[M 
fit  tant  de  Bruit  &  qccafioona  tant  d'affaires  a  la  Repubh'que  $Hoflanfoitu*tt<» 
-  &  apres  a  la  Suidt.  (b)  "    •   ■*<"#« 

■  .   ,  L'*n 

Hambourg  Ar  16,  jw»  1^67.  nh?. 

Mon  Couftn .  j*  ne  puis  trfmpichq  de  vous  tecommander 
J6im  Bajiidyxe^ae."BirQf^  puisqu'il  le  merite  four  fa  valeur  &T 
la  fidef@&  avec  UqtietU  ila  firv'i  longtems  dans  mes  Arme'es^ 
f$  je"  le  Jfkis  dautant  plus  volontiers ,   quHl  m'ajfure  fttrc 
&J&COHKV,  de  <WUS)&  quktutrefbis  vous  lui  aves*  accord f.  la 
grace  de  pure  des  iJev/es  four  vttre  fervice.    II  cfpfrv  jpar 
matecommindatson  dtkernr  de  votif  dans  ki  coM/onffures  pre*- 
fentes  que/que  emp'loi  dignc  dc'ki'n  t$c«tnme  je  lu$  fouhaitfe[ 
avec  ze'le  la  confutation  qstil  demande,  aufft  vous  devess  itre 
perfuade*  de  ma  reconnoiffance?  J'etnjbrafle  volontiers  cetfe  oe- 
cafton  de  vous  renouveller  Famitie' &  Feftime  que  je  vous  con- 
ferverai  toujours ,  prion*.  <Qieu,&c.        ,..,.,,■ 

*  •  ■  . 
Deo*  Lettre*  de  la  Reine  en  fayegr,  du  fiaroa  Guftave  PPraifgel,  > 
pour  fervir  la  Republique  de  Vemfe  coritre  le  Turc,  prouvent  qu'ilfy  a- 
voit  616  employe*  ,  raais  qu'il  n'avoit  pas  bien  ufe  de  fa  fortune.  L'une 
**adrefle  au'frocureur  Corraroj  fans  date,  &  Tautre  au  Procureur  Baf- 
fadonna.  (c)    '    •  ,  ' 

Sins  date.     •..-..  •  '.   , 

Monfteur  le  Trocureur  Corraro,  puisque^le.Notd  eft  tout  en 
paix,  le  Baton  Guftave  W r angel ^  GentMtomme  Su^dois,  qui 
eft  fait,  pour  la  guerre,  ne pouvaut  v'tvre  dan\toifivete'>  aprte 
avoir  fait  eclater  fa  vertjt  &  fm  tourage  <tens  la  charge  de 
Vke-Amiral  f&  die  Qmfei{l$t  de  la  Mar wt. pour.  U  Su£de» 
W  de  Ge'nfraLMare'cbaL'Laeutenant  pottr^Poiog^e,  je  lui 
as  confeilU  d alter  offrir  fes  fervices  a  la  RepuMique  CQtifre. 
FEnnemi  communi  ejperant  qu'elle  ne  let  refitfera  past  Je 
emnois  ft  bien  fit  reputation  &  fa  valeur  >itfue  je  puis  vous 
ajfhrer  qu'il  ne  fern  pas  inutile.  Je  prmas  la  confianee  4t 
Veus  h  tecommander ■+  vous  priant.de  klJavpr^eY  de  vo\ 
pre  oppui,  .(*?  vous  ajfttnaut  que  je  vout  firm  redevable  de 

v.  ..  :  toute 

(j»)  Mimiret  it  Chriftine  Ttm.  II.  pag.       (6)  Leture  a  Diverfi  pog.  36.  . 
190.  tt,  '».*  •;<'>  (OL(^»'^n^p».;^.i43.'     •, 


71  MEMOIRES    CONCERN  ANT 

ohr*  t0***  f'Jftfi****  V*il  recevf*  &  ™*s  en-ma  confid&atitiR:  fern* 
o£ime«»  braffe  dvec joye  cette  occafim  fokr  <6otif  ajfkfir  de  %amiti4  & 
de  ¥b"/Hni. de  Feftime  queje  coriferve  four  voire  mirite ,  ® prie  *uieu  f$c. 

VS.  Le  18.  Juillet  166%.  {a). 

Monfieur  le  Trocureur  Bq^adona*  je  fuis  trof  perfuadte 
de  la  veritable  amitic'  ®  ajfttfton  que  vous  mb  fortex,  four 
dbuter  de  vos  foins  [&  de  vos%ns  offith  en  faveur  dn  Steur 
Baron  Guftave  Wrangcl,  que  je  vous  ai  recommande %  ^aurois 
fouhaitU  four  VamouY  de  lui ,  quty  eitt  mieux  ufi  de  fa  for* 
tune ;  mats ,  it  dolt  accufer  fin  malheur.  Qefendant  je  vous  re* 
mercie  de  tout  ce  qt^e  vous  avez  fait  en  fa  faveur*  vo&s  priant 
de  croire %  que  fen  aurai  toute  la  reconnoijfance  que  vous  mt- 
rite&y  &f  que  je  vous  confer verai  de  famitiJ,  faifant  toujaurs 
ejlime  f£  grand  ftat  de  votre  m&ite ,  SJ  priant  Dieu  quit 
vous  tienne  en  fa  faint e  garde. 

Voici  encore  une  autre  Letcre  au  rafime  Bqfladona  en  faveur  da  Comte 
Cofcbi.  (b) 

Sans  date.       l  '  \ '  ' 

Monfieur  le  Trocureur  BafTadona,  vous  niavez  donni  tou- 
jour s  des  marques  ft  obligeantes  de  votre  amitii  f$  ajfeftion> 
que  je  ne  faurois  ntemptcher  de  vous  donner  celles  de  ma  con- 
-fiance,  &  de  teftime  que  je  fats  de  votre  perfonne  6J  de  votre 
autoriU,  lorsque  Its  occasions  ien  prtfentent.  Je  fuis  obligt 
de  vous  demander  votre  faveur*  four  que  le  Comte  Cofchi  ob- 
tienne  la  grace  qu'il  demande  dans  le  m4moirey  QJ  que  je  vou- 
drois  bien  obtenir\  comtne  je  fefpfre,  far  votre  moyen*  en  vertu 
de  f  extreme  defir  que  fat  Aobliger  le  Comte  *  qui  a  eu  cette  con- 
fiance  en  tnes  offices.  Ceft  pourquoije  vous  recommande  cette  af- 
faire de  tout  man  cotur  \  vous  ajfurant  que  je  vous  en  feral 
redevable*  &  vous  en  tJmoignerai  ma' reconnoijfance  dans  Poc- 
cafiony  &  je  frie  Z)ieu>  &c. 

SP.  S.  jguand  je  vous  dirai,  Monfieur  y  que  cettC'ajf aire  vienp 
de  niHrc  recommande  par  Une  per/bnne  qui  eft  frbche  parent 
de  Sa  Sainted  >  je  m'ajpbre  que  vous  firez  ferfuad/  que  fai 
taifon  de  minUrejfer  an  bon  fuccte  de  cette  affaire ,  qie  j* 
vous  recommande  de  tout  mon  cotur. 

Le 

(4)  Lmen  *%  Principi  p*g.  149.  (¥)  Ibid.  pig.  14S. 


CHRISTINE    REINE    DB  SUEDE      73 
;  Xo'Fmc^  ^i.^iffftmxjsataitdemimki i*  Eeioede*'iatdrefifer  poarfo^   k^ou*. 
lUponfefitivante^..:      ■  ......       ...  butt** 

\Le  x£  Mars 1669.       x  *   v*    J     i/a» 

Aft*  Coujiny  fai  regu  avec  joye  Fobligeante,  Lettre  que  vous 
m'avez  tcrite*  ^  ivous  remercie  des  yexprxe£lons  que  vous  t^y 
^^j^i^mtK^  amitif,  que  fefiime  par  le  mfrite  de  votr« 
pcrfonuc.  Je  vous  prie  aHre  perfuaiti  que  je  fuis  prite  & 
la  cultiver  dans  toutes  les  occajions  qui  fe  poUrront  printer  % 
auffi  vous  devez  croire  que  *e fira  avec  affeBion  que  jetnin- 
tfrefjerai  daps  les  avantages  de  voire  Neveu,  S?  que  jenjef* 
fwceravderipondre^  out  ant  qu9il  the  Jer a  poffibUi  a  la  coq- 
jfidnce  que  Hnus  avezen  moi%  mah  a  vous  parler  jihc&emen?, 
votre  proprem4ritey  Gf  celui  de  votre  Neveu,  a/out ez-y  ce  qui 
la  Cour  de  France  fera  de  confid&able  ®  de  rtel-fwr  k  fi~ 
com^s  de  Gandie,  tout  cela  parlera  plus  puijfamment  pour  vos 
pretentions,  que  tousles  bons  offices  que  je  pourrois  vous  rendre% 
nfanmoinsj  puisque  vous  me  les  dcmandezyjevous-  lesfiromets 
de  tout  mon  cceurx  ®  cependant  je  prie  'Dieu  qu'il  vous  iienne 
en  fa  fainte  garde. 

J'at  trouv^  dans  lesCahiers  des  Mff.  de.  Cbrijline  plufieurs  LettVes  con- 
cernant  Je  Colonel  Ckutcr.  Elle  parott  avoir  eu  fes  intdtetyfoi*  icoear.  II 
femble  qu'il  a  $t6  chargd  de  la  condaite  da  Regiment  qufc  Cbrifiine  fit  le- 
ver "pour  le  fervice  des  virtitiens  contre  le  Turc  (4).  Iffe  eonduiGt  toujour! 
bien,  &  la  Reine  en  t&noigne  fa  fatisfaftion  dans  la  Lettre  fuivante  k 
N.  N.  quelle  nomme  fon  Coufin.  (c) 

Le  31.  Aotlt  1669. 

Mon  Coufin  yj'ai  rcfu  avec  taute  teftime  que  vous  tnMtezt 
la  part  que  vous  mavez  donnte  de  votre  arrivte  aux  Eaux  de 
Standie,  (S  vous.remercie  des  obligeantes  exprcfiions  dont  vous 
Pavez  accompagnte ,  auffi-bien  que  des  bonnes  nouvelles  que 
vous  y  Ofvez  sjoutfasJu  Colonel  (Jleuter ,  itant  ravie  dappren- 
dre  qui  I  s  acquit e  Sgnement  de  fon  devoir.  Je  fouhaitte  fifi. 
fumntment  de  wi*  S^Samtetd,  foulagfe  par  quelquesheureux 
fuccis  de  Fittquitiudt  ofatlk  tfi  postr.  Smtfrtt  communy  ce  qui 

&)  Lettere  a'  Principi  pag.  29a.  31  #72. 

(b)  Mimoircs  de  ChriQine  T.  II  peg.       (c)  Unm  0*  Pfinctoi  fag.  143.      '1 


tiont 


74        MEMOIRESCONCIBNANT 

jNcwk-  je  veux  cfpiter  de  votre  prudence  tf  vmieur ,  f «*  eft  a-pNfent 
JZ£**  fa  feule  entrance,  f&  tie  rejonifant  avtc  Vowde  la  gloire  que 
$$J£E!,*,w*j  avez  acquifeen  cette  occafim,  je  prieDkn  de  tout  mm 

<      *  ■  cotur  qu'il  vous  tienne  en  fa  fainte  garde, 

,M,t  Chriftine  Alexandra. 

Ceft  le  fib  de  ce  Ckuter ,  qiii9  de  Page  de  la  Reine,  dtbit  devenu  Oapi- 
taitie  dans  les  Gardes  de  Sa  Saintitf*  que  Cbriftint  recommande  au  Doe 
de  Lorraine  dans  cette  Lettre.  (a) 

.-.      •      '  Le  19.  Juin  1683, 

J  Mm  Coufin,  je  ne  puis  niempe'eber  de  vous  icrire  e»  faveur 
2?  MalfimiHano  fits  au  Colonel  Clcuter,  qui  afrit  avoir  fer- 
hi  ici  butt  ans  en  quality  de  Capitaine  dans  les  Gardes  de  Sa 
Saintet^,  dont  il  a  command*'  une  Gempaguie9  a  en  Tenvie  Jai- 
ler cbercber  fortune  dans  la  guerre  centre  FEnnemi  cotmuunt 
Bt  comme  ce  Gentilbomme  a  fie*  men  'Page  (3  a  donnd  toujour* 
ties  marques  de  recur  SJ  d'bonneur,  quiTonf  rendu  '■digne  de  ma 
froteiJion,  cela  m 'oblige  de  vous  le  recommanderfpour  lui  ob- 
tenir  dans  vos  Troupes  quelque  emploi  qui  lui  convienne9  QJ  dont 
vous  le  jugerez  capable.  Je  vous  prte  de  croire  que  je  vous 
ferai  fenfiblement  obligee  de  toutes  les  bonUs  que  vous  aurez 
four  lui  &  ma  ceufidtration.  Je  vous  affure  de  Famitit  &J  de 
teftme  que  fai  pour  votre  merite,  t$  je  prie  <Ditu  quil  vous 
tienne  en  fa  fainte  &  digne  garde. 

a  a. 

UAbbe'  Santini. 

Quelques  afinees  aprSs  que  Cleuter  fat  devenu  Colonel,  Chriftine  le  re- 
conumanda  &M$rofini  Capkaine-Generalde 'Venife,  par  cette  Lettre  (b). 

A  Rome  lei.  Mars  \6%y. 

.    ■  .  •  ^ 

Mm  Coufin  ce  n*ejl  pas  par  compliment,  mais  avee  tout  le 
fain  dont  je  fuis  capable ,  que  je  vous  recommande  le  Colonel 
Maffiwiliano  Ckuter,  qui  a  amend. un  Carps  de  Jept.tenxM* 
fcmaRs  gu  fervjee  de.  votre  Rtpssbtique.  Ce.  jeeme  hammeut^td 
npurri  *Page  aupris  de  mot ,  ayant  donne"  toujours  G0~ par-tout 

des 

0»)  Lmuinf  Prmcifi  pag.  43,  Q)  Ibid.  pog.  ltf.      •     '        -      '., 


(CHRISTINE    H&I-NE    QI    S'OIDE,    yj 

des  marques  de  courage*  f*$  lent  rendu  digue  detna  frottfthn.  .  **&*> 
Je  vous  prie  de  le  favortfer,  comme  uue  perfonne  dont  U  for-  <£££» ! 
tune  mejl  d  c<Bur,"Oous  affurant  que  je  vous  tiendrai  compte^S^i 
de^toutes  Jes  home's  que^  vous,  aure^Pour,  Lai  tu  ma  cnufid^ra" 
fibntK$Je;frr^ 

'-  Efle  loi.doana  de-m&ihe  deaxLeterei  de  recommandationpour  leComte- 
K9nigsmflrc,  &tfrir,&  G6n4ra!  des  Armfe  de  terre  de  la  Rrfpufbtique.  (<*) 

La  premiere  eft  fins  dose. 

Jjf  [Colonel  Mflxamliest  Cleuter  vient  an  fervice  de  la  RJ- 
pu+&q.u,ejp  •  Venife;  aw  feft  ecus  AHenians ;  S?  comme  il  a  ltd 
mon  'Page,  &  qt£U  sejl  toujour s  rendu  digne  de  ma  profecjion 
far  Jbn  courage,  je  vous  le  recommande  avec  Join,  vous  affurant 
que  pontes  les  faveurs  qu'il  vous  plarra  de  lui  faire  en  ma  con- 
federation',  me  feront  agrtfaMes,  <8  que  je  vous  en  tiendrai  un 
compte  exacJ.    Je  prie,  <Dteuf  f$c . 

JU  autre, eft  datte  du  xo.  Septembre  1687 *(b). 

Monfeur  le  GJrifral  Konigsmarc ,  le  Colonel  Maxiniilien 
Cleuter  (tant  dans  la  ntcttfiti,  comme  il  mi  ledit,  de  faire 
un  tour  en  ItaKe  pur  fes  proprfs  affaire}*  a  eu  recourse  ma 
protection  four  en  avoir  la  permiffion  aprte  la  Campdgmyutoe- 
vfe;  ®  comme  il  me  femble  quJo»peut  lui  accorder  une  jijuf> 
te  demande,  je  vous  prie  de  le  favorifet  pour  cet  effet  devo* 
tre  cdtS,  autant  que  vous  le  jugerez  conv enable.  Cependant 
je  me  t^jouis  avec  vous  de  la  gloire  que  vous  avez  acqitifei  ® 
des  belles  dpions  que  vous  faiUs  y  Jouhaittant  que  tDieu  vous 
conffryc  pour}la  glqire  de  la  Su&de,  vous  qui  nforchez  ji  gfc 
rieufetnent  *for  les  traces  du  grand  homme  qui  vous  a  don*4  la 
vief  &  qui  ma  fervi  autrefois  fi glorieufement  &J  fi  fidtlemenf. 
Je  prie  ¥>ieu  quil  vous  tienne  en  fa  fainte  garde. 

La  Paix  dtant  foice,  &  Cleuter  ayant  a  vaquer  i  fes  affaires  particulates 
fcn  Alkmcfgne%  Cbrifiine  Faccorapagna  de  fes  Lettres  de  recommandatlon , 
tant  pout*  l'Cte&eur  6e  Cologne  &  la  Priftcefle  Landgrave  de  faJfe-Cqflil,  que 
pour  le  Nonce  de  Cologne  &  la  Ville  de  Francfort,  lefirocHes  nous  oonnoni 
ici  de  fait*.  <c)  Toiites  ce*  qtykre  Lettres  font  fans  date. 

K  z 


dons 


7<S  MEMOIRES    CONCERN.AN.T 

vteocto.      La  premiere  <St  la  troika*  font  gt  2M&0.   .  ,  ,      . 


4sL«tf«.  i^  tEletteur  de  Cologne. 

Mon  Coujtn,  le  Colonel,  Cleutei  ayant  un  frocte  a  vuider  de- 
'  vant  vos  Juges  t§  les  Echevins  de  Liege,  m'a  demand/  eette 
Lettre  de  recommanddtion  aup-es  de  votre  Eminence  9  pour  vous 
frier  de  vouh'tr  ordonner  qtion  lui  rende  une  bonne.  6?  jh-omte 
jit/lice;  C0  comme  fai  fort  a  cteur  les  inttrtts  de  ce  mien  Ser- 
viteur,  je  le  recomtnande  avecjbin  aV.E.,  vous  ajfurant  que 
je  vous  ferai  oblige'e  de  tqutes  les  faveurs  que  vous  lui  fer  en 
pour  F amour  de  moi.  J'em&raffe  encore  trh-volontiers  focca- 
JSon  de  vous  e'er  ire  la  frtfente\,  pourrjfnouveller  diV.  E.  P ami- 
tit?  C0  teftime  que  fai  pour  votre  merit e*  ft  ant 

Me*  Coufin  ? 
♦  V  •%&*&.  trbs-*$0iom4c  Amie . 

A  la  Trincejfe\de  Caffel/ 

Ma  Confine*  le  Colonel  Cleuter  qui  eft  un  des  fiddles  Servh- 
teurs  de  ma  Cour>  m  ayant  demands  cette  Lettre  de  recomman- 
dation  auprh  de  vous ,  pour  lui  obtenir  votre  protection  dans 
Fintfrit  qui  I  a  avet  Th£obal4e  Schenover  Marchand  de  Czt- 
{e\9jai  voulu  accorder  cette  faveur  a  fes  bons  fervkes ,  vous 
f riant  trh-inftamment  d avoir  four  lui  la  bontk  de  le  favor i- 
fer  en  ma  confederation,  afinqiiilpuijfe  tirer  promptement  la 
fatisfattion  de  ce  qui  lui  eft.  jufiement  dti>  vous  ajfurant  que 
je  vous  en  ferai  obfigti  cptpme  deja  xplus  Jinguli/re  preuye  que 
vous  puijfiez  me  donnwdi  votre  drnitit*  a  laquelleje  rdpondrai 
toujours  par  des  marques  dignes  de  Peftimequefai  pour  voire 
mtfrke,  priant  Dieu  qu9il  vous  tienney  ma  Confine,  en  fa  fain-? 
te  ©  digne  garde. 

4    Al  Nunzio  di  Colbnia. 

,  tyofifig**.  Reveren™.  II  Colonnello  Cleuter  ha  bifogno  delfav(h 
re  e  delP  arbitrio  di  V.  S.  fer  ottenere  una  buona,  e  pronta 
fpedizkon*  d'alcunc  caufe  cb'egli  h£  in  Liegi,  com'  egli  mede- 
mo  le  rapprefent&ra.  Io  perb  che  hb  motivi  di  cooper  are  agli 
*vantaggi  ed  alle  jfodisfazzioni  di  quejio  mio  attual  fervitore ; 
prejrd  V.&  ad  bdvM  ptr  vivmente  ratcomandatof  ed  a  far- 


CHRISTINE    RX1NE DIE   SUEDE.    77 

g&  godere,  per  mio  riguarde, quel  f*voriy  c  queUe  ageeaotui-  \w««ctt- 
jee  y  cbe  gtuftamente  potrauno  dtrivargll  doff  autorttd  fits,  c£L£«* 
fir  farmi  cofa  tanto  piu  accetta  quanta  piu  efficace,  e  il  defi*  Jc£$L. 
dark  mio  d'intendere  cbe  il  tnederno  Collonello  rimanga  confola-  ■    ,      * 
to  nelT  intento  fito.*  Confermo  a  V.  S.  con  quejla  occafione  lax    J^ 
mis  particoUr  volontd  e  ftima  yerfo  il  di.  let  meritay  al  .quale 
auguroi$c. 

Tour  la  Ville  de  Francfort.  > 

.  Meffieurj'y.je,  ne  puis  pas  refufer  auxbons  t$  fide'les  Servi- 
ces que  me  nettd  te \G0J99ef  Clevtex t:  fafipui  dfcette,recfimma#-\ 
datioft  aupres  de  vous,  pour  vous  prier  de  lui  rendre unebon-  N 

ne'  &  promH'juftiee  fitr  la  pretention  qtiil  a.  avec  Pierre  die 
Period,  March *nd  de  votre  Ville  \  vwsaffurant  que  de  toutes 
les  faveurs  qu'il  recevra:  de  vous  <£w  cepte  rencontre  en  ma 
conflde'ration,  je  voui  en  aurai  une  reconnoiffance  digne  de  fa^ 
mitie4'  quewmtne  iimoignere&en  c^th  ecca.Jhn,prUnt<Dieu1^c. 

Cbrijlme  slnt&efla  de-meme  anpris  de  Colbert ,  Miniftre  de  France ,  poor 
Madame  Giu&a  Diodati  \  que  le  Cointe  de  Beauregard  avoit  epoufee,  mai* 
enfuite  abandonee  d'une  maniere  pea  honnete  (a). 

r 

Le  z6.  Juillet  1670. 

<.  Monfieur  Colbert  ,,/**  tam  de  confianee  en  "votrt :  amitif, 
que  je  ne  fais  pas dijficuM  de  dmahder  votre  affifianee  en  fa-\ 
veur  du  Sieur  ]zm\  Baudet  de  Beauregard ,  qui  a  fyoufi  ici 
Madame  Giulia Diodati,  ^Demoifelleluucqnojie,  fans  attendre 
k  cmfiQttmevi  du  fieur  de  Beaurega«4  'fin  <P*re;  Et  romme 
fat  traitU  ce  nuriage,  U  croy ant  &j}brtfix*ux  deux  parties,  je 
me  fens  obligee  de  le  proUger,  IS  de  ctyrcher  les  moyensdt le 
faire  aggrier  du  Ttre  de  ce  Gentilhoimne,  qui  ne  fe  trouve  con* 
pable  envers  lui  que  £un  pen  trap  impatience ,  dont  je  fuis 
csufe,  fay  ant  perfuadt  de  lui  faire  obtenir  fori  pardon,  ce  que 
fefpire  far  vos  bons  offices,  &  par  [autortit  que  vous  avez 
/Sir  fon  T.tre.  Et  pour  vous  informer  -particukJremcnt  des.qu** 
lit 4s  de-la  T^emoifelle  y  je  vous*  diraiwu'elle  efi  Jes  premtdres 
Mkifons  de  Lucques,  Parent e  de  Mepeurs  les  Vatdinau*  Spa* 
4a  ®  Bonvifi,  Confine  de  SAvocat-ConfforialKottim,  Trilai 

de 

(a)  Mimnres  de  Chriftine  T.  IL  fag.  309,  Letterc  an  Principi  to.  i8p.  K  M*fe> 
toliUp.  223.  fife. 

K3 


tioas 

Cei 


76  MEMQIKES.CONCEIKAN1. 

,M*     MQhevator  Dfodrti ,  GrmvLTrienr  de  V*aifc    uEifr  «f  de 


£  a%L,  Ftfrrfc  ®  &  **  *"**>  *ft  *»»dle&  bien  fmtey  ®  Jim  mtrite 
—  me  Pa  toujour s  fait  aimer  &fr6t4ger.  Je  vous  reeomwakde  doucl 
mz.  k*n  itWfrfts  de  tout  mok  cceur,  afiuque  far  voire  autorat <  ilt. 
fuiffent  itre  accueUlis  du  Tfre  faverablemutt  &  dtjfofe&-le  a\ 
agre"er  leur  mortage  far  la  confideraiion  que  fin  fits  a  eu  de 
mobi'tr  f$  de  me  flair*  >  enifoufanl  Madtmoifille  Dioda- 
ti.  T*JP?r*  q**  tout  leur  /era  favorable  far  votre  autori- 
te4,  &  vous  prie  de  m'obliger  en  cette  affaire ,  d  laquelle  je 
fins  trte-fenfibl* ,  friant  \Dieu  qu'il  vousjtionwe  en  fa  fame 
garde.  .-.''■'■'■ 

T.  S.  Monfieur  Colbert,  je  vous  frit  de  mire  que  je  fe- 
rat  toujour*  frtte  d  reconnoitre  vos  Joins  dans  tontes  les  occa- 
fions  quo  vous  me  domterex  de  vous  obliger. 

La  Kane  leant  fort  am*  dp  Cardinal  #«**,  Vek  en  cette  con/ideV 
ration  qu'elle  ecrivic  cette  Lettre  au  Comte  General  Montecuculi ,  autre- 
feta  Ambafladeiir  de  YEmptreur  aupres  d'elle  a.  la  Cour  de  Suede,  en  fa- 
veur  deFJdericoSforza,  Neveu  dadit-  Cardinal,  («)  , '    ; 

Le  17.  Mars  167%. 

Monfieur  le  Comte  Montecuculi',  on  eft  ji  ferfuadi  que  vous 
ites  de  mee  ami**  que  quelques  qualiUs  qtton  fojptde  failleurs 
four  itrt  bien  re fn,  on  dejire  fourtant  toujour s  fttre  recount** 
de  ce  nombre ,  apt  de  s'adrefTer  agr  enablement  a  vous.  Cette 
confiddration  a  oblige*  7).  Federico  Sfotza  a  me  demander  cette 
Lettre  four  vous  %  que  je  vous  adrejfe  avec  flaifir9  me  firvanA 
de  focca/Son  four  vous  affurer  de  k  continuation  de  monefiimt^ 
©  de  mm.finvenir.  Je  vous  frie  de  confide'rer  ce  GentHbom*-. 
me  comme  me  ferjbnne  dent  la  fortune  m'eft  *  cteury  C0  an- 
quel  je  frends  un  intirit  fart'tculier.  t-e  deffein  qu'ila  £  alter 
tbefcher  la  gloire  &  la  fortune  Ji  torn,  eft  digue  de  touies  le& 
fdveurs  &  civilHis  que  vous  Jtni  fouvez  reudre;  fin  nomf$;\fit^ 
maifin  font  affix  comtus,  &  vous  layout  nomme'  je  .crois^vom^ 
{avoir  recommandd,  Ce  que  je  dots  y  ajouter  de  fins,  efijtitk 
men  Coufin  Je  Cardinal  Stone ,  fin  Oncle,  eft  de  met  im 
intmes ,  &  que  je  veux  bien  vous  tore  toujoMrs  redevabk  de 

tout 

00  Letter*  «'  Frineipt  pig.  rta  .,,    L 


C  H  RIS  TIN  B    R  El  NIC  JD  ET  S  UE  D  E.     79 
j*V/  imstkmie  en  fit  fame  garde,       «  cSSU 


deLetettsde 

Chriftine  Alexandra  :    *tl!ll 


<  Void  deux  autres  Parens  du  Cardinal  Jdami,  que  U  Reine  recomraan- 
dea l'Ele&eur PaJtow ,  au Grind-Due de  To/cane, & au Prince, de Iidto»- 
jfoto  dans  les  Lettres  raivantes.  («)  "•'*'-' 

Le  19.  May  1674. 

A  mm  Frfre  TEkfteur  Palatin  ^*  Rhiij.  m  Mm  Frfrey>  je 
'jfyis  obligee  de  voits  recommandcr  h  Sieur  Catlo;  Filippe  Ada- 
mi,  qui  maivtenanP  sreft  engagSdatis  les  Troupes  IriipdHales  def 
tintes  au  fecours*  dd  v.  JL  four  y  cbcrctor  fortune.    Je  fats 
'jTinMrejffVe  h  Jd  lui  ^procurer  r  que  tout  ce  que  je  pourrois  vous 
dire  enfafdveur^eflau-dejfous  de  ce  que  je  fbuhaitte  que  vous 
faffiez  poury  lui.    II  eft  proche  TatetitJtin  Cardinal,  qui  par 
fon  mtrite  extraordinaire,  (tf  far \famiH/  quit  a  pour  moi, 
fe  diftingue  (turn i  maniire .qut  nfvblige  de  m'intJreJfef  avec 
une  pajfion  toute  particuli&e  £  tout  re  qui  regarde  fa  fktitfac- 
mtion.  .  CTefi  pourquoi  je  vous  prie  avec  tout  femprejfement  dont 
je  fuis  capable,  de  protiger  f$  favorifer  ce  Gentilhomme,  vous 
affurant  que  je  pdus  ferai  toujours  obligee  de  Routes  les  bontts 
que  vousaurez  pour  lui  7  ^me  fervant  de  T occafion  pour  voUs 
"affurcr  de  14- continuation  4t ^nton t  awitiS & efthne ,  je.prie  2)/Vfe 
[qu'il  vous,  tienne  en  fi  fainte  &  Aigne  garde. 

Men Fr&e9  -    '  \; ' 

'■'*'.'        .    wtrekannySaurC.  A.- 

.'  ' ', ',.  [VMd  Santinj. « 

Al  Gran  *Duca  di  Tofcana. 

Li  3.  Afrile  1677. ..(b). . 

II  riftetto  di  perfina  mdfto  qvalificat^.e  che  ha  mece  gran 
merit o,  ntobliga  a  raccomandar  a  V.  A.  il  Cavalier  Antonio 
Vincenxo  Acbnii ,  nelt  amtmzto  medemd  del  quale ,  trover  a  tils 
giufi titoli  di  computcere  atia  Juainftrnxa,  mentttyokre  i  p*? 

(«)  LttUrea'  Principtpag.  97.       .  ;         (t)  Lmemf  Fri&pt  p&  a*'--    •■ 


L'an 
K»7+. 


cw«r*>  vizjpreftati  dal  Collier  J^dovieQi/fo?  ftf^^^frMv .vQtr 

*<?$**  tavio  Adami  yiw  Z/0,  <w»*  uefard  cojiare:  prego  per  tanto  V. 

•  "t-  -    A.  t&btighi  pitf-towa  premura,  a  provederlo  at  qualcbe  impie- 

1677.    8>  militare  decente  alia  fua  qualita,  onde  babbia  campa  Smg- 

mehtaYei  Merits  deUd  fyaca/a  nel  /irvizio'delf'  2.  V.  Ml 

quale  Ji  Pfofefa  jmgolarmerite  div&fo,  mettre  id  TaJJtcurQ  c'fo 

le  ne  rejterb  con  obligo  particolare',  e  mi  co»ferm6iD.P.'A.  . 

-  «# 

Sans  dfte  {a). 

Monjleyr.le  Trtnce  de  Lichtenft^iii  fjft.fi**  perfuadte  que 
c'ejl vous  bbliger  >  qpc  d$  vous  /crire  en*  faveur  dun  Gcntii- 
homme  qui ?, >  par  fes  Jervices Jans  fArmH  Imp^riale,  seft  rendu 
digne  ae  votre  ptoie&ion.  J'ejpfreque  par  ce  motif  vous  me 
fardonncre<£%  la  confiance  queje  prends  de  vous  le  recommander3 
mot  9  qui  n**i  fas  la  fatisfaftion  de  connoitre  votre  perfonne, 
quoique  la  renommje  m'ait  dfe&  inftruite  de  vos  bonnes  quali- 
te's  tS  de  votre  naijfance\  Mil  me  femble  que  cette  connotjfance 
pent  fujfire  four  me  mettreen  dt*oit  de  vous  demander  votre.  fat* 
veur pour  leCapitaine Adami, $w  fert  dans  le  JRJgiment  deMon* 
tecuculi :  ce  Gentilhomme  eft  proche  parent  dun  grand  Cardi- 
nal, qui  eft  mon  infinite  Ami\  &J*  fuisfi  intfrejfee  Of  obligee 
a  procurer  du  biefka  tous  ceux  qui  lui  apfartiement  ou  qui  en 
,  dependent ,  que  ne  pouvant  pour  le  hrtfent  rien  /aire  de  plus 
pour  ce  Cai/alier9je  prends  la  confiance \de  vous  le  rccomman- 
der9  vous  priant  de  vOuloir  le  favor i/er  dans  toutes  les  occafions 
ok  vous  pourrez  le  faire.  Si  vous  avez  la  bontt  de  rtpondre 
a  mes  deftrs,  ffjfy/requtil  poftrra.  bien  arriver  qu9un  jour  vous 
aurez  fujet  de  jneremercier  de  vous  F avoir  recommand4\  ce- 
pendant  je  puis  bien  vous  ajfurer  que  je  veux  me  charger  de 
toutes  les  obligations  quil  vous  aura,  priant  <Dieu,  Sfc. 

Cbrifline  en  applaudiflant  fort  aux  A&ions  Wroiques  da  G&&al  Copra* 
ra,  le  prie  de  favorifepquelqaes-iins  de  fes  Amis.  (£) 

'"'•';  *-JC*-Y7.  Novefobre  1*85-.     :\/  ^  O*  - 
;■..  *  wV  .-  .>  ■'.  A\.  .,,.'..     .      v  <-*•%  ■:   i*'1  -  'vi  -    W/s 

«•■  Mettfteur  te  Mdr4ch*lG*$tixiL>  je  vous  di  rendu  jnftice  At 
par/ant  avantageufevtent  de  votis  em  fujet*  de  Padtien  htfrosque 

de 

^  (a)  Lettfrt  a %  PHmfr  fag:  ifte      ,         (b)  Ibid*  pag*  W*    .1 


V. 


L*  at.  j&vemtre  i6j&  {4)< 


CHRISTINE   RBI.NE    DE    SUEDE.    U 

4$  NeufcJ ,  .9  /e*vmrxrtkmH*  de  fit*Ocir  donntm  ft  beau  &  ***** 
firare  /peftacle  que  celui  de  voir  am  **J? >$r#Q*  torton?  Aw^amL 
vous,  fa/re  une  ft belle  aftion*    a  laquelle  fat  plus  &plaudi%%SE2L 
que  per/bunt:  dependant  vous fS^vMuWen rMercter,  tg      T; 
cette  occafton  vous  a  donne"  telle  de  me  rafrafchir  Id  memoire    T  ** 
des  fent'mens  de  refpeft   &J  de  vine'ration  que  vous  rnavez 
temoigne's  de  tout  terns*  dont  je  vous  fat  gre",  avec  toute  Fefti- 
me  qu'on  doit  a  un  aujft  brave  &  honnite  bomme  que  vous.  Je 
vims  en  demande  la  continuation.    En  revanche  Je  vous  ftlkiie 
de  U  re'duiliou  de  CafTovie,  &  prie  tDieu  qu'il  vous  conftrve 
&  fip  frtftfr'r  toujour*^,  *•>•;■.... 

*6hrif&te  Alexandttt!       ' 


MomJuut  It  General  Caprara^  on  eft  per/bade4  que  vims  Aes  Vm 
ajfez  de  mes  Amis ,  pour  prendre,  in  .quelque  cmfiMrafhn  Us  166*- 
inUritsdrJxnx  qneje  vous  recommande.  C eft  pour quoi  Fon 
m*a  demande'  cette  Lettre  pour  vous  en  faveur  au  Sieur  Mi* 
chel  d'Afti  Gentilhomme  Romam,  de  qui  It  frere  &  la  mas- 
fon  veulent  bien  dependre  en  quelque  forte  de  moiy  &  qui  fe 
trouve  maintenant  en  AHemagne  pour  y  chercber  fortune.  Je 
vous  prie  deie  conftdifrer  &  favorifer  ant  ant  qu'tf  le  mfrite, 
vous  afurattt  que  Je  veux  bien  vout  tore  obliged  de  toittes  les 
bont/s  [que  vous  uurez  pourceGentHhomme  a  ma  confiuWatio*, 
©  me  Jefyant  de  V occafton  pour  vous  affurer  dujp  de  tamitie* 
&  de  teftme que  fai  pour  votre  perfonnetJeprie  T>ieu$  tic. 

Sans  date  (b). 

Mon/frur  te  Marshal TCaprara,  jt ;  m'intfreje  d'unemanxere 
ft  particuliere  dans  la  fortune  du  Comte  Bulgaro  cte  Malteto- 
no,  qui  fert  dans  fArmte  Imp^riale,  que  je  ne  puis  rriem- 
ptcber  de  vous  renouveller  mes  recommandations  en  fa  faveur 9 
pour  lui  obtenir  quelque  avancement  dans  les  <Poftes  vacansy 
ou  qui  viendront  a  vaquer.  Je  me  rejouis  avec  vous  de 
FimuieQ  immortelle  atfion  de  Bude,  d  laqmlle  vrtfeviitotr 
a  taut  coniribuf.  Je  vous  afure  que  Je  vonferverai  u/tttre\P 
fenftbk  reconnoifance  de  toutes  les  faveur s  que  ledit  Comte 

iom  If\  L 


8?      -   M  E-M  OJR  E;S    OON  CIRITANT  "3. 

«4g>e»  reeevr4  ide-ydus  four  F amour  de  moi>  priajtt  ^D'teu qu'il'doit* 
t££zct  conferve  8?  faffe  frofttrer. 

de  Lcttres 

teCbrijiini.     La  ^.^  recommande  au  Grand-Maitre  de  ifeWk  le  Chevalier  Santaru 
Van     ni  fon  Domeftique,  &  le  Chevalier.  Cafali  (a). 

1669*  *      • 

y  Li  %.  di  Marzo  1669.  \  '  \\ 

•  \Havendo  htefo  la  buona  difpojizione  cbe  ha  V.  E\  di  prove* 
dere  il  Ca?fe.  Sahtirani  druna  Commcnda  digrazia,  hb  volute* 
mediant*  quefia  miaydarne  alF  E.  V.  anche  m&ggior  impulfo^tef- 
ti fie  an  dole  cbe  come  to  defidero  a  quel  Cavalier e*  ri/petta  delk 
fue  qualitd  del  Carattere  cbe  porta  di  mio  fervitore,  ogni  ac~ 
crefcimento  di  comodo  e  £  honor e,  cofi  farb  per  rimaner  par- 
ticolarmente  tenupa  a  Y<  E*  Jtogni  fdvore  ettella  gli  ford  go- 
dere  per  mio  riguardo9  e  rinuovando  con  queJF  occajione  a  V.  El 
t  affettmfa  volontd  e  Jlima*  che  confervo  fempre  aids  lei  me- 
*ito%  mi  eonfermo  2)i  V.  E.  ^ .         v       ,  , 

-{/;*.•  Aflina.  fempre. 


^  X* -ii.  rfprtle  rt?79» 

ran  Tortandofi  a  Malta  il  Cavre.  Cafali,  di  cui,  come  di  iuttala 
i<5«7-  fUa  Cajfoj  tengo  partial  protezzione,  hb  voluUaccor^Mn^rl^ 
falla  prejenie  per  V.  E.  a  cut  to  raccotnando  xon  og^rp^vi^ 
va  premurayperche  voglia,  inwazia  mia,  protegerlor  e  favo~ 
rirto  con  quella  pienezza  dammo,  cbyio  mi  pmmetto  dallabon* 
tadelT  E.  V.  ajjicurandola  che  quanta  ella  ford  in  avantaggt* 
di  quel  Cavalier* ,  fardjentito  da  me  con  fommo  gradmento^  e 
mi  confermo*  ..    \ 

.   Cbripnz  sinter^z^  *  h  j 
deuxXettres  eri  /a ,faveur  (c). 

Le  5.  Juin  1683. 

v'      -  MComteyde\Mt\g^r\  ^   .  ;  I  '-,-    ;  v; 

lion  Goufin\  jem'fnitrejfe tTuhe  manttrejt  parttculitre  a  At 
jbrtm*duxCdpitaineC\mdio  MartelK,  que  je  nc  puts  niempt- 

*-  *•  —    -    •• .  -     ■  "      cher 

-  €A  J*etten  a*  Principipag.  41;  (c)  Ibid.  p*g.  iiu 

(fi)  Ibid.  .-  .       ;   -\m  .   ;  .       .•'/,—' 


C  fl  R  I  S  T  I  N  £    R  E  J  N  E    D  E    S  Tj  £  D  E.     «§ 

xber  de  vous  renouveller  mes  recommdndations  en  f,  f*vtur>   N*od* 
Ar  le  bruit  qui court  de  quelque  reforme .  dans  la  Gamifon  detZL, 
■Cremone,  *u  tlfe  trouve prifentemmt  avecfa  Compdgnie  a*In-  deLe,«» 
farter ie.    Je  vous  trie  de  Jut  cont inner  votre  protection ,  pour  —^*' 
lui  /aire  la  grace  de  le.couferver  dans  le  Service  fans  le  rtfbr*    £?v 
mer,  vous  affurant  que  je.vous  ferdi  /enablement  MgJe  de 
toutes  les  bonte'sque  vous  aurez  pour  ce  Gentilhomme,  en  confi. 
deration  de  cet  office,  jue  je  paffe  du  mejlleur  de  mm  ceur;  &  ' 
mefervant  de  cette  occafioh  four  vous  renouveller  au£i  les  affu- 
rances  demon  eftime  &  amititf ,  qui  font  enti&ement  acquifes 
m  votre  mfrite,  jeprle  IHeu  qu'il  vous  tiertte  enfafaintegarde. 

'.    ■"• "  %    "  •  ChriiBtte  "  Alexandra, 

Le  x6\  Jniltetx&y.  (a), 

MmQmfm,  leQapitaine Ckudio  Martelii,  Gentilhomme  de 
F&mQyshercbaut  d  puffer  fa  fortune,  aprh. avoir  fervtcSm^ 
we  Vohntaire  dans  ?4rm4e  Imp&iafe  devant  Bude ,  il-vWs 
Jemande  la  grace  dune  Compagna  dans  les  mimes  Troupes  one 
vous  commandez  avec  tout  de  gloire\  &  comme  fai  de  fortes 
tonfiderations  qui  m'obligent  d  m'interejfer  a  favancement  de  ce 
Gentilhomme,  je  le  recomrnande  de  tout  mon  cotur  a  votre  pro- 
tection ,  dontje  fuis  perfuadte  ju'V  fe  rendra.  dyne .  par  fes 
fervtces,  ft  vous  lui  accordez  la  grace  qu'il. dejire ,  &  que  je 
vous  demande  pour  lui  avec  tout  fmpreffement  dont  je  fuis  ca- 
pable, vous  affurant  que  je.vous  firai  obligie  de  toutes  les  boo- 
ths que  vous  aurez  pour  lui  en  ma  conjid&ation ,  &  je  prie 
7)ieu  qu'il  vous  tienne  en  fa  faint e  garde. 

■    Void  encore  une  autre  Lettre-  au;  Procureur  Angelo  Morofmi pourPe- 

Le  x6.  Avrit  \6%^. 

Munfuurle  Procureur  Ancelo  Morofini,  je  ne  puis  pas  re- 
fufer  a  Antoine  Peruzzi,  Wnitien,  cette  Lettre -de  favour 
aupres  de  vous,  puisqu'il  m'd  bien  fervi  quelque  terns  en  qua- 
Uttde  Lanjpefade,  &  je  lui  at  pfomis  ma  protection  en  cette 
occafwn.    Le  zCle  ®  ftnvie  qu'il  a  d'aller  fervir  fin  Prince 


<«)  Lettere  a'  Princifi  pag.  i57.  (b)  ml  ^  j3 

L  a 


avec 


S4  MEMOIRES    CONCERNANT 

xton*  avec  un  de  fes  fits  centre  fEnnemi  commm ,  tut  fait  defirer 
cewtoctw1  votre  protection.  Je  vous  prie  de  le  confidfrer  comme  une  per* 
82tf  *>&***  9™  Je  woMMttd**  &  **  &  accorder  pour  t amour  de 
•         '    moi  toutes  Us  favours  dont  vous  k  jugerex  digne,  vousaffu- 

i6??.  rant  que  je  vous  en  faurai  fan  grS,  en  attendant  je  prie  T>ieu 
qui/  vous  tienne  en  fa  fainte  garde* 

.  ;  Cfcri/Zfft*  recommande  aux  bonnes  graces  da  Dae  de  Lorraine  (a)  fe 
Comte  Bulgar*  de  Marfciano  &  Frangois  Montoio  fervant  en  Hongrit  dans 
1' Annie  de  YEmpereur. 

Le  14.  Septembre  16%  6. 

Mon  Coufiuy  aprh  la  gloire  immortelle  que  vous  venez* 
JPacqufrir  devant  Bude ,  dont  je  me  rtfouis  avec  vous  de 
tout  mon  cmur^je  viens  vous  temuvellermes  offices  en  faveur 
du  Comte  Bulgaro  de  Marfciano,  vous  priant  de  vous  Jbuvenir 
4e  favor  if er  fon  avancemeni,  que  je  preuds  fort  a  cotur  par 
flufieurs  motifs \  £$  je  veux  vous  iffy  oblige  stes  graces  quit 
recevfa  de  vous  en  ma  consideration  >  &  prie  *Dieu  qu'il  vous 
tienne  en  ft  fainte  &  digne  garde.         > 

Sans  date  (£}. 

Mon  Coujihyje  trends  la  confance  de  recormndnder  a  V.  A. 
le  Sieur  Francois  Montoio,  qui  fert  dans  le  Regiment  du  Ma- 
Hihdl  Caprara,  vous  priant  de  leprotdger  &>  favor ifer  autant 
qiiil  mtrite  de  rttre,  puifque  je  veux  lien  vous  Hre  obligee 
de  toutes  les  bonth  que  vous  aure&pour  ce  Gentilhomme  en  ma 
confederation,  J*embraffe  avec  £  autant  plus  dejoie  cette  occa- 
Jiony  quelle  me  fournit  celle  de  me  rtjouir  avec  V.  At  de  la 
gloire  que  vous  avez  acquife  en  fervant  fi  glorieufement  &J? 
utilement  /Empereur  S>  la  Chr£tient£.  Je  foubaite  de  tout 
mon  ceeur  que  la  fortune  feconde  toujour s  la  grandeur  de  votre 
courage ,  fsfavorife  vos  htroiques  a&tions,  comme  vous  le  mfri- 
text  par  cette  valeur  Ji  diftingute  que  T>ieu  vous  a  donn^c,  Qf 
uutril  couferve  V.A.  pour  la  gloire  de  noire  Steele® pour  le  bien 
4  4  0tfftieiit&  ■ 

Lo  fteine  intercede  aupr£s  da  Comte  FonfaRda  &  da  Doc  de  Mantua  (b) 
pour  le  Due  tiAhito,  qui  s'&oit  battu  en  duel 

Le 

(#)  Latere  «*  PHndpipag.  43.  {$)  Ibii.  fag.  155. 

(*)  Ibid.  tag.  43. 


CHRISTINE   REINE   DE    SUEDE.     fj 

Le  iZ.  Aodt  i6%?.  wma. 

Cmmetee 


U  trots  innocent  de  ce  dont  on  te  Joupfonne.  Ceji  pourquoije 
vous  pru  de  vous  content ery  en  ma  conjideration*  de  la  peine 
qu'il  a  foufferte  jufqu*ki9  Sf  de  lui  accorder  fa  liberte"*  que je 
vous  demandepour  lui  de  tout  mon  cceur,  vous  ajfurant  que  ce  fe- 
ra  me  donner  une  e'clatante  marque  de  votre  amitieti  &  queje 
vous  enferai  ablige'e,  pr'tant  7)ieu  Sfr. 

j4l<DucadiMzntouz(a).  ; 

Ritroyandoji  arreflato  nel  Caftello  A  Milano,  per  or  dine  S 
quel  Co.  Gov™. ,  */  7)uca  JAlvkoper  un  accidente  del  quale  V.  A. 
ford,  difiintamente  informata  per  parte  del  medemo;  to  compaten- 
do  quejiafua  difgrazia*  bbfcritto  infuofavore  al  Conte  at  Four 
falida ;  confiderando  perb  quanto  poffa  giovargli  la  protezzione 
deir  A.  V.  ancora,  alia  medema  to  raccomando  con  tutta  Fef- 
jlcaciaimaginabile,pregandola  afargliene  godergli  effettiper  via 
del  Mmfiro  cK  elta  tieut  in  Milano,  con  or  dinar gli,  cbe  pro- 
curt  con  ptemura  Softener  la  liberat'ume  del  'Duca,  pareudb- 
mi  cbe  lameriti  per  quanta  bb  potuto  Jeorgere  dalla  relatione 
del  fat  to ,  e  dichiarandom  cbe  mele  profejfferb  percib  molto 
particolarmente  tenuta9  refio. 

De-fnime  (£). 

Signer  ^Alvito.  Compatifco  la  voftra  di/grazia  con  tutto 
tanimo ;  Vt  hb  perb  raccomandato  al  Conte  di  Fonfalida, 
ed  al  Signor  'Duca  at  Mantova  nella  confbrmitd  cbe  havete 
dejiderato.  Tiaccia  a  7>io  cbe  i  miei  ufficj  vi  Jiano  cofi 
utili  contio  bramo,  e  voi  merit  ate  %  affkurandovi  cbe  non  vi 
mancberd  la  mia  protezzione  >  ne  m  quefia9  ni  in  ogni  altra 
voflra  occorrenza*  pregamdovi  in  tanto  da  IDio  ogm  coujbla* 
xione* 

La  Reine  fe  rdjouiflant  de  lagloire  que  le  General  Dunnewali  avoit  ac- 
quire 

(•)  iMtrt  tt  Principi  pag.  15s,  (b)  JbU.  pag.  56. 

L  3 


6*  MEMO.IRES    CONCERNANT      . 

N^oci*.  quife  par  fes  belles  attion&eo  Hongrit,  elle  lot  recommande  le  Comte  AU 
c^n^rct   mb™*  V"  y  &oic  retourn^  a  fon  pofte  (a). 

de  Lettret 

J  Monfeur  le  Gtntral  Dufinew^ld , "je  not  pu  refufer  au 
Comte  Alm£rici  f  qui  s9en  retourne  a  let  en  Hongrie ,  cette 
Lettre  4e  fyveur  pour  vous  \  recommander  Ja  perfonne  8?  fa 
fortune ,  vous  pridnt  de  tavanctr  autant  qui  I  mifrite  de  F li- 
tre *  en  ma  confederation.  Je  me  rijouis  en  m€me  terns  avec 
vous  de  la  gloire  qui  vous  revient  de  tant  de  belles  actions, 
par  kfquelles  vous  vous  ites  diftingu/,  (S  avez  acquis  Fcjiime 
univerfelley  SJ  la  miennte  en  partfculier^  qui  pretends  rendre 
toujour s  juftice  aumfrite  des  braves  gens.  Sachez  done  que 
je  niinUreJfe  en  votre  fortune  plus  que  vous  ne  penfez>y  & 
que  je  defire  quelle  vous  foit  aujffl  favorable  que  vous  le  m£- 
rite%^  Jefrie  1)uu  qtiil  vous  tienne  en  fa  fainte  garde. 

* 
Voici  deux  Xettfcs  de  la  Reine  au  G^nfral  Comte  de  Komngsmarck  en 
lavcur  de  Guido  Jionaventura  &  du  Baron  Rofe  (i). 

Le  xo.  Avril  \6%6. 

Monfeur  le  GtnJral  Komngsmarck,  /W  de  fortes  confide 
rations  qui  triobligent  de  favor i/er  ie  Sieur  Guido  Bonavebtu- 
ra  Capitaine  £  Infant erie  fur  les  Gal/res  du  Pape.  C eft  pour* 
quoi  fab  voulu  vous  le  faire  connoitre  par  Id  prtfentey  vous 
priant  de  lui  faire  un  accueil  favorable,  f£  de  le  protiger  ££ 
confidirer  autant  qu'tl  mSrite  de  FHre  a  ma  recommandation9 
vous  ajfurant  que  je  vous  faurai  gr4  de  toutes  les  civilit/s  que 
ypus  fere&.d  ce  Gentilfromm?,  f£  je  prie  fDieu  quit  vous  tien- 
nc  en  fa  fainte  gar dt.  ,    -r  \     ' 

Le  27.  Avril  1687.  (d). 

;  Monfeur  le  GJnfral  Komngsmarck, y>i  ordonnt  au  Shur 
Baron  de  K6(e9< qui  pari  diet  pour MkrfemrauX&swit* 
~de  vous  Umofgner  fefiime  que  je  fidsjde  pqfce  perfmnt*  ft?  U 

juftice  que  je  rends  a  votre  mfrite,  qui  ieft  (i  fort  diftiugwf 

par 

'    (f)  N*g*z*  d*  Pol.  pag.  236.  (t)  Ibid.  pig.  25. 

W  Leture  a'fuoi  Mspflfii  fagf  24.-  .'.'..,  i  \.  •.    ;„  \ 


CtffciStlNE   RtflNE   Dfc    SUB'lJE.    # 

far  la  gloire  que  vous  avez  acquife  far-tout.    Et  antique  le-  *&•<«-.. 
dit  Baron  foit  afez  connu  de  vous,  il  a  ne'anmoins  fiubaitte"  ctcSatm  • 
ttmoignage  de  Finte'rtt queje  fronds  en  fa  perjomte,  &  qui  eft  %$£**, 
le  m(mt  que  je  prends  en  tout  ce  qu'il  yaae  braves  ®  a* bonne*-  >  '\.  *  — 
pes  gens  dans-le  Monde ;  ce  que  fat  bien  voulu  lut  aceorder,    £}£ ; 
vous  prion*  de  le  eonfidjrer  (5  favorifer  dautant  plus  en  ma 
confid/tation,  puisque  je  veux  "bien  vous  tenir  uncompte  par- 
ticulier  de  tout  ce,  que  vous  ferexs  dobligeant  pour  hi  par 
ifgard  pour  mot.    Je  frie  *Dieu  qu'il  vous  tienne en  fa  fain- 
te  garde. 

Cbrifiine  n'&Qit  pas  tant  a  charge  aux  Princes  &  a  d'autres  Perfonnes  de    unrtti* 
HHrm6ti6n  par  fes  Lettres  de  recommandation  &  de  faveui  qu  on  luj  avoit'^^A  Z 
denutad^es.,  que  ces  iafimes  Princes'&  aatres  le  Id  e'toienf, " en  Mreconv' £:/*"***■* 
mandant  auffi  lews  Amis  &  Serviteurs.    La  Reine  dibit  toujours  prSte  a  ^.wT" 
obtiger  ceux  qui  deGroient  fes  bons  offices.  Nous  produtrons  iei  une  rake/''  *♦»«!»>• 
de  fes  Lettres  de  cette  nature.  J'en  dmettrai  poartanc  un  plus  grand  nom-'"' 
bre  a  des  perfonnes;  de  rooias  de  marque*  poor  ne  pas»trqp  aJlauger.ce. 
Recueil.'  Cbrtjiine  aysrat  pris  le  Fils  dir  Prince  ,deirjtpatri^z  Ton  fer^ 
vice,  repond  au  Pexe  qu'il  s'y  conduit 'tres-bien.'&'qu'elle  aura  foin  ide 
lui  (a).  '■ 

Li  19 .  Mar zo  1663. 

^Principe  delt  Amttxice.  Alia  Lettera  con  la  quale  voi  nti 
ringraziate.  d haver  ricevuto.al .tmo^firvizio  il  Marchefe  vo/^ 
tro  figlioy  hb  dsfferito  di  rifponder  Jinhora^  per  peter  fignrfi* 
carvi  quale  he  cofa  in  or  dine  a  fuoi  pott  amentia  quali  cprrifi- 
pondono  in  effetto  ah  buon %  conceit*^  eh'io  tthaveva ,  Ji  per 
fapplicazione*  e  dMgenzai  con  cbe,  adempifie  alia  foe  parti  y 
come  per  le  altfe  Buone  qualita,  che  *in  luis  concorronQ:  pnde7 
rejlandb  io  mofto  fodisfatta  di  queftelezzione^hl \  voluiofar- 
ne  voi  pure  confapevole  per  accrefcer  in  voi rhon  folo  il [contend 
to>  che  ne  mojtrate;  ma  il  fnotivo  diconfetvar  almedemovoft 
tro  figlio,  fempre  pi*}  vivi  i  vofiri  Jentimenti  di  paterno^ajfet* 
to 9  mentre  io  ifapcuro  che  alle  occoryzens^:vofire ,  e  di  tttitaty 
Cafa,  non  lafcierhdidarvirinconhro '  nelle  opere  delwwgfadi* 
mento  e  delta  Jiima,  che  vi  porto.  Vi  ringrdzio  th  ianto  %)t 
vjficio>  e  vipregp  da  cDi$ ]  ogni  vefwcontentez&A.-  "'[ 

,  En  &rivant  au  Due  deParm,  elle  Fui  promet  qureirverta  de  fa  re> 

00  LiUtrc'tf  Prirtcipipag*  £4^  .•  .;  .     ...      >  >  '.■*    -..•  -  . '  > 


If         ME  MOIRES    CONCERNANT 
Hind*.  ""pnwHflfo"  j  e®*  armrjna  an  jenne  Comte  Scotti  laprdmi^re  PI**  A» 


ntcbr.jii*.  Li  t%.  Ottobrt  1664* 


■  Sere*.  S ignore.   Hbricevut*  con  grodimento  fori  alia  ftima 
tbx  iofo  delta  quaUtd,  t  merit*  di  V,  A.  I  officio,  cti  ella  bd 


faffdto  meco  a  favor e  del  figlio  frimogenito  del  Co:  Aleffan- 
dro  Scottir^  defidera  £  haver  Utogo  frd  mieiTaggL  On<f 
to  cbe  trd  le  altre  faro  prerogative  confidero  maffime  quella  <Tef- 
fer*  in  attual  Jervizio  di  y.  A.  vorrei  rimoftar  a  lei  front a~ 
mente  per  effetti  quefii  miei  Jenfi;  Ma  Fefer  per  adejfo  il  nu- 
mero  pieno9  e  promejffe  anche  ad  altri  le  prime  vacanze,  fdy 
cb'io  mi  retringa  ad  afltcurarla>  che  alprimo  tuogo  cbe  Ji  dard 
fenz?  hmpegno ,  0  vero  fe  fi  accrefcerd  il  numero ,  il  cbe  pit 
facilmente  pub  fegvire ;  io  ford  confapevok  LA.  V.  affincbe  il 
foggetto  da  lei  raccomandatomi  pojfa  refiar  compiaciuto  neW 
intento  fuo.  Creda  ella  in  tanto  cb'io  jut  per  tenerne  portico* 
lor  memoria,  e  refio  2?.  V.  A* 

Affina  Sempre. 

C.  A. 

MotiBeae  Jpp«lbwmzjzat€t6  envoys  dtSuide  zupT&$fesJEtatt.Ginirausf 
da  temt  que  CbriJHne  itok  encore  fur  le  Trdne,  il  lui  en  renouvclla  le  fou- 
venir ,  qui  lui  fat  fi  agreable,  qu'eHe  lui  ecrivit  la  Lettr^  fuivaue  pour  l'af- 
furer  de  &  bienveilknee  (*). 

Le  30.  Ao4t  1667. 

Monfieur  Appelboom,  vos  fans  &  fiddles  fervkes  vous  ont 
tniriti  toutes  tes  graces  que  je  vous  ai  jamais  faites,  6J  le 
fouvenbr  que  vous  nten  ttmoignez  encore  apres  tant  Aanne'es 
far  votre  Lettre,  eft  bun  obligeant.  Je  vous  remercie  de 
toccafion  que  vous  ntavez  don/ne'e  de  vous  temoigner  mon  efti- 
me,  &  vous  affure  que  vous  pouvez  toujours  compter  fur  tout 
ce  que  je  puis  pour  votre  fatisfatfion  8J  pour  vos  intfr/ts, 
friant  *Dieu  &r. 

Elle  promet  a  la  Dachefle  de  Gmfe  de  lui  rendre  aupres  du  tape  tons  let 
tons  offices  qu'elle  lui  demande  (c). 

Sans 


ft 


[•>  Littere  a9  Principi  p.  67.  (0  Littere  •'  Principi  p.  ao» 

"  Xfegn.  di  Pollonia  pig.  227, 


C  BR  IS  TINE    REIN  E  jDJB.SV.EDE.      69 

-'•'  '  'Sans  date.     .  '..  ,     .  a*?8** 

Commerce 

.  ^.W  **»*  <?omiti<f  ®  Sejiime  pour  voire  perfonne  &  pourta$L,, 
■vofre  mfrite,  que  je  m'tntfreflerdi  toujour s avec beaucoup daf-  ,..Vn  ' 
feffion  a  tout  ce  qui  vous  regarde.    Ce/lvous  afurer que  je  njt    16 1: 
manquerai  :pas  «<  V<f*s  rendre  auprts  de  Sa  Saintcte  tout  let       \l 
bon$  offices  que  ivous,  me  dmandez,  foubaittant  dyrjuj/tr  felon 
votre  dejlr,  pour  vous  ccnfirmer  daut ant  plus  dans  laconfiatt- 
ce  que  vous  prenez  en  moi.  Je  prie  Ttieu,  &c.      , 

"  Cbrifliite  die  a  la  Duchefle  de  Savoye,  <ju*elte  fera  grand  cas  defa  recom- 
mandation  en  favedr  deTAbW  Bartoli(a).     '•-   '      >   fv>-  '•, 

Li  4.  Ottobre  1670.,  .  .  / 

Sir?".  Signora.  AlF  Abb™.  Bartoli,  the  V.  A.  R.  mi  racce» 
manda  con  particolare  premura,  farb  conofier  nelle  fue  occot- 
rewse,  quanta  Jlima  to  faccia  de'  fuoi  ufficj,  e  della  confident 
xactfella  bavfPflfto  nelt  opera  mia-a  favor  dilui.  ..  Rin^razio 
in  Panto  V.  A.  R.  delf  occafione  cbe  mi  ha  dato  Sdattejldrfe ,  la 
mla  Jingolare  affezione,  e  daJJTcurarla,  come  fl,  del  defidcrio 
the  tengo  di  rimojrarle  ffequeniemente  che  fono  <Di.  tf.  A.  R. 

Dans  la  Lettre  firivante  a  la  Comtefle  Baldacci  Gambalongh  i'  la  Rein* 
promet  de  faire  tout  fon  poffible  pour  la  tcfcojiciHer  avec  fon  MtaV(i).  '-\ 

Li  —  Aprile.  1679. 

•      >         «  • 

Contefa  Balducci  Gambalonga.  Io  vi  hh  protetta  fin  qui, 
fieondo  che  mi  e v  ftata  Juggerjt*  da  chi  fb  le  parti  voflr*  in 
que  ft  &  Corte,  e  Fhb.  fatto  vokmtieri  >  per  ejfer  perfuafa^  che 
una  'pama,  pari  voftra,  bavreffle,  corri/pofto  a'miei  favor i 
a»i  una  mtierarajfegnazione ,.  La  quale  potrd  merit ar  da  me 
la  cofttinuaztone  ;  Ma  per  parlarvi  con  ogni  finceritd  f  e 
jchiet'tezza, .  ionon  pojfo  approver  H  defiderio  che  voi  moftrah 
d'ufcir  dal  tnonafterb^  jinche  non  fid  fatto  ilvoftro  aggiuftameb- 
to  cM  Conte  voftro  marito,  a  qual  fine  io  niofferifco  dimpiegdr 
tUtta  la  miaautorka\  perthe  feguacon  ogni  ficurezza,  cd ho- 
nor e  vole  zza  voftra.  '  Se  jfra  tanio  volefte  mutar  luogo,  ,e  mth 
ft  after  0)  potrete  fciegliervene  un'ultro*  ed  io  m'adoprerb  sfifi* 

■    -     ^     -   ,  •  .     ■ "    vek 

(«)  Lrttert  a'  Princlflpat.  71.  (b)  Ltttm  a'  Divjtrji  p^fa.  ..  .    . 

M 


L'an 


go  MEMOIRES    CONCERNANT 

.Nrfsoci*.  velo  ottenere>  fe  far  a  pojtbile,  parendomi  che  al  voftro  decor o* 
c^Mca  rcputazione,  e  quiete  convenga  ioperar  co/ty  accertandoviy  cbr 
*  cSSmm.  *°  ncn  V0&1*°  tener  mano  a  procurarvi  quelle  fodiffazions  che 
+  fiano  di  voftro  pregiudizio,  perche  farebbe  mal  cwrifoonderc 
alia  confidenza  fhavete  ripofto  in  me,  quant  to  rim  rtfiettejfti 
voftri  inter effi  cq/i  important i.  Vi  prego  perb  di  confiderare, 
quel  tanto  che  vi  far  a  rapprefentato  da  I  voftro  ^Procurator ,  al 
quale  hb  detto ,  e  fatto  air  piu  particolarmente  i  miei  fenti- 
mentu  Intanto  vi  dotnando  un9  intiera  rajfegnazione  alia  mia 
volonta$  del  la  quale  vi  potrete  prometter*  ogni  favor ,  e  corte- 
fa  nei  termini  convenient  at  voftro \ftato.  <Dio  vi  pro/peri? 
$  confoli  come  defdero. 

Voici  trois  Lcttres  de  compliment ,  une  pour  Grimani  Ambafladeur  de 
Fcnife^i  Romc%  &  deux  pour  (on  Epoufe  (a).  ■ 

^De  Hambourg^  le  .7.  Mars  166%. 

Menfeur  fAmbaffadeur  Grimani,  fai  refu  ayec  toute  tefti- 
fne  qUe  vous  mfritez  la  Lett  re  que  vous  m'avez  Scrite,  pour 
faire  part  de  votre  arrivfo  d  Rome  avec  le  QarattJre  d'Am- 
bajfadeur  de  la  Rtpublique  de  Venife,  que  vous  mfritez  fibien. 
Je  'vous  remercie  de  vos  cxprejfions  en  cette  occafon}  S?  comme 
jc  fttfs  en  pojfejfwn  de  tamit  tides  Miniftres  de  ladite  Rtpubli- 
que  en  la  Cour  de  Rome,  je  m'efforcerai  de  mWqufrir  la  votre y 
*  en  vous  t/moignantTeftimequejef  faisde  v6tri  perfonne,  auffi- 
bien  que  de  votre  carafifre.  Je  fouhaitte  avec  impatience  mon 
retvur  pour  vous  mieux  perjuader  de  ces  vlriUs,  G>  cependant 
je  frie  *Dieu  quil  vous  thnne  en  fa  fainte  <$  digue  garde  y  £$* 

. .        :    '  *De  la  mfat  date  {b\     . 

'  ' .  •  '  »         »•         * 

Madame  F AmbaJJadrice  Grimani,  je  vous  remercie  dej  civ i li- 
fts, que  vous  m'avez  faites^a  Toccajlon  de  votre  venue  a  Rom£. 
jiuftimant,  autant  que  je  lefais,  votre  ajjtttion%le$  temoigfiages 
que  vous  m'en  dormer ez  me  feront  toujour s  trts-agrlable/ ;  je. 
jvous Idemande  la  confervation  de  votre  amititf>  vous  affiirant  de 
Ja  fattsfaction  que  Jaurai  a  mon  rttour  da  vous  faire  mieux 
jonnoitre  feftime  SJ  la  tendrejfe  dontje  vous  honor erai  toujour s* 
Cf pendant  je  prie  T>ieu  &c.  y. 

Le 

(«)  LetUn  a?  Principi  pag.  167.  (*)  JWA  PV*  ■*** 


CHMSTiJM  .REINS    DE    SUEDE,     pj 
'    "    •  • .      Le  »;  jW/iwr  x<T7i.  (a).  •  •  ■  VHg£-* 

Commerce 
J.etuc» 


MUame  Crrimani,  /*»  r/f*  azteffilaifr  U  neuvelle  que  tmsZ  EE^f* 
tjiavez  detune  de  voire  atrrve'e  <?  Veniie ,  aujfi-i>is?  que  Us.  ■ 

•exprejjiom  do*t  vetu  favtx  accompugnde ;  {g  commsjefime  voir*    ,*£, 


qffeftJQ»,je  vomemdenutnde  la  cottt'muatioa,  vousdffurant  fuejjt 

re}>otu^atf;ar^fe^e^&feJi^^efefo^rver^Uujei^s/euri 
vQtreprfonnt*  priant  73ku  qu'il vetks  t'teune  enfafomtt g*rde. 

En  voici  deux  autres  pour  le  Prince  &  la  Princefle  de  Ligriy  (b). 

Le  12.  Mars  1672. 

Mon  Coujiftj  je  fats  tant  iejtime  t*>  dtitat  de  votre  per* 
fbnne,  que  vous  devez  fore  perfuadf  que \jai  repu  vps  Let-[ 
tres  avee  Joie  %  anjfi-bien  que  les  expfejfions  obligeantes  dont 
ie  Tfre  Manderfcheit  (*)  les  a  accompagn/es  de  voire  parti 
Vous  me  ferez  plai/rr  de  me  donner  Jouvent  occafion  \de  you*l 
ttmoigner  la  Writable  tonfid&ation  que  fat  pour  votre,  per^ 
fontiey  a  laquelle  je  rendrai  toujour s>  en  tout  tims '  {#  en  toutv 
lieu  j  la  jujfke  que  votre  mitite  exige  de  ceux  qui  te  coimoijftnt* 
Je  prie  T>ieu  qui  I  vous  tienne,  mon  Coujtn,  en  fa  faitite  fi?  di- 
gne  garde. 

Ma  Confine**  votre  Jouvenir  niefi  affez,  cher*  p^ur  aimer  les 
obligeantes  marques  que  vous  men  avez  donndes.  Je  vous  en 
r enter cie  de  tout  mon  csevr,  tS  vous.  protejie  que  je  ne  laifferai 
jamais  paffer  aucune  occafion  de  vous  ttmotgner  fejpime  SJ  fornix 
tit  particultire  que  je  vous  conftrverai  toute  ma  vie,  priant 
1>ieu  qa'ilvous  tiemz,  ma  Confine^  en  fit  Joint*  &  digne  garde. 

La  Reiae  promec  n&ewttveraent  an  Prince  d'Jvctiins,  dde  t'itu^fcfjers 
pour  le  P.  PignatflU  foa  O^cfe,  fitpt  q«e  ]p  Conclave  feu  fini  (c). 


Le  6.  Juitlet  i6fy. 
Monfieur  he  Trine  e  dPAvellino,  je  vous  renter  cie  de  Toccajioti 

tfO  Letters  a*  Principi  pag.  id*   ;  <c)  Ibid  pag,  132. 

lb)  Ibid.  pdg.  ipjr.       ^     •-  :    •*•  -;;•■ 


(*)  J<5fuite,  Chapeiain  de  TAmbaffadeur  d'Efpagne  anpris  de  h&stneCbriftineeti Sui- 
te; nous  avons pari*  ampteraent  de  lui  dans  ces  Mimirts  t  Torn.  Lp\  222. 427.  &4<5J.4c. 

M  z 


% 


9*.       M  E-fii  0IR£8    CONCERNANT 

« 

*$**£  que  vous  m'avtx  donntfe  devous  ritoumlkr  Vamitit f$  Vefihme 

Smn^rce   que  fat  pour  votre  mtrite ;  mais  favoue  que  cette  Satisfaction 

S8K?*  eft'  bietttroublte  par  le  regret,  que  je  fens  d* avoir  employ*  inuti- 

-       '-'  lementjnes  offices  en  faveur  au  ¥/re  Pignatclli  votre  Oncle, 

mg.    $He  VMS  nfavez  recmman&f  pour  PEvtcht  ^TAvcllino,  puis± 

qtfon  favoit  dfja  de  flint  am  autre.    Je  fbuhaitte  de  plus  heu- 

reufes rencontres >  qui  me  donnent  la  joie-de  pouvoir  vous  //- 

moigntr  utikment  la  valohtt  que  fat  de  vous  obliger7  priant  cc± 

pendant  tSc. 

U autre  eji  fans  date  (a). 

La  Lettre  que  vous  ntavez,  /crite  au  fujet  de  PEvichJ  d*<A- 
vellino t  ma  H 4 r  endue  quelques  jours  aprh  FentrJe  des  Cardie 
naux  dans  le  Conclave,  ce  qui  ni }  oblige  a  differ er  les  offices  que 
vous  dejirez  de  moi  en  faveur  du  Tfre  Pignatelli  votre  On- 
cle-y  mais  je  tioub  Herat  pas  de  les  employer  apres  Ffletfiont 
torsque  le  terns &  la  conjonEture  fir  a  prppre ,  fouhaittant  dy 
fouvoir  r/uffir;  ppur  votis  donner  cette  fatisfaH ion ,  ®  vous 
tfmoigher  en  cffet  la  Vtdbftti  que  fat  de  tyous  obliger ,  priant 
*Dieu  6fcv     '     *  '    ''"'   .    /'   2  '  -\      '  ;       f      " 

Ses  politefles  pour  1?  Frere  du  Due  cte  Matahna  font  un  eflfet  deTeftirae: 
qu'ellrapQQr  ku(ty  ,.  .        ^ 

Le  1,7.  Avril  1675* 

Monfieur  le  ^Duc  de  Matalona,  fat  vu  avec  plaifir  les  ex- 
preffions  dont  vous  vous  fcrvex  dans  votre  Lettre  pour  me  remcr- 
cier  de  la  confederation  que  fai  eue  pour  2).  Martino  votre  Fre- 
re9  qui  aura  bien  fu  conmitre  Ftiat  que  je  fais  de  votre  per- 
fonne  &  de  votre  amitiJ,  £  taquelle  je  rtpondrab  toujours  par 
§  de  viritables  marques  de  confederation  8)  d*ejlime<>dans  toutes  les 
occafions  que  vous  meferez  naftre.  Qependant  je  prie  "Dieu 
quit  vous  tienne  en  fa  faint  e  garde. 

ftance  m 
n§  Spada  (c). 

Le 


__  Reine  remercie  Domingo  de  Gusman  de  s'etre  rdconqilid,  a  fes  in- 
ftances,  ayec  Curzio  Fwcwtti,  &  le  prie  d'en  ufer  de-mgme  avee  Stipha- 

fsd/i  (r\ 


(J)  Letters  a*  Principi  pag.  133.  (c)  Ibid. 

Q>)  Ibid. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE,     pj 

Le  17.  Janvier  1674.  „£$*«• 

Coameree 

IDon  Domingo  de  Gusmann,  eftimant  comme  je  fats  votre^^^t 
ferfonne  ®  votre  nitrite*  je  cross  pouvoir  e/pfrer  que  vous  ne 


ferex  pas  difficult*  de  rfyondre  a  Fenvie  que  fai  ~de  voir  le  £" 
JSicur  Curzio  Franciotti  enticement  rttablt  dans  votre  amitiS, 
dont  il  eft  digne  far  les  fentimens  de  conjugation  quit  a  four 
vous.  Ceft  pourquoi  je  vous  frie  d'oublier  a  mon  tgard  tout  ce 
qui  s9eft  faJ/V  entre  vous*  SJ  de  nCajfurer  que  vous  riaurcz,  fas 
a  Favenir  four  ce  Gentilhomme  d*autres  fentimens  que  d*amiti£ 
(£  de  bienveillance;  f§  foyez>  per/uad/que  c'eft  me  faire  plaifir 
que  de  confentir  d  cet  accommodement  que  je  vous  fropofey  far- 
ce quit  me  tient  fort  au  cctur*  f riant  *Dieu  quil vous  tienne  en 
fa  faint e  garde. 

Le  %l.  Avril  1674.  {a) 

• 
9)on  Domingo  de  Gusmann,  vous  en  avez  agi  Jl honnttt-* 
ment  dans  F affaire  de  F accommodement  du  Sieur  Curzio  Fran- 
ciotti, que  cela  nt  oblige  a  vous  demander  d "avoir  four  moi  la 
mime  comflaifance  dfigarddu  Sieur  St^phano  Spada,  quia 
four  vous  tons  les  fentimens  d*eflime  Of  de  conftd&ation  que 
vous  fouvez  defirer.  J'ai  de  ^fuiffans  motifs  pour  niinUref 
fer  avec  faffion  a  ce  qui  touche  ce  Gentilhomme.  Ceft  fourquoi 
je  vous  frie  en  ma  confid&ration  d'oublier  tous  les  mdcontcnte- 
mens  faff/s,  GJ  d'etre  ferfuadt  que  ce  fer  a  ntobliger  que 
d embracer  avec  joie  toutes  les  occaftbns  de  vous  favor i/er, 
f  riant  ^Dieu  &c. 

Chrijiine  aflure  le  Due  de  Mantoue  qu'en  toute  occafion  ou  fes  bons  offi- 
ces pqurront  avoir  lieu,  elle  lui  fera  connoitte  fa  promtkude  a  les  lui  ren- 

Li  2i.  Settembre  167$. 

Con  ragione  V.  A.  fub  frometterfi  della  mia  fronta  volontd 
dadoperarmi  in  rib  che  concerne  la  fua  fodisfazione  ,  e  Fhavrei 
fatto  con  ogni  fremura  nel  farticolare  delta  rifegna  dell  Abba- 
dia  di  S.  Maria  degli  Angeli,  come  V.  A.  defidera*  Je  non  mi 
nafcejfero  delle  difficoka  infuferabiliyche  ft  havran  qui  y  in  conce- 

der 

(«)  IfiUtrt  «'  Prmcifi  pag.  134.  (b)  Ibid.  pag.  44. 

M  3    . 


j>4         MEMOiRES    CONCERNANT 

.  Wfod*.  der  fimili  grazie ;  Onde  mi  ferfuado  cbe  V.  A.  saffagghera  per 

i£m*£ta  adejjb  del  mio  buori  animo  in  luogo  delF  ejfettoy  tnentre  fajpcuro, 

S^ET****  im  dtorr  ocuftm  we  comftwb  cbe  tofer*  mm  foffd  ejfer 

■     fruttuofa,  uon  tafcierb  di  forte  etmofcere  la  fiima  the  fb  de"  fkoi 

u$.    *fficj,ereflo<D.V.A. 

Elle  promet  a  la  Princefle  de  Lobcowiz  de  fawrifer,  en  tout  ce  qu'elta 

pourra  ,  le  Prince  fon  Fils ,  dou£  de  fi  bonnes  quaiit^s  (4). 

Le  xx.  Janvier  1676. 

Madame  la  Trincejfe  Lobcowiz,  fai  vu  le  Trince  Lobco- 
wiz votre  Fils,  qui  ma  rendu  votre  Lettre  fleine  dtcxfrejfions 
obligeanteS)  qui  ont  4td  refues  aujji  agrtablemcnt  que  vous  fou- 
vez>  le  fouhaitter.  Je  vous  en  remercie,  en  me  rdjouiffant  avec 
vous  des  bonnes  qualitts  du  Trince  votre  Fils,  que  fai  trouvt 
/age  ®  bien  fait.  Je  Vobligerai  S?  le  favoriferai  en  tout  ce 
~que  je  fourrai  four  T amour  de  vous,  &  four  r amour  de  lui- 
mtme\  ST  je  fouhaitte  que  'Dieu  vous  le  conferve  grand  nombre 
dfann^es9  &  le  comble  de  bonheur+  aujfi-bien  que  vous. 

Chrijline  promet  de  ne  pas  manquer  de  donner  au  Comte  Montecuculi  & 
a  fon  Fils  de  v&itables  marques  de  fon  amitie  par  les  trois  Lettres  quel- 
le ecrit  au  Pdre  (b). 

Le  %.  Juillet  1678. 

Monfieur  le  Trhnce  Montecuculi,  (*),  vos  remercimens  fur 
le  bon  accueil  que  fai  fait  au  Seigneur  Comte  votre  Fils,  out 
4M  refus  de  moi  avec  toute  Fejiime  que  je  dois  a  Fajfeftion 
que  vous  triavcz,  toujturs  timoignte,  vous  ajfurant  que  je  con- 
tinuerai  avec  joie  de  vous  donner  ®  a  votre  Fils  de  vtri- 
tables  marques  de  mon  amitiJ,  &  de  la  conf deration  que  fai 
four  vous,  f riant  *Dieu  tSc. 

<Deux 

(a)  Latere  *'  Prineipi  pag*  204.  *    (&)  Ibid  peg.  182. 

(*)  Le  Secretaire  de  la  Ileine  lui  Icrivit  ce  BHlet  fur  le  titre  de  Prince  dpnnd  au 
Comte  Montecuculi:  Dalla  Segretaria  del  Signor  Card.  Pio,  bdfapiAt.  cbe  fin  borafijrat 
ta  col  folo  titok  di  Contt  Montecuculi,  Tenente  Generali  di  S.  M.  C  neftj*  cbefiadi- 
cbearato  Principi  0  Duca  per  ancora.    E  coma  fiimo  cbe  quando  cio'fegva ,  ne  dara  parte 
a  V.  M.  cofi  party  cbe  fi  potrebbe  trattare  alfolito  per  adeflo,  mi  rimetto  aW  or  dine  cbe  mi  . 
dardfopra  di  cio.  La  Reine  y  rtfpondie  de  fa  propre  main :  jtJpelUfit  fin  al  prcjfmo. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    95 

'Deux  Lettres  fans  date.  .*«*«*•• 

J  tlOM  fit 

Commerce 

*•  (*)  Ta*  wvotrt  Fits,  qui  ma  rendu  votre  Lettre  /^ScwS* 
ne  d'obligeantes  exprejfions,  que  fai  refues  avec  toute  fefti-        '  T* 
me  que  vous  mtritez.     jpejpfre   qiiil  vous  dira  la  manif-     JjJJ 
re  dont  je  fai  refu9  aujji-bien  que  le  cos  que  je  fais  de  v<h 
tre  amitid 9   a  laquelle  je  rtpondrai  toujours  par  de  vtrita- 
bles  marques  de  la  mienne.    dependant  je  vous  remercie  de 
vos  civihMS)  SJ  me  rtjouijfant  avec  vous  des  bonnes  quality s 
de  votre  Fils^je  fouhaitte  que  JDieu  le  conferve  tongues  an- 
nies  aujji-bien  que  vous. 

Sans  date. 

z.  (b)  Monfleur  le  Comte  Mpntecuculi,  votre  Fils9mJ a  ren- 
du une  Lettre  de  votre  partj  qui  a  4ti  aujji  agriablement  re- 
-  fue  que  vous  le  pouvez  dejirer*  efiimant  fort  les  marques  d* af- 
fection dont  elle  eft  remplie.  j'ai  voulu  vous  en  remercier 
par  la  prtfente ,  G>  vous  filiciter  en  mime  terns  des  bonnes \ 
quality s  du  Sieur  Comte  votre  Fits,  qui  dans  fa  perfonne  a  de- 
quoi  devenir  trh-digne  de  vousy  me  paroijfant  unjeune  Sei- 
gneur tres^bien  fait  S$  fort  bomite  homme.  Je  tdcberai  de 
lui  faire  cmmitre  feftime  &  Famitit  que  jai  pour  vous  dans 
toutes  les  weapons  qiiil  me  donuera  pendant  fon  ftjour  en  cet- 
te  Cour,  J§  jevous  remercie  d*  avoir  bien  voulu  me  le  faire  con* 

noitre.  Jeprie  T>ieu  f$c. »     , 

t 

Les  rem£rcitqens  du  Nonce  Tantelmi  font  nafcrea  Cbriftine  le  defir  de 

lui  rendre  des  fervice*  plus  importans  [bj. 

*  * 

-Li  17.  Ottobre  i6%o. 

Monfignor*  Iv  hb  tanta  ConjSderazione  per  voi,  e  per  la  vof- 
tracafa,  che  hb  gradito  fommamente  teoccaftbni  di  comprovarta 
con  gli  ufficj  c'  hb  inter pofti  a  favor  delta  medema  >  apprejfo  it 
it  Ri  /feghilterra ;  Ma  it  voftro  ringraziamento  h  cojtfopra- 
bondante  a  quelle  e'  hb  fatto ,  che  piii  m'accrefce  il  defiaerio 
Satire  congiunture'piu  rilevanti^  onfio  pojfa  teflificarvi  meglio 
la  pienezza  delta  mia  volonta  verfo  di  voi,  e  delta  Voftra  fa- 
miglia,  augur andovi  mtanto  vere  profperita. 

Voici 

(a)  Letter e  a*  Principi  fag.  183.  (t)  Leuere  a*  Diverfi  pog.  20. 

(*)  lUlfag.  184.. 


96  MEMOIRES    CONCERNANT 

Wgacit-      Void  fa  Re'ponfe  a  la  Lettre  de  la  Duchefle  de  Saxt  *  Lamnbourg }  que 
'£n,  *      le  P&e  Gdn<fral,  fon  Coufrn,  lui  avoit  rendue  (a\ 

de  Lemct 

*  aw^  .         £'  18.  Julllet  i6%i. 

L'an 

i«8a.  Madame  la  ^Duchejfe  de  Saxe-Lawembourg,  votre  Lettre 
ma  iU  blen  rendue  Par  le  *P4re  GJnfral  votre  Coufiny  qui  me 
fera  tdmoln  auprhs  de  vous>  de  la  jole  avec  laquelle  je  fal  re- 
fue,  aujfi-blen  que  de  Feftlme  &  de  la  tendrejfe  que  je  vous  con- 
ferve.  Je  vous  remercie  de  la  manldre  obligeante  dont  vous  vous 
exprlmez>  vous  demandant  la  continuation  de  votre  amltl^  a  la- 
quelle  je  rtpondral  toujours  far  de  vtrltables  marques  de  la 
tnienne.  Cependant  je  prie  *Dieu  qtill  vous  tlenne  en  fa  fainte 
■     garde. 

La  Reine  ayant  propofc  au  Pape  le  Due  de  Guadagne  pour  commander 
toutes  fes  Troupes,  elte  l'ayertit  par  deux  Lettre* ,  que  le  Marquis  d'Oi- # 
it  avoit  obtenu  ce  Generalat  avec  une  paye  fi  chetive  qu'elle  avoit  honte 
de  le  lui  dire  (b). 

Le  19.  Avrtl  i68x, 

Monfieur  le  Due  de  Guadagne,  //  a  prls  envie  au  Pape 
d avoir  un  Officler  de  quality  f£  de  confidfratlon  pur  comman- 
der toutes  fes  Troupes.  J9 at  cru  toccafion  bonne  de  votis  en  aver- 
tir,  f$  je  vols  que  les  dlfpofitions  vousftmt  affez  favorables.  La 
difficult 4  eft  quon  veut  payer  feu  >  •  (#  que  je  voudrois  vous 
faire  avoir  une  paye  dlgne  de  vyts;  mats  je  ttofe  efpirerde 
fobtenir.  Tout  le  refte  vous  eft  favorable ,  (S>  je  crols  pou- 
voir  vous  ajfurer ,  que  vous  trouverez  lei  un  Emploi  affez 
agrtabU*  G>  que  vous  pourrez  fervir  votre  ^Prince  avec  gloi- 
re  f$  honneur.  7)ltes-moi  la-dejfus  vos' Intentions,  ($  lalf 
fezrtnoi  faire.  J'ejffre  ajufter  tout  a  votre  avantage,  pour- 
vu  que  je  fache  vos  intentions.  *Parlez-mol  clair,  &  laljfez- 
moi  le  Join  de  votre  fortune ;  je  la  poujferal  It  plus  loin  qtill 
me  fera  poJftbley  dans  le  ml  fir  able  fitcle  oH  nous  Jommes;  & 
fi  vous  me  croyezy  rendez-vous  traltable>  Of  prenezce  quon 
vous  donnera  ;  car  avec  le  terns  vp*  abantages  augmented 
ront ,  ou  /bus  ce  Tontlfe  mime,  ou  fous  un  autre  qui  fera 
plus  liberal.    Je  vous  demande  le  dernier  fecret ,  &  cepen- 

dant 

(a)  Uutrt  «*  Principipig.  179.  (&)  Ibid.  p*g.  140. 


"     CHRIST INE    REINS   DE   SUEDE.    97 
aUki  jtpr'tr  *DU*  fu*il  kfous  iiennt  en  fa  fakte  garde,  Jgg* 

Le:%7  ^ufni6Z%{a).  x  "ggS; 

MonJUstr,  te  *Duc  de  Gnadagna,  quand  je  vous  Jcr'rvist  JsflL. 
*bn\  niavoit  parU  die  vous  £une  mani&re  h  me  ferfudder  qu'om  mt^ 
foubahtok  \de  vous  eppfyer»$ vos  pretentions  itttoient pas* 
trop  havtes*,  wais  dfpuisy  .fMitoiie  fa  emporte',  commeje  tit 
crotrois,  fur  toute  autre  confederation  \  &  vqyant  qu'on  avojfi 
refolu  fe'tabUr  un  ePofie%  QJ  une  paye  qui  rie"toit  pas  digne  dc 
vous,  fat  cru  quil  ne  fallcit  fas  fiouffer les  cbofes  plus  loin: 
On  a  dtclariy  comtne  vous  faurez  fu9k  Marquis  degF  d'Oddi 
General  de  BaiaMe,  avec  Ji  pen  de  paye  que  fat  honte  de  vous 
k  dire.    Cependant  je  vous  r enter cie  de  tout  ce  que  vous  me  eli- 
tes dobligeanty  &  Juts  taviede  voir  la  fog*  ST  honnite  dijpofi- 
tion  ou  vous  toes.    Je  vous  prie  de  croire  que  je  ferai  aler* 
Uj  i$  qu'il  n'/cbappera  aucune  occajion  proportionn/e  a  vo- 
tre  merits  +   dans  luquelle  je.we  fafe  mes  efforts  four  .yens. 
procurer  une  fortune .  dime  de  vous.    Je  fouhakte.  d]y  r/uffir\ 
Jt&m  toon  defer ,  mats  fat  fujet  de  croire  que.  ma\.pxot^£tiom. 
vous.  f era plutdt  win  objlacle  dans  un  tepis  **  Jes reevmptan* 
ttonsde  tout  Vir  tnonde  ne  fervent  de  rien ;  cepeudant  Ji  les  cou* 
jonftures  repondent  d  mes  fouhaitsyfejpe're  que  je  ne  vous  ferai 
pas  tout-d-fait  inutile.    Tenez-vous  prtt  d  tout,  G2  attendee  * 

de  mes  nouvelles.  '■  Adieu. 

..  -  .  .      .  •  ..      .  .  .  '  .  ) 

.  t  Elle  promct  k  h  Vice-Reine  de  Naples ,  qu'elle  favorifera  le  Do&eur 
■d'Egiarha,  par  l'eftime  qu'eHe  fait  de  ft  recommandation  (b). 

Li  1.9.  Aprile  1684. 

Signer  a  Vice  Regina,  Mdrcbefa  <&/Carpio,  ma  Trona.  w£ 
2).  Manoel  de  Egiareta  cb'ella  mi  raccomauda  can  la  fua  lef* 
tera,  farb  couofcere  con  favorirlo  nelle  pretenfioni  ctfegli  hd 
in  quefta  Corte,  quanta  ftitna  to  faccia  della  perfona  e  del  di 
lei,  merito  afficurandola  intanto*  cb"io  hb  goduto  molto  delF  ac- 
cajtone  cb'ella  iriha  dato,  di  teft if  carle  la  tnia  cordialitd  verfi 
di  lei  anche  per  corrtfponder  alle  continmte  dimoftrazsoni 
daffetto,  e  di  cortefiay  ctiio  ricevo  dal  fice  R#  fuo  cmforte, 
t  U  prego  da  7)io  ogni  projperitd. 

.   Eo 

<<0  Lttttrt  «'  PrincipL  pag.  141,  (pi  Ibid.  fre.  117. 

Tome  IV.  N 


V 


*£"£,,'.  pour  la'Ducnefle  afCvrma  (a). 


Liiy.  jtfaggfr  r^8jf^ 


Vw 


i$85&«,  Xi  ^utheffddella  Cotiua,  4  <%»«  ngualmenti [/*  fivp^e > .  r 
<?  coW0^f  tvllo.Jafrfy  .c^fi'trova,  edi$  per  corrj^tder 
tfajanjfdettzaedalty'fr  tl p'ojftbile  ^er'jbfc 

liorla/.  ffiftfifcro  jtftrf  Qccafion't ^r^^krl^^UMof^vohn' 
ta,  e  few,  chefrafejfa'aLfmmerito*  at  quale  auguro'tufte 
k  p&  vere  profierita. 

Elle  declare  au  Due  de  Matttm,  qu'ecCfa  coifid&atiqn  die  *  lavc-rife"!^ 
-  ^emoifellei^o/eaVecbientiupljifir  (£).'.'--  v<      '•  '         ,'; '•    VY    ' 

a  '         JLi  14.  LugUo  i68f; %>\    -> 

y«£  #1  A.  con  ragkne  perfuaderfi delta  mia  prmte&za  a. 
rhmflarle  nelle  ofere,  alle  qcca/io*i  at  fua  premura*  fajfetto, 
e  la  fiwMy  ehe Je  profeflbs.rkonojcera.  perb  ISA.  V.  queft*iu& 
ritd.  ffieciaknents  nei emfiskitAe^  dtUedMg.dqtiJbk.otteviUo 
£#*>  .tttr '  tnhrigwr&^.U&tt-M.Rbh.  Ua  hi  tat&matxtatatmi 
cm  cat  defidero  altra  occafioni  at  merfirarmeJe audi  to  Jem  2):. 
VvA.  &c.  :  •■  ■      •  '■'.-:.  ,  \..-      • 

La  Reine  promet  an  Marquis  de  Parefle  de;  fayoriler.fes  booBe?  ia$e*»* 
tions,  en  lui  faifant  compliment  fur  fon  z&e  pour  le  Service  (c).' 

<£*  29.  cD4cembre  1685. 

Monfieur  le  Marquis  de  Pteellp,.  j'ai  bien  refu  la  Lettre 
que  vous  tnavez  tcriie  le  8.  du  mois  dernier,  pour  niinformer 
dk^se.qui  fe  pajfe  dans  Its  *Fsis  m  le  dejSr  de  «/*  gfoire  vous 
**$*£**  ^admire  votre Zi6U^f§ vvos  nobles  efforts  y  qm]mtri- 
terotent  &  itre  tnieux  fecimd£s%  ($  je  Juts  perfuadde  que  vous 
fe*iez>  des  merveilkS)  fi  tout  le  mmde  faifost  fm  devoid  Vous 
Javez  vous-mtme  ce  qu'on  pmt  efpfrer*  dyicir  niamnnns  je  td- 
cherai  de  favwifir  vos  bonnes  intentions  aut ant  qual  me  /era:. 
pafflbU. .  Cependant  je  vous  remtrcie  des  rapports  que  vous  me. 
ffites  i  Ms  me  font,  dautant  plus  agrUbies  y  quyUs  tntyfuretit 

que 

:(d)  Lettere  a'  Principi.  fag.  122,  (e)  Ibid,  pag.  201. 

(*J  Wd.  pag.  53. 


jc nmi & Tm k>  k b lne  d £  suede.  .99 

ffyvNtitefifcie  *&%;&/&(/.    Je  prit  Vienna  vt>us  w»m 

conferv*,  &  vous  faffe  pro/p/rtri  \.  ..;-..  oJSSret 

drtettrtt* 

BHe  prortgea  la  Mai&n  Si^ia'co&fidtotidh  du  Due  de  #«n.2f^' 


£i  a,  Nqvembre  i6§6* 


...< 


ftto&& 


JW0  /^r  &  Letter  a  di  P.  A.  quantp  Je  Jiano  a  cuore  g? in- 
ter effi  delta  Mar  che  fa  "D.  Terefa  Rangoni,  ed  to  che  dejidero 
di  cooper  are  quanio  piu \pbffb  alk \>  fodlif axiom 'del? A.V. e  che 
$bf$  anche  una  paH'mlar\  difpdji£ioneK  ver/b'  ld(?djfaIte&go- 
m,-  nmmdncherb-^i  Prpteger  efjicaecmente  la  caufa delta  Mar* 
the/a  fndett*-,  uMnclje  le  Jta  re  fa  qui  una  buonagiuflizia,  men* 
tre  rmgrazio  V.A.  delta  conjUenza  che  hi  ripoflo  ttelf  opera, 
miain  quejlaoccafone,  erefto.SSc.       ..  ,x        x\ 

"      - i  •  •*  •  .         ■  ,,"        ;  •!'""'",- 

J-es.n^emts  cfyilift's  aajmSme  Duc&  an  Comte  Romod<fcVkdi*dt$)S^ 

At  T>uca  di  Mantova  li  x.  Novembre  1686. 

Mi  ha  refa  la  lettera  di  V.  A.  il  <P.  <D.  Henrico  Violardi 
tJfejfdmi  raccotnaHda,  il  quale  gid  da  me  conofciutOj  e  flimato* 
parmi  degno  deW  elettione  che  UA.  V.  ha  fatto  di  lui  per  il 
Vefcovato  di  Mantova,  -Ond?  io  gli  hi  effibito  ta  mU  aJftfen£dKi* 
tut  to  cib  chepojfa  occorrergli,  egliela  confirmerb.  conleofere*  fe 
*  mene  prefenterd  toccajione ,  per  jar gh  conofcere  in  qual  conjidera-. 
zione,  e  Jiima  Jta  di  me  chiunque  dipende  da  V.  A.  Compdtifco 
in  tanto  chi  reft  a  frujlrato  dell*  fferanza^  concepita ,  e  chi  me- 
rita  dtejjerne  da  V.  A.  con  altrt ' favor i  confolato ,  con  che  mi 
t°nferV!0:  §&•  '  ■...'..*'  ■>  vt  v-.\      ".VI 

Al  detto  Cb^rRbnooalda  Vialardi  (r)- 

.*Hb  veduto\  conbwltdjmo  piacere y$lT;2)« Henrico  Vkfik 
6i,  fi pr  l^cQii/ifHi^iahzadi  fangper  che  hit  con  ejpr  you  fi 
4nco  "perle  Jue  prb^rie  qualitd  che  to  rmdono  degno  di  confide^ 
razioni  e  dhftima:  %  Onde  tofete  p^rftiaderbi^  che ; 


.^         .       s     /  P^/^dervi7ycbe 

cierb  mancafe  gli  iffettPdwa  mi#  protezzione  dove  glh Jtotcjfc 
iifognare.    lot  r allegro  con  voi  che  fa  ftatd  promojfb  di  cdieftb 

Vef- 

(a)  Lettered  Principi.  pagt  36.  Cc)  Ibid.  Pag,  .57.    .   T  .  %  .  % 

<*)  AM.  *      ■•  •-  •«       •"•'   '    •'•    -'■*  '-' 

N  2 


loo     .  MJE  MOIRES.  QQN  C  E  Biff  A  NT 


&i»*.  VefiWrtO)  the  *Dio  gtielo  faccia  godert  Jv*g*xntte,i*(9*fet* 
ommcrce  vi  e 'pro/peri  voi  come  dejtderc  '   \  "-  • 

ieLetae* 

_ '     Les  foins  de  la  Reioe  s'e'tendoient  mSffle  ant  Tn&tres,  &  dfe  remer- 
L'an     cie  Je  Dae  de  Mantom  de  lui  avoir  pr&e*  un  ce'le'bre  Chanteur  nomine"  A 
iW?  *«.  «^w,  en  louaat  fa  belle  vote  &  les  progres  qu'il  a  faits  a  Rome  (a)*, ' 

Li  5.  Aprile  1687. 

Sere"0.  Signore.  Mi  Ipiaciuto-  tanto  la  bella  voce,  e  la  monies 
ra  di  cantor e  di  Finalino,  mufico  di  V.  A,  che  hb  frefo  la 
confidenza  di  trattenerlo  qui  per  aualche  mefe,  fferando  che 
dalla  cortejia  del?  A.  V.  non  mi  ft  rkufera  quefta  fodufazr- 
zione>  tanto  fin  1  cb'io  Jpero  di  rhnanaarlo  a  V,  A.  tanto  fu- 
p trior e  a  fe  ftej/o,  quanto  al  prefenU  4  ad  ogu'altro  mu- 
jico f  cb'io  habbia  mat  fentito.  La  prego  perb  del  fuo  bene- 
placito  fenza  che  ne  ri/ulti  a  Finalino  alcun  pregiudizio  net 
di  ki  Servizio ,.  dichiarandmi  che  mele  profefferb  per  do- 
molto  partkolarmente  tenuta,  e  refto  Z>.  r,  A~ 

C.  A. 

Be  la  main  de  la  Reine. 

L'Abbe.SmtmL 

qu'efto  letter  a  bifogna  darla  aperta  al  Mufico* 

Elle  promet  anffi  de  favorifer  Barbara  Rkcioni,  Chanteufe  da  Due.)  de»  * 
laquelle  elle  loue  les  tajens  &  le  cara&ere  aimable  (b). 

Li  31.  Maggk ri6%j. 

Ms  e  ftata  refa  to  tetter  a  di  V.  A.  dalla  Barbara  Riccio* 
ni,  alia  quote  bafta  teffer  fita  fervar>  eVirtuofa  attuale,  fer 
bavermi  dijfiofta  a  confiderarla ,  e  favorirta*  come  merit  a  r 
per  Ji  pregiato  carattere , ,  di  cui  la  fcorgo  ben  degna  non  fo- 
■16  per  la  fua  virtu  ym4'eziandio  per  le  altre  amabili  quali- 
ta  che  Fadornano.  Rihgrazio  ferb  L\  A.  V.  di.havermela 
fatta  conofcere ,  e  d" haver  mi  ihfieme  dato  occajione  di  mof- 
4rar9  nella  perfina  di  quefta  fua  Virtuofa%  la  cordialita  con 
la  quale  mi  profefo  *D.  V.  A.  * 

Ce 

(•)  Lttttrt  •'  Priwipi  $ag.  $9*  (>)  MS  pag.  69. 


/ 


f       CHRIS  TINE   RE  I  M  fi   D  E   %  tf  fli)  E.  lol 

Ce  mSme  Doc,  ayaptre$ommapd£  ila Retee le Comte Cwr<j/Z#/i',  &  iWptH. 
celui-ci  ayant  faic  de  grands  progres  dans  les  Sciences ,  ells  le  prie  de  Tern-  cS^imo 
ployer  a  fon  fervice,  dont  u  s'acquittera  fort  bien  (a),  deietm* 

wt  QbtijttHi. 

.  Li  13.  Marzo  1688.  uan 

Si\ricordera  V-A.  Jhavermirdccomandato  il  Cq.  Luigr 
CociffeeUi  di  Motiti$io, quarido'yenne  a  jBLoma  per  to  fludid 
delle  fcienZe^  #*&  qudlihd  p$i  fatto  Ji  gran  progeffo  in  poco 
tempo,  cht  ben  dintoftfa  Id  f elicit  d  del  fuo  ingegno,  e  de"  fuoi 
talepti.  E  come  per  rib  ft  i  re  Co  tdnto  pi&.degno  di  qftellapar- 
ticolar  protezzioke che  L\  A.V.  nettene*  cdji  anco  hp  auto  d 
me  efficace  motiiri  di  venir\a  raccpmandarlo  a  lei ,  per che  v$~ 
glia  compiacetji*  came  la  pre  go,  iaccr efterlo  gentrtifainentenell* 
fue .  grazie ,  con  honoraria  di  pofto  nel  fud  fenato  olid  prima 
congtunturdi  dnd9  egli  habbia  campo  d^effercitar  la  fua  obi- 
.lit a  ad  itoitazidne,  de\  fuoi  Antenati  in  Jfervizio  di  V.  A.  la 
quale  cojifdrd  vedfrt  che  fa  devndiqcnte premiare  la  virtti  e4  H 
merttpy  non  oJIanfeJd  {jiouetitp  del  foggetto*  mentre  per  .aftro 
"i  dimatura  prudent  a  y  e  di  qualitd corrifpondenii  alia  fua 
nafcita.  lo  che  riguardo  la  bontd,  e  la  virtb  di  queflo  Ca- 
yalliere  con  pafticolar  propenfione  verfo  di  lui,  hi  grdhdeinen- 
ie  a-  cuore  i  fuoi  avanzamentiy  onde  mi  dichiaro  che  frofefferb 
alP \A,  V.  u?t  obligp  fpecidle,  /  ella  gli  fara  per  ,mo  riguar- 
do Id  predetta  graziaf  e  refio. 

Nous  allons  reprendre.le  fil  d'affaires  plus  ftrieures,  &  en  premier  ^V7j^" 
lieu  celles  qui  regafdent  Fetac  des  Finances  de  Cbrifline.    L9  Paix  del'du^l*' 
Nimigtie  l!ayant  mife  en  paifible.  poffefljon  de  fes  Domajnes  *  tant  en  gl^^f?* 
tiuide  qu'en  r6mirmi*\  die  dtipSdha  de  noiitead  ie  Marquis  dei mnte your  cJS^k su* 
Stockholm  t  afin  de  fake  en  Ton  nomqUelque  fchSkgetoent  parrai  les  Adtaftiis*** 
srateurs  &  les  Reeeyenrj  de  feBFinancesr^Ndps^n  avons  aflfct  die  daiW  fete 
M^moires  (b).  Nous  ajouterons  ki ,  qtfeHe  neptft  >pg$  fe  difpenfer  dereped- 
cher au Sieur  Ccd. ......  fon  ingratitude ,  en  ce  qu'ayanc  ^t^ employ 6 ifon 

fervice,  il  avoit  accept^  de  la  Cour,  ou  il  ailoit,  une  comniiflion  qui 
tendojt  i  fon  prejudice.  Nous  n'en  infdrerons  trois  Lectres  dcrices  de  fa 
propre  main,  que -pour  fairb  rem?rquer  qu*iln^  jamais  manqu^  de  peip- 
fonnes  ingisates- dans  le  monde/&  qu*^ regard  rde  Cbriftine,  ell6' les  naif* 
•  ySoit  fouverainement ,  &  s'en  vengeoic  autant  qu  elle  pouvoit  (c)..' 


Xr 


(a)  Lettete  a'  Principi  pag;  62.  .    (0  Latere  a9  fuoi  Miniftri.  pag.  a»- 

(*)  Mimkes  de  ChriftineT.  ltpg.  ipjr. 

N  3 


m  .::   MiW  Q-J-.R  S  *:  C  0,tJ  fl  E  R  N  JMH  T.  : 

£<*3&     Monfieur  Ced,C^^^  que-vous 

'  ,wfc>  *)tf;c  accept^  la  cornmijfion  que  fon  vous  aJonnte  Waller  en  Got- 

i6L'a"     lande,  extent er  des  ordres  fp^udicidbtes  &J  outrageans  a  tns 


coutumte  d  ftngratitydcy  quejfi  la\vStrf%  ni  celfe'de vperfonne 
ne  doit  mefurprendre  j  GJ,  quelque  indi^ne  qui  y$ut  yw^Jbyez 
rendu  par  cettea&ion]  de'mes  h^nis.  j^^if^\^ ^]'met  bien- 
/kits  9  je  diffmulerols dvec  vbtfsilrdmme  je  tai\faitt  avee  tant 
aautresy  Ji  \ji  fouvots  pardonucr  la  vQtnejans  me  fatre  a  mot- 
htfnie  uu  tori  irftparable.  Jyai  done  ordonne  au  Marquis  del 
Monte  mon  Envoy 4  Extraordinaire  7  de  vous  dir%  mes^fenti- 
metis  ,  $  devous  expr inter  ceuxde  mon  indignation',  de  laquelle 
vous  fentire'%  ^  effets,  qudhdpousytj>etfere&  lonwins\lui 

ayaHt"  drdonnS  ae  vous  dfypfodet \depf*  $art  de  vos  Charges*  tS 
de  [les  fatre  remplit  Partfauirespe^  dign?s  de  ks  occu- 

per  que  vous.  vbftjfezfdns  repliqtie^Jtvous  ne  voulex  vous  ren~ 
dre  encore  jplus  crimittelpar  votre  desobfijfance.. 

,:  LestfeuxI^ttfesTuiva^  Jean-  Qfivfkrani\ 
re*gardfcnt  dex-meme  xfes  aflalrey  oetonomrque*,  f<&  f6bl  coffjtle^eu  bei 
termes.  •  •"'  y    -  *T  .:.-o    "  ."-  •  •» 

^De  Rome  le  i6,  Janvier  16S3* 

;  '  $i$ ingratitude  &  U  pqrjidie }des  hotttmes  t ftoit  capable  de  mtr 
''^tonqeLK*  Jejewti  fyrprijfe  4e  celle  deeet  Jwiyon  plutat  de  cet 
BnnemhiMut  vmts  me  parti*  $  mats  je  ne  fuis  pat  fi  novice 
ebtns  U  mondej  que  de  trouver  Strange  ee  qui  arrive  tons  les 
jours. ,  Je  pardonne  tout  de  tout  moncceuri  S> je'ne  veux  pas 
m'en  venger.  Je  fats  fbujfrir  %  dijfimutir  %  G?  foyez  affurt 
q,U't  je  me  moque.de  totffes  ces  intrigues^-  cabales\  j'ep  a}  bien 
itatfires  d  dijfiper>  Jontje  viendrai  bien  aujfi dibout,  s%il  plavt 
a  ^Dieu.:-    \...*-       \  .-         .      .■:-....,  l.  .^ ,.-.  *< 

Cependant  je  croirois  faire  un  grand  tort  a  majujiice^  ftje  ne 

ct4moignois  pas  la  fatisfaBion  que  fai  de  votre  conduit e.  Je  fuis 

auffi fatisfaite  de  vous •,  que je  fuis mal fat  is fait le  durejle\f&apr$s 

*Dieu  &  moi-minte ,  je  niets  toute  ma  cmfiance  en  vws^feul. 

.    Vous 


C  H  £U  S.T.I.N. E,  R  E  I JN  E    D  E    S  U  E  D  E.  xojf 

Sfit^^fU^/huC^^sdf/^dlic^Qqmngf^ire/i  /aire  le  H<goc«- 
*r*$tjp«rt:  hers  thJE&fa  !$  «$f  f*'  Ku^ue  .*  ex  ft*  fvt&SfStc* . 

Jervir,,  &  fgre&  fer/uadjdejajujlke.  que  Je  rendrai  *  vos    T,    ■ ." 
fde'les  Services  y  <Dieu  ®c.  >v  ,    i«t.". 

Comme  dans  :1a  prtfe&ente  Lettre  il  eft  fait  mention  du  Sienr  &  Gtof;* 
jqous  en  xnettrons  ici  une  autre  de  la  Rcine  k  lui-meme  (a).  • '.    )  ' - 

Monpeur  de  Qe^r,  /*/  /*  «r.  <ssw  plaifir.la  Lettre  que  vous 
ndave*  Jcrke  au  tfitjep  de  la  Perme  de  N^rcoping,  que  le  Mar- 
whdd  Monte,  fw  .■• 

jenfuis  fort  fatisfaite^  &  fejp&t  qui  vous  vojts  acquitteresa. 
f  bien  de  votre  devoir  ',  que  faurai  occafion  de  vous  /aire 
jouir  de  mes  bonnes  graces ,  comme  votre  *Pfre  fe  les  titoit 
0cquifesj>4r  fts  importans  fervices.  (  *  )  7)ieu  vous  faffe  prof 
ftrer,   .'  \\  \  \x  x  /   m  ■  '  \  '     •' 

7    •  :  •   •        ;     ..-..-   \A  .,  •,.-. 

•Void  cdnrment  Cbrifline  s*exprime enveh  Olmtranshthtto^ozfa 
Prince  de  £«*#,'  <jai  iut  enfirite  le  Roi  dtfr2»  JC//.  (f).\  ;       '    .       t     ' 

* '  e  *    —    .'/...* 

1Z>*  Rome  &  i.  AoUt  i68z.  •: 

Vous  rnaveZr  4mm? U  meilUnre  nouvelie  du  M«nde9^en:ptjtn- 
mnfant  fhifureufi'miiptucedu  'Prince,  de  Suede,  i  Net*a»qne& 
pas  Sailer  f/lkiter  U  \Roi  &  lest  Rentes  de  ma  fart*  le*  affu- 
rant  que  je  le  ferar plus  fartkuUJrement  quand  jturajre- 
pt  la  part  qtt'iU  Vans  en  donneront,  &J  que-  je  Jupfofi  qui  ne 
tardera  gufres^  Ce  'Prince  eft  ne\  fins  une  confteUation  fi  be*-, 
renfiy  ■!  qua  twins' qu'il ne  don**  un  dementi  dux.  Aftres,  H  fcrA 
nn  brave y4H  fige,  (8  m  tres-benreux  Prince^  &/*$&*.$#*> 
la  Suede  Jera  un  jour  trls-heureufe  &  glorieufi  font  fin  fot- 
gue.  *  ye  me  fiatte  de  cttte  ejperancet  &  quoiquecela  ri arrive 
fas -de  mn  Vfosnty  je  ne  faffe  fas  a* avoir  de  lajoie  ae  ceh, 
te-  ifplrante*    Warns-  votre  devoir  four  mi  in  ctfte  occajion\y, 

t$ 
■..'..  i  .     *.    ',) 

(*)  *f<gj«ixe«  de  Oriftltu  T.  I.  pag.  66.  &  192. 
(t)  Ibid.  Tom.  II.  pag.  27J.    ' 

TmeW,  O 


fo<5        MEMOIR  ES    CONCERNTA  NT      . 

itoSk1*"  ®  ajwtez  cefervke  d  tani  iautres  que  vous  tne^Yeitde^y  fafi 
c£mm«ce  furer Leurs.  MajeJHs  fy  ma  joie  en  des  tehties  qni  leitr  pfar- 
&fe$L.  queni  ionie  U  tendrejfe  de  mon  amitiS:  Je  veus  enverrai  Por- 
Vm  dinaire  prochain  toutes  vos  *Dtyiches  fitr  lis  affaires  qui  vous 
itf8i&c  concernent,  auffi-bien  que  mes  ordres  y  en  rtponfe  &  vos  Letires. 
Aye&  patienqe »  fS.vous  ferez  fatisfait  de  moi.y  car  vous  It 

miritez  (*)..,    .,■..'  .'"?.  ."'J'.;  •■  *"[*'* 

n™fi£Li*  Jean  ***'  (**f'w*0  ^°*  ^  Pobgnij  ayant  tnvoyd  le  Dae  Raizivild  en 
Tiid  avet  u  quality  d'Ambafladeur  4  itow*,  il  furvint  un  grande  difpute  cntre  lui  &  le 
alr^natx  ^0,^£e  ^&  CardinayK.  II  pr&endoit  qu'ils  vinflent  lui  feire  vifite>  qu'autre- 
fJ  £'<£■**  ment  il  partiroit  fans  voir  les  ^utres  Cardinaux*  <  Cbrifim  Voolant  accom- 
cSiftwe'A  m°dcr  cette  affaire  t&cha  de  lui  perfuacfe*  qu'il  #oit  <Ie  far  devoir  defiure 
t'inttrejfi.  Je*  j>remi&es  avances  >  &  lai  &rivit  cette  belie -Lectre ,  que  nou*  inlfteyOa* 
kr  toute  entiere,  quelque  tongue  qtfelle  foit  (a).      ;    ■,  ' 

Le^vj.  Aotlt  *68o. 

O*  wirf  *&  ntaffurer  que  vous  avex  fir  is  Id  Hfolution  de 
partir  de  Rome  fans  vifiter  MeJJieurs  les  autre s  Cardinauxf 
farce  quon  :veas  a  refufe  le  Billet  de  Mcnfieur  le  Cardinal  Gy- 
bo  ,  qui  pouvoit  toous  tirtrd  affaire  felon  t opinion  dequelques* 
uns.    Je  vous  avoue  que  fai  peine  a  le  croire,  vous  ay  ant  con- 
nu  fi /age,  fi prudent  SJ  fi  raifotinabky  queje  ne  faurois  vous 
croire  capable  dune  fi  grande  faute7  qui  vous  rendroit  inexcu- 
fable  decant  toute  la  Terre,  f$  dans  laqueUe  vous  ne  pourriez,  Sui- 
ter un  blame  4terhely  sU  vous  drriveit  (ee  que  jt x\ne rfiftpnar 
jamais  qu'apr&s  f  avoir  vn)  de  partir  dies  fans  vous  acquttter 
dun  devoir  fi  ejfentiel  de  ihtrt  CaraB^e,  {$  de  PEmploi  que 
vous  avcz,  foutenu  jpjqu'ici  fi  gJorieufiment  >  $  par  ung\  dtf- 
penfi  fi  fplendide.  >  Jfc  ySaj  a$e%.drvet  Amis  pour  vous  prien 
par\h  pf^enu;  d»  faire  i^  ^fffiirifi 

b#J*frUnte  \  S$  de  •  ne  pas  pr&ipiten  voire ,  rtfilntiovy  Je  ne 
fiu^fkilles  font^  les  rdtfbns  qui  bbfigent  Sa  Samteti  de  vous 
rifiiftr  xette  grace:  -  Qudics  quxeUes  puiffisnt  itre*  h:tes  ref 
p&fo  firns  lei  examiner ; '  nmsje  m  faurois.  m'empfeper,  favvus 
dk$i  ifue^S*,  >Sttint«^  croirost  peutettrs  vousfairtftrt,  fi  el* 
^  le 

(«)  Mi/cell.  Poll.  p.  229. 


(*)  Cette  t 
de  Blckinguc. 


(*)  Cette  Lettrem'elt  parvenue  par  Mr.  de  Hamtkwo*  dourcrneurde'Ia  Province 


i. 


C  $  ft  i AM  tf  $  ;  R  ;EJ  N  E    D,  B ,  S>  U  E  :D  E.  »; 

&##*   ^«M»  df  *^\toUK  VQUS  MPS0****?  C*f*ble  £y  WW-  C^mlrce 

£#*n  ^onfid^re&  la.  pnU  ,avef  -la^teUe  ce  Frjnce  vous  a  %  S^g^ 
traittt.  Si  vous  eufficz  trouvt  Je  Saint  Stege  «vip/  /*r  ■..  /  ).* 
quelquun  de  ces  Grands  Papes,  jfcr  TrJdtceffeurs ,  done  flu*  £>££ 
Jiturs  font;  adortfj  fur  nos  Autel{^  4§  efux  qui.nt 1  font  fas \ca*  ' 
nonifis  far  TEgltfe^  k '  font  du-moins  far  la  Gloire,  croyesz* 
vous  qui  Is  vous  euffent  mtnagt  avec  taut  de  bonUl  Ne  vous 
fatten  done  fas ,  mats  foyez  perfuadt  qtiils  vous  auroient 
parti  fur  ce  fujet  dun  ton  f  haut*  tSavec  tant  dqutoriU% 
que  vous  n'auriez  oft  peufer  feulemeut  a  manquer  a  ce  de~ 
voir*  Je  vous  dis  cela  four  vous  faire  comprendre  fobliga- 
tion  que  vous  avez  a  notre  Saint  Tfre  /*Pape  dd-fr4fcnt% 
qui  vous  laijfe  la  liberie  de  vous  faire  un  mfrite  dun  de? 
voir  ft  indi f pen  fable +  auquel  fi  vous  tnanquiez>  ce  feroit  un 
fcandalequijerniroit  en  quelque  fa f on* la  m/moire  de  Jon  R^ 
gner  puffi+bien  que  cell*  ae  votrt  At^baffade  -f  %$  ne  feriez^vqu* 
pas  ingrqt  envers  ce  Trince\  ft  vous  lui  rendiez,  un  pel  defc 
fervicei  J{ous  ites  trop  fage  pour  vous  charger  du  bldmf 
Jtune  telle  faute,  qui  ouyriroit  en  mime  terns  un  beau,  champ 
A  vos  ennemisj  de,  vous  accufer  davoir  facrifiii  les  inttrits 
de  votre  JRoi,  &  de  vfotre  Rfyjibliqu*  <>  a  vos  pretentions  par* 
ticuli&es  r  bien  ou  mal  fondees  ^  dans  un  terns  &&  *fx<?totfsft 
yJceffaire  de  faire \  le coqtraire*  §)uel  bldme  netvous  reyieu* 
droit~t-il pas  dune  telle  faute?  ZmPologne  a  be/fan  <frargeut% 
on  vous  faprqmisi  antique  promejfe  quon  vour  ait  jfcffr> 
craignez,  toujoursde  journir  quelque  beau  pr&exte  foarxw 
vous  fn  point \  doyner.  Je  cfois  que  vous  nJav*#  rien  a  craindr.e 
de  ce  rape  m\  nti^^il  n 'eft  pas  plus  immortel  quejous -fie 
Tridt&Jfeyrs:  M  mourra  infailUkkment  fomme  *#f  $  SJ  :qw£ 
fera  done  ce  grand  *Devin  qui  pourra  kvqus  affurer  qui  de  Mef 
Jieurs  les  Cardinaux  fera  Jon  Succejfeur?  Et  s\ilarrivoit  qu'il 
fdt  un  de  ceux  que  vqus  nauriez  pas  vifitty  quelle  houtfti£ 
quel  remprds  n*aHriez~>vousfas  de  vqtre  conduite  ?  §$sen  diroit+ 
on  dans  vos  Diettes, ,  ofi  vousfyve&ypz  ton  faif  rendre  cqntpts 
a  cha^undosje/  d0{Ms;&vos:enpe#us  ne  feurrqient+ils  fa?  /${ 
frtvakir?  Je*  rientrc  pm  d$ns  le  detail  de  yes  f  retentions* 
maisiL  eft  certain  que  par  malheur  pour  vous  la  ptys  faine 
parti;  de  U  Ceyr  eft  perfuadie  que  vous, ape* \tort »  §M# 
ne  comfrfffd  pasK  qpel  droit  ye*fk4#fi&.  dft  vm  ^diftitgver  d9s 

o  2  dm* 


ior       m em  a r  k E s]  c on  1 1  k'ttfai  n  t>  ^ , 

wgcxiil ,  jfMafrtieyrs  des  Quires  T&es  ttourorihfisp*r\  des rtpuveautfo 
^mmeict '  quikne  y&W  /«>  approuvJesi  Q?  tout  homme^ut  vous  dira  le 
%L££iftini,eoftirdire,  vous  flatte\  vous  trmpe\  f&  vbus  trahit.  Confide 
x  ,„.  rez  que  c'eft  le  Carattfre  d9Jmbdfadeh>  ,3 SP  non  celttr  de 
mo.  lE&Cy  qui  vous^  a  ditiri  touies  les  honrift&fatyut  vour avez 
* *  re$ues  de  Sa.  Saintet£  &  de  ihot\  ji 'vous ?'it94tiez  fai'Am^^^ 
deur  dune  THe  couronnVe,  vaus  ne  les  recevriez-pasj  fujftcz* 
vous  encore  plus  grand  que  vous  n9£tes,  SJ  vousle  favez  bar 
experience.  IS  extreme  bonU  que  Si  Sainted  d  pour  vous  i  a 
fait  rtfpudre  quelques-uns  dt  Mejfteurs  les  Carainaux  a  *vm% 
fatiijnrre^  mats  par  malheur  c9eft  la  plus  grande  partie  qtft  4 
jug&  qttil  falloit  ft  tenir  fermc  fur  tancitn  Cir#moniaL-€e 
tt eft  pas  ahnoi  a  decider  entrreux.  jfexcufe  les  premiers,  & 
fapplaudis  aux  autres ;  &  comme  les  fenttmens  fint  libresy  c'eft 
Umien  quhne  crains  perjbnne9  f$je  n9en  knpofe  pas  aqffi^  mats 
quoique  je  tfaye  evee- Monde /fautre  int4rtity  nid autre  pajfton^. 
)que  Furiiqtie  ghire  &  le  fervke  de  T)ieu  GT  du  Saint.  Siege* 
tveft  kicependant  le  voire  feul  $ui'm 'engage  avourparleretofa-> 
i>eur  dun  parti ,  qui  me  ftmble  ccluidcia  juftice  f$  de  la  rat*. 
fon\  *Peut~ftre  eft-cc  envain  que  je  voudrois  vous  perfuader  de 
fortir  gffn4reufement.de  votre  engagement  de  vous~mtme  fans 
le  feeours  dr  perfonner  QJ.  de  vous-  ikoquer  de  toils"  ees-  Tttres: 
IPrenez  tourageufement  8J  avecune  profindediftfmulatitm  ceux 
que  Meftiewrs  ks  Cardinaux  vims  donneront?  *Dans  ces  fticies 
toiur^;&h4r(H$uesr  o&Pon  nt  favoitce  que  c'/toit  que  tout  ce 
fatras  de  litres,  les  grands  Nommes  fe  tnoquoient  de  ces  Baga~< 
telles;  mais  pour  le  malheur  du  n6tre>  Us  ne  nousont  laiffd  qtie 
ee  mauvais  part  age.  Tour  eux  Uf  Hoknt  perfuadt*  qtfoh v'he 
pouvoit  leur  donner  des  THres  pltis \  grands  queieursnomfgUh 
\ieux\  qtiils  avoient  retidii  tels  par  mille  grandes&hfrotques 
actions:  Vous  vous  ttes  jujqu%ici  ft  fort  Jignali  6T  dlfiinguif  dans* 
ps  combats  &?  dans  les  bat ai lies,  qua  Id  gteir&  que  vousvous* 
ties  acquift  il  ne- manque*  plus  fien  >  ftnon  telle  d}avoir  paru 
dans  la  premiere  f$  dans  hi  plus  fine  Courdu  Monde,  duffi;hk^ 
ftle  que-  vailldnt.  tfaitetvofanfouie  la'Ttrre,  tqueyous*#ve& 
Jk -Putter  tous  les  ftfyes  qtifofy^atendusenitlt*^ 
ftquine  petit  <i)ous  rtuffir  fate  vou*  dcquiter  dun  d£vbir  ft  ef 
feHtiel;  que  faffrnt  ces  vifitesdte  Meffieurs  le*  Cardinaux.  Ceft 
2  cle-Corps  SacrS  que  vourjevez  cerefpedt*  dufti-bien vqttti  fon. 
$*&*  Qi*f>Lis  Rot*  GathOlk|«es,  ne  ft>titr:j*th*h  yMgrands*T 
~'*;v--  que- 


C  H  R  X&T1  9  1  "Kl-I  W  £  UE   S  0  E  »JL   *&*- 

fife lorsfuHerew&nt le*rr&vofrst& '  htin fmtmijjtmls *«r  S*iat  «■•*► 
m&  C)<  Kc6*ndiffimt  pm-  leur  Chef  k  Vkmn  de  Jifcu*cEI£«.;!/ 
Gh fc is t  enTerre.  Cefi  par  cette  dune  a&ian  qiiits  fe  ddclo-  £  <£$U' 
rem  Enfant de &tiu®  Membres  de  *Eglife.Romaine,  heirs de  ,  » 
lM[ueMeifnyi*ymt  de  fatut*  &ani  de  grands  Princes  qui  ,X 
/lM^hHwifas<iet  Mastttedu  Monde.  font  Venus  en  per  finite  9 
tout  triatgtxtie  topf.tfitybe'e*,.  fe  jetterau»Kpieds:Jes  Vicaires 
de  *Dieu9  four  Yeeonndttr*  ee  pouvnrr  que  tout  TBnftrite  pent 
de"truirey  Us  Cbaftaatfeis,  les  Tteodofes, let  GharlenwigBes, 
&  tant  dautres  gntuds  Traces  nt  fattbemcnr,  Sf  ont  tire" 
vanite*  de -cette  fbumffkn%  Mies  grands  &  metyarakles  ferviees 
qtiils  onttendue.  dJEglife^  Uur  ont.  acquis"  tme  leur  glom% 
eux-me4mes  ne  fe  font  jamais  cms  plus  grands  >  que  lorsqu'ils 
ont  eu  le  bonheur  de  figndler'  leur  4e7e  four  fin  fervict.  Le  Rot 
votre  Maitre  vtent  a  miter  ces  grands  exemples  pat  cette'  ac- 
tion dejufiioe  Sf  de  devoir.  N'allez  pas  gdter,ce  digne  ouvra- 
ge,  Sf  foye&  peffuadd  que  votre  gloire  f$  votre  reputation  en 
dependent,  W^quesvota ite]pouvexi  jfait'ti 'fo&<b)3}efaHs:v)tujf>ac- 
fMtttr  dun  devowfipr/cis.  Etquoiqut  fan  vtksfiwffe  dire* 
croyez-moi  qifil  y'vd.de  votr*  gloi**9  ae  votre  refutation  @  de 
-votre,  inte're*ti  de  ny  pas  manquef;..  auffi  tout  bommequi  vous 
parle  autremgnt.yje.ne'puis.me  Utjfet.de  vens  le, ndirt  yjwtsfiati 
/«,  vous  tramjVn&vtoutraBiti  N'4lk&\p4»  vous.  petfuader 
que  Jon  ordetmerit  au.rejie  d'e;  M$ew*t. ks.C&dm&x/ie  vous 
fatisfaire.  Je  puis  me:trompery,tna^  je^jte  0;ok.pasfq^^  le 
fafe  jamais,  ni  quon  franchise  ce  pas.  en.  votre  favettr,  dau* 
tant 'plus qu ,a~la-vfriter vousavez  gt "and torp.de le  .pre'tendre. 
Mais  qudnd.  on  vous' accor deroit  cette  grafts  je  crainjtjpielle  ne 
vous  cauferoit que. dp  prejudice,  parte  ^e&^f&oktytid&ptap* 
fir  a  la  Pologne  mime._^m$K  mjtn  fentmeut,  je  voudimx  vous 
perfuadery  mats. en.  tout  c*s,jlntf<fu$kydevoufl'avoir-ditfJi 
vous  ne  me  croyez  pas  d-prefent  ^peut-ttrA quun  jour  vous 

-<••..  vow 


■  (*)  &tht  notfe  &6<At;  lei  Princes  €<nieli<piet  coM^n^ni^-rerenir  de  cat  priSfugft 
plus,  .que -par  je  Dpflfr, .  Le  Due  rggnapt  de  W^fw^Ax  &jW  i:  Aa*r\  ll.  Jf .  a'P«u  &"&{- 
aits,  traita  kjng-teros  avec  la  Cour,  pb\ir  avoir  audfence  du  Safe  fans  lui  baifcr  U 
pantoufltf.  On  ne  .voulut  pas  le  Iiji  accbtdtr,  quoiqu'on  con^ttit  que  ce  Ctttt- 
friootat-a'entroit  en-aucu»e  fe^ort  dan».l'eflehtiel  de  la  Religion  CatbtHfue-,  mifs  It 
Cour  de  Rome  n'y  voulut  pas  entendre.  Ainfi  le  Due  quicta  Ro'mt  fans  avoir  parle  am 
Pope,  &  retourna  aveclaPrincefleS^niffime-foiEpoufe^dela  Mairon.de  Culemiacb; 
<bnt  fet  Etati  tiAUmtgnr, 


'.■.£ 


Oz 


lift    .;iMlE  Mi  0  l.'R&-E  Si  iC  D-IMfC  8  ft  N.AiW  ;T 


i  j 


cS2m«^0"^jb/if%  i»mfut:pet^e> d^te?y$e'x*b  torn -feu*  <  q*i  v&s 

a%£!?"'f**tot>: ..  *&  "Via  fas que  «e .yftft  Jirtdrtt  de  MejJUurs  Ms- 

— -—    Cardinaux  qui  nf oblige  de  vous  donncr  cet  avis  :   'tis  font  mes 

KS.    **F  *  &  *fi&r**j  mats  je  necrakhrim  four  eufc :  Jeur  inter tt 

f$.  leMr  gloire  font,  enfyretfdani  cettt  Mcafton^  de  qttelque  ma- 

niere  que  taffahre  fe  Urmkit^   Mais  c^.wtiquement  fur  vou*i 

&  fur  ceux  qui  vous  on*  engage1  dans,  ce  facbtux  pas>  que  tot** 

hers  la  hdntey  $  le  blame,  die  cette  attion.    Fenfs&y  bien,  Je 

vous  en  conjure*  mats  de  faugfrohd.    Jevettx  ijfcdrsf  que  vous 

tnesbnnertxi  camfe  gagnte-;  mats  qmnd  m/msgela  narrtvcroit 

fas ,  il  me  fnffit  de.  vous  avoir  diclard  mes  fentmens  lo-detfus. 

■-.*■•    ' :.  •■   ■   ■ .  •        •    -.    '  ..  ..    v  ^    *   ■  .  • 

Le  Due,  pour  faire  entendre  que  fa  pretention  &oit  fondee,  ecrivit 
cette  Lettre  a  la  Reine,  que  nous  donnerons  ici  avec  h,  traduction  (a). 

Sacra  Real  Maefta.  ' SacrleRoyak  MajeJU, 

*Dal  Signer  Ab&ate  Paletto-  ,,  J'ai  recne  par  I'Abbe"  Pakttmk 
nio  ricevo  dell&MdWofirancl  \>  fe  fentirdenf.  rpjfou*,  de  roe  ficr 
daver  vij&sre  gti  aUrt  Em*.  ^iVotreMaje^  a  regard  demon 

Cardinali  the  mireftano.  Non  »  **»*  d*  vjfiter  *?  *""*  ?ardl.* 

»  ...     ,     .        .  a  J-*^'    t        »»  n»ux  qw  me  reftent  encore  a 

dubtto  cbe.  mquefto  fartmUere  ■  £  voir.  £  ne  doute  pas  ^  ce  cag 

gta  Jto^efiofteMfH*  gtufi'  '„*'particB»ier  mes  juftes  raHbhsne 

ragioni^  fondau -Hehmunifgft  „  foient  deji» bien expofee*; cbmme 

ejffemfj,   nou  JblO'affriffit  la  i>  &*nt  fondest  for  der&enpfes 

Corte  Imperiale,  tna  ante  ndt  >»  manireftesi  non  feutement  en  la 

ifteffa  di  Rbflla, ■  traiafciando  »  Cour /m^  r  m^ais  auffi  dans 

tf^f^^  tamper  non  ce  h     ffion»  £lus  ga^viaente 

ma,  non  toftntandv dintinte,  „  ne  vpas  ennuyer  Votre  Majefte^. 

iton  /per^md'incontrar  le fraU  „  En-ftmme^iiayameude.dirpute 

ticate  meco  difficoltd.    Con  tut-  »  furquoiquecefoit,jenem'a.«?n- 

tocib^  come  fempre  non  altra  »»  dois  pas  de  rencontrer  les  difficul- 

fortavc yfambizione ,  fe  non  «  t&quon  ma  fei«s.  Cependant, 

>i— -*-^'    •      •  a-  :       -       j  *i  Cppme  en  tout  terns  jenaieu 

fmconfrar  t  gtuftt  commando-  *  ^utre  -ambitfon  que  alle  de 

Wf»r/  ^/;  Noftvo  Signer e  con,  de-  ,•  me  conformed  a  Ja  manidre  de 

dieargli  dainia  f  arte"  deed  u&-  „  pehler  au* ;  cdmrnandemens  de 

bidienxa;    cofi  medefmamenie  „  notre  Seigneur  le  P*p*,  auquel 

non  altro  defidero,  fe  nonefe-  »)*  v0«e  *&*  oWiflance  aveugle; 


C  H  R  IS.  T,J  N  E    E.E  IJS  E    D  B  ;$  .UBDE.    m 
euir  fttnpre  tuttiiramdti  dame  »  de-memeje  ne&fire  rfen  avec  .*fe»«-'. 

ebmadtvofiraMaeftadt  ri-  ^j^dt^.tt.AfetfnC.  ^T 


«foM  delta  Maeftd  voftrfrtf.  „&v2Ha^MW**Wtevfc 
delUmta profonaij/fnta aevotto-     V/imais.. '.,    5  M.     .. 


^  '-DeVoireSicnfe-MajefW 

2W&  Jtfir*  Maefia  -x>. :-s\i w  Hoyate     "-j  .'»■ 


tUyiolta  pmkifwfmpr*.  rejfa, 
Voftra. 


Jettci 


**<**    JI      le  qfes- humble  fervi- 


^i„;ffitoWffiM:$i*yit*>e  -      ?  .  xeaskDac^adzm^. 


©uttfRatfiHlfd. 


.1,.:. 


.<'v  \  '.'..  ).' 


..  .La  Heine  Ie  v<mn$ .fttante,  ne  tard&  pa*,#?'  toHeypr  leJte'ft*  de  fes 
fi?rupule&^  i?n1ui  flqfanc  cbraprendre  qua  Vtf  n?  dSferoit  pas  a  fpn  ayisj 
elle  feroft  oblige  dc  retirer  la  main  de  date  oovifage  (a);  plfelui  iqsmi 
ehcesterraes.    "  '  .(V:v. ......  ^         x  .... 

Sans  date.  .......*.... 

*  iPwr  rfyondre ;4d*v»/9^rv4?/ASf/^'  ^Afia^  ^S^Mr^^^dfS^/.Pdlettb- 
hia,  ^/tf  tww  &*«*'  $w  jfc  ft«  <to#//  pajifibletneni  four  ni infor- 
mer 4e  tons,  vos feui'meus  $  pretentions*  ,  jfr  j^i/  fdche'e  de 
voir,  qu'au-lieu  Sacqutefter  a*tx  important**  raijbns  quejevoms 
ar  fait  repr^fenie^  four  thus dtfpofer  4"0bnsi4ty&itteriJ,itn  de- 
voir auffi  indi/fenfable  que  fejl  celuide  vSjkWa  difcrtiion'te 
refte  de  Meffieurs  les  Cardinauv,  yojusme  propofez  denouveU 
les  difficulty's  fur  cefujetj  qui  Pendent  taffaire  inaccommodable9 
fS.m'obligent.  de  retirer  la  main  de  cet ouyragti  qui  nepeut  finir 
ghrieufentent.psurvousy  qw'en  renotifdnt 'de.  bonne  grdce.a tour 
tes,  vfUjfr&eHtiansy  ($  en  fafififatfapt  a  m'Jevoir  .Jt.ejfattiel de 
yotre  Empldi-  ''yer^us/^j^e'i'^^4^m'fjhass^e,ef  vous 
obftger  en  cette  occaJqn\  ,($ .tefeH$ut'je\,prJe  ^Dieuqu'il  vous 
injpire de mcitleurs resolutions,  &qtfilvous'ftehhe en  Ja  fainte 
QJ  digne  garde. 

-Poor 


«fo£?(a?*r  -  '■  Toutie  coavaincf e-  d'autant  -gfas,  larftaheiajaots  derexeraptes  xfttticre* 
oimmetce  ,A»nbdr^D>^d«>^'tiie8  cbaronnpe*  qui  awiopt  eotyna&.fc  oareiltespr^ 
tSK.cfodawviweri'a^^^^  ...>  ..::.  V  :  '^i 

*£_        WDuca de Nivers  9Amta/cir  '. .*  ~Le' ifoc  dt  toners ,  Ambafiadeur 
•     adore  ftMWenxaptr  Frattck  HMDbSdience  pour  h  France  i  *•- 

//  Ihtca  di  Vandfcmo  r«*  .  ^Dilc&i^a^aycojeinlnifi 

pra.    7/  ©«f4  <//  Longavilfc  ^/a^ctei«.eift^4teiitionri&lt 

Ambafitadore  nel  Trattato  dt  comme  les  autre*. 

VeftfaUa'Vfl*  ///?*#>  pretenjifh  .  :  .'.'.  :••.•-.?»  v '.,;;; 
ne9fece  fijlejfa  riufcita. 

flfiucadiVemevift  Arnbd-      Le  Dae  de  Pirneuil ,   Ambaffa- 

fiiadore firaordinario ialnghil-  dw  ExfcaordinBite  eaJngieterte, 

7/  T>uca  di  Vahdofflb  >4w-   *   Le  ttucvfe  Veniiinei  Atnbafladeur 
-  hafe'tadore  firaordinaflb  in  CM-   Extraordinaire  en  Holldnde ,  fit  la 
landa  aw*  /'//fe#2i  retenfione.e  meme  demande,&eatiememefuc. 
Fifteffa  riufcita,  ,    .c^ 

/>#**  *     L'affaire  4e  la  Regale  (&)  entre  le  Rpi  de  France  &  IcPape,  &  la  gqer- 

MKi£!fo*°  re  commence  fi  tegerement]  pair  Lbuis  XltT.  &  IcTurccomr'tT  Empire, 

xiv.  &•  &  faifoient  alors  grand  bruit  en  Europe.  L'AbW  Bourdtiot>  qui  rapporcoit  d'or- 

muxF*  tfnaite a  Cbrifiinc  les  dilbours  qui  fe  tehoient  dans,  fes  .Cercles  de.Paru:, 

ioi  en  avoit  fans-dqut^  /rommuniqu^  quelques-uns  far  de.pareik  fuietf  »«& 

voici  une  des  r<fponfe« que Ja.  Reine  lui  fit,  50  lui  expliquant  fa M^^bulle; 

jie  wi  Mfojptm imbofta:  (£).  '.  ^  \  .K  ..  r 


' '  Monfieur  FAbbe"  B&lirdelot  ,*  /«  Me'daille  qu'dnvient  di  volts 
envoy ery  forte  Ji  dairy  que  je  fids  Jurprife  devoir  quelle  ait 
pu  caufer  Jes  dijputes.  Le  Corps  de  la  devife  nt  repr \ej*ifte -fas 
le  feul  Septcntrion,  mats  le  Monde  entier,  &  le  mot  qu'idtt, 
Ne  mi  bifogna ,  ne  mi  bafta ,  fork  du  Monde,  ^ .'  nullement .  du 

■  ■  ■  » '•'  '   Sep- 

'    (a)  I  C  p.  228*  187.  &c. 

(J>)  v.  Mbntircs  di  Chrittlne  Ttm.  II.  p.       (*)  Litt*rtt4  fuuMwA"P*t:\l*. . ; 


•  1/an 


C  H*R;  J  8  t-I  N  E    RE  I  N  E    D£    SUEDE.  #rs 

Septentrion,  qui  tten  ift  qtfune  tres-fttite  par  tie.    Elle  a  fit  *  H40&. 
trouvte  admirable  ici,  o&  U  y  a  plufieurs  Connoifeurs,  &  uha>mmtxce 
Homme  iefprit  entre  autres  dit  de  cette  Mddaille*  quelle  ex- %  ¥£$». 
primait  noblement,   &  les  fintimens  <sT  Alexandre,   &  ceux  de 
Diog^ne.  Mais  ce  tfeft  pas  encore  affez,  puis  quelle  contient  un 
fens  bien  plus  relevt,    qui  fait  voir  quon  peut  fe  pajfer  du 
Monde  avecjqye ,  parce  qu'il  riejl  capable ,  ni  de  fafiisfaire,  ni 
de  borner  un  grand  coeur  fait  pour  quelque  chofe  de  plus  grand 
que  le  Monde  entier.    La  M 4 docile  ejl  bien  fait ey  mats  elle 
ne  rejfemble  pas.     Op  en  fait  a-prtfent  une  autre,  qui  /era 
dun  bien  plus  grand  calibre,  plus  belle  G)  plus  rejfemblante : 
auffitot  quelle  fir  a  achev4cy  je  vous  Fenverrai.    Tout  ce  que 
je  puis  vous  dire  fur  les  affaires  dont  vous  me  parlez,  fejl 

?ue  Rome  a  raifon  en  tout,  ®  que  la  France  a  tort;  que 
avoriti  (*)  eft  un  trhs-honntte-homme,  qui  fert  fort  bien  fan 
Trince,  f0$  qui  mfrite  une  bonne  fortune ,  malgrt  toutes  les 
Tafquinades  quon  fait  contre  lui  en  France,  qui  lui  font  fort 
glorieu/es;  mats  il  ne  craint  rien  que  ce  quun  homme  dbon- 
neur  doit  craindre ,  qui  eft  de  faire  mal  fon  devoir \  *Dieu 
vous  fajfe  propter. 

Chriftina  Alexandra. 

Apoflille.  Je  viens  den  recevoir  une  autre  de  vous ,  fur 
laquelle  je  vous  dirai  que  je  fuis  tres-perfuaddc  que  ni  le 
Turc  ni  le  Pariement  d'Angleterre  ne  font  fujets  aux  tcr- 
reurs  paniques,  S>  qu'il  fera  difficile  de  leur  en  donn/tr. 


Ce  que  la  Reine  craignoit  le  plus  dans  cette  guerre,  c'&oit  que  le  Turc 
tferaportdt  la  Hongrie,  &  ne p6ndtr£t  fi  avant  dans  la  Ckritienti,  qntYAU^ 


Ls  France 

kmagne  &  YItalie  ne  fuflent  en  partie  fubjugu&s.    La  rupture  imprevue  ™<^  *<>»e 
de  la  Paix  conclue  a  Nimigue,  que  le  Roi  de  France  avoit  teite  avec  YEm- 0tt0lll,,uic* 
firty  &  qui  le  fit  foupjonner  d'etre  d 'intelligence  avec  1'Ennemi  jur£  da 
Nom  Written,  allarma  extremement  Cbrijline,  comme  lerefte  des  Cours 
de  YEurope,  qui  aimoient  la  paix  (f).  Non  feulement  la  Reine  fit  de  Ton 

mieux 

(*)  Secretaire  du  Pape.  qui  avoit  drefffc  les  Brefs  au  Roi  de  France  zu  fujetde  M 
lUgalt.  H  s'en  trouve  deux  de  bien  forts  dans  les  Cabiers  de  Cbriftint,  cc  qui  lui 
a  attirl  la  critique  des  Fratiftis  dont  la  Reine  parle  ici.  Jl  eft  apparent  qu'il  a 
donnl  les  projets  des  devifes  &  des  infer iptions  des  JM 6daiiles,  dont  elle  vouloit  faire 
fon  Hiftoire  Mltaliique.  11  avoit  auffi  dcrit  un  Poeme  2  fa  louange,  que  nous  avoni 
interd  dans  1' Append  ice  de  (es  Mrfmoires.  No.  LXV1L 
ft)  Le  Sr.  van  Loon  alllgue  en  abr£g6  lei  raifoos  de  oe  ngme  foup^on  cinq  an*  tprie, 
Torn  IF.  P  * 


114       ME  MOIRES    CONCERNANT 

n^df  sueux  aupr&  da  Pope,  poor  &ke  obtcnir  &  YEmptreur  de  boo*  fobfide* 
Amerce  contre  le  Hot:  (ce  qui  valut  i  Cbriftine  une  belle  Lettte  de  rccommanda- 


dtLtmesi*  tion  au  Roi  Cforfex  a/,  pour  fes  affaires  oeconomiques  de  Suide  (*))  mais 
cifj/tftitf,  au^j  ^  ^qQg  avantage  que  les  Contedfres  remportoient  contre  la  France 
Vtm.  &  le  Turc,  elle  en  t&noigria  fa  vive  joye,  fur- tout  quand  le  Sitfge  dQ 
1^83.  Ffoiw  fut  lev6  d'une  mantere  figlorieufepour  leRoidePotogw.  Nousavons 
cLitt&l'iu  produit  fa  belle  Let  tre  ladeffus  audit  Roi,  avec  des  iclairciflemensndceflai- 
^uv  SUm  res (*)•  ^n  voici  d'autres  ^  cette  nature, qui  fe  rapportent k  cette  6poquer 
*«  «  Yieunc  ^  efl  pyg^gj  ^  au  Marquis  jy  carpja  %  Viceroi  de  Naples  (b), 

Li  z$.  Settembre  1683^ 

Signer  Vice  Rt  Marehefe  del  On  ne  fe  trompe  pas ,  hi  dit«tter 
CzrviOtmioTadrone.  Non  Sin-  <lra?d.  °\m*  croit  o^intteffie  4, 
~^««>»  ^.a;  *«;  >.-*  j*  i«+*~»rr*+ir  la  gloire  &  aux  avantages  de  la  Mat- 
ganna  chi  mi  crede  inter  effizUf-  j^    Male  iAmiJ*   k  ^elle  je 

>w  «0r  glorie,  edavantaggt  fa  flintimemcnt  devoute/comie 

delF  Imperial  Cafa  ^Aultriar  chaCun  le  fait;  &  voui,  en >  parti* 

alia  quale  io  frofejfo  t ant  a  par-  culier,  me  rendez  la  juffice  tfen  6- 

z,ialitar  quant 0  ogn'uno  fa%  ed  tre  perfuad&    Tavoue  que  dans  le 

efa  mi  fagiuftizia<Feferneper-  grand  p6ffl  de  Fienner  j'ai  conflddrf 

fuafa  in  particotare  ;   ma  con-  a^TidttSe?r  !?  "T^S*  "*■ 

feffb  che  nelP  occafione  del  Com-  ?$*  *£  CW^  celui  de  notre 

j  Wv  *»*  r,c,*  jMu/twc  <***  J.    ,.  Libertd,&  qui  plus  eft  celui  denotre 

mo  pericolo  di  Vienna ,  to  hb  Sainte  Religion   Catbolique  *  que  je 

conJUcrato  con   tanto    horror e  n'ai  pu  rdftechir  autrement  fur  Tin. 

Tuniverfal    naufraggio     della  tfr£tparticulierde  cette  grande  Mai* 

Chriftianitdj  quelle )  della  noftra  fon  ,  qu'autant  que  fes  infortuner 

liberty  e  quelle,  cb'tt>i#,del-  font  ***?"&".  *  'totfrtt  ami- 

Unofir* UcTd ,**.  ^ti^TJX^'otl 

gume%  chio  non  hb  faputo rir  runiquc  foutien.    Je  vow  confeffe 

(j)  Mimres  dt  Chriftme  T.  II  pag.       (t)  Letter* *'  Principi  f§g.  zx*. 


&  pro<Jaie  trois  M&Uilles  fbites  ^  ce  fujet  ( 1).  La  face  de  Tune  reprdfente  Ic$  Roi^ 
de  France  &  d'Jngleterre,  le  Grand-Seigneur  ob  le  JDtfy  t Alger,  ranges  aatour  xhm 
Autel,  &  confirmant  leur  Alliance  par  un  ferment  folemnel.  On  vott  un  Croiflant  pla- 
€&  au-deffus  d'une  Croix c  fur  la  foce  de  PAutel  parolt  un  Serpent.  Sur  le  tout,  Soli- 
names  III.  Ludcvicus  XIK  Mcsomorto.  Jacobus  II.  Soliman  II.  LmHs  XIV.  M*xmtr~ 
U.  Jaques  II.  &  dans  Texergue,  Contra  Cbrijlianifmum ,  Contre  le  Chriftianifme.  Sur 
le  revers  fe  voient  trois  Lis  furmont^s  d'un  Croi€antf  &  au  haut  f  le  Diable  ayant  ui» 
bonnet  de  Pr£tre,  &  tenant  d'une  de  fes  grifFes  la  foudre  &  de  I'autre  une  6p6e>  avec 
kMgende:  In  fadere  Quintus.  1688.  CinquMme  Alli& 

ff)  Elle  eft  du  14.  Join  1683.  V.  Mifc  Polit.  p.  %%&,  2^  *  &ra  inKrtc  dtt» 
FAppendice  No.  XLV. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUED 


infep*r*btl't 

vtunTdella Re&gione Cattolica,  JK«bPS"p*5"r*?    L& 

j  1 1  t*  -~J3        •  en  •    •  •  oaucant  P'us,  que  jai  cru  impoffi-     16H. 

dell*  quale  t*th  quet  Trtncipt  He  de  la  Braver.    Dieu  foit  bem  qui 

yaw,  <&/>/*  2)/o,  Funtcofofle-  l'a  fauveepardes  moyens  auffi  glo- 

gno.    Jo  confejfb  *  lei  che  hb  te-  «eux  a  YEglife  Catbolique  &  a  YEm- 

muto ,  bb  tremato  quando  hb  vif-  Pjre  domain.    J'en  fois  ravie  de  jo  ye 

to  Vienna  affediata,  ne' me  ne  &  dadmiration,  &  cebendanc  je 

vergogno;  Io  hb  credutoVien-  ^L^SSa^^^  de* 

*  d  /  \     r  ^  -  •        /  termes  polls  dont  vous  vous  ierrez 

aa  perduta  fen**  m  mtrucofo,  dans  uneocctfofra  importance!  % 

ed  bora  gvdo  altretanto .  ptut  prfe.  Dieu,  que  par  la  mtae  valeir 
f***f*  bb  creduto  hnpbfltbile  tides  Princes  CanfedeWs  pdur  la  Cau- 

falvarla.    Ma  ft*  lodato  e  be-  fe  commune,  il  veuille  ddhvrer  no- 

nedetn  7)io  che  fh&  falvata  d*  J*  £«w^'  <**  «»«  autre  efclavage, 

fur  too ,  econ  mezzi  ft  gh-  U «>m»e _?ous fonimes delivrfc de 

K^  ^-V  SS-S5S  S5 

aU^Imperto  Romano,  ch  tone  toote  Tautoritd,  Sc  wus  Ies  talens 

refto\col  maggtor  giubih  ed  *m-  que  Dieu  Iear  a  donnes  pour  6tre 

miration*  at  cut  to  fbn  capace.  employe's  a  Ton  fervice  &  a  fa  gloi- 

Intanto  io  la  ringr*zio  affetuo-  re*  AP*&  Dien,  nous  fommes  tous 

famente  delle  cortejt  efbreffioni  o^au  grand  zele  &  a  la  gen«- 

che  mi  hafatto  in  una  JiZpor-  ^l^f^iTS^  ??* 

*********/:*—     cn„„„i<T\'r  t  un  applaudilfement  immortel  dans 

ianteoccajkne.    'PregoJDtoche  cette  gWufe  occaOon,  ou  il  s'ei* 

quelf  tfiejfo  Dakre  de1  Trtnct-  immortal.    Que  Dieu  foit  fa  «<• 

pi   confederal   per  I*  Can/*  compenfe   en  ce  Monde  &  dans 

commune,  liberi  la  nofira  Eu-  fautre ;  &  en  vous  r&'terane  mes 

topa  dbgn'altra  fchtavitu,  co-  reraercimensi  je  vous  foubake  toote 

me  fame  liber  aft  da  quell*  de'  fo^  *!**$***• 
Twc\A\aqueftobifogn*ch'ell*  LaRtbu 

cooperi  col  fuozek>,e  con  tutu  ' 

quell*  autoritd  t  talent i  che 
zDio  le  ha  dati,  per  ejfer  impie- 
g*ti  in  fervixao,  e  gloria  fit*. 
tDdppo<Dio,fiamotuttiobligati 

al 


P* 


n6        MEMOIRESXONCERNANT 

Mgod*  at  fommo  zeU9  e  centra/ltd  di  Tapa  Innocenzio,  the  merit*  un* 
^mm^rce  applaufo  immortate  inauejia  gloriofa  occafione  %  nellaquaUJtkm 
£  CMS*  immortalizzato ;  *Dio  /&  quelU  che  lo  rimuneri  in  quejto  monde>e 
nelt  altro>  e  ringraziandola  di  hmovo>  U  augura  vere  prajferitd. 


L'an 
1083. 


\  £a  Regina. 

Cbriftim  dcrivit  une  autre  Lettre  a  TArdievfiqae  cte  Pakrme  en  ce  mS- 
me  fens,  (a)  de-meme  qu'a  Zacharie  Grimani,  autrefois  Atnbafladeur  de 
Venifc  k  Rom.  Elle  fera  pr&Wde  de  ceHe  k  OUvckrans,  {on  Gouveraeus* 
Gen&raL 

A  Rome  U  u.  Septembre  16B3, 

Je  ne  vous  parte  pas  de  mes  affaires ,  farce  que  les  cbofir 
font  dans  un  it  at  qu  il  tn'ejl  impoffibU  de  vous  en  parler.  II 
*y  a  point  de  paroles  qui  vous  puifent  exprimer  ma  rage  f& 
men  dtfefpoir:  f  autrefois  en  France  on  tnedt  pari*  pour  ta~ 
voir  trainee  indignement,  tindigne  traittement  qu'on  me  fait  a 
moi-m6mey  fait  fur  moi  un  effet  contraire  par  un  mhne  princir 
pe:  jefuis  devenue  muette,  mass  monfilence  s*  exprimer  a  unjour 
far  des  effets9  ©  £une  manifre  digne  de  moiy  fi  tonne  me  rend 
jujiice.  Vous  agiffez  en  habile  (&  fidile  Serviteur  -r  mats  Je 
trois  que  tons  vos  efforts  feront  inutiles%  &  il  jr  a  une  fatal*- 
tf  qui  m'entrafnc  a  des  Hfoluftons  que  fabhorre  moi-mimei 
mais  en  fin  1  puisqu*on  me  tire  par  les  cbeveux  x  Crimen  erit 
Superis  &c.  Je  me  remets  a  ce  que  vous  dira  de  plus  le  Mar- 
quis fur  Us  pen/ions  que  vous  me  propofez  £6ter  ££  de  donner  a 
Hef»  .  .  •  .  ce  que  vous  jugerez  bien  fait.  Tout  ce  que  vous 
fereZj  fera  approuvtf  je  crains  etoffenfer  celui  a  qui  ton  dters 
lajknne%  ©  dene  pas  gagner  ceux  a  qui  ton  donner  a  de-nouveau. 
RTtpargnez  rien  pour  gagner  des  relations  favor abUs ;  je 
vous  aonne  plein  pouvoir%  maffurant  fur  votre  prudence  GT 
fur  votre  eeconomieije  me  remets  au  Marquis  touchaat  le  fun- 
flus.  Adieu. 

Tour  votre  prophete  6f  ces  horribles  pr4dtffion$j  je  ne  Us 
trains  que  trop  par  Jtautrcs  raifons  plus  fokdes.  Yienne  ne 
peut  plus  fe  Jauver  que  par  un  miracle  fern b table  a  celui  de  lot 
Mer  rouge.  Apr  is  qu'elU  fera  perdue >  qui  rtfijlera  au  Vain- 
queur?  Man  fentiment  efi  qtiik  fosunettr*  la  France  la  pre- 

miire% 


CHRISTINE   'REINS    DE    SUEDE.  117 

mere,  aprh  avoir  foumis  MUemagne.   ffri,  en  quelque Jim  do*g*«t 
qttil  aille9  onnelui  afire  de  la  part  de  seux  qui  rignent,  que  decommme 
U  bafefettdelafoibletfe;®  il  netrouvera  dans  tout  cequi  kieftafigZ*. 
ofert  que  des  acclamations  ®  des  afplauditfemens  en  tons  lieux!    L,an« 
Voild  en  deux  mots  la  peinture  veritable  de  notre  miffrable  Eu-     mir 
rope,  prtte  a  e'tre  ravage  &  foumife  d  ce  torrent  viftorieux, 
auquel  rien  ne  pent  refifler.  ■.  II  faut  admirer  £S  adorer  les 
defeins  de  <Dieu  avec  foumifion,  qui  ne  font  pas  mains  bons^ 
to  twins  jujlesy  pout -nous  Hre  fenfibks.  Adieu.  (*>    :.   ■ 

Void  la  Lettre  de  la  Rerae  pour  I'Ambafladew  de  Vmf$. 

Roma  li  ii.  Setttmbre  i6?j. 

Signor    Zaccaria   Grimani.  Ce  a'eft  pas  feosraifon-qoettou* 

Cm  ragione  vi  rallegrate  meco  ™»  rejoutfez  ayec  moi  de  kw 

j  »»     *».»             .  *'/«t\,-  toire  gagnee  contre  le  itat,  parce 

della yittortacontro  //Turco,  quejeffipprifeavecautam<iejoie 

perch  to  Fhb  fenttta  con  tutto  que  }e  mente  un  fucces  fi  important. 

quel  giubilo ,  che  Jtx  eduvien  ad  Dieu  en  fbit  a-  jamais  lbue".  J'aggree 

unfucceffo  tanto  import  ante.  Ne  le  Difcouw  qoe  vow  irfavea  envoys 

ffa  perb  rimrraziato  fempre  U  &  je  m'aflure  que  vous  awes  fait 

Signor  Iddio.  Hbgradito  il  dif-  «>«*  J*  *«£■»  P°«  "^w  * 

fon  perfuafa  della  dthgenza  che  m6moirt  pour  Vou$  eloigner  m* 
Afwfe  */ift>  ^r  trovarm  //  recornioHrancedanstesoccafiDnsqpi 
ftbro  eft iodefideravo.  *Di  tutto  fe  prifenteront- 
w  ringrazio ,  certificandovi  del- 
ta memorla  che  Jerberb  di  mo- 
firarvi  nelle  opere  ilmio  gradi- 
mettto  +Ue  occajionl  che  fi  pre- 
/enter anuo  x  e  T>io  vi  proJ^er 
ri  Qfcv 

ApoffilTe  de  k  propre  main  de  la  Reiner  v 

Frd   tutf  r  mtmorablli  ef-  D*    tous    les    effets    mteorat- 

fetti  della  vktoria,  io  fiimo  U  M»  <?e  cette  *^U&^ 

magghre  fmU*%  £  haver gua-  &*  ™*<*™  «lui>daW*  g* 

rita 

C*}CetteCettre  rated  de-m&ne  vtnue  de  Mr.<iefl«riidtow,.Oea«roeu»de*ft«i»^R. 

fa 


iiS         MEMOIR  ES.CONCERNANT 

<rJtoii*Mtod*Mm&  Fraacefe.  ri  le  Monde  dii  Mai  Ftanpofr  XKm 
!  Z)h>  fatcta  cfo  mm  finttfta  di  vtuffie  qu^il  tfajt^pint  ittivtip+s 
t'c^jL.recidiva. 

L>an  Auffi  Chriftine  ne  put-elle  pas  diffimijler  fa  fentimens  4  regard  de  to 
u**u  Cour  de  France ,  d'avpir*  en  mfime  terot  que  le  Turc  menacoit  la  Cbritun* 
ii  d'une  defolation  gtfn&ale,  enfreint  les  Traites  les  plus  loleranels,  laics 
nouvellement  k  Nimigue ,  fous  le  frivole  pr^texte  que  Y  Empire,  en  faifant 
ceffion  k  la  France  destrois  £v£ch&  de  Toul,  de  Metz  &  de  Per&un ,  lui  a- 
voit  aufli  c^de  touted  les  Tef res  &  Provinces  qui  avoient  tenu  a  ces  Eve- 
ches  &  ticre  de  Fief,  ou  autres,  depuis  les  terns  les  plus  reculds.  Four  y 
donner  quelque  couleur  de  juflice,  Louis  XIV.  fit  brdonner  deux  Cham- 
bres  de  Reunion  k  Metz  &  k  Brijpic,  (jompof&s  de  Juges  Franpois$  qui 
lui  adjug&ent  tels  DucWsy  Priacipaut^a^  villa  fibres  at  Y Empire  &  au- 
tres portions  de  Terre,  qu'il  trouva  Stre  de  fa  bienteance. 

rjl  fata  tri&xne  q«fc  la  Reioe  s'en  foit  expliqu^e  de  bouche  k  ceux  quiiW- 
quentoient  fa  Cour,  jufqua  choquer  les  Cardinaux  qui  etoient  portds  pour 
la  Franpti  Car,  je  trouve  en  deux  endroits  de  fes  Mit  ce  Billet  de  la  Reine 
itoiteo /«/#»<>).. 

La  Regina  non  dice ,  ne  fa       La  Reine  ne  dk  ni  ne  feit  rieii 
pea*  niente  a  cafo,  nt  rende  con-  au  toward,  *"«  ™*  «>n>Irte  k 

to  ad  altri  che  a  <Dio  delle  az-  JF&^i  ^^^£^3 

j  „            *    *»         rr^  de  les  paroles.    xLile  a  toujours  agi 

«"  e  deUe  parole  fue     Ha  &parl/par  eUe.mfime,&ckcom. 

*ferato$efarlatofempre  da  par  ^  elte  fera  jufqu'k  la  mort,  foitque 

JuOf  celk 

(«)  Ltffltr*  «'  ZMwrjS  fa£.  218.  &*  223.  ..... 

(*)  La  Suide  s'en  reffcntit  entre  autres  des  premieres.  Ctr  le  Roi  de  France  fit  fom- 
mer  cette  Couronne  de  lui  rendre  foi  &  hommige  du  Duche*  de  Deux-Ponts,  comma 
relevant  autrefois  defdits  EvAche's.  Le  Roi  de  Suide  fit  remontrer  i  Leuic  XIV.  l'in- 
juftice  qu'on  lui  faifoit:  que  ce  Duche*  avoit  toujours  txt  yn  Diicbe*  fouverain,  &  que 
jamais  ceux  qui  i'avoient  pofltede*  n'en  avoient  rendu  foi  &  tiommage  a  perfonne ,  rice 
g'eft  qu'on  prtt  pour  ce  titre  1'Inveftifure  que  ks  Conftitutions  de  Y Empire  vouloient 
qu'on  demandit  a  VEmpereur. 

Ces  raifons  ne  pl&rent  pas  i  la  Cour  de  France.  Elle  continua  toujours  fes  injuftes 
pretentions ,  tellement,  qu'apres  bien  des  pourparlers  entre  i'Ambafladeur  de  Suide  & 
les  Miniftres  de  France,  la  nouvelle  Chambre  de  Mhz  <k>nna  un- Arret- de  reunion  du 
Duche*  i  la  Couronne,  fi  dans  un  terns  precis  le  Roi  de  Suide  n'en  rendoit  foi  &  hom- 
mage. Celui  ci  rejettant  cette  pretention  comme  chim^rique,  comtae  elle  l'^toit  au 
fond,  la  France  propofa  au  Due  Molpbejcan,  Oncle  du  Rof  de  Suide,  de  l'invefttrde 
ce  Duche ,  ii  le  Roi  de  Suide  ne  fctisfaifoit  i  la  teneur  de  I'Arrft.  Mais  le  Due  n'eut 
garde  de  le  faire,  &  leRoi  CbarUs  XL  indign^  de  ce  traitement  du  Mini(16re  Franfois> 
•bandonna  1' Alliance  de  la  France tquyi\  avoit  embrace  pendant  la  dernidre  guerre, aux 
d^pens  de  fes  Provinces,  &  meme  au  p^ril  de  fa  vie.  La  Suide  jouit  dar-la  d'une paix 
de  dixhuit  ans  conf^cutifs  jofqu'i  la  mort  de  Charles  XL  eftimte  de  fes  amis  &  re* 
•     doutle  de  fes  envieux  (1). 

(0  v°y«  la  Condaite  de  la  France  dcpuii  It     in  it.)  Sc  M^fflOirtS  de  Ckrifli**  Tom.  II.  p.H7< 
Mx  de  Himife  pag.  $f.  **  (t  Cologne  u%+.    Ice.  rtt.  . 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE,  up 

*  » 

filOy  e  cofifard  fino  alia  mor-  cela  platfe  oo  depfcrtfe  a  Mrs.  let  mpt* 
te,ocbecibpiaccta,*difpaccta  Cardinal   ConfSfcr*  ,    aoxqods^^J 

-  «<*•;  c  cw   r^Jii^H  C*nf0Ap-  "  convient  de  ft  foovenir ,  que  com.  d.  lettre. 

•  a  quet  SS<:  Cardtnalt Unfeae-         qq  ng  exiger  du  Lion  <•  a^* 

rat,,  a,  qualtconvtene  dt  rt~  ±  ne  ^Cxx^  de-m&ne  odd.  -"T^T 
ntfv&f?,  c&  /«ww*  *wr  Jtpuo  \\  fe  trompe  qui  efpere  que  Sa  Ma-    *S83. 
pretender e  dal  leone  di  non  r*~  jeftd  changera  jamais  de  langage. 
gire  s  cofi  tinganna  cbi  fpera 
che  mutt  mat  la  M.  S.  il  fuo 
Mnguaggh. 

Dans  Tautre  ©adroit  la  Copie  dit: 

La  Regina  non  dice,  ne  fd      La  Reine  ne  parte  jm  ne  fait  j*. 

mat  niente  a cdfo*eDelle  ofcre,  ««*  "en  au  hazard.    Elk s  ne  rend 

-  j»tu  4>*~»ii  fa.  m*4t  i*«J*  compte  de  fes  actions  &  de  fee  pa- 
e  delle  parole  fue  non  rende  ^^i^^rMmpJS* 
conto  fe  non  a  TJto  fob  ,  con  a  ^00,,  agi  &  parte  par  fown&ne  ; 
fajuto  del  quale  bd  operate,  e  &  c'eft  comme  elle  fera-,  s'H  lui 
parlato  fempre  da  far  fuo  ,  >  plait*  jufqo'a  k  mort.  Cependanc 
cofi  ford,  fe  le  piacerd  ,  fit  celoi-la  fe  trompe,  qui  efpere  de  1» 
aU*  morte ,  e-  perb  s'inganna  feire  changer  de  feotiment  &  de 
cbi  fpera  di  farlemutar  fent't-  x**&&- 
mento,ofntguaggio. 

An  deflbot  e*toit  ajonte*  de  la  propre  main  de  la  Reine. 
.  C'eft  apparemmenc  dans  cette  raeme  epoque  que  Cbtijiine,  lafle  de  pa- 
feilles  tracafleries,  a  voulu  fe  retirer  de  Romt  &  fe  fixer  aiUeuriy  comme 
•He  le  marque  4  fon  Gouveraeur-GeneKd  en  Suidc.  \ 

<De  Rome  le  if.  May  16Z6.  .  v     "* \ 

II  fe  paffe  ici  des  chofes  qui  ntobligent  den.partir.  ,-  M&ffr 
Jolution  eft  prife,  C0  Jtfou  ne  me  donne  fatisfa&ion  dans  pevf 
je  fuis  rtfolue  den  partir,  quoiqttavec  le  poignard  dans  le 
eeur?  mats  je  dots  ce  depart  a  <Dieu,  a  ma  ekire?  *ux  con- 
jon&ures  prefentes.  Je  vous  le  faisfavoir,  aftn  ewe  vous  vous 
prtpariez  d  me  venir  trouver  dans  pen  de  mots.  Je  ne  fats  pas 
encore  on  firaiy  car  il  y  a  beaucoup  a  conftdJrer;  &  Je  vous 
demand?  votre  avis  Id-dejus,  QJ  me  propofe  dialler  d  Ham- 
bourg,  pour  refbudrr  avec  vous  le  lieu  de  ma  retraite.  ".  Ce± 
pendant,  Ji 'vous  fouvtz  niajufter  I e" change  de  Br6ipeA  le  Uete 
de  ma  retraite  feroit  tout  trouvt%  &  jenenwudroispasfau* 


,20  ;      MB.MOIRES    CONCERWANT 

n^ocu.  tfe.    Jetivbits  ehverrai  F  Ordinaire  prochain  me  Inftrutthn  la- 

ommlrcc  defus,  ®  je  me  pr omits  tout  de  votre  ztlc  9  prudence  ®  b*- 

a^ft?He.sdi 'bilett.     Je  vous  rt ponds  amplement  dans  mes  autres  <rD<?pbhes 

•— — -  Su£doifes,  &  le  Marquis  vous  informer  a  plus  au  long  de  mes 

1683"     intentions.   Adieu. 

Je  vous  recommande  de-nouveatk  faj£aire  de  la  Liquidation 
avec  Texeira  ft?  avec  tons  les  autres  (*).  r 

Le  Chevalier  de  Terlon>  qui  entretenoit  commerce  de  Lettres  avecC&/7/I 
tine  depuis  longues  anne'es,  vouioit  lui  6ter  ce  fcrupule  de  l'efprit,  &  de- 
truire  les  bruits  qui  couroient  par-tout  de  la  liaifon  fecr&e  entre  le  Turc  & 
le  Roi  Tris-Cbr{pim:  fur  quoi* Cbrijitne  lui  terivit  cette  Lettre,  ou,  en 
faifant  femblant  de  ne  pas  croire  une  pareille  intelligence,  elle  exalte  le 
Roi  de  Pologne  par  deflus  tous  les  autres  Princes,  pour  fairfc  eomprendre 
que  Louis,  k  Grand  ne  lui  etoit  pas  comparable  {a)  par  le  cour  &  le  con* 
rage, 

a     Le  4.  Mars  1684.  . 

Monfieur  It  Ghevalier  de  Terlon,  en  riponfe  a  votre  Let* 
trie  da  4-  Janvier**  je  vous  dirai  que  je  Juts  peut-ttre  la  feu- 
le  qui  riaccufe  pas  la  France  ^intelligence  avec  le  Turc. 
Cette  faujfe  opinion  fait  un  grand  tort  a  la  reputation  Sun 
Roi  Chretien,  qu'on Joupfonne  cotnmuniment  J9 une  Jicriminel- 
le  intelligence ;  (f).  Mais  pour  moi  qui  ten  crois  innocent,  je 
me  mo  que  d&  errcQr*  populaires,  farce  que  je  fat  irop  bien 
quun  fi  grand  G?  Ji puijfant  Monarque  que  FEmpereur  Otto- 
man cotnpte  su  nombre  de  fes  ennemis  tout  ce  qui  rieji  pas  en- 
core dans  celui  de  fes  ejclavesy  SJ  quyil  ne  re  pit  de  mouve- 
mens  que  de  fa  propre  voknti ',  ni  de  homes  que  celles  de 
*Dieu  9  qui  feul  nous  a  fait  iriompher  £une  Tuijfance  a  qui 
rien.ve  pouyoit  rtfijlcr.  Heureux  ce  grand®  incomparable 
Roi  ($)*  dont  il  s'ejl  fervi  pour  dijfirer  du-moins  notr*  ef 
c lavage.  1)ieu  conferve  ce  Trince*  qui  eft  ta  gloire  de  not  re 

,  .Style, 

•••(•)  Lettere  a%  Jttoi  Miniftri  fag.  55.     . 

•.  (*)  Je  tiens  cette  Lettre  de  la  faveur  de  Mr.  de  Barnekau,  Qonverneut  de  la  Pro- 
vince de  BUckingue. 

"  (j)  De  bons  Hlftoriens,  Pufendorf  entre  autres  dans  Ton  Hiftoire  tie  Brandebourg  9 
Lib.  XVIU.  J  04.  &  96.  le  dit  pofltivement.  V-  M&noires  de  CbrtJHm'T.  II.  paj. 
£22.  &  f)ag.  231-  \ 

(f )  Ce  tat  1«  Roi  Jean  Sobieski  de*  Ptlogfte.  V.  Mfooires  de  Cbrijtihe^  f.  IL  pag, 
tip,  ftc.  .     *  .*•■»■ ■    . 


CHRIS  TINE    REINS    D'E  -SUEDE.    i*i  ; 

Si/fle,  &  f  unique  foutien  de  notre  Religion.    Vous  aurezfu  m**** 
que  la  Ligue  des  Vdnitiens  avec  /Empfereur  ®  le  Rot  de  Po-Ssi* 
logne*  eft  fbrt  avancSe;  je  id  tient  conclue  a  theure  qu'il eft,  £££$*, 
ftt  taut  ce  quon  peut  appofer  a  cette  formidable  Tuiffance,  eft  — -~ 
fort  d  mon  grJ;  mats  avec  tout  cela  il  nous  faut  de  nouveaux     JjjS 
miracles.   *Dieu  qui   $ 'eft  djclart  Ji  vi/f&lpnent  four  nous,  ne 
laijpsra  fas  fon  ouvragc  imparfait.    Cepmdant  je  vous  renter- 
tie  de  tout  ce  que  vous  me  dites  iobligeantrHje  prie*Dicu 
qiiil  vous  tien&e  en  fa  faint e  garde. 

2*.  S.  Je  fbuhaitte  de  tout  mon  coeur  qtiune  bonne  (S  veri- 
table paix  nous  ajfure  la  tranquillity  du  Nord,  quoique je  fits 
perfuadde  quil  tty  a  rien  a  craindre  dans  le  Septentrion, 
qtiil  y  ait  paix  ou  guerre  ailleurs. 

Cbrjjline  raifonna  jufte  dans  cette  Apoftille  ,en  difant  qo'ii  n'y  avoic  rien 
a  cramdre  pour  la  tranquillity  du  Nord,  qu'il  yeutpaix  ou  guerre  ailleurs(a)* 
Car  Charles  XL  allanc  it  la  fource  des  malheurs  que  la  Suide  venoic  d'efluver 
dans  ia  derni&re  guerre,  trouva  qu'il  n'&oit  plus  de  Pim&et  de  fon  Ro- 
yaume  de  fe  ligtfer  ttfec  fh  France;  ce  qu'il  ne  fit  pas  non  plus  durant  foa 
iftegne  pendant  dix*hwt  ans,  au  grand  avantage  de  la  Nation  Suidoife, 
qui  accrue  en  force,  par  un  Commerce  floriflant,  &  fe  rendit  re/peftable  $ 
Amis  &  a  Ennemis. 

Le  Chevalier  de  Terhn  venant  toujours  a  Ia  charge,  pour  que  la  Reine 
fe  perfuadat  abfolument  qufil  n'y  avoit  rien  de  tout  ce  qu'on  difoit  de  Tin-  . 
telligence  du  Tun  avec  le  Roi  de  France,  Chri/tine,  pour  ne  pas  heurter  de 
front  une  Cour  done  elle  pourroit  avoir  befoin  en.certaines  occurrences, 
ne  vouloit  pas  en  convenir  dir element,  mais  dltruifoit  finethent,  par  fa 
conduite,  le  fervice  de  la  France  rendu  autrefois  contre  le  Turc  (*).  Voi* 
ci  comment  eUe  s'eo  expHque  avec  lui  (*). 

Le  13.  May.  1684. 

.  Je  fuss  autant  perfuadtc  que  vous  le  fouhaiteZj  que  ce  ne 
font  que  les  Ennemis  du  Roix  votre  Maitre  qui  faccuftnt 
df union  avec  let  Turcs,  dontje  ne  Fai Jamais  foupfonni% 
mais  je  par donne  tout  ee  que  la  prudence  ST  finttrh  publient : 
tout  eft  fuspeft  d  la  politique  >  GJ  ceux  qui  fevoyent  attaquts, 
croyent que  tout  confpire  contre  eux. 

00  Mimrires  de  Chrlfiine  T.  II  pag.       (*)  Leture  a9 Juri  Mto&rl  fag.  50.      . 

(*)  II  y  a  des  circonftances  curieufes  de  cette  intelligence  fecrfte  avec  la  Porte  One- 
manne,  dans  le  Tratti  de  la  Conduite  de  la  France  dtpuhkPiixd*NimtgU€fp*z.  139,  &C 


m         MEMOIRES    CONCERNANT 
iSk*^ :i  '^TtfWfe-  "ttm**  f*nfr**firt  <f**  ks  emfiche  de  fake  rJjffiddl 


»o)9^^  Bmemteii&ijfik  ywM*t£Lk!t  «jk 

aX*jM/f*90B  afait,^  Octtftkntitioplc,  x  fAmbo$*deur  d*\ 
v  '  France  frefquyau  moment  de  la  guerre  dtdarte:  cependant  eel 
list  froctdt  fait  ajfez  connoitre>  que  la  fuferhe  Ccfcr  de  la  Port^ 
nemtnage  fas  ajffez  la  France  four  entirer  tout  £  wantage  font 
me  Tyiffance  moins  orgueilleufe  pouwvit  pr&fiter^  Tmr  fa 
Bataitte  de  St.  Gottard  dotot  vous  me  faites  fouvemr  pour  M 
gloire  de  votre  Nation  (S  devotre  MaHre^  elleleur  eft  due  aveq 
juftice.  Ce  fut  en  cette  occafion  que  les  Fran9ois  fe  dsftingn&tni 
aufflglorieufementi  comme  Us  font  toujour s  far-tout  \  SJ  kgrmdk 
Mbnteewiuli,  quhwien  a  cent 4  le  detail \  lenr  a  rendu  juftiee^ 
t$  nya  fas  feint  de  leur  Stre  en  fortie  ^edevablede  la  vifhwr* 
quit  remfortfa  pette  attion  fut  Ji gtorieufe  four  la  France  » 
que  je  me  fr/farois  a  voir  quelque  chop  de  femblable  la  Cam- 
fagne  fajfte*  Mais  *Dieu  voulut  danner  cette  fois  fa  gtoirt 
dufecours  de  Vienne  au  grand  ©  brave  Roide  Pologne.  Tour 
£e  qui  eft  deia  conversion  des  H^rdtiqnes,  dent  vous  me  farlee 
avec  tabt\demfhafey '  (  *  )  jene  fai  que  vous  en  dire  y  <$  je  fuis 
Jt  feu  Eclair  He  fur  cer  mat i tres ,  que  je  doiete  encore  ffon  traA 
vaille  en  France  a  rendre  ^Her^tique^atholiqu^s^  au  les 
Catholiques  H^r&iques-  Cefendant  je  fouhaitte  que  la  Caufe 
de  *Dieu  triomfhe  farrtout  y  .comme  elk  a  triomfhe  a  Vienne* 
On  fait  aujfi  fort  4nen  que  le  Roi  voire  Maiire  n&  Sit  rendre- 

eomft* 


(*)  Les  grandes  perfficutioiw  dm  Hugmcnots  de  France ,  n'ayant  &lat6  que  deux  ans  apr£sr 
on  apper;oit  par  ce  que  Ja  Reine  repond  &  Terlon,  que  leur  perte  totale  £toit  d£j& 
fotfom  au  GrapA  <Q6nfell  du  Roi.  Eft-il  done  pxObable  qu-on  auroU.J>rfc;iwe  Jl#blu« 
tiop  cje  cette  importance,  oil  il  s'agiflbit  de  laviQ  &  des  biens  de  unllions  defes  fu- 
Jets,  £  llrtfh  &  fans  le  confentement  de  Louis  X1V>?  Ceft  pdw*anc.*«  qw  Mr/  *Jt 
K.  rjitptnd.  fa*m  a  p«tfendu.f  fctt-a'efl.anir* par-Iila  r^otonfe  <jue  tellrf  aifaiteu  GLqitil  v  a.en.' 
Hmm.  ll  £°re  dc  plua-fingulier  en  cette  affaire,  e'efi  quW  J6uniaIiue'Fr4f#oiJ'  C^ns  feJ 
Milanges  LitUraires  &  Pbilofopbiques.  K  i.  p.  v$.  h  BtrUn  175^.)  pour.  Hlfciflper  Ijtffev 
JUP..  de  tiflty61f  etrancone^part  wxmaiix  qu'oo  &  foufit^rA  des  ^^JA^  Xftteftam, 
illfeue  deuxLettres  que  ceMonarque  avoit  ecritei  vfngt|ans  auparavant /pbur  frouvet 
un  hit  arjriv^  vingt  ans  apr£s»  Voil^  uire  nouveHe  ^ne&6cW»«b  aotftates$i  oet&i^Mt 
i'Hiflgire,.  &  qui  reflemble  aflez  i  Texaftitude  ordinaire  que  les  Hiftoriens  moderner 
de  France.- fopt  .^ott  'jlaq^^uf^JSqv^  Hiftoriflmes;vpu;Ja  G^Bialogip  &,la  Chronologie: 
font  competes  presque  pour  riem  Tdut  autVe^ue  le  Journaliu'd  cdlivMdmjau  rdie,. 
que:  fi  Louis  XIV.  n'a  eu  aucune  part  i  ces  perft^curions  inhumaines,.  ce  n*a2pas  6v6 
Jliii,.  mais  fes  Miniftre9  qui  on*  gouvern^  la  Fnmc£tt  &  que  parmi  des  milJiers  d'Off;- 
ciew  tant  Civils  qu'Eccl^fiaftiques  qui  rentourofeixt,  ft  iry  eri"  avoir  pas  un-  tjtif  eftt 
tavtsdiss  ifes  itoosuK  qui  fe  comme^toient  dans  toute  l^tendue  de  fon.  R.oya.mj)a,.  ^t  qpii 
.aft  tUn^itnq  pas ja»  jj(iMr„  W  W\c,  feigaiue  >.  inais  ^ludeurs  annd'es  de  fuite-       '    :  / 


CH'R.ISTJNE    R  5  I  N  E    D  E    SUE  D  E.   ja3 

tfrnpte-qsid  1>ieu  de  fes  acJions.  Ce  privilege  pourtant  ne  bd  .  «|«eu. 
*fi  f*i rpurtkulier ;  il  nous,  eft  commun  dnous  tons,  auxquelsvSLuuvt 
*D'teu  a  frit  la  grace  de  naitre  Rois ;  eependant  ce  compte  en  eft  £  c£S5« 
un  terrible  i  $  nous  n'en  fimmes  pas  quittes  d  meilleur  mar*  ■  ■ 
ehe*.  Oh  peat  tromper  les  hommes  de  milk  manie'res\  mats  on  x^ 
n\e  trompt  jamais  *Dieu,  on  ne  pent  lui  eh  impojer,  S?  la  con- 
science ne  ftatte  &  ne  trompe  perfonne*  Tour  le  fecours  de  Can- 
die,  il  eft  d  propos dene  le  pas  vomer  parmi  les  bero'iques  ex- 
ploits de  votre  brave  Nation*  Je  he  fai  comment  tela  s'eft  fait* 
mats  par  malheur  CancUe  nya  dte*  perdue  qu'apree  que  le  fe- 
cours  de  France  eft  arrivlS.  II  faut  aujji  outlier  les  entreprifes 
fur  G^gery,y»r  ChiO  ,.fur  Alger,  tSfur  flu/ieurs  autres  Vines,  oil 
les  Qttcafes- out  fait  grand  bruit  &peu  deffet.LesTxacs  en  font 
pen  de  cos,  &  UsCnx6tienscomme**entds'eumoquer*uji;  $ 
pour  ce  qui  eft  du  B locus  de  Luxembourg,  il  ne  faut  pas  van- 
ter  la  ge'ne'rofite'  &  lu  moderation  du\Roi  voire  Maitre  en  cette 
occafwn,  aux  dipens  de  la  prudence*  a  laquelle  cette  gloire  eft 
dik. .  M^u^reftit  voue  4»Ja)nMtss4*  nieiUeurt  nowuetied*  monde, 
tn  ™'*0ra#t  aui<Df  Ligoe  SacrtSe  (*  )  ne  fervirs quid  fair* 
U  paix  awe  it  Turc.  <Jroyex-vous  qut  xe  fiit  pen  de  cbofa 
que  de  fobtenir?  A  m<m  gr(fy  e'eft  been  agez^  x&  d  queique 
prix  qu'vu  l*.fajfet  pourvu  que  re  fiit  eu  commun*  Je  la  ctw 
tat  toujour s  btenfaite.  II  ne  faut  fie  ft  flatter  de  cbime'resk, 
Nous  fotnmes.  viSorieuu,  ileftxtr*t\  mats  le  Tore  eft  toujour^ 
vuffi  formidable  quHl  Fe'toit,  &  on  ne  prendra  pas  Oonibntv- 
nople  anffi  fac'tkment  quon  fe  $ imagine,  qmmd  men*  le  Rff 
votn  Maitre  feroit  de  la  puttie,  Mas,  antique  effet*  fue 
paiffe  prtdmre  la  kiwte  8acre*y  il  eft  tonftant  \m  tfkftfuni- 
que  rempm  .qttotiMroppoftr  au  Ivrnttit.  tie tfAfi^.  vC^i 
©wtt  d  fairi kl^fa  i  Vntld  comsnep  p'uifaneao&tuwitoup 
de  trunauittirt  fur  ce  qui  ft  pdge.  *Z>JTU  vow  umferb^  9 
pw»r  frffle  ftofterer  corrnne  je4edej9re: 


.  Ge  ^pft  la.R&fle'tft  au  Cbcvaliwr-.aafuj^dfekCpOfStefipp^dei  qtrifi-  *""*■"* 
ftw>  ^eft  pas^oipf  renyurqiiable:^*  afae,enwreJ\Ion4r*V4Jlle •<?>-*.  a? 
prance  a  rendre  les  fflrttiques  Catboliques,  ou  les  Caiboliques  §££££'* 

..»•••   ••••■     .-,..,.    ■  .'-      ,  •   •     ■     •   ■•-•,  ■,       •  •.  ff&4-    ■ 


>->•>.-  >N  --^•AV.~>K->c^*  A  -  AV-  >k-  ^-Nv-  «K.«  -^-   ^  vw\..v,.v.YA^V-\o*VAVA- 


IV!)  Ceft  k  L^udcjoe  Vtimptrcurfc  fes  Rlptft>li4oe6<de  Btiognt  &  4e  Ftmjtconclu- 
tent  eutr'eux  pour  fe  dtfendxe  OWttellcment  comre  le  Jwt;  le  GwteBrtMe  L  y  vx£^ 
lUffi  qUClqUCi  iftU^CS  »pr6«.  . 


124        MEM  01  RES    CONCERN  ANT 

MiffCKU-  Htritiques.     Terbn  neferebutapas,  farces  objeflSonsde  Cbriftine,  fc 
Smt^rcc  lui  vanter  la  merveilleufe^cwiverGon  des  JHuguetMts,  en  demandant  ate* 
dc  tettrcs  tie  Reine,  ce  ^qu'elle  en  penfott.    U  ifembte  qu  elle  ne  s'en  foit  pas  expliqtrfe ' 
ehijinu.     ^e  ^jte^  vu  fintervaue  je  pr^  des  deux  ans  qui  s'etoient  Routes,  entre 
l/an"     les  deux  demteres  Lettres  quelle  lux  avoit  ^crites.    Enfin,  ayantappris, 
jtf8&    jes  cruautfe  queues  Dragohnades ,continuoient  a  exercer  contre  les  pauvres 
Huguenots,,  elle  ne  put  plus  deguifer  fes  vdritables  fentimens  de  pietS  & 
de  politique,  dont  elle  jugeok  'que  la  Cour  de  France  ne  s'61oignoit  que 
trop ,  ce  dont  cetteCour  devdicrecueillir  un  jour  les  fruits  £  Ton  grand  defa- 
vantage.     Qu'on  juge  par  ce  qui  eft  arrive  dermis,  fi  la  France  eft  Reve- 
nue plus  heureufe  apres  cetce  epoque,  ou  fi  Cbfitftine  a  porce  fes  vues  j*Ju§ 
loin  qu'on  ne  fe  nmaginoit  alors.      Quoi.qu!il  en  foit,  nous  donne- 
rons  ici  cette  fameufe  Lettre  de  Cbriftine  au  Chevalier  de  Terlon,  qui  fit 
en  ce  terns -la  d'&utant  plus  de  bruit,  qu'etant  titde  fur  la'copie.que 
nous  avons  rejue  de  Rome,  eHe  differe  en  quelques  expreffions  des  autres 
copies  qui  fe  trouvent  dans  plufieurs  Imprimes  (a)  (£). 

,         .    Le  %.  Ffvricr  i<S86  (*X 

e  Tuisqke. irws  vottlex.  /avoir  mts  fentiment  fur  Id  pr/tex- 
due  extirpation  de  IHirifie  en  France  \je  fuis  tame  de  vbus  k 
dire  fur  un  fujet  decette  importance*  'Commeje  fats  prof effiw  de 
ne  craindre  E£  dc  ne  flatter  perfonne^je  vous  avoucrai  franche- 
ment  que  je  ne  fuss  fas  ifort  perfuadtc  du  fucch  de  ce  grand 
dcjfein ,  S5  que  je  nt  faarois  m'en  r(/ouir>  comme  d'une  chafe 
fort  avdntageufe  a  mtre Saint e Religion;  aucontraire>jepr<f- 
vois  bien  des  prejudices  quun  proctdt  fi  nouveau  fera  naitre 
j*ar-tout.  En  bome-fbi itesrvous  bien  perfuadede  la  fincdritd 
drees  Convertis ? \Je  fbubaitte  quils  ob&Jfent flhe&ement  d 
ZDitUy  fiS  a  Jeur  R»i\  mais jeer  ami  le^opim^r^i&jen^ 
woudrois  pas!  avoir  fur  mon  tompte  tons  les  fatriUges  qur  com* 
vuttront  ees  Catholiques  forces  par  des  Miffionaires  qui  traite 
tent  trop  cavaltirement  nos  Saints  Myfttres.  Les  Gens  deguer* 
re  font  d1 Granges  Apdtjres.  Je  les  crqis  plus  propres  a  tuer* 
violer  J£  voter,  qua ferfuader;  auffi  des  relations  dont  on 
/"  .  nepeut  pas  dotitetj  nmi  Mpprenent-eltes  qu'il*  s'dequittent  de 
-•    tear  ntffito'ffri\*dl%lhir'*mod*.    J'ai pitit  dcrgens  qu9on  aban- 

(*)  Mimrires  de  Chxi(tlntT.ILpog.*3<\       Q)  Latere  ifuri  Minijtripag.  187- 

(♦)  II  eft  dft  aibas  <4e  hCopiede  Rome1:  N&.  KeiiqAc  ceci  fe  trowve .  fmprQng 
^  dans  les  N-ouvdlea  H*U voiujes  en  Langue  Fr&pip,.  on  Ic  dent  n^snmoin^poiK 

»  foppoft.  ■    .  i*c  .-.     ..  :;!-■...  ....' 


CH.RI5T.INE    RETNE:.  pE^SUjgJBE.  i»5 

.  danne  A  Uu,rdiJcw4tion.    Je  plains  font  de  famtiks rm&s,  >&&* 
tantd bounties  gens  rtduits  d  la  mendicity  t$  jent  puis  r^SSL*.' 
garder  ce  qui  fe  pajfe  aujourd'bui  en  France,  fans  en  avoir  %  cmrU 
■compajfion.  Je  plains-  ees  malheureux  d'etre  nis  dans.  £exreur:i  ■-  ,-•  *, 
mats  time  fcvtble  quits  en  font  plus  dignes  de  piiie'-  que  de  haine\     J^j£ 
CS>  comme  je>ue  voudroif  pas.  pour  E  Empire  An:  Monde  avouc 
part  dMeurserrearsi  /e ne wudrois pas auffi Hire  caufe de  leurs 
malheurs.    Je  confidere  aujourdhui  la  France  comme  une  ma- 
lade  a  qui  r on  coupe  bras  fSjambes,  pour  la  gu&jr  dun  mat 
quun  pen  de. patience  &.de  douceur  auroit  entie'remeuP.gueri\ 
rnair  jecrains.  fort  que  cenuUnes' aigriffe^  &  qtftlnedev'tenne 
enftn. incurable  i  quece  feu  cache  fous  la  cendre  ne  feratiume  un 
Jour  plus  fort  que ja^nais  y^  quel  He're'fie  mas  que1  enedevienne  plus 
dangereufe.     Rien  n'eft  plus  louable  que  le  deffein  de  convertir  i 
lesH6r6tiques  &  les  Inftdifles,  mats  la  maniere  dent  on  sy 
prend eft  fort  nouvelle;  (0  puis  que  notre  Seigneur  ■  ne  s" eft  pat 
fervi  de,  cette  mithode'  pour  coitveriir \te  Monde  9  elle  ne  doit 
pas  itre  la  meilleure^  (*)  J* admire,  &  ne  comprjends  pas  ce  zf- 
le  ®  cette  politique  qui  me  pajfent,  &  je  fuis  de  plus  rayie 
de  ne  les  pas  comprenare.    Croye&vous  que  ce  foit  a-prefent  le 
terns  de  convertir  les  Huguenots,  de  Us  renare  tons  Catholt- 
ques  dans  un  ftecleoil  ton  fait  des  attentats  fivifibles  en  Fran- 
ce centre  le  refpegt  t$  la foum'tjfton  etui  font  dUs  a  /Egjife  Ro- 
maine,  qui  eft  I  unique  &J  fin/branlable  fondement  de  notre  Re-         • 
ligion,  puisque  e'eft  a  elle  que  notre  Seigneur  a  fait  cette  ma- 
gnifique  pfomeffe,  que  les  portes  de  TEnfer  ne.preVaudront 
pas  centre  elle  ?  Cependant  Jamais  la  fcandaleufe  liber te"  de 
y*Eglife  Galficane*^  e'te'poupe  pluspris  de  la  rebellion ,.  qua^ 
prefent.    Les  demie're/Tropafttions,  ftgnCes  {£  pufrlie'es  par  k 
Clerge"  de  France,  font  tettes%  qri elks  riant  dome1 quun  triom- 

p&r 

<l(*)<Le  fentfmeht  de  llflirftre'F^afif*Archev*que  deCambraif*  vten*  att  tnftn^i 

lit  feget.    11  dk  dpi$  fa^JLettrc  au  Chevalier  de  Sr,  Georjt^*fy  toutescjiafca  *  ne 

„  forces  jamais  vos.Sajcts  i, changer  de  Religion!  Aucune  Puiuahee  Humaine  ne  pent 

•„  fprcer  le  retranchemerjt  fwpe'ne'trable  de  la  liberte*  diicoehf,  *  La  force  tie  petit  ji- 

,„  srais  perfuader;  lea"  hotflmes*  elle  ne  fait  que  des  #ipqcrkes,  .Quand  les  Rpfe  fa  mi- 

„leitt  de  Religion,  au  lieu  de  la  prot^ger,  i!s  la  mettent  en  fervittide.    Accordez  & 

„  tous  la  Tolerance  -Cfvfrer*  non,  en  approuvant  tout  comme  indiff&rent,  mars  ert 

<Tr  (oufltsntavse patience  tout  ce  fme.  J>ieu  &>affi:ey  &  en  .t^chafit  fit japiepetlc*  homr 

^  ines  par  une  douce  perfuaffon**  ( i).     "  * 


(i)  VofO  Id  DiifflioJU  ft  ^ft  JU&wiqws  poor  la  pftarcicnc^^f^ftoiv  pagt  50w 

Qa   * 


128  '     ME  MO  1  R  ES    C  0  »  C  E  R!  N  A  N  T  !  J 

J^i^u- •  jW*»:  vo)dht  FjeftUvtge  de^JKam*  dftruit  far  ce  feul  coup  dt 
commerce  ^*#r*  <fe  Pape.  Z^»  £&ir*  **  y&/*  inmr^f  *  <Dieu%  &  a  Sa 
JlSL.  Saintet£.     Z>  *»//»*  ©/V«  £*/  a  fait  ces  merveilles9  fira  le  reft* 


N$8s&c    de  Rome, 


Tendant  que  je  vous  4cris>  nous  venons  We  tecevoir  avec  me 
joie  inexfrimable  h  nouvelle  de  la  frife  de  Bude.  Cette  a&ion 
htreique  eft  digne  de  la  ndblc  envie  de  fdusks  grands  cetuts  i  & 
faimcrois  mieux  Favoir  faite,  quede  fofftder  le  Mtmdeentier. 
Loui  foit  *Dieu  a  qui  touts  la  gloire  en  eft  dUe.  Bude  a  Stfatta- 
qute  &  dtfendue  far  autant  de  Hfros  yu'jl  y  avoit  Jthommes 
dans  Fun  H  F autre  Tarti*  &f  cette  hiroique  aftion  n'effacefas 
feulcment  tout  Ve  qui  a  4M  fait  de  vtritabtement  grand  Sf  de 
heau  dans  notre  'Steele,  mats  tile  rapproehe  encore  FEle&tur  de 
Bavl^re  &  le^Duc  de  Lorraine  du  rang  des  grands  homtnes  des 
Sticler  Mrotqucs.  *Dieu  conferve  ces  Trinces  four  la  gloire 
de  la  Chr£tient£  &  celle  de  notre  Steele.  Enfin  Bude  frife  * 
Rome  dtlivrfe  de  Feftlavage  dans  un  mime  jour>  font  des  4v4- 
netnens  ftadtnirables,  que  jene  doute  flus  de  Fheureux  ($-  gld- 
rieux  chdngement  de  /fcurope.^  Si  far  malheurvous  vous  trou- 
vez  engagt  dans  un  <Parti  qui  rtafprouve  fas  ce  qui  fe  fafle* 
je  fouhaitte  de  tout  mon  c(eur  que  *Dieu  vous  en  confble.  'Don- 
ne z  ce  pendant  ce  falutaire  avis  a  eeux  qui  vous  font  icrire  aprh 
trois  mofs  de  Jilence,  qtFih  me  laijfent  en  repose  car  la  veine 
doit  je  tire  tout  ce  qui  feut  d/filer  les  gens,  eft  infyuifable; 
tnais  quils  s'en  frennent  d  Dieu  f$  Hon  fas  a  mot.  7)ieu  vous 
fajfe  frofffrer,  &c.  .  " 

Auffi  Cbrijtine,  comme  elle  fembloic  le  fouhaitter  vers  la  jin.de  cette 
Lettre,  futelte  laiflfe  en  repos  de  la  pact  du  Chevalier  r  qui  cefla  de  lui  £• 
crirefur  ce  fujet.  Cependant,  comme \ja  Reine  n'igooroit  pas  que  Mr- 
Bayle  avoit  infer^  fa  premiere  Lettre  au  Chevalier  ae  Terlon t  au  lujet  des 
Dragonnades  de  France,  dans  ksNouvelks  de  la  Ripubliaue  des  Lettres,  & 
y  avoit  dit,  que  c'&oit  unrejie  du  Proteftantifme  de  Cbriftine  (a),  elle  don- 
na ordre  &  fon  Secretaire  Galdenblad  d'ecrire  k  Bayle  une  Lettre  anonyme 
pour  lui  caufer  de  rinqui&ude.  Ceft  des<  Manufcrits  de  la  Reine,  re$us 
de  Rome,  que  j'ai  decouvert  cette  anecdote  aflez  int&eflante,  &  touc-i- 
feic  inconnue  jufqu'ici:  la  publication  de  cette  Lettre  dlplaira  d'autant 
moins  au  Le&eur,  qu'elle  fera  accompagnee  des  r&lexioos^ue  Cbrijiine 
a  faites  ladeflus  de  fa  propre  main  (b)> 

(a)  V.  Mim.  de  CttfUUne  Tom*  11  pfig.  (b)  Ellefe  trouve  dans  Jos  MifcellaacaA- 
13C.  (fc.  cadeuiica  fag.  pi,  (jc* 


C  ffWlXXt-B  ©   RSI  N"E   DE   S  UEiD  E.    tip 

'    Monfteur ,  w#s  »<r  ttouverez  pas  mauvais ,  fejpe're ,  f  «r  .  Mta** 
/«*  wwr  jfattM  «*  /tfi*  tft«jr ,  qui  pourra  dans  Is  /kite  vous  cmmm 
ttre  de  quelque  utilite*,  romme  vous  le  verrea.    Vous  toes  nn  *  o^/km. 
ib*ntoYJt*fprit\  f§  ceu*  q*i  /#&**  Wr  Nottvettes  dt  \*<R&pM>.— — 
blique  des  Lettres ,  pour  pea  qu*Us  fy  ceunoiffent,  avouitnt  que    ,f^ 
'<f&Us  'en  rfwa  infin'mtnt:   Mats,  MtnfteHtS  ne  ftur*it-on tore 
iet-efprtt  jfans  offenfer  Us  gens*  G0  fans  Sattirer  des  affaires  % 
if  vous  qui  favet  tout  de  cbo/es-,-  devriez-vous  ignorer  Uref 
pet?  qu'ou  doit  mux  Testes  Courmue'es ,    &  qui  toant  facre'es  % 
vH'me  fkur6it  les  toucher  fans  danger  de  U  fokdrt&du  tonnet- 
re?uJe  vousdi/ceei  au  fitjet  de  la  Rcine  de  Su&te,  di qui  vous 
"etvez  pris  la  kberti  de  purler  bien  eaVulierement dans  vos 
NotfVeifcs, d  propds  dune  Lettfe  qu'm  a  mprirnde  fous  fbm 
nem.  \  Vous  en  faites  mention  en  quatre  endroits^  mats  le  dor* 
nier  eft  afurtment  d*un  efprit  qui  a  pris  fejforun  pen  plus 
gillie  fdlUif.^  ""-  ••  -"-  '•"  •■*."•  .  ■  .•  ••• 

-  .$***<  du  nom  IHuftre  ( * )  de  Chfiftine \  ft  vous  euffiea  d»- 
ntoiKsajoutdxcehiideReineiveiistfdurie&fkit  qutvotre  dt- 
voir)>  • 'ffe-  Waffex  pas  dire  que  ks  grands  Hiftoriens ,  comme  • 
vous'ftraitent  ainjiles  plus  grands  M<mdrquest°&qu'ils  difent 
■tout  court  y  Louis  XIV.  ®  Jaqtfes  B.  en  parlant  des  Rois  de 
-'France  8J  ^Angleterre.  Ces  nombres  de  XIK  £9  de  II.  portent 
avec  eux  quelque  diftintfion ,  C0  corrigent  en  quelque  manie're 
la  liberti '  de  cette  expreffion  ;  mats  qui  diro'tt ,  par  exemple, 
Louis  s'eft  mis  en  the  de  convert ir  Us  Proteftans  au  mojen  des 
^Dragons:  ou  Jaques  vent,  s*il  peufy  rtoAblir  par  la  douceur 
la  .ReMgion.jdans.fon  R&yaume  ■> ,  c*  feroit  une  manie're  dt \  par* 
ie¥\bieh  rsdkule.  11  ne  left  pas  nioins ,  Moftfku? ,  de\dire> 
eamtrie  vous,  Vavezi  fait  dans  voire  dernier;  mots  de  Juin  (pa- 
te 7±6.y  oh  cbnfirtne  que  Chriftine  eft  Itf  veritable  Auteur 
l£c.  (f)  en  parlant  dune  des  plus  iUuftres  Reines  qu'il  j  ait 

e»t 

v         •  •     .     i     .  •  .  •'  .    .  '        '■ 

r'.(*) \Ifcji m  d^lLLpsTPRk,  remarque  Ja'Reine  6h  cettndrolt.^offe^fi'pas:  m(steM 
Me  timviiindant  il  reft  Jervi,  ^  ertoutrageaotj.qubjqu'iofn  pailre  6treperfUad6  qfife 
#i  l'AuteurJh'a  pas  6u  intention  d'oflfenfer  par  ce  mot,  £tant  Stranger;  11  y  a  iipparence 
?>  qu'il  ignore  ces  dglicatelTes  d'une  langue  qui  ^eft  ptls  la  fienne,  &  cela  peut  lui  fer- 
#rvir  d'excufe.  ,f  ,  ' 

/.  (t)  »  QU€  rqp'dlfc  Cbtijlinf  feule,  pbftrve  la  Heine  ici,  cela  p'pffenfe  en  rien  f  aU 
!^J  <fontrairef|  tout  ^e  [qifon  ^  pourroit  ajouter  de  plus  grand  4'de  plus  augufo,  rfjr 
,,f,«ilgmente  rien.  ITqus  les  fifties  ontdlf  iWnirx,  Stmiranit,  Cyrus t:  Alexandre \  ScU 
♦t  pi™*  Ctfat,  Jvgufle,  Trajan,  Marc  Autelt.TiU  &C  Mais  s'il  y  a  Gudque  erreuf, 
•    en  cela,  elle  n'eft  nulkment  outrageamfc/"  'On'peift  douteV  ftultofer/r,  *fi  le  nolin  de 

Tm  M  R  ..  <W- 


ijo        MEM.OIJtESCON  CE fRN  ANT    : 
-.!«***-  «*,  f$,  qu'tt  y   <m*  pent- 4ttt  janms  4U  Moqfa  ,11'^faU 

£¥£%L.fi*t^Ht  ?***  ^ref^e^ue  wtiS  devfi^a  une  fi  grande  Tri** 

'  ',     ■  Atjfe* .*# farhtot  de  Sa^a/efi^  mw^Wfeto*  k  fiiic  dts 

.\m.    &ns  V?*  fi  piqttentde  bienJcrire.y  •.•  y:;   V' 

- ;  Mais  fie  tfyfl,  pas  encore  ce  quil ya.de  pltfs  d^fe&ueu*  dims 

cet  endroit  devQs  Nouvelles;  ce  font>  Men/tew,  deux  ou  trots 

snots  par  lesqmls  vous  finijje&cet  article* "  C'eft  un  refte*  djt 

pes-vous,  de  Proteftantisme.  (f>    Vous  auriez,  kien  ;pft  vous 

pager  dedire  ftjfr \  La  pajfion  de  /aire  le be^eftm  vefy  *^jfc- 

fort&%  mbisvpus  vous  toes  trompt,  >  //  n'y  a  point  d'efptipjj* 

dedatf ,  il  ny  a  qua  de  Pinfoknw*    On  ne  pari?  pomi\aing 

dune  Reine  qui  profejfe  avec  tanf  de  &£le  69  avec  un  fi  Sum 

£xemple  une  Religion  contraire  a  celk  des  Proteftans,  qitelfa 

A  Pout  facxifii,  pQW  *&  i   twtes.  fes  a&io&s  jtimentent  ce  4 $f 

vous  dites,  &  prouve  qu'il  riy  a  en  Sa  Majefti  aucun  re  fie  <£ 

jsjotr*  Religion.  \//  ne  fattp  p^ur  cela  que  lire  cette  mime  Lef- 

tfe  dontvous  parley  dans  vos  Nouvelles.    //  ne  faadroit  quey 

lire  plufieurs  autres  quelle  4  encore  icrites  fur,  k  mime  fiajeb 

Elk  Heft  point  CathoMque  a  la  maniire  de  France,  elk  Sefi 

d  la  manure  <k  Rome  i  c'efi-drdir*  dg  St.  Pierre  &  de  St. 

.Paul 

„  Ctriftine  eft  encore  iflez  iltoftre  poitf  Stre  mf*  air  tang  db  cts  grands  noma.  II  pour- 
3>  roit  peut-ttre* y  artiver  uu  jour,  s'il  plait  i  Dieu.  Mais  allurement  tout  homme  qui 
„  dira  CbriJttncTcu\e9  ne  Toifenfera  pas,  &  toute  fon  ambition  ne  va  .qu'4  marker 
$,  d^trb>mae  au'tang  dfe  ceiix  qu^n  appetleL par  1e0*  Ample  »dtA..  Lafeapiiredc^V 
9%  xe  I*  Reine  feul ,  eft  phis  inodefte^  mats  ce^gagq  n'appartient  qjj'mix.Sej:vit^ur$  & 
„  aux  Creatures  de  I«  Kefne,:&  peut  bfFenfer  fes  lucres  Kelnes*,  qufle  fonfcependiaiic 
V  d'une  rtKnai^fe  tris  •  dWSrente  de  CbriftinS,  puifqu'dlles  ne  font  en  effit^uelJeppn^ 
»,  mterea  Sujettes  pu  d'ua  Marl*  ou  d'uii.  Fiift:  cequi  aapetit  conveniti  Qjriflini,  qui 
y      „'  ne  connolt  que  Dfeu  au-deflus  drel!e.  v 

SM  Tous  les  dtFe&,  At  la  Reine  ki%  feroient  aif-dtflbus  de  CbriJKne,  fi  elle  itok 
^  ?z  heureufe  pour  avoir  fatisfait  &  la  noble  ambition  de  Ton  coeur.  Mais  peut-itre 
It  que  Dieu  lui  fera  la  grace,  avant  cfe  mourrr,  d*y  fatisfaire  encore-" 
v  (t)  ^  Pour  ce  qui  eft,  ajoute  Cbrijiine^  de.la  calomnie  de  ProteftantiJJime,  elle  eft 
„  infupportabfe,  &  on  ne  comprend  pas  ccfimhtnt  tin  honrmfequi  fiiit  feulement  ^crire 
n  fon  iiom,  peut  faire  une  fi  lourde  faute,  que  de  dire  uoe  (emblable  fotdfe.  .  Si 
9%  Cbrjffine „£coit  aflfez  malheureufe  de  cefler  o'ftre  Catbqliqpe,  on  ne  Paccuferoit  jt- 
M  inais  de  retpur  pour  une  Rehgton  dont  'elle  n*a  jamaft  ^rd.  Si  elle  cut  le  malhetit 
h  de  naltre  dans  Th^r^fie  de  Lutber,  elle  eut  le  bonheur,  depuis  P&ge  de  Yaifon,  d« 
*„  ?>e  croire  famais*  ffen  de'*tout  ce  qd*ont  enfelgn^&  Lutbet  &  Cabin;  Entre  toutes 
M  les  Religions  elle  choifit.la  Catbolique,.  qui  lui  fembia  Tunique  veritable »  &  elle 
^  n*^ut.  jamais  aucunretour  pout  celld  oil  elle  ^ttrft  n£e;  fit  Ton  peitaffdrer,  q*e  ff 
^p^t  malb'eur  ille'n%eflc-pas,choifi  la:  C&holiquc,  elle  ferbit  reft4i  parfititementtieuwe 
'^  en  ma,tt£re  Kdfc  [Religion  r  6a  elte,  s4eh  feroit  form^e  une  btoj  afer6g6€  >  ^ai&  :fo*t: 
^dterentieateceUe,de/.a(6^«de  CVt^K,  "  *''  '  '  !;  ',.,...     ?< 


CKRISTriTE    EIINE   DE    SUEDE.    131 

&*vit. (*).  Ceft  pourquei  elk  eft  centre  ees  perfections  y  par-  .x«go«i«. 
±*mieffe&rtament  cette mamere  de  convert ir  Its  Hfre'tiquescSZJL* 
tevient  pas  fans-doute  des  Ap6tres>    .  v.;  tatyU 

...  *Ab  refie,  tout,  ce  que je  voter  dis  ici  eft  de  trio*  chef  ®  par- 
ee  que  men  devoir  m  oblige  a  vous  le  dire ,  Ctant  un  des  Sets  ,<hS. 
viteurs  de  la  Reine.  S'il  arrive  que  Sa  Majefie'  vienne  &  li- 
re vos  Nouveltes,  je  ne  fius  fas  -ee  quelle  dira,  ni  ee  quelle 
/era.  Mais ,  Monfienr,  crtyez-moi,  dequelque  protection  dont 
vous  vous  vantie&auprh  du  Magifirat  de  la  Vtlle  de  Rotter- 
dam, cela  ne  vous.  fauveroit  fas  du  rejfentiment  dune  Jfgratt- 
de  Trince/fe  (f)  /i  elk  vous  entreprenoit\  &  Mrs.  ks  Magif- 
trats  de  Rotterdam  font  tropjufes,  SJ  trop  raifonnabks  ($) 
pour  vouloir  vous  protiger  dansune  pareilk  occafion. 

Sa  Majefie"  ne  desavoue  pas  la  Lettre  qu'on  a  imprimis 
/bus  fon  nom  (**),  C0  que  vous  rapportez  dans  vos  NouveUes. 
liny  a  que  k  mot  je  fuis  M  la  fin  qui  n'efi  pus  (telle.  V» 
tiomme'&ejprit  cornme  vous  devoit  bien  avoir  fait  cette  rifle— 
scion i  &  f avoir-  corrige*.  Vne  Reine  cornme  elk  ne  pent  ft 
Jervir  de  ce  ferine  qu'avec  trh-peu  Je  perjbnnesy .  &  .Afr.  de 
Tprlon  sfeft  pas  de  ce  nombre  (ft).  Cette  feule  circonftanceve'i 
rifle  afez  que  ce  tieflpas  la  Reine  qui  ieft  aviffe  de  faire  im- 
primer  cette  Lettre,  cornme  tout  k  monde  k  fait  ($$)-.  Si  vous 
en  voulez  faire  mention  dans  vos  Nouvelles,  vous  k  pouvez; 
mais  point  de  flaifanteries  la-dejfus,  cornme  vous  avesa  fait 
dans  k  mots  ifAvril,  page  +7%.  *Prefitexde[favis\  &  croyexi 
intenctta  je  fu$ -  verJtabkmemt  -        *  :     J    .       , 

'.    .Monfleur,      . 

Pbtre  trls-humbk 

•r\K  v."  , "      '  -\  "..       .       .   -Serviteur.  >>.':;    -.-. 

•{*)  9i  Toyt  cela,  dit  AiXtfat,  eftdnrinemeiie  dk.  Oui,  Je  fu!s  Cetboltqu*  4  1»W*J 
^.nuhre  de  Rome,  &  non  pas  i  la  manttre  de  France,  &  avec  1'aide  de  Dieu  je  me 
3'confcrverai  tell*. 

(f)  „  11  a  rnifoTi,  dit  Cbrlftinij  ft  !!  parte  tr&a-juftc. 

m  „  Aipatez-irt  4Mlc,  &  »Q  fifths.     : 

(*♦)  „  1xu\UmtT\t,cjouUlaRein*. 
-  <tt)  »  Ti^tep,M  Cbrifiin*  Non  ftoe-dovte,  Mt.  Je  Terlm  n'eft  pal  de  ce 
;,wiiombre.   •  ^ 

f)  99  Vous  avtz  tok.  dk  U  Rrtne  i  Gtldmblcd  en  homme  d'efprit,   de  bon- 
is, &  en  Servlteut  txh-zM  piwiKle  feivke  de  la  Reine,  qui  fous  eo  confervert 

£|      v  toutc 


j3a         ME^'OIBry   CONCKRNANT 
d^***'  -*&* -.S.  Si  j<t*^  tmtt  pt* mprmm*  tefk  fiufiwtint.  farce  qik 


,1  \  ? 


;  pon/e.    jjjfoand  il  fera  temrae >*p.  fbirec&tne&ity  m^onxyje^Jt 
ferai ;  -im&isttfi  xi  vtysde  vous  can^er^  JiviMm*  If  trwxfyz  d 


1687.    /ny** 


n'ii     />■;";  >.i  \' 


res 

faifoit  touJQurs  grand  bruiu'c&a  excjtarla  ahaofit&du  Landgrave  ETfVrff 
ae-#$r,  qui  iototoe'efte  r&oit  fait;qW^^^):  It  s'Momi  ft  el^l 
fa^trit  etrfte,  coinme  on  le  dSbkoit  gtfn&afenietit;  Chriftine  ne  taitia  giuP 
*fe$  de  le  luiaVoubr,  earafluraac  qVdte'rtY&'rifedKQit  pw'BlteM 

4pt('X  -    -   *"•-         '    •*  l'* "%    '  -•  l  '  ••'"  l   •  ■  ■••    ••• 

.^fion  C*y/fyt  J  W  recjtsU^L*$trecqife  vous  m  aye&  tc%tit  q( 
figft.de l&  mienne'quon  vietfa  din&rimere#fa 
veux  iien  n<m  fiulemept  voug  itrzobligie  de  tamittiQ  4e£*fe> 

f^v^A^b  v^  ***  •t*niHffi&-&.  f*p*  ^caJ^y\^^f^9^( 

^V^^'^  jfr^flW  qwjetat 

^crtttyi  V&>  que  je  qi  vieA  repens  pas  ;  N  &  .four  Vous  le  fer^ 
fuader  encore  miciiXy  jevMs  envoy  e  U  Cofie.dfs  deux*  mitres 
Lettres /qpe  fai  Writes  £  des  ferfimp*S  9U*  &#??&&  £fr*t 

queyerfome  ne  doutott  dans  vos - tf jf^*^€MSF%vjf^\^ v^^^ ^WW5^ 

il  ejt  queftioHy  ne  fut  de  moi%/La  Jeule  conclusion  pent  vous  eat 
avoir, fait  Joutsr  ayec  raijbk  j, v  ck>  le  terme  je  fuis  nyeji  fas 
de nrt?y*$ffl&k  iife*setiv}rs  feu  de  per/onnes;  mais  le  Coptfte  ote 
PImfrimeuf\ qutont  voulufaire  les  Juffifans*  y  ont  fait  glijfer 
fans~doutg  £etfe±fyuter  aujji-bien  que  celle  du  Titre  de  Serdnif- 
i2ne$  que  je  ne  veux  abfolument  pas  foujfrir.  Au-refie  con- 
JfrvefrntQiy  je  vousfrfe^  ^e^#*f^<& 
Jy.  rfyondrai  toujour s  dvec  Fejftme  que  vous '  tnernek  y"'priaritf 
fXik  4*Wvofis  tiemih  1^<^7^  fiih. 


(b)  mmtiret   &  Chriftine   T.  I.  pagi.  •^ty%H&  tPlWbffi&£'&&- 


-.1 


C  #  R  l.S-fX  HE   K  E I  N.  E  .D  B;  S'.UlXI)  E.  13$ 


temphdetpn^  )es  Mlrferne*  ffottsfes. &'&&  ,  &ft  fc.  '--— ■ 


t^'iir  y»V»  w  m'a  pas  fbttPfonxfe  d£  f avoir  HHBlt£eX  . 
'ejfte  ne  nt'mportepas.  [Je  fais attffi '  tdide  da;<Pefet^ 


vp'tr 

til 


doutefdrt 

fev*l&Ribme  avtotgyfrfoM^lfhternire  ;^>A  yftche^fouri*. 
tant  que  cet  facomfr&henfibh  djienddnt  de^lalfistneh  ip*>  W#fc> 
Ma  ees  feux^  ifa  pi's  emp&hit  SsL'-Saintetfe  de^renSy  it  thd Eeik 
tretdjuftice getiemfatiUymkhSi  Sainted MyTMfrfc 
d  manager, la  France,  Sf /«■  apparences  e'tatft  pour  elle?W*&o±' 
kti^demoderneveut^ue^m  donke'du-fndifts  a&  ffi$ntt*q*  r.e- 
fws  demciis  "a?  ceusc  $ut rRofi  eraiht J^r'leur's'patvler^  "2Morrtffl£ 
toe,  qui  dans  tout  l^'niversnecrains^Heref^ffe^^^ieil^ 
&  qui  me'mancipe  a  traiter les  Okies  du terns 'ffo-cavdliltne* 
menty  fai  fait  comme  les  autres;  car  vous  fovea  w'Jl  /*%£$*- 

irfe  dpettprU  dla&mme  'f^^'^^f^JjmAm 
Jfes  aftxpuufe  pan  U  ven^mu^Mfi^Hpn^ef^  a/fqi&j,  .m 
W;  mettaflt.  pwr\  k  premi&e  yfok  4^x  ^Mercatc.Gidatofc^ 
dans  ce  Ldt/rejt  rempli  de  toute's  les  bdWverni*t  furor®  fit* 
Ufa ldk  tents ydanfte  law***/*'  ifbtoeW  e^r&^/freyW^ 
mte;iimi:U*rtt&ot  &le$B(mtgeote  deVfritci  bvefflmmMt 

ribTe-y  mats  je  trouverat'tnwfcficr^ 

Wfijtfuis  incorrigible  r  tSquefofe  toujour s  me  diverfir  aux 

*Fj>ens  de  ceux  qui  simaginent  ajfez,  mal a-profl*  d&$ki***ttttH- 

^tyy-Zmetia!  [uoiMmJftfpag.  $6. 

c.'V.  j  •,  ;      r  .  :: 

(?)  fen:f^rafi|^^]4eiQM  fcfitogMw*  fefew 

&aicn<wre*ftlijf  c^prfi.,., ,     is  v„jj  Lt  n.;)rf  .•;  Uu.^  .  * '  ;.  .  r  . ..   ^.  ...   . 


tlon*  fc 

\ 


U4  .:.  c&riwi  crrji  e  si  con  c  x  r¥AK  tp  ^ 

bkt WUt$  fEmife.-  *$W»ioi  que  wsftfyi***  dtfe.vhus 

>  &fre£.  ^r^!r»j^d^^acds  efufvous  <( pom  ante ,  ne  fro- 

£%%&***''*  ritn>  &  9***"  VatfeaUx M^\k  f^ fe^ircntquy & fat^ 

~~ re  ^f prendre  le  &rhneniai  de  la  Mer  a  cease  qui  ne  lefavenf 

fas.  Vous  verrez  mime  que  Von  fe  rendra  fort  docile  a  des 
Maitres  fi  habfles  ^*)\  ftf  en  va  fratiquer  a  favenir  la  mo- 
defiie,  qui  deviendra la  veriu  d  la  mode)  ouflutSt  la  vertu  de 
fmrfiere^tm^9  ,d&imn&$$ur kjtfeyfrce  fiicki  -&£** 
ne  s'occuperaque  d?  t admiration  d$fa*grande  fortune^  (&de  eeJj* 
Is  de  la  patience  deceux  qui  lui  put  wtffi  faire  t ant  de  chofiss 
quron  fouvdit  emficber  avant  fen  Afothipfey  laquelle  pourroit 
tien  itr0r^oquieqvf^t\que€e  fiiclt \  fiwffe^  Jl^r^fie  riayesz 
4%cun  fcrufufe  de^  faire  voir  vies  £ettres,  mais:  gardezrvous 
hfen  de  faire  fiwpr.  qvelks  sadreffent  a  vqus$  xar  je  ne  weux 
fas  xple  vpmt  foyez  cpnsfu  four  "avoir  quelque  corrtfpondance 
avec  mci*  puisquon  a  four  moi  un  fi  grand  4loi$nementy  &  que, 
eette  connoifanct i  Jtoprrotiyous  attirer  des  affaires  y  auxqqelles 
je  ne  fourrpis  fqrfmfdier  fi-tfc. .  Je  fiukastte que  3)ieuvous% 

^fhye.^\\[^'y'X    \..;;     •      \v\\.    .       'r;;:!.'     \''.        .* 

. *$*.  S+g>itet  ^  tfmprimeun,  que  4e:j$rme  je .fins* [q^l  a, 
Hus  dans  ma  Lettre,  n]y  eft  pas,  &  que  c'ejl  avec  tris-peu  de 
ferfomes  que  fen  ufe.  Je  m  imagine  que  c'efl  far  la  fauie  du» 
Qoftfey  qui  auravaulu  faire  le  foffifant.  ; 

*  Cbrijlwe  tie  'de^uil^pas  nonA  plus  fes  tentinien*  k  Rofne;  k  T^g^rd  jdesl 
©aiding  recontiw  jtotir  6<re  tie  Id  Fa&iori  Fraqfbife:  'Nobs  avons  prb- 
doit  d-deflufc  irtWfes  Billet*,  qhi  a  fervi  de  r^ponfe  a  dfe  tnenaces'qu^s 
avoient  lichd  centre  eife.  Un  des  Cardinaux,  done  elle  &oitle  irioins 
cqfitente,  itdh  qstlui  d'Efttiis>  qu'elle  regardok  comme  Punftjue  auteur 
&m  cabale*  mal  tiffues,  pomme  ^Ue  die,  i  la  Cour  At  Rome  (t).  ^Ceft  lui 
qu>Ue  foupjenne  dffetre  Ja  caufe  que  Je  M^qifbre^du  Due  de^awy^  ne;s^- 
tok  pas  acquitt^  de  Jon  devoir  envers  eDe$  quoique  Sqo  M^itre  lui  eta 
ordonnd  de  ie  faire. '  La  R^ine  en  fait  des  plain tes  au  Due  dans  la  Lettre 
4^%)ittdohm)nsid^c^la^rt<taia^         Vi  ^        '     >\. x'  :  ; 

'     '  •      *  v  ,       lit 

Q)  LHHti  J  Frincipi  fsg.  s+  .   •      .. 


(*)  Cela  arriva  mdme  environ  trofs  ans  apris  la  Bataille  de  la  Hogu$9  oh  la  Marl* 
oe  de  France  fati  bien&ititeo ,*&&¥&*{&&&  Xtodte 

mi  filde  apris. 

<t)  CbriJHns  &oit  de  longae  main  fl  prfvenue  contre  Mrs.  tfEJtrtts,  qtie  dans  one 
iDftruaion  qu'elle  donna  d  fon  Miniftre  pour  la  Cour  de  Franc*,-  elle'dit,  .»  qn'elle  ne 
U  pouvoit  jamais  avoir  aucune  tonfianoe  en  tm,  api^s  ce  qui  s'lt&it  pa&'V  Voyez 
«es  M^moire*  Ton.  pf  175.  ft  i8fc  MC  ,•..>...■,. 


CHRISTINE-  HEINE   D  E   S  U  E:  J)  E.  135 


}    Hon 


jfl  TfnCa  'dl  Savoi*.     •  Ad  Doc  de  Samp.  *  "«*£; 

v  Ser^.Sitnore.Havcndoiopc-      ^^  Duf»  ay*"  apPT*  — -T' 

netratoglitrdimdatiiaV.A.R.  SEJ&A  L! r°nn  2^ *  f- n    'iL£ 

«//**  Mmfiro  m  quefta  Carte,  ^rlTvotre  part  em  moi  de  fori 

Jtconytr  mecofer  %arte  fm  net  deyoir,je  m'y  ftds  a&endue.plOfeura 

»w<&  *  «w.  dovutky  nefono.fiata  femaines,  jpaur  avoir  la  confoiaua? 

attendendo  malte  fettimane  tef-  d'en  timoigaer ,  ma  recorinoiflaace 

feito ,  per  haver  la  canfolatlone  a  V,  A.  R.    Mais  m^per&vaoc 


^  Zarj  * ,  *  #'?tf/'  Wfifi  vf  yo^,(air»  r^ar^er  {eprejadwc  iprt 
differ endo  Fadempmento .  <*?//*  enjeTuIcera:par  rapport  a  vou$-qie> 
,g/#^  rjfolutioni  dt\V,  A.  7?;,\mefi vosordresfontiimaliaiv^(S? 
jwiw  4  wetter le..  in  tonfidera- ,  je  Voiis  prie  inftamment  de  ne.  pas 

*#  *  fmt  ordtnty  e  la  rtchtedo  ^  fttwantre  replktfe  fl'^eataae 

r*»  **tt*  Ammxm  </*  *w*  /vr-  Jes  jaftes  ReTotadoiw  qtt'iTa  t em 

ptettere,  cbe  quejlo  fuotninifiro  ja-ddTus  de  V.  A.  R.  C'cftce^jtf 

/?  /.^    ^ — -_^:.:.    v.»  „./!..-•  j j-  ..~.~  -1^--^     '-devoir 


rjfltca  efnmfca  ,  pfflfim+t  rfpomlre  aox  ddmonftradons V  rt% 

Prudentsffimt  ordmi  dateglt  da  fopt  ,dflc»,  wee  ma  cordiaUt^bnfr 

/>  A  R,  cojt  rtcjhtede  la  Jua  naire^  &  a  vous>faire  con*o&re  <&t 

■gloria*  II douere >:-ld.^.giti$itia ;  jefujs,,  .    7,  7  '.     ,    v    7  „.* 

ed  il  cordialijfimo affctio+'cw  .   ,•    7  /  .     '     ]"■■      ,  vj  V>^ 

cut  hi \  fetripre  conjiderata  iutf .  "•    '.  P*  v^^^  f.-     'V 

ifuoiinteretfjedpfonprm-  '   Tre^aflfe^W  "  :'^ 

fa  a  corrtfponder adtmoftrattone  x  .   i 

tahto  dovutumi  con  la  mia  Jo-  Cooiine  CbriJtiOa  ^kjjandr* 
lita  corMalitarfd  a  farle  com- 

fiere*  cRio  fom  VAbbtSaminK 

<D.  V.  A.  R,  .,,"...,  „ 

4^"**  Cugimt    .  ... 


,  M  ;  .       .  .      .••-•   r.  •.  ■    •   .!'>•)  ?     :  •<■ ■>•  ")."'  O  •  >•..:.'!  :•    .1.1    0 


I 


Z*^»^  S^itfM^ 


,  ;».^ 


AV 


tot 


, Elle  s'en  expliqae  plus  paffiGtfK&effient  danrune  autre  Lettre  au  Mar- 

<£2*««  <!u*8  &&•  K^^  (*)»  premier  Miniftre'du  Due.  On  peut  en  conclure 
£Tcttre«4e  qu'il  s'y  ggit  de quelqne point  de  Ceremonial,  &  void ]a  Lettre  en  fon  en- 
.cm^  tier  (a),  f-  ^       _     .    .  ..    .7:    ..  -7 

,»Wf.    ..  , -.;•  •; .  ,-. •■';•         Le  ti^>Juitkt  i6%^\  .,*;    •     "."."* 

'-.:•.,        *    .    ♦  ■  7    * 'I     '.    '      c  v  .  v    *  \    .      ..    .     -   .        "•        — 

Monficur  le  Mar quh  &e  St.  Thomas,  on  m*a  rehdu  comfie 
'-de  FaffecJioh  Qf  </«  «/Ar  que  vous  ayezie^oigne'  fo^  man  fer- 
vice,  qudnd  il  a  tie"  quefiion  W*  faire  re'foudre  S.  Jl.  R.  votre 
filaftre  4  me  Jatisfairejur  cequi  fe  faffe  en.cette  Cour  'a  mo* 
$gard\.  mats  voyaht  le  pen  <?effet  que  tamittt dfffifince  votre 
•Maitte ,  ££'  vos  fiins  ant  froduit »  je  me  jfuis\ i^fblue  d  lui 
&rire  moi*-tn4me  la^deffus,  four  tacher  a*  obieflir)  fes"  dernii- 
r*s  re'Jblutions  en  ma  faveur.  Je  vous  frie  de  lui  repreftnter 
qtion  ne  feut  me  refu/er  flus  long-terns  les  devoirs  qui  me 
font  dds\  fat^m^offenferpidrtfille^ment,  &  oue'mdfatienceftant 
enfin  fouffie^d  'tout ,  it  'efi:  ietos'de  finfr  t  affaire,  je,  jkprai 
far  U  r/f>QfiJe>  dt  ce  que  je.  Jdis  me  frometire  de  Pamkti^de 
vetre  Matirt ',  &■  rtglerai  la  mienne  sJur  fes  fentiment.  \  Jb 
firois  tie*,  fdche'e  qu'ils  fujfent're'gl'e's  fur  ceux  qui  font  gou- 
verne's  far- le  Cardinal  dyEQx6)tss,  unique  auteur  des  camles 
tndf'ttfeefdefrttetyftr.  Je  m'itffkre  qu*on\ftrd  Kfis  efforts- 
^four.jhanger '  (efttj/rement  les  %onnes'  difpofitions  de  votfe  Coitr\ 
fuisquon  $  m  affi&d'auioritd  bour  dtjfer.er''Ptxfcutipnd2  Jet 
pr.dres.  Cejhtt.  que  les  d'Eftrees  font  croire.  ici.  "  lifais  ayani 
am  qu'en  d autre?  occafumsfi.  A.  R.  a  fu  UfeK  en  prince  li- 
hrt  -fif  fbuverain,  tS-de  la  maniere  ghriefife  dotit  doir  eHufer 
un  jeune  Heros ;  j 'e/pere >  quHl  ft \  fhr& \  ofyftr^Q :con$l»ifrXaiij)i 
tel  en  cette  -occ-afon,  afin  de  fe  conferveryifiime^  tatintie'  que 
fai  four  faferfonne ;  0?  je  vousj^ura'i  grt  de  taut  *e  que  vous 
contribuerez,  A  Fbeuteux  fuccks  de  cette-  affaire ,  commevbus 
svez  fait  iufquici.  Je  frie  Tfieu  qu'il  vous  faffe  frofpfrer. 

>J'  "  '^'- »  c- ' -tftnftkk^^anara: 

(a)  Lettere  a  Principi  p.  199  &  200. 

(*)  C^coit  le  P<*re  de  Charlotte  Canalis;  Comteffe  de'&pigno,'  Veuve  du  Marquis  i$> 
St.  SibaJHan*  laquclle  W8or  AnMlt  Roi  de  S4t4oigrti  ipot^a^  ftcondes  noces,  en 
abdiquant  la  Couronae  en  1730.  Elle  avoic  alors  cfnquame  ans. 


CHRISTINE    REINE    D  E    SUEDE-  137 

»    La  Reirte  fct  il  ebti&e  dans  fon  fentiment  contre  la  /taw,  qu'elle  prir   wgoci*. 
Tallarme  fur  un  bruit  qui  couroit  que  le  puc  de Mantm  vouloit  partir  pour  ^nsfic   , J, 
la  Cour  de  France:  ce  qui  prejudicierok ,  difoit-ellef  a  PintdrSt  commune um«dc 
ddrit«tift  ,.£Ue.  Jul  dprjyitde  la  prppre  xnaip,  (a)  Ja  JLettre  fuivante..   . ,     c^in§\ 

v     :Li  *3-  Novembre  i6%6.  i«5» 

©*/  cwrewce  cbe  V.  A.  Jia.      II  court  ici  un  bruit  que  V.  A.  a 
per  portarfialla  Corte  di  Fran-  intention  d'aller  a  la  Cour  de  Fran*. 

tnfe  tat  voce,  benched*  me  QP°fc».  *  n?  W  *****!» 
vr     *         -.v    ^ii  „/n:  +~~  .     ceu*  9.u»  "MK  jaloux  de  la  liberty  dc 

fit  «&  r&  .^  £*&/&  delta  hberta  re  de  V.  A.  le  craignent,  cVfou* 
iTTxiliit  ed  btterefato  nejla gto-  haitent  que  cette  nouvelfc,  effimeV 
rid  &  V.  'A.'  't  defidtra  che  non  »de>  tous  fort  pr^judiciable  a  Tmbtn 
jt'itorijichiidi  n*ova,~gitidicd-  «omjmin  t>  &  en  particuJier  a  V.  A. 
td  qui  da  tutti  Jtotmamente  wfe  ve>i6e  point.  Moi  qui  con; 
^„h<,\r.<,}«U  aTC  i«t+r*tro>n~  nois. voire  noble  genie  >  je  me  fuis 
frepudlz^aTFtnter^eim^  efforc6e  ^  fe^  flfqa'a  fombre  de 
mune,  ed  at  parttdolare  4  V.  ^^  jdfe .  mais  y^wi  que  ce 
A.  Io,  che.conofco}  tl  fuo  nobtl  bruit,  confirmee  pluGeursendroits, 
geniOyMfondfihq'uidffaticata  me  met  en  perplexity  Cell  pour- 
s  tevar  fejmthre  di tal  censetta,  quoi  je  vous  prie  de  m'eclarcir  14- 
wa  mi  rende  terpletfa  it  veder-  «?".  .«&»  *»«  ie.  fad»e  <* Moa 

to  confermdto fa  tante  parti;  J^S^1?^  *^  *" 
_     .  J,  «...      J       /   vos  fentimens  la-deflus.    En  atten- 

Terb  la ^  prego  d  tllumtnarmt,  dan£i  :e  fouhaire  k  v#  A#  des  rffoh|- 

atctoCh  to  fappta  quello  she  fi  tions  dignesd'ellei&qullfafle^rof-  ,.'     \   . 

deye  crederfi  fielF  avenire  de*  pfrer  toutes  vos  aftiqai*'     ^  •;     k 

fmi  fintiwenU.*   Inianto  preT    V 

jp  i<  Sim^'lddM * jjtfffi  inffiri  .".  '  * 

atf  A.V.rifoluzaonidtgncdel  .1 

frbrarii  Jk&  grafo*  e  cSe  felt-      ;  ;;  ?  -  .         :.       > 

rlif/  **#*  ^ 5*^  operaxmi.  /-  .* :  ti  •   c       %  . ; 

l"..V\'l:r,'[  "•, .     J-4  '      -V     '. '    \-  '••'.*'  i-    •"! ;. 

\ ;;  IT  6ut;r  bicn  qxie.k  Due  de  Mantime  aitraffur^ :la  R«ii*  fur dfct  article i 
puifquelle  le  remercie,  dans  une  Rtfponle  fort  poli*t  de  Iar  oonnoif- 
lanee  qifif  M  en  avoit  dohnte  par  le  Marqub  Jaquos  Natia  (a).  Et  com-; 
tne  le  Due  pric  la  rdfolution  dix-huit  mois  apr^s  d'aller  faire  une  Campa- 
gne  en  fjongric.  no*  feul$ment  la  Reine  lui  en  thnoigna  fa  joy e* 
e&  Jtlifoubaitant  thute  Jortp  de  bonbeur  dansjes  entreprifes  (c) ; 
mais  elle  fit  les  mimes  wsux  a  la  'Ducheffe  fon  Epoufe^  qui 
lui  en  avoit;up£i  Serit^  en  fiubaitant  que  comme  il  acquerre- 

(a)  Lntifl 

(b)  Li  23 


Lnnte  a*  Prtncipi &%,  57.  pip.  5$; 

Nov.  2636.  Letter*  a*  Pritici-       (c )  Li  1:  JuUht  X68&  I.  c.  p.  6$. 


Tom*  IT.  S 


138        MEMOIRES    CONCERN  AKN  T; 

•JZsS*1*'  raPar~tt  bewcouf  de  gloirt*  le  TtW-fuhffiurt,  tk  >i)euUk\retb$p~ 
c^mtroe  duire  en  fkine  fanttVSt  profpJripf.  (a}..  »  .:    .        .  :\ 

Chripnt. 

•  Cette  animofite  quelle  garda  ccmtre  It  Cour  de  Franc*,  ae  rempech* 

L'an     ^  jc  foire  fes  complimeps  de  condolence  a  N..  N*  fur  la  more  du  Vi> 
**     comte  de  Turcnne,  lequd,  apr&  le  Prince^-£*JJf^eIIe  eftimoit  le  plus  de. 
tous  les  G&ifraux.de  /faac*  (£). 
Void  fa  littre  .de  Ta  propre  main;, %mik  Hm?  idrefc&fos  datefr}. 

jfc/00  CouJtHy  je  trends  fart  a  Ujufie  douteur  que  vousdonn* 
fc  forte  de  Mr.  &e  Turennfc ,  (3  Je  veus  affureque  e'efl  me  rtn* 
dre  juftke%  que  i^eferfuad^y  c*mmeve$w[£Aesy^qwjefujf 
fenjtblement  touchy  de  la  mm  dtunfi'grtwd  bommt^  [jcny*n~ 
tref  rends  feint  d*  en  wnfikn  Vv  S^  >&\dir4i  feulement  que 
fat  refu  atfec  eftime  tout  ce^fucveUs  inediUs  d^fgeant^np 
U  Retire  que  vous  m'avez  icrite.  en  cette  fitnefie  Qcc*fwn\  vous? 
afurant  qtien  toutes  ce  lies  que  vans  me  dimmer a^je  vaus  fc- 
im  fionnoitrc  que  je  fids  vfrtiablewnt^.m*  Qowg*% 

•     '     •  -    '  "  "  .       1.  :     w'     •  -;v    V-  /■—.•"■        / 

.  ;,.-  Vetfe  bonne  Amle 

,  '        panSaBoi  Aleffandra  (*>'   ' 

ZAMdSmtim*. 

m«££Zi,  .  &  [commerce  de  Eetp^is  <fe  &  ttefoe  ^cr  fes  Etrapgers y yep&pech* 
df  chnkie  pas  que  celiu  qu'dle  entreteqoit  av.ee  lfcs  4jtt<ftp£  q^riift  fori  thiiri,  comme^ 
*  su*k.  je  pjus  r^ej  £  ^e'  pjus*  efjentfej^;  jjfon  feulement  eUe 'en  tiral  xfe  n&eflaire- 
pour  fentretien  de  fa  Cour,  mais  auflj  le  fuper^d  pour  eh  gratifier  Je*n& 
cefliteux  ,  &  ceux  qui  excelloient  dans  fc»  Srien&eswle*  Btauxt'Ara,  &  qui 
faifoient  honneur  aux  Lettres.  II  n'6tok  pat  tp&n*  fcttatf  pcurvC^j/?fi^v 
que  fes  fentimens  fur  les  affaires  publiqueS(fiiflw^nr<^^cm^a  peu**^ 
le  Comte  Benoit  Oxenjlierna,  alors  Chancellor <$&&*&  $v&*m$vi& 
&  Tdgard  des  affaires  de  ce  Royaume*.  La  Reine  n  ignorant  pas  aii-refle 
CoAbwn  fira  autarky  inftuoic  fur  cellc?  quelle  a?.ok  a,  d£m61er  avec  cette 
Gour,iK>afeuleme]K  le  f^Jiciu  du  choix  qiieCbsrks  XL  avoic  fait  en  Tap- 
pdUnt au dmoades  tfEvnts. {d)x6Lzu»uixmmt  quelle  devoit  enfartie 

t'    '  '  .     x    —'  ,*-■.-.-;      .    ,  ••      ■-    r.     '.. 

:  (t)  Mtmoins  de  Chr Kline  T.   II  fag-.       {<f)  M4h*k*s  &  ChtiOtoe  ■&  &  ^^p 

(*)  La  Reine  avoit  dcrit  cette  Let  tie  de  fa  propre  naixu.  fills  fe.Upuve  parmUcr 


C  Hilt  16  TIKE    fcBINE    DP:;8UJ.Pt  i&: 

!*gkir*defi»  r4gm  a»#fa*&s  mfcUf  4p  ^J^^erdf'iUi^fir^^^^* 
Mdifon  /Osenffiern*;  maa  die  t^ivit  aufli  au  Marqois  del  Monti  $t£Z£m 
fan  Jbwoyla  Stoekiolm,  que  comae  k  Chaacdjer  foubaitqit  r^ete'i^.d^SoSSL. 
la  Leure-de  -Aftn^il  a'avpit  qu'a  coocfane  «i  Contra*  mSine,  4  caufe  . 
des  r^fblutions.  Favorable^  %aitxqaelles  te  ChanqpRer  ayoft  contribud  leplus."* 
Elle  t»*eo€  pas'lfeu  ghtilalov*  auflj ^^tontenb^dirSieur  ^t^fcro/^j'  qtf  a-' 
voit  ajBmddWiey  tevenns  dii'Duc&tf  de  BrAn*V  *i <to  Sfwr  Olivikrans  Gbtf*'- 
▼erneur-Gg&&#  de  ft*  Ddmaines,  le  premier  retardafat  fc  payement  qtitt 
devoit  fiare,  A  fantrt  parce  qa'il  vouloic  rompre  le  Contrat  &it  par  k* 
Reioe  m£me  awpc  Teixtr*.  CMjline  s'en  feapdalifa  fort*  &  Ijii  confeilla  de. 
ne  paa  t'amufcs  a  youlok  la  gouvenier*    Void  Tone  &  f  autre  de  fee 


X*  ;x<?.  l&pUmlre  x6\$. 


\\ 


CTeff  avec  fionnemetft  que  fkpprends  qu&H  n&peut  fien  avan^ 
fer~  avec  vous  dans  fajuftcment  de  voire  ctimpte  de  Pan  paJYf 
par-efr  voter  tctardtes  fa  Teixera  'te  payment  de  ce  que  vmt 
fhe\  ievps  pohr^es  revenus'^Bf^mt.  Ce  n'efl  fas  me  fervk* 
toipiheK:H'fk*tY'fii:dei  ftrer,  etf  longueur  tes  payemens  de  me& 
revinUs^  qui  fhnt  Ji  h^i^ffaires  pout  ma  fkhfijlanee\  c'tft  four* 
quoi  je  vous  ordonne  de  fatisfaire  la-deflus  Teixera  fans  dtlai* 
afin  .que  je  n'aye  fas  fujet  de  me  pldindre  de  vous  a  Favenir* 
($  de  me  dinner  .fujet  fhre  fatisfaite  de  votre  condkite*  'Die* 
vous -  fafli >  projpfrer. '■  "  -     -       ' 

P.  S.  Vous  aurez  fu  du  Gouverneur-Giniral  la  grace  que 

je  vous  at  faite,  de  lui  ordonnir  de  vous  fatisfaire '  Jevettq 

en  revanche  que  vous  fbye&alerte  pour  ynin  fervjceff&  que  vous 

ne  perdwfG  pas  de  terns  a  me  fatre  toucher  mesretienus,  e'ejh 

dhdkv  ^Te&etafc  .-:•.  ./,  .  ^,  th\\    .;.//•  a 

^  ;  ;-    ]  Le  i.  ^icefnbre  \^s\  (A}«\  ^^^  .  ,  •  ••  -  : 

.j,  Teixexa  fe  plaint  de  vous  avec  grande  ,rai/hn%  &  fenjkif 
fi  ffandalifee  r  pour  ne  vous  rien  dire  de,  plus  desobligeant\ 
ffvJG  9*~pm  tvouwer&s  termgs  age^  forts  pour  vous  eft-fa 
titpigncr  tmn  resentment.  Jr/vous  fdpargtie'  appendant y  pm*r 
c*  que  fe  vduf>aim*^  mais  d  fkukchangbr  de  conduit e\  oar  je 
fbif  tf4&4nal  fkttsfakt  de  tout  crque.vdttsave&fkfi  dPJgahd 
de  -T&xer*,  -  dkpuis  que,  voui  fys  parti  &  Hoiine.  Jftvois 
Ifcn  que  vous  voudriez  rompre  le  Contrat  fait  avec  hi ;  mats 

.  »  .:    •  : "     ../t)t\    .;  '         \"\    t  -      -\    ,;:*,T    .«,    .-.  J* 

(a)  Lettere  ffuoi  Miniftri  psg.  30.  (b)  Negn.  <X  Pol.  pag.  2tf.  .    - 

S  a 


140  MEMOIRES    CONCERNANT*     » 

iwgod*.  je  vous  declare  nettemtit  que vous n'y  rtuffirez  jamais-,  car  je 
cotfci i^tce   w*#  q&l  fitbfift?  AMS  toutes fes  claufes^  jufqu'a  ce  que  fayl 
%^ftL-.c6Hctu  un-nouveati  ContrAt,  o&  je  rtmddierai  aux  inccnvdnieks 
<fr~;  "  •  du  premier  le  tnieux  qu'il  me  /era  poffiblc.    Cependant  ne  vous 
mt    amufez,  pas  a  fa\re  le  Tjuteur  dvec  mot.  Obftjfe&aveugUtnent  a 
tnes  ordresj  &  u*uye&  pas  la  timtrite  d]yrien  changer  de  votre, 
chef  fans  mes  ordres exprts.  ><Faites payer  ponftuellment  Tei- 
xera felon  le  Contrat  y  Qf  rimidiez  a  tons  les  dJsdrdres  quont 
tauft  toutes  les  di/pojitions  contraires  au  Contrat    que  vous 
avez  faites9  S?  pr&parez*-vous  a  me  rendre  compte  de  touslesr 
prejudices  que  je  recevrai  de  vos  brouilleries.    Je  vous  en  icris 
plus  amplement  dans  une  autre  %)<fptcfes  mats  fat  voulu  vous 
en  parler  dans  celle-ci  plus  partteufiJreihent ,  afin  que  vous  ne 
pritendiez*  pas  caufe  <f  ignorance  de  mes  intentions.    Vous  me 
dites  que  Teixera  /era  payd  avant  que  fannie  finiffey  ce  fe-x 
roit  bten  rfparer  vps  fautcs;  mass  fy^yois  pen  dapparence  d*' 
la  manure  que  vous  vpfis  yprenex  jufquicu    Le  terns  me  man^ 
qu*>  fS  je  me  remefs  a  ce  que  le  Marquis  vous  dira  de  plus^ 
Adieu ',  continues  a  mtrithr^  mes  homes  graces  par  votre  fid^ 
lit 4  &  votre  obtiffancty  &  neme  donnez,  pas  le  teplaifir  £  avoir 
fujet  de  me  plaindre  de  vous. 

P.^  S.  So#veuezr>vous  combien  fai  a  cotur  t affaire  de  Moon 
t&  Nchange  de  Brdmei  &J  travaillez-y  de  la  bonne  montir*.    , 

.  Elle  n'fyargna  pas  nqn  plus  fon  Refident  Teixera ,  qui,  depuis  que. 
Chrtfiine  avoit  quittd  la  Couronne  en  1 654,  avoit  mante  tout  ion  argent ,  maiV 


qui  k  ciufe  qu*il  n'titok  pas  exaftement  payg  depuis  quehjues  mojs,  avoit 
ok. (<*)  qu'if  ne  ferbk  des  alraflces  qne  pour  ee  dernier  mois  de  Tann^e  i€8'5>: 
La  Reine  en  appella  au  Contrat  qui  devoit  Atico$&  fubfifttr un 
ajfez  long  sterns  9  Qf  ttmoigna  fa  furprife  de  ce  qu'il  fat/bit  dif* 
ji cult 4  Je  venir  a  une  liquidation  gfnfrale  Hes  comptesy  qui  efi 
jufiement  la  pierre  de  touche  de  fa  droiture  Of  de  fa  ponfitualitf 
pour  Jon  fervice.     II  fetnble  cependant  qacCbriJlim  ne  lui  ait  pas  vou- 
lu du  mat,  quetques  fommes  confid(5rables  qifii  eftt  gagn&s  dans  Pad* 
mmHlration  de  fbn  argent;  caril  (e  trouve  dafts  fes  Catlfem\irti6  d&tatf* 
g&g£n&ale  quelle  lui  donna  deox  ans  apresy  conjee  eh*  ces  termesr  (frk 
Outre  la  quittance  finale  que  nqus  avtms  dontrfe.a  nofxe  RJfa 
stent  2X  Manoel  Teixera,  **  date  du  \y.Avril  de  cette-ann/* 
1687,  nous  dtclarons  par  laprtfentey  que  malgrd.lt  gdfc  ex- 

'^(a)  Li  *?.   Die.  i$Z$*.LttUre.arJui       (5)  Latere  a'  Diverfi  fag.  5+ 

Minijtri.  fag*  I04.  J    *:    v-  >   '•         w         S.{      .   #  .      !;'r.      .      .  .■ 


CHRISTINE    RSINE.DE    SUEEE.141 

eeffif  qtitl  peut  avoir  fait  dvec  wont,  pendant  lee aunM* coMfri* ti*/f y 
,  fes  dans  la  liquidation,  &  exprim/es  dans  ladite  quittance,  novs'cSLc**  ' 
vouhns  pourtant  pour  te  repos  de  notice  conference y  0 '-en  ctojfo.£cfijlL4 
deration  de  Jon  miritepour  notre  firvice.^  hti  en  fiureum.da-K    ■     '  — 
nation,  comme  par  la  prefhite  nous  kit.  domums* dans  Umeil^    JjJJ 
leure  Of  \la  pins  volatile  form*  *  tout  \ce  \  ynWJaura  pu\  g*g*&\ 
de  trop  dans  ce  terns  avee  nous*    Qek  ponrquoimutwoidanzM. 
ordonnons  que  ledit  <D.  Manoel  Teixera  €9  fes  b&itiers  & 
fuccefeurs  ne  foient  jamais  moleftdspout  cetmpte. '.  En  foi  de 
quoi,  &c.  

Le  Baron  de  Pvtbujtf  ayant  demand*  fa  cttmiffion  de  fc  Charge,  <fe 
G*add*BaiIlif  qififcLsyw  eue^en  Poi»^r*iMf ,  tyijifoe  te  Iw  ascerda  fort  ho* 
Oorablcment ,  &  Antomc  Mrobirg  fut  auffi  cong6did  (a). ;       < : 

Sans  date.  .*'-...      \  . 

"   'McmjfieurkBa^ 

U\  vous  me  d^andedld^^erm^dp  Je  iffattet*  la  Charge  de  Tre-* 
hier  Baitlif  en  Pdin£ratiie;\  6?  voydnt"  qUk  ie  rieft  que?  pour 
ehercher  votre  r epos  a  Fdge  oh  vous  dtesy  je  nyat  pas  voulu 
vous  refufer  cette  fdtisfattion.  Je  voiis  envoie  done  votre  con- 
gt ,  &  comme  vous  niavez,  donnt  toujours  fujei'dfttrc  fatts^ 
faite  du  z>ile  fide  F  application  quevom r^  tdmdlgni  fcopr  ,. .  f#1 
mes  intfrfoSf  a%ffi  vous.  devez  voui^ffurer  de  marecoftmtffa^fi^ 
&  Sr.  de  Rofembac  fera  votre  fueeejfeur  dans  la  mtmt  CharA 
gey  ayant  mfritt  de  moi  wtt*  rJcompenfe*  pom  fes  bons  fervicn  * 
tsuil  tnarendus  dans  fa  Commljpon  en  Suede.  Je  vous*  frigid 
hi  doisner  tintiet  'kfirifiruftitinr^  \ntie]fyh$ 

(§  utiles  drnon'f&'VicCi  &JhdHtribuerttti^ 
rez>  pour  mes  inttrtts^  ay  eg  le  mtm  zJl^  igic  vous  ave&  eujuf* 
qu'ici.    *Dieu  vous  ttenhe  en  fa  fdinte  garde. 

Voici  une  Lectre  de  IxRcine  i  OFtveirans%  qui  prdp^a  Ta  ^^mi^iQD  (fe 
trob&gjti  fervice  de  la  JReihe,  pout  aVoif  cabate&ntfe  fen  dbwerneiu> 

^f  Rome  ^  10.  Avril  i6t£  '*       x 

Monfeur  Olivekrans*  yr  yi//  y&r/  fatis faite  de  tout  eti 
yous  avezt  faiijvf%u'icir  f$  vQtVfi  0$4Hit *?/&#££  la,  ami 

S3 


14*        *£'£■&- O  I  R  E  S    C  O  N  G  E i  R:  N  A  N  T    -  ' 

HOBS «  ,    .      .  , N         .  • 

C*mm«teeJ  >  'V 

S$£T* u'  *&*  Manqel  *e*era.  J*  rifrojla  delta  voflr*  letter*  dei 
m  t  '  i  3.  del  paffatQ  y  vi  dico ,  etfio  Jbn  motto  fodisfatta  -fin  qui  del 
ml  Marcheft  del  Monte,  U quale  fiaa  piu  bande,  eke  nella  pri- 
ma^diew^hd.  adempito  degnamente-,  e  ton'apflaujb  U  ftie  par- 
ti r  e  Sihefcron  »*f  n'bdfktto  ma  iejlmoman&ada  me  motto 
fartuolarmente  ftimata, !  onde  /pero,  eve  doppo  haver'prefipra^. 
tic*  dell*  co ft,  mi  rifkrcJrdJn  gran  parte  deUa  perdita\det pay 
dre\  mas'  to  jbno  fodisfatta  di lui, mm  lo'Jbno deimodo  di  tftai* 
tar  di  quelta  corie.  Intanto  vi  or  ditto  di  mandarmiun  conto,  ed 
a  parte  dftutto  rib- che  fpetia  agPiintaroJfidBi'fu  Martbefe&A. 
Mpritev  r  di  conthnuar* *  pagare >pvr:un  annpimieto  altaVaflt 
ySw,  la  pretoifme)  cbe^havefe  pagitto  fin  qu^  aM\.  td'ul&th. 
po  deT  Monte  eontbiuerete  *la  fita  peyffomtyftgnatagli  JSno a 
ipenti  annit  perche '  vmjtmtlntenu >,'  to  mom potrk  "viver.taato^ 
glieta pdgberete antmpatamente tutta,maapoco per'volta,  mom 
.  Jubitate  che  damevi  fardfomfcato  tutu  pwttmlmegte.  Zht 
veflo  horicevuto  ie  rifpejUdi  fyr.  Cm<my  com  mid fedisfdzhttc. 
RingrazMte  da  parte  *ni*  teSn  xDuc&'df> VQlfeftbioel  dvlleaf* 
fettuofe  efprefftoni  cheviha  \fatt*  verjh  di  awr  /  afitcurandoto  del- 
ta  peopen/ibne,  eJella  Jiima \partic6lare  cbegli  port*,  ,  etDiovi 
profperi*  '::  »    .•'  -  ..v..   .'. 

„  Mi  dimenticao  di  dirvi,  che  la  rimejfa  dei  fei  cento. tallari 
»,  jf/Nmrges  men*  fon  voted  perm*  in  una  certa  occortnsC4,tvt- 
y,  tf  quei. concerts'  faiti;  o\da  farji  tr£  not  ed  it  fu  Marcheje> 
„  overo  co'  figlj ,  attendetel*  pure  che  fare$e  con  online,  e  eon- 
„  fenfo  dimeS&c. 

T.  S.  Tutto  quell*  cV'to  dico  qui  non  e  a  cafoy  eper$  viva* 
gliatawijo.  utfupra.  .'..':  ...  ■;  -v.    ..>  i  *•>  ••••/, 

# 

11  Marchefe  d^  ,^lonlie>f; ,  M  Marguij  M,  Mom  fe  conduit 
porta fibent%  jcb%.jtmJHfa&i\.&  ^n.jup  J  ne.^ pas, me  dif- 
altro  chi  afpigwdk'^.1mM§  f^./9^^,fim.f  <P? 
fd,  ejperolitrovar  nella  fua  falt'  &  Je^re  trouver  .^ 

per-  , 

(fi)   I.   t*  P.    Ilia 


CHRISTINE    REINE    D  E    S  U  E  D  E.  14$ 

*trTbn*di  cbe  rifircir  in  parte  perfonre  de  qooi  re'parer  en  partie    wgoctt. 

allaperdita,chebbfattodelJ&  Uperte  quej'aifiute  ea  feufonpe.^-^ 

a*  i~A~«    J.n^.  »«*u  Uh  fan-  K>  dont  Jai  toujours  occaGon  dr  j 

fuo padre,  delta  auale  hb  fern-  ^^   £  ^    Mai$  D]eu  ft 

/r*/«A  «r^w*  A  ^rwii  «*  $oulu  ainfi,  &  a  ftut  fe  rtflguer ; 

7)iohavolutocoji:b$Jbgnaraj-  -  -•         *      ' 


fegnarfi  alia  fua  fanta  vqUm- 
ti&c. 


done  j'ai  toujour*  occaGon  de  de  Lett*. 

^  de  Cbrifiimi 
£      L'an 

fa  fainte  volontd.  ^88, 


EUc  ajoute  dans  Fautre  Apoftille:  (4). 


2)i  J.  Af.  /*  y&*  viva  per 
tniracolo  Uddio,  e  delta  com- 
pletion robuftafopra  ogni  buma- 
na  condizione  cbe  Wio  m'hd  do- 
to,  po£b  anco  dire  cbe  vi  i  c*n- 
vorfi  il  tniracolo  del?  arte  per- 
cheveramente  il  mio  medico ,  ed 
ancbe  i  vaknf  hubmini  che  fo- 
no  fiat  I  fopra  chiamati  hanno 
fatto  maraviglie.  Sara  perquan- 
to  placer  a  a  <Dio  &c* 

Enfin  la  Reine  r^pondit  k  Texcira  en  lul  demandant:  (*). 


Qp'ayantprevu*,  il  y  along-terns* 
l'accident  arrive  au  Marquis,  je  ne 
puis  me  rdfoudre  a  Tenvoyer  en  Sui- 
de.  je  ferois  inconfolable  s'il  n'd- 
toit  pas  mort  ici,  car  j'aurois  era 
que  je  f  avois  afiomml  en  lui  ordon- 
nant  de  partir.  Dieu  fait  lout  de 
me  favour  infpird 


In  rifpofia  delta  vojlra  de*  %y. 
del  paffato,  svi  dico,  cb9  to  fon 
contenta  cbe  paghiate  i  4.  anni 
feguenti,  come  voi  mi  propone- 
te,  la  penfione  if  quattordici 
che  rejUno  per  il  compimento 
dei  20.  anni  al  pupo  del  Mar- 
chefe  del  Monte- 

In  ordine  poi  at  fk  Marche- 
fe  Juo  padre ,  io  non  fb  com- 
frendere  come  babbiate  potato 
interpretare  la  mia  lettera  dei 
z.  del  pajfato  in  fenfo  coji  finif- 
tro,  ch'io  habbia  concepito  di 
hi  quale  he  diffidenza ,  e  moftruo- 

fi 

(a)  Voyezfa  Lettre  A  Texeira  le  12  Mars 
1689.  Lcttere  a'  Juoi  Miniftri  pag.  89. 
Tom  IF. 


Je  fuis  contente  que  vous  payiei, 
dans  les  quatre  anises  prochaines* 
comme  vous  me  le  propofez ,  qua* 
xorze  mille  6a\$  qui  reflent  pour 
fupplkr  k  la  penfion  de  vingt  aw 
pour  le  plus  jeune  fils  du  Marquis 
del  Monte*  ;. 


A    I'egard   de    feu    le  Marquis 
fon  Pere,  je  ne  puis  pas  compre* 
dre  comment  vous  aurez  pu  inter- 
preter ma  Lettre   du  2  du  paffi 
.  dans  un  fens  «  fi  fidiftie ,  comme 
G  je  me   fafle  defiee  de  lui ,  & 
que  j'eufle  t^moigne  des.  .fentimens 
peu  tavorables  k  la  m^moire.  Vous 
•'"."'    favez 
■     (V)  Lt  so.  Nw.  1688'.  I.  r.s  p:  jop. 


14-6 


MEMOIRES    CONCERNANT 


jtumdM.  Jl  fent'menti  po&  favorevoli  favez  bien  que  je  veus  commao- 

%££«*  alia  fua  memoria.    Voi  fame  dai  il  y  a  quelque  •  terns  ,  de  lui 

£33L  !"»'>  Mio  vi  ordinal,  untem-  Wer/»x  mille  ecus  de  gratificauon, 

4tar$uM.         y  7  ,,  &  fi  je  m  en  fouviens  bien ,  j  ai  au 

dt  pagarzh  let  mill*         *■  -  -     -' J 


L'an 

1638. 


p 'fa 


%R  fe* 


gmente  cette  fomme  de  deux  mil 


Pa&    ^  . 

fcudi di  gratifcazione, .e  fe mal  JT&os  dVpTusT  A-preTenTje veuk 

non  mi  ricordo,  credo  a*  haver  (avoir  ft  vousavezpaydtoute  cette 

accrefciuta  quejia  fomma  d*al-  fomme  >  oa  une  partie ,  afindevou* 

tri  due  milla  fcudi ;  hora  to  ve-  ordonner  de  payer  au  fils  ce  que  Ie 

glio  faperey  fe  voi  haveie  pa-  ?ge  tt\ea8  rei°>  nftmeplui,  ji  Ie 

eato  tutta  quefta  fomma,  fin  d?urnt  Mar^?  vous  d?lC  ^uel<*ue 
&»w  wwy-cjt-  jvmmuy  v  m  cnofe;  car  ie  Ie  payerai,  pour  en 

farter  affine  fordinarvt  dtpa-  ^charger  fa  Maifon.    Vous  voyez 

gar  al  figlio  quel  che  non  ha  ri-  done  que  vous  avez  mal  juge\    Je 

eevuto  il  padre  y  anzi  di  pii  ne  fuis  pas  capable  de  fentimens  ft 

fi  I  defunto  Marchefe  haveffc  has.   Je  l'ai  connu  trop  fidlle  &  de- 

qualche  debito  con  effb  voi,  vo-  finrfreg,  poor  lui  faire  jamais  tort. 

-/;„    r«i:*CM~i«  :*    +*-  j;n,~*    11  me  lache  meme  que  la  fomme  de 
glto  fodtsfarlo  to,  per  dtfgra-     ^  mffle  .        ^    eft  eQtre  w 

varnela  fua  cafa.    Hor  vedete  ^in$9  ne  foic  pas^p,us  grande.  & 

come  havete  gtudicato  male*  to   ~  ~      

non  fon  capace  di  JibaJJi  fenti- 

tnentiy  Phb  conofciuto   troppo 

fedele*  e  diffnterejfato  per  far- 

gli  mai  torto ,    di/piacendotnr* 

the  la  fomma  dei<$.  milLa  /cadi  „ 

the  fono  in  voftva  mano,  non  fa. 

molta  maggiorey  e  fappiate  che 

to  vi  rejio  obligatadel  fervizio* 

the  gli  havete  fatta  in  quejla 

interejft* 

Quanto  at  punto  di  non  far 

alcun  concerto  col  figlio  fenza 

il  mio  confenfoy  non  vi  deve  cib 

Jbrprendere  t  perche  io  non  hb 


fachez  que  je  vous  refte  obligee  da 
fervice  que  vous  lui  avez  rendu  en 
cette  rencontre* 


Quant  &  c$  que  je  vous  af  dit  cfc 
ne  prendre  aucune  xnefure  avec  1* 
fil»  fans  roon  confentimenc,  cela  ne 
doit  pas  vous  furprendre,  parce  que 
je  n'ai  pas  encore  pris  en.hii  la  me- 


ancora  fermata  c#n  lui  la  me-   me  confhnce  que  j'avois  en  fon  P& 
detna  confidenza  ctito  baveva  re.    Cependant  fa  conduite  me  per* 
eol  padre  r    mi  perfuade  Perk  ^ua^e  9ue  bientdt  il  occupera  la  m^ 
U  fua  condottar  eke  ben  prefo  me  Place  dans  mes  boMes  ff**1-. 
occupera  FiJIejfQ  pofio  nella  mia 


kuona  grazia, 

Ter  i  fei  cento  fcudi  rimef 
$dfc  voi  per  conto  del  fU\  Mar- 

Ci 


Pour  les  fix  cens  icas  que  vous 
m'avez  remis  pom  le  compte  du  fern 

Ma*v 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    t47 

4hefe>  de'  quali  ho  mi  fin  vain-  Margin's  dans  wie  drconftance  par-    Wpwu. 

ta  per  una  mia  occorenza  par-  ticultere,  vous  les  paflerez  fur  mon  £}M  * 

ticolare,  1*  paferete  in  conto  ^P^f »,q«eje vous bonifierai dans* te"^- 

tnio;   che  veli  bonificherb  nel  L"r!?l?e8  ^pte»eotrenous,  &*<**/»*. 

r  tj    j  *       n  -        /-        r     *  vous  *ercz  bien  de  me  remettre  a     T*„- "" 

bene  d$  rtmettermt  a  parte  tl  modiauon  de  Brime,  quand  h  fom- 
danaro  che  mi  verrd  delle  A-   me  (era  plus  grande. 
■mende  di  Bteme,  quando  fara 
di  maggior  fomma. 

'Del  refto  non  vi  Jiate  ad  in-  Au  refte  ne  vous  forgez  pas  de 
quietare  con  Chimere.  to  fin  chimeres.  Je  fuis  tres-contente  de 
fidisfatt'tfftma  del  vqfiro  fervi-  vot,re  fer,ViC|»  *  je  n'ai  jamais  door 
'zktenoZhbnuidHbitJodelUlttf^  Dieuyousfas- 

vojira  fedeltd.  <Dio  ®c.  le  *■****• 

P.  S.  De  la  main  de  la  Reine. 

Id  non  hb  penfiero  di  levar  al      Jamais  je  n'ai  penle  a  dter  an 

Marchefi  quei  danari  ch'io  hb  Marquis  les  efpeces  que  vous  m'ar 

prefi ,  .  anzi  pagberb  al  fglio  ve?  remifes-   Je  les  payerai  au  fils, 

conufura,  evoglio  che  conti-  ^i° ™*\  f  £  .veux  <S* 

.  /       •     ^      #  •  ^         »  vous  continuyiez  a  les  lui  remettre 

nutate artmettergli  per  un  anno.  dans  un  an.  £,)es  feront  a  ,ui    mai< 

Sarannofuot,  ma  pot  vt  dirb  quel-  apres  je  vous  dirai  ce  que  vous  aurec 
lo  che  havrete  da  fare  &c.         a  faire. 

Dans  une  autre  Apoftiile  la  Reine  hii  Icrivit  (a). 

10  nonfi  quello  che  far  a  del-  Je  ne  fai  comment  iront  les  affai- 
le  cofe  di  Suezia ;  fb  bene,  che  res  de  Suides  »a»  je  fais  bien  que  & 
fe  non  riefcono  com1  io  defdero,  ff6  n!  ^Went  pas  *  mes  foa- 
«/>«  r**A  **i*m  J*i  TurZ»*u~r«  "a,ts»  ,e  Marquis  n'en  fera  pas  la 
non  fara  colpa  del  Marchefi,  ^  ^  j^iieu^tre  content* 
del  quale  fin  contenta  fimpre  de  lui  plus  que  jamais. 

pu  che  mat  &c. 

11  vous  refle  encore  a  rendre  compte*  June  correfpondance  fuivie  de    &«**« 

Cbriftine  avec  un  nommd  Mr.  de  Bremond.    II  y  a  dans  nos  Memoires  (b)  %£$£  * 

uneLettre  de  la  Reine  aux  Eeats-Gen&aux,  qui  ne  l'avoient  pas  voulu  «<*«&.  de 

reconnoitre  pour  Ton  Refidem  a  la  Haje  (*)  &  nous  avons  rapporte*  quel*  Bw",,A 

ques 
(«)  Lettere  a'fuoi  Mniftri  pag.  in.  (>)  Z>  33  7«fr».i68o.  T.  //.  p.  301. 

JB3gSCSg^gSSSS!gS33syg^g}Sm»<gS3Sg^ 

(*J  Les  circonftances  rapport&si  ton  fujet  dans  nos  M&noirei,  femblent  prourerqu'it 

T  %  n'ttoit . 


14«         MEMOIRES    CONCERNANT 

jr^wu-    ques  circonftances  au  fujet  d'une  Chapetle  Cafboliqt*,  qa'elle  vouioic  y  &+> 

Smiueice    ^r  Pou*  lu*  >  comrae  £ba  Minifttf.    La  Haye  &ant  Kendroit  oh  toutes  fe$ 

dcxcttrcsdc  i)ouve)Jes  de  Y Europe  fe  concentrent*  &  la  cjuerelle  de  la  Reine  avec  k 

ftoJ*in*-      Papezu  fujet  de  la  Franchife  des  Quartien  faifant  grand  bruir  par-tout  t 

jL'an      elle  fut  fans-doute  bien-aife  de  trouver  un  homme  fur  les  lieux  a  qui  elfe 

16Z6.     pftt  donner  des  informations  li-deflus,  poor  en  faire  part  aux  autres  fur* 

vant  les  occurrences,  comme  auffi  d'etre  inftruite  des  affaires  d'dngleterrey 

qui  &oient  alors  dans  leur  plus  grande  crife. 

J'ai  d£ja  inferd  une  Lettre  de  la  Reine  a  ce  Mr.  de  Bremmt(a)9  au  flir 
jet  de  celle  qu'elle  avok  Icrite  au  Chevalier  de  Terlon  fur  les  Dragonnades 
de  France. 

Les  deux  Lettres  fuivantes  de  Chriftine  &  Bremond,  marqnent  aflez  qu  el- 
le &oit  encore  tr£s-piqu&  contre  la  Franc*  &  le  Pape ,  lesquels  elfe  fouha£ 
toit,  a  vant  de  mourir,  de  voir  mortifies;  promettant  au-refle  d'envoy  err 
ta  Mufique  de  Ton  Acadgraie  a  la  Princefle  d' Orange  (6)» 

Le  id.  Novembre  x686» 

Monjieur  de  Bremond ,  fapprouve  tout  ce  que  vous  ave& 
fait  Jufqu'ici^  G£  il  me  fenible  que  le  tout  a  ajfez,  bien  r£ufli% 
ay  ant  vu  tout  ce  qu'en  vous  a  Jcrit  \.  je  vous  fat  bon  grt  du 
rompte  exaft  que  vous  nten  render  Tour  te  prtfent ,  Je  ne 
vols  rten  qui  my  oblige  a  poujfer  les  chofes  plus  loin.  Ceft  asm 
autres  a  me  fournir  mature  a  m'cxpliquer  mieux ;  mais  il  faut 
que  ton  /ache  qubeureufe  6J  content e  de  man  fortrJe  me  fuis 
r endue  tranquille  fpettatvice  de  tout  ce  qui  fe  paffey  ®  que  ja 
me  dtvertis  dune  manitre  tres-noble  de  la  comidie  que  le  Mon- 
de medopne.  Cependant,  file's  violons  m*invitcnt  Jamais  a  dan- 
fir  fur  un  air  digne  de  moi%  je  fauterai  comme  il  faut.  Je  ne- 
'er ains  nt  tfefrfre  que  cela  arrive ,  du  train  que  vont  d-pr4fint 
.  ties  chofes ;  Qp jevois  bien  que  Je  ferai  la  feule  digne  aenvir^ 
puis  que  jfi./erai  F  unique  perfonne  de  /Europe4  qui  nvaura  pas 
J}4ch$  If  genou  devant  le  Veau  dror  de  notre  Sitcle.  Je  /uis 
ramie  de  /avoir  que  vous  4te*  bien  avec  Mr.  le  Tenfibnaire  dt 

Hok 

(a)  Due,  fuillet  x<585.  p.  ZffOi      m  0)  Litlere  fJwt'XBfi/tHpag-.ss.ff+ik 

n*6toit  pas  novice  cfcms  tes  Belles-Lettres ;  H  fentoit  (brr  Avanturier.  II  avoit  enleve1  une 
Religieufr,  qu'H  avoit  £pouf&.  Aplasia  more  de  la-Reine,  il  fut  gard£  en  prifon  &  J&. 
Mays,  jusqu'd  la  Pais  de  Ryswyck  (i>  On  I'avoit  fouptonne*  d'intelligence  avec  le  Ml- 
niftdxe  de  Fmmt,  pacce  qu^il  entretejtolc  corretfondance  avec  le.Comce  ds  Brienne^ 
Secretrtire-d'Etat,  comme  on  le  peat  conclure  de  cette  Lettre  de;C&ri/Kne,  C6toitL'4» 
{Dque  la  plus  critique  de  faHollande,  de  V  Jtiglctcrrc  f  &  de  la  fwitfc* 

J*}  JH&noiiddc  Qbrifiwt  T*  II.  &  i*t. 


CHRISTINE    REINE    I>E    SUEDE.  145 

Hollande,  ceft  un&  cvmoifance  &  une  amitr^^uj^t  culfi^   **&** 
ver  avec  fotn ;  mats  putsquevous  ave&  acces;  aupres -  ae  Mr;  k  commerce 
Prince,  ne  vous  fiez  qua  lui  87  a  ceux  qtiil  vous  nommera.  &  a"$^ 
Je  laiffe  a  voire  prudence  a  juger  de  ce  qui  fera  bien  ou  mal 
fait;  vous  /ter  /age  r  OS je  ntaffure  que  vous  ne  hazarderez     tc*&. 
rien.    Dkts  au/fi  a  Brienne  que  je  feftimr^  farce  qu'il  eft 
fidtk  ferviteur  de  Jbn  Maitre.    Si  je  pouvois  k  favor i/er  un 
jour,  je  le  ferois  avec  plaiftr.    *Dieu  vous  fajfe  pro/p&er. 

Chriftina  Aleffandra.   • 

P.  S.  J'oubHois  de  vous  direr  que  vos  Lettres  me  font  ren~ 
dues  fort  irrJgulifremeut,  ce  qui  me  fdche  fort;  ayez foin  de 
ks  adrejfer  au  Maftre  de  Tofte  de  Milan  qui  eft  ,ici\  fakes- 
ks  paffer  fous  fon  convert  ^  carjeme  concerterai  avec  lui  pour  ks 
avoir  prompt  ement &  furement.  Envoy ez-moi  auffi toutes  ksfe~ 
maines  ks  Gazettes  de  Hollande,  8>  ne  craignezpas  de  mennu- 
yer  par  deknguesrelations,  car  vous  ftrivezbien  G>  en  hotnme  cTeft- 
prit.  Sur-tout /oyez  ponfifuel  i  m'Jcrire  toutes  ks  intrigue*  de  la 
Cour  de  France ,  OS?  de  celle  i'Angleterre ,  car  jefuis  curieufe  de1 
/avoir  tout  %  &  ne  craignez  jamais  de  metmuyer  par  la  ku-  \ 

gueur  de  vos  rJcits..    Sil  ya  quelque  ikpenfe  a  /aire  four  mom    . 
jfervker  Texeira  vous  fat  is  fera  pour  mon    Vous  fattes  fage~ 
ment  auffi  de  ftparer  toujour s  ks  nouvelks  davec  ks  affaires > 
eantinuez  a  faire  de-mfme~ 
•-■'..'  -'•  •  Chriftina.  Alexandra.. 

Le  $>  Mai  1687.. 

Le  TuBltcvous  eft  oblige f  de  t'oute  la  part'  que  vous  avez  £ 
f  union  entre  k  Roi  ^Angleterre  ®  k  Trince  ^Orange  $  Cgf 
moi  en  mon  partkulier  je  vous  faurai  Beaudoup  de  gr?  de  tout 
ee  que  vour  avez  fait  Of  ferez  pour  continuer  cefte  union* 
ear  il  n]y  a  rien  que  je  fouhaite  plusr  que  de  voir  celk  <fAn- 
gleterre  Sf  ^Hollande,  qui  depend  felon  moi  de  Id  bonne  in- 
telligence de  ces  deux  grands  *Princes.  jpefpJre.  q&t  cettg 
union  mortifiera  la  France .tdt  ou  tardy  ce^  qui  eft  une  des  cha- 
fes du  monde  que  je  deftre  k  plusr  aprfe  celk  de  voirr  avan# 
demourir,  un  grand  &  dignrVwpe  affts  fur  le  TrSner  de  Rome:- 
Geft'  ce  qite  je  fouhaite  k  plus  apres  men  falutTje  dts.  plus* 
east  ie  fouhaite  meme  ce  beau  fpettack  out  ant  qmw<n*fo(rt  + 


j<o         MEMOIR  ES    CONCERN  ANT 

tioni^'  -®  "M  ctnfiance  ex  Dkuefiji  grande,  que  Jefttre  qu'il  nteu 

commerce  fera  la  grace.    II  y  va  de  fa gloirey  ©  je  ne  cross  pas  qu'il 

%  of"/!'*,  abandonne  fon  Eglife  dans  la  ddfolation  ob  elk  eft  d-prtfent. 

■  //  eft  terns  que  fa  puijfante  main  fe  faffe  connoitre>  ®  qu'elle 

mi.    ne  tarde  plus.    Voila  tout  ce  que  je  puis  vous  dire  en  r4- 

fonfe  a  la  vdtre.    Vous  triavez,  4crit  une  feconde  Lettre,  €$ 

en  rfyonfe  je  vous  dsrai  que  ce  que  vous  fouhaitez,  eft  raifbnn*- 

bley  G)  //  n7eft  pas  difficile  de  vous  fatisfaire.    Je  vous prometf 

que  vous  aurez,  la  mujique  de  mon  Acadtmie*  mats  elle  ne  fervid 

ra  de  rien  en  vos  quart iers;  car  ok  trouver  des  gens  capable* 

de  la  chanter  K  de  lajouer?  Mr.  Sidney,  qui  fa  ent endue*  vous 

dira  que  tela   eft   impojftble ,    mass  a   tout   hazard  je  vous 

pr onsets  de  vous  F  envoy  er  ;   6>  je  voudrois  quii  men  coAtdt 

encore  dutant  quelle  ma  codtf,  de  pouvoir  *n  dvnuer  le  plat- 

fir  a  Madame  la  Trincejfe*  mais  je  crois  la  cbofe  impoffibU* 

Adieu. 

fu^Frsn      ^  ^  P^M  *a  ^c"le  colltre  k  ?aPe  >  fut  &*  .pwticulier,  que  la  ndgo* 
chiftdJ**'  ciation  entaraee  pour  accommoder  Taffaire  de  forrancbifc  des  Quarters ,  a- 

Kome>r«rr'  vo*c  ^  romPue  *  &  9ue  'e  PaP* >  Pour  a*6r*r  ^autant  plus  la  Reine ,  lui  avoit 
chrTftine1  &  dt6  la  pen fi on  de  douze  mille  ecus  par  an,  que  la  Chambre  Apoftolique  lui  avoit 
*'***•  feit  compter  depuis  long- terns.  Mais  le  Pape  fe  trompa,  en  s'imaginant 
de  pouvoir  Phumilier  par  cet  endroit.  Cela  ne  fervit  an  contraire  que  de 
mattere  a  un  nouveau  triomphe,  que  Chrifline  crut  avoir  remportd  fur  lui; 
car  Je  Cardinal  ^zzolinQ  n'eut  pas  plutoc  averti  la  Reine  de  cette  rdfolu- 
tion  du  Pape,  qu'elle  lui  fit  cette  r^ponfe  magnanime,  dont  nous  joignons 
ici  la  Copie  d'apres  r Original  It alien ,  avec  la  tradudlion  en  Franfois  refti- 
fi&la-deffus  (*)(*> 

Io  poffb  ajficurarvij  che  voi      Je  pn»   vous  afliirer  que  vout 
mi  havete   data  la   Ptu  grata  m'avez  donn^  la  plus  agr^able  nou- 

*.****.,»  j» i  *»**, j*      tA +~J«» +»~  velle  du  monde,     je  vous  conju- 

nuova  aelmonao.    Ks  prego  per  v-m*rt»  a.  ™«.  ™s„^  a* 

j  r        j*    i*       •         n  re  Pour  1  amour  de  vous-meme  de 

votmedefimo   dt  farms  juefta  me  rendre  cette  juftice.    Dieu  qui 

giuftttta.  Iddso,  che  conofce  fin-  connoit  le  fond  de  mon  coeur,  fait 

timo  que 

(a)  Alcune  Letters  di  Chriftina  p.  I.  &fes  Mimoires  Tom.  IL  pag:  257.  tyc. 

(*)'  Nous  avons  in^r^  la  traduftion  Frangoife  de  *ce  Billet  de  Cbrijlrne  dans  fes  M6- 
rnoires:  (1)  mals  elle  eft  d£fgi£tueufe  i  regard  de  certaihes  expreflions,  e'efk  pour*. 
qaoi  nous  redonnons  Tun  &  Tautre  ici.  II  femble  qu'elle  1'ait  ^crite  dans  la  premiere 
chaleur  fans  aucune  minute ,  parce  qu'elle  marqua  au  bas  de  ce  papier  au  Cardinal 
Jzzolino    „  Je  veusprie  de  gorder  ce  Billet ,  &  de  m'en  envoyer  la  Copie. 

(t)  Tom,  II.  paf ,  if  ••  H 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.     15c 

time  del  m'to  cuore,  fa  che  non  que  je  he  merits  pas.  Lei  dotte  mil*    *****  1 

mentifco  junto.    I  dodici  mil-  k .*w  q«e  le  ?<9*  me  **«*&•  >  cZ*«m 

la  fruit,  che  il  Papa  mi  dava,  foient  l  unique  tachede  ma  vie, s&  je  £  »««, 

—^  j>~JL»  ~~*l;J  Ji  _ i-  «;  Ia  recevojs  de  la  main  de  Dieu  com-  WUf^* 

era  Imtcamaccbta  as  m*m-  me  la  plus  grande  mortification  par    I£T^ 

**,  *sf  /*  //  rtceveva  dalla  ma-  ou  a  pdt  hSmilier  m0n  orgueik  *  Je     »«8fc 

no  di  *Dio^  come  la  pu  gran  vais  bien  quejefuis  entree  en  gra- 

mortificatione  ,  colla  quale  po-  ce  avec  lui ,  puifqu'il  me  fait  cecte 

tevo  humiliate  il  mio  orgpglh.  feveur  finguliere,  que  de  me  les  d> 

Jo  cow  fro  bene  che  fono  entrata  tef  fi  glorieuferoent  pour  mol  Dieu 

i-  „-*«.;*  Ai  /«;    *.*-*»*  M;  rx  »  a  recompenfee  en  cette  occafioa 

ga  T  i       '  *m??,mfa  da  peu^'il  m**  infpir<<  de  feire 

queftafmgolar  grazta  dt  levar-  ^J^  ^  renonce-en  ce  Monde 

melt  con  taut*  mta  glorta.  Id-  *  toute  autre  recompenfe.    Cctte 

dio  mi  ha  rkompenfatoin  quefta  grace  que  Dieu  me  fait  vaut  mille 

occafione,  di  quel  poco*  che  mi  Royaumes ,  fit  je  le  prie  de  me  pr£- 

ha  infbirato  di  fare  per  Lui.  fe/ver  de  la  vani^  ddnt  je  fuis  ten- 

Io  rhunzio    m   quefto  mondo  ^  dans  une  fi  belle  occaCon.    Le 

ad  og^altraricJpe^queM  S^ff^C.^ 

grazta  y  che  mt  ba  fatto,  va-  m*>is,  qui  feroient  pour  I'Ewywwuo 

le  -per  mtlle  Regni  ,  ed  to  lo  fecoura  digne  d'un  Pope?  &  faurois- 

prego  di  prefervarmi  dalla  va-  un  peu  plus  de  mente  de  m'en  r£- 

nitdr  dalla  quale 'fono  tent  at  a  y  jouuv    Mais  le  P^nem'dterien,. 

m  una  ft  bella  occ atone.  II  fo-  \  en  P"Xe  bJen  des  6en»  <lui  en  ont 

h   didiacere    che    hb   &    che   Pl«s  befoin  que  moi.    Jevouspne; 
to   ayptacere    cue    no   e,  cue  de  xemeKkr  le  Fape  &  fe  CardinaE 

non  m  ft  fiam  potutt  levare  Ci£  &  ma     rt>  ^  h     ^  qtCil, 

cento  mtlla  fcudt  tl  mefe,  per-  m'a  faite  de  me  deeharger  de  cette 

che  cib  farebbe per  /Imperato-  obligation;    J^tois  feule  quand  vo« 

re  un  foccorfb  degno  di  un  Pa-  tre  Billet  mra  6t6  rendu.    J'auroi*. 

pa,  ed  io  havrei  magghr  meri-  jpuhaite"  dans  ce  moment  que  toute 

to  di  railegrarmii  md  il  Pa-  '*  Terre  efit  Pu,  v?ir»  ^  ^fo»* 
~,  —  /„  .       •    *    -  ^  •     de  mon  coeur,  la  joye  dont  il  mas 

pa  non  leva  mente  a  me;  fri-  r^.  mai;  DjJ/,e  fak>  cela, 

va  benfi  la  gentey  che  no  ban-  f„ffit.    prjez.,e  ponr  mo;,  afinqu'ip 

no  piu  bifogno  di  me  ;  Io  vi  me  prtferve  de  la  vanity  que  me 

pre  go  di  ringraziare  il  Papa  r  donnent  les  fentimens  qu'il  m'infpi- 

ed  il  Sigr.  Card.  Cibo  da  parte  re«    Y°&  dire  qu'ils  font  digncs  de 

mia,  dellagrazia  che  mi  ban-  lui»  &  «tffl  m?a  fait  aujourd'hui  une 

wligo.    Io  ero  foia  quando  mt  ^j^ 

i  ftato  fartato  il  vofiro  vlgli- 

itto  v  havrei  dejiderato  in  quel  * 

wmmnto  *  eke  tut  fa  Ar  terra 


xji     .   hLEM  O  I  RE  S  ,C  O  N  C  E  R  N  A  N  T 

^.jWig*-  kavetfe  frtuto  vedere  finterno  del  mio  cmre^  fal/tgrez&a 
commerce  delta  quale  mi  ha  riempita*,  ma  Iddio  lo  fa?  e  quefto  bafta.  *Prc- 
%twZ** gatelo  per  me i  affinche  mi  prefervi  dalla  vanitd,  e  cbe  voglia 

continuarmi  quel  fentimentiy  cbe  m'in/pJra.  Ardifco  dire^  cbe 
u6a£    fino  degni  di  Lui,  e  cbe  mi  ha  fat  to  oggi  una  graxia,  chJ  d 

una  delle  ftu  fegnalate  cbe  mabbia  faito  in  tempo  di  mia  vita* 

Addio. 

Le  Cardinal  Cibo}  Secretaire*  cTEcat  du  Pap§>  ay  ant  fans-doute  eu  foia 
d'exp6dier  cette  affaire,  Cbrijline  n*en  refta  pas  au  feu!  Billet  quelle  venoic 
d'ecrire  au  Cardinal  Azzolino:  elleenvoya  de  plus  le'Corate  f&ibert,  fon 
Secretaire  -d'Arabaflade',  audit  Cardinal  Cibo,  pour  lui  feire  la  declaration 
fuivante  en  Italien,  laquelle  nous  donnons  auffi  ici  avec  fcTtraduftion  (a). 

La  Maefta  dellaRegina,  mia  Sa  Majefte  la  Reine,  ma  Maftref- 
Signora,  mi  comanda  di  rapre-   £•  m'a  conraancK  de  reprffenter  4 

felt  are  a  V.  Em**,  it  giubilo  ^^^S!^  h' '^^  ^  ^i 

J   ,         §  l*  r  +*+    j  t»st?   mn  laquelle  elle  a  appns  par  le  Cardinal 

col  quale  ha  finttto  dell  Em™  j^linc,  la  rtffutioh  que&i  Sain. 

Stgnor     Cardtnale    Azzolino*  teti  notre  Seigneur  a  prifederdvo- 

la  rijfoluzione  frefa  dalla  S&%  quer  le  fecours  de  douze  mille  6cus 

di  nofiro  S ignore,  di  rivocare  qu'il  donnoit  par  an  k  Sa  Majefte. 

ilficcorfoy  che  dava  alia  M*  ^Aeinc  fe  d6cl*v*  ^eroelleme« 

S.  di  dodici  milla  fcudi  Can-  f  fi  ^tement  obligee  k  Sa  SaintetS 

r      r>    -       r  ^     />  ^    j-  de  cette  grace,  que  les  termes  lui 

no.    Xa  Regma  fi  profefa  di  roanquent6pou;  ?en  remercier.  &l 

quefta  grazta fi  eternamente ;  t  e|je  prje  Votre  Eminence  de  vouloir 

fortemente  obligata  alia  S*.  di  en  remercier  de  fa  part  Notre  SW- 

N.  S.t  che  U  mancano  le  fa-  gntur,  en  lui  declarant  qu'elle  lui  eft 

role  Per  ringrdtiarnela,  e  prega  P1"*  obligee  de  cette  grace  que  d'au- 

V.Em**.di<volerfarlefuepar-  «™?  autre  quelconqae  au  monde, 

+;  a  ~;~„~*~;*J»~+a  /»*.  xr  c  leftimant  1  unique  de  ce  Pontificat, 

U  dt  rtngraztamcnto  con  N.  S.  &  fuperieure  £  wutes  celki     >e£ 

dichiarando  eferglt  pm  obltga-  a  jamais  recues,  &  qui  eft  beau- 
ta  diguefta  grazta  che  di  qual-  coup  plus  grande  que  Sa  Sainteti  & 
fivoglia  altra  in  quefto  mondo,   Votre  Eminence  ne  pea  vent  1'imagi- 
fiimandola  tunica  di  quefto  Ton-  ner. 
tificato,  e  fuperiore  a  quant e 
mai  ha  ricevuto,  ficcome  e*  mag- 
giore  affai  di  quello  ,   che  fua 
S'*.  e  V.  Enr^.fi  pofono  ima- 
ginary 

U 


(•)  Jletme  Leitere  di  ChriOina  p.  i. 


CHRISTINE    REINE    D  E   SUEDE.    is$ 

La  Lettre  fulvame  tie  Cbriftine k  Bmrmd,&ce)lc  qo'eHe  &wit environ  .  Wgod* 
ce  terns-la  a  Qlbpkrans,  fervent  de  commentaire  lUue  £  lrautre  (a).  EUe  cSJjm 
dit  k  OBuchans.  <u  Lettre* 

y*  fuis  ici  a  Rome  ,tomme  autrefois  G6far, -entre  ks  maim  - 

des  Tirates?  ®  i  fin  exemfkje  ks  menace  8J  ils  me  craignenU    kSL 
Vous  en  aurex  ddja  vu  un  Jchantillm ,  far  Faccmmdement 
que  le  Roi  de  France  a  voulu  /aire  avea  tnoi ,  fans  que  faye 
fait  la  moindre  avance  pour  me  fattirer9  f§  je  vous  ajfure  que 
fen  fortirai  glorieufe  (#  triomfhante. 

Void  Tautre  Lettre  a  Brtmond  (b). 

Le  —  Ftvrief  i<5ft& 


% 


Les  neuvelks  de  Rome  vont  ttre  fort  curieuftsy  W  je  cross 
ue  nous  fommes  fur  le  pint  de  voir  les  myf&es  dichiffr^s9 
la  comtdie  fe  dtnouer.  bientdt  $  mais  je  fuis  aujfi  ferjita- 
die  que  ce  fera  (Tune  manitre  feu  glorieuje  four  les  deux  far- 
tis.  Quant  a  tnoi,  qui  fuis  ici  a  la  f entire,  tranquilk  Jpec- 
tat  rice  de  ce  qui  Je  fajfe ,  quoiqu'exfofte  a  la  difcrttion  de  deux 
puiffans  fartts,  je  ne  crains  rieny  &  vous  donne  ma  farole  que 
je  fortirai  glorieufe  8J  triomfhante  de  Ji  grands  engagemens,  de 
quelque  manUre  aue  les  chofes  tournent.  Je  frfvois  que  deux 
partis  £ accommoaeront  a  mes  depens,  ££  quejejeraifetot-fare  la 
viftime  de  leur  reunion ,  fuifqtfils  fe  font  dtja  accordts  fur  le  fa- 
crifice  6>  lesvtflimes;  mais  Ji  le  fort  tombe  fur  mot,  avant  quon 
Fexicute  ilarrivera  bien  des  chofes  aux  que  lie  son  nb  s  attend  pas. 
G)uoi  qu'ilcnfoit)  quoi  qui  I  fuiffe  arrivcr,  &  quoi  que  vous  en 
}uiffent  dire  mes  calomniateurs  >foye&  fir  qitavecfatde  de  fiieu 
je  p&irdiy  ou  que  je  triompherai  de  tons  mes  ennemis;  C0  Jt 
lun  refte  de  rejfefi  four  k  Saint  Stige  a  fuffendu  jufqu'ici  man 
resentment*  ce  mime  rejpe£t  pourroit  bien  m'obliger  a  prendre 
des  rifolutions  aux  que  lies  on  ne  s 'attend  fas ,  ©  qui  donneront 
de  Ntonnement  QJ  de  f admiration  a  tous  ks  flicks  (*).     11 

ejl 

(a)  Le  6.  Mars  1688.  dans  Us  Mimires       (p)  Lettre  a?  furi  Minijlri  p.  40. 
ie  Cbriftine  T.  JI.  p.  264. 

(*)  11  femble  qu'il  y  ait  ici  un  peu  d'hypexbole.  Mais  il  eft  fl&r  que  Cbriftine  fe  mit 
tout  de  bon  fur  la  d^fenfive  (  Voyez  fes  Wemoires  T.  II.  p.  260:)  a  nous  verrons  ci. 
apiis,  qu'elle  vouloit  faire  vtnir  cent  Qfficiers  A  Rome,  qu'elle  avoit  demand^  i 
l'JLlefleur  de  BrandebourE. 

Tow  m  v  v 


IJ4       MEMOIRES    CONCERNANT 

JJJg**  eft  difficile  faffeoir  un  jugement  affuri  fur  ce  jqupfe  pafe,  mais 
commerce  on  peut  toujour*  fans  ttmtritt  prtfumer  quon  ne  fera  ici  riem 
%cSnfiL,qui  vaille,  8J  fans  un  miracle  vous  verrez  dans  pen  ce  pronof- 
■  ;  tic  trop  virifiC  Vans  me  feres*  plaiftr,  (S  me  rendrez  fervi- 
im.  ce  de  porter  fur  ce  pied  a  tons  ceux  qui  vous  par  lent  de  moL 
<Dicu  wus  faffe  profptrer. 

utm  if  Nous  avons  de-m§me  produit  quelques  Lettres  de  Cbrijiine  (a)  au  fa- 
2^22^  jet  du  malheur  arrive  a  Jaques  11  Roi  d'Jngkurre,  &  que  la  Reine  at- 
RtvoUtien  tribue  a  fon  devouemenc  au  Catbolicifme.  Elle  en  pouvoic  juger  par  fa  pro- 
t«^f k"     pre  experience  &  avec  connoiffance  de  caufe.    Void  cetce  Lectre  (b). 

Le  7.  Jo4t  1688. 

Monfleur  de  Bremont*  vous  raifonnex  fort  jufte  fur  les  af- 
faires ^Angleterre ;  //  eft  certain  que  lies  font  dans  Ftiat  que 
fai  prtvu  il  y  a  long-terns.  *Dieu  pent  faire  des  miracles* 
cela  eft  indubitable ;  mais  il  tfcft  pas  toujour s  difpoft  a  en 
faire  9  &  il  a  fes  raifons  pour  cela.  Je  fouhaite  -qu'il  fajfe 
pour  la  bonne  Caufe  tout  ce  qui  fera  le  mieux  pour  fa  gloire,  GJ 
telle  de  ce  brave  Roi\  qui  ria  d?  autre  dtfaut  que  fon  trop  grand 
&4k\  mais  J  attends  a  favenir  peude  bonnes  nouvelles  de  ce 
fPais-ld.  Je  ne  crains  pas  moins  t  Annie  que  le  Tarlement* 
<pieu  fajfe  que  je  me  trompe  y  mais  je  riefptre  plus  rieh  de 
bon\  les  J£iuites  &J  les  Moines  grisy  blancs,  ou  nohrsy  ne  fer- 
vent y  quandils  gouvernentr  qua  tout  perdre\  kur  unique  em- 
phi  eft  de  prier  *Dieu  y  Us  gdtent  tout  autre  metier  dont  Us 
fe  mi  lent,  LVcriture  du  Catholique  mocterd  me  femble  une 
belle  pi/cet  envoyex-moij  ft  vous  pouvez  la  'MSdaille  deMr* 
ie  Trince  d'Orange ,  qui  fait  ici  grand  bruit  (*).  Je  la 
^.  .    '  "  \  *         vou- 

(a)  Memoir**  4e  Chriftine  T.  U.  p.  a$6-       (6)  Letter*  fjiiri  Miniflriy.  3S. 


"Nv-N^-  V^>v->.->K- Vv-Nv-- 


(*)  Cecte  Midaille  eft  celle  qui  fiit  faite.  *  t'ocprfon  de  la  R^ponfe  du  Prince 
&  Orange  i  la  Requfite  des  Anglais  Epifcopaux,  qui  lul  repr^fcntolent  &  4  la  Pita* 
cefle  Marie  d*  Angleterre  fon  Epoufe,  toutes  les  infractions  que  le  Roi  Jafiief  It  avoft 
fcites  aux  liberies  &  privileges  h£r£ditaires  de  la  Nation,  pour  Itablir  le  pouvoir  des- 
pot i  que.  Le  Prince  nSpondft,  „  qu'ii  prendroit  les  armes  pour  la  dtfenfe  de  la  Reli- 
„  gion  Rtformie,  &  le  r&ablifleraent  des  liberty  &  privileges  des  trois  Royaumes,  & 
„  qu'il  y  pafleroit  inceflamment  avec  des  forces  fufflances  pour  I'ex&ution  de  ce 
deflTein". 

'  Des-lors  on  regarda  le  Prince  &  la  Princefie  comme  les  Dtfenfeurs  de  PEglife  At* 
giicam  &  les  Protefteurs  de  la  Libert*  Britannique t  &  e'eft  ce  qui  donna  lieu  A  cettr 

M£dai£> 


CHRISTINE    REINE    D£    SUEDE,  155 

voudrois  de  bronze %  fi  vous  pouve&l 'avoir ,  pour  man  Cabinet  \    wgoav 
ear  vous  Javez  que  les  Cennoiffeurs  e fitment  plus  les  MJdail-  cZ^am* 
le s  de  bronze  que  £  autre  tn&aly  quoique  les  avares  ament  &  &%/£** 
tnieux  celles  d9or  Sf  £  argent.    Soyez,  exafie  a  m'/crire  tout  ce  ■ 

que  vous  favez  d* Angleterre  SJ  de  Cologne.    Je  vous  envoye     l6{£ 
2a  feconde  rtpenfe  a  Mejfieurs  les  Etats-GJnfraux  (*).    *Dteu 
vous  fajfe  profptrer  &c. 

Les  deux  Lettres  fuivantes  k  Bremond  viennent  ail  merae,  &  v&ifient 
ce  qu'elle  avoit  prddic  de  la  cataftrophe  que  le  Roi  Jaques  s'&oit  attir& 
par  fon  Bigotifme  (a).    Les  void  (A). 

Le  1.  Janvier  1689. 

Monfieur  de  Bremond  i  je  vous  at  fait  /avoir  de  ne  nitcrire 

flus  que  far  la  voye  ordinaire  ;   celle  de  France  ne  mapporte        .    . 

que  de  vieilles  Lettres ,   &J  vous  perdez  votre  peine  &J  votre 

terns  d  nftfcrife  par  une  autre  voye  que  celle  de  Milan ,  qui 

efi  la  plus  courte  &  la  plus  fire.    Ne  change z  done  pas  de 

route ,  car  vos  Lettres  me  feront  toujours  ponftuellcment  ren* 

dues.    Je  fuis  furprife  de  voir  quau  lieu  oil  vous  ties  on  foit 

fi  mal  inform^  des  affaires  ^Angleterre,  8J  que  tout  le  rdtfon- 

nement  que  vous  me  faites  fur  ce  fujet,  vife  a  faux.    Nous 

fommes  bien  tnieux  infiruits  ici  de  ce  qui  fe  paj/e,  ®  quelques 

/dins  que  prennent  les  Francis  de  nous  cacher  la  vtritt<>  nous 

favons  trh-bien  que  les  affaires  du  Roi  font  dans  un  tres-pito- 

j able 
GO  Mimoires  de  Chriftine  T.  II.  p.  198.       (ft)  Letter*  ef  fuel  Miniftri  p.  43.45, 

MeMaille  (1).  La  facerepreTente  les  Buftes  du  Prince  &  de  la  Princeffe,  ftdans  l'exer- 
gue  M.  mlb.  Henri  (f  Maria  D.  C.  Aw.  Print.  &c.  Refomationis  Vindices.  Le 
grand  Guillaume  Henri  &  Marie,  par  la  grace  deDieu  Prince  &  Princefle  d'Orange 
&c.  Dtfenfeiirs  de  la  Reformation.  Sur  le  tout,  Alavkm  pro  libertate fideque :  Pour  la 
liberty  ft  la  Foi  de  nos  Ancbres.  Au  revers  ,  La  Religion  Anglicane  tenant  de  la  main 
droite  les  Lettres  de  Fagel,  (Litera  Fagtlii)  ft  de  la  gauche  un  Bofinet,  qu'elle  pofe 
for  le  Livre  des  Sept  Sceaux.  Ce  Livre  eft  placi  fur  un  Autel,  oil  Ton  voit  cette  In- 
fcription,  SacroJdnSta  Fides,  la  tris-fainte  Foi.  Elle  foule  outre  cela  aux  pieds  un 
Serpent,  a  c6t6  duquel  on  voit  la  triple  Croix  &  la  Tiare  Pa  pale,  un  Ciboire  &  un 
♦  Goufpillon  jett^s  par  terre,  &  dans  l'exergoe.  Reformatio  Anglia.  MDCLXXXPIH. 
la  Reformation  de  V Angleterre  1688.  Au  haut  de  la  MMaille  eft  un  oeil  ouvert  (Em- 
bteme  de  la  Providence)  plart  an  milieu  d'une  lumifre  eglefte,  qui  coupe  en  deux  la  v 
Mgende  du  tour:  Jam  mibi  Roma  minaxfiftuld  duke  canit.  Rome,  autrefois  menafante, 
ne  parle  aujourdTini  avec  douceur. 
(*)  11  y  en  a  une  dans  les  M&noires  de  Cbriftine  en  faveur  de  Bremond  T.  II.  p.  30c 
{«)  Elk  fe  csoufi  dans  PHiAoir*  IffalliqiM  des  Payt-Bai  pat  vm  Lh*9  To*.  XIL  pag,  14a. 

V  2 


j56  MEMOIR!  S    CONCERNANT 

wig**  yable  ft  at,  le  Trince  d'Orange  front  apjiaudi  SJ  triomphanti 
cbmneico  t&our  la  declaration  de  guerre  faite  *//..  France  contre  les  Pro* 
liJ^SLivinces-Unies,  elle  ne  fera  que  blanchiry  &  n'arrfterd  pas  les 
~  malheurs  de  ^Angleterre.    Le  Trince sy  ttablira  Jtbienf  quit 

xtfte.  fera  difficile  de  lui  faire  lacher  prife..  Ce  qu'ily  a  de  certain  r 
eft  que  la  France  profit  era  feule  de  cette  terrible  revolution  f 
qui  va  apporter  un  Strange  changement  dans  le  Monde  y  pen- 
dant qiiellc  travaillera  avec  fucces  a  fes  vaftes  dej/eins;  ®  de 
quelque  manifre  que  la  chance  tourney  la  France  en  profitera: 
Le  Prince  fera  ghrieux*  la  Religion  Catholique  perdue  eti 
Angleterre,  8J  ce  brave  Roi  digne  de  pitti.  Voild  tout  ce  que- 
Jen  fau    'Dieu  vous  fajfe  profp&er  &c^. 

Le  $-.  Fdvrier  168T9- 

Monfieur  de  Bremond,  efl-il pojfible  que  vous  putfliez  efp<!~ 

rer  le  ret  our  du  *Prince  d'Orange  en  Hollande  ?  J  e  le  crois  d 

rbeure  qrfil  eft  ftbien  ttabli  en  Angletenre  ,  qu9il  y  r/gnerd 

paifib lenient  ioute  fa  vie,  &  au'il'ri'en  fortira  Jamais.     II  sty 

rendra  mime  le  plus  formidable  Monarque  de  /'Europe,  (#  il 

y  taillera  de  la  befogne  abien  des  gensT  qui  ne  fe  douteni  pas 

a-prdfent  de  la  tempite  qui  les  menace  (,*)..    Voild  mon  fenti*- 

ment.,    Vour  favez  qttil y  a  long-tems  quej!avoisconfu mau*- 

.  vaife  opinion  des  affaires  du  Roi  <T Angleterre ;.  favoue  cepen~ 

dant  que  toutes  les  circonftqnces  de  /on  malheur  m'ont  extrdme- 

fncnt  furpri/e;  f£  iltne  femble  que  la  perte  de  trots  tieaux  &1 

;      grands  Royaumes*  toute.  grande  qp'elk  eftr  eft  le  moindre  des 

malheurs  de  ce  pauvre  Trince ;  je  fuis  fort  perfuadte  aujfi  quit 

n'efi  tchappty  que  parceque  le  Trince.  a.  vaulu  lui  conferver  la 

vie, pour  s^pargner  un  crime.  Mes pr/cedentes  Lettres  vousfe- 

roni'  connoifre  vies  fhntimens  a  votre  fujetr  ftf  f  attends  les  v£ 

Pros  pour  determiner  mesTdfolutions*  *Dieu  vous  faffe  profyfreri. 

La  Reihe  s'aflurant  que  16  Prince  tfOrcmgc  regneroir  paifibfemem  en 
jtnglctcrrz,  (a)  ne  put;  pas  fedifpenfer  de  lui  &rire  en  faveur  d!un  Comte 

<f Addcu 

(0)  Miintiresde  CHrHiine  T.  IL  p\  196',  • 

(*5  La  Reine  entend  fansdoute  ici  Louis  XIV..  qui  eut  la  mortification  dc  voir  ler 
Hoi,  tf'Angkbrrv  fon  Fupttle'chaflE  dti  TrGne  de  fes  Anc6tres»p*r  ce$  Hoilandois ,  qui* 
na^ictUcaiijfi: Un^tionwn&r&wCf  qjie.le.Roi.4^  .#Kwfo  liaapl*  ilZft.cn JhllaiidK. 


CEKISTINE    REINE    SE    SUEDE.    157 

$Adfa  (*)  &  de  tous  les  Catbotiques-Romains  d'Mglirtmc,  <jra  nfe  ibuhai-    N&acifcr 
teront,  difoit-elle ,  rien  tant  que  de  refter  en  repos,  &  de  liu  6tre  foumis.  ^8^rce 
Void  cecte  Letire  (a\  &  tettres 

de  Urijlirttl. 

Le  ix.  Janvier  i6$f.  '  tan 

1689: 

Monfieur  mon  Coufin  (f) ,  on  a  tant  de  confiance  en  PatnttU  que 
V.  A.  a  pour  moi%  qtion  s'ejl  jlattj  qtue  mes  offices  ne  ferotent 
pas  inutiles  aupres  de  vous  en  fatveur  du  malheureux  Comte 
d'Adda ,  que  je  crois  en  firet£>  sil  eft,  comrne  on  le  ditr  en  vo- 
ire pouvotr  ;<  ®  je  nfajfure  aue  ma  recommaHdation  lui  fera 
inutile ,  puis  que  voire  gtntrojirt  Faura  d(ja  JpargttJ.  Cepen* 
d'ant  ft  ma  confederation  peut  donner  quelque  poids  pour  obtenir 
fa  grace  de  V.  A.  fe  vous  en  auras  l!a  dernier  a  obligation.  S*il 
me  tit  cru9  it  ne  fe  feroit  pas  chargt  dun  emploi  Jidangereux* 
mats  n'qyant  fait  d  autre  crime  que  celui  d  avoir  obh  a  fon 
Trince*  il  me  femble  qui  I  mfrite  la  grace  que  je  vous  demon* 
de  de  tout  mon  coeur  four  luiy  vous  ajfurant  que  je  compter ai 
Its  honnttetts  que  vous  lui  ferez  comme  it  ant  faites  a  moi- 
mime.    Je*  vous  demande  ta  mime  grace  pour  tous  les  Catholi- 

?[iies-Romains.  Ci  petit  troupeau  ne  peut  troubkr  vos  dejjeins. 
Is  feront  trop  heureux  de  vivre.-  Vousn'avez  rien  a  craindre 
de  leur  foiblefe?  tout  vous  eft  Jbumis\  Tout  appbaudira  a  vo~ 
tre  gloire  SJ  a  voire  fortune.  Je  fuisfdchie  que  lies  coiitenf 
trop  cher  a  ceux  dont  les  malheurs  miritent  tant  die  companion: 
Ne  vous  en  ojfenfezpar.  On  ne  laijfe  pas  de  vous  ejfmery  fif 
de*  vous  admirer.  Ei  moi  qui  vous  dhnande  grace  pour  tant 
dillujlres  malheureux ,  je  vous  demande  plus  que  jamais  lot 
continuation  de  votre  amitiSy  vous  ajfurant  que  je  fmsv 

Monjieur  mon  Coufin  r  &c.. 

Ghriftine  Aleffandraj. 

Andr£  Galdenbladl 
-  Dans* 

(6)  LhttertcT Principi p:  101: 

(*}  Ihy  avoir  utrNbirce  Apoftolfqne  dti  nomr  i'Mdd  ouDada,  cdnftnfette  Rapih'l'ap?; 
pelle ,  aupris  de  Jaques>  Ror  d' Angletme ,  qui  devftrt  apris'  Cardinal:  Gh'ne Taufofct 
dtte  Gc'eft  le  meme,  oirun  aotre  de  laFamille;  piout  leqUcriaRciireimerc^deieii. 

(f).L*  Rrince  d'Ohmgcn'&ant  pas  encore  ators  reconnu  llor  de  \vGrM4is£rtt{tgSK* 
Bwles  Puiffaaccs-CtoMi#«,-elie  m:  J'appeUe  kri-que  CW^m- 

V  35 


i5g        MEMOIR  ES    CONCERNANT 

trfod*.      Dans  ces  entrefoites  mourut  FridMc-GuiUaume,  Ele&eur  de  Brandebeurg ; 
tommLtt   cWcor^du  titre  de  Grand.  Tout  le  monde  fait  qu'il  poiRdoit  v&itablement 
4eLetttcsdep]ufieurs  grandes  qualit^s,  juftifides  par  le  paraltele  qu'un  Augufle  Auteur 
Mri/11*'-     a  fait  de  lui  &  de  Louis  XIK  (a)  Cependant  k  Tdgard  de  ce  qu'un  autre 
L»an     dit  de  lui  (£)  „  que  les  changemens  continued  de  fes  Alliances  furent 
1689.     „  moins   un  effet  de  fon  inconftance ,  que  de  fa  conltante  r^folution 
„  a  faire  toujpurs  ce  quil  jugeoit  le  plus  avantageur  k  fes  Peuples"; 
je  me  trompe,  ou  ce  principe  part  de  Machiavil:  car,  ouil  faut  bannir 
toute  la  bonne -foi  des  Traites  &  des  Alliances,  ou  les  prendre  pour  de 
pures  attrappes  pour  ceux  s'y  fient ;  car  s'il  eft  libre  &  permis  d'enfreindre 
les  ftipulaaons  quand  bon  il  femble,  ou  fera  le  Prince  qui  ne  dira  pas, 
en  agiflant  d'une  fajon  contraire  a  fes  proraefles ,  qu'il  ne  Va  fait  que  parce 
qu'il  Ta  jug£  le  plus  avantageux  k  fes  Peuples? 
jffcfcb-       J'ai  parte  autre  part  (c)  d  une  Negotiation  qu'il  y  avoit  environ  ce  terns 
*    miC'  entre  'a  &e*ne  &  cet  E^fteur,  quelle  le  feroitfon  Writier  univerfel,  s'il 
YtkESr  de  vouloit  la  faire  jouir  en  Souveraine  de  quelqu  un  de  fes  Ductus,  fa  vie  du- 
2SJf?"      rant*     J'en  ai  appelte  aux  Chartres  qui   s'en  trouvent  dans  les  Archi- 
ves de  Berlin,  &  mes  prefomtions  ont  6t6  fondles.    Mr.  de  Hertzberg% 
Confeiller  prive  de  S.  M.  le  Roi  de  PruJJe^  eu  la  complaifance  d'y  fouil- 
ler,  &  il  a  d&errd  des  circonflances  intdreflames  fur  cette  Negotiation. 
Je  ne  faurois  raieux  faire  que  de  communiquer  ces  anecdotes  avec  fes  no- 
tes au  Public,  qui  lui  en  fera  redevable.    Void  Texpofe  de  Mr.  de  Hertz- 
berg  fur  faffaire  en  queftion. 

Ce  qui  eft  dans  les  Memoires  de  Chriftine  (d)  touchant  une  Negociation 
fecrette  entre  elle  &  l'Ele&eur  de  Brandebourg ,  n'eft  pas  fans  fondement. 
Voici  ce  qui  en  eft.  Olivekrans,  Djre&eur-  Gdnrfral  des  Domaines  de  la 
Heine ,  fiche  de  voir  que  fa  Succeflion  alloit  dcheoir  au  Cardinal  Azzolini^ 
&  efperant  en  tirer  roeilleur  parti  s'il  pouvoit  la  faire  torober  entre  les 
mains  de  l'£)e£leur  de  Brandebourg ,  fit  entendre  k  Falaifeau,  Miniftre  de 
Brandebourg  k  Stockholm ,  (*)  que  l'Ele&eur  dtant  le  plus  proche  hdritier 
de  Chriftine ,  comme  fon  Coufin  germain,  on  pourroit  obtenir  de  la  Reine 
qu'elle  le  nomm&t  fon  h&itier  univerfel ,  &  que  le  credit  du  Cardinal  At> 
zollini  &oit  Punique  obftacle  qui  reftoit  a  furmonter ,  ce  qu'on  pourroit 
faire  en  gagnant  le  Marquis  del  Monte.  L'£Ie&eur  goflta  cette  idee,  & 
dans  l'efp&ance  de  la  voir  r&iffir  le  Chambellan  Baron  de  Dobrzinski  fut 
envoy 6  k  Rome,  raais  fans  caraftere  &  foos  pr&exte  de  voir  Y Italic.  II 
apporta  k  la  Reine  des  pr&ens  xnagnifiques  (f)  accompagn^s  d'une  Let- 

tre 

(a)  Dans  les  Mbnoircsdt  Brandebourg,  (0  Mim.  de  Chriftine  T.  II.  p.  301  & 
pag.  180.  &c.  Edit.  d'Holl.  in  8.  305. 

(b)  V.  DiSk.  mjt.  de  Moreri  Art.  Fr4-        (d)  Tom.  II.  p.  301  &  .305. 
dSric-Guillaume. 

(*)  J'inKrerai  dans  PAppendtce  la  belle  Harangue  que  ce  Miniftre  fit  en  1685  *  I* 
pieufe  &  vertueufe  Princefle  Ulrique  Elionore,  Reine  de  Suide. . 

(f)  Parmi  ces  preens ,  ii  y  avoit  un  Criftal  rouge  dont  la  Reine  fa i (bit  beaucoup  de 
cas;  &  comme  elle  s'adonnoic  fort  a  la  Chymie,  elle  pria  PEletteur  de  lui  envoyer 
k  fameux  KwAtU,  pour  lui  apprcndre  le  fecret  de  cette  compofition. 


CHRIS  XI JN  E    REINE    DE    SUEDE.   15$ 

tie  fort  obligjfcante,   faflurant  que  TEle&eur  prehoit  tarn  de  part  a  Tes   ittgocr* 
affaires,  &  fur-tout  aux  fujets  de  ra&ontentement  que  les  Cours  de  Suite  ^^ 
&  de  Rome  lui  doonoient,  qu'elle  pouvoit  compter  de  trouver  toujours  fe  Letm 
dans  fes  Ecats  une  retraite  fttre  &  agr&ble.    La  Reine,  charm^e  de  ces  dc  cfr#*»y 
.  ofires  qui  lui  venoient  fi  a  propos  au  fort  de  fes  brouilleries  avec le  Pope,    x'an 
ne  manqua  pas  de  les  relever  dans  ie  Public,  pour  faire  voir  quelle  a-     1688. 
voit  encore  des  Amis.    Elle  fit  meme  prier  I'Ele&eur  de  lui  envoyer  une 
centaine  d'Officiers  pour  fa  fiirete,  dont  elle  fe  d&lfta  pourtant  peu  de 
jours  apr£s  fon  Accommodement  avec  1'Ambafladeur  de  France,  dont  la 
fuite  nombreufe  la  mettoit  k  fabri  de  toute  infulte.    Voici  la  R^ponfe 
qu'elle  fit  a  rEkfteur. 

Mon  cher  Frfre  (*)  ,  j'ai  refu  avic  joye  8J  avec  beaucoup 
dejiime  les  offres  obligeantes  que  P.  A.  E.  via  voulu  faire  far 
la  Lettre  que  vous  m'avez  icrite  fur  la  plus  important e  05  de- 
licate occajion  de  ma  vie;  ®  le  Bar  an  Dobrzinski,  qui  me  Fa 
r endue  y  vient  dy  ajouter  par  votre  ordre  des  expreffions  Ji  plei- 
nes  de  ztle  f§  dajfeBion  de  la  part  de  V.  A.  que  je  ne  puis 
plus  ,  fans  me  faire  tort  a  moi-mtme  f£  aV.  A.  douter  de  vous 
ttre  redevabk  dune  amitit  fine  foe  G?  tendre.  Ceft  pourquoi  je 
vous  rends  grace  d avoir  chargt  un  Ji  honntte  homme,  qui  oc- 
cupe  des  *PoJies  Ji  conjidtrables  a  votre  Cour>  de  m'inftruire  de 
vos  fenthnens  @  de  vos  dijpojitions.  lime  fera  ttmoin  que  jai 
refu  toutes  les  honnttetis  de  V.  A.  avec  toute  feftime  67  toute 
la  reconnoiffante  dont  je  fuis  capable ,  C0  que  fen  fuis  aujfi  p£~ 
nttrte  que  je  dots  Fftre,  ne  fouhaitant  rien  plus  que  r occajion 
dy  rfyondre  aujfi  dignement  que  je  le  voudrois.  Je  Fai  char- 
ge du  Join  de  vous  perfuader  de  ces  vfrittsy  60  de  fuppUer  au- 
pres  de  V.  A.  aux  dtfauts  de  mes  expreJfions%  potsr  vous  affurer 
que  je  fuis 

Mon  cber  FrfreT 

Rome  ce  a4-  Janvier  y0fti  fome.  Sotur 

1688. 

C.  A. 


Andr£  GaldenbladL 
Le 


SS3SSS$S3SSSS&>S3S£ 


(f)  La  Reine  qui  Itoit  fort  poind!  leufe  fur  le  Clr&nonial,  s'obflina  long-tems  a  ne 
vouloir  donner  i  I'Ele&eur  d'autre  titre  que  celui  de  Coufin;  mais  comme  on  lui  fit  en- 
tendre que  I'Ele&eur  feroit  oblif»6  par  la  de  lui  donner  le  titre  de  Votre  Digniti  au4ieu> 
de  celui  de  Votre  Majefti,  elle  fe  relacha  enfin  de  fa  pretention  en  16(56*  (i> 

{*)  v»  fo  Memoir*  T.  Il/pag.  i  zu     • 


160       MEM01RE5    CONCERNANT 

K<goda<  Le  Baron  Dobrzinski  s'infinna  fort  auprSs  de  la  Reine,  &  gagna  entB- 
«tons  8e  rettienc  le  Maxquis.del Mente  y  qui  feui  avoit  le  fecret  de  cette  affaire. 
5?SSSSeite  Grand  ennemi  du  Cardinal  Jzzolini,  &  intdreffi  it  voir  h  Reine  ^oi- 
ff*y**fc  gn^e  de  iiflffi*,  *d*ou  il  avoit  &e  banni  autrefois  (*),  il  n'oublia  rien  pour 
IL  jjm  la  difpofer  4  accepter  tes  propofitions  de  TEle&eur.  Elle  fut  auffi  plus 
x688.  d'uae  fois  for  le  point  de  s'y  determiner,  mais  elle  changeoit  de  r^folu- 
tion  felon  qu  elle  &oit  plus  ou  raoins  aigrie  contre  le  Pape;  &  fa  predilec- 
tion pour  le  fejour  de  Rome ,  oh  elle  etoic  adorde,  Pemporta  toujours.  La 
Mort  de  FridSric  Guillaume  ne  fit  point  cefler  cette  Ndgociation.  La  Reine  9 
plus  mecontente  du  Pape  que  jamais  ,fit  propofer  a  TEleefceur  Fridiric  III.  de 
lui  cdder  la  Sou verainete  du  Duche  de  CUves,  parce  que  fa  gloire  ne  lui  permet- 
toit  pas  de  vivre  dans  un  lieu  qui  ne  dependit  point  d'elle ,  qu'a  Rome,  (J) 
L'Ele&eur  6?excufa  fur  le  point  de  la  Sou  verainete  f  roais  il  lui  fit  repontfre 
quelle  jouiroit  avec  fa  Cour  de  fiodependance  la  plus  illirait&j  quelle  au* 
roit  une  Garde.de  deux  cehs  hommes,  &  qu'il  lui  feroit  payer  une  pen- 
lion  de  quinze  mille  j^cus,  La  Reine  parut  fatisfaite  des  raifons  qu  on  lui 
alteguoit,  &  il  y  avoit  encore  efpdrance  de  moyenner  un  Traitd  touchant 
fon  heritage ,  lorsque  toute  la  Negotiation  fut  fubitement  interrompue  par 
la  mort  du  Marquis  del  Monte.  Dobrzinski  perdit  par-la  fon  meilleur  ou 
plutot  fon  unique  foutien.  La  Reine  voulut  bien  continuer  elle-meme  la 
Negotiation,  mais  elle  differa  toujours  de  s'expliquer  pofitiveritent;  & 
quoiqu'elle  detnandat  fi  l'Ele&eur  voudroir  bien  lui  rendre  le  Duch6  de 
Magdebourg  ou  de  Cleves  pour  fa  vie,  on  vit  bien  que  ce  n'dtoit  que  pour 
.  amufer  le  tapis ,  &  pour  gagner  du  terns ,  afin  de  voir  Tiffue  des  brouille- 
ries  de  Rome,  des  troubles  de  Y  Europe,  &  de  la  Negotiation  quelle  avoit 
fait  entamer  a  Stockholm  par  le  jeune  Marquis  del  Monte.  L'affaire  auroit 
pu  prendr.e  uue  meilleure  face,  li  la  Reine  ffit  venue  en  AWemagne,  comme 
elle  en  avoit  ledeffein,  ou  qu'elleedt  v6cu  jufqua  l'arriv£ed'0/ittfWnx,qui 
dtoic  en  chemin  pour  Rome  lorfque  Cbrifline  vint  a  mourir.  Le  Baron 
.,  Dobrzinski  protefta  £ventuellement  contre  fon  Teftament  au  nom  de 
TElefteur,  pendant  que  le  Roi  de  Suide  fit  faire  une  proteftation  par- 
ficultere  par  ]'Abb£  Searlati,  Miniftre  de  Baviire.  Le  Baron  avoit  feit 
cette  d-marche  de  fon  propre  mouvement ,  &  l'Eledieur  ne  jugea  pas 
a  propos  de  pourfuivre  I I'afraite.  Pompee  Azzolini,  pour  s'acquiter  du  legs 
fait  a  Hile&eur ,  pr^fenta  au  Baron  Dobrzinski  un  Tableau  de  Jules- Romain, 
reprtfentant  les  Baehaaales ,  mais  it  refufa  de  l'accepter. 

Nous  n'avons  a  ajouter  a  cette  relation  de  Mr.  de  Hertzberg  que  quel- 
ques  Lettres  de  Cbriftinc ,  en  preuve  de  la  bonne  intelligence  qui  fubfiftoic 
entre  fy  Reine  &  l'Ele&eur ,  fiuccefleur  de  fon  P^re.  A  la  mort  de  ce- 
lui-ci,  qui  arriva  le  29  Avril  1688,  &  qui  fut  notifiee  par  Lettr e,Chriftine 
j  repondit  par  celle-ci ,  qui  eft  fort  obligeante  9  &  terite  de  fa  propre 
main,.  Sans 

(*J  Je  n'ai  pas  pu  d&rouvrir  I^poque  oiice  Marquis  a  £t£  banni  de  Rome. 
(t)  Ci  prlncipe  a  6t6  apparemment  La  principale  raifon  pourquoiCbriJlineembiaQb  hi 
Religion  Romaine,  &  fi&a  fon  tejour  i  Rome,  die  Mr.  de  Bcrtzberg. 


Z68S' 


CHRISTINE    REINE    D  E    SUEDE.  i6t 

Sans  date  {a).  Mgd* 

fDans  la  commune  ferte  que  nous  avons  faite  de  feu  Mon~  2?l££? 
fieur  VEkBeur*  Tire  de  V.  A.  E.  tout  raifonnement  feroitfeu  ****** 
prof  re  i  nous  confoler  de  la  mort  d9un  Trince  qui  s'ejl  Ji  glo-  Lf*n 
rieufement  dijiingui  farmi  les  Hiros  de  notre  fiicle ,  fi  nous 
riavions  fas  dans  notre  amitii  ricifroque  de  quoi  nous  en  con- 
foler. Je  fuis  vous  affkrer  que  je  n'en  fuis  guire  tnoins  p£- 
nitrie  que  V.  A.  E.  mime\  mats  votre  amitii  y  tS  la  tendreffe 
que  vous  m'avez  timoignif  en  cette  occafion  en  des  tertnes  fi 
cbligeans ,  me  tienueut  lieu  (Tune  grande  confolation.  Je  fuis 
ravie  de  voir  V.  A.  E.  entrer  glorieufement  dans  la  carriire 
qu9un  Tire  fi  grand  vous  a  ouverte;  (S)  voyant  que  vous  ttites 
fas  mains  le  digne  hiritier  de  fa  gloire  que  de  fes  Etats ,  G? 
qita  mon  igara^vous  me  faites  fardttre  les  mimes  fentimens 
que  fa  froxinyti  du  fang  lui  in/ftroit,  je  fuis  vous  affkrer  que 
fy  rifondrai  toujours  .avec  la  mime  finciriti,  tendreffe  (#  efli- 
me  que  fai  eue  toute  ma  vie  four  Monfieur  fEleffeur  votre 
Tire.  Je  vous  prie  £en  itre  ferjkadi^  SJ  de  me  donner  les 
occafions  de  vous  le  marquer  far  des  ejfets.  En  attendant  je 
fi  licit  e  V.  A.  E.  de  la  fucceffion  a  la  Courome  Electorate,  fif 
vous  fouhaite  un  long  ds  heureux  Rigne ,  it  ant  avec  fmcirU 
**>&*  ,     . 

L'Ele&eur  Succefleur  avoit  invito  la  Reine  de  vouloir  affifter  aux  funo- 
railies  du  Grand  Ele&eur  dtfunt,  pent-foe  pour  la  tirer  de  Rome  fous  ua 
4>r4texte  fl  fp&ieux,  afin  de  perfe&ionner  la  Negotiation  qui  &oit  encore 
fur  le  tapis;  roais  Chrijime n'y  voulut  pas  entendre;  elle  6crivit  i  ce  fuj^C 
kTcxeira  tn  It&Hen,  (b)  dans  fon  apoftille.  « 

Quanto  al  tempo  per  arrivar '  Le  terns  me  permettroit  bien  d'al* 
alia  lugubre  fefta  di  Brandem-  te'*  la  lugubre  fSte  de  Brmdebourg, 
bom^mavanzerebbefe  vi  vo-  Cj^ voulois  y  aller;  mais  moi  qui  ai 
urn  *1j*~a  +„a  :a  +iL  aa  <*^  -  Pett  *  communication  avec  les 
lejfi  andare,  ma  toche  hb  foco  £  .  n'accepterai  ffireroent  pas 
gento  co  mortt,  non  accetterb  invitation,  &  je  dirai  coromecelui 
ftnvito  certo ,  e  dirb  comme  dif-  qui  fut  invite*  k  fe  battre  en  duel  avec 
fe  quel  CavT.  Spagnuolo,  che\vnC^vz\ieTE/pagnol:PmaIcofas  muy 
fk  tnvitato  afar  un  duello ,  rifi  *•  *»  guP  ncn  mi  levanto  tanumpra- 
fofe:  Por  tal  cofas  muy  de  mi '  •*■  J'ajme^  lf0P  mcs  aifes,  P°*r 
gufto  non  mi  levanto  tintem-  ^«er;de.xna  place  pour  cela)  & 

t  s  prano*  p 

(a)  Littere  a*  Principi  pig.  95.  Q>)  LttHr*  *'  fuoi  Minijlri  fag.  ie& 

Tom*  IV.  X 


i<te        MEMOIRES    CONCERNANT 


prano,  e  cofi  credo  di  dor  anco  par  la  je  crois  aufli  faire  plus  deptai- 
piu  gup  a  chi  m'invita,  tf  di  %  *cdin  qui  m'invite,  &  accom- 
compirmegUo  cm  Fintmzomt  ^  bmew  taawwwiibcflrf 
fambidue.  &d  autre. 

Cependant  la  Reine  donna  ordre  au  St.  de  Rofimbdc  (on  Grand-Baillif  de 
fmirams,  d'y  aller  &de  s'acquiter  en  Ton  nom  des  complimens  de  condo* 
leance  fur  la  mort  de  l'EIefteur,  &  de  felicitation  fur  1'aveneraent  dit 
Fits  a  la  Regence,  &  Pavoit  charge"  de  presenter  cetteLettre  ecrite  e» 
haHtn,  &  traduite  ki  (a). 

Sereniffimo  Sigr.  fratelh  Sdiemffime  Seigneur ,  tret- 

Amantifflmo.  cher  Frew. 

§faanto  mi  fia  (lata  fenfibile  Le  fang  qm  nTumflbit  au  SeV&ri* 
la  gran  Perdita  che  habbiamo  [i«e  Ele^enr  Pere  de  V  A.  E.  & 

fatto  interne  dtl  Set™.  Eletto-  h5,UC0UP  P,us  encore  ]  aflfe6*on  t6' 
•»      v     4     j.  Zy  z  „    *-"e*"r-  Qpyoque  «ae  nou$  entretenions  en- 

re,  padre  dtV.  A.  E.  pub  ben  fembte,  fa*  COOcevoir  combien  la 

comprendtrji  dalla  Jtretta  con-  perte  que  boos  venom  de  firire,  mV 

giunzione  del  fangue ,  e  molto  6t6  fenGble.  Cependant  je  merejou* 

piu  dal  reciproco  affctio,  che  infiniment,  de  voir  parlesexpref- 

Pafavatrddi  not.   lo  peri  mi  fion«deV.AE.dani«  trifle  evene- 

dolt  etyre£ton$  fattemt  da  V.  &  au,  nkm  fentimeil8  „  mok 

A.  E.  tn  queft  acctdente ,  cb  Elle  peutltre  peifuadee  gneje  r<K 

ilia  vnol  rifarcirmi  .4$  quejlo  pondcai  avec  la  roeme  cwdiafit'e  & 

damto  cm  Juccedert  net  tntde-  eftime  jjue  j'ai  toujour  cue  poor  le 

mi  feutmmi  verfi  di  me>  ah  S6emflSne  Eleaeur  votre  Pere.  Je 

quafrpuo  perfuaderjicViofia  ^FV^^T*  ft >™  \Z 

per  corrtfpmdere  cm  Ftflefa  ,a    ,oJre  &  ^  ,a  8fortune  tfun  fi 

itrdtalotae  ton*  c  bbfrafeffa-  ^^Knot*  &  qu'eUe a commen- 
to  femprt j}  Sef*°.  Ekttor  fuo  _&  avec  tarn  d'applaudiffement  ]tt 

\padre  y   rallegrandomi  infant 0  gouYerneraent  de  fes.  Et£ts.    Jelai 

con  V.  A.    E  che  tocchi  a  lei  foghaitte  cordialement  toutet  te$  S- 

«f*f*r  il  demo  Herede  delta  iicMs  qu*dle  fcente. 
gkria ,  e  delta  fort  una  dun  fi 
gran  padre ,  e  cbe  babbia  co- 
minciato  cm  tanto  applaufb  it 
Governs  de'  fuoi  fiatt ,  *ugu- 
randole  di  cuowe  tutte  le  fetici- 

td  cbe  merita*                       It  tot 
(filMUtta'  Frintifipag.  95.  $& 


/ 


C  HI  ISTINE    REINE    DE   SUEDE.  163 

//  Sr.  Bernardo  di  Rofem-  L*  Sr.  Bernard  de  Rofmbac ,  Gou-   **•*. 

bac  Governatore  dey  miei  ftati  l«°?*  *  »*  ^T^J"*!  ^Jm 

;*  Pomeranw,  al  quale  hb  or-  J^  ^^  reprefcntera  auffi  de  *«*•* 

jtiftftft  *  ™**r  4  r«kfer#  A*  vive  voixmesfentimeM,  priantV.     Vn 

•frefente,  le  rapprefintera  an-  a.  E.  de  lui  donner  one  entire     itfW. 

the  con  la  viva  voce  quefti  miei  cr&nce  ,   particulieiement   quand 

fenfi,  preiando  V.  A.  E.  a  dor-  it  I'aflurera  que  je  fuis  &  ferai  tou- 

.gliintiera  credenza,particolar-  joun  avec  wu»  fincentrf 

tnente  alFbora  che  tajpeurerd  De  v  A  E. 

cb'iofouo,  e  fori  fempre  com  "*  v*  ~ 

agni  Jmceritd.  La  bonne  Soear 

2>.  V.  A.  E.  CA 
.  '  Buona -Sorella 
C.  A. 

iQudqoe  terns  apt  is,  JfBle&eur  eat  la  joy*  de  voir  fa  famille  augment^ 
>ar  la  naiflance  aim  Fils.  II  la  nocifia  a  la  Reine.par  une  Lettre,  que 
ui  fat  pr£fenu£e  par  le  Baron  Obrzimki  (a)\  eft  la  priant  de  vouloir  le  cenir 
fur  les  Fonts  de  BaptSme.  La  Reiae  lui  en  fit  fe$  compliment  de  felt- 
citation  (£)  par  la  Lettre  fuivante. ' 

•        #      Le  *\.  Stpembre  i688t' 

Monfieurmon  Frere,  m'inteYegant  fiomme  je  fats  d  teute* 
'Us  proftiritis  de  V.  A.  E.  fat  re§u  avec  tome  la  joye  dout-jt. 
Jjfis  capable  y  Is  uouvellede h naigance an Trince Ele&oral vo- 
ire f?tis9  dont  vous  m'avex'fait  fart.  Ce  qui  m*&Ugede  fe* 
ttciter  V.  A . $+  do  tout  mon  cctur  fur  cotte  beureufe naiffauce* 
t£  de  vdus  remercier  As  marque*  particuli&cs  que  vous  me  . 
domtez  devotre  affo&idhdms.fttu  occafion^en  me  sbosfiffant  fou¥ 
le  tenir  fur  les  Sucre's  Fonts  y  auffi -bien  true  dela  ntanl&e 
obligeante  par  laquelle  vous  ave&voulu  fubjtituet :.a)  ma  place 
ma  Confine  Madame  la  Trinceffe  /Hanovfp,  qui, eft  la  plus 
digne  Terfonne  que  vouspujfiexeboifir  dans  une  ft  agr table 
t$  fi  beureufe  tencontre.  Jeprie'Dieuqtfilcotiferve  Ungues  an- 
nfes  a  V.  A.  E.  ce  cber  Fils,  &  quil  le  rende  digne  defAugufte 
Tige  dont  il  eft  Jorti,  fouhaittant  toujours  avec  plus  de  paf 
fion  que  jamais  les  occafions  de  /aire  connoitre  a  V.  A.  E.  que 
je  /his,  Monfieur  mon  Frere,  Sfc, 

(«)  Lttttri.*  PriHripi  fag.  $6-97-  (>)  Mi.  pig.  91. 

•        '  It 


164  MEMOIRES    CONCERNANT 

iwgod*.      fai  trouvl  dans les  Mannfcrits  de  Cbrifiint,  rejus de  Rome,  qu'envkoa 

eomn!eica(  ^  tems"^  'e  fameux  Aftrologue.  Jean  Henri  Vmgt%  qui  s'&oit  acquis  une 

*  femes'  fi  grande  reputation  en  Mcmagne  &  dans  Ids  Pais  plus  feptencriosauK 

it  cn/fr*.  p^  fes  Almanacs,  &  par  les  pr^di&ions  qu'il  y  inftroit,  avoit&rit  a  la. 

V2n     Reine. 

1688.        La  Copie  de  cette  Lettre  en  AUemctni  fe  troure  chez  mot  en  en  tier,  & 
*t4$L  eftfignfe  Z^r  ifte  Tta/ofc  VeigtzuStaden,  e'eft-i-dire,  Levieux  Al- 
#MVoigt^>  lemand  Voigt  k  Stade  (la  premiere  Ville  da  Duch£  de  Brim).    Le.Sieur 
2  SwfSc  Galdenblad  attefte  (a)  que  cette  Lettre  a  6t6  &rite  au  mois  de  Septemhre  # 
1688 ,  &  qu'elle  &oit  accompagnee  de  quelques-uns  de  fes  Ouvrages,  les- # 

2uels,  joints  k  cette  Lettre  ,  avoient  et£  configties  entre  les  mains  d'iin 
Javalier,  qui n'arriva  a  Rome  quapres que  la  Q.eine  fut  relev&  de  fa  pre- 
miere grande  maladie  en  i6$g.  Les  predictions  (die  Gaticnbkuiy.ee  It 
r^ponle  que  Sa  MajefW  y  fit ,  merkent  hien^oa  les  fache  (*)i  les 
voicu 

Madama.  Madame, 

lddia  dia  a  VoJIra  Maejia  <?ae  Dien  accorde  i'Votre  Ms» 
•tni  forte  di  profberita ,  con  JelK  route  forte  de  profp^ritds  ac- 
lunga  e  /ana  vita-.  Se  to  foffi  co<npagnfcs  done  tongue  vie  & 
«nera*virtuofo,dot*to  e  ar-  t^S^Aiti  un  *homme  de  gran- 
rtchita  dt  gran  faenze*.  ha-  des  &  de  ^^  fcieDces,  /aurois 
vrei  tentato  dtnfinuar  a  vofira  hazard*  .de  lui  prdfonter  quelques- 
Maefia  alcune  tnie  optre  y*  it  nns  demes  petits  Oovrages;  mai* 

~L~  **mlflsmi%j*m*J*     /«  *-i*    J*L*T*~  . *  m#»(iir»inf    ma    fnihleifc    if».n'ai   nam. 


W§  ft  Cimj     „  __  jyiaiciLC  -  uc   %  uciuoiiucr      %m 

wftra  *lk  vdtt  jt  ctopi**  d*  {&  .de  quof.  a  Vagiflbul  & 

(UmatuUre,  che  eofafiteggtnt-  Ecnts.de  AW?f,  je  ra  fu^plie  tre*. 

fU  fcrkti  JehVoi&t  **  fap-  bumbtement  de  recevoif  gradeuie* 

flke  humUmatte  detnarjt  rice-  .*«*  W  feoilles  a-jointes,   d'ho- 

Vtre  benignamente  tqi*  tnc/ufu  *<*er  £  fa  proteftion  &  ma  per. 

foglj,e£<nl&fiMwe*tg»azs*  ageqWraiatteint^  parce  que  (faof 

favmre  me,  ed  1  mm  $tudfy  h  toute^fdence  divine)  je  prdvoi» 

/wAe  provenendo  dalk  dtjpo~  que  nla  vie  durera  plus  Iong-tem» 

jhutni  ^Divine*  frevedo  cbe  tni  que  ma  viie<  Et  quoique  lea  txoh  pre* 

du*-  iakrt 

(a)  Ki/ciA  Pol.  p.  23.  Q-  **. 


».  r^K     .  £*)  Goldenblad  l'a  traduite  en  fta//«j,  copforra^ment  a  l'Originat.    J'en 
^Ti*1     Owi^on  fwnttflt,  ea  inftrant  &  Lettre  en  ^fttmind  dan*  VJ&tndhb.  ■ 


5Kry* 


JSSSt 
donna  icLI» 


CHRISTINEREItttf   D  -B-  SUEDE.  i«$ 

durerd  pib  la-vita,  chelavif-  tcaen  Mpu/deJa&fter,'J2vrfe»  &  -Hfco*. 

ta.     E  benche  i  trb  primi  meji  Ma«  de  Fan  mille  fix  cent  quaere^  gSiL»' 
di  Gennaro,  Febbraro,  e  Mar-   v'?f  «*<* » meoacent.  Votre  Majef-djutt,** 

*—    *s    i?>       r     fC       *.  r/r    P***  pourtant  que  Dieu-  (felon  tou*     l'h» 

**?>  .#"*>  y*f<MW  /*  a-pfaren-  .cfeufement.    Si  Votre  Majeft<5  wait 

■ze,  che  Iddio  la  tirera  fitori  bten  me  permettre  de  lui communis 

di  tali  pericoli.    Se  Vofira  Ma-  guer  de  terns  en  terns  nies  petite* 

eftd  m  permetterddi  tempo  in  compofitions,  je  fuis  pret  a  vivre 

tempo  fervirU  eo'  miei  com-  «»/¥>u™> 
ponimenti,  lo  farb  con  perfetto     '        '      '  .  de  Votre  MajetW 

rafegnameHto  >   di  hvmltftmo  ^.^mb*    ;,        Le.  tres-foumit    . 
Servo.  »*■  i<m.  '  Serviteur 

Le  vieux  Alleraand 

,  Foigt  deStade, 

Galdenbkd  ajoute  que  ta  Reine  avoit  &rit  de  fa  propre  main  fa  Letcre' 
en  Fraufris  (a).  Ripondez-lui,  //  we  ferd  le  plus  grand  pbifir  du 
tnonde  ,  &  au  bas  die  avoit  marqpi  k  Galdenblad:  R4ponde&-lui 
avec  efiime  t&  bout  4. '  *Dites4ui  quti  y  a  Jong-terns  que  fa  r/- 
futathm.ma  fait  concevoir  de  t  efiime  pour  Fui>  GJ  que  f  at  em 
envie  de  le  connotire*  G?  d avoir  commerce  deJettres  arpeelttt* 
que  je  le  r enter cte  de  men  avoir  otfvert  le  chemin ;  qut  J  at  trou\ 
v*  fa  prfdiftmn  trop  vraye:  Sed  ex  his  omnibus  enpirit  notf 
Deus.  ^utje  fuis  fdchte  de  ti avoir  pas  euplutdt  fa  Lettrey 
qui  ne  via  eU  rendue  qttaujofirdhuiy  '&  qu]il  ne  maUrihue  pas 
m  faute  d avoir  rtyondu  £  Par <L~. 

Voifi  tout  ce  que  Fei  Cahfers  cfc  Rome  &  le  Sfeur  GaldenHad  nous  ijmhv  • 
quent  la-deffus  ,  &  que  je  n'ai  -pa*  voulu  manquer  de  rappou^r  ici 
tout  du  long*  J'ai  aflez  parte  de  la  vaniie  de  ¥ Aftrologie  Judiciaire ,  & 
de  ce  qu'en  penfoit  CSrifiine  dle-ipfeale^  qqi  d^clara  pofitivemenc  (b)  r 
quelle  tiftoit  pas  de  ceux  qui  croient  aux  prtdiftions ,.  mair 
que*  c'/toit  fa  cthdofitt  qui  vojfloH  favotr  tout:  difant * encori? 
dans  une.  autre  Lettre  i  Qfivefoans ,  trois  mais  avant  fa  mprt  i 
que  VAfirofbgie  ferrejlre  efljneilleure  que  la  tflejie.  Mais .  dira- 
t-on,  la.  r^ponfe  quelle  avoit  charge  Galdenblad  de  faire  a  h  LettVe  de 
Vtoff%  n'a  peut-6tre  prdc^dfe  fa  mort  que  de  trois  lepiainey,  ce  qui  prrou^ 
veroit  le  fenriment  de  ceui  qui*  ont  remarqu6*  ce  ^oOt  de  h  Reine  pour 
fes  Sciences  vaines.    J'y  r^poods,  cdmme  j'ai  d^ja  fait  autre  part,  qpe 

(j)  Jf(/r#r/,  P6Z.  ptfg.  is  ftp  dr.  :i&  -2*7;  .-.•.•*-; 

W  A^rn.  de  Cbriftine  T.  II  p.  208. 209  >  ' 


166        MEMQIRES    CONCERN  ANT 

jug*-  la  enrioflti  de  Cbriftin*  fat  porta  irechercher  tie  qtfil  y  aVolt  de  vrai  6« 

c^mmLce    <k  faux  dans  ces  Saencei.    Elle  avoit  plus  de  terns  &  de  loifir,  &  plug 

feutmde  de  connoiflance  &  de  moyeos  de  le  faire,  quemille  autre*.    II  ne  sen- 

^Hft**     fUjt  p^  ddi  quelle  ■ajou&t  foi  a  tout  ce  qu'on  en  difoit.    Quant  k  la 

"  L'an     Mtfdecine  &  k  rAflrolpgie,  elle-mgme  avoit  adopts  pour  principe: 

i«w<     qtfil  faut  favoir  affex.  de  tune  &  de  F autre  pour  n'ttre  pas  la 

dupe  des  MtdecinsfS  des  Aftrofogues  (?)-    Pour  ce  que  GaUcnblad 

a  rapport^  ci-defTus,  je  veux  bien  admettre  que  la  Lettre  de  Voigt  a  6ti 

•    v&itablement  telle  que  nous  venons  de  la  donner :  mais  pour  le  coramen- 

taire  que  Galdtnblad  y  a  fait,  il  ne  me  parott  pas  aflez  precis  &  fatis- 

faifant.    II  ditbien  que.  la  ~Lettre  nV&£  renoue  k  la  Reine  qu'apri* 

fa  premiere  gratode  iaahdie,"&  qu'elle  a  ^te-port^e  a  Rome  par  un 

Cavalier.    Maispourquoi  ne  nomme-t-ii  pas  ce  Cavalie^,  &  le  jour  qu'il 

fa  prAent^e  ?  Outre  cela",  fAftrologue  Foigt  demand^  dne  penfion  appa- 

remment  &  vie,  crainte  de  furvivre  k  fa  vue,  &  de  pafleHerdte  de 

fes  jtmre'  tout*-fak  aveugle,  felon  te*  regies  d6  foh  propre  pronoftic. 

Comptajit  fur  la  g£nfrofit6  de  Cbiftwc,  it  femble  que  le  mallear  qu'il 

'    craagnoit,:  m^ritodt  bien  une  Lettre  my (Wrieufe;  antidatie  peut-fitre 

d'autant  de  mois,  aprii  avoir  appris  due  la  Reine  avoit  hebreufemeht 

<5$ha£p6.a  fa  grande  maladie^  Mais  puifqtfif  dtoit  fi  fflr  de  fon  fait,  pour* 

quoi  ne  previt  &  ne  pr&Iit-fl  pas  que  la  Reine  mourroit  peu  de*femai- . 

ries  aprts  avoir  *  re  ju  fa  Leetr£,  cfctnme  cela  arriva?  Je  crains  doric  que'  - 

GaUenblai  n'ait  itt  la  dupe  dt  eette  affaire,  Ou,ce  qui  feroit  encore  * 

pis,  qu'il  n'en  ait  vpulu  ^uper.d'autres,  feus' 1*  beau  voill'de  d^bicer  des 

myft&es  .ou.il  n'y  en  avoit  point.,. 

'  Ce  qu'il  >  a  <le  filr,  c'eft  $ue  Cbriftin*  avoit  4t6  foir'ma!  depuij  envi- 
ron,  la  mi*  F^vrier  jufques  vert  le  12  de  Marsj  £poque  oi  je.netrou- 
te  {>as  qu'elfe'aie  &rit  ou  fighe  des  Lettres  clan*  cette  unnee'  1629  f  <JJ** 
fut  la  demure  de  fa  vie;  map  que  par  la  force  de  fon  temperament  elle  \ 
sr<ftoit  ft  bien  trouv&  quit  y  a  encore  trois  de  fes  Lettres  daai  tries  recueils, 
qu'elle  $  Writes  &  figures  depuis ,  outre  xleux  autres  que  j'ai  produit'daift  ' : 
fes  M^moires  imprimis  (*).  Celles-ci  font  toOtes. trois  en  ItaUen,  nous  let  ' 
•  donnerons  avec  la  tradu£bon.    La  premise  eft  du  1a.  Mars  k  fon  R6fi- 
dent  Texeirai  Elleluidit:  (c).        •   ..*' 

Havrete  intefir  di  man .  in      ^e  bruit  de  I'tfiae  de  ma  grande  & 
mam  H  mio  jlato  nella  ma  grit-  dangereufe  maladie  iroife  fera  parve- 

«e,  ~e  perkblof*  malatU,  *dat-  nu- .  Jj»  ^8  r^e  K,^."^ 
>  1    *.     L'r^'      >     j>tj    cerde  de  Dieu  depuis  lamedi  pafle. 

U  quale  per  mfirtcord&nd-  A:pt6&nt  ^  fuil  Us  du  Ut  &  en  ' 

die  fono  fcampata  da  fabbato  contalefcence ;  recouvtant  chaque 

in  qua.    Hora  fono  in  conya-  jour  vacs  forces  paflees.    Je  m'aflu- 

Ufcensia  fitoridi  Utto,.ricu£t-  re  que  vous  en  aurea  e"te  feofible- 

....    rondo  ment 

(«)  P.  AUmoiret  de  Chriftine  Tern.  U.       (b)  T.  II.  >.  303  &  307. 
p.  io8,  209.  &ftn  Outrage  de  LoiOrCwjt.     .  (e)  Ltttm  a'Jti  Minijtri  pag.  89. 
PI.  n.t.p.u. 


«M#9  //*  »w  fono  maravtglta-  fiderationa  que  vow  niavei  man- 
to  della  Ji  bajfa  offerta  di  nove  dees,  je  fuis  opntente  que  vousje 
mill*  ftufiy  cb'egli  vi  hd  fat-  lui  laifliez  pour  trefce  mile  tout  auf 
to:  tuttavia  per  le  confidera-  *}oms.  Voila  tout  ce  que  j'aikvou* 
jM  r*^#  fief  a  nth  a  fignifi.  ***£  ***»    M» .  *■*  *» 
eato,  h'mr  contents  che  glieh  ^so^tt'  ;    ' 
tafciate  per  tredici  milla  alme-                           * 
«w ,  ,  che  I  quanta  per  adejp> 
m'occorre  dirvi,  eDiowfrof- 

.     ApoMe-de  k  propre  main  dHrkeihe, 

lo  fon  viva  per  tmratoh  Je  vis  parunemerveilIedeDfeo> 

iJddtOy  t  della  cotnpleffion  ro-  &  Par  *a  complexion  robufle  &  plu» 

fe/fc  /««»-4  ogni  bumanacondi-  rtunjai.ne.  <la$  Dieu  m'a  donne* 

xionercbetDiom'&*dato;j>ofo  flS  Pwje.^ve*  Oracled* 

;••*•  ^-  »A-  ».;  a   —  .  v   •»  IArt  y  a  coocouru;  caren-ve«t£ 

*»«>  <*nf che  vi  i  eoncorfo  d  mon  fa*£jk  aires  Experts,, 

mtracoUy  4elf  arte,  percbe  ve-  gu'on  a  conftltfc  &  hit  venirr  onr 

ramente  il  mio.  Medko  ed  ancbe  rait  des  merveilles.    Ce  fera  pour 

/  valenf  buominiy  cbe\  fmo  aucaatde  lemaqp'iJ  plakaiDitov  ■ 
fati  Jbpra  chtatnatfibanno  fat- 
to  maraviglie.  Sar.a  per  qua** 
to piacerdaTHoQcr 


ITm, 


L'an 


CHRISTINE    REJNE    D  E    ?  UE  D  E.  i6> 

tmM.  ogfti  gfpryto  p#k  prtfii-  #ent  touch* ,  fommjtf  tojat  #ww  ,,»«**« 
W  ">•**.  Son  certa  che  voi  /»&**  .  \  ....  :■ .  &*„ 
nt'bavete  compatita,  come  vthA  .  .    .  ..  *§$kL 

compatita  tutta  Roma>  •»..-_  wj* 

/»  rifpojia  delle  vofire  lette-  En  reponfe  a  vos  Lettres'du  2  <& 
rr  del  i.  e  de*$.  Pebrajo,  riac-  du  9  F^vrier,  j'accufe  la  reception 
tufo  la  riceziene  della  folita  *  b'**™*  ordinaire  de  Pargent 
r«*tf2,  /*•  ,7  medetno  Mefey  V^^Tr^^^t^ 
ed  m  occajtone  della  vendtta  dt  p^fe  d'apprendre  que,  coram* fous 
eotejto  mo  Talaxzo,  ho  tnte-  favez  vouj-mfime  qu'il  m'a.  ooate" 
Jo  con  amntirazione,  che  fapen-  dte-fept  mille  ecus ,  vous  penfiez  a 
do  voif  chf'to  thb  comprato  per  Je  ^"^  P°ur  douze  mille  a  rEnvoye" 
diecifette  milla  fiudi,  fienfiate  Extraordinaire   de  I'Empereurj  & 


'    i<58         MEM  01  RES    CONCERN  ANT 

-'ittgrtft.  -   liautre  Eettre  ^toit  ecritie  au  Connetable  Cohtma,  Vicefbi  de  Watpfcf,' 
&m*o«*  en  date  du  19  Mars  1689  en*cesterrnes  (a). .. 

*  ohSL     ./*/&  cordiality  con  cut  ella      Le  vif  defir  qoe  j'ai  pour  la  con- 
-TTT  m'ha  cfpreffo  ifuoi  fentimenti,  ttouatioa  de  votre  profp^rW,  r<J- 

L,!n     .*-*.  **if«~Zj*if*  «,;>,  «**.M  —     pond  parfeitement  a  la  cordiality  a- 
,689.    percagtonedeUamagrayema-  £.  ,* ^  ^0M  mWz  e    ^ 

latia,  e  rtcuperata  falute,  cor-  vos  femjmens  fur  ma  forte  maladie 

rifponde  al  vtvo  defiderto,  chto  &  far  ie  recouvrement  de  ma  fante. 
porto  delta  continue  profperitd 
dell*  fua. 

La  ringrazio  perb  con  tutto  Cependant  je  vous  en  remerciede 

Fanimo,afficurandolachecomehb  tout  mon  cour,  &  vous  affure  que 

'       ricevuto  con  fimmo  gradimento  WR" J  u  rec«  yotredemonftranoii 

*     •/)   v     '  jxL**Mk/t  j.~.~n~~  aflfo&ueufe  avec  Je  plus  grand  plaifir 

quefia  fua  affettmfa  dtmofira-  ^  monde;  de-m$me  je  ferai  ravie 

atone  %  cojt  godra  d  haver  frer  d'avoir  fouvent  occaGon  de  vous 

.    qftentioccafionididimojlfar leper  prouver  le  penchant  &  leftime  par- 

effetti  la  propcnfione ,  e  laft'tma  ticuliere  que  je  conferverai  toujours 

fineolare  ,che  confervcrb  fempre  pour  votre  perfonne  &  pour  votre 

allaperfonaed\altfie^omt  m*ite>  vous  fouhaitant  toote  for- 

-  r,y  fu.J        /*',•-   '•  ■'-     "■"  i."  tt de  Drofperites,    . 

e  Je  augurd  feltct  awentmenpt.  .."*.*. 

La  troifieme  &  derniere  des  Lefctres  de  Cbrifiine  du  2  Avril  (qui  ri- 
pond  par  la  da^  a  celle  qu'elle  avoitecrite  a  OHvtkrans  tnFranfris  (b)9 
etoit  adrefleeau  Due  de  Parmi)  &  coiitient  un  compliment  de  condolean- 
ce  fur  la  more  de  fon  Frere.    La  voici  (c). 

La  perdita  del  Sir.  Trinci-       J'ailentila  perte  de  Mr.  le  Prince 
pe  Aleflandro,  Eratello  di  V.  £**?*"  FrA*  de  V.  A.  a«c  ce- 
J?    #  ftata  fenMfcrneeon  ^LZ,^A^^ 
dtfptacere,    corrtfpondente  al   ^  t0Ut  ce  qui  arrive  a  voire  Maifon. 
cordial?  affetto,  con,  cui  prendo   je  compatis  de  tout  mon  coeur  a  la 
parte  a  tutti  gli  avvenimenti  "jufte.douleur  de^V.  A.  &  en  la  re» 
della  fua^Cafat  Compatifcopo-  merciant  des  expreffions  ottigeaote* 
rh  con  tutto  tanimo  il  riufio  dont  elteVeft  fervie  en  me  mar- 
dolore  del?  A.  V.e  ringrAfcn-  lu.anl  ce  funefte  evdnement,  ,e  pne 
j  1      j  //•        *r      £.    rr <    ~    Dieu  qu  il  le  repare  en  vous  confo- 
dola   delle  cortefi^    efpreffloni,  tant,  &  en  VOH8^mblant  de  prof- 
con  le   qualt  mha  fpectficato  p&U6,  <itant  de  V.  A. 
quefto  funefio  acciaente ,  refto  ■■  ::   - 
pregando^Dio  che  lariftort  con  .       la  tres-affeftionnee      . 

altreconfilazioni.ejrofperitd,  ,-     ■  Chrijtine  Alexandra. 

effendo  Z>.  V.  A.  &c.  ;       . 

Chriftina  Aleflandra.  ^  En 

(a)  Letter e  a'  Principi  pag.  131.  307. 

Mem.  de  Chriftine  T$m.  II.  pag.       (c)  Lettert  a'  Princifi.  fag.  tf. 


CHRISTINE    REINE    DESUEDE.    169 

-    Cette  grande  Reine  mourut  apr£s,  en  moins  dedix-fept  jours,  d'une    Mgod* 
techflte  de  la  demiere  maladie  qu  die  avoit  eue  (a).  Nous  avons  d£ja  don-  comn^rce 
ix5  une  relation  tres - circonftanctee  de  cette  maladie,  de  fa  mort,  de  fes  deLenres 
fonerailles,de  fon  Teftament,  &  de  ce  qui  s'enfuivit.    Nous  nous  conten-  d*  chr^in^ 
terons  done  d'ajouter  ici  la  Lettre  circulaire  que  Charles  XL  Roi  de  Su&de,     L>n 
Arrivit  a  YEmpereur,  k  tous  les  Rois  &  grands  Etats,  pour  leur  aotifier  la     1^89. 
mort  de  Cbrijtine.    La  void  tradaite  du  Latin  (b).  c££&^ 

nemru 

„  Le  Courrier  arrivd  depuis  peu  de  Rome, nous  a  apporte  la  nouvelle  de 
J,  la  mort  de  la  S&eniffime  &  Trds-puiflante  Dame  Cbriftine,  Reine  des 
„  Suidois,  des  Goths  &  des  Van  daks,  notre  trds-honorde  Mere  yarrivfe  le  T% 
„  du  mois  d'Avril  pafl&  II  n  y  a  perfonne  qui  ne  conjoive  fans  peine  com* 
„  bien  fbn  tre'pas  nous  a  vivement  touches,  tanti  caufe de  la  proximite  du 
„  fang,  que  pour  les  grandes  obligations  que  lui  ont  notre  Maifon  Roya-  t 
5,  le  &  les  Royaumes  que  nous  poffedons.  Pour  en  tdmoigner  notre 
„  reconnoiffance,  audi -bien  que  la  douleur  que  nous  a  caufe  fon  d^ces-, 
„  nous  avons  juge  de  notre  devoir,  fondes  fur  le  droit  de  Tamitid  cordia- 
„  le  &  la  confiance  fraternelle  de  V.  M.  de  lui  en  faire  part.  Nous  ne 
„  doutons  nullement  qu'elle  ne  veuille  prendre  part  an  trifle  dv^nemeht 
f,  qui  nous  touche  de  fiprds:  &  comrae  elle  avoit  accoutum^  d'eftimer, 
„  autant  qu  ils  le  meritoient,  les  grands  talens  de  cette  Reine  pendant 
y,  quelle  vivoit ,  V.  M.  ne  laiffera  pas  non  plus  de  conferver  un  tendre 
„  fouvenir  de  la  Defame*  qui  s'etoit  rendue  fi  chdre  &  fl  eftimable  a  tout 
„  le  monde.  Nous  foubaitons  au  refte  que  le  Tout- puiflant  veuille  ac- 
„  corder  a  V.  M.  toutes  fortes  deprofpdritds,  &  lui  faire  paffer  une  vie 
„  heureufe  pendant  une  longue  fuite  d'ann&s.  Donn6  &  Stockholm  le  10. 
„  May  1789. 

Charles, 

Jean  Bergenbielm.  (*) 

Pour  fe  faire  une  jufte  idee  du  carafiWre  de  Cbrijtine,  il  eft  bon  de  fe  ££$*edi 
retracer  les  principaux  dv^nemens  de  fa  vie,  afin  d'y  remarquer  les  traits  Sprint' 
qui  peuvent  nous  d^velopper  &  fon  coeur  &  fon  elprit  (f)t  m™,*?}* 

Si  vie. 
(q)  Mh».  de  Chriftiae  T.  II.  p.  305*528.       (b)  Bans  Palraskold  Epijiola  Uluftr.  Vir. 

(*)  Nous  inKrerons  cette  Lettre  en  Original  icrite  en  beau  Latin,  dans  l'Appen-    *5/4P* 
4fce,  avec  la  belle  JWponfe  que  les  Etots-Geniraux  y  firent.  XLrUl' 

(\)  Depuis  que  le*  deux  premiers  Tomes  de  mes  M£moires  de  Cbrijtine  ont  psru, 
Mr.  de  Bielefelt,  Gouverneur  du  Prince  Royal  de  Prujjc9  a  donnd  au  Public  le  Por- 
trait 4e  cette  Reine  (1).    Je  i'infikerai  avec  d'autant  plus  de  plaifir  dans  1'Appendix,     v.tAp* 
que  prefque  tous  les  traits  y  font  tir£s  au  vif  &  au  vrai.    Mr.  GioerwiU  en  a  compote  pmiixN^ 
plus  r<ketnment  un  autre  en  Suidois,  qui  a  £t£  traduit  en  Allemand  (2),    II  a  fon  mdri-  XuX, 

te 

f  i)  Voyez  le  Mercure  de  France ,  May  17*1.     res  de  IMtinaurt  de  Sutde  P.  I.  p.  t-f.  Ice.  * 7. 

pag.  «i-f  y.  &c   &  dans  les  Reytrage  ou  les  Ecots  pour  in- 

c(z)  Dans  fa  Bibliothlque  Hiftoriquede  5/#r£.     firuire  &  pour  plaice,  f,  III.  p.  149  dec.  a  Greifs* 

helm  Fait.  I.  pag,  31-1$,  Item  dans  fes  Aft'w/*      wald  nsj., 

Tom  m  •  Y 


170  MEMOIRES    CONCER  N  A  N  ? 

portrait  4*      Si  Ton  fait  attention  aux  amufemens  &  aux  occupations,  &  for -tout 
Qkrijn*tt     aux  reflexions  fenfees  &  aux  faillies  pleine*  de  feu  de  fon  enfooce,  ot 

verra 

te  a  de  fauffes  nuances  pres,  qu'il  a  donnas  au  hazard  A  fa  peinture,  dont  j'en  retou- 
cherai  ici  quelques-unes.  Le  Sr.  Gkerwcll  prononce  coiome  en  dernier  reflbrt,  „  que 
„  la  maniere  de  penfer  de  Cbrifline  en  mattere  de  Religion,  n'a  6t6  que  cellequi  con- 
„  vtenc  au  plus  grottier  Materialise,  laquelle,  dit-il,  s'eft  aufli  manifeft£e  dans  fa 
„  conduke,  qui  n'a  jamais  6t&  celte  d'un  Ptoilofophe  Chretien ,  comme  on  1'appeile  au- 
„  jourd'hui.  il  ajoute ,  qu'4  juger  par  la  Lettre  de  Cbrifline  a  ia  belle  Ebb*  Sp*rr$4 
„  confront^  avec  celle  au  Comte  Wajenau,  qui  eft-ce  qui  riy  reroarquera  pas  jan  fen$ 
„  enticement  contradittoife"  ?  Mais  je  demande  au  Sr.  Gioerwell:  qui  eft-ce  qui  iui  a 
contefte"  fa  theTe?  ou  Men  s'imaginera.t-il  de  donner  par-14  au  Public  quelque  chofede 
aouveau,  apres  ce  que  Mr.  de  Holberg  &  Mr.  d'Alembert  ont  die  i  ce  fujet,  il  y  a  des 
ann&s?  je  fuppofe  que  Mr.  Gioerwell  aura  iu  ce  que  je  leur  airepondu,  enfuite  de 
ce  que  j'en  avois  deji  die  dans  mes  M£moires  (i).  11  y  auroit  compri*  qu'eux  ,  ftu0| 
peu  que  lui,  ne  raifonncnt  pas  cpnfequemment.  II  cite  en  preuve  deux  Letcres  de 
Cbrifline,  eloigners  t'une. de  1'autre  d'un  intervalle  d'environ  vingt-quatre  ans.  II  die 
que  le  tens  de  i'nne  ne  reflemble  pas  &  ceLut  de  i 'autre,  Mais  n'eft-ce  pas  juftement 
cettegrande  difference  des  fentimens  de  Cbrifline  dans  ces  deux  Leures,  qui  poauvc 
piyiaci.bJement  /qu'elle  penfoit  coot  autrement  en  HJ55  qu'en  1679.?  Kt  ne  preTumera- 


de  re'eompenfes  apres  cetce  vie?  (2)  La  conclufion  qui  reunite  de-la,  fera  done  celte 
que  j'en  avois  tiree  &  zapportle  dans  mes  M&poires,  en  diAinguunt  les  differences  <5- 
poques  de  la  vie  de  cette  Heine.  J'y  ai  die  (3)  Que  ce  fat  environ  le  tems  qu'elle 
„  penfoit  de  changer,  &  meme  quelques  annees  apres  avoir  chang^cte Religion,  qu'on 
„  avoit  encendu  fortir  de  fa  bouche  desexpreffionsd-la-ve>it6bien  libres  &  peu  Chretien* 
f,  nes :  mais ,  ajoutai.je ,  en  conclura*t-on  raifonnablement  que  ces  idles  en  fait  de  Religion 
„  &  de  Morale,  iui  foient  reftees  toujours  les  me*mes  durant  toute  fa  vie,  qyand  il  y  a 
„  des  preuves  du  coptraire,  qu'elle  a  encore  confirmees  peu  de  tems  avant  que  de  mourir  ?•' 
Ne  feroicce  pas,  (felon  la  manure  de  raifonner  du  Sr.  Gioerwell)  comme  fi  Ton  difoit: 
que  Salomon ,  fetant  jeune,  avoit  joui  de  tous  les  plaifirs  &  de  toutes  les  grandeurs  du 
Monde,  mais  que  devenu  Age1  il  avoit  toujours  retenu  la  m&ne  fenfibilite,  quoiqu'en 
confided  ant  les  affaires  &  les  chofes  d'ici-bas,  il  les  ait  foulfees  aux  pieds,  en  pronpn- 
fant  en  Philofophe  de  bon-fens,  que  tout  ce  qu'il  y  avoit  dans  ce  Monde  n'fetoit.que 
vanitfe.  Je  reproche  done  k  cet  fegard  &  notre  Philofophe ,  qu'il  a  tris-mal  diftingu^ 
les  tems,  fans  quoi  il  auroii  vu  que  l'Ecriture  s'accordoit  afTez.  Diftiqgu*  tempora  fif 
concordabit  Scriptura.  A  ce  cempte  ni  lui,  ni  Holberg  &  d'Alembert,  neferoient pas torn* 
b&  en  contradi&ion  avec  eux-mSmes. 

?uam  i  ce  que  Mr.  QioerweU  a  av?nc<S,  ,9  qu'il  n'y  a  que  moiqui  atpritendu  qne 
„  brijiine  n'a  pas  franchises  bornes  de  la  charted,  j'avoue  que  je  me  fats  un 
vrai  plaifir  encore  de  m'dtre  oppof^  a  ce  liche  prljugi,  dont  presqufi  tousles  Scri; 
vains  famlliques,  qui  ont  parle  de  cette  Reinc,  I'ont  accuse,  &  dont,  par  leur  in- 
temperance  de  langue  iis  ont  voulu  donner  le  change  au  monde.  Le  Sr.  Gkerwell 
e&t  bien  mieux  fait  de  ne  pas  porter  de  jugement  d^dfiif  dans  une  affaire ,  la> 
quelle,  j'ofe  le  dire,  ii  n'a  pas  aflez  approfondie,  &  qu'il  n'a  Crue  qu'en  f«i- 
vant  le  torrent,  auqnel  d'autres  Savane  fe  font  laifKs  emporter.  II  auroit  fam-dou* 
te  pu  remarquer  par  la  lecture  de  mes  Mlmoires,  que  comme  mapen(ee  n'a  jamaf* 
it6  de  placer  mon  Heroine  au  nombre  des  SaiBts  pour  fitre  un  jour  canonize,  j'aUf 

iris 

(1)  M^m.    de  Chrifline  Tom    II.  pag.  i»r.  Cent.  HL  «•  |.  17.  II.  U*    *o.  ftrc.  71.  &c. 

not.  &  ma  Biponfc*  IloU&g,  dans  r Appendix  Cent.  IV.  n.  10.  16.  *f.  79*  Cent,  V.  n.  i»  tt> 

No.  L.  57.  §9.  41.  **• 

(z)  Voyezauffi  fes  Sentimens  dans  le  IV*  Tome  ($)  M6m.  de  Ckrifl'mt  Jooo  Wc  ctMto4 
Cent.  L  n.  %$•  6$,  if,  Cent.  II*  n,  77,  if.  99 % 


s 


GKRISTrSS   REINE    DE   SUEDE    171 

terra  qtfelie  auric  1*511  de  la  NatWe-  tet  difpofitions  to  plus  heoreofes.  El-  Jwwrr  & 
Its  ftureoc  cnkfrdt*  par  les-  feim  de  fbft  P<toe,  le  Grand  Gtfiaw.  Ban*  <*  ^V1*" - 
deflein  ii  fit  dioix  das  pint  ftge*  Goaverneurs ,  des  Pr&eptettffleis  plug 
foraas  &  des  Matures  les  phis  habiles  que  fourniflbk  la  5toM*v  fertile  a* 
ton  en  grands  homines*  Souhaitant  avec  ardeiir  qtfune  Princeflfe  qui  de- 
voit  rigour  apr&  lai  fur  an  Peupie  lifcre,  pat  ttumt  aux  quality  &  auft 
tafens  dv  Be*a*faoe  le  m&ite  cfeTHonn&e-homme ,  les  vertus  da  Hteros  & 
b  capvatd  du  Politique;  il  vouhtt  qtfelle  pofl&ftt  tout  ce  qu'cto  Prince  doit 
fevoir.  (a)  Sa  condaice  fat  confide  k  la  Princeffe  Catherine  >  digne  Sceur  do 
Onflow. 

Dans  ies  -InftruSfcions  cfceffde*  par  les  Etats  de  5«Afe  pour  dinger  les  &o* 
des  de  leur  jeune  Reine,  on  voic  que  la  eonnoiflance  de  la  Religion ,  & 
des  devoirs  qui  en  d&oulent,  en  faifoit  le  principal  objet.  Des  fentirtiens 
de  p&t4,  de  verbs,  d'honneur ,  on  grand  amour  pour  la  Patrie,  c'&ofe-I£ 
le  but  des  lemons  qa'oi*  devoit  lai  dormer,  (b) 

Les  premiers  pas  de  Cbtifiine  futfenc  des  pas  de  g&nc,  rien  de  plus  ra* 
pide  que  fes  progres.  D6s  r&ge  de  dix  ans,  les  dtemens  des  Arcs  &  les 
principes  des  Science*  toi  ^toieftc-  familiers.  Elle  derivoit  des  Lettres  en 
qaatre  Langues  differences:  fefacilkl  da  ce  e&t&&  alloit  ft  loin ,  gu'elle  erf 
a  depute  appris  jufqu'df  douze  autti&  A  dix-huit  ans  elle  ddvoroie  les  Axh 
sears  Claffiques ,  (bit  Greet  f  (bit  Latin*.    £Ue  les  relifok  avec  autant 

d'at* 

(a)  Foyesfa  vie  icrite  par  la  RHntmhne.       (b)  V.  Ses  Mimoires  Tom.  L  p.  30.  &c. 
Tern.  III.  p.  «8.  50.  &c.  61. 

rois  par  conftquetit,  apris  tous  les  efforts  poffibles  qtje  Je  me  fuis  donnas  pour  parVe- 
nir  k  la  fource  de  cette  Anecdote,  fait  d'autant  moins  de  difficult^  derendre  public  tout 
ce  que  j'en  aurois  pu  dScouvrir,  que  PHiftoire  tant  ancienne  que  moderne  founnille 
d'exemples  des  premises  Dames  du  Monde,  qu'on  ne  faurott  pas  dire  innocentes  t 
cet  dgard.  Or  pour  abr^ger  une  queftion  mlfe  cent  fois  en  avant ,  je  confeille 
d  Mr.  Gherwell ,  &  i  ceux  qui  penfent  comme  lui ,  de  fe  familiarifer  avec  la  vie  que  la 
Aeine  a  icrite  d'elle-m&ne  buit  ans  avant  fa  mort,  &  d*y  lire  fa  propre  confeflion  fur 
TafFaire  tant  contfeftee.  lis  y  verront  que  je  ne  me  fuis  pas  tromp^  dans  mow  jugement** 
&Mr.  Gioerwely  comme  Sutdois,  trouvera  le  Hen  digtied'enfaire  une  amende  honorable. 
Ce  que  Cbriftine  dit  la-deflus ,  deadera  le  doute  plus  authentiquement  que  tous  les  rai* 
fonnemens  de  nos  foUdifant  Philofophes*-  La  Reine  prenant  Dieu  a  rtmoin,  (a  qui  elle 
avoic  d^die*  fon  Ouvrage,  &  auquei  elle  renvoye  presqu'a  chaque  page  de  fon  Ecrit.) 
en  appelle  far  fort  itfnOcence  la-deflas,  juftement  dans  un  Chapitre  oti  elle  a  aflcz 
de  courage  pour  ne  pas  dlguifer  fes  autres  dlfauts ,  gu^res  moins  excufabres.  Elle  ne- 
dlfconvient  pas  d*avoir  ixt  procbe  du  priefpice;  muis,  ajoute-t-elle ,  quoi  qu'en  puiffedire  la 
vUdifance,  elle  eft  innocente  de  tomes  les  calomnits  don*  on  a  veulu  noircirfa  vie  (1).  Pour 
ceux  qui  feront  les  difficiles  a  reconnoitre  la  validity  de  cette  preuve  ii  concluante,  ils 
me pardonneront  fi  je  ies  mets  dans  la  clafle  de  ceux  qui,  par  une  vue  trouble,  vo- 
ywtto«te  coslcur  noire^  ou  qui,  par  une  imagination  extravagante ,  veulent  releguer" 
CcmM  les  faiu  Hfftorlaues  dans  Ies  efpaces  imaginaires  du  Pyrrbonifme.  Qu'its  aillent 
done  chercher  dans  rautre  Monde  des  preuves  mieux  cpnltat^ei ,  que  celles  qu'fls 
trouvent  dans  celui-ci.  Je  m*a(fore  pourtant  que  des  gens  d'honneur  &  de  probit6  recu* 
feront  des  Juges  audi  iniques  que  t^meraires,  qui  de  gayet6  de  coeur  cherchent  2  noir- 
cir  la  reputation  d'autrui,  &  aggravent  par-la  leurs  propres  crimes* 

f  1)  V.  ci-de0us  la  vie  de  Chriftim  ^cote  pu    comme  aafli  m€>  H^ponfos  *  Hi.  dt  Hethrt  H     V.tA* 
eHe^alme  dot  Id  lit  Tosp  pag.  $h  Scaoi*    tjUmkrSt  pend.  Num. 

Y  j  L&LL 


J 


172         MEMOIRES    CONCERNANT 

lomait  ded'attention  que  d'intelligence.  Salts  avoir  recours  ni  aax  Verfions ,  nl 
tkrifiint}  aax  Commentaifes  ,  le  Texte  feul ,  compart  avec  tai-m&ne ,  lui  en 
faifoit  p($n&rer  le  fens  &  developper  les  beauts,  (a)  Ceil  dans  une  lee* 
ture  fuivie  de  ces  grands  Maitres  en  tout  genre,  qu'elle  puifa  ce  goto  fo- 
lide  &  nourri  pour  le  vrai  Beau,  qu'on  n'acquiert  que  dans  le  commerce 
des  Anciens.  Ce  gofit  decide  la  porta  a  faire  inviter  les  plus  favans  hom« 
mes,  en  un  mot  ce  qu'il  y  avoit  alors  de  plus  diftingu£  dans  les  Sciences, 
les  Belles -Lett  res,  les  Arts  utiles  ou  agr&bles,  a  fe  rendre  a  fa  Cour.  La 
reputation  de  la  Heine  les  y  attiroit  encore  plus  que  fes  Jargefles.  Son 
affability  les  y  retenoit  encore  plus,  que  fes  bienfaits.  Quant  a  ceux  aux- 
quels  leur  fituation  ne  permettoit  pas  de  venir  groffir  cette  aflembtee  d*il- 
toftres,  elle  sen  d^dommageoit  par  la  correfpondance  qu'elle  entretenoic 
avec  eux.  (b) 

.  Naturellement  floquente,  la  vivacity  la  pr&ifion  &  Fdnergiecara6W- 
rifoient  tous  fes  difcours.  Chez  elle  point  de  ferieux  de  commande,  point 
de  gravity  dtudiee.  Tout  ce  qu'elle  faifoit,  fe  fentoit  de  l'ingdnuitg  de  fon 
efprit  &  de  la  gayet£  de  fon  humeur.  (c) 

,  Prote&rice  ddclaree  des  Beaux- Arts,  elle  les  encouragea  par-tout;  elle 
les  fit  naitre  en  Suide.  (d)  Non  moins  favorable  aux  progrds  de  f  Erudition, 
dont  les  Univerfit£s  font  en  qudque  forte  les  dfyofitaires,  elle  fit  des  dons 
confiderabies  h  celle  d'Upfal:  elle  fonda  celle  d'Jbo:  elle  &ablit  dans  leg 
Provinces  fept  Colleges  pour  les  Humanitls.  (e)  A  Stockholm  elle  inftitua 
une  Academiede  Belles -Lettres,  comme  elle  en  entretint  enfuite  une  i 
Rome. 

Cette  avidW  pour  la  g'oir^,  (f)  ce  brfllant  defir  de  tout  connoJtre&de 
tout  favoir,  en  rdpandant  fur  fa  vie  un  certain  air  de  fingularite  brillante, 
a  fait  naitre  ce  probleme:  Les  lumieres  acquifes  de  cette  Relne  lui  ont- 
elles  fait  plus  de  bien  que  de  ma!?  (g)  Cefl:  ce  dont  on  laiffe  la  d^cifion  au 
Public,  fin  attendant,  ce  feroit  une  queftion  &  propofer  dans  quelqu'une 
de  ces  Academies ,  ou  Ton  fait  de  part  &  d'autre  des  Difcours  Oratoires , 
d  examiner  fi  les  Sciences  font  utiles  ou  pernicieufes  a  la  Soci&£.  Ce  qu'il 
y  a  de  ffir,  e'eft  que  Cbriftine  en  parcouroit  toutes  les  branches.  Soit 
qu'on  parl&t  de  Philofophie,  de  MatWmatiques ,  de  Pbyfique,  d'Hiftoire 
Naturelle&  de  celle  du  Genre- Humain,  deChynaie,  dePo&ie,  d'Elo- 
quence ,  ou  de  Critique,  elle  ne  fe  trouvoit  jamais  en  pays  inconnu. 
Mais  I'&ade  de  la  Politique  faifoit  fes  ddlices.  Ceft  ce  qui  lui  faifoit  ap- 
peller  Tacitefonjcu  dockets  (h). 

Tant  qu  elle  jugea  des  chofes  par  elle-m&ne,  elle  en  jugea  en  veritable 
Philofophe.  Mais  obfedde  depuis  par  de  faux  Savans,  ils  lui  jnfpirerent  u- 
ne  Morale  rel&chee,  &  beaucoup  d'indiff^rence;pour  la  Religion  revelee. 
Ces  fentimens  libertins  s'accrurent  a  mefijre  qu  elle  entra  en  liaifon  avec 

u  '>t      •■  les 

(a)  V.  Ser  Mim.  Tom.  /.p.  30;  344  fife.  p.  2*r.  4.  '  '  *' 

4<*5-  fcf  Ttm.  III.  p.  52.  55.  (e)  Tom.  J.  p.  311.  312.  350.  6fr. 

{b)  Ibidem  T.  I.  p  223  6fc  349.  n.  432.       </)  T.  III.  p.  236.  517.  ffc  Tom.  IF. 

£?  1\  IK  p.  1.  21.  f$c.  p.  is.  22.  45.  151. 

(0  Tom.  I.  p.  26 1,  £f  n.  p.  425.  fcp.  T.       fe)  V.  Tom.  I.  p.  438  fip  not. 
TIL  p.  474-  (?)  y*  Tom>  T'P*  344-347-  4*4'  55*  &ۥ . 

(d)  1m.  L  p.  311.  ffc.  351.  &T.  IJJ.  £f  Torn:flI.p.  435-  &Tc 


CHRISTINE    REINE    DE  SUEDE. 


'73 


les  Writes  ou  avec  leurs  creatures,  (a)  Ceft  peut-etre  k  cette  £poque  que  fomaic  d* 
le  trait  qu'elle  s'applique  a  elle-meme,  qifelle  itoit  incriduk  &  peu  divotc%cbriJtint* 
convient  le  mieux.  (b)  On  diroit  que,  pendant  cet  intervalle,  Cbrijiine, 
continuellement  diftraite  &  diflipte,  tantdt  par  fattrait  des  plaifirs,  tantoc 
par  la  variete  de  fes  le&ures  &  de  fes  connoiflances,  tancdt  par  fes  in- 
trigues. &  fes  Negotiations  en  diverfes  Cours,-  pofKdee  d'ailleurs  de 
Tamourdela  gloire,  fapaffion  favorite  &  Tidole  de  fon  coeur  9  elle  s'd- 
toit  form6e  a  elle  *  mfeme  une  Religion  commode ,  (c)  fondee  fur  fes 
iddes  de  PEtre  Supreme ,  d'oii  elle  ddduifoit  a  fa  fantaifie  certains  de- 
voirs  moraux ,  fe  conformant  pour  f  extdrieiir  au  culte  qui  convefioit  a  fes 
vues,  &  fuivant  en  cela  1'exeraple  de  ces  beaux  Genies  de  I'Antiquite 
Payenne,  qui  penfoient  pour  eux-memes,  mais  qui  adoroient  avec  le  peu- 
pie.  Elle  revint  pourtant  de  bonne  foi  de  fes  egaremens  (dont  plufleurs 
paflages,  fur- tout  dans  fon  Ouvrage  appelle  fes  Sentimens,  ne  laiflent  au- 
cun  lieu  de  dourer ,)  &  elle  refta  Catbolique,  s'il  fen  faut  croire,  a  la  manie- 
K  de  St.  Pierre  (d)  &  de  St.  Paul  (#).  . 

-  L'efprit  de  profufion  eft  fouvent  le  vice  des  grands  hommes.  Ce  fut 
aufli  celui  de  Cbriftine.  Les  Savans  fur-tout  fe  reflentirent  de  fon  trop  de 
libcfralitd.  Plufieurs  s'en  montr&ent  tres-peu  dignes  par  leur  ingratitude. 
IJ  y  en  eut  meme,  je  le  dis  a  regret,  qui  apr£s  avoir  pille  fa  Biblioth&jue  ' 
&  fes  Cabinets  de  Raretes,  crurent  apparem'tnent  fejuftifier,  en  publiant 
des  calomnies  contre  elle.  Mais  une  pareille  conduite,  en  leur  attirant  fes 
xn^pris,  ne  lui  fit  point  perdre  le  goQt  des  Arcs  &  des  Lettres :  elle  le  con- 
ferva tant  qu'elle  vdcut  (/). 

•  Si  elle  fe  diftingua  de  bonne  heure  par  fon  amour  pour  tout  ce  qui  peut 
orner  ou  nourrir  Pefpric,  elle  ne  le  fit  pas  moins  par  fa  capacity  peu  com- 
mune dans  la  Science  du  Cabinet.  A  feize  ans  elle  afliftoit  deja  aux  deli- 
berations daSlnat  de  Suite,  &  a  dix  huit,  c%efl>a-dire  a  1'age  de  la  frivo- 
lity ou  des  paffions,  elle  commenja  4  gouverner  par  elle-meme  (g). 

Cette  candeur,  qui  cara&erife  les  belles  ames,  lui  fit  reconnoitre  avec 
franchife,  que  c'etoit  Axel  Oxenfiicrna  qui  i'avoit  inittee  dans  le  grand 
Art  de  regner.  (b)  Inftruite  par  un  auffi  habile  Maitre,  une  certaine  douceur 
majeftueufe,  jointe  a  Pheureux  don  de  perfuader,  mais  fur- tout  la  force 
de  fon  efprit«&  la  fupdrioritd  de  fon  genie,  lui  donnoient  un  afcendant  fi 
fouverain  fur  les  Sdnateurs,  qu'ils  s'etonnoient  eux-memes  du  pouvoir 
quelle  avoit  fur  leurs  fentimens.  Les  plus  courageux  trembloient  fouvenc 
en  fa  prdfence.  (i) 

Elle  &oit  elle-meme  fon  premier  Miniftre:  elle  ecoutoit  elle-meme  les 
yropofitions  de  ceux  des  Cours  £trangeres:  elle  y  r^pondoit  elle-m^me, 
Don  par  d^s  figneSde  tSte,  ou  en  rompant  Paudience,  mais  par  des  dif- 
v  cuf- 

(a)  V.  Tom.  I.  p.  240.  274..  451.  n.  46a     Tom.  IP\.p.  130. 

&c.  472.  n.  477.*n. ,  (f)  F.  Tom.I.  p.  252. 262;  271. 284.  £ft. 

(b)  V.  Ses  Mctnoires  Tom.  I.p  56.209.*.    Item  Tom.  Ill  pag.  I.  £?c.  p.  22.  25. 

(c)  V.  Mem.  Tom.  III.  p.  164.  209  fcp        (g)  V.  Tom.  I.  p.  38.  7$  6f  not. 

2x0.  n.  item  p.  130  &  131.  n.  (ft)  V.    Tom.  1.  pag.    71.    Tom,    II.  p. 

(d)  V.  Its  citations  ci-de(Jus  png.  170.  197.  6?  Tom.  III.  p.  55  6?  66. 
num.  (2.)  (•)  Tom.  J.  pag.  425  &  429. 

(e)  V.  T$m.  II.  p.  237  &  303.  a,  item 


174        MEMOIRES    CONCERJANT 

fomait  dc  cuffions  nettes,  raifonn&s  &  «tecifives.  Elle  connaiflbit  toute  la  finefle 
Ckrijnu.  jes  N^gociationsw  (a)  On  en  peut  juger ,  &  par  le  t^moignage  de  gens  xxhk 
babiles  qui  ont  traite  avec  cette  PrincefTe,  tic  parr  tantde  M&noires*ou 
cTOuvrages  Politique*,  qui  font  inconteflablement  de  fa  compofition.  C6+ 
toic  elle  qui  dreffoit  fes  Secretaires ,  &,  commeelle  le  ditelle-mSme,  die 
s'occupoit  non  feuleraent  a  faire  la  fortune  ,  raab  aufli  a  former  feipric  de* 
hommes  qui  la  fervoienr.  (b) 

On  a  dit  que  Cbriftine,  lade  de  rdgner  fur  un  peupk  oWiflant  doflt  die 
&oit  adorde,  tic  prevenue  de  l'id&  chimfrique  de  tant  de  belles  chofea 
qu'elle  s'attendoit  a  trouver  bors  de  fa  Pa  trie,  dans  des  lieux  oik  fes  gra& 
des  qualites  ne  manqueroient  pas  de  s'attirer  feftime  qu'ellesmfritoient, 
avoic  abandonne  fon  Tr6ne  aflez  teg&emenc.  (c)  De  toutes  les  raifont 
qu'on  a  donnees  d'une  d-marche  aufli  extraordinaire,  voicicelle  qui  m'a 
paru  la  plus  Gmple  &  la  plus  naturelle. 

L'amour  de  la  gloire,  comme  on  Ta  d6)k  remarqud,  6tait  fapaffion  do- 
minante  :  la  feconde  c'&oit  fambition.  L'une  tic  Tautre  dtoient  g&nlet 
par  la  nature  du  Gouvernement  de  Suide,  done  les  Finances  d'ailleurs  <S- 
puifees  lui  firent  naitre  des  id&s  qui  entrainoient  n&eflairement  font 
cbangement  de  Religion.  Cell  ce  qui  lui  fit  former  le  projet  de  prendre 
pour  Epoux  Ferdinand  IF.  6\a  par  fon  appui  efficace  Rot  des  Romains,  & 
deja  en  poffeffion  des  Couronnes  de  Bobime  tic  de  Hongrie.  (d)  EUeauroic  ea 
occafion  par- Ik  de  faire  paroitre  dans  le  jour  le  plus  avantageux  fes  rare* 
tic  riches  talens.  Elle  fe  flattoit  de  gouverner  &  le  Roi  fon  Epoux  &  fer 
Royaumes,  &,  quand  il  feroit  parvenu  au  Trone  Imperial,  YEmpereur  tic 
Y Empire.  Pour  ne  point  contra&er  cette  Alliance f  comme  on  dit,  i 
mains  vuides,  elle  fe  propofoit  d'apporter  en  dot  k  lEmpereur  futur  le* 
Duch£s  de  Breme  tic  de  Verde:  ce  qui  lui  fit  chercher,  comme  on  l'a  vu 
dans  les  Mimoires,  (0  un  pr&exte  pour  s'emparer  de  la  Ville  de  Brime. 
Mais  Ferdinand  venant  h  mourir  de  la  petite  v&ole  l'ann^e  meme  qu  elle 
abdiqua,  ce  vafle  tic  magnifique  projet  s^vanouit  j  comme  un  ronge. 
Tout  autre  Mariage  lui  auroit  paru  au-deflbus  d'elle.  L'habitude  de 
vivre  fans  compliance  tic  fans  contrainte,  fortifioit  encore  Teloignement 


Suelle  temoigna  pour  tous  les  autres  Princes  qui  afpiroient  a  la  poflte- 
ler.  (f)  Aufli ,  en  quittant  le  Trone,  elle  fe  r^ferva  en  termes  expres  Tune 
des  plus  belles  prerogatives  de  Ja  Souverainetd  J'inddpendance  abfolue.Elle 

fu 


pretendoit,  en  confluence  v  n'etre  redevable  qu'a  Dien  feul  de  fes  a&ions; 
J)  Loin  de  fe  d^pouiller  des  attributs  de  la  Royaut6  en  rdfignant  fes  droits 
ur  la  Snide ,  elle  avoit  retenu  celui  du  Glaive  fur  fes  propres  Domeftiques ; 
elle  fe  croyoit  leur  Reine  auffi-bien  que  leur  Maitrefle ,  &  autorifle  par  cela 
raerae  a  connoitre  feule  des  crimes  qu'ils  pourroient  commettre,&&  Jes  en* 

punir 

-  (a)  V.  T.  I.  Pag.  429.  Q>  432.  Torn.  III.        (e)  V.  Tom.  L  locis  prtxmi  ckatis. 

p.  \6g.  n.  304.  384-  &  497.  (/)  Tbm.  I.  P.   162.  &c*  Tm.  Ill  p. 

(b)  Foyez/es  Mim.  Tm.  U%  p.  166  &    354-  36x-  378  &  380. 

I69.  Tom.  111.  p.  169*  n.  (g)  V.  Tm.  IL  p.  17.  &c.  £f  not.  T.  III. 

(c)  V.  Mim.  Tm,  J.  p.  461  &c.  p.  298.  31^  317-  &e.  Tim.  If.  p.  118. 
(<0  V.  Tom.  I.  pag.  163,  378  &ntt.  Tm.    123. 130.  n.  133- 

HI.  p.  223.  fi.  490.  £P  fic^t 


CHRISTINE    HEINE    D  E    SUEDE.  175 

punir  capitalement.   En  partant  de  ce  principe ,  elle  prononga  la  fentence  **tnn  <& 
de  mort  contre  Monaldcfcbi,  qui  favoit  trahie,  &  cju'elle  fit  ex&ucer.  (a)  Cbrifiin€* 

Cet  exab  de  rigueur,  peuoetre  Tunique  de  fa  vie,  s'eft  attire  fattention 
&  les  cenfiues  publiques  par  Ton  dclat  &  par  fa  fragularit&  Ea  ford  aax 
pretentions  de  laReine,  ce  n'&oit  cju'un  fimple accede jufticej  ckcequi 
prouve  qu'eUe  ne  croyoit  pas  avoir  eu  ton  dam  cette  occafion,  c'eft 
qu'elle  tfen  eft  jamais  convenoe  coiftme  elle  fa  fiat  de  cane  de  ctefauts  a* 
vec  une  fino£rit<  bien  rare  &  bien  louable.  Ceft  ce'qu'on  pent  voir  fttf- 
iout  dans  ce  Supplement  (Jb) 

On  Fa  accufee  de  miprifer  ksfemmes,  mais  a  tort:  elle  m^prifoit  fenle- 
merit  cdles  qui  n'avoient  qoe  les  imperfe&ions  de  leur  fexe.  .  .  .  tfafftc- 
ter  d'Strc  bomme,  (c)  mais  n*en  avok-elle  pas  le  courage,  &  les  vert  us?  Un 
homme  qui  r^imiroit  en  fa  perfonne  les  grandes  quality  de  Cbrijlint,  ne 
feroit-ce  pas  un  maitre-homme,  (d)  rf'atwr  veulu  paroitre  h  la  xHt  Sune  At* 
mie?  mais  que  de  Souverains  auxquels  la  flatterie  a  prodigud  les  titres  de 
Conqnirans  &  de  H&os,  qui  n'ont  jamais  fait  que  parottre  k  la  tete  de  la 
lew !  Qu'Etieitoit  fort  pfintilkufefur  le  Cirimonialy  (e)  mais  qu'on  fe  fouvienne 
<Ju  vain  honneur  du  pas  dilput£  avec  tant  de  hauteur  par  Louis  le  Grand 
vis-kvis  de  fon  Beau-pdre. 

Si  nous  en  croyons  ftcinshmiut%  ce  Savant  d'un  goto  tfiftmgni ,  t£- 
moin  ocubure  &  impartial  des  a&ions  de  la  Reine,  i1  faudra  convenir  de 
1'tfgrifetf  de  ion  humeur,  qui  fe  peignoit  fur  fon  vifage,  &  k  laquelle  ni  la 
profpAric^  ,  m  Padverfke  ne  cairfoit  de  changement  apparent ;  toujours  . 
modlrfe  dans  la  joye,  toujours  ferme  &  conftante  dans  1  infortune.  (/)  Hu- 
maine  &  fenfible  ellecompttiflbitaux  malheurs  d'autrui ,  &  elle  fe  iaifoic 
■une  affaire  de  fubvenir  aux  befoins  des  n^ceffiieux.  (g)  Equitable  &  jufte, 
-rien  ne  lui  tenoit  plus  au  coeur  que  le  payement  de  fes  dettes.  (b)  Noble* 
ment  defmttSreflfce ,  le  derangement  de  fes  finances  n'altfroit  jamais  fa 
belle  bumeur.  (i)  Serupuleufe  fur  Particle  de  fhonneur ,  de  la  probite ,  elle 
icoit  efclave  de  fa  parole.    Par  un  fentiment  de  grandeur  qui  ne  convient 


&  k  fa  toilette  que  le  moins  de  terns  qu'il  lui  dtoit  poffible.  (/)  Elle  auroit 
dill,  difoit-elle,  fe  mieux  manager  fur  Particle  des  bienfeances ,  parce 
qu'eiles  font  fait  quelquefois  paroitre  eriminelle  (m).  On  l'a  accufee  d'in- 
conftance  ou  de  teg&etd :  mais  ou  trouver  le  Prince  qui  n  ait  jamais  chan- 
ge 

(a)  P.   Tom.  11.  p.  17.  &c.  T.  II L  ?♦  39.  6P* 

386.  Tom.  IP.  p.  3&  tf  170.  (b)  V.  TrIL  p.  166.  &c.   T.  IP.  p. 

(J>)  P.   Tom.  III. Jag.  56  &  40a.  &c.  145.  &c,  248.  &c. 

(c)  Poyez  Mim.  Tom.  h  ft.  546  &  not.  CO  P.  T.U.  p.  167.  180.  T.  III.  p.  296. 

Tom.  UL  t.  27.  54. 65.  36}  &  I53«  37&  413-  4H*  492.  494.  509.  n.  T.  IP.  p. 

00  P.  Tom.  L  p.53».  Till.  p.  361.6?  394.  248.  249. 

(0  P.  Tom.  L  p.  520.  T.  II  p.  145.  &  n.  p.  (*)  P.  Tom.  I.  p.  156  &c.  Tom.  Ill  p.  296. 

178.  »37-  &  T.  UL  p.  507  &c.  512^  &c.  406.  tfc.  412.  492  ifc  T.  IP.p.  102.  153. 

(f)P.Tom.I.p.%^n  &Tm.lP.p.*36.  (/)  P.Tom.  L  p.  426.  428.  Tom.  IU.p. 

(g)  P.  T.  I. p.  320.  T.  //.  p.  6$.n.66.n.  &  54.  &c.  T.  IP.  p.  24.  26.  &c. 

145,  T.  lit.  p.  54-  2*3.  &*.  T.  IP.p.  37.  (»)  P.  Tom.  111.  p<£.  $8. 


176     MEMOIRES    CONCERNANT    &c 

portrait  de  ge  de  fentiment?  Et  fi  Ton  en  trouvoit,  ne  le  taxeroiton  pas  d'opinfttre- 
Cbrijiinu     t^&deroideur?(a) 

Sa  taille  au-deflbus  de  la  mediocre  etoit  bien  prife.  Elle  avoit  le  bras 
beau,  la  main  blanche  &  bien  formde,  le  regard  doux ,  le  nez  aquilin ,  la 
bouche  agr&ble,  les  yeux  bien  fendus  &  plcins  de  feu,  leteint  vif,  la 
voix,  la  d-marche,  Fair  &  les  manieres  tout-i-fait  males  (b). 

11  n'eft  pas  Etonnant  que  Cbriftme  ait  fait  tant  parler  d'elle,  ay  ant  fur- 
v&u  trente  •  ring  ans  a  fQn  Abdication.  Cbarlequint,  qui  fe  repentit  d£s  le 
lendemain  d'avoir  abandonntf  fes  Couronnes ,  ne  vdcut  que  trois  ans  aprds. 
Tout  ce  qu'on  fait  de  lui  dans  cet  intemlle,  c'eft  au'il  chantoit  des  Lita- 
nies &  s'amufoit  a  Clever  des  Oifeaux.  A  quoi  fe  Jeroit-il  defennuyE,  s'il 
eftt  vdcu  plus  long-terns?  Qu'on t  fait  les  autres  Princes  dans  leur  retraite? 
Mais  pour  Cbriftine,  elle  a  illuflrd  la  flenne  par  fa  bienfaifance:  elle  fa 
rendue  utile  a  la  Societe:  elle  a  fu  allier  la  dignittf.au  repos. 

11  n'eft  pas  moins  remarquable,  que  Cbriftine  hors  du  Trdne,fans  appui, 
fans  Miniftres ,  fans  forces  &  fans  trefors ,  ait  entrepris  &  execute  de 
grandes  chofes ,  fe  comportant  toujours  en  Souveraine ,  negociant  avec 
touces  les  Cours,  gratifiant  les  perfonnesdemtfrite,  repandant  fes  aum6- 
nes  fur  les  indigens,  fe  faifant  aimer,  eftimer  &  craindre  au  milieu  de  Ret* 
me,  oil  elle  ne  pofftfdpit  pas  un  pouce  de  terre(tr ). 

Elle  redouta  aufli  peu  la  mort  que  les  revers  de  la  fortune.Elle  s'y  prtfpa- 
ra  avec  intrtfpidite :  elle  la  fubit  fans  trouble,  fans  regret  &  fans  foibleflfe.  (d) 

Plus  on  examinera  fa  vie  &  fes  anions,  plus  aufli  tombera-t-on  d'ac- 
cord  que  fes  bonnes  qualitEs  Temportent  fur  les  mauvaifes.  Les  Philofo- 
phes,  les  Litterateurs,  les  Politiques,  les  Htfros  mfime  trouveront  chez 
elle,  chacun  dans  le  genre  qui  leur  eft  propre,  dequoi  exciter  leur  Emula- 
tion &  tftendre  leurs  idiies.  Et  il  n'y  a  point  d'homme  fenfe  &  qui  r#I&- 
chifle,  qui  ne  convienne,  apres  un  mfirexamen,  qu'il  y  aura  peu  de  per- 
fonnes  du  rangde  Cbriftine ,  qui  auront  la  force  de  fimiter,  moius  encore 
de  la  furpaffer. 

(a)  V.  Tom.  III.  p.  158.  00  V.   Tom.  IL  p.  308.  &c  Tom.  IK 

(b)  V.  Tom.  L  p.  550.  p.  23.  fife.  &  p.  153. 
(r)  V.  Tm.  IL  pag.  285.  Tom.  IV.  p.  153. 

FIN. 


ELAN 


i 


P     L     A     N 

D*  U  N  E 

HISTOIRE  METAIXIQUE 

D    E 

C  H'R  ISTINE 

RE1NE  BE  SUEDE, 

RECTIFIE  DE  SA  PROPRE  MAIN, 


Renfermant  les  Ev/nemens  les  plus  remaranailes  t  arrh/t 

pendant  fin  Re'gne ,  aprte  fin  Abdication  SJ  durant 

fa  Vie.  Traduit  de  fltalien. 


Tern  IP. 


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D'  U  N  £ 


;  HISTOIRE  METALLIQTJE 


D    £ 


C  HI  I  ST  I  N  E. 


dVEKTISSEMENf. 


IL  y  aquelques  annrfes  que  mon  Ami,  Mr,  de  B'erch,  me  communiquala  ™a?d';"f 
co$ie  d'unPlan  (TaneHiftoire  M&allique  deCbriftine.  U  ctftebre  Ami-  3SX 
quaire  Suidois ,  feu  Mr.  Keder ,  y  avoit  raarqu^  de  fa  propre  tnafti ,  qu'ayant 
trouyi  cette  copie  peu  exa6te,  il  ne  l'avoit  pas  jugte  digne  de.  voir  le  jotir. 
Cependant  le  $r.Tcntzcl>  connu  entre  autres  Ecrits  par  les  Entretiens  Lifti- 
rains,  aobferv^  (a)  que  niluftre Mr.  de  Sparwenfelt ,  Grand- Maftre d«s  Ce- 
remonies de  la  Cour  de  Suide,  Tavoic  apporttf  avcc  lui  de  Rome,  &  que 
feu  Mr.  1'Aritiquaire  Brenner  s'etoit  prooote  de  fjnffter  dans  fon  Tbejau- 
rus  Nummorum  Sue(hGo$ht€€rtmy(poi(\\x9aA2L^xit6  cedeflein  n?aiepaf  eutie 
fuite.  P^rmi  le  grand  nombre  de  Mamifcrits  que  jfai  eti  de  Rom,  Jl  rtft 
auffi  trouv^  une  copie  dece  Plan.  Jelesai  confrom^esenfemble,  &  inefaii 
apperju  que  celle  qui  m'eft  par  venue- en  dernier  lieu,  nba  jR&cqwnt  eft 

plui 

(a)  Dans  fes  Mgnttblicbcn  Unterrtdungeri.  Maji  1695.  P-  34^  *c«  '       > 

z  % 


»        i8o    MEM  OX  RE  8    CONCERNANT 

pitnd^ne  plbs  ewre&e  &  augaentrfe  de  qaelques  Pteces,  man  arfi  accotnpagntfe 
Hiftoirc m^-  j^  wtre  piTO  ^  Medallions  tine  la  Relne  avofc  rtferv^  podr  corner 
■^^  t  I'Hiftoire  du  Rigne  de  GUSTAVE- ADQLfHE  ibn  P&e.  tfou's  doanons 
done  la  preference  i  oette  dernief e ,  qooique  m  Tone  ai  f  autre  tfait  ctt  lieu 
felon  fes  intentions.  Quant  aux  M^daiBes  projetties  it  i'occafion  de  la  Rei- 
ne  ,on  en  trotroera  ci-deflbus  quelqaes  •  ones  qui  ont  M  ex&ut&s ,  nous  fes 
avons  marqu&s  d'une  &oile;  outre  cda ,  CHRISTINE  eu  avoit  fait  grayer 
elle-meme  k  Rome  quinze  ou  feize  autres  par.  l.es  plus  cetebres  Medailleurs 
de  fon  terns :  celles-ci  ne  font  point  mentionndes  dans  ce  Plan ,  mais  fe  trou- 
vent  d^ja  infertfes  ians  la  lift©  .de  fes  autreaJSdtedailles  fp&ffides  dans  le  fe- 
cond  Tome  de  fes  Memoires.  A  juger  par  une  Lettre  de  laReine  &rite  k 
Y Abbe Bourdelot,  en  i(58i  ,  il  femble  que  le  Sr.  Faooriti,  Secretaire du  Pape9 
fait  aide  k  inyenter  &  a  former  les  revers  de  ces  Mddailles  avec  leurs  in- 
scriptions (a).  Ce  qui  mfrite  encore  attention,  eft,  que  CHRISTINE  con- 
juf  cette,  idee  de  donner  une  Hiftoire  Metalliquedes  principaux  Ev&ie- 
mens  de  fon  R6gne  &  de  celui  de  fan  Pert,  dans  le  terns  qu'efle  conn 

JoTdit  15  propre  Vie,  par  confequent  anterieurement  au  terns  que  le 
dfuite  Memjirier  &  l'Acadlinie  des  In  fcri prions  a  Paris  travailloient  fur 
J'Hiiloire  Metalliquc  du  Rlgue  de  LOUIS  LE  GRAND.    Void  le 

9Un  des  Medallions  du  Roi  GUSTAVE  LE  GRAND- 

;  J    reflitu/s.  * 

I.  La  tfite  du  Roi    .    .    .    Guftavus  Magn.  Rex. 
-     Re  vers;  Un  Mara    .  •  ♦    .    Marti  Sutciw  &$.  F. 
%.  Rev.  Un  Hercule    ...    Fortiiudo  Regis.  Rejt.  B. 

3.  Rev.  Une  Juftice    ...    Juftitia  Regis. 

4.  Rev,-  Une  Pallas    .    .    .    Sapient  ia  Regis. .. .  .     . 

5.  Rev!  Virtus  &  Forhma    .    .    .    f  )Rcg**»     /  ,       „ 

6.  Rev.  Le  601  a  cheval,  accompagn^  de  Vi&oires.    Expcditio  1.  a.  3. 

4.  5.  6.  &c.  dont  il  faut  marquer  le  nombre  fur  chacun. 

7.  Rev.  Le  Roi  debout  fur  ua  Tropbee  couronne  d'une  Vi&oire  .  •  •  . 

Fiftori  Natimtru  NB.  II  &uc  au2ant  de  Tropbfes  qu'ii  y  avoit 
de^Vi£loires • , 

8.  Reveys  .     .        •       •        •        «       *        De  Dams. 

9.  Rev;  Un  pareiL        .        •        •        »         DaPolonis. 
jo.  Rev.  Un  pared.         .        .        .        ♦  De  hfofwvitis. 
j  I.  Rev.  Unparal.         .                •        .          De  Germanis. 
13.  Rev,         .        •        •        •        .        .          Suecia  Fxlix. 
j  3.  Rev.  La  Province  d'ltgrti  copquife  far  Je  Roi.    Regis. 

§4.  Rev.  La  Brpvincede  Liimie*       .        .        .     Regis. 
X5.  J&eV.  L'lle4[&limde.       ,«}       •.       .        •     Danis  erept*. 
«d.  Rev.  Cdom  Jmerivae.     .       .        .        •    Nova  Suecia. 


17. 


t  (.)  r*y*x  Tmt  XT.  it  tu  AUweirts  peg.  U3.  N»U 


CHRISTINE    HEINE    DE   S  U  E.D  E.    igi- 

17.  Revers.  Opt.  Max.  Princip  Regi  GUSTAVO  MAGNO,  Pat.  P§t.  ««  <rM« 
Pifhri  &  ProttStori  Nationum.     •  5!!j£M* 

,  Rev.  LuSttide  &  la  Franc*  fe  tenant  par  la  main.  .  .  Confmderatis.- . 
28.  Rev.  iTafda  £f  Batavia  Corf. 
tp.  Pat.  Opt.  Max.  F. 

Rev.  &wm  £f  JngS*  Omf. 
to.  Rev.       •       •      ■  •       •       * 
si.  -Safw.       •       •       •  • 

*s.  Rev*       .       ..-.•• 
03.  Rev.        .        .        .        . 
14.  Rev.  Un  Soleil.         •        • 
35.  Rev*  Un  Phoenix* 
i6v  Rev.  La  Foadre.    •    .  •      # 

17.  Rev.  Fmuna  &  Ghria.      •.        c       

•8.  Rev.  Un  TropMe,  au-deflhs  duqoel  eft  pofife  ane  TBtedemort, 

coaronntfe  par  one  Vi&oire  d^plortfe  par  la  Suide.    .    P?#.  Funefia. 

Voitiles 


Germans*  PrateSa* 
Seeuritas  Regni. 
LiberalHts  Regis. 
Reftauratori  DifdpVm*  MiUt. 
IUuftrat  Mundum. 

§]tnsfimHs. 
erribiKs. 
^Suecim  Rex. 


Revers  des  Mtdasllons  de  la  Reine 

C    H    R    I    S    T    I    N    E, 

Jbec  kurs  Ligendes. 

1.  La  TSte  du  Roi  GUST  AVE  LE  GRAND  (Ton  cdtrf,  &  de  l'autre 
celle  d*t»  Enfant,  avec  la*  Ugende :  CHRISTINA  GUSTA* 
VI  M.  FiUa. 

*.  La  T&e  de  la  Reine  fa  M&e,  MARIA  ELEONQRA. 
Rev.        .        .        .        utfupra* 

3.  Rev.  Le  Roi  debout  for  un  TropWe ,  cooroon^  par  la  Vi&oire,  te- 

nant un  Enfant  for  fet  bras ,  devant  kquelia  Suide  k  genoux  Ua 
rend  ion  premier  hotnmage.    •  .    Erit  digna  throw  Patrisfui. 

4.  Rev.  Les  trois  Graces  aotour  de  1  Enfant,  qui  le  gouvernent.    .  •    • 

UnicafpesM.  Patris. 
5..  Rev.  La  Figure  de  cinq  Vieillards.        „      .        Tiaela  Fmlis.  1633. 
&  La  T&ed'un  Enfant  de  cinq  A  fixans,  aveclallgende,  CHRISTINA 
w   .     .     "  Regina  1633.       Ce  fat  alorsqaWJe  devut  Reine  par  la  mart 
de  fon  P&e,  &  que  la  Tutele  prit-fon  commencement. 

.  Qmfmderatlo. 

Cenf. 

Conf. 

jtmijluium. 

.  Fortes  creantur 


7.  Rev.  La  Suide  &  la  France  fe  tenant  par  la 

8.  Rev.  La  Suide  &  la  Hollande.        ... 
p.  Rev.  La  Suide  &  le  Portugal        ... 

JO.  R*v.  La  Suide  &  la  Pokpie.         . 
ix.  Rev.  Un  Aigle  qui  tente  (on  eflbr  vets  le  Soleil. 

„       •        •        •        • 

z3 


It. 


18*  x     ME  MOIR  ES,  CQNCE  R.N.  AN  T 

.pand>a-  i2#  Revers.  Un  autre  Aigle;  volrigeant,        ;        .    -    fngenio  fw&t. . 
Mct?H?q0ilcC  x3-  ^ev*  Une  Fortune.        .        -        .        .        .      AntevQtavenit. 

14.  Rev.  Pallas  &  Mercun  inftruifanc  FEnfanc.    Lrfgende:  Bifet  Ferit** 

tern  &  Sapientiam. 

15.  Rev.  Un  Centaure.        .        .        ..       .       Educatio  forth  &f  celitu 

16.  Rev.  Un  autre  Centaure  qui  lui  donne  une  pomme. : .  Dike  Firtutem. 

17.  Rev.  UnTrophte.au  miheu  d'pliviers.  .  ,.    . ,  Mlifs P#  Am** 

18.  Rev.  Une  Diane  habillee  tegument,  d^cpchanf  dan;  fa  cpurfe  un 

dard'i  un'Cerf  qui  fuit.  ^     .        .        .  t  .    Excrciti?  Rfgin*, 

19.  Rev.  Une  figure  a  cheval,  habillee  en  Anjazon?,  qui.tue  uo  Tygrc, 

avec  la  mSme  LSgende. 

•    20.  Rev.  La  Reine  en  habit  teger  tenant  d'une  main  le  cheval  $i\6  Pdg*. 

fe,  &  de  l'autre  un  Caducle.    .    .      .    Principi  Jmentutis, 

si.  La  TSte  d'une  Fille  de  16  k  17  an*.  .  CHRISTINA  Reginau     ~ .. 

Rev.  La  Suide  k  genoux  devant  la  Reine,  affife  fur  lejT*6ne  ea 

Habit  Royal  ,  lui  offire  l'Epfc-de  la  Royaut^ ...  Umca/pes  Sued*. 

22/Rev.  La  Reine  dans  un  Char  tire  par  quatre  lions*  .  .  .   Rnero 

Imperh  Populos.  .7 

S3.  Rev.  (*)  UnSoIeil.        ;       ;        :  Nrtfalfo*  nee  alicno. 

24.  Rev.  (*)  Un  Phqpnix.        .         .      ,  :   .       MAK^AOS. 

25.  Rev.  Le  Lion  C^lefte  avec  le  figne  de  la  Fortune,  exprirad  comme 

le  Capricorne  d'AUGUSTE Forfis  fip  FmHx. 

26.  Rev.  Un  Centaure,  tenant  d'une  main  un  Arc,  &  de  l'autre,  le  Soleil 

&  la  Lune.        .        .        .  Mternitati. 

27.  Rev.  Le  Jugement  de  Pdris.        ...         .        Hac  omnia  tibu 
28*  Rev.  La  Suide  a  genoux  devant  la  Reine,  affife  fur  un  Trdne  en  Ha- 
bit Royal,  lui  offre  la  Couronne,  le  Sceptre  & l'Epee  Roystfe 
fur  un  coiiffin.    .    ,    Gkria  & /pes  Suecia.  1644.+   ".* 

20.  Rev.  de-mgme.        .  Succia  Fiftrix. 

30.  Rev.  La  \Sui^)  a^c  ^  un  Tr°pW**  tient  d'une  ^ain  J*  Corne 

d'abondance,  &  foutient  de  l'autre  une  petite  Vifloire,  qui  eft 
en  attitude  de  la  couronner Suecia  Fotlix. 

31.  Rev.  Une  autre  avec  le  Caducee,  deux  Maflbes,  le  Gouvernail  & 

le  Globe,  entrelafTeg  a  fantique.  .  .  Gloria  &  Fmllcitas  Regno- 
.    .     .    rum  £f  Provinciarum.  T  > 

32.  Rev.  La  meme Tutcla  Orlh  ArfttiL 

33.  Rev.  De-m£me.    ...    -    .    Securitas  pubtica  rejiaurata  fi?  at&a. ' 

34.  Rev.  Les  Sciences  &  les  Arts.    .    .    .    Jufti  &  rejidurati. 

35.  Rev.  La  Navigation  &  le  Commerce.    •    .    Terra  manque  auSli  £f 

njlmtrati. 
36..  Rev.  Difciplina  Militaris  £?  Chilis  confervata  ££  au3a.      1 . 1  /  ■  '  •"   - 

37.  Rev.  Honor  &  Virtus Mores  re/lauratt^  &*xcuhu 

38*  II  feut  un  jufle  d£nombrement  des  Viftoires  remport&s  en  AUemu- 

gn4y  exprim^  par  autant  de  Trophies  &  de  Vicioir£s.  .  .    Dt 
•  Cermanis.    Chacune  fera  une  M^daille  a  part. 
39.  De*meme^        •        •       •       •       .      'DeDanis.    \ 

:  4» 


CHRISTINE    RfilNE    D  fi    S  U  fe  D  E.  183 

• 

40.  Revet 5.  La  figure  de  la  Fid6\k6.  •      .  •      .        Confxderatis  inviolata.    Wm  d'tt. 

4irRev.  LaReine  affife,  comme  ci-deffua,  furunTropMe.  UViftoi.55J{g 
re  lui  pr&ente  un  Bouquet  de  Guirlandes ,  Apolkm  un  de  Laurier , 
Pallas  un  d'Olivier,  XAmm  un  de  Myrthe,  YHyminee  un  de 
Rote,  Neptune  un  d'Algue  marine,  &  la  Fortune  un  Manipute 
de  fes  Biens.  Le-Bon  G&ie  (Awnr  Grww)  a  cdt^  de  la  Reine, 
•  lui  montre  au  Ciel  une  Couronne  d'Etoiles,  avec  la  legende. . . . 
Major  Merces  Tua*. 

42.  Rev.  La  Reine,  comme  ci-deflus,  affile,  habillde  en  H&os  fur  un 

Troph&  comme  Rome  Antique,  eft  reprtffent&9  ayant  la  Vic- 
toire&dos,  qui  la  couronne  de  Laurier,  tandis  quelle  tienc  a 
^  tfei  la  main  gwdie  un  Javelot,  &  prdfente  de  la  droite  un  rameau 

d'Olivier  &  une  Province  agenouillde ,  qui  le  rejoit.  .  .  .  Ger\  - 
mania  Pat  data. 

43.  La  Reine,  comme  ci-deflus.    .    <    *    DaniaPax  data  1646. 

43.   Les  Provinces  conquifes  par  la  Reine;  favoir  1.  la  Pomiranic,  2. 

-'       Brime,  3.  le  P*nfr,  4.  FFifmdr,  5.  la  Jimtte  ,   6.  la  Gotlande, 

1       *' '     7.  la  Hallande,  8.  VOtfele .  . .  qui  lui  rendent  hommage.  Cha- 

*...-   *   .   cune  d'ellcs  aura  pour  Wgende Provincia  Reginm 

Fcelix. 
4*.  Rev.  Les  Provinces  reflkuees  i  autant  qu'ily  en  a  eu.    Cbacune  fern . 

une  M&laille  £  part,  avec  la  legende  -.  . .  N  ♦  • .  Provincia  ro* 

ftituta.  Gloria  Regina  &  Suecia. 
4<J.  Rev.  Un  Troph^e  Maritime    ...    Dominium  Maris  Saltier. 

47.  Rev.  Sapmtia,  Fortitude ,  Voritas  &  Juftitia.  .  .  au-defliis*  .  Mecwn 

•     jhij  mecumkbortnt.  •.  • 

48.  Rev.  Une  Pallas:   . .    •    .-        •    Sapicntia  &  fortitude. 

49.  Rev.  La  Reine  qui  diftribue-des  dons.  • .  .  .  .  Jbundantia  Regm. 
$o.  Rev.  Une  Figure  qui  reprefente  la*Lib^ra]ite.  ♦  .  .  lAberalitas  Regin*. 
51.  Rev.. La  Reine,  habiljfe  en  H&os  &  affife  dans'un  Char  triomphal, 

eft  couronnfe  de  Laurier  par  une  Vi&oire, . .  Opt.  Max.  Print. 

Succiafua  Fcelix.  v 

S».  Rev.  Un  Arc.*  triomphe    .    *    .  Opt.  Max.  Prine.  R$g.  CHRIS* 

•  s  '•  •     /T1NJE  Jug.  Suevia  fua  Felix.    ViStrix.  • 
53.  Rey.  Un  Soleildans  rEcliptique^    .    1    Bat  leges  fequiturquejkas. 
Sir  Rev.  La  Reine ,  diftribuant  de  Tor  &  de  Targent  a  fes  Arm&sv  .  •« 

Data  ftipendia  £f  dona  Legionibus  VtStricibus. 
55.  Rev.  La  Mofcouc,  qui  fe  rangoiine..  La  Reine  la  rejoit  aflife  fur  un 

Trophfe    .        •■    •  .  •   Mofrovia  Bottwn  depneata,  oU  Mofi 
*    •    *     -covta  redemta.    *  ■ '    • 
$6.  Rey«  Une  Viftoire  au  milieu  de  deux  Tfoph&&  ...  Gloria  ExercU 

tuttm  Rfigin**  •    •    ■ 
gf.  Rev*  De-m£me.        :       ;        ,        Gloria  Smatis. 

58.  Rev.  De-menie.        .  '     .        ,        Gloria  Regnorum. 

59.  T^ev.  De^mdrhe.  ....         Gloria  Regni  Regina* 

60.  Rev.  La  Gloire  &  la  FdHcirf.        .      Suscim  Regina. 
6u  Rev.  La  Fortune!  &  la  Gtoir*       .      De-mtm. 


i8*        ME  MOIRE'S    CONCERN  A  NT 

nt«  dv  6h  Revere  Ua  Trophde.  4      ;.      v      .     A<#«*  Exercituum. 

M*££  6**  Rev- Ua(?  ?<***«  •    •.  ■  •'     •     p"™"  &#*«&    . 

c       '  64.  Rev.  pax  oblata,  non  accepta  Poknis.    E/it  pxnitentia  tarda. 

65.  Rev.  (*)  Une  Couronne  Royale.     .    .    .    Jvitam  &  Auttam. 

66.  Rev.  La  Suide  &  XAllemagne,    .    .    »    Concordia  &  Pas.  1650. 

67.  Rev.  La  SW&  &  YEfpagne.    •       ..        .    Concordia  &  ?<?*. 

68.  Rev.  La  &4<fc  &  X  Angleterre.    .        .     f    Canfoidetatio  1654. 

69.  Rev.  Une  Girandole  ou  Roue  de  feu.     .     Sic  tranfit+ 

70.  Rev. Ua Vafe de parfums.        •  •     •        .Sic tranfit gloria rmmdi. 

71.  Rev.  Ua  Troph6e  4e  diverfes  fortes  de  Courounes,  de  Sceptres  ,  de 

Guirlandes,  d'Epees,  de  MaiTues  &c,  ndgUgemment  entrela- 
c&s  pour  exprimer  les  grandeurs  &  la  pompe  de  ce  Monde  f 
avec  la  Wgende  Omnia  Yanitas* 

72.  Rev.  UnBras  qui  fort  des  nuesf  tenant  une  Crctfx...  OjUudam  quanta. 

73.  Rev.  LaReine  en  habit  d'H&oi'ne  ou  de  H&os ,  affile  for  ua  Tra- 

phle,  (comme  Rome  eft  repr^fent^e,)  couronnle  d'une  Vidloi- 
re,  qui  foule  auz  pieds  le  Monde,  prtfente  une  Couronne  Ro- 
yale  a  un  homme  proftern^  a  fes  pieds  pour  la  recevoir.  La 
Suide  en,plewrsjegarde  cec  a&e  avec  admiration.  *  .  ;  Rex 
datus  Suecia  FiSt.  max. 
74*  Rev.  La  Reine  $  ay  ant  abdiqul,  eft:  affife  dans  un  Char  tirtf  par 
quatre  chevaux.  La  Suide  f  qui  en  verfe  des  larmes.  • .  •  . 
ProfeEtio  Regtnee  i\ 

75.  Rev.  VE/pagne  qui  recoil  la  Reine.     .    .    .    ♦    Jpplau/ut  H$fpani*0 

76.  Rev.  Ua  Soleil  qjiifetev*.     .    ♦    •    Infipientibus  vtfus  eft  tnoru 

77.  Rev.  Une  Couronne  Royale.       ...    .    .    AuStam  &  datam.  K 

78.  Rev.  Une  autre  Couronne  Royals    %  %    •    •    .    jEtjwtte. 

79.  Rev.  Spes  6?  Fortuna.       •        .        .        Fakte. 

80.  Rev.  Vi&oire  for  )es  Calomniei.        .       Contemtu. 

81.  Rev.  Une  Hy are.        •        .        .  Tune  cede  maUs. 

82.  Rev.  La  Reine ,  faifant  profeffion  de  fa  foi.     .    ♦    Scio  cm  credidu  " 

Les  L^gats  Apoftoliques  au  c6t& 

83.  Rev.  La, Reine  k  pied  en  habit  de  Pelerine,  avec  une  Croix  for  Y&~ 

paule.        .        .  (     Eccenliquimus  omnia  &  fecuti  futnus  te. 

84.  Rev.  Une  Croix.     ,  .        t        Tolle&fequere* 

85*  Rev.  L' Adoration  de  la  Madonne  de  Loreue.  .  .  Sub  turn,  prafxdim. 
8(5.  Rev.  (*)  L'Entr&  de  la  Reine  a  Rome  par  la  Porte  del  Popolo,  .   . 
fvlicifauftoque  ingrejjui. 

87.  Rev.  La  Reine  kcheval*    ..    .    .  #  .    Jdventus  in  urbenu 

88.  Rev.  La  Reine,  qui  adore  la  VMti  dans  TEglife  Romaine.     .    .    } 

Prmpofui  Hum  Regnis  &  Sedibus.  .1 

89.  Rev.  La  Reine  dans  le  Confiftoire.     .    .    I    .    Petto  £f  Tibu 

90.  Rev.  La  Confirmation  de  la  Reine  de  la  main  du  Pape  4  TEglife  de 

St.  Pierre.    .    .    .    .    Confirmatio  Rcgine. 

91.  Rev.  Un  Soleil.      .        .      Tqntofi  vede  men,  quanto pihfplende. 

92.  Rev.  Un  Soleil.        .        .      /M  culpa  y  dif culpa. 

93.  Rev.  Le  voyage  de  la  Reine  par  mer  de  Rome  en  France*  •  .  Prefa* 

ftio  Kegina  2*.  1656.  94. 


CHRISTINE   REINE   DE    SUEDE.  185 
04.  Revers.  La  Reine  k  cheyal^  &  la  Franc*  qui  la  recoic,  . .    .    Ap-  -»•*, *v 

,95,  R>~ey*  I/Eoutfe  de,Ta<Itelafa,£^&  , "-.    .    :    f  Adventus  Part/its. 
96. .Rev.  L^AbbuchemehcdelaRejiieavec  le  Roi  de. /taw*.  .  .  ;*^' 
..df&i  Rcgum*  .  \ 

97.  Rev.  Le  R'etour  de  la  Reine*  de '  France' k  Rome.     .     •    .'    Tlaf/taj 

Regime  ad  urbem.  •  - 

98.  Rev.  Un  autre  Voyage  pour  la  France ...  Profettio  Reg.  TIL  1658. 

99.  Rev.  Le  Voyage  de  la  Reine  pour  la  Suide. . .  Profe&io  Reg.  IF.  1 660, 

100.  Rev.  Son  Retour  a  Rome Reditus  Regina  ad  urbem. 

101.  Rev.  Son  fecond  Voyage  de  Rome  en  Suide.  .  .  .  Profeftio  Reg.  V. 

102.  Rev.  Soil  dernier  Retour  de  Suide  k  Rome  dans  un  Char  cir^  par 

quatre  chevaux.    .    .    .    .    Reditus  Regina  ad  urbem.  1668. 

103.  Rev.  Sur  fon  Academie.  .  .  .  Erie  allocutio  cogitationis  &  tadii  met. 

104.  Rev.  Les  Arts  LiWraux.    .....    Delicice  Reg. 

105.  (*)  Rev.  Le  Mont  Painaffi  .    .    Vukff  ante  omnia  Mufae. 

iod.  Rev.  La  Reine  dans  une  folitude,  en  attitude  de  fe  repofer  fur  un  "•  s$utud*. 
aflemblage  <te  rameaux  de  Palmier  &  de  Laurier. .  •  Duxit  in 
folituiineml 

107.  Rev.  La  R^ine ,  cpmme  ci-deflus ,  avec  fon  bon  Gdnie  k  fes  cot6$  **•  s$utui$. 

&  un  Raypn  du  Cielqui  nilumine.  .    .    .t  JLoquere  Domine. 

108.  Rev.  La  Reine,  3emjeme,  dans  une  folitude /avec  fon  bon  Genie  3a.  s*utui*. 

qui  lui  montre  du  doigt  le  Ciel ,  d'ou  refplendit  une  Couron- 
ne d'Etoiles.  .     ;"".    *    Ne perdas  mercedem  tuam. 

109.  Rev.  Une  Vi&oria  Mundi.     '.    .     .    .  Manna  abfconditwn. 
no.  Rev.  Une  autre  ViStoria  Mundi. #  ....    QuisutDeus. 
in.  Rev.  Le  Terns  qui  d&rouvre  li  \6vit6 Ftdebunt. 

112.  Rev.  Une  Couronne  d'epines  &  de  rofes. . .  Nihil  habenti  nihil  defuit. 

113.  Rev.  un  Oifeau  de  Parauis A  te  quid  volui.  1679. 

114.  Rev.  Un  Phoenix Ny  arrepentida  ny  difdicbiada.  1679. 

115.  (*)  Rev.  Le  Globe  du  Monde.    .    .    .  Ne  mi  bifogna  ne  mi  bafta. 

116.  (*)  Rev.  Un  Labyrinthe.        .        .        Fata  viam  invenient. 

117.  Rev,  UneEtoile  Polaire.    ....    In  vanum  quarunt  abfentem. 

1 1 8.  Rev.  Une  Couronne  d'Etoiles.    •    .    .    •  Ftdelis  eft  Deus. 

Ella  i  quella  cbe  Dio  vuole 
E  Jar  a  quella  cbe  Dio  vorra. 

Ceft-i-dire, 

Elle  eft  telle  que  Dieu  le  veut% 
Etfera  telle  que  Dieu  voudra. 

(U  eftditaubas.) 

* 

On  avertit  qu'i  chacune  de  ces  M&ailles  il  feut  ajouter  G.  D.  (Gra- 
TmW  'A  a  tia 


I8<5     MEMO  I  R  B  ST  C  6  N  C  E  R'ISf  A  N¥:  &a 


ntff<Ttt- 


nt iSoirt -tit  Dei),  comme  les  Anciens  mettoient  for  le&leurs £  C.  (Senates* Cm*- 
Mtulixw**  fuhunQ,  pour  faire  connokre  quedeqoelqoebonheur,  de  quelque  gran- 
deur &  de  auelquei  Miens  qtfofl  ait  joui  t  oo  qja'bn  jbiiifle  encore,,  ou  que- 
I'on  jo'uira  dans  la  fuice,  toot  cela  ne  provient  que  de  Dieur  feul  Diftri- 
buteur  de  tout  bien,  i  qui,  &  non  a  foi>m€rae,  ni  inul  autre  r  fob 
gloire  dans  Je  terns  &  dans  r&ernitl  t 


-AD»DE» 


ADDITIONS 

E    T 

CORRECTIONS, 

Tmr  fupflier  aux  lactates  &  aux  fautes  qui  ft  font 

glifptes  dans  les  deux  premiers  Volumes  des  Mifmoires 

del*  Rente  CHRISTINE,  fubltis  ci-devant. 


A  a  » 


»•'■/.  -V...' 


._  \, 


.^   t    .  *  •  .   ~  Cj  i  -\  ..  ;. .  j    \:\',,l    Vik ';.** 


ADDITIONS 


E    T 


G  OR  RECTIONS, 

¥our  JupPUer  aux  lacunes   (#  aux  f antes,  qui  fe  font 
glijftes  dans  les  deux  Premiers  Volumes  des  MJwires  de 
la  Heine  CHRISTINE,  fublies  ci-devantr 


Latin 


*  Ous  avons  rei^arqu^  dans  les  Mimoires  de  Cbriflwe  (a) ,  qu'u- 
ne  de  fes  premieres  occupations  dans  fa  jeunefle  etoie  eel- 
le  d'ecrire  des  Lettres  a  fes  plus  proches  Parens ,  &  a  d'au- 
tresPerfonnes  de  marque.  Nous  en  avons  produit  quelques- 
unes;  mais  depuisil  nous  en  eft  parvenu  de  Snide  enco- 
re pr.es  de  cent  quatre-yingtsautres,  tanc  toSuidoi^  en 
qu'en  Allemand  &  en  Franfois  (*).  Quoique  ce  qu'elles  concien- 
nent  ne  ioit  en  gdnSral  pas  bien  intdreflant ,  on  nous  perraettra  d'en  infe* 
xer  ici  une  par  tie,  du  moins  celles  qui  confEateront  des  faits  qui  regardeiu 
T&IucatioH  &  les  progres  des  Etudes  de  cette  jeune  Reine  r  ou  qui  ecUirci- 
ront  quelque  autre  point  d'JJiftofre  de  ce  terns  •  Ja. 

Nous  nous  en  rapportoris  i  ce  qu  elle  a  dit  elle-m£me  (b)>  de  la  manie- 

re  dqnt  fes  heures  6toient  partagees  entfeles  affaires  >  fes  Etudes  Ha  ks 

exercices,  auxquels  debit  prepofe  fon  Prdceptetir  ,   le  Do&eur  $can"Mn~ 

-thia,  qtfelle  norame  bomtnc  bien  nis  bonnite  bvmme,  faQant  (f  tri's  •  capable 

<de  bien  inftrutrc  un  Enfant  (f).   Une  de  fes  preinieres  Lettres  en  Latin  etcit 

(celle  quelle  dcrivit  en  fa  feveur  a  Ja  R^gence  deSuide%  eg  Ipj.denjaodajic 

,       .  ■•;  .     --  ■  ^   •.    -.    \%--      'V  ';.   ,*..  v         j        <{)& 

'Tom.  L  pag.  30.  34-  £?*/  '  ' 

VPfe, 


om. 
Dans  fa' 


icrite  p*r  flU*m&mi ,    pag.1  $5-.*  ^r * 


t*  V.V5 


SS3QSSS&4 


'it% 


i. 


SSSS»:S3SSSSSS»^^®©S^ 


f  .'ait 
1636 

Noi*hrt  it 
frttres  de 
Chriftine  r#-> 

iucde; 


(*)  pen  ai  eu  au-deli  de  cent  vjngt.tfe  Mr.  leChcyalier  Sticrttman,  .GonfciUer  ,*!*  I* 
Chancellerie  de  Suidfe,  fa  plupart*  en  Suidois.     Pat  tJjr£Je  rpfte  des  Oricinau^;d^Hn  (n 
'folio*  qui  a  *pour  tltrd  BiftAplar  EfriJhYarutn  iJriJHHd'krgina  Sukietf  qoe-Afr'.'jfcW't* 
r^i.foOe<r^rc^^^,/a^ti  ki^pp^de  mr,ci»»wrtw^*%;   V*»!  V,.  ;  \»   ".  V.\\ 
.     Ct)  Vojrtz  les  Memoires  de  Cbrijline  Tolne.  III.  pag.  $1. 

A  a  j 


*»o         MEMOIRES    CONCERNANT-., 

*    "  .    *    * 

Additions  que  la  Terre ,  que  la  Heine  fa  Mere  avok  cedee  de  fan  Douaire  i  fan  ft&* 
*  correc-  cepteur  f  j0uit  de  toutes  fortes  d'immunit& ,  en  confideration  de  la  pe[ine 
telTomS  quil  s'etoit  donnie  pour  fan  Education.  Voici  comment  Cbriftim  sfex- 
*•  *1L  ^  prime  fur  ce  fujet,  etantalors  Jg&dedi*  a^u. 

L'an  "  '  •  -  , •.»..•,  j 

*«3&    *  Ad  Gubernatores  Regfci*      .• .  .s  i 

Intelleximus  Sereniffimam  Reginam  Matrem  antehdc  Tra- 
ceptori  nojlro ,  durante  fud  &  uxor  is  vita,  nonnullorum  in  fun- 
do  fuo  pradiorum  ab  annua  tf  -ordinarid-penfione  mnktnitatem 
clementer  indulfijfe  :  itaque,  f$  ws  benign*  rogamus  rtquirimus- 
que*  ut  cum  dominio  fundi  hkremtariQ*  eadem  pradiola ab  otnni 
penfione  extraordinary  feryituteaueppo  ffJS  conjug^Ju^tuh- 
ftro  quoque  nomine  immunia  pojjideati  Mrretvt  cert}  ftudfum 
ejus  indefejfum  f  SJ  quotidianus  in  nobis  informandis  labor ,  ut 
prima  hac  nojlra  petitio*  VfrjnterceffionalisepifiolAinon 
mum  apud  Ephoros  fuos  locum  invemat*  Scrib.  HqhB^.f/^  8, 
sQfiobris  1636.  ^ 

IlluJlres'Domini  Troceres,  Regni  Tutores  Charijfmi 

Vefir.  Illujlr. 

BenevolentiJJima 

:''    CHRISTINA. 

Comme  la  Rigence  n'avoit  pts  confenti  k  h  demande  cJe  la  Reine ,  fbup- 
£onnant  apparemment  que  fon  Precepceur  la  lui  avoit  infmu&,  elle  revint 
a  la  charge  deux  ans  apres,  par  une  Lettre  qu'elle  dcrivk  au  S&iateur,  le 
Grand-Maitre  de  fa  Cour ,  le  jour  meme  de  fa  naiiTance,  qui  Itbit  le  T*r  de 
Decembre,  entrant  dans  la  trefeidme  annde  de.fon  age ;  &  on  fait  qu'alors 
la  Regence  n  y  fit  plus  de  difficult^.  Cette  Lettre  eft  conjue  en  ces  ttnnes. 

Illuftriffimi  Regni  Archidapifer,  DommeEphoreelrairUfime, 

1  » 

*Diemfuum  natalem  cert  is  optionibus  &?  votis  celebrarmt V*r 
teres.  Ego  hoc  ipfo  die,  quo  annum  ingredior  at  at  is  decimumter- 
tium*  nullum  quidem  quam  vellem  lllufiritati  tii*6ptionm% 
propter  at  at  em  adhuc  teneram,  offerre  pojfum.  ,  Vnicam  autem 
banc  ab  Illuftritate  tudrequirens  ,  ut  quemadmqdum  a»t&  bren- 
nium  litter  is  meis  admonita  ,  recepit  fe  fatfurum ,  utpaucailla 
pradia,  quorum  frudtus  Sereniffima  Regina  Mater ,  Tracepto- 
ri  meo9  durante  fud  C0  uxoris  vitd ,  clementer  coycejit,  fub 
privikgiis  ®  immunitaiibus ,  hereditaria  jure  eidem  confer anr 
fur :  ita  adhuc  annuetotibui quoque  ceteris  T>omims  Regent ibns. 


C  H  R  I  8  T  I  N  E    TLEtNE.DE    S  U  E  D  E.  j*j 

4tc  illuftriffmo  <Dmino  CattceUarfonegotium  bee  ix  fe  benign*    **&** 
fufc'tpentt r,  fromiffi  fui  nuthor,  tnterceffioni  noftr*  fro  7>r*-  &>£?££« 
ceptore  locum  rel'mqutre,  f$  uUmuan ,  #*  <y**/ ,  manum  addere  ^Jit  ** 
dignetur.    Quo  facJo,  &  Traccptoretn  fibi  obfequio  >  (Smejfo-  -    ,  ■ 
gulari  amre  in  perfetuum  devinxerit  \^ 

Ittuftrttati  tua 

AoM&e  Mali ,  qui  -addittiflimam 

•ft8.Deccmbnsi638.  .  ' 

CHRISTINAM. 

Void  la  promefle  que  fie  par  &rit  la  jeune  Reine  de  parler  £#/*  avec 
fen  IWcepteu*    Elle  eft  da  2$.  O&obre  1636* 

Liter®  obligatoriae. 

ifor  /»/r*  fcripta  fromittimus  Wadfttingimm  nos  hdc  no  fir  a 
obligation*  fofihac  velk  loqui  Latine  cum  nofiro  Tracepto- 
re.  Anted  quidetn  promijhnus  idem  r  fed  promtffb  non  fietimus. 
*Deince]>$r  TZeo  auxilianter  volumus  fervor e  id  quod  nunc  fro- 
mifimuf.<  Trox'tmo  a  die  Luna  r  'Deo  volente  y  incifiemus  hoc 
noftrum  exercitium.  In  ulteriortm  certificationem  has  lit  eras 
manu  frvfrid  /cnipjsmus,  eifque  Jubfcriffinus.  Aftum  Stock- 
holmiee,  die  z-8.  O&obris  i6$4.  > 

Dang  la  Lettre  fuivance  ,  icrke  en  Suitor ,  Chi/lint  naknde  k  Iz  Reine  * 
fa  M&6,  qu'elle  &  Madame  la  Printefle  £t  Tanee ,  a  qui  fan  &ludation  a*  * 
voit  4ti  commife  (0) ,  fe  portoieht  bien :>    &  fouhaijttoient  d'apprendre 
aufiide  bonnes  nouveHes  de  la  Reine- M^re.  II  y  a  dans  nuuLReceuil  nam* : 
bre  de  ces  fortes  de  Lettres ,  que  nous  ne  produiron»  pas.    Cependant 
celleque  nous  aHoris:don&er,:&  d'autrerfedbJabtes  ,  ferviriw  depreuve 
de  ce  que  Cbriftine  dit  elle- mfcme,  (&)  top?  fans  le  fecours  d'aucun  Mature 
elle  avoit  appris  XMUmandry  le  Franfois  (#),  YItalich,  YEfpagnol  &  le  Sui- 
dots r;. qui Jtpitfk  Langpenan^lle»4  Au  jnoins  on  remarquera.par  lesex- 
empjes^qWroa  verraci-aprgs  V  que  d§»  fage  de  dix  ans  elle  s'exerjoic  a 
toire  en  quatre  diflterentes  Langues,  * 

\  ,.  >  4.     .  \   %m  1   .-.//'  Ad 

34*v  \\ ■::,1,1\  <'    ■*/  '  \  \  de*es,MimriTts*pfr  $%.  .       ..•  .  % 

(*)  II  eft  done  peu  probable  que  fon  Mattre  en  cette  Langueait  6t6  un  Liigeois, 
coimnc  Ta  prttenda  unr  Ecrivain  Frmpis(V.  Ses  M&a.  Tom.  I.  p.  55*).  Nous  vcr- 
sons  bient6t  que  fon  Pr£cepteur  Mattel*  n*a^oic  commence  qu'en  1639-  &  lui  enfeigncr 


i}»         MEMOIRES    CONCE1NANT 
Aa*doM   <  .  Ad  Sereniiffimam  Regiham  Matrem.    •. 

tiofls  pom    .  -  *    •   -       -  •'      ^      -       •     *••      .   *     ♦         *  ^    ...'....    ^    ..     •      %  ^    f 

ir&ii!"  :    Sformdchtigjte >  <BwtnwgrAlsketigt  Kdre  Fr^  /^ 

L'an  Eders  Majefiet  hafwer  fig  altid  at  fdrfdkrapd  ruin  dotterliga 
**&•  odmiuka  t'ienfi  och  h'orfamhet.  Jag  dr  bekymrat  afdotterligoni- 
forgy  huru  Ed.  Majt.~ar.til  GripsEolm  kommin^och  om  des  helfa 
och  lyckeliga  wdlmdgq,och  fender  for  dens  kul  dennemin  lockey  of 
wer  med  mit  lilia  href,  ochgifwer  E.  M.  hbrfamligen  tilkdnna^ 
*  at  tag  fomt  min  dlskeliga  Faderjyjiers  Kdrlighet  dro  wid  god 
helfa  y  onskandes  altid  pd  bddafidor  hugneliga  tidender:  twiflar 
intet  at  E.  M.  behagar  denna  min fkrJ/melfe:  %  ochndr  tag  det 
wet,  fd  fkall  idg  det  oftagtora.  faen  hogjk :Gud hafibt fJE.  j\fr 
i  fin  gudommeliga  befkyd>  och  beder  E.  M.  altjd  at  blifwa  min 
gunftiga  fru  Moder,  fdfim  tag  in  j  min  dod  altid  forblifwer 

^fc2W*S  :      >  \, 'Qdmiuka  och  borfmma      /. 

-.i.  v..    .  .'  '  \  ,    '.;•;■  .     .hotter.  ? 

\      -'■'   ;       :;        '      CHRISTINA  R.  s. 

Harangue      Void  ua  compliment  de  nouvel  an,  que  Chrifiine  pronon$a  en  pj^fen-. 
p/chSii.  ce  de  fon  Oncle,  Jean  Cafimir  Prince  Palatra,  &de  fa  Confine  la  Princef- 
■»«•  fe  Marie  (*)  Fille  de  ce  Prince,  qui  &oic  la  compagne  de  fes  Etudes.    II 

feut  pdurtaot  qoe  la  Prinoefle,  Mar/V  n'ait  pas  eu  pour  rdtude  aiicant  d'ar- 
deurqiiela  jeune  Reine,  puifque  dans,  line  Lettre  de  Taon^  fiiivante  (du  ^ 
23  Mars  1639.)  Chrifiine  prie  le  P&e  dcTencooragerr&  £tre  pltis  diligente ;  ' 
*    maisquilne  laidifepafl  quelle  Ten  dk^verci.         ..       < 

•    Gratuktio  Reginae  ad  Comitem  Pa&tinum  fub  aufpicia 

Anni  163&. 

;  Eft  in  antiquo  more  pofitum  9  Serenifficfie  Princtps:,  Affinlf'* 
charijfme  9/ub  aufpicia  ineuntis  anni  gratulationes  ab  amicU  fie-  : 
ri.  <jj)uem  morem  ut  ego  quoque  fub  ingrejfum  hujus  novi  anni v 
milkfimi  fexcentefimi  trigtfimi ottavir  Jeryarem,  tm^jnetm^ 
rita  ®  humanitatis  obfequid,  me  impulerunt.  *Und&  autemgra*  * 
tulationem  meam potius  exordia?  atque  perfic'um^  quam  ut ~ <e~ - 

terno 

,  (*)  EJIe  fut  enfuite  marine  au  Comte  Magnus  de  la  Quite  +  Gran&lWorier  de  SuMe.  • 


C  B  WIS  TT  M* B  TRd  3  N;K  JD.EC.  SUED  E.  ips 

ttrno  maxim*  TXo  graiiax ,'.  e^amatymente  .6dmpreht»^rt:  pf-  &  ***'*»• 
fumy  maxima* agon,  quod Celfitudvtem.tuam  itna^cufn  illufiriji-  u<^"^  \ 
md  Amitd  f&  liber  is  cbariffimis,  falvos  ac  incotumes  i»  hunc  uf-  i*"  T 
que  diet*  clement  er  confervare  voluerit ,  ab  eodemquetBeo  Op- 
timo,  t$bt&tvis<,  optima®  fecundtffhna  qudyue  deinceps  >uo- 
joeam.  Omnipotent  tile  ^De'iu  digmtpr\  -edi  fuas  pro  immenfd 
fud  bonitafgy  noftro  infemmavit  ammo  dotes !,  potenter  per  JpU 
rttum  fuum  accendere ,  augere ,  roborare ,  tequetuofque  nobis 
suxilio  &  patriae  commodo  aiu  florere  V&  fuperefle.  At  que  hac 
mibi  nunc  in  mentem  venerunt ,  Sereniftime  Princeps ,  quum 
gratulatiouis  officio,  fub  initium  bujus.  ami  apud  Celfitudinem 
tuam  fungi  vellem;  qua  licit  tenuiora  Jiht ,  qudmut  defiderU 
tuo  fatis fa/cere  poffint  \  ab  eo  tamen  animp  funt  prefect  a ,  qui 
nihil  optatius  in  votis  haBet ,  quim^amorem^  benevolenttam 
ac  favor  em  in  te  tuof que  fuum,  quovis  Ifico  f$.  tempore  %  Ungiut 
mc  latins  Jifitndere  poffit.  Dixi.  : 

iGratuktio  Prineipiffe MARLE  «d  Parfcnteto  Gomitem   ; 
;  t   Palatinum fob  imtium  amii  1638.  ■.  v-.\  v.-.'. 

-  Moris  eft  apud  omnes  fere*  Natjones  $  Gentes,  SereniiTmic 
t?rinceps,Clemeajtifflm€  Pareps,  utnna^canni  tempos  Jfre^ 
■ud*  mnMtb  mittere  /Meant.  v  :^^autp»officium  mew.ftyMFere 
?ufiavi,ftr<n*  loco  i>ot*pro.  &reiu$m&^tf.Re#n&  .&;vCsifi&r 
mis  Parentibus  ferib  fufcipere,  ^uod  igiiur  felix  at  ratvm 
fit  j  Deo  Optimo  Maximo  gratiast  quantasmente  concipere  pop- 
fum,  maximas  babeo,  qubd  Sfereaulimam  Reginam,  Celfiffi- 
mos  Parent^,  Fratres  ac  Sorores  potenti  fuo  Numine,  ab  om- 
nibus malts  ac  morbis haft  inns  clementer  prohibuerii  >  eiindetn~ 
que  orp ,'  uf  Regiam  fuam  Majeftatem ,  CelMimos  Parentes, 
Fratres  ac  Sorores ,  folitd  bonitate  fud  perpetub  profequatur, 
&  omnibus  animi  <virtutibus\  omnibus  corporis  dotibus ,  omnibus 
denique  fbrtuna  bonis  augeat ,  cnmulet\  ampftficet.  -'  Faxit  &> 
ternus  ille  'Bens ,  «/?  SereniiTiftia  Regina  h£c  nbftra  qudm  diu- 
tijjime  huti i  tmperio  florens  ataitt \  lucolumis  pneeffe  poJHt  j-|  a 
quia  ille  'Deus  </?,  in  cuius  manu  ac  ditione  vertuntuPpfftnfa^ 
trnerrhnam  igitur  ac  faluti  Sueciae  fatalem  banc  GuHavi  Mi- 
gni  unicorn  fabolerny  nonmodb  filitd  illd  f$  u/ftdtd ,  qud  cote- 
rot  Trincipes  ac  Monarchas  fovet ,  curd  ac  provident  id  profe- 

quatur ,  fed  cb  benignius  ac  diligenti&s  tucatur  >  quo  inJanfi. 

Tom  IK  •••-•«..■     Bl)     ...       -a-  \*  ^  -     jfoim 


194     '>    MEMOIRES    C  DJf  C  KR  M  A  ITT'    - 

'**>**»  JHHud'tne  at  i*opid>  •  tsntdfuv  tUttis  imbetitlhMtt  ptkt.m  mm 
tiow  ££r  /&«/«j  Regbt£  tuttld  ac  patrocmo* f*ktsptMm*c  dm#*fl?<  «ffr 
KIT*  fir&ncowpmfi'rt.        Dixu  J  .  .  .-...'  \v, 

s4«i  C^"9  fit  auffi  en  ABnumi  toctinpfimcna  dpcft)ic^a^i  }^  && 
he  fe  M&e*  en  Tafliira^t  /me  rka  i>eo  |ui  feroit  pluaa^at^que  <|ajjr 
prendre  *que  top*  f&t  r^gtf  a  fon  plus  grand  coptemeraen£ .  En.'niera^ 
teml.elle  prononja  cfevaat  les  Tuceurs  Kegensdulloyau&eun^m 
gue  pleine  de  bons  fouhaits,  corijue  k  peu  ptes  dans  Jes  monies  if?riiifei 
qae  celfe  qu'elle  aroit  fake  &  fon  Oncle.  -» 

Quelle  terns  aprds  ,  les  Regens  ayanc  fouhake  qae  Ja;  fettiie  Kent 
tear  ecihtt  une  Lettre  de  fa  comp^iuonveflcne^^paakksf^if^ 
we*   I* soki.       %.   t  ■-'?/.-.     ^r/i;'\^;y^/?rv'i\^i\\ 


•*^-  *.* 


Nufer  intelUxi  ex  dtjcurfn rfeflro  »terum  ha&ito  >  vo&ts^njob 
ingratum  fore,  fi  cert  tores  vos  facercm  de  reditu  meo  >  '  fer  eft- 
fiolam  froprio  marte  &  manu  confiriptam ,  **  it*  frogrejfum 
fneuminfttcm'aiiquo  mdo  }eK2perdir,yiar&*mhi)fiitoer 
quidem  fitit  admonitia  veJ?rx+~cmhpmmxveridJJta ,  qua  admo- 
nitajum  de  officio  fcribendi  &  diligent  id  in  Jtudiis.  Reditum 
wutem  tneum  Quod  aU'ttiei ,  ex'tfimo  etm  eotmmdijftme  differri 
foff*:'m  frtxtonnth \ditm Veneris  *  n*ji  vobis  4lit*r  vifam  fiUrit 
dijforttrly  quorum  votunfaH  mi#er>'$*r*tii ,'•  &"ad  vtnmia  ** 
mnitati^  at  benewknfii  £*&*  defeftkiU  frcmfa  ac  f*r*fif 
^hn^r'^tan^   '**'  ■  -"'•••.     •'>  •'•  :--    \  wvvA.  ?•••':!;•  -J."  r  =r- r 

Datum  in  AuI4  ftoort/a ,  ,%n 


•  .,A.. 


^.-■..■•:':.i  .!  CHRISTINA^ 


x\  ^r.\ 


<  Ses  Tuteur*  y  r^pondirent  d&  fe  ten^em«i«  Ceft  cette  belt  LetUt 
mi  ft  trouve.d^jA  mftr^e  dans  ^AfJpendice  d^s  M&noiree  de  la  Reind^ 
donr  la  Mkj^^ay^it  4p6  drei%jpar  te  Gprand-Chancelieic  Ou^krm  (^ 


lentil  une  note  noil  feufetnetht^  te$x>ns  qu'iTav^it  ^dnn^es  i^afteine jtif^i'iad 
moisdeF6*ner  rjs$3d»tna!sxau(li  telle  deaf  fejond  donri&s  teptiS  te  tettrt-U 
}bl^htttiteitf4i«  Nous  joigflOM  ki  c«  deux  notes.  .NMstaftJto  iajU 


citrifcMfiiifcS  a 5 iN:£iB i. s;y jibe.  «* 

jufqtt'aunaoi8<te>Fivi^rde  Tap  1043.   \    .  1 

„  Indiculu*  eoruaa ,  qns  ha&eflus  Sacne  Regiae  Majeftati  pro  inform**    L'an 


„  tipne  tradita-4tat  iUuItrilfiaua  Domini*  Regentibtrt  exhitam*  4i<?( .  iftfc 
5  -  •  „  4.  Febrwii  1*38,  .->. , .  •;•  •  =  v  ,/  '•  ;    ■         • ;  _  .•  r  •/  . ' .  ' «  „       J£»/»  * 

^ /V«ri^  P/klmi  Day  idi*.  i  Germanice. 

.  „  Prsces.&  Cantmv,      .»       *       J 
ti  Focabula,  Formula  loquptdi,  Ctlktftia,  Hiftoriafacrs  tx  Junius  priori- 

,  „  C&fafis  tattori*  Jamac ££ Sueticd. .  .  .  •  ,. 

»  Ex  Catbeebefi  tiifafiei  Jrticuli Xrlll.  <    '  y  .'. 

1*  ^r,fi«(WB»tf  y^A«^«r wPeocateudu,  *.  e.  f«fafMt  Librmm  Mqfc. 

„  HifiQriade.frlbTbbm,  ......  .    ,! 

n  Covaewjamta  IJnguarutiu  .*,.*:  \ " ,-.  . .'. .  \\-  *    ^  .. 

„  Lots'  communes  Haffenrefferi «c  prtmo  & ftcunfa-Ubn*    -.•.?. 
„  Carmiha  Catonia.-   SeleSiores  tabula  Mfopl 


4,  Wer prmus.Un\m{vmMb9mft^  c 

„  £x  tyfora  Johannu  de  S.  Bofco  Ub..  L&LL 

..  ■  .  ..l^c,--..-  -  : ;/ ».:.-  > Johannes Matthi*. 

f,  Indiculus  eorum  quae  Sacra  Regia  lilajeftari  pro  informatlohe  tradiw 

f,  Loii  ^mmtt^xHafFenre^ri«?,fir^^  j^WwXx^  v    . 


f> 


t> 


19  Qumque  pofteriores  Libri  CurtiL 

M  £W/«jn  Catiiinarium  Salaflii.  . 

„  Ciceronis  Orationes  quatuor  in  Catilinam. 

f i  B^i/ttm  Jugurtbinum  Saluftii. 

HjLibcr  2.  3.  4.  5.  Titi  Livii  owi  Qbftrv&Mus. 

Anno 


(*)  LePoftfui  WittWtf  civavolt  compote  lui-mA^e  up  ahr^g6  fie  trois  ou  quam, 
feuillcs  pour  le  iervlce  de  Cbrtfine.  '  Vdyez  fes  M^moues  Tog,  L  jjafe  J^,  ,   3  Mi 

B  b  2  ^ 


'  .       .        i 

*ddkio*  J$v  Ajanb- 1S30.  iff*  '26.  fhh.^bodvit  Regina  ft&'monu^one  ititf  3tfceri 
*o£|S£  '~  »  #»£««»  GaUieam,  &prim1mprbftftifucrunt  Les  Dhhgues  Fro* 
u$  Tom«  f ,  pis  par  Samuel  Bernard.    Ltsplaifantes  Journies^duSr.  PavoraL 

1.  ecu..     ^  i)/>  30.  Afarfii  memoriter  recitata  Junt  dues  Orationes  ex  Saluftio:  una 
L'am     -      „  Cafaris,  i  Principe  Eleonora  (*):  altera  Catonk,  hRegind  ipfcL 
i«tt     ,rDfr  6  .^jpri/fr  memoriter  habit* font  ehs  Orationes  ex  Salvia,  una  k  Re- 
„  gina9  in  qudCatilmzbortaturfuos  milites  adpugnam :  altera  A  Principe  r 
.    ..\  ,        „  in  qud  idem  Catilina  conjuratos  fuos  in  abditd  adium  parte  attoquitur. 
,,  Die  29.  April.  Recitata  Junt  face  Orationes  wSahrftio;  una  Catilharia. 
„  Legatorum  £  Manlii  ad  G.  Martium  Regem ,  &  Principe.  Altera  ffu- 
99  gurtbina  Micipfx  Regis  ad  Jugurthara,  qud  turn  officii  admonet ,  fi- 
„  »*m  vita  jibi  adeffc  intelligent  >  kRegind. 
99  Die  11.  Maji  r ecUavit  Regina  precationem  Romuli  ad  Jovem  Statorem,, 
„  rt  Romanis  adverfus  Sabinos  /rr«  ftftm.     Princeps  verb  recitavit 
„  w  rba  Proculi  Juli  ad  Populum  Romanum  confolatienis  plsna  ex  I. 
tf  Libro  Livii. 
„  Die  1 8*  Afe/i  babuit  Regina  Orationem  Murii  Scsevote  ai  Porfennanr 
„  Clufimm  Regent:  Princeps  autem  recitavit  querelas  ac   lamentation** 
„  Lucretise  ai  Viium ,  itomji  &  Arnicas  y  de  violations 
,9  Afrq/fc  jTii/iV  adfinm,  deduOifunt  Loci  communes  HaefifenrdFerr,  poftqum 

„  fecundd  vice  propofiti  Juerunt.  

„  Item,  Ger.  Jo.  Voflii  Elementa  Kbetorica9  oratoriis  ejusdetn  partitions* 

„  bus  accommodate. 
9f  Item  Bellum  Catilmarium  &  Jugurtbinum  SzluQii  fecuhdi  repetitions  ab- 
„  Jolutum.  ^ 

*  tf  Die  7.  Decembris  recitavit  Regina  Orationem  Alexandri  ad  Legates  Da- 
„  rii  ex  IJbr.  IV.  Curtii.  Princeps  verl  declamavit  Orationem  Bar- 
„  mettonk^AJei^drumWe^m /f*ro,  Nycopi*. 

Al  vl  a  .CI  ui    L  .<•  .  ..  L  y.  ■  '•-  •  1    . 

'„  Anno  1640,  die  2%.  Maji  recitavit  Regina  in  Swztlfto  Orationem  Afcxan* 
„  *&\  ad  Amicos  ex  Libro  FILCwtii:  Difcrimen  me  occupavit.  .  fcfcv 
„  Princeprvcrk  Orationem  Cobaris  ad  Beflum  ex  eodem  Authors ,  codem* 
„  que  libro  recifayit :  Natura  mortalium  &c. 

„  Anno  1  tf+i.  ^  trafitata  fuerunt.  Cvmmentaria  C.  Julii  C®fari«.  &*  C?- 
99  ni^/tf  Terentii.  Politico  Lipfii  Hijloria  Elifabethae  Camdeni 
„  X^cf  communes  Btocmarini  &  Laaralii. 

Void  quelques  Ezercices  de  la  Reine  en  Z^iV 

\,         .   (: 


(♦)  Elle  <toit  Coufine  germaine  de  Cbriftint.  fceur  de  la  Princefle  MtWe,  doqt  it 
elk  parte  prfg.  192.  ft  Fille  da  Gom(e  Ptlatin  Jtm  Cafimir.  Elle  fut  marine  depuis  an 
TTinccM#rUiteMe£c<C*fliL       - 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDlijy 

EXERCITIA.  rST  Y  L  I  Addition* 

Excerpta  ex  oreSereniffiflimaeReginae  CMftinm  Domina  meae  ckmen-J«nToPiM$ 

liffimae.  Anno  1642.  '    &  »u. 

Die  3,  Novembris.  l^qu 


)» 


;f  Own  Imperator  Theodofins  /?/«k  fuos  Praceptori  infiituendos  traderht, 
ad  tunc  modutn  eos  allocuius  efi :  „  DileSiJBH%  elegi  vobis  bunc  virum  Pta» 
„  ceptorem ,  ^i  A  ma/*/ J  0*  Jtngularem  prudentiam  &  eruditionem  commcnda- 
„  tur9  &  pracipio  illi  in  confpeBu  veftro%  ut  vos  in*  omnibus  virtutibus  Cbtif* 
»  tianis  &  Principibus  dignis  erudiat,  &  earn  virtuti  eonformem  vitam  dege- 
,*,  ritis9  ut  beredcs  vos  regni  met  eonjlituere  poflinu  Namji  virtuti  nonftudea* 
,->  tfr,  nullo  jure%  neque  meo  aut  fubditorum  commode  >  vos  viibi  fucceffores  elt- 
,V  gefepoHro.  ■ ' 

-1  -  . .   ..    '•   _■  -      -  ^  i  •    .     •  - 

Die  5  Novembris. 

„  U*s  Philippus  Macedonia  firibit  etiam  de  information  Infantum  ad  A- 
„  riftotelem  b*c  memorabilia  verba:  Scies,  mi  Ariftoteles ,  quod  Deus  dedc- 
„  fit  mibi  fitium,  pra  quo  ei  gratia*  ago,  npnfolum  qubd  natuseft,  fed  quid 
„  temporalis  tuis  mibidonatus  eft.  -Nam  fper*  iilum  hfomathme  fir  educa^ 
„  tionc  tud  tarn  deSum  &  escellentm  fote ,  ut  bono  publico  cum  laude  &  utilu 
&  tote  prodejfe  poffiu  „  Cum  Diogenes  Megarenlis  negkSam  educationm 

#  puerorum  videret,  dixit:  fe  matte  effe  iliorum  verveeem  quhmfihum. 

Die  7.  Novembris* 

.  „  Cum  aliquandb qutdafn  vefiiflot  ad  Ariftippam  Pbihfopbum%  interrogah 
„  turn,  quant iim  ti  daret  pro  inftitutione  fitii  fuir  &  ei  jufio  majusprethm 
„  txfgene  videretur,  inquiens  fe  pro  tantd  Jummd  pecunue  facUi  fibi  mancipiunt 

*  ceisrme  poffe,  hoc  rejponfum  ei  dtdit  Ariflippus:  fifilius  tuus  rudker  educa* 
„  tus.fumty  rutin  erit  differentia  inter  ilium  &  communem  ferwm  >  &  fie 
&  duos  f  amnios  babebis. 

•..;'*...        •  •    *•  •♦''.•    }     ••  "    ' 

Die  8.  Novembris.  • . 

;,  Paulas  JEmilius  ratusfi  Uberos  fuos  beni  educajjet ,  hoc  pits  melihs  prth 
»futurum.  qubm  multm  dhitia.  Pojlquam  autem  Macedonia  potiretur,  ob 
*,  earn  rem  motus  de  mini  prtdd  nil  retmert  voluity  quim  BilHiotbecam  Re* 
&  giain  pro  fuis  ftlHs. 

Die  xi.  Novembris* 

i,  Mytilenfes  maximam  pmnam  putarunt  fi  juventus  in  ignorantid  &  rudita- 
&  ti  educarctur,  quamobrem  potitd  domination  maris  ,  rebellibus  fuis  loco  pot* 
» .  n*  impofucrant ,  qubd  liber os  fuos  in  Ambus  liberaiibus  nm  informant*. 

Bb  3  Die 


Dions  pour 

ks  Tomes     ,  . 

^fctL  ^  .    ,V  AmaGs  ""i?«  -SEgypti  deer  cop  at,  ut  omnes  fubditi  illtus  nomina  Jua  c+> 

L»an     „  ram  Prof c^is  &  Officials  tortus  Regni  profiterentur ,  ;o  ipfo  fignipcando  $ 

i6&9    „  quomodd  unusquisqueje  fu/lentaret$&  undi reditu*  fuos  bdberent.  Si  quern  *• 

„  tiojum  offender enty  aut  illicit  am  negociatiohem  exercentem9  ilium  Ji at  im  n&r- 

„  **  mul&abant.   Hanc  legem  Solon  fim*  in  JJgyptura  venj/Jht  fummd  cum  di- 

t*  ligentid  obfervavit,*  &pofte%  AtHenieiifibus  commendavtt9  cum  tatnen[alu 

„  qud  poena  mitigation.    Nam  Aihenw  ifio/fa  &  alios  qui  illkhis  modis  vie- 

„  turn  &  ami&wn  fibi  quarennt ,  coram  Judkio9  fiatuto  tempore,  cobortati 

„  funt9  up  aliquo  hone  (Id  labor e  uterentur.    Si  itmndatis  turn  parerent,  verum 

„  priwd  £? .  alter d  vice  jobflreperent 9  aqua  £?  igni  eis  inter dicebauS  &  in  cpi- 

„  Hum  pellcbant.  Hoc  ediSto  tarn  ^Egyptii  quim  Atteuienfes  pattmfaciebant% 

yy  quod  nullofub  Imperio  otiofi  &  malas  artei  tra  frames  tokrandi  fw$,  ftdfum- 

jy  md  curd  intendendum,  ut  ejusmodi  vitiis  9  qtdbus  Regionis  &  (rentes  pcrklh 

f}  tantur ,  ebuihm eatur.  m    '.~  i:"l 


Die  so*  Dscembrif. 


•* 


M  'Fvt,  aHquis  ykvaja  dive* peqmkt *  in  Provincid  ItaU^  ^  AgerPvr 
„  ]*np$4'£#*  Hwauitoit  Tyrttms  kei  Mlius  >  cogiMvtiqat\qm  pafy  iH 
„  pectmid  pttiretur 9  caufam ,  mvenit  qwmadit  vwitm  sftud  xrindnk   dim* 

*  jus  argueret9  &  pecummn  ipfi  detraberet.  Fkuvft  Htum3  &  dixit  ilium 
9y  commifijfi  crimen^  I^mM^efiatis..  Bonus  Fit  Je  excufavit  quantum  potuit^ 
„  contefiatus  Je  nunquam  aliqutd  perpetrajfe  contra  Station  &  dignitatem  ejus* 
„  Cum  autem  innueret  Tyravmi  caput  \to  ampuUmdum  >  interrogavit  innocent 
t,  Homo  quid  commifijjet f?  inquit  Tyr annus:  abdidijli  clhm  in  adibus  tuii 
H  boftes;  qui  coqfplrWwt  in  caput  meunu  Hoc  audito  itmcmi#ir9  quodx  da 
4  pecuniam  re  ageretury  &  fine  amiffione  pecuma  fahms  &  Unburns  fvadete 

#  nen  poJfet9  inquit:  Verum  eft,  Pontine,  quad  diXifii:  jnktt  autem  cqubet 
n  &  tuilites  meeum,  turn  Jiatim  dabo  tibi  bofies  illos  coptivos. .  Atqwitodh 
*.  ifejfft  miffos  tnilitts  ad  ciftjm  in  qud  occlufa  eras  pecuma ,  edque  accept  A 
„  dixit:  auferte  bos  illicit  nam  ba  non  Johm  Domini  met ,  fedetiam  run  a* 
„  cerrimi  bofies  funs.  Cum  pecuma  ad  Tyrannum  delata  ejjet,  reddidit  je  con* 
„  tentumy  &  fir  mniangor*,  ew4&*mtfefii&liberatus. 

Die  12.  Deeembris. ,  ;:.:...   * 

.  x,  Ifidoru*  inq*it ,  cym  pauper  em  habiret,  quid  dhiti  vfferrct,  turn  non 
„  Jolum  contumelid  afficitur  &  non  audit ur9  fedetiam  contra  vtritpte^Ji^pi^ 
„  mitur.  De  hoc  talem  hijioriam  legimus  de  quodamfalfo  &  injufio  Judke9 
„  qui  fententiam  pronunciaretfuper  rtCAtrjmrfdAnter  duas  partes.  Una  pars 
„  attulit  ipfi  ollam  plenum  o!eo9  ed  fpe9  quoniam  Judex  effety  judicium  pro  to 
H  dicer et.  Hoc  cognito,  Advsrfarrus  dedit  etdem  JudkifagintiaoiJmUy  pe- 
„  tens  ut  ob  munus  ejus  rationem  in  judicio  baberet.  Cum  iniquus  Judex  jtuB* 
tt  cium  ferret  nfpe&uaAfwi,  qidmjorisprttutfet9.cqnqu$ 

r  - " ..  j>  oleum 


CHJl  1-fi/lVI  If  I  '**  Eel  V  »  :I>  E   SUB'  *:E.    199 

n  oleum  Jkmatfm4p^*UJtt 

9i  aquum  quidem  fuiffht  ut  tibi  injudicio  adjiitijjem  8*  tibi  favor abilior  fuiffbn  *!  "****  '* 
„  auhm  tuo  adverfario:  tamen  queri  me  oportet ,  fuem  in  itfes  measlrtupijji,  £Tr<5£ 
„  &forti  deprebenfo  olco,  ollam  fregit  oleumque  difperjjb  ut  tua  caufa  excideret L  *  "•    % 
#-4«#f i-mm*Hd.    p*t ety m&P #»**«* 'dm/***  fit Q& ingrmun^  a-  *7te* 


'X   *.v"- 


^  Anno  !043;rHe3^TaAuanu  ,       v  A  .,    ,     .  v 

K'£  Cum- afip^b inter  Mhtnkn fa  Athe^ 

„  ftienfts  flffiftm  {todfcm  proffrntgavtrilnt]  tofiCftfs  quidarh  Megarenfis  A? 
M  tbenis  deprekntfu  firet)  WJDrti  ple&#tfur:,  .A*tt  idwytmpii^CMf 
„  0t<i<fam  Megarenfis  Euclides  quotidie  cbje  conjerebat ,  &  /Af  Socratem  *a- 
n  <//VArt.  £f  cam  fl#^j£nj^00fal  $$f ,  mi/of  fwninarid  indutus  acce* 
„  pi*  pallium  caput  que  texit,  &  ivit  Megaris  Athenas  vefperi,  ut  nolle  pa* 
„  rum  Socratem  audiret,  &  fapientiam  ab  eo  difceret\  fcf  cum  dkfftrtt,  re* 
9>  diit  domwn  eodem  babitu.  Quoniam  Euclidi  non  molejium  fuit  y  cum  period* 
q  trite,  .tamjongum  her  qwtidii  (onficere,  tm  audirtt  maximum  virum  Socra- 
^  teq*,  juyene*  decclfaphnte$  vtrbs  qumrefl  &  aUquid  ab  illisd^eere^  tr+ 

y.*   x   'A    ■.•-  —  v-  '*   Die  rr  F*b#aafiL^  /'-'.  '    m.  -'  r 

-/».Piqgml4&r^^  quod  jhgulisdi+ 

»  bus  ex  Pyj-seo,  ubi  babitaverat,  afceykrat ^^^%4J^Jiadia,adau^ien^ 
99  ium  Soqratera,  Hdc.  temfidlqte  tnitUiagri  fount  ta  vejligia  cemfere  ad 
i9  k&ionem  eruditi  viri  audien^m:\qdod\nisciunt  eftt  fapientiam  &  artem  ia* 
„  dih  lahefaftaw ,  tfdefdie  in  diem  bafatiemmgis^mfflue  irruere. 

Dte  3.  Ffcbvtferii    ~  ' 

.  ^Jn  Papaphilia  jft«x  idkiffwms  mo#t%  Gwfycutdi&vs >  al quern  quia  wk 
fi  ves  fceph  appellunkj  pkath  admdvrt  comwdus  efi;  qui  eti&n  qb  eo  m<m$4 
»  Coricaei  dwi  fvnt..  Jlli  novum  tklum  extpgftovermt  ad  infidiandum  bomi* 
n  nwn  bonis  &  vita,  ham  mifcebant  fe  metcfuoribus  dthenieniipus hfi$  expifcati 
nfuhi  quas  mertes  adfemnt9  fstaub'tertde ferity  G?  ubi  txpoherent.  Et  cum 
y>  talia  audivijent  y  parawrmtfe&fpotiaverantmeriaitorxfify  . 


_j  t  - 


Die.^  Eebruarik 


'„  Wi  ipfi  mercateres  in  mart  adgreffi  arripuerunt  &  fpolktWti&tiem^  Cum 
'0  hoc  animadverterent  mercatores,  occultaverunt  negotiations  funs  &  delitue- 
#  tlmt.  Sed  cufrfd  ratiefo^  mfrcqtts  fposvbttgte  w'n\pjffent  r  Eoric^as  om* 
„  nia  exploraytibus^  wvcrbium^exind^  4ff#H#  #$*  fyri^  #*&#*#•  W* 
^  omnia fqfillfmi  invcjfi&runt.     ^  [  [:      ..  .  .    v^t> 


Sui- 


too      MEM  0  MUE  1  G  O  N  C  fc  R  tf'X'lt  *   i  :» 

Addhfow .   Solvent  qaetyoes  Exercice*  de  la  fteine  ea  Langue  Fraii£Mfe.     '  "  '•    « 

toTomS?         Monfieur, 

"  ian  Jfc  »V  $**  voulu  manqner  de  vous  faire  /avoir  qu'a  cetto 
i<543-  heure  tout  eft  en  bonitat  dans  ees\quarfitrs%-^fiincifidemb^ 
farce  que  nous  avons  re  pi  de  bonnes  nouyelles  de  notre  Armfe* 
que  tout  fe  diftofe  &  feuffatisfacJion,  &  qiiils  ont  emporte"  une 
yhlle  affez  fromtement  fuivant  nos  deftrs.  Jeyous  icris,  eel* 
four  vous  faire  part  de  notre  joye  pkblique  >  vous  ajfursnp 
far  cefeu  de  mots  que.  je  defire  de  vivre  &  de  mourir,  ■ 


Monfieur,  &«.  *t 

Madame,  •".  j.    ......   .« 

J' at  refu  une  grande  triftejfe  y  enapprenant  qu'il*  pld  £ 
^Dteu  de  vous  ch after  bien  rudement ,  en  vous  rayij[a)tf~yfc 
tre  cher  Mart,  la  mo  it  it  de  votre  vie.  Tour  moi  >  Mada- 
me, je  prends  part  ax  vos  regrets :  mats  comme  la  perte 
n9eft  pas  reparable,  je  ne  faurois  jamais  mieux  fatisfaire  a 
man  devoir  quen  vous  confolant.  Je  vous  fupplie,  Mada- 
me ,  de  confidtrer  qu9il  n9y  a  rien  au  monde  de  fi  trifle ,  qu'u- 
ne  aujji  belie  ante  que  la  v6tre>  ne  puiffe  foire  fervir  d  Jon 
contentement.  II  faut  penftr  que  coinrne  il  eft  imjpojfible  a  uH 
prifonnier  de  ne  quitter  pas  dvec  profit  fa  prifon  tci ,  de-mime 
les  antes  qui  font  en  ce  Monde  comme  en  prifon ,  rejfentent  par 
cette  Jvafion  premUrement  le  contentement  diune  vie  libre  de 
regrets  f£>  de  foupirs:  f$  aikfila  mart  eft  Fajfiirance  (Tune  b#u- 
reufe  vie.  \  Je  ne  doute  pas  qtien  confid&4ntcela%  la  mok&de 
vos  douleurt  ne  cejfe;  &  en  le  faifant9  vousferez  une  ieu'lre 
digne  de  yous.  Quant  a  moi ,  je  ne  manquerai  pasde  vous  af 
'  furerpwr  Pejfet*  que  je  defire  en  cette  occafion  dem&iter  dtpqrf 
ter  le  mm, 

Madame,  &q. 

Monfieur;     *  *  7 

Votre  depart  m'a  fort  touch*  \  mais  quand  je  >  confidi* 
,re  t  importance  de  vos  affaires ,  je  ne  puis .  que  regretter 
mon  malheur ,  qui  ne  me  permet  pas  davantage  Id  douceuf* 
4(  votre  converfation.    Cependant,   Monfieur ,  je  fuis  bien 


C  H  It  L  S.T  I  N  K    REINI.DS    S  U  E  D  E.  aoi 

mfe  quandje  fen  ft. que  vttre  depart  ne  pourra  Jamais  changer  8cA*lw«" 
Metre  omit  it,  mats  plntdt  nous  affurer.  qu'il  ny  a  rien  an  monde  tioS^ 
de  Jidur  qui  Puife  rompre  unefi  ferme  amine".    Quant  a  moi9  JVtr* 
je  vans  iprieje troire toujour s  (ce  que  je  ne,  doute  pas  que  vous     -,    ■ 
nefajiexypejefuit,.  ."«'.'     ;    i«£ 

"i"i-J'.t«V--.:     \V  ,|r,^niiur;;':,    :  .'jy.    ._•  ■• 

-     .'■•  •••-■•  Kotre  fidtk  Amie.  — 

Madame, 

Vos  eminent es  qudlitds  dctateni  ft  fart  entre  ioutes  Us  an- 
¥res9-  qvileftimpoffibk  dtlei.  recorder  fans  un  regentiment par- 
ticulier.  fPour  moi->  Madame ',  je  me  trouve  ravi  en  confide^ 
rant  vos  perfections,  &  m'efime  beureux  de  porter  le  nm, 


'J\ 

-*:&< 

,^!adatner    >  -.. 

»  •«. 

^    •  f> 

■   .               •    .          .   ■        r 

v •.,"."  *.'■.■'  IdeVotre'irk* 

•bumble  Serviteur, 

•• 

>  •• 

De  la  Patience. 

*     '     '                                 . 

Entre  toutes  les  Vert  us  qui  font  n/ceffaires  aux  hommes ,  /* 
*Patience  eft  la  principal* ,  ^rf/v*  qu'elle  nous  rend  vHhrieux 
mime  de  .la  Fortune :  ainfi  nous  pourrions  av£cune  vaillante 
conftance  fouffrir  tous  les  accident,  f$  fortir'cmtensd^ f  ce.Won^ 
de>  dans  raffurance  qtiil  n'y  a  rien  dimfoffble  a  ^Dieu  pour  nous 
aider  quand  on  travaille  a  lui,  plaire*  Sf  dans  cette  cr<*yauce  on 
paffefon  terns  en  vivant  bonnHement. 

De  la  Conftance. 

La  Conftance  eft  Id  plus  telle  chofe  du  monde,  f$  la  principal* 

Vertu.    Elle  eft  utile  a  toutes  chofts;  fS  un  hotntne  quine  fa 

pas,  eft  incapable  de  grandes  affaires  ;  tar  on  ne  pent  jamais 

s*  affurer  d" avoir  ek  fa  vie  un  but  honnite,  ft  fen  tfeftpQUt  cam? 

ft  ant. 

En*  faveur  du  Courage. 

lief  bien  yrai  qn*il  fe  trouve des gens  aui  penfent  ttre%  lets 
plus  braves  du  monde  i  mass  U  n'j  a  rten  qui  faffe  wteftx 
'tmeir.  ■-    ."-■■'••■■.  cc-  *:-• ■   e-ctater 


\ 


S02         MEMOIRES    C  O-N  (ERNA'NT  : 

'A/dfl^s;  tcbiet  Jeur  foUe,  qui eiqtton  4fp&frCm$to%^}lls  dsfiut 
IfijSff'  Wen^n^+fM  Vtr*  Wpft**ae  fans  cete}  ptmfanvimn  virtu 
.xv?  il  efiimfoffible  de  pouvoit  fe  nommer  tyertueux^  tmr  Stiefivm 
"Bornme  4»t-fo&  fage,  Ytckt  Of  bim  fait  de  corps,  tout  ceta  n'»£ 
rien,  s'il  ri  eft  fundi  fur  cette  vertu:  &^fondemeui  eft.  jt 
ferme9  que  tout es  let  ft  licit  is  dependent  Selle:  car  fans  elle 
tout  bonheur  rieft  qriune  btobre'fans  corps.  Ceft  le  Courage  qui 
rend.jm'.bown?  cafabie  de  toutes  les  autres  vert  us.  Il/aut 
done  Fejlimer  comme  leur  mere. 

Que  le  Courage  fans  1^  Prudence  ,ne  peut  pas  fubfifter. 

'  \  Notts  avons  !>dif  quelqui  Vbofe  de  ttxtettitit^  du  courage,  A 
tetie.  bture  HfotiV&re  qrion  tie  peut  jamais  fe  banter  </7- 
tre  cmtrageux>sftms>la  prudence ;  car  nous  voyons  dans  toutes 
les  Hiftoires,  que  la  prudence  a  toujoxurs,  it 4  la  maitrejfe  dm . 
courage.  L 'experience  nous  affure  £«' Alexandre  le  Grand, 
les  deux  ScipionSjr&fC.eTai:  Empereur  Romain,  euffentfait  b'ten 
pioinsde  chbfes^jtZMr'cfofage  rieilt  pas  iti conduit  par  la  pru- 
dence. La  raifon  nous  dicle  que  tout  courage  qui  rieft  pas  mil/ 
dune  /age  ri flexion,  eft  forte"  plutdt  a  faire  du  mal>  qriil  ne 
marque  un  brave  homrne.  tyfaut  done  faire  fonpojpble  four  f- 
tre  courageux  avec  ri  flexion.  -, 

Pes  |ao  1 63  if  ( le  ^4.  06tobre  )  Cbrijike  averrit  la  Reine  fa  Mere  qai 
h  Gonvernante  derri^ndoit  a  etre  dechargeede  fon  emploi,  icaufede 
ion  ige'avahc^.  Elle  pria  done  la  Reine  d'en  nommer  une  autre  a  fa  pla» 
«&,  perf^«We*  que  la  Regence  le  Conformeroii:  a  fon  avis  &  a  fa  volon- 
ti.  Environ  deux  mois  apres.ia  PtincpKe  Palatini  fa  Tante  &ant  venue 
a  mourir,  Chrifiine  ecrivit  Ik  deffos  des  Lettres  de  condolence,  tant  a  fy 
Mere,  qu'a  fon  Oncle  le  Prince '  JeaffjC^mr^  Epoux  de  la  Princefle  d& 
funte.  Dans  fes  Lettres  a  celui-ci  elle  lui'  promettoit  &  afes  Enfens, 
fws'les"  fco^a.  offices  ^ui-d^pendoient'  d(elle-r  eq^opnfid^ration  de  -ceux 
flV  >Ia  deTunte  Pwnc^Tejui  ayO,i^,rendus  en  "veritable  Mere.  Elle  lui 
dtfbit  aufli  gu'elle "€imt  tfavw  due. le  Prinze  Ckatkt  fon  Fils  re$ourn(U  en 
Sa&fe,  de  cr&inte  du'riri "ner  rtoriihptigue'  danili^g&erreavee  le'  Dinm- 
'urarle.  :  Vwtf  anede  oescfcettresV'  »••*  —  >>J  A.  •">  •*• : 

Wefterax  *5'  Febrn  163,9. 

Hocbgebornef  .Furji ,  Hochgiebrttr  berfzlieber  Pett*r..  .Eur. 
Uebd. fibreiben  babe icb nut freuden  bekommen^worattiverneb- 
in*  Ew>  L.  gefindffil  '4  I&mdle]Hi'?&  L.  &i»fft  WW  iff:  'j*- 
v ;i  0J  dotb 


CHRISTINE   REIME    P  £   S..U  E  j>  E.  $©j 

fab  babe  kbnicbt  tirmm  mterksfin  &  L.  mk-dhftmmiBun 

fcbreiben  zueriennen  geben ,  dafi  ob  kbfibon  weit  von  E.  L.  jet-  %£?£„ 
sobifiyfo  foil  docb  allezeit  bey  E.  L.  mein  bertzfiyn.    Hoffe  aucb  J"  2°** 

4afs  kb  es  nicbt  allekt  mit  Worten ,  fondern  aucb  mit  tVerhn, — - 

mit  der  zeit,  wills  Gott,  f  pur en  las/en  ,  und  der  treu  und  Hebe,    E™ 
fo  wine*  nunmebr  in  Gott  rubende,  bertzlkbeBqfe^an  mir  in  ibr         : 
Tod  bewiefen  bat,  [an  Ew.  L.  und  euren  vklgelkbien  kindern  will 
fpuren  fafen ,  und  in  der  that  verbaffe  heweifen*  dafi  kb  dkjem*  ' 
gebiby  die  Ew.  L.  bei$e  urn  Ew.  L.  eigener  tugenden  balber ,  fo 
woblauebtmmeiner,  nunmebr  in  Rube  der  Seeiigen  bocbldblkber. 
gedfabtitis  litber  Bafenwillen,  liebe  und  ebre.    Icb  kan  Ew.  L. 
nicbt  genugfam  die  grofe  treu  und  dien/te  vergelten,  fo  Ew.  L. 
feelige  inGottruhendebertzliebe  Gemablinmir frewh fin  bat^ah'eint 
recbte  FatfrrScbweJier:  nicbt  dafi  kb  faff  atldn  Fatcr-Scbwes- 
ter,  fondern  ah  eine  natiirlkbe  Mutter.  Derentbdlber  erbiete  kb 
micb  aufdas  bdcb/legegen  Ew.  L.fammt  Ew.  L.  bertzvielgelieb- 
te  Kinder ,  undfo  vkl  mir  muglkb  Ew.  L.  wiederum  nicbt  zu  ver* 
gesfea.*:. 

Ew.  L.  fcbreiben  mir  dafi  H.  C.  (Hertioe  Carl  Guftave)  in 
vierzebntage  nicbt  bat  dasfieber  gebabt ,  welcbes  mir  von  bertr 
zen  Ikb  ijl.  Gott  erbalte  ibn  ferner  in  dicfer  betrubten  ge/egen- 
beit ,  und  dernacb  dem  Vaterlande  zuni  beifland.  Icb  vernebme 
aucb  aus  Ew,  L.  fcbreiben,  dafi  Ew.  L  gerne  wollen  ibn  bald zu 
fkb  komtnen  lasfen*  welcbes  mir  deuebt  ein guter  rath  zufeyn,die- 
weti  mir  gewifslkb  deucbt ,  dafi  wir  cum  Rege  Dano  bellum  ge£ 
Airi  fymus ;  welcbes  wo  -es  gefcbiebet ,  fa  wird  es  ficberlkb  gefabr. 
feyn-t  dafser  derm  fo  bald  berhommen  kan:   '■'.-•'" 

Der  Hofmeifter  und  Meifier  Benedidhw  Baaz  baben  eine  reine 
contrpverfia  zufammen.  Icb  glaube  nicbt  dafi  es  etwas  auf  ftcb 
baben  foil ;  docb  kan  es  besfer  compefcirt  werden  ,wenn  Ew.  L. 
felber  gegenwartigfiyn.  Icb  molefiire  Ew.  L.  all  zu  oft  und  will 
Ew.  L.  Gott  dem  albniicbtigen  befeblen.  Icb  ver/kbere.  Ew.  L. 
dajs  kb  bin  und  allezeit  bleibe3  wie  icbgewefen  bin 

Ew.  Lkbd. 

Getreue  Baas  im  todt 
CHRISTINA  Regina  Sued*. 

Cc  2  Now 


»*4         MEtfOIRES    CONCERNANT 

Adaitfeftt     Nous  croyons  pouvoir  iriterer  id  la  Lettre  que  Ie  Roi.de  France  &rivit 
?corSIi;,    au  Prince  Palatin  au  fujet  de  la  mort  de  cette  niSme  Princfeffe.   .  . 

tioos  pom  » 

lei  Tomes  / 

I,gc11*         Mon  Coufin ,  ayant  eu  avis  de  la  perte  que  vous  avezfaite  de  tna  Ceujine  f 

L'an     la  Princefle  Palatine  votre  Femme ,  dicidee  depuis  peu,  fai  bien  voulu  vous  ii* 

£tn?*  moiSner  Par  cette  Lttt™  h  Vm  V**  Je  pends  h.  votre  affiiftion ,  iant  par  teflims 

9$mi9uL*t   que  fat  pour  voiis^que  parce  qu'cllc  toucboit  de  pris  difunt  mon  Frers  le  Rot  ds 

Fnwc  im    Suede,  dons  la  mimoire  mefera  toujour  s  cbere.    TaiJU  que  voire  affliction  eft 

Prince  ?*i*.trts-grande\  ce  qui  tn  engage  d'autant  plus  h  vous  f aire  ce  compliment  4e  c'ondo- 

**-  liancc,  &  &  vous  foubaiter  la  confolation  qui  vous  eft  nicejfaite.     Si  lajfurance 

de  mon  affeftion  pouvoit  vous  apporter  quelque  foulagement  dans  ecu e  rencontre \ 

fen  ferois  tris.aife,  ayant  donni  ordre  au  Sieur  de  Rorte,  mon  Confeillertf 

Gentilbomme  ordinaire  de  ma  Cbambre\  Riftdent  de  ma  part  par  -  deli ,  de  vous 

f  aire  entendre  bien  expreffiment  que  jeferai  cbarme  de  vous  la  f aire  paroftre  dans 

tomes  Us  occafions* qui  nCen  fourfitront  le  moyen:  friant  Dieu  quit  vous  ait3- 

Mon  Coufin,  enfafainte  &  digne garden  Ecrit  h  St. Germain  en  Laje k  39 

Jvrili63<}.  &c. 

LOUIS 

BoutbUlier. 

Ce  fut a l'occafion  de  la  mort  de  cette  Princefle  ,-que  la  Rigence  da 
Suide  fit  aufli  fes  complimens  de  condolence  au  Fils  da  Comte  Palatin% 
qui  voyageoit  alors  dans  les  Pays  Strangers.  Voici  Tobligeante  r^ponfe 
qu'en  rejut  la  R^gence  (*). 

•"  ■    Perilluftres  &  Generofiffimi  Domini  Proceres. 

Ltttn  di      „  Quantum  met  meorumque  concepiflis  amorerri  &  adbuc  fovetii ,  hm  moM 

Guftivc"tf«    "  prafens  ego  &  tot  annorum  experiments  mei  quoque  comperti  famus :  fed  $• 

s*nMdes&.  „  tiam  i  vobis  jam  remotior  &  ab  axe  fortunes  fatorum  crudelitatc  quafi  deje* 

*•  *>  Stus  (Ji  modb  fatis  quidquam  adferibere  poffimus)  per  literas  vejtras  ,   qua 

„  condolentia,  confolationis  &  amoris  fcintillas  ubique  fpargunt,.  nuper  quoqus 

„  percepi    Vobis  narhque  tot  am  fatniliam  hoftram  jam  mcritb  mxjtijjimam  non 

„  minUs  quhm  antea  babetls  commendatam.f  &f  '  babituros  prom  ft  tit  is.    Hoc 

„  fasts  ut  grands  infortunii  pondus  &  injedtum  families  vulnus  rettd  service  PHh 

„  gis fujlineamus ,  mc  fulmina  for tunaque  incident es  procelh  nos  moveant:  Hos 

.     „  vobis  vejlrifque  in  perpetuim  ex  profundi  mente  nos  obligatos  facit  &  amoris 

„  memores:  Hoc  facit  us  animo  piifque  votis  vos  cum  Republicd  belli  incendiis 

»  it* 

<*)'Nous  avens  reniarqu*  dans  les  M^roOires  de  Cbriftine  (Tom.  I.  p.  313. )  qwe  ce 
Prince,  Succefleur  de  la  Reioe  •  avoit  de  belles  connoiflances.  I]  avoit  voyag6  dans  les 
meillcurs  Pals  de  TJEurope,  &  j>i  le  Journal  de  fon  voyage  4crit  en  lAtiny  qui  nitri- 
te de  voir  le  jour* 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE,  *>5 

£  impBcatd,  adfeticepewtodemf*ccffim,feMchrme^m  &  feBcVJlmum    AMtfo* 
„  mnium  return  eventum  hbentes  &  meduttitks juvemus.    Hifce  cum  Republic  ,*  JJ'JSS, 
t9  cd  Suecorum  inclytd  ItiufiritatesPefiras  AltifjttnD  ad  omnesf elicit atisvotum,  i«  lomet 
„  tttgut  ami  mm  fT/arai  adfolitam  affe&us  promtitudinem  commendo  *'  * IL  B . 

L*an 

Illuftricatibus  Veftris  t«* 

Mmfftii  die  12  ' 

A4«ji  A.  1*39.  yim/w  A^  a^ifltar 

Carolus  Guftavus  Corns 
(Jubfctiptio).  Palatinus  Rbeni. 

S.  R.  Majeftatis  Regnique  Sueciae  Tutoribus  &  Caratoribus 
indefeffis,  Perilluftribus  &  GeneroGflimis  Dominis. 

Dans  quelques  autres  Lettres  de  Cbrifiine  a  Ton  Oncle  Jean  Cafimir  (a)9  &•****•*. 
elle  lui  marque  en  chiflres  la  crainte  oft  elle  eft  que  la  froideur  entre  la  5W-  %ult^ 
de  &  le  Dannematc  ne  dlgfatfr&t  enfin  en  une  rupture  ouverte ,  k  caufc  du  nemaie. 

}>eu  de  finc&it£  que  ce  Voifin  faifoic  paroitre  envers  la  Suidt  ,  en  ce  que 
bus  pr&exte  d'etre  M&Jiateur  4e  la  paix  en  Jlkmagne  ,  il  ne  faifoit  qu'y 
embrouiller  les  affaires  au  defavantage  de  la  Suidt.  Elle  doute  mfime  que 
les  grands  progrds  des  Armes  Stddoifes  ,.  ictus  la  conduite  du  Connekable 
z  ^ianer ,  puiflent  tenir  ce  Roi  &  l*Ete£teur  de  Brandebourg  en  refpe£L 
On  fe  continue  dans  cette  opinion ,  die -elle,  par  une  Letcre  intercepts 
qui  donne  beaucoup  a  penfer.  Au  refte  elle  deplore  la  mort  du  Due  Ber- 
nard de  Weimar,  arriv^e  dans  un  terns  fi  critique ,  fur-  tout  dans  le  terns 
que  la  France  veut  s'approprier  l'Arm&  JVcimarienne  >  quoiqu'elle  ait  rendu 
hommage  &  prfiti  ferment  de  fiddlitd  a  la  Couronne  de  Suide. 

Cette  Lettre  interteptfe ,  qui  felon  Chriftine  avoit  donnl  i  penfer  i 
Ja  R^gence,  rouloit  fails  doyte  fur  les  menses  fecr&es  du  Dannemaxc  pour 
faciliter  l'gvafion  de  la  Reioe  fa  M£re  ,  qui  fe  fit  Tann&  dapres ,  &  done 
nous  avons  rapportd  ailleurs  les  particularities  aflez  en  detail  (b).  Ceci  fe 
confirme  encore  plus  par  quelques  autres  Lettres  que  Cbrifiine  icrivit  enfui- 
te  &  fa  M6re,  &  qui  elle  t^moigna  impatience  qu'elle  avoit  de  la  voir  ar- 
river  bientdt  auprds  d'elle.  Elle  joignit  meme  k  fa  Lettre  celle  de  la  Rrf- 
gebce,  oil  la  Reine  MAre&oibpriee  inftamment  d'honorer  la  jeune  Rei* , 
,  ne  de  fa  pretence  (c). 

Apres  bien  des  follicfcatioig  ,  la.Reide   Marie -Ekonorc  vint  enfin    £»4£» 
1'annee  fuivante  i  Stockholm;  mais  elle  s'impatienta  fi  fort  de  retour-  %£u    "* 
ner  i  la  Ville  de  NycSping  #    que  cet  empreflement   fit  juger ,  quoi- 

3u*apr£s  coup  ,4  qu'elle  avoit  des  tors  pris  des  mefures  pour  spader. 
Luffi  Cbrifiine  en  apprit  la  nouvelle  au  Prince  Pahtin  fon  Oncle,  qu'ef- 
le  pria  de  vouloir  bien  fe  rendre  aupr&s  d'elle ,    parce  qu'elle  avoit  ea 

)a 

(«)  Du  4,  fiP  II.  Mai ,  du  12.  £f  29.        (b)  Du  98.  M$it  1$.  JuilUt'&  »8.  03* 


(#)  Mim.  de  Chriftine  ft*.  7.  fy.  59  &e. 


Cc  3 


AUtd^t  la  fft<*!Wle\noiivelte  one  MadsRn^  fa  M^rc  s'&ofc  retiree  on  ne  ftvoit  t>^# 
uom""^  n'ayant  avecelle  que  fa  Demoifelle  Qulm  &  fes  Gentilshommes  Z)«^^  3p 
ies  t#ih«  Pogrelly  done  elle  (Cbrijlins)  auffi-bien  que  la  Rggeoce  $  &oient  fortjoa 
';  *  u*  ^  peine  f  ne  fachant  quel  parti  prendre*    Voici  les  Leures  meme*. 

L'aa 

^40.  Stockholm  21.  Junii  1 640.  titulo  confueto. 

Eiv.  Liebd.  fibreiben  bob  icb  empfangen ,  woraus  icb  vemont- 
men  daft  E.  L.  Sobn  H.  C  G.  (Hertzog  Carl  Guftave)  zu  Ham- 
burg gewefinfiy.  Hoffe  demtwegen  daft  er  wird  bald  bierkom- 
men.  Derentbalben  bine  icb ,  daft  E  L  wollen /icb  bald  bieber 
verfugen  und  nicbt  allein  darum,  findern  aucb  dieweil  [Gott  bes- 
firts]  icbfebr  verdruslicbe  zeitungen  babe  bekommenx  nemlicb  daft 
F.  M.  [Frau  Mutter]  weggereijl  i/t}  man  wis  nicbt  w^bin  ,  und 
bat  keinen  rnebr  mit  ficb  genommen ,  als  die  Bylow ,  Diickert  und 
Pogrell,  woriiber  icb,  fammt  die  Regierung ,  fiynd  febr  perplex 
geworden. >  daft  man  nicbt  wet  ft  was  man  tbunfill  Dies  E.  L. 
zu  notificiren  bob  icb  nicbt  unterlasfen  kdnnen  :  E.  L.  hiemit  den 
Allmfcbiigen  empfoblen ,  und  micb  in  dero  gute  afettion*  Icb  ver~ 
bleibe 

Ew.Liebd. 

Getreue  bis  im  todt 

Chriftina. 

Au  mfime.  Stockholm  p.  Sept.  jtf+o.  •... 

Eiv.  Liebden  ftbreiben  babe  icb  wobl  empfangen,  Sebe  dor  out 
das  gute  vertrauen  ft  E.  L.  zu  mir  tragen.  Icb  will  E.  L.  ver* 
ficberen ,  daft  ibre  affeRion  nicbt  fill  ubel  angewendet  werden: 
denn  icb  allezeit  micb  befleiffigen  fill  diejenige  zufiyn  und  bleiben'f 
die  E.  L.  woltbaten  an  Eure  Kinder  vergelten  werde.  Icb  kan 
.  micbt  unterlasfin  E.  L.freundlkb  zu  danken>  daft  fie  baben  wol- 
len  mir  wisfin  lasfin  von  meinerfrau  Mutter.  Icb  meyne  fie  wer- 
den wiederkommen,  dieweil man  fagen  will  daft  fie  der  Regierung 
zugeftbrieben  und  ficb  ge&usfirt  daft  fie  wolle  wiederkommen. 
Die  gewi/sbeit  fill  E.  L.  mit  necbfier  poji  vefnebtnen.  Icb  will 
E.  L.  nicbt  l&nger  aufbalten,  finder n  befeblen  E.  L.  unt'er  Gottes 
gnddige  protection ,  und  micb  in  Dero  bebarrlicbe  affeRion* 

Icb  ver bleibe  &c, 

CHRISTINA; 


CH'&ISTINE    &  £  I  N  E  ■  D  I    SUEDE,    ao? 

A  ct^Lettres  noes  en  joignons  fix  autre*  Writes  par  eHe-meme  ea  £«•  .am*>mi 
tin -j  audit Canteif<*W»i  am  Regens  da  Royaume  en  general,  &a  quel-  j£E£ 
goes  •  una  d'eux  en  pattieulifcr.    Elle  ftlicite  lbn  Oocleiur  fon  Anniverfei.  ><•  *<mm*  . 
ie.  -EH* intercede  pour  le  vieux  Chirwpen  du  feu  Roi  fon  Fere.  Elle  de- lfcu- 
rnapde  au,  ChanCelier  Oxenfiitrna  une  Minute  pour  rfoondre  a  la  Lettre  du     i/an. 
CorinStable  Boner'.  Elle  remercfe  Ie  Grand-TreTorier  de  fa  montre  re*paree,     H3* 
&  de  1'ecritolre  done  il  hri  avoit  fait  preTent ,  &  enfin  elle  recommande  fon* 
Prlcepteur  aux  bonnes  graces  da  Grand  -Marechal  de  la  Cour.    Void 
ces  Lettre*. 

Gratnlatio  ad  Frinclpem  JOHANNEM  CASIMIRUM 
.    iojDie  Na^ali  Celfitudinis  ejus ,  qui  fuic  12  Aprilia 
"*    l         Afini  1639.  a  Regind  ip&  confeda. 

S&eril&me  &  illoftriffime  Princess,  Affinij  Chari&me, 

.Quoniam  Celfitudotua  ha&i  per  Tklgratiam  complet  annum  qua- 
dragefimwn  primum  yhdnimumi^itur  induxi  meum  exigud  hoc  ora- 
tfuwuJd  Celjttudini  tua  gratulari  >  fimulque  Deo  Optimo  Maximo 
P'atiai  agere,  quod  Cel/itudinem  tuam  tarn  clementer  baBenus 
tonfervaverit*  eundemque  ilium  ex  toto  corde  precari,  ut  Celfitu- 
dinem  tuam  muJtos  adbuc  annos  projperd  cum  valetudme,  mibi 
auxilio,  miferis  pupittis  folatio ,  reyiobuic  ornamento,  &  omni- 
bus bonis  prafidio ,  fupereffe  velit. 

llluftriflimi  Domini  Regentes,  Tutor es  char iflimj, 

\Notafwt  nobis  Balthafam  Salini  Cbirurginqftrifalutaria  offi- 
tiacumbeatiJfimo.wfimfarWidomi.miUtife^ey  tum.ntibfofjfc 
liter  praftita.  Is  ingravefcente  jam  at  ate  JoUicitus  ejl ,  quern 
fruftum  aliquandb  ante  a&utvfiut  &  laborum  fuorum  capere  pos- 
fit.  Pradiola  enimilla,  regali  munificentid  9Jibi  fuifqiu '  baredi* 
bus  donata ,  nulto  feri  fibi  fuifque  ufui  fore  put at ,  nip  ad  fpe- 
tialtora  noWitatis  jura  &  privilege,  perfonarum  rejirifta  Jue- 
tint.  ^Nojlram  juper  e%  re  opem  imploravit  ,*6P infercej/ionales 
HtmtSsai  vos;> qui^fm^rertfm^pritffifs.  Noy-quidem^M^m 
tyts  operam  nobis  exbtHtqm grftipfe  tgntftimus ,  ^qu^.fWum^ 
bonum  &  commendatione  nojlrd  dignum  juaicamus :  qtiibus  autem 
ad  bonores  &?  privtlegia  in  civitate  aditum  dart  oporteat ,  id  unki 
vobis  incumber e  exj/rimamus,  in  quos  cdtera  Reipublka  oner  a  in~ 
cHnanL  Quod  ft  igitur  mas  aquum  oenfiatii  ,  bwores  wig*re 
mdlumquefqfiidiri  genus  oportere ,  in  quo  eniteat  WtW)  -  nee  ope- 
rant 


la  Toms* 


«o8         M  E  M  O  I  R  E  S    CO  W  CE.R  N  A  ^  T 

*mm«u  ram  fine  emolumenio ,  nee  emolument  urn  ferine'  fine  mtpen/d  operd 
ti^VZli   effe  debere:  quin  potHts  labor  em  voJuptatemque ,  etfi  dijjimiliimas 
res  naturd ,  focktate  tamen  inter  fe  qu&dam \  naturalicenjungtn- 
das.    Nos  fan&y  ft  a.  vobis  prafato  noftro  Cbirurgo  digna  con- 
1*39    ferantur  pramia  laboris ,  cum  accefftone  condecentis  dlrqua  honoris, 
K   baud  in  indignum  &  ingratum  ea  conf err i 'nobis  peffuademus 

Veftris  iUuftritttibiw 

Dabantur  Ulffmi  (*) 

die  ii.  sept.  a.  1639.  addicliffima 

;     CHRISTINA: 
Uluftriflime  Domiae  CanceUarie ,  Tutor  Chariffime, 

JJlatafunt  mibi  bifce  diebus  bis  adjun&a  litera  fatis  officio fe, 
ad  quas  etfi  opera  trie  pretiumfafturam  exi/limavi,  ft  quidrefpon- 
fidarem,  cum  £f  Banerii  virJ  us  at  que  fortuna  in  bello  hoc  Ger- 
manico  maximi  eniteat ,  {*?  conjux  ipftus  longi  ante  alias  pietate 
ac  pr obit  ate  in/ignls  effe  dicatur ;  tamen  adduci  non  potui  ut  hoc 
facer  em  abfque  juffu  &  autboritate  vefira  ,  in  quorum  nutu  &p 
e onftlio  falus  mea  unici  pojl  Dcurti  conquiefcit.  Quod  ft  igitur  il- 
hjlrtffimus  Dominus  Cancellarius  juaferit  id  a  me  fieri  debere , 
turn  de  rations  conficiendi  epiftolam  edoceri ,  &?  nifimolefbum  fue- 
rit  formulam  quondam  mibi  prafcribi  perlibenter  cuperem.  Deum 
bmnortalem  precor ,  ut  illufirijjimus  Dominus  Cancellarius  prifti- 
nis  Juts  viribus  reffitutus,  nee  animo ,  nee  corporef  me  conftlio  de- 
ficient unquam,  gravij/ima  Republic*  onera  in  mu/tos  adbuc  an- 
ms  f elicit er  fujlinere  valeat.    It  a  ex  animo  voveo 

Illuftritati  tuae 

Debaptnr  in  Ulffmi 

«c«oaobrjii639.  addimjfma. 

Uluftriflime  Domiae  Thefiurarie*  Tutor  Charifllme, 

Litter* ,  quas  mibi  attulit  Medicus  nieus  ab  Itiuftriiate  ttia\ 
valdi  mibi  grot*  acceptaque  fuerunt ,  turn  qudd  borologiummeum 

*  fum- 


*NV- \\ ~^->-\v- nk.- Nv  -  X~  ^-^-nk-N^-^k-^-^- 


(*)  C'eft  un  Chiteau  fitu<  k  an  mOIe  de  Sfclblm,  apptrtefit&t  prifenteffient  4U* 
EtoUleAiContedeJUflte  .. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE,  aof 


Jummd  curd  refarcitum  mibi  reddiderint ,  turn  etiam  qudd  commu-  { 
■meat  tones  Novorum  participem  me  fecerint.    Utroque  nomine  11- < 


Addition* 
&  couec- 
•  lion*  poot 

iujlritati  tua  maximas  grdtias  refero.    Unicum  autem  adbuc  ne-u£u? 
gotiwn  cum  prafato  Medico  llluftritati  tua  diligenter  commit-     ■,    * 
tendum  duxi,  quod  ft,  proutjpero,  quam  primum  expedition    ltfJJL 
fuerit,  me  fibi  &  fuis  arttiffima  benevolentid  devinxerit.    Deus 
OptimusMaximus  llluftritatem  tuam  cum  cateris  Collegisfub  gra- 
viftimis  occupatimibus  Reipublica  firmet  roboretque ,   g?  quam 
diutiffimi  Imperio  buk  nqftro  plena  mole/lid, ,  &  graviffimis  peri- 
cults  undiqui  circumfepto,  fupereffe  patiatur !  It  a  precor  gf  voveo 

llluftritati  tuae 

Vlffuni  die  it  Oa©bris. 

»«3P.  addittiffim*. 

IlluftriffimeDomine  Thefaurarie,  Ephore  Honorande, 

Gratas  llluflritati  tua  meas  fuiffe  liter  as  magtioperi  \atori 
qfficium  autem  fcribendi  Illujlritati  tua  &  cater  is  Tutoribus 
abfque  ulla  intermiffione  h  me  deberi  exiflimo,  nifi  nulla  avobis 
mibi  redder entur  liter  a  >  quos  Reipublica  curis  &  negotus  jam  to- 
tos  occupatos  effe  conftat.  Tbecam  jcriptoriam  quam  mibi  Regni 
Marefcballus  Illuflritatis  tua  nomine  dono  obtulit ,  grato  accept  ' 

toque  ammo  accept.  Nullum  certi  majus  acceptabiliujve  munus  ab 
llluftritate  tua. in  me  prqficifci  potuit ,  quod  me  plus  deleftaret, 
£•?  majus  adjludia  med  momentum  pararet.  .  tiabo  operant,  ut 
llluftritatem  tuam  ejufque  pqfteros  nunquam  collatorum  in  me  offi- 
ciorum  p&niteat.  Faxit  Deus,  ut  advotum  Illuflritatis  tua  maxi- 
ma virtutis  ac  eruditionis  increment  a  caper e  pojftm,  vofque  mecum 
moleftiffimo  t atria  regimini  quam  diutifftmi  fupereffe  valeatis! 

llluftritati  tuse 

j. 

Vtffmd  die  tx.  Oaobrk 

rt»  addifiifftma. 

Illuftriffime  Regni  Archidapifer,  Domine  Ephore  Chariflime, 

Mutui  fermones  ab  llluftritate  tud  nuber  bqbiti  gratifjfimum     " 
tut  defiderhtm  mibi  reliquerunt.    Id  vero  non  nifi  per  literas  in 
bde  locorum  diftantid  fatis  explere  licet.  Nulla  autem  alia  materia 
fcribendi  mibi  nunc  occurrit ,  nift  ut  llluftritatem  tuam  de  conti- 

Tom  IF.  Dd  nua- 


*io        MEMOIRES    CONCERNANT 

Add-on*  nmtione  amoris  erga  me  pH  cemmmefaciam ,  cujm  qukkm  mam- 

uoZ'^'m  feflam  declarationem  in  qmdatn  pofiulato  Praceptoris ,  Secretary 

££%"  <3yUe  evneredito ,  pr<$tare  poterit.     Agnofcit is  llluflritatem 

1 '    '    "  tuam  earn  effe  5  a  cujm  Joints  patrocmh  res  $f  fortutue  Ju*  de* 

uTt.    pendeant.    Ego  arti  familiarius  nemine  utor ,  cuique  audeam 

confidents  negotium  ijiud  commendare.    Spero  igitttr  H/t+Jirita- 

tem  turn  operant  daturam ,  ut  &  Praceper  inteltigat  liters* 

pitas  pmdus  babwfe ,  &P  ego  benwolentue  tua ,  nomine  i/lius.* 

maxima*  gnatias  agaru.    Inter ea  &  effelj?  baberi  cupfa  dm  jp+> 

rrtus-bosre&t arm 

Jlluibritati  tux 

UlffundXc-TSo- 

▼eabru  i<5jj>.  additHJJima 

CHRISTINA. 

Enfin  on  eat  des  nouvelles  de  la  Reine-Mere ,  qui  ayoit  6t6  conduite  erj 
Danmman.  Eileen  avoit  &rh  auSenat,  &  Cbrtftme  ,da.m  faLettreau  Com* 
te  Po/rtfo  Ton  Otoete,  parolt'Je  flatter  qu'elle  fevieadrabientfcerr  StUde{a), 
Cela  itfempecha  jas  <jue  le  Senatn'en  t&noigna*  fon  deplaiGr  au  Resident 
«fe  Damtmarc,  qni  apres  bien  des  pourparlers,  fe  trouva  choqu£<te  nV 
voir  «u  qu'un  feul  carofle  pour  fe  rendre  a  P  Audience  de  la  Reine  (b\ 
Ce  ne  fut  pas  -  la  l'unique  raifon  qui  depita  la  Regence  de  Suide  contre  fe- 
Roi  de  Dannemarc.  Sa  trame  pour  arreter  les  progres  des  armes  de  Suidt 
en  AlUmagnt  1'irrita  d'autant  plus,  que  ce  Monarqoe  dchoic  de  d&aucher 
FArmee  de  Baiter,  mort  il  n'y  avok  pas  long-  terns.  Cbrifiin*  en  avert* 
Ion  Otacle  pax  cette  courte  Lettre. 

Stockholm  den  u.Sept.  1641. 

• 

Lieber  Vttttr.  leb  babe  mt  ditjer  gekgenbeit  nicbt  maerlaffm. 
vsollen  E.  L.  zu  avijiren  den  zujland  jetziger  zeit,  dieweil  es  nicbt 
in  Jolcben  troublen  als  jetz  0,  gar.gut  gebet;  denn  die  warteo 
des  Feltmarcballs  (Torilenftons)  ankiinft  in  die  Amite ,  meynendl 
man  batte  fie  vergefllen,  dieweil  fie  nocb  hem  fcbretben'kerausbG~ 
hommen:  man  bat  aucb  ausgelprengt ,  man  batte  ibre  Abgejandten 
bier  arrejtiret ,  wober  ftegrojfen  llnwillenge&iget  3  welcben  manmit 
alien  flei/z  zufomentiren  fucbet.  her  KShig  in  Dannemarc  aucb 
JUb  bemiib&t  xktrcb  etliche  Qjfifiers  fie  gantvzudebaucbiren,  and 
**t  £**<#»  prmejjm  im  unsxu  l&iken  mdb'zuzkixa.  £.  X.  km 

(•)  r.  Ja  Ltnrt  ci-dejfus  du  9.  fyum-       (»)  4tf  zZ.  Janvier  1641* 


CHRISTINE    REINE   DE    SUEDE,    an 


id)  vor  dies  mabl  nicbt  mebr  fcbreiben^  dicweil  msr  die  zeit  nicbt   Additi*» 

...  -  .  .•'_.._—  _        —        __  _       (  &  correc- 

tion* poilC  ' 
lCf  TOOMi 
I.  *IL 


xulafien  will:  durum  biermit ' feblieffe >  und will  E.  L.  G&ttlicberL™* 
Qbacbl  empfolen*  babenundverbleibe  .  .  ♦  £jrV.  lef 


Ce  mtfeontentement  de  YArm6c  de  Boner  (a)  avoit  ddjji  obfigd  les  R& 
gens  du  Royaume  a^crire  aux.Gen&aqx  &aux  Officiers  une  ample  Leccre 
au  nom  de  hi  Reine,  pour  les  eircourager  i  lai  refter  fiddles  ainfi  qu'a  la 
Couronne  de  Suide.  En  m£me  terns  les  R^gens  leur  promettent  toute  fa- 
tisfa&ion  &  les  felickent  de  la  viftoire  gagnee  pres  de  fPolfcnbuttel;  enfia 
lis  leur  donnent  parole  que  le  Feld- Marshal  Terjtenfm  viendra  joindre 
YArmte  au-plutdr  (*> 

Le  Slnat  ne  pouvoit  plus  diflimuler  ces  menses  fourdes  du  Dannemarc ,  QnmtM. 
hi  Tafiront  dull  jogeoit  avoir  6t6  fait,  par  1'gvafkm  de  la  Rerae-M&e,  i  f~*  ** 
la  m^raoire  de  Guftavc  U  Grand  &  k  toute  la  Nation  Suidoifc.  A  ce  motif fc 
joignok  hi  raifofl  fecrette  de  d&arrafTer  la  &i4fc  d'onM&Jiatcur  incommo- 
de &  peu  fevorable  dans  les  affaires  de  ¥ Empire,  tel  que  paroiflbit  fitrele 
Roi  de  Dannemarc.  Ainfi  on  fe  vit  en  quelque  forte  contraint  de  decla- 
rer la  guerre  £  ce  Prince,  dans un  terns  ofr  il  ty  atteridoit'd'autant  moins, 
ctfft  eroyoit  que  la  Saide  n^toit  ddjjS  que  trop  embarraffde  de  ceile  $AU 
umttgne  C(5nrre.TEmpereurf  hLigue  CatboHquetk  plufieurs  Princes  Pmef* 
tans ,  qui  avoieitt  accept^  la  Paix  dfe  Prague*  Les  &4foiY  fourinrent  Tuna 
&  Tautre  avec  autant  de  bravoure  que  de  booheur  (c).  La  Reine  remer- 
da  Ton  Qncte,  qui  favoit  .ftlicitde  fur  lea  nouveaux  progr&a  de  fes  armea 
dans  FEmpire.  Elle  efp4re%  lui  dit-elle*  que  cela  faalitera  la  Paix 
gtntraley  qiCelle  Jaubaite  ardemment,  gs?  elle  fe  charge  de  la  re- 
cemwnder  au  Stnat  awe  le  mime  empreffement  (  d).  pans  le  fore 
de  la  guerre  avec  le  Dannemarc  (*) ,  la  Reine  kimande  que  toutes  lei 
appannces  foment  quelle  rtujjfcoit  au  gr<£  dsUSubdz,  £5?  aue 
4mme>  le  Sinat  Dfcnois  demandoit  h  traitor  avec  celui  de  Suede  9 
On  avoit  lieu  (ten  prifiwier  que'  lews  affaires  tMtoiera  pas  en  trop 
ion  it&f  (e)'.  Audi  convint-on.  de  part  &  d'autre  d'entrer  en  negop 
ciation  de  paix  i  BroemfeBra,  fur  les  confins  des  deux  Royaumes.  Nous  eit 
avoris  parte  dans  les  Mteraoires  de  la  Reine  (/)>  &  y  avons  inftrt  trois 

de 
"(/!)•.  Menu  <k  Chriaine,  Tm.  1.  pag.    .   (0  V.  AUm.  A  Chilftfnc,  Tom.  I  par. 

**.  57-  &c  *S. 

.  (by  KUt   eft  du  i*  JuHltt  1541.  &  ft  (d)  r.  Aug.  1643- 

*Wm.ihns  Struveos    Hifior.    u*i  foift  <c)  Cstte  Ltttr*  eft  du  24.  ttvrkr  ifaL 

Jfcbiv.  M  XFI.  x   (/)  V.  Tm.;l.ja&  63.  6*  #* 

(+)  Ce  fat  alors  qu'enae  taut  d*aatr«s  Ecrits  on  publia  une  Lettre  adreftee  aux  ha« 
Sitans  dc  Norytfgue  u  pour  les  exhorter  d  fecouer  le  jon^  que  les.Danois.  leur  tvofent 
Import.  Elle  eft  die  Pan  1(744 ,  fignle  d*4tfadapiu*.  11  ptrnt  devsatae  une  Anagrnmme 
4e  ZXmiw,  ifwte*,  Vndas  aveo  «e  diftique:xif€x  Awtv  in  JUgno  Vini*  manetinteict: 
Undm  fi  ptffetltu&is  ite$  minm  Gunit.. 

it)  */2*tm*Urihms  **»*»* 

Dd»; 


aia         MEMOIRES    CONCERNANT 

AdJtioiu  de  fee  Lettres  au  Chancelier  Oxenftierna ,  Miniftre  Plenipotentiaire  dani 

tiow^ut    ce  C°ngr^s»  lesquelles devoient-lui  fervir  d'inftru&ion;  mais en  ayant  trou* 

laToiaes    ve"  une  quacrieme  qui  y  a  rapport,  nous  ne  balancons  pas  de  la  donner 

'•****     ici  avec  la  tradu&ion,  comine'  une  preuve  de  la  grande  capacite*  de  cette 

L'an     jeaneReine.  

»64S. 

Au  Grande  Chancelier  Stockholm  30.  7w»  itff?> 
Hdgtarade  Herr  Rib  Canceller.         Monfieur  le  Chanchelier, 

chdftin*      Jag  twiflar  intet  med  mindre  Je  ne  doute  pas  que  vous  n'aye* 

«£&«,»  mit  href  of  de  24.  Hujus  fkal  <K|*  *ecu  ma  Lettre  dir  24.  du  cou- 

>Z  $£?  wara  numebra  Eder  inbandigaU  ran£\   "  lademun  la  v&re  me 

Si      fl*™,  ^/fcr  frfe*  *£  0^  P.f VMt,  I*  ««  Conner ;  &  comma 

5^CJ&«^*5u;  eUe   maPPrend  fes  vantages  qm 

£<fer/  fcaaflrtf  med  en  entoan-  poorroient  nous  revenir  des  derail- 

nare  bwilhet  medan  dtt  m&ft  de-  res  offres  du  Danntmany  &  quelle 

monjirerade   de   commoditeter  ,  me  decouvre  en  meme  terns  votrei 

fom  med  de  DzmVz&JtdJla  offert  fentiment  la-deffus,  j'ai  cru  fuperflo, 

kunde  folia,  ocb  bdrbos  uptac-  dWpondre  autrement  que  par  la 

ker  mig  edert  fentiment  dfwer  ^h€^aaS/LSta  TraPPort?* 
j*—~  r~h .  *i*d~*u»  u^r„,J~  s~«.  JunQ  a  ma  precedente.  Je  vous  1  a- 
denna  fak; altfdrtbybafuer  tag  voue>  fi  nJU8         ns  obtenir  deg 

«w*  Mtrasfc*  darpa,  armors  an  conditions  raifonnabfes,  je  ne  fau- 
med  ordinariepo/len,  atjivara,  rois  m'excufer,  ni  devant  Diea,  ni 
Ocb  wil  altjii  bafwa  mig  uppS  mit  devant  le  monde ,  ni  devant  les  hon* 
fdrra  brefrefererat:  ocb  falter  »fctes  gens,  fi  je  refofois  de  les  ac- 
conditiones  Jadane  at  dor  de of  cepcer  Jen  a;  pastime  cruobtew 
— .v,  ,.+n*~ie     l.~,j*  j**  „tj~J*>  nur  oe  fi  bonnes  conditions  par  oft 

7?to^\£?i&wR  TraWi  CC  **  *  »^bue,Papri 
in  fdrGudt  tben  arbaraWarl-  Diea %  qtfi  votre  t/Bt  h  votre  J^ 

den  ocb  bwar.  rtdlig  man  f'6r-  teYite  &  i  vos  foins,  dont  je  vou§ 

Jwaras;  Jag  bade  aldrig  trodt,  temoignerai  &  a  toute  votre  Maiforf 

at  dejje  conditioner  med  traftat  nra  reconnoiffance.    Et  puifque  hi 

bade  nas  kunnat :  ocb  or  detjdr-  ch°fe  eft  parvenue  h  ce  point-la,  je 

denskuldmgentmg  at  tUhrifwa,  fuw  du  nwme  fentiment  que  vous, 

nail  Gud,  an  Eder  flora  abo-  *ue  jous  profiuons  de  la  conjonft* 

rntji.  w«#,  .",-..!?  T?  re,  &  que  nous  nous  d&arraflions 

ga ,  dextmtet  ycbfltt ,   bwlka  de  cette  affairedifficile  &  embarraS 

tag  ethot  Eder  ocb  Edert  wefa  fante,  avant  que  les  mauvais  con- 

Hus  fkal  tveta  med  all  nod  at  feils  des  Voifms  &  des  Allies  fe  rou- 

recompenfera.     Ocb  medan  det  riflent.    Auffi  ne  peut-on  pas  faire 

nu  merafSi  wjda  Kommit  or,  fond  fur  1  mconftance  de  la  Fortune, 

ty  bailer  tag  med Edcrbdfl,  at  <lul  <*««e  fobitement j  «nfi  on  fe- 

y  vv»w  **&  iww»  x^w/  vw *  >  ^»    ra  m,eox ,  pendant  qu  elle  nous  fe- 

.  taga  derma  omrtuna  tjden  t  v^rifcj  ^  ^itter  k*.    avec  faon. 

«/»/,   «/;«  /drr,  ;»  bdldre  neur,  afia  <k  ne  pas  fottet..W*. 

Width.  '■  nemi 


CHRISTINE   REINE  D  E   S  U  E  D  £.  ai; 


vrickla  fig  utur  detta  fwha  ocb 
widlyftiga  wafende,  fifrdn  til 
Sfwentyrs  aaalevola  confilia  afo 
grarmar  ocb  alVterade  maga  fa 
fin  maturitet,  Sedan  Or  man 
kbteller  faker  bunt  l&nge  man 
kan  bafiva  lyckan  i  banderne* 
den  fa  baffiigt  bwSdfwer  bjt  ocb 
dit:  ocb  fynesfdrdensMd  bafl, 
at  nu,  tnedan  ban  favoriferar^ 
medara  quitterajpelet,  ocb  icke 
med  nagon  obUligbet  twinga  fien- 
dcn  til  difberation ,  d&  fedan  ut- 
gangcn  pa  bada  ftdor  wore  in 
dubio:  ocb  JamnenJ  altfi  afdefje 
fi  ord  nogfamt  Jhtta  min  me- 
ning.  Jag  tror  wi  ndjlan  km- 
ma  dfwerens,  fhframt  tag  ratt 
bafwer  intagit  eaermening,  u- 
tur  ert  bandbref.  <dfde  mina 
hmnen  I  Ldtteligen  firnimma , 
at  detta  altjd  bafwer  war  it  min 
intention ,  eburuw&l  tag  bade 
bnfkat  battre  conditioner:  dock 
tackar  iag  Gud,  fom  det  genom 
Eder  /&  wjda  bar  bragt:  i  bwil- 
kens  befkhrm  tag  Eder  harmed 
befaller :  dnfkxmdes  at  ban  mile 
nadeligen  f&rbtelpa  Eder  med 
belfa  ocb  gqda  tidenderbjt  beta 
igen,  ocb  ffrblifwer  nu  Jbm  al- 
tjd 

..    Eder 

Wdlbenagne 

CHRISTINA.  •■-.-: 

n  y  a  nombre  tPautres  Lettres  famifi&es  de  la  Reine  an  Prince  Pa>' 
latin  Jean-Cafimir,  ou  il  s'agit  du, manage  de  fes  Filles  avec  la  Mar* 
crave  de  Badtn ,  k  Landgrave  Fr4diric.de  tfyjh-Cqgil  &  feComte  d&Naf. 

Dd  i  fm, 


L'shi 


nemi  an  d«?fefpoir  par  det  pretax  Amam 
tions  injuftes  &  infupportables,  ouJ^JJ"*^  .': 
bien  s'expofer  a  un  evenemenc  aaffi  i«  tmm*  ■>. 
dooteux  pour  Ton  que  pour  1'autre  L  fc  "^  '  l 
parti  Par  ce  peo  de  mots  vous  juge- . 
rez  aflez  quel  eft  mon  fentimenc  Je 
crois  que  nous  fommes  tons  deux  a 
peupres  <T accord,  du-moins  fij'ai' 
bien  compris  votre  idee  dans  votre 
derniere  Letfire.  Par  la  mienne  vous 
aurez  facilement  compris  que  cela  a 
toujours  4x6  mon  indention ,  quoi- 
que  feu0e  louhaite'  des  conditions 
encore  plus  avantageufes.  Cepen- 
dant  je  rends  graces  a  Dieu,  qui, 
par  votre  moyen,  a  fait  profperer 
faflaire  jufqulci.  Ceft  a  fa  fain- 
te  garde  que  je  vous  recommande, 
&  je  foubaite  qu'il  voas  fafle  revenir 
bientdt  en  fame  avec  de  bonnes  nou- . 
velles,  Itant  a?  present  comma  tou- 
jour* 

Votre  bien  affectfonnele 

CHRISTINE. 


&p  ZXl&M.  0£1£S   C'-tfNCE  'tN  A  $  t "  -• 

rMMH&t./inr,  qui  Tinreoc  exprei  en  'Stttte  poor  faciliter  le*  Negotiations  relativei 

•jj"^   &  ces  Alliances.    Cbrijline  y  etoit  toujours  fort  portee ,    par  la  ration 

!  °^        que  MS  Seigneurs  tfoient  ertSiai  (Pentretensr  lews  Epoajes  bon#> 

'fdblmenti  ii quai effe  promt mem  de cmtrihter  de  fa  porta** 

t'antqw  les  efrconftanits  da>'Umsle  pw 

.  Quant   au  Landgrave  Fri'diri'c,  elle  ajoute  qtfU  eft  vrai  qtfon  A 

diibite' de  plaijantes  cbofes  fur  (on  compte;  mats  (  ajoute- 1- elle  )j# 

Pas  trauvi  tout  autre ,  &*  H  meJemWe  que  c'eft  un  Seigneur  aout  de 

bettesqwtfMs-,  &  q&Umertie  qtfon  tie  hi  refufepasfa  demande  $>> 

II  taut  que  dans  ce*  efltretfaitels  1'Akne  des  FH*  da  Conwe.  Fafetfe*  fe 

j*u*fitd*  Prince  Charles 'Gnftaw, .  ait  efluyd  quelque-  chagrin>d«  ka>part  du  Senas* 

£&SSe"  poHqW  la   Rehre ,  dans  deuxde  fes  Lettres  au  FiJre,.  lui  marque 

£££/»».  ^  ***  ^  wri*  *  #*  furpris  des  trdcaffefies' qifon  avoit  faitei 

*  au  Fiky  gj?  queilesque  foient  les  r/ufons  du  Pe"rt  de  ne  vouloir  pas 

le  fair* .  venir  auprls  ae  lui,  elle  swapper  foil au  moms  qu'il  ne 

fauroifi  phis  refer,  avtc  refutation  ^  Stockhorrt ,  decrahte  que 

Pmne  poufltfo  cbofes  jufpta-finfolence  (f).    R  n'y  a  aucun  Men  de 

dttttfeiP -^Ofr Je1 'Steal ;  efc  rtourriffarit  ce  Prince  dans  le fein  de hSatie , 

n'eut  appre'hende'  qu'il  devint  ub- jour  Pr&eadant  &  Succefleur  a  la  Cou- 

ronne  ,  &  que  par  envie  la  Regence  rie  t&chto  dte  lui  chercher  noife  com- 

me  au  Pere ,  a'  qtir  Ton  dta"  la  Surinteadaace  des  Finances  (d)  pour  l'^loi- 

gner  de  Stockholm,  &  empecher  par* lit  la  wop  gtande famflaiate'  qu'il 

pourroif  coritraclier  avec  la jeune Reine.  , Auffi femble-.t -ilque.le Pdre de* 

Charles- Gu/lave  ait  deTeVe"  a  l'avis  de  Ctaj/ftric*  laqaelle*  enJuiecrivatit,. 

die  entre  autres  cbofes:  La  Providence  t~.  qui  aonneit  mietqc  que.  nous- 

mimes  ce  qui  nous  eft  falutaire,  Jaura  metire  des  homes  a  cette 

affaire  inique  ,  &  la  tourner  enfin  a  noire  avantage*    £t  comme 

le  Prince  Palatin  avoit  rdfolu  d'eavo^r  fori  Jib  Qtarkshars  de 

Suede,  elle  /era  enforte,  dit-clle?  que.  la  Rigence  lui  accordera, 

une  penfion  honorable y  joubaitant  au+refle.que  k  (out  tournebfa 

eonfolation  fffatisfaftion  de  toute  lacbexetarenti  (e\ 

Cbrijline  eteadit  meme  fes  foins  fur  le  Prince  Jtldlpbe-Jean  (*) ,  le  puinii  de* 

Fill 
(«)  Cts  Lettres  font  icritts  dans  let  an-       (e)  Du  1.  Juin  164%.  • 
nits  1641,  itf*a  &  1643.  00  Mem.  de  Chriftind,  Tim.  /.  p.  35. 

(t)  Du  7.  cT  *9.  J*Met  1643.  Item       («)  Cette  heme  efi  du  17.  JuiUet  1042. 
idem.  T.  J.  p.  158.  &  net.  •..,'.'-. 

(•J  Ceft  ce  m£me  Prince  Jdolpbe-Jean  ,•  I  qui  Cbrijline  plufieurs  ann^es  apris 
mt  la  botie  Lettre  fur  TtfducatioD  du  jpyne  JLoiGbarles  XL  fan  N^veu.  Son  Fnfre 
"tof  O^rlex-Gfl/foWl'ivoit  nomm6  Tutfeur  de  ce  FUs  unique,  &  Conndtable  da 
^  ttai't  ]ff9  EtaiU  dalKrenr  le  Tefiamau  du  fey  Roi  fur  ce  point  (i). 


CHRISTINE    RUNE    D  E    SUEDE.  ti$ 

FUs  da-Comte  Palatin ,  dontellene  trpuvoic  pas-^ne  retfaqatfon  ffit  des 'uuaw* 
meilleures.    Elle  pria  done  le  Pere  de  hj,i  dotiuer  un  Gouverneur ,  *foa*  t*  w'SSt  • 
il  avoit  grand  k&o*  'parse  jpPil  riy  avail  pas  jufqtCau  mindne  jfggf -v 
GentUhomme  en  Suede,  qui  tfentretint  un  Gouverneur,  eomme  on  '■  V'~ 
Tapprile,  a  fes  Enfant.    Votre  Dilettion,  ajaute-t-elle*  divelop*    JJj 
p^rtf  jo/mr  elle- mime  Us  grands  motifi  qui  dowent  vous  y  enga-   ctumnt 
ger,  que  je  ne  faurois  Ticrire.,  &  combienU  nnporie  qtie  vMrffn&Zam 
FUs  f applique  a,  toutes  les  verbis  dignes  d*un  fringe >* ham,  «ai?A*5S? 
iducaiim.  ionpenahle  contribuc  le plus ,.& 4ont  fa,  &am*  Jaffa  *<** 
faWion  reviendra  a  votre  DUeHion  mime  (a). 

Laftejoeentre  fi  avant  dans  cette  aflaire,  que  quelqoes  (einaines  ,apre» 
die  lui  manda:  qu'apris  avoir  parli  la-deffus  avec  /onfricepteur^ 
ie  Dr.  Jean  Matthiae,  elle  lui  indiqua  deux  per/onnes;  /avoir  un 
GcniUbomtne  mommi  Tanbe  ^P  Jaques  Bremen  >  quelle  ejlime 
fort  propres  a  s'ac quitter  de  cette  charge,  &  qui,  n' it  ant  ni  trop 
jeunes,  m  trop  age's,  &  itune  bumeux  ferkufe,  aurora  Vceil 
fur  lui,  eomme  il  faut:  car,  die-  elle,  */  faut  qu*on  ne  le  perde 
pas  \de  vue,  $f  qiion  m  lui  laiffe  point  fuivre  fes  propres  inclina- 
tions. Je  fais  bien,  ajoute-t-elle,  que  le  Frince  Charles  vous 
propofera  un  autre  fujet;  mats  e'eft  un  orgueiUeux ,  qui  ne  vaut 
pas  grand'  cbofe,  Qr  ce  riejlpas  Vbomme  a  qui  il  convient  de  con* 
for  un  par eH  depot.  Au-mu  de  cela,  je  confe tiler ois  au  Prince 
Charles  qtiilrefte,  en  attendant,  aupris  de  fin  Wire,  £f  mime 
ici;  &  il  Jeroit  bon  que  Votre  Dilettion  par/at  en  fa  faveur  aux 
JRigens  pour  Vencourager  un  peu,  commeje  ny  tnanauerai  pas  de 
mon  cdti,  trouvant  qtiil  ejl  plus .avantageux  pour.  wi.quM  pajpr.. 
encime^ue^ue. terns  ki .(£>  ...!' '; 

'L'annee  fuivante  tbiftinelw  ecrftit  encore  en  ces  termej  ,  au  fujet  dJr 
fen'FilK 

Stockholm ,  ce  20.  Juin  <i$±£.  , 

.  *  ...'.'■    1-..  ;       ■    •  '  .     . 

•  .MmxbcrCoufin,  je  vm$  fms  /avoir  par  Ja^prefetae  que\em+ 
me  votre  cber  FUs  le  Due  Adolphe  ay  ant ,  par  la  grace  de  Dieu ,  at' 
feint  V&ge  ou  par  le  foin  paternel  de  Votre  Dilettion  pour  f on  m* 
firuttwn,  ila,  entre  autres  vertus  de  Frince,  jetti  de  bons/on* 
iemensen  ee  quiregarde  la  'ReligienVbMtieme;  airiftil  eft  ffhtfiny  .  ...  .« 
limy  au  nom  du  Seigneur,  iapproHbitr  awe  nous-auim  dt  hf   

'   .$•)  (kite  hunt  «£  to  7-  Mwur  1843.    ntmt  mmiti-  -} 


"fti«  •-'.  '*M:E  U  0:1RES    CONCERNA  NT 

,  Addition.  *paMe  fo  la  Saint e  Cine,  lejour  procbain  de  Jeune  &  tie  Priercs. 
JLTSSi  Ne  doutant  pas  que  Votre  DileBion  ne  fe  rijouiffe  fort  d'urie  ceuvre 
?&iu'  fi  agrtable  a  Dieu,  £?  ne  rende  graces au  Seigneur  de  lui  avoir 
^rr, —  accordi  la  vie  £f  Pefprit  pour  faghire  &  Jim  Jcrvice.  ye  prie 
l6$>    Votre  DileBion  d'agrier  que  je  Paye  di/poft  a  ne  pas  diffet'er  da- 
vantage  a  facquittcr  de  ce  devoir.    jTavoue  quHl  auroit  convenu 
fattendre  V arrive" e  de  Votre  DileBion;  mais  me  fiattant  quelle 
riy  /era  pas  coniraire,  Tat  pris  la  bardieffe  de  Py  porter,  ajfu- 
rant  aurefle  Votre  DileBion  quit  lui  Jera  toujours  Fi/s  obiiffant; 
devoir,  dontje  ne  manquerai  pas  mm  plus  de  lui  rafraicbir  la  mi- 
moire,  pour  vous  prouver  aujji  par -la  que  jeferai  a  jamais  de 
Votre  DileBion 

La  tris-affeBiomUe  Confine. 

Le  Prince  Palatin  le  PeYe  6tok  lqi-m£me  de  la  Religion  Reformie;  mais 
fes  Fils  fiirent  6kv6s  dans  la  Lutbirienne.  Je  me  reflbuvieni  i  ce  fujet  d'un 
paflage  des  Regiftres  du  Senac ,  ou  il  eft  die  que  la  Reine  Chriftine 
itoit  fi  portiepour  la  Communion  publique  dans  PEglife,  que  bors 
des  cas  de  maladie  &  d'autres  empicbemens  infurmontables >  elle 
foubaitoit  qtion  abolit  fa/age  de  Je  la  faire  adminiftrer  dans  les 
Mai  fans.  Elle  exhort  a  meme  les  Senateurs  a  fervir  d'exemple  aux 
autre s ,  pane  mi  elle  riavoit  jamais,  dit-eUe  >  communis  qiien 
,  public  dans  PEglife  (*). 

jMtgtit  Par  deux  autres  Lettr.es  de  la  Reine  an  Prince  Palatin  fon  Oncle ,  elle  lui 
*  Gawiie  «  aPPrenc'  'a  isolation  qu'elle  avoit  prife  <f  envoyer  le  Senateur  Corate  Ma- 
Bascc.  "  gnus  Gabriel  de  la  Cardie  en  Ambaflade  a  la  Cour  de  France.  Elle  Je 
flatte  que  par  cette  raifon  le  Prince  ne  trouvera  pasmauvais  que 
les  noces  avec  fa  Fille  foient  Jufpendues  pendant  quelques  terns, 
les  affaires  importance,  dont  U  Comte  itoit  charge",  le  demon' 
dant  ainfi,  6?  lui  tenant  a  grand  bonruur  dMtre  employe"  pour 
tela.  Cependant  la  Reine  lerecommande  aux  bonnes  graces  &a  Paffec- 
tm  paternelle  du  Prince,  dont  it  faura  reconnoitre  le  prix  par 

fes 

,  W  Cela  eft  auffi  confonne  a  1'Ordonnance  de  PEglife  de  Suiie.  Nous  renvoyons  ft 
tL  xir  I'Appendice  le  rapport  que  VEnvoyi  de  Hejfe  fit  a  fa  Cour  Tan  1646,  fur,  les  ctxtmo* 
m.  jlk.  jfci  fup^fflueg  dottle  Service  Divin  des  AUmands  a  Stockholm  £toit  alors  charge  Cet 
Envoys  rapporte  auffi  la  plaifante  hiftoire  d'un  Ours,  qui  Itant  entr*  dans  cette  Eglife 
dont  fes  portes  Itoient  ouvertes,  voulut  monter  dans  la  Chaire  oil  prAchoit  le  Miniftre. 
Ceft  Mr.  l'Archivaire  Scbninb  qui  m'a  communique*  cette  Lettre,  I  laquelle  j'ca  a- 
j*ute  une  autre  du  Landgrave  GuilUumc  VI.  a  It  Reine  Cbrifhn*. 


CH*  I  S  T  I  N  E    *,*I  tf  :E  :0  8  1$  J?  RD  E.  a*r 
Jfo  tris-bumbks  Jfyvices  dans  toutes  Jef  ma/ions  qui  ft  prtfoti^.Mtobm 

~«~+  r^»\  fccorre*, 

JTum**    •.  *    v*^-  '    ".   t*ons.pour  ' 

.     1*»  Tomes, 

I     &  IT 

Nous  avons  parle  ailleuri  plus  en  detail  de  cettebrillante  Ambaflade(A).  a 

Chriftine,  ayant  tn<Snag6  elle-rafirae  le  manage  entre  ce  Comte  &  fa  Coufi-     i-'an 
aela  Prinqefle  Marie  -  Euphr (fine  >  ellevouluc  qull  par&t  avec  &lat£  la     1&1*  - 
Cour  de  fttnc*.    Le  Prince  rototin ,  ion  Beau-pere  futur ,  defirant  qu'il 
Vacquittat  au  mieux  des  commiflions  dont  il  &oic  charge  ,   fur -tout  pour 
<tecouvrir  les  fentimens  &  les  penfdes  du  Cardinal  Mazarin  qui  gouvernoit 
tout  (f ) ,  fie  en  force  que  la  Reine  lui  accorda  un  Confeiller  affiftant  dans 
Ja  perfonne  de  Paul  Strasbourgtr ,  qui  avoic  ixA  Miriiftre  de  Suide  h  la  Por- 
te Oitomanne  &a  la  Cour  de  Tranfilvanie  du  vivanc  &  apr£s  la  morcde 
Guftave-  Adolphe.    J'ai  deux  Lettres  en  original  que  lui  ^crivic  ]e  Prince 
Palatin  (d),  0&  entr  autres  chofes  il  lui  recoramande,  &  au  v^rifrable  Ca- 
merarius  (corame  il  1'appdle) ,  Ambafladeur  de  Suide  en  Hollande  f  fon  111$ 
Adolpbe-Jean  f  qui  devoit  accompagner  Je  Coifate  de  la  Gardie.     L'EIefleur 
Palatin  Charles- Louis  lui  avoic  auffi  recommande,  ainfi  qui.  fAmbafTadeur 
de  Suide ,  les  int£r6cs  de  la  Maifon  Palatine  a  la  Cour  de  France.    Nous    *yjh 
joignons  a  l'Appendice  la  r£ponfe  favorable  que  Chriftine  fie  elle-memeS^/?'*  Nim 
la-  defliis  audic  Elefteut. 


i 


Lfe  Comte  de la  Gardie  Scant  de  retour  en  Suide  aprSs  fon  Ambaflade ,  &  le*££f£? 
Ibuhaicant  ardemment  raccofapliflement;  de  fon  manage  avec  ladite  Prin-  L  c<>*u 
cefte,  la  Reine  pria  le  Prince  de  s'expliquer  la-deflus  favbrablement ,  Ytf-™/!tJZi*m 
jurant  que  le  Comte  ne  manqueroit  jamais  de  lui  temoigner  fon  oWiflancetine. 
Male.    Voici  la  Lettre  de  la  Reine. 

;  '.;  :       Stockholm,  2$.  Janvier  l&tf. .,.'.' 

•   Hocbgebobrner  Furjl  >  Lieber '  Fetter, 

Nacbdem  der  Graf  Magnus  mit  guler  gefundbeit  und  gJuckli- 
tbem  vooblflande  atibier  dngelanget ,  und  er  mit  set  erkenhen  gpge- 
ben  das  bertzlicbe  vcrJangen-,  Jberm  volksiebung  Jeiner  CbriftU- 
4ber  Heyratb  traget>  mcb  bit  tend, iebwotte  ibm  in  feihem  Cbrift- 
iicben  und  ldblicben  vorfalz  bey  Ev>.  Liebd.  bebiilfiich  feyn;  al- 
Ji>  bob  icb  fur  Gut  angefeben  micb  auf/ein  begebren  fo  zu  *r- 
ilaren>  aJs  E.  L.  qua  meinen  andercn  febreiben  mit  mebreren 
tverdm  gejiben  balm,  un4  erfucb*  K  £,,  geruben  alfes  mbe/ien 
"gu  vermerefyn,  und  fwb  nuf  alles naeb  feiner ,  des  HermGra, 
fen ,.  beflen  und  begebren  erk/dren.  Er  wirdbin  wiederum  &  Lj 
':...  -  mi$ 

*    (a)  Du  ia  Fivrier  g?  du  8.  Juillet  1646.    p.  117  &  L.  IV.  p.  ai6. 
.    (bS.AUn.  dt  Chriftine ,  7«t. /. ^.«8. &e.       (d)  Eliet  font  du  14.  Juillet  if,  4u  17. 
(«)  V.  Nan!  Jiijl.  di  Venezia  Lib.  III.    d'Jout  if*6. 

Tom  IK  E-e  "'      •      '•    — 


£18  MEMOIRES    CONCERNANT 

xaditidiii  mit  alien  fbMicben  dienjls  zu  band  geben  vtiflen.  lib  meines  thefts 
ft  werde  es  an  Ew.  Liebd.  und  den  ibrigen  mit  alter  freundlkben 
dandkbarkeit  verfcbulden,  wie  icb  dem  bin  un  verbleibe 


let  TWtkes 
L  Aril 


Ew.  Ziebden 

Freundwilfige  Muhme 

CHRISTINA, 

Cette  mfime  ann&  Cbriftine  courut  rifque  d'etre  tnaflacrfc ,  pendant  le 

Service  Divin,  un  Jour  de  jefine  &  de  pridres  publiques  par  un  Lefteur  da 

College  de  Stockholm  {a).    Le  Comte  Palatin  iui  tdmoigna  par  ecrit  fon 

extreme  joye,  de  ce  qu'elle  avoit  &happd  a  ce  danger;  &  la  Reine,  en  Je 

remerdatit  de  fon  affe&ion  ,  rendit  graces  a  Dieu  de  lui  avoir  conferva  fi 

miraculeufeinent  une  vie  qu'elle  ne  fouhaitoit  d'employer  qu'i  la  gloire  de 

fon  faint  Nom  (b). 

a****       Dans  mon  Recufiil  de  Lettres  de  la  Reine ,  il  s'en  trouve  un  aflez  grand 

*&&&  *  nombre  qoi  ne  regardent  que  de  petits  objers  touchant  fceconomie  de  ce 

U  en/en,*  Prince ,  &  force  complimens  entre  Cbriftine  &  fes  Parens  de  la  Maifon  Palati- 

u^G^hfV*  ne.  Nous  cjifpenferoas  te  Le&eur  de  les  lire;  mais  les  deux  fuivantes,  qui 

/•»  s*i<tf*    s'idreflent  au  Prince  Charks-Gujiave  fon  Fils,  d&larS  deux  ans  auparavanc 

■  H^rkierpt^fomtif  de  la  Couronne  de  Said*,  prouvent  combien  Ja  Reine 

s'intdreflok  4  la  confervation  de  ce  Orifice ,  dans  le  terns  qu'elle  commen- 

yoit  k  former  le  deflein  de  rfligner  )a  Couronne  (*)•    Qubique  Cbriftine 

fouhaitat  qu'il  fe  rendit  aupres  d'elle ,  on  retnarquera  ndanmoihs  que  le 

Prince  dvita  cette  entrevue,  .  apparemment  pour  ne  pas  donner  ombrage 

au  S^nat ,  qui  aurok  era  que  e'etoit  lo^  qurpouffoit  la  Reine  a  abandoniK* 

le  Trdne.    Les  void  telles  qu'elle  le?  lui  &rivit.r , 

*De  Nycoping  le  xo.  Juin  \6$t, 

Momfieur  num  Gou/e*,  Je  ne  vous  importttnerm  pss  far  U 
frffentty  fi U  ftkejfkd  de  quelqnes  affaires  important**  ne  «'#» 
Migeeb  de  dejtnr  voire  / w  fence.  Je  fois  f debs' e  J#v*ir  up* 
priski  que  la  fimte'de  votre  Sdfur  itoit  dokteufe.  Je  foubatte- 
rote  pouvoir  bbttnir  de  'vows  k  bie*  de  vous  voir,  fans  awe  eel* 
frijudkidt  a  lafimtJ  dune  S#*r  qui  doit  mt&re  a«0>  ciett  qm 
ta  vfore\  Je  vous  cmjttre  ds  Waccorder  <cet  avmtage^  iil  pent  ft 
demander  fans  vols  incortoueder*  Vims  m'ebUgereZ  i*jl*ime*t,  ft 
vousajoutezeette  marque  de  votre  amitid  a  tout  d'autres,  que 
ifMts  m'avess  donne'es.   Je  mejlimerai  beureufe,  Ji  je  puis  avoir 

Is 

(a)  K  fes  Mem*tx,  Tm.  I  p.  210.  (<)  F.  fit  Mim.  Tm.  1  /.  /.  aofi.  fifk. 

(»j  Cent  fipmj*  eft  4u  18.  fuiHet  11547. 


N 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.  *ip 

Is  fatisfaftim  que  v*us  ne  refitjex  rim  dmea.fbtmmtsy  (g  je  am*>u 
me  croirai  iautaut  flus  oblige  de  vous  em tenmgner  msreeeu-  *£*?£( 
noifance  dans  lei  pceafions.    Je  fits*  Monjieur  mon  Coujin,       ifg* 

Ptore  Ms- of ettionn/e  Confine.'     ^ 
jtycopii!£"&  i^'Juik 1651. 

Monjieur' mon  Coujin,  ilfaut  qui r  je  me  plaignc  de  ma  mam* 
vaije  fortune ,  qui  ria  fas  voulu  m'accorder  le  bien  de  vous  voir, 
&  Je  dejrrerois  de  vous  faire  comoftre  far  la  frejente  combien 
le  mauvais  if  tat  de  votre  Sohtr  iriafflige.  jfai  rant  de  Jitjets  de 
fn'tntereJTer  d  la  confirmation  de  votre  vie,  qu*il  ne  feut  rien 
arrher  qui  Fexfofe  aux  hazards  de  la  mort,  qui  ne  mi  donna 
des  apprthenfwns  extraordinaires.  Je  crois  que  man  Coujin  Mr. 
le  Comte  de  la  Gardie  vous  expliquerames  fetttimens,  ®  c'ejt 
de  lui,  fluttt  que  de  cette  Lettre,  que  vous  faurezavec  com- 
bien de  tendreffe  ie  fiuhaite  fa  continuation  dune  vie,  qui  fa* 
tant  de  raijbns  meft  fi  frtcieufe.  Je  vousdirai  queje  fits  cow 
t'muellement  des  vceux  four  votre  confervation,  (&  que  fern ; de- 
foe  rien  avec"/lus  de  pafjiori  que  la  falisfatlion  de  fouvoir  vous 
temoigner  cette  tcndreffe ,  qui  ni  oblige  dHre ,  Monjieur  mom 
Coujin, 

Votre,  trte*  affect" umn^e  Coufine  SJ  Amie 

CHRISTINE. 

Nous  avons  remarque  dans  fes  Memoires  (a)  ,  que  quoiqu'elfe  fe  laifl&e 
perfuader  cette  fois-la  a  retenir  l'adminiftration  de  Fetal ,  die  avort  poor* 
tant  fait  comprendre  au  Minifttede  France ,  qu'elle  n'avoit  pas  fi  fort  re- 
noncg  k  fon  projet  d'abdieation  ,  que  f  envie  ne  pfit  lui  prendre  encore 
quelqoe  jour  de  le  mettre  en  execution,  comme  ceJa  arriva  trois  ans  a* 
pres.  II  itpportoit  done  a  Cbriftine  de  vivre  en  bonne  intelligence  avec 
Cbarks-Gitjlave ,  de'figne'  Soecefleur  a  la  Couronne.  Cewit  merae  le  moyen 
d  obtenir  les  conditions  avantageufes  qtfeflevouloitftipuler  pour  elleen  def- 
cendant  du  Trone.  J'ai  nombre  de  ces  Lettres  pfeines  de  potitefles ,  que 
Tun  &  1'autre  s'entr'  ecrivoient  alors.  Neainooins  Cbarks-  Gujlave,  foic 
crainte  de  fake  fbupconher  an  Senat  qu'il  ne  reftoit  en  Suefo  que  pour 
Stre  plusJi  portee  cPeBgager  la  Reine  a  reHgner  la  -Couronne,  (b)  (bit 
qu'il  voulut  faire  fentir  a  cette  Princefle  qu'il  neie  fioit  pas  trop  aux  pro- 
meffes  quelle  lui  avoit  fakes  par  rapport  a  cette  resignation,  lui  marqua 
dans  une  Lettre  la  reTotatioa  qu'il  avoit  prife  de  s'e'loigner  de  la  Suiit ,  & 

d'al- 

<#)  r.  k  Ttm  1.  p.  tcf.  (V)  OH.  fag.  35.  f  09.  173.  394. 40&&* 

Eei 


wo        MEMOIRES    CONCERNANT 

.  AtMitipns  d'ftDer  voyager,  en,  JUitnagne,  Quk\s  que  fufleni  let  ipotifs  qui  Id  port& 
^mTqw;  -feffi^  c<?t^  ^WWf  h-xipooSt  de  Cbriftine,  que  nous  donnerons  ci* 
it.  Tome*;  deflbus,  feeble  cependant  pr§uv*r,  corabien  elle  en  fut  aNarrate,  en 
j.  *  u.  :  meihe  terns  quelle  fit  entrevoir  fa  forme  intention  d'abdiquer  un  jour  la. 
Couronne*  «  de  la  mettie-  fiur  Ja ifce  de  ce  Prince:  Elle  luidit: 

J'airefUy  m(mtrh-cberCot^>  votre.  derni^re  Lettre.. 
Jyaurois  fouhait?  que  Votre  ttileffion  eiitpu refer  fins  long- 
terns  ici.  ■  Mais  cornme  F4tat  frSfent  des  affaires-  neyn'a  fa* 
forms  de  jouir  plus  long-terns  de  votre  frtfence  (S  de  votre  con- 
verfaiion^  je  tCai  fas  voufa  manquer  de  vous  frier  amiabUment 
f ar.  la  f rifente*  que  four  favour  de  ^Dieu^  four  votre  frofre 
tntirtt)  [aujfi-bien  fu'e.pour  k  mieny  vous'prenie&unfeufa^ 
tiencei  (S  ricnirefreniez fas  un.  voyage  bors.  de  faifon  four 
/Allemagae..  Votre  *DileUion  a  dtjd  temporifJ  taut-  d "amies y 
en  mettant  fa  confiance  en^Dieu.®  en  fa  bonne  providence.  U 
ej  done  raifonnabk \qu "die  ne  fe  defefptre  pas  k  pen  danndes 
qpi  refent,  epaore\  car  en  casque  THeu  me. covferve*  fefptre^ 
que  je  Im  tAnoignerat  un  jour  ma  recpnnoiffance,  pour  lamoun 
&  tawtilqtftue^  &  les  fens  nfont  taujours  maryu/e*  Enat* 
Undant  je  frie'Bieu  de  vous  avoir  en  fa  faint e  garde  y  ($  m* 
tecotnmandaht  a  votre  bonne  ajfettion  je  ferai  jufqjid  la  mort% 

Mph  Coufn. 
'".'•-"  ..  J   -Voire*  fdile  Coufnz 


i    . 


CHRISTINE 


c*reBb*  ;'  VoJIi  Fes  Lettres  dk  cette  Reine,  quejrai  crapoavoirajputer  icelle* 
autrts^f**.  q^jjg  avojt  ecrites' avant ,  derefigper  la  Couronne*     Refle  encore  une 


feutrt 
Us  qui 


M*  s£JP"   autre  forte  SAdditisns-y  &.meme  de  Correction  d^  Sautes  qui  fe  font .gliffee* 

m£esS dt  *  cfchs  le  Corps  d?"fes  M&noires.  t  Je  n'ai  jamais  pr&endu ,,  ea  lei  compo- 

cbxiftiM     fant,  6tre  plus  infaillible  que  totjt  autre  qu{  aurpit  emrepris  &  rempli.cetn 

tc  tache.    jrai  fait  la  declaration  &  Fa^eu  que  je  poovois  m  etretromp£ 

dans  le  r&it  de. certains  faits  &  de  certaines*  circonflances  qui  s  y  trouvent 

rapport&s  (a).    II  &oh  hun^ainement  impoffibJe  que  dans  lour  multiplied 

(t  on  dvitatle '    ' 

celfes  que  des 
neur  de  leur  < 

" ;•"  ■^"•;..     .•  ": ...  .ji.j   <  .«»■ 

(4)  Foytz  la  Friface  du  7t  Polumt  de  ces  Mimoireu  '*/,;      >    * 

(*j  Pafmi  ceux-Id  font  S.  E.  Mr-  VBn,4er  Licbe,  Confeiller  priy^  de^r  A^  R.  la 
fciacdfo  &Qtan&t  Wi.  kfr  OmfeiHers  de  Stjcrnmu,  de  ttirttbokz>  &&ftl>  d'lhte-* 

4     J   .4  ft 


CHftlSTTNE    RETNE   DE    S'UEBK    s*r 


tfui  regaWe  Ite  nouveHes  remarques  4  faire  Tup  la  Littdrature  pendant  'cette    MXfa& 
epoque,  je  lad  fktte  que  quelque  foibles  &  peu  importances  qu'elles  pour-  t*  £p^* 
roient  paroitre  a  certaines  penonnes,  qui  fans -douce  leur  prtffreront  la  ic»  Tomer* 
kfture  des  extraits  de  Romans  &  de  Pieces  de  Th&cre,  mes  notes,  com*  l'  *lu~  * 
meje'Aijrife,  ne  dlplairont pas  k  une  autre  clafle  de  Le&eurs. 

Monfieur  JJlemhert  n*a  pu  fbuffrir  que  j'eufle  obferv*  cortbien  Mr.  de   v.  m**** 
WtaiH  a'  <Jt<§  peu  Equitable,  en  appellant  Gufkne-Molphe  Stymies  ML  *&£%** 
Httufi¥ei  igtonmsr  nen  feulement  il  en  a  pris  de  1'humeur,  ila  m6me  ren-  J.  th>  <><  « 
cWri  fur  ce  qu'ea  a  dit  filluftre  Po&e  Frangois  (a>     Cependant  en  u%warq^ 
ce  qui  regarde  Gujiave  le  Grand ,  il  faut  6tre  bien  peu  *erfe  dans-FHift/j*  *«%  ,; 
toire  Lkt&aire  pour  ignorer  que  ce  Prince,  par  la  connoiflhnce  de  plu-  ^vohaV 
fieuro  Langufcs  cede  principes  (blides  dans  lea  Sciences  quil  pofledoit,^* 
pouvoit  fetre  mis  en  paraMe  avec  les  Princes  les  plus  favans  de  fon  fiicle* 
®  ^u'fl' topiflbk  memo,  quant  fe la  pratique ,  tous  fes  egaux  contempt** 
rata*  (by.    San*  parler  du  nomBre  <fc  Pieces  de  fa  compofkion,  le  leuK 
Fragment  deTHiiroire^  qu'il  a  4cric  de  fon  Pere&  de  lui-merae ,  [Ouvra- 
ge  que  je  pourrai  pubber  un  jour  avec  d'autres.de  fes  Ecrits]  peut  pafler 
pour  un  excellent  Moroeau  d'Hiftoire  de  fon  terns,  la  feule  Pre/ace  faifanr 
aflfct  cetitiottre  qtfil  avoit  lu  les  meilfeors  Hifttmens  anciens*    Cependant 
Mr/  $4kmber%)  par  oe  jugement  qui  reflemble  prefque  k  une  relation 
extraordinaire ,  ne  balance  pas  de  mettre  ce  H£ros  dans  la  clafle  des  pan* 
▼res  &  mtfdiocres  g6nies ,  en  trakant  de  pr&endu  fon  goto  pour  les  Lettre* 
(jf)  Je  rdpeterai  encore  ici  les  vers  de  fon  Ami  Mr.  de  Voltaire  k  ce fuj$t+< 

Je  fair  que  Charles  douze,  SP  Giiftave  6?  Turenne^ 
N'ont  point  bu  dans  les  eaux  quipancbe  FHtpocrinet- 
Mais  enfin  ces  Guerriers,  illuftfes  Ignorans, 
Ifoitetoitmoinspolis,  &  riitoient  pas  plus  grandr;. 

Jy*  rtfpondis  (S)\  qn'au  fentiment  de  ce  bel  Efprit  Franjois,  pour  Strd* 
grand  Prince  il  faut  6tre  Poete ,  &  cfue  d&  qu'on  n'eft  pas  PoSte  on  e(T 
ignorant.    C'eft-14  la  Logiquede  Mr;  de  Voltaire,  qui  dans  un  autre  en-* 
droit  (*}  ne  s'eft  pas  expliqu£  ptus  ftvoraWement  fur  Charles  XtL  quand  ft  % 
Kappelle  Super  be  ik  Sauvage  (*)•    Pariant  de  rAbdieatkm  de  la  Rtine>  Cbifr 

•  »  -  .  e\ne^ 
(a)  K  WAMmWert;  Mttangis  de UtSi-       (c)  V.  D'AIcmbcrt';  he.  Tim.  11  pagi 

mer*  i  fHifteire ,  &c.  dans  fes  Rtflexiens  &  9;  &c. 

Anecdtiesfw  la  Reine ChriftiDe,'# la  Ripe*-  (d)  Mem,  di  Chribine9Tom.  L  pag.  <£    Pfytx- 

Je  que  j'y  aifaitedansma  LettreaMx.  Gl  not:                                           {f^fi'- 

*  (h)  Mhn.  de  Chriftioe,  Tern.  J.  pag,  6  (e)  Mer<ure  de  France ,  OSUfore  \U9* 

i 

ft  de  Krhg;  Mr.  1*  Doflenr  Sereniui;  Mr.  !tf  Profeffeor  Ekerman;  "Mr*.  Ici  Conftll- 
ltr$  Mafcaud  Seneienberg;  Mr.  rArchwftire&Jrtiffit**,  ft  feu  Mr.  de  BoiJJy. 
;    (*)  Mr.  fOlivef,  dans  fa  IWpOnfe  au  Dffcoyrs  d'entr^  de  Mr.  de  roheire  dan* 
-VtfcadimieJFraftfeife  j  ne  s'explique  -glares  *  plus  rtiiFoniablemeDt  ftr  le  cbfepitre  dc  Cbtrle* 
JOL  Voyez  Veitariam,  ,pag.  2$&  a  PmO  1748.  in  g^   •  • .  -.:■... 


***         MEMOIRES    CONCERNANT 

aAKttoftt  tmty  il  ipargne  fi  peu  la  Nation  S*Moifi%  qu'il  fait  dire  £  cette  Reu* 

do^T^ii    >•  qa'dle  croc  qu'il  valoic  mieux  vivre  atec  des  bommes  qui  penfent ,  que  de 

to  Tones   „  commander  i  des  hornmes  fens  lettres  on  fens  gfoie  (a)J\  N'ofcra*oft 

x.  *  **,      pas  dire  qu'il  faut  etre  bien  extravagant  pour  porter  en  ce$  termes  de  tome 

une  Nation ,  d9un  Axel  Qunftitrna ,  &  dim  Senat  refpe&able ,  qui  ont dt» 

rigi  pendant  pins  de  vingt  ans  les  affaires  &  les  confeils  de  la  plus  grande 

partie  de  I' Empire  &  cte  ptafieore  Cabinets  de  Y Europe?  Un  jugeajeat  anffi 

frivole  de  ces  G&ries  po&iques  de  Fran*  me  rqgpelle  cdal  d'ua  auae 

BtfZJFb    FrMf°*s*  W  Pr^e»d  ftrieufemeni  n  que  les  Arts  n'ont  paspafle  au-detti 

/#i  uir<i^Mi  9I  du  ciikquante»deuxi&ne  degrt  de  Latitude  Borate,  ni  plus  pf$s  de  laLi- 

&wT*  *  »  ff*  fl*  te  *ingt-cinqui6me  degrd".    U  dit:  (b)  „  Tout  te  monde 

H  lait  quil  tfeft  forti  des  rttreaairis  du  Nerd  que  des  Po&es  fauvages, dei 

„  Verfificaieurs  growers  ,&  de  frokls  Golotiftes*  La  Peiature  &  la  PoeGe 

u  He  fe  foot  point  approch^et  da  Pole  phis  pris  qqe  la  hauteur  de  UBA* 

n  lands.    On  n'a  mSrae  gu&es  vu  dans  oette  Province  qu'uae  Ptinture 

i>  morfoaduc,  &c."    Mais  qtfil  n'en  dtfplaife  &  ces  Dk&ceurs,  oaap» 

pelle  de  leur  tribunal  partial,  compote  de  Jugps  qui  prononceflt  fans  con* 

noiflance  de  caufe.    On  leur  demande  s'ils  ont  jamais  entendu  la  profe 

ou  la  poefie  des  Langues  du  Nerd,  &  s'its  ont  vu  une  certaine  quaodtd  de 

Tableaux,  faks  par  des  gens  du  Septentrim?  Comme  il  eft  apparent  que 

Tun  leur  eft  aufflpeu  coram  que  l*autre,  le  bon*fens  ne  veut-il  pa*  que  cetaf 

qui  t'4rige  en  Juge  fans  connottre  &  fins  approfoodir  b  chofem&ae*  peJft 

pour  no  film&aire  digne  de  rifife.    Je  tfai  done  d'autjre  reponfe  k  fake  que 

celle  qu'a  d£ja  fiute  un  galaat  homine,  Offickr  Ing&ueur  dtj  Roi  de  Pruf* 

fi  (0»  99  ?ae  1*  Science  eft  de  tous  les  Pays  quand  elle  y  eft  cultivee  & 

„  protegee.    On  fait,  dit-H,  qu  il  y  a  des  Etats  oil  elle  a  pris  la  place  de 

4,  la  barbarie*  tout  comme  U  y  en  a  oi  une  gtaode  barbarie  a  fucc<Jde  au 

5,  favoir,  quoiqu'il  faille  avouer  que  cette  culture  demande  daps  les  uns 
„  plus  de  foins  que  dans  les  autre*. . .,  ".  J'ajoute  a^ceci  que  ft  flEcrivain 
Franfois  avoit  connu  ,  outre  les  Peintures  de  Kloktr-Ebrcnjlrab  [lequel  Mr.  dt 
FiliSf  Juge  entendu  &  competent  en  pajreilles  chofes,  reconnott  pour  le 
premier  Peintre  de  Y Europe  de  ion  terns  (</)],  celles  de  Mr.  Sylvius,  des 
deux  Richer,  d'aa  Dabl,  d'Arrbenius,  de  Umbke  en  Sutde,  de  KUngfiedf 
k  Paris,  de  Mtytens  i  Viemu^  de  de  Maries  a  Munich,  de  PiU  a  Copptn* 
bogus,  de  Kraft,  de  Lmiberg,  de  Pajbb  i  Stockholm,  de  Rfijtin  a&ueU* 
inent  k  Paris,  de  Mr.  de  Bolt  [le  plus  habile  Peintre  en  Email,  comme 
rappeile  Mr.  Keifler,  dont  une  feule  pi^ce  fut  pay^e  cioquante  raille  lmes 
fe}],  prefaue  tous  Suidcis.  Joigoons •  leur  en  fait  d'Architettore,  de  Def- 
lein  &  de  uravure»  Mrs.  les  Comtes  Dablbcrg,  de  TeJJin  &  le  Baron  Hdr~ 

lemon  f 

(«)  Siicle  it  Louis  'XIV.    Tor*  L  pt  (i)  Dam  Jm  Abrigi  de  la  JTie  des  Fein* 

J07.  idit.  i$  Dftsde.  trcs.  ftp  Sandart,   Torn.  L  p.  234  ffc.  F. 

(b)  Ikflexims  Jur  la  Pwtfh  &  Jur  k  *v$  Mr.  de  Hagtdorn  dons  fa  hettn  avee 

Peinture,  T.  II.  f.  150.  A  Paris  1733.  &  its  icl*ircijjem$ns  fur  un  Cabinet   £?  Us 

Torn.  U.  pag.  Zi.idU.  4'Utrcchu  1732.  Auieurs  des  Tableaux,  p.  364.  &c,  Dtcsdc 

(O  Dans  Ja  tit.  Littre  Jur  le  m*$$*  ia  1755^  **  3. 


fwe  fleurir  les  Arts  &  les  Sciences,  p.  iq  (e)  V.  les  Foyages.  de  Keifler  &  le  Jour* 
&c.  A  Berlin  1754.  Conf.  Jowml  LitUr.  nal  Mncyelepiiipie.  OHebre  175$.  peg.  6V 
jHUwl  is  Goetiague  2753.  /.  31. ,  He 


"?R  --*--  ^  . 


CHRISTINE  RHINE  DE  SUEDE.  »»3 

fair*,  fentafc'qtie  fea  Mr.  Poblbeim,  fflcellent  Mflchitiffte,i&Mr«.  A   Aftfttftu 
JOt/^ii,  /Sfafoeitf,  flfotott*  JFirrw,  Pfdkz,  HMmMrHrtling9Fkbmn$^^^ 
6eorgi  &  i#rW*«f  favans  Mrfdailletara,  &quatre  Eteves  da  fameax  Che*  i«  tJm» 
Tftlier  Htdfager,  &  Mr*  Jtate  Graveur.    Je  le  nipdte,  &  je  did  que  fi  L  *  lu 
cet  Ecrivain  Frtofois  avoit  corinu  les  outrages  de  ces  Virtudfi  on  Makres, 
9  attroit  raifonnd  &  d&idd  coot  autrement.    J'oferois  rogme  defier  notre 
Autedr  de  poavoir  lew  oppofer  des  Artiftes  de  fa  Nation  de  nos  jours, 
qui  femportaflfent  fur  oeux  queje  viens  de  fiommer.    Je  parte  d'ouvra* 
ges  folidas,  je  laifle  k  pare  les  babioles. 

Quant  k  la  Potfte,  je  lui  demande  t'il  eft  raifbnnable  d'en  juger  fans  en- 
tendre la  langue  dans  laquelle  elle  eft&rit£)  fans  feotir  la  force  &  l'energie 
de  fes  expraflkms  po&ques?  Qu'il  me  dife,  quil  me  prouve  qu'il  emend 
le  Suites ;  &  cependant  il  decide  nettement  „  qu'il  rfeft  forti  du  Nerd  que 
„  des  Roetes  fauvages,  que  des  Verfificateurs  grofliers?  "  Tout  ceia  eft 
dit  gratuitement  de  laFafitie  do  Nor  J,  &  defes  PoStes  quant  aux  terns  plus 
modernes:  sll  s'agit  de  fi&les  pkis  6loign&,  \e*SkaUes  du  Septcntrbn  va- 
toient  bien  les  Bardes  &  les  Druldes  des  Gauhis  &  d'autres  Pays  (*).  Pour 
peu  que  KAuteur  efit  eu  quelque  teincuredel'HiftoireLitcdraire  des  Nations 
qu'il  trake  de  Salvages,  il  auroic  fu  que  du  vivanf  de  Miken  &  de  Malber- 
bty  miuftre  SHernbiehn  en  Sar^fecompofa,  entr'autres  en  vers  bkmes,  ua 
PbSme^  intitaK  h'Hercvte,  chef  <f<euvre  pour  oe  terns-la,  &  oik  les  Con* 
noiflfeurs  trouvent  encore  de  grandes  beauts  (<•).  II  laifla  un  El<$ve» 
nomm£  Columbus,  qui  ne  lui  a  pas  moras  fait  dTionnear  qu'a  la  Snide.  Mr* 
T Auteur  Ranprns  peut  s'afftrter  que  depuis  le  terns  de  Cbriftine  il  y  a  eu  & 
qtt'tl  y  a  encore  de  fun  &  de  ftutre  fexe,  des  G4nies  Suidois  comparable* 
pour  la  Poefie  aux  plus  bri&ans  des  autres  Nations.  Je  ne  nommerai  id 
que  Madame  de  Nndenflycbt,  appeHte  la  Bergire  du  Nord9  illuftre  par  des 
Frfces  ixqtiHes  en  plufieurs  fortes  de  Ponies ,  parmi  tesquelles  fe  trouvent 
des  Odes  tfaddites  en  Vers  Latins ,  fans  oobKer  Mr.  de  Dalm ,  dom  le  feol 
talent  n'eft  pas  <f£tre  tin  excellent  Pofte  Stddeis  (*).  Mr.  TAbW  du  Bo§ 
auroit  done  dfi  connoitre  k  fond  les  Langues  du  Nord  &  les  Ouvrages  des 
Auteurs  du  Pays  avant  que  cfen  juger  a  la  teg&e,  fans  qooi  il  raifonnera 
toujour*  <oittme  tan  avenge  des  Contours.  Je  ne  disputerai  pas  aux  Fran* 
fids  Mf^ecfAM0i^dift$ngu<s  &  tTun  tt&fte  fupelriett,  fur- tout  dans 
tes  fojets  «trf  fofk  ph)preraent  xJu  refibrt  de  rhnagmation.  On  trouve  chei 
eux  une  wAfM  tnehreBleufe  k  mettre  en  oetrvte  &  k  donner  de  la  grace  k 

ce 

</i)  MJm.  ds  ChriOine,    Tom  L  pag.  A.  L.  S.  Partie  I.  p.  133.  &c.  &  I'Hif. 

335.  toire  des  Belles  -  Lettres  des  Sciences  & 

•  {tr)  Voytz  Neuefte  Gefchichte ...    Ou  des  Arts  en  Suide  par  Mr.  Dalin.   Ibid. 

Kpuveaut^s  Littdraires  de   Suide  far  Mr.  Partie  II.  p.  282.  fife. 


S383S5Sfc£tt 


\.-^-  \^V  K"%V-  >\-xK-" 


(*)  Voye2  Mr.  Gottfried  ou  Geofrof  Scbuteen  dans  fa  Beurtbeilung  der  UenchunRt-ar* 
*n  .  .♦  ou  fon  Jug**m$f*r  les  manUre*  tiffirerites  ds  penftt  dcsvUux  Pokes  Grecs&R* 
mains  jnifes  en  paralUle  avec  ceux  du  Nord  &  de  VAUemagne  pag.  4.  7.  23.  29.  &c.  AU 
fitrw  1758.  in  4.  L'AtKeur  f  pro*vfe  ptfr  4es  ex&nples>  que  fos  PoMes  de  ceux-d  ren~ 
fcrmenc  des  images  qui  ne  font  pas  moins  frappantes  &  ftiblimes  fueceltes  dopfeflrtsnt 


4*4  MtMJyi  RES1.CQNCERNA  NT  n  3 

..AMkioiu  ce  <}«i;a  ^  tavfctteycWcativefft  ou  approfondi  par  les  Herataes  de.g^itfe 

tioS^t    &  ^  SavaM  des  autres  Nations.    Quant  aux  Arts  utiles  &  agnkbles,  j'gw 

im  Tomes   fe  dire  que  la  pluparC  des  meilleurs  Ouvrages  qui  fe  font  a&uellement  i 

x  k  ii.      Paris,  font  de  la  main  d'Artiftes  ou  d'Ouvriers  nes  au-deli  du  cinquaute-. 

deuxteme  degre  de  Latitude  Bor^ale;  d  ou  je  tire  cette  confequence*, 

gu'il  ne  convient  a  aucune  Nation  que  ce  fojt  de  vouloir  prendre  uni- 

Verfellement  le  ton  de  fup&riorke,  &  que  se  n'eft  pas  le  jnoyen  del 

obtenir  one  bien  r&lle  &  bien  reconnue,  que  d'abandonner  le  bon-fens 

pour  courir  apres  fefprit. 

ciur!e«        A  la  fiiite  de  cette  digreffion,  que  le  Lefifceur  voudra  bien  me  par- 

Qv\tTllit  ^onner>  F  dirai  fur  farticle  des  Arts  &  des  Sciences,  que  le  Roi  Cbar- 

MtpScLuT  ks  XII.  non  feulement  en  connoiflbit  le  prix,  mais  mSrae  qui!  les  cul~ 

<%?£*'***  t*v0^t  aVec  aPPlicatiQQ*    Aurf?  s'explique  ten  Hiftorien ,  qui  radrjtera  tou- 

jours  plus  de  croyance  que  xous  ceux  qui  ne  prennent  pour  beau  &  boa 

que  ce  qui  eft  de  leur  propte  crQ  9  <&  qui  ignorent  ou  afle&ent  d'igno- 

xer  ce  qui  fe  paffe  hors  de  leur  Fays*  Men  Hiftorten  die  a  cefujet:  (a) 

„  que  Charles  XII.  avoit  infiniment  de  go&t  pour  les  Sciences  Sp^cula- 

4,  tives,  comme  la  PhyGque,  la  Pneumatique,  l'Arithm&ique  &  fAlg^- 

4,  bre:  ....  que  den  n^galoit  la  penetration  &  la  netted  de  Ion  efprit, 

„  &  la  facility  furprenante  qu'il  avoit  de  refoudre  &  de  ddmoBtrer  les 

M  problemes  les  plus  difficiles  des  Mattematiques.  .  .  .  que  ce  Prince  a- 

„  voit  invent^  une  nouvelle  manidrede  calculer,  fous  le  nom  de  Calculus 

r>  Sexagenarius  y  comme  plus  propre  que  ceux  que  d'habiles  Math&nati- 

M  ciens  ont  propofes  jufqu'ici.  ..  .  «  qui]  ne  penfoit  pas  moins  jufte  par 

$}  rapport  aux  Speculations  Philofophiques,  a  la  Pfychologie  &  a  1'Ana- 

„  tomie,  &  quil  avoit  quelque  connoiffance  de  la  Chymie".    Toutcela 

eft  prouv^  ^ar  fes  propres  remarques,  &  par  les  conventions  familieres 

que  Mr.  de  Hein,  Confeiller  Hejjbis*  homme  d'un  rare  m&ite,  &  Mr. 

de  Smdenborgi  Aflefleur  du  Confeil  des  Mines  a  Stockholm »  Philofophe 

&  MatWmaticien  celdbre,  ont  eu  fhohneur  d'avoir  frequemment  avec 

ce  grand  Roi. 

r-cysgt  *$     Mais  avant  de  paffer  outre,  il  faut  que  je  donne  ici  l'abrlgtf  cfune  Let- 

Saheei»A"  tre  ion.  remarquable,  que  le  Sr.  Rufdorf  (fcrivit  4  fan  Ami  de  GruSn  (*). 

Aiiemague   £ije:  conftatera  Je  voyage  que  Gu/taoe-Jdoipbe  fit  incognitb  en  jfflmagne  a- 

**  !«••      Vep  fyn  Beaufrpre  %e<mrCafimr>  Prince  Palatin,  &n  1^20,  <low  il  a  6ti 

T*m.  i.    parte  **ans  ies  M^moires  de  Cbrifline.  Rusdorflm  mande,  comme  la  noq* 

f^  '  ' .  velle  la  plus  agreable,  que  lans  connoitre  le  Roi  de  Suide,  qui  &oit  vena 

avec  fon  Beaufr^re  a  la  Cour  $  Heidelberg,  il  avoit  eu  Thonneur  de  Tentre- 

teair  long  terns ,  en  faccorapagnant  au  Camp  du  Marquis  de  Bad*  en  AU 

Jkce; 

(a)  Vbyez  VHiftoire  de  Charles  XII.  par  VJppend.  N.  CCXXL  Et  Lettres  de  Mr* 
Mr,  Nordberg ,  traduite  en  Francois  par  Mr.  le  Comte  de  Teffin  Tom.  IL  L*t$re  XXXIL 
,dc  Warmholz  Liv.  XVllh  pag.  277-279.5?    Edit.  Alleiiu  pag.  34*. 

<*)  ll^toit  AflefTeur  te  la  Chambxe  dd'Empire  rifidaat  alors  it  Spire,  &  laLet- 
^fift  du.5  Myr^Mi.. 


CHRISTINE    REI.NE:..nE   &U.E.0E.    *t$ 

face;  que;  chemin  Enfant,  le  Roi  appritqueles  meilleur^s  Terres,  enjtre-    Adduums 
mfiWei  de  celles  des  Seigneurs  Sdculiers,  appartfenpient  aux  Ecclefialli-  ^^ur 
ones;  qu'il  avoit  die  a  Rusdorf  que  G  le  Roi  Ton  Makre  dtoit  Seigneur  i«  Tomes 
dans  ce  Pays- 14,  it  auroit  fecoue,  11  y  a  long-terns,  pette  Servitude  f  &I#  UiL 
rlduit  oes  Popes  4  roWiflapee^ijtt'iltls'eniceCWirenrides  grandes  qua* 
litis  dont  on  croyofc  glottralement  titaejie>  Roi  <k$ti&  &pjc  tfou£, 
&  du  goflt  qu'i^  avoir  pour Jes  Bell^-Lfittre«;  queiJt/W/s^uinnpit  qui 
les  Etati  du  Koyaume  ne  fcuflent  pas  deja  por^  a  fe  marier ,  &'inGnuoit 
que  la  Princefle  Catherine  (*) ,  Soaur  de  ['JEfeQeur  Palatin  fon  Maitre,  fe- 
roic  la  perfonne  la  mieux  aflbrtie ;  que  ces  deux  Princes  dtoient  a  l'uniflba 
quart t  a  la  pofleffion  de  leur  Royaut6  i  (f)  que  Guftcrue-Adolpbe  avoir  r^pondu 
hi-ddTus  que  le  Roi  Friditic  ne.devoit  pas  douter  de  la  bopne  volontd  du 
Roi  de  Suide  k  fon  6gard ;  &  que  Rusdorf  ayanc  remarqu&  combfen  il  4toit 
difficile  que  la  Suide  p&t  venir  auifecoprs.  du  Roi  de  Eobime%  a  caufe  que 
fatfgent  n'aboadoit  pas  dans  les  Pay*  du  Nord ,  Guftave-Adolpbe  aypic  repli* 
que  que  les  Mines  de  Suide  tftoient  les  plus  riches  de  YEmpe  (g) ,  &  qu$ 
le  Pais  produifoit  nombre  d'autres  chafes  proprea  k  fitre  converties  eh  ar- 
gent comptant ;  que  le  difcours  etant  tombe  fur  la  Religion  CatBolique^ 
Romainit  Rusderf  avoit  remarqu^  que  le  Roi  lad&eftoit,  difant  entr?  au« 
Ires  chofes  qup  paflant  par  JEr/srt,  il  aVok  donn£  un\Ducat4  uh  Pretre, 
jpbur^ire  la  Meffe,  dont  if  wulut  voir  le^Rite^/^^^udt  cethqpoie 
)ui  avoto  venda  *  les  myft&es'.y*  lk:Rdigion  k  un  yil^prix,  ^qu  Ion  peut 
jugfer'-des  femiuyens  &  des  inteurs  de  ces  Saerifioat&ursi  que  Rpfdorf  fit 
entendre  que  peut-£tre  le  Roi  fon  Mature  poiirroit  l'envoyer  un  jour  en 
guide;  qu'ainu  il  prioic  1'inconnu  de  lui dire  fon  nom,  afin.qu'a  fon  arri- 
vie*to  Suide  ji  efit  quetqu'un  k  qui  il  pQc  s'adrefler;  quQ  Qufiavcz^dplp^  ]ui 
r^pontft  quefon  nom  took  GARS;  qu'il  ^tojt  Cajwttine  au  Ser?i<»  <fc<jfon  .;• 
S4r4niffime  Prince T  &  qu'il  ne  mmqueroit  pas,  fi  jamais  Rusdorf  vopoxt    ■-<>>> 
en  Suide,  de  lui  rendre  tous  les*  bona  offices  qui  ctependroient  de  lui,  ;#  de 
lui  donner  des  marques  de  la  bienveillance  du  Roi  de  Suide.    Rusdorf  a. 
joute  que  peu  de  jours  apres  il  fut  que  c'&oit  le  Roiroerae  avec  qui  il  *'&. 
toit  enoetenu  fi  faraiH^remeat ;  que  le  uom  de  GARS  feifoit  les  Jettre* 
initiates  de  Gujtov*  -  Adelpbe  Rfii  de  Suidti<  qu'4  cqufe  de  cela  U  sVtoit  ra^ 
fraichi  la  m&noire  de  tous  tesfujets  de  leur  efttretfen,  dont  il  ne pouvoit    v  ?Jp- 
pas  fe  difpenfer  dedFajre  part  kfon  Ami,  ^osawe  d'un  bo^beur  upgulier  fxvu.  N$m 
qui  lui  ^it  arriv^  .    i  »  v         .  / 

........  «  ..  ,  •  '  ...  Je 


-:  <t).  Rsisthtf  ditdans  (z  Letfre9que  ce  fut  cette  m<me  Princefle ,  laquelle  fans  con- 
iioitrerleRoi  Guft*V€j  qui  mtli  parniiles  autres  Cavaliers  qi^i  fuivoient  les  Princes  & 
)ts  Princeljes  dans"  une  promenade,  s'^toit  appro'ch^d'eut/poar  entendre  le  fujet  de 
leur  difcourr,  ivofFinterpr^  »*  curiefitdda  Roi;  conmfe  une  impoliufle,  &  s'&ott 
^crfde  en  Franfois:  ab,  que  ces  Suidoisjont  effrontis! 

(t)  L'Ele$eur  Palatin,  Itoit  Roi  de  Boteme. 

(J)  II  eft  vrai  que  les  Mines  d'argeot  &  de  ou>re  de  Suide  n'ont  jamais  fourni  plus 
abondamment  de  ces  tn^taux  que  du  tems  de  Guftave-Adolpbe  &  de  Cbriftine.  Cepen- 
dant  les  Mines  de  fer  de  Suide,  jufqu'ici  les  pluS'riches  de  toute,  V Europe  &  de  toutei 
les  autres  parties  du  Monde  connu,  font  les  v^ritables  Mines  d'or  dt  Suide. 

TmtlT.  Ff  ? 


2*6         ME  MOIRES    CONCERNANT 


Je  reviens  &  la  re&ification  de  certains  paflages  dans  me*  Mdmoi- 
s  de  Cbriftine,  oil  j'ai  obfenrl  entre  autres  choles  que  Je  Prince,  Eve- 


Additions 
*  coirco  ,  res 

i^Tomef   que  de  Furjlenberg ,  he dit  pas  a  fendroit  cit£ que  la  Chaine  d qr,  qui  a- 

''t^***    voie  ^  &&  da  corps  mort  de  Guftave-Jdolpbe,  fe  trauvoit  encore  at* 

t*  io.        Chiteau  de  MerftaU    Bw  ^ies  informations,  prifes  d9un  Ordrc  Mqnaftiquq 

prds  de*lft ,  j-ai  appris  que  cette  Chatne  devoit  fe  trouver  a  Mimfiei,  oft , 

mferi  &ant  eclairci  particuli&rement,  on  m'a  afford  qu'elje  n'y  4unt  plus. 

TctUui*-     Comme  les  moindres  relies  des  travaux  des  grands  homines,  pareilsa 

'JocZti^  Gro$ius >  font  toujours  pr&ieux  aux  habiles  gens,  on  me  permettra  d'a« 

T$m  i '  J9uter  1C*  *  ce  9ue  j'ai  die  de  lui  dans  mes  Mgmoires,  que  dans  une  Let* 

r.  7I    *    tre  au  Chancelier  Oxenjliema,  qui  n'a  pas  vu  le  jour,  il  fe  plaint  qu'on  a* 

voit  tronqu6  en  plufieurs  endroits  fon  Traiti  de  la  Viritl  de  la  Religion  Cbrt- 

.    tienne  dans  la  tradti&ion  oue  1'on  en  a  voit  publiie  alors  en  Frangois.    II 

Iqi  dit:  Dicam  Vejlra  Excellentia  &  de  meis  rebus  aliquid.    Prediit  hie  Verfio 

GdlHca  Libri  h  me  pridem  fafti  pro  Veritate  Religionist  Cbriftiaoap.    Qui 

earn  fecit  f  me  adiit,  Jed  tuque*  rerfienem  neque  Prafationem,  quam  addidtt% 

mibiojlendit  unquam.    In  quibusdam  A  meo  fenfu  aberrat,  quad  tdebJcribo>  ne 

uliena  difta  pro  meis  accipiafitur  (a). 

Pour  preuve  de  ce  que  Mr.  fAbW  de  Burigny  dit  dans  fa  belle  Vie  de 

Grotius  9  que  cet  Ambaflkdeutf  fe  pay  a  Jui»m£me  de  (es  appointemens  fur 

ks  fubfides  que  la  France  donna  it  la  Suidc  (A),  j'ai  quatre  de  fes  Lettres 

en  Frattfois  &  en  Latin,  Rentes  Ht-deflus  a  Mr.  Salvias,  Chancelier  de 

la  Courde  Suite,  d'oti  il  paroft  qu  Oxenjiierna  avqic  approuv^,  &  m6- 

me  permis  k  Grotius  qull  fe  lembourfilt  lui«m£me,  comme  il  favoit  fait* 

peHu'iceN^  ^ne  &ucre  ^ttTe  <k  Sahius  au  mfime  Ambafiadeur  eclaircira  quelques  af- 

rxrm.(*)  faires  de  ce  tems-la.    Nous  la  ioindrons  aux  autresdans  i'Appendice. 

WWW*      p^  ja  Lettre  de  Grotius  au  5n  Sphmakz,  Secretaire  de  Cbri/iiue,  on 

T<I'^7'*"*peut  juger  quel  gtdit  fon- feutiment  fur  l'origfne  des  Goths,  quand  il  dit; 

De  Gotnorum  Scbyticd  origine  eft  quidm  Vitus  fama  Olao,  Johannique  M«t 

gnlsfafe  memoraPa;fal  an  ejus  aliquajint  argumetfia  prater  ea  qua  ego  in 

frebfatitoe  HHtorie*  Gothorura  pefui ,-  cupiam  jew. .  Certk  qtue  attnli  de  mm*- 

metis  Perilc©  Lingua  vocahdis  <um  Gothic!  congrueutibur  magutm  babent 

vim,  ut  cridibile  faciant  qute>  dixi.     Eorum  vocabuhmn  ucenjianem  mn  e$i» 

guamftdre  Vuleanus  &  Lfpflus.    Sed  Pentatoudnm  Ferftcutn^  qutld  4b  Jur 

dais  eft  cdhum,  legenti  tHtdta  plura  fe  efferunt.     Si  quid  M$knii  piediftt  aut 

habere  potcrit,  gaudebo  kgerc.    Fieri  enim  non  poteft ,  qum  kemo  Lhgua  t*« 

fira  non  minbs  quhm  Antiqtdtatis  gnarus  multa  obfervaverit ,  qua  nobis  difficu 

le  Jit  indipifcL.*.. 

KT'm?     ^  l'occafion  de  ce  Schmaltz,  je  remarquerai  aufli  qu'ayant  iti  envoy^ 

IV/a);,™!    du  tem^  de  Grotius  k fa  Cour  ^ Ranee y  eelleci  a^ok  fi  b|en  A  fe  l'atta- 

scbmaio.    ^her>  qUe  cjuo]  q^  dife  le  F.  Bougeant  (c),  il  gita  la  Ndgociation  que 

Grotius  &oit  en  train  j<fe  finir,  cpnformlment  au  defir  de  la  Bigence  de 

Suidt 


(a)  Lutetia  Paris:  di  J  J  Junii  1644.  *****  CO  Dansfm  Hift>  d$sNij!$ci(*.ie  Weft- 
4c  h  BMktbique  ^OxcntHcrna.  phalfe,  Tom.  /.  pog.  36a  &c.  &  4'S-  »• 

(b)  Buriguy  ,;Wtf  de  Gritius,  T.  I  pog.  dh,  1744.  in  4. 
*72.  &  *Tt*  Edit,  dc  ffolt.    ' 


CKRJSTLUE    REJN.E   D  .R,  $,U  E  D  E.  $ij 

Suide  (a).  Le  P. Bougeant  amte&pia&ne  ^  ^qw^^^i^mpprtade  fon  .Additions 
w  voyage  i  Pan/  beaucoupA  poactait  poor  1a  £r<W*&4t  tmqr^  pour  hjj^ 
„  Religion  Catbolique,  ajfc^iat  qu^h«»tK«flft  ^»A#^W^Ar°^  aas  a^omes 
w  pr&  (1641.)  par  le  foind'un  ft/we,  Aumdnier  da  Baron  deRortif*-1** 
„  Rtfdenc  de  Frame  k  Stockbetm.    La  Cbofe  ne  pot  ft  fiiire  Q  focrctte- 
»  nraic,  cue  les  Rigens  nfea  fuflent  ayertis.     Ik  fe  plaignirent  amfre- 
if  raenr,  cfit  fe  Wrfc  Xwgeant,  du  R4fid&it,de  France,  Sebmakz  fut  mis  en 
;,y  prifoa,  fous  pr^ewte  de  quelque  ,n»lvwfationi   mai^il  fut  ajfez  beii- 
•„  rem  pour.s'dvader;  &  fe  xtfiigier  en  Jlkmogne,  oil  iJ  fe  mit  au  fervi- 
-t,  ce  de  FEtHpercur^.v.     Raifonnahleraent  parlanc,  le  P.   Bmgeant  na 
pas  fiijet  de  critiquer  la  Regence  de  Suide  fur  ce  qu'elle  regarda  cet  inci- 
dent comme  uri  attentat,  &  qu'il  en  furvint  ua  dmerend  entre  elle  &  le 
Rdfident.    Sebmakz  &oit  fujet  nrf  de  S«M#,  &  engage  k  fon  fervice  dans 
des, affaire*  de  Cabinet  dans  un.tetos  bien  critique  &  bien  d^iic^u     En 
combinpnfcce  qu'il  avoir  fait  a  Paris  %.  oh  il  qrahiflbit  le  Secret  de  fa  Pa- 
.  trie ,  avec  la  demarche  qu'il  fit  a  Stockholm,  il  eft  apparent  qu'il  s'&oit  ven- 
du  k  la  Cour  de  France  4  qui  l'/avok  debawrb^.    Mais  comipe  e'efl;  Tordi- 
naire  des  gens  de  cette  trempe,  il  quitta  les  Emplois  qu'il  avoit  aupr£s  de 
YEmpereuty  ou  il  en  fut  cong4di&    La  Lettre  que  Scbmahz  &rivit  fept 
ans  apres  au  Cbancelier  Osenfiierna  /dans  le  terns  de  la  conclufion  de  la 
Paix.dc  fFefipbaliet  en  fait  &&  >  UJe:%pUe^ 
„  de  retonraer  dans:  fa  Patrie,  &  demand*  jpardon,  /do  fes  fence*,  ;v  Je  ne 
:  fais  quelfe  r&oafe  il  eut  a  fa  Lettre $  one  j iqfererai  d?n$  -  l\£ppendice.  PXiJeA^N 
.  Qtiant  k  la  BibliotWque  de  Grotius,  Cbrijline  Vtcheu  apr^s  Ton;  d&es.  Qcxix.  '    * 
fut  le  frere  du  fameux  Job.  LudoJpbi  qui  la  fit  encaiffer,  &  tenir  a  la  Rei- ,.£••* 
ne  (b). "»  .      .',;  1  ,     . 

Nous  avons  remarqui  dans  plus  dfan  endrojt  de  90s  M^rapkes,  ^e^1-*1** 
Cbrifiinc  timoigna  beaucoup  de  oonfiance  ^k'4dkr  $ahius$  po^baU*nc£r 
eitcpelqat  maniere  Jagrande  autarky  du  Chanwlitf  Axu.  Oxepjlierna. 
Comme  la  Reine  n'ignoroit  pas  que  leComte,46*J  de  Sawcn^oitwz  crea- 
ture da  Cardinal  Mazarin  >  alors  tout-puiflant  a  la  Cour  4*  France $  elle  ne 
manquapas  de  lui  Cure  politefle,  en  lui  Icrivant,  &  ajpptant  rafime  k 
fa  Lettre  le  prdfent  d'une  Statue  antique,  de  Dime  en  bronze,  fort  eftimfe 
des  Connoifieurs.  Pigantol&t  qu'on la  voit  aujourd'hui  dans  les,  Jardins 
de  Sauh,  &  Robert  Kmbenku  fit  la-deflus  Hnfcription  fuivant^  (c). 

1  Qua  Domnai  :mt  MoNumm<4$^umineDoriM  r 
Dititafwty  Pom*  Iwnine  duSdfubi 

SciMc$t  eeterne  jlatuam  denmfc  Abeli^         ■  >     -     t 

gwa  Venus  ^tbereeefiea^afarmk^on^  < ,  .    . :.  j  • 
Servitio  Chriftma  deditfervire  parato 

Sue* 

00   Puffendorf ,  it  Rtb.  Suu.  Lib.  X. '  t.  II.  p.  19*. 
i  9.  &c  &  Lib.  XL  f  78.  item  fiurignjr,       (c)  Piganiol  Defirlptim  de  P$rtsf  Tom. 
J.  c.  Tom.  II.  p.  22-25.  0fi  //;  Mtrava^an-    VUL  p.  119.  Keucheoii  Gallia  Stoc  P& 
ets  de  Schmaltz  fmt  dbailUts.  mat*  Hcrrica  Lib.  IL  p.  6l. 

(*)  V.  emmerekm  Epifioi.  Ufteabaccbii 


Herman 

Co  u  ringius. 


228        MEMOIRES    C  O  N  C  E  R  R  A  N  T     .-- 

AddidoM  Su*cka>  GermOnutn  LiHgerumque  duos 

fcconcc.  Paeatura  Dm:  ftc  Gallicafaxa  Uquyntur  ••  .  (. 

uT^ES      ;  "  :       tifa  quoqvs  Cb^nx  nomin*  fanfta  Df<*.   >  .  ;  ^  ... 

t««.  £        A  ce  que  fai  dk  d£  fifthit  da  Manufcrte  du  JamUicbi  Cbmiccn  Baby- 

p*  *6**        hnicum  ffiboterai  icHe  tdmoignage  qu'en  a  rendu  ie  cdWbre  yaw  ifcwy 

'AwCr  f  quand  il  dk  ,*  £/?  'tf  a«w  jambKchui ,  qui  Babyloni  Jirityfe ' "  Sor- 

vatafuerurb\l^  opera'in  Palatio  Efcoriali  Regis  Hifpamamm,  qumRegina 

Sutd^m^hMifumiibus  redemit ,  quod  unburn  illud  exemplar  in  toed  rerum  no* 

turd  ttijtaref.  <  Quorfwn  nunc  dv  latum  fuerit nefcio  (a).    Scburtzfieifcb  km- 

ble  parler  de  ce  meme  Mf.  &  pretend  que  Cbrifiint  Tavoit  achet^  pour 

une  tonne  dvbrJ  Cetoit  Ifaac  Pofltus  qui  Iiii  failbic  de  pareilles  commiffion*. 

Nous  avons  rapport^  dans  nos  M^moires  que  le  citebre  Herman  Con- 

ringius  &oit  (i  port^  pour  la  Suido  &  pour  le  fuceds  de  fes  araies  concre 

la  Ville  de  drone  &  la  R^publique  de  Pobgne,  qu'il  compofa  dea  Ecrits 

T*m.i.    -apologdtiques;en  leur  foveur.    Dix-hurtou  vingt  ans  apris,  quandls  Roi 

£*»7. 375.  de  Dannomarc  rompit,  fous  de  lagers  pr^textes,  la  pais  ivec  la  SuMs9  Qmr 

ringius  fit  des  vceux  contre  la  Suidc..   II  &rivit  a  Jean  Motbr  Secretaire 

du  Roi  de  Dannemaro:  Cum  peni  fupra  votum  fuccejjhrit  occupatio  Cbriftia* 

noftadiiy  fpero  jafturam  Hehnfiadienfem  propediim  refarciri  pqffh,  imb  mam 

Scaniam  turn.  Hellandid Iff  Blekingid vi&ricibus  armis  S.  R.   M>  ante  bye- 

.     mem  fuccubUuram  (b).    La  flattened;  l*finefie  font  done  de  tout  ordre  & 

de  tout  &at«  mais  pour  le  coup  Mn  Ccmringw.  joua  le  perfcnnage  de 

Proph^je-ifienteur. ;  jQuelquft  arin&s,auparavaiK  il  avoit  icrk  au  m&ne 

*'...,  Metb9::k  qui  il  mirqikut  entre  apties  shdfes;  Jnflitutio  Regia  nova  ilia 

Scbefferiana,  ut  alia  viri  omnia,  pr molar  a  eft.      Utinam  Reges  Principe fqut 

9u*mL  '*  *&  titopMM*  vitam  fuam  (c).     Nouft-avoa&remarqu^  que  cut  Quvrage^ 

traduW  en  Lain  par  ie  favant  Scbeffer  yl  e$.  oompoft  origiuairerafenc  en 

-vieuxSueUots,  qu'il  cofitient  les  plus  belles  &£es  plus  faines  maximer  di* 

~  Gouvei^nerriem. -&qu'a  ckufe  de  cela  §ufiavt</l<bipbe  avert fortement  re- 

'  commahtW  a«  Dr;  MaUbue,  Fr&epteurde  Cbriftine^  dele  lui  fake  lite  a* 

•' vec attention.:'  --  ,'—   '»-v  i-    ..j  ,'.-^ .»■ .    -.;.".  '•    ^.  ;•..••: »     .i... . 

chriftiar      Ge;fbt  a  ce  meme  SdCitetaire  Moth  que  (^/UanRmdm  6enntr^r^hi 

RaviU5-        pr^rftifei1  UMMt%  Jlrdtey,  rfcr-tbut  to  Ghropdlogie  &fa  Ver'Goir  de 

la  I^rq^^^M^t(4^ vmi  vifiohaire)ihBi avoir  etie  iiifpjrfcimii^. 

diatement  par  les  Saints  Sacremens  &  la  Parole  de  Dieu.    Pour  preuve 

r.rsipptnA  de  fa  fuffifance,  Jvpfidttlsfcf  Af>|«ndieecli&ttwde^dtiif  de -^  LettresK 

n.  xx.      qUe  feu  i'ijiuflre  Do6leur  &  ProfelTeur  Baumgasttn  avbk.eu  la  bonte  de 

me  comrauniquer,  m9en  rappoteant  au  refte  i  ce  qu*il  lui  avoir plfl  dere- 

mm.  ip.  marquer  lui- meme  da  ce>]#refaf  {d}9  ^pous  fujppleer  i  cc>  qae  j'avok  dit 

2,K  6t  lui  t\\s,  a  r\::\:\  *';  ';  •.•/  /.»•.'»  *..•■    •"" 

KbuE 


Sec.  IX,  p.  3o%^t$aL  Celfil  Biblio{b.  Reg.        (c)  D.  IS  Mr.  1671.  du  mtme  velbme. 
\t£ofa<P*g-1>3i  ,t     ,.,  .   ,-    !,      (d)  Dans  fes  Jhcbricbien  w  Rupprtj  &* , 

"(b)  Kat.  Septembr^i6)6    dim  U  ViLE''  Livres  rtmorquabliJ.  '  Jbnvier  1752,"  ^a. 


<Baomgarten9  S^f>'  *  ^tt  ^  bonii  de  &*>&** 


CHR:IJ6T.fcN&   *£*N,B   DE,  SURDET^ 

.x  W«te  avOMpnttrqutf.  alHepra  Je  c<vwnttce:  de  -  AeffPft  quVmretint.  le   AJdhu>|w 
Chaacclta  Q**$km  *v©?:  £«w  Wfwr*  Evgque  d^i<ff#!  ainjdt  J^"^  5 
perfonocltetbtiit.    Nous  en  pwduirons  one  dam  1'Appendice,  qui  rendra  iu  toW 
tfmoignage  des  fentimens  de  pi&d  de  ce  grand  homme,  &  du  foin  qu'il L£  ": 
prenoie  du  bien-fitre  de  TEglife  de  Suide.     Nous  y  joindrons  une  'autre  u*.' 
L&tre  de  ce  grand  Cbancelier  aii  c^bre  Do^ur  Abraham  Cabvius ,  6.  £.xxi!** 
crite  environ  dans  le  m6rqe  tetpf ,  q^i  prouye  que  pendan*  le  Traxtd  de 
Pais  de  Wcftpbalit  tetl  Oxcnfiitrna  ayq#  mutant  i  ccear  les  ine&ets  de 
jTEglife  des  Rtfmnte  que  eeu*  cjes  luipfruns  dans  Y  Empire » -  jnalgre  c$  que  T  7 
Jes  CatMiqm  s'efforjoient  d'infmuer  du  coatraire  (*).    II  y  a  une  longug  m.     ' 
dllib&aeion  dans  Jes  Regiftap  du  Slnat  de  Suide  (a),  od  les  avantages 
qui  en  reviendroient  i  TEglife  des  ProtiflMf  en  g&i&al  par  leur  reunion, 
ionc  amplcment  deduits.     Cbriftine  fie  meme  connoitre  le  defTein , quelle    t.lt. 
avoit  d'&ablir  un  College  de  TMoIogieqs  en  Alkmagne  en.faveur  de  la **7- «• 
Religion  Mtangclifue,  oil  Yon  eravailleroit  k  rtfniiff  les  Eglifes  ProUfttnta* 
11  fe  peut  bieft  que  ce  fentimen;  Jui  ak  dt^ infpird  par  Ton  Pr&epteur  Mat-   jean  k^ 
tff*,  qui  y  inclinoit  beaucoup,  mais  qui  &  la  fin  n'en  remporta  d'autre thi*  "K>* 
fruit  -que  a&re  r4pue4  Syncritifie.    Le  Comte  ItaAf,  Doyen  du  Senat, 
die  ft-defliis  ,9  que  le  Dofcteur  Mattbia  fie  tane  par  Ton  Ouvrage.  intieute  Idea 
,,.  bmi  Ordinis  in  Ecclqfid  Cbrijii,  que  le  Surintendant  de  Calmar>  qui  sy 
^  pppofa  k  feotipe  intention,  fat  difgracte  de  la  Reine  en  I^fj-.quo^  '       "    ' 
5i  quelle  ne.  ypulfit  pas  puffer  pour  favoriftr  les  principeadu  fyntf&* 
t»  tifit**  ni  tes  avoir  fucfr  de  ion  Prtcepceur.    Le  Chancelier,;  Qr$& 
'„  ftierna  defapprouva.cet  Ouvrage,  &  tous  les  EvSques  prterene  le  Se- 
„  jiat  de  vei Iter, fur  la  Religion  du  Pays.    Le.  Chancelier  en  efl^ya  quel- 
n  qqes  reproches  affes  vift  de  la  part  de  la  Reine,  parce  que  les  remar- 
ry ques  du  Surintendant  de  Cabnar  avoient  ^  dedi^es  ^  ce  Seigneur^   < 
^/maisl^s  remonpanCW  qui  wfurc»$fai*siC&ri/Jwf  dtoient  fi^rieii*      ..  i  « 
„  fes,  qu'eiles  k)i  arfacWrent  des  lspmgs.    C^  fut  ^-defRjs,  die  le  Coni- 
„  te  fira*(f ,  que  la  Reine  r^folat  de  travaill^r  i  defunir  les  Etats^,  ok  e)* 
„  le  riuflBe  fi  bien,  que  depuis  ce  terns  la  lis  ne  fe  font  plus  accord  fi 
,,  bi?n  ^ntemble  qu^auparavant    Ce  qui  ne  m&ontenta  pa»  peu  les  Ec-  r^  * 
t  „  cl^a|ou»vcomre  la.Nobfefle  da^  les  d6n)6Iis  des  Eew  en  1647  & l21^10^ 
[*>  i(63otrtbbqpe\les  limply  Geneilshoncmiejs  pr^tendpient  avoir  le  pas  fqr 
~v  les'  Eyfique^.  v.  ,Cette  pr^fitiqbfirf.rejett^e,-  &  on  rdfoliic  que  Tanp 
'  „  cienne  ^tic^ifejte  feltoit  pbftr^yc'eft-^-dire'bue  les  ^fiqnes  fuivroienc 
v ,/ imm^ffisftemtfnt  la^biute  WpMilfli  '&•  ppdeweroiencte  Corps  des  Cm-. 
„  pies  GeritHhobtoes ,  <r6mihe  on  [t  vcit  encore  dans  les  Lettres  He 
:.,i  ponvocatioirdti  R01  aux  J^tati  poor  s'aiTanWer  en  Di^te  (b)".    Ce- 

vs\-  ;  :.v  -M-r  .,  •  \  v.  ?-u-  '.*\^-i  ..  /  •  .'/..  '  .  ...  $*** 
-  '  lay-Mj%din.  t66t:  pagl  W  6?^  cf  .  itf3£  f*g-  ifo-  B  si  «»*•  ^5^«  V  Ci5* 
.v   ^)  f«y.  /»  Regifiru  du  Sinat  ad  am. 

{*)  j*avofs -ccfmiminiqutf  cntte.iutr^s  ceitfcox  Litres -aa  calibre  Dofteur  Wrnrfftr , 
•  ^rf  les'a-fiirMte'dintf  ]e*LTo'mejl*4ei  Antcdqta  HMmc*&cleRaJtica,Mg.*v6>b  9OU 


*3<$    :i  MEMOlUfiS   6&»68RNAN:tw 

Additions  Pendant  il  ert  refta  toujour*  tin  ievtin  drfroidettty  flrqaoi  queUrKTo. 

fccorrec  .  ^^  eQ  pflt  dirfe  dans  la  flake*  en  favfcttt  de  la  tonfenratibrtdea-Btedl 

i^towJ     de  la  Courohne  dont  bite  &oft  emrdt  e^  |)6flefllon  &  qu^tte  VottWit  4 

l  &  11.      tout  prix  garder  en  entfer.  Enfin  le  terns  v^nt  quelle  fat  obliafe  dfe  ten- 

dre  les  Terres  qu'on  jugea  lite  lui  pas  appartenir  k  titre  d'acqoifidofl  Wgiti- 

\  mej    Le  difcours  que  tint  Cbrifline,  '  &t  ttodi<pteftc,a  Cbatbs-Guffove^ 

T*m,u    contribua  beaucoup  k  cette  r&fc&ioto.    Elleloi  dfc  qu'Ma-v*k£  elle  'toi 

>•  ♦"*.        laiflbk  on  trtfor  bien  vuicte ,  parce  que ,  par  tomes  fortes  <fe  perfaafiqns  & 

de  fotlicitatktas  urgentes,  *  elte  ivoit  &e  trqp  liWrale;  maisquWfisibn 

Abdication  it  if  etoit  pas  tenu  k  toutes  ces  donations  Jmmod<rtes  {d*nnff&» 

tits  itnmodicas).    Elle  promit  m§me  (ajoute  le  Chancelier  BenoU  Oxenfiier* 

no)  au  Roi  Charles-  Guflavt  de  lui  donner  toot  cela  par  &rit,  s'ii  le  vou- 

/-  loit  (*). 

Quant  k  TEvSque  Mattbia,  ci-devant  Pr&epteur  de  Id  Reine,  il  n'en 
fSt  pas  mieux  aprds  que  Cbrijiint  eut  aukt*  la  Coufofine.    Ses  d&itf  0& 
^rages,  YIdta  boni  Ordinis  &  Ramus  Olivi  Stptentriotkitis  ^  fitfentceiifilr^s 
&  jug&  contenir  des  thtffes  qfti  tendoient  a  troubler  Y\miformk6:&  la  dis- 
cipline de  l'Eglife  de  Suide,  dtfendus  en  confluence  le  15.  Juillet  1662; 
T,m.  l    ils  furent  mis  au  nombre  des  Livres  d^fendus.    Les  lbupgoas  qu'on  avok 
?/.?%?. *!  co^s  contre  fon  Syncrdtifine  allerent  m&ne  fi  loin,  qu'il  fat  <>bligdide r& 
'  -figner  fon  Ev*ch6  de  Strerign'ds  Tan  1664.  Son  Outrage*  pt&lfe  fous  le  tt- 
tre  de  Ramus  Oliva  Stpttrttri<malis ,  &c.  y  fertfit  deprdtextfe, 4hr-tout  par- 
te qu9il  yfoutenoit  lapoffibifitgddr&rtir  les  trois  grand&SefoesCbrttiirmes, 
&  de  conferver  entre  elles  tine  paix  Ecctefiaftique.  Cet  Ouvragfe  conCfte 
en  dix  parties  diffdrente*,  iraprim&s  k  StrengnUs  «n  1661  &  1661  >  in 
1 2.  (*)*  quoique  feu  Mr.  le  Do&eur  Boumgarten  ait  cru  qu'il  n9y  en  edc 
*».  /.    paru  que  deux  en  tout  (c).    J'ai  aafli  remarqu6  que  Mattbia  &ok  en 
h  »**.  *    liaifon  avec  le  fatneux  Amos  CmHrius ,  &  il  n'eft  pas  douteuxqu'il  n'ait 
connu  le  Do&eur  Johannes  Dwr*uss  Sctotis\  qulvint  en  Suidtt^n  1638, 
dans  le  deflein  de  tenter  de-m£me  la  reunion  entrd  le^  Prottftans,  oil  il  nfuffic 
auffi  peu  que  les  autres.    Cependant  PEv£que  Matthim  ne  sen  trouva  pas 
mieux,  quoique  Chriftine  s'int^reflat  k  fa  Confefvation.    Elle  en  dcrivit 
au  jeuike  Roi  Charles  XI.  en  ces  termes.    La  qUerelle  qu'on  lui  fait '9 
vientflutdt  de  quelqiiu*  qui  voudrpit  vccuper  fin  Sitge  Epi/co- 
fal%  que  de  que/que  4(faut  ^s  U  doflfine  ®Ja  condutte  de 
mon  ancien  Trfrepteur,  U  confciewe  des  bims  Chr&ieas  n'em 
fouvant  fas  ttre  trouble  (d).    JElte  honora  ce  Prdac  rfune  autre 
ljettre  de  fa  ^ropre  mtin:  J e  trends  part  &  votre  fnaUxur,  lui 
dit-elle.    Ayez  patience*  fi  con  file Zr-vous  fur  faj/urance  queje 
vous  dome  que  je  $e  vpus  abandonnerai  jamais  >®  qut  vous  ne 
manquerez  de  rien  tans  queje  vivrai.    Ftezrvtus  d  la  parole 

que 

(*)  Fey.  Palmskftld  mUrhvSrdigefprik..  Torn.  II. p.  228-230. 

mi  Senunccs  remarqwMes  ds  grands  Hommts  (c)  L.  c.  Janvier  1752.  pag.  2$. 

de  Su&de.  (J)  Ccttc  latrs  tjt.du  6.  StpUmbrt  1W4* 

(hj  K^/Stiernman,  Bibligtb.  5uc<hGotb> 


CHRIST,*  If  5REJNE    DE    SUEDE.    s$s        * 

que  j$  vcus  m  fame  («>  A»fli  £br$ine  le  cojnbla  t-elle  Iri  &  fes  &ns   Addition 
de  fes  bienfkits  juiqu'4  fa  matt  (A).    Celie  de  ce  favant  homme  arriva  te  Jto„j55£ 

18  F^vrier  1670.  J'en  margue  ici  pr&rif&aent  Wpoque,  pctar  oorriger lt*  J;"*$ 
let  fauces  d'impreffion  qui  fe  font  glifl&es  &  ce  fujet  dans  plus  d*un  endroit 
de  mes  Mlmoires  fc).  Le  Dooeur  Durtus  lui  fcrv&ut  de  dix  ans.  II 
mdurut  k  Cqjjel  en  JbJJTe  te  2%  Septembre  Tan  1680,  ag£  de  85  ans, 
apris  en  avoir  empfey^  cinquamti  dans  fefpoii  de  r&nir  lea  EgUfesPw- 
ujlantesy-qooiqac  fes  tentatives  ayent  ettf  auffi  infru&oeoles  que  cdles  de. 
riombre  d'autres.  Te  fpe'eifio  Fannie  de  fa  mort,  k  caofe  du  Traitd  de  .  .  *  ■ 
Mr.  le  Dr.  Owks-Jefpcr  Bengelius  (d) ,  qui  n'a  pas  pu  la  d&oiivrir  pr&i* 
ftinenc  Dutxus  itok  Ecqffbis,  &  non  Miniftre  de  FEgHfe  d6  Suide, 
comrae  Pa  era  Mr.  1'AbW  de  Burigny,  (e). 

J'ai  de*m£me  obfervd  que  les  onaemens  qqe  CbriJlirieydeYavh  derMr.    /&&*,, 
Cbanut,  Ambafladeqr  deifcrcc*  &  grand  ami  de  Defcartcs,  avoit  fait  met-  JJEJj^'E 
tre  fur  le  tombeau  de  ce  derpierv  n^toient  que  de  bois  imitant  la  pierre.  Defcartes. 
Mr.  Raynard  renchfriflant ,  comme  tant  cf autre*  Ecriv^m  Frasf oh  r  fur  zlJ^'J%^ 
les  fujets  qu'ils  traitent,  dit  fans  balancer,  „  que  la  Reine  avoit  deflein  de 
„  le  faire  encerrer  auprts  des  Rois  de  Suede  avec  une  pompe  convenabte, 
„  &  de  W  dreffer  un  Moqoment  deoarbre  (/)  ".  Tout  cela  cftavancd 
grataitement.    Je  veux  bka,  en  fayeur  de  ceux  qui  pr^tendent  etre  au 
feit  de  ceqdfepaflapendantfanuladte&  ifon  enterrement,,  tranferire 
ici  la  relation  :qui  a  6ti  communiqn^e  de  tr&s-bonne  part  au  cej^bre  Pro-  /l 
fefleur  Olatv  Worndus.    II  dit:  Renati  Des  Cartes  immaturum  ibitumiDoe* 
torum  plerique  valdi  deplonmt.    Nam,  certd  relatione  literarum  ipfius  Legati . 
GalHarum  Regis  in  Suecft  commorantis,  cujusque  fruebatur  bofpitio  Des  Car* 
tes,  uti  &  famuli  ipfius  dtfunfti  ad  Dn.  Hoghelandium  £P  Toparcbam  [van 
Bergen]  miffarum ,  accepvnusipfum  [at  precibus  Regina  etiam  boo  dktei]  xpmtu 
Hi  bora  quartd  matutind  Regjmam  docuiffe  Juam  Pbilofopbiam,  cujus.difcendce 
aoidifflma  or  at.    Consist  atom  aKquandb  ipfd  medietafefawtttis  byemis*  ut 
I  BibSotbecd  Regit* ,  ubi  docebatur ,  domum  reverjus ,  tamo  percelleretur  frigore  > 
10  fpirUum  wri  in  remedia  pofceret.    Verum  visfrigfris  non  alia  ratione  maps 
kniri  videbatur,  quim  ut  leStum  repeteret.    Rogina9  nuntio  de  infirmd  ejus 
oaletudme  1  accepto,  mi/it  ftmim  mm  i>J\£edicisJuit3  quem+  :cum  venom  feca* 
re  vetlety  admittttt  nolult  initio:  pofieh  w*A ,  accedente  pojt  pleuritidemfebri 
ardente,  pajjus  eft  fibi  venam  ter  aperiri9  Meet  irritofucceffu9  adebutKabn?    . 
dis  Februtpti  diem  o&etitfuatn ,  maxbno  cum  iohbe  omnium  ipfiusque  Regina , 
quern  in  cerd  eum  exprimicurajfi  inaudivimus.    Quanquam  autem  rogaret  Regi- 
na9  ui  magwfiti  Uli  jujla  perfoherent ,  atque  in  Tcmplo  primario  fepelirent ,  (*)  t 

tomey 

(4)  Du  h  O&obre.  166%.  ,  mo,maxim&  de  Aftis  ejus  Suecicis.  Helmltx, 

"\b)  r<>y:iesMtm.dtCbt\&inGf  tom.lL    ^1744.  in  L  .  :      * 

pag.  63.  •  '    l       '  (*)  Dans1  [a 'hell*  Vie  <fcGrdtiu$,  Tom. 

(0  Foy.  Tmu  L  p.  31.  6*  320.  &  VAp*    II  pag.  Ufa.  &#*.  tHolldndeJ 
pendUey  Num.  LX1X. ,  ou  il  font  mettre       (f)  Densjes  Anecdotes  LilUfairuTm.  1, 
ran  1663,  au-lieu  de  1673.  pag.  12& 

^)  Do«  Jo4JOursoPacificatpre  celeberrlr 


^  -  \v-  Nv*  >.-;^-N^\.  •  NK-  ^  -Nvr  Nk-  Ns -  n*v-  >^-  VK-  ^-NvV»  V>-  ^-\V •>  -  V  '  S>  -  - ' 


X*)  9&p*kpi^*MHitt  IsWfflftflHc/"  RoisJe,^^foiit.cijt^A 


*34 


ME MOIRES    CONCERN  ANT 


Addition,, 
Sc  correc- 
tions pour     " 
let  Tomes     ,, 
L  &  II. 


Nicolas 
HciniiuK 


T.  /.  ^ 
all.  «* 


Un  Savant  de  Dyon ,  dit  Ca/w*f ,  s'dtoit  farigttf toot  le  jcrar  fur  on  e» 
droit  eflentiel  d'un  Poete  Gr«r,  fans  y  poavoir  rien  comprendre.  Rebt* 
te  &  fache  da  peu  de  fucc&  de  fa  longue  application,  iifecouche* 
Ton  chagrin  Tendon:,  &  comme  il  eft  dans  le  fore  de  fon  fommeil,  Ton 
g&iie  le  tranfporte  en  efpric  a  Stockholm ,  1'introduit  dans  le  Palais  de  la 
Reine  Cbriftinc,  le  conduit  dans  fa  BibliotMqiie.  II  frit  des  yeux  toua 
les  Livres  &  les  regarde.  Etant  tomW  for  un  petit  volume ,  dontle 
titfe  lui  paroit  nouveau,  il  louvre,  &  aprds  avoir  feuil!et£  dix  ou 
douze  pages,  il  y  apperjoit  dix  vers  Grtcs,  dont  la  le&ure.teve  entte- 
rement  la  difficult^  qui  l'a  fi  long-terns  occup&  La  joye  qu'il  reffent a 
cette  d&ouverte,  1'eveille.  Son  imagination  eft  fi  rempliede  cette  Poefic 
Grecque,  quelle  lui  revient,  &  qui)  la  repute  fans-cefle.  Il  ne  veuft 
pas  1'oublier,  &  pour  cela  ii  bat  le  fufil,  &  &vec  le  fecoors  de  fa  plume 
il  s'en  dicharge  fur  le  papier,  apres  quoi  il;  tSche  de  rattraper  fon  Tom* 
meil.  Le  lendemain  a  fon  lever  il  r&l&hit  fur  fon  avanture  nottuis 
ne,  &  la  trouvant  des  plus  extraordinaires  danstoutes  fes  circonftai** 
ces,  il  fe  r^fout  a  la  fuivre  jufqu'au  bout.  Mr.  Dtfiartes  dtoit  alors  en 
Suide  aupres  de  la  Reine,  qui  apprenott  fa  belle  Philofophie.  11  U»  coa-% 
noiflbic  de  reputation,  mais  il  avoic  plus  deliaifon  avec  Mr.  Cbanut* 
qui  y  &oit  Ambaffadeur  de  France.  C'eft  a  lui  qu'il  s'adreffa  pour  (aire 
rendre  une  de  fes  Lettres  a  Mr.  Dcfcartes,  &  pour  Tengager  a  luire* 
pondre;  it  le  fupplia  de  lui  marquer  pr£ciftment  il  la  BibhotWque  de 
la  Reine,  fon  Palais  &  la  Ville  de  Stockholm  font  fouls  de  telle  manu- 
re? Si  dans  une  des  tablettes  de  cette  BibliotWque,  &  qui  eft  dans  le 
fond,  il  y  a  un  tel  Livre  >  d'une  telle  couverture  &  avec  tel  titre  an 
dos;  enfin  fi  dans  ce  Livre,  qu'il  le  conjure  de  Hre  exaftemenfc 
pour  l'amour  de  lui,  eh  cas  qu'il  fe  trouve,  il  n'y  a  pas  dix  vers  Grtcs 
tout  femblables  k  ceux  qu'il  a  mis  au  bas  de  fa  Lettre? 
5,  Mr.  Dcfcartes,  qui  ekoit  d'une  civilitd  fans  pareille,  fatisfic  bientdt  no- 
„  tre  Savant,  &  lui  r^pondk  que  le  plus  habile  Iaglnieur  n'auroit  pas 
„  tnieux  tin*  le  plan  de  Stockholm,  qn'il  1'avoit  fait  dans  fa  Lettre;  que  le 
,i  Palais  &  la  BibliotWque  y  Itoient  parfaitement  biend^peints;  qu'il  a^ 
,,  vdit  trouv£le  Livre  en  queftion  dans  la  tablette  dlfignfe;  qu'il  y  avoit 
,;  hi  les;  Vers  Grtcs  en  queftion;  que  ce  Livre  rftoit  tres-rare,  &  que 
,;  comme  il  en  avoit  neanmoins  trouvl  un  exemplaire,  il  luienfaiioit 
,;  prlfent.  Cette  Hiftoire,  ajoute  Calmet,  eft  publique,  &  il  y  a  peu  de 
„  Gens  de  lettres  qui  Tayent  ignoree* 

L'honnfete  homme  Nicolas  Heinfius  6tpk  un  tout  autre  Savant;  aufli  fe 
diftingua-t-il  i  la  Coitf  de  Cbrijl\m  de  tette  foule;  de  Parafites  Stranger* 
dont  die  &oit  entourfe,Jd*tme  mainierequi  Jui  fit  hbnneun  Lefoupfoa 
q^ie  Ton  eut,  firiyant  ce  que  j'ai  marquS,  que  la' Lettre  quelle  lui  Ictivk 
en  Italic,  &  laqueBe  fen  Mr.  le Profefleur  P.  Burma*  a  public  „  avoit  6- 
x&  tronquee,  s'eft  verifi^  par  une  autre  Edition  qu'en  a  faite  Mr.  le  BiblicK 
thecaire  Celfius  (a%  Je  balance  d^autant  moins  de  Tinterer  encore  icJ> 
quelle  tourue  a  ThonQeur  d'ua  Savant  tel  que  le  digoe,  Nicolas  ffeinjtys. 

(»)  L.  c.  p*g.  93  6f  9*» 


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\a. 


CHRISTINE    REINE    DE    S  U  E  D  E.  235 

*'  ?**  ref*>  lui  dit  Chrifline,  plufieurs  de  vos  Leitres*  les-  Addition 
qmelks  mont  inftrwt  des  /bins  ©  de  / application  que  vous  <*-  &?  £* 
tyzd  mtnfefvtcei    JtfoisobHpi  devour  ^'iTail^ 

»*  manquerai  aucutie  des  occajions  o&  je  pourrai  vous  doriner  des 
marques  de  ma  reconnoiffancf.  Elles  feront  t  elles  que  vous  n'aurez 
jamais  fujet  de  regretter  vos  peines*  qui  feront  recompenses 
June  manUre.  digne  de  meit  &  de  ma^gratitude.  Envoyez-moi  le 
Catalogue  desLivres  que  vous  avez  acbetts ,  f$  de  ceuxque 
-vous  avezfait  copter,  ST/*  compte  de  F argent  que  vous  avez 
Aipenft  tant  pour  vous  que  pour  votre  achat  \  je  vous  ferai  pa- 
yer le  tout.  Monde z-mot  auffi  combien  il  vous  faut  pour  votre 
voyage.  Je  ne  puis  vous  en  rien  dire,  finon  que  je  remets 
le  tout  fans  fafon  d  votre  difcrttion.  Encore  faut-tl  que  vous 
facbiez  que  je  veux  que.  wus  m  quittiez  pas  ntaiie,  fans 
avoir  vu  la  Sicile.  Tour  votre  ft  jour  en  tout  SJ  par-tout  y 
faites-le  auffi  long  f$  auffi  court  que  vous  lejugerez  utile  pour 
mon  fervice.  Vous  m£n  rendrez  un  trh-grandy  fi  vouspou- 
vez  me  procurer  la  correfpondance  du  Cavalier  del  Pozzo 
&  de  quelques  autres  per/onnes  dc.mfrite.  Je  ferai  ravie 
4e  culttvfr  leur  amitti %  fib  men  deuueut  la  moindre  mar- 
que. Ayez  auffi  Join  de  rentarquer  cenx  qui  travaillent,  on 
an  vers,  ou  en  profepour  mon  benneur,,  afin  de  pouvoir  les  rt- 
galer.  Vous  favez  que  je  fnis  curtiufe.  Ayez  /bin  de  con- 
tenter  ma  curiofitt  en  matiere  de  M J  dailies.  Continue  z  de 
nienvoyer  le  catalogue  d*  ce  Qui  eji  beau  &  curieuxf  mats  ne 
vous  embarquez  en  aucun  achat.  .  *Baurvu  que  jejois  injlrui* 
te  de  cequi  eji  ra?e9je  difpoferai  been  da  refte.  Je  renou* 
vellerai,  avant  de  finir9  encore  une  fois  la  protection 
que  je  vous  ai  faite  d$s  le  commencement  de  ma  Lettre, 
vous  ajfurant  que  faurai  Join  de  rtcompenfer  dignement  vos 
peine s^  f$  que  vous  riobligerez  jamais  une  ingrate.  <De  Stock- 
holm, le  1.  May,  165%. 

CHRISTINE. 

. ,  fobfervcrai  ici ,  au  fujct  de  Rutgers  que  j'ai  nommi  cidevant ,  qu'il  n't  l  t.f.  in; 
,toic  pas  Beaup£re>  mais  Oncle  Maternel  de  notre  Nicolas  Hcinfius. 


telle  qu'fl  me  l'a  communique,  comme  fervant  de  preuve  ultdrieure  de 
fardeur  avec  laquelle  Cbri/line  s'appliquoit  alors  auz  JteJles-Lettres. 

Gg  a  Hac% 


*3<5  MEMOIRES    C  ON  CERNANT 

Addition*  ,&<*€>  ipfitn  Regime  mpnddto  ftripfi.  Addan^pauca  de  me*  Monfwb 
tio«X'  X"!*» -'*"#* fa* confiiium  dareioJ^9/edfideleUirnmp(^3  veLBatmntmm 
WToVnw  Jponforem  daboy  qui  nifi  meyirumnon  feffimumejfe  trtderety  nm&bmft  cm* 


mitt  ere,  ut  inihi  fuos' inter  arnicas  locum  atquc  ntmen  ejje  pateretur.  Suadc* 
igitur  fimpliciter  ut  venias.  Crede  tnibi^non  cnirri  nifi  compertiffima  fcribami 
Principem  banc  meant  propofito  fan&iorem,  fortiorem  ammo,  maturiorem  jadi- 
ctOy  promtiorem  ingenio,  krgierem  beneficiis,  eultwcmdoEtrind,  deniqueui  in 
compendium,  mittam  res  plurimas  &  maxima*  9  vktutibus  omnibus  inftfu&iorem 
ejfi>  qubm  auf  credere  quisquam  aut  Jufpicari  pqjjie.  Hoc  ego  nm  auderemfcrh 
bere,  nift  totum  jam  annum  ££  ultra,  qmtidii  cum  ed  converfatus,  mvas  o&> 
buc  reperirem  admirationis  caufas,  &  non  priUs  animadver/a  prodigia  cwjlan- 
tiaty  Japientia  &  \eruditionti.  Veni>  IS  fateberis  te  nihil  inter  homines  vi* 
dijje  Deojimilius.  Vale.  Dabam  Holmiae  a.  d.  III.  Idas  Qtitobr.  Julianas 
iOrifionato  MDCXLFIIL      «  ..  > 

Cktrtffinm  truditimis  ttut  unfflw  tflmath 

Tretnsheinius. 

P.  S.  Scribendi  non  voluntatem,  fed  otium  &  cogitationes  eximunt  Xdhri 
Grotiani  aliique  i  Legato  Regime  me*  Lutetfe  Parifiorum  magno  numexo 
mijfi,  in  quibus  ordinandi!  Jum.  Ejfugerat  igitur  rogare,  ut  velmktcres,  tpi 
potius^  advemens  tecum  depmares  Aittomni'  exemphria  tria>  qualia  Loot* 
dini  nuper  Mer.  Cafaubcmw  edidk.  Non  pqffes  adferre  de  fcriptis  .Jntiqte* 
rum  munufculum  Regime  meee  gratius:  fie  Ma  ansae  Principem  omnium  prcejian* 
tijfimutn,  ut  Jludeat  cemulari:  fie  arnulatut,  ut  Jludeat  fupergredi,  quoad  ft 
•  pojiulari  pojje  ait,  quum  Chnftianajif.  Quod  J%  meas  nugas  tanti  ejjeputas, 
ut  bis  quoque  adjuvandis  cogitattonis  aliquid  imperare  tibi  velis,  Jcito ,  me  juQit 
ejufdem  meee  Principis  bijtoriat  coOigerel  qua  inter  decimum  ac  primum  &  *»- 
cejftmum  i^ofUvn^Xcidertmt^  Spew  tt,  qudet  dbOrinti,  indufirid,  adA 
etiam  fcHcjtaie  9  tarn  eikbrtfrut  m  BMotbeeis  reperine  queedam  Mscpertitenti* 
fotuiffb,  qu'0  vulgb  ignorentur*  Horum  aliquid.fi  placeat  indicate^  neque  to* 
gratum  tnefentiest  &  fie  quoque  grafiam  inibis  ah  incompatabili  Regind  medy 
cujus  ujibus  ifia  conquiruntur*    Vedeuerum* 

'"  Ayant  a  parler  ici  de  Fretnsbemius ;  j'obferyerai  aufli  que  de  fut  a  la.Vil- 
fe  de  Warms ,  &  non  &  Uhn9  que  Cbriftme  'remit :  la  contribution  par  Ha- 
To*" i#    terceflion  de  ce  lavant  homme ,  dontj^ai  j>arW  dans  mes  Mimoires. 

Ce  n'eft  pas  moms  un  mangue  de  mdmoire,  qu'une  feute  d^impreflion^ 

" ~  -  -     -  -  "   jue  FridMc 

ie$  Mdmoi- 
t'a  cqmpofte,.  It 

r^p./i.^meme,  qui  etant  depuis  la  Vtow^,*\flit  libre  entree  .ihht  Ja  ^Bibliofh^qu6  & 

iK6*i4§.    jans  |es.  Cabineirs  de.la  Rfeihe,  'qrii  PeiicdUragea  k ^  eompSofen  fon  exc^!- 

lent  Ouvrage  fur  lies  Medailles  antiques;  '  ^our  Pridiric  Spanheim} '  j^l 

aceufe  jufte  en  lui  attribuaht  le  bel  Ouvrage  dli  Soldai  Suidbis:    fl  dtoit 

Pdre  SEzkhiel.  '  C'itok  kri  qui  avoic  .fait  le  Comibentair e  hiflorique  ftrr 

-  .:  -;  la 


p.  *S>o. 


CHRISTINE    REINS    DE    S  U  EJD  E.  237 

la  Vie  du  Comte  de  Dobnd,  >q\i'Jncilhn  place  immdcfiatement  apt6$  le  Pa-    Add?** 
itfgyrique  <te  Ptine  (a).  -  - j  ■-■ '  ^STSm  • 

j'ai  die  aufTi  que  del  qoatrfeme  Tonie  de  I'Jtlamicade  Rudbeck  ii  n'y  i«  i»me> 
avoitque  quelques  feailles  qui  euflent  &happ£  &  l'incendie  d'Upfal  tnL £1^ 
1702.    Le  nombre  en  eft  plus  grand,  &  va  jufcju'i  210  pages  in  folio,  n** 
Be  ces  ferities  hnprim&s  it  en  exifte  quaftre  &  cinq  exemplaires  dansles 
BibliotWques  de  Stockholm  &  d'Upfal,  &  chez  quelques  particuiiers. 

J'ajouterai  encore  kitooeham  fe  grand  Rudbeck  une  petite  anecdote, 
qu'un  de  mes  meilleurs  Amis  tient  dfe Ton  amiable  Epoufe,  k qui  le  P6re 
(contemporain  du'vieux  Rudbeck)  1'a  racontfe.  C'eft  que  le  Roi  Charles  XL 
etant  &  £//>/*/,  Rudbeck  I'avoit  prid  de  liri  faire  l'honneur  de  diner  chez  lui* 
Le  Roi  l'ayant  promis ,  Rudbeck  lui  die  qu'il  l'atcendroit  pr&iftraent  a  midi , 
heure  ordinaire  a  laquefle  on  dfaoit  en  ville.  dependant  le  Roi,  occupy 
&  d'autres  affaires,  ne  s'y  rendit  qo^rokti  &  demi,  &  troava,  en  en* 
trant  dans  la  falle,  Rudbeck  deji  k  table.  Celui-ci  fe  leva,  &.cfit  au  RoT: 
Ne  m'avez-vous  pas  promts,  Sire\  que  itous  viendriez  pricifement A  hudi*  fc? 
voili  dijit  une  demi-heure  de  plus?  un  brave  bommey  contimia- t-tf ,  garde  tou- 
jour s  fa  parole.  Le  Roi,  dclatant  derire,  lui  repondit;  „  Ne  vous  fe- 
„  chez  pas,  mon  ami,  je  me  ferois  filrement  rendu  ici  a  1'heoremar- 
„  qu&  ,  n'eflc  4t6  une  affaire  preflante  qui  in'a  menu".  Lirdeflus  ik  fe 
mirent  k  table,  &  le  Roi  charm6  de  la  naXveti  de  fon  Hdte,-pafla  de» 
heures  entires  fort  content  chez  lui*  Cette.  ing^nuitd  du  Roi  &  de  Rud* 
beck  reflemble  aflez  aux  traits  de  leur  gfoie,  que  j'ai  rapports  ailleuxs> 
&  oui  font  hemneur  k  leur  fi6cle  (6)w 

Quant  k  la  remarque  qui  a  it6  fake  au  fcjet  des  Profeffeurs  Martin. Sto-    ****, 
dius  &  Sigfrid  For/ius ,  comme  s'ils  n'avoient  en  rien  contrtbu£  a  Fhonneur  *  *** 
de  la  Nation  SuHoife,  en  ce  qui  regard?  la  vraye  Litzitamvc  (a)f  j'ai 
die  que  le  premier  a  travails  conjointementavec  fes  deux  aflbctes  k  Ja 
iradaftion  de  la  Bible  en  Langue  Finnoife.    U  eft  dofic  h  pr^fcmer  qot 
comme  Profefleur  en  Langues  Orientates,  \\  nV  &oit  pas mectiocremenc 
verf£;  &  ceux  qui  emendent  le  Birmms  k  fond,  conviennent  qu'il  s'effi 
dignement  acquittrf  de  cette  p^nible  tache.    Done  s'H  n'avoit  eu  d?autre 
tnerite  que  cetoi-lk ,  encore  pourroir-oti ,  ce  femble,  l«a  accorder  pour  ce        .  x 
terns  -Ii  le  titre  de  fevant  homme,   c^ue  Ton  donne  fouvent  aujourd'hui  k 
rfautres  qui  le  m^ritent  beaucoup  mow^ 


:i 


Ptour  ce  qui  eft  de  Fvr/ius,  }rai  citd  fe  c£tebre  Hiftoriographe  MeJJe*  7W.i 
htusj  feii  coneemporain,  qui  l'appelle  incomparabilis  Regni  Suecki  JJltano^' iX* 
mus  i  epith^te  qui  n  eft  nullement  due  k  un  fimple  Aftrologu?.  Lbs  M^i 
thdmatiques,  la •  Phyfique,  la  Chymie  &  lea  Langues  Safances  qu'il  pof-  , 
ftdott  f  ce  dont  if  a  fait  preuve  par  divers  Ouvrages  .qtfik.  a  donn& 
au  Public,  rtdatfient  en  fa  feveu*  une  place  honorable  parmi  tes  Savant 
de  fea  tertis,  Ce  qui- ne  lui  eft  pas  moms  gldrieux,  c^flrqte  le  Grand  Gun 
;  ■••••'   ■  i  ';,;-'*•     :  .         .;. . ...  ;-4  ^0m 

(ar)  F$y.  fes  Milanges  Critiques  de  LHti-  Heinffbf  &  JeanScheflFer,  dontles  originaim 

uuurti  Tm+IL  p.  451.  en.  IK  folumes  in  4.  fe  cmfesrvenl  dant  Im 

(b)  Toy.  ies  Mim.  de  Chriftine,    K  /.  p,  Bibliotbiquc  i'Upfal. 

y8  &T  II  p   T81.  &c.     toy.  auJTau  (c)  Ply/  Jotvnar  Littir.  AU.  ^Goeifok 

Jw>tft  d$  Rudbeck  J>lu/ieurs  Lett/res  dt  ATic.  gue,  /.  c.  p.  62^ 

Cg  j 


138         MEMOIRES    CONCERNANT    , 

Amiomftave  &  la  Reine  fa  Fille  dcrivirent  jofqui  deux  fois  au  ConfeilAcadrfmt- 

&m?wc    9ue  $uPfal  Pour  q*'on  imprimftt  fa  Phyfique  ecrite  en  Snidois;  maisdoqc 

Jet  Tonus    h  publication  n'a  fans-doute  lt£  fufpendoe  que  par  l'envie  que  Mrs,  les 

*•  * 1L      Savans,  comme  ceux  de  tout  autre  metier,  fe  portent  communement  lea 

uns  aux  autres. 

Or  abftra&ion  faite  dd  d^faut  du  Steele  oil  vivoient  Forfius  &  Stodiusf 
je  veux  dire  de  l'&ude  de  la  Cabale  &  de  l'Aftrologie  Judicial  re,  qu'ils 
avoientde  comaiunavec  nombre  d'habiles  gens  leurs  contemporains ,  its 
oonferveronc  toujours  dans  la  Rlpublique  des  Lettres  un  rang  entre  la 
Savans  d'une  certaine  votee,  &  &  plus  jufte  titre  que  des  Ecrivains  mo- 
dernes  auxquels  les  Journalises  prodiguent  fouvent  ce  titre  fans  raifon. 
T$mj.p.  Je  re&ifierai  ici  quelques  fautes  de  moindre  confluence.  Par  exem- 
•"•  pie,  Ifrat'l  Bring  s'appelloic  de  fon  vivant  Bringius. 

Au-lieu  de  Laurent  fVallin  il  faut  mettre  fVallius,  &  au-lieu  de  Celjim 
il  faut  lire  Petri  Hambrm  Diflertatio. 
1 1.  p.  114.     Dans  les  vers  de  Laurent  Fornelius  il  faut  &rire  Got  tit,  &  non  Gotbia. 

Item.  Nemo  me  melius ,  lifez:  Me  melius  nemo.  .  .  • 
L*.p us.       Item  Suenonius  Prof.  Upfalienjis ,  mettez  Prof,  Abomftu 

J  ai  avancd,  au  fujet  de  flnftitut  du  Senateur  Jean  Skytte,  que  fa  Chai- 
re  de  Profefleur  a  Up/at  fut  remplie  par  un  fujet  Stranger.  En  eflfet  deux 
ou  trois  Savans  Grangers  i'occupdrent  Tun  apr£s  1'autre;  mais  dans  lln- 
ftkut,  ou  le  Teftament  m£me,  il  n'eft  pas  dit  de  quelle  Nation  Itoit  ce 
PnfeJJbr  Skyttianus.  Ceftlec61&reMr.(f/^,Confeillerde  laChancellerie 
Roy  ate,  qui  remplit  aujourd'hui  cette  Chaire  avec  beaucoup  de  dignity 
setting  A  propos  du  S&iateur  le  Baron  Sobering  Rofenbane  (a)  ,  j'ajoute- 
%obmb*i*.  ^j  q^i  a  ^crit  |ui-  meme  fa  Vie  en  Suidois^  que  j'ai  en  Mf.  &  qui  mdri- 
te  de  voir  le  jour  pour  fervir  d'exerople  &  d'encouragement  id'autref 

r founts  de  (on  rang.    Parmi  fes  Ouvrages  imprimis  il  y  en  a  un  fdus 
titre  ie  Mart  Glacials,  audi  rare  que  curieux,  en  ce  qu'il  d^taille  la  m<$p 
tbode  &  la  manure  que  Ton  obferve  pour  prendre  en  hiver  les  portions 
lous  la  glace,  au  moyen  de  filets  de  6o  a  70  brafles  dfe  double  lon- 
gueur. 
£U.#.  ii«.     Par * V*  'ai  **  *  ,,envo^  de  Mr.  <fe Ben/erode  h  la  Cour  de  SW<fr ,  on 
'  jugeroit  que  le  Cardinal  de  Richelieu  comribua  en  bon  Parent  a  cette  r^- 
folution;  mais  ce  Cardinal  Itoit  d^ji  mort  pres  de  dix  ans  auparavant.    II 
vaudra  done  mieux  dire  avec  Boyle,    „  que  la  Cour  de  France  avoit 
„  itftblu  de  le  d4puter  &  la  Reine  de  Suide,   mais  que  cela  ne  fuc  point 
f>  exfaitl"  (*). 
fctaxue      J'ai  dit  fous  f article  de  l'Ev£que  Terferus,  qu'il  fut  obligd  de  rdfigner 
£?*  mi.    ^n  Evfich^  >  *  caufe  de  quelques  expreffions  peu  orthodoxes  dans  fon 
*   Extlkatkm  du  Caticbifmt  de  Luther.    J'ai  trouvl  depuis  une  de  (es  Lettres 
k  ulivekrans,  alors  Coofeiller  de  la  Cbancellerie  (c),  oil  il  expofe  les  v6- 
ritables  raifons  de  fes  perfections  ;favoirqu'a  la  Duke  en  1650.  lorfqu'il  fut 

quef- 

U)  Foy.  Mim.de  Chrirtine  Tom  I. p  327.        (c)  ElU  ifidu 25  Off.  1675.  dans  Palmi- 
(b)  Voy.  fin  Di&im.  Htfi.  &  Qri*.  An.    told. 
Berferade,  I*.  F. 


CHRISTINE    REINE    DE.SUEDE   %& 
qoeftkm  de  6 ire'  rendre  k  la  Couronne  les  Terres  8t  tes  Bfeat-fbacb  qui  <Addmm 


avoient&e  donnas  en  prtfent  a  la  Noblefle,  lea  Ev$ques  qui  en  avoient^, 
aofli  une  portion,   farent  -contraires  k  cette  r&u&ion;  que  lui  Terferus,  i«Tom« 
avec  le  bas  Clerg^,  s'ito^t  joint  aux  Ordres  de  la  Bourgeoifie  &  des  Pal-  L  &  1L 
fans;  &  que  par  la  conclusion  de  ces  trois  Etats,  le  Roi  Cbarks-Gujlave 
avoic  commence  i  rdvoquer  &  a  r^duire  ces  Terres  au  Fife;  mais  qu'il 
n'avoit  pu  en  venir  a  bout  a  caufe  de  la  guerre  de  Potogne,  &  de  fa 
mort  qui  arriva  Tan  i66<x    Je  joins  aYAppcndice  un Certificat ou Paflfe-  v**.tAp* 
port  que  cet  Eveque  donna  h  un  Etudiant,  pour  marque  de  1'humeur  joviale  $£//*• 
qu'il  avoit  de  commun  avec  Ton  grand  Ami  Stiernbielm. 

J'ajouterai  k  l'article  d'Appelbwn  le  contenu  d'une  Lettre  (a)9  dans  la-  r~.i.?. 
quelle  la  Reine  lui  ordonne  de  s'informer  fi  un  Savant  k  Rotterdam*  nom- '**• 
m&  Adpm  Berlingboven ,  s6toh  hit  un  nom  dans  la  Rlpublique  des  Let- 
tres;  que  ce  Bertingboven  avoit  demands  k  la  Reine  la  pernuffion  de  lui 
d^dier  un  Ouvrage  qu'il  avoit  cotBoofe  de  Elememis  en  XII*  Livres \  lequel 
il  ne  vouloit  mettre  fous  prefle  qcn$r£s  qu'ii  auroit  pafl2  par  la  cedure 
de  la  Reine.  Cbrijtint  ajoute  que  fi  P  Anteor  avoit  de  la  reputation ,  Appelbm 
pouvoit  lui  envoyer  ce  Manufcrit,  &  aflurer  PAtiteur  qu'il  lui  feroit  re* 
mis  en  bon  itat,  &  qu'il  pouvoit  s'attendre  &  quelque  marque  de  kt  libd- 
xalitl  de  la  Reine. 

,  A  Poccafion  du  favant  Th&>logien  Raumannut,  qui  avoit  pris  le  grade 
de  Do&eur  a  Marburg  en  idio,  je  me  fouviens  cPun  paflage  dan*  lea 
Regiftres  du  Sdnat  de  Sttidc  (b)9  oh  il  eft  dit  „  que  quoique  le  Dofteur  T.ifit** 

'  »  Jean  Botbwidi  eftt  permkfion  de  fe  feire  crier  Do&eur  en  AUemagnt, 
„  le  Roi  Guftav+Adolpbe  avoit  pourtant  fait  entendre  qu'H  vaudrok  mieux 
„  que  Botbvridi  &  d'aotres  Su&dms  priflfent  ce  degc6  en  Suidc,  promet- 
„  tant  de  leur  accorder  les  mSmes  privileges  qui  s'accordent  en  d'autre* 
„  Pays".  Audi  Pannfe  fuivante  le  Grand-Chancelier  Axel  Oxenjilerna  cr6*x 
plufieurs  Do&eurs  en  Thfologie  >  &  infinua  dans  ion  Difcours  que  fous  lea 
aufpices  de  la  Reine,  ion  autoritd  devroit  au  moins  6tre  Equivalence  k 
ceile  d*un  Profefleur,  ou  d'un  autre  Dofteur,  qui  en  feroit  la  c£rtmo- 
uie.  En  efFet,  en  tenant  la  main  &  de  pareils  rlglemens,  on  ne  pouvoit 
que  prdvenir  lea  abus  qui  fe  commettent  trop  vifiblement  dans  ta  promo* 

.  tion  des  Maltres  &  des  Dofteurs  en  Philoibpbie,  en  Medecine,  en  Droit 
&  en  Thdologie  dans  les  Univerfitifs  4trangtoa,  grades  on  ne  fait  queUi 
quefois  pas  k  quel  titre.  Pafle  encore  dans  des  cas  extraordinaire? j,  uu 
dePqpels  me  parott  bien  fingulier  &  P«5gard  de  Niedas  Cbefnt<xpberuif  Su&*. 
dois,  qui,  ft  trouvant  en  1600  i  Ca(pilK  y  eut  Phoimeur  de  cfefendre  dea 
Th^fes  en  Phyfique  &  en  Mathdmatiques  fous  la  pr4fidence  du  S^rdniflr* 
me  &  tr£s*lavant  Prince  Maurice  Landgrave  de  neffc-Qtfjkl  (»),  q^  ne 

•.   CSUt: 

(a)  La  doU  en  eft  U  $  May  1649.  I$3&  p*g.  4PI.  6fr.  4P6.  &«. 

(b)  Dans  les  Extfaitsdi  Pilmskold  ad.  anru 


(*)  Entre  aucres  il  a  txaduit  les  Pfeaumcs  de  David  CD  bcattt  vers  Latin*,  qui 

tints  iSmalkMdt*.  '  '  •      *     ■  .] 


feat  to- 


/ 

/ 


140  M'  EM  0  1  HK.S.CO.NCERNANIJ 

Addition*  crotpafcd&dger  en  rien  de  fa  haute  quality  en  remptiflant  laChaire  dans  ton 
uoS^i    Cblfege  > en  y  feifant  tes  fon&ions  de Mod&ateur ,  &en  y  rtfpondant  aux  in- 
lesTomei    fhnces  des  Oppofans  dudit  Cbefnecopberus.  Exetnple  inoui  de  nos  jours,  & 
*'  *  "•      qui  paflerofc  pour  incroyable,  fi  cette  Difpute,  que  je  tiens  en  main,  ne- 
urit pas  imprim^e.    En  void  le  titre:  Rofarium  Mathematician,  de  quo, 
adjuvante  Rege  Regum  £s*  Principum  Principe  in  iliuftri  &  augujto  Collegio. 
Mauritiano  difputantibus ,  Prafide   iliuftri(Jimo  ,  litteratiffimo  t  petentiffimo- 
que  Principe  ac  Domino   Dn.    Mauritio,   Hajfia  Landgravh,   Comite  in 
Catznclnbogen ,  Dktz,  Ziegtnbain,  Nidda  &c.     Domino  tneo  clementiffimo  9 
public*  refpondebo  ad  diem  12.  Januatii.  M.  Nicolaus  Chefnecopherus,  Sue- 
ens,  Matbem.  ProfqQbr.   Cajjhllis..   Excudebat  Wilhelmus  Weflelius,  anno 
i6od  (*).    II  devkit  la  mferae dnn&  Profefleur  en  Math&natiques&Mw"- 
bourg ,  &  y  ^poufa  la  fille  de  Hdderic  Tbtopbik  Haype,  Confeiiler  du  Land* 
grave  Louis  (a).    AppelW  en  Suide>  le  Roi  Charles  IX.  le  fit  fan  Chance- 
lier  de  Cour  (b)$  &  1  employ  a,  entre  autres  lieux,  en  Dannemarc,  ou  il 
n'eut  pas  cependant  le  bonheur  de  reuffir  dans  fes  Negotiation* 
Lucas  Hoi-  '  Quant  i  ce  que  j'ai  die  des  Notes  de  Luc  Holfienius  ad  Stepbamm  Byzan* 
*eri*'ip.  ttnum  **  UrlMbusr  que  Cbriftine  avoit  permis  de  communiquer  au  favant 
ai/fr  Tim.  Tbiodort  Ryckius ,  un  Ami  pi'a  afliutfqqe  celui-ci  n'en  eut  du  Cardinal  Fran- 
u-  *  l<9'  pU  Barberini  qu'une  Copie  fautive,  comme  ii  s'en  plaint  dans  Ja  pfceface 
de  Ton  &Htk)nV  -  Un  autre  Ami  (f)  ma  fait  part. des  deux  Lettres  de 
Ryckius  an  favant  Agriconius,  ennobli  enfuite  fous  le  nom  d'Jkerbielm,  oh 
il  fe  rapporte  a  fa  preface;  mais  oil  il  fait  en  m£me  terns  entendre  qu'il 
s^toit  attenda  a  quelque  gratification  de  Ja  part  de  la  Reine,  pour  lui  a- 
voit  d6ii6  cet  Ouvwge.    11  y  inf&e  une  Lettre  de  Cbriftine,  ou  elle  s'ex* 
prime  en  ces  termes.    J**$  refuavec  plaifir  votre  Livre,  accent 
fdgnt  des  exprejfitms  de  voire  zfle  ©  affeftion  pour  maperfip- 
tie  t$  monfervice,  &je  veux  bieh  vous  Umoigner far  laprtftn- 
te  que  fy  fuis  fenfibk ,  en  attendant  queje  me  difydfe  a  vous 
donner  des  marques  plus  folides  de  mon  eftime  pour  votre  per- 
finne  Gf  pour  vos  favans  travaux.     RycHus  prie  Aketbielm  de  por- 
ter  QHvekrans  f.  alors  Gouveraeur-,GeneraI  des  Domaines  de  la  Reine,  a 
lui  rappdler  le  ibuvenir  de  fa  promefle,  perfuade.qu'il  ep  refienura  Teffet 
qu'il  defire*    Ryckius  eut  tout  lieu  defe  loner  de  la  munificence  de  Cbrifr 
tine;  ee  qu'il t^inoignejdacs  une  autre  Lettre  de  lannde fuivante,  e'efti- 
dire  un  an  &  demi  avant  Ja  more  de  la  Reine.    Cette  gendrodt^  efi:  une 
nouvelle  preuve  des  ^gards  que  cette  Priucefle  eut  toute  &  vie  pour 

les 

(•)  Vey.  Lanii  Centur.  Anagram.  &  Herm.        (*)  Pufend*  Hifi.  de  Suide ,  Tm:  IT.  pig.    \ 
KirCbocri  DiJJertat.  confolat.fupcr  ohitu  Jo.     199.  &  208.  item  Meilenii  Scandia  illujfr. 
Vuflttji.  Tern.  Fill.  p.  107.  &c 

(•)  Mr.  Ie  Profefleur  Jo.  GcttL  Stegman  d  Caffel  a  donn£  Tanalyfe  de  cette  Diflerta- 
tion  dans  Ton  Programme  furie  grand  fa  voir  du  Landgrave  Maurice,  en  1757.  pa#.  9-14. 

(f)  C'eflMr.  de  Warmbaltz\  Confeiiler  de  la  Cour  de  Suide,  qui  a  reduces  deux 
Lettres  de  Mr.  le  Secretaire  Ceetwell,  de  qui  je  les  tieaa. 


CHRISTINE    REINEDJt    SUEDE.  Hi 

k*  Satan s,  de  rempreffement  quelle  eut  jufqu'i  la  fin  de  fe$  jours   Addm** 
(Taccompagner  (de  rdcompenfes   feftime  quelle  faifoirde  leur  favoir.  S^JSc 
On  trouvera  dans  FAppendice  ces  deux  Lettres  dc  Ryckius,  &  ici  une  belle  i«  Tom* 
Infcription,  que  le  Cardinal  Barberini,  pln&r£  d'eftime  pour  ce  Savant1'*  J^ 
Hambourgitis  led  fie  en  forme  d'Epitaphe(a).  %**<*  #** 


D.  O.  M. 

Luc®  Holflenio  Hamburgen/i ,  qui  clarus  in  Galfiis,  Roma  clarior ,  #  Ecelefia 
res  menti  cmpUxus ,  diverjts  Regionibus  peragratis  f  diverfos  earum  fines  &  nomi- 
n*  probl  tenure ,  variat  quoque  Unguas  9  prater  Gracam  Latinamque ,  quorum  op* 
ScAptotibus  plurimhm  lucisaltulit.  Antiquam  Pbilo/opbiam  caMt.  Ab  Urbano  IX. 
Canonica$u  Bafil.  vat.  ab  Innocentio  X.  prafeQurd  Bibtiotbeca  ornatus;  ab 
Alexandre  VU.  fapienter  unus  eleftus,  ut  occurreret  Suecorura  Gotborumque 
Retinae  incomparabili ,  qua  miram  in  tanto  wofummi  ingenii  fummaque  nw- 
dsftia  conjunBionem  fuspcxit  &  pradicavit.  Vita  (Unique  laudatijjima  &  iU 
luftrium  operumcurfu  interrupts,  eximius  B atria  Germarda  amator  propugna- 
toque  Religmis  Catholic*  obiit  Roma.  4.  Febr.  Anno  MDCLXI. 

Puisque  nous  parlons.de  ce  Savant  Hambourgeeis ,  j'obferverai  que  le 
Sr.  Longiand,  Agent  dAngleterre  k  Livorne,  rapporte  k  Tburloe,  Secretaire 
de  Cromwell  (£),  pluGeurs  particularity*  qui  le  regardent;  entre  autres  que 
ffoj/ienius  avok  fait*  trente  ans  auparavant,  fes  Etudes  k  Oxford;  qu'il  a* 
von  <it£  Gouverneur  du  Fils  duSgr.  Guillaume  Court  ins ;  que  s'6tant  de* 
puis  fait  Catboliqufiy  le  Confiftoire  du  Rape  1'avoit  trouv£  feul  capable 
a  alter  a  la  rencontre  de  la  Reine  Cbriftine,  &  de  I'inftruire  dans  fa  nouveU 
It  Religion,  ce  qui  la  portera,  dit-il,  a  demander  pour  lui  un  Chapeaa 
|9  de  Cardinal  au  Pape".  Longland  ajoute:  fi  vous  trouvez  cethorame 
n  propre  i  £tre  Efpion  &  Penfionnaire,  je  puis  m'adrefler  moi-meme  a 
„  lui,  fans  k  ropindue  foupjon  ou  danger  d'etre  d&ouvert.  C'cft  ce  done 
s9  j'ai  voulu  vous  avertir,  laiflant  le  tout  k  votre  meilleur  jugement". 
,  Que  ceci  ne  paroifle  point  extraordinaire.  En  feuilletant  ces  Merits  & 
ks  d^pdehes  k  Jburloe,  on  trouvera  qu'il  n'y  avoit  prefque  aacune  Cour, 
ou  Etat,  grand  &  petit  9  oil  le  Prote&eur  Cromwell  n'entretint  des  Efpioni 
ou  Penfionnaires.  Mais  ce  qu'il  y  a  deplus  fingulier,  e'eft  que  cet  homme 
hardi,  qui  haiflbit  (i  fort  la  Religion  Catbolique,  entretenoit  des  Efpions 
juiques  dans  le  facri  Confiftoire  de  Aome. 

Je  n'ai  pu  me  difpenfer  de  faire  dans  mes  M&noires  de  Cbrijiim  quel-  jummqme 
ques  remarques  fur  ce  qu'il  a  plfl  a  feu  Mr.  Koebler  d'avancer  au  fujet  dea£rj£  2ji» 
hUdw*  &  particnli&ement  touchant  leur  guerre  en  AUemagne,  avant  &  a-  ^-.Koehiec. 

Ebs  la  mart  de  Gujlave-Adolpbe,  dans  la  plupart  de  fes  Difcours  fur  les  pt  ^°™;  ^j^ 
^dailies  (c).    Autant  que  je  Tai  pu  comprendre  par  les  Feuilles  Litt&ai- 
res  Allemandes  de  Goetsingue,  mes  obfervations  ne  lui  ont  pas  6t6  agrda- 
^Jcs,  puisqte  Ton  m'y  aflura  de  fa  part  qu'il  y  repliqueroit  (d)>  Je  m'y  fuis 

atten- 

(«)  V.  Pope  Blount,  Ctnfuraeehbr.  Sirip-       (c)  11  y  en  a  XXII.  Tomes  in  4.  qui  em 

mum  &c  pag.  1054.  &  1055.  pttujous  le  litre  de  Muntz-Beluftigungen. 

(b)  Dansf*  Lettre  dui6  Nev.  1655.  dam       (d)  Fey.  Gocttingucr  Gel.  Atneigen  17 51. 

les  State-papers  ef  Thurtoc ,  Tern.  IV.p.  200.  p*g.  671. 

Tmm  IV.  Hh 


14*    MEMOIRES    CONCERNA  NT 

Additteni  attenda  avec  d'autant plus  (Tim patience,  qu'il  y  avoft  lieu  de  croire  qae 

5^,    les  &laircifTemens,  donnes  par  un  Savant  du  premier  ordre  dans  fon  gen* 

let  Tom«   re  d'&ude ,  n'auroient  pas  laiflK  de  ripandre  du  jour  far  des  faits  qui  m  ont 

*•  *  IL     paru  comnie  avanc&,  ou  tout-ifair  gratuitement,  ou  envelopes  de 

tant  de  doutes,  que  fans  despreuves  plus  authemiques  que  celles  qu'ila- 

voit  apportees  julques-Ia  ,  tout  Hiftorien  exaft  feroit  oblige  de  n'en  pat 

reconnoitre  la  validity    La  raort  de  cethomme  cdebre,  furvenue  depuis* 

m'a  priv£  de  cette  fatisfa&ion ;  car  pour  ce  que  jfai  trouvd  dans  le  Calen- 

driercfe  Nuremberg  (a),  &  qui  a  rite  infdrri  enfuite  dans  fes  remarques  hiA 

.  toriques  fur  les  Medailtes  (*),  il  me  paroft  fi  peu  important,  qu'ea  rigard 

au  bon  coeur  que  je  Jui  ai  connu,  je  veux  croire  que  de  pareilles  petiteflet 

ne  font  pas  forties  de  fa  plume.    Aufli  ne  contiennent-elles  gufres  qi/un 

ramas  d'extraits  de  Lettres  de  quelques  Savans  du  terns  de  Cbriftine,  que 

Javois  d6]k  inferees  prefque  en  en  tier  dans  mes  Mimoires,  pour  feire  re* 

marquer  l'ingratitude  ordinaire  de  cette  forte  de  gens,  qui  plusphilofo- 

phes  de  bouche  qu'en  effet ,  mefurent  leur  langage  k  la  grandeur  des 

prrifens  qu'ils  rejoivenu    Se  voyent-ils  fruftrris  dans  leur  attente,  ih  on- 

blient  les  bienfaits  qu'ih  ont  drija  rejus  fans  les  avoir  mlritris ,  ils  fe  font 

gloire  de  vomrr  autant  de  fatyres  &  de  calomnies  contre  cette  Reiae, 

qu'ils  avoient  pen  auparavant  donn6  d'dioges  h  fes  aftions. 

II  efl  terns  que  je  revienne  aux  fentimens  particuliers  que  feu  Mr.  Koek- 
kr  eut  de  fon  vivant ,  dc  done  mfirae  quelques  nouveaux  traits  ont  6t6 
publics  aprds  fa  mort  au  fujetde  Gujtave-Jdolpbe  &  de  C&rifti ne  fa  Fflle* 
Voyons  avec  quelle  apparence  tie  v6rit6  ils  peu  vent  6tre  admis  par  des 
gens  (en  (2s. 

Le  premier  regarde  un  Ecu  en  guife  de  Medailfe,  frappd  £  Toccafiott 
de  Guftave-Adolpbe,  avec.  cette  infeription-:  Non  exoratus  exorior.  Le  Roi 
y  eft  compart  au  Soleil  qui  fe  Irive,  malgrri  qu'on  en  veuille.  Mrs.  Kpeble* 
» -  en  infere  qiill  entreprit  fon  expedition  £AlUrnagne>  fans  que  fes  Etats  Pro* 
teftans  euflent  demand^,  ni  meme  fouhait£  qu  il  vint  &  teur  fecours  (fy 
Mr.  Koebler  avoue  que  les  Devifes  ou  les  Emblfimes  ne  fervent  guires  phi* 
de  preuves  dans  te  genre  Hiftorique,  que  les  reproches  ljue  fe  font  deux 
ennemis  dddar£s.  ,,  NuHes  autres  preures,  ditih,  ne  doivent  fitreadmiP 
„  fes  que  celles  qui  fe  fondent  fur  des  faits  av£r&,  &  conflates  par  dei 
„  temoignages  irr£pr6cbables*\  En  confidence  Mr.  Koebler  ajoute 
que  le  Landgrave  Maurice  de  HeJJe  avoR  fait  folliciter  GtiJlave-Adolpbey  ddi 
Fan  1614,  a  venir  au  fecours  des  Evangcliques  de  V Empire ;  fait  fur  lequel 
tes  Hiftoriens  de  Sutde  meme  tombent  cf accord  (rf).  Cependant  Mr, 
Koebler  pafle  de  Tannte  1614  u  celle  de  1628,  lorsq.ue  JValtenJieitt  te-* 
.  noit  Fa  Ville  de  Straljbficf  bloqu^e,  comme^  s'il  ne  le  fftt  rien  pafi&  dans  Te£ 
pace  des  quatorze  ann&s  intermddiaires,  &  concrut dela  que  ce  ne  fitfent 
pas  les  Etats  Proteftans  qoi  rappell^renc  en  Jikmagne-%  mais qufily  encnr 

& 

fa)  Derani7S±f9UsletitretieGefch\<&i8-  pag.  (57-7*. 

pfeftfcehts-und  Wapen-Calender  ^r.  8.  0*)  V.  Wxtrtmii   BJ/Tofrr  *  Guffaws 

(B)  Ou  Muntz-Belufti&    Tom.  XXl.pag,  Adolphe  Tom.  L  Liv.  IF.  jb.  *6j-26S'.  fif 

327- £f*-  ^-  V*t.  **J-  6f^-    ft  Puftndorf ,  dc  Re> 

Cr>  Vn  et  mtm  Ouvrotf,   Tm.  IX  bus  Sotclcis  Lit.  II  f.  £ 


CHRISTINE    REINE    DB    SUEDE.    243 

de  loi-raeme,  pour  fe/veoger  da  tort&  de  l'affront  que  YEmpereur  lui  avoit    Addition 
fait,  en  envoy  ant  des  troupes  au  fecours  de  fon  Ennemi  le  Roi  de  P^'^SS^m 
gne,  &  en  cxcluant  les  Ambafladeurs  de  Suide  du  Traitl  de  Lubec.    Peu  let  r*wm 
s'en  fant  que  Mr.  Koebler  ne  fade  anx  Princes  de  YEmpire  beaucoup  d'hon*  L  *  **■ 
neur,  de  la  conftaoce  que  les  Dues  de  Bomiranie  &  de  Mecklenbourg ,  les. 
Ele&eurs  de  Brandebourg  &  de  So**  firent  paroitre,  en  ce  qu'ils  ne  voulu- 
renc  pas  lui  pexmetttre  I  entree  dans  leurs  Pays,  moins  encore  lui  accorder 
quelques  Villes  ou  Places  fortes  pour  retraite,  en  cas  qui!  edt  le  deflbus 
dans  quelque  bataille  centre  la  Ugue  Cathoiiqu*. 

Ce*  circonftances  pofees  pour  bafe  de  la  Diflertation  de  Mr.  Kothkr.W 
ne  lui  a  pas  6t&  bien  difficile  d'&ablir  la  confluence  qu'il  en  tire.  Cepen* 
dant  il sen  faut  bien  que  fon  fyllogifme  foit  evident.  Ce  n'eft  qu'un  para* 
logifme  fbrm£  expres  pour  avoir  le  plaifir  de  mettre  les  Suidois  dans  le 
tort9  quoique  de  fon  propre  aveu,  corame  de  celui  de  ceux  qui  out 
compote  fa  vie,  il  ait  reconnu  qu'^tant  Secretaire  de  Mr.  de  Strablenbeim, 
Minlibre  Plenipotentiaire  de  Suide  dans  la  Negotiation  de  Silific,  pen- 
dant trois  ans  conf&utifs  il  y  avoit  appris  beaucoup  de  chofes,  J'aurois 
fouhaite  que  pour  fitre-  encore  mieux  inftruit  il  eftt  eu  occafion  d'aller  i 
Stockholm  &  d'y  feuilleter  les  Archives,  it  f imitation  de  fon  compatriote 
Pufcndorf.  II  en  auroit  tir6  certains  Idairciflemens  n&effaires,  qui  lui 
manquoient  par  rapport  k  cette  Ipoque  de  fHiftoire  de  fa  Patrie;  mais 
comme  il  n'a  pas  eu  favantage  de  piiifer  dans  ces  four  ces,  il  importef 
ce  femble ,  an  Public  qifil  foit  mis  au  fait  de  cette  affaire ,  dont  Mr.  Koeb* 
kr>  fautede  la  favoir  a  fond,  tfa  pas  voulu  d&nordte. 

Pour  mettre  en  Evidence  que  Gujtave-ddolpbe  (malgre  les  raifons  tegiti-    Gn#«?«: 

mes  de  guerre  qtfil  avoit  contre  YEmpereur)  n'entra  pas  en  Allemagne  fans  £*??«  au£ 

7  etreappelle  par  des  Princes  &  Etats  Proteftans,  il  eft  ndceflaire  de  pro-  mifne>*r 

,  duire  des  extraits  des  Chartres  en  original,  qui  fe  confervent  encore  fbi-  ^vSIm* 
, ,-_ ■_  *_...._.  ^  c, , ,.    ^_     ,_• ._        prin- 

:*efl 
Catbo* 

La  premiere  de  ces  Lettres  eft  dat^e  de  Heilbron  le  25  Septembre 
KS14,  fous  les  Seings  &  les  Sceaux  de  Fridiric  Comte  Paktin  &  du  Rbin, 
Due  de  Baviire  &c.  de  Jean  Comte  Palatin  &c.  de  Jean-  Fridiric ,  Due 
de Wurtembtrg  &  de  Teck  &d  tant  en  ion  nom  qn'en  celui  de  Maurice, 
LaodgraVe  de  HeJJa;  de  George- Fridiric  Margrave  de  Bade  &  de  Hocb* 
berg;  de  Cbrifiian  Prince  d'Jnbalt  &c.  en  fon  nom  &  en  celui  de  Joachim 
Erneft  Margrave  de  Brandebourg  &c.  de  la  part  de  George,  Comte  d'6et~ 
tingen,  le  Lt.  Louis  Muller,  Chancelier.  Les  Hiftoriens  de  Suide  >  cit& 
plus  haut,  marquent  que  le  Landgrave  Maurice  de  HeJJe  avoit  dijk,  pen- 
dant l'Et6  de  cette  ann&  1614,  rait  Caire  les  m&nes  inftances  de  bouche 
par  fon  Miniftre  Zobel  aopres  dtGuftave-ddolpbe,  qui  l'ann£e  fuivante  lui 
fit  rlpondxe  &  aux  autres  par  fon  Chambellan  Babbafar  Ntcmand,  qu'il 
envoya  aux  Princes  de  YUhion,  qu'il  ne  manquerdit  pas  de  venirk  leur 
(ecours  des  qu'il  feroit  debarralK  des  guerres  dans  lesquelles  il  Itoit  encore 
iifipliqu^  avecla  Ruffle  &  la  Pologne. 

Hhs  L'au- 


K 


a44        MEMOIRES    CONCERNANT 

AMtfom     L'autre  Lectre  en  original  eft  dat&  de  la  m6me  Vilte  de  HeUbrrn  fe  24 

JfoS"*0"     Ju*n  i<*f9t  Gg11^  &  fcellee  par  lesdics  Princes  que  j'ai  cteji  nomm&,  &  det 

l^iao   la  pare  de  Cbriftian  Margrave  de  Brandebeurg  %  Due  de  Pruflc  &c.  .pai: 

1.  &  il      Jean-Baptijle  Bounds}  de  la  part  de  Maurice,  Landgrave  de  Heffe  &c  par 

Jean  Zobel ;  de  la  part  de]  la  Ville  de   Strasbourg,  par  Pierre  Borck 

(Horck  ou  Sterck)  la  fignature  £tant  peu  lifible;  de  la  part  de  la  Ville  de 

Nuremberg,  par  Luderus  Imbeffi  de  la  part  de  la  Ville  d'Ulm,  par  Ham 

Sebade. 

La  troifi&ne  Lettre  originate  eft  datde  d'Ulm  Ie  20  Janvier  1610,  fi- 

\ie  &  fceltee  par  Joacbim*ErneJl  Margrave  de  Brandebourg,  Dae  de 

ruffe;  par  Jean-Fri<Uricp  Due  de  Wvrtemberg  &  de  Teck,  Comte  de 
MmbeUiard}  par  Guillaum,  Adminiftrateur  pollute  de  1'AbbaSe  de  /fcr*> 
/*/tf,  Landgrave  de  He£e>  comme  Ptenipotentiaire  de  Ton  P&e  Maurice 
Landgrave  de  Heffe;  au  nom  du  Due  Jean,  Comte  Palatin,  par  Giorjr* 
iridiric  Pa/loir ->  au  nom  de  Cbrijlian  f  Margrave  de  Brmdebourg,  Due  de 
Prii/7£  &c.  par  Jean-Baptifte  Bounds  \  au  nom  de  George- Fridir  it.  Mar* 
grave  de  2J<w  &  de  Hoebberg  &c.  par  A  6.  Engelbardt.  .  .  .  .  ven  &*. 
<fen;  au  nom  de  tous  les  Princes  d'Anbak  par  2iW*  ffat.  .  .  • ;  au  nom  de 
Gfo/r^  Comte  tfOettingen  par  Lt.  Lmiij  Muller;  de  la  part  dcla  Ville  de 
Strasbourg  par  Franf<ris*Ludotpbe  Ingold;  de  la  part  de  la  Ville  de  Atom* 
itr;  par  Luders  hnbeffi  ;  de  la  port  de  la  Ville  d'Ulm  par  i/aiu  Scbadc- 

La  quatrieme  Lettre  en  original  eft  dat^e  de  StStz  k  23  Aotu  de  £» 
m£nie  annee,  fign^e  &  feel  We  par  N,  N.  N.  les  louables  Ecats  Evangili* 
quei,  les  Seigneurs  ,  les  Nobles ,  les  Confeillers,  les  VUJes  &les  Bourn 
de  l'Archidudi*  d'Autrkbe  fur  le  Bos- Danube. 

La  cinquieme  Lettre  en  original  eft  datee  de  Heilbro*  le  17  Furrier 
1621 ,  fignte  &  fcellee  par  Jta*  Comte  Paitfro  iu  ft&m,  Due  de  Baxxir* 
&c»  par  Joacbim^Erneft,  Margrave  de  Brandebourg  ,  Doe  de  Pruffe$  par 
Jean-Fridirk  Due  de  iVurtembergfy  de  7>c*t  Comte  de  MombeUmd;  par 
George- Ft ediric  Margrave  de  itafe  &  de  Bocbberg,  Landgrave  de  Stoujm* 
berg;  an  nom  d'Angufle,  de  Rudolpbe,  de  Loo*  &  de  Jea*Cafemir,  Prin* 
ces  dTJnbalt,  par  jfa"*  StaUmani  au  nom  de  Gf^oj  Comte  d!Oe Kings  y 
par  le  Lt.  liwf  Muller* 

Depuis  ce  terns- la  Guftaoe- Adolf  be  entama  une  N&ocatien  avee  Jm 
que*  &  Oaeles  L  Rois  &Angkterrey  laquelle  ne  fubfifta  pas  &  caufe  dt» 
Roi  de  DanmmarCy  qui  s'embarqua  dans  la  Guerre  d'AUemagne*  Enfii* 
te  le  tour  vinti  Gujtav*>Addpber  qui  le  menaau  point  qpe  tout  le  mox* 
de  fait. 

Mon  Ami,  Mr.  te  Chevalier  StiernmaWy  Confeillcr  de  la  Chaneellerie 
&  Secretaire  des  Archives  de  Suide^  qui  a  ei*  la  bout4  de  me  communiv 
quer  les  Lettres  indiqu&s  ci-deflu*,  me  marqua  gu'ii  ne  doutoit  pas  qurifi 
ne  s'en  trouvdt  uo  bien  plus  grand  nombre*  roais  qu*il  n  avoit  pas  le  Joi~ 
fir  de  les  chercber.  Je  lui  r^pondiaque  eelles-ci  me  (uffifbient;  que  fit 
ftu  Mn.  KocbUt  ttoit  encore  pleim  de  vie  >  ces  Pieces  r  qiu  foment  autant 
dfe  preuves  authenriqjues  &  de  ttfmo%nages  irrrffiragabley,  te  eonvaincroient 
dkt*  feuffet^  dans  ce  qu'ii  a  vowllj  £aire  accroire  au  monde  mie  Guftavt  AdotL 
|fa  ^tok  venu  en  AJlemagpe  de  fan  propre  mouvemenc^  &na  que  les  Eta«^ 


CHRISTINE    REIN  ED  E    SUEDE.    345 

JV*fc/fo»x,eufle« iffipk>r4 fan  fecours  (•);  & qu'aulieu  de  doooer  on  d&    jtddftiofc 
menu  aux  follicitatiooa  mter4sa  &  figndea  des  propres  mains  deft  Etats  *«nec* 
tfjfllcmagrx,  oudefetir&fttoptoentiaires,  ii  auaroit  dft  rtfflediir  for  r&at  l^SJ 
homiliant  oil  fis  fe  trouvoient,  &  fur  Je  pea  de  pouvoir  qui  fear  reftoit  *• *  lL 
alors,  en  comparaifon  de  1'autoritd  &  de  la  puiflance  dont  ils  joulfleot 
afhieltemcne,  &  done  ib  foot  redevables,  poor  ainfi  dire,  atix  feuls  ef- 
forts des  acmes  vi&orjeufes  de  Ja  &*£ds*    A  cet  dgard  Mr.  £<*£/»■  auroit 
de-meme  pu  s'abftenir  de  fake  d'aueres  reflexions  qui  ku  font  &hap» 
p&s*  coaunepar  rcproche,  centre  fAdmioiftrateur  de  Magdtboutg^  & 
en  particulier  eontre  la  Ser^niffirae  Maifon  deJiejffh-Caffhl,  en  difanc 
„  que  ce  fat  fur  ce  Pais  congeli  que  Guftaix-ddoJpbe  s'etoit  leve  corame  un 
n.  Soldi,  pour  l'eclairer  dans  fes  affireufea  tdn&res,  &  le  fomencerpar  fe* 
„  rayons  (a)" ;  &  je  remarque  que  fi  toutes  les  grandes  Maifoos  Prottjlan- 
to  de  Y Empire  euffent  concouru  auffi  efficacencnc  au  foutien  de  la  bonne 
Caufe,  que  le  fie  ceUe  de  BeJJi+CaJjili  eUesaarokm  fuivi  leur  veritable  in- 
l&ee*  &  epargn^  bie©  des  ravages  a  leur  propre  Faerie,     Mais  au  reft* 
prefque  touf  les  Pais  &  toutes  les  Provinces  d'Allcmagne  avoiene  grand 
befoinde  la  chaleur  Wnigne  de  ce  Soleil  de  Gujlaoi-Jdofobe ,  fans  lequel 
ii  y  avok  toute  apparence  que  les  Protejlans  en  g&i&ai  feroient  pour  ja- 
sab  rcft&  dans  les  t&£bres  les  plus  dpaiflcs  &  les  plus  trifle* 

En  eonfidfratian  des  fervkss  ineftimables  que  ce  SoieiJ  bienfaifant, 
&  apres  fa  mort  fon  Grand  -  Chancelier,  concmua  de  rendre  eo 
particulier  aux  Prottfiansr  ii  auroit  fans-doute  ivi  bien&aoe  &  no* 
tre  ddfunt  Savant  d'epargner  les  expreffions  dures  &  pea  mefurtfe* 
doffit  il  fe  fert*  quand  ii  trouve  la  moindre  occaGoa  de  cWcharger  fa 

bile 

O)  Koebler  k  $.  fag.  jr. 

T 

(*)  Mr*  Kofbler,  dans  fes  Difcours  Mfll  fur*fon  Hijtoire  deV Empire,  ditpofltiw- 
ment  (  pag.  5118. )  qu'il  eft  abfotument  faux  que  les  Etat*  Pntiftans  ayent  invito  Gu- 
fiao*-M$lpbe  a  venir  en  AUmtgne.  11  donne  pour  saifon  „  que  la  Suide  &oit  alox* 
„.  un  Etat  mMSrable;;  &  comme  le  tr&spuiflant  Roi  de  Datmcmarc  avoit  iti  bien  Ba~ 
„  tonne*,  (e'eft  l'expreflion  de  Mr.  KoebUr)  par  les  Imp4riauxr  que  pouvoit-on  atten- 
^  dre  de  ben  de  la  Suide  en  de pareilles  circonftances?  Ah,  dit-ily  rien  du  tout  Les* 
,r  Btafeitqienr  accablds  de  douleur;  les  exeinples  4e  kuwi  Go-Buu*,  dofit  V Emptreur 
^•aroit  mis  partie  au  ban ,  &  envoyl  le^  aucres  en  exil,  leur  rempliflbient  l'efprit 
n'que  le  mime  malheur  leur  pourroit  arriver,  enforce  qu'ils  ne  favoient  A  quel  Saint; 
„  fe  vouen ...  • "  Qu'il  eft  pitoyabla  d- entendre  des  Savans  de  nom  donner  ainfi'  carri^- 
i»e  &leur  efprit  pour  faire  de  foiiflTes  impreffions  dans-  celui  de  leurs  El^ves  ?  Ou  biem 
Mr..  Kkebler  fe  ferok-il  |magin6  qu'on  ne  comprendroit  pas  le  fin  de  fes  declamation* 
conttela  Suide?  Ja  ne  rexpliquerai  pas  non  plu6  enticement  ^  je  me  contenterat  de 
d!re\q«e  1'argent  cbmptant  de  Tun,ou  de  t'autre  Etat  ne  decide  pas  toujour*  les  gran* 
its  choiesv  II  ell  propre  &  un  Banquier,  ou  b  un  bon  Marcfrahd,.  mais  il  ne  feit  gu&- 
res  nahre  la  eonftance  de  ceux  avec  qui  Tor  a  affaire.  Aucontraire,  plus  on»  eft  em 
Aat  de  faire  des  acqaiikions  au  poids  de  Tor,  plus  cela  effarouche  les  voiimsr  &  on> 
fc  met  autant  fur  fes  gardes  contse  lui  r  que  eontre  tout  autre  qui  auroit  l'4p£e  toujoui* 
rWe.  iSu-refte,  ce  qui  fe  pafle  fous  nos  yeu»f  prouve  aflfej  que  raceroifiementr  dess 
ttats  db  VEmpire  en  force  &  en  pouvoir,  n'efl  pas  un  garant;  iiuaillible q}i'U» afaiwaoa 
jjunais  ttef&Uv  dk  reclames  le  fecours.  des  PbiiTanoes  imriffie* 

B  ft  $ 


lid    /    MEM  O  IR  E,S    CO  N  C  E  R  N  A  N  -T-     . 

Addkiow  bile  centre  les  Sublets,  &  pamculirfrement  contre  la  Reine  Cbtifiine ,  I* 
Jowpoar    Grand-Chancelier  Jxel  Oxenjtierna,  les  Feld-Mardchaux  Baner&ForJlen- 
let  Tomes    fa,  &.d'autres.    J'ai  m£me  obferv^  que  la  mauvaife  humeur  a  pris  for- 
*•  *  IL      ce  dans  le  coeur  de  Mr.  Koebler  depuis  Tan  17*5,  que  l'Empereur  Char- 
les VI.  lui  fit  pr^fent  d'une  Chalne  d'or,  &  que  fes  critiques  fefontaccu- 
mutees  i  mefure  qu'il  a  continue  de  publier  fon  Outrage  Metallique.    Ce- 
pendant,  quoique  Mrs.  fes  Colldgues  a  Goettingut  ayent  die  eux-memes: 
qu'on  avoic  reraarqu6  en  lui,  comme  un  trait  de  fon  caradtere,  la  plus 
grande  devotion  &  la  plus  vive  gratitude  en  vers  la  Maifon  d'Autriehe  (a\% 
jai  pourtant  de  la  peine  a  m'imaginer  qu'un  prtfent  ait  pu  infloer  lur 
fa  manidre  de  penfer,  jufqu  a  lui  fiure  hair  la  Suide  &  les  Suideis  an  point 
d'avoir  mis  9  dans  le  terns  ou  la  iibertd&laconfcience  des  Prote flans  etoient 
.  le  plus  en  danger,  des  bornes  au  Defpotifme  de  la  Cour  Imperial*. 

Je  range  au  nombre  de  fes  r&its  peu  raifonnables  ce  qui  fuit.  Qu'il  faut 
ajouter  bien  plus  de  foi  a  un  ItaUen  (Gualdo)  q\ik  un  Ecrivain  Suwois  (b); 
que  tesSui dots  fe  conduifoient  plus  mal  en  Aliemagneqae  lc$Turcs&.kyBar» 
-  bares  (c) ;  que  Pufendorf  etoit  un  Ecrivain  engagd  par  argent  i  ^crire  fon 
Hiftoire  (d) ;  que  Jaques  de  la  Gardie  &  Oxenftierna  vouloient  empoifon- 
ner  le  Comte  Claude  Tott  (e) ;  que  les  Suidois  vouloient  etre  confideres 
comme  Salvatores>  pour  ne.pas  etre  regards  comme  Raptures  Pmerania, 
'  (f)  9  &  plufieurs  autres  femblables  details  dont  j'ai  releviS  use  bonne 
panic  dans  mes  M&noires  de.Cbriftine  (g).  Ici  je  ne  ferai  que  titer  aa 
bas  de  la. page  plufieurs  autres  endroits  de  fes  Oavrages,  oil  i'on  trouvera 
des  reflexions  peu  honneces  &  peu  obligeantes  pour  la  Suide  (fc).  Mai* 
une  chofe  que  je  ne  faurois  fupprimer,  e'eft  l'^pitWierifible  qu'il  a 
donnle  au  Chancelier  Oxenftierna,  en  fappellant  le  vieux  Maitre  dtEeole9 
&  le  reproche  qu'il  lui  fait  ailleurs  de  ne  pouvoir  fe  defaire  defon  caur 
rufe  (/).  Je  ne  comprends  pas  ce  qui  a  pu  animer  le  Sr.  Koebler  contrc 
ce  grand  homme,  fans  les  travaux  indicibles  duquel  il  auroit  dfletre  per*, 
fuade  que  ce  feroit  fait  aujourd'hui  de  la  liberty  des  Etats  d'AUemagne  ?  Car , 
k  prendre  cette  dpith&e  dans  le  fens  nature!  f  Mr.  Koebler  favoit  qu'Oxtii* 
fsierna  navoit  jamais  etd,  ni  Maitre  d'Ecole,  ni  Profefleur;  &  fi  on  veut 
fappliquer  aux  importantes  inftru&ions  qu'il  donnoit  k  Cbriftine  fur  le 
grand  Art  de  rrfgner,  il  ne  faut  point  s'dtonner  qu'il  air  rduffi  auprds  d'u- 
ne  Princefle  d'un  efprit.fi  fin  &  d'un  g^nie  fi  fublime,  puifqu'il  avoit  eu 
Tart  de  faire  godter  (es  lemons  aux  Princes  &  Etats  de  \J  Empire  >  comme 

Di- 

(a)  Foy.  Gotting.  Gel.  Anz.  May  1755.    84.  n.  itempag.  158.  n. 

P*g»56l-    Et  laviede  Mr.KoMerparMr.  (p)   Foy.  Ses  Muntz-Beluft  Tom.  I.  p. 

k  Prof.  Gatterer,  Tern.  XXII.  Muntz-Bel.  355.  gpc.  T.  II. p.  68  fif  ^56.  Tom.  Ill  p. 

(b)  L.  c.  Tom.  IF.  p.  349.  137.  tf  423.  T.  IF.  p.  331.  fif  349.  T  F.p. 
(e)  Tom.  X.  p.  68.  &  359  146.  152.  433-  T.  Flp.  264.  T.  Fill  p. 
(it)  Tom.  XFI.  p,  266    Tom.  IF.  p.  332.  22-24.  T.  X.  p.  68.  &  359-  T.  XIF.p.  52- 

&  Tom.  XFIIl  p.  306  &  358.  56.  98.  104-  214.  &c.  226.  fif  250.  T.  XFm 

(e)  Tom.  FI.  p.  264.  p.  266.  6f  394-    T.  XVlp.  358-360.    T. 

(f)  Tom.  Fill  p.  22.  XFIIl  p.  306.  6P  312.  T.  XIX.  p.  10  r.  &c. 
Cff)  V*3-  T"*>  *•  l*g*  "•  net.  p.  118.  n.       (i)  L.  e.  Tom.  Fill.  pag.  24.  &  T.XX. 

p.  121.  n.  p.  123.  n.  p.  375.  n.  p.  396.  n.  p.    p*  247. 
422. 11,  p  464.  ft.  #.  534«  n.  &  Tom.  II P* 


•      C  II  R  I  S  T  I  N  E    R  EI  N  E    1^  E   «  U  E  D  E.  f47 

Direfieur^G^fl^ralde lenrs affaires,  tjaoique fimpte  Genulhomme Suidois.    jimOn* 
Ce  que  feu  Mr.  Koebler  rapporte  k  focfcafkin  cfune  Medaille  Grecfi*^™^: 
de  Cbrifiine  (a)y  en  affurant  „  que  Fon  &e  trouvera  pas  que  fa  conduite  ie$  Tom* 
n  ait  jamais  rtfpondu  a  la  morale  marquee  far  le  re  vers  '\  eft  auffi  peu  proi>  L  *  lu  % 
ri  par  fes  commentaires  qui)  *  faits  li-defTus,  que  fi  Fon  vouloic  former 
iin  cara&6re  complet  d'ane  perfonne  quelcooque  par  une  feule  feute  com- 
inife  en  toute  fa  vie  (*).    L'Auteur  ciee  Fexemple  de  Rutgerfius,  a  qui 
CMfiiu*  n'ivoit  pas  payS  quelques  arr&age**  -for  lefquels  il  formoit  des 
pretentions.    Mais,<temandera-t-dn,  <jiii  a  die  a  Mr.  Koebler  qu'ils  n'ont 
pas  6t&  bcttiifies,  fok  a  fa  perfonne  ou  i  fes  h&itiers,  comme  cela 
fc  fit  k  f^gard  de  ZtomV/  Heinfius  foi>  parent*  malgr6  ce  qu'en  a   dit 
ie  fameux  Litterateur  Pierre  Burman  (b)t  Suppofons  merae  que  la  chofe 

fok 

■    (a)  Tm.XXLfaz.tf9.  &c.  o8<5>  &c 

{b)  Vty>  Mim.  de  Chtiftine  Tm.  1. frg* 

(*)  De  la  raSme  trempe  eft  la  remarque  que  Mr.  Koebler  a  faite  fur  une  autre  M^daiL 
Ie  de  Cbriftine,  pour  critiquer  Implication  que  j'en  avois  donn£e  un  peu  autrement 
que  lur (ij.  Sa  demande:  d'oii  faiton  que  la  Medaille  en  queftion  a  6t&  frapp^e  en 
Suide  viendrbit  au  mfcine ,  que  fi  je  lut  avois  demands  d'od  favtz»vou»  qu'elle  n'y  a 
pas  it€  ftappde,?  Cepeodant  j'y  rfpondsr  parce  quelle  a  iti  felte  au  Couronne* 
ment  de  .Cbrifiine.  La  preuvc  valabk  eft,  qu'elle  a  M  fabriqu^e  a  Stockholm r  comme 
les  autres  i  ce  fujet :  &  c*efl  ce  que  difent  les  Regiftres  de  la  Monnoje  de  Suide.  Let 
citations  altegu^es  de  Pufendorfpzi  Koebler  (a),  ne  prouvant  pas  que  T^tat  de  ce  Ro* 
yaume  eflt  6t<£  eel,  que  Ton  n'aurok  pas  pu  dire  de  la  Suide ,  en  comparaifon  de  VAl- 
Umagne  alors,  ce  que  ladite  Medaille  porte  en  emhlfime..  Lea  endroits  cit£s  par  Mr, 
Koebler  parlent  feulement  de  la  difcorde  qu'il  y  avoit  en  1650  entre  bt  Noblefle  &  lea 
autres  trois  Etats,  qufinfifloient  que  les  Terres  en  fonds  alie^es  de  la  Couronne  f 
faflent  tejofates:  ees  endroits,  dis-je,  ne  difent  pas  que  la  Suide  fut  dans  un*  6tae  flf 
alterable,  comme  le  Commentateur  vondroitle  iadre  accroire:  car  un  Pals  peut  Acre 
tott  beureux  &  en  bon  4 tat,  quoique  la  Noblefle  n'y  fafle  pas  les  petits  Tytans,  Or„ 
pour  en  bien  juger  quanta  Ia&^<fe,il  faut  faire  abftra&ion  des  id<§es  qu'on  a  de  la  plu- 
partdu  Clerg£,  de  fa  Bourgeoife  &  des  Paifans  Protejians  d'jMemagne,  qui  n'ofene 
prefque  pas  ouvrir  la-  bouche  contre  leurs  Prepofes ,  moias  encore  contre  le  bon-plaifk 
da  Makre  du  Pay$.  Ceil,  tout  autre  chofe  en  Suede.  Us  reprtfentent  des  Etats  1L- 
bres,  qui  for  ment  eux-mfimes  des  ConAitudons  pour  leurs  Liberies  &  leur  Bien-etret 
&  qui  s'pppofent  a  ceux  qui  voudroient  les  en  priver.  lis  avoient  raifon  de  reclaimer 
le?  Bieni  donnas  en  pr^fent  a  la  NoblelTe,  qui  vouloit  afFrancbir  ces  Biens  des  contri- 
butions done  Us  etoienT  charges  ci-devant,  &  qui  retomboient  a  la  charge  des  Coaimu* 
»es  malgre  Les<  ftipula^ons  padres.  Ceux  qui  ofent  parkr  &  fe  plaindre  ouvertemenc 
des  innovations  qu'on  tente  d'introduire  ,  font  une  tout  autre  forte  de  payfans  qjue  ce* 
pauvres  ferfs  &  gleba  adjeripti  en  Memagne  &  aflleurs.  Mutant  que  ceux-ci  peuvent 
6tre  ap pel  les  rjiiierablea ,  autant  les  autres  approchent-ils  de  Ketac  libre  de  la  Nature 
t  de  rHumanite  oil  nous;  nailTons.  Et  puiCque  je  paxle  de  la  Communaut£  de  Suede r 
3  faut  que  je  reparque  ki  ^ne  Ordonnance  bien  memorabfe  a  regard  des-  Payfan* 
Suideis,  dreflKe  &  publi&  pendant  JeR&nede  Gufiave-ddolpbe  (3);  qy'en  m&me  tema 
cpi'P  yell  penni«  atix  Nobler fiaux  HpurgedilB  d'aller  Te  flgnaler  hors-de  Suide. &  air 
fcrvice  des  Etttfr&rtngers,  H  eit'auffipermis'aux  fils  des- Payfans  d'en  faire  de-m&ney 
foil  pour  F^tude  des  Arts  liberaux ,  oa  pourrfe  perfedionnei  dans  des:  Matters  bonn6> 
tes.  Yauroitil  des  Communes  orv  des  Payfans.  d'autres  Etats,  (Hon  excepte  les  An- 
glais r  les  Hollandois  &  fes  Suijfes)' qui  oferorent  fe  dire  libres  a  ce  point-Id,  &  cela  em 
tertirdes  Conftitutions  Nationales? 

f  r)  £•  c.  Tonr.  XXr.  pag-.  rrr*  (f)  Gotte.Ordbniunct.  #ft  dh>»r.  Avnl  *6t*ir 

fx)  Voy.  fon    Comment,  de  Rebus  Stiecici*    imprim^e  dam  laGoiieftioit  dcW«r#tf«r«wD«te. 


i.  k  a. 


i4J         MEMQIRES    CONCER  N  A  N  T 

wmm  xok  tefle  que  le  veut  Mr,  E*Uer9  pouvok-il  nous  apprendre  les  r*ifons 
tSTJSj1'  fecr&es  qui  en  *voient  retard^  te  payement?:  Oa  bfen,  C  ce  manque  doit 
kt  Tom:«    rejaillir  avec  unt  de  bldroe  fur  Cbriftine ,  tous  les  autres  Princes  &  Seigneurs 

2*  ** "  ui  fe  trouvent  ou  Qui  fe  font  trouv&  dans  Je  cas,  &  done  plufieurs  one 
ti  fort  louls  dans  1  Ouvrage  de  Koebler,  m&itoient-ils  d'etre  moin$  ta- 
xes par  leur  Pan&yrifte,  que  la  Reine,  de  laquelle  il  dit  „  qttelle  avoit 
„  bannitoute  morale  de  fon  cosurV  Mr.  Koebler  connoiflbit  trop  l'ufage 
du  raonde  pour  ignorer  cent  autres  exemples,  que  les  fervices  les  plus  cf- 
fentiels  font  fouvent  les  moins  recompenses,  &  que  les  Serviteurs  les 
plus  fidelei  manquent  quelquefois  de  pain,  ou  mfime  font  les  plus  inalbeu- 
reux  des  hommes  pour  le  refte  de  leurs  jours.  Moins  prdvenu  qu'il  ri6- 
toit,  il  fe  feroit  apperju  de  la  confluence  d'un  raifonneroent  fi  peucon- 
cluant,  auffi-bien  que  de  celui  dont  il  fait  parade  dans  un  autre  Difcours 
fur  la  Mddaille  de  Cbriftine,  qui  porte  pour  tegende:  Non  fit  Somen  indi 
'  minor  (a).  Je  ne  fuis  pas  aflez  bornd  pour  ne  pas  fentir  que  par  une  pe- 
tite rancune  contre  mes  remarques  fur  quelques  paflages  de  fon  Ouvrage  9 
il  en  a  voulu  k  mes  Mlmoires.  Mais  il  me  femble  que  e'eft  fe  vender 
peu  noblement,  que  de  fe  fervir  du  tdmoignage  de  perfonnes  peu  au  rait 
de  ce  qu'elles  avanjoient ,  &  qui  au  refte  en  vouloient  encore  a  la 
Reine,  dont  elks  n'avoient  pu  attrapper  de  grands  prtfens,  comme 
tant  d'autres,  qui,  apris  lui  avoir  donng  de  fades  louanges,'s'&udioient  & 
la  noircir  des  plus  grofii&es  calomnies  ?  Et  puifqu'il  s'agiflbit  ici  de  t& 
moins  con  temporalis,  pourquoi  ne  pas  faire  mention  de  ceux  que  j'ai  cites 
en  fa  faveur;  t&noios  beaucoup  plus  dignes  de  foi  que  d  autres  que  j'ai  cit^s 
auffi ,  mais  dans  aucune  autre  intention  que  de  cfevelopper  le  peu  d'hon- 
neur  de  ces  Parafites?  Pourquoi  ne  pas  declarer  ce  que  Cbriftine  penfoit 
fur  Iecompte  de  ces  gens-la,  vrais  p&Ians,  vrais  ingrats  pour  qui  elle  conju* 
du  meprisdis  qu  elle  commenjai  les  connoitre?  Elle  dit  entre  autres  chofes 
au  fujet  d'Ariftoti  „  cju'on  trouveroit  Strange  que  ce  Philofophe  dans  fes 
j,  Ouvrages  n'efit  point  parte  df  Alexandre  Ion  Eteve,  fi  Ton  connoiflbie 
„  moins  la  fuffifance  &  Tingr^titude  de  ces  pddans  qui  regardent  toujour* 
„  de  haut  en  bas  tout  le  Genre- Humain ,  &  efliment  fi  fort  leur  babil 
„  qu'ils  s'imaginent  que  tout  leur  doit  6tre  foumis  (bY\ 

Si  le  mauvais  &at  ou  les  Finances  de  Cbriftine  fe  trouverent  quelque* 
fois,  doit  £tre  confid&d  comme  fort  bumiliant  pour  elle,  &  par  con* 
fequent  peu  applicable  &  la  tegende  de  la  Mddaille  qui  a  donnd  fujet  au 
commentaire  de  Mr.  Koebler,  il  me  femble  que  cet  &at  lui  fait  d'autant 
plus  d'honneur,  qu'elle  fupportoit  fon  fort  avec  une  grandeur  d'ame  peu 
commune.  Cela  eft  fi  vrai,  que  quelque  preflans  que  fuflent  fes  propres 
befoifls  dans  le  terns  de  la  guerre  de  Cbarks  XL  contre  cinq  Ennemis  k  la 
fois,  guerre  qui  Tobligea  d'employer  jufqu'a  fes  propres  revenus,  la  cram- 
te  qu'elle  avoit  que  fes  Cr&nciers  ne  fuflent  pas  pay&  lui  fit  dire  „  qu'el- 
„  le  edt  mieux  aim£  manger  du  pain  fee ,  que  de  manquer  £  ceux  qui  s'£- 
„  toient  fids  a  fa  parole  <St  de  ne  pas  payer  fes  dettes.    Je  mourrai  plu- 

»  tdt 

(a)  L.  d  Tome  XII.  peg.  377.  £?*. 

(*)  Mim.  de  Chriiline,   Tom.  IL  p.  84,  Sf. 


;    CHRISTINE    RE  INE    DE    SUEDE.  349 

£  tftt  (ajoutofcelte  au  fujetde  fon  Miniftre  Texeira),  que  d'abandonner    Addition 
v  ou  trahir  an  Serviteur  qui  m*a  fi  fidetement  fervi  pendant  tant  d'ann&s;  ffo^^w 
9,  quand  m£me  il  ne  m'auroit  fervi  qu'uri  moment ,    cela  fuffiroit  pour  les  tpuim  ' 
i,  m'en  faire  Ibuvenir  fternellement  (*)"•     Peuton  dire  qu'une  Reine,  L  * *** 
qjai«n  miJiea  de  les  d^trefles  fait  ^dater  tant  de. magnanimity,  fetrou- 
ve  dans  un  &at  humiliant :  nop  jit  tamen  indi  minor;  die  engage  m£me  ju& 
quTa  fes  bijoux  pour  fubvenir  a  fes  befoins.  •   1/Hiftoire  de  toutes  les  gran- 
des  Maifons  en  fournit  affez  d'exemples,  fans  qu'elles  fe  foient  crues  hu- 
miltees  par -la,  ni  qu'elles  ayent  rien  relache  de  la  grandeur  qui  leur 
appartienc 

La  conclufion  que  je  me  propofe  de  tirer  de  ce  que  j'aidit  jufqu'ici, 
eft  que  quelque  grand  que  foit  le  per  fon  n  age,  Prince  ou  autre  y  dont  on. 
voudta  tfcrire  la  vie,  il  n'y  en  aura  pas  un  en  qui  un  Orateur  ou  un  Hif- 
torien  ne  trouve  dequoi  le  peindre  en  bien  on  en  mal ,  &  le  faire  pafler  f 
ou  pour  un  Souverain  louable,  ou  pour  un  Homme  vicieux,  ou  m&ne 
pour  un  Tyran.    Mais  comme  une  feule  des  qqaik&  qui  compofent  le  ca- 
ratters  de  fhomme  n'en  fait  pas  tout  le  portrait,  &  que  nous  ne  ref-  • 
f  mblons  pas  a  nous*m£mes  tous  les  jours  de  notre  vie;  de-meme  on  ap«       /     ' 
percevra  dans  chaque  individu  une  forte  d^levation  ou  d'abaiffement , 
ielon  les  bonnes  ou  les  mauvaifes  paffions  qui  agitent  les  homines.  Heu-  - 
reux  celui  chez  qui  le  bon  l'emporte  fur  le  mauvais!  Ceft  toute  la  per- 
feftion  a  laquelle  nous  pouvons  atteindre  ici-bas ;  c'eft  celle  que  j'ai  era 
trouver  dans  la  perfonne  de  Cbriftine,  portde  a  un  aulli  haut  degrd  que 
dans  quelque  Prince  que  ce  foit  que  Ton  ait  decord  du  nora  de  Grand, 

Au<refte,  je  dois  a  la  veritd  la  reflexion  dont  Mr.  de  Stiernman*  en    <w;<* 
me  commumquant  les  Lettresdes  Princes  &:Etats  de  Y  Empire  que  je^J^jft 
viens  de  donner ,  voulut  bien  accompagner  la  fienne,  Cette  reflexion  rou-  T/suilt. 
le  fur  finvitation  faite  4  Guflave-Adolphe  de  venir  au  fecours  des  Proteftans 
cYAUemagne.    „  Ces  Lettres,  me  dit-il,  fuffiront  apparemment  pour  fai- 
„  reconnoitre,  on  Ignorance  ,  ou  peut-ficre  Ten  vie  &  la  malice  des  E-; 
„  crivains  qui  voudroient  effacer,   atttant  qu'en  eux.eft,  jufqu'a  la  m£r 
,>  moire.de  Y6 tat  pitoyable  ou  fe  troqvoient  les.  affaires  .des. Proteftans  ea 
„  AUetnagne  quma  Guftave- Adolf he>  y  vint;  &  qui,  pones  par  une  bafle 
„  flatterie  envers  les  Maicres  qu'ils  fervent ,  ou  par  quelque  rartcuae  done 
„  apparemment  ils  ne  fauroient  donner  eux-memes  raifon,  tachenc  de 
n  leur  faire  oublier  les  grands  fervices  que  la  Suide  leur  a  rendus ,   & 
f,  dont   leurs    Defcendans   devroient    lui:  etre    eternellement    redeva- 
^„  bles.    Ceft  par  fon  affiftance  &  par  la  Paix  de  Weftpbalxe^  qui  s'enfui- 
i„  vit,  que  la  Suide  leur  procura  les  a  vantages  qui  les  ont  mis  dans  cet 

„  dtat  de  liberty  &  de  puilTance  ou  ils  fe  trouvent  aftuelleraent".    En-v^-        ^ 

rit6  les  Hiftoriens  &  les  Jurifconfultes  Allemands  feroient  bien  raauvaHe 
figure  dans  leurs  Ecrits&  dans  leurs  Lemons,  C  la&/^fen'avoit  mis  lesafFak 
res  de  Y Empire  dans  la  fituation  oil  elles  font  a&uellement,  &  fi  elle  n  eQt 
procure  aux  Etats  le  Bouclier  de  la  Libert^V  aflurfe  en  leur  faveur  par  le 
Trait^  d'Osjiabrug.    Je  ne  le  diffimule  pas :  Dombre  de  ces  Do&eurs  fe* 

roient 

(c)  L.  c.  Tom.  II  p.  166.  &  iCh 
Tome  IL  1 1 


»5o       ME  MOIRES    CONCERNANT 

Additions  roient  fagement,  s'ils  mdnageoient  le  ton  dfcifif  dont  ib  fe  fervent  Q 

Become-     fouvent  dans  leurs  Ecoles  &  dans  lears  Produ&ions,  quand  ib  s'avifent 

k^TomS    de  faire  des  commentaires  fur  des  faits  qui  paflenc  leur  pqrtee,  &  done  i]$ 

h  *  lL      ne  connoiflent  pas  aflez  le  fond.    Je  me  fuis  ddjk  expftmg  te-deflbs  -,  quoir 

qu  en  affez  pea  de  mots ,  dans  mon  EJJhi  (THiftoire  de  Traiiis  de  Prix  & 

favtres  Conventions  entre  des  Ems  Souvctains;  j'dyite  la  r^pdtitioo,  &  m'en 

rapporte  &  la  remarque  qui  s'y  trouve  infer^e  vers  la  fin  (a).    Je  finind 

par  la  reflexion  du  Due  de  Rohan  fur  la  reconnoiflance  que  les  Etats  de 

Y  Empire  doivenc  a  la  Suide.    „  LAUemagne,  dit  ce  Due,  ne  pent  jamais 

„  fe  Sparer  de  la  Suide  fans  une  tache  eternelle  d 'ingratitude,  ayantre* 

„  §u  de-la  ce  quelle  n'ofbit  plus  efp&er,  fe  trouvanc  d^jaengloutie  dans 

M  1'abyme  dune  dure  fervitude,  quand  le  Roi  GuftavcAdolpbe ,    montr6 

f,  feuleraenc  au  Monde  au  travers  de  tant  de  nuages ,  fit  paroicre  a  cette 

»  Province  d^folee  le  Soleil  de  fa  delivrance  (*)". 

VArtkt*       J'ai  fait  mention  dans mes  Memoires  de  la  relation  queut  avec  Cbrif* 

fcffd'iumiu  ti**  rilluftre  Archev6que  Ufber,  ou  Uffcrius,  &  trouvant  dans  une  Lettre 

ton  entrete*ufe  Bocbart ,   ou  il  marque  a  lfaac  yyfius  qu'il  partirok  de  Suide  avec  le 

"nmftp.   Primat  Slrlande  (c)]t  crus  qu'il  s y  agiffok  d'Ujber  n&mi ;,  mais  point  du 

*<"•  tout,  j'ai  reconnu  que  je  m'&ois  trompd,  &  qu'il  parte  d'Jrcbibauld  Ha* 

mikon,  Archeveque  de  Cqffel,  dans  la  Province  de  Munjier  en  Irlande,  qui 

au  bas  de  fes  Lettres  fe  figne  Arcinbaldus  Caffelienfis.    J'ai  trouvd  plufieurs 

de  ks  Lettres  Writes  k  Axel  Oxenfiierna  &  a  fon  Fils  Eric,  devenu  Chan- 

celier  aprSs  fon  P&e.   Mrs.  les  Auteurs  de  la  Bibliothique  Raifonnh  en  one 

public  une  qu'il  avoit  adrefRe  a  Cbrijiine,  oh  ii  la  remerde  de  fon  box* 

accueil  &  de  la  prote&ion  qu'elle  lui  avoit  accord&  (d).     Cette  Lettre 

paroit  avoir  6t6  &rite  peu  aprds  la  Paixde  fVcftphatie  j  mais  celles  auxr 

deux  Chanceliers  de  Suide  que  j'ai  eues,   vont  de  l'annee  1653  jufqu£r 

i<55<5.     Elles  contiennent  plufieurs  particularity  de  fa  vie,  entre  autres 

qu'il  avoit  it&  oblige  d'abandonner  fa  Patrie  &  la  Holland*  k  cade  des  Sec* 

taires  connus  fous  le  nom  de  Pinitens  &  d'lnfpiris;  que  fe  fentant  encor^ 

aflez  de  forces  pour  rendue  fervice  a  1'Eglife ,  il  ne  ndgligera  pas  ks  occa,v 

fions'qui  fe  preienteront  de  s'en  acquitter;  qui  cet  dgard  il  avoiexonv, 

pofe  un  Ouvrage,  pour  prouver  qn'il  ne  vouloicpas  pafler  fon  terns  a  ne. 

rien  faire,  &  pour  marker  les  graces  dont  la  Reine  l'avoit  a>mbte,  lui  & 

toute  fa  famille...  Par  fes  jremercimens  r&terls  aux  deux  Oxenfiierna  9 

P6re&  Fils,  on  voit  qu'apr&s  1' Abdication  de  Chrifiint  ils  lui  firent  une 

penfion  annuelle,  vivant  avec  fa  famille,  tantdt  en  Suide ,  tantdt  en  Pruf*. 

T.  VAp*  Je  ^ur  '^  ^erres  d'Oxcnftierna ,  mais  la  plupart  du  tems  i  Stockholm.  Nous. 

^•^.      n'infdrerons  dans  l'Appendice  que  deux  de  ces  Lettres  (*),  &  nous  tranf;-, 

crt 

(0)  Pag.  69.  ^7^  top**  en  Allemand  en  (e)V*j..  rdppendice  des  Mtm.  de  Chrif- 

JP753.  tine*  Tvme  IL  pag.  joi. 

(b)  InUrHi  des  Princes  par  leDuc  dcRo-  (d)  Bibliothiquc  Raifonnie,  Janvier-Mars. 

Iwn  Jrt.  Aliemagne  pag.  32  tf  33*  Q*  Mim.  1752.  p.  10a. 
dfChriftine,  Tom.  I.  p.  101. 

st«  gsssssssssssss»>^a5»^ 

(*)  J'en  ai  en  tout  cinq  Writes  i  Axel,  &  deux  a  Eric  Oxenftierna.  Mr.  Bernard, 


XXIJl 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.  251  x 

criroas  fci  l'Epigramme,  en  forme  de  compliment  de  nouveNan,  qu'il  fit    Adam** 
auCb^Iiereuitfja.     .   <  &2JL 

.    ..  .,  , , ;  .■   »•  >J      .h  ,;l  '  !•  Tome* 

J^cm  qwjm  tmfi*t  dedigmmk  GtlcndU  l  kiu 

/    r  Sunt  tradend*  t&i,  magne  dec*  Patrim: 
Ditiaji  nonfint ,  gtmm*  ex  Oriente  petit* 

Jut  drabm  wyes:  fimt  pnfutura  tamen. 
Ifym  tm.mn  HUs  eget  gxteMentia  donis.> 

QiHta£Vsamntsagitf&tj)iQiknusagfr. 
.  Idcwk  h  ptctfw,  pms  mifieffk  benigwo 

Sfirf  mihi  da:  Jhemtm  £«*  aufrkikmque  pttam* 
Sit  Pater. Omnipetens  tibi  nunc fempn fig  btnigrm, 

Cunftaqp  de$  vetis  ukefora  tuis  t 

Ilajoute:  Hos  fcripfi  vtrfus  extemporaneos.    Sicbarta  amplior  fujffet ,  ego 
nonfiniijfem. 

Voici  encore  quelques  remarqaes  concernant  les  Savans  SltaUe  avee   £*»»*" 
fefbuels   Chriftine  eut  des  liaifons  plus  ou  moins  Strokes.     Cette  Prin:  chriftSe^ 
«flef  confemnt  jgfqu'4  b  fio  de;fes  jours  le  gofit  pour  les  Belles- Lettres v*  u[  g*- 
&  les  Sciences,  j'avoi*  auffi  dcW  de  rendre  cotnpce  au  Public  de  fes  qz<J*tIL  a?% 
caparions  litteraires  depute  quelle  s'&qit  fixfe  i  Rome  (a).    Mr.  Gering ,  "j.  6*% 
tiorame  fivaat  &  fore  verfe  dans  pluQeurs  branches  des  Mathdmatiquesi 
(*) ,  me  fit  entendre  que  ce  que  j  en  avois  rapport  dans  mes  M&noires** 
ttoit  raoins  knpartanc  que  ce  qui  en  reftoit  encore  i  direj  car,  dfc-fl^ 
ato-lieu  qu'en  Suide  eBe  ne  s'&oit  appliqu&  qu'aux  Belles-Lettres ,    ce 
fut  en  Italie  qu'eUe  employa  fon  tepas  a  apprendre  &  k  approfondir  tout 
ce  qu'il  y  avoit  de  phis  fublime  &  de  plus  utile  dans  les  Sciences. 

Quoiqu'a  en  juger  par  ce  que  j'ai  d6]k  remarqud  fur  fes  Etudes  en  Suide f 
il  paroiflk  aflez  quelle  etQiti  auffi  peu  novice  dans  les  Sciences  que  dans 

to 

(a)  Foy.fes  Mmoitts,  T<m<  II.  tag-    i3?-*49. 


*-  \v-  s<-"  K-  w-  >vs->s-  j<v  >s~  >>~  ■ : 


Dofteur  en  Me'decine  4  Amflerdam,  flTa  fait  part  d'une  Lettre  que  le  Sr.  Doublet  avoit 
e'er  it  e  i  Ihac  Voffius  i  Stockholm  le  23,  De'cembre  1548*  oh  il  die  au  fujet  de  cet  Arche* 
vfique:  Quas  bic  inclufas  cernis  dd  Dominum  Jrcbiepifcopum  Cafiellenfem  literal  9  tarn  X 
Hie  quam'ab  ipfius  nohili  conjuge,  tua  cur  a  teque  Deo  O.  M.  comnendo.  &fc.  Cela  prou- 
ve  que  ce  Er^Iat  fe  trouvoit  alors  en  Suide*  Mr.  le  Surintendant  Wincklert  e^cabli  prd- 
fenument  4  Hambourg,  fa  patrie,  publlera  les  autres  Lettres  de  cet  Archev6que  Irian* 
doisy  &  cellos' d'nutres  Savans  que  je  lui  ai  communtqu^es. 

(*)  II  eft  mort  depuis  quelque  terns.  II  e^toit  Minidre  du  St.  Evangile  &  Pafteur  i 
Kanigsbruck  dans  le  voifinage  de  Dresde.  En  grand  Math^maticien,  iladonn6dans 
les  A8a  Eruditorum  Lipfienjium  des  Extraits  d'Ouviages  qui  j  ont  rapport,  fur -tout 
de  ceux  $  Italic  &  d'  Anglotetre ,  lesquels  ont  tous  ete*  fort  approuvds.  J'ai  obliga- 
tion a  Mr.  d'Eggets,  Gentilhomme  Suidois,  ColoneMng^nteur  au  Service  de  S.  M.  le 
Roi  de  Pologne-i  Eleaeqr  de  Saxc>  altueliement  Commandant  &Dantzig>&  fort  connu 
dans  la  R6publiquc  des  Lettres  par  les  beaux  Ouvrages  dont  il  I'a  enrichie;  j'ai,  dii- 
je,  obligation  I  Mr.  d'Eggers  d'avoir  connu  ce  Savant*  Je  lui  en  temoigue  id  publi- 
quement  ma  reconnoiffance ,  comine  je  le  dois. 

Ii  %    ' 


a5»        MEMOIRES    CON  CERN  ANT 

AdditUns  la  belle  Literature  (a)  ;  je  ne  tardai  pas  de  prier  Mr.  Gemg  de  m'ap- 

*  corrcc-     prendre  les  particularity  qa'il  en  favoit,  &  qu'il  eftimoit  digues  de  Fatten* 

toTomS   tion  du  Public,  qui  lui  en  auroit  obligation*    Ce  que  j'en  rejus  en  r^pon- 

i<  *  u.     fe  par  Fentremife  de  Mr*  le  Colonel  #Eggirsy  men  cdftipatriotey  revient 

&  pen  pr&  a  ceci :  Que  ce  ne  fttt  qu'en  Italit  que  <  Gbrifiin*  acquit  le  v&i- 

table  favoir  par  fon  commerce,  tant  deboucneque  par  ^crit, avecplu- 

iieurs  vrais  Savans,  entre  autfes  avec  les  cll&res  Afyhmft  Bmlli,  Tori* 

eelli,  Fivianiy  Marcbctti;  que  les  plus  illuftres  d'entr'eux  fubfiftoient  des* 

gratifications  de  la  Reine  ,   &  fe  faifoient  gloire  d'etre  aid&  de  fes  lu- 

mi&es  dans  leurs  produ&ions  d'efprit^  dont  les  Savans  de  nos  jours  ne 

fauroient  fe  pafler;,  que  le  feul  Ouvrage  immortel  -de  Borelli,  deMotu  4- 

nimalium  (Iequel,  apres  un  fi^cle,  eft  encore  original  &  unique- en  fon' 

genre)  fut  produit  par  les  HWralites  &  d'apr^s  les  wes  de  cette  illuftre 

FrincefleiL  &  meritoit  bien  par- la  qu'on  donnac  l'hiftoire  de  ce.  Livre  (*);; 

r  •'  .   •  •  '       .  qu'il 

£)  L.  c.  Tm.I.p*g.343-3W  .  % 

(*)  J'ai  indiqu6  cet  Ouvrage  de  borelli  dans  mes  M^mofres  [Tom*  II.  p.  147].  IF 
fut  imprint  l'ann^e  d'apres  la  mort  de  l'Auteur  en  16&0,  par  les  foins  de  Car.  Jo.  a* 
ffefu.  Dans  la  premiere  Partie,  que  Borelli  mSme  avo it  d£di£e  i  Cbriftine,  Kal.  De- 
ctmbr.  1679 ,  N  lui  dit  entre  autres  cHofes.  Plato  quarenti  quid  agent  Deusr  refpondk :.' 
&*>fiUT{t7f  T4f  Bsi^  nempe  exercere  Oeometriain  Deum.  .  •  Folaiftr,  Domina tme  (licet  in* 
4igno)  facet*  praferwte  fcf  indicants;  Sacr+rium  Dtoirti  Voluminis  defabricfaAnfaaliym 
iculit  noftris  expofiti  introjpicere ,  nempe  voluifti  rttptrfH*  rw  Xprrttiwif  Geometriam  fpe-* 
tulari,  quam  <Bviria  manus  delineavit  in  Mundo  fenfibili  &  anjmali,  >qw2.dtclarat  divini 
Autboris  exiftentiam ,  praftuntiam  fi?  bonitatem.     '     . 

»  .  .  .  Sipojleamibi  Ikuerit  percipere  miriimam  aiiquam  partem  illarim  rationum  Geometri- 
carum,  qua  expreffa  funt  4  diirind  Sapientid  in  ftruQurd  fcf  operationibus  AnimaUum,  a- 
gnojfere  debet  literaria  Refpublica  a  bene  fie  A  fc?  berated  manu  tu&,  cujus  ego  cum  meis  lu* 
cubrntibnibns  fum  obfequentijfimus  Cliens  fcf  Serves, 

-  Charles  ¥0.  frjyu,  qui  pubfia  cet  Otiv Age  I'aiflrfe  fufaantfc ,  #t  entre  autres  cUo- 
fes,  que  Cbriftine  en  avoit  fait  les  fraix  (quoique  plufieurs  Savans  d'Hollande,  de  Fran- 
ce &  d'ltalie  fe  fuffent  offerts  i  y  contribuer)  &  qu-elle  avoit  fait  jouir  TAuteur  de 
fon  vivant  d'une  penflon  honorable.  Pvfibumus  enimtfaiiit  (tit  Yl&diteuryfiuftifima 
Regince  Chriflinac,  tutelaris  Literatorum  Numinis ,  fortitus  eft  aufpicis,  qua  ficuti  tant &■ 
eft  cmplexa  Autbwem  benignitate,  ut  largis  ftipendiis  &  ptw&Mms  egenam  ejusf$rtu+ 
nam  votuerit  fublevare;  ita  &  inejufdem  Upus ,  velut  ingenii  baredem  regia  munificentia 
fe  transfudit.  .  .  .  Plures  &  Hollandi*  &  Gallic  6f  Italiae  Univerjitates  vebementiftiml 
eb  Author e  opus  poftularuni  propriis  impenfisjefe  edituras  pollicita,  quas  tamen  omncs  Au- 
guftiffmo  Chriflinse  nomini  prudtns poftbabutt  Borellus ,  &'a  cujus  bumwiffimd  Majtftate 
tantum  fibi  bonoris  conferri  [entiebat,  gratam  ei  veiuH  animifui  monumentum,  id  opus  * 
are  quidem  perennius,  flare  juftit. 

Dans  la  feconde  Partie  de  cet  Oavrage  le  mime  Editeurdit  dans  fa  Preface:  ... 
Debes  ff  banc  Partem  Herolca  Regina  Chtiftins  beneficentia ,  qua  ficuti.  .  .  •  qyodRe* 
fes  babent* 

Magnificum  6f  ingens ,  nulla  quod  rapiat  dies  >. 
Prodejfe  miferist  Juppliccs  fvdo  late 
frotegere.  ... 

wguJKJfmi  m  viventes  exercet:  ita  extin&os  erufiiorum  cineres  intxhujld  munificentii 
ntvit>excitdre,  g*  d  let  bed  caligine  vindicate. 

L'Edifeur  promet  au  refte  de  publier  f£par£nrenc  les  autres  fujets  que  Borelli  avoit 
tiaitls  dans  r Academic  de  Cbriftine  i  Rome,  mais  je  ne  fais  fi  ceia  a  jamais  vu  le  jour. 

Ce^ea* 


CHRISTINE    REINE   DE    S  U  E  D  fc.    253 

qtfH  etoit  vrai  que  h  Refne  avoit  voulu  Stre  envelbppfe  dans  lescontef-    Addition! 
tarions&  les  difputes  qui  rttoient  tievtfei  fc-deffus  entre  Martbetti  &  Pr^g^ 
viani;  mait  qu'elle*  avoient  et6  inani&s  avec  cette  difcrltion  &  mode- i«  Tomes 
ftie  que  Cbrifliner  feur  Kenftitrice-,  rfen  aveit  point  6t6  incommodde. u  *  "• 
Mrr  Gnrng  ajoute  que  ft  (men  Jrc&nboltz)  f  avois  »ohv6  fe  propos  de  fai- 
re  de  pareilles  recherches  en  ItaKe,  [comme  je  I'avoh  fait  des  Litterateurs 
chr  Steele  de  la  Reine]  des  Inftrumens,    6s  de  l'Hiftoire  des  Inftrumens 
d'Aftronomie,  d'Optique,  de  M&hanique,  d'Anatomie  &  de  Chirurgie, 
la  plupart  d'une  nouvelle  fa$on,  conform&nent  aux  lumteres  de  la  Reine9 
f  aurois  laMK  k  la  PofWrte  /  pour  la  gloire  de  Ckrffine  &  de  la  Suide%  un 
rfchfr  Magazin  de  magnifiques  mat&riaux. 

En  remerciant  Mr.  Gertng  de  toutes  ces  Belles  ctecouvertes,  je  lui  dl? 
que  comme  les  Belles-Lettres  faifoient  TAude  favorite  du  Siecle  de  la  Rei- 
ne, je  m'etois  era  autorite  i  entrer  dans  quelque  detail  fur  la  relation 
qu'elle  avoit  eue  Ik-deffusavec  les  premiers  Sa vans -de  ce  tems-li;  que  (i 
ce  detail  n'dcoit  pas  du  go(lt  de  Mr.  Gering,  j*efp6rpis  qu'il  voudroit  bien 
te  fupporter,  comme  le  font  les  Litterateurs  &  regard  des  Mathdmaticiens,* 
lorfque  ceux-ci  defcendent  julqu'aux  infiniment  petite,  que  d'autres  Sa* 
vans  regardent  comme  des  chpfes  feches '  &  ddcharn&s ;  que  s'il  avoit 
la  bonte  de  me  communiquer  encore  d'autres  particularity  des  favans 
Mathematiciens  Italiens,  avec  lelquels  Cbriftine  avoit  entretenu  quelque 
bommeree  Ktt&aire,  fur -tout  act  fujet  de  lTiiftoire  des  nouveaux  Inftru-" 
mens  dpntil  m'aVoit  parte,  &  qui  avoit  dchappe  a  mes  recherches,  H 
m'ob'Hgeroit  beaucoup,  &  ptos  encore  le  Public,  qurferott  ravi  d'appren- 
Are  de  pareilles  nouveaut^s; 

En  attendant,  je  m'adreffai  4  Son  Eminence  Mr.  le  Cardinal  Paffton* 
nii>  fur  la  permiffion  que  le  Pape  (qui  rerafpliffoit  alors  avec  tant  d'6- 
clat  le  Stege  de  Rome )  avoit  accord^e  de  me  feire  part  des  Manufcrits 
de  la  Reine  qui  fe  trouveroienr  dans  les  Biblioth^ques  de  Rome ,  en  le- 
fcpptiaBt  de  feire  rechercher  dans  celle  du  Vatican  les  correfpondances 
de  Chriftine  avec  ces  Savans  &  autres.  En  mSme  terns  je  priai  Mr.  le 
Chevaiier  (FEggcrs  d'engager  Mr.  le  Confeiller  Bianconr,  M&tecin  de  la 
Cour  de  Dresde>k  demander  pareille  communication  &  Mr.  Zanotti,  Secre- 
taire de  la  cetebre  Acad^mie  dfe  Bologne ,  a  laquelle  le  Comte  Marfigli  avoit 
legu^  tous  fes Manufcrits, &  probablement  les  Lettres  qu'il  avoit  regues  de* 
cette  Princefle.  Mais  autant  que  Mr.  Bianconi  parut  peu  difpofe  a  fe  pre-' 
,  ter  a  mes  vues,  autant  Mr.  le  Cardinal  Pqffionei  marqua  d'empreflement  k 
tt'honorer  de  ftReponfe,  par  iaqueHe  fappris  que  ces  fortes  d'Ecrits  derto 
Reine  nVStoient  point  entr&'dans  la  fimlioth^que  du  Fatiean. 

Ainfi  deftitud  du  fecoursde  Mrs.  les  Italiens,  il  ne  me  refta  que  Mr. 
Gering ,  qui  eut  la  complaifance  de  s'expliquer  ukerieurement  fur  ce  qp'il 
pouvoit  fefouveair  devoir  la  touchan:  les  Ouvrages  des  Savans  $  Halle- 

qui1 


dependant  on  trouvcra  I'EKtrait  de  Mm  Ahlmalium  dans  le*  AfU  Erudh.  Lips/ zd* 
anD..  1 682 1  pag.  351.  &c  «       - 

I  i  ^ 


s54        5IEMOIRES    C  O  N  Q  E  R  Pf  A  N  T  _ 

Additions  qui  avoient  travailte  fous  les  aufpice*  de  la  tris-illoftre  Reine  de  Suide. 

tVnTpour    11  m'appric  eaqre  autre*  cbafcf  quelle  avoit  eu  une  grande  liaifon  avec  1c 

let  Tomes    Gea&al  jCfripte  <fe  Marfigli^  qui  frappg  d  admirauor^  de  la  grandeur  du 

*•  * lr'      g^nie  &  de  rinconqwaWc  la  voir  de  cette  Priaceffir  en  tout  genre  de 

Science*  >  lui  avoit  dedte*  a  Ton  retour  de  Conjlantinopk  9  Ton  premier 

Ouvragedu  Bospborc  de  Thrace  (a);  qu'on  n'ignoroit  pas  quapres  la  more 

de  la  Reine,  quelques  Cardinaux  &  quelques  Doraeftiaues  de  Chrijiinef 

cherch&ent  a  probter  de  fes  Triors  litteraires  &  de  let  Cabinets;  que 

comme  ce  qui  regardoit  les  M^chematiques ,  la  Phyfique  &  1'Hiftoire  Na- 

turelle  ne  les  ^blouiflpic  p^s  tant  que  le  refte,  le  Comte  eut  le  bonheur 

den  ramafler  les  debris;  qu'apres  avoir  foad<J  le  c&ebve  Inftitut  de  Bo- 

lagne  avec  la  concurrence  &  par  les.  liWralitis  du  Souverain  Poncife  qui  6- 

toic  alors  ArchevSque  de  cette  belle  Vilie,  il  lui  tegua  cous  fes  Livres, 

Papiers,  Cabinets,  &  Collections  des  Raretb  qu'il  avoic  recueillies  des 

quaere  parties  du  Monde;  qu'il  itok  a  prefumer  que  les  Lettres  des  Sa- 

.    vans  Italuns ,  employes  a  travailler  (bus  les  aufpices  &  fiaivaot  les  vuea 

de  Sa  Majefter  y  &oient  auffi  entries  avec  fes  propres  Lettres,  Inflxu* 

mens  de  Math&natique  &  de  Phyfique  &c.  &  quelques  Operations  Cfay- 

miques,  le  tout  orae  dlnfcriptioas  4  1'honneur  &  a  k  gloke  de  la  Rei- 

»e  (*> 

Cette  Reine ,  continua  Mr.  Gering,  gracieufa  de-m£meqpantit£  d'autres  Sa* 
rans  9  &  plus  particuli&ement  Alpb.  Bordli,  qui  4toic  en  difputeavec  Viviani 
&Etienne  £Angcli>fam  laqueile  entraikfarcAftti,  qui  avok  aufit  des  d&nel& 
avec  le  ?6re  remm  &  le  cetebre  Ar<;bite£te  Franfms  Blondel  L'hiftoire 
de  ces  vieilles  querelles  a  6t6  renouvellee  de  nps  jours  a  foccafion  d'une 
guerre  aliunde  entre  ledit  Marcbetti  &  le  P&e  Grandi  vers  Tan  1710. 

Cette  grande  Reine  etoit  fort  au  fait  des  difputes  de  ces  Geom^tres, 
dont  le  melerent  quelques  Cardinaux ,  principalement  de  la  Maifon  de 
Medicis.  Elle  y  intdreffa  auffi  quelquefois  la  c^ldbre  Acad&nie  del  Cimcn- 
to,  qui  a  tant  contribue  au  progres  de  la  Phyfique  Experimental ,  com- 
me  on  le  voit  par  les  Latere  Scientifiche ,  &  encore  dagsjme  autre  Collec- 
tion de  Lettres  du  Comte  Magalotti,  Secretaire  de  cette  Academie,  mais 
dont  j'ai  oublie  le  litre* 

-  Une  bonne  partie  des  particulates  des  Ouvrages  de  BoreUi,  comme  r. 
de  Vi  percujjionis ,  2,  de  Motibus  £  Gravitate ,  3.  de  Inventore  Tekfcopii ,  4. 
Libri  5.6  &  7.  Apollonii  ex  Arabko  manufcripto  reftttutiy  5.  de  Motti  Am- 
tnalium,  deditf  a  la  Reine  avec  quelques  autres  Pieces ,  Ja  plupart  com- 
pof&s  par  les  lib£ralit&  de  la  favante  Cbr!Jtine>  fe.  trouve  dans  la  Vied* 
Borclli,  impriraee  en  Italic.    Son  Ouvrage  de  Man  AnimaHum  donne  k 

cette 

(a)  H  eft  parli  de  ce  Livre  dans  les  Afta    vie   du   Comte    de    Marfigli  par   Quincy 
Lipfienfia  ad  annum  1680.  Supplement ,  7#w.     Tom,  I.  peg.  65.  &  Tom.  IV.  p.  ?• 
/•  P0  207.  6fc  £f  dans  les  Mimtirts  de  la 

(*)  fai  tftch6  d'en  avoir  connoiQancc  fans  avoir  pu  y  parvenir,  comme  je  lfa( 
marqu^  ci-deflus. 


CHRISTINE   REINE   DE   SUEDE.   255  ' 

eette  Princefle  on  luftre  &  une  fource  de  gbirc  infinie.    J'ai  mot-rafime,  Addition* 
die  Mr.  Citing,  employ^  bien  du  terns  dans  ma  jeunefle  k  d&nontret  a*  *  torrcc- 
nalytiquement  la  Synchde  de  fAmetir,  a  la  fajon  des  Jtaciens,  paur  rfc  I«Tom» 
diger  en  quclques  formuks  A)$£braique*  le  nomboe  aflefc  grand  defss1** 1£- 
propofitions  sn&haniques,  &  je  me  flatte  dy  avoir  un  pen  riaffi.    I<e 
erfiehre  Mr.  Varignon  dans  fa  Nomelh  Micbamqui  ayant  era  une  de  ces 
propoGtions  infoutenable,  &  Mr.  Parent  fans  fes  Recbercbes  Phyjico-Ma- 
thimatiques  en  ayant  attaqu£  plufieurs  un  pea  impaliment,  te  favanc  JVWdo- 
cin  Zandrini  vint  au  fecours  de  Borclti  avec  beaucoup  de  folidit& 

Les  demetes  entre  Msrcbttti,  Vtwm$  le  Wre  Grandi  &  qaelques  au- 
tre font  d&hiits  dans  la  Litter*,  mliaquaieji  ribatPam  finjujk  accufe  date 
dot  P.  D.  G.  G.  ad  AkJJhndro  MarchcttL  Lucca  1711-,  &  l'hiftoire  Ja 
plus  coroptette  das  gnerres  Ikxfraires  catre  ces. Sa vans  Italitns  fe  trouve 
dans  la  Rifpofia  Apologetic  a  de  P.  D.  Gmdo  Grandi  Camalctdeje ,  allt  oppofu 
zieni  del  Sgr.  A.  M.  [e'eft-a-dire  AleJJ]  Marcbttti  ]  La  feconde  Lettre  de 
Marchetti  en  reponfe  a  i'Onvrage  du  P.  Grandi  k  Lucca  17 13.  in  4.  con- 
ticnt  tres-peu  de  chofes  jrfelles  (a). 

:  Les  deux  Lettres  dans  le  Traits  de  Caffimi  [e'efl;  toujours  Mr.  Going 
qui  parle]  fur  les  Comtftes,  dtfdte  k  la  Reine ,  donnent  quelques  parti* 
cularitds  de  fes  etudes  Aftronomiques  (b) ,  &  dais  le  Livre  mfirae  [ori- 
ginal encore  de  notre  terns]  il  eft  dit  qu'elle  avoit  exprefl&nent  ordonnd 
de  comparer  les  Obfervations  faites  en  fa  prefence  &  avec  fon  fecours, 
avec  les  calculs  &  les  obfervations  faites  en  France  par  les  plus  habiles 
Math^maQciens.  II  eft  imprime  dans  les  MifceUmea  Italica  de  Gaudcnt : 
Roberti  in  Roma  4.  vers  la  fin  da  dernier  fi6de. 

Ce  raeme  Recueil  eft  d'ailleurs  reraarquabie  par  quelques  curiofitrfs 
Aftrologiques  de  Mczzavacba-,  fameux  Aftrologue  du  tem*  de  la  Reine, 
accuse  de  donner  trop  dans  les  fuperftitions  de  1'Aftrologie  Judiciaire 
(c).  Refte  k  favoir  fi  ce  Savant  etoit  a  fes  gages.  An  moins  il  n'y  eut 
Midecin,  ou  Phyficien  de  rdpotation  en  Italic,  qui  n'eto  des  relations 
avec  elle,  &  qui  n'efit  recours  k  fon  vafte  g&rie  &  k  fesfavantes  vues* 

Voila  k  peu  pr6s  k  qnoi  fe  rtduifent  les  remarques  de  fen  Mr.  Gering 
fur  les  Savans  Italiens  qui  avoient  eu  quelque  liaifon  avec  Cbrijtinc.  J'at 
cru  devoir  inftrer  ici  ces  remarques,  pertuad^  qu'elles  feront  lues  avec 
plaifir  par  les  Amateurs  de  cette  forte  d'etude.  Je  reprendrai  le  fil  des 
autres  Obfervations  qui  me  reftent  encore  k  feire  en  forme  de  fupplement 
ifes  M&noires. 

Pour  preuve  de  fattachement  de  la  Reine  k  la  France  &  de  1'animofue  de  chnftfae* 
eelle-ci  contre  la  fkmille>d'Oxenftmna  avant  la  conchificxnduTrttft^s^F^  r«?«££ 
jhalie,  nous  allons  tranferire  un  paffage  du  P€xt  Bougeant,  qui  fe  trouve^oicnftiw 
dans  des  DfySches  Franfoijes  qui  avoient  &6  vendues  aux  Efpagnsh.  II  m*hUm  i.p. 
y  &oit  averd  „  que  la  Cour  de  France  ^toit  periuadee  que  les  Oxenfiiema  xog.120.er*. 
„  ne  lui  ^toient  point  favorables;  que  cette  Cour  s*en  exprimoit  en  ter- lSi' 

t>  mes 

(a)  L'Extrait  de  ces  Otivrages  fe  tfeuve       (b)  Mim.   de  Chtiftlne  f   Tom.    IL  p. 
dans  les  Afta  LipGenfla  ed  innwtt  1712.    146  &c. 
h  J54«  &*•  (0  **.  t.  Tarn.  IL  peg.  ao?,  fife.  » 


2S« 


MEMOIRES    CONCUNANT 


Addtf*A 
&  atirec- 
ti  onsj>oar 
les  TomcsI# 
*  II. 


111  nfes  p.eins  de  refundment;  quelle  en  avoit  portd  plamte  a  la  Rcine  de 
„  S*M*,  &  que  cetcc  Princeffe,  qui  ne  les  aimoit  pas,  avoit  demand^  k 
„  a  Cour  de  France  des  Lettres  centre  eux  pour  l'autorifer  a  les  raaltrai 


n 


tetj  on  i  1e$ .  ddcrtfcKter.    Les  Efpagnots,  ajoore  Bougeant^  ne  pou- 


HuN. 
XXiir. 

•    7>w.  7.  7. 
Ul.  6*122. 


•  Tern.  I.  p. 

*■*«*  rf«  Sue- 
dois  «*  yir- 


„  voiencpas.  manqaer  de  communiquer  cette  d&ouverte  an  Baron  J$m 
^Oxenfiiema  au  Congris  d'Ofnabrug.  .  .  La  Reine  de  «SW<fe,  qui  fe  trou* 
„  voit  comproraife,  ne  pouVoit  qu'en  6tre  morcifiee;  &  la  Cour  defran- 
>,  «,  qui  craignoic  que  les  Oxenfiiema ,  pourfe  venger,  ne  miflent  tout 
„  en  ulage  pour  rompre  l'alliance  des  deux  Couronnes ,  ne  favoitquei 
„  remade  apporter  a  ce  malheur.  Le  Cardinal  Mazarin  fe  donna  beau- 
„  coup  de  peine  pour  doaner  acette  affaire  un  tour  favorable  r  maris  inu- 
„  tiferaent;  elle  n'eut  pourtant  pas  les  fuites  fiteheufes  qu'il  en  avoit  ap« 
„  pr£hend4es«  CbrifUne,  pr&renue  par  Mr.  Cbanut  qui  avoic  gagn£  fa 
M  confiance,  m^prifa,  die  Bougeant  r  comme  Souveraine,  le  reflenti- 
5,  ment  impuifTant  qu'en  pourroient  avoir  les  Oxenfiiema;  &  il  fallut  que 
f,  ceux-ci,  dans  l'impuiffance  de  fe  venger,  fiflent  femblant  d'etre  fatis- 
„  faits  des  explications  bonnes  ou  mauvaifes  que  les  Franpois  leur  donnd* 
H  rent  (Jr).  On  ditque  fes  Oxenfiiema  voulurent  bien  faire  femblant  de 
„  croire  que  les  Lettres  &oient  fuppofees  ou  falfifiies  par  les  Efpagnals... 
„  (&)".  Ceei  fe  pafla  dans  le  terns  que  les  Miniftres  Plenipotenciaires  de 
France  reprochoient  a  ceux  de  Suite  de  ne  voubir  pas  conclure  la  Paix 
SJlkmagne,  dont  ils  fe  plaignirent  m&me  par  une  Leture,  adreflee  Ik- 
deflus  a  Cbrifiine  en  particulier.  Mais  les  Suidois  ayant  les  premiers  a- 
chev£  leur  Traitd,  \ei Franpois  en  reculerent  la  conclufion  plus  que  jamais. 
Ceux-ci  s'en  allarmdrent  dautant  plus,  que  la  conduite  de  la«S«^leur 
paroiflbit  pr^cifement  la  mSme  que  ceUe  qu'avoient  tenue  les  Depute  des 
Prmnces-Uniet %  &  dont  fexemple,  comme  le  dit  )e  Pete  Bougeant ,  fai- 
foit  trembler  TAmbafladeur  de  France.  Ceux  de&^fcs'en  juftifierent,  & 
ks  Franpois  avoient  tort  de  pr&endre  que  les  Suidois  fiflent  c^der  leur  pro- 
pre  intfret  a  eelui  d'autruL  Cependant  le  Minift&e  de  France  en  fut  quit- 
te  pour  la  peur  (b). 

La  Paix  g4n£rale  dtant  conclue,  la  France  n'fyargna  ni  foins,  niinftan- 
ces  pour  que  la  Suide  fie  paffer  a.fon  fervice  les  Troupes  quelle  congddie* 
roit.  J'ai  deja  rapport^  les  raifons  qui  y  mirent  obftacle.  Cependant,  corn- 
me  j'ai  trouve  dans  une  Lettre  de  Chanut  a  AxeLOxenfiierna ,  qu'environ  le 
terns  du  Traitd  de  Nuremberg  la  France  avoit  obtenu  un  Regiment  de  mille 
hommes ,  dont  les  Officiers  &  les  Soldats  Itoient  tous  Suidois ,  il  fe  peut 
que  ceci  ait'donn^  occafion  a  ^uantite  de  Suidois  de  ^'engager  au  fervice 
de  la  France,  &  qu'il  y  a  toujours  des  Regimens  entiers^  ddfignds  fous  le 

norti 

(«)>.  Bougeant  Hi/icire  du   TraiU  de       (b)  V.   Mim.   de   Chriftine,  T.    1.   p. 
Weftpbalie  A  Dannie  1U47  p.  317.  &  a  I' an-    129  &  134- 
nie  1648.  p.  431-434. 

(*)  Cependant  Ce  tour  de  fineffe  &  d'autres  pareils,  lea  <Sonfirmdreht  de  plus  en 
plus  dans  le  fentiment  du  Grand -Chancellor,  de  ne  pas  s'epgager  l^g&enient  avec  la 
frtnee.    Voyez  le?  M&noires  de  Cbrijline,  Tom.  II.  pag.  218  &  not. 


,  CHRISTINE     REINE.DE    SUEDE.  257 

00m  de  leutos  Cbefs  jiationaux.    Une^ autre  queftion  feroic,  quel  avtintage    Ad<iiu<*t 
.ces  engagemens  one  procure  i  la  Nation,  &  combien  de  grands  Capitai- ^^^ 
nes  font  enfin  fords  de  cette  p^pinlere  pour  le  fervice  de  leor  Patrie?  ies  Tomes 
Dans  fa  Lettre  Cbanut  die  entre  autrei  choies :  jam  totus  Rex  mens  in  eojfm  u  * iu 
eft,  ut  adbellum^onsraHiCpmosJe  pant. .  ..<  Noluit  tamen  tnolejid  pojiuktione 
(&W*  Suede©  gravis  effhj  miBique  mandasoit,  ui  ejus  nomine  peterem  milk 
tantUm  pedites  S\xtco$  fub  Tribune  Centuriombusqae  ejusdem  Nationit,  noflrif- 
que  ftipendiis  militatures.    Quamvis  autem  modicum  videri  pqffit  iftttd  prcejidi- 
urn,  magmtamen  auxilii  loco  babsbitur  h  Rege,  $m  propter  veterani  tmlitis 
robur,  famamque  Sueticae  Genti  per  tot  egregia  facinora  quajitam,  turn  ut  in 
Orbe  Cbrifiiano,  manifefium  jiat ,  Coronarwn  amicitiam  mutuamque  connexion 
mm  Pace  GermanUd  non  ejje  folutam.  .  .  .  II  ajouce  que  la  Reine  &  le  S6* 
nat  y.  avoient  confenti,  &  il  prie  le  Grand -Chancelicr,  qui  etoit  alors 
i  la  camp^gne ,  de  l'approuver  audi  (4). . . . 

Au  fujet  du  Comee  Corvitz  Ulfelt,  j'ai  fuffiflamment  prouv£ ,  dans  ma 
Biponfe  k  la  Lettre  de  Mr.  de  Holberg,  que  Cbriftim  etoit  en  droit  de  le 
prendre  fous  fa  protection.    N&nmoins  ayant  depuisreju  une  Lettre  r.r^ppmd. 
etendue  &  remarquable  de  la  Reine  au  Roi  de  Dannemarc  9  ou  elle  fou-  No-u 
tienc  la  m£me  thefej>ar  des  raifons  importantes,  ainfi  qu'une  autre  Lettre 
de  ce  Comceaux  Riots- Gink aux>zy&z  leur  r^peftfe*  dansjlaquelleil  fe 
plaint  du  tort  <jue ceMonarque  lui  a  feit,  je  pourrois  ies  inferer  dans  TAp-:    ^  VApm 
pendice,  eqajdutant  id  qu'il  y  a  encore  de  lui  d'antres  particularity  Sn-  tg£  '*£• 
tereflantes  dans  les  Lettres  d  Hannibal  See  fled,  qui  fe  trou  vent  dans  lea  Pa-'xxvu 
piers*  (TEtat  du  Secretaire  Tburloe  (b). 

H  y  a  atiffi  dans  ces  Papiers  (c)  des  D£p6ches ,  qui  dclairciroient  fort  ce 
que  j'ai  rapportd  dan;  vies  M&noires,  au  fujet  de  J'enaqpeflemenfcde  Cbrifi  uT$m%  /#  '* 
tine  pour  1'tfleftion  du  Filsain£  de  l'Empereur  Ferdinand  III.  a  la  Dignity  W'nlt?b><. 
de  Roi  des  Remains,  dans  le  terns  que  la  France  &  lesautres  Ecats  s'y  atten- 
doient  le  moins.  On  y  lit  que  les  Ambafladeurs  Pinikntelli  &  Montecuculi 
ifrant  en  Suide,  avoient  nlgocte  un  mariage  entre  ce  Roi  des  Romains  & 
Cbriftine,  qui  fe  feroit  actompli  fi  le  Prince  ne  fdt  vetm  a mourir  Uiopi- 
n&nent,  l'annde  mfime  que  la  Reine  abdiqua  la  Couronrje. .  II  eft  done 
fort  probable,  comme  poos  l'arattfrc&uurqw  ci*^ffus  (i)y  que  Tefp^ance 
de  devenir  un  jour  Imperatrice, aijira  port^  Cbriftine  a  quitter  le  Sceptre 
de  Suide,  &  que  cette  raifon,tfi  cbnfor me  a  fan  ambition,  fucun^  des 
principales  qui  fengagea  a  renonctr.au.  TGrJftne  de  fes  Ancetres. 

Je  reftifierai  ici  une  faute  que  j'ai  faite  en/avanyant  que  l'Archiduc  Uo-    T.  ip. 
pofd,  Gouverneur  des  Pays-Bas,  deviut  edfuite  Empereur.    Ce  fut  le  Fils  *'+•  ■• 
puis-n^de  l'Empereur  ferdinand.llb  dc  n^Srpe  noro,  qui  fut  elu;  l'Ar- 
chiduc Leopold  dtoit  Oncle  de  eel\]i-ci*  \  1  \v .  u  ;....'...'.. .  •     :  •  '1 
1  Je  U\e  fuis  encore  trompd ,  quand  j'ai  dit  que  TEleQeur  de  Mayence,  de 
la  Famille  de  Seboenborn,  avoit  donne  fa  Niece  en  mariage  au  Fils  de  By- 

no* 

'  (a)  Que  Lettre  ejl  du  jj  Fivrier  1650.  (c)  V.  State-papers  o/Thurloe,  Tom.  I.           r 

duns  les  Epiflel.  Salvii  pag.  192.  ?.  asg.  &c  389-  Tom.  Ji.  p.  nu&ijo. 

.  «0  Stdte-paners  of  .Thurloe,  Tom.  I  p.  £*)  V*P*  l*  Tome  HI.  de  ces  Minting 

357-  '&'•  698.  fife.     .  paj;,  144,  not*  : .  . 

Tome  IK  *      '  K  k 


*58         MEMOIRES    CONCERNANT 

AdcRtio»$  nebourg.    Au  contraire  ce  fat  le  Neveu  de  rEIe&eUr  qui  dpoufa  k  Fille  de 
tccooec     Boinebourg  (a). 

STromS       Jai  donn*  la  Lettre  de  la  Reine  k  TAcadimit  Franfoife ,  telle  qu'elle  a  &d 

l'  T*i    inf^r^e  dans ^Hiftoire  que  Mr.  1* Abb*  <rOJfotf  a  public  de  cette  Acad&nie. 

?.  44*'  *    Mais  quoiquil  faille  entendre  qu'elle  a  &6  copite  fur  1'original  mfime,  j*ai 

pourtant  de  la  peine  a  croire  que  CbrijlintYdix.  finie  par  ees  mots,  /#  /Swtf 

toujour*  9  MeJJieurs,  tris-affeSionnie  &  vous  ftrvir.    Ce  feroit  presquel'u* 

xiique  example  ou  elle  auroit  relief  de  l'etiquette.du  Ceremonial,  dont 

elle  fut  toujours  jaloufe  jufquau  fcrupiile.    Au  fujet  de  fa  fameufe  Lettre 

de  Tan  i(5g6  fur  les  Dragonades  de  France,  que  l'lmprimeur  avoit  finie 

par  un  jefuis,  elle  die  que  ce  n'£toit  qu'envers  un  petit  nombre  de  perfon- 

nes  quelle  fe  fervoit  de  cette  expreffion.    Je  foufcrirois  plus  volpntiers  k 

ce  que  die  Mr.  VAbb6  tfQlivet ,  qu'elle  avoit  enjoint  au  Baron  Sparre  y  Am- 

bafiadeur  de  Suide,  de  faire  a  l'Acadlmie  des  complimens  de  fa  pare  Ccla 

eft  dans  fordre. 

Lean  m      Sur  f  article  de  la  Converflon  de  Cbriflinek  la  Religion  Catbolique-Rmai* 

^chrmme!  nt->  ie  fcis  entr*  dans  un  grand  detail,  ayant  recueilli  tout  ce  que  des  E- 

Tom.  u  '  crivains  de  marque  en  ont  pu  dire.     J'ai  vu  depuis  avec  fatisfa&ion* 

j>.  433  e*.  qUe  mon  r^cit  eQ.  exaftement  conforme  a  la  relation  que  le  Pere  Fran* 

L.cp.    pots  MaUnes  Jefuite,  un  des  principaux  inftrumens  de  cette  Convert 

471.  a*...    ^on^  ^  dotmt  d^  &  Lettre  k  un  de  fes  Amis  vers  fan  1656.    Cec* 

r.  tAp.   te  Lettre  mtote  d'autant  plus  d'avoir  place  dans  l'Appendice',  qu'elle  fert 

pxxnt     *  fixer  un  jusemenc  certain  fur  une  affaire  qui  a  &4  rapportfe  fi  dilftrem- 

ment  (*). 

J'ajoute  encore  ici  une  fatyre  bien  mordante  contre  la  Reine,  fortie 
fans-doute  de  la  plume  de  quelqae  i£ii  Proteftm,  mail  aflez  mauvais 
Pofite. 

Vandalia  nemo  Reginam  errare  negavit 

Per  mare,  per  terras  errat  ubique  vagans9 
TeutonaSy  Hypanos,  Gallos,  It  absque,  Cotbofque 

Experta,  annonjit  vcri  ea  Catbouca? 
Chriftina ,  exclamas ,  Chriftuin/ffgitiiMi  reUnqtdt, 

Et  miferam  h  verd  plangis  abirefide. 
Ab!  nimiumfalfus  fideidifpendia  luges  y 

Nulld  imbuta  fide  deferet  ilia  fidem? 
Cum  vellet  Chriitina  Jacris  regnisque  paternis 

Mxire,  ad  Latios  transfugitura  Deos , 
Cur  non  ad  Galli  deflexitfeepera  potentis  ? 

Cum  tamen  i  Chrifti  nomine  nomen  babeu 

Nutanti 

(a)  P.  Cemmerc.  Epiftol.  Soineburg.  &c.  Tom.  11.  p.  lift  &  121J. 

(♦)  J*ai  eu  de  Rome  une  copie  de  cette  Lettre .  tirle  de  la  Bibliothlque  du  Cardinal 
jil.Albani;  une  autre  m'a  M  communique  priced emment  par  Mr.  Roujfet  deMiJJy,  ft 
tonmj,  pax  nombre  d'Ouvrsges ,  dans  la  fUpublique  des  Lettres, 


CHRISTINE    REINE    D  E    SUEDL259 

NutantfHefperis  malm  fucccdtrt  tcfto  .  A<Wit}0nt 

DiidumCziholko  degregenemptfuit.  .       '  "   &cortec- 

;©    o  r   <  ....     tJoni  p0fir 

"  *    •  les  Tomet 

Mr.  de  Bercb,  Gbnfeiller  de  laChancellerie  de  Sutde,  m'ayant  fait  part L  *  "• 
de  certaines  circonflances  touchant  Mr.  de  BioernkIou$  qui  pourroient  con- 
tribuer  i  re&ifier  &  k  amplifier  quelques-unes  de  celies  que  j'ai  rapportees    t#*.  /. 
k  ion  fujet,  j'aime  mieux  renvoyer  fe  Le&eur  k  THiftoire  M^tallique  des ^"t.6/* 
flluftres  Suidois ,hhqut\lc  Mt.de Bercb  travaille  depuis  long-temj.  EUe  ren- 1.  Is* 
fermera  des  Anecdotes  connues  jufqu'ict  de  peu  de  perfonnes,  &  je  ne 
doute  nullement  qu'il  ne  rtponde  aux  impertinences  que  Mr.  le  Marechal/wr^^ 
de  Grammont  a  d6bit&s,  tanc  fur  le  compte  de  Mr.  de  Bioernkbu,  qu'a«<r<r"</e 
regard  de  la  Nation  Suidoife  (a).    En  attendant,  j'infererai  ici  ce  que  ce  G"mm0Bt' 
Marshal  a  die  da  Roi  Cbarles-Gujiave  apres  fa  mort : 

:  „  Jamais  Prince  n'a  en  de  plus  grandes  quality  que  le  feu  Roi  de  Sui-  r.  21.  f. 
y,  fc.  11  ne  c^doit  gu£res  en  valeur,  ni  en  connoiflance  de  la  guerre,  k  "* 
„  Ton  pr^ddcefleur  Guftavc.  La  fofce  de  fon  efprit  remuoit  facileraent  uo 
„  corps  pefant,  &  ft  accabte  de  graifle,  qu'ilen  dtoit  quad  monftrueux. 
>,  II  railbic  de  fa  main  les  d^pSches  k  fes  Ambafladeurs  &  a  fes  (Jdn&aux 
„  d'armde,  &  il  y  en  avoit  fouvent  de  fort  tongues.  Son  courage  dans 
„  les  ocadions  iraportantes,  &  oil  il  voyoic  que  fa  perfonne  dtoit  abfolu- 
„  ment  nteefiaite,  lui  faifoit  ouWier  qtfil  &oit  Roi  9  <&  pour  engagex 
„  fes  troupes  &  bien  faire  en  fuivbnt  fon  exemple,  il  fe  mettoit  4  teur  t£- 
„  te,  pujs  fe  meiok  avec  les  Ennemis  comme  un  fimple  SoJdac  De  p*- 
,f  reils  hommes  font  bien  redoutables. 

„  Son  ambition  ctemefurle  lui  faifoit  quelquefois  concevoir  des  chimtf- 
„  res ,  qa'il  ne  laifToit  pas  d'executer ;  &  tout  le  monde  lui  a  vu  mettre  k  fin 
„  des  entreprifes  etonnantes;  entr  autre*  celle  d'avolr Jait  pafler  un  bras 
w  de  mer  i  fim  armde  fur  la  glace,  pour,  combattre  fes  .Ennemis  qui  fecro- 
„  yoienr  fort  en  ftrettf  de  Tautrecdt^,  fera  difficileraentque  de  ceux 
,y  -  qui  yiendrontr  apr&s  nous ;  &  dans  les  oocafions  o£i  il  fe  ttouvpit  preifc 
„  d'un  nombre  infini  d'Ennemis,  qui  devoient  Taccabler ,  comme  on  fa  va 
„  en  Pofarfajiltfen  <Km£toit  ou  par  miracle,  ou  par  la  force  de  fon  bfas , 
„  ou  de  (on  efprit.  Du  rede,  ne  tenant  point  fa  parole,  &  aaffipeu  re- 
$,  connoiflantpbur  cQuat  i  qui  il  avoit  les  demises  obligations,  <&  qui  fe 
„  facrifioiene  pour  lui.   ■        •     .  tJ« 

,rCe  PriRc^,  continue  Gramsimt,  cJtoit  empoft^  dans  le  vin;  dont^ 
„  prendtii  outrancp ,  ,&  avoit  le  defautdans  ces  momens  de  fev  txop  d6- 
^  couvrir,  comme  il  parut  a  une  ddbauche  qu'il  fit  avec  cPJvaugour,  Am- 
f,  bafladeur  du  Roi  k  fa  Cour,  auquel  il  dit  ces  paroles  avec  une  cordia- 
M  Wt6  Suidoife:  Tu  es  un  tris-bm  &  tris-valcurcux  Gentilbommt y  qut  foi* 
„  mtrois  tinti  A-fiiit fans  une  qualitd  que  tu  as ;  fcftqtfe  tu  es  ni  Vranpeii.  v . 
>■  „  Le  lendemain,  (c'eft  toujoun Gramwota  qui  parte)  apr^s  avoir  dor- 
\'%  mi  fur  fa  fottife,  il  voulut  la  raccommoder,  &  fut  trouver  SAvaugour  2 
v  fon  ldgls  pour  lui  t^moigner  le  ddplaifir  qu  il  a^oit  d'un  diftoors  que  le 
19  vin  lui  avoit  fait  tenii:  la  veille,  &  fur  lequpl  il  croyoic  qu93  n'avoit  fak 
}  .  aucu* 

00  Wjit  fes  Mim$iresf  Tom.  II.  fag.  94-W.  '  •> 


%6o         MEMOIRES    CONCERNANT 

Additions  „  aucune  reflexion.    Mais  (FAwug&ur,  qui  Aoit  forme,  haut,  hardi,  & 

rioM^u    »  qu*  aimoit  fon  Maitre*  lui  repartit  fur  le  champ  qu'il  favoit  bien  qu'en 

teTomts    9f  Jllemagne  on  croyoit  que  le  coeur  parloit  quand  on  dtoit  ivre,  & 

I#    1L     „  qu'ainfi  il  n'avoit  pu  s'empecher  de  rendre  compte  au  Roi  fon  Mai- 

„  tre,  d&$  le  m&me  matin 9faun  difcours  auquel  il  ne  fe  ferok  jamais  at- 

„  tcndu,  en  quelque  &at  d*ivrefle  que  Sa  MajefW  eftt  pu  fe  troover,  va 

„  la  manure  done  le  Roi  favoit  fecouru  &  affifie  dans  fes  befoins  les  plus 

„  preflans.    Je  laffle,  dit  Grammont,  apres  cela,  k  juger  fi  noslarmes 

„  pour  la  perce  d'un  tel  Allie  ne  doivent  pas  6tre  promptement  effii«- 

„y<5es(a). 

Ne  diroit-on  pas  que  hors  la  juftice  que  Mr.  de  Grammont  n*a  pu  refu* 
fer  au*  hautes  qualk^s  de  Charles-  Gufiavc  7  il  s'eftime  au  refte  aflez  qoalifii 
pour  trailer  de  pair  a  compagnon  avec  des  Princes  fouverains  &  des  Te- 
tes  couronu&s?  Sans  une  id^e  auffi  chimerique  quecelle-li,  il  nelui.fe- 
roit  pas  venu  dans  fefprit  de  parler  d'un  grand  Roi  &  de  toute  une  Na* 
tion  avec  fi  peu  de  refpeft  ici  &  en  d'autres  endroits  de  fes  M^raoires  (b)m 
Mais  telle  eft  la  pr&bmption  de  ces  Meffieurs.  lis  croyenc  que  tout  leur 
eft  permis ,  &  ils  fe  perfuadent  que  le  Public  ajoutera  fbi  aux  fottiies  qu'ils 
avancent  hardiment.  Heureufement  on  eft  revenu  de  cette  erreur.  Que 
Mr.  le  Marshal  de  Gramment  ne  fafle  pas  tant  valoir  les  fecours  que  la 
France  accorda  au  Roi  Cbarles-Gufiave  dans  fes  befoins.  Ce  Prince  con? 
noifTop  par  fa  propre  experience  dans  la  Guerre  tricennale  d'dlltmgne,, 
combien  oa  pouvQit  fe  fier  k  des  promefles  <K6Ues  par  la  politique,, 

?uoique  ftipul&s  par  des  Traites  folemnels.  Quaht  a  cette  guerre  dp 
'ologne  &  de  Dannemarc,  c'&ok  tres-peu  de  chofe  que  let  fubfides  de 
la  trance ,  en  comparaifon  des  grandes  diverfiona  que  fit  le  Roi  en  faveur 
de  cette  Couronne,  lesaudlesJui  procurdrent  une  paix  fi  avantageufe  avec 
les  Efpagnels  dans  Pile  des  Faifans.  Tout  bomme  verfe  dans  1'Hiftoire  de 
ce  terns- 14,  4k  de  ce  qui  fe  pafla  entre  tea  ann&s  1674  &  1680,  remaf- 
quert  bien  de  quel  c6t£  fe  naaoque  de  reconnoiflance  a  ivi  le  pi*  vifi? 
b)c(c). 

*    Nous  avons  rapport£  les  divers  propos  que  Font  tilt  fur  les  raifbns  qpi 

z*tt*     engaglrent  Cbri/tine  k  entreprendre  le  voyage  deRome  vers  la  Suide>  auf- 

**$*?*  fi •«*  V'*116  aPPri*  h  n*01*  da  ***  Cb*l'*-Gujlar*  (d).    Void  la  convey- 

/vet  it       fation  qu'eut  k  ce  fojet  le  cetebre  Chevalier  Algemoon Sidney  avec  la  Reinc 

€hnftuie'    i  Hambmrgy  &  dont  il  fit  part  k  Rfibert,  Comte  de  Leyctfrer  (♦>    n.  Je 

y,  laiffiu,  hi  rffr-iV,  la  Reine  (triftme  kHmnbmg,  ,quravoic  intention  de 

»  ft 

(4)  Mlm.  it  Grammont  r  /.  c.  pag.  99-       (c)  M4m.  AChriftine,  Tom.  II.  p*  16a 
.  for.  &c 

(b) .Entre  e&mou  Tamil: pag.  94,-97-       W  ^-  ^  Tern. ll.p.  41.  l£c<       .  " 

(*)  Cette  Lettre  eft  datle  de  Brmcfm  [Mr  It  Main  le  6.  Sept*mbr*de  fan  iffo.  Je 
la  tiens  en  Anglois  de  la  bont6  de  Mr.  le  Confeiller  Mqfcou  de  Leipzig.  Elle  fe  troui 
ve  imprimle  dans  le  Rccueil  de-  Lettits'&nd  Mimorialf;  public  par  Arthur  CblHn+i 
Torn*.  II.  p.  695.  Sidney  eut  le  malheur  d'avoirdans  la  fuite  la  tfite  tranche  ca^fa- 
fktcrr^  Mim,  de  Cbrijlint%  T\  II.  p.  i&  .... 


CHRISTINE    REINEDE    SUEDE-  261 
»  fe  rendre  en  Sulde  avant  la  Diete ,  qui  commencera  le  %i  de  ce  mois   Addition 


:  coirec- 


,,  ( Septembre)  k  Stockholm.    On  croit  quelle  a  form**  de  grand*  defleins,  ^ 
„  dont  chacun  juge  fuivant  fet  idle*.    Quelques-uns  penfent  qu'elle  pre-  ia  Tdm« 
»  ,tend  i  la  Couronne;  d'autres  qu'elle  veut  fe  contenter  de  la  Rigence;  *<  *u* 
il  y  en  a  qui  difent  qu'elle  feft  employee  par  la  Cour  de  Rome  pour  fomer 
la  difeorde  en  Sulfa,  &  qu'elle  fe  fervira  pour  cela  du  m^contemement 
du  ?r\nceJdotpbe-Jcan  (*)  ;  d'autres  qu'elle  a  deflein  de  fe  marier  aveclui. 
„  Je  me  fuis  beaucoup  entretenu  avec  elle,  &  je  ne  crois  rien  de  tout 
ceci.    Elle  a  one  grande  averfion  pour  le  Prince  Adolphc ,  k  qui  Ton  ne 
peuc  rien  confier ,  n'&ant  pas  feit  pour  de  grandes  affaires 
„  Quand  elle  refigna  la  Couronne,  elle  avertit  publiquement  le  Sinsfi 
de  ne  pas  le  faire  parvenir  &  la  Couronne,  en  cas  que  ton  Fr&e  mourflt 
„  fans  laiflfer  de  fils,  parce  qu'il  n'etoit  pas  propre  au  Gouvernement;mais 
i,  qu'au-contraire il  etoitd'un  mauvais  naturel ,  &  qu'il  ne  poflKdoic  aucune  . 
„  qualite  propre  k  lui  aider  k  porter  un  fi  pefant  fardeau.  En  confluence, 
par  un  A£te  du  Senat,  qui  fut  confirm*  a  la  Diete  fuivante,  on  dfclara 
que  la  Couronne  feroit  leulement  tranfinife  aux  legitimes  Hinders  mi- 
les du  Roi,  &  qu'au  defaut  de  ceux*ci  le  pouvoir  de  l'Ele&ion  revien- 
_  droit  au  Senat  &  aux  Etats.    Ceft  ce  qui  exclut  le  Prince  ddolpbe  de  fa 
i,  pretention  d'etre  Constable  (a  quoi  le  Roi  defunt  l'avoit  nomme  dans 
„  fon  Teftameot) ,  de  peur  qiftatQt  maftre  de  ¥ Armfe  il  n'attentit  a  uelque 
,»  chofe  au  prejudice  du  jeune  Roi,  ou  que  fi  ce  dernier  venoit  a  mou- 
rir ,  il  ne  tichfic  de  foutenir  par-la  fes  propres  pretentions.    Cependanc 
il  en  a  ecrit  k  la  Reine  Cbriftine  pour  l'engager  dans  fes4nter&s,  en  lui 
offrant  fes  plus  grands  fervices  en  reconnoiflance. 
„  J'ai  eu  part,  dit  Sidney,  du  contenu  de  cette  Lettre,  &  j'ai  vu  la  16* 
ponfe  ft-deffus,  laquelle,  s'il  a  tant  foit  peu  de  bon-fens,  lui  dtera  tour 
te  efp^rance  d'etre  favorite  par  la  Reine. 

„  Un  ou  deux  jours  araot  mon  depart  de  Hambourg ,  je  lui  parlai  des 
„  opinions  que  ie  peuple  avoit  de  fes  pretentions  k  la  Couronne,  ou  k  la 
„  R^gence.  Elle  me  repondit  francheracnt  qu'if  n'y  avoit  qu  un  etabliffe-  . 
„  ment  pour  elle  en  Suide ,  &  que  comme  elle  y  avoit  renonce,  elle  n'y 
,f  pretendroit  jamais  plus,  nine  feroit  fatisfaite  elle*m£me  d'aucun  autre. 
»  Je  M  prcncfe  pas  ceci  tout-a-fait  au  pied  de  h  lettre,  parce  qu'elle  me 
»,  l'a  die  (car  les  affaires  oit  j'ai  6t6  employe  ces  ann^es  pafEes,  m'ont 
fi  appris  a  etre  moins  cr&lule  que  je  ne  fat  6t6)  mais  parce  que  Pimpof- 
*,  fibilite  de  rien  efieftuer  eft  trop  Tifible,& qu'elle  a  trop  d'efprit  &  d!in* 
„  telligence  pour  ne  s'en  pas  appercevoir.  Car  fans  parler  de  l'averiion 
qu'on  a  pour  fa  Religion ,  &  le  peu  d'apparence  que  les  jaloux  Suidois 
voulufient  fefier  k  fonchangement,aucunGouvernement  ne  fait  plus  de 
plaiGr  au  Senat  &  k  la  Noblefle  que  celui  de  la  Minorite  de  leurs  Rois  : 

„  car 


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.-Nv-N^-NK^  ^>v-.nx.--vV-N<-NV-W^>J^-  V*NV*N<^X.*N<*Nk-  a.->\-\V-  ^-^-  x-Ar 'K*  A*' 


r*)  II  dtoit  Frlre  du.Rot  CBarles-Guftwe 9  dors'  more  depnts  pea.  Les  Etats  de 
Suide  avoieot  6t6  &  ce  Prince  la*  totSle  de  foaN^veu  ie  jeune  Prince  b£r&iitair<e.  Voyeai 
ces  M&n.  1.  c  pag.  79.  &c  " 

Kk3 


*Ci  MEMOI&ES    CON.CERNANT 

AddiiUnt  „  car  i.prtfent  ils  ont  le  pouvoir  en  main,  au-lieu  qu'avant  cela  ils  d£- 
ucS^t  »  pendoicnt  de  la  volonte  du  Roi;  &  ils  fe  porteront  plus  difficilement 
i«t  Tome*  „  k  innover  4-prifent  quelqile  chofe,  que  quand  le  dernier  Roi  dtoit  en 
**"■      „  vie. 

„  Ges  raifons  &  plufieurs  autres  me  convaiuquent  que  fon  unique  foin 
„  fera  de  s'aflurer  dans  cette  Di&e  de  fa  FenGon  viagere  de  200000  Rif- 
„  dalers  par  an,  quelle  $'£coit  r£ferv&  en  r^Ggnant  la  Couronne,  dont, 
„  dans  ces  quaere  derni&es  annfes ,  elle  n'a  reju  que  la  dixteme  par  tie: 
„  &  cela  fait ,  elte  retournera  k  Rome  y  ou  elle  a  de  grands  defleins  >  (dont 
„  je  pourrai  parler  plus  pertinemment  une  autre  fois)  &  c  eft-la  quelle 
„  a  intention  de  vivre  &  de  mourir. 

„  L'Ambaffadeur-de  France  a  ordre  de  lui  rendre  tous  les  fervices  pof- 
„  fibles,  &  elle  s'eft  propoft  de  refter  k  Hambourg  jufqu'i  ce  qu'il  ait 
„  reponfe  aux  Lettres  qu'il  a  Sorites  k  Stockholm  touchant  fa  reception. 
„  Cette  precaution  Aoit  trgs-n&eflaire;  car  quoique  les  principaux  Mem- 
„  bres  du  Stfnat  lui  foient  redevables  de  leur  fortune,  perfonne  ne  peut 
„  pourtant  6tre  garant  que  fi  elle  y  alloit  fans  aucune  ffcreti ,  elle  ne 
„  paflat  le  refle  de  fa  vie  dans  quelque  Chiteau  en  Suide,  au-lieu  de  la 
„  pafler  dans  fon  Palais  k  Rome". 

Cette  Relation  du  Chevalier  Sidney  s'accorde  tr£s*bien  avec  celle  que 
j'ai  donn&  de  ce  voyage  de  Cbriftinc  pour  la  Suide,  oil  j'ai  audi  d^crit 
ce  qui  lui  arriva  pendant  le  ftjour  qu'elle  y  fit  («)•    J'ai  de-m£me  re- 
marqu6  que  la  Reine  y  affifta  aux  fun&ailles  de  Charles  -Gujiave  %  mafs 
gu'elle  fortit  de  1'Egliie  avec  les  (tens  avant  qu'on  efit  prononce  l'Orai- 
ReUthu   Ion  funebre  (£).    Rien  n'&happoit  k  fon  exa&itude;  ou  elle  prenoit  el- 
•  jifrSa^  le-mfime  la  peine  de  coucher  par  dcrit  les  riv^nemens  qui  concernoient 
mtnt  di       fa  perfonne,  ou  elle  en  donnoit  la  commiffion  k  tea  Secretaires.  Audi  j'ai 
tavc!es'Gu'  trouvd  parmi  fes  Manufcrits,  rejus  de  Rome,  une  ample  relation  de  ce 
v.'?Ap-  qui  fe pafia,  que  je  placerai  dans  l'Appendice,  comme  6tant  fans-.doute 
&iil     inconnu  en  Suide  (c). 
jtufujn       Outre  ce  que  j'ai  eu  occaOon  de  dire  du  grand  Capitaine  Otton  Guillau* 
f  4c  Gin?*1*  me*  Comte  de  Ktinigsmarc  (d),  avec  qui  Cbrijline  (comme  nous  le  ver- 
xdoigsmarc. rons  dans  Ia  ^u^te)  entretint  un  &roit  commerce  de  lettres  apres  que  la 
Bipublique  de  Venife  eut  confix  au  Comte  le  Generalat  de  k$  Troupes, 
j'infererai  ici  la  Lettre  honorable  que  le  Doge  de  cet  Etat  icrivit  a  fon 
fujet  au  Roi  Charles  XL  en  le  fuppliant  de  pfermettre  qu'il  le  retint  en- 
core plus  longtems  a  fon  fervice  pour  le  bien  communde  h.Cbritientf. 
La  voici  (c): 

Au  trds-illuftre  &  tr&-puiflant  Seigneur*  Charles,  par  la  grace  de  £>ieu 
Roi  de  Suide,  des  Goths  &  de$  Fandales,  &c>  fe  recommaade  M*rc- 

Antoi- 

(a)  L  e.  Tom.  11  p.  43  £fo    .  (d)  Mhnoias,  Ts  II.  p.  334. 

\bS  Ibid.  tag.  55.  (e)  Hifloire  des    Conquitts  des  Vinitiens 

(e)  Elle  fe  troupe  dans  le  volume  des  Mff.  depuis   1684.  jufyu'a  1688.  par  2.  L.  & 

des  Mtfcellanea  HUlorica  de  la  Reine y  pag.  Bruxelles.1688.  p<*g-  170-J.72. 

334*342- 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.^ 

Antoine  Justinunx,  par  la  m6me  grace  Due  de  Vtnifty  qui  lui  fou-   aajuiom 
haite  toutes  forces  de  prolp&it&»  * corcec* 

*       *  turns  pom 

le*  Tomes 

„  Le  Gdn&al  Ktinigsmark  a  fait  voir  une  G  belle  &  fi  particultere  con-  h  * IU 
„  duite,  &  t£moign4  tant  d'explrience  dans  les  Campagnes  qui  fe  font 
„  feites  au  Levant,  avec  des  fuccis  heureux  &  avaotageux  pour  le  fervi- 
„  ce  de  toute  la  Cbrttimtif  que  dans  le  grand  deffein  que  Ton  a  form£ 
„  pour  la  commune  utilite  du  Cbriftianifme ,  il  lui  apparcient  une  tres- 
„  louable &  trdsconfid6rable  partde la  gloire  qu'on a fujec  d'en  efperer. 
„  Son  m&ite  fingulier  delate  avec  tant  de  force ,  qu'il  en  rejaillit  des  ra- 
„  yons  fur  Votre  Majefte,  qui  a  confenti  avec  cant  de  g<Jn£rofitd  k  nous 
„  ctfder  un  fujec  fi  rempli  de  grandes„qualit&.  Nous  en  recevons  un 
j,  tr£s-  grand  fecours,  dont  elle  fe  prive  cependant,  en  nous  le  laiflanc 
„  dans  cespr^fentes  conjonftures  favorables,  pour  abbattre  &andantir 
„  1'infupporcable  orgueil  des  barbares  Ottomans.  Comme  done  nous  a- 
„  vons  eu  befoin  du  grand  appui  dudic  Seigneur  Comte,  gue  nous  avons 
demand^  &  obtenu ,  &  que  nous  en  avons  reflenti  les  bons  effets 
plusd'une  fois  pour  arriver  k  une  fin  fi  hcureufe,  nous  avons  cette 
confiance  en  V.  M.  que  felon  fa  haute  bont£  accoutumfe,  elle  vou- 
dra  bien  permettre  audit  Seigneur  Comte,  comme  nous  Ten  fupplions  t 
de  concinuer  dans  l'emploi  qu'il  foucienc  avec  tant  de  gloire  &  tanc 
d'applaudiflement.  Le  z&e  ardent  &  divin  qui  accompagne  le  cou- 
_  rage  h&tfque  de  V.  M.  brillera  d'autant  plus  purement  &  plus  loin, 
\\  que  par  ce  moyen  V.  M.  marquera  combien  elle  eft  toucWe  de  la 
„  gloire  de  Dieu  &  des  intdrfits  de  notre  fainte  Foi,  qu'elle  prend  beau- 
,>  coup  plus  k  cceur  que  tout  le  refte  des  affaires  du  Monde.  L/obliga- 
„  tion  que  nous  en  aurons  a  jamais  dans  la  m&noire  pour  en  conferver 


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un  kernel  fouvenir ,  nous  fera  chercher  en  toutes  les  occafions  les  mo* 
yens  d'y  r^pondre  par  les  mouveraens  d'un  extreme  &  tris-incime 
fcntimenc  d'eftime  &  de  refpedfc  de  tout  notre  coeur*  Sur  ce  nous  fou- 
haitons  a  V.  M.une  fant4  parfaice  qui  foit  de  longue  duree,  &  que  tout 
fucedde  k  fes  fouhaits.    Donn£  en  notre  Palais  Ducal  le  1 7.  Mars  1 687* 

Sign<S, 
Giovanni  Baptifta  Nicolofi 
Secretaire. 

UAuteur,  dont  on  a  tir£  cette  Lettref  rend  t&noignage  aux  grandes 
marques  d'experience,  de  valeur  &  de  fagefle  que  ce  General  fit  dclatcr 
au  fervice  des  Finitiens  dans  la  guerre  de  la  Morie  (a). 

II  ajoute  que  le  Vicomte  de  Turenne  &  le  Prince  d'Hannovre  y  fervirent 
comme  Voloncaires ,  &  y  donn&enc  des  preuves  de  leur  courage. .  • ; 
que  le  Senat  de  Venije  augments  de  6000  ducats  la  penfion  annuelle  de 

.  KXnigs* 

(a)  L.  c.  pag.  169.  174'  ^8- 


atf4         MEMOIRES    CONCfiRNANT 

Additions  Konigsmarc;  qu'il  lui  fie  prefent  d'un  Baffin  d*or  du  prix  cTautres  tfooo 
HomdoS    ducats,  pendant  qu'on  deftinoit  au  Prince  d'Hanwre  un  Bijou  dc  4x300 

us  Tomes    ducats ,  &  une  Epte  de  2000  au  Vicomte  de  Turenne (*)• 

1.  &  11.         Mais  je  reviens  a  ce  qui  concerne  plus  particulterement  la  Reine  Cbrif- 
tine.    Je  me  fuis  fort  &endu  dans  mes  M^moires  fur  fes  voyages  deputs 
^  Particular  fon  Abdication.      Cependant  comme  le  grand  Recueil  des  Papier s-cFEtat 
Atechdr- &  d*  Cabinet  de  Tburloe  (*) ,  que  j'ai  eu  occafion  de confulter  depuis  ce 
lr«ntpuis   tems~^'  en  con"ent  plufieurs  particularity  que  je  n'ai  pas  rencontr&s 
ju/^'Imo.  aiileurs,  j'en  donnerai  ici  le  pr&is,  qui  pourra  fervir,  partie  d augmen- 
tation,  &  partie  d'eclaircifleraent  pour  celles  que  j'en  ai  ddjja  rapport&s. 
La  Heine  [&rit  tfUtkck^  Ambafladeur  de  Cromwel  a  la  Cour  de  Suide9 
k  Tburke  (b) ,]  perfifte  dans  fon  intention  de  rdfigner  le  Gouvernement 
entre  les  mains  du  Prince  Charles  *Gufiaoe  fon  Coufin,   pour  voyager 
dans  la  meilleure  partie  de  Y Europe.    Elle  parle  de  toutes  les  chofes  hu« 

maines,  non  en  Princefle,  mais  en  Philofophe  &  Porticu  (f) Pimen- 

telliy  Ambafladeur  d'Efpagne,  apres  avoir  eu  ion  Audience  de  cong6  9 
fut  fi  dnau,  en  parlant  en  Public  k  la  Reine  en  Langue  Efpagnek,  qu'il 
trembloit  &  avoit  le  vifage  tout  ddfait. ...  (c).  La  Reine,  ayant  envo- 
ye  fa  BibliotWque  &  d'autres  cbofes  pr&ietifes  en  Flandres,  ne  fe  fou-. 
cie  plus  de  ce  qui  a  rapport  aux  Belles- Lettres;  par  confluent  les  pen*. 
Cons  que  les  Savans  tiroienit  d'elle  ,  cefleront  d'autant  phis  facilement^ 
qu'elle-rafime  fera  r&liiite  k  vi?re  avec  &onomie;  chofe  qui  lui  a  6t6  in*, 
connue  jufqu'ki,  &  qui  lui  paroitra  fans-doute  Strange,  apr£s  les  largef* 
fes,  fouvent  mal  plac&s,  qu'elle  a  faites  par  le  pafK  (d\ 

Cbfffim  avant  quittf  la  Suide,  le  Sr.  Fries,  Rodent  tiHollande,  rap- 
porta  &*Helj%ngor,  qu'elle  y  &oit  arrivle  cteguifee  en  habit  d'homme*. 
n'ayanc  qufe  douze  perfonnes  &  fa  fuke,  du  nombre  defqueJles  dtoit  le! 
Comte  de  Dobna\  quecette  Princefle  entra  bottee  dans  l'Auberge,  avec 
une  carabine  fut  l^paule,  mais  qu'elle  fe  d^fit  de  fes  bottes  avant  que  de 
fe  remettredans  le  carofle  (*);  que^peu  de  jours  apr6sf  die  vint  incog-, 
nito  k  Hambvurg ;  qu'elle  s'y  logea  chez  le  riche  Juif  Texeira ,  que  Pimen* 
telli  lui  avoit  recommand£;  qu'elle  y  mena  un  train  fort  lefte  &  magni- 
fique ,  &  que  tous  les  Princes  &  Dues  des  environs  vinrent  lui  rendre 
leurs  devoirs  j  que  Ton  prefumoit  qu'elle  iroit  prendre  les  Eaux  de  Spa  (/); 

qu'elle 

(a)  L.  c.  pag.  107.  &c.  140.  169.  17±    P*  203- 

181.  188.  00  L*  e.  Tom.  II.  p.  184. 

(b)  V.  State  Papers  of  Thurloe,  T.  II.  (<?)  Et  Juillet  1654.    T-  U*  P-  4°4  £f 
p.  I5S-  184-  19^  499-              _ 

(c)  F.  Thurloe,  Mars  1554.  Tm.  II.  -  (/)  H>id*  ToP-  7i-  P-  35<5.6?  469..  T 

C*J  Ce  Rccucll  confide  en  fept  volumes  in  folio  (bus  ce  titre.      Colletiion  of  tbt 

State-Papers  of  John  Thurloe  Efq.  Secretary  of  Council  of  the  State  ,  and  afterwards  of 

the  two  Protestors  Oliv.  and  Rich.  Cromwel,  digefted  by  Thomas  Birch.  London  1742,  &c, 

(t)  Le  G4n6ral  Montccuculi,  Ambaf&deur  de  TEinpereur,   s'en  explique  dememe 

T  VA*   ^DS  fa  Lettre  au  Chevalier  Nicol*  Sapedo,  Ambafladeur  de  Venije,  a  qui  il  envoya  celle 

tend*.  N$.  de  la  Reine,  traduitc  en  Mien.   Elle  fe  trouve  en  Francois  dans  fes  Mimoires,  Tom.  I. 

XUK.        p.  390.8V. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.  265 

4JuWc  n'attendoit  pour  pourfuivre  fa  route,  que  le  Comte  de  Sitfc  Addict 
ttrg^  &  fon  Epoufe,  tous  deux  fort  avant  dans  fes  bonnes  'graces ;  que^S^ 
fluoique  Too  puifle  dire  que  fon  a&ion  eft  bien  glorieufe  d'avoir  m^pri-  ie»  T©m«« 
Idles  grandeurs  de  ce  Monde  en  quittant  la  Couronne,  n&nmoins  bien1,  *IU 
des  gens  la  traitent  de  ridicule,  &  difent  quelle  fe  donne  au  refte  la  li- 
berie de  faire  tout  ce  qu'il  lui  plait  (a). 

Les  manures  d'agir  de  Cbrytine,  un  peu  trop  libres ,  donn^rent  matte- 
re  k  critique  aux  perfonnes  de  tout  &at,  jufque-la  qu'i  cette  occafion  Mr, 
it  Bordeaux ,  Arabafladeur  de  France  en  Angkterre ,  en  &rivk  k  Mr. 
Cbama  Ambaffadeur  a  la  Haye,  qui  avoit  connu  II  particuli^remenc 
cette  Princefle  en  Sulde.  „  Puifque  vous  avez  ,  lui  mande-hil9  employ  £ 
„  toute  votre  rhetorique  pour  perfuader  a  cette  Reine  de  ne  pas  quieter 
,,  la  Couronne  (£),  il  lui  importe  pr^fentement  que  vous  lui  fourniffiez 
„  des  motifs  pour  juftifier  fa  retraite,  afia  de  diffiper  le  chagrin  qu'elle 
„  fent  deja  d'avoir  fait  ce  pas.  Vous  m'obligerez  fenfibiement  fi  vous 
„  voulez  me  faire  fon  cararare  ,  pour  avoir  dequoi  oppofer  a  1'opinion 
5>  de  plufieurs  de  ceux  qui  gualifient  fa  pr^fente  conduite  de  folic  C'eft 
„  fans-doute  parce  quelle  eltau-deflus  de  leur  portee,  &  qu'ils  ne  fe 
5,  fentent  pas  capables  d'une  pareille  elevation  d'efprit  (c)".  Cbanut,  de 
retour  de  la  vifite  qu'il  avoit  faite  a  la  Reine  a  Anvers  ,  &rit  en  rdponfe 
k  Bordeaux  „  qu'il  n'avoit  pas  trouv6  dans  la  conduite  de  cette  Princef- 
f,  fe  tant  de  chofes  extraordinaires  qu'on  avoit  public  d'elle;  qu'elle  ne 
„  lui  fembloit  pas  engagee  fi  avant  dans  les  int4r£ts  de  YE/pagne ,  ni  fa 
„  manifre  de  vivre  fi  extravagance,  ni  fes  idees  fi  deftituees  de  raifon 
„  &  de  bon-fens.  Son  deflein  eft,  continue  Cbanut,  k  ce  qu'elle  me  dit, 
„  d'aller  en  Italic ,  oil  elle  veut  fixer  fa  demeure,  &  y  mener  une  vie 
,,  privee,  Mr.  de  Cbatelut  &  1'Abbe  (FJflbire,  qui  ^toient  de  mon  vo* 
„  yage,  vont  partir  pour  Y  Angkterre.  A  leur  arrivde,  vous  apprendrez 
„  plus  de  particularity  de  cette  Princefle  que  je  ne  faurois  vous  en  ecri? 
„  re  en  plufieurs  fcuilles.  Je  reraarquerai  feulement  uoechofe,  qqi  (em- 
„  ble  dtrange  a  tous  ceux  qui  font  k  fa  table;  c'eft  qu'elle  propofe  trop  li- 
„  brement  nombre  de  paradoxes,  &  les  foutient  comme  fi  c'&oit  k$ 
99  ptopres  opinions,  quoique,  felon  mon  jugement,  elle  ne  les  propofe 
„  que  pour  entendre  le  fentiment  des  autres,  afin  de  mettre  leur  efprit 
„  k  l^preuve  &  de  divertir  le  fien  propre  (d).  Enfuite  Mr.  de  Bordeaux 
r^pondita  Mr.  Cbanut  „  que  Mrs.  d'ljfiiro  &  de  Cbatelut  lui  avoient  fait 
„  une  relation  fi  complette  de  la  maniere  de  vivre  de  la  Reine  de  Suide, 
5,  qu'il  n'y  manque  rien,  dit-il,  finon  votre  jugement  pour  afleoir  le 
„  mien  la-deflus,  &  pour  ramener  avec  plus  d'autorit^  ceux  qui  ofent 
f ,  burner  fa  conduite  (*)". 

Je  n'ai  pas  trouvtf  dans  le  Recueil  de  Lettres  de  Tburloe  que  Mr.  Cto- 
nut  y  ait  rlpondu  dire&ement,  finon  prds  de  trois  moif  apq&s ,  quand 

Cbrijline 
'  («)  Thurloc,  L  e.  T.  IL  p.  452.  492.  (d)  L.  c.  de  la  Haye ,  OBobre  1654. 
499.  546.  Tom.  IL  p.  639* 

(*)  v.  Mtm.   it  Chriftinc  ,  T.   I.  p.       (e)  De   Londres ,  tyUebu  NJ54.  /-  t. 

198.  &-  M  P*g-  <5S3. 

(c)  Thurloc,  /.  s.  Peg.  549  &  Cos. 

TmcIT.  LI 


%66    MEMOIRES    CONCERNANT 

Additions  Cbrifiine  fe  fut  brouiltee  avec  lui.     II  marque  h  Bordeaux  (a)  „  qu'on  £ 

fc  concc     ^  crit  je  Bruxelles  que  la  Reine  de  Suide  y  pourroit  paffer  l'hiver  (•). 

stoTomS    „  Jefuisbien  fach£,  <//m7,  qu'elle  fe  foic declare  ellememe  fi  ddvoufe 

L  *  IL      „  aux  Efpagnols ,   &  qu'elle  Taic  fait  fi  particulierement  dans  la  Lettre 

„  qu'elle  m'a  ecrite  en  reponfe  k  la  mienne^  oil  je  I'avois  fuppliee  de  me 

„  permettre  de  refuter  les  faux  bruits  qui  avoient  it6  divulguls ,  com* 

„  me  fi  j'avois  6t6  k  Arvoers  &  que  je  1'eufle  pride  de  rnenager  la  Paix 

„  pour  nous  avec  YEfpagne.    Sa  reponfe,  ajoute  Cbanut,  fuc  bien  hair* 

„  taine  &  forte  (b).     Je  ne  jugeai  pas  convenable  d'y  repliquer;  mail 

„  je  voulois  cacher  &  diflimuler  tout,  jufqu'a  ce  que  j'eufle  appris  qu'elle 

„  avoit  produit  fa  Lettre  a  Bruxelles.    Alors  je  fus  oblige  d'y  faire  une 

„  reponie,  mais  mefurde  &  refpe&ueufe.... 

Des  avant  cette  brouillerie ,  le  meme  Mr.  Chanut  avoit  dcrit  k  Mr. 
de  Bordeaui  (e)  que  le  Roi  Cbarles-Gufiave  avoit  dlputd  a  la  Reine  le  Com- 
te  Tott  pour  l'inviter  k  revenir  en  Suide,  ouafe  r^foudre  d'aller  demeu* 
rer  en  trance;  fans  quoi  fa  penfion  ne  lui  feroit  plus  payee,  1'entretien  de 
trois  Reines  de  Suide  (t)  i  la  fois  dtant  trop  a  charge  au  Royaume.  Dans 
un  autre  rapport  il  eft:  parte  de  la  vifite  du  Prince  de  Condi  chez  la  Rei- 
ne, dont  il  n'avoit  pas  4t6  content  a  l'rfgard  du  Ceremonial,  &  que  lea 
Efpagnols,  en  confluence  des  ordres  de  leur  Cour,  traitoient  cette  Prin- 
cefle  d'une  manure  plus  que  royale;  que  malgrd  tout  cela  elle  avoit  fi 
peu  oeconomift,  qu'elle  avoit  dtyk  engag£  fes  meilleurs  bijoux;  qu'on 
difoit  bien  qu'apr&  avoir  achev4  fon  voyage  d'ltalie  ,  elle  reviendroit 
dans  les  Pais-Bas,  dont  elle  auroit  le  Gouvernement,  mais  qu'on  avoit 
lieu  de  croire  qu'il  n'en  feroit  rien ;  que  cependant  la  Cour  du  Pape  & 
toute  la  Ville  de  Rome  y  ^toient  en  mouvement  pour  lui  preparer  la  plus 
fplendide  reception ;  que  le  caroffe ,  la  litiere  &  la  chaife  a  porteurs  qu'on 
lui  deftinoit  coQtoient  au-dela  de  foixante  mille  6cus  Romains;  (d)  qui- 
tant  arrivle  i  Konigflein,  I'Ele&eur  de  Mayence,  le  Roi  Cbarles  II.  &  fon 
Frere,  ainfi  que  FElefteur  Palatin,  lui  avoient  rendu  vifite;  que  celui-d 
1'ayant  invitee  a  Heidelberg ,  elle  Ten  avoit  remercil  fort  poiiment,  pr6- 
textant  le  peu  de  terns  qui  lui  reftoit  pour  faire  le  voyage  qu'elle  s'etoit 
propoft,  de  crainte  d'etre  furprife  par  l'hiver ,  £vitam  au  refte  d'entrec 
en  d'autres  difcours  que  fur  des  matieres  gtalrales;  qu'elle  d  avoit  fait 
que  pafler  par  la  Ville  de  Francfort ,  accompagnde  feulement  de  deux  oo 
trois  Suidois  qu'elle  avoit  amends  de  Suide;  que  le  refte  de  fa  fuite  &oit 
compote  &  Efpagnols,  d'ltaliens,  de  Franfois  &  de  Brabanfons,  dont  les 

pria- 

(a)  DtlaHaye,  Janvier  165s I.  c.  Ton.    IL  p  651.  698.  7*6-  75*- 
III.  p.  49.  (d)  ibid.    Tom.  III.  pag.   45.   53    5* 

(ft)  Elle  fe   treuve  dans  fes  Mimoires,    Tom.  Jr.  p.  65.  69.  77.  88.  Et  Mem.  (fr 
Tom.  I  p.  45<5.  Re.  Chriftine,  T.  I.  p.  454. 

(0  ThurlQe ,  OQebre  16S4.  J.  c  Tom. 

+ZfAKi*     (*)  LaR.elatkm  de  1'EnUde  folemnelle  de  CMftine  i  Bruxelles  uouvera  place  daut 
2^^^'rAppendTce. 

(t)  Ces  trois  Reines  6toient  la  Veuve  de  Gufiosi^Adolpbtt  Cici/Iwe,  &  i'Epoufe  <fc 
Cbar  Its -G  aft  we+ 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.  %67 

prmcipaux  &oiem  Pimentelli%  Don  Antrim  it  la  CWtw&  fon  Epoufe,  Don    Addition 
JntontOy  Portugais,  quelques  Jifuites  &  Capucins.    En-verit6,  ditnotre*^1^ 
Rapporteur ,   perfonne  ne  peut  gu&es  regarder  ce  train  autremenc  que  ies  toibm 
comme  des  Compagnons  qui  la  menent  k  deflein  ,  comme  en  triomphe , L  * ih 
par  toute  YJllcmagne;  que  le  Magiftrat  de  Francfort  auroit  volontiers  fait 

quelque  ddpenfe  a  fa  reception,  fi  elle  ne  Tavoit  refufe.    On  tira  feule- 

jnent,  ajoute-t-ilf  les canons  des  remparts  pendant  qu'elle  traverfoit  1** 
Ville  &  paflbit  le  pont,  en  faifant  diverfes  grimaces  a  la  multitude  qui 
fuivoic  fon  caroffe  pour  la  voir.  Quand  elle  approcha  des  forteref- 
fes  de  la  Ville,  elle  etoit  affife  dans  le  fond  a  la  droite,  habillee  en  jufte-  " 
au-corps  de  velours  noir ,  ayanttun  chapeau  &  plumet.  D6$  que  le  pen* 
pie  en  fut  inform^ ,  il  fe  rangea  de  ce  cote -la  pour  la  voir  d'autanc 
mieuxj  mais  venant  plus  pres  de  la  Ville,  elle  cbangea  tout  d'un  coup 
d'habit,  &  fe  revfitit  d'un  jufle  -au-  corps  gris,  fe  mit  fur  la  tete  un 
chapeau  ordinaire,  &  fe  plaja  a  la  gauche.  L'EIetteur  Palatin,  TElec- 
trice  &  fes  deux  Sceurs  eurent  grande  envie  de  voir  cette  Reine  ambu- 
lante,  &  la  rencontr&ent  k  Boxberg  ou  elle  devoit  patter;  mais  elle  hata  (i 
fort  ion  depart,  que  leur  entretien  fut  tres- court.  Une  perfonne  de 
marque  &  de  quality  (continue  le  Rapporteur)  qui  lui  fit  la  rlv&ence 
pres  de  Francfort,  allure  lui  avoir  entendu  dire:  „  le  peuple  dit  que  j'i- 
f,  rai  a  Lorette,  pour  y  offrir  a  la  Vierge  Marie  le  Sceptre  &  la  Couron- 
f,  ne.  J'ai  refigne  ces  marques  de  Royaiit^  en  Suide ;  &  ft  j'en  avois 
„  d'autres  dont  je  piifle  difpofer ,  j'en  ferois  plutfic  prdfent  au  pauvre 
n  Roi  d'dngleterre".  Quelqu'un  ayant  dit  qu'il  couroit  un  bruit  quelle 
avoit  intention  d'entrer  dans  un  Goitre,  on  pretend  qu'elle  r^pondit, 
en  fouriant  &  montraht  du  doigt  Pimentelli:  „  U  faura  apparemment  quel* 
,f  le  chair  de  Clohre  j'ai  (*)'\ 
Dans  un  autre  rapport  vers  la  fin  d'O&obre  1655,  il  eft  dit  que  la 

Reine 

(*)  Ce  rapport  fe  trouve  inters  dans  la  Collection  de  Tburloe  fous  le  tltre  de  Lettr* 
f  intelligence  (1),  dont  il  yen  a  grand  nombre  qui  ne  vatent  glares  mieux  que  nos  Ga- 
zettes Writes  &  la  main.  Les  ayant  parcourues,  comme  lerefte,  avec  aflez  detention, 
j'ai  remarqud  que  les  Miniftres  &  Agens  de  Cromwel.  fe  font  par-tout  fort  Itendus  fur 
les  louanges  de  Cbrijline  pendant  qu'elle  £toit  Reine  rlgnante  de  Suide:  mais  que  d&s 
que  le  bruit  fe  fut  rlpandu  qu'elle  embraflferoit  la  Religion  C#b$lique*Rmaine  >  il  s'ac 
cordlrent  &  dire  bicn  du  mal  d'elle,  apparemment  pour  platre  au  Protelfceur  d' Angle- 
terre,  qui  affe&oit  d'etre  fi  bon  Protejlant,  que  cela  alloit  jufqu'au  fanatifme  (2)..  Je 
Opporterai  un  paflage ,  propre  i  faire  juger  combien  ceux  oui  appartenoient  de  plus 
a|6s  i  Crmwl,  4toient  infers  de  Bigotifme,  &  le  confoncfoient  avec  la  fine  Politi- 
que. Un  Robert  Stapylton ,  Gentilhomme  de  la  fuite  du  Lord  IVbitlock,  AmbafTadeur 
AAngleterr*  i  la  Cour  de  Suide  t  r#pondant  au  G£n£ral  Henri  Cromwel,  Fils  puinl  du 
Protc&eur,  lui  dit:  „  1  believe  your  Excellency   does  remember  us  at  the  Throne 

*  pt  srace :  as  alfo  the  Officers  of  the  army  with  the  refte  of  the  faints ,  that  God 
„  would  think  upon  this  affair,  and  crown  it  with  the  cboiceft  bleflings.  •  •  the  blef- 
»,  fings  of  the  Lord  Jcfus  be  upon  your  Excellency  and  your  family"  (3). 

*  (1)  De  Frsntfirt9  6&ob.  u$$.  TburUe,  i.  67.  71+  Sec.  Mlm.  de  Cbrijline t  Tom  I.  p. 
Tom-  IV.  p.  ss  ssx. 

(a)  L.  c  Tom*  I.  p.  ill.  *$u  Tom.  IV.  p.       (1)  Tkwtlet  D^ccmbie  itsu  Tom,  L  p.^41. 

LI  a 


%6Z        M  EM  OIRES    CONCERNANT 

Addhtat  Reine  de  Suide,  paffant  par  Augsbwrg  pour  YItaKei  ne  s*y  arrfita  qof 

Sowms    Pour  y  vo*r  ,a  Maifon  de  ville,  dont  la  conftru&ion  fembloit  lui  plaSre 

ic»  Tomes    beaucoup;  que  lorfqu'on  lui  montm  la  table  &  laquelie  avoic  d$n6  G*/2w*- 

1  &  ,lf     ^Wj>**  fon  Pfre,  elte  ne  put  retenir  fes  larmes;  que  paffant  vis-a-vis  de 

la  nouvelle  Eglife  Lutkirienne,  aux  fraix  de  laquelie  elle  avoic  contribu* 

d'une  bonne  fomme  d' argent,  elle  en  examina  les  dehors  (*).    Le  Rap* 

porteur  ajoute  que  1'Elefteur  de  Baolire  l'ayant  invitee  k  venir  a  Munich  > 

elle  Pen  avoit  remercte,  avec  promeffe  de  le  voir  a  fon  retour  $  Italic  i 

(t)  <lu'en  ce  9ui  regarde  fes  difpofitions  pour  la  Religion,  elle  raontra 

*  beaucoup  d'indifference,  &  aucune  devotion:  ainfi  le  terns  fera  voir  quel* 

le  influence  le  Pape  aura  fur  elle  (a)  ($). 

Je  ne  m'arreterai  pas  a'toutes  les  autres  particularity  contennes  dans 
ce  Recueil  des  Cahiers  de  Tburbc,  dont  les  plus  remarquables  fe  trou* 

vend 

(«)  V.  Thurloe,  U  c.  T.  IV.  p.  8$.  &  Mini,  de  Chriftine,  T.  L  p.  48* 


(♦)I 
gMfede 


*)  L'lnfcrfption,  compose  l'anntfe  auparavant  ft  placie  dans  le  Choeor  de  cette  K* 
*    la  Sainte  Croix,  eft  confue  en  cea  termes  (1): 

Cbtijlo  cruet fixo  * 

Templum  hoc  A.  MDCXXX.  dirutum 
Jtt  lege  fundmentali  Sac.  Rom. 
Imperii  Pacts  Untoerfalis 

jiufpiciis 

Auguftiffimi  Jmperatofis 

Divi  Ferdinand!  III. 

PotentiJJima  Diva  Chriftin* 

.  Suec.  Gotbor.  Vandal.  Regime. 

Felicijf.  mta. 

Reflaurat.  conjecrat.  A.  MDCLllh 

Sumtibus  Aug.  Confeff.  Regum 

Ele&or.  Ducum.  Princip.  Omit. 

Baron.  Rerump.  Moecenat.  Cfvium 

Quih.  pro  clementiJJ.  promota 

race  recuperata  Ftdei  libertate 

Benigniff.  Piaq.  Munificentia 

Omnibus  denique  Benificiis 

Crates  iwmrtates  H.  Monument* 

S.  P.  Q.  Auguftanus  Aug.  Cmfeffionis 

L.  M  fpotuUt. 

(f)  Parnii  nombre  d'autres  Relations,  regies  de  Rom  fur  la  reception  de  hrReta* 
V  r Append  dans  les  Villes  $  Italic  >  nous  donnerons  dans  rAppemifce  eelle  de  Ton  entree  ft  deft* 
jvi.  XXXI.  ttjour  a  Bologne  avec  le  Difcours  prononc£  a  cette  occafion. 

(5)  On  ne  fevoit  pas  encore  qu'eile  eftt  dej3  fait  a  Bruxelhs  profeffion  du  QfiMK 
cifme  l'annte  prtfc6dente.    Ce  fut  dans  cette  Ipoque  ft  deux  ans  apres,  qtfan  remafe- 
r.  IAmhl.  9Ha  en  Cbrift™  cette  indifference  de  Religion.    Vojtcjr  ma  rtponfe  a  I*  Lettre  ie  M* 
dutXui.L.  Hefoerg*  &  mes  M&ooirca  Tom.  I.  pag.  463.  &c 

'     (1)  Vovtt  cidefliii  Tom.  III.  par   141*    I*  *>ȣ'  *J?A*ish*rg.    Ceft  lot  qui  a  tradtet  eat 

eopie  m'a  M  procure  par  Mr.  ReMfttm,  Gov-  Afkmand  tea  dew  ptcmieir  Tomes  de  les  JItV 

fernear  des  Paf«  de  la  Cour  de  HeJfe-CaJfel^H.  mQXStu 
JUcmbw  des  Actd^miet  de  K^nhpitri  %  de  £tft> 


&  11, 


CHRISTINE    REINE    D  E    SUEDE.    269 

tent  ctejfr  infAr&sdans  mes  M&noires.    Je  dterai  feutement  lesprinci-    Adm<m 
paux  endroits  pour  en  faciHtef  la  lefture  k  ceux  qui  voudront  sfy*mufer  j^STX, 
(<*}.    JLes  Italiens,  voyartt  Ja  Reiiie  4  cheval  &  habiflfe  k  moitte  comtne  les  tome* 
un  Cavalier,  difoient  entre  eux  qu'elle  6toit  hermaphrodite;  que  le  Pape  L  "  " 
s'tftoit  inform^  chez  des  Banquiers  de  Rome  quelles  fommes  d'argent  fe 
trouvoient  chez  eux  k  la  difpofition  de  la  Reine;    qtfayant  appris  qu'il 
n'jr  en  avoit point,  il  en  &oit  devenu  fort  m^lancholique;  que  malgrd  ce- 
la  il  avoit  deftin£  400000  £cos  pour  ft  r&eption ,  non  de  fa  bourfe,  mais 
au  moyen  d'un  impoc  dont  il  avoie  charge  le  pcuple;  que  te  Pontife  faifoit 
toutes  ces  ddpenfes  exceffives,  dans  fefpdrance  d'attirer  par-li  d'autres 
Princes  qui  paroiflbient  avoir  du  penchant  pour  la  Communion  de  Rome  ,com- 
me  le  Roi  de  Dannemarc,  les  Ele&eurs  de  Saxe  &  de  Brandebourg ,  le  Roi 
de  Snide,  lequel,  difoit-il,  on  n'empechera  pas  de  devenir  alors  Roi  de  Po» 
togne,  &  de  fe  preparer  te  chemm  k  la  Couronne  Impdriale;  qu'on  cro- 
yoit  qu'au  bout  de  trois  mois  Cbrijlinc  partiroit  de  Rome  pour  Naples,  & 
de-14  pour  YEfpagne,  oh  elte  prendroit  le  Voile;  qu'&ant  encore  a  Rome, 
die  marqua,  a  Texemple  du  Pape,   de  I'attdchement  au  Parti  Efpagnol; 

3ue  pour  cette  raifon  elle  y  fut  peu  regards  des  Franpois;  que  pour  s'en 
Ibarrafler ,  elle  cong^dia  PimcntelB  &  Don  Antoine  de  la  Cueva  avec  Ton 
Epoofe;  quelle  d^clara  vouloir  refter  neutre,  n'ayant  trouvtf  dans  let 
Pals-Bas  que  deux  fortes  de  gens,  des  fots  &  des  ftupides  (les  fots  6- 
toient  les  Efpagnols  &  les  ftupides  les  fVallons  (*);  que  la  Reine  avoit  choi* 
fi  le  jeune  Cardinal  Azzolini  pour  Ton  Homme  d'affaires,  lequel  avoit  ob- 
tenu  le  Chapeau  de  Cardinal  par  la  faveur  de  Donna  Olytnpta;  qu'au- rede 
on  &oit  fach^  k  Rome  que  la  Reine  fe  conduiftt  d'une  tnanifre  trop  hau* 
taine  envers  les  famines  de  cette  Capitate,  &  montrit  ft  peu  de  z4)e  pour 
fa  nouvelte*  Religion;  que  quand  on  lui  fit  voir,  par  exetnple,  la  Verge 
A9 Arm,  elle  drt  uettetnent  qu'elle  n'&oit  pas  la  yfritablfei  parce  que  la 
veritable  rftoit  d'Amandier,  &  que  celte*ci  icoit  d'une  autre  forte  de  bois; 
qu'un  Secretaire  de  la  Reine,  de  retour  k  Stettin,  nefe  faifoit  pas  de  pei- 
ne de  dire,  qu'efle  dtoit  di]k  d6go&tie  de  Y Italic,  &  qu'ayant  trouve  cet* 
te  Nation  contraire  a  fori  humeur,  &  toute  autre  qu  elte  ne  fe  Fecoit  ima- 
gine, c*eft-i-dire  feufle  &Tufte,  elle  avoit  r£folu  de  feretirer  del  ce  Pais 
&  de  fevorifer  lesint&ets  de  la  France,  au-lieu  d^poufer  ceux  de  YEfpa- 
gne,  &  d'y  fixer  fa  demeure  pour  quelque  terns.  J'ai  pourtant,  ajoute 
fe  Rapporteur,  ooidire  en  termes  expres,  il  ify  a  pas  lottg- tems ,  qu'el* 
le  tiy  feroit  pas  trop  bien  venue. 

Malgr^  touc  ce  que  Ton  publioit  alors  de  bouche  &  par  &rk  fur  le 
voyage  de  Chrijtinc  en  France  f  elle  s'y  rendit  avec  fagre'ment  de  la  Cour, 

(*)  Thurtoe,  Tm.  Ill  p*g.  144.  355.    97,  185.  soa-  zip  ^3*  33*«  4^  4*4* 
441.  628.  &  Tm.  IF.  pag.  ^9-  77-  81.    S07.  540.  55*«  674^  721.  774- 

(#)  Ces  aFtercatfcms  entre  Ie»  Franpis  flt  les  Efpagnolr  fcffeient  dire  *trx  JtoHenr: , 
tmo  morti  tutti;'  matti  ftancefe,  e  tmi  i  favii  Spagrmli.  Voyct  W  Mtmoires  de» 
latiigMc»  de  la  Cour  de  Rem,  pag.  248* 

LI. 3 


27o   ;:    ME^OIR^S    QONCERNANT.     , 

Actions  &  y  fat ;  fplendidement  r^jue  (a).  Lockbart ,  Ambafladeur  $Jngktm*% 
^ons  potr  manda  la-deffus  a  STter/or,  que  le  Roi  de  fWwra  &  fon  Frere  ftoient  al- 
ia romei  les  &  iurois  lieues  de  Compiigne  a  la  rencontre  de  Cbrijiine  en  fi  grande  pom- 
*  * IL  pe,  que  perfonne  ne  fe  fouvenoit  d'en  avoir  vu  une  pareille  en  trances 
que  la  conduice  du  Roi  a  fon  dgard  avok  iti  aufli  foumife  &  audi  ref- 
pe&ueufe  que  celle  d'un  fujet  envers  fon  Souverain.  £t  comme  cette 
reception  s'accordoit  fi  parfaitement  avec  le  cara&ere  de  cette  Princef- 
fe,  aufli  doit-on  avouer,  die  il,  quelle  fuc  bien  extraordinaire ,  &  extra* 
vagante  au-deli  de  toute  imagination  (*)•  Mais  ce  qui  facha  le  plus 
les  Miniflres  Anglois,  ce  fut  que  la  Reine  parloit  mal  du  Prote&eur,  <5c 
etoit  fort  pour  la  Paixentre  la  France  &  fEJpagne,  comme  le  demandoienc 
les  vrais  interets  des  Catboliques ,  &  que  ce  fut-li  un  des  premiers  mo- 
tifs de  fon  voyage  k  la  Cour  de  France .....;  que  pour  obferver  tous  les 
pas  quelle  faifoit,  le  Miniftre  tiAngletem  avgit  mis  un  Emiffaire  auprdfj 
dela  Reine ,  pour  l'avertir  de  tout  ce  qui  fe  pafToit....;  que  la  Reine9 
avant  de  quitter  la  Cour  de  France  f  avoit  reju  une  bonne  fomme  def 
fubfides  que  la  France  devoit  a  la  Suidc. . . ;  quelle  avoit  6t6  magnifique* 
ment  reyue  k  Turin  &  a  Cafal,  raais  que  les  Vimtiens,  s'etoient  excufes 
dene'pouvoir  lui  (aire  une  reception  convenable,  a  caufe  de  la  guerre 
avec  le  Turc,  quelle  fongeoit  a  pafler  1'hiver  a  Pezaro,  crainte  de  la  pet 

te  quienlevoit  beaucoup  de  monde  a  Rome j  quy  ecant  de  recoup 

elle  y  vecut  comme  incognitb  faute  d  argent ,  mais  qu'apres  avoir  regu  deT 
ppis  peu  environ  60000   Ecus  ,    on  croyoit  quelle  fe  produiroit  en 

}>ublic  (/;);  que  le  Pape  lui  avoit  aufli  afligne  12000  fcudis  par  an  pouij 
on  entretien  ,  quoique  le  College  de  Propogandi  Fide  eflc  6t6  d'un  au*. 
tre  avis ;  qu'on  afluroit  que  fi  cette  Reine  ne  fe  comportoit  pas  avec  plus 
de  modeftie,  on  pourroit  la  mettre  dans  un  Couvent;  que  malgrd  de  pa- 
reils  bruits,  on  pretendoit  qu'elle  viendroit  encore  en  France  pour  la  fe* 
conde  fbis;  que  quoiqu'on  pretendit  qu'elle  n'avoit  pas  averti  la  Cour  de 
fon  voyage,  on  (avoit  neanmoins  pour  fQr  quelle  en  avoit  icxit  a  la  Rei- 
ne &  au  Cardinal ,  &  qu'elle  avoit  quelque  propofition  de  Paix  &  faire  cn- 
tre  la  France  &  YEfpagne,  pour  attaquer  enfuite  &  ruiner  les  Protcftans 
a  forces  reunies. ...;  que  le  Roi  de  France  ayant  &6  rendre  vifite  a  la 
Reine  de  Suidc  k  Fontainebleau$  elle  avoit  eu  une  conference  avec  le  Car- 
dinal pres  de  Petit bourg,  &  qu'i  fon  arrivee  i  Paris  elle  avoit  ete  lqgtfe 
au  Palais  Mazarin,  oil  tous  les  Mini/Ires  Strangers  &oient  all&  lui  ren- 
dre 

(a)  Thurloe,  J.  c.  Tom.  VI.  pag  614.  (b)  May  1657.  dans  Thurloe,  Tom.  VI. 
Tom.  V.  p.  161.  381.  388.  435*  475*  579*  Pag-  268.  356.  426.  454.  6"2I.  624,  706. 
711.  Eifu  Mcmoires  I.  c.  713.  732. 

(*)  Ce  mime  Ainbaf&deur  dit  auffi  que  la  raifon  de  fa  magnifique  reception  en 
Trance  ,  n*£toit  ni  fa  converfion  a  la  Religion  Catbolique  ,  ni  fon  grand  efprit,  ni 
la  commiffion  qu'elle  avoit  du  Pope;  mais  parce  que  le  Roi  de  Suide  avoit  deflr6 
qu'elle  y  fftt  traitie  comme  lui-meme  eo  perfonue.  .  •  V.  Tburloe,  I  c  Tom.  V«  p. 
*90. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    271 
dre  lenrs  devoirs  (*);  qn'on  avoit  des  nouvefles  de  Rome  que  le  meurtre   Ad«tf<m§ 


da  Marquis  Monaldefcbi  avoit  fort  deplfl  au  Pap$&  k  toute  fa  Cour,  &JJFV 

/•m*<r*-'  •         11       »     i«      •  t-  «■»•  •      nous  pout  ^ 

que  fi  la  Reme  y  retournoit,  elle  n  y  feroit  pas  bien  venue.  J  ai  appns,i*  Tomc# 
(ajoure  I'Ambafladeur  Lockhart)  d'un  Domeftique  de  la  Reine  de  Sutde%  L  *  lL 
qui  eft  Protejlant ,  que  Philippe  Pqfjerini  (quelle  devoir  envoyer  k  Son  AU 
teffe  le  Prote&eur)  eft  un  Pr&re  qui  fait  ordinairetnent  la  Meffe  chez 
lui;  qtfil  eft  k-prefent  fon  Confident,  quoiqu'il  pafle  pour  un  bommede 
mauvaife  reputation ,  &  qu'on  le  regarde  corame  la  principle  caufe  de 
Faftion  barbare  faice  a  Fontainebkau  (a)...;  que  raalgrd  cela,  on  ne  fera 
pas  mal ,  (die  Lockbart)  de  recevoir  cet  fiomme  poliment  k  Londres;  mais 
que,  quelle  que  foit  fa  commiffion ,  il  ne  fera  pas  k  propos  d'encourager 
un  pareil  Envoys  k  y  refter  long-terns...  Le  m£me  Ambafladeur  manda 
deux  mois  apres  (le  T\  Mars  1658)  que  la  Reine  Cbriftine  &oit  parcie  la 
veille  de  Paris ,  peu  fatisfaite  de  n'avoir  pas  reju  tout  f  argent  quelle 
avoit  demand^,  &  que  s'&ant  embarqu&  a  Toulon  elle  avoit  repris  la  rou- 
te de  Rome .  • .  Deux  ans  apres,  le  Sr.  Ltmgland,  Agent  d'Angleterre  fc 
Uvourne%  &rivit  a  Tburloe  que  la  Reine,  a  la  nouvelle  de  la  mort  du  Roi 
de  Suide  s'emprefla  defe  rendre  dans  fa  Pa  trie,  mais  qu'on  doutoit  fort 
qu'elle  y  fftt  admife;  quelle  vivoit  a  Rom  fort  retiree  faute  cfargent,  co 
qui  dtoit  auffi  la  principale  raifon  de  fon  depart;  que  ie  Pape  n'&oit  pas 
\  content  delle;  &  que  tous  les  It  aliens,  naturellement  mefquins,  nai- 
moient  pas  les  Profilytes  k  qui  I'argent  manque  (c). 

La  fuite  de  THiftoire  de  Cbriftine  a  iti  aflez  d&ailtee  dans  mes  M6-  Dtjrht*rim 
moires,  il  ne  me  refte  qu'i  fake  ici  des  remarques  fur  ce  qui  concerneJ"cj^^* 
la  deftination  de  fes  precieux  meubles  apres  fa  mort.     Tout  le  monde*^*/""* 
feit  qu'ils  confiftoient  en  de  tres-riches  recueils  de  Livres  imprimis  &  ma- ?#  £<Tenl* 
nufcrits,  en  Statues,  en  Pierres  antiques,  en  Peintures  %  en  Tableaux,  &  ' 
en  diverfes  colle&ions  de  M£dailtes  en  tout  mtftah 

QuanC 

(a)  Mim.  de  Chriftine,  Tm.  IL  p.  2.     1660. 

Re.  (fp.  20.  (0  Celfii  RiblUA.  Stockholm,  pag.  su, 

(b)  Thurloe,  I  c.  Tm.  FI.  p.  844.  S*    6P*.      , 
Tom.    VIL  p.   S*  &  896.  le  23.  Anil 

(*)  Ce  fat  alors  que  Cbriftine,  apris  avoir  M  d  YAcadime  Franfoife$  alia  voir  l'lmk 
primerie  Royal* ;  fur  quoi  le  Jtfuice  FavaJJor  St  cette  Epigranune  li): 

Exclamant  mores,  exelamant  tempera  dudumy 

Prifca  plant  rebus  qui  potior  a  Juis  1 
Urbs  me  regali  dum  maximd  fede  fovebit 

Non  alio  melius  deprecer  effe  lota. 
Maxima  dum  laribus  vifet  Regina  fub  isdem, 

Nan  alio  ulteriits  digner  bonore  frui. 
Qubmvivts,  Chriftina,  diit,  quit  prifca  requirat? 

Nil  veterum  titulos ,  nil  moror  a&a  Patrum. 
Nil  gf  mo.  Pofteritas  qua  te  ventura  earebit 

O  mores,  atqut  6  temporal  faepe  geraet. 


N 


kj  mores  t  ukquw  u  itcm^vftn-   im^  gciftwi* 

f  1)  V.  Franfii  ravaflrts  f  i  $oc.  Jefu,  Opera     Lib.  I.  «.  XXL  p*  #*T» 
rrrn1-  . . .   Amftclodami  17^.  in  foL  £pigr4 


l7%         MEMOIRES    CONCERNANT 

*4<u*«u      Qmnt  tux  Mwufcrit* ,  j'ai  die  ailieurs  qu'il  y  en  a  environ  cinqutnte 
S**"S£'  VoUiraei  dans  la  BibliocWque  de  Berlin ,  qui  faifoient  autrefois  partie  de 
ki  Tomes  l  celte  de  Cbriftine,  done  il  y  a  auffi  une  vinguine  de  pareils  a  la  Bibliothe- 
LiUji  ssi.n.  4ue  R°ya,e  de  Stockholm.    Leur  difperfion,  dans  des  endroits  fi  dloigne's 
'  '  les  uns  des  aiures,  donne  a  penfer  combien  les  Livres  de  la  Reine  furent 
expof^s  au  pillage  de  ceux  qui  les  avoient  en  garde;  avec  quelle  precipita- 
tion on  crapaquetta  &  emballa  fes  meubles  dans  le  terns  qu'elle  avoit  re- 
foJu  de  les  envoyer  hors  de  Suide  comme  a  la  derobee,  fouspr&exte  d  en 
faire  prtfent  au  Cardinal  Mazarin ,  a  la  vente  de  la  Biblioth&ue  duquei 
ils  avoient  6ti  achet^s  (a).    Mr.  Jourdain,  Auteur  de  la  Fie  de  feu  Mr. 
de  la  Croze,  &  Mr.  Oelricb,  dans  fa  Defcription  de  la  Bibliotbeque  de  Berlin f 
conviennent  aflez  unanimement  que  le  contenu  defdits  Manufcrics  .n  eft 
v.  M4*»y gueres  que  celui  que  javois  marqud  k  Tendroit  cit£  (b).     J'ajouterai  en- 
tin*  Tbh».f"  «>re  >ri>  qu^tant  1'annee  paflfce  a  Brime%  j'eui  Thonneur  &  la  fatisfa&ion 
up!  hi*  *de  in'entretenir  avec  Mr.  le  Pafteur  Vog%%  homme  c^tebre  en  toute  forte 
de  Literature,  &  particulierement  dans  la  connoiflance  des  Livres  rares, 
dont  fa  belle  Bibliotbeque  abonde.    Le  difcours  tombant  entre  autres  Gar 
mes  Mdmoirc*  de  Cbrijtine,  il  fe  fouvint  d'un  paflage  au  fujet  du  favant 
Cfaeyalicr  Portugal's  Vincent  Nogueira  a  Rome,  qui  avoit  envoy ^  acette 
Reine  le  Catalogue  de  Manufcrics  d'Ahemps.    Mr.  Vogt  avoit  trouv4  une 
copie  de  ce  Catalogue  &riie  de  la.  main  de  feu  Mr.  Marc  Meibmm%  &  infd- 
ree  dans  un  exemplaire  du  Catalogue  imprime  de  la  Bibliotbeque  de  Jean 
i  Decor  des  (Cordefius)  Chanoine  de  Limoges,  je  le  donne  cideflous,  ne  fa- 

chant  pas  qifil  ait  dte  rendu  public  jufqu'icij  fans -douce  que  les  Amateurs 
le  liront  avec  plaifir  (*). 

Pour 

(a)  V.  Mim.  de  Chriftine ,  Tom.  Lpag.    184. 
400.  ff  n.  fif  Thurloe,  1.  c.  Turn.  IL  pag.        (&)  L.  c.  p.  xoi  (f  129. 

*  (*)  Sereniflim« ,  Potentiffima  &  Sapientiflima*  Virgini  Cbri/lirut ,  D.  G.  Sued*. 
Gotthiae,  Vandalise  Regins,  fed  &  alibi  latiflimi  dominant!,  Aitempfianorum  MIT. 
Catalogum  ipfiusmet  Majeftatis  jufTu  confe&um  Romd  mittit  humUiimus  cUens,  Finceih 
tius  Nogueira,  ipfis  Kal.  Augufli  MDCLI. 

JElianus  de  inftruftidis  aciebus.    In  Mathematics  n.  17. 
Anafiajius  Bibliotbecarius.     In  Hiftoriis  n.  204.. 
Andrea  Corjali  deila  Cofe  delFIndia.  In  Mathematicl  n.  i&. 
Angelus  Politianus  de  adipifcendis  bonis  Moribus.  In  Philof.  Mor.  0.  38* 
Antemii  Aureliani  Archite&ura.  In  Mathematica  n.  27. 
-Antonini  Pit  Imperatoris  Itinerarium,    In  Mathematics  n.  I. 
Apollonii  Philofophi  Graeci  Sententia  de  Cicerone.  In  Rhetoric!  n.  x86. 
Afconius  Pedianns.    In  Grammatica  n.  34. 
Auli  Gcllii  Nodes  Attics.    In  Rhetoric*  r\.  148.  149.  150. 
Adamantii  Sophifts  Phyfiognomica.    Inter  varia  n.  14.  in  I.  claufo  poftremi  abaculi. 
Agatbemeri  Geographia.    In  Philofophi!  n.  4.  in  IV.  interfeneftro  claufo. 
Anonymus  de  vi  Numerorum.    In  Philof.  Naturali  in  IV.  inter  fen.  n.  10. 

De  Ccelorum  proportions    Inter  Expofitores  Sacra?  Scripture  n.  38. 

Declaratio  &  expofitio  Portuum  forte  Patrum  Grsco  vulgare,  inter  Patres  n.  148. 

De  Ponderibus&  Menfuris.  Inter  Expofitores  Scripture  n.  3a. 

Liber  Mufices.  inter  Varia  n.  18.  in  II.  claufo  poftremi  abaculL 

Liber  Mufices.  ibidem  n»  19. 

Schollk 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.   473 

f  f  Pour  ce  qui  Kgarde  les  Statues  &  Buftes  antiques,  Mr.  Celfius  a  d&    Addittoas 
couvert  qu'il  en  eft  relW  a  Stockholm  dix-fept  Tfites  de  marbre  &  neuf  de  £  Co"cc*  - 

*  *  *  ^  tioos  Dour 


tioni  poor 
bron-  les  Toimet 
LSeU. 


■.  Scholia  antiqua  in  Dionyfium.  Inter  Pogtas  n.  26. 
Apoltobri  Athenienfis  Grammadca.  Inter  PoStas  n.  2.  in  poftr.  abaculo. 
jfyollmii  Pergmi  Mathematica.  In  Matbem.  n.  4.  in  IV.  interfen. 
Arifhxenus  &  alii  de  Mufte*.    In  Mathem.  n.  2.  in  IV.  interfen. 
dtbenaus  de  Machinis.   In  Philof.  n.  36.  in  I.  claufo  pofterioris  abaculi. 
.  Jjlottius  de  Mufidu  In  Matbem.  n.  34. 

Cajus  Manilius  cum  Commentaries  Inter  PoStas  n.  7.  in  XV.  abaculo  claufo. 
Cenhrinus  Eques  Romanus  de  Pianetis.  In  Philof.  Mor.  n.  +u 
-   Demcritus  de  Aichimifl.  In  Mathem.  n.  14.  in  III.  interfen. 

Eutocii  Jfcalonita  Commentaria  in  Libr.  I.  Archimedis  de  Sphaer4  &'  Cylindro.  In  Ma- 
tbem. n.  4.  Latina. 
Epbefiimj  Grammatica.  In  Grammat.  n.  1.  in  III.  claufo  poller.  abaculL 
Euclidis  Mathematica  five  Speculativa.  In  Math.  n.  1.  in  IV.  interfen. 

Libri  duo  Elementorum.  Ibid.  n.  15. 

Mizinus  de  Stellis  &  Motu  Planetarum.  In  Mathemat.  n.  I. 

Idem  in  Rhetoric*  n.  182.    Idem  in  Hiftorici  n.  170. 
EypficLes  in  Euclidem.  In  Mathem.  n.  9.  in  XII.  abac 
Hero  Alexandrinus  de  Spiritibus.  in  Mathem.  n.  13.  &  in  Philof.  n.  15.  in  I.  clauf.  abac 

poft. 
Hermits  Philofophus  contra  Philofophos  Gentiles.  Inter  SS.  PP.  n.  154* 
,  ldeni  in  Phaedrum  Platonis.  In  Philof.  n.  1.  in  IV.  interf,  claufo. 
Jamblicbus  in  Nicomachi  Arkhmeticam.  In  Mathem.  n.  7. 

Joannis  Curopalata  Syndpfis  Hiftoriarum  ab  Imperatore  Nicephoro  ad  ImperatorerxT 
*  Ifaacum  Comnenum.  In  Hittor.  n.  9.  &  xo. 
tfoarmis  Qantacuzeni  Imperat oris  Graect,  deinde  Monafticam  vitam  profeffi  &  Jofaphat 

appellata  Opera.  Inter  PP.  n.  149'. 
Jojepbi  Briennii  Philofophi  Oratio  in  Annuntiationem  Beats  Virginia.  Inter  Expofitores 

Sacra  Scripture  n.  25.  in  II.  interfen.  cl. 

Item  ali©  Orationes  Sacrae  ejufdem ,  in  eodem  numero. 
ffidori  Cara#«i.  Diftantia  Parthic».   Inter  Expofitores  Scripture  Sacra  n.  38.  in  III. 

interf.  cl.  . 
Lexicon  Gr cecum.  Inter  varia  n.  8.  in  I.  clauf.  poftr.  abac. 

Idem  Graco-Latinum.  In  Rhetor,  n.  n.  12.  13.  14.  15.  16.  17. 
Marcus  Pilus  de  Rebus  mirabtlibus  OrientaliumRegionum.  InHiflor.  n.  153.  &n.  182. 
Sti.  Marci  Opera.  Inter  Expofitores  Sacrae  Scripturan.  29.  in  1L  interf.  cL 
Nicomacbi  Ifagoge  in  Arkhmeticam.  .In  Mathemat.  n.  15. 
Kicolai  Cabafila  Expofitio  Miflap.    Inter  S.  S.  Patres.  n.  .152.  &  157. 
Origenis  Expofitio  in  Evan  gel  ia.  Inter  Expofitores  Script.  Sacrw.  n.  12.  in  I.  interfen.  claufo* 
;  *  Idem  in  ptimum  Regurn.  In  Sac.  Script,  n.  6.  &  inter  SS.  P.  P.  n.  £7. 
u  Idem  in  Evahgelium  Matthaei.  Inter  SS.  PP.  p.  86. 

Idem  contra  Harefes.  Ibid.  n.  145. 

Ejufdem  quaedam.  Ibid.  n.  151. 
Peppi  Mathematica.  In  Mathem.  n.  2. 
Pollucis  Onomaftlcum.  In  Rhetor,  n.  0. 
Ptolomai  Mathematica    in  Philof.  Natur.  n.  20.  &  inter  Expofitores  Scriptural  Sacra 

c.  27.  in  If.  inrerf.  cl 

Ejufdem  Harmonia  &  alia.  In  Philof.  Nat.  n.  21.  &  22. 

Idem  de  Circulis  &  Parallelis.  Inter  Pofitas  n.  26. 
Sexius  Empiricus  de  Materia  ChimidL  In  Mathemat.  n.  12. 
Tbemiftius  Sopbijla  de  iis  qua  fub  Falente  Imperatore  accidcrunt.    In  Philof.  n.  I.  &  J. 

in  IV  interfen   cl. 
Tbeon  Plstoni*  Interpres.    In  Philof.  Nat.  n.  18. 

.  Ejufdem  Commentaria  in  Ptolomaum.  ibid.  n.  19. 
Tme  'IK  M  m  W 


*74        MEMOIRES    CONCERNANT      > 

Adaitioiis  bronze ,  dont  celles  d'HoMERE,  deZsNON,  de  Demostheke,  de 
iccoxrec-    C ice ron  font  excellentes  (a).     Outre  la  belle  ftatue  de  Diane,  dot* 
ks^TomS    Chriftine  fit  prefent  i  Scrvien,  Ambafladeur  de  France  au  Traittf  de  Weft. 
u  k  "•     pbalie ,   il  eft  parte  dans  les  Tranfaftims  Pbikfopbiques  de  Londrts  d'une 
Pi&e  finguliere,  qui,  par  ce$  mots  graves  au-deflbusf  Ex  regiis  Cbrijlt* 
nee  tbefauris,  prouve  qu'elle  lui  avoit  appartenu  (b).    Les  Journaux  lit- 
tcJraires  ont  remarqud  que  dans  le  Mu/eum  Antiquarium  Ildefonfiae  inftruc* 
turn  >b  Pat  r.  Aelli 8* Lafcari ,  (imprinrfen  1751,  infol.)  plufieurs  Pieces  anti- 
ques, que  Chriftine  avoit  poflectees  autrefois,  fe  trouvoient  en  eftampes 
avec  leur  defcriptions  particulieres.      Mais  corame  je  n'ai  point  vu  cec 
Ouvrage ,  je  dois  rae  contenter  de  Pavoir  indiqu£. 

Quant  aux  Gemmes,  ou  Pierres  antiques  gravies,  &  chofes  qui  y  font 
relatives ,  faifant  partie  des  Cabinets  de  Chriftine ,  il  en  paruc ,  il  y  a  dix  ans  , 
un  Volume  in  folio  contenant  des  Tables  imprimtes  fous  le  titre  de  Mu~ 
faum  Odefcalcum. . . .  du  nom  de  Dom  Livh  Odefcalcbi,  Due  de  Bracciano. 
Mr.  Marictte  a  bien  raifon  de  taxer  la  negligence  des  Editeurs,  non  feu- 
lement  de  ce  qu'on  n'y  trouve  aucune  explication  des  Pieces  qui  y  font 
xnarqu&s ,  &  que  la  nature  des  fujets  auroit  rendu  tres-curieufe ;  mail 
aufli  qu'on  n9a  pas  meme  daignd  mettre  de  Tordre  dans  Parrangement  des 
figures,  qu'on  a  jettees  comme  au  hafard  (c).  II  fait  des  plaintes,  dgale* 
ment  bien  fondles,  au  fujet  du  Cabinet  du  Seigneur  Antoine  CapeUo9  Nch 
ble  Written^  qui  par  preference  publia  en  170  a  fes  Pierres  Talifmani* 
ques ,  qu'on  nomme  Abraxas  ,  fans  aucune  explication  qui  en  donne  la 
moindre  intelligence.  Elles  font  prefque  toutes,  ou  ddpendantes  ducul- 
te  fuperftitieux  des  Bafilidiens  &  d'autres  H6r6tiques  Gneftiques,  ou  de 
ces  Amuletes  &  Talifriians  que  les  Anciens  regardoient  comme  des  prd- 
fervatifs  contre  les  enchantemens,  ou  comme  des  moyens  f&rs  d'obtenir 
raccorapliflement  de  leurs  deGrs.  On  me  permettra  de  profiler  de  cette 
occafion  pour  avertir  le  Public  que  le  Landgrave  Charles  I.  de  glorieufe 
mdmoire,  P^re  &  Prote&eur  des  Sciences  &  des  Beaux- Arts ,  ftant  k 
Venije  au  commencement  de  ce  Siecle ,  fit  Pacquifition  de  cette  Collec- 
tion de  Capelby  &  la  plaga  dans  fon  Cabinet  k  Caflel,  lequel  S.  A.  & 
Mgr.  le  Landgrave  Guillaume  fon  Fils,  aujourd'hui  regnant,  a  augmen- 
ts d'autres  Morceaux  rares  dans  le  meme  goto,  &  de  tres- belles  Ptece* 
antiques.  Pour  ne  pas  fortir  de  mon  fujet,  je  ne  m^tendrai  point  ici 
fur  fa  fuperbe  Gallerie ,  oil  Ton  trouve  des  Tableaux  exquia  des  plus 

grands 

(a)  Celfius,  /.  e.  pag.  96.  &c.  (c)  V  Mariette,  Trdti  des  Pierres  gr§- 

lb)  V.  Phiiofoph.  Tranfaft.r»i7sr.^.    vies,  Tom.  Lpog.  2S5.  287.  &c. 

Ejufdem  &  aliarum  Mathematteorum  Prolegomena  in  magnam  Ptoionrei  Synta&ifl.  I9 
Mathemat  n.  3* 
Tbeodofii  Grammatfca.  Inter  varfa  n.  8.  in  A  cfauf.  poftremi  abaculf. 
tftruvius  de  Archite&uri.  In  Mathemat.  n.  J 6.  23.  24.  25.  2<S. 
Vocabu'arium  Grsecum.  In  Rhetor,  n.  10.  &  16. 
Xcrufbonde  Equorum  velocitatt.  Inter  varia  n.  8.  in  I.  dauf.  poftrem.  abac,  poll  totcrifcm. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.   275 

grands  Matures,  &  de  prefaue  toutes  les  Ecoles.  Addition 

Quoique  je  me  foil  amplement  expliqu£  fur  les  belles  Peintures  de  la  * COTTtem 
Reine,  il  laut  pourtant  que  j'y  revienne  k  caufe  du  rcproche  „  qu'un  le^T©^ 
5,  Auteur  du  metier  m*a  fait,  que  malgrd  f&eodue  de  mes  Mtf  moires ,  L*u- 
„  je  n'avois  pas  fait  la  moindre  menuon  de  ce  Trefor  emport^  a  Pro- 
t>  g**t  ^  de  la  liberality  mal-entendue  de  la  Heine,  qui  en  avoic  fait 
„  prdfent  it  Bourdon,  Peintre  FraHfois,  &  du  mauvais  uiage  qu'on  avoic 
„  bit  &  Stockholm  de  celles  du  Corrige...  (a)".  Mr.  JVinkelman  e(k  bien 
fait  d'examiner  un  peu  mes  M^moires ,  avant  de  me  faire  ces  reproches. 
Pour  s'lpargner  bien  des  recherches  9  il  n'avoit  qu'i  confulter  la  Ta- 
ble des  Matures.  II  y  aurok  vu  que  je  n'avois  pas  pafE  fous  filence  le 
fujet  qui  lui  tient  le  plus  £  coeur.  Non  feulement  il  en  auroit  6te  mieux 
inform^  quant  a  1'hiftorique  de  ces  Peintures;  il  auroit  encore  6wit6  les 
fautes  grofiWres.qu'il  a  faites,  en  adoptant  les  contes  borgnes  que  deux  E- 
crivains  Franfois  en  avoient  hardiment  debits  (*).  Ce  qui  me  fache  le 
plus  par  rapport  au  r&it  du  Sr.  JVinkelman  9  e'eft  qu'en  copiant  fon  Piga- 
niol  fans  autre  examen,  il  n'a  fait  qu'entretenir  le  Public  dans  les  prijugdi 
&  les  erreurs  oft  fon  Auteur  fa  conduit,  fans  confid&er  que  les  Poetes 
&  les  Peintres  fe  refTemblent  fort,  &  que  par  conftquent  il  faut  6tre  fur 
jes  gardes  a  l^gard  de  ce  que  ceux-ci  avancent  dans  le  genre  hifcorique. 

Cm/line  ayant  engage  k  Amfterdam  une  bonne  partie  de  fes  Bijoux » 
Pierres  gravies  &  Mraailles  antiques  (f) ,  le  Roi  Charles  XL  les  fit  rea- 
rer k  Stockholm  apr£s  la  mort  de  la  Reine  ($).  Nous  avons  dit  que  le 
Cabinet  de  Medailles  de  Cbrijlinc  s'ltoit  accrA  par  celui  de  I'infortunl  Roi 
Charles  Stuart.  Mr.  Wife  le  confirme  dans  fon  Ouvrage  Numifmatique, 
public  depuis.    II  y  dit  que  fon  Fr£re  le  Prince  Henri  l'avoit  achet£  du  •' 

(a)  V.  Winckelmans  Ntclabmung  .  .  #  vrages  de  Peinture  £f  de  Sculpture,  pog.  %. 
$u  Imitation  des  ancient  Greet  dans  les  Ou-    53. 101. 

(*)  II  me  flche  fort  de  remarquer  ici  qpe  Mr.  le  Comte  de  T^Jin,  grand  Connoif- 
fcur  en  Peioture  &  autres  belles  chofes,.  foit  tombd  dans  la  mime  faute  (1),  abufd 
fans-doute  par  les  mimes  Ecrivains  Francois.  Car  quant  A  ce  que  Mr.  Winkelman  Ac 
Hagedorn  difent  de  feu  Mr.  le  Baron  Horleman,  celui  -ci  n'eft  pas  encore  reconnu 
pour  Auteur  claflique •  * 

(f)  Elles  itoienc  en  dlpAt  chez  le  Banquier  Renriques  pour  quarante-huitmille  toif* 
dont  Tlnventaire  glnlral  fe  trouve  dans  les  Mifcellanea  Hijlorica  Mf.  de  Cbrijtine,  p. 
366.  ftc.  a  Rome. 

'  ($)  v-  &$**  1*  c.  p.  117.  &  157.  Soit  que  ce  fftt  de  ces  M&lailles,  ou  de  celles 
en  double  en  or  t  que  Cbriftine  laifla  a  Stockholm  a  fon  depart  de  Suide,  il  eft  apparent 
que  par  la  fuite  des  terns  on  en  avoit  oubtfi  une  partie  dans  certains  ciroirs  a  la  Cham- 
bre  de  Finance?.  On  les  d£couvrit  par  hazard  en  1719,  &  le  Chef  de  ce  Dlparte- 
inent,  qui  s'entendoit  mieux  en  Monnoyes  courantae  qu'en  Medailles  antiques,  ravi 
de  cette  trouvaille,  fit  jetter  au-deli  de  mille  Pieces  dans  le  creufet,  &  en  fit  battre  de 
belles  AMdailles  modernes  pour  une  partie  des  prcTens  deftinls  aux  Mini  fires  Stran- 
gers. 11  en  auroit  fait  autant  d'un  plus  grand  nombre,  qui  fe  retrouva  apris,  fans  k 
Stfeflfe  qui  lui  en  fut  faite.  Mais  par  malbeur  la  plupart  des  Pieces  confervles  ne 
font  que  des  Padeuanes. 

(1)  V.  fat  Uttfu,  Tom,  L  pag.  i«,  Edit,  Allen, 

Mm  % 


»7*       MEM  0  1  RES    CONCERNANT 

Addition* cel6bre  Gorlmis ,  tnais  que  ce  Tr^for,  qui  cbnfiftoit  en  trente  milte  MS* 

dont^m   dailies  des  plus  rares,  done  quatre  mille  en  or,    fut  entierement  diffipS 

les  Tome*  dans  la  Guerre  Civile,  &  que  ce  qui  dchappa  des  debris  aux  Orftvres^ 

L  *lL      fervit  a  enrichir  d'autres  Cabinets,  &en  particulier  celui  dela  Reine  Cbriy 

tiney  qui  en  fit  acheter,  fur  tout  des  M&laillons  (a). 

Ce  n'etoit  pas  par  oftentation  qu'elle  ramaflbit  toutes  ces  beHes  cho» 
fes.  Elle  en  connoiflbit  tout  le  prix.  Elle  les  regardoit  non  feulo 
ment  comme  un  delaflement  d'efprit  apres  des  occupations  plus  impor- 
tantes,  mais  audi  comme  trds-propres  a  dclaircir  THiftoire,  la  Geogra- 
phic &  la  Chronologie  ancienne.  Elle  les  communiquoit  a  ceux  qui  par 
vocation  font  deftin£s  a  en  inftruire  le  Public.  Auffi  les  premiers  Savant 
de  fon  terns  lui  rendirent-ils  la  juftice  qu'il  ny  avoit  ni  Bibliotheque,  ni 
.  Cabinet  de  Raret&dont  Tentrde  leur  fftt  plus  facile  que  les  (lens,  & 
dont  its  puflent  profiter  avec  plus  de  liberte  &  de  fuceds ,  tanc  del 
Livres  imprimes  &  des  Manufcrits ,  que  de  tout  ce  qui  avoit  rapport 
k  la  belle  Antiquitd  (b).  Au  refte  j'ajouterai  ici  l'tinique  Medaille 
que  j'aye  pu  trouver  de  cette  Reine  apres  Ja  lifte  de  celles  que  Tat 
infer&s  a  la  fin  de  ces  Memoires.  Elle  n'efl  que  moulee  &  de  1  in- 
vention de  Jonas  Hambrausy  dont  j'ai  rapportd  ailleurs  plufieurs  parties 
larites  (c).  La  tfcte  de  la  Reine  eft  entourde  d'une  Couronne  de  laurier, 
avec  cette  legende ,  Cbrifiina  D.  G.  Suec.  Get.  VanA.  Regina.  Au  re- 
vers  fe  lit  ces  hexamecre:  MatH  vcl  arte  polens  dominatur  Pallade  major; 
FExergue  porte ,  J.  -Hambraus.  Ce  Savant  la  pr^fenta  k  la  Reine  quaad 
elle  vint  a  Paris ,  en  1656  (*}.    En  voici  rempreinte. 


(<0  Dans  ItPriface  pag.  VII.  du  Cata- 
logus  Nummorum  antiq.  Scriniis  Bodleja- 
Bis  recondit*  par  Mr.  Wife. 

(b)  V.  La  Preface  'de  pneftantil  &  ufu 
Numifinatum  aotiquorum  par  Ez£ch.  Span- 
heim,  premiere  Edit,  a  Rome  1664.  in  4. 


Et  Celfii  Biblktb.  Reg.  Stockholm,  pog* 
X13.  122.  £fc.  &  mes  Memoires ,  Tom.  IT. 
p.  83.  6f  149.  Et  V  Append,  p.  36.  53.  &b< 
(c)  V.  Mem.  de  Chriftiue*  T*  L  p.  252. 
289.  n*3Zi.  fife* 


S638. 


(*)  Cefl  Mr.  de  Berch,  Confeiirer  de  Ta  Chancelterie  <te  Suide9  qui  a  derouvert 
cette  Medaille  dans  le  riche  Cabinet  du  Roi  de  France  i  Paris,  &  qui  m'en  a  donnd 
rejstpieiote^ 

TABLE 


CHRISTINE    REINE   DE    SUEDE.  477 


TABLE    ALPHABETIQUE 

Des-Noms  de  plus  de  trots  cens  Terfonnes  difitfrentes,  auxquel- 
les  la  Reine  CHRISTINkaVrrtf  des  Lettres  en  Su^dois, 
Allcmand,  Latin,  Frangois  &  Italien,  inf&e'es  dans  ks  To- 
mes III.  f£  IV.  de  ces  MAnoires. 

(Le»  Lettres  qui  foot  fans  notnbre  de  pages  n'ont  pas  e'te'  infe'rees 
dans  cette  Collection. ) 


A. 


Pag. 

*7 
ibid. 

28 
ibid. 


III. 


245 
247 
468 

»53 


IV, 


IV. 


.    Arts.  Tom. 
Atafania  dello  Spirito  S.    1678.  IV, 
de'  Midi  JOrvidto.1680. 
degli  Arcadi. 

Clementina.       ... 

Albitzi  (au  Cardinal)  .  Jain  1667.  HI.  287 

Alexandre  VIl(  Pape)  1 7  Oft.  i6db.         229 

au  inline  22  Nov.  1660.       ibid. 

au  m&me  fans  date 

an  mfime  8.  Fdvr.  166*2. 

au  mfcme  8.  Mars  1(56*. 

Sa  vifite  cbez  la  Reine    * 

24  Mars  166%. 
Lettre  de  Cbriftine 

A  ce  Papele  5.  Ofh  1667. 
Alexandre  VllU  (mi  Pape) 

fans  date    1682.  III.  471 
Albert    C*u    Comte   d') 

fans  date  T667. 
au  mfime  22  F6vr.  1668'. 
au  meme  fans  date  1668. 
au  m£me  3.  Juill.  1677. 
au  meme  2.  Aoiit.  1682; 
jftofro  (au  Due  d')  18.  Ocl  1687. 
Amatrice  (au  Prince  d')  19. 

May  16CT3. 
Anne-  (d  la  Reine)  de  France 

24.061.  IG47 
P.  VAfpend.  N.  VIII. 
Anonymc  (Lettre  &  un  Prince) 

31.  Aoftt  1679.  IV.    73 
Appelbom  (au  R^Odent  J  Ha- 

rald.  30.  Aoik.  1667. 
Appetmaw-  -  -  14  Ao&t..  1668. 
Atcbcvtque  de  Palerme  &  de 

Seville,  rj*  D4c.  ttfflr. 

*     au-  ineme  18.  Avr.  1682. 

au  meme  ri.  Nov.  1684. 

aum&ne  30.  Juin.  168$, 

au  m£me  17.  Nov.  1685. 

AJForga  (au  Marquis)  Vice- 

Roi  31.  Mars.  io"74.  IV.     I J 

Avclbur (?r\nce  d*)  67  Juill'  1669.  --    gr 

au  mfime  faiw  dace-  -•  --  -  *s* 


*8* 
3<>3 

ao4 
17 

36 
85 

87 


8S 
III.  3X9 


IV. 


36 

37 
ibid. 

38 
ibid. 


des  Pecfoa^ 
net.  . 


>~     ,.     ,  „v  .     Ans*  Tm'  F*&-     Table  A! 

Azzolino  (Cardinal  d')  fans  date  IV.  150  phabltique 
Adolpbe-Frtderic  (Due  de 

Meklenb.  Mars  165a     - 
Aiolpbe-Jean  (Prince  Pa- 
latin  -  -  1654.  • 
Albitzi  (Cardinal)  -  -  Oft.  1684.  - 

Alibert AoQt  i68r.  - 

Attieri  (D.  Gafpar.)Aoftt  1688.  - 

Alvito  (Due  d')  •  -  Ao&t.  1683.  - 

Appelbom  -    •    -    -    May  1649.  • 
ArOgons  (Tietxo )  Vice- Roi. 

Marsi67r.'  -    - 

au  meme  -  Janv.  1672.  - 

ArcbevSque  de  Damtete  OcT:.  1673.  - 

-    -      -de  Tarente  Janv.  i'68b\  - 

Azzolino  (Cardinal)  D6c.  1661.  - 

au  meme  -  •  Janv.  1 662.  - 

Azzolino  (Marquis)  -  •  FeVr.  1^79.  - 


5irfJifiMfn(iPhil?ppe)Avril.  1682.  IV.    33* 
Barbaro  (au  Procureur , 

Aguftino)  fans  date  4$ 

BaJfadona(au  Procureur)  - 

18.  Juill.  1668.  7* 

au  mSme  --  -   fans  date.   -  ibidi 
BMt  (S&iateur  de  Snide) 

8.  D£c.  I665.  HI.  2tf5 

au  mSme  if.  Aoflt  1667.         297 

au  meme    -   f.  d.  i<5tf8.  t'99 

au  m&nero.  Ao&t  1668.  •    ibid* 

Bayle-(b  Pierre)    -    -    -      1686.  IV.  129 

Bevilaqua(jm  Nonce)  1 8.  Avr.  1679;  BI.  515 

au  m£me  -  -  -  •   1679.  - .-  5  iff 

au  m£me  i£.  Avr.  16*79;  •  -  ibid: 

Biancbi,  Virtuofo,-  -  Dec.  iU6r.  IV.  *   8* 

5«fli'(a  PAbb6)  20.  Juill.  1686.  -  -    **" 

Bon/fr  (au  Grand 

TYeTorier)24.  TuilK  1668.  III.  307 
Bonvifi  (au  Nonce)  Aoftt.  1670.  4*9$ 
Boronteo  (au  Comte 

Carlo)    9.  Jui'n\  raff*.  W.    5* 
Bouillon  (au  Due  de) 

fan?  date  1676*.  III.  464* 
M  n*  %  am 


*78         MEM  01  RES    CONCERNANT 


Tabic  Al- 
phaWrique 
dec  Feifoa- 


?0g. 
bil 
•  • 
266 
167 
2pS 
296 
»3 
H 


tu  mime ibi< 

Bourben.  Voyez  Marq.  del  Mente  -  - 
Bwdelet  (*  i'Abbi)  Janv.  166$.  111. 
au  ininae  -  Fevr.  1665.  *-  • 
au  mime  10.  Sept.  1667.  •  • 
au  mime  29.  Oft.  1667.  •  • 
au  mime  28.  Tain.  1679.  IV. 
au  mime  29.  juin.  1679.  -  - 
au  mime  6.  Nov.  1674.  IU*  49* 
au  mime  io.  Sept.  1675.  -  -  493 
au  mime  fans  date  •  -  •  IV.  23 
au  mime  10.  Mars.  1681.  •  •  1x2 
Jroif  (au  Comce  Pierre) 

76.  May.  1667.  III.  277 
Brandebeurg  (J  PBlefteur 

de)  Tans  date  1675. 
au  mime  fans  date.  -  - 
au  mime  24.  Janv.  1688. 
au  tnime  fans  date.  1688. 
au  mime  fans  dace.  1688. 
au  mime  4.  Sept.  1688. 
Mrmora  I  la  Haye  6.  Juill,  1686.  IV 
aumime  16.  Nov.  1686. 
au  mime  7.  May.  1687. 
au  mime  8.  Nov.  1687.  III. 
au  mime  -   Fivr.  1688.  IV. 
au  mime  7.  Aotit.  i638. 
au  mime  1.  Janv.  1689. 
au  mime  5.  Fivr.  1689* 
Breberg (iAntoine)  -  May..  1687.  IV. 
Buy  -  de  PoUgne  -  -  Janv.  1673  UL 
Barbaro(?u  Procureur)  Juin  1674. 
au  mime  -    -    -   1638. 
BaQkdona  (au  Procureur) 

Nov.  1667. 
BAdt  (au  Sinatenr)    -  Nov.  1662. 
au  mime  plufieurs  au- 

tres  Lettres.  1668. 
Baldecbi  (*Sgr.}  -  -  -  Fivr.  1681. 
Btrberino  (Cardinal)  -  Mars.  1662. 


-  Juill.  1676. 

-  -  -  -  1678. 
-  Janv.  1664. 

May.  1663. 


Bevilaqua  (Nonce) 

au  mime  • 
Bidal  (au  Rifident) 
Bmelli  (AAntoine)- 
Bonfi  (iVAichev&qucdc 

Touloufe.)  167 1. 
au  mime.  -    -    -  1672. 
Boremeo  (au  Comte  Renate) 

Fivr.  1672. 

-  •    •  (au  Comte  Vito)  Juin  1676. 

-  -    *  (au  Comte  Carlo) 

Nov.  168(5. 
au  mime.  -  Mars.  1687. 
Berri  (au  Giniral)  -  May.  1687. 
Brsndebourg  (4  l'Elefteur  de) 

Juill.  1668. 
Bufak(i  la  Marquife  de)Oft.  1681. 
Bu9imerfi(tu  Cardinal)  Nov.  1673. 


4« 
486 

159 
161 
161 
163 
133 
148 
149 
46S 
153 
IH 
15$ 
156 
14a 
455 


Am.  Ton.  Pag. 

Cebeliau  (au  Dr.  Jean)  Lettre 

d'ennobliffement  Juin  165**    -    •  - 
V.  V  Append.  Num.  III. 
Qmtelmi  (au  Nonce  du  Pape) 

12.  Oft.  1680.  IV.    9$ 
Caprtra  (au  Giniral)  17. 

Nov.  1685.  •  -  80 
aumime  23.  Nov.  1676.   •  •  81 
aumime  fans  date  1686.  -ibid. 
Ctrdintux  (du  St.  Collige} 

aux  mimes  f.d.  1667.  III.  *85 
aux  mimes  f.  d.  168*3.    •    -    • 
Carpio  (au  Marquis  del)  Vi- 

ce-Rok  4.  Janv.  1683.  IV.    40 
aumime  13.  Fivr. 

1683*  -  •  4* 
aumime  20. Mars  1683.  *  Ibid, 
aumime 29. Sept.  E.  A.  -114 
&  la  Vice-Reine 

29.  Avr.  1684.  -  97 
au  mime  4.  Nov.  1684.  -  5* 
aumime  19  Mars  1685.  -*  98 
aumime  16.  Juin.  E.  A.  -  51 
au  mime  20.  Nov.  £.  A.  -  52 
Carton  (Savant  Francois) 

14.  Aottt.  1688.    •    68 
Caftelmaine  (au  Comte  de) 

4.O6I.  1 787.  IV.    64 
Cafttl'RodrigB  (au  Marquis) 

22.  Juill.  1667.    -    70 
Cederkrans  (Secretaire)  In- 

ftruft.  pour  4.  Fivr.  1679-  III.  512 
au  mime  20.  Juill.  1680.  IV.  102 
Celi  (i  Giulio)  10.  Aoftt  1661.  IV.      7 
Cbmut   Ambafladeur     de 

France.)  Fivr.  1654.   -    •    • 
V.  V Append.  N.  XXIX. 
Charles -Gufttvc  r Comte  Pa- 
latin)  20.  Juin  1651.  IV.  218 
au  mime  24.  Juin.  £.  A.  IV.  219 
au  mime  7.  Janv.  1652. IV.  220 
Sur  fon  enterre- 

ment.  1660.    -   •  •» 
V.  V  Append.  Num.  XXVlll. 
Cbtrles  XI.  (au  Roi  de  Suide) 

14.  Oft.  1662.    -    -  . 
au  mime  6.  Sept.  1664.    •    -  • 
0*rles  II.  ( Roi  d'Angleterre) 

Mars  X649.    •    -  - 
V.  V  Append.  N.  XIV. 
Cbaulnes(zu  Due  de)  8.  Sept  1666.  III.  275 

-  .  (aiaDucheflede)i9.Sept.E.A.  -  ibid. 
Cbigi  (au  Cardinal)  8.  Flvr.  1662.    •  248 

-  -  •  -  .(«i  Due  Mario)  f.d.  1667.     •  *8<S 

-  -  -  (i  laPrincefle)  21.  Juin  E.  A.  •  287 

-  •  •  I  la  mime.  29.  Join  E.  A.   -  ibid. 

-  -  au 


CHRISTINE    REINS   DE    S  U  E  D  E.  ttf 


\Jns.  Tom.  Pag. 
%  ;  .  au  Priear  Cbigi*  -  E.  A.  -  ibid, 
CHKffc  (Reine)Difcours  fur 

Ton  Abdication  en  1654.' 
T.  Mtf  #mL  N.  XXIX. 
.    ..-  fur  l'dtat  de  Suide  1667.UL  178 

•  -  -  -  fur  I'infulte  fatte  ft 

Hambourg.  1667*  -  - 

G**  (aa  Cardinal) 1688.  IV. 

CUeaux  (aa  G6n<ral  de  l*Or- 

dredes)f.  d.i668.HJ. 
au  HiSme.  -  -  f.  d.  1669.    - 
Cky  (Relation  au  fujet  de) 

27.  Kvr.  1669.    -  400 
CWfcrl  (au  Secretaire  d'Etat; 

29.  JuiiL  1 6 jo.  IV.    77 

Cologne  (J  I'EIefteur  de)/.  d.  -     76 

Colema(zu  Cardinal)  2  9.  Nov.r687.IV.    66 

•  -  .  (auVice-Roi,  Constable)  Cd^  -  •  - 

au  mime  19.  Mars  1689 

Corraro  (au  Procureur)  -  -  -  f.  d.    -  -    71 
Court  ou  Courtin  (au  Sr.)  f.  d.  1678.  IV.    20 

au  mime  ji.  May.  1679.  -    ibid. 

au  m€me  -.-fd.  ----  21 
CVoy  (ail  Due  dc)  -  -  -  f.  d.  1679.  III.  4$9 
Carina  (ft  ia  Marquife 

de),  Avj.  1686.  -  -  -  - 

Carplno  (au  Prince)  -  -  Avr.  1676.  -  -  -  - 
Carpi*  (auVice-Roi)  -  f.d.  1686.  -  -  -  - 

au  mfirae  -   Juill.  1687.  -  -  -  - 

au  mfime  -  Sept.  E.  A 

C«flati(auP.J^fuite)4.D<!c.i66K  -  -  -   - 

Cajjel.  V.  HtJJe. 

Cbarlis  XI.  (au  Rot  de  Suide) 

Oft.  1672.    -    -    - 

au  mime  -  Mars  1680.    •    -    • 
CbarUs  Louis  ft  l'Eieft.  Pal. 
'  Avrii  1646.    -    -    - 

ai4  mfime  -  May  1674.  -  -  - 
Celonna  (au  Cardinal)  Juin  1661.  -  -  - 
-  -  -  *u  Conn&aWe.  Oft.  1666.  -  •  - 
Condf(zvL  Prince  de)  Nov.  1688.  -  -  - 
Conti  (au  Prince  de)  Oft.  1666.    -    •    - 

•  -  (fttaPrtnceflfcde)Sept.  1664.    *    -    - 
Cor rare  (au  Pjociueur)  Juiil.  1 668.    -    -    - 

d. 


Dannemar*  (au  Roi  de)  JJ 

J*vr.  1650.  IV.  257 
au  mfane    -     •     1652,  *    -  •  - 
V.  V  Append.  N.  XXV. 
DavMfrn  (aa  Secretaire) 

2.  Fivr.  i0$g.  III.  227 
Dobna  (ft  la  Comteffe  de) 

29.  Juin  x668.  -  -  393 
Dfmn#«ttft  (au  G£n6ral) 

25.  Oft.  I6*7»  I V.    86 
Jtomtt<(*  i'Archevtque  de  ) 
-      ^  Oft.  167**    •    - 


337 

455 

4$* 

49 

*? 


pfabltiqoj 

•  -A*.  T*w.  Pig.  net.  4 
B/waf*  (Catherine)  Prin- 

cefle  de  Hejfe  f.  d.  1668.  III.  sot 
Erneft  (au  Landgrave 

-  de  Hejje)    29.  Juin  1686.  IV.  13* 
)agne(*u  Roid»)  3.  Juiil.  1661.III.  13ft 
le  {au  Cardinal d*)  f.  d.    1669.  -  - 
Mque  (4  1')  de  Culm. 

18.  Mars  1678.    - 

•  -    *  d'Eiebftad*  19.  Oft.  J669. 

•  -    -  deJefi.  •  11  Nov.  1684.  IV. 

-  -    -  de  Lao*.  -   6.  Juiil.  1669.  -  - 
<*  •    -  de  Marfeille.  -  f.  d.  2678.  -  - 

•  -    -  de  Fratijlau. 

18.  Mars  1678.  III.  45$ 
Evifue  (il')dc  Bauvais  Tan  v.  1680 

-  -    -  de  CuliH   -  -    Mars  1673.  •  -  -  • 

•  -    -  de  Munfter.  V.  Furftenberg.   -    -  . 

-  •  -  de  Panne.  -  -  May  1671.  -  -  -  - 
%  .  •  de  Strasbourg.}?.  Furftenberg.  .  i 
»    -  .  de  tfrrtfs.  -  •  Nov.  1685.  -  -  -  • 

•  --  -de  rVurtzbourg.  JurlLi669»  -  -  -  •  , 

F. 

Fertinand  (au  Grand-Due  de  j 

Jtyirafif.)  f.d,  1669.  HI.  33* 

V.  Tofcane. - 

Ferrary  (ft  OQavio)  2.2.  Nov.  1677.  IV.  18 
Filkaia  (ft  Vincenzo)  f.  d.  2684.-  *  4* 
Fonfalida    (au    Comte  ) 

28.  Ao4t.  1687.  "85 

Forts  (k  I'AbW). f.  d.  IV.    68 

Francfert  (4  la  Ville  de)  f.  d.  1688.  -  77 
Furftenberg  (4  i'Evtque  de) 

5.  Oft.  1667.  9 

an  mfime.    -    •  -  1677.  IIL  510 
Frideric  (au  Due  de  Holftein) 

Mais  1635.  -  -  -  - 
Fame/*  (au  Prince  &  ft  la 

.  Prtacefle  de)  -  -  Juin  1667. 

au  m&ne  -  *  D4c.  1676.  ...» 
Fonfalida  (au  Comte)  Nov.  2686.  -  -  -  - 

G. 

Galdenbtad(m  Secretaire) 

.    f.  d.  1687*  IIL  461 
Galen  (ft  TEvgque  de  Mun- 

jfcr)  16.  Juill.  1667.  IV,    71 
Gamlalonga  (ft  la  ComteflTe) 

Avr.  1679^  -  -    89 
Gardk  (au  Grand-Chancelier 

Magnus  de  la)  D£c.  i6<58-  IIL  33JF 

-  -  -  -  (au  Cpmte  Pontus  de 

la)  8*  Mars  1667.  HI.  «7* 
Geer 


<&&> 


U  £  MQIHIft.  jC;ONC  JE  R  N  ANT 


VaLte  Af.  r  *"  ^rtJ'  73?W1,  '* 

j^igdL  Geer  (de) •«*■ May.  1681.  IV.  105 

d$*Pafon-:  Girottrf  (au  Sr.)  -    17.  May  1687.  -  -    6*2 

*•*■  (^jflBf^al'AinbafladeurJ  -  f.  d.  -  -    42 

au  m&me  7.  Mars  1668.  •    *    go 

r  au  meme  7.  May  166*^  -  ibid, 

au  me'me  11.  Juill.  1671.      -    91 

au  me'me  11. Sept.  1783.  -  -  117 

Gmfagne  (au  Due)  29.  Avr.  1682.  -  -    96 

au  m&ne  17-  Juin  1681.  -  -    97 

Gualio  (au  Codite  Qalcazo) 

•     •    .      -  •'     3.  Jllill.  I66I.HI.  233 

au  mime  8.  Oft.  E.  A.-  -  234 

aa  meme  15.  Qcl;.  E.  A.-  -  244 

au  m&ne  19.  Nov.  E.  A.  -  ibid. 

au  m$me  L  d.  -  -  HS6*2.  -  -  250 

Guiilaume  1IL  (au  Roi)  .     . 

22  Janv.  1689.  IV. 


;       •  jins  Tom.  Pag. 

;H#Xa>  JringeOc de)f.  d.  i688.IV^  7* 
-    -    -  au  Prince  de  He/fe 

.  Hbeinfeh  29.  Juin  1687.  -  -  -  - 
Holjtenius  (  a  Luc)  -  -  Janv.  1657.  IV.  J 
BUdubcim  (au  Suffragant  de) 

F*vr.  1662. 


89 

93 
ibid. 


£tif/2?  (a  la  Duchcfle  dej  Mars  166&. 
Gujnw  (P»  OQHjingo2l)  ■« 

J*.  Janv.  1682. 
.au  meme  21.  Avr.  1682. 
GwwJ  (au  Sr.)>-  -  -  -  f.  d.<  j<5?8.  -  - 
Gemini  (au  Due).  -  .-  Janv.  1658.  -  - 
GiuJiinitniLaqMarquis)  Avr.  16W,  «.  - 
Gran*(au  Marquis)  --  May  1683..  -  - 
Gregori(zu  Prince deSa)  May  1665.  -  - 
Crimani  (a  TAmbaff.)  Juin  1683.  •  - 

au  meme    -  F£vr.  168$.  - 
Gylienjliirna    (an    Secateur 

George)  Mars  1678,  - 


3a«cW{auPereJPrieur)  f.  d.  1668.  III.  340 

*     .'      'au  m£me  •--  f.  d.  E.  A',  -  -  342 

aumeme    -  f.  d.  E.A.  -  -  347 

au  meme  3.  Aout.  E.  A.  -  -  353 

^  au  m&ne  10.  Aout.  E.  A.    -  ibid. 

3u  meme  24.  Aout.  K.  A.  -  -  35s 
au  meme 3 1.  Aout.  E.  A.     -  356 

-  -  •  au  meme  -  f.  d.  E.  A.  -  ibid, 
au  m£me  9.  Nov.  Eh  A.  -  -  577 
au  m&ne  15  De*c.  E.  A.  -  -  379 
au  m£mei2  &26\ 

•     •  .  '  Janv.  1669.  -  fold, 

au  meme  2.  F^vr.  E.  A.  •  -  380 
au  m&me  19  &  23* 

F£vr.  E.  A.  -  ibid, 
au  meme  -  -  Mars  E.  A.  -  382 
au  meme    -     -    -  E.  A.    -  384 

:  au  mSme  15.  Juin  E.  A.     ibid, 

au  meme  -  -  -  E.A'.  -  388 
au  me*  sue  <5.  JuiH.  E.A.  -  300 
au  m£me  27.  Juill.  E.  A.'  ibid, 
'au  mSme  4  Sept.  E.  A.  ibid. 
aum&meadfin.  anni  1678.    •  391 

'Heinfius  (l$\c /)  -  1  Mnrs.  1652.IV.  235 
au  mime  2.  Aoftt.  1682.         35 


I. 


ibid. 
192 


*5« 


Jean-Cafimir  (aii  Roi  de  Pol*. 

gne)  4.0a.  1661.  III. 
-    -  -  alaReine.  de  Poloqne  1661.    - 
Jcan-Cajimir  (au  Prince) 

1.  Janv.  1638.  IV. 
au  m6me,25.Fe*vr.  1639.-  - 
aumemeJi2.AvrilE.  A.  -  - 
aumeme  n.  Sept.  E.  A.  -  - 
au  meme  8.  Oft.  E.  A.  -  "- 
au  meme  16.  Oft.  E.  A.  -.  - 
au  m£me  21.  Oft.  E.  A.  -  - 
au  meme  -  -  Nov.  E.  A. 
au  me'me  21.  Juin  1540.  -  - 
au  mSme  9.,  Sept.  E.  A. ,-.  - 
au  meme  U\  Sept.  1641.  -  - 
au  jnejene',  Fevr.       ,   • 

Mars i&  Juin  10*43.  -  - 

.  .  .  "    au  meme  29  juill.  1643.  -   ■ 

aumeme  30.  Juin  1645.  -  - 

.    au  meme  -  Janv.  1647.  -  - 

Italic  (aux  Princes  d')  -  -  -  j6d2.UI. 

Jean-Cafimir  (au  Prince  Pa- 

latin)  Mars  1637.  -  - 
au  m£me  1.  Janv.  1^38.  -   - 
~    \    \      au  memetplufieurs 

Lettres  f.  d.  1642*  -«. 
au  mSme  -  -  f.'d.  16&  -« 
"  au  meme,  plufieurs   .  . 

\     \  Lettres  f.  d.  io"44»  •  - 

aumSme  troisLct-  ' 

tres.  1646.  -  ■ 

au  mSme-  -  May  1648.  •  - 

Imptrtali  fan  Cardinal)  Janv.  1686.  -  ■ 

Innocent  XL  (au  Pape)  -  -  -  1686.  -  - 

yuliers  (aU  Due  de)-  -  Mars  1664.  "  ' 

au  mSme  -  -  Sept.  1565.  -  « 

au  me'me  -  *  Nov.  1666.  -  - 

au  meme  -  -  Juill.  1682.  -  - 


K. 

Kdningmark  (au  Comte  de) 

20.  Avr.  r685.  IV.     86 

au  me'me  27.  Avr.  1687.  -  -ibid. 

au  mime  20* Sept.  1687.    -    75 
Kurd  (au  Sfeateur)  --  Mars  1664  -  -  -  - 


L.  />. 


CHRISTINE  'REINE.DE    SUEDE.   zU 


Ant.  Tom.  Pag. 
Umene  <*  Francois  de}f.  3.  1Af4.IV.    43 

*  -    -    ■  au  mftne  -  -  £  d.  '  *    -    -    44 

au  mime  19.  Avr.  1684.  -  ibid. 
&#sM(i  PEmpereur  ) 

30.  ftill!.  1661.  III.  231 
tu  mime  10.  Fivr.  1662.  -  -  228 
au  mime  23.  May  1676.  -  -  489 
Licbmftiin  (au  Pf  ince  de) 

•    /  f.  d.  -  •  *  IV#    80 

Lteny  (au  Prince  de)  12.  Mars  H*7*.-  -    9* 

•  .  (*laPririceflede)ia.MarsE.A.     ibid. 
Lima  (au  Comte  de  ) 

21.  D&.  1665.  ni.  268 

au  mime  u  Aoftt.  1666.  -  -  269 
au  intone  i  I.  Sept,  E*  A*  -  -  170 
aumime  23.  Oft.  E.  A,  -  -  27* 
au  mime  22.  Janv.  1667*  -  -  273 
Lobtwitz  (i  la  Prtacefle  de) 

11.Janv.1676.IV.   94 

i>ratfw(auDucde)  19.  Juin.  1683.  -  -    74 

au  mime  14.  Sept.  1686.  -  ■    84 

au  mime  -  •  f.  d.  E.  A.  -  -    84 

Louis  XIV.  (au  Roi  de 

France)  x  Oft.  i66r.  IIL  235 

"  aumime  21.  Die.  1665.  •  -  a<*8 

au  mime  -  -  f.  d.  1678.  -.-  5H> 

£l#oM(iFEmpereur)  Sept  1660.    -    -   - 

Lkbtei\jlciti(au  Prince 

de)  Avr.  1677-  -  -  -  - 
I^nft*(aiaDucheffede)f.d.i678. 
Ligny  (auPrmcede)  Aodti674.  -  -  -• 
"    au  mime  -  -  Oft.  1678.  -    -    - 

.  .  M. 

Jfofc(auGrand-Maitrede)    • 

'2.  Mars  1669.  IV.    82 
au  mime  21.  Avr.  1679*  -  -    82 

Mfynto*  (au  Due  de)  -  f.  d. 85 

•   ■    au  mime  2.  Sept.  1675.  -  -  9J 

l  ;       -   au  mime  3.  Sept.  1678.  ill.  520 

\  >    -    -  au  mime  19.  Oft.  E.  A.  •  -  522 

-    au  mime  2.  Not. 

bis.  2686 


Ant.  Tom.  Pag.     TibteAfc 
Mmbia  (au  Doft.  Jean)  phaWtioue 

-•-.;-       4.  Oft.  1662.  IV.  230  de*«fe*> 
Moclbnbowg  (au  Due  ***• 

de)  19.  Die.  16J6.  IIL  46$ 
Jiaftcl/fauCardinalde)  Nov.  1688.  -  -  335 
Molgar  (  au  Comte  )  5.  Juin  1683.  IV.    82 

au  mime  4.  Aoftt  1685. 52    - 

au  mime  26.  Juill.  1687.  -  •-  83 
Modcns  (au  Due  de)  £  d.  1662.  III.  259 
JftAtofe  (au  Prince  de) 

- 15.  Mars  1667.  -  -  276 
Monaldefcbi  (au  Comte) 

23.  Mars  1680.  IV.    24 
Monu(fi\x  Marq.Horace  Bout- 
-    -    -  bouueOdiverfesIo- 

ftruftions  pour  lui.  1672.  III.  41s 


-  .aumime  n.Juin. E.A. 

au  mime  13.  Nov.  E.  A. 

aumime  £  d.  -  •  E.  A. 

au  mime  5.  Avr.  1687. 
.  au  mime  26.  Avr.  E.  A. 
••  -         au  mime  1 3.  Mars  1688. 

•  •    -  (i  la  Ducheffe  de) 

-    JhilL  1688. 

•  •    '«(abDucde)5.F^vr.  1689. 
Maranna  (au  favant  J.  Paul)     ■ 

22.  May  1688. 
Marie  EUonoto  (*  la  Reine- 

Mere)29.Nov.i636. 
Matakn*  (au  Due  de) 

27.  Avr.  1675* 


IV.    99 

III.  463 

IV.  137 
-  -    60 

-  -• 100 

-  -    61 
-    -  10 


-    68 
•    67 


92 


de-mime  •  -  -  •  E.  A. 

de-mime E.  A. 

de-mime  •  -  •  •  •  E.  A. 
Lettre  aumime 

.   £d.E.A. 
au  mime  25.  Juill.  E.  A. 

.       au  mime  3.  Sept.  E.  A.  - 
r  au  miine  17  & 

24.  Sept.  E.  A._ 
au  mime  *  -  f.  d.  E.  A. 
au  mime  8.  Oft.  E.  A. 
au  mime  22  & 

29.  Oft.  E.  A.  -- 
au  mime  -  -  f.  d.  E.  A.  • 
au  mime    Oft.  & 

Nov.  E.  A.  - 
au  mime  Die.  E.  A.  - 
?u  mime  7*  Janv.  1673.  - 
aumimei8.Fivr.  E.  A.  - 
[au  mime  -  -  MarsE.  A.  - 
Inftru&ions  au 

mime  1676.  -  - 
Lettres  au  niime  1677.- 
au  mime  3.  Avr.  E.  A.  - 
au  mime  1.  May  1677.  - 
aumime2i.May  E.  A. 
Monte  (au  Marq.  Jean 

Matth.  Bourbon  del) 
Lettre  25.  Sept  1688.  IV.  142 

MotUtcQculi  (au  Comte) 

17.  Mars  16*72.  --78 

au  mime  27.  Avr.  1675.  IIL  488 

'   aumime-  -  f.  d.  1675.    -  ibid. 

au  mime  23.  May  1676.  -  -  490 

"    au  mime  2.  Juill.  1678.  IV.    94 

au  mime  -  •  £  d.  -  -  - 

Mmfiril  (Procureur  de 

Ven.)  11.  Avr.  1676. 
au  mime  26.  Avr.  1685. 
au  mime  -  -  f.  d.  1686. 
au  mime  1.  Mars  1687. 
au  mime  -  -  May  E.  A. 

au  mime  -  .  £  d.  1688 

N*  Jfo 


■  -  419 

•  -  42J 
--4H 

-  -  428 

-  ibid. 
'-  43i 

-  ibid. 

-  ibl£ 

-  438 

-  440 

•  444 

•  451 

-  452 
ibid. 

-45S 

-  -  502 

•  506" 

-  ibid. 

•  -  508 
-  ibid. 


95 

17 
83 
62 

74 


rfa         ME  MOIRES    CONCERNANT 


Am.  Tm.  Pag. 


jbSwaJS    Afa^Mn«(il*Marquife) 

MonttueCtu  Due  de> Mars  1683. - 


Janv.  1658.  - 


MkuU-EAtmtt  (i  la  Rei< 
t  -    -  oc-Jdere)   •    •    • 

•  i     *  .  Lettre  -  -  -  Jtec.  x*36.y- 

ci*qLettres*laini' 

. '  •    me  •  -  i$3>    - 
1    .  .)  .  denize. A  la  minie;  i6&.  .  *: 

feize  a\  la  wtae.  rttigg*  -  * 
^  -  •  i  htmfaac  Janv.  1640*  - 
Mattbey  (au  Marquis)  Die  tf$t.  * 
J*i/f»l(au:Sgn).  *  Nov.  167&  -  •  • 
Memmo  (au  Sr.)  *  -  -  Oft.  j«7^  ♦  ->  > 
AfiaiCalaMai^uife)  JuUL'ftlfc    *    •    - 

.:   ':;  '     .N.  :   ../ 

JT«w*(au)  de  Cologne" 

*  *  "  ii.  Tuffl. ■tUffi.  III.  231 

fiu  JB&HC22.K0V.  16?4.  -  •  4<*7 

-  amine  -  •  Fivr.  168?.  IV.    76 

Jbnf *(au)  d'  Efpagne  3-  JuilL  166U  III.  233 

aumeme  18.  Janv.  r6di.  -  -  245 

4u  inime  J9-  Nov.'  167*.  IV.    14 

au  mime  15'  Avr.  1679*  HI-  5i& 

Jfaitf  (air)  de  France  •  Juill.  T678.  •  •  51a 

J«wcffCaui)de'Na^les28.Avr.i67i).  •-  457 

9a  mime  3.  Juin.  E.  A.  •    ibid. 

aumeme  10.  Mars  168$  IV*    50 

au  m&ne  14.  Avr.  K.  A.  -  -  ibid. 

J6n«d(au)  de  Pologne 

4.  JuiD.  1 6 6S.  III.  339 
au  m&ne  14  & 

28.  Sept  E.  A*  •  -  408 
au  m&ne  -  -  £  d.  E.  A.  -  -  372 
an  mime  9.  Mars  1669.  -  -  381 
au  meme  23  & 

30.  Mars  E,  A.  -  -  382 
*  au  mime  13  & 

27.  Avr.  E.A.-  •  383 

*  au  m&ne  25.  May  E.  A.-  •  384 

•aumeme  i,  15.  - 

.  &  «9.  Juin  E.  A.  -   ibfd. 

au  m&ne  6  & 

13.  JuilL  E.  A.?  •  389 
au  m&ne  3  & 

24.  Aofit  E.  A.  •  -  390 
au  m&ne  6.  Sept.  E.  A.  *  ibid, 
aii  mime  14.  Die;  1669.  -  -  389 
Jftitf#(a;u)deVienne3.  JuilL  x6di.  -  -  231 
au  m&ne-  4.  Oft.  E.  A.-  -  241 
au  mime  21.  De*c.  El  ^V.-  * .^^ 
au  m&ne  -  -  f.  di  1675.  -  .*  495. 
aum&nc  15.  Avr.«S70,  •  •  Si& 
Jfowmta'a  (au  Due 

de)  acv  Oa  itf6tf.  IV.    &t 
4N.N;  -  •  -  :.-  la'Aofiu  ifai.  -  -     r 

au  inime  3>.*Avr.  rtf  69. .  -  - 

%.    "  "    ai&mSme  ^q.Kq*.  1672,  -  -   14 


-Au.  Tm.  Pat; 

k  *u  meme-  -  £  d.  -   -   iv,   44 

n  au  m&ne  -  -  C  A  1687.    -    •   . 

A^s^suiVice-Ligat)  Avr.  16*3.    -    .  . 

Neubwrg  (au  Due  de)  May  2663.    -    -  t 

au  mime  -  Nov.  1676.    -    -    - 

au  »&n^  -  Die,  1678.    -    -    . 

JWw*(aiQde  CologneJanv.  itftfp,    -    .    . 


»1i  - 


*^fW*U^^ries.Avr.  16B4.     -    -    - 

j  .  tfu,  neme,  r. May  1671.   ■•    •  ^ 

au  mfime  -  Fevr.  1672.    -    •    •- 

Nu»aiHin*iiues(iy-  Juill.  1667.  '*  -   • 

Cl^lrMi  / all  Gioi^  c  . 

t  •;  *vertfdui:.G6fa.)  7;juini68o.  IV.  104 

j  ■ "  *     'to  Mmej,.  Aoiit.  J682.  -  -  joj 

.,f  Au.uiiraei<5.Janv.  1683.  •'•  102 

'aumfimeai.  May  E.  A.  •  -  joj 

.au  meme  ia.  Avr.  E.  A.  -  -  H* 

aum&ne  u.  Sept.  E.  A.  •  -  u<fr 

*  *au  mime  jr/Dic. .  xiS8Sf  -  -.ijf 

:  aw3jime23.Mars  i68'6/-*^  5$ 

;aaij&&iieis..May.E.  A.  -  -  119 

'laumemeis.  Mars  1687.  -  -    56 

CMwgeCau  Prince  d')    . 

22.  Jaav.  'Mb  «  -  157 
Oxenjiicrna  (au  Chaa- 

ceL  Axel)  Juia  i^4j.  •  ^  .    - 

§ftfmi»  (au  Sr.)  -  -  D£c  1678.  -    -  •  - 
r/wwa  (au  Margins)  -  Aoik  1687.  ~  m  m  ~ 

Pofarin  (i  fErefteur)  -  i  -  1646.  -  -  -  - 
y.VAppend.N.Xri. 

au  mime  19.  Mars  1674.  -  -    7* 
Ftlhvicini  (au  Maj-quis};  , 

Si.Janv.  wS^  ^-    99 

,  .  .  .  aujp^me   --CcLj6j88. -  •    47 

Air»<(auDtw  dOia.G&litftf*  -  -    88- 

.  auia^nw  K3u>M*rei686.  -  -    53; 

au  mijne  2.iA»r*  1689.  •  •  x« 

faUrmt  (i  V  Archev^que 

de)  f.  d.  ifigj 

Paul(9»  Comte  cte  Sl.yoa.  KKjfe  III.  34.9 
Parelfc  (au  Marq.)  29*  thic  1685.  IV.  9ft 
PolQgui  (au  &oi  .4e)  4%  O&  x^S*.  IM.  237- 
-•j-  •  (A  U  ae&je. .<te).4i  0£L  *66u  •  ibid. 
-T  -  (aux5Sdo.ami«4c)It^Li66«..-  •  34T 
(auxPrelats  de}-  JtfIS  E^A,  -  ibidf 

...  tovNoblffle  de)  Oft.  E>  A. 

Pompn*  (auMiniftre  de 

-  >    .  •  France)  Janv.  KS77. 

au  mime  ^  .  f.  d.  .  -  - 

«    .     .  «|  mime  -  g.  Ipffl.  1657, 

au  mime  -  *  f..d.  jC78^  -  49> 

^•ffjCoM J>«c)  -  -  xl  Oft.  168a  •  -    js 

au  mime   -  -    ~  •    -,1  *  .  ^i.  - 


ibi£ 
-  28$ 


ecu  Riia  i  i-N-fe  aE^E^BX  i&jul&.dl£,  4«to 


141 


fufendorf(iS*A.)  -  rft  i  1686.IV. 
/atfttx  (au  Baron  de)  -  May  1687*  IV. 
FatoNf*  (Ala  Princeffe)Juin  1668.  -    •   - 

Mtotorffau  Marq.)  -  f.d.  168*. 

ta  mfene  •  •  -  Avr.  1688.    -    •  • 
PalliotH  (au  Marq.)-  -  Avr*  1688.    -    -  • 

Parelk  (attMArq,  de)  -  f.  d. 

Panne  (au  Due  de)  *  •  Oft  16*4.    •    -  • 

-  -  (A  laDnebefife  de)deux 

•    Lettzess609.    •   •  • 
+  -  (autocide.)  m  -  *  Juill,  1671.    •    •  - 
aumfcme  deus  Let- 

tres-- 1675*  -  -  • 
au  mftroe  -  -  Nov.  1676.  »  •  • 
auui&nedeux  Lee-       • 

•     tres  1577*    -    •    ■ 
au  mtmeFivr.  ft 

Nov.  14579.    •   •  • 
au  mftne  -  -  Janv.  i<58i.    -    -  - 
-    au  m&ne  Janv.  & 

Sept  1684*    *    *  * 
au  mime  troii  Let- 

tr  es  1685.    -    -  - 

aumfate  -  -  May  1687-    •    -  - 

au  mime  -  -  Tuin  1688.    -    -  - 

pmpbilie  (wl  Prince)  Sept.  1666.    ~    •  * 

PbUiffi  GuiU.  (A  i'Ei.  Palat) 

Juill.  1685*    •    •  * 

I  l'Eleftrice  Janv.  1686.    -    -  - 

-JtyM<A  1'AHoTe  •  -  -  JuOL  1669.    -    -  - 

Pleuenberg  (A  Mr.)  •  -  Mars  1664.    •    •  • 

Jtorfsfotf  (au  Prince)    f.d.  1680.  IV.  «i 
.  .  am»flme27^  Aotit  1680.  *  -  106 

Jkdi(au  Sgr.)r  -  16.  D4*?684-  -  -    47 

Miama deSuide  (Ala) r668. HI.  335 

Jtowni  (au  Virtuofo)  7.  May  i<568-  IV.    10 
Jg/foftif  (Al'Envdy*)  -  f.  J.  1668.  III.  304 
.     .      aum&nele  13.24. 

-  -  -  27-  *  3i-  JoW-  &  A.  •    iM4 

au  m&hc  >  10. 

x6.&.2f/Ao&t.  E.  A.  -  -  313 
aamtai£,fept  Letv   ;* 

Ur^s.  Sept  E»  A.--  323 
aamtmejtroisLet- 

tres.  Oft.  B.  A.  •  -  330 
aurofime,qiiatre  Let. 

tr*s.D*c.E.A.  -  •  333 
an  ip&ne  f  quaureXetp- : 
?'  ./i  .y  ^  .ores  •  -  F4vr*itf$»V gj* 
an  niton  e,trois  Let*  ,  i\ 

•:  *    -  •  ,rr--\  .-iCies  -  Mars  E'.  A.  •  •  40a 
.   ,    aumtare  as.  May  1669.-  *■  40* 
au  m*ute  4.  JuilL  E.  A.    -407 
.  riojntae  3  ft  zo.     : 

AotoE.  A.  •    Ibid. 

au  mtae  -  *.  Oft.  E.  A.  •  -  408 

: ..    / " I . itto*n4m*  i4.Man  i67i.    -409 

aom&n*  31.  Aoftt  x67S* ?  -  4*° 


junta*  tySept  1677:  UL  411  ]feuti«i* 

•  413  *  *■*•• 

ibid.»* 


au  m&ne  18.  Die.  1677. 
au  m&ne  3*  D^*  2678. 
(Al'AbM)9*Tuill.  1667.  -  -  188 
ilHCamiik)  14.  Sept  E.  A.  -  -  289 
Jlyckius  (A  Thdodbre)  f.  d.  1686.  IV.  240 
Jfa£4o(auComteGiov.JF£vr.  1672.  •  -  -  • 
Jtfliafvir(ilaPrinee(re)Juin  1684.-  -  -  ? 
Rtmgoni  (A  Me.  Barbara.) 

Die  1663.-  -  -  - 
•  -  -  au  Marquis  -  -  Nov.  i6Stf.  -  -  -  - 
Jb*Mrft/i(auGouvern.)  Mars  1671.  •  -  -   - 

au  mime  •  -  Oft.  1674s 

A#/ii(AMarcellode)  -  Janv.  1686. 

Rtfittboc  (A  l'Envoy*)  plu- 
•  -  -  fieursautresLet- 
-      .•  tres,  danslesan- 

.  n6es  1668  A  M70.  -    •  •  - 


457 

519 
67 

250 

70 

69 
89 


-  49 

-  13$ 


40 

96 
486 
487 


Santini  (A  1'AbW  &  Secret) 

f.  d.  1678.  IIL 
au  mAme  -  -  f.  d.  1679. 
au  m&ne  -  ^  £  d.'-  .-  -  IV. 
£tttyt-{au  Due  de)  -  -  £  d.  1662.  HI. 
au  in  toe  27.  A0AU663.  IV. 
(AhDucbeflede) 

22.  Sept  E.  A.  -  - 
i  la  mtoe  4.  Oft.  1670.  -  - 
Alam£me&au 
Ddcde)2i.  Nov.  1684. 
(auDucde)24. 

Juill.  1685.-  - 
Saxi'Lanxtnbmrg  (au  Due 

de)-- Juill.  1682.  -  • 
(4  la  Ducheflede) 

iZ.  Juill.  E.  A.  -  - 

SUverkrwia  (au  Sr.)  28.  Die  1675*  M- 

aum&ne  30.  Mars  1676.-  - 

aumtoei<5.  Aoftti68i.  -  -  46a 

aumfane29.  Sept  1685*  IV.  *39 

Stlari  (ATAbM)  -  10.  Ao&t  1664.  III.      8 

Sparre  (au  Baron)  -  8.  Mara  J667.  *  -  *70 

*en^(auComte)i4.Juin  1668.  •  -3pr 

au  mime  -  -  f.  d.  E.  A.  •    ibid* 

Stronzi  (au  Due)  -  -  8.  Avr.  166a.  IV.    48 

£utft  (A  la  Hegeneede) 

8.  Oft.  1636.  -  -  •  - 
am  Gsand-Echao- 

c\     .-••■■     fon)8.  Die  r6s3 

h*    -      AlaRigence26.MayE«A.  -  -  -  • 

Alam&ne-  •  -  •  1668.  IIL  335 

*%  A  laReine-Mire  -  1672..  -  415 

Sabimitu  (au  Due  de)  Janv.  2684*  -  •  -  * 

Salvias  (au  Cbanc.  Adler.) 

Sept.  1648.  -  •  •  - 
Santa  (>«e  (au  Sgr.)  Janv.  1686.  -  •  •  • 
Stntmi  (A  TAbW)  -  -  -  f.<Ll«87.  -.-.v. 
Sanmina  (au  Marq.) .  May  1688.  -  -  -  • 


ems. 


a84    MEM  OIRES    CONCERN  ANT    $c 

jAu.  Tm.  Ptg.  ■     ■  ■                             Ant.  Tm,  Pag: 

Saptd$(l  rAmbai&d.)^.  Musi  1054 2Vx«Ato(ABnaMd>deaxLet-           .       .. 

S#v*yt  (-au  Du*  de.J  t  -i-Juio  i«s.  •  -  .  .  Mi.-/i.\.--    \  ■ -.u       vte».i&ji.,  .  .  1 

-     aii  meme  deux  Let-  ...  .{«i  mieine- -  DddaaBj. .-  «  .;^ 

,•..•-•                  tfe«>' -.16 ?'*,•*- A.  -J*j«fi»(aflGraDd.Ducde.)JuiDi66ii.+ -.-^ 

•     a  la  Princefle  Loiii-  -    .  so  iu6rae — Die.  i66p.  -  -  -. 

fe  de)  Nov.  1873.  .  .  -  ,  .        •    .  atuneme&ptLet, 

au  mime  deux  Let-  tresde  1670a J679. -- .'- 

tres-.  1675 an mfime dix  Lettres 

a  la  Princefle,  Juin  1676.  -  -  -  -  .depuis  168*  a  nSM..  -  -  -  - 

&7v«ftrwja  (au  Sr.)  •  -  May  i67<5 ilaGrande-Ducheue 

au  meme  -  - -Sept.  j68o.  -  -  -  -  •    .    de)quatr«  Lettres1 1684.  .->  -- 

au  Difeme-  -  Sept.  1683 V       • 

Skatnderf  (m  Comte  de)  •    .--•■•         V. 

deux  Lettres  1664.  -  -  •  -  Valemunt  (au  Prince)  -  -  -  f.  cf.    IV.    66 

Severina  (A  la  DucheiTe  de  Vallitr  (au  Procureur  de  Veni. 

St.)*-OcL  1687 -• .  .i  .      fe.)Mars  I68+.-  •    42 

Strnpp  (au Secretaire)  -  Mars  1(64 Venije  (alaRepttbl.de)Nov\  ii56i.III.  152 

Suede  (ataJMgencede)Janv.  1638.  -  •  -  •  Vutlatdi (au  Comte  Romoaldo) 

r*  ..-.:,,.   Noy.  I686.1V.    66 

1 .  au  meme-  -  Janv.  1687. •  •    99 

~  ,    ,     «.      u    j  n,  .     *.   ,„  -Fto/tf  (4.1a  Marquife  )  16. 

7>r/e»(au  Chevalier  de)£  d,  1667.  IV;    61  v             ^       -OcLitfailH  470 

au  mfime  8  &  22.  U/feJKau-Comt*  Corvitz) 

,       •  *"»«««•  "I.  275  ...             .    . -Mars  1661. -- 230 

•  au  m*me  F6v*  «  VoigtQ  ];Aftrologue)  -  f.  «L  1689.  IV.  -  - 

au  mime  Mare  &  au  m&nb  .  L  d>  +  ,  s .  .    Jf 

•  ••  *      »^2 Itf84,  /W««aw(au  Prince)  deux 
aumfimePeyr.&  .                      Lettres  r686 ---  - 

»       V»i    r.    EW •         "  "4'"6  WfcwJ»i(auMarqufc)Juiil.  1688.  -  -  - - 

Tirra  JAwwCi  la  Duchefle  ^rter(au  Procureur)    Nov.  1676..  -  -  - 

de)Aout  1684.  -  •    43    ValTmau-  -  -  Voy.  Walanw  -  - 

Textira  (a  Emanu«»)  1.  May  1606.  III.  269  r«Mau  Marquis  del)  Nov.  1673.-  .  -  - 

avntaeplulieun  ^(auViceroide  Naples, 

ExtraitsdeLet-  .    \              delos)luH»- '«79-  -  - - 

tres  1672.  •  -  4*8  -     -•     au  mfime  - -fan.  1680. -.- - 

aurafime  en  i673-i«78.-  -  481  jnfemi (m  Cardinal;,  -  Sept.  t6&3.-  -  — 

-  ■     au  mfime  -  -  Avr.  1687. IV.  14*  yijc<mti\za  Marquis)-  -  Oft.  1680. 

:  aumeme  deux  Let-  c       J.  .   •  Vwmftne&aiaMaf-i X 

tres  1688- .  144  quite..  Sept  .«S83. 

.•       -.      .au  ni*me  -  -  f.  d.  E.  A.  -  .  145  *fc«itf  <ao  Majqais)  -  u  6&  368i;  -  -  -  - 

...  .a*  meme-  -  Mars  1689  -  •  14S  /..  ■  try  ":  '  :f- 

.   .     aa  meme ----- 1680.- •  166  ,'•*     ..•  .•;         \V.     -: 

y^ma/CaoMarq.deSt.)                        -.  jfi/iwinCauCoime)^  WIK  W4.IIL  47* 

W  V*.r    _'»*Jy'""*KS..--iJlS  (.,:--.,Vaurteme^t'AoutE.A..    ibid! 

Jk>n*  (JU  Grandee  de)  aa  m4me  u  ^  ^  R  A  . . 

...               24.  Nov.  1665.  -  -    tf3  -   :  -  • .  au  mente  -  8.  Sept.  E.  A.  -  ■  475 

au  mfime  -  .  Jmn  1671.  '■•     8  *  mfime  tt,  Sept,:B;  A.  -  -  477 

---  -     a«m£me.-Sept.j675.J  •  467  ;.:-../  «,,  m4ma  tp  Niv.  E.  A.   -479 

mrrrfmej.  AVr.  1677;  -  -    79  HVwatJf^lProfciDai.'^aneSMV.    57 

.---  ./  au  meme-  .  Juin  16^  -   -    48  w&fuftn (a*M!alftrb)ir^.i  ui           *' 

c  -    •  . -   w  meawdtuxLet-     .  s; ,.  .  J  .A  h  •,....  -  ^c.  1672. -  -    iS 

V  »•  Vl  «:  aJ->      J??  1d*  '."J54  ?l  #«r*<«u  Ma»«HaI)  --  ft  a;7tM8.III.  31a 

'""  <t0  *#***) z-  ■•'■■-     ■■  •  •  i  au  meme  ->"^: d::B^A. . .  Jot 

•  •-                      26.  Mars  1669.  -  •    73  :  V     ...'••       v           ^^ 

.23#r<OT  Boron  deJi«BVS  f6«4.  ^  k  t  i-    ;      t  ,    >  A. . ......  ,,„, 

.T«ri*»  (au  C3ieva1.de.)  F<W.i676.-  i  .^  .-  J^««*x<j«ltf'ri«B>)_t  iV^*^.  IV*.    47 

-  -  -  -.v.j;  k..  ••-•  '.•                ..-.  ..tu.i.-..i  c.i.  •  •  .c"-)i  3-"A.i2  MtSaiiu 

■'Vi                      sn.:       .      .  AP. 


APPENDICE 

D   E 
PIECES  JUSTIFICATIVES  ET  RELATIVES 

A  U  x 

MEMOIRES  CONCERNANT 
L      A       R      E      1      N     E 

CHRISTINE, 

Tiroes  des  Archives  &  des  Regifires. 

Lejquelks  Je  trouvent  cities  dans  Jes 
TOMES    III.  &  IV.  dcsdits  Memoir*. 


Nd  3 


itqnetatfie  le4trin<PGl*«icelier  ei»  cetfcerdecafiont  &  la4tlpofffi*de 

»iiia  _   nni  rpmnlif   H'flHmirarinn  rnna  r»nr  aim  AllrAn^  1a  k/%nViA.m-  *1'~«   ▲. 


ra#w*que*taiS!fcs 

la  Reine,  qui  remplit  d'admirariontous  jceux  qui  eurent  le  bonheur  d'en  6- 

tre  tlmoins. 

De  la  vivacirt  furprenante  de  Ton  efprit. 

De  fon  jagment  extraordinaire,  < 

Elle  n'admiroit  qu'avec  peine,  &  miprifoie  ce  qtii  itoit  mdprifable* 

Elle  donnoit  le  jufte  prix  k  touu.    . 

Elle  avoit  une  ancipachie  naturelle  pour  les  Nairn  &  pour  les  Bouffons* 

Son  affiduit*  k  l'&ude. 

Son  infatiable  defir  d'apprendre  &  de  s'inftruire  de  fon  devoir* 

De  l'amour  qu'elle  avoit  pour  les  Belles  -Lettres. 

Des  progrts  qu'elle  faifoit  dans  les  Sciences  >  dans  lesLangues  <trang&re*t 
&  dans  toutes  les  Connoiflances. 
*  De  la  facility  avec  lftquelle  elle  concevoit  les  chofts  les  plus'  difficile*. " 

Du  Join  que  Ton  prit  k  bien  cultiver  fes  nobles  inclinations. 

Du  mlpris  quelle  faifoit  des  pouples  &  aucres  antufemens  proportionate 
i  fon  &ge  &  k  fon  fexe. 

De  fon  difcernemenc  e&  .tout. 

De  fon  goAt  fin  &  ddicau 

De  la  manilre  done  elle  partagtoit  la  ]ourn6e« ' 

De  fes  Exercices* 

De  fa  grande  agillrt  &  difpofitidn  k  tou*  les  Exercices:  elle  'ma^ioit  une 
tpie  &  un  ^chevaraufli  adroitement  &  vigoureufement  qu'aftctm  autre , 
&  droit  avec  une  merveilleufe  juftefle. 

Son  rrfpeft  pour  la  Reine  fa  M6re.  '     ** 

Elle  avoic  beaucoup  d'amitig  &  de  confiance  pour  fon  Prrfcepteur  &  fes 
Gouverneurs,  &  une  eftime  extraordinaire  pour  le  Grand*Chancelier»  quel- 
le Icoutoit  avec  un  plaillr  extreme. 

Elle  n'aimoit  pas  les  corrections,  &  n'en  fouffroit  que  de  fon Pr^cepteur ? 
de  fon  Gouverneur  &  du  Grand-Chancelier;  fe  moquanc  de  tout  ce  que lui 
dtfbitnt  les  Femmfes,  &  m£me  fa  Tame,  Elle  vouloit  qu'on  lui  rendit  rai- 
fon  de  tout,  &  ne  s'opinikroit  jamais  quand  on  lui  faifoit  voir  par  raifoa 
qu'elle  avoit  tort. 

De  fes  divertiflemens. 

Elle  m^prifoit  toutes  fes  Fetnmes,  &  s'en  moquolt:  elle  aimoit  les  bel- 
les Filles  &  haiflbit  les  vieilles,  mais  elle  n'avoit  aucune  confiance  ni  aux  u* 
nes  ni  aux  autres. 

Elle  avoit  bonte  de  converter  avec  les  enfans  de  fon  (tge. 

Elle  vouloit  tout  favoir,  &  avoit  un  defir  infatiable  d'apprendre  &  de  fe 
lendre  habile. 

Elle  n'aimoit  de  TEcriture  Sainte  que  le  Livre  de  la  Sapience  &  les  Ouvra* 
ges  de  Salomon,  qui  lui  plaifoient  infiniment. 

Ce  fut  par  tes  Livres  qu'elle  prit  la  resolution  de  s'abftenir  du  Via. 

De  fa  fobritt*  dans  le  boire  &  le  manger. 

De  Taverfion  infurmontable  qu'elle. avoit  pour  le  Vin  &  la  Btere. 

Du  cb&timent  qu'elle  re^ut  de  Ja  Reine  fa  M6re  pour  avoir  bu  de  l'eau  de 
rofte. 

De  fa  grande  Ub4ralit6  9  dont  die  donna  des  marques  dans  fa  plus  tendre 
jeunefle. 

Elle  r^folut  de  fe  rendre  digne  de  fa  naiflance  &  de  fa  fortune  par  fon 
application  &  par  fes  travaux. 

.  Des  grands  fenttmens  que  la  lefturc  de  la  Cyropidie>  de  Quinte  Curce  &  de 
YHiftoire  Romaine  luiinfpiroit. 

Cyrus,  ALFXAJmte,  Scipion  &  Cesa*  itoient  fes  Hiros,  &  elle  les  e£ 
timoient  plus  que  fon  P4re.  Ce 


C  H  R  I  S  T  1  N  E    HEINE    D  £    S  U  E  D  E.  *8j> 

•:Ce*;qae  dirfi  beur^ufement  Air  cela  te  Grand-Chanceifer  Oxenftlenu.  Appeadi* 

Sa  profonde  diffimulation  9  qui  trompoit  les  plus  habiles  dans  fa  grande  de  pieces 
f&fceft?  b^a  fa  inajoriw*.     '  -  '  "«^a* 

De  fa  propret*  &  de  fon  bon  goto  dans  fes  habits  y  mttes  d'un  grand 
mlpris  poor  ces  bagatelles. 

Elle  haiflbit  Its  miroirs,  difant  qa'ils  ne  lui  montroient  rien  d'agriable. 

Du  pea  de. terns  quelle  mcttoit  i  maneer ,  k  s'habiller  &  i  dormir. 

Reflexions  qu'elle  faifoit  toutes  les  tois  qu'elle  dtoit  affile  fur  le  Trd- 
ns;         •  >  ' 

Sa  paffion  pour  le  Jet*,  &  la  g*n6rofit6  avec  Uquelle  elle  jouoit. 

CUe  quitta  enticement  le  jeu  auflkdt  qu'elle  enqra  dans  la  Rtgence,  &  par 
quel  motif. 

Sa  paffion  pour  la  Chafle,  dont  elle  ufa  de* muffle  que  du  Jeu» 

De  i^averfion  qu'elle  avoii  du  Mai. 

Son  amour  pour  le  C&ibat.  Cet  amour  fut  la  premiere  difpoGtion  k  la 
glorieufe  converfion  de  la  Reine. 

Son  premier  penchant  pour  \*  Religion  Catbotique  9  vint  de  $e  qu'on  lui  a* 
▼cut  dit  que  VEgtife  Catbaliqut  ne  pernrettoit  pas  aux  Laiques  de  lire  la  Bible. 
EUe-fiufbit  aux  gens  ua  mtfrite  du  C^iibat ,  &  elle  croyolt  le  Furgatoire~ 
Elle  dit,  en  fe  recriant,  k  fon  Pr^cepteur  :  hi!  que  cette  Religion  eft  bel- 
le! fen  veux  fttre.  On  voulut  lui  donner  le  foufet  pour  l'avoir  dit;  mais 
fa  Tame,  qui  devoit  faire  cette  execution,  fe  repemit  de  Tavoir  tentd  fans 
effet ;  la  Reine  ayant  &j&  neuf  ans,  ne  vouloic  plus  le  fouffrir. 

*  Elle  dttft  iititepide*  rien  ne  l*4tonnoit, 

*  fcitt  amour  p*ur  ia  Glpirefc  pour  Jes  grapd^  chofe*.    , 

Son  inclination  pour  les  Armes ,  pour  la  Guerre  &  pour  la  fatigue. 

Son  indignation  cdntre  fon  Sexe.  -  -  # 

Elle  avoit  une  incapacity  poficive  pour  s'appliquer  aux  occupations  &  aux 
ouvrages  de  fon  Sexe.  Elle  faifoit  ,defesp<rer  li-deflus  toutes  fes  Femmes, 
fe  moquant  d'ellea  &  de  leurs  occupations. 

On  ne  pouvoit  rien  fuppofer  k  la  Reine,  k  qui  tout  ce  qu'on  difoit, 
<toit  fufpedfc.  Efle  ne  eroydit  jamais  rien,  qu'apr&s  fin  avoir  do\xU  long* 
teriW.  "      *   •  ,    .       . 

De  fbn  art  jneroilkuxi  conucritre  le  mdrite  &  les  difruts  de  tout  le  moa« 
de..  ■■.."..  -./•«'.)  l     .1 

De  fa  Religion. 

De  fa  noble  fierrf. 

Elle  eftimoit  &  mdprifoit  ce  qui  <toit  digne  de  T6tre. 

Des  difauts  de  4a  taille.    .  .  >. 

Dp  fon  abord  heureux  &  charmant. 
:  De  fa  bonne  grace  dans  toutes  fefi,  anions. 

De  cette  Majeft£  qui  lui  <koit  fi  naturelle. 
c  De  fa  cMlU^  iStde  fon  honn«tetd.    '  \   ;    ■ 

*  Elle  fe  faifoit  refpefter,  admirer,  aimer  &  craindre  de  tous  ceux  qui  *- 
Toient  Thonneur  de  l'approcher. 

'•  De  fes  maladies.  m 

Des  accidens  qui  lui  font  arrives* 

Des  grands  6v6nemens. 

De  fes  viftoires  ou  pertes. 

De  fon  temperament  ardent  &  imp&ueux,  nn  pen  enchn  k  la  mflancohe 
&  k  la  folitude:  ce  qui  ne  paroiffoit  pourtant  pas  dans  fa  converfation. 

De  fa  promtitude.  *    -        *    •  t 

Ses  dtfauts:  la  coWre,  l'impatience,  1'orgueil,  &  fon  mipns  pour  les 
homines  &  les  chofes,  qu'elle  ponfla  trop  loin.    Elle  atfpnfoit  trop  les 

T0mIT.  Oo  bi«- 


ugo         MEMOIRES    CONCERNANT 

Appeftfict  bienftances  ordinaires  ftablies  dans  le  Monde,  &  ne  s'y  vouloit  jamais  aflii- 
de  Rices    jettir* 

jufti***.       j)u  penchant  fatyrique  quelle  avoit  k  la  raillerie,  &  de  la  fafop  terriUf 
4oflt  ckto Ven.acquitfoir.      ---    ...  )  3 .. 
Des  G&n£raux  qui  commandoient  fes  Armies  en  Ton  nom. 
Des  Forces  de  Mer  oti  de  Terre  qai  fe  rdflcontr^rent  alora.  . 
De  l'admiration  &  l'&onnement  qae  fes  vcrtus  biroiques  &  fan  grand  mi- 
rite  avoienc  fait  nafcre  par- tout* 

Ce  qui  eft  de  plus  merveilleux,  eft  qu'on  ne  remarqua  Jamais  dans  les  ac- 
tions de  cette  jeune  Princefle  rien  de  foible,  ni  de  rampant;  au  concrai- 
re  tout  ce  qu'eile  faifoit,  6toit  digne  d'eUe,   &  furpaflbit  ibn  fexe  &  Ion 

De  Paverfion  infurmontable  quelle  fit  parottre  pour  le  mariage. 

Des  foins  perpituels  que  la  Princefle  fa  Tante ,  Sceur  du  feu  Roi,  pric 
inutilement  pour  la  difpofer  k 4poufer  fon  Fils  le  Prince  Charles  Palatini 
Jorfqu'elle  £coit  fa  Gouvernante. 

De  l'amour  infini  que  ce  Prince  avoit  pour  la  Reine* 

Des  affiduirfs ,  des  foins  &  des  refpe&s  infinis  du  Prince  envers  la  ReK 
ne  ,  qui  cependant  ne  purent  jamais  liri  perfuader  fon  amour  ,  ni  l'obceiiii? 
d'elle.  .  -•  ' 

Son  amour  pour  la  Viriti  &  fon  averfion  pour  }e  Menfonge* 

La  flatcerie  lui  d^plaffoit  Infitiimeot. 

Viftoires  obtenues  de  touce  part  fbus  fes  glorieux  aufpices* 

Tous  les  Adles  impbrtans  qui  fe  paflerent  durant  fa  Minority,  ne  fe  firent 
qu'avec  ta  refer  ve,  de  les  faire  ratifier  de  la  Reine  ,  fi  tile  les  approuvoit* 
.  *tant  majeure. 

De  In  magnificence  de  fon  Regno, 
:  De  fa  ciemence. 

De  fa  compaffion  pour  tes  Malhewewx;  > 

Du  plaifir  qu'eile  avoit  k  les  fecourir. 

De  fa  teviritt. 

De  la  manifre  noble  &  facile  avee  laquelle  elte  ^crivoitft  parfofr* 

On  ne  put  jamais  Fobliger  k  parler  Latin  ^  quoi qu'eile  le  fltt  parfaitement.  . 
••-EMeapprit  parftkemeiK  le  Latin  avant  que  do  fa  voir  Ike..  Le  d^fefppir 
de  fon  Precepteur  li-deffus.  Celui  du  Roi  Gustavb  le  confola,  difant  qu>'i$ 
avoit  fait  de-m6me.  . 

Elle  haiflbit  la  Pedanterie  autant  quelle  aimoit  les  Belles  -Lettres*  : 

Elle  aimoit  k  fe  cacher  aux  gens*  &  baSToit  l'oftentation  &  la  vanitl. 

Elle  etoit  impenetrable ,  &  peu  de  gens  peuvent  fe  vanter  de  Tavok  bittt 
connue,  quelque  familiere  qu'eile  partis 

Elle  avoit  la  vue  fort  foible  daw  fon  enfance,  laquelle  fe  fortifia  par  I'Sg* 
&  par  la  lefture.  i 

Elle  ne  portoit  jamais  de  mafque  ni  de  coSffe  ,  &  n'avoit  aucnn  foin  de 
TWteint ,  ni  de  foil  <orps  k  la  proprete  prts ,  qu'eile  aimoit ,  mais  non  pas 
jufqu'au  fcrupule.  ...  / 

Elle  *toit  ennemie  mortelle  de  la  contrainte,  &  aimoit  la  liberty  fur  to» 
tes  chofes.  .:•... 


•  »i-.j  * .it  i  ^ .. 


Stow* 


C  H  A  I  S  T  I  N  e   a  jE  i  js  e;   pe.sue.de^ 


Appcndta 


Nom#.  IL  Tome  HI.  pag.  13. 

De  POrigine  8?  des  Armes  de  la  Maifon  Royak 
DE   WASA. 

CHRISTINE  s^tant  propose  de  reftificr  plufieurs  feutes  que  le  Sr  tk 
Ptade  tvoit  faites  dans  fon  Htftoire  de  Gustavk  •  Adolphb  ,  P6re  de  la  Reine 
&  de  Charms -Gcstavh,  fon  Succeffeur ,  Rois  de  Sutde,  elle  dibutaparla 
G£n<alogie,  que  i'Hiftorien  franfds  avoit  donneie  din  le  commencement  de 
fon  Ouvrage.  j'en  rapporterai  ici  quelques  parcelles,  i  caufe  des  reinar- 
ques  que  la  Reine  y  a  faites  de  fa  propre  main  (a). 

G*stave-Aj>olphe,  ditfc  Grand ,  Roi  de  Suide  ,  dont  on  entreprend  ici 
d'&rire  la  Vie  ,  defcendoit  de  Cha&lrs  de  JVafa  %  iflTu  de  St,  Eric  Roi 
de  Suide  C#)>  qui  fut  t\x€  en  combattant  Tan  1160.  * 

Charles  eut  un  Fils  nomm£  Nicolas,  qui  vivoit  en  1309,  Vivt  de  Chris* 
wan,  Pitt  de  Juan,  qui  mourut  en  1477  fl-),  &  laiflTa  pour  SuccefTeur 
iSw  Due  de  Griptbolm,  Gouvemeur  de  tfile  dVMww/,  le  8.  Novembre  i<ao. 
EaiC[eutla.t*te  tranche  dans  PHAtei:-de*ville  de  Stockholm  ^  par  Tordre 
tymnnirqoe  de  Christian  II.  Roi  de  Hanntmarc ,  qui  s'dtoit  rendu  maltre 
de  la  Place,  &  qui  fut  Pare  de  Gustavr  L  dii  nom.  (§)< 

Gcstave,  qui  niquitTan  i49o(**),  ayant  it6  conduit  prifonnier  paries 
Danois  k  Capenbague^  trouva  rooyen  de  s^chapper,  &  retournant  en  Suide  il 
l'affianchit  de  la  domination  des  Etrangers  (ft)- 

L'an  1523  il  fut  41u  Roi  en  pleine  compagne  pr&s  tfUpfar,  fur  les  plerree 
eiJrs'affembloient  les  Etaw($$),  couronn*  en  1528,  &  mourut  en  1560,  a. 
prts  avoir  introduit  liRe/igia*  Prouftant*  dans  fon  Royaume.  Il  laifla  trois 
Fils,  dont  Ewe  parvint  au  Trdne,  mais  il  fut  dtooft  en  1568.  Son  Frcire 
Jean  lui  fuccida,  &  tftant  mort  en  159a,  fon  Fils  Sicismond  vint  aprts 
lui,  mais  flit  exclu  en  idoo ,  pour  avoir  voulu  introduire  de-nouveiu  le 

Catbo- 
(s)  Dans  fcs  MfttlUntA  Hifterka  Tom.  ZIL  pag.  I.  See. 

(*)  Au  moihs  ce  Saint  entre  dans  la  Famille  de  Wafa  dans  TArbre  G&i&Iogique 
que  S.  E.  Mr.  le  Comte  Gujlave  Bonde,  S^nateur  de  Suide,  publia  il  y  a  quelques 
ann*es:  oil  il  fait  voir  que  celle  de  Waja  defcend  dc  plus  proche  de  l'aacienne  Maifon 
des  vienx  Stmt.    (i)„ 

(t)  Ckrifiine  ajoute  ici :  „  II  »W  a  pas  un  mot  de  vrai  dans  cette  Gtniahgie  9  dans  tth 
*  quelle  les  turns  Q*  les  Urns  font  fi  confendus,  fu'on  ne  cennottra  jamais  la  Race  Gufta- 
vienne  A  cette  defcription". 

(J)  Ttrez-nfi ,  dit  la  Reine  a  fon  Secretaire  Galdenblad,  la  Writable  Gtnialogie  de 
mire  Maifon ,  depuis  le  Pire  de  Guflave  I.  jufqu'a  moi. 

(**)  11  fut  appelli,  defm  terns,  Guflave  le  Grand,  dit  Cbriftine:  &  en  Hfmt  les  Revo- 
lutions de  Suide  par  Verm,  &  les  Hiftoricns  Suideis,  on  conviendra  qu'il  mfritoit 
bien  ce  Surnom.  ^ 


„  ,.m     ,    .—  ..«..  -  Vo. 

ycz-r  "m"  '——-  *- ! n 

(*)  V.  Spa  CetifreBesSmU  R*um  &  Uninernm  QemaUxkM$  TtU  V.  f L  9c  VIU 

Od  a 


s 


%9%        MEMOIRES    CONCERNANT 

>  ApMdice  Catbolicifme  en  iuide:  &  la  Couronne  fuc  di£6r6e  k  fon  Oncle  Charles  IX. 

fc  fi^ccsju-p^re  de  Gostave-Adolphb,  P&e  de  CHRISTINE,  Reine  de  Sutde  ..** 

tbficatiTc^  groisMOND  latflVdeux  Fils  ,    Ladislas-Sigismond  &'Jean-Casimir,    Rois 

de  Pologne,  Fun  aprfes.  l'autre*    Le  dernier  rpncKNja  &  la  Couronne  en  1668, 

&  vint  en  Ftance,  oil-  Lotns'Xlv.  ~lui  donria'l'Abbaie  de  St,  Germain-des- 

Prez.    II  mourut  it  iyiwn  }e  17,  D^cembre  16ft 

CNeft  *  ptuprAs  &  ceci  que  fe  r^duifenc  Ies  remarqjues  de  CHRISTINE 
-  touchant  la  Famille  de  fVafa>  k  Tendroit  d'oiicela  a  iti  tir6  (*).  Cepen- 
dant  CHRISTINE  s'^tant  apperfue  que  la  G6n4ulogie  produite  par  l'Hifto- 
rien  Ftanfois  itoit  trop  dife&ueufe  pour  pouvoir  4tre  r£par6e  ,  &  qu'il  n'a- 
voit  rien  dit  des  Armea  de  cecte  Famille  Roy  ale,  voici  la  Diflertation  quel- 
le en  a  dreflfee  elle-mfime:  on  l'a  faic  compofer  va  It  alien  par  fon  Secretaire ,  k 
jqui  elle  en  avoit  fourni  leg  matgriaux.  Nous  ne  doutons  nulleraent  .qu'elte 
xie  fade  bien  du  plaifir,  fur -tout  aux  Sutdois,  qui  ne  s'attendront  gu£res  k  tin 
pareil  Ouvrage  de  la  pare  de  cetce  Reine  9  (a)  quand  mfime  ii  s'y  trouvc* 
roit  quelques  paffages  fujers  k  caution, 

Efplicazione  dcllo  Stemma  Gentilizio  </iSuezia. 

II  Manipolo  d'oro  fe  certo  l'Arma  antics  della  Suezsa^  e  chi  lo  dice,  nos 
s'inganna:  mi  fe  anche  yero,  ch'  t  L'Arma  arnica  della  Real  Cafa  Guftattfar 
pa  9  cod  chiamata  in  Suezia,  da  poi  che  ne  ufcirono  dei  Rfe,  poiche  prima 
le  famiglie,  fecondo  1'aatica  ufanza  AiSuada  ,  son  bavevano  cognome  alcu? 
no,  mk  fi  chiamavano  Tal  di  Tale,  eflendo  la  Guftaviana  da  tempo  imme* 
morabile  di  n^zione  pura  Suedefe,  e  non  foraftiera,  come  fon  moke  altre  fa- 
miglie  di  Suezia. 

if  cognome  di  Wasa  fe  ftato  impofto  poi  da9  Tcdefcbiy  e  Ptlaccbi  nei  tem- 
pi pife  moderni,  che  vuol  dire  Manipolo. 

A  quefta  famiglia,  come  ad  altre,  che  la  fortona  hi  efialtafc,  non  fon* 
mancate  favolofe  Genealogie,  Ink  fenza  entrare  in  cantafavole  ,  fi  pud  dire 
con  veritit,  cbe  fia  (lata  trfc  le  antichiffime  e  nobiliffime  in  Suezia  molto  tem- 
po prima  cbe  ne  diventaffero  Rfe ,  e  che  anco  in  iftato  privato  habbia  havu- 
to  comuni  le  Armi  col  Regno  >  come  fipud  provare  da  molti  .antichi  mo* 
numenti  rimafti  in  Sue  da  nelle  Sepolture  degli  antichi  delta  medefima  Cafa 
Guftaviana  in  molti  luoghi;  fe  quefta  poi  fia  per  grazia,  o  conceifione,  o 
altrimente ,  non  fi  fiu  ••«  ••  -       "../«.. 

Vi  fe  perd  chi  crede,  che  TArma  antica  di  quefta  Real  Cafa  foflero  le  trft 
Corone,  e  che  il  Manipolo  d'oro  fofle  pid  moderno:  mk  al  contraries*  cer* 
to,  cbe  le  trfe  Corone  lono  l'Arma  pihmoderna,  ed  il  Manipolo  d'oro  la piti 
antica  alia  Corona:  Mi  coraunque  fi  fia  fe  indubitato,  che  l'un&e  faltra  it> 
fegna  fono  ftate  ufate  vicendevolmente  dai  Rfe  di  Suezia,  e  dalla  famiglia 
Gufiaviana^  efiendo  ancora  in  iftato  privato ,  come  fi  puti  provare  con  antir 
chiffirai  document!  (i> 
.-,/..  Si 

(*)  11  fie  tzquvepauni  fes  Mifceliaaea  Hiftorica  pa^j^i-Hf. 

(•)  D'un  pafllige  dans  la  Vie  de  Cbrijtine,  tctitc  par  dle-m6ne  (pag,  12.)- on  peut 
conclurre  que  cette  Pi^ce-ci  a  6t&  corapofde  apris. 

Q)  J^a voup  que  ces  Monumens  antiques  me  font  trop  fnconnus ,  pour  €tre  affuri  de  tout 
at  que-  fa  Refne  avance  id  Cependanrt  yif  dft  dan*  une  remarque  fur  la  V>  dc  CBriJ- 
tine,  dcrite  par  elle-mftfl*  ft>tfg.  i^.*<i.j;  que  quolque  les  Hiftoneris  Sbiioti  iaycfit  tenii 
kt  Aimes  MU  tvuOU  d«  Wi^  pottf  ttDMinipQle  otr  Bouquet  dMpfv  dc  bfed,  ietsKk 


CHRISTINE    RjBINEDE    SUEDE 


m 


•     Si  credebene,  che  ficcpme  la  SmzU  erii.  prima  Regno  EAetthrt ,  cofl  bab*   Appmam 
bia  varlaco  moke  volte  le  fue  Arme,  e  fiano  anche  confufe  (?on  quelle  delle  tePucSj* 
Gotit,  che  da  molti  fecoli  non  fi  fono  mai  divife  dalla  Saezia.  Mi  come  que*  <******* 
•fta  Nazione  hifatto  ftmpre  piii  profeffione  d'Armi  che  di  Lettere,  ha  pef- 
•ti6rtrascurara  moke  cole  di  quefta, forte:  ohde  non  fe  n'hanno  le  notizie  fi 
chiatei,  ncfi  cepje*  nuffime,  che  tame  rivoluzioni  di  dominj  e  diverfici 
di,.governi,   alte  quali  6  ftata  fogetta  in  tempo  che  il  Regno  era  elettivo, 
hanno  cagionate  varie  mutazioni  non  folo  nelle  Arme,  mfr  anco  nelle  Leggi 
e  ne*  coftumi,  fin  al  tempo  che  comincid  a  regnare  la  .Cafa  Guftaviana,  che 
fi  prima  che  pofiedefTe  furs  btreditario  quefto  Regno.    Stccbe  non  k  ra»- 
raviglia,  che  fi  vedano  tante  varied  negli  autori,  di  quali  non  fempre  diftin- 
guono  i  tempi  ed  i  fecoli,  facendo  perd  grand9  errori  in  molte  cofe  anco 
pi£i  elfenziali  che  non  fono  la  notizie  delle  arme,  e  de*  loro  colori. 
.    Oltrc  che ,  fendo  quefto  Regno  cofi  divifo  dall*  altro  mondo,   haveva  i 
fuoi  affari  ed  intereffi  fi  feparaci  dalle  altre  Nazioni,  che  a  pena  fi  fono  fatti 
conofcere,  e  cid  non  t  ftaco  che  per  via  delle  armi,  colle  quali  hanno  inquie* 
tato  fe  ftefli,  e  gli  altri  in  modo,  che  le  notizie  delle  cofe  loro  fono  ftate  o 
fcarfe,  o  per  lo  piii  molto  alterate  da9  loro  Emoii,  e  Nexmci,  da*  quali  i 
Sue defi  fono  ftati  fuperaci  fpeflb  con  le  parole,  mk  rare  volte  con  le  opere* 

L'AutQre  per6  parlando  delle  guerre  (*)  facte  tri  l&Suezia,  e  la  Danimarc* 
per  la  precenfione  delle  tre  Corone  negli  ultimi  Secoli,  dice,  che  cagiona^ 
rooo  mn  danni  a  quelle  due  Corone:  mk  chi  leggerfc  le  hiflorie  delJ\&r/# 
tfcuert,  che  i  Danefi,  eccettuata  la  tirannia  ch*  cflercitarono  fopra  it  Suezi* 
Del  tempo  del  R&  drift  tone  chiamato  il  Tiranno ,  non  hanno  havuto  mai  nef- 
fan  vantaggio  fopra  i  Suede  fi,  anzi  che  quefti  hanno  triomfeto  fempre  fo* 
pra  i  Danefi:  ne  vi  b  altro  Rfe  di  Dammarcay  che  il  prefente  Cristiano  V* 
die  pofla  vancarfi  d'haver  riporcato  mai  alcun  vantaggio  fopra  la  Svezia* 
L'arbitraggiopoi,  del  quale  parla  Fautore,  fitmeflbin  mano  alle  Cicta  an- 
featiche  per  eterna  vergogna  delle  due  Corone  del  Nort,  ta  (implicit*  e  1* 
barbaric,  delle  quali  fece  che  coftfentilfero  ambedue  ad  una  tal  viki;  ma  poi 
quelle  povere  Citti  1'hanno  pagata,  perche  in  quefto  noftro-  Secolo  fon* 
ftate  quafi  tufte  ridotce  focto  rubbidienza  della  Sumai  e  chi  vive  ancora 
fi  ricorderi  qxxando  fono  ftate  occupaie. 

Ritornandp  all'  Arma,  certo  e  che  la  Saezia  hi  ufata  quelk  del  Manipofo 
d,orar  ed  anco  quella  delle  tr6  Corone  in  diverfi  Secoli. 

11  Manipolo  perd  fi  crede  che  fia  TArma  vera  della  Suezi*. 
.  21  LLone  delle  dueGtffe.  " 

.  Vi  b  -pure  un"  al  orb  Lione  cfee  1'mquartava  il  R£  Giovanni  III-  ch'  k  di  fin* 
fandmi  non  fi  A  perd  di  certo  qual  veratnente  fpecti  a  ciafcuua:  mi  non  (| 
mette  in  dubbio,  che  il  Manipolo  d'oro,  e  le  cr&  Corone  fiano  comuni, 
come  fi  k  detto,  tl  Regno  ed  alia  famiglia  Guftavian*9  anche  prima  ch^ 
cominciafle  a  regnare  r  e  quefto  e  certiffimo. 

Il  manipolo  d'oro  era  amicamente  in  campo  nero9  e  Gustavo  lo  mutd  \n 

azsurro,  quandofti  factoR6,  il  quale3  uni,  ed  inquartd  le  xxb  Corone  ed  if 

Mamfpolo.  d^oro  nelle  fue  Arme^  come  hanno  feguitato  a  fare  portutp'  ifuoi 

Suceeflbri  fino  albtRegina. CHRISTINA,  la  qpaie  nf6  folo  le  Arme  moder- 

.  .  .  n* 


Jibre.  Mr.  flbri  *pourtant  (butenu  par  de»rairdns  fort  probable*,  que  ces  Armer  rei- 
piifentent  proprement  un  Fagot  ou  Faifceau,  femblable  a.ceux  qne  portent  lea  SoMfct* 
fuamMU  veulent  cfcalader  la  muraill^oivle  rempart  d'une*  Ffertereffe  affile; 
*  C*5'  Le  St.  dfe'jPrflf^'ne; parte  qtfeii  pCu  de  ineta  de  eette  guerre  d*»  lf&i»  GmvO^ 
*er;  (fc  it  fe  pent  que  Ctrifikf*  au  lei  ^uefqtie.autrd  Autew  tu  vtfe^ 
J  Oo  3 


Zm  '•  ^M  KB  QUIR  IJ'CONCfiENANHD 

rvr^Mrfdice^al  dfella  <Star«*  e  "Garinv  eslmri!  H  Mkniptota,  iaBOKcnrio&n? 4bI*'jfeli:5|illo 
c^o  Mcts  ju*  della  Camera;  c  nigli  ultima  aam'del  fuo  Regno  nffratohe  fr  tr&'COroneK- 
.  gtfeatim.  je .  e  ^opo  haver  dato  il  Regno  a  Carlo  Gustavo  prefe  per  fe  il  Manipo- 
lo, per  diftinguerfi  da  tutti  gli  altri  R£,  eflendo  quefta  Anna  unicameme 
fua,  e  quella  delle  trt  Corone  in  quel  tempo  comune  fi  alia  Snezia^  che  al- 
ia Pologna  ed  alia  Danimarcai  e  fecequefto,  perche  il Manipolo  non  fofle  le- 
vato  da  gli  altri,  havendo  bavuto  fin  dk  primi  anni'i  penfiero  rifoluco  di  mu- 
tor  Religione  ,  e  per6  di  non  maritarfi  mau 

Havrebbe  potuto  la  Regina  far  pigliar  le  fue  Anne  ed  il  fuo  cognome  alRfc 
Carlo  Gustavo,  m&  havendo  havuto  fempre  in  fommo  difprezzo  flmili  ba- 
gatelle ,  non  vi  penf6  mal:  e  benche  ne  fofle  fopplicaca  dalT  ifteflb  Rfea  far- 
gli  qucfto  honore,  non  voile  confentirvi ,  dicendogli  la  Regina.,  che  quan- 
do  farebbe  ftato  Rfe  vent i qua tro  hore,  il  cogoome,e  la  Cafa  Palatina  farebbe 
unto  buona  quanto  WGujlaviana%  e  che  a  lei  nulla  importava  della Cafa  fua: 
che  defiderava  bend  ,  che  rendefle  eterna ,  fe  fofle  poffibile  ,  la  gloria  e  la 
feliciti  del  Regno  ,  poiche  alcra  Cafa  non  conofceva  in  quefto  mondo,  che 
quella  fola. 

Le  trfe  Corone  fono  fempre  ftate  in  campo  azzurro ,  eccetto  che  una  voita 
in  una  divifione  del  Regno,  del  quale  fi  difputava  per  doppia  elettione.,  ed 
ambidue  gli  eletti  prefero  le  trt  Corone  per  Anna ,  mi  Tuno  in  campo  rof- 
fo,  e  l'ahro  in  azzurro,  ecredefi  che  quefti  foflero  delta  Cafa  Real  Gufta* 
v/ana^  mh  non  fen1  hi  certa  notizia-  Tnttavia  vi  fe  tiii  dice  ,  che  prima  di 
Gustavo  fianb  ftati  altri  Rfc  di  queffar  Cafa,,  e  partkolarmentc  vi  ^  An  cre> 
<Je,  che  il  Rfe  S.  Erico  fofle  della  medefimafaimglist,  del  die  pert  fi  lafcia 
la  veritk  a  fuo  luogo. 

I/Elettoche  prefe  le  trfe  Corone,  e  prima  del  Manipolo,  portava  in  cam- 
po ;zzurro  trfe  barre  d'  oro,  non  d'  argento,  perche.  gli  antichi  ed  immemo* 
rabili  colori  delta  Suezia  fono  fempre  ftati  azzurro  ed  oro  :  e  quefta  fe,  la  ra- 
gione  perche  fi  vedano  quefte  barre  ed  i  Lioiri  col  mampolo,  lfequait 
fotto  ftate  pOi  trafmutate  in  argento ,  forfe  per  lo  fcrupolo  delle  regole  d'  An 
meria,  che  non  ammettono  oro  fopra  oro.  Altri  dicoho  per  efprimere  i  trt 
fattiofi  lafchi  dett&Suteia*,  md  chi  fcrive,  crede  che  i  foraftieri,  e  parricolar- 
mente  i  Polaccbi  habbiano  guafte  le  arme  con  mutar  i  colori  a  lor  capriccio. 

La  materia  del  Manipolo.  chi  dice  che  fia  di  Spighe ,  Chi  di  graminia,  chi 
di  palmc ,  chi  di  lino,  ed  e  che  fi  trova  diverfamente  efpreflb:  mk  certo  6 
che  fempre  fe  ftato  il  manipolo  d'  oro. 

II  Rfc  Gustavo  non  £h  chiamato  daf  Popoli ,  come  fuppone  TAutoref 
poiche  eflendo  egli  in  oftaggio'in  Dafilmarcafcnefug&  in  Mmagna ,  di  1&, 
dopo  molto  tempo,  ritornd  in  Suezia  per  mare,  fuggendo  cofUa  Dammar ca, 
per  la  quale  gli  farebbe  convenuto  neceflariamente  paflare  ,  fe  fofle  andato 
d*  Alletnagna  in  Suezia  per  terra.  Si  tenne  nafcofto  per  uno  fpazio  di  tempo 
nella  provincia  di  Dallta  ,  ove  fi  fece  Capotruppa  de9  malcontenti  d'  ogni 
forte  di  gente ,  indi  comincid  a  poco  a  poco  ad  azznfFarfi  co*  Danefi  con 
fomma  fua  forttma,  e  crebbe  tanto  il  fuo  parti  to,  che  alia  fine  liberd  la  fua 
Patria  dair  oppreffione  de'  Dandfl,  e  caccte  dal  Regno  il  Bit  GHRISTJA- 
NO,  chiamato  in  Suezia  il  Tinanno  :  onde  acquift6  tanto  merito  collafim 
Nazi  one,  che  di  confenfo  comune  fti  dichiarato  R6,  e  fti  lui  9  e  non  Gio- 
vanni, che  fece  il  Regno  hereditario  n?lla  fua  famiglia  mafculina,  chiamata 
da  lui  Gujlaviana.  Concede,  in  memoria  di  quefta  fua  gloria  e  fortuna,  gran- 
di  e  fpeciali  privilegj  alia  provincia  di  Dallia  ,  quali  hi  goduto  fin  tanto 
che  durarono  i  fuoi  fiicceflbri ,  e  gli  furono  accrefciuti  dal  R6  Gustavo  A- 
dolpho,  e  dalla  Regina  CHRISTIN'A. 

il  R6  Carlo  IX.  Padre  del  .predetco  Rfc  jGustavo  Adolp^o,  dopo  havef 
fcacciato  il  R6  Siqismondo  fuo  Nipptedal  Regno  ,  16  refe  hereditaria  an* 

che 


CHRISTINE  REINB  DB  SUEDE.  *9$ 

eke  nelle  femine,  in  mancanzt  della  Iinea  mafcoUna  ,  efdufe  perd  le  femfae    Appctmm 
naritate,  e  1ft  loro  defcendenza:  e  qatfta  Coftituzione  fti  facta  dal  medemo  {eweesj*.. 
Rfc  Cailo  IX.  a  Norkopim  V  airoo  .1604*  ch*  fc  una  delle  leggi  foadameatali ftlficati** 
delRcgao* 

U  cafo  aveime poi  nella  perfbnadi  CHRISTINA,  che  fuccefie  alia  Coro* 
m  dopo  la  mom  del  Rfc  Gustavo  Adolpho  fro  Padre ,  il  qual  haveva  di 
gia,  run  vita  durante,  fetto  preftarle  homaggio  nel  1617.  come  dice  V  Aucore 
in  virrtt  della  fudetta  Coftrtuzione  del  Rd  Carlo  IX.  fuo  Padre. 

Si  deve  perd  avertire  l'Autore,  ch*  fc  falfiffimo,  che  Tanno  1635.  fofle  fitter- 
decreto  a  favor  di  CHRISTINA ,  porche  dal  tempo  che  le  ft  preftato  ho* 
maggio  y  vivente  il  Rfc  fuo  Padre,  ftf  riconofciuta  per  Hefede ,  e  dopo  la 
di  loi  morte,  per  Regfna  da  tutto  il  Regno  ;  il  che  fti  fatto  del  1633^ f 
*  Molto  pin  falfo  fc  che  in  quell9  anno  fofle  ftato  determinate  ,  the  mattcan- 
do  la  Regina  CHRISTINA ;bavefle  da  fuccedere  la  Cafa  Palatini,  ed  i  figlf 
del  Principe  Giovanni  Casimiro  Palatini*  ,  non  eflendofi  mai  penfato  in 
Sttezia  a  tat  cofa,  e  farebbe  ftato  lapidato  r  chi  baffle  havuto  ardire  di  fo- 
gnarla ,  nfc  durante  la  minorUa  fi  poteva  fare,  n&  penfire  car  atceouto.,.anzt 
quefto  fuppofto  fe  tanto  lontano  dal  vero,  che  moke  volte  ,  nella  minorita, 
il  Senato  e  la  Regenza  di  Suezia  fono  ftaxi  ful  punto  di  cacciare  dal  Regno  il 
Palatini)  con  tutt'  i  fboi  figli:  il  che  In  tanco  non  fCi  efleguito,  in  quanto  1ft 
Corona  gli  doveva  una  grofla  fomma  di  danari  per  la  dote  della  moglie  9  c  le 
guerre  non  gli  permettevano  air  hora  di  pagargliela* 

Entrata  laRegina  CHRISTINA  nella  fua  magrioriti,  dicMartr  fubito  la 

Sierra  alia  Dunimarc**  mfc  fene  fbrig6  prefto  prefto  con  fomm^  fua  gloria  & 
liciti  r  e  ftabili  le  fue>conquifle  fatte  fopra  quella  Corona  con  una  pace 
gloriofa  ed  avantaggiofa  afe,  ed  al  fuo  Regno:  Fix  quqfta  guerra  che  diede 
campo  al  Principe  Palatini  Carlo  Gustavo  fuo.Cugino  di  fegnalar  il  fuo va- 
lore,  e  far  conofcere  t  faoi  talenri  alia  Kegina,?  poiche  fervendo  egli  nella 
fua  aronata  in  Memagna di  Capitano  di  Cavalier ia,  fa  fpedito  dal  Torftenfon^ 
the  la  comandava  allora  come  Marefciallo,  e  Luqgotenente  della  Regina, 
per  render  conto  alia  Maefti  fua  dellr  operate  fuo,  e  ricever  i  fuoi  ordinir 
fcavendo  la  Regina  fentito  le  rekzioni  del  Principe ,  e  conofciuro  in  lui 
talenti  e  valore,  vi  pofe  la  mira  come  a  fbggetto  che  le.parve^equato  at 
diflegnoeh'  ella  haveva  cH  ftabUiral  Regno  nfilia  di  lui  perfbna'una  nuova 
frccelfione,  poiehe  noi>  fi  poteva  fperar  da  lei  *  per  eifcr  rifolujta  di  non  ma* 
litai  fi  mai,  come  s' 6  detto  di  fopra.  Oncle  Id  fpedi  di  nuovo  con  ordini  ne- 
ceflarj  al  Medemo  t^rftenfon^  e  gli  diede  un-  regimerito  di' Cavalleria  Tedefeai 
sella  ftefla  armata y  e  gli  fece  molte  altre  grazie. 

i'Dopouqo  Spaaio  di  tempp,  continuando  il  detto  Principe  a  fegnalar  il  fro» 
valorem  lo.dic:iiafi6^  nella  fua  aflenza,  fuo  SuccefTore,  in  cafo  della  fua  mor-r 
ier  ed  a  rqyfifta  fuccefQone  ftemd  aflai  a  far  conientke  il  Senato,  e  gji  Sta^w 
QueOo  fi  fa|.Lp  u.cli'  anno  1649.  (^  < 

Efleib^ 

<*).  (Teffiune  faute^  car  ce  fut  Tan  1649  que  Charles -Guitave  fut  d<c!ar£  par 
fc*  Etacs  de  Sttide,  .Prince  Succeffeur  de  Cfciftine.  L'Auteur  parolt  avob  fait  cette 
Mvue  &  defFein  pour  pl&crer  le  paragraphe  fuivant,  eh  il  die  que  la  Refna  rappelfi 
Torftenfttotw  H48,  &  fit  CHAftLE«-.G6tTAVB  Gdo^califfimeft  fa  place  .^  Ftrjienfm  de* 
manda  fwrtoiffon  de  fe  d^mettre  de  fow  Commandementf  a^ufe  de  ia  geuttf  done  iV 
ttolt  exttdruement  travaitt^  U  ldbclnt  di»  Taa  itofi ,  &  Caaaajis -Gvstav*  W*ah- 
#bc  M  fucG^da.lmrt^diatement.  Ce  ne  fut  que  deux  ao^^pris  que  le  Ftince  Cff«- 
lb*-  Gu9TAV£.devint  Gte^ralifCme  de»  Arui^ea  de  Sutde  en.  AUm*p*+  >  oft  it  tint  1* 
■ais  &  fexlcucion  de  la  Paix  de  Wcftpbalit.  (i> 

4b]  X  Sea  JDdmoiici  dk  CHRISTINK Tot*  I,  pa^  11.  v&%  **%  *c  n*+*l*^  ".  N 


sOS-'-'-il-lTftSOlffE^lJC  0:N  CEIRIN  ant  -  -i 

"tptfURia  "^encto^PlTu^  favorrfi 

4e pieces  ju-  die  glihaveva  facto,  lo  rfmand* di  nuovo  coxrxfodici  tirilla  buomrni  in \rftt*- 
ttficatiret.  ^j-^e  lo  dichiard  fuo  Luogotehente  Generate  Generaliffimo  in  Alkmagn*% 
richiamando  il  Torftenfbn  in  Suezia,  e  quefto  ft  fatco  del  1648.  di  prima  vera; 
mi  la  pace  fatca  coll*  imperio  fini  quefta  fpedizione.  Hebbe  poi  ordine ,  e 
plenipotenza  il  Principe  fudetto  dalla  Regina  a  trattar ,  e  conchiudere  il  Trat- 
rato  dell*  EfTecuzione  per  parte  della  Regina  col  Principe  Picolomini  Pleni- 
pontenziario  delP  Imperatore  a  quefto  effetto  ,  e  cofi  reftd  febza  altro  com- 
ando.  -  •  •"  •  . 

Concinud  pol  la  Regina  a  governar  come  prima  ,.  confervandofin'.all'  ulti* 
lao  momento  la  fuafuprema  autoriti,  la  quale  ft  pofleduta  da  lei  maggiorei, 
e  piii  aflfoiuta  di  quella  che  ogn'  alcro  R6  fuo  Predeflbre  have/ft  havuta  mai: 
il  che*  notoa  ttuta  la  Suezia,  che  la  Maefti  fua  fi  refe  in  quel  tempo  glo- 
rioft,triomfante,  e  formidabile  per  mare,  e  per  terra  a  YEuropa  tutta,  econ- 
clufe  finalmente  quella  Pace  di  Wtflfdlia  fi  gloriofa  a  lei,  ed  al  fuo  Kegno, 
ouanto  ogn'  uno  fit.  Onde  dal  Regno  le  ft  decretato  il  cognome  $Augu* 
Jta,  ;  el'arco  triomfale  con 'la  fequente  Iofcriazione : 

>    '  -     OPT.  MAX.  PRINC. 

RKGINAE.  CHRISTINAE.  AUG.  * 
-       SUECIA  SUA.  FELIX,-  VICTRIX;  TRIOMPHANS. 
,      D.D* 

*  In  mezzo  a  quelle  gloi-iofe  attioni,  illumiri*ta:  da  Dio  fini.di  cdnnofcere. 
conSalomone:  quod  omnia  vaniias;  e  fentendo.fi  chiamata  alia  gtofia'di  profef* 
fare  a  tamo  fuo  cofto  la  veriti  della  fede  Cattolica,  per  efleguire  un  fi  grati 
perifiero,  e  non  mancar  n&  a  Dio,;  tffe  a  fe,  nfe  al  fuo  Regno,  dichiard  il, 
rrincipe  Carlo  Guftavo,  e  i  di  lui  Defcendenti  mafcolini  R6  di  Suez/a  fuoi 
Succeflbri  nell'  anno  1654.  che  contando  doppo  la  fua  Maggioriti  ft  il  deci* 
mo  del  fuo  Regno,  e  l'auge  della  fua  gloria  e  fortuna,  rifervandofi  intiera 
cd  illefa  la  Sovraniti,  nella  quale  Iddio  l'haveva  fatta  nafcere,  per  poter 
con' liberti, fenza  recar  difturbo  al  fuo  Regno ,  profeflar  la  veriti  della  noftra 
S.  Fede:  come  pbi  fece  quando'  venne  a  Kma.    ;  i 

Il  Rfc Carlo  Gustavo,  per  dar  qualche  contfafegiio  delP  immenfo  ebligo 
luo  verfo  la  Regina  CHRISTINA;  fece  ftampar  una  Medagiia  che  ft  Ja  fua 

frima  con  quefto  motto :  A  Deo  et  CHRISTIN2E ,  e  mife  ne*  fuoi  primi 
Hplomi :  Carolus  GtrsTAVus  Dei  et  Cbriftina  gratia  Rex  &c.  (*} ,  e  lo  po- 
teva  dire  con  fomma  ragione  e  veriti,  fapendo  egli  molto  bene,  quanto 
fudor,  e  fatica  haveva  coftato  alia  Regina  il  metterlo  ful  Trono :  e  fi 
ftentd  nfe  primi  paffi  che  fece  la  Maefti  fua  in  favor  del  detto  Princi- 
pe ,  ft  Iddio ,  e  lo  fi  la  Suezh  tutta-,*  quanto  fudor  e  fatica  coftafTe  alia  Regi- 
na di  compir  quefta  grand*  Opera,  poiche  ft  eifeguita  contro  la*  volenti  di 
tutti  gli  Stati  del  Regno  quad, fin9  all'  ultimo  momento,  e  tutto  V  Inferno  s* 
armd  in  quell'  occafione  contro  la  rifoluzione  della  Regina  ,  e  oppofe  da  u- 

na 

(*)  J'avoue  que  }e  n'al  jamais  vu  aucun  Diptome  du  Rot  Chaius-Guitavs  avec 

une  pareille  politefle  pour  la  Heine  Chriitine,  &  je  tiens  que  ce  n'eit  qtfun?  exag4» 

ration  de  TAuteur  Itdim:  les-Etau  de  Suede  n'ltaftt  d6ji  que  peu  .contena.de  la  M6- 

daille  marquee  ci-deflus,  difent  que  ce  n'6toit  que  par  leur  choix  que  ce  &oi£toi* 

1    parvenu  an  Tf6ne  (1).   - 

(i)L.  C  paa*4I5.  Af%  .,        ,.  ; 


CHRISTINE    REINK    D  E    S  U  E  D  E,  ipf 

M  parte  qaanto  di  lufinghe  P  ainbizione  ,  la  gloria  e  la  fortutoi  pofRmo  for-    Appwdk* 
mare  in  un*  animo  grande,  c  nobile:  e  dall*  altra  lo  fpavento  con  qaanto  di  de  «**• 
formidabile  pu6,e  deve  temerfi  dalla  prudenza  humanain  an  cimento  fi  terri-  J*****- 
bile,  dove  u  trattava  dell*  intiero  fagrifizio  della  fua  gloria ,  della  fua  form* v€* 
na,  e  per  coG  dire,  di  tutto  1'  efler  iuo.    Mi  Iddio  benedetto  la  fortified  a 
tal  fegno  con  la  fua  grazia ,  che  con  una  conftanza  pit  beroica  fuper6  tutte 
te  difficolt*  ed  oftacoli ,  e  fi  fece  ubbidir  per  V  jiltima  volca.  „  E  fi  riputa  ft 
„  particolar  providenza  del  Sig*.  Iddio,  il  qual  voile  per  mano  delta  Regina 
„  CHRISTINA  incoronare  il  R&  Carlo  Gustavo  ,  come  in  molte  occafio* 
„  ni  hi  confeflato  1'iftefib:  e  cbi  diverfamente  racconta  quefto  fatto ,  offen- 
„  deDio  ch*  6  P  iftefla  veriti,  e  ft  torto  ad  tmbidue  R*,  CHRISTINA 
f ,  e  Carlo  Gustavo  (*\  n 

Si  vorrebbe  far  levar  quelle  monete  anticfae  di  Suezia  che  cita  PAutore, 
ed  in  particolare  la  MedaglU  della  Regina  CHRISTINA,  Madre  del  R* 
Gustavo  il  grande  citate  dill'  autore,  perche  fono  barbare,  e  non  fervono  * 
niente. 

Si  deve  notare  che  i  titoli  di  R6  o  Regina  diflegnati  che  fi  trovano  nelle 
monete  del  Rfe  Gustavo,  e  della  Regina  CHRISTINA  fono  termini  uftti 
anticamente  nel  tempo  della  Minpriti,  e  ci6  fe  neceflario  che  fi  fappia  dai- 
P  aatore,  come  anco,  che  il  prefente  Rfe  non  fi  chiama  Carlo  Gusta- 
vo, mk  femplicemente  Carlo. 

Num°.  III.  Tome  III.  pag.  97. 

Lettre  iennoblijfement  de  Jean  Cabeljau  en  i6f2.  (\) 

Not  CHRISTINA,  Dei  Gratid  Suecorum,  Gothorum  Vandalorumque  R*gi* 
ma,  Magna  Princeps  Fin\and\x,  Dux  Efthoniae,  Careliae,  Bremae,  Verdae, 
Stetini-PomeraniaB,  Caflubiae  &  Wandali®,  Princeps  Rugia* ,  nee  non  Domfr 
na  Ingriae  &  Wismariae.  Notum  tefiatumque  facimus  univerfis  Qp  fingulis,  ad 
quorum  notitiam  ba  Nofiree  litera  perventura  funt ;  Quod,  etfi  viri  prudentes  Qf 
virtute  pr adits ,  ad  bent  beathque  vivendum  nihil  fibi  deejje,  fed  in  ed  exercendd 
mnem  foam  f elicit atem  pofitam  cenfeant ,  fit  tamen  ,  Divind  Provident  id  res  &  ac- 
tionem bumanas  dirigente,  ut  fuispramiis  fruBuque  uberrimo  nunquam  deftituam- 
tur.  Idque  imprimis  it  Majoribus  &  Predecejforitus  Nofiris  Serenipimis  &  Gloria* 
fijfimis  Kegnorum  Sueciae  Regibus,  omni  tempore  obfervatum*  latere  poteft  nemh 
mm,  qui  ab  ufque  dum  Rempub/icam  non  tanfitm  legibut  armarunt,  Jed  &  armis 
fulcierunt,  more  &  infiituto  aliarum  gentium,  id  unice  fategerunt,  ut  virtutibue 
flaros  &fide  confpicuos  ab  ignavd  muhitudine  &  plebecutdjegregarent,  ad  boner 
res  eveberent,  atque  perpetuts  lnfignibus,  tanquam  indubitato  tejiimonio  perfpe&e 
&  nota  virtutis,  exornarent,  quo  nonfolum  nomen  laudabile  &  magnifieum,  dum 
ii  vivunt,  babeant ,  fed  fffatisfunSi  adfecuturam  pofieri totem  perpetuam  nomi- 
nisfui  gloriam  transmittam ,  &  aliis  ad  virtutem  omni  fludio  exco/endam  fiimulum 

& 

.  (*)  Ces  lignes  marquees  ici  par  des  guillemets,  font  ajoutdes  de  la  main  de  la  Reft- 
ne. 

(f)  Copie  re(ue  de  S.  E.  Mi.  wa  der  Lube,  Confeiller  priv<  de  &  A.  R.  Madaao 
la  PrincefTe  d'Oiuaoz. 

fomc  IK  Pp 


Mi. 


198         MEMOIRES    CONCERNANT 

AMentae  &  cakar  addant.    Quorum  hudaifflmh  mfiimis  Qp  exemlh  No*  infifientes ,  cum 

AeVUoc*     videamus  viriuti  prxmium  nunquam  defuijfi,  otium  verb  &  ignaviam  ubiauefor* 

jttfttictfr    defcere,  fine  dijcrmtne  Gentis  &Natianis,  Us  Regiam  Nofiram  gratiam  &  bmsh 

gnitattm  potiffimum  impntimts,  quitririvte,  prudatuid  &  longo  return  ufu  id  fib* 

women  atque  deem  aequifiveruni ,  ut  tot  adeo  *rx  uteris,  papulansibus  id  eorum 

•  meritis,  dignos  confer  emus,  qui  encomiis  &  honoribus  ultrb  4  Nobis  txornaren- 

fur.    Quorum  in  numero  turn  vidimus  animoque  Nobiftum  reputaarimus,  jure  me- 

rito  colhcandum  ejfe  fubditum  Nofirum  Eximium  &  ConfuUiffimum  Nobis  finceri 

fidelem  Do&orem  Johannem  Cabeliavium,  Gandenti  in  Flandrift,  ex  boneftd  & 

praclaraprojapid,  oriundum,  qui  ab  ineunte  estate  ingenhm  liUeris  &  moribup 

frobi  excoluit,  Academiafque  eelebr tores  frequent  undo ,  nee  nm  perplures  exotica* 

regimes  perluftrando  ,   tantam  &  pubiici  £5?  privati  Juris  feientiam  aequifivit  9 

fru&u/que  concepit,  ut  publicum  foTtdet  eruditionis  tefiimonium  fimmofque  in  Jure 

honor es,  magna  cum  laude  reportaverit.     Adbac  mn  inmerrtb  recordamur  defun&f 

patris  ipfim  Abnbami  Cabeljavii,  dumin  vwrs e$et,  dive  Avo  Carolo  Nono  ¥ 

divoque  Parenti  Nofiro  Guftavo  Magno,  gbrhfijfimx  Regibus  recordations,  adeb- 

que  Nobismet  itfis  in  minorennisate  Nofird  Regnoque  Suecise  variorum  conditio* 

vum  fingulari  ftudio  ac  dexter  it  ate,  prafiitorum  jervitiorum;  in  qmbus  nihil  plant 

eorum ,  quxfidum  decern  Mini/hum  intermijk ,  adfeSumque  fuum  in  Regnum  boc 

Regefque  fuos  luculenter  probavis :  Quo  ipjo  cum  da  utroque  prxclari  merhusfitr 

adebque  dignus  habitus,  eui  honoris  ac  funftionum  compen/atio  ubertim-obtiugeret* 

nee  tamen  ob  fubfecutam  mortem  ipfi  conferri  potuerit,  idcivco  Not,  ex  fingulari 

gratid.&  favore  Regie,  quo  utrumque  Cabeliftviom,  & patrem  &  filium,  com* 

ple&itnur,  pariter  ac  intuitu  recenfitarum  vtrtutum,  &  meritorum,  nee  non  fret* 

fpe  indubid,  fere,  utpr<edi&us  Do&or  Johannes  Cabeliavius  in  devoto  adfeQu  &' 

fide  in  Nos  &  Regnum  Nofirum,  conjfanter  fit  perfeveraturus >  renovatione  tituli 

£f  dignitatis  vera  Nobilitatis  eundem  condecorandum  duximus,  prout  explenitudi- 

nepoteftatts  ac  ^MpjeJlBtis  Regie  bifce  johajmem  Cabeliavium  cottdecoramus,  bo* 

ftefiamus  £f  ornamus,  it  a  ut  h  mode  &  inperpetuUm  ille  ejusque  bxredes  ac  pofieri 

Utriufque  fexUs  Ugitimb  b  lumbis  ejus  nati  $  nafcituri,  pro  veris  Nobilibus  ab  om* 

itibus  agnofci  fir  baberi  omnibusquejuribus,trxrogativis,  libertatibus ,  kgibusr 

Statutis,  confuedinibasy  muneribus,  dignhattbus ,  &  qmbufcumque  a/iis  induhii 

£P privikgiis  Nobitium',  nullis  penittts  exceptis  eorum  quxNebili  viro  legibus  &" 

moribus  aebentur,  atque  imprimis  Ordini  Equeftri  Nobiltque  h  Nobis  concejfh  da* 

tisque privileges  con/en fanea  funt ,  gander e,  fir  inter  Mobiles  Regni  No/hi  colloca~ 

ti,  £r  cenferi  poffint  ac  debeanu    Infignia  verb  efuf  confueta  eoque  mode  au&a  & 

ampHficata,  quo  prafenti  Scemate,  cum  fuis  colon  bus  btc  ad  vtvum  depiSta  repe* 

riuntur,  ipfi  renovamus  &  adfignamus,  nimiritm  Clypeum  rttbri  coloris,  in  cuju* 

AreA  duo  Afelli  t  (vulgo  Cabeliau  vocatiij  fupraque  eorum  capita  bin*  coron* 

deaurat*  conjpiciuntur ;  Clypeum  autem ,  feu  Scutum  gated  apertd  cum  velamini* 

bus  albi '  &  rubri  coloris  prcecin&a  tegit,  cujus  verticem  exornat  corona  inaurata^ 

fupra  quam  fimiliter  Afellus,  cauddfurfum  ereddH  extat.    Quibus  lnftgnibus  pre* 

dtftus  Johannes  Cabeliavius  e/usve  pofieri _utriufque  fextis  legitimb  nati  &  najcitt^ 

ri,  quocumque  loco  &  tempore,  publicb  &privatim  in  omnibus  boneftis  &  decen- 

tibus  a&ionibus,  expeditionibus ,  bafiiludiis,  vexittis,  tentoriisr  annull*,  figURf* 

monumentis,  adi/iciis%/cu/pturisr  pldturis,  aliisque  rebus  &  occafionibus  omnibus* 

de  jure  &  confuetudine  gaudendly  fruendi,  &  utendi  potefiatem  babeant-     Ab 

omnibus proindl  Potefiatibus,  Regibus,  Principibus,  Rebuspublicis  ttberis,  adeo* 

que  univerfis  g?  fingulis  cujufcynque  UliftatHs  ac  conditions  fuerint,  amid  &  ref* 

tieftwb  benevolb  requirimusi  Regni  autem  Nofiri  di/eSk  ac  fidelibus  viris  fubdith* 

&  incolisr  Precerfbu*,  Gomittbu*,  Baronibur}  Equitibusr  Nobilibusque  reiiquip 

aiUfqut  cuju/cunqui  etdht*  £f  eondiehnit  fiveri  &'firib  mandamus ,  ut  pNunemo* 

malum  Nabilcpv Jobamneta  Cabeliavium,  ejus  Kberos  legitimes r  corumqut  poficrdr 

$*a  veris  &getiuinti  Nobillbut  ognofcant  £f  benmmr  Qt  ad  quxemtque  jura  £f 

..  <  •  mum* 


CHRISTINE   REINS    D  E    SUEDE,    i99 
mania  NobiBa  4 

Nee  in  plenarid  Dignitfiium,  Jitrium  ac  friviZegiofum'i  Vhhis  ipfi  tttijhui tcoJ- 
Jatorum  fruitione  uBo  modo  titrbent,  hnpcdbantve,  atk turbari  impedirive  faciant , 
esut  pertnittant.  In  quorum  fidem  maforem  prafentei  manu  Noftrd  fubfcriptas^  Si- 
gjffo  Nqfiro  Regnique  Majori  firmari  jujfhnus.  Qua  dabantur  in  Rigid  Noftrd 
Stockholmenfi  ,  Die  Oaavd  Junu,  dm*  fupra  milkfimum  ,  fixcenufimum, 
juinquagefm*  fecundo. 

CHRISTINA. 

Nicolaus  Tungel 

Cancellarius  AuUe. 

Lettre  de  Jean  Cabeliau  au  Roi  Gustave- Adol- 
PHE  (*)  du  2$.  Juillet  1629- 

Sacra  Regis  Majeftati, 

Trifle  admodim  bite  allatum  nuncium  de  accepti  clade  ,  deque  vubure  S.  A» 
J/.  Tua  infii&o  ,  quemadmodum  Hambargenfes  trattferipftre,  plurimos  maximot- 
que  bk  percuifit.  Quod  quantifier*  me  adficiat ,  equiaem  verba  defunt%  quibus 
tune  animi  mei  morfum  expBcem.  Nam  tamen  omnini  do/ore  contabefcoy  dum  Ute- 
ra  Mercatorum  variant,  fibi  invieem  contrari*.  Atiquid tamen  fubejfe,qwd  ru- 
mori  caufam  dederit,  communis  opinio  eft.  Utut  fit  y  msfaltem  augis  &  urget% 
qui  S.  R.  M.  Tua  omnia  debemut.  Ego  verb  ardentiffimis  Deum  votis  precir 
vufque  fatigo 9  ut  S.  R.  M.  Tuam  inter  tot  dubia  ac  pericula9  iuta&am  diiifer- 
vet  ac  incolumem.  Non  enim  neverca  btlH  alea  tantit  aufibus  rehtSetur  aut  no* 
vcaty  quia  exinde  maxima  redundet  caiamhas9  qua  non  tantitm  imi&um  Sued* 
cum  Regnum9  vet  km  etiam  finhima  perturbet :  quare  fimul  omnes,  ut  nemo  no* 
torn  auguftis  S.  &.  M.  Turn  conatibus  adjpiret  &  adplaudat,  fumrnii  excandef- 
cunt  votis,  neu  quid  bumankks  S.  R.  M,  Tua  acciaere  fata  jmant,  quod  Dem 
velit  audiatque!  Quod  rmper  fcripferant  Conftaminopoli  deintegritate  acfida 
Patriarch*,  nunettatet.  En  &  R.  M.  Tua  fpecimem  &exemplum,  undt  bauri* 
re  dabitur9  quid  aegente  demiim  Hid  Jperandum  fik  Quofque  Princeps  Nofterpn* 
cetferit9  ex  infertis  quoque  S.  R.  M.  Tua  facto  deprebendet.  Nequaauam  dubitc* 
tur9  quin  obfeffos  denique  expugnaturus  fit,  Hoftis  mm  exercitu  fuofiuSuat.  Nh 
bit  ba&enbs  quidem  valuity  quo  aufus  Princeps  elideret.  htfuper  mare  quoque 
Hifpanum  miris  in  dies  modis  frangere  a  I  lab  or  ant.  Quern  hjUxit  terrorem  ffcr- 
nius ,  alii  adaugenU  Ita  ut  nunc  undique  panb  fibi  metuat  Hifpanus.  Quit 
tandem  futurus  fit  exitus,  tempore  patefcet.  Interim  ezo  S.  R.  M.  Tuam  unh 
cum  exercitu  fuo  divina  tutela  ac  eurm  commendo.  Salve  Rex  Serenijfimef  Qjma 
cfementid  Tud  magis  magifque  bea* 

Sacrae  Reg.  Maj.  Tu» 

Hag*  Comitum  %$.  Julii  16*9.  rr    .,«  ,~         ~      ~ 

HumtlUmus  aut  obfervantij/lmue  Client, 

Johannes  Cabeljavius. 
Let* 

(+)  Tirie  du  Volume  Epidoiarum.  Job.  Mler -Solvit >  cogwudqpte  p«  Mx.  k  Saj 
croaire  Laurent  Salvias.  I  c  p.  147. 


fc/tfct*Jo. 
fcicau?*, 


300    MEMOIRES    CONCERNANT 

Lettre  de  Jean  Cabeliau  au  Grqnd-Cbancelkr  Oxen* 
ftierna  (*)  du  16.  Mars  1630. 

Bum  jam  pro/ens  invitat occafio ,  /^?r  illuftrij/ime ,  non  pqfjumy  quin  has  ad  TV 
firibam  Utter  as.    Quamquam  nihil  ego  qui  Jem  babe* ,  quod Excellent i*  Tme  gen* 
rofitate  dignum  baberi  meteatur.    Qyid  namque  aliud  tanto  Heroi  offer  am,  quam 
mea  qualiconque  ftudia  ac  officia?qua  certe  jam  pr idem ,  ut  debui ,  Excellentia  Tua  ex 
animo  propinavi.    Tantitm  hoc  ferib  pqftulem ,  ut  ea~  agnofcere  ne  gravetur.     De 
quo  non  ejfet  nunc ,  cur  follicitus  bocpeterem ,  fi  Excellentia  Tua  non  neceffe  babuiffet 
abire  in  Boruffiam.    Nullus  enim  ambigo,  quin^fi  boc  aliter  contigiffet^   vote 
mei  jam  dilt  compos  evafijfem.    Sed  it  a,  credo,  fuerit  in  fat  is,  quo  me  unico  con* 
folor.    Et  quid  ultra  ingemifcam%  Adbuc  Tua  probis  ac  boneftis  peSoribus  patet 
Excellentia.    Etfi  hie  commoror  facilh,  tamen  bite  exundetTuus  favor ,  quo  patrh 
mei  viri  optimi  vel ex  parte  fubleventur  onera.  De  quo  ut  Excellentia  Tua  cogitet ,  ve- 
bementer  rogo.    Ego  verb  pergam  interim  bonori  atme  commodo  Sueciae  defudare- 
Quantis  autem  votis  fludiifque  Regno  vefiro  gratipcari  ,coner  ,  vel  ipfi  illufirijfimi 
Domini  Or  dines  Generates,   quorum  familiaritate  egoutor,  facili  tefientur.    Ita 
Dens  meamet,  ut  ego  ftatHs  vefiri  tncolumitati  ex  toto  animo  beni  cupio.    Intelle* 
xeramjam  nuper,  Jacram  R   M-  de  annuo  aliquo  Stipendio  cogitajfe.    Qpidde  eo 
fit ,   nihil  certi  ba&enlts  expertus  fum.     Poffet  banc  benignitatem  minimo  negotio 
Excellentia  Tua  renovare.  Qpod  rogo ,  non  tarn  med  caujfd  9  quhm  ne  pergam  Parent* 
tes  mees  ultra  premere.    Alias  (audiat  Deus  teQis!)  vel  gratis  me  totum  ufibus  & 
R.  M.  confecrarem.    Nolim  bde  in  parte  ulli  cedere  mortalium. ,    At  fortajjis  ro* 
getTua  Excellentia,  cur  non  bis  in  oris  promotionem  jpeStemf  Malta  bk  funt,  qua  me 
movent.    Primum.quidem,  quia  Parentes  meos  babeo  in  Suecii.    Alterum,  quia 
ab  incunabulis  Studiorum  cutricula,  jubente  Patre,  in  commoda  regia  direxi.    Ter* 
tium,  quiabtcfibi  perfuafum  babent  omnes  me  Sueciae  deberu    Quod  manifeftiits 
txpr'tmerc,  vetat  verecundia.  Sed  &  jcripfi  bde  de  re  antebac  ad  Tuam  Excellent iam^ 
Quartum,   diffuafio  D.  Marefchalli,  qui  nuper  mecum  ferib  de  bifce  diferuit  % 
wero  Suecid^ftiidioinflammatus*  Quintum,  &  regia  ^  &  Tua  Excellentia  promffiu 
Cat  era  inumbre.  An  juftm  ba  fint  caujfa,  bauddijpcultcr  Excellentia  Tua  colli  gat.  In 
fro  acquiefco*    Perro  Excellentiam  Tuam  obteftor^  ut  per  gat  Patrem  meum  buma* 
nitate  fud  &  adfeclu  dignari.    Non  equidem  me  clam  ejfr  effe  quo/dam  ,  qui  mi- 
nits  bent  Patris  mei  innocently  velint.     Sed  r  quod  firmiter  credo  9  tuebitur  earn 
generofa  Excellentia  Tua^  qui  menu  defino  me  blc  macerare.     Heinfii  caufam  ut 
quoque  agnofcere  dignetur,  per  facta  Mufarum  rogo.    Na  vir  ille  omnium  calcuh 
iio&ifftmus,  gratus  erit  in  perpetuiim.    Scnpfit  jam  nuper  ad  me  Fir  amplijfimus% 
Regis  Hifpamarum  atque  ifabell©  Medicus  Cubicularius  9  quantum  praftitiffet  in 
Jmnumento  fuo,  De  Ordinibus  Equeftribus  omnium  totius  Orbis  terrarma. 
Principura.    Opus,  fcilicet  ptopewodiun  ad  umbilicum  perdu&um:  deefjetantum 
nonnulla  adbuc  Suecica  &  Danica:  quibus  comparatis,  {am  doftiffima  ilia  Volume 
na  confummatum  iri.  Petiit  btcamicam  d  me  manum.  Quarenonpojfum  :  (jgnofcaty 
quafo ,  Excellentia  Tua  mea  JibertatU  )  quin  cum  E$cellentid  Tud  boc  cofnmunica* 
rem.  Scripfi  quoquebdede  read Dominum  Sal vi um.  Si  Tua  Excellentia  alicubi  fefi 
commodare  pojjit,  fludiorum  nomine  rogatur>  ne  defit*   Not*  erit  boc  Suecias  dedcr 
cert,  quod  ille  Vir  magnus  multi*  eomplexus  eft  paginis.     Pluribus  Tuam  Exceh 
lentiam  bifce  detinere  non  aufim.  <Ipfa7  ecce,  verba  Domini  AuQoris  breviter  art* 

neSam 

*  (*)  Copie  tirle  Ju  Vbfamen  Bpiftolarn*  jfeh  Ailer- Stlvii  pag,  ijf?&  J  54-  coumm- 
niqu*e  pax  Ms.  1c  Secretaire  Laurent  Salvius.  .  j 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.  301 

me&am.    Etprimi  quidem  antes  novife,  quid  certi  babeatur  de  Or  dine  Equitnm    *****„ 
Seraptaicorum.     Secundb,  quid  de  Qrdine  Cherubinorum ,  alihs  nominis  Jefu,  dei^jS! 

Sum  inftituerit  Magnus  IV.  Sueciae  Rex  anno  1334.  Tertib,quid  de  Ordine  Gla-  Ctificati^ 
ii  &  Balthei  militaris.  Qpartb*  quid  de  Ordine  Montis  Oliveti,  Regibus 
Sueci»  olim  attribute.  Quintb,  de  Ordine  quid  Eryci  Regis  9  Salvatoris  Mundi, 
in  numifmate  pendentis  ex  torque  i  dexter  is  junQis  ,  &  crucibus  intermediis  con- 
cinnato.  Daleros  bujus  forma  cufos  anno  1551.  quidam  affirmant.  Denique  ardet 
idem  Fir  magnus  habere  borum  Ordinum  Juftores,  tempus9  occafibnem9  torques » 
vefies  Equitum  proprias,  ftatuta,  mutationes,  extinSiones.  Atque  bac  funt%  qua 
juffu  Regis  Hifpaniarum  &  Ifabelte,  AuQor,  Dominus  ChifHetius,  molitur. 
Cut  nemo  bac  in  parte  adfuerit,  quin  &  fimul  utrique  Principi  rem  gratijjimam 
prafiiterit.  Tuam  autem  Excellentiam  fubmifi  rogo,  utper  otium  bu/us  tneminifci 
ne  gravetur. 

Publico,  quod  attinet ,  ea  jam  abundi  fatis  Dominus  Legal  us  Camerarius  fcrtp~ 
fit.  Noftrd  parte ,  helium  parari>  liauidum  eft.  Sed  £5  alter d,  fe  in  adventum 
mftrum  acuunu  Res  Suecias,  fi  dabitur  otium,  hoc  commitiorum  tempore,  DD* 
Ordines  ventilabunt.  Haud  beni  interpretari  videntur,  quod  S.  R.  M.  tshnium 
in  gravamen  (ut  dicunt)  mercatorum  erexerit  in  BorufiUL  Simile  quid  olim  Regem 
Daniae  tentafe,  fed  malt  ipfi  boc  cef/tffe.  Etfimilia  plura  mecum  quidam  ex  Or* 
dinibus  Generalibus ,  quod  dim  nimis  anxium  mibi  videretur,  quantts  potui  rations* 
bus,  defends'.  Beffum  Germanicum  contra  Cafarem  quod  S.  R*  M.  auderet  ini* 
re9  laudabant  Principis  qenerofitatem.  Nee  deejfent  quidem  communibus  fuppetiU 
ferendis,  nifi  domeflico  fe  hello  cogerentur  macerare.  Reliqua  non  repeto,  qua  pro- 
cul  dubio  Camerarius  transmitter  Ego  verb  fi  quid  alias  expifcari  pot ero,  quod 
fit  I  Re  Suecidi ,  bond  fidefcribam.  Ut  me  eolligam  iter  urn ,  Excellentiam  Tuam 
ftriis  appello  votis,  met  ut  quandoque  babeatur  ratio.  Ego  quidem  per  gam  Deum 
ardentitus  fatigare  precibus,  ut  Tuam  Excellentiam  totumque  Regnum  fervet  i*- 
ta&um.    Salveat  Rex  Maximus  &  Tua  Excellentia. 

Vefira  Excellentia 

Hag*  Comit.  XPI.  Martii  i6yx 

Obfequemiffimus  atque  bumiRmus  Servm 

^  Johannes  Cabeljaviu** 

Le  meme  m  mime.  (*)  du  1$.  Janv.  i6}7* 

Illuftriffim*  Heros* 

Cum  inefabili  voluptati  e  liter is  patemis  intelkxi,  Te  familia  nofiree  tarn  lent 
velle,  ut  definat  ambigerc,  quin  tandem  corona  nomen  omne  exolutura  fit.  Te> 
pro  adfc&u  fip  au&oritate  Tud  adminiculaturum ,  &  quantiim  pojfes*  curat  urunrr 
mty  qui  oHm  in  commodum  at  honor  em  Regni,  nee  pepercit  facultatibus  ,  nee  inge» 
nio,  ncc  induftria ,  etiam  buQeniis  officiis  tarn  arduis  defun&ur9  Ja/tem  bodih^  poflf 
tot  emeritos  labores,  &  rude  donetur,  &  fuum  confeauatur.  Si  quifquam  Proc** 
rum  eft,  qui  ndrit,  novifti.  Tu,  Atlas  Imperii,  quia  parens  mens,  vir  optimur9 
fide  &  candbre  tot  jam  amws  probatus ,  Htnporibus  ttan  Divi  Caroli  ,  tkm  Gi> 

stavi 


->K-^-\\.  ->K  -  V^K  -^X-  ^-V-^ 


v_Ss  .Vv-^  -Vv  -^A\  *->K-V  -^\->N.->K- 


»» 


(*)  I«  «•  P-  »5?»  &  >S& 


Vf* 


fto*  MEMOIRES    C  ON  CERNANT 

*p*tw!fcelTATiMagiii,  rwhterk,  tentdrit,  effemit,  ut  nihil  opus  fit ,  car  utoftirennjfb* 
tefMcct  \u* rtff,  memoriam  refricem.    Tantitm  rogo9  quodfubmift  rogo,  quod enixbtogo,  at 
*»"*"*«•  parents  meo ,  curis  pubJicisjam  fraRo,  amis  &  atate  gravi,  pari  adfe&u  fiudio* 
que,  quo  banc  in  diem  ufqus  Regno  is  inferviit,  fisa  benefatia  compenfentur.    Et 
m  moiefti  Jimus ,  aut  impudentes  videamur,   ea  duntaxat  petimus  rcftitui,   ea  de* 
trique  refundi,  vel  fine  foenore  aut  ufurd,  qua  tarn  bond I  fide familia  nqftra  deben* 
gar.    Rex  Vefter  il>ifitnr&t  nee  Manes  Caroli  teftemur,  nmfemel,  Jimperferib* 
bumanittr,  ubiqueetiam  Magnatibus  prafentibus,  pollicitus  eft  fe  omnium  memo* 
rem  futurum,  tempori  remuneraturus ■,  quod  Regiumforet.    Nunc  autem  quando 
abiit,  qui  poffet;  cecidit ,  qui  vellet;  dtfiit ,   qui  mandaret;  Cogitate,   quafo, 
numquid  vcjtfumfiet,  Regis  quondam  Veftri,  /idem  liber  are,  ejufque  tarn  bene* 
volum  exequi  propofitum.    Te  appello,  qui  Magnum  agh  Cancellarium,  qui  mm 
omnia  btc  potes  ,   qui  parentem  meum  cognovifti,   &  per  Mufarum  facta  etiam 
atque  etiam  obtefior,  ne  patiaris  familiam  noftram  diutids  vand  fpe  la&ari..    &- 
met  numeretur,  quod  debetur  tantojure,  nepropterea,  quod  vetus  nomen  eft,  col* 
cetur.    Neque  enim  traQu  temporis  vilefcit,  quod  boneftb  femel impenfum  eft.    Pa- 
ridonio  HorDaso  folvere  ccepiftis,  quin  &  parenti  noftrol    qui  cum  pre  ceteris 
omnibus,  quos  b  Belgis  quondam  novercante  rerum  fucceffu ,  praftitijfe  atque  con* 
tutife  quidquam  conftat,    non  tantitm  opes  fuas  omnes  commoddrit,   veritm  etiam. 
femetspfum  fummo  fape  psriculo,  finibus  veftris  confulturus,  expofuerit.      Merit* 
miratur,  tdpraferri,  faltem  pariter  agnofci.     Quod  fifa&um  fuerit,  equidem  e- 
go,  pro  virtli  med,  nunquam  definam  bumanitatem  veftram  vocali  buccd  rumigg- 
rare.    Et  utinam  tarn  felix  e£im ,  qui  poffem  alibi  regno  veftro ,  vel  etiam  fingut*- 
tim  Vobis,   quorum- arbitrio  ac  tmtu  regitur  nunc  Suecia,   aut  effi  bensriy  aut 
efe  compendio!  ut fi quid fit,   in  quo  operam  meam  aut  indujfriam  pofcatis,  nihil 
•pus  babeatis  nifi  ut  mibi,  ceu  clienti  Peftro ,  imperetis.     Me  babebitis  ad  quali- 
bet  efficia ,  quantum  maximb praftando  fim ,  paratum  pariter  acfidum.    Utfiniam, 
denique  Q  iterum  rogo,   ut  dum  potes ,  quia  vivis,  Jenibus  paremibus  meis  gratifi* 
cart  velis.    Fac,  ut  recuperent  fuum,  quo  boneftiils  canitiem  fuam  tranfigant, 
poflerifque  nobis  aliquid  relinquant,  quod  decoranda  facias  familia.     Ardent,  ab- 
fenti  &  jam  conjugato  mibi,  vel  aaejfe  vel  opitulari.    Sed,  donee procraftinatur 
quo  poffent  pietatcm  &  adfeSum  teftari  fuum.     Prater  vota  Q?  fufpiria,  nihil 
haStenlis  fuppedUant.     gpodgravior  lamentari  define.    Eft  mibi  in  Diocefi  Bre- 
ttenfi  multa  dotisportio.     Ires  annos  integros  illi  expediunda  infumpji,  &ta- 
men  nondum  procefjus  terminator.    Undo  rurfus  eb  cogor,  turn  etiam,   ut  eodem 
loci  exigam  aliquot  nomina,  qua  dudum  mille  aureUm  exceperant.    Ne  autem  btc 
fufpendar  aut  fufflaminer  aquo  diutifo,  illufiriffimus  Princeps  Auriacus  vert  com- 
mendatitiis  ad  Arcbiepifcopum  dignatus  eft.    Idem  velim  mibi  facias,  five  nomine 
prqprio,  five  Procerum  communu    Ma/us  beneficium,   quo  Vobis  tternbm  obftrin* 
gar,  praftari  mibi  bodil  non  poteft.     Ut  meritb  Excel lentiam  Tuam   celebrabo, 
fime,  quod  penitbs  confido,  bde  in  parte,  juvare  quoque  dignata  fuerit.    Qud 
fiducid  Deum  animitbs  precor  ac  veneror,  ut  Te,   Magne  Heros,  Tibi,   Tuis9 
Patri*  &  communi  Beno>  diu  fervet  incolumem.    Fate,  &  meorum  memineris 
Parentum. 


Excellent^  Tux 
Ukraje&s  15,  Jam.  1637. 


SiudiofiJJimus 
Job.  Cabeljaviuf. 

Numo# 


C  H  R  I'S  TINE   REINE   D  E   SUEDE.3^ 


Num°.  IV.  Tome  III.  pag.  97. 

Lettrede  Gustave  Gujlajfin,  Fils  nature!  du  Roi  Gu* 
stave- Adolphe,  a  Jon  Pere  (*)  du  2Z  OOobrt 

1632. 

Nihil  maps  expeto*  Domine  +  ac  opto  ajfidul,  quam  videre  ittum  c&leflem 
.  wukumtuum,  quo  univerfum  cbriftianum  orbem  tantoperi  baQeni/s  exbilarafti,  tl- 
lamque  divinam  dextram  tuam,  terror  em  ac  fulmen  boftium,  religiofo  ofculo'  vcne- 
rari:  tamen  quia  blc  me  voluifii  fubfiftere%  Domine,  &  tua  mandata  opperirif 
rediids  me  fa&urum  exiftimazri,  ft  par er  em  tuis  imperils,  quam  ft  votis  men  magis 
fuamfar  effet  indulgerem.  Sed  dum  exfpeSto  jufforum  tuorum  ordinem,  ecce  Pa-, 
tret  Academici  Reipublica  fua  fafies  ad  me  deferunt ,  ReBoremque  Academic  pro* 
mntiant,  demerituri  fcilicet  in  me  Regem  Maximum ,  cujus  merita  &  venerari 
omnet  fanEft  fif  fummit  femper  toJlere  laudibus,  ftepi  ba&enus  deprebendu    Dtdit 

Suidem  ea  res  in  ruborem  adolefcentiam  meam :  fed  ne  viderer  ipfe  indignum  ju- 
icare  tuum,  quern  agnofcis  fanguinem,  cuiit  bonor  con  ferret  ur,  ercxi  animum  & 
obfirmavi  frontem  &  obfecutus  favori  Patrum,  id  dignitatis  munerifque  fufcepi  im 
me,  cum  &  aliorum  exempla,  prater  Sereniffimi  EJeQoris  mandate,  invitatent. 
Id  igitur  utprobari  tibi  patiaris,  Domine,  atque  digneris  adeb,  pro  tudfummS 
indulgent  id  nos  admonere,  ecquii tenendum  ac  faciendum  in  pofter  fan  Jit ,  qudpar 
.  eft  rcverentid'  oro  ac  rogo*  Eft  qmdem  non  injucundum  pui  coUatis  bonoribut 
'&  cum  doQiffimis  Firis%  quorum  fermonibus  bac  etas  mea  uti liter  inftrui  ac  em* 
dirt  mirifici  queat,  diutiits  verfari:  nihil  tamen  antiquius  unquam  nribi  fuerit  out 
primr  quam  tua  imp'ria^  Domine  ^  exfequi  quocunquo  me  ire  tandem  Jufterint; 
quippe  qua  toft Janaijftmi  Numinis  juffa,  primd  ac  proximA  veneration*  anitni 
profequenda  mini  femper  exiftimavi.  rale,  Domine,  &  tuum  Guftavum,  quo* 
files  amore,  completer e!  Wittenberg*  XXII.  QQobris,  Anno  Epochs  Cbriftian* 
MDCXXXIL 

QbfequeutiJJimm  Thus,  Domine  r 

Guftavus  ReQorp.  U 
jkademi&Wtiunbcrgpnfiw 

infcriptib  lit; 

Serenijftmo  ac  Potetitiffimv 

Suecorum  Regi 
Domino  tneo  cJementiffimoi 


x  X-x  V-^-X-  v  .V-Nv"  s<^V  S-^K-V^-  \v>K-Nv  NV->K-  >K-  >^-NK-N<- V-V  -  >K-  >  -> 


Cn  Cb&fe  tirte  die  PaiwUttdtntl*  Voliim.  Epift.  Viromm  illuftiv 


ApptBdht 
de  Pilctc 
Juftificacv* 
vci. 


804         M  E  Mr  0  1  HES    CONCERN  A}N  T    "*■ 

Jf^  Nam-.  V.  Tome  DDL  pag.  i4<5. 

Z/tffr*  du  Feltmaricbal  Horn,  &  Salvias  AmbaJJaaeur  de 
Su&de,  ^r^S  ragwi  <&  *}.  ^yn/  1641.  (*) 

/ci  n«ij6&  nkbt,  meinen  vielgeebrten  Herrn  Leeaten  werde  von  den  Herrn  Re- 
fidenten  Makeln  avifiret  feyn ,  wekber  geftalt  icb  von  Ingolftadt  bieber  nacber 
Lindaa  transftriret  worden ,  der  gantzlkben  meinung  alfofort  in  der  Sch wekz  ge- 
gen  den  Herrn  General  Wert  ausgewecbfelt  zu  werden .geftalten  von  feiten  Chur- 
Bayern  aiks  vollig  beliebet:  bingegen  von  den  Herren  Franzofen  aber ,  das  werek 
bis  dato  verzogen ,  und  icb  von  einer  zeit  zur  andern  zur  gedult  gewiefen  worden. 

Daft  nun  Mein  Herr  in  diefer  facbe.  mein  befies  zu  befardernficb  jederzeit  fi 
treuUcb  angtkgen  feyn  lafen;  daftor  verbkibe  icb  lbnen  bocb  obligiert,  met  dienft- 
freundlicberbittey  wofern  ja>  wie  et  das  anfeben  bat,  meine  erledigung  von  pro- 
longation Ar  alliance  depending  feWige  bey  der  Handlung  dergeftak  in  tbacbt  zu 
baben,  dafs  icb  nicbt  auf  die  unendlicbe  vertroftungen  in  Jitter  ungewifsbeit  fcbwe- 
len,  fondern  eine  endUcbe  determinate  ricbtigkeit  erlangen  moge;  wie  icb  fonder 
das,  meines  vielgeebrten  Herrn  treuen  und  eyfrigen  forgfalt  difsfalls  micb  gSntzlicb 
verficbern  tbue,  aucb  feiner  zu  mir  tragenden  guten  ajfeStion,  die  icb  vielfaltig 
verfpubret,  von  meinem  Secretario  Snoilsky,  bey  feiner  neulicbenanberkUnfi , 
tun  Jo  viel  mebr  vergewiffert  warden. 

Es  ift  zu  beforgen,  wo  die  Herren  Franzofen  die  facbe  nocb  iSnger  traintren, 
daft  man  micb  wieder  zuruck  nocb  Bayern  bringen  ddrfie%  wie  fikbes  von  dem 
Onirfirftenzum.yemi  an  feinen  bey  mir  anwefendett  Commiffarium  in  einem 
■  fcbriftlicben  diefer  tagen  eingekommenden  befebi,  austrdck/icb  entbahen ,  und  icb 
bereits  mit  angedeSter  zurUckfUbrung  bedrobet  warden :-  auf  welcben  fail  es  ahdann 
in  Frankreicba gewalt  nicbt  mebr  fteben  wUrde,  mir  zu  belffen  ,  wenn  man  ahdann 
gkicb  wurde  wollen :  1ft  demnacb  umfo  viel  defto  mebr  die  facbe  zu  maturhen 
bocb  van  notben. 

Meinem  Herrn  bericbt  icb  aucb,  daft  icb  eine  zeh  ber,  wegen  der  getbanen  refr 
ft*  und  andern  vielen  extraordinari  ausgaben  mit  den  monatlicben  «?oo.  Rtbr. 
mcbt  zureieben  kbnnen  ,  ungeacbtet  icbs  auf  befte  als  moglicb  menagire:  dabero  icb 
genbtbigtt  worden  von  den  Herrn  de  Braflery  auf  fBnfbundert  Rtbr.  einen  Wecb- 
fel  nacber  S  Galles  aufzunebmen ,  fi  icb  zwar  nocb  nicbt  erbobcn,  aber  bereits 
mir  zu  erlangen  acceptiret  worden.  Bitte  demnacb  meinen  Herrn  dienftfrl.  befagtt 
,500.  Rtbr.  in  Hamburg  £**  zu  tbun,  und  micb  zu  avifi-en,  ob  icb  nocb  einiger 
txtraordtnartt  poft-geldesj  auf  dem  fall  dafs  meine  erledigung  feinen  erwunfcbten 
firtgang  erreicbt,  zu  bedurftigen  reis  und  andern  unkoften  babbaft  werden  kbntel 
finderitcben  im  faU.dafs  icb  meine  reife  durcb  Franckreich  zu  nebmen  bemtbi- 
get  feyn  mu/le,  und  fi  viel  defto  mebr  unkoften  unumganglicb  erfirdern  wurde, 
Gottlicber  obacbt  unt  damtt  treulicb  ergebende.    Lindat t  i\ \  Jpril  1641. 

Meines  vielgeebrten  Herrn 

Dienflwilliger 

GofUfHorn. 

Let- 


S->S->^>K-Nk->K-\^^  \V~\V- 


J22&  naHh$Si  dw  Aaes  de  liquidwitm  de  ***•  procurte  p" la 


C  HA  I  S  T  IN  E    R  E  I  N  JE    D  £    S U  E  D  E.  ;3oj 

Nom°.  V.  Tom-  HI.  p.  i4<J.  *faMiT€H 

L*«r<?  ie  T Ambqffadeur  Salvius    0a   Cw»#  d'Avaux, 
Atnbajjadeur  de  France,  </»  18.  Avril  1641.  ^*J 

Illuftrifiime  Domine  Legate, 

Rejpondiffem  beri  Uteris ,  quas  perendie  ad  me  dedifii,  nip  is  dies  fcribendis  ad 
mulam  &  exercitum  Uteris  fuijfet  confecratus.  Nunc  ne  id  negleltum  putes ,  bdc 
paucis  refpondeo.  Mali  accipis,  quod,  per  dimijfionem  Waerthii ,  Ubertattm  Dno. 
Marefcbalh  Horn  fiipulor:  eh  que  acerbiits  in  me  inveberis,  quafi  aliquid  &  man- 
datis  Sereniffhna  toea  Regina  qlienum  proponam.  Scias  velim ,  me  ultra  viginti  jam 
armos  negocia Regum traaajfe ,  nee  tarn  infant  em  effe,  ut  jamprimbm  ,quia  mei  mu- 
tterisfit7  difbere  incipiam.  Cum  inftrumentum  fwderis  4  te  concept  urn  obiter  mon* 
flraresj  modefii  dixi,  nullam  in  eo  difti  Dni;  Hornii  mentionem  fieri ',  acpraterea 
alia  quadam  addenda  videri,  rogans  ut  mibi  tantisper  relinqueretur ,  dum  id 
atiam  Infiru&ioni  mem  aptarem,  ut  ex  amborum  collatione  tertium  refultaret,  cut 
ambo  fubferiberemus.  Iratus  regejfifli,  me  moras  neStere ,  novos  articulos  comtnen* 
Sum,  nee  fidere  Regi  Chifiianifflmo^  &  quadam  alia  injuria  public*  fatis  vicina* 
Ego,  ob  iflum  traftandi  modum  iratus,  placidhrefpondi ,  me  nihil  vel  novi  vel  abs* 
quemandato  profirre,  multb  minks  dijfidere  tanto  Regi:  rogare  follim ,  ut  pofiti  / 

iri,  fi  auid  nolles  aut  non  pojfes,  faltem  fedatiUs  recufares,  nee  imputates  mibi: 
futpote  Msnjflro^  non  Regi:)  quod  mandata proponerem:  vel,  fi  quid  culpa  fubefi 
Jevrederes,  adipfos  id  referres  mandantes.  His  tamen  non  attentis,  infententit 
perfeverans,  rpoocato  d  mejnflrumento,  fiomacbabundus  difceffifti,  addito,  nifi 
id,  vt  a  te  conceptum  erat,  paucis  tantltm  verbis  exceptis,  fignare  vellem,  a&um 
ejfe  de  Sueco-Gallico  fiedere.  Quod  quidem,  ut  h  Legato  fatis  catbegoricb  prola- 
tym9  etfi dybitationem \mibi  moveret ,  utrum  quie/cere,  an  ampliits  de  fiedere  loqtA 
deberem,  cogitans  tamen,  plus  Regum,  quam  noflra  fortajfis ,  inter effe,  ne  restate* 
ta  tardetur:  Sperans  infuper ,  <f utiles  fme] mollis  jgenmfa  mentis  per  noSem  re* 
Jediffe  ,  per  fcbedulam  denub  inftrumentum  pofiulavi,  adjecfd  pollicitatione  ,  acco- 
moaaturum  -me  fuis&  verbis  &fenttntiis,  pro  extreme  injhuQionit  met  permit 
fit.  Inftrumentum  quidem  mififti,  fedeo  pofi  exiguum  temporis  fiatim  repetito,  fub 
crepufculum  cortvitiorum  filenas.  ad  me  didas  litems  remififiL  Videns  igitur  jam 
confultb  fieri ,  quod  antea  impetum  interpretabar  y  caufam  quidem  baberem  pari* 
referendu  Verim  convitia ,  cfu  turpem  impotetitts  animi  fietum ,  femper  averfatus  , 
fatius  duxi,  iisjbretis,  amid  vitia  novije,  quhm  odijje.  Hoc  faltem,  quod  rem 
ipfam  attinet,  dice,  fi  de  mandates  mtisdubrtae^  b  mandantibus  quarer:  nee  vel 
privato  mibi  maledicas  ampliUs,  vel  per  Legati  latus  Principals  ipfos  confbdias* 
Scis  J&hannera  de  Weerth  h  Suecico  exercitu  captumv  in  Sueeica prafidia  deduc- 
jpm,  £f  A  Suecis  Mips/iris*  contra  Reverfale  de  reftituendo*  cum  repeteretur, 
miffum  in  Gallianu  Quod  fi  ex  bocfundamentocum  repetivijfem ,  nullam  sibi  fe- 
cmem  injwriam.i  Nunc  id  non  feci  ^  fedfolam  Regis  benevolentiam  erga  feeder  at  am 
JsLeginam,.  &  ckmentiam  in  tqiferos  captivos  imphrans*  rogavi,  ut  toties  tefiatam 
fuse  JMajeflatis  yoJuntafm  firipto  firtpares\  ne  evanidis  amplius  Miniflrorum  cu- 
.  '  "  ria* 


^-^•^•^-  ^-N\  -N^-N<~N\->k->V 


(*)  Volumen  Epiftolarum  illuftrium  dans  Palmskild.  Apr.  1641. 
Tome  IK  Q  q 


So$        MEMOIRES    CONCERNANT 

Appeiidice  rsafibus  detineretur.  Hoc  tu  vocas  metiri  aftiones  Regis  meo  exiguo  modulo  >  gra* 
4»pttce»ju.  tificationes^vl  txterptere  ,  j&  .mores  moot  Gallic  Jnducere  vellt.  Mi  Domine  Le- 
+&*****'  gate*  tecum  babita!  Qui  alienos  mores  nimiiim  carpit ,  detegit  proprios.    Nolo  banc 

*m ferram  tecum  reciprocated  ha.niemt]M fcsas  fonts  Regis  aSionesy  ut  unicum  fu<z 

Majeftatis  nutum  infinitis  quorundam  Minlftrarum  promiffis  praferam.  Nihil  co- 
aBionis  eft  in  toto  fmdtrei  nequeunt  togs  Reges :  quicquid  flbi  fnvicem  promittunl r 
fnera  funt  amicitia  officia  fir  reciproci  amoris  benevohe  concertationeu  Atque  ut 
tale,  etiam  boo  6fficium9  faltem  verbo  paQis  inferendum  commendavL  Quid  btcr 
qua/a,  piacutrt  Quinimo  nee  tarn  formidabilemy  ut  quidam  faciunt,  Job  anneal 
weerthium/tf/*,  ut>  eo  miffo*  diluvium  Galliis  immineau  Hornii  verb  tiber- 
tas9  quam  non  modi  Regime  mea,  fed  etiam  Regi  Cbriftianiffimo ,  adeoque  toti 
caufa  comment,  hoc  potij/smi/m  tempore ,  utilis  foret,  ipfe  me  reSiiss  novifiL  Quod 
cum  it  a  jit  y  non  opus  eft,  ut  congeftk  Domefticorum  iuorum  teftimoniisy  me  vet 
fuppofiu  propofitionis  arguaty  vel  coram  Deputatis  Luneburgicis  aut  Haffiacis ,  ut 
minariSi  tardata  conciufionis  accufes.  Scis  iftosy  nee  Judices,  nee  teftes*  compe* 
tere*  Si  credit  me  eje  Legatum9  credas  utique  me  habere  mandata.  Nolis  rem 
tan  tarn  tantillo  pratextu  morari,  ne,  novo  for ti  incidents  >  publicum  J^ra judicium 
privatis  poffea  affeStibus  imputetur.  Sept  em  menfesfunt,  ex  qui  bus  ego  fnftrumentum 
fzderisper  me  conccptum  tibi  obtulii  tu  mihi  viciffitn  paucos  ante  dies  tuttm.  Pe- 
nes utrum  mora  vel  culpa  fit ,  judicent  Principaks  noftrij  quibus  cenfura  competit, 
Atque  bac  pro  caufd  ipfd,  proque  meo  &  officii  mei  honor e*  fine  aculeisy  aculeatis 
Uteris  tuis9  rejpondere  necefum  duju\  De  c<tte*oY  ut  antebac  femper  %  Jk  etiam  in 
pq/ierum  futurus% 

Excellent**  Turn 

fiambufgi  die  i  &,  etd  omnia  amicitsb 

ji$tU.  An.  i64&»  officia  paratus* 

J.  A.  Salvius. 


Num°.  V.  Tdme  III.  pag.  14& 

hettre  de  FAmhaffadewr  de  France  Claude  de  Mdmes* 

ComU  tFAvaux,  au  Grand- Cbancelier*  Da  xl 

Auril  1642.  (*} 

Ittuftriffime  &  Excellentiffinie  Domine,. 

Jamfamal/atum  tfi  ad  me,  ill.Dni.Yiomttnegctium  ejfe  cotiftBum ,reddifiamqu& 
viro  libertatem,  qud  tot  jam  armosfummo  communis  caufie  dijpendio  carueraK  I& 
quidem  menfuram  gauds f  mei  vix  caph,  ut  video  fe/iciter  cecidiffe  diligentiam  ope* 
tamque  meam:  ut  qui  intuitu  Reipubl.  banc  rem  folliciti  ba&enus  curaveram ;  plu* 
timum  tamen  ExceBentint  vefirce  defideriis  meoque  erga  ipfam  fingulari  ftudio  vt* 
Aax  tribuifle*   Scio  fani  quhm  parum  mduftrice  eo  contulerim,  fea  &  vosprolixljt 

fi»* 

{*)  Kan*  h  Votuareit  fytftoferus*  Stivit  p.  144-  x         . 


CHRISTINE    HEINE    D  £    SUEDE.  307 

ititerpretamini  officia  mea9  &  ego  bonefitfjimi  propofiti  cenfcius  /urn.    Adpri*   Appendi* 
mum  itaque  nuncium  liberations  iflius  in  wfi  colore  &  impetu  obfe&i  fubith  fo  %£*£!** 
$iti<*  <afamum  arripso,  ut  ittter  prims  oftendam  ,  quantum  bee  nomine  gratulor lunwiff* 
Seretdftme  Regime,  quantum  Excell.  V.  quantum  etlam  mibi  gaudee.     Neque 
anim  animum  explerem  meum9  nifi  ad  ghriam  promoti  optimi  opens,  gratia  que* 
que  feftinat*  gratulatienis  accederet.    Nunc  &  aliud,  quod  maximt  veTim ,  fuper- 
eft  9  (adeb  facili  meapro  vobit  vota  que  progrediaufur  inveniunt)  veftram  ut  Ex- 
cellentiam  fmiffimumquo  Imperatorem  Hormum,  &  imprimis  Coronam  Suecicam 
bde  voluptate,  bde  etiam  Wuftri  Cbriftianffimi  Regis  beuevoleufid  kngitmfrui  com- 
tingat.    Id  Deum  ex  anime  precor  atque  obteftor* 

Exceltenti*  Vefirm 

Hmbwrgi  die  XL  addi&if.  &  ad  ebfequU 

JfrUis  1642.  .  paratif.  Servitor. 

Claudius  de  Mefmes. 


Nam*.  VI.  Tome  III.  pag.  148. 

jMJmoires  au  Sieur  cPAvaux  Ambaffadeur  Extraordinai- 
re du  Roi  en  Allemagne,  du  30.  Avril  &  2$.  May 

1639-  o 

•  Si  ledit  Sieur  Ambaffadeur  juge  que  les  Suidois  ne  ppiflent  tnaintenir  une 
Armle  en  Weftpbalk*  comme  ils  Tone  fait  ei-devant%  ou  qu'elle  ne  puiflfc 

Eas  6tre  force  fi  le  Roi  ne  les  affifte  de  quelque  fpmme,  Sa  MajefW  veut 
ien  conxribuer  jufqu'd  troiscens  mille  lines,  pour. avoir  une  bonne  Altaic 
en  ces  quartiers-li,  aux  conditions  fuivantes. 

•  i.  Que  ladite  Arm£e  foic  au  fervic&commun  des  deux  Couronnes. 

a.  Qu'elle  fera  de  bulc  &  dix  mille  homines  Cavallerie  &  Infanterie,  du- 
quel  nombre  d'hommes  ladite  Couronne  fe  cbargera  de  tenir  ladite  Armfe 
complette,  ou  &-peu-prtsf  avec  un  Equipage  convegnble  d'Artillerie. 
.  3.  Que  le  Gin^ral  &  autres  Officiers  patent  le  ferment  au  Roi  &  it  la  Coo- 
ronne  de  Sutde. 

4.  Qu'elle  foit  tou jours  employee  felon  que  les  AmbafTadeurs  des  deux 
Couronnes  en  AUemagne  concerteront  &  rtfoudront  enfemble. 
.  5.  Que  le  Gindral  de  TArm^e  mettra  dant  les  Places,  qu'il  pourra  prendre 
des  Commandans  &  gens  de  guerre,  qui  lestiendront  au  nom  des  deux  Cou- 
ronnes, auxquelles  ils  prfiteront  auffi  le  ferment. 

:  6.  Que  ladite  fomme  de  trois  cens  mille  livres  lerafournie  par  3a  MajeiM 
k  Amfkrdam  ou  k  Hambourg  en  deux  payemens  6gafix,  de  fix  mois  .en  fix 
amis,  on  &  celui  qui  aura  Procuration  de  la  Couronne  de  Suide  de  la  rece* 
voir,  i  conunencer  le  premier  pay  ement  au  temps  que  l'Arm<e  s'aflemblera: 

Ce  qui  aura  lieu  tant  &  fi  long- terns  que  le  Roi  &  la  Couronne  de  Suide 
▼oudronc  entretenir  ladite  Armle. 

Si 

(*)  Tir&  fur  les  Copies  des  BibluttbeqNtt  de  Otffei  &  de  WtfriWKl.  . 
...  Qqa 


3*a         MEMOIRES    CONCERNANT 

4»pcndt<*  Si  Tedir  Sieur  PAtaux  jugeoit  que  Madame  k  Landgrave  pfit  ft  rtfoutfre 
&>iecesju-.  bientdt  k.  foufcrire  k  la  continuation  dii  Traitt6  de  Wizel  &  &  employer  Tea 
™catiftfi. "ivoupes  contre  les'Ennemis,  Sa  Majfeftg  ne  voudrok  pas  s'engager  k  cette 
nouvelle  d^penfe  pdur  une  Arm£e  fen  l¥eftpbatte\  inais  «*H  n*y  a  point  d'appa* 
rence  que  Milatrdre ,  veuille  agir,  comme  Ton  n'y  en  voir  point  de-decir 
quelle  trouve  bon  que  ledic  Sieur  ctAvdux execute  ce  que  deffus,  *  quel  ettet 
eMe  lui  envoye  un  pouvoir  pour  en  traitter.  «  • 
'»  On  fuppofe  que  te  Sieur  ^#002^  commander*  cette  Arro<e» 

£*  30.  ^ur/7  1639.  h  Saint  Gtrmain  en  Laye. 

Au  mime  L  c* 

Memoir e  au  Sieur  d*A  vaux  Confeiller  du  Roi  en  Jes 

Confeih  &  Jon  Ambajjadeur  Extraordinaire  en 

Aliemagne. 

Ledit  Sieur  Ambafladeur  ayant  fait  favofr  par  fes  demises  d^pfiches,  que 
le  Sieur  Salvias  Ambafladeur  de  la  Couronne  de  Suhde  a  donn*  k  entendre  au> 
Sieur  Fultejus%  Confeiller  de  Madame  la  Landgrave  de  Hejfe  qui  6toit  alor» 
&*  HaMourg ,  qull  apouvoir  de  traitter  avec  lattice.  Dame,  ouavec  quelqu'un 
quTLlle  aurolt  autorife,  &  de  Iui  accorder  des'  conclufions.raifonqables,  fl 
Ellejeutjdeiaeurerunie  4Ia.Csuft  commune  ;Sa'Majeftede/a.part  a  rifol*  de 
continuer  fori  affiftance  k  ladite  Dame  Landgrave,  &  d'envoyer  audi  pouvoir 
audit  Sieur  AmbafTadeur,  pour  traitter  avec  Kile  en  mfime  temps ,  ainli  qu'il 
•'enfuit. 

Que  ladire  Dame  Landgrave  promettra  cTobfcrver  eh  rout  &  par-tour  le 
Traittd  que  Sa  Majeftd  a  eu  ci-devant  agitable  de  fiiire  avec  d^funt  Mom* 
fietfr  le  Lnndgfave  le  an  Oftobre  1636,  comme  Sa  MajefU  fera  aufli  de  fa 
part,  oa  bien  ledit  SieW-  Ambafladeur  en  fera  unnouveau,  qui  fera  confor* 
me  audit  Traitt6  du  21.  Oftobre; 

En  cer  cas  le  IX.  Article  fera  r£form£  avec  avantage  pour  ladite  £>ame 
Landgrave ,  Sa  MajelW  trouvant  bon  d'augraenter  de  cent  mille  livres  l'affi- 
ftance  qu'EUe  donnoit  k  cWfunt  Mr.  le  Landgrave ,  en  forte  qu'Elle  don- 
nera  k  Ladite  Dame  fix  cens  mitte  Hvres  par  an ,  favoir  trors  cens  mille  li-» 
vres  i  la  fin  de  Mate,  cent  cinquante  mille  livres  k  la,  fin  de  Septembre  y  & 
pareille  fomme  k  la  fin  de  Drfcembre. 

Le  X*  Article  eft  inutile ;  le  XIII.  n'eftpas  ndceflaire:  fl  fera  boor  d?o- 
mettre  le  XIV.  le  XV.  &  le  XVI.  fplctalement  le  XV.  qui  parloic  d'une 
penfion  que  le  Roi  donnoit  k  dtfunt  Mr.  le  Landgrave,  qui  6toic  de  36000* 
livres,  4c  que  ladite  Dame  deraatodera  fans-doute  d'dtre  continue  4  fon  Fils  j 
mais  on  peut  s*en  excufer  furce  que  Paffiftance  portee  par  leTraurt  de  W&* 
z*l  eft  augmentde ,  ou  Wen  envoyer  cette  affaire  au  Roi  comme  ne  devant 
pais  toe  mife  k  un  Traitt^,  &  qui  :dgpend  de  fo  pure  Lib6ralit6  &  de  fon  af< 
feftion  envers  la  Dame  Landgrave  &  fon  Fils,  n'dtanc  pas  l'efplrance  que 
Sa  Majeft6  he  continue  ladttte  penfion.  Ledit  Sieur  AmbafTadeur  en  pourra 
tt^ttic  paries  en  cas-de  befoia,  comme  d'une  chofe  certainer  mais.  qui  ne 
dak  pas  entrer  en  ttaittd. 

-  'Ilm'eft  pas  niceflaire  d^avertir  ledit  Sieur  Ambafladeur,  que  s*il  y  a  lieu* 
de  faUe  concenter  Madame  la  Landgrave  de  cinq  cens  mille  Livres,.  qu'oni 
donnoit  k  d^funt  Mr.  le  Landgrave,  it  ne  lui  promette  pas  davantage,  ott 
yrti.eflaye  dt  la  f aire  conientrr  de  fix  cens  mille  livre*  pour  cette  attf  te 

-    <  feule- 


CHRISTINE   REINE   DE    SUEDE.    309 

fcolementj  qui  avec  les  cinquante  mille  Richedales  que  le  Sieur  Dcftampcs  lui   Appemffcp 

*  doni>4$ *a ipois  de  Japfyierwoo.F6jwnir^:ibpt  fept  cens  vingt-cinq  mifle-4Me  #<fcrtJ<*% 
vres,  le  toat  faifant,  a  25000  livres  prfes,  trois  cens  mille  Richedales,  qui*****"*0'*; . 

.  lui  avoient  6t&  promifes  pour  une  annde  feulement*  par  le  recour  du  Sieur 
de  Gunterode,  lorfquMLlle  fe  fut  r^folue  de  rentrer  en  rupture  avec  le  Roi  de 
Ikngrie,  &  k  toure:  extrtmitd  il  faudra  convenir  de  lui  donner  ainfl  que  def. 
fos  U3C  cens  mille  livres  par  am      "   "m       *'  '  .*'"." 

Le  premier  payemenc  ft  ft**  xPafcprd  qtfElle  <telivrem  la  ratification 
du  Traitc*  qui  fe  corfclurra  avec  Ton  D£put6,  &  fera  de  trots  cens  mille  li- 
vres, &  les  autfei.fc'k  fin  de  Septembre  &  de  D^cembre.     — 

II  femble  qu'il  (era  raieux  de  faire  un  nouveau  Traittd,  afin  defe  d£barra£ 
for  des  chofes  concenues  dans  les  Articles  ci  -  defius  meritidnnls  9  qu'il  fera 
boa  d'omettre  s*il  fe  peut:  ee  que  Sa  Majeft4  laiffe  *  la  prudence  dudir 
Sieur  AmbafTadeut ,  ou  bien  de  faire  an  mime  Traittti  entre  les  deux  Coupon* 
aes  &  ladice  Dame  la  Landgrave. 

Si  le  D4putd  de  Madame  la  Landgrave  infiffe  que  k  jeun*  Landgrave  ait 
duRoi  des  Patentes  de  G6n6ral  des  Altemands,  qui  font  ou  feront  ci-apr&» 
au  fervtce.  de  Sa  Majeftd,  ledic  Sieur  Ambafladeur  renverra  cette  propofl* 
tion  k  Sa  Majefte,  comme  £taut  chofe  hors  du*  Traitti,  ainfl  que  la  penfion,. 
donnant  bonne  efplrance  de  Tun  &  de  l'autre  s'il  en  eft  befoin.  Le  meiU  x 
leur  feroit  ntanmoins  de  ddgager  Sa  Majeftd ,  s'il  fe  pouvoit,  de  cette  Charge 
de  Central  des  AUemaadsy  qui  n'eft  en  effet  qu'une  chofe  imaginaire,  &  qui 
pourrou  donner  ombrage  h  Mr*  le  Due  Bernard. 

II  faudra  bien  prendre  garde  d'obliger  par  le  Traittrf  Madame  la  Landgr*** , 
ve  dofaire  agir  les  Troupes  iaus  d^lai  9&  que  dorlnavant  EUene  puifle  plu* 
faire  de  leagues  troves ,  &  les  prolonger  comme  Elle  a  fait  ci » devant. 

Ledit  Sieur  Ambafladeur  verra  avec  Mr.  Salvias  *  s'il  fera  &  propos-  d© 
demander  que  Madame  la  Landgrave  fe  ferve  d'un  autre  Chtf  qu'un  Milan-- 
dre9  obfervant  de  ne  rirriter  pas  inutilemenc,  en  faifant  cette  propoiitioir 
fans  qu'elie  r*uffifl[e.  Le  Sieur  dei  Ranzau  feroit  bien  propre  k  lui  Atretfubr: 
ftitud,  fur  quoi  Us  deux  Couronnes  ponrronc  infifter,  telon  qde  ledit  Sieur: 
Anfoafladeur  &le  Sieur  Salvias  le  jugeront  &  propos.         r  -     ..: 

•  11  nefe  laifferont  pas  amufer  k  une  tongue  negotiation,  comme  ,oe  poorroic- 
tore  le  deflein  de  Milandre  pour  pafler  eneore  cette  Campagne  fiuis  agir^ 

Cela  ne  doit  point  empftcher  les  Suidou  de  former  l'Arm£e  da  Wtflpbalit\  fc 
quoi  le  Roi  contribuera  ce  qui  a  it&  mandg  audi;  Sieur  Ambafladeur,  fi  lor 
Traittd  de  Hejfe  ne  fe  peut  faire  9  dont  Sa  Majeftd  fera  tr&s-aife  d'etre  6clair- 
cie  au-plutdty  fbn  intention  dtant  en  effttde  eontribuer  dfun  cdtiou  d'auK 
tfe  le  bien  commun ,  fiippofe  que  cel&  foit  n^ceftaire  pout  rendre  ladice  Ar~ 
mie  de  fVejhbalie  plus  rorte  %  &  qu'elle  foit  au  fervice  des  deux  Couronnes  r 
ainfi  qu'on  i  a  fait  (avoir  audit  Sieur  Ambafladeur- 


Le  %$*  Mai  1639.  &  Saint  Germain  en  Lays* 


Q  q  J  AV» 


frio.    .:•   MEM*  01  R  ES    0  O  N  C  E  ft  N  A  N .  Tr  ?. 

ftiifcativc*. 

Au  mfime  Num°.  VI.  pag.  148, 

Mtmoire  au  Sieur  d*Avaux  Ambajjadeur  Extraordinaire 

du  Roi  en  Allemagne,  en  reponfe  ajes  Dfyecbes 

du  zi.  &  28.  du  mots  de  Juin  1639. 

Ledit  Sieur  Ambafladeur  aflurera  les  Suidois,  que  le  procbain  payement, 
qui  4cherra  le  quinzteme  Novembre,  fera  pay£  pon&uellement  audit  jour: 
ce  qui  fe  pratiquera  enfuite  pour  les  autres  cermet  qui  Icherront,  le  Roi 
voulant  donner  tout  contentement  &  la  Couronne  de  Sulde^  cant  parce  que 
Sa  Majeftg  y  eft  obligee  par  Traittg,  que  parce  qu'Ellevoit  par  les  effets 
que  foh  argent  eft  tr£s-ucilement  employ*. 

•  Mais  Elle  a  un  trts-  grand  drfplaifir  de  ce  que  *  quoiquf£Ue  en  di* 
ftribue  bonne  quantity  4  Mr.  le  Due  Bernard  de  Weymar9  il  ne  fe  mette  paa 
nianmoins  en  rftat  de  faire  de  fon  c6t6  pout  Sa  Majefte  la  diverfion  que  let 
Suidois  defirent  en  Alkmagne.  Elle  ne  fouhaitte  pas  moins  qu'eux  qu'il 
pafieie  Rbin,  &  qu'il  agilre  pulflamment  contre  les  Ennemis,  tanc  pour  le 
bien  de  la  Caufe  commune  que  pour  rintirfit  de  la.  France  en  particulier*. 
vu  que  fi 'led it  Due  faifoic  quelque  chofe  de  confiderable  en  Memagne>  Py- 
cokmni)  qui  avoit  iti  rappell6  trfes-exprefftment  par  le  Roi  de  Hongrie,  ne' 
demeurerort  pas  dans  les  Pats -Has,  &  Lamboy  ne.feroitpas  venu  de-nou- 
veau,  comme  il  a  fait  depuis  quaere  jours. 

Ledit  Sieur  Ambafladeur  .verra  ce  qui  lui  a  iti  mand£  au  fujet  dudit  Due* 
Il  eft  trfcs-fikheux  que  Sa  Majeft6  lui  donne  deux  millions  quatre  cens  mille 
livres  tous  les  ans  &  des  fecours  extraordinaire*  de  plus,  fans  pofivoir  fai- 
re enforce  qu'il  ait  une  Armge  d'un  nombre  de  gens  de  guerre  proportion- 
ate k  cetce  fomme,  fuivant  le  Traicrf  fiut  avec  lui,  ni  difpofer  de  ladite  Ar-, 
m£e  pour  1'avancage  .de  la  Caufe  commune.  En  prenant  I'argent  de  Sa  Ma- 
Jeft6 par chaqueArmtfe, line laifle  pasdeluidemanderdes  gens  de  guerre  pour 
obmpofer  ladite  Arm£e  avec  les  Mlemands^  la  folde  &  la  fubfiftance  des  uns 
&  des  autres  jufqu'au  pain  ,  outre  lesdits  deux  millions  quatre  cens  mille  li- 
vres &  les  fecours  efceraordinaires  que  le  Roi  lui  donne,  comme  il  a  616 
die;  ilfaut  avouer  que  ce  prod£d6  eft  trfes-injufte ,  &  prefque  infupporta- 
We;.  Ledit  Sieur  Ambafladeur  verra  s'il  y  aura  quelque  raoyen  de  rendre. 
l$dit  Due  capable  d'6coutef  raifoti  par  1'eatremife  des  Suidois,  &  plus  utile 
pour  le  bien  de  ladite  Caufe  commune,  ledrt  Sieur  d'Avaux  parlera  enforte.< 
dudit  Sieur  Due,  qu'excufant  adroitement  le  Roi ,  il  ne  le  blefle  pas. 

Quant  &  ce  qu'il  faut  ajufter  erttre  les  deux  Couronnes,  en  cas  que. les  En- 
nemis fe  portent  &  la  trtve, .  le  principal  eft  d*engager  les  Suidois  k  rendre 
l'alliance  entre  nous  &  eux  continuelle  jufqu'i  la  Paix.  C'eft  ce  que  le  Roi 
attend  de  la  prudence  &  de  la  conduite  dudit  Sieur  Ambafladeur;  &  pour 
Taider  danS  une  chofe  fi  importante,  Sa  Majefti  eft  contente  qu'il  promet- 
te  auxdits  Suidois  un  million  de  livres  par  an  pendant  ladite  tr^ve,  fur  quoi 
il  aura  6gard  d'^tendre  ladite  alliance  jufqu'd  la  Paix ,  non  feulement  au  cas 
que  la  guerre  recommence  aprfcs  la  trdve ,  mais  en  cas  mfime  que  ladite  tr£ve 
ne  fe  fafle  pas ,  &  que  la  guerre  continue.  Pour  une  fi  bonne  affaire  ledit 
Sieur  Ambafladeur  ne  fera  point  difficult*  de  promettre  a  Salvias  xo.  ia.  15. 
ou  20000  Richedales,  s'il  eft  befoin;  il  peut,  ce  femble,  la  remettre 
fur  le  tapis,  en  difant  qu'on  parle  d^rechef  d'une  trive  gin&ale,  repre- 

nant 


CHRISTINE   R  E  INI    DB  SUE  DE.  311 

itant  les  proportions  qui  otic  6t&  fakes  >{fyr  ce  fujet  par  le "JReW  Smhkt,    Aj>pen<Kj* 
lorfgu'il  »6io\t  ici;  il  donna  lui-m*me  Po&verture  de  prendre  cette  occafion  cfeKdcei  jw. 
pour  faire  que  la  Reine  dtSuide  eontinult  le  TraittS  jufqu'ila  Paix,  ce  qui  ftlficwiTMr 
edt  6t6  fans  Grotius,  qui  l'empficha,  II  fcrvira  au  mfime  efFet  pour  les  Traittte 
qu'on  fera  avec  Madame  la  Landgrave  &  fur  le  fujet  de  Rakocy. 

Le  Roi  approuve  la  penfte  dud  it  Sieur  Ambafladeur,  qu'il  faut  fe 
conduire  avec  Jadrefle,  &  par  occafioe  fur  cfe  qui  regarde  le  rappel  dudit 
Groiius,  k  caufe  de  1'appui  qu^il  a  du  Chance  I  lier  Qxenftkm*r  il  a  fort  Men? 
commence,  engageant  Salvius  k  contribucr  i  ce  que  le  Roi  defire  en  cela 
pour  le  bien  des  deux  Couronnes. 

,  Les  Sieurs  Nuniire  &  l'Ambafladeur  de  Feni/e,  qui  ont  prdleot*  Tun  & 
Pautre  i  Sa  Majefti  deux  Lettres  de  mftme  teneur  du  Roi  de  Pologne^  tou- 
ch ant  le  Prince  Cafimir,  dont  la  Copie  a  6t6  envoy^e  audit  Sieur  AmbaP* 
fadeur,  ont  6t6  convtes  de  la  pare  de  Stdite  Majefte  de  faire  enforte  que* 
Tenvoi  de  TAmbafladeur  de  Pohgne  foit  diff<ir6 :  k  quel  eflFet  ledit  Sieur 
fAvdux  travaillera  aufli  de  fon  c&t6,  &  cependant  le  Roi  a  envoy*  fes  or- 
dres  en  Province,  pourjfaire  venir  ledit  Sieur  Prince  au  Chateau  de  fifteen* 
ne>  qui  eft  une  de  fes  Maifons  Royales,  &  le  ?UeU*le  plus  honorable  ott  Ton? 
puifle  tenif  une  perfonne  de  cette  condition  en  ffiretl.  On  lui  rendra  l'hoift- 
»eur  convenable  dans  les  Villes  011  il  paffera. 

Le  Roi  a  iti  extrfimement  content  da  foin  que  ledit  Sieur  Ambafladeur  m 
eu  de  faire  fouvenir  le  Sieur  Bonnier ,  de  ce  qui  eft  port6  par  le  Traitt* 
d'alliance  entre  les  deux  Couronnes  ,  touchant  les  CatboUquesy  &  de  ce  qu'il 
a  promts  en  particulier  audit  Sieur  Ambafladeur,  pour  ce  fujet,  ce  que  S* 
JMajeftS  deflre  qu'il  fafle  obferver  ponftuelleioent  par  ledit  Bannier,  n'omec* 
tant  pour  cela  aucuns  offices  ou  inflances ,  qu'il  fera  les  plus  efficacea  qu  il 
fera  poflible,  Sa  Majeft£  n'ayant  rien  plus  i  coeur  au  monder  que  ce  qui 
eonceme  l'honneur  &  la  gloire  de  Dieu ;  cependant  Elle  a  6ti  trfes-aife  d'apv 
prendre  que  les  Catboliques  ont  ddj&  regu  en  Bobime  quelque  fruit  de  fa  pro* 
leftion  Rovaley  &  des  foins  dudit  Sieur  Ambafladeur. 

On  eftt  feien  defir£~ici  ,  qu'uri  autre  que  Muller  eftt  iti  envoys  ver* 
KJr.  le  Due  Bernard;  sHl  paflepar  cette  ^Cour,  on  verra  s'il  eft  pips  port& 
pour,  \%  France  qu'il  ne  l'a  t&noign^  ci-devant,  ainfi  c^ue  le  Sie^ur  Stelty 
&  "autres  nous  Font  die,  &;  felon  ce  qu'on  $n  connoitrar  on  mandera  d'in* 
filler  &  le  faire  rappeller  9  &  k  envoyer  quelque  autre  vers  ledit  Sieur 
Ducv  autrement,  fi  la  Couronne  de  Sulde  tient  en  ces  quartiers-ci  des  gens- 
fi  mal  affe&ionn^s  2t  la  France  que  Grottos,  Mokel  &  Mulkr\  il  eft  in* 
poffible  que  le  concert  qui  doit  £tre  entre  la  France  &  la  Su&de,  comma 
aufli:  avec  le  Due,  dure  ainfi  qu'il  eft  n^peffauje,  ;ii 

Si  ledit  Sieur  deRanzati  veut  traitcer  .felon  les  conditions  quePbn;  a  cfcde* 
vant  mand^es  audit  Sieur  AmbaflSdeiu:,  que  le  Roi  auroit  pour  agrtables % 
Sa  Majeftd  lui  donne  pouvoir  de  coaclurre  avec  ledit  Sieur  deRanzau,  Elle 
lbue  le  bon  deflcin  qu'il  a  de  revenir  par-deci  oti  fon  honneur  Tappelle,, 
puifqull  s'eft  engage  au  fervice  de  Sadite  MajefU. 

On  enverra  audit  Sieur  Ambafladeur  les  18000  Richedales  qu'il  demands- 
pour  fon  Rigiment  rendu  en  France,  tor  quoi  il  faudra  manager,  s'il  fe 
Peut>  3^00  Richedalles,  comme  ledit  Sieur  Ambafladeur  croit ' pouvoir  le' 
raire^  , 

II  n'y  a  pas  d*apparence  que  ledit  Regiment  puiftc  fitre  lev£  &  pafl^  en 
France  pour  fervir  pendant  cette  Campagne,  ainfi  il  faut  fe  contenter  de 
Tavoir  priciftment  au  mois  de  Mtirs. 

Pour  couler  le  terns  jufques-li,.  ledit  Sieur  iTAvaux  pew  pafler  le  Traitt** 
avec  ledit  Sieur  de  Ranzawy  &  enfuite  l'envoyer  par  le  Gentilhomme  quii 
randraici  de  fi  part,,  afiiv  q.ue  le  Rpi  ratifie  c^  qiii  fera;  fait  incpnunentr.& 

llanx 


9CU 


Appciidiccron-fera  tentr  1'argent  audit  Sievr  fAoaax  pour  Too  execution. 
<vl;6t"  Puifque  le  Sieur  de  Ranzau  offre  de  lui-m6me  de  lever  une  Compagnie  de 
ji-ificau-  quatre-vingt  Mattres,  &  de  l'emmener  en  France  k  fea  dipens,  SaMajefhS  nc 
peuc  qu'Elle  ne  lui  en  fache  beaucoup  de  grt,  ainfi  que  ledit  Sieur  Ambafla- 
deur pourra  le  lui  t&noigner,  &  it  l'excitera  k  la  faire  la  meilleure  qu'il  fe 
pourra,  faflurant  que  le  Roi  l'entretiendra  volon tiers,  &  qu'au  furplus,s*il 
fe  porte  comme  il  fauc  franeberaent,  k  venir  continuer  fes  fervices  au  Roi* 
il  recevra  toute  force  de  bon  traitement  eo  France. 

A  St.  Qperitin  le  16.  Juillet  1639. 


Au  m£meNum0.  VI.  pag,  148. 

Mimoin  au  Sieur  d'Avaux  AmbaJJadeur  Extraordinaire 
du  Roi  en  Allemagne  du  12.  Juiliet  1639. 

Bien-que  le  Roi  ait  eu  ci-devant  pluficurs  avis  divers,  que  Mr.  le  Due 
Bernard  gtoit  mal-content  de  la  France ',  qu'il  s'en  pjaignoit  de  tous  cdtls 
avec  de  grands  reflentimens,  &  que  fes  difcours  avoient  donn£  lieu 
atix  Ennemk  d'efpirer  de  le  divertir  du  bon  chemin  &  de  lui  faire  aban- 
doriner  le  parti  doht  mftme  ledit  Ambafladeur  a  touched  plufieurs  fois, 
dan*  fes  depfiches;  n£anmoins  Sa  Majeftg  fajhartt  que  ledit  Sieur  Due  a  eu 
toujours  fujec  de  fe  louer  du  favorable  traittement  qu'il  a  re^u  de  fa  parti 
depuis  qu'il  s'eft  attache  k  cette  Couronne ,  Elle  ne  pouvoit  ajouter  aucune 
cr£ance  k  tout  ce  qiii  lui  en  a  6t6  dit  &  £crit,  mais  bien  qu'Elle  fe  perfua- 
doit  que  cela  ceflferoit,  aprfes  le  t^moignage  qu'Elle  a  eu  pour' agitable  de 
lui  donner  de  fa  bont£ ,  laiflant  Brifac  &  les  Villes  forfiti^res  entre  fes 
mains  comme  HIV  defir£.  '         , 

Mais  Sa  Majefte  voydnt  que  malgrt  cela  il  perfifte  danS  fes  de'gotits  & 
dans-  fes  plafntes,  &  qu'il  ne  veut  point  acquiefcer  aux  conditions  ^u%Elle 
lui  a  fait  propbfer,  touchant' lefdites  Places;  qu'ri  compte  potir  rien  les 
grande9  affiftanees  d'argent  qu'il  a  reju  d*Elle,&  les  Corps  de  gens  de  guerre 
Frvnfois  qui  ont  contribue*  k  tous  les  fucces  qu'il  a  eu  autant  &  plus  que 
\ts  Allemans:  qu'encore  que  fon  Arra6e  ne  fubfifte  que  par  la  folde  de  Sa  Ma- 
jeft£  ,  &  qu'il  la  commande  fous  fon  aurorit£,  il  pretend  que  les  Places 
qu'il  prend  ,  lui  appartiennent  comme  ii  e'e^toit  on  Souverain  qui  f!t  des 
conquSces  avec  fes  propres  forces;  Sa  MajefW  ne  peut  qu'Elle  n'en  foit  mal 
fetisfaite,  voulant  croire  n^anmoins  qu'il  enteridra  raifon,  &  fe  con- 
formed, apr&s  y  avoir  bien  penft ,  k  fes  juftes  intentions. 

Cependant,  comme  le  bruit  qui  fe  pafle  fur  ce  fujet  pourroit  faire  nattre 
quelque  opinion  parmi  les  Allies  de  cette  Couronne ,  que  ledit  Due  ftit 
mal-trait^  de  la  France,  &  que  Sa  MajefW.  voulflt  cefTer  de  contribuer  par 
fon  moyen  au  bien  de  la  Caufe  commune^  Elle  a  jug£  k  propos  d'informer 
ledit  Sieur  Ambafladeur  de  Y&tsx  de  cette  affaire,  afin  qu'il  en  puifle  dire  la 
v£rit£  aux  Suidoh^  qui,  pour  lnnerSt  qu'Us  y  ont,  devronj  s'employer  k  ce 
que  ledit  Due  prenne  de  meilleures  reTolutions. 

Ledit  Sieur  Ambafladeur  peut  favoir,  qu'en  Fannde  1635.  au  mois  d'Ofto* 
bre,  on  avoit  paflfc  un  Traitt£  avec  ledit  Sieur  Due  Bernard  >  par  lequel  le 
Roi  s'oblige  k  lui  faire  fournir  quatre  .millions  de  livres  par  an ,  moyennant 
quoi  il  doit  avoir  une  Arm6e  de  douze  mille  hommes  de  pied  &  de  fix  mille 
chevaux  avec  l'artillerie  &  l'^quipage  it  proportion ,  &  faire  toutes  les  d£- 

*>  pen- 


CHRISTINE   HE  IJTE    Dti   SUEDE.    313 

penfes  d'ane  telle  Arm6e  pendant  le  temps  que  la  guerre  durera.  Appendce 

Ledit  Trakte  fera  joint  audit  M4moire,  afirf  que  ledk  Sieur  Ambaffadeur  de  Pieces j* 

voye  &  connoifle  s'il  a  6t6  exaAement  obfervg  de  la  part  dudit  Due  ftificttitef. 

Outre  ledit  Traitt£  il  en  fut  en  mfime  temps  pafft  un)  autre ,  qui  fera  auffi 

{oint  k  cette  d6p£che;  par  lequel  il  eft  dit  que  ledit  Sieur  Due  commandera 
adite  Annie  fous  rautoritl  du  Rot,  &  fervira  Sa  Majeft*  etivers  &  contre 
tous  en  tons  lieux  &  entrefrifes  qu'EUe  ordonnera*. 

Or  il  eft  k  remarquer  >  que  jamais  ledit  Sieur  Due  n'a  eu  i  beaucoup  prfes 
Je  nombre  des  £ens  de  guerre  portls  par  ledit  Traittd ,  &  principalemenc  pour 
1'infanterie,  djforte  que  dfcs  le  commencement  il  n'a  pas  obfervd  pondtuel* 
lement  leait  Traitt£,  &  nlanmoins  Sa  IVfejefl^  l'a  fatisfait  enticement  fur 
tout  ce  au'il  pouvoit  prdtendre  en  vertu  duditTraittd  jttfqu'au  troifteme  No«- 
Vembr^i637,  ce  qui  fe  voit  par  fa  quittance  du  17.  Avril  dudit  an,  done 
copie  fera  pareillement  ci-jointe ,  oar  laquelle  il  s'oblige  d£rechef  k  mettre 
fon  Arm£e  au  nombre  porti  par  ledit  Traict£. 

-  Ledit  Sieur  Due  ne  l'ayant  pas  fait ,  Sa  Majeftd  a  *ftim£  trfcs-raifonnable 
de  lui  diminuer  une  partie  de  Iadite  fomme  de  quatre  millions,  &  de  la  r£- 
duire  k  deux  millions  quatre  cens  mille  livres :  ce  qui  a  it6  fait  de  fon  con* 
fentemenc  du  nouveau  Traittl  paflg  avec  lui,  dont  on  envoye  auffi  la  copie, 
aprfcj  quoi  il  n'a  pas  encore  eu  le  nombre  proportiotmd  de  Troupes  k  cette 
fomme ,  fplcialement  depuis  qu'il  en'"a  mis  bonne  partie  dans  les  Garnifont 
de  Rbinfeld^' Laufcnbourg  A  autrea  lieux,  &  enfuite  dans  Brifac:  ce  que  Sa 
Majeft£  ne  lui  doit  point  allouer,  puifquil  pretend  que  lesdites  Places  lui 
demeurem,  &  qu'EUe  eft  obligee  de  le  payer  pour  une  Annie  &  non  pour 
des  Garmfons,  dont  il  n'eft  parte  en  fa<;on  du  monde  dans  les  Traitt^s. 

Sa  Majeftg  a  eu  d'autant  plus  fujet  dexgduire  lefdits  quatre  millions  i 
deux  millions  quatre  cens  mille  livres, qu'il  a  fallu  pour  remettre ledit  Sieur 
Due  en  6tattl'agir,  qu'EUe  ait  toujours  tenu  dans  fon  Arm£e  ufl  Corps  de 
Troupes  f># n f oifes  ,hns  lequel  il  edt  itd  trop  foible  pour  rien  entreprendre; 
e'eft  chofe  que  chacunfait,  &  qu'elles  onrcontribu£  beaucoup  aux  a  vantages 
4u*il  a  eu  pendant  les  ann4es  1637  &  1638.  11  Fa  lui-mfime  reconnu  de  vive 
-voix,  &  par  plufieursiettres  icrites  avant  la  prife  de  Brjjfac,  &  inconti-  . 
:nent  aprfes  dans  la  joye  de  ce  fucc&s ,  qui  lui  a  fait  avouer  franchement  que 
fans  les  fecours  continuels  qu'il  a  recus  des  Frangois,  il  luieftt  6t6  inipofli- 
i>le  de  venir  k  bout  de  fes  cntreprifes,  defquelles  apris  Dieu  il  confefle 
devoir  le  bon  fucefcs  au  Rbi  &  a  la  valeur  des  Franfois.  II  eft  k  remarquyr 
iciy  qu'il  eft  dit  par  le  Traitt£,  que  (1  ledit  Due  rd  ledit  nombre  de  Trou- 
pes qu'il  doit  avoir,,  &  que  Sa  Majeft£  lui  en  fournifle  pour  le  fuppteer,  ce 
fera  en  diminution  de  Targent  qu'il  doit  lui  donner,  &  cependant  Sa  Ma* 
jeft6  par  une  bom£  extraordinaire  n'en  a  jamais  ufg  ainfi. 

©epuis,  ledit  Sieur  Due  ayaat  con^u  dans  fon  efprit  un  ^tablifTement  de 
fortune  aux  d6pens  du  Roi,  il  n'a  plus  voulu  fe  fouvenir  qu'il  comman- 
doit  (on  Armie  fous  fon  autorit£,  qu'il  4toit  tenure  Temployer  par -tout 
oil  Sa  Majeftl  voudroit  qa'on  la  foudoyk;  que  la  prife  des  Places  qu'il 
tient  principalement  de  Brifac,  &oit  le  fruit  des  travaux  on  du  fang  des 
Frarqois,  &  de  ces  affi&ances  qu'il  a  re$us  de  SaMajefW.  Bref ,  il  a  cru  qu'il 
•devoit  feul  recueiHir  1 'a vantage  de  tout  cela,  &  de  fait  il  a  prftendu  que 
Briffkc  &  les  autres  Places  iui  devoient  demeurer,  &  n*a  pa$  lai(Td  n^an- 
001ns  de  demander,  en Vtfoignant  toujours.de  plus  en  plus  de  la  raifon, 
que  Sa  MajetU  le  rembourf^t  des  frais  qu'il  dit  avoir  faits  aux  Steges  des 
Places,  & 4  leursravitaillemens, munitions, &de  toutes  autres  chofes,  quoi- 
que  Sa  MajefU  lu^  en  ait  fait  fournir  extraordinairemeot  450000  ffi.  l'an-  ' 

B^e  demise  pour  telles  d^penfes. 

11  a  demands  auffi  diverts  cbflfes  i  Sa  Majeft^  pour  £trc  en  ^tat  de  fe 
*    Tape  If.  ikx  saet- 


31*        MElMXflRES^CON  CE  RN  AM    .: 

.  ^f^ftdtcemettre  enCampagne,  bietoqw  par  les  fusdits  Traittis  ce  fqit  i  lul  d'em«i« 

ae^ccs  Ja.tenir  toujoars  fon  Armde  en  mfime  £tat,  moyeaant  les  erandes  fommcsque 
Aifouvcs.,  k  Ro.  lu.  d0|]ne  pouf  ccla# 

Ledit  Sieur  cTErlacb,  qu'il  envoya  au  moil  de  Mars  pour  faire  des  d£- 
snandes,  a  txi  renvoyd  audit  Sieur  Due  avec  couces  les  bonnes  paroles, 
&  ordre  au  Sfeur  de  Guibriant  de  lui  ..faire  entendre  plus  particultirement 
les  intentions  du  Roi ,  belles  que  Jedit  Sieur  Amtafladeur  verra  par  un 
Ecrit  du  aj.  Juin;  e'nfemble  les  fentimens  dudic  Sieur  Due  fur  ces  inten- 
tions ,  defquelles  il  fera  encore  mieux  inform*  par  une  Lettre  du  Sieur  de 
Guibriant ,  qui  fera  auffi  ci-jointe.  * 

Le  premier -Article  dudit  Ecrit  concecnant  Brijfac  &  les  Villes  ror6ti£res, 
fait  connoitre  la  bont£  du  Roi,  qui  pour  ne  pas  retarder  le  moins  du  monde 
le  bien  de  la  Caufe  commune  9  &  n'emp£cher  pas  que  ledit  Due  y  c&ntribuc 
pendant  cette  Campagne  avec  i'Armle  que  Sa  Majeftg  lui  foudoye,  n'a  pas 
Voulu  demeurer  ferme  it  ce  que  Brijfac  f&t  tnife  entre  fes-mains ;  cela  6toit 
jufte,  parce  que  la  Blace  a  M  conquife  par  une  Armte  que  ledit  Due  com- 
mande  fous  fon  autoritS,  qu'il  eft  oblige  d'employer  o&  il  plait  &  Sa  Ma- 
jeite,  &  qui  en  effet  dtant  k  fa  foldc,  comme  il  parott  par  le  Traitt6,  n'a 
pu  rien  conquGter  que  pour  elle,  il  moins  qu'il  n'y  efit  quelque  claufe 
particultire  dans  ledit  Traittg,  qui  attribudt  les  Places  de  conquSte  audit 
Sieur  Due,  ce  qui  n'eft  pas;  outre  qu'en  particulier  elle.a  contribuS  it  la 
prife  defdites  Places  par  trois  fecours  extraordfeaires  de  Cavalkrie  &  d'ln- 
fanterie  qu'Elle  a  donni  audit  Due  de  trois  mille  homme*  de  pied  chacun, 
&  de  quinze  cens  cbevaux  pour  une  fois. 

Les  Allids  ont  done  grand  fujet  d'fitre  trfes-contens  de  cette  procedure 
de  SaMajeftd,  quis'eft  fi  ggngreufement  ddpartie  en  cela  de  fon  int£r£t, 
pour  la  confidiration  du  Bien-public,  &  fpdcialement  afin  de  diligenter  la 
diverfion  \\ue  la  Couronne  de  Suhde  attend  de  notre  c6t£  paf  le  moyen  de 
l*Arm6e  dudit  Due,  ce  que  ledit  Sieur  Ambafiadeur  faura  bien  (aire  valoir, 

Mais  Sa  Majeft*  n'a  pu  fans  abandonner  l'int^rSt  public  ,  ne  point  requ6- 
rir  ledit  Sieur  Due,  de  ne  remettre  jamais  lesdites  Places  entre  fes  main*, 
in  au  pouvoir  de  qui  que  fe  puiffe  fitre,  que  par  fen  ordre  &  de  fon  cou- 
fentement.  Enfemble  de  ce  qui  eft  porte  par  le  fecond  Article  touchant 
«ux  qui  y  commandent  ou  commanderont  ci-apr&s  de  la  part  dudit  Sieur 
Due,  parce  qu'il  ne  doit  pas  demeurer  en  fa  Ubert£  de  difpofer  defdite* 
places  k  fon  plaifir,  comme  il  pourroh  faire  au  prejudice  de  la  Caufe  coo- 
xnune,  s'il  n'y  6toit  pas'pourvu,  tant  pour  lui  que  pour  ceux  qui  s'ea  tro*- 
veroient  faifis,  fi  cela  arrivoit  par  fa  faute. 

•  Pour  ce  qui  eft  des  Villes  forfitteres,  il  n'y  a  nul  doute  que  ledit  Due 
n'y  pourroit  rien  prttendre,  puifque  la  cOnquAte  en  a  6vi  fake  par  ladtte 
Arm6e  qu'il  commande  fous  I'autorit*  de  Sa  MajefU,  &  qu'Elle  foudoye* 
Il  dira  volontiers  qu'il  pretend  Brijfac*  parce  que  cette  Place  eft.de  VAlfa* 
ce9  &  que  Je  Roi  luuen  a  laifife  le  Landgraviat:  mais  il  eft  aift  dp  voir 
par  le  Traitt£,  qu'H  n'oblige  point  le  Roi  aux  Places  ,  puifqu'en  paflant 
lefdits  Traittls,  Sa  Majeft*  ne  lui  a  pas-  mis  entre  les  mains  celles  qu'Elle  - 
poflSdoit  alors ,  qui  eft  une  preuve  bien  aflurfe  qu'Elle  n'aeu  intention  que 
de  laifTer  le  titre  &  la  puiflauce  da  Landgrariat  audit  Sieur  Due.  Et  cea 
termes  avec  <tou*'les  droits  qui  ont  apparteno  k  la  Maifoa  d'Jutrkbe,  tie 
peuvem  s'efttendre  des  Places,  mais  s'entendent  des  droits  nominaux,  ju- 
ftice  &  revenus  dont  il  n'a  pas  tenu  au  Roi  que  ledit  Sieiir  Due  n'ait 
joui,  ayant  m6me  envoyd  les  ordres  k  cet  effet,  mais  la  fettle  mif&e  du 
temps  Ten  a  emp£ch<» 

On  ne  s'arr6tera  pas  ici  it  £plucher  les  reproches  dudit  Sieur  Due  con* 
tenues  audit  Ecrit,  parce  que  Toft  fait  que  ledit  Aabafladeury  obfervera 
aflez  ce  qui  le  m^ritera*  -  *  Jamais 


CH  R  ISTI3ME    RE^£  D:E   SUEDE.  315 


4 


:  Jamais  Sa  Majeften'a  pritcodu  tirer  un  fol  da  rtVeira  de  $Alftte\  au   ^PPf**11* 
contraife,  il  lui  a  cofli*  d*  grandes  fommes  pour  fiiire  flibfifter  fes  Gar-  dJ J^L 
aifons  dans  ies  Places,  parce  que  le  Pals  eft  enticement  ruine\       .  ve*. 

Les  r^ponfes  dudic  Sieur  Due  contenues  dans  ledic  Eerie,    n'expriment 
pas  li  fide'lemenc  fes  fentimens,  que  ce  qu'il  :vt  die  de  vive  voix  au  Sieur 


fifouvent  parte,  &  done  pbifiejaraPrinces  MAltemagneme  s'^loigtieroient  pas, 
fi  quelqu'un  en  faifoit  TottverairA.  i  iASandn^  dont  iL eft  fait  mention  dan* 
ladite  Lett  re,  y  voudroit  bieri  fans-doute  porter  Madame  la  Landgrave, 
Le  Due  de  Lunebourg  danstT&ae  oil  il  eft,  feroic  audi  pour  y  incliner, 
fur  quoi  ledic  Sieur  Ambafladeur  aura  l'oeil  ouvcrt  pour  ledit  Due  de  Lu* 
nebourg,  qui  n'eft  pas  doigxid  de  lui,  afin  ded^couvrir  s*il  ne  fe  traitteroic 
point  quelque  chofe  de  femblable  entte  tons  ces  gens,  qui ;  one  grande 
correfpondance  les  urn  avec  les  awres.  II  n'ya  pas  longtemps  que  Ptc- 
quefort  itoit  pres  de  Madame  la  Landgrave  &  de  Milandre  de  la  part  du* 
die  Due  de  Weimar,  $t*Sixthtus  de  hi  pare  de  ladite  Dame  la  Landgrave 
pres  dudic  Due  de  Lunebourg* 

Ledic  Sieur  Ambafladeur  reprdfentera  done  au  Sieur  Sahius*  lorfqu'il 
croira  qu'il  en  fera  temps ,  tout  ce  qu'il  jugera  nleeflaire  de  ce  que  def* 
fus,.pour  lui  faire  connoltre'  que  Sa  Majeftg  s'eft  conduirefuf  le  faie  de 
Brljfac  &  des  Villes  fbrfttteres  avec  beaueoap  de  moderation  &  de  bonte", 
ayant  pris  Tin  expedient  qui  devbicitre  accepte*  par  ledic f  Due  avec  line 
grande.  reconnottfeace  &  a&ion  de  graces  ,  plrifque  Sa  Majeft<S>s*eft  re!4* 
che>  en  fa  faveur  autant  qne  l*intfr6t  public  le  lui  0  pu  pemettre.  Il 
feourra  ajouter  doucement,  non  par  forme  de  plaime;  mais 'pour  monerer 
le  proceed  du  Roi  envers  ledit  Due,  qg'il  a  demands  k  Sa  Majefte*  atH 
de?l&  de  Ik  raifon,  fans  rien  exagdrer  de  ce  qu'Elle  lui  a  accords  II  man* 
dera  au  Sieur  de  Rorti  &  au  Stents  dp  /Beauregard  de  faire  hi  mfime  chofe 
en.&i^v  &  auprfcs  du  Sieur  Bannitr  *vtc  la  difcr^tion  requite,  pour  ne 
Conner  pas  k  juger  que  le  Roi  foit  en  defiance  Ou  tout-^-fttc  mat  (atis* 
feit  dudit  Sieur  Due  .  •    '     ♦  ,'..'/.. 

Moias'fauc-it  que  ies.  Jfrmemis  syent-  lieu  de  faire  ae  jugemene,  Sont 
ilt  pourroiene  fe  privaloir  pour  defunfr  entilremenc  ledic  Sieur  Due  da 
Parti-  Aii  contraire,  il  ftrut  parler  de  cetce  affaire  enforce  que  Ton  croye 
que  Sa  Majefte4  ne  dome* poiqt  que  ledit  Sieur  Due  ne  fe  rende  capable  de 
ce  qui  eft  raifennable  ,  pourvu  que  \e*  Sutdois  oontribuent  A  le  lui  faire 
tomprendrev-ibipme  Sa'Majeftg  fait  deTonicfite  j&ar  tedefir  qufEll*  a  d'jftb- 
vier  fctoutea.iffei  pourroit  £tre  prdjndkiable  au  ;bi^n -eommuti ,  &  decomi* 
nuer  de  le  procurer  de  toute  i&pitiflance;     -*  «.«i.  - s- -r  . :.  ..'.,  »     - 

11  affiitera  ies  Suidds  ,{<#\e:  pourc^c  effet  le  Roi  preflfe  ledit  Sieur  Due 
fans  relftche  de  pafler  le  Rbioy  &  d'agir  centre  les  Ennemis  communs,  Sa 
Majefte  lui  ayant  fait  toucher  k  cette  fin  aftuellement  fix  cens  mille  livres, 
faifanfpartie  de  deiunnillioos  xjaatre-cens;  mitle  livres  pour  le  premidr  quar- 
cier  de  lapriifiensei  ann^e,  toen  outre  cemiffillefteasd^xtraordinatre,  pour 
femonter  fa  Cavallerie,  '.r<tablir-4?atti*Ail  de;  fon  Anittefie^  &  faire  des  le- 
vies, quoique  Sa  Majdftt  ne  fdit-pas otilig^e  par  te^T^itt^  h'tettb  d^pen- 
fe,  que  ledrr  Due  doit)  faire  iu&aft6iae?  ainfi  l^on^pe^t  coAttdttre^  que  s'ii 
V*ag4t  point v  cela  ne  tient  paq  i^a  Majeft^ ) '    t.    :  -     \.. 

Elle  fait  bien  qu'il  ne  fait  point  faire  huit  montres  k  fes  Troupes  confor- 
ntaent  aii  Traifrt;  e)\Q  ^en^ait  ppioj  Aite  les  revaes  fnivant  ce  4n6me 
Traits  pw.ies  <<P««iflw.e^4p ^»«n ^yoi?  s,'il  a  dea  Tjwipea  k  propot lion  de 

Kri  Tar* 


3i<*  MEMOIRES,  CONCERNANT 

Apptodkt  iVgent  qu'Ette  lui  donne.  Elle  n'tgnore  pas  quMl  a  toujours  tlv6  &  tire 
^™5^u*  encore  i-pnifent  plus  que  par  ci-devant  des  contributions  de  tous  cdt*sf 
au  moy.en  de  quoi  Elle  pourroit  prttendre  devoir  6tre  foulagle  d'une  partie 
de  la  dlpenfe  ordinaire  felon  le  Traitt4,  qui  porte,  que  ledit  Due  promec 
de  foalager  Sa  Majeft6  de  la  dipenfe  k  proportion  des  moyens  qu*U  aura 
de  faire  fubfifter  fes  Troupes  aux  ^psns  de*  EnnemTs ;  n£yimoins  Elle  n'a, 
point  voulu  procider  fi  exa&ement  en  vers  ledit  Sieur  Due,  au-contfaire 
Elle  s'eft  portie  h  lui  donner  des  affiftances  extraordinaires;  mais  il  vou- 
droit  que  Sa  Majefte  lui  fournit  tout  ce  qu'il  demanderoit  par  des  levies , 
&  fit  tous  les  fraix  des  Steges,  ravitaillemens  des  Places  &  de  I'Equipage 
de  fQn  Artillerie ,  de  la  fubfiltarice  de  ion  Arm6e ;  qu'Elle  lamft  k  feS  d*pens 
au  nombre  de  douze  mille  hommes  de  pied  &  de  fix  mille  cbevaux ;  qu'Elle  en* 
'  tretint  les  Garnifons;  que  cependant  il  efit  tous  Its  avantages  de  la  guerre,  fdt 
mature  des  Places ,  &  enfin  qu'il  pfit  conquirir  toute  YAllemagne  ou  une  partie 
auxdlpens  deSaMajefte,  fans 'qu'Elle  y  efttaucun  pouvoir ,  ni  qu'Elle  s'en 
pftt  fervir  k  Ta vantage  de  la  Caufe  commune,  qui  eft  le  but  de  Sa  Majeftk 

Ledit  Sieur  Ambafladeur  enfuite  de  ce  qu'il  comnraniquera  aux  Suideis 
de  cette  affaire  avec  la  recenue  &  la  difcr&ion  marquee  ci-deiTus,  il  leur  dira 
que  Sa  MajefU  fe  rapporcera  bien  volontiers  k  1'arbitrage  de  la  Couron- 
ne  de  Suide  pour  ce  qui  eft  k  ajouter  entre  Elle  &  ledit  Sieur  Due,  tant 
pour  ce  qui  regarde  lesdites  Places,  &  celles  qui  feront  conquifes  ci-a* 
prfes ,  que.  pour  ce  ,flui  eft  de  fes  demandes ,  ne  doutant  point  que  ladite 
Couronne  ne  trouve  fes  intentions  trfes-juftes ,  &  le  traitement  qu'Elle  a  fait 
audit  Sieur  Due  jufqu'ici  tr£s-favorable  &  avantageux. 

Cependant  la  Couronne  ne  peut  s'employer  fans  perdre  terns  par  une 
Perfonne  exprefle,  dont  la  probitl  &  l'affeftion  pour  la  Caufe  commune 
foit  connue*  pour  faire  comprendre  audit  Sieur  Due  ce  qui  eft  de  raifon. 

Le  Sieur  Moquel,  qui  rtfide  en  Aifact  de  la  part  de  ladite  Couronne ,  ni 
le  Sieur  Mul&r9  n'y  font  pas  proprea  pour  les  raifons  que  ledit  Sieur  Am- 
bafladeur faic:  fi  les  Suidois  fe  r&olvent  d'envoyer  quelqu'un  vers  lui,  il  eft 
k  propos  qu'ils  faflent  un  bon  choix  pour  cela. 

Ledit  Sieur  tfdvaux  doit  favoir  que  Monfifeur  de  JVeymar  a  tnvoyi  ici  de* 
Slander  Jean  de  Wert  &  Hinkfift  pour  lea  changer  contre  le  Marshal 
Born,  Tubal  &  Scbavehki,  &  que  Sa  MajeiW  eft  bien  rtfolue  de  les  laifle* 
fortir  k  cette  fin,  mai*  qu'Elle  ne  defirt  pas  qu'ils  fortent  de  fes  mains 
qu'Elle  n'ait  affurance  que  Picolomim,  quideiire  avec  paffion  d'zvoir  Hittkfirt , 
rendra  les  prifonniers  qu'il  a  pris  k  Tbiomrille,  non  en  ^change  de  Jean  de 
Wert  &  de  Hinkfm ,  mais  en  payant  leur  ran^on,  coame  cela  fe  pratique  entre 
le  Cardinal  Infant  &  les  Troupes  du  RoL 

Que  fi  Sa  MajelU  n'en  ufoit  pis  ainfl,  on  penferoit  qu'Elle  n'a  aucmt 
naturel  pour  l$s  fiena,  Jefquels  Pkokmini  retiendroit  &emellement;  au-liea 
qu'il  eft  expedient  (ne  nuifant  &  perfonne)  qu'il  donse  moyen  au  Roi  de  ra» 
voir  fes  gens  pour  de  rargfent',  &  de  faire  voir  k  la  Couronne  det  Suide  1*4- 
tat  que  Sa  Majeftl  fait  de  fa  recommandation,  &  de  ce  qui  toucbe  Mon» 
(leur  le  Chancelier  Oxenfiierna. 

On  croit  que  le  Sieur  Grotius  contribue  autant  qu'il  peut  k  entretenfr  ledic 
Sieur  Due  d*ns  fon  m&ontcmemem,  >d£crjant  au  furplus-  les  affaires  du  Roi 
de  tous  cdt£s.  On  aura  tmtii6  de;iflfc^*fo  audit.  Sie&r  Ambafladeur,  que 
laLettre  dudit  Sieur  Gmhts*  par  Ikquelle  il  avoit  donn£  avis  que  Sa  Ma* 
jefti  ne  ppuvoit  &  ne  ^vouloic  rieo-  {aire  cecteiannfe  aux  Pais -Bat  ni  ail* 
leurs,  s'adreflbit  au  Sieur  S/>ri.%.>  (*)  qui  publia  d'abord  cette  nouvelle, 


^  >  ->  •  >N-  V^^V'N^^  :K-  ^  *NK*Nv*  NV-^>Kr  \V-Y  .-> 


{+)  Ptnt&re  eft-ce  ^tnng  9cak>i%  charge  des  affaires  teSuUe  entAlhnde. 


CHRISTINE    REINE    D  E    SUEDE.  317 

&  fit  voir  la  Lettre  k  plofieiirs  perfbnnes .  Mais  dermis ,  en  ay  ant  connu  la  feuf-   Appeafte 
fet6 ,  &  confid&g  qu  il  n'&oit  pas  fiiant  k  des  Miniftres  de  la  Cporonne  de  <fe  ****« 
SaW*,   allile  ft.  la  £hfl*v,  depubiier  <ie  mauvais  &  faux  bruits  de  nos  af-^6**^ 
ftires,  il  a  voulu  les  fupprimer,  &  ladite  Lettre:  ce  qu'il  n'a  pu  faire,  par* 
ce  que  la  chofe  Itoit  trop  divulgu^e,  deforte,   que  pour  obvier  aux  in* 
conveniens  qu$  de  telles  calomntes  dudit  Sieur  Grotius  pourroient  enfin 
produire  au  prejudice  des  deux  Couronnes,   il  eft  ndcefTaire   de  le  faire 
rappeller;  fur  .quo!  il  fera  des  inftances  trts-preffantes,  coracne  d'une  cho« 
fe  qui  impOrte  extrdmement  it  la  France  &i  la  Suide;  &  cependant  il  traitera 
cette  affaire  le  plus  fecrettemem  &  difcrttement  qu'il.  pourra,    &  verra 
s'il  peut  k  ces  fins  gagner  le  Sieur  Salvias,  pour  que  lui-  m£me  fafle  donner 
cfe  coritenrement  au  Roi.  . 

Ledit  Sieur  Ambaffadeur  verra  de-m£me  s'il  fe  pourroit  trouver  par- 
deci  quelqu'un  qui  eftt  aflez  de  credit  pour  faire  un  Corps  de  Troupes 
Alkmandes,  tant  de  Cavallerie  que  d'inranterie ,  pour  la  faire  patter  en  > 
^France.  II  ne  feroit  peut*6tre  pas  difficile  pour  l'lnfanterie  que  Ton  pour~w 
Toic  embarquer,  mais  pour  la  Cavallerie  il  y  auroic  de  la  difficult*  ,  fi  ce~ 
n'6toft  que  les  Armies  enneraies  6tant  routes  occupies  vers  Prague  ,  on 
pflt  faire  pafler  ou  la  Cavallerie  fettle,  ou  conjointement  avec  rinfanterie 

far  la  IVcfttobaUe,  pour  venir  pafler  le  Rbin  k  Wezei,  &  entrer,  dans  le 
ais  de  Ckves  &  de  Juliers,  d'ofc  par  celui  de  LUge  ils  pourroient  fe  ren- 
dre  en  France. 

Le  Sieur  de  Ranzau  feroit  aflez  propre  pour  compoter  &  commander 
ce  Corps  de  troupes,'  mais  c'eft  un  homme  aflTez  f&cheux,  fur  leqftel  on 
ne  peut  faire  aucun  fonds.  N&nmoins,  s'il  ne  s'en  trouve  point  d'autro^ 
ledit  Sieur  Ambafladeur  verra  k  renouer  la  nlgociation  avec  lui  fur  l'infor- 
mation  qu'il  a  eu  des  intentions  du  Roi  par  ci-devant.  On  pourroit  lui 
faire  maintenant  fes  conditions  un  peu  plus  avantageufes.  Celui  qui  a 
foin  de  fes  affaires  par-de$i,  a  propoft  Qu'il  vendroit  tons  les  Biens  qu'il 
a  dans  <Je  Holftein  pour  en  mettre  *1  argent  en  quelques  Terres  en 
France  y  o&  il  emmlneroit  fa  ftmme,  &  s'&abliroit  tout-i-fait.  Cela  fe- 
roit trfes-i-propos  pour  avoir  par  devers  nous  un  gage  de  fid&itl ;  il  fau- 
droic  voir  auparavant  fi  ledit  Sieur  de  Ranzau  auroit  aflez  de  credit  pour 
former  un  tel  Corps  de  troupes ;  il  les  commanderoit  en  quality  de  Lieu* 
tenant-G£n£ral  (bus  un  Gtadral  Fratipeh.  .... 

Le  Sieur  fAvaux  doit  favoir  qu'on  lui  envoie  le  prdfent  Mrfmoire  pour 
fctre  en  gtat  de  prtvenir  les  plaintes  que  pourroit  faire  Monfieur  de  IVey* 

Jmt',  &  non  pour  en  faire  ^clat  prifentement ;  parce  qu'on  n'efj:  pas  af- 
uri  que  Monfieur  de  Weymar  veuille  eflentiellement  manquer  en  ce  qu'il 
doit,  en  fe  ftparant  du'Roi  &  de  fes  Allies. 

-  Jufqu'i-prtfent  on  impute  fon  mauvais  proc£d£  k  la  duret£  de  fop  natu- 
rel,  qui  eft  fort  attach*  it  fes  intfrfits;  mais  deux  cfaofes  emp6cbent.de 
croire  qu'il  puifTe  changer  de  parti,.  Tune  fa  reputation  qui  lui  eft.  ch4re. 
&  l'autre  les  grandes  fommes  qu'il  tire  du  Roi,  lefquelles  ? Empire  &  VEfi 
pane  ne  lui  fauroient  donner. 

Le  Sieur  d*jfyaux  dolt  dis  cette  heure  faire  connoitre  au  Sieur  Sahius  le 
ton  traitement  que  Monfieur  de  Weymar  a  re$u  du  Roi,  les  follicitations  / 

que  Sa  MajelM  lui  fait  pour  le'  faire  entrer  en  Allemagne  avec  fon  Annie  , 
afin  de  faciliter  16  progrfes  de  BannUr:  la  resolution  que  Sa  Majeft6  a  de 
faire  changer  Jean  de  \Vert%&  'Hinkfort  pour  le  Marshal  Horn,  Tubal  & 
Scbavehtki,  &  qu'Elle  attend  feulement'que  Pico!omjnt\  qui  defire  avec  paf* 
fion  Hinkfort,  confente  de  rendreen  m6me  terns  les  prifonniers  qu'il  apris 
i  Wonviffe,  en  payant  leur  Vnnfon,  fans  que  la  libertd  de  Jean  de  Wert 
&  de  Hinkf&rt  en  taffe  aucune  part.         *     -  r    - 

Rr3  '  D 


3X8         MEMOIRES    CONCERNANT 

.    Appeadicc     U  pourra  encore  dire  audit  Sahinsy  que  Monfieur  de  Weymar  tie  petit 
i^ifiC"     s'exempter  de  Mime,  s'il  refufe  de  s'obliger  k  ne  rendre  jamais  Brijfac  &  les 
jumiicatt-    autres  piaces  qu'iltient  fans  le  confentetnent  du  Roi,  &  pour  autres  fins 
que  pour  Futility  de  la  Caufe  publique ;  corame  audi  de  fair e  jurer  par  fer- 
ment folemnel  k  ceux  qui  commanderont  danslesdites  Places,  de  n'en  dif« 
pofer  pas  autremene,  au  cas  que  ledic  Due  vine  a  mourir. 

Mais  il  ne  pafiera  pas  plus  avant,  &  ne  t&noignera  pas  l'apprlhenfion 
qu'on  pourroic  avoir,  que  ledic  Ducf  eflt  une  oreille  ouverte  pour  4couter 
ce  que  les  Ennemis  de  la  Caufe  publique  lui  youdroient  infinuer,  &  il  por- 
tera  ledit  SaMus  a  envoyer  de  la  pare  de  la  Couronne  de  Sutde  folliciter  le- 
die  Due  de  tout  ce  qui  eft  utile  a  la  Caufe  publique. 

Ledic  Sieur  (TAvaux  a  trfes-judicieufement  faic  de  ne  point  r£pondre  i  la 
propofition  que  Salvius  lui  a  faite  touchanc  des  Vaifleaux  de  Suide;  puifqu'il 
eip^re  en  obtenir  des  R£gens,  ou  qu'ils  en  prficeront  a  Sa  Majeite,  ou  qu'ili 
lui  en  vendront  k  la  charge  de  les  payer  aprfcs  la  Pais.  S'il  peuc  obtenir  Tun 
des  deux,  il  rendra  un  fervice  trfcs- utile  k  Sa  MajefW;  mais  fi  aprfes  avoir  . 
*"  infifti  autant  qu'il  aura  cru  le  devoir  faire,  il  n'en  peut  venir  a  bouc,  il  ef« 
fayera  de  les  avoir  au  meilleur  prix  qu'il  fe  pourra,  &  en  donnera  avis  en* 
fuite  en  Franc*,  afin  qu'on  juge  fi  on  les  aura  a  meilleur  march 6  que  ceus 
qu'on  acjiette  en  Hollanclc:  fi  les  Suidoit  les  veulenc  vendrei  prix  raifonna* 
bte,  &  que  ce  foi?nc  de  bons  Vaifleaux,  on  en  prendra  jufqu'i  dix  ou  dou- 
ze,  &  Artilleries  de  bronze  &  defer:  mais,  k  direle  vrai,il  eft  impoffible  de. 
les  payer  comptant;  feulemene  pourroit-on  donner  d'abord  cinquante  mil- 
le  daft,  &  le  eefte  apr&s  la  Paix.  Quelque  march£  qu'on  fafle,  il  en  faut 
canvenir  enforce  qu'ils  les  rendent  dans  les  Ports  de  France  ,  &  que  nous 
les  envoyions  vificer  par  un  Officier  de  la  Marine ,  n'en  defirant  point  qu'iltf 
nehfoienc  prefque  neufs  &  fort  bons  pour  voguer. 

isu  Juillet  1639.  ii  Pdronne. 


Nura°.  VII.  pag.  153. 

Lettre  de  Mr.'  le  Vkonte  de   Turenne    h  S.  A.    la 
.   Landgrave  Rtgente  de  Heffe.     De  NeuhofF  le  8. 

•Afeyi64J.  Q     . 

MADAME*  * 

Je  fuis  obligd  de  vous  dire,  fans  avoir  le  loifir  de  rien  particularifer  da- 
vantage  a  Votre  S£r£nit6,  qu'ayant  eu  avis  que  TEnnemi  venoit  m'attaquer 
dans  mes  quar tiers,  j'ai  marchi  au  devanc  de  lui,  &  ayant  pris  un  pofte, 
il  eft  venu  m*y  attaqjuer..  On  avoit  eoute  forte  d'a  van  cages  fur  fa  Cavallerie* 
au  commencement ,  mais  ayant  forc£  moo  Infamerie  dans  un  Bois  au  milieu 

-      \  ....         -  •       d* 

(*)  Tlrie  d'un  des  fix  Volumes  des  Mff.  du  S^nateur  Salvius  &  de  (on  Secretaire 
teHer  ad  h.  am.  appartenans  %  S.  E.  Mr.  le  Sinateur  Baron  deH9pktn9  Prudent  de 
la  Chancellcrie  Royale  de  Suides 


CHRISTINE   REINS   DE   SUEDE.  519 

da  champ  de  batatlle,  eela  m*a  empicht  Caprta  avoir  pouflfr  preface. tout*   Xramdko 
la  Gavalierie  de  l'Ennemi  avec  un  aflez  grande  faAlitl)  de  pouvoir  rallier  fSF***S+ 
la  Cavallerie  de  cette  Armte,  deforte  que  je  crois  qu'uae  grande  partie  de  "J****** 
Flnfanterie  fera  perdue.    Pour  la  Cavallerie,  il  s'en  retire  un  Corps  trts- 
eonfid^rable  ,  &  avec  peu  de  perte.    Je  m'afTure  que  V.  A.  tdrooignera  en 
cette  occafion  l'affeftion  qu'Elle  a  toujours  fait  parottf^peur  te  ifervfce du 
Roi,  en  envoyant  vers  Mayence  I'lnfanterie  aft'il  lui  a  plft  de  faire  efp&er  & 
8a  Majeftg  ,    &  tenant  tjtielque  Corps  co  mi  durable  prtt  le  plus  prfcs  du 
Rbin  qu'ii  f$4>oujra,  pour  upe  ndceffit*.'  Pofe  Wen  aflurer  V.  A.  que,  s'il 
plait  i  Diev,  av*c  qujelque  affiftahce  de  fa  part,  les  affaires  fe  reteveron{ 
enforte  que  )es  Ennemis  ne  pourront  pas  en  profiter,  pour  en  pouvoir  toui- 
re  i  Mr.  Torftenfim%    ni  rallentir  Jes    conqufites.    J'ofe  aflurer  que  V.  A. 
neconftd&rant  pas.  feulement  les  affaires  du  Roi,  mai*  audi  celles  deVdlfo* 
magttt,  y  contribuera  de  tout  fon  pouvoir.    Je  la  fupplie  cr^l .  hmubjement 
de  croire  que  je  fuis  toujours, 

MADAME 

Votre  &c, 

Lettre  de  Mr.  k  Due  d'Angufen  ( Prince  deCond^) 

a  Madame  la  Landgrave  de  Hefle.    Du  Camp  de 

Meekmal  k  T\  Juilkt  164 J.  (*) 

MADAME,  • 

J'envoye  ce  Gentilhomme  it  V.  A.  pour  la  remercier  de  raffiftance  que 
fes  Troupes  ont  donnde  k  l'Arm£e  du  Roi,  &  de  la  marche  qu'elles  ont 
faite  avec  moi  iufqu'ici.  Je  crois  qu'JSUe  ne  refufera  pas  Fordrg  que  je  lui 
demande  par  Mr.  de  Geifb9  de  demeurer  avec  moi  •  puiiqu'il  n'y  a  plus  d'Ea- 
nemis  de  votre  c6t£,  &  flpe  Gleen^  qui  itoh  le  reul,  eft  prdfentement  joint 
avec  l'Armde  de  Baviin.  Vous  pouvez  iuger  de  l'ltaf.  <de  leurs  sprees  &  de 
celui  oil  je  ferois,  0  voa  Troupes  nous^andonnoient.  Je  fuis  tout  a(fur£* 
connoiflant  le  z<Jie  que  vous  avez  toujour^  t&hoignS  pour  la  Franc$ ,  que 
vous  ne  m'abandonnerez  pas  en  cette  rencoptre,  &  que  vous  donnerez,  en- 
core au  Roi  una  preuve  de  votre  affe&ion,  dans  une  occafion  fi  jmportante* 
Vous  favez  que  les  Lettres  n'ont  point  de  Repliques,  &  qu'ii  y  a  loin  It 
n£gocier»  Cell  pourquoi  je  ne  craipdrtf  point  de  vouadire,  que  la  chofe 
eftltbfolument  nicefTaire;  que  vous  ne  fauriez  me  refufer  fanivouloir  roni- 
pre  abfolument  avec  la  France ,  &  fans  m'obliger  en  mon  particular  &  me  hoi* 
ter  it  toutes  ibrtes  d'extr£mit£s.  Je  fai  Madame  que  tela  n'arrivera  pas,  & 
que  ma  conGdlration  feule  vous  obligerok  a  quelque  cbofe.  .  Je  vous  fup- 
plie done,  Madams,  de  nous  envoyer  Pordre  en  diligence,  &  de  croire 

que. 


<~N*  .-^-Nv-XV-NV-^-  NVNvr^-  ^-\>s->K.-> 


(*)  Tir^e  fur  la  Copie  communique  par  Mr.  le  ConfeMer-Bibliottacaire  Scbeiit, 
de  la  BibliotMque  $H<mn*vrt, 


/ 


j2o       MEMOIRES  £ONCBRNANT 

•  Apmrike  que  It  plus  forte  paffion  que  j'aye,  eft  de  tlmoigoer  &  V.  A.  que  je  fuis  ; 
4e  races  *  # 

jutyfe*  MADAMS 

^  Camp  de  Metkmal*  Votrc  tris-humble  &  tr£*» 

tt  it  jfcttfrf  1645.    0  obdifltnt  Serviteur. 

*  LOUIS  de  BOURBON, 

Riponfe  de  Madame  la*LandgrOoe  de  Hefle  a  Mr.  k  Due 
cPAnguien,  du  \%  Juillet  164^ 

MONSIEUR, 

II  y  a  quelques  jours  que  je  me  dotmai  Thonneur  de  rendre  &  V.  A.  mep 
trfes- humbles  devoirs,  par  la  Lettre  que  j'ai  pris  la  liberty  de  lui  £crire, 
enfulte  d'une  R^ponfe  pr£c£dente  que  je  lui  avois  fake,  &  &  laquelle  je 
joignis  un.Duplicat,  que  I'on  me  difoic  avoir  it€  intercept^  par  TEnnemi. 
Du  depuis,  Mon  fie  ur,  j'ai  reyu  celle  que  vous  m'avez  fait  lafaveur  dem'en- 
▼oyerpar  un  Gentilhomme  exprfes,  qui  ra'a  aufli  encretenu  de  vive  voix  de 
Yiut  des-afiaires,  &  ce  que  V.  A.  Pa  chargd  de  me  reprdenter.  Je  me 
tiens  enticement  perfuad£e,  que  mes  dernteres  declarations  n'auront  laiflfc 
aucun  fujec  k  V.  A.  de  douter  de  la  fidglitg  &  paffion  conftahte,  qu'avec 
yririti  je  puis  dire  avoir  tu  &  m£me  fait  paroicre  pour  le  bien  commun  dea 
Cduronnes  allies  &  4e  fervice  parti culier  de  Leurs  Majeft£s,  etit-ce  6U  m£- 
sne  aux  d£peus  de  mes  propres  int6r£ts,  que  fy  ai  plus  d'une  fois  facriftes 
felon  la  finciritd  de  mes  intentions,  <qui  none  6tt  ni  ne  ferpnt  jamais  que 
conformes  k  Tobligation  que  TAlliance  que  j'ai  Thonneur  cravoir  ayec  la 
France 9  &la  haute  eftime  que  je  fais  de  vos  rares  mlrites  me  didenr.  J'ai 
fur  ce  prte  ledit  Gentilhomme  d'en  porter  &  V.  A.  les  afitirances  les  plus  d- 
videmes,  &  donn£  charge  au  Sr.  Geifo  de  Tentretenir  particulterement  des 
ordres  que  je  lui  envoye  par  cette  voye,  lefquels  ne  tendenc  qu'&  t&cber  de 
la  fattsfaire,  en  tout  &  par-tout ,  oil  mon  petit  pouvoir  &  la  conftitution  de 
mon  Ecat  pourront  s'icendre.  J'ofe  me  promettre  le  rlciproque  de  V.  A. 
&  qu'Elle  n'aura  pas  moins  pour  agr^able  de  confkterer  1'importante  des  rai- 
Tons  que  par  ledic  Sr;  Getfy  je  prends  la  hardieflfe  de  lui  faire  reprtfemer, 
&  de  diftfer,  s*il  lui  plait,  aux  prices  trfes-juftes  &  trfes-fincires  qu'il  ferajl 
V.  A.  de  ma  pare,  fomme  cell*q*i  eft  avec  une  paffion  toute  plcine  de 
refptf&s  &  de  deference, 

•      MONSIEUR, 

CaJ/il  du  \%  de  Votre  AlcrfTe  &p. 

Juillet  1645*  +  ' 


Nui 


um# 


CHR-ISTINE'  REINE    D  B  ^5  U  E  D  E.  31* 

Numo.  VIIL  Tom.  ffl.  pgfr  15S*  *  ««■*■% 

Ztf/rf  ae  fa&eim  CHRISTINE  a  Id  Heine  de  France 
1    fit  la  rupture  de  TArrfiifttce  da  Due  de  Bavi&e, v 
du  24  Q&obre  1647. 

Not  CHRISTINA  D.  G.  Regiha  Suede  &c.    Sereniffima  potenriffi- 
maiVmceps,  Soror,  Confanguinea,  Arnica  &  Foederata  cariffinuu 

.  Non  equifan  prater,  fid- contra  exfpeStationem  Nobis  acridity  quod  Ele&or 
TJavariae  paftis  armijlitii  ptateritd  byeme  Ulmae  felenniter  initis,  stair  utr&n- 
]que  Corona*  nofiram  &ipfum,  quo  ate  $x  promiffb  rata  baberi  deberent ,  renun- 
-iiovit;  Nobis  mult*  dijfidendl  caufm  fuerunt ,  ideoque  femper  asm  illo  Principe 
<UcVmandos  TraStatus  judicavimus.  FerUm  cum  urgeremur  per  Feftrates,  af 
fenfafumus,  fir y  amd  per  Miniftros  utriufque  nqftriim  tranfaSum  fust ,  babui- 
tnus  ratum,  ratificatmifque  iqflrumontum  in  folemni  formd  tranfmifimus ,  & 
reddendum  cufaumus  tempeftivi.  Recepimus  verb  literal  Eleftoris  aupiftitie 
fenunciantet\  fcriptajque  eo  die  quo  ratum  baberi  debet  et:  neque  mora  utia  in- 
jMpdta  quin  illicbfeboftemfaftfr  dedararit,  ££  civitates  nobis  traditas  nofiroque 
fHtfodio  infeffas.  ^ggrejpds  Jit,  ut  bifce  occupatit  tuntb  commodws  ad  vejlras 
cccedcret.  TecbnasPrindpit  Serenifftmi  &  cnlJidi  objervavimus  in  eo,  qubdvideri 
tuk  cum  ChriftianiflirrkJ  Rege,  tratre  &  Confcederato  noflro  cdri(jimo\  armU 
Jtitiumfervare ,  taHto  nobifcum  ruptp,  ut  djffbtvat  rationes  conjunftionis  noftr*, 
tefatiiksj^w^  Impwztorxsfubjidiis..  Ferum  cum 

Juef  ejus  dejlinata  nerninem  prateritorum  &  prdfentium  gnarum  latere  poQint  p 
•Hfn  omnem  Cbrijlianiffimo  Regi  apentimus,  &  cert*  defwe  &-ve/trm  Sereni* 
-mis  conftanti  affeftu  in  rem  commune  fR  ae  nojlram  imprimis  conjervandi  ruh 
Qifcum  mutui  foederis,  confidimus ,  banc  Bavari  iniqtdtatem  reRStam  non  iri 
JptHtam ,  fed  Serenitatem  vejlram  ,  teclpis  ejus  obfervatis  &  pmderatis  id, 
'rfwl  nobis,  eft  renuntiatum,  non  aliter  acqpturam  interpret  atUramque^  quam  fi 
Chriflianiitimo  iJtfgf,  Fratri  & fcedcrato  fioflro  renttoiatum  fwjjit :  lquod  beU 
Ihwiunfthviribus  go/turn  9  eodem  tempore  adpojkum  fuerit  fir  armifiitium  cum 
Httro^ue  fwftxAnfitmd initum  it  Nobis  autoritatem  vejtramjequentibus  ratificatum- 
-fif  executions  datum,  nee  ulld  ire  re vontraventm ,  ut,non  nifi  cam  utroque  fi- 
*mul  rumpi  peter  it. 

•^  Non  detinebimus  Serenitatem  Feftrdm  prolixioribus  Uteris,  fed  confifce  ejuf- 

Jem  conjtbnti  in  not  ammo  affeftuique ,  dwinatn  Numen  ^eneramur,  ut  SercnU 

totem  vejlram,  cum  Regiisjuis  Filiis  tetoque  Regno  GMi& falvam,  incolumem 

:  &,florenttttr  dhajffimi  confervet.    Dabantur  in  Regfd  rufiri  Stocihohnienft , 

fie  14.  OOobris  1647.  (*) 

*      \  Num. 

.    (*)  Cette  Lettre  fc  trouve  parmi  Ies  Sctittwe  conternenti  la  Regina  di  Suezia  pag.  7. 

11  y  a  encore  fans  Jefipb  Mcdvs  de  Bellli  Gemnnicls  (p.  723794-)  laLD&laralon  de 

Tom  IF.  Ss  "  IE- 


3H         MEM0IRE5    CONCERNANT 

~  Aepeft&ce&  propridcd  ,.dan*  ces  Gitiq  Confeils  ou  Colleges,  fa  voir  :  dans  le.  Parte* 

?Li^S     •0^Di'  dandle  Goll&fede  Guerre,  deVAraijraui6*  de  la,  Cbancellerie,  So 

iu?**1^?  d*>1a  Cbambre  des  Compte's,  fans  dirqger  tbufiefois  dan*  la  moiadce  ,chfti 

&,au  4rpk.&  it  laprWntineace  daRxri-      .Vj.j  ;t  .,i  f  •    j  ,-.•   j  :r,jj 

VII.  Au  Parlemm  appaitiennent  itautes  les  affaires  Utigienfea:&  contefi 
t4es  entre  deux  ou  phitieurs  perfonnes,  fait  qu'elles  ytillenc  direOementy 
on  qu'elles  y  foient  appelMcs  iggttimement ;  &  alor*  il  jngera  la  caufe  d* 
pur  le  Roi.  II  eft  encore  commit  &  ofck>r>n£  aurParleroent  de  revoiii 
tous  lea  Regiftres  &  Sentences  des  Juftife*  fiibalteriies,  &  £ur  les  Affaire* 
Criminelles,pour  declarer  par  quelles  circonftances  un  Criminel  eft  condanti 
pg-.&  nioct,  of  en  eft  abfous.  Et  t  i'lgafd  d'urie  Sentence  oh  il  va  dc  la 
vie,  il  en  fain  toujoars  faire  rappoi t  au  Roi,  foit  qu'ii  foit  prifenc  ou  ab- 
fent;  aucreraent  quancl  le  Roi  eft  pnifent,  le  Parlemenc  doit  lui  repr6fentet 
le  cas  avec  les  mocifs  de  la  Sentence,  &  aprfcs  que  la  r£folution  en  aura  £td 
arrfitgela  terminer  &  la  publiot  en  confarmk6  de  ce.qui  fe  trouve  psefcrift 
plus  paniculifrement  dans  I'inftntftion  du  Parlement, ♦         ' 

VIII.  Le  Roy^me  £tant  d'une  vafte  Vendue  &  .tellement  ftpari  &  fitud 
par  naer  &  par  tore?*  q»e  les.Hahkans  me  pou*ro|ent  fans  beaucoup  d'em- 
p&hemens  &  d«t  peioes  chercber  la  juftice  dans  un  feul  endrolc  ,  ce  qui 
leur  cauleroic  f ouvenc  du  tort  &  des  injuftices  ,4  caufe  de  la  pauvret^  ou  d'au- 
tres  incom0fadit6s,  e'eft  pourqaoi  iljfaut  qu'il  y  aic  quatre  Parlemen$  &a- 
blis  dans  le  Royauroe,mais  cbacun  &  tows  paurvus  d*un  *gal  pouvoir  &  au- 
toritg,  &  furle  mdme  pied.  Xe  premier  r^fidera  kJStocifali*,  ayant  la  pre- 
ference &  la  fiance  a  vane  les  autres,  oil  le  tirqflj  qtri  eft  le  grand  lufticier  dii 
Royaume,  prdfide  avec  feiae  autres  j>erft>imea,  .quatre  Senfcteurg,  fix  de  la 
NobiefTe,  &  fix  autres,  gens.bftbilia  &u  Cavafta;  ay  ant  encore  feus  qux  fesr 
Secretaires.,  Ces  Notaires  &le  Fifcaf  du  Royaume,  &  toUt  ctj.  qui  eft  ndceflalrei 
iun  Parlemeot.  Cell  de  lui  que  reinvent  teutes  les  Provinces  &  les  Viiles 
qui  font  comprifes  dans  le  Royaume  die  proprement  de  Sutde.  Le  Tecond  eft 
1  Jonkfytogy  dont  toute  la  GotbU  depend.  Le  troifeme-i  Abo9  dont  rel^ 
vent  &  Giand-Duch^  de  Pto/snde  &  les  deux  CarM$s.  Le  <quatri£m#  eft  Ik 
Dorptf  &  oonapreni  l^Lwonic  &  lV«^tfr«w»^,  avec  cetce.  diff^renjee^  que 
chacun  d£  ces  trois  Parlemens  nfa  qurun  Stoatcur,  .comme  Prdddent^  a.vec 
douze  Mefleurs  &  fe?  tetr«4  Offickrs.  La  Pruffe  doit  eixfil^ voir  Ijpn.ParTc^. 
meat,  qui  d^batoe  tout  Utiles  &  ^onceftatt<>ns  qui  par  appd-yferont,  por^ 
t^es;  mais  le  n^mbre  des  Officiers  ne  fera  pas  fi  grand,  parce  que  cecte 
Province  n'eft  pas  fi  Vendue,  &que  lea  procedures  de  la  Jufticfe  nfy  font 
pas  prtfefaipmem  fi  friqueiktes*    .• 

Ces  Parlement,  cbaccm,  dans  fa  jurisdiftion  ,  jugtnt  to^tet  ld»  affaire^ 
quiregardenc  lattice,  d'**  p^rfonoe  ne  d^it  appeller^  ft-moina  que  KoOr 
ne  fe  tfodve  en -drou  <te  a^d^laindie  an  Roi ,  &  d.en  demtindftr &  Benefictum 
Revifioniu  >m 

IX.  Si  quetqu^uh  d^ss  phia  qtiafifi^s  xians-  le  Rcynume  comruet  quelque 
ctaofe  qui  touche  le  Roi,  ou  &  Majeft^  de  la  Cpuronner  ou  ft  Paffaire  eft 
dune  ^fi  ^grande  importance >^u'elle.ne  puifle  Atie  examinee  ou  ijerrain^e, 
ft^moins  que  les  Etats  &  les  Parlemcns  ne  foient  .convoquls.  par  Nous  oa 
parjio8.  Stic|pfiS;uxs.;  ^ters  .les  quatee  Porieinens ,.  Jes  S^nateurs  Sc  les  Intea^ 
dans  det  Provinces  ^qui  feront  pr^fen&,  ut\  des  Bourg^entaitres  de  Stockholm* 
d9Upfaify.dt  Gdtbcborg,  de  Norioprvgi  tfsiba  &  cte.  fViborg^  doivenc  repr6- 
ftseer  les  Scats ^'avee^plein  |>oovoir  de  fuger  oetL^affWire  j  fans  que  perfon- 
ne  ofe  s'en  eaediter^  oit  s'en  fouftrtire,  (b'n,s  quelqw  pr&exte  que )  eels 
puifie  Acre,  &  quetyie  ctrad^re  &  diftinftion  qu'il  puifte  avoir.  *Le  Dr$J& 
y  dolt  prtfider ;  maiss'il  eft  abfenc,  malade  ,  ou  pour  d'autre*  raifons  vala- 
bies,  Je  Cbaacelier  da  Royaume  y  prifi^era  en  fa  place  avec  les  Staateur* 

sj  ^  des 


CHRISTINE    RRI  NB  JD:E.  ?U?;D£     #$ 

*4t*  Aiutc&iiS)  cba*«ii  felon,  fonttngrwi^  ;Appei*'cr 

-da  c6<4.  droit  avec  la  Noblefle,  &  letf^  4n  ten  dans  &>*  Pwvjftces  do  cdt£  <te Fi^cesjd- 
•gauche?  dans  tails  places*:  )  Apr**  fuivront  les  Bourgoeiprtujcf  des  fix  Villeq  A*4****:1 
mentkmn&fc  et*deffiis*. '    .       ■  [    f  . 

'  X.  Le  fecond  College  ell  celui  de  Guerre  >  lequel  fera  dirig6  par  le  Cannd- 
table,,  aflbcte  aux  deux  Sdnateur*,  ^ui  fervent  ou  qui  ont  fervi  dans  les  ex- 
peditions mititaires,  &  de  quatve' autres  Officers  de  gqerre,  foic  qu'ilsa- 
yenL  fervi  ,  on  ,qu*ila  fervent  ttpcQre  jLmis  Jq  paiiitaire.  Le  Gon^^table, 
(sHl  eft  n£  Sulfas}  le  Gmnd-Mafcre  de  )' Artillerie  &  le  Gfindral-Quarr 
tier-Mature  ont  de-mtme*  ftatoce.dftiiiice,  <?$U4ge.f  pi  il  y  aura  audi  des  Sef 
cretaires,  des  Notaires,  &  de*  Copiftes  >  quj,  uendrpuj  des  Joujfnaux  $,  dca 
Regiftres  de  tout  ce  qui  s*y.  paffb  &  s'y  vake*  11  appartieat  £  leurs  font? 
tions  devoir  une  exa&e  infpe&ion  fur  toute  la  Milice  ,  tape  de  rinfanteri* 
que  de  la  Cavallerie,  furies  gem  de  r Ar tiller ie .par  toute  USutdeJk  lea  Pro* 
vinces  qfti  ea  dependent,  &  fervent  par  tersp  dans  les  Cappagnes  &  dang 
les  Garnifons,,  ftnr  ltsA&mes,  les  Enrottemens,  lea  £)4penfe$,  rArtillo- 
rie,  lea  Ammunitions,,  &  for  tout  ce.qui  «o  d6pendr  U  faut  quails  ayenc 
lie -mim?  utfjpettioa  fur  Ifca  ffortereflGba*  principaiemc^t  §ir  l'dtftt  de  eel- 
tes  qui  fbnrfl*  les  front  teres.,  comment  elies  font  pourvqes  de  provisions*, 
de  gens,  de  canon*  »r  d'ammunuions  4t  d'armes,  &,  fur  les  Forts,  les  Rem* 
parts  &  autres  pareila  b&cimeBS,  afin  que  tout  s'y  trouve  en  ordre  &  ep  J>onr 
me  difpofition,  dont  lea  Gouverneurs  des.lieux,  &  ceux  k  qui  toutes  ce* 
«hofes  font  confitfes,.  doiVm  randre  raifon*  Creft^dire  cependanc,  que 
quoique  les  Cooftitters  6t  guerse  dpifent  avqir  fe  cDnooiflaiicet&  Pinform^; 
ti»n  touchatirreatretkft  fc  Ha  foidesi de  la  MUice, . foit  quelle  fe  Jaffa  par  la 
Chamfcre  des  Cotnptea*  ou  dea  Bicw-fondfcdu^Pipfe  U*;n^ront  pourfant 
aucune  difpofition  des/raKeou**  laqueBe  apparpaat  a- la  jfcuie  Ohambre  def 
Compter,  pulfque  la-tecettty  la  mlfe  &  la  geftioa.d^peodra  toujours  de  la, 
Chambre  des  Cempte*  *  couun*  il  e*  eft  parte  plus  partiQuU^meaa  dao*  - 
Flnftraftton  dreflfce  pour  ce  CtfMge  de  Guerre*      ■       *      ^  '  - 

XL  Le  *Oi&«eX:od:*g*^tt<:etuL  de  VAm#auti%  oi*  le  0and-Amiraf  pr& 
$4e?  ayant  deoA'SdteiCurs  'comihe  Alfeffe^^  gr^ferablement,de  ceux  qu£ 
*9t  fe*vi  j^ftr  mer9  omte  'quetre  Vi^-^w»»p#  Ms  plus  ancien*.  ou  It* 
plua*«b41qr  C^itaiirta,d^  Vaifl^K>  ^Jqi^  ^Anj.ir^4e  rile.bu  le  Capitaio^ 
$ft  da 9<nnbre»  Aeux  foo^j^incar des.S^pretairea ndqiNotaires,&  les  Ecri- 
wins  ^qui  font  veri&rdws  ces  forges .  (faffair^r  Cette  Aq|ttaut^  doi& 
•vpifi  infpeAion  fur  les  Wifli^X'de-Karre  &  fur  les  Plottes,  foit  qu'ils^ 
fevinlt  affqBibMs  ou  f£par<»  ^n  divqps  xprta%  fur  Routes  les  Fregattes,  Ga- 
14flP»9  GaHoteS.,  Primes,  Pontons,  ?jade*ux  &  autxes  Bipijuens  de  Marine.; 
qui  appanjerment  i  la  Coui^mae  t  Spit  qi&l%i&  /abi^iqUeiu  &  fe  troup;enr 
dant.Je  P6rt\de  Stotkbolm^  oiiidana  qu^que,  aptre  enj^oit  ^u  RoyaonieLdc4 
d^feeProvinceii,tfiUe  aura  derliflfcj,«*a&esde  tftus  tes  VaifTeaiix&B&timensr 
de  raer ,  &  de  tout  tt  <^u  eft  neufr  raccommodd  fit  ,uft  ;  &  tiendra  des  no* 
tes  de  tous  les  Macinkrs  &  Mecelots^  de  leVr  entretien  &^rovi(ion;  &,  elle- 
exanrinera  (i  tout  tela  eft  «n  ordre f  Bbn  &  fuffifant,  &  (ilea  Vaifleaux  foni 
pourvos  de  cordage,  de- canons,  &de, tout.ee  qui  y  appartient*  Ce  CoU 
l^ge  de  i'AttiiattH*  dol^  (de-ftdme  qufil  a  £t£>ditae  celui  de  la  Guerre.^ 
admiHiftrerPargewL  qd  p»  eft  deftiu^  felon,  la  .jdifpofijuoji  &  rapprobation- 
de  la  Gbimhre  <dies  Contptee;  &  s')l*y;a  quel,que  ^ft^,  il  f?ut  le  remettra- 
i  laGiiambre  *dea  Qemptes  &  des  M^gazinsy .  fii*s,  pfer  en  faire  auoune 
autre  difpofidbn^  fe  rdglant  an  furplus  fuiVgot  Plnftru&ion  qui  eiv  a  it&> 
dreffte.  , 

XII.  Le  quatridme  College  eft  celui  de  la  Cbancdlcrie*  dont  le  Chanoelier' 
duRjoyaume  aladireAioa;  Ailtppur  aflbci6s  quaere  Sfenateurs*  un  Chan^ 
j.i-  S  s  3  oelier 


Z%6  MEMOFRKS    C  0;N  C  E  RNA  NIT 

JXSS^i*  chlitr  de  la  Coar>  &  detf*  *«MUfwdrEttt,  prtftraMement  del*  Nobtofr 
SbMffir  ft*    P*  **  Chaflcelterie  -dependent  tous'les.  CfanfeiHers  dc  la  Cow,  tea  Se- 
/  *   cfetaires,le$  RSfertadaii'ea  y  &  tous  lea-witrea.  Officiersrto*  coos- let  Mi- 

nifies pour  les  Cours  etrangdres  ,  les  Refidens ,  les  Agent  &  antres  de 
quelque  nom  &  cara&£re  qu  lis  fbient.  -  Ceft  au  Chancelierdu  Rayaume  it 
garder  le  grand  Sceau:  -Be  petit  Sceau  eft  ^onfle  ail  Chancelier  de  la  Cour, 
&  en  Ton  abfence  au  plus  ataeilb  Secretaire'd'Jfitat*  -  Toutes  les  difpoficion* 
ft'ordonnabces  qui  regarijeftt  le  Royaume  en  gtnirH  ,  <les  .fictts,  iqp 
Provinces  otl  fesVfflei5^3etiW  Privileges  ou  -ceux  des  par  ticti  Iters ,  Jioivent 
frtre  trakees  &  r^l^esr^ansla  Chantellerie.  La  diftribution  &  la  fignatiire 
cfei. Charges  &  des- O&teti  *$  d&vent  6>tt*  e*ped*ees..  Toils  to  A&bs  dei 
Dieces  ou  autres  Aflembliees  publiquei  des  Etats,  coua  les  TraiteVde  palfc 
&  de  guerre  avee  les  Voifins  &  les  Ermemi*,  la  reception  des  Miniftres, 
leurs  propofitions  &  lews  expeditions  ,  cane  des  Miniftres  etrang&rs  qui 
font  ertyoyes  ici,  que'dt?  eetfx  que'  Nous  en?oyoos  dins  le*  Rris  ttrangera* 
Toutfes  le»  deiibSraAotol  &  cttafuftatioas  -que  ieRoi^  fait  ^rdinaitetnent  o« 
avecles  Sinaheitrs  ewpMk^Q&ntiiiy  o*en  plrciculier  awc<quiJq«eiunii 
bu  biert  avec  leGdnfei^^H^  €^am*Her1e.  Ceft  aufli  «o  GfgpA-Cjiaacelier 
*  copvoqucr  ler Mift^oti'lejB'Mcrca  6itw  I'appactement  le  ipius  -ftcret^  dfipteol 
tes  \ts  Confultatibds  &  \&  Etectets  d6ivent*dtreenregtftres*  tenant  la  moid 

{>our  qufetoyfeles  A€t&i\phW*9  fdlentten  bon  ordre,  &  qu'avant  queleRoi 
e*  fouffigne,  le  QratidiCka«ceHer \  on  1e  CbaneeHer  de  la, Cour,  ou  ua 
Secretaire  en  fa  fclaceV'tes^xainlne  &  les  figae  tfavanc*,  &  pontes  prife* 
t$  au Roi^'eohrohri^trieiVt^  ritiftmftfon  qu4 efti^oe'dafftntet.  *•„.«»,     .1  > 
-XIII.  Le  chqiAffme^4ethiir  Coll*f£  ctafe  la  Chamb*.ik+CmpttsvuJX 

Srifide  le  Trefofcier  dt**by«Oro*y  oV4nt  <pauc  Affefl^ur^ouJt  S6ntt6ur8  da 
Loyaume  /'deux  de*  la  N*%4fcfft',&  deujc  de*  Camerierslea  phis  ttycieas;  iX 
doit  y  avoif  audi  tin  Secretaire >  tin  Referenda!?*,  owre  les*Notaiflee  &  laa 
Grefficrs.  A  t<^s  ^  appaft<eiHdraV<Mbr^foin-de  U  »il**  *ececte  *&geftioit 
des  Finances  du  Roi  &  de  la  CouromTe^'  giant  oblige*  d'eir  tenir  un  eooiote 
exaft.  Encore  fi  *pr iridps»lemenc-leur  foin -ebijfifl*  it-faini  etifiorte  ^qui>lcs 
rentes  foment  encaifRe^  aii  t*h*  ^  ^jn>fo^e&  ^  tem*  *elbins^  &*rwila* 
ment  divertie^  i  fli^jaflge  5*IRrertt  dfe  kur.'p^wnMmdeili^atjwr/^si^o 
oohtraire  &  M'  mgmpicn-  -£%il  potrquqlrib  domwfitocn<*ltfeive&*bwei 
l^'Wg&TeaduWc,  4»  quHlViflfe  fol^mpv  di\«sKi»f  t^lifte'ni-pttidiM^ 
&  que  leT*for  public  s'uagmenfe,  &  que  la  ddptafe  ti'eirc^de  pas  Urecec* 
it:  C'eft  aufli  leur  dfetoif  que  le  Credit.  f*«atotfcniie  7  afim  i|utf>4a*  Gojrroii* 
ne  en  ait  /  quandf  elle  en  Sura  be/oit^  Qtvfb  pQupquot  toutfesrj^s^fioimw^ 
ce$  &  dityofUfohs  feferorit'daft^^  felon  )ew#ij^4 


Ib-u^oh^^d^l^  c^tcmtcekl^plbaiampi^^  •         i   '  ?•> 

*J*XfV.'"JCe|f  eftiq'  CcttWees;:;^av6ir?  pawnMtss  £a»fem*is\  xiehif  de  ^Bwri-i* 


dans  fes  appartemeri^  Signet ;  'ftvni^  la  Glj^Delkrie  ft  UOhamtsre  d«<3bfinp-t 
tfes'ife  tlendront.  i  la  Cour;  6&;r«itf  ^l'«Mwretro«veront.rftrxo"hiiH0dirta< 
Toui  ces  Coll^ge^  ftro^t  obli^  ^^fneore Ao4jj>uiis  I  Stickfaht  .auprfe*  de 
la  Cour  Rbyale'd'un  btot'de'Ttfii-aVwH^e.-  Et^uwquert^.duliHitiie'des; 
Wfembres  qui  manientlft#iffairfessfflrfcm^lo^inltre  Jparoporar  teftr^icfe 
du  Hojraume  ,  bft  quYils:1Uf  fttrpMAia  de'-s^abfiSneer  jroii^  fetfiaffiiireKpirrifca* 
!terts\  JeColtege,  tnalgr**cteh*i  few  fts  aflfiii^s  &ir^«)u)onrs  foriaciifa  ordi-t 
ttaire,  exc^pci  dans  les  Fftres  &  Vacances  ofi  ils  auronc  leur  recreation. 

XV.  Quoique  ce»  CdHiges  (biint  obliges  de  demeurer '.  a.  Stockholm  ,   on 
AoU'tepetidaitt  faroir  que  toucea  lea  affeitiet  or^aair^o&.feuraoDdiaayrei.fe- 

^  ront 


.    C  H  *  fcS/J*  JS  £  DR.E  I  $1  I .  D  A  A  ft  B  9.I&    **? 

*M€  tsrafafcsHfe  ewrfdtec?  likbCourt^^oe  lePrifideju^Au  les  Aflefleur*,  4- 
©£  «m  jq*e  C^Jfotfv  ofqirt,  your  leur  cpnunaditl,  on  j>ourdWtr£S  raijfcns,  d«  f 
tranfpdttecJe  <fcty£gt^&ftu)^fitfatkra  gaj  en  depend,  daqs  jin  autre ;Heu^e*l*cau"' 
Mais  A  to  .&oi  /tftwrcfbenr/te  ttanfpprteria  Cdur  &  de  ftire  povir  <uie}qi)$ 
terns  fa  r£fidence  d?ns  un  autre  endrok ,  ou  faire  tranfpo'rter  les  College* 
aitteurs,  flftt  ft  oiufeMe  Mp^*^4e*™^dies  conugieufes>;oq  autre>$ai- 
foti  important*,  «elr*fcp*>dr*  sutfqwm* pt  de  la.difpofitipn  du^QV*'  ,a  , 
'Xfl/fct-Ckci  bftitipo*^  abfcririff ,  &'[Vn  we;loi  imnwableija^ispoiir 
e^*p«Wg^l«ttt^«ifa.lie«^rtfid©i^  &,Ote6teqrs,  tandis  V^foi*£  &<*> 
to*»V  mdbien  Tl  tairi-X?pU^tiftH  pat  or^-e.  <<Jn  jLoi  tr^nlpdfrp^  dabs'  ua 
afutre  endffrh,  &  qa'itay  foiejK  pimosyils  7  jooiftoot  de  leur  autortW  &  pre- 
rogative ,  eonfbrffitfment  &  leur*  InftruftiQns  fp^cinlea  ,  qui  jeur  en  doiment  le 
pouvoir;  mais:  ft  quelqu'nn  $ft  employ*  dans  des^Commiiwfos  pardculterea 
01^  poWiqa«sf  cttftoecnaftt  1*0  dffitfftw  fl'Etpt,  daip  ou  hprs  du  Royawner 
poor  pep?twrpbw;de,  mm£i*  il  jwtra  pendant  -jfipn .  .absence  4ea  pr^rqgar 
tfrerdeffoft  icara&tae*  db'fim  jaogfejd^&a  avoptfges;  maii  it  Idi  eftddr 
fendu  d*en  abufer  &  de/e/ei]tpr4va}ofc*!  CjWffe,  iPitflftdent  ou/Djre&eur",  & 
de-fe  mAfcr  rd,y  idiflpof^an*  .feHkf  afJWre^  qui  <^pqpdent  (^e  Ton  Cottege 
jttfqn'fr  ce  qu'il  fdlt  revenu  ft  qu'il  ajt  repfis  fa  place  &  flea  fon&ions*.  Si 
quelqu'mi  <eft.aflbs  rtjnfraire  pour  >te»ftr de  ra^tori^  atcachde  i  Ton  Prdfi- 
dial,  &  s'unptrer  lui  feui.de  ce  <jiri  agpartient  au  College  en  corps,  ^1  e» 
fewaaMfr^arjle  Jifcalv  firjcoa^are^r^  djev^Bp  4a  Jufticp  h^  pvqiqi&e,  .fpiaj 
Aarf-s^tyTerieirteirfore,  &  flu*  I'Ew  en  ait  regt.dp  doibpiffe^  |1  .en  fe# 

'ft*  rat**    Siexiaueur 


/^tofiditofelou'leftttirDODfl^n^dafari^  ^cperdtafe*  gages,    , ^^ 

jdam->q!ietq*ruh  de*cH*cin<*  Seigfletir*  eft  at?fentj  4?  P?**  Jiicieh  #e,$ .S^af 

aeurs  ikns'^hoque  Coittgrw  -ftra  **un  fonftiOTs^:  <St  j?  p^QSera  avcc  la  ,ih*r 

me  autoritt  &  pouvoir,  que  fiie*  avtres  iiplem  pr^fe^s;,  mats  quandles*- 

slfci  Seignearsiferorit  de  reriaur*  lea*twe$  leur  remeptf<attiwvqh**ges  &  lea 

placea.    On  garden  la- total*  Ocdre  e*>  cgftde  Wtyly  JA^gu^  ce  qpun apt?? 

*rit  #emi^4»lar  place  de  c*s  dnq^Qign^mMi    >.  .1  \    >        ».i   • 

,    KYIl.  Qq^ue»ces  £tot>,G<^^^;(^fi^;^^p  i  c^va  ton? \  we" <©»«► 

iea  affaires  de  ttBtat  fadbflbfift  en  l>iw  fOtdjrefajasra^quie  ^e^jl^yice  &  brjouil- 

icriev  &  ;qtte  tow  ^.dratraUl^m  $M^0tfn«ntft  eft*  j^u^iT malnjrjjpi^ 

(Tadltrf;  eepetxdant  it  «fr  ejtprcffitoftat  4i^ndp  ^  p,  ni  Jfea\Prefid?na  evi 

les.  autres  Membres  sMng^rent  dans  les  fonftions  dautnii,  ou  pendent,  lea 

•Mmites  de  tear  .poutPir  f>lua  w'M^rAeurjaft  Mqord^j£(Ais  peine  de  per- 

fdreies  gQgesrfjd?nne  acaie,  dUs.fn  fqpt  ^m^icis  ;^.  gueiqia'n  Toit  pec- 

Snirfaa  Confeilr  deiGueire <&  A  ;lfAmw**  ^e^wjf?uef  xit  qu'il  faut  poi^r  J^a 

tfiibfiftmice  jde  Ia  JVSilkev  i^an«9itia.  it  Jfi^^flWQ^'^Ui  faife  auuune 

idti^oBrioii^'itteins/eticcre^'d'lafcQ^.r  cfes-p^^^jflfi^dea  jimmuiijtda* 

aBeviffftrodJil  eftddfirodu  i  la  Chmce^r^;df  dppn^r  .auemre  r^folation 

:coiwirnajMb  ▼*^o»  la  roor^de  quahjt'un?:&  awu  quana-aia  aiitxes  ColW- 

cges^  i'qui  H  eft  enj<ri?M>  que  chaque  affaire  fi>it  ixamuide^  diterminie  He 

f}ug^je  "datis/ftni  d^pattement  fcar  les  Ju^(  q^i  y  font  conllituiis.     Pareil- 

rtedeoit '.it  eft  dtfendu  k  un  freiidenc;  &  pVuf^encqre'V  mvfeul  de  (es  Af- 

JfcfleAirs^de  condbteononfibtt^^  ^^;la  t»finjeffn^ecuti0a  avant  qu^l- 

iK  iMtt^artii^e-m  pfcitf  GonftH*  if  Aaqfafai  timi  a'ii  ft'y,a  qu^un  Teut 

zMembfew^ftnt^  ^utl  falle  akrcs  ton  devoir, 7&  obfevire rbien  Tint|r$t'de 

-tfEfeflti  «QWDd  lei  outrai  ftronn >r(tfti>t  y  *l*ra  il  faudra  lea.  informer  <te 

WUt  ce  qui  s*eft  paflS,  -pdbr'  Atre.  appfauv^  .01^  Betapprodvi  des  autrear 

-fW*t^ue  rinftruaianfp^cialele  difte^  ^Hnojna  que  le  Roi  mSme  ne  Tait 

erdcmn^  prdcifement  :  en  ce  cas   il  faute  confid^rer  la  chofe  faite  T   nqn< 

itiiyid  6  l^Prtfklent  ou  un  :autfeiColUgue  Veto  £a)te  l^ijTeuU  maisparor- 

^df^  dtiR^i fQt  ayta uw  rth#iflimffi»y»riaaice^ ^lf tf ^^ugaivs  n^ceflaire*  que  tea 

.•;    t  v  Sina^ 


§*f     "VIE  H  0  IRES  IC-OTlTCIllN'A.MT"  3 

rAppen<Rce  SiWateurs,  chacun  dans  letrt  ddparttemcfW,  foit  i>r*feiit;  ear  atttreffltat; 
*fauiicf*  qtiand  il  s'abfente  ftns  perraiflRm,  &  qud  celui  qui  eft  prtfent  eft  oblf»6 
jmnacatt.    de  d(5terminer  ftli\  Affaire ,  ou'de  la  diffi&er,  alors  il  n'eft  pas  refponft- 

ble  fi  dommage  en  arrive  ,    mais  bien  celui  qui  s 'eft  abfentd  fans  permif- 

flon. 

XVIII.  Dans  le  Royaume  il  faut  avoir'an  Grand-MMtrt  de  la  Gour,  avec 
la  Digntt£  de  Sdnaceuf,  C'eft  lui  qui  ;doit  etafflfoer  &  revofr  tous  lei 
compces  couchanc  la  ddpenfe  de  W  foble  da  Roi,  4&  de  ceile  «iea  Gem  de  la 
Coot,  ft  it  que  la  dtfpenfefoit  ordinaire  ou  extraordinaire.  U4&  oMig^-de 
f^gler  les  Ordmonies  i  laCour,  &  cTftcre pttftnt  1  tofutee  le*  Afieibbfee*  pa* 
bhques,  *8c  de  recevoir  les  Miniftrfes  Strangers.  A  ldi  ebtftron»>*le  Mori* 
cial  de  la  Cour,  l'Ecuyer,  tous  les  OfiTciers  de  la  Cofflife  &  de  la  Cave , 
&  tous  ceux  qui  dependent  de  l*6cat  ordinaire,    Le  Coltml  des  Gardes  d6- 

{>end  audi  de  lui  feulemerit  en  ce  qui  regard*  les  Gdr&nomes,  &  ceox  qui 
bnt  de  gsirde  par  jour.  Le  Grand-Mattre  ide>  laCour  ddktoqjours  yxtemtfUf 
rer,  &  ne  s'en  abfemer7  qu'avec  p£r&1lBon  ;  mate  qvand  il  eft  Ablfcnt  ou 
empfttih£,  le  Marshal  de  la4  Couf  ferti  fa  ftn&iom  « *  •.    i 

XIX.  II  y  atira  auffi  un  Grand-  Mattre  fArttttetit,  qui  aucrki  dtreftion  & 
rinfpeftion  fur  touce  VAitillerie  du  Royaume,  foit  quelle  loft  ft  Srvekbtito, 
dans  les  Forterefles,  t>u  fur  les  Flottes,  avec  toutes  fes  ctependanccs..  Tout 
les  Ouvriers  de  rArcifl<4rie  &  toflje  forte  d'ammunition,  de  quelque  nom 
qu'onfy.  nomine,  par  toute  li  Stiide%  d&ivem  de>endre  de  fe*  «rdresrr  nait 
commfe  AfleflTeur  du  !Co!«ge  de'la  Gtferr*  il  dok  tolijours  rtfider  f  Stoch- 
lolmy  &  r^gler  toutes  ^'aflFiirfc  Aflon  l'ofdre  du  QcAltgh  ,  feqatiid  lljtoft 
tira  pour  des  affaire*  itejpeflairea ,  c*feft  ft  Jut  I  lftetcre  oin  rfubalterpe  a  ft 
place,  qui  puHTe *voir  !bin  de  cent  ft  en  rehdre  £om£te  aa  Colldge  de 
Guerre,  felon  (on  Inftruftion*  partictolidre. 

XX.  Un  Grsftd-Ecuycr-  dans  le  Royfcume  eft  de*mAme  ndcefiaire,  doot 
1a  Charge  &  I'lnteftdanct  confifte  principalement  fc  avoir  une  difpofition 
*6n6rale  des  Ecuries  &.  des  Hafts*  du  Roi,-  *  des  Cfcevaux,  des  J«c 
toens,dfes  Poblajrii  &deie^r^dreflemetas.  Tous  les  Subaleemaa f  lea Croats, 
les  Pjlefrenitirt  &  auttes -gens  qui  y  fervent,  dependent  unifcuement  de  fet 
crdres;  &  quand  en  fera  qiielque  dlfpofnion  des  Haras  ou  des  Chevanr 
dans  le  Royaume,  c'eft  k  lui  i  i'erituter,  conformexnent  i fon  Inftfuftioh 
yarticulttre.  •        '         '* 

,  XXI.  De-mlme  il  faut  conftiraer  in  Pbmr  du  Royaume ,  dont  la  Fone- 
'tipn  eft  de  conferver  kg  Pares  $l  les  ChafTes  dans  les  Plaifirs  du  Roi,  &  lee 
'Bois  coihlixuns  appartenansf4  la  Cfcurdntie;  4  obferver  les  faifons  ofcil  eft 
d^fendu  par  la  Loi  de  dftlRf  I  toute  forte  des  Btas  fimves  &  {TOiftaiix^ 
rTans  omettre  Ik  Chttflfe-aux  Ours&  autrea  Bites  nuifibles*  ii  ft»t  avoir  fout 
le  foin  poflible  de  conferve^  lA'Arbresfruklers,  comme-tes  HAtres  &.ldi 
Chfines  portatis  chs  glands,  &-!es*Qtayes.appartenam6*jL  Ht^ouflMoe, 
felon  les  Ordonnanees \$ui  en  font  dijft  faftes  &en  feront  ftiites  k  ravenfr, 
&  fur- tout  k  faire  tujle  dtfpofition  des  Chafles  dans  les  Vareimea  du  Roi, 
quetout  fbtt  en  Wn  ofdre,  Stqiicte  Roi^n  ait  du  contemei&enty&derhon- 
neur.  Les  Veneurs  de  !a'  Coal*  &  16i»rs  fubsrttep'nes  avec  Jeurs  gensy  &  tout 
Tiquipage  de  la  Vdnrfrfi;  font  fous  rob^Wlnceda  Veneur  da  Royaugu-  Rt 
quaniil  s^agif  dechaffer^ux  Outs&auiautres  Bdtes  nuifibles,  tons  les  g#m 
dela  V6to£rie,  &  prinppafement  les  ftrtWfs  de  la  Province  avec  ieurs;  ft- 
fcatternes  &  les  Communes  ,fuivront  le  Grand-Veneur ,  oo  les  autres  Veneurs 
par-tout  oil  ils  voudront  les  mener;  le  tout  felon  qu'il  eft  marque"  dan*  uqe 
Jnftruftion  particuliire. .     "  . 

%XIL  Ces  quatre  grands  Officiers  de  la  Cour,  c?eft-i-dire,  le  Grand-MaJ- 
Hfte  de  to  Cour/cebide  TAitilkrk,  de  rficuriedcdekV<afirie%dpiyeBt.t<«i- 

jours 


CHRISTINE    R  EM  N  E    DE*:SU  E;D  E.  .329  i 

jours  'ftjdufner  k  Stockholm  ^  i  ipoins  que  le  befoin  &  le  fervice  da  Roi  ne .  Appcndi* 
requterent  qu'iis  aillenc  ailleurs,  oil  leur  prtfence  fera  n&eiTaire.  Le  Grand-  }!?«*«*>• 
Maftre  de  TArtillerie  vifitera  de  temsen  terns  lesForterefTes&lesFaaories,  fttfiCitt'*« 
le  Grand -Ecuyer  les  Haras  &  let  jeunes  Chevaux,  le  Grand- Veneur  les 
Pares  &  les  Varennes  les  plus  importances,  tons  &  chacun  s'acquittant  de 
iear  devoir. 

XXIII.  Toutes  les  Provinces  da  Royaume  feront  adminiftrces  par  des  In- 
tendanti  ou  des  Gomoemeur$%  felon  Tordre  marqu6  ci-deflbus.  Le  Grand* 
Gouverneur  de  Stockholm  a  le  premier  rang;  il  eft  audi  Sdnateur ,  &  a  fa  r«- 
fidence  k  la  Cour.  Apr&s  lui  vient  Tlntendant  de  la  Province  de  couce  YUp*> 
Undo\  (*)  il  rdfidera  k  Stockholm.  Le  croifidme  en  rang  eft  Tlntendant  de  la 
Province  de  Searaborg  en  Weftgotbie^  &  il  rifide  dans  la  Ville  de  Scara.  Le 
quatri&nea  fous  fon  Intendance  la  FmUmde  du  Nord  &  dto  Sud9  avec  Tile 
&  Aland)  &  reiide  k  Abo*  Le  cinquieme  eft  le  Gouverneur-General  de  la  Li- 
vtmie  &  de  VIngermanic,  &  il  refidera  ordinairementi  Dorpt.  Le  fixiime 
eft  le  Goftverneur-G£n6ral  de  Prvffi,  &#ilr6fidefa  ordinairement  k  Elbing. 
r  Le  feptteme  feft  Tlntendant  de  Smalande^  ayant  fous  lui  les  dix  Jurifdiftions 
Territbriales  &  la:  Province  de  Jonckibping,  &  refidera  k  Croneborg.  Le  hui- 
tidme  eft  Tlntendant  de  Wcftmarlande ,  des  Mines  d'argenc  &  de  fer,  &  r£fi-  -• 
derai  Wejlerdi.  Le/neuvieme  eft  Tlntendant  de  Cariliey  de  Wiborg  ,  de 
Nyflott  &  de  Kymminegard,  &  rtfidera  dans  la  Ville  de  Wiborg.  Le  dixteme 
eft  Tintendanc  tfQftrogotbie  &  de  tout  le  Pais  qui  en  depend,  &  reTidera* 
'Linkifywg.  L'onaieme  eft  Tlntendant  de  &udermanu%  &.r£fidera  k  Nykoping. 
lie  douzteme  eft  Tlntendant  de  Tavaft/and-&4e  Nylande*  il  jrefidera  k  7a* 
wftbus.  Le  treizieme  eft  Tlmendant  dels  Province  d'Elfsborg  &de  Dabl^ 
f  1  refidera  k  Gotbeborg*  Le  quatorzi6me  eft  l'Intendaru  de  Co/mar  &  d'0/*#- 
dty  il  r4fidera~&  Calmar.  Le  quinzieme  eft  Tlntendant  des  Dales ,  &  des 
Mines  de  cuivre,  &  il  refidera  k  Fab/un*  Le  feizteme  eft  Tlntendant  de 
NMke  &  de  IVermlande,  il  refidera  k  Qrebro.  Le  dix-feptieme  eft  Tinted* 
dant  de  Norland  &  fVtfterlands ,  &  de  la  Lapponie ;  il  refidera  k  Hvdviksvald. 
Le  dix-huuieme  eft  Tlntendant  de  tout  le  Golfe  d'Q/trobotbnie ,  il  refi- 
dera k  Ukborg.  Le  dix-neuineme  eft  Tintendanc  d9Efilando9  titiarrien,  dp 
Wit  land ,  de  IVyken  &  de  Jerwen ;  il  refidera  au  Cbiceau  de  Rtval  Le 
viirgtieme  eft  Tlntendant  d'Ingermanie  &  tfAlentacka^  il  reiidera  k  Narvo. 
Le  vingt-unieme  eft  Tlntendant  du  Domaine  de  Kexbo/m>  il  refidera  k  Kes> 
bolm,  Le  vingt-deuxieme  eft  Tlntendant  de  la  Livonie  ^  du  Circuit  de 
Wendei  &  de  Permnv;  il  refidera  it  &£<*•  Le  vingt-troifieme  eft  Tlntendant 
de  Dorpt.  S*il  s*agit  de  Thonneur  &  de  Tinterfic  du  Royaume  de  donner 
Tlntendant  de  ff^lro-Gotbie^  de  Ftnlande  ^  de  1ft  JUvonte,  de  Pruffi  ou  de 
Smalande*  quelqu'un  des  Senateurs,  alors  ils  auront  le  Titre  des  Sur-In- 
tenckus ,  &  garderont  toujours  leurs  Stances  felon  leur  anciennetd. 
*  XXIV.  Le  Gouverneur  de  Stockholm  n*a  aucune  Province  ni  autres  gens 
du  Pays  fous  fon  ob6iflance,  que  ceux  qui  y  ont  leurs  demeures.  Sa  Fono 
tion  fera  d'avancer  le  B&timensdu  Palais  &  d'autres  Maifons  du  Roi  qui  font 
fondes  entre  fes  parapets  &  murailles,|&  d'obferver  que  touty  foit  en  bon  ordre. 
U  fera  le  Chef  des  Bourguemattres  &,  de  toute  la  Bourgeoifie..  II  au^a.une  exr 
*a<fi:eirtfpe(5tion  fur  les  avantages,  imnranugs  &  privileges  de  la  Ville  &  des 
fauxbourg^  de  leur  Gouvernement^  de  leurtrafic  &  de  leurs  revenus.;  lea  d6- 
-fendra  Contre  toute  violence  &  attentat  ;ftra  paffer  les  Bourgeois  en  revue ,  les 

fera 

<   (*)  ^t-v  a  prds  d^quawueiato^ellea  ttldli&i  m  deux>lntttiidan<aBS^Mi  ; .    i : 
'•TmolK  Tt 


-33°         ME  MOIRES    CONCERN  ANT 

Appends  fcra  exfercer ,  fera  examiner  leors  armes ,  prendre  bien  garde  aux  levies  des  Dtf. 
f V^CC*  nier&  Publics > or<tinaires  ou  extraordinaires -,&  la  mife  y  la  recette  &  la  geftioa 
vcs,  ""  des  i>^^nes  ,  &'4  Tentr^e  &  fottie  des  marchandifcs  &  aatres  revenut 
&  Regales -apparrenames  au  Royaume;  &  aprfes  les  avoir  encaiffes,  les  fera 
steltvrer  dansi'endroit  ordering.  Pour  Taffifter  il  aura  quelqu'un  de  la  No- 
bleffe,  qui  fera  Vice-Gouverneur,  &  prdfidera  en  fon  abfence  &  la  juftic* 
des  Bourguemattres  &  des  Echevins*  touc-de*  theme  que  fi  le  Grand -Gou- 
verneur  y^toit  pr^fent.Uaura  encore  Vour  Faffifterun  Secretaire  StunTeneur 
de  Livres.  Celui  cltiendra  nn  regiftre  exadk  des  revenus  du  Roi&des  droits 
r^galiens ,  qui  reviennent  xdela  Ville  de  Stockholm  &  de  fes  Cantons,  au  pro* 
fie  de  la  Couronne ,  felon  ee  qui  en  eft  fp6cif&  dans  fon  Inftru&ion,.  Pout 
mieux  maintenir  tes  loix,  l'autorh£  du  Roi,  la  difcipline  &  le  bon  ordre 
dans  la  Ville  &  dans  fes  con  fins,  il  aura  tou  jours  un  Officier,  qui  s'appeile* 
ra  Capkaine  de  la  Ville  avec  vingt-quatre  Soldats,  done  deux  porteront  ua 
uniforrae  bleu  &  jaune,  &  feronc  pourvus  de  bonnes  amies  &  de  halebar- 
dest  un  Pr<iv6t  avec  deux  Valets  de  la  Ville  en  livr£e,  qui  le  fUivront  & 
le  fervirom  par-tout  oil  il  paflera  dans  la  Ville  &  daus  fa  Ban-lieue. 
»  XXV.  Les  Jntendans  &  Surintendans ,  chacun  dans  fa  Province,  doivent 

snaintenir  les  Loix  &  la  Juftice  dans  leur  vigueur,  &  avoir  Fceil  fut  les  Ju- 
f  ges  Provinciaux  &  Terricoriaux ,  fur  les  Bourguemaitres.  &  fur  les  Echevins 

dans  les  Villes,  que  tout  crime  on  forfait  foit  empfich^,  &  que  tout  ce  qui 
a  616  jugd  &  lentencid  par  1c  Roi  &  par  fes  Parlemena ,  foit  mis  promte* 
xnent  en.  execution.  Que  de-m£me  un  compte  exa&fok  tenu  fan»aucune 
fraude  de  la  lev^e  des  Deniers ,  &  que  les  recrues  des  Soldats  fe  faflent  en  ot- 
dre.  Les  Intendans  doivenc  encore  avoir  foin  que  les  Domaines,  le  Pais* 
les  Phages  avec  tous  les  revenus  ordinaires-&  extraordinaires ,  &  tous  lea 
droits  r£galiens,  foient  confervas  fans  diminution,  demandes  au  terns  dft» 
&  d£livr£s  felon  les  Ordonnances.  Que  le  Pais  foit  cultivdi ;  les  Villes  b&cie* 
&  r£par£es,  &  tout  dommage  &  detriment  d6tourn£;  que  les  bans  chemins 
foient  entretenus,  &  les  tnauvais  r^par^s ;  que  la  pane  &  Tunion  parmi  les 
Habitans  foient  conferees,  &  qtfaucun  tort  &  injuftice  ne  leur  foit  faite 
par  leurs  voifinsfie  par.  des  gens  mal  intentionnte ,-  .mais  que  tout  foit  en 
bon  ordre  ^  &  que  perfonne  n'ait  raifon  de<fe  plaindre;&fi  le  contraire  arrir- 
▼oit ,  ils  en  avertiront  aoffi-tdt  la  Cour.  Pareillement ,  s'il  y  a  quelque  indice 
ou  apparence  de  guerre ,  desunion , Edition  ou  autres  malheurs ,  tant  dans  les 
Affaires  S£culi£res  qu'Ecckfiaftiques  ,  il.  en- faut.nteeflairement  avertir  la 
Cour,  fans  s'ingdrer  cependant  dans  rAdrainiftration  du  Clergd,  mainte- 
rant  les  Ev^ques,  les  Surintendans  &  le  Clerg6  dans  leurs  dignit£s,  privily 
tes  &  immunity,  &  les  affiftantdans  Tex^cution  de  la  Difcipline  Eccl6fia* 
ftique;  &  en  tout  ce  qu'ils  pourront  deraander  en  juftice,  felon  la  teneur 
de  l'inftruftion  des  uns  &  des  autres.  Chaque.  Intendant  doft  avoir  un  Se- 
cretaire- &  u»  Greffier ,  comme  auffi  un  Prrfvdt  &  un  Sous-spr6v6t  ayec  un  valet, 
qui  le  fuivront,  viGteronc  les  chemins,  &  exdeuteront  par-tout  fes  ordres. 
XXVI.  Les  Jurisdictions  Provinciales  dans  la Sutde  feront  au  nombre  de 
quatorze;la  premiere  en  Upland* ;  la  feconde  en  Weftrogotbie  &  Dak;  la  troi- 
fi6me  en  Finlande  au  Nord,  en  Aland  ^  &  dans  le  Golfe  d'Qfterfatoie;  la  qua- 
trteme  en  Oftrogotbie\  la  cinq&i6me  en  Wejhnannk  &  eft  Dales*,  lafixigme 
^en  Finland*  au.Sud  avec  Tavaftbouf*  &  Nylaxdti  la  fepti^me  eft  la  Jurisdiftioa 
*ies  dixTerrltoins ;  la  buiti^inel  eft  triSudtrnmnnit ;  M  neu vi6qae  dffis  la  Provin- 
ce de  Calmar  &  en  Oland;  la  dixi^me  enCanMe  &  Kexbolm\  la  onxi^me  dans 
la  Norlande  occidentale ;  ladouzteme  en  AVr/fc;  la  treizieme  en  IVermlande; 
&  la  quatOTzi^me  en  Ingermanlandc.  Lesquelles  font  la  feconde  inftance 
dans  le  Pais,  qui  doivent  ddbattre  toute  caufe  &  litige,  appell^s  de  la  pre* 
ifii^re  inftance  du;  Flat- pits*  coafarmimeBix  ai»,Lcu«.& Ordonnances.  Les 

y'l  \  ,  .j  Bour* 


CHRISTINE    RE1NE    DE.SUEDE.jsz 

ilourgtoemattres  doivent  toujour*  prifidcr  dans  la  Ju&ice  des  ViHes  f  dwblis  Amcnm* 
par  le  Roi,  fans  que  Plntendant  de  la  Province,  ou  ie  Commiflaire  du  Chi  deface* ju* 
teau  s'en  mfile.  ftificatWet. 

XXVII.  Aucun  Intendant  ne  dok  fitre  Juge  Provincial  dans  la  Province 
oil  il  a  ion  Intendance.  11  ne  lui  eft  pas  non  plus  permis  d'y  avoir  aucua 
%  commandementdans  let  Forterefles  ou  les  Ch&teaux,  moins  encore  d'en  don- 
ner la  difpofitioa  A  un  autre,  ou  ie  d£pofer  de  fa  charge.  11  n'appartient  k 
llntendant  quant  aux  Chiceaux  &  aux  Garni fons  que  de  les  pourvoir  de  pro* 
vifions  &  autres  chofes  n^ceflaires  f  d'y  faire  travailler  ;diligemment  &  a« 
vec  foin  ,de  faire  avancer  1'ouvrage,  en  tenant  un  compte  exafl:  felon  ce  qui 
en  eft  ordonnd.  11  faut  encore  prendre  garde  que  ceux  de  la  Garnifon  ne, 
faflent  du  dommage  aux  Bourgeois  &  aux  Citoyens,  ni  a'apportent  aucun 
empfichement  dans  leur  ndgoce  y  ou  prejudice  k  leurs  immunity  &  privile- 
ges, &  faire  obferver  exa&ement  au  Chiitelain  les  Loix  &  les  Ordormancea  ; 
auxquelles  l'lntendant  ne  doit  pas  moins  ob&flance  que  tout  autre ;  &  s'il  ar- 
rive  quelque  confufion  ou  d^fordre ,  il  fauc  de  bonne  heure>  en  donner  coa* 
noUTance  k  la  Cour. 

XXVIIL  Tous  les  Commaadans  des  Chateaux  &  Gouterneurs  des  Vill-es 
fur  les  frontteres  feront  imm^diatement  &ablis  par  le  Roi,  &  lui  prdteront 
ferment  de  fiddlitg,  k  fes  Enfans  &  au  Royaume;  &  perfonne  n'aura  pouvoir 
de  donner  ces  charges  k  qui  que  ce  foit,ni  de  dlpofer  ceux  qui  y  font,fice 
n'eft  par  ordre  du  Roi ,  fur-  tout  k  regard  des  Gouverneurs  -  G£n£raux  de  la 
Livonic  &de  la  Prujfe%  ou  des  Intendans  qui  fontprdpofts  aux  Provinces 
frontteres*  * 

XXIX.  Comme  les  Intendans  n\>m  pas  k  commander  tfacs  les  Chiteaux 
&  les  Forterefles ,  le  Commandant  du  Chitejui  n'aura  de-m6me  rien  k  com* 
Slander  dans  la  Province  ou  dans  la  Ville,  qu'en  ce  qui  regarde  la  d^fenfe. 

XXX.  L'Adminiftration  des  In  tendances  &  des  Commandemens  des  Cha- 
teaux ne  durera  que  trois  ans,  &  ils  feront  rem  places  pard'autres  le  i  Juin, 
&*  ceux-l&  iront  k  Stockholm  pour  rendre  compte  de  leur  administration  aux 
cinq  Colleges  du  Royaume,  felon  le  d^partement  des  affaires  d'unchacun, 
confonngment.fr  leur  Inftrudtton;  ils  auront  par-1*  occafion  de  faire  voir  au 
RoL,  avec  quelle  fidilit^  ils  one  fervi  la  Patrie  &  PEtat.  S'ils  s'en  font 
bien  acquitt^s,  ils  en  auront  honneur  &  efp^rance  de  s 'avancer,  ilnon  ils 
feront  citls  par  devant  le  Parlement,  &  accufes  par  le  Fifcal  Royal ,  &  en, 
fubiront  la  peine  &  la  punition  k  laquelle  la  Juftjce  les  condamnera.  Mais 
fi  quelqu'un  a  lieu  de  fe  plaindre  de  Pin  tend  an  c  ou  du  Commandant  pendant 
fon  adminiftration  ,  il  fera  oblige  de  comparolcre  par  devant  le  Par  lenient, 
&  en  portera  la  peine  que  la  Juftice  ordonnera.  Mais  fi  quelqu'un  par  fa 
propre  faute  ou  par  quelque  crime  eft  d£pof£  de  fa  charge,  ou  qu'il  meure, 
*n  ces  cas  il  en  faut  fubftituer  un  autre  k  fa  place  aux  mfimes  conditions  que 
le  pr&teceficur,  pour  en  faire  la  fon&ion  jufqu'&  ce  qu'on  y  en  mette  un 
autre.  Toute  Intendance  cefle  au  bout  de  trois  ans,  &  perfonne  n'ofera  fe 
fouftraire  de  rendre  compte  &  raifon  de  fon  adminiftration  au  terns  pref- 
crit  fous  de  grofles  peines,  a  moins  que  le  Roi  par  des  confiderations  parti- 
culiires  ne  prolonge  ion  Intendance,  &  qu'il  ne  l'exempte  du  compte  d*u« 
sieann^e  par  des  Lettres  positives,  qui  ferviront  d'information  k  tous  let 
Colleges*  &  feront  rendues  k  lui  ou  k  fon  Commiffionnaire;  en  attendant  tou* 
Ce  Penquftte  du  Compte  ceflera. 

XXXI.  Les  Colotuh  dans  les  Provinces  &  les  Regimens  de  Cavallerie  & 
d'Infanterie  felon  l^tendue  des  Provinces,  feront  au  nombre  de  vingt-huit, 
favoir  huit  de  Cavallerie,  &  vingt  d'Infanterie.  De  la  Cavallerie  le  premier 
Colonel  eft  celui  qui  commande  le  Regiment  de  la  Noblefle,  dont  le  Lieu* 
tenant -Colonel  doit  faire  fon  ftjour  en  Finlandc.   Le  Colonel  de  Ja  Caval- 

...  T  t  %  lerie 


*5&"  :     MEMOtRfiS    CONCERN  A  NT 

'i^&VP^S*  tendans ,  Jages  Provinciaux  &  tous  les  Colonels  par  toute  la  .&£</*,  fe  rendront 

/  tafatiu*   tous  les  ans  *  Stockholm  le  Jour  des  Rpis,  pour  y  rendre  raifon  de*ieur  ad* 

.    miniftration ,  &  qui  que  ce  foic  ne,  manquera  de  s*y  trouver  en  perfonne, 

fans  qu'aucune  maladie  ou  commiffion  publique  Ten  emp£che,  ou  que  des  Lee* 

tres  exprefles  du  Roi  Ten  exemtent.    Cela  n'empfichera  pas  pourtant  qu'il 

ne  foic  oblige  d'en  donner  raifon  par  fon  Secretaire  ou  par  un  autre  con- 

ftituS  de  fa  part,  au  jour  prefcrit.    Les  Juges  Provinciaux,  les  Intendans 

&  les  Colonels  en  pied  en  Finlande,  en  fagrie,  en  Livonie  &  en  Pruffe9  fe- 

ront  difpenfes  de  s'y  rendre  en  perfonne;  mais  il  faut  ndanmoins  qu'ils  en* 

voyent  it  Stockholm  le  premier  de  Septetnbre  leurs  Commiflaires ,  pour  rendre 

compte  de  leur  adminiftration,  comme  les  aatres  Font  faic,jufqu'&  ce  que  les 

trois  ans  foient  finis, &  alors  tous  fe  rendronc  i  Stockholm  le  Jour  des  Rois, 

pour  recevoir  les  atteftats  &  t£moignages  qu*a  miviti  leur  bonne  conduite 

/  pendant  lefdits  trois  ans,   ftns  en  fitre  jamais  plus  refponfables ;  mais  s'ilt 

ont  manqu£  &  leur  devoir,  ils.  en  feronc  punis  felon  la  grandeur  de  la  faute. 

XXXvlII.  II  n'eft  que  jufte  &  raifonnable,  que  celui  qui  par  la  multipli* 
cit6  des  affaires  importantes,  &  par  la  capacity,  Fexpirience  &  Fentende* 
tnenc  done  il  les  a  maniges,  en  foit  audi  rlcompenft  &  diftingu^  des  autres 
en  honneurs,  dignitis  &  avantage  proportion^  &  fes  myites ;  c*eft  poiu> 
quoi  les  cinq  premiers  Seigneurs  du  Royaume  feront  obliges  tous  les  ans  r 
le  Jour  des  Rots  jufqu'&  la  Chandeleur  ,  de  s'enqugrir,  examiner,  & 
revoir  tous  les  Aftes  &  Procedures ,  &  tout  ce  qui  s'eft  pafifc  dans  FadmU 
niftration  de  la  Cour  &  du  Gouvernement  du  Pars;  &,  s'il  s'y  eft  gli(T6 
quelque  abus,  d9y  rem^dier  conformdment  k  leurs  Inftru&ions.  Eux-m6« 
mes  pareillement  feront  obliges  du  Jour  de  la  Chandeleur  jufqu'au  Carfime, 
d'expofer  leur  adminiftration  au  Roi;  mais  s'il  n'eft  pas  prdent,  ou  que  ce- 
la ne  puifle  pas  fe  faire,  alors  cela  fe  fera  devant  FAflemblde  de  ces  cinq 
Seigneurs,  dont  le  cinquidme  fe  Id  vera  de  fa  place,  oft  le  grand  Gouverneur 
de  la  Ville  de  Stockholm  fe  remettra  en  attendant,  &  ils  recevront  de  lui  & 
des  Membres  de  fon  College  le  rapport  qu'il  fera  de  fon  adminiftration ,  en 
ixaminant  lesRegiftres,  Protocoles,  A&es,  Jugemens  &  Rdfolucions  fur 
lefqueMes  leurs  actions  ont  ^t^  fonddes:  la  m£me  procedure  fera  obfervde 
quant  aux  autres  quatre  Seigneurs,  chacun  dans  fon  d  dp  arte  men  t,  felon 
les  circonftances ,  la  fituation  &  la  eonjon&ure  des  affaires  dans  leurs  dd- 
partemens.  Mais  fi  cette  perquifition  ne  peut  pas  fe  faire  fitdt,  par  rappore 
aux  divers  incidens,  alors  il  ftudra  choifir  des  Aflefleurs  dans  les  Colldges, 
<&  certaines  gens  de  probit^  &difcrets'qui  examineront  &  paflcront  en  revue 
ks  chofes  y  relatives,  enforte  que  le  tout  fok  fait  &  fini  pendant  Ffliver, 
afin  que  Fexamen  n'en  foit  pas.renvoy£  d'une  ann^e  &  Fautre. 

XXXIX.  Tous  le«  Pr^fidens  ou  les  Vice-Prtfidens  des  trois  autres  Pfcrie- 
meas  de  Gothie,  de  Finlande  &  de  Livonie  doivent  fe  rendre  4  Stockholm  le 
premier  Juin  ou  h  la  St.  Jean,  avec  deux  AfTefleurs  &  le  Secretaire  du  Con- 
feil,  pour  rendre  compte,  de-mfime  que  tous  les  autres,  au  Roi  ou  &  cea 
cinq  Seigneurs  de  leur  adminiftration  fous  les  mfimes  peines  prefcrites 
aux  autres. 

XL.  Si  le  Roi  nc  peut  pas  lui-mSme  afllfter  &  cette  perquifition,  on  ne 
rifoudra  rien  li-defius,  avant  que  tout  foit  rapport^  au  Roi  ra&ne,  &  que 
le  Roi  ne  Fait  approuv£.  Mais  fi  le  Roi  eft  abfent,  la  perquifition  fe  fera, 
&  Fon  en  formera  la  rifolution ,  fans  pourtaut  la  publier  avanc  que  le  Roi 
Fait  approHvde  &  foufllgnde  de  fa  propre  main. 

XLT.  Si  quelqu'un  des  AfleflTeurs  dans  les  Colleges  a  malverfd  ou  commis 
quelque  mauvaife  aftion,  il  comparottra  par  devant  le  Tribunal  de  ces  cinq 
premiers  Seigneurs ,  auxquels  il  faudra  joindre  deux  AfTefleurs  de  chaque 
Colldge  pour  en  former  le  nombre  de  quinze  perfonnes.     Ceux-ci  auronc 

plein 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    335 

plein  pouvoir  de  le  punir  plus  ou  moins  felon  les  circonfbances  de  fa  fau-  Appen<K« 
te.    II  en  faut  pourtanc  remettxe  au  Roi  l'execution,  &  en  attendre  la  d^  jSftifi«ci- 
cifion  s'il  eft  pr^fent;  mais  fi  un  College  tout  enfemble  ,    ou  un  des  pre- vcs. 
miers  Seigneurs  a  fait  faute,  alors  c'eft  au  Roi  feul  k  en  ordonner  In  puni* 
tion,  ou  k  renvoyer  la  chofe  k  la  Juftice,  fi  le  crime  ell  fi  £norme  qu'il  en 
faille  paflfer  par-te,  fans  qu'il  y  aille  de  l'honneur  &  de  la  vie:  alors  toute 
l'affaire  fe  d^cidera  par  devant  le  Roi  &  les  S&iateurs,  fans  que  perfonne. 
y  ait  k  redirfy  Mais  le  Roi  £tant  more  ou  mineur,  &  s'il  s'agit  d'une  affaire 
oh  1'honneur  &  la  vie  font  engages,  alors  il  en  faudra  fa  ire  la  pourfuife, 
felon  le  contenu  du  IX.  Article  exprime'  ci  defies* 

XLIL  Toutes  ces  perquifitions,  afTembldes  &  procedures  fe  feront  or* 
dinairement  dans  un  appartement  de  la  Cour  deftin£  k  eel  a.  Dans  cette  Ju- 
ftice  Tun  des  Secretaires -d'Etat  fera  accufateur,  &  Pautre  Notaire,  4-moing 
que  quelqu'un  d'eux  n'y  foic  int6refl£*  En  ce  cas  il  faudra  le  remplacer  par 
un  autre  homme  de  probitd. 

XLI1I.  Dans  ces  afiembldes  des  Ofliciers  du  Royaume  qui  fe  feront  cha- 
que  annle,  on  devra  prendre  information  exa&e  de  Vitaz  &  des  befoins 
de  roue  le  Royaume  &  de  fes  Sujets,  afin  que  plufieurs  affaires  ,  fans  la 
concurrence  d'une  Didte  g6n£rale  des  Etats,  puifleqt  en  nidme  terns  Sere  agi- 
ttes,  &  d4termin£es, 

XLIV.  II  pourroit  arriver  qu'on  eftt  befoin  de  confulter  &  de  ddlibdrer 
avec  les  Etats,  en  leur  eommuniquanc  quelques  affaires  importances;  ce  qui 
pourtanc  ne  pourroit  pas  fe  faire  fi  promptement,  ni  fttre  aufli  fecrdtement 
traits  dans  une  afiembtee  ginirale  des  Etats.  En  ce  cas  on  convoquera  & 
Ton  joindraaux  grands  Officiers  du  Royaume  deux  de  la  Noblefle  de  chaque 
Jurisdiction  Provincial e  ,  les  Evfiques  &  les  Surintendans  de  Suide  &  de 
Finland*)  &  un  D6put6  de  Stockholm*  #Upfal%  de  Gotbeborg*  de  Norkoping* 
'VAbo  &  de  JVtborg. 

XLV.  Mais  fi  les  affaires  d'Etat  requterent  une  aflemblde  gdndrale  des 
Etats, conime  pour  folemnifer  le  Couronnement  d'un  Hoi>  ou  pour  d'autres 
affaires  de  grande  importance,  alors  les  S£nateurs  s9y  rendront  tous,  &  au* 
cune  excufe  n'aura  lieu ,  que  la  maladie ,  &  des  commiflions  pour  le  fervice 
de  TErat,  ou  la  permiffion  du  Roi  de  refter  hors  du  Pais,  A  la  Didte  des 
Etats  feront  convoqu£s  &  fe  raflembleront  tous  les  S^nateurs ,  Comtes ,  Ba- 
rons ,  Nobles,  &  tons  ceux  qui  ont  des  Biens  fonds,  &  leurs  Fils  majeurs, 
tous  les  Ev&ques  &  Surintendans,  deux  Prdtres  de  chaque  Chapitre ,  un  Prfi- 
tre  de  chaque  deux  Territoires,  un  Colonel,  un  Capitaine  &  Lieutenant  de 
chaque  Regiment,  un  Bourguemaltre  &  un  ConfuLou  autre  Citoyen  de  cha- 
que Ville ,  &  un  Paifan  de  chaque  Territoire  de  Suide  &  de  Ftnlande.  Ces 
Convocations  &  Aflembldes  avec  leurs  D6crets,  feront  eftim&js,  confide 
r£es  &  prifes  p*ur  de  vnates  Di<£tes  des  Etats  du  Royaume,  auxquelles 
perfonne,  refibrtiflant  du  Roi  &  du  Royaume  &  gtant  fous  fon  ob&ifance, 
n'aura  rien  k  redire. 

XLVI.  Perfonne ,  qui  n'a  pas  un  fond  de  terre  dans  les  anctennes 
limites  de  Suide  &  de  Ftnlande,  n'aura  voix  k  la  Dtete  ou  dans  les  Confuta- 
tions touchant  le  Gouvernement  &  ce  qui  en  ddpend,  k  moins  qu'il  n'eu 
foit  honors  &  priviligte.  S'il  y  a  quelqu'un  de  la  Noblefle  natif  de  Suide  ^ 
qui  ait  des  fonds  de  terre  enLivonie/fogermanie  ou  en  d'autres  Pals  nouvelle- 
menc  acquis,  ou  en  ceux  qui  s'acquireront  a  i'ayenir  a  la  Couronne  de  Sui- 
de,  y  demeurant  &  fubfiftant ,  il  n'aura  aucun  droit  de  parler  ou  de  s'ingtfrer 
dans  les  affaires  du  Royaume,  mais  fupportera  paifiblement  tout  ce  qui  fera 
ftatud  &  ordonng,  fans  prendre  aucune  voix  avant  qu'il  ait  change  de  de* 
meure,  &  fe  foit  4tabli  en  Suide  ou  en  Ftnlande;  mais  dans  fon  Pais  il  joui- 
ra  de  tous  les  droits  &  immunity  done  jouiflent  te*  autre*  Sujets  &  Habi- 
•tans  qui  y  fonu  XLVil, 


33$        M  E  M  O  i  R  E  S    CONCERNANT        ^ 

Appendice     XL VII.  Si  qiielqu'un  des  Pais  Strangers  veut  avoir  voix  parmi  les'EteM  i 

dc  ^ces  ja- Cela  ne  lui  fera  pas  refufi,   pourvu  qu'il  s^tabliffe  dans  le  Royaume;   & 

ftificaures.    ^  eft  Noble  ^  &  qu>u  veunie  ix&  T£putt  p0Ur  td,  le  Roi  le  d&rlarera  di- 

gne  de  jouir  de  ces  privileges,  &  il  fera  re?u  dans  la  Maifon  de  la  No- 

blefle  ,  &  dans  leur  aifembtee. 

XLVIII.  A  tous  ceux  qui  rempliflent  des  Offices  ou  des  Charges  du  Ro- 
yaume, feront  donnas  des  gages  raifonnables  felon  leur  dignit^  &befoinf 
autant  que  les  finances  de  l'Etat  le  pourront  fupporter;  les  un^&  les  autres 
s*en  comenteronc,  &ne  fe  fouftrairont  pas  au  fervice  duRoi  &  du  Royaume; 
mais  lis  s*en  acquitteront  avec  plaifir,  felon  que  le  ferment  &  la  fid&k6  d'ua 
chacun  Fexige. 

XLIX.  Aux'Gouverneurs-G^ndraux  &Ingermanie%  deLivotiie,  &  dePruf- 
fe9  y  compris  le  Diftrift  oii  ils  commandent  la  Milice  &  les  Fortereflea, 
on  accordera  plus  de  gages  qu'aux  autres,  k  caufe  des  plus  grandes  d£pen- 
fes  qu'ils  font  obliges  de  faire  fur  les  frontilres,  &  Ton  entretiendra  aux 
d£pens  du  Public  fix  Gardes  de  la  Noblefle,  quatre  Trompettes,  un  Tim- 
balier,  &  vingt-cinq  Rabans  &  urt  Chef,  dont  douze  feront  obliges  de  le  fui- 
vre  par-tout,  &  d'ex^cuter  fes  ordres;  quand  le  Gouverneur  ferachangd, 
il  faudra  que  celui-ci  laifle  il  fon  Succeffeur  toutes  les  informations  concern 
jjant  le  gouvernement  du  Pais,  ayec  toutes  les  marques  des  droits  &  du 
pouvoir  y  attaches. 

L.  Si  quelqu'un,  foit  le  Conn&table  ou  autre  Officier  militaire  diftingu6, 
eft  envoys  ou  d£put6  par  le  Roi  k  une  des  frontteres  du  Royaume  pour 
commander  les  Troupes  &  les  Forterefles,  alors  le  Gouverneur-G6n6ral  af- 
fiftera  le  Constable  &  le  Grand- Commandant  en  toutce  qu'il  en  aura  be- 
foin  durant  la  campagne  &  le  terns  que  le  Conn&able  eft  dans  la  Province,  & 
lui  c£dera  fes  gens  de  fervice,  fes  trompettes  &  fes  timbaliers,  tandis  que  le 
Conn^table,  ou  le  Grand -Commandant  font  pr£fens,  fans  s'en  fervirlui- 
mfime  en  toute  occafion,  &-moins  que  le  Conngtable  &  le  Grand-Comman- 
dant n'ayent  leur  commiffion  pour  le  Gouverneur  G&i^ral ,  pour  recevoir 
fes  ordres,  &  qu'ils  ne  dependent  de  fa  direttion.  Dans  cette  rencontre 
toutes  les  diftinctions  &  prerogatives  demeureront  au  Gouverneur-G£n6ral. 
'  LI.  Quand  le  Conndtable ,  ou  celui  qui  k  fa  place  commande  les  Trou- 
pes, eft  en  campagne,  &  a&uellement  dans  le  fervice  ou  en  marche  contre 
les  Ennemis;  de  mfime  quand  le  Grand- Amiral ,  ou  en  fon  abfence  le  Vice- 
Atniral  qjai  a  le  commandement,  eft  fur  la  Flotte  Capitale  du  Royaume, 
on  fera  autant  de  d^penfe  pour  lui  des  revenus  du  Royaume  qu'k  un  Am- 
baffadeur,  par  une  difpofition  raifonnable,  &  telle  qu'il  puifle  faire  fa  char- 
ge, fans  s'incommoder  lui-mfime,  fcThonneurdu  Royaume.  Mais  dfcs  que 
Tun  quittera  TArmie  &  Tautre  la  Flotte,  &  qu'ils  en  feront  rappeltes,  aprts 
la  Paix  ou  une  Sufpenfion  d'armes,  ils  rendront  k  lears  Succefleurs  1*  Com- 
inandepent  &  tout  ce  qui  en  depend,  fans  faire  plus  de  d^penfes,  &  m6na- 
geront  ainfi  les  revenus  de  la.  Couronne ,  fe  contestant  enfuite  de  leurs  gages 
ordinaires. 

LII.  En  confluence  de  ce  qui  a  6t6  dit  jufqu'ici,  feront  r^glties,  ordon- 
n£es  &  entretenues  toutes  les  Charges/ dans  le  Royaume,  fir  chacun  rendra 
compte  &  raifon  de  la  fienne  au  temps  prefcrit.  Mais  corame  toutes  les 
chotes  humaines  font  cafuelles  &  fujettes  k  des  viciflitudes ,  que  le  Roi  peut 
fe  trouver  hors  du  Royaume  pour  le  befoin  public,  ouGtre  accabl^jde  mala- 
dies aufli  longues  que  dangereufes,  qu'il  ncpourroir  lui-mfime  prendre  foin 
de  fon  Etat ,  ou  mSnie  que  la  mort  mettroit  fin  k  fes  jours,  laiflant  aprfes  lui 
un  Prince  ou  Princtire  en  bas  &ge,  lefquets  felon  le  droit  de  la  Succeffion 
.font  Mri tiers  du  Royaume,  mais  hors  d'^Eat  de  le  gouverner.  En  pareils 
cas,  comme  la  R^gence  doit  dgalement  6cre  adminiftrle  avec  prudence,  ju- 
*    *    "  .  ftice 


CHRISTINE   REINS   DB   S  U  E  D  E.  33? 

ftite  &  autorftd,  &  d*tine  manWre  que  ctaacun  fache,  fans  autres  Rigle-    Aj>pca<fict 
taens  &  Conftitucioos,  commander  &  oWir,  jufqu'i  ce  que  le  Roi  Toit  {??*>i*c.esJ*' 
Wcabll  en  fam£,  ou  revenu  dans  fon  Royaume,  ou  que  le  Prince  ou  la  ltl6camcs- 
Princefle  foient  devenus  majeurs ;  enfin  que  rien  detout  ce  qui  peut  retarder     ^um# 
1'utilit*  &  I'avantage  du  Roi  &  du  Royaume,  ne  foit  ndglig6  ou  oublii;      jx/ 
Ainfi  eft-il  jufte  &  n&eflaire  de  ditailler,  d'ordonner  &  de  r6gler  tout  ce 
qui  y  aura  rapport,  &  qtfil  fcudra  obferver&  exicuter  dans  I9  Royau- 
me endepareils  cas. 

LIU.  En  premier  lieu,  fi  le  Roi  eft  ftors  du  Royaume  pour  diverfea 
raifons ,  qu*il  tombe  malade  ,'ou  meufe  laiflant  aprfes  lui  ou  Prince  ou  Princefle 
en  bas-ige  ou  non  marte;  alors1  les  cinq  premiers  Miniftres  d'Etat,  com- 
me  le  Grand LJufticier  ,  le  Cotm&tabk,  le  Grand- Amhal \  le  Grand-Cbancelier 
&  le  Grand-Triforier^  ou  ceux  qui  exercent  leur  charge  4  Stockholm ,  fe 
mettront  k  la  place  du  Roi,  formeronc  des  Colleges,  &  en  fon  abfence 
"ou  durant  fa  maladie  ,  ou  aprfts  fa  mort,  lis  feront  Tuteurs  de  la  Princefle  ,  & 
leurs  ordres  &  dtfenfes  auront  la  mfime  force  dans  le  Royaume  que  ceux 
:du  Roi,  pendant  fon  abfence 9  fa  maladie t  on  la  minorite  du  Prince  ou  de 
la  Princefle. 

LIV.  Tous  les  Edits,  Difenfes,  Ordbnnances,  &  tous  Aftes  publics 
feront  fouffignis  au  nom  du  Roi  &  du  Grand  Sceau ,  foit  que  le  Roi  foit 
dans  les  Pais  Strangers ,  ou  mort »  ou  que  le  Prince  ou  la  Princefle  foient 
mineurs;  mais  ils  feront  fouffignis  &  foufcrits  des  cinq  premiers  hauts 
Charges  du  Royaume,  qui  font  prifens  ;  ou  de  ceux  qui  ieur  feront  fub- 
tituis:  ftns  ccla  tout  eft  nul  &  fans  vigtieur. 

LV.  Tous  les  Colleges  &  Charges  ftront  maintenus  dans  leur  vigiieuf 
fuiyant  leurs  Inftruftjons,  &  chacun  fera  «nu  4  exercer  fa  charge  au  fer- 
vice  du  Roi  &  du  Royaume,  d*en  reridre  compte  &  raifon  en  Pabfence 
du  Roi  pendant  fa  maladie  ou  fa  nrinoric^,  tout  de-m£me  que  fi  le  Roi 
<toit  prtfent  &  en  pletne  Rigence.  Audi  faut-il  que  chacun  ycomploye 
d'autant  plus  tout  le  foin  &  la  diligence  poffible,  que  cet  Etat  demande 
plus  de*  ndiliti  &  d'amour  pour  le  tien-fitre  de  la  Patrie. 
-  LVI;  En  Tabfence  du  Roi,  la'R^gence  communtquera  par  icrh  k  Sa 
Majefte  .routes  les  affaires  importantes ,  &  en  recevra  fa  rdlblution ,  fi  fafre  fe 
fceut,  avant  que  d'en  publier  les  ordres  &  la  defenfe.  Mais  s'tf-y  a  du 
danger  dans  le  retardemetit,  alors  ils  feront  &  ordonneront,  fans  perdre  de 
terns,  ce  que  le  fervice  du  Roi  &  de  fon  Royaume  exigera,  &  dont  ils 
pourrorit  rdpondre;  mats  en  cas  de  maladie,  il  faut  fe  conduire  de  la  raftme 
manure,  afin  qu'on  ne  fe  pricipite  pas  k  ordonner  ou  k  difendre  des  chofes 
smportantes,  jufqu'i  ce  qu'on  voye  k  quoi  aboutfra  fa  maladie,  i-moins 
•qu'il  n'y  ait  du  danger.  Quand  queiques  OficFers'  Civils  ou  Militaires 
ddcideront  dans  le  Royaume,  on  qu'il  s'en  trouvera  d'inbabites,  il  fauc 
confiddrer  le  detriment  qu'eu  recevra  le  Royautoe,  &  en  cas  que  :leurs 
Charges  admettent  vacaflce,  ou  qu'ellea  puiflent  provifionelletnent^tre  admi* 
nifties  par  d'autres  jufqu'i  ce  que  le  Roi  en  foit  averti,  &  qu'on  ait  re$u 
les  ordres;  alors  cette  Charge  reftera  vacante,  ou  bien  on  lui  fubftkuera 
Yin  autre  perfonne,  jufqu^  la  reconvalelcence  du  Roi ,  k  moins  que  fa  ma- 
ladie -ne  foit  fans  remdde;  ou  k  ton  retoor,  &  alors  il  d^pendra  dubon^ 
platfir  du  Roi  de  l'approuver,  ou  de  remplir  cette  vacance  par  un  autre.       ■ 

LViL  Aucune  nouvelle  Loi&  Statut  ne  fe  fera,  le  Roi  itant  abfent  on 
malade;  mais  le  Royaume  fera  gbtivernd  &  dirigg  confbrm^ment  auxLoii? 
Provinciates  &  des  Viiles,  fuivant les  Condi tutions,  Staiuts  &  Coutumes  du 
Royaume.  Aucuns  privileges  ne  ftront  oftroy^s,  ni  les  anciens  confir- 
ms ,  mais  tous  doivent  Atre  bien  maintenus  oc  ex£cut£s.  Aucunes  fran- 
cbifes,  Hb6rtis&  immunity  ne  feront  xonc^d<^es^  accord  des  ii  ua  Etar, 

Tome  IF.  Vv  So* 


,938         M  E  M  Ol  R  E  S    jC;0  N  CBR  N-A  N  T  - 

Appcndjce  Soci^rt,  ou  k  des-PerfonaeSfprivAes,.  ..TjOptcales.amres  plaintes«pu  reqn&as 
vJetttoJi?  du  PeuPle  pWfentlScs  au  Roi,  .feront  rejjues  des'Sinateurs,'&  d6p£ch£es  dins 

m J  les  D^partemens  ou  Colleges  done  dependent  ces  foftes  d'affaires,  ou  bien 

"  Num.  ils  rdloudront  le  cas  felon  fa  <jualit£  &  lea  circoriftances  du  faic.  lis  juge- 
IX.  rone  pareillement  toutes  les  caufes  qui  feront  rapport^es  par  le  Parlement  ap 
•  Roi,aunioyendu  benefice delaR£vifion,durantrabfenceou la maladieduRoij 
avec  cette  claufe  cependant,  qu'au  retour  de  Sa  Majeftd,  ou  au  r£cablifTe«- 
xhent  de  fa  fant£,  ils  liii  fendront  raifon  de'  leur  Rdvifion  &  Sentence* 
.  LVJII.  Si  le  Roi  dtant,  abfent  ou  malade ,  il  fur venoit  des  affaires  telle* 
went  embrouillSes  &  graves  qu'elles  eufTentbefoin  de  confutation, :afor» 
la  R^gence  fera  obligee  de  faire  convoquer  lea  S^nateurs  &  les  cinq  Q>U£r 
ges,  Qs'il  eft  niceflaire)  riGdens  toujours  a  Stockholm y  pour  les  ddbrouiiler 
&  les  expddier;  mais  u  la  cbofe  £toit  d'une  fi  grande  importance  qu'il  fal- 
lfit  affembler  plulieurs  des  Etats,  le  Roi  en  fera  averti  preincrement,  puis 
il  en  r^foudra,  quotqu'il  foit  hors  du  Royaume,.  ne  permettant  pas  faci- 
lement  que  la  chofe  foit  rapport^e  k  une  ^flembWe  des  E tats,  moins  encore 
it  une  Di^te  ginirale,  pendant  fon  abfence  ou  maladie,  4  moins  qu'iin'y  e^ 
d'autres  moyens  de  fauver  leRoyaume  du  pdriUminerit  &  de  fa  ruine. 
. .  LiX.  Pendant  que  les  Princes  r<>u  Princefles  feront  en  mijooriuJ,  let  cinq 
hauts  Seigneurs  de  l'Etat  adminiflreront  la  R^gence  au  nom  du  Roi,  dans 
tous  fes  articles,  except^  cependant  quails  ne  feront  aucupe  £.oi  au  prejudi- 
ce &  dommage  de  1'Eminence  &  des  Dignit^s  Royales,  contre  Tunion  de 
la  Succefllon  i  la  Couronne  r  ni  n'o&royeront  des  privileges  qui  puiffent  di* 
xninuer  ou  fouftraife  fes  revenus/  Si  cpla  arrivpit,  le  Roi  aura  le  pouvoir 
de  le  reprendre  &  de  le  retfaitpr  ,  quand  les  Princes  ou  Princefljes.feronc 
majeurs. 

LX.  Perfonne  ne  fera  ennobli  ou  naturalift,  le  Rpi  &aut  abfent,  malade 
ou  miueur.  Les  Terres  tributaires  ou  autre  Bien  domanial  &  Droit  du 
Royaume,  ne  feront  vendus  ni  donnas:  autrement  le  Roi  £tant  prifent,, 
fain.  &  majeur,  fcft  en  droit  de  rdvoquer  tout  cela  &  de  le  reprendre,  quand 
bon  lui  femblera;  fi  bien  que  tous  ces  benefices  ou  gratifications,  qui  fo 
feront  faites  par  des  raifons  confiddrables  dans  tin  tel&at,  ne  fubfifteront 
qu'entant  que  le  Roi  eft  abfent  &  mineur,  ou  qu'il  les  confirme. 
,  LXL  II  fe  pourroit  encore  que  pendant  Pabfence  du  Roi  ou  durant  fi* 
maladie,  les  befoins  du  Royaume  demanderont  quelque  cbangement  dans  14 
,  Loi  &  les  Statuts,  dans  les  Edits  &  les  Prohibitions,  comme  auffi  dans  les 
Charges  des  Officiers  tant  Civils  que  Militaires,  (dont  le  pouvoir  depend 
imm6diatement  du  Roi)  de-mfime  que  de  conclure  des  Trails ,  &  d'expddier 
d'autres  affaires  importantes  du  Rpyaume;  comme  celle  de  Ja  Mpnnoye  &c» 
Toutes  ces  chofes  feront  r^glees  par  la  Kdgjsnce,  dont  le  pouvoir  durera  au- 
tanrque  le  Roi  fe  trouvera  hors  du  Royaume,  ou  qu'il  fera  malade  &  mi? 
neur;  mais  quand  il  ferareyenu  dans^fon  Royaume,  &  fera  reconvalefcenc 
&  majeur,  il  eft  en  droit  &  pouvoir,  apr^s  avoir  examine  les  caufes  &  les 
raifons  de  ces  chofes,  de  les  approuver  &  ratifier,  ou  de  les  caifer,  felo« 
qu'il  les  trouvera  avantageufes  ou  defavantageufes  au  Royaume. 
.  LXII.  Si  le  Roi  &  laPrinceflfe  font  mineurs,  les  cinq  premiers  Miniftres* 
d'Etat,  comme  Tuteurs  legitimes  du  Roi,  auront  le  pouvoirr,  felon  ce  qui 
en  a  d£j&  &ti  die,  conformdm^nt  k  la  Loi,  aux  D^crets,  &  &  plufieurs  Sta- 
tuts du  Royaume,  de  diriger  tout  l'Etct  k  l'a vantage  Sc  au  bien  du  Roi  & 
du  Royaume,  principalement  quant  aux. affaires  qui  font  comprifes  dans 
les  Articles  pr6c<Sdens;  mais  en  fortant  de  minority,  il  reprendra  la  Rigence, 
le  plein  pouvoir  &  l'autorit£  d'examin^r  tous  les  Statuts,  Edits  &  Pro- 
hibitions qui  out  iti  faits  pendant  ft  minority,  de  les  approuver  ou  an- 
nuller>de-m£aequed^  cgrfmsit  o*  tetswbw  1«  OAci«j:tfl»cMilnaire> 

,  /  .  ..  •.  ..»ue 


C  HH  ES  XI W  «  2K  B:i5f  E  "DIE  $  U  £  ff  e.  <$# 

4Jft.'-Cfrtyt  :'<*l-$tf?  tiW^'&'enfo&ftion,  &  de  fejre .  redrefler  lamw-v;**^"* 
noye  dans  les  formes  dies,  avec  cette  r^fervation  cependant,  que  ce  qui  j^a^f 
*4t6  ftatu*  dans  une  Aflembtee  ggiterale  dasEtats  (bit  de-m&ne  pleinemenc  ■■     i    - 
approuv*  on  annuls  par  le  Roi.  C'eft  pourquoi  tous  les  Stacuts  &  Decrees  qui    Nunu 
fe  font  en  l'abfence  du  Roi  pu  dans  fa  minority  ne  feront  exp£di6s  que       IX* 
provifionellement  juhjtf*  ee  que  le  Roi  rentre  en  rtgence,  &  ne  feront  mis 
en  ex^ctuion  que  pendant  que  la  turfle  fubfifte. 

LXIII.  La  R£gence  n'eritrera  dans  aucun  Traitd,  N^gociation  &  Conclu* 
fionde  p^ix'awc&ia  Yolflnsou  autres  Puiffances  £trang<*res,  R£publiques 
ou  Viiles,  pendant  que  le  Roi  ell  hors  du  Pais  ou  malade,  k  moins  quel- 
le n*en  ait  une  commiffion  gdn^raie  ou  particulWre;  &  s'il  furvient  quelque 
chofe  (le  Roi  £tant  abfent  ou  malade)  qui  pftc  porter  du  domma^e  bu  du  de- 
triment k  la  Couronne  par  lea  Voifins  ou  autres  Puiflances  Itrangdres,  R6* 
ptibliques  &  Viiles  >  qui  demande  un  Traiti  on  R&Tolution  par  rapport  aur 
inconv^niens  de  la  guerre,  ou  parce  que  le  retardement  empficheroit  lea 
mefures  niceffaires  pour  s'y  oppofer;  alors  la  Rdgence  doit  d&ibdrer  md- 
yement  U-delfos  &  en  prendre  foin,  en  remettant  Taffaire  en  queftion,  & 
en  attendant  li-deflus  la  rdfolutiori  du  Roi ;  ou,  fi  cela  ne  fe  peut  pas  faire , 
la  dinger  tellement  que  le  moindre  prejudice  en  revienne  au  Roi;  fur-touc 
ils  ne  s'engageront  dans  aucune  Alliance  avec  quelqu'un,  le  Roi  4tant  ab- 
fent &  fans  une.Commiffion  ipiciale,  k  moins  quelle  ae  foit  ratifite  par  le 
Roi,  ouf  aprfesr fa  mort,  par  fon  Succefleur. 

#.LxIV.  Mais  quand  le  Roi,  ou  laPrincefle,  eft  en  minority ,  la  Rigence 
ft  droit  &  plein  pouvoir,  conjoiritement  avec  les  Confeils  &  le  confente*  - 
mentdeceux  auxquels  U  ap  parti  en  t,  felon,  la  Loi  &' les  Statuts,  do  trai- 
ler ,  r^foudre  &  conclure  la  Paix  &  1' Alliance ,  &  d'entretenir  correfc 
ppndance  avec  }es  Voi0nsr*  les  Puiflances  £trang£res,  les  Seigneuries,  les 
Kdpubliques  &  les  Viiles,  au  nom  du  Roi  &du  Royaume;  ce  que  le  Roi 
lui-mfime^  <tant  mfcjeur,  ratifiera  &  confirmera.  % 

LXV.  S'ii  arrivoit,  felon  la  viciflitude  &  Tinconftance  de  tontes  les  chofes 
du  Monde f  que  le  Roi  en'mourantnelaifllU  pasde'lfgn^e  qui  p&t,  confor- 
xn^meht  au  droit  'de  la  Succeffion  y  £tre  h&rittere  du  Royaume  ,  ou  qu'il 
n'eflt  d^clari  aucun  Succefleur  k  la  Couronne  ,  les  cinq  Seigneurs  adminiftre- 
ront  en  attendant  tout  le  Royaume  avec  la  concurrence  &  Tps  avis' des  S£na-. 
teurs  du  Royaume,  felon  la  forme  prefcrite,  jufqu'&  ce  que  tous  les  Se- 
cateurs du  Royaume  &  les  Etats  aflemblds  foient  convenus  du  choix  d'ua 
Roi  &c*   Fait  k  Stockholm  k  *<?..  Juilltt  1634* 


>  •  Nam. 


-540  .   MEMO  IR;E1C;0  NrC  BUNA:  NT":    » 

*itociv~  Num*.  X.  Tom.  III.  pag.  189. 

Num. 

■*'     7V«fj  Lettres  du  Grand-Cbancelier  .Axel  Oxenftierna  4 
Joti'Fik  ajm6  Jean  Oxenftierna,  Miniflre-Pltnipo* ; 
tentiaire  de  Suede  d»  Congres  en  Prufle.  f  *J>. 

fili, 

JL/7er<f  /f/<*  data* die  3.  Ay/to,  reddim  tridub  abbinc,  grata  mihi  fuerunt t  npn 
tarn  ob  res  quas  continebant,  qudm  qubd  diligentia  tua  indices  efent.  Utinam  con* 
fiaret  noftratibus  refolutio]*  &  vobis  cjjet  modus  negotium  adtb  arduum  igf  ihagndt 
confecutionis  relit  &  exufu  prudentef  cauteque  tra£tandi\  Q  Generate  noftet 
turn  exercitu  tempeftivb  adejfet  ac  defehfioni  pTovincia  provident !  baud  foret  nego* 
ciatio  ilia  tot  tantifque  plicis  intricate,  ut  nunc  video  effc.  In  iftiufinodi  Traftath 
bus  requiritur  firma  ammi  conftituth,  &propofitum  fixum  in  Jis  qua  ultimo  loco  caU 
locanda  erunt.  Dum  enim  itur ,  cavendum  ne  qua  vox  excidat ,  undh  vel  Pars 
adverfa  vel  Mediatores  quidquam  pbfent  eiiccre  atiud,  auhm  id  quod  dictrcdecre* 
turn  eft,  ut  itajuftd  ferie  &  ex propofito  defcendaiur  an  id  quoapoftremitfy  cedin* 
dum  erit.  Sic  enim  redimimus  aliquandb  conditionem  princtpatium  noftrorum  ver* 
borum,  &declinamus  Hid  quahdoaue  quorum  concedendorum  nulla  nobh poteftat 
ift.  Id  enim  era: ,  quo  meritus  abbinc  fum  fidem  apud  Regem  quondam  foeum,  tit 
fi ,  res  /afutemque  fuam  mibi  concrederc  poffe  confiaeret.  Si  pax,  combenfdta  per 
Boruffiae  reftitutionem ,  renunciathne  Regni(  SuecteO  *  Rege  Polotud?  fa&a Q? 
Fratribus  ejus  ac  Sorore,  coaluerit,  id  cum  ceteris  opera m  da,_  ut  ret 'meat ur  Haf£ 
fifPillaria ,  acplurium,  fi.obtineri queant,  locorum;  projpiciaifs  fecuritati  Patrice, 
quampoteftis,  diutijjimi,  turn  ut  ve&igalium  reditus  conjerveniu/  Regno  per  unum 
out  plures  annas  cum  moderations  Ceterum  ficut  bac  neglhenda  minimi  funt,  its 
.  torunt  non  minus  modsranda  ex  ratibnibus  pavis,.  ne  bac  iaeb  abrumpatur.  Qu<e 
animi  no/lri  fententia  fit  de  bfetnoribus  longioribufque  induciis,  idvidebis  ex  Uteris 
Hofiris  ad  Commiflarios.  Si  neque  bdc  via  (jfuam  tamep  nolim  it  vobis  Jed  a  Mediator 
ribus proponi)  non  fuccejferit ,  cmmittatur  res  Deo.  At  fi  prolongatio  induciarum 
in  annum  aut  biemtium  prioribus  conditionibus  baberi poJfit,.boc pretext u ,  ut  quif 
que  intereh  cum  fuis  communicet  ac  det  opetwfkyub-reftriutiopaci  accommodation 
capipojjit,  noli  earn  negligi.  Interea  enim  ex  hoc  German  ico  labyrinth  not  cxtri* 
care,  atque paci  aut  bello  Polonico  folummodb  vacare  liceat. 

Spiringorum  caufam  babe  tibi  commendatam  juffu  tneo,  ut  ip/is  fatisfiat :  fiqut 
Boruflias  cedendum  fit,  ut  immobUia  qua  pojjident ,  jufio  pretio  prius  vendere  pof 
fint :  idque  te  in  mandatis  habere  a  me  fignifices  Colkgis  juis  ve/im.  Maneto  illtc 
donee  Jpe  fublatd  traStatds  ceciderU ,  aut  divind  bonitate  dirigente  conclufus  fuerit. 
Conclufo  ,  in  Sueciatn  redi,  &  qua  aSa  funt  refer.  Rupto  autem ,  £f  finefruftv 
abeuttte ,  fatis  eft  A&a  in  Cancellariam  mini,  &  qua  referenda  funt  per  affinem 
tneum  adportari.  Tu  illicb  confeenfd  navi  ad  me  veni ,  communicaturus  ea  qua 
intervenire,  ut  ea  penitibs  cognofcere,  &  qua  abs  tf  agi  velim  tu  refcire  queas. 
De  prolans  tuts  nihil  nunc  fcribo,  cum  tepropediim  vidsre  *&  coram  alloqui  fpes 

Res 

(*)  Copies  fur  les  Lettres  originates  qui  fe  trouvent  dans  les  Archive*  de  BcJJe* 
Hombwg.  •  .v  -  ' 


CHfclSTINR   REIISTE    D  B  :$  U  E  Dj  E.   ^ 

RtsGtmtmc*  funtfatisturbata*  non  quidcm  ev  futceffit  boftrum ,  fedmagis   Ar>i**&i* 
Tra&atibus  Saxontcis  imprudentijjimis ,  jv*  fn/rf  dicam  grmvius :  qmibm  concoraia  <fe  K*ce*  jS 
ftatuum  dijfoluta  &  fa/us  publica  perdita  eft.    Quo  loco  nos  babeamus9  amicorumne  **fo«im. 
an  boftium 9  baud  fateri  pojfum.    Bidub  abbinc  iturus  fum  Magdeburgum  ad  exer- 
citum9  &  faEturus  officium  ut  conjungantur  animi,  &fedu8i  ad  fanlorem  fenfum 
revdcentur.    Qjtidfiet9  intelliges  in  pofterltm.    Re/tribe  primd  occafione,  gf  cum 
tibi  plus  fit  temporis  atque  otii9  explica  rem  per  fum  caufas9  &  vide  ut  mibi  /tier* 
tut  tuft  deferantuu  .  Pale  mi  jilt.    Raptim  Hamburgi  die  \\^  Juuii  Ao.  1635,    . 

Parens  turn  tui  amantiffitnus 

Axelius  Oxenftierna. 

P.  S.  Excufa  me  apudafftnem  meum9fororem9  fi?  apud  Cominiffarium  Nicdde» 
mi,  quod in  pro/ens  nihil  Jcribam,  .  Adeb  enimfum  diftentus9  ut  non  Jim  apud  me. 

Ericus  Broderi  ager  d,  me,  relidus  Parilirs,  cum  in  itinerefebri  ardente  correp- 
tus  ejjet9  defun&us  eft*  &  ibidem  pro  ratione  loci  bonortficb  fepultus  operA  &ftudi§ 
Domini  Grotii  &  Hambraei,  vir  dignus  hngiore  vitd9  qui  Ji  Lachcfis  tarn  ci» 
thfilum.non  abrupiffet9  fine  dubib  famttiam  fuam  gloriofo  quodam  a&u  omajfet.  Ft* 
rhm  bac  quotidiana  fum  fignafiagilitatis  human*. 

he  mime  au  mime. 

.    Scripjttibi  verbis  acrkrtbut9  ut  titer Ai  qUaft  ttln  Jolt  a  Patre  fcrtptat 9  Cotlegis 
tuis  monftrares.      Ac  certb  mibi  crede9  do/eo  vicena  P atria  9    ac  non  nihil  tuam9 
$uod  Patria  negotia  tr  attar i  debeant  manibus  eorum*  qui,  quid  fit  Refpublica9 
ignorant*  nee  animi  fatis  babent  ad  fuftinendas  bat  dijpcultates  9  qua  fuboriri  folent 
in  RepMkdi  te  autem  in  boc'grati  negotio  facer e'tyrocinium9  atque  imprimis  eo 
loco  j  ubi  paucit  ami  annis  fummd  cum  lauae  boftibus  leges  frajcripfi  3   tarn  ad& 
turpes  accipere9  non  pojfum  non  dolere.    Res  quidemperje  Jut's  obnoxia  difficultati* 
bus  eft9  neque  adeb  ah  Hit's  -cenjitits  abborreo.    Perim  adeb  pueriliter  tantum  negth 
tium  traSari  quit  non  indignetur*   Da  ergb  operam  ut  emendetur9  &  utere  its 
artibus  quibus  pars  adverfa  adfuevit.    Excufa ,  nega9  aliam  fuiffe  mentem  adfc* 
vera:  fententiam  veftramnon  rdShfuifJe  intelleBam:  alia  fupervenijfe  mandaia  & 
id  gemls  centeka.    Httud  ttquum  cehfeo9  ut  tibi9  filio9  iftiusmodi  artes  inculcem* 
fuia  patemi  met  muneris  eye  novi9    te  inclinantetn debortari:  ac  certi  nollem  te 
in  vi/d  privatd  adverfits.  amicos  aut  bojles  iftiusmodi  uti.    Veritmji  eft  peccatum% 
praftat  exjguum9  quam  grande  committem,  &  potibs  iUud9  quod  privatim  malt 
facitj   quam  ouod  pubiich  luendum  erit.     Vobis  res  eft  cum  talibus  bominibus% 
itaque  nofje  &  dijudicare  mores  illorum  aquum  eft.    Vide,  quomoio  bacemendes9 
nee  adeb  Jit  belli  fugiens  9  ut  turpem  pericuhfamque  pacem  bonefto  ac  necejfarh 
bello  prof  eras.    Sea  ft  cauth  egeris ,  fpero  te  pacem  babhurum  effe  cum  bonore. 

TraQatibus  peraSis  velim  te  hue  advolare9  &  &  me  ulterior  a  mandata  accipere. 
Scribenti  mibi  hoc  venit  in  mentem.  Si  TraSatui  pacts  incumbent es  a  liquid  in* 
venire  pater  it  is,  aut  Ji  quid  novi  emergat9  cujus  ratio  aut  vobis  non  conJtat9  aut 
non  conftare  cum  fpecie  aliqud  fimulare  poteritis9  refque  Idigna  fit  qua  ad  Prin* 
cipales  vefiros  defer atur9  non  tantitm  per  lit  eras  9Jed  etiam  per  aliquos  vejlratium* 

fto  boc9  ut  aliquis  veJlrUm  in  Sueciam  tranjeat9  fir  tu  ad  me  excurras,  ut 
ab$  te  confiliorum  &  fiatHs  ipfius  rat  tones  intimiits  cognofcere9  &  quid  fen tiam 
mperire  queam.    Intereafi  Armiftitiumprolongari  poJfetr  ut  cun£la  defenfioni prapa^ 
renter  9  bde  aft  ate  &  annl  tempore  rebus  gerendis  apio  pauJatim  abeunte9  baud^ 
tsiftiwarcm  id  effe  fibs  re  nofird*    V ft  Urn  lac  cauti  ac,  veluti  alia  agendo?  curanda" 
.  .    %  ~  '       '  "VV  3     •  '     '     -  eruMys 


«0      jatEMOIRES  JCO-NCMNrAiNt;'  ? 

MgM*{"*Wff  ,  tnqutbus  at  &  to  Merit  ctfptd  perj^h  v&fari; 

'tolntuts!'     Deprivatir  nofiris  mulsa  effent  fcribenda,  fed  neque  mibifatis  eft  temporis,  rig* 

r  que  animus  &  publicis  negotiis  Ha  vacuus ,  utprtvatis  inbarere  poffim.    Obi  aut  fi* 

Num.     nito  TraQatu,  aut  fuperite  diSd  occafione  digreffus  ad  me  veneris  9  aperiam  tibi 

JL       mensem  meant,  &  quid  te  agere  velim,  prafcribam.    Interim  dum  ilttc  es  in  Bo- 

rttffi&,  obfirva  cunaa  quagefuntur  in  bel/o  aut  provincial  adminifirasione:  quid  or 

gatboftis,  quid  amicus,  &ilhquoque  qua  adfitum  locorum  fpe&ant ,  fse  quid  fit 

cu juste  lateat  ratio.   Raptim  Magdeburgi  die  13*  $Ulii  1635. 

T.  A.    * " 

Ax.  Ou 

P.  S.  Htc  in  GermaniA  turlatd  Mnia  fitnt  per  Pragenfem  Pacem  i  Saxone 
fnitampudendisconditionibus  &  exitiofis.  Fhrique  levitate  &  inconftantii,  ficor* 
did  &  ignavid  nos  &  rem  communem  deferunt :  via  quifquam  eft  qui  pro  Republics 
teftaty  prater  mum  Landgr avium  Haflise,  &  eos  qui  terris  fuis  exuti  font  exu- 
lanty  quos  necejfitas  cogit  effe  bonos.  Saxo  jam  exercisum  contrabit  ad  Lipflam, 
mijfurus  ad  me  Legato^  uti  pra  fe  fert ,  aauros  de  face.  Nos  illi  exercitum  op<* 
ponemus,  &  auditurusfum  ea  qua  eft  propofiturus.  Totus  Circulus  infirioris  Sa- 
xoniae  in  pacem  licet  infamem  inclinat.  -  Iterum  vale* 

Hoc  ipfo  moment o>  cum  ejfem  literal  has  obfignaturus.>  venis  ad  me  Refidens  Gal- 
lic in  Auld  Brandeburgica^rade  Rorte.  Is  referf  Dominum  d'Avaux  ad  fa 
fcripfiffe*  fpem  nullam  inprafens  effepacis  intew  nos  &  Polonum,  fed  ad  apertunt 
helium  rem  prorupturam  illicb  effe:  Quod  J!  B.  Deus  gravem  aliquem  cafum  aver- 
terit  ,  fperare  fe  pacem  deindh  ooneflam  pop.  Si  baq  vera  fint ,  nolhn  User  as  meas 
Legato  Gillico  Jcriptas  tradi,  fed  ut  illas  retineas ,  ne  nullo  fine  commoda  aliguid 
pariant  ojfenfa.  Quod  fi  verb  ad  bellum  res  devenerit ,  oportet ,  ut  juftitiam  caufa 
mfira  egregii  tutemim\  monftrando  id  quod  faftum  efty  juftam  effe^  ut  majora 
hofiro  debsto  ex  refecifie  fatis  fuperque  adpareau  Cauth  age  Qf  in  bifce  te  tempo* 
riaccommoda.  Neque  verb ,  mi jilt  f  neceffeeft^  us  liter  as  tibi  fecreto  fcriptas  tol* 
jegis  tuis  monftres* 

he  mime  an  mime. 

FILI, 

•  Plurhni  htc  jam  hb  aliquot  feptimanie  apud  nos  fparguntur  de  Tra&atibus  ve+ 
ftris  rumor es9  Pkrique  sranfaSum  reftrunt,  &  coaluijfe  induciis  vsginti  annorum 
res&  animos.  Idperfcriptum  ajunt  h  Rege  Poloni®  ad  Saxoniae  EleQorem,  nee 
defunt  Gedani  qui  idem  oerfcrtbutit.  Jft  tua  negfigentia  facit  ut  ignorem  quid 
credere  debeam  aut  recufem.  Eft  jam  quinta  feptimana  ex  quo  abs  te  aut  i  quo- 
fuam  vcftratium  non  literam  viderem ,  nedum  literas.  Geteros  accufare  non  audeo. 
Tevero  rem  tantam  tarn  negligenter  agere ,  non  poffum  non  dolere,  cum  ratione 
muneris  mei  atque  return*  quas  nomine  r atria  btcgero,  id  fcire  me  mea  acftatHs 
.  public!  maximi  inter  Jit  t  fir  tu ,  ceteris  aut  incurhfis  aut  fufque  deque  rem  tab  en* 
tibuSy  id  mibi  debeas.  Scribe  igitur  qudvis  feptimand  aut  oblatd  occafione  diligen* 
iiffimt.  Et  fi  minus  femper  auaeas  rem  fuis  coloribus  delineare*  metu  intercepts'** 
nis9  faltem  getter  alia  perfcribe9  ac  qua  fecretiora  videntur,  conjice  in  certum  ta- 
bular turn.    Imprimis  fac  us  intelligam  quibus  legibus  utrimque  tranfa&um  fit. 

Scrip  ft cum  famulo  tuo  paulb  fbrfan  AuriUs,  quhm  pfaceret  tibi  9  quod  tndh  colli* 
goy  cum  badenus  nihil  refponfi  tulerim,  nee  communi  omnium  nee  cujufqutm  pri« 
vato  nomine.  Veritrn  fi  ceteri  offenduntur ,  tuum  eft  id  patient i  ferre  animoj  Qf 
fingula  accurati  ponderarel  Htc  apud  nos  ob  foederis  rupiuram  &  difceffum  Con* 
foderatorum  plcraquc  funs  in  cwfufione7  &  quod  prater  cetera  nos.afficit^  Ek&or* 

Saxo- 


CHRIST.IJNE    R.EINE.DE    SUEDE.    343 

5tT0Xi\m  rhihtm  ncftrum  maximd  fui parte  i  Gerflanls  co/JeSum  corrmnptip  &.AW*n$f 
abducere  cena$ur%  avocatoriit  Uteris ,  pollicitationibus  &  rationibus  aliisy   atqueJn^^*^ 
eumfinem  abutitut  operd  Baudifii  atque  aliorum9  qui  quondam  partium  fuere  rrr- 
ftrarum.    Verltm  bac  &  alia  Deofunt  commit tenda^  &  Wis  autfubfecuturis  infor*    Num.    " 
tunih  magno  ammo  obfiflendum.  X« 

Spiringorum  caufam  age  quam  potts  ftrenuiffiml ,  &oftende  tejuffuum  meorum 
audientem  c]Je.  Si  res  non  ejfet  amplibs  in  integro,  vellem  te  id  agere%  ut  juffd 
tranfaBione  res  componereiur  inter  Spiringios  &  Gedanenfes,  ne  tabes  aliqua 
neftris  inureretur9  ft  res  indecifa  manferit  aut  negle£ta. 

Scripfi tibi  antebac  ut  Traftatibusfinitis  me  accederes.  Id  ita  veSm  intelligas , 
utfi  me  in  PomerauiA  aut  ad  Mare  Balticum  invencris,  accidas  quantoeiUs*  At 
fihtrerc  me  bk  ad  Magdeburgum  intelkxeris ,  nolo  ut  te  in  bocpericulum  conjidas 
cents  de  caufis9  quas  tibi  alia*  fum  relaturus;  fed  ut  maneas  Stectini  aut  Scral- 
fundii,  donee  mtbi  fignificaveris  tuum  adventum  in  illas  oras%  &  d  me  intellexe* 
ris  quo  loco,  me  conveniffe  queas.  Hac  babe  in  memorid.  Vale.  Raptim  Magde- 
burgi  d.  ia.  S#$.  1635. 

Saluta  affinm  &  fororem  meam  Parens  tuus 

meo  nomine ,  &me  excufa  de  non  tui  amamiffimm 

fcriptis  Uteris.  Axcliua  Oxenftierna.  i*) 

Num°.  XL  Tom.  IIL  pag.  190.  NuMl 

XI.* 

Lettre  de  la  Kigence  de  Su£de  a  FEletteur  de  Brande* 
bourg/^28.  Mars  1635.  (V 

Not  Chriftlna.  Celfiffime  Princeps,  Avuncuk  cbariffime.  Nudius  tertius  acce* 
ptmus  lit  eras  /)//.  Veft*  datas  Coloniae  ad  Spream  die  16  Februarii^  inquibus  do- 
les Traftatum  pads  in  Pruffli  nuper,  obfilos  titulos,  diffblutum  ejfex  &  tria  No- 
bis media  proponit  eundem  adbuc  reafumendi;  fi9  vol  Jepojitis  procuratoriis ,  de  re 
principali  tra£tetur\  vel  confueta  Polonorum  procuratoria ,  adjunSd  proteftation* 
Noftrd,  inmanus  Mediator  urn  deponantur;  vel  denique  fuper  fold  Republic*  poten- 
tate agatur,  ratibabitione  Regis  ex  poftfa&o  pramij/a ;  prout  bac  omnia  pluribus  ar* 
gumentis  in  di&is  DiL  Veft.  Uteris  fuadentur.  Ut  brevibus  &  amid  DiU  Veft.  refpon* 
deamusf  inprimis  grato  animo  agnofcimus  magnam  DiL  Veft.  in  reducendd  barum 

fentium  tranquillitate  cur  am  & fo/licitudinem :  gratiori  quod  a  tarn  pio  ac  lauda- 
Hi  propofito ,  nullis  fe  dificultatibus  terreri  pattatur:  grati]Jimoy  quod  in  re  tot  A 
nihil  dsgnitati  noflne  admrfum  fuadere  velit.  Maximas  eo  nomine  ipfi  gratias  agu 
musy  &  nullam  pmermittemus  occafionem%  qui  benevolentiam  ei  noflram  reciproci 

con* 

<*)  Ceft  par  la  bont6  de  Mr.  le  Confeiller  de  Mofer ,  que  j'ai  tin*  copie  de  cea 
Lettres  for  TOrigina!  mfime.  Depuis  il  les  a  pubises  avec  norabre  d'autres  de  ce 
Grand'Chancelier  de  Sued*  (i).  J'ofe  pourtant  dire,  que  j'ai  mieux  ddchifrt  plufieura 
ihots  de  rOrieinai,  que  neleporte  la  premise  impreffion.  Cependant  les  rdflexion^ 
que  Mr.  (U  Mcfer  a  feic  fur  ces  Letues,  miriteut  d'due  lues  dans  lafrtfate  de  & 
ColletfioD. 

(t)  Copie  tir^e  de  PalmskSld  dans  les  ABta  Sueco-Branieburgica. 

%"  (0  Vi  Sc$  D>pkmata  und  Wfiirffiki  Sitybuuitn  Tom.  I.  pag.  41s  «W| 


ZU       MEMOIRES    CONCERNANT 

Appn&Ueconteftemat.    Rem  ipfam  quod^ttinet,  in  ficpo  principals  cum  D.  K  RhcttUr  cm* 

^jpicce»  ]*-fentiamus  9  nihil  damnofius,  triftius9  funeftius  hello  9  nihil  boneftd  fecurdque  pace 

ttificativcs.  yaiubriu$,  nihil  Nobis,  Hpfti,  Ftcinis,  Cbriftianis  omnibus  impenfius  expetendum. 

jJum.      Qpam  quidem  fi  D.  K  interventu  ftudioque  fuo9  inclutis  bis  Regnis-  procurarit  f 

XL*     Su*d  eft  fu°d  &eo  bominibufque  gratius,  fibi  verb  ad  omnem  po/teritatem  bonorfr. 

ficentius  praftare  pojfet?  Sed  in  mediis  difficult ates  magnas  oboriri  videmus.    No* 

vit  D.  r.  Regnum  Sueciae  ab  antique  Eledivum  fuijfe :  datum  verb  id  meritit 

Proavi  noftri,  utfua  familia  bareditarium  tranferiberetur ,  non  ahfoluti,  fed  cer* 

tispaftis*  inter  Regem  &  Ordines  /alius  Dei  arbitrio  fancitis,  illigata:  Quibus 

&  Rege  fervatis ,  fubdiii  obfequio  tenentur:  folvuntur,   violatis  &  negleQis.    Et 

cum  ed  de  controverfid  incident 9  Deum  folum  judicem ,  nee  prater  Comstia  Regni, 

nullius  alter ius  forum  effe.    Novit  prater ea  ,  quod  hoc  Judice  primogenitus  Proavi 

noftri  Ericus ,  I  folio  regio  deje&us  fit9  fratre  ejus,  pat  re  Sigifmundi  Johanne  » 

in  locum  ejus  evefto.    Novit  etiam*  qua4  ratione ,  quo  Judice9  Sigifmundus  eodem 

-  txclderit,  ad  /hum  No/lrum ,  ghriofie  Memorise  9  tranflato.     Novit  denique  ejufi 

•  demvirtute,  juxta  pietatem  Divi  Parentis  Noftri ,  nos  quoque  legit imh ad  Imperii 

urn  perveniffei  idque  etiamnum  jufti  adminiflrando  farther  porrb  Juftinere  decrevijji. 

Uladiflai,  Regis  Poloniae,  plant  contraria  eft  ratio.    Jus  regni  drvino  judicio  Qp 

comitiali  Ordinum  Suecorum  fententid  in  Patre  femel  amiffum ,  filius  nunquam  ac* 

quifivit,  utpote  nee  in  regno  natus,  nee  educates,  mulib  minits  ab  Ordinibus  un+ 

quam  approbates.    Et  hoc  tamenfundamento  nixus,  Nos  i  tbrono  dejecere,  fubdu 

tofque  woflros  in  fervitutem  porrb  vindicare  conatur.    Cogitet  itaque  DiL  Feftr* 

quam  labili  fulcro  nitantur  di£li  Uladiflai  tituli,  &  quantis  prajudiciis  procuratoria 

fuafcateant.    Ad  judicia  privata  nullus  aimittetur  Procurator ,  nifi plenum  potefta* 

tern  monftravetit :  quantb  igitur  minits  in  tan  to  TraElatu  publico ,  ubi  non  de  ftillh 

C'tdiis  aut  glatfde  kgendd ,  fed' tot populorUm  falute ,  difceptatur,  admitti  id poteft% 

nifi  committere  velimus,  ut  totus  eluforius  evadat:  Poteftas  nulla  legitimajudica* 

tur,  nifi  rtti  docuerit9  a  quo  data,'  cut,   contra  quern ,  in  qud  caufd,  &  quod 

Procurator  vi  ejus  a&urus  eft,  H  Principali  ratibabitum  iri.     Jam  verb,  jf  no- 

pien  titulique  Noftri*  utiftt,  in  procurator  jo  Uladiflai  omittantur,  bfivcrbtoti  /r/- 

buanter;  nulla  ampti us  erunt  partes  in  corierejfu  9  fid  idem  traSabit  gumfeipfo\ 

CommiJfaritJtqflri  erunt  Commijfarii  fui ;  fubditi  noftri,  fubditi  fui:  atque  ita  mul* 

ti  alii  prajudiciorum  plenijfimi ,  cunic'uli  fundamentis  Imperii  noftri  fubruendis  9  fup* 

ponuntur;  quod  ut  nos  fcientes  volentes  patiamur ,  nullius  unauatfi  equanimitatenf 

nobis  fuafuram  confidimus.     Equidem  nequaquam  miramur  A  V.  varias  rationed 

proponere9  ut  negotii  difficult atibus  medeatur:  quin  imo  idveri  Mediatorit  officium 

libenter  agnofcimus  9  abfque  unius  alter iufve  partis  prafudicio  mutuas  pratenfiotoer 

ad  invicem  urgere9  ut  tandem  ad  aquitatem  ducantur.    Sed  fi  pro  candore  fuo  rem 

penitUs  infpexerit9  liquidb  videbit  D.  F.  in  nullius  pratenfionis  aqualitate  Uladis- 

Jaum  nobifcum  conferri pojfe:  praterquam  enim  quod  nos,  per  legitimam  paterne 

ptereditatis  fuccejjionem  in  pojfej/ione  Regni  fundata  fumus :  infuper  etiam  mnfolltm 

jfus9  fed  &  tituli  no/lri9  conjenfu  tot  ius  Orbis  vim  rei  judicata  obtinuere.  Hie  verb9 

fantiim  abeft9  ut  quidquam  borum  legitimi  unquam  acceperit,  ut  etiam  contra  om* 

niutn  Majorum  morem,  contra  inftitutum  Regni  Sueciae,  titulum  fibi  de  fadto  ar* 

rogavit  >  rem  ipfam  non  tarn  tra&atu,  quam  vi  nobis  extorqutre  contendat.    Cogitet, 

itaque D.  V.  qud  facilitate  9  non  dicimus  per  mitt  ere ,  fei  vel  tolerare  pojfemus 9  ut 

amfehfum  in  eo  no  fir  urn  obfineret?  Quafirmiter  fuftinemus ,  litem  Regni  non  am* 

J>lilts  pendere;fed  A  legit  imo  Judice,  in  foro  competent  i jam  dudum  decijam  effe ;  at* 

que  ideb  it  nulla  nobis  amplius  five  in  Procuratoriis ,  five  in  TraEtatu  ip/b9  five  uf 

quam  alibi ,  de  jure  movers'  poffe;  qua  prater  Deum  judicem  nullum  agnofcimus :. 

muhb  miniis  patipoffumus  9  ut  udus  alios  titulos  noftros  vel  nobifcum  paniatur9  vel 

nobis  plant  JubtraEtos  fibi  foli  totos  ufurpet,    dtque  ex  eodem  fundamento  id  quoque 

emanat,  quod  nee  ab  Ordinibus  Regnorum  inter  fe  9  nobis  prater itis 9  nee  it  nobis  9 

cum  Ordinibus  Regni  PolQiite,  fMterito  eorum  Rege9  commode  tra&ari  pojftt. 

■  *       Vtcum* 


CH  ft  I  S  T  I  N  E    R  E  I  N  E    D  %   S  U  E  D  E.    s4j 


*  4 


TJtcmnque  cnim  id  juris  eja  in  PolonUt,  h  more  tamcn  jureque  Sued©  alicnum   Appendkg 
fft9  m  caput  &  membris  Jiparetur*     Pneterea  ab  initio ,  non  tamen  cum  Regno  <*e  pieces 
fUim  cum  Rege  Poloniae  nobis  controverfia  fuit.    Poftquam  vero  Regnum  cauJaml*flEciti~ 
Regis  fuam  faceret9  exercitu  eum  contra  nos  inftruenao9  nonfolUm  cum  Rege  fed  *u 
ttiam  regno  helium  exortum  eft.    Quod  quidem  fi  verh  componi  debeat9  non  a  folo 
regno ,  nee  hfolo  Rege9  fed  ab  utroquejmul 9  tarn  traSari  quam  concludi  convenit. 
Qjue  cum  ita  Rnt9  rogamus  DU.  V.  peramanter%  nee  fecUs  interpret etur  quod 
nuWdiSorum  Mediorum9  prout  adbuc  propofita  funt,  fwefummo  prajudicio  noftro 
deferre  pojjimui.    Ne  tamen  TraStatus  propterea  plani  rumpantur ,  guoniam  D.  K 
in  ed  opinione  iffe  videtur9  etiamfi  &  titulus  &  jus  cederentur  9  cun£ta  tamen  ad- 
ditd  proteftatione  falvari  poJfe9  idque  eb  majors  cum  fecuritate9  fi  omnia  in  ma* 

nus   Mediatorum  deponantur*      /Igedum  I    Quod  fi  id  confilium  nobis  9    quo*  w     * 

turn  &  jus  &  fors ,   ut  fuprh  demonflratum  eft  9  funt  longi  potior  a  ,    minimi    . 
damngfum  putetur  ,    quantb  minis    Uladiflao  extra  omnem  juris  poffeffionifque  *  * 

uleam  confiituto  adverfum  .erit  ?   Vertatur  teitur  idipfum.     Exuat  Je  titutis  no* 

ftris9  eosdemque  integros  in  procuratorio  nobis  adfcribat9  fi  ferib pacem  defiderat9  •     / 

etc  fa/vet  fepoftea  apud  Mediator es  pro  lubitu.  Quod  fi  feceris  9  cert  am  facimut 
Dil.V.  Nos  in  cater  is  aquitatem  noftram  ita  declaraturas  9  ut  toti  mundoxonflet^ 
nihil  nobis  tarn  cordifuiJ)e9  quhm  ut  Cbriftiani  fanguinis  effv/iojam  tandem  jiftatur  9 
&  mutui  fubditi  noftri^  potijfimttm  verb  Z).  P.  quorum  incretnenta  potiiss  quhm 
damna  ex  ammo  vovemus9  ab  ulteriori  ruind  ferventur.  Qy*  omnia  ex  lingular i' 
confidentid  in  finum  D.  V.  tarn  liberi  effundimus  9  ut  videat9  quantum  fanzuini  9  '  . 
tnutuoque  intereffe  noftro  9  tribuamus.     C&tera  lauiatijfimdt  fudt  in  pacem  &  Nos- 

propenfioni  dexteritatique  committimus  9  atque  bis  Earn  divini  Numinis  protections  + 

ex  ammo  commendamus.  Data  Holmte  d.  28  Martii  1635.  ,  \ 

Gabriel  GuftafTon  Oxenftierna.    Jacob  de  la  tSardie.   "Carl  "Carlfoo 
•Gyidenhielin.    Peter  Sparre.    Guftaf  Bielke.  ♦ 


« 


■      .  -Num*.  XII.  Tome  III.  pag.  197.  Nu«. 

Lettre  de  Laurent  Skytte  a  Schering  Rofenhane  fur  JY- 
tatde  Portugal,  du  2$.  Janvier  1645.  (*) 

Monsieur^ 

Comme  je  remarque  les  traits  de  votre  ancienne  affeftion  &  amidtf  en- 

vers  moi  9  par  la  Lettre  que  j'ai  regue  ces  jours  pafRs  par  fun  des  gen*  du 

dlfunt  Rodrigo  Botelbo9  vous  pouvez  bien  vous  aflurer  qii'£tant  fort  fatrs- 

fait  de  yos  avertifTemens,  je  n'en  ai  pas  un  moindre  reflentiment  de  \% 

faveur  que  vous  me  faites.    II  y  a  trois  ans  paflfcs  que  les  affaires  de  Sa  Ma* 

eft£  me  retiennent  en  ce  Royaume ,  &  cependant  j'ai  appris  de  tous  cdttfs 

es  continuelles  revolutions  de  VEurope:  mais  celles  qui  ontcauftle  mohtt 

le  variation  &  d'accidens,    il  faut  l'avouer ,  non  fans  admiration,  ce  font 

les  revolutions  prtfentes  de  Portugal.    J'en  ai  autrefois  dit  i  Leufs  Ex* 

cellences  nos  Ambafladeurs  les  .principes  &  partie  de  leur$  fuccis ,  que  vout 

tous 


X*)  Copie  communique  par  Mx.  le  Confeiller  Stiernmn  dela  R^giflntuxe  de  La* 
tent  Skytte. 


34$        MEMOIRES    CONCERNANT      .    . 

Appendfcetous  aurez  auffi  entenda  de  ceux  qui  vous  affiftent  de  la  part  de  ce  Ro!^ 
de  ficwjJu.  de-force  que  vous  m'excuferez  de  ne  pas  vous  importuner  de  la  r*pdtiuoa 
ftificauvei.  dc8  chofes/pafftes.  Pr&entement  on  eft  ici  fort  attentif  aux  retardemeas  dt 
"  Num#  la  n^gocjation  qui  fe  traite  chez  vous ,  comme  on  reft  k  regard  de  la  poor* 
2u/  fuite  de  la  guerre,  qui  jufqu'i -present  par  rapport  k  fon  adminiftrattott 
a  produitaflez  d'effet,  raais.qui  pour  le  befoin  &  l'intlrdt  public  n9a  pa$ 
fait  une  jmpreffion  fuffifante  lOu  confiderable.  Car  quoique  la  foiblelfe 
de  la  Caflille  ait  donn6  lieu  k  une  grande  deftruttion  de  fes  frontiers  ,ce* 
pendant  elle  conferve  les  Places  les  plus  importances ,  &  quelquefois  elle 
incommode  fort  par  fes  furprifes  les  forces  &  les  terres  du  Portugal.  La 
demise  que  firent  les  Cafiillam  devant  E/vas  k  leur  defavancage,  fflofttra 
bien  la  bonne  fortune  des  Portugal's ,  mais  peu  leur  pr6voyance  &  leur  dlf- 
poCtion  pour  les  a  ft  ions  getairales.  Cependant  fi  la  France  y  applique  l'A* 
peron,  comme  elle  y  eft  obligee  par  les  fucces  de  la  Catakgne,  &  qu'oa 
croit  fitre  le  fujet  de  fon  Ambaflade  en  ce  Royaume,  je  ne  doute  nullement 
que  le  Caftillan  ne  foit  beaucoup  plus  prefft ,  ou  la  Milice  de  Portugal  mieux 
jgouvernde.  Quant  k  moi,  je  trouve  que  tout  ce  qui  s'eft  pafl%  en  cetendroit 
a  iti  hors  de  la  voye  commune ,  &  qu'en  cas  qu'ils  trouvent  leur  avantage 
dans  la  paix  g£n4rale9  ils  peuvent  avec  raifon  alteguer  la  condutte  du  Maitre 
de  l'Evangile  ,  qui  donna  un  loyer  6gal  k  ceux  qui  avoient  fait  le  travail 
de  touce  la  journcie.  Je  ne  manquerai  pas  dorlnavant  de  vous  faire  pare 
de  ce  qui  fe  paflera  ici  de  plus  remarquable.  J'efpdre,  en  attendant,  d'avoir 
de  vos  bonnes  nouvelles.    J'ai  Thonneur  d'etre  (*). 


*  Num0.  XII.  Tome  III.  pag.  197. 

Void  deux  autrcs  Lettres  du  mime  Mr.  Laurent  Skytte 
(f),  du  29.  Sept.  1664.  &P  du  1.  May  166$. 

Vir  clariflime , 

Non  potuit  tnibi  foil  non  placer*  fummi  Opufculum  ittud  tuutn  de  Italic!  Phi- 
lofophil,  quod  tarn  multis  eruditis  ac  emunSti  naris  I  talis,  tamquam  omnigend 
eruditione  compa&um ,  non  probatum  modb,  fed  defideratum  prorfitsx  quippe  exe9 
quod  Sertniffima  Regin*  noflra  exemplar  perkger*  tnibi  contigit9  copia  etiamfa&m 
fuit ,  idem  aliis  auibufdam  tarn  Canobitis  quhtn  PoliticU  communicandu  Unit  av* 
tern  omnibus,  fir  diligentia  tua  in  conquirendis  argument i  autboribus9  &  in  emefh 
dandis  eruditorum  lapfibvs  tui  acuminis  admiratio  atque  exiftimatio  perfevetat.  Mh 
li  infuper,  quia  tot  annis  extra  Patriam  Cenobitam  ago,  ultra  profejjionis  conlnieu* 
dationem,  gloriam  auger e  videbatur  ,  quod  ex  Collegio  ifiboc  noftro  Skyttiano  9 
Italic*  bujus  antiqua  feu  Pytbagoric*  Pbilofopbi*  aocumenta  prodierint  denub  ac 

vclut 

(*)  Lc  titrc  des  Regrftres  de  Mr.  Laurent  Skjtte  porte :  „  Copies  de  plufleure  Let- 
f>.  tres  Writes  pendant  ma  Commiffion  d  la  Cour  de  Portugal  depuis  1641 ,  jufqu'en 
„  1646.  incl.  Mf.  en  grand  4to.  Ces  Lettres  font  dcrites  en  Latin,  Suidois,  Portu* 
gats,  Ejpagnol,  Italien  &  Franfois  au  Lhzncdier  Mel  Oxenjlierna,  &  id'autresMuuftrtt 
de  Suede  &c. 

(t)  Tiiies  du  Volume  Mf.  Bum.  I.  in  4*0.  daj*JU  BibUotbe<me  A'Utfah 


^^ 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    347' 

jM&tf  revixerint.    Naveris  etenim  baud  difficulter ,  me  aliquandbfub  vlro  dottijfimo    Append  » 

Loccenio,  Humanioribus  ibidem  ftuduije :  &  poftquam  in  Belgio  Vofliutn*  in  deuces  j*. 

Callid  Grotium,  oraculapotiis  quim  Magiftros  Idteraturapolitiotis  babuijem^  vi-  ftificativCK 

tampotiits  Mon^fticam  in  Lufitaoii  ampltxum,  quhm  ad  Politicam^  qud  Patrt*     Nm^  '"  m 

cauja  ibidem  occupatus  cram,  in  Sueciam  redire  noluijfe.    Rationes  bujus  eleftionls  '    jm^ 

tibiconftarc  factum  y  ni  epiftok  leges  infringere  timer  em,  &  nijperarem  Opufcula 

cutdam  mea,  turn  Confeffio  Veruatis  Ecclefiae  Carholicae,  turn  Pcregrinatio 

ftafta*  vobis  innotuige.    Poftquam' tamen  btc   Romae,  maximum  Seculi  noflri 

exemplum  in  ChriftinA  noftrd  Alexandii  fufpicere  &  admirari  non  defino ,  nee . 

earn  argument!  tui  traQationem  extetiijfefruftrh^  nee  teineodem  concinnandopunc* 

turn  mum  ofcitanter  perdidiffei  ficut  feriits  intellexi,  ita  citiits  promtitifque  debuf.  •  -     „      v 

congratulari.     Habes  enim  bic  Reginam  Pbilo/opbi*  iftius  Catbolicm  etiam  pie t ate 

/emendate  ftudiofijjhnam  ,  ita  etiam  ut  Romanis  ftupori  fit.    Habes  Icatos  gloris    r 

fu<e  debitores  tibi ,  eb  auod  extraneusdpmefticamillorum  lucem  Europae  iteritm  ac- 

cendifti:  Hahes  Canobitas  Unique  omhes  qui  Antiquitates  a  want  >   Op&ri  buic  tuo 

obftfiBiftmot.    Bum. enim  bine  in/tttu$i  fas  Vtnpammta  tfu&dam,  cum  ipfil  Genti/ita- 

te  producer  e  poJJUnt ',  ut  Cbriftian*  ampliits  difciplin*  tineas  ad  regul*  fua  primor* 

fia  rtducant,  indi  vehement  tits  accenjos  iri  confido.    Tanto  proinde  faciliiis  quo  Ft*     ■ 

dei  lumen  bumanum  intelleStum  claritate  fud  perficit  magis,   docente  fapientijfimo 

illo  Apoftoh,  fapientiam  bujus  feculiftultitiam  ejfe  apud  Deum.    Hoc  mibi  fupereft \  .  %     • 

Ciariftme  Fir ,  te  nunc  deprecari,  ut  ft  quae  oc^afio  apud  vosfe  oferat ,  vel  Hambur- 

go  vel  ex  HollandiH  aliquot  ulteriits  exemplaria  bbeper  Laburnum  tranfmittendi  %  * 

earn  neque  mobis  invideas  ,  neque  pro  te  negligas,  cum  utri/que  &  gratum  &  uti*  * 

le  fire promitto.    Vale,  &  me  tui  apud  Deum  memorem  ama.   Ex  Conwntu  Ara-  .-» 

ccelitanp  Roms  in  Capitolio.  IF.  Kal.  QStobr.  MDCDXIK 

*  r  v       **    Tua  fqmdt  cultor  addi&ijjimus 

/  %       -  Fr.  Laurentiusi  D.Paulo  SKYTTE, 

Of  dims  Saudi  Francifci  Profejfor  Suecus. 

Clariflimo  Ftro  Johanni  Scheffero  Efr  .  *    <•   :        >     .   . 

quenii*  in  Skjttiano  Collegio  &  Hi^  ♦  ■  .  ^       ■■  *  *  \  -    -    •    \ 

ftoria  publico  Profeflbri  celeberrima  * '    ' 

•  Dpfali»  *         • 


« 


Num°.  XII.  Idem  Aim.  Tojne  III.  pag.  197.  . 

ClariffimeVir, 

Tardiorfuiin  rependendo  vices  liurarum  tusrwn,  qtiasiperoffreiofi  mibi  refer  if* 
feras.  Culpa  9  firti  diligentia  potiits  quhm  negleMs  lucrum  nobis  peptrit\  Arrianl 
&  Mawcii  tui  advent  urn ,'  quorum  %ph;  btc  apud  erisditijjimos  quofque,  eruditio* 
tiis  &  acuminis  tui  exiflimationem  cohtinuavit.*  Sedquia  exemplar  unicum  eft,  tar* 
dilts  pracipuorum  manus  percurrit ,  ebmagis  quid  ad  Bibliotbecam  Regiarn  citiits 
repofcitur.  Kircherus  totus  Comet*  ac  StelU  crhtita  intendiu  Dominus  Leo  AN 
latius,  Vatican*  Bibliotbec*  ftudia,  nwiffimo  Opere  pro  Concilio  Florcntino  cm* 
tra  Anglum  quendam  edito,  publicare  non  cejfat.  K.  Pater  Joannes  Bonafm? 
dioris  dotirinaCenfir,  in/ignis  apud  Pontfficemvariis  cotlationibus,  occupatur.  Ma* 
tcdo  mm  omnium  fc'wtiarm  ItiMft*  neti$mw%  writs  mgrsffHm  eruditorum 


t 


$4«         MEMOIRES    CONCERNANT      ; 

{ppen&cc  difirabitur9  ultra  Colkgii  de  Propagandd  Ftde  &  fapientia  profejjiones.     Hi's  qulp^ 
it  Pieces  Ju-^  omnibus,  quibus  pracipuh  familiariUs  uiory  operam  dedi  Suecanae  nofira  Litre* 
ftificatives.    ratura  fiecimen  >  tua  pelebritate  probate.    In  perquirendo  multa  ad  tern  Naxfalem 
Num  >   pertintntiay  oleum  quoque  fif  operam  turn  perdidi9  dum  talia  invtni,  qua  ft propin*  • 
Xll*    Sutor  tff*5  &  commodity  communicari  poffent,  multum  Opus  illud  tuum  illufirarc 
poffenu    Cum  verb  ad  exfcribendtm  largijjSmum  tempusjrequiratur^  &  ad  tranf\ 
mittendum  dijjiciHor  occafto  erit%  contenti  erimus  quod  uber  tuus  irtc  a  lieu  jus  flu* 
dium  provocet ,  quo  fingulari  Opcrey  qus  recondita  inveniuntur  ?  in  lucem  edit.  Sin* 
t   gularijpmum  eft j  quod  in  Libro  Xllr.    Pirri  Ligorii  Neapolitans  fub  titulo ^NA- 
VE calamo  thm  effiQum  quhm  defcriptum  invenitur ,  quern  quia  in  Bibliotbecd  Bar* 
berinft,  Romas  videlicet  fecundo  vidi  &  evohi,  cateris  ia.  tomis  mantifcriptisf 
quae  Regina  nofira  poffidet,  deeffe  doleo.    Interea  dum  not  ad  major  a  excitaverisi 
'     it's  intenti  erimus  quibus  nos  dignos  tud  amicitid  facere  valeamus9  D.  O  M.  de* 
precando  ut  tibi  projpera  &  falubria  "omnia  centinganu    Vale,    ffomae  halendit 
Mail  166*.  M 

TUo  nomini  addiQifmus 

JK  Laurentiu$>  D.  Paulo  SEYTTESJ 

C/arifimo  ae  Eruditijftmo  Vtro  Jdannr 
Scheffero,  Eloquently  ac  Biftoru* 
Prefejfm 

Upfali® 

■•'•■*      *  • 

irum.  Nuto*<  XIIr-  To^e  .HI.  pag.  ip.9. 

Xlil. 

*Ltettres  de  reproche  entre  ks  j4mba£hdeurs  Salvius  c^ 

k  Comtz  crAvaux  du  21.   23.  ^  26.   Septembre. 

.,;.-.  ••     •-.>  •   .  1640. r>    . 

■ .  •  Salvii  ad  Cqmitem  d'Avatjhum  Liters*     .     . 

.*•••■  • 

.  MuftriJJime  -Domine,  legendo  beftemam  Excellently  Peftr<e  epiftolam,  rekgi  ft* 

*  mul  ammo  miram  ejus  in  magnis  rebuitraEtindis  folerttam.  Quotiefcumque  antt* 
the  necejfaria  rei  communis  requifita  fingulatim  expofui,  pronwr  me  femper  audi* 
.  vit.  Nunc  cum  maturando  TraQatuinoftrototum  me  feme/  efudi,  pedem  ex  are*  ' 
ndreducii.  Si  bdc  traSandi  arte  mtcum  jocatur  9  libens  accipio.  Sin  ferio  agit ,  oj- 
jus  m  culpa  accufat  (veniam  petoi)  ,  ipfa  reatum  incurrit,  ut  alia  eum  habere-  man* 
data  ere  dam,  rrijjemtHftulavit)  ut  fiedera  ad  exitum  proper antia  conditionibus 
fuetis  prorogarentur.  flit/tine  Qegi*  Sueciae  confenfi.  •  Ha  tres  inter  eat  fyere^ 
mtfitdusper  triennium  duraret %  tit  Rex  Galliae  interim  helium  in  laiperatorenv 
per  fupertoreik  Germariiam^rtf  virili  gerefct^  nerylks  indbcias  five  cum  eo%  five 
ejus  adbarentibus  abfyue  mutvi'feitti  confinfuque  traSaret.  ffariAn  omnium  nuU 
Jam  recujs       Excelletitid  Feftrtiri fingulis  dSfficul^ites-movente.  .Primd  vult>  boc 

^  triennium  vf  tidi  in.tempus  indefwitumy  novitate  reppyaapta  titnfiederi  priori^ 

exte  +  *  qv** 

>  •_ s 

'•  (*)  Copies  tirfes  du  Volomra  EpifUlwuffl  9J&  p.  W 14J.  ' , 


CrttifSttTXt    RfilKE    DE    StfE'DE.  54p 

'quhm  prifenti  return  ftatah    Deindk^  ffiertatem  t'rabandin&ri  modi  mducias,  fed    Appdi*<* 
*  &  pacem  cum  principali  Imperatoris  adb&rente  Hifpano,  fibi  fofi  refervatam  cu-  p*14***!*1*, 
pit.     Quo  ip/o ,    ecquid  majus  armis  noftris  &  priori  ftederi  prajudicium  creari   !_qnv€!l''.* 
pofiitt  Bellum  denique  ipfum  in  Imperatorem  promittit  quidem,  fed  ejumodi  wr-     Num. 
Mr*  ut  non  videam ,  j»  re  ipfdpoftbhc  melilts  quhm  baEtenits  id  pr aft  are  fit  animun      Xlii 

Ut  me  rcdllif  intcttigat ,  fimeri  profiteer  prmum  flare  Regno.  Sued®,  perpe* 
tuam  cokre  non  modb  amlcitiam ,  fed  &foedus  cum  Regno  Gallioe:  atque  id  efl9 
quod  ba&eniis  &  in  Suecii  Regtii  Pro(eres>  &  Btc  ms  fitpb  teftati  furnm,  fed     4 
non  iisdem  perpetub  conditionibus.    FerUm%  ui  baEtefiUs^  ita  quoaue  in  pofterltm^ 
pro  temporiAn  mutatione  utriufque  flatui  accommodatis.    Nee  aliud  Gftlliam  defide- 
raffe  adeb  pro  comperto  tenemus,  ut  non  putem  Excellentiam  Veftram  contrarium 
wfuram.    Triennium  itaque  jam,  ut  anted,  fiederi  ftatuamus :  eo  exaSo  de  kite* 
tiori  tra&ari  potefl ,  futuris  temporibus  aptando.     Cateri/m,  bellum  boc  conceptum 
fuit  in  Domum  Auftriacpm,  pracipul  Ferdinandum  Tertium.    AT Suecia  in  tunc 
diemflrenuiy  Gallia  tanfiun  obiter  gejfit  %  data  copiis Vinarienfibus  fubfidio]  ma- 
gis  ad  propriorum  limitum  tutelam,  quhm  ut  id  in  bareditarias  Imperatoris  ditionet 
extender e  conaretun  paQis  infuper  induciis  Pedemontanis  Suecii' ittcon/u/td.  Quo- 
rum uirorumquc,  cum  id  fauitm  eft,  ut  &  GaUaflius,  fi?  Goczius  &  Piccolo-    * 
mineus,  cateriaue  pant  omnes  exercitus  Imperatoris ,  velut  agmine  faQo ,  cum  tot  A 
belli  mole  in  Nqftrates  folos ,  non  fine  magna  Reipublicapericulo,  incubuerint.    Uj 
id  jam  emendctur,  nan  iniqul  poftulare  vidcbimur>  Ji  modbfuus  fiederi  con  flare  de~ 
beat  vigor.     Certi  thm  aquum  id  effe  reor%  ut  non  putem ■  h  yobis  recufari  poffe% 
fine  prior um  fiederum    retraftalione.     Prater  bac.triay  jam  dudSm  ab  utrinque 
format  a*  unum  adbuc  ah  Excellent d Feftrd  propofitumfait*  nempi  ut  mutarentup 
loca  futnrorum  Tra&atuum  pacts:   alterum  it  nit,  ut  fubfidia  nobis  augerenrur; 
Mud,  ut  prioribus padis  contentum,  &  nobis  difficillimb  mutarij  boc  h  Fbbisfiscilt 
fieri  poffe  confenfi.     Ducentorum  circiter  milliarium  Germanicorum  ifinere  Scock^ 
holinia  diflat  Hamburgo.    Quhm  difficulter  flagrante  hello  ,  prafertim  by  erne  >  per 
tria  diver  fa  Regna9  totaue  mar  turn  traje£tus%  neceffaria  liter  arum  commercial  inter 
Aulam  Legatojque  Npftros  >   tutb  &pr*  rei  exigent fd  maturb  infiitui  pofiint^  (i    ■ 
loca  caperentur  difldntiora  •  idprofingu/arifud'experientidfaciliusjudicahit  Excel* 
Untia  J/efira,  quhm  ego  Jcribere  poffum.    Vellet  etiam  Seirenifiima  Regina  Sueci© 
pes  ita  comparatas  effe9   ut  omni  prorfUs  fubfidiorum  poftuhto  abfltnert,  quin  & 
fGalliam  Us  potiits  folari pojjet:  certi  thm  gratum  id  eiforet,  quhm  #grh  thm  dike* 
to  feeder ato  gravis  eft.    Sed  cum  longbjam  alia  fit  rerumfactes,  quhm  initio  bujus 
belli  fuit  ?  alia  quoque  con/Ilia  expofctt.    Vivente  Rege  ncftro9  &flante  Principum 
Germanize  faaere ,  opibufque  adbuc  integrfs  9   accejfio  quadringentorum  millium 
tbfikroritmfubftdiir  aliqpid  praftare  potuit. '  Nunc  regia  Duels  au&oritate  dudUm 
de/untod*  cum  totfmderati  Principes  ad  boftcm  fectfferint ,  Provincia  infuper  omnes 
fent  epibus  etbaufla*  psneque  de folate,   tantb  minus  ea  praftari  potcrit,  quant b 

Savius  bellum  evafit9  dijparentihus  undique  aliis  id  continuandi  mediis.  Atque 
cfola  caufa  eft+  cur  S.  R-  M.  Suecix  eb  minus  dubitet  de  promptitudine  fcede- 
rati  Ftatrit)  quod  &  univerfus  Orhis  judicat  longt  utilius  fir  bonorificentius  Regt 
CbriftfaniJJimo  fore >  fi  expenfis  paucarum  tonnarum  ami  tot  fummi  moment i9  tan* 
toque  fanguine  parta  loca ,  fortiffiml  tueatur:  quhm  ut  thmfacili  eorum  reftitutimt 
tot-auri  milliones,  tantumque  GsMici  fanguinis  in  vanum  profudijfe y  pacemque par* 
ticularem ,  prater  omnia  baSUnits  amich  fodifque  faQa  p'romifia  >  redemijfe  dicatur. 
FerUm  enfm  verb  ne  fe  difftcultatibus  obrui  queratury  etiam  praftandi  fugger^ 
faci/itatem.  JlUs  fiederatjs  Gallic ,.  partim  duplb*  partim  quadruple  plus  fubfi^ 
diorum,  quhm  Succise.,  baQenus  largha  efty  h  quihus  tamen  longl  minus ,  quhnr 
ab  ed  levamenti  finfit.  Banc  faltem  rationem  mutet9  &  in  pofterum  minits  auxi- 
liantihus  minora  quoque  fubfidia ,  magis  juvantihus  major  a  pro  rato  difpenfet:  It<r 
fief*  ut  non  majori%  quhm  anteh^  ontre,  longt  tamen  majora  fintiat9  &  Gallics 
&publica  Res,  commada.    Quod  jfmifitptr  bellum ^ba&enin  aliquot  in  locis  ojftn* 

Xx  3  Jftk 


*  m 


*35o        MEMOIRES    CONCE&NANT 

Amndictfivi  geftum ,  nunc  defenfioo  commute: ,  vdUdoque  exercltu  ipfum  fontetn  malt,  Au- 
ie  Pieces  jn-  ftriain,  paribus  nobifcum  fiudsis  adotialur;  Quid  ampliiis  in  hoc  foederis  TraSatm 
flificauves,  refiai%  quhm  ut  eelcrem  ei  finem  imponamusi  Ut  eo  facilius  pojlefr  quoque  defatis* 
~"  jf  jim,     fa&i°n*  p™  cepiis  noftris   Vinarienfibus  &    univerfalium  induciarutn  articulis 

jlUI,'  tranfigamus.  Hoc  ft  paulb  fufiUs  refponfa  videntur ,  ignofcat  Excellentia  Feftrm 
rti  ntce£i(atJ ,  atqus  valeat  JaluberrimK    Hamburg!  «•  Sept.  1640* 

Refponforia  D'Avafii, 

Eluftriflime  &  Excellentiffime  Dominef 

5?  qudpollerem  arte ,  five  filertid  ,  ut  folerter  admodbm  g?  artificiofi  prafatur 
Excellent ia  Veftra,  idem  mibi  in  eodem  argumento,  nunc  /audi  nunc  vitio  paulb  in* 
conflantiiis  vertem ,  earn  egoprofeftb  qualemcumque  induftriam  &  Serenijfima  Re*. 
gina  ufibus,  cui  meurn  porrb  obfequium  boc  velut  extremo  kgationis  aSa  vel  maximb 
teftajum  cupio ,  6P  maturando  difceffui  meo  tot  am  collocqffem.  Sed  ut  nui/am  in  m* 
m  aut  perexiguam  return  gerendarum  facultatem  fentio,  it  a  certb  nultius,  neque  artis9 
neque  varhtionis  mibi  confeius  fum.  Ex  quo  bac  inter  not  inftitutaefi  traQatio, 
nunquam  vel  nutu  confenfi  propofitis  ab  Excellentia  Veftra  mutationibm ,  nunquam 
tion  mibi  &  Domino  Baroni  de  Rorte,1  fietit  fententia ,  alias  a  priori  fiedere  leges 
admitti  nonpbfje.  Quotiefcunque  de  non  fanciendis  in  Italil  induciis  aut  augendo 
pecunia  fubfidio  verba  feci/lis,  toties  nos  i Hud  non  aquum  ejfe*>  boc  impo]fibile&  u+ 
triufque  rei  novitatem  regejfimus ,  nifi  idem  A  me  nee  obfeurb  &  centies  repetitum 
f^ifjet,  &  multis  juftijque  rationibus  fujfultum ,  mirarer  equidem,  at  non  tanto* 
perb  ut  miror  Excellent  ice  Veftra  objehionem ,  qua  fuis  me  poftulatis  &  reftitiffe 
per  partes  &  ad  totum  TraQatfa  contextum  obftupuiffe  probb  novit;  quin  &  ipfa 
paulb  poft*  accufationis  iftius  non  fat  is  memor ,  fatetur  ultrb,  me  in  flngulis  condi* 
fionibas  difficultates  inveniffe^  undb  jure  ac  meritb  reponi  poffit ',  cur  tim  varibl 
Sed  dilulffe  crimen  &  a&oris  intent ionem  detuliffe  reo  fujheiat.  Unum  eft,  quod 
etiam  retorquere  cogor  £?  conquer 7,  da  bit  hanc  veniam  E.  F.  Plro  bono,  qui  fa 
lafum  videt,  qud parte  melior  eft:  ut  catera  mibi  defint,  at  veri  boneftique  tena* 
qjfimus,  non  fi  rerum  fum  ma  ageretur  cuique  importer e  fas  efjt  putcm ,  multb  mi* 
tliis  vobis  in  re  gravi  diftum  quid  affingere.  Abfit  ut  tarn  inverecundb  fiudium 
in  Galliam  meurn ,  imo  potiiis  erga  Sueciam  explicem^  cur  enim  qui  accipit  quhm 
Hlius  qui  dat  deterior  foret  conditio  y  ft  diuturnior?  Utut  fit  ,  injur  ate  crederetur ,  fed 
fanStb  quoque  dejero  of  Excelhntia  Veftra  dijertis  verbis  fapius  prorogathnemfie* 
deris  ad  pacem  ufque  urge  mi  mibi  confenfiffe,  &  i/lufirijfimos  Regni  Sued©  Pro* 
qeres  dubium  Rortseo  bde  in  parte  nullum  movijfe^  qui  alioquin  de  induciis  &  da 
fubfidiiSi  &  de  transfer endo  in  Auftriam  bello  caterifque  capitibus  cum  eo  copio/i 
differuerunt.  Digniffimus  ipfe  Conceltarius  y  quern  honoris  cavffd  nomino  ,  eidem 
Baroni  Rortaeo  pradiQas  mutationes  abnuenti ,  fubjecit  nos  quoque  novi  aliquld 
fotderi  adder e  quiperpetuum  volumus.  Jam  fi  mutate  cmfilio  atiter  eft  vifumy  aut 
a  liter  loquendum  vidctur,  par  cite  quafo  bominibus  minimb  maiisy  fui  de  bis  que* 
audivimus  teftatur,  nee  fine  magnd  exiftimationis  Jabe  pojfemus  apud  Chriftiani£ 
fum  Regem  bcec  eadem  vobis  author ibus  fcripta  revocare. 

\  Nil  opus  eft  'occurrere  aliis  argument 'is ,  qua  adftruenda  petitionum  Veftrarum 
divjiitati  adferuntur ,  id  anteb  faQitatum ;  fi  denub  aggredior,  naufeam  pepererim 
Excellentia  Veftrdt^  &  hoc  tandem  epiftola  in  librum  excreverih  Turn  verb$  quod 
poujftmum  eft,  extremd  mea  man  dat  a  inferta  ipfo  regiarum  literarum  tenore  nuper 
expo  fui.  Quarere  tanti/m  liceat  ab  Excellentiffimo  Domino  Salvio  ,  Geometricd 
proportion  an  Jtritbmeticd  componit  pecuniarii  fubfidii  augmentum  cum  mutationa 
locorum ,  qua  futuris  de  pace  congrejfibus  adfignantur,  quid  tot  centena  millia  dif* 
ficillimis  temper ibus  4  Rege praftanda  ad  triumfbrtb  quatuorve  ditrum  iter  quod' 
Tabellarfis  Feftris  plus  foiitb  conficiendum  fonfi  Durum  tamen  comparationem  du* 

rier 


CHRISTINE    R  E  I  N  E    D  E    S  U  E  D  E.   3$i 

rior  eseiPft  fententia ,   dum  cut  tantillum  negatis  dile&o  fcilicet  fiederato  ,  Iratri   *¥Pfndic* 
.  (verba  fum  Excellent!*  Pe/ira)  ab  eodtm  fiaiim  tern  tantani  mird  confidentid  ex-  Mfadnu 
pofcisis*    Hoc  omnia  ejusmodi  funt 7  ac  tali  fubindt  joco  concluduntur  y  ut  £?  tot  am    - 

Excellent!*  Vellrdt  Eptftolam  animi  gfatid  fcriptam  fiifpicery  &  quanquam  Nobis     Num.  .  - 

htditur  fubridere  ipfe  coaEfus  fim.     Ne  fe9  inquit  Excellentia  Vefira  s  difficultates     XUL 
cumulare  ampHits  querar  (btc  ego  demitm  po/iulath  fvis  modum  impofituram  put**  *    * 

»  vf)  at  Hla  Jhggerit  &*gi~  confiUum,  ut  confiliorum  ratfonem  nktrtt,  ¥efud  me- 
lius utatur>  &  quod  aliistfmderati*  largi  nimismanv  dividit,  id  ultra  demenfum 
in  Sueciam  confer  at.  Qyaft  v'ertipfius  MajefiatC  Jit  integrum  4  patlis  convent  is 
decedere.,  atque  hoc  ipfum  Suecprum  commodo  non  accedat,  Muod  U>t.%  infuhtr  Prin* 
cipes  ut  caufa  communi  validl&s  adjint ,  Gallicis  opibus  foventur.  Plus  tamen 
prafidii  Vobis  efjet  in  Galliil,  qua  fif  ultrb  defideria  vefira  prdvertat ,  nifi  labo* 
r<w// Europae  tarn  immenfis  uhdique  fumptibus  fubveniret  ^  ut  nova  fubire  onera 
impune  non  Pqffet.  '  Sic  revert  fentlunt  qui  ad  clavum  fedent,  fitfitietque  qmtquis 
rem  reSi  afiimat^  &  ipfa  inprhnh ,  dum  tie  Author*  vu/gb  decipt,  nut/it  %  E.  PI 
cui  falutare  confilium  in  negotio  Jongiores  moras  fbrfitan  non  admifjuro  &  profpe** 
ram  valomdinem  tribuat  Deus*    idprecor.    HaroWgi  23.  Sept.  1640. 

Claudius  de  Mefmes*  -      * 

,  Salvii  Refponfum. 

Illuftriffimfc  Doniine,  •     .  -    ' 

Mirdrer  BxcelJentiam  Feftram  variations  me  tncufare^  nifi  htftejitdt  ejus  Uteri 
ntagis  jocos  ,  quam  feria  pra  fe  fitrrent.  Quid  etiim  e  toto  fiederum  contentu  muta* 
turn  volui  prater  folum  jubfidii  augment  urn,  idque  tarn  conJJanti  ration  e  modoque9 
ut  vix  convelli  poffint.    Nam  qua  de  va/idiori  in  bofiem  bello  &  nonfaciendis  am- 

pliits  infeid  &  invitd  Suecift  induciis ,  fizdereque  in  triennium  prorogando  y  attuli  2  •  • 

ea  non  nova,  nee  addit  amenta  mea ,  fed  efyrefiitfima  prior  urn  fiederum  funt  obliga* 
tiones.  Quorum  prioribus  cut*  ex  parte  Galliae  non  fatisfa&um  fit  bahenus,  ut  M 
jxfterilm  -ex  voto  mfiro^  reiaue  necejjhate  ac  proprid  obligations  fe  digniks  exfidvat9 
nimefahem  baud  inique  pojrulamus^  eaque  ipfa  not  impellente.  Nee  vel  Regni  Pro* 
uresy  vel  ego  antebac  profit ffi  fumus  r  [Sereniffimam  Regfnam  nofiram  Jin  fmdere  cum 
Rege  Chriltianiffimo  five  perpetuity  five  adpacem  manere  vel/e.  Contrarium  nunc 
dicitur9  dum  prafentes  conditions  ad  triennium  refiringo.  Utrumque  enim  optimi 
jimul  confiare  potefl  y  ut  prafentibus  paSh  in  triennium  devinciamur,  Qf  fipa*  i*m  , 

terea  non  obtineaturf  Jimilibus  in  futurunn  - .  Prudent ia  vefira  novit ,  nunfuam  vet 

certi  rarijfml  fieri ,  ut  uniusmodi  conditionibus  alia  fit  regna  ad  indefim'tum  tempuo.  ^ 

obfiringanK    Quia  igitur  prdtfens  temforis  conditio  vaSdas  undipe  declaration**  re* 

quit  it,  vaHde  etiam,  fi  placet ,  tarn  re  quant  verbis  fe  deciaret   ExcetifiritiaiFbi  * 

flra  circa  fupra  dXhs  articulos,  additd  fatisfa&tone pro  Exercitu  Vinarknfi,  nee 
mutet  femel  placita  TraQjttuum  loca9  &  nullius  ampliUs  dut  innovations  out  varia- 
tions joco  rem  difefomus.  Fecerit  hoc  paSo  rem  gratam  fine  dubio  utriaue  Re* 
gi9    &  traQatu  foederis  iti  promotoy  prmovebit  etiam  unfverfalium  inauciarurtt 

conclufa.   Vtriufque  autem  fucceffu  difceffum  quoque  /bum  (quern  alihs ,  nifi  alitor  I 

ipfa  vel/et,  adbuc  dii  differri  pdjfe ,  per  amor  em  in  ft  meum  optarlibi)  reipfdmth 

tM*abi$.    Qkam  bifie  do  uteri  divin*  frotcfitm  commetd*.*  Hwoburgi  du  fl6»  j 

Soptembr.  Ae.  .1640,  •   .  .  j 


KuflU 


A 


3$»        MEMOIRES    CONCEig»  ANlf 


Apptndica 
ie  Pieces  Ju- 

«*'?*"';    .  Num°.  XIV.  Tome  ML  pag.  M3. 

Num. 

xiv.    £,#  ^  ^  CHRISTINE  *  Charles  II.  Rot  iAngkterrt 

du  10.  Mars  1649.  (V 

"  Nos  CHRISTINA,  Dei  gratM,  Suecarum,  Gothornm  Vandalorum- 
.que  dejignata  Regina  &  Princeps  bareditaria*  magna  Princeps  FinJandiae, 
Dux  Eftoniae.0*  Careliae  Ingriaeque  Dotnina  ($c. 

Siriniffimo  &  Poteritiffimo  Principle  Fratri  &  Confanguineo  noftro  cbarifi* 
JimOy  Domino  Carolo ,  eddem  gratid,  Magna  Brittanniae,  Franciae  &  Hy* 
hernia  Regi9  Fidei,  Defenfori,  folutem  &  profperitatis  incrementa. 

SereniJJi'me  Princeps  ,  Frater  6?  Confanguineo  cbariffime ,  dapfum  vix  efi'% 
Unarm  bcbdomadwnfpatium,  ex  quo  cum  litter  is  Serenitatis  Vejlra  Hagte  Co- 
mitis  die  29.  Januarii  currentis  ami  ad  nos  datis,  buc  peryenit  A  Serenitate 
Veflrd  miffus  Dimes  dcBrauoford,  &  beftemd  nftutum  die  per  eundem  red- 
duntur  nobis  aHa  Serenitatis  Veftra  liter*  die  25.  proximi  prateriti  Menfis 
Februarii  'prafato  loco  ad  Nos  perfcripta  ,  quibus  Serenitati  Pejlra  placuit  de  a* 
trocijjimd  morte  ac  nece  Sereniflimo  kegi  Magniae  Britanniae,  Parenti  Sereni- 
tatis Vefirce  &  Fratri  fi?  Confanguineo  quondam  nojlre  cbarijftmo  itiatd  ctr- 
tiores  nos  reddere9  pariterque  teftari  nobis  Serenitatis  Veftra  legitimo  baredita* 
Us  jure  in  Regnis  paternis  fuccedenti  flare  omninb  fententiam  ,  fingularem  A- 
micitiam  f  qua  cum  AuguftifftmoParente  noftro  prataSo  Serenitatis  FeftraPatri 
intercept ,  parijludio  nobijeum  cokndi  >  &  utriufque  Cor  once  Sueciae  fif  An- 
gliae  hesdus  atque  con/ociationem  fovendi  ac  tuendif  ed  fretafiducid9  fore,  ut 
fios  in  dubiis  Serenitatis  Veftra  rebus  &  arumnis  con/ilium,  operam  Q>  fola~ 
men  ferre  non  dedignemur.  PercuHt  idjpAm  soebethentiffmi  animum  noftrum, 
fi?  ineffabili  dolor e  peSiut  no/hum  affetittim  triftisfff  funeftus  mncius  fart* 
noris  inaudito  prioribus  feculis  exemplo  commiffi  &  itlatarum  Regi  violentarum 
cruentarumque  manuum;  cujus  borrendi  fatti  atrocitatem  Ji  pari  animi  modera- 
tion, quo  tetnerario  aufu  in  Caput  Regium  ejus  patratores  ac  confeii  gladium 
ftring/sre  prafumpemnt,  tokrare  ac  ferre  liceretj  non  ejjet,  quod  luftuoji  bujus 
infortuMii  calamitatem  cum  Serenitate  Veftrd  triftiffimo  yultu  depioraremus.  Nunc 
cum  ed  infolentia progreffi  fin,  ut  de  Principis  ftd  vifd  ad  indignum plant 
.  modum  fiatuerint ,  viderint  autem  ipfi  quam  tram  Numinis  divini ,  &  quae 
fenas  perpetrata  cadis  in  fepofterosquefuos  traxerint  i  "Nos  etfif acinus  boc  & 
tgerrimi  feramus ,  ,6?  averjiffimo  animo  execremur9  officii  tamen  noftrieffe  re- 
tnur,  non  rnodb  dolor  em  apud  Serenitatem  Veftram  teftari,  fed  &profororio  iU 
Jo  quo  eandem  profequimur  affeftu  Serenitatem  Veftram  rogare  bortarique  banc 
JDmmi  parentis  fui.necm  swrtetnque  magnoutjerqf  mmo  buamayue  font. 


(*)  Collationnle  aveclt  CopiequeMr.  Senektnberg  Confeiller  Auliqtie  &  Mldeciit  da 
CorBLtle  5.  Ay  Mfgu  le  Landgrave  de  HeJJe-CoJfcl,*  eula  bom£  de  me  comiauaiqucr. 


CH JUSTICE    REINE    DE    SUEDE.    stt 

In  qud  Regia  Dignitas  ewnet ,  fed  ab  edexclufa  non  eft,  &  qua  in  omnibus  Appeadkt 
rebus  dominatur  Procidentia  divitia  pro  injigni  fud  prudentid  adfcribat ,  pubU-{j££*'Jf 
ia.vtrb  Regnifui  uiilitati  S*  emolumento  quhm  fummo petejl  opere  confulat.  Ad  ', 

qua  novi  Jut  Imperii  Regnorumque  aufpicia  dum  Serenitati  Veftra  ex  ammo  Num* 
gratulamur,  tandem  per  amid  requirimus9  velit  Jibi  de  Nobis  confiantem  ami-  XIV" 
citiam  &  benevolentiam  indubii  polliccri,  credereque  Nos  ei  ret  operant  datu- 
ras ,  ut  mutua  utriufque  Corona  neceffitudo  non  confervetur  tanthm ,  fed  majora 
infuper  incrementa  jumpturafit.  De  catero  quibus  poterimus  modis  ac  rationibus 
Serenitatis  Veftra  defideriis  locum  tribuere,  cum  pradiSto  Comito  de  Braun- 
fort  primo  quoque  tempore  &  indilati  id  Serenitati  Veftra  perfcribemus.  Do- 
iorem  verb  fuper  morte  SereniJJimi  Regis  conceptum  6?  graiulationtm  ad  here- 
ditaria™ Regis  fucceffionem ,  nee  non  officiorutn  Nojirorum  erga  Serenitatem 
Fejlram  promptitudincm  nomine  no/iro  eidem  Conjiliarius  nofter  Financiarum  £? 
npud  Dominos  Ordines  Generates  Uniri  Belgii  Refidens  nobilis  nobis  fincerifi- 
delis  Petrus  Spiringius  Silbercrona,  bareditarius  in  Horsholm  prolixiUs  de* 
darabit.  Cut  ut  benignus  acceffus  concedatur9  Serenitatem  Veftram  rogamus, 
Eandemque  Divina  Tutela  ex  animo  commendamus.  Dabantur  in  Regid  nojlrd 
Stockbolmienfi,  die  10.  Martii  Anno  1649- 

1  Serenitatis  bona  Sorer  &  Confanguinea. 


Num*.  XIV.  Tom.  III.  pag.  224. 

Mtmoire   du  Senat  de  Suede  ,  prdfenti  a  la  Reine 

CHRISTINE,  pour  lui  diffhader  V abdication  dejh 

Couronne  a  Stockholm  le  if.  Fevrier  1654.  Tra- 

duit  du  Su^dois  (*). 

Tres-puiflante  &  trfes-gracleufe  Reine, 

II  a  plfi  k  Vocre  Majefle*  de  nous  convoquer  ces  jours  paffts,  &  de  nous 
ddcouvrir  tres-gracieufement  le  principal  fujet  de  la  Convocation  des  D6pu« 
xis  des  Etats  du  Royaume.  Nous  avons  appris  avec  gtonnement  &  avec 
douleur,   qu'elle  a  pour  fondemenc  I'intention  qu'a  Votre  Majeffc  de  r£(l- 

Bier  la  R6gence  du  Royaume  9  pour  la  remetcre  &  Son  Alteflfe  Royale  le 
uc  Cbarles-Gnftave ,  notre  tres-gracieux  Prince  h6r6ditaire.  En  confidgra- 
cion  du  bonheur  du  Royaume ,  de  la  fixreti  de  Ton  Alteffe  Royale ,  &  da 
repos  de  Voire  Majefle^  elle  fe  propofe  de  communiquer  fon  deflein  aux  Di- 

purtt 

(*)  Ce  M^moire  fe  trouve  dans  les  PalmskttldUna  au  Volume  du  Roi  Charles  Gu- 
ft  we.  Palmskold  remarque  qu'il  en  a  tire*  copie  de  la  Minute  que  le  Grand- Chance- 
lier  Axtl  Oxenftierna  avoit  dreflKe  lui-meme.  Voyez  MtSmoires  de  Cbriflim  Tom.  L 
pag.  404.  not. 

Tome  IV.  Y  y 


354        MEMOIRES    CONCERNANT 

Appendice putds  des  Etats,  &  elle  ne  demande  plus  notre  avis,  mais  notre  content*- 
ileHeces  Ju-ment,  afin  de  mettre  cette  affaire  en  execution. 

fttficativcs.       Trfes-gracieufe  Reine ,  cette  intention  &  cette  rtfolution  de  Votre  Majefc 

Nam      ^  nous  ont  cau^  aucant  ^e  ^urPrift  <lue  d'affli&ion:  elles  nous  percent  le 

Xiv!     coeur,  en  premier  lieu,    parce  que  quand  elles  fortiront  leur  effet,  elles 

mettront  un  gternel  61oignement  entre  Votre  Majeft6  &  les  Etats  du  Royau-  . 

me,  &  rompront  les  liens  qui,  par  le  Droit  de  la  naiflance  de  Votre  Ma- 

jeft£,  par  TUnion  hiriditaire,  par  plufieursD^crets  des  Etacs,  par  des  En- 

fagemens  mutuels ,  &  par  des  Sermens  faits  de  vive  voix  &  par  6crrc  de  part 
c  d'autre,  ont  6t6  folemnellement  confirm^.  Enfuite  elles  nous  metcent 
hors  d*6tat  de  r6fl£chir  &  de  d&ib6rer  fur  une  affaire  de  cette  importance  t 
parce  qu'elles  nous  obligent  k  y  donner  fimplement  notre  conftntement, 
puifque  nous  ne  trouvons  pas  de  motifs  affez  forts  pour  y  acquiefcer  avec 
honneur,  en  fuivant  avec  liberty  les  mouvemens  de  notre  confcience. 

Quelque  prfits  que  nous  foyons  k  obdir  aux  volontds  &  aux  ordres  de 
yotre  Majeft6,ne  cherchant  autre  chofe  que  la  gloire  de  Tqb^iflance  en  tout 
ce  qui  eft  jufte  &  Equitable,  cependant,  comme  Taffaire  en  queftion  non  feu* 
lement  intirefTe  les  Droits  refpe&ables  &  facr^s,  le  Bien-6tre  &  la  Dignity 
Royale  de  Votre  Majeft£,tant  chez  ceux  qui  font  en  vie>  que  chez  ceux  qui 
font  inaitre,  Regnicoles  ou  Etrangers;  mais  audi  la  f&retg,  la  tranquillity 
&  la  reputation  de  la  Patrie  &  des  Etats  du  Royaume,  de-ui6me  que  notre 
propre  honneur,  notre  confcience  &  notre  devoir;  c'eft  pourquoi  nous 
nous  trouvons  n^ceffitds  de  nous  Eloigner  un  peu  du  commandement  de  Vo- 
tre Majeftg,  &  au-lieu  de  notre  confentement,  de  faire  de  trfcs-humbles  &  de 
trfcs-foumifes  remon trances  fur  ce  qui  nous  tient  le  plus  k  cceur,  avant  qu'w 
ne  telle  rdfolution  foit  prife,  ou  que  d'autres  fe  dicouvrent  ou  foient  com- 
muniqu^es  pour  fitre  mifes  en  execution,  afln  que  toutes  les  mauvaifes  fui- 
tes  &  infinuations  finiftres  faites  fous  main,  puiflent  fitre  d'autant  mfeux  dd- 
tourn^es. 

Si  avec  la  permiflion  de  Votre  Majcft6  nous  devons  dire  ce  que  nous  pen- 
fons,  il  nous  eft  difficile  dcdire  qu'une  telle  rifolution  purflfe  £tre  prife  rat- 
fonnablement.  Un  Roi  dans  un  Royaume  £le£tif  eft  tenu  de  r£gir  &  de  d6- 
fendre  fes  Sujets  &  fes  Etats,  comme  ceux-ci  font  obliges  k  lui  ob£ir  &  k  le 
fervir.  Ces  obligations  mutuelles  font  dans  un  Royaume  h£r£ditaire  dou- 
blement  fortes  de  part  •&  d'autre.  Votre  Majefti  eft,  felon  PUnion  h£r£- 
ditaire  £tablie  en  1604,  k  Norcdping ,  nde  Reine  de  Sulfa  %  au  dgfaut  des 
Defcendans  miles  du  Roi  &  des  Princes  Mrtditaires  du  Royaume  *  comtne 
elle  a  aufll  iii  d£clar6e  &  reconnue  pour  telle,  fuivant  la  requifition  &  le 
defir  du  feu  Seigneur  Votre  P^re  de  tr6s-heureufe  &  trfes-louable  m&ndire. 
Depuis  elle  a  accept^  la  R^gence  du  Royaume  a  F&ge  de  Majority,  &  a  af- 
fwri  tes  Etats  de  vive  voix  d'fitre  &  de  demeurer  leur  trts-gracieufe  Reine, 
de  vouloir  les  r^gir  fuivant  la  Loi  de  Subdc  &  le  Serment  du  Roi :  ce 
qu'elle  a  auffi  piomis  &  confirm^  par  fon  ferment  de  vive  voix  &  par  genu- 
flexion k  la  face  de  Dieu  dans  fon  Temple,  6c  en  pr£fence  de  tous  les  E- 
tats  du  Royattme',  &  de  nombre  d'autres  perfonnes  qui  ont  afiiftl-  k  fon 
Couronncment,  fait  il  n'y  a  pas  long- terns;  fur  quoi  elle  s'eft  audi  fait  pro* 
mettre  &  aflurer  par  le  Prince  h^ditaire  &  *lu*  par  nous  autres  &  par  tous 
les  Etats  du  Royaume  ,  notre  fid61it£,  fcrvice  &  ob&flance.  Enfuite  de 
tout  ceci,  tout'Ie  Droit  Royal,  toute  la  Dignity  &  tout  le  Ponvoir  font  £• 
chusi  Votre  Majeftd,  felon  la  Loi  &  l'Union  h6rdditaire  de  Suhde:  mais 
par  contre,'  tout  le  foin,  toutes  les  fatigues  continuelles,  tous  les  travaux, 
&  le  devoir  d'avoir  foin  du  Bien-fttre,  de  la  D^fenfe  &  de  la  Protec- 
tion de  fes  Sujets,  font  retomb£s  fur  Votre  Majefti  de  la  mftme  mantere 
que  le  devoir  de  cbacuu  d'cux  les  oblige  envers  elle,  de  lui  ficrc  fiddes, 

de 


CHRISTINE    REINE    DE    S  U  E  D  E;  355 

decoop&er,  &  dc  l'aijiflar  au^offiblp  te  kuri  vies  &  deleura  bien*.  A*pea4f« 

.   Nous  donuon*  par  coafiSqpent  a  coofid^rer  $l  Votre  Majeft<5  en  toute  fou-  <feK&es  ju. 
million,  fi  un  Contrac  fi  folemnel,  fondti  fur  le  Droit  de  fa  naiflance  &  fur  mc*tl™** 
i'Union  h^rdditaire,  aufli-bien  que  fur  plufieurs  D^crets,  (qui  enfuite  ont    *$ 
4t6  ex6cut6s)  entre  Dieu.,  Votrs  Majeft^A  fes  Peuples,  puifle  «tre  diflbus      xiV 
&  change ;  &  fi  un  rel  lien ,  qui  a  6t&  form6  felon  les  regies  de  l'Ordre  & 
de  ia  Religion  Chrdtienne,  peut,  avant  que  Dieu  mfime  le  diflblve,  fitre 
rompu,  fans    qu'une  Parcie  des  Contraftans ,  ou  biert  toutes  les  deux  maa- 
quent  au  Concraft,  ou  du-moins  fe  rendenc  dignes  de  cenfure. 

Quand  mfirae  on  voudroit  pafler  toutes  les  Hiftoires  en  revue  ,  on  ne 
trouveroic  gu^res  d'exemple  applicable  i  celui-ci  avec  toutes  fes  circonftan- 
ces.  On  en  verroit  plutdt  d'autres  qui  dtabliflent  le  contraire.  On  voit, 
par  exenaple,  qu'un  Souverain,  s*il  vient  k  perdre  fa  Rdgence,  foit  &  caufe 
d'unc  grande  maladie,  ou  pour  avoir  6ti  fait  prifonnier  par  fes  Ennemis, 
ou  pour  d'autres  raifons  particulWres ,  ou  pour  un  cercain  terns,  ou  pour 
toute  fa  vie ;  il  conferve  pourtant  fon  droit,  6$  les  anndes  qui  s'&roulent  en 
attendant,  font  competes  comme  faifant  partie  de  fon  Rdgne,  quoique  fon 
Fils,  qui  lui  aura  fucc<d(£  enfuite,  en  ait  eu  l'Adminiftration. 

Nous  efp^rons  de  la  bont£  de  Votre  Majefti  qu'elle  ne  prendra  pas  en 
xnauvaife  part  les  obfervations  que  nous  ferons  en  peu  de  mots  fur  fes  motifs 
de  vouloir  r&igner  la  Couronne. 

Nous  fuppofons  le  cas  qu'il  pAt  y  avoir  des  raifons  apparentes  qui  ppr- 
taffent  Votre  Majeft6  h  former  le  deflein  qu'elle  nous  a  communique.  Mais 
fi  ces  raifons  ,  quelque  fp^cieufes  qu'elles  foient,  font  aflTez  forces  pour  op£* 
rer  quelque  changement  dans  le  pr^fent  £tat  de  la  Patrie  &  de  la  R6gence, 
e'eft  ce  que  nous  fupplions  trfeshumblernent  Votre  Majeftd  de  vouloir  con- 
fid6rer  elle-xaSme,  puifque  les  confluences  qui  en  d^coulent,  font  rel- 
ies ,  qy'en  cas  qu'elles  euflent  lieu ,  il  nous  paroit  qu'elles  pourroient  ren- 
verfer  les  fondetfiens  mfimes  du  Royaume. 

En  tan  t  qu'houimes,  qui  ne  pouvons  pas  pdnitrer  les  D^crets  de  Dieu* 
nous  ne  trouvons  pas  que  le  Bien  du  Royautne  feroit  avanc6  par  ce  change* 
ment.  Nous  ne  doutons  pas  des  grandes  qualit£s,  du  fa  voir,  de  l'exp£« 
rience  &  de  la  conduite  de  Son  Alteffe  Royale  ,  nan  plus  que  de  fon 
amour  pour  la  Patrie,  pour  la  Juftice  &  pour  notre  Nation*  Nous  nous 
fouvenons  encore  avec  gratitude  de  ce  qui  a  port6  Votre  Majeftg,  (com- 
me audi  nous  tous  &  les  Etats  du  Royaume)  h  prendre  la  r£fohuion  en 
faveur  du  Droit- de  la  Succeffion  de  Son  Alcefle  Royale,  qui  fortira  fon 
effet  en  terns  &  lieu.  Mais  comme  le  Tout-puifiant  a  appelld  Votre  Ma- 
jeiU&ftcre  notre  Reine  rignante,  Tayant  dou£e  de  grands  talens,  d'efprit, 
de  courage,  de  z6le  pour  la  Juftice,  &  pour  l'am^lioration  du  Royau- 
me, d'araour  pour  fes  Sujets,  d'exp^rience  ,  d'autoritd  &  de  bonheur, 
enforte  que  les  Amis  &  les  Sujets  dedans  &  dehors  la  Suide9  aiment  & 
refpe&ent  Votre  Majeftg,  &  que  les  Ennentfs  &  lesEnvieuxla  craignent; 
il  eft  jufte  &  convenable  qu'on  fe  contente  de  l'£tat  prdfent,  &  qu'on 
ne  cherche  pas,  fans  caufe  urgente,  &  y  faire  des  changemens,  qui  rare- 
ment  fe  tournent  en  bien,  mais  apportent  fouvent  de  la  confufion,  laif- 
fantaurefte  la  direction  au  Trts-haut,  qui  pent  tout*  Audi  ne  doit-onpaa 
fe  d^tourner  du  droit  chemin  par  des  efp^rances  incertaines,  &  b  regard 
du  cas  dont  il  eft  queftion  ici,  il  fe  trouve  plufieurs  affaires  d'Etat,  qui 
ne  font  pas  encore  ajuftdes,  particulterement  atecles  Pohnois^  les  MofcovU 
tes%  les  DatJois^Qn  Memagnt  avec  YEmpereur,  l'Ele&eur  de  Brandebourg,  la 
Pomiranie ,  les  Pays  de  Brimey  &  peut-fitre  avec  -plufieurs- autres^  qui 
pourroient  rencontrer  quelques  difficult^,  pendant  qu'elles  feront  traitiet 
au  noin  &  fous  Tautorit^  de  Votre.  Majtft^.    Mais  en  cas  qu'elles  ne  fuf- 

Yy  %  fent 


35*       MEM  0  1  RES    CONCERNANT 


que  l'itat  de  ces  controverfes  fubiroit  en  plufieurs  points  un  grand 

Jtfum.     changementrce  qui  en  rendroit  le*  ndgociations  d'autantplus  difficiles:  au* 
Xiv!     lieu  qu*en  fuivant  le  train  une  fois  comment^,  on* mainciendroit fans  beau- 
coup  de  difficult^  ce  qui  auroit  *t6  accords  &  obtenu. 

Quant  k  la  fftret£  de  l'dtat  de  S.  A.  R.  elle  a  d'autant  moins  raifon  de 
fe  m^fier  de  la  gracieufe  affedtion  de  Votre  Majefte  envers  lui,  qu'il  en  a 
cu  des  preuves  plus  grandes  &  plus  eonftat£es  qu'on  n'en  peuc  trouver 
dans  quejque  autre  Souverain  ou  Parent  qucce  fbit.  Et  s'il  en  reftoic 
le  moindre  doute,  I'intention  de  Votre  Majefttf,  auffi-bien  que  les  Aftes 
pr£c£dens,  font  aflez  connofrre  fur  quoi  S.  A,  R.  peut  fe  fonder.  Outre 
cela,  S.  A.  R.  eft  fi  bien  aflur^e  de  fon"  Droit  hgreditaire  &  de  fuccefr 
(ion,  par  la  r£folution  prife  ci-devant  par  Votre  Majefte,  par  la  promefle 
volontaire  du  S£nat  &  des  Etats  du  Royaume,  &  par  l«ur  ferment  &  leurs 
obligations,  qu'aucun  Roi,  Prince  h£rdditaire,  ou  Votre  Majeftg  mfime, 
n'en  peut  avoir  de  plus  grandes,  fauf  feulement  les  droits  de  Votre  Majefc 
t&  qui  tient  le  timon  de  la  Rdgence,  &  qui  le  dfrige  d'une  mantere  fi  lowablfc 
&  fi  chr^tienne,  fur  lefquels  on  ne  fauroit  anticiper  fans  injuftice,  comme 
les  difpofitions  &  les  r^lemens  de  fucceffion  d'autres  Royaumes,  &  ceux- 
mfimes  de  la  haute  Famille  de  Votre  Majefte  le  prouvent,  &  le  font  aflea* 
cotinoitre.  A  cet  dgard  nous  nous  flattons  que  Votre  Majefte,  qui  &  la 
mort  inopinde  du  feu  Seigneur  Votre  P£re  n^toit  qu'un  Enfant,  environ- 
n£e  de  toutes  parts  de  dangers,  nous  rendra  elle-m£me  &  k  tous  les  Etats 
du  Royaume  le  gracieux  t£moignage  ,  qu*eri  homraes  de  bien  &  en  fujets  fi* 
deles  nous  avons  maintenu  &  foutenu  le  droit  de  Votre  Majefte  a  la  Cou- 
ronne,  deforte  que  mfime  cet  eiremple  ponrra  lever  toute  mefiance  k  Son 
Altefle  Royale ,  &  k  Votre  Majefte  mfirae.  « 

Que  Votre  Majefte  trouvera  par  fon  abdication  quelque  repos  pour  elle* 
mfeme,  c'eftce  que  nous  n'oferions  pas  dire,  quand  mfime  nous  compare- 
rions  T6tat  prifent  de  Votre  Majeftd  aux  circonftances  oil  elle  feroit  mife 
alors.  Nous  ne  favons  pas  non  plus  ,  fi  cela  conviendroit  k  la  haute  con* 
dition  &  quality  de  Votre  Mfcjefte.  Les  hommes  font  n£s  pour  le  travail 
&  le  foin,  &  en  pnrticulier  les  Kois  &  les  Souverains,  qui  doivent  trou- 
ver leur  plaifif  dans  les  travaux,  &  eviter  !a  folitude  &  la  tranquillity ,  qui 
ne  s'accorde  pas  avec  la  nature  &  la  condition  des  Rois.  II  fe  peut  bien 
que  Votre  Majefte  fe  trouvera,  comme  mortelle,  qtielquefois  lafle  &  fa- 
tigu£e  desfoins,  des  travaux,  des  plainte§  &  des  opini&tretes  qui  fe  ren- 
contrent  quelquefois,  &  fouvent  mfime  en  des  affaires  de  peu  d'impor* 
tance.  Mais  comme  il  y  aura  des  moyens  convenables,  ufit£s  tant  en  Suhde 
qu'ailleurs,  pour  alldger  ces  difficult^,  m*me  quand  il  s'agira  d'affaires  des 
plus  importantes,  &  dans  des  terns  les  plus  difficiles,  il  ne  d^pendra  que 
du  bon-plaifir  de  Votre  Majefte  de  rtgler  jufquVi  quel  point  elle  trouvera  k 
propos  de  fe  fervir  du  concours  &  de  la  cooperation  de  Son  Altefle  Roya- 
le  &  d'autres  dans  Texpidition  des  affaires. 

Tr6s-gracieufe  Reine,  nous  nous  fommes  itendus  fur  ce  fujet,  peut-fitre 
plus  qu'il  n'auroit  faftu  &  qu'il  ne  fera  agr^able  k  Votre  Majefte.  Mais  1'af- 
faire  dont  il  s'agit  eft  fi  importante,  que  fi-nous  Teuflions  traic^e  plus  fuc* 
cindtement,  nous  n'aurions  pu  expltquer  fuffifamment  notre  trfcs-humble  & 
trfes-fid£le  fentiment  l£-deflus.  Nous  fupplions  Votre  Majefte  en  toute  fou- 
miflion,  de  vouloir  confid^rer  cette  affaire  telle  qu'elte  eft  de  fa  nature  & 
en  elle-mfime,  de  pefer  &  d'examfner  fon  droit,  fon  autorhe,  fa  reputa- 
tion Royale,  tant  h  1'^gard  du  tems  prifent  que  de  celui  qui  eft  k  venir, 
comme  auffi  l'obligation  &  les  liens  qui  auachent  Votre  Mnjefl^  aux  Etats 

du. 


CHRISTINE   SEINE    D £   iUBDt    35?  * 

in  Royaume  &  i  fes  fiddles  Sujets  ,  fans  par  for  de  plofieurs  autres'  inconvg-  Appendix 
niens,  lefquels,    Iorfqu'on  y  riftechic  increment ,  fe  ddvelopperont  fans'*?  Pieces  j«* 
difficult^  Tun  aprfes  Tautre,  &  feront  capable*  d'arrftter  &  de  mod6rer  y0>  ******** 
ld6es  &  vos  intentions.  Num. 

Aprfcs  tout  nous  demandons  eir  grace,  que  comtne  nous  nravons  pir  nous  xv,' 
difpenfer  d'expliquer  brtevement  en  fiddles  Sujets  notre  jufte  fentitnentfu* 
tan  fujec  de  la  dcrniire  importance  *>  41  plaira  &  Votre  Majeftd  de  le  regarder 
&  de  Timerprtter  comnie  l'effulion  d'un  carur  p6n6tr6  de  fiddlier  &  cr^quf- 
c6,  &  de  nous  accorder  aprfcs  fa  protection  &  fes  faveurs  Royales,  puifqire 
nous  famines  &  demeurerons  par  devoir  tanc  que  nous  vivrons 

>  de  Votre  MajefW 

'A  Stockholm  \t  15*  Les  trte-hurables,  trSs-dtfrotatVi1 

Pdvrier  1654*  &  trfes-fid&es  Serviteurs 

Jacob  de  la  Gardli.  Axel  Oxenftierna.  Mattb.  Stop.  Knut  Poffe.  Fridirtt 
Steenbock.  Tbure  Sparre.  Eric  Gyllenftiema.  Seved  Baat.  Gabr.  MagfK 
de  la  Gardie.  Axel  Lillie.  Ale  Ulffparre.  Eric  Steenbock.  Guftaf  Bielke* 
Arvcd  Wittenberg,    Joban  Berendz. 


Num°.  XV.  Tome  IV.  pag.  %*6.\  y 

Letfre  de  Mr.-  de  HofF,   Intendant  de  la  Cow  &  En- 
voy e  en Suede,   icrite  a  S.  A.  Mfg.  le  Landgrave; 
de  HeJTe-Caflel.  (*} 

Durchleuchtiger,  HbchgebohrhW,  Gn'idiger  Ffeft  und  Herf, 

Icb  babe  mom  vornebmen9  EwJ  furftlicben  gnaden  ,  mit  me'tnen  brieflein  aufzv* 
toabrten  nicbt  ins  werck  rich  en  konneny  weim  allemabl  verbindernilfs  eingef alien  i 
kb  aucb  auffcine  gut*  ScbriftwDrdige  materi  geivartet.  Demttacb  mier  aber  bifi 
nocb  nicbt s9  fb  recreatif ftyn  mag^  xxsr fallen  will)  babe  icb  diefes  derweilen  voran* 
fibicken  wollen,  umb  tneiner  fcbuldigkeit  und  verjprecben  nacbtukommenr.  Und 
vsic  icb  nicbt'  zweifele  Ibr  Furftl.  Gn.  Freutein  Emildien  xverden  aus  dem,  fo  an 
fie  vor  8.  tagen  abgangen,  refer irr  baben ,  wte  dafs  Ibr  Kon.  Majt.  und  auf  Dera 
befebll  die  woblejfe  albitr  Jlcb  in  kleidung  fonder  fpitzen  und  goldt  febr  fcblecbt  tra* 

fen%  den  Bur  gem  aber  frey  la  fen  difffals  und  bey  ibren  folemnitetcn  pracbt  zU  trei- 
en^  und  da/s  wier  in  unfertn  logiment  baldt  eine  boebzeit  auf  die  adelicbe  voeisfe 
baben  iverden^  weilhder  Braut  ratter  un/dngft  von  Ibro  Ron.  Alaft.  geadelt  wor* 
den ,  alfo  weifs  jetz  mebr  nicbt  zu  bericbten\  demi  dafs  wier  annocb  fo  einen  kaltftt 
April  baben,  dafs  Ibr  Majt^  die  docb  weder  windt  nocb  wetter  grofs  acbtcn,  nicbt 
tinmabl  aufzreiten  honnen.  Haben  mier  vergangenen'mittwocben  bey  zwey  flunden 
gnadigfte  audienz  gegeben,  und  ficb  dabey  fear  freymutbig  geftelkt.  FrageteH 
unter  andern  febr  fldsjig  nocb  E.  E.  Furftl*  Gn.  alter \ftatur  undtbun,  wie  aucb 

naclf 

(*)  Ceft  Mr.  TArchivaire  Scbminke  qui  a  eu  la  bont6  de  me  donner  la  copie  de- 
eette  Letue, 

Yy* 


35t    .      MBMOIRSS    C  ON  C  EJ  R  Jtf:A  £  T    , 

ARcntice«0r£  akro  M^itrege^  und  unfay,  Treufcinpt  iftgefambe  ^  und  wunjcbten  darauf 
^^^Ju*  mit  dkjin  wortem  Icb  micbte  den  jmgen  Lmdgrajfen  <u*blfeben ,  <&w?  der  Qbri* 
*  jfer  vbm  &*  Uockn.  ibn  febr  gerumt\  welcber  eben  in  exriem  fenfier  ftandt ,  *W 
«r//  dwi  andern  Cavail/iern  rcdete,  rieffie  ibn  zu  ficb  und  fpracb:    ibr  babet  mir 

f'lgtx  der  Junge  Landtgraff  ware  nicbt  fo  grofs  als  ibr.  Der  von  Hoff  aber 
cb't,  erjeyjolang  wie  Magnus  de  la  Gardie.  fForauf  Linden  geantwortet : 
Majefiet,  esiftjcbon  fiber  5.  Fiertel  fabr  dafs  ibn  nicbt  gefeben:  unterdeffeu 
wird  er  an  fiatur  und  alter  perfe£iion  Jb^gewacbjen  feyn ,  dq/s  icb  ibn  nicbt  mebr 
kennen  werde.  Ibr  Maju  fragte  wetter;  ift  er  aucb  fo  von  bumeut ,  wie  Landt* 
graff  Chriftian  feelig,  welcber  ein  recbtjeiner  und  annebmlicber  Herr  war%  dem 
jederman gutes  gonnete%  und  continuirten  febr  lange  in  feinem  lob:  fingen  aucb 
wieder  an9  nacbden  fie  fcbon  eine  geraume  zeifvon  andern  dingen  geredct,  ibn  zu 
riibmen  und  beklagten  feinen  todt. 

Landtgraff Friederichs  FUrfiL  Gn.  Maitreffe,  welcbe  eine  fcbone  und  wacke- 
re  Freulein  ifi^  kamen  daruber  alhin  in  den  Saal,  undfielleten  ficb  auf  die  an* 
dere  feite  zutn  auf  war  ten.  Nacbdem  fie  aber  eine  weile  gefianden,  gieng  fie 
wieder  zu  der  andern  tiuren  binaus;  ibr  Map.  aber  continuitttn  nocb  lange 
das  gejprdcby  bald  mit  dem  einen  bald  mit  dem  andern  von  ibren  Cammerber* 
ren*  und  liesfen  mier ,  nocb  dem  icb  gebubrenden \abfcbeid  genomen ,  durcb  den 
Hojmarfcbalk  Oxenltiern  fagen,  wenn  es  gut  wetter  wurdey  fo  wolien  fie  fpat» 
ziern  reiten,  und  da  icb  dann  mitt  woltey  Jo  Jblte  der  Marfcbalck  mier  in  ibr  em 
ft  all  ein  pferdt  fisrtig  macben  laffen. 

Herrn  Dob.  Arculario  dienet  zur  n&cbricbt ,  dafi  aucb  die  Baren  in  Schwe- 
den,  nicbts  von  den  Lutberifcben  Kirchen-CeremonUn  bait  en:  (we/cbe  man  ah 
bier  nocb  in  der  Teutfcben  Kircbeh  wilt  verfecbten*  indem  fie  die  obrenbeicbte 
we  gen  der  beicbtpfenninge ,  wie  aucb  die  Ucbter  auf  dem  altar  ^  das  bembt  mit 
fambt  den  bunten  Cafjei  und  die  krumme  Jpringe  von  den  altar  bebaupten  wol- 
len, da  docb  die  Schweden  in  ibren  Kircben  nicbts  davon  baben  uocb  dulden 
mogen:)  Dann  a/s  unlengft  in  der  Kircbe  Fejper-predigt  unfhres  Witts  Aydam 
der  Cap/an  geprediget^  und  die  thire  v*n  jier  Qantzei  offen  gelaffen,  kommt  ein 
Bar  in  die  Kircbe ,  nimmt  das  brennende  grofs  wacbslicbt  von  dem  altar  und 
tilt  damit  von  dem  akaer  auf  die  Cantzel*  daft  dem  Priefter  angfi  und  bang 
werden.  Es  bat  aber  der  Herr  Gen.  Maf.  Hans  Wachtmeifter  5  welcber  Jo 
nabe  dabey  gefejfen,  das  er  den  Baren  mit  feinen  Stock  erreicben  konnen,  den 
Caplan  nicbt  din  gefabr  emtteti  denn  der  B3r  auf  ibn  lofs  gegangen^  und  fei* 
m  fluel  der  wot  ver/cbloj/en  war*  aufreiffen  wollen.  y  bifs  er  ibn  Jo  oft  auf  den  kopf 
gefcblagen,  dafi  er  nacbJqfen  muffeth  Weilen  nun  die  Scbwedifcbe  Priefier  die 
Teutfcben  desjwegen  febr  ausgelacbt^  baben  fie  darauf  die  wacbslicbter  und  alle 
kertzen  abgejebaffi.  hie  bilder  baben  die  Sehweden  auf  eine  febr  gute  weife 
fus  den  ESreben  abgcfcbqffit,  indem  fie  vorgewandt,  fie  wo/ten  die  Kircben  re* 
noviren  lafien9  darmit  aber  fo  lange  verzogen,  dafs  der  gemeine  Mann  der  bil- 
der daruber  vergefjen.  > 

Icb  babe  grosje  zu/age  in  kurtzen  mit  guter  vetricbtung  expedirt  zu  werden, 
da  icb  denn  nicbt  faumen  werde  meine  zuruckreife  mogiigft  zu  befcbleunigen*  Bit- 
te  unterdefien  gantz  bScblicben  bey  meiner  gnadigen  Furflin  Frauen ,  wie  aucb 
den  liebften  Freuleinen  micb  in  gnaden  und  gutem  credit  zu  erbalten^  maffeh 
icb  von  voUenkommen  bertzen  und  gemutb  bin>  und  zu  Jederzeit  bleiben  werde , 
-  Ibren  Jo  wol  alt 

E.  Furfil.  6n. 

Stockholm  d.  18.  UntertbSnig  und pflicbt  fcbul 

April  1646*  diger  diener  und  Knecbt 

J.  von  Hoff.     . 
Num. 


Nam. 
XV. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.  359 

adNua*  XV.  T«m.  IV.  pag.  2i<5.  -an-*-. 

Lettre  -du  jeime  Landgrave  Guillaume  VI.  <&  Hefle-Ca£ 
fel  4  /a  /to«*  CHRISTINE  en  1640.  (*; 

Skreniffima  ac  Potentiffima  Princeps, 

Liters  Regit  Dignitatis  veftra,  favoris  ac  benevolent!*  lucukntct  teftes ,  mat 
Dominus  Legatus  Yvolfius  refponfi  loco-  mibi  nuper  reddidit,  maximo  me  affect- 
runt  gaudfo)  quippe  uberrimum  ex  iis  document  um  fingularis  Regit  fui  in  me  affec- 
t&s  accept .  tarn  quid  me  refponfi  fuo  bonoratijftmo  dignatafuerit*  magis  verb  qubi 
me  de  c  on  ft  ant  i  fud  clementid  ha  in/igniter  certiorem  rtddere  voluerit.  Gratulor  igi- 
tur  mibi  fummoperh  de  tanto  honor  e9  &  pro  eo9  ut  debeo  Regia  Dignitati  vejtr* 
gratias  quant  Um  animo  conchere  poffum  ago  maxima*  9  Eandem  obnixb  rogans* 
ut  ifium  in  me  favorem  &  affeSum  perpetuare ,  meque  Hbi  quhm  optime  commenda- 
turn  habere  velit.  Me  quod  attinet ,  pro  tenuitate  med,  Deo  volet? te9  nunquam 
deerO)  quin  id  quod  vtribus  deficit  >  ftudio  &  enixd  voluntate  compenfem,  &  rem- 
vandumfxdus  ac  neceftitudinem ,  qua  quondam  Divo  Regia  Dignitatis  vefirs  Pa* 
renti  gloriofijftma  memoriay  ac  Patri  meo  dileftijjimo ,  pta  ac  laudato  recordation* 
intercept  ,  cum  Matre  med  bonoratifpmd  pro  virili  fanftb  colam  &  obfervem. 
Quodfupereft,  uti  pradi&us  Dominus  Legatus  Wolffiua  me  de  redd  Regia  Dig- 
nitatis veftra  valet udine  fiatuque  Optimo  fimul  certiorem  reddidit ,  id  quod  ut  intellh 
genti  mibi  fummo  fitit  gaudio ,  it  a  fpero9  eandem  adbuc  dum  confianti  &  integrd 
frui  [annate ,  &  omnia  ipfi  fecunde  &  feliciter  cedere.  Quod  ut  Deus  ter  Opti- 
mus  Maximus  Regit  Dignitati  veftra  ad  nominis  fui  gloriam  &  Cbrijlianitatis  to* 
tius  falutem  &  perpetuam  tranquillitatem,  pacifque  exulantis  diutiUs  defideratam 
reft  are,  rationem  largiri  9  eamque  confianti  pro/per  it  ate  novi/que  viQoriis  contra 
fuos  fi?  Evangelic®  Peritatis  hoftes,  nee  non  omni  bonorum  genere  calitits  beareae 
cumulare,   fif  ad  longavos  perducere  annos  velit,  animittis  precor  &  opto.   Re* 

fiamque  Dignitatem  veftram  interim  divince  protedtioni,   meque  ejusdem  fingulari 
enevolentia  acfavori  iterUm  atque  iterkm  quam  fidelifftmb  commend*.    Dabantw 
CafTelis  Anno  Salutis  Cbriftian*  MDCXL.  Junii  d.  a*. 

Regia  Dignitatis  Veftra 

Humillimus  Servut 

Guilielraus  H.  L. 

•  (*)  Dans  Palmkild  Epift.  Viior.  illufti. 


>K.->is*>N.*~X^^-Hyv.-> 


Nam. 


..MEMOIRIS  ;CQ.NCERNANT 


Af  pendUe  ■ 

feSSTir  .  Num°-  XVI-'  Tome  IV.  pag,  217. 

gf    L^/r^  k  CHRISTINE  a  Charles  Louis  Ekdeur  Pda* 
1  **»-<&  --  Aoril  .1646.  f*) 

,Mm  Chriftina.  Celjiffimo  Principi ,  Confanguineo  ^  Amico  noftro  cbartfji- 
mo.  Domino  Carolo  Ludovico,  Comiti  Palatine*  ad  lOienum,  Romani  Impe- 
rii Jrchtdafifero  &  Elefitori,  Duct  Bavariae  $V  Salutem  &?  profperos  rerum 
fuccejjus. 

CelfiJJime  Princepp,  Confanguinec  0*  Amice  chariflime.  Qua  ad  nos  Dilec- 
tio  Vejtra  ante  menfes  aliquos  per  ConfiUarium  nojirum  Aulicum  Secretiorem 
N  nobilem  *GP  magnificum  Nobis  ftncerh  fidelem  Dominum  Paulum  Strasburg  re- 
ferri  voluit,  ca  Nobis  per  grata  fuerunt ,  &  ab  ipfo  bumillimi  &  fmceri  expo- 
fitafunt.  Nondubitamus  Dile^ionem  Vejtram  firmd  memorid  lenire ,  qua  Jut 
per  gravi  negotio  libertatis  Germanicae,  ac  prajertim  DileEtionis  Veftra  to- 
tiufque  Domus  Palatinae  annis  proximh  prateritis  ad  diver/as  Ejufdem  literas 
rejjponderimus.  Nunc  pftquam  Divind  favente  dementia  ad  TraSatus  Gene- 
tales  perventum  eft  ,  Plenipotentiariis  Noftris  ftrib  tnjunximus ,  ut  Dilettionis 
Veftra  caufam  propugnarent.  Quod  mandatutn  hucufque,  non  obftantibus  fum- 
tnis  difficultatibus ,  pro  virili  executes ,  rerum  aStarum  feries  dernonflrat.  Un- 
fit perfuafi  fumus  Noftro  exemplo  Pxoteftantes  Imperii  Principes  &?  Status  de 
EleStoralis  Collegii  reftauratione  votorumque  aqualitate  magis  tandem  follicitos 
fore.  Quantum  in  Nobis  eft,  DileSlionem  Veftram9  ut  antehac  fapiiis ,  ita 
ttiam  nunc  certam  ejjh  vohfnus ,  Inclyta  Domus  Palatini  affiifias  res  &  con- 
dhionem,  Nos' veJjemenier  officer  e9  ut  animo  fixum  ratumque  Jit9  Kumine 
frophiO)  DileEtionis  Veftra  honor  cm  &  commota  Armis  &  Traftatibus  magno- 
pcri  promovcre.  In  quern  fincm  Plenipotentiarios  noftros  denub  hortabimwr%  ut 
prioribus  mandatis  fimiter  infiftant,  &  Ablegates  ve(tros  cum  Osnabrugae 
turn  Monafterii  degentes  c&njilio  &  operA  qudvis  fuafione  fummo  ftudio  adju- 
vent.  Cumque  innotuerit  apud  Chriftianiffimum  Regem ,  Fratrem  &  Confce- 
deratum  nofirum  chariffimum  A  Bavarian  \Duce  hoc  imprimis  agi ,  ut  fufcepto 
TraBtatyEleftQrale  deeus  ad  Haredes  Pofterosque  fuos  tranfmiture  quea$9  Dilec- 
Hone  Veftra  Avitis  Juribus  £$  Dignitate  exutd.  Idcircb  Nobis  quidem  cur  a 
ac  cordi  erit,  ut  ejusmodi  conatibus ,  quantum  fieri  poteft9  maturi  obviam  ea- 
ter, prout  in  hoc  ntgotio ,  difti  Regis  Chriftianiffimi  Legato  Domino  de  I3 
Thuillerie,  cumbic  nupertjjet,  tmntem  ac  toluntatim  noftram  declaravimus  9i 
Palatinae  Domus  commoda  prolixi  commendanfet.  Sed*pratere4  i  re  .&  ufu 
turn  afflifta  caufa  Germanicae,  turn  ipjius  Dilettionis  Veftra  ejje  exiflimamus, 
DileSionemVeftram  amid  monere,  ut  de  pari  quoque  cooper atione  in  TraStatibus 
jtenerahbus  pr$ftand$  Chriftianiffimum  Regem  ipfa  fedulb  follichari  faciat ,  ut 

pro 

{*)  Copie  tijrjee  cfcs  MAT.  de  Paul  Strasbourg. 


;     C  HUl  S  T  I  N  E   R  El  K  fe   D  E  >SUEOE,  j«t 

0  jfo  #£*  contmtfaem  caifam  affc&u  6f  /awe  e*  rem  per  fads  Plenipotentiaries   Append** 
[onzSteinpromfotre  at  deducere  dignetur,  quo  Dileftionis  Veftr*  ac  Palatin©  <£*'**«  J«-' 
Domus  condigna  ratio  babeatur,  &  expeftationi9dcJiderioque  Dikttionis  Fejtra,     **'""'  . 
nee  non  intentioni  buic  nofira  ab  adver/d  parte  debiti  fatisfiat.    Nos  id  quoque    Num. 
Minijiris  ac  RefidetUibus  no/iris  cum  in  Germania  turn  in  Gallii  pariter  incuU    XVjJf- 
cabhnus,  certd  fpe  freti  Deum  aftionibus  nofiris  ex  alto  benedi&urum ;  cujus 
tmwpotenti  tutefo  Dile&umem  <Vcflrm  eommendabimus.    Dabantur  in  Rigid 
W^riSwckhohnjenfi,  #*—  Jtprilis  Anno  16/^6. 

Num°.  XVII.  Tome  IV.  pag.  225. 

Lettre  de  Mr.  de  Ruf3orf  a  Mr.  de  Gruen  du 

3.  Avril  1620,  (*)  < 

NobiKfflno  &  Ampliffimo  Viro  Jobanni  Giorgio  de  Gruen ,   Judicii  Im- 
perialism quod  eft  Spir&i  Afieflbri  &  Confiliario. 

Qualem  quantumquebojpitem  bifce  diebus  babuerimus^  &  quid  invicem  confabu* 
Tattfimus,  opera  pretium  me  fa&urum  puto%  Nobiliffkne  Amice,  .fi  ad te  perfcrip* 
Jero*  Scio  enim  ft  iUud  libenter  audisurum ,  us  sotdium  h  Jicretioribus  Aftweae  curls 
ccntra&um,  jucundd  le&ione  mitiget,  &  tuam  laudabi/em  curiofitatem  novo  pafu 
rtfeias.  Antcpaucos  dies  Johannes  Cafimirus  Bipontinus  ex  legation*,  quarn 
ed  Regem  Sueciae  nomine  Friderici  EleSoris  con  fecit,  reverfus^  quatuoraut  quin* 
que  Mobiles  Suecos  in  comitatufuo  fecum  adduxit.  Inter  eos  eras  Rex  ipfe  Gufta- 
vus  Adolphti*  defiderio  Germanise  videnda  accenfus,  qui  tamen  incognitos  effe 
poiebat.  Soli  Johanni  Cafimiro  &  bujus  Fratriprimogentto  Johanni  Bipontino^ 
&  Ekdrici  Fidum  Palatini  Johanni  Qmiti  Naflbvio  Senior i  fe  <tperuerat,  & 
jams  xonJSium  detexerat.  Hi  autem*,  quo  arcanum  boc  occultitts  baberent,  &  nos 
evnfidentiits  fallenent ,  ess  fompojito  null*  cum  bonore  afficiebant,  nee  aliis  prafere- 
bant.  Hincfadum  eft,  us  non  aliser  A  nobis  quhm  familiaris  aliquis  &  amicus * 
&  promifcud  nobilitate  status  y  etflimatus  &  babitus.  CumprUno  die  quo  advene- 
ret,  Principes  noftri  in  bortum  pofi  vejperam  exfpetiarentur ,  itie  inter mixtus  no- 
bis Surbamfequebatur:  cum  fe  paululUm  proferret  7  us  fermones,  quos  Principes 
inter  fe  confer ebant,  exciperes  &  perciperes,  C&tharina  Palatina  banc  cupiditatem  „ 
hnpudentiam  interpretata,  ad  Sororem  Bipontinam  Principem,  vale  inquit,  idioma- 
te  Gallico ,  ouam  smpudentes  funt  ifti  Sueci !  Hoc  Rex  plane  audire  potttit. 
•  AHtro  die -tine  ad  cajha  Marcbhnis  Badenfis  in  AlfatiA  lufirandd  difcedensim 
tranfisu  Caftellum  Manhemium  videre  &  infpkere  conftisuerat*  Quid  fit?  Laval- 
lius  EleStricit  exSorere  Tremollft  nepos  commodum  aderat:  ei  Matertera  omnem 
bonorem  tanquam  grato  .&  mvo  bofpiti  exbibitura ,  inter  aliaetiam  .communitionei 
iftiui  CaftelK  monftrari  volebat:  me  igitur  ad  eutn  deducendum  adeffe  jubet:  fimul 
etiam  pracipit  >  us  Suecis  Nobilibus  ,  qui  cum  Cotnite  Naflbvio  &  Johanne  Cafi- 
niiro  Bipontino  adfusuri  ftnt,  omnia  arnica  officia  praftem.  Dum  iter  emetimur+ 
virguld  quddam  divina  contigit,  us  Rex  later i  meo  jun&us  in  amplum  mecum  collo- 
quium defcenderis.   Be  multa  de  GcrmanU  &  Palatinatu ,  de  bujus  fitu  &ferti- 

4ita- 

.(*)  V.  Ses  Manufcrita  Tom,  II,  pt  749-754-  • 
Tome  IK  Z  S 


At&ftiidice  UtatefilUoqutbaturific  tamest  utfubsttde  etiam  compos  &,agros  Scockhdmfenfei 

dc/icccsju-  /#  Suecft  commendareu    Cum  inter  progrtdiendum  ex  una  parte ,  fir^m  £r  arc* 

gificatives»    Ludeburgenfeto,  dotnicilium  Epifcopi  Wormatienfis   ex  alterd  pages  &  villas 

-  N  Epifcopi  Spirenfis  tmmixtas  &  infufas  medio  Palaunaru  dtgiso  monftrarem ,  mut* 

3j]?*      titm  mirabasur.     Meuss  inquit,  clement iffimus  Dominus  hoc  nequaquam  permit*** 

*      ret  )Ji  bujus  Regionis  Dominus  fares :  ftanum  &  lupasum  ifiud  audum  excuffijftt* 

&  facrificulos  in  ordinem  redegiffes.  \- 

Debincmultafuper  Rege  aueci»,  multa  de  yus  ingenioy  moribusy  vitd  U+ 
quebar:  me  inteligere^  inquiebam,  eum  effe  Princ'tpem  ma^namma  indolis^  (3F 
maximarum  virtus  urn  ad  bac  opt  t  mis  difciplsnis  artibufque  mi  lit  or  thus  £§?  civilibut 
inftruftum^  linguarum  infuper  fcientianhadjunxiffe.  Mam  Gerraamcfc  fi?  Gajliqfe 
eum  loqut  perfeStjfime.  /id  bate  iile ,  meus,  tnquit  fereniffitnus  Rex  Gallvcanr  & 
Germanicam  Linguam  cal/et  &  loquitur  aque  bent  ac  egom  Oeinde  me  mirari  di* 
cebam,  quo  I  Or  dines  Sue  c\ci  per  mittant  9  ut  ipforum  Rex*  quouiam  nullis  dome* 
flirts  munimentis  iniiftai,  fed  fucceffor  in  incerto  /it,  0m  dfit  my  nubat,  £$  lib*- 
ros  in  [pern  &  fulcrum  Re&ni  prixrect  y  cum  tashen  jam  tfiawrjot 'fit  4*n\$%  $'  enim 
aliquid  bumanitUs  ei  acctdcrft.  Sue^iam  novis  turbts  cs?  tumultibus  impletum  iri ,  />/«- 
ribus  rdfummam  ad  fe  rapkntibus,  vel  Icepsro  itetUm  ad  Polonum  devoluso.  Ad 
ifta^  dement  iffimus  meus  D.  minus  ^  inquts,  uxor  em  dutturus*.  earn  fibi  duces  non 
ex  imperio  &  ad  nutum  Orainum.  Masrimonia  enim  libera  funf*  Benc\  excjpfo 
ego  ,  nos  fperamus  eum  imitaturum  exenplwx  eff  vtftigi*.  Patxis*  Is  antequam 
Rex  renunciatus  erat  Friaerici  »V.  EleStoris  Palatini  /ororem  Catharinam  ex  qud 
filiam  genuis,  qua  nupta  eft  Johanni  Cafinairo  Palatino  BipontmOy  in  conjupm 
accepts:  num  film  4ppm  Guftavus  Adolphus  novus  Rex.  benh  faceret ,  /?Fodf* 
rici  V.  novi  Regis  fororem  Catharinam  cognomnem  in  uxor  em  adfeifceres/  QrlA 
ea  dtgna  eft  sad  Principe ,  jam  pknis  nubilts  amis:  adbac  robufta  eft*  fucci plena* 
adeo  us  -Regis  Sued  as  quern  esiam  perofi  £f  teroli  corporis  ejfi  dicunty  coufottio  op* 
pi db  convent  as.  Adae,  <mo4  eodem  jure  Fridericus  ad  Regnum  aftenderit  *  qu* 
il/eadfuum:  esdem  eftfabula*  eadem  caufa  csf  fuftitia^  tdtm  procejTm.  Iusqm 
tantb  corijuftilis  fores ,  fi  ifti  duo  Principes  inter  fe  vinculo  arftioris  confueSudinis  fi? 
affinitatisjungerensur,  Pruaenser  enim  Principes  fibi  c  mparare  fileni  affinjasep. 
cum  fuifmilwus  &  fuafortuna ;  bominibus  jimilisudo  enim  forsuna  &  parts  juris  Qf 
cau/a  foctetas  fir  minimum  ad  conciliandos  £ff  continendos  in  amore  animos,  vkteu* 
lumefi.  Nullus  prtserea  Prmceps  boM  in  Earopi  efl,  qui  ex  conftderatime  p*i 
ris  caufa  ad  auxilium  Regs  Ft  i^erico  ferendum,  ejufque  caufam  tuendam  magfa 
obligetur  quam  Rex  Sueciae.  Not;  enim  ovum  wo ,  ne  lac  lafti  tarn  (mile  quam 
caufa  Suecica  c£  Bohemica.  Utraque  paribus  fundamenSis\  iisdew  rasiouibus  & 
juribus  innitentur:  una  defenfa  &  jufia  pronunciasa  ,  altera  esiam  defendisur  & 
confirmatur:  notvvf  v2bt  xoivot  x/viov^.  Comtnuni  navi  commune  periculum  :  Ad, 
ifta  txcipienda,  non  debes ,  tnquit  Rex  ^  dubitare  do  ferenifjimi  met  Domini  oMimA 
in  Regem¥v\Atv'\cmxk  voluntate.  ilk  benh  ei  cupit%  omnibus  modis  in  prafio  effk 
vutt)  nihil  aqui  vote  expesens^  quam  us  ejus  res  feliciser  progrediantur ,  increment 
turn  tnagis  ac  magis  /umant,  &  in  perprtud  profperitate  conjwant  fecura  It  cafu  & 
mutatione.  Ego  fubjkiens,  non  dubito,  inquam,  de  praclaro  &  promto  Regis 
'  Sue.Mae  erga  caufam  t.oftram  animo.  Perfuafi  enim  fumus,  eum  libensiffsmt  & 
-  fummd  cum  ala  ritate  auxilium  Regi  Boh  em  iae  laturum  effe\  fi  vires  fufficientet 
domi  baberet.  Duo  tantumfunty  quibus  alter  alter  urn  in  bello  fuvare  poteft%  pecs** 
mid  &  viris.  Hos  quod  attinet,  non  video  quomoda  Suecus  in  ultimo  Septentfion* 
remotus  miliSem  indi  educere  fif  in  fuppesias  Bohenats  &  GcTmanis  mittere  valeat; 
Suecia  vafia  qui-lem  $f£n  fed  viris  non  adeb  abundanse  regions  fumsus  ingenses  qui 
faciendi  er  M  ,  anmna  paratu  uifficilis^  tr an  fit  us  baud  pronus ,  milk  impediment 
ta^  remoraSj  damna  offer  ens.  Ne  die  am  milt  tern  longs  i finer k  labor ibus  exbauflum 
&  diminutum  dilajyfurum ,  antequam  ad  amicos  perveniat  Adde  quod  Sued  no* 
ftr*  militia ,  noftroque  crnlo  non  fin t  afutti;  alio  nmo  vivunty  diver fis  utun$ur  ar- 

morum 


Num» 
•XVIt 


c  h r:i:s tune  ;rei n  b  d.k^  *.u edi  3*3 

+#Wtx&cii*u    &t*im$btcm  gravi  &  attrno  contra  Polpnum  telle  ejt  im-   Awendte 
fiicatus:  ad  td  ipfe  opus  babet  tyronibus  &  milite,  quern  fujficientem  in  vaftis  fuis **mk%  j«« 
bpopulo  nudis  provincih  non  invinit;  in  peregrin*  &  etvicinis  legcrecogitur.  Quod******-™** 
pecuniam  attinet*  abed  fcimus  Suecum  non  beni  valere.    Nam  ficut  in  rudioribus  " ' 
iUi&  tenorantijps  populh  nen  tjitarttus  amor  numorum  ,  Jk  vet  eft  tanta  affluen- 
tia"&  'ictumulath. L  "Divftte  iltirum  xonftftunt  inpHmis  tnpecoft;  in  ftihSts;  in 
agriculturi,  nan  in  auro  aut  in  dre'is  bfac  rectus  Sffruttus^  qui  ad  Regem  indb 
veniunt,  non  ampliores  funt  quid  all  ordinariam  Regni tadminifirationem ,  requh 
runtur.    Ad  beMa  extera  &  longinqua,  qua  fine  mdgnd  Q?  'prafenti  pecunid  geri 
mmmJIUnt*nuUifitpMifnt.r 

AdbacRek^  qpia,  inquit,  aisl  Sereniffimum  Dominum  meum  h  pumis  ino* 
fern  efe  dicattatnttfctf  Sueciam  tents  ariferis  <$?  argentets plus  ulldalid  Regio- 
ns tptius  Euh>p«  abundare  ?  itmuheras  praterea  commodities  ad  conficiendam 
pecUniam  mari  terrdque  fubmhijtfari?  quantum  quotidii  *s ,  aurum  '&  argent  urn 
Jerenijfim^s  Res  tneus  in  hurhum  confiare  &fignar?facit1  pot'iabernas  &  offtcinas 
yhofiitarlas?  qua  fuforibuf g *ftatuariis  fervent ,  babet  1  quantam  denique  pecuniam 
"jftJZjt  ex  tributis,xve&igaBbus.{$  porioriis?  Annon  Regs  Daniae  non  ith pridetrp 
*docies  cenfum  milUa  Imperialium  are  prafentario  pro  rejfituthne  Calraariae  Urbis 
f&Johit?  Si  pecuniam  non  babuffif +.undi  fantum  nomen  perfolverepotuiffetl  non 
pego%  fubficio  >£<?r  Sueciam  firariis  &  argenti  fodtnis  celebrem  abuncfantemgue  ejfe% 
^verliwfindi  ianta  numorum  copia  colligi  nonpoteft,  quanta  in  aljis  Regnis,  in  Gal- 
lift ,  in  Italia ,  m  Angliit,  g?  apud  Batavos  Negotiatio  &  Navigatio  confertp 
qua  eertl  pluris  afiimanda  eft,  quhm  omnes  vena  metallifera.  Non  equidem  ne- 
garim  Sueciam  fatis  numorum  habere  ad  fuas  necejfitates ,  fijd  cum  aliis  multa 
pecunia  auxilio  prafto  efe  pojje ,  baud  credo.  l 

Hoc  &-muka  alia  vfirio  fermone  inter  not  ferebamusx  imprimis  de  Pontifieid* 
Romany  RcUgione  nori  pauca  loquebamur.  Earn  We  valdh  deteftabatur '9 '  dicens 
super  Effordfi,  cum  illUc  tran/tret,  numo  aureo  Sacerdotem  quendam  induxiffe9 
utfibi  Mijjfam,  cufus  ritus  videte  defiderabap  r  %  diceret :  bomhtem  fceleftum  illicb 
arcanum  Jua  Religionis  vili^preth  vendtdifle  t  irtdHmpietatem  &  mores  facrificufr 
rum  cognofci  pojffe. 

linito  colloquh  ego  rogabam,  ut  mibi  nomen  fuu&dicent>:  -  Fieri  ebiinpoffe  dh 
cebam9  ut  aliquando  in  Sueciam  vel  hferenijjimo  Rege  meo  mittar>  vel  ipfefponth 
wdvtdendum  tanttm  Heroaptcficifiari  turn  mibi  exeptatum  &folatiofore9  fiali- 
qutm  inifld  Aula  amicum ,  quern  accedere,  &  cufus  Amiclrid ,  oberd  &  von/i/io  uti 
pofimy  habere.    Meum  nomen,  inquit,  GARS  vacatur.  Sum  Jereniffimi  Principis 
■mei  Domtflkus  &  Cobortis  Pretoria  PrqfeBus:  tibi perfuadeas  veJhn  me  tibl  omni- 
bus ntokitia  officiis  prafto  futurumy  ji  ad  nm  in  Sueciam  veneris,  exporter  is  etiam 
ftngularem  Qf  magnanimam  Regis  in  te  benevolentiam.     * 
•.  Pofiaiiguot  dies  demitm  ex  Seremftmd  EleSrice  Ptdud  cognovi  Regem  fuiffe  tt- 
Jum,  cum  quo  tarn  familiares  congreffus  babuerimi   npmenque  illud  GARS  literal 
initial**  Gijftavi  Adolphi  Regis  Sued*  continere.    Turn  omnia  qua  audieram^ 
quavideram,  qua  fixer  am,  adanimtm  dittgentilts  revocabam^  &  meas  cogitati** 
nes  varid  obh&atione pafctbam,  fubindi  mecum  meditatus 9Sic  oculos,fic  ille  ma- 
nus,  fie  ora  fcrebat. 

Hac  ad  te ,  amicijpme  Ftrorum ,  fcribere  velui,  ut  mecum  particeps  redderer  fe» 
'ticrtaiis  qua  mibi  ignaro  &  nihil  borum  cogitanti  contigit,  dum  cum  ianto  Regt 
familiariter  alloaup datum  fuit  Vera  enim  amicitia  banc  rationed  depute,  ut 
cognitioncm  &jocietatem  Juorum  commodorum  alter  alteri  praftet.  Gaudia,  qui* 
bur  fetus  frueris^  angufta  funt  <&  dele&atime  carent.  NulSus  rei  fine  focio  pofiefi 
fto  jucunda  eft.  Nulla  deleftatio  folida,  quae  non  communicatur  cum  amico* 
ficut  inquiunt  Hifpani  inpreverbie.  Vale  nunc  eptme*  amiwrm  *pti&0*  £** 
bam  Heidelberg*  IIL  Non.  Maji  cjopexx. 

Zz%  ....  ."tfuM. 


$6*  .'.    MEM  OKR  B  S    CIO/N  BEEN  AN"* 
<"»"»*««•  Nam*;  XVIII.  Tome  IV.  pag.  226, 

ISJitm 

xvjjj.      £«»r«  i&  Grotius  a  Mr.  Adler  Salvias  &  h  Jbril 

RTo  n  s  IE  u  ay  ^  / 

Vous  recevrez  feize  mille  Ryksdalers  moins  que  ne  porte  Ie  (ecours  or*- 
dJrtaire  pour  le  terme  de  Mai,  qui  vient  4  la  Rcine  &  Couronne  de  Sulfa >~ 
Ie  Roi  m'ayant  fait  la  faveur   d*  trouver  bbn  Que  je  retinfle*  pour  moi,.a 
rexerople  des  amres  Atiibaflideur  qui  one  616  ici,  ladite  fomme  de  feize 
mille  Ryksdalers  v  pour  me  difpenfer  d6  folliciter  ailVeurs  le  payement  de 
pareille  fomme  qui  m'elt  dfte,  4-caufe  des  gages  &  fraix    de  la  Reine  & 
Couronne  de  Suide:  de  quoi  je  tiendrai  compte  4  Mr.  Spierincb.     Cet  ac- 
commodement  me  donnera  moyen  de  faire  ici  ma  charge  convenabtement 
i  la  dignite  des  deux  Couronnes,  de  laquelle  &  vers  laquelle  je  fuis  en- 
voy6:   &  quoi  je   fais  que  vous  conrribuerez  toujours  tout  ce  qui  fera  en 
votre  pouroir  ,    tant  pour  ce  qui  regarde  la  Couronne   de   Suide ,  „.  que.: 
pour  ce  que  tous  me.  faites  Thouneur.  de  m'aimer:  vous  pouvez  faire  dtat. 
que  je  fuis  * . 

Men  Gear  f 

k:Parfslt  f  j  d'Avrir  Vfctre  tris-humble  Sfervifeut, 

164Q.  v      •  HL  dc  Grwu- 

Lembne  aumimt*. 

MONSIEUR 

Ete  Roi  ayant  trouv£  bon-qite  |e  retrnfle  de  chaque  terme  da  fubfrde  que 
Si  Majeftd  donne  k  la  Couronrte  de  Suide*  autant  qu'il  me  feroit  dd  da 
mes  gages  &  dipens,  j'ai  Tetenu  du  rerme  prlfem  quatre  mi  lie  Tbalers 
-Imptfriaux ,  qui  me  font  dfia  de  mes  gages  depuis  le  dernier  payt* 
a&enr.  J'ai  foivien  ceci  Texcmpie  des  autfes -ArnbafTadenrs  qui  ont  vicu  en 
Ranee  1  d'autant  plus  volomiers,  que  cet  expedient  dglivrera  Monfeigneur 
•le  Grand*€ban'celier  des  follicitatfdns  cominuelles  que  j'ai  6t6  forci  d'em- 
plover  ci-devant.  ]e  prie  Votre  Excellence  par  Phonneur  de  la  Couronne 
de  Suide  &.par  Paffl&ion  quelle  me  porte  de  vouloir  m'affifter,  pour  que 
<eci  foit  trouvd  bonen  Suide^  &  jedemeurerai  4.  jamais , . 

Monfieur,  - 

&  Paris  le  ao  Oe*>  Vbcre  trt*  humMe  &  trfe*- 

tobre  1640. .  oblige  Serviteur 

B.  de^Grwt.: 

m 

(*>  Copi>«  rir^es  «»e  roiiginal  desAftes  de  liquidation  $A4Ut  S&lvius,   procurfA- 
,*p*K  l'Mcffeur  Ingyan. .  ,   .  ^ 


eHRISTlNR  RBirtE   DE   SUEDE,    gfe 

Jbficatiffev 

Itfeftrifllme  tfopme,*  ... 

S^ipjt  Excell^a  Fejirs  ante  bos  feptem  die^  Mfiper  Bilderbecliiam  ittefmt* 
>TK<i]ero  tibihim  aut  nunc  babui<  Mujtum  refert  boc  tempore  norimm  qua  u* 
trinquefiuni  Ex  Hellapdii -intelliga  Legatos  Gallos  modisnon  exfpc&atis  often* 
tare  Ragrii  '*Jfti  dignitatem:  Non  dubto  quin  idem  faQuri  finfin  Weftfalifr,  *4 
jfcjfl*  quodam  quod  ante  helium  inter  ipfos*  Hifpanos  fif  Anglos;  cOnvinit*  etiant 
in  fraudem  Regym quos  fuis  minora  exiftinianti  Mac  non  a/id  diet  decaufd  quim 
Ut  9  qu4  debet  y  inter  Reges  paritas  fervetur.  • 

Ego  ieauxilim  pecunid,  qjtf  boc  tempore  a  Ckllidr  Suedlaf  debetut\  retinul 
tbakroi Imperieles  qyintfyies  mttte  centum  & feptuaginta  ^  ptttim  pro  femeftrl  falario  % 
pflrtim  pronrnpenRt  necejjfariis  anttffbcfaSis.  .  De  edpeCunid  rationes  mitto ,  in  qui* 
pus  nihil  iriigvijpero  iri  repertum.  Retfneq  atitem  earn  quam  antebac  [umfipecfr 
warn ,  quantum  eftuftus  tempdris  JemeflrJs  fdlartom ,  quia  it  a  fieri  antebac  jufferat 
Magnus  Dominus  CancettariUs ,  nee  imm frith,  ad  rijarcienda  dammt  quaperdiu* 
i'mas  erogationes  fkeram\  cum  alioqui  foJeat  Legality  prafertim'nofi  void}  opulen- 
Ut  9  altquid pro  mutuum  dari.  Ejus  igitur  fumma  debitor  Regno  Suedico  maneo\ 
'dijpunBufus  ubi  jubebor.  Excellentix  Feftra ,  quamfuo  toibi  favore  fummo  mibi  in 
Jris  rebus  adjjttricem,  paratutfimpfr  non  verbis  %  fed  rebus  oftendere,  quantoperi  fitti ' 

.     Ilhiftjiffime  nomine  3 . 

\  Januarit  an 
xliv.  ei  novo 
Qsiendario  Lutetian 


D.  IX.  Januarit  anni  iZbcftltentia  PVlr* 

aoiocxLiv.  ei  novo  '  Jihire  paritijftmut 


EkGrottorr 

KDumem  at*  mem, ^ 

Iliuflnffime  &  Excellentiflfme  Dominfc,  * 

Scrip fi  antebkc  de  multltm  lie  au&is  impendiorum  oikribut.  Ut  ea/ufifnere  pifi 
Jem ,  quamdiU  Reginst  nopre  placet  me  in  bic  ftatkfie  retiftete >  percept  etpecunid 
Gallic  £  falarium  jam  eJapfl  femeftris  temporis,  &praterea  tantltm  quantum  necefa* 
jid  exfra  ordinem  erlgavi  Itaque  debitor  manco  Regno  Suedico  ejus  pecuniae , 
qfl&idf  cjffemeftri  falario  qUhm  antictpato  fumfi  antebac.  Feci  autemboc,  qum 
&  Magnus  Dominus  Cancellariwvntebhc  id  mibi  indulferat,  Qp.auia  nuUa  ad  ma 
ab  Us,  ad  quos  *et  perthiebat 9  contraria fignificaeio  veperat ,  &  quia  necejfitas 
ipfa  legem  mibi  banc  impo  ebaU 

Rogo  Excel/entiam  ^ eft  ram  ut~non  tantUiH  ipfa  bmaite  boc  interpretetttr  %  fed 
&  alt  is  benign*  explicet :  credatque  me  nunquam  indignum  fore  ei  amicitid,  qui  ma 
Excellentia  Veftra  pridem  boneftavit. 

Mujkijfme  &  ExcellentiJ/ime  Domine,  Excellentiam  Fefham  diU  fervet  incelu* 
num.    Lutetis  ^  J&nuarii  cpiogxMT  :  quern  awtufo  felicem  ipR  ptetor% 

Excellenti*  Veftrctad  • 
obfequia  paratffimuu 

H.  Grotiut- 
Zz  3  '**«•' 


*5*   ^  WE  MO  I  R  tl&  C  ©  *f  0  fc'ft  »  A  in  -ur 


Sffi  Nam*.  XVIII.  Tome  IV.  pag.  226. 

4  ?Sfty        Z/^re  ^?.Salviusrfl  Grotius  </»  8.  Afirif  163  &  f*) 

';]  IUufiris  &  Magnifies  Dtrime  'Legate;  Dotftfrit  hmsce^pfurifyitm,  UfMand^?^ 
Ctpl  tuas  Jittras  de  Jf  Decembril tantb  graikres ;^! v^iMftr/d '  ^^<^^,3^tMrf^'>«r^ 
trie  tut  document*  dederunt.  Agtiofco  bune  :dhiitmmt4^m^js^ot^nee  ftiticquatk 
in  me  defiderart patiar %  guoiJ.  ad  eum  AonfervdndumMdlcrfgoJpt. '  Tbtfbartdaccep* 
td9  fi  tarn  fit  frugifera ,  quam  bonottpca^amtiMtut  eigratufyrS  *M'&Rrt,k0?fef£ 
(utis  Qf  meritorum  admiratprem  ?  ita  dignitatis,  &  commodofanffUorutrt  tuftetem 
firerwum femper  Babebit.^  'Magw  Mm  pepeficib  me  /Sett*  quod tturdt^fffiYujs 


Uteris  medignafur9  auodut  inpoftefim  quoquepir Mcqfkntmfacldt-roi 
que idei minus  molejlumfore  9  quoded/Jem  operd  fe  officio  fcrWehdi a£  Serentffimuih 
JLegem  meum  defunSum  cenjere .'  pqffit :  cum  quicquid  hd.ddtne pervinetit :  bd 
pralegam  ip/i9  vel  Regimini  bujus  Regni  legetidum  prdtbeam.  Benl Vautemfqcii\ 
quod  tarn  accurate  fiatum  reram  depingat9  non  ntoOb  Gallic,  fed  &  univerfie 
jEuro^ae*.  Nexus  quidem  praferitium  confiRorum  &  a&lonum  nee  patitur  aliud\ 
nee  aliter  commadb  intfiUigitur..  $$ec  $  quod  mifetur  frequentiam  fuarum  tioftra* 
rum  raritate  tienfari  Septentfipms  (fa  ratio  eft9  ui'bwme  conjiljd  quoque  frige/} 
cant.  Cum  Mofcho,  Daho, *  Polono,  Plcims  noftfis\  aU&pdce  Jruitour.  Sttlk 
Germania  Tbeatrum  eft,  in  quo  defalute  vel  fervitute . Europe  adbuo  certatur. 
Qudfpej  quovemetUy  ut  in  manu  Dei  fitum ,  eventus  fblus^Holehif*  Quid  Able* 
gatus  Gallicus  Davaugour,  qui  adbuc  Stockholmi*  fubjiftit,  bic  propqfuorit  & 
rejponfi  tulerit  in  rebus  SuecoGallicis  cum  Germanic  communibUs9  id9ne  te  la* 
teat,  ante  quindenam  mifi.  Ex  eo  fif  noflra  &  Gallorum  confilid  Videbis  9  &  pro 
tudjbrudenfid  difpenfabis.  Plura  cum  occurrerint9  libens  communicabo:  imo9  fi 
nibfl  occurrerit9  hoc  fait  em  fcribam ,  ne  fthntio  totals  vel  nulla:  vel  rariores  h  te 
caufer;  cujus  accuratiffimas  in  fingulas  prepe  boras  e$opto9  optatque  bic  totus  &- 
status.  Vale  illuftris  Domini \  :&  ft  yenerantcmrtdama:  qui ,  quamdto  falvus  erit% 
erit  etiam  &c.  Die  8.  Mortis  163& 


Num°.  XIX.  Tome  IV.  pay.  127.   . 

Lettre  de  P.  Anton.  Smaltze  au  Grand-Cbancelier  Oaten- 
ftierna/e  id.  Novembre  16$.  (f^ 

Uliiftriffime  &  ExceUentiffime  Domine, 

Domine  Benlgniflime,  '' 

57  dolor  9  quern  ex  feparatione  noftri  ingentem  cepi9  verbis  exprimi  potuiffet ,  jafrs 
iudUm  abrupijfem  damnabilejilentium9  quod  me  veflri  licet  nmquam  immemorem9 

at 

« 

<*)  TMe  des  Epiftole  Vimum  illuftrium  dans  PaimsWd, 
(t)  EpiAoL  Stivii  pag.  145* 


0*  tamen profunda  htgratitudinis  arguertt.    Cateritm  A  Catholicam  Ftdem  rigore  A  readier 
ConftitutienumSueAtetrum  ettul,  ab  Jmicis  patrta  r$je&u?9  cum  ad  inimkos  de-  2??****  J— 

tiedere  necefttas  j  &  mibi  ab  iisdem  pfopofita  rerum  compoftendarum  blanda  fpts  fic>tivc,« 

etigiffht  &fuafijfeti  literatim  mne  eommcrcium  belle  ppdidi,  quod  demitm  intul-  Nunu ^ 

tuVeftri  reliQa  Cenftliariatfo  Btlltct  &  Camera  Boh'etmcae  apud  Imperatorum  dig-  X)}^ 
nitate,  arnica  Gallia  ante  decern  menfesj>rotipus  reftituijjit ,    uifi%  quod  apud  mt 
Msfufatioai*  Q*eiiftemimm ,  id  eft,  re/tra  meritum,  quod  NohWtaiis  i  Genua* 
nico /anguine  licit  injurid  temtorum  obumbreu,  repuuulans  ardor  ejjet,  ft  etc* 
SmaiSfiorum  Ntm*n>  etyinfi  vanitat  &  im/idra  ierbe>  Rheno  or  tup  %  Pal* 


fino  centra  Weiflenjwrgenfes  hello,  ante  ducentesannos  ittinc  ejcftum, %  Auftria 
cis,  Poionicis,  Suedicis  portibus  ulatum%  it  firogcniioribus  mibi  per  manus  trtf 
diibm  efe,  pturibus  ttecimemts  cemprobari  pote/l.  Vtifi  denique  quod  Religionis  Ca- 
thoJkae  confcientia  &  Mbedientia  in  patriae  leges  apud  veros  cc/ii ma  tores  audieba$9 
emu*  ves  ambitionem ,  ingratum  &  oefiilem  animum,  perfidiam  indigitatl  fiupens 
g?  ingemifhem  iuaudiffim.  £t  be.  nunc  qtddem  fyquerer,  nifi  caritas  Patrja^fa* 
ma  CkmentiA-S.  R.  M.  Sereujf/imt*  Regin*  me*  ,  arma  etiam  ufque  ad  Catho* 
licas  Sedes.Jpem  Imperii  Suedkiprotendentia^  umqni  inter  cognatas  Lineas  Suedir 
cam  &Po  oniram  ,  quorum  diffidium  banc  exiJii  vel  mortis  neceffitatem  Cacholicit 
&uec\*)pet>*rit  rejtaurand*  imminent  Jpes\  ante  omnia  beneficiorum  &  pfu>  quam 
bumanarum  Pirtutum  Fefirarum  indelebilis  memoriay  &  inconcuffa  inclinations  & 
amora  met  in  Kxeetientiam  Fefiram  vit  viciffet^  &  omnem  dubitatienem  /ubmovifi 
fit ,  tit  fin  minus  excujare  prater  ita ,  faltem  fuveni/es,  quatenits  fefe  admi/cuerant , 
error w,  dtprecari  Hceret*  utt  ad  pedes  *  eftres  ceu  alter  ids  Parentis  proflratus ,  bu* 
mi  liter  facto ,  Qf  limul  per  Ejufdem  interceffionem  apud  S.  M.  Clementijpmam  Re* 
gin  am  means  ^  fuppiicabundus  veniam  ac  clemetnian\  ore  ac  tmpterom 

Si  quit  amplior  apud  fros.  ufus  met\  aut  fi  quid  ulteriispro  almrmo  ac  creaturi 
fudfacere  authnpetrare  ExceUentia  Ftflra  non  dcdigmtur,  faciam  ut  expeStatit 
de  me  Vefira  nufquam  fruflrh  fuent9  nee  redintegrationis  patriam  unquam  poenh 
teat)  modi  ficuritati  liber  tat  i  cenfeienti*  perfun&is  bonoribus  &  fuffentationi  tnea 
non  inconvenienter  confulatu*.  Neque  ertim.  Religio  obflabit^  qui  mints  cum  quo* 
cunQu.e  fubditcrum  Regie*  AtajeftathfuafideUtate*  bumUitate ^obfyquih ,  fervitiis , 
quatenUs  occafio  &  vires,  ingtmi  fuppetunt »  iudefeflus  certem ,  atque  inter  pro/per* 
rima  ducamy  pro  Suecii  S  »ecus ,  quam  pre  alieno  regno  vitam  &  fanguinem 
profudijfe.  Qjticquid^  mibi  nunc  pftriatn  eactiisy  nulld  neceffitate  fed  fponth  pr<e~ 
ferenti,  gratia  indulferitis V  id  omne\  pofi'fitam  Majeftatem  Excellent^  Veflra  be* 
neficium  erit  conftans  &  manfurum  Deptm  veneror  ut  Excetlentiam  Peftram  Sua 
Reg'tdt  Majefidtij  batria,  mibi  diutijpmt  incohsmem  fervet.    Dihdm  Lutetiat  Pa- 


xlnorum  dit  6.  Novembris  1648. 
Exce/lentiarejlr*' 


BumsBmut  &  obfequentiffimus  Servus  dum  viver* 
Fecrus  Anconius  Smaltze, 


Nuffl, 


IS-!!^:  tfjim*.  3PC.  Tom.  IV.  pag.  228. 

tfmn.  .     V 

**'   Extracts  det  Lettres  <feRavius  40  Secretaire  Motth  /*$ 

*  *  '  *  •  '•  r. 

iSbrifthuH  Ravil  Berlinatis  Epiftola  ad  Jobannem  Moth  Seereorinm  Regis  Da* 

nia.    Daniffl  C^/^  dm  T5.  Maji  166&  - 

r  •  .       i  . .  .1 

Quod  ft  potentijjimus  &  clementiffimus  Rex  (Dante)  Arabic*  LittraturTfiu* 
dium,  prout  olim  profejfto  in  dcademid  fuit  conftituta  ,  promoters  per  .me-wlletn 
4um  libenter  Manufcripta  mea ,  vigintiferi  mittium  paginarum  feu  faliorum  con/lam* 
tia  numero9  pro  3006.  imperialibus  vendorem.  jfcceditj  quod  timeambtc  dart  ma-> 
Hgnos  mei  cbromlogici  labor  is  interpretes*  qui -esunqtusm  patientur  me  He  eundem 
eaere ,  &,ff  alibi  edam ,  in  me  irritcnt  Dominummsum  clementiffimum,  quern  Je* 
enel  fori  ad  mei  pmnam  irritatum  volutre*  turn  /ex  tantbm  capita  Genefeos  A 
-me  verfa  ederem,  & perfecifftnt ,  nifi  nofter  clementiffimus  Cancellarius  \ComH 
Magnus  Gabriel  de  la  Gar  die)  Heros  incredibiliter  bonus  erga  literates ,  obfti- 
tiffit.  Uabeotota  Biblia  verfa ,  ita  ut  quantum  per  bumanam  imbecilUtatem  fieri 
potefty  omnia  &fingula  ambigua  vocabuta  Larina  ejecerim  qua  ba&enits  inter  Lu- 
therano*  gf  Calvinianos  fonti&clof que  auafiiones&  dubiafunt  cau/ata9&  eas* 
dem  olunt.  Profe&b  Dee  &  Ecelefia  potefi  efje  utile  opus,  fed  nunquam  btc^edera 
foffum,  dum  vivo  in  boc  regno.  Sunt  enim  quidam  Jtiwis  maligns  in  me  &  me 
baftenUs  tiremum r,  &  per  meum  lotus  Dei  Textum  -Hebraeum.  Intra  annum  Bi- 
blia Hebroa  dnalyfi  abfolvere  pojfum  grammaticd.  Intra  biennium  tota  docere 
Biblia  Hebraea.  Ergbfae  us  unit  cum  meis  Mffl  Ecelefia  etiam  Saecana  fervire 
pojftm,  edendo  apud  vos  &  laborando.  ffabeo  mcfalarium  500  impcrfolium*  Eth 
dem  libenter  ero  concensus  apud  vos  9  B.  V.  Propser  Magnates  nefiros  libent\ffimk 
Uc  fum9  at  do/eo  quofdamTbeologos  nimiitmper  me  pop  centra  Driver  bum*  j^M* 
fo  refponfum procures,  &  tro  gratus pub/lcator  vefiri  beneficiu 

JdemAidew.  Upfil.  17.  061.  166% 

ffaboo  totam  typtgrapbiam  Rabbi  Maoaffis  mild  comparatam  4*  itiko.;  fed 
facet  mibi  blc  demortua.  Sunt  in  ed  DECEM  diverfi  typi  Hehrajci.  Habtoque 
Latino*  types  egregios.  Minimi  Hebrai  typi  fpecimem  mitto.  Omne  boc,  ut  <?• 
ftendam  emimum  in  publicum  laborandi  proptum.  Et  bic  vfirb  njbii Jtrtfar* frjfum* 
Qmniaobfimt  Jpsi  gloria  per  me  procurandps.  B.  F. 


D  Copltfe  fur  les  OiJginaux,  communiques  par, feu  l'illuiire  Dockew  BreumgetUok 


Nam; 


CHRISTINE    RElNE    DE    S  U  E  D  £.  3<?9 


m  Appeodica 
r    deHecciJt* 

Nam*:  XXI.  Tome  IV.  pag.  2%9.  **"*"*» 

•  Num. 

Lettre  du  Grand-Cbancelier  Oxenftierna  a  PEvique     m 
Rothovius  du  2.  May  1647.  (*) 

Liters  illuftriffimi  Domini  Cancellarii  ,  Axtllaril  Oxenftierna  >  ad 
M.  Rotbovium  Epifcopum  Abocnfem. 

Reverende  &  Amiciffime  Domine  Epifcope, 

,  Muneris  utriufque  noftr&m  difficiks  &  operofa  rationes9  magis  tamen  decrebi* 
fa  propemodUm  atatis  utfirmitates  9  &  concomitantes  mcerores  ality  quibus  obfi/tere 
virium  debilitas  baud permittit ,  vera  caufafunt*  quod  minits  fathfiat  mutuo  noftro 
affe&ui;  nee  tarn  diligenter  ac  fedulb  literarum  commercium  exerceamus^  quam  vel 
animi  inclinatio  fuadet ,  vel  vetus  amlcitia  poflulat ,  vel  commodum  publicum  &  Ec* 
Itkfjd  exigit.  Con/ugis  tua  obitum  dolui  ex  animo ,  tud  magh  qukm  illius  caufd. 
Mi  berth  eft,  &  videt  fact  cm  Dei  cum  fan&is  ejus  Angelisy  trans flata  ex  bde  valle 
mferiarum  in  perpetua  gaudia ;  ubi  cum  defiderio  tuum  noftrumque  adventum  ope' 
riturx  nee  fuicquam  illi  nifi  bumani  accidit f  cum  effet  mortalitati  nata.  Tuam  vi- 
cem  fumma  cum'  commifira$ione  doleo,  quid  fenex  fulcimento  uxorio  fublato  magh 
confenefcas.  Haud  tamen  dubitoquin  adverfus  iftos  cafus  ita  fit  verbo  Dei  Q?  ra* 
tionis  jirmamento  fuffvltus*  ut  pojjts  alios  atque  te  ipfum  folari ;  divinamque  bonitd* 
temprecor  animitiis,  ut  fir  met  te  gratia  fpiritHs  fui ,  quo  f eras  ea^  qua  contigerint% 
bond  confident  id  animoque  valido  adverfus  omnia  fortuita. 

Qua  btc  in  Comitiis  a£ta  fint,  jntelliges  ex  AStis  public! s  &  relatu  Plenipotentia* 
rii  veftri:  inprimis  qua  btc  enata  lis  &  mota  fiurit  de  Epifcopi  Strengnenfis  Doc* 
torts  Johannis  Matthiae  idei  boni  or  din  is,  atque  ex  ed  occafione  de  Libro  feu 
Formuli  Concordiae,  quam  Janiores  &  in  puriore  Rellgiorie  conftantiores  pro  Li- 
pro  Symbolico  aftimari  voluerunt,  aliis  aut  contradicentibus  aut  vacillantibus.  Con« 
venit  tandem  ,  &  fopita  aut  ad  tempus  fuppreffa  lis  fuiu  Deus  intimis  fujpiriis 
adorandus  ac  roganaus9  ut  Eccle/iam  fuam  conjervare  in  pairid  noftrd;  &  lumen 
Verbifuiy  Ecckfiaque  tranquillitatem  ad  pofteritatem  transferre  veliu  Id  mum 
pro  amicUid  noftrd  monendus  mibi  videris  9  ut  pro  autboritate  muneris  tut  cum  Do* 
minis  Tbeologia  Profeforiius  in  Academid  Aboenfi  fummo  ftudio  agas\  velint  in 
§0  omnem  nervum  intenderey  quo  Liber  Concordiae  cun&is  diiigentijjimi  inculce* 
fur;  &  fuper  eo  tanquam  commodijjtmo  argumento  difputationets  Tbeologica  in  CoU 
tegiis  privatis  inftituantur  9  idque  ut  Juventus  ab  ineunte  at  ate  veris  Tbeologia  prin- 
eipiis  imbuta,  nee  per  negligent  iam ,  nee  per  aliorum  perfuafiones  >  ab  agnita  Peri- 
tat  is  fundamentis  abflrabatur.  Hac  paucis  meminiffe  placuitpro  nojlrd  confident  id, 
feque  rogo,  ut  (icuti  ex  fincero  animo  proficifcuntur ,  ita  abs  te  benevold  interpreta* 
tione  dijudicentur.  Deum  Optimum  Maximum  rogo  ac  veneror  ex  intimis  animi 
penetralibus ,  ut  tefofpitem  valentemque  uti/itati  Ecclefia  ad  prove&am  atatem  diu* 
tij/imi  confervet.    Vale.    Dabantur  Stockholmiae  die  7.  Maji  Anno  1647. 

Reverenda  Dignitatis  tua  amicijpmut 

(  Axelius  Oxenftierna. 

Num. 

(*)  Dans  le  Palmskoldiana,  (foil  je  les  ai  communique*  i  Mr.  le  Surintendant,  le 
Dr.  Winckier  i  Hambourg.    • 
Tome  Jr.  Aaa  .  * 


370         MEMOIRES    CONCERNANT 

Appendix 
"dc  mce*  Ju.1 
Jtilicatives. ' 

Nom°.  XXI.  Tome  IV.  pag;  229. 


Ltttre  du  Grand-  Chancelier  Oxenftieraa  au  Do&eur 
Abraham  Calovius  dn  2.  Jim  1647.  (*) 

Axelii  Oxenfiierna ,  R.  S.  Cancfcllarii,  Liters  ad  Dominum  Abrahumum  Cat*- 
vium9  fcriptx.    Stockbolmia  die  a.  Junii  1647. 

4 

Reverende  &  Clariffime  Vir,  Amice  obfervande, 

Doleo  Reverend*  tua  Dignitatis  id  ad  me  fcrtbend*  Epifieia  argumenttm  ob* 
tigiffey  ut  conqueri  de  Jparfis  calumniis  fif  requirere  h  me  innocentia  teftimomma 
necefe  babuerit  aut  utile  jadicaverit.  Scribit  Reverenda  Dignitas  tua%  Uteris  menfh 
Januarii  datis,  dffufam  per  Regtium  Poloniae  cahtmniam  &  in  ip/a  penetrant 
Comitia,  quafi  apud  me  Uteris  exaratis  contendere,  ne  reformat  a  addt&i  per  Ger* 
toaniam  Religioni  TraQatu  Pacificator  to  Ofnabragenfl  iwluderentur*  ObftuptH 
certi  cum  liter  as  legerem,  non  qubd  caJumniantium  mores ,  mgenium  &  intern* 
tionem  ignorem ,  aut  non  fim  expertusy  fed  qubd  talia  Of  it  re  itfd  &  4  fiudiie 
Utriufqae  'noftris  aliena,  adeb  impudenter  lint  excogitata,  &  aa  turbandoe  ani- 
inos  bominum  hoc  potijjimiim  -exulcerato  fecule  inventa  &  difperfa.  Nihil  tale 
firipfit  Reverenda  tua  Dignitas;  nibil  in  banc  finem  dixit,  qui  mtbi  liter  as  tuas 
cum  gratiffimo  in  Auguftanam  Coufeffionem  Commentario  tuo  obtulit  Ecekfiaf* 
tei  bu/us  urbis  Germanicus  M.  Pfreiflrus.  Ipfiz  lit  era  tua9  qua  in  manu  mei 
fufit ,  bac  leftantur.  Et  ego  nibil  me  unquam  ejus  aut  auaivife ,  aut  intel/e* 
xiffe , triufquam  has  poflremas  tuas  litems  ipfe  reftrres^  candidh  prqfiteor.  Quia* 
quid  fit ,  res  ipfa  loquitur ,  nibil  Osnabrugas  intermifum  ad  fopiendas  lites  pubU* 
cas,  reducendamque  pacem  Germanise  inter  omnes  partes  contendentes ,  ac  belli* 
ger antes,  ut  quibus  locus  in  bello  ac  armis  fuerit,  pacts  etiam  fentiant  commoda9 
ttec  ullus  ufquam  Tbeologus  Ccmfeffionis  Auguftatiae  repertus  eft9  qui  illud  nobh 
difuaferit ,  aut  contnaria  con/ilia  fuggeferh  Quod  verb  tanti  momenti  negocittm 
Jenth  procedai ,  ntmo  rerum  temporumque  &  part  turn  contendentium  aut  dejlinatv 
turn  gnarus  miretur^  aut  indb  adeb  abfurdus,  fi?  It  Vtro  bono  mdum  Tbeologo  de* 
que  Ecclefid  bent  merito  a  lien  as  conc/ufiones  concipiat.  Exacerbati  enim  ornni  ex 
parte  animi  partiumque  ftudiis  diffraSi,  nibil  mirum  fi  in  tanti  negociatione  diffe* 
ranty  tardhprocedant ,  &  quandoque  etiam  fufpicionibus  indulgeant.  Res  per  fh 
nota  Qf  difficilis  noH  indiget  vel  declaration  vel  explications  Htfce  nibil  babeoamb 
addam^  qubm  quod  Reverenda  tua  Dignitas  omnium  borum  innoxia  innocentifpma* 
que  fit ,  &  quod  qui  \fta  de  tud.  Dignitate  aut  dixerit  ?  aut  firipferit ,  fi  author 
ejus  fit ,  de  fuo  .confinxtrit y  fin  tradiderit  audita,,  quod  falfa  pro  veris,  incognita 
pro  cognitis  retuleriu  Hac  volui  in  prafens  paucis  loco  teftimonii  perfcribere  9  add** 
turus  R  necefe  fit ,  am  ratio  poftulaverlt ,  qua  rei  veritatem  uberius  funt  declarant* 
ra.  Hifcefelicia  quaque,  &  vires  ad  infefviendum  Eccfe/fo  CbrifH  h  Deo  ter  ^ 
timo  R.  Dignitati  tua  animitbs ptecor  Q?  exopto.  Datum  Scockhormi*  die  a,  Jia> 
niiAo.  1647.  &c* 

A.  O. 

.   Infcrip* 


CHRISTINE    REINE    DE    S  U  E  D  E.  371 

-  Jkfcriptio:  Rev.  &  Clot.  Firo  D.  Abrahamo  Calovio'&  &  TbeoL  DoQori  Apptndict 
ejutdemaue  P.  P.  Atben.  Gedan*  ReQori,  &  S.  &  Trinit.  Priori,  AtrAco******** 
meo  obfervando.  vc^ 

Num«.  XXII.  Tome  IV.  pag.  239. 

Atteftation  ou  Pajjeport  de  FEvique  Terferus  h  un 

Etudiant. 

Benevolo  Leftori  falutem  precor  &  profperitatem. 

Johannes  Calicius-,  Patre  ortus  revertndo  &  bonorabUi  Plro  Dno.  Johanne 
Traft ,  primltm  Sacellatio  Parocbia  Weftro-Bothienfis  Calix,  qua  buic  noftro  Q? 
natale  folum  &  info  nomen  prabuit,  nunc  autem  Paflore  in  Angermanniae  Parts- 
chid  Nordmaling ;  patriot  lares  revifurus,  vita  anteaSa  &  jiudiorum  fuorum  It  me 
teftimonium  petiit y  quo  tutiiis  tanta  itinera  fufcipere  &  conficere  que  at.  Et  cum 
Calicii  bujus  ingenium,  education  mores  atque  (ludia  ,  non  tarn  atiorum  relatione , 
euam  prop  fid  cum  eo  ac  familiars  converfatione,  mibi  lint  notiffima ,  non  arbitratus 
Jum  conveniens  adeb  jufta  ejus  petitions  refragari.  Nee  tamen  quidquam  daturas 
fum  auribus  ejus ,  fed  teftimonium  communicabo  ab  omni  ajfentatioms  labe  omninA 
alienum.  Ingenium,  natura  ejus  fiEtor  &  au&or,  ad  omnia  capacijpmum  ei  con* 
cejfit,  fed  raja  tabula,  ut  ait  tile ,  perfimih ,  cut  quidvis  infeulpi  pojfit.  Accejfit 
provida  Parentum  cur  a,  non  finens  acutum  ingenium  otto  atque  inertid  bcbefceret 
fed  qub  fideliUs  excoleretur  ,  traditus  eft  clartjfimis,  fidelifftmifque  Praceptoribus , 
quorum  snfbrmatsone,  paucis  amis  adebprofecit ,  ut  cum  omnes  k&ipftif,  otpniaque 
exer cilia  in  Gymnafiis  proponi  folita \,  ad  unguemperdidictffei ,  ipfimet  Praceptores 
auStores  fuerunt,  ut  ad  Academiam  Aboenfem,  tanquam  uberiorem  ftuaiorum 
mercatum,  fine  mordfe  con  ferrety  ubi  nunc  quadriennii  /path,  ttobile  ingenium , 
variis  Unguis,  variifque  difciplinh,  faRenits  fuba&um,  mu/tarum  return  cognitio- 
ns, felictter  locupktavit.  Poftremb*  cum  ob  tantam  locorum  intercapedinem ,  ne* 
cejaria  ad  Jiudiorum  cominuationem  fubjidia  A  Parenttiws  fubminijtrari  nequive- 
rintj  bite  vicinia  commigravit  ad  Reverendum  Firum  Comminiftrum  neum  uomi* 
Kzan^OlaumFabringiuiQ,  cujusfiiiis  informants,  de propriis ftudiis  nibH  ampUUs 
fofticttus,  omnem  operam^  omnem  induftriam,  omne  tempus  impends*,  idqucperfc* 
tit,  ut  fidem  ,  fedulitatem  follertiamqm  efus,  nutritius  ejus  ntmquam  /at is  digni 
Aefladicare  poffit* 

Ad  ceteras  ejus  virtutes  accedo,  ut  numero  non  paucas,  ita  non  trixxiales  &  cum 
vulgo  communes.  Inter  eas  primaria  eft  Jurupnelu ,  id  eft  animus  fud  forte  contest* 
tus,  memor  iftius  Apoftolici  effati :  qui  nihil  in  mundum  intulerit,  nee  quio 
quam  indfc  elaturus  fir.  JDe  craftino  die  ne  minimi  folttcitus*  omnem  curam  ia 
pep*  ut  Pfalmifta  monet,  repofitam  habec:  ficuti  ipfemet  vides,  cum  nee  eqnii  l 

parandis,  nee  farcinis,  nee  copimentui,  nee  astro,  nee  argento*  nee  ari  in  mfirfu- 
piofuo  internum  fuiffei  ficuti  non  binis  tunicis,  fed  vefte  content  urn,  qua  corpus  U» 
oat,  &  unico  pallio,  quo  cotli  arceat  injurias.  Univerfam  quoque  BibJiotbecam 
/k*m,  exiguis  iftis  pellibus  contentam>  quamque  propriis  exaravit  manibus,  mana 
eum  geftare  cernis.  Ad  Apoffolorum  exemplum  totum  fe  componere  confiituiti,  .& 
tftttaneepsbafit,  anne  etiam  absque  calceamentis  atque  fcipione  iter  boc  ingredere- 
tur,  ut  Sahator  afiud  Matthaum  Difcipulis  fuis  pracipere  videtur.  Sed  vicit  ta- 
min  melior  fenteptia ,  juxta  genuinam  Marci  interpretationem ,  ut  ca/ceatus  ince* 
dat ,  &  fcipione  a aver  fits  canum  morfus  &  fubrios  cafus  munitus  effet.  QtXapyvpinc 
firorem,  cane  atque  angue pejus,  edit  ^anoXvy.    /toque  turapweiaeviduam,  c*> 

Aaa  a  mitem 


37*        MEMOIRES    CONCERNANT 

±AffMl**mi$emflrenti}  fe&atur  iynpxreiav:  illud  Salvatoris  ob  ocufos  ponens:  attetrdite  va- 

fl$citlwf,U  bi*  ipfis,  ne  graventur  corda  veftra  crapuift  &  ebrietace.    Novit  enim  non  tat* 

■  ■  "  ex  Hiftoriis  facris  &  profanis ,  fedproprid  etiam  experientid,  ebrietate  nobileinge* 

Num.     mum  atque  auburn ,  non  obtundi  tantitm  atque  obruiy  fed  ad  pbremfim  mentijque 

£X1(.    iwpiam  abripi.    haquttoto  hoc  itinert  dum  patrium  attigerit  foktm>  jtt  venerium 

atque  pfafentiffsmam  peftem  fugere  9  &  longh  &/e  amoliri  conftituit  omne  Schekar, 

feu  quemvis  potum  snebriantem:  contfa  autcm  vili  ac'Jeeuisdario  potu  fisim  levare. 

Hates,  candide  Le£lor9  Calicii  ncpovtrKoypuQluv  firidtim  ac  rudi  Minerva*  me 
delimatam  Cum6ue  in  animo  babeat  Woroenfem  P after  em  y  Revertndum  Doms* 
ftum  Gabrielem  Ganimal  in  bocee  itinere  invifere ,   atque  banc  Oftro -Bothnia 


velfi  exprimario  ipfi  omninb  propinare  libuerity  modicd  id  facias  men/urd:  nam  fie 
bofpitem  babebis  di/ertum9  lepidum,  comem  atque  jucundum,  illic  manfurum  ujque 
dum  illinc  exeat.  Aliter  fi  feceris^  aliter  affeQum  experieris.  Fale  Amice  exopta* 
tiffime,  memor  iftius  Cbrifti;  quicunque  potum  dederit  uni  ex  his  panris,  pp^ 
culum  frigid®  fol&m  aquas,  nomine  Difcipuli,  Amen  dico  vobis,  non  per* 
didit  mercedem  fuam.    Dabam  in  Pargas  die  quartd  Aprilis,  Anno  1667. 

Joannes  Elai  Terferus* 

Epifcopus  Aboenfis. 


Num°.  XXII*  (b)  Tome  IV.  pag,  239. 

Deux  Lettres  de  Theodore  Ryckius  a  Samuel  Aker- 

hielm  (]). 

Noblliffimo  Viro  Samuels  Akerbielm  TJteoderus  Ryckius  S.  P. 

Nnper  cum  ad  te  miner  em  y  Fir  amplijfime^  ter  D.  Molirorem,  Luc®  Hoi- 
ftcnii  ad  Scephanum  de  Urbibus  Notatj  puaore  quodam  probibitus  fum%  quo- 
minus  liter  as  muhufculo  ipfiadderem.  Intellexi  autem  nunc,  procul  dubio  ex  gom-- 
munis  Amid  Nicolai  Rubenii  epiftolis,  male  fit  illud  quod  tunc  proferre non  fufifa 
nuerim  (t).  Nuuc  cum  inteiUgamfiquid  te  velim  pro  me  efficicere,  vfffcii  met  ejfe* 
non  tantum  per  alios  id  te  rogare,  veritm  &  me  ipfum,  pudore  depojno,  defideriu 
mea  in  /mum  effmdo  tuum.  Sedecim  jam  feri  anni  font,  ex  qua  Romas  com- 
moranti  mibk  tradita  ab  Eminentiffimo  Cardinale  Francifco  Bar  be  r  in  o,  confentien* 
te  & favente  Serenijfimd  Regind  CHRISTINA,  Not*  &  Caftigatiwes  pcftbum* 
Luce  Holftenii  in  Scepbanum  de  Urbibus  ex  arcbetypo  Codict,  quern  ipje  Hol- 
ftenius  Regime  legaverat,  venid  efusdem  defcripta,  ed  conditioner  ut  eas  domum 
reduxf  pubHcaremy  fimulque  Regin*  infers ber em.    Ejufjue  rei  fyugrapba  h  me. 

tunc 

r*)  C'eft  Mr.  le  Confeiller  de  JVarmboltz,  qui  les  a  re$u  de  Mr.  le  Secretaire  Goer* 
uoell%  &  qui  m'en  a  communique  les  copies. 

(I)  Mon  Ami  remarque  que  la  Lettre  de  Nic.  Rubenius,  dont  tl  ed  parte  ici,  eft 
tarite  de  Leide  le  20.  Juillec  1686,  oti  il  recommande  au  mieux  la  follicitation  de  Rye- 
Mus  i  Akerbieim,  qvd  en  confluence  *crivit  i  liyskiux  le  30,  Novembrc  de  la  mfime 
ann^c>  eoTalfiir ant  qu'U  ferji  (en  affaire. 


C  HJR  I  S  T  I  N  E    R*B  I  N-E   D  EO  J^RD  E.  |7| 

tunc  exa&a  &  datafult.    Hoc  tandem  exfecutusfum  Anno  MDCLXXXIV.    Cau-    Appendice 
fa  diuturna  mora  pajjtm  ipfius  ret  difficult^,  pianh  non  pravifir>  partim  vdrid>im:  &/******: 
pedimenta  identidem  interje&a,  qua  cunSta  diligent er  recenfeo  in  prafatione  Operis  tifiaWivct* 
ad  Ledtorem.  Nun*,  ~ " 

Dedicatio  Regina  fafta  ex  parte  &  probata  antequam  excuderetur%  &  fufcepta  XXlk 
fafis  honorific*  poftquam  excufa  eft.  ha  enim  incipit  Epiftola  ultima  fcripta  Roqia?  . 
fuperkre  anno  die  VII:  jiprilis:  „  J'ai  re$u  agr^abiement  vmre  Livre  accom* 
„  pagn£  dcs  expreffions  de  votre  z6h  &  affe&kwi  pour  ma  perfonne  & 
„  mon  fervice,  &  veux  bien  vous  t^moigner  par  la  pr£fente  mon  reflenti- 
„  ment,  en  attendant  que  je  me  difpofe  £  vous  donner  des  marques  plus 
if  folides  de  mon  eftime  pour  votre  perfonne  &  pour  vos  farans  travaux'\ 
Nihil  autem  aliud  baSenits  faSlum  ,  &  intra  verba  fietit  bonos%  Cum  verb  petfi* 
ciendo  buiCm  Libro  aliquot  florenorum  mi  Ilia  in  Bibliotbecam  erogaverim  9  ne  da 
arumtoabili  ftudlo  aut  tempore ,  quo  vet  magnum  Librum  ex  me  tpfe  producer e  va- 
luijfem^  impenfi  dicam  7  durior  fbrti  vukrt  poffit  conditio  mea%  qui  tarn  ingratum 
agrum  excoluerjtm.  Cum  verb  bate  infeficitas7  qua/is  quaffs  dependere  videatur  ah 
eoy  quod  nemo  circa  Reginam,  qua  unica  ingeniorum  alfrix  eft \  met  meminerit \ 
& \  mortuo  nuter  Stephana  Gradio,  Viro  ampliJfimo>  mibique  amicijfimo^  Ro- 
mae  neminem  babe  am  ~  cuijtmik  negotium  fidere  audeam ,  conjulere  te  atque  rogare 
x  in  animum  induxK  ft  per  iUuftriJpmum  Olivekranfium ,  Regina  Quaftorem  Supre- 
mum  9  id  fieri  pojfit.  Quod  ft  igitur  judices  bde  via  decenter  id  fieri  poffe ,  nibilque 
inter  cedat  qui  minUs  tu  hoc  ab  eo  petere  vel  impetrare  banc  nobis  gratiam  PpjpSy 
rogo  te  atque  obteftor9  ut  pro  prudent  id  tud  ejpeere  hoc  apud  Virum  il/uftriffimum 
veils.  Quidquld  indk  ad  me  redierit  y  tptum  vobis  debebitur.  Tacitus  exrecen/io- 
te  6?  cum  animadver/ionibus  meis  jam  eft  abfoiutus^  eju/que  exemplar  prhnd  datd 
ecca/ione  ad  te  mitt  cm,  Vale  plurimUm ,  Fir  Ampliftime^  &  me  abtarcperge* 
Lugduni  ad  Rhenum  die  XXII.  Oilobris.  Anns  MDCLXXXVI. 

Deuxime  Lettre  du  mime  au  meme* 

Vir  Ampliffiroe,  l 

Nudtus  tertius  fab  noBem  tradidit  mibi  diiquh  Ittuftriffimi  Olivekrrafii  epiftotam 
plant  wopinanti  Hamburgi  die  XVL  Augufti  fcriptam,  fimul  cum  munere  *  Sere* 
niffimd  Regind  per  turn  ad  me  deftinato.  Quod  ouoniam  praciptA  tibi  debet* ,  Vir 
ampliffime^  gratias  tibi  pro  eo,  etiamprimas,  fea  immortaks  ago.  Referam  qti*~ 
tfcjhunque  referendi  fefe  occafio  offeret.  Ouoniam  autem  Rubenio  noftro^  qui  Am- 
ftelodaroo  folvit  quarto  vicefimo  Auguftiventh  ftcundh^  cittomifi  ad  Finm  iilvfr 
trijfimmn  epiftotam,  cvjus  argumentum  nunc  non  amplius  tempefttvum,  rogo  ut  turn 
d  me  tnoneas,  quamprimim  appulerity  ut  banc  eptftolam  mibi  remittor.  Mutm-> 
fiu/um  autem ,  ut  deftinaveram,  tradat  abfque  epifiotd ,  idqueornet  verbis ,  qualur 
negotium  ab  illuftrijfimo  Vtro  confiftum  po/tulat,  Ipfi per  epiftolam  gratia*  esdeu* 
ogam ;  quern  quoniam  ignoro  utrum  Hamburgi  adbuc  fubfijlat^  an  in  Sueciam  jam 
fitreverfus,  eidem  Mercatori^  qui  ab  eo  lit  era*  reddidit ,  tradam.  Vale  plurimUm, 
Vir  AmpliJJime,  &  Rubenium  noftrum,  quern  falvum  jam  advcnijfe,  aut  mox  ad- 
ienturum  J*peroy  mulHtm  it  me  faiuta.  Lugduni  Batavorum  die  IX.  Septembris 
A.  C  1687. 

Jlmpfijfm*  Nomim  To* 

DevotiJJmm 

TbeoiL  Rycktujr. 

Aa*  5  Noo* 


Num. 
XZI1I. 


374        MEMOIRES    CONCERNANT 

ftlficatives. 

.  Num°.  XXIII.  Tome  IV-  pag.  250. 

Lettre  de  VArcbevique  Hamilton  au  Grand-Cbancelier 
Axel  Oxenftierna  (*). 

Ad  Ctncellarium  Axel  Oxenftierna. 

Ampl<t  Teloniarcba  Domini  Drakenhielm ,  pollicitationes  *  Regind  Domini  Med 
Clementifftmd  in  ufum  noftrum ,  &  inprimii  promiffa  iftius  mercatoris  :  uti  vifum 
eft  ejus  prudentia  negotium  ipfum  commendarez  differ entes  de  die  in  diem  promiffis 
fiare  ,  retardabant  ad  multos  dies  noftram  HolmiS.  profeSionem  in  ptadium  Excel- 
tentia  Veftra  nobis  fummd  veftrdpktate  &  ckmentid  deftinatum \  ad  byemandum: 
at  cogeremur  tandem  re  infeftd  (&  idcircb  imparati  magis  prater  expeSationem  ) 
iter  ingredi.  Ego  enim  ipfefum  Teloniarcbam  allocutusy  qui  certi  bumaniter  rep 
pandit  *  &  vifus  eft  mibi  generofa  effe  indolis:  (etfiftnt  qui  aliter  fentiunt : )  quern 
etiam  fpero  prafiiturum ,  quod  certe  bumanijjimh  femel  mibi  promifit ,  multb  tamen 
magis  alacritery  ft  intellexerit  Excelkntiam  Veftram  me  favor e  &  gratid  ampleSi^ 
quandoquidem  boe  ?  auicquid  eft  officii  in  me  peregrinum  £?  ftbi  incognitum ,  non 
eft)  aut  effe poftit  ipj*  detrimentofum.  Multi  enim  funt  in  urb'e  mercatores  alii ,  qui 
ultrbfe  offer unt  ad  praflandum  fflcb9  quod  convenit ,  accepto  Teloniarcba  mandato* 

Juale  dederat  ifti  inftitori ,  qui  nunquatn  ftatuit  perficere  Spargebantur  btc  & 
iolmise  etiam  rumores%  de  caps  pecudibus  tnultdque  coSd  cereviftd9  &  aliis  idge- 
nits  necejJflrisfaratiSj  mandato  Excellentia  Veftra  in  ufum  fervi  tui>  quos  ego  ru* 
mores  btic  aaveniensintel/exi9  &  invent  fatis  nimis  effe  veros:  Hoc  quidem  omnia 
fapiunt  magniftcentiam  Veftram  fa  tear,  &  eximiam  benignitatem  fkgularem:  fed 
cum  pace  &  bond  venid  Excellent ia  Veftra  videntur  (ft  not  Jpettemur)  redo/ere 
nimietatem  impenfarum,  quas  abeuntibus  bine  tuis  &  Domino  ro\mbomio~domum 
redeunte,  curabo  prudent er  moderandos:  not  enim  tauci  fumus ,  &  naturapaucis 
eft  contenta ,  perquejam  multos  annas  didieimus  maefti  &  fobrit  in  bde  noftrd  pe- 
regrhsatiene  vivere.  Dominus  Palmbomius  profpexit  nobis  commodijfml  in  adibus 
Excellentia  Veftra  ampliffimis^  capacibus  infuper  multorum  illuftrium  Virerum.  Fa- 
sit  ExceUentia  Veftra  ut  fera  me*  feneSa  tempera  fuaviter  tranftgam  :  imb  ad  imi* 
taehnem  Patris  Cctleftis  mifericerdijftmi  plant  monftras,  qud  ratione  filet  ipfe  Dtus 
ftbi  cbaros  beare.  Scrip feram  ad  Excellentiam  Veftram +  qua  legeram  ex  Belgio 
miffa :  varia  in  odium  Anglorum  efusmodi,  iUera  centemptim  fcripta  bite  mittun* 
tury  quas  ego  certh  non  laudo ,  &  idcircb  impertke  dedignor.  Dabam  Regiomoncii 
&4»  Januarii  1654.  Poftridit  quim  Hike  venimus.  Die  craffino  adituri  Templum% 
m  celebremus  Feftum  D.  Pauli,  cum  bone  Dee. 


ExceUentia  Veftra 


Semn devotijfmut  & 
domefticus  bumillimui 

Archibalds  Hamilton  Caflelienfis. 

Num. 


(*)  Copie  tirle  des  Epiftolae  Salvii  p.  199. 


C  HJL.I  S  T. I  H  *  *  «  fcN£.._ £  ¥  C$ V  ?  P  E.    #$ 

ftifica  lives. 

Num°.  XXIII.  Tome  IV.  pag.  25a  XT    ■■ 

r  °  Num. 

YY[|  f 

L*#r*  <&  VArchfviqm  Hamiltqn  tf«  Gr#nd-Cbmcelier 
Eric  Oxenfherpa  ^*J  4 

£04 *»  benignl ,  amanftr  into  &  honorific  j  fentper*  fuerim  Excelkntia  Sua  ac- 
eeptus  y  ex  quo  mibi  primUm  patuerc  fores  ad  tuam  notitiam  &  amicitiam ,  ad  quam 
dignata  eft  ipfa  .Exceliemia  me  invitare :  &  jam  maximipoft  obit  urn  Excellent  iffi- 
mi  Hert^t  maximi  &  optimi  Parentis , .  cujus  vicem  vis  fuphiere  in  otnni  foiarriinb 
&  fukhnenti  generes    quad  ExcelJentiJfimo  Pqrente  fupexjtite^   nunquam  veritus 
fum  mibi  defuturum :  cujus  obitus  nequit  unauam  mibi  in  mentem  venire  fine  lacbry- 
mis;,  fuitenim  wftwv  epeufut  totius  Reipublicce  iMeraria  ^  lux  feculi  nojtri *  Imperii 
buiusfub  ipfd  Supremo,  Majefiaie  maximum*  fi  mn  unicum  decus:  Ecckfia  in  ill* 
fif  Rei  Uteraria  omne  fulcimentum ,  fif  peregrinorum  omnium  affiiSorum  tutijfi- 
mum  afylum:  fed  non  audeo  iuQuofum  hoc  tbema  traEtare ,   ne  aut  angori  meor 
out  luxuriant!  calatno  nequeam  modum  imponere.    Agnofco  enim  cUm  muad  gratia* 
rum  a&ione ,  paravijfe  Deum  meum  tantam  ExceUentiam  fub  cujus  umbrd  protes- 
ter it  maio-z  {cum  Jona  beneficio  Crotonis  aut  Ricini)  de  qua  umbrd  latabar  iatttii 
magnd  &fortas/i  nimid  cum  Jona,  quam  idcircb  abftulit  Deus9  qui  tamen  me  not* 
dtjeruityfed  ExceUentiam  Veftram  fubflituit  fuccenturiatam^  it  qua  nihil  eft  pra. 
termiffum*  quod  ad  me  augendum  &  omandum  poteft  condvcere.    Ur&verbo  profit 
teor  fuperatas  effe  fpes  meas*    Defunt  folummodo  mibi  ades  in  urie9  ut  jam  inco~ 
Jen*  Suburbium  aufirak  longius  abfim  it  Bibliotbecd  Excellent  ijfmi  Domini  met  Can- 
cellar  it  ^  cogarque  me  Hike  mn  fine  mokftid  conferre  fiepiu/cuk,  ut  Tefthnonia  iV 
trum  inferenda  meis  lucubrationibus  ad  verbwn  referantur  cun&a*  non  pejorata9t 
adulterata,  eommutata  aut  variata.     Quod  vix  poffum  prafiare  abfque  iujpe&ione 
novd  ipforum  Autorunu    Unum  iUud  priks  quitmfiniam  non  poffum  pratermittere  * 
de  Marbarorum  iftorum  quos  Seranjffima  Regina ,    &  exinde  Auguftiffifum  nqfter 
Rex  bumanifjmi  &  benigniffiml  font  amplexati%  immaniperfidid  &  barbard  frau* 
dukntidy  qui  occafionem  dokfh  arrjpuerunty  dum-.SereniJJtmus  Rex  nofter  atiud  age- 
rety  snvadendi  Regiones  Regias;  Jed  cum  bono  Deo  nonfermt  impunh    Accepimuf 
Uc  quidem  i/ios  Barbaros,  ufosfuiffe  in  prima  obfidione  ifiius  Urbis  (Rigft)  ratio- 
nibus  &  modis  omnibus ,  quibus  alticere  poffem  Gubernatorem  &.prafidiarios  ad  de* 
dstiomm:  tormentorum  maximarum  belHcorum  frequentkri  explofione ,  &  minis  acer* 
btfiimisy  fed  ampliffimis  etiam  poUkitationibus  ,  quas  ifii  fadtfragi  nunquam  prafti- 
tHfenty  in  deditionemfi  confenjjfflent  Gybernator  &  qui  in  urbe  fuerqnt.    Sea  omnit 
data  fide  violatd  urbem  deripuijjent  j  diruifiintr  &9  6  quam  immanUer !  in  omnem 
fexum  &  atatem  fieviiffent.    Sed  benignior  tandem  fortuna  Rigam  refpexir^   & 
urbi  cum  bono  Deo fecur  it  as  jam  part  a  videtur9  &  in  pofierum  Jpei  miliar  eftznfar 
nan  incerta  &c.    Hoimise  5.  Calendas  O&obrk  1656. 

'  -   -  Arcbibaldus  Hamiltow    . 

Cafetten/Oi. 


37* 


ME MOIRES    CONCERN  A  NT 


App«ndice 
4e  Piecei  Ju- 
JUficttivet. 

Num. 
XXIV. 


Num°.  XXIV.  Tome  IV.  pag.  256. 

Lettre  des  Ambajjadeurs  de  France  a  la  Ram 
CHRISTINE  du  1.  Qdobn  1646.  (*) 

Sereniffima  &  Potemiffima  Regina, 

Quam  benevoh  fortique  animo  amkitiam  Suecicam  colat  Gallia  utriufque  Regni 
Boftes  experiuntur ,  nafrare  Majeftatt  Feftra  fupervacaneum  faret.  Nobts  certe  ad 
pacem  Legatisjam  fire  triennium  bic  exa&um  eft ,  ut  m  quid  in  fide  &  conftan- 
tid  inviolati  foederis  non  modb  defideratur^  fed-ufibus  veftris  ac  temporibus9  nunc 
agendo  6f  confufendo,  nunc  etiam  fuftinendo  Nos  nonparum  commodaverimus ,  id 
ipfum,  Sereniffima  Dominay  nullo  non  ftudio  &  conatu  praftitum  $f  punSo  fatis- 
faSionis  Sueciae,  turn  Corona ,  turn  Militia,  vel  ipfos  Majcftatis Feftra  Legatos 
citamus  ttftes.  Quin  etiam  novifffme ,  ubi  res  tarn  diU  exoptata  ad  finem  vergere 
vifa  eft,  eaftcimus,  undt  focus  vel  damm  noftro  fatisfieri  velie,  htculenter  probavi- 
tnus.  •  Cum  enimfe  neutri  militia  ftipendia  folvere  poffe  affirmarent  Csefareani,  & 
inopiam  tot  calamitatibus  attrita  Germanise  caufarentur,  remifimus  not  conditio* 
ntm,  ficque  evichnuS)  ut  veftrifaltem  exercitHs  ratio  babeatur.  M  non  eddem  fe- 
licitate eatera  proceffirunt.  Quod  pro  fatisfaitione  Regni  Sueci© poftulatum  eft% 
adipifci  totum  non  potuimus.  Et  quidem  cum  fit  illud  huge  majoris  momenti9  non 
tnirum  ft  complutes  dtfficultatum  remora  fefe  nobis  objecerint.  Imprimis  verb  tret 
ifta,  felici  curfu  in  altum  prove&a ,  jamqueportum  e  proximo  fpe&antes  reftiterunt. 
Nulla  ratione  nullifve  macbinis  expugnare  animos  Brandeburgenfiutn  potuimus; 
quaten&s  jure  fuo  plus  quam  in  a/terutrd  Pome  ran  id  Majeftati  Feftra  cedanu  Dux 
item  Megapolitanus  adduci  nequit,  ut^ntegram  W ifmari*  proprietatem^in  fits 
tranferaU  Poftremb  Csefariani,  ipfi  Imperii  Or  dines  Atcbieptfcopatum  &  Epifco* 
patum  profanis  titulis  ufu  capi  pojfe  pernegant9  non  fui  jurts  effe  ajumy  Princi* 
pern  Secular  em  ex  Eccleftaftico  facerex  Abfque  confenfu  autem  ifta  retimri,  aut 
aliis  quam  par  eft  nominibus  pofftdcri,  non  vacat  prefeStp  multis  perieuHs.  Nun* 
quam  Ele&or  Brandeburgicus  exfohet  facramento  Ordinis  PomeraoisB,  me  hi  ejus* 
modi  obligationis  Rclighne  foluti,  /idem  Majeftati  Feftra  aftringent  unquam9  idem 
de  Duce  Megapolicano  &  Wifmarienflbus  pari  jure  metuendum.  Quit  non  du* 
bit  at  Principes,  Urbes9  Populos  fold  neceffitate ,  ut  pareant ,  adaQos,  non  in  om* 
nem  novandi  occafioncm,  &  afferendi  ji  in  liber  totem  attentos  fore*  Quin  inftiga* 
turi  quoque  Danos,  Polonos  *  Batavos,  Anfeaticos,  qaotquot  denique  Jeu  ra* 
tione  commerciorum,  feu  Reipubliea  caufd  aquis  paritm  octdis  posentiam  Majefi 
tatis  Feftra  tantamque  fortunarum  accejjionem  ogre  intuentur.  Subeft  &  gravis* 
fima  caufa  quamobrem  Gallos  Suecofque  de  maturandd  pace  Germanise  foils* 
citos  effe  oporteat\  digna  fane,,  qua  fumma  ilia  Majeflatis  Feftra ,  qud  annos plu* 
rimitm  antevertit,  prudent ia,  fedulb  perpendatur.  Or  dines  fader atarum  Provincia* 
ruth, quod  probe  novit  Majeftas  Feftra ,  Traftatum  fuum  cum  Hifpanis  pane  ad 
finem  ptrduxerunt.  Ipfos  ingens  impatienfque  quiet  is  cupido  adeb  agit,  ut  diets 
tantum  caufa  bellum  gerere  vel  potius  non  gerere  videantur.  Si  verb  nos  tandem , 
quod  alitor  vix  fieri poffe  baud  gravate  negabimus,  eb  adduxerinty  ut  pax  Hifpa- 

nica 

S3SSSSS8S!S!S!S£SSS!SSSJS;:; 
(•)  Copie  tir&  des  MIT,  de  P.  Strasburg. 


CHRISTINE    REINE    D£    SUEDE.    3^7 

nica^r&Atf,  omnis  belli  moles  i  Belgio  atque  Italii  Suecis  incumbet.     Fix  enim    AppenJioe 
netunc  quidem  noftri  majora  cis  Rhenum  aut  majoribus  viribus  tentarunt9  quam  %faj£^ 

~munc  maximi  factum*    VtrUm  antequam  in  novas  iftas  acferb  inexplicabiles  rerum  —__ 
diftkultates  utrique  nos  conficiamus,  propiits  difpickndum  eft  Majeftati  FefirOi,  an     Num. 
qua  of eruntur  pacis  conditiones9  bonefta^  utiles,  gkriofa  fibi  future  fist  (jjuod  non  OtXIV. 
ex  noftrd  aftimatione^qui  Majeftati  Feftra  omnia  fitmma  cupimus,  fed  ex  alien* 
eorum  fenfu  qui  res  Germanicas  penitiUs  injpextrunt,  prafatd  venid  di&um  eft 01 
nullus  eft  toto  utroque  convent uy  fun*  autem  fubaQa prudentia flwrimi \  out  Lag** 

'  torum  Feftrorum  pqftulata  feveriora  ac  nimip  non  exiftimet.  Illorum  judicium  non 
mofaremury  ft  tenaciUs  inbarendo  promoveri  defideria  Socierum  toffint.  Sed  cum 
ita  etiam  deprebendamus  nullam  ejjte  /pern  pacts  reliquam,  nip  Majeftas  Feftra  de 
tjusmodi  pofiulatis  quadam  grdthje  remiltat,  fibi  baud  dubii  patietur  ab  amic\JJimo 
Rege  confidum  ultrb  porrigt.  Equidem  baud  fujpe&um  illud  erit  quod  ab  ipfis  col- 
toribus  tanquam  optimum  capitur ,  tanquam  Gallic  utilijftmum  Regi  probatum  eft. 
Placeat  Majeftati  Feftra  convertere  tantisper  oculorum  memifve  aciem  in  Ditiones 
itlas  locaque  Galliae  noftra  oportunijfima ,  qua  ansiquo  &  infenfiftimo  bofti  fruenda 
relinquimusj  qui  Reges  noftros  tot  olim  Dominiis ,  Ducatibus,  Regnis  fpoRavit. 
Gonfideret  quant d  pecuniae  vi  ea  ipfa  qua  &  belli  &  repetundarum  jure  ad  nos  per. 
tinenS)  redimenda  putavimus.  Tanti  eftfelicitati  armor um  bonam  famamcautio- 
nemque  adjicere,  &  in  viam,  qud  ad  pacem  eatur  ingredi.  Speramus  itaque  Ma* 
jeftatem  Feftram  fecum  reputaturam  Cbriftianijftma  Kegina  confiliay  quo  ad  eat 
pads  leges  componat9  quas  acciperepoffint,  quorum  inter  eft.  Pomerama  interior y 
Rugla,  Condominium  Wifmarienle,  Epifcopatus  Bremenils  &  Verdenfis  cum 
ftipendio  ad  dimi(tendum  exercitum  nonfunt  adeb  panitenda  virtutis  Sued©  prxmia. 
ffac  toti  Conventui  Monafterienfi ,  non  minUs  quhm  Osnabrugenfi  multa  quidem 
£f  bene  multa  non  tamen  iniqua  videri  pojfunu  Quod  caput  rei  eft  %  id  omne 
quantum  quantum  eft,  cum  eorum  cpnfenfu  ad  quos  ea  res  pertinet >  turn  omnium 
mpplaufu  jureque  perpetuo  obtineri  poieft.  Id  deniqub  fecundiore  famd ,  tutiore  cw 
fcientid,  majori  jecuritate  pqffideri.  Ut  verb  ampliora  fortaffb jber  bellum  uberiora* 
que  fperanda  forent ,  Veftram  Majeftatem  mifertum  tandem  affliSta  Chriftianitatis 
oportet%  qua  mutuis  fuorum  vulneribus  ad  internecionem  pent  confoffa  jam  repeti* 
td  Turcarum  invajtone  diripienda  re/inquitur.  Communis  periculi  aleam  diutiits  re* 
fugere*)  aut  pericliiantibus  Cbriftianis  opem  denegare  nonpoteft  Chriftianifllmus. 
Neque  dubitamusy  quin  qua  in  partem  tlarijpmi  vfominis  venit  Chriftina  Serenif- 
fima,  etiam  in  laudis  nunquam  intermoritura  Venire  geftiat.  His  gravijjimis ,  nt  » 
fallimur,  arguments  filere  baud  putamus ,  qua  non  modb  A  rerum  bumanarum9 
fed  ab  borum  etiam  temper  um  conditione  fefe  ultrb  animis  ingerunt%  incerta  cafuum$ 
anc'tpUem  armor  um  fortem9  inexpe&atos  ac  erumpere  faciks  de  improvi/l  mot  us  9 
gxbaufta  araria ,  fatigatum  militem9  pertufos  diuturni  belli*  onerumque  impasientes 
populos,  baud  objeuras  fimtimorum  Principum  fimultates.    Jam  enim  ubique  fubjec- 

.  tarn  quibufque  minime  oportuit  Regnorum  felicitatem  &  concordiam  fieri,  occultas 
.toitiones  baberi,  novapaffim  conftUa  agitari,  nova  fotdera,  novos  bofles  parari \  ne- 
mo eft  qui  nefciau  Qub  magis  futurum  confidimus  ,  ne  bafce  liter  as  %  boneftijfi- 
mam  muneris  officiique  wftri  partem  fequilts  qui/quam  interprets ,  cum  maximi 
00  ipfo  tempore ,  quo  Majeftatem  Veftram  rogamus ,  ne  conftituenda  praelara  pacis 
cportunitatem  corrumpi patiatur %  eo  ipfo  momento  quo  Regius  Galliae  exercitus  coU 
tatis  cum  Suecis  fignis  viribufque  acre  bellum  transferat  in  proprias  boftis  ditiones , 
quodque  magis  eft%  in  eum  Principem9  Q*)qui  &  egregium  pridem  pra  fe  tulitpu*  . 

blica 


iSSSSSSQSSH 


v-NV->^->V-*\V~N!v->^>^->v->^-^^ 


(*)  C'&oit  l'Eleaeur  de  Baoiire,  Prince  fort  rate,  que  la  Frmut  ne  voulut  jamais 
»ordre.  V.  ci-deffits  Num.  Fill. 
Tune  IF,  ,         Bbb 


378  M  E»M  OIRES    CONCERNANT 

Appcndice  Ilk*  tranquilUtath  fluff  turn ,   &  pracipum  linperatotri  jtuibor  extitit,    m  ut+lqut 

dftFi«iccsju-  Regno  cumulate  fatisfieret^    Sperandum  eft  Mafeflitfem  Feflram  inflinhu  divina 

fliffcatives,    ajffat1tqUe  i'ts  ufuram  conjiliis,  qu*  &  ipft  &  fader asis  etunt  falutarta     Nos  qui 

Num.      cupimusdatnufque  utrifque,  d&tora  utifa  forsaji  &  tteceffarh  ejfe  ctnfcmus  ^  ni~ 

XXIV.     M  tamm  inexperum  interim  reHQurii  quo  vel  diverf*  partis,  &}  attfirtm  Princh 

jwm<  Mmifkvs  ad  Vcftrorum  fintextiam  r  qud  tandem,  vfa  ikuptis ,  pmrabere  «*r* 

fits  vomtkur.      Quid  enbn   Cbriftiamffimo  Rsgi  aut  magis  ad.  pfQpagandam  glo* 

r    riam^  au*  aptiits  ad  flubiliendas  apes  tccidere.pijftt ,  quim  fi  reda&h  in  ordintm 

smulis  ,   res  fociorum  amplij^.na$fl(^entijjimajque  amjpiciat,  imb  &  faciat.     In 

hoc  voto  conquUJcerrtes ,    omnia  Majeftati  Peftne  obfiquii  ftudiaque  ftqftra  reverent 

ter  deferknus.    Monafterii  Weftfalorum  u  die  O&ebris  Anni  1646. 


Num.  Num°.  XXV.  Tom.  IV.  pag.  257. 

Lettre  de  CHRISTINE  au  Roi  Frdderic  III-  de  Dan- 

nemarc  aufujtt  du  Grand-Maitre  Corfitz  Ulfeld. 

Du  28.  Dtcembre  1652.  (*) 

ffffj  CHRISTINA  med  Guds  nhde ,  Sweriges,  Giftbes  ocb  JVdndcs  Drot- 
fling,  Storfurjiinna  til  Finland,  Hertiginna  utl  EJtland,  Carelen,  Bremen, 
Verdtn^  Sttttin-Pommern  f  Cajfuben  ocb  JVHnden%  Furjlinna  til  liugen ,  Fm 
Sfwer  Ingermanland  och  Wiffmar  &c.  Ttlbiude  dm  jlormdgtiga  b'dgbornf 
Furfte  ocb  Herre,  Herr  Fredrich  den  tredie9  Dannemarks,  Norges,  IVdndes 
ocb  GStbes  Konung,  Hertig  uti  Scblesmcb ,  Hol/ten,  Stormam  ocb  Ditmar* 
feben ,  Grefwe  uti  Oldenburg  ocb  Delmenborfi  &c.  War  Ukkdigt  k'dre  Bra* 
deryfrdnde,  Nabo  ocb  fynnerliga  gode  Wdn%  whr  nabo-w'dnliga  belfan ,  faint 
bwad  tnera  Kdrt  ocb  Gait  wi  forma  med  gud  alsmdgpig  tiffirendc.  StormUgtb* 
ge  h'dgborne  Furfte,  iUshlige  kdre  Broder,  frdndc  ,  nabo  ocb  FynnerUge  gode 
Wdn.  Off'ir  Eders  KMgbetsfkrifwelfe  af  den  7.  QStobr* fidjlkdne  germ 
ies  Refident  *mid  wart  boffir  nagon  -tfrf  fedan  wii  Sfmrhfwmrai,  of  inne* 
bhld,  buruledes  Eders  KHrligbet  bade  fdrnummk  %  dm  Hm  Oor&At  Ulfete,  u* 
tan  des  wetenskap  ocb  tWatelfe,  bade  'begiftvit  fi(?af  Rikct,  ocb  fit  fddernes* 
lands  bdgeocb  fiore  beJWningforlatet,  bos  pjffdkt  o:l)  erbhllit  protection ,  ocb 
fedan  med  en  Jkamlig  fkrifi ,  Eders  Kdrligbet ,  des  Kikfens  Rod  ocb  Rege* 
ring  fttraktat ,  ocb  at  warn  af  Jit  f'ddernesland  fsrdrifwn  fig  fir  all  werlden 
beklagat :  bwarfdre  ocb  Eders  Kdrligbet  icke  bade  kunnat  fSrbiga  med  off  at 
ttoimunicera  ocb  ft) ft  gifaxi  tUk&nnay  bum  af»rmodeiitgit  Eders  KSrligbet  Or 
fdrekontmet ,  det  Herr  Corfitz  Ulfeld  om  to&r  prottftion  bar  giardt  an/ffkning* 
effer  bonom  i  bans  klagan  war  fkedt  fatisfa&ieik ,  ocb  ban  det  Sfriga  genom 
Ugliga  men  bade  at  utfdra:  utdn  longt  ofdmodcligare  bade  Eders  K'drUghet 
fSrfaret ,  refter  bans  undfarigne  pmeftion ,  den  flora  drijiigbet  fotn  ban  fig 

bqfwet 

(*)  Celt  de  fa  bonti  du  Grand-Mattre  des  Cerlmftnies  Mi.  ds  Stitrnblad,  deitteifr 
rant  I  Torup  pies  de  Lund  en  Scanit,  que  je  tiens  la  copie  de  cette  Lettre* 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    37i> 

bafwer  taget  til  Eders  KBrligbets  des  tilstetiga  Rikes  Rhd  ocb  ganska  Rege-    Appendix 
ting ,  med  enfkammeligfkrift  at  utropa  ocb  fUrfpotta:  bwaraf  Eders  KBrlig- $£*<*' l*m 
betfSrmenar,  off  wBl  krnna  befinm  ocb  inbilla,  burufSrtreteligit Eders  Kh^  ***»'"«»» 
ligbet  mhfle  ftrekomma  at  tokrera  en  fhdan  tillagd,  Jhfom  bade  Eders  K'dt-    Num. 
ligbet  f  Gud,  fin  hmgeHga  ed  ocb  all  erbarbeiJSrgBtit;  bwarfSre  Eders  Kir-    xxv- 
Bgbetafet  fafi  ftfrtroende  til  off af  wifja  orfaker  bafwer  fir  rhdfamt  erak- 
tat,  b'drmed  pa  det  wBnHgafte  at  armada,  dtt  wi  mile  ftirmtftcligen  efter- 
tBncka ,  hum  widt  en  fadan  Man  Br  at  protegera,  fom  fin  ed  ocb  pligt  fh 
ringa  aktar,  at  ban  fin.  egen    Herre  ocb  Kongo  %  fa  ock  fit  fBderneslands 
Regering  fhfkamme&g  befpottar  ocb  befkBmmer ,   off  paminandes  inlet  Gods 
af  bonom  bafwa  as  f8rmoda$  men  mora  orfak  as  lata  fSr  all  werlden  kom- 
ma  Jhdana  uproriska  emot  andra,  intet  finna  medbold  bos  off  eller  tolereras: 
men  at  wi  med  wart  exempel  mile  wifa  en  raodum ,  but  nicies  mm  med 
fhdane^fiamUgar  dkbttr  ocb  dicbt,  fom  uti  Rikerncs  fSrdrag  Ja  Mgeltgeu 
f9rbiudes,  fig  iupde  wifa  at  fVrboUa,  efter  fom  detta  alt  nagot  widlyftigfr 
re  i  brefwet  blifwer  fMtarat  ocb  utffrdt. 

:  TilLmBnBgit  fwar9  Br  offganfka  oUrt  et  fhdant  Jlort  miffbag  ocb  we- 
derwitija*  emeilan  Eders  KBrOgbet  ock  des  fbydetta  fdrndmfia  ticnare  ocb  Rod 
wara  ujmuxet :  wBl  htnnandes  %  gemen  ml  nu  vtur  des  fkrifwelfi  mdrkia  9 
mtfifBtfthndct  atmrafiort,  ocb  tufr/AAmft  mtoBxe*  ocb  Jig  tiloter,  det  icke 
pl&garwara  utan'fkada  ocb \aff&nad,^kasfoj%fittn  Nor 

to<*y  Syfiet  ocb  fVBn$  .at  Gudalt  til  Edors  KBfiligbets\ooh  des  Mtorejfermdae 
nytto  ocb  wBlfig  ftrandra  ocb  til  goda.utjla  lata  wille. 

Hwad  etiefi  fielfwafahh  wid  hammer ;  fa  bafwer  Herr  Corfuz  Ulfeld 
fdr  dettaintet  warit  med  q{f>widare^  bckont  y  Bn  de-Brewden  fom  i  fofjedne  fh 
ftigdfom  jreds-tider  cjf>  Eders  KBrligbets  Herr  Fader*  cbrifieRg  i  hininuelfe 
Mb  Eders  KBrUgbet  emeHsntupne  Bre*  bonom.  mi  janifStd*.  RiksbofmBfiet* 
Up  Uti  Vtennptt&rck»6cb^hndnt  &mu$u>net  bafmK.z^twitjMunMfr 
Ocb  Bndocb  wjfdr  et  hbr  eller  tufeiqjb  i3rd*\tmk\*ci&k  mffiikfifoljicb  njfc 
troende  at  j kola  wara  upwuxet :  men  efterfom  det  i  Riken  ocb  Regementen  ful- 
ler en  fiukdom  Br:  docktby&atryicfa  fa  fremmed$  at  fh  exetnpel  dBraf  fin* 
nas  tonne;  Ty  bafwe  wj  ei  eller  annat  ment,  Bn  at  denne  twifi  emellan  E- 
ikrs*XiWgbH«otkderf^mfta  Rod  ocb  RiksOfficerer;  hter  JkuUe  fig  igc 
nom^its\bt(geftrfi^-qib  direction  bafwa  fatt  ocb  afbielpa  latet ,  fSr  Bn  det 
til  en  fadan  extremitet  bade  komma  fkullet.  HwarftirenBr  Herr  Corficz  Ulfeld 
Br  bBVfibek  tilefikominen,  ocb  begarat  afofsat  wara  %  wart  land ,  ocb  under 
war  jurisdiction  forfBkrad,  bafwa  wj  det  bonom  medfkBl  icke  kunnat  f'drmB* 

fray  dBrftirc  at  ban  en  den  bog  fie  ocb  fdrnamfte  Eders  KBrligbets  Salige  Herr 
?aders  ocb  Eders  KBrligbets  Rhd  ocb  Officerer  warit  bafwer,  ocb  mhnga  des 
angelBgna  Brender  fdrrBttat  ocb  betient:  icke  eller  bafwer  ojs  anflhtt  med  wht 
cenfur  obedne  ocb  utan  fdreghende  fSrbSr,  a$  prajudicera  nagon  bag  eller  lhg% 
vjBn  eller  owBn,  utan  iBmnat  ocb  gifwit  bomn  den  fribet  ocb  fdkerbet  at  fir- 
blifwa  under  war  jurisdiction  ocb  innom  wart  Rike  ocb  des  provincier,  tildes 
bansfak  bos  Eders  KBrligbeit  kunde  aecomoderas:  „  ifran  bwilken  war  refold 
„  tion  wj  genomen  fiSrre  ocb  fenare  pa&erne  ocb  fredsfSrdragen  icke  finna  oft 
„  hollas  eller  afftdrkiast  utan  mera  dBrtil  bewekas9  nBr  wj  PaSternas  ori 
„  ocb  intention  Vfwerfi%  Jh  ock  de  after  ocb  exempel  fkhde  f  ocb  befi9  fom   J 

Bbb 2  »fig- 


38°  MEMOIRES    CONCERNANT 

Appendkc  „  fig  fh  i  de  gamle  ,  fom  enkannerligcn  i  whre  alskelige  kSre  farfadm  ocb 
deuces  ju-  ^  forr  faders9  famt  Eders  Kdrlighets  berr  fader  s  tidcr  och  nagot  ftrr  tildra.' 
,    cat>ve?   „  git  bafwe:  hwilke  exempel  ofs  bafwafidrkt  ddrutj  fadant  med  ingen  fkiH 
Num.     „  emot  Pa&erne  uttydas  knnne"      Dar  man  ock  ak  nogare  Sfwerwaga  wille9 
XXV.     nr  aft  h&rtil  fkattat  Jkdligt  ocb  obfetverat~  as  ockfh  grofwa  mifsgarningsmdn 
-  aro  pa  bdgge  fidor  dfmer  grdnfen  ryckte ,  och  i'ir  efomoftafi  fatt  faker  legd ,  ocb 
bkfnetil  rStte  fSrfwarade.    Hwilket  alt  berr  Corfiu  Ulfeld,  en  Man  affa- 
'  dana qualitet  ocbforrige  ajiime  i  fit  fddernesland , .  at  fSrwdgra ,  hafwer  fynts 

ofs  mycket  ofkUHgt,  och  tro  icke  annars  Mat  Eders  Kdrligbet  det  Ja  fielf 
fkattandes  warder.  Hans  perfon  ocb  hwad  d'draf  dependerar ,  bafwe  vn  undt 
domiciliura  ocbfakerhet  i  wSrf  Rjke,  men  uton  nagons  preejudicio,  enkanner- 
ligen Eders  Kdrlighets,  dor  fa  pafordrasJ  Men  fa  mycket  faken  i  fig  fielf 
widkommer,  diir  bafwe  wi  ingen  widare  fVettfhsp  om9  'dn  hwad  fom  ofs 
i  gemen%  famt  af  Eders  Kdrlighets  Refident  i  wart  bof,  fom  af  berr  Cor. 
fitz  fielf  kan  war  a  communiceradt :  ocb  btr  attar  denne  fig  aldrig  nagon 
fkrift  fkulle  bafwa  latit  utgh ,  d'dr  ban  icke  wore  nSdtwungen  ddrtil  genom. 
den  publike  Men ,  fom  ph  bonom  drfldld  ocb  af  trycket  ut  gangen,  fh  at 
ban,  fom  en  fdrndm  Minifier  af  Kronan  Dannemark  menar  Jig  ddrtil  nifd* 
twungen  wara ,  bwilket  wj  pa  bans  egil  fvrfwar  ankomma  late :  ocb  dr 
ganfka  ledt,  at  i  fhdane  faker  inmdngas*  dar  wi  doch  fielf  we  fadant  garni* 
undwjka,  fa  wida  det  fig  gidra  Ifaer.  Men  at  wj  fkulle  dor  finna  nagot 
annas  fdtt  emot,  On  hwad  Eders  Kdrligbet  fielf  med  fit  Slfkelige  Riks  Rod 
fkattar  tildrdgligfi  ocb  beqwdmeft  det  at  bjldgga  ocb  afbielpa;  det  ft  Hie  wj 
Eders  Mr  light  hem,  ocb  twifle  inset  as  wara  bos  Eders  Kdrligbet  endfkyU 
lade,  efterjom  wi  usi  alt  det  ofs  anjlar  gdrna  firmes  willige  ocb  bendgm 
til  alt  det  wi  wete  Eders  Kdrligbet  wara  til  willje  ocb  bebag;  ocb  befalls 
bdrmed  Eders  Kdrligbet  famt  des  alskelige  gem&l  Mb  lifs  arfwingar  i  Guds 
milda  befkydd  til  alt  god  belfo  ocb  lyckelig  wdlmago  ndbwdnligm!  Jfwfct 
jktt  Stockholm  den  28*  Decmir.  1652. 

Eders  KdrHgbets    . 

Syfter,  Fritncka,  Nafoo  och 
fynmrliga  goda  Wdn 

CHRISTINA. 


Nam* 


C  HR1I STINE    REINE    DE    SUEDE.     5*r 

ftiftcarive**  • 

Num°-  XXVI.  Tome  IV.  pag.  257.  » 

Nunv 

Let tre  du  Sr.  Cornefitz  Ulefelt  aux  Seigneurs  les  Etats-   xxv* 
Gtn&aux  des  Provinces-lMies.  (*) 

Tjtx's-HAUTS  ST  TBEVPUISSilNsSlIONEURSj 

Comme  je  trains  que  le  bruit  que.mes  ennemis  ont  ripandu  contre  moi 
&  contre  ma  perfonne,  en  divulguant  de  moi  &  de  ma  maifon  des  indigni- 
tisinouies,  mfime  jufqu'i  des  trahifons;  comme  dis-'je,   je  crains  que  ce 
bruit  ne  foit  parvenu  i^Vas  Haute*  PuifTstnces ,  ce  bruit  ayant  fait  un  6- 
clat  qui  pourroit  amoindrir  le  peu  de  credit  que  j'ai  en  auprfcs  de  V.  H.  P. 
charge  que  je  ibis  de  traitter  avec  elles  de  la  part  de  mori  Roi  &  Mattre; 
je  fuis  obligi,  pour  fauver  ma  reputation   &  faire  connolcre  k  V.  H.  P, 
quails  ont  traittg  avec  un  homme  de  bien  &  d'honneur,   de  vous  (lire  que 
ce  bruit,  qu*on  a  fait  courir  de  moi,  n'eft  qu'une  invention  &  une  impof- 
ture  de  mes  ennemis 9  qui  chercheht  ma  ruine,  &  qui  ont  iu  trouver  line 
ame  aflez  noire    pour  effeiftuer  leur  malice  divers  moi,   &  qui  eft  alWe 
jufqu'A  m'accufer  de  trahifon  contre  mon  Roi  &  Maftre,  accufation  qu'ils 
ont  accompagn^e  de  beaucoup  de  circonflances.    L'affaire  eft  d£j&  par  de- 
vant  les  Juges,    &  j'efpire  qu'en  fort  peu  de  terns  tout  le  monde  fera 
convaincu  de  moil  innocence  &  ce  fujet*    Ainfi  je  prie  V.  H.  P.  de  vouloir 
me  croire  encore  homme  de  bien,  dene  concevoir  aucune  mauvaife  idi& 
des  bruits  qui  coarent  k  cette  heure,  &  de  furfeoir  ici  leur  jagemenc,  juf- 
qu*&  ce  que  la  Jqftice  le  ddtrurfe,  ce  qui  fera  dans  peiu     Je  me  flatte  que 
le  terns  mettra  la  v6rit6  en  Evidence.  En  attendant  je  craiftsrorc  que  V.  H.  P. 
ne  con^oivent  une  ftcheufe  opinion  de  ma  perfonne,  fame  d'etre  infor- 
mers de  la  v£rit£.  Je  fuis  enticement  innocent  de  ce  dont  on  m'accufe.  Mon 
Ecrit  paroltra  bientdt,  &  G  je  ne  dis  point  la  v£ric6  h  V.  H.P.  je  veux  bien 
tomber  dans  Le  m*pris  que  je  m£rite ;  mais  je  fuis  afford  que  je  ferai  ddcla- 
ri  innocent  devant  tout  le  monde.    J'ai  cru  cette  declaration  nlcefTaire  au- 
pres  de  V*  H.  P.  en  confluence  des  grands  bonneurs  que  j'ai  reijus  dans 
vos  AflembKes;   &  afin  que  V.  H.  P.   perfiftent  dans  l'idde  quMls  m'ont 
paru  avoir  de  moi,  je  veux  dire  d'etre  homme  de  bien  &  d'hoorceur,  ce 
que  je  ferai  voir  dans  toutes  les  occafions  qui  pourront  nattre  pour  le  Ser- 
vice de  mon  Roi  &  de  ma  Patrie, comme  pour  celuide  V.H.P.  avec  lefquels 
notre  Etat  eft  li  fort  lie\  Oieu  donne  bonbeur  i  V,  tt  P,  &  d'etre  toujoura 
unis :  C'eft  le  voju  que  fait  pour 

Vos  Hautxs  Puissances 

A  Coppenhague  ce  Le  tres- humble  Serviteor 

17  May  1651. 

Cornefits  Ulefild. 

(*)  D'apxis  la  copie  qui  fe  trouve  dans  la  Bibliotbiqpe  #JJ*nttoVWr  je  la  ticn*  de 
la  bom*  de  Mr*  le  Confeiller  Scbinz. 

Bbbi 


38i        MEMOIRES    CON  CER  N  A  N  T      - 
tfSZ&BJpanfe  des  Etats^GMraux  a  Mr*  Comifitz  Ulefeld  (•) 


Num. 
IXVL 


Monsieur, 

Comme  nous  n'avons  jamais  ajoutd  foi  au  bruit  qui  depuis  quehjue  terns 
-a  couru  contre  vous ,  &  done  nous  avons  M  trfcs-marrlsf  nous  avons 
6t6  charmgs  de  tput  notre  coeur,  d'entendre  par  votre  Lettre  du  17  May 
dernier 9  que  ce  bruit,  que  Ton  a  fait  courir  &  votre  fujet ,  n'efl  qu'une 
pure  invention  &  impofture  de  vos  ennemis.  C'eft  pourquoi  sous  avons 
trouvg  bon  de  vous  aflurer  par  celle-ci,  que  nous  avons  perfifte  conftam* 
ment,  comme  nous  perfiftons  encore,  dans  la  bonne  opinion  que  nous  a- 
vons  toujours  eue  de  vous ,  vous  tenant  pour  un  bomme  de  bien  &  d'hon- 
neur.  Nous  efp6rons  que  le  bon  Dieu,  qui  eft  jufte  Juge,  gclaircira  dans 
pea  Tinnocence  de  vos  adtions ,  &  confondra  vos  ennemis. 

A  la  Haye ,  le  18.  Faifant  fin ,  &c. 

Juin,  1651* 

^{i#  Num*.  XXVII.  Tom.  IV-  pag.  258. 

Copia  D*una  Letter  a 
del  P.  M alines  della  Compagnia 

Di  Giefu 

Primo  AfMente  alia  Comer  pone 

del/a 

SereniJJttna  Regina  di  Suezia 

Soprail-rrincipiO)  e  progrejfo  della 

Medejima  Converfione.  (f) 

Giaccbe  fono  ftato  fin*  hora  fi  (carlo  nello  fcriuere  a  V.  P.  le  cofe  appar- 
tenenti  al  negozio  della  fereniffima  Regina  di  Suezia  verfo  la  quale  V.  P. 
m'invi6  quattro  anni  fono;  fupplird  adeflb  at  mancamento,  che  non  6  ftato 
colpevole,  collo  fcrivergli  una' fuccinta  narrazione  del  tutto,  ripetendogli 
anche  parte  delle  cofe  da  lei  gia  fapute ,  per  timore  di  non  tralafciarne  al- 
cune  di  quelle,  che  ancora  non  fappia. 

La  Serehetima  Regina  Chriftina  di  Suezia,  gia  mold  anni  fono,  con  la 
prefpicacia  del  fuo  Ingegno  avalorato  dalla  grazia  divina,  comincid  a  fco- 
prire  ndla  SettaLuterana,  nella  quale  era  educata,  moke  difionanze ,  per  le 
quali  entradone  in  dubbio,nfc  parendole  il  negozio  della  Religione  doverfi 

appog* 

(*)  Coptee  1.  c. 

(f)  Copie  re;ue  de  Mr.  RouJTet  de  MiJJy.  yen  ai  eu  une  autre  de  Rome,  tirle  des 
Scrittvrt  cmtrncnti  la  Regina  it  Suezia  pag.  x.  &c 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    383 

appoggiare  alia  fern  pi  ice  Auttoritide'  ruiniftri,  il  cui  fapere  gik  facilmente    Append** 
mifurava,  fi  dcterjmnddi  far  ogni  ftudio  per  accertarfi  efla  della  vera  Fede.  dewtefjii- 
Datafi  per  tanto  con  incredibile  diligenza  e  fatica  a  ricercarla  ne*  libri,  leg-  ftlficatlve*» 
gendo  cgn  belle  occafioni  ancomohi  de'  fanti  Padri,  non  lafci6  Religione  al-      Num. 
<una;p  fetta,  di  cui  <:on  la  licenza  prefa  di  dubbitar  d'ogni  cofa,  non  volefle   XXVIU    ' 
PMnutamejnte  mifurar  la  follaoza,  e  fondamenti.    Ne  eontenta  di  ci6,  de- 
fiderd,  e  procurd  di  erattarecon  quegli  huomini,  ch'  erano  in  quelle  par- 
ti, per  Taper  i  pi  11  celebri ,  ed  inviandoli  con  groffi  premj  alia  fua  Corte, 
fouo  pjretefto  d'imparar  016 ,  che  fapevano ,  ne  ricavava  deftramente  cid 
che  credevano:    Ma  cpn  quefta  Confufionedi  dograi,  e  dottrine  comincid 
a  fcaprire  qualche  luce  di  yerita  della  fede  catolica^oiche  fcorgendoil  cuor 
d'efla  tutto  ripieno,  o  di  manifefta  falfui,  o  di  fomma  perpleffiti,  ed  in* 
numerabili  dilconvenienze  9  in  quefta  fola  andava  riconofcendo  una  como 
armouia  fi.ncUa  dottriqa  co^e.  nel  fenfo,  alia  quale  fentivafi  affezzionare  , 
fenza,  cbe  pun  to  la  rkirafle  da.  quell'  abborrimento  ,  ed  horrore,  che  contro- 
della  Catolica  fede  piu  d'ogn' altra  fogliono  i  miniftri  heretici  inftillare  nelle 
anime  giovinili,   l'ajut6  non  poco,  accidche  ftabilif'e  le  fue   affezzioni  ; 
Laneceffit*  cbe  hebbe  di  trattare  con  alcuni  catolici,  i  quali  pon  occafione 
d'ambafciate  ,  o  d'altri  affari  andavano  alia  fua  Corte.    K  benche  non  tucti 
i  Catolici  9  cbe  navigano  per  il  fetteotrione  fiano  atti  ad  aflezzionare  la  gente 
alia  lor  fede ,  tutcavia  vene  furono  perfone  di  gran  fapere ,  e  bonti  divife  ; 
Le  faceva  ancbe  forza  il  confiderare ,  cbe  nella  Religione  Cacolipa  vi  foflero 
tanti  huomini  dotti,  accidla  feguiflero  le  nazioni  piir  coke  e  piu  fobrie. 

Eflendo  dunque  neir  animo  fuo  affezzionata  la  Regina  alia  fede  Cacoiica 
defiderava  d'haver  per  fane  religiofe,  cbe  pienamente  la  poteflero  inftruire, 
per  fodisfare  a  piena  voce,  e  con  poche  parole  alii  dubbt*  la  di  cui  foluzio- 
ne  non  fi  poteva,  che  con  lunga  fatica  cavar  daMibri,  edappunco  accad- 
de  in  quel  tempo  ,  cbe  andd  in  Suczia  il  Padre  Antonio  Macedo  Porcughe? 
ft,  11  quale  adeflb  ft&in  Roma  nella  Penitenzieria,  il  quale  ferviva  come  fi 
fuqle  nelle  texre  degli  heretici  all'  Ambafciacore  di  Portugallo  di  Capellano* 
e  per  cagione  d'unf  infinaiti  del  fecrecario  r  Ambafciatore ,  cbe  non  fapeva 
altra  lingua,  cbe  la  Portugbefe,  non  faputa  almeno  air  bora  dalla  Regina 
fix  coftretto  a  valerfi  del  Padre  per  ineerprete  con  efla,  e  mandarlo  qualche 
volta  a  trattar  feco;  non  perdette  la  Regina  i'occafione  che  tamo  defiderava, 
anzi  memre,  ehe  il  Padre  come  iuterprete  interveniva  parlare  in  prefenza 
dell*  Ambafciatore  intremettevano  col  negozto  del  Rfc  quello  della  Religio- 
se; ma  perche  io  non  pmeva  efiervi  fpeflb  come  era  H  fuo  defiderio,  6 
rifolfe  la  Regina  d'haverne  due  de9  Padri  della  Compagimcon  i  quali  potef- 
fe  liberamente  conferire.  Voile  ,  che  foflero  ItaliaHi ,  accid  foflero  meno 
efpofti  ad  eflere  riconofciuti  nella  Corte  molto  frequemata  da'  Ted*febi  t 
e  Francefi  ed  altre  nazioni  pii  vieine  ;  ma  perche  era  difficile  darne  in 
i  fcritto  tutte  le  ioftruzzioni  neceflarie  a  tal  effetto,ne  fi  fidava  di  commettefe 
alle  pofte  ordinarie  unalettera,che  conteneva  negozio  aflai  di  tanto  pregiudi- 
%\o  j  fe  fi  foffe  rifaputo,  penf&  valerfi  del  Padre  iitefib,  accioche  egli 
portafle  una  fua  lettera  al  Padre  generate ,  ed  a  bocca  trattafle  piu  diftinta- 
mente  il  modo,  che  fi  haveva  t  tenere.,  non  eflendo  poflibile,  che  ottenel^ 
fe  il  Padre  Macedo  licenza  dair  Ambafciatore. per  tal  viaggio,  per  il  quale 
non  baveva  pretefto  ragione vole, che  fi  potefle  dire: In  tanto  egli  per  fervi- 
re  aVdefiderio  delta  Regina  in  un  negozio  di  cofi  gran  gloria  di  Dio,  con* 
fenti  di  partirfene  fenaa  licenza,  ed  efpoiw  la  fama  fua  a  tutte  quelle  calam- 
ine ,  che  fopr^.una  tal  fuga  fi  poteflero  fondare^ 

Parti  duirque  il  ftdre,fatto  feguitare  dall*  Ambafciatore  della  Regina  ptr 
ritcnerlo,  aaa  con  avifo  fecreto  che  G  lafciafle  fuggire  per  non  efler  co* 
ftretta  (diceva.etla)  di  Jar  tagliar  il  capo  ad  unrbjuomot  col  quale  haveva 

ua*» 


384         MEMOIRES    CONCERNANT 

d^BSfS trttttt0  moIte  volte  *  *  lc  era  Parfo  una  buona  perfona, 
ftificatiTci.       Giunto  egli  a  Roma  dicde  !a  lettera  al  Padre  Gofitino  Nickel  all*  hora  VN 
—  cario  generate  e  gli  communicb  ,  tutto  il  negozio,  e  gli  deftinai  in  cid  II  Pa- 

Nuin.  dre  Paulo  Cafati,  e  mi  diede  ordine  come  V.  P.  la,  che  fecretamente  fi 
XX VIL  pomflimo  iVenezia^  dil*xuniti  fen* andaramo in Suezia.  Partimmo  AiPenezia 
li  i2»  Decembre  1651.  e  cr*  la  difficult*  di  viaggiare  in  qoella  ftaggione, 
e  per  lacaduta  d'un  Cavallo9che  cogliendomi  tutto  un  Piede ,  mi  tenne  al  let- 
to  alquanti  giorni ,  e  mene  Ton  rifentito  molti  mefi ,  non  giungemmo  alia 
Regioa  di  Suezia  che  alii  6.  di  marzo  dell'  anno  feguente,  che  in  quelle  par- 
ti, ove  fi  regolano  ancora  col  calandario  antico,  era  il  25,  di  febraro,  gior- 
so  in  quell*  anno  bifeftile  di  S.  Mattbia  Apoftolo ;  Era  in  quel  mencre 
'fcorfo,  6  piu  tofto  portato  da  una  borafca  da  Danitnarca  in  Suezia  il  Padre 
Codefrido  Fiancorio,  huomo  veramente  Apoftolico,  ed  haveva  trattato  alcu- 
ne  volte  colla  Regina;  ma  per  non  poterfi  trattenere  fenza  efler  conofciu* 
to,  gii  fen'era  partito,  e  giunto  in  Fiandra. 

Gmnti  noi  dunque  in  Stockholm  ,e  fubito  ammeffi  dalla  Regina  in  publico 
come  gentilhuomini  pafiaggieri,  ed  in  fecreto  come  Religion,  s'accorgem* 
mo,  benche  eila  al  principio  il  diffimulafle  della  fua  perfetta  difpofizione ,  e 
fi  maravigtiammo  di  trovare  in  una  Principefla  di  15.  anni  un*  anima  fi 
diflingannata  dalle  vaniti  delle  grandezze  humane ,  ed  una  ftima  cofi  giufta 
di  tutte  le  cofe,  che  pareva  nudrita  col  folo  medollo  della  moral  Filofo* 
fia,  ne'andb  molto,  che  chiaramente  fi  fcoperfe  d  efler  rifoluta  d'  abbrac- 
ciar  la  fede  catolica,  e  per  efla  rinonciar  il  Regno,  net  quale  era  non  folo 
ftimara,  ma  adoraca  da  tutti,  ed  haveva  un9  auttorit*  piu  piena  ed  aflblu- 
ta  che  gianml  ne  haveffe  havuco  il  Rfe  fuo  padre;  ed  havrebbe  ben  vo- 
luto  rimettere  la  fede  catolica  in  Suezia  ,  ma  &  prohibito  dalle  Leggi  del 
Regno  con  fi  fatto  rigore,  che  il  Rfe  perde  fubito  ogni  auttoriti,  e  caf- 
ca  in  pena  della  vita  dai  medefimi  fuditi.  (*)  Oltre  la  grande  incertez- 
\  za  dell*  efito  vi  fi  richiedeva  anche  una  gran  lunghezza  di  tempo ,  nel  qua- 
le non  voleva  flare  fenza  profefiare  la  fede  catolica  ,  e  non  poteva  per 
qualche  ragione  infuperabile  profeffarla  occultamente. 

Detenninofll  dunque  di  dar  conto  al  Pontefice  della  fua  rifoluzione,  ed 
inviargli  con  una  fua  lettera  il  Padre  Cafati%  il  quale  anche  s'informafie 
sninutamente  di  tutto  cid  che  n'  era  neceflario  fapere  ,  per  fermare  poi 
in  Roma  la  fua  dimora,  come  all'  hora  difegnava  di  fare,  ed  in  effetto  lo 
mand6  il  maggio  ifleffo ,  benche  per  quanto  toccava  al  Pontefice ,  giudicaf- 
fe  poi  di  foprafedere  per  non  potere~feguire  la  renonzia  del  Regno,  che 
dopo  qualche  tempo. 

Jo  mi  fermai  in  Suezia  trattenutovi  dalla  Regina,  mentre  ch'ella  andava 
difponendo,  ed  ordinando  le  cofe  in  modo  che  dovefle  effere  ammefla  da- 
gli  ftati  la  fua  Ceffione  al  R£  Carlo  prefente,  ed  ella  dipoi  poteflb  con  fi- 
curezza  partirfene.  Finalmente,  parendole  che  non  fofle  piu  tempo  di 
differire  a  fcoprire  V  animo  fuo  al  Pontefice,  e  dar  compimento,  a  queft* 
opera,  communicato  anche  il  negotio  al  fig.  Bourdelot9  adeflb  Abbate  di  , 
MaJJai,  ed  air  hora  fuo  medico  e  molto  Con  fid  en  te ,  a  lu  i  diede  ordine  .di  trat* 
tare  nella  Corte  di  Francia  alcuni  fuoi  Interefli  fenza  per6  fcoprir  punto 
della  fua  Religfone,  ed  a  me,  che  portafii  la  fua  lettera  al  Papa. 

Mentre  quefto  fi  difponeva,  havendo  la  Regina  riconofciuto  la  fingola- 
riffima  prudenza ,  ed  efquifito  giudizio  di  D.  Antonio  Pimentel9  che  a  nome 

*  del 

(*)  Ceci  eft  die  gratuitement,  comme  nous  l'avons  prowl  cidefiiu. 


C  li  RI  S  T  I  N  £    R  E  I  N  E    D  E    S  U  E  D  E.  ^Jj 

del  Re  catolico  fi  tratteneva  preflb  di  lei,  ed  haveva  acquiftato  un  gtan-    Append** 
diflimo  credito  in'tutta  quella  Corte,  ftim6  di  dovergli  parimente  aprirle  ^J16**!** 

-  ranimo  per  haver  il  fuo  Configlio  in  quefto  negozio  le  moftrd  eflere  neceffario  ftifiqtilr<<* 
appoggiarlo  a  qualche  Principe  potente,  qoando  non  per  altro  almeno  accio-     Nam  x 
che  accompagnafle  la  lettera  ch*  ellamandava  al  Pontefice  con' una  fua,  che  XXV1L 
gli  rehdefle  certa,  e  per  cofi  dire  autentica  una  nuova  tanto  ftraordinaria, 
efporre  loro  d'effere  appropofico  il  Rfe  catolico*  mi  diede  per  tanto  lette? 

ra  per  il  Pontefice  per  il  Cardinal*,  ch'era  in  luogo  del  nipote,~  per  il 
Cardinal  Cbigi  hora  fomrao  Pontefice,  e  per  il  Padre  generate,  il  quale, 
e  prima  e  di  poi  fcriffe  frequentemente  ,  e  confidentemencc  lettere,  ed 
infieme  con  ordine  di  paflarmene  ,  quanto  piu  fecretaihente  potefli  in  Ifpagna  * 
per  prpcurare  una  lettera  dal  Rfe  catolico  al  Pontefice,  onde  mi  diede 
parimente  lettera  per  fuaf  Maeft&,»e  per  il  fig.  D.  Alvigi  Dcbaro,  fuppoaen- 
do  ella,  che  doueffe  D.  Antonio  Pimontel  «flere  chiamato.in  Ifoagpa  come 
veramente  fegul  ,  dove  darebbe  credito  >ajle  lettere  delfa  Regina,  e  ne  pro  ; 
Curerebbe  Feffetto  con  aggiuftare  il  tutto.  •'.■:■  N 

£  come  cid  che  piti  premeva  in  quel  tempo  alia  Regifta,  era  il  fecreto  per 
togliere  ogni  ombra  di  fofpetto , non  voile  che  io  afpettaffi  ad  imbarcarmi  coa 
'D.Antonio  qiiando  egli  partirebbe,  mi vi  andaffi  per  altro  camino,  per  laftefla 
ragione  del  fecreto,  non  parve  alia  Regina,  che  il  Padre  Cafati  il  quale  in 
quel  tempo  era  ritornato  in  Amborgo,  dove  ft  gravemente  infermo,  padTafle 
in  Surtia,  credendo  ellache  quel  fofpetto  bayuto  da  mold,  quando  affieme 
vi  gi.ungemmo,  che  foffimo  Religiofi  ,  che  dipoi  per  la  feparazione  fetta  con 
la  fua  partenza  vi  era  atquanto  rx&  non.  totalmente  fuanito;  pid  vivament* 
riufcirebbe  con  facile  congettura  del  reftante,  fe  11  vedette  che  ella  ritor- 
nafle  quando  io  partj,  maffime  che  fapeva  effere  ftata  intercettad9  alcuni,  ed 
aperta  una  lettera  ch9  ella  mi  fcriveva,  dalla  quale  coftava,  che  eravamo 
impegnati  in  un9  ifteffo  negozio ,  ed  havevamo  intereili  comqni. 

rarti  dunque  da  Stokolmo  con  le  fhdette  lettere  li  13.  Maggio  del 
1653.  dopo  eflervi  ftato  poco  piti  di  14.  Mefi,  e  tri  la  lunghezza  dell*  * 
navigazione,  e  per  i  venti  contrarj  da9  Suezia  a  Lubecca,  e  per  il  luagct 
afpectare  di  qualche  imbarco  per  lngbilttrra9  dove  dalla  Fiandra  era  paflato  * 
quefto  effetto,  non  arrival  xnMadridi  che  alii  a.  d'Agofto,  dove  ftetti  alcu* 
ni  mefi  fenza  haver  nuova  di  D.  Antonio*  Impercidche  partito  finalmento 
da  Stokolmo  nell*  Agofto,  ed  imbarcatofi  in  Gotenburgo  non  andd  molto,  che  v. 

ftcendo  grand9  acqua  la  nave ,  fii  coftretto  a  ritornare  in  porto  ed  indi  men* 
tre  fi  rifarciva  il  Vnfcello,  trafcorrendo  alia  Corte  che  all9  hora  fi  era  traf- 
portata  a  Vafiena,  ritrov6  fopraeiunto  un9  ordine  di  fermarfi,  e  ci6  che  mi  fit 
di  piit  tedio,  £1  perderono  le  lettere  che  mi  recavano  la  nuova  di  quefto  s 

accidente.  Impedita  la  Regina  di  valerfi  di  D.  Antonio  per  trattare  di  quefti 
ed  altri  fecreti  negozj  ,  ftimd  d'impiegare  in  cid  il  Padre  maeftro  Gio: 
Batifta  Guemes  Domenicano  ,  che  ftava  in  Danimarca  col  Conte  Rsbolicdo 
Atpbafciatore  del  Rfe  catolico  a  quel  Re,  ed  intefa  l9  andata  in  Ifpagna  di 
P.  Antonio  Pimentetti%  havendo  a  trattare  in  Madrid  alcuni  negozj  del  fuo 
Ambafciatore,  haveva  goduto  la  fua  comoditi  dell9  imbarco;  ma  ritor* 
nata  la  nave  a  dietro,  e  comandato.  a  D.  Antonio  di  fermarfi,  eflendo  egli 
conofcituto  per  la  fua  gran  pradenza,  efperienza,  ed  altre  ottime  qualitfc 
digniffimo  d'effere  adoprato  in  fimiliaati  trattati ,  maffime  che  non  poteva 
dar  fofpetto  alcuno  coll9  andata  fua  in  Ifpagna :  Conobbe  la  Regina,  che 
ftrebbe  attiflimo  a  tratrar  cid ,  che  haveva  difignato  per  D.  Antonio  gli  ft 
dunque  comunicato  il  negozio,  ed  a  me  fcritto,  che  Talpettaffi,  ed  egli 
"ricevuti  i  difpacci  neceffarj  fi  della  Regina,  come  di  D.  Antonio ,  fi  pofe 
in  viaggio,  ma  con  tanti  difturbi,  che  giunfe  a  Madrid  folamente  at  marza 
del  1654* 

-  Tome  IK  Ccc  Reft*. 


386     1    MEMO  I  U  ESLC.OiN  QE;HN  A  N  T 

Appendicc    Reftava  forma  la  rifolmiam  che  ffca  Masi&  n\  daflfe  latere  ger  il  Pont* 

fj/j*"  }»-fice ,  come  poco   dopo*  fee*  *    eflendo  gia  pjftoai&e*tie  informato  il  R$ 

,      fw**  d*ogai  cofa;  oncte  parti  Jitti  **•  Apri^mrt  wrordine.9.pef  q«al^he  accident 

Num.    te  topragiuafiOydiQo»'daar  leuoieifema  wGv«*j**ifo  &l'Hi  Regina,  la  qvd^ 

XXVIh   gtodicd,  che  daveflfc  per  all'  h&wt>  top**fede&5V  e  maftrfc  ds^derio  che  ic* 

pene  cowmffl  da  lei  to  £fo*Mirv;:nfr  il  Padre  generals  gee  il  perfcpio  evU 

detttiilhao^  dip  ul  era.,  -ck'io  foffi  da  moUV*ic^K>feku<>,f>  ftimd  giufta* 

jaente  sflfar  di  maggior  fervi'zio  della  Regina*  ch'io  reftaffi  a  ^<?w* ,  e  u  ante* 

ponefle.  la  ficurezza  del  buori  fucceflb.ad  oga*  eltro  rifpeuo,  che  vi  poteflfc 

torrer  di  mezzo.  , 

Era  fra  tamo  paflato  finalaiente  D*.  Antonb  in  Ifpagna  havendo  ricondotto 
in  Fiandra  ii  Padre  AUfandro  Mandarcbeit,  ftato  leco  lungamente  in  Sue* 
zia,  al  cuv  carico  haveva  lafciaca  la  cafa  fua9  avanti  partire,  ed  in  fit* 
dWhora  fin'  tir  ultimo  fi  fervl  di  lul  la  Regina  per  indrizjar  le  lette- 
rs phe  fcriveva  al  Padre -geaerate-'i  ed  al  Padre  Ctfaji,  ed  a  me,  e  per  rice- 
ver  quelle  9  che  da  noi  le  fi  fcrivevanO.  -  Chei  perctf>  a^mandd  la  Re* 
ginaal  Padre.  Qenerale  non  fe  le  dafle alcuno  impiego  garticolare ,  mafta£ 
fe  libero  al  fervizio  della  Regina. 

La  Regina  fiitta  anche  la  Kinonzia  del  Regno  era  andata  in  Fiandra,  ri- 
cevuta  in  Anverfa  folenemente  da  H.Antom  J%B^/tf/,ri  tomato  vi  dalla  Spag* 
pa  con  titolo  d'Ambafciatore  ftxaorjdinario  9  d'  iedi  pafiarono  a  Brufflm 
con  aniino  d'abjurar  Pherefia  pee  entrare  nel  greo&o  della  ftjK*  Chiefa  Ca- 
tolica;  Ma  perche  a  lei  ed  a  confapevoli  del  negozio  ftava  fopra  raodo 
a  cu ore  il  fecrett),  non  ammife  air  affiftenza  di  quefta  azzione  ,ma  lafcid  fa* 
perlo  ad  altri ,  cbe  aicuni  ftimati  neceflarj  %  che  furono  il  Sereniffim? 
Jrtiduca,  if  Come  di  Fuenfaldagna  D.  Antonio  PimenteJ,  il  Come  Monte* 
ciKCDli,  cbe  vi  era  a  nome  deu9  Impcrtion,  il  fecretario  di  ftato*  Baron 
A&ftino  Navarro,  e  per  facerdote  che  riceVefle  la  Profeffione  della  Fede» 
er  aflblvefle  il  Padre  Gutmes,  il  quale/  come  fi  6  d*tto.gia<erficonfapevole 
del  tutto,  fuordel  quale  altri  non  .yi  pore vano  eJ3ere9  cfce  ftnza  dar  fofpette 
alcuno  dicefle  fecretameme  la  Mefla  alia  Regina*.  h*  fteflVfera  duQ^^e 
cbe  entrd  in  Brvfjilks  la  Regina,  alii  ad.  Decembre  dpi  1654.  alla(mezz4 
notte  fee*  ella  la  lua  Profeffione  della  Fade  nell':  utcttoa  Qaoiera  dell9  Arcido- 
ta  alia  prefenza  dellt  fopradetti  9  e  pochi  giotnt  ,dop^  fi  sQnfeffd,  9  pom- 
munic&  la  prima  voltat  il  che  fece  indi  pi*  vfclte,  dicendqle  la  Mefla  Ti- 
fteflb  Padre  fetiza  affiftenza  d'  akri  che  D.  Antwio  Piwantei ,  ed  Antoqio 
della  Svezia,  tt  che  tutto  paffb  con  tanta  ftgreiez^a>  <he  menw^  M  4if&Q^ 
la-  Regina ,  non  poctf  efltr  penetrato. 

Pinal toerfte  effertdo  ftato  dopo  la  morted9 JnntoemoemSQ  fommQ  Poqteft^ 
Alefpmfao  Pit  gli  diede  eonto  di  tutto  il  fucceflb,  e  dell*  animo,  cbe  hav0f 
Va  d{  dargli  ubbidienza  in  Roma,  e  baciargli  li  Piecji^  con  lettera  cl)'io  pre- 
femai  a  S.  Sta  il  primo  di  luglio,  il  quale  moftcatone  il  gufto  ^he  merica- 
-  va  tal  nuova,  giudic6  cbe  la  Regina  facefle  di  nuovo  publicamante  la  Pro- 
feffione gia  fatta  in  fegreto,  prima  di  giunger  in  Italia,  o  ahaeno  cello  ftato 
fieel^fioftieo,  nel  quale »  fe  non  coftata  cTeffe*  gia  catolica  no*  pofeva  qC- 
ferricevuta  con  quelle  dfmoft^azidni  d*hohoctt  che, era  rifoJuta. S.  Stk  le 
le  fhcedfbro  le  maggiori,:  che  fotffcro  poffibili,  e  di  poi  quando  intefe  la  iu^ 
partertza  da  Bruffhlto>  Id  raaftdd  qui  momfigte  Hal/frnh*  acqiocbe  0  ricevefie 
egli  la  Proftffione  della  Fede,  o  ne  dafTb  la  Commifiione  ad  uo  Yefcovo 
con  un  Breve,  che  a  quefto  eSbcto  porcava  col  nome  in  bianco.  Le  SoleiH 
Diti  poi^  colle  quali »  b  fatta  dalla  Regto*  in  htfpruok  la  fodetta  Profeffio^ 
tit  penfo  cbe  ftraiAd 'ferittf  d%  altri ,  eToit  certo^  ehe  fi  daranno  alie  ftanjr 
(pe  come  «aebe  mokt  delfe  fbpnutetw  eolk  die.  Da  Infpmck  &u     . 


C  H  R  J.  3  X  I  N.£    REINS    DE   SUEDE.    387 

;  "  ttto*  XXVttL  Tome  IV.  pag.  ifo     '        .      .    :  "Maa,* 

X2LV1IL 

Relation  de  VEnterrtmcnt  de  Charles-Guftave  Rri  at 
Su&de,  e»  i6<5o.        . 

Alii  &{•  di  Novcmbre  1660.  giorno  di  Sabbaco,  fi  termini  in  Stockholm  la 
Di?ta,  c  ft  in  quefto  modo*  Radunati  che  furono  nella  gran  Sala  del  Pfclaz- 
4EO  Reale  detto  Caftello,  tutti  li  cinque  Stari(*)  cio6  U  Senato,  la  Nobilti, 
i  Preti*  i  Cktadini  ed  i  Paefani,  ed  arrivato  il  piccolo  Rfe  col  Principe .A* 
dolfo,  fuo  Zio,  furono  letci  da  uno  de*  Senacori  gJi  articoli  delle  materia 
jrattate  nella  Dieca  toccanci  la  Regenw  del  Regno  durante  la  Min6rM,«  • 
queiti  concordamente  confermati  fi  arring£  da  ciitfcuno  de'  Gapi  de*  fudetti 
Stati  ,  e  fu  preftato  il  giuramemo  al  Rfe  dalte  cinque  Cariche  delta  Reggeit- 
2a  nuovamente  create  nella  Dieta  ,  e  da  alconi  Senatori  facti  dal  defunto  . 
Rfe  poco  avanti  la  fua  morte.  .  Lc  dette  cariche  fono  quelle  per  il  loro  or- 
dine,  la  prima  del  vice  Rfe  chiamata  ivi  Riksdrqjf  in  perfona  del  Conte  Pit- 
tro  Brabf.%  il  quale  per  efler  tuttavia  iudifpofto  non  potfe  intervenire  ad  alcu- 
&a  funzioue,  e  un  Senators  occupy  il  di  lui  poftb.  La  feconda  del  gran- 
Conteftabile  Monfr.  Kagg.  La  terza  del  grand  ammiragiio  Monfr.  Wrangel. 
La  quarta  del  gran  Canceliere  Come  Magnus  dtllt  Gardie^  cognato  del 
porto  Rfe,  e  1'ukima  del  gran  Teforiero  Monfr.  Ooflavo  Bmdef  e  tutti  i  cin- 
que Senacori.  F&  poi  dichiarata  la  Regina  Madre  Regente  del  Regno  con 
due  voci  in  Configlio,  come  pure  hk  il  Rfe.  La  Regina  per6  non  intervene 
ne  a  quefta  funzione,  la  quale  dur6  piti  di  cinque  hore  ,  e  fatto  quefto, 
ogn'uno  fi  ricir6 ,  e  fi  diedero  gli  ordini  per  la  fepoltura  del  Rfe,  che  legui 
il  giorno  appre(to  d$i  14.  in  Damemca,  e  fii  in  quefto  mod&. 

Verfo  le  trfe  hore  dapo  mefczodi,  fcefero  nella  Chiefa  MCtftello,  ove 
ftava  in  depoCco  il  Corpo,  accompagnati  dal  Senator  e  da  tutta  la  Cons 
con  quefto  ordine,  II  Rfe,  il  Principe,  la  Regina  Madre,  la  Principeflk 
Maria ,  forella  del  defunto  e  Moelie  del  detto  Conte  Magnus*  e  la  Regina 
Cbrijlina  (oflervandofi  in  cib  l'ordine  del  fangue,  e  non  altro)  col  feguito 
di  tutte  le  Dame  della  Corte,  e  della  Citti  al  num.  di  cento  cinquanta  in 
circa,  tutte  yeftite  di  bianco  con  faccia  coperta  e  lungiffimo  Strafcino.  La 
Regina  Madre  haveva  di  pHi  un  velo  nero  che  dalla  tefta  le  pendeva  Co- 
pra le  fpalle,  indi  lo  fixafcinava  a  terfa  con  lo  ftrafcino  bianco  per  ia  lung* 
bezza  di  dieci  braccia. 

Arrivati  che  furono  nella  detta  Chiefa,  prefero  pofto  di  qui,  edi  Ik  alia 

Barraleloro  MaefU,  Principe  e  Principeffa  e  l'Ambafciatore  di  Francia> 

Monfr.  il  Chevalier  Terlon  dell'  Ordine  di  Malta.    Stava  il  Corpo  a  capo 

della  Chiefa  in  una  grandtt&ma  Caffa,  coperta  da  una  gran  coltre  di  velluto 

.     .  «ero 


►N^~N  v*  >K-  AV-»^*  ~  V  v**  v-  Vv- ' 


(*)  II  n*y  a  que  qiiatfe  Etati  'du  Royaume  de  Suide,  la  Noblefle,  le  Clerg^,  lea 
Bourgeois,  &.les  Pay  fans.  Dans  cette  clrlmonie  le  S^nat  rouloit  £tre  regard*  comme 
le  cinqui^me  ou  intertnldiaire  entre  le  Roi  &  les  Etats,  pour  applanir  les  difputes  eo- 
tre  eux,  mais  aux  Diftes  de  Tan  1680  &  2682.  le  Staat  fut  bien  aife  defedlfiftqr 
^k  fes  pretentions*  V.  les  Mtmtircs  de  Cbriftine  Tom.  IL  pag.  158*  &c.  &  207, 
<  Ccc  3 


388       MEMOIRESCONCER  N  A  N  T 

•  Apptndict  nero  riccamata  di  piceqte  eorone  d'oro  reali  fenza  numero,  foderata  di  fi- 
•«ew^e$j«p  nlffimo  ormefino,-*ahpiede~drqueftreraun  tavolino  cofcetto  di  nero  con  le 
gficftftS.1  infigne  reali,  cio6  \\ Corona  reaLe  cyiu&^^Sjfda9lo-Scettro9  ii  G/obo,  e 
Nmn      la  Cbiave  d'Oro:   iltti&tf<gitirtolt&&  groffiffilhfe  1?frle  ,  tettelliffimi  Diamanti, 
*X&Vlh    coperto  rQgni  cofo  da  un  fottijiflinip  velo  nero  ,    e,  tiuto  ujueftp  era  Jfotto 
uOftgi^iffwr/tUhaM  j4i:.yelluto  pero.con  ftangioiii\nerif  e  con  ijuatro 
leoni  coroijati  e  dorati  fopra-gli  angoli.  Stava  pure  al  piede  della  detta  bar* 
ra  un  fuperbiflimo  BaldacMno  di  velluto-nero  *  ricamato   di  eorone   reali 
d'oro,  con  riechiffimo  frangione  doppio  d'oro.    Qui  fi  recit6  da  un  Sena- 
torn  un9  Oiaziond  flinebre  nellfe  lingua  del  paefe  ,.  *  poi  fit  incaminata  la 
proceffione  (che  coil  appunto  fi  addimanda  ivi  tal  funzzione)  all9  alcra  Chie- 
ik  di  Sta.  Maria,  pofta  fopra  una  piccoia  ifola  della  Cittfc,dove  Ton  fepolti 
mold  Rfe,  e  porcicolarmence  il  Padre  e  la  Madre  della  Regina  Cbriftina. 

Precedevano  a  tutti,  cinque  Compagnie  di  cavalli  armaci  di  tutto  pun  to 
alia  fordina  al  numero  di  quindici  cenco  in  circa,  e  quefta  vien  detco  il  Re* 
gfanento  della  NobikJ.     Dopo  quefti  vehivano  altri  quindici  cento   fanti 

•  veftiti  di  lutto  con  tamburi,  piftari  ed  armi,  come  fi  ufa  in  tali  funzioni, 
ibecedevano  a  quefti  tutti  gli  Scolari  e.Studenti  deir  Uhiverfiti  di  Upfai 
{Citti  Metropoli  del  Regno  e  la  pii  antica  di  Suezia,  lontana  fette  leghe 
da  Stockholm  verfo  la  fine  del  mondo)  e  dopo  quefti  una  grandiffima  quan- 
tity di  Preti,  Vefcovi  ed  Archivefcovo  alia!  moda  del  paefe.  Quefti  erano 
feguiti  da  trecento  Bandiere  acquiftate  dal  morto  R6  nelle  prolfime  pafiate 
-guerre,  e  la  maggior  parte  in  Polonia,  ed  indi  feguitavano  feflknea  Cavalli 
a  mano,  detti  i  Cavalli.  delle  Prbvincie;  ogn'  uno  de'  quali  era  coperto  cod 

^■^ualdrappa  di  damafco  nero  colle  arme  fti  i  fianchi  in  riccamp  d'oro  della 
Provincja  che/apprefentava  ^  ed  era  oondotto4a  ducGcntilhuomini  a  piedi, 
^c  caminava  pure  a  piedi  avand  d'ogn*  uno  di  quefti  il  Go verna tore  della 
Provincia  con  altro  Gentilhuomo  feco,  che  portava  uno  ftendardo  di  damaf* 
co  nero  colle  arme  della  ftefla  Provincia  in  riccamo  d'oro,  feguitando  cofi 
al  numero  di  feflanta  che  tante  dicono  efler  le  Provincie  di  quel  Regno, 
.  Dopo  quefti  veniva  un  Sena  tore,  il  Gran  Maeftro  dell'  Artigleria,  che 
portava  un  grandiffimo  Stendatdo  di  damafco  nero^  nel  quale  fi  vedevano  in 
riccaraO; d'oro  tuttje  le  arme  delle  fudette  feflanta  Provincie,  (pezza  vera- 
meoue  fliperba).  e  dopo  lui  .altro  Gentrihuomo  con'  altro  Swndardo  di  da- 
mafco rbflb.fenp'  drd*  detto  lo  Stendatdo  delfangue;  dopo  quefto  cavalcav* 
mi  Cavaliere  armato  di  tutto  punto  con  corazza,  elmo,  e  pennachiera  bel- 
liflima,  con  fpada  guarnita  di  diamanti  in  mano,  e  con  grofla  catena  d'oro 
at  petto,  fopra  belliffimo  cavallo  armato,  e  bardato  con  gualdrappa  di  vel- 
luto  nero,  riccunato  di  eorone  d'oro,  e  quefto  reprefentava  il  Corpo  del- 
la NobJUfc,  Quefti  erano  feguitati  da  altro  Cavallo  a  mano  pure  armato  e 
bardato  nella  d«cta  forma,  ed  fe  lo  fteffo-che  cavalcd  il  morto  R£  il  giorno 
della  fua  incoronazione.  Venivano  dopo  txb  Generali  d'armata  che  fopra 
pofcinidi  velluto  nero  con  fiocchi  d'oro  portavaho  la' Spada,  l'elmo,  le 

%  manopole  e  gli  fperoni  del  defunto,  e  quefti  erano  Xeguitati  dalle  cinque 
Cariche  della  Regenza,  coft  queft'  qrdine:  11  gran  Teforiere  con  la  Chiave 
4l'oro9  il  Gran  CanceUiere  con  il  Globo,  il.gran  Ammiraglio  con  Jo  Scet- 
:tro9  il  Gran  Coneftabile  con  la  Spada,  ed  un  Senatore,  in  luogo  del  Vice- 
Rfc  ammalato,  con  la  Corona  Reale  chiufa.  A  quefti  fuccedeva  un  certo 
Teforiere  che  fpargeva  pdr  la  ftrada  monete  d'oro  e  d^argento,  e  dicono 
che  fene  fiano  gettate  per  tre  raila  fcudi,  beqche  fene  fiano  fatte .  per  mag- 
gior  fomifaa,  '  '     /    ;      . 

'    Veniva  imediatamente  dopo  quefti  il  Corpo  portato  da  venti  quatro  Co- 
lonelli  coperto  della  detta  coltre,  l'eftremitii  della  quale  erano  foftenute  da 
'quatro  Senatpri,  q  fQttQ  il  detco  Baldacbino  portato  da  dptfici  Geotilhuo* 
•-~     '"''    r  '    -'    *  "  '  c  .;. -",  "mini. 


C  H  RI5TINE    RE1NE    DE    SUEDE.  s*$ 

mini,  ed  in  poca  diftanza  veniva  il  piccolo  Rfc  portaco  in  bracoio  da  un   Appen#c<s 
OenmlyiOBio^in  mezzo  da  due  Sen>tqfi,  che  gli  portavajio  il Cap ello  ed  ill}?/***1  J» 
feraiolo.    Indi  feguitava  il  Principe  pure  in  mezzo  a  due  Senator!,  edoob    y^mi 
a  due  a  due  gli  altri-  5$natori  che  foitf>  qnarant'  otto.    Stfccedeva  a  quefti  la    Num. 
Regina  Madre  fervita  da  due  Senatori,e  da  due  Gentilhuomini  della  Came*  XXVJULt 
ra ,  che  e~portavano  lo  flrafcino ,    e  dal  fuo  primo  Scudiero  che  cami- 
riava  alle  Spalle;  feguiva  quefta  la  Principefla  fervita  pure  da  due  Senator!  s- 
e  poi  veniva  la  Regina  Cbrffina  fervita  dall'  <Ajnbafciatore  di  Francia  x  e  da 
fuoi  tr6  .Gentilhuomini  di  Camera,  che  le  portavano  due  la  piccola  coda, 
e  l'altrcr iHungo  ftrafcino.     Marcia*aad  dopo  a  due  a  due  tutte  le  Dame 
della  Corte  e  della  Citf&\  i  Ciuadiai.  e  Raefani,  con.Regimento  d'infan- 
teria,  e  per  ulfcimo  afcuiie  CoMpignle  Si  Cavalli.~  Le*  Guardie.  del  Corpo   / 
Spallegiavano  a  piedi  le  loro  Maefti;  ed  altri  Cittadini  armavano  cutta 
la  ftrada.  '   < '       '  .      '  • 

Con  quefl'  ordine  fi  arrivA  alia  detta  Chiefa  apparata  di  nero  con  gran* 
diffimi  Candelieri  nel  mezzo,  con  concerto  d'Inftromenti  e  Mufcia  funebre, 
e  qui  pofato  il  Corpo  in  capo  della  Chiefa,  fi  predic6,  efi  leflero  Iavita^ 
le  azzioni  e  fa  morte  del  defonto.  Indi'dopo  molte  formality  e  riti  Luttra* 
m,  fi  mife  il  Corpo  fotterra,  e  ft  fparato  neir  ifteflb  tempo  tutta  PArti- 
glieria  della  Citti,  del  Caftello  e  della  Flotta  de*  Vafcelli  di  guerra,  ai 
numero  difpiii  di  trenta,  e  dicefi  che  fi  fiano  contati  da  tre  milla  tiri,  oltre 
le  falve  delle  piftole  e  mofchetti  che  furon  fenza  numero. 

La  procelfione  benche  fofie  incominciata  di  giorno ,  ft  ad  ogni  modo 
fatta  poco  meno  che  tutta  di  norte  con  quantiti  di  torcie,  perche  in  quel 
paefe,  ed  in  cjuelJaftagiQne  deir  anno  alle  trfe  hore  dopo  mezzo  giorno  con- 
VTen  poirtar  Id  lanterna.  Tutto  quefto  durdV  coffle  difll,  dalle  trfe  dopo  * 
mezzo  giorno  fino  alle  due  dopo  mepza  notte.  E  perd  vero  chela  Regina-' 
Cbriftina^  e  TAmbafciatore  di  Francia  a  pena  entrati  nelta  Chiefa,  fene  an- 
darono,  non  parendogli  necefiario  di  alTifter  alle  cerimome  di  Later o^  co~ 
me  pure  fece  il  Rfc  per  efler  di  compleffione  molto  delicata. 

Affifterono  a  tutte  le  funzfoni  la  Regina  Madre,  il  Principe,  la  Princi- 
pefla, il  Senatoed  tutte  le  Dame:  ed  il  giorno  feguente  li  15.  luncdi,  fi 
pored  da  toangia*  e  e  da  bevere  per  folennizare  intieramente  le  eflequie  reali. 
A  tal  effetto  dunque  furono  apparechiate  in  diverfe  fale  quantity  di  tavo- 
le,  dove  mangiarono^i  Paefanf,  fCiftadini,  gli  Scalar! ,  i  Preti,  Yefcovr* 
Archivefcovo,  laNobihi,  il  Senato,  le  Dame,  e  molti  altri  CavaUerift^ 
raftieri  faordiriga.     V  '     '  ".        '  .'<./• 

La  Regina  Cbriftina  ft  trattata  dalla  Regina  Madre  net  fuo  appartamemo: 
effa  perd  non  v'  interveune,  .non  eflendo  ufcita  dalla  camera  per  dua  gior- 
hi  dopo  la  fepoltura,  per  non  fentirfi  tropo  bene.  II  R6  pure  fi  ritird  a 
buon*  hora,  e  non  affiftfe  a  nefftna  cerimonia  delle  Cene.  Sedettero  alia 
tavola  con  la  Regina  Cbriftina^  i\  Principe,  la  Principefla,  1'Ambafciatore 
di  FrAncia*  e  cinque  Mogli  de*  Senatori,  ela  tavola  ft  fervita  dalle  figlie 
d'honore  della  Regina  Madre ,  colle  quali  poi  cenarono  li  trt  Geutilhuomi- 
ni  di  Camera  della  Regina  .Cbriftina ,  e^verfo  le  quatro  hore  dopo  mezza 
notte  fi  terminarono  le  cene. 

.  Dicono  che  in  quella  fera  fi  defie  a  mangiare  in  un*  ifteflb -tempo  a  trfr 
mila  perfone  in  circa,  e  che  la  Spefa  fatta  dalla  Corona  nelle  defcritte  fun- 
zioni  pofla  afcendere  alia  fomma  di  ducento  milla  Seudi  in  circa.  (*) 

■         ■         •       tt  Nuro; 

(♦)  Cettc  Relation  fe  trouve  dans  Ies  Mifiellanea  Hiftorica  des  Mff.  de  Qr^mf^ 
S34-S42.*      ••■«.'.-.  -v  • 

Ccc  3 


3j>o  M  E  M  O  I  RE  S    CONCERNANT 

Num°.  XXIX-  Tome  IV.  pag.  264, 

Lettre  du  Comte  Montecuculi  AmbaJJadeur  ie  PEmpereur 

a  la  Courde  Su£de,  tcrite  an  Chevalier  Nicold 

Sapedo  AmbaJJadeur  de  Venife  a  la  Cour  Im- 

p&iale.    A  Upfalce  13,  Mars  1654. 

Avvifai  igiorni  paflati  a  Voftra  Eccellenza,  come  la  Maefti  delta  Re- 
gina di  Suezia  havea  prefa  rifohjtione  di  lafciar  la  Corona.  E  flccome  Ella 
perfifte  in  quefta  opiaione  ,  non  oftante  le  Supplicazioni  in  comrario  degli 
UfficiaU  del  Regno,  cofi  fix  fua  Mti  pochi  giorni  fono  a  fette  leghe  di  qui, 
nel  qual  yi^ggio  ci  ebbi  l'honore  di  fervirla  all'  abbocarfi,  ed  a  notificar  la 
fiia  intenzione  *\  Sigr.  Principe  Palatine  %  a  cui  Ella  conferiril  il  Regno,  e 
per  il  qual'  effetto  la  Dieta  degli  Stati  k  incimata  qui  al  primo  di  Maggio 
proffimo  futuro.  In  fuggetco  di  queft'  Abdicazione  hi  la  Maefli  fua  fcnuo 
a  Monfr.  di  Cbanut9  che  6  ftato  qui  lungo  tempo  Ambafciatore  di  Ftancia, 
e  cbe  ora  &  Ambafciatore  in  Qllanda,  una  lettera,  copia  della  quale  viene 
qui  annefla,  e  nella  quale  6  fcolpka  piii  viva  la  virtti  eroica,  ed  i  grandi  e 
fopranaturali  fentimenti  di  quefta  Regina,  che  non  la  feppero  _  mai  efprime- 
r<e  gliultimi  difcorfi  d'un  Seer  ate  %  d'un  Seneca ,  o  d'un  S.  Pavoto*  Jo  116  dl 
giorno  in  giorno  per  par  tire'  di  qui  di  ritorno  alia  Ccrte  Cefarea^  carico 
d'honori,  di  grazie  e  di  regali  dalla  infinica  clemenza  di  quefta  MaelU. 
Riverifco  V.  Ecc.  &c. 

Devot.  obligat,  Serv.  vero 
11  MonncMColu 

Lettre  de  CHRISTINE  a  V Ambajjadeur  Chanut ,  fur 
les  Motifs  de  Jon  abdication  y  traduite  en  Italien(*) 

Io  vi  bVrefo  conto  altre  volte  delle  ragioni  le  quali  mi  hanno  obligate  diper- 
feverare  neldifegno  della  mia  abdicazione.  Vol  fapete  cbe  quefto  defiderio  mi  bb 
cmtinUOto  lungo  tempo  >  e:cby  io  non  mi  fono  rifoluta  di  metterlo  in  ejjicuzione , 
cbe  iopo  bavervi  penjate  le  fpazio  di  otto  ami.  •  Sono  almeno  cinque ,  cbe  vi  bb 
cornmunicata  quefta  mia  rifoluziene,  ed  io  cennobbi  air  bora ,  cbe  il  voftro  affcu 
to,  e  I 'inter effe  cbe  prendete  nella  mia  fortuna  era  quel  fob,  cbe  vi  obligava  a 
farm!  ujifienza,  malgrado  le  ragioni  cbe  non  potevate  condannare9  poiche  non 


(*)  L'origtnal,  qui  eft  en  Frarifois,  fe  trouve  infifrS  dans  fes  Mmtires  Tool.  I*  pag. 
396.  &c.  pen  al  eu  une  copie  de  Rome  dat£e  du  24.  F£vrier  1654,  d'Upfni,  qpi  eft  la 
vraye  date.  Elle  eft  interne  par  mi  les  Scritture  concernenti  la  Regina  di  Suezia  pag.  IL 
5c  cette  traduction  dans  le  cahier  d'akttne  Lettre  cwcrtitnti  &c.  pag.  5.  &c. 


CH  JU  ST  I.N  PR  BINE    DB$U$DE.    3j>j. 

vi  era  to/it  in  qieefto  mo  penjiero,  cbe  foffe  indegmt  Mfr  vm  peffo**  -  •  Vol  Appenfic* 
fapete  quelle  vi  ib  dettofipra  quefto  foggetto  r ultima  volta  cbe  bebbi  U  contcn-  pj£™£* 
to  di  ttaUewemi  cenwi.  Infi  lungofpazio  di  tempo  tutti  gli  accidenti  occosfi  , 
non  mi  ban  giatnai  potuto  far  mutar  farm.  Io  bh  regolato  tutte  le  mie  a%zio-  Num. 
tn  a  quefto  pne%  e  U  bbpwe  condotte  alia  fine  fenza  baver  e  occafione  di  met-  X&U* 
terle  in  bilancia.  Hera  cbe  mi  trvoQ  pronta  di  dar  fine  a  quefta  ma  condottOr 
per  ritrrarmi  dktro  il  Teatro>  io  nm  mi  europvnto  tfapplaufo.  Sk  cb*  la  Scot 
na  tbekk  reprefentato  non  i  ftata  joinpofta  confome  le  leggi  comuni  di  Tea* 
tr*.»  K  ctf*  difficile  eke  pqffano  piafere  le  cofe  forii%  virili  e  vigorofe.  la 
permeM  mtntedimem  a  mti  difyrnequel  giudizio,  che  piit  li  place.  Hora 
poffo  lew  bro  qmfia  fiftrrtA,  t^wfifrel  qfU»do  ancbe  lopotejji.  Sb  che  pocbi  ne 
faran  bum  gixtdizio:  mi  afftqmpiph*  tf*  voif arete  uno  di  quejlu  Tutti  gli, 
buomm  noq  tonefcendo.kmk  ragi0ni\  ne  il  mk  bmore,  poicbe  fa  non  mifth 
no  mat  dkhiarata  con  attti,  <$*  convoi**  em  u$y  altro  amicof  il  quale  bavmh 
Tanitm  cofi  grander  e  cqfi  belb  come  voi?  pub  concorrere  ancora  ml  voftro  me* 
dejimo  giudizio.  Satis  ell  unus,  fatis  eft  nullus  (*).  Io  non  fb  conto  del. 
tefto,  efarb  bonore  a  quelle  della  truppay  che  io  giudicberb  abaft anza  ridicolofa 
per  divertimene.  Hon  mi  prenderb  mat  faftidio  di  formar  lore  T apologia  di 
me  fteffai  e  nel  gran  comodo9  cbe  io  mi  vado  preparando,  non  ford  giamai 
ptnto  oziofa,  che  habbia  afovenirmi  di  l&o.  Impiegberb  quefto  eomodo  ad  *£<*> 
minor  e  la  mia  vita  pqflata,  corregerc  i  miei  err  or  i  fenza  pentirmi  di  quella7 
ne  maravigUami  di  quefti. .  Mi  far  h  di  non  poce  eontento  il  ricordarmi  £  haver 
fatto  con  lieta  faccia  del  ben]agli  buomini,  e  $  baver  gafiigato  fenza  pietk  quel-  .  .- 
li  cbe  ne  erano  mcritcvoK.  Ni  far  it  minor e  la  mia  eonfolazione  nel  conofctr  di 
iori  baver  refocolpenole  alcuno,  chenon'bfqflh,  e  fbaver  iaedefimamente  rifpar* 
miatO'qttolcti*  errore  4  quelli  cbe  viefamJ  Io  hb>  antepofta  feskpe  la  conferva* 
zione  delloftato  a  tutte  le  ahre  con/idcrazioni.  Con  ogni  allegrezza  bbfacrifi- 
cato  tutto  agV  inter  eff%  del  thetiefiino,  e  non  vi  t  cofa  alcuna  della  quale  io  bab- 
bit a  rmptvoeraTmi  vellajua  amminiftrazion*.  H&pojjedute  fen%a  faftei  Laf- 
do  fenza  difficolth.  Doppo  Mto  quefto  non  dubitate  punto  di  me.  Io  fin  fid* 
$ayed  il  mto  bene  non  On  mam  deUafotttma.  SonofeHcOyJuccoda  ebejivoglis.c 

Sum  taraen  >  o  Superi  felix  nullique  potefhs 
Hoc  auferre  Deo. 

Si>  fono  la  pib  parte  felice,  cbe  viva,  e  vifar&in  eterno.  Io  non  tern* 
punto  quefta  Providenza,  della  quale  voi  mi  parlatei  Omnia  fane  propitiaj 
.  ancorcbe  ella vogKa  prenderfi  cur  a  di  tegolate  i  tMeiaffari,  mi  fottomem  perk 
eon  il  rifpetto  e  rajjignazione  cbe  devo  0  fuoi  voleri  r  ancorcbe  tUa  fni  ktfci  la  fr 
fatbdi  rye  tnedefma,impiegherk  lafacolth  cb*  elh  mi  bh  conceffa  nelf  cmimo->  f 
neir  intendment  per  rendermi  contenta%  e  vifarbfino  che  potrbptrfhadertni  di 

'  nm 

,  (♦)  Daot  cette  copte-a  &  cfens  ceffe  en  Franqoii  qae  j'ai  rtfu  di?  Rem,  &  irottvcnt 
ces  motsi  'fatis  eft  unus,  Jjtiis  eft  nullus,   au  lieu  de  fofficit  unus,  fufficit  nutlus  dan* 


'392         MEM01RES    CONCEtNA  NT    :   N 

'  Appendice  non  dub  i  tar  tiunto  nt  degli  buomini,  ni  degli  Del.    Impiegbirb  il  rejianie  delta 

*ilcZtifcla'm*a  Vlta  a  farm*  famtglwi  quejii  penfieri,  a  fortificarmi  ranimo,  e  ariguar- 

_J!!!LL'  dare  dalporto  li  travagli  di  quelli,  cbefono  agitatinel  camino  dalle  tempejic, 

Num.    U  quali  Jipatifcano,  perche  non  s'applica  Panimo-a  quejii  penjieru 

XXIX.    -  tfonfono  io  dunque  degna  cTinvidia  nello  Jlato  in  cbe  mi  rirovo?  baverti  per 

certo  tropo  t  invidiofi  fefojje  confciuta  la  tnia  f elicit  A.    Vol  mi  ornate  petb  moU 

to  per  non  invidiarmi,  ed  so  lo  merit  o9  poicbe  ingenuamente  pjfo  confejjar  di 

ctedere  in  voi  una  gran  parte  di  quejii  fenfi.    Io  li  bb  imparati  con  la  vojira 

pratica>  efpero  di  cohivarli  un  giorno  con  voiancbe  con  minor  comodo.     Mi 

ajjicuro  cbe  voi  non  pot  etc  mancar  di  parola,  c  cbe  non  cefferete  in  quejie  mu- 

tazioni  cTeflermi  amico,  poicbe  io  non  lafcio  cofa  alcana ,  cbe  Jia  degna  della 

vojira  efiimazione.     Vi  canferverb  in  ogni  flato ,   cbe  io  mi  ritrovi   la  tnia 

amicizia,  e  voi  vedretey  cbe  non  pub  fopravenire  alcuna  mutaziene,  cbe  pofjh 

alterare  ifentimenti  dey  quali  io  mi  gkrio.    Voi  fapete  tutto  quefio9  e  credete- 

miy  cbe  lapiu  grand*  ojftrvanza,  cbe  iopojfa  darvi  di  me,  I  quella  di  dirvi, 

cbe  io  ftrb  perfempre. 

CHRISTINA. 


gg  Num".  XXX.  Tome  IV.  pag.  a6<S.v 

Relation  de  P Entree  folemnelle  de  la  Reine  CHRISTINE 

de  Suede  dans  la  Ville.de  Bruxelles,  faite  le  23. 

Decembre  i6?4*  (*) 

La  Reine  Cbriftme  de  Sfc*<fe,  qui  depuis  Wclatante  &  g£n£reufe  a&ion 
qui  Tamife  au-deflus  desTr6nes&  desCoaronnes,  &  eloigned  defon  Royau- 
me,  a  voulu  honorer  ces  PaSs-Bas  de.fa  preTence ,  pr£f£rablement  It  tous  les 
autres  qui  la  fouhaitoient.  La  Reine  y  avoit  afiez  demearg  incognitbt  coin- 
me  Ton  die,  &  dans  la  plus  grande  modeftie,  pour  fouffrir  enfin  qu'on  y 
rendJc  &  fa  gloire  les  horamages  que  toute  la  Terre  lui  dolt.  Notre  Grand 
Monarque  ne  la  pouvoit  voir  davantage  dans  fes  Etats,  fans  lui  faire 
rendre  les  honneurs  que  fon  exalte  juftice  fait  diflribuer  mieux  que  tous 
les  autres  Potentats :  &  notre  nugufte  Prinee  itoit  audi  rtfoiu  de  t^moigner 
en  public ,  comme  il  avoit  d^ja  fait  en  particulier ,  la  haute  eftime  &  le 
refpedt  qu'il  a  pour  les  excellences  vertus  &  qualitis  Royales  de  cette  illuf- 
tre  &  incomparable  Princefle.  C'eft  pourquoi  le  Cbmte  de  Fuenfatdtgna  > 
qui  fait  aufli  dignement  s'acquitter  de  la  Charge  de  Grand  -  Maitre  de  Son 
Alteffe  S£r£niffime,  que  decelle  de  premier  Miniftre  du  Roi  en  ces  Pals* 
Bas9  dtant  all6  le  18.  de  ce  Mois  k  Anvers,  pour  recevoir  les  ordres  de  la 
Reine  fur  TEntrie  folemnelle  qu'on  lui  prtparoit  en  cette  Ville,  le  jour 
fut  aifigng  k  mercredi  dernier  23,   auquel  enfuite  Sa  Majeftg,  fuivie  de 

toute 

(*)  Dans  les  Scritturc  comment*  la  Regina  di  Suczia  pag,  22.  &c. 


C  H  &  J.S-TjTM'E    RE  I  N'E    DE    S  U  E  D  E.  .333 

fiect;wnes  Royales,  &  s'en  vim  fur  rigfow/' jufqu'*  mikbroeki  0*  Son  At  Jfe^ 
tefTe^rgnillinze,  qui  Itoitfortie  del*  Ville  dfept  heures  du  matin  en  c*-  *3 

"rofle,  larencontra;  &  apr&sun  accueil  tout  plein  decivilkds  &  de  d^fcren-  Num. 
ces,  lut  donna  un  faperbe  &  fomptueux  diner,  qu'on  y  tenoit  prfit.  Sa  XXX. 
MajefW  Itoit  au  milieu  d'une  longue  table, &  fadite  AltefTe  k  Tun  des  bouts  k 
fa  droite,  apr&s  quoi.ces  d$ux  Uluftres  Perfonnes  fe  rembarqu&rent  dans  la* 
mfime  Fregate  qui  avoit  anient  fa  Reine,  &  leurs  Cours  dans  quantity  d'au- 
tres,  &  continuirent  ainfHeur  chemin  en  fe  divertiflant  aux  Echecs  jufqu'au 
Pont  de  Laken,  oil  k  leur  arriv^e  fut  allum£  un  Feu  d'artifice ,  qui  fervit  de 
fignal  k  un  autre,  qui  £toit  fur  la  porte  de  la  Ville  par  oft  l'entrte  fe  devoit 
faire;  ce  dernier  briila*  tou jours  tan dia  que  la  Reine  fut  fur  le  Canal,  les 
rives  duquel,  depuis  le  mfime  Pont  de  taken  jufques  k  la  Ville,  itoient  bor- 
d£es  de  quantity  de  Feus  &  de  la  Bourgeoifie  en  armes ,  qui  fit  trois  belles 
decharges  k  mefure  que  Sa  Majeftd  paflbit.  Etant  ainfi  arriv^p  d*ns  la  Vil- 
le fur  les  huit  heures  &  deraie  du  Toir,  le  Canon,  qui  6ioit  fur  le  remparc 
voifin ,  la  falua ;  puis  la  Fregate  arriva  k  un  beau  Theatre  tapififc  qui  avoit 
6t&  dreflS  exprfes,  &  Ik  Son  Akeffe  aida  la  Reine  k  defcendre,  &  le  Magi- 
ftrat  en  corps  lui  ayant  fete  fes  complimens ,  elle  la  conduifit  k  un  carofle 
de  velours  noir  brod6  d'or^  &  eitfichi  de  perles  &  de  pierreries,  tir6  par 
fix  chevaux  blancs  harnacW*  de-m6me,  qui  tea  attendoic;  &  fadite  Alcefle 
ayant  mis  Sa  Majeftg  au  fond  fe  pla^a  yia.-i.-vis ,  &  le  Comte  de  Fuenfaida- 
gne  s'6tant  mis  devant  danMfcn  Carorffe  pt6«4d<  jie  tous  les  Carofies  &  Offi- 
ciers  de  la  Cour,  cette  graude  Reine  &  cefr  augufte  Prince  prirent  le  che-. 
min  du  Palais,  fuivis  de  cent  Qinquaute  CajoQes  k  fix  chevaux  remplis  des 
principaux  Seigneurs  de  la  Cour  &  de  la. Ville,  &  de  prfes  de  cinq  cens  au- 
tres,  k  la  clart6  d'un  nombre  infini  de  Flambeaux  &  de  Feux  de  joye,  qui 
furent  allumgs  en  m6me. terns  par  toute  la  Ville,  &  au  bruit  de  tout  le  Ca- 
non, mfil6  des  acclamations  d'une  infinite  de  peuple  qui  rempliflbit  toutes 
les  rues. 

La  Reine  avec  cet  accompagOemtnt  paCTa.par  le  grand  March  £ ,  oil  les 
principaux  Feux  itoient  allumto  dSvaut  ;bi  Maifon  de  Ville ,  parde  folem- 
nellement,  &  ayant  fur  le  grand  pdrtail  cet  Eerie,  dont  vous  verrez  la 
cople  k  la  fit!  dfe  efette  ReUttiofi.  "  '     "    "  ■    ' 

De-1&  Sa  Majefti  fut  conduite  au  Palais,  qu'elle  trouva  tout  embelli  au 
dehors  d'une  infinite  de  lumteres,  &  V  fut  log£e  dans  Tappartement  prin- 
cipal, meubte  le  plus  richement  qu'il  le  put,  o&  Son  AltefTe  S6r6niffime  la 
conduifit  &  la  fit  fervir  Royalement,  comme  *lle  Fed  encore  i-pr6fent  avec 
toute  forte  dTionneur  &  de  loins*  Les  Feux  de  joye  &  d'artifice  ayant 
contipud  par*tout  les  deux  jours  fuivans  ,  de-mftme  que  le  premier  jeudi, 
que  Sa  Majeft6  in  vita  Son  Altefle  k  diner,  ou  Ton  obferva  les  mfimes  c*- 
r^monies  qU'i  Wilhbrock\  6c  le  vftndredi,  Jour  de  Noel,  au  foir,  fur  les 
huit  heures,  clle  fe  divertit  k  volrlin  Feu  d'artifice ,  qui  fut  allura6  dans  le 
Pare,  &  qui  fut  trouvd  le  plus  rare  &  induftrieux  qui  fe  foit  vu  de  lgng« 
terns  en  pareille  occafion. 

•  Le  Samedi  apres  diner  e}ie  parut  au  Cours,  raviffant  par-tout  les  cceur»f 
&  augraenrant  fans-ceffe  radmiration,  que  fa  haute  reputation  avoit  faic 
.conceyoir  de  fes  vertus  &  de  fes  cjualit^s.  Mais  ce  qu'on  a  trouv6  de  plus 
remar'quable'  en  cette  conjonfture,  eft  que  ce  bei  Afire  n*a  poin*  paru  dang 
ce  Climat  fans  produire  les  favorables  influences  qui  accompagnent  toujours  • 
fes  benins  afpects.  Le  m£me  Mercredi,  on  re<juc  des  nOuvelles  affur^es  du 
glorieux  fucc6s  du  Roi  au  Royaume  de  Naples ,  par  l'enti^re  d^faite  des 
:Ennerai5  qui  occupoient  Caflellamare ,  &  par  la  retraite,  ou  plutdt  la  fuite 
'du  debris  de  leur  Flotte  ,  dont  la  plus  grande  partie  a  pdri  fur  les  cdtea 
;•  Tome  IK  I)dd  vol- 


894  MEMOIRES    CONCERNA  NT 

Appcndice  ▼oifines,  &  lc  refte  6toit  dans  on  p&it4vi<knt  d'encourir  Ic  m«mc  fort, 

it  faces  J*  comme  noui  efp&rona  VOU9  le  faire  voir  plua  au  long  *u  premier  jour:  en 

yficatiTCt*   attendant  void  ce  que  ceoe  Ville  laifTa  *  la  Pof&riti  en  nuSmoire  du  bon- 

Nam      heur  9***11*  r*Jut  de  voir  cette  F**»dr  &  illuftre  Princefle,  le  nom  de  la- 

yxy*     quell*  en  chiffrc  couronni  eft  au-deffu»  avec  ce  Diftique  &  la  droite. 

LtmriHi  fe  vi&wm  finttt  mtorqm  fuo. 
It  celui-ci  k  la  gauche* 


Tu  nobis  %  hoc  flamma  tibi  fififoa  rtluut% 
Lux iugeus Aft,  mm venit  uila  tibi. 


ttplut  bat: 


hemparaUR  Hiroidi 
CHRJSTINJE     . 
S$remjpmae  Suecortm  &c. 
REGINAE 
Cmnfub  m&em  foftitii  biUrni 
Jto.  MDCUK 
Urbem  tone  inoebemur 
Ignes  bofc4  feftiws  ' . 
Felutftli  faces 
due* Ait  i 

Utcem  ommmjm  Qb/$9  scS*H 

Adfpkndorm  vultis  ejus 

ac  nomims 

Nihil  agin  confitetvt 

»»  Nura°.  XXXI.  Tome  IV-  pag,  268. 

Harangue  de  ?Abbi  Certani  prmoncie  a  Tentrik  de 

CHRISTINE ,  Reine  de  Suede ,  dans  la  Bibhth 

thiqwt  de  Bologne  le  4.  Dicembre  16$ 5. 

Trema  ai  lamp!  della  MaefH  Voftra,  invittiffiraa  Regina,  la  mia  voce 
hoggi,  che  dai  cenni  del  noftro  Sig.  Paftore  Altfandr$>  proftrata  a  voftri 
*ueuftiffinu  piedi,  lamia  Patria  commette  alia  rozzezza  della  mia  lingua  gli 
Ofleqfeiofiffimi  fentimenti  del  proprio  cuore.  Mi  chi  dark  forza  air  ardire , 
ardire  alTa  voce,  qui  dove  abbattuta  dalla  rivtretiza  cefla  ogoi  ardire,  fuffo 
gata  dair  allegrezza  manca  ogni  voce. 

Parlino  per  me,  parlino  le  acclamazioni  vive  de*  popoli;  gli  applaufi  dl* 
voti  de9  Nobili;  gli  offcquj  riverenriffimi  del  Senato,  meglio  dalle  regole 
confute  delP  oniverfil  fufurro,  che  dair  ordinaca  applicazione  dfuna  lingua 
comprendafl  quafito  giuftamente  hoggl  infuperbifce  Bttogna  *lla  comparfa 
luminofa  del  Sole  di  wt'i  R£,  4eUa  Fenict  di  mtt"  i  Secoli.  _ 


CHRISTINE    HEINE    DE    S  U  E  D  E.  w 

..  S  fehi  Hon  acdamfcr*  la  Maeftft  Voftta  per  Sole  di  rot?  i  R6?  Sola  con  U   Appi** 
chiaretza  del  real  fangiie  abbagiia.  uut'  i  Regi:  con  lo  Spleudore  del  viva  &*««•>■ 
riffimo  ingegno  offufca  tutt*.  i  Saggi:  colla  luce  dell9  incomparabil  virtti  of-  "^^ 
com  tutt*  i  Dotti.    Sole,  cbe  dalla  propria  eflaltazione  delP  ariete  Suec$     Nu_ 
pafla  ad  habicare  nel  leoue  Rotmmo,  non  per  alcro,  cbe  per  diffondere  da    XXXL 
quel  gran  Capo  al  rimanente  del  Mondo  la  luce,  che  non  a'annotti  il  rag-  m 
gio,  cbe  non  a'eclifla9  e  pore  la  M.  V.  cbe  Sole  a  tante  e  tante  prove  u  " 
palefa*  Fenice  egualmente  manifefta:  Fenice,   che  fpiegando  dal  Setten- 
trione  nobiliffimo  il  volo  v  trouver*  fii  la  cima  do'  fette  colli  gloriofiffimo 
il  nido.    Li  portando  gli  Odari  pto  pretiofi  dell'  erolcbe  ftie  virtd9  in  facia 
al  Sole  &m*.  del  Vatteano  potri  fenaa  incenerirfi  le  plume  fabrlcare  una  vera 
eternit*  afeftefTa.    L4  godendo  i  rifled!  beatlfllmi  di  quel  raggio  divlnof- 
proveri  quanto  fia  beneflca9   quanto  liberate  quella  luce,  cbe  brama  d'itn- 
piegarfi  tutta  in  abbeiiirla,   tutta  in  illuftreria:  quella  luce  cbe  vicaria  del 
Sole  eterno  far*  fiammeggiarle  nel  Seoo  KIride  lumiuofa  delle  beoadizaionl 
del  Cielo.    Lt  s'apriranno  i  Teatri,  fi  fpftlancherimno  i  Campidogli  pro- 
portioJiaual  merico,  al  valore  d'Eroioa  fi  dcgoa*  di  Regina  fi  grande* 

Gradifca  fri  tanto  la  Ma£ft*  Voftra  quelle  hnntfli  efpreffioni  d*  tllegrerat 
e  di.  rivereraa9  cbe  boggi  divotamence  fi  fefteggiano  ful  R*m\  quali  om- 
bre, o  quali  preludi  delle  grandezse,  che  troveri  efultatrici  ful  Ttbrox  gra* 
difcale  come  rivi  di  quel  fbnce  inefaufto,  al  quale  bevono  l'iutera  feliciti 
i  noftri  animi:  fcintille  di  quel  fuoco  incftinguibile9  al  quale  s'accendono  di 
vera  divosione  i  noftri  cuori*  cenni  di  quella  mano  adorqce  del  Settimo, 
del  Maffimo  dedi dJeffandri:  di  quella  mano,  cbe  bramano  benigna  fopra 
il  loro  capo  i  Monarchic  Gradifca  per  ultimo  queft'  oflequiofiffima  corona 
di  Padri,  cbe  ftiiperafli  follevata  «i  titoll  non  meno,  cbe  alle  fortune  rea? 
li,  fe  fori  ftimata  degna  di  coronare  i  piedi  di  Voftra  MaefU,  ebe  vale  a 
dire  della  maggior  Regina  del  Mondo  9  del  Sole  di  tutt*  i  R69  dells  Fenict 
di  tutt9  i  Secoli. 

Numo,  XXXIL  Tome  HI.  pag,  260.  j*™*^  ? 

Lettre  du  Cardinal  Sacchetti  tcrite  pen  avantfa  trior  t  au 
Pope  Alexandre  VII.  en  1663,  (f) 

Beatiffimo  Pjidret 

.   Prima  di  fiflare  Voftra  Santiti  1  fuol  denigniffimi  occbi  fopra  quelle  U- 
jtte,  la  fupplico  a  confidprare  dacbi9  0  con  qual  fine  vengono  fcritte*  e 

(♦}  Ceue  PWce  eft  inttrie  parmi  lea  ScHttur*  concernenti  la  Regina  U  Sutxia  pag.  38. 
*fcc.  II  fy  ixowtt  encore  plufieurs  Jnftruftlona  qui  doivent  fttre  obferviea  par  lei  Car* 
dinaux,  Ugats  &  autre*  Offlciers  du  Pape,  i  4a  reception  de  la  Reine  i  Btlogn*  ft  A 
R$ms9  que  nous  noui  dlfpenfoss  d'ffiftrer  dan«  ce  Supplement 

(t>  Copl^tiibtdt$  Mam^riui  AM  Rtgin*  M  Sm%U  ToouXI-  MifrtUm-  MMai 
PV«  180208. 

Ddd  % 


395        ME'MOIRES-CONCERNANT 

Appendice  trovcti  eflfer  d'un  fuo-vero'  edlitonilfffiafoffinro',  pfe/dar  hegli  ultimi  ino* 
*ePi*ce«ju.  menu  delta  fua  vita  nuovi  atteftati;  cii^uanto  fia  pamale  deila  gloria  della 
a«cative>.»  smirit^  voftw.    11  aek>'*4'oMigo di  Cardinale  ml  toiwo'pofto:  to  petina  in 
^N  tintno,  dalla  quale  pud  fcl&r  dhe  ft  moitfejmtfia  fiiella^  anco  prima  c'hafebte 

kx&h  flnit0  di  Splfegare  quel,  <*&"  tf'maggtor^l0ria)'fc^^mdj5gt<5rdec<Jto  di  Vo* 
•ftra  Befttitodine  &*del*a  -S.f  Sedfe ; fed>'a  m^guir  ieaefliria  del  ChriftianeGrao 
B  del  po v^e^iLpopo^y. Jhi.  dtotkt&'tt  3fgr^lD©iOiqeila,mifi:2atigcruU  asente. .; 
•:  Levttbiii  flhti^qfiafcjldtto  <coi^  ifeimf 

raehtlcbmmoffi^  jcottffa  teflav  che  hori  pud  re^garfi',  e  con  iamano  treman* 
te  accoftatomf  al'tavolino  ed  a  qftefto  mioRederttore  erucififia,  die  hd  avail- 
ti,/proteftoe  giuro,  dinon' haver  altri  motivictqe  il  fuo  fanto.'ferVizio,  e 
difodisfare  hora  a  quel  debho,  che  fcproprio  di  quelli,  che  da  fua  divina 
MaefU  fono  dad  a  tuoi  Vicarj  per  Ccrtiaterali  e  Configlieriv  e  cii  per  non 
haver  avanti  il  fupremo  Giudice  a  dire*  piangendo ,  quando  non  ferebbe  pifc 
in  tempo;  F*  mibi  quia  tacuu  .  Sptorando  che  anco  gli  altri  Eminent iflwni 
miei  JCalleghi,  vtdferido  le  cofe  jtabamlnate 'allVulrimo  eftreuko,  habbiaix) 
d'adempire ;anch*  "«flia;  ijueft*  oblfgo  di  iaritil  don  Dio,  con  V.  &  e  co' 
popoli.  Confido  aiico-iiell*'i«eta  benignMdi  VvIB.:dh6  fai&  per  gradire  e 
ricevete  in  buona  parte  le  mie  faumili  ritrioftranzev  cJw  efcopo  da  un  cuore 
fincero  riverente  ed  appaffionato  tiella  fua  gloriofa  fama^  e  che  tendouo  a 
farle  ftabilir  nel  Mondo  Talto  concetto  che  hebbe  dell e  fue  virtu ,  e  a 
chiuder  la  bocca  a  perfidi  Heretici <>  che  pur  troppd  alzarono  t  latrati,  quan* 
do  vidd$rdla  S,  V»  contra  le  protdfte,  e  promeflfc  fatta  in  Conclave  e  fuo* 
ri,  caminar  la  via  battbtft'da  quelli,  che  con  *anto  fcandalo'  del  mondo, 
y  e  defolaziorie  de9  popo'tt  chiamarono  I  Pareatt)  a  -dilapidare  ilPptrimonia 
di  Cbrtfto,  ed  a  fucchfatfe  il  fatigue  de*  poveri  fitddici.  i:         .j 

Mil  per  non  confumaril  tempos  che  mi  marica,  in  fcufe  fupcrflue  icon 
tin  Principe  Sam"0,  come  e  V.  B  ,etotrerd jprincipalmente  a  fupplicarla  in 
Vtfceribus  Cbrifli  a  trovare  col  fuo  prudentiflimo  giudizio  qualche  tempera* 
roento  per  eftinguer  le  faviile  che  vanno  a  preparar  un'  incendio  da  porre 
forfe  in  combuftione  tutto  il  Mondo.  *  ■     v 

La  Sede  Apoftolica  non  hi  mai  fatto  maggior  difcaplto  nella  digniti  ed 
autoritft,  che  quando ,  col  volar  ftre  da  Principe  tetp^or ale  ^  hi*  volute^  ciT 
Uaentarfi  con  qdelli,  che  fono  le  bntccia^-che  laTofteirb'oftd,  e  chela  ren- 
dono  rifpettabile  e  temutJU-  iSH,  effcmpiifono  e  mokbe  nod,  6  febben  a 
me  non  tocca  d'eritrar  a  gibdfcar  le  azzioni  de'  Som'ml  Pontefici  da  effer 
piutofto  riveriti;  ad  ognivmodo  polio  puf  con  Ja  S.MV.  ufer  la  confidea- 
ra  di '^porie  avanti  gli  occlv  queUo*  dfVrikM  Fill.  Ponicfke  ^er  ^r t -  di- 
gniffimo,  e  ^mmonahipemoria4^d'al  <fwdz  io  mi  ricom^fco  debitore  di 
tutto  il  mio  ^ficrfc-  Quel  buon'Vecchlb  lardofflyer'iubft^  difgrazia  im- 
plicare  in  una  faftidiofa  guerra  9  il  cui  fine  fark  fempre  memorando  e  de- 
plorabile  per  il  difpendio  di  quatordici  Millioni  I'per^^penurifc  nelle 
quali  gofe  per  fempre  Ja  Camera,  ^er;  Ig  ;otal  defolazione  dello.  ftato  Ec- 
clefiaftfco,  per  l*oppfeffione  de*  popoli,'  per  la  dififtimazione  che  ne  riful* 
to  alia  Sede  Apoftolica,  ed  alia  digniti  Pontificia  in  una  pace  poco  hone* 
fta1,  e  per  Tabbreviamento  della  vita  di  quel  gran  Papa ,  che  per  le  fue 
virti  heroiche  jneritava  di  viver  fecoli  ,iutic;ri. '  Qual  frutto  ne  lafciafle 
poi  alia  fua  Cafa,  tutto  il  Mondo  lo  vidde  con  ciglia-  itoafcate,  quando 
la  rimird  dall9  auge  dell9  autoriti,  e  di  un  fl  lungo  e  allbluto  dyminio 
ifatta  ludibrio  della  fortuna  e  lo  cherno  di  tutto  if  mondo  ,/xidqtta  tut,- 
ta.  in  un  picciolo  legno  a  procurar  ftk  venti  e  procelle  lo  fcampodall* 
ira  del  Principe,  dalla  perfecuzione  de9  niraici ,  e  dall9  odio  univerfale 
iper .  meadicar  il  rkovro  e  patrocinio  apprcflfo  una  Potenza  bencho  poco 
ibdisfatta  delle  azzioni  di  §(Bu  \    - 

4?Lb([  £* 


CHRISTINE    REINE    D  E    SUEDE.     $$>? 

£*  coraendnbile  la  coragiofa  intrepidezza ,  che  moftra  la  S.  V.  di  iron  Apptndic* 
cedcr  all*  minacie,  nfc  dl  lafciarfi  intimorife  dalle  violenze;  Mi  fiami  led-  jj?/*^  1** 
to  ildirlO,  non  fferao  hoggi  ne'  cafi'che  refero  immorcale  il  zfelo  de*  fan- ftlflcauvcs» 


to  il  dlrlo,  non  mrao  hoggi  ne*  can  che  relero  immorcale  il  zfelo  de'  i 
ti  Pontefici  AkJJandro  III.  %  Gregorio  PIL  ed  altri,  che  (i  armarono  d*  in*  j^unv 
victa  coftanza  per  difender  quello  ch'era  di  Dio  e  della  fua  fpofa.  Hog-  XXXIL 
gi  e  talmence  irobevuto  il  Mondo  ,  che  il  cafo  fia  del  cucto  diverfo  ,  e 
che  la  caufa  fia  mera  temporale  e  capricciofa,  che  canto  pifc  preveggo  de* 
trarfi  alia  gloria  dl  V.  S.  quanto  pifc  fi  differifce  il  troncar  con  la  Spana  del- 
la  prudenza  un  nodo,  che  fi  renderi  fempre  ineftricabile.  V,  S.  6  in  o- 
bligo  di  farlo  per  imicar  Teflempio  di  chi  rapprefenta  la  Perfona:  Difcite  a 
me  quia  mitts  fum  &  humify  >  per  la  cariti  verfo  il  fuo  fpenco  gregge,  per 
la  falvezza  della  fua  Cafa,  eper  ifmorzare  cerca  voce  fufcicata  da'  maligni, 
che  gli  fconcerxi  prefenti  fiano  effetti'  della  vifica  negaca  dall  Ambafciatore 
di  francia  a'  fuoi  Parenci. 

Dio  perdoni  a  chi  hk  potmo  indurre  la  S.  V.  all*  armamento  tanto  con- 
trariato  in  Congregazione  e  fuori,  come  V.  S.  deve  ramentarfi  da*  fuoi 
veri  fervitori ,  perche  S;  D.  M.  fa  quando  fi  rimuoveranno  gli  effetti  pre- 
giudizlaliflimi  che  fene  prevedono,  e  che  mi  fanno  defiderar  tanto  pii 
celere  la  morte,  per  non  haver  a  trovarmi  ad  una  cataftrofa  lagrimevole. 

Voftra  Beacicudine  *  fola  contro  un  Monarca  potentiffimo  ,  vittoriofo, 
ricco,  fortunato,  e  che  fi  chiama  offefo:  i  Principi  per  fola  difgrazia,  non 
per  fua  colpa  mal  fodis&tti:  la  Camera  efaufta,  i  popoli  efangui  e  mal  con- 
ten  ti. 

In  quefti  ft  gran  difavantaggi  V.  S.  ben  ft  quante  volte  le  hd  rammenta- 
ta,  come  le  rammento  pur  hora  la  parabola  del  Vangelo:  Quis  Rex  iturus 
committere  helium  &c.  e  chi  pu6  aflicurarfi  che  i  Principi  medefimi  come 
quelli,  che  non  haverido  cara  la  potefti  temporale  de'  Papi,  Zappano  del 
continuo  a'fondamenti  di  efla,\non  diano  per  intereffl  politici  fomento  al- 
le  fciffure,  e  prometcendo  ajuci  ed  affiftenze  alia  S,  V.  per  impegnarla, 
lion  Tabbandonino  poi  in  caio  di  bifogno  ,  come  fegui  appunto  a  Paula 
FI  rotcure  co*  Veneziani?  O  veto  appoggiandofi  ella  ad  alcuno  di  effi  for- 
fe  debole  e  cadence ,  a  quale  ftrano  pafcito  fi  troverebbe  in  cafo  di  qual- 
che  finiftro  evento?  Mk  quando  pur  anche  col  benefizio  di  qualche  Col- 
legazione  le  cofe  le  fuccedeffero  profpere  e  felici,  che  direbbe  il  mondo, 
vedendo  che  per  contraftar  al  Ptimogenito  della  Chiefa  le  fodisfazioni  ri-  , 
chiefte  per  reparazione  delle  pretefe  ingiurie  ,  non  fi  fia  havuto  nfc  meno 
riguardo  di  farla  aucore  di  nuove  rotture  fri  le  due  Corone  reunite  in  fan- 
ta  concordia  dopo  rami  anni  di  crudeliflfima  guerra?  Comple  forfe  alia  Ca- 
fa di  V.  B.  il  rimaner  efpofta  air-  indignazione  d*un  Rfc,  che  eftende  hog* 
gi  la  fua  autoritd  ed  il  fuo  arbitrio  fin  agli  ultimi  confinl  (TEuropa?  E  quan- 
do, il  che  Dio  non  voglia,  non  confeguiffe  in  tempo  della  S.  V.,  (che 
viva  mille  anni)  la  reincegrazione  "nella  grazia  di  Sua  MajeflA,  perche  V. 
B.  con  le  lunghezze  che  fi  procurano  in  un  negozio  che  doverebbe  haver 
ritrovato  il  fuo  fine  negl'  iftefli  fuoi  primordj,  vuol  lafciar  la  cura  al  fuo 
fucceffbre  con  pericolo  di  veder  rinnovata  la  tragica  Scena  dei  Carafe/bhiJ 
Mal  fi  accommodano  i  Prencipi  a  vedere  che  i  Papi ,  dopo  havere  impugfla- 
ta  lii  Spada  temporale  contro  di  effi,  pretendino  poi  di  ricoverarfi  fotto  il 
veffillo  della  Croce,  e  farfi  fcudo  della  dignici  del  fommo  Sacerdozio.  Air 
hora  inforgono  i  difprezzi,  Tirreverenze ,  le  mormorazioni ,  ed  il  pifi.  delle 
volte  anco  le  fedizioni,  perdendofi  a  poco  a  poco  da^  Lalci  quella  vene- 
razione  che  confifte  nell'  opinione  e  concetto  delta  bontk  e  rettitudine  Ec- 
clefiaftita.  Eccone  a  buon  conto  i  Saggi  r\i\V  efpulfione  de*  Miniftridellar 
fede  Apoftolica  della  Francia ,  dove  erano  prima  cofi  riverici  e  ftimad,  ne 
i  moti  tfdvfgnwe  «  neir  ardite  licenze  di  quei  popoli  fin  qui  tanto  riverea- 

Ddd3  ii 


398         MEMOIRE5    CONCERNANT.' 

hffi?i*dedaffequiofl,  nef  fuffurri  di  tutti  glialtri  fudditi  deilo  Stato  Ecclefifti* 
Eficttiw.  cof  e  nolle  difunioni  di  tutto  il  riraanente  tthaiia,  e  di  tutte  le  Nazioni 
^  i   i      ftraniere.    Quelle  fono  quelle  che  mi  fanno  fentire  puncure  pid  accute  ai 
Num.    cuore  che  non  fono  i  dolori  che  foffro  nel  corpo. 

XXXIL  II  noftro  divino  Maeftro,  Beat.  Padr*%  c'infegnd  in  quel  MitH  gkdium  in 
vagina  y  che  niuna  cofa  plb  che  le  Arm!  temporal!  difdica  a  chi  m  la  curt 
di  reagere  la  Santa  Madre  Chiefa  innocente,  pia*  manfueta,  e  che  fdegaar 
to  DIo  di  cod  manifefla  confldema  in  lul .  fervendofl  di  tempi  improprjt  e 
diverfl  da  quetli  che  nelle  occorrenae  di  Santa  Chiefa  fl  valiero  quel  Santi 
Pontefici  de9  Secoli  andati,  ci  lafci  inabbandono,  e  permetta  cho  ci  .ridu* 
ciamo  ad  una  di  quelle  anguftie ,  oad  efler  aftretti  dalla  neceffiU  e  dall9  al* 
trui  prepotenza  a  depor  le  armi,  o  a  conchiuder  anco  con  efle  in  mano  un' 
accordo  di  fav  ant  agio  fo  9  a  ridurfi  ad  un*  eftrema  miferia  e  laoguidezza  per 
la  lunga  febre  del?  ecceflhre  fpefe. 

II  cedere  al  tempo ,  ed  alia  neceflitfr  fli  fempre  lodevole,  maifime  d'un 
Principe  favio.  Paule  K  di  felice  memoria  ,  intraprefe  per  caufa  meramen* 
te  di  Dio  a  proceder  con  le  armi  Spiritual!  contro  i  Fendti,  con  ferjno  pro 
pofuo  d'aggiungervi  anco  le  temporalis  Mi  finalmente  dalla  prudenza,  e 
dalla  cariti  lafcid  ridurfi  alle  vie  pid  miti,  confiderando  la  penuria  del  da* 
naro,  e  Timpotenza  de'popoli  in  fomminiflrarne ;  il  pericolo  di  riempire  di 
Qltramontani ,  e  forfe  di  qualche  falfo  dogma  \  Italia;  il  timore  d'accender 
una  guerra  ineftinguibile  con  la  perdita  della  liberti  d'ltalia;  il  penfiero  di 
non  lafciar  involta  nelle  inimicizie  la  propria  Cafa,  ed  in  continui  fcrupoli 
e  rimorfi  di  confeienza,  di  non  efler  cagione  che  la  Chiefa  di  Diopatifle 
per  fua  colpa  qualche  notabiliffimo  danno  e  diminuzione, 

Ri volga,  rivolga,  Beat.  Padre,  le  armi  adunate  ed  i  fuoi  generofi  Spiriti  al- 
la  difefa  della  pericolante  Chriftianiti,  ed  a  rintuzzar  Forgoglio  del  barbara 
Ottomano,  che  gi&  con  mio  eftremo  dolore  intendo  che  u  incamina  verfo 
U  Tratt/iivania  ed  Ungberia,  per  opprimere  quelle  provincie  con  una  tempe* 
ltiffima  inondazione.  A  quefta  faccia  argine  il  fuo  magnanimo  petto,  ed  il  fuo 
fanto  zelo,  e  con  generofa  emulazione ,  imitando  TefTempio  del  Gran  IH$ 
II.  fuo  gloriofo  Concittadino ,  depofte  le  inutili  contefe  col  figljolo  piii  di* 
letto,  e  piii  benemerito  ftringa  quefto  e  gli  altri  Principi  Cbriftiani  in  fald* 
unione,e  fi  faccia  la  Santitivoftra  Capo  9ed  Autore  della  fantaLegn.  Che  pi& 
bella  occafione  di  quefta  per  render  per  tat9  i  Secoli  iutmortale  il  fuo  nome 
e  la  fua  fama?  All'  hora  fe  la  necemti  l'aftringefle  ad  imporre  qualche  leg- 
giera  coilctta  fopra  le  Religioni  gift,  diafatte  di  fervirfl  delle  Decime  impo* 
lie  fopra  gli  Ecclefiaftici  per  fuffidio  dell'  /operator*  de9  duoi  cento  milla 
fcudi  lafciati  dal  fiiCardinale  Mazzarino  per  la  guerra  control  ii  Turco%  ed  an* 
co  di  reflinger  la  mano  alle  limofine,  far*  con  piii  gloria  e  merito  infieme 
della  SantitilVoftra  fuori  di  quefta  fi  grande  efi  giufta  occafione  1'applicar 
*d  altr9  ufo  gli  aflegnamenti  fudettf,  fard  un9  aprir  un  largo  campo  alia  ma* 
tedicenza,  che  lafciato  il  gregge  del  Signore  in  abbandono  alia  voracit*  del 
lupo  fierifllrao  d' Orients  9  fi  fia  voluto  dilapidare  il  Patrimonio  di  Cbrift* 
er  mantenere  una  picca  privata,  e  meramente  temporale,  e  per  impinguare 
tal  congiuntura  la  propria  borfa, 

E  giacche  Tinctdenza  m9  hi  tirato  a  toccare  il  panto  deir  ElemofmeJ,  non 
▼oglio  tralafciare  di  rapporre  a  V.  S.  il  dolore  che  mi  reccano  le  relation! 
di  molti  Religiofi  e  Parochi  di  Roma,  intocno  alle  miferie  eftreme*  che 
provano  moke,  e  molte  famiglie  proveriflime  e  vergognpfe*  Jo  ne  tralafcio 
?er  brevitfc,  m&  fon  certo  che  intenerirebbe'il  fuo  cuore,  e  provocbtriano 
e  fue  lagrime,  fe  piii  pietofo  e  pin  fincero  foffi  in  riferirlo  a  fouvenlrl* 
chi  fe  ftato  prepofto  alia  difpenfazione  di  efle.  * 
E  quante  volte  mi  fe  fovvenuto  quel  che  prima  della  fua  felice  efaltazio- 

ne 


.c 


r. 


CHRISTINE    REIN  E'DE    S  UED  E.   399 

ne  folcva  dirmi  la  S.  V.  quando  accefit  di  caritativo  zelo  depfoMva  1'efaE-  Awtwficc 
tazioni,  che  neli*  antecedence  Pontificato  fi  facevano  per.gli  avanzi  di  ven*  J^JSvei*" 
ti  milla  fcudi  dell'  elemofine  %   quafi  obe  diceva  ella  fi  volefle  far  creder  / 

non  efler  piti  proveri  in  Kema,  e  per  ck>  fofle  lecito  metter  in  Corbwam  Num. 
quel  che  per  loro  foftentamento  fi  raccoglie  dalla  pieti  de*  fideli*  Si  cava-  XXXLL 
no  ,  come  V.  B.  ft,  dair  Officio  teWzXomponenda  i  danari  dell9  elemofine 
Pontificie,  fopra  del  quale  hanno  canto  malignato  gli  Heretici,  ed  i  noftri 
nimici,  non  fapendo  forfe  che  la  Componencla  altro  non  fe  che  una  fpecie 
di  Penitenza  falutare,  che  i  fommi  Pontefici  impongono  a  quelli  che  rice- 
vono  dall*  loro  aucorit^  alcune  grazie  per  altro  non  concedibili,  per  fame 
poi  diftribuzione  fir*  i  poveri  ,  e  per  alimentar  quelli  che  abbraccino  la 
noftra  fan ta  Religions,  e-mi  raccordo,  che  il  gran  Urbano  VLIL  chiaman- 
dola  borfa  facra  de*  Papi,  era  folico  dire,  che  bifognava  aprirla  conge- 
nerofirit  ed  ammtniftrala  con  integriffima  fedc.  Supplico  humilimeme  V. 
Santitfc  ad  avertire  che  I'ifteflb  s'offervi  aneo  nel  fuo  Pontificaco. 

L'ufficio  della  Cempontnda  mi  chiama  a  dire  qualcbe  cofa  di  cid  che  fir* 
le  mie  penofe  vigilie  fono  andato  penfando  intorno  alia  Dataria  ed  agli  al- 
tri  Tribunali.  V.  B*  ben  ft,  che  la  piu  nobite  e  degna  parte  che  s'ammi- 
rt  in  un  Principe,  6  quello  della  Beneficenza;  V.  S.  averta  che  o  il  fover- 
cbio  zelo,  o  la  ritrofa,  o  troppo  fevera  condizione  de'  fuoi  Miniftri  non 
ofcurino  in  cid  la  gloria,  rammentandofi  anco,  che  fr&  imaggiori  difavan- 
taggi  che  fi  contino  ne'  Principaci  elettivi ,  fc  qyello  del  campo  troppo 
libero  chi  lafcia  a'  Miniftri  di  fabricare  a  eofto  del  fervizio  del  Principe  la 
propria  forcuna,  come  ben  feppe  rinfacciarlo  Papa  Innecettte  X.  ad  uno  de9 
fuoi.  La  buona  e  la  finiftra  fama  efce  per  lo  piti  da'  famigliari,  e  Domefti- 
ci  del  Principe,  ed  i  famigliari  e  domeftici  de'Papi,  foleva  dire  Urbano  Fill. 
t  tutto  il  gran  Corpo  della  Romana  Corte  dalle  buone  e  cgttive  fodisfazioni 
della  quale  fi  fpargono  per  tutco  il  mondo  voci  favorevolt,  o  pregiudiziali 
a  cbi  governa.  11  tenore,  i  Cardinali  abietti,  proveri,  avviliti,  laPrelacura 
oziofae  fenza  ftima  e  rimunerazione  j  la  NobilcA  neglecca,  i  Corcigiani  fen* 
aa  fperanze  ,  e  per  voler  verfar  in  pochi ,  e  talvolta  anche  immeritevoli 
qoel  che  per  giuftizia  diftributiva,  doverebbe  efler  fcrepartico  frit  mold  9  non 
f6  quali  buoni  effecci  poflano  produrre.  II  lafciar  la  virtft  in  abbandono  e 
fenza  premio  non  farebbe  punco  di  buon  fuono  in  un  Principe  Ecclefiafti- 
co ,  che  deve  eflergli  afilo  e  benefico  Procetcore ,  e  maffime  la  S.  V.  che 
Hi  le  bafi  di  efla  hk  follevata  la  mole  delle  fue  meritate  fortune.  Hoggi 
piti  che  in  un*  alcro  tempo  abonda  Roma  di  Virtuofi  in  ogni.  genere  di 
fcienze,  ink  la  loro  difgrazia  li  tiene  nafcofti,  perche  niuno  vuole  aflu- 
merfi  'I  carico  di  porger  loro  una  mano  adiucrice  con  rapprefencar  i  loro 
talenci  a  chi  pu6  rimunerarli.  V*  S.  che  con  canta  fua  lode  comincid  ad 
accarezzarli,  e  riconofcerli  nel  principio  del  fuo  Pontificaco,  conofce* 
ik  vancaggio  che  faii  per  derivarle  dalla  continuazione  degli  atti  della  bene* 
ficenca  di  Mectntte,  alletrandoli  con  la  ftima,  ch*  fe  il  pit-  grato  aliment 
della  virtik,  animandoli  con  le  grazie,  provedendoli  con  gY  impiegbi  cob 
benefiz] ,  e  con  penfioni. 

Non  parlo,  Beatiffimo  Padre,  di  quelle  penfiofti,  delle  qutHi  coff  alia 
cieca,  e  con  fi  poca  difcrezione  e  cariti,  fi  caricano  hoggi  da  Miniftri  di  V. 
S.  i  Vefcovadi,  e  le  Parocchie,  a  fegno  che  in  fcandalo  di  tutto  il  mondo  a" 
con  lodibrio  fi  femono  tanti  proveri  Vefcovi,  o  fottopofti  ad  interrfetti  e 
cenfure,  o  ridotri  alia  mendicit*  ed  alia  neceffic*  di  farfi  d*  amorofi  Pafto* 
ri ,  crudeliffimi  e  voraciffimi  Lupi ,  per  fuppKre  con  larapaciti,  e  con  Teftor- 
rioni  air  eforbitantiflimo  incarico  delle  penfioni ,  levat>do  alia  necefficfc  eftre- 
ma  di  quella  povera  Vedova,  di  quel  miferabiliffimo  Gregge  Evangelico, 
quel  che  fono  coftretti  (oh  Dio)  a  tributare  in  Rm*  at  coaodi,  ai  tulB, 

all#' 


402,       MEMOIRES    C.OlN.C  E  R*N;A  N  ff  •> 

Appendix  digta,  adle  CQflgrtfgraipitf  come  uoo-  de*  Deputati  hi:  procurato  .di  fiegam 

Hcttica  ]u..f\jdtame>Heai.miei^iri,in  queftft^  materia,  4  per,  qqello  che  Jtocca  al  tanere 

fltenm:  :ahondantemeote  /prpvift*  -digram)  toomfoL<>iA«ci«^di«ja«aM,  mi  anco  tut- 

,N  -~"    to  loftaco:  EccieQftfticQ^c.noo  b£  che  aggiungere  *lla;jnia:luagilcricut» 

z  ,^xxti    faua  di  fua  Commifltone  ^.^.  pr^fematal©  nel  b«L  prtttdpdo-jdolifuo  Ponti- 

'    ,Se  a  fudditi  non  fi  poj-ge  qtialche  follievo,  ,vodt>  irreparabrile  il  loro^ef- 

iterqjinio. .  Potrebbe  Va,S^  alle^gerirli  in  ^qualcke:  parte  cjdle  gravesze  fo- 

pra  i  coirnneftifeili,  frer*are;Tiinfaziabile  vpracitfc  4e*  Teforieiri  dcUe  Proviit- 

cie ,  ed  alfcri  Miniftri  public*,  che  per  far  effi  lc,  incene  ed  iMonopolj  ven- 

*  gono   can  barbara  inveuzipne  a   render  i  poyeri ,  fuddjci  non  padroni  di 

-quello  che  fopra  i  loro  terrerji  accolgono  con  La  .bejpedizione  di  Dio.,  Ria- 

prire  il  cornercio  .-co*  Fmezfatti, .  c$ITato  dati*  Jflfcerdetto  ia  qui,  e  quefti 

Sigri  non.  haVranno  repugnanza  fi.  per,  IMtile  vi£end>eVo!e  ,  fi  anco  perche 

ne^loro  bifogni  trovano  poflj  prflnsa  la. fed<e<Apoftpljca.  aggravate  i  proprj 

fudditi  per  fovenirli.    Introdurre  le  Arti  in  diye?fi  luoghi  dello  ftacof  far 

icala  franc*  i  Porcl  di  Civitck  fTecc&a  e  ttdvcom^  favorit  Parte  d'agricoltu- 

ra-,  impiegar  i  fudditi  habili  ne*  governi,  nejle  carichc  e  negli  Offizj*  co9 

quali  mezzi  ed  ajati  bei\  prefto  tornerebbca  ripppolarfilo  Stato,  e  ad  go 

«iervifi  Peci  d'oro  con  vanUggio  anche  4clla  Camera. 

Negli  affari  di  Portoge/fa  havrel  da  dirfc  ,^oUe;cofe  v  mi  perche  J^o- 
to  vehirimeno  lp.  fpificq  ,  e  la,jjtefta  fmb>MQ*Oi4h*>Ut  mmp  /vaalb^ 
id  auche  per  nontedi>r  ptti  luagamente  la  S#.  Y%  la  fi)ppUc&er6  folamen- 
te  di  nivolger  Taaimo  e  l'a0pUjC*ziope;in  j*na  jnat$rfe;  di  tanta  conftgue* 
za  y  e  dopo  conGgliata  con  Pip  .pib  <3he  cogli  hupmim  eorabattuti  pfer 
lo  pita  jdaUe.pMIiQnU  ;riColtf*  cid,iH$  le^fari.infpirato  dalla  fua  dnfiniti 
Sapienza.  r-  •  •  ;  -  •  ■  -»    <*:i 

Mi  ir.afifle  ranimo  la'poca  fperaflaa  colla  gufcfe  lalfcid ;partite-  da  Mama 
Jl  G*ntiihuomo  Inghfi  fpedhoyi  /pc^  procurare  ia  J>rorad«iont  tlell*  abhace 
tfObignk,  foggetto  qualiflcato' pen  mfcita,  per.merko  e,per  bonti,  e  che 
hafrrebbe  potato  fervire  di  colonnarQ  faldo  appoggio>ai  vaeiilante  Cato* 
licifmo  d'lttgiiterr*  4  corns  w9  aUco  Cardinate  Bob  de*  noftri  tempi.  Sdpra 
di  quefto  havendomi  gift  fpinto  il'mio  zeloa  fuppUcarda.-S**.  V*.  adornar 
letempie  di  quel  grand-  huomo  del  Cappelio,  che  indegnamente  circonda 
lemievech^  (in  dall*  hora  offerj  di  deporre  dibufed  cuore  a*  fuoi  ftntif* 
fimi  piedi,  bor(  coo  tucto  Tanimo  le  feicero  le  med^H^te  fuppliche,  f>er> 
che  dovendo  eflerle  dalla  miavi-cin^  mo?t«,  frit  poehe  bore  ♦  reftitnico  f  vogiift 
•iifipiegadoiin  piirte  G  degna,  afico  per- levari  ai  mAltgnii'occaitooe  dbfat 
che.venga  deftioatQ  %)le  offeree ^t\V  ,oro,  non .ilh  giuftizia  delrmfcritd^ 
;ti6al.bifogno  della  noftra  religioup  ini qu^l  Regno. 

•  Mi  refter&bbe  a  dire  qualche  cofa  innorno  aUa  faciliti  delle  Audienze,  che 
&  qufclla  che  tien  il- Principe  ben  informato  d?ogni  miwzia  del  fuo  Scato, 
gli  facilitat  il  go verno ;  Tafficiira  dagl9  inganni  de'  Miniflri,  e  gli  concilia  l'af- 
fetto  e  la  veneraziope:de';p#poli,  ^  V*.  St4.  che  net  ptincipio  del  fuo  Popti- 
ficato  fi  propofe  fl'imlrar  in  c\6<i  Jodevoli  inftitpni  dis<  fuoi  Pred»ce(Tori  *  t 

{^ariicolarmente  di  PioF. <e  dji  Ckmitttt  Fill,  fapri  ben  fame  amminiftrare 
o  conunuazione,   interpe^tibus\fa^Iesr  ^^pt^o^uditus^    perche   in  alcut 
tempo  mai  poiTa  dirfele  con  la  vecchia  unportuna  che  fgridava  a  Fslippo  il 
.Macedone,  fi  non  vis  audire,  mcregnes;  di  quefto  folo  dit6  benfi  di  fuppli- 
care  la  S^.  VS  cioev  che  fi  guard i  di  lafciarQ  reftringere  fri  quattro  mura, 
.  e  tener  la  lontana  dalle  notizie  delle  occorren^e  del  fuo  Stato,  e  de9  bifogni 
;de'  fuoi  fodditi ,  perche  )n  un  Prtncipe  quefto  6  il  fommo  de'  mali.    Air 

•  bora; la  giuftizia  non  h  pib  libera;  i^inKjtriifi.on  pi&  fideli;  i  pppoli  ©on 
-  piCi  goverpati^  mi  ^ifp^i  ij^ncipc  rap^  piti  a»atot  nb  xifyetmo;  coW- 


C  HMl;l  STINE    RE  FN-E    D  E    SUE  R  E. 


V>% 


g&)fe  ,fvtf'Jtr<iv*£fuHi6ue  *  'affile  dmtm.  cdnfiltum  ad  Recipiendum  :lmp*ratore>*    am*»** 
dicunt  quod  probandum  fit.    Imperator  qui  domi  claufus  eft  vera  pon  novit:  cogt-  4e  fUw J* 
tur  hoc  tantum  facere  quod  ills  ioquuntur:  facit  Judices,  quos  fieri  non  oportet :  a-  ft^r^ 
mooet  a  Republica  quos  debebat  obtitkra    Quid  ptutii;  bonus,  cautus,  optimal      N0fn# 
venditor  Imperator,  dicca  Diocleziano.  .  Non  piaccia  mai  a  Dio,  che  quefto   xxxft 
habbia  a  vereficarfi  in  tempi*  del  felice  governo  delta  Sc*.  Va,    .  ^^ 

Qui  caderebbe  in  acconcio,  11  dire  qualche  cofa  circa  Pelezzione  de*  Mi- 
niftri  e  Configlieri ,  perche  febbcne  prevale  in  ci6  tal  volca  la  poca  fortu- 
na  del, Principe,  al  ogni  modo  6  decifo,  che  mala  eJe&io  eft  in  culpa,  po- 
tendofi  difficilmente  errare,  qaando  s'ufino  le  necelfafie  diligenze  e  circof- 
peziont:  11  ppqdentiffimo  giudizio  di  V*.  S**.  rende  fuperfluo  qualunque  ri? 
cfordo  in  quefta  materia':  con  tutco  ci6  non  voglio  lafciar  di  fupplicarla  cota 
San  Gregorio  Nazantieno ad  av venire,  fhe  in  quelli  che  haveranno  d'aififter- 
la  con  J'opcra  e  col  configlio,  a  reggere  il  gravifllmo  pefo  del  Governo, 
rifpleudano  quefU,trfc  fegnalati  requifiti:  return  ufus,  ingens  cbaritas ,  ot  /*- 

Per  quellp  poi  che  riguarda  le  cafe  foiriraali,  che  davevano  efler  le  pri- 
me ,  quando  havefn  dovuto  toccarleV  nbn  pomft  etitrarvi  fenza  grave  offefa 
delta  fomma  pietaj  di  Vtt.  Beatnc.  che  fin  dat  principio  delta  fua  aflunzione  le 
feci  apparir  principale  oggecto  dfella  fua  caries  paftorale.  Con  ttitto  ci6  non 
fara  che  bene  il  rinuovar  gU  ordini  a  quelli  the  fopra  intendono  alia  cu- 
ftodia  dell'  anima,'  come  anco  a9  Parochi  e  Conftflbri,  di  tener  lontano  gli 
fcandali;  di  frenare  la  foverchia  licetiza  di  peccare;  di  perfeguieare  ed  eftir- 
pare  la  blasfemia  refa  pur  m>f>p0  damriltca  hoggi  nella  Plebe;  di  fare  offer- 
vare  la  dovuta  riverenza  ileHa  Chiefe,  nd  KDeas  iras' fws<efundat  fuper  nos. 
Pur  troppo  fi  vede,hoggi,\Beatmo.  Padre,  cbacufcaulalegge  Eftangelica,  e 
calpeftata  alia  cieca  PoflTervanza  de*  divini  precetti:  onde  molto  piii  giufti- 
ficataraente  deplora  il  buori  fan  Cipriano  e  fant  Bufebio  Vefcovo  di  Cefarea 
i  npftri  corrottiffimi  tempi,  ne*  quali  ftudent  augendo  Patrimonium  finguli , 
&  dbliti  quid  credentes,  autfub  Apoftolh  ante  fecijfent,  aut  femper.facere  debe- 
rent,  infatiabili  cupiditatis  ardore  ampliandis  facuhatibus  incumbunt:  non  in  Sa* 
cerdotibus  religio  devota^nott  in  Mitriftiis  fides  integral  non  in  vperibus  miferi- 
cordia,  non  in  moribus  difaplma.  Ad  detipiendum  cordafimpiicium  callide  frau* 
des  circumveniendis  fratrlbtts  jtibdok  voluntatis  t  'nonjurme  tantum  jemere ,  fed 
adbuc  ctiam pejus  peierare.  Eche  polliamoaltfoda  ciufecofideteftabili  afpettare, 
fe  non  che  peffimfi  e  lagrinfelroli  effetti  vaticifiati  da  Geremia:  obfcuravit  in 
ira  fua  Dominus  Son  &  dejetit  de  Ccvb  gloriam  Ifraiii  non  eft  recordatus  fcabtU 
U  pedum  ejus  in  die  ira  ftm,  fed  demerit  Dominus  ompem  decorem  Ifrael  &  de* 
molitus  eft  omnesfepes  ejus;  Sicche  poffiamo  efclamare  con  San  Policarpo:  Bo* 
ne  Deus  ad  qua  nos  tefhpora'rSfervaftu  Ond'  io,  offtttto  dall'  infeliciilima  con- 
ftituzione  del  Mondo,  delta  Chriftianita,  della  Religione  piii  che  dall'  atro- 
city del  mio  male,  rivolto  al  mio crocififlb  G/^  efdamo  dal  piii  profondo 
del  cuore:  cupio  diffblvi  &effe  tecurfi.  Bperchfe^gii  fento  >mancarmi  la  lena, 
lafcio  la  penna  ripigliata  per  la  ter2ta  e  quartavolta,  e  proilrato .  fupplico  la 
S^.  Va,  della  fua  benedi^ione,  -raceemando  alia,  fna  viva  e  paterna  caritk 
l'anima  d'un  fervo  fuo  fftftmamente'devotb,  che  dovendofi  fra  poco  prefen* 
tare  avanti  il  Tribunale  tremendo,  per  render  conto  d'ogni  minimo  penfie* 
ro,  6certo,  che  «dn- WvWI^»toto  Ingatftiar  la  S<<  Vt.  con  quefte  finceriffime 
rimpftrapze,  afficuro  all*  incontrt^i  chen.elH  altrarvita  nonmafacher6  di  pre- 
gare^il  rioftro  amorofo  Dio,  utfis  hngaous  fupra  terrdm,  che  prefervi  la  fan- 
ta  Sede  da  ogni  p^ricolo,  dalja  malizia  dejgli  adulatori,  pefte  de*  Regni  e 
de*  Principatt:  che  le  conceda  cor  docile  &  fidium  fliarum  ajfiflricem  Sapientiam 
&gratiaff*Tpecialem9  cofi  alia  Santita  Voftra,  comeagU  altri  fuoi  Syccpflori, 
titfictranfeatitper  binia  temper  alia  %  ut  nonamittatis  memaf  c  qui^n  tenerif. 

Eee*  Qm 


4<H 


MEMOIRES    CONCERNANT 


AppmdKeUma  venemione,  dando  alia  S*.  V*.  ftihimo  adio*  abbraccio  c  bacio  i  ft«ft 

•'•'  div-Voftrt  Sancita     : 


*«<««»  l»*-fantifl!mi  piedi 

ftRH*tl¥0*. 


...<A 


Num. 

xxxiit  : 


Di  Cafale  17.  Giugno 
1663. 


jHoiniKffimo,  detotiftimo,  * 
•    obligatiffimo  Serva 

Cardinal  SdccbenL 


Num°-  XXXIIL  Tom.  I1L  pag.  4(5i. 

'/*0^  ^  Jean  Lechander,  Sutdois^  a  tbonneur  deht 
?    &*k  CHRISTINE,  a  Rome  en  1687.  C*J 


Sake  progenies  Rcgum  celfiffim*  Prhsceps^ 

Paucaque  clitoris  per  lege  verba  tuu 
Non  ego  nunc  aptus  venio  qui  dictrt.  pajfm 

Ingentes  lauda*  Regis  Firm**  tuts* 
Quas  tiki  vel  hello  peperit. prudent i a  wftrfr, 
'    Vel  pace  Aaniae  ewkfacreque  Domds, 
.Nunc  quia*,.  nmpipedv*  Wlifid*firfksK&  aegat^t  , 
c  Pberia  tarn  ptfago  *  qmm.  ml*  pajfus  bum*  •     :: ,    ^ 
Afpera  nee  comites  vivfivU  td^fe  Peitas  , 

Necpreeceps  cerebro  condita  HquH  iter. 
Aft  mibifi  quondam  veniant  fac  otia9  Vattm 

.  Us  veterum  Latio  ludere  mere  queam;  . 
Aift  atiquiifykem  fucrif  mibi  carminis  uf&y, 

Q/tam  tunc materia  b$c  mt  (tpta  metric 
Tunc  referam  vt'Qos .  Saxones  atqus  Bohemq*  9 

Occurjans  agme*  C&foreumqw  ferox.,  "■ 
Tunc  Heths  f  Franco$,  WeftpbaJIo*  &  Palatine*  » 

Htlvcuxpoputo.  trmigfirofqm  Sue  vq*«  . . .      .     . 
Cimbros  &  quicquid  fupertm  prater/kit.  aquery 

Omnia  vi&rici  te  domuijji  mtnu. 
Maxima  qilin  Patti*  tu*c  ermmenta .renarjem i 

Urbef9  Tcmpla*  Scbolas*  clam  S^lla  Themis*  «. 
Quaque  vias  circa +  me/iufqtte  coknda  Jn*taJIa> 

Regia  Majeftas  feccrH  ante  sua. 
Tunc  veto  imprimis  gratus  vesteraber  amorem 

Infignemveri  Numinis  ip/e tuum. 
Bt  miranda  canam  JUmtni  document*  faverit    <    i  ( 

Regin<e  in  Caes  Picridumque  ch*r$u 
Namque  tot  in.PatriAm  proftant  ffta  rmtWfl  HWUm*  ?« 

Noverit  ut  quivit  Ma  rtferreloQW*  >   j  ;    ,,.  ,. 


&& 


(*),Copi€  titfe  des  Manubriui  Mia  Regm.di  Suczia  Tm.  XI.  Mfielkrm  PolitU 


CHiR4$TfNE    R  El  NE    D*   SUEDE.    ip$ 

V^m ntc  ante  into  l^hnif^pOhr»\x-mii^  "  '"• ?u  "<  ^ ■  *.' *"  ^  ~  v. 
5  «*     "  fl&e  ta  defflam*  cmmtmertrt  prius  •  ..-..,.,•*.,. 

•'•  Quoin  fiam  atqucwcer^tua  ibgratus  ut  incofaterrd    • 
Munera  conticeath  tanta  loqueme  folo. 
Nee  dubito  quin  me  tanti  Regina  favoris 

Alhquh  excipias>  munifiedque  manu. 
Quod fuperefi  Domino  fundam  cafidtfhnavota 

Pro  fempiternd  projperitsie  tud.        -\  .    * 
Sft  corpus  vegetum ,  fit ftom '  tibi laet&vigetofquc'y 
Sintfi*ffif<topex*pr$^^&atibii    \ 
-S^fit^d^kt'^.mf^p^^^Pt^n^49l 
Odecus,  6  nofirighsriamapiaSoU\^ 

Skvoveo  ac  ofito 


Reght  tua  Majeftath 
&  laudum  tuarum  ingentium 


Ser.  Rams  d.  30. 
Ma  ft  Anno  Cbrifti 
16&7. 


Num.  XXXIV.  Tome  III.  pag.  461. 

,         •  ^^  » 

Lettridu  Do&eur  Esberg  au  Tape  Innocent  XII.  pour 

'        /'fefaireCatb^ 

SanAiffime  Pater  bmocenti  Duodecimo  9  Pomifex  Optima  Maxima  yDomiae 

clcmenciffimc.  • 

♦  FeftrtSanSiitati,  for  manus  iliuftfis  *c  nobiffffimi  Domini  An4re«  Galtfenbiadi 

heat*  Regitia  Chriftinse,  Secretari*  fupplkes  Titer  as  dedi,  quas  fpero  ad  Vefhn*\ 

San&ifatis  manus  pervenife.    Secundas  Jhpefkddo^  w ,  fi  forth  y  quod  baud  rarb 

etotigfr)  in  taiito  itin&e9  aberraverint  nut  intercept*  fiurint,  obiter  ex  bis  San&h 

tat  reftridefideria  m*a>  clementiffime  percipiat  &  recogmfiat.     Sum  Stifendfarju* 

PotentiJJimi  ac  Screniffimi  Regis  Suecise,  ad  Jludium  TbeoIogU  payb  actVK0tiiit 

traSandum^  cum  aliis  quinqne  Fir  is  +  quos  maxime  idoneos  cenfuit,  ante  tres  aw* 

tws  dele&us.     Qud  dexteritate  ncfide  nutlis  prajudiciis  impedita  nets  partibm  do* 

fynftus  Jim ,  jam  e*  ipfo  events  Feftra  SanQitas  facile  dijudicare  poieft*  jtpfejtcnin* 

pofi  accutatum  omnium  Controveijiarum  examen*  ',&,  .ante  anqum,  &  quod  excur- 

tit  collator  fyonoreSy  nunc  me  in  Catbaliae  Ecckjics  unionem  recipiendum  fijto ,]  guap% 

&vfw*0 y. ttV*cjimm.§pirMs  Sanfyi  grqrfd  iliuntinamver$mme$  cognovU 

Cdterum  librorum  aviditate  feduQusy  major mp  w.iltit  C6jiqe*4ii  dmumqm  &fe* 

.  f  rendiz 

(*)  Copie  tilde  des  m&nes  Mifccllanea  Politic  a  pag.  55.  &c 

£eca 


Nuiuv 
XXXltL 


SubjeSHj/hnus  cutter  ac 
fresco  indefeffiss 


joannei  Lecbaoder » Nericim 

Suecus,  bonarum  liter  arum 
.    fiudiefus. 


Numv 
XXXW, 


4o6    v   HBM0rR?.8:C0»CERNANT!     > 

/ 

ApgtntictrenJfr  collocaui  peeuniarum  fimmam9  qttan  ut  facilitates  He  peregre refidtue,  mi- 

£fi  t?eiU"  *'  fuJfcia"t*  a<*  contraSum  as  alienum  repepdtndwp  <>  nee  jwUtslafum  banc  com- 

Mctttfes...  mutare  veldeccat  velliceat^  antequam  expenf a  creditor ibus  fuerit  reiata.    Quam 

"Num. '  °*  rem  *d  P*firam  SanEtitatem  confugio  &  fuppltx  rogo*  dignetur  propter  Jefum 

XXXI V.   Chriftum,  cujus  Vicariatum  gerit ,  me  treceflt<rum^&i#$rum  fummd  x  ex  bde  fer- 

vitute  redimerey  ut  libertati  vindicate  , protinito  pubHcam  Catholic*  Fidei  profef- 

Jionem  exbibere9  &  me  totum  #d  Sanftijpmi  Patris  Jaudes>Jtf  encomia,  revocart  & 

referre  pojjim.    Deus  tet  Optimus  Maxknus  Sandijfitnum  Pat  rem  jubcat  £cclejh% 

cut  dudum  rard  &  vix  imitabili  innoceniii  &  fanditate  prdluxit  9t  acprafuit*  did 

falvum  &  incolumem  fupereffe ,  mibique  fup  fubje&ijjimo  client i  prodejfe ,  &  nemen 

ejus  j  pojlfata,  que  Deus  diit  di/jFerat,  SanQorum  ntafr.iwj*  $  fajfjs  firm  pefieri- 

tati  pie  adorattdum  infer ibere  £f ;  tnfqren  fy  fuppfici  &  devote  t>e8ore  voveo , 

~       _    ^  San&ijfmi  Patris 

4 

>W  '  ;        ■  .  s  .  Domini  mei  ekmentifjimi 

GiflT©  Haflbrum  '  %"  l  ~JSubje&iJpmut  cultor 

4.  7,'MqiiSnjfW.'?,  Joannes  Esbergtus 

Anno  169?.  Q  '  &  S,  Theologize  Dofior  (*)'. 


..  Num*.  XXX  Y,  Tom.  III.  pag.  491. 

hiitre  deTMmpereur-  Leopold  Ma  Ileitte  m  i6j6-  (f) 

Serenifjima  Regina  Domina  Sot  or  charijjhna.  Quid  interpojltionis  me*  Majejiat 
Veftra  pro  rebus  Juts  atque  rationibsv,  boc  bello  qdverfus  Sqecigj.  Regem  vigente* 
falvanais.  conferiandifque ,  adntodutik  deJUerety  nem  fdlttm  ex  ejufdem*  H/Wi  *3* 
Maji  proximi  prattrkpji  amjMtiJJimi  fpriptn ,'  fed  ex  vivd  etjam  Kuntii  apud  Au* 
Jam  banc  Apojtolici^eprkjintdttonemibiy  nomine  Sanfti talis  fua\.  faSd^  ei  quidem 
Ubentiiis  intettexi^  quod  occafionem  inde  naSus  Jim  reipfb  probandi,  quanti  Majefi 
tatemVejfram  femper  fecfrhn,  jqudntumque  me  eidtm  .(ktoe  extfivftm  •*  Zj  ejjfctfm 
fane  in  boc  ejus  defiderio  cum  reipfi  apud  rneos.  Sum  officiis  apud  Confederates  bel- 
li Socios  ,  ut  porro  cognofcat ,  fe  me  propter  injignia  plane  erga  me  Domumqu$ 
meam  merit  a >  atque  offlcta  fiia  Jfbi  babere  op  femper  btbiMHm  effe  ptf$e*ijiffltnum  % 
prout  eidam  Mfjefiutj  Vejlra  meet  fuper  bde  re  fenfus  ReverendiJJivus  Doipinut 
Cardiualis  Piu$ pluribus  explicable  cui  ut  in  Us  benevolas  qures  plenqmque  fidem 
prabedtj'amanterpo/lulo:  &  quod  refiquum  ejt,>  JWejeftateqt  Vefiram  Divin*  tu$e« 
la  sd  bngavam  htcolumitatem  \*e  pr$eritatew  tniwtto  cmwwdv.  Neofedii 
Jtf •  9&9ii  XJ576.  .£fo  . 
^    •  *    .  '         ^,,.\.  —  j 

,.(♦)  Oh  n%a  pas  lieu  de  douter.  4e  l'autenticit^de  cette  Lettre/  mtolqu'elle  n*alt  ttQ 
4crjte  que  trois  ans  aprfes  ia  raort  de  la  B.ein^.  *  Son  Secretaire  Galdenblad  a  ramaflij 
fes  Mamifcrits,  &  nous  y  avons  trouv£  d'aiitrei  Places  parefllesi  jnfime  dela  cotnpo, 
fltion  de  Gatdenbladt  aprfa  I'ann6ei689,  que  CbriJUne  mo^nit'  i  Rime-,  ttont  nouf 
fjous  -fommes  a'vffi  TerVi  ptff  Joccifion.  r    '  ..  t;\  ,       .  > 

'    (|)  La  Copie  de  ces  deux  Lettres  eft  tir^e  dc$  Menufcritti  delfa  Regina  4%  Suetfe,  l^h 
$frf  i  Diverfi  pag.  z}i.  &^ 

Uh 


C  UHlIJSS  JilftB  vRJINiEa  DEOS^UjEID  E>   amy 

.  ^fffcme-  date.       .  Num 

Lcopoldui  Imptrator  gfc.  jBenewfck  R^endijfimam.  Patfrnkaftm  fWram 
baud  cdnmus,  Sereniffmdm  &  P^V^AiW^ueci^  Agfam  ChHftfcifttTAle- 
xandram  w»  provider et  i  vigen^intSjr  noj  ,■ Cottfitfervtofque  noflros  adverfus 
Suecifc  &*£*»»  W/&\  •*£*«  ad  illam  Jpeclanttbus  9  at  que  in  fufientationem  fuam  de- 
putatis,  gravia  imminer^poge  detrimental  primUmquidem  in  propria  perfend  Ham- 
burgiim,  ut  Wit  proptor  efet9  proficifci  donflituife  9  at  eutH  in  finem  litems  liberi 
pafflu  Mfalvi  conduSt^-  h  nobis  pefiijfe ,  acpofiea  earundem  rerum  'fyarum  ac 
raiionum  ihdemnitatem  ctriter  ^^  ad  nos  datas^tum  per  Sdnditatem 

'etiam  fuam  Reverendijftmumque  BMtn*ty  CarjUtialem  Alceriumf.  mediante  Nun? 
do  dpofiolicoad  Aulafn 'fibfithm  WjtdStitt'Viagnoperb  commendafei  Etficu't  guident 
pro  fraternd  nofttd'erga  Mam  $efititklmiJum  benevolentid  atque  dmicitta ,  non 
folUm  pro  cjufderH  Mlicis  Htfobvrgbm  pr<?cefuris,patentes  illicb  literas  liberi  paf- 
ftis  expedivimus ,  Jed  infup&r  etiam  Circulis  Imperialibus  ,  per  quos  ipfam  its  diQ* 
fuo  it  mere  tranfire  contingent  9r  refcripfims,  ut  illam  illte  tranfituram  omrii  cult* 
atque  ajfiftentia  profequetentur)  it  a  bodiernis  etiam  Uteris  cum  Militia  nojlr*  in 
its  paribus  agent  i,  Commijfariifque  noftrit  Bremam  deputafts  injunximus*  ut  quo* 
ad  ejus  fieri  poterit*  Serenitatis  Suae  ret  atque  ratipnes  jnta&as  jahafque  fervent, 
turn;  F&dtratds' etiam  noftros  Darila  Regtm  ,  Ele&oremque  Branderaburgicum^ 
Jipijcopumque  item  Monafterienftm,  *ac  Ducto  Brunfwicenfes  foUiciti'  reguifivt* 
mus9  utid  futs  parite*  exerdtibus  efficaciter  demandent.  Et  requirimus  proindi 
Paternitatem  fafifam  Bkverendijfitqam  bifce  benevotk9  ut  cam  refponforias  literai 
f.ofirdsbk  cum  Copiis  fuis  adjunBas  {quippt  in  quibus  nos  auoadMc  ad  uberiorem 
Reverendifsm*  PaterHitatis  Veftr*  explicationem  referimus)  fingulas  fuis  Ms  con* 
vemefrter  <efi  exhibit  ur  a,  ifficidt ut  indl,  nq/lram,  auanti  facimus  cum  Paterrid 
Vecommendatibnes  San&itatis  fudt ,'  turn  nieritorum  Q  offkiofi  requifitionis  SereniJ- 
ftmce  tlli us  Regina  afiimationem  intettiga\n  &agnofcant. 

Cccter!/m  verb  etiam  quantum  Serenitatis  Sua  intentionem  VLimburgurb'proficJf 
cendi  ibidemque  commbtatidi  'attinei,  ttdtnt  d  ReverendiJfimdPaternitate  Vefird  /fr 
tnuf  reprejentari  velimusy  quamfua  ibidem  fubfifientia  rebus  fuis  copraria  potiiis9 
quhm  prbficuafit  futura.  CUrH  enim  ad  tjufimdi  Emporia  bofiilibus  Nationibus  dc- 
cejfus  it  a  interdict pracJudiqae  nequeat,  ut  non  fitpius  boJlUisfaStionis.bornines  clan- 
culiim  immurentuf)  facilb  tomem  eft9  eos  tunc  Serenitdtem  $uam  effe  ambituros., 
qw  fi  ddmifyrit,  fe. parti  nofirimerUb  reddet  fu/pe£lam ,  \imo  &  Cdnfoederatos  nth 
Jlros  rebus  fyis  facietoSofos :  fiierl  repulerit ,  baud  minus  Coronam  Suecjg,  undi 
fuflentationem  illam  babet,  fibi  averfam  redditurd  ,  ut  proihdl  multb  confultii/s  cut* 
Jtbi  turn  diSis  rebus  atque  rationibus  videatur%  ut  hoc  huidem  rerum  ftatu  Rom» 
mils  pirmaneat ,  aut  faltem  alium.  quendam  fibi  fubfiftentia  locum  deligat ,  qui 
pradiWs  rtffexionibus  minUs  fit  obnbxius.  *  Quod  monitum  ex  /mcero  fiaternovecor~ 
defrofeBum  Serenitatem  Suam  ponl  etiam  confylturam  tjjje  omninb  cptrfidimus.  Qui* 
iu&fuptrefi  fifa  .Ne6ftadii.af-^/7i676.      ;  .         '  \  J.i   .    ^  .     ,   .„, 

./    V.\     ,,i       :.     "•       /        ./       '  V    «"    '■    .     '       *        -<-\     •'     *    S    *\    ■-      ^       r\  ' 


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No 


A 


#<#        MEMOIRES    CONCIIH'ANT'i 

Num.  Num°.  XXXVI:  Tome  IV.  pag.  23. 

&»/&/  <&  PAbbe  Bourdelot  coiffiM  fut:  la  fintf 
dcla  Reine  CHRISTINE  (*). 

ConfiHum  pro  tuendi  valetudine  Serenifllmae  Regince. 

Btfi  vifyatur  iflifupervacaneum  jam  prqfligati  morbi  bifioriam  in  medium  refirre 
coram  .Serenijfima Regind  Virifque MediciSy  fvi  ipfips  valefudihi  redintegranda  ope- 
ram  dederunty  ftferendam  tamen  eljex  putaviy  aui  quid  minfts  accural  anteB&cfue- 
tit  enarrata  7  aut  fortk  nunquam  fcriptq  mandafa.  Itaqfiejx  re  ,ejfex  omnhb  arbi} 
IfoY;  fib  me  confer  ibatur  diligenter  trior  bus  ilk  diuturhus^  at(enj  feljciu/ne  dicarH 
mdgis  %e*  arte  fuerimadortusy  &  cujus prafidiis  Medicis  ja'citi&s  cejferit ',.  ita  etiam 
ut  fi  dinub  Sereniffima  RSgina  recidivam  pater etur  ,  quod  abfit  ,  vel  a/iis  Media's 
Uteretur  qubm  qui  nunc  adfunty  inter  Vlo's pojfet  conjtqre  de  ittius~ temper  dmento %va» 
ridpartiumintempericy  bumtorym  indole ,  morbofifque  fynptomatibus  quae  Warn  ex- 
ercuerun$.    '  .  \7-  .?.  •    .       '  .  \'    '     /  *     v  ' 

*  Sereniffima  Regina  temperamento  calido  &  Jicqo,feh)idiJfirfiU  bumoribus\  acriin- 
genio  pr  adit  ay  vigiliis,  curisj  &  itfiprobo  labore  calorcm  & Jiccitatem  par  Hum \  fit 
adauxit,  ut  Wee  qualitatesjtatura  modum  excejferint  >  nfc  non  etiam  pr avis  eduHh 
t ant  am  bumbtum  farcinam  cotlegit  >  ut  corpus  evaferit  in  cacocbymum  £f  dyfcraton9 
undl  omnium  fere  funftionum  l&fio :  ruit  enim  primiim  appetitus  ,  neque  ulteriUs  vl- 
gerepoteraty  quod  (cum  ahin'a  regio  multo  bumore  atrabilari  fcateret)  ejus  portio 
in  ventriculum  reflua  fie  ipfum  infecity  ut  officii  taderet.  Alvus.  erat  pigra  cum  a* 
ridiffimis  excrementis ,  cahre  nempe  uftulatorio  omne  bumidum  depopuldtiti :  palms 
cordis  Ibborabaty  h  tetro balitu  bumoris atrabilarii \  putris ,  in  cavis  bepatis  conten* 
Si:  deliauium  animi pattebaiur ,  dum  erat  infignis  gr'adus  putredinis  ,'  bumoris  cor 
ferieniis  malighdfud  exfpiratione  y  qua  etiam  exfpiratio  dum  appelleret  ad  cerebri 
methbtanasy  VigiliaSy  cur  as  &  marorem  inducebat:  &  acerbijfimis  do/on  bus  in  by* 
pocbondrio  finiftro  torquebatur ,.  qui  acrimoniam  &  uredhsem  bumoris  eo  hci  contents 
denotabant.  Sed  &  totum  corpus  occupabat  tile  humor  ,  quod  colligere  erat  ex  atrtt 
cataminiis9  Q?  ex  nigto  fdnguine  9  4  quo  janquam  ab  dtramento ,  qigrefcebpnt  Of* 
dufia9  Jiquandb  vulnus  aliquod '  leve ,  ab  ajficild  cuti  fuiffet  infli£luth\  gingiva  ipfdt 
putfety  laxa,  nigro  /anguine  turgida^  bumpfurp  carafterem  &  morem  fatis  fuper^ 
que  teflabantur:  ficut  tempus  (antequbm  prodirent  ipja  mmfirud)  pery  ottiduum  la* 
boriofum  &  febrile:  aderat  perpetua  eaque  fpontanea  corporis  laffitudb  ,  quafingula 
tbquebdntur  infignem  corporis  cactyxiam  ,  qua  ut  nullum  Jinebat  diem  abire  immu- 
ftem  A  fibre,  quern  non  etiam  fecijfet  terripcujn  alfquo  fymptomate  calamitofo  yputa  9 
animi  deliauio  ,  vel  motu  corporis convui/foo ;  fie  ab  an'nis  feptem  omnia  erantjn per* 
nictom  ifatetudinis  Serenijfima  Regina  comparata\  uifebris^  qua  vfc  inter mittebat ; 
fie  fori  omne  bumidum  in  corpore  ficcijfimo  &  calhHfiTmo  depopulatd\"it*  ut  qua  t- 
rat  beQica  cum  cacbexid  ,  jam  ad  fecundum  gradum  pervenijfe  videretur  ;  Impo- 
tentia  ilia  dormitndiy  profit atus  ilk  appetitus  ,  fumma  virium  imbecillitas  ,  tanta 
(Unique  rerum  omnium  calamitas  me  tenuity  ita  utferi  fatiks  duxerim  9  fi  manus 

ab 

(*)  Ge  Manufcrit  a  M  achet£  a  I'encan  que  Madame  Mcibom  fit  fake  a  IzHaye  175a. 
ill  tools  de  Juiliec,  des  Manufcrit*  de  feu  fon  ItfarL 


CHRISTINE    HEINE    DE    SUEDE.  409 

ab  opere  tan  to  al(tinerem\  fid  ut  vidi  Sereniffmam  Reginani  e£e  bono  animo%  con*    ApDenSvca 
ftlii  Medici  capacem,  &  qua  ftrenuh  fanitatis  redintegrationi  velkt  incumber e9tan-  d?pi«5"Ja- 
tus  fuit  aufus,  ut  nee  imtemperiei  altiflsma,  nee  tot  mall  firiatis  fymptomatis ,  «*-  ftAficatlvcs»^ 
que  tanta  morbi  perennitati  ctdendum  efe  crediderim ,  neque  etiam  omnia  adeb  con-     Nunu 
clamataputavi,  quin  ea  poffint  intra  annum  emendari ,  refarciriy  &  in  integrum  XXXVL 
reftitui. 

to  His  itaque  artibus  confumacij/imum  morbum  gnaviter  aggrejfus  fitm  ,  vi&umpra- 
fcripfi,  qui  corpus  refrigerant  &  burned aret ,  bono/que  fuccos  pravorum  in  locum 
teponerent9  cibos  propojui  eucbymos  &  eupeptos ,  elixos  potiUs  auhm  ajjis9  ita  ut  of* 
fis  plurimiim  uteretur,  abftineret  omninb  d  falfis ,  piper  atis%  fumo  induratis>  buty* 
tops  &pinguibus ,  muito  potufi  proiueretj  vel  algid*  y  aut  decoQorum  contempt-  \ 
rantium9  quacumpomis,  timonibus,  malis  aurantiis  &  fyrupis  convenientibus  con- 
ficienda  curavi ;  addidi  plerumque  bordeum  &femina  \frigida  major  a  contuja. 
Subfiitui  etiam  decoQum  aqueum  carnis  vitulina9  cum  cryftallo  minerals  ad  aliquot 
grana  diiuto:  Curavi  bis  in  bebdomade,  ut  alvus  blando  enemate  folveretur,  &  ft* 
tnelin  menje  duceretur  fanguis  ad  %viii9  quirn  fuerit  ille  retorridus  niger  <^  piceut 
omnes  te(tebuntur\  fedtujus  conditionis  fuerint  bumores  eduQi  catbartico  femel  in 
menfe  afumto  vix  credibih  eft,  ita  nigri,  ita  acres,  ut  argentea  pelvi  ferruginem  9 
plumbeumque  color  em  ftatim  inurerent 9  feditafavi  ,  ut  tor  minibus  atroc\ffmis  in- 
teftina  cruciarent,  anumque  dilaniarent 9  ad  qua  fedanda  ,  potus  plurimus  decoSi 
bordei ,  aqua  vitulina9  vel  emulfionum  fuit  inftitutus :  Hi  fee  prafidiis ,  temper  ibut 
fo1itis9  velcrebriiis  in  ufum  revocatis,  faQum  eft,  ut  poft  quatuor  menfes  de/avire 
&  mitefeere  vifa fiserint;  qua gravijfima  erant fymptomata9  non  ampliUs  ab  eo  temr 
pore  deliquit  animo  Regina  9  jamque  labra  ,   qua  fusrant  ficca  &flffa  9  cutis  qua 
fuerai  ajpera  &  lentiginofa  novam  mollitudinem  fibi  comparabant  ,  bumoribus  bens- 
gniorem  indolem  induentsbus9  neque  recurrebat  pro  more  lateris  ille  dolor  importu* 
mus9  recreatifque ,  ab  afumtis  eauliis  cum  appetitu  ,  facultatibus  ,  fomnus  und  vel 
alter  A  bord  longior  fa&us  &  pacatior  (natura  in  gratiam  redeuntis  fignum)  ejus 
vires  mirum  in  modum  refocillabat,  jam  vi&oria  partes  ipjius  natura  fequi  videba- 
tur9  fid  ut  boftis  ille  infenftjfmus  jam  fufus  fugatufque  penitils  deleresur,  ferro  feu 
cbalybe,  medicatas  aquas  fingulis  diebus  manl  bauriendas  conficineus,  quaponde* 
refuo  latebras  omnes  mefinterii  &  lienis  penetrarent 9  vi  eepbrafiied  vias  obduSas 
fofoerent,  &  bumorem  aduftum  &  contumacem  prapararent  &  edomarenu    Hoc 
prafidii  genus  bonis  omnibus  fuit  inftitutum9  bumores  enim  mitiores  fa£ti ,  corpufquo 
,  magis  etpwv  &  meabile  omni  faburra  everrenda  an/am  prabuerunt ,  catbartkis  fa* 
tiiis  repetitis. 

Sic  Serenffima  Regina  ab  omni  bumorum  col/uvie  liber  at  a  ^  qua  ami  languida, 
Jbontaneis  Ufjitudinibus  continebatur ,  mox  vegeta,  &  absque  ullo  anbelitu,  ut  jb- 
ttbaty  labors'  veltnaximo  indulgere  coepit;  fed  inter  prafidia ,  quod  omne  punSum 
tuliti  fuit  Balneum  aqua  tepiaa,  quod  fapiUt  ingrejfa,  &  per  plures  boras  Junta 
benight  bumoris  Jyrrboe  totum  corpus  ptrfudit ,  ut  cuti  mollitudtnem  nativam  cum 
dxpoiu  redonaverit,  fomnum  ad  naturaks  leges  revocaverit,  &  ventriculum  fua 
ditioni  penitbs  reddiderit :,  Sanguis  inter  ea  frequent!  prafirtim  pblebotomid  frugi 
faftus,  in  ipfis  cataminiis  minimi  niger ,  ut  apparebat  antea,  fed  floridus  vividufi 
Que  confpeBus  eft  9  &poft  annum  ita  mitts  fuit  &  blandus,  ut  nulla  tormina  vel 
do/ores' y  nullos  cordis  pahnos ,  nulks  in  toto  corpore  mot  us  fpafmo  tremulos  excitaret. 
Sic  Streniffima  Regina  intra  annum  reftituta  eft  fanitati ,  qud  omninb  inculpata  u- 
tebatur;  ter  enim  in  die  comedebaty  ita  ut  non  appetitus  ejfet  fed  fames  >  egerebat 
liberriml  yjpmnus  erat  phtcidus  &  kngus*  mens  bilaris  &  labor  indefejfus,  cum 
corporis  Hppr/*  fi?  coloris  fuavitate  9  tantaque  fuit  corporis  ebstia  &  alacritas  per 


tres  aut  quatuor  menfes ,  ut  equitationi  alii  [que  laboribus  indulgens  de  valetudino 
non  modb  contender et  cum  vaUdiombus ,  veriim  etiam  illos  fuperaret :  cum  ecce  men* 
fi  ApriU9  die  decimd  quint  d9  cataminiis  juftd  periodo  fluentibus ,  apparuit  febricu* 
la  cum  exacerbationibus  fub  vejperam  redeuntibus*  cum  capitis  do  fore*  lafjitudine 
Tome  IT.  -  '       «*         Fff  T  fif 


40i        MEMOIRES    CONCERNANT 

A^ptwSict&  dohre punQork  in  hypochondria  finiftro^ Ule  exacerbationes  non  cum  borrore  em 
fcrita»J"-r(prtf,  fed  cum  insolerabili  ardore  urine  ingruebdnt*  erantque  graviores  diebus 
jjitatives.  fapgyfom^  fo  m  atiquandtvomitu,  vigilih,  enguftid,  &  palmo  cordis ,  nee  non 
Hum.-     lh*IP*  tsridisase  &  efperifate  fiseritU  infignes  ,    eb  exacerbation*  verb  fie  remiffa 
XX*  VI.  crtttfebrieula^  ut  wuttas  prefer  Jpbygtmeem^  que  erat  irrita$ay  facilitates  laderet> 
ita  enim  vires  &  appetitus  valebant ,  ut  omni  genere  ciborum  uteretur^  &  pi/d  lu-x 
firM  corpus  oxereeret>  fed  vkfebasttr  A  premH*  fehtis  atiquantulUm  augers  &  ah 
exerchathne  eoncitabantur  Jpiritus,  ita  ut  acerbius  fub  vejperam  reduplicasione  cor- 
tiperetur :  febris  erat  tertiana  duplex  continua  »  ad  quam  expugnandam  dieta  parcior 
feu  tenuis  eaque  refrigerans  &  bumeQans  in  ufumfuit  revocata*  pbkbotomia  fuit* 
quater  repetita  &  aliquot  efffteres  injefti ,  pefi    I4*«.  diem  deficientibus  exacerba- 
tion i  bus  propinavimus  catbarticum  ex  caffie  extraQ.     Jg  fenne  oriental.  Jj  Rbei 
ekS.  3(J,  devorato  bolo%  tanta  fuit  atre  bitis  reserride%  acris,  mox  lucide^  Sf 
vifcofe.per  inferiora  evacuatio^   abfque  feri  vel  bi/is  mixturd,   us  omnes  misaren- 
<■  turz  fed  h  catbarfi  commotio  quedam  febrilis  /uborta  eft  cum  pulfu  non  magn* 
qui  Jem  Jed  eekri  &  erebro^  eum  colore  acri  &  ficco  per  babisum  corporis  diffufo* 
cum  vultfo pallor e  fi?  virium  imbecillisate ,  nee  non  cordis palmo  frequently  Jufpich  ^ 
fuit  plurimam  atram  bilem  fuperjtisem  in  cavis  bepafis  &  lienis%  d  catbarfi  com*  ~~ 
snotam,  banc  trageediam  mover*.    Sancitum  itaque  juit  us  humor  ilk  acer  $  fcrux 
demukeretur ,   bordeatis  emul/ionibufque  cum  feminibus  frigidis  &  ipfo  femine  pa* 
paveris  albi  contufis  &  immixtis :  injicerentur  queque  ciyfttres ,  emollkndis  inteftb- 
nis  Jubducendijque  burner  ibus  idonei,  us  illi  qui  daresur  porta  rueren$ ,  precepimut 
etiam  ut  agra  penitits  abfiineret  it  crnnd,  &  us  fomno  &  qtieti  fefe  commkseret* 
Itaque  ubi  vifus  eft  humor  tepuiffe  beneficio  diase  prefidkrumque  d  nobis  prefcrip* 
Serum ,  de  epicatbarfi  cogitavimus ,   cuius  operd  muha  bilisatra  eiufdem  indolis  ac 
prior  fubducla  eft,  fed  Jub  finem  Jfiarfd  bik  porraced  &  eruginofd,  ab  hoc  affitm* 
to.Jblutivo  recruduit  aliquant  ulittn  morbus ,  eommosis  nempk  fervidiffmis ,  ne  a'tcam 
igneis  fpiritibusy   in  corpore  calidiffimis  vijeeribus  predito ,  Jed  mstltopotu  fif  quiete 
eftusilk  defeviit%  maximi  potu  aque  chalybeate  mane  ad  cyatbos  fix  propinate* 
QuantUm  profuerit  aqua  itta  medicata  vix  credibiJe  eft.     Corpori  enim  toti  blatP-  — 
.   dum  caJorem  induxis ,    cahrem  febrilem  magnd  ex  parte  extinxit  9    sum  facultat* 
fud  frigid  A  cum  etiam  ftegnaskd  &  gravi  quibus  datur  humor es  fur  Jim  verges 
tes  co'ircere  ipfisaue  frenum  irtjkere^  Jed  prefertim  faculSate  fiJutivd7  qua  valet \ 
muHam  bilem  fiavam  meramque  per  inferkra  detuthart ,  mdi  apyrexia.     Subhtto* 
enim  fomite  quemodb  pot  eft  incendium  febrile  fuperejfe  ?  Sed  (i  quod  fis  empyrem* 
ipfis  partibus  inufiumy  Jpes  eft  fore  h  balneo  tepide  dilutum  &  deletum  irL     Spi- 
tituum  enimftuhus  componis,  bumorum  efturn  fedat,  [pattffqu*  ipfas  {vel  mardfi 
mo  labor  antes  j  contemperand*  fit*  ne&are  vivifko  in  integrum  reftiluit;  hoc  pre* 
fidii  genus  commendo,  cut  nee  mesas  pone  nee  tempera  +  oris  ettyn  illud  femper  §p» 
portunum,  potejfque  fuis  viribus  dkutam  vaksudimm  renovate ,  nwdd  cetera  con* 
fpirenti  maximh  vifflk  ratio^  prefcripta  juxta>  leges  Medica* ,  babisd  rsuione  Sem- 
per amenti  ,  conftitutionis ,  &  morborum  ante  aBvrum  rque7J$  mgUgatut  x  ttcsdivm 
frequens  be&icam  febrem  minasur. 

Itaque  Serenijfima  Regrna  fibi  tmfficiet  Medicis  prefidiis  ,  ftatk  temportbu* 
edminiftratis ,  perpetuamque  hone  jervabis  vivendi  kgem.  Sis  aer  SfmperaSus,  fri* 
gidus  potiits  quhm  calidus  9  fed  nee  butnsdum  isnprobemsts  ,  qui  babes  rasionetm 
balnei,  corporibus  &pctio*ap*$r*?o7i  kKtaffmdit,  unmaribufque  Jbkkibus  iwfrit* 
gendis  aptiffimum ,  earn  eb  rem  freqemsmn  pedeu*  kihnem  to  iepMA9  mox  us  ajgi? 
dd  probavi;  fed  improbevi  focum  perenuem,  am  quem  fixis  oeulis  tnteptoaue  ant 
mo  contempletur ,  out  ad  quem  propibs  acceda*+  imehk  oem  istgeuqmMtccitttenr 
&  fpiritut  hxendi*,  jut  de  catsfd,  at  ipft  umbre  e&  faluberrima ,  fie  JSl  flammei* 
pis  radiis  eft  irrftnfiffmut..  Poem  {is  ptvrimm  aqua  plu vie  y  vel  fmsa*ey  ptifanez 
Met  BmJtat*%  vel  dkoffi  fru&uum  faJtibriwn  y  vel  aque  vituHue^  Copious  enimpo^ 

m 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    4u 

tas  maxim*  frigidus  &  nivatus  aqui  ipfi convent  acfi  febrkitaret.      Cbis  utatur  Appenflce 
iucbymis  &  eupeptis ,  clixis  potiits  quam  a£ts%  multd  ojfd>  fruftibus,  ut  fragis*^****** 
pomis,  pyris,  malts  aurantiis  &  aliis  ejufmodi,    qui  valldi  funt  refrigerando  fir  <ti*catl,re>»| 
bumeQando,  , ,  nee  bikm  gpnerant ;  fed  abfiineat  h  falfis ,  tiperatis ,  &  fumo  indura-     Nam:    ' 
tis,  frixis*  recoQis,  fi?  h  maUs  okribus ,  put*  allio,  brajped,  &  ceteris  quaca-  XXXVL 
put  tentanti   levior  fit  ceena  pnandio,  feajentaculum  fumat.    Cum  enim  muUlm 
labor et,  fames  non  eg  toleranda,  lac  preffum  &  cafeum  recentem  non  improba- 
mus,  fed  butyrum  &  lac  cane  peforq  funt  &  angue,  ut  funt  beUaria  multo  fac* 
cbaro  condita  &  amigdala  qua  othnia  in  bikm  il/icb  f ace f cunt. 

Somnus  noQumut  Taudabilis  eft,  Jed  &  diumutjuvat ,  fi  quandb  vlgilia  no8ur<* 
na  praccjfermt ,  debet  effe  ioneus  &  placidus:  Et  at  liberi  Jequar  f  fi  feptem  bora* 
rum  femnum  fibi  negaverit  ,  Tandem,  aliquandb  conqueretur  natura  de  genii  defrau* 
datione. 

Vices  gerit  fomni  quiet ,  itaque  quhm  poterit  i  labore  &  agitatioue  corporis  incef 
fuque  cehri  abfiineat;  motys  enim  vebementior  artus  fatigat  *  vires  frangit ,  fpiri* 
tut  inflammat  &  refolvit ,  bilem  concitat  &  auget ,  &  totum  corpus  impenfiiis  ex* 
ficcat,  unihpofieh  anxietas,  &  appetitHs  dejt&to ,  bmumeraque  ante*  nobis  in  me- 
dium allata  fymptomata* 

Curis  &  angoribus  animt  careat ,  necnon  me&ore  &  trifiitid.  Ilia  emtH  atUml 
patbemata  bumores  recoquunt ,  &  quemadtnodUm  ira  bilem  agitat  &  intendit ,  fit 
atra  graves  in  vifcerum  officwis  Worn  adstrum  ,  idem  praftsnt  mtemperaUt  fiudim 
qua  adebieStamentum  repcrtafwst,  fed  busc  mcendic  tramquiilitas  anivri  Q?  bilarii 
tas  opem  ftrunt.  ■,. 

Si  boc  finguto.  obfervaverit  Serenijfinm  Regma  ,  turn  demkm  ,fi  ohms  re/bo** 
deat  bis  out  femel  in  die,  neque  retrimenta  fint  atida  ,  cataminia  fiuant  filith 
temporibut,  ut  par  tf ,  quanta  &  qualia  adminiflratis  per  vices  remedtis  mox 
proponents,  fanitate  ufura  eft  omnibus  numeris  abfohnd,  qua  poterit  in  atbleti* 
torn  evader e. 

Prqponenda  remedia  ita  facilia  funt  &  ad  naturam  accommodate  ,  us  ipfa  ethm 
pojfint  effe  in  deliciis.  Nam  quid  jucundius babteo?  Pbkbotomiaverb,  qux  femel  m 
ntenfe  vel  alternis  menfibus  eftcelebranda,  ab  ipfd  Ragind  defidetatur,  neque  gram 
eft  incomrnodum  ,  fi  iUam  enema  pracedat ,  eamque  fequatur  catbarfis  blanda,  *  no* 
bit  btudata,  que  repetenda  eft quater  in  anno,  poft  catbarfin  aqua  mmerMs  faSi* 
da  ex  limaturd  cbaffbit ,  qua  ixfipida*eft  &  inodor* ,  quteaJwm  fahit  y.  ardarem  . 
axtinguit,  appetitum  acuit&  femnum  conciliate  nultis  nominibus  eft  rejpuenda. 

Omnisferb  medendiars  in  bifee  prafidiis  pro.tuendd.  Sereniffima  Regisut  vabtm 
dine  videtur  tjfe  pofita ,  in  bit  faStitandis  omnes  Medici  ad  umtm  ceufeutiunt.  Iter 
qua  fi  Seresriffima  Reghta  erit  vel  medketiter  obfequens  ,  nullum  tants  valet u£nk 
Video  perkvtum^fi  verb  negligent  fit  fe  geratin  ufitremediorum&  vi&Csttgt,  fuc* 
crefcatque  morbofa  intemperies  ,  bumorumque  prater  naturam  coSe&orum  far  etna, 
fymptomata,  qua  baQenUsfuere  profligata ,  brevi  denub  prodibunt  in  medium  ,  & 
ab  iliis  expedire  fefe  nen  poterit ,  mfi,  umqwtm  ad  facram  ancboram  ,  confugiat 
ad  aquas  miner  ales  validiJJimas,quapoJfunt  bumores  altt'As  infitos  fubducere ,  partes 
deter gere*  vifeera  ipfa  pcnitiffml  refrigeraro,  quaUs  funt  Spadenfes  ,  Arrerna, 
Saumionenfes , Niverneofes,  tftyo* etiavt  Forgenfes. ,  Curabo  interea  ut  exGallid 
bhc  aclducantdr  9Jii licet ,  utqda  ex  Wis  taritdf navigation!  ferefsda  poterunt  effe  p*rts, 
in  ufum  pojfint  revocari.  Tutius  effet  ut  agri  ex  ipfd  fcaturigine  aquas  illas  bauri- 
rent:  illic  enim  omnibus  virtutibus,  quas  babent  i  naturd praftantjffimas  ,  funt  in* 
ftruftijfima  9  neque  bic  carent  fpiritibus  fuis  ,  qui  intra  faucos  dies  refohuntur  & 
evanefcunt;  fednon  bareo  in  boc  confilio  proponendo.  Non  poteft  enim  SereniJJma 
Regina  fe  ad  boc  iter  accingere ,  melius  itaque  fibi  confulet  Sereniffima  Regina  fi 
confervanda  valetudini  ftudeat ,  vivendi  legem  praftdiaque  Medica  probet ,  iifque 
utatur ;  auod  fi  fecerit ,  longavitate  fibi  vitam  tranquillam  &  gratam,  nobis  verb 
gloriam  largietur  nunquam  intermorituram. 

*  Fffa  toh 


4i»       MEMOIRES    p  ON  C  E  R  N  A  N  T 

troeadice     Jw« «"  JWW5W  ^  ut  clientts  obfiquentiffim  nm  modb  ex  officio  con/ilium  pr<p+ 
race*  Ju- »/*««,  /W  fit  fupplices  pTtcamur  y  ut  ftdub  vttitfiwkre  fanitati. 

BOURDELOT. 


JUficatiTM. 


Notn. 
XXXVlt 


Num°.  XXXVU.  Tome  IV. 

Lettre  de  Vinunce  a  Filicaia  a  la  Reine  CHRIS- 
TINE (*>  :      : 

-*agr*  ac  &egia  Majeftati  CHRISTINA  Suetoran  Regin» 

Ftnuntius  i  Filicaia  folickatem! 

*  Dubitanti  mibi-  an  tenue  bocingenii  met  fpecimen  Sacra  ac  Regie  Tua  Maje» 
Jfati  exbiberem,  &  mterctdebat  ipfa  doni  exilitas,  quominlis  accenierem  ,  &  ani- 
mum  dabat  egregra  bumanitasy  qui  fe  Istcubratiunculis  bifte  met*  nm  indele&atam 
frequent  bic  famapercrebuit.  Feritm.  quid  ego  audaci  obfeqma  in  afficiofam  mode* 
fiiam  oppono?  /rreligiofum profedb fit ,  nedicam  impudent,  me  quatnquam  vulgaris 
fame  baminem  baciibi  fiudia  nan  mancipsre,  in  cujus  leges  ,  ut  Regnum  Imgi 
nobilius  ajfeauere,  quam  qua  Te  ultrb  abaicafti,  ipfa  fampridem  animorum,  Liters 
rumque  Refpublica  fpmte  juravit.  Habe  itaaue ,  SapientiJJima  Regina,  m  boc  per" 
quam  tenui  munufcula  obfequii  erga  Te  mei  fignificatimem  ampliffimam  ,  &fi  quam 
fplendida  ambitioni  veniam  das,  patere  meas  quoque  literulas  ad  Te  confiigientes  nan 
vofamulHii  genere  in  Tua  plank  admbrdbiUs  inauditaque  fapientia  elientelam  com* 
rnittu  Fidehis  bic  Chr\ft\r\&  pietotis  ac  fortitudinis  exempla  nm  fanl  pauca :  Vi- 
debts  excel  fa  Tua  mentis  imaginem  in  aliis  adumbratam  ,  &  in  tot  Principum  Fira»~ 
rum laudibus  tuas  agnofces.  Nam  quid  per  Deum  immortakm  in  toto  Or  be  terra* 
rum  tarn  eximium ,  tarn  fanSum  ac  religiofum  eft ,  Firtutumque  genere  omni  abut** 
A  inftru&um.atque  refertum ,  quad  nm  tarn  tui  fimile ,  quhm  tuum  prorfUs  ad  pe- 
culiar* non  videatur?  fid  qub  egafelki  error e  in  laudes  tuas  diverts  I  Pulcberrimam 
nmeritatem  fi/entio  redimendam  puto.  CeterUm auad  ad  me  attinet ,  ut  mibi  meif 
que  Muffs,  quale fcunque  ea  fint,  ignofcas  ac  faveas  ,  ad  Regios  pedes  pravoluttn 
enixl  obfecro.  Five  diU  fofpes  acfeHx  ad  Orthodox*  Fidei  tute/am  ,  ad  praefidium 
Liter  arum ,  ad  nqftri  Seculi  arnamentum  atque  amplitudinem ,  ad  Futurarum  esem» 
*lar  ac  fpecimen  t 

Florentia  pridie  Idus  qmntilis  UDCmXKIF. 

gSS88{gl«gSgSOSO!SSSSg83^ 

(*)  CopLe  title  dca  MifeeUanta  Ptlitu*  dea  Wfo  de  la  Reine  Cbrijtint  pag,  221. 


-\:.i 


Nam. 


CHRISTINE    REI'NEDE    S  U  E  6  E.  41 $ 


Appends* 

Nam°.  XXXVIH.  Tome  IV.  pag.  5.  ,  ■     ***T\ 

UOrdormance  des  P&es,  cmfiflant  en  Butt  Tableaux ,  M&izviu, 
un  Dialogue  &  en  deux  Serenades,  dont  h  Heine 
CHRISTINE  avcit  frrmt  Pefquijje  a  VAbbt     '  " 

'    Guidi  (*; 

Premier  Tableau. 
La  Beaut6  reprtfcntde  cfens  rm  magtrifique  Palais',  coucfitfe  datia  un  lupier* 
be  Lit,   reprdfentant  ime  Accouch^e,  qui  vient  d'accoucher  de  deux  petit* 
Amours ,    qui  doivent  6tre  reprtfentte  comme  4tam  de  different  fexey 
entourts  des  Graces  occupies  autour  d'eux  de  la  manure  aue  le  font  Ies 
Femmes  autour  des  enfens  nouveaux  n<s.     L'Efpdrance^qui  allaitte  c» 
deux  Amonm  a  » 

Second  Tableau. 
L'Efpgrance  Ies  ayant  nounis,  &.£tant  flevenus  gramfs  entre  fes  maids* 
elle  les  conduit  &  la  Fidflit£,  &  Ies  unit  Jf  jamais.  ~ '    : 

Troifiime  Tableau. 
La  Fortune  leur  fournit  des  ennemis  k  combattre*  qui  font  FEnvie,  I* 
Jaloufie,  laCaloranie,  le  Terns  >  &  ils  font  reprifentis  vi&orieux  de  too* 
ces  ennemis.    *  ...... 

Quatrtime  Tableau. 
lis  font  reprtfent£s  dans  un  dm  heureux  de  jou!flancer  dan&:une  agr£»* 
ble  folitude,  oft  ils  font  contens  &  fadfefaits  4*ua  de  l'autre,  \ 

CinquUme  Tableau.  - 
lis  font  repr£fent£s  dans  un  tfrat  d'abfence ,  laccompagnds  de  tout  ce  qurefc 
le  a  de  cruel;  leur  crainte,  leurs  foupjons,.  leur  douleur  &  leur  tendreffir 
a'exprinrent  par  feurs  Iarmes. 

Sixiime  Tableau?.       .;    .     '  ; 

La  Fortune,  apris  leur  avoir  fafciti  tant  d'enriemfs,  quits  ont  combat-  \ 

tus  &  vaincus,  femble  faire  la  paix  avec  eux,  &  yient  fe  pr^fenter  ac* 
Compagn^e  d'e  PAmbition ,  qui  letir  offre  tout  ce  que  le*  Monde  a  de  pr6- 
cieux,  d'gclataot  &  de  grand,  &  t^moigne  vouloir  leur  en  falre  prifentj 
opais  ils  Te  ref  oivent  avec  un  m^pris  &  un  didain  q,ui  fait  voir  q,u'ih  compe- 
tent pour  rien  tout  le  refte  du  Monde. 

Septiime  Tableau.  \ 

Us  font  repr^fentds  fur  un  Char  de  trioraphe,  oi  ils  trafaent  apr£s  enr 
tous  leurs  ennemis  cnchatn^s,  avec  une  grande  pompe-      ...,.,.  ' 

fiwtiime  Tableau. 
Us  entrent  enfin  an  Temple  de  l'Amour*  &  font  couronn&  defomafaj 


•(f)  Sgpie  *M*  dfa  JUmtfcritU;  4ell*  jgjgfea  diStuzia  Tom.  IIU-  MfyiUm* 
iemica  i-.2£  i.  4c* 

Fffj 


;4f4       M  E  M  O  I  ft-E  S    CONC'ERNANT.    . 

Afpendtce     D  Diahgo  del  due  Amanti  y  mi  pan,  the  riufcirebbe  affai bene  fe  fi faceffe  c*u* 
4*  Met*  Ja-  me  /*  quefiifenfi. 

Num  M  Damone  dimandando  dice  a  Cfori;   in;  che  hai  paflaee  le  hore  di  quelle 

ZXXvilX.  h  giorno?  hai  penfaco  a  me?  tenfc  fei  ricordaca  con  quella  tentrezza,  e 
„  con  queliVaraore.che  tnerica  la  jnia  fedel*  .e  lunga  ferviti  dell*  amor 
„  mio?  hai  vifto  nefluno  che  p&  di  me>ti  pfaeelft  ?  dltamt  fe'di  quantt  tV 
„  dpranovi  6  cbi  fla  quanco  me  innamorato?,  Ahii  ch'  efler  non  pud,  e 
v  fd  per  mia  gloria  che  i  taoi  begli  occhi  fdegnanO  arder  gti  altrul  cuori 
1  „  del  bel  fuoco  ond'io  folo  mi  confumo  9  e  che  non  vi  6  chi  pofla  farU 
„  veder  quel  che  mille  volte  hai  vifto  negT  innamorati  occhi  raid. 

,,  Clorl  rifpondendo  dice;  cha  hi  paflate  le  hore  in  penfar  con  amor,  e 
„  tenerezza  ai  fuo  Damone ,  che  quanto  vede,  quanco  feme,  ed  ode,  tut- 
f,  to  non  ferve  ad  altro  che  ad  ktfiamortfta  piti  di  Damone  ^  che  non  fit 
„  d'effer  amata  d'aitri*  n4  pud,  nfe  vuol  amar  mai  akrL 

„  Damone  la  ringrazia,  fi  duole  d'amarla,  e  vederla  fi  poco,  dice,  che 
v  non  fara  mai  fazio  n&  d'amarla,  nfc  di  vederla,  che  vorrebbe  pocer  mi- 
^.rarla  con  tanti  occhi  quante  ftelle  fono  in  Cielo  (+)  e  defidera  d'haver 
„  altri  tanti: cuori  con  chckadorarla  fempre*  ; 

„  C/ori  rilponde:  che  le  bafta  il  cuor  di  Damone  ^  che  lo  {lima  piu  che. 
„  tutte  le  fortune  del  mondo^  e  che  vede  fcolpite  ne*  carl  occhi  fuoi 
„  pift  felicit*  di  quante  .nqflbuo.  mai  piovere  dal  Cielo  ai  pi&  content*  e 
„  •feiicimortali.    In  quef^^tfiKo'  deve  cominciarla  finforfla., 


Serenatd 
Shtfonia 


M  A more    •    * 
„  C/ori    -     - 
*  £)  Damone    « 
„  //  Tempo    • 
H  La  Ragione 
»  La  Foriuna 


a 

* 


Soprano 

Dbtona,  ofoprano 
Soprano 


lo. 
Tenore 
Contralto 


/Coro  di  Cortigiani\  di  voci  pari  Contralto,  Tenore t 
.  Madrigak  «<  Coro  di  Fiiofofi     /  e  Baflb, 

\Coro  d'Amanu       y  a  trfe  Soprani.  ,    r 

„  Tutto  il  re£o  ftile  recitativo,  patetico  tramezzato  con  arie  gravi,  ej 
„  patetiche.  "  , 

r„  B  Tempo  ft  una  fpecie  di  Prologo,  che  ferve  d'introduzione  9  risve- 
M  gliando  il  popolo,  rinvita  ad  afcohar  la  ferenata. 

w  L'Amore,  il  Tempo %  e  la  Fortuna  contraftando   co*  loro  feguaci  inan- 

zi  al  Tribunal  della  Ragione  ogn*  uno  adduce  le  fue  prerogative  e  ragioni. 

„  VAmore  rimprovera  agH  Amanti  le  felicici  che  hi.fatto  l6ft>'goderef 
gli  Amanti  fi  dolgoiro  di  Quanto  egli  hi  fatto  loro  -foflHre*  >" 

f,  La  fortuna  rjmprovera  ai 'Cortigiiani  le  fue  grazie,  air  incontro  loro 
*9  fi  dolgono  della  fna  iniquiti  ed  ingiuftlzia- 

w  U  Tempo  fi  lamenta  d'efler  mai  fpefo  da*  Filofofi;  quefti  fi  dolgono 

della 


t> 


■-■^->^-^K-n-. 


(*)  L*  lettre  de  la  Heine  4  Luc  Sriftntti  tk  MS^ttptitpet*  fi^jeC    Voyca  cl* 
JdfewTojafilV.pag.  J.  .:-    '    ^ 


CHRISTINE   REIN  E    BE  ,£lV  JE  Q  E.    4** 


^  dclla  fua 


1  brevkJ,  che  ft  Joro  fi  rapid**  veloce  fene  fugger,cte*e-qgU-al-  ,A*nwtfi« 
tri  pare  fi  luogo,  e  fi  noiofo  &c»  r  ctefitesjii* 

»  La  Ragione  ^anfiglia  agH  Aipnti  i'oblio,  ai  Cortigiani  Jl  difingaimo,  ■™jjjj^  • 
„  ed  ai  Filofpfi  la  pazienza*  diceado,  cbe  bifogna  niar  bene  del  pfefen-  ;~Nuin. 
„  te,  e  non  inqaietarfi  troppo  ne  del  paifato,  ne  dell*  avvenire.  XXXVUL 

„  I  Filofofi  ed  i  Cortigiani  ubbedifcono  ai  decreti  della  Ragione;  ml  gli 
n  Amami  proteftano,  cbe  non  pofiono  ubbedire* 

„  La  Ragione ,  ii  7Vm/>o5  e  la  J*mm*  procuraqo  di  rqnderli  capacu 

„  La  Ragiant  promette  gloria,  fanwi  e  quiete  a  chi  vince  Y  Amort  y  la  for* 
„  **«*  9  graadesze ,  tcfori  .&«►      '.:.,.. 

.  „  II  7*»pp  promette.  *.  fupi  rime4j  1  e  fi  vaiita  differ  il  verq  Medico  che 
y,  guarifce  tint*  i  maii,  e  particolarmente  qpeili  &9  Amort,  adducendo  hifto- 
„  rie  e  favole  per  provar  ie  fue  forae  &€• 

v  U  Amort  rtfponde,  cbe  fono  vane  le  promefie  della  Ragione,  chy  e  gloria 
„  uiaggiore  rubbedire*  che  ii  viocer  X  Amort-  Dipe  cbe  fono  ftilaci  le  pro-' 
„  raefle  del  Tempo  %  perche  la  geiofia*  lo  fdegno,  la  iontananza,  ed  il  Temp* 
„  ifteffo  pid  nemico  air  Amore.di  tutte  U  altre  cofe  non  lo  poflbno  diflru- 
w  gere;  ma  che  ■  anzi  XAmore  ne  fit  trionfo  alle  fue  glorie*  cbe  lo  fennel 
,5  ferapre  rifotgere  maggior  idi  fefteflb;  che  le  ferice  del  fuo  oonipocence-  , 
„  Urate  fono  immortally  ed  incurabtli  al  Tempo,  il  quale  non  feppe  mar 
^  dar  rtmedio*.  fenon  all*  ferite  cbe  jtai  volta  egli  ft  per  ifcherzo*. 

^  Alia  Fortuna  irfponde*  the  tutte  le  grapdezse  e  cefori  del  monda  no* 
yy  vagtiano  un  der  fuel  mail,  e  netneno  fon  degni  d'efler  compraci  *  co&> 
„  d*un  fofpiro,  o  d*un  minimo  fuo  torroento  &c^ 

„  11  Tempo  minaccia  di  volerjo  avvelanar  col  godimento  ifteflb* 

,t  UAmore  rifponde  efler  vero  che  per  lui  e  un  mortal  periglio  it  giofre^ 
„  mk  cbe  fa  render  ancbe  il  fuor  gtoire  dital  tempra*  che  inveee  di  fpegner  19 
„  feee  la  fi  far  crefcere,  e  trova  fempre  noova  e(ca  al  fuo  ardorcf  che  f$ 
99  Tarce  di  far  aider  i  fuoi  fedeli  ogp*  bora  piti  tanto  nel  gioirc  come  n'el 
^  penare :  e  che  quando  due  cuori  feriti  dal  fuo  do^ce  iqrale  fi  trovano^ 
n  (Iretti  in  un  feJice  ed  amorofo  nodo,  egli  li  f-k  ftringere  in  modo  che  nS 
t9  la  Ragione 9  n£.ht  Forttmj*f  nk  '1  tempo  *.  n&  la  morte  iffofla  li  fapraana 
„  nm  fciogHere;  ne>.chiaqia  in  teilimoaip  CJ&t  e  £fampnef  i  quali  fannp  utf 
„  breve  raceonco  di  quanto hanho  foffefto  e godutt>  naojp  aani^ne,  ringraifa- 
n  no  Amort,  e  perfuadonor  alia Rsgme  di  confentif  ch/^  fi  amino  in  eternolr* 

\9  La  Ragimt  vi  decoa^ente  t  e  copjtr>dA  al  Tsmp*  ,  ed  alia  Fbrtwta  t  che 
^  non  contraftino  piii  contro  Tonnipotenza  de\V  Amors  >  lo  dichiara  vinci- 
y9  torer  ed  agli  Anjartii  comanda  cbe.  trionSoo  fampr*  ^eilit  Fort\in*y  e  del? 
w  Tempo,  e  che  fi  amino  e  godino  fino  alia  raorte.  •      --        :t 

„  1  utt*  infieme  con  un  madrigale  finiscona,  dicendo*,  che  tutto  dere  ce^ 
n  der  zVC  Amore,  poiche  la  forza  del  Deftino,  e  la  Ragione  ifteffa  vogliono^ 
n  che  ft  ubbedifca  a9  fuoi  dolci  Decreti  %  che  Clori  e  Damon*  s'ameranno  9.  t' 
„  goderanno  in  eterno  &c»  * 

„  IL*  neceflkrio  che  ilCompofitore  fappia,  che  il  fogetto  di  quefta  ferena^ 
n  ta  *♦  toita  da  una  Canine  del  Petrarca ,.  onde  bifogna  che  la  legga  per 
x,  impofieflarfene  bene.. 

„  Comincia  cosl  la  Canaone :  Qyel  mlo  antko  empio  9  /ignore,  fatomp  & 
„  tar  irunm  alia  Regina  &c. 

„  Si  e  procurato  d'arricchirla  con  llnvenzione  il  meglio  che  fi  e  faputo  r 
^  il  Compofitore  per6  fapri  valerfi  de*  penfierir  e  nobilitarli  meglio  &c« 

„  Strenara  a  cinque  vociT  due  Soprani* ,  Contralto*  %  Tinore  e  Bajb  y  accompw 
3a  gnat i  con  i  foliti  mflrumenti  r  e  finfonie* 

^JCl&i  e  Damon*  mentre  filanno  infieme  godendo  il  filenzio  v  ed  il  freiccp 


w 


4itf         MEMOUE8    CONCERNANT 

Aap«idica»  d'una  bella  e  tranquilla  notte  fopra  un  balcone,  fanno   un  dialogo  pieno 
4e  pieces  ju-f ,  di  tenerezza,  e  d'amore  sfogando  le  loro  reciproche  ed  amorofe  palnoni, 
^tficatiTct.  ^  infieme  fi  lamentano  della  Fortuna  che  con  tanca  crudeltA  li  divide  fi  fpef- 

Num.     *  f°*  e  fr*PPone  tanci  e  fi  duri  oftacoli  aile  loro  felici  t&. 
XXXVIII.     *>  Mencre  ftanno  applicati  in  queftiaffeti  odono,  da  lontano,una  finfonia, 
*  w  che  gl*  interrompe. 

„  Finjta  la  finfonia,  fi  canta  a  tr*  voci  pari,  deile  quali  il  Tenore  dice* 
f ,  che  per  viver  felici  bifogna  faggir  YAmere. 
;  „  It  Contralto  rifponde ,  che  per  efTer  felici  bilbgna  feguir  VAmore. 

„  II  BafTo.dice,  che  VAmore  come  la  raorte  non  fi  pu6  niggire,  che  &  (kg* 
„  gio  chi  lo  fugge,  mi  che  &  fortunato  chi  da  lui  non  refta  prefo  e  vinto: 
„  che  non  fi  ama  per  elezzione,  mi  per  deftino  ,  e  fopra  quefto  Tema  con- 
„  .ftraftano  infieme  fin  tanto  che  fono  interotti  da  un*  altra  finfonia  ,  dopo 
99  la  quale  C/ori  6  Darnone  fanno  un*  alcro  dialogo  infieme ,  e  cantano  hora 
99  unid  »■  ed  hora  ciafcuno  da  perft  pateticamente.  Fanno  coaofcere  che  la 
„  ferenata  li  hi  riempiti  di  dubbj,  e  di  fofpetti ,  mi  per6  di  quelli  ,  che 
^obligano,  e  non  offendoao  gli  Amanti,  e  conchiudono  ringraziando  Amo* 
3,  re  di  'quinto  hi  fktto'  loro  fofFrire  e  godere.  Stupifcono  che  Amore,  quel 
5f  Dio  fi  deeantato,  di  cui  tutti  parlano  ,  e  tutti  ferivono  fia  fi  poco  cono- 
„  fciuco  nel  mondo;  con  quali  rifleffioni  lo  ringraziano  di  nuovo  d'haverll 
'  99  traffitci  d'un  fi  nobil  ftrale ,  accefi  d'una  fi  -bella  iiamma,  Shaver  palefaci  a 
w  loro  foli  i  fuoi  pi&  reconditi  tf  preziofi  mifterj  non  conofeiuti  dal  volgo , 
39  e  fi  vantaoo  che  non  v*  b  chi  pHi  di  lor  penando  ed  ardendo  goda  nel  re- 
„  gno  d'Amore. 
*  „  In  quefto  tnentte  il  BafRr  entra  di  concerto  con  loro  ad  eflagerar  con 

3>  un  recitativo  la  feliciti  che  verfa  VAmore  fopra  quelli  che  fi  degna  di  ren- 
„  der  felici ,  ed  a  quefto  propofito  fi  canta  a  due  foprani  ed  un  BafTo. 

„  Dopo  fi  canta  a  trfc  voci  pari  ancora  in  quefta  conformity  e  fanno  un' 
w  altra  finfonia ,  poi  all*  ultimo  fi  finifce  con  un  madrigale  di  cinque  voci  U 
„  piCi  tenero  e  patetico,  che  pofla  far  il  compofitore. 

„  La  ferenata  deve  effer  compofta  d*  una  Cantata  tenera  e  patetica  a  due 
$}  Soprani.     Un*  altra  Cantata  a  voci  pari  dell'  ifteffo  ftile. 

„  Di  trfc  recitativi  ,  che  fanno  Clori  e  Darnone  %  ed  il  Baflb  ogn*  uno  da 
„  perfc ,  tutto  in  ftile  tenero  e  patetico. 
„  Un*  altra  Cantata  a  due  Soprani,  ed  un  Baflo. 

3,  Si  finifce  tutta  la  ferenata  con  un  madrigale  pate  tic  o  cantato  fopra  la 
w  Lira,  e  la  Viola  fola. 
„  Tutti  i  recitativi  li  devono  cantar  fopra  la  Lira,  e  la  Viola  fola. 


Nam* 


Num. 
XXXIX. 


CHKl  ST'l  K  B   RE  I  N  S   t)  E    S  U  ED  E.    417 

Nam-.  XXXIX.  Tom.  IV.  pag.  54.  ftifimhre** 

£^>d  diduutoire  I  la  Rone  CHRISTINE  dc 

rOuvrage y4ftr^^pmlpgiqtkduDodeur 

Matthieir  Wafmuth,  '(*) 

At 

CHR1STINAM 

$tac9tum  Reginam  Augufiam 

..;  „•  •    ,.  ,  .  u.    \e:pistql*a       'v,   ,  ■ 

•  ■  .  ••         ••    •       <fc  \  ..  \  .. 

>Nm  Operis  MrooCbronokgisi 
-■■.'  Aufpicati    *••    •  • 

TABULA    S  U  M  M  A  R  I  A, 

;...;    v...:*  v,j  a  NkUA\Tft[i; n. di,  • 

u.   ..     •-  •-..*     CHRISTIN4  Jmpillw:  vpertt,  .  '■>';- 

.*  » <     •"**••        ;t  dtluc  biwriti 'ftaflaaiii  .  , 

>  Coiendoriu 

REGINA,  AUGUSTA 
DomhaUnge^kmenttJfima^  * 

0tf»i»  TusiMtjejlatis  fplendot  &?.  c*#5r.  //»  *#  f /mfe  a#mirathiba8e#bs  repreffit, 
cafamwk.fUm  confcium  tenuhasis;  '.turn  nunc  laxara  quodammodb  fawns  vid*ti# 
Cmli  (ft  temperum  ratio  ^  nmritcr  detefta  qnantqcius  in  confpe&um  ac  aUoqmum  pro* 
peratu  tank*  Regs** ,  quam  alteram  velut  Palladium  SeeuH  f  sains  fufpicit  Or  bis.  Cui 
irto  apefiti  M  limine.  Majcftatw  citiks  conventebat  ?  quam  tali  ac  *4»te  R&ROI* 
AW&,  qu&iRigni  uttktii  mA^quot  Terr<t.p4rtium,dedtgnato  pridem  angufiiai% 
Publicum  occupavit  Orbis  Tbtatrum  %  qub  cubiorem  SapUnsia  Tfigafajuxti  aut  Sagq* 
m  Vnfcmkn  *  R^id  hpphryt.  MMefiatu  Ad  Te  magnam  ergo  Mupdi  Incolam  ma« 
gnus  nunc  f*r*ctpit  Jmbbus  mundi  4ftto-Qbronotegicu$  ,  quo  &  Qalendarum  tif4 
Ope  rrffkranda  cum  naiutd  Canformitas , Temp/a  ,  Curias  9  &  CMcum  ordinem 
univerfum,  nasivis  temporum  reddat  ordinib'us.  Sujw  mei,  iml  Communis  Orbis 
Cbriftiani  voti  ampliffimi9  interpretem  cum  fiftat  ampliorem  Tabula  prafens  fumma- 
rial  Earn  quidem  ab  feperorare  fatis  negotiumttfHm  peffe  f  Cpnfick\  idque  arduum 


famf  Jfti  Apparatus  Tjpograpbici ,  qui  in  tanti  cperis  editianem  infirutndi  vp&afk 
%    •  '^  fue* 


.«Nv   >,    'K'N^.-^V-NN.-NK'N^  .*>»  -  ^  ~ 


:   (*)  Copfe  tli^fc  4es  X*Af^it»SaUlRigiha  ti-Sunid  rntov  XUL  iMfteUtm  Afiott* 
mica  pag.  8s.  &V. 
Timt  IT.  G  g  g 


4»o  '     M  t  MOIRES-  C  ON  CERNANT 

A^eh^e  »&c  omnia  justs  Cannes  i^AffMrBanticam  pravitatm  reftmht  &c.  'j 
&?««>„  &  ideb  h  Chriftioft  ncque  promanari  >  neque  denpminari pojjunt.  Itaque  omnia 
ftificatives.  w  fujpendantur"  .   v 

tuSSol  Void  encore  quelquet  obfervations  du  Sscr&aireXzddenr 
bkd  Jurcet  Ouvragede  Wafi^,^^«- 
Tmrques  ^CHRISTINE  en  m$rge%: 

'       L'Auteur  die  dans  fendroit  oft  it 
-  parle  des  Peoples  de  Stain :  Hdudpo- 

Jlremb  /apt    Was   Gentes  afficiendi  ad* 

minicuhi    quo    in    communionem   prU 

mUm  Celi  *  deinde  &  Jpiritualis  per 

;.    .  agnitionem CHRIST ll \tpertrabantufi 

'  ■■  cum  cd  ferl  fint  indole. pleraqtp 9   u$ 

prafumant)  iUbs  qui  arcanorutn  cml?* 
ftiutn  magisfunt  confetti  trs  a/Us  etiam 
veritatem  religionis  feu  do&ritue  ccel^/lis 
caller e. 

Si  cela  fuivoit,  dit  Galdenblad^  \t 

Dr.  Wafmutb  ne    feroic  pas  Lutbi- 

ricn>  &  peut-fitre  que  ceci  mtSrite  un 

peu  de  ^fl«ionVafin  qu'il  ne  yien- 

ne  A  canonifer  tacitement  fa  Religion; 

„  Vim  met  raifon;  mats  ft  ksPeu-   d'autant  plus  tju'il  die  enfuite,  qu'il 

m  pies  de  Sizm  fefaifoient  Chretiens,   jgj  *  nultecomparaifon  t  fare  entre 

n  :t.    7.   f~**Lt  cithnWnne*      nrm    TAftronomie  &  le  Calendner  ci-de- 

»   l   I  &'     Cathobqaes ,  nm   yant  en  uft.       &  celui  dont  „  eft 

„  pill  IxMencntJMSdwte?  1'Auteur,  fi  ce  n'eft  qtfil  avoue  quod 

*• ;  .  .fit  donum  gratia  concejfum  immerenti.    . 

;-    \     Qaldenblad  dit  de  plus#    J*ai  corrir 

,x     g$  un  Exemplaire  juftement  Commd 

""■ -  '  *    *•  "'  (     Votre  MajeftATacorrig^,  &ilri*y  a 

point  d'erreur. 

11  f out  V avert ir  quil  netouebe  point      Jenvoie    rexemplaire-m6me    qu$ 

aufiile,  gf  ne  feroit  jamais  acceptia   V.  M.  J^gj^  Sge^K 

Bone,  &  j»  ne  P^mmMlm  l^™f™x\?J™T™  Ml 

«'y  employer:  mats  tl  una i  dans  mes     m   *£  £  ^  de-  co£ferver  Ui 

temttreues nw  intentions la  4ejfus»  aati^sppur  6trerenvoy4s».. 


Nam; 


Num. 
XL.  , 


CHRISTINE    R.E  INE    DE    SUEDE.    4» 

ftificatives. 

Nam°.  XL.  Tome  IV.  pag.  54. 

Epitre  du  Dotteur  Wafmuth  a  la  Reine  CHRISTINE 
fur  fori  Ouvrage  jl/lro-Chronologique  (*J  h  23. 

Avril  1687. 

REGINA  AUGUSTA 

Domina  longfc  Clementiffima, 

'  Magnum  fanh  Majefias  Tua  gratia  fingularis  honor  em  mibi  tribuitj  in  nuperi 
fuo  ad  me  Refiripto  clementijjmo ,  quandb  propria  id  fignavit  autoramento  mantis  t 
dt  bujus  quhm  vencraWesi  quhm  conjpicual  turn  e  Sceptrorum  ac  laurearum  oJim 
ira&atione9  dum  pubBca  Gentium  falta  difpenfabat^  turn  non  minori  nunc  muni* 
ficentia  glorid>  &  totius  Mundi  Temporibus  &  Cotli  Motibus  liberalijfimk  redemp* 
tit*  Hoc  ipfum  igitur  tantb  mafori  me  obftrinxit  bumiUimi  obfequii  fide ,  ad  premp* 
tb  exequenaum  figillatim  omnia ,  qua  dementi ffimh  mibi  injunxit  corrigenda  (b  Re* 
tigionis  momenta)  Majeftas  Tua^  in  Tabu/is  Glorhpffimum  Tuum  Nomen  praferen- 
tfhus.  Simulac  ergbterleBa  mibi  fait  ilia  Tua  Maje/latis  Epiftola ,  ftatim  mibi  in 
mensem  venit  Mud  Po&a  veteris: 

Tans ,  6  Regint,  quid  opted  * 
Explorare  labor;  mibi  juflk  capeffere  tas  eft. 

Nee  mora,  cctpi  max  dekre  &  exterminare,  tarn  in  Tabu/4  Summarid^  auim  ZS- 
piftoid  Dedicatorid ,  auicquid  minus  conveniens  (per  Religionem)  Tua  Majeftatii 
voluntati  ac  intentiont  cognoveram ,  i  do&iftmorum  Cenjorum  met  Operis  Aftro- 
Cbronohgfci  Animaduerfionibus:  idem  quoque  deinceps  ftdulb  cauturusin  atiis,  qua 
Tua  Majeftatis  Nomini  facra,  Gjufque  Jumptibus  edenda  fuerinu 

Ndnpariim  verb  gratuldtus  mibi  [urn ,  aubd  alias  in  re  ipfd  tot  Aflro-Cbronolog** 
coram  Apodixium  nibil  invenerint  jure  de/$derandum ,  eruditijfimi  Cenfores :  Sedfio* 
Mrs  tarn  benevolis  votis  ac  bonorificis  teftimoniis  exceperint  tot  Temporitm  &  Mo- 
tuarn  Cmleftium  fyblhniores  veritates9  ut  (fabd  illd  faltem  correQiuncu/d)  pondut 
Tanti  Nominis  CHRISTINIANI  easferre  ac/uffinere  pofe  judkarmt.  Bt  qua- 
modbpoterant  illi  Firi  do&iffimi  abire  hTe,  Regina  omnium  DoQifflmat  Qua  ip- 
fa  dudum  Cmli  &  Siderum  faftigia ,  Tuo  emen/aes  Comite  defideratiffimo  Domino 
Leverft;  cujus  fane  Firi  ingenium  nonpotefi  non  admirari  fummifque  evebere  law* 
dibus,  qui  Prodromi  ejus  abftrufiora  Ctrculationum  Harmonicarum  mjfteria^  pari 
mentis  capacitate  ajfequi  vahterit :  qua  licet  Cctlos  ip/os  nondim  fatis  attigerint  cut 
adaquent,  nemhtem  tamen  haBtenhs  omnium  Gentium  (nibi/do  auribus  Tua  Ma- 
jefiatii) veiin  Afironomid  vel  in  Cbronologid  paria  cum  doStfimo  Levert  feciffe  ter* 
turn  eft.  Quern  utinatp  fervaffent  Fata  rirum  in  hoc  ufque  tempos ;  non  fanb  ami*  ' 
cius  aliud mibi pe&us  in  bifceextitifet  fub  Sole ,  omnibus  Tychonibus  aut  Copef* 
niris  ,  Hipparcbit  am  Ptolom&is ,  hngi  pravaltturunu  Banc  enim  laudum  pro* 
rogativam  ipfipridem  tribuerunt  Aftronomi  celeberrimi  Utyfiponeqfes ,  Paggi  &  Pi* 

men* 

(*)  Loc  cit.  pag.  $9.  &c 

Ggg  3 


4S»       MEM  O  IRES    CONCE  R  N  A  If  T; 

Atpendiee  raema :  &  egomet  non  deero  iisdem  fuo  loco  pabUch  confirmandis. 
f*/*^**^*  Caterum  ad  juftas  ut  redeanrrationes  fatisfaciendi  Tuo%  Region  y  vol  mttui  ck- 
iiificauvej>  mentiffimo  pro  Imperio  mibi  valenti:  San&h  tefior,  qubd  ne  ilia  quidem9qtta  corrfr 
jfum#  gere  nunc  clementijfimi  jujfus  fum^  &  correSa  mt  prodibunt  aut  <mij/ay  (ncm- 
XL.  Pe  Mk  verficulus  ad  imitationem  Julii  Cafaris:  Nee  meus  aut  Julii  aut  Gregorii  L 
&c.  item  Canonica  Emendatio  quod  Gregoriani  rcftius  debuerant.  Fa^fe 
denominatio  diet  aquinodialis  in  Calendar fo  ba&entrs  ufitato  &c*  AhtusSolis  in 
Gregoriaoo  Caletidzrio  fesnper  funt  erronei.  Per  dies  3a  Kpa&ales,,  &  fios 
fiftitios  Anoroalia  aequino&iorum  bypotbefes  Aflronomiam  borrendis'  modie 
depravant  In  fortnd  Jutland  Qf  Gregorian  vitiofa  prorfus  utraque.  Et  nunc 
unius  Diei  exceflu,  fi  k  tempore  Novi  Calendarii  Grcgoriani,  qua  omnia  ft* 
tim  delevi  &  expunxi ,  quatenUs  prajudicare  a'iimantur  pundo  Religionis  )  quod* 
inquam ,  ne  ilia  quidem  ulli  libidine  infuhandi  aut  obftrependi  Decretis  aut  Placi* 
tis  Roman*  Ecckfia^  aut  ipfius  Pontificis  GREGORI/  Xlll.  concepcrim  aut  f crip* 
ferim,  cum  potiits  abfiinere  plant  ab  omni)  in  bis  ad  Nationes  omnes  pertinentibus , 
Religionis  negotio  prorfiis  mibi  &  fuafum  ab  aliis,  &  firmiter  couftttutum  fuerit ; 
pra/ertim  quod  (§  ingratitudinis  alias  crimen  adver/bs  Munificentijfimam  Patronam 
facifc  incurfurus  forem :  SedfaQum  id  eft ,  qubd  res  merb  pbyficas  Afironomick  Qf 
Cbronologici  traQanti  mibi  h  veritatis  &  boni  puhlici  amort  calamus  iiberiar  y  nuf? 
piam  tamen  a/perior,  contra  Afironomos  fiuxerit,  fine  ulld  vol  memtone out  fu/picoh 
ne  minimd  Religionis  btc  intercedentis  ;  cum  fint  omnia  purk  A; tro- Chronologic* 
ctiam ab  ipfo  Pontifice  G  R  E  G  O  R  i  O  Xiil.  permiffa  £?  demandaia  nan  aJicui 
Co/legio  Clericorum,  fed  unich  ASronomisy  ut  Median*  Do&ori  Aloyfio,  ejufqu* 
Fratri  Lilio,  Pitta  to,  £?  do&ijfimo  Clavio,  alii/quo  Matbematki\  mfignsorh 
bus  ad  id  undique  conquifitis.  lnfuper  verb  ex  Hifforid  Corredionis  Grtgoriana  cj- 
gnoveramy  earn  Matbematicorum  potiits  negotium^  quarn  Religionis  Komano-Ca* 
tbolica  momentum ,  tfe  babitam  vel  ipfi  Sedi  Roman* ,  cxindl,  qubd  in  ipfo  Di* 
phmate  Pontificis  GREG  OR  II  extet  %  rationed  emendanai  Calendarii,  &  Cce- 
leftium  motuum  pericis  effe  propofitas,  licet  propter  magnas  &  inextricabl- 
ies difficultates,  non  perennes  eflent*  &  qu6d  proindfe  ad  Chxiftianos  Prit>- 
cipes  &  celebriores  Univerfitates  per  Europam,  in  Specimen  miflTum  fit  exi- 
guom  Volumen  k  Pontifice  GREG0R10,  ut  res,  quae  omnium  communis 
eft,  communi  eciam  omnium  confilio  perficeretur  ,  ecu  diferU  ibidem  verbs} 
babenu  TUm  ctiam  s  qubdfubfinem  e/usdem  Diploma  tis  boc  fahemt  caveator ,  no 
apfu  temerarip  correftioni  illi  contradicere  ulli  hominum  liceat.  fan/ant  ad 
aufum  temerarium  minimi  videbitur  pertinere  talis  Gatli  &  Ttmporum  it  pun&q 
Great  mis  continua  Apodixis,  qua  per  ipja  calculi  experiment  a  vel  miUena9  Jemper 
fatisfaciSy  quibufcunque  obfervatis  Sous,  Luna  aut  rixarumy  ut  mot u  fie  tempore y 
in  aulbusvis  Seculis ;  quahitur  ut  ipfi  Jenjuum  fide  certa  &  cxpkrata  tfi r  jtc 
pottits  infervire  utiliter  poffe  defideratifiima  Temporum  Refiitutioni \  quiun  contradi- 
cere eidem,  baud  immetiib  cenfebitun  Qub  accedit  ,.qubd  &  do&jjfyni  quixiaw^ 
Romano- Catbo/iciypracipui  celeberrimus  PryeJJor  Mathematics  Brcflaxntn/ts  l\  Koj 
chansky,  {quicum  mibi  amicijfima  fuptr  bis  commetcia  L^teraria  antcbac \  interccfi 
fere  »  ad  ejus  dubia  &  objeQiones  Doftorum  y  refponfa  mea  fimui  bic  inclitdinda  dw 
m%  (*)  bona  Majefiatit  Tua  gratid  fiquidem  Nomina  Cenfofum  do&ijfimorum  mir 
bi  nonfuerunt  cognita)  Sedulb  mibi  caventes  alias,  de  non  immijeendo  btc  imperti* 
mentor  ullo  Religionis  momentoi  tamen  nullum  de  eo  mibi  Jn/ecerum  dubium;  an 
otiam  Gregoriani  Calendarii  CorreSio  boc  ratiocinia  Naturd  ipfius  polite*  quat^ 
ingenii  bumani  firro  p<$t%  cum  Natura  utique  nemo  temeri  repugn*veri$*  aut  &• 


(*)  Cette  Lcttrc  deKntomky  aura  place  ci-deflom. 


CHRISTINE  RAINS  DE  SUEDE.  4*3 

getponer€  contrariat  fuftintat*  qui  quidem  fenfuum  fidem  non  abnuerit  concords  Append!* 
ybaiper  Obfirvationibus  calcuh.     Quamvis  interim  bee  ipfa  Nature  RjRiechd*%  ££&"$* 
won  nifi  interpretem  babeant  Matbematkam^  auBoritatem  verb  6P  effe&um  publicum  J™*™**- 
ufuci  b  fumntis  expe&ent  Torrarum  Poteftatibus ,  quorum  res  ea  femper  fuit9  &    Num 
bieipfis/uimiffkuuinebit.  xu# 

-  Atque  it*  arguments  me*  innocent i a  >,  clement  iffimi  percept  t  Ma je ft  at  Tua,  cir- 
ca  ea  9  que  Relsgioms  negotium  in  bifce  prater  meam  intentionem,  attingere  vifa 
fimt:  quibus  *deo  Ckmeusia  Tu*  nunc  bumilUmi  i  mefytisfaSum  con/too;  dum 
#  correSa  9*  in  Tabuid  &  Epiftold  apparebmt%  que  corrigere  out  delere  fufus 
Jam.  Cetteritm  tria  adbuc  bretnter  (ne  Tun  Majeftatis  patientid  abutar)  bic  erani 
declaranda  circa  Cenfirum  Operit  Do&ijfimorum  Sententias^  mibi  ad  respondendum 
prepofitas.  (1)  Quod  libentibs  vidiflent  Coeleftibus  Obfervacionibos  ac  Ma* 
chemattcis  Demonftrationibus  comprobacam  fuifle  Tabulaoa  fummariam,  ut  - 
&  Annos  Sabbartcos  &c.  Ad  hoc  refpondeo,  preter  ilia  Bxeppla  Mathematics* 
Demonftrationis,  que  jam  extant  clar'tffimk  in  Tabulae  Sett.  VIL  VIII.  &  IX. 
rrfitai  faltem  ptfe  (infidcm&  experimetttum  totiut  Tabula)  calculum  ex  ed  am- 
piiorem  ab  exorfit  Mundi  conferendum  cum  centenh  &  millenis  illis  Obfervationi- 
bm9  qo®  in  Hiftorift  Coelefti  Tychonia  &  aliorum  omnium  edit*  nuper 
fimt  9  curd  &  fumptibus  qnatuer  fummorum  ordine  Imperaterum  9  Ratisbona, 
Anno  167a)  &  Demonfirationet  fe  prodent  omni  exceptiono  majores;  dum  babita* 
rum  tot  obfervatienum  cenftttfus,  nullum  de  babendis  in  pofteritm  permittee  dubita- 
thnem.  Turn  &  Sabbathici  Anne  Mundi  in  Tabuid  propoftti,  femper  concordant 
/pout*  cum  Sabbatbkit  Mo/akh:  uimirkm  turn  ingreduaU  in  Terram  Canaan  An* 
no  Mundi  1*555.  indique  Septenk  content*  SabbatUcit ;  turn  (jconfejfc)  i3tio  Anno 
Hiski*  feu  Szeebie,  Anno  Mundi  3416.  Hun  JSncidiali  priorit  Templi  &  Hiero- 
fitymorum  per  Nebucadnezarem  Anno  Mundi  4214.  tttm  everfivo  pofteriorls  Tem- 
ple &  Hierof.  per  T.  Vefpaftanum  Anno  Mundi  4«4*  *um  ever/ho  pofterioris  Templi 
&  Hterof.  per  T.  Fefpaftanum  Anno  Mundi  354a;  qualiter  impoftibile  eft  ex 
etlld  olid  demouftrare  Cnronobgid,  fub  continue  annorum  nexuy,  ab  apodi&ico  qui- 
Jem  Mundi  exordio:  ceu  fuftbt  fam  probavi  in  Annal.  Special.  §  25.  Simulac 
etiam  experiment*  fumi  prffunt  millena9  de  continuis  illis  Feriis  Hebdomad*  in  to- 
ti  Tabuid  cuftodkntibut  jSdtffimb  J&qnino&iales  Solis  ingroffus  omnes  Mundi ,  & 
confifuenter  f attorn  numer audit ,  in  quolibet  femper  anno  reliauis  dub  us  h  datdfic 
Ftria  ASquino&iali ;  conferendo  deindi  eat  cum  plurimis  adnotatit  b  Goldafto  , 
Londorpio  Saurio  &c.  in  A&is  puUicit  Secubrum  It  Nato  Cbrifto  certis  diebut 
Mcnfis*  fimulque  ftriit  Hebdomadicit  que  Hifterica  femper  exaBb  concordabunt , 
dum  cakulut  retto  infiituatur9  fub  cauteld  faltem  occaftonum  alicubi  aberrandi  i 
ftjB  naturalitcum  ufuall  €enfu0oney  de  qud  in  Tabuli  Sed.  IX.  §.  a.)  Summ* 
quot  mitten*  babontur  Zfir*  in  tot  A  Tabuid ,  tot  idem  document  a  irrefragabilh  cer* 
tendinis  fe  prodent  %  faltem  experturis  calculum  ^  ubicunque  ttbuerit;  ft  quidem  ne 
outka  illarum  omnium  eft  ex  utBut  at  bi trio  bominit,  fed  h  merd  neceffitate  confe- 
Mentis  &  infolubiUs  nexds  Temorum  &  Motuum  Ceeleftium  continuorum  b  pun* 
ho  Creatioms  in  omne  *oum9  &  Obfervationibus  femper  confirtmum\  quibus  fa- 
ni  obniti  velle  qudcunque  aUd  interpolation  out  cerredione,  eft  contra  torrent  em 
bracbi*  etpUcttre.  Ut  adeb  nunc  ceffet  prorfhs  iUa  (baSeuis  quidem  vera  jam  non 
ampliin)  querela  Gm forum 9  quod  unicuique  liceatfub  incertitudine  Temporis 
i  Mundocreato,  initium  (eculorum  fibi  fingere  &  unufquifque  putet  fignan- 
ter  in  Chronologic!*,  de  quibus  nulla  dari  poteft  Matbematici  Deraonftra- 
tio,  opinionem  Tuam  efle  veriorem  &q.  Pro  me  nunc  ergb  ntilitabit  illud  ali- 
cubi effatum  dodifftmi  Riccioli :  Si  coalum  pro  nobU  quia  contra  nog?  &  ma- 
gui  tepleri  odverf us  vufgat as  flumes;  Affirmatum  maximi  moaeuci,  firmiffi* 
mo  teftimonio  indigec. 

(a)  Qu6d  Corredio  Grtgot^mconfiderabitur^  extra  ReBgionh  momentum  9  velut 
Matbematkorum  in  id  adbebkerum  tyus,  utyttb  aiffliA  id  «Im>  quoque  Uai* 

ver* 


424*     MEMOIRES    CONCERNANT 

Appcndice  verfitates  in  commune  confilium  advocatas.  Ex  bde  bypotbefi rejfrendee  ad  aiii* 

icPie'ctt  ju-madverfiones  illas  FirorumdoQiffimorum  (per  me  facik  fieri  poffe)  quod  nee  penh  ma. 

rtificatives,  paytt )  quicunque   Dies*  determinetur  aquinodialis  in  Calendars  ,  five  10  fine 

N     r    a i  Martii  (uti  volunt)  aut  alius;   cum  meis  commodis  bde  in  parte  nihil  fi* 

XU      rafur*  aut  metatur;  fed  Tabula  Cbrifiiana  AflroCbronologic*  ,  ah  fe  etiam,    eh 

tra  tmnem  Cakndarii  corre&ionem  (qua  intra  unam  modo  (iabit  Tabu/dm,  vel  ad* 

jungendam,  vel  amovendam  Operi,  prout  juffus  fuero)  Suum  babebunt  &  ufumy 

&  tetragonon  tobur  in  ipfd  Maturd,  infuperabih ,  quoad  Cesium  erit  &  Tempuu 

Attamen%  quod  pace  etiam  doQiffimorum  Cenforum  reponere  lieeat\  circa  futur am 

forth  Cerrectionem:  dum  jam  non  agetur,  aut  quafiio  erit,  de  qaalicunque  Civilis 

Calendarii  Ufu,  (talis  enim  five   Veteri  five  Novo  retlnendo,   dudum  fufficert 

poffet)  Sod  de  tan  verfe  perpctuo  ac  univerfali  CaJendario,  quod  (i)  omnium 

non-  modb  Seculorum,  Annorum,   Menfium%  Hebdomadum,    Djerum,  Horarum 

&  Minuter  urn  Mundi  demonfirationi  confeffi  adaquatum  f&  conferme  femper  fit. 

Sed  etiam  (i)  ?»*</  omnium  Gentium  ac  Natiemtm  ratlocinia  Temporum  emendare% 

adqul  unifirmitatem  redigere  jure  quodam  ipfisis  Natura  poffit ;  fiquidem  (3)  Me* 

turn  auoqut  Solis  Luna  varii  generis  &  Fixarumperpetuos^  iifdem  temper  ibus  com* 

men/urare  exaSi  tarn    '  "     " 

4it  fimul  etidm  veri  O 
meri,  Littera  Dom\ 
tes%  Hits  prior  thus  omnibus  ultrb  fe  adaquent  esamuffim :  Hie  font  impofftbiU erit \ 
cufufquam  mortalium  ingenio  aut  placko  quicquam  deferri  aut  permitti  poffe  evarton- 
dum  vel  mo  minuto,  tie  dum  die  Ca/endalii  aut  anno  vel  tyclo ,  qui*  (tatim  ma* 
nifefib  aberretur,  &  i  publioatis  jam  dudton  ante  Tr*Batibus  meitprodromh ,  #- 
quidb  id  omne  refellatur;  tetlus  Orbit  cenfenfu  adfiipulaturo  Natura  ab  fe  irre* 
fragabili. 

Prater  banc  ergb  aut  ei  adverfam  fufcrpere  Corre&ionem^  quia laliudforet 1  quhm 
femper  reccrrigenda  dare ,  aut  elencbis  perpetuis  manere  obnoxium?  Undh  liquere 
tandem  fatis  puto,  quhm  fongb  alia  difquifitionum  bis  fubfint  momenta ,  quAm  exi- 

SuiflimuiD  modb  (ceu  cenfurafert)  tetnporis  fpatium  3.  aut  4.  vel  &  minutorum 
ifferemiam  annuam  attiriens  quod  ut  incertam  &  infe&fibile,  diffimulari  &• 
cMjk  queat;  in  quod  tamen  toe  &  canti  tendant  iabores  men  Non  font  in  mt* 
nuta  folittn  aut  boras  mtitendunt  Iabores  (quamvis  per  bac)  fed  prattr  Ipfhrum  Se- 
cuhrum  Reflitutionem  Apodi&icam  (aua  maxima  non  conftantfine  Wis  minimis)  in* 
tegri  f%  Dies  differentiates  {dum  ab  exorfu  Mundi)  aut  15.  Dies' (indb  h  Jolii 
Cafaris  tempore)  bsc  intcrcedunt ,  &  fallunt  i  vulgatd  Anni  quantitate  Tropicds 
(etiam ft  veram  teneret  Cbronologiam  annorum)  differentiates \  duplum  ver&b  quanti* 
tale  Juliani  Anni\  qud  utrdque  quantitate  Men/is  Anni  t  Signis  Zodidci  prorfus 
'dimoventur,  nee  ulla  unquam  confiant  Cakndarurfi  ratio  lot  paQo  pojfibilii  fores  % 
ceu  fatis  boc  omne  demonfiratur  m  Tab:  Summ:  fpeciatim-  Se&*  Fy  f¥f}'&IX± 
nee  non  in  Tabuld  Exemplars.  Quod  enim  btc  de  Exemtione  triura  BifTexti- 
Hum,  de  400  femper  Anni s  ad  confervftndum  JEquinodium  iti  21.  Martii 
obtenditur  prolcorre ftione  Gregorlanorum  Aftronomofum  {nam  ex  bde  bypotbefi 
'unich  nunc  loquor)  non  foliim  idfalleret  longi  verum  Tempus  Naturaky  (ut  quod 
intra  336.  jam  annos  pracifb  anticipat  tridub  Tropicos  Medio?  Annos\  atfexiiduo 
Julianos  totidem  annos  ^  utpatet  apodi&M  2  Se£k.  VII.  Tab.  Summ.)  Jed  etimH 
turbaret  id  ac  everteret  prorfUs  ilia  fuperiUs  memorata  quatuor  fundamenta/ia  prin* 
cipia ,  quorum  infolubilis  nexus  perpetuus  &  continuus  nullatetUiS  tahmftrt  btatum 
aut  faitum  arbitrarianunc  excalationis  (in  ternls  Cetituriis  Annorum)  ntinc  inca/a* 
tionis  in  quartd  Centurid \  nedUm  continuam  permittit  quadriemsalem  irtealatwnem  > 
'Ut  qud  Naturam  confeffi  excediu  Quod  omne  jampermitto  ampltUs  ifiutfnandum 
candor i  &  judicio  incorrupt 0  ip forum  do&iffimorum  Cenforum^  obtejlahdo  fimul \ 
'me  vefltot  inaqualem  meam  Jbfpicari  AnHi  quamltatem  (ceu  nee  fequitur  ex  eo)quod 
-non  quadriemuUm  mUd  femper  imal&knem  fer fit  Annus  Tropicus  term  in  ipfd  Na» 

turd\ 


CHE  IS  TINE/RE  I  NE    DE    S  U  E  D  E.  425 

mri :  tftffcr  p^t^aatf^^fintpcf^mimKcwfiare  meum  Trepkto  verum   Apoesdia 
Mhmm*  xdfiendif/mUt^b  SeQie  L  A  IXL  ut  &.1X,  Tab*  S»mm.    Tih»  <**/*«•  J* 
&>  Civibsdf  mtk&Ktico  Ordmperindi  omnini  erit*  vtro  am*  quateno  fewfier,  *n  ™^«*- 
juintfwWfrtii  nativb  Btfe#itifJDks.  a  Cedendariograpbit,,  intimfiW*  vtmpe  ip*     Nu«  ' 
fa  Mmantefyt  HieuUmte'sMe ;  titter  mm  bk  loqui  velii^  gufri?  nehifwmkqu***      XlT 
tmr  Cmli*  for*  contnadkere  Natur*.    Nec.poffibile  aliter  unquam  trit,  Annum  Cfr 
vilcm  Qrtefti  riil  covdinatum  conftanter  fervar*  (ita  utfas  eft  urfyperiora)  cujut 
mduiujn &  em&prm  Tal>uk&  in  i<38.  annos  paratam  babw*  *d  nattm  Gfe* 
ptMil/immfykm^  ne  moleflt  ftdvlmvi<kar.: 

;  Sedqued  nmni'W*  fortijjimi  litem  Jfrmat  bjpotbefin  meam  Qje  G*ku<krhG*ego+ 
riant  ut  \4ftronemofum  Open*  non  Religionit  memento)  eft  ipfius  Do8iJfimi  CUvii 
JSrgodio&a  &  Defenforis  pracipui  Calendar*  Gregoriani*  Jpontanea  confejfto*  i* 
Apologifl  Caiendarii  Gregoriani  Romae  158&.  edUlf  permiffu  Superio* 
rum,  8c  RUDOLPHO  II.  dfidieati  lib.  a.  pag.  322.  &  aifts  fepibs;  quod 
errors  in  eo  fine  quatuor,  fcilicet*  (i)  quod  ^quinoftium  non  retirieacur 
(etiaok  per  j3£.g*iatioaem  pr*fcriptam  in  Calendario  Gregoriano  in  die  o.u  1 

Martii  ad  quem  re?pcatum  ell;  fed  qudd  ab  eo  libera  to  utramqufe  partem. 
wetur,ruOjiie  ad  diem  i£.  &.  *$;  quanquam  ad  21.  diem  interim  redeat) 
fid  interim  per  svagatioijem  ill  am  inftabile  JEquinoSium  native  Cakule  omnium 
Superiorum prorfils  rejragabitur  fimper*  (2)  Quod  Novilunia  per  Epa&as  ferlit* 
quAm  oportet  imonftrancur;  ac  proindfe  contingere  poteft,  ecfi  rard,  ut 
Pfcfcha  in  quartam  Lunaris  Mecfia  bebdomadem  rejiciatur  (Hoc  ipfum  verb  eft 
aentra-Canones  Concilii  Nk*ni9  imb  contra  ipfiusma  Calendar ii  Gregoriani  regu* 
4*0*  (3)  Qu*>d  Pafcha  nonnunquam  fe  primo  Menfe  in  ftcuncium,  vel  ia 
duodecimum  transferer,  licet  rard  .&  id  fiat.fifr.  (imb  nltnis  vrebrb ,  prouni- 
werjili*  ftrmo  ac  perpetuo  cpnftanti  Cafendarb)*  .£4)  Ou6d  Pafchaa  £)iea  agegub 
internum,  etfi  rarjffim^,  in  ipQ  Lunae  Xiv«  ai;te  Plenilunium  five  apte  Lu- 
nam  XV;  Cat  hie  error ,  etiam  fatis  frequent  demonfirabilU  ^  eft  a&  Eccfrjid  darnel 
natus  inQuartadecimanss).  Equidem  excufare  bos  er lores  confejjbs  nititur Dohijfimus 
Clavius,  loco  citato*  tbm  quod  4  tanttunvnon  plures  fine  errores  in  Calenda- 
rio Gregoriano  p.  1223.  loco  cirato:  (at  illi  dudum  nimii,  pondere  etiam  magis% 
quhm  numero graves) *  turn  qu6d  non  eritabiles  lint  illi  errores,  &  neceflari6 
admittendi  in  Calendario  quod  quidera  per  Cyclos  &  Kegulas  capcu  faciles 
atqufc  uniformeg  inftituatur:  quxmmb  &  evitari  pojfe  illos  errores*  Q?  ipJbaSu 
evitari  tarn  illos  quhm  quojvis  alios*  in  Tabulis  Cbriftinianis  Lunifolarihus  (Mis 
yuoquc  veri  Cyclb  &  captu  facillimis*  ceu  una  ear  urn  jam  fubmiffa  eft  infpecknen)% 
ipfa  femper  teftatur  experientia  calculi  cum  omnium  feculorum  Obfervationibus  pnj^ 
cis  autbodiemis  convenientis.    Contrh  ex  ipfis  Ramaw-Catbolicis  Matbematicis  qui-\ 
dmx  Jpeciatim  Celeberr.  T.  Vieti,  ob  recenfitos  errores  Calendar ti  Novi%  dtfer* 
tl  fcribere  baud  dubitavit*  in  fid  ad  Ecclefiafticos  Dd..  Relatione  ,  edit  J  Anne. 
X600.  &  ipfi  Qementf Fill,  exhibit d\  illud  non  efle  Gregorii  ipfius,  niec  qui-' 
dera  dignum  eo  nomine,  led  modd  Lilianam  &  Aloyfinam  Rcformauoncm,^ 
eamque  tarn  vitiofam  (cm  &  fomon/fratumab  ipfb&aliis)  ut  per  cujus  Cyclos 
£pa£tales,  aliquandd  Novilunia  poflint  degenerare  In  Plenilunia,  &  vicif-; 
fim  Plenilunia  in  Novilunia:  quofani  nihil poterat gravius  in  id  did*  &  quo  nee 
abeunt  Gregorius  Germannus^  &*P.  Scnottus  Organo  Mathem.  Lib.    14.  k 
j^raef.  fcribens  de  Calendarii  reformatione  dcnuV fufcipiendd ;  ardentiHiaiisvo-: 
us  earn  expeti  ab  ipfis  fummis  Principibus  in  Romano  lmperio,  ad  tollen- 
das  confuiiones,  &  incommoda  multa  6  duplici  ftylo  in  Orbis  Cbriltiani 
^jniverfi  Republic!. 

Si  verb  (3)  comparatd  jam  Re  Calendali,  tarn  vetere  illi*  quhm  nova  nmeuni* 
verfali,  ut  citrh  omne  Religionis  difcrimen  aut  negotium  i  naturi  ipf£\reftitui pop* . 
fit  utriverfa  Temporum  &  Motuum  Caleftium  Ratio  (Obfervationibus  femper  confor-* 
mis)  indeque  nativi  CjcHa  Qfdinatio  Fefti  Pifcbatis,  i  Naturtfwul  &  Concilii 


426  MEM  01  RES    CONCERN  ANT 


MmafOUt  Nicani  Cawnibm,  tarn  celfa  Tue  Majeflntb  menti  arbitrandnmfuimfttiten  *  jm 

4c  faces  J*  gp  quanta  nunc  in  ufum  &  commodum  commune  Orbts  CJ#D,  tot  vests,  kch+ 

**»*"«*    amis,  ftjpendik,  fotidtat*,  ac  toti  Orbi  defideratiffima  r  procurare  tandem  Turn* 

*  Non,      Regina ,  immortal*  Gkrite  baSenkt  maneat  reUQmn.    Quodfievatoteo  amkmtA* 

jj^     Jhonomorum  Aloyfii,  Lilii,  ClarH  Qfr.  cakndakt  ratioms  (quamvis  minimi  At 

Natttrd  fimdata)  ut  tanto  apparatu  ad  publicum  referrentur^guambmagis  ***** 

JbgAr*  Majeftas  velut  b  Septentr tone  fit*  affulgens  Cynofura ,  at*  Cfeff  gratiam  vd 

denabit,  vol  hnpetrabit  terris,  ut  /fyodixes  ipjm  Natttra permittantur ,  jhmot 

G**/tf  Cbrifiianas  per  Chriftianianas  Tabulate  in  eemmvma  Temporum  rwkckti** 

g?  Fefioram  concordiam  pertrabere*    Si  verb  ne  boc  quedem  per  fata  temporum  aut 

hcorum  fieri  pejfk  autdebeat,  nonnifium'ca  mea  Tabula,  'ilia  Rxemptam  Catoii* 

ddrwn  fuo  fcopo^  aut  fpe  excidet,  ceu  fola  atiinem  'Catemkrif  Goirt&knvemv 

facilb  per  me  quidem,  (/$  aliter  nonpoffit)  emittendam  plant*    Reiiquum  nibrkmd* 

nut  Oput  Tabularura  Aftro-Chronologicarum  nen  cefabit  ok  id,  fub  ChrtfU* 

niani  Nominis  Regid  Tuteld,  ac  atemaMunificentia  Gloria  cedere  in  ufum  Liter** 

Hum  refiituta  J$nm\n*i<z  &  Cbronohgiai  ceu  peculiari  quoque  aiid  Dedfcaeieua 

totius  Operis ,  totiMutodo,  ad  feros  poftctos,  fiet  tefiatijfimum 

Qua  alia  refiarent  etiam  fpecialiera  momenta  in  Animadverfionibne  DMHffimorsm 
Cen forum ,  ea  in  Refyonfo  meo  ad  eofdem  officiofo  plenilts  expediunttir  (*) ,  ne  X1a~ 
jtftati  Twb  longiori  Epiflbtd  Jim  gravis ;  defiturut  jam  vtrborum,  ubi  uno  faUem 
Fietatis  officio  meum  teftutut  ero  bamillimm  gratitudinis  afi&um;  nempb  quid  in* 
defeffis  precibus  (ceu  novitSupremus  Cardium  Scrutator)  non  defifiam  infink*  mi  fa 
rkordi*  Divinaper  vuinera  Sahatorit  dukiffimi  ardentijfimb  commendare  temporal 
km  &  eeternam  tarn  Benefice  Patrons  Augufi*  Anima  Corporifque  falutem*  fum* 
mis  optando  votir,  ut  diUUeta  bisfuis  interfit  Bonis  Aftro*Cbrmologklss  quibus  uh 
turn  jam  beat  Orbem  Qbrifiiamm*  cujusut  majoribut  indies  commodis parrb  vets* 
Jketur  Tua  Majeftatis  bonitas,  &  ad  publish  merenduut  ndta  munifjamU,  elm 
mentiam  Numinis  devetijfimb  veneratur  J      '/        I 

Majestatis  Tuje 

Humillhnus  Client 

Matthias  Wafi&mfi  D.  P.  ! 

'  P.  S.  Jam  fcriptd  bde  EptfioJd  cum  perpenderem  magls  Dofcffimits  Cen  fores  ftrf+\ 
tore,  quod  fmurum  Solftitium  &  iEquinoctium  Aururanale  obfervaturi  fm« 
ad  explorandam  fidem  Tabularum :  igitur  occupare  btc  jam  antb  obfervanda  ab  ipfir 
(falvd  modb  Meridianorum  different! d)  &  ilia  &  quavis  qlia^confultiUs  du*L  Ap 
proindh  ,  quam  fuprd  memoravi :,  fubtnitttndam  fvfibdc  v  fi f  jubiar ,.  Tabalatiy 
Exemplarem  Calendarum  iEquino&ialium  &'  Soifttcfafiuni  &c  jam  nunc  mu~ 
Uto  in  melilis  confilio,  defcrihi  cur  am,  fjmulque  bis  inclaftrm:ifare  Vfdui^  Tudt  Ma** 
jeflatis  arbitrio  fubmijfam,  an  adjungi  earn \  reliqad  QpetpTaliutarum ,  an  amoverf 
mavelit:  exindb  juffis  Clementiffimis  parebitur  obedient f/fimi.  '  Defcrtptionh  interim 
operd,  Refponfum  boc  meum  alihs  maturius  futurum  paulhm  tardavit :  q\tod  bine 
excujatum  baberi  bumillimi peto. ' 

"Num^ 

Kiloni  Holfatonun ;  ;  ;:*r.  !.;/..     •[  -  ''*.'       ■■<*  .  -     .      ,.      ^, 

/In.  1687.  ad  diem         '  '  lJ%  "' <  \^'v't 

03  /if  1  Uu  .  ■  ■•.-■':'••*.••  \  :  'I  •'■••   '  ,.''.\":i-",  -..'/" 

.  (*)  Cette R^poirfo  fera  aufli  toftrfe  cideflbus.  * 


1 


C  HUtSTJM.U  I.N  ED  E    $  If  tt  D  B.  4*7 

NumvXLI.  Tome  IV.  pag.  5?. 

Plurimtim  Reverendo  Patri 

DttO.  ADAMO  ADAMANDO  KDCIlANSKr  Mathematum  In  Collezi* 
.   Vratislavlenfi  Profeflbri  Pf  Celeberriffift    '        ~ 

;  s.  p.  d. 

Mathias  Wafmuth.  55.  Tbeol  D.  £?  p; 

Pellet  omine  ex  Nomine  fed/ft  Tuo,  Clarijfime  ac  Do&ijfime  Pater  Adamande, - 
quandb  Dlvf  nuper  Urania  bunc  honor  em  babuifti  ut  me  cultorem  ejus ,  non  priltt 
Tibi  eo  nomine  cognitum  aut  de  Te  meritum^  officiofijfimis  tamen  Uteris  amanter  ad  A 
becupare  frior  inque  familiaria  amicitia  fiudia ,  mutuos  noftros  ilfitis  Mufit  amplexut 
Jblkitdre,  nihil  dubitafti.  Beni  fit  Wis  Rtsrawm  fiudiis ,  qutctfuid  earum  in  me 
ffiy  qua,  tim  do&a  Nomina  inclinare  mibique  fungere  volenti  quibus  animus  juxttt 
vtecum  jit)  in  Mundi  cenfus  defcendere*  in  Siderum  curfus  numerofque  mecum  ve- 
nire ,  '&  toto  quafi  Orbe  Cbronologico  morari.  Nee  Religionis  bic  quidem  obftabU 
momentum ,  dum  ex  Afiris,  commune  Or  bis  Cbriftiani bonum ,  communi fludio  peti- 
tnus;  dum  in  magnum  Natura  librum  nos  ducere  pragefiit  Urania  ,  qui  huh  tarn 
exattl  confonum  jcriptura  librum  tantb  firmiiis  confulamusy  aterna  poft  temporalis 
bac  Ccslefiia  afiecuturi.  Atque  utinam  per  fata  bominum  aut  locorum  daretur9  thm  » 
Jincero  inque  publicum  bonum  ferib  propendente  ammo,  qualem  Liter 'a  Tut  mibi  Jo* 
quuntur ,  propiore  frui  confuetudine ,  ac  parili  affeftu  corhm^  Myfteria  ilia  A* 
ftronomico-Chronologica^w^  in  Idei  ifti  meet  profejfus  fum  I  Tabularum  mea* 
rum  avro^ta  thm  candidl  Tibi  communicare^  thm  clartob  oculos ponere ,  ac  Solis 
ipjius  quafi  radiis  in  iifdem  fcripta  efiey  Matbematici  nojfri  D.  Reyheri  ivrStn 
teftimonium  efi.  Quim  mibi  indh  multb  faventiorem  adbuc  lubentiam,  promovendi 
bac  noftra  inter  vefirosj  promitterem!  utut  propenfijpmi  jam  t&mfavoris  Tuifigna 
fatis  luculenta  exprejferint  Litera  Tua  Claritatis  amantijfima.  Quarum  ut  argw* 
menta  x«*i  %iZ*  nunc  legam  refpondendo^  pergratum  ejl,  QuodCekberrimo  fine. 
Hevelio  copiam  feceris  idea  mea:  quamvis  &  ipfemet  ante  aliquot  bebdomadas^ 
per  Bibliopolam  ei  jam  exemplum  mijerim ,  incertus  tamen  ba&enUs ,  an  refit  per  la* 
turn  fit.  Multoties  optavt  animitUs ,  buic  alteri  quafi  feculi  nqftri  Ptolomeo ,  coram 
poffe  mutud  difquifithneproponere^  Warn  in  Tabulis  meis  omnium  motuum  Lunariunt 
(g  Solarium ,  cum  fracejfione  Fixarum ,  admirandam  Revolutionum  barmoniam 
Pbomomenis  &  confejfi  notoriis  Firiif  bebdomadicis  omnium  atatum  perpetub  respon- 
dent em,  per  exaEtiJfimas  fimutque  pcrpetuas  Mediorum  &  verorum  Temporum  & 
Motuum  iEquationes  profthaphasreticas,  femper  ibidem  fimul  exprefias:  qualia 
Cmhrum  admhanda  vix  votis  ominari  aut  credere  fitcilh  quifquam  pojfit^  qui  non  pro* 
prid  oculorum  fide  bic  in  rem  pra/entem  venerit ;  perjpefta  verb  eadem  tamque  octs- 
latd  fide  certa ,  nemb  non  fiupere  potiits ,  qudm  [admirari  babet  meritoque  ob  id 

aeterno 

-  (*)  Loc.  cit.  fcag.  U9.  fix. 

Hhh  s* 


v      *&8       BIEMOIRES    C  O  N  CE  R  N  A  N  T  :    ', 

'*•§*£«  feterno  illi  ftpientiaTFonti  ac  Largitori  graces  folvendas,  ^oft*  ClarbateTut 
ierfcesju-  ar*/V.  2V<»»  wr*  rdife  i//<ftr,  omnia  ea  runt  votia  Aftronomorum  fuperiora; 
ft***1"**  prafertim  &  certante  <;um  evident?*  veritatiti  ipJK  quoqm  facilitate  cognofcendi  eaf 
""  **wf*  ^iwit  Mimdt  ex  Epbemeridibus  bifce  meis  perpetuity  feri  fine  omni  cola* 

*»  (S**  W*  difjfcillvmt flltes*  & prorfh  tarnen  incertisadlfuc^ Scfcmafsm [Trr- 
g&nometricorum  &  fuperfiru&arum  bypotbefitm  accalculoram  cperationibto batknin 
tuquirenda  moleftiffiml  fuerunt.  Jnjguibm  verb  meis,  fiadmiratio  rei  abftrufioris* 
nee  in  Or  be  Aftronomko  unquam  fando  accept* ,  fuospajfim  adbuc  inveniat  dubio* 
rum  fcrupulos  (uti  vix  aiiter  potefi)  nihil  gratius  mibi  accidit ,  quim.  car  Am ,  pro* 
fente  Tabularum  inJpeEtione+  ea  omnia  diluere  (ceu  fapiffimi  jam  faStum'oportere^ 
fyciH  Prudtntid  Tua  autumaQ  ut  etiam  peritis  talium,  ipfa  fenjuum  tvidentiafi- 
dm  fecerit  ornni  exceptione  majorem.  Quamobrem  &  vebemetpet  optem  ;*  Clarimi 
Tua  prafenti  me  plana  eafacere  h  Tabulis  meis  corUm  poffe ,  qu»  circa  poffibilem 
fortfe  alium  jEquino&ialem  Vernum  Mundi  exorfum,  indeque  pau!6  aliatu 
fortfe  poffibilem  Periodum  &  A(>ocarafim ,  aliamve  Lunae  phafin  initialed* 
Mundi  quam  No^ilunialem ,  Uteris  Tuis  inje&a  funt  dubiaz  miraretur  certt 
Tua  Claritaiy  quatk  evrdenter  fiatim  fe  proderent  d  diStis  Tabulis  meis  argument* 
4vpfc/XTtx«  ra7a,  tanti  pracifi  (non  ampliiis^  aut  mintts,  extituri  aliUs  err  oris  > 
guantulumcumque  aiiter  confiituendi  exorfus*  vel  firm ,  vel  media  fpatia ,)  quorum* 
cunque  thm  indiffolubiliter  cobfrentium  in  minutis  ufque  decimis,  continue  ab  initio 
Mundi  torafumerwtun  id  quod  ,  citra  Tabularum  mearum  prafentem  collationem* 
non  nifi  operofis  %  nee  tamen  fat  perceptibiSbus  deduSionibus  ofiendere  licet,  qui 
Epiftola  modum  longl  excedere  oporteret. 

Qpod  verb  Claritas  Tua  objiciti  Fixarum  k  me  determinate  Progrefllone,  non 
&qu&  coargui  aut  fentiri,  ilia  aiiter  fortS  difponenda,  pofle;  Refpondeo  id 
de  Fixis  quidem  Cad  exiguam  temporis  variationem  vix  fenfibiliter  variatis)  veram 
effe  (aut  nibilotmnus  aliunde  fiatim  fuos  quoque  experirenfur  elencbos)  ill*  fuperiUs 
tenianda  forth  variationes  aut  alii  modi,  five  ad  unum ,  five  ad  ptures  faltem  dies 
neditm  annos:)  nentpb  partim  i  Feriarura  hebdomad icarum  indiffolubili  nexu^  a 
puticlo  Creationis  &  jEquinoStiorum  abindi  Retroceflione  fiatim  turbatd  aut 
turbandd  prorfus ,  &  attend  ab  experimentis  Obfervationum  *  fi  faltem  uno  quot~ 
annis  minuto  mutaretur t  partim  6  Nodi  Lunaris,.  ut  £r  Apogd  Lunaris* 
motu prorf its  fie  interverfo  fiatim  \  indeque  ipfius  Lunse  Motu  Dracontico  &  A- 
nomaliftico /*#&  futuro,  nee  quicquam  eorumferente;  nunauam  etiam  re fponfuris 
fie  ad  juffas  &  experimentales  Perias  bebdomadicas  ab  initio  Mundi  figillatim  nume* 
ratas  Q&  aquinoftialiter  &  intra-annaliter)  qua  nunc  refpondent  pracifb  omnia  9  h 
quotumque  dato  termino  ad  quemcunque  datum.  Ifaaci  Voifii  autem  auas  memorar 
utut  DoftiJJimi  alihs  viriy  Affertiones  de  -State  Mundi,  potiUs  vigilamis  bominte 
effe  fomma  y  quhm  doSti  &  cordati  rationes  folidas  %  nee  etencbum  JolidUm  merer?* 
multorum  aliorum  etiam  Dd.  judicio  &  confenfu  pridem  cohfiau 

Allegati  denique  it  C/aritate  Tut  Sinici  Annales*  ad  Annum  Chrifti  32^ 
determinantes  illam  Eclipfin  Solis  miraculofam,  Qua  tamen  reverh  Anno  ejus 
33i  conpletO)  ifio  die  poll  aquino&ium  Feria  ?  faSa  eft  biduo  ante  PlenilUnium  fm* 
pernaturaliter')  non  nifi  fejqui-anni  differentiam ,  A  vuteari  Cbrifiianorum  jErd 
(edque  verd  omrtinb)  importat;  cum  biennium  vulgb  (fed  erronet)  difceptetur  ab 
Qptimis  Cbronologis ,  at  aberrantibus  dd  192  antios  tn  tori  JEtate  Mundi  vano  igi- 
tureatenusillolitjgio.  ' 

De  coetero  imfienfb  gavifus  fum ,  quod  tu  Fir  DoSiffmi  ac  Clarijfimh  ab  bis  if- 
teriSy  quibus  fir publicd  inter  eft  religione^  iff  a  mea  in  Specimine  y  promiflFaradm©* 
dum  probabflia,  eorumque  fundamenta  non  irabecillia,  nee  levis  ad  fidem 
adftruendam  momeoti,  in  Uteris  tuis^  ingenui  &  vel  omnium  partium  poftba* 
kitofiudiOy  ex  ipfis  Ideac'meae  contentis  vpoQpov  ivfim  declarare  voiueris.  Qui* 
&  fubjunltum  b  te  laudoj  quod  nifi  omnia  probfe  cognofcas  &  expendas^  non 
pronunciare  aufisx  vera  ac  folidiffimfe  jafta  effe  o»aia*    ha.  red^  &  orhntis 

j •    •  Ltd* 


XLU 


•2tori>  radix  mn  negds  vUere  hi  &  de  cuhninante  tamen  jubare  anteplmum  too*  Aw*n*fce 

$um  (in  Tabulis  tibtnondum  conjpe&s)  non prafiftinas  judicarex  he  nibikminbt  ex  **  Mfcesj*. 

itto  non  obfcuripr*fentiri9  h*a#  diffiumlari.  Hoc  ergo  reflat  «/*«*,  quod  &unk*  fo*"*1**  • 

iff  voUs  babeo*  &  edito  ilh  fpecimine  meo  maximb  afe&avi;  fcilicet,  ut  intelligent     w^     T 

tibus  borum  fitdi&rtm  &\probatis  Arti/kitus,  quikus  par  fit  artis  bufrn  per  iff  a;        ^ 

acjudicandi  de  alienis  candor,  committatur  d  Magnatsbus  bac  opera  tuftrandi  co\ 

ram  interiora  abdita  novarvm  inventionum^mearum,  ipfumque  Tabularmn  Syfte* 

ma,  Methodum,  Hypothefe*,  Conclofionea  &  totolefyua  unhcum  primario 

eoiiira<ufu  ex  fine  jfc.  gehubk  &  Joiidb  bine  demltm  reftituend®  Concordia 

Anni  &  Feftorum  per  Orbcm  Chriftianum,  tot  votis  ardentijjhnis pridem  defide* 

rata  omnibus  bonis  &  cordtfis.    In  quam  rem  fanl  plurimim  adfumentr  turn  m 

me  &  bee  commoda publica  candor  afferrepojfet^  fi  £?  aliorum  focietatis  veftripe-* 

ritiffimorum  in  bde  artevirorumjttt  ijalifffl,.Gi|ltJam,  Germaniam,  Polonian* 

&c.  Concordes  mccum,  1ml f  tecum ,  fudicrorum  fenfus  &  fludia  in  hoc  idemtropo* 

fitnr* [elicit are  baud gravarhveifa    N^ftrathm^  exferorum  quorundaeti .Matb* 

tnaiicortsm  confhntientia  indits  ad  me  amvolant  fvffrojrta.     Quod  fi tofrbfk hpud 

veftrates  quoque  fiat ;  quim  fuerit  in  preclivii  cupk&jjimos  jam  turn  bujus  tante  rei 

Magnatum  animos,  ad  conficiendum  porrb  totum  negotium,  &  indulgendum  toti 

Orbi  Cbrifiiano  tantum  bonum  babere  faciies.     Deo  tf  Ecclefi*  funs  CMftian*  bic 

veftrd  quoque  vefificari  vos  vel/e  operd,  minimi  dubitate  me  fount  y  tot  ulfrb  dblata 

in  Uteris  tuis  ad  promovendum  hoc.  bonum  publicum  fiuduf  teudatijjim*.     Quo  fine 

bic  mistere  fimul  volui  ao.  Exempt  Speciminis  Afironomiee^Cl¥6Hol6gici  ad  Amicoo 

&  Inteiligentes  talium,  etidmin  Magnatum  Aulas  faventiores ,  pro  lubitu  fubmit- 

tenda:  cum  Seiagtapbiam  ejusmodiy  qualeni  Uteris  defignafii  tuis,  facile  ineodem 

teperirc  fit,  nee  brevioribus  plura  concipi  queant.r*ecpauciora4t>mmumea£e*ex  #fv 

futurum  videatur0    Monita  etiam,  qua  Jubjecit  tutu,  in  me  favor ,  de  mn  immifcen* 

dis  btc  imperti venter  rebus  Tbeologicis,  neduin  acu/eati  petftringendis ,  quacorrigen* 

da  fuerint  vi/a  in  Calendario  Gregoriano9  tanib  mibi  gratiora  extkire*  qub  magit 

ex  meopariter  animo  eademfunt,  ut  memorem  omninb  monuefis*     Gredai  Mb  ua* 

ritas  Tua,  non pacatius  ingenium  noftram  fiver e  Holfatiara,  rite  alfud  in  firiben* 

do  masts  me  propofitum  ba$crt>  quhm  ut  mo/fibus verbis,  dura  exbibedm /trgumenta* 

Quoaequidem  antepaucos  annos  Anti-CQriringiana  mea  Deferifiohe  S.-  Verita*. 

cis  Hebraea*  in  Parte  III.  Vindiciarum  Conringfi  innumera  in  m*  (riulh  mea 

tneriio*  t  eft  an  tibus  tot  publicis  Juffragiis  VS.  fparfa  convitia  &  fcommata  in  ip- 

fius  vindication ,  ego  jaiibus  faltejn  nan  injuriofis  4iluerimy  aut  abfierfcrim:  id 

nibihminus  omnium  Dd.  confenfus  9  Idngi  infrh  ialionis  modum  adbuc  fuijfi  x  ultrb 

tefiatus  eft.    Jliaquin  non  nifi  modefte,  &  veritate  non  magis  fuadenter  qukm  ra* 

tionibus  cogentibus *  experiri  cum  Amicis  amo.     Dum  t  Verulamii  mdnito  reStifiT- 

mo\  non  excogitandum  atu  fuigendum,  fed  inveniendum  eft  in  Mating,  quid" 

ea  faciat  aut  ferat.    Ubi  &  illud  DoSiJfimi  Ga/lorum  Matbematici  Dn.  Bulialdi 

meum  libensfacifi)  ex  Aftron.  Phil.  pag.  95;  boni  viri  partes  agit,  qui  non' 

ibUim  quid  reftum  fit ,  oftendit^fed  etiara  quid  pravum,  quid  diftortum;  ut 

ab  offendiculis,  quae  interdum  reftatn  viam   obfident,  caveatur-    Praut  fif 

ipfe  vicijfim  mixime  detreclo,  commuftem  banc  Scribentium  firtem  experiri \' '  librart  * 

penfariy  exigii  Imb  id  ultrb  depofco ,  cum  Veritas  nihil  magis  wetuat,  quhm  ab/bon- 

<#.    Ranc  in  aUis  ego,  vos  in  me9  amabimus  rede  &  uti liter  fcribendi  ratio'nem*: 

Fortunamfeupr&mium,  fie  quo  fct  ibis ',  longk  gf  inexplicabilibus  meis  nonprorfa 

indignum ,  committo  prudtnti*  &  afihnationi  eerum  Magnatum ,  qitibus  mintnit 

obfeurum  effepoteft,  quhm  immenfis  fumptibus  &  mult  is  Auri  talentis,   ea  fruftrto 

attentatajmt  omnibus  feculis ,  qua  in  Tabufio  nune  meis  ex  vero-demUm  reftimta> 

ejfe  natural!  fwe  reditudini,  in  fa  ocuhrum  fides  facit  tefiatijjimum.    Edith  Ope* 

ris  fat  luculenta,  fie  tamen  adornari  potefi%  ut  10.  forte  Imperiaks.  pretium  Libri 

nmexcedati  quod  fat  parabitis  oopkefuerih     Tu  interim  >  tfir  Qariffime*    quod 

vinculum y  amicitia  und  fcriptione  injicere  voluifti,  arQiits  conflringes ,./fr  fuamjprbt 

Uhh  3.  mitm 


dc  Piccci  ja-  M/* ;  &me*9  imbtUA*  ftudia  in  me  quoqve  amort  &  curare  pcrgt.    Dabam  Kitlto 
***»«*•   oi  Hoijawum,  &k*i  AptiHs  Sty/.  Fet.  Jmtg  1678*     .  • 

XUt-   JBf***^  hrttuAaut \med*ffe.videbitvrr         .  >..vj     J%  Jfow.  ArftAh   .  »;/•* 
fiivofira  ambmm  Htlra  typh  publican*.  .  v.*  ;?  ••,  ,  •  .    .      ^ 

**r>  me  quidem  lubentt  id fyri  poufl y.  •.  -mat  Of.  &-4fi 

etitque  pro  ahorum  -infimatione  de  tot*  >-.  .     ,  r  ■- 

0^/w.  Matthias  Wasrttuch  D*  A.  P,^ 

Ndm°.  XLH.  Tome  IV.*  pag.  57. 

Epitre  du  Qofteur  W&fmutK  \aux  Cenjears  de  Jon  Ofr 
vrage  AfinhChrmiologique  (^). 

Nominuoi  Mun.  •  •••«••  Ct) 

'HonomifluUis  Operis  Aftro-Chronologuri  Chriftinia- 
?  iii  Cenfofibus  Daftiffimis 

Gratias  Vtftris  Dignltatibus  Peturandis  babeo  plane  fngularef,  quod  benevoU 
toon  miniis  ac  bonorificd  compettatione  Lit  er arid  ^  me  de  abortis  titm  dubiis9  thm> 
jujiis  corre&ionibus  circa  ea9  qua  Auguftiffima  Regius  Immortali  Nomini  Sacrtt 
ijfe  volui  Aftro-Chronologica9  certiorem  reader e  volueritis.  Parui  extemplb^  eaqut 
omnia  ^  qua  minus  Cdmmoda  vel  iqgrata  ejfepojfe  imellexi,  fufiuli,  aut  alia  fubftitui 
fsihil  ofenfura:  ceu  fpecialibs  obeaientiam  debitam  teftatus  fum  +  in  bumiUimo  tneo 
ad  Reginam  CJementiJfimam  Refponfb.  Nonnulla  enim  eorum  mitiorem  adbuc  ad* 
mittere  interpret  ationcm  mibi  vifajuntt  verbi  gratid9  Cyclum  Indiftianis  Ra- 
man© (delendum)  mn  intellexi  Cyclum  aliquem  Roman*  Ecclefia  Pafcbalem9  fed 
tantlim  ilium  Jndiftionis  15,  Annorum  &  Casfare  Augufto  vel  Conftantino  ccep* 
t<*y  &  Pofleh  alii s  Imperatmbus  iterate;  qua  nihil  ad  Re/igionem,  fedadfohen* 
da  multibus  ftipendid  fecit :  ieitur  faltem  vocetn  Roman©  fuftufi,  &  reliqua  ibu 
demfhi  per  Naturam  aut  aiftoriam  certa.  Qub  &  illud  pertinet  de  Annis.33! 
iEtate  Salvatoris  pad!  in  4to.  Pafchate ;  (contejlantibus  idem  mibi  plurimis  Rb* 
mano-Catbolicls  Autoribus)  &  nati  proindfc  in  Menfe  Tifrifive  Oftobri;  ceu  boc 
ipfum  b  LXX.  liebdomadum  Danielis  computo  gcnuinoy  in  Pindiciis  meis  Hebra'is* 
mi  plenb  planique  demon/lrato,  atque  aliis  rationibusy  indubiiatl  jam  con  fiat.  Hi* 
florid  bde  auoque  in  parte  nihil  derogante  confuetudini ,  fif  liber tati  Ecclefta,  ad 
diem  1*5.  jbecembris  Nativitatem  Salvatoris  celebrantis  dudiim  &  celebratura  por* 
rb:  prout  non  offendit  Anni  Cbrifliani  initium  h  Januario^  licet  Natura  id  repetat 
femper  ab  aquino£tio\  ut  Q?  Dies  Dominica  feriata  Cbrifliani s  ^  loco  Dies  Sabba- 
*&•  Quorum  nihil  mutari  opus  eft,  ut  quorum  nihil  turbat  ullutn  Calendarum  no* 
iuralium  tenorem ,  /ignis  Zodiacs  conftanter  parem  7  utifas  eft.    Ita  quoquh  Bifler- 

tili* 

{*)  Loc.  eft.  pag.  130.  Ac. 

(t)  Les  laomes  qui  fo  trouVent  dans  cette  Lcttre,  £toie&t  dans  la  Copie  que  j'ai  r& 
(ue  de  Rpm^  K  •    '      ., 


CHRt&TINfrRBINE    D  E    SUED  E.    43, 

me  Diei  inftrtjayiw^  ewdem  t&enjn  fieri  in  February  ,  l&uHB  Idfom  j*    APVen<uee 
lii  .Cmfrxi* :.  fid,  cjtm  M  difturbef  \ilkt  W#*kj  qsmerwn  dierum  Jtfenfis±  &  nu*  iy^Uu- 
mra.  didttem  Arty  na$iva  (m*  dU  bis  <//fl*  Sexto  KaUnd.}  ipfamque  ad*$  J£-  «a&tivar. 
jmtodi*  murverto*  Bifwiktwm  ^tiva^z.quod  fijqm  <rgh pkceret  deiriceps  '-Vn^' 
Cbrifiiani  QrhfS  Capkibue  per   unwerfa/em  Cak*daru*\  rcfiifuthnem  ab  origin*     v LII     ' 
Mkndi  uaiivm*  MM  &  Warn  fieri  bifiextiktippe  odjinctn   Anni  AfiranmicL 
(proximt  ante  ASfumo&ium*,  ubi  mm  turbo*  fuicgum^fint  id  ipfum  qttoquc  nihil 
aeehutret.  Mum  Meiigiamt  di/brim****,  WW****  >  Jad^fitimi  fie  ciyijis  dierum  no* 
men*  &  otd*m  Afatfto,  iiw^pi  jdjaupfus  Jmper  Aftrenomiv*  dierum  Ann( 
jkmmhMimi  fm  mc  firtaUter  ea^uftfm^r  cum  Nttturd  con/enfus  demonftra^ 
dm.tfiinrum.iito  ceffifoeffivem*  &l<ijffa^Ndfurlcwfiquenti*9  aqui  ac  ip* 
fit  NaJu*4^tm »: ^««rA 4/M. /^<^M| *«ifr%V ^/iryWtf  liberi  eruni 
quoad  verm  *mdbiwui:fo\N*tor4.***tmmiis  da  Religion*.  Interim  tamen  fufiuq 
&^qtKe4hfn(qmMKamkMWidfa)  «w><#;  rati*  denomination    Motus 

Q  in  .......  , 4  •» .  •  •  Jam  ***  magis  fiofe  [brffimt  verbis 

dtci  aut  afferi  verm  putm,   aiqpe  fai>...Jw  f£ifur  ut  uefier  quoque  canckr  £# 
^httmanitas*  Honorasifftmi  &d.  Cwf&u  *t1»  alitor  jnterpretari  vela,  per  ration*! 
Cmli  &  Temporum  invio/abiles  rogarem ,  nifi  jam  ultrb  i  vefird  integritate  fane 
mibi  affenfum  tarn  aquum  flipularer. 

De  cotter 0  vebementer  gavifus^  mibiqui  gratulatus  fum9  quod  vefirum  quoque% 
Fh^pldri/fimi  dtque  DWijfimiy  album  merer i  calculum  potuerinf  Inyent  tones  mem 
Aftro-Cronologica  jam  a  16.  annis,  omnesmibi  animi ,  corporis  &  fortunarum  w- 
res^ae  bono  quod  fimtit  afiimabitury  exbaurientes ,  fid  Divina  tamen  gratia  ac  be- 
nignimi  mieli  accept*  ferenda;  ut  fine  cujus  fpeciali  indultd  impofibilem  plant 
banc  fuiffe  totius  Munai  ApodiQicam  Refiitutitionem  uni  bomini  vefier  non  minus 
ac  \alHrwxt  prided  in'  me  bttiignus  affeftus ,  etiam  apud  exteros ,  pie  judicabit.  Nee 
enim  efi,  cur  minorem  mibi  addicam  favor  em  a  Romanis,  Romanus  &  ipfi,  per  A- 
VfUn  waftmttfr+\  b\NMH  Roman* gsnfip; 'J?fpfapi4>(t^#0gefitV<tfo 5*  fflhntfFum 
mtrearum)  MatHirftt  Zocga,  cyjus  (ptyotoiw;  ipfi  futo;  qui  circa  Annum  Cbrifi 
H  157Q  yei Mo^in  psregtmatme  fitd ,  debit**  ad  Aulam  Szueri#tttfem>Mt%(i?oIica* 
ni  Duels  Johannis,  ibidem  Concionatoris  Autici  M.  Stampii  qpctd9  R^ligiotiem- 
juxta  cum  filid  Annd  ejus  amplcxus,  in  eddim  Auldfubftttit  aliquot  annis,  h  Cubi- 
tulis  £f  pa&bus prjmitm  UtHn  Qucis,  pojfea  &  llotfatiti  Duth  >G<*Tw$krrfis  Johv 
AdoIpM.  Ex  illo  Romahf  2Toiig3e  matrimonii  +  curri Rdmdnam \  Jangufrie 'Ufa- 
term  attineam  gentem^  wn<  da^Oj  ^ut»t^refvm^§{va/ltntmj  peculiari  pr<z  aliis 
favore  ampleSi  baud  deafgnaluri  fit  is.  ~  Quod  maximi  omnium fiet ,  fi  AuguftiJJimdt 
CHRKTINjE*  cujus-gratiam  mibi,%C(eli  favor  indinavir  ?  clemtntijfimum  in  me 
iffeHtMi  Orbi  eYudito etiaWapud . Rft&os jam  decatotafum ,  vefird  quefurcommp** 
datione  portb  mibifervere  ftudeeth  integrum ,  burntf/intis  obfitjuiis  punquam  non 
demerendum.  'Qua  (am  fujiut iujaxand^  p/urima  fuerant , J  circa*  ipfa  *  Afiro-Cbro- 
mlogica  Epifiola  Peflra  Capita^J9r/i  Houdratifiinlt  compendio  nunc  feu  brevi  qua- 
fimanu  me  perfungi  pofje  putavi,  admaturandum  eh  milts  meum  Refponfum%  (jam 
turn  extrafiius  ac  volueram,  per  Tabufc  'fi^tf  'mptgfit  titftrjfitianem  (fi  unit  mine*  - 
rem  bic  eadem  pridem  return  argument  a  in  utramque  partem  ventilata  y  cum  Rev. 
ffiro  /VKochtfnsky  Prof,  (fiddhtcfttpenefi^  .afopta)  Mutbem*  Brtfavienfain- 
db  in,  Poleiri$m  evecatoi  e  quiiut  plenior  omnfum  perceptiofacili  dtbitur,  qui >  w<>, 
nUtdmga s  denuh  Commentationes  fuper  Us  prdiri  nunc  opus  firet.. 

Quid  vert  Warn  atsinet ,  fubfinem  Epifio/^/Jedi^ferMde^e^amdjevhrathne^ 
Arcam  Natttrotis  erga  NtdwUattm  lUgin*>  fonfiffit  iiktd  ip  reyelatd  firmer  per 
6&-gcnto.f^arin9*,.Atimarnhl#&fiiK^^  fimui  &  Syncdijd*  (Ma  fiiJicetK 

Novilvttiati,  bievtrb  Phafium  fimfltrvfrftoitarum)  £f  quidem  ad  Grajptm  tw^ 
mddb\eu*de»t)  fid  ad  idetmmimtum  Qr^us    Anomali** m  Vn^b  profthflpfiaere^ 
fea  quoque  (  non  locales ,  fed  ipfie  temporalis  )  in  con(lru£Fis  fuper  eo  TaFu'is  fimfr 
liter  recurrentes ,  ftatim  jucundd  facilitate  pofiunt  qmdvis  Ntorfunhtm  nleditm  Mup- 

di, 


43*         M.EMOIRES    CONCERNANT 
H]  &quam#bit  ejus pbafin  redden  •.•-<• 


NlMn  bebdomaditas  ordine  in  id  ffoceflhas ,  per  totum  Mstodum*  Non>v*ri  AJlhlogicum 
XLlll  tfiquoi  fignifkatum  h  eb  latere  dixi ,  fed  tan&m  memorable  efe  talis  Pteftbapb^ 
retic*  Revolution's  initim  circa  Nativhatem  Regime  ;idemque  nunc  dtnukredw** 
#W,  prodftvro opere  Qhrifthifanb  tdRum  artNtorVfa  derHenftrative.  Plura  mcm$* 
rare  erat  animus  WEfrmpHs  Jcmpturlfot-Fifllpm flotoUmadicarumj  ad  centum 
Oatum  dim  'MttiWhr  Jims  M&hrum  &  preximirum^  (^/h^ecukrummka^ 
tatfs\  in  Goldtffti  £l3to^l-M*M&'4  ^iorvmMe4&iiiusfubHeh  &  SamiL 
Cajendario  Hiftbfico i  qtks'Jtopl*  #«%"*' Utkf^rofdemm  pe* cattiulum  i  Tab*  fuds« 
ejuftmc  Camnto  in^S&t.  Xl  argument*  utique  certiktdmir  uUlibet  trrefrugabiS* 
Sed  temperhangufli&plitribvt'nunc- excluder  >  in  aSud tempus  differendis.  Hifca 
igitur  pnio,  uhimum  io&  vobh  vet  urn  eneum  obfignande ,  ue  in  commune  OrbJs 
Gbriftiani  commodity  aibmum\  Mri  mecUm  ajfe&u  aafelerti  indufirid%  contende* 
reporrb  velith.  :  Sic  £>tus  vbs  fitm,<meiiimniumq**  fomrum  promavendit 
fiitdiir.    '    <  ••■■  '•    -w-   l>  '-»-•  *  -\  *>-  c'*'  * '.   }  '<■   •"•  ■  •  %.'-    ^ -•*  -    ' 


Kiteni  mifi'teruk  £  *£  >'    ''  v    --  ■  ■  .y    ■    -.  . 

Jprilis  Jn.  \6*7*  S* Ckrlf.  F.  Dignkattm 

smui  officios  ftodie 
.    \;     -  4    *ddm§imu*    ,  ; 

-  Matthias  Waaotiuiu  P.  D# 

P.  £  Brentorium  atiqueA-  vttdi  fitcdn&um  faemoiuaiemlone  difignavi^  de  Ca* 
lendali  Emendatiofte  Univerfali9  fi  placeat  ea  fieri*  fir  ma  at  que fidbilis ,  ferOrbem 
Cbriftianum:  non  verb  aufusfum  id  flmui  mittere  9  ne  quid  prafefimt  mikfumpfiffi 
ridear.    Sjubear,  mini  quhm  primlan  potefi. 


•  Num*.  XLIH:  Tome  IV;  pag/57. 

Epitre  dcs  Cenfeurs  Romains  aujujet  de  POuvrage  A/lro-* 
Cbromlogique  du  Dr.  Waffnuth,  i'crittfa  la  Reine    • 

crtRisTiNE.  ,.  ; 

ItEGINA  O0M*NA,  ^        ,  ;       1 

Vidimus  ea  qua r magiftratiter  &  eruditijjmt  fcripfit  nobis  D.  Mathtat  Wafmuth 
in  Apokgidm  fisi  magni  Opetis  ad  Majtftatem  Tuam  die  23.  Jprilis proximi  lapji3 
mh  cum  bonorificis-  Uftiris  ad  net  trahsmiffi}%  de  quibus  tibi  &  tanto  viro  gratiat 
babemus  plani  fingntares  s  &  cum*  in  eh  profiteatur  ea  omnia  fafhtltffe  qua  mhtus 
comsnoda  vel  mgrata  SacrofanS*  Catholic*  Ronton*  Fid*i*c]Jipqfe  intellexit  advert 
fbs  Gregerianam  Cornc&ionetn^  cut  ex  Build  Gregonii  XIII.  uUi  bominumaufiv 
temcraftb  opponere  non  licet,  nihil  reftat  ndbit  dicmdum prater  quhm  quod  toagis 
atfho  magis  opus  &  rejjgnattouem  tanti  vki  cotbmcrtdare*  Hoc  utmm  tantum  refine 

dicen* 
<*)  Loccitpag.  77*<&c;  K  ♦»    ,.,..,;.. 


CHRISTINE    REINE    DE    S  U  E  D  E,    435 

jkendvm,  quod  apudnos  re&i  non  fomtnt  verba  fequemia*  non  admihenda,  ubi  Apjfemfi* 
non  prepofha  per  trmtearcam  videlicet:  Quo  &  illud  pertinet  de  annis  33^  seca-dewtesju- 
ce  Salmons  paffi  in  quarto  Pafcbate  (conteftantibus  idem  mini  plurimis itiicativc*- 
Romano- Catholids  Ai»aoribus);  &  natiproindt  in  menfe  Ttfri^  fciScet  Ofip-  N 
bris\  ecu  hoc  ipfum  fe  70.  bebdomadwn Danielis  computo  genuine  in  Vindi-  XLIUL 
ciis  meis  Hebraifmi  plenfc  plan&que  demonftrato ,  acque  aliis  rationibus  in- 
dubitatfe  jam  conftat  &c«  Habemus  enimper  Teftes  omrti  exceptione  majores  Anna 
trigefimo  ficundo  Cafaris  Oftaviani,  Marco  Valerio  Meffalfc,  Q?  Publio  Sul- 
picio  Quirino  Coff.  defcnptiomm  totius  Orbit  deeretam*  de  qudfit  mentio  Cap.  \u 
fscundim  Lucam,  &  ad  finem  Anni  qvadragefimi  primi  ejusdem  Imperii,  Caio 
Lentulo  Getulico,  &  Mario  Meflalino  Cojf.  Sexto  Kaknd.  Januarii,  die  fcilh 
get  2f.  Qecembris  Chriftum  natum  in  Bethleem,  crucifixum  autem  in  CMtate]t+ 
rufalem  in  Plenilunio  Mentis  Ni/a*,  cut  tunc  eemporis  rejpondebat  23.  dies  Men/it 
Martii.  Utique  nobis  fummoterb  difciplicet  Nob.  D.  Wasmuth  in  bdc  Parte  obftativt 
comrarium  ejfc  quondam D.  Francifco  Lever& ,  dum  in  iisdem  Ittteris  fuis  fatetur  ne- 
minem  omnium  Gentium  cam  eo9  vel  in  Aftronomisl  vel  in  Chronologic  pa- 
ria  feciffe  &  non  fanfe  amicius  aliud  fibi  peftus  in  hifce  exftitiflet  fub  Sole 
omnibus  Tychonibus,  aut  Copernicis,  Hipparchis,  aut  Pcolomeis  longfc  pre- 
▼aliturum,  fi  fata  feryaflent  &c.  Etenim  Z>.  Francifcus  Levera  in  ejus  Opuf* 
aulo  (quatenus  non  babeat  D.  Wasmuth  eidem  tran/mittendo)  de  invifta"  yeritate 
Anqi,  Mentis  &  Diei  Paffionis  &  Refurre&ionis  Chrifti  Domini,  ejufque 
Nativitatis  ex  vetuftiffimis  Sanftoruta  Patrum  Traditionibus  &  Conftitutioni- 
bud  Apoftolicis  totiufque  Ecclefiae  Preceptis ;  Demonftrationibus  Equinoo 
tiorum  Pleniluniorum  &  Feriarum  certiffimis  comprobata,  edito  Roma  Anna 
166$.  in  Coronide  Opens  fie  ait.  Igitur  ex  haftenis  Hiftoric&  &  Aftronomicfc 
plenfe  demonftratis  &  fecundiim  Evangelicam  Veritatem  ac  San&orum  P.  P« 
vctuftiorum  San&iones,  Decreta  Traditionefque  omnin6  venerabiles,  quibus 
flandum  eflet  in  dubio  fecundum  Theologorum  omnium  fententiam ,  etiamfi 
de  vericate  non  conftaret  prout  evidenter  acjpleniflimfe  conftat,  neceflarid 
concludendumeft,  quod  Chriftus  Domtnus  crucifixas  fuit  Anno  fuaesetatia 
34.  labente  die  Veneris  23.  Menfis  Martii  inter  fextam  &  horsm  nonam 
diei  in  Plenilunio ,  &  refurcxifle  Die  Dominico  25.  ejusdem  Menfis  Martii  < 
in  Aurora:,  &  in  Cap.  X.  ejus  Prodromi  ubi  de  Epocbis  &  radicibus  temporum  A 
pagind  22.  ufque  ad  237.  probat  Natum  Chriftum  Dominum  anno  ab  Urbe 
condica*  752.  labente  ad  ejus  fin  era.  (in  quit  ille)  deficiebant  fer6  quacuor  Men* 
fes,  fdlicet  quantum  eft  a  die 25.  Decembris  quandd  natus  eft  Chriftus,  ad 
diem  21.  Aprilis,  quandd  incipiunt  anni  conditae  Urbis,  &  ideb  probat  boe 
jeUciffimum  Santa  nativitatis  tempus  eveniffe  Anno  quarto  Olimpiadis  194.  jam  A 
fix  menfibus  incboaft*  fcilicet  quantum  eft  hfine  Junii  feu  Solftitio  aftivo,  quando 
Olimpiadum  Anni  fumunt  initium,  ufque  ad  diem  25.  Decembris*  cum  natus  eft 
Chriftus  ,  &  ideb  anno  775.  ab  Epocbd  Olimpiadum*  ftcut  etiam  firmat  Jo.  Lu« 
cidus  inLibro  de Emendatione Temporum  in  Opurculo^deDiePaflionis  Chrifti 
Cap.  9,  pag.  181  &  182.  Item  Salianus  in  Annalibus  ab  Epocbd  Nabonafarii 
747.  labente  7 1 1.  itidem  labente  ab  Epocbd  Inftitutionis  Anni  Nume  Pompilii  323* 
labente  ab  Epocbd  obitOs  Alexandri  311.  ab  Epocbd  Seleucidarum  &  anno  denique 

JTuliani  45.  ad  cujus  finem  deer  ant  dies  6.  Ideoque  die  25.  Decembris  anni  45. 
ulii  C&faris ,  tefte  eodem  Lucido  Cap.  4.  lib.  4.  de  Emendatione  Temporum 
pag*  39*  &  Rheinboldo  in  Tab.  Prutenicis  poft  inirium  Canonum  pag.  u» 
&  in  TabuU  direftionum  praecept.  20#  Eratenim  annus  42.  Imperii  Augufti , 
ficuti  affirmant  Eufe&ius ,  Orofius ,  Eutropius,  &  Paulus  Diaconus ,  fumentes 
annos  Imperii  ejus  h  primo  Confulatu*  qui' annus  42.  erat.  Juxta  finem  videlicet 
prope  ante  Kalendas  Januarii>  quandb  OSavianus  accepit  primum  Confulatum ;  ft- 
cuti  babetur  apud  Orofium  lib.  7.  Augufti  Cafaris  ibi,  pofteaquam  imperaret 
propemodiim  anno  4*.  natus  eft  Chriftus.  IdeopriUstonceptus  juxta principium 
Tame  IF.  Iii  snni 


434         MEMOIRES    CONCERNA  NT    . 

Affuriice  anni  42.  Augofti  Csfarit>  ut  videta  etiosn  eft  in  Jo.  Lucido  in  di&o  Gpufculfe 

4tflScttjii-  de  Die  Paffionis  Chrifti  Cap-  9.  pag.  181  &  182,  &  Jofephus  Scaliger  in  Life 

Sificatms.    j  je  Emendatione  Temporum  -pag.  237.  2V*«  *£  injiitutione  Anni  Juliani  f «• 

1  NunL      rap//  Koiendis  Januorii  anni  45.  *»/*  Corr)?j  adventum  cum  differentid  fix  circiter 

XLlli.     dierum,  perqudm  muhi  Cbronologi  ballucinati  funt  refpe6k$  continuations  Feriarum 

ufaue  ad  primum  Confulatum  Oftaviani*  qui  pariter  ,  ficut  jam  diQum  eft  s  cmpit 

Kalendis  Januarii,  effluxerunt  anni  tret  exa&iy  ideoque  cmpit  regnare  Oftavianus 

anno  4a.  ante  Cbriftum  d  primo  Confu/atu  cum  diQd  differentid  fix  dierum ,  ficuti 

firmat  idem  Jo.  Lucidus  de  Lib.  4.  Cap.  4.  de  Emendatiope  Temporum  pag; 

39.  ubi  de  Monarcbid  Romand  efujque  initio,  &  bujut  Cbronologi*  Veritas patoi, 

jn  Prodromo  d.  Levers  de  Motibus  Solaribus  &c.  &  latiits  in  Dialogo  Sa% 

vinii  Muti  &  Mercurii  i  pap.  3a.  ufqufc  ad  40.  atqufe  in  Clypeo  Veritatit 

Dionifli  Venanelli  adverfus  Vindicias  Michaelis  Manfredi,  etiam  per  fuppu* 

tationes  antiquiffimarum  Ecclipfium  ab  Hipparcho  obfirvatarum  faftas,  tarn  per 

Cbrifti  Domini ,  turn  per  Julii  Cefaris  epocbas,  radicefque  certiffimas  exbibente$ 

infallibtliter  Plenilunia,  Novilunia ,  Equino&ia ,  &  Solliitia  omnium  ficulorumper 

fu<£  demonftratur  Chriftus  paffus  labente  ejus  statis  anno  34.  qui  fuit  786.  ab 
Jrbe  conditd^ad  cujusfinem  debcbatur  unuscirciter  menfis,  nimiritm  quantum  eft  £ 
die  23,  Martii,  uj'qae  ad  diem  2U  Aprilis*  in  quo  Roma  fuit  condita,  primus 
303.  Olimpiadis  a  novem  menfibus  incboatus,  fciticet,  quantum  eft  it  fine  Juniifi* 
ve  Soiftitio  JEftivo^  ubi  anni  Oiimpiadum  fimpfirunt  initium  *  ufque  ad  diem  2jv 
Martii  ubi  Chriftus  Dominus  re/urrexity  &  proindb  annus  Z09.  labens  ad  epocbam 
Oiimpiadum ,  ficundUm  Jo.  Lucidura  in  d°.  Qpufc.  de  vero  die  Paffionis  Cbrifti 
Cap.  9.  fag.  181.  gf  182.  &  Saiianum  in  Annalibus  Ecclefiafiicis  78.  labens  ab 
apocbd  Nabonaffarii  745.  fimiliter  labens  ab  injiitutione  Anni  Numa  PompUii  357. 
labens  ab  epocbd  obittis  Akxandri  Magni  &  79.  labens  epocba  anni  Juliani  It  Ju- 
lio Co/are  injlituta,  anno  Tiberii  decimo  oSavo.  Hacque  omnia  probat  etiam  Dus. 
Levera  adeb  cbarus  eidem  Dno.  Wafmuth  exbibitis  atteftationibus  Patavii  Pauli 
Epifiopiy  Jo.  Jacob!  Hayulini,  Abrabami  Bucoluri ,  Henrici  Pbilippi  Radery, 
S.  Anfitmi  Buclierii,  Poflevini,  Salmeronis,  &  a/iorum  muUorum  ad faturita- 
tern  de  Synodo  fuper  bdc  controverfid  babito  Csefareae  Paleftinae  tempore  fan  ft i  Vic- 
toria, &  fuper  auod  fcripfit  B.  Clemens  I.  Pontifex  Maximus  qui  anno  59* 
poft  Cbriftum  ad  Pontificatum  pofl  Lini  mortem  pervenit  in  Adnotationibus  ad  Con* 
ftitutiones  Apoftolicas  Cap.  18.  lib.  5.  neque  obftat  continuatio  continuata  Feriarum 
fuper  qua  magnum  inyat  fundamentum  D.  Wafmuth ;  nam  retentd  Jutland  cor- 
rt&ione,  vel  non  retentd \  reftat  adbuc  in  dubium  id  quod  notat  Cloccius  in  Kalen- 
dario  Gregoriauo  Cap.  <zr.  quod  fiilicet  Idolorum  Sacerdotes  tempore  Julii  C&faris 
err  or  em  in  Intercalations  commifirint,  quern  Auguftus  poftea  correxit^  undefiterit 
ufqui  ad  annum  Domini  quartum  inclufivi  alia  littera  DominiCales,  fubdens  Cloc- 
cius. Itaque  Dominicales  litterae  jusea  prsefcriptum  Kalendaril  &  Natali 
Chrifti  ufqufe  ad  annum  quartum  inclufiv&  diverffc  funt  ab  aliis,  quascor- 
reftio  Augufti  Caefaris  debet,  fed  poft  annum  quartum  nulla  amplitis  varie- 
tas  intervenit^fif  funt  qua  pro  nunc  Maj.  Tua  exbibere  pojfumus  a  Nob.  D.  Waf- 
muth animadvertendn ,  [per antes  ea,  qui  pollet  fiientid \  excellentid  atque  erudition 
tie  Tibi  ejfi  fatisfadurum ;  interea  dum  eidem ,  fibi  incolumen  deprocamur  felicitm* 
tern. 

Rom*  20.  Junii  1687. 


Hum* 


/ 


CJTiRI5TrN£  REIJtfE   DE    SUEDE. 


43* 


Numo.  XLIV,  Tpme]  IV.  pa$.  S7.  m^^ 

Copiede  la  DMmei  la Reine  CHRISTINE,  mifidemnt  Sir 
'Matthias  Waftiuthi  Novum  Opus  AJlro-Cbronoiogiqm  (*V 

v  ;  CHRISTINA 

Succor um  Regbu* 
Augufta, 
SecuU  miraculo  prafentis  * 

Ftauro  Pofterorum ;   • 
Qjiandbpoft  Regios  ortus^ 
EtauSam  h multts  retrb annis 
Literarum  juxth  ac  armorum  gloria  n 

Sceptrorum  Ma j eft  at  em, 
Jpfa  tot  tropais  ac  triumpbis  exfaturata 
Bla  Regtti  Sceptrorum  ac  Armorum  exuit  nomina  ,' 
Ut  inexbauft*  eruditionis  omnifque  human*  Jqbienti* 

Auguftiora  inaueret: 
yam  verb  turn  Regnum  ampliiis  aut  Mundl  partem 
Sed  Mundum  totum  tempori  ac  cce/o  fuo  reflitutum 
m "  A    '  •  Aprlmordio  return 

{Singulars  diviitdt  bonitatis  grafti  nemlnlpript  dat* 
.    ~       Suss  nunc  donate  voluitt 
-    -  Parario 

ExceUenttJfmo 
Olivekranjb 
Regis*  fumtibus  toti  Mundo : 
;  Atque  indl  amplius  nunc 

Arduum  Mud 
Calendarium  Negotium 
Summit  Terrarum  Poteflatibus  ufyue  propriuml 
>  Totique  pridlm  Orbi  defidetatiffimum 
Pro  incontparabili  fud  prudent  id 
Etjudtcandi  de  bis  quoque  peritid 
„  Infejufcepity        .      . 

;  Summatibus  Orbis  Cbriftiani  infinuandum ; 

Tanttm  eterna  memoria  gJoriam  merit orum  gratuland* 
'     :.  Sua  Majeftati 

Htc  debitam  gratitudinis  aram 
Suo  non  magisquhm  SecuU  nomine  ereSam 
'         Dat%  dedicate  con feet atque 
Auguft*  Patron*  munifaemij/itna,  Domina  clementij/tm* 

Cliens  bumilRmui 
Audor 
Matthias  Wasmuth  D*  P. 

Num. 

(♦>  Le  tltre  eneft:  MATHJjE  WASMUTHI  Novum  Opus  Aftro-Cbmehgicum, 


Ilia 


Num. 


43<J      .  MEM  OIRE  S    C  O  N  CERN  ANT      j 
Num°.  XLV.  Tome  IV.  pag:  114. 

*LV'  Lettre  ae  PEmpereur  Leopold  au  Roi  Charles  XL 
'    enfaveur  de  la  Reine  CHRISTINE  en  1683,  (V    ' 

Hum  in  Curt  J  Romand  fubfidia  in  helium  adverf to  Ottomannum  ftrenui  gef en* 
dum>  per  Ablegatum  mfirum.flagUaremus^pofiuJata  bac  nojlra,  egregiis  SereyiJJi* 
me  Sued*  Reginam  CHRISTlNAM  officii:  fuis  fuljtffe^  grato  anitno  fenfimus. 
1  Adeb  mnpojfumus  non  vol  a  fue  Serenitatis  viciflim  accuratb  t>rovebere  at  que  negotia 
ftbi  cum  Serenitate  vefirdjntercedentia,  commendatione  redaere ,  quo  nimirltm  faci- 
/tare  atque  optatiore  in  Ufdem  fucceffu  potiri  ac  gaudere  queat.  DiQe  etenim  Regh 
ne  Serenitas  infigni  affeSHs  &  caritatis  fenfu,  feeder  at  am  noftram  cum  Serenitate 
Fefird  amicitiam  ampjexa  mnfolitm  eft>  Jed  eandem  enixi  fuoque  ftudiis  fuis  fivers 
&  latito  propagare  adnititur*  ut  in  fruhuum  partem  meritb  venire  deb  cat.  Qua- 
propter  h  Serenitate  veflrd  peramanter  contendimus ,  velit  voluntatem  alioquin  in 
Regine  defideria  five  jam  turn  expofita%  vel  poftbinc  explicandaftontb  propenfam , 
moftrd  bde  obteftftionc.  invitatam  eflcaciore  quoquo  mocto  alacrito  eidem  ofiendere. 
Quod  inter  ea  que  grata  acceptaque  babemus  nurneraturi9  Serenitati  Feftreoptfr 
mam  valetudinem  &  fecundiffimos  return  CQnJUiorumque  eventus  comprecamur.  Da* 
turn  Laxiburgi  £•  14,  jftmii  1683.  ... 

Kum.  Num°.  XLVl.  Tome  IV.  pag.  158. 

XLVL  '  ,      . 

Harangue  de  Mr.  Falaifeau  Envoy 6 Extraordinaire  dejbn 

AlteJJe  Eledorak  de  Brandebourg/»te  a  la  Reine  de 

Suede  le  $.  Dtcembre  1685.  (f) 

MADAME, 

Le  refpedt  tic  la  vdn Oration  que  S.  A.  E.  mon  Maitre  a  pour  la  Perfonne 
Sacrie  de  V.  M.  eft  (i.  publiquement  connue,  que  je  ne  doutc  point  qu'El- 
le  n'en  foic  d£j&  inform^e  de  plufieurs  endroits.  Jepuis  n^anmoins  dire  &  V# 
M.  Madams,  que  ni  la  fplendeur  de  fes  Ayeux,  ni  tain  de  fang  fi  no- 
ble mftl£  enfemble.  pour  la  former,  ni  le  hauc  rang  o&Elle  ell  £lev£e,  n'ont 
rien  contribui  &  faire  naltre  ces  fentimens  en  S.  A.  E.  Ce  grand  Prince , 
fi  jufte  eftimateur  du  m^rite  &  de  la  verm  des  Rois,  ne  fe  laifle  6blouir  ni 
aux  dons  de  la  Nature,  hi  aux  prdfeus  de  la  Fortune.  Ce  font  des  chofes 
*-la-V6rit£  qui  peuvent  rendre  une  Reine  admirable  aux  yeux  du  monde. 
Mais  pour  un  Prince  auffi  Chretien  que  S.  A.  E.  e'eft  peu  de  chofe ,  que 
ce  bruit,  que  cet  dclat,  qui  ftduit  le  monde,  Ce  qu*il  regrette,  Mada- 
iiB,  ce  qu'il  admire  en  V.  M.  ce  font  les  triors  &  les  richefles  de  fon 

ame: 

•   (*)  Copie  tlr^e  des  Mfc.  della  Regina  die  Suezia.  Tom.  Xl^MifceUaneo  Ptlit.  237, 
(|)  Tirte  fur  4a  copie  dans  PaknMld  Vol.  Orac 


Num. 
XLVL 


CHRISTINE    RETNE    D  E    S  U  E  D  E.    437 

pmel  ces  dons  pr^clcuK ,  ces  prtfena  fi<Jrds  9  dont  le  Ciet  Ta  fi  heureufement  Applet 
favorifte.  Une  grandeur,  une  Elevation  d'efprit ,  q\ii  la  rend  viftorieufe  dtPUcesjn! 
des  plug  tendres  lentimens  de  la  Nature:  un  amour  de  la  vertu,  que  rien  ne  *ific>ti™»» 
pent  ni  lafler ,  oi  vaincre ;  qui  a  fix£  ies  affeftions,  gagn£  tout  le  cceur  d*un  """ 
jeune  &  grand  Monarque,  &  a  fu  lui  infpirer  une  averfion  invincible  pour 
cet  voluptf  s  crimineiles,  dont  la  corruption  du  fiicle  a  prefque  fait  des  ver- 
tus.  Ce  font *lft,  Madame,  les  glorieufes  qqalitls  qui  obligent  S.  A.  E. 
toon  Mahre  k  vous  propofer  aux  Pfincefies  de  fon  augufte  Maifon,  com* 
me  le  feul  module  qu*elle9  doiveot  imiter,&comme  Pexemple  que  toutes  les 
Reincs  doivent  fume.  Ceft-li  ce  qui  lui  a  donn*  cette  louable  curiofic*  de 
tidier  de  p*n4trer  dans  le  fecret  de  ces  heureufes  reunites ,  06  V.  M.  ne 
•V>ccupe  qu*i  cultiver  la  raifon ",  qu*&  enrichir  &  qu'i  purifier  fon  ame.  11 
n'ignore  p*s, Madame,  que  c'eft  dans  le  filence  de  fon  Cabinet,  oiift- 
parie  de  tout  commerce  profane ,  V*  M.  a  contra&g  ces  faintes ,  ces  magna- 
nimes  habitudes,  qui  lui  font  regarder  avec  mtfpris.ces  louanges  fi  juftes 
dont  Kile  eft  combine  de  toutes  parts  r  &  fouler  am  pieds  &  les  Sceptres  & 
les  Couronnes.  Ceft-li,  Madame,  qifon  fait  que  V,  M.  fait  tout  fon 
plaifir,  toutes* fes  drflices,  de  prot£ger  les  afflig^s :  on  fait  ces  foins  charita- 
ble*,  ces  bontis  fecrttes  avec  lefquelles  Elle  les  aflifte  &  les  confole.  On 
eft  inftruit  des  vosux  ardens  que  forme  V.  M.  des  foupirs  enflammis  qu'Elle 
pouflTe  pour  la  ddlivrance  de  la  Maifon  de  Jesus-Christ,  pour  la  confer* 
▼ation  de  ces  beaux  monumens  de  la  pi&ii  dfcs  plus  illuftres  de  fes  Anc£tres, 
Heureufe  la  Sutde  de  poffiider  une  fi  bonne,  une  fi  grande  Reine!  Ceft  Tau- 
gure  le  plus  certain  de  fa  grandeur  &  de  fa  f&icitl.  Heureufe  S.  A.  E. 
snon  Maftre,  d'avoir  la  part  que  je  fais  qu'iTa  dans  l'eftime  &  dans  ramitte 
de  cette  Reine,  dont  les  exemples  inftruiront  fa  Poftdrit^,  &  de  qui  la  m&- 
moire  fera  un  jour  en  b4n£di&ion  k  tous  les  Peuples  de  ce  Royaume !  Ce 
font-li,  Madame,  les  vgritables  femimens  du  cceur  de  S.  A.  E.  Ce  font 
les  expreflions  &  les  m£mes  paroles  dont  il  fe  fertv  quand  il  s'entretient  de 
V.M.  Celt  lui  qui  parle  par  ma  bouche,je  ne  fais  que  fon  interprete;  &  je 
fHQts  afiurer  V.  M.  que  S\  A.  S.  ne  m'a  rien  command^  fi  exprefl&ment,' 
que  de  travailler  k  cultiver  cette  eftime  &  cecte  amiti&qul  lui  font  fi  chores 
&  fi  prlcieufes,  Ceft,  Madams,  ce  que  j*efpgre,que  V.  M.  me  fera 
Thonneur  de  me  permettre ,  &  c'eft  k  quoi  je  travaillerai  fous  fa  protection 
avec  tout  le  z41e  &  toute  l'ardeur-que  je  dois  avoir  pour  le  fervice  &  pour 
ks  ordres  d*un  fl  grand  Maftre  &c. 

Num«.  XLVIL  Tom.  IV*  pag.  164. 

Lettre  de  VAfirologue  Voigt  a  la  Reine  CHRISTINE. 

Crofmacbtigfte  Jlkrgnadigfie  XS/thgitm 

Gott  gebe 

Ewer  Kdnigl.  Majejlat 

in  alien  felbft  w&nfchenden  Wollergehen  lang  ge  fun  des  Leben  ! 

Warn  tcb  etn  fbrtrefflicber  Kunflkr  und  mit  boben  Wijfcbenfcbaffien  reicb  begff. 
tert  ware;  fi>  batte  tcb  verlangfl  ver/ucbet  Ew.  Kdnigl.  Majeftet  mit  einigtn  et- 
ringen  Papier  btaftern  alUruntertbSnigft  attfzuwar&n;  uiber  meitt  felbft-maajfe  tat 

lii  3  mid 


Num. 
XLVIL 


43*       <mem:o:i  res.cos  cbin  ant    > 

.  Afttndtet  mcb  znrtick  gtbahen.    Jedetsmcb  writ  tu  metmdUmVkbft  etfrwUcb  &fabm$ 

IcFilces  Ju  ztfie  E»  K»  Maijt.  glekbwobl  dann  und  Vfann  aOergnadigft  beliebet  zu  erfiagen: 

flificativev.    w$  in  voigts  Scbriffsm  zu  lefenfeij\  So  bringe  icb  Ew.  Konigl  Maf.  in  tiefft* 

N  Demutb  dieft  aUerunSertbanigfle  bitte  ,  Eurt  Konigl.  Majeftet  gerubem  beij  torn* 

XLVIL     wende  wenige  Blatter  allergnadigfl  aufund  anzuneEmen,  und  mir  und  mtinenflu* 

diis ,  in  meinen  boben  aim  Kiniglicbe  Gnade  wiederfabren  lafenx  Weilnicb^Gat*. 

ses  allerwifenbeit  vorbebalUn)  docb  forge,  daff'mein  Leben  linger  als  das  Licit 

miner  Augen  wSbren  dorfte:  und  obwobl  in  dem  Taufend  Sexbunders  neunimd 

aebtzigfien  Jabre ,  die  drey  erften  Monatbe>  Januariusi  Februarhts  und  Martiut 

Eurer  KSnjgl  Majeftat  gef&brRcbe  facben  drSuen ;  fi  boffie  icb  docb  dafXhts  (*/• 

Urn  anfeben  nacb)  gnadigjl  berausreijfsn  warde.    Solte  icb  micb  unterfteben  dUffest 

Eurer  Konigl  Majeftat  dan  und  v>ann  mis  meinen  geringen  Scbriften  alUruutber* 

tbanigft  attfzuwarten,  binn  icb  bereit  dafficb  moge  leben  smdfierben, 

Mergnadigfie  Konigim 
Ewr  Konigl  Majeftat 

Den  &  Sept.  Jileruntertbanigfter  Knecbt 

tf  88.  /kr  "!*'  Teutjcbe  Voigc 


zu  Stade* 


Soprafcritta* 

Der 

Griffmacbtifrfte* 

Nordijcben  Konigin*  • 

CHRIST  1NAN 

Atieruntertbinigft  Voigt.  (*) 


-/ 


Num.  Nmn°.  XLVIII.  Tome  IV.  pag.  i<59. 

Lettre  de  Charles  XI.  Roi  de  Su£de  a  VEmpereurx 

aux  Rois  &  aux  autres  Etats  Souverains ,  pour 

leur  notifier  la  mort  de  la  Reine  CHRISTINE, 

tcrite  a  Stockholm  le  10.  May  1689.  (V 

Nes  Carolu*  &c.  Exemtam  rebus  bumanit  die  9-19  Afrilis  baud  ita  pridem 
elapli  Serenijfimam  ac  PotentiJJimam  Dominant  CHRISTINA M  *  Suecorum  , 
Gothorum ,  Waudalorumqtie  Reginam  (sot  ///.)  Dm(nam  JMatrem  noftram  bo- 
noratiffimatn,  allatus  nuper  Romi  nuntius  nobis  affeveravii.  QyantUm  excejfu  ifto 
moveamur,  sum  ob  propinquitatem  fanguinity  turn  praclara,  qu&  in  Domum  no* 
jftram  Regiam  &  bctc,  quibus  cum  imperio  prctfumut+  Regna  ejus  extittre  merisa.9 
non  difficilh  fueris  cuivis  menSe  &  cogitatione  ajfiquh  -  Not  ut  gratam  eorumferva- 

•     mus 

(*)  Copie  firSe  des  Mifcell.  Palit.  pa£.  59.  &c. 
(♦)  Dans  PtlmsWd.  Vo!.  E;ift.  Viior.  i'Juftr. 


C  H-R:!  $.T:I jftft  It  E;  fcN&;  Dr  $  o3;#  %  £  E.  439 

ifc;  mempriam,  famfjfaiamj  quameki^  fa  ntbif.  fiSferib  •  <?fHP  MsjtfkftrV* . Apptmfc. 
/?ri  pro  inter ioris  amtcitia  &  fraterna  fiducia  jure  communicare  non  abs  re  g^3efite»jq 
duximut,  nuili  dubitantes*  quifi  in  partem  illiusf'  quo  afficimur%  mceroris  veniat,  rtificat<w»>.' 
4ty0*  #  ofrmtf/  dffesjfi/id.  mejjri  *fijmatione  folebat  %jk&m  defun&a  piam  recor-  Num  - 
dationem,  &  ^quod  apud  omnes  excitavit ,  aefic/erium  nunc  iefidri  baudquaquam  VM/Iil 
gramtur.    De  Cdttero  Majefiati  Pefir*  omnigen*  felwimtk  citmhtm  apprecaiitcs,  ^ 

jSandem  benb  multos  in  annos  divino  prqfidio  tutam  agsre  optpmus ,  &c. 

Ca&olus 

Job.  Bergenhielm. 

Kiponfe  dts  Etats-Gfatfrmx  des  Provinces-Unies  a  foe- 
cafwn  de  la  mort  de  la  Reine.  CHRISTINE.  (*) 

SERENISSIME  ET  POTENTISS1ME  REX, 

GraviJJtmo  cum  animi  do/ore  turn  Serekiftms  ac  Potentffima  Domina  CHRIS- 
TINA Suecorum,  Gothorum  Qfc.  Regime  internum,  turn  Regis  Fefirs  Ma* 
jeflatis  juflijjimam  indb  coortam  mmftitiam  ex  Vejtris  Uteris ,  Holmia  10.  Menfis 
proximb  prater iti  die  datis,  intelleximus.  Turbare  not  certb  debuit  mm  !eviteri 
Kex  Sereniffime  ,  infauflus  Hie  MAGN.fi  CHRISTINjE  obltus,  quam  nobis 
amicifflmam  qudvis  datd  occafione  experiebamur ,  meritbaue  peculiarem  Majeftatit 
Fefira  ed  in  re  ja&uram  do/emus.  Quippe,  Rex  Sereniffime,  tot  &  tarns  tamqus 
pr<£clar<t  cum  animi  vert  Regit,  turn  ingenii  in  omni  Linguarum  Scientiarumque 
itiam  reconditiffimarum  genere  excultijimi  dotes,  qua  immortale  ifti  Regina  no* 
men  ubicumque  pepererunt,  luElu  animos  nofiros  adeb  affecerey  ut  Magna  ilia  Re~ 
gind  ingens  fui  dejiderium  nobis  reliquerit:  quod  ut  fufiits  Regis  Veftrs  Majefta* 
ti  Rejiaetis  nofler  Car.  Rumpfius  exbonat  ipfi  in  tnandatis  damus:  fed  ifiam  9 
quant acunque  demit m  Jit ,  jafturam ,  Deus ,  Rex  We  Regum,  Dominufque  Demi* 
hantium,  utrinqut ,  utfperamus,  &  vovemus ,  refarciet,-  quern  ipfurn,  ut  Re* 
giam  Mafefiatem  Vefiram  incolumm  fiorentemque  diujervate  velit,  fupplices  #ra» 
mus  &  obnixiffimb  deprecamur.  &c.  Hag©  Comitis  13*  Junii  1689. 

Num.  XLIX.  Tome  IV.  pag.  160.  Num. 

XLIX*. 

Portrait  de  la  Reine  CHRISTINE  par  Monfieur  Biel- 

felt.  (f> 

Je  vais  faire  le  Portrait  de  CHRISTINE.  Je  l'ai  afiez  *tudide  pour  me 
flatter  de  le  faire  vrai,  s'il  n*6toit  pas  i\  difficile  de  ne  fe  pas  paffionner  pour 
elle;  &  de  le  faire  beau,  s'il  6toit  aifd  d'avoir  le  pinceau  de  FAuteur  da 
Statboud&at. 

La  jeuneffe  de  CHRISTINE  annon^a  k  fup^riorui  de  foo  efprit  &  la 

gran* 

*  (*)  Palmskdld  !.  c. 

#.  (t)  Copie  tird'e  du  Mcrcure  de  Tmnct,  May  1752,  pag.81  frj. 


%4*   "'U  tMOIRES    CON  C  E  R  tf  A  NT     j 

-  ApMndrce  grandeur  de  fonanle:  miile  talene  Hlquift^t  avfec  die ,  &  prefqu'aotant  d« 
icftSccsju-foiblefles*  '       l 

gtficatives.       Un  certajn  CaraA£re  d'enthouiiaflne,  qui  pirott  fttre  le  fceau  de  rH^roif* 
*  jjum     me,  fe  manifefta  de  bonne  heure  dans  toutes  fes  d-marches,  &  jufques  dan* 
XLI2C.  ft*  paroles. 

Pour  les  plus  grandes  Princefles  la  toilette  eft  une  occupation ,  la  parure  eft 
un  plaifir*  &  le  fard  peut  .«tre  un  befoin..  CHRISTINE  ne  favoit  pas  ttx* 
aimable,  dddaignoit  del'tare,  ou  ne'vouloit  Were  qu*£  fa  mantere.  Cette 
Fille  6toit  toujours  un  Homme  public 

Cesar  verfa  des  larmes ,  oil  le  H£ros  fe  peignoit  vivement,  k  la  vue  d'un 
•  Tableau  d'A lex andre.  Tout  ce  qui  peut  Clever  la  Nature  Humaine 
au-4eflus  d'elle-mfime,  enlevoit  CHRISTINE  d'admiration. 
•  .Son  ame  la  portoit  toujours  au  grand,  maisfon  imagination ,  trop  capa- 
ble de  fortes  impreffions  ,  lui  faifoit  prendre  quelquefois  Papparence  de  la 
grand eyr  pour  la  grandeur  mfime.  i 

Extraordinaire  en  tout,  elle  ne  vouloit  fe  diftinguer  que  par  de  grandes 
a&ions,  &  tiQ  d&iaigftoit  pis.  aflez  de  fe  fingularifer  par  de  petjites. 

Les  Savans,  qui  cmbelliflent  quelquefois  1'efprit,  &  qui  le  g&tent  encore 
plus  fouvetft,  eurent  peut-fitre  dans  fa  jeuneffe  trop  d'empire  fur  fon  goto 
&  fur  fes  fentimens. 

Elle  aimoit  les  Sciences  avec  paffion,  les  cultivoit  avec  un  fucc&s  qui  ne 
tenoitrien  de  fon  rang;  vouloit  tout  connottre,  tout  approfondir. 

Infatigable  dans  le  travail,  affidue  aux  affaires,  executant  fes  defleins  avecr 
plus  de  fermetg  que  de  prudence;  incapable  de  r^voquer  une  r^folution 
qu'elle  avoit  prife ,  elle  ne  vouloit  gouvemer  que  par  elle-mfiaie. 

Quel  plaifir  pour  une  jeune  Fille  de  dominer  par  la  force  de  fon  g£nie 
dans  un  Confeil  compote  de  Vieillards,  qui  k  toute  la  fagefTc  de  Inexpe- 
rience en  joignoit  toute  la  pr£fomtion! 

Dans  fon  efprit  la  mollefle  izoit  un  vice ,  &  la  tecljeti  un  crime. 

Avec  le  goftt  le  plus  vif  pour  les  plaifirs ,  elle  fuyoit  toujours  le  manage, 
parce  qu'elle  craignoit  d'y  en  trouver  qui  raflerviflent  k  quelqu'un. 

Quoique  fur  le  Tr6ne  elle  conntit  l'amitid,  &  fon  coeur  n'dtoit  point  in- 
capable de  tendrelfe ;  mais  toutes  fes  paffions  dtoient  fubordonn^es  k  l'amour 
de  la  Gloire 

Cette  paffion,  qui  ne  porte  pas  toujours  les  grandes  ames  au  meilleur, 
mais  fouvent  k  Textrtme,  eft  le  point  d'appui  fur  lequel  roula  toute  fa  vie, 

Elle  defcendit  du  Tr&ne  par  ddgoftt,  difent  quelques-uns;  par  politique, 
difent  quelques  autres;  &  par  liber  tin  age,  s'il  en  faut  croire  les  Libertins. 
..  Pour  moi,  je  penfe  que  Venvie  de  faire  une  sftion  uniqQe,  fut  le  plus  puif- 
fanc  reifort  de  fon  Abdication.  Elle  voyoit  Syl/a  k  mille.  lieues  d'elle. 
Alexandre  aurof t ' voulu  conqu&rir  tout  TUnivers ,  CHRISTINE «ea 
efit  voulu  abdiquer  PEmpire, 

Aprfes  avoir  donn6  ce  fpeftacle  furprenant  k  Y Europe  *  elle  lui  en  donna 
un  moins  frappant  fl-Ia-v^rittf ,  mais  auffi  extraordinaire  que  le  premier,  en 
abjurant  la  Foi  de  fes  Pdres* 

C^toit  autant  par  coquetterie,,  que  par  curioficd,  qu'elle  voyageoit  dans 
les  Pays  Strangers/  ■     .     *  " 

En  Su&de,  dgpendante  des  Loix,  elle  n'en  connut  plus  aucune,  dfes  quel- 
le n*eut  plus  le  pouvoir  d*en  donner. 

Monaldefcbi  fut  moins  immol£  k  fa  gloire  ,  qu'&  la  difficult^  de  la  ven* 
gpance  ,  &  peut-Stre#au  plaifir  de  faire  le  plus  grand  afte  d'autoricd  dans 
le  Palais  du  Prince  le  plus  jaloux  de  fon  autori(£. 

Par  tout  elle  penfoit,   elle  agiflbit  en  Reine;  elle  ne  pouvoit  foufFrir  . 
qu'on  refpeft&t  moins  fa  Perfonne   que  fa  Dignity,   &  ne  croyoit  pas  le 
pouvoir  ndceflaire  pour  fe  faire  obeir,  Les 


CHRISTINE   REINE    DE    SUEDE.  441 

Les  ftvers  qui  prenncnt  tant  fur  la  fiert£  des  hommes,  ajoutoient  i  la  Awatffta 
feenne;  elle  les  fupportoit  avec  autant  d-infenfibilU6, ,  qu'elle  ayoic  eu  de  * TftcSjS 
j&lpns  pojir  Jes  Grandeurs.    ,  .  f  ffiiicitiT es. 

Le  Prince  qai  recueillit  Ie  fruit  de  fon  Abdication,   Ten; fit  repentir;." 
mais  ce  repentir,  il  falloit  le  deviner. 

>  II  y  a  dans  fon  caraftSre  un  contrafte  &  des  traits  impofllbles  k  conci- 
lier,  comme  dans  les  caradteres  de  la  plupart  des  H£ros.  Les  Grands-Hom- 
ines ne  font  point  des  Dieux ,  mais  feulement  de  Grands  -  Hommes, 

1  Berlin  ce  3.  Mars  1752.      * 

F.G.  deB*** 

\  Num°.  L.  Tom.  IV.  p.  257,  258. 

Kfyonfe  a  la  Lettre  de  Mr.  k  Baron  de  Holberg,  pour. 

iclairdr  les  remarques  qtfil  afcdtesfwr  les  Memoir es 

cancernant  CHRISTINE  Reine  de  Su£de  (*> 

Suivant  la  Copie  de  Caflel  mdccliil 

* 

II  a  plft  i  Mr.  le  Baron  de  Holberg  de  porter  lbs  plaintes  au  Public  con- 
tre  l'Auteur  des  Mimokes  concernant  CHRISTINE  Reine  de  Suhde.  Quoi- 
que  fa  Lettre  foit  datie  de  Fannie  pafl&e  175a,  elle  n*a  pourtant  paru, 
au-moins  dans  ces  quartiers,  que  depuis  peu  de  femainee,  qu'on  l*a  rejae 
de  Leipzig. 

En  la  lifant  fai  6t6  viritablement  imu  dV  apprendre  la  xsiftzjttuationok    v.  u  l«. 
Mt.  de  Holberg  fe  trouve,  par  fa  vieilUJJe^  &ies  infirmHis  qui  en  font  Us  com*  «c  pag.  #. 
tiagnes. 

Quand  m£me  il  ne  l'edt  pas  dit,  tout  Lefteur  tant  foit  peu  attentif,  au- 

,  roit  dej*  remarqui  par  fa  manttre  <T6crire  i  l'heure  qu*il  eft  en  comparaifon 

de  celie  du  terns  jadis,  que  la  mauvaife  humeur,  compagne  ordinaire  de  la 

vieillefle,  a  fait  place  chez  lui  a  Thumeur  enjouie  &  folitre,  qui  faifoit  le 

fond  de  fon  cara&£re,  &  qui  fe  r^pandoit  prefque  fur  toutce  qu'il  a  dcrit. 

Quel  avantage  pour  moi*  fi  mes  Mimoiree*  qui  lui  diplaifent  tant,  euf- 
fent  6t6  publics  dans  fes  beaux  jours !  II  eft  apparent  qu6  quand  mfime  il  e&c 
eu  quelque  chofe  k  redire  aux  remarques  qui  s'y  trouvent  fur  fon  compte, 
it  n'y  aurdit  r^pondu  que  par  dds  plaifanteries  narrles  arec  Ugtiet6  &  agr6* 
ibent,  par  des  jeux  de  mots  ou  par  des  traits  matins,  doritnombre  de  fes 
produ&ions  regorgent,  pour  en  faire  rire  &  laCour  &  la  Ville. 

Mais  comme  a  ce  beau  tems  il  en  a  fucc&ig  ua  autre  bien  different  &  bien    ' 
morne,  od  rien  ne  phut  plus  &  oil  Ton  fe  dlgofite  detout,  il  femble  que 
Mr.  le  Cenfeur  s'eft  laiflB  emporter  a  critiquer  mon  Ouvrage ;  fans  Favoir 
jamais  lu ,  puisque  d£s  le  commencement  de  fa  Lettre  il  debute  par  dire 
qu'il  n'afait  que  Itparcourir. 

•  ,      Nihra* 

.(*)  Voyez  la  Preface  du  I1L  Tome  de  ces  M&noires,  pag.  XIV* 
Tome  IK  Kick    , 


444       MEMOIR  ES    CONCERNANT 

mortftdice  Ae  CHRISTINE  comme  des  petitefles  &  des  minuties  (*),  fl  doit  ftvotf 
*tvitct%]n.„  qu*  quand  il  s'agit  de  k  vie  d'un  illuftre  Prince  (ou  Princefle,) les  moin- 
yfeativcf.  ^  dres  circonftances  ne  font  plus  indiff&entes.  Tous  les  faits  deviennent  in- 

•TJ T   „  t&refTans,  ou  par  ^importance  des  £v6nemens  auxquels  ils  out  M  li*s, 

Mm.  u      ou  par  ^  g^jjdeur  nrfme  du  H6ros  (ou  de  l'H£roine)  auxquete  ils  fe  rap* 


P6-4* 


„  ww  par  la  granaeur  meme  au  neros  (ou  ae  1  neromej  auxqueis  us  le  rap* 
„  portent.**  G'eft  au  moins  ce  que  Mrs.  les  Journaliftes  de  Paris  ont  dit  i 
1'occafion  de  xnes  Mlmofres,  en  ajoutant  9>  que  ce  Livre  fera  reeui  favora- 
„  blement  du  Public  (*).'" 

C*eft  done  k  tort  que  Mr.  le  Cenfeur  conjecture,  que  mm  but  unique  a  pa 
ttre  une  emit  de  critiquer  &  defaire  voir  mes  talens  en  defendant  une  cau/e  dtcriie. 
S&rement  les  a&ions  de  CHRISTINE  ont  6t6  trop  £clatantes  &  trop  glo- 
rieufes  pour  qu'il  en  r£fulte  une  eaufe  dicriie.  Le  Cenfeur  auroit  fans-aou» 
te  voulu  que-  je  fondafle  la  narration  &  la  conclufion  de  mes  M6moires  fur 
Je  portrait  injurieux  qu'il  fait  d'elle  dans  fon  Hifioire  de  Dannemarc  ^  oft  il 
dit:  (b)  que  parce  que  le  caraBdre  de  cette  Reine  itoit^  qtfefle  voulut  reprifentet 
une  Reine  de  ttagidie%  ainfi  toutb  sa  vie  n'eft  autre  ebofe  qu'un /pedacle  renh 
pit  defcines  romapefques^  artificieufis ,  ou  dinaturies.  Aprts  dea  Inonciations 
audi  fautives  que  t6m£raires,  l'Ecrivain  de  Ccpenbague  peut-il  avoir  le  froqt 
de  fe  flater  que  le  Public  ajoutera  foi  il  ce  qu'il  dit,  quand  il  veut  lui  faire 
accroire  ,  que  men  but  unique  n*a  M  qu*une  envie  de  critiquer.  Sans-doute  Ten* 
vie  des  Auteurs  de  m6dire  de  cette  Princefle,  que  j'ai  trouv*  dans  prefquo 
toutes  les  Pieces  pareilles  au  jugetnent  frivole  que  je  viens  de  citer,  ra'a 
infpir*  l'envie  de  ddfendre  >  caufe  de  CHRISTINE  ddcrtee  par  ee* 
Auteurs,  en  faifant  paroitre  Tinnocence  de  la  plupart  de  fes  anions.  Je 
n'ai  pu  le  faire  autre  merit,  qu'en  pafTant  leurs  jugemens  par  I'&amine  de  la 
Critique  t  &  en  les  convafnqnant  de  faufiet6  par  les  meiUeures  preuvet 
&  autoritis  qu'il  m'a  tt6  poffible  de  d<couvrir. 
fag.  4. 5.  Le  Cenfeur  me  fait  ainfi  grand  tort  en  difarrt  enfuite,  que  kplaidoyi  n*eftpat 
fi  difficile  ^puifque  je  ne  me  firs  que  des  timoignages de  Pan4gyriftes& de  Pen/sondreS) 
pour  ks  oppofir  U  ceux  qui  ont  critique  la  conduite  de  cette  PrinceJJe.  .>.&  dont  unfevk 
de  lews  timoignages  prouve  aut ant  qu%une  centaine  de  fi$  Panigyrijles.  Qu'il  eft  beau 
d'entendre  de  la  bouche  d'un  Auteur  qui  a  donn6  des  Livres  d'Hiftoire  au 
Public,  &  qui  au  III.  Tome  de  celle  de  Dannemarc  a  public  un  Avis  fenfe 
fur  les  devoirs  d'un  bon  Hifborien,  inculquer  ici  une  nouvelle  r^gle  &fuivre 
dans  la  compofition  d'une  Hiftotre  v&idique  ;  favoir  ,  que  le  tlmoignage 
d'un  Cenfeur  malicieux  l'emportera,  quant  aux  preuves,  fur  une  centaine  de 
Pan6gyriftes.  PHne  t  qui  a  fait  le  plus  beau  Panlgyrique,  a  done  mend 
dans  tout  ce  qu'il  a  dit  de  Trajan?  Et  au  fentitnent  de  not  re  Arifiarque,  aur- 
cun  des  Princes  de  nos  jours  ne  fera  plus  quelque  chofe  digne  de  louanges; 
&pour  s'en  convaincre,  il  faut  puifer  les  preuves  dans  la  fatyre  &  lacalom* 
nie9  qui  doivent  valoir  plus  que  tout  ce  que  d'aucres  ont  dit  de  bien  d'eux? 
Mr.  de  Holberg^  qui  lui-m£me  a  public  des  penf&s  de  Morale,  ne  femble 
done  reconnoitre  dans  le  cctmr  de  Itiomme  que  fa  malignity  Pour  moi  j'ea 
ai  une  autre  id£e ,  fondle  dans  l'Huraanitd  m6me,  laquelle  nous  y  fait 
difcerner  des  principes  &  du  bien  &  du  mal,  Ec  quoique  la  d^pravaticm 
du   coeur  humaia.  fpu ..  univerfelle ,  I'bumanit^  ooua  4i^le  n^anmoins  qu*H 

fane 
(a)  V.  le  Journal  des  Savans  J«ln  1752.        (b)  At  Am.  L66a   Tom.  HI.  p.  544. 
f.  X3x.  IS2.  Bit*.  AU. 

(*)  Mr.de  Holbirg  lui-meme,  dans  fon  Uiftoire  Ginhale  de  Dannemarc » en  parlant  dte. 
Christian  IV.  d<h»Me  jufqu'au  foio  que  prenoit  ce  Roi  4tsfouliers  &  des  bas  de  ks 
.     Trinces  &  de  fes  Pages.  Tom,  II.  pag.  gpfe  &  9\6+ 


J 


CHRI&TINfe    RBINE    DB    SVEBE.    44* 

•faut  avoir  de  Hndulgencte  poor  les  diifauts  d'autrot,  plutftc  que  de  scanner    wndic* 
des  traits  de  la  Satire,  fous  pr&exte  de  reformer  les  abas  de  la  Soci£c£  ,  en  de  Piioesj* 
n*y  rtpandant  que  du  chagrin  &  de  ramertume.  En  confluence  je  feral  ton*  ftific*ri*e* 
jours  plus  portd  &  juger  en  bien  des  aftions  &  des  fcndmens  d'autrui ,  qoand  ^  . 

mfime  le  dehors  ne  feroit  pas  le  meilleur,  &  moins  queje  n'eufle  des  preu-  JN4mu  ^ 
ves  inconteftables  du  contraire.  • 

Voili  le  eas  ofc  je  me  fuif  troixvrf  qrrelqnefais  k  regard  de  CHRISTINE?, 
oil  j'ai  raproch£  mon  principe  de  fa  conduite ,  &  ai  fait  tourner  celle-ci  k  fon  » 
avantage,  en  prenant  fur  moi  fa  dlfenfe  contre  la  m^difimse  &  la  cdomnie, 
dont  les  ennemis  &  fes  envieux  avoient  tftch*  de  la  noircir  aux  yenx  du  Pu*- 
blic.  Cependant  je  ne  me  fuis  pas  fervi  feulement  en  cela  des  tlmoignages 
des  Panigyriftes  &  des  Penfionnaires ,  comme  le  Cenfeur  le  veut  faire  ao 
croire ;  mais  j'ai  auffi  produit  les  autorit£s  de  bons  Auteurs  imprimis  &  da 
Manufcrits,  ce  dont  tous  eeux  qui  veulenc  examiner  mon  Ouvrage  ayec 
quelque  attention,  peuvent  frtre  con  vain cus, 

Mr«  de  Holberg^  en  redoutable  Cenfeur  de  t'Humanitd,  ftmbla&le  h  ce*  ~  _ ; 
Tyrans  dont  on  ne  fupporte  le  joug  qtfautant  de  terns  qu*il  en  ftut  pour  fe 
preparer  &  le  fecouer,  ne  fe  contente  pas  que  f  aye  reconnu  les  foiblefies  de 
CHRISTINE.^  II  voudroit,  ce  femble,  que  je  les  nommafle  de*  crimes, 
des  fc£l£rateftcs  9  des  forfaits  &c.  mais  il  n'ignore  pas  que  c'eft-li  le  Ian* 
;age  des  haltes ,  &  que  toujours  il  faut  parler  avec  les  m£nagemens  d&s  i  la 
lignite  de  la  perfonne,  11  die :  que  fifavois  fipcirement  avoui  qutlques  difauts  pag.  7- 
de  cette  Reinc%  qui  font  les  plus  mtoires  &  dons  perfonne  aujourcTbui  ne  difcon* 
vionty  on  auroit  pu  ajouter  foi  i  tnes  4bf*ts  j  mats  comme  je  tdche  domettre  ou  dt 
color er  fes  foiblejfes^  on  peut  dire  que  fat  agi  plus6t  en  Aoocat  quen  Hijioriem  m  < 

Mais  n'en  dgplaife  k  Mr.  le  Cenfeur,  je  fori  demande  qqels  fon«  done  ces  d£» 
fauts  notoires  de  CHRISTINE,  dont  perfonne  aujoord'hui  ne  difconvieni  N 

plus ,  &  que  je  n'avoue  pas  ?  Le  devoir  de  notre  Arifiarque  ne  feroit-il  pas 
de  les  nommer  &  de  les  fpiciffer,  avaiit  que  de  m-'en  reprocher  la  fopprefr 
fion ,  &  de  m'accufer  de  mauvaife  foi  d'Avocat  ?J*ai  dit  dans  la  preface  de  met 
M&norres,  que  Ik  oil  des  Ecrivains  de  marque,  en  parlant  des  difauts  & 
des  foibleflfes  de  CHRISTINE ,dtoient  aflez  d'accord,  je  ne  les  fupprimerois 
pas,  comme  efFettivement  je  ne  Pai  pas  fait  non  plus,  taut  dans  le  ccfrps  do 
mon  Ouvrage ,  que  dans  les  notes  dont  il  eft  accompagn&  St  je  n  ai  pas 
bl&mg  ouvertement  tout  ce  que  certains  Auteurs  fans  aveu  ont  jug6  MAraable 
dans  cette  Princefle,  f'a  4t6  parce  que  f ai  trouv6  leurs  t&noignages  mal  fon- 
*A6s  &  didttt  par  des  gens  emport^s  par  envier  par  jaloufle  ou  par  d'autres 
paflions,  &  qui  n'ont  pas  fait  entrevoir  la  moindre  preuve  folide  ou  mdme 
apparence  de  preuve ,  de  ce  qu'ils  ont  avancd.  Cependant  je  n9ai  pas  man* 
<\u6  d'indiquer  en  plufieurs  endroits  de  mon  Ouvrage  nomtoe  de  difauts  & 
de  foiblefles  que  CHRISTINE  a  eu,  que  jen'ai  nullement  approuvdes,  & 
fefquelles,  quoique  le  plus  beau  naturel  en  foit  quelquefbis  fufceptible ,  md* 
ritent  pourtant  la  cenfure.  J*ai  blftm^  en  elle  le  peu  de  fentiment  de  Relir 
gion  quelle  fit  entrevoir ,  fur-tout  dans  Tdpoque  ofr  elte  m<ditoit  dfem- 
brafler  le  Catbolicifme ,  oil  elle  Tavoit  (Wji  embrafl^  (a)i  de  mAme.je  lTai 
cenfurde  devoir  &ti  phis  port^e  pour  la  Cour  de  France ,  que  le  vdrita* 
ble  int&ftt  de  la  Sulae  &  de  la  Caufe  commune  des  Protefians  ne  le  vou+ 
loit  en  ce  terns- lit  (b):  j'ai  blftm^  les  dlfordres  de  fa  Cour  &  fa  profit 
fion,  fur -tout  envers  dea  Savans  qui  le  m^ritoient  fi  peu  par  leurs  mat* 
xaifes  moeurs  &  par  leurs  flateries  outrges  de  vrais  Parafites  Qz)i  je  n*ai 

pa». 

,     C«)  V*  Mim.deChnftmeT.I.pi'no.&d.       (c)  Ibid.  T.  £  p.  ao*.  205.  *ao.  221. 
*$p.  4<J3  471.  ffi.476.  &c.  491.  547-  &c.    140/2(52.  283.  305*  437-  438-  tffc.7I.  IL. 
Q>}  Ibid.  TJ.1 .105. 0fe.i  17.^,  iao.Sfr,    pi  29.  6).  &g, 

Kkk  1 


44<J    .    M  EMPIRES    C  QIJC^  R  jN  A  N  T  . 

topendiee  P**  teu4  ft*  emfeoftemfcns  &  fa  paflion-pcmr  les  Spedade5*&  lesDivertifft- 

At  roeesjn*  mens,  en  rapportant  .fiddlemenc  ce  que  des  Auteurs  graves  en  ont  dit  (a); 

#i£cative8.    eD£„  j»a(  condamnd  le  maflacre  de  Monaldefcbi,  quant  k  &  0ii<5/?/0»  defait, 

M       L     quotque  j'aye  foutenu  r*Zfc  <&  ^A ,  comme  aflez  probl£matique  (b)  f  toujour* 

wum*    •    en  laiffant  le  jugement  libre  au  Le&eur  tarn;  en  ceci  qu'en  tant  d'autres  faitf 

que  i'ai  rapportds  k  fon  fujec  . 

/  Ceciprg(opptif£€omto£d£8'v6rit&  qni  fe  trouvent  expoftes  plus  au  long 
dans  ores  M6moires  ,  je  ne  comprends  pas  ce  que  le  Cenfeur  voudroic  de 
plfcs ;  &3'e  lui  demand*  fi  c'eft  ddguifer  la  vititi  ,  quand  je  relive  les  d6- 
rates  en  des  cas  blimables,  ou  qui  ne  m&itent  pas  d'etre  Jou^s  ?  II  a  done 
grand  tore  de  me  reprocher  de  n'^tre  pas  convenu  fincdrement  des  dgfauts  de 
cette  Rerne:  lui,  qni  n'ayant  mferae  daign6  lire  mes  M^moires  qu'en  Its  par* 
courant,  veuc  paffer  cctodamnation  li-delTus  fans  connoiflance  de  caufe 

C*eft  ici  pourtant  que  le  Cenfeur,  fe  defiant  apparemment  de  fes  propres 
forces,  &  fans  efpoir  de  pouvoir  prouver  les  reproches  qu'il  me  fait ,  ap- 
ftg.  7. 12.  pelle  i'foft  fecburs  ia  plupari  des  Savant  de  V Europe ,  auxquels ,  felon  lui ,  fat 
diclari  la  guerre ,  pour  laqueke  fai  ftfit  de  grands  priparattfs  ,  en  confeillant  A 
cbactin  eTeux  en  particuBer  que  fai  attaqud ,  deplaiaer  fa  caufe  contre  mou  En  rf- 
flichiflant  un  peu  fur  ces  pafiages#du  Cenfeur,  j'ai  eu  de  la  peine  k  n'en  pas 
rire,  &  il  nfeft  vena  dans  Tefprit,  qu'en  fonnant  le  tocfin  (Tune  guerre  lit* 
tlratre  contre  moi,  il  m'a  peut-^tre  fait  plus  d'honneur  qu'il  ne  penfe..  Car 
-tt*eft*te  pas  flater  mon  amour-propre ,  que  de  me  VQir  atcaqug  ,  k  caufe  de 
mon  Ouvrage,  de  la  plupart  des  Savans,  comme  lui,  dans  la  R^publique  des 
kettres,  moi,  qui  tie  me  regarde  que  comme  un  petit  Pygmge  en  comparai- 
flpBg.  Z.  fon  de  tons  ces  Gians  de  Literature?  11  faut  ndanraoins  que  le  Cenfeur  far 
che,  que  comme  je  juge  que  lachofe  n'en  vaudroic  pas  la  peine,  je  n'ambi* 
tionnerai  pas  non  plus  unhonneur  que  je  ne  m£rite  pas.  Cependant,  k  tout 
£v£nement,  fi  quelqnes-uns  des  Savans  dont  j'airelev6  les  fautes  hiftoriques 
dans  mes  M£moires,  viennent  m'attaquer ,  je  me  tiendrai  k  ce  que  j'ai  dit  ci- 
deflus  dans  mes  Prefaces,  &  armd  comme  Ted  mon  Ouvrage  de  toures  les  Pie- 
ces requifes,  &  fond6  fur  les  allegations  &  les  preuves  les  mieux  aflbrties,  je 
declare  de  nouveau  que  je  ne  crains  pas  les  menaces  de  Mr.  le  Cenfeur ;  car  ve- 
piint  k  4tre  aflailli  par  qui  que  ce  foit,  je  me  retrancherai  derrtere  le  dehors  de 
mes  Ouvrages ,  &je  difendrai  de  mon  mieux  Fintdrieur  de  ma  forterefle.  Je  me 
flatte  m^me  qu'il  leur  cofttera  du  travail  avant  que  de  m'en  dgloger ,  k  moins 
qu'ils  ne  me  prdfentent  des  armes  plus  fortes  que  les  miennes,  &^clairies  du 
flambeau  des  v&itls  qui  m'ont  6t6  inconnues  jufqu'ici,  Je  fais  foi  que  je  bat- 
trai  alors  la  chamade,  &  que  je  me  rendrai  k  des  conditions  honorables,  que 
j*efpcre  que  Ton  m'accordera,  comme  k  celui  qui  a  fait  de  fon  mieux  pour 
dlfendre  la  Place  qni  lui  a  iti  confide.  Si  on  me  lesrefufe,,  je  leur  prometst 
ou  que  je  leur  rfipondrai  fur  le  mfime  ton ,  ou  que  je  laiiferai  parler  mon  Ou- 
vrage, tel  qu'il  eft,  pour  moi,  en  foumettant  les  chicanes  au  jugement  da 
Public ,  que  je  reconnois  toujours'pour  un  juge  auffi  d£fint£reiT<&  qu^quitable. 
Mr#  de  Holbcrg^  aprfcs  avoir  d^clami  contre  mon  Ouvrage  en  g6n£ral,  & 
en  faveur  de  ceux  des  Savans  qu'il  a  envie  de  m9attirer  fur  les  bras,  defcend 
psg.  8,  {cj  i  ce  qui  le  regarde  en  particulier.  II  fe  plaint  amdrement,  que  par  rap* 
&  "• .  port&  tom  ee  qu'il  a  icrit  toucbant  la  Reine  CHRISTINE,  fe  ne  le  lui  attrtbua 
qtth  la  mime  envie  &  animofiti  qui  om  porti  les  autret  Auteurs  h  midire  de  cette 
pag«  9«  Prince ffe9  qaoiquUl  n  ait  r tin  avanci  que  fur  des  Mitnoires  d* autre s  Ecrivains  quil 
afideUement  ckis  comme  fes  garands* 


_._-..._       ._      „.  .  .  Tme  LP.  Xi 

126.  129*  J5*-  134*  145-  &*•  %l**  ^5^    &  Tm*  lit*  9*  &c* 


(a)  Mhn.  de  Chriftine  T.  I.  p.  451.  fcpr.    262.  £Pf. 
474.  £fr  477.  5ao.  532.   546.  T.  II.  h       (*^  JM&  Prtfaee  du  Tme  If.  XV.  ffq, 


_jqu'L_.  ...  .     .  .    .       .    

ce  dans  fas  Hiftoirea ;  car  aprfca  avoir  fouill*  fes  Ecrits  oi  il  parle  de. 
QHRISTINE,  je  n'y  ai  trouvd  qu'un  Priolo%  un  Cbanut9  &  un  Pufendorf  ci- 
tizen prewe,  &  encore  afle*  i0d&ermin£ment.  II  refute  cependant  fort 
fouvent  lea  fentimens  da  dernier,  quand  it  ne  peut  les  accorder  avec  lea 
fleoe;  deforce  que  let,  Ecrits  &  les  Pieces  auxquelles  il  a  eu  recours  pour 
porter  fan  jugement  fur  les  anions  de  CHRISTINE ,  fe  riduifent  au  nom- 
bre  de  ces  crois  ou  quatre  Auteurs  9  &  done  je  me  rgferve  la  liberty  de  rele- 
ver  le  mlrite  dans  la  fuite  de  cette  r6ponfe«  Celt  done  ici  que  je  donne  k 
juger  k  tout  bomme  impartial  &  de  bon  fens  ,  fi  les  Ecrivains  tanc  pr6n£s  par 
le  Cenfeur  9  par  les  citations.  fidelles  qu'il  dit  en  avoir  faites ,  font  co  rap  ara- 
bles k  plus  de  800  Auteurs  imprimis  &  990  Mfc  dont  je  me  fuis  fervi  pour 
la  competition  demes  M&noires,  &  dput  j'ai  donn£  des  lifles  complettes, 
pour  conftater  cfaaqoe  fait  ,  &  pour  *lnfi  dire  cbaque  p£riode  de  roon  Ou* 
vrage?  Mais  tel  eft  1'efprit  &  le  ccw  de  1'bomme ,  quand  il  fe  lailTe  em* 
porter  par  la  palBon  fans  rtfllchir  fur  ce  qu'il  avance*  Le  Cenfeur  a  avou6 
lui*m6me9  qu'il  n'a  fait  que parcourir  m?s  M£ moires,  &  dans  fa  courfe  il  ju- 

Se  en  Di&ateur  (Tun  Ouvrage  qu'il  i»'*  pas  lu^  en  me  reprochant  un  d^faut  pag.n.& 
ont  il  eft  lutanfime  fflrement  coupable.  Sans  ceh,  s*il  s'itoit  donn£  la  peine  20. 
d'examiner  feulement  avec  tant  foit  peu  d'attention  les  lilies  differences  de 
ines  M£  moires,  il  y  auroit  trouvgdes  Auteurs  par  cencaines  qui  m'ont  fer- 
vi, au*lieu  d9une  demi  -  douzaine  tout  au  plus  qui  lui  ont  fourni  ce  qu'il 
a  dit  de  bien  &  de  tnal  de  cette  illuftre  Reine  ,  en  y  ajoutant  prefque  par- 
tout  fes  propres  reflexions  9  qui  font  le  moins  avantageufes  k  CHRISTINE, 
comme  j'en  remarquerai  quelques-unes  ci-deflous. 

Le  premier  tort  que  le  Cenfeur  dit  que  je  lui  ai  fait ,  confide  en  ce  que  je  pag.  > 
ticbe  de  le  breuiller  avec  la  Nation  Suidoife ,  en  foutenqnt  qu!il  ft  dicbatne  contre 
/rxSuldois,  &  qu'il mipfife  leur  Laugue.  Je  me  trouvetbrc^  de  m'arriter  un 
peu  comme  le  Cenfeur  l'a  fait  fur  ceci,  pour  pnalyfer  ce  paflage.  Quant  aux 
ezpreilions  m£mes  qu'il  m'impute,  j'ai  dit  (implement:  „  qu'il  fied  mal  k  un 
99  Hiftorien  comme  lui  de  fe  fervir  d'expreflions  piquantes  contre  les  Suedois, 
99  tant  ici  qu'ailleurs  dans  fes  Ouvrage?  CO*  J*a  preyve  ,p'eft  pas  difficile,  &  Pa&  *• 
fen  pourrois  prod u ire  pludeurs.  Je  le  renvoye  au  portrait  romahefque  &  ma* 
licieux  qu'il  a  fait  de  cette  Reine ,  &  que  j'ai  tin*  de  fy  propre  Hijioke  de 
Dannemarc.  Le  Cenfeur  ponrrart-il  s'imaginer  qu'aucun  Suidoh  le  pourrok 
lire  fans  fe  fcandalifer  de  la  piquanterie  &  c|e  la  hardiefle  qu'il  a  eu  de  nqir- 
cir  par-lfc  la  nilmoire  d'une  Reine  9  qui  eft  encore  &  qui  fera  toujour*  en  v6> 
titration  ctaea  tous  la  vrais  Suidoh*  Ceux-ci  eftimerpnt  fans-doute  la  calguqr 
tiie  rlpandue  fur  etle  comme  rejailliflante  fur  toute  la  Nation  9  quand  p£  Cen- 
feur a  ie  front  de  dire:  quo  touts  ,la  v»4r  CJjRIST/NE  **a  iti  autre' clo/f 
qu'un  fpedacle  rembR  defcines  romanefques,  artificieufes  ou dinaturieu "Que  pour- 
roit-il  dire  de  plus  choquant  d'elie  9  lui  qui  ne  fauroit  pas  m&me  montrer 
qu'il  a  empruncg  ce  portrait  hideux  de  quelque  autre  Ecrivaln  ,  mais  qu'il  l'a 
uniquement  fabriqu*  dans  &  cervelle?C'eft,jecrains9de  lamfrmefource,  fe- 
conde  en  traits  malins,  que  font  fortis  ceux  qu'il  a  avanc£s  fur  la  Langue 
Suidoife,  qui  avoient  donu^  occafion  k  la  re  marque  dans  mes  Mlmoires  k  1»» 

(a)  V.   Mem.  de  Cbriftine  Torn.  L  fr  420^  fi  ..  .  ,    ;.  .      ^ 


1*6-  ix. 


448       ME  MO  IRES    CONCERNAMT 

Appetitftce  quelle  il  fembte  8tre  fttt  fenfible.    Mais  je  lui  dehumde,  quelle  id£e  s*e(l-(l 

A  Ficces  ju-  fa[£  de  ia  JLangue^  Sutdoife  ,   quand  il  a  dit  f«V<fe  avoit  icorcbi  les  -ortilks  de  A 

e>>    Reine  fyy^'fk  qu'eft-ce  que  ces  expreflions  avoiont  de  coromun  avec  leg  rai* 

•Num.     fons  qui  faifoient  defcendre  CHRISTINE  du  Trdne?  N'y  a  t-il  done  pas  fa* 

L.        jet  de  foup$onner  qu*il  n*en  a  fait  mention  ,  que  dans  l'id£e  de  fe  jouer  de  la 

pag.  xo.   langue  du  Pais ,  que  Cette  Reine  £toit  fur  le  point  d'abandonner  ?    Et  quant 

h  la  Langue  Danoife  qu*il  croit  que  j'ai  voulu  avilir,  ye  ti'aurai  pas  befoin  de 

m* en  expjiqjier  autrenlertt:  qu*il  n'a  fait  lui-mfime  dans  Jon  Avis  far  l'Hiftoi* 

tv(b).       ^  '     •         '      -        ■ 

Pour  ce  qtfil  dit  d'stbord  aprfcs ,  que  tfaydnt  jamah  fait  voir  la  mtimdne  ani* 
fnojhi  dans  fes  Ouvrages  conire  la  Nation  Su^doife....  nul  Peuple  n'a  park  avec 
plus  de  difiinSion  de  fes  Ecrits :  mats  fi  quelqtfun  Centre  eux  a  trouvi  des  endroiH 
dans  fes  Hiftoires  qui  hut  ant  diplti,  Us  les  ont  attribuis  ou  i  zile  pour  fa  Patrie% 
ou  h  une  certaine  niceffiti  que  ie  lieu  &  le  terns  exigent.  Je  fuis  d'accord  avec 
nombre  de  mes  Compatnotes,  que  les  Ouvrages  d'efpritfe  de  goftc  de  Mr« 
de  Holbergy  font  fort  eftimables.  Mais  il  fait  trfes-bien  d'avouer  ici5  qu'il 
y  a  quelques  Suidtns  &  qui  de  eertains  endroits  dans  fes  Hiftoires  ont  cUplti, 
cfe  je  puis  lui  dire  que  letiombre  de  ceux-li  n'eft  pas  petit-,  par  les  r^cits 
peu  favorables  qu'il  fait  des  Sutdois*  quife  fententfort  de  Tanimofirf  &  paf- 
fent  les  bornes  de  la  politeffe  ,  quel  que  foit  le  foin  qu'il  prend  ici  de  s'ea 
blanchir  comme  neige.  II  1'auroit  pu  vofr  en  partie  lui-rafime,  s'ii  avoit  pris 
garde  aux  remarques  qii'un  Savant  Suidois  (*)  a  fakes  fur  quelques  pafTages 
le  fon  Hifhire  de  Dannemarc  ,  qui  s'accordent  ii  peu  avec  ce  qu'il  y  a  dit. 
J'ajouterai  4  ceci ,  que  Tan  17479  quand  je  paflai  deraterement  par  Copenba* 
gue9  fans  y  trouver  alors  Mr.  de  Ho/berg  qui  6toit  abfent  ,  j'en  pariai  h  feu 
Mr.  le  Confeiller  Gram ,  qui  me  dit  tout  franchement  qu'il  Ten  avoit  averti, 
'&  qu'il  lui  avoit  confeilte  d'y  prendre  garde, &  de  ne  pas  trop  ptefler  la  pu- 
blication delbnHiftorre,qui ne  fauroit  £chapper  i  lacenfure  du  Public, com* 
me  contenant  des  chofes  qui  juroient  quelquefois  avec  la  v£racit£  d'un  Hif* 
torien.  Mr.  le  Cenfeur  s'tftonnera-t-il  done,  (I  par  un  mfime  z61e  pour  ma 
Patrie  j*ai  en  .paflant  relev^  des  paflages  dans  fes  Ecrits,,  qu'on  regards  avec 
raifon  comme  peu  coirformes  k  la  v£rit6,  &  comme  ctenuds  des  t&noigna- 

fes  qui  les  con  ft  a  tent?  Pour  moi,  au  mains  j'ai  toujours  citd  mes  garands 
crupuleufement  par  livres  fe  par  pages,  eflimant  que  tout  Lefteur,  en  cho* 
fes  de  fait,  a  droit  de  prendre  de  les  voir  produites ,  parce  que  les  Hiftoi- 
res  que  je  rapporte  ne  fe  font  parties  nide  mon  terns,  ni  fous  mes  yeuz. 
Cependant,  en  indiquant  par-tout  mes  autoritds,  j'ai  bien  moins  eu  en  vue 
la  reputation  d'avoir  beaucoup  lu9  que  ceile  d'avoir  bien  prauv^  ce  que 
j'avance. 

Ce  n'eft  ^>as  ici  Tehdrbit  de  paffler  en  revue  .PHiftoire  de  Mr.  de  Holberg.  Jl 
rfc  me  feroit  pas  bien  difficile  de  lui  faire  voir  entre  autres  chofes,  que  dans  le 
rtrit  qu'il  fait  de  la  Guerre  de  l'an  1643  eutreia  Suide  &  le  Dannemarc*  il 
le  comporce  en  Avocat  zdte  (c)  pour  colorer  les  vacs  de  fa  Cour  par  rapport 
%  celle  de  St&de,  &  pour  juflifier  1'AUiance  fecr^ce  du  Roi  de  Dannemarc  a- 
yec  TEmperenr  &  fEfpagne*  dans  un  terns  oil  les  affaires  des  Proteftans  en 
Jtllemagne  p£ricfitoient  encore  aflez.  Je  pourrois  lui  montrer  des  contradic- 
tions 

(a)  Hift>  ie  Damiemajic  T.  UL  $.  183.  '  £*)  V.  fm  Hijl.  T.  II.  p9  856-863.  & 
.  *(bj  Ibid.  $.  1$.  if  16.  pag.  B69.  &c. 

-(+)  'C'eft  Mr.  de  Sticrnman  Confeiller  de  la  Chancellerie  &  Secretaire  des  Archives 
de  Suide,  qui  a  public  les  vies  d'£axc  juv.  4  de  Chaklcs  iz>  Rpis.de  Hujjie.  . 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    44$ 

tiofls  qui  fe  trouvent  par-ci  par-tt  dans  fes  relations  ,  comme  il  fcft  auffi  appa-  Append** 

rent  qu'il  n'a  produic  l'extrait  ttequelques  Letcres  vagues  du  Roi  de  Dan-  deuces  j«. 

aavrir?  ,  que  dans  Hncention  de  bfllmer  la  conduite  du  Grand-Chancelier  mficativcs» . 

Oxenfiierna,  &  de  porter  le  Lefteur  4  douter  de  la  droiturc  &  des  grands  ta-     j^um.   J 

lens  de  ce  Miniftre  GO-    Dans  l'endroit  oil  le  Cenfeur  fait  le  paraltele  de        jT 

Gufiave-  Addpbe  &  de  Cbrifiiem  IV.  ii  le  finic  par  ces  mots :  quand  je  pife  les 

a&ions  de  ces  deux  Hois  enfembk9  fe  trouve  que  celles  du  Roi  Chriftiern  emportent 

la  balance  (£)•    Mr,  1'Hiftorien  peut-il  s'imaginer  que  ceux  qui  font  infor- 

jn6s  des  exploits  de  ces  deux  Rois,  ne  trouveront  pas  fur  le  champ  coifibied 

cette  comparaifon  cloche  9  &  ne  s'appercevront  pas  dans  un  clin  d'ceil  que 

la  partialis  a  dirig6  fa  plume  ?  D'accord  ,  le  Roi  Cbrijtiern  IV.  droit  un 

grand  Roi  en  terns  de  paix,  mais  en  cela  mfime  Guftave-Adolpbe  ne  lui  cldoic 

en  rien  ,  malgrt  les  guerres  contumelies  ou  il  fut  impliqud  ,  &  le  Cenfeur 

doit  Atre  peu  verfiS  dans  I'Hiftoire  de  Suhde ,  s'il  ignore  que  la  m^moire  do 

ce  grand  Roi  fera  toujours  eii  v^n^ration,  mfime  pour  les  Loix  falutaires  & 

les  Etabllfleraens  avantageux  qu'il  a  faits ,  &  qui  s*obf<?rvent  encore  avec 

beaucoup  dere(£edt  Mais , comme  je  l'ai  die,  ce  n'eft  pas  ici  l'endroit  d'en- 

trer  dans  une  difcufflon  formelle  d'autres  articles ,  qui  demanderoient  d'etre        • 

reftreints  ou  re&iftes,  pour  que  fon  Hiftoire  m&it&t  le  nom  de  v^ridique, 

fans  qu'il  ait  &  craindre  d'ttre  noirci  par*l&  aupris  des  vrais  Suidois ,  plus  qu'ij  pa*  If- 

ne  reft  d*ji. 


Jepafle  done  outre,  pour  faire  voir  (i/V  me  fvisfi  fort  trompj  par-tout  ycomm? 

~     "eur :  qu'il  n9y  a  pas  un  Jeul  endroit  critiqui  oitje  rticboue.    Pour 

fiure  voir  tout  de  fuite  que  Mr.  le  Cenfeur  accufe  ici  &  faux ,  il  n'a  qu'a.  lire 


deux  de  mes  remarques  fur  fon  Hiftoire  CO  <Ju*il  a  pafftes  fous  filence  5  & 
qui  fubfifteront  toujours  malgrd  ce  qu'il  a  avanc6  au  contraire.    Voici  un  au-         \ 
tre  endroit  tirt  de  mes  M6moires  (d)9  lequelil  a  pourtantfi  bien  embrouilte    . 
qu'il  n'en  reTulte  qu'un  problfime  ou  un  galimatbias  tout  pur.    II  trouve  fort  pag.  13. 
itrange  qu'en  parlant  de  la  conduite  de  CHRISTINE  dans  l'affaire  de  Corfitz  pag.  ,I2# 
Ubtfeldi  je  cberche  hjuflifier  ks  d-marches  de  la  Reine,  Jaquelk  h  Hnjiigation  de  pag.  13) 
ce  Comte  s*eft  fervie  de  l'erreur  de  la  Cour  de  Dinnemzrc  pour  di/famer  un  des 
fneilleurs  Rois :  qui  bien  loin  d*  avoir  miriti  Sitre  traiti  tune  mdn'Ure  ft  indigne% 
ne  lui  avoit  jamais  donni  le  moindre  fujet  de  mt  content ement :  c1  eft  pour  cela,  die 
le  Cenfeur,  que  cette  a&ion  de  la  Reine  fut  univerfelkment  diteftie ,  &  fur- tout  pag.  j^ 
jugie  malfiante  &  indigne  (Tune  Reine  rignante.    Comme  il  appuye  tout  ce 
qu'il  dit  au  fujet  de  cfecte  affaire  fur  l'autoricl  des  M£moires  de  Cbanut ,  dont  pag.  iz« 
je  re/pe8e  k  timoignage,  dit-il,  dans  les  affaires  qui  concernent  CHRISTINE, 
il  faut  que  je  prgvienne  le  Le&eur  l&-deffus9  que  je  ne  recontiois  l'auchenti- 
cite'  du  Compilateur  desdirs  M£ moires,  le  Sr.  Pauciennes9  qu'autant  que  je 
l'ai  trouvd  d'accord  avec  d'autres  Livres  &  Manufcrits  de  bon  alloi.    J'ai 
expofe^  ailleurs  aiTez  clairemenc  ce  que  je  penfe  de  la  mutilation  de  ces  Ne- 
gotiations de  Cbanut  CO  99  qui  lui  a  fait  un  tort  irreparable ,  (au  fentiment 
„  m6me  de    Wicquefort^)   y  ayant  inf£r6  des  traits,  comme  je  l'ai   mar- 
it  <\u6,  qui  ne  paroiflTent  pas  trop  4)oign&  de  la  calomnie,  &  que  Cbanut 
99  £toit  incapable  de  dire  ou  d'^crire  fur  le  compte  de  CHRISTINE". 
Ayant  auffi  6te  inform^,  depuis  la  publication  de  mes  M&noires,  qu'il  y  a 
nne  Edition  de  ceux  de  Vauciennes  fous  le  nom  de  Cbanut  de  l'an  1674,  quand 
la  Reine  e'erivit  fa  Lettre  &  Bourdclot,  oil  elle  marque  aufll  „  que  le  Minif- 
tre de  Suhde  a  pone'  Hi-defTus  fes  plaintes  k  la  Cour  de  France  ",  comme 
r.  de  Biornclow  l'avoit  d^ja  fait  en  1660  fur  Ogerii  Iter  Danicum,  Sue* 

cicum 


ft 


(a)  V.  Jon  Hift  T.  II.  pag.  795  £?  Zgu        (d)  Ibid.  p.  375.  &c. 

(fty  Ibil  pag.  943.  944.  {e)  Dans  mes  Mim.  T.  II.  pag.  155. 1  $& 

(c)  Mim.  de  Chriftine  Ibm,  I.  P.  62. 

Tome  IK  Lit 


'45*  MEMOIRES    CONCERNANT 

Appcndicc  cicum  &  Pobnicum^  comrae  contenant  des  chofes  injurieufes  k  la  Subde,  ]* 
^c  Pieces  ju-  fuis  pr^fentement  plus  que  perfuad<S  que  9'a  iti  fur  ce  m£me  Livre  de  rath 
gificatives.  ciennes,  „  lequel,  comme  dit  la  Reine,  renfenne  tant  d'iadi^nitds  &  de  ca» 
*  „  loninies,  que  celui  qui  a  6t6  capable  de  les  publier  eft  indigne  de  vivre  " 

(a).  Si  Ton  eft  curieux  de  favoir  comment  ces  M^moires  r£put6s  de  Cbanut 
one  encore  6t6  conGd&^s  de  nos  jours  k  la  Cour  de  Suide,  on  n'a  qu'4  lire  ce 
qui  en  eft  rapport^  dans  Fabri  Stats  Cantzeley  (b)>  oil  it  eft  dit  entre  autre* 
„  chofes  ,  que  cet  Auteur  ne  doit  pas  fttre  regards  comme  un  Evang6» 
„  lifte.  *  Comme  done  ni  moi,  ni  Mr.  de  Holberg  mfime,  ni  d'autres,  ne 
fauroient  les  Reconnoitre  que  fur  ce  pied-14  (ce  que  j*ai  bien  pu  remarquer 
dans  fon  Hiftoire  de  Dannemarc),  je  ne  le  refpette  pas  non  plus  autrement 
dans  Taffalre  en  queftion  touchant  le  Comte  d'Ublfe/d:  &  cela  pofii',  je 
ferai  voir  en  racourci  que  le  Cenfeur  a  eu  grand  tort  de  fe  dichainer  com- 
me il  a  fait  contre  la  conduite  de  la  Reine  CHRISTINE  k  1'igard  (TUblfeld  & 
de  la  Cour  de  Dannemarc,  en  d£clamant  en  mfime  terns  contre  Pufendorf^ 
duquel  >1  dit:  „  que  puisque  cet  bortme  a  eu  la  barcVteJJe  de probofer pour  mocUlt 
„  le  rigne  de  CHRISTINE ,  tine  miritepas  qu'on  lui  ajoute  une  foi pliniire  en  rien 
„  de  ce  qu'H  rapporte  Qc):&  pourtant'Mr.le  Cenfeur  avoue  dans  fon  Avis  fur 
j,  PHiftoire"  „  queperfonne  ne  peat,  fans  commettre  une  grande  injuftice ,  nier 
„  que  Pufendorf  ait  coiqpofi  fes  Hifiaires  dfaprhs  dse  Cbartres  fur  lesque/les  onpeut 
»  je  fier ,  quoique  felon  Mr.  de  Holberg,  elks  faffent  clairement  emrevoir  en 
„  quel  Pais  Mr.  de  Pufendorf  les  a  compofies  "  (a).  Mais  le  Cenfeur  ne  fau- 
roit  ignorer  que  des  hommes  entendus  ne  feront  pas  de  fon  fentimenu 
lis  auront  plutdt  raifon  de  douter  de  rauthenticittj  de  fon  Hiftoire  de  Dan* 
fiemarc,  s'ils  en  jugent  par  le  peu  de  fecours  auchentiques  qu'il  a  eus  pour 
la  compofer  (e). 

]e  demande  pardon  au  Le&eur  de  cette  digrefllon,  qu*fl  m*a  falu  faire 
pour  ma  d£fenfe  contre  les  accufations  intenttfes  par  mon  Cenfeur.  Afin 
done  d^claircir  cette  mattere,  je  rdduirai  le  verbiage  qu'il  fait  de  Taffaire 
du  Comte  cFUbfeld  pour  faire  dikefter  la  conduite  de  CHRISTINE,  k  cet- 
te  Ample  que  ft  fon,  favoir:  „  Si  la  Reine  avoit  raifon  &  4toit  en  droit  de 
,,  prendre  dfUblfeid  fous  fa  proceftion,  &  d'examiner  en  fa  Cour  Paffaire 
„  des  vingt-quatre  mille  dcus  conteft^e  entre  celle  de  Dannemarc  &  ledit 
„  Comte?  "  J'y  riponds  affirmativement  qu*oui,  &  la  preuve  en  eft  incon* 
teftable;  le  cas  £tant  fond£  en  termes  expres  dans  le  Traitti  folemnel  de  Stet* 
tin  conclu  en  1570  entre  la  Sitide  &  le  Dannemarc.  Voici  les  propres  paroles 
de  TArt.  XXIV.  Qf)  „  S'il  arrive  qu'un  ou  plufieurs  des  Vaflaux  nobles  ou 
„  autres ,  des  trois  Royaumes ,  tombent  dans  la  disgrace  de  fon  Roi  &  Sei- 
„  gneur,  foit  par  plainte,  delation  ou  d^nonchtion,  &  lui  ouiceux,  de 
„  crainte  de  cette  disgrace,  contraints  &  ii6ceflit£s  de  fe  transporter  de  Vxkk 
„  dans  Tautre  de  ces  trois  Royaumes,  veulent  s'attendre  k  V€quit6  &  k  la 
„  juftice  qui  leur  feroit  faite  dans  le  Royaume  oil  ils  ie  feroient  rtfugtes; 
„  celui  ou  ceuK-li,  qui  ont  pris  leur  refuge  au  Royaume  oil  ils  fe  trouvent, 
3,  jouiront  du  fauf  conduit,  de  la  f£lret£,  de  la  paix  &  de  la  protection 
^,  dans  ce  dit  Royaume,  &  le  Roi,  (la  Digniti  Royale)  dont  lui  ou  iceux 
„  font  vaflaux,  s'y  attendra  k  la  juftice  requife  enfuite  de  Texamen  fait  de 
„  Taccufation  intense  contre  lui.  "  C'eftlamfime  explication  que  le  Roi 
Cbarles-Gufiave ,  Succefleur  de  CHRISTINE,  fit  comprendre  dans  fa  Lettre 
au  Roi  Fridiric  UL  dont  le  Cenfeur  a  rapporti  lui-mfime  la  fubftance  (g) 

aui!i« 

(a)  T.  JL  tag.  156.  (0  V.  f*P r if aceduTomeI.de Jon  Hi/loire. 

[b)  T.  XXIX.  pag.  379.  J.  I?.                     (/)  V.  les  Archives  de  Lunig  T.  X.  Pars 
(0  Tom.  III.  pag.  145.  .  fpec.  Cont.  IL  p.  335. 
00  Ibid.  pag.  3.  (£)  Holb. ibid.adann.  1654. r- lH.p.  184. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.  45 1 

f&fli-bien  que  U  R^ponfe  da  Roi  de  Dannemarc,  oil  il  n'eft  pas  dkun  feul  Ap^mlUe 
dot  pour  montrer  que  l'interpr&ation  que  Cbarles-Guftave  donna  de  cec  arti-  de««ce*jEl 
cle,  n'dtoit  pas  conforme  au  fens  &  k  Pefprit  dudit  Traiti  de  Stettin*  Le  gificativc»» 
Cenfeur  rapporte  lui-mfime  un  aucre  exemple  du  terns  du  r£gne  de  Guftave-  ^N  ~ 
Adolpbe  au  fujet  du  Prince  h£r£ditaire  de  Dannmarc  &  du  Rhingrave  Otto-  ? 
Guif/aume(a)iOii  le  Roi  de  Dannemarc  ne  fait  aucune  difficult^  de  reconnoitre 
le  Tribunal  de  Suide,o\x  le  Rhingrave  s'Stoit  r^fugte ,  &  prie  radme  Guftavc* 
Adolpbe  d'affigner  &  de  faire  comparoitre  au-plut6t  ledit  Rhingrave  devant 
lui  &  le  Sgnatde&ffc/*9  pour  que  leRoidejD*wi*ffwr<r  y  pfit  envoyer  fes  P16- 
nipotentiairesafin  d'y  porter  fes  accufations,  &  attendre  la  fentence  ctefiniti* 
ve  qui  feroit  prononc^e  contre  le  Rhingrave  enfuite  de  Taccufation  intense 
contte  lui.  Que  peut-il  y  avoir  de  plus  clair  &  de  plus  pofitif  k  oppofer  - 
aux  objections  que  I'Hiftoriographe  de  Dannemarc  a  t&ch£  de  tourner  au  des- 
avantage  de  CHRISTINE,  en  aimant  mieux  donner  cr^ance  au  Compilateur 
jdes  M^moires  d'un  Miniftre  Stranger ,  peu  au  fait  des  Paftes  &  TraitSs 
entre  les  Cours  &  les  Royaumes  du  Nord9  que  de  fe  tenir  au  Traits  fo- 
lemnel  de  Stettin  ,  oil  le  cas  en  queftion  fe  trouve  decide  prdcifement ,  & 
confirmd  par  l'exemple  tir6  de  fa  propre  Hiftoire  ?  Le  Cenfeur  doit  done 
avouer,  ou  qu'il  n'a  pas  lu  le  Trait6  de  Stettin  avec  attention,  Ccomme  en 
donnant  le  precis  de  ce  Trait£  il  pafle  tout  cet  Article  important  fous  (Hen- 
ce, le  jugeant  apparemment  de  peu  ou  point  de  confequence)  :  ou  bien 
que  la  paffion  de  ddcrier  la  conduite  de  CHRISTINE  l'a  emport£  chez  lui  fur 
la  v£rit£  de  la  chofe.  Je  laifle  a  lui-mfime  k  juger  du  pr£jug6  qu'on  formera 
contre  fon  Hiftoire,  vu  qu'il  fe  comporte  avec  fi  peu  d'impartialiti  &  de 
management  dans  une  affaire  fi  grave ,  en  s'efibr^ant  de  mettre  la  Reine  dans 
tout  le  tort,  quoiqu*au  fond  elle  eftt  tout  le  droit  de  proc&ler  dans  cette  af- 
faire de  la  mantere  qu'elle  avoit  fait:  la  Reine  &  le  S£nat  de  Suide  dcant  Ju- 
ge  immddiat  entre  le  Roi  de  Dannemarc  &  le.  Comte  d9Ub!feld9en  vertu  dudit 
Traiti  de  Stettin,  dont  Tune  &  1'autre  Partie  devoient  attendre  la  fentence 
definitive  (J*).  Si  la  Reine  a  exc£d£  dans  les  formalins  de  la  procedure  de 
1'affaire  en  queftion,  je  n'ai  pas  en  cela  approuvd  fes  d-marches;  &  fi  le 
Miniftre  de  Dannemarc  en  a  eu  du  chagrin,  qu'il  s'en  prenne  k  lui*m6me: 
cela  ne  fauroit  nuilement  excufer  les  expreflions  frivoles  du  Cenfeur ,  qui 
taxe  la  conduite  de  CHRISTINE  de  faufletg  ,  en  dtelamant  furieufement 
contre  Pufendorf^  qui  nomme  cette  aftion  de  la  Reine,  ginireufe,  en  ce 
qu'elle  s'^toit  intireflHe  pour  un  homrae  perftcutg  k  outrance  (£).  Car  la 
r^folution  6tant  prife  de  le  perdre,  il  femble  qu'il  importoit  peu  par  quel 
moyen  on  en  viendroit  k  bout.  Afin  done  de  priver  I'infortuni  Comte 
(TUblfeld  de  la  protection  dont  lui  &  fon  Epoufe ,  (Soeur  naturelle  du  Roi 
de  Dannemarc*)  jouifibient  de  droit  en  Svtde ,  on  lui  jetta  un  chat  aux  jam- 
be  8  ,  &  on  lui  intenta  un  proc&s  qui  n'alloit  pas  k  moins  qu'i  le  deshonorer 
publiquement,  comme  ay  ant  d^tournd  une  fomme  d'argent,  quoique  dans 
Taffaire  dont  on  l'accufa  il  fftt  tout-^fait  innocent.  II  s'agiflbit  de  vingt-qua* 
tre  mille  £cus  deftinls  de  la  part  du  Roi  de  Dannemarc  au  Roi  Charles  IL 
SAngleterre,  qu'on  Taccufoit  d'avoir  diverti ,  &  dont  il  produifit  les  quit* 
tances ,  en  faifant  voir  qu'il  en  avoit  payg  pour  le  fervice  du  Roi  cTAngleter^ 
re9  au-deli  mfime  de  ce  qui  £toit  dft  k  ce  Prince,    L'innocence  du  pauvre 

Comte 
(a)  Holb.  ad  etui.  1660.  pag.  601.  £fo        (b)  Ibid.  fag.  139.  140.  145. 

(*)  Depuis  que  cette  R^ponfe  a  &t6  publite,  j'ai  eu  part  de  celle  que  la  Reine  Cbrif- 
tine  fit  au  Roi  de  Dannemarc  f  que  j'ai  produice  ci-deflus,  Voycz  VApptniict  Num.  XXF. 

LIU 


4$&         MEMOIRES    CONCERNANT 

•  Awwidice  Comte  fe  tronva  auffi  v&ifWe,  comme  le  Cenfeur  ravoue  lui-m*me  («),  & 
4eReccsju*i'ann^e  aprfcs  1655  le  Roi  Cbarks  II.  Tattefttt  par  fa  propre  Lettxe  inftrie 
j***11***-  dans  Holbergy  oi  entre  autres  chofes  on  lit  ces  mots  remarquables :  „  bocve* 
*  Num  „  ritati  tefttmonium  &  grati  erga  S.  F.  animi  documentum  deeffe  noluimas9  & 
l^ *  „  certi  dolemus  Firum>  (Comitem  Ulhfeld)  propenfie  in  nos  bumanitatis  ilk  infir* 
„  tunio  fraudis  fuife  infimu/atum9  &  h  S.  V.  enixi  petimus ,  utedde  caufd  nuh 
„  lum  in  rebus  fuis  detriment  urn  patiatury  quin  imo  ut  labes  illius  bonori  ea  propter 
,  „  afperfa  deleatur.  (£)  "  Qu'on  juge  aprfcs  cecla ,  fi  le  Cenfeur  s'eft  comport^ 
en  Hiftorien  impartial,  tel  qu'il  veut  l'fitre,  en  peignant  la  conduite  de 
CHRISTINE  en  cette  rencontre  des  couleurs  les  plus  noires ;  &  pour  le  dire 
en  pafTant,  quand  l'Hiftorien  Danois  dit  que  le  Roi  de  Dannemarc  ne  lui  avoit 
fag.  14.  pas  donni  le  tnoindre  fujet  de  micontentement  pour  ttretraiU  de  la  forte,  Mr,  le 
Cenfeur  auroit  dft  fe  fouvenir  de  l'Alliance  que  la  Cour  Danoife  avoit  faite 
•peu  avant  avec  la  R^publique  de  Hollander  laquelle  CHRISTINE  efti- 
moit  fitre  fi  peu  conforme  aux  Trait6s  paflfcs  entre  les  Royaumes  du  Norik 
11  ne  falut  que  cela  pour  m£contenter  la  Reipe,  qui  avoit  alors  tout  autre 
int^rfit  &  .manager,  &  qui  fit  poufler  cette  affaire  prefque  plus  loin  qu'elle 
ne  le  m^ritoit,  mSme  pour  l'intlrfic  d'Etat  qui  s'y  rencontroit.  Cet  6v6ne- 
ment  peut  done  fervir  de  rdgle ,  qu'on  ne  doit  pas  juger  frivolement  &  par 
la  conduite  ext&rieure  de  Cour  k  Cour,  de  leur  amitte  ou  micontentement. 
Celui  qui  entreprend  dMcrire  THiftoire  politique  d'un  Etat  fans  connottro 
Tint^rieur  des  Cabinets  &  des  Cours ,  &  fans  favoir  comment  les  affaires  s'y 
traitent,  en  combinant  les  diflferens  int^rfits ,  &  les  reflbrts  fecrets  qui  les 
mettent  en  mouvement,  n'Scrira  jamais  rien  qui  vaille  fur  ces  fortes  de  ma- 
tteres.  L'affaire  du  Comte  dfUblfeld  itoit  de  cette  nature,  que  la  juftice  tic 
Pint£r£t  firent  iclater:  &  comme  le  Cenfeur  l*a  voulu  feire  pafler  unique- 
ment  au  defavantage  de  CHRISTINE^  j'ai  t&ch£  de  la  mettre  en  racourci 
en  fon  vrai  jour,  en  remettanc  au  Public  la  dtfeifion,  qui  de  nous  deux  a 
le  mieux  foutenu  fa  th^fe ,  de  droit  &  de  juftice* 
Mr.  de  Holberg  m'impute  4  grand  blime  d'avoir  omis  les  paroles  du  Chan- 
jag.  is,  celier  Oxen/iierna,  itant  h  Ugonie ,  &  difant  de  CHRISTINE  quelle  eft  folk , 
&  qu'au-  lieu  de  cela  je  n'ai  mis  qu'un  Mais....  J'en  conviens  fans  rougir, 
&  fi  le  Cenfeur  y  avoit  pris  garde,  il  auroit  remarqu£  plufieurs  autres  en- 
droits  femblables,  oil  pour  manager  la  modeftie  du  Lefteur  j'en  ai  fait  de 
mfime.  Je  cite  entre  autres  une  page  oil  il  y  a  deux  pareilles  omiffions  (c), 
mais  celle  dont  le  Cenfeur  fait  fes  d&ices,  ne  me  paroit  pas  affez  v£rifi6e 
pour  ne  pas  ofer  la  r^voquer  en  dbute.  Qu'il  fe  fouvienne  de  ce  que  j'ai 
ddj&  dit  du  Compilateur  des  Mdmoires  de  Cbanuti  &  quand  m£me  le  Chan- 
celier  auroit  laifUS  6chapper  ces  mots ,  Vauciennes  y  ajoute  que  le  Comte  O- 
venftierna  l'avoit  dit  itant  h  Pagonie.  Suppofe  mfime  qu'il  efit  eu  le  fens  af- 
ftz  raflis  &  l*extrdmit6  de  fa  vie,  il  ne  pdrta  fftrement  pas  ce  jugement  fur 
CHRISTINE ,  par  rapport  4  fa  conduite  dans  Taffaire  de  Corfitz  Ublfe/d, 
comme  on  feroit  induit  4  le  croire  par  la  combinaifon  que  le  Cenfeuf  fait  de 
Tune  &  de  Taurre  hiftoire,  Au  refte  il  faut  qu'il  fache  que  le  mot  fou  &c  folk 
eft  auffi  fufceptible  d'un  tout  autre  fens  que  celui  qu'il  lui  a  donn6,  tant  en  Da* 
mis  qu'en  Allemand,  (Unfinnig) ,  qui  ne  fe  dit  que  des  perfonnes  privies  tout- 
fc-fait  d'efprit  &de  fens-cemmun , comme  font  les  fous  k  Her:  ce  qui  eft  trfcs- 
impertinemment  dit  d'une  grande  Reine.  Jl  ignore  fans-doute,  que  I'Ejnpe- 
reur  Cbarles  V.  difoit  fouvent:  „  que  les  Francis  paroiflbient  fous,  mais 
„  qu'ils  ^tpient  fages."  Voili  done  une  folie  qui  vaut  bien  la  fagefle :  & 
quant  &  CHRISTINE  elle  n^toit  nullement  folle ,  comme  le  Cenfeur  fem- 

ble 

(a)  Holb.  pag.  184  &e,  (c)  Mtmoires  T.  L  pag.  516. 

(t>)  Ibid.  pag.  189. 


CHRISTINE    REINE    D  E    SUEDE.    453 

\>\e  deOrer  qu'elle  le  f&t,  &  on  auroic  raifon  de  lui  imputer  1  grande  t6m6-  Aptumitce 
rit6  de  vouloir  le  foutenir.    Que  le  Cenfeur  abonde  done  en  fon  fens  autant  d?*^ce«  jo. 
qu'il  voudra,  il  faut  pourtant  qu'il  reconnoifle  que  tout  le  ginie  &  Pefprit *"*■*"*■• 
ae  s'eft  pas  confine  chez  lui;  &  fi,   quant  &  fes  Ecritshiftoriques,*il  s'ima- ' 
gine  y  avoir  atteint  le  plus  haut  degr6  de  perfection ,  ce  feroic  comme  fi 

2uelqu'un  difoit:  que  Mr.  de  Holberg  s'efl  porti  d  icrire  une  biftolre  de  PEtat 
f  du  Royaume  de  Dan  ne marc  Jans  avoir  eu  les  fecours  reauispour  unepareilk  en~ 
treprife,  ni  avoir  manii  lui-mtme  les  affaires  de  Cabinet:  bone  fon  biftoire  doit,  ttre 
exquife,  car  il  a  le  ginie  naturellement  tourni  h  la  critique  \  cependant  fait-il  ajjez 
appercevoir,  que  lit  ok  le  prijugi  park ,  la  raifon  fe  tait'i 

Mais  ce  qui  m'&onne  encore  plus,  e'eft  que  mon  Antagonize  trouve  £«-  . 
trange  que  je  me  comporte  avec  z£le  contre  ceux  (dont  il  eft  du  norabre  J, 
qui,  peu  s'en  faut,  ont  voulu  faire  pafler  la  Reine  CHRISTINE  pour  une  fran- 
che  ath£e,  au  moins  pour  une  femme  fort  irreligieufe.    Mais  je  lui  deman- 
de  s9il  connote  quelque  chofe  de  plus  [important  ou  de  plus  d£licat  que  ce 
qui  regarde  notre  dtat  aprfcs  cette  vie?  Il  me  reproche de  vetil/er  fur  des  cbofes pag.  iff,  & 
qu'il  a  avancies  de  travers  dans  fes  Ecrits,  &  particulterement  fur  celles  qu'il 22* 
a  d<Sbit<Ses  de  cette  Princefle  dans  fon  Parallile  de  CHRISTINE  &  de  Ma- 
rie  Stuart*    J 'en  ai  citd  des  endroits  dans  mes  M&noires  qui  dgcouvrene 
leur  nudit£  (a),  &  qui  font  aflez  voir  ce  qui  fe  pafle  dans  fon  int£rieur.  Que 
je  pourrois  embellir  cette  rdponfe  de  traits  defa  facon  dont  fon  Hifloire  de 
Dannemarc  eft  parfemte  au  fujet  de  la  prctendue  irreligion  de  cette  Reine, 
en  citant  i  faux  lesM&norres  deCbanut !  Entre  autrea  chofes  il  dit  quelque  pare 
(bj9  que  rien  ne  lui  a  moins  tenu  au  c<eur que  la  religion:  &  on  difoit  ginirak- 
unent  quelle  n'en  avoit  point  du  tout.    Mais  peut-ii  y  avoir  un    £nonc£  plus 
approcbant  de  la  calomnie  que  celui-l&,   pour  faire  entendre  que  CHRIS* 
TINE  6toit,  ou  i-peu-prfcs,une  franche  athtfe,  &  pourtant  Mr.  le  Cenfeur 
fe  revoke  de  ce  que  je  ne  veux  pas  reconnofcre  fa  voix  diftatoriale!  Je  n'ai  pag.  17. 
pas  laifft  pafler  la  lettre  dela  Reine  &  la  Comrefle  Sparre^h  laquelle  il  en  ap- 
pelle,  &  que  j'ai  inftr£e  tout  du  long  dans  mes  M£moir£s;  mais  j'y  ai  audi 
cenfuni  les  traits  libres  qui  &'y  trouvent  (0»  de  forte  qu'il  n'avoit  plus  be- 
foin  de  s*en  prgvaloir.    Je  ne  fuis  pas  non  plus  difconvenu  de  fes  6garemens 
vers  le  terns  de  1'tSpoque  de  fon  changement  de  religion;  mais  perfonne,  je 
crois,  ne  fera  audi  hardi  que  le  Cenfeur  &  perfifter  dans  fon  fentiment,  & 
k  dire,  que  le  refle  de  Tbifloire  de  CHRISTINE  montre  quelle  itoit  toujours  la  w£-pag.  17.  ft 
me%  &  que  nulle  Cour  Europienne  tf itoit,  mfime  dans  fa  vieillefle,  plus  irrigu*  18. 
Hire  que  crfle  de  cette  Reine?  Je  le  d£fie  de  conftater  ces  faits  authentique- 
inent,  fi  ce  n'eft  qu'il  les  ait  trouvis  dans  fes  cent  Chroniques ,  qu'il  dit  lui- 
mSme  lui  avoir  6ti  de  fi  peu  d'utilit£.  00  En  attendant  il  eft  admirable  de 
le  voir  foutenir  des  paradoxes  contre  toute  vraifemblance,  inventus  par  lui- 
mfime,  &  qu'il  ne  pourra  jamais  prouver  comme  il  faut.    Mais  que  doit-oti 
attendre  d'un  Cenfeur,    qui  trouvant  la  Lettre  de  la  Reine  au  Conue  IVa*  pag  .24^ 
fanau  aflez  forte  pour  le  confondre ,  comme  tous  cdux  qui  ont  attribug  k  la 
Reine  peu  ou  point  de  Religion,  dit,  que  faurois  mieux  fait  de  n  avoir  pas 
proauit  cette* Lettre ,  enajoutant,  quelle  prouve  trop ,  parce  quelle  fait  k portrait  pag.  25/ 
d'un  efprit  itrangement  volage,  ou,  ce  qui  eft  encore  pis,  d'bypocrijtti  dejbrte  que    . 
bitn  loin  (Ten  Sire  idifii,  on  s'enfcandalifel  Que  doit -on,  disje,  attendre  & 
croire  d'un  horame,  Chez  qui  les  fentimens  de  l'humanitS  m£me  femblcnt 
ttre  ^touflfes,  en  condamnant  &  faifant  pafler  CHRISTINE  pour  une  fran- 
che libertine,  (fur  1'dtiquette  de  fes  Auteurs  fans  foi  &  fans  loi,  qui  nV 
voient  pour  tout  m£rite  que  le  talent  dgteftable  de  la  calomnie  &  de  la  fa- 
tyre), 

(a)  T.  IL  pag.  195.  (0  T.  I.  pag.  474    &?  T.  U.  pag.  195. 

(b)  T.  III.  jag.  xi?.  179,  180.  00  frifact  tie  fon  Bjt.  Tom.  L 

LH  3 


454         ME  MOIRES    CONCERNANT 

ADDtndice  tyre),  plut6t  que  d'ajouter  crdance  aux  Lectres  authentiques  de  cette  Relne, 
demcesju-qui  doivent  le  convaincre  du  contraire  &  le  raettre  dans  le  tort?  Que  de- 
ftificativcs.   vjent  done  l'homme  fenfe,  &  qu'eft  devenu  l'Hiftorien?  A-t-il  jamais  pu  bi« 
p    ^  '"    tir.fes  hiftoires  fur  un  fond  plus  affur6  que  celui  qui  eft  ciment£  par  des 
*L       Aftes  originaux  des  perfonnes  mfimes  qui  les  ont  dcrites,  &  des  faics  done 
-      il  eft  queftion?  &  pourtant  va- t-il  jufqu'*  dire,  que  la  Lettre^  qui  paflera 
chez  tout  autre  que  lui,  pour  une  d^cifion  du  douce  dont  il  s'agit,  prouve 
trop  &  doit  (tre  regardie  comme  un  effet  (Tbypocrijte?  A  Dieu  ne  plaife  que  je 
confufle  une  id<5e  auffi  Strange  demon  prochain!  Et  le  Cenfeur  luimfime  a 
reconnu  quelque  part  l'injuftice  de  cette  maxime  „  de  perficuter  oudefaire 
„  tort  It  quelqu'un,  de  crainte  que  fes  anions  ne  partem  pas  du  cosur  (a)  n  Par 
quelle  raifon  done  peut-tl  regarder  cette  Lettre  comme  un  effet  tbypocrijte?  Je 
croirois  par  un  pareii  fentiment  m'ingirer  dire&ement  dans  le  jugement  da 
Tout-puiflant,  ce  Juge  redoutabje,  qui  feul  eft  le  fcrutateur  descoeurs,  & 
qui  s'eft  r£fervd  &  lui  feul  le  droit  de  rdcompenfer  ou  de  punir  nos  aftions. 
Et  en-v£rit6  dans  une  caufe  aufli  grave  que  celle-ci,  il  importe,  ce  me  fem- 
pag.r2<5.  ble,  pour  Thonneur  de  Mr.  d?  Hotberg  dc  produire  fes  foUdifant  timoignages 
les  plus  irreprocbables  auxquels  il  en  appelle  fi  fouvent  &  fi  hardiment.    Je 
Failure  en  honnfite-homme,  que  s'il  eft  capable  de  le  faire ,  je  donnerai  fur  le 
champ  un  ddmenti  public  &  tout  ce  que  j'ai  avancd  au  contraire,  malgri  les 
recherches  &  le  travail  prefqu'infini  que  j'ai  employ^  &  tirer  au  clair  tout  ce 
qui  regarde  cette  illuftre  Reine,  autant  qu'il  m'a  6t6  poflible.    J'ai  eu  beau 
feuilleter  &  lire  les  Livres  oil  il  eft  parte  de  CHRISTINE,  je  n'ai  trouvS 
dans  aucun  Auteur  de  marque ,  aucun  endroit  qui  l'ait  fait  pafler  pour  une  athde 
ni  pour  une  perfonne  irreligieufe,  encore  moinsqu'elleait  peiHAimSme  dans /a 
vicillejfe  dans  de.pareils  fentimens.  J'ai  fur-tout  examine  les  Ouvrages  du  Cen- 
feur, fans  avoir  6t6  ^clairci  fur  ce  point;  &  dans  fon  Paraltele,  od  il  parle  le 
plus  au  long  d'elle,  il  ne  fe  trouve  pas  une  feule  citation  d'aucun  Ecrivain: 
deforte  que  le  tout  fe  rdduit  &  ce  qu'il  lui  a  plft  de  ddbiter  fur  fon  propre 
compte   d'une  Princefle    qui  6toit  morte   environ   le  terns   qu'il    vint  au 
monde.    C'eft  done  avoir  trop  d'amour-  propre  &  trop  defuffifance,  que 
de  s'imaginer  pouvoir  en  impofer  aux   gens  qui   ont  droit  d'en   appellcr 
aux  preuves,  &  aux  preuves  authentiques  en  fait  d'Hiftoire,  par  fon  auto* 
ric£  toute  feule.   Tant  il  ell  vrai  qu'il  eft  plus  facile  de  prefcrire  de^rdgles, 
fcomme  notre  Cenfeur  l'a  fait  fur  les  devoirs  d'un   Hiftorien)  que  de  les 
fuivre  foi  •  mfime :  femblable  aux  Philofophes ,  qui  le  font  plus  de  bouche  que 
d'eflet :  car  quand  on  rapproche  leurs  principes  de  leur  conduite ,  la  compa- 
raifon  qu'on  en  fait,  tourne  rarement  k  leur  avantage :  deforte  qu'on  n'eft 
pas  long-tems  la  duppe  de  ces  fleaux  de  la  Soctet6  &  du  Genre-humain. 
Le  Cenfeur  parolt  fitre  extrfimement  charmi  de  fes  Paralteles  des  Dames 
-  18    comrac  du  refte  de  fes  produftions,  en  me  reprochant  <Ty  relever  fes  moindres 
pag!  22!    miprifeu    Cependant  it  fouffrira  que  je  lui  dife ,   qu'une  faute  ,  grande  ou 
petite,  dans  THiftoire;  eft  toujours  une  faute,  que  je  me  fuis  cm  fitre  d'au- 
tant  plus  en  droit  de  les  remarquer  par-tout  oil  je  les  ai  rencontres  par  rap- 
port &  CHRISTINE  j  que  je  me  fuis  propoft  d'entrer  dans  le  detail  de  la  vie  de 
cette  illuftre  Reine,  &  de  purger  les  Ecrivains  d'une  infinite  d'erreurs  qu'ils 
ont  d^bities  fur  fon  fujet.    Le  Cenfeur  dit  que  je  vetillefur  fes  miprifes ,  &  il 
nag.  18.   f°ut^ent  entre  autres  chofes ,  que  le  journal  du  retour  de  CHRISTINE  de  Suide  en 
*'      '    1667. porte quelle paffa par mer  de Helfinbourg a  Hambourg:  mais  il  y  eft  dit  ,qu*elle 
paffa  le  Sond  &  les  autres  Mers  ,  c'eft-&-dire  les  deux  Belts  ,   &  e'eft  ce  qu'elle 
fit ,  faifant  ce  voyage  incognitb  par  le  Dannemarc  (£)  :  ainfi  elle  ne  prit  pas 

terre 

.  (a)  Hift.  de  Dan.  T.  II.  pag.  869.  .  CO  Mim.  T.  11  pag.  jrfi. 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    455 

terre  k  Lubec  comme  il  le  veut,  encore  moins  lui  vint-H  jamais  dan9  Tefprit  AppemUct 
tie  faire  le  long  &  dangereux  trajet  par  le  Categat  k  Hambourg.  frJaT*J** 

Si  j'ai  fait  une  remarque  fur  les  expreflions  du  Cenfeur,  qui  paroiffent  rt-         Y  * 
voquer  en  doute  que  le  Comte  fublfeld  fuc  direftement  impliqug  dans  la    ^uin. 
confpiration  de  Malmoe^  ce  n*a&6  que  pour  faire  fouvenir  le  Cenfeur  d'une       l. 
des  regies  d'un  bon  Hiftorien ,  qui  eft  d'dviter  touce  ambiguitd  dans  la  nar-  pag.  ig. 
ration  :  car  autre  chofe  eft  de  dire  :  „  quelques-uns  ont  voulu  rivoquer  ce 
„  faic  en  doute,    &  autre  chofe  de  dire,"  que  malgr£  ce  qu'en  ont  die 
quelques-uns,  Ublfeld  itoit  aufli  complice    de  cette  entreprife,    Ceft  par- 
ler  en  Hiftorien  qui  ne  doit  pas  laitfer  le  Letteur  en  doute  fur  une  affaire 
conftat^e.    Le  Billet  £crit  de  la  propre  main  ff  Ublfeld  s'y  trouva  ,  &  j'ai  de 
bonnes  copies  des  deux  Lectres  dlcouvertes  en  m6me  terns  ,  lefquelles  par 
©enagement  je  n'ai  pas  voulu  rendre  publiques.     II  en  eft  de-m£me  de  ce 
que  j  ai  dit  fur  l'affaire  de  Scbeftedt9  que  Boyle  ddtaille  aufli  dans  fon  Diftio-  pag,  3$« 
naire.    Mais  de  pareilles  ambiguitis  ,  que  jc  pourrai  relever  un  jour ,    fe 
trouvent  en  grand  nombre  dans  les  Hiftoires  du  Cenfeur,  oil  il  laifli  le  Lee- 
teur  en  fufpens,  fur-tout  quand  Paffaire  en  queftion  ne  lui  eft  pas  favorable, 
&  e'eft  ainfi  qu'il  s'eft  expliqu*  dans  celle  dont  il  s'agit  ici  O). 

La  Cenfure  de  Mr.  de  Holberg  pone  k  faux  quand  il  veut  faire  croire  au 
Lefteur,  ici  &  ailleurs  dans  fa  Lettre,  quefe  nai pas  lu  avec  attention  les  ii-PAg.  it.  n, 
vres  que  fat  critiquis.  Par  les  remarques  que  j'ai  fait  fur  fa  propre  Hiftoire  ,  2°*  **• 
il  obfervera  bien  que  je  l'ai  examine  de  pr&s,  comme  je  l'ai  fait  aufli  par 
rapport  aux  autres  Ouvrages  tant  imprimis  que  manufcrits  qui  ont  fervi  k 
mon  but.  Le  Public  en  fera  le  juge  competent,  &  je  voudrois  que  le  Cen* 
ieur  Peflt  fait  autant  que  raoi  k  regard  des  Auteurs  dont  il  fait  parade.  11 
eft  i  prifumer  qu'alors  il  n'auroit  pas  rdvoqu*  en  doute  ce  que  des  Hifto- 
riens  de  marque ,  &  reconnus  pour  tels  par  tous  ceux  qui  favent  mettre  le  ' 
jnfte  prix  au  mirite .  ont  donn£  au  Public.  De  ce  nombre  font  fans  -  doute 
les  Hiftoires  de  Pufendorf ,  dont  lacandeur,  la  netted  d'efprit  &  le  ftile  no- 
ble 8s  grave  font  les  quality  requifes  d'un  bon  Hiftorien.  J'ai  d^jA  rapport^ 
ci-deflus  le  jugement  que  le  Cenfeur  de  Copenbague ,  (apparemment  par  la 
jaloufie  quMl  a  de  ne  jamais  lui  6tre  compart)  a  port*  de  ces  Ecrits :  mats  il 
s'en  faut  beaucoup  que  la  reputation  de  Pufendorf  y  perde  tant  foit  peu;  car 
qui  ignore  qu'il  a  compoft  fes  Commentaires  hiftoriques  fur  des  Chartres  & 
des  Manufcrits  this  des  fources  mfimes..  11  ne  fuffit  done  pas  &  Mr.  le  Cen- 
feur de  dire  in  globo ,  que  tout  le  monde  n% eft  pas  convaincu  de  fa  bonne-foi  &  de 
fin  mpartiafiti.  Si  Mr.  le  Cenfeur  le  penfe  atnfi  ,  comme  il  le  fait  entendre, 
d'ofc  vient  qu'il  n'apporte  pas  de  meilleures  preuves  pour  faire  revenir  le 
monde  de  feserreurs?  Cen'eft  pourtant  pas  ce  que  j'ai  remarqud  qu'il  ait 
fait  dans  fon  Hiftoire,  malgriles  ftetriflures  qu'il  tftche  par-ci  par-1*.  d'ap- 
porter  au  m^rite  de  PHiftorien  de  Sutde.  Le  g^nie  de  Pufendorf  6toit  au 
refte  trop  vafte  &  trop  ftcond  pour  fe  borner  k  travailler  fur  une  Hiftoire 
aufli  maigre  &  aufli  peu  intSreflante ,  comme  le  Cenfeur  l'avoue  lui-mfime, 
(£)  que  Teft  celle  de  fa  Patrie  ,  pour  s'aflurer  que  Ji  Pufendorf  avoit  iti  au 
fervice  du  Rot  de  Dannemarc  dam  le  terns  qu'il  icrivit  fes  Commentaires ,  r  Hiftoire 
tturoit  pris  une  toute  autre  face. 

Je  laiflerat  Mr.  de  Holberg  fe  bercer  de  ces  belles  iddes ,  en  attendant  que 
je  t&cherai  d'dclaircir  ce  qu'il  a  avanci  dans  le  refte  de  fa  Lettre,  &  qui  me 
regarde  plus  particulterement.    II  dit  qu'il  n* eft  pas  difficile  d'entrevoir  en  mot  pag.  22. 
quelque  animofiti  contre  fa  per/onne ,  &  qu'il  par  olt  que  je  lui  reprocbefes  Ouvrages 
tfcjprit)  dont  il  ne  fe  repent  pourtant  pas ;  que  comme  je  n'ai  pas  compofi  mon  O11- 

vragt 

M  Holb.  Hijt.-Z  UL  pag.  58L  582.       (»)  V,  fin  Avisjur  VHijl.  pag.  16.  17. 


45^      MEMOIRES    COtJCERNANT 

Appendicc  vrage  dam  Tefpeir  du  gain  ,  je  dots  en  ttre  d* autant  plus  inexcufable  ;  que  fdi 

iintiVJ*  beau  con,eJ?er  Sue  Ia  virit&  eft  runique  but  o&  je  vife  ,  tefprit  de  partiality  delate 

*  fii*i#t*.  jourtant  par. tout ;  qU^un  habile  Journalifte  a  dit  que  fat  fait  prudemment  de  nt 

point  adopter  le  mm  d*Hiftorien  ,   car  mon  Ouvrage  n9eft  qu'un  plaidoyer  de  flate- 

ries que  quant  h  Mr.  de  Holberg  ,  le  portrait  qtfil  a  fait  de  CHRISTINE 

eft  un  milange  cfihges  &  de  critiques  ,  de  louange  &  de  bldme  ;  que  par  -  IH  il  lui 
fuffit  d*  avoir  montri  que  je  broncbe  dam  tout  let  endroits  de.mes  Mi  moires  ok  je  Tap* 
.  _  .  taque,  quoiqu'il  ne  veuille  pas  me  difputer  mon  mirite,  matt  qu'ilne  comprend  pas 
pag.  28.  pourquoifai  voulu  fceller  ma  vie  par  une  apologie,  qui  ne  tend  qu9d  colorer  des  di~ 
fauts  >  &  £  dSmentir  des  duteurs  qui  n9ont  fait  que  tranfmettre  h  la  poftiriti  ce 
qifils  ont  vu  &  entendu;  qu'ilferoit  h  foubaiter  que  cbaque  Hiftorienjuivtt  lepla* 
qu'un  Augufte  Ecrivain  nous  a  traci^  qui  rioubliepas  de  bldmer  &  de  louer  let 
objets  dignes  deff(rey  deforte  quon  peut  ajouter  foi  fifes  louanges  aufft-bien  qith 
fes  critiques. 

Voili  des  confluences  que  PEcrivain  deCopenbague  tire  des  prgmifles  de 
la  cenfure  qu'il  a  faite  de  mon  Ouvrage.  Ses  domes  &  fes  objections  ayanc 
616  9  je  me  flatte,  d£j&  fuffifamment  Iclaircies  &  affoiblies,  il  ne  me  ferapas 
bien  difficile  de  rtfpondre  aux  reproches  quUl  me  fait  perfonnellement  > 
mais  qui  font-auffi  peu  fond^s  que  les  critiques  qu'il  a  lancdes  contre  la  Rei- 
ne  mfime. 

Quant  k  Tanimofiti  qu'il  veut  que  faye  contre  lui9  je  Taflure  que  je  n'en  ai 
point;  &  jamais  je  ne  lui  ai  reproch£  fes  Ouvrages  d'efprit*  le  laiflant  jouir 
en  repos  des  louanges  qu'ils  m^ritent.  Sans  doute  je  ne  fuis  pas  afTez  mer- 
cenaire  pour  avoir  mis  met  Mimoires  aujour  dam  Tefpoir  du  gain:  &  cela  mfi* 
me  auroit  dft  le  perfuader,  que  ce  que  j'aifait  n'a  6t6  que  pour  faire  triom* 
pher  la  v£rit6  fur  les  calomnies ,  que  des  Ecrivains  plus  ou  moins  modernes 
ont  t&ch£  de  ripandre  fur  la  Vie  &  les  aftions  de  cette  illuflre  Reine.  Je  ne 
me  repens  pas  d'y  avoir  confacr^  des  veilles  &  des  recherches,  parce  que  jc 
crois  qu'elles  n'ont  pu  Sere  mieux  employees  qu'en  defendant  fon  innocen- 
ce. Je  fuis  content  d'avoir  achevg  cette  t&che,  dont  des  hommes  illuftres 
&  trfes  -  c&dbres  m'ont  fu  bon  gr£ ,  &  m'ont  honor*  de  leurs  fuffrages  de  Ta* 
voir  fi  bien  ex£cut£e.  Cell  la  vraie  raifon  qui  m*a  excit6  k  cette  entreprife, 
&  comme  Mr.de Holberg  fait  femblant  de  ne  Tavoir  pas  compris  jufqu'ici,  j*a- 
jouterai  que  je  m'eftime  avoir  m£rit£  par-l&  au  moins  autant ,  que  fi  j'avois  mis 
des  ann6es  k  compofer  des  fables  &  d'autres  Ouvrages  lagers.  Pourletitre 
de  Mimoires  que  j'ai  donn£  k  mon  Ouvrage ,  il  ell  juflement  celui  qui  lui  con- 
venoit  le  mieux.  II  y  a  des  Mimoires  qui  valent  quelquefois  des  Hifloires  ; 
&  pour  les  miens ,  nombre  des  meilleurs  Journaliltes  de  divers  endroits,  en 
ont  6t6  contens.  Je  trouve  done  Mr.  le  Cenfeur  admirable  de  vouloir  Tern- 
porter  en  jugement  fur  des  gens  qui  ne  lui  cedent  ni  en  ggnie  ni  en  favoir, 
pag.  8.  &  de  vouloir  reller  feul  Champion  de  la  Chevalerie  fur  le  Theatre,  en  d6- 
pit  des  Savans  de  V  Europe ,  lesquels  il  fouhaite  pourtant  de  m'attirer  fur  les 
bras.  Qu*il  fe  prdvaille  done  autant  qu'il  voudra  en  faveurdu  portrait 
qu'il  a  fait  de  CHRISTINE;  tout  homme  raifonnable  le  trouvera  fort  dif- 
femblable,  finon  tout&  fait  hideuk.  La  plus  grande  partie  des  nuances  dont 
il  ell  compofe  ,  ne  font  apprfitdes  qu'avec  des  couleurs  que  lui  ont  fourni  des 
Auteurs  fans  aveu,  des  Brochures  auffi  imparfaites  que  partiales,  &  de  mau- 
vaifes Pieces  volantes,  fur  lcfquelles  fe  fondent  commundment  les  Ecrivains 
qui  fe  font  un  plaifir  de  mddire  &  de  relever  les  defauts  d'autrui.  Qu'il  ne 
fe  rapporte  pas  non  plus  zupfan  qua  trad  un  Augufte  Ecrivain ,  &que  cbaque 
Hiftorien  devroit  fuivre.  II  ferviroitlans-doute  k  Mr.  de  Holberg  lui-mfime,  fi 
ce  plan  n'avoit  pas  paru  polldrieur  k  fdn  Hiftoire  de  Danemarc.  II  ne  tient 
pourtant  qu'A  Mr.  le  Cenfeur  de  rdfldchir  mflrement  fur  le  jugement  fublime 
que  cet  augufte  Ecrivain  a  pored  fur  l'Abdication  de  CHRISTINE  y  qui  au 

fond 


CHB/35TLN©   REINE    DE    SUEDE.  457 

W mTfc M  cara#dre  aouvellemwt  pjiblfe  de  cette  Reme)  (*)  ne  (bit  de-mV  fegfe^ 
tne  refbk'&fi  *%ott&  JfriJh^iU^i^6-  q\&.  fori  pdnrakr^mbte fipifcu  au  * 

fien ,  &  ne  s'floigne  pas  de  Wd£e  qjie  f  ftf  de  cette  il]aftre  Reine.  Je  m'aflufe  Num. 
alanmoins  que  Mr.  de  B. . . ♦  mtfpriferacer  qu'efi  pourrcrtt  dire  Mr.</*  Holberg.  '  U  " 
Ec  pour  moi,  j'eftime  que  pour  bien  connoftre  cette  Princefle  &  pour  la 
peindre  'au  'natnrel,  il  fatit  penfe'r  en  Rdi,  eivH&ros,  fcn  Miniftrc,  ou  en 
perfonne  raffife,  de  grand  fens,  &  en  tannine  impartial ;  carceux  qui  n'ont 
pas  rufage.du  monde  &  qui  n'onc  jamais  mani£  les  affaires  de  Cabinet,  ne 
peuvent  pas  oowcevoir  comment  elks -fie  font,  nijuger  par  cdnf&quent  que 
par  les  dehors,  desa&kms  'd'dckt^dunt  les  reflbrt*  fe  cacheot  quelquefois  dea 
fidcles  emiersr  '..*•■. 

r  Je  declare  au  refte,  que  mon  fentiment  de  CHRISTINE 9  k  la  fin  de  met 
Mdmoireg^  eft  con  forme  k  ce  que  'j'ai  rapport^  d'elle  dans  le  corps  de  mon 
Ouvrage.    J*y  ai  fait  aflez  entendre,  que  comrae  dans  les  H£ros  &  les  H6- 
«5nes  ici-bas  life  trouve  un  con  trade  de  grandeur  &  de  foiblefle,  la  Reine 
CHRISTINE  Mate  &  portion  de  Tune  &  de  1'autre.    II  g'en  faut  pourtant 
beaucoup  q m  Afc  de  Holberg /wi$?  pritendre  que  fe  Jut  dome,  ni  aux  autres   pag.  ja; 
Cenfears-  de  laSoci&6  Humaine,gtf/*  decaufe  pour  celt:  car  j'ai  lou£  en  elle 
tout  ce  q«i  eft  tollable,  €0nuae  j'ai  bl6m£  en  elle  ce  qui  eft  bl&mable.    L'd- 
quit6  veut  done  que  ceux  qui  one  poit6  la  critique  &  la  cenfure  fur  elle  au- 
delft,  de  fes  juftes  bornes,  en  faflent  amende  honorable  au  Public ,  pour  avoir  , 
aVanc£  4  fa  charge  des  faits  non  conftat^s ,  &  qu'ils  faflent  reparation  fie 
rendent  honneur  &  la  m&noire  de; cette  grande  Reine,  en  rivoquant  les  in*        - 
vt&ivesqu'ils  ont  rtya$duc$  dans  leutsEcrtts  contre  elk.  Cela  eft  fi  vrai,  que  fes 
ennemis  nifirae*,  pour  peu  qu'ils  foient  g6n£reux,  ne  fauroient  difconvenir 
flu'ilfaudra  des  Uncles  pour  reproduce  une  perfonne  de  fon  fexe  .qui  legale. 

•  Arckenholtz. 
Apoftille* 

'  Je  demande  pardon  de  ceque  fat  fab  entrer  des  citations  dans  cette  efitee  de  Let* 
tre.  Cell  par  une  habitude  contra&ie  de  longue  main ,~  que  fe  ne  parte  en  fait  d'bifi 
tOire  Of  de  cbofes  paffies  que  par  attorites.  Ceux  dohc  qui  eftimeront  cette  mitboda 
jcmme  ton  dceuvre  &  juperflue  ,  font  priis  de  les  confid/rer  comme  fi  elks  nyy 
koient point. 

A  TAppendke  Num.  L,  l 

\UEpilogueur  Moderns  Hiftorique,  Galant  &  Moral 
Dujeudi  2&  de  Juin  I75>  3*  DiverfiUefi  ma 

devi/e.  (f )  .• 

<Ju*on  nous  permette  de  parler  Literature,  pour^ontenter  une  partie  de 
tios  Lecfceurs  ,  qui  ont  la  bpnt£  de  nous  en  fournir  quelquefois  des  matd- 
riaux.  T'y  rapporte  la  Lettre  fuivante,  qui  m'a4t6  envoy^e  depuis  quinze 
Jours,  de  Bruxelles. 

Lettre 
.    (0  V*  Mbm.  de  Chriftine  T.  L  f.  44*8. 

«RSSS{SSSm»SS»SSSSSS^^ 

.  ,(*)  Mercure  de  France  Mai  1752.  p.  81-85,  Miri  dans  V Append.  Num.  XL1X. 
*(t)  Cette  Ptece  fe  trouve  imprimte  dans  le  X.  Tome  dc  VEpihgueur  Modern* ,  i  Am- 
(lerdam  chez  Ifaac  Buyn9  Libraiie  fur  le  Dam. 
TomelT*  Mffiflj 


45$        MEMOIR  ES   C0NCRR8ANT 

£$**$.  Lettre  a»  Cmte  de  FL**  h  Mr.  Arckerihbks,  A*ta0> 
**"**       des  M&noires  ppur  fervir  k  l'Hiftoire  de  CHRlS- 
*»*  TINB>  Reme  de  &Afc 

I* 

pai  to,  Monfiew  &  Ami,  avec  toute  rattention  que  reus  me  connoiflen 
pour  les  bonnes  chofes,  vo*  Mdmdres  pour  fervir  i  THifloirt  de  la  Rein* 
CHRISTINE ,  quand  Us  one  paru;  &  je  puis  voua  protcfter  que  je  lesai 
trouvis  au  mieus,  jufqu'i.  marker  ciex  mot  de  pafler  pour  exeellens.  Je 
vous  avomerai  que  je  a'ai  paa  &4  pea  content  de  ce  jugemeot*  qw  fen  avoi* 
porc6  dans  mon  particulier,  quand  j'ai  vu  cous  les  Journaliftet  fe  difpttter  4 

2ui  leur  dannerolerit  lea  doge*  dont  je  les  avois  j,ug£a  dignes*    AiUm**sy 
•atint,  Fravfois,  UtaHem*  Angjtib*  tous  one  parte  ie  mtac  laogage  fur  leur 
fiijet ;  ce  qui  m'a  perfiwute  que  je  ac  m'&ois  pas  trompfc. 

Dans  cqs  uifpafition*,  voua  pouve*  juget  quel  a  &d  mon  ^tonuement* 
quand  votre  Ami,  te  SWuaine*  m'a  communique  la  Critique  qura  jug6  *  pro- 
pos  d'en  faire  u©  Savant  qui.tiem  un  rang  dans  H  Ripublique  des  Lettrea* 
Je  me  fuis  empneflS  i  U  Ure^  mats.  hie«t&t  mdme  eropreflemcat  i  U  jettec  fur 
ma  table,  ne  pafcvant «»  perflia<ter  qu'tt*  borome  q^i  Ja.it  fort  monde,  •&  quir 
a'eft  donn6  pour  Prfaepteur  dca  M<M**f  (ca*  le  tot  de  tout  ceux  qui  tra«. 
vaillent  pour  le  Theatre*  eft  d*  lea  corriger,)  fat  PAuteur  d'uue  Satyr* 
auffi  faufle  qu'elle  eft  impolie*  grofltere*  impertinente*,  je  me  fuis  d'abord 
inform*  de  vocre  A»i>  fl  vans  aviez  eu  ci-devant  quelque  ddmfite  avec  cer 
Savant;  car  vous  fa  vea  qu«  c  eft  pour  eux,  ay  taut  que  pour  lea  Politique*  *> 
qu'a  iti  pen  ft  le  manet  abd  menu  repoftwn:  its  ne  ftvenc  ce  que  e'eft  de  par-*: 
donner.  Maisjfai  appria  qu^uircontraire  voua  avie*  taojoura  dt6  unde  fe$r 
admirateurs. 

Quant  k  mot  qui  n'entends  pas  te  Danois,  je  Tai  adtnirl  comme  bien  d9au« 
tres  in  ghboy  l'entendant  louer  comme  le  Plaute,  le  Tireneey  le  MeSere  da 
Theatre  Danoi»r  dwt  il  paflfc  i  U*n  droit  pour  ie  P£rt.  Mais  Mr.  de  la  Bau~ 
neile  m*a  appria  4  le.  eonnpitre  plus  particulidrement ,  quand  il  dit  que-. 
„  parmi  fts  CompiAtriotea^ea  d*licats,les  gourmets  lui  reproehent  c^ea  pla^- 
3)  fapterifis  .tr^R-ba^ai  &&  $f  afyilon  de  ce  gros  fel  qui  n$  pique  que  ie  palai^ 
„  du  peuple.  lis  difent  que  Mr.  de  Holberg  ria  pas  le  ton  de  la  bonne  Gfimpagnjf+t 
„  qu'il  ne  choific  que  le  b|s  6c  le  trivial  des  Mceurs :  qu'H  auroit  dd  faire- 
„  des  Ridicules  brillans  lobjet  de  fes  bons-mob;  qu'il  auroit  pu  trouver 
,9  dans  le  grand  Rondels  pgrfonnagesTdes  caraft^res^des  travers  plu*  int^* 
„  reflans;  enfin  ils  le  comparept  k  ces  Peineres  qui  expiiment  bien  h  Natfc- 
„  re,  mais  qui  n'ant  poi«t  ^tudi^la  ^elle. 

Ex  ungue  leonem^  les  Poctes>  fur*tauf  les  Po£tesT)ramatiques,  (e  trahif* 
fent  d'ordinaire  i  leur  caraft^re  leur.  icliappe  dans  leur  Comique  ou  leur 
Tragi  que;  ainfi  fuppofant  le  Vozie'DanoJ*  tel  que  Mr.  de  la  Bautnelle  nous  le 
peint,  y  a-t-U  lie»u  d'etre  jfaroon^  qu'it  votts  aSt  fr%t^  fi  q^ val^re^cm  ?  Lea- 
Giinies  de  ce  caraft^re  ne  veuleac  pas  favoir  q^e  Je^rft  fareafm^s  font  dom 
doges,  &  vous  auritg  dA .  4tre.  tr4*  fichl  qu'il  lui.  e^xpris  faataifie  de.vou^ 
loir  immortalifer  vos  travaux:  fes  £loges  alors  auroient  dt^une  er Uiqus  f$&*- 
glaate,  visi>vis  de  ceux  qui  auroient  connu  fbn  caraftire;  ainff  permettez^ 
moi  de  vous  dire ,  qu'en  homme  drefprit  vous  auriez  d&  m^prUer  la  critig^e 
de  ee  Profefleur,  qui  eft  d'un  ige  k  radoter,  enforte  qu*on  peut,  eu  £gard  i* 
fa  reputation  pafleey  dire  au}our<Thui  de  lui,  aliquandb  bonus  dofimkat  Ehmm 
rus:  &  vous  auriez  d&  vous  coutcnter  d'ayertir  le  Public,  que.  vous  ayiez  lu» 
fa  critique,  &  que  vous  la  lui  parddnniez  de  bon  cceur,  parce  qu*/7  ne  faitce 
qfCildit^    Celt  la  fame  du  Public >  done  Tencens  g^;e  entkrement  ces  fortes 


CBK  *SX1»E  :R :3Ll  »  E    D  £  S'tfE^D  E.  :*$, 

gfc&tam  ftt  ft<^*e«Mo«pfcra*is,  parce  qu'ihom  Widfrevqoete  public   Apmite 
Ifes'Ttgantoie  comme  des-Savansr  oui,  Savans  pour  le  Fu^iCi'm^isfouvetit^^oeTS 
Jgnorans  vis-ft-vis  de* j&vaas.    Jlftut  que  ctwc  du  cant<a*re  de  votre  Anta-**"**^ 
gonifte  s'imaginent  $ue  "la  fcieftcer  les  fcdtortft  It  toe  impoiis.    Ce  qui  me     Nlll.   ' 
xappelle,  pu,l>on*fliot  iu  Paw  regnant.    Peu  aprts  fop  iUvation  fur  le  St.       tl 
SWge*  av{lr*n^artfcdmtfan  Saints* ou.dat*  le*  Jarilttfc;  quttqu'ife  quill 
avoir  conna  n'dtaut*  que?>rtkrt;  oir  Cardinal ,  Hie.  faluoit  ft  i*ordiuairew  •  quel- 
^uetois  itifime-il  rttt£rt>ftrpOur*ltur  parley     Un  Cardlrifl-pfiMa.  lfbertS 
de  lui  rerkomfer  .im  jdt*  ,  que  ce*  ftmtliaritds  dtoiem  an-d^feus  4p  ibn  ca- 
ra&6re.  Comment  9  die  S.  S.  'farce  que  je  fids  devenu  Papefaut-UqUejefois  inci- 
vil  &impoin  La  tacto  queMefrimpoliteffe*  <k  ks  brutalitis  de  /,#>/*,  de  &w- 
«*//*  &  de  Scioppius  one  faite  &  leur  reputation,  auroic  dft  apprendre  4  votre 
Baron"  de  Hotberjg,  ft  oublier  fa  Scieaefr  poW  fe  fouttntr  dfe  fa  NobldR; 
ceile»ri  ne)  permet  pal  ctes -grofitoetis ,  qui  ne  conviennefit  qu'ft  ctes  PalFre- 
*irers   qui  ne  partem  qu*4  des  Chevaux,  on  ft  dea  Piqueurs  de  Meute  qui 
ifant-d'entfetien  quVvcc  leans  Chiefs* 

AiN3i,  mon  cher  Monfieur  9  je  vou*  cotifeflle  d'avoit  tin  lbuverain  m£pris 
pour  des  Critiques  qui  ne  vous  oppofent  que  dea  brutalic£s ,  au-lieu  de  raifons : 
fouvenez- vous  que  pour  un  Ho/berg  qui  attaque  vos  M&noires,  vous  avez 
le  Journal  des  Sfavam,  la  BibBotbiaue  Raifinniey  let  Sfavans  de  Leipzig,  les 
Mttbtim^  les  Bmmgaaum^  les  0fyjft  fes  Qsfuer,  qui  les  otlt  approuvAs  pour 
-dea  raifons  qui  vous  font  houneur. '  Quant  ft  Mrs.  <TAlembert  &  FoUalre% 
c*eft  tout  autre  chofc;  ce  Vernier  eft  tin  Chien  hargneux  qui  attaque  toua 
les  Paffans:  fon  Temple  du  GoUt  en  fait  preuve,  ainfi  que  fa  ConnoiJJane* 
des  Beautis  &  des  Difiuttsde  la  Potfie  &  de  PEldquence  dans  Id  Langue\  fa  Dia- 
tribe contre  Mt.de  Maupertuh ,  fuivie  de  TArt  da  bien  argumenter  en  Pbilofopble y 
&  fon  Mimwre  contre  Mr.  de  la  Badmdh ,  font  voir  que  quel  que fois  ll  ell; 
plus  que  hargneux  >  &  qn'il  eft  enrag*.  UEncyckpidifte  a  pris  une  route  difffc- 
rente;il  vous  tttique-mititpbi/ifttement,  e'eft-ft-dire,  avec  une  ArtiUerie  char- 
,g*e  de  granda  mots  que  vous  n'emendea  pas,  ni  perfonne,  ni  lui-m£me; 
tfetffc  un  v&itabte  Savant,  &  e'eft  dommage  qo'il  fe  trouve  ila  t£te  d'ua 
S6nat9  qui  fe  croit  en  droit  de  prefcrire  des  Lois  &  tous  ceux  qui  afpirent 
au  droit  de  BourgcoHie  dans  la  RdpuWique  des  Lettres.  Ouelque  critiques 
que  paroiflTent  les  Reflexions  fur  les  Mimoires  de  CHRfSTINlS,  on  entrevoit 
nianmoins  un  certain  applaudiffement ,  &  une  jaloufie  de  ne  vous  avoir  pas 
prlvenu  dans  cette  pinible  &  glorieufe  carrilre* 

-.  Votlh  ce  que  je  penfe  de  efiets  du  foudre  que  le  Critique  Danois  a  lancd  con* 
tre  vous.  il  reflemble  i  ces  Dragons  d'artif  ce9  qu9on  fait  partir  (Tune  fend- 
are  pour  aller  mettre  le  feu  ft  un  Temple  ou  it  un  Palais  rempli  de  fuftes,  de 
gerbes  &c  qui  apr&s  avoir  fait  fon  effet9  retonrne  quelquefois  au  point  d'o6 
il  6toit  parti,  <k  bleffe  celui  qui  y  avoit  mis  le  feo.  Contentez-vous  d'avoir 
imit^  le  ftiie  de  votre  adverfaire;  ce  que  je  n*spprcmve  pas  touc-d-fait,  par- 
te qu*on  ne  doit  jamais  fuivre  les  mauvais  exemples.  Cette  petite  faute 
pourra  apprendre  i  ceux  qui  vous  attaqueront  fur  le  m6me  ton ,  que  vous 
tt'^tes  pas  homme  it  mauquer  ft  la  rifpofte.  Je  fuis  avec  toute  Teftime  &c. 

Le  Comte  de  FLAM. 


|vl  a  to  ji  Num. 


4*>  .      M  Z'M  OIRES    CO  N'C'E  RWJl  R  X 

Uppeniice 
e  Pieces  Jti« 

!!^t*  Nam*.  LL  Tome  IV.  pag,  sax. 

Num. 

"*     Z^tfr*  £  Monfieur  G .  .\  (*)  0  Poccqfion  des  Kiflexkns 

fc?  db  Anecdotes  fit  CHRISTINE  &*ie  £  Su&-   ; 

de,  pa?  Mmfmir  tf  Alembert ,  Membre  de  FA*     > 

dtink  des  Sciences  de  Parisy '  ,     .  ; 

04  Ton  expofe  comblen  it  eft  k  cndndre  ©our  les  iitt<rlts  de  It  V&rk*,  que 
les  pr£jug£s.  de  certains  Ecrivains  modernes  y  &  les  modules  qu'ils  one 
. ..Aanni  pour  £crire  rHiftoire,  ayetit  la  vogue  &  foient  fuivis;  aecompah 
gn6e  de  quelcjues  remarques  fur  le  fameux  Ouvrage  de  VEncyckpddie,  done 
Te  mftne  Mr.  dPAkmbert  eft  DireAeur;  &  d*6claiflci(Temens  farce  quM  a 
avanc<*  dans  fes  Anecdotes  de  CHRISTINE,  (jdfutoans  la  Copse  de  Cafel' 
MDCCLIK  ' 

Vdus  avez  6t&  le  premier,  Monfieur ,  S  me  communique*1  Ies>  Anecdotes 
de  CHRISTINE  Relne  de  .&&/*  par  Mr.  dyAkmbmy  en  demandant  raon  fen- 
timenc  14,-defTus.  Rien  n'eft  plus  jufte  que  de  vous  dire  auffl  le  premier  ce 
que  j'en  penfe  9  aty  ayant  perfonne  qui  foic  £lus  int^reflfc  dans  cette  affaire 
que  mou  Cat  Eerie  reflembfe  parfaitement&ceux  de  notre  terns ,  ou  le  bm 
ton  Temporte  fur  le  refte;  mais  oh  ce  qui  devroit  tenir  lieu  de  preuve  dans 
le  genre  hiftorique,  ne  fe  trouve  point  da  tout.  En  le  lifimt,  il  me  vine 
dans  Fefprit  one  Difiertatiou  qu9un  iltuftre  Savant  avoit  nouvellemenc  pu^ 
bli£e  &  ce  fujet,  &  qui  ralrite  bien  d'fttre  plus  connve.  11  s*y  agitato dan- 
ger que  courentks  mtirits  de  la  vtriti,quand  les prirugis  de  certains  Ecrivains mo* 
dernety  &  les  modules  qu'ils  ent  donni  pour  icrire  fb^mt^  ont  la  vogue  &  fosst 
fuivis. 

Mais  il  eft  ngeeflkire  que  Je  vow  avertifle,  que  je  ne  ferai  que  Pinterprt* 
te  de  la  folution  du  probUrae  que  je  viens  d^noncer.  Le  fujet  en  queftion 
a  £i&  folidement  difcutl  par  Mr.  le  Do&eur  Baumgarten ,  c61£bre  Profedeut 
de  rUniver(it£  de  Halle  en  Saxe,  reconnu  g&n^raletnent  pour  un  des  plus 
grands  Theologies  &  Hiftorieifs  de  notre  terns.  Ecanc  entre  aunres  occu- 
py, depuis  huit  oris*  k  publjer  la  trad u (ft ion  en  Memand  de  l'excellente  Hifi> 
toire  UnivcrfeUe,  compose  parune  Soctet6  de  Savans  Anglois,  &  laquelleil 
a  ajoutg  des  Appendices  remplisde  recfaercbes  trfe*-  curieufes  &  trfcs-i«? 
ftru&ives,  pour  mettre  cetce  parrie  de  l'Hiftoire  ancienne  dans  uh  plus 
v  grand  jour;  (car  il  paroit  perfuarte  qu'il  en  feroit  biemdt  fait  &  d'el* 
le  &  de  toute  l'Hiftoire  en  g£n£ra),  fi  les  nouveaux  pr£jug&  de  perfonnes 
cPun  nom  fameux,.  mais  mddiocrement  verges  <frns  cette  etude,  venoienti 
*tre  .approuvds  .&  A.gagner.Je  deffusQ  il  n*a.pu  fe  difpeufer.de  s*explt» 
<juer  fur  celar  dans  la  Preface  mife  au  devaat  d'une  lliftoire  de  Mecklem* 
.     :  .1    "  bowgr 


(♦)  „  Ceft  niluft're  Mr.  Jean-Mattbieu  Gefuer  £  Gottingv*.  Voyez  ce  qu*i1  a  dit  da* 
„  ces  Mimoires  de  Christine  dans  la  CaJTtllani  Marmoris  Explicatio,  inf&tte  dans  leas 
,0  Cmmtntarii  Societatis  Scientiaium  RegictGoitingenJis  Ann£e  1753.  in  4, 

Ct)  Vo^ez  la  Preface  du  lli.  Tome  de  ces  W^moires,  pag,  xiy. 


CHRIST  LKR  :RXJN,fc   DE;SUtDE.    4<k 

U*rp  (*>Cett*  **ceHe*t*  BHftffctioa  tfafyant  pare  qtfen  JttemanA^  je  crofs   append 
que  je  rendrai  fervice  au  Public,  en  la  faifant  parottre  dans  une  Langue  plus  de  rtfces  j* 
commun&nent  entendue.  Ma  tradudtion  n'en  renfermera  pourtaat  que  le  plus  ftificatiy^ 
eflentiel  f  afin  de  ponvoir  manager  une  place  &  la  rtponfe  que  je  me  pro-     N        * 
pofe  ji'oppofer  suz  temarques  qu'il  a  pia  k  Mr.  fjkmkrt. dc  faire  fur  mea       rj/ 
Ifemoires  concernant  CHRISTINE'  Reine  de  St*dc%  fous  le  titre  pom-j 
peux:  d'Jnecjtftt  de  cette  Piiacefle.  \(t)   Voici  I'expofd  de  mon  premier 
objet*.  .'        .i  '  ,r    ■  - 

Le  Lord  ,2fo4&®totf*,pr£teod  dan*  fee  Lettres  fur  fHiftotre,  <juron  ne  doia 
pas  fe  mettre  en  peine  de  rHiftoireancienne,mais  l'abandonner  totalemenc* 
parqe  qtfeHe|n*eft  fondle  que  fur  4ea  Ntemoires  peu  4tendusr  peu  authenti- 
rques,  &  feqvent  concradiAoire*,  Mr.  le  Dr.  Baumgarten,  non  feulement 
jeteve  &  refute  foiidemeat  le*  niito*  fpdcieufes  fur  lefquelles  le  Seigneuc  v.  ft 
AngloiL  cberobe  it  appuye*  fy  tWfe;  .roais  i{  lui  die  auID  feocir,  que  THifloi*  Pr<&  p.  4c. 
jre  mpdeme  eft  fujetce  am  rafimes  &  A  de  plu*  grandes  contradictions  que  s*&6.p.?^ 
1'ancienne;  que  le  module  d'Hiftojre  ^que,  tMttgproke  a  publte  du  Rggne  de 
Ja  Reine  Anns,  &  de  la  Paixd,l//r$c&,  (oil  ilavoit  pourtant  eu  lui-mfime  une 
fi  grande  influence)  s'lloigne  axcrfiqiemeot  des  rdcits  qu'en  out  fait  Burnt  > 
Oulmimm  9  &  d'autrea  Aoceurs  conteipporaios ;  ce  que  cbacun ,  qui  voudra 
^comparer  les  una  avec  lea  aucrps*  remarquera,  facilement :  que  les  Biftoires 
rde  iV/i  par  Haoito  &  CUCm  po*wfffcieiK  fitre  plutdt  ^conciltees  f  que  ce 
.qije  Maimhowg  flan*  fon  fiifteire  du- fAUbiranifmt  a  a  varied  de  concraire  ft  ce 
Lque  Seckindorfsn  a  rappertd*  ou ,.  tHi£ojre  de  CW/»  Xf/.  par  Voltaire  ^  avec  pag,  & 
ce  que  Nordberg  a  4cnt  dans  la  vie  de  ce  Rou  11  ffembte  done  cKoquer  le 
Jens-commun*  u,faute  de  ne  pas  fa  voir  toutea  lea  circonftances  requifes  i 
l'enti&e  connoiflance  d'une  Hiftoire,  on  vouloic  laprofcrire  touc-a-fait  & 
la  fupprimer  totalement.  Car  quoique  la  connoiflance  d'une  chofe  foil  bor~ 
n^e  par  rapport  k  Wtendue  de  fon  objetr  on  pent  pourtant  en  combiner  lea 
lirconftftnces*  connues*  enforte  qp'en  fon  efplce  la  relation  en  devienne 
coroplette.  Au  moins  le  projet  du  Lord  Bolingbroke  neTerviroit  qu'k  rendre 
vqe  Hiftoire  incomplete  raoins  coroplette  encore:  d'oi^fuit  que  toute  itude 
de  rHiflpire  devrok  6tre  emi^remenc  ray£e  d'entre  lea  autres  Sciences.  Ce 
feroit,  die  Mr.  le  Dr.  Baumgarten,  comme  (i  Ton  vouloic  nier  qu'il  y 
etii  une  Hiftoire  Naturellet  parce  que  nous  n'avons  pas  encore  dlcouvert 
tous  les  fecrets  de  la  Nature ,  laquelle  ne  fe  developpera  jamais  enticement  r 
^uelques  efforts  q^ue  nous  faflions  pour  cela. .  r . 

Jl  ne  feroic  done  pas  raifonnable  de  n^gliger  THifloire  anctenne  pins  quo 
la  moderne^.  faate-  de  n'en  favour  pas  toutes  les  partrculiarit^s;  parce  que 
krConnoifiance.de  celle-ci  depend  11  fort  de  celle  du  terns  pafi%%  qu'il  n'eft 
pas  poffltyle  d^  CQmprendre  Tune  fans  l'autre*  Par  exemple ,  1'Hiftoire  mo* 
derne  KEfpagut  ne  fera  pas  afiez  connue  ,  fans  favoir  pr^alablement  celle 
des  Maures  &  des  Sargfins>  laquelle  reftera  audi  prefqu'inintelligible  %  fans 
avoir  connu  l'tliftoire  des  Gbtbty  des  Vandaks  &  d'autres  Peuplea  Septen- 
*"  trir 

(*)  Le  titre  en  ef!:  David  TrancJit  Prapofttui  zu  Sternberg,  alt-und  neues  Mec1denburgr'v 
c'eft.J-dire:  L'andeh  &  le  nouveau  Mtcklenbotirg  ^crit  par  David  Franck9  avec  la  Pr£- 
fece  de  Mr.  le  Dofteur  Shgm.  Jhcob  Baumganen,  Profeffeur  Ordinaire  en  TMologfey 
Bireaeurda'S^minaire  Royal,  &  Membre  de  l'Acad^mte  des  Sciences  de  Bbrlin.  Im* 
ynm^*  Quftraub  Leipzig  en  1753.  in  4.. 

•    (t)  fiHesfe  trouveot  an  fecond  Tome  des  Mtlanges  iff  Uttemun,  d'&firirt  fif  di' 
BHbfabit  ,<&.&>.# Altmbcn  pt}bjl£es,a  Berlin  (a  Paris).  I7^^>^ 

Mmmi  \ 


-  Appndice  trioanaux ,  qui  out  "occajp*  ces  Pa!s  pendMrt  pf  idtaars  figctes .  Et  "vSHHt^ 
4«Titesjit-  pour  en  avoir  una  connoiflance  plus  complete  v  on  ne  ftut art  fr  paflerdfc 
Aificatives.  ceUe  dtg  Ejomaim  &  des  Pbiniciens.  Car  comment  developper  fans  cela  F<*. 
'  N  rigitte  des  noms  de  Villes  qui  y  fubflftent  encore*  &  lea  formes  de-Gou- 
U. "     vernement  de  R^publfques  &  de  Peuples  qui  ofht  faobitf  ces Puts,  &  don): 

on  y  vofc-eftcore  des  traces?  .  . **  j   ;—    ,         >  •.. 

'  Mr.  le  Dr.  Baumgartcn,  allant  fcla-fource  de*£prijug<  eonra  fHUltoire^ 
la  derive  de  l'amour  de  Taife  &  de  la  commodity ,  pailton  dominance  de  nor. 
tre  terns;  d*ofc  ccrtaines  gens  s'imaginent,  &  veutent  perfbacle*  aai aueres 
qu'il  ne  feut  que  p«u  de  peine  &  de  travail ,  pour  parvenir  i  la  connoiffira- 
ce,  finon  de  toutes,  au  moins  de  la  plus  grande  partie  des*  Sciences.  Dana 
fag.  io.  cette  id<5e,  non  feulement  ils  dtarienc  hautement  tout  ce  qulls  ne  favent  pas 
comme  des  chofes  pddantefques ,  poor  faire  goiter  d'autant  plus  fes  minti* 
ties  de  leur  propre  crfl;  mais  its  tftch*nt  atom  deoouvrir,  oar  ces  fcrfaflfe- 
fies,  leor  propfe  ignorance,,  fe  dgnner  des  alts  &  fe  faire  tin  tarfrite 
d'avoir  enfeign*  le  plus1  tbuit  ch&min,  devenir  ftvttot*  &  pour*  00406- 
rir  des  connoifftnces  k  pea  de  frais,  en  fe  vantant  d'avoif  d^gagd  les  ^ma- 
tferes  qu'ils  propofent,  de  tone  ce  qu*il  y  a  de  difficile* 

Les  deux  autres  prtjugds,  done  on  parlera  ti-deflbui,  fe  poifent  dans 
la  mdme  fource  que  le  premier;  mais  ils  font  d'autant;  pins  dangereux  i 
fdtude  de  l'Hiftoire,  que  non  feuleateat  ils  la  prfveot  de  fes;  parties  les 
phis  eflentielles,  mais  4u*ils  la  mettenc  m£me  dam  lMtat  de  ne  plus  m£- 
Jriter  croyance9  en  la  convertiflant*  k  pen  de  chofe  prts,  en  fi&ions  touted 
pufes.  •  ,  -  ,ji 

Ce  fecond  prtjug£  confifte  dans  Tid^e  que  tes  Hiitotiettt  de  nouvelle  ft- 
brique  fe  font  formde,  que  toute  Hiftoire  doit  Acre  referrde  &  racourcie, 
&  qu*4  cet  6gard  on  n'aura  plus  befoin  d'apporter  des  preuves  pour  confta* 
ter  les  faits  dont  il  s'agit,  puifque  les  reeherches  qu'on  en  feroit  pour  en 
ddmontrer  la  v6riti$  cauferoient  crop  de  peine  tant  aux  Auteurs  qu'au* 
Le&etirs*  -  •         •* 

Cependant  il  en  rtfiike  trois  matix  au  grand  defavantage  dfe  la  bonne 
Hrftoire.  Car  bien-qu*un  Le&eur,  k  la  premiere  leftore  de  pareils  Ou- 
-  vrages  deftituls  de  preuves,  foit  agi&Mement  entreteriu  par  tous  les  pa- 
radoxes merveilleux  qu9un  Ecrivain  audacieux  lui  raconte,  il  refte  pour* 
tant  dans  l'tncertitude,  fi  ce  qu-'il  a  In  eft  vrai  ,  ou  (i  ce  n*eft  que  de) 
fonges  agr^ables.  Par-lil  toute  l'Hiftoire  fe  rtfduit  k  un  Scepticifme  impaf 
donnable.  *      • 

Ces  Ecrivains  du  jour,  s^appereevant  que  la  multitude  ignorance  gobe  ft* 

glablement  ce  quails  avancent,  fe  meceentdans  Pefprit  de  dibiter  des  eho- 
s  fort  au  deffus  de  leur  portde;  &  le  moins  qu'ils  forft,  c%eft  d'entrbtenir 
le  Public  a  vide  d'affaires  d'Etat  &  de  Religion:  chofes  quits  n'ont  eonnu 
eux-m6mes  que  par  les  rd£es  vagues  qulls  s9en  font  fornixes,  OVft  cette 
demangeaifon^  qui  depuis  quelque  terns  a  fait  <ciorr6  tant  d'Ouvrages  fous 
tetitre  de  Mlmolrcs,  d'fliftoires  Secrites*  &  de  Mimoires  Anecdotes ,  lefquels, 
vuides  des  preuves  requifes  pour  cacher  aux  ignorans  les  fources  oil  ces. Au- 
teurs ont  fait  leur  larcin,  ne  ren  ferment  ordinairement  que  des  chofes- tri* 
viales  ,  cent  &  cent  fois  rebattues,  &  auxquelles  tout  au  plus  ils  n'one 
donng  que  quelque  nouveau  tour,  mais  toujours  mfil^es  de  nomb're  de  cir- 
conftances  falfifi^es  pour  furprendre  la  bonne-foi  du  Le&eur. 

Ceft  n^anmoins  par  de  pareils  Ecrits  que  ces  Hiftoriens  prdtendent  bril- 
ler  dans  la  R£publique  des  Letcres  9  &  s'y  faire  regarder  comme  de  grandes 
lumidres  par  leurs  ddcouvertes  chimlriques.  Telles  font  entre  antres  les  //- 
needoies  Uttiraim%  publics  par  Mr.  TAbb^  Rajml^  dont  Air.  leDr.  £*u>»- 

gartm 


CH-&*»'TIN;R;K«IN-K   DMUfDE    4<^ 


**ft  eqpiftitf  aitr».p«tf*p*4i^eam&t,  (*)  &4<mtl§  jigeoeotft  Appeini** 
pu  4e  mot*  t  oecii  <jue  Toa  auroic  de  la  peine  idire>.ir  quelle  fcHicesji* 


for-*5*"1*7*1* 


*~  >v-  <S~  A  ->iv- «K  -  >V-^.- N\->\- 


(*)lVoycz  fes.  Relations  des  Lines  remarquables ,  P.I. p.  185-187.  en  1753.  J*y  ajeu* 
te,  que  Mr.  Pterin  ftiicite  la  Prana  d'avoir  aftuellement  trois  Hiftoriens  Beaux -Ef- 
prits,  dont  le  premier  eft  ftge  A  616gant,  le  fecund  pkilofophe  &  epigrammatique »  Jo 
troifleme  (qui  eft  Mr.  i'Abb*  Aivnai)  vrf  &  brillaot;  (1)  on  n'a  pas  lieu,  je  croij, 
4'envier  ce  dernier  en  cede  quatite  i  fa  Nation.  Je  m'en  rapposte  a  Pfloge  ironiquw 
tju'gp  a  fait  no  Imrae  d'efprit  tdaaa  te&Utttrsfwr  quelque/.Ecriu  de  ce  unu  (%).  Voici 
comme  il  en  parle:  n  Si  torn  les  portrait  dans  fop  Biftoire  da  Pgrkmmt  d9Jngleterre 
»  &  du  Stodtboudmt ,  ue  foot  pas  toujours  rcflemblans ,  rls  foot  toujour* 
*  beaux,  toujours  agr&bles,.  toujours  approprids  aux  dvenemens  de  Ton  Hlftok 
„  re.  S'H  ne  nous  repr^fentoit  les  hommes  que  comme  ils  ont  <Jte,  nous  aurions  de 
„  la  peine  a  croire  tout  ce  qu'iis  ont  fait:  quand  lews  a&ions  lie  sdpondent  pas  afles- 
„a  leur  cara&ere,  il  rah  a  raerveille  approprier'leur  caractere  i  leurs  a'lttons.r  il  don* 
„  ne  *  tous  ces  Perfonnages  un  eara&ere  rentarquable  ,  m£me  a  ceux  qui  n'onc  jamai* 
,»  eu  de  cata&Jre  bleu  marqu*  -  -  ."  &  aprtos  „  cette  multitude  d*imagts ,  de  por- 
^  traits,  de  taWsaux  -  -  -  caufe  ii'efpritiite  efpAce  d  iyreffe  ,  qui  lui  6te  la  connoiP 
n  faoce  fur  ce  qui  devroit  fafre  Fobjet  principal  de  cet  Ouvrage.  -  -  -  Ce  n'eft  pas  toutr 
4ea  Gens  graven  genteodufront  jeprocM  a  cet  Abb£,  d* avoir  copte  dans  les  deux  To- 
mes de  (es  foi-difant  Anecdttts  Mifioriques9  Militaires  &  Polhtques  de  r Europe  9  le* 
Biftoires  de  Vtorilfa,  feconnu  geoeialcment  pour  avoir  donne"  mille  entorfes  i  la  verit^ 
hiftorique.  II  me  vieht  entre  autre  en  Pefprit ,  ce  qu'il  a  die  de  la  Reformation  de 
-TEglife  de  Suide  Qi):  mais  cela.m£oie Pa  fait  appelter  par  Piiluftre  Pufendorf,  qui  Pa* 
voit  refute^  Variltas  miHe^mcniturs  [\)9  D'aucres  Savans  ont  auffi  remarque  ,  que  Mr* 
PAbb£  Rafnaii augment^  fes  Me'moires  Anecdotes  de  nouvelles  fautes^  nulkment  par*- 
donnables  i  on  Hiitorten*  veridtque.  Mrs.  les  Journaliftes  de  Gvuingue  en  ont  produie 
des  exemples  (5),  en  difant  que  le  Public  n'ajomera  pas  plus  de  foi  a  la  fuite  de  fea- 
M^moires  qu'il  promet  de  donner,  qu'aux  Tomes  preeddens,  deditu^a  de  toute  preiK 
ve  1  car  fi  m£me  les  Anecdotes  qui  y  entroient,  itoient  veritabtcs  r  on  ne  fauroit  pas ,- 
f&x  I'elBfqu'il  en  a  deja  pubMt  au  conuaiie;  les  reconnoitre  pour  telles  flir  fa  Ample: 
parole.  II  femble  done,  difent  les  memes  ]ourna4i(lesy  que  Mr.  I'Abbe  Raynal  ne  cher- 
ebe  par  fes  Hiftoires»  qu'a  amufer  le  Lefteur ,  fans  fe  foucier  beaueoup  de  la  verite> 
mais  qu'il  parviendroit  bien  plut6t  a  ton:  but  par  de  purs  Romans  ,  que  par  des  Hiftoi- 
res  travefties*  On  n'auroie  pas  alors  raifon  de  regreccer  le  terns  qu'oa  voudroit  emplo- 
yer a  toute  autre  chofe  qu'a  lire  des  Hiftoircs  Romanefquef.  Etpour  que  je  ledife  enj 
pafiant,  au  fujet  des  nouveaux  Mimoircs  d'Hiftoire,  de  Critique,  &c.  de  Mr.l'Abb^  £Ar- 
tigny,  il  me  fetable  que  les  efforts  qu'it  a  fait  pour  les  corapoferr  font  de  beau- 
coup  pr^Kaables  a  ceux  que  quelques  Ecrivains  de  fa  robe  ont  accoutum^  cPctnploycp 
dans  lie  genre  biftorique.  Au  moins  Mr.  l'Abb£  fcjait-il  faire  un  aflez  bon  chois  des  fu- 
jeis^u'iTtraite,  en  lesmaniantadroicementf  &  en  y  ajoutant  les  agr^mens  dontiis  font 
fiifceptibles.  Cependanc  des  Savans. bien  verfes  dans  ces  mati^res ,  ont-tis  trouvg  que 
quelquefois  il  a  franchi  lea  bornes'  prefcrites  i  un  Hfftorien  fidele,  en  mfiant  der 
circonftances  peu  fondees  aux  faits  qu'il  rapporte » &  en  bazardant  des  conjectures  tout- 
4»fait  tStrang^res  aux  fujet*,  doi}t  il  devoit  amplement  rejidre  tompte  au  Lecteur.  Car- 
pour  certain,  l'envie  de  vouloir  ^gayer  Ta  mature,  ne  doit  jamais  Pemporter  fur  la  v6- 
racirf ,  qui  eft  Tame  de  PBiftoire  (6).  Audi  tout  Lefteur  eft-il  en  droit  de  demander 
que  PHiftorien  produife  fes  preuves  ,  pour conftater  les  faits  f(6rieux  dont  il  a'agit ,  & 
pour  s'afTurer  que  les  circonftances  dont  Us  font  accompagn^s  r  foient  telles  qu'on  le 
lui  veut  faire  accroire;  C'eft  ce  qui  eft  intimemen*  uni  it  tpute  djofe  de  ftit(wr/flff/)t 
&  on  s'y  attend  (I  peu  a  une  nouvelle  creation,  quit  eft  ad  deflli6  des  forces  de  I'hom. 

.....       r       .       mc 

fx)  V.  fes  Obfcjcvarions  fuc  la  titt&aturfr  mo*        f*)  V.  L'Appendlce  4b  foot  Hlffbirc  de  Suhde.. 
ittme,  Tom.  I.  Art   X41.  p.   19$.  (S)  V.  Le  Journal  Lkt^raire  de  Gvmmgmt  tw 

[i)  Tom.  I.  Art.  Vltf.  1.  117.  &  m%\  Ailtmand.  Dec  I7».  pag.  if  to 

fi)  V   Son  Hifiot*  dtt  JUvoloiioM  airiVto       (6)  V.  Mm   MemoUts  de  Ckrijiif*.  Jd^cr 
en  Europe  eo  mature  de  Religion.  JLif,  IV.  p,    Tom.  I   pag  VI.  U  VU» 
11*  fcc 


Num. 

Lir 


464        MEMO  IRES    CdlfcMNARt 

'.Appellee  forte  de  Ledteurs  fan  dirvfage  pourroit^e3^qufltiu^titf^tf.-'  Qa'i-S^ 

<£e  puces  ju-riti  FAuceur',  tit  ne  -rapportatit  auctmgarinidfes  flits  qtt*ft¥afce>nte,  r/a-w 

^fficatives'  garde  de  fe  trahir  luimfime.    Car  celui  qui  connott  un  peu  la  Carte  du  Pais, 

r  ™um      e'appewrevra  fans  peine  que  prefque  taut-ce  qu'il  4it>eft  pilli  de  Nkeron^  de 

Li/     #*y&»  de  Afor/»  ,  de  DefmoUti  &c.  irhprimds  ir#' a  long -terns.    £e  titre 

d*^ta(v^/^xcoiwient*il^un  pareil  Reciieil*  •  -•     ?  - ••  . .  •       -    -  ^ 

Un  traifidnae  raal  eft  rftroitement  116  aux, deux. iparquisd^effus*  favoir^ 
que  ces  Ecrivains  n6  fe  foucient  en  rien.de  rapportet,dans leurs  fiiftqiie* 
lee  iv6nemens  ordinaire*,  lis  laiflent  k  la  populace  des/Hiitoriens,,  £omme 
ils  les  eftimerit,  le  foin  de  coaftater  exa&ement  la  chronologic,  decker  le* 
fources  d'ofc  ils  one  tirt  les  faits'hiftoriques  de  fafre  TexMien  <te$  rapport? 
jpag.  12.  contradi&oires,  de  donncr  deg  6clairciflemens,:fle  ted<kifion  des  cas  dou* 
teux.  Ils  fe  croiroiept  offends f  fi  on  prttendoit  qu'ils  dfiflfent  prendre  gar* 
de  k  de  pareilles  minuties,  qui  font  au-deffousd'eux.  Et  comnw  ces  ef* 
fleureurs  .de  matures  hiftoriques,  font  orcUnairement  des  faifeurs  de  Come- 
dies &  d'autres  Pieces  de  Theatre *  ils  ne  regardent  aufli  Wtude  de  VHiftoi^ 
re,  que  comme  uniquemenc. propre  k  fournir  des  fujets,  ou  cgmiques-,  oil 
tragiques  au  Theatre.  Si  d'autres  traiienc  i'Hiftoire  qomme  jiufi  Science  fe« 
rieufe,  ils  t&chent  d'infpirer  du  d^goAt  pour  leurs  Ouvragas*  &  ils  ne  rou* 

Siflfent  pas  mfime  de  bl&mer  &  -de  taxer  ceux  qui  oat  t&chgde  s'acqoitter  du 
evoir  d'Hiftorien,  comme  des  gens  infipides  &  faas  go4c, -en  r ejet tan t  leurs 
travaux,  par  la  raifbn  qu'ils  les  onttrouv^  trop  -exafts. 

C'eft  prgciftment  ce  qui  eft  nouvellement  arrive  it  FAuteur  contra  des. 
Memoir cs  concernant  la  Reine  CHRISTINE,  auquelcet  honorable  reproche  a 
it6  fait,  non  feulement  par  un  Hiftorien  aflez  xgtebre,  (*)  mais  aulfl  par  un 
Ecrivain  anonyme*  lequel  en  lui  oppofaat  un  Ecrlt  particulier.,  y  a  donnS 
un  module  de  quelle  manure  il  croyoic  que  de  pareilles  Hiftokes  devroient 
itre  conftruites  felon  les  regies  du  £00  ton.  Cec  Eerie  fe  trouve  dans  la  fe- 
conde  partie  des  Melanges  de  Uttirature,  tTHiftoire  &  de  Pbilofopbie,  lefquels 
foivanc  le  Journal  des  Savans  de  Paris  font  affignis  k  Mr.  d'Alcmbert.    Cec 

abreg* 


s->^->K-  >^->K-nk->K-N^K-^->>-  N^ 


me  de  produire  les  femences  pour  residence  de  rUnwers.  Ceft  par-ia  qu'un  ricit  fi- 
ddle de  la  manure  qu'une  affaire  s'eft  pafltee ,  tient  lieu  de  d&nonftration  math^inati- 
que  dans  le  genre  hiftoiique*  ^tant  auffi  impoffible  que  la  chofe  .une  fois  paffle 
puifTe  s*S(ref  paffde  autrement,  comme  il  eft  iiupofllble  qu'un  fait  paffe  dans  ce  Monde 
ne  s"y  foit  pas  paflS.  -C'eft  i  quoi  Mr.  de  la  Sornitres,  en  telicitant  Mr.  TAbb^  d'Arfi-; 
gny  furtfes  Ouvrages,  ne  (emble  pas  avoir  pris  garde  en  le  d^corant  de  l^pith^te  de" 
Createur:  £pith£te,  qui  au  fond  fait  mains  d'honneur  i  un  Auteur  Hiftorien,  que  it 
Poete  aura  eu  en  id^e  de.lui  donner,  quand  U  dit: 

*-  -  Cbacun  te  lit ,  raconte  fur  ta  foi 
-Cent  traits  exquis  qu'on  igaoroit  fans  toi  -  -  *, 
Jnt^refTant,  tu  conduis  ton  Leftcur 
Vers  les  objets  que  ta  main  refTufctte; 
Et  loin  des  faits  que  l^rreur  accr^dite, 
.Sftr  de  ton  chciix^  iavant  Rjeftaurateur, 
D'Hiftorien  tu  devitns  Createur.  , 

.(♦)  Ceft  Mr.  le  Baron  do  HMetg,  Danok,  dans  fa  Lettre  contenant  quelques  re-  ' 
marques  fur  lefdits  M&noires,  imprim^e  yteipzig  1752*  PaS-  3o.  In- 8.  i  laquelle 
TAuteur  a  donnd  fa  rdponfe ,  qui  ^claircit  lefdites  remarqfles.    Cette  r«Jponfe  fut  im* 
ptimte  4  CaJJel  1753-  in- 8.  de  36.  pages,  A  Mr.  4c  Holbcrg  n'y  a  xien  repliqu^,  de 
&n  viyant,  qu'on  fache. 


CHRISTINE    R  E  I  N  E    D  E    S  U  E  D  E.  463 

pendifli 
i^ces  Jn« 
ftificatirei. 

Wil  a  rapportles ,  en  y  entremfilant  fes  faillies ,  &  des  jugemens  de  fa  facon  Z Ti 

fur  leg  fujets  qu'il  touche.  Num-  *-*• 

Ces  Ecrivains  anonymes,  fur-tout  ceux  qui  entreprennent  de  publier  des 
Anecdotes  des  Pas  Strangers,  fans  donner  la  moindre  preuve  de  ce  qu'ils 
a  van  cent,  ni  dire  par  quel  moyen  les  chofes  qu'ils  dgbitent  ont  pu  parve- 
nir  &  leur  connoiflance ,  veulent  £tre  regards  comme  des  Hiftoriens  vtiridi- 
ques#  Tout  homme  fenfc  trouvera  cependant,  que  fi  jamais  une  id£e  fi  d£* 
raifonnable  gagnoit  da  terrein,  il  en  feroit  bientdt  fait  de  la  v£racu£  de  rou- 
te Hiftoire  ;  car  rien  n'^tant  plus  facile  que  de  forger  telles  Anecdotes 
qufon  voudra,  ce  qui  cofitera  toujours  moins  de  peine  que  de  fabriquer 
de  vieilles  Chartres,  le  Public  s'en  trouveroit  inonda  en  peu  de  terns,  &  la 
bonne  Hiftoire  feroit  confondue  avec  un  tas  de  fables  &  de  fi&ions,  Ces  PaS«  *3« 
Faifeurs  d* Anecdotes  font  d'autant  plus  blimables,  qu'ils  ne  fe  foucient  pas 
&6me  de  fe  rendre  familiers  les  fujets  qu'ils  trairent,  ni  de  lire  avec  atten- 
tion les  Ouvrages  qui  ont  fervi  de  canevas  ice  qu'ils  dlbitent,  s'expofant 
ainfi  par  conftquent  &  Atre  convaincus  ou  d'ignorance,  ou  de  mauvaife  foi. 

Ponr  faire  voir  que  TAuteur  des  Anecdotes  de  CHRISTINE  fe  trouve 
dans  le  cas,  nous  ne  rapporterons  que  deux  paflages  tir£s  de  fon  Ecrit,  qui 
prouveront  ividemment  combien  peu  favorable  doit  Atre  Vidie  que  des  gens 
cntendus  fe  formeront  du  refte  de  fon  Ouvrage.  Dans  le  premier,  il  s'agit 
du  motif  qui  fit  envoyer  Grotius  en  France  comme  Ambafladeur  de  Suide. 
L'Abbriviateur  voulant  en  faire  honneur  ilaReine  CHRISTINE,  remar- 
que  que  le  Cardinal  de  Richelieu,  ayant  oblige  Grotius  de  quitter  la  France* 
&  de  fe  retirer  en  Suide,  ce  dernier  y  avoit  iti  bien  re^u  de  GUST  AVE* 
ADO  LP  HE  \  mais  que  CHRISTINE,  qui  avoit  fur  le  champ  reconnu  fon 
m6rite,  Pavoit  envoys  comme  fon  Ambafladeur  k  Paris ,  pour  mortifier  les 
Bollandois  qu'elle  n'aimoit  pas ,  &  pour  chagriner  le  Cardinal  duquel  die 
croyoit  avoir  raifon  de  fe  plaindre. 

La  faufletS  de  ce  r£cit  fe  montre  au  doigt  &  &  TobiI  ;  car  Grotius  n'avoit  6t€ 
de  fa  vie  en  Suide  qu'aprfcs  fon  Ambafiade  en  France,  c'eft-ii  dire  en  1645. 
Jamais  CHRISTINE  n'avoit  vu  Grotius  avant  ce  tems-li,  &  ii  ne  fut  envoys 
en  France  qu'avec  le  fimple  Pleinpouvoir  &  Lettre  de  crdance  du  Chancelier 
Oxenftierna,  qui  ne  furent  ratifies  que  deux  ans  apr^s...  Comme  tout  ceci 
a  616  conftat6*par  PAuteur  des  Mlmoires  de  CHRISTINE,  aufli-bien  que 
par  Mr.  de  Burigny,  dans  la  Vie  de  Grotius,  (*)  qui  en  ont  produit  fes  pro- 
pres  Lettres  &  autres  monumens  authentiques ,  il  ne  fe  peut  que  ce  d£bue 
des  Anecdotes  en  queftion  n'en  rende  le  refte  fort  fufpcft. 

La  mfirae  inexaftifude  fe  rencontre  dans  ce  que  TAbbriviateur  ddbite  de  la 
d£poiuion  de  l'Evftque  Matbidt.  II  attribue  la  caufe  du  changement  de  Reli* 
gion  de  CHRISTINE  k  ce  Pr61at ,  quoique  fans  raifon.  II  auroit  dft  fentir, 
que  comme  cet  Evfique  ne  fut  d6pofe  que  dix  ans  apr&s  le  changement  de  la 
Reine,  contfe  lequel  PEvfique  montra  beaucoup  de  z61e,  ce  ne  futaucun 
foupfon  de  favorifer  le  Papifme%  qui  1c  fit  dlpofer:  ce  fut  le  fyncrddfme 
vers  la  Religion  Rifarmie. 

Ce  pr£jug6  dominant  fe  remarque  encore  plus  gvidemmeiu  avec  toutes  fes 
fuites  facheufes  dans  PEcritdu  Sr.  de  Voltaire,  public  fous  le  titre  de  Stick 
de  Louis  XIV.  oil  Ton  ne  voit  que  des  chofes  extraordinaire  s  &  inouies,  que 

des 

(*)  Pag.  2T2.  Edit.  d'Amfterdara  1754. 
Tome  IV  Non 


4<5tf       MEMOIRES    CONCERNANT 

Appeadice  des  ftits  Inc6mpre5henfibles ,  &  des  anecdotes  de  nouvelle  ftbrlqne.  Git 
&  vum}*>  pendant  cet  Ecrit,  qui  doit  renfermer  1'efpace  de  prefque  nn  fiicle  emier, 
Sfa»fr«*  &  qui  comprend  qnafi  toutes  fortes  d'hiftoires,  eft  fi  concis  &  11  incomplete 
Nu  LI  qu'on  n*y  doit  pas  chercher  une  narration  H6e,  on  nne  defcription  circon- 
*1wn*  w.  ^ancj^e  &  comprtfienfible  des  £v6nemens  paflfcs.  On  ne  fauroit  lc  confide 
rer  que  comme  un  Recoeil  de  rapports  d£tach£s,  od  1'Auteur,  pins  Po6te 
qu'Hiftorien,  groffit  les  moindres  bagatelles  9  (*)  &  mfile  au  rtcit  des  *v6- 

nemeog 

(*)  Je  ne  balance  pas  de  placer  dans  cette  clafle  de  bagatelles  &  de  roinuties ,  la 
d&laroation  de  Mr,  ae  Voltaire  (i)  fur  I'omiflion  d'un  de  fes  vers,  dans  la  Lettre 
qu'il  ofa  £crire  a  la  Reine  de  Suide  d'aujourd'hui ,  &  qui  refiemble  aflez  &  une 
autre  imprim£e  dans  les  Voltairiana.  Peu  s'en  faut  qu'il  ne  m'en  fafle  le  plus  grand 
crime  du  monde ,  en  afFeflant  de  fe  donner  la  torture  pour  favoir  comment  j'ai  pa 
avoir  cette  Letrre ,  comment  j'ai  pu  eftropier  les  vers  au  point  que"  je  Pai  fait,  comme 
ii  de-U  d^penioit  le  fclut  de  tout  I'Art  PoStique.  Je  lui  dirai  pourtant  que  j'ai  eu 
cette  Lettre  de  la  main  m&ine  de  celui  qui  Pa  copile  &  Berlin  fur  fon  propre  original  f 
ft  ou,  apris  coup,  j'ai  bten  retaarqud  qu'une  lignc  man  quoit,  mais  faute  d'etre  Pofi* 
te,  je  croyois  ptut6t  pouvoir  admeetre  cette  lacune,  qui  importoit  aflfez  peu  an 
Lefteux ,  que  de  .lui  lailfer  ignorer  la  reflfcmblance  des  Ecrits  de  notre  PoSte  avec  tou- 
tes les  fictions  des  Peintres.  Valoit-il  done  la  peine  de  dire  poStiquetnent  „  que 
„  j'avois  falfifi£  ce  morceau  de  fa  Lettre,  &  qu'on  ne  fe  Sit  point  &  ces  mains  lourdest 
„  qui  fanent  les  fleurs  qu'elles  touchent ."  Qui  eft-ce  qui  ne  rcconnoitra  pas  i  ces 
trails  notre  Ecrivain  &  tice  ligere.  ,,  Ce  Moulin  a  Vert,  comme  quelqu'un  de  fes 
„  Compatriotes  I'appelle,  dont  i'imagination  tourbillonnante  entralne  fous  fa  plume 
i,  mille  id^es  difparaees,  qui  fe  meMent  au  hazard:  cet  efprit  volatile,  qui  veut  pren- 
„  dre  la  place  du  veritable  g£nie;  qui  met  deta  m^taphyfique  dans  fes  Romans,  &  de 
„  la  galanterie  la  plus  enjou^e  dans  fes  Trails  d'Optique ;  qui  die  lloquemment  des 
„  injures  au  Genre  humain,  &  juftitie  par  fon  propre  exemple  qu'il  7  a  loin  quelqnew 
„  fois  d'un  grand  Pofite  a  un  grand  Philofophe  (2);  a  quoi  jajoute  qu'il  7  a  loin  d'un 
grand  PoSte  i  un  grand  Hiftorien.  Car  par  les  £chantillons  qui  ont  &t&  donnis  cu 
deffus  de  lui  k  ce  fujet,  &  par  les  jugemens  que  des  Perfonnes  entendues  & 
folidement  verges  en  cette  Science,  ont  porte*  de  lui,  on  ne  I'eftimera  non  plus, 
&  regard  de  fon  Hifloire  univerfelle,  &  de  fes  Annates  de  I Empire ,  que  comme 
un  homme  qui  ne  fait  qu'effleurer  la  belle  Hifloire.  On  lui  reprocbera  toujours 
que  plus  attentif  b  donner  de  l'agr£ment  i  ce  qu'il  dit,  qu*d  en  d^veloppcr  la  v*- 
rit£,  il  avance  fouvent  des  faits  capables  de  furprendre  !e  Le&eur,  mais  dont  la  fauf- 
fet£  reconnue  prouve  le  contratre.    Ce  n'eft  pas  ici  le  lieu  d'entrer  dafts  le  detail.  Les 

Journaux  en  diff£rentes  langues  en  parlent  aflez.  Je  lui  demande  feulement  k  regard  de 
a  Suide,  comment  il  a  pu  la  confid&er  dans  le  Vlil  IX.  X.&  XL  Stales,  „  comme 
„  entevelie  dans  fa  barbaric,  fans  guerre  &  fans  commerce  avec  fes  voifins,  &  comme 
„  n'ayant  eu  pare  i  aucun  grand  £v6nement."  (3)  Lui,  Hiftoriographe  de  France ,  & 
Franpois  de  nation,  n'auroit  pasau  moins  du  ignorer,  que  fous  le  nom  de  ces  m£tnes 
Normans,  dont  il  parle  tout  au  long,  non  feulement  les  Daneis,  mais  aufll  les  Suidois9 
1es  GotbSf  &  les  autres  Peuples  qui  habitoient  Te  Nordt  ^toient  compris.  II  I'avoue 
lui-meme  quelque  part  dins  fon  rta't,  fans  le  favoir.  II  dit  que  e'etoient  les  Peu- 
ples de  Seandinavie  qui  inond£rent  les  Pais  les  plus  m^ridionaux  de  V Europe,  &  que 
Tilluftre  Brigand  (£pkh£tc  qui  rtpond  de  nos  jours  &  peu  pr4s  au  titre  de  Conqu<5rant) 
Rolon  ou  Raoul  raflembla  en  Seandinavie  tous  ceux  qui  vovlurent  s'attacber  &  (h  for- 
,:  tune,  &  moyennant  leur  afBfbnbe  fubjugoa  la  Neufhrie  &  la  Bretagne^  en  nommant 
Nomandie  la  premiere  Province  de  leur  pais  natal.  „  (4)  Or  le  nom  de  Seandinavie 
6tant  en  ces  fi&les  common  aux  Royaumes  du  Nord,  la  Suide  avec  fes  babitans  y 

^toic 

( 1)  Dans  la  Preface  de  fes  Oeuvres,  Edit,  de  is   74*  I0,»  I0^-  2I5 

Dfefde  1752.  (i)  Hift*  Univ.  dc  Voltaire  Tom*  L  p.  2S5* 

(z)  V.  Lett  res  Critiques  fur  les  Lettrcs  Philo-  (4)  Yoltailtl.  C  p.  155,  IS;, 
fop  hi  que*  de  Mi.  it  Voltaire  en  175  J.  ia  so.  p. 


C  R  R  ISTIME   REINE    DE    SUEDE.  467 

fcraeds  des  circonftmces  contrbuvdes  *  &  des  reflexions  pft*6ci.  Aw*a** 

.   Le  deGr  dominant  dc  mettrfe  le  Leftefcr  en  extafe,  par  des  fiuts  sttmedetaceij* 
deftituis  de  toute  vraifemblaticc ,  fe  fait  fi  bien  retnarqaer  d'un  bout  i  rtatre^^1^^ 
de  eet  Ecrit,  qu'il  a  fourni  mati&e  abondante  ait  Sr.  deh  Baumelle ,  d'em-  "    '    '■ 
ployer  contre  lui  une  foule  de  traita  mordans,  dans  la  nouvelle  Edition  de  NoaitLL 
cec  Ouvragei  Fbancfort*    Cependant  cet  adverfaire   de  Voltaire  eft  d'aa- 
taot  plus  blatnable  lui-m£me  *  d'avoir  augment^  les  faufletes  de  Veitoire  par 
d'autret    qui    lui   font    propres.     Ce    qui  prouve  inconteftablement  jup- 
qu'oft  la  contagion  de  d^biter  des  faufletes ,  s'eft  d£j£  rtpandue ,  &  a 
prtvalu  parmi  les  Etfrivatoa  qui  fe  font  laifRs  prtaccuper  par  le  gofit  4  la 
mode  de  nos  jours ;  deforte  qu'ils  ne  peuvent  pas  fe  difpenfer  eux*m6mes 
de  commettre  lea  fautes  qu'ils  ont  traits  de  ridicules  en  d'autres  Auteurs ,  & 
cela  unlquement  pour  avoir  le  plaifir  de  dibiter  des  chofes  extraordin&ires 
&  inerovables;  de  faire  nattre  de  grands  gvtaemens  de  minuties  &  de  peti- 
tefles;  de  combattre  des  fentimens  ggnlralement  re$us,  &  d'exciter  la  fur-  pag.  15; 
prife  dans  les  Ledfceurs,  en  groffiflant  les  objeta  qu'ils  pouflent  au-deto  de 
la1  v£rit£.    Antrement  il  feroit  inconcevable ,  comment  un  Ecrivain ,  dan* 
lea  mtmes  remarques  oil  il  defaprouve  lea  paradoxes  &  les  hyperboles  de 
fo»  adverfair* ,  voudroit,  par  example  ,  foutenir  liii»m6me,  que  par  le  petit 
Livre  de  TEvdque  Bofuet*  connu  fous  le  titre  d' Expo/it  ion  de  la  Foi  Catboti- 
que-Rmaine,  il  v  a  eujufqu'i  cinqcenamille  ames  qui  avoient  6t6  cosvertiea 
k  r£glife  Pnpifte,  quoique  tout  le  monde  facbe  que  la  plus  grande  partie  de 
tea  convertis  y  avoit  6t6  porrfe  par  de  tdut  autre*  motifs,  corame  font  les 

EromefTes  flateufes,  ou  des  fommes  d'argent  comptant;  ou  bien  forces  pair 
>s  cruautds  des  Dragonades  k  accepter  ext&ieurement  la  Confeffion  Catbo* 
lique.  Mr*  de  la  Baumelle  a  remarqu*  lui-mfime  dans  un  autre  en  droit,  que 
Flntendant  de  Bavilk ,  ce  champion  de  l'Eglife  de  Rome,  avoit  impitoyable- 
ment  fait  brtiler  au-deli  de  trente  Miniftres  R4form£s,  &  par  le  feu,  la 
roue  &  le  gibet  avoit  fait  perdre  la  vie  k  plus  de  trente  mille  Proteflamx 
ce  qui  fait  voir  quels  autres  moyens  on  employoit  pour  convertir  ces  bon- 
nes gens ,  fans  qu'un  petit  Eerie  de  comroverfe,  corame  celui  de  Bqfluet,  y 
e&t  en  rien  contribu^.  De  la  m£me  nature  eft  ce  que  la  Baumelle  dit  au  fu- 
jet  de  la  Seftion  du  Livre  de  Voltaire^  touchant  le  Calvinifme,  laquelle  il  re* 
garde  comme  le  meilleur  morceau  qui  y  foit.  Car  lui-m£me  ayant  4t6  mem- 
ore  de  cecte  Egltfe,  (ofr  il  a  rofime  pr£ch6 ,)  il  n'auroit  pas  dfi  ignorer  qu'fc 
beaucoup  prts.ee  tte  mattere  n'y  eft  pas  £puif£e;  au  mo  ins  n'auroit-il  pas  dft 
appcouver  le*  calomnies  que  Voltaire  a  r6pandues  dans  cette  Seftion  contre 
UsRdformJs.  pag.  xtf. 

Quant  aux  points  inferos  dans  le  Sidcle  de  Louis  XIV.  fous  le  titre  d9J~ 
nBcaoHS)  les  trois  Sections  qui  en  font  remplies,  reflemblent  plut6t  a  une 
rapfodie  de  rapports  controuvds,  &  pr&endus  m^morables,  qu'^  une  partie 
d'hiftoire  fuivie,  &  m^ritent  par  confdquent  auffipeu  le  nom  d' Anecdotes, 
que  le  Livre  m6me  celui  d'Hiftoire :  auffi  le  Sr.  de  Voltaire  ne  perfuadera-t-ii 

jamais 

4toit  principalement  comprife  fans  conteftation;  &  fi  Mr.  de  Voltaire  avoit  voulu  con- 
fulter  quelquesuns  desHiflorieiis  de  Suede,  d'une  date  m£me  plus  fralche,  comme 
Mejfenius,  Pufendorft  Wilde ,  ou  Dalin,  il  auroit  trouv£  que  la  plupart  des  Chefs  de 
ces  Normands  £toient  des  Snedois.  Mais  de  pareils  faits  d'hiftoire  font  regard^s ,  fe- 
lon les  nouvelles  regies  des  Hiftoriens  Francois,  comme  des  minuties  &  dei  baga- 
talles;  &  Celt  en  confluence  que  l'Hiftoriographe  de  France  decide  hardlinent,  que 
la  Nation  Suidoife  ne  donna  aucun  figne  de  vie  pendant  quaere  fi  deles  enticrs :  temt 
auquel  elle  fit  le  plus  de  bruit  dans  la  Pntric  m£me  de  notre  Foete* 

Nn  n  a 


4ft       MEMOIRES    CONCERNANT 

Aftpaidicc  jamais  au  Lefteur  entendu,  qu'il  ait  tir6  les  faits  qu'il  rapporte  de  la  prtf 
4c?i6ctt]*-mi6re  main,  ou  de  ttaioins  oculaires;  quoique  pour  obvier  aux  reproches 
Oificatifef.   quton  |u£  a  fait8  li-deffus,  il  ait  nomm£  dans  fon  fupptement  quelques  four* 

cea  oil  ii  a  puifiS.    Et  quelles  font,  je  vous  prie,  ees  fources?  Des  con* 

verfations  avec  des  perfonnes  du  premier  rang,  dont  la  frlupart  £tant  d<j4 
mortes,  ne  peuvent  plus  s'infcrire  en  faux  contre  I'Auteur ,  «&  dont  quel- 
ques-unes,  rcmarquables  par  une  maniire  de  penfer  fimple  &  unie,  mais 
ferae  &  pleine  de  dignit£ ,  n'auroient  vraifemblablement  pas  pris  pour  con* 
fident  le  fabricateur  des  Lettres  Pbibfopbiques. 

Pour  conftater  les  faits  douteux  qu'il  aavancrfs,  il  devroit  produire  des 

preuves  plus  authentiques,  fans  quoi  il  continuera  &  rendre  fa  bonne- foi  do 

plus  en  plus  fufpefte.    Au  moins  auroit-il  dfl  avoir  cette  difcrttion  pour  le 

Public,  de  ne  lui  en  pas  impofer,  nide  lui  vendre  fa  marchandife  comma 

des  Anecdotes  jufquMci   inconnues;   car  prefque  tout  ce  qu'il  a   dibit* 

fous  ce  nom,  fi  Ton  en  excepte  une  partie  de  ce  qu'il  pretend  recueillir  des 

converfations   dont  nous  venons  de  parler,    a  d6ji  paru  il  y  a  long -terns 

/  dans  les  Ouvrages  pfriodiquea  qui  one  *t£  publics  en  Holland*.  Et  pour  ce 

qui  eft  du  Catalogue  qu'il  a  donni  des  Ecrivains  fhuyrir,  on  n'a  qu'i  exa- 

pas   17    miner  les  McSmoires  de  Nicirtm,  pour  fe  convaincre  qu'il  les  a  pilWs,  mal- 

r  **         vc&  les  proteftations  qu'l  a  Ait  d'avoir  luirm£me  examine  ce  prodigieux 

nombre  d'Ouvrages  qu'il  cite^  afin  d'etre  en  *tat  d'en  juger  d'autant  piu» 

pertinemment.  ' 

Le  troifi6me  pr*jug£  dtant  prefque  une  fuite  du  fecond,  comme  proventn* 
de  la  m£me  fource,  nous  ne  letoucherons  qu'en  peu  de  mots.  II  confide 
dans  l'erreur  oft  Ton  eft  de  vouloir  non  feulement  confondre  les  Ouvrages 
d'efprit  &  d'eioquence  charges  de  reflexions,  avec  les  Ouvrages  d'Hiftoi* 
re,  mais  aulfi  de  les  propofer  comme  des  modules  pour  l'ecrire,  C'eft 
pourtant  par-la  ^ue  la  maoilre  d'ecrire  naturellement,  comme  la  plus  con* 


_  _  p*rL 

magination  a  tant  d'influence  fur  les  narrations ,  qu'elles  reffemblent  tou- 
jours,  ou  i  une  fatyre,  ou  &  un  panigyrique;  &  etant  plernes  de  tours  poe- 
tiques,  d'expreflions  vives  &  de  penftes  inattendues,  elles  ne  font  quafi  ja- 
mais propres  &  former  de  bons  Hiftoriens.  C'eft  juftemenc  pour  cela  qu'on 
doit  fitre  toujours  en  garde  contre  les  Auteurs  de  cette  clafle ,  &  qu'on  a  rai- 
fon  de  craindre  qu'ils  ne  facrifient  la  v£rit£  de  l'Hiftoire  &  leuw  faillies ;  ou 
qu'ils  ne  fe  laiffent  emporter  par  le  feu  de  leur  verve  trop  echauffite,  s'ima* 
ginant  que  les  agr6mena  du  ftile  les  difpenfent  de  juftefle  r  pour  faire  de 
faines  remarques;  de  penetration,  pour  rtflfchir  mflrement;  d'attention, 
pour  examiner  des  cas  contradiftoires;  &  de  folidite,  auffi-bien  que  d*hn« 
partialis,  pour  juger  fainement  des  faits  hiftoriques:  au-lieu  que  s'ils  vou* 
loient,  ou  pouvoient  s'expliquer  plus  naturellement  &  plus  uniment,  les 
Lefteurs  feroient  plutdt  pr£venus  en  leur  faveur,  &  ajouteroient  plutdc 
foi  k  ce  qu'ils  difent. 

Mr.  le  Dofteur  Baumgarten  xonfirme  tout  cela  par  plufieurs  exemples  t\* 
r£s  des  Ouvrages  des  Auteurs  Franpois  nomm£s  ci-devant,  &  il  dit  qu'il  lui 
feroit  facile  d'y  en  ajouter  d'autres  pareils.  Mats  il  fe  contente  pour  cette 
fois  d'avoir  indique  les  fources  des  erreurs,  afin  qu'on  foit  fur  les  gardes; 
&  il  donne  des  avis  folides  pour  difcerner  les  bons  Hiftoriens  d'avec  les 

mauvais.  .A 

Aprfcs  1'expoft  que  nous  venons  de  faire,  I'Auteur  des  Anecdotes  jut 
CHRISTINE  pourra  t-il  fe  miconnoitre;  ou  plutdt  ne  s'appercevra-t-il  pas  , 

com* 


CHRISTINE    RETNE    DE    SUEDE.  4^ 

totnbien  lui  &  cenx  qu'il  admire  ant  (*)  *  font  encore  eioignes  d'ltre  re- -  Appeadiee 
connus  hors  de  France  pour  Di&ateurs  dans  laRlpublique  des  Le teres,  &  * pieces  ju- 
pour  donner  des  modules  de  la  manure  dont  une  Hiftoire  doit  fitre  6crite?  fti*^***V 
rat  allurement  bien  des  graces  &  lui  rendre  de  ce  qu'il  a  voulu  faire  de  mes     Num    " 
Mi  moires  de  CHRISTINE  l'objet  de  fa  Critique,  &  m«me  les  parcourir,       LL 
comme  il  le  dit  lui-mfime  ,  avec  quelque  foin.     Cependant  ,  qu'il  me  per* 
mette  de  le  dire,  ce  foin  doit  avoir  iti  bien  14ger,  puifqu'au-lieu  du  vrai 
qu'auroit  dft  chercher  un  grand  Philofophe  tel  que  lui,  il  a  d£bit6  dans  un 
Abr£g£  trfcs-court,  &  qui  devroit  par  conftquent  fitre  trfes-exaft,  des  cho- 

fes 

(*)  Entre  les  autres  Mr.  de  Voltaire ,  ce  g&iie  unique,  dont  lesEcrits,  felon  Mr* 
tAlembert,  fuffifent  pour  immortalifer  plufieurs  Ecrivains,  Ton  Stick  de  Louis  XIV. 
ft  Ton  Hiftoire  de  Charles  XI /.  &ant  des  morceaux  des  plus  prlcieux  (i).  Mais  ne 
diroit-oti  pas  que  Mr.  d'Alembcn  n'a  rien  vu  de  tout  ce  qui  a  €ii  6crit  contre  Mr.  de 
Voltaire?  ou  l'excis  de  la  prevention  pour  Ton  ami,  ne  viendroit-elle  pas  de  ce  que 
hiMnfrne  fait  fes  d^lices  de  la  Pofifie,  fur  quoi  Mr.  1'Abb*  Fort  ft  le  pr&onife,  en 
lui  adrefTantcet  lloge  (a)  „  que  les  Mules  Tone  careflfc  d£s  le  berceau,  &  qu'il  pafle  » 

„  encore  avec  elSes  des  momens  pr^cieux ,  pour  reprenure  une  nouvelle  vigueur  a* 
n  pres  de  p^pibles  calculs"  Vous  „  dit-il  M  dont  les  premiers  eflais  furent  des  pro- 

*  diges,  &  que  toutes  les  Sciences  ont  choiG  pour  £tre  Porgane,  &  pour  orner  le. 
„  frontifpice  de  leur  Temple"  r^pondez  ?  —  Qu'il  n'en  d^pJalfe  pourtant  d  Mr. 
i'Alembert,  qu'on  dife  ici  que  tout  autre  que  moi,  remarquera  fans  difficult^,  que 
quelque  bien  travailte  qu'on  eftiinera  fa  Preface  de  V  Encyclopedic,  fuivant  le  plan  que 
fui  avoit  fourni  le  grand  Bacon,  il  y  aura  bien  des  chofes  i  y  dire,  &  entre  autres , 
de  ce  qu'il  rend  II  peude  juftice  au  favoir  des  grands  hommes  des  autres  Nations,  & 
de  ce  que,  par  exemple,  en  faifant  briller  Mr.  de  Voltaire  prefque  au  deltas  de  tous, 
il  ne  daigne  pas  m6me  nommer  l'illuftre  Wolff,  lbllve  du  grand  Leibnitz,  qui  a  le 
mieux  d£vetopp£  fes  principes  pbilofophiques  ,  ft  a  M  reconnu  pour  auffi  grand 
Pbifofopbe  Iui-m^me,  qu'aucun  de  fes  pr&tecefieurs,  11  feroit  fans  doute  impardon- 
nable  que  tome  une  Soci4t£  da  Savans  Frangois  ,  qui  publient  la  quinttflence 
de  toutes  les  Sciences  &  de  tous  les  Arts,  ignoraflent  le  n ombre  des  Ouvrages 
dans  la  mlthode  fcientifique  de  Mr.  de  Wolffs  qu'il  a  ^crit  en  plus  d'unelangue,  4 
qui  lui  ont  attirl  une  eftime  univerfelle.  Mais  telle  eft  la  prevention,  &  quelquefoii 
Pignorance  de  ces  Meflieurs,  dont  un  de  leurs  Litterateurs  a  fait  Taveu,  il  y  a  peu 
d'ann£es ,  en  portant  pour  ainfi  dire  la  parole  pour  la  Nation ,  quand  il  dit  (%)  „  Juf- 
,,'qu'ici  nous  n'avons  regard  les  Allemans,  que  comme  un  Peuple  triftement  ab- 
9I  (orM  dans  l'Aude  du  Droit*  &  cache  dans  les  antres  obfeurs  de  1  Erudition.  Nous 
„  ne  les  foup$onnioos  pas  de  cultiver  la  PoSOe  &  la  belle  Literature.    Peutr&re  les 

*  jugeon^nous  peu  propres  dans  les  genres  qui  demandent  de  l'£levation ,  du  gout 
9>  fir  de  la  cfcHicatefTe.  •  -  •"  Que  notre  Litterateur,  apr&  ce  beau  debut,  prenne  la 
defenfe  de  fes  Compatriotes ,  tput  comme  il  voudra,  &  qu'il  tache  de  platrer  un 
vice  afiez  commun  £  fa  Nation,  il  aura  de  la  peine  a  Ten  difculper,  &  Mr.  de  Halier 
aura  toujours  rai  (on  de  dire  a  leur  egard:  „  D&eftable  plaifanterie,  fagefle  d'une  fo- 
„  lie  rafinee,  fille  de  Pignorance  &  de  la  vanite/  e'eft  toi,  qui  la  premiere  as  confon- 
,/  du  le  prix  des  chofes,  en  rendint  la  vertu  ridicule,  &  le  vice  arable.  Depui^ 
M  qu'une  jeunefle  efFrenee  t'a  choifi  dans  Paris  ppiir  Pantipode  de  la  folidite  &  de  la' 
„  vertu ,  on  ne  reconhoh  plus  la  nature  dans  nos  Jugemens  -  -  •  Non ,  nous  n'en 

„  etions  pas-li,  avant  que  la  France  nous  cormftt-'  -  -  .  Mais,  dira  Mr.  d'Alembert%        ' 
„  tout  cela  ne  le  regarde  en  maniere  queksonque.   A  la- bonne  heure,  lui  repondra-t- 
„  on:  cela  reiTemblera  toujours  a  fon  Hiftoire  refiicbie%  telle  qu'il  la  demande  i  I'ex- 
clufion  de  tout  autre:  n'importc  que  Us  rifiexions  Joitnt  bonnes  cu  *nauvatfcs>  comme 
il  dit:  u) 

•fiTSe$  Melanges,  Tom.   I    p.  157.  ijt.  Sc        f§)  V.  Lemes  fur  qoetquei  Eaitt  de  ce  terns   , 
la  Preface  de  1*  En  cyclop*  die  in  fol.  p.  XXXII.        Tom.  V.  p.  194. 
{1)  V.  Mcic.  de  France,  Aout  1753.  pag  fa.        (4)  Melanges,  Tom,  II.  pag.  4. 

N  nn  3 


470         MEMOIRES    CONCERN  ANT 

AffMwtfcc  fes  affez  mil  fondles.    N*a-t-il  dotic  pas  tttft  dc  Te  plstndre  qb'on  Mfaf 

dcFifcesju.  rafle  crop  fouvent  rHiftoire  de  circonftancea  inutilea:   lui ,    qui  dans  lo 

jfaficatives.  ^j  en  a  publi^,  y  fourre  dea  circonftances  in  ventres  &plaifir,  6ga? 

Num  U  *cmeDt  &rang£res  k  la  vtfricg  qu'au  fujet  &  au  but  done  il  s'agitf   Avant 

'  que  de  me  rendre  l'objet  de  fes  reproches  i  cet  6gard  9   n'auroioil  pas 

mieux  fail  de  fe  fouvenir  de  ce  que  i'avoi*  dit  dans  la  Preface  de  raes  M6» 

moires :  (a)  „  qu'on  ne  devoic  pas  lea  conikterer  comme  une  Hiftoite  dam 

n  les  formes  ,    mais  plutdc  les  regarder  comme  des  maUriaux  qui  pour* 

„  roienc  fervir.fc  une  Hiftoire  particuitere   de  .cptce  Prince  fle?  "    Auffi 

i  cet   igard  les  Journalises*  fes  compatriotes ,  ne  font-ils  pas  tout-i- 

fait  de  fon  avis;  „  car  lorfqu'il  s'agit,  difent  ces  M^ffieurs  (#),  de  la  vie 

„  d'un  Prince  illuftre,  ou  d'un  Conqufrant,  il  n'y  a  plus  alors  de  circoiU 

„  dances  indifferentes.    Tous  les  faits  deviennent  int&eflans*  ou  par  Tim- 

„  portance  des  £v6nemens  auxquels  ils  font  ltes ,  on  par  la  grandeur  m&~ 

„  me  du  H6ros  auquel  ils  fe  rapportent."    Si  je  fuis  defcendu  dans  un  ll 

grand  detail  par  rapport  k  CHRISTINE,  e'eft  que  fai  cru  qu'un  Hift'oriei^ 

ne  doic  pas  nggliger  les  petkes  chofes,  Iorfqu'elles  peuvenc  fervir  k  mieux 

approfondir  les  grandes.    (c)  Mr,  Heinfius,  (noin  fi  agr^abie  k  notre  Abr6< 

pag.  35.   viateur,  )  apres  avoir  parte  de  Tattacberoent  qu'avoit  pour  les  chevaux  & 

les  chiens  le  Prince   Maurice  de  Naffou,  dit  par  paremhife:  Nam  miuur< 

ta  quoque  veteres  in  Jaudibus   Herorum  maxima  cum  Auditorum  voluptate  fee* 

tabantur  (d).  Sur  ce  pied  j'aurois  cru  que  ce  qu'il  y  auroic  4cfitiquer,dana 

une  Hiftoire  g^nirale  de  plufieurs  ftecles,  trouve  affez  Men  fa  place  dans 

ttn  mbrceau  d'Hiftoire  tel  que  la  vie  de  la  Reine  CHRISTINE  ,  fur-tout 

quand  les  particularity  fervent  k  ^claircir  les  affaires  de  poids,  L'babile  hom-i 

pag.  6.    me  en  queftion  fe  plaint  encore  „  qu'on  aflujettifie  THiftoire  k  la  Monoto* 

-  *    "    „  nie  ,  &  qu'on  lar^duife,  <//7-/7,  k  n'fitre  plus  qu'uue  Gazette  renforciey  au- 

„  lieu  que  les  reflexions  peuvent  feules  fa  rendre  agriable  ,    qttelks  foient  ben* 

„  nesou  mauvaifesV*  J'emprunterai  la  r^ponfe  que  Mrs.  les  Journaliftes  de 

Paris  lui  ont  faite  li-deffus  ,.en  difant  •*,  (*)  qu'il  en  eft  des  reflexions  dam 

,,  le  genre  hiftorique,  comme  desmaximes  dans  les  Ouvrages  de  Theatre* 

9I  On  leur  applaudit  Iorfqu'elles  font  heureufes',  mais  il  eft  Evident  qu'en 

„  g6n£ral  elles  refroidifTent  l*int£r&t".     L'Htftorien,   dit  un  homme  judi- 

cieux  (/),  doit  examiner  ayec  tout  le  foin  poffible  les  faits  qui  moment 

d'entrer  dans  fen  Hiftoire f  n'y  rien  mettre,  &  n'en  rien  rejetter,  que  par 

de  bonnes  raifons;  mais  il  ne  doit  pas  en  rendre  compteau  Public  par  des 

digreffions  frequences  &  incommode^  au  Lefteur,  qui  ne  cherche  que  -des 

faits  -  -  -  Pourquoi  prevenir  fon  Lefteur  ,  &  lui  dter  lapl^ifir  de  fadre  Ju[- 

ip£me  fes  reflexions?  Eft  ce  &THiftorien  k  juger,  k  condamner  les  adliona 

des  perfonnes  qu'il  introduit  dans  fon  Hiftoire?  Peut-il  le  faire  fans  parole 

tre  juftement  fufped ,  ou  fans  abonder  dans  fon  fens  ?  ' 

Ce  que  je  trouve  d'un  peu  fingulier  dans  l'Abrtg<*  d'Hiftoire  r^fl^cbie, 
qui  a  donnd  lieu  k  ces  citations,  e'eft  qu'il  porte  le  titre  non  feuleitient  de 
Reflexions,  mais  auffi  d1 Anecdotes  de  CHRIST/HE.  Les  occupations  (i  grandes 
&  fi  varices  de  notre  favant  Abbrdviateur  lui  auroient-elles  fait  oublier  juf-' 
qu'a  la  definition  du  mot  d1 Anecdotes*  qui  fe  trouve  inf£r£e  dans  le  premier 
Tome  de  fon  Encyclopddie?  ou  cet  article  ne  feroit-il  pa?  de  fa  fafon?  Quoi, 
qu'il  en  foic,  on  y  dit,  ,,  qu' Anecdotes  veut  dixe  qboJes  nenpubliiesi  que  ce 

„  mot 

(a)  Tom.  h  pag.  XIK  (d)  Tn  Panegyr.  Principis  Mauritii. 

(/;)  Journ.  des  Savons,  Juin  1742.  pag.  (e)  l.  c.  pag.  95- 

181.  "  ,(/)  Mercure  ^France,  &ep9  1752.  pag9 

(c)  Amelot  de  la  Houflkye,  JVirt.  de  'Ta-  139.                            ; 

cite,  Ann.  IV.  n.  33«  ** 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    471 

_  ttOt,totJftgedawl*Litt*rarai*v  &  des    Appendict 

„  faits  qui  fe  font  paffes  dans  Pinrtrieur  du  Cabinet  ou  des  Cours  dcs  Prin*  d*  &<ce»  ju. 
].  ces,  &  dans  iea  myfirires  de  ieur  Politique:"  &  cependant  il  n*y  a  pas  un  <*lfic<tiYe'* 
fcul  paflage  qui  fkit  le  fujet  de  ccs  reflexions,  qui  ne  fe  trouve  diji  publi6  "LlNuin ' 
dans  mes  Mdmoires.    Ce  n'eft  pas  tout.    Ces  Mlmoires  lui  donnent  de  Phu-       LI  ' 
Bieur.  11  parok  fe  ftcher  contre  cette  compilation  inorme ,  c'eft  ainfi  qu'ii  les  quali- 
fie.    Ea  v£rit6  je  Paorois  foup? onn*  moins  que  tout  autre  d'etre  ennemi  de* 
Compilations,  m£me  des  plus  taormes.  An-il  done  oublWla  plusprodigieufe 


tions  du  Genre-humain.  Mais  lorfque  PAuteur  de  la  preface  de  ce  rare  Ou- 
vrage  s'eft  livr6  avec  une  complaifance  toute  paternelle  au  detail  du  contenu 
de  fa  fameufe  Encickpidk,  il  a  cru  fans-douce  qu'il  trouveroit  des  Savans  af- 
fez  aguerris  aux  lectures  languiflanees  &  aftez  aflbupis  au  ton  dida&ique. 
Qaelque  impofant  que  foit  ce  ton,  il  y  a  des  gens  d'afTez  mauvaife  humeur, 
pour  ne  l'avoir  pas  voulu  croire  fur  fa  parole,  lis  ont  paflfe  fans  4gard  pour 
ee  grand  taomme,  &  Pexamen  de  POuvrage  mftne,  §e  ont  oft  traiter  plufieurs 
articles  de  fees  &  de  d6charn6s.  Tant6t,  difem-ils,  PHiftoire  de  ce  qu'on  y 
cherche  ne  s'y  trouve  pas.  Tamdt  la  varied  eft  abforbde  par  des  relations 
qui  ne  fe  foutiendront  point.  On  en  excepte  pourtant  les  articles  des  Arts 
&  des  Metiers,  &  la  plupartde  ceux  qui  regardent  les  Mathlmatiques.  lis 
font  excellens ,  &  fe  font  lire  g4n6raiement  avec  plaifir.  D'ailleurs  on  n'a  garde 
demettre  fur  le  compte  de  notre  illuftre  Abbr^viaceur,  tout  ce  qui  fe  trouve  de 
faux  ou  de  foible  dans  plufieurs  endroits  de  POuvrage  qu'il  dirige.  Il  fuffic  de 
lui  faire  fentir,  quepuifque,de  fon  propre  aveu,  il  a  pris  fur  lui  tficlaircir  cs 
qui  lui  a  par  un"  avoir  pas  iti  iclaircifuffifamment ,  ou  ne  f  avoir  pas  iti  du  tout  (a) ,  il 
s'eft  auifi  en  quelque  manfcre  rendu  refponfable  au  Public  des  fautes  &  des  dd- 
fettuofitds  dont  f  Encyclopidie  eft  parfemle.  Auffi  i  cet  dgard  des  gens  emendus 
ont-ils  t^rooign^  leur  furprife  d'y  trouver  tant  d9inutilit£s  &  de  minuties, 
dont  on  fe  feroit  bien  palte  dans  un  Ouvrage  de  cette  nature,  lis  demandent 
entre  autres,  ce  que  les  Controverfes  Thiologiques,  foiblement  difcuc^es, 
&  prefque  tou  jours  d£cid6es  en  faveur  de  la  Religion  que  les  Auteurs  profef- 
fent,  j  avoient  k  faire?  Quiauroit,  par  exeraple ,  jamais  fong£,  difenc-ilsi 
que  Zuingte,  ce  fage  R^formateur ,  ait  6t6  Chef  de  la  Sefte  des  Anabaptifles  ?  (£  J 
Quelle  nonchalance,  (on  pourroit  dire  impardonnable  )  r£gne  dans  prefque 
tout  ce  qui  regarde  la  Geographic?  (0  &  quelle  torture  n*y  doune-t  on  pas 
aux  noms  propres,  qui  ne  dependent  nullement  de  la  Langue  Franfoifey  fi- 
tdt  que  le  Pais  ou  Pendroit  n'eft  pas  du  reflbrt  du  Royaume  de  France?  Les 
mSraes  d6fe<ftuofit£s  fe  retrouvent  dans  ce  qui  regarde  VAnatomie.  (d)  Mats 
ce  qui  eft  encore  bien  remarquable ,  e'eft  qu6  prefque  tout  ce  qu'il  y  a  de 
meilleur  &  cet  *gard,  eft  emprunt6  des  Adteurs  Aliemandst  ce  qui  ne  juftifie 
pas  trop  bien  le  m6pris  infultant  que  quelques  Ftanfois  t^moignent  pour  les 
Allemands ,  en  fait  d'Arts  &  de  Sciences;  paifqu'eux  - m£mes  ont  616  obliges 
d'avoir  recours  aux  Ouvrages  des  Allemandsy  comine  &  ceux  qui  font  le  plus 
folideraent  travailtes.  On  fait  auffi  les  mfimes  plaintes  de  la  l£edret£  avec  la- 
quelle  Mrs.  les  Compilateurs  xranent  la  Botanique  &  la  Cbymie  (e).  D'une  61ite 
de  gens  iavans  du  premier  ordre,  n'a-t-on  pas  lieu  d'attendre  les  rares  d<§- 

cou- 

(a)  Son  Difcwrs  prilimin.  pag.  202.  in  80.  (0  I.  c.  pag.  441.  £fr,  £f  Fafc.  IF.  pag. 
ff  pug.  XLilf.  infol.  563. 

(b)  V.  Relau  Goetting.  de   Librit  nwts  (d)  I.  c.  pag.  4^2. 
F.  L  Fafc.  IL  p.  439*  W  A  c.  pag.  444. 


472         MEM  01  RES    CONCERN  ANT 

Appeodice  courates,  que  n«  fanroient  manqaer  de.  leur  fouf nir  lew  propre  travaii  & 

dePiVcesju.  leurs  propres  experiences,  plutdt  que  ce  qui  fc  tremve  dans  des  Livres  imprji? 

Jttficauves.   m£3%  dont  tout  le  monde  eft  dej*  en  poffeffion?  (*)  Enfin,  des  gens  h&rifi 

F  K         fts  SHibreu  &  de  Gw,  gens,  qui  d'ordinaire  m6nagent  peu  les  Beaux -Ef* 

jfji121*    prits,  fe  croiroient  peut-fitre  fond£s,  s*Us  accufoient  ces  Meffieurs  fur  ce 

#       qu'on  en  trouve  dans  leur  Ouvrage,  de  n'entendre  ni  Tune  ni  l'autre  de  ces 

deux  Langues.    Les  Journal  iites  aufli  modeftes  que;  fa  vans,  auxquels  j'en  ap«- 

Selle,  n'ont  garde  de  fe  prefer  a  une.accufation  fi  injurieufe:  e'eft  aux  feuls 
nprimeurs  qu'ils  s'en  prennenc.  Onauroit,  difent-ils,  de  la  peine  k  croi* 
re  que  cela  puiffe  fitre  forti  de  deflbu*  la  preffe  k  Paris  de  nos  jours*  On  di* 
roit  que  cela  eft  imprime;  avanc  le  terns  de  Frangois  L  (t)  Pour  ce  qui  eft  des 
articles  de  VHiftoire,  qui  font  la  plupart  pleins  de  fautes,  (a)  on  ne  fauroie 
les  attribuer  qu'k  une  negligence  qu*on  ne  pardonneroit  pais  k  des  Ecrivaina 
ra£diocres.  (§)  Qui  croiroit  que  Mrs,  les  Encyclopidiftes  copieroient  fans  dif» 
cernement  ce  qu'ils  trouvent  dans  les  Ouvrages  imprimis ,  jufqu'aux  fautes  mft* 
me  les  plus  groffi£res?(£)  Qui  croiroit,  par  exemple  ,  que  leur  illuftre  Direc* 
teur,  ce  Socrate  moderne^  qui  reclame  d'un  ton  (I  touchant  &  fi  patheftique  les 
droits  de  la  Nature  &  de  l'Humanit£,  efit  pu  laifTer  pafler  k  FArticle  de  Cah 
vln  tant  de  faufTet^s  &  de  durete's  qui  y  font  dites,  &  contre  ce  R4form*leur% 
&  contre  les  Riformis^  en  foutenant  la  juftice  de  la  Revocation  de  FEdit  de 
Nantes >  &  des  cruaut£s  exercdes  contre  fes  propres  Concitoyens  ?  (**)  Se« 

roit- 
(a)  /.  c.  pag.  447.  448.  6*  Fafc.  IF.  pag.       (b)  J.  e.  pag.  448.  5G2.  565* 
S64  &c 

(*)  Sed  in  alits  partibus \  difent  Meffieurs  les  Journaliftes  de  Gottingue,'  I.  c.  bifto- 
ria  naturalis  repetitions  aliquas  reperimus,  qua  omnes  nimis  frequenter  ex  Stephano  Geo- 
froi  &  Nic.  Lemery  Lexicon  exjeribuntur.  A  tarn  multis  enim  eruditis  6f  de  do&ijfimA^ 
gentefeleSis  viris  non  ea  expe&avimus,  qua  dudum  ditta  in  omnium  manibus  funt ,  fcp  ed 
Jperajfe  fas  erat,  qua  propria  ah  experimento ,  proprio  labors  nata,  melius  quam  A  prhribur 
Scriptoribus  traderentur 

(f)  C'eft  k  ce  propos  que  Mrs*  les  Journaliftes  difent:  E  re  quorundam  LeSorum 
erity  eos  bic  motieri,  ne  fidem  bobeant  bis  qua  Ebralcis  I  uteris  expreffa  bic  leguntur,  net 
bis  qua  Gxxci  fcripta  funt.  Fix  credit  aliquis,nifi  oculis  fuis*  pojfe  talia  excudi  bodii 
Parlfiis,  qua  notis  temporum  Jublatis  aliis  f  ante  regnum  Francifci  L  expreffa  jures.  Fidem 
poftulatis  LeQores.  En  illam...  Et  apres:  Beni  eft  igitur9  quod  nonfape  aa  iftas  Pedan- 
terias-  Gracas  £p  Hebraicas  fe  demifit  quifquis  eft  particalarum  buc  pertinentium  AuQor. 
Nam  Malletum  effe  vix  credimus  prafationi.  Jnvenient  forti  aliquem  in  pofterum  fatis 
plumbei  vel  cordis  ve I  -  • .  bominem,  qui  ad  iftos  fefaiotes  demittat;  aut  facient  viri  doe- 
tf,  quod  jam  m$x  poft  initia  operis  facer e  incepiffe  videntur ,  ut  plank  puritm  ab  bis  talibus 
fpinis  Mud  fervent,  &  folas  fua  rathnes  lingua  cura  tantb  majore  profequantur" 

(5)  On  roe  pardonnera  bten , .  j'efpe* re ,  fi,  comme  Suidoisf  je  remarque  b  V Article 
Academic,  qu'on  ya  pafIS  tout-i-fait  fous  filence  les  deux  des  Arts  &  des  Sciences 
qui  font  en!  Suide  depuis  bien  des  ann£es.  Elles  ne  font  inconnues  qu'^  Mrs.  les  Encyclo- 
pidiftes.  Plufieurs  volumes  de  leurs  A&es  ont  ^t^  publics  9  &  font  aflez  eflime's 
des  Connoiflfeur6.  Mime  les  Auteurs  Francois  du  Journal  Oeconomique  en  ont  adoptl 
nombre  dans  leur  Ecrit  p^riodique. 

(**)  Void  comment  Mrs.  les  Journaliftes  de  Gottingue  s'expriment.  I.  c.  d.  565. ) 
Qua  de  Calvino  dicuntur  injufta  efje%  non  quidem  miramur.  Aiiqua  monuijfe  fuffecerit  f 
qua  vix  tolerari  pojfunt.  Legem  Nanetenfem  noftri  ajunt  abfque  injuftitid  revocari  potuif* 
jef  quamavorum  tempore  Henrico  IV.  Reformat!  extorjijfent ,  neque  effe  aded ,  cur  mife* 
ri  querantur,  quos  Ludovicus  XIV.  omni  torminum  genet e  Religionem  deferere  coigit.  Po- 
tefi-ne  quidquam  minus  aqui ,  minus  veri-dici?  Quern  Regem  mijeri  fuo  fanguine  contra 
Pontificem,  Epijcopos  %  facrum  Fadus  defender  ant  %  eum  Regem  dicuntur  coegiffe,  ut  fe 
tolerareU    Quam  legem  &f  Ludovicus  Kill.  &  XIV,  etiam  jurejurando  fervandam  recem 

per  ant, 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE,    473 

wit  *  ce  pour  s*&ttirer  lea  bonnes  graces  des  RR.  PP.  de  Trivoux*  pour  mettre  Appemto 
il'arbri  les  Articles  Ame,  Canon,  Certitude  de  foil  Encyclopedic  1  Danscecas,  de Pi£e« jtt. 
c'eft  au  Public  k  juger  s*il  a  r£ufli.  ftificative*. 

Ceci  fuffira  apparemment  pour  faire  reraarquer  au  grand  homme  en  quef- 


tion,  qu*en  fe  donnanc  le  loifir  de  critiquer  les  Ouvrages  d'autrui,  il  auroit  ^ 
bien  raieux  fait  d'employer  fpn  terns  k  nettoyer  le  dedans  du  magnifique  Pa- 
lais  oil  il  pr6fide,dcs  monceaux  de  dgcombres  done  il  ell  charge.  (*)  On  eft 
.pourtant  aflez  Equitable  pour  ne  lui  pas  attribuer  toutes  les  defeftuofu^s 
•qu'on  y  trouve.  Mais  comme  il  a  pris  fur  lui  ficlairclr  ce  qui  ne  Mtoitpas\ 
&  que  la  v6rit6  eft  la  meilleure  recherche  &  le  meilleur  iclairciflTement  qu'un 
Philofophe  puifle  faire,  je  lui  donne  &  penfer ,  il  les  Soufcrivans  feronc 
bien  aires  d'acheter  fi  chfrement  un  Ouvrage,  que  les  Auteurs,  avec  plus. 
de  comroiflance  d'autres  Langues  vivantes  que  la  leur,  comme  auffi  avec  plus 
d'applicatibn  &  moins  d'auurance  peut-fitre  de  leur  propre  fuffifance* 
auroient  pu  rendre ,  fous  une  bonne  direction ,  beaucoup  plus  complet. 

En  revenant  *ux  remarques  que  Mr.  tTAlembert  a  fait  fur  mes  Mimoitet 
de  CHRISTINE*  je  compte  de  lui  faire  voir,  que  non  feulement  il  me  faic 
dire  des  chofes  que  je  n'ai  pas  ditet,  mais  aulli  qu'il  en  a  pa(fi*  d'autres  fous 
filence,  qu'il  auroit  dfl  produire.    En  void  la  preuve. 

Mr.  (FAkmbtrt  fe  mettant  en  train  de  cenfurer  en  plufieurs  endroits  de  fon  pag.  t.  1*, 
Ecrit  les  a  ft  ions  des  Souverains  &  des  Grands,  dont  en  Philofophe  il  con- 
feille  d'tiviter  laSoci*tf(>),iln\*ftpas  <Sconnant  queGUSTArE-ADOLPHG 
Roi  de  Suide  n'aiepu  ^chapper  it  fa  cenfure*  II  ne  trouve  pas  n^ceflaire  que 
ce  Hdros,  pour  aflurer  le  repos  de  V Empire,  ensrahtc  en  un  an  les  deux  tiers 
.de  VAIIetnagne.  Sur  quoi  je  r^ponds  que  fi  Mr.  l'Abr^viateur  6toit  au  faic  P*8'  «• 
de  l^tat  des  affaires  g£n£rales  du  texns  que  GUSTAVR-ADOLPHE  entra  en 
AUcmagnCy  il  auroit  trouv6,  que  fans  faire  ce  qu'il  fit,  le  repos  mtoe  de 
toute  l Europe,  encore  moins  celui  de  V  Empire,  n'auroit  pu  fitre  affiir^.  Les 
autres  reflexions  de  notre  Philofophe,  comme  fi  GUSTAFE-ADOLPHEp*g.  9-lo* 
Ji'efit  pas  ufd  de  moderation ;  qu'il  n'e&t  pas  pratique  les  vertus,  ni  eu  de 
•I'human«t4,  ni  du  goftt  pour  les  Lettres;  portent  ^galementi  faux,  &  r£pu- 
gnent  k  tout  ce  que  des  Hiftoriens  veridiques  ont  ecrit  de  lui.  Ce  font  ceux- 
1&  que  Mr.  (PAIembcrt  auroit  dft  confuher  avant  que  de  bazarder  une  cri«  pag.  14; 
tique  qui  ne  fe  foutiendra  jamais  ,  (£)  non  plus  que  celle-ci;  que  la 
difficult^  „  de  favoir  la  v£rit£  des  faits  publics  qui  fe  paflent  fous  nos 
)9  yeux»  femble  devoir  rendre  trfes-circonfpe&s  ceux  qui  entreprennenc 
99  de  debrouilier  des  faits  &  des  intrigues  fecr6tes  palftes  entre  deux  ou  trois 
„  perfonnes ,  il  y  a  cent  ans."  A  regard  de  ces  derniers  mots ,  il  feroic 
i  fouhaiter  que  Mr.  de  Voltaire ,  grand  ami  de  Mr.  cFAlcmbert,  eflt  pu 
conftater  la  plupart  des  faits  importans  rapports  dans  fes  Hifloires ,  qui  ne 
tiennent  prefque  qu'i  un  oui-dire,  ce  qui  rend  fes  Ecrits  extr6mement  fuf- 

pedis, 

(a)  V.fes  Mtlanges  Tom.  ILp.  84-161.    (6)  V.  lesMim.  de  Chriftine  Tern.  I  pag.  12-20. 

perant,  earn  peter  at,  cum  ftmmd  tniferid  fideUJfmenm  Civium  Ludovttus  XlV.abrgg** 
re:  qui  vigiliis,  omni  consumeliarum  generet  vi  publicd,  putrid ,  ben**,  Valetudine 9  r> 
liW,  fide,  quam  veram  credebant,  exuebantur  abfque  ulld  caufi,  qmm  ipfi  boftes  noni* 
narint,  ees  non  decet  queru  Adeem  nunouam  dijeent  erubejeere  ii  bmines,  qui  nikU 
aliis  infe  omnia  Hbi  in  alios  licere  contendunt? 
'  (+)  Mrs.  les  Compilateurs  de  VEncychpidie  ont  tlch£  depuis  de  fe  difculper  de 
leur  p^che  d'om  (lion  &  de  comraifllon  (i),  mais  on  a  lieu  de  douter  que  ce  qu'ila  ont 
dit  &  cet  £gard    fuifife  pour  les  en  excufer. 

(1 )  voyez  VEntycbptdii  Tom.  V.  Article  Encysl^pidU  pag.  6+*.  r.  ICCt 

TgmeJK  Ooo 


474         MEM01RES    CONCERNANT 

-  ippeti(fo*petts,  ivnon  touti-faft  incroyables.    Mais  aurefte  Mr.  le  Cenfeur  ne  twch 
fe  Pieces  jo-  roitignorer,  que  quoique  les  refforts  des  faits  fecrets  &  mfrme  d**elat  de 
ftificativcs.  nQS  jourg  ne  V£cnnent  qU»i  ja  connoiffance  de  peu  de  perfonnes,   &  qtfl 
"  j^ulJ1#     cet  igard  on  ne  doit  pas  juger  frivolement  des  effets  fans  connofcre  les 
jj/     caufes;  cependam  on  n'en  peut  pas  dire  de-m6me  de  pareils  faits  pa(I& 
ilya  cent  ans  &  plus,  qui  feront  toujours  moins  difficiles  &  d6brouil!er> 
parce  que  la  plupart  fe  confervent  dans  les  Archives  p obliques  &  dans  let 
Ecrits  des  Auteurs  contemporains,  &  qu'on  n'a  pas  befoin  du  mime  mana- 
gement pour  en  publier  les  refforts  cent  ans  apr&s,  que  du  terns  m6me 
gu'ils  font  arrives. 
PH*  9»        P°ur  ce  ^ue  Mr.  fAUmbert  m'impute ,   en  „  traitant  de  pr£temta  le 
„  goto  de  GUST  AVE-  ADO  LP  HE  pour  les  Lettres ,  parce  qu'il  avoit  ltt  let 
„  Livres  de  Taftique  &  d'Art  Militaire,  "  je  le  foup£onnerois  en  cela  de 
peu  de  bonne-fbi,  fi  je  ne  voulois  plut&t  croire  qu'en  ce  point,  comme  en 
tanc  d'autres  V  H  n'a  P*s  Pris  garde  ,    en  parcourant  mes  M^moires ,   aox 
^reuves  que  j'en  ai  produit,  (a)  en  difant  „  que  ce  Prince  n'^toit  pas  noil 
„  feuleraent  mgdiocrement  verfe  dans  les  Belles  -  Lettres ,  mais  qu*il  lifoic 
3,  xn&ne  de  bons  Livres  dans  fon  camp,  &  pour  ainfi  dire  &la  vue  de  fes  en- 
„  enmis,  &  entre  autres  le  Traiti  de  GROT1US  de  Jure  Belli  &  Pads.  (*)* 
•?*    '         Or  j'en  appelle  k  inon  Cenfeur  mfime.    Je  fuis  fftr  que  dans  fon  Encydopi- 
die  \\  n'ira  pas  ranger  le  Drtit  de  la  Nature  &  des  Gem  fous  Tarticle  Taftique. 
•  J'ajouterai  encore  aux  remarques  de  Mr,  le  Do&eur  Baumgarten  fur  ce 
que  Mr.  (TAlembert  die  de  Taccueil  gracieux  qee  GUSTAVE-ADOLPR& 
Rig*  15.  fi*  »  4  Gr$t$us,  en  SuMe,  oil  CHRISTINE,  comme  lldit,  coanut  bientfit  ee 
„  que'ee  grand  -homme  valoit:  "  que  comme  le  Roi  GUSTTAFE  fut  tuA  k 
Lutzen  prfcs  de  deux  ans  avant  que  Qrotius  emr&t  r4ellement  au.fervice  de 
Sukde,  &  que  CHRISTINE  n 'avoit  alops  que  huit  a  neufans,  fcge  peu  pro* 
pre  ii  connokre  par  elle-mfitne  le  mArite  de  ce  gf and  homme,  Encore  moins 
..fag«  «•  ^toit-elle  en  ige  de  le  renvoyer  comme  fon  Ambafladeur  i  la   Cour   de 
France;  (c)  onVappeifoit,.  dis-je,  de  quelle  manWre  les  Hiftoriens  mo* 
denies  de  France  pr^fument  de  traiter  THiiloire,  en  en  falfifiant  les  cirU 
conftances  vtfritables,  pour  attraper  un  bout  de  quelque  fait,    ou  attacher 
»!  -  une  longue  ehafne  de  raifonnemens  &  de  reflexions  6trang£res  au  fond  da 

r£cit,  qui  en  devoient  rlfulter  natureJlement.  Non,  ce  n'eft  pas  ainfi  que 
la  bonne  Hiftofre  veut  fitre  traitAe.  Elle  demande  la  m£me  application  & 
la  m6me  juftefie  que  les  Operations  Math^matiques  &  les  Experiences  Phy- 
N  fiques :  &  le  P.  Le  L$ng  en  parlant  au  P.  Malebrancbe,  ,t  qui  lui  repro- 
„  cboit  les  mouvemens  qu'il  fe  donnoit  pour  decouvrir  une  date,  ou  queL- 
„  ques  faits ,.  que  les  Philofophes  regardent  comme  des  mteuties  *' ,  avoit 
„  bien  raifon  de  lui  tifpofter  fort  k  propos:  (d)  que  la  ririti  eft  fitiouu 
V  ble,  qu'on  ne  doit  rien  nAglig^r  pour  la  decouvrir,  m^me  dans  les  plus 
y,  petites  cbofes#  (*)  Grande  le^on  pour  tous  les  Philofophes,  G£om6tres 

& 

<a)  T.  Tm.  I.  de  mes  Jtffo.  pag.6*&  (c)  V.  mts  Mlm.  T.  I  p.  74,  &  Burigny 

513.  /.  c.  p.  294-  &c-                           „ 

(py  V.  Let  vH  de  Grtttas  far  Bwigny  (i)  V.  Rayoal  Aneaktes  Utit.  Tun.  1L 

Tarn.  I.  p.  29U  fifr.  f-  as<5« 


•  (♦)  Combien  plus  le  fain  de  Mr,  TAbbtS  Nollet  n'eft-il  pas  i  eftimer ,  qui  pour 
jllaiTurer  de  la  virit6  ou  de.ia  fau(Tct£  de  quel  ques  experiences  curieufes  dans  lr£leflri- 
cit^,  que  des  Italians  avoient  publics  eotnme  tres - veritables ,  (it  expres  un. voya- 
ge en  Italic,  &  ctecouvrit  par-li  les  tricheries  de  ces  pretendus  Savant  Voy.  FbHofogh 
Transa*.  V*.  XLVi>  Mars  173a  Art.  XX.  p.^69.  fcfc 


CHRISTINE    REINE    DE    SUEDE.    475 

4c  Poeteft,  mils  que  celui  quil**  puWtee,  femble  i  plufieufa  igards  atoir   Appeadk* 
mis  tr£s-peu  ca  pratique..  (*)  .  •      -  .       .       *•  *Wee*  j» 

.  Que  Mr.  cPAlembert  ne  fe  vance  pas;tant,du  ra^rite  „  de  ft  Philofopbie*  ftificatiy««» 
^  comme  plus  otfceflaire  aux  Princes  ,   que  I'Hiftoire."    Quelqu'un   dira     N      ^ 
peut-fitre  qu'il  n*en  connote  pas  affez  le  prix.    Car  de  tout  terns  FHifioire  a      jV^ 
4td  proprefflenr  eftimte  TEcoUdes  Princes  9  &  la  raifon  en  eft  palpable.    Le 
Chemin  au  Palais  de  la  Sagefle  par  des  dogmes  tout  fees,  a  trop  de  traverfes,  - 

&  rebqte  fouvent :  Celui  de  rHiftoire  eft  plus  court,  &  nous  y  conduit 
fans  detour  par  des  exemples  firappans  en  tout  genre  9  qu'elle  prtfente  aux 
Princes  fans  leur  dire  des  duress.     Cell  une  Philofophie    hiftortee,  pour 
ainfi  dire:  ce  fut  audi  pour  cela  que  les  Etats  de  Suide  9  dans  leur  Inflec- 
tion pour  la  jeune  CHRISTINE,  infift^rent  tant  fur  la  lefture  de  THiftoi* 
re  facrge  &  profane,   n'oubltant  au  refte  rien  d'eflentiel,  pour  ce  terns*  14 1 
qui  put  fervir  4  Clever  la  jeune  Reine  conform^ment  &  fa  naifiance. 
-  J'ai  aflTez  parte  dans  mes  MSraoires  du  ftjour  de  Defcartes  en  Suide ,  mait   P*g-  *$i 
je  n'ai  pas  fu  que  CHRISTINE  avoit  lu  plufieurs  de  fes  Ouvrages  f  &  je 
m'aflure  prefque  que  Mr.  dAlembert  ne  fauroit  le  prouver  non  plus.    Je  re- 
garde  ceci  comme  un  compliment  qu'il  fait  ft  Defcartes  9  le  meilleur  des  Phi* 
lofophes  Francois.    Qu'il  me  foit  feulemcnt  permis  de  dire,  que  Je  n'ai  pas 
trouv6  fort  obligeante  la  Lettre  qu'dcrivit  ce  grand-homme  &  fon  ami  Mr.   nag.  stfr 
Cbanut ,  oil  il  appelle  poliment  la  Suide ,  le  Pays  des  Ours:  (a)  ce  qui  prou*        *    * 
ve  aflez,  que  ce  n'eft  pas  dans  notre  ftecle  feul  que  quelques  Frangoi*  ont 
fait  montre  de  leur  vanit*  k  regard  des  autres  Nations.    Cependant  je  re- 
marque  comme  un  dtfaut  dans  mon  Cenfeur,  d'avoir  6ti  encore  moins  rai- 
fonnable  que  Defcartes  mfime,  (auquel  il  ne  donne  que  la  thtorie  de  la  con*   pag.  ay 
noiflance  des  hommes)  en  ne  lui  rendant  pas  la  juftice  qui  lui  revient,  de    . 
ce  qu'il  dit  dans  cette  mfime  Lettre :  „  A  caufe  que  ce  m£me  Pays  (la  Suide) 
»  eft  auffi  habitd  par  des  hommes,  &  que  la  Reine  (CHRISTINE)  qui  les 
„  commande,  a  toute  feule  plus  de  favoir,  plus  d'intelligence  &  plus  de 
„  raifon,  que  tous  les  Do&es  des  Cloitres  &  des  Colleges,  que  la  fertility 
„  du  Pays  ofcfai  v6cu,  a  produits;  je  me  perfuade  que  la  beautg  du  lieu 
„  n'eft  pas  n^ceflaire  pour  la  fagefTe,  &  que  les  hommes  ne  font  pas  fern* 
„  blables  aux  arbres ,  qu'on  obferve  ne  croitre  pas  (i  bien ,  lorfque  la  ter- 
9,  re  o\i  ils  fdnt  tranfplant<is,  eft  plus  maigre  que  celle  oft  ils  avoient  6t& 
„  plants".    Mr.  (FAlembert  voit  done  par •  14,   que  Descartes ,  tout  Phi- 
lofophe  &  tout  Ftanfois  qu'il  &oit,  avoit  aflez  bonne  opinion  &  des  Ours 
&  des  Habitans  de  Suide  f  pour  ne  pas  fe  rebuter  de  s'y  rendre,  aflur^  com- 
me fl  6toit  qu'ils  n'avoient  pas  accoutum6  de  ft  vir  in  propria  vifcera.    Que 

fi 
(a)  Lettre  XLFI.  de  Defcartes  Tm.  L  pag.  176. 

(*)  C'eft  ce  meine  P.  le  Long,  Ecrivain  exalt  &  tr£s-laborieuxf  qui  a  donn£  la  JM- 
llioMque  Hiftorique  de  Ftance,  &  indiqui  xnille  belles  chofes,  qui  fe  trouvent  en  Ma- 
nufcric  dans  les  Biblioth£ques  publiques  &  chez  des  particuliers.  Ne  vaudroit-il  done 
pas  mieux  que  Mrs.  les  Hiftoriens  Francois  en  choifillent  quelque  portion  pour  leur  tra- 
vail en  fait  d'Hiftoire,  plul6t  que  de  d^biter  leurs  propres  drogues,  qui  commun^ment 
s^Ioignent  autant  des  fources  de  la  *6rit6,  qu'aux  d^pens  d'elle  ils  pr£fument  de  faire 
briller  leur  efprit  par  des  circonftances  controuv^es.  On  voit  *-fo-v6rit£  de  terns  en 
terns  quelques  Mlmoiies  de  Mwiillrei  &  d'^mbafladeurs  de  France  rendus  publics. 
Mais  il  faut  audi  dire  la-deffus,  que  .fi  ces  Auteurs  vouloient  prendre  la  peine  de  lea 
r^iger  en  ordre  par  un  narr£  hiftorique,  en  en  ret  ran  chant  les  chofes  fuperflues,  ou 
au  moins  enajoucant  de  bonnes  tables  des  Matures  4  ces  Recuells,ils  rendroient  par-U 
beaucoup  plus  de  fervice  au  Public.  Auffi  fe  peuton  flatter  qu'ils  le  feront,  quand 
ils  fauront  donner  moins  de  terns  i  leurs  diffipations  journalises. 

Obo  % 


476       MEMO  IRES    CONCERN  ANT 

s 

Appendfoe  fi  Mr.  VEncychpidifte  en  doute,  il  n'a  qu'i  s*en  informer  it  Tea  eompatrio* 

fences  ju-  tes,  qui  ont  traverft,  il  n'y  a  pas  longtems,  tout  ce  Pays-li,  &  palre  un  an 

titotiftt.    £  pjug  £m$  ja  Lappet  meme ,    ou  qu'fc  lire  le   Voyage  au  Nord  qu'ilt 

Num      ont  eux-mfifliea  public.    Peut»fitre  cela  fera-t-il  capable  de'le  guirir  un  pen 

if  *     des  preventions  qui  fieent  (i  mal  k  un  Philofophe. 

Mn  fAkmbert  fait  des  reproches  &  CHARLES -GUSTAFE^  dictar*  alor* 

pag.  30.  pr£nce  hereditaire  de  Suide ,  de  s'fitre  pare  avec  oftentation  de  fentimens  qu'il 
%  n'avoit  guire :  ce  qu*il  attribue  au  defir  qu'il  avoit  de  parvenir  au  Trdne.1* 
Philofophe,  comme  notre  Cenfeur  affe&e  de  V&txe  en  tout  &  par- tout,  it 
porte  prefque  toujours  des  jugemens  peu  equitable*  du  Genre -humain  &  de 
fes  aftions.  Cependant  je  m'imagine  ,  que  quand  mdme  CHARLES  GUSTAPE 
auroit  diffimuie  fes  veritables  fentimens ,  il  agiflbit  au  moins  felon  les  re- 
gies de  la  prudence,  ce  qui  n'eft  rien  moins  qu'4  bl&mer  dans  un  Prince. 

pig.  3a.  La  reflexion  de  Mr.  (PAletnbert ,  par  oil  il  veut  faire  „  comprendre  qu'u* 
5,  ne  des  premieres  raifons  qui  porta  CHRISTINE  h  fe  faire  CatboHque,  t* 
„  toit  qu'elle  avoit  6ti  aflez  tourraentee  par  fes  Miniftres,  pour  prendre 
„  leurs  dogmes  en  averfion  J\  n'eft  pas  fi  finement  tournee  ,  qu'on  ne  s'ap- 
perjoive  que  fous  cette  fuppofition  Cfoncierement  fauflfe  4  regard  de 
CHRISTINE)  il  a  voulu  peindre  les  Prfitres  de  T Eglife-Catbolique.     Car  il 

WM&   ^    n'eft  guire  i  prefuraer,  „  que  Mr.  cTAlembert  ignor&t  que  la  Religion  Lu* 

w*  33*  w  tbirUnne  n'eft  pas  &  beaucoup  prfcs  auffi  eiofgnee  de  la  Rifomie  que  de 
„  l'Eglife  Romaine,  &  que  le  pouvoirdes  Miniftres  Proteftam  foit  tel  qu'ils 
f,  en  puiflent  abufer  comme  font  ceux  de  fa  Religion*  Si  Mr.  le  Philofo- 
phe  ne  s'en  trouve  pas  i  fon  aife,  je  n'ai  d'autre  confeil  k  lui  donner,  que 

#<  celui  que  l'Ecriture  Sainte  prefcrit  en  pareil  cas,  qui  eft  de  les  fair  &  de 

fe  garder  d'eux :  ce  qui  vient  au  mime ,  que  quand  il  confeille  aux  Savans 
de  fuir  lea  Princes  &  les  Grands  de  ce  Monde.  Comme  cela  feroit ,  ce  me 
femble,  le  vrai  moyen  de  fe  fouftraire  au  joug  qui  lui  p6fe  tant,  cela 
ferviroit  auffi  i  les  perfuader  d'autant  mieux  du  fond  de  1'indifference 
qu'il  veut  faire  accroire  que  CHRISTINE  avoit  alors  pour  fa  Reli- 

P*g*  33*   8ion- 

Je  pafie  fous  filence  les  beaux  raifonnemens  de  „  Mr.  fAlembert  au  fujet 

n  <*es  Savans  avec  lefquels  CHRISTINE  entretenoit  commerce  de  lettres, 

„  ce  qu'il  n'approuve  pas,  puifqu'ils  n'y  avoit  pas,  il  y  acentans,  dea 

„  Philofophes  k  la  mode  de  nos  jours."    II  faut  pourtant  qu'elle  ait  bien 

connu  leur  veritable  prix,  puifqu'il  eft  dit  d'elle:    (a)  quaprhs  avoir  bien  4- 

tuclie,  pefi  &  examini  les  fentimens  de  sous  les  Pbilo/opbes9  elle  avoit  dicify  > 

„  Que  lks  sottises  anciennes  valoient  bien  les  nouvelles. 

•  Quant  aux  Savans  en  usy  qui  deplaifent  fi  fort  k  notre  Cenfeur,  j'ajou- 

terai  que  s'il  avoit  voulu  prfiter  tant  foit  peu  d'attention  h  la  lefture  de  mea 

Meraoires.  il  auroit  dfi  convenir  que  la  m£nioire  de  plufieurs  de  ces  Savans 

s         meritoit  flireAient,  du  c6te  de  Thonneur  &  xle  la  probite ,   d'etre  plutftt 

confervie  que  celle  de  Saumai/e,  de  Bourdelot*  de  Tticbet  du  Fretne^  &  d'au- 

tres  pilleurs  des  Cabinets  &  des  Biblioth<5ques  de  CHRISTINE,  (b) 

raff  *c   *     >9  Je  n'ai  nullement  fait  un  crime  i  Nicolas  Heinfius  de  s'fitre  plaint  de 

*  ■" JD#    „  n'avoir  pas  ete  fit6t  pay*  de  ce  que  CHRISTINE  lui  devoit",  mais  j'ai 

remarque  la  mantefe  dont  il  le  fit.    Si  Mr.  SAkmbert  veut  reformer  le  Geu* 

re  humain  fur  le  modeie  de  ce  qu'il  devroit  fitre ,  &  ne  pas  le  fupporter 

tel  qu'il  eft,  en  n'admettant  pas  la  prudence  &  la  moderation  dans  fa  Philo- 

fophie,  je  lui  confeillerois  d'acqu^rir  au  plus  vftela  bourgeoifie  dans  la  Re- 

publique  de  Platon>  ou  dans  YUtopie  de  Morns. 

(a)  K  ms  Mim.  it  Chriftinc  Tom.  L       (b)  Ibid,  pag,  252,  271.  &c. 

t'6-  345. 


CHRISTINE    HEINE    DE    S  U  E  D  E.    477 

SI  l$n  s'attache  &  la  Juftefle  du  rdcit  des  faits  que  demande  rHiftoire,  on    Appendltt 
trouvera  que  Mr.  cTAlembert  s'lgare  un  peu,   quand  il  dit „  que  CHRISTY  £«/»*«*  J»* 
f,  NE  quitta  la  Suido  le  jour  mime  de  fon  Abdication^    J*ai  olit  (a)  qu*.  **"*** 
pris,  elle  refta  encore  cinq  jours  it  Stockholm \  mais  jene  dis  pas,  comme  lui,     Num 
„  que  la  m£daille  avec  la  ligende,  Sedes  bee  folio  potior ,  avoic  6t£  frapple      LI.  * 
„  avant  fon  depart."  (^)  Mr,  cTAlembert,  pour  donner  des  preuves  de  fes  pag.  43, 
progrfcs  dans  l'£tude  des  Mldailles  Cqui  ne  font  peut-fitre  pas  bien  grands) 
„  determine  prtciftment  le  cems  oil  CHRISTINE  avoit  pris  la  devife,  fe- 
„  Ion  lui  peu  devote,  fata  viam  invenient,  ce  qui  feroic  arrive  incontinent  Pag.  4*.' 
„  aprfes  avoir  abjur6  le  Lutbiranifme  &  Infpruck."     Qu'il  plaife  i  Mr.  <PA« 
kmbert  que  je  lui  dife  &  ce  fujet,  que  des  Savans  de  Sulde\  fort  verfts  dans 
cette  tftude  ,  que  j'ai  cit^s  ,  feconnotcront  audi  peu  fa  d&ifion  en  ceci 
qu'en  bien  d'autres  chofes  (c).  -  II  n'auroit  eu  qu'&  examiner  moins  16g4- 
rement  Ies  explications  que  fen  ai  donnles,  &  il  auroit  fenti  le  contrai* 
re  de  ce  qu'il  avance :   ladite  devife  n*ayant  au  rede  pas  6t6  moins  d£vo« 
te  pour  CHRISTINE  y  que  pour  la  Reine  Anno  dy Angles  er re  &  pour  un 
Prglat  de  France  %  qui  s*en  Itoient  fervis  6galement, 

Mr*  le  Dr.  Baumgarten  a  fuffifamment  relev6  Terreur  de  Mr.  (TAlembert 
au  fujet  de  ce  qu'il  a  dit  de  l9£v£qoe  Mattbict,  Pricepteur  de  CHRISTINE: 
mais  notre  Cenfeur  auroit  bien  fait  de  fe  difpenfer  d'envelopper  dans  fa  cri- 
tique (car  c*eft-14  proprement  ce  qu'il  appelle  fon  Hiftoire  rijfccbie^)  rintol£« 
ranee  de  1'Eglife  des  Riform4s>  en  difant  qu'ils  ne  hafflent  la  perftcution  Pa8-  4*» 
„  que  quand  elle  les  regarde,  &  nullement  quand  lis  l'exercent.  "  Jamais  il 
ne  produira  d'exemples  de  cruaut£  pareiles  &  la  Journie  do  la  St.  Bartbolo* 
mt\  ou  &  celles  qui  ont  6t6  exerc6es  en  Irlande,  en  Hongrie,  en  Bobhne^  & 
fur-tout  en  Bavidre,  oil  le  Chancelier  fe  glonfioit  que  les  vrais  Croyans 
avoiem  fait  mourir,  pour  caufe  de  Religion,  au-del4  de  cinquante  mi  lie 
ProtoftanS)  en  moins  de  trente  ans.  Je  crois  que  les  infortun^s  qu'on  a  fait 
p£rir  du  terns  de  la  Dragonnado  en  Franc*,  pafferont  ce  nombre  de  beau- 
coup. 

Ce  que  Mr,  fAlmbert  dit  en  deux  endroits,  „  que  CHRISTINE  n'avoic  PJg.  48. 
„  jamais  eu  de  go  At  pour  la  France,  mais  avoit  toujour*  iti  animge  contre    *  7*» 
„  elle**,  fera  peut«4tre  regards  comme  une  preuve  convaincante,  que  notre  - 
Polyhiftor  n'afait  que  peu  de  chemin  dans  FHiftoie  modern  e,  lui  qui  don- 
re  des  modules  &  des  regies  comment  une  Hiftoire  doit  6tre  icrite ,  quoi- 
que  PAntiquit^  les  ignore  parfaitement.     J'ai  produit  dans  mes  M^moiret 
tadt  de  preuves  de  la  pridiieftion  de  cette  Reine  pour  la  France 9  (d)  en 
marquant  le  terns   oil  fa  Cour  n'£toit  occuple  &  gouvern^e  que  par  des 
Francois  ^   que  c'<toit  ju dement  ce  d£faut-l£  qui  la  fit  4  la  fin  defcendre  Si 
Tr&ne,  fans  quoi  elle  auroit  r£gn<  glorieufement  toute  fa  vie,  CO  Elle 
sapperf ut  audi,  mais  trop  tard,  de  la  faute  qu'elle  avoit  faite;  mais  la  chofe 
<koit  fans  retour,  il  lui  falut  faire  bonne  mine  &  raauvais  jeu.    Cependant  il 
y  avoit  des  ipoques  oi  elle  6toit,  mftme  aprfes  fon  Abdication,  aflez  bien 
avec  la  Cour  de  France,  quoi  qu'en  dife  Mr.  cTAlembert.  J'en  ai  produit  des  p  6#  5I* 
preuves,  en  m'en  rappdrtant  m6me  au  jugement  des  Courtifans.  (f) 

Quant  au  meurcre  de  Monaldescbi,  il  ne  fe  fit  pas,  comme  Mr.  le  Cenfeur  pag-  5 a. 
le  veut  faire  accroire,  en  pr^fence  de  CHRISTINE \  &  il  n'a  pas  tant  de 
raifon  de  fe  fUcher  contre  Leibnitz*  qui  avoit  dlfendu  la  quefiion  du  droit  de 

CHRIS- 


(0)  V.  mes  Mtm.  Tom.  I.  pag.  416.  du  TraHi  de  Weflpbalie  Tom.  III.  p.  317* 

"    Ibid  p.  417.  (e)  Ibid.  Tom.  L  Priface  pag.  9.  ic. 

Ibid.  pap.  450.  &?  Tom.  11  pag.  341.        (/)  Ibid.  pag.  538.  547-  55$.  &  Tom.  II. 


ib)  Ibid  p.  417.  (e)  Ibid.  Tom.  L  Priface  pag.  9.  }?. 

(c)  Ibid.  pap.  450.  &?  Tom.  IL  pag.  341.        (/)  Ibid.  peg.  538.  547-  55$.  tf 

(d)  V. mes  Mim.  Tom.  I.pag.  108. 114. 120.    pag.  31.  32.  262.  264.  284*  292* 


128.  134   138.  tfc.  £?  J3ougcaut  Uifteire 


Ooo  3 


47*        MEMOIRES    CONCERNANT 

^Mendice  CHRISTINE,  comiM  je  lYi  fait;  car  tout  le  Corps  des  Jurisconfakes  de 
4ePUces  ju-  parjs  ravoit  approuv^  de-m£me :  (a)  cette  queftion  6tant  au  refte  trop  pro* 
ftmomvct,    bi^aiatique>  pour  que  les  lumteres  de  M*.  <TAlemhert%  toutes  vaftes  qu'ellea 
4    jlmn.     font,  fuffifcnt  pour  la  decider  en  dernier  reflbrt,  la  declamation  qu'il  fait 
Xjl       Ut-deflus,  n'empficbera  pas  la  Cour,  qui  le  penflonne,  d'en  faire  autant 
felon   les    occurrences,    comme   rHiftoire  en   fournic   plus  d'un  exem* 
pie.  O) 
pag.  59.      Pour  ce  que  Mr.  (TAkmbert  die  de  piquant  centre  le  Clerg6  de  Sttide^ 
$  6a.     f,  comme  s'il  &oit  perfuadd  qu'il  faut  croire  k  Luther  pour  fttre  digne  de 
„  vivre  .  .  •  .  que  les  int£r£ts  de  Dieu  avoient  change  k  la  Di<ke  de  Tan 
„  1664,  &  que  le  Clerg<*  fut  le  feul  qui  4toit  alors  favorable  i  CHRIST/. 
„  NE.  „   Tout  cela,  dis-je,  &  la  conclufion  au'ii  tire  de  ces  faux  princi* 
pes,  n'eft  fond6  abfolument  fur  rien  que  fur  fa  propre  prevention.    C'eft 
cbercher  l'efprit  en  perdant  le  bon-fens.  J'en  fuis  ftchg  pour  l'amourde  lui# 
Afind'^viter  les  contradi&ions  oil  il  tombe  k  l'lgard  de  ce  qu'il  rapporte  det 
deux  Dtetes  de  Sulde  en  1660  &  1664 ,  il  n'avoit  qu'i  lire  ce  que  fen  ai 
n*»  **    dit  au  long  dans  mes  Mgmoires*  CO  H  nfa  pas-  pu  nier  non  plus  „  que  lea 
#>        5*  Ewts  de  Sutde,  s'&ant  appercu  que  CHRISTINE  avoit  form<£  le  deflein 
n  de  remonter  fur  le  Trdne,  n5agirent  k  fon  tfgardqu'en  confluence  de* 
,,  Conltitutions  fondamentftles  du  Royaume  " ,  qui ,  (non  plus  qu'en  Angle* 
terre)  n'admettent  pas  qu'un  Catbolique-Romain  y  polftde  la  Couronne.    Cela 
ne  doit  pas  paroitre  k    Mr.   fAkmbert   plus   Strange  ,  que   fi  Ton  di* 
foit  qu'aucun  Prince  Protefiant  ne  peut  raonter  fur  le  Tr6ne  de  France.  Tanc 
pis  pour  celui  qui  voudra  i'entreprendre ;  car  Henry  IF.  ayaut  iti  tu4  fur  le 
llmple  foupfon  de  Pnaefiantifme ,  quelle  fftret6  pour  fa  vie  s'en  pourroit  pro- 
mettre  un  autre?  Voili  done  le  vrai  motif  qui  porta  les  Etats  de  Sutdck 
faire  ce  qu'ils  firent  k  la  Dtete  de  Tan  166a    Si  l'autre  de  Tan  1664  &  1668 
*toit  plus  favorable  k  CHRISTINE ,  c'eft  que  Ton  n'avoit  plus  rien  * 
craindre  des  intrigues  de  la  Cour  de  Rome,  laquelle,  en  cberchant  k  rttablir 
le  Catboltcime  en  Snide,  y  auroit  pu  exciter  des  troubles  inteftins;  (i)  & 
cette  crainte  ayant  6t6  diflipde,  &  le  CLergg  s'dtant  flatt6  qu'en  favorifanc 
CHRISTINE  elle  pourroit  retourner  au  giron  de  l'Eglife  Proteftante%  0) 
les  Etats  de  Sukde  mlritent  d'etre  lou^s ,  de  ce  qu'ils  remplifibient  les  enga- 
gemens  pafKs  entre  eux  &  la  Reine,  par  rapport  i  fa  penlion  viagere. 
fag.  €$.       Mr.  (TAkmbert  tient  la  lifte  des  Savans  qui  compofoient  alors  TAcad^mid 
Arcadienne  pour  inutile,  apparemment  parce  qu'il  ne  s'y  trouve  qu'un  Ifran* 
fois  de  nation,  qui  en  fiftt  Membre.  Je  le  ddfie  pourtant  de  nier  qu'il  n'y  die 
parmi  eux  de  grands  hommes  &  des  noms  refpeftables  ,  qui  firent  honneur  au 
cnotx  de  la  Reine*    On  voudroit  que  tous  les  Acadlmiciens  en  Ftance  le 
fuflent  autant. 
Je  ne  faurois  dire,  fi  d'autres  ont  pu  lire  avec  audi  peu  demotion  que 
pa*  6q     mo^tous  les  traits  humilians  &  presque  fletriflans  pour  les  Papes  &  le  Stege 
72.        de  Rotne,  que  Mr.  dTAlembert  a  envelopp^s  dans  fes  reflexions.   11  n'eft  pour- 
tant pas  moins  vrai,  que  fi  LouUXlV.  avoit  humilte  Alexandre  VII.  le  Pape 
Innocent  XL  ne  laifla  pas  d'humilier  Louis  le  Grand  k  fon  tour,  Comme  j'en 
ai  donn6  le  detail  bien  conftat^  dans  mes  M4moires.  (f)  Que  Mr.  SAlem* 
pag.  69    bert  fafTe  done  reraarquer  comme  une  chofe  fort  notable  dans  THiftoire  de 
France  „  que  fa  Cour-a  le  mieux  fu  tenir  tfite  aux  Eveques  de  Rome,  &  ne 

'„  leur 

(a)  V.  mes  Mim  Tom.  //.  peg.  16.  (d)  JM.  Tom.  I.  peg.  242.  243.  nti. 

[b)  Ibid.  Tern.  II.  prig.  123,  not.  (e)  Ibid.  Tom   II.  pag.  119.  f$  not. 
'  (0  iW*  Torn.  I.  pag.  24a.  &  243.  not.       (f)  Tom.  II.  p.  78.  186.  &c.  248.  2* 5. 


•*  (0  Ibid.  Tom.  I.  pag.  24a.  6P  243.  not. 
g  Tim.  IL  p .  47.  &c  P*  83. 107.  fftf.  128. 


%6i.  &c. 


CHRISTINE    REINE    DESUEDE.   470 

*»  leaf  a  fait  que  des  ceffions  volontaires ;  "  il  ae  ftot  prendre  ces  rfnoncds    App^&c* 
4jue  comme  des  fleurs  de  Rhdtorique.    Car  il  y  a  des  fooques  dans  lTiifloi*  ^/J<fccs^ 
je,  oil  les  Rois  de  £hr*t9  one  pli*  le  cou  fous  le  joug  de  Rome, comme  d'au-    ficailvei> 
tres  Souverains*  II  eft  au-contraire  bien  remarquable,  qu'on  ne  connote  an-  ■— — — 
can  Pays,  comme  celai  de  France,  oti,  malgrl  les  pr&endues  liberies  de 
1'Eglife  Gallkanc,  le   Stege  de  Rome  pofftde,  depute  tant  de  fiteles,  Ave* 
gnon  &  leComtat  Fenaiffin  en  prop  re,  enclave  dans  1'enceinte  de  la  France mfr. 
me.  C'eft  un  veritable  Status  in  Statu,  dont  en  n'aura  quafi  point  d'exemple 
4ans  la  CatboHciti. 

Mr.  (VAlenbert  eft  da  femiment ,  qu'on  aaroit  „  dft  retrancfaer  la  Lettre  pag,  7* 
„  de  CHRISTINE  %u  Comte  fi/i*o  (il  devoit  dire  Fafanau,  qui  tenoit  &  la 
Maifon  Royale  de  Suldei)  „  comme  6tant  peu  digne  d'elie  &  de  celui  k  qui 
•elie  I'avoit  dcrite.  "  Voili  toute  la  raifon  qu'il  altegue*  pendant  que  d'autres 
•que  lui  trouveront  cetce  Leccre  une  des  meilleures  qui  nous  reftent  de 
-CHRISTINE.  Pour  la  confolation  de  notre  Philofophe,  je  lui  dirai  pour- 
Sant  qu'un  autre  Bel-Efprit  Danois,  (car  il*  fe  rencontrent  toujours,  com- 
me on  le  fait)  Mr.  le  Baron  de  Hoiberg  a  6ti  du  m£me  fentiment  que  lui; 
snais  ayant  fait  voir  le  foible  raifonnement  de  Tun,  fy  renvoie  1'autre,  en 
ajoutanc  ici  quit  me  femble  que  Mr.  dFAlembert  ne  raifonne  pas  conftquem- 
snent,  quand  il  die,  „  que  Lambecim  fe  fie  Catbolique  pour  prouver  qu'il  p^  ^ 
„  n'^toit  pas  Aeh4e,  „  comme  s'il  ne  faloic  qu'adopeer  le  nam  de  la  Reli- 
gion CatboUque*R$maine  pour  n'frtre  pas  Ath*e. 

'■■  Mr.  tfAlembtrt,  qui  k  VigSLtd  du  meurrre  de  MomUefibi.n  tant  reclame  te   peg,  jj, 
«droit  de  l'humanhl,  fait  „  fort  bien  de  difapprouver  les  ennmtis  coram  i  ft  a 
,»  par  fes  compatriotes  contre  leurs  propres  concitoyens,  aprfes  ia  Rgvoca-   pag  -^ 
„  eion  de  fEdit  de  Nantes.  „  Cependant  on  s'apperyoit  qu'il  n\>fe  le  faire     &j%. 
qu'en  tremblant,  &  en  cherchane  des  faux- fuyans  pour  en  difculper  le  Roi 
Louis  XIK  „  11  blAme  la  flatter^  des  Gens  de  Lettres  d'avolr  fare  Fapo- 
logie  de   CHRISTINE  fur  le  malFacre  d'un  feul  homing     Mais  coin- 
bien  plus  Mr.  d'Akmbert  n'eft-il  pas  i  bl&mer,  en  ce  qu'il  faie  I'apologie  de 
ion  Roi,  qui  fk  pdrir  &  mafiacrer  au-del*  d'un  million  de  fes  propres  fujets, 
par.  tous. les  tourmens  que  la  barbarie  ait  jamais  inventus?  Quelles  foibles  rai- 
•que  de  dire  „  qu'on  ne  fauroie  attribuer  ces  violences  &  Louis  XIP;    quit   pag.  72. 
„  n'avoit  nullement  ordonn*  cette  perflation;  quelle  ^toit  l'effee  funefte  de        1> 
„  ranimofit£  de  fes  Miniftres. "    En  bonne  foi  de  pareilles  excufes  font- 
elles  dignes  d'un  fi  grand  Philofophe?   N'eft-ce  pas  comme  ft  Von  difoix 
fit  ce  nit  Bit  pas  ce  grand  R$i  ,  mait  fit  Mniftres  qui  gouvernoknt  fin  Rejaume  ?  & 
^ela  ^eant  dans  une  affaire  de  cette  confluence,  qui  di»a  piufieurs  ann6e» 
^de  fuite9  oiiil  ne  s'agiflbit-pas  du  malheur  fl5une  feul e  per fonne,  mats  dHu* 
million  d'infortun^s ,  dont  on  s'efFor^ic  de  coneraindre,  par  toutes  fortea 
de  tourmens,  la  confidence 5  feule  refponfable  au  tribunal  du  Touc-puiflanc r 
cela  6 tant,  dis-je,.dans  une  affaire  de  cette  confluence,  laquelle,  feloa 
Mr.  d*AIemberti  Leuh  le  Grand  ii'avoh  pas  ordoim^e,  ne  dira-t-on  pas 
avec  raifon  que  mille  &mille  aueres  affaires ,  plus  ou  moins  importantes ,  fe 
font  faites  de  mftme,  fans  le  fu,  le  concours,  &  Tordre.  de  Louis  X1P '; 
&  que  de  n'^toit  pas  lui,  mars  fes  Miniftres  qui  gouvernoient  la  Fran- 
ce, pendant  qu'bn  le  d^coroit  de  la  pompeufe  6pith^te  de  Grand.    Notre 
Philofophe  ne  fait-il  done  pas,  que  f argumentation. de  major*  ad  minus  eft 
fe^ue  dans  toutes  les  Ecoles?  Tout  cela  bien  confid^r6,  il  voudra  bien  per- 
mettre  que  je  lui  dife  „  que  le  dernier  article  de  la  Lettre  de  CHRISTINE  pag«  74 
„  fur  les  horreurs  de  la  perftcudon  contre  les  Proceitans  yifeftpas  de  trop ,  (a) 

„CJU7 

'    X#)  V.  met  Mem.  Tm.  it  pag.  233.  fif  e.   '  '  « 


4$a         MEMOIRES    CONCERNANT 

'Aipendice,,  car  pour  f&r  la  cruelle  conduite  de  Louis  XIF.  conrre  fes  pauvres  Sa« 
de  w^ccs  ju.  jets  Protefians^  dans  le  terns  mfime  qu'il  infultoit  Je  Chef  de  FEgUTa  Romnin*- 
**C*CI"^  &  foutenoic  lea  Protefians  en  Hongrie conqre  la Maifon  d'^r/tf*; liajetTfS- 
Num      fant  dragonner  les  fiena  en  France  *  eft  une  contradidion,  s'il  yen  euc  ia-# 
LI/     mais :  &  c'eft  juftement  ce  que  la  Reine  a  voulu  faire  fentir  dans  le  dernier 
article  de  fa  Lectre  4u  Chevalier  de  ierlon. 
Nous  venons  au  pins  fin  de  fes  Reflexions ,  qui  renferment  le  portrait  qu'ii 
nae   73    a  fa,!c  de  caRlSTI^E  P*r  «»  m^ts  tr6s-*nergiques,  que  tout  cela  doit  faire  dh 
*  *'  '°#  red  elle  pour  tout  iloge^  qu'elU  avoit  vicu  63  ant.  Jamais  Philofophe  Moralifte* 
PoSte,  Politique  <fc  Hiftorien  tout  enfeinblc,  n'aurdit  pu  mieux  faifir  le  ca* 
ratore  de  cette  PrincefTe,  que  l'a  fait  Mr,  rEncychpidifte.    C'eft  dommage 
que  fea  propres  compatriotes  n'y  ayent  pasappJaudt:  car  en  difant  „  qu'il  nt 
9,  rifulte  rien  de  fixe  des  Anecdotes  de  la  Reine  AtSuide  p*r  Mr.  tfsVembert 
„  (b)\l  ne  r^fultera  non  plus  riendu  caradtere  qu'il  a  donnd  de  cette  Princef* 
fe.  N'auroit  -  il  done  pas  mieux  fait  d'examiner  mOrement  le  nombre  de  por- 
traits, qu'on  fait  de  cette  Reine  en  diflferens  terns,  dtffdrentes  perfonnes,  & 
en  les  confrontant  enfemble  avec  ce  que  fai  dit  de  fes  anions,  en  former  ua 
tout,  en  cas  qu'il  fe  fentft  aflez  de  g£nie  &  d'impartialu^  pour  cela;  ou  plutdc 
fe  repofer  furcelui  que  Mr.  F.  G.  deB....  fit  inftrer,  il  y  a  deux  ans\dana 

le  Mercurede  France  (c)  ;  ou  enfin  fe  contenter  de  ceiui  que  le  digne  Ambaf- 
fadeur  de  France  en  Sukde,  l'honn&e  homme  Mr.  Cbanut,  aprfcs  avoir  <ku- 
dte  tant  d*ann£es  le  carattdre  de  cette  grande  Reine  fit  d'elle ,  en  1'envo* 
yant  k  fa  Cour?  II  y  dit  entre  autres  chofes:  Qd)  „  que  non  feuiement  elle 
„  avoit  un  attachement  fiddle  au  Cbriftianiftne^  mais  qu'elle  n'avoic  auffi  rien 
„  de  plus  prdfent  t  1'efprit,  que  l'amour  incroyable  d'une  haute  vertu,  dont 
„  elle  faifoit  toute  fa  joie  &  fes  ddlices ,  k  quoi  elle  joignoit  une  paflion  ex- 
„  trfime  pour  la  gloire ,  &  ,  k  ce  qu'on  pourroit  juger ,  elle  fouhaitoit  la  vertu 
„  accompagnde  de  Thonneur.  .  .  .  qu'elle  mettoit  le  premier  degrd  pour  al- 

„  leri  la  vertu  ,  k  bien  s'acquicer  de  fa  profeffion;  qu'auffi  ayon>elle  de 
„  grands  avantages  de  la  nature  pour  y  rduflir  dignement,  ayant  une  facility 
„  merveilleufe  k  comprendre  &  4  ponderer  les  affaires.  .  .  .  qu'elle  dtudioit 

,:  „  tout  ce  qu'il  y  avoit  de  plus  curieix  dans  les  Sciences...  ...  fur  lefquel- 

„  les  elle  difoit  fon  fentiment  en  peu  de  paroles,  mais  le  tout  fi  bien  raifon* 
„  nd  qu'il  pouvoit  pafler  pour  une  ddcifion  formelle  &  pofnive.  #  .  .  Que 
f,  quant  aux  aifaires  du  Gouvernement  de  l'Etat,  elle  en  delibdroic  dans  lbn 
„  Sdnat,  dtant  incroyable  combien  elle  y  dtoit  puifTante;  car  elle  ajoutoit 
„  k  la  quality  de  Reine,  la  grace,  le  credit,  les  bienfaits  &  la  force  de  per- 
n  fuader,  jufques-14  que  fouvent  les  Sdnateurs  m£mes  s'dtonnoient  de  Paf- 

„  cendant  qu'elle  avoit  fur  leurs  fentimens lequel  naiffoit  pourcant  des 

„  bonnes  qualitds  qui  dtoient  en  fa  Perfonne,  &  qu'on  difoit  qu'un  Roi 
„  qui  auroit  lea  mfimes  vertus ,  feroit  auffi  abfolu  dans  fon  Senat. ....  Mr 
^  Cbanut  ajoute,  que  pour  fes  Doraeftiques,  ils  ne  laiflbient  pas  d'aimer  la* 
„  Reine  ,,  parce  que  ,  quand  elle  leur  parloit ,  c'dtoit  avec  douceur 
v  &  quelle  dtoit  tr^s  bonne  Maltrefie,  libdrale  m*me  au-deli  de  la  puiflance 
„  de  fon  Etat.  .  .  .  quelle  itoitfi  avare  de  fon  terns,  qu'elle  ne  demeuroit 
„  ordinairement  au  lit  que  cinq  heures.  .  . .  que  fansdoute  il  y  avoit  de 
„  Texcis  dans  la  negligence  de  fon  habillemenc  &  de  fa  parure.  •  .  .  mais 
„  toutes  chofes  ne  lui  4toient  rien  auprfcs  de  cec  amour  ardent  qu'elle  avoit 
„  pour  Thonneur  &  pour  la  vertu;  &  que  Ton  pouvoit  dire  que  fon  ambi- 

9>  tion 

(b)  V.  mes  Mhnjag.  tn.  £P  231.  nt*.         (d)  May  1752.  png.  81  85. 
(c;  Journal  des  Savons,  Mars  1753  pag.       (0  V.  ms  Mim.  Tom.  L  pag.  424.  ffc, 
p6. 


C'-Bt  Kil  B  T  KWiB-  R  75  CUD  E:  I?  B  ISDUI^SJiC.   48  £ 

^  Utertebfldik  ptns-i  tenting  6mcoojM$bt*MiWr  uil:jtf^te«wre(Wdi»«ire^  .  jimm*** 
,V  Hue  p8r.ld&.coflqtt6cefe4}r&;fqtii0U^aimoii  miftu^dw^fexifaiftb»  i  el-  ^/^«J^ 

-;  Afa^^/d^tsr^  pour^a•^jKdi^e^dfi;bDonp  fai,  que  jtmaikle  P&rtriut  de  &w*t     ]^um, 
JJZFf  ait  renferm£  des  perfe&ions  fi  fublimes  &  fi  £cUU«tte$?/&,jne.<p)ouri!a*     '  jj,  * 
t-on  pas,  felon  fa  m^nfcJre/idfcrpwidf&i  dire  dace  SLoippUtJoutiikgc  y  qu'\l  a 
vtcu  77.  am? 

Ce  qui  me  rede  encore  i  dire  it  Mr.  cTAletnbert  de  la  pare  de  gens  enten- 
tes, c eft  qu'il  fei^it, bieri  8e  fe  cenirl  l'EOai  qu'il  a  pubfcWn.ftk  dTOiHW- 
re,  &  *  la  portion  de  ft  traduction  de  Tacite ,  aflurt  qu'il  ne  fera  giiftes  for- 
tune ni  en  ruti1  ^FSS  fautre.  Auffi  lui  importe-t-il  de  manager  tout  fon 
texns.  ppur  r^ndre. Ton  Encyekpidie  moins  ddfe&ueufe  &  plus  digne  de  l'idee 
que  ieTitre  *  fowe&ce  en  ont  fait  concevoir  jufqu'ici.  Car  de  profumer 
qu'un  Auteur  avec  une  facility  de  ftyle  dans  fa  langue  maternelle ,  foit  auffi- 
tdt  capable  d'entreprendre  des  Ouvrages  fur  toutes  fortes  de  matures  qui 
lui  viennent  en  tfite,  ou  qu'on  lui  propofe,  c'eft  un  igarement  d  autant  plus 
impardonnable  i  un  Ptailofophe ,  qu'il  devoit  comprendre  que  c'eft  juftement 
le  moyen  d'avancer  la  decadence  des  Arts  &  des  Belles-Lettres.  On  ofe  en- 
core affurer  Mr.  dAkmbert,  que  toutes  les  maximes  de  fon  Tacite  ne  fuffiront 
pas  pour  lui  procurer  la  connoiflanqe  pratique  de  la  Politique,  cet  Art  dee 
Arts  &  le  Compliment  de  la  Science  Humaine.  Elle  veut  Sere  manide.  Le  fp6- 
culatif  n'y  aueindra  pas7  fans  £tre  admis  dans  le  Sanctuaire  mfimef  fans  quoi 
on  lui  dira  toujours  bardiment:  iu y  fi ibi fuijfet f  alim [/entire*.  C'eft  auffi  k 
cet  6gard  qu*un  Homme  de  cabinet,  rompu  dans  les  affaires,  a  portd  ce  ju» 
gement  fur  fes  Anecdotes  de  CHRISTINE:  (a)  sl  que  MM' Encyclopidifte  m'a 
„  attaqud  mtltaphyfiqusmcnt ,  e'eft-a-dire,  avec  une  arcilltrrfe  charzte  de  grands 
„  mots,  que  je  n'emends ,  ni  perfonne  , T  ni  lui-miifie:  c'eft  un  veritable 
„  Savant,  ajoute-t-il,  &  c'eft  dommage  qu'il  fe  trouve  a  la  tfite  d'un  S^nat 
„  qui  fe  croit  en  droit  de  prefcrire  des  lotxa  cous  ceux  qui  afpirent  au  Droit 
„  de  Bourgeoife  dans  laR<£pubUque  des  Lcttres/*...'... 

Voila,  Monfieur,  desremarques  que  les  ,prif  ten  dues  Anecdotes  de  Mr.  if  A* 
lembert  m'ont  fait  tairer  J'aurois  pn  y  en  ajoutefkbon  nombre  d'autres; 
mais  il  m'importe  plus  d'averur  le  Public  i  ceitc  occafion ,  que  je  n'ai  pas 
oublte  l'engngement  oh  je  fuis  de  lui  douner  un  Supplement  a  mes  Mimoires de 
CHRISTIrtE.  11  n'a  pas  tenu  a  mosque  les  matdriaux  que  plufieurs  per* 
fonnes  m'ont  fait  efp^rer,  n'ayent  mieux  repondu  jufqu'ici  a  mon  attente; 
eependant  on  m'a  fourni  de  cdt6  &  d'autre  des  Pieces  qui  miritent  d'avoir 
place  dans  mon  Recueil ;  je  ne  manquerai  pas  d'en  timoigner  ma  recon- 
noiflance  a  ceux  qui  ont  eu  la  bonti  de  me  les  communiquer.  En  attendant 
rien  n'igalera  les  obligations  que  j'ai  i,  un  Seigneur  demeurant  a  Romef  qui 
m'a  inform^  que  le  PAPE  aujourd'hui  regnant  Q*)9  &  qui  unit  dans  fa  per- 
fonne les  qualit^s  d'un  grand  Prince  avec  un  trfes-profond  fa  voir,  ayant  paru 
fatisfait  de  mes  M^moires  de  laReine  CHRISTINE,  laquelle  il  a  vue 
&  fr<quent6e  dans  fa  jeunefle,  a  gracieufement  permis  de  ramafler,  tant  au 
Vatican,  que  dans  d'autres  Biblioth^ques  de  Rome,  des  Pieces  relatives  k  It 
vie  &  aux  aftions  de  cette  Reine,  pour  faire  copier  celles  qui  pourroienc 
fervir  au  Supplement  que  je  me  propofe  de  publier  un  jour.    Auffi  puis- 

(a)  V.  I'Epilogueur  1753.  Tom.  X.  pag.  68.  &tcideffus. 

ggSgQ{^05SSSSO{SSS5SKSSSRSSS8S^ 

(*)  Bendt  XIV.,  mon  depots  en  1758. 

Toihe  m  Ppp 


43»    M  EM  OIRESCONCERNANT&c 

AMtftAeeje  dire  d*atranfce ,  qu'a&uellement  on  eft  aprAs  &  ttrer  copie  de  Manefcriti 

fefiS**1'^*  iorfr*fl*M»  done  il  ?  en  a  rafime  de  la  compoficion  de  la  Reine,  incon* 

frgctmet,   nus  jufqU»jcj.  deforte  que  le  Public  pounra  s'atcendre  k  des  nouveautgs,  qui 

*  Num#    ne  lui  feront  pas  mains  de  plaifir,  que  d'bonneur  b  la  m6moire  decettegran* 

jj/  ,  de  &  favance  Princefle*  .     .. 

fai  l'honneur  d'etre  avec  une  parfaite  coufid&ation, 


MonGenr, 

Votre&c. 


ARCKENHOLTr 


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111 


:    'REFLEXIONS 


REFLEXION  S 

SUR  LA  VIE  ET  SUR  LES  ACTIONS 

D   E 

C    E    S    A    R 

PAR 

CHRISTINE, 

R  E  I  N  E    BE   S  U  E  D  K 


Tome  IV.  [A] 


nr 

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RE11E XIONS 

SUR  LA  VIE  ET  SU  R  LES  ACTIONS 

tf  E 

C    E-..S    A    R.(*) 

'Eftun  plaifir  extreme  que  de  confiderer  let 
grands  hommes,  &  d'examiner  a  fond  leur  nit- 
rite -  pcrfonel.  lis  naiifent  d'eux-memes  pour 
donner  au  Monde  de  magnifiques  fpeftacles,  & 
il  femble  que  le  Deffin  ne  les  mette  aux  prifesr 
tvec  la  Fortune,  que  pour  lesenfaire  triompher,  meme  en 

fuccom- 

(*>  Nous  nous  rapportons  ici  ft  Y ' Avertjttemtnt  que  nous  avons  donne  44 
LeBteur  au  fojet  des  Riflexims  d»  CHRISTINE  fur  1*  Fie  &  ks  ABim  #jt> 
Uvmdre  k  Grand,  dans  le  II.  Tome  des  Memoires  de  la  Reioe. 

CA  *] 


4  REFLEXIONS  SUR  LA  VIE 

faccombant.  Tout.ce  qu'elle  leur  oppofe  de  facheux  &  de 
contraire,  ne  les  empeche  pas  a  la  fin  d'accomplir  lagloire 
de  leur  deftin.  Tout  contribue  a  les  rendre  grands:  leurs 
fantes  &  leurs  forfaits  font  les  crimes  de  leur  tems,  qui  les 
y  forcent  malgrd  eux,  mais  qui  ne  les  emp£chent  pas  pour- 
tant  d'etre  toujour*  les  dignes  objets  de  l'admiration  &  de 
Tetonnement  de  tous  les  hotnmes.  On  ne  peut  fe  donner 
une  plus  belle  occupation  que  celle  de  les  itudier.  Cette 
etude  nous  inftruit:  elle  nous  corrige:  elle  £leVe  Tame  au- 
deiTus  d'elle-meme,renflamme,  &lui  fait  connoitre  de  quoi 
elle  eft  capable.  Ce  font  les  nobles  fentimens  &  les  gran- 
des  aclions  des  'hommes  extraordinaires,  qui  rempliflent  une 
ame  de  vertu&de  vigueur  par  une  efp£ce  d'heureufe  con- 
tagion ,  dont  on  ne  fauroit  fe  preTerver  fans  etre  malheureux. 

Tous  les  Stecles  ont  admire  CSJar ,  mais  tous  les  Sie'cles 
Font  auffi  accufe'  &\i  beau  crime  d'avoir  founds  la  triom- 
phante  Rome:  cette  Rome,  dont  k  gloire  &  la  grandeur; 
s'etoit  rendue  plus  infuppertable  £  elle-meme,  qu'au  refte 
des  Nations.  C'eft  ce  beau  crim%  dont  j'ai  befoinde  jufti- 
fier  Cifar. 

II  naquit  d'une  famille  illuftre.    II  vint  au  monde  environ 


ce  qu1i.y^6ka,liifee4ans-cette  Vffle*  Matoeffe  dir'Mon- 
de,qui  lui  donna  la  naiffance*  II  fut  inftruit  dans  les  belles  ma- 
nitres  du  Steele,  &  il  apprit,'  des  fon  enfance,  tous  les  Exer- 
cices  &xDifciplines  qu'on/ enfeignojt  alorf  a"  la  Jetih&fle  bier* 
^lev^e.C  ^latta^  d'abgrd  a  la  ^ilofor&ie  d'Epi&re,  qui 
etoit  celle  ties*  plus  honnetes  gens,  perfuade'  que  la  Vertii 
a^ft^gas  fjr^uchei,  niennemie  du  plaHir.  Ceux  de  fa  SecleS 
{aifoientf  prpfefl[iort  de  fouffrir  ht.  douieur  avec  conftance* 
mais  de  gputer  aufli  les  plaUirs  fans' fcrupoie:  ':  .* 

.j  .iD'aoord  rEloqueTn*ce<i -fir  h&feflairejjdfcans  lee  Republiques'* 
occupa  &s  premieres  annexes,  II  y.  excelk, Effort,:  que,  fuivanfc 
la  cohfej^on  de  Gt&w -tneiOCjil'ieuiff^pk'plua.grsmidei 
0rateurs,'  s*ii  eut  voulu  doorter  tout  le  tems  a  1'Art  de  bien 
parlerVqu'il  donna  a.  celui  de  bien  faire. 

Dans  fa  grande  jeunefle  il  fit  voir  de  grandes  marques  de 
$c  qil'il  deYOM:  £(re  un  jour*  a.  tel  point*  que  Sylia  eut  une 

■*•"•••  •••••■*  cj;  '"-;.>,  .'; ,    ;   ;,.  •.     ..  .         - .  eft*. 


ET  SUR  LES  ACTIONS  DE  CESAR:       * 

efpeqede  preffentimeirt,  qui  lui  fit  Voir  en  ce  jetme  horame 
plufieiirs  'Ma+i&s.'-  B rs'ene3q>liq«a,  difdht:  craighOns  ceijeu- 
«e  Kbnmie  qiiervdus-v6yez  fi'iftalin.    Cela  obligea  CV/2rr  & 
s'&oigner;  mais'fa  retraite  ne  lui  fut-pas  trpp  favorable, 
rar  on  cut.  foin  de  femer  des  bruits  desa?antageux :  a  fa 
glbire:    &  foit  qu'ofr  I'aCcuftt  .a  tort  ou  non,  on  a  dit 
tie  lui-de  fort»  Granges  chpfes.    Mais  qaoi  qu'oh  en  ait  dit, 
Ctfdr  fne'rita  toute  la  gloire  &  toute  fa  fortune:    &  axsoi 
qu'on  dife,  Ctfar  meiita  k  rang   de  H^rbs  qu'il  a  dans 
le  Monde.     On  ne  s*£tOit'pas  encore  avife*  d'&ablir  l'hon- 
neur  desr  honimes  dans  ces  parties  du  Corps,  ou  la  fage  Na- 
ture a  logd  la  honte,  &  on  n'^toit  pas  encore  fi  fcrupuleuxr 
au  contraire,  c'etoit  alors  fagefle  humaine  quede  ne  refufer 
rien  a  fes  defirs.     Je  pardonne  done  a  Ctfar  de  n'avoir  pas 
6t6  chafte,  puifqu'il  n'en  avoit  pas  fait  vceu.    Cependant  la 
fermet^  qu'U  t£moigna  en  refufant  d'ob^ir  aux  ordres  de 
Sylla ,   qui  vouloit  l'obliger  a  repudier  fa  femme ,    parce 
dju'elle  £toit  fille  de  Cinna,  £toit  une  aftion  digne  de  la  gran* 
aeur  de  fon  ame,ens'expofant  d'avoir  les  biens  defa  femme  & 
les  fiens  confifaues  pour  ce  fujet.    Ce  fut  alors  que  Sylla  vo- 
▼ant  fa  fermete  fe  repentit  tout  de  bon,  mais  trop  tard,  de 
ravoir  £pargne%   ou  plutot  de  Vavbir  oubli£  dans  le  fatal 
nombre  de  ceux  que  fa  eruaute*  avoit  immoles  &  fon  ambi- 
tion.   C(far  fut  contraint  de  fauver  fa  vie  par  un  exil  vo- 
lbntarre,  auquel  il  fe  condamna  lui-mfcme,  tout  malade  qu'il 
£toit  alors,  apres  s'£tre  rachet^  des  e^niflaires  de  Sylla.    II 
feiiva  erifin,  par  une  efpdcede  miracle,  une  vie,  qu'em  n'a- 
voit  oubliee  que  parce  que  la  fortune  la  reTervoit  a  quelque 
ehofe  de  plus  grand. 

II  lui  arriva  au  retour  de  fon  exil  quelque  chofe  de 
fort  remarquabfe.  Ce  fut  qu'il  tomba  entre  les  mains  de 
Pirates,  qui  lui  demandeVent  vingt  tatens  pour  rancon.  U  fe 
moqua  de  leur  fimplicite\  &  leur  en  payacinquanter  cequi 
me  femble  une  Kberalite'  hors   de  faifon.     Mads   la  tran- 

auillite*  avec  laquelle  il  demeura  parmi  ces  fcelerats,  atten- 
ant  qtfbn  lm*  eut  apporte*  fa  rancor*,  eft  tout-a-fait  admi- 
rable? car  il  leur  impofa  frienee  aux  hettres  de  fon  repos 
avec  autant  d'autorit£,  que  s'ileut  ete*  Jeur  Maltre,  &non 
pas  leur  prifonnier.  Il  s'exercoit  &  jouoit  avec  eux.  II 
leurr&itoit  fes  Ouvrages  en  vers  &  en  profej  &  quandils 


ne  lui  applaUdiflbienfpas  iffez,  il  les  traittoit  de-brata&* 
&  d'ignorans,  les  menacant  de  les  faire  pendre.  II  leur 
tint  auffi  parole  apres  s'etre  tir6  de  leurs  mains  en  payant 
(a  rancon ,  qu'il  attendit  tranquilloment  parmi  ces  gens  fans 
pitil,  durant  quarante  jours.  Cet  endroit  de  la  vie  de  CJ* 
far  m'a  para  admirable ,  quoique  i'on  puifle  l'accufer  de 
pen  de  prudence  en  cette  rencontre.  Cefar>  qui  ne  man- 
quoit  pas  de  diiEmulation,  devoit  plutot  en  ufer  dans  cette 
occafion  fi  legitime,  &  tout  autre  que  lui  n'auroit  pas  man- 
que* de  flatter  ces  malheureux,  en  attendant  l'occafion  de  les 
punir.  Mais  les  He>os,  tel$  que  C/Jar,  r^gnent  par -tout 
par  un  afcendant  heureux  &  dominant,  &  ont  feulsle  privi- 
lege de  traiter  de  haut  en  bas  tout  ce  qui  ne  leur  reflemble 
pas ,  en  quelque  etat  que  le  Deftin  les  mette.  Auffi  leur 
conduite  nous  repond-elle,que  Ton  fe  tire  bienmieux  des  mal- 
heurs  de  la  rie  par  XWroique  intrepidity,  que  par  la  timide 
prudence;  puifqu'on  s'eleVe  au-deflus  de  toutes  les  chofes, 
&  qu'on  fe  met  en.  droit  de  tout  meprifer  lorfqu'on  nc. 
craint  pas  la  mort. 

Quand  cet  accident  lui  arriva ,  il  avoit  deja  fait  fes  canv» 
pagnes  dans  XAfiey  au  il  donna  les  premieres  marques  de  £otk 
courage.  II  avoit  deja  m£rit£  la  Couronne  Civique,Ja  recom- 
penfe  la  plus  eftimee  qu'on  donnoit  alors  au  mente.  Ce  fut 
alors  que  la  renomm£e  lui  fut  fi  peu  favorable,  au  fujet  du 
Roi  Nicomtde.  Mais  il  nlmporte,  Ctffar  par  la  fuite  de  fa.' 
glorieufe  vie  lui  impofa  bientdt  filence. 

La  mort  de  Sylla  hata  fon  retour  a  Rome.     Tous  ceux 

;rai  briguoient  dans  les  factions,  tachoient  de  le  gagner,  & 
ur-toutZ,#/<&,quifit  des  efforts  pour  Tengager  dans  fon  parti.. 
Mais  foit  que  Cifar  s'en  de^fiat,  ou  que  fon  terns  ne  fut  pas 
encore  venu,  il  refufa  d'entrer  dans  fa  cabale.  Peu  apres. 
il  accufa  'DolabelU,  homme  confiderable  dans  la  Republi- 
que ;  &  apres  l'avoir  poufle'  il  fe  retira  encore  a  Rhodes,  pour 
vaquer  en,  repos  aux  Lettres  fous  un  fameux  Maltre  de  ce 
terns,  qui  etoit  de  fes  Amis. 

Etant  de  retour  a  Rome  pour  la  feconde  fors,  on  le  fit. 
Tribun  du  Peuple ,.  quoique  de  naiflance  Patricienne :  ce 
qui  lui  Arriva  le  premier  de  tous  ceux  de  fon  Ordre.  Dans 
cet  Emploi,  dont  Sylla  avoit  fort  diminu£  le  pouvoir,  il 
rappella  de  leur  exil  fes  Beaux-freres,  qui  avoient  6t6  me* 

Us 


ET  SUR  LES  ACTIONS  DE  CESAR.       + 

tk  dans  Ie  parti  de  L4pide<,  &  qui  s'etoient  refuges  en  £/& 
>**»*  chez  le  fameux  S#ttori*s.  II  ne  quitta  pas  le  Tribu- 
nal fans  le  retabjir  dans  fon  premier  luftre.  H  flatta  k  Peu- 
pie  par  fon  Eloquence  &  par  fes  profusions,  fi  Men  qu'ii 
fe  le  rendit  tout  favorable,  Prefqu'en  m6me  terns  il  haran- 
guaaux  funerailles  de  fa  Tante,  ou  fl  n'oublia  attain  de* 
advantages  qu'il  tiroit  d'une  origins,  que  Fon  croyoit  not» 
feulement  Roy  ale,  mais  Divine.  En  cette  occafion,  il  jetta 
dans  les  coeurs  les  femences  de  cette  elevation,  a  laquelle 
le  Deftin  lui  frayoit  un  chemin  fi  glorieux,  les  difpofant 
peu-a-peu  &  cette  foumiflion  qui  lui  etoit  fi  jultement  due. 
Dans  cette  pompe  funlbre  il  fit  parottre  les  ftatues  de 
Mart*/,  qui  avoit  6t6  banni  depuis  long-terns,  &  il  reta- 
blit  apres  Tes  trophies  &  fes  flatties,,  que  Sylta  avoit  ab* 
battues  par-tout.  Cela  luireuffit  avec  tanc  de  fucces,  qu'il 
eleva  des  ce  tems-la  fes  efperances  a  de  plus  grands  def- 
fcins.  Peu  apres  il  harangua  audit  aux  ranerailles  de  fa 
Fettune  avec  appkudiflement  y  allant  apres  en  Efpsgnt 
en  quality  d'mtendant  de  cette  Province,  H  arriva  que 
jettant  un  jour  les  yeux  fur  une  ftatue  du  Grand  Alexan- 
dre >  qu'il  vit  dans  un  Temple  d'Hercmle,  ft  pleura  &  fou- 
pira  de  n'avoir  encore  rien  fait  dans  un  age  ou  cet  incom* 
parable  Prince  avoit  domte  toute  XAJk.  Ces  larmes  e- 
toient  dignes  de  Ce/ar,  qui  feul  trouva  le  fecret  dercndre 
k  jaloufie  norr  feulement  legitime,  maisauffi  hero'toue. 
"'  fi  etoit  affable,  careflant*  liberal ,  genereux:  qualites  qui 
eharmoient  tous  les  hommes,  11  etoit  magninque  en  fa 
fliaifon  &  enfatable,  comme  en  toutes  fes  depenfes.  Ceux  qui 
fe  craignoient,  fe  ftattoient  qu'il  fe  ruineroit  par  fa  prolu- 
sion, &  qu'il  ne  fe  foutiendroit  pas.  Cependant  il  fe  rendit  ft 
puuTant,  qu'il  ne  fut  plus  en  leur  pouvoir  de  le  detruire, 
quand  fls  fe  mirent  ,en  devoir  de  le  faire.  Environ  ce 
terns  if  arriva  une  avanture  a*  fa  Femme,  cfont  il  fe  tir* 
aufli  glorieufement  pour  lui,  comme  chacunlefait.  11  pafla  par 
fes  degres  des  Charges  jufqu'a  FEdilite  y  dans  laquelle  il  don* 
na'des  Spectacles  au  Pfcuple,  avec  une  depenfe  qui  faillit 
a  le  ruiner.  Mais  il  etoit  de  ceux  qui  font  perfuades*  que 
Fargent  n'eft  fait  que  pour  etre  depenfe,  &  qu'il  faut  tout 
cbimer  pour  tout  avoir:  ce  qui  lui  reuffit.- 
A  foa  retour  tfE/pagne*  il  fut  accufe  d'avour  confpir* 

CO 


t  REFLEXIONS  SUR  LA  VIS 

en  diverfes  occafions  poor  fe  mettre  le  fupreme  pouvoir 
en  main.  Mais  quoi  que  nous  en  difent  Octroy  Sutftone  8c 
Tlutarque.,  il  ne  leva  jamais  le  mafque  Que  loriqu'on  hu 
eat  refute  le  Confulat,  qu'il  avok  demanae,  e'tant  obfent, 
U  Te'chappa  belle,  quand  les  Gardes  dejCicfrott,  anime's  con- 
ire  lui>  le  pourfuivoient  l'ep£e  a  la  main,  &  i'oblig£rent 
de  fe  cacher  fous  la  robe  d'un  certain  Curion,  qui  le  £au« 
va  de  leur  fureur.  Ces  jeunes  gens  trop  anime's  jett^rent 
les  yeux  fur  CicJron,  comme  pour  lui  demander  la  permif- 
fion  de  l'achever;  mais  Ciciron  tira  CJfar  de  ce  mauvais  pas, 
&  ordonna  qu'on  le  laiflat  vivre.  C'&oit  fait  de  lui  en 
cette  occafion.  Ces  furieux  n'attendoient  que  fon  fignal 
pour  l'achever.  On  blama  Cicdron  de  lui  avoir  fait  quartier, 
mais  le  deftin  de  CV/2rr  n'&oit  pay  encore  accompli.  II  de- 
voit  p£rir  dans  le  S^nat,  mais  il  n'y  devoit  p£rir  qu'apres  s'6- 
tre  rendu  Maitre  du  Monde.  Peu  apres  il  fit  mener  le  fa- 
meux  Caton\  en  prifon ;  mais  cette  a&ion  r£uffit  fi  mal, 
qu'il  fut  oblige'  de  le  relacher.  La  frbide  vertu  de  Caton 
engagea  toute  la  Ville  dans  fon  parti.  II  fembloit  que  Caton 
entrainoit  Rome  prifonniere  apres  lui,  &  ilre^ut  fi  peud'ap- 
plaudiffement  de  cet  attentat,  que  s'appercevarit  de  ft  faute 
il  le  fit  fortir  au-plut6t. 

.  CUe'ron  pr£vit  en  partie  ce  qui  arriva  depujfcjmajs  4e 
tres  foibles  iuppofitions  l'erapecherent  de  fe  le  peiluader  tout- 
a- fait,  ne  croyant  pas  qu'un  homme  fi  propre  en  habits, 
f»t  capable  de  concevoir  un  fi  vafte  deflein.  Ses  gran- 
des  profefions  ne  le  rendoient  pas  moins  fufpe&  au  fe  v^re 
Caton.  Ce  grand  homme  lui  &oit  contraire  en  tout.  Son 
auflere  vertu  s'accommodoit  mal  avec  les  manures  de  CJJar. 
Caton  etoit  l'inflexible  defenfeur  de  la  Liberty ;  mais  fa  vertu 
incompatible  avec  fon  Sie'cle,  qui  s'oppofoit  en  vain  au  de- 
flin  de  Ctfar,  &  fa  fortune,  le  forcerent  enfin  a  fe  punir  de 
fa  propre  main,  pour  avoir  fi  mal  re'uffi.  L'inflexible  Caton 
.opina  quelque  terns  dans  le  S£nat  contre  Ctfar ,  voulant 
ou'on  le  livrat  aux  Alkmands,  pour  le  punir  d'un  manque 
oe  parole,  ou  il  n'&oit  tombe'  qu'apres  l'avoir  me'riti  par 
leur  perfidie.  Mais  ce  projet  re'uflit  mal.  Cifar  e'toit  trop 
bien  appuy^  pour  ricn  craindre  a  Rome*  ou  fes  amis,  fon 
fneYite  &  fon  deftin  foutenoient  fon  parti  contre  le  chagrin 
teCakm. 

H 


.  £TSUR  LBS;  ACTIONS  -D&0E&AJK.     9 

JQpafla  prefque'par  toutes  les.  Charge!  del  la  r'Reptibaiptfj 
II  efluya  divers .  accidens,  facheux  &  faarbrables ,  defquel? 
il  fe  tira  comme  il  put.  Tantdt  on  s'oppofoit  a  fes  defleins, 
tantdt  on  lui  accordoit  ce  qu'il  fouhaitoir.  Ctfar  rut  oblige* 
plus  d'une  fois  de  c£der :  il  falloit  changer  de  batterie;  & 
comme  un  habile  Pilote,  il  rut  force"  de  c^der  plus  d'une  fois 
a  la  tempSte  qui  s'elevpit  contre  lui.  II  n'y  a  pas  de  mente 
ni  fi  grand,  ni  fi  eclat  ant,  a  qui  l'envie  n'oppofe  des  obita- 
cles.  La  fortune  de  CJ/ar  en  eut  pmfieurs  a  vaincre.  On 
refufa  fouvent  la  juftice  qui  lui  £toit  due.  II  ne  fur  pas  tou- 
jour* ni  heureux,  ni  glorieux.  II  pafla  de  tres-mauvaifes 
heures,  &  fa  gloire  lui  couta  bien  des  fueurs,  des  travaux 
&  des  veilles,  comme  a  bien  d'aiitres:  le  chemin  dum&itg 
n'efl:  pasfleuri:  il  eftrabotteux:  mais  aubout  de  la  carri&e 
on  trouve  la  gloire,  qui  adoucit  tout  ce  qu'on  a  efluye'  de 
pdnible&de  facheux.  Dans  le  terns  qu'il occupa  la  Charge  d'E* 
dile,  il  fit  des  dlpenfes  li  grandes  &  fi  magnifiques,  qu'il  y  fur* 
pafla  tous  fes  pr6decefleurs  dans  les  Ouvrages  qu'il  fit  &  dans 
les  Spectacles  qu'il  donna.  Peu  apres  il  obtint  le  Grand-Pon* 
tificat  par  fes  largefTes ,  &  l'emporta  fur  tous  fes  pretendans. 
il  ofa  affurer  fa  M£re  qu'il  l'auroit,  avant  qu'il  l'eut  obtenu. 

Dans  fa  Prettire,  il  opina  en  faveur  des  Conjures,  &  leur 
eut  fauve*  la  vie ,  fi  Cofo*  ne  s'y  fat  oppofe\  Ce  fut  dans 
cette  occafion  qu'il  cournt  rifque  d'etre  maflacre^  comme 
nous  1'avons  dejil  dit.  Ce  rut  une  des  ftcheufes  rencontres 
de  la  vie  de  notre  OS/ar*  U  en  fat  fi  &ourdi,  qu'il  ne  pa- 
rut  plus  a  la  Cour  durant  une  annee  entieYe.  Apres  il 
tenta  l'accufation  contre  CatulU-,  mais  il  y  r^uffit  mal  avec 
toute  fon  eloquence,  &  il  eut  la' prudence  de  ne  pourfui- 
vre  pas  ce  proces  mal  entrepris.  II  ne  fortit  pas  mieux  de 
1'entf  eprife  de  proteger  Metellus.  Le  Senat  les  dlpoia  tons 
deux;  mais  Ctfar  eut  I'eftrottterie  d'exercer  fa  Charge  apres  en 
avoir  6t6  d£pouill6,  jufqu'a  ce  qu'il  vit  qu'on  fe  preparoit 
a  employer  la  force  pour  le  faire  oblir.  Alors  il  fe  fauva  apres 
avoir  quitti  toutes  les  marques  defa  Dignitd,  s'accommodant 
aux  terns  comme  il  put.  Deux  jours  apres  on  vit  un  grand 
concours  de  peupk  dans  fa  maifon,  qui  venoit  en  foule  lui  off- 
dr  fon  afliftance,  pour  le  retablir;  mais  il  les  *ppai&  luwn&- 
me,  &  menu  du  Senat  un  remerciment,  que  cet  auguiie 
Corps  lui  fit  rendre  pat  deux  Deputes  iunftrestde  kur  Corps. 
•  Tom  IV.  [B]  On 


To      REFLEXIONS  SUR  LA  VIE,  && 

On  le  rappella  dans  le  Senat,  &  on  le  rdtaUit  dans  fes  Hdtv 
neurs.  Ce  proc&le  marque  affez  l'inconitance  des  appkudifie- 
mens  du  peuple,  qui  ne  fait  ni  pourquoi  illes  donne,  ni  pour-, 
quoi  il  les  6te.  On  l'accufa  auffi  d  avoir  6t6  complice  de  la 
conjuration  de  Cati/ina;  mais  il  s'enjuftifia  par  le  t&rioignage 
de  Cicfron ,  &  fit  punir  fes  accufoteurs. 

Quand  il  alia  commander  en  Efpagne ,  fes  Creanciers 
I'arret^rent  jufqu'a  ce  qu'il  eut  donne  caution  pour  leur  pa- 
y ement.  II  ne  garda  ni  mefures ,  ni  coutumes ,  pour  fe  rendre 
dans  fa  Province:  mais  apres  l'avoir  appaifte,  il  retourna  a* 
vec.la  meme  diligence  fans  attendre  fon  Succeffeur,  &  fe 
hata  de  recevoir  le  Triomphe  &  le  Confulat,  &  il  fat  o- 
blige'  de  renoncer  au  Triomphe  pour  obtenir  le  Confulat, 
felon  la  forme  de  la  R^publique.  11  rut  Confiil  enfin,  &  le 
fot  par  feslargefles:  &  ce  qui  e'toit  Strange,  Caton  mime 
le  favorifa ,  croyant  avoir  fujet  de  le  faire  pour  le  Bien- 
public.  Des  qu'il  fut  Conful,  il  commanda  avec  une  auto- 
rite  fi  abfolue,  qu'il  offufqua  fon  Collogue  de  maniere; 
qu'il  fut  cbmpte'  pour  rien,  &  ne  fervit  qui  dire  des  bons- 
mots  fur  leur  fujet;  &  il  eut  la  finc£rit£  d'en  dire  lui-mS- 
me.  Lui  feul  faifoit  tout,  &  on  auroit  mieux  fait  de  le 
laifTer  faire  toujours.  II  agit  avec  tant  de  hauteur,  qu'il  o- 
fa  faire  trainer  Caton  dans  la  prifon  par  fes  Archers.  Utrai-, 
ta  Lentulus  d'une  facon  a  le  forcer  a  lui  demander  pars 
don  agenoux,  &  tenta  de  le  tuer  pour  avoir  <£&  l'adcuferc 
du  deilein  de  faire  mourir  Twnpe'e ,  &  pour  fe  venger  de 
Cictron,  qui  avoit  deplore"  la  calamite  pubhque.  II  fit  patter 
dans  rOrdre  Patricien  fon  mortel  ennemi.  Sur  ces  entrefaites 
il  fe  mar  ia  avec  Calf  untie,  &  donna  la  fille  deTifox  en  mariage 
i?fl»/^.  Le  Beaupdre  &leGendre  le  fortifi&entfi  fort,  qu'il 
eut  le  choix  de  toutes  les  Provinces,  &  il  choifit  les  Gau- 
les  pour  lui  fervir  d'un  ample  champ  a  lui  fournir  des  Triom- 
phes.  Le  S£nat  lui  accorda  tout  ce  qu'il  voulut,  craignant 
que  le  Peuple  ne  iui  donnat  ce  qu'il  lui  avoit  voulurefufer:  de- 
quoi  il  s'applaudit  eh  pleineaflembtee,  &  fe  vanta.  d'avoir  tout 
obtenumalgre'  fes  ennemis,£eglorifiantqu'il!fefoumettroit  tout. 
Quelqu'un  lui  dit  que  cela  ne  feroit  pas  aife  a  une  femme, 
voulant  luireprocher  la  Jionte  de  fes  amours.  Mais  Ce'far ,  fans  le 
&contenancer,  repondit  qu'on  avoit  vu  VAgyrie  commanded 
par  Sfmir amity  &  une  grande  partie  de  YJJte  pur  les  j4mazo»es„ 

- ;,  sej*- 


SENTIMENS 


E   T 


DITS    MEMOR ABLES 


D    E 


CHRISTINE, 


R  E  1  N  E    D  E    SUEDE. 


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SI  NT  X  ME 

RElNEDESUEDE(*j 

:.    c:E^'T|itj;,iti;E:';^;':£;;::r'' 

L  y  a  infailHblementutt  Dieu,  qui  eft  Tuni-f 
qae  principe,  -  &  :la<  dermere  nn  de  tpwtes 
chofes.  oiif      ' 

x.  Ce  Dieureft/jufte»  U  eft  foge,  ileft  bon, 
iljeft  jtout-puiflBmtv  B  me>ite:  d'etre  admire^ 
alme\  adore' ,  cratnt  &  obel  de  toutes  les  Creatures  raifofr* 
sables,  &  cela  uniquement  parce  qu-il  eft  Dieu. 
.',  3  • '  Twrt  -  ce  que  Ton  f>cuf  dire  de:  plus ,  dtgpe ;  de  -  Dieu, 
Bid  petit  le  d^finir:  U  eft  iiaon^pr^hcDiible!  &. ineffable:  Qflt 
rc  Tadore  digriement  «Jue  pathla  filence^  radjnkation  &  Va- 

J  •-■••..','/:.    T  4.  La 


ne  a  r£dig£  fes  fentimens  en  ordre ,  du  terns  du  Pape  Innocent  XI*  {V)  qti 
rtourw  qaaore  jmofe  apris  dlqf,  ttcftptffcaWjs  a*e  cet  Oomgt-ci  eft  le 
derpier  quelle  a  fait  de  fa  vie,  ,   ' 

:  M  .Toyez  auffi  le  Preface  du  Tome  IIL  ptg.  f .       (I)  Voyez  CCtte  I»  Ceatorie  a.  lo* 

[B  3] 


19©  »JKJ\/'V  *.""'''•■> :;,'  /J**/ 
&£  ne  ^ftfitf ;  fifrre  :  raenl!fle%fos  ju&k  r  ni  de~  ^>lus  di<- 
gne  de  Dieu,  que  de  fe  refigner  enticement  a  lui,  pour 


ique  moyen  de  n'etre  jamais  trompe\ 

7.  II  faut  etre  perfuade* '  qu'il  difpofe  de  nous  avec  line 

ftjuyeraine^iagefle,  iuijti$e  ^bont^.  qui  ne^peuLerrer.-^. 

t-8.  Ilf^ttjit  d&  la  Pijbvidepce  dejPieu  tt'ouvrif-uiie  Exofe 

Jbrv&ft^-iaux  -ftomme*,  afifr  ^u'ils^'ignbraiTent^al-de  qtnfl- 

le  manure  rU  feutjefervir  &l'honorer.  _  .       ,r 

9.  fijen  .'tfefcpliqae  vfesovolontea.  que.  par  fon-iinifcue  QC 
racle,  qui  eft  l'Eglife  Catholique-Romaine,  hors  delaquel- 
fe>fl .n%:^>*«it:  ^avokdefelm; :  II  fawfelbiiDMctifewfo'gie* 
ment  &  fans  renliaue,  L  tons.  fesr  P^ejts.  r^ 

10.  Cette  Sueeenlon^janldsJinterWMnpue-depuis  St.  Tier- 
re,  jufques  a  Innocent  XL  rend  Chretiens  tous  ceux  qui 
le  font::  On  jrimire  avec  raifon.qu'H  -y  W"des  T2hr<- 
tifi&s^  oii  fokdifarit  itds,;quipuiilpnt:dotttejf  de  ceChefvi- 
fible  de  l'Eglife.      .  /.-.  j.'il- 

r ft*. iDi^uc:«.Wulii:aiiror|reiJ')leoF£pe:^: l'Eglife  d'unt^  fi 
a&ffiirabl&'ifca&&eV^r?  tattt'dei piracies,  par  :tant  de  t)on- 


qa'ila.fait£defles  feire  preyaloin fur  i'Enfer  jufqi 
i&  des  fi^tts.ii  II  a  vorihrqrue  le  Godveraement  de  fon  Eh 
gU'feJfut-Mottah^iqae.  -B  a.idonnd  ^)rt  infaiUibilit^  ii  Paw 
pe  &  non  pas  aux  Conciles.  Le  Pape  eft  tout  fans,  eux, 
&  lis;  ne  font  rien  fans  lui.  II  ne  doit  rendre  compte  qu'k 
Dieu  feul  de  fes.aftions.. 

iz.  Tous  les  Rois,  Monarques  &  Empereurs  doivent  ve- 
if#rattaify'  oto#ff«tcey  'fenrfees  »'■& : refpeft-  au:Pape-j  contme 
aii':y^a^;^e..,l»Jtf;!:dt':  ,qni  ils;  tiennent '  leur  ^etteV&^leu/, 

13.  L'in vocation  &  la  veneration  que  nous  profeflbns  a 
la  Mere  de  Dieu,  aux  Anges  &  au  Tefte  des  Saints,  eft 


.   H  E  I  N  E    B  E  S  0  ?ETff  *.    J       *> 

auftrjufte  que  les  blafpfodmes  *fes  Heretiques  foist  abbmiflt- 
blesfur  ces  fujets.  Nous  adororis  Efceu  &  fa  mlf^ricorde  eti 
eux.  Nous  kremerdonsdetous4es  mentes,  &des -graces 
dont  il  les  a  preVenus,  de  la  vertu  &  de  la-  gloire  dont  il 
les  a  cOuronnes.  tSfdtis  nous  eflforcons  d'smter  leari  veitus 
&  leur  exemple ,  &  nous  •  deratmdons  a  Dieu  >la  {grace^'de* 
les  avoir  pour  nos  interceffeurs  aupres  deffa>  Divide  Ma~ 
jette";  &  nous  n'adorons  en  eux  que  Dieufeur,  cornmeru- 
nique  fource  de  toutes  les  graces  y  miracles.  &  vertus  qu'ils 
©parent  pour  fa  gloire.  :. 

.  14.  Le 'fieaht  &  leipdchdcfont  le  paitage -de  lljomme; 
tout  le  refte  eft  de  Dieu.  La  gloire  lui  en  foit  donnee 
dans  le  temps  <8fc  dans^TeterniteV    ;,»-..  '         -    •  ? 

15".  II  faut  s'effprcer  d'agir  toujours  le  mieux  qu'on  peutV 
mais  quand  on  *  bronchi,  meme  quand  on  eft  tombe\  il 
lie  faut  pas  croire:  tout  perdu;  il.faut  fe  relever  le  plutdt 
qu'on  peut.avec  i'aide  deDieu.  I  .  . 

16.  L'obftination  dans  le  mal  eft  le  crime  des  Demons, 

-  17.  En  defflandattt'  pardon  \  Dieu  de  nos  fautes,  onde- 
vroit  le  remercier'  auffi  de  toutesrcdles  que  nous  n'avoris- 
pas  commifes,  coiuionTant  que  c'efl  fa  pure  bonte  qui  nous- 
en  a  preTerv^s,  &  nori  pas  notre  force,  ni  notre  vertu* 

18.  Nous  fommes  <faks  poor  aimer,  admirer,  &  adorer 
Dieu,  &  de  plus  nous  ne  fommes  ner  que  pour  nous  oc-. 
cupefr .  etetfnellehient  de  lui  de  cette  giorieufc  manttr e ; 
Quel  bonheur!  &  qu'il  eft  peu  connu! 

-  19.  La  Vertu  qui  n'a  pas  Dieu  pour  foil  unique  but, 
a'eft  pas  vertu,  mais  pure  vanity 

zo.  Notre  gloire  &  notre  Mcite*  ne  dependent  que  de 
Dieu  &  de  nous.        '      •    t 

•  -XI.-  Qu'on  examine  fon  cteur,  on  trouvera  que  rien  a'eft 
capable  de  le  remplir,  ni  de  le  confoler  que  Dieu. 

X2.  II  ne  faut  fouffrir  dans  le  coeur  aucun  fentiment  dont 
on  puifTe  avoir  honte.  -  .  .'  '      :  >.'  '-'•••'''. 

x^.  II  faut  etre  bien  perfuade*  que-  k  verm  vapt  mieux 
que  la  fortune;  •':.;•..         - •  • 

14.  II  n'y  a  point  de  fentiment  crmnnel,  qui  ne  foit  bos> 
&  indigne. 

if.  tl  n'y  a  point  de  fortune,  quelque  grande,  quelque 
4clatante  qu'elle  puifle  etre,  qui  nWritc  qu'on  Xachette  awe 
pfix  d'une  m&hante  action*  .**» 


t6       SE.NTIMEKS  DE  CHRISTINE 

.  itf.  L'atnbkion  qui  s^tahKt^par  des  crimes,  fe  d&ruit, 
&  ne  fauroit  arriver  a  fon  but*' qui  eft  la  gtoire. 

17.  La  vie  pafle  comme  un  torrent,  qui  coule  toujours 
&  ne  s'arrdte  jamais. 

x8.  Tout  ce  qui  finit  ne  m£rite  ni  l'amour,  ni  yes- 
time  de  la  Creature  raifonnable. 

19.  La  vie  feroit  peu  de  chofe,  &  la  mort  ne  feroit 
rien,  fi  Tame  n'&oit  immortelle. 

30.  II  importe  pen  en.  quel  eta t,  ou  de  quelle  manure 
on  pafle  cette  vie :  Elle  ne  vaut  ni  la  peine ,  ni  les 
foins  qu  on  s'en  donne',  fi  on  la  confid£re  {implement  en 
eJle-meme.  ,. .   :.:'■>  '.,>,   •. 

31.  Tout  homme  qui  craint  la  mort,  n'eft  capable  de 
rien  de  grand. 

3%.  II  ne  faut  ni  craindre,  ni  defirer  la  mort. 
.  33.  II  ne  faut  pasL.&'itohner  que  les  hommes  ayent  des 
foiblefles  &  des  d£fauts.  II.  faut  admirer  ceux  quin'en  ont 
pas,  s'il  sTen  'tronve;;  - '  '  -•  .  . 

.34.  J'eftime.  Cyrus ±>  Alexandre*  lies  deuxj  Scipitns,  C4fart 
jf /man/or,  parce.qull  me  femble  que  leurs  ames  Itoient 
encore  plus  grandes  que  leur  grande  fortune. 

3f,  Les  Grandeurs  font  comme  les  parfumsj  ceux  qui 
les  portent,  on  ne  les  fen  tent  pas,  ou  ne  les  fenttnt  que 
pour  pen  de  momen&r  .;  " 

•  36.  La  confidence  eft Tunique  miroir  qui  ne  trompe,  ni 
ni  ne  flatte  pas.  Elle.  fait  tout  voir  &  tout  fentir. 
,  37.  On  ne  fturok  douter  de  fon   infant  quand  on  re- 
garde  Efieu,  &  cette  vue.produit  une  veritable  &  finceVe 
DumiHte'  dans  lame. 

38.  (Cette  humility  remplit  Fame  de  joye  &  de  confian- 
ce ,  parcc  qu'tm  eft  rtvi  de  {avoir  qu'on  n'eft  rien. »  & 
que  Dieu  eft  tout. 

39.  On  ne  fauroit  tirer  d'auttc  profit  du  pe'che*  commis, 
qu'une  extreme  humilite;  car  le  peche"  nous  humUle  enco- 
de plus  que  le  niarit.     -  J,  -;  ;        ;     '  . 

40.  La  tranquillity  dont  fe  vantoient  les  Philofophes, 
ctoit  fainTe?  eux-memtes  Itnient  des.  fanfaron*  &  des  tjom- 
peurs. 

41.  Nos  hypocrites  *  ont  mis  leur  place'  dans  le  Monde; 
ils:  jouent  la.  rheme  comedip  <avcc  d'autres  grimaces,  & 
wfcextdrieur  different.  41* 


REIKE    DE   SUEDE.  17 

41.  Souvent  il  n'y  a  pas  de  gens  plus  fcel&ats  au  mon- 
de,  que  ceux  qui  font  profeffion  d'etre  plus  gens  de  bien 
qoe  le  refte  des  hommes. 

43.  Si  Ton  prenoit  autant  de  foin  d'etre  homtne  d'hon- 
jneur  que  Ton  enprend  de  le  paroltre,  on  le  deviendroit. 

44.  Nous  avonsunjuge,  qui  eftDieu,  &unt£moin,  qui 
eft  noire  confcience;  Tun  &  l'autre  ne  le  peuvent  tromper; 
il  faut  compter  pour  rien  tout  le  refte  du  monde. . 

4jt.  La  vertu  n'a  point  d'habit  ni  de  couleur  qui  lui  foient 
propres;    elle   n'affefte   point  d'exteVieur   qui   la    diftin- 
gue. 
.   46.  Le  deTefpoir  eft  l'effet  delavanit<£,  &  de  la  foiblefle. 

47.  Tout  homme  qui  a  fait  une  bonne  a&ion  en  doit  re- 
mercier  Dieu  qui  l'a  faite  en  lui,  &  il  doit  £tre  le  premier 
a  l'oublier. 

48.  On  ne  doit  jamais  parler  de  foi-meme  ni  en  bien, 
ni  en  mal.  II  y  a  des  occasions  ou  Ton  peut  etre  force*  d'en 
parler,  mais  il  faut  le  faire  en  peu  de  mots,  &  fe  tirer  le  plu- 
tet  qu'on  peut  d'un  pas  fi  defeat. 

49.  II  faut  compter  pour  rien  tout  le  pafiS,  &  vivre  tou- 
jours  fur  nouveaux  fraix. 

5-0.  II  faut  fe  fouvenir  de  fes  fautes  comme  les  Pilotes, 
qui  marquent.les  leueils  ou  ils  ont  fait  naufrage,  pour  les 
ivjjter. 

51.  L'amour-propre  n'eft  pas  fi  criminel  qu'on  le  depeint. 
Le  moyen;de  ne  s'aimer  pas!  Dieu  veut  aue  nous  nous 
aimions,  puifqu'il  nous  ordonne  de  1'aimer.  plus  que  nous- 
memes,  &  notre  Prochain  autant  que  nous.  Cela  fuppofe 
qu'il  faut  s'aimer. 

5%.  On  ne  doit  jamais  faire  a  autrui  que  ce  qu'on  veut 
bien  fpufl&ir  des  autres:  qu'on  feroit  heureux  fi  cette  maxi- 
me  £toit  en  ufage!  • 

r   5-3.  Tout'ce  qui  plait  eft  permis,  mais  rien  ne  doitplai- 
re  que  ce  qui  eft  jufte,  raifonnable  &  honneie. 
.  '54.  Tout  ce  qui  n'eft  pas  honn£te  ne  peut  etre  utile. 

5$.  Dieu  doit  etre  notre  but,  &  fa  volonte*  notre  re"gle. 
:    $6.  II  faut  favoir  jouir  de  tout  ce  qui  eft  permis  fans  (cru- 
pule,  &  s'en  pafler  auffi  fans  douleur. 

•57.  Nous  avons  a  peu  de  fraix  tout  ce  qu'il  nous  faut. 

*8.  Ceux  qui  ont  fait  vceu  de  pauvrete*  font  riches. 

Tom  IV.  [C]  5> 


,8       SENTIMkNS  DEiC.HRISTINE 
-159,  QP«&PH&&  Vd!%  dfi^  ?^glerqf«s  Refits  ii.iiniis^oirfne 

(Jo.  II  ne  faut  envier  ni  le  m^rite,  at  la  verm'  aux 'gens* 
&  encore  moins  la  fortune. 

61.  Les  Grandeurs  &  les  Dignit^s  rie  font  donn^es  wqx.  gem 
qui  enfontindignes,  que  pour  nous^<ffabuferde  leuf  injufte 
eftime,  ,&  deleur faux  6clat; qui  ^blbuit  commandment  les 
hommes.  ,  .  •  '•  •.    v.  ■ '.  ■■•      ■'■;■■■■•        •  ::::'i  it 

6%.  On  abufe  de  tout ;  it  n'y  a  que  la  vertu  dont  on  ne 
fauroit  abufer;  elle  feule  rend  heureux  &  glorieux  ceuxquj 
lapoflMent.  .  ...;,: 

6$ .  Un  Prince  qtji  r£gne r,  doit  faire  regnerDieupar^tput 
oil  il  commande;  ildoit  rappofteraiDieutoute  fa  grandjeur 
&  toute  fa  gloire ,  pour  lui' eh  faire  un  hommage  berl^&uel•. 
11  doit  lui  offrir  m£me  tous  fes  foins ,  fes  peines.  &  let  tra- 
yaux,  &  les  fouffrir  avec  joie,  uniquement  pour  la  gloire 
de  Dieu.  .....,•  ... 

64.  II  faut  qu'un  Prince  fe  confiddre  comme  un  Efclave 
coiironne  du  Public ,  qui .  travaille  pour  des  gens  qui  ne 
fauroient  jajmais  0tre  cbntensfde.lui,  quelques  mervcilles  qu'il 
fafle.  :. 

6$.  Les  re'compenfes  qii'on  doit  efp&er  des  hommes  font 
l'injuftice  &  l'ingratitude.,  ilsn'enont  point  d'autres:  ce  font 
les  fruits  d'ici-bas:  la  gloire  &  la  felicite*  nous  attendent  dans 
JeCieJ.  .  -.  *.  .  \ ..;■.. '  0  \\  ■•■:  ;  .::<'  -    ■■■.  .-v       .\  .♦-< 

66.  Si  les  Prince*  contfioilToient  leur  devoir,  perfonne'ne 
voudroit  1'etre.  _.      '.,..••!•  t     .... ;.. 

.  .67.  La  f&icite'  publique  &  part iculi&e  ides  Peuples,  fait 
la  grandeur  &  la  gloire  des  Princes :  toute  autre  gloire  eft 
faufle;   '         -,-.••  -   '      '      /—  :  "'  ' •  •      • '  •  .  - 

_•  68<  Les  hommes  ne  nfdritent  pas  les  grands  Princes , .  &  ne 
les  connoiflent  qu'apres  les  avoir  perdus.-  :  '< 

_  69,  Tout  homme  .qui,n*eft  .pas  beaucoup  au  deflus.  de  fon 
rang,  quelque  61ey6  qu'il  foit >  ne  peut  jarpais  le  menter. 

70.  Le  plus  grand  plaiiir  de.l'elevatidn  eft  celui  d'avoir  de 
quoi  faire  du  bien,' m^me  au^  enneaiis.  &  aux  ingrats:  .' 
.   >?x.  Tout  homme  qui  pretend  de-  la  fecbiiuoiftaacer  de  fes 
bienfaits,  mdrite  ringratitude,  qui  en  eft  prefque  inf<£parable. 

72,:  Le  monde  n  a  pas  dequoi  fatisfaire  un  grand  coeur, 
quand  perne  il  fe  donneroit  tout  entier  a  lui 


"'"ICE  IN  V  D  E    S  UrE-EME.:  19 

73.  On  ne  fe  repent  jamais  d'avoir  pardonne'  les  oflenfes, 
on  fe  repent  prefque  toujours  de  les  aVoir  ponies,  quelque  ju£- 
te iqu'ait  it6  latmnirion. 

74.  Un  grana  coeur  ne  peut  fe  venger  quand  il  eft  foible,  & 
ne  doit  pas  fe  vengar qxand  il  aft  fort.  '.  .  .. 

75-.  II  lie  faut  fe  venger  que -par  des  bienfaits:  toute  autre 
vengeance,  qupique  jufte,  n'eft  pas  digne  d'une  ame  h^roi'- 
que.    • 

76*.  II  n'y  a  point  de  plaifir  plus  grand ,  que  celui  qu'une 
bonne  aftion  donne ,  ni  de  vi&oire  plus,  glorieufe ,  que  celle 
qu'on  rempoite  fur  foi-meme. 

•  77.  Tdut-homrae  raifonnable  ne  devroitchercher  qu'en  lui» 
memele  commencement  &  la  fin  de  fa  Raifon. 

•  78;  line' faut  jamais  manquer  a  fon  devoir ,  ni  par  int£ret, 
»i  par  crainte. 

79.  Pour  faire  tout  noblement  &  dignement,  il  faut  n'avoir 
dfawtre  but  que  celui  de  plait e  &  d'obeir  a  Dieu. 
-;.;$byiSiltonaimoit  bienDieu,  on ne Toubtieroit jamais.    •  ; 

81.  L'amour  efface  toutes  les  fautes  &t  tons  les  crimes  *  des 
'qii'bnainie  Dieu  on  eft  innocent.    •  • 

•  8x.  Quoi  qu'on  nou&  dife*  denotfte  me'rite,  otrde  nos  de*- 
fauts,  on  ne  nous  apprendwien  de  nouveau,  &  nous  en  fa* 
vons  toujour*  nous-memes  plus  qu'on  nelious  en  dit,  pour- 
vuJqu'onnous-^ifokAre^it^.  .       ?,    "••'  ;      ->   j.  ..; ...     - 

83.  La  vie  reflemble  a  une  belie  fymphonie,  qui  charmfc 
-&-  qui  plait,  mafc  qui  dure  peii; . 

■  84.  Le  paAe"  n'eft  plus,  l'avenir  eft  incertain ,'  le  preTent 
.tfeft  qu'un  point,  mais  de  ce  terrible  point  depend  notre 
bonheuroumalhieurpourr^eernit^.  •-;.'-».., 

<-  85-.  Les ;  homines  •  ne  feroient  ni  traitres ,  ni  menteurs-, 
s'ikh'eltoient  .foibles  &fots» 

86.  II  faut  tacher  d'etre  effe&ivement  ce  que  Ton  veut  pa*- 
rbltre*         '  '  !  '  • 

87.  La  flatterie  n'eft  pas  fi  dangereufe  qu'on  fe  1'imagine^ 
tU4ieu  de  d&hner-  de  la  vahit^  i'  «lle  fait  hcmte<a  ceux  a  qui  on 
donne  un  encens  qu'ils  ne  miritent  pasr  &  fouvent  elle  infpire 
le  deffein de  le mdritej*:  :' .'.  i!  ?  i.'i.     .*    .:      •      .  :. 

88.  Je  ddfie  tous  les  flatteufs  du  monde  de  faire  croire  a 
Un  Tyran  qu'il  eft  aime' ,  a  un  Sot  qu'il  eft  habile ,  a  un  Pol- 
tron  qu'il  eft  brave ,  a  un  Ignorant  qu'il  fait ,  a  une  Vieille 
-,.'  .13  [C  x]    '  qu'el- 


xo        SENTIMENS.DE  CHRISTINE 

jgu'elle  eft  jeune  ,•"&  unei  Ijemme  de;  manvaife  vie  qu'elle  eft 
daaik^  enfin-iLn'yaxjueiay6rit^.qu(n«us.^ediiade.       _  /,:» 

89.  Tout  crime  eft  une  rude  penitence  pour  celui  qui  l'a 
cornmis. 

90.  II  faut  unir  enfemble  la  fortune  &  la  vertu  poor  etr* 
faeureux  &  content ;  cependant  on  peut  fe  paffer  de  la  fortune, 
mais  onne  fauroit,  fans  etremalheureux,  fe  paffer  de. la  ver- 
tu; car  on  ne  peut  plaire  it  Dieu  fans  elle. 

91.  II  eft  plus  facile  de  tromper  les  autres,  que  nous-memes 
fur  notre  propre  fujet.  - 

91.  Ceux  qui  ont  appelle*  la  jeunefle  une  ftevre ,  ont  peut- 
etre  raifon  ;  mais  je  voudrois  que  cette  ftevre  me  dtarat  twi- 
te ma  vie,  quand  meme«elle  me  feroit  rever. 

93 .  II  y  a  fi  peu  de  difference  entre  la  fageffe  &  la  fc4ie>que 
cette  difference  ne  m^rite  pas  d'etre  coniideree ,  vu  le  pen 
de-  temps  que  dure  cette  vie. 

94.  Les  bienfaits  font  prefque  toujours  des  ingrats  &  rare* 
ment  des  amis;  cela  ne  doit  pas  empdcher  qu'On  ne  fade  tou- 
jours du  bien,  quand  on  ie  peut. 

95*.  L^dSttd'un  merits  h^Toique^blouit  comme  le  Soleil* 
les  hommesme  le  connoifftnt  pas,  *8?  ne  fauroient  lui  donnejr 
Ion  prix.  «►• 

96.  II  faut  etre  plus  avare  de  fon  terns  que  de  fon  argent; 
cependant  on  prodigue/pitoyablement  cet.  ineftimable  treV 
ibr.   .'        '•    :'.!■••       ..'..".  .7  .  '  •  . 

97.  II  ne  faut  pas  qu'on  s'abandonne  aux  olaifirs  &  aux  df- 
rertiffemens  au  prejudice  de  fon  devoir,  ni  de  fes  occupations 
|dus  fexieufes  ;  £  celapres ,  ils  font  au0i.n£ce0aires  dans  la 
vie  que  le  repos  &  la  nourriture,  Les  plaifirs  &  les  di- 
ventiffemens  d'fun  honnete  homme,  §c  fur -tout  d'un  Prince, 
doivent  etre  nobles  &  honnetes ,  il  n'en  doit  jamais  prendre 
<jui  foient  indignes  de  ce  caradere. 

98.  On  doit  favoir  les  exercices  nobles  du  Corps ,  mais 
&  he  faut  pas  en  faire  metier. 

99.  Les  Rois  feuls  doivent  r^gner ;  tout  le  refte  doit  obeur, 
&  ex^cuter  leuTS  ordres.     j . 

.100.  Pour  bien  par ler,  il  faut  parler  peu. 


CEN- 


...REI.N.E   D  ES-UXD  E,   -        %\ 
C  E  N  f  UR  I  E    II. 


'•■I 


y_i  .?u. 


i.  Toute  autoi-iti ,  &  toute  force  doit  toujour?  rcgctar  &<& 
juftic3e.& ilaraifonii;;.      . .  :.>b  Liv"  :-.!:•>   ....  .*,«: 

x.  On  doit  avoir  aflex  dUntvepMieeV&.de  courage  pour  tons 
les  perils  &.tons  les  malheors  de  la  vie,  mais  iln'en  faut  pas 
avoir  aflez  pour  oferfe  damner. 

3.  La  Renommee  eft  une  raenteufe  qui  flatte  toujours  k 
fortune,  &  ne  connoit  prefque  pas  le  merite.  •.    . 

4.  II faut tacher de, meriter une  beUe& graude  renonlmee ; 
mais  qu'elle  foit  favorable  on  non,  il  faut  toujours  la  ine> 

»  prifer. 

5.  Tous  les  Siecles  &  tons  fes  Pays  font  naltre  de  Grarids- 
hommes ,  &  meme  des  Heros ;  mais  la  fortune  &  les  occa- 
fions  ne  les  font  pas  toujours  cbnnbitre. 

•  6.  Quiconque  a  fait  une  grasnde  action  en  fa  vie  n'endohf  pas 
tirer  vanite,  il  doit  la  compter  pour  rien,  &  tocher  de  fe 
furpafler  toujours.  On-doit  etre  toujours  mai  fatisfait  de  foi- 
merne,  quelque  contens  que  les  autres  paroiifeht  de  nous. 

7.  II  faut  etre  attentif  aux  oocaftons  T  &  n'en  lauTer  jamais 
pafferaucune  fans  fe  fignaler  tfilie  petit;.  :.    1   .. 
:  •;  8L  II  ne  faut  pas  taut  eiUmertesrgeiis  pour  feiirsa&kms,  que 
pour  leur  capacity  r  leurs  fentimens  &  leurs  deffeins ;  la ,  form- 
ne  a  trop.de  part  k  taut  le  iefte.      !       x  ••  ■'   .• 

9.  Tout  homme  qui  craint  la  vue  de  fon  creancier ,  a  Fa- 
me ingfate  &  bafle.  .       ;..;• 

19.  II  me  femble  que  1>ioel4tie#  avoit  raifon  de  refiner 
1'Empire  quonhii  oftrit  apres  I'avoi?  quitt£       '  !  •  i 

11.  On  fait  un  crime  a  Ctfar  des'etre  rendu  maitrede 
Rme>  mais  il  me  femble  qtfon  a  tort ;  car  pouvoit-il  rendre 
un  plus,  grand  8c>  phis.,  important  fervice  a  Rmey  que  de 

daigner  lui  commander,        v  .    < '. 

.  ii.  Ceux.qiri  tuerent  Ciffar,  firent  plus  de  thai  que  ne  fr- 
rent  Sylla,  Marius ,.  mle  Triumvir  at,  -&kt;rnOft  de  (SUtfkP 
fm  le  pluscgranft  desmalheurs  de  Rom*.       '•:-,.        .  i . 

13.  On  ne  faurpit  pardonrier  *  Brutus  le  meurtre  de:  CA 
>r;  ^  cela  prfcs  c'etoiioin  grand  &  honnete  homme  que  Bru- 
**&  '         LC  3],,  14, 


^ 


»»        SENTIMENS.DE:  CHRISTINE 

14.  On  peut  etfe  un  tres-honnete  homme  ,  fans  etre  un 
grand -fiomme ■?  mate  xkt-  tie  fatirbit  efre:::  tin :  grand  homme, 
fansdtre.auffiim|res-hQnn6te.hpinme. .     .     ,.% 

if.  II  vautmieukmehtcr^e{)off^derk  fortune. 

16.  Le  m£rite  perfonnel  met  la  difference  entre  les  Rois,& 
|*>nj8llS'leurREtet&  .v>!)  --'''   '.mx;  .:   «y.Y--:\3  cj.:«  T  .1  ' 

17.  La  gloire  &  la  fe'lkite'  des  Royaumca  nei  dependent  a- 
fttbi  Bieq  q«e  des  qualit&  pef^omneDes  jdie  lours.  Roc;  ;    - 

, .  f  $,  Le.  caraftere  'ftjikibiadc  me  plait;  inftriment.  ;■-._' 

1  j.  Parmiles  Philofophes,  Sucratc , •  Arifiipfv  SctDiogdu 
i&ntfort  b  mori  gfe\r;  je  ne  voudrois^pourtant  pas  e\tre.fait 
comme  eux.        ..    '.  f (••;;.<.  ,  «.j  .:   .' .-  -   :Ci 

\  ;»o;flt  tft'y  a  pas  au  .Monde  d'Anhmrir  plus  fot  -j  Hi  plus.  ;or- 
g^eill)*ijCfqu[imiP^.dAnti  ,«"..-■  mi  •.  •;.<./■:*,  „:  :  ../.  >  /  nt 
xi.  Tout  Favori  ou  premier  Miniftre  qui  n'eft  pas"aim$ 
d^ibnMa!trei;ji'eftrpa$tropenfuretd'>  , .;.;  *  .  T  . 
-;.wt.>On:fc'trorope!  quand-  on !  s'imagine  que, les  •Prince* 
font  gouvern£s  par  lears .  Miniitres :  quelque  fbibk;  quer  Soft 
uir  PrifaceV.iL  e&toujoufs.le.pl^^art:?  jcaf  les  Minifes. de- 
pendent de  fes  voloht&  tff  defescapiices.'  ''',•>,'•■•.     . 

-  %3,  Les  Dife&euw  des  Princes  reilemblent  fort  a  ces 
gens,  qui  apprivoifent  les  Tigres  &  les  Lions ;  ils  font  fai- 
xt. aces  animaux  cent  tours  &  mille  jeux.  A  les  voir,  il 
femble  qu'ils  foient  enticement  foumis ;  cependant.  quaa4 
ils -y ,  penfont  le  bioiits ,  un  coup  de  patte  k?s  nehycrfeT'& 
fait. yOnl  qu!oJii.ne  iauroit  les. apprivoneir..  -j\:  : 

a4.  Tout  homme  qui  a  le  pouvoir  en  main  s'en  fert  tot  ou 
taffr:  ,7..li...    .:.<.-       •       -    .  '  .     "  .     • 

x$.  Quand  on  a  le  malheur  d'etre  ne.Sujet,  on  eftbien 
pl#& '\bfxuabard6i  1'etre/jd'un.  grand .  6V  habile,  homme :  rfeft 
le  dernier  des  malbeurs.  que. d'etre  .k  la  difdrefton  d'iip  &i 
&,w^onne*te.aQrosie.'  I>  •  (      /:  .;  ?•••>  r  ■  .    1  • 

•_  l^.,Touj^rha^ikt^;&,;l]autQrit6  des  Miniftres  me,  eon* 
fiftent  gu$.  JkvDifi  £tudier  Ja;>capaciieV.&.  le  geirie>  de  djeurs 
Princes,  &  a  les  bien  feconder.*        .-.!;  .r.  tod  in'  nr   ;.- j 

-  >2,r Les> Pmnetfs  fpftf  .qselquefois  •  phis. jcrimipebi -par  4eur 
etfesttpleV  que:  pair  :kurs  -• -affimift  manes...  ■'a.'.-'.u*.  ,vv  ?.  jr.- 

x8.  Tout  ce  qui  de'truit  l'eflimof&  le  refjieft  que  <  les?  hbfn- 
mj6$ portent aux'Prlnces,  leureil.m6rtel..;.  --  .?- 

-  *$.  La  veritable  grandeur'  conMe*non  pas:^  faire-  tout. 


file  qa>W^ut^Tii^:aite3^^  v  o/b 

■    3d  QirarcdaupDnbonnfeioBitanni^ 
gour  tout  le  refte  dfe  la  vie, :  on 'ne'  doit  'jamais  (wfyeMr  <&t 
P*voir  Faite.    .■•    >    -    ,...•..;::; .    :o ...  r  •-:  .r:  ;-oj.  ;.  /  ii  .if   . 

3,*.  La-Jxirtune-jiirfBfiejbMik  dc?i^6wife  ,t  m6flse3d«  tfflffigs} 
mds  elle  n'en  confolfi  pas.  .drl'mo!  ?aq  non  ~h 

\3^;il;eft?du:ideTOHl  d^duPife8e^e3Hohwcr:'^ielqufe&a»o- 
mens  de  fon  tems  a  la  le&ure  des  bons  Livres :  -'<4id  Va$- 
mens  iie  ibntppa*  perdiif  pioue  feFublic  r 'cat-^s-  comgem  & 
inftruifent  les  Princes.  II  faut  favoir  d^rober  ces  momeas  % 
fon  romraeil;  £ ^  feiyepfife^^il#^rtiffe'men$i^'i[  ^e&iplai- 
firs,' mais  4ioir  pas.  ifesfatFaijes  at irfe>ft  devoir.   .  y  ■        *  -"' 

33.  M-fautOjUe  les  Princes  emdient  fur- tout  ie grand Lrfae 
du-MoMe  ;  il  Fate  qu'i!s  fachent  lire  dans  les  yeux  des  hom- 
ines ,  &  jufques  dans  leurs  coeurs  ,•  les  fentimens  que  Tint^ret 
&  la  flatterie  leur  cachent  avec  rant  de  foiiK^cette  frience  eft 
rare,  DieuJa  dorme  apeude  gens*  maiscguxquiTont,  font 
faitspour  r6&ier.  '    •  -'  *  ••"'*       -':  ■'  '->' *• 

-  ^'C'eften  vaib que  les 'Princes  efperetit  dfe  fafofr  la-x^ri- 
t&  des-autres,  sMlne  fe  la  difent  pasfcux^memesv  •  ,:J  ■  - '  >  • 
"•.  -35V  L'applicatk>»  &;  la; defiance- ne  -font  pas  des  vertui* 
-  mais  des  qualit£s  fi  n^cefTaires  aux  Prince* ,  qu'il  eft  impoC- 
fible  qu'ils  s'eri  puiflejnt  rpaSe*. :  n  /  ■  v  :  '  r* 
036,  La  plupart  de  beax  qui  approchent  les  Princes ',  •  n'ont 
d'atrtre  deflein  que;deJ&r!pl*ire^pc^tfles<iMeux  tromper:  -'.-> 

37.  II faut  plus  fe  garderde  fes  amis  ;  confidehs  &  parens, 
que  de  fes  enneml^>'f4Ul^tt&  !font  cplus  dattgereux:  i  pare* 
qu'ils-iipns! font  plus 'chers.  '  •  .::.-.• 

^  38.  Quelcjue  trompeufe  que  foit  la  Cour,  lesPrinces font 
prefque  toujours  plus  truaipeursytfik  riefont  entie>ementfdts; 
ils  ne  font  jamais  tromp^s  que  par  eux-memes,')&  ce  n*eft 
que  faute  d'applkation  ;&  de  defiance  qu'Us  tombeftt  dans  les 
pieges  qu'on  leur  tend. 

39.  Les  Princes  he  fauroient  etre  dimes  >  s'fls  ne  font 
cfamts & eftim^s.  •''■•'•'  ''  •         .   «'  '      '•> 

40.  II  faut  qu'un  Prince  rende  faperfonne  plus  redoutibfe 
cfife fe fortunfev'quelquegrande qimlefolf  j  mais il n&doit fe 
rehdre  telqWiux  mtf  charts  &  aux  ehnemis  de  fan  Etat. 

41.  Dequelque  familiarit£,&  de  quelque  bont£  qu'un  Prin* 
cfe ufeenvsrS' fes- amis i,ferviteur^0u^ ^«retts,il  fate  qu'il  :fa- 
**'■  \  chc 


*4       5ENTIMENS  DE  CHRISTINE 

che  y  meter  toujours  quelle  cfaofe  de  &  £rand ,  qu'il  les  faffe 
tremoler ;  mais  ce  don  vient  du  Giel :  la  morgue  que  les  Prin- 
ces fubitituent  a  ce  talent ,  ne  fait  pas:  cet  effet. 
,  4x.  II  y  a  des  gens  qui  croyent  fe  faire  refpe&er  en  fe  trans- 
formant  en  Statues,,  mais  c'eft  le  fecitet  de  fe  rendre  ridicule, 
&  non  pas  terrible. 

43.  Les  Tyrans&  les  gens  cruelsne  font  jamais  craints;  ils 
font  hais. 

44.  On  ne  fauroit:  ni  aimer  ni  refpe&er  ce  qu'on  n'eftime 
pas. 

.    4f.  Quelque  defiant,  applique"  ou  habile  que  foit  un  Prin- 
ce, ileit  expote  aux  tromperies  &  aux  trahtfons  comme  les 
\  Pilotes  aux  orages.  -  -  a    % 

i  45.  Quelque  fbiipconneux  &  defiant  que  foit  un  Prince,  il 
faut  qu'il  ne  condamne  jamais  perfonne  fur  le  rapport  d'autrui, 
fans  1  avoir  ecoutSt  &  Ton  doit. ejre  toujours  difpote,  ou  a  juf- 
tifier  les  inrtocens ,  ou  a  pardonner  aux  coupfbles ,  quand  ilyt 
a  lieu  dele  faire  avee juftiee  &raifon.  ."•.-•■ 

.47.  On  doit  tenir  pour  fufpeft  tout  ce  qui  fe  dit  au  prejudi- 
ce d'un  tiers,  &  bien  examiner  fi  l'envie,  la  jaloufie ,  la  haine 
*  &  mille  autres  paifions ,  &  mille  fortes  d'intirets  fecrets ,  ne 
font  pas  parler  les  gens. 

48. .Quelque  dpinion  qu'on  ait  de  la  probite*  des  hommes, 
il  ne  faut  pas  s'y  .fier  fi  fort ,  qu'on  ne  doute  jamais  ni  de  ce 
qu'ils  nous  difent ,  ni  de  ce  qu'ils  font ;  car  les  hommes 
peuvent  toujours ,  ou  etre  tromp^s ,  ou  tromper ;  &  s'ils 
ne  nous  manquent  pas,  ils  peuvent  nous  manquer. 

49.  L'interet  &  fes  paflions  violentes  rendent  quelque- 
fois  les  plus  honnetes  gens  du  monde  injuftes  &  coupables, 
malgre  eux-memes ;  U  faut  tout  pardonner :  l'homme  eft 
un  abyme  de  mife>es. 

50  La  plus  grande  offenfe  qu'on  puifle  faire  a  un  Prince, 
c'eft  de  lui  dire  un  menfonge. 

Si.  II  fatit  vivre  avec  les  gens  d'une  manure  fi  affable 
&  fi  honnete,  qu'ils  foient  prefque  forces,  a  nous  dire  touf 
ce  qu'ils  favent. 

jr.x.  II  ne  faut  jamais  donner  fujet  a  perfonne  de  fe  re- 
pentir  avec  juftice  de  nous  avoir  dit  une  vente* ,  ni  un  fe- 
cret. 

S3..  Dans  la  Cour  tout  eft  fufpeft;  les  carets,  leslouan- 

ges, 


"lEINE    DE'SUEDE.  ** 

|ges,  8c  les  bons  offices  mSmes  quelquefois  n'ont  pour  but 
que  de  nuire. 

?4.  La  Vie  eft  an  trafic ;  en  ne  fauroit  y  faire  de  grands 
^ains  fans  s'expofer  a  de  grandes  pertes. 

SS-  La  foibleffe  eft  le  plus  grand  deTaut  des  Princes. 

56.  La  grande  familiarity  qui  fait  mlprifer  ies  uns ,  fait 
plus  refpefter  les  autres.  Ilya  des  gensV  qui  plus  on  les 
connoit,  plus  on  les  eftime  &  plus  on  les  craint. 

57.  II  taut  favoirj  profiter  de  tout,  aufli- bien  de  nos 
|»ropres  fautes  &  defauts,  que  de  ceux  d'autrui. 

5*8.  II  faut  punir  avec  regret,  &  re'comoenfer  avec  joye. 
.-    f.9.  II  faut  punir  dans  la  forme  de  Juflicequand  on  peut; 
mais  quand  on  ne  peut  pas ,  il  faut  toujours  punir  comme 
on  peut. 

60.  H  faut  laifler  rarement  impuhis  ceux  qui  me*ritent  pu- 
nition. 

61.  II  vaut  mieux  pardonner  aux  coupables ,  que  de  punk 
des  innocens.  . 

6-l.  On  doit  le  pardon  a  tout  homme  qui  confefle  fa  fau- 
te,  &  fe  rend  a  dlicre'tion. 

63.  II  ne  faut  jamais  confier  fon  fecret  a  perfonne ,  que  par 
n&effite'  ou  a  deffein. 

•  <J4.Il  ae  faut  pas  £tre  myft&ieux,  ni  faire  paffer  pour 
des  fecrets^^es  bagatelles  qui  ne  me'ritent  pas  del'etre. 

6$.  On  doit  fe  mettre  en  e*tat  de  ne  craindre  ni  foi-m6- 
me,  ni  perfonne. 

66.  La  plupart  des  hommes  ne  fevent  ni  teuer,  ni  bla-* 
mer  avec  juftice:  il  faut  avoir  une  tres-grande  indifference 
pour- tout. ce  qu'iis  difent  de  nous.^ 

67.  La  fortune  deguife  fouvent  les  gens,  mais  les  occa- 
fions  les  xiemafqucnt.  ;.'  .. 

68.  C'eft  au  prix  des  terribles  travaux  &  de  bien  des  fueurs 
&  du  fang  repandu  opt  Alexandre  &  peu  d'autres  ont  me- 
rk&  lenrs  grands  noms. . 

69.  La  fauffe  gloire  s'acqulert  a  peu  de  frais,  mais  la  ve- 
ritable coaite  .cher  aux  hommes. 

70.  Quelque  effort  que  fafTent  la  fortune  &  la  flatterie* 
elles  ne  fauroient  faire  devenir  la  fauffe,  une  veritable  gloire. 

71.  On  compare  des  gens  avec  Alexandre  le  Grand,  qui 
nfciritent  a.  peine  d'etre  cojnbartis  a  fon  Bucifale, 

■.  TmelK  [D]  71. 


*8       SENTIMENS  DE  OKRI-SXINE 


CE.N  TURIE    nr,         : 

i.  Tout  ce  qui  plait  eft  beau,  &  il  faut  avob  afifez  ^Ofute 
opinion  de  foi-meme,  pour  eh  etre  perfuadje\.    -  v  r    —. 

x.  Mille  chofes  peuvent  empecher  qu'on  ne  poffSde;  1'ob* 
jet  de  fes  defirs,  mais  rien  ne  peut  empecher  qu'on  ne Taime; 

3,  L'amour  eft  chafte,  rien  ne  lui  plait,  rien.  ne  l'^meut,. 
<jue  l'objet  aime\  .  - 

..  4.  II  y  a  peu  des  perfohnes  fi  aimables  dans  Ie  Monde  * 
qu'elles  m^ritent  d'etre  aim^es  d'un  veritable  amour. 

5.  Toute  perfonne  capable  d'un  grand  amour,  eft  heu- 
reufe,  fi  elle  trouve  iei-bas  quelque  chofe  qui  reponde  dh. 
gnement  a  fa  paflion.  Ce  feroit  le  dernier;  des  malheurs 
que  d'en  trouver;  :  •    ( 

••  6.  C'eft  mal  aimer,  que  d'aimer  aux  depens  de  ta.vertu 
&  de  la  gloire,  qui  doivent  etre  infeparables  du  veritable 
•amour. 

7.  La  jouifTance  n'eft  pas  neceflaire  a  l'exiftencede  l'a* 
mour,  mais  elleeft  prefque  n£ceflaire  a  fa  fi61icite\ 

8.  On  peut  £tre  amoureux  fans  polTeder,  mais  on  ne 
fauroit  &tre  enti^rement  heureux  fans  jouir  de  fon  objet. 

9.  Bien  des  Loix  de'fehdent  la  jouiffance,  mais  auqunf 
ne  defend  l'amour. 

10.  Quand  l'efp&ance  de  jouir  eft  perdue*  on  fouffre  cruet- 
lement,  mais  on  n'aime  pas  moins. 

11.  L'abfence  ne  d&ruit  pas  le  ve>itabFe  amour",  §c  le 
temps  qui  dftruit  tout,  n'en,feuroit  venir  \  ^out. 

« .  Si  l'amour  eft  uhe  foibleffe,  c'eft  l'unique  qu'on  puiflTe 
pardonner,  meme  aux  H£ro&.  '  : 

.  13.  Que  l'ampur foit "heureuxr  oUmameureux,  frfubfifte. 
toujours.  .  .,  /.  -. 

•-  14:  Quand  tmcoBur" eft  .capable  d'aimer  ,rjl. :e#,inijaafii-- 
ble  que  tot  ou  tard  il  n'aime  Dieu-,  qui  feitf;  eft  capable 
de  remplir  fes  defirs.  .';.  *.:     •  •. ■: 

r  i5\  La  gloire  &  la  felicite*  de  DieU  eft  le'plus  jufte  & 
le  plus  digne  fujet  de  hotre  joye  &  de  hotre  confolation. 

1 6,  Quand  Dieu  nous  auroit  formes  expr£s  pour  bruler 
■'.  '■  :  :.n    ""  &er» 


;,  , ft  £  I.Ji.E)DE    SUED  &    '.       <%$ 

&e^eUemeflt;;c»inmc  des  tifons  dans  l'Enfer,  il  nemeaw* 
jroit,paSrmoias,d'^tE€ 4m^  &  ador^  de nousi  .-- 

17,  ll:y:a  grande  apparence>  que  les  bienheureus  habk 
4ans  du  Ciei,,  ^wst.,w.cqmparablement  plus  heureux  par  k. 
gioirV&  la  fiShcite'  de  Dieu,  que  par  celle  qu'ils.poflerr 
j^ent.cu^-meiJies^^eursmdritcs;  •„ •'.  j).:- 

18.  Pour  etre  heureux  dans  ce  Monde  &  dan§  J'atitr&»'  # 
?fauf  favoirfe-paflfer  ide  tout  ce  qui  n'eft  pasDieu,  :. ;.» ; 

:;  i5>»  Rien  ne  peut  fixer  notre  coeur;  il  ne  trouvefonre> 
.pos  qu'en  Dieu.  ...  .  ../. •      \ 

xo.  II  y  a  des  coeurs  fi  bien  ne*s,  &  fi  heureux,.  qu'ils 
n'ont  jamais  rien  aime*  que  Dieu;  ilyenad'autres.^uiji'y 
vierment  quapres  s'6tre  degout^s  de  tout.  Les  premie/* 
font  dignes  d'envie,  ks  feconds  font  moms ,  heureux *  .mm 
il  vaut  mieux  Taimer  tard  que  jamais.    . 

ax.  Dieu  feul  eft  notre  mentc,  &  il  doit  £tre  auifi  no^ 
tre  feule  recompenfe, 

x%.  Les  hommes  ne  font  ni  fqt?  pi  medians  pqur .erte 
neYdans  tel'ou  tel  Pais,  ni  pour  etre  d'une  telle-  osteite 
profeffion ;  Us  ne  font  fots  &'me'ch|ans  que  parce>  qtfils  font 
hommes.  :  •,    . 

z$  Le  faux  Point-d'honneur  a  produit  les  Duels  :  .fi  Ton 
connobToit  le  veritable  honaeur *  on  ne  fe..battro£t  jamais  .de 
fang  froid.     ~  - ',.•>■-.' 

..   14.:  Rien  ne  peut  nous  ofFenfer  crap  nou>ffleJ&evsous.&a>T 
rmes  en  furete'  de  tout  ce  qui  notis-yient  du  dehors^  v<>  :     • 

%$..  Le  talent  de  fe  raillerie ,  eft  un  talent  ^'autanH  tojus 
dangereux,  qu'ilplait  a  cepxquil'ont:  c'eft  plutdt  un  d^Sut 
qu'un  talent ;  if  nous  attire  mille  ennemi^ ,  &  on  ne  s'eft  e&$r*t 
ge  quie-par  une  efp^ce  de  miracle.  t  -..,..•   Xl:  ._;,  ;;  <-:>:•-/  rf 

*%6.  Les  fatires  ne.  doivent  ojfeafer  perfpnne,  fi;  eJte§;;dfc 
fentla;  ferity,  ^.en'co^emoiriS'fiieSeSjnela.difentpaso  .•' 
t   x% .  Quand  eniafc  auelque  fotdfe ,  on;  ne,  doit  pas  s'&onner 
fijes  hommes  ne  fe  font  pas  difficultie.de  dire  qe  qu'pn  n-a  pa| 
eudifficulte':4e'faite);  y_  •'-?-;  Z:rr\  :••'.•.»'   •;  :- .-.    •-.:•'    vj.     .    ; 

^ByiOrt  doit  yiyre:ftvecles hommes.  commeAvec  Iesjmajar 
de&,:dont,on  fouffte  tout  fans  :fe  croire<  de^honore'  .de  twt.«© 
qu'ils  nous  difent,  ni  de  tout  ce  qu'uVnous  font ;  on  doit  les 
aimer  &"  ear-avoir  pitied  ,    ,  L 

:  %%  :lyft  veritable;  g^reM  &le  vraji  courage  consent :jk 

..-M      '     '  [D  3]  "     ""  fouf- 


<8o      SENTIMENS  DE  CHRISTINE 

foit&ir  &  i:difl£mulerles' injures,  ^nOtt  pavales  vetigelF* 

30.  Perfonne  ne'fe  cfoit  deshonord  pour  avoir  recu  'uii 
coup  de  pied  d'un  cheval,  cm  d'un  ane;  il  faudroit  avoir  le 
.me"tn<*  m£pris  pour  ceux  qui  nous  infuitent,  de  quelque  m*- 
nie>e;Quefce4oifc  -         •  «-     ^  -  -^   - 

31.  11  faut  «|tre  perfuadd  au'il  taUt  mieix  fouffrrr  les  in* 
fultes  &les  injuf&ces,  que  den  fairel  ■■"'.'■'. 

3x."  Quand  on  a  eu  le  malheuf  d'ihfulter-  quelqu'im ,  Itt 
faut  etre  promt  a  donner  fatisfa&ion  &  en  demander  pardon: 
rien  n'efl  plus  grand  que  de  rendre  juftice  aux  autres  de  foi- 
m6me.  .<  '  /    . 

33.  J'admire  totite  l'Afltiquite'  HeWique  qui  ne  favoitpas 
l*ufage  des  Duels  $  meme les  Turcs,  les  Terfans  &  toutes  les 
autres  Nations,  qui  forte  fi  Graves,  ne  favent  pas  encore  ce 
que c'eft.  Cependantparmi  nous  autres  Chretiens ■,  qui avons 
le  pr^cepte  -fi  precis  d'abandonner  la  vengeance  i  Dieu,  les 
Duels  fe  font  rendus  fi  familiers  &  fe  font  e'tab&sihalgre'  tou- 
tes les  Loii' Divines  &  Humtines:  je  ne  fal  a  quoi  attiibuer 
cette  phreneVIe. 

3  4.  Toute  creature  a  droit  de  venger  fur  nous  les  oflfenfes 
que  nous  faifons  a  Dieu  tous  les  jours.  Perfonne  ne  fouflre 
fans  f  avoir  bienme\rit£;  &  Dieu  eft  fibon,  qu'ilne  nous  fait 
jamais  ibufliir  tout ce  que  nous  nie'ritohs. 

3/.  Savoir  que  rien  n'arrive  dans  ce  Monde,  -ni  dans  k?s 
grandson!  dans  les  petits  evgnemens,  fans  fcu'il  foit  expretTe'- 
ment  ordonft^  pa*  une  Providence,  qui  e«  fi  jufte ,  fi  fagfe 
&^i  bonne,  doit  nous  confole?  de  tout  ce  qui  arrive. 

36.  Le  m^rite  qui  eft  fi  expofe*  a  l'envie  &  a  la  calomnie, 
feroit  fort  a  plaindre,  fi  llionneur  &  la  gloire  dependoient  de 
la  plume  &  de  la  langue  des  nommes,  qui  fohtprdque 
t^ujou'rt  ignofttts,  tnjufies  &  mettteurs.:  .  t    .     . 

37.  C'eft 'Ufiie  efp^de  itfinjuftice  d'efbe'rer  des  homtttes 
desfervicesdesint^reffe'sj  &commeil,eu  fare  d'en  trouver, 
on  ne  doit' jamais- resdger.  .     ' 

38.  Les  Maitres  doivent  plus  penfer  a  la  fortune  de  leure 
fervi«ettrs'qttfeuX-l»Snfc?:  mais  le  ^onteaife'  arrivd  prefque 
toujdtffs  $  les  Maltresfn^y  ipeafeht  gueV«;  '&  les-fefvlfeurs  s  en 
m^u*&erfttre|>,-  '•■'-'■  <  '■  '; :■  :•-...:  .  •  ; ■:  t;  ~    '    .-•■«.. 

39.  Un  ferviteur  doit  fervir  fon  Maitre  ii  fa  inode ,  c'eft 
f unique  moyen  de  lui  plaire}'  mate  il  ne  faut  pas  pMre  ^  fori 
•:'-'--  '•  *-J.'  Maitre 


REINE    P  :El  S  U  E  •£;£.  •        J? 

Maitre auxdepens  defon  Maitre  m&me:  II  faut  lew:  fairs.  c$fc- 
noitre  leure  erreurs  avec  refpeft;  &  leur  donner  leioifir .4e  fe 
repentit  des  chafes  mal  ordonnees:  C'eft  rendre  un  grand 
fervice  a  un .N^aitre  flue  4e  rempecher  jde.  fajre  des  fpt- 
tifes.  "  *  ,;-      ,;  . 

•  40.  Un  ferviteur  ne  ;Peut  avoir  de  ffceret  f>pnr  ?fon  .MzU 
tr,e ,  qu'il  lui  importe  ae  favoir ,  fans .  le  trahlr. '       f  ; 

'  41.  C'eft  un  grand  malheur  a  un  homme  d'etre  oblige  de 
fervir  un  autre ;  ce  malheur  eft  plus  grand  qu'on  ne  le 
penfe,  fur -tout  quand  on  a  celui  de  feryir  un  njattjQunete 
homme.  •  >-  .-.'.'. 

4x.  Ce  Perfan.  dans  Herodote  avoit  raifon  de  deman^er 
pour  toute  r^compenfe  aux  Mages  de  la  Terfe,  le  priyitege 
de  ne  commander,  ni  d'obeir  a  perfonne;  fi  cela  6toi$ 
faifable,  onferoit  trop  heureux  dans  un  telEtat. 

43.  On  ne  doit  jamais  rien  exiger  de  fes  plus  intimes  a- 
rms,  aupr^ju4ice  de  leurs  autreS;  devoirs. 

44.  On  peut  avoir  des  fecrets  pour  foh  ami,  Ewis  Toflfenr 
fer ,  dpns  les.  chofes  qui  ne,  le  touchent  pas ,  &  quj  jri- 
te'reffent  d'autres  perfonnes,  qui  nous  les  ont  conftes  i  cefci 
te  condition,  que  le  filence  ne  pre^udicie  pas  a  nos  amis, 
11  ne  faut  pas  audi  leur  confier  jamais  des  fecrets  don't 
la  connouTance  leur  pourroit:  nuire,  s'ils  venoient  k  etrc 

€us.   "       •  . .-  '.'.'..••      '■'.-.       : .         ■'■  •   ■  '■' 

"  4f.  On  ne  doit  jamais  rien  take  i  fon  ami  des,  chofes 
qu'il  a  intent  de  favoir. 

4<J.  On  ne*  doit  jamais  attendre  qu?il  nous  prie  de  lejfcr? 
vir:  On  doittouiours  le  pre'venir  quand  on  peut.  ^  • 

47.  fti  Tamitiei  ni  V&uour-  "ne  doit  pas  nous  aveugler 
jufqu'a  ne  pas  connoitre  .les  deTauts  de  nos  amis:  On 
ne  doit;  pas  aimer  moins,lqurs  perfonnes,  avec  tous  leur$ 
deTauts :  II  faut  les  diffimuler ,  les  foufFrir ,  pourvu  qu'ils 
fioient •  fupportables ,  &,non  pas  eflentiels ;  car  il  y  en  a 
qui  font  incompatible^, jayeGreflime,  f  amiti£  &  ramour. 

48.  On  ne  doit  jamais  "tromper  un  ennemi  qui  fe  ne  $ 
nous,  &  beaucoup  moms  un  ami;    Ce  feroit  un  facrilege. 
.49.  Je  nefai  s?il  eft  permis  de  trahir  un  ami  pour  le 
fervir  ?  La  queftion  veft  delicate,  &  fi  .Fon  n'eft  sriminel, 
on  eft  du  moins  malheureux  quand  on  y  eft  forc£. 

?o.rAucu»  int&et  ne  doit  pr^valojr  k  l'aspitiii  :0ft  doit 

tout 


I 


5i        SENTIMENS  DE  CHR'lST?iNE 

tout facriner.a fon ami,  excepte*  fon honneur*& fa cbnfcience. 

jri.'Un  ami  ne  doit  rien  exiger  d'injufte,  hiais  quand  il 
1'exigeroit,  on  doit  le  refofer  tout  net*,  fens  renoncer-  i  ra- 
mified; &  liuni  qui  recoit-  ce-  refus  #  en  doit  plus  eftimer 
fon  ami. 

-  Y%.  hi  $vi$nfct  -des-  gens;  croyerit-qu'e  la  grahde  habi- 
let£  confifte  a  £rre  fourbe,  menteur,  me'chant  &  traitre; 
inais  le  coritraire  eft  fi  vfai,  que  la  grande  haMlete"  confifte 
uniquement  a  ne  dire  &  a  ne  fiure  jamais  rien  d'indigne  d'un 
homme  d'honneur.       - 

S3'  La  foi  &  la  parole. des.  Princes  doit  etrer  inviolable: 
"G'eft  Stre  ennemi'defa  gloire  &  de  fon  pfopfe  &' veritable 
fnt&fct;  que  de  fe  perfuader  de  ponyoir  la  viofer:  Les  Prin- 
ces-qui  sen  difpenfent,ne  eonnoiflent  pas  tout  letort  qu'ils 
fe  font  a  eux-memes.  ' 

~~  54.  Plus  un  Prince  eft  grand,  plus  il  doit  etreJ religieux 
obfervateur  de  fa-  parole ;  -mais  ph  ne~<ldit'  rien  prdmettre 
t|ui  ne  fofr  juftei  *  '        •  . 

\'-'SS:'  •  L'impoflRbifitd  dex&uter  une  prbmeffe,  ou  fon  in-* 
juftice  peut  dilpenfer  de  l'accoroplir,  c'eft  en  ces  occafionS 
que  Ton  Yen  peut  difpenfer  fans  ^tre  digne  de;  blame. 

?6.  Hors  de-la,  nul  £nt£r6t»  ni  nul  avantage  ne  doit  ja- 
mais difpenfer  hi  un  Prince,  ni-  un  honnSte-homme  d'accom- 
Slir  fe  jwrple;  &  ii  n'y  en  a  point  qui  puuTe  le  re'compenfer 
e4'avoirenfreinte:  »*  '--'*  *■*•■'. 

S7-.  On  n'eft  pas  obliged  d'qbferver  la  parole  a  ceux  qui 
nans  oht  trahi,'ou  qui  ont  manque  &  la  leur; 

58.  TifiWaioit  tauon  de  dire',  que  tout;  rtomme,  tjuia, 
paflK  l£s  trente  ans*  doit  etre  fon  propre  m<$decin.  ■'•/". 
■■'  S9'  Crtft  tine  grande  foiblefle  que  de  manager  frop4a'4lanJ 
t^;  il  en  faut  jouir  &  la-  mettre  a  toute  £preuvey  fur-tput 
quand  il  eft  queftion  de  faire  fon  devoir. 

60.  La  difficult^  de,  la  Confeffion  ne  confifte  pas,  ^1  mon 
greV'4'  dire  JeHmal  qu'<6n  a  fait,  car  on  ne  doit'pa^  avoir* 
honk  de  I£dire.y  ^uifqu'bn  nVpas  eu  Honte'de  le  feire; 
mafece  qu'iiya  dfe  plus  difficile,  eft  de  nous  repem^rtout? 
db  bon  de  nos  paffioris  &  de  nosplaifirs1,  &  d1^  renoncer  nn- 
ceremerit  &  pour  jamais.  Cependant  Dieu  merite  ft  fort  ce 
grand  fecrifice  de  nous. 

4-i^'H  faxii  fendre  un  cerapte  exad  aux  GonfefTeuri  de 
'-   :-  toutes 


REINEDE    SUEDE.  33 

toutes  flos  penf&s,  paroles  &  anions  criminelles;  le  reftc 
n?eft  pas  de  leur  reflbrt. 

6%.  Quand  un  homme  fe  foumet  pon&uellement  a  la  peni- 
tence qu'un  Confeffeur  lui  impofe,  il  s'acquitte  de  toute 
l'ob&iTance  qu'il  lui  doit:  je  ne  crois  pas  que  la  jurifdiftion 
d'un  Confeffeur  aille  au-dela. 

63.  Les  Princes  fur-tout  doivent  6tre  fort  fur  leurs  gardes; 
on  fe  fert  de  leurs  Confeffeurs  pour  leur  infinuer  bien  des  cho- 
fes  qui  ne  viennent  pas  toujours  de  la  part  de  Dieu.  II  faut 
fouftrir  qu'ils  nous  parlent  avec  liberty  ,  mais  il  ne  faut  pas 
avoir  une  ob&ffance  aveugle  pour  tout  ce  qu'ils  nous  difent; 
&  il  faut  £tretres-perfuade'  que  ce  n'eft  pas  toujours  Dieu 

3ui  Jies  fait  parler,   quelque  faints ,  quelque  reTorm^s  ou 
£tach£s  qu'ils  nous  paroiflent.   Enfin  le  nom  de  Dire&eur 
doitetreinfupportable  a  tout  homme  d'ef{>rit. 

64.  La  raifon,  &  la  vente*  doivent  toujours  perfuader  de 
quelque  part  qu'elles  viennent;  ce  font  les  feuls  Oracles 
par  lefquels  Dieu  nous  parle ;  tout  homme  qui  ne  s'y  rend 
pas,  eft  malheureux  &  lot. 

6f.'U  n'y  a  prefque  point  de  Loix,  ni  de  R£gle  dont  on  ne 
puiffe  fe  difpenfer  fans  etre  criminel  dans  certaines  occaiions. 
Cette  opinion  eft  KAriftipfe,  &  i'y  foufcris. 

66.  Les  fcrupules  font  aes  foibleffes  de  Fame,  dont  il  faut 
fe  gu^rir.  .  .    « 

67.  II  faut  tacher,  tant  qu'on  pent,  de  n'etre  jamais  la  dup- 
pe  de  perfohne;  mais  fur-tout  il  ne  faut  pas  l'etre  des  Bigots. 

68.  II  faut  favoir  toutes  les  malices  des  hommes,  fans  &tre 
malicieux  foi-meme.  v 

69.  C'eft  une  grande  erreur  que  de  juger  des  fentimens 
des  autres  par  les  Hens,  fur-tout  quand  on  les  a  nobles,  ge- 
n£reux  &  grands.  . 

70.  On  ne  doit  jamais  rien  approuver  ni  rejetter  fans  en 
avoir  fait  l'exp£rience. 

71.  On  ne  doit  pas  croke  facilement  tout  ce  qui  tient  du 
merveilleux,  mais  on  ne  doit  pas  auffi  tout  rejetter.  Car  il 
y  en  a  fans-doute,  quoiqu'il  foit  rare;  &  c'eft  une  t£me>i- 
te*  que  de  vouloir  limiter  la  puiffance  de  la  Nature  par  no- 
tre  ignorance. 

7^.  La  Nature ,  les  EtoileS ,  ni  les  Demons ,  n'agiflent  que  par 

les  ordres  de  Dieu,  &  ne  font  que  les  ex£cuteurs  de  fa  voloiue\ 

.  Tme  IV.  [E]  73.  Dc 


34      SENTIMENS  DE  CHRISTINE 

7$.  De  auelque  part  que  nous  viennent  les  biens  &  Ie$ 
maux,  ils  ctecoulent  tous  de k  puiflTaofce  main  de  Dieu,  qui 
eli  eft  l'unique  maitre  &  difpenfateur,  &  qui  nous  les  en- 
voy e  tantot  par  des  canaux  d'or  y  tantdt  par  des  canaux 
de  plomb,  quelquefois  meme  par  des  canaux  empoifonn&: 
il  faut  le  b£nir,  le  louer,  &  le  remercier  de  tout. 

74.  Le  fecret  de  fe  rendre  agreables  les  chofes  les  plus  &- 
cheufes  du  monde,  eft  d'envifager  en  ellesDieu  &  fa  feule 
yolonte\  II  faut  compter  tout  le  refte  pour  rien. 

7?.  II  faut  remercier  Dieu  £galement  &  du  bien  &  du 
Bial;  du  bien »  comme enfant  tres-indignes?  du  mal,  pour 
en  avoir  toujours  moins  que  nous  n'en  mlritons. 

76.  Quand  Dieu  nous  6te  tout,  il  faut  faire  ce  que  f|t  cet 
amant  aAlcibiade9  qui  le  remercia  comme  d'une  faveur  tres- 
grande,  non  feulement  du  peu  qu'il  lui  laifla ,  mais  aulfide 
tout  ce  qu'il  lui  emporta. 

7j.  Commune^nent  on  efthnerexpe*rience,  &  les  veillard* 
$*en  glorifient ;  cependant  j'en  fais  peu  de  cas>  &  je  n'e- 
ftime  que  le  jugement  &  l'efprit. 

78.  Les  affetires  &  les  conjonftures  font  comme  les  vf- 
fages  des  hoeomest  aucun  ne  fe  reffemWe  jamais  en  tout;.  81 
Inexperience  ne  fert  qu'a  faire  des  fames*  ft  Ton  manque  d'ef- 
prit  &  de  jugement. 

79  ►  Tout  le  tems  qui  fe  pafle  entre  Tenfance  &  la  d£creV 
pitude  eft  jeunefie  quand  on  fe  porte  bien. 

80.  II  n'y  a  point  d'autre  jeunefle  que  laparfaitefantl,  & 
ta  vigueur  de  Tame  &  du  corps.  Tout  homme  qui  les  a 
eft  jeune,  quand  il  auroit  cent  ans;  &  celui  a  qui  ces 
qualitds  manquent  eft  vieux,  quand  il  n'auroit  que  dix-huit 
ans. 

8r.  It  n'y  a  que  le  fard  de  la  fortune  &  de  la  fant£  qui 
«mbelliffe  tous  ceux  qui  les  pofl^dent^ 

8x.  La  jeuneffe  eft  encore  un  autre  fard  qui  embellit,  mais 
«lle  n€  fulnt  pas  fans  les  deux  autres. 

83.  Si  nous  nations  pas  ignorans,  nous  ne  feribns  jamais 
ni  vieux,  ni  malades.  Tous  ces  maux  out  leurs  remedes,  mais 
nous  les  ignorons. 

84.  De  tous  les  deTauts  des  hommes,  il  y  en  a  trois  qui 
ne  font  les  plus  infoppor  tables ;  le  blafph&ne,  le  menfonge 
&  rivrognerie :  tout  bomme  qui  ea  eft  coupable,  ne  fauroit 
ctrc  homme  d'honneur..  8f.  II 


REINEDE    SUEDE,  if 

8^.  II  y  a  des  gens  a  qui  les  fecrets  peTeht  autant  qu'un 
fardeau. 

85.  U  faut  &re  perfuade*  que  les  gens  foibles  &  vains  ne 
feufoient  &re  que  rarement  fecrets. 

87.  Les  Jeux  publics  de  cartes,  de  dez,  devroient  etre 
permis  comme  untrafic:  ilfaudroit  cependant  enbannir  les 
tromperics  &  les  blafphdmes,  les  punir  fe>£rement,  &  en 
bien  re'gler  les  heures. 

88.  Si  Ton  ne  gagne  pas  an  jeu ,  on  perd  fon  argent ; 
mais  de  plus  on  y  perd  fon  terns,  qui  eft  une  perte  irrepa- 
rable. 

89.  Ceft  une  grande  folie  que  de  s'expofer  a  perdre  dans 
une  heure,  ce  qui  fuffiroit  a  un  homme  pour  vivre  trois  ou 
quatre  ans. 

90.  Les  Grands  &  les  Riches  ne  devroient  prefque 
jouer  que  pour  enrichir  ceux  qui  en  ont  befoin,  &  le 
jeu  ne  devroit  leur  fervir  qu'a  dtre  libdraux ,  ou  qu'a  &£•> 
guifer  leurs  aumones. 

91.  J'admire  les  Turcs  qui  jouent  toujours  fans  autre  in- 
t£ret  que  celui  de  gagner  la  partie  qu'ils  jouent:  cela  me 
femble  grand  &  beau.     - 

jx.  II  eft  vrai  que  le  plus  grand  mal  du  jeu  eft  la  perte 
du  terns ;  mais  la  plupart  des  hommes  font  faits  de  ma- 
nure, qu'il  eft  impoffible  qu'ils  ne  le  perdent  quand  m£me 
ils  ne  joueroient  jamais;  &  le  jeu,  quand  on  en  bannit  les 
blafphemes  &  les  tromperies,  eft  la  plus  innocente  voye  de 
toutes  celles  qui  font  perdre  le  terns. 

93.  II  en  eft  ae-meme  des  Comedies  &  des  Spectacles :  les 
hommes  ont  befoin  de  relache,  &  ne  peuvent  non  plus 
s'en  paffer  que  de  nourriture,  ni  de  repos.  Les  Come- 
dies pourroient  meme  inftruire ;  elles  devroient  rendre  le 
vice  abominable,  ridicule  &  malheureux,  la  vertu  heureufe 
&  triomphante,  quelque  combattue,  quelque  opprime'e  qu'el- 
le  foit.  Ces  fortes  d'inftru&ions  s'infinuent  agrlablement 
dans  l'efprit,  &  cette  femence  produit  fon  effet  t6t  on 
tard,quoiqu'il  n'y  parohTe  pas. 

94.  Si  les  Comedies  portent  a  Tamour ,  cela  m&me  n'eft 
pas  inutile;  il  ne  faut  que  rendre  le  coeur  humain  fenfible 
&  tendre;  le  refte  Dieu  le  fait  quand  il  veut;  &  tel  hom- 
me eft  forti  plus  amoureux  de  Dieu  d'une  Come'die,  que 

[E  x~]  d'un 


)6       SENTIMENS  DE  CHRISTINE 

d'iin  Sermon.  C'eft  ce  que  les  Bigots  a'entendent  pas,,  ou 
ne  veulent  pas  entendre ;  car  ils  veulent  qu'on  leur  donne 
&  eux  feuls  &  tout  fon  argent  &  toute  fon.  attention. 

95*.  Rien  ne  d^goute  plus  des  plaifirs,  que  les  plaifirs  mo- 
nies ;  &  ce  n'eft  pis  en  vain  que  Dieu  a  meld  les  Opines  aux 
rofes;  c'eft  aim  qu'elles  fe  faflent  fentir. 

96.  La  lefture  des  beaux  Romans  n'eft  pas  fi  inutile 
qu'on  le  croit;  ils  font  le  monde  tel  qu'il  devroit  dtre,  & 
ils  ne  nous  le  repreTentent  pas  tel  qu'il  eft;,  ils  infpirent  des 
fentimens  ge*ne*reux  &  d^goutent  de  tout  ce  qui  eft  contra** 
re  a'  l'honneur,  &  rendent  polis. 

97.  Les  Caroufels,  les  Danfes  &  autres  F&tes  a  cheval 
&  a  pied  ont  le  meme  avantage;  ils  tiennent  lajeunefle  eft 
haleine,  l'obligent  d'employer  vertueufement  le  tems,  coiir 
tribuent  a  la  fant£&Sa  la  vigueur,  donnent  une  dmulation  ver- 
tueufe  entre  eux,  &  les' rendent  capables  detout. 

98.  Les  hommes  quittent  trop  t6t  ces.  fortes  d'exercices* 
on  devroit  les  continuer  tant  que  la  fantd  &  la  vigueur  dure. 

99.  On  vieillit  plus  par  la  faineantife  que  par  l'age. 

100.  11  faut  favoir  tourner  tout  &  la  te'licite'  des  hommes ; 
les  ne'ceffite's  du  corps  comme  les  habits,  le  manger,  le  dor- 
mir,  les  plaifirs,  les  occupations,  les  devoirs  de  la  vie,  tout 
y  doit  contribuerj  &  on  le  pourroit  faire,  ftonrlgloitbien 
le  rang  de  toutes  ces  chofes. 

C  £  N  T  U  R  I  E    IV. 

r 

t.  Ce  qu'on  appelle  luxe  eft  ndceflaire  a  la  R^publique* 
&  pourvu  qu'on  ne  de*robe  -pas,  qu'on  ne  faffe  pas  de  det- 
tes  qu'on  ne  puifle  payer ,  on  pent  y  fournir  fans  fcrupu- 
ie ,  mime  avec  me'rite  ;  puifque  c'eft  une  efpe'ce  d'aumd- 
ne  fecrete  qui  peut  £tre  fort  agre'able  a  Dieu,  quoiqu'elle 
ne  £6it  pas.  agreable  aux  Bigots,  qui  regardent  les  gens  a- 
petit  colet,  comme  les  feuls  arbitres  fouverains  des  bour- 
iesv 

a.  La  propret£,  k negligence,  la  mode,  fur-tout  la  coot- 
modite'  &  l'honnetete',  doivent  s'obferver  dans  les  habits. 

3s  II  y  a  des  gens  aiTez fots  pour ferendre efclaves  & mar- 
tyr* 


RE  1NB   D  E    SUEDE.  37 

tyrs  de leurs  habits  &  des  modes;  &  on  eft  bien  malheureux 
quand  on  n'eft  occupe"  tout  le  tems  de  fa  vie  qu'entre  un 
jniroir  &  un  peigne. 

-  4,  B  ne  faut  pas  qu'un  honn&te-homme  employe  un  tents 
configurable  ni  a  fon  manger,  niafon  ajuftement;  unquart- 
d'heure  fuffit  pour  cela  en  vingt-quatre  heures;  pour  le  re- 
pos,  trois  ou  quatre  heures  peuvent  fuffire  a  un  homme  oc- 
cupy, quelquefois  plus,  quelquefois  inoins,  felon  la  comple- 
xion &  les  affaires. 

5.  Dans  les  F6tes  &ies  Aflembtees  publiques  il  faut  £tre 
quelquefois  magnifique,  mais  toujours  propre  &  d'un  air 
galant. 

6.  On  doit  porter  les  points  &  le  beau  linge ,  le  fating 
les  moires,  le  velours ,  les  riches  brocarts  &  le  pourpre 
m£me  avec  le  mepris  qu'on  auroit  pour  un  fac  de  grofle  toile ; 
quelquefois  ces  fuperbes  habits  incommodent  plus,  &  cou- 
vrent  fouvent  un  coeur  fort  humble  &  penitent;  au-rlieu  que 
ks  haises  &  les  facs  cachent  fouvent  bien  de  l'orgueil  &  de 
la  preTomption. 

7.  L'ext6rieur  des  hommes  nous  impofe  fouvent,  il  ne 
faut  pas  s'y  fieri  Dieu  feul  ne  fe  trompe  jamais. 

8.  On  ne  fauroit  reuflir  en  rien  fans  la  juftice  &  la  for- 
ce ;  U  faut  Tune  &  Tautre  pour  pouffer  tous  les  grands 
ddteins;  mais  les  conjondures  fontauul-  reuffir  fouvent,  06 
k  juftice  &  la  force  e^chouent. 

9.  La  feule  force  reTifte  a  1*  force,  &  la  fortune  en  decide: 
La  force  ne  confifte  pas  dans  le  nombrc,  la  vi&oire  fe  donne 
aux  plus  braves,  ou  aux  plus  heureux. 

iov  Ledeftin,  la  fortune,  le  hazard,  la  viftoire,  ne  font 
que  les  executeurs  de  la  volonte'  de  Dieu,  ou  plutot  fa  vo- 
lonte'  meme ,  qui  regie  &  decide  toutes  chofes :.  rien  ne-- 
peut  &  ne  doit  lui  r^fifter. 

11.  Je  tiens  que  les  Sages  de  TAntiquite*  n'adorbien?  qutmr 
Dieu  tous  toutes  ces  figures  &  fous  tous  ces  noms  diffeVensi' 
Macrobe  prouve  avec  beaucoup  de  favour,  qu'on  n'adoroit 
que  le  Soleil.  11  auroit  mieux  fait  s'il  eut  dit,  que  fous  la  figu- 
re du  Soleil  mSme  on  adoroit.  le  vrai  Dieu,  Auteur  &  Cr^a- 
teur  de;toutes  chofes. 

ix.  L'Education  de  lajeunefle  devroit  etre  un  des  prih- 
cipaux  foins  du  Prince;    de-la  depend   le  bonheur,   la1 

■         LE3I  f&i- 


3S       SENTIMENS  DE  CHRISTINE 

felicite* ,   &  la  gloire  d'un  Etat. 

13.  Rien  n'eft  plus  pernicieux  que  l'oifivet^j  il  vautpref- 
que  mieux  faire  au  mal  que  de  ne  rien  faire  dans  ce  Monde. 

14.  II  ne  faut  pas  croire  que  les  Religieux  &  Religieu- 
fes  foient  des  gens  inutiles  dans  le  Monde,  ils  ont  em- 
braflS  la  plus  noble  de  toutes  les  profeffions.  Leur  oifivete^ 
qui  ne  s'occupe  que  de  Dieu,  eft  digne  d'envie:  on  doit  fai- 
re grande  eftime  de  leur  vocation. 

iy.  Sll  y  en  a  de  medians  parmi  eux,  il  ne  faut  pas  s'en 
Conner;  il  y  en  a  trop  pour  Itre  tous  bons.  U  faut  eftimer 
&  honorer  ceux  qui  font  bons,  &  avoir  piticS  des  autres. 

1 6.  On  devroit  permettre  a  tous  ceux  qui  le  defirent, 
de  forth*  de  Religion,  fans  blefler  ni  leur  honneur  ni  leur 
confcience.  Ce  feroit  l'unique  moyen  de  fanftifer  les  Re- 
ligions &  les  Hommes.  Telle  perfonne  feroit  fainte  fi  el- 
le  £toit  dans  le  Steele ,  qui  ne  fauroit  le  devenir  dans  la 
Religion. 

17.  De  quelque  maniere  qu'on  fe  d^guife  &  qu'on  fe 
change ,  rhomme  porte  par-tout  fes  foibleffes  &  fes  defirs  j 
on  ne  s'en  depouille  pas  pour  changer  de  figure  ni  d'habit ; 
on  eft  toujours  le  meme,  &  fouvent  en  croyant  devenir  meil- 
leur  on  devient  pire. 

18.  On  devroit  tenir  pour  fufpe&es  toutes  les  nouveaut£s  & 
fingularite's,  &  les  bien  examiner  avant  que  de  les  autorifer. 

19.  Les  rigueurs  &  les  reTormes  de  la  primitive  Eglife 
ne  font  plus  de  faifon.  Ceux  qui  font  entet&  de  les  r&ablir 
ne  re'uftiront  jamais,  &  feroient  plus  de  mal  que  de  bien  s'ils 
y  rduffiflbient. 

xo.  Un  Prince  doit  tacher  d'enrichir  tous  fes  Sujets  autant 
qu'ii  eft  poflible;  mais  il  ne  doit  jamais  enrichir  perfonne  af- 
fez,  ni  la  rendre  ft  puuTante ,  qu'elle  puuTe  former  une  re- 
bellion, ou  une  guerre  inteftine. 

xi.  Les  rebellions  s'&eignent  mieux  en  pardonnant  qu'en 
chatiant. 

xx.  Les  gens  qui  n'ont  rien  a  perdre  font  dangereux  dans 
un  Etat,  s'ils  ont  du  coeur:  il  faut  ou  les  employer  ou  les 
perdre:  le  plus  g^nereux,  &  le  plus  fur,  eft  de  les  employer 
pour  les  rendre  contens. 

a 3.  On  doit  foutenir  les  Serviteurs,  les  Miniftres,  quand  ils 
agiffent  felon  les  ordres  qu'on  leur  a  donnes;  mais  quand  ils 

font 


RE  INEDESUEDL  39 

font  des  fpttifes  de  leur  chef,  c*eft  nae  foiMefle  aa  Prince 
de  les  foutenir ;  &  Ton  doit  agir  avec  eux  d'une  maoiere  a  leur 
fcire  connoitre  qu'ils  ne  fauroient  fake  des  fottifes  impu- 
n^ment. 

%+.  Les  preTens  des  Princes  doivent  enrichir , ou  du  moins 
accommoder  les  gens  qui  les  recoivent:  il  eft  presque  hon- 
teux  d'en  faire  d'autres. 

%$.  L'Or,  1' Argent,  les  Pierreries,  &  autres  chofes  pre*- 
cieufes  doivent  entrer  dans  les  preTens  des  Princes  felon  les 
quality  desfperfonnes  a  qui  on  en  fait. 

16.  II  faut  juger  par  foi-meme  des  fervices  &  des  merites 
4es  homines;  leurs  propres  actions  doivent  feules  leur  nui- 
*e,  ou  les  fervir  aupres  des  Princes;  &  Ton  doit  tenir  pour 
fufpeft  &  le  bien  &  le  mal  que  les  Mmiftres  difent  les  uns  des 
autres. 

17.  LesNains,  les  Bouftbns  &  autres  fortes  de  gens  fembla- 
bles,  font  des  oifeaux  de  mauvais  augure  pour  les  gens  d'hon- 
neur,  quand  ils  ont  acces  aupres  des  Princes. 

x8.  Ces  fortes  de  gens  difent  quelquefois  des  veric^s  que 
d'autres  n'ofent  dire ;  msas  on  les  fait  auifi  parler  comme  on 
veut;  &  ce  font  toujours  des  canailles.  .  •     . 

x9-  Le  terns  de  tous  les  homines  eft  pr6cieux>  rnais  celut 
des  Princes  Feftfi  fort,  que  tous  lesmomens  qu'ils  perdent, 
coutent  trop  cher  &  a  eux-memes  &  an  Public. 

30.  II  y  a  des  chofes  qu'il  ne  faut  &  faire  ni  dire  f  id  y  en  a 
qu'il  faut  faire  &  ne  dire  pas;  U  y  «n  a  qu'il  faut  dire  &  ne 
pas  faire ;  il  y  en  a  qu'il  faut  &  dire  &  faire  fans  balancer. 

3 1.  11  feroit  a  fouhaitter  que  les  Princes  s'abfHnuent  entid- 
rement  de  l'amour ,  mais  je  le  crois  presque  impoffible,  & 
je  fuis  perfuad£e  que  cedeiaut  eft  le  moindre  de  tous  ceux 
©a  tembent  les  Princes,  pottrvtt  qu'ils  ne  touchent  pas  aux 
ferames  d'autrui,  &  qu'ils  ne  forcent  iperfonne  a  leur  com* 
plaire.  

3x.  II  faut  pourtant  qu'ils  fe  poffe'dent  aflez  pour  que  le* 
plaifir  de  l'amour  ne  leur  fafle  pas  pexdre  le  terns,  ni  les 
occafions  de  vaquer  a  leur  devoir  *  comme  il  faut. 

33.  Quelque  amoureux  one  foit  ua  Prince,  il  ne  doi« 
jamais  fouffrir  qu'une  Maitrefle  ait  connoiflance  out 
part  *  aux  affaires  ;  il  ne  faut  pas  qu'elle  foit  la  difpenfatrice 
des  charges »  des.  employ »■  ou  des  graces  da  Prince.    Env 

firo 


4o       SENTIMENS  DE  CHRISTINE 

Ai  il  faut  qu'elle  r^gne  -dans  fe  coetir  du  Prince ,  mals  non 
ipas  dans  fon  Etat.     : ' 

34.  Une  Maitreffe  doit  encore  r^gner  dans  les  Bals,  dans 
les  Aflembldes ,  dans  toutes  les  Fetes  de  magnificence  &  de 
galantefie,  ou  fon  re"gne  doit  &tre  borne'. 
• .  }$ .  Un  Prince  qui  eft  marid,  doit  en  ufer  de-mSme  avec  fa 
Femme,  &  le  nom  de  Reine  ne  lui  doit  donner  Hen  de  plus. 
Elle  doit  r£gner  dansle  cceur  duRoi»  partagerfonlit,  majs 
non  pas  fon  Tr6ne.  Elle  doit  lid  tenir  lieu  d'une  Maitreflfe. 
II  n'en  doit  pas  avoir  d'autres  fous  peine  de  fe  rendre  indigne 
de  fa  fortune  &  de  fon  rang. 

36.  La  Loi  Salique  quiexclut  ler  Femmes  duTrdne,  eft 
tres-jufte:  les  Femmes  ne  devroient  jamais  r^gner,  &  s*il  y 
en  a,  ce  dont  ]e  doute,  qui  out  fait  des  merveilles  fur  le 
Trone,  on  ne  doit  pas  compter  la-deflus :  ce  font  des  exem- 
ples  £  rares,  qu'ils  ne  doivent  pas  tirer  a  contequenee.  • 

37.  Le  Sexe  eft  d'un  grand  embarras,  &  un  tres- grand 
obftacle  a' la  vertu  &  au  mexite;  ce  defaut  de  la  nature  eft 
4e  plus' grand  qu'on  puiflfe  avoir;  il  eft  prefque  incorrigi- 
ble, &  peu  de  perfonnes  fe  font  tiroes  avec  honneur  de  cet 
embarras.  ..  •  .    -     ; ; 

38.  Les  vertiis  des  Femmes  font  fi  incompatibles  avec  les 
vertus  &  les  talens  requis  pour  le  Trone,  qu'il  fauf  qu'el- 
les  ne  renoncent  pas  moins  fc  toutes  leUrs  vertus  &  bonnes  qua- 
lity, qu'a  leurs  fbibiefles  &  a  ieurs  deTauts,  fi  elle$;veulent  fe 
rendre  dignes  de  rdgner*.  cela  les  expofe  a  miUe  inconv£- 
niens;  mais  fi  elles  n'y  renoncent  pas,  elles  rehdent  ridk 
cules&  leurs  perfonnes  &  leur  gouvernement. 

39.  Un  Prince  qui  laifle  unPupille,  a  grand  tort  de  don- 
ner la  tut&e  du  Roi  &  du  Royaume  &  fa  Femme;  la  M£- 
re  d'un  Roi  ne  :devroit  avoir  d'autre  emploi  que  celui  de* 
vaquer  a  la  confervation  de  la-  fante  &  de  la  vie » du  Roi 
fon  Fils,  &  Ton  devroit  borner  toute  fon  autorit£  i  cette 
feule  occupation.  Du  refte  elle  ne  doit  avoir  aucune  con- 
hoiflance  des  affaires,  ni  aucun  pouvoir.  II  faudroit  for- 
mer un  Confeil  qui  fit  tout  a  la  plurality  des  voix:  ceCon- 
feil  devroit  avoir  foinde  f Education  du  Prince,"  &  la  j>re-. 
mi^re  chofe  qu'il  faudroit  fsrire,  feroit  de  le*  fSparer  de  fa: 
M£re  pour  lui  ihfpirer  des  fentimens  dignes  de  foil  rang, 
&  lui  apprendre  fon  devoir,  ce  dont  les  Mires  font  incapa- 

bles. 


a  ;•:  J  ft'  ®  1  H}£DE  SUEDE,.;      it 

Wsv  tm  grand'  Roi  en  ufa  ainfi,  &  Ton  s'en  trouva  Wen.  (*> 
40.  On  donne  a  la  plupart  des  Princes  une  fi.mauvaife  €- 
ducat  ion,  qu'ileft  prefque  impoffible  qu'ils  fodcnt  honnetes- 
gens;  &  fi,  malgre  tons  les  foins  qu'on  prend  paur  rendre  les 
Princes  fots,.ils  re^iffiflcnt.  a  devenir  grands  Princes,  ils 
adritent  l'admiration  des  homines,  comme  des  miracles  de 
la  Nature  &de  la  Grace.  ■; 

-  41.  Dieu  fait  quelquefois  ces  miracles',  mais  rarement: 
heureux  le  Peuple  a  qui  Dien  fait  pr^&nt  d'un  Prince  tel  qu'U 
doitetre! 

ijjjx.  Toute  Femme  qui veut fe-divertir, a befoin.d'un rntri ; 
ette  ne  fauroit  s'en  paffer.  .  •«    . 

-.*  4?.  Les  Fernmpsfsne^e  mafient  qub  pourfe  mettre  en  ;li- 
berte,  &  dies  aiment  mieux:  avoir  un  vieux  marl  que  de 
n'en  avoir  pas. 

:  .44.  II  faut  plus  de  cceur  pour  s'expbfer  aux  ttalheurs 
4u  Mariage,  qu'aceux  de  la  Guerre,.  &'j'^inire-le  cou- 
rage de  ton?:  cpvnc  qui  fa  marten*  ?    muic  on   fiiit    c.6  terrK 

ble  cantratt  comme  toutes  les.autreschofes  de  la  vie",  dont 
on  ne  confide*re  prefque  pas  l'importanee,  ni  a  quoi  Tori 
^engage. 

.45-.  Socrate  difoit,  fi  tu  te  maries,  on  que  tu  ne  te  ma* 
lies  pas,  tu  t'en  repentiras.  Moi  je  crois  que  tout  homme: 
quite  marie  *'en  repentira  infailfiblement;  mais  je  ne  vois 
pas  pourquoi  on  le  repentiroit  dene  s'&re  pas  maritSj  j'ea 
puis  juger  par.exp^rience. 

•.  46.  La  reputation, la  crainte  de  devenir  enceintes,  celle  des 
maux  vene'riens  qui  font  fi  horribles,  fi  communs  meme  parmi 
fes  hommes  de  la  plus  grande  quality,  refiennentplus  de  fern- 
mes  dans  l'honnetet^,  quels  crainte  &  l'amour  de  Dieu,  qui 
devroit  remporterjfur  toute  autre  crainte,      '  ' 

47.  J'eftime  fort  tous  ceux  qui  font  chaftes  par  vertu ;  mafe. 
ceux  qui  ne  le  font  que  par  la  froideur  de  leur  temperament, 
ne  font  jamais  bons  a  nen. 

48.  On  doit  uniquement  fair*  le  bien  &  s'ahftenir  dtt 
'  '.  .  .mal 


- N^  ->K- ^k-^ -  >VVX -  W- x  K  -XV  -  \v  -  \v- \V-  V  ,-NV - Xv  -  \V-  -NV .  -  - .  -  \\  ~  \^  -  \v  -  >  -\V  -  N^  -  \s>  - 


*r 


(*)  La'Reine  CMW/wparfe  ici  du  Roi  Ton  fdre,  &  ue  la  nui&e  *u*IL 
ulut  qu'elle  fftt  &ev^e.  .'.:.■'•  .:2.--*:i.;     l.        .    '.  ....  ■■•   . 

TtoeJV*  £F] 


44       SE"NT1MJERS:»!:  CHRISTINE 

£  £  corrige*  d£  fefaHfff  ;£&  d«Baader  des  prices  &  des  forv 
ces  a  Dieu,  fans  lequel  on,ne  fiaroit  fake  rien  de  bien.  . '': 

71.  II  faut  favoir  qu'il  y  a  de  faufles  vertus  dans  le  Mon- 
de: il  yaune  fauffe  piete,  une  faufle  geiierofiti,  une  faufle 
bravoure,  line  faufle  modeftie,  une  faufle  Eloquence,  une 
fauffe  -liberalite*  &c.  IT  faut  avoir.de  Tayerfion  pour  tout  ce 
qui  eft  faux,  le  fuir;  &  il  faut  n'aimer  que  far  veiiti,  &  ta 
vrayevertw. 

71.  B  faut  favoir  fe  fervir  des  Gens  de  Lettres  commie  de. 
Biblioth^ques  vivantes,  les  eftimer,  etre  liberal  envers  eux", 
les  employer,  les  confulter  fur  ce  qu'ilsfavent;  mais  il  faut 
jfctre  perfuad£  que  bors  de-lace  font  pour  l'ordinaire  de.  fort 
p«Uvresfujets  pour  <le  Monde  &  pour  les  Affaires. 

73.  U  n'y  a  point  de  rlgle  fi  generate  qui  ne  foufrre  xmp 
exception:  II  faut  que  le  jugement  r^gle  tout  dans  les  cas 
particuliers. 

74.  La  modeftie  eft  une  des  plus  belles  vertus:  EUe 
li'emp^che  les  homtnesifli  de  fentir ,  nl  de  connokre .  lews 
bonnes  quatttes;  mais  die  rapporte  tout  a  Dieu,  &  }omt 
<fe«:taus  fe$  dons  avec  refpe&  &  reconnoifiance. 

75-.  Tons  les  hommqs  fe  doivent  de  la  iuftice  les  uns  aui 
autres ;  on  la  doit  fur-tout  au  m&ite  &  a  la  yent6:  mais. 
les  Princes,  la  doivent  de  plus  aux  pauvres  &.  aux  riches », 
3Ux  b0ns  &  aux  m&hans. 

7&  Li'.fftririttf.  eft  louabte,  .&  fc  defence  Teft  auflir 
l'une  doit  tempe>er  V autre,  Si  elles  doivent  contribuer  r^* 
ciproquement  a  former  une  parfaice  jufticr,  qui  ne  laifle 
jamais  k.  crime  knpunir  uuusrU  ne  feut:pas  auffi  qu'oi* 


nocenoe  ni  la>_v4rit£,  foient  i*mais  oppnm^es.  Quand  eel* 
-arrive  malgrg  toute  fon  application,  e'eft  unmalhetfr;  mais 
ce:  n'eft  p*s  un  crime  au  Prince,  pourvu  .qn'ii  ait  feit  foa 
4evoir>  &en^Joy^  itout  pp«r  Vejnpecber.    \  -  i 

77.  La  Loi  de  Thtodofe  etpjfc>aufli;JHfte  qtte;iagfe::il;or- 
donn*  de  a'e^^cute?  ja^Ba^,,|a-jiiort  peKfonne  .q^e  t ren- 
te joifts  apres,]la  fentenee 1  ces  prf c«ti9AS  font  neceflkires 
^our.  met^re  h  Gc^fcicnqe  4&  Ifcprce  en.  repos; .  on  pent 


;  HE  I M  E    0E   5UEITE.  ^ 

toujours  ftire  mwirrr: les  gens,  tnais  <m  ne  fturoit  leurwab 
dre.la  vie, 

78.  Les  Charges  de  Judicature  ne  devroieut  jamais  Sere 
venales:  hors  de-la  il  faut  qu'il  y  ea  ait  de  venales  dans  un 

79.  II  ftrat  que  tootes-  chofes  aye**  jeur  prw;  le  m^rite, 
Vinduftrie,  la  aaiflance  &  l'argent  de$  boflMnes  doivent  trou- 
▼er  leur  eroploi  dans  un  Etat*  maisil  faut  que  chaquecho- 
fc  foit  eitim&cequ'eUeVaut. 

80.  Les  riches  dosveat  da  fecours  sux  pauvres,  &  les 
fNWvres  doivent  des  Services  aux  riqhes.  Tout  doit  con- 
tribuer  a  la  grandeur,  a.  la  f41icite%  &a  la  gloire  de  i'Etaf 
&  da  Prince*  qui  doit  h  juftice,  &  la  fume*  a  tout  le* 
monde, .  . 

81.  Un  Prince  doit  (avoir  duTinmler,  nou  pus  par  crain- 
te,  mais  par  prudence.  II  faut  tacher.de  fa  voir  tout,  mais- 
3  ne  faut  pas  toujours  t^moigner  qn'on Je  fache.   . 

•..    %%\>  Cevx:  qui  pr^tendent  a.  la  Mpnarchie  univerfefle,  ne 
confiderent  pas  llmpoffibilite  de  leur  deffein.    C'eft  une  fo- 
•Iie  phis  grande  quVrt  ne  penfe  d"y  pretendre ;   &  s'ils  n'e"- 
todent  aveugils  par.  leur  ambition-,  ils  ne  fe  flatteroient  ja« 
mais  d'une  telle  chime>e.    il  faut  tant,  &  de  fi  grandes 
-qualifies  poor  y.parvenir,  qu'il  eitnrcfaue  impoffibJe  deles 
trouver  dans  tm!  fail  homm^   La  Maifen  Ottom^ote  qui  y 
a  tTaimlleVddpuie)  quatre  fitfoles^n'en  a  pu  venuj  encore  a 
-bout,  apres  avoir  produit  taut  de  grands  Pu^es,  qui  tons 
y  out  apport£  leurs  fains  &  leur  travaux;  mais  dans  notte 
Jecle  le  monde  eft  diipoft  de  mam-ire  que  la  chpfe  eft  en- 
ttercfneat  imgfoifible.  :  >     i,  :i,j  , 

-:  Zi*  Si.CSfcr,  AtotatdrtUf.  C^f**.r&ffiient, autrefois  \  fe 
*endfeuMaitres  d'uncr  partie  du  Motfdev  c'eft  parce  qu'il* 
Xfoieat  toutes  les  quautls  n6qeffaire$>pour  cela,  &  que  le 
•Monde  e'toit  alors  tre9-difl£rent  de  notre  S&cle.  Je  fuis 
•Mrfuade'  qu'a-pri&nt  avec.fioutes.le*  grander  quality  &  1* 
•bonne  fortune  onn'y  rriufEroit  paa.  ,-,  .,«*  :,  i:  . 
:  84,  Quand  on  oonfid^re  que  ces  grands,  horames  eftjrveV 
m,  &  font .  mom  vftns  que  lew  gland*  mt®i  fpieflt  coUr 
tm  de  la  ^entidme  wrtie  4*jM«ide„  •  &  qu'ils  ont  dt<l 
iaoonnut  a  tout  le  t«tter  qu'on  ^  ignore qu'ils  <2toi$nt  nes*, 
que  a&ae  ee«e  partie  du  Monde  qui  ies.*jepr4n\M,:l#;  a 
La;..,  •      '  [F  3]  '  ©ublies 


SEtfTIMkNS  DE  CHRISTINE 

fage.  'lis  etoient  auffi  grands  ap£ Alexandre ,  maisi&£  pof- 
igdoient  mieux.  Tsmrlim^  Akumfir  ettgent  auffi  grands, 
que  tons  ces  gens-la ,  mais  Ahhmjir  empfoyoit  trop  de  terns 
a  des  bagatelles,  qui  font  indignes  d'un  Prince.  On  lit,  avec 
plaifir  &  grand  profit,  les  belles  Ties  de  ces  grands  homines. 

91.  Le  traitement  que  TatnerUn  fit  a  Bajazet,  n'&oit  pas 
digue  de  fes  autresgrandes  a&octs;  Sl  ji  trouve  qnelque  cno- 
fe  de  fi  barbare,  que  je  ne  voudrois  pas  de  toutefa  fortune 
au  prix  dune  telle  a&ion.  .  ... 

91.  Parmiles  Chretiens,  Confiantin  le  Grand  eft  un  Prince 
dHm  £rand  nitrite,  &  Th&defcle  Granixhienia&M  fon  ftu> 
nom,  auffi -bien  que  Charted  Magne,  La  lecrure  de  paneil- 
fes  vies  eleve  Tame,  &  lui  inspire  des  fenttmeris  nobles  & 
grands:  elles  devroient  £tre  femil&res  aux  Princes*  St  a  tons 
ks  honnetes-gens.  ■.,...; 

93-  Je  ne  faurois  pardonner  a  rEmperear  Augufte  d'avoir 
facrifi^  Cicero*  comme  il  fit  a  fa  grandeur ,  avec  Tesf  autres  il- 
kiftres  vidimes  qu'oa  immola  alors  au  Txiumvirat ,  &  qui  fonts 
voir  les  faiielb^  efiets  que-prodoit  rambititorL  .'. 

94.  L'ac¥ott"de  Sextei  tpmptc  itcdt  tout* a -fait  he'roi- 
que;  elle  vaut  mienx.que  la  bonne  fortune  4e  fon  P&e,  & 
par  cette  feule  action  U  amieux  meriti  que  lui  le  furoom  de 
Grand,  •■  :  :•  :  .  •:.\v/--  .'  .  ,  ■ ;  ,.-.,  ■;-:.-.-.  r.  ;  •  •  '  - 
<  9f.  Je  Ms per&adeviipfe  i'liifltoire  de  Tomstls  eft  une  fa* 
ble,  &)e<;K>is<nie  Qrweft  rnor t  dans  fori  Jk,  combte  d'an- 
nees  &  de  gloire,;  de.la  tnaniere  que  Xtnopbon  raconte  fa 
mort  $  &  quand  m£mece  Roman  de  Tomiris  feroit  vrai ,  je  ne 
vois  pas  pourquoi  une  action  fi  barbare  auroit  acquis  tant  de, 
reputation  a  une  fernme,  de  qui  Ton  ne  fait  rien  que  cette  4e^ 
tenable  aerion  de  vengeance,  qni  devrodt  rendre  fa  mftnoire 
abominable  &  odieufe  i  toutelapofteriti:  on  doitrefpecfer 
le  merite  dans  fes  ennehns  memfis,  vifs  ou  raorts. 
•  96.  Le  metier  de  Conque'raht  feroit  le  plus  beau  de.  tons 
les  metiers,  s'il  ne  contort  pas  trop  cher  a  tant  de  mameu- 
leax. 

.'  97.  La  g£nlrofitl>la  Kbenditi, &  la  magnificence  charment 
tout  lemonde;  tout  homme  qui  les  poflfcde  ne  peut  prefque 
pas  manquer  de  faire  fortune  tot  ou  card ;  car  rout  le  monde 
confidere  ces  gens  comme  des  biens-  publics,  a  la  fortune- de£ 
qi^chaduicft  iat&eflfc.  .  .  •   .  l-J.--  ^_ 

■'-'  ~  ■  98.  LIE- 


REINEDESUEDE.  49 

98.  L'Economie  eft  n&effaire,  il  en  faut  avoir,  mais  il 
fautqu'ellefoit  noble,  &  non  fordide. 

99.  II  y  a  des  depenfes  qui  femblent  &re  des  profufions,  & 
qui  ne  font  en  effet  au'une  veritable  Economie;  il  y  en  ad'au- 
tres,  qui  font  des  uiures  fines;  ilne  faut  jamais  lesplaindre; 
il  y  faut  fournir  gayement,  &  e'eft  l'Economie  des  Princes. 

100.  Les  vieux  ferviteurs  deviennent  prefque  Maitres,  £ 
on  n'y  prend  garde. 

CENTURIE    V. 

x.  Les  Serviteurs  font  comme  les  balais,  ils  fervent  bien 
tant  qu'ils  font  nouveaux;  mais  il  ne  faut  pourtant  pas  les  trai- 
cer  comme  les  balais, au  contraire  il  faut  les  bien  r£compenfer, 
&  ne  les  changer  que  quand  ils  nous  y  forcent  par  ieur  infi- 
deUite*  &  leurs  mauvais  comportemens. 

2.  Le  changement  eft  un  remade  a  bien  des  maux  de  la 
vie.  ' 

3.  Le  plus  grand  tourment  de  l'Enfer  apres  la  privation  de 
Dieu  eft  le  defefpoir  d'en  fortir. 

4.  Le  plus  grand  plaifir  que  l'argent  donne  eft  celui,  de  le 
d^penfer. 

f.  L'argent  des  Avares  fait  rire  les  heritiers. 

6.  La  confeience  nous  empeche  d'etre  nos  premiers  flat- 
teurs;  quelque  foin  qu'on  prenne  de  ne  la  point  £couter,  el- 
le  nous  parle  pourtant  aftez  haut  pour  fe  faire  entendre  malgre* 
nous:  on  eft  toujours  tel  qu'on  paroit  a  foi-meme,  mais  on 
n'eft  pas  toujours  ce  qu'on  veut  paroitre  aux  autres. 

7.  Aimer  fes  enfans,  neveux  &  autres  parens  d'un  amour 
injufte  &  defordonn^,  eft  la  plus  grande'de  toutes  les  foiblef- 
fes ;  cependant  on  voit  meme  les  grands  hommes  ft  fujets  a  ce 
deTaut,  qu'on  a  raifon  de  s'en  Itonner.  L'idee  d'une  faufle 
immortality,  qui  les  pr^occupe  pour  leurs  noms  &leur  maifon, 
produit  cet  Strange  effet,  qu'ils  aiment  quelquefois  de  mal- 
honnetes  gens ,  uniquement  parce  qu'ils  s'appellent  comme 
eux;  leurs  ddfauts  parohTent  des  vertus;  ils  admirent  toutes 
les  fottifes  qu'ils  difent  &  qu'ils  font.  Ce  qu'il  y  a  presque 
d'infupportable ,  eft  qu'ils  aiment  fouvent  en  eux  leurs  plus 

Tom  IV.  ^  [G]  grands 


jo       SENTIMENS  DE  CHRISTINE 

grands  ennemis  fans  les  connoitre,  &  fans  que  l'obelflatice 
a  Dieu  y  .entre  pour  rien. 

E.  Mais  le  plus  Strange  effet  que  produit  cet  amour,  eft 
&  voir  qu'il  6touffe  la  jaloufie  du  commandement  fi  naturel- 
le  &  tous  les  hommes.  On  voit  les  Rois  jaloux,  avec  rai- 
fon,  de  leurs  Frfres,  de  leurs  Fils,  de  leurs  Neveux&  de 
leurs  Succeffeurs.  Cependant  tant  de  Tapes  ont  fouffert  que 
leurs  Neveux  les  ayent  d^pouilie"  de  toutc]leur  autorit£,  fens 
que  les  mfcmes  Tapes  fe  foient  jamais  ni  plaints  ni  veng£s 
d'eux.  Cela  femble  incomprehenfible ;  on  ne  pent  gulre 
Fattribuer  qu'a  leur  age  avance\ 

9.  On  fait  les  Tapes  a  un  age  fi  avance"  &  fi  caduc,  qu'ils 
ne  font  plus  bons  a  rien.  Cependant  ce  terrible  Pofte  ne 
devroit  etre  rempli  que  par  des  fujets  en  pleine  vigueur  d'a- 
me  8c  de  corps. 

xo.  C'eft  une  grande  foiblefle  aux  Princes,  que  de  n'ofer  fe 
d£faire  de  ceux  qui  les  fervent  mal,  fous'pr&exte  de  ne  point 
caufer  de  trouble  dans  leurs  Maifons.  Tout  homme  qui 
fe  croit  infaillible,  eft  un  fot;  mais  un  homme  quin'ofefe 
corriger  de  fes  fautes,  par  la  crainte  de  les  avouer,  eft  en- 
core phis  ridicule. 

xi.  Cependant  il  fuffit  qu'on  dife  des  fottifes  d'un  ton 
magiftral  pour  etre  applaudi  &  admire"  de  ceux  qui  font 
affez  fots  pour  n'ofer  trouver  du  ridicule  en  ceux  qu'ils  doi* 
vent  refpefter. 

i2.  La  fobridte*  eft  une  vertu  fi  neceflaire  4  on  honnete- 
homme,  qu'il  ne  peut  presque  etre  tel  fans  la  pof&der.  On 
ne  fauroit  etre  fage ,  fans  Itre  fobre.  La  fobrie'te'  contri- 
bue  a  la  fant£  de  Tame  &  du  corps.  II  ne  faut  manger  que 
pour  vivre,  mais  il  ne  faut  pas  vivre  pour  manger. 

15.  Rien  n'eft  plus  beau,  ni  plus  honnete  que  d'ufer  da 
vin  avec  la  derniere  retenue:  mais  tout  homme  qui  peut 
s'en  pafler  entitlement ,  fait  mieux  de  s'en  abftenir  tout-a* 
fait.  Les  lures  ont  fait  de  cette  abftinence  un  Point  de 
leur  Religion  &  de  leur  Politique,  &  ont  tres-bien  fait. 

14.  On  doit  etre  civil  avec  difcernement.  Cette  qualite* 
eft  n&effaire  quand  on  vit  dans  le  grand  monde. 

if.  On  doit  avoir  de  l'honnetetd  pour  tout  le  monde » 
mais  on  ne  dolt  pas  rendre  plus  d'homneur  aux  gens  qu'ils 
tCen  meritent,  ou  a  peu  pre* 

16.  La 


R  E  I  N-E    D  E    S  U  E  D  E.  -  st 

.   16.  La  Civilite*  &  la  Bonte"   fieent  bien  aux  Grands. 

17.  Peu  importe  comment  on  nalt,  mais  il  importe  fort 
comment  on  meurt. 

18.  La  noble  &  la  grande  naiffance  eft  un  fort  petit  re- 
lief pour  ceux  qui  n'ont  rien  de  plus.  On  doit  eitimer  les 
gens  felon  leur  mente,  &  non  felon  leur  naiffance. 

19.  La  noble  &  la  grande  naiffance  confide  dans  Tame  8c 
dans  le  cceur.  Quarid  ils  font  grands  &  nobles,  tout  y  r6- 
pond.  II  y  a  des  Payfans  qui  naiifent  Princes ,  &  des  Rois 
tjui  naiffcnt  Payfans ;  &  il  y  a  une  canaille  de  Rois  comme 
il  y  en  a  une  de  Faquins. 

xp.  Quand  la  fortune  eleve  les  gens  de  baffe  naiffance  , 
d'ordinaire  ils  craignent  de  fe  familiarifer  avec  leurs  inf£- 
rieurs,  &  de  leur  etre  civils;  leur  rang  leur  eft  Stranger, 
lis  croiroient  s'abaiffer,  &  faire  rcffouvenir  de  leur  premier 
£tat,  s'ils  ne  fe  foutenoient  par  l'orgueil;  cependant  le  con- 
traire  arriveroit. 

xi.  Plus  on  eft  grand ,  plus  on  peut  dtre  civil  de  bonne 

Srace.  La  civilite*  61e>e  au-lieu  d'abaiffer.    C'eft  une  efpdce 
'orgueil  noble  qui  fe  de*guife. 

xx.  La  civility  n'eft  pas  une  vertu,  ni  un  mlrite;  mais  elle 
orne  ft  fort  la  vertu  &  le  mente ,  qu'ils  ne  fauroient  s'en 
paffer. 

X3.  II  ne  faut  jamais  fe  laiffer  vaincre  par  l'orgueil,  ou  par 
la  civilite* ;  on  doit  tout  rendre  avec  ufure. 

X4.  Dans  la  bonne  fortune  il  faut  etre  civil  &  honnete; 
dans  la  mauvaife  il  faut  £tre  orgueilleux  &  fier. 

xf.  On  doit  du  refpeft  &  de  la  v£n£ration  aux  Sup&ieurs, 
aux  Igaux  de  l'honnetete*  &  de  la  civility ,  aux  infeneurs 
de  la  bont^  &  de  la  compaffion ,  s'ils  en  font  dignes ;  8c 
s'ils  ne  le  font  pas ,  on  doit  au  moins  de  la  charite*  a  tout 
le  monde. 

3.6.  L'Oracle  de  <Delpbe$  qui  difoit ,  Connois-toi  toi-mi- 
me9  dont  on  a  voulu  faire  la  fource  de  la  fageffe  bu- 
maine ,  eft  plutdt  celle  de  fa  mifere.  C'eft  avec  une  voir 
imperative  que  cet  Oracle  fut  prononce* ;  car  le  Dieu  de 
la  Vente' ,  repreTente*  par  le  Soleil  ou  par  Apulkn ,  nous 
impofa  en  naiflant  cette  fatale  nlceftite'  de  nous  connoi- 
tre  nous-memes,  non  pour  nous  rendre  plus  fages,  mais 
pour  nous  rendre  plus  malheureux.  On  ne  peut  s'em- 
■  [Gx]  p*- 


S*       SENTIMENS  DE  CHRISTINE 

pecher  de  fe  connoitre,   ni  d'etre  malheureux  en  fe  con- 
nouTant. 

47.  LTiomme  eft  rai    abyme  de  miferes  &  d'ignorance t 

il'ne  connoit  rii  fon  corps,  ni  fon  arae ;  cependant  il  fait  qu'il 

eft  un  vrai  n£ant.  anime  ,  &  cette  connoiiiance  ne  fert  qu'a 

le  rendre  plutdt  malheureux  que  foge  ?  car  la  Philofophie  ne 

Ie  change,  ni  ne  le  corrige  pas. 

28.  La  plus  grande  de  toutes  les  Sciences ,  eft  cefle  de 
favoir  hien  vivre  &  bien  mourir ;  toutes  les  autres  font 
inutiles,  fi  elles  n'y  contribuent. 

29.  La  moderation  eft  n£ceflaire  dans  les  Sciences  comme 
dans  toutes  les  autres  chofes ;  il  faut  s'y  attacher  avec  mefure. 
Ceux  qui  s'y  aftachent ,  en  font  accabtes  ;  &  au-lieU  de  fe 
rendre  plus  habiles,  ils  deviennent  plus  ftupides  &  plus  fots. 

30.  Le  plus  grand  profit  qu'on  tire  de  FEtude  &  des 
Sciences ,  confifte  a  fe  mettre  en  £tat  de  ne  rien  admirer 
&  de  ne.  s'e*tonner  de  rien. 

31.  Ce  Satyre  cru'un  Roi  de  Lydie  tint  enchain^  jufqu'fc 
ce  qu'il  lui  eut  dit  ce  qui  faifoit  le  comble  du  bonheur  hu- 
main ,  lui  d^clara  avec  raifon ,  que  le  plus  grand  bonheur 
etoit  de  ne  pas  naitre;  &  te  fecond  apres  celui-la,  de  mou- 
rir auflitdt  apres  avoir  vu  le  jour. 

3x.  Seneqxe  eft  perfuad£  que  fi  on  confultoit  les  hommes 
fur  leur  fort  a  l'entr^e  de  la  vie ,  perfonne  n'en  voudroit, 
&  qu'on  n'auroit  pas  moins  ;de  repugnance  fr  entrer ,  que 
tons  les  hommes  en  ont  pour  en  fortir.  Cependant  nous 
fommes  mieux  inftruits  ;  car  nous  favons  que  1'exiftence  & 
la  vie  font  un  bien  dont  il  faut  remercier  i'Auteur. 

33.  Ceux  qui  fe  font  donne'  la  mort,  6toient  enters  d'tr- 
ne  faufle  gloire.  Car  enfin ,  que  la  vie  foit  un  bien ,  01* 
qu'elle  foit  un  mal,  nous  y  fommes  condamnes  par  une  fou- 
veraine  juftice  &  bontd,  qui  ne  peut,  ni  ne  veut  nous  faire 
tort.  II  faut  done  fouffrir  avec  rdfignation  la  vie ,  &  en 
jouir  avec  reconnoiflance. 

34.  CatoH  &  Brutus,  enters  de  la  double  chime're  de  leur 
Kbert£,  fe  tuent.  Quelle  et range  fagefle!  &  quel  plus  fu-C 
nefte  efFet  pouvoit  produire  la  folie?  N'auroient-ils  pas  mieux 
f$it  de  fouffrir  la  domination  de  CJ/ar,  apres  avoir  fait  inutile- 
ment  tous.  leur s  efforts  pour  s'y  oppofer  ?  Caton  naourut  craa- 
quille  fans;  fe  plaindre  de  rien.    Brwtm  plus:  •hagrin  s-'en; 

^  prend 


R  E  I  N  E    D  E    S  U  E  D  E/  r* 

prend;  &  la  Vertu ,  &  lui  feproche  qu'eile  n'eft'q^un'ftut 
*>rillant,  im  fantome  >  un  vairi  nom:  il  avoir  raifon>  cat  leuir 
vertn  6toit  de  cette  efp£ce. 

35*.  Epifttte  plus  fage,  tl6  dans  l'efclavage,  s*y  conferva 
&  s'y  rendit  fi  illuftre  ,  qu'il  a  rendu  fes  fers  plus  glorieux 
que  des  Rois  n'ont  rendu  leurs  Sceptres.  Cependant  on  ne 
peut  lui  pardonner  la  patience  qu'il  eut  avec  fon  brutal  de 
Maitre ,  qui  pour  fe  aivertir  lui  rompit  une  jambe.  Pour 
inoi  je  lui  aurois  cafle  la  tete  &  la  barbe  de  la  Philofophie. 

36.  Faut-il  enfin  acheter  fi  cher  un  peu  de  reputation, 
gloire  imaginaire  qui  s^vanouit  comme  un  fonge  ?*  Cepen- 
dant il  faut  avouer  que  les  grands  hommes  font  k  plaindre 
d'avoir  eu  des  fentimens  fi  grands  pour  fi  peu  de  chofe. 

37.  Qu'auroient-ils  fait ,  fi  la  v6rit£  les  eut  £clair£s  comme 
nous,  s'ils  euflent  pu  fe  flatter  d'un  efpoir  aufli  glorieux  que 
le  ndtre,  &  s'ils  euflent  pu  fe  perfuader  qu'U  y  avoit  quel- 
que  chofe  de  plus  grand  que  le  Monde  entier  %  qui  les  at- 
tendoit  apr£s  cette  vie? 

38.  Toutes  ces  chim£res  de  la  Patrie,  de  la  liberty,  dela 
gloire,  de  la  fortune  &  de  Fambition,  oni  ont  fait  faire  de 
fi  belies  &  de  fi  grandes  chofes  &  tant  de  grands  hommes » 
ne  font  en  effet  que  des  fonges  d'hommes  qui  veilknt. 

39.  II  faut  plus  craindre  le  plus  petit  p£chd  que  la  mort„ 

40.  Je  crois  que  ces  fentimens  font  tous  juftes,  g£n£reux 
&  raifonnables ;  mais  pour  les  mettre  en  pratique  r  il  faut  de* 
mander  &  Dieu  la  grace  &  la  force  dans  les  occafions  j  & 
j'ofe  afliirer  qu'on.  ne  ferepentira  jamais  deles  avoir  fui  vis. 

41.  Notre  veritable  gloire  &  notre  f&iciti  ne  dependent  que 
du  dernier  moment  de  notre  vie ;  tout  le  refte  pafle  comme 
une  fum^e ,  qui  s'^vanouit ,  &  que  le  vent  emporte :  mais 
c'eft  dans  ce  dernier ,  heureux  ou  terrible  moment ,  que 
Dieu  nous  fera  connoitre  ce  que  nous  fommes  &  ce  que 
nous  ferons  pour  l'&ernitd  k  la  vue  de  tout  l'Univers,,  &  de 
Dieu  m£me. 

4x.  Ce  Monde  eft  un  grand  &  magnifique  Temple  y  dont 
k  Terre,  ou  nous  fommes,  eft  le  fuperbe  Autel.  Dieu  pour 
fa  gloire  tira  du  n£ant  cette  beUe  &  grande  Machine,  mais. 
£1  veut  que  tout  y  retourne.  Soumettons-nous  k  fes  ker- 
nels d^crets ,.  &  foyons  bien  perfuades  qu'ilj  eft  jufte  que 
toutes  chofes  periflent  pour  la  gloire  de  w  grandeur  „,comH 

LG  al  n* 


Si       SENTIMENS  DE  CHRISTINE,  &c. 

me  tout  ne  fubfifte  que  pour  la  gloire  de  fa  fonte* ;  qu'il 
n'y  a  jpas  de  jour  que  la  Nature  ne  doive  rendre  hommagc 
a.  fon  Auteur  par  des  millions  de  vi&imes ,  que  le  terns  & 
la  mort  immolent  tous  les  momens  a  cet  Etre  infini  &  in- 
compr£henfible,  qui  feul  eft,  &  feul  doit  etre.  Quandno 
tre  tour  arrivera ,  adorons  avec  une  parfaite  reTignation  cet 
Etre  infini,  &  ne  craignons  pas  de  mourir,  puisque  Dieu  eft 
bon.  Vivons  cependant  d'une  manure  &  pouvoir  efp^rer 
avec  confiance  un  Itat  heureux  apres  la  mort.  LauTons  i 
lui  feul  le  foin  de  notre  deftin^e;  &  puisque  Dieu  eft  Dieu, 
&lefera£ternellement,  jettons-nous  entre  fes  bras,  &n'ef- 
p&ons  que  de  lui  feul  l'heureufe  &  glorieufe  (kernite'  qu'il 
nous  a  m&itee  par  lui-meme. 


TA- 


T     A     B     t    E 

D  E  S 

MATIERES 


Contenues  dans  Ies  III.  &  IV.  Tomes  de  ces  M^moires. 

Le  Cbijre  Roman  indique  le  Tome  &  TJrabt  la  page.    Lorfque  cefauci  eftfiul, 
il  indique  le  Teste.    S'il  eft  fuivi  d'une  a.  il  indique  les  Notes  de  la  mime  page  f 

$u  les  Citations. 


A. 


ABraxas,  forte  <fe  pierres  ttllsinairfqaea.  IV. 
*73 

Academic  des  Belles -Lettres  de  Paris  au  fujet 
de  la  lettre  que  Chriftine  lui  e'crivit.  IV.  25ft 

Acadcmia  del  Qmento,  que  Chriftine  avoir  en- 
couraged. IV.  254. 

Academic  des  Belles -Lettre*  de  Chriftine  a 
Stockholm.  IV.  233 

Acadcmia  dello  SpirUo  Santo  it  Ferrare.     IV.  27 

Academic  de  Mijli  dont  elle  accepte  la  protec- 
tion. ibi± 

Academic  de  F^raKto  (Confutations  de  l1)  IV. 

28  &c 

Academic  Clementine  k  Rome,  IV.  28,  32.  &c. 
Membres  de  1'Acad.  de  YArcadi.        IV.  31 

Academic  de  I'lmperatrice  Leonore,  IV.  47.  Le 
College  Clementin,  la  meilleure  Ecole  alors 
pour  T'exlucation  de  la  jeuneffe.  IV.  61 

Aaamie  (Commiffairede  Cbriftine  en  Suede.)  11 
n'jr  avanga  pas  les  affaires  de  la  Reine.  III. 

2<5s*  »7<5.  301-  3X6*  &C- 

Adam  (Carlo  Phtf.)  Lettres  de  foveur  de 
Cbriftine  pour  lui.  IV*  79 

Adda  (Nonce  Apoftol.)  Cbriftine  intercede 
pour  lui  aupresdu  RoiGuillaume  III.  IV.  157 

Adelkrans  (  Surintendam  des  B&timens  de  Su£- 
de.)  V.  la  Preface,  III.  21 

Adclpbc  Jean  Prince  Palatin.  Cbriftine  lui 
recomtnande  un  bon  Gouverneur.  IV.  2x5. 
Elle  lui  *crit  une  belle  lettre.  ibid.  El- 
ite. Favoit  difpofe*  i  commuaier  avec  elle. 

IV.  2ld 

Miles  (Pierfe)  Son  Mufeuia  Antiquarnim  Idei- 
fonfiaev  IV.  273.  n. 

Aguilar  (Doft.  Alorrfo  d*)  libera  (feMnquifitioa 
par  Pinterceffion  de  Chriftine;  IV.  14 

Aberbieim  (Samuel)  Cosfeiller  de  la  Chancell. 
.  d&Su&te.  Deux  lettres  de  Theod*Ryckius  £ 


ce  Confeitter.  IV.  2410  &  Append. N.  XXII.  (8) 

Albani  (le  Cardinal  Alexandre).  Permet  gra- 
cieufement  de  faire  copier  nombre  de  Ma~ 
nufcrits  intereflans  au  fujet  de  la  vie  de 
Chriftine.  Voyez  la  Prifacc.  III.  La  D£- 
dicace  que  l'Auteur  lui  adrefle.  ibid* 

Albani  (le  Cardinal)  s'interefie  ea  16&7.  pour 
quelques  Suedott.  III.  461 

Alembert  (Mr.  d')  Membre  de  TAcademie  des* 
Sciences  de  Paris  ,  reftifie*  en  ce  qju'H  avan- 
ce  contre  la  Reine  Chriftine  111.  57.  ft.  IV* 
1X2.  n.  170.  n.  de  Guftave  Adolphe  IV.  arc  i. 
Refute  en  ce  qu'il  a  debite*  dans  fes  r$- 
flexions  &  anecdotes  de  Chriftine.  Voyez; 
la  lettre  IMeffus,  a  Mr.  G.  dans  I9 Append.  N. 
LI.  il  rend  peu  de  juftice  aux  Savaos  des  au~ 
trcs  nations  r  ibid,  il  eft  moins  wifonnable? 
en  vers  la  Suede  que  Defcartes.  ibid,  il 
defend  les  perforations  en  France  par  des> 
faifons  fort  foibles,  ibid,  deTaut  de  (ens  dan* 
le  caralhSre  qu'il  fait  de  Chriftine.  ibid. 

Alexandre  le  grand.  Ariftote  lui  reproche  de  n'a- 
voii*  rieadir  de  lui.  IV.  25.  HOros  quireflenv 
blent  plut6t  d  Bucephale  qu'd  Alexandre ,  IV.- 
45.  Difcours  fur  la  grandeur  de  Diogene  &  d* A- 
texandre,  ibid.  Ses  deTauts,  felon  Cbriftine.. 
V.  fes  Sentimens  Cent.  IV.  num.  87.  &c.  Sur 
ce  qu'il  fe  doonoit  pour  fils  de  Jupiter ,  ibial 

num.  Bp 

Alexandre  VIL  V.  Cbigi.  Chriftine  lui  donne* 
de  grands  Ologes.  111.  296.  Sa  negotiation  £ 
la  Cour  de  Suede,  111.  43**  &c.  Reflexion* 
MdefTus,  III.  445.  &c  L'^tat  des  Etats  Ec- 
ettfiaftiques  du  terns  de  fon  regne,  III.  2591  && 
tf  Append.  XXXII.  Ses  Pawns  caufe  de  to 
querelle  avec  Louis  XIV.  ifcX 

Alibert  (Comte  d")  Secretaire  tfAmbudade  de 
Chriftine,    S'il  a  drelK  1'^baucte  de  rBiftoi- 


•TABLf    DE^MATIERE^S. 


re  de  Chriftine.  ITI.  181.  II  devoit  rinftrui. 
re  detout  ce  qui  fe  paflbit  i  Rome  111.  303. 
Lettre  que  Chriftine  lui  exrit.  III.  284.  303. 
11  devoit  fournir  a  la  Reine  des  livres ,  des 
modes  &  des  nouvelles  K        IV.  17 

Allatius  (Leo)  Auteur,  defendant  le  Concile 
de  Florence.  V.  V Append.  N.  XII. 

Allemagne.  Les  Princes  Proteftans  inviterentGu- 
lltve-Adolphe  a  leur  fecours.  III.  14.  &  ».  & 
IV.  243.  &c.  249.  Ce  fecours  coftta  £  Guft. 
Adolpbe  au-dela  de  40  tonnes  d'Or.  IV.  16.  & 
18.  ft.  Reproches  de  Guft.  Adolphe  fur  les  con- 
cuffions  des  Officiers  Allemands ,  JV.  94.  n. 
Les  Generaux  Allemands  fe  foumettent  i 
Chriftine,  encore  enfant  IV.  32.  83.  n.  igu 
Les  Allemands  invites  pour  s'interefler  aux 
Compagnies  des  Indes  de  Suede,  IV.  38. 
Les  Allemands  veuient  fe  defaire  de  la  di- 
rection des  Su^dois,  IV.  75.  &  n.  78. 82.  &c.  . 
Oxenftierna  dirige  les  affaires  a  i'aflembtee  des 
Proteftans  a  Heilbron ,  IV.  83.  &c.  11  regie  les 
Confiftoixes  a  Magdebourg  &  a  Halberftad , 
IV.  127.  &  ».  Le  TraitS  de  paix  de  Weftpha- 
He  bien  difficile,  IV.  160.  &c.  L'affemblee  d*G- 

•  xenftierna  a  Heidelberg ,  a  Francfort  &  a 
Halberftad  pour  la  paix ,  IV.  98. 104. 112. 126. 
Le  Confeil  de  Saxe  caufe  les  malheurs 
d'Allemagne,  IV.  126.  &c.  Plaintes  de  nom- 
bre  de  fiefs  diftributSs  par  la  Su£de  en 
Allemagne,  IV.  93.  &  w.  Trop  d'afpirans  a  la 
mediation  de  la  pauc  cr  Allemagne,   les  ex* 

-  cluent  tous,  IV.  86.L'infuffifance  de  la  Paix  de 
Prague ,  IV7. 1 30.  &  w.  1 88.  ft.  Append*  X.  L'ima- ' 
jgedesDi&esdel'Empire,  IV.  141. 145  Nom- 
bre  d* Ambjafladeurs  &  de  Princes  Allemands 
i  IaCour  de  Chriftme,  IV.  207.  &  n.  212.  La 
Paix  de  Weftphalie  conclue,  malgr^les  len* 
terneries  de  la  France ,  IV.  211.  215.  Ratures 
dans  l'A&e  original  decette  Paix,  IV.  212.  ft. 
La  Su&de  ne  tire  pas  les  cinq  millions 
circus  felon  la  Paix  de  Weftphalie,  IV.  218.  ft. 
&c.  Les  Etats  provinciaux  d'Allemagne 
jouiffent  de  peu  de  privileges, IV. 247.  w.De 
combien  PAUemagne  eft  redevable1  a  la 
Suide,lV.245.  Dans  la  guerre  tricennale  les 
Allemands  fervent  dans  Tun  &  Tautre  par- 
ti ,  felon  que  la  fortune  des  armes  fe  d£cla- 
xoit,IV.  36.  Les  triors  &  l'e>£e  toujours  dree 
ae  garantiflentpas  la  liberty  de  TEmpire,IV. 
245.  n.  Iiy  a  de  faux  Savans  par  -  tout ,  IV.  249* 
Piquanteries  de  Chriftine  contre  les  Allemands 
IV.  297.  Remarque  fur  lemot  fntereafere  dans 
la  Paix  de  Weftphalie  appellee  deMunfterpar 
les  Catholique9,  quoique  le  principal  Trait£ 
ait  4t6ntgoci6  a  Osnabrug,  III..  427.  «.  En 
quoi  confiftent  les  RBmer-mtuabe ,     III.  503. 

jflmerici  (le  Comte  d')  Chriftine  exrit  en  fa 
faveijr.  IV.  %6 

Attempt  y  Catalogue  des  MAT.  de  fa  Bibliotheque 
envoys  de  Rome  a  Cbriftine.         IV.  272  n. 


Altieri  (le  Card. )  Ses  intrigues  au  Conclave 
d'Innocent  XL  III.  495.  499 

Alvito  (leDucd')  Chriftine  intercede  pour  lui, 
pour  s'dtre  battu  en  duel.  IV.  85.  Eile  en  e> 
crit  au  Ducmfime.  ibid. 

Amatrice  (le  Prince)  Page  de  la  Reine  Chrifti- 
ne. IV.  87 

Amelie  Elifabeth.  V.  Heffe. 

Ancbea,  Jurifconfulte  reconunandl  par  Chrifti-. 
ne  IV.  52 

Angieterre.  V  Prince  d'Orange.  Projnet  des 
fibfides  a  la  Su&de.  HI.  90.  Rufdorf  vouloit 
que  la  direction  des  affaires  d' Allemagne  e% 
chut  a  l'Angleterre,  HI.  89.  n.  Guftave  Adolphe 
cr£a  deux  Anglois  Chevaliers,  III.  190.  n.L*Am- 
bafladeur  d'Angleterre  s'intereffe  en  SuWe 
pour  Cbriftine,  IU.407.  Lettres  de  Chriftine 
fur  la  grande  Revolution  d' Angieterre.  IV. 
154.  Eile  predit  la  dltronifation  du  Roi 
Jaques,  IV.  15$ 

Anfeatiques.  (Villes)  Voyez  Pille. 

Anjlrutber  (PEnvoyeV' Robert)  ported  pourle  Roi 

de  Darmemarc,  eft  envoys  a  Heilbron.  III. 

90.  &c.  142.  &  «. 

Apelbom.  (Mmifire  de  Suede)  Autre  lettre  que 
Chriftine  lui  4cru,  IV.  88.  Chriftiuelui  eyerie  au 
fujec  de  POuvrage  de  fierlingoven.  IV.    239 

Appehnan  publie  de  faux  bruits  contre  Cbrifti- 
ne. III.  31 7*  118.  299.  422.  Lettres  fortes  de 
Cbriftine  contre  lui,  HI.  312.  319.  408.  453. 
La  Reine  lui  dexonfeillc  de  fe  faire  Catholi- 
que-Romain.  III.  28 1 

MrckenbohZy  a  r£dnit  les  Manufcrlts  de  Rufdorf 
en  forme  de  Mdmoires.  III.  75.  n.  11  a  ramaf- 
fS  des  Materiaux  pour  les  Me*moires  de  Gufta- 
ve Adolphe, III.  142.  n.  II  remercie  ceux  qui 
lui  ont  fait  part  de  bonnes  chofes  pour  le 
fuppl&nent.  IV.  220.  228.  n.  II  reftifie  des 
fautes  de  fes  Me'moires ,  IV.  221.  &c  II  pour* 
roit  publier  le  fragment  de  rHiftoire  de  Gu- 
ftave Adolphe,  1  V.221.  II  pofRde  une  partie  du 
crane  de  Mr.  Defcartes ,  IV.  239.  Son  commer- 
ce de  lettres  avec  Mr.  Gering,  lV.251.6cc.  253. 
Du  Traitd  de  Paix&  de  Conventions  public 
par  TAuieur,IV.  250.  Le  Cardinal  Paffionn^i 
honore  TAuteur  de  fa  rgponfe.  Voyez  la  Pre- 
face III.  pag.  3.  &  IV.  253.  Ses  Rfcponfes 
aux  Remarques  de  Mr.  de  Holberg  &  d'A- 
iembert  fur  les  Me'moires  de  Chriftine.  Voyez 
VAppendice  N.  L.  &  LI.  Sur  le  grand  de- 
tail ,  la  longueur  &  le  contenu  de  ces  Me'- 
moires. V.  la  Pftfact  III.  p.  2.  (fc*  Ce  qui 
a  ported  TAuteur  a  compofer  ces  Me'moires. 
Preface,  III.  2.  &  16 

Arcularius  (Docleur  en  Th.)  Zete  The'ologien 
Allemand  Lutherien  V.  r Append.  XV. 

Arijlippe,  permettoit  d'etre  flatteur ,  toleur 
par  interet,  IV.  4 

Ariftote ,  a  qui  Ton  reproche  de  n'avoir  pas 
parM  d' Alexandre  t  III.  25 

Arnbein 


■ 1 


fABLEDRS    MATIEftES; 


Utrnbtim  Genital  de  Saxe.  Mai  difpofd  envers 

•  la  Suede  11  fe  laiffe  duper  par  Wallcnftein 
fridland,  III.  98.  162.  11  crompe  011  fe  laitle 

'    tromper  par  leg  treres  avec  Wallenftein,  111. 

•  103. 1 10. 1 16.  ».  114.  Son  plan  coatre  la  Su4- 
de>IIi.  124.  n.  HbattesAutricbtens,  HI.  138 

'Arnold.    JanfiSnifte  dendrite,  IV.  26 

^Artigny  (!'Abb6)  appelte  mal-A  propos  Cr&i- 

<  teur  de    I'hifloire.     Feyez    VApmdkt  JV, 

MJli  {Mich.  d.j  Chriftine  fait  en  fa  faveur, 

IV.  81 

jAflrehgie.  V.  Pridiftion*.    II  y  avoit  ilors  des 

aftrologues  I  la  Cour  de  Suede,  comme  par* 

tout  aillei^rs.  III.  21.  &  ft.  Le  Pr.  Ragotzi  & 

ie  Cte.  Berchini  confulwntun  aftrologue ,  ibid. 


tine  au  trdne  de  Pologne ,  III;  352.  35s.  3*r. 
383«  Chriftine  dit  qu'il  avoit  Tefprit  d'unD£- 
mon,U[.  381.  Elle  rappelleunhommedivln* 
III.  478.  IV.  22. 46.  II  ne  fera  pourtantjrier, 
13  elle  n'eft  pas  comente,  111.  478.4  Ses  in- 
trigues au  Conclave  d'lnnocent  XL  III.  494. 
499.  Lettre  que  la  Reine  lui  £crit  fur  fa  pea- 
fion  dedouze  mille  Scudis  retranch^e,  III. 
i^o.  Excius  de  l'h&itage  de  Chriftine,  IV. 

15I 

dzzolini  (Pomp& ,   Neveu  du  Cardinal  de  ce 
nom),    Devient  h&dtier  de  ChriQiue,  IV, 

B. 


Chriftfne  demande  la  nativitl  du  Roi  nouvel 
lement  £lu  de  Pologne,  I H.  390.  Si  elle  avoic    JtAntr  (Ebbe)  Gufbnre  Adolphe  vouloit  dpoa- 
*fait  tirer  l'horofeope  du  Roi   Charles  XI.  fer  cette  belle  Comtefie,  HI.  51.  &n. 

HI.  281.  n,  314    Biner  (Axel)  Gouverneur  de  Chriftine ,  excel- 
lent  en  tous  ies  exercices ,  III,  50.    Ses  bon- 
nes &  mauvaifes  quality.  ibid. 
Boner  Feltmar^chal  de  Su6de.    Ses  exploits  mi- 
litaires,  III.   76.  109.  ia8.  138.  &c.    149. 
Grands  progres  des  armes  de  Suide  fous  Ba- 
ner  IV.  205.    Le  Roi  de  Dannetnarc  voulofc 
.   d£baucher  fon  arm£e  apris  fa  mort.  IV.  210 
Bddc  (Seved)  Steateur  &  Gouverneur  des  Do- 
maiues  de  Chriftine.  Reprocbe  que  la  Reine 
lui  fait  que  le  payement  de  fa  penflon  eit  re» 
tard£,  III.  226.  Flat*  de  refter  toujours  (on 
Gouverneur,  Chriftine  lelicentie,  HI.  304. 
3^2. 335.  398.  404.  &  n.    Devicut  Tr^forier 
de  Suede.                                           HI.  39* 
Barberini  (Francis  Cardinal)  facilite  1  Edition 
de  Stephanus  de  Urbibus,lV. 240.    Son Epi* 
raphe  de  Luc  Holftenius ,  ibid.    Chriftine  eft 
bien  avec  lui ,                                  III.  272 
Bamekau  (Baron  de)  Gouverneur  d'une  Pro- 
vince-en Suede.  Lettres  qu*il  revolt  de  Chrif- 
tine,      IV.  104.  106.  117. 120.  &  Prdf.  6. 
Mafilidiens.  Leur.  wilte  fuperftitieu*.  IV.     273 
Bqfnage  refute  fur  ce  qu'il  a  avancl  au  fujet  de 
•Chriftine.                                    r        HI.  25% 
Baviere,  Chriftophle  Due  de  Baviere,  Roi  de 
Su£de,  HI.  9.  467.  Le  vieux  Code  des  Lois 
de  Su&de  compile  fous  ion  xegne.  ibid.  L'E- 
de£eur  de  Baviere  paj'e  cher  d'avoir  recul£ 
la  paix.  III.  *s3-    H  fauflfe  le  Trait*  &  eft 
chftti*  pour  cela ,  III.  154.  &  Apend.  VllL  Pris 
d'un  million  dtl  &  la  Suede  &  lev*  ,  mais  pas 
pay*,  que  Chriftine  pretend,  HI.  426.  &c 

432.434 
Baumgarten  (Tr*s-c*l*bre  Dr.  etr  Th*ologie.) 
a  eu  la  bont*  de  communiquer  £  TAuteur 
desletrres  anecdotes ,  IV,  278.  n.V.  V  Apend. 
N.  XX.  Fame  d'oubii  rcaifi*e,  IV.  230.  Sa 
diflertarion  fur  les  pr*jug£s  d'*crirp  l'hiftoi- 
re.  K  la  Ultra  i  Mr.  G.  A} end.  N.  LL  U 
parle  honorablcment  des  M^mokea  de  Chrif- 


Jlvaux  (Mr.  de  Mefmes  Comte  df)  Sa  lettre  & 
Chriftine  furlatreve  avec  la  Pologne  v  III. 
189.  n.  &  Apend.  X.  Sa  correfpondance 
poindlleufe  avec  Salvius,  HL  198.  ».  & 
Apend.  V.  fif  Xlll.  Sa  lettre  i  Oxenftiernt 
Ap.  ibid.  n.  5. 

Augsbourg  (Ville  Imperiale)  Chriftine  lui  fait 
unpr^fent  pour  le  Mtiment. d'une  Eglife,  1JL 
217.  Y  ltant  elle  verfe  des  laraes ,  IV.  z6S 

Augufie  (PEmpereur)  blamable  d'avoir  facrifi^ 
Cic^ron.  Smtimcnsde  Chriftine,  Cent.  W.  n. 

jfugvjiin  (St.)  Chriftine  *tcrit  pour  Ies  fent*-' 

.      mens  de  ce  P£re  de  TEglife  IV.  14 

,  Autricbe  V.  Lupoid.  L'Empereur  t^moigne  de 

la  moderatfonna  la  mort  de  Guftave'Adol- 

phe,  111.  70.  *i.     Mais  U  ne  veut   pas  la 

paix,  ibid.    \\  avort  fes  Creatures  dans  les 

Cours  d' A  Hera.  IH.  i«8.  n.    Les  Autrichiens 

bien  t6t  chafes  de  leurs  pays ,  III.*  5*5.  Trait6 

fecret  entre  la  Su6dei&  TEmpereur , WI.T99  n. 

^Chriftine   concourt    i   €\kt  Ferdinand  IV. 

♦Roi  deS'Romains  pour  l^poufer ,  IV.  223.  n. 

490.&W.&IV.  257.  L'Empereur  en  envoye  fa 

reconnoifiance,  Apend.  XXXV.  PafTagere&ifil 

au  fujet  de  Ferdinand  Leopold  IV.    IV.  257. 

'Remarque  fur  le  mot  intercedes  par  rapport 

aux  Pa?3h6r£ditairesde4'Autrlche,  HI.  240. 

L'Empereur  eft  caufe  quo  la£u£de  s'attache 

i  la  France  en  1674.  p.  449*  494-     Joye  de 

Chriftine  4  la  lev 6a  du  fi^ge  de  Vienne  IV* 

114  &c. 
Azzolini  (le  Cardinal)  Chriftine  letient  pour  plus 
grand  hommequ'AxelOxenftierna,  Hi.  47.  n. 
Elle  Tavoit  choifi  pour  fon  homme  d'affai- 
res, IV.  269.  II  contribue  i  l^leftiondu  Pa- 
pe  Clement  IX.  III.  105.  273.  289.  392. 
<Chriftinene  fe  fie  pas  fur  tout  en  lui,  HI.  285* 
435-  Elle  a  beaucoup  d'eftime  pour  lui ,  HI. 
1196.  374>  478,  U  favorife  i'cHe&ion  de  Chflf- 


TABLE    DES   MATIERE& 


tine." [Foye*  la  Rtmfe  A  la  leUre  de  Mr.  dt 
Holberg.    Apend.  N.  L. 

Borteli  (PAbW)  Lettre  de  faveur  de  Chriftine 
pour  lui.  IV.  89 

JBoyle  (Pierre),  Anecdotes  de  la  lettre  qui  lui 
eftrarite  de  la  part  de  Chriftine,  IV. '128.  ftc. 

Be&umell*  (deMa)  a  augment^  les  erreurs  de 
Phiftoire  de  Voltaire.    Voyeila  lettre  a  Mr. 

.    G.. .  dans  l' Apend.  N.  LI. 

Beauregard  (le  Cointe  de)  Lettre  de  Chriftine  • 
fur  Ion  manage ,  IV.  77. 

Beaumont  (Mad.  le  Prince  de)  Rdponfe  a  fes 
remarques  faites  fur  les  M&noires  de  Chrif- 
tine,   V.  la  Preface  IV.  4 

Jknoit  XIV.  (  Le  Pape )  permet  de  faire  co- 
pier A  Rome  plufieurs  Manufcrits  concer- 
nant  la  Reine  Chriftine.  V.  la  Preface  du  To-- 

III.  p.  3.  &  la  lettre  a  Mr.  G.  Apend,  N.  LI.  II 
t&noigne  de  la  fatiafadion  de  mes  M£moi- 
res  de  Chriftine.  ibid. 

Benferade ,  Chriftine  eftime  fes  Onvrages,  III.  297 

Mertb  (Conf.  de  Chancel! erie)  publiera  bientdt 

une  hiftoire  m£tailique  des  illuftres  Su£dois, 

IV.  259.  II  ma  communique  une M£dailledo 
Chriftine  ftc.lV.27  7.  &  Prifaie  du  Tome  III.  7 

Btreeini  (Comte  Hongrois;  confulte  ua  aftro- 
k>gue  III.  ax.  m 

Bernard  (Doc  deSaxe- Weimar)  Ambitfeux  fans 
borne  il  gice  les -affaires  de  Suede,  III.  92. 
&c.  n.  139.  &c.  145.  &  n.  &c.  14$.  &n.  A* 
fend.N.  VI.  Oienftiernale  menace  de  le  pri- 
mer de  fa  charge,  III.  92.  11  ell  invefti  avec 
Ir  Franconie,  ibid.  Raifon  de  Gob  degout  cen- 
tre Oxen  (Her  na ,  III.  145.  n.  11  eit  empoi- 
fennl,  111.  148.  n.  &  Apend.  2V.  VL  Lea 
troupes  de  fon  Annie  fe  retirent  chez  ceK 
Its  de  Suide ,  IIL  154.  &  n.  Ses  exploits 
militaires ,  III.  79*  114.  133*  II  balance 
cPacctSder  au  Trait£  de  pais  de  Prague, 
III.  131.  n.  Oxenftierna  emptche  qu'il 
n'ait  le  titre  de  G*n6raliflime,  ill.  92.  Ri- 
chelieu ,  mlcontent  de  lui ,  fe  prepare  i  le 
perdre.  Append.  N.  VL  (a)  (*)• 

Bernard  (Dock  en  Med.)m'a  communique  quel* 
ques  lettres  anecdotes*      IV.  235  ft  25s.  ru 

Bemini  (le  Chevalier)  fort  eftiml  de  Chriftine, 
III.  295.  IV.  17.  Sa  vie  tcrite  par  Balduci- 
ni.  IV.  39  ; 

Betblem ,  Prince  de  Tranfylvanle.  Particular^ 
Us  de  la  Princefle  Catherine-,  Belle  -foeur  * 
de  GufL-  Adolphe  ,  III.  105.  '*•  Teftament 
particulier  de  Bethlem  ,  ibid.  Propofttion  i 
lui  faire  pour  dgalifer  la  monnoye  de  cuivre 
ft  d'argent.  III.  194  n. 

Bevilaqua  (Nonce  de  Vienne)  alors  au  Con- 
gres  de  Nimegue.  lis  devoit  avoir  foin  des 
affaires  de  Chriftine ,  dont  elie  fut  peu  fa- 
tisfaite.  111.  $t6 

Bidal  (Rlfident  de  France  JHambourg)quoique 
peu  habile ,  convient  peiptant  4e  &»• 


ploye 
yeul  ( 


er ,  IIL  234*  *44*  if  8;  48L    II  eft  i* 
yeul  du  Mar&hal  d'Asfsh        ~     IV.  61. «. 

Bianconi  (Conf.  Mddecin),  Peu  favorable  aux> 
vues  de  Pautre.  -  IV.  255  ♦ 

Bkkfelt  (Mr.  de)<  Sonportrait  de  Chriftine,. 
IV.  169.  &  Append.  N.  XL1X. 

Bielke  (Stenon)  Baron.  Le  foin  des  affaires  dd  - 
la  Pomiranie  lui  eft  commis,  IIL  77.  A>«- 
pres  la  dtfaite  des  Suedois  pres  de  Steinon  » - 
iimet  cette  Province  en  ecat  de  defenfe,  IIL 
ir3.  11  eft  deftin^  par  Guftave  Adolphe^' 
fucc^der  a  Axel  Oxenftierna  ,  III.  192.  is.  II 
eft  parl^  de  lui.  III.  329.  396.  422.  432* 

Bielke  (Fr.  Nic>S&ateur  ft  Confervateur  de 
Rome.    II  a  eu  la  bont£  de  me  procurer  la> 
copie  de  plufieurs  Manufcrits  a  Rome  con- 
cernant  la  Reine  Chriftine.   V.  la  Preface  du  ~ 
Tome  III.  p«  3.  6f  V  Append.  N.  U.  fin. 

BirkmfeU  (Chriftian  Prince  dcj..  11  eft  pari* 
de  fes  exploits  militaires ,  111.  79-  93.  9S«* 
roi.  132.  11  s'enfuit  de  la  bataille  contre 
les  Lorrain*f  141.  34.  &c.  108.  &  not. 

Bifanklou.  Impertinences  que  le  Marechal  de 
Grammont  a  debits  de  lui ,  IV.  259  * 

Boibart  (Samuel)  celebre  Profeffeur  a  Cagn. 
Reponfe-que  Chriftine  lui  fait,  IV.  &*. 

BeAogne.  La  reception  de  Chriftine  en  cette 
ville,  IV.  268.  &  Append.  N.  XXX. 

Bm/tventure  (Guido).  Lettre  de  Chriftine  en 
u  faveur »  IV.  96- 

Bmde  (Bar)  Stoateur  ft  Trtforier  de  SuWe, 

III-  396  • 

Bmde  (Gonne  ft  S^nateur)  a  public  la  G^n^a* 
logie  des  Rois  de  Suede.  Append.  N*  IL  note 

Bcrelli  (Jean)  Savant  Italicn.  Chriftine  Jul 
fournit  une  penfion  fixe  ,  dont  il  la  remer* 
de  f  IV.  252.  Elie  fait  la  d^penfe  de  i'im- 
preffionide  fon  immortel  ouvrage ,  ibid.  &  254^ 

Bes  (PAbb6  du)  refuti  fur  ce  qu'il  a  d^bit<£  des 
habitans  du  Nord^  IV.  222 

Beuffons^zx  quelle  raifon  ils  ont  h6  introduits 
dans  les  Cours  ,  IIL  66.  ft  not.  Chriftine 
les  halObit  mortellement,  ibid.  Ses  fend* 
mens,  Cent.  IV.  n.  27.  28. 

Bougeant  (Pere  Jlfutte)  noti  fur  ce  qu'il  dit  de 
la  negotiation  de  Wallenftein  ,  IIL  207.  «. 
Critique  fur  ce  qu'il  critique  la  Rlgence  de 
Su&de,  IV.  226.  Ce  qu'il  dit  de  la  Paix  de 
Prague,  IIL  xgr.  n.  Et  des  lettres  inter* 
ceptfes  contre  les  Oxenftierna.         IV.  255 

Bouillon  (Card  de)  devoit  faciliter  le  Catholi- 
cifme  en  Suede.  HI.  464.  n.  500 

Biurdel*  (PAbW).  Sa  lettre  fur  les  exploits 
littlralres-  des  Francois  a  Stockholm ,  IV« 
233.  Lettres  que  la-Re  ine  lui  fork  fur  les  pi- 

Suanteries  des  Francois  contre  elie,  III.  26^. 
:c  IV.  295. 492.  &c  II  lui  eft  redevable  de  fa 
vie,  IV.  23.  &c.  Chriftine  le  raille  comme 
PoSte  &  Violon  ,  HI.  24.  26.  Confeil  m6* 
dicina]deBourdelot.r,^a»rf,^xyXr/.   - 

Bra*- 


-TABLE   DE5    MATIE&ES, 


ifrsnJUImrg  f  L'EJefteu*  del  ofaur  teteationni 
.  pour  la  Suedeque  cdui  de  fine ,  ILL  ?7-*c- 
:*24»&c  141.  DUcours  fur  le  manage  deChrif- 
>4ine  avec  I'Ele&euf  de  BranJobouig.  UL  88. 
k&c  Elle  le  refafe  tout  nee,  UL  107««>  *99* 
.Manque  de  fageflfe  duConfeil  de  1'filefteu  4 
^cet  egard ,  III*  89. «.  Men  indemnify  de  iapoiw 
,  tion  c£dee  de  la  Pomeranie  9  III.  122,    Au 
•  fond  PElefteur  n'&oit  pas  raieux  intention- 
>  d£  envers  la  Suide  que  celul  de  Saxe  »  UL 
a*3%  129*  n.  190.  «.  append.  AT.  XL    L'un 
*A  l'autre  bien  battus  apris  la  Paix  de  Pra- 
gue ,  III.  1 47*    Brandebomg  oblige*  d'ac 
*cepter  la  neutrality,  UL  149*    Canteftatfon 
iur  la  Pomeranie  entre  la  Suede  &  le  Bran- 
..debourg ,  UL  18.  &c  m.  143,  &&  190,  n. 
Xjes  ceffions  reglees  de  part  &  d'autre,  III. 
.923.    Rupture  entre  la  Su&de  &  le  Brande- 
bourg  Tan  167s*  UL  410.    Chriftine  reme*- 
,cie  PEle&eur  de  la  neutrality  de  Tea  Domal- 
nes  en  Allemagne,  III.  485- &c.    Plufieurs 
lettres  de  Chriftine  &  Fr£&r*  Guill.    Voyez 
la  Hfte  des  \ettie&£rondebourg.Fx&d6ticGui\- 
Jaume  change  continuellement  fes  alliances, 
IV.  158.    Negotiations  At  la  Rctae  poor  le 
faire  fon  hemier.  ibid. 

tJkabi  (Comte).  Mort  da-vietrx  Pierre  BraM, 
UL  45.  n.  Portrait  que  la  Heine  en  fait. 
ibid.  11  partage  le  fodn  des  affaires  avec 
le  Chancel.  Oxenftierna*  111*322 

Sterne  (le  Duch£  de).  Chriftine  fouhaite  de 
le  troquer,  IV.«o3.  Xa  ville  jwfufe  Phom- 
mage  a  la  Suede.  UL  217 

rtremonU  Sous  quelles  conditions  ft  feroit  IU- 
fident  de  Chriftine  a  la  Haye,  UL  465.  Piu- 
fieurs lettres  que  Chriftine  lui  dcrit.  Vbyez  la 
Mfie  des  leures  de  la  Rtine*    11  eft  en  corref- 
pondanceavec  le  Comte  de  Brienne  ,  IV. 
148*    Lettre  que  Chriftine  lui  Aarit  fur  la 
'grattde  Revolution  d'Angleterre.       IU.  153 
i&rienne  (le  Gome  dc)f  Chriftine  *ii  temoigne 
fon  eftitie.  IV.  H9 

,£rigitte  (Ste.)  rirconftances  qui  cosoernent  fon 
Monaftere  s  Rome.  111.  466.  &  n. 

firing  (Sveq)  etiebre  Profefleur  a  Lund.  Re- 
lation intfmflBurte  quit  a  communique  k 
V Anteur .  III.  *78.  &c  &  la  Prifaet  7 

>&robttg  (Ant)  Gontfolleur  de  Chriftine.  11 
eft  parade  lui,  UL  328.  II  eft  a  Rome 
en  1676*  UL  506.  11  eft  cong&lM.  IV.  24* 
&ruffeUes9  Relation  de  Pentrie  folemnelle  de 
Chriftine  en  cette  ville  ,  IV.  266.  n.&  Jp* 
pend.N.XXX. 
3turgsderf%  Miniftre  de  Brandebourg.  Ennemi 
jurf  de  ia  Suede,  tacitoit  PEleaeur  4 
s'accommoder  avec  PEmpereur*    UL  11$. 

•130.  n. 

Qwrigny  (Mr.l'Abbt de),  legeres  ftutes  refli- 

fiees  dans  &  belle  vie  dr  Grotius.      IV.  226 

&*rmm  (PieuO  lettre  de  Chriftine  qu'iU  jiro- 


duite,  refifOfa.  fV.  234.  147 

Mwf  (da)  Offder  doRoi  Jem  Caflmif  de  Pol. 

Chriftine  retnptoye  pour  a? efar  rirtriuge  a- 

pes  caRoi.  UL  4$f 


jQAbelioUt  Perede  la  Maitrefle  de  Goftare  A- 

^  dolphe,  Diredeur  des  Compag&ies  de 
Commerce  de  Soede,  UL  96.  ft.  Sa  firmiNe 
annoblie  en  Suide»  ibid.  Lettre  de  fon  an- 
noblUTemenc  Append.  N.  IU.  Quelqaet 
lettres  du  fils  &  Guttave  Adolphe  &  au  Chan* 
celier  Oxenftierna.  ibid. 

Celovius  (Abr. )  Aueftation  d^Axel  Ozenftierna 
quant  aux  Proteftans  Reformes,  UL  Jppend. 
N.  XXI. 

Qaneli  (Antiquaire  de  Chriftine).  Chriftine  le 
pr&e  au  Grand-Due  pour  arranger  fon  Cabi- 
net de  Mldaiiles.  IU.  1$ 

Canalts  (Comtefle  de)  ^pouffie  par  le  Roi  Vic- 
tor Amed^e  en  fecondes  ndces.    IV.  136.  n. 

Cantillon  (homme  favant)  paffage  de  fa  tra- 
duftion  de  Diogene  LaSrce.  IV.  3 

Capello  (Antoine)  Noble  V^nitien.  Son  Cabi- 
net de  Pienes  Talifi&anieues  xnal  conftruit. 

IV.  275 

Capitame.  Voyez  Militaire,  Hint. 

Capoa  (Ltonardo  di),  Savant  recommande'  par 
Chpiftine.     .  IV.  40 

Cardinaux.  Voyer  Heme  8c  CirimonieU 

Carpi*  ( Vov.  Roi  de  Naples)  Chriftine  lui  re- 
commande le  favant  Capoa.  IV.  49 

Carton  (Savant)  Chriftine  le  remercie  de  fon 
Ouvrage  &  d'autreg  Livres.         IV.  63. 144 

Caprara  (G^n^ral)  Chriftine  le  ftlicitc  de  fes 
exploits  hgraiques  en  Hongrie.  IV.  8a 

Cafali  (Chevalier).  Lettre  de  Chriftine  en  fa 
faveur.  IV.  31 

Cartel  (BibHothequede).  De  fes  Manufcrits. 
dont  on  s'eft  fervi.  F.  Im  Prifaet,  IV.  7-  & 
t  Append.  N.  VI. 

Cajielmahte  (le  Comte)  Lettre  de  Chriftine  en 
faveur  de  Madame  de  Nortutnbria.     IV.  64 

Catherine,  four  uterine  de  Guftave  Adolphe. 
L*£ducation  de  Chriftine  lui  eft  confile,  HI. 
•8.  &c.    Elie  eft  foupeeno^e  du  Calvinifme. 

ibid. 

Cfltier*fie,belle-f(Bur  de  Guftave  Adolphe,  B* 
poufe  de  Bethlem  Gabor.  Le  Roi  l'affifte  4 
la  Cour  Ottomanne ,  llf.  105.  not  Tefta* 
ment  de  fen  Eooafc ,  ibid.  BUe  fe  rema. 
Tie.  (bid. 

CatboHqttes- Remains,  fh  fouettent  tes  Eglifes 
Proteftantes  pour  les  purifier  de  Pair  her&i* 
^ue,  IV.  23a.  Chriftine  defaproute  fort  tea 
perC&cutions  des  Prottrftani  par  les  Cathoii- 
ques  f  IV.  122.  133.  La  Reine  ihtetefcae 
jKHureux  aupre^duRoiGuillaume  III ,  IV. 


TABLE    DES    MAT  IE  RES; 


*S7.  Seitiment  de  Guftave  Adblphe  for  les 
pofieffions  ECcteflaftiques  d'Allemagne;  Ap* 
pend.  N.  XVII.     Chriftine  ne   fe  fioit  pas 

,  trop  aux  Confeflettrs  &  Dire&eurs  de  con* 
fciencc.  Veyez  fes  fentimens  Cera.  IILn\6U 
&c.  94.  &c.  . 

Cederkrans  (Secretaire  tie   Chriftine)  envojrf 

en  France  &  au  Congr&s  de  Nimegue  ,  ill. 

-  510. 52^1  &  n.  Sa  negotiation,  111.  510.  &c» 

Reproche  de  Ton  ingratitude.  IV.  10a 

Celfius  COlave)  Bibiiotb*caire  du  Roi  de  Sni- 
de. II  a  produic  une  bonne  copie  de  la  let- 
tre  de  Chrifttae  a  Nic.  Heinfius.        IV.  234 

Ceremonial  regie  quapd  Charles  Guftave  fuc 
declare*  Prince  de  Suede. ,  III.  163.  if.  De 
la.  Confraternitd  entre  les  Rois  de  Suede  & 
de  Danuemarc,  111.  2  to.  n.  Chriftine  poin- 
tilleufe  en  fait  de  ceremonial  ,  HI.  255.  & 
430*  &c.  Ceremonial  de  la*vifite  que  le  Pa* 
pe  rend  a  Chriftine ,  111.  253.  Sur  la  re- 
ception des  Rcns.  &  Rcines  chez  le  Pape. 
Append.  N.  XXL  (fy  L'Envoye  de  Chrifc 
tine  prend  le  pas  fur  le  Miniftre  d'Angleter- 
re,JU.  331.  Comment  il  devoit  fe  conduiro 
avec  les  Miniftres  Strangers,  HI.  422.432. 
436.  Courtoifie  du  Pape  aux  Princes  Pro* 
teftans  ,  HI.  439.  &a  CouttoiGe.de  Suede 
au  Pape,  au  Roi  de  Perfe,  auTurc,  ibid. 
ft  44f.  LtEmpereur  Turt  appeHe  le  Pape 
tr&s  faint  Pere*  III.  442.  lnftruftion  cer£- 
inoniale  de  Chriftine  ,  III.  507.  512  515. 
Chriftine  ne  ce'deroit  qu'au  Pape  &  a  l'Em- 
pereur,  111.  512.  517*  En  d'autres  fiecles 
on  fe  moqua  du  Ceremonial,  IV.  108.  Chrif- 
tine tache  d'applanir  celui  des  Cardinaux  a* 

,  vec  les  Ambaffadeurs ,  IV.  106,  &c  Le  Due 
de  Wurtemberg  ne  baife  pas  la  mule  du  Pa- 
pe, IV.  109.  n.  Cas  du  ceremonial  de  Chrif- 
tine »  136.  Autre  cas,  IV.  157.  &  n.  Plu* 
fieurs  Ambaffadeurs  qui  out  renonce*  a  un 
autre  Ceremonial  a  Rome.  IV*  112 

Sifar  (Jules)  Reflexions  de  Chriftine  a  fon 
fujet.  Elle  tache  de  le  juftifier-du  beau  cri- 
me d' avoir  foumis  Rome.  V.  r  Append* 

Certani  (1'Abbe)  fa,  Harangue  a  l'entrfe  de 
Chriftine  dans  la  Bibliotheque  de  Bologne. 
Append.  N.  XXXI. 

Cicolino,  Virtuofo  de  Chriftine  qu'on  vouloit 
lui  debaucher.  IV.  10 

Cham.    Voyez  Tartans. 

Chanut ,  Ambafladeur  de  France*    Sas  M£moi« 

.  res  publics  par  la  France ,  III.  402.  &c. 
Chriftine  en  demande  fatisfaftion ,  ibid.  Vo- 
yez  ma  Riponfe  d  Id  lettre  de  Stolberg,  ibid. 
Chanut  bonnGte  homme,  ibid.  Chanut  fait 
venir  Defcartes  en  Suede.      IV.  19.  &c.  not. 

Charles  tGuftave*.  Voyez  Adolpbe  Jean,  & 
Jeap  Cafimir ,  pais  Roi  de  Suede.  Chrifti- 
ne n'avoit  pas  grande  opinion  de  la  ggn&o- 
ftdde  Gbades  Guftave,  III,  150  &m.  U 


court  rifque  de  fe  noyer,  QtUliL  Fefht'dfr 
fe  marier  avec  Chriftine,  111.  157.  &c.  IP 
apprend  le  metier  de  la  guerre  fousTorften* 
fon,  III.  149.  15a.  Eft  envoys  G^ne'ra- 
lifliine  en  Allemagne ,  III.  157.  Combier* 
il  coftta  de  peine  a  Chriftine  de  le  declarer 
fon  SuccelTeur  ,  HI.  i<$2>  210.-  &  n.  214/  & 
r Append.  N.  II.  Fortami  de  Cromwei ,  HI. 
170.  Le  Coaronnement  de  Charles  Gufta- 
ve ,  ibid.  Sa  magnificence  au  Trait*  d'ex£- 
cution  de  la  paix  de  Weftphalie  ,  III.  2^2. 
Son  mariage:,  en  fe  pjaignant  de  fon  rrraU 
beur  ,  111.  174.  &  m  Sa  reponfe  a  la  Rg- 
gence  dc  Suede,  en  latin,  &  journal  de  fon 
voyage ,  IV.  204.  &  n.  Par  la  jaloufie  de  la 
Regence  il  avoit^beaucoup  a  fouffrir ,  IV. 
212.  Lettres  que  la  Reine  fuie'erit  quand  elle 
penfe  abdiquer,  IV.  217.  &c  Louanges  & 
impertinences  du  Material  de  Grammontnm 
fujet  du  Roi  Charles  Guftave,  IV.  259.  La 
guerre  entre  lui  &  Jean  Cafitnir  Roi  de  ?o- 
logne  ,  HI.  226  Ses  funerailles  ,  Append. 
N.  XXVIIL  Particularity  a  fon  fujet,  Append. 
2V.  II.  Sans  lui  elder  la  Couronne  ,  Chrif- 
tine ne  l'auroit  pas  fouffert  ft  long^tems  en 
Oelande,  III.  279.  11  verfc  des  larmes  au 
fujet  des  Proteftans  en  FoKeme,  til.  240  m 
Sans  la  pretention  des  grandes  fommes  d'ar- 
gent  toutela  Famille  Palatine  auroit  6t6  ren- 
voyte  de  Suede.  Voyez  V  Append.  N.  II.  S'il 
s'cit  appelil  Dei  g*  Cbriftine  gratia.       ibidb 

Charles  XI.  Roi  de  Suede.  Retire  des  bijoux 
&  antiques  de  Chriftine  engages  a  Amfter- 
dam,  III.  274*  Son  Education  fort  n^glig^e^ 
il  la  gagne  par  fon-  bon  naturel ,  Hi,  437. 
«.  Familiarity  du  vieux  Rudbeck  avec 
lui-,  IV.  237*  Engage  dans  la  guerre  en 
2674.  111.  472.'  11  r^tablit  la  Suede  par  fes 
viftoires,  III.  522.  &  par  la  paix ,  IV.  nr. 
Sa  lettre  aux  Princes  fur  la  mort  de  Chrifti* 
ne ,  IV.  169.  &  Append.  N.  XLIX. 

Qtarles  XII.  Roi  de  Suede ,  aime  les  Scien- 
ces &  connolt  les  Beaux- Arts,  IV.  22 r; 
224  Eft  expofe*  en  des  rencontres  dangereu- 
fes  4  pcrdre  la  vie ,  111.  278.  Chriftine 
dit  de  lui ,  qu'il  fere  brave ,  fage  &  heureux , 

IV.  ios 

Sharks  Philippe,  frere  de  Guftave  Adolphe. 
Sa  poftlrite.  IIL  45^.  n. 

Charles  I.  Roi  d'Angleterrev  Par  fon  M£dail- 
leur ,  celui  de  Chriftine  s'accrut  con  fide' ra- 
Wement.  IV.  273 

Charles  IL  Roi  d'Angleterre.  Lettre  de  la 
Reine  fa  Mere  fur  la  paix  de  France  avec 
Cromwei  •  III.  170.  n.  Lettre  touchante 
que  Chriftine  lui  6crit  fur  fe  malbeur  de  fon 

.  Pere  t  IIL  213.  n.  £?  Append.  N.  XIV.  Chrif- 
tine lui  donne  quelque  fecours,  ibid.  Legofii 
de  Charles  II.  pour  les  manures  Fran^oifes 
lui  poutroit  attirer  le  fort  de.  fon  £ere.  HI.  42^ 

Chat* 


TABLE    DES    MATIERES; 


Chrtes  1.  Landgfave  de  Heffe.  Feyez  Heft: 
Cbarles  ou  Carljon  ,  fils  de  Charles ,  frere  bi- 

tard  de  Guftave  Adolpbe.  F.  GyldenMem.' 
Cbaulncs  (le  Doc  de)  Ambaffadeur  de  France  a 

Rome*   Chriftine  lui  fait  des  poKteffes  &  i 

fon  Epoufe.  IH.  273.  *74 

Cbejne  Copberur  (Nicolas)  a  Phonneurque  le 

Landgrave  Mauritz  prdflde  a  fa  Difpute ,  IV, 

^  239.  il  devient  Chancelicr  de  la  Cour  de  Su6- 

-  de.  ibid;  240 

Cbifletius  (Savant),  Son  Ouvrage  *  Qrdinibus 

Equejlfibus  ad  Append.  iVT  ///.  (&J. 
Cbigi.     Lettres  de  condolence  de  Chriftine  . 

iurla  raort  du  P.  Alexandre  VII*    III.  284; 

&c.    Le  Cardinal  Cbigi  homme  de  grand* 

m^rite.  IIL  407 

Gbr ijlofle  (  Due  de  Barvfere}\  Ro*  de  SuWe, 

III.  467.  n.    Feyez  Baviere. 

CHRISTINE 

Urine  <fc  Suide. 

Article  I. 

At  NaiJJanee ,  fon  Education  J  fes  Gmtier- 
near*,  fes  Pricepteurs  ,  fes  J&iufei ,  fon  Gwi- 
nerce  de  Lettres  &h  Relation  avec  les  Savons 9 
tant  dedans  que  hors  de  Suide:  fes  Academies  t 
fit  Bibliotbique  ft  fes  .CaWnrtJ  de  Mtdailles^dc 
Peintures  ft  d'autres  Raretis* 

Les  Parens  de  Chriftine  fouhakiotetft  qtfell*' 
fttgarfon,  IIL  21.  Guftave  fon-  Pere  dit 
qu'elle  lui  vaudra  bien  un  garqon  , ,  UI.  22. 
Elle  remercie  Dieu  d'etre  nte  tille ,  III.  23. 
Abufte  fur.  les  c^rdmonies  de  fon  Bapttae 
ft  fur  fa  Religion,  ML  ft  $0.  Aime'e  tendre. 
ment  de  fon  Pere ,  mais  pas  de  fa  Mere  ,111. 24. 
27.  &c  Chriftine  penfe  ttr«  Icrafte  d'une 
poutre ,  III.  24.  EHe  a  Paifelle  caflite, 
ibid.  Elle  eft  llevle  par  fa  Tante  &  fon 
Marl ,  III.  28.  Ell  feparfe  de  fa  Mere  ,  IIL  68. 
192.  QualWs  de  fes  Gouverneura  &  Pri- 
cepteurs, IIL  Si.  ftc.  61.  &c  A  14  ans 
elle  favoit  les  Sciences ,  les  Langues  ft  les 
Exercices ,  ibid.    Qui  lui  a  appris  le  Fran- 

Sis  ,  IIL  5$.    Ses  heures  .occupies  entre 
affaires,  les  Itudes  ft  les  exercices  ,  IIL 

54.  Ses  grands  talens,  encore  enfant ,  III. 

55.  Ses  grands  progris  dans  les  trades,  ibvd. 
Elle  vifite  PUniveriW  d 'Up fa!  ,111.  217.  Ses 
remarquet  font  quelquefois  fautives ,  IIL 
J67..  Elle  apprend-  PAnglois  de  Whitlock. 
IIL  168.    De  fon  Acad^mie  de  Belles-Let- 

V  tres  a  Stockholm ,  &  des  querelies  des  Sa- 
vans  ,  IV.  233.  La  c61£brit£  de  fa  Biblio- 
tMqjiC  prouv^e  par  un  Vifionaire ,  IV,  243. 


Sa  Biblioth£que  ft  fes  Cabinets  ouverts  altx 
Savans,  IV.  274.  Defer iptioft  de  fa  Bib1fo« 
the'que,  defes  Manufcrits  &  Cabinets,  IV* 
271.  &c  Ses  Me'dailles  antiques  accrues  de 
celqi  du  Roi  Charles  Stuart,  ibid.  Le  Mu- 
feum  des  Antioues  de  la  Reine ,  nomm6  0- 
delfcalebi ,  mat  conftruit ,  ibid.  L'unique 
Mddaille  de  Chriftine  par  HambrsUs ,  IV. 
275.  Quelques-unes  de  fes  lettres  Icritfes 
dans  fon  enfance,  IV,  190.  ftc.  Elle  vent 
affranchlr  les  terres  de  fon  Prlctpteur, 
IV.  190.  Elle  s'oblige  &  parler  toujour  s 
Latin ,  IV.  191.  Nombre  d'exercices  en  La* 
tin  &  Francois  qu'elle  apprend  de  fon  Pr£» 
cepteur,  IV*  197.  ftc.  Note  de  fes  lemons 
journalteret ,  IV.  195.  Sa  lettre  Latins  a  la 
R&jence  de  fa  propre  compofhioir,  IV.  i&. 
Lts  Princefles  Marie  ft  Llonore  fe$  Com- 
pagnes  d'dtudes ,-  IV.  193.  Son  commerce 
de  lettres  avec  les  Savans  Italiens  &  autre*  , 
IV.  L  ftc.  251.  &c.  &  Append.  N.  XXIL 
EHe  prendpart  aux  querelies  des  Savans ,' 
mais  difcrefement ,  IV.  253.  Les  belles 
chofes  que  lui  dit  le  fameux  fiorelli ,  ou'cN 
le  protlgea,  IV.  %$%.  not.  Elle  les  aide  4 
perfefttonn^r  teur  favoir  ft  leors  inftrumens, ' 
ibid.  Son  favoir  dans  la  Phyfique  ,  Aftro- 
nomie  &  Aftrologie  IV.  255.  &c  Ce  que* 
Chriftine  penfoic  des  faux  Savans  ft  des  Pe- 
dans,  IV.  442.  &  452.  ft  dans  r Append.  W. 
I.  Elle  ne  reconnoit  pas  le  bois  de  la  ver- 
ge d'Aron  pour  veritable ,  IV.  269.  Elle 
aime  les-  Sciences  ft  les  Beaux  -  Arts ,  IIL 
*95<  &97*  Lettre  aflcz  Stolclenne  fur  la  foir# 
tune  ft  fur  le  hazard,  IIL  395.  Elle  fait  cb~ 
pier  fes  lettres  comme  Icrites  de  Hi  propre 
main,  IIL  510.  Elle  ne  veut  pas  patter 
pourfavante,  IV.  3.  Son  intention  de  fai- 
re  prlfent  de  fa  Bibliothe'que  au  Vatican,. 
ibid.  6.  Cbarme'e  d'avoir  trouv£  un  MS. 
rare,  IV.  7.  Elle  fait  grand  c*s  des  Virtuo* 
fi  en  rout  genre,  ft  leur  e'er  it  y  IV.  8.  Elle 
▼eut  avoir  de  tons  Ltvres ,  IV.  2r.  ftc.  El- 
le n'aime  plus  Pencetos ,  ibid.  49*63.  Son 
tdmoignage  de  Defcartes,  IV.  19.  ft  n.  ftc. 
Elle  aime  lesOuvrages  de  Salomon  ft  la  Sa- 
pience de  PEcriture  Sainte,  V.  V Append.  AC 
/.  Elle  ne  veut  jamais  parler  Latin,  ibid. 
EHe  eft  bien  verfle  dans  PAftronomie.  Ap- 
pend. N.  XL.  Efquiflej  de  Pieces  de  Mufi- 
que  ft  de  Concerts  formdes  par  Chriftine, 
Append.  N.  XXXVIU.  Ce  que  Chriftine  dit 
des  Philofophes  anciens  ft  modernes.  Ve- 
yezla  leUrf  h  Mr.  &...  dans  I9 Append.  N.  L, 
Les  Romains  admirent  le  grand  favoir  de 
Chriftine.  Foyez  V  Append.  N.  XII.  Report- 
fe  de  PA'nteur  aux  Remarques  qui  ont  e't^ 
faites  fur  les  Me*moires  de  Chriftine.  Foyez 
V Append.  N.  L.  &  LI.  Sur  le  grand  derail, 
la  longueur  ft  le  contenu  de  ces-M<i&oire99 
LH-31  Hyp 


TABLE    DE«    MATURES, 


Vt^ex  4a  Preface ,  III.  a.  &  5*  Lite  com* 
plette  des  Perfonnes  avec  lefquelles  la  Rei- 
ne  a  ^ntretcpu  commerce  de  ieures.  Voyez 
ia  Preface  iau  &  apris  rAtfendice.  Elle  xe- 
fufe  (out  p^ne^yrique  des  Acad^a^s  %  IV. 
129.  3a.  44.  Sea  Lettres  de  iecomoaandition 
pour  des  perfonnes  de  diftin&io/i  ,'1V.  69.  &c 
Elle  croic  le  miracle  de  la  Mer  rouge  veri- 
table, IV 1 116.  R^ponfes  de  Cbriftine  aux 
xecoinmandations  qu'on  lui  a  lakes,  IV.  87* 
&c.  Preuvea  que  Chridine  minutoit  fes  li- 
tres &  Merits  taat  en  Fraogois  qu'en  Italian, 
IV.  46.  Elle  avoit  dreflfc  eUe-mime  les  fa- 
jets  qui  devoient  fitre  traites  dans  fon  A$a- 
d&nie,  iftitf.  33.  N.  111.  &  f5.  lin.  10.  Elle 
veut  achetex  les  Manufcnts  d'Altefljps  & 
Koine,  1X.Z7Z. 


.d'tbdiquer,  ibid.  %i%.  Ea  cat  4*  too* 
de  Charles  XI.  elle  veut  fe  mfiler  dc  {a  fuc* 
ceffioB,  IIL  *8o.  EUe  gouverne  la  Su£d* 
-plus  abfolument  qu^ucun  de  fes  Rois ,  ILL 
26<x  &  Priface  14.  Elle  juge  ti>  grairf  Po- 
litique de  la  guerre  de  1672.  $  plaint  le  fort 
de  la  Hollande ,  IIL  428.  &€  EUe  eflime 
fon  regne  le  plus  glorieux  pour  la  Suede,, 
III.  12.  fcp  Preface  14,  La  tonne  du  Gou- 
vernement de.Sufcde  en  1614.  Append.  N.EL 

Article  III 

Ce  qui  sUfl.pafJi  +u  fujet  de  fin  Mariage,  £f 
des  Princes  qui  voutoiw  Vtpnufer* 


JSon  averfion  naturetle  centre  le  martoge  ,  IIL 

58.  Append.  N.  L    Ses  fentfmens  Cent.  IV. 

n.  45.    Son  mariage  propofe*  avec  le  Prince 

Ulric  de  Dannemarc ,  IIL  72.  &  n.    Dif- 

Son    Avinemtnt  au  Trtne ,   ft  affaires    de       cours    fur   fon  mariage  avec  l'EJefteur  de 

Brandebourg,  III.  88.  &c  &  not.  Elle  re- 
fufe  tout  net  le  mariage  avec  les  Eledeurs 
Falatin  &  de  Brandebourg  ,  III.  193.  &  n. 
197.  *.  J 99.  n.  Mariage  n£goci£  entre  elle 
&  le  Roi  des  Romaics,  III.  223.  490.  &  n. 
Cecir^putd  une  des  raifons  de  fon  abJica- 
•tfop*  IV.  17* 


Article  II 


Cuerre  &  d'Etat,  qui  fe  paffoient  &  Je  traitoient 
pendant  fon  Regne*  Voyez  IIL  34.  &c.  79.  &c. 
£82.  &c 


Cbriftine  eft  teute  puiflapte  au  &n?t  de  Sue- 
de, III.  2.  n.  EUe  fexroit  quelque  droit 
iur  la  Couxonne  de  Suede  apies  fon  abdica- 
tion, IIL  9.  ft  n.  Proclamee  Roi  i  foacopr 
xonnement,  IIL  32.  &  n.  Mefures  prifes 
par  les  Etats  pour  I'affermiflipment  de  fon 
itrdne,  111.  43.  '72.  &c.  152.  Tous  les  G6- 
nfraux  fe  foumettent  I  \a>  IWgence  de  Cbrif- 
tine encore  Enfant ,  III.  32,  £3.  nt  191.    El- 

-  le  Ce  comporte  en  Reine  i  r^ommage  qu'qn 
lui  rend,  UL  3^*  4^.  &  o.  '£lle  J^prend 
d'art  de  r^gner  dans  i'Ecole/q^Sln^t  de.  Sui- 
de ,  HI.  47.  54. 66.  &  n.  10*.  n.  195^  n,  gp  /^p. 
f^ni.  iV.  £  Magoifique  couronnexpent  de 
£hriilipe ,  III.  i4i.  4c  216.  Le  fwnopi 
d'Jugufte  d^cern^  4  Cbriftine.  dfpend,  if. 
//.  Elle  revolt  les  proportions  des  Miniftres 
Arangws, 'fie  y  repopd  elle-^fime,  IIL  I09- 
«,  212.  307.  Qoi^biea  elle  eHjaloqfe  de  fan 
autoritl  jufqu*au  moipent  de  fon  abdication , 
IIL  267.  *k  Bile  harangue  daps  le  Sdnat  qn 
^641.  quand  ellt  y  encra  la  premiere  ft>i», 
IIL  199*  **•  Jpf**d*  N.  L  Elle  retarde 
Ac  denx  ans  la  ddclaratiop  de  fa  majori- 
ty IIL  aogs»-  EUe  rapporte  auSenat  doax 
axt6mes  qu'elle  avoit  appris  d'Oxenftietna^ 
III.  aoi-u.  Elle  prend  les  r^cs  du  Gouveme- 
ment  &  fait  ferment  de  Roi ,  IIL  202.  &  nJEUe 
iiar^uigue  dans  le  Sennit  en  declarant  Oxen- 
j&erna  Comte ,  III.  2Q6.  Elle  doit  con- 
firmer  toutes  les  donation* ,  ill,  202.  203* 
(Elle  n'efpere  plusdepirvfoir  au  u6nede Sni- 
de, IV.  261.  Chridine  inftruit  Oxenftieraa 
fur  la  Paix  de  Bxtofebro,  IV,  211 ,  &c  Ses 
bum  iJCbail^s  GuAavc  quand  elle  peafo 


Ankle  IT. 

De  fon  Abdication  tentie  en  rf5i*  &  **tcut4c 
en-1655.  aves  fts  fuites. 

Ricit  de  TabdicaUon  de  Cbriftine,  IIL  265.  n. 
Chriftine  laffe  du  gouvernement  en  165*. 
JIL  164.  n.  &  168.  «*  EUe  fe  iaiffe  perfua- 
der  en  1651.  de  retenir  le  gouvernement  % 
111.  i«4*  Remontrtnces  du  S^nat  i  Cbrif- 
tine fur  fon  abdication ,  IIL  224.  &  VAp. 
fenL  N.  X1F.  (b).  frlpaiatifs  de  fon  ab- 
dication, ibid,  ftp  ».  PaUeport  que  les  Etats 
lui  dounent ,  ibid.  Les  chofes  pr^cieuibs 
qu'eile  retire  de  Suede,  111.  J73.  Elle  pre- 
tend avoir  laiflfe  1a  Suedo  dans  un  &at  fiorif- 
fant,  III.  175.  Jufqu'i  ia  moit  do  Charles 
Guftave  elle  n'awut  re^u  que  la  plus  petite 
partie  de  fa  penfion ,  IV.  ft6c  Bile  auroit 
pu  dtre  re«fer»^e  dans  quelque  Chltcwi  ea 
-6u^de,  ibid.  Son  abdication  rlputleridi* 
cale ,  IV.  065.  Si  lettre  I  Chanat  en  Ita- 
lieq  for  fon  abdication,  Append.  It  XXIX. 
flfraie  date  de  cette  leftre^  ibid.  Relation 
de  TAmbaffitdeur  ThurloS  fur  I'abdlcatron 
de  Cbriftine  fes  voyages,  ft  fa  oondnite  de- 
•puis.  1654.  jufqu'i  1660,  IV.  264.  &c  Ce 
qui  arrive  i  la  Rdne  apris  avoir  qvlttf  la 
Couronne  ,  HL226.&&  Sa  peftftonluteftifral 
payee,  ibid.  Elle  revolt  de  la  Prance  une 
partk.dcs  bhfide*  dte  i  la  6oMet  IIL  1*. 

«.Ei- 


TABLE    DES    MATTER  E$. 


tl  Elfe  fe  brouille  S  fe  reconcilie  avec  fe 
Senatde  Su&ie,  HI.  395.  398.  401.  &c.   La 
Rdgeoce  ne  la  veuc  pas  en  Suede,  de  craia^ 
te  qu'elle  n*y  foit  trop  aim^e,  III.  406:  ficc.** 
Stes  affaires  trainees  en  Suide  ,  III.  408.432. 
&c.    Sous  quelles  conditions  elle  auroit  en 
SuWe  I'eaercke  de  fa  Religion ,  lit.  41& 
fcd.  42 ri    Elle  veuf  conferver  fes  amis,  & 
fegagner- fes  ennemis  en  Suide,  III.  419. 
Que  les  fujets  Su&iois  de  fes  domainer  lui 
feflent  hommagek,  III.  4)5.    Elle  ne  veuc 
plus  envoyer   des  prefens  en  Suede,  Hr. 
434.  Ses  Chevauxenvoyes,  malgrd  cequ'el-- 
k  en  era  ignore,  font  bien  recus,  ibid.  438. 
Bile  n'a  pas  envje  de  s'dtablfr   jamais  en' 
Suede,  llf.  437.  458.    Elle  ndgocie  en  Su4- 
de  r.u  nom  du  Pape,  III.  438.    Elle  s'em- 
porte  con  ere  la  Suide,  III.  444.  &n.  Soil 
Reces  df abdication  confirme,  III.  452.  &c. 
Elle  poufle  le  troc  du  Duche  de  Breme,  HI.  • 
458.469.    Et    la  converflon    des  Suedois, 
ibid  465.    Elle  eft  fort  6mue  des  malheurs~ 
de*  fa  Patrie,    III.  484*  488.  S*o.  IV.  12. 
•  Son  amour  pour  la  Suide  ,    ibid,  &  419. 
Accoutum£e  aux  ingratitudes,  elle  les  fop* 
porte ,  IV;  483?    Elle  veut  accueillir  les  de- 
bris de  la  Su6de  en  Allemagne,  III.  434. 
487.501.    Ses  fortes  pretention*  en  Sudde, 
HI.  502.  Ac.  510.  51$.    En  abdiquant  elle 
ft  referve  la  Souverainete ,  ibid*  #  V  Append* 
N.Ik&laPriface,  10. 


artiva  a  Chriftine  en  Suide  h  fon  fecotftf  vo- 
yage, III.  277.  297.  307.  0x7.  322.  &c.  Soa 
dffcoursremarquable  fur  Petat  pitoyable  oir 
etoitalors  la  Su£de,III.278.  &c.  Elle  auroic 
rtchang*  de  Religion  poor  avoir  la  Couronne, 
III.  280.  De  fa  maifon  a  Hambourg  ,  III. 
464*  479-  IV.  167.  Bile  veut  paroltre  bonne 
Catholique-  Romaine ,  III.  9;  n.  26.  FoyeX* 
fes  Jentimens  Cent.  J.  n.  9.  ir.  Cent.  IH.n.  6i. 
Elle  ne  1'eft  pas  tant ,  Cent.  III.  n.  63*  IV. 
«.  6.  r6.  &  Cent.  V.  8.  9  10.  Elle  necroic 
pas  aux  Saints  qui  mangent,  IV.  37.  Ce  qui 
la  fait  pencher  pour  la  Religion  Catholic 
que  ,  ibid.  Son  ceiibat  la  difpofe  i  la  con- 
verfion.  Foyez  fes  fentimens  Cent.  IF.  ru  45. 
Son  entree  folemnelle  a  Bruxelles,  Ap* 
pend._  N.  XXX.  Sans  Sttfe  Catholique,  dit 
Chriftine  ,  elle  feroit  neutre  en  mattere  de 
Religion,  IV.  130*  Elle  intercede  pour  les 
Gathoiiques  aupi it  du  Roi  G  wllaume  r  IV. 

Ankle  ri: 

.Sis  voyitget  eh  Balk  9fonftj*ur  i  Rome  ;  to 
"  ,  tfcbnteUe  s'y  annft. 


affdlres  quelle  y  traite , 


Ankle  K 

Son  Upon  fffon  retour  en  Suldc  :fon  ctomgen&nt 
it  Religion,  fes  voyages  hots  de  fa  Patrie  ,  fon 
fljour  en  Brabant,  en  Prance,  en  AUemagne,  m 
AaliK 

Elle  taxe  la  Religion  de  fes  Anc&res,  III.  ft. 
&  31.  ft.  Elle  pretend  qn'elle  avoit  quitte  la 
Couronne  pour  embracer  le  Catholicifme  ,111. 
n.  Son  voeu  dans  une  maladie  pour  fe 
faireCatholique-Rqmaine,  HI.  209.  n.  Mo- 
tifs de  fon  voyage  en  Suede  en  1660 ,  IV; 
260.  Epigramme  &  Satyre  fur  fa  Catholi- 
trite,  ibid.  253.  Son  paffage  par  HelGnger, 
&  fon  fejour  a  Hambourg,  IV*  264.  Les  Ef- 
pagnols  &  des  Moines  menent  Chriftine 
comme  entriomphe  par  1' AUemagne,  IV. 
a<$7.  Ses  deux  voyages  &  ftjours  en  Fran- 
ce, IV.  269.  Arrive  en  Suide  apite  la  more 
de  Charles  Guftave,  III.  228.  Elle  en  re- 
vient  fort  mecoatente,  III.  230.  Elle  tra- 
vail le  I  1'exercice  libre  du  Cttholicifme  en 
Dannemarc&  a  Hambourg  9  ibid  &c.  F&ch^e 
de  n'y  pas  r£u(Er  •  elle  retourne  i  Rome,  III. 
246.  &c.  253.  Reflexions  de  cette  n^gocia- 
tton  en  de*pit  centre  la  Suede ,  III.  249.  El- 
le arrive  i  Hambourg,  UI.  2*9. 277,  Ce  qui 


Ceremonial  de  la  vitite  que  le  Pape  lui  rend, 
IH.  353.  Elte  retourne  d  Rome,  III.  339* 
Flufieurs  Seigneurs  Ten  feiicitent  par  ecrit# 
III.  3$6.  Elle  fait  briiler  fa  Cour  aprts  la 
paix ,  III.  523.  Sa  querelle  avec  le  Pape  fur 
la  franchife  des  quar tiers,  IV.  150.  Sa  let- 
tre  fur  les  douze  mille  Scudi  de  penflon  re- 
tires, ibid.  Ellefe  faic  craindre  parmi  les 
Fiwms,  IV.  153,  Son  fejour  a  Pefaro.  IV.x 

Article  Fit 

Sit  mdadiesy  fa  n*rt  (ffon  enterrment ,  fon 
Teftamem  &  la  difpofitm  defes  Hens. 

Rome  allarmee  de  fa  maladie  ,  III.  408.  Elte 
ne  craint  pas  \z  mort,  ni  ne  hah  la  vie,  III. 
24.  Protedation  contre  le  Teflament  de 
Chriftine,  IV.  16O.  Pronoftic  de  Voigt  fur 
fa  mort ,-  IV.  164.  Trois  dernieres  lettree 
de  Chriftine,  IV.  166.  &c  Elle  fe  retablit & 
en  ecrit  d'autres.IV.  267.  Elle  retombc  ma- 
lade  &  meurt,  IV.  ido*  Lettre  circulaire  de 
Charles  XI.  fur  la  mort  dt  Chriftine,  ibid,  if 
-Append.  JV.  XLFllL 

Ankle  Flit. 

Atares  panteutqritis  de  CBxisTnri;  fa  manu- 
re de  vivre :  fes  aceidens  :  fes  nigociations  en 
diffirentes  Cours,  &  comment  elle  penfoit  parve* 
nir  au  Tr6ne  de  Pohgne.  UOaHlei  &  Ltfcrip* 
tiontfonfujev 

Chriftfc 


TABLE    DES    MATIER  E  S. 


Gbriftrne  mortellemene  malade  ,  111.  26.  65. 
184.  »•  192.  n.  194.  «.  205.  72.  209.  n.  Si 
Ton  a  voulu  faire  p<*rir  Chriftine,  pour  con- 
verter la  Suede  en  R6publique ,  ill.  41.  &  n. ' 
Et!e  £toitn*e  courageufe,  III.  22.  27.  EHe 
buvoic ,  mangeoit  &  dormoit  peu , III.  54. 

•  IV.  2f .  Son  averfiott  pour  le  vjn  6c  la  bte* 
re,  ibid.  &  64.  torn  IV.  23.  &c.  Ses  heu- 
res  occupies  entre  les  affaires ,  ies  Etudes  & 
leg  exercices,  III.  54.  EUe  re^oit  les  pro- 
pofitions  des  Miniltres  Strangers  ,   &  y  re> 

Sond  elle  mfime,   HI.  169*  w.    212.   307. 
lie  fait  de  grandes  depenfes  en  ballets  &c. 
Hi.  165.  n.  Eile  pleure  faute  de  ne  pas  pou- 
.  voir  faire  affcz  de  dlpenfes ,  ibid.  n.    Sa  lct- 
tre  toucbance  au    Roi   Charles  Ji.  fur  le 
roalheur  de  Ton  Pere  ,  III    413.  n.  fcp  Ap- 
pend.  N.  XIV.  Description  par  Chriftine  de 
J'enterreniem  de  Charles  Guftave  ,    0,11  die 
affifta,  IV.  262.  fef  Append.  N.  XXVIII.  El- 
.  le    penfe  dire   rnaffacr^e  ,    IV.  218.     Les 
Italiens  la  tenoienc  pour  peu  religieufe,  IV. 
268.  Le  Pritre  Paffen'ni  l'avoic  portee  a*  con- 
dainner  Monaldefchi  i  morr,  IV.  271.  Epi- 
gramme  fur  elle  en  vifitant  rimprimjwie  Rq- 
yale  de  Paris  ,ibid.  nop.  Demande  du  fecours 
contre  le  Turc  en  diverfes  Cours ,  III.  250. 
<&c.    Ad&tee  dans  I'affitire  des  Corfes  4  Ro- 
me, III.  253.  &c.    Si  elle  a  fait  tirer  Pho- 
rofcope  de  Charles  XI,   III.  281.  n.  314. 
Pourquoi  l'excrcice  de  fa  Religion  dtfendu 
en  Suede,  III.  a£2.  n.  309.  312.    Elle  1'ob- 
tient,  I1L  323.  &c.  326.  338.    Relation  de 
Pinfulte  faice  &  Chriftine  *  Hambourg ,  Hi. 
290.    Elle  .en  attribue  la  caufe  au  Clerge*  6e 
..cette.Ville,  III.  293.  &c.    Ce  quton  penfqit 
de  cet  accident  A  Paris  ,  III.  295.    Elle  in- 
ftruit    fes    Miniflres  &  forme  fes    Secre- 
taires ,    III.   304.     Elle  veut  poffe'der   le 
,  Ducbe"  de  Brdtne  en  Soureraine  ,  III.   305. 
*c.    31  s*  3*3-  3*7-  435.    Les  Etals  de  Sue- 
de affez  difpofes  pour  elle,  III.  307.314. 
335-  &c.  396.    Lettres  de  Chriftine  nOn  de* 
*hi£Wes,  III.  308.  &c.  &  «.  313.  319.  &c. 
329.    43$.    .Elle    veut  ie   facrifier   pour 
le  bien  de  la  Suede,  III.  317.  419.    Son  im- 
patience fur  1 'expedition  de  fes  affaires  en 
Suede,   321.  323.  328.  334.     Ses  negocia* 
-tions  pour  parvenir  au  Trdne  de  Pologne, 
HI.  338*  Ac-    Les  autres  Cours  n'en  pe^. 
Vent  jien  ,  III.  341.  392.     Elle  n'y  vent 
pas  depenfer,   comme  les  autres,  de  Tar- 
gem,  fi  elle  en  avoit.  III.  343.  374.  37S. 
Promeffes  qu'elte  pouvoit  faire  i  la  Repu- 
blique  ,  ibid.    Raifons  particulilres  pour  6- 
lire  la  Reine  au  Trdne  de  Pologne ,  III.  347. 
Ac.    Elle  t&che  de  lever  les  obftades  du 
Sexe  &  du  Mariace  pour  Stre  61ue  Reine, 
-III-  353-  &c.  386.  ore.  Elle  refuferoit  plut6t 
la  Couronne  que  de  fe  ©arier,  III.  354. 


&c.  361.  &c.  378.  Brefsdu  Pape  Svelte,  - 
au  Nonce,  &  aux  Etats  de  Pologne  en  fa 
!  faveur  ,  III.  354.  &c.  364.  367.  369.  37*.  7 
w  374-  393«  Eli©  ne  fe  tie  pas  trop  a  i'affit  ' 
tance  du  Pape  ,  III.  346.  n.  372.  381.  384. 
*•  393«  Elle  aiTure  le  Nonce  du  Pape  en 
Pologne  de  fa  reconnoiflance  en  Tinftrai- 
fam,  III.  339.  &c.  355.  &c.  364.  3.70-  374- 
379.  385.  &  n.  390.  Sans  alier  d  la  t&e 
d'une  Arme'e,  elle  refuferoit  la  Couron. 
ne,  III.  300.  &c.  393.  &c.  Elle  veut  ap- 
prendre  la  Langue  Poionoife  pour  Pa- 
mour  de  cette  Couronne  ,  III.  364.  Trejs- 
£att^e  d'fitre  recommand^e  au  Tr6ne  par  le 
Pape,  III.  314.  &c.  340.  358:  373.  &c.  385. 
893-  Son  beau  Memoire  aux  Seigneurs, 
Polonois  pour  *ue  61ue  au  Trone,  HI. 
318.  &c.  338.  375.  fcc.  384.  L'exeiuple 
de  la  Reine  Vanda  aggrt&e*  de  Chriftine,  III. 
377-  &  «.  Elle  veut  faire  courir  de  fsuf- 
fes  proph^ties  «n  Pologne^  380.  fif  n.  Elle 
ne  figne  ricn  fens  avoir  lu  les  dep£ches  , 

III.  383.  Son  deftion  au  TrAne  propo- 
se i  la  Diete  de  Pologne,  III.  3S5. 
Wie*nowiski  e*tant  flu  Roi ,  Chriftine  ne 
s'en  chagriiie  point,  HI.  388.  &c.  Elle  le 
ftlicite  mdjne,  III.  39©.  Reiiexions  fur  le 
defir  de  Chriftine  pour  parvenir  au  Trone 
de  Pologne,  III.  391.  &c.  Lettre  affez  Stoi- 

.  cienne  fur  la  fortune  &  fur  le  hazard  ,  III. 
395.  Elle  dreflfe  fes  inftruclions  pour  few 
Kliniftre  en  Suede,  III.  414.  419.  &c.  Elle 
veut  vendre  tous  fes  Biens  pour  i  J  mill. 
ou  prendre  Breme  en  ^change,  III.  417. 
433^  Ses  joyaux  retired  de  Hoiiande  ,  Hi. 
418.  Elle  negocie  en  Suede  au  nom  du  Pa- 
pe ,  III.  438.  Elle  pretend  aux  biens  du 
Roi  Jean  CaGaiir,  III.  454.  Elle  demande 
la  canonifation  du  Pape  Pie  V.  HI.  471,  Ac- 
coutum^e  aux  ingratitudes  ,  elle  les  fur. 
porte,  III.  485.  Efle  fait  briller  fa  Cour 
apres  la  paix,  III  523.  EIIe<ft  gue>ie  d*u- 
negrande  ebftte,  IV.  *$.  Sa  fobrie<e  pour 
conferver  la  fante\  IV.  22.  &  26.  De  toute 
ft  vie  elle  n'a  bu  du  vin  que  fix  mois,  IV. 
ti.  &c.  Elle  dormoit  rarement  cinq  heu- 
res,  IV.  26  Elle  meprifoit  trop  les  bien- 
feances,  Jppend.  N.  L  Elle  aflifte  aux  fu- 
ceraille^  de  Charles  Guftave ,  Append.  N. 
XXVIII.  Elle  eft  informed  des  affaires  im- 
portances en  Europe,  v.  U  Prtface,  11.  &c 
<Sa  fagacM  i  pr^dire  les  6v^nemens  en  fak 
d'affaires'^olitiques,  ibid.  Elle  drefle  el- 
-le-mfime  les  depeches  &  les  inftruftions 
pour  fes  Mintftres,  ibid.   &  HI.  169.  n.  & 

IV.  46.  Elle  fait  tout  feule:  fes  Secretaires 
ne  font  I  que  fes  Copiftes  ,  IV.  103.  Elle 
veut  toujours  tenir  Pargent  en  fa  dif- 
poGtion ,  ibid.  104.  Elle  t$che  d'applanir 
k  C^monial  des  Amhgffadeurs  avec  les  Car. 


TABLE    I>  £  &    Sl'A  T  I  E  &  E  & 


'  dfcattK,  fV.  166.  &e.  Stir  fes  affaires  oeco- 
:«omiques  en  SuWe,  IV.  138.  &c.  Conten- 
'  te  fit  heureufe  ,  elle  fe  divertit  de  la  com£- 
dieque-le  monde  lui  donne,  IV.  153.  Elle 
fe  fait  cfaindre  parmi  les  Pirates  a  Rome , 
sWd.  Ses  negotiations  avec  I'Ele&eur  de 
Brandebourg,  1V1  158.  &c.  Ses  Lettres  fur 
la  more  de  I'Eledteur  de  Brandebourg  ,•  IV. 

•  i»3-  &c.  Sa^cojnjplexipn  robufte,  4V,  167* 
Preuves  que  Chriftine  minutoit  ce  qu'elle  6- 
cilvoit  tarn  en  Francois  qu'cnltalien.  IV.  46 

Ankle  IX. 

Gink  de  Cbriftine  &  fes  qualitis  perfonelles :  fes 
fenjies  ingenieujes ;  fes  different  portraits  £f 
utc&erest  ' 

tatatUTement  de  Chriftine  devant  l'Et.rc  Su- 
preme, HI*.  2.  &  n.  Elle  £toit  n*e  cou- 
lageufe,  III.  21.  27.  Etoit  jaloufe  ties  heu- 
reux  6v6nemens  attribo£s  a  Ton  Pere  d£jA 
more,  III.  30.  Etale  fon  bon  naturel  & 
festaiens,  111.  48.  4c    Ses  grands  talens, 

•  *tant  encore  enfant,  III.  55.  Dtfauts  de 
Chriftine,  qu'elle  reconnolt  elle-m&ne,  ibid. 

",  A  60.  Epoque  oil  elle  fut  atteinte  d'irr 
religion ,  III.  56.  &  *.  N'avdit  pas 
frtnchi  les  homes  de  l'honneur  &  de  la 
modeftie,  III.  57.  &  n.  A  un  pou- 
voir  ablblu  far  elle  -  m&ne ,  HI.  6o. 
Hait  mortellement  les  Nains  $  les  Bouf- 
fons,  ill.  6^  &  n.  fip  4>/>f?*/.  N.  I.  &  /« 
&n*mw»w  Cera.  IV.  ti.  27.28  £?  append.  N.  L 
A  pleurei  trois  fois  ,  IV.  229.  268.  A 
autanc  d'efprit  &  d'intelligence  qu'aucun 
en  Europe,  IV.  26t.  :  Orandes  quality  que 
lui  donne  Freinzhemiti? »  ibid.  Portrait 
qu'en  fait  I'AmbaifadeurChanut ,  4tant  a  An- 
vers,  IV.  265.  Paradoxes  de  Chriftine  &fes 
grimaces,  ibid.  &  267.  Sa  grandeur  d'ame, 
m^me  dans  fes  d£trefles;  IV,  248.  Particu- 
larity que  le  Chevalier  Sidney  dcritde  Chrif- 
tine ,  IV.  26b;  &c.  Louis  XIV.  la  tiaite 
comme  (1  elle  eftt  4tt  fon  fujet,  IV.  270.  Elle 
fe  d£fie  de  la  France;  IH.izep.&c  275.27f8.) 
282.  288.  Renoue  fa  confiance  avec  la  Fran- 
ce ,-IIL  267  &c.  Chriftine  aime  tes  Satyres  ,' 
m€me  celies  faites  contre  elle-mfime  ,  III. 
296.  Elle  ne  fe  crpic  refponfahle  de,  fes  ac- 
tions qu'a  Dieufeul,  III.  298.  &  la  Priface 
Jo.  IV.  !i8.  123. 130.  Elk?  f^brouiile  &  fc 
r4concMe  avec  le  S6nat  de  ftrferfe*,  IV.  395. 
398.  482.  &c.  Elle  inlprife  les1  calomnie* 
imprimis  contre  efle  &  la.Couf  de  Rome, 

-  III.  405.  &c.  Cbriftine  contente  dans  fapau- 
*ret£ ,  HI.  408.  :  Elfe  incline  a  entrer  dans 
tin  Monaft^re  en  gardant  fa  penfipn,  ill,  423. 
EHe'juge  en  grand  Politique  d.e  la  Guterre  de 
W  &  plaint 4e  Jfort  de  4a!  Hoflaode  ,-  111. 
m  erne  kv% 


428.  &c,    EUecraint  fo^'ponr  la  SuMe, 

-  Hi:  430.  Je  me  h\%  taire  ,  dit-  elle  ,  mats 
pas  dire  des  menfonges,  III.  431.  Preuve 
de  Gaidenblad  qu'elle  n'^toit  pas  hautaine, 
III.  460.  La  France  fon'Ennemfc  d£clar^e> 
III.  482. 495-  "•  EHe  m^prife  les  calomnies  K 
s'en  confole ,   III.  4^2.  &c.    Elle  fe  ve nge ' 

;  de  la  France.,  HI.  494.  &c.  Elle  veut  6cre 
ob^ie  de  fes'Serviteurs,  comme  quand  tile 
6toit  Reipe  rlgnante ,  III.  49^  &c.  Elle  a- 
voit  beaucoup  de  tendrefle  pour  fa  Patrie, 
III.  419.  Rebutte  de  TEmpereur  ,  elle  s'a- 
drefTe  a  la  France  ,  III.  499.  &c  Ehe  de- 
mande  les  arr^rages  des  fubfides  ,  111:  50 r. 
510.  &c.  Elle  halflbit  fur-tout  l'ivrogntrie, 
506.  &  n.  Elle  ne  vouloit  pas  du  TitredeS6re. 
niifone  ou  Cl^mentiiOme,  mais  bien  de  celut 
d'Abgufte  oude  Reine  tout  court ,  III.  507.  & 
5  \  2.  &c.  IV.  1 32.  Elle  fe  choque  du  mot  de  pro- 

-  tcftion,  IV.  51  (J.  &c.  Elle  rougiroit  de  la  pro- 
te^ion  de  la  France,  ibid.  Elle  renonceroit  plu- 
t6t  a  fes  int^rcts  que  de  faire  des  baffefles ,  IV. 
518.  Elle  dernande  fatisfadion  du  motde  pro-, 
teftion,  IV.520.&C  Pburquoi  elle  m^prifoit 

^s  femmes ,  III.  52.  &  n.  &  Jppend.  N.  L 
'  Le  peu  de  fens  du  camft^re  que  Mr.  Alembert 
a  fait  d'elle.  Foyez  la  lettre  a  G...  dans  TAp* 
pend.  N.  LI.  Le  profit  du  p£ch£  eft  Tbu- 
railttd ,  Cent.  I.  n.  29.  L'auie ,  dit-elle:,  eft  im- 
mortelle, &  apris  cette  vie  il  y  a  des  peines 
'  &des  r^compenfes,  ibid.  41.  65.  84.  Cent.IL 
n.  77.  89.  94.  Cent.  V.n.%.  18.  28.  37*  39- 4r* 

•  42.  &  IV.  p.  34  *.  MP-  p.  35-  n.  LIU.  Nos 
;  juges  font  Dieu  &  ndtre  confeimee ,  Cent.  L 
;'44.  Dieu  doit  fore  notre  but,  &  fa  volontd 
:  notre  r^gle,  Cent.  I.n.  55.  PiuGeurs  de  fes  ex- 

:cellentes  lemons  aux  Princes,  ibid.  Cent.  II. 
20.  &c.  Cent.  IV.  n.  67-- 100.  11  feut  punir 
dans  les  formes  de  la  juftice  quand  on  ie  peut, 
ibid.  59,  Elle  abhor  re  les  S  a  tyres  &  les  Ca~ 
lomniateurs,Certf.  II I.n.  26.  30.  36.  38.  Elle 

•  ne  vouloit  pas  que  ies  ftmmes  r^gnaffent, 
.  HI,  67.  *8.  Cent.  IV.  n.  36.  38.    L'excellen- 

ce  de  la  vertu  ,   Cent.  IV.  f  5.    L'H^roIfme 

ferok,  beau  ,  s'il  ne  cofttoit  tant  aux  inno- 

'  cens  i   Cent.  IV.  94.    II  7  a  une  canaille  de 

'  Rois  auffi.bien  que  de  faquins ,  Cent.  V.  n. 

-  19.  Les  blafphintes  >   les  menfonges  &  Ti* 

•  vrognerie  »itoient  des  d^feuts  que  Chriftine 
.  ne  ppuvoit  fupporter ,  Cent.  Ill,  ».  84.  L'ora  • 

•  cle ,  eenhois-toi  toi-mime,  fert  a*ftire  connoltrt 
:  notre  mifere ,  ibid.  Cent*  V.  n-  46.    Le  plu^ 

•  grapd  bonheur  del'h(imind;  ibid.  n.  31  ]6 
'  n'ai  pu  reprfSfenter  Chriftlneque  comme  une 
■  Prlnceffe  c\iez  qui  le  bon  &  le  bVau  pr^va- 

lolent.  Vbyezl*  Pre" face » p.  14.  Son  caraftere 

de  ma  fa^on,  ibid.  IV.  169.  &c    Elle  refufe 

toot  pantfgyrique  des  Academies ,  IV.  20  $2. 

1  44.  R^ponfe  qu'elle  fit  fur  ce  qVop  it  frattoit 

•fur  fon &ge, IV.  6?.  EQe craigiwkleTurrA ia 

[IJ  ftw. 


TABLE    DES    MAT  I  ^it  ESt 


France,  iy,  JH-  **§•  ***•  Elle  eftpiqute 
contre  Lpuis  XlVjbid.  &  134.  Elle  defaproiive 
forties  Dragonnade$,.IV.  122.  Ses  Lettros  la- 
deffus  a  Terlon  &  au  Landgrave  de  Heffe-Rin- 
fels  t  IV.  124.  132.  Le  Pape  content  de 
cette  Lettre,  IV.  133-  Elle  avoit  beaucoup 
de  foin  de.fes  fideles  ferviteurs  ,  IV,  146. 
Elle  intercede  pour  les  Cafholiques  aupc&s 
du  Roi  Guillaume  ,  IV.  157.  Bon-mot  4e 
la  Rcine  pour  ne  pas  affifter  aux  fuperailjes 
de  rElefteur  de  Brandebourg,  IV.  161.  Son 
Portrait  par  Mr.  de  Bielfelt.  FoyezT Append. 
N.  XLIX.  Celui  de  Mr.  Goervei,  IV.  169. 
not.  Celui  de  Freinshemius.  IV.  236 

Article  X. 

QuyrogU  de  Ja  compojition  de  Cbrijline* 

Sa  Vie  icrite  par  elle-  mSme  ,  didlie  a  Di$u > 
III.  1  &c.  Quel  dommage  qu'elle  ne  I'ait  pas 
pourfuivie !  III.  09.  Elle  Pa compose  en  168 1. 
III.  1.  &45.  n.  Suite  de  Ton  Hiftoire  ,  ibid. 
70.  &  145.fi.  Autre  Ibauche  de  fon.HJf- 
toire  accompagntte  de  fes  uemarques  ,  IU. 
182.  &c.  ^  Append.  N.  1.  Elle  promet  cre- 
crire  la  pure  v£rit£ ,  meme  a  fes  ddpens ,  111. 
4.  &  68.  Description  que  fait  Chr/ftine.de 
renterrement  de  Charfes-Guftave ,  oil  elle 
affifta,  IV.  262.  £f  Append.  N.  XXVlll.  Plan 
de  Ton  Hiftoire  M^allique  &  de  celle  de  Ton 
Pere,  IV.  179.  &c.  Quelques  Sentences  de 
Chriftine  tiroes  d£  feplentimens.  VvyezVAp* 
pendi  Chriftine  tient;  tp'us  fes  fentimerisjuftes 
&  raifdnnables ,  UjiL  Cent,  V.  n.  40.  pes  fen- 
timena  out  tti  fompoKs  peu  de  terns  avaiit 

.la  more  Cent.  V.  la  note  de  la  premiere  page 

!  des  Sentiment  de  Cbriftine.  Fragment  de  la 
..vie  de.la  Heine  gcrite  pax  elle-m£me  »  tris- 
int6reflant,  Preface  p.  4.  Sa  negotiation  pour 
parvenir  auTr6ne  de  Pologne  en  1669.  ibid. 
Grand  Recueil  de  fes  Le  tires  ,  Hid.  &  III. 
225.  &c.  Contenu  de  ces  matdn  tux',  ibid. 
Preface  p.  4.^  lis  ferviroient  a  ime  Hiftoi- 

.  xe  complette,  de  la  Reine  Chrii}ine,.,*Wd. 
Lifle  complette  des  perfonn^s  avec  lefquel- 
les  la  Reine  a  entretenu  commerce  de  let- 
tre*.   Foyez  la  Preface  ,  p.  12.  &  apres  Vdpp. 

.  Efquifle  de  i'Hiftoire  de  Cbriftine,  Append. 
,M  L 

Qay  (le  Prudent)  fa  commiffion  pour  la  Rei- 
.  ne  Chriftine. '  I1L  3*3..  34° 

Clement  IX  V.  Rome,  Pape  de  la  familke  RoC- 
pigljofi.  Chriftine  .fe  fait  honneur  deselec- 
tion de  ce  Pape,  III.  268*  392. .  Elle  I'efti- 
me  comme  favant,  III.  293.  &  magnilique, 
III.  395.  Pourquoi  11  fe  prfita  a  fa  ire  61ire 
Chriflipe  pour  le  Trdne  de  Pologpe ,  III. 
n.  Clyiftine  JW  fe  fioit  pas  troplhu 
,  IIL  34^,0.  37M$X*  334.  *  3&< 


.  &c  Brefc  da  P«p«  &v  TjkHKt  ft  an  Bfrt* 
de  Pologne  en  faveur  de  Chriftine,  HL 
354.  &c.  364-  &c.  367-  39*.  &  Prifoce  p#  4, 
Chriflioe  fort  flatde  d'&re  recommand^e  par 
ce  Pape  pour  le  Tr6ne  ,  III.  372.  3g$.  393. 
Elle  plaint  la  port  de  ce  Papq  ,111.389.  n«Le 
College  Cle'mentin  a  Roine ,  le  meijleur  $  fe- 
lon Cbriftine » pour  l^d^cation  de  la  Jeunef- 
fe.  ,  IV*  6x 

QergL  Voyez  EtaU  de  Su^de.  Chriftine  net  fe 
fioit  pas  trop  aux  Confefteurs  &  Diredeurs 
de  confeience.  Poyez  fes  Sentimens  Cent.  111. 
n.  (Si.  &c.  94.  &c. 

Cleuter  (Officier  de  Chriftine)  ,  Lettres  de  la 

Reine.  en  fa  faveur  &  de  fon  fils ,    IV. 

,  73-  &<?. 

Cobajlilli  (le  Comte)  recommandd  au  Due  do 
Mantoue.  IV.  iox 

Colbert .  Miniftre-d'Etit  en  France^  Lettre  que 

.  Chriftine  lui  ^ciit  fur  un  Comte.  de  Beau- 
regard. .  IV.  77 

Cotonna  (Conn^table).  Cbriftine  le  j^lici^  & 
lui  recommande  des  perfonnes  ei\  fa  faveur, 

IV.  66,  <Jg.  168 

Commerce.  Compazine  de  Comn^rce,  de  Su&de 
pour  TAGe,  i'Amque,  r^drique  &  hfila- 

.  gellanique.  111.  3$,  20%.  &  n.  211 

Q)?idt  (Prince  de)9rU  r^pare  i'^ckec  des 
Troupes  Fxan^oifcs,  III.  155.  II  va  voir 
Chriftine  a  Bruxellesj  IV.  266.  EHe  Tefti- 
me  le  plus  formidable  Concurrent  au  Trdne 

de  ?olosie  V  1IL  344-  354-  373.  378.  3«4- 
La  Reine  Telu ma  toujours  .  ill.  394.  Ca- 
rq€ldre  des  Princes  de  Cond^r  P6re  &  Fils , 
Hf.  345-  395.    Ce  Prince ,  dit  Chriftine, 

(  v-aut  plus  que  toute  l'Armta  Fra^oife,  11L 
429.  II  pretend  aux  Biens  du  Roi  Jean«Ca« 
fimlr ,  III.  457-  Sa  correfpbodance  avec  le 
Landgrave  de  Hefle,  Append.  M  V1L 
Conring  (Herman)  change  Tattacbement  qu'il 
avoit  pQur  la  SuAde  ,  IVt  228.    Eatrafc  de 

'  deux  de  k$  litres  %  ibid.    Sa  querelle  avec 

.  Wasmutfu  Append.  N.  XLL 
Corneli  (Tomafo),  Savant,    Chriftine  s'intixet 

.  fe  pour  fe;s  funeraiHes.    .  IV.  50 

Cprnia  (la  Duch^de  de).   Chriftine  lui  promet 

fes  favors.  jy.  pg 

Cortes.  L'affaiie  des  Corfes  a  Rome,  III.  252. 

t  &c.    El&fe  de  rEvfiq^e  Elechier  fur  l'in- 

.  fulte;  des  Corfes.  UVpsfc  ftc 

Cour.,  Ceurtifans.  Ea  vtoti  en(?e.  difficilement 
- .  dans  les  Co'urs ,  HL  4^    BoufFons  entre^e- 

a  nus  alors  dans  les  CoUrs  9 .  y^  66.  &,  Ap- 

'  pe'nd.  N.  J. 

Court  fie  $rr  Charles  Caton  de),  Sa  grande 
application  &  fon  favoir,IV»  49,  &a  Chrifti- 
ne lui  envoye  fon  t^moignage  de  Defcartes; 

ibid.  not. 

Courtin  (Bifideitf  dc  France  en  Dannemarc) 
•Chriftine  lui  envoye  un  t^mpigpage  pour 


t  ABLE    DES    MA  TIER  ES. 


Jfcfdtrtfes.  IV.  20.Tw$. 

Vrcfui  (leDiifc'de)  foil  affaire  avtec  les  Corfes  i 
Rome.  III.  253. 255 

Crrut*  (le  Barott'  de)  charge  des  affaires  duRoi 
de  Suide  k  la  Maye  ,  a  traduit  le  beau 
Po<me  de  Madame  de  Nordenflycht  Air  les 
fcMmoires  de  Chriftine.    Foyc*  /«  Prifact  p. 

CroClebucde),  Chriftine  Intercede  pour  ion 
fils  natural.  III.  469 

Crmwel  (Olivier).  II  avdit  nente .  deux  Am- 
bafladettrs  &  MiftiftfeS  ftrabgers  afcpres  de 

*  lui,  III.  169.  n.  La  France  brigue  Ton  al- 
liance ,  ibid.  II  vouloit  6tte  appell£  Frere 
du  Roi  de  France,  III.  170.  o.  Sa  femme 
jaloufe   de  Chriftine ,    111.  169.   rt.    Les 

;  gens  de  Cromwel  fanatiques  bl&ment  Cbrif* 
tine  (Tafoit  abdlque".  IV.  267.  «. 

Ctiivd  {Doh  Atttonto  de  la)  ,  lul  &  Ton  epdUfe 
fuivoient  Chriftine  en  Italic, IV.  267.  Chrif- 
tine  les  congldie  tot)*  deux  I  Rome.  IV. 

269 

Cybo  (Cardinal).  Declaration  de  Chridine  for 
la  penflon  que  le  Fape  avoit  retiree.  IV.  152 

■  .';.       .D.. 

iS  Alin  (bldf  )  Hiftoribgrapbe  de  Suede.  Ex- 
*~*    cellent  Togte  SuWois.     '  IV.  223 

Damme  (Pierre  van)  Libraire  &  favant  Anti- 
quaire  i  Amfterdam,    a  communique  une 
Lettre  de  Chridine,  IV.  2.    Ses  belles'  col- 
lections de  Cpdes  anciens ,  de  Livfes  rares  & 
'  de  Midailles  antiques  en  tout  genre,  s'fr'4 

not. 
bannmarc*  .  Quand  le  Daanemarc  fubjugua  la 
Norwegue,  III.  7.  &  n.  Chriflian  IV,  en- 
treprend  la  guerre  d*AlIemagne  par  jaloufie 
contre  Giiitave-,Adolpfie,  III.  14.  n.  Sen- 
timent des  Danois  apres  la  mort  de  Gufr 
tave- Adbtphe,  III.  72.  &c/  JVJariage  fu 
Prince  Olrich  avec  laReine  Chriftine ,  ibid* 

£La  mediation  du1  Dahetnarc  fufoe&e  i 
Suede,  III  86.  93-  io$*&c  no.  etc.  192* 
Jaloufie  du  Dannemarc  contre  la  Su&de  ,  III. 
.  92.  &  93-  »•  121.  137-  Le  Prince  Ulrith  tue* 
par  trahifon.ULno.  &  n.   Le  Dannemarc 
chercboit'  toute  autre   chofe  que  la  pais 

SAIlemagne  f  III.  105.  Vent  rompre  avec 
Suede  ,  UL  121.  *jftthe  de  debaucber 
rArmee  de  lianer  apre*  4a  iriorf ,  IV.  210.; 
Trime  du  Dannemarc  pour  faire  evader" 
la  Reine -M<arede  Suede ,  IIL  19$.  &  ti. 
Queue  d£c\ix6e  au  Dannemarc ,  III.  151. 
ioo^&n.IV.  211.  La  jiaix  de  fetamfebro 
faite  avec  la  Su&de  »•  UK  i$>  205.  On* 
tenu  de  cette  paix,  ibid.  Le  Dannemarc  en- 
wye  des  vaifleauxjau  fecowis  de  l'^fpagn* ,  & 
Ja  Suede  i  la"  HolfandeV  III*  200.  Difiique 


iigre  contre  le  dannemarc,  iv.  LeDinne- 
•    marc  devenu  defpotiqlie  par  la  tyrannie  de  la 
Noblefle,  IIL  239-  n.    Le  Roi  eft  brave  & 
pouvoit  fe  jouer  de  la  Suide.    ill;  481.  482 
DavidJonf  Secretaire  de  Chriftine,  menace*  par 
Charles-Guftave  pour  s'itre  fait  Catholique, 
HI.  226.  264.    Chriftine  lui  tttit  de  reftgr 
ferine ,  III:  227.  II  m'eurt  i  Rome.  IIL  264 
Ddcartts.    11  n'ftpie  pas  homme  I  faftruire 
YCtiriftlne  dans  Tart  de  rdgnef ,  IIL  47.  H. 
L'Aute"ur  de  ce  Supplement  pdflted£  one  oar- 
tie  du  crane  de*  ce  Phllofophe.IV.  232.  Par- 
ticularity de  fa  maladie  ,  fa  mort  &  fon  en- 
terrement ,  IV.  23i.T6moignage  de  Chriftine  f 
qu'il  lui  a  infpire*  des  fentimens  de  Catho- 
licifuie,  IV.  19.  n.  II  eft  plus  raifonnable  au 
fujet  des  Su^dois  que  Mr.  d'Aleinbert.  Fwcx 
to  lettre  4  Mr.  G.  <khs  Append.  N.  LI. 
Diogene  (le  Philofophe) ,  Difcours  fur  la  araA* 
;  deur  de  Diogene  &  cTAIexandre.         IV.  4^ 
Diogene  Lairce.  Epigramme  de  fa  fajon ,  dont 
Chriftine  fe  fervit.  IV.  3,  n. 

Dobrzimki  (  Marshal  de  Cour)  entretient  une 
^^gociation  fecrete  avec  Chriftine  d  Rome. 
7  IV.  I5fl.&c. 

Dobna  fie  Comte  de).    Sa  Vie  par  Eze'chiel 
Spanheim,lV.236.Un  deces  Comtes  futde 
la  fuite  de,  Chriftine  qUand  etle  partit  de  Sue- 
,  de.  IV.  264 

Dudley.  Vbyez  Nortumbria. 
Durmewald{\t  Ge"n4ral) , Chriftine ^.le  ftlicite  de 
fes  Exploits  be*roiques  en  Hongrie.  IV.  Z6 
Pureus  (ie  Dodeur  Jean)  travaillc  en  Suede  I 
,  tiunlr  les  Eglifes  Proteftantes  fans  y  rluifir, 
IV \  alo.    Ann^6  de  fa  mort.  IV.  231 

Du  Ry  (I'Architefte;  a  eu  foin  de  faire  copier 
4  Rbme  plufleurs  Manufqrits  concernant  la 
Reine  Chriftine.   Foyez  la  Ft  if  ace ,  p.  3. 


E. 


m 


Igers  (Mr.  d')  Gouverneurde  la  Ville  libre 

de  Dantzig.  C^l^bre  par  plufieurs  favans 

Ouvrages ,  a  audi  cohtribui  ^  ce  Suppl6- 

"  inent. .  IV.  asi.,*  «.  253 

Egiareta  (le  Do6teur)>  Lettre  de  Ghriftine  en 

fa  faveur-  IV.  97 

Ekerman  (cilebre  Profeffeur  i  Upfal)  m'a  fait 

xem&rquer  quelques  fautes  cjans  mes  M£* 

moires  de  Chriftine,  IV.  23&<<&  la  Prtfase 

P-  7' 
Empereur  Romaia.  Foyez  Jutricbe.    Pourqiij>i 
les  Papes  les  appelfent  Empereurs  e*lus,»lll. 
503.  n.    Son  Jus  pimdriartlm  pruum  ,  .III* 

4^5-  P» 

Encyclepidie  (I')ou  Hiftoiro  de$.  Sciences,  d^s 

Arts  &&  la  plus  e^norme  Compilation  en 

France/  oil  ily,atde  gr'ancks  defeduofi^s. 

'  Foyez  td  Mire  *  Mr.  G.T&JJpt^^  **- 

[I  2]  fft 


TABLE    DES    MAT  IE  RE  & 


MpiSete  Qe  Phflofophe)*  ppafle  fa  patience  trop 
loin.  Vrjtz  Sentiment  de  tbrifiine  %Cent.  P.n. 

Eric  .  .  .  .  (Do&eur  ft  Aumdnier  de  !a  Conr 
de  Chriftine).  E!Ie  die  que  fes  Sermons 
Tont  rendue  Catholique.  III.  283 

Esberg  (Jean)  Dofteur  Suedois.  Sa  lettre  au 
Fape  pour  devenir  Catholique,  III.  461.  Ap- 
pend. N.  XXXIF. 

Efpagne  traite  Rome  pis  que  les  Goths  ,  III. 
10.  ft  n.  '  Joye  indigne  de  la  Cour  d'Efpa* 
gnc  k  la  mort  de  Guftave- Adolphe ,  III.  70. 
&  n.  he  Commerce  mene  en  Efpagne  par  la 
chetive  monnoye  decuivre,  III.195.  n.Chrit 
tine  fachde  du  lenternement  des  Efpagnols  , 
III.  232.  234.  Ses  intrigues  a  Rome  I  Y&~ 
letfion  d'un  Fape,  III.  268.  273.  Sonomor- 
tii  matti  Franceji,  e  t  favii  Spagnuoli,  IV. 

269.  fh 

Stat.  Voyez  Roi  %  Prince ,  Monarchic 

Etats  de  Suide.  Voyez  Suide  ,  Sinai.  lis  prA- 
tent  hommage  &  Chriftine  etant  encore 
dansle  berccau,  III.  25.  41.  Mefures  pri- 
fes  par  les  Etats  pour  rafFermiflement  du 
Trdne  de  Chriftine,    43.  72.  &c.    L'Oi- 

'  teur  des  Palfans,  IIL  182.  &c.  La  No. 
bleffe  de  Su6de  avoit  des  villes  en  propre  , 
III.  172.  n.  Elle  poflSdok  fes  terres  en 
fiefs  de  la  Couronne  ,  ibid.  &  ii6.  Elle  re- 
gimbe  contre  ia  r£du£tion,  III.  151.  n.  17a 
w.  IV.  239.  247.  n.  Deliberation  des  Etats 
fur  la  fatisfaftion  de  Suide  en  Aliemagne, 
III.  122.  &c.  184.  388.    La  Nobleffe  pri- 

"  tend  des  privileges   que  Guftave  -  Adolphe 

-  ne  veut  pas  accorder ,  IIL  186.  n.  &c.  La 
grandeinOuence  duCIerge  dans  leOouverne* 
merit,  III.  191.  iu  Regiment  de  cavallerie 
ctotretenu  par  la  Noblefle ,  HI.  196.  ft  ». 
Etat  militaire  de  Suide,  ibid.  Bfens  de 
Ja  Couronne  pour  600000  ecus  vendus  &  la 
Nobleffe,  198.  &  n.  Si  Ie  nombre  d'anno- 
blis  en  Suide  eft  bien  grand  ,111.  204.  n.  Les 
Stats  de  Suide  aflis  enfemble  la  premiere 
fois  en  Dlite,  III.  203.  n.  Comment  le$  d£. 
liberations  s'y  font,  ibid.  La  forme  de  Gou- 
vernement  de  Suide  fous  le  nom  de  Guftave- 

,  Adolphe  n'eft  pas  de  lui,  III,  36.  i85-&«*  & 
Append.  N.  7J%  Ceux  qui  font  commerce  de 
Bourgeois  en  doivent  payer  les  impdts  ,  IIL 
209.  Explication  du  mot  JVanbyrdig  ,  IIL 
214.  &  rt.  Privileges  du  Clergi,  IIL  215. 
Epoque  de  la  minority  de  Suide  la  plus  a- 

friable  au  Sinat  &  a  la  Noblefle ,  IV.  261.. 
,es  Etats  de  Suide  difpofent  eux.m&nes  de 
leur  bien-iStre  ,  IV.  247.  fi.  Jufqu'aux  en- 
fans  des  Payfans  Suedois  peirvent  aller 
therdier  fortune  &  fe  perfeftionner  au  de- 
hors ,  ibid.  Le  Pays  oh  la  Nobleffe  tyran- 
aife,  n'eft  pas  heureix  ,  HI.  23^  n.  & 
,  JJJP.  M7.  tk  .Chrift&e  cartffe  ia  Noblefle,, 


III.  282.  Comment  elle  vouloit  fake  oofler 
la  jaloufie  entre  les  Etats,  HI.  281.  Reg* 
nicoles  de  Suide  afpirans  a  Ia  Couronne, 
ibid.  Chriftine  eft  pour  la  primogeniture 
parmi  la  Noblefle,  UL  282.  Elle  y  veut 
redrefler  les  abus,  HI.  281.  &c.  La  mifere 
des  Payfans  enualni  la  Souveraineti  ,  IIL 
283.  Chriftine  fort  piquee  de  Ton  mauvais 
traitemeat  en  Suide,  IIL  284- Son  embarra* 
aprisla  mort  duPape  Alexandre  VII.  HI.  2 8  5. 
Les  Etats  aflez  portis  pom  Chriftine  ,  IIL 
307.  314-  33S*  39<5.  420.  &c.  Le  Senat  veut 
itre  un  cinquieme  Etat  de  Suide  .  jippend, 
N.  XXriII.  n. 

Etats-Gtniraux.    Voyez  Holland*. 

EJie  (Cardinal  d*> ,  Chriftine  fe  plaint  de  fes 
mautfais  offices.  IIL  272 

Eftries  fie  Comte  &lc  Cardinal  d'%  Chriftine 
mecodtente  d'eux*      III.  511.  IV.  134. 134 

F. 

PAlaifeau  (Mlniflfe  de  Brandebourg),  fa  befld 

*  harangue  a  Ulrique-Elionore  ,  IV.  15S. 
&  Append.  N.XLVL.  . 

Falckenbauer  (Gentilhomme  Saxon)  recomman. 
di  par  Chiftine.  „       >      IV.  69 

Farnefe  (le  Prince  de),  Chriftine  irttoit  pas 
bien  avec  le  Cardinal ,  IIL  284.  Elle  icrit 
pourtant  au  Prince  &  a  la  f  rincefle  de  cet- 
te  Maifon.  .  III.  28  J 

Faveriti  ( Savant  Italien )  travaille  au  plan  de 
i'Hiftoire  mitaliique  de  Chriftine,  III.  518. 

IV.  113.  &  J80 

Febman%  excellent  MWaittear  Suidois  ,  IV. 

Femtne.  Voyez  Reims ^  Rois.  Chriftine  tient 
que  les  femmes  ne  devroient  jamais  regner, 
IIL  67.  &c.  &  fes  Sentiment  Cent.  IF.  ru  36* 
&c.  Plufleurs  bonnes  &  mauvaifes  qualites 
*  des  Femmes,  ibid.  Cetti.lF.  n.  &c  Bonnet 
lemons  pour  les  Femmes .  ibid.  n.  42.  &c. 

Ferrari  (Oftavib)  reju  Membre  de  TAcademie 
de  Chriftine.  IV.  !8 

Feuquieres  ( Ambaf&deur*  de  Prance  en  Aliema- 
gne), faitde  grandes  promefles  &  Oxenftier- 
na,  dontcelui^i  fe  difie,  III.  78  &  n.  &c. 
89.  137*  *c  Mine  fous  main  le  credit  du 
Chancelier ,  III.  85.  &  n.  Ses  exprefflont 
imnertinentes  contre  Oxenftierna ,  ibid.  Let 
Allies  n'acceptent  pas  fes'  offres..     IIL  iof 

Filicaia  (Vincenzio)  Savant  adopts  Membre.de 
PAcadimie  di  Chriftine ,  IV.  42.  Sa  lettre 
I  Chriftine, J Append;  N.XXXF1L   : 

Bnaline  (Virtuofo),  .Chriftine  Ie  favorifer 
1    •  IV.  100 

FMande  y  Finnofs.'  Privileges  pour  exploiter 
les  Mines  en  Finlande  ,  IIL  211.  lis  com* 
battOiCBt  &  fe  dtfendoient  vailiajnment,III. 

'  ti. 


TABLE?  DA&  MATIiEHUK^ 


Jfc«W*r  (TE?*que  Efprit),  fon   Bl^ie  fur 
linfelte  des  Corfes  *  Rome.      HI.  2$*.ftc. 

iteming.     Son  adminiftration  controltee  pat 
Chriftine.  III.  332.  397 

Florence  (Grand-Due  de)  plufieurs  Lettres  quer 
Chriftine  lui  6crit.  Veyeh  lalifte  de  Jet  Lettres. 

.    Chriftine  lui  pr&e  fon  Antiquaire  Catkeli 

pour  arranger  fon  Cabinet  de  M^daillea,  IV. 

4  ;'  ...:  .  13 

tens  (PAbM)  Chfrfttoe  le  remercie  <fes  £ 

«  vres  qu'il  lui  envoye.  IV.  <S8 

France  \  pretend   tore  le  premier]  mobile  de 
tout  ce  qui  fe  fait  en  Europe,  III.  15.  ft  n. 

k  Se$  Auteurs  fe  parent  fouvent  de  la  ^loire 
des  autres  Nations,  ibid.  &IV.  221.  &c.  260. 
-L'4poquerde  la  guerre  triermaleV&oit  pas 
fi  glorieufe  &  la  France  ,  IIL  15.  &  n.  La 
_  anc?.  oonvertie  dans  im  dangereux  def- 
,  potjfnje  ,  III.  x6.  n.  Elie  craiac  les  trop 
grands  progrgs  des  armes.de  SuWe,  »M*« 
La  France  traverfe  les  defleins  de  la  SuSde  k 
I'Aftemktee  de  Heilbron ,  III.  38.  n.  78.  &c 
84.  &c.  L'Aftrologie  en  vogue  &  la  Cour  de 
France,  III.  ax.  ft  n.  La  France  fe  rtjouit 
i  la  moktde  Gufiave-Adolphe  ,  lit  70*  «• 
EHe  t&che  de  gagner  le  Chancelier  Oxen- 
uierna  par  des  prdmeffes  fpMeufes  9  111.  71, 
La  France  pay e  mal  fon  peu  de  fu&fides  ila 
SuWe,  III.  10.  &  n.  73.  n.  160.  «.  &  ^ 
pend.  N.  XIII.  Elle  propofe  un  manage  en- 
tre  Chriftine  &  le  Mis  d'Oxenftierna  >  liL  78. 
n.    Ses  intrigues  A  Heilbron  contre  Oxen- 

..flieroa,  ft  la  Suide  ,  III.  85.-  8?.  104.  1^7. 

£  $c, .:  La  France  mfttee  dans  lea  affaires  d'Al* 

. •  lenfagne.apris  la  bataille  de  Nondlingue, HI; 

•   89*  n.  146.  &  n.  112.  n.    La  France  va  Men 
ovant  dans  lei  intrigues  xle  Wallenftein,  III. 

.  jo6.  107,  n.  137.    EHe  recule  les  avantages 

.  de  Sug'de  pour  rivancer  les  Hens  proprea, 

III.  &  n.  13d.  &  r Append.  N.XXIK  Elte*ft 
.  jaloufe  des  fuccis  (le  la  Su&de  contre  le  Dan- 
.  uemarc,  IIL  151.  ftc.   Les  Francois  battent 

FfiBaemi  ft  font  battus  ,  III.  153.    La  Fran- 

r  ce  veut  mettre  garnlfon  i  Helfmgbourg  ft 

;  ^  UelfiDgoeur ,   IIL  152.^    Lettre  #fieufe 

de  Chriftine  fur  la  connivence  de  la  France 

avec  la  Baviere,IlL  155.  &  Append.  N.  Fill. 

.  La  paix  de  Nimegue  rompue  par  la  France, 

'  IV.  118.    Chriftine  defaprouve  fort  IcsDra 

-gonnades ,  IV.  ^22.  ftc.  132;    Cette  pert^ctt- 

,  don  rlfolue  deux  tns  auparavant ,  IV..  I2K 

4c  n.    ChrHUne  dolrne  fur  lea  ftofionairerrJe 

France  ,  IV.  126.  135.  &c.    frritte  contre 

Us  Francis,  elle  leirr  dit  bien  des  ^ricfe, 

IV.  127.  ftc.    Troupes  ft  G4n£raux  Fran- 

£is  alors  en  Allemagne,  IIL  1,79.  &a  VU- 
1  &  Forterefles  dbnt  la  France  Itoit  alors 
cnpbfleffion,  UI.  180.  La' France  m6con« 
feme  de  ne  pas  recevoir  ftolipstomrg,  JiL 


J04. 118.  &  n.  teileT^i  eft  c&Me,  UL  i«f. 
La  France  s'attire  les  Pr£lats  d*AUemagnef 
.  IIL  &  n.  Elle.  tralne  la  paix  de.  Weftpbali* 
IIL  21  x.  n.  IV.  250.  &  Append.  N.  XXln 
Combien  les  Francois  craignentjle  6&i^- 
ral  Jeau  de  Wert ,  111.  146.  n.  Mesintelll- 
gences  entre  la  France  &  la  SuWe  fur  le 

•  TraWavec  TEmpereur,  111.  198'.  w.  Chrif. 

•  ne  fart  prtfent  d*on  Vaiffeau  de  guerre  &  I* 
Reine  de   Frante,   III. ( 21}..     Elle  v^ut 

-  eqipninter  &  acheter  des  Vaifleaux  de  guer- 
re de.  SuAde  ,  Append.  N.  VI.     La  Relne     „ 
Henriette  fe  joae  de  la  paix  de  France  avec 
Cromwdr  III.  170.  n.    Sur  quelques  Ecri- 
vains  Francois.    Voyez  Hifiorien  ft  Auteurs. 

-  La  France  abonde  en  bons  Maitres  ;IV.  223. 

•  Elle  fe-pr&c^rintroduaion  du  Cathoiicifme 
eh  Darjn^marc  ft  a  Hambourg ,  Hi.  234^ 
Chriftine  fort  piqu^e  contre  la  Wance.,  lilt 
2f56.  Elle  tftcbede  fe  |a,r*concilier ,  IIL 
271.  299.  &c.  La  France  ^brarrfe  le  fyfte- 
me  paciflque  de  Suide,  III.  410.  451.  Chrif- 
tine pretend  7  a  800000  milie  ^cus  de  fubfi. 
des  de  la  France ,  III.  421.  &c.  Du  droit  d'au* 
WneparMpport  aux  Su&lois  ,  III.  455.  »# 
La  France  ppwe  la  Suide*  fa  guerre  ,  IIL 

.  472.  La  GciU*  fe  declare  ennemie  deChriN 
'  «tine,  UL  482^495^  »#  Combien  on  peut  fe 
?  fer  d  la  France,  III.  485. '  Chriftine  fe  ven- 
ge  de  fa  France ,  III.  494.  IV.  126.  &c.  135. 
148.  &c  La  France  en  pafle  demaltraiter 
tout  le  monde ,  IV.  517-  522.  ft  tu  Chriftine  fe  / 
joue  des  hauteurs  de  la  France, IV.  521.  La 
France    foup$onn£e  dlhtelligence  avec  le 

•  Turc,W.  ii3.&«:  120.  ftc.  i2«i  Le  rrronde 
.'  ga&i  da  mal  Francois ,  IV.  lit.    Chriftine 

\  cmint  prtf^u'autant  Tefclavage'  de  la  France 
que  du'  Turc,  IV.  ir  S.Sono  morti  i  matti  Fran- 
cefi,  e  ifivii  SpognoU,  IV.  269.*.  Les  Frar^oit 
©•ont  pas  i  fe  vawer  de  leur  fecours  contre 
lesTurcs^  IV.  123.  Le«  Francis  rendenc 
peu  de  juftice  aux  Savans  des  auties  Nations, 
Voyeas  la  Lettre  AG..&  Appx  N.  LI.  - 
Framkfm{m\\e]xbtt)t  Chriftine  lui  recorrN* 

<  laande  le  Colonel  Cleuter.  IV.  75 
Fr*Kimi{\t  favant  Curxio)  veut  fe  r^concilier 

'  avec  Domingo  de  Gufmaft.  IV.  93 

Frehubemius  (Jean),   invite  If.*  Voffius  de  la 

Krt  de  Chriftine  pour  venir  d  Stockholm , 
.  235.  Par  fon  interceffion  Chriftine  re* 
:  met  une  bonne  fomme  d'argent  d  Ulm  >  IIL 
. !  2i«y  n.  Elie  le  porte  4  ^crirfe  le  Supplement 
.  de  Quint-Curce.  IV.  22<J 

MHdlafid  (Doc  tfe),   ^oyez  tfrdknfiein.    - 
Etid4tic*GimlUtumc.    Voyez  Brandebourg. 
Furfimberg(Fr.  Egon ,  Cardinal  de)  Chriftine  lal 

<  recommande  fes  affaires  a  la  Cour  de  Fran* 
ce,  III,  3x0.  IV.  9t  Elle  fait  grand  cas  de 
luL  •         ibid. 

11  33  o. 


.TABLEiOiES  M>A  T  I  £  R  E  $. 


fi.  296.  &c.  Les  H&os  reffemblent  pfu- 
t6t  a  Bucephale  qtfdT  Alexandre,  IV.  45.  & 
Sentimens  de  Chrfltirie,  Cent.  ILn.  71.  DiP 
cours  fur  la  grandeur  de  Oiogene  &  d'Ale- 
xandre ,  IV.  45.'  Quel  plaifir  dexamiber 
i  fond  les  grands  homines  !  dit  Chriftine 
<dantf  fon  djar.  LvH^roifme  feroit  beau  s*il  ne 
co&toit  pas.  cant  aux  innocens.  Voyez  Semi' 
mens  de  Chriftine.  Cenf.lV.  94.  LeHeYbs  ne 
s'imortalife  pis.  ibid*  n.  84.  Ac. 

Hertzberg  (Mr.  de)  Ses  particularity >  commu- 
nique's fur  le  manage  de  Chriitine  &  le 
Prince  Eled.  de  Brandt bourg,  £clairdes ,  JIL 
v88.  &c.  «.  &  Preface  p.  9;  Autres  parti- 
cularity fur  l'h£ritage  de  Chriftine.  IV.  158 

Hejfe-Cajfel.  Voyez  Guillaumc  VI.  fef  VII. 
Landgrave  Ouillaume  V.  voulut  que  ta  S*&- 
de  eftt  toute  la  Pom^ranie,  III.  143.  &  ru 
Prince  vaillant,  III.  79.  82. 94-  J>6.  109. 115. 
&c.  Lui  &;la  Suede  n'acceptent  point  la 
Paixde.  Prague,  111.  143.  147.  &  fi.  148.  n. 
&  V Append.  N.  X.  Mariage  d'Amflie  Eli  fa- 
beth  aVec  le  Dae  de  Weimar,  111.  148.  n. 
Son  Traits  avec  TEmpereur  fe  rompt ,  ibid. 
Correfpondance  de  cette  Princefle  avec  le 
Prince  de  Turenrie,  III.  153.  n.  &  Append. 
N.  VIL  Le  Gln&al  toelander  malrraitd 
par  Ame'lie-Elifabeth,  III.  155.  n.  &  Append. 
N.  VL  Lifte  des.  Troupes  &  G^neraux  de 
Hefle,  alors  en  Allemagne,  III.  180.  &c. 
Villes  &  forterefles  qu'elie  y  poflgfioitalors , 
ibid.  Le  Landgrave  Maurice  fort  favant  prefi* 
de  a  une  DiQpute  Acaddmique  ,  IV.  239*    Le 

.  Landgrave  le  premier  des  Princes  d'AUema- 

.  |jne  qui  in  vita  Guftave-  Adolphe  a  venir  a 
leur  fecouis,IV*  242.  La  Landgrave  Amelie- 
BUfabeth  ferine  dans  fon  alliance  avec  la 
Sue.de.  Append.  N.  X.  Les  Landgraves 
Charles  &  Guillaume  embeiiiflent  les  Cabi- 
nets de  Caflel  ,  IV.  273.  fcntretien  de 
Chriftine. fur  U  Cour  de  Caflel.  Append.  N. 
XV.  Le  Landgrave  Fr<*denc  de  Hefle-Caflel 
Beaufreite  de  Charles-Guftave  eft  en  Suede  r 

III.  i<52.  &  165.  n.  Chriftine  eft  fort  pour  lui , 

IV.  2 13 j  Lettre  du  Landgrave  Guillaume  a 
Chriftine.  Append.  N.  XV.  Lettre  deChrif- 
tine  a  la  Landgrave.  IV.  76 

Heffe-Darmflsd  (le  Landgrave  George}  ne  veut 
qu'd  peine  fuivrele  perti  des  Proteuans,  III. 

1 7.  9^.  104. 

Hcjfe'Hombourg.  Arckenholtzen  recpit  des  Ma* 
nufcriw dafes  Archives: .     ILL  147. n.  &c. 

Hfiffe-Rbinfels.  Lettre  de  Chriftine  au Landgra- 
ve Eroeft ,  W*  134.  Le  St.  Koehler  appel- 
le  la  Hcfle  (par  pique)  le  pays  cbneele,  IV. 
245.  Cabinet  dc  pejntures ,  inedatlles  & 
bijoux  a  Caflel.  ibid.  21 3 

JWJtorien  &  Hifloire.  Voyez  Savans.  De  l'Hif- 
t  to  ire  du  Siecle,  ou  des  Panegyrises,  ou  des 

.  Satires,  1IL  4,  •  La  v&it* ,  ra»e  de  I'Hif- 


^toire ,  ibid;  De*  Hiftor  ien«;(gnofans  cm  tea- 

dus,  attribuent  la  primaute  i  la  Fiarifce,  Hi. 
!$«'&  ».  Remarque  deCttritline.  fur  urie 
bonne  HiAoire  ,  III  70.  n.  Les  Francis 
brodent  ce  qu'ils  ^crivent «;  Preface  p.  1 7. 
IV.  221.  2391  2<jo.  Comaien  il  importe  a  uo 
Hirtorkn  de  cpnnoitre  Pint^rieur  des  Cabi- 
.  nets.  Voyez  ma  reponfe  h  Mr.  de  £kibeig9 
dant  l'Append.*N:\£.Ce  que  j«  penfe-de  i'HfC- 
toke  Sacr^e  &  r^fl^chie  de  quelques  Ecri- 
vaiiis  modernes.  Vbye^  la  Imr*  &  Mr.  & 
dans  P  Append.  N.  LI.  &  la  Preface  p.  ?•  & 

17. 
Eoff(MT.  de)  Minirtre  de  Caflel.    Chrifline 
s'entretient  avec  lui  fur  les  families  de  la  Cour. 

-  Append.  N.  XV.  1       '      .  . 
Holberg  (Baron  de)  ,  reTut£  fur  ce  qu'il  dit  de 

Guflave- Adolphe  &  de  Qiri lime,  111^  14. &c. 
56.  n.   IV.  170.  n.    &  Riponfe   d  la   UUre 

-  de  Holberg  dam  r Append.  N  I.  II  fe  flatte 
lui-mdme,  ibid.  S'^gare  par  rapport  a  i'af- 
faire  du  Comte  d'Ulfelt,  ibid.  &  Append. 
N.  XXV. 

Hdlande  ,  promet  des  fubfides  a  la  Suede,  UL 
90.  La  Suede  &  la  France;  atlarm&s  desii^- 
gociations  des.  Bollandois  avec  i'Efpagfie, 
ibid.  6c  n.  Elle  vent  avoir  .B^me,  III. 
9 1;    Son  Placard  «ontre  les  Efpagnols ,  ibid. 

.  Des  troupes  auxHkfcea  envoyees  par  les  Sue*- 
dois  &  Finnois  en  Holiande,  111.  102.    Les 

•  Hollandois  chanceUans ,  Oxenflicrna  deman- 
de  qu'iU  s'expliquent ,  III.:  901.  &  112.  Con- 

,  tenu  de  lailiancede /Suede  err  1640  avec :1a 
Holiande, ULx&t*  Auvitieriartkul^re  de  cec 
Etat  pour  Cbiiftine  ,  .  BU  422.  Chriftine 
plaint  le  fort  die;Ja  jfiollaado  en:  167^  UL 

.  428.  &c.    Lettre  de^coridbl^&oceiur  la  uiort 

.  de  Chriftine;  Append.  N:  XLVlll. 
Holflein  (le  Due  de),  le  Chanceller.  du  Due  fe 

.  'vantoit  de  gouverner  la  Suede  ,  ill.  278.  n. 
Ce  Due  Beau-frere  da  Roi  Charlts  XL  ytfe 

.  au  Trdne  dr  Suede.  .  ^  •  ibid. 

flolftenius  (Luc)  particuhftite&  de  fa  vie  ,  IV. 

.241.    Repute  Tuntqiie  ^capable.  4:R^>me  dJil- 

kr  i  la  rencohtxe.de  Cbriftioie  t  ibid.    Be 

.;  Jft  faire  £fpion  dc  Cromwell  ^Fenfionriritt, 

•  ibid.  Son  Epitaphe  par  le  Cardinal  Bafbe- 
..  rini,  ibid.    Belle  Lettre  que  Chriftine:  hii 

^crjt,  .'         IV.  3.  &C, 

Hmmes,  fatalitea  inevitables,  felon  Cbriftrne, 
,  da^ns  les  af&tres^hnmaities;  UlL.  48^  4&3* 

4^8.    La  veritable  paix  de  Tbomme  eft  dans 

le  copur,  IV.  if:    Quel  plalfir  d'^xaminet. 

a  fond  les  grands  hommee !  dit  Ghriftirje 
..dans  fon'  Cejar.  Sur  Les'  homines,  de  hatute: 
.  &  de  bafle  naiflahce.  Voyez  ks  Stntfaefis  At 
:  Chriftine  ,;  Cent.   V.  n.    i8i;,i9-x20. "   De 

.quelle   importahce  eft    le    mariage, I .  ibid. 

Cent.  IV.  n.  44.   &c.     On  eft  to u jours  tel  - 

qu'on  le  parojt  i  foi  -  meme ,  III.  4.  Ses  Senti- 

mens. 


TABLE    DES    MATIERES. 


liens  Cent.  V.  n.  6.  L'homme  a  trop  de  foi- 

..  bleffe  pour  fes  enfans  &  parens,  ibid.  Cent. 
V.n.f.  Comment  on  doit  fe  condutre  dans  la 
bonne  ou  la  mauvaife  fortune ,  ibid.  n.  24 
&c.  Sentiment  de  Chriftine  fur  TOracIe  de 
De\phe9Camois-tountme,ibid.  n.  26*.  &c.  Les 
miferes  de  1'homme,    ibid,  n..  27.  31.  ffc.41 

JHopken  (S.  E.  Mr.  le  Baron  Andre*  de)  S*na- 
teur  &  Prudent  de  la  Chancellerie.  Lettre 
ttr£e  de  fes  Manufcirits.  V.  V  Append.  N. 
VIL 

HorUman  (le  Baron)  a  fait  commettre  des  fau- 
tes  aux  Ecrivalns  Strangers,         IV.  273.  n. 

Horn  (Guftave  Feltmirtchal  de  Su6de)  fes  ex- 
ploits militaires,  III.  35.  79.  95-  100.  107. 
113.  134.  La  France  tralne  laran^on  de  ce 
Feltmar&hal,  145  &  n.  148  6c  n.  &  Append. 
N.  V.  VI.  (c\ 

Horn  (Qullave)  Neveu  du  Fcltmarexbal  Sous- 
Gouverneur  de  Chriftine,  honn&e  homme 
&  adroit  dans  tous  les  Exercices.       111.  51 

Huguenots.  V.  Proteftans.  Bdfornis. 

I. 

j  Acques  II.  V.  Angleterre. 

jean-  Cafimir.  Quand  ce  Prince  abdiqua  la 
Couronne  de  Pologne ,  III.  34B.  &c.  La  Heine 
trame  fon  abdication,  ibid.  II  fe  retire  en 
France,  chicane  les  Polonois  fur  fa  penGon, 
III.  350.  Chriftine  veut  avoir  fes  Terres  de 
Naples,  III.  352.  453*  &*.  457-  Chriftine 
fliche'e  contre  lui,  III.  477.  Efcpofe*  de  la 
Reine  pour  he'riter  de  ce  Monarque.HI.  453. 
&c.  V.  Pologne  9  Lubmirski,  Radzivil. 

Jean  Cafimir.  Prince  Palatin,  Beaufrere  de 
Guftave-  Adolphe.  Pourquoi  on  lui  die"  la 
dire&lon  des  Finances  de  Su&de,  HI.  43.  IV. 
212.    Lettres  de  condolence  fur  ia  tuort  de 

i  la  Tante  de  Chriftine,  III.  202.  Elle  le  ha- 
rangue en  Latin  4  I'occafion  du  nouvel-an, 
III.  192.    V.  Palatinat. 

Jifuites%  dependent  Tautre  partie  de  Prague 
contre  les  Suldois,  IIL  159-  lnfcription 
H-deffus  ,  IIL  ibid.  Wallenftein  veut  les 
chaffer  tous  de  I'AUemagne,  III.  98.  lis  in- 
qui&ent  la  Princeffe  Belle-fceur  de  Guftave- 

.    Adolphe ,  III.    105.   n.    Quelques   JeTuites 

futvent  Chriftine  par  TAllemagne  vers  l'l- 

talie  ,  IV.  267.  Cnrifline  tente'e  par  les  Je% 

•    fuites  d'introduire  le  Catbolicifme  en  Sud- 

de,  III.  281.  Elle  n'emme'ne  pas  de  J6fui- 

.    tes  en  Su&de,  III.  416.  Le  petit  Ne'potifme 

des  JeTuites  eft  au  plus  bas  degr£  i  Paris, 

III.  234.   &  n.  Chriftine  confeille  d'emplo- 

yer  le  JeTuite  Muller,  Confefleur  de  I'Em- 

pereur,  III.  243.  lis  font  caufe  de  la  longue 

guerre  en   Pologne  &  en  Allemagne,  III. 

445.  Eux  &  les  Moines  g&tem  tout  oh  ils 

Tome  IF. 


gouvernent  IV.  ift| 

Jbre ,  Confeiller  de  la  Chancellerie  &  Profefleur  t 

explique  les  Armes  de  Wafa  par  un  fagot, 

III.  13   n.  &  Append.  N.  2.  On  veut  qu'U 
derive  I'Hiftoire  de  Chriftine,  Prifncepag.  7 

Uiflrtx(Antotne)  Savant  recommande'  par  Chrif- 
tine, IV.  51 

Ingman  (PAfleffeur  EI.  M.)  m'a  communique 
quelques  Manufcrits,  IV.  226.  &  Append. 

.N.  xvin.  — 

Innocent  XI.  (le  Pape)  Chriftine  facilite  fon  6- 
leftion,  III.  494.  Elle  a  compofe'  fes  Sentu 
mens  du  terns  du  r£gne  de  ce  Pape ,  V.  Cen- 
ter. /  n.  10.  Etat  de  fon  Conclave,  IIL 
49$.  499.  Chriftine  fort  piqu6e  contre  lui , 

IV.  148 

Italic  Savans  Italiens  qui  Itoient  en  relation 

.     avec  la  Reine  Chriftine,  IV.  257.  &c.  Les 

Italiens  reputes  faux  &  rufe>,  111.  447.  & 

IV.  269.  Chriftine  fe  Jafle  d'eux.  ibid. 
Jujliniani  (Marc  Antoine)  Doge  de  Venife. 

Sa  Lettre  du  Roi  Charles  XL  en  faveur  du 
Gfoiral  Kdnigsmarc,  IV.  24* 

K. 

V  Aggi ,  Gfa Jral  Suidois ,  bat  l*Arm<e  du  Due 

de  Lorraine  avec  la  feule  Infanterie  Su£~ 

doife,  HI.  34*  xo8.  &  n.  Ses  autres  exploits 

IIL  94.  96.  114.  II  defend  Ratisbonne  vail* 

lamment,  HI.  138  &c. 

Keller  (Secretaire  du  Baron  Adler-Salvius)  Sec 
de>4ches  en  original.  V.  I' Append.  N.  VU. 

Kircberus  (Athanaflus)  fait,  des  Obfervatlons 
Aftronomiques  V.  I* Append.  N.  XII. 

Klinge  (Do&eur  en  TWoIogie.)  Homme  zi\& 
pour  les  matieres  de  Religion,         III.  310 

Knfpbaufen  (le  General.)  II  eft  parte  de  fes  ex- 
peditions militaires,       Id.  77.  81.  109.  115 

Kocbanski  (rAftronome  Adam.)  Lettre  queWaf- 
muth  lui  6crit  fur  fon  Ouvrage  Aftro-Chro- 
nologique.  Append.  XL  I. 

Kabler  (ce'le'bre  Profefleur)  prouve  que  Chrif- 
tine n'avoit  pas  dlffip^  les  millions  qui  lui 
devoient  revenlr  d'AUemagne ,  IIL  218.  n. 
Son  explication  de  la  M^dailie  n$n  exora* 
tm  exorior,  &  de  quelques  autres,  IV.  242. 
&C  R£fut6  fur  ce  qu'il  die  de  difgracieux 
de  la  Nation  Sue^ doife ,  ibid.  II  appelle  la 
Hefle  le  Pay/  congelt,  &  Oxenftierna  le 
Maitre  d'Ecole,  III.  245.945 

Ktnigsmarc  (G£n£ral  de  Su&de).  Ses  ex- 
ploits, 111.  151.  153.  155.  &c.  159.  11  fur- 
prend.  Prague,  III.  Particularity  honora- 
hles  qui  le  regardent  comme  General  des 
V^niticns  en  More'e,  IV.  262.  &c.  I^ttte 
que  Chriftine  lui  exrit,  IV.  86.  Lettres  de 
recommandatloii  qui  lui  font  adrefKes,  IV. 

75-  *c- 
[KJ  Xoshul 


TABLE    DES    M  A  T IE  RE  $ 


fukul  (  Gentilhomme  Su^dois )  devenu  Catho- 
iique\  Cbriftine  Paccueille  gratuitement 
comme  font  Parent,  III.  459.  &  n. 

gsus  (S&iateur  de  Suede)  Cbriftine  a  de  Pcfti- 
me  pour- lui,  III.  308 

gunckel  (faraeux  Chymifte)  Cbriftine  veut  le 
faire  venir  a  Rome,  IV.  158 

Kurck  (Guftave)  Sfaateur  de  SuWe,  Cbriftine 

.  Ie  (ait  fon  grand  Gouverneur  au  d£pit  du 
Stoat,  III.  39<*.  &c.  404.  &  n.  43*>47<5«479 


T  Angerman  (Luc)  Savant  Hambburgeois,  1ft. 

-^  4«7 

Lqfcarus  (P.)  Son  Mufeum  Aquarium  Idelfm* 

fte,  IV.  173 

Launoy  (Savant  Francois)  Cbriftine  fait  cas  de 

fes  Ouvrages  ,  III.  297 

Ltclmdtr  (Jean)  SuWois  a  Rome.    Son  Po£- 

xne  a  Phonneur  de  CbriAioe,    III.  461.  Ap- 
pend. XXXI 1L    Chriftine  Pen  gratifie,   ibid. 
Leger  (Miniftre  de  PEvangile)  fauve  Charles- 

Guftave,  qui  penfa  fe  noyer ,      HI.  150.  n. 
Lemene  (Francefco ,  Savant)  quatre  Lettres  que 

Chriftine  lui  a  Writes,  III.  43.  &c. 

Uonete  (PImpiratrice)  Chriftine  revolt  des  Li- 

vres  de  fon  Academic  IV.  47 

JUemte  (Palatine)  Coufine  de  Chriftine,  &  fa 

Compagne  d'&udes,  IV.  196.  La  Reine  con- 

feille  au  P4re  de  la  marier.  IV.  217 

Liopold  (PEmpereur)  Sa  Lettre  a  Chrifline  fur 

1'obligation  que  fa  Mai  fon  iui  a.    Append. 

XXXK  Sa  Lettre  a  Charles  XL  en  faveur  de 

la  Reine,  Append.  XLV.    V.  Autricbe. 
Leyonerene,  envoys  a  Cbriftine  pour  la  perfua- 

der,  mais  en  vain.  111.  326.  &c 

Levera  (Savant  Math&naticicn )  a  obferv6  le 

veritable  mouvement  du  Soleil ,   III.  54. 

Append.  XLUI. 
Ueven.   Sa  mauvaife  adminifl ration.    IU.  418 
Ligny  (Prince  de)  Lettres  que  Chrifline  lui  6- 

crfc  &  a  fon  Epoufe.  IV.  s>t 

Lionne  (ie  Comte  de)  Miniftre  d*Etat  de  Fran- 
.     ce.     Cbriftine  Pinflruit  de  P6tat  de  la  Cour 

de  Rome.  III.  269.  &c. 

Liungberg  (So&lois)  fe  fait  Cathoiique  a  Ro. 

me.  III.  264. 

Loccenius  (Jean)  Profefleur  fort  eftim£  pour  fon 

favoir.    V.  V  Append  n,  XII. 
Lecctwitz  (le  Prince  de)  Chriftine  promet  d*a« 
-     voir  foin  de  fon  fils  IV.  94 

Long  (le  P.  Le)    Sa  r^ponfe  a  Malebrancbe 

fur  Pexaftitude  en   fait  d'Hiftoire.     V.  La 

lettoek  Mr.  G.  Append,  n.  Lf. 
Leermtte.    Les  Troupes  du  Due  de'  Lorraine 

battues  par  la  feule  Infanterie  Su£doife ,  III. 
•     34.  108.    Le  Due  traW  en  ennemi  des  Pi o- 

teftans ,  III,  98. 104.  II  ufe  de  peu  de  bonne 


foi,  III.  98.  102.  Comment  Eloigner  leDuc 
de  Pdeftion  au  Trdne  de  Pologne,  III.  345. 
351.  &c.  Cbriftine  le  ftlicite  de  fes  exploits 
h&rolques  en  Hongrie.  IV.  84.  &  128. 

Louis  XIV.  (Roi  de  France)  Sa  Lettre  de  con- 
dol&nce  fur  la  raort  de  PEpoufe  du  Prince 
Palatin  Jean  CaGmir,  IV.  204.  Cbriftine  die 
qu'on  peutle  divertir,  III.  282.  Les  exploits 
de  ce  Roi  petits  auz  yeux  de  cette  Rei- 
ne, III.  296.  &c.  Nuile  capacity  a  dcrire 
tme  belle  lettre,  III.  519.  &  Preface  p.  12. 
Le  Turc  &  le  Parlement  d'Angleterre  he 
craignent  point  Louis -XIV.  IV.  113,  &  134. 
11  a  fait  cent  fottifes  comme  Salomon ,  IV. 

127.  &  133 

Lubmirski  ( Prince  &  Grand-Marlchal  de  Po- 
logne)  s'oppofe  aux  intrigues  de  fa  Cour, 
III.  348.  Bat  &  s'accommode  avec  fon  Roi, 

ibid.  &c. 

Lucatelli  (le  Marquis)  recommandl  par  Chrif- 
.  tine.  IV.  17 

Lube  (Ie  Confeillerprivl  ven  deiy  communique 
des  Ecrits  a  PAuteur,  IV.  220.  w.fi?  Append. 
N.  III.  &V.&  Priface  7. 

Lunebourg  (le  Due  dd)  Le  Due  George  vouloit 
faire  bande  a  part  apris  la  mort  de  Guftave* 

.  Adolphe,  III.  7r.  Ne  devoit  pas  le  faije 
fans  Paveu  de  la  Couronne  de  Su£de,  IIL 
77.  Dtfait  avec  les  Su^dois  un  Corps  des 
lmpdriaux.  III.  81 

Lmberiens  (Voyez  Prote/ians)  Les  longs  Sermona 
des  LutWriens  dlplaifent  *  ChrilUne,  III. 

283 

M. 

JLfAbly  (VAbbi  de)  Ce  qu'il  dit  de  ia  libert* 
xrim  de  la  Nation  de  Suide,  III.  187.  n.   De 

Participation  des  appointemens  de  Hugues 

Grotius.  IV.  419 

Macbcra  (PAbW)  recommandl  par  Cbriftine. 

IV.  52 
Macedo  (favant  Profefleur  a  Rome.)  Veyefi 

VAppendic*  N.  XII. 
Magdebcurg.    La  Liturgte  de  ce  Pays  mis  en 

ordre  du  terns  de  Guftave- Adolphe.     III. 

127.  fk 
Mattreffes.    Lemons  pour  celles  des  Princes. 

Voyez  Sentimens  de  Cbriftine,  Cent.  IV.  n. 

33.  &c. 
Malqfpina  (Alderano)  Savant  recommand^  par 

Cbriftine.  IV.  51 

Malines  (Francois)  J^fuite.    Sa  lettre  fur  laCon- 

verfion  de  la  Reine  Chriftine,  IV.  258.  & 

Append;  n.  XXVI I. 
Manderfcbiet  (le  P^re)  pr&ente  des  lettres  i 

Cbriftine  du  Prince  de  Ligny.  IV.  91 

Mantoue  (Due  de)  Cbriftine  lui  demande  fads- 

fa&k>n  d'unGazetierylll.  520.  &c.  Eft  bien 

—    aife 


TABLE    DES    M  ATI  ERE  $ 


life  de  n'ltre  pas  Francois.  IV.  137 

Mtarie-EUonere,  M&fc  de  la  Reine  Chriftine, 
•  ivoit  de  boohes-qualitfe  ttfflies  debeaucoop 
de  foibleffe,  III.  a*.  24.  308.  n.  N'aimoft 
point  Chriftine.  ibid.  Guftave  •  Adolphe  ne 
veut  pas  que  la  Reine  ait  part  ft  la  Rfeence 
IIL  28.  34 »  &  n.  67.  69*  N'abanaonne 
pas  le  corps  mart  de  Ton  Epoux  jufqu'ft  fon 
enterrement,  III.  39.  62.  $s.  N'a  pas  de 
talens  pour  Clever  fa  fille,  UL  64*  67.  Trft. 
me  de  Dannemarc  pour  la  Cure  gyader, 
III.  195.  &  fi.  198.  &c.  201. 
Marie  Eupbrqfine ,  Princefle  Palatine.  Coufine 
de  Chriftine,  &fa  Compagned'&udes,  IV. 
193.  Chriftine  mtfnage  un  mariage  entre  elle 

-  &  le  Comte  de  la  Gardie.  IV.  217 
Mari.  Mariage,  Veyez  Betimes. 

MarfcUmo  (Comte  Bulgaro  de)  Lettre  de  Chrif- 
.  tine  en  fa  faveur.  IV.  81 

Mariette.  Son  TraM  de  Pterrcs  gravies.       IV. 

273 
Marana  (J,  Paulo)  Savant.     Chriftine  le  re- 

mercte  de  fon  Ouvrage.  IV.  67 

^retort  (Math&naticienlcalien)  en  relation 

avec  la  Reine  Chriftine.  IV.  252.  &c. 

MmteM  (Claude)  Oapitaine.    Lettres  de  Chrif. 

tine  en  fa  faveur.  IV.  82 

Marfigli  (le  Comte  de)  d&tie  fon  Bofphore  a 

Chriftine ,  IV.  254.    Ramaffe  les  Manufcrits 

phyfiques  de   cette  Reine,    qu'il  tegue  ft 

rAcad^mie  de  Bologne.  ibid.  ■ 

Mafcou  (Coufeiller)  a  la  bontl  de  me  faira 

part  d'une  lettre  du  Chevalier  Sidney ,  IV. 

260.  n.  &  Priface  p.  7. 
Martino  (Dofteur)  Lettre  de  Chriftine  en  fa 

faveur.  IV. 

Mattbia  (Jean)  Pr^cepteur  de  Chriftine.    Ses 

bonnes  qualit£s  ,   III.  51.     Soup;onn6  de 

Syncr&ifme ',  IV.  52.  229.  &  V Append,  n. 

XXI    Chriftine  l'affifte  &  fa  famille  jufoifft 

-  fa  more,  IV.  53.  n.  &  230.  Eft  le  Confident 
de  Chriftine,  IV.  69.  Ce  qui  luicaufe  du 
malheur,  IV.  55.  &«.  Admire  les  grands 
talens  de  cette  Reine  encore  enfant,  ibid. 
Chriftine  veut  lui  affranchir  fes  terres,  IV. 
191.  Sa  mlthode  d'apprendre  a  la  Reine  les 
Langues  &  les  Sciences,  IV.  191.  195.  &c. 
Ses  notes  Air  les  lemons  de  la  Reine ,  ibid. 
Jl  lui  apprend  la  Langue  Frausoife,  IV.  191. 
200,  &c. 

MawocordatQ  (ArcbevSque)  recommandi  par 
Chriftine.  IV.  62 

Mazarin  (le  Cardinal)  Brigue  ('alliance  avec 
Cromwel  pour  en  exclure  i'Efpagne  ,  III. 
169.  Mazarin  &  la  Cour  de  France  excom- 
muni^s  par  le  Pnpe,  ibid.  Chriftine  lui  fait 
pr£fent  d'nn  Vaifleau  de  guerre,  III.  213. 
Mazarin  allarml  de  la  vengeance  des  Oxen- 
ftlerna,  IV.  25$.  &c.  Eft  men*  par  Louis 
deHaro.  III.  311 


Mechknbm*rg{\&  Dud  de)  Chriffine  lui  reptt* 
cbe  fon  manque  de  Cathoticifme.       IIL  464 
MidalUes.  Quelqaes  mgdailies  expliqu&s,  II. 
660  8(5a.  ft.  927.  &  o.  Lea  Coflnoifleurs  prfc 
ftrent  celles  de  bronzt ,  II.  927 

Melander  (Comte  de  HolfsJapfcl)  Grand  Qpi- 
taine,  G6n*ral  de  Hcfle,  paffe  au  fervice  <fc 
PEmpereur,  UU  94.  96.  155.  &«.  Maltrai- 
tt,  ilen  conferve  du  reiTentiment  contre  Ma- 
dame la  Landgrave,  ibid,  append.  N.  VI. 
Meier  (Grand  Lac  en  Sufcde)  eftbortede  nora- 
bre  de  belles  maifons.  III.  8.  n. 

Mercure  Francis,   Livre  rempli  de  balivernes. 

IV.  133 

Meffenius,  Vtte  &  fils.    Publient  une  pafqui- 

nade  contre  Chriftine,  &  en  fontpunis,  IIL 

265.  Chriftine  ne  convient  pas  du  concenu, 

ibid.  n.  Son  Ecrit  fur  la  rlduftion  des  terres 

ali4n£es  lui  coftte  la  tfite.  ibid. 

Mezzavacba  (Aftrologue  Italien)  ,  fans  doute 

connu  de  Chriftine.  IV.  255 

Jftfitotre,  Bonnes  lemons  pour  les  Militaircs. 

Sentimens  de  Chriftine,  Cent.  IV.  n.  54.  &c. 

Voyez  Hires. 

Miniftre.  Vi\  convient  ft  un  Miniftre  d'uferd'ar* 

tifice?  V.  r Append.  N.  X.    Si  le  Cardinal  de 

Richelieu  6toit  fi  grand  Miniftre,  IIL  15.  n. 

11  eft  plus  difficile  d'etre  grand  Miniftre  dans 

une  Monarchic  limitlc ,  ibid.    La  Panfophie 

nlceflaire  a  un  Miniftre  d'Etat,  HI.  221.  n. 

Comment  un  Miniftre  fe  doit  conduire  dans 

des  cabales,.  III.  420.  421.    Louis  de  Haro 

cit£  en  exemple  d'un  habile  Miniftre,   IIL 

311.  Principe  de  Machiavel,  IV.  158.  Trois 

qualitfs  n^ceffaires  i  un  bon  Miniftre,  jip- 

*   pend.  XXX II.   Les  Miniftres  fe  nourriflent 

quelquefois  de  chim&res,  III.  278.  ft.    Le- 

90ns  pour  les  Miniftres,    Fejez  Sentimens 

de  Cbrifline,  Cent.  IV. ».  39.  71.  &c.  76.  ioo. 

Cent.  V.n.  1.  f$c.  10.  Faire  de  grandes  cho- 

fes  fans  train, fans  c6r£monics,c'eftle  folide 

d'un  Miniftre;  le  refte  n'eft  que  bagatelle. 

III.  31  x 

Mdblman  (Seigneur  des  Mines  en  Suede.)    Fait 

part  ft  1'Auteur  de  pluHeurs  lettres  &  exefci- 

ces  de  Chriftine,  IIL  67.  ».  IV.  18^,  tTPft* 

face  p.  7. 

olinos.  Plufieurs  lettres  de;  Chriftine  ft  fon  fu^ 

jet,  IV.  36.  &ct   11  fuccombe  aux  perftcu- 

tions,  ibid. 

Mmtna  (Jaques)  Admtidiateur  des  Domaines 

de  Chriftine.  III.  331.  404.  475. 

Mwaldefcbi.  LePrdtrePaflKrtniproprement  cau- 

fe  de  fa  mort,  IV.  271.     La  mort  de  ce 

grand  Ecuyer  reprochle  ft  Chriftine  par  les 

Polonois ,  111.  386.    Elle  rtpond  qu'ii  I'a 

trahie.  ibid.  Reproche  ft  Heinfius  qui  cro» 

yoit  Monaldefchi  innocent,  IV. 36.  Dit  qu'il 

fautpunir  dans  la  forme  de  Juftice,quandon 

le  peut.  Vosezfei  Sentimens  Centur.  JLn.  59* 

[K]2  M#- 


TABLE    DES    MATIERE& 


Mmaldefcbi  (Ic  P.  Antoine,  Comte)  Chriftine 
lui  ripond  &  acceptc  la  protection  de  PAca- 
d&nie  de  Mifti  H8o.  IV.  27. 

Monarchic.  Penfte  de  Chriftine  fur  la  Monar- 
chic Univerfelle.  Foyez  Ses  Sentiment  Cent. 
IF.  n.  82.  &c.  Foyez  Rqi. 

Moldavi  (Prince  de)  Chriftine  le  met  en  pof- 
feflion  de  quelques  Biens  en  Pom^raaie ,  ill. 

276 

Montojo  (Francois)  Lettre  de  Chriftine  en  fa 
faveur ,  IV.  84 

Monte  (le  Marquis  Horace  del  Monte  de  Bour. 
bpn),  n6  de  la  Faiuille  Bourbon  -Vend6me, 

III.  413.  n.  Envoys  par  Chriftine  en  Suede, 
ibid.  502.  LaReine  lui  dreffe  les  inftru&ions 
pour  cette  AmbafTade.  ibid.  415.  418.  431. 
Elle  le  protege  en  fon  abfence,  III.  431-  le 
raille  comme  grand  -  p£re  avec  fa  perruaue 
blonde,  ibid.n.  Monte  n£gccie  en  Suede 
pour  le  Pape,  III.  438.  &c.  470.  Doitlaifler 
rcpofer  cette  affaire,  HI,  451.  Chriftine  fort 
contente  de  lui,  ibid.  Elle  lui  defend  &\i 
fon  fils  Matrjiieu  le  duel  ftPivrognerie,  506. 
n.  11  eft  promtemcnt  rappelte  a  Rome,  III. 
509.  Sa  troiG6me  Arhbafikde  pour  la  Suede,  - 

IV.  ior.  Le  jeune  Marquis  envoys  Miniftre 
en  Su&de ,  IV.  242.  Son  intrigue  au  fujet 
de  Ph^ritage  de  Chriftine.  IV.  160 

Monte  (  Marquis  del )  Condolence  de  Chrifti- 
ne fur  1st  mort  de  fon  P£re,  IV.  42.  LaRei- 
ne contente  de  fa  conduite,  IV.  43.  Elle 
paye  les  dettes  du  F4re,  &  gratifie  fes  En- 
fans.  IV.  144.  &c. 

Montpenfier  (Mademoifelle  d'Orteans).  La  Du- 
cheffe  de  Savoye  craint  fon  arrivle  a  Turin. 

IV.  69 

Mofcovie.  Foyez  Ruffie. 

Montecuculi  (G£n£ral  de  PEmpereur).  Se  pr£- 
parant  a  combattre  les  Su&iois,  eft  fait  pri* 
fonnier,  III.  93. 101.  Chriftine  vouloitqu'il 
reconqult  Bn*me  &  la  Pom^ranie  pour  elle  f 

„  HI.  488.  &c.  Plufieurs  Lettres  que  Chriftine 
lui  £crit  en  faveur  de  fon  fils  &  d'autres,  III. 
488.  IV.  72.  94.  &c.  Sa  lettre  fur  Indica- 
tion de  Chriftine.  Append.  XXIX.  Lou6  pour 
fes  exploits  militaires.  HI.  481 

Mofer  (Confeiller  de  Legation)  procure  a 
PAuteur  quelques  Manufcrits,  F.  r  Append. 
N.  X.  &  III.  147.  «. 

Mosbeim,  Chancelier  de  PUniverfit£  de  Got- 
tingue.  Son  fentiment  fur  les  M<*moires 
concernant  la  Reine  Chriftine.   Priface  p.  7. 

Motb  (Jean)  Secretaire  Dsnois.  Lettres  que 
Ravius  lui  £crit.  Append.  XX. 

MvlUr  (Miniftre  de  Su6de)  n'eft  pas  au  goflt 
du  Cardinal  de  Richelieu ,  Append.  VL  {c) 

Munfter.  Foyez  Galen. 


N. 

XTAiJfance.V.NobleJfe.Lz  grande  naiOancefani 

^  v  m^rite  n'eft  rien ,  Sentiment  de  Chriftine,  Cent. 
F.  n  17.  1 8.  19*  II  y  a  des  Pay  fans  qui  naif- 
fent  Princes  &  Rois,  ibid.  n.  19.  Les  Gens 
de  baffe  naiflance  favorites  de  la  fortune  fou- 
vent  orgueilleux,  ibid.  n.  20.  Le  Dannemarc 
devenu  defpotique  par  les  duretls  de  la  No- 
bleffe,  III.  239.  n.  L'&lucation  delaNobtef- 
fe..  V.  Sentimens  de  Chriftine ,  Cent.  IF.  n. 
57.  &c. 

Nicole ,  JanfSnifte  de  mirite,  IV.  2d. 

Nitard  (Nonce  Apoftol.  aprSs  le  Card.)  Chrif- 
tine le  remercie  d'avoir  llWrf  deux  Doc- 
teurs  de  PInquificion,  iv.  14 

Nogbera  (Vincenne,  Chevalier  Portugais)  Cata- 
logue des  Manufcrits  d'Altemps,  qu'il  en? 
voye  a  Chriftine,  IV.  272 

Nollet  (i'AbU4)  Son  exaftitude  dans  les  rechcr? 
ches  phyfiques,  F.  la  Lettre  aG....  a  V Ap- 
pend* N.  LI. 

Nordenflycbt  (Madame  de)  illuftre  Pofite  Su£« 
doife,  IV.  223.  &  ¥riface%  15.  Elle  a 
honors  TOuvrage  de  PAuteur  d'une  Ptece 
de  poefie,  ibid.  3.  au  devant  de  ce,  Supr 
pigment. 

Nortumbria  (Due  de)  Chriftine  slnterefle  pour 
lui  &  pour  fa  famille,  IV.  62.  Son  fils  Gqx\* 
tilhomme  de  la  Chambre  de  Chriftine ,  re- 
cominand£  au  Grand- Due  IV.  63 

Norwige.  Quand  &  comment  elle  a  it6  fub» 
jugu^e  par  le  Danemarc.  Hi.  7.  n.  Excise  4 
en  fecouer  le  joug.  IV.  211.  n. 

Nojtradamus.  Ses  propMties  renouveltees ♦  lit 

380.  n. 

O. 

QDefcalcbi.  F.  Innocent  XL  Mufeum  OiefcaU 
cum  Cbriftinee,  IV.  273 

Oddi  (Marquis  d')  obtient  le  G£n£ralat  du  Pa- 
pe a  une  paye  fort  chetive,  IV.  .97 

Olivekrans  (Gouv.  des  Domaines  de  Chriftine) 
Lettre  de  la  Reine  furl'OuvragedeWafmuth, 
III.  53.  &c.  57.  Chriftine  eft  fort  contente 
de  lui,  IV.  104.  &c.  De  retour  de  Rome,  on 
lui  reproche  de  faire  le  tuteur  des  revenus  de  la 
Reine,  IV.  139  &c.  II  agit,  pour  tirer  Pb£- 
ritage  %de  Chriftine  des  mains  des  Itaiiens. 

IV.  158.  160 

Olivet  (le  Sr.  d')  il  s'applique  peu  raifonna. 
blement  au  fujet  du  Roi  Charles  XII.  IV. 
221.  n.  On  a  lieu  de  douter  de  la  (ign<u 
ture  de  la  Lettre  de  Chriftine  qu'il  produit, 

ibid.  131.  &  258 

Orange  (Prince  d')  fon  trop  de  pouvoir  en 
Hollande  fera  un  jour  caufe  de  fa  ruine,  HI. 
429.  Chriftine  envoye  fa  Mufique  a  la  Prin- 
ceffe  dfOrange,  IV.  149.  Le  Prince  d  Oran- 
ge, IV;  149.  Le  Prince  d'Orange  lefterdit 

Roi 


TABLE   PES    MATURES 


Roid'Afigleterre  comme  l'avok  prfditChrif-. 
tine,  IV.  155.  Lettre  de  la  Reine  a  ce  Prin- 
ce faveur  des  Catholiques ,  IV.  157 

Orleans*  V.  Mentpenjier. 

Ottoboni  (Cardinal)  eftimg  grand  &  habile  Mi- 
niftre,  HI.  407 

Duvrages.  Que  dire  des  Ouvrages  de'die' s  a  Dieu  ? 
III.  1.  n.  Des  Auteurs  ignorans  ou  vendus 
a  la  France,  lui  attribuenc  la  primaute'  dans 
la  R^publique  des  Lcttres,         ill.  15*  &c. 

Oxenftierna  (Axel)  Grand  bomme,  aime*  & 
eftime'  de  Gullave-Adolphe  &  confulte*  com* 
me  un  Oracle,  III.  33  44.  46.  Son  por- 
trait de  Chriftine  a  fa  louange,  III.  46. 
&c.  55.  IV. 208.  II  prelude  comme  Diredeur 
*  PAffembtee  des  Etats  a  Heilbron,  IV.  3$.. 
183.  Affifte  comme  Parrein  a  Caffel ,  IV.  39. 
hn  inftruifant  Chriftine  dans  Tart  de  regner 
il  admire  fes  grands  taltns ,  IV.  53.  66.  cfc  n. 
6c  Append,  n.  I.  Ses  Lettres  de  condolence 
fur  la  mort  de  Guftave-Adolphe ,  IV.  72.  n. 
11  regie  Pint^rieur  du  Royaume  apres  la 
more  du  Roi,  IV.  36.  43.  &c.  Ses  envieux 
portent  Chriftine  a  le  maltraitter,  qui  en 
revienc  pourtant,  IV.  46.1.  iV.255.  Ilmeurt, 
ne  pouvant  pas  fupporcer  Pabdication 
de  Chriftine,  IV.  44.  La  France  veut  le 
gagner  apres  la  mort  de  Guftave-Adolphe, 
111.  71.  II  ne  fe  fie  pas  aux  promefies  de 
la  France,  III.  78.  n.  &c.  II  dirige  les  af- 
faires des  Proteftans  en  Allemagne,  HI.  83. 
86.  11  pare  les  intrigues  de  la  France  par 
Feuquieres,  111.  85.  &  n.  &c.  137.  &c.  Sa 
fermetS  contre  le  Due  Bernard,  HI.  92. 
146.  n.  Ec  contre  le  Dannemarc  &  PEm- 
pereur,  III.  104.  Ses  travaux  pour  rap- 
peller  les  Allemands  a  leur  devoir,  III. 
128.  n.  &c.  141.  188.  n.  11  Pemportc  en 
fagacite'  fur  tous  Us  Confeils  Allemands, 
111.  130.  n.  189.  »•  Lettres  d'Oxenftierna 
fur  la  Paix  de  Prague ,  III.  147.  n.  &  Ap- 
pend. X.  Bien  re;u  en  France  &  en  Hollan- 
de ,  III.  147*  »•  Requ  en  pompe  a  fon  re- 
tour  en  Su&de,  III.  192.  n.  Conteftation  en- 
tre  lui  &  Chriftine  au  fujet  des  terres  de  la 
Nobleffe  de  Suede,  III.  172.  n.  &c.  II  juge 
les  propos  de  paix  de  Wallenftein  trom- 
peurs,  III.  97.  106.  no.  130.  133.  Safer- 
met^  a  la  concluilon  de  la  pernicieufe  Paix 
de  Prague,  III.  146  &  n.  188.  n.  II  repro- 
che  aux  CommiiTaires  de  Suede  leur  noncha- 
lance en  Prude,  111.  189.  n.  Son  projet 
pour  mettre  lamonnoye  de  cuivre  au  niveau 
de  celle  dargent,  III.  194.  n.  II  prend  Coin 
d'inftruire  lui-m&ine  Chriftine  a  la  grande  fa-, 
tisfa&ion  de  Tune  &  Pautre,  HI,  195.  n.  & 
Append.  N.  I.  Chriftine  harangue  au  S6nat, 

.  en  declarant  Oxenftierna  Comte,  III.  206. 
Elle  Pinftruit  fur  la  Paix  de  Branfebro  ,  IV. 
212.   Ses  Lettres  a  Roibovius  &  Cajovius 


fur  le  Bien-e'tre  de  TEglffe  Proteftante,  IV. 
229.  &  Append,  n.  XXL  Trois  dc  fes  Lettfes 
a  fon  61s  Jean.  Append.  N.  X.  II  entrecienr 
PArcheveque  Hamilton  &  fa  famille,  IV. 
250.  Epigramme  fur  Oxenftierna ,  Append* 
N.  XXIII.  Son  fentiment  fur  les  artifices  des 
Miniftres.  Voyez  I9 Append.  N.  X.  Le  Si> 
Koehler  Fappelle  impertinemment  Malrre 
d'Ecole,  I.  450 

Oxenftierna  (Eric)  Fils  du  Chancelier  Axel  *  & 
Chancelier  lui-mfime  aprAs:  la  France  pro- 
pofe  de  le  marier  avec  la  Retne  Chriftine, 
111.  78.  &  ft.  11  devient  Chancelier  a  la  place 
de  fon  Pere,  III.  173.  n.  Fournit  une  pen- 
lion  a  PArcheveque  Hamilton  &  a  fa  famiU 
le,  IV.  250 

Oxenftierna  (Jean.)  fait  peu  de  bien  dans  fon 
Ambaffade  en  Angleterre  &  en  Hollander 
III.  132.  &  142.  &c.  Inftruit  Chriftine 
dans  la  Politique,  HI.  192.  n.  Son  Pere  Axel 
lui  reproche  fa  nonchalance  enPrufle,  III. 
189  n.&  Append.  X.  11  devient  Grand -Mait re 
de  la  Cour  de  Suede,  HI.  173.  n. 

Oxenftierna  (le  Comte  Axel)  recommande'  par 
Chriftine,  IV.  is 

Oxenftierna  (Gabriel.)  Frere  cadet  d'AxeL  Utt 
des  Tnteurs  de  Chriftine ,  homme  a  grands 
talcns,  III.  44 

Oxenftierna  (Gabriel.)  Coufin  du  GranA Chan- 
celier. Un  des  Tutcurs  de  Chriftinev  hom- 
me de  probitl  &  de  capacity,  'ill.  47 

Oxenftierna  (Benoit.)  Chancelier  de  Suede, 
Eltime   particultere  de  Chriftine  pour  lui, 

IV.  138 

P. 

p.jix.  Voyez  Militaire.  Paix  de  Weftphalier 
*      1H.  209.  Conclue  a  Nuremberg,  ibid.  111. 

212.  &c, 
PalatinaU  Voyez  Jean  Cajimir.  Axel  Oxen- 
ftierna met  PEle&eur  en  poflefiioft  de  fe* 
Pays,  III.  87.  90.  La  Saxe  y  eft  contraire, 
III.  88.  PEIefteur  propofe  d^poufer  la  Rsi- 
ne  Chriftine,  III.  193.  &  n.  Chriftine  lui  rt- 
met  fa  quote-part  qu'il  devoit  payer  a  la 
Suede,  HI.  219*  &  n.  Elle  prend  I'inteYe't 
de  cette  Maifon  il  cceur,  IV.  217.  &  Append. 
N.  XVI.  Caraflere  de  la  Maifon  PalatineT 

.    Hi.  343-  365 
Palettonio   (PAbbe' )     Employe*    par    Chriftine 
dans   Paffaire  du  Dae  Radzivild  a  Rome> 

•    IV,  no 
Pallavtcini,  declare"  TWologien  de  Chriftine, 

IV.  35.  68. 
PalnuWd  (P£re  &  Fils.)  Importance  de  leurs 

IVJanufcrits.  Voyez  Preface  p.  7. 
Pape,  Voyez  Rome,  Cbigiy  Rolpiglioji  Clement. 
JX   Benoit  XIV.  Innocent  XI.  Papcs  depoufl- 
[K]  3  les 


.A    <n  JB  ju  ju      iyjuu      max    i  a  A.b  0« 


/ 


-lis  de  Jeur  autorit6  fans  fc  plaindre,  ni  fe 
venger.  Voyez  Sentiment  de  Chriftine,  Cent. 
V.  n.  8.  Les  Papds  caducs  ne  font  bons  & 
lien.  toirf.  »•  9* 

fame  (Due  de)  remercie  Chriftine  delui  avoir 

•   cidi  le  grand  Poete  Guidi,  IV.  53 

PaJJmii  (Cardinal-Bibliothicaire.).  promet  de 
faire  pare  il'Auteur  de  Pieces  qui  intireflent 
la  Reine  Chriftine,  III.  253.  CcPrtfaeep.  31. 

Pajferini  >  Pf  4tre  da  Chriftihe ,  pf  oprement  cau* 
fe  de  la  mott  de  Monaldefchi  t         IV.  271 

Patrie.  L'amour  de  la  Patrie  quelquefois  chi- 
mirique.  Sentiment  de  Chrifline  Cent.  IL  n. 
13.  Cent.  V.  «.  34.  38. 

Paul  (Comte  de  St.)  Lettre  que  Chrifline  lui 
ictit  &  rhonueur  du  Prince  de  Condi,  III. 

394.  &c* 

fgyhil  (Charles,  Baron.)  Recoinmandi  par 
Chrifline,  IV.  15 

Paljans.  Voyez.  Nuifjanct.  Etats  de  Suide.  11 
y  a  des  Paifans  qui  naiffent  Princes  &  Rois. 
Sentiment  de  Chrifline,  Cent.  V.  n.  19.  Les 
Enfans  des  Paifans  de  Suide  peuvent  aller 
ehercher  fortune  &  fe  perfeftionner  hors  du 
Royaume,  JV.  *47-  *• 

Pidans.  Vbyei  Savons.  Chrfftine  halffoit  la 
Pidanterte,  HI.  32.  Foist  d'Animal  plus 
fat  &  plus  orgueilleux  qu'un  Pidant.  Voyez 
Sentiment  de  Chrifline.  Cent.  IL  n.  20.  Cent. 
IV.  n.  89. 

Ftruzzi  (Vinitien.)  Chrifline  Ierecommande  & 
fon  fils  k  la  protection  de  Morofini,    IV.  83 

Pforze  (Fidirico.)  Lettre  de  Chrifline  en  fa 
faveur,  ►  IV.  78 

Pful,  caufe  une  rivolte  dans  PArmie  de  Sui- 
de ,  in.  91 

Pful  (Conrad.)  Envoys  pour  traiter  en  Suide 
de  la  Pomtfranie,  111.  118 

Pie  V.  (le  Pape.)  Chrifline  demande  fa  beati- 
fication ,  III.  470 

Pignatelli  (Ecclifiaftiaue.)  Lettres  de  recora- 
.  mandation  de  Chriftine  pour  lui,       IV.  91 

Pimentelli  (  Antonio  )  Ambafladeur  d'Efpagne 
.  arrive  A  Stockholm ,  J1L  222.  n.  Eft  obligi 
.  par  une  tempite  de  retourner  i  Stockholm, 
III.  223.  n.  Eft  tremblant  &  difait  4  fon 
audience  de  congi .  aupris  de  Chrifline, 
ibid.  &  IV.  264.  11  lui  recommande  le  Ban- 
quier  Juif  Texeira,  ibid. 

Pie  (Cardinal.)  Lettre  que  PEmpereur  lui  icrit 
au  fujet  de  Chrifline.  append.  XXXV.  III. 

49* 

Poetes,  rarement  propres  A  icrire  PHiftoire. 
Voyez  la  Lettre  A  Mr.  G. . .  dans  V Append. 
N.  LL  II  y  a  de  bond  PoStes  en  Suide.  IV. 

223 

Poblbeim  Excellent MachinifteSuidois.  IV.  223 

Poijpmet  (Clairet)  Valet  de  Chambre  de  Chrif- 
tine, envoyi  en  qualiti  de  Courier  au  Mar- 
quia  del  Monte,  111.  508 


Poblbeim.  Excellent  Machinifte  Su^dois,  IV. 

223 

Pologneu  Voyez  Jean  Cafimr.  Sentimeas  de  la 
Pologne  apris  la  niort  de  Guftave-Adolphc, 
III.  72.  &t.  Le  Roi  de  Pologne  t&che  de 
parvenir  &  la  Couronne  de  Suide,  III.  119. 
190.  n.  Trdvequi  fe  f  lit  avec  la  Suide,  ig& 
n.  Le  Traiti  de  paix  infru&ueux,  111.  217. 
&  Append.  XI.  Negotiation  de  Chrifline 

•  pour  parvenir  au  Trdne  de  Pologne,  III. 
338.  &c  Les  Poionois  enclins  i  fe  lait 
fer  corrompre ,  III.  343.  374.  Avoient 
alors  une  grande  averfion  pour  les  Francois. 
III.  344.  372.  312.  Grand  nombre  d'Afpi- 
rans  au  Trdne  de  Pologne.  HI.  342.  34& 
35*.  &c.  364.  373.  Chriftine  veut  aller  k 
la  tfite  de  FArraie  Polonoife,  III.  36U  393- 
&c.  EUe  vcut  apprendre  la  Languo  Polo- 
noife pour  avoir  cette  Couronne.  III.  364. 
Les  Afpirans  £  la  Couronne  diflribuent  de 
grandes  fommes,  III.  370.  374.  376.  Beau 
Mimoire  de  Chrifline  aux  Seigneurs  Poio- 
nois pour  parvenir  dceTrdne,  111.  375.  &c.lls 
Hifent'leDucWiesnowiski,  III.  388.  ftc  Son 
rigne  eft  un  enchalnement  de  raalheurs. 
111.  394*  Binidi&ion  de  Rome  envoyie  a 
la  Pologne  in  articule  mortis,  III.  437.  Le 
Pape  nigocie  en  Suede  en  faveur  de  la  Po- 
logne, III.  438.  &c.  Chrifline  exalte  le  mi- 
rite  du  Roi  JeanSobieski,  IV.  120.  &c.  Le 
Prince  Cailmir  rel&chi  de  fa  prifon  en  Fran- 
ce, Append.  VL  (rf). 

Paneranie.  Stralfond  revolt  garnifon  de  Gufta- 
ve-Adolphe,  HI.  17.  Contention  fur  la 
Pomiranie  entre  la  Suide  ft  le  Brandebourg, 
118.  122.  &c.  Mort  du  dernier  Due  Bogi- 
flas,  XIV.  HI.  193.  L*  Affaire  de  la  Pomi- 
ranie  rlgl&  fans  la  Suide  &  le  Brande- 
bourg, HI.  223 

Pompons  (Ambafladeur  de  France  en  Suide,, 
puis  Mintflre  d'Etat.)  Chrifline  peu  fatis- 
faite  de  lui  n'en  veut  pourtant  pas  conve- 
ner, HI.  270.  278.  282.  288.  &c.  Elle  s'a- 
drefle  a  lui,  III.  453,  499. 

Porte  Ottomanne.  Voyez  Turc.  Elle  travail- 
le  d  la  Monarchie  Univerfelle,  Sentiment  de 
Oriftine  ,  Cent.  IV.  n.  82.  A  produit  de 
grands  Princes,  ibid.  &  n.  90.  L'abftinence 
des  Turcs  par  rapport  au  vin.  Cent.  V.  n. 

^      H 

Portocarero  (le  Cardinal)  Chrift*e  le  remercie 

d'avoir  libiri  deux  Dofteurs  de  llnquifition 

IV.  14 
Portugal,  Alliance  faite  entre  la  Suede  &  le 
Portugal,  III.  197.  Lettre  de  Skytte en  164$. 
fur  Titat  d  alors  du  Poitugal ,  ibid.  &  Ap- 
pend, n.  XIL 
Poibut  (le  Baron)  Chriftine  le  congidie  hono- 
.  rablement,  IV.  141 

Porzio,  Savant  cftimi  de  Chrifline,       IV.  42 

PowA 


TABLE   DES    M  A  TIEH£_S. 


fvsxt  (le  favant  Lac  Antoine)  Membre  de  I'A- 
caddmie  de  Chriftine,  IV.  42 

iW*  (Le  Sieur  de)  Chriftine  reftifie  fon  Hif* 
toire  de  Guftave- Adolphe  &  de  Cbarles-Gu. 
ftave,  III.  145.  n*  &c.  S$  fiftion  du  Maria- 
ge  de  Charles- Guftave  avec  Chrifline,  III. 
157.  &  «.  Ses  Wvues  dans  la  G£n£alo£ie 
des  Rois  de  Su&de.    Voyez  append.  N.  IL 

Prague ,  Jnfuffifance  de  la  Paix  de  Prague,  III. 
130*  131*  &  w.  Le  Sac  de  Prague  pax  les 
SuWois,  Hi.  159 

PridiSms.  Voyez  Aftrologte.  Chriftine  ne  fait 

pas  grand  cas  des  Augures,  III.  29.    Au  fu* 

jet  da  la  Rivtere  de  Motala,  ibid.  FauOes 

t      prophecies    de  Noftradamus  renouvell^es , 

III.  380  «.  Chrifline  eu  veuc  faire  cou- 
rir  en  Pologne ,  ibid* 

Princes.  Voyez  Roi,  Heros,  Femmes.  Lagloire, 
die  Chrifline  i  eft  la  plus  grande  pallion  des 
Souverains,  III.  236.  Comment  ia  flatterie 
peut  fervir  aux  Princes  en  bien,  III.  49. 
■La  letture  des  bons  Livres  n£ceflaire  aux 
Princes,  Voyez  Sentimens  de  Cbrifline,  Cent. 
IL  n.  32.  Plufleurs  excellentes  lemons  aux 
Princes ,  ibid.  11  7  a  une  canaille  de  Prin- 
ces, comme  de  faquias,  ibid.  Cent.  V.  n.  19. 
Grandes  lemons  pour  les  Princes,  ibid*  Cent. 

IV.  n.  20.  &c.  39.  &c.  Combien  il  eft  rare 
que  les  Princes  foient  honnfites  gens,  ibid, 
n.  40.  f$c. 

Princeffes.  Voyez  Femmes ,  Rois,  Reines. 

Proteftans.  Voyez  Lutberiens  Riformis  d'AHe- 
magne.  lis  invitent  Guftave  -  Adolphe  a 
venir  d  leur  fecours ,  III.  14.  &  n.  IV.  243. 
•&c.  Sont  fruflr^s  de  Ja  protection  du  Roi  de 
Dannemarc,  III.  14.  Diiftrens  fentimens  des 
Proteftans  a  la  mort  de  Guflave-Adolphe, 
III.'  70.  Mefures  d'Oxehftierna  prifes  alors 
avec  Jes  Proteftans,  HI.  74.  &c.  Combien 
la  Paix  de  Prague  £toit  pemicieufe  aux  Pro- 
teftans, III.  131.  &  fi.  J4<s.    L'Eglife  Pro- 

.  teftante  en  Suede  moins  change  de  c^rc- 
monies  que  I'AUemande  ,  IV.  216.  n.  £f 
Append  N.  XV.  Chriftine  defapprouve  fort 
les  Dragonnades  de  France ,  IV.  Axel  -Oxen- 
ltierna  s*int(*reiTe  pour  le  bien^tre  de  l'Egli- 
glife  Froteftantc,  Append.  XXL  Sur  leur 
Religion  dans  les  Pays  h£r£ditaires  de  i'Em- 
pereur,  III.  240.  n.  Remarque  fur  le  mot 
intercedes  dans  la  Paix  de  Weffphalie,  ibid. 

Prytz  (Su&iois.)  Devenu  Catholique.  III.  460 

Puffendorf  (Samuel  f  Baron  dej  Remarques  in- 
tereflantes  de  Chriftine  fur  fon  Hiftoire  de 
la.  Guerre  a*  Alienage  %  IV.  57.  &c.  Pour 
perfeftionner  fon  Hiftoire,  H  veut  vifiter  les 
Cours  d'AIIemagne,  IV.  59.  A  employ^  dix 
•  ans  a  l'gcrire;  ibid.  Ce  qui  y  d£plut  4  Ro- 
me, IV.  58.  &«.  Holberg  r£fut<*  fur ''des 
-  pafiages  contre  THirtoire  de  Puffendorf. 
Voyez  ma  RtyonJ*  a  fa  Lettredans  lr Append. 


;     :;V-9.v...-  ;    ■■ 

(yjiitifle,  Chriftine  &  le  Jape  foi»sonn& 
K>  d'&Ue  Qntftittes,  IV,  36 

RAdziowUti.  Grand-ChanceUer  de  Rologne, 

*V   >,  HI..22I 

Radzivil  (Prince  de)  intrigu£  dj\ns  l^leftion 
d'unRoi  de  Pologne,  111.  351.  A  difpute  fur 
le  C£r£monial  avec  les  Cardinaux ,  que  Chrif- 
tine applanit,  IV.  206.  &c. 

Ragotzi  (Prince  de  Tranfilvanie )  follicit<£  par 
Oxenftierna  &  rompre.avec  i'Ejnpereur,  Hf. 
105.  &c,  20 J.  Son  rlls  confute  ies  Aftrolo- 
gues.  III.  aj.;n. 

Rangoni  (la  Marquife)  Chriftine  favorife  fa  Mai- 
fon.  IV.  99 

Ranzau  (!e  Comte  de)  premier  Miniftre  de 
Dannemarc.  Chriftine  confeille  de  le  gagner 
par  fon  ambition,  111.  241.  243 

Ranzau  ( le  Comte  de;  en  trait£  avec  la  Cour 
de  France,  H  y  paflfe  pour  itu  Jioaunt  fit* 
cheux,  Voyez  I* Append.  N.  VI. 

Rafcben  (Colonel  Su&iois)  envoys  pour  enten- 
dre les  propofitians  de  Wallenftein ,  JIL  93 
,  Rapicanoy  fe  brouiile  avec  le  Marquis  del  Mon- 
te, III.  431.  n. 

Ravins  (Chriftian)  ditqulla  la  Bible  traduite 
en  Arabe ,  Append.  XX.  Se  plaint  des  Tb6o- 
logiens  Su&tois,  *W.  Savant  fanfaron  &  vi- 
fionaire,  IV.  229 

Raynal  (i'Abb^)  jugement  fur  fes  Anecdotes  Li-  I  ^ 
tit aires ,  Hiftariques.,  &c  Voyez  to  Lettre  0)  I  . 
Mr.  G...  dans  I' Append.  N.  LI.  : 

Redi  (Seigneur  ravarit;  Membre  deTAcad^mi* 
de  Chriftine.  HI.  47 

Riformis.  Voyez  Proteftans.  La  perte  des  Pro- 
teftans R^form^s  en  Fiance  r6fo)ueau  grand 
Confeil  du  Roi  avant  la  grande  persecution. 

IV.  12a  &  n. 

Ri gale ,  difpute  fur  la  Regale  entre  Louis  XIV. 
&  le  Pape.  ,1V.  jia 

Renftierna  (Gentilhomme  Su^dois)  avoit  admo- 
dii  des  Domaines  de  Chriftine,  HI.  475.  & 

IV.  105 

Rbyzelius(Ar\dt6,  Evique  d'Oftrogothie)  -  ci- 
t6  en  preuve,  HI.  i2.«».  i27>  n. 

Rebn  (Su^dois)  excellent  Graveur,  IV.  223. 
&  Prifact  p.  15,  .  ( 

Rbingraves  (Jean  PbiUppe  &  Otto-Louis,  Frc- 
resv  GSn^raux  Sirfdois.  Leurs  exploits  mi- 
litaires,  III.  80.  82.  93-  P5«  ior.  109,  113. 

'130 

Ribbing,  Sea  comptes  controls  par  Chriftine 

HI.  332-  397 
RicbiUeu  (!e  Cardinal  de)s'fl  a '6t6.a  grand 
>  Miniilre  ?  JIL  \%*  n.  &c     Defpritiqu^  il 

faifoit 


TAB  L  E-  DES    U  AT-'I  £  R  E  S. 


feifoit  tout  i  fa  ftntaifie,  ibid.  Infatue*  de 
lAftrologie,  III.  tr.  n.  11  chicane  Hugues 
Grotius,  III.  IJ8.  n.  &  Append.  N.  VI.  II 
fait  empoifoaner  le  Due  de  Weimar ,  ibid.  J&. 
Johx  des  progr&s  de  SuMe  ji  fe  lie  avec 
Wallenftcin  ,  III.  137.  La  prffence  de  Grotius 

%  dla  Courde  France  rincommode  fort,  III. 
148.  &  Append.  J\T.  VL  AMcontent  du  Due 
Bemhard,  i\  fe  prepare  ft  le  perdre.  Append. 
N.  VI.  La  pofleflion  de  Brifac  lui  tient  fore 
au  ccEur.  Append.  ibi4. 

Rkcioni ,    Virtuofa  que    Chriftine   favorife. 

IV.  100 

Rivani  (Antoine)  Virtuofo  qu'on  vouloit  d6- 
baucher  de  la  Reine.  IV.  10 

Regkr  (Mr.  de)  Autcur  des  Lettres  fur  lc 
Dannemarc,  III.  239  n. 

Robault ,  t£moignage  de  Chriftine  fur  Defcar- 
tes  imprime'  dans  fa  Philofophie ,        IV.  19 

Roi,  Retires.  Voyez  Hiros,  Princes.  Qui  6- 
toicnt  les  He>os  du  terns  de  Chriftine,  IIL 
19  &  a  Les  Reines  de  Suede  proclamles 
Rois  &  leur  Couronnement,  III.  32.  n.  202. 
n.  216.  ftw  Education  des  Princes  bien  ntf- 
glig*e  ,  III.  48.  &c  Sentiment  de  Chrif- 
tine  que  les  femmes  ne  doivent  jamais  r£- 
gner,  III.  67.  &c  Tlus  de  Reines  louables, 
*  proportion,  que  de  Rois,  III.  68.  n.  Bon- 
beur  des  Princes  qui  trouvent  des  gens  qui 

•  s'expofent  pour  cux,  III.  205.  n.  11  n'y  a 
pas  de  Princes  dont  on  ne  puiflfe  dire  du  bien 
&  du  mal ,  IV.  249.  L'£tat  de  l'Europe  en 
1672-1678  *toit  tel  qu'on  en  pouvoit  rire  & 
la  plaindre,  IV*  437.  Les  Rois  n'ont  point 
de  fang ,  IV.  476.  Le  parentage  des  Cours 
n'emp£che  pas  de  profiler  de  la  conjon&ure  , 

IV.  481 

Rois,  Reines.  [Voyez  Hires,  Princes,  Fem- 
mes. Compte  terrible  que  les  Rois  ont  d 
rendred  Dieu,  IV.  123.  Importance  de  la 
bonne  difcipline  militaire.  Voyez.  Sentiment 
.'  de  Chriftine  Cent.  IV.  n.  54.  Une  Reine 
doit  partager  le  lit  de  fon  Roi,  mais  non 

Jtas  fon  Trdne,  ibid,  n.  35-  &c.  Grandes 
e^ons  pour  les  Rois  &  les  Princes,  ibid.  n. 
20.  &c.  39.  &c.  54.  &c.  67.  &c.  7<5.  &c- 
90.  92.  &c.  99.  Cent.  V.  n.  1.  &c.  7,  &c. 
Rome.  Voyez  Cbigi ,  Rofpiglioji,  Climent  IX. 
Rapport  de  Chriftine  toucbant  cette  Cour 
&  le  Succeffeur  du  Pape,  III.  270.  &c.  Por- 
trait de  la  Cour  de  Rome,  dont  la  Reine 
prend  la  deTenfe ,  III.  407.  La  Cour  de  Ro- 
mej  facilite  Ics  pretentions  de  Chriftine  pour 
fon  profit.  III.  454.  n,  489.  50S«  L'<»co- 
nomie  y  eft  fort  grande,  fur-tout  pour  le  mi- 
iitaire .  IV.  96.  Clrimonial  des  Cardinaux 
'  avec  les  AmbafTadeurs .  IV.  106.  &c.  Le 
Dhc  de  Wurtemberg  ne  baife  pas  la  mu'c  du 
Pape ,  IV.«  X09.  n.  Declaration  forte  de 
Chriftine  contre  les.Cardiaaux  Francois,  IV. 


118.  134.  Qtierelle  de  la  Franchife  At* 
Quart iers.  IV.  150.  Etat  trifte  des  Etata 
Ecctefiaftiques  fous  le  regne  d' Alexandre, 
VII.  Append.  XXXII.  Le  Ne>otifme  alors 
&  fon  comble,  ibid.  Les  Foudres  du  Pape 
ne  font  plus  craintes.  ibid. 

Rofa  (Zitella.)  Chriftine  la  favorife,      IV.  98 
Roje  (le  General.)  foupfonne^  d'avoir  excit6 
une  rebellion  dans  les  Troupes,  III.   154* 
Lettre  de  Chriftine  en  faveur  d'un  autre  Ba. 
ron  Rofe.  IV,  85 

Rofembae  (Bernard  de)  Envoye*  de  Chriftine  en 
Suede.  Ses  ndgociations  en  cette  Cour.  IIL 
304.  &c.  Chriftine  en  eft  fatisfaite ,  III.  314. 
322,  333-  404.  li  refte  en  Suede  pour  y  fi- 
nir  les  affaires  de  la  Reine,  HI.  396.  403. 
11  devient  Gouverneur  en  PomeVanie,  III. 
410.Il  eft  fort  infulte*  dans  leMecklenbourg/ 
111.  411.  II  vient  d  Rome  &  y  laifle  fes 
deuxiils,  HI.  413  (kn.  Chriftine  le  fait  fon 
Grand-fiaillif  en  Pomtfranie,  HI.  460.  IV. 

141 

Roflin,  excellent  Peintre,  Su£doisf     IV.  222 
Rojpigliofiy  Chriftine  fe  fait  honneur  &  au  Car- 
dinal Azzolini  de  J^leftion  du  Pape  CMment 
IX.    qui  e'toit  de  cette  famille  ,  IU.   288. 
392.  Magnificence  du  regne  de  ce  Pape.  III. 

395 
Rofenbane  (Schering,)  fesOuvrages,  IV.  238. 
II  accommode  1'affaire  de  Brlme,  III.  174. 
Sa  Lettre  remarquable  fur  la  forme  du  Gou- 
vernement  de  Suede  de  I'an  1634,  III.  187. 
n.  Lettre  que  Laurent  Skytte  lui  lent,  Ap- 
pend. XII. 
Rotbovius  (Evfique  d'Abo.)  Le  Chancelier 
Oxenftierna  s'inte'refle  d  lui  pour  la  Religion. 
Append.  XXI. 
Roujfet  de  Mijfy ,  illuftre  Savant  qui  m'a  com- 
munique^ une  Lettre  au  fujet  de  la  Reine 
Chriftine,  IV.  258.  n.  , Append,  n.  XXVIL 
&  Prtface,  p.  VN.  Son  jugement  fur  les 
Anecdotes  de  Chriftine  par  Alembert  V.  la 
Lettre  A  G...  dans  /' Append.  N.  LI. 
Rudbeck  (Olave,  le  vieux,)  Quelques  remar* 
ques  fur  fon  Atlantic**  IV.  237.  Familiari- 
ty dont  il  «fe  avee  le  Roi  Charles  XL  ibid. 
Rufcbelay  (le  Prieur.)  Homme  favant ,  IV.  21 
Rufdorf  (Joachim  de.)  Miniftre  du  Roi  Fr£de% 
ric  de  BohSme.  Attache*  d  Guftave-Adolphe, 
change  de  Syft£me  apres  la  mort  du  Roi 
HI,  32.  n.  Quel  £toit  fon  SyftSme  pour  par- 
venir  d  fon  but,  III.  75-  n.  "83«  n.  86.  n. 
90.  n.  129.fi.  Eft  extreniemcnt  jaloux  contre 
la  diredipn  des  affaires  de  Suftde ,  IIL  83. 
n.  93.  n.  II  deftine  d  la  Suede  une  chttive 
r^compenfe,  III.  26  n.  Importance  des 
Manufcrits  de  Rusdorf,  r^duits  en  forme 
de  M£moires  par  Arckenholt,  75.  n.  On 
s*en  eft  fervi  dans  ces  Me*moires,  ibid.  & 
dans  la  Priface  p.  9.  Sa  Lettre  en  16a©.  fur 

.  le 


TABXE    DESiMAtlEOS. 


le  voyage  ie  Guftave-Aitatohe  netf  'Allema- 
pie,  IV.  224.  &  Append.,  ft  XVIL 

Rubenius  (Nicolas,)  va  en  Su6de,  Append. 
N  XXII.  (*). 

Jtomp/ (Charles,)  Envoy*  des  Etats~G6n£raui 

.   enSuide,  4>p**/.  N.  XLVIU.  l       . 

£t#e.  Audience  flngultere  de$  Ambafikdenrs 
de  Ruffie  aupr&s  de  Chriftine,  Hi.  61.  223. 
*•  Slle  fe  comporte  en  Reine,  III.  6%.  &c 
Ses  Ambafladeurs  .veuleot  voir  le  corps 
jnort  de  Guftave-Adolphe ,  I1L  120.  Pdters- 
bourg  biti  par  Pierre  1.  III.  194*  Com* 
neat  Eloigner  le  Grand-Due  de  l'61e&ion  au 
Trine  de  Pologne,  III.  345.  351.  373.  Le 

•  Grand-Due  paye  en  1649  pr£s  d'un  million 
dVcus  i  laSuMe,  111.  211 

Ryckms  (Theodore ,)  public  Stepbanus  Byzan- 
Unus  de  Urbibus  par  ordre  de  Chriftine  ,  IV. 

.  246.  fif  'Append.  N.  XXII.  (A)  La  Reine 
Ten    r&ompenfe ,  ibid     Deux  Lettres  de 


JLyckius  li-defliis  a  Ackerhielm, 


ibid. 


QAcbeui  (le  Cardinal)  Sa  Lettre  renwrqeable 

*  fur  la  corruption   de  la  Cour  de  Rome, 
III.  259.  &  Append.  N>  XXXII., 

Salvias  (Jean  Adier)  Chancel  ier  de  la  Cour  de 
Snide  v  manioit  lea  affaires  de  Su&de  dans 

*  la  Baife-Saxe,  III.  37.   77*   aoi.  Renvoy£ 
en  163s  en  Allemagne  ,   III.  192.  Lettres 

*  pointilleufes  enure  lui  &  rAmbaffadeur  d'A- 
'  vaux,  III.  199-  n.  &  Append  N.  V.  (f  XII. 

Sa  belle  Lettre  iCbrifline,  en  aflurant  qu'il 
n'avoit  pa*  prisJe  Grade  de  Do&eur  en  M£- 
decine,  III.  221.  n.  Sa  Lettre  i  Hugucs 
Grotius  fur  les  affaires  du  terns ,  IV.  226  & 
Append.  N.  XVIII.  La  Cour  de  France  lui 
©ffire  une  penfion,  Append.  N.  VI.  (d)  Plu- 

•  Deurs  de  fes  d£p4ches  en  original.  V.  VAp» 
r<  pend.N.  VIL 

SaMut  (Laurent)  Divedeur  de  l'lmprimerie, 
-  communique  a  1'Auteur  quelques  Mill    V. 

•  F  Append.  Ml  V.  &  la  Priface.  7. 
Stotini  (Matthlen)  Seaetaire  de  CbriJHne  fait 

les  d£p£ches  de  la  Reine ,  quqpd  elle  eft  em- 

p£cMe  ou  indifpofte.  III.  314.  390. 408.  IV. 

'  46.  Chriftine  le  determine  &  6crire  fa  forte 

Lettre  4  Louis  XIV.  HI.  519-  Rfyonfe  de 

•  Chridine  fur  fa  gravelle.  IV.  63.  n. 
Santarini  (le  Chevalier)  Offieier  de  Chriftine. 

Lettres  en  fa  fweur.  IV.  82 

Sapido  (Ambaffadeur  de  Venife.)     Lettre  fur 
I'abdication  de  Chriftine,  Append.  N.XXIX. 
Sardatgnc.    V.  Savoy*. 

Savons.  Vayez  Hi/lorien,  Pidans.  Des  Savans 
fans  Religion  infpirent  de  mauvaifes  ma- 
limes  i  Chridine,  HI.  $6.  Des  Auteurs 
fgnoraas,  ou  vendus  i  la  France*  la  parent 
de  la  gloire  des  autre*  Nations,  111.  xj.  & 
gmlF. 


n.  Les  Hiftoriens  Francois  brodent  fes  fait* 
qu'iis  rappoitent,  1IL  15-  &».  &  IV.  221. 
&c  2do,  Ce  que  Chriftine  penfoit  des  faux 
Savans  &  des  P&lans ,  IV.  25,  242.  248.  Sa- 
vans  Alleinands  qui  ddbitentdeschofesqu'ils 
favent  &  qu'ils  Be  favent  pas,  IV.  249  Bona 
Poeces,  Peintres,  Architeftes,  M&iailleurs 
&c.  tous  Suddois,  IV.  222.  Commerce  de 
lettres  de  Chriftine  avec  les  Savans,  IV. 
1458.  Savans  accoutum^s  aux  flatteries,  IV. 
21.  &c.  Geas  de  Lettres,  novices  dans  les 
manures  du  inonde.  Voyez  Sentiment  is 
Cbriftine,  Cent.  IV.  72.  Beaucoup  de  Sa. 
vans  approuyent  les  Memoires  de  Chriftine 
par  TAuteur,  Veyez  la  Priface  tp.i.  ft- j6.  fi. 
Aujourd'hui  on  veut  devenir  favant  fans 
beaucoup  de  peine,  ibid.  1 


Savoye 
•  tine 


fie  Due  de)  Plufieurs  Lettres  que  Chrif- 
lui  icrit.  Voyez  la  lifte  des  Lettres  de 
cette  Reine.  Elle  veut  favoir  oh  elle  en  eft 
avec  lui.  IV,  136.  Sur  un  Virtuofo  que  le 
Due  vouloit  debaucher  a  la  Reine ,  IV.  10. 
Viftor  Am^d^e  £poufe  en  fecon^es  nocesune 
Comtefle  de  Canalis.  IV.  136.  n* 

Saxe..  Feyez  Bernard  de  Weimar.  LaSaxeveut* 
diriger  les  aflFaires  des  Proceftans  apris  la 
mort  de   Guftave  •  Adolpbe  ,  t II.   75.  &  «. 
78.  83*  &c.    L'Elefteur  de'tache  les  Prote* 
ltans  du  parti  dela  Suede,  HI.  75. &c,  123 
&  n.  141.    De  combien  la  Saxe  eft  rede- 
vable  a  la  Su&de,  111.  76.  n.     Fait  toutet 
fortes  de  chicanes  aux  Su6dois ,  III.  82.  102. 
109.  n.  &c.  &  Append.  N.  X.  L'EIetfeur  crie 
contre  la  prife  de  poOedion  des   Pays  pat 
celui  du  Palatinat,  ill.  88.    Si  la  diredioa 
-'  des  affaires  des  Protcftans  eft  dfie  i  la  Saxe, 
III.  i23&n.  Elle.  eft  bien  battue  apres  lamau- 
vaife  Paixde  Prague,  III.  130.  &c.  147.  La  Saxe 
obligee  i  faire  une  tr^ve,  III.  153.  Les  Im- 
.  p^riaux  faccagent  la  Saxe  &  emportent  Leip- 
zig, III.  102.  109.     Portrait  de  TEledeur, 
Hi.  109  n.Le  Confeil  de  Saxeeft  proprement 
caufe  des  malheurs  de  1'Allemagne,  HI.  126. 

.  127.  Dexlame  contre  Oxenflierna  &  fait  la 
Paix  honteufe  de  Prague,  III.  130.  &  n.  147. 
n.  1 88.  n.  &  Append.  N.  X. 

Saxe-Lawenbourg  (le  Due  de)  follicite  une  Paix 
particulilre  entre  la  Saxe&  j'Empereur,  III* 
117.  123*  n.  &c.  128.  n.  &c.  130.  n.  &c. 

&arjn.(AIgot)  Mention  qui  en  eft  faite ,  Priface 
7.  &  17.  n.  • 

Scarlati  (VAbbi)  Miniftrede  Bavidre  a  Rome 
protefte  contre  le  Teftament  de  Chriftine  de 
la  part  de  la  Suide.  IV.  160 

Scbeffer  (Jean)  Savant  c^l^bre.  I(  eft  parl^  de 
fes  Ouvrages.  Append.  N.  XII. 

Scheldt  (Confeiller  &  Biblioth^caire  d'Hanovre) 
communique    a    I'Aiireur  quelques    lettres 

'  anecdotes.   Append.  N.  VIII.  &  XXVI  & 

IV.  23 1 
IL]  Scie* 


X  A'&LIE.  DlS.MAt  13  JLE'&x 


$ekn*S.    Chriftine  les  aimok  fclfes eftimolt, 

III.  ftps*  &c.  Sa  lectte  aj&z  ftoacienne  fur 
rinjttltice  de  la  fortune  &  du  hazard,  III. 
395.  Les  Arts  &  les  Sciences  pontes  afle2 
haut  ea  Suede,  IV.  222.  II  fane  de  la  mo- 
deration dans  les  Sciences  comme  en  tout. 
Sentiment  de  Chriftine,  Cent.  V.  n.,29.  &c 

Scotti  (le  Comte)  Page.de,  la  Reine  Chriftine. 

IV.  88 
Scb<ix^2n&erg()eGomte  de)Favori  de  l'Elc&eur 
-  de  Brandebourg,  qu'il  incite  contre  la.  Sni- 
de, III.  129.  ft.  11  penfe  i  de>ofer  fon  Mai- 
tre&  &  devenir  Eledeur  luUnfime,  HI.  89.  tu 
Scbweinfurt  (Guftave-Adorfphe)  y  e*tablit  uneE- 
cole  ou  Collie  illaftre  .de  .  fon  nam..  IIL 
'  127:0. 

Scbmaltze ,  Secretaire  de  la  CbtnceUerie  de 
.  Sudde.  Lettre  que  Grotius  lui  4crit  fur  lo* 
'  rigine  des  Goths  &c.  IV.  226.  ScHmlts  in* 
.   fiddle  A  la  Su&de  fe  fait  Catholiqu&Romain  t 

IV.  227.  Voyez  P  Append.  JV.  VI.  Las  du  fer- 
.  rice  de  dehors,  il  deounde  k  retourner  en 

Suede ,  Append,  jlf,  XIX.    Lettre  que  Sobe- 
ring Rofenhane  lui    tcrk  £ur  la  forme  du 
"    Gouvernement  de  Sufede  de  Fan.  1634.. ,  HL, 

t87-jTk 

Scbmineke  (Archivaire  I  Caffel).  Cbrnmuni- 
que  &  PAuteur  une  lettre  interaflame ,  LV. 

216.  n. 

Schoenovtr  (Marchandde  Caffe I) Lettre  de  Chrif- 
tine &  fon  fujet.  IV.  76 

ScbSnfeb,  Gentilbomme  Su&lois  recoinmande 
par  Chriftine.  IIL  461 

Scbepfiin  (Confeiller-Hiftoriograpbeide  Francs.} 
Son  fenciment  fur  la  mani&e  d^tudier  de 
nos  jours.  Preface  p.  1.  Propsc  a  dcrire  PHif- 
toire  de  Chriftine ,  ibid.  7. 

Scbreuder  (Jean-X  Libraire  -  Imprimeur  fait  gra* 
ver  une  Carte  de  la  Guerre  Trlennaie.  III. 

176.  n. 

Semt  de  Suede.  Diffuade  Chriftine  d'abdiquer, 
111.  224.  &  Append.  N.  XIV.  16  r.  Chicane 
Chriftine,  HI.  326.  330.  252.  &c.  Chriftine 
le  regarde  comme  en  minority,  III.  274* 
282.  II  refte  toujour*  a  cette  Reine  une  dent 
contre  la  Regence  de  Suede,  IIL  336.  338. 
Le  S4nat  ignoroit  la  negotiation  de  Chrifti* 
ne  pour  le  Tr6ne  de  Pologne,  III.  238.  241. 
392.  Elle  fe  brouille  &  fe  reconcile  avec  le 
S^nat,  HI.  395.  598.  402.  &c.  420.  &c.  Par* 
tls  oppote*  alors  dans  leSenat,  HI.395.Le 
Stoat  craint  que  ChriAine  ne  foit  que  tropt 
aimcecks  Su^dois^  IIL  400.  Le  Sdnats'ba- 
bille  de  rouge  au  fort  de  la  guerre  en  1676* 
HI.  483.  Remontrances  do  Stoat  fur  In- 
dication de  Chriftine,  Append.  N.  XIV.  (*)  Le 
Stoat  veut  Stre  le  cinquitoae  Etat  de  Suddew 
•  Append.  N.  XXVlIUn. 

Senckenberg  (  Gonfeiller-MWecfn  &&a&efoft.) 
Communique  one  kttiea  PAuteur.,  HI.  219. 


Serenius.{le  Do&eufc  Jaques)  Aneodote  cpmnw- 
.   ntqtite  iPAuteur  au  fujet  du  vieuxDf.  Rudfe 

beck ,  IV.  237.  &  Prime  p*  f9 
Sarvien  (AM  de)  Atobafla&tff  de  Faanc*.   Ffr 

vori  du  Caadinal  Maiarinv  Cbrifiine  tat  fett 
.  pri6fent  d'nne  Statue  ajaiquc**  lYk  * 27*  *7fc 
.  Epigwmn»e«la'dcffusr  itkL.  1    .. 

Sidney  (le  Chevalier)  Panicularil e*  qrf &  <&rit 
*  de  Chriftine,  IV.  *6o.<&c.  Ut  fteiaejui 
-  parte i  Aorta.    •.../  :,  .  •  .,W..«s6 

SUverkrona  (Ir^endant)  Chriftine  fail  ippewiic 

de  retarder  feirevtoua  v  .  IV.  139, 144. 
&*tf»«r(Chancelier.&  Mintftre.de  la  CMade 

HeOe).  Nigocie  a  cette  de  Lueebowa.^ 
j  JL^^nA  AT.  A7. 

SJrytte  (Jean)  Pr^cepfeur  de  GuOave-Adolpbi 
.  &  S4nateur,  aflez  pedant,  IIL  67.     Ertao- 

y^  en  Dannemarc   6tahlit  la  Confraternity 

entreies  Rois,  IIL  21a  n.  De  k  Chaire  de 
..BrofeOeur  .qu'il  a  Wg4e  A  .Upfai,  1Y*  48» 

&  I* Append.  N.  XII. 
Skytte  (Laurent)  Minillpe  de  Suede  en  Portu- 
gal fe  faitCapucin ,  Ittt  197.91.  &/' Append.  N. 

XII*  Qualc^ies-unes  de-  fez  litres  {Append* 
t  MXII.)  oil  il  park  d?  fes  Ov^ages  v&  die 

qu'il  eft  deydtm!  NJo^e  au  lm  fc  Politique. 
S&iifkr.  V*  fobgn**  •    f  .  •  i 

StbrUU.    Coabien  ceue  vertu  eft  important©. 

V.  Sentiment  dp  Chriftine ,  Cent.  V.  n\  1*.  &c. 
Soldat.  V.  mitoire'.. 
Solm  (  Philippe  Reiubard,  Co»te  de)  Ambaita- 

•  deur  d^Sdide.   Tres*babile  il  s'acquite  biem 
;  de  fe^  commtffions ,  IIL  i%$.m  :; 

Sptda  (le  favanc  Etieone)  fe,  r^concilie  ayjec 
.  Domingo  de  Gufman.  IV.  py 

Sparre  (Pierre,  Baron  de)  Envoy6  a  la  ron- 
.  contre  de  Chr i fttae  en  Scaole ,.lUi27^.  Sa 
.  ntouvaife  adminiftrattoo.  HI.  4*8 

StjUbanske  (Colonel  Su^dofe)  aide  i  gafinerfla 

bataille  de  Hameln,  III.  97;  Conduit  ua 
,  corps  d'Arme«  Sue4otf«  aii  fervice  des  Pi^ 
.  virjces-Unie^.  III.  102 

Struzzenfkdid,  Su&iofe  devenu  Cathaliquev  UI. 

460.  Chriftine,  trouvant  fon  Dom  baroq«e» 

le  nomma  St(uzzo.  ibid* 
Stsegmon  (Jean  GottL^  ProieQeurw   Sa  Diflerta- 

tion.  IVr240 

Steinberg  (le  Comse.de)  charge  del  affair^  de 
.  Su&dtfjxwr  le  Due  de  Brunswyk,  UU  77. 
.  Retire  CbdftuSe ..<te  laiMerv  IIL  i72^3Protf»i 

re^de  la  difficult**  i  i&ttre  rd^u  Com^-A  la 

Maifonldes  Nobles  k  Stockholm  y  ibid,  Cg 
.  224.  Lui  oileCouxte  deDohna^toieut  de  la 

fuite  de  la  Reine  en  1654-  *V.  Z6i.    ChtikU 

ne  abeaucoup  de  confiaace.en  lui,  ilk  3or., 

Stella  (le  Sieur)  Rapporteur  du  Cardinal  de  Ri* 

•  chelieo  endifgrace  chez  les,MiiuftresdeSili» 
te.. Va Append. J)ft.VJ»tfy^   , 

w       .ft*' 


.TAB&E-&ES    MATMERE-S. 


Stenbocl,  Senateur  de  Suide.  III.  432. 

Stepbanus  Byzantinui^Son  Ouvrage  de  Urbibus 
publie  par  Th&xfore  Rykius,  IV.  240.  Af» 
paid.  N.  XXII.  (*)• 

Metfblad  (Giand-Bfeltre  des  Ceremonies)  c6m* 
munique  une  lettre  a  l'Auteur.'  V.  V Append. 
N.  Xkr.&  Pfifi**  p.  t. 

ftiermum  (Gonfetiier  de  ia  Chancellerie  de 
SuAde)  communique  plufieurs  Leltres   de 
Chriftine' a  Wfcuteur,  IV.  243.  249*  Preface  .  ■ 
p.  7.&YJpp<n<L  N.  XIL     : 

&ockb*kn.  Belle  Ville,  fitu£e  tr£s-avantageu-   .. 
fement,  III.  7.  ». 

Strasbourg,  Mtniftre  de  Suide  en  Tranfyl- 
vanie  &  &  la  Porte ,  III.  194.  ».  Y  aflifte 
la  Belle-focur  de  Guftave-Adolphe ,  Epoux 
deBethtem,  ill.  105.  n.  Excite  la  Por- 
te &  Ragotzi  contre  TEmpereur  III. 
201.  &  n.  Confeiller-  Afliftant  du  Com- 
te  de  Ia  Gvdie  dans  fon  AinbafBde.       IV. 

217 

Suide.  V.  Etats  de  Suide.  Defcription  qu'en 
fait  la  Reine  Chriftine,  III.  p.  6.  &c  La 
Suide  mefur£e  geometriquement  a  de  beaux 

'  chemins,  III.  ibid.  w.  La  Su&de  appellee 
Scandia,  Scandinavia,  Thule,  ibid.  8  &  ft. 
Quand  le  Chriftiatoifme  fut  introduit  en 
Suede,  p. a.  &  n.  La  France  retenojt  le  peu 
de  fubfidcs  qu'elie  payoft  *  la  -SuMe,  p.  3- 
16  &  ».  1G6.  n.  La  Suede  ne  doit- pas  tare 
traitee  en  Suiffe  pour  de  Pargent,  p.  16.  n. 
La  guerre  d'Allemagne  coftte  a  Guftave-A- 
dolphe  au-de1a  de  quarante  tonnes  d'or  ea 
deux  ans,  p.  16  &  19-  *•  Les  cinq  hautes 

•  Charges  de  Subtle,  p.  29.  £54.  &c.  LesRei- 

.  nes  de  Suide  proclamees  Rots  a  Ieur  Cou- 

'  ronnement,  III.  3*.  n.  202.  ».  La  R6gen- 
ce  de  Suide  regiee  fur  la  forme  du  Gouver- 

-  nement  de  Guftave-Adolphe,  III.  36.  43.  61. 
Difcobrs  fur  cette  forme  de  Gouvernement, 

-  III.  185.  n.  &c.  Difpofitioo  de9  Cours  de 
FEurope  apris  la  mort  de  Guftave-Adolphe , 
III.  76.  &c.  Combien  la  Suide  en  eft  attrif- 
tie,  &  fes  mefures  la-deflus,  III.  72  &c. 
A  la  mort  de  Guftave-Adolphe  le  Trefor 
de  Suede  n'dtoit  pas  vuide.  III.  73.  ft. 
Chetive  r^compenfe  propose  a  la  Suide  par 
le  Dannemarc,  III.  85.  86.  n.  &c.  Les  avan- 
tages  de  la  SuWe  recutes  par  la  France ,  III. 
3.  &c.  &  w.  137.  &c-  &  r  Append.  N.  XXIV. 
La  Tr£ve  fe  fait  avec  laPoIogne,  III.  190.- 
&  ft.  La  Suede  eibtient  une  partie  de  la  Po- 
m^ranie,  III.  ir8-  122  &  ft.  Eft  bien  intrw 

fie  pour  la  Pais  de  Prague,  III.  146  &c. 
n.  La  MPlce  de  Suide  fe  montoit  k  vingt^ 
millehommesdu  terns deChriftine,  III.  158/ 
ft.  Les  Princes  de  Suide  afliftentau  Confeil 
&  aux  deliberations,  III.  163.  n.  Raifonsde 
"la  guerre  de  Suide  contre  le  Dannemarc, 
III.  151.  &  iu  La  France  jaloufe  du  fuccis 


'des  armes  dfe  *Suiil*,  lit.  'rj»  ft  n.  Eile 
wot  racttr*  garnifon  a  Helfingbourg  &  A 
Helfingoer,  ibid.  Lettre  firleufe  fur  la  con- 
nivence de  la  France  avec  la  Ravilre,  III. 
155.  &  n.  &  Append.  N.  Vlll.  Trames  de 
la  guerre  avec  Br£ine,  III.  174.  &  n.  117. 
Raifons  de  la  guerre  contre  la  Pologne,  III. 
175.  Batailles  ties  Su^dols  gagn^esen  Aile- 
uagne ,  1IL  176.  &c.  Note  de  fes  Glnlraux  ♦ 
Troupes    &    Villes   don!    la   Su&de   4toic 
en  pofleffidn,  III.  179.  &c.  La  Suede   de- 
mande   fattsfaAfon    pour  TArm^e  Weima- 
rienne,  Append.  N.XllL  Les  Su^dois  obliges 
a  Steinau  de  fe  rendre  aux  Imp^naux  &c. 
III.  116.  &c.  Sedition  excise  dans  TArm^e 
de  Suede  en  Allemagne,  III.  91.  &c.  Pro- 
pofition  pour  egalifer  la  monno^e  de  cuivre 
&  d 'argent,  III.  194.  n.  Difcours  fuflamon- 
noye  de  cuivre,  ibid.   195.  Quatxe  Eglifes 
baties  en  1640  en  Lapponie,  ill.  196.  Sur 
PHApital  de  Danwik,  ibid.  &  n.    Verrerie* 
etablies  en  SuMe,  III.  209.  Les  Vaifteaux 
Suedois  ne  veulent  point  fe  laiffer  viflter  au 
Sond,  III.  198.  Les  Vaifleaux  batiy  en  Su6-. 
de  veulent  payer  moins  a  la  Douane,  III. 
2r9.  222.  Bfsbtile  entre  la  Suide  &  la  Fran- 
ce fur  le  Trait*  avec  PEmpereur,  III.  198. 
n.  Le  Dannemarc  envoye  des  Vaifleaux  au 
fecours  de  TEfpagne,  &  la  SuWe  a  la  Hol- 
lande,  III.  200.   Ordonnances  de  Chriftine 
pour  reprimer  le  luxe,  III.  204.  &  V Append. 
N.  XV.  Mefures  pour  fa  ire  fleurir  le  Payt 
&  les  Villes,  III.  199.  &c.  206.  &c.  2ii# 
2T4.  219.  Vaifleaux  de  guerre  de  Su6Je  que 
la  France  achette.III.  207.  &  n.  Compa- 
gnie  des  Indes  deSu&de,  III.  208  &  »•  211 
&  224.  Vaifleaux  de  retour  rlchement,  IIL 
208  &  n.  Comiflaires  envov^s  pour  connot- 
tre  les  terrcins  de  la  Nordlande,   III.  2114 
La  Paix  de  Weftphalie  folemnifte  en  Suede, 
III.  2ir.  213.  216.   R£glemens  pour  rendre 
la  juftice   uniforme  par  tout  le  Royaume, 
IIL  216  &  n.  La  Suede  ne  tire  pas  les  cinq 
millions  d^cus  felon  la  Paix  de  Weftphalie. 
IIL  218  ft.  &c.  Nombre  d'Ambafladeurs  * 
Princes  a  ""la  Cour  de  Chriftine ,  III.  207. 
212.  221.  Ordonnances  pour  la  confer vation  ' 
du  Lutheranifme  en  Suede,  IIL  227  ft.  263. 
282.  Chriftine  auroit  bien  voulu  y  introdui- 
re  le  Catholicifme ,  III.  230.  &c  264.  464, 
&  ft.  500.  A  fon  fecond  voyage  elle  vife  au 
Trdne  de  Sufede,  III.  264.  etc.  Etat  deiabr6 
de  Suede  fous  la  Minorite  de  Charles  XL 
III.  283.     Chriftine  veut  redreffer  les  abus 
introduits  en  Suede,  III.  281.  310.    Elle  eft 
plus  abfolue  qu'auctm  de  fes  Rots,    III.  1. 
n.  360.  387.  Le  Syfttme  pacifrque  de  la  Sue- 
de ebranie  en  1673  par  1*  France,  III.  4ro. 
429.  449.  La  Su6de  perd  fon  credit  auprea 
des  Proteftans  d'AHemagne,  IIL  451.  Arti- 
[L  2]  cles 


TABLE    DES    MATURES, 


clet  qnUcltlrciflent  Vim  de  la  Com  de  Sub- 
tle, UK  432  &c.  Prddiftions  de  Chriftine 
fur  la  guerre  de  Suede  en  1674 »  HI.  428 
r  ^  &c.  481.  &&  Negotiation  duPape  Alejaa* 
\yYv  S  dre  VII.  en  Suede  en  faveur  de  la  Pologne , 
III.  438  &  442,  Lettre  du  Pape  non  d£ca- 
chetie  en  Su6de,  III.  442.  n.  448.  Comb i en 
11  importe  a  la  Su£de  que  la  Pologne  foic 
gouvern£e  en  Rlpublique,  III.  440.  , Re- 
flexions fur  cette  negotiation,  III.  445*  &c« 
Elle  en  cache  une  autre  avec  l'Empereur, 
III.  447.  Iflue  de  cette  negotiation,  III.  448. 
Droit  d'Aubaine  par  rapport  aux  Su£dois, 
HI.  455*  «•  Chriftine  fort  £mue  des  malh$urs 
de  la  Suede,  III.  484.  487.  520.  IV.  12.  La 
France  y  eft  toute  puiflante,  IV.  502.  Etat 
de  la  Suede  rtkabli  par  Charles  XI.  III.  522. 
&  IV.  421.  La  Suede  chicaned  par  la  Fran- 
ce pour  le  Ducb£  de  Deux-Ponts,  IV.  118 
&  n.  Orfgfne  des  Armes  de  SueJe,  Append. 
N.  II.  Forme  du  Gouverneme&t  de  la  Suede 
de  Tan  1634.  append.  N.  IX. 

Suidois.  Mieux  connus  p.ir  les  armes,  III.  to. 
&c.  Le  deTaut  commun  du  Nor  J ,  eft  Mai- 
mer le  vin,  felon  Chriftine,  III.  20.  &  n. 
&  51.  Refpefl:  fuperftitieux  des  Suedois  d'a- 
lors  pour  les  Morts,  III.  40.  Lea  Su&lo is 
tax£s  de  jurer,  III.  59.  La  politefTe  peu 
connue  alors  en  Suede,  ibid,  Les  Suedois 
hnis  des  Allemands  ,  parce  que  ceux-ci  ne 
peuvent  pas  s'aider  eux-mfimes,  III.  128. 
n.  II  n'y  a  gueres  de  nouveaux  r£glemens  de 
nos  jours  en  SuWe,  III.  207  &  n,  &c.  Bons 
FoStes,  Peintres,  Archice&es,  M&iailleurs 
&c.  tous  Su£dois,  IV.  222.  Iu^e  de  Grotius 
fur  Torigine  des  Goths,  IV.  22(5.  Origine 
des  Regimens  Suedois  an  fervice  de  la  Fran- 
ce, IV.  2$<S.  Peu  de  profit  que  la  Suede  en 
a  tire\  IV.  257.  Abus  des  Degree  Acacteuri- 
ques  que  prennent  les  Suedois  au  dehors, 
HI.  239.  Guftave-Adolpbe  veut  qu'on  les 
prenne  en  Suede,  ibid.  Seigneur  des  Finan- 
ces qui  fond  de  bonnes  Metafiles  antiques 
en  or,  III.  274.  n.  Les  Su£dois,  felon  Chrif- 
tine, fe  gagnent  par  de  grandes  promeffes, 
III.  42 t.  Elie  regardoit  les  Suedois  comme 
fort  diffiraulds,  III.  431.  PJufieurs  Suidois 
protelytes,  III.  262  &  458  &  460.  L'Eglife 
de  SuMe  peu  charged  de  c&tt monies.  Ap- 
pend. N.  XV. 

Swedenborg ,  s'eft  fouvent  entretenu  famili&e- 
ment  avecle  Roi  Charles  XII.  IV. 

Swed-Dieflir.  Qui  appellees  ainfi  ?       IN.  203. 

Swenska  (Ebbe.)  Chriftine  M  fauve  la  vie,  III. 

277 

Suifjis,  veulent  refter  neuyes,  II I.  99.  Les 
Suifles  Catholiques  retenus  par  une  rupture 
contre  les  Pxoteftans,  ill.  107 


T. 


rpAWsmm.    Pferres  &  Figures  d'ua  Cube  fi* 

"*    perftlcieux.  IV.  27$ 

Tartares,  Reception  faite  aux  Ambaffadeurs 
Tartaresen  Suede,  III.  120.  121.  &n.  184. 
&  n.  193.  Sept  Ambafladeurs  Tartares  *  la 
fois  i  Stockholm,  III.  2x7.  Le  Cham  des 
Tartares  pretend  toe  61u  au  Tr6n*  de  Po- 
logne. ill.  34S 

Temple  (le  Chevalier)  fait  de  grandes  affaires 
fans  train.  III.  311 

Terlon  (le  Chevalier  de)  Ambaffadeur  de  Fran* 
ce  au  Nord.  Chriftine  a  beaucoup  d'eftkne 
pour  lui.  HI.  235.  ^44.  275.  300.  U  e'toit 
plus  porte'  pour  la  Cour  de  Osnnemarc  que 
pour  celle  de  Suede  ^  HI.  235,  if.  Plufieurs 
Lettres  que  Chriftine  lui  £cric  IV.  120.  &c. 
126  &c  II  affifte  Chriftine  aux  funeraiU 
les  de  Charles  -  Guftave.  Append.  N. 
XXVllh  II  n'a  pas  travaill*  feul  au  mariage 
du  Roi  de  Suede  avec  la  Princefle  de  Dan- 
nemarc.  m.  481 

Terferus  (Elias)Ev«qued'AbOi  Veritable  raifon 
de  fes  perfections,  IV.  238.  Son  uhnoi- 
gnage  jovial  a  un  Etudiahi.  Append.  N.XX1K 

Tejln  (le  Comte  de;  P*re  &  fils  grands  Archi- 
te&es,  IV.  222.  Adopts  la  faute  que  d'au. 

.  ties  ont  faite  au  fujet  des  peiutures  de  Chrif. 
tine.  IV.  27s 

Texeira  ( riche  Juif ,  Rlfldent  de  Chriftine  d 
Hambourg.)  que  rAmbafTadeur  Pimentelli  faic 
entrer  au  fervice  de  la  Reine,  IV.  264.  Sa 
querelle  avecle  Magi  ft  rat  deHambourg,  IIL 

.  228.  Chriftine  tient  fes  avis  &  fes  confeils 
pour  fages  <fc  prudens,  III.  399  Predictions 
politique  que  la  Reine  lui  fait, III.  428.  &c. 
481.  &c.  Confiance  de  Chriftine  en  lui,  IIL 
4 7 6-  SOS*  De1  charge  des  comptes  de  la  ReU 
ne.  IV.  141* 

TbuU.    Ce  nom  convieat  le  mieux  4  la  Su&de 

HI.  8.  &  fk 

Tkuilletie  ( Mr.  de  la)  Ambafladeur  de  France 
en  Suide.  P.  V  Append.  N.  XVL  , 

Tturloe  (Secretaire  d'Etat  de  Cromwel)  Dl» 
vers  rapports  qu'on  iui  dcric  au  fujet  de  It 
Reine  Chriftine.  IV.  264.  &C 

Tijcbbein  (c^l^bre  Peintre)  V.  la  Prifate  p.  1$+ 

Tomafo  (le  Docteur;  e*largi  de  l'lnquifition  par 
TiDtercefDon  de  Chriftine,  IV.  14 

ToriceUi  (c^Mbre  Math^maticien  Italien)  en 
relation  avec  la  Reine  Chriftine.        IV.  252 

Torflenfon  'le  Comte,  Felt  marshal  de  Suide.) 
ran^onne'  contre  le  Comte  de  Harrach,  IIL 
91.  Grand  Caphaine,  fes  exploits,  IIL  149* 
152.  &c. 

T$tt  (le  Comte)  Chriftine  nie  d*avoir  voulu  le 
fubftimer  en  cas  de  mort  de  Cbasles  Guftaic  > 

III. 


TA^E    DE3    MAT  IE  RES. 


HL  167.  &  ru  II  &oit  pour  Chrifline,  III. 
432.  Charge  de  faire  avoir  A  la  Reine  l'h6« 
ritage  apr£s  le  Roi  Jean-Cafimir.       ill,  458* 

Tour  ( Comte  de  la)  Inflruftioa  pour  fes  ope- 
rations en  Siiefle,  ill.  79.  Animotiti  entre 
Jui  &  Arnheira,  Hi.  97.  II  fe  laifle  leurrer 
par  les  promeffes  de  Walleaftein ,  III.  102. 
&c  116.  &c 

Xttrc.  Guftave-Adolphe  recommande  fa  Belle* 
four  A  la  pjote&ion  de  la  Porte .  III.  105.  n. 
Ceremonial  it  r^gler  entre  la  Suede  &  la 
Porte,  pour  exciter  la  Pone  cortfre  rKrope- 
reur,  liL  201.  Chrifline  follicite  du  fe- 
cours  pour  Venife  contre  le  Turc,  III; 
250.  &c.  Le  Grand  Sultanpretend  Sere  llu 
au  Trdne  de  Pologne,  111.  s;8.  Le  Turc, 
maltre  en  Pologne,  inonderoit  toute  I'£u- 
rope,  111.  439   441.  &c.     La  France  Coup- 

Jonn^e  dlotelligence  avec  leTurc,JV.  113. 
:c  Les  Francois  n'ont  pas  &  fe  vanter  de 
leur  fecours  contre  le  Turc,  IV.  \z$.  La 
Ligue  Sacrle  contre  le  Turc*  ifttt.  n. 
Turenne  (le  Vi comte  de)  rfpare  fon  echec  par 
une  vifloire  importance,  III.  153.  Attaque 
le  Due  de  Bavi^re  pour  Tobliger  d  la  pais* 
ibid.  &  155.  Sa  correfpondance  avec  Mine, 
la  Landgrave  Amdlie  Elifabeth,  111.  153,  w. 
&  Append.  N.VII.Lz*&\&  Cert  comme  V«lon- 
taire  A  la  guerre  en  Horde,  IV.  263,  Tu- 
renne dlt:  je  fuis  Calvinifle,  mats  mon  £p£e 
•eft  Catholique,  111.  2&1.  Lettreque  Chrilli. " 
ne  lui  ecrit  au  fujet  de  fon  fils  d  Rome.  IV. 
73.    Sa  lettre  fur  la  more  du  Vicomte.  UL 

482.  iv.  raa. 


ZTAlenzant,  fait  pr£fent  d  Chrifttne  d'un  che- 
*   vak  IV.  66 

Vainer  ( Jean)  Aumdnier  A  Stockholm.  111.  23V 
Varefe  (le  Nonce)  a  une  commiffion  de  Chrifline 
enFrancer  HI.  r$o 

Varillas  (HiflOrien  Francois)  appelte  mille  Men- 
teur  par  Pufendorf.  V.  la  lettre  I  Mr.  G. .-. 
dans  V  Append.  N.  Lh 
Vauciennes  (le  Sr.  de)  Ses  Mdmoires  de  Chanut 
xenferment  nombre  d'indignittJs  contre  la  Refc- 
ne  Chriftroe.  Voyez  ma  Riponfe  &  la  lettre 
de  Mr.  de  Holberg.  jons  V Append.  N.  L. 
Venife.  Chrifline  follicitc  du  fecourjpour  Ve- 
nife contre >lc  Turc,  HI.  250.  &c  Ses  Let* 
tres  1&-  deflus  &  au  Doge.  ibid.  Lettre  du 
Doge  au  Roi  Charles  XL  IV.  2*2 

Viriti ,  elie  eft  Tame  de  I'Hifloire,  III.  4.  On 
ne  fauroit  Taveir  pour  ce  qui  n'eft  pas  A  nous 
ibid.  &  n.  Sentimens  de  Carijline  9  Cent.  V.  n. 
9.  Cette  vertu  preferable  &  toute  autre, 
Sentimens  de.  Chriftine,.  CenU.  I.  it.  &  Cent 
IL  n.  jw 


Vertu  y  Grands  motifs  pour  la  cultfver,  Senti- 

mens  de  Chrifttne   Cent.  I.  n.  23.  Cent.  IV. 

n.  50.  &c  7Xr  &  75.  &c.   Cent.  V.   n.  ii. 

&c.  34. 
yia/arJ<(leComte^Chritline  le  fawrife,  IV. 

99*  U  lui  faif  preient  dune  petature,  ibid. 66 
Vienne.    Joye  de  Chrifttne  &  la  lev^e  du  liege 

de  cette  Capitale  par  le  Turc ,       IV.  1 14. 
FUks  Anfeatiqttes ,  Solent  arbitres  aa  Nordv 

Append.  N.  II. 
(a)  Vtttbum  (le  Ginixd)  U  eft  parK  de  luf.  III. 

.  108.  13* 

(0)  Piviani (cittbre  MatWmaticien  ltalien)en 

relation  avec  la  Reine  Chrifline.  IV.  253  &c. 
Ulffparre  (le  Baron)  recommande  au  Marquis 

Caftel  Rodrigp  par  Chriftine,.  IV.  7d. 

Ulm  (Vilie  Imperial©)  Chrifline  lui  remet  la 

quotepart  qu'elle  devoit  payer  i  la  Su£de. 

III.  21. 

Uhrique  EMonore.  Belle  Harangue  prononcde 
devant  elle  par  l'Eavoye  Falaifeau.  Append* 

Ulfeh  {Ebbe  tf  Corvitz)  fe  retirent  en  SuMe, 
HI.  221.  Chrifline  pouvoit  leur  accorder  fa? 
protection,  IV.  257.  Append.  XXV.  Lettre 
de  Corvitz  Ulfelt  aux  Ecats  Gen£raux  fur  fe» 
defaftres,  Append.  XXV.  XX?L  Soo  fil«  f 
Gentilhomnae  de  la  Chambre  de  Chrifline  r 
regoit  la  Soutane  d  Rome*  ILL  230.  Lettre 

1    de  Chrifline  en  faveur  de  Chretien  Ulfelt. 

r  111.  469.    Deux  filies  du  Gomte  Ulfelt,  III. 
463.  Mr.  de  Holberg  fe  trompe  au  fujet  de    • 
Taffaire  du  Comte  d'Ulfelt.  V.  ma  Reponfe 
I  fa  Lettre,  &  dans  V Append.  N.XXV.  & 

Vogty  ceiebre  Savant  qui  rrfa  •communique 
Ia.notedes  Manufcritsd'Altemps,  queChrif- 
rine  vouloit  acheter.  IV.  272 

Voigt  (Aflronome)  Son  pronoflic  fur  la  mala* 
die  &  la  snort  de  Chrifline.  IV.  164,  &   Ap- 
pend.  N.  XLVlI.  Galdenblad  dupe  de  cette  ^ 
afEaire.  IV.  166, 

Vohaire.  Son  Hiftoirc  univerfeih.  IV.  166.  Sur  fes 
declamations  contre  l'Auteur.  ibid,  Rc6ti(\6 
fur  ce  qu'il  dk  de  Chrifline.  III.  i69»  n.  Et 
de  Guflave-Adolphe  &  Charles  XII.  IV.  22  r. 
Sur  les  defedluoutes  de  fon  Siicle  de  Lotus 
IV.  Voyez  la  Lettre  I  Mr*  G. . .  dans  V  Append. 
N.LL 

VoJJius  ( Ifaac)  fait  de?  commiffioin  en  Livks 
fort  chers  pour  Chrifline,  IV.  228.  Lettre  din- 
vkation^e  Freinshemius  de.la  part  de  Cbrif- 
tine  d  Voffius*  IV.  237.  Chrifline  lui  pro- 
pofc  d'&rire  fon  Hi(toire,&  lui  en  envoye^ 
une  ebauche,.  HI.  5^  n.  1*82..  &.  IV.  v\.  & 
Priface%  p.  9  Elle  loue  fon  favoir,  IV.  2u 
&  V Append.  N.  XII.  Comment  Wafmuth  ap. 
pelle  fon  JEtas  Mundt,  Append.  N.  XLL 

Up/al  (rUniverfite  d')  Chriftine  va  la  voir,  UL 

2 1 7.  L'Univerfite  ob!>ee  de  rendre  compte  ^e 

[L]  3  Wdi 


TABLE    DES    MATlERES. 


radrointftration  de  fes  xevenus ,  III.  aao.  De 
la  Chaw  Skyttienne.  Atftnd.  N.  XII. 

Ujbcr  (F rimat  d'iilande)  faute  *e&ifi£e  i  Ton  6- 
gard.  IV.  250 

Ujjelktx  (GOlilauine;  obtient  un  Odroi  de  Gu- 

ftave  •  Adolphe  pour  une  Coinpagnie  G£n6- 

tale  de  Commerce  de  SuWe  aux  lndes  Sucr 

III.  208.  &  n.  211 

fCuitdui ,  Miniftre  de  la  Lau<krave  de  Heflfe. 

w. 

TTfXcbtmeifter  (Jean)  Ses  exploits  militaires, 
#^  III.  100.  &  lf  Append.  N%  XV. 
Wacbtmeifter  (le  Comte)  Grand- Arairal  de  Su&- 
de.    Ce   qu'il  rdpond   au  Due  .de  Holftein 
Beaufr^rede  Roi  Charles  XI.  III.  278.  n.  Uu 
H.  Wachtraeifter  d^livreun  Miniftre  de  Fin- 
.  fulte  d'un  Ours.  Append.  N.  XV, 
Wallenfteint  Due  de  Fridland ,  Gtfn^raliflirae 
de  1'Empereur.  Ses  propos  touchant  la  pais 
d'Allemagne,  trompeurs,  III.  97.  &c.  103* 
&c  no.  116.  &  n.  130.  &c.    II  confeille  a 
l'Empereur ,  i  la  mort  de  Guftave-Adolphe , 
de  s'appllquer  &  la  paix,  III.  70.  Eft  tu6  k 
Pilfen,  III.  133.  Veut  former  un  troifi&ne 
parti  foutenu  de  ia  France  &  du  Danne- 
.  marc,  III.  137.   La  fatisfaftion  de  Wallen- 
ftein  mife  en  paraltele  avec  celle  de  Su&de, 
111.  86.  n   Se  formalife  des  dons  faits  par 
les  Sagdois  dans  t'Empire,  III.  93.  n. 

Warmbohz  (Confeiller  de  'Cour)  m'a  faic  re- 
niarquer  une  faute  dans  les  M^  mo  ires  de 
Chriftine.  IV.  236.  M'a  fait  part  d'une  Let-' 
tre  de  Chriftine,  III.  414.  n.  &  Priface  p.  7. 
Rt  de  deux  Lettres  de  Ryckius,  IV.  240. 
Autres  £clairciflemens ,  IV.  459.  w. 

Wafa,  Familie  Royale  de  Sufcde.  Diflertadon 
de  Chriftine  fur  cette  Familie  &  fur  fes  Ar- 
mes,  III.  13  &  Append.  Num.  II.  Ces  Armes 
font  plutAt  un  fagot  qu'un  bouquet  de  bled, 
ibid.  n.  Chriftfite  reftifie  des  fautes  de  cette 
Familie  commifes  par  de  Prade,  HI.  145.  n. 
Wafaborg.  (le  Comte)  Fils  naturel  de  Guf- 
tave-Adolphe. Particularity  4  fon  fujet  & 
de  fa  familie  ,  III.  96.  ft.  &c.  Son  P4re 
1'aimoit  tendrement,  HI.  19.  n.  51.  n.  Ses 
exploits  fr  Lettre  A  fon  P2re,  III.  97.  n.  & 
Append.  N.  III.  II  hblt  fort  brave,  III.  97«  n. 
Sa  Lettre  au  Roi  fon  Plre.  ibid.  &  Append. 
N.  III. 
\,  fVafanau  (le  Comte)  Fils  naturel  du  Roi  Tp% 
t  Cafinyft  Sa  parent^  avec  Chriftine, HI.  473. 
Envoro  pour  une  coram^flion  en  Sufede.  ibid. 
Jaloufie  du  Cardinal  Azzolini  &  du  Marquis 
del  Monte  contre  lui.  ibid.  Chriftine  lui  &- 
ctlt  des  Lettres  bien  fortes,  III.  474-480. 
Lui  reproche  fon  flegqie  &  fes  lenteun,  ill. 


475*  47**  £Ue  fe  radoacit  envers  fur,  III. 

479  508* 
Wafinutb.  Reraarques  de  Chriftine  &  d'autre* 
fur  fon  Ouvrage  aux  dtyens  de  la  Reine ,  UK 
53.  &c.  &  768.  &  Append.  N.  XL.  XLI. 
XLU.  XLtU.  XLIV.  Dans  ces  Ecr its  font 
contenus  lea  critiques  #  fes  explications  fur 
fon  AJlro-CbronologiGvm.  Sa  querelie  avep 
Coiulngius.  ibid.  N.  XLI.  Chriftine  corrige 
•  TOuvrage  &  ha  Didicace  de  Wafmuth. 
Append.  N.  XXXIX.  Sa  Grand-mfre  *toit 
d'ltalie.  Ibid.  N.XLIL  II  avoue  devoir  fait 
rhorofcope  de  Chriftine.  ibid. 
Weimar  (Bernard  Due  de)  V.  Saxe.  Satisfadlon 
que  de  la  France  demande  pour  I'Armge 
Weimarienne.  Append.  N.  XIII. 
Wert  (Jean.de)  ,G£n4raL  Ses*expIoits  militai- 
xes,  HI.  79.  91.  133.  156.  Les  Suldois  le 
traverfent,  III.  91.  114.  133.  II  paflfe  au  fer- 
vice  de  TEmpereur,  I1L  155.  Fait  pri- 
fonnler  par  les  Su&lois,  les  Francois  ne 
veulent  pas  le  rellcher,  III.  146.  n.  &  Ap- 
pend. N.  V.  Les  Francois  le  craignent  extrft- 
mement,  111.  i4tf.-«. 

Wbtokck  (AmbafTadeur  de  Cromwel  en  SuedeJ 
tr^s-bien  re^u  de  Chriftine,  III.  169.  ru 
Sa  reflexion  fur  Fabdication  de  cette  Reine, 
HI.  168.  «.  11  apprend  TAnglois  &  Chriftine, 

HI.  169.  n. 
JPinckler,  Dofteur  fameux  &  qui  j'ai  commu- 
nique quelquea  Lettres  anecdotes ,  IV.  229. 

n.  251.  n. 

Winckelman  ( Peintre  citebre. )  reftifi^  fur  ce 

qu'il  die  des  peintures  de  la  Reine  Chriftine, 

IV.  273. 
Wkt  (Grand-  PenfTonnaire  de  Hollande  )  lui 
&  fon  fr£re  vidimes  de  la  liberty  expirante 
en  Hollande,  111.  429.  Chriftine  demapd£ 
qu'il  d^fende  les  calomnfes  pubises  contre 
la  Cour  de  Rome.  III.  405. 407;  &c« 

Wicquefort,  en  correfpondance   avec  Chrifti- 
ne, IV.  15.     N^gocie   pour   la    Cour    de 
Caftel  en  travaillant  a  un  tiers  parti,  V.  Ap- 
pend. N.  VI.  ■     : 
Wolff  (\e  Baron  de)  le  peu  de  Jufticeque  Mr; 
d'Alcmbert  lui  rend.  V.  la  Lettre  A  Mr.  G.. . 
dans  I*  Append.  LI. 
Wolffenbuttel  (le  Due  de)  Chriftine  lui  fait  bien 
des  complimens,   IV.  144.     Mfc.  de  cette.. 
Biblioth^quedontons'eft  fervL  VI V Append. 
Num.  VI. 
Wrangel  (Charles  -  Guftave ,  Felt»mardchal  de 
Su£de)aide  4  repouffei  le  G^n^ral  Gallas, 
III.  147.    Ses  autres^Bxploits ,  III.  153.  &e. 

*  '  15^  411 

Wrangel  (Gtiftave,   Baron  de)  Lettres  de  re- 

commandation  pour  lui,  IV.  71.   II  ufe  mai 

•  de  fa  fbrtune  en  Hongrie.  ibid. 

Wrangel  (Helm)  il  eft  parte  de  lui*    III.  100. 

152 
Wurtz 


A     A    JJ    U  U       IS    JLs    %J       VJ.    +m     jl     + 


Wwto  (le  Marichal)  Lettres  de  Chriftine  fur 
les  calomnies  imprim£es  contre  elle  &  la 
Cour  de  Rome,  III/40S.  &c  Autre  iettre  dc 
confiance  qtfon  lui  £crit.  Ill*  322 

X. 

Jimenez  (le  Prteur)  Chriftine  It  remcrcie  d'un 
-**•  envoi  de  Livrea.  IV.  47 


5^^firfr*»KMatWmatIcIenItallen)  prendladfr 
£J  fenfe  dcl'Ouvrage  de  Borelli  <fe  Mtti  Ani- 

malium.  IV.  255 

ZA10  (  Apoftolo)  cilibrt  Savant  Italien,  parle 

d'un  Ouvrage  rare.  HI.  252.  tu 

Zobcl  (Miniftr*  de  HefTe)  folliclte  Guftave-A- 

dolphe  i  vcnir  au  fecouttdeaPrt>teftansd\Al- 

lemagnc.  IV.  243 


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