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Vol. 30
1888/90
MÉMOIRES
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SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE
DE GENÈVE
MÉMOIRES
SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE
DE GENEVE
DETTE
Tome trentième.
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LIAHARYT
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GENÈVE
IMPRIMERIE AUBERT-SCHUCHARDT
RUE DE LA PÉLISSERIE, 18
1890
MÉMOIRES
SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE
DE GENÈVE
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ToME XXX. — PREMIÈRE PARTIE
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GENÈVE
IMPRIMERIE CHARLES SCHUCHARDT
RUE DE LA PÉLISSERIE, 18
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AUG 7- 1923
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PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE
L'ANNÉE 1887
PAR
M. VICTOR FATIO
MESSIEURS ET HONORÉS COLLÈGUES,
Comme mes prédécesseurs, je viens, à la fin de l’année, vous présen-
ter un rapportsuccinet sur la marche et les agissements de notre Société,
ainsi que sur les divers travaux qui lui ont été présentés durant les
douze derniers mois.
C’est avec grands regrets que j'ai d’abord la pénible mission de devoir
mentionner les pertes que nous avons faites dans le courant de l’année
1887. La mort nous a, en effet, successivement enlevé : Adolphe
Perrot et Aloïs Humbert, de Genève, membres ordinaires de la Société,
le premier depuis 1863, le second depuis 1862, ainsi que Bernard Studer,
de Berne, notre honoraire depuis 1856 et Victor Dunant, notre associé
TOME XXX, Il
il RAPPORT ANNUEL
libre depuis 1861, qui s’intéressail à nos travaux el assistait fréquem-
ment à nos séances. Je reviendrai plus bas sur la carrière scientifique
des trois premiers.
La démission de M. Gustave Julliard motivée par un défaut de temps
a fait un cinquième vide dans les rangs de notre Société.
D'un autre côté, nous avons recu comme membre ordinaire M. Amé
Pictet, et nommé un nouvel honoraire dans la personne de M. Théophile
Sluder, de Berne.
Au renouvellement partiel du Comité, vous avez nommé M. Victor
Falio votre président, et M. Hippolyte Gosse vice-président. Notre regretté
collègue A. Humbert ayant, pour raison de santé, demandé à être rem-
placé dans les fonctions de secrétaire du Comité de publication qu'il
remplissait depuis tant d'années, vous avez élu M. Albert Rilliet en son
lieu et place, et MM. H. de Saussure, A. Humbert et Aug. Wartmann
ont remplacé dans ce dernier Comité, MM. C. de Candolle, G. Lunel et
V. Fato sortant de charge.
La deuxième partie du vol. XXIX des publications de notre Société va
paraître incessamment.
Je dois encore vous rappeler que notre Société recevait au mois d’août,
de Me veuve de Oppolzer, une médaille commémorative frappée en
l'honneur de notre honoraire, le célèbre Th. de Oppolzer, de Vienne,
décédé en 1886, et que celle-ci a été donnée au cabinet numismatique
de la Ville de Genève.
Enfin, Je ne dois pas oublier de témoigner ici la reconnaissance de la
Société à la mémoire de notre regretté collègue, Élie Wartmann, qui lui a
laissé une somme de 200 francs pour aider à ses publications.
Permeltez-moi, maintenant, de passer rapidement en revue, par ordre
de matières, les principales communications qui vous ont été présentées;
me bornant à un extrait très sommaire, puisque celles-ci sont réguliè-
rement analysées dans les comptes rendus de nos séances, maintenant
publiés par les Archives des Sciences physiques et naturelles, pour cette
année dans les n° 1 et 4 du tome XVIT et 9 et 12 du tome XVIII.
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. 11
TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ
Mathématiques et Astronomie,
M. Charles Cellérier nous à présenté un travail sur les coellicients de
self-induetion paru depuis dans les Archives des Sciences physiques el
naturelles. I nous a communiqué en outre les résultats d’une étude
mathématique sur les parhélies et les parenthélies, destiné au volume
en cours des Mémoires de notre Société.
M. Émile Gautier a signalé le nouveau nivellement de l'Observatoire
fait par M. G. Autran, comme offrant des résullats beaucoup plus
satisfaisants pour la fermeture du polygone que le nivellement antérieur;
il donne un résultat très rapproché de celui admis par Plantamour
pour la différence de niveau entre le repère de la pierre à Niton et celui
de l'Observatoire.
Le même a montré deux photographies du ciel étoilé par les frères
Henry.
M. Gustave Cellérier vous a communiqué une élude numérique des
concours de compensation faits à l'Observatoire de Genève en 1884 el
en 1886.
M. Raoul Gautier à exposé le résumé d'un travail destiné à lim-
pression dans les Mémorres de la Société relatif à la première comète
périodique de Tempel. Des calculs très minutieux lui ont donné, pour
la révolution de 1873 à 1879, une valeur de 2188 "3240, ou de 6 ans
moins 2 2% 6760.
Géographie physique,
MÉTÉOROLOGIE, GÉOLOGIE.
M. Henri de Saussure vous à présenté de belles photographies de
l'Etna et donné d’intéressants détails sur les effets de la dernière éruption
IV RAPPORT ANNUEL
de celui-ci qu'il a étudiée sur place. Il reviendra sur ce sujet lorsque
seront terminées les analyses des roches qu'il à rapportées.
M. Daniel Colladon à fait successivement plusieurs communica-
tions sur les tourbillons aériens et liquides. Citant les expériences à
l'aide desquelles M. Weyler vient de démontrer la production de
trombes ascendantes, il rappelle qu'il à observé et décrit déjà des
trombes de même nature, et signale diverses observations d’autres physi-
ciens à l'appui de son opinion. Il soutient que les deux modes de forma-
lion existent pour les trombes, et combat à ce point le vue les opinions
de M. Faye qui persiste à n’admettre que des trombes inverses ou des-
cendantes.
Un appareil que M. Colladon à fait construire dans les ateliers de la
Société genevoise pour la construction d'instruments de physique, lui
permet d'exécuter devant la Société une très jolie expérience qui prouve
péremptoirement la formation de tourbillons ascendants dans les
liquides.
M. D. Colladon nous à également parlé d’un coup de foudre d’un
volume extraordinaire ressenti le 7 avril dernier, entre 7 el 9 heures du
soir, au village de Schoren près Langenthal, canton de Berne.
A ce propos, il a insisté tout particulièrement sur le danger des con-
ducteurs insuffisants, montrant les restes d'un conducteur de paraton-
nerre foudroyé, il y a quelques années, sur la maison Rothschild, à Pre-
gnv, conducteur qui n'a pas pu fonctionner, parce qu'il était formé d’un
fil de fer de 2 centimètres de diamètre qui avait été entièrement oxydé
et qui, par là,a provoqué un assez grave accident suivi de dégâts impor-
tants. Il recommande de remplacer les tiges en fer par de gros fils de
cuivre que le commerce livre maintenant à des conditions très avanta-
geuses, tirés à la filière, de grande longueur et sans aucune soudure.
M. William Marcet nous a décrit, à cette occasion, les effets d’un coup
de foudre d’une grande violence qui à frappé un châtaignier dans sa
propriété d’Yvoire, en Savoie, le 20 août 1881.
M. Théodore Turreltini vous a signalé d’intéressantes observations de
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. \"
glissement faites sur un bloc d'Euphotide de 5 mètres cubes découvert
en 1884 dans le lit du Rhône, à Genève. Entre l'été 1884 et l'hiver
1887, ce bloc s’est déplacé de 20 mètres environ, sans se renverser, en
traçant un sillon dans la marne lacustre sur laquelle il reposait. Le
glissement s'est opéré sur un lit presque horizontal, sous l’action d’un
courant de 3 mètres par seconde au plus.
Le même a attiré l'attention de la Société sur un fait curieux qui s’est
produit sur le seuil des vannes du bâtiment des turbines, en avant de
celles qui étaient baissées et présentaient un écoulement d'eau par le
bord supérieur. Il s'y est produit, en effet, un monlinet ou une sorte de
trombe ascendante d'aspiration, comme celle dont M. Colladon a donné
la preuve, qui ayant entrainé une pierre à portée du tourbillon, à fini par
creuser dans le béton du seuil une véritable marmite de géant.
M. Th. Turrettini a démontré également l'influence des travaux
du Rhône sur le niveau du lac Léman, pendant la période de 57 jours
durant laquelle le barrage du bras droit du fleuve a été complètement
enlevé, du 15 juillet au 20 août 1887.
Malgré une quantité de pluie exceptionnelle pour le moment de l'an-
née, le lac a baissé de 42 centimètres, tandis que la période correspon-
dante, pour les années les plus semblables au point de vue météorolo-
gique, a été généralement marquée par une hausse. I y a donc là la
preuve d'un important résultat acquis, au point de vue de l’abaissement
des hautes eaux, et la réfutation de l'ancienne théorie qui admeltait que
le vrai seuil de la sortie du lac devait être au Banc du Travers.
M. Émile Gautier vous a décrit le nouveau thermomètre enregistreur
de Richard, et signalé, d'après les Astronomischen Nachrichten, de très
curieuses observations relatives à la perception des tremblements de
terre d’une extrémité de notre globe à l’autre, à l’aide des niveaux.
Le même collègue a indiqué aussi les modifications que les dernières
années d'observations apportent aux moyennes des constantes météoro-
logiques de Genève.
M. Paul Chaix nous à entretenus successivement des envahissements
VI RAPPORT ANNUEL
de la mer sur les côtes de la Frise; des recherches de M. Hanower sur
les sources finales du Mississipi; des expéditions entreprises par différents
voyageurs dans la plaine arctique, et du travail de M. Jervis sur les
tremblements de terre.
M. Kammermann à communiqué les résultats d’une étude com-
paralive qu’il a faite récemment sur la valeur que prend, en 21 stations
situées à des latitudes très variables et à des allitudes variant de quel-
ques mètres à la hauteur du Pic du Midi, la différence de la température
minimum de la nuit et de celle du thermomètre à boule mouillée,
à une heure quelconque de laprès-midi. Cette différence diminue
probablement un peu avec l’accroissement en hauteur des stations el
l'augmentation de la latitude, mais en pratique elle parait être con-
stante pour toute la surface de la terre.
Il à décrit ensuite une plume combinée par lui et appliquée avec
grand succès à un baromètre enregistreur de Rédier donné récemment
à l'Observatoire par M. Plantamour.
M. Kammermann a signalé également trois phénomènes météorolo-
giques dont il à été témoin. Le premier, observé le 29 octobre dernier,
consistait dans l'apparition d’un faux disque lunaire entouré d’une cou-
ronne de 5° de diamètre dont l’intérieur était de couleur orangée. Le
second était un tourbillon ascendant observé le 13 mars dernier, à 11 h.
du matin, au Rond-Point de Rive ; le troisième une formation curieuse
de nuages contre le mont Salève.
M. Louis Soret nous à fait part de curieuses manifestations de cou-
rants magnétiques perçues dans plusieurs stations télégraphiques, lors
du tremblement de terre du Midi, et a fait à ce propos le rapprochement
des moments où la principale secousse a été ressentie en différentes
stations. Il semble que l'heure à laquelle celle-ci s’est manifestée à
Genève (5 h. 42-43 m. temps moyen de Paris) coïncide bien avec la
principale secousse éprouvée dans le Midi. Plus au nord, il y aurait eu
un léger retard.
M. Lucien de la Rive a rendu compte d’une visite qu'il a faite récem-
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. vil
ment au père Denza, à Moncalieri. Il a décrit les appareils sismiques en
usage dans cet observaloire el exposé les vues du savant astronome sur
le tremblement de terre du 23 février, dont celui-ci a fait une étude
spéciale et très complète.
M. Philippe Plantamour nous a donné quelques renseignements inté-
ressants sur la température exceptionnellement basse du mois d'octobre
dernier, ainsi que sur le niveau extraordinairement bas du lac Léman
durant le même mois.
Il nous à présenté aussi une notice sur la neuvième année de ses
observations des mouvements du sol accusés par des niveaux à bulle
d'air.
M. Ernest Favre à annoncé à la Société que la carte géologique de la
Suisse est maintenant complète; les quatre feuilles d’angles, qui étaient
les dernières, sont maintenant parues. Il à présenté à ce sujet la livrai-
son XXII des Matériaux pour la carte géologique de la Suisse, qu'il
vient de publier avec M. Hans Schardt. Cette livraison, avec 600 pages
de texte et un atlas de 18 planches, renferme la description géologique
des Préalpes du canton de Vaud et du Chablais jusqu’à la Dranse et
celle de la chaîne des dents du Midi, c’est-à-dire de toute la partie ouest
de la feuille XVII. M. Favre à décrit en même temps les principales
particularités géologiques de celte région.
Physique et Chimie,
M. Henri Dufour, de Lausanne, vous à exposé les résultats obtenus
par lui, en cherchant l’action qu'exerce un aimant sur un liquide coulant
entre ses deux pôles, lorsque ce liquide à une forte tension superficielle,
tout en élant très diamagnétique, comme c’est le cas du mercure. L’expé-
rience indique un accroissement de vitesse dans l'écoulement sous
l'action de aimant.
M. Louis Soret, revenant de Berlin, a donné quelques détails sur
les installations de M. Siemens pour la fabrication d'appareils destinés
VIII RAPPORT ANNUEL
à l'éclairage électrique, et décrit en particulier le compteur de Siemens
pour l'électricité.
Dans une autre séance, le même a rendu compte des expériences
qu'il a faites sur l'absorption des rayons ullra-violets par quelques-uns
des corps formant les premiers termes de la série aromatique : sur la
benzine, le phénol, la pyrocatéchine, la résorcine et lhydroquinone; tous
lui ont donné un spectre d'absorption analogue au spectre de lalbumine
étudié précédemment par lui el qui se caractérise par une bande large
très marquée.
M. L. Sorel nous a encore communiqué ses observations sur la pola-
risation de la lumière du ciel, adoptant, pour l'explication de ce phéno-
mène, la théorie de M. Tyndall qui repose sur la réflexion par les parti-
cules poussières et vapeurs en suspension dans l'air. Il a insisté surtout,
comme sur un fait plus particulièrement nouveau, sur la polarisation
que présente, non seulement la portion de l'atmosphère éclairée directe-
ment par le soleil, mais aussi les portions de celte atmosphère qui se trou-
vent à l'ombre des montagnes et ne sont éclairées qu'indirectement. I!
a présenté ensuite un essai de théorie mathématique de ce phénomène,
et traité de la polarisation des, vapeurs vésiculaires, très différente, par
le fait des plus grandes dimensions de leurs éléments, de celle des fumées
composées de particules beaucoup plus ténues.
Il a rappelé brièvement, à ce propos, ses précédentes observations sur
la mer de nuages au Salève.
M. Albert Rilliet a signalé en quelques mots les principaux résultats des
recherches de la Commission chargée d'étudier la transparence des eaux
du lac Léman, et annoncé que ceux-ci vont paraître prochainement dans
la 2me partie du tome XXIX des Mémoires de notre Société.
Le même a rendu compte d’un travail de M. Thore sur la rota-
lion d’un cylindre d'ivoire suspendu à un fil de cocon, sous l’action
d’une source de chaleur voisine.
M. Eilhard Wiedemann, de l'université d'Erlangen, a exposé à notre
Société ses vues sur la fluorescence et la phosphorescence, en général
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. IX
sur la production de lumière sans élévation de température, pour laquelle
il propose le terme de luminescence.
Il a recherché comment varie la luminescence d’une substance donnée,
examinée à différents degrés de fluidité ou de solidité, ainsi qu'on
l’'obtient en dissolvant celle-ci dans de la gélatine prise à diffé-
rents degrés de dessiccalion. Il a trouvé que plus le mélange est
solide plus la fluorescence subsiste. Il à reconnu aussi que la fluores-
cence varie beaucoup avec le degré de concentration de la substance
fluorescente dans son dissolvant, diminuant notablement à partir d’un
cerlain degré, lorsque la concentration augmente, comme si alors les
mouvements des molécules et leurs entrechoquements étaient plus génés
par la plus grande concentration. La nature du dissolvant agirait aussi
fortement, la fluorescence élant plus intense dans un corps visqueux que
dans un corps plus fluide; ainsi pour l'éosine, par exemple, elle serait
beaucoup moins forte avec une dissolution aqueuse qu'avec une disso-
lution dans de l'huile.
M. Édouard Sarasin vous a décrit le nouvel appareil que M. Fol et lui
ont fail construire pour l'étude de la pénétration de la lumière du jour
dans les profondeurs des lacs et de la mer. Le progrès essentiel que cet
appareil présente sur ceux qu'ils avaient employés précédemment con-
siste en ce qu'il est actionné par un mouvement d'horlogerie et indépen-
dant du fond.
M. Amé Pictet à présenté le résumé d'un travaii sur la constitu-
tion des Alcaloïdes et leur synthèse.
Botanique,
M. Alphonse de Candolle à exposé les principaux points dun tra-
ail qu'il a fait sur l'origine de quelques plantes cultivées et sur les
causes probables de Fextinction des espèces.
Ia montré à ce propos une courge qui présente un certain intérêt an
point de vue de lorigine géographique des espèces cultivées du genre
TOME XXX. il
x RAPPORT ANNUEL
Cucurbite. Celte courge, qui est bien la Cucurbila maxima, à été trouvée
par un voyageur, au Nepaul, à l'état spontané.
M. de Candolle a présenté également quelques considérations sur la
contemporanéité des faunes paléontologiques de différentes parties du
globe, et rendu compte du travail de M. Mattei sur les tubercules qui
naissent sur les racines des Jeunes fèves.
M. Jaques Brun nous à fourni quelques données sur la microscopie
technique appliquée à l'histoire naturelle, en particulier aux vases sous-
lacustres et marines et aux dépôts fossiles. Dans les vases marines, on
ne trouverail guère que des espèces mortes et même momifiées, noyées
dans une sorte de magma de substances siliceuses ou argileuses, parfois
même goudronneuses et chilineuses, desquelles il est très difficile de les
extraire. M. Brun a indiqué la meilleure manière de dissoudre ce magma
el donné la descriplion du procédé auquel il est arrivé pour le triage des
espèces, en vue de préparalions types, telles que celles de Thum.
À l'appui de sa communication, M. Brun a montré à la Société une
collection de belles préparations exposées sous une série de microscopes.
M. Foex, de la Galliarde à Montpellier, nous a fait une communication
sur les dernières observations relatives à deux maladies de la vigne, le
Blackrot et le Pourridié. Ses recherches ont été déjà publiées dans les
Annales de l'École d'agriculture de Montpellier dont M. Foex dépose les
deux premiers volumes sur le bureau.
M. Casimir de Candolle a signalé la découverte récente de M. Sachs
relativement à l’action très marquée que les rayons ultra-violets exercent
sur les plantes, et ajouté quelques remarques à ce sujel.
M. Jean Müller a présenté, pour être inséré dans les Mémoires de la
Société, une revision monographique des anciennes Graphidées exotiques
d’Acharius, Fries, Lenker et Fée. Ayant eu le privilège de retravailler
ces Graphidées sur les originaux même de ces quatre auteurs, il à fait
l'anatomie de Loules ces plantes et repris leur classification suivant les
principes nouveaux. Un tableau synoptique des tribus et des genres
complèle ce travail et expose les caractères de ces groupes; un index
final donne la synonymie des noms anciens el actuels.
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XI
M. Müller nous a exposé aussi le contenu d'une lettre qu'il a reçue
du Dr Schinz, de Zurich, arrivant d’Angra-Pequena. Sur 8 espèces de
lichens qu'il a rapportées de cette localité, 5 sont nouvelles. C’est une
proportion considérable qui peut faire pressentir toutes les nouveautés
que présentera celte flore.
M. Maurice Schiff montre à la Société une très belle photographie de
Diatomée obtenue par M. Jaccard, à Lausanne.
Zoologie,
M. Victor Fatio vous a dit quelques mots d’une maladie exceptionnelle
du brochet, qui a frappé simultanément ce poisson dansles lacs de Thoune
el Léman, au printemps de 1886 et jusque bien avant dans l'été. Cette
maladie a dû résulter de circonstances atmosphériques contraires, qui
ont entravé la ponte d’un grand nombre de femelles.
Le même a signalé deux cas pathologiques curieux chez les oiseaux,
qu'il a eu l'occasion d'étudier il y a déjà plusieurs années. Le premier
est une perforation de loviducte chez les poules, résultant de la non
expulsion d’un œuf, à coquille trop molle, et de l'arrêt des œufs suivants,
qui restent écrasés et empilés les uns sur les autres dans la cavité
viscérale de lanimal, au nombre quelquefois de 25 à 30, et amè-
nent la mort du sujet, si l'on ne fait pas l'extraction artificielle du pre-
mier œuf arrêté.
Le second cas rappelle ce qu'on à nommé souvent lépilepsie des
oiseaux de cage. M. Fatio croit que ces crises nerveuses, suivies
généralement de mort, peuvent être quelquefois attribuées à un empoi-
sonnement du cœur par le poison de batraciens qui auraient mouillé de
leur sécrétion cutanée le sable introduit dans la cage de Poiseau. Il à fait
diverses expériences sur de petits passereaux, et étudié les effets com-
parés de ce venin, suivant qu'on l'introduit directement dans la circula-
tion par inoculation ou dans l'estomac par ingestion. Le second mode
d'introduction à toujours amené la mort plus vite que le premier.
XII RAPPORT ANNUEL
M. V. Fatio a parlé aussi dun relevé qu'il à fait des oiseaux qui,
en décembre et en janvier, hivernent dans l'enceinte de la ville de Ge-
nève. Il compte 65 espèces venant chercher alors leur subsistance dans
les rues, les promenades et le port de notre cité.
Dans une autre séance, le même à encore entretenu la Société d'une
particularité que présente, après l'époque du frai, un petit poisson du
genre Corégone, connu sous le nom de Bondelle dans les lacs de Neu-
châtel et de Bienne. Beaucoup d'individus ont alors les rayons de la
nageoire caudale rognés jusqu'à la moitié de leur longueur environ.
Le fait que l’on ne trouve rien de pareil en dehors du temps qui suit
immédiatement celui des amours, peut faire supposer que les sujels
ainsi émargés périssent assez vite après avoir contribué à la reproduction
de leur espèce.
M. Aloïs Humbert nous a rendu compte des observations qu'il a poursui-
vies avec soin depuis plusieurs années sur un Myriapode de notre pays,
le Strongylosoma pallipes. Notre regretté collègue a surtout insisté sur les
caractères sexuels secondaires, la structure des organes copulateurs et
le mécanisme de la fécondation.
M. Henri de Saussure à donné l'analyse d'un travail qu’il a fait sur les
Criquets et qu'il destine aux Mémoires de notre Société.
Physiologie et Médecine,
M. Alexandre Herzen, notre honoraire à Lausanne, nous a fait une
communication intéressante sur la fatigue des nerfs. Contrairement aux
idées de Wedenski et de Bowditch, il démontre que le tronc nerveux
n’est pas un perpeluum mobile physiologique, qu'il ne constitue pas une
exception à la loi biologique générale et que, de même que tout autre
üssu vivant, il se fatigue en agissant et s'épuise par un travail excessif,
plus vite même que son appareil périphérique.
M. M. Schff, après la communication de M. Herzen, a exposé à son
tour ses vues sur la question qu'il a également étudiée. D’après ses
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. xXUI
recherches, une irritalion létanisante non destructive laisse persister
pendant très longtemps l'activité et la transmission dans le nerf; cepen-
dant elle produit des changements qui modifient les fonctions physiolo-
giques de celui-ci, en transformant le nerf moteur en nerf d'arrêt.
M. Jean-Louis Prevost a exposé des recherches expérimentales sur
l’action physiologique du Cytisus laburnum, qu'il a faites en collabo-
ralion avec M. Paul Binet, el desquelles il ressort que le cytise peut être
considéré comme un bon vomitif à action centrale, agissant rapidement
et mieux par injection hypodermique que par ingestion stomacale.
A l’action vomitive se joindrait, à haute dose, une action paralyso-
motrice analogue, si ce n'est identique, à celle que produit le curare.
M. C. de Candolle à fait remarquer à ce sujetque le Cytisus des anciens,
dont on nourrissait les bestiaux, n'était pas le Cytisus laburnum, mais
bien une légumineuse tout à fait inoffensive du nom de HMedicago
arbore.
M. William Marcet vous a présenté et décrit un nouvel appareil qu'il
a inventé pour le dosage volumétrique de l'acide carbonique. Il à rem-
placé les deux gazomètres de son ancien appareil par un système de
doubles pompes analogue aux pompes pneumatiques, et Pair à analyser
doit passer de lun de ces corps de pompe dans Pautre à travers des tubes
à absorption. L’absorption de l'acide carbonique abaisse alors la pression
indiquée à un manomètre, et la quantité d'air qu'il faut faire rentrer
ensuite pour rétablir cette pression, donne la mesure de Facide carbo-
nique qui élail contenu dans l'air à analyser.
M. Maurice Schiff a communiqué à la Société les observations qu'il
a faites sur des chiens, chez lesquels il avait produit depuis un
temps assez long la paralysie de la cinquième paire de nerfs cérébraux.
Il à cherché plus particulièrement Pinfluence de ces nerfs sur la nutri-
lion de la face el des dents, et prouvé par ses expériences que le nerf
trijumeau contient des fibres spéciales agissant sur la nutrition des tissus;
que la paralysie de ces fibres doit être la cause de latrophie unilaté-
rale de la face chez l'homme.
XIV RAPPORT ANNUEL
Après celle revue rapide des communications qui ont rempli nos
séances, Je n'ai plus, Messieurs, qu'à vous parler en quelques mots des
hommes éminents que nous avons perdus dans le courant de l’année
1887; en remerciant ici : soit notre collègue M. Auguste Wartmann, soit
notre honoraire M. Louis Rütymeyer, de Bâle, des notes biographiques
et nombreux documents qu'ils ont bien voulu me fournir, le premier sur
A. Perrot, le second sur B. Studer.
ADOLPHE PERROT
Adolphe Perrot est né en 1833 à Neuchâtel et mort à Genève le
2 mars 1887. Son père, Louis Perrot de Pourtalès, fixé à Genève, faisait
déjà partie de la Société de physique et d'histoire naturelle, où ses
travaux d'observation furent appréciés par les naturalistes les plus
distingués.
Après avoir lerminé ses premières études à Genève, Ad. Perrot partit
pour Paris à l’âge de 19 ans et entra d’abord à l'École Centrale. Au bout
de quelques mois, il quittait celte école pour chercher une voie qui
salisfit davantage ses goûts pour les sciences physiques. Il fut présenté
à M. Würtz en 1853, et il entrait le lendemain de sa présentation dans
le laboratoire de cet homme éminent.
Würtz lui témoigna dès la première année une bienveillance et une
affection qui ne se refroidirent jamais. Ce fut dans ce laboratoire, où il
resta jusqu’en 1863, que Perrot étudia à fond la chimie et fit quelques
travaux intéressants.
a physique aussi latlirait d’une façon toute spéciale, et quand, après
avoir passé sa licence en 1855, il se proposa de prendre le grade de
docteur, il choisit pour son travail de ‘thèse un sujet qui rentrait
dans le domaine de la physique. Il avait entrepris durant les années
1857 à 1860 une série de recherches sur l’étincelle d'induction de l'ap-
pareil Ruhmkortff, qui furent l’objet de communications à l'Académie des
sciences et qui excilèrent l'intérêt de plusieurs des premiers savants de
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XV
Paris, tels que de Senarmont, Deville, Dumas, Jamin. I étudia d'abord
l'action chimique de l'étincelle, particulièrement sur la vapeur d’eau.
Les observations qu'il put faire au cours de ce travail le conduisirent à
envisager l'élincelle de la bobine de Ruhmkorff comme composée de
deux décharges superposées, l’une d'électricité statique, lautre d’électri-
cilé dynamique.
Perrot S’appliqua, dans un second travail, à mettre clairement en
évidence le caractère complexe de l'étincelle, qui avait déjà été entrevu
par d'autres savants. L'existence du trait de feu et de l’auréole avait été
signalée, mais il appartint à Perrot de séparer clairement les deux
espèces de décharges et d'étudier les caractères des deux parties de
l'étincelle d’induction. Après avoir recueilli un grand nombre de faits en
quelques années, Perrot publia en 1861 une thèse intitulée : Recherches
sur l'étincelle d'induction de l'appareil de Ruhmkorff. Ce travail parut dans
les Annales de physique et de chimie, \ome LXI, et valut à son auteur le
grade de docteur. Ce titre lui fut conféré à Paris, le 16 janvier 1861. Il
avait alors 28 ans. Quelques mois auparavant, il avait accepté la place
de préparateur du cours de chimie donné par Wäürtz à l'École de
médecine. Il conserva cette place jusqu'à son retour définitif à Genève,
en 1863, année dans laquelle il fut reçu membre de la Société de phy-
sique et d'histoire naturelle.
Les années 1865 et 1866 furent employées par Perrot à l'examen de
la question du chauffage par le gaz, en vue de la construction d'appareils
de laboratoire. Satisfait des résultats qu'il obtenait dans son laboratoire
particulier, il chercha à rendre les appareils aussi pratiques que possible
pour l’industrie, et, en 1866, il inventa le four à fusion qui porte son
nom.
En entrant ainsi dans la voie des recherches industrielles, Perrot
semble avoir abandonné un avenir scientifique qui promettait d’être
brillant, pour consacrer ses talents à soutenir notre industrie nationale.
Les nombreux témoignages de reconnaissance que l'inventeur des four-
neaux à fondre, à tremper el à émailler, reçut des industriels, et les
XVI RAPPORT ANNUEL
récompenses qui lui furent décernées par la Société des Arts montrent
à quel point sa découverte était la bienvenue.
Dans la suite, Perrot put voir son invention prendre de l'extension
non seulement dans la fabrique, mais encore dans les laboratoires, de
de telle sorte qu’un appareil de chauffage, destiné tout d'abord à l'indus-
trie, fut appelé à rendre de grands services à la science pure. Ce sont,
en effet actuellement, les fours de Perrot qui, grâce à la facilité de leur
réglage et à leur propreté, permettent de faire dans les meilleures con-
dilions un grand nombre d'expériences à de hautes températures. Nous
citerons, comme exemple d'applications de ces appareils en chimie, la
reproduction de minéraux par voie de fusion; el en physique, certaines
recherches calorimétriques dans lesquelles les fourneaux Perrot sont
très commodes et présentent plus de garanties que tout autres.
Toujours dans le même ordre d'idées, c’est-à-dire dans les questions où
les connaissances du savant viennent prêter leur appui aux procédés de
l'industriel, Perrot entreprit de nombreux essais de céramique et perfec-
lionna cet art, soit sous le rapport des couleurs, soit sous celui de Ja
cuisson des poteries au grand feu.
Perrot était, à sa mort, président de la Sociélé genevoise pour la cons-
truction d'instruments de physique. Il avait été président de la Classe
d'industrie de la Société des arts et membre de la Classe d'agriculture
de la même Société. I faisait partie aussi de la Société helvétique des
sciences naturelles dès 1862, de la Société d'éclairage par le gaz, de
l’ancienne Société des Eaux du Rhône et du Conseil d'administration
de la manufacture de poteries fines de Nyon. Il avait été recu membre de
la Société chimique de Paris en 1858, de la Société Linéenne de Lyon,
en 1862, et il était membre fondateur de l'Association française pour
l'avancement des sciences. Enfin diverses récompenses lui avaient été
décernées pour ses fours à gaz: en 1867, une médaille de bronze à
l'Exposition universelle de Paris, en 1868, la médaille d'argent de
1re classe de la Classe d'industrie de Genève, et, en 1870, la médaille
d’or du prix de la Rive.
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XVII
Tous ceux qui ont été en rapport avec Perrot ont pu apprécier son
caractère désintéressé et la bienveillance avec laquelle il accueillait ceux
qui venaient le consulter. — Ce qui le distingua toujours, et ce qui lui
acquit la confiance de tous ceux qui s’adressaient à lui, ce fut la sûreté
de son coup d’œil et la vérité de ses opinions, lorsqu'il s'agissait de juger
de limportance ou du bien fondé d’une découverte.
Indépendamment de ses occupations scientifiques, Adolphe Perrot-
Turrellini consacra une grande partie de son lemps et de ses forces à
des œuvres religieuses. Pendant son long séjour à Paris, il fut membre
aclif de l'Union chrétienne des jeunes gens, et, plus tard, à Genève, il
s’occupa de l'Église évangélique et surtout de la Société évangélique dont
il fut deux fois le président.
Liste des publications d’Adolphe Perrot.
1. Note concernant l'action de la chaleur sur le chlorure de méthyle. 1857. (Annales de chimie
et de phys., troisième série, T. XLIX, p. 94).
2. Note sur les principes les moins volatils contenus dans l'huile de betteraves. 1857. (Comptes
rendus de l'Académie des sciences, T. XLV, p. 309).
3. Note relative à l’action de l'étincelle électrique sur la vapeur d'eau et sur la vapeur d'alcool.
1858. ({bid. T. XLVE, p. 180).
4. Note sur un composé isomère du bromure de propylène bromé. 4858. (/bid. T. XLVIF, p. 350).
5. Note sur la nature de la décomposition qui accompagne le passage de l'étincelle électrique dans
la vapeur d'eau. 1858. (/bid. T. XLVIT, p. 351).
6, Note sur l'emploi du cuivre réduit dans la combustion des substances azotées et dans les dosages
de l'azote. 4859. (/bid. T. XLVIIT, p. 53).
1. Note sur l'influence des électrodes dans les voltamètres à sulfate de cuivre. (/bid. T. XLIX, p.37).
8. Note sur la non-homogénéité de l’étincelle d'induction. 1859. (/bid. T. XLIX, p. 173).
9. Note sur la nature de l'action chimique de l'étincelle d'induction. 1859. (1bid. T. XLIX, p. 204).
10. Réponse à une réclamation de priorité adressée par M. du Moncel. — Faits nouveaux relatifs
à la non-homogénéité de l’étincelle d'induction. 4839. (/bid. T. XLIX, p. 355).
11. Note sur l’élincelle d'induction. 1860. (Jbid. T. L, p. 497).
12. Sur l'étincelle d'induction, avec planche. 4860. (Archives des sciences physiques et naturelles,
nouvelle période, T. VIT, p. 334).
13. Thèses présentées à la Faculté des sciences de Paris pour obtenir le grade de docteur ; janvier
1861 : a) Recherches sur l’action chimique de l'étincelle d’induction de l'appareil Ruhmkorff, avec
planche ; b) Sur la nature de l'étincelle d'induction de l'appareil Ruhmkorff, avec planches. 1861.
(Annales de chimie et de physique, troisième série, T. LXI, p. 161 et 200).
14. Sur un appareil de fusion et de chauffage par le gaz. 1867. (Bulletin de la Société chimique,
deuxième série, T. VII, p. 332).
TOME XXX. lil
XVIII RAPPORT ANNUEL
ALOIS HUMBER'T
Notre regretté collègue Aloïs Humbert, né à Genève le 22 septem-
bre 1829, est mort le 14 mai 1887. C’est dire qu’il a élé trop tôt enlevé
à la science et à ses nombreux amis, dans la plénitude d’une carrière
ulile et laborieuse. Il avait hérité de son père, notaire jouissant d’une
grande considération dans notre ville, une largeur de vues et d'esprit qui
ne contribua pas peu à son rapide développement intellectuel.
Très jeune encore, à l'Académie, sous l’admirable direction de Pictet-
de la Rive, il montra le goût le plus vif pour les sciences naturelles. Son
illustre professeur sut lui inspirer dès Pabord le désir ardent de scruter
profondément les questions les plus compliquées et de ne point se con-
tenter d’une connaissance superficielle, d'une demi-vérité. Celte pré-
cieuse influence première se fit toujours sentir dans la vie et les travaux
de celui dont nous déplorons aujourd'hui la perte prématurée. De
l’Académie de Genève, Humbert passa à celle de Montpellier où, pendant
un an, il fut également très apprécié de ses professeurs, qui écrivaient à
son père qu'il était certainement destiné à faire honneur à son pays. Il
fit, à cette époque, la connaissance de Planchon et de Figuier, avec
lesquels il resta toujours en relation.
A son retour à Genève, après un court séjour aux îles Mayorques, en
1852. il fut attaché à la direction du Musée d'histoire naturelle et com-
mença à se faire connaître, dès 1853, par une première publication sur
la Structure des organes générateurs chez quelques espèces du genre Pecten.
Peu après, 1l fut appelé à collaborer aux travaux de Pictet-de la
Rive et publia avec celui-ci quelques importants mémoires, parmi
lesquels nous citerons : d’abord, en 1856, une Monographie des Chélo-
niens de la molasse suisse, riche en espèces nouvelles des molasses,
calcaires d’eau douce et lignites des terrains tertiaires moyens et supé-
rieurs. Puis, en 1857 et 1858, la Descrintion d'une Émyde nouvelle (Emys
Eïtalloni) du terrain jurassique supérieur des environs de Saint-Claude et
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XIX
une Note sur un nouvel exemplaire de l'Emys Laharpi, découvert par
M. de la Harpe dans les lignites des environs de Lausanne.
ëstimant de plus en plus les aptitudes de son collaborateur, Pictet le
chargea bientôt d’une mission scientifique, à Ceylan d’abord, puis au
Liban. Il s'agissait de compléter sur divers points les collections du
Musée.
Un séjour de deux ans à Ceylan offrait à Humbert un champ d'étude
entièrement nouveau el lui ouvrait des horizons autrement vastes que
notre petit pays. Ilen profila avecardeur, et durant lerestedesonexistence,
il ne pouvait se reporter sans enthousiasme à celle époque si importante de
sa vie. Sans parler des nombreux spécimens qu'il collectionna pour le
Musée, 1l rapporta de son voyage des observations variées qui, dans la
suile et jusqu’à ses dernières années, lui fournirent matière à plusieurs
intéressants travaux dont nous dirons deux mots chemin faisant, en
renvoyant pour les dates et les citations plus complètes à la liste des
publications scientifiques d'Humbert que nous donnons plus bas.
Cette première expédition lointaine contribua, comme les quelques
voyages qu'il fut appelé à faire plus tard, à developper chez lui le goût
de la géographie, et lout particulièrement de l'étude de la distribution
des êtres sur la surface du globe.
Bien qu'il eût rapporté de Ceylan une prédilection spéciale pour les
Myriapodes, dont il n’abandonna jamais l'étude durant sa vie entière,
la largeur de ses vues le portait cependant à observer simultanément
les animaux de classes très différentes, aussi bien dans les vertébrés
que dans les invertébrés.
C’est ainsi qu'il décrivait, en 1862, sous le nom de Tennentia, un nou-
veau genre de mollusque pulmoné terrestre de Ceylan; puis, la même
année, dans le volume XVI de la Société de physique et d'histoire natu-
relle de Genève, en collaboration avec Édouard Claparède, la Description
de quelques espèces nouvelles de Planaires terrestres de Ceylan. Un an plus
tard et dans le même recueil, il publiait encore des Études sur quelques
Mollusques terrestres nouveaux ou peu connus, créant alors le genre Tribo-
XX RAPPORT ANNUEL
mophorus et décrivant deux Vaginula nouvelles de Ceylan. En 1866, il
donnait, dans le Bulletin de la Société ornithologique suisse, une char-
mante note sur la nidification de l'Orthotomus longicauda qu'il a vait obser-
vée durant son séjour à Ceylan. La figure coloriée qui accompagne le
mémoire montre bien comment le petit oiseau s’y prend pour coudre en
cornet la feuille qui doit servir de berceau à sa famille. Deux ans après,
il décrivait et figurait, dans : Revue et Magasin de zoologie, un nouveau
représentant mexicain du groupe des Thysanoures, dans la famille des
Campodeæ, qu'il nommait Japyx Saussuri. Une variété du Nypharqus
puleanus, qu'il désignait sous le nom de var. Forelh, faisait encore,
en 1876, le sujet d’un travail intéressant dans le Bulletin de la Société
vaudoise des sciences naturelles, vol. XEV.
Après Ceylan, Humbert avait, avons-nous dit, visité aussi la Syrie el
le Liban, et rassemblé d'importantes collections, tout particulièrement
de poissons fossiles.
Dès son retour, il s’occupa à classer ses abondants matériaux et tra-
vailla, conjointement avec Pictet-de la Rive, à un remarquable ouvrage
qui parut à Genève en 1862, sous le titre de Nouvelles recherches sur les
poissons fossiles du mont Liban. Avec de précieux documents géologiques
relatifs à l’âge des deux faunes ichtyologiques du Liban, Humbert avait
rapporté les restes, généralement bien conservés, de vingt espèces nou-
velles de quatorze familles, principalement dans la sous-classe des
Téléostiens. I y avait là de quoi corriger et compléter largement toutes
les données antérieures sur les gisements de Syrie signalés, dès 1248,
par le sire de Joinville dans son Histoire de saint Louis; aussi les études
de Humbert et de Pictet permirent-elles de bien définir les conditions
de cette faune intéressante. Les poissons du Liban, en général, présentent
beaucoup de rapports avec ceux des faunes suivantes, tandis qu’ils n’en
offrent presque aucun avec ceux des précédentes. Le commencement de
l’époque crétacée a été pour cette classe un temps de renouvellement de
formes. On y voit clairement la disparition des Ganoïdes et leur rempla-
cement par les Téléostiens.
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XXI
Quelques années plus tard, en 1869, il publiait, de nouveau avec
Pictet, un grand travail sur les Animaux vertébrés trouvés dans le terrain
sidérolithique du canton de Vaud et appartenant à la faune éocène. C’est
une faune complète du Mauremont, accompagnée de 15 planches, dans
laquelle on trouve encore bon nombre d'espèces jusqu'alors inconnues
dans plusieurs ordres, dans les Pachydermes surtout. L'année d’après, 1l
livrait au public français une excellente traduction du Traité de conchy-
liologie de Woodward, ne comptant pas moins de 657 pages avec plu-
sieurs planches.
Mais revenons aux Myriapodes, à l'étude de prédilection de notre
savant collègue, aux recherches qui suscitèrent de sa part tant d'observa-
tions consciencieuses, non seulement sur les belles espèces de Ceylan,
qui tout d’abord attirèrent son attention, mais encore sur celles, soit du
musée de Vienne et de l'Amérique, soit de notre pays, particulièrement
les Jules et les Glomeris, qui firent le sujet de nombreuses études ana-
tomiques sur les transformations, lantôt de l'appareil buccal, tantôt des
organes générateurs.
Le premier travail qu'Humbert publia sur le sujet, en 1865, dans le
tome XVIII de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève,
sous le titre : Essai sur les Myriapodes de Ceylan, est un ouvrage capital
sur la matière. Après avoir démontré comment les descriptions trop
brèves de ses prédécesseurs laissent souvent à désirer, il signale, comme
tout particulièrement utile dans quelques genres, étude de certains
caractères lirés surtout de la lèvre inférieure et des organes copulateurs,
ainsi que des segments entre lesquels ils sortent.
Placé alors sur un terrain plus solide, il définit nettement les princi-
pales subdivisions des ordres Chilopoda et Diplopoda, et décrit 22 espè-
ces entièrement nouvelles dans plusieurs groupes, principalement dans
le genre Polydesmus. Chaque forme est exactement déterminée et
représentée; du reste, tous ceux qui ont connu l’auteur savent combien
son amour scrupuleux de la vérité et sa modestie le mettaient en garde
contre la vaine gloriole d'imprimer son nom en tête d’une espèce dont
XXII RAPPORT ANNUEL
il eût pu douter. Cinq planches couvertes de tigures originales et de
détails anatomiques parfaitement dessinés complètent admirablement
cet excellent travail.
Depuis lors, n’abandonnant jamais, au milieu de ses travaux divers,
ses études préférées, il produisit successivement divers mémoires sur les
Myriapodes dans différentes familles. En 1869, il publiait, avec M. Henri
de Saussure, la Description de divers Myriapodes du Muste de Vienne,
comme première série comprenant la famille des Polydesmides. Encore
en 1869 et en 1870, les mêmes donnaient, dans Revue et Magasin de
zoologie, deux travaux successifs encore pleins de nouveautés spécifi-
ques, intitulés : Myriapoda nova americana. En 1872, sous le titre :
Études sur les Myriapodes, ils apportaient de nouveau un riche contin-
gent d'observations intéressantes aux : publications sur la Mission scienti-
fique au Mexique et dans l'Amérique centrale. De tous côtés, on
s’adressait volontiers à lui pour la détermination des représentants
indigènes ou exotiques de la classe à laquelle il avait attaché son nom
avec tant d'amour et de talent.
En même temps, observateur minutieux, bon microscopiste et excel-
lent dessinateur, Humbert avait peu à peu accumulé un grand nombre
de notes et de dessins originaux, dont beaucoup n’ont malheureusement
pas eu le temps d’être coordonnés pour la publication. Quand on a vu
dans ses portefeuilles les ahondants travaux qu’il laisse inachevés ou
inédits, on ne sait trop ce qu'il faut le plus admirer de la persévérance
du naturaliste qui a rassemblé tant de trésors, ou de la profonde mo-
destie de l’homme qui ne croit jamais en savoir assez pour imposer son
opinion. Il serait regrettable de voir perdre le précieux fruit de tant de
labeurs consciencieux.
Avec quelle pénible émotion les membres de la Société de physique
présents à la séance du 7 avril dernier n’ont-ils pas écouté cet excellent
collègue, déjà si malade, venir leur exposer encore quelques-uns des
résultats qu'il pouvait considérer comme acquis par ses recherches sur
les caractères sexuels secondaires, la structure des organes copulateurs et
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XXII
le mécanisme de la fécondation chez un Myriapode du pays, le Strongy-
losoma pallipes, de la famille des Polydesmides. Il montra comment, à
certains égards, le jeune mâle ressemble beaucoup plus à la femelle
qu’au mâle adulte; et, suivant les développements comparés de diverses
parties des premiers segments dans les deux sexes, il expliqua claire-
ment le mécanisme de la fécondation jusqu'ici imparfaitement connu ou
chez quelques espèces seulement. Celle dernière communication
d'Humbert, recueillie dans le numéro du 15 avril 1887 des Archives des
sciences physiques et naturelles, n’est certes pas une des moins intéres-
santes parmi celles qu'il fit à diverses reprises à notre Société.
« Si j'avais un peu de temps devant moi, nous disait-il en sortant, je
pourrais compléter ce travail et fournir encore bien des matériaux sur
le sujet, mais c’est ma dernière séance; je sens bien que je ne reviendrai
plus ici. »
En 1864, Humbert avait épousé Mie Rochette, de Genève, une
personne de mérile qui, pendant vingt-quatre années d'un heureux
mariage, sut apprécier ses rares qualités, sa bonté inaltérable et la
sûreté de jugement qui ne lui fil jamais défaul. Son caractère doux et
facile et son amabilité firent toujours le bouheur, non seulement des
siens, mais aussi de tous ceux qui eurent l'occasion de l'approcher.
C'était un ami sûr el dévoué, constamment prêt à se mettre au service
des autres el à leur donner, en loute modestie, les plus judicieux con-
seils. Lisant beaucoup et bien, il mettait sans cesse les trésors de sa
mémoire el de son érudition à la disposition de ceux qui venaient le
consulter ou lui parler simplement de n'importe quel sujet.
En devenant plus sédentaire, Humbert ne manqua pas de chercher à
se rendre utile de toutes manières.
La Commission du Musée d'histoire naturelle, aux réunions de
laquelle il prit part ant que ses forces le lui permirent, eut longtemps
en lui un secrétaire aclif et dévoué. Et lors de la construction des bâti-
ments académiques aux Bastions, ainsi que de l'emménagement de nos
bibliothèques et collections, sa bonne volonté à toute épreuve trouva
XXIV - RAPPORT ANNUEL
encore à s'exercer; il s’occupa avec une rare persévérance de l'arrange-
ment el du catalogue de la bibliothèque publique et de celle du Musée.
La classification de nos collections paléontologiques et zoologiques fut
loujours une occupation à laquelle il consacra gratuitement une grande
partie de son temps. Ce fut lui, en particulier, qui rapporta de Liverpool
la collection Mely, comme ce fut lui aussi qui, bien que souffrant déjà
de la maladie qui devait l'emporter, détermina et classa les Polypiers du
Musée.
Plusieurs sociétés, scientifiques el autres, trouvèrent un ferme appui
dans sa constante aclivilé et son inépuisable complaisance. C’est ainsi
qu'il entra, en 1855, dans la Société helvétique des sciences naturelles,
dont il fut toujours un membre zélé, et qu'il fit, par la suite, partie de
quelques-unes de nos Sociélés cantonales, de la Société vaudoise des
sciences naturelles, entre autres, aux travaux de laquelle il contribua à
diverses reprises. Il était membre aussi de la Société impériale el royale
zoologique et botanique de Vienne, de la Société paléontologique suisse,
de la Société ornithologique suisse, de la Société suisse d’entomologie, el
d’autres.
En 1862, il était reçu de la Sociélé de physique et d'histoire natu-
relle de Genève, dans le Comité de laquelle il remplit, pendant bien des
années el jusqu'à sa mort, une des plus importantes fonctions; celle de
secrélaire correspondant, qui n'était pas une sinécure, car il S'y joignait
la direction des publications, la tenue des comptes de celles-ci et la coor-
dination des nombreux ouvrages reçus en échange de divers côtés, ainsi
que les correspondances y relatives.
Mais ce ne sont pas seulement les services rendus et les quelques
communications originales qu'il fil à notre Société qui le faisaient
estimer et apprécier. Il savait aussi ajouter souvent des remarques
intéressantes aux rapports de ses collègues, el ne perdail pas une occa-
sion de faire part à ceux-ci des nouveautés scientifiques qui avaient pu
lui tomber sous les yeux.
Il collaborail'également d’une manière fort active à la rédaction des
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XXV
Archives des sciences physiques et naturelles, où lon prisait à sa juste
valeur l'étendue de ses connaissances. Il fournissait, soit des articles
originaux, soil d'excellentes analyses ou des revues critiques qui tou-
jours portaient le cachet de la compétence du rapporteur.
Les membres de la Société de géographie ont aussi pu apprécier les
rares qualités de celui qui, mort leur vice-président, avait, pendant vingt
ans, activement collaboré à leurs travaux. Ils se rappellent les capti-
vantes communications qu'il leur faisait souvent sur ses propres obser-
valions ou sur celles de tel ou tel voyageur. Naturaliste et géographe à
la fois, il savait mieux que personne tirer des conclusions utiles de
diverses données, et faire, avec la sûreté de coup d'œil qui le caractéri-
sait, des rapprochements instruclifs.
Les volumes du Globe, organe de la Société de géographie de Genève,
témoignent suffisamment de l'étendue des connaissances de notre collè-
gue de ce côté. Tanlôt, basé sur l'étude des êtres, végétaux et animaux
des archipels compris entre l'Inde et l'Australie, il expliquait l'existence
probable de vastes terres émergeant autrefois là où lon ne voit plus
aujourd'hui que des îles séparées, et montrait comment la seule étude
comparée des faunes actuelles de plusieurs de celles-ci suffit à prouver
qu’elles avaient dû être rattachées les unes à un continent, les autres à
un autre. Java, Sumatra et Bornéo, avaient dû être reliées à PInde trans-
gangétique, en Asie, et la Nouvelle-Guinée ainsi que les îles Arrow à
l'Australie, tandis que Gilolo, les Célèbes et les Moluques avaient dû
être tour à tour rattachées au premier de ces continents ou au second
par des envahissements alternatifs de la mer. Tantôl il guidait sûrement
ses auditeurs dans les régions les plus différentes des hémisphères
boréal et austral, à la suite de Heer, de Whymper, de Green, de Wallace
ou de Forbes. D'autrefois, c'élaient d’intéressants détails sur les diffé-
rentes espèces de palmiers el leur culture à Ceylan, ou sur la formation
des îles de corail ; ou encore sur les crustacés des lacs Wener et Wetter,
sur les phoques du lac Baïkal ou sur les méduses du lac Tanganyka qui
TOME XXX. IV
XXVI RAPPORT ANNUEL
révèlent une époque à laquelle ces bassins ont dû être en relation directe
avec l’océan. |
Il s’occupait également de toutes les questions d’émigralion et de
colonisation. Aucun sujet ne Ini était étranger. Enfin, en janvier et
mars dernier, il donnait encore à la Société de géographie quatre séances
très goûlées sur la Nouvelle-Zélande et les iles anstrales.
Les découvertes opérées par les sondages dans les grandes profon-
deurs de locéan l’intéressaient aussi au plus haut degré. Il donna à
l'Aula, dans la grande salle de l'Université, entre le 5 janvier et le 8
février 1881, sept conférences publiques très suivies et à juste titre
fort applaudies sur l'expédition du Challenger.
Le Comité de la Croix-Rouge ayant, en 1876, reçu du prince Nicolas
de Monténégro la demande d'organiser dans la principauté une Société
de secours pour les militaires blessés, il voulut bien se charger, avec
deux collègues de son choix, de cette importante mission, dans un pays
où les communications n'étaient point encore des plus faciles. Diplomate
pour quelque temps, le naturaliste genevois s’acquitla de sa tâche à la
salisfaction de tous et remporta de ce voyage, avec d'excellents souvenirs,
des témoignages précieux de sincère reconnaissance.
Enfin, deux ans avant sa mort, il acceptait de faire partie de la Com-
mission phylloxérique du canton de Genève, ne voulant pas, quoique
déjà souffrant, refuser de mettre encore ses connaissances au service de
sa patrie. Vivement impressionné par les menaces croissantes d’envahis-
sement du côté de la France, et partageant jusqu'à un certain point
l’espoir que fondaient quelques personnes sur les vignes du nouveau-
monde, il présenta à la Commission un remarquable rapport dans lequel
il faisait ressorüir en même temps l'utilité de pépinières spéciales pour
l'étude des plants américains, en vue de l'avenir, et la nécessité d’en-
tourer celles-ci d’une surveillance aussi exacte et sévère que possible.
Ses opinions contribuèrent à l'obtention de laulorisation du Conseil
fédéral pour la création des dites petites pépinières d'étude.
On s'étonne qu'un homme d'un tel savoir n'ait pas été appelé au
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XX VII
professorat pour lequel il paraissait si parfaitement qualifié; alors surtout
qu'il avait à diverses reprises fait ses preuves en remplaçant dans
leurs cours, soit Pictet lorsque ses fonctions politiques l'entrainaient à
Berne, soit Claparède pendant ses séjours en Italie, Mais, c’est qu'Hum-
bert n'était pas de ceux qui aiment à se mettre en avant et qu'il n’aspi-
rail point à faire parler de lui. Les autorités, qui eussent pu peut-être
faire violence à sa modestie, se bornèrent malheureusement à mettre
souvent à contribution son obligeance et ses {alents, aussi bien pour les
examens scolaires du collège et du gymnase que pour ceux de l'Univer-
silé.
Bien que de plus en plus affaibli par la maladie qui le minait, Hum-
bert n’en continua pas moins à travailler jusqu’à ses derniers jours.
Mieux que personne il connaissait son élal et savait ce qui lui restait à
vivre, el cependant jamais un moment de défaillance. Ceux qui ont eu
le bonheur de le voir jusqu’à la fin ont pu admirer la lucidité persistante
de son esprit, au milieu de ses souffrances, et la sérénité avec laquelle il
parlait encore des sujets qu'il savait intéresser ses visiteurs.
S'il y en à qui ont produit plus que lui, à en juger seulement au
nombre ou à l’extension des publications, il en est peu cependant qui
aient eu une vie aussi ulile et bien remplie.
Liste des publications scientifiques de Aloïs Humbert.
1. Note sur la structure des organes générateurs chez quelques espèces du genre Peclen. (An-
nales des sciences naturelles, 3e série, zoologie, tome XX, Paris, 1853, p. 333-339).
2. Description d'un nouveau genre de Mollusque pulmoné terrestre de Ceylan {Tennentia).
(Revue et Magasin de Zoologie. Paris, novembre 1862, p. 417-430, avec 1 pl.).
3. Études sur quelques Mollusques terrestres nouveaux ou peu counus. (Parmarion, Fischer,
Triboniophorus, nov. gen., Vaginula, Fer.) (Mémoires de la Société de physique et d'histoire natu-
relle de Genève, tome XVII, {re partie. Genève, 1863, p. 110-128, avec 1 pl.).
4. Essai sur les Myriapodes de Ceylan. (Mémoires de la Société de physique et d'histoire natu-
relle, tome XVIII, fre partie. Genève, 1865, p. 1-62, avec 9 pl.).
5, Note sur la nidification de l’Orthotomus longicauda. (Bulletin de la Société ornitholoyique
suisse, tome [, 2me partie, Genève 1866, in-8°, p. 55-56, avec pl. col.).
XXVIII RAPPORT ANNUEL
6. Description d'une nouvelle espèce de Japyx (J. Saussurü), du Mexique. (Revue et Magasin de
zoologie. Paris, septembre 1868, in-8°, p. 345-354, pl. 22).
7. Etudes sur les Myriapodes, 1. Note sur laccouplement et la ponte des Glomeris. (Bulletin de
la Société suisse d'entomologie, vol. HT. Schaffhausen, 1872, p. 530-544).
8. Le Niphargus puteanus, var. Forelli. (Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles,
vol. XIV (n° 76). Lausanne, 1876, in-8°, p. 278-364, pl. VLet VID.
9. Traduction du traité de conchyliologie de Woodward. Paris, 1870, in-8°, 657 p., avec pl.
10. Nombreux articles d'analyses dans les « Archives des sciences physiques et naturelles, » le
« Journal de zoologie » de Gervais, le « Bulletin de la Société ornithologique suisse, » ele.
11. Observations sur le Strongylosoma pallipes. (Archives des sciences physiques et naturelles,
in-8v, (renève, avril 1877, p. 360-364).
12. En collaboration avec Edouard Claparède : Description de quelques espèces nouvelles de
Planaires terrestres de Ceylan, par A. H., suivie d'observations anatomiques sur le genre Bipalium
par E. C. (Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, tome XV!, 2e partie.
Genève, 1862, p. 293-311, avec 1 pl. col.).
13. En collaboration avec F.-J. Pictet : Monographie des Chéloniens de la mollasse suisse. Genève,
1856, in-4o, avec 22 pl. (Matériaux pour la Paléontologie suisse).
14. Monographie des Chéloniens de la mollasse suisse. Extrait par les auteurs. (Bibliothèque
universelle, in-8°. Genève, avril 1856, p. 298-308).
15. Description d'une Emyde nouvelle (Emys Etalloni) du terrain jurassique supérieur des
environs de Saint-Claude, 10 p., in-4, 3 pl. Genève, 1857. (Malériaux pour la Paléontologie
suisse).
16. Note sur un nouvel exemplaire de l'Emys Laharpi P. et H., découvert par M. de la Harpe
dans les lignites des environs de Lausanne. (Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles,
tome VI (n° 43). Lausanne 1858, p. 39-42.
17. Nouvelles recherches sur les poissons fossiles du mont Liban, in-4°, avec 19 pl. Genève, 1866.
18. Nouvelles recherches sur les poissons fossiles du mont Liban. Extrait. (Archives des sciences
de la Bibliothèque universelle, in-8°, Genève, juin 1866, p. 117-133).
19. Mémoire sur les animaux vertébrés trouvés dans le terrain sidérolithique du canton de Vaud
et appartenant à la faune éocène, in-4°, avec 15 pl. Genève, 1869 (Matériaux pour la Paléonto-
logie suisse).
20. En collaboration avec M. Henri de Saussure : Description de divers Myriapodes du musée
de Vienne. Première série, comprenant la famille des Polydesmides. (Verhandlungen der K. K.
zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien, 1869, p. 669-692).
21. Myriapoda nova americana (Revue et Magasin de zoologie. Paris, 4869, p. 149 et suiv. /bid.
1870, p. 172 et 202.
22. Etudes sur les Myriapodes. Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale.
(Zoologie, Gme partie, seconde section, 224 p., gr. in-4° et 6 pl. Paris, 1872).
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XXIX
BERNARD STUDER
Bernard Studer est né en 1794. Il appartenait à une ancienne famille
bernoise qui, avec celles des Brunner, des Wyss et des Manuel, eut le
mérite de maintenir à Berne, pendant la première moitié de ce siècle,
les études scientifiques à la hauteur où elles se trouvaient dans d’autres
villes d’égale importance.
Bien que voués généralement à la théologie, les membres de la famille
Studer avaient tous, à des degrés divers, le goût des sciences naturelles.
Chez Bernard, cette vocation se montra décisive et le détourna de la car-
rière théologique. Quoiqu'il ait passé ses examens dans celte branche,
il ne monta jamais en chaire, tout en se considérant cependant comme
membre du collège ecclésiastique bernois.
Après avoir subi ses examens, il se voua aussitôt à l'étude des mathé-
maliques et des sciences naturelles, et se rendit dans ce but à l'étranger,
où il étudia d'abord à Gœttingen, puis à Freiberg, à Berlin et à Paris.
De retour à Berne, il devint en 1816 professeur de mathématiques el
de physique à l’Académie, et en 1834 on lui confia la chaire de minéra-
logie à l'Université qui venait d’être fondée, ainsi que le poste de maître
de mathématiques supérieures au Gymnase. Il ne larda pas, également,
à prendre part à la direction du musée d'histoire naturelle, devenu,
grâce aux efforts du pasteur Sprünglin, du professeur Fr. Meisner el
d’autres, passablement important pour celte époque.
Après quelques petits travaux préparatoires, parut, déjà en 1825, un
des principaux ouvrages de Studer : sa Monographie de la molasse (Mo-
nographie der Molasse) qui traite avec supériorité un chapitre important
de la géologie suisse, et qui mit d'emblée Studer au premier rang des
géologues suisses de l’époque.
Deux manuels qu'il publia sur les branches dont l’enseignement lui
était confié, témoignent également de la façon élevée dont il envisageait
celui-ci, ce sont : le Manuel de géographie mathématique (Lehrbuch der
XXX RAPPORT ANNUEL
mathemalischen Geographie), paru en 1836. et le Manuel de géographie
physique et de géologie (Lehrbuch der physikalischen Géographie und Geo-
logie), publié de 1844 à 1847. Bien que fortement critiqué par Studer
lui-même, ce dernier ouvrage n’a pas encore trouvé aujourd'hui son
égal, pour la grandeur et la clarté du plan général, ainsi que pour la
possession absolue du sujet et de la littérature y relative.
En 1859, il ajouta à ces manuels une petite /ntroduction à l'étude de
la physique (Einleitung in das Studium der Physik).
L'enseignement oral de Studer était à la hauteur de ses écrits. Ses
élèves ont gardé un souvenir impérissable de ses cours. Vif, animé,
spirituel, il savait avant tout inspirer à ses disciples une profonde estime
de leur tâche, et partout où il trouvait des dispositions favorables, ilsavait
les développer et leur donner de l'essor.
Celte impulsion salutaire se fit aussi sentir dans l'influence que Studer,
comme directeur, exerça pendant de longues années sur l’école réale de
la ville, qui compta longtemps parmi les meilleures de la Suisse.
En rendant au public ces excellents services, Studer estimait avoir
rempli son devoir de citoyen; car, sauf erreur, il n’a jamais accepté
d'autres obligations que celles mentionnées ci-dessus. I se tint égale-
ment à l'écart de la politique, malgré le rôle important qu’elle a toujours
Joué à Berne. C’eût été incompatible avec l’idée qu’il avait de la mission
d’un représentant de la science.
Bien que doué d’un génie de premier ordre, il ne fut donc point ce
qu'on peut appeler un homme populaire.
Décrire en peu de mots l'activité scientifique de Studer est tâche diffi-
cile, car cela implique une esquisse de toute l'histoire de la géologie
suisse.
Sluder était loujours en voyage, dès que son activité publique le lui
permettait; et ses excursions, de quelques jours d’abord, prirent chaque
année des proportions plus considérables. De Vienne à Marseille, il n°y
a que peu de parties de la région alpine qu’il n’ail pas visitées en per-
sonne, quelquefois à plusieurs reprises et autant que possible en compa-
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XXXI
gnie de géologues de la contrée ou de collègues distingués. Il a également
parcouru souvent d'autres pays ayant des rapports moins directs avec son
domaine spécial, tels que Ftalie et l'Angleterre; et, à une époque où il
n'y avait pas encore de chemins de fer, il y avait peu d'endroits intéres-
sants pour la géologie ou la minéralogie que Studer n'ait pas visités.
Cela l'a naturellement mis en relation avec tous ses confrères: et la
Suisse vit, de par le fait, s'éveiller et travailler avec lui toute la foule de
géologues qui, pendant de longues années, firent des réunions de la
Société suisse des sciences naturelles la grande attraction des savants
étrangers. En première ligne, il faut citer le triumvirat de Bernard
Studer, Arnold Escher et Pierre Mérian, qui jetèrent une lumière aussi
considérable qu'inattendue sur la question de la structure des Alpes,
plongée jusque-là dans l'obscurité et la confusion. De ces (rois grands
géologues, c’est Studer qui possédait certainement les connaissances les
plus étendues et qui fournit les plus grands matériaux. Escher étudiait
les détails dans des monographies spéciales et Mérian passait les résul-
lats obtenus au crible de ses connaissances paléontologiques. Ajouter à
ces noms, parmi les morts, ceux de Thurmann, Gressly, Pictet-de la Rive,
Oswald Heer, Desor, et pour l'étude de la couche glaciaire des Alpes, si
étroitement liée à celle de la région alpine, ceux de Charpentier et
d'Agassiz, c’est désigner une période d'activité scientifique nationale
telle que peu de pays peuvent en présenter, non seulement pour la géo-
logie, mais encore dans plusieurs antres branches de la science.
Sans parler de petites communications et de comptes rendus de voya-
ges que Studer continuait à publier régulièrement dans les revues géolo-
giques d'Allemagne et de France, le premier des ouvrages importants
qu'il publia, après la Monographie de la molasse, fut la Géologie des Alpes
occidentales de la Suisse (Geologie der westlichen Schweizer-Alpen) parue
en 1834.
Cet ouvrage a été la base de la majorité des travaux faits plus tard
par Studer lui-même, par Arnold Escher et par leurs successeurs, dans
le domaine des Alpes centrales et orientales. Et pourtant, en ce qui con-
XXXII RAPPORT ANNUEL
cerne les détails, il a été plus vite dépassé que le premier, parce qu'on
ne savail pas encore lirer parti des recherches paléontologiques, très
difficiles en cette matière. En 1835, il publiait sous le titre : Massif de
Davos (Gebirgs-masse von Davos) une excellente monographie d’un groupe
important des Alpes orientales; en 1839 c'était ensuite la Descriplion
géologique des Grisons du centre (Geologische Beschreibung von Mutel-
bündten), écrite en collaboration avec Arnold Escher; puis une note sur
la Carte gtologique des Alpes entre les lacs de Thoune et de Lucerne
(Abhandlung zur geologischen Karte der Alpen zwischen dem Thun und
Luzerner See), qui parut à Paris, comme suite à la publication sur les
Alpes occidentales. En 1845, il publia encore et également à Paris, une
Étude sur la région des cristaux entre le Gothard et le Simplon (Ueber das
crystallinische Gebiet zwischen Gothard und Simplon).
Tous ces travaux avaient une grande importance, parce qu'en dehors
de dessins et de profils, ils étaient accompagnés de cartes géologiques
extrêmement bien exécutées, chose que l'on avait jamais osé Lenter Jus-
qu'alors. Ces cartes formèrent tout naturellement la base de la Carte
géologique de la Suisse, pour laquelle Ebel seul avait fait en 1808 un
essai que l’on peut qualifier de plutôt théorique.
C'est ainsi que se rassemblèrent, en relativement peu de temps, les
premiers matériaux pour une entreprise que Conrad Escher avait consi-
dérée comme presque irréalisable, mais dont Studer et Arnold Escher
firent cependant, peu à peu et au cours de leurs nombreux voyages, le
but de leur vie.
C’est dans ce but, en particulier, que Studer et Escher allèrent, en
1844, visiter les travaux d'Agassiz sur le glacier de l’'Aar. Les savants se
trouvèrent bloqués par la neige sous le Loit si célèbre alors de Zybach,
au Grimsel. Agassiz, Desor et leurs hôtes, auxquels s'était joint encore
le gouverneur de Neuchâtel, général de Pfuel, obligèrent Studer à leur
faire une conférence, que Desor publia sous le titre d'Aperçu de la struc-
ture des Alpes (Ueberblick über die Structur der Alpen), et qui, tout en con-
tenant en quelques traits le résumé des opinions de Studer sur un
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XXXHI
thème aussi vaste, présentait le premier tableau général entrepris depuis
Ebel de l’état de la science sur la matière.
En 1853, les deux amis remportèrent leur première victoire. A cette
époque parut, en eflet, chez Wurster et Ci (M. Ziegler), à Winterthour,
La première carte géologique de la Suisse qui fut basée sur des observa-
tions détaillées et complètes. Cette carte, œuvre de Studer et Escher,
était exécutée d’après une carte au 1 : 380,000, dressée dans ce but par
J.-M. Ziegler et précédée d'un texte explicatif, publié sous le titre de :
La géologie de la Suisse (Die Geologie der Schweiz), par B. Studer, 2 vo-
lumes, 1851-53. Déjà en 1869, on faisait de celle-ci une deuxième
édition, avec le concours des géologues Bachmann, de Fritsch, Gilliéron,
Jaccard, Kaufmann, Mæsch, Müller, Stoppani et Théobald.
L'importance de cet ouvrage ne peut être exactement appréciée que
par ceux qui connaissent lélat des cartes et de la science géologique
avant les débuts des travaux de Studer. La carte suisse fut donc de suite
placée en tête de celles établies dans le même but en pays étranger.
Studer ne S'en lint toutefois pas là, car les premières cartes de l’atlas
topographique entrepris par la Confédération, sous la direction du géné-
ral Dufour, grâce à l'initiative de la Société suise: des sciences natu-
relles, ayant paru en 1842, il eut de suite l’idée de prendre cet ouvrage
modèle comme base de la description géologique du pays, malgré les
difficultés énormes qu'entrainaient la configuration si accidentée de
celui-ci el une échelle beaucoup plus grande (1 : 100,000).
La Confédération promit encore son appui à celte nouvelle entreprise,
également chaudement recommandée par la Société des sciences natu-
relles, sur la proposition de Studer. Cette assistance fut accordée dès
1859, et la Confédération chargea une commission présidée par Studer
de l'exécution du travail. Cette commission comprenait, avec lui, Pierre
Mérian, Arnold Escher, Desor, Alph. Favre et P. de Loriol. La première
publication (canton de Bâle, 1 : 50,000, par le professeur Albert Müller)
parut en 1862, Depuis cette époque, lousles géologues suisses et quelques
géologues étrangers ont participé à cette tâche, sous la direction de Studer.
TOME XXX. V
XXXIV RAPPORT ANNUEL
S'il n'a pas vécu assez pour voir l'achèvement complet de la Grande
carte géologique suisse, il a eu cependant la satisfaction de voir à
l'étude, grâce à ses soins, la dernière des 25 cartes de ce grand atlas
géologique accompagné de 27 gros volumes de texte el d’appendices.
Déjà avant sa mort, la faiblesse de sa vue l'avait forcé d’échanger son
rôle actif de président contre celui de président honoraire. Il fut remplacé
par Alph. Favre, qui avait publié en 1860 une Carte géologique de la
région du Mont-Blanc au 1 : 150,000. Cela ne diminue toutefois en rien
le mérite qui lui revient d’avoir achevé, d’un bout à l’autre, dans le cadre
de sa vie et à l'endroit du continent le plus difficile pour les recherches
géologiques, un ouvrage qui dépasse, au dire des connaisseurs les plus
compétents de l’étranger, ceux des pays voisins, dans la même mesure
que la carte de Dufour surpasse les cartes lopographiques de ces derniers.
Studer à ainsi laissé à sa patrie, pour longtemps, un monument scien-
üfique supérieur et complet, avec des sacrifices pécuniaires relativement
insignifiants de la part de celle-ci.
Les nombreuses relations de Studer et l'importance de ses publica-
tions lui valurent, dans la plupart des pays, les principales distinctions
honorifiques auxquelles peut atteindre un savant. Il était, en particulier,
membre correspondant de l’Académie des sciences de Paris et honoraire
de nombreuses Associations scientifiques, Chevalier de l'Ordre royal de
Prusse pour le mérite, et possesseur de Wollaston Medal.
L'Histoire de la géographie physique de la Suisse (Geschichte der physi-
schen Geographie der Schveiz) parue en 1863, prouve combien était
encore grande l’activité intellectuelle de Studer, à un âge où les hommes
sentent plutôt d'ordinaire s’éveiller en eux une tendance aux coups
d'œil rétrospectifs.
En 1872, 20 ans après la publication de la Géologie de la Suisse, il
publia encore un ouvrage considérable : l’Index de la pétrographie et de
la stratigraphie (Index der Petrographie und Stratigraphe), revue alpha-
bétique des principaux matériaux de la géologie d'alors, mais surtout,
appendice à la Géologie de la Suisse, destiné à remplacer une deuxième
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. XXXV
édition de cet ouvrage, que l'accroissement énorme de la matière ne lui
permeltait plus d'entreprendre.
Il continua, eu outre, à publier de temps à autre de petites communi-
cations pendant plus de dix ans encore.
Le souvenir de ses anciennes études théologiques ne se manifesta
chez Sluder que très rarement.
Il n’en fit preuve qu'en une seule occasion, lors d’une crise qui se
produisit dans l'opinion publique et au sujet de laquelle il publia, en
1856, un discours intitulé : Sur la foi et la science (Ueber Glauben und
Wissen), comme pendant à la conférence faite par son frère, professeur
de théologie à l'Université : Sur la science et la foi (Ueber Wissen und
Glauben).
Bien qu'une partie de son entourage et les autorités même n'aient
pas loujours apprécié assez haut les qualités supérieures de Bernard
Studer, on peut hardiment avancer que l'Université de Berne n’a pas eu,
depuis Albert de Haller, un savant indigène aussi distingué que lui.
A part quelques douleurs de tête périodiques, Studer, à la fois petit
et robuste, eut loujours une excellente santé. Et quand, avec le grand
âge, la vue et l’ouie s'affaiblirent peu à peu chez lui, il trouva encore
assez d'énergie dans sa constitution pour combler les vides d’une vie
scientifique forcément moins active, par des visites, des courses et de
pelits voyages. Il avait en particulier l'habitude d'aller chaque année à
Bâle rendre visite à la famille hospitalière de son intime ami, P. Merian:;
et âgé de 90 ans, il faisait encore l’ascension du Päghi et franchissait
quelques cols de nos montagnes.
C'est le 2 mai 1887 qu'il Sendormit à Berne, presque sans maladie
ni douleurs, à l’âge de 93 ans *.
! Après avoir cité chemin faisant les principaux travaux de B. Studer, je regrette de ne pouvoir
donner ici une liste complète de toutes ses publications, dont plusieurs sont éparses dans différents
journaux périodiques.
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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Liste des ouvrages reçus par la Société du 1° janvier 1887
au 1” juillet 1888.
Titres. Donateurs.
Compte rendu des travaux présentés à la 70we session de la Société
helvétique des Sciences naturelles réunie à Frauenfeld en 1887
DA RTE eee eau Arf fe dress Genève, 1887
Verhandlungen der schweïzerischen naturlorschenden Gesellschaft Société helvétique des Se
in Frauenfeld. 70ie Jahresversammlung. 8°...... Frauenfeld, 1887 naturelles.
Nouveaux Mémoires de la Société helvétique des Sciences natu-
relles. Vol. XXXI, {re livraison. 49............... Zürich, 1888 /
Eclogæ geologicæ Helvetiæ. I. II. 8°.............. Lausanne, 1887 )
Société géologique suisse. Sessions du Locle, de Genève et de Société géologique suisse.
ERA QU ENNEMI EME RP RER Genève, 1885-87 \
Bulletin des travaux de la Société de botanique de Genève. 1884- | Société botanique de
DSC TIS ARR RTE ei à ec uene Genève, 1887 | Genève.
Verhandlungen der naturforseh. Gesellschaft in Basel. Theil VII | Société des Sciences natu-
DÉS UNE AE Anne nanas en cite eo Basel, 1887 | relles de Bâle.
Mittheilungen der naturforsch. Gesellschaft in Bern. H. 1, nos 1143- | Société des Sciences natu-
AA Re cas fau vole à Bern, 18S6-87 relles de Berne.
Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel. T. XV. Société des Sciences na-
LULU UE de OS PE EPS Neuchätel, 1887 |” turelles de Neuchâtel.
Bericht über die Thätigkeit der St.-Gallischen naturwissenschaft-
lichen Gesellschaft. 1884-1886. 8°.......... S. Gallen, 1885-87 [ Société des Sciences natu-
Mittheilungen der ost-chweizerischen Geog. commerce. Gesellschaft relles de St-Gall.
MS GABA SU 2e De Sam ce 0 à St. Gallen, 1888
Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles. 2me série. Société vaudoise des Se,
Vol. XXIE, n° 95; XXIIE, nos 96-97. 80......... Lausanne, 1887 | naturelles.
TOME XXX. VI
XXXVII BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Mémoire du Département fédéral des chemins de fer sur la con : Lo
É : 3 SAS PR | Département fédéral des
struction du chemin de fer du Saint-Gothard. Livraison 2 et eine
dernière RGO CARRE EE A Te ch Cet Berne, s. 1 14 FAUNE HSE
Matériaux pour la Carte géologique de la Suisse. XXIVme livraison } Commission géologique
et supplément. XXII livraison et atlas. Folio... Winterthur, 1887 | fédérale
Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences de Paris.
Tomes CIV, CV, CVI, nos 1-26. Tables des tomes CIV et CV, + ar
Académie des Sciences
AR Ten ee ete ue ete AR EN OUEN AD Paris, 1887-88 | 38
Mission scientifique du Cap Horn. 1882-83. Tomes IV et VI. | ER
DORA ne A LE St CT INR RER RE A Paris, 1887
Journal de l'École Polytechnique. Cahier 56. 40... ...... Paris, 1887 } École Polytechnique.
Annales des Mines. Tomes X à XII. Livraisons 5 et 6 de 1886; } ee des Mince
A 161de 48872280... 0. MEME Mat. Paris;.4886-87 | "202 Pe5 POS:
Nouvelles Archives du Muséum d'Histoire naturelle. 2me série. } Muséum d'Hist. naturelle
Tome VIII, fase. 2; tome IX, fase. 1. 40... ......... Paris, 4887 \ de Paris.
Annales de la Société entomologique de France. 6me série, ©, VI. de Société entomologique de
BU none tee mec seb sis à + rente Ce Sn ue Paris, 1887 France.
Bulletin de la Société de Géographie de Paris. 1886, Rs e 4 ;
1SSHÉCIMESTE ANA AT SU AE M CET, Paris, 1886 87 LS Soie de Géographie, de
Compte rendu des séances. 1887, nos 4 à 12. 80........ Paris, 1887 \ Paris.
Bulletin de la Société géologique de France. Tome XIV, n° 8; j Société géologique de
tome XV, nos { à 6 ; tome XVI, n° 4. 80............ Paris, 4887 \ France.
Revue savoisienne. 28me année, 1887, n°s 4 à 142; 20me année, JE
RS, nos 40257. 80. eo NRA MIT Annecy, 1887-88 À Société Florimontane.
Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de |
Savoie, Tome XIE. 4me série, tome [. 8° ........ Chambéry, 1887 | Académie de Savoie:
Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. Tome XXXIX } Société Linnéenne de Bor-
(GuBRENE (OMENX) SSP PER PRE Eee Bordeaux, 1887 | deaux.
Mémoires de l'Académie de Stanislas. cXXxvrIme année, 5me série, i *
tone LV: 80 ARR AN A ANNEE ARR 2 Nancy, 1887 | cadémie de Stanislas.
Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Beaux-Arts |
de Toulouse. 8me série. Tome VII. 80........... Toulouse, 1887 | Académie de Toulouse.
Bulletin de la Société scientifique d’études d'Angers. 15% année | RAR Ne
(1885) et supplém. 1884. 80... ............... Angers, 1886 | SOCIALE Soendi Angers.
Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Dijon. | + .
8ne série, Tome IX. 1886. 80... se... Dijon, 1887-{ Académie de Dijon.
Mémoires de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. | fou :
Section des Sciences. Tome XI, fase. 4. 40... Montpellier, 1887 | Académie de Montpellier.
Atti della R. Accademia dei Lincei. Memorie. Serie IV, vol. I.
AO RE RS ET A RE DER A PER AS Bee TEA Roma, ner À AR
Id. Rendiconti. Serie IV, vol. LH, fase. 11-19; vol. If, fase, 1-13; A joe
VOL. IN, ASC AE 0 40 ET PRE TRE ee Roma, 1887-88
Bollettino del R. Comitato geologico d'Italia. Vol. XVIE et XVIII TR ARE lee HET
(Te et 80 della 22 serie). 8e. ................. Roma, 1887-88 | Comité géologique d'Italie.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. XXXIX
Bollettino delle Opere moderne e straniere acquitate delle Biblio- } Bibliothèque nationale de
techa pubbliche. Vol. [, nes 5, 6; vol. IE, nos { à 6. 8e Roma, 1887 \ Rome.
Memorie del R. [stituto Lombardo di Scienze e di Lettere. Classe
dei Se. matem. e natur. Vol, XV et XVI, 40........Milano, 1887 l Institut Royal lombard des
Id. Rendiconti. Ser. II. Vol. XVIII et XIX. 8°... nine, 488 0)» Stye0re Jettres,
Atti della Soc. italiana di Scienze naturali. Vol. XXIX, nes 1 à 4. | Société des Sc, naturelles
ae OR RO PL CRETE EE Milano, 1887 Ÿ de Milan.
Memorie della Regia Accademia di Se., L., ed Arti in Modena. } Académie Royale de
SRB EAN NN AT RE TRE ce pa LH Modena, 1887 \ Modène.
Bollettino delle Reale Accademia di Se., L., ed Arti di Palermo. | Nine” Ho talt
NOUS TOUS. DARRRCT A PRES EC EEE Palermo, 1887 SALE YAIEAUE
Idi At: Nouvi'serie: Vol. IX. 40: 2; 2.42 Leu Palermo, 1887 \ Palerme.
Atti della Società Toscana di Scienze naturali, Memorie. T, VI,
TRS AR ROM TT ee CA TR TA …...Pisa, 14887 ls Société toscane des Se.
Id. Processi verbali. T. V, p. 119 à 226. T. VI, p. 1 à 88. \ naturelles.
Ge a MR nn idaises à be 100 Pisa, 1887-88
Memorie dell Accademia delle Scienze di Bologna. Serie IV.
THON UR DANONE PRE Bologna 1880-86 | Académie de Bologne,
Memorie della R. Accademia delle Scienze di Torino. Serie seconda.
HER OA ES DRAP RE EEE CALE Torino, 1887 { Académie Royale des Se.
Id. Ati. Vol. XXII. Disp. 1 à 45. Vol. XXII. Disp. 1 à 40. de Turin.
eat SR LEA SHELL AS A TR ETS R Torino, 1887-88
Bollettino dell Osservatorio della Regia Università di Torino. Académie Royale des Se.
PA 129,4 nd Go) RS PS AO CE Éric ; He ISST de Turin.
Ai della Socictà Veneto-Trentina di Scienze naturali. ls 1
3 ociété des Se. nat. de
CSC RTE RS A cute t A hay D ie 88 Venter du Trerts
(OMBülletino MLomenlVeno A8 ee re. Padova, 1887 é ï
Memorie del Reale Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti.
SANITAIRE 5-4. ou en Venezia, 1887 { Institut Royal des Sciences
Id, Atti. T. ILE, disp. 10; T. IV, disp. 4-10; T. V, disp. 1-9. de Venise.
|
ae Nr 6 TE RER ED DIN RE RE Venezia, 1887-88 |
Verslagen en Mededeelingen der kon. Akademie van Wetenschap.
— Afdeel. Natuurkunde. 3e serie. THE, n° 2. 80.Amsterdam, 1887
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nstitut R. météorologique
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Sociélé des Sciences nat.
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Académie des Sciences et
Arts du Connecticut.
Rédaction.
Académie américaine des
Sciences et des Arts.
Société d'Histoire natu-
relle de Boston.
Musée de Zoologie com-
parée de Harvard Col-
lege.
Observatoire de Harvard
College.
Académie américaine des
Arts et des Sciences.
Institut de l’Essex.
Académie de Peabody.
Académie de Minnesota.
Académie des Sciences
nat. de Philadelphie.
Société philosophique
américaine.
M. Ashburner.
Second Geolog. Survey
of Pennsylvania.
Académie des Sciences de
Californie.
Observatoire météorologi-
que central de Mexico.
Société scientifique Alzate
à Mexico.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE,
Boletin mensual del Observatorio meteorologico del Colegio p. de
MU G0Ion ANnOl" 1, -27 00 RL LL Re 1887
Revista do Observatorio, Anno 1, Nos 10-12; If, 1-12; HE,
Anne los 8 Ut ce ln chat à 2 Rio de des rss
Id. Annuario. 1885-1887. 80.......,....... Rio de Janeiro, 1887
Boletin de la Academia Nacional de Cieneias en Cordoba. T. IX,
RE LE OP: ne ce loc Buenos-Ayres, 1886-87
Id. Actas de la Academia. T. I, 13 T. V, 3. 40., Buenos-Ayres, 1887
Verhandlungen des deutschen wissensch. Vereins zu Santiago.
HORS OS SOS CR AE EU 2 27. Re Valparaiso, 1887
Proceedings of the Asiatie Society of Bengal. 1887, n° 9-10;
LABS NM RP A eee anse latente Calcutta, 1887-88
Id: Journal. Vol: LVI, 2m p., nos 2-3. 80..:.,..... Calcutta, 1887
Palæontologia indica. Ser. X, vol. IV, part 2; ser. XIE, vol. [,
part 6; ser. XIE, vol. IV, part 2; ser. XIV, vol. |, part 3.
ONU me nee à De do mue muns tee ste lee + Calcutta, 1886-87
Records of the Geological Survey of India. Vol. XX, 1-4: XXI, 1.
PAT Aer ARC ARR PRO PAR APT ES RER Calcutta, 1887
Memoirs of the Geological Survey of India. Catalogue of the Indian
Museo nant EME ee ne Calcutta, 1887
Natuurkundig Tijdschrift voor Nederlandische-Indië. Deel XLVT ;
XLVIE (8M6:série, VIS VIII). 80%... ee. < Batavia, 1887-88
Transactions of the seismological Society of Japan. Vol. X ;
M TADADEAUT SO rate Dre aline Tôkid et Yokohama, 1887
Proceedings of the Linnean Society ol New South Wales. 2me ser.,
MOI TA M ER Sn R EE n cie tueuse ess Sidney, 1887 |
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ROUTE CNE RE AS CT PO A Paris, 1886
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STE et tee ie see lee Coll ee sesee Lausanne, 1887
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Ed.-C. Pickering. Heights of the White Mountains. 80.....s. |. n. d.
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MATIN ENE EC OR TETE Ten Philadelphia, 1885
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Félix Plateau. Recherches expérimentales sur la vision chez les
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Sars, Koren et Danielson. Fauna littoralis Norwegiæ. Livraisons
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Olaf S. Jensen. Turbellaria ad litora Norwegiæ. Folio. . Bergen, 1878
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XLVII
Observatoire de Colon.
Observ. !. de Rio de Janeiro.
Académie nationale des
Sciences de Cordoba.
Société scientif. allemande
de Santiago.
tn
| Société asiatique du Ben-
gale.
l'Inde.
\
| Commission géologique de
} Association royale des Se,
\ dansles Indes néerland.
} Société seismologique du
\ Japon.
1 Société Linnéenne de la
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Don des auteurs.
XLVIII BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
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D' E. Weirauch. Neue Untersuchungen über die Besselsche
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PIEDS ANR PER Se Peter tn ne Dantzig,
Id. The Scientific Value of Volapück. 80......... Philadelphie.
E. Renevier, Rapport sur la marche du Musée géologique vau-
DIS ÉRONT ARR ARR RE Ne BTE ARE GIper Lausanne,
J. Thore. Communications sur une nouvelle force, 80. .... Dax,
Th. Studer. Versuch eines systemes der Aleyonaria.
DR. Wolf. Astronomische Mittheilungen. LXVIIT, LXIX.
1 APR CAE OO AN ET tr EN NO QUE io s. |
Dr Campos da Paz. À Questao dos Vinhos. 8°... Rio de Janeiro,
T.-E. Nipher. Isodynamies surfaces. 80............ St-Louis,
Elias Loomis. Contributions to Meteorology. Chapter II. 40.
New-Haven,
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BORN PR SR D tu NN Se Bruxelles,
Annales de l'École nationale d'agriculture. Tomes L et II.
hoonnTindiTon ones oo Gb DER EE Montpellier,
D: Th. Studer. Ueber den Steinkern des Gehirnraumes einer
SITENOIUE AE NE te MRORR AE RTL LENSTMR ARS Zürich,
E. Renevier. Histoire géologique des Alpes suisses. 80. Genève,
H. Moissan. Recherches sur l'isolement du fluor. 8°.....Paris,
Ch. Joly. Note sur l'Exposition horticole de Florence. 12°. Paris,
Ch.-A. Ashburner. The Geologic Relations of the Nanticke
Disaster Ro ER EE mme SIL
Id. The geologice Distribution of natural for in the U. S. 8e.s. 1.,
S. Henshaw. The Entomological Writings of Dr A. Spring
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G. Carrasco. Primer Censo general de la Provincia de Santa Fe.
OP Ml en ae RE ere nn ....Buenos-Ayres,
Sam. H. Scudder. The Introduction of Pieris Rapæ in North
ADETICA. A0 eme nent Men ee Boston,
1588
1838
1838
1888
1887
1888
1887
1887
n° d;
1886
1886
1887
1886
1885
1887
1887
1887
1887
1887
1887
1887
1887
1887
1886
Don des auteurs.
TABLEAU DES MEMBRES
SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE
DE GENÈVE
Au 1* Décembre 1888.
————— ER -3—
1° MEMBRES ORDINAIRES RÉSIDANT A GENÈVE
RANGÉS PAR ORDRE D’ADMISSION
Date de leur
réception,
1825 MM. Daniel CoLLaDoN, professeur de mécanique.
1828 Alphonse D& CANDOLLE, professeur de botanique.
1830 Henri-Clermont LouBArD, doctenr-médecin.
1838 Paul CHaix, géographe.
1841 Charles CELLÉRIER. professeur de mécanique.
— Alphonse FAVRE, professeur de géologie.
1842 Jean-Charles MaARIGNAG, professeur de chimie.
— Philippe PLANTAMOUR, chimiste.
1853 Henri DE SAUSSURE, entomologiste.
Se Émile GaumiER, astronome.
185% Louis Sorer, professeur de physique.
— Marc Taury, professeur de botanique.
L
Date de leur
réception.
LISTE DES MEMBRES
1861 MM. Casimir DE CANDOLLE, botaniste.
1862
1863
186%
Perceval & Lorior, paléontologiste.
Jean MULLER, D', professeur de botanique.
Charles GALOPIN, mathématicien.
Lucien b& LA RIVE, physicien.
Victor Faro, zoologiste.
William Marcer, à Genève.
Arthur ACHARD, ingénieur.
Mare Miceut, botaniste.
liodefroy LUNEL, zoologiste.
Jean-Louis Prevosr, docteur-médecin, professeur.
Édouard SARASIN, physicien.
Ernest FAVRE, géologue.
Hermann For, professeur de zoologie.
Émile Avor, chimiste.
Edmond SARASIN, chimiste.
William BarBey, botaniste.
Adolphe D'Esrine, docteur-médecin, professeur.
Eugène DenoLe, chimiste.
Théodore TuRRETTINI, ingénieur.
Pierre Dunanr, docteur-médecin, professeur
Maurice Some, professeur de physiologie.
Frédéric-Guillaume Zanx, professeur d'anatomie.
Jacques BRUN, professeur de matière médicale.
Charles GRæ8£, professeur de chimie.
Albert- Auguste RiueT, professeur.
Charles Sorer, professeur de physique.
Auguste WARTMANN, docteur-médecin.
Denys Monnier, professeur de chimie.
Louis LossiEr, chimiste.
Gustave CELLÉRIER, mathématicien.
Raoul GAUTIER, astronome,
Hippolyte Gosse, docteur-médecin, professeur.
Date de leur
réception
1884 MM.
1885
1887
1888
1863 MM.
1864
1869
1882
1837 MM.
1841
1812
1549
1859
DE LA SOCIÉTÉ.
Maurice BEnor, zoologiste.
4. KANMERMANN, astronome.
Amé Picrer, chimiste.
Alphonse Picrer, zoologiste.
Robert Cuopar, botaniste.
2% MEMBRES ÉMÉRITES
Henri Dor, docteur-médecin.
Mare DéLaroNTaAInE, chimiste à Chicago.
Raoul Picrer, professeur de physique.
Eugéne RisLER, agronome, à Paris.
3° MEMBRES HONORAIRES
Isaac LEA, à Philadelphie.
L.-F. be MeNaBrEA, général, à Turin.
Charles Martins, à Montpellier.
Charles BRUNNER, à Vienne,
Jules Marcou, à Cambridge, Mass.
Sir Georges BIDDELL AIRY, à Greenwich.
John TyYNpaLz, à Londres.
Alfred DescLoisEAUX, à Paris.
Em. Du Boïs-Reymonp, à Berlin.
Albert MoussoN, à Zurich.
Rodolphe Worr, à Zurich.
A. v. KôzukER, à Würzbourc.
Louis Durour, à Lausanne.
Charles LorY, à Grenoble.
Marcelin BERTHELOT, à Paris.
LIT LISTE DES MEMBRES
Date de leur
réception
1866 MM. Anatole DE CALIGNY, à Paris.
1869 F. PLATEAU, à Gand.
— Ed. HaGenBaca, à Bâle.
1870 Albert FALSAN, à Lyon.
— Ernest CHANTRE, à Lyon.
— Adolphe Hirsc, à Neuchâtel.
1871 Pierre BLASERNA, à Rome.
1872 W. Küane, à Heidelberg.
— Samuel-H. Scupper, à Boston.
1874 François- Aug. ForEL à Morges.
_ A. Cornu, à Paris.
1875 Charles MAuNoIR, à Paris.
— J.-Norman LocKYER, à Londres.
1876 Eugène RENEVIER, à Lausanne.
— Louis RUTIMEYER, à Bâle.
= F.-W. HaYpeN, à Washington.
1879 Samuel-P. LANGLEY, à Washington.
1880 C. IBANEZ, général, à Madrid.
— Hervé-Aug. Et.- Albans Faye, à Paris.
— E. Mayo, général, Florence.
— Charles FRIEDEL, à Paris.
— Alexandre AGAssiz, à Cambridge (Massachusets).
1881 Lorenzo REsPiGui, à Rome.
1883 Louis CouLow, à Neuchâtel.
== Théodore ne HeLoreicx, à Athènes.
— Henri Durour, à Lausanne.
1884 L. CAILLETET, à Paris.
— Albert Heim, à Zurich.
— K.-Ed. CRAMER, à Zurich.
= Robert BiLLwiLLER, à Zurich.
— Charles Durour, à Morges.
1886 H. pe Lacaze-Duriers, à Paris.
— Alexandre HERZEN, à Lausanne,
Date de leur
réception
DE LA SOCIÉTÉ.
1887 MM. Théophile Sruper, à Berne.
1588
1860
1853
186%
1866
1867
1870
1871
1872
MM.
TOME
Eilhard Wi£ëbEMANN, à Erlangen.
&° ASSOCIES LIBRES
Gustave ROCHETTE.
Théodore DE SAUSSURE.
Victor GAUTIER.
Amédée LULLIN.
Auguste BRoT.
Louis LULUN.
Georges SARASIN.
Alexandre MORICAND.
Théodore VERNES.
Émile NAVILLE.
James OpiEr.
Théodore AUDÉOUD
Charles MALLET.
Georges PREVOST.
Henri BARBEY.
Agénor BolssiER.
Ernest DE Traz.
Lucien DE CANDOLLE.
Édouard Des GouTTes.
Henri HENTSCH.
Édouard FArio.
Henri PASTEUR.
Georges MIRABAUD.
Charles GoLaz.
William FAVRE.
Émile Picrer.
XXX.
VIII
LH
LIV LISTE DES MFMBRES DE LA SOCIÉTÉ.
Date de leur
réception
1876 MM. Charles RiGauD.
1877 Ernest CoveLce.
1879 Émile Borssier.
— Henri BourHiLLiER DE B£AUMONT.
—_ Auguste PREVOST.
1881 Henri SALADIN.
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MÉMOIRES
SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE
Towe XXX. — N°1.
ADDITAMENTA
AD
PRODROMUM ŒDIPODIORUNM
AUCTORE
Henrico DE SAUSSURE
DUR
GENEVE
IMPRIMERIE CHARLES SCHUCHARDT
1538
ADDITAMENTA
PRODROMUM ŒDIPODIORUM
Si J'ai adopté le nom de Prodromus pour mon mémoire sur les OEdi-
podiens, c'est que ce travail ne m'avait pas paru être assez complel pour
mériter celui de monographie. En effet je me vois aujourd'hui conduit
à publier un Supplément à cet Essai, car l'accroissement des collections
et des notes recueillies dans divers musées m'obligent à ajouter plu-
sieurs genres à ceux qui ont été décrits el à procéder au remaniement
de divers groupes de la tribu.
Je n'ignore pas que les Suppléments successifs amènent un décousu
regrellable dans l’ensemble d’un ouvrage quel qu'il soit, mais le mal est
inévitable, car c’est en cela que consiste la marche fatale de la science.
J'ai cherché à pallier à cet inconvénient en donnant à nouveau la Svnop-
sis complète des genres après l'avoir modifiée eu égard aux types nou-
veaux qui viennent s'intercaler entre les anciens, ce qui ne peut man-
quer de faciliter d'autant la tâche du lecteur, en lui épargnant de longues
comparaisons.
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE
Il serait sans intérêt pour le but que nous poursuivons de décrire dans
tous ses détails la distribution des OEdipodiens à la surface du globe,
4 ADDITAMENTA
mais elle offre certains traits généraux auxquels s'attache un intérêt par-
liculier et qui méritent d’être signalés.
10 D'une manière générale on peut dire que ces insectes sont plus
nombreux dans l'hémisphère boréal que dans l’hémisphère austral. Leur
maximum de développement se prononce dans la zone tempérée, mais
surtout dans la partie chaude de cette zone. Un petit nombre d'espèces
seulement s'étendent jusqu'en Scandinavie ou au Canada ; le nombre en
augmente au contraire beaucoup en Europe dans la zone méditerra-
néenne et en Amérique sous les latitudes situées entre le 25" et le
40° parallèle.
Dans le sens des longitudes les genres sont pour la plupart chacun
circonscrit à une région assez bien limitée quoique souvent fort étendue,
mais lous restent confinés entre les mêmes latitudes.
Ainsi le genre OEdipoda s'étend des bords de l'Atlantique à l'extrémité
orientale de la Sibérie et de la Chine.
Parmi les genres tropicaux ou subtropicaux les genres Trilophidia,
Heteropternis et Ditloplernis s'étendent de la Chine par les îles de la
Sonde sur l’Afrique méridionale et tropicale. ;
Nous parlerons plus bas des exceptions formées par les genres qui se
ramifient aussi dans la direction des latitudes.
2 Les genres américains sont presque tous différents de ceux de
l'hémisphère oriental, mais on peut distinguer entre les deux continents
des genres correspondants qui s’imitent mutuellement, et qui semblent
dériver d’un type primitif commun. Ainsi :
En Europe. En Amérique.
Genre Pyrgodera. Genre Tropidolophus.
Sphingonotus. Heliastus.
Type Sphingonotus. OEdocara.
Genre Conistica. Dissosteira.
OEdipoda. Tomonotus el Lactista.
Trilophidia. Psinidia.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 5
30 Les genres Sphingonotus et Acrotylus forment deux exceptions aux
règles ci-indiquées en ce qu'ils présentent une lendance marquée au
cosmopolitisme. Ils semblent être de tous les plus résistants, à part les
cenres migrateurs dont il sera parlé plus bas, car ils se sont accommodés
de toutes les latitudes.
Le genre Sphingonotus est un genre septentrional; il appartient surtout
à l'hémisphère boréal et c’est même de tous celui qui s’avance le plus
loin vers le nord. Il s'étend de la Suède au Sahara, de la Sibérie aux
Indes; des côtes de l'Atlantique au Japon, enfin d'Europe en Amérique.
Quelques espèces se trouvent en outre dans le sud de l'Afrique, occu-
pant une position isolée (S. nigripennis, scabriusculus el capensis). On ne
saurait dire si, pour atteindre ces régions, le genre est parti de PAsie, en
suivant le mode de progression indiqué au K 6, ou s’il n’a fait que tra-
verser l'Afrique comme semblent lavoir fait les Lypes dont à est parlé
au 7. J'inclinerais plutôt vers celte dernière hypothèse, car les espèces
sud-africaines sont de petite taille el rappellent bien plus les espèces
méditerranéennes que les espèces sud-asiatiques. Elles se rapprochent
surtout des Sph. cærulescens el le S. scabriusculus semble même se con-
fondre avec une espèce algérienne (var. Lucasir, Sss.).
Les espèces connues du Nouveau Continent occupent également une
posilion isolée et se présentent aussi comme élant un rameau du genre
européen. En effet, à part une espèce des îles Gallapagos de l'océan Paci-
fique dont le genre reste incertain, el une espèce du Brésil imparfaite-
ment connue, toutes sont confinées dans l'Amérique moyenne el extré-
mement voisines de celles de l'Europe; l’une d'elles, qui se trouve à
Cuba, ne saurait être distinguée du $. cærulans si commun en Europe
et dans toute la zone palæoarctique. Il est donc permis de supposer que
le genre à été transporté en Amérique à une époque récente el par des
causes fortuiles. Cela est même d'autant plus probable que les Sphin-
gonolus sont surtout des insectes extratropicaux et qu'ils devraient par
conséquent se retrouver dans l'Amérique du Nord plutôt que dans la
zone centrale de l'Amérique. Le S. cærulans en particulier peut fort
6 ADDITAMENTA
bien avoir été importé à Cuba par les voies du commerce, de la même
manière que la Gryllotalpa européenne à passé à Java *.
Le genre Sphingonolus est, en dehors des genres migrateurs le plus
cosmopolite de tous les genres de l’ancien continent, et il n'est pas sans
intérêt de faire remarquer que c’est précisément ce genre, si répandu
dans l'hémisphère oriental, qui seul parmi les OEdipodiens s'étend aussi
sur l'Amérique.
Le genre Acrotylus, très voisin des Sphingonotus, bien que se compo-
sant de petites espèces toutes très voisines les unes des autres, s’est
répandu d’une manière un peu différente, mais sur une surface pres-
que aussi vaste. Les Acrotylus sont des insectes plus méridionaux que
les Sphingonotus, ils sont en même temps tropicaux et extratropicaux,
tandis que les Sphingonotus sont presque exclusivement extratropicaux.
Les Acrotylus occupent les bords de la Méditerranée et la zone corres-
pondante de l'Asie, les Indes, puis l'Afrique tout entière.
4° Sur le nouveau continent les genres sont généralement, comme
dans le monde ancien, assez régulièrement cantonnés suivant les lati-
tudes, bien que la forme du continent américain et la chaîne des Andes
avec ses climals si variés se prêtassent plus particulièrement à une dis-
persion du nord au sud.
Un seul genre semble avoir profité de ces facilités en se propageant
d’un bout à l'autre des Amériques. C’est le genre Trimerotropis qu'on
rencontre depuis la Nouvelle Angleterre jusqu'en Patagonie. Il se divise
en espèces qui sont circonscriles entre cerlaines latitudes; mais ces espé-
ces sont si voisines les unes des autres qu’on ne réussit guère à en bien
marquer les limites, d'où l’on peut conclure que la migration de ce genre
ne remonte peut-être pas à une bien haute antiquité.
5° L'Australie est pauvre en OEdipodiens. On n’y trouve que quel-
ques genres asiatiques (Heleropternis, Dittopternis, OEdaleus) auxquels
la chaine des îles a dû servir de pont; puis deux genres spéciaux Urnissa
et Pycnostictus qui se rattachent au genre cosmopolite des Sphingonotus.
! Voir Henri de Saussure, Mélanges orthoptérologiques, II, p. 196.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. (l
Go Un fait frappant de la distribution des OEdipodiens, du reste com-
mun à d’autres groupes d'Orthoptères, c'est la connexion qui règne entre
la faune indienne et celle du sud de l'Afrique.
Toute une série de genres et même d'espèces sont communs dune
part à la Chine, aux Indes, à Archipel asiatique, d'autre part à l'Afrique
méridionale, et remontent le long de la côte occidentale de PAfrique
jusqu'aux confins du Sénégal. Tels sont les genres Cosmorhyssa, Hete-
roplernis, Diltopternis, Trilophidia, sans parler des genres migrateurs qui
obéissent à une loi de distribution moins bien définie.
Il n’est pas à supposer que ces genres se soient propagés des Indes
par l'Arabie et la côte orientale de l'Afrique, attendu qu'ils ne se rencon-
trent pas sur le milieu de ce parcours.
C'est directement au travers de l'océan que la propagation a dû se
faire, par les iles de la Sonde et à une époque où il devait exister un
pont entre l'extrémité de l'Afrique et l'archipel Indien. Cette même ana-
logie entre les deux régions se retrouve chez les Insectes hyménoptères,
et elle est particulièrement frappante dans la Tribu des Vespiens ".
7° Un autre type de distribution non moins frappant est celui qui
comprend d’une part la zone méditerranéenne et d'autre part le sud de
l'Afrique. Divers groupes d'Orthoptères rentrent exclusivement dans ce
cas ; lel est entre autres celui des Pamphagiens.
Parmi les OEdipodiens c’est seulement la section des Éremobites qui
a subi ce genre de répartition, à part toutefois l'exception fournie par
quelques Sphingonotus (comp. $ 3). Il est vrai que les genres méditer-
ranéens sont tous différents des genres sud-africains, mais ce n’en sont
pas moins des genres voisins les uns des autres et se groupant autour
d'un type très caractérisé.
Cette diffusion ne peut s'expliquer que par le fait d’une continuité
géographique et climatérique qui a permis une fois la progression gra-
duelle de ces insectes depuis les latitudes australes jusqu'aux régions
? Voir dans l'ouvrage de A, Grandidier, sur Madagascar, Partie des Hyménoptères par M. Henri
de Saussure.
8 ADDITAMENTA
tempérées de l’Europe, ou vice versa, et cela à d'autant plus forte raison
que les espèces sont pour la plupart incapables de voler vu l’atrophie de
leurs organes. La continuité géographique à dû ensuite avoir été inter-
rompue pendant une période géologique fort longue pour avoir amené
la grande divergence qui règne aujourd'hui entre les genres méditerra-
néens et ceux qui sont propres au sud de l'Afrique.
Aujourd’hui la communication entre le nord et le sud de l'Afrique
étant rétablie, les deux groupes pourraient se rejoindre en progressant
l'un vers l’autre, et c'est bien ce qui semble avoir lieu pour les Pam-
phagiens qui jouissent de la même répartition géographique que Îles
Éremobiens, mais ces derniers ne semblent pas avoir profité des mêmes
circonstances et continuent à former deux clans de toutes manières bien
séparés l’un de Pautre, l'un boréal, l'autre austral.
J'ai déjà signalé ces faits dans mon travail sur les Pamphagiens *. y
reviendrai plus bas à propos des Éremobiens.
8° A la suite de ces considérations générales je mentionnerai encore
un fait de répartition spéciale qu’on pourrait nommer aberrante.
Il est deux espèces qui jusqu’à ce jour ne se sont rencontrées que dans
la région de la mer Rouge d’une part, et d'autre part au Cap Vert et
aux îles Canaries. Ce sont :
Le Sphingonotus Savignyi, Sss., espèce commune en Égypte et en
Arabie, et qui se retrouve au Cap vert mais sous une laille notablement
moins grande (var. canariensis).
Puis la Quiragosa Brullei,Sss., qui vit à Aden (et aux Indes) et qui se
retrouve aux Canaries où elle affecte également une taille notablement
moins grande qu’en Orient.
La présence de ces espèces sur des points isolés el séparés par de si
grandes distances rappelle le fait signalé au K 7, mais avec ces diffé-
rences toutefois que la ligne de progression va ici non pas du nord au
sud mais de l’est à l’ouest, et que son interruption se raltache à des
1 Spicilegia entomologia Genavensis, IT, Genève, 1887.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 9
événements loul récents, puisqu'il s'agit ici non pas d’un genre ou d'une
tribu ayant jalonné son parcours par des espèces graduées suivant les
régions qu'il a successivement parcourues, mais au contraire d'espèces
ayant Subsisté sans altération sensible sur deux points fort distants l'un
de lautre.
Faut-il supposer que chacune de ces espèces a jadis progressé de l’est
à l'ouest par les bords de la mer Saharienne avant que le Sahara n'eut
émergé de l'océan el qu'elles ont ensuite été détruites sur lout ce long
parcours par des modifications récentes du nord de l'Afrique ?
9% Les OEdipodiens renferment un certain nombre d'espèces sociales
et migratoires que leur voracilé rend souvent très redoutables pour les
cullures.
Dans l'Amérique du nord ces espèces dévastatrices sont en assez grand
nombre et consliluent un véritable fléau pour agriculture. On trouvera
à ce sujet d’abondants renseignements dans les Rapports de la Commis-
sion entomologique de Washington ‘.
Dans l'hémisphère oriental les espèces migratoires sont moins nom-
breuses, sans être moins redoutables pour les contrées qu’elles infestent
de leurs incursions. Elles appartiennent exclusivement aux genres
Pachytylus et OEdaleus, et, grâce à leurs migrations, elles ont fini par
devenir cosmopolites.
Ainsi le Pachytylus cinerescens à envahi tout l'hémisphère oriental. II
semble s'adapter à tous les climats à l'exclusion toutefois des climats
froids. Il s’est répandu des côtes de l'Atlantique jusqu'aux extrémités de
l'Asie au travers de la Sibérie méridionale, du Turkestan et de la Chine.
Il s'étend sur les régions indiennes et sur tout Archipel asialique, sur
toute l'Afrique et dans les îles qui en dépendent. Il à invadé le continent
australien et même la Nouvelle Zélande, où il a formé une variété de
taille inférieure à la moyenne. Enfin il a poussé ses conquêtes dans les
archipels de la Polynésie jusqu’à des limites qui ne sont pas encore bien
1 Reports of the U.S. entomological commission, ete., Washington.
TOME XXX.
19
10 ADDITAMENTA
définies. A l'occident il s'arrête aux îles Canaries; on ignore s’il s'étend
jusqu'aux Açores.
Le Pachytylus migratorius a une ère beaucoup moins étendue. En tant
qu'espèce migratoire il ne se meut guère que sur l'Europe orientale et
sur le Turkestan. Sur plusieurs points de l'Europe occidentale il n’appa-
rait que comme espèce locale menant une vie solitaire comme d'autres
OEdipodiens non migrateurs. Les migrations de cet insecte sont donc
beaucoup moins importantes que celles du P. cinerescens, aussi le nom
sous lequel on le désigne lui a-L-il été assez mal appliqué. C’est au P.
cinerescens que conviendrait ce nom, plus qu'à tout autre Pachytylus. N
n'est du reste guère douteux que Linné en lappliquant nait confondu
les deux espèces en une seule, et il eut mieux valu conserver le nom de
migralorius au P. cinerescens qu'à son congénère.
Les autres Pachytylus sont propres aux régions chaudes et particuliè-
rement à l'Afrique méridionale. Is ont lous des habitudes migratoires
et sont susceptibles de devenir un fléau lorsqu'ils se multiplient à
l'excès.
Signalons encore le P. migratoroïdes qui est pour ainsi dire le repré-
sentant tropical du P. cinerescens. Il est répandu sur presque toutes les
parties chaudes de l'hémisphère oriental, de lAbyssinie au Cap de
Bonne-Espérance, aux îles Mascareignes et aux Indes, dans l'archipel
asiatique, à la Nouvelle Hollande et à la Nouvelle Zélande. Ce migrateur,
à en juger par les analogies, doil avoir des mœurs toutes similaires de
celles du P. cinerescens.
L’'OEdaleus marmoratus, espèce éminemment tropicale, s'étend au sud
de l'Équateur au travers de l'Afrique, de l'Archipel indien et de la Nou-
velle Hollande, mais il n'a pas été signalé à la Nouvelle Zélande.
L'OEdaleus nigro-fasciatus qu'on peut considérer comme Île corres-
pondant boréal de l'OE. marmoralus alteint son maximum de développe-
ment dans les régions tempérées. Il se meut sur toute la zone méditer-
ranéenne, et s'étend vers l'Orient jusqu'aux extrémités du continent
asiatique. Il a également envahi l'Afrique et ses îles et a poussé des
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 11
pointes dans FArchipel indien. Mais, très variable dans sa taille, comme
dans ses formes et sa livrée, il se divise en variétés nombreuses el
pour ainsi dire illimitées qui passent par degrés aux espèces voisines
(de taille plutôt faible), en sorte qu'il n’est pas possible de fixer les
limites géographiques de l'espèce avec une parfaite sûreté.
On peut présumer que toutes les espèces du genre OEdaleus sont sus-
ceptibles de se multiplier outre mesure et d'exécuter des migrations en
masse. Ce qui délermine les migrations, en effet, c’est le manque de
nourriture résultant du développement exubérant du nombre des indi-
vidus. Lorsqu'une région est dévorée, il faut bien que les insectes en
gagnent une autre, sous peine de mourir de faim, aussi l'espèce capable
de se multiplier beaucoup devient-elle forcément migratoire.
Le phénomène des migrations est donc pour ainsi dire un fait occa-
sionnel. Chez certaines espèces il est sans doute devenu permanent,
mais tout en restant soumis à des accidents continuels. Telle espèce
habituellement migratoire, si elle vient à succomber presque entière-
ment dans une contrée, y deviendra momentanément endémique et
sédentaire; telle espèce sédentaire, qui par une succession de causes
se multiplie d’une façon extraordinaire, deviendra momentanément
migratoire. Telle autre aux mœurs migratoires sous certains climats,
restera endémique sous d’autres, tout en redevenant migratoire par
moments. C’est là par exemple ce qu'on a souvent observé en Suisse pour
l'OEdaleus nigrofasciatus qui dans ce pays vit à l’état endémique, mais
qui de temps en temps devient épidémique dans cerlains cantons.
Tant que les insectes sont à l’état de larve ils progressent en sautant.
Lorsqu'ils ont pris des ailes, ils en profitent pour se transporter au tra-
vers des airs et volent souvent à de grandes distances. Ce sont naturel-
lement les espèces de plus grande taille et le mieux ailées qui parcourent
ainsi les plus grandes distances, et sous ce rapport les Pachytylus sont
les plus dommageables.
On ne sait pas au juste pendant combien de temps les gros criquels
peuvent soutenir leur vol et quelle peut être la longueur de leurs étapes;
12 ADDITAMENTA
on sait seulement qu'ils exéculent des voyages considérables. Lorsque
leurs nuées sont emportées par les vents, elles sont souvent entraînées
fort avant dans la mer et finissent par s’abattre sur la surface liquide
qui ne tarde pas à leur servir de tombeau. Eu égard à la rapidité avec
laquelle le vent franchit les distances, 11 n’y à rien d’impossible à ce que
les ouragans n’emportent au delà des mers de grands vols de ces insec-
tes, soit d’une île à l’autre, soit même au travers des mers d’une grande
largeur ‘.
Ainsi s’expliquerait comment les Orthoptères migrateurs ont pu passer
d’un continent aux îles qui en dépendent comme par exemple d'Afrique
à Madagascar et aux îles Mascareignes.
Toutefois les grands océans paraissent être absolument infranchis-
sables, car pas une espèce, pas un genre des OEdipodiens migrateurs
n’a passé de l’ancien continent dans le nouveau monde.
Il est vrai que le genre Acridium (lequel peut être considéré parmi
les Acridiens comme le correspondant du genre Pachylylus, (ant par ses
formes'que par ses mœurs) a envahi toutes les contrées des deux hémis-
phères, mais comme ses espèces diffèrent essentiellement d’un conti-
nent à l’autre, il est manifeste que ce genre, s’il a fait le tour du monde,
a dû le faire à une époque fort ancienne, autrement les espèces n’au-
aient pas eu le temps de se diviser. Or les transformations de l’écorce
terrestre ont été si profondes et la configuration des terres s’est telle-
ment modifiée d'une époque à l'autre qu'il n’a pu manquer d’exister
par intermittence des ponts partout où n'existent aujourd'hui que des
océans ?.
* On sait que certains oiseaux comme les Pluviers exécutent des migrations au travers de l’océan,
d'Europe au Groenland et au Canada.
= La faune circumpolaire étant partout la même, on en a conclu qu’il y a eu, encore à l’époque
quaternaire, continuité de terres sur tout le pourtour de la zone arctique. D’autre part les recher-
ches d’Osw. Heer ont montré qu’à l’époque tertiaire cette zone jouissait d’un climat tempéré. Une
multitude d'espèces ont donc pu passer à cette époque d'Europe en Amérique et wice versa, et
depuis que la zone circumpolaire s’est refroidie, ces espèces ont dû graviter vers le sud. Les restes
de cette grande faune commune aux deux continents se retrouvent dans la faune arctique actuelle;
plus au sud dans le Bison et dans le Bœuf musqué (fossile sur le Rhin de l’époque quaternairce),
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 15
Les Pachytylus el les OEdaleus n'ont pas profité des moyens de com-
municalion qui semblent avoir favorisé la progression des Acridium. I
faut en conclure que ces genres sont d'origine plus récente et qu'ils ne
se sont développés que postérieurement à la disparition des points de
contact qui relièrent entre eux les continents et à l'élargissement des
mers qui les ont isolés les uns des autres.
dans les races bovines et chevalines (fossiles post-tertiaires dans l'Amérique boréale), etc. En ce
qui concerne le monde des Arthropodes, tant d'espèces propres à l'Amérique boréale ressemblent
si fortement à celles de l’Europe que l’origine commune d’une infinité d’entre elles ne saurait être
mise en doute.
14 ADDITAMENTA
DIVISION DES CŒDIPODIENS EX TROIS LÉGIOXS
1. Tibiarum posticarum margo exlerior spina apicali ad calcaria posita deficiens.
AnOLel ados POS RE Eee eee eneneere cote OEDIPODITES.
PAROI ADIOCnIOSMeMONerEEe er etre rec er CCS TRINCHITES.
1,1. Tibiarum posticarum margo exterior spina apicali ad calcaria posita
A ATEIRS ab ino à 000 00 0 de dm d DD oo Le 00 0.7 0 Cao 0 EREMOBIITES.
L Stirp ŒDIPODA
(OEdipodites, Prodromus, p. 64.)
SYNOPSIS GENERUM
4. Frons processum nullum efliciens
2. Spatium inter foramina metasterni situm angustum, çj' sensim longius quam
latius vel lineare, © quadratum, quam spatium inter lobos metasterni
situm angustius. (Tibiæ cœruleæ vel fuscæ, luteo-fasciatæ, margine externo
spinis 8-10.)
3. Pronotum cristulatum:; erisla per suleum unicum intersecta vel integra ;
melazona quam prozona longior, valde angulata. Tempora explicala.
4. Elytra subcoriacea, dense irregulariter reticulata, tantum apice remotius
(sed vix regulariter) areolata: vena intercalala venæ mediæ quam v. ulnari
propior. Alæ læte coloratæ, disco basali rubro vel flavo; venis haud
incrassatis, costa stigmale nullo; area ulnari haud sensim dilatata; farea
venæ mediæ per venam spuriam in parle apicali divisa.. . ... 1. Arphia, SL
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 15
4,4. Elytra fera dimidia parte apicali (saltem in campo discoidali) membra-
nacea, venulis transversis rectis; vena intércalata à v. media remota. Alæ
dilute coloratæ, nebulosæ; venis ad costam, et frequenter v. media y,
incrassatis; costa vitta nigra instructa:; area ulnari dilatata, remote scalari-
venosa: furca venæ mediæ tantum apice per Yenam spuriam divisa. Alarum
venæ spuriæ tantum in margine exleriore explicatæ.
». Vena intercalata elÿtri intermedia, tantum apice venæ mediæ paulum
approximata. Alarum venæ param vel vix incrassatæ. . 2, Chortophaga, Sss.
5,9 V. intercal. venæ ulnari quam v. mediæ distincte propior. Alarum vencæ
laudatæ cf distincte incrassatæ.
6. Antennæ brevissimæ, crassæ. Caput compressum, rostro verlicis promi-
nulo, angulato. Pronotum compressum. . .... ..o. Chimarocephala, Se.
6,6. Antennæ longiusculæ, graciles. Caput subtamidum, rotundatum, ver-
tice © anterius obtuso. Pronotum subconstrictum . 4. Encoptolophus. Sc.
3,3. Pronotum humiliter carinatum, sulcis 3 in dorso transverse percarrentibus,
margine postico obtusangulo. Alarum area ulnaris angusta.
4. Tempora haud explicata, in plano laterali jacentia. Pronotum planulum,
Carina lineari, per sulcos 3 intersecta, inter sulcos explicata. Elytr. venæ
graciles; vena intercalata hand explicata. Alæ normales. Caput compres-
sum, rostro angulato.........................0. Tetramerotropis,
4,4. Tempora distincte explicata. Pronotum brevissimum, subconstrictum,
carina inter sulcos oblilterata. Elytrorum venæ crassinseulæ; v. intercalata
explicala, intermedia, vel venæ ulnari propiore. Alæ venis paucis. Caput
LADA DAT OL ANA EE ce nie rie sale isa lie 6. OŒEdocara", Se.
2,2 Spalium inter foramina metasterni situm latiusculaum, Cj! quadralum, ©
transverse quadratum.
3. Pronoti metazonæ canthi laterales sulcum typicum transnatantes, ad illum
frequenter calloso-cristulati, per illum sulcum haud intersecti (vel per
varietatem interseeti); suleus typicus in lobis lateralibus plus minus obso-
letus vel tenuis.
4. Corpus in utroque sexu alatum. Pronotum posterius angulatum.
5. Pronoti carina per sulcum unicum intersecta. Elytra remote reticulata.
6. Canthi laterales metazonæ in lobis lateralibus cum costam obliquam
continui; prozona in dorso valde 3-carinata, carinis lateralibus retro-
=]
! Ce genre se rapproche par sa tête des Æncoptolophus, et par son pronotum des Æynatius et
genres voisins.
16 ADDITAMENTA
convergentibus. Elytrorum v. intercalata intermedia vel venæ ulnari
propior. Alarum furca venæ mediæ lantum apice Le venam spuriam
divisa. Caput declive . . ... jéaacuoc Posdñonne 7. Hippopedon, Sauss.
6,6. Canthi laterales metazonæ cum canthis lateralibus dorsi prozonæ continui,
vel cum illis flexuoso-conjuncti, vel haud continui ; sed costa obliqua lobo-
rum lateralium nulla. Elytrorum v. intercalata ad venam mediam vergens.
Alarom furca venæ mediæ per venam spuriam divisa.
7. Canthi laterales pronoti aculissimi, subrecti, toli percurrentes. per sulcum
anteriorem subintersecti. Alæ vitreæ . ................8. Cammula, St.
Canthi later. pron. variabiles, callosi, recti vel flexuosi, percurrentes vel
inter sulcos 2 anteriores evanidi. Alæ coloratæ.
8. Elytra remote ME reticulata, dimidia parte apicali submembra-
HAUTS souoocabusnaocoonp Ro 2e ee De NNUISCUS OS
8.8. Elytra densissime coriaceo-reticulata, lantum apice membranacea.
(Tomonotus, Sss.)
5,5. Pronoti carina per sulcos 2 intersecta (in varielalibus tamen per suleum
unicum incisa).
Alarum venæ radiatæ graciles, normales.
7. Elytra modice dense reticulata, dimidia parte apicali membranacea, qua-
drato-reliculata. Carina pronoti distincta.
8. Elytra angusta, vena intercalata baud condite explicata. Alæ vitreæ, haud
fascialæ. Femora post. pubescentia margine supero serrulato. Pronoti
melazona quam prozona paulo longior.............10. Ostracina. n
8,8. Elytra latiora, vena intercalata rite explicata. Alæ coloratæ, fasciatæ.
Femora post. subglabra, haud serrata. Pronoti metazona quam prozona
SeSQUIONCIDe eee eee doe CCAUNTATONUS SNS
7,7, Elytra densissime reticulata, tantum apice membranacea. Carina pronoti
SUDUS ete Croorceceree Tone .12. Leprus, n.
6,6. Alarum venæ ns incrassalæ. Elytr. vena intercalata est vel defi-
ciens. Alæ variabiles . ...... eee LD iyodentlte)
4. Corpus apterum. Pronotum posterius transversum.
5. Caput parpendiculare, costa faciali irregulari, ad ocellam dilatata, haud sul-
cata. Corpus tuberculatum.
6. Antennæ graciles, longiusculæ. Caput tumidum, ab antico obtritum.
15. Pappipapus, Sss.
! Ce genre rappelle assez dans les détails de la tête. le genre Leprus.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 17
Antennæ breves, crassiuseulæ apice subclavatæ. Caput nec tumidum nec
nent iTasctadooR AO RO Ant 14. Pappus, Sss.
5,9. Caput plus minus declive, vertice angulato; costa faciali recta, sulcata. Pro-
TR He ET re to eo ARR OEE 15. Phrynotettix, Sss.
3,3. Canthi laterales metazonæ pronoli per suleum posticum typice interseeli, ultra
illum frequentius evanidi; suleus posticus in lateribas condite explicatus.
4. Pronoti carina integra vel per sulcum unicum intersecta
D. Verticis margines acuti : ocelli ad illos positi; tempora nulla.. ./6. Psophus, St
5,9. Verlicis margines variabiles; ocelli ab illis remoti.
Pronotum altissime cristatum ; erista immensa, lamellaris, foliacea.
7. Tempora nulla, in plano laterali jacentia. Elytra irregulariter reliculata tan-
tum apice submembranacea; vena intercalata obsoleta.
8. Crista pronoti plana, integra. Elytra coriacea; vena intercalata venæ
mediæ propiore. Tibiæ post. extus spinis 12-14...27. Pyrgodera, F. W.
8,8. Crista pronoti coslala ac denticulata. Elytra remotius reticulata; v.
intercal. intermedia vel venæ ulnari propiore. Tibiæ post. extus spinis
ASSET Mon Te 18 Tropidolophus Thom.
7. Tempora explicata. Elytra Ant parte distali submenbranacea; vena
intercalata rite explicata, ad venam mediam vergente..19. Brunnerella, n.
6. Pronotum cristatum vel carinatum:; erista nec immensa nec foliacea.
7. Elytra dimidia parte distali (ab arcu stigmatico) tota membranacea, areolis
magna parte quadratis vel rhomboidalibus.
8. Elytra dimidia parte proximali irregulariter reticulata, coriacea, saltem
in areis intercalatis opaca ;
9. etsi in area ulnari coriacea. Femora post. serrulata.
10. Venulæ transversæ partis distalis elytrorum perpendiculares, areolas
quadratas delineantes.
11. Pronotum acute cristulatum. Tempora nulla, in plano laterali
jacentia. Tibiæ post. extus spinis 10-11.
12. Crista areuata. Vertex obtusus; frons a latere rotundatus. Pronoti
metazona acutangula, quam prozona longior....20. Humbella, Bol.
12,12. Crista subrecta. Vertex angustior; frons à latere subangulata.
Metazona quam prozona haud longior.......2/. Scintharista, Sss.
11,11. Pronotum tectiformiter carinatum. Tempora impressa vel obso-
leta. Tibiæ post. extus spinis 9-10.
12. Femora post. serrulata. Tempora impressa. Verticis scutellum late
TOME XXX. 3
18 ADDITAMENTA
truncatum, breve. Elytra adhuc paulo ultra medium irregulariter
reticulata (habitus g. OEdalæi).................22. Chloebora, Sss.
12,12. Fem. post. haud serrulata. Tempora obsoleta. Verticis scutellum
ovatum, longiusculum. Elytra a medio quadrato-reticulata. (Habitus
D ISCINIRATISTE Et ACONISICE.). nn ent 23. Quiroquesia, Bol,
10,10. Venulæ transversæ partis distalis elytrorum obliquæ, pinnatæ, areolas
rhomboidales delineantes. Tempora trigonalia.. ..... 24. Pternoscirta, Sss.
9,9. in area ulnari membranacea. Femora post. haud serrulata. Verticis
scutellum sulcatum. Corpus gracile.
10. Pronotum haud strigatum. Tempora lateralia, nulla. Pronoti carina in
prozona altior, tectiformis, in metazona humilior; melazona quam pro-
zona paulo longior. Vena intercalata ad venam mediam appropinquata.
25. Mioscirtus n.
10,10. Pronotum strigatum. Tempora trigonalia. Pronoti carina linearis:
metazona quam prozona lougior. Vena intercalata recta, subintermedia.
26. Cosmorhyssa, Si.
8,8. Elytra dimidia parte proximali minus dense reticulata, minus coriacea,
areis intercalatis plerumque transverse venulosis.
9. Pronotum acute cristatum.
10. Crista per suleum typicum haud vel tenuiter intersecta. Tempora nulla,
in plano laterali jacentia. Tibiæ post. extus spinis 12-13 (in individuis
majoribus magis, in minoribus minus numerosis). Costa facialis superne
plana, parallela. Femora post. in speciebus majoribus serrulata, in mino-
MbUS Mar TINeNNtENTO rep e ec E EIC UP UIEnS RE
10,10. Crista per sulcum typicum profundissime intersecta. Tempora minute
trigonalia, lateralia vel obsoleta. Tibiæ post. extus spinis 9-10. Costa
facialis sulcata ad ocellum latior. Femora post. haud serrulala.
Dissosteira longipennis, Sc.
9,9. Pronotum carinatum ; haud cristatum, Carina per suleum typicum distincte
intersecta. Alæ baud distincte transverse fasciatæ.
10. Elytra lota membranacea, vena intercalata recta, venæ ulnari propiore
et illi parallela. Alæ vitreæ; furca venæ mediæ fere tota per venam
spuriam divisa. Tibiæ post. extus spinis 11-12........ 28. Pachytylus, F.
10,10. Elytra dimidia parte proximali magis coriacea, irregulariter reticulata;
vena intercal. variabili, apice tamen ad venam mediam vergente. Alarum
furca venæ mediæ incomplete divisa. — Tempora perspicua. Verticis
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 19
seutellum truncatum. Costa frontalis superius foveolata (rare sulcata).
Calcaria tibiarum posticaram valida.
11. Tibiæ posticæ extus spinis 9-10. Tempora lateralia. Alæ nebulosæ, basi
dilute coloratæ vel vitreæ. Vena intercalata elytri retro-convexa.
12. Calcaria interna tibiarum posticarum baud insigniter inæqualia, nor-
MAMAN ARENA ee Ne M eat etetoe de 29. Dittopternis, Sss.
12,12. Calc. int. tib. post. valde inæqualia; inferum longissimum, ungui-
culo brevi, rectangulatim ineurvo.............. 90. Heteropternis, S\.
11,14. Tibiæ post, utrinque spinis 13-15. Tempora elongata. Alæ coloratæ,
dimidiatæ. Vena intercalata elytri venæ mediæ propior....31. Celes, Sss.
7,7. Elytra tantum tertia parte apicali regulariter quadrato-reticulata, de reliquo
coriacea, vel irregulariter reticulata: vena intercalata semper venæ mediæ
proprior.
8. Elytra dimidia parte apicali remote (apice quadrato-) reticulata.
9. Pronotum tectiformiler carinatum; Carina per suleum typicum parum pro-
funde intersectum. Femora post. serrulata. Elytra dimidia parte basali
dense reticulata. Caput validum, obtusum............ 22, Chlæbora, Sss.)
9,9. Pronotum saltem in prozona elevato-cristatum: crista per suleum !ypicum
profunde incisa, Femora post. haud serrulata.
10. Elytra fere tota remote irregulariter, apice regulariter, reticulata. Lobi
laterales pronoti angulo postico rotundato.
11. Caput compressum vertice angusto. Costa facialis subparallela.
92. Ptetica, Sss.
11,44. Caput subtumidum, rotundatum, vertice latiuseulo.
Dissosteira spurcata, Sss.
10,10. Elytra magna parte et secundum venam discoidalem densiuscule reti-
culata. Pronoti lobi laterales angulo postico infere acuto,
Conozoa sulcifrons, Sc.
8,8, Elytra fere tota densissime irregulariter reticulata, subcoriacea, tantum
quarta parte apicali membranacea, quadrato-areolata. Alæ coloratæ, nigro-
fasciatæ.
9. Femora postica margine supero integro.
10. Corpus gracile, compressum. Tempora lateralia, planula, trigonalia,
brevia. Verticis scutellum apice angulatim impressum. Pronoti carina
saltem antice cristata, profunde intersecta, vel cristulata haud profunde
intersecta.
20 ADDITAMENTA
11. Elytrorum pars apicalis tertia vel quarta tola, etsi in margine costali
MemhrANA CEA ser Cr one le RMC 99. Dissosteira, Sc.
11,41. Elytr. pars apicalis membranacea obliqua, margine costali
COLACE D Sn re Mo CE LCR LE 34, Lacusta, Sss.
10,10. Corpus crassiusculum. Tempora foyeolata.
11. Caput compressum. Tempora lanceolala vel trigonalia.35. Tomonotus, Sss.
11,11. Caput crassiusculum. Tempora ovata vel rotundata antrorsum
vergenlia.
12. Corpus crassum. Pronoti carina obtuse tectiformis.36. Pycnodyctia, St.
12,12. Corpus obesissimum. Pronoti carina subtilis. . . .. (Leprus, Sss.)
9,9. Femora postica margine supero ultra medium exciso, sinuato. Tempora
rotundata, foveolata, antrorsum spectantia, vel trigonalia, planula,
HAJOAIACRIEES a850û 0086 6 06 dorosocroovoouc 37. OEdipoda, L.
4,4. Pronoti dorsum vel ejus carina per sulcos 2 intersecta. Tibiæ post. ut con-
suete spinis extus 9-10.
5. Carina pronoti inter sulcos pereurrens, haud oblitterata.
6. Carina in prozona plus minus elevata, a latere visa bidentata, vel bilobata,
vel biundata.
7, Elytra jf dilatata, venulatione difforme. Alæ abnormes, campo anteriore
dilatato, fenestrato, campo radialo basi coriaceo. Antennæ apice acumi-
patæ. Occiput ad oculos utrinque carinulatum.. . .. . .38. Meristopteryx,
7,7. Elytra et alæ normalia. Antennæ totæ filiformes.
8. Elytra dimidia parte basali irregulariter plus minus dense reticulata.
9. Elytra dimidia parte apicali (saltem in campo discoidali) fere tota regula-
riter transverse venulosa, nonnunquam tamen ad venam discoidalem
venulis nonnullis irregularibus; vena intercalata frequenter recta, sub-
intermedia. Pronoti carina prozonæ per sulcum anteriorem profunde
incisa, a latere remote bilobata, lobo vel dente postico retro-vergente.
Tempora à supero distinguenda.
10. Cranium summum pone oculos utrinque carinula transversa instruc-
tum. Corpus terrosum. Scutellum verticis utrinque per tempora sinua-
tum ; hæc foveolata. Alarum furca venæ mediæ per venam spuriam
haud vel tantum apice divisa. Caput haud tumidum, occipite haud
vel parum prominulo ‘.
11. Lobi laterales pronoti inferius subattenuati. Verticis seutellum
=
=
! Voyez Prodrom., p. 154, le tableau des genres américains,
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 21
2
carinatum. Tempora trigonalia. Costa facialis ad verticem conver-
gens. Alæ coloratæ fascia areuala fusca.. . ......59. Derotmema, Se.
11,11. Lobi laterales pronoli paralleli. Verticis seutellum haud carinatum. Tem-
pora ovata, foveolata. Costa facialis in fronte parallela. Verticis seutellum
parum declive.
12. Verticis scutellum longuiseulum. Tempora plus minus lateralia. Lobi
laterales pronoti angulo post. minute rotundato. Alæ margine nebuloso.
Femora post. margine supero haud exeiso........... 40. Trilophidia, SL
12,12. Vertex obtusissimus, scutello obsoleto, transverso. Tempora antror-
sum spectantia. Lobi laterales pronoti angulo postico late rotundato. Alæ
coloratæ (area ulnari angusta vel latiore). Femora post. margine supero
eristato, ultra medium subito exciso...,........... A1. Tmetonota, Sss.
10,10. Occiput summum ad oeulos carinulis nullis, nonnunquam tamen tuber-
culatum. Corpus haud terrosum. Verticis seutellum declive, per tempora
utrinque haud sinuatum ; hæc trigonalia. Caput plus minus tumidum, rotun-
datum, cranio prominulo, occipite adscendente; caput et pronotum propter
hoc a latere leviter sellæformia. Alæ coloratæ vel limpidæ.
11. Pronotum posterius valde angulatum. Anterius cristulatum, cristula valde
bilobata. Scutellum verticis infundibuliforme, anterius cum sulco costæ
facialis continuum, ejus carinæ laterales postice ad oculos nonnunquam in
tubereulum acutum terminalæ. Alarum venæ mediæ furca per venam
spuriam longe divisa.
12. Caput majuseulum; verticis seutellum apice truncatum, impressum.
Antennæ graciles, modice longæ. Elytra basi plus minus coriacea, apice
CT NOTE ee RC CA M A ST RE 42. Trachyrrhachis, Sc.
12,12. Caput haud magnum; verticis scutellum apice acuminatum. Elytra
basi dense coriacea, apice ad venam discoidalem venulis opacis minutis
DAS TR Le en clac emeeeie se 43. Psinidia.
11,11. Pronotum posterius obtusangulum; anterius humiliter carinatum, carina
a latere vix biundata. Scutellam verticis apice truncatum.
12. Cranium tumidum, prominulum. Pronotum subconstrictum, posterius
transverse arcuatum vel valde obtusangulum. Elytra et alæ angusta, venis
spuriis elytrorum deficientibus vel explicatis, area intercalata transverse
TÉL Sos 08 de 0 IS ET Ne MO IAE CO TETI 51. (Acroïylus, F.)
12,12. Cranium haud prominulum. Pronotum planulum, postice rectangulum.
Elytra parte proximali etsi in area intercalata coriacea . 50. (Thalpomena, Sss.)
19
t9
ADDITAMENTA
ä
9,9. Elytra tantum tertia vel quarta parte apicali regulariter transverse venu-
losa; eorum pars coriacea (vel irregulariter reticulata) obliqua, anterius
quam posterius longius producta; vena intercalata flexuosa ad venam
mediam vergente. Pronoti carina prozonæ minus profunde incisa, rotun-
data, bilobata vel fere recta. — Caput haud tumidum. Tempora trigo-
nalia, sublateralia; verticis scutellum cvatum apice impressum. Costa
facialis ad verticem haud coarctata. Pronotum haud constrictum.
10. Alarum venæ radiatæ graciles, normales.
11. Elytra in dimidia parte costali nigro-, et luteo-bifasciata; inter venam
ulnarem et marginem suturalem haud fasciata. Pronoti lobi laterales
margine infero subrecto, obliquo, angulo postico frequenter acuto.
44. Conozoa, Sss.
11,11. Elytra tota transverse fasciata, vel haud fasciata, nigro-conspersa.
Pronoti lobi laterales margine infero postice horizontali, antice
oblique secto; angulo postico reclangulo, rotundato.
45. Trimerotropis, Sc.
10,10. Alarum venæ radiatæ inerassalæ . ............ 46. Circotettix, Sc.
8,8. Elytra tota remote reticulata, membranacea. Alarum venæradiatæ incras-
SA AR DRE 5 ne re SEE DATES EURE RER A7. Bryodema, Fi.
6,6. Carina pronoti a latere linearis, in prozona haud elevatior.
7. Tibiæ post. intus spinis 16-17, extus 10, Elytra lata, fere tota membranacea,
remote irregulariter reticulata; furca venæ ulnaris Jatissima; alarum venæ
PATIALENITCRASS ALES 2e eee nee 48. Callirhipis, n.
7,7. Tibiæ post. utrinque spinis 9-11. Elytra angustiora, saltem dimidia parte
proximali dense coriaceo-reticulata; furca venæ ulnaris modice lata vel
angusla ; alarum venæ graciles, normales.
S. Elytra magna parte coriacea, tantum apice breviter membranacea. Antennæ
longæ ac crassæ. Carina pronoti sutilissima, vix ulla. Tempora lateralia,
band /explicata METIER ICE ARE RUE à 49. Hadrotettix, Sc.
8,8. Elytra ultra medium magna parte membranacea, regulariter transverse
venulosa. Antennæ graciles, mediocres. Tempora trigonalia.
9. Pronotum haud constrictum, postice angulatum. Elytra venis spuriis
completis.
10. Carina pronoti anterius cristulata.. ........... Conozoa sulcifrons, Sc.
10,10. Carina pronoti subtilis. Pronotum planulum, margine postico rec-
tangulo.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM 23
11. Crassiuseulæ. Pronotum anterius utrinque canthis lateralibus aeutis.
Costa facialis infere explicata. Elytra latiuseula, haud fasciata.
50. Thalpomena, Sss.
11,14. Gracillimæ. Pronotum canthis lateralibus nullis. Costa fascialis
infere evanida. Elytra longe ad costam fasciata. Conozoa Rogenhoferi, n.
9,9. Pronotum subconstrictum, margine postico arcuato vel obtusangulo ;
occipite prominulo; venis spuriis elytri frequenter deficientibus.
ô1. Acrotylus, F.
5,9. Carina pronoti in prozona nulla, saltem inter sulcos oblitterata; sulei 3 in
dorso transverse percurrentes.
6, Verticis scutellum longitudinale, plus minus ovatum.
7. Lobi laterales pronoti haud sensim retroprodueti. Elytrorum vena discoidalis
ut consuete furcata. (Prodom. PI. I, fig. 1, d, d'.)
S. Suleus pectoralis valde retro-areuatus, vel parte media retro-producta.
Elytrorum venæ paucæ; vena intercalata nulla vel spuria, ven: ulnari
proprior. Species minulæ.
9. Calcaria Libiarum posticarum normalia.
10. Suleus pectoralis arcuatus. Elytra angusta. Alæ normales venis subti-
(EE ne M TE OPA PT LE AR Pre 22. Egnatius, St.
10,10. Suleus pectoralis fractus, media parte retroproducta, transverse
recta. Elytra latiuscula, alarum campus anterior dilatatus, fenestratus,
VOUS ITICR ASS AIS EM Le Poe ele fa ler en sn al Ahs are ele aie a eut a 3. Charora, n.
9,9 Calcaria tibiarum posticarum valde elongata . . ...... 54. Leptoscirtus, n.
5,8. Suleus pectoralis transversus, rectus.
9. Lobi laterales pronoti postice late rotundati. Elytra omnino remote-reti-
EG octo RMS REPOS ATOS TEE Bryodema Gebleri, F.
9,9. Lobi laterales pronoti angulati, vel parum rotundati. Elytra dimidia
parte basali dense reticulata, subcoriacea.
10. Graciles. Elytra plus minus membranacea, vena intercalata explicata.
Pronotum subconstrictum a latere cum capite subsellæforme.
(Spingonotus et affines.)
11. Calcaria tibiarum posticarum haud insigniter elongata, normalia.
Elytrorum vena intercalata venæ mediæ valde propinqua, saltem
apice ad illam vergens.
12. Alæ posticæ venis radiatis incrassatis. Tibiæ posticæ rubræ.
4, Helioscirtus, Sss,
JS =)
24 ADDITAMENTA
12,12. Alæ post. venis haud incrassatis. Tib. post. cœruleæ.
55. Sphingonotus, Fieb.
LEA. Calcaria tibiarum posticarum insigniter elongata.
12. Vena intercalata elytri venæ mediæ propinqua. Pronoti meta-
zona quam prozona longior.
13. Elytra venis spuriis instructa. Calcaria tibiarum posticarum
BTE) Atoturo nie. 00 phfaé none t0tb 210 qua oo 56. Leptopternis, Sss.
13,13. Elytra venis spuriis destituta. Calcaria tib. post. incras-
sala, apice incurva, interno metatarsum subæquente.
57. Conipoda, Sss.
12,12. V. intercalata venæ ulnari propior. Pronoti metazona quam .
prozona haud vel vix longior...........: 54 (Leptoscirtus, n.)
10,10. Crassiores. Elytra magna parte coriacea, tantum tertia parte
apicis membranacea; vena inlercalata nulla vel indistinela. area
IMEUIA COFIAUEE let Men CMS CC CEE DS, Heliastus, Sss.
7,7. Lobi laterales pronoti distincte retroprodueti, rotundati. Elytra
angustissima, vena discoidali haud furcala. . . . .. 59. Pycnostictus, Sss.
6,6. Verticis scntellum transversum, anterius latius, margine antico lato,
NE CIREMAUD: 2600 ho asndnmongenne 60. Urnisa, St.
AAPRETONS DT IDTOGES MINT REP ET CE CCE O1. Deæmonea, Sss.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 25
DIAGNOSES SPECIERUM
5. Genus Tetramerotropis, n.
Corpus compressum, gracile. — Cranium carinatum. Scutellum verticis haud
declive, planum, acute marginatum, pentagonale, rectangulum. Tempora nulla, in
plano laterali jacentia. Pagi supra-antennales plani, valde elevati, postice per carinu-
lam (verticalem in angulum lateralem seutelli verticis orientem et pone ocellum dueta)
marginati. Ocelli a marginibus verticis valde remoti. Costa facialis infra antennas
complete parallela, suleata, supra antennas plana, punctata, ad verticem convergens.
Oculi quam genæ longiores, elliptici: genæ infra illos carinatæ.
Pronotum lineari-carinatum. Carina per sulcos 3 rectos transverse percurrentes
distinctissime intersecta, inter sulcos haud oblitterata. Metazona quam prozona sub-
longior, obtusangula, planata ; prozona ante sulcum antieum utrinque carinula longi-
tudinali instructa.
Elytra parallela, remote reticulata, submenbranacea, pardalino-maculata ; vena
intercalata nulla ; vena axillari libera. — Alæ angustæ, haud coloratæ.
Femora postica margine supero serrulato. Tibiæ post. margine externo spinis 8-9.
Arolia tarsorum membranacea.
Cerci Cÿ! compressi, arcuali, apice rotundati.
Spatium inter lobos matasternales situm angustum.
Ce genre forme une exception parmi les Œdipodiens, en ce sens que la carène, sans
être atrophiée, est coupée par les trois sillons.
Il se rattache au groupe des espèces chez lesquelles les perforations métasternales
sont très rapprochées l’une de l’autre ; il rappelle les Œdocara par les sillons per-
currents du pronotum, mais son habitus est bien différent et tient plutôt de celui
des Diftopternis et genres voisins. Les élytres ocellés rappellent les Camnula et les
Hippiscus.
=
TOME XXX.
26 ADDITAMENTA
1. T. cruciata, n. (Fig. 2.)
Fulvescens (virescens ?). — Caput læviusculum. Verticis scutellam pentagonale,
marginibus lateralibus parallelis, postice apertum, antice rectangulum. Costa frontalis
ad verticem valde angustata. — Pronotum læviusculum, sparse remotissime granula-
tum; metazona in lobis lateralibus rugulosa, verruculis et rugulis obsolete scabra,
superne medio punctata. Lobi laterales margine infero areuato, angalo postico obtuso,
rotundato. Pronoti pictura brunea, crucem longitudinalem magnam in toto pronoto
extensam ac per lineam nigram marginatam, delineans; ejus pars media vel dorsalis
totam longitudinem pronoti tegens, postice ampliata, pone sulcum tvpicum constricta;
ejus rami laterales utrinque in parte laterali loborum lateralium descendentes, illam
magna parte tegentes, antice inter Carinulam lateralem dorsi et sulcum intermedium
valde constricti. Dorsum inter ramos crucis : postice plagias 2 pallidas obferens,
angulis humeralibus macula fusca, — antice maculas elongatas 2 pallidas, carinulas
tegentes, præbens. — Elytra maculis pardalinis bruneis, anguste fusco-cinctis, parum
numerosis obsila; campo costali basi fascia marginali et maculis 3; campo discoidali
maculis majoribus # et apicalibus minoribus obsoletis; campo anali maculis 1-2. —
Alæ subbyalinæ, venis principalibus fuscis; furca venæ mediæ per venam spuriam
divisa. — Femora postica fusco 3-fasciata, intus basi nigra. — Cerci çj! compressi,
lamellares, lati, apice ad inferum arcuati. — Long. 5; 20: EI. 19 mill.
In vivis verisimiliter crux pronoti maculaque elytrorum fusca.
Australia. — Fretum de Torres; insulæ Darnley, inter Novam Hollandiam et
Nov. Guineam. (Godeffroy 1 jf in liquore decoloratus.)
Le dessin du pronotum offre un caractère très frappant. Il représente une croix aux
formes déchiquetées et bordée d’une ligne noire. La branche médiane de cette croix
occupe toute la longueur du dos tandis que les branches latérales descendent sur les
côtés et couvrent presque toute la partie prozonaire des lobes latéraux. A leur base
ces branches sont fortement rétrécies : en avant par deux taches allongées qui partent
du bord antérieur et qui couvrent les carinules dorsales latérales, — en arrière par deux
sinus arrondis formés par la couleur pâle de la métazone. La branche dorsale de la croix
est rétrécie sur le sillon postérieur par ces mêmes sinus, élargie au bord postérieur (où
elle est probablement sujette à se fondre avec les taches humérales). Les branches laté-
rales ne tiennent à la branche dorsale que par un isthme limité à l’espace qui sépare
le premier du deuxième sillon transversal.
9. Genus Hippiscus, Sauss. Prodrom., p. 82; 8.
1. H. Ocelote, Sauss.; Prodrom., p. 84: 1.
Pronotum superne valde rugosum, canthis lateralibus minus acutis, minus conti-
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 27
puis, sat irregularibus, per sulcum anticum et intermedium incisis. Lobi laterales in
metazona punetata, margine infero ante medium subangulato. — Elytra © abdomine
breviora. — Femora post. crassa, convexiuseula, margine supero basi arcuato, dehine
subrecto, infero valde arcuato. — Long. © 40; El. 27 ; Fem. 20 mill. — Mexicana
Tellus frigidior; Guanajuato.
7. H. tuberculatus, P.-B. — Sauss. Prodrom., p. 87; 7.
Var, cj'. Alarum diseus basalis flavus. Elytra ultra medium macula flavida; campo
axillari flavido. — Amer. borealis.
10. Genus Ostracina, n.
Corpus obesum, terreum. — Caput complete perpendiculare. Vertex anterius
obtusissimus, inter oculos latus, occipite subcarinato. Tempora lateralia, à supero
tamen distinguenda. — Pronotum retro-dilatatum, cristulatum, prozona quam
metazona brevior; crustula per sulcum typicum profunde interrupta, in prozona
elevatior, per sulcum intermedium incisa; canthi laterales dorsi acuti, flexuosi, per
sulcos prozonæ incisi. — Elytra angusta, parum dense irregulariter reticulata ; vena
intercalata nulla vel obsoleta. — Alæ haud vel parum coloratæ. — Femora post.
valida, marginibus cristatis, margine supero serrulato. Tibiæ post. extus spinis 8,
calearibus sat robustis. — © valvulæ genitales unguiculo areuato, acuto terminatæ.
Ce type rappelle le facies des Zremobia et des genres Æippiscus et Xanthippus, par
ses formes lourdes et son aspect terreux. L’écusson facial est bordé d’arêtes irrégulières
et le pronotum est muni d’arêtes latérales saillantes et assez irrégulières, comme chez
ces derniers genres. Le pronotum est aplati, mais avec une crête en lame de couteau,
qui, vue de profil, forme sur le prozonite deux dents serratiformes, rappelant dans une
certaine mesure ce qu’on voit chez les Æremobia.
1. ©. terrea. 1.
Crassa, valde pubescens, ochracea vel grisea, nigro-punctata. — Vertex anterius
late rotundatus. Scutellum elongatum, subdeclive, postice parallelum, anterius angus-
tum, utrinque ad oculos angulatum, antrorsum angustum, per lempora valde sinua-
tum. Tempora elongato-areuato-trigonalia, punctata. Costa facialis planiuseula, ab
infero ad verticem leviter convergens, infra ocellum subconstricta, ad frontem punc-
1 De Gorpxxics, imitant la terre cuite,
28 ADDITAMENTA
tata. Cranium in longitudinem carivulatum, utrinque ad oculos pagum quadratum
lævigatum, acute marginatum præbens. Orbitæ pone oculos radiato-plicatæ. — Pro-
notum, in lateribus remote-granosum, superne planum, remote-tuberculatum,
cristalo-carinatum, margine anteriore valde obtusangulo, posteriore subrectangulo
apice rotundato. Crista in prozona elevatior, a latere visa rotundato-bidentata; in
metazona paulo humilior. Canthi laterales dorsi acutissimi, cristulati, posterius
evanidi, anterius ad marginem anteriorem perducti, per sulcam typicum parum, per
sulcos prozonæ profundius intersecti, pone sulcum typicum potius convergentes,
angulos humerales dilatatos late liberantes. Lobi laterales rugulosi, parallel, angulo
postico recto, rotundato.
Elytra abdomen parum superantia, maculis parvis nigris numerosis et ad apicem
conspersa, vel reticulato-maculosa; parte apicali fere dimidia submembranatea,
densiuscule quadrato-reticulata ; area ulnari quam area media latiore; vena intercalata
per venas implicatas 2 subdita; area furcæ ulnaris lata, basi dilatata, transverse
venulosa. Vena axillaris libera, elongata. — Alæ hyalinæ, rete nigro, venis rectis;
area furcæ venæ mediæ per venam spuriam longe divisa; area ulnaris areæ mediæ
æquilata, quadrato-reticulata. Campus radiatus basi remotissime venulosus, (in vivis
coloratus?). — Pedes valde villosi, nigro-punctati. Femora postica valida, lata, tan-
tum apice attenuata, margine supero sat, infero magis dilatato, hoc in medio recto;
carinulæ omnes lateris externi nigro-punctatæ: area supera nigro 3-fasciata ; latus
internum nigrum, apice et margine supero, luteis. Tibiæ post. sanguineæ, spinis 8 : 9,
apice nigris. — © Long. 34; Pron. 8; El. 28; Fem. 20 mill.
Africa meridionalis; Prom. B. Sp.
Le pronotum est fortement dilaté en arrière du sillon typique, formant au-dessus des
élytres, des angles huméraux qui dépassent notablement en dehors la direction des
crêtes latérales. Les élytres sont étroits et petits pour la taille du corps. Les pattes
postérieures sont grandes, comparées à la brièveté de la tête et du pronotum ; leurs
fémurs ont le bord inférieur dilaté, mais non arqué au milieu. Les arêtes latérales du
pronotum très saillantes, rappellent les Æippiseus, et forment ici une exception parmi
les espèces de l’ancien continent, lesquelles n’en offrent jamais de pareïlles ; maïs ici, au
lieu de s'étendre en arrière jusqu'aux épaules, elles s’infléchissent en dedans, dégageant
entièrement les angles huméraux qui sont très larges.
Le sommet de la tête offre un caractère particulier; on y voit deux carrés lisses
placés en losanges, bordés d’arêtes vives, touchant les yeux par leur bord externe, et
se touchant presque par leur angle interne, d’où résulte que les arêtes qui les bordent
forment sur le crâne une sorte de croix (coupée par la carinule longitudinale). — Aux
élytres la veine intercalée est remplacée par deux fausses nervures, qui sont comme
entrelacées, se fondant entre elles et se séparant alternativement, formant presque
une sorte de chapelet irrégulier,
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 29
Comparez le genre Tmetonota, qui du reste n'offre pas d’arêètes vives au pronotum,
et dont les élytres possèdent une veine intercalée normale.
12. Genus Leprus, Sauss., Prodrom., p. 95; 10.
2. L. corpulentus., Sauss. Prodrom., p. 96; 2.
Individuum grande; statura L. elephantis, at crassius : Pronotum crassius, metazona
rectangula vel subacutangula, haud longe producta, granulata. Vena axillaris elytri
libera. — © long. 39; El. 33 mil. — Texas. — (Cÿ° Alæ apice obscuriores. —
Long. 27 ; El. 25 mill. — Mexico.
15. Genus Phrynotettix, Sauss. Prodrom., p. 99; 12.
L'espèce nouvelle qui vient s'ajouter à ce genre nous oblige d'en modifier la
diagnose comme suit :
Corpus apterum, crassiusculum, carinulatum. Antennæ breves, articulis parum
numerosis. — Capitis facies declivis; vertex anterius angulatus: costa facialis angusta,
ad verticem acuminata. Ocelli et tempora nulla vel minima. Pagi supra-antennales
transverse quadrati, — Pronoti sulci in dorso nulli vel suleus intermedius partim
perspieuus ; dorsum utrinque carinulatum. — © Valvulæ genitales variabiles.
Ce genre se rapproche des Pappus. La seconde espèce en particulier établit une sorte
de lien entre les deux genres, par ses antennes en massue à l'extrémité et les lobes
latéraux du pronotum qui ont la même forme que chez les Pappus. Néanmoins les deux
genres sont bien séparés et diffèrent essentiellement par la face perpendiculaire des
Pappus, dont la côte faciale est toute différente, par la forme obtuse du bord antérieur
de l’écusson facial, par la surface rugueuse et chiffonnée du corps et par l’absence de
carènes dorsales bien dessinées, chez les Pappus.
Synopsis specierum.
a. Corpus depressum, dilatatum; pronoti dorsum utrinque margine acuto.. ...... .1. rana, SSs.
a,a. Corpus potius compressum, pronoti canthi laterales haud acuti............ 2. peruviana, n.
1. Phr. rana, Sauss., (fig. 7) — Prodrom., p. 99: 1.
La fig. 7 de notre planche donne la représentation de cette espèce et permettra de la
distinguer de la suivante.
30 ADDITAMENTA
2. Phr. peruviana, n. (fig. 8).
Subcompressa, © cj' aptera, fulvescens (viridis?). Antennæ breves 8-9 articulatæ,
depressæ, articulo ultimo elongato. — Corpus tota longitudine tenuiter carinulatum.
Caput declive, rugulosum, facie in medio compressa, costa faciali sulcata, ad verticem
laminatim compressa, haud sulcata ; ejus carinæ rectæ, superne convergentes. Vertex
anterius fere rectangulus, acute marginatus. Oculi triangulares. Pagi supra-antennales
grandes, transverse quadrati, subgranulati. Ocelli inconspicui. Tempora nulla vel
minima, supera, ante oculorum angulum impressionem minutam formantia. —
Thorax in longitudinem irregulariter costulatus. Pronotum superne utrinque carinulam
intus arcuatam vel subangulatam præbens, hae carinulæ antice et postice æque
distantes. Dorsi latera insuper carinula longitudinali recta, frequenter obsoleta
instructa. Sulei transversi in dorso nulli. Lobi laterales verticales, suleum unicum
(intermedium) obferentes, et per illum divisi; superne carinulam arcuatam per suleum
intersectam præbentes; angulo postico late rotundato, margine infero obliquo, sinuato.
— Sternum nigro-varium. — Abdominis segmenta subtus basi nigra.— Femora postica
brevia, crassa, margine supero modice, infero valde lamellari-dilatato, hoc fortiter
arcuato. Tibiæ posticæ spinis 8 : 7. Arolia tarsorum sat magna. — Abdomen com-
pressum; sesmenta serie obsoleta praemarginali granulorum compréssorum gau-
dentia, margine plano. Segmentum dorsale ultimum valde angulatim excisum ;
lamina supra-anali basi sulcata, apice trigonali. — © Valvæ genitales subgraciles,
unguiculo subineurvo; Cj segmentum ventrale penultimum convexum, politum,
macula nigra; lamina infra-genitalis subtrigonalis, subcompressa, carinata. —
Long. © 20; G' 14; Fem. © 7,5, ct 6,5 mill. — Peru.
Variat : a. Abdomine rugulato; ejus seementa lateraliter nigra, fascia obliqua et
margine postico luteis. — 0. Luteo et nigro marmoratus; vertice faciis 2 vel maculis
nigris; pronoto antice inter Carinulas luteo, postice juxta illas utrinque fascia lutea;
femoribus post. superne et inferne nigro-fasciatis. — c. Corpore valde luteo et nigro
marmorato.
Cet insecte forme le passage du Phrynotettix rana au genre Pappus. Il offre les
formes des Pappus, mais la tête à face inclinée, à côte faciale étroite, à vertex très
angulaire en avant, ainsi que la présence des carinules au pronotum, doivent le faire
placer dans le genre Phrynotettie. — Chez les Pappus la face est verticale ; la côte
faciale est fortement dilatée entre les antennes; le vertex est obtus ; les rugosités du
corps sont chiffonnées et multiples ; enfin les tibias postérieurs sont armés d’épines plus
nombreuses, au nombre de 10 : 10.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 31
19. Genus Brunnerella, n.
Antennæ longissimæ, subgraciles, deplanatæ.
Caput validum, pachytyloïdes, verticale. Verticis scutellum planiuseulum, inter
oculos latum, antrorsum longe anguste parallele productum. Tempora grandia, foveo-
lata, subsupera. Ocelli validi. Oculi ovato-globosi, prominuli.
Pronotum minutum, breve, valde constrictum, tota longitudine elevato-lamellari
cristatum, crista per sulcum nullum incisa. Metazona superne plana, pentagona. Lob
laterales valde angusti, paralleli, verticales, angulis valde rotundatis.
Elytra dimidia parte proximali dense reticulata, vena intercalata subintermedia,
arcuala, apice venæ mediæ propinqua. — Alæ coloratæ, valde angustæ.
Pedes graciles. Femora post. elongata, margine supero integro. Tibiæ post. gra-
ciles. Arolia inter ungues tarsorum membranacea, modice grandia.
Ce genre se rattache d’une part aux Pyrgodera par l'élévation de la crête protho-
racique, d'autre part aux Œdaleus par la livrée zébrée du corps, et même par la livrée
des ailes, laquelle appartient au type des Scintharista qui font eux-mêmes partie du
groupe des Œdaleus. Les analogies dans la livrée constituent en effet un caractère
généalogique et indiquent une véritable parenté entre les types qui en sont marqués.
1. Br. mirabilis, n. (Fig. 1).
Fulvescens, pronoto et capite oblique nigro-, et luteo-zebratis. — Antennæ nigræ,
basi fulvæ, cj° quam caput et pronotum simul sumpta plus quam duplo longiores :
quam femora post. longiora, apice acute compresso. — Caput migro-punctulatum.
Vertex inter oculos transverse sulcatus, in longitudine, subtilissime subearinulatus ;
seutello cum costa faciali subcontinuo, punctulato, marginibus utrinque prominulis,
per tempora valde sinuatis. Tempora acute trigonalia, arcuata. Costa facialis planius-
cula, parallela, punctulata, supra ocellum subdilatata, a latere visa recta, ad verticem
retro-arcuata, ab illo per impressionem separata. Genie convexæ. Gcciput macula trigo-
nali nigra; cranium inter oculos fascia transversali nigra ornatum; os nigro-irroratum.
— Pronotum quam verlex parum longius, superne fascia decussata albida margineque
postico albido, crista elevatissima, a latere visa maxime arcuata, præsertim posterius
subundulata, nigro-fasciata. Ejus latera sulcis obliquis 2-3, nec non costa obliqua
granulata (vel irregulariter tuberculosa), antice granoso-wumida. Prozona tectiformiter
declivis, rugosa, in lateribus oblique costata. Metazona utringüe plana, velutino-
punctala, Castanea, processu subacutangulato, apice hebetato, marginibus latiuscule
32 ADDITAMENTA
luteis, pone humeros subsinuatis: canthi laterales valde obliqui, superne tenuiter cari-
nulati, intus albido-marginati. Lobi laterales nigro et luteo marmorati, infere impres-
sione notabili nigro-nitida, margine infero obliquo.
Elytra apice haud attenuata, lutea, nigro-bifasciata, dehinc macula media, nigra,
apice hyalino, venis hic illie nigro-spurcatis : dimidia parte distali membranacea, qua-
drato-reticulata ; area ulnaris indivisa, quam a. inlercalata posterior ter vel quater
latior ; furca ulnaris parallela, biseriata. Vena axillaris libera, brevis, ramosa.
Alæ disco basali purpureo vel roseo, fascia media nigra sat lata tranversa, poste-
rius arcualta marginem ineludente, ante angulum internum desinente, viltam hume-
ralem elongatam emittente; pars apicalis limpida lobis 2 apicalibus infuscatis (primo
macula, secundo margine, griseo). Campus humeralis aream axillarem sat superans,
sinu inter lobos apicales valde explicato: furca venæ mediæ latiuscula, per venam
spuriam divisa. — Femora posl. intus basi nigra et fascia nigra superne fasciis vel
maeulis nigris, extus linea longitudinali nigra. — Lamina supra-analis Gf acute tri-
gonalis. — çj° Long. 23; Pron. 5; El. 25; Fem. 15 mil. — Armenia; Ordubat.
(Coll. Brunn. 15014.)
20. Genus Humbella. Bol. — Sauss., Prodrom., p. 105; 18.
Les H. tenuicornis et flava se rencontrent dans l'Afrique méridionale, au Cap, au
Transvaal et le long de la côte occidentale de l'Afrique jusqu’au Sénégal. Les individus
du midi de l'Afrique sont marqués de couleurs vives. Chez la À. tenuicornis, la bande
noire des ailes n’est pas rétrécie en avant, et elle s'étend sur le bord postérieur; mais
dans les variétés pâles, elle se rétrécit dans toute son étendue : elle dégage alors le
bord postérieur, et dans ce cas elle offre, comme chez les Œlaleus à bande réduite, des
prolongements rayonnants qui partent de son bord externe, les rayons du champ radié
restant noirs et baveux.
Chez la A. flava, la partie apicale de l’élytre a ses nervures marquetées de petites
taches, et les deux lobes apicaux des ailes sont © un peu tachés de brun, 4 entière-
ment bruns.
Synopsis specierum.
«. Species nobis cognitæ.
b. Crista pronoti altior, areuatior; elytri vena intercalata incomplete explicata ; alarum furca
venæ mediæ parum dilatata, per venam spuriam © longe, &° brevius divisa ; area media
quam area ulnaris paulo angustior .............................. tenuicornis, Sch.
b,b. Crista pronoti minus alta, minus arcuata ; elytri vena intercalala distineta ; alarum furca
ven medie dilatata, scalari-venulosa, tantum apice per venam spuriam divisa; area media
angustissima ; area ulnaris dilatata. ................. Say do 2 Dobbetao soon
G0-MSPECIESNODISER NOTA eee ire ROSE pachytyloides, Bol.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 33
1. H. tenuicornis. Sch. Sauss., Prodrom., 106; 1.
Var. minor. Long. © 31, çj 22; El © 24, cf 21 mill. — Color in vivis vires-
cens. — (j Alkæ lobis 2 apicalibus infuscatis vel nigris. Lamina infragenitalis sat
producta, hebetato-acuminata. — Africa meridionalis; Promont. B. Sp.
Genus Scintharista, Sauss., Prodrom., p. 121; 21.
Voyez plus bas au genre Mroscrrrus, page 36, n° 95.
19
1
22. Genus Ghlæœbora, Sauss., Prodrom., p. 132:
P
Tempora trigonalia, basalia, sublateralia. Antennæ breviuseulæ,
Synopsis specierum.
a. Costa facialis ad verticem subangustata, Ale fascia arcuata fusca, marginem anticum attin-
Ge ho desétioobe ab EP vec Hot pb E TM 1. grossa, Sss. — 9%. bramina, Sss.
a,a. Costa facialis ad frontem latior, infere angustior. Alæ haud complete fasciatæ.
DA LE DASNNEE DAU ASIA TEE CPR RENE LOC AM LS: terasse (M:
b,b. Alæ postice fascia arcuata brevi fusea ............................ 4. Grandidieri, n.
1. Ch1. grossa, Sauss., Prodrom., 132; 1.
Costa facialis ad verticem subangustata. Verticis scutellam basi carinulatum.
Pronotu crista continua, per suleum typicum parum profunde intersecta. Elytra
densius reticulata; area ulnari quam area media valde latiore; vena intercalata arcualta
partim intermedia. Tibiæ post. extus spinis 10, quarum 5 radimentalibus, 5 majo-
ribus.
3. Chl. crassa, Walk. — OEdipoda crassa, Walk.! Cat. B. M. Derm.; Saltat. IV,
741, 74. (1870) OS.
Fulvescens, crassa. Capüt rotundatum. Scutellam verticis obsoletum, basi brevis-
sime carinatum, apice parum coarctatum, quam longius © latius, cf quam latius
longius. Costa facialis ad frontem quam infra ocellum latior. — Pronotum punctu-
TOME XXX. D)
34 ADDITAMENTA
latum, vix rugulosum; carina à latere subareuata, © ad suleum (ypicum subsinuata:
processus posticus apice rotundatus. — Elytra grisea, nigrescente-maculosa, coriacea,
dimidia parte distali membranacea, triente apicali quadrato-reticulata. — Alæ hyalinæ
disco basali purpureo, fascia fusca nulla. — Femora post. erassa, intus basi et annulo
præapicali nigro-cæœruleis, superne nigro-bifasciata, extus carinulis nigro-punelalis ;
margine supero ac infero in dimidia parte basali dilatato. — Var. Alarum discus
ruber obsolete fusco-cinctus. — Long. © 40, cf 25: Pron. © 9, cf 7,5: El.
© 33, o' 25: Fem. © 21,5, G° 15 mill. — India orientalis; Bengalia.
4. Chi. Grandidieri, n.
Fulvescens, obesa. — Antennæ breves, gracillimæ. — Caput maximum, rotun-
datum, facie punctulata. Vertex convexiusculus, seutello quam longiore © latiore, :
subdeclivi, anterius obtusangulatim inciso, planiusculo, rugulato, obsolete carinato,
marginibus lateralibus ad oculos subarcuatis, supra tempora subsinualis. Costa
facialis latissima, plana, punetata, ad verticem obtusangula, infra ocellum angustior.
Tempora foveolata, minuta vel longiora, plana, lateralia. — Pronotum rugulosum,
superne granulosum; cristato-carinatum. Prozona lateraliter nitida; metazona punc-
tata, processu rectangulo; ejus crisla quam illa prozonæ humilior: prozonæ crista
recla, retro elevatior, angulo rotundato; suleus intermedius et anticus in dorso retro-
undatus. Lobi laterales margine infero arcuato, anterius minute sinuato. — Elytra
Q abdominis longitudine, fusco-conspersa, tantum tertia parte basali dense reticulata ;
vena intercalata venæ mediæ parallela et ili propior, basi evanescens. (Vena media
ramosa ; v. ulnaris indivisa, arcuata.) Area ulnaris quam area media paulum latior,
apice urosse areolata. Vena axillaris ramosa, libera. — Alæ vitreæ, venis nigris,
remote reticulatæ. Campus radiatus intus fascia brevi arcuata fuscescente. — Femora
post. valida ; carina supera serrulata, infera quam in Cl. grossa minus dilatata, vix
perspieue serrulata. Tibiæ post. extus spinis 9 apice nigris. — © Long. 38: El. 27.
— Madagascar.
23. Genus Quiroguesia, Bol.
Quiroguesia, Bolivar, Annal. de Histor. Natur. XV, Madrid, 1886, 515.
Corpus læviuseulum. — Caput compresso-rotundalum. Verticis scutellum ovatum,
declive. Costa facialis plana, infere dilatata, ad verticem punetata, coaretata. Tempora
trigonalia, obsoleta, — Pronotum tecliformiter carinatum,
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 39
Elytra dimida parte proximali coriacea, dense irregulariter reticulata; dimidia
parte distali membranacea, transverse regulariter venulosa. Alæ coloratæ, fascia
arcuata et apice fuscis, illa vitlam humeralem nullam emittente. — Femora post.
baud serrulata. — Habitus generum OEdipodeæ, Conisticw, et fere Pycnodytie.
Ce genre pourrait presque être réuni au genre Chlæbora; l'élytre a toutefois sa
seconde moitié plus membraneuse.
2. Q. Brullei. Sauss. — Acrid. miniatum. Brullé, Iles Canar. Ins. 78, 34; pl V,
fig. 13, ©. — OEdipoda ? Brullei, Sauss., Prodrom, 153, 8. — Quiroquesia
miniata ‘. Bolivar, Ann. de Hist. Natural, XV, 1886, 516.
Grisea, fusco-punctata, subtus lactea. — Caput læviuseulum. Costa facialis ad
ocellum subdilatata, ad frontem punctata, ad verticem subcoaretata. Verticis scutellum
elongatum, subfoveolatum, apice truncatum, apertum. Tempora trigonalia, baud
explicata. — Pronotum breviusculum, punetulatum : humiliter eristatum : erista sub-
areuala, per suleum typicum parum incisa; processu postico Q rectangulo, apice
rotundato, cÿ acutiore. Lobi laterales parallel, altiores quam longiores, postice
rotundati. — Elytra fusco-punctata et bifasciata, dimidia parte basali dense reticulata,
dimidia parte apicali membranacea, transverse venulosa, maculosa; vena intercalata
areuala, apice cum v. media confluens, basi evanestens; area furcæ ulnaris subpa-
rallela, hbaud coriacea, biseriata; vena axillaris variabilis. — Alæ disco basali pur-
pureo, fascia media angusta transversa fusca limbum posticum ineludente, dehinc
limpidæ, lobis 2 apicalibus fascia transversa fusca vel maeulis 2 apicalibus fuscis,
margine apicali lobi antici anguste hyalino. — Femora postica cristulata; crista
supera integra; latere interno nigro-cœruleo, margine supero et annulo ante apicem
luteis. Tibiæ post. sanguineæ. — Long. © 30-32: Cf 23: Pron. © 6,5, G' 4,8:
El. © 30, 2%: Fem. © 16, c' 12,5 mill. — Insulæ hespericæ. (Mus. Pari-
siense.) — Hispania merid. (Bolivar).
Var. BLANCHARDIANA, n. — Validior, fulvo-grisea, fusco-punctata, subtus canes-
cens. Pronotum acute carinatum, obtuse tectiforme, haud cristulatum; lobis latera-
1 M. I. Bolivar, en formant un genre spécial pour cette espèce, est revenu au nom spécifique
miniatus qui avait été attribué à cette dernière par Brullé ensuite d’une erreur. Bien qu’il n’y ait
plus de confusion possible avec l'Œdipoda miniata de Pallas, du moment où l’espèce est sortie
du genre Œdipoda, nous conservons le nom Brullei que nous avions donné à cet insecte, car la
règle veut que, lorsqu'une espèce nouvelle à été confondue avec une espèce connue, on donne à
l'insecte le nom de l’auteur. Cette règle a le grand avantage, non seulement d'éviter toute nouvelle
confusion, mais encore d'attirer l'attention sur la confusion qui avait été faite.
36 ADDITAMENTA
libus late rotundatis. — Elytrorum dimidia pars apicalis subhyalina, fusco-conspersa,
ad basin densiuseule irregulariter reticulata. — Alarum diseus basalis citrinus, late-
rilius, vel miniatus, — Tibiæ posticæ frequenter basi annulo flavo. — © Long. 43;
Pron. 7-8; El. 41 : Fem. 23 mill.
India orientalis ; Bombay (Mus. Paris.) — Arabia, Aden (Mus. Britannicum).
Cette variété est remarquable par sa grande taille; le pronotum est moins fortement
caréné que chez le type. Néanmoins j’oserais à peine y voir une espèce distincte.
Espèce ayant les formes de la Dissosteira sauciu, St. (Sauss., Prodrom., p. 141),
mais s’en distinguant par la livrée de ses ailes, et par ses élytres qui ne sont pas coriacés
au delà du milieu ni dans l'aire de la fourche ulnaire.
M. I. Bolivar signale cette espèce comme ayant été rencontrée à Séville; ce serait
donc encore une de ces espèces atlantiques qui sont communes aux îles d'Afrique, au
Maroc et à l'Espagne. Mais le Q. Brullei offre un fait de distribution géographique
bien plus remarquable encore et tout analogue à celui que présente le Sphingonotus
Savignyi. Chacune de ces deux espèces se partage en deux colonies, lune formée par
une variété de grande taille répandue des Indes jusqu’à la mer Rouge; l’autre formée
par une variété de petite taille occupant la région atlantique de Gibraltar au Cap
Vert et aux îles Canaries (Comp. ci-dessus page 8, $ 8). Dans la var. orientale du
Q. Brullei les ailes ont une tendance à passer du rouge au jaune. Dans la variété
occidentale elles paraissent être constamment rouges.
24. Genus Pternoscirta, Sauss., Prodrom., p. 127; 24.
P. saturata, Walk. — Acridium saturatum, Walk. ! Cat. B. M. Dermapt., Saltat.
IV, 740, 72. — Id. Acrid. cinetifemur, Ann. of Nat. Hist., 3m sér., IV, 293.
P. Humbertianæ affinissima. — Caput læviusculum, fusco-marmoratum, carinulis
juxtaocularibus in basi scutelli exsertis. Alæ disco basali carmineo rotundato, de
reliquo infuscatæ venis fuseis; campus posterior fascia fusca lala transversali, in mar-
gine postico haud producta. — Long. © 31, G° 22; Pron. © 6, G' 5; EL. © 98,
22,5; Fem. © 16, G° 13 mil. — Ceylon. (Mus. Britannicum).
25. Genus Microscirtus, 1.
J'ai été obligé d'établir ce genre aux dépens du genre Scintharista qu'il décaracté-
risait d’une manière fâcheuse. Il comprend les M. Wagneri, Ev. et venustu, Fieb.
(Sauss., Prodrom., p. 121, 122; 3, 2.)
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM 37
26. Genus Gosmorhyssa, Si. — Sauss., Prodrom., 123; 22.
Synopsis specierum.
a. Pronotum regulariter costatum, carinulis pereurrentibus, minus acutis.
1. fasciata, Th. — 2. suleata, Th.
a,a. Pronotum rugose cristatum, earinulis undulatis, aeutis ; lobis lateralibus angulo postico
TAPIS ONU Ne RE re cine es manne ra hele à au Ve dla ele ge tele s0te J. coslata.
5. €. costata, n.
C. fasciatæ, Th. paulo minor, nigrescens. — Caput fulvescens, infere ac superne
nigrum. Costa facialis latiuscula, sulcata, punctata, marginibus nigro-fasciatis. Scu-
tellum verticis piriforme, rugosum, impressum, haud carinatum, marginibus etsi retro
cariniformibus. Cranium granoso-, et costato-rugosum, carinatum, pone oculos nigro
3-villatum. — Pronotum nigrescens, rugosum; cristula a latere fere recta; dorso
irregulariter costato, costulis undulatis, quam in C. fasciata elevatioribus, magis lamel-
laribus, præcipue in prozona incompletis. — Alæ ut in C. fasciata pictæ, disco basali
miniato sed vitta nigra marginem posticeum ineludente, intus tamen angustata ac
abbreviata, retro extus dilatata ad marginem exteriorem extensa ; campi antici et areæ
axillaris tertia parte apicali limpida, venis valde nigro-inquinatis, margine costali
nigro. — © Long. 29; El. 22 mill.
Africa meridionalis ; Promot. B. Spei.
Chez cette espèce les ailes sont plus richement colorées que chez la ©. Jasciata : le
disque rouge s'étend jusqu'au milieu de leur longueur, et aussi sur le bord postérieur-
interne; la bordure noire s’élargit en arrière et couvre toute la partie du champ radié
qui dépasse le disque rouge. Il est probable que chez les mâles toute la moitié externe
de l’aile est noire avec une grande tache transparente avant l’extrémité.
27. Genus Œdaleus, Fieb. — Sauss., Prodrom., p. 108 ; 19.
Subgenus GASTRIMARGUS, Sauss., Prodrom., p. 109, 110.
Le tableau de la page 109 peut se compléter comme suit pour la classification des
nouvelles espèces :
38 ADDITAMENTA
be. Vertex compresso-globosus, haud distincte seutellatus, anterius rotundatus, eum fronte
complete continuus, utrinque plus minus marginatus.
d. Elytrorum area furcæ ulnaris basi dilatata. Ale basi flavæ, faseia media nigra. Pronotum
posterius aculangulum.
e. Major, pronoto elongato. Ale disco basali flavo, fascia areuata nigra.
… werlicalis, Sss. (Prodrom. p. 109; 1.)
e,e. Minor, pronoto breviore. Ale dimidia parte basali et margine postico flavæ, fascia
INCOMPIÉAIUSCI Re rer eee ne ET PCR 1. crassicollis, Blanch
d,d. Elytrorum area furcæ ulnaris basi vix dilatata. Ale limpidæ. Pronotum rectangulum.
2. vilripennis, n.
e,e. Vertex scutellatus, etc.
1. Œ. crassicollis, Blanch.
Crassiuseulus, caput compressum, fastigio a latere areum minus obtusum efficiente
quam in OË. marmorato. Vertex anterius convexus, haud planatus, seutello nullo vel
obsoletissime marginato. Costa facialis superne punetulata et subcoaretata. — Pro-
notum modice elongatum, superne fusco-bivittatum, nonnunquam pallide-decussatum,
posterius acutangulum. — Elytra param elongata, pallide fasciata, macula fusca
arcum stigmaticum tegente; vena intercalata venæ mediæ paulo propior ; area furcæ
ulnaris obliqua, per venam divisa, basi dilatata, (illæ OE. verticalis conformi). —
Alæ disco basali toto et margine postico citrinis, apice infuscato ; fascia media areuata
transversa fusca ad marginem posticum perducta, sel in margine postico haud
extensa. — Femora post. infere fascia brevi fusca, intus basi fusca. — © Long. 27;
El. 25 mill. — Africa merid.; Promont. B. Sp.
La forme de la tête se rapproche beaucoup de celle qui caractérise P @. verticalis,
mais la taille est de moitié moins grande que chez ce dernier, et le pronotum a son
processus moins prolongé. — Si la bande brune de l'aile se continuait sur la partie
postérieure, elle en couvrirait le bord en entier, c’est-à-dire qu’elle ne serait pas intra-
marginale,
2. Œ. vitripennis,. D.
Fulvescens, compressus, capite pronotoque fasciis nigris zebratis ornatis. Vertex
convexus, sculello obsoleto, antice aperto, cum costa frontali complete continuo,
utrinque obsolete marginato, medio obsolete carinulato, antice punctato. Costa fron-
talis punctulata, parallela. — Pronotum modice elongatum, crista recta, vel paulum
arcuala, margine postico rectangulo, — Elytra parum elongata, haud fasciata, dimidia
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 39
parte basali fusco-marmorata; dimidia parte apicali vitrea, maculis griseis consperso.
Vena intercalata venæ mediæ paulo propior. Area farcæ ulnaris per venam divisa,
basi baud insigniter dilatata. — Alæ limpidæ, venis fuscis vel badiis, ima basi et
margine interno subsulfurescentibus. — Variat elytris subfasciatis. — © Long. 49;
El. 39 mil. — Africa meridionalis ; Promont. B. Sp.
3. Œ. marmoratus, Th. — Sauss., Prodrom., p. 112; 2. — Gryllus pictus,
Leach, Zoolog. Miscell. 1, PI 25, fig. 5 cf (Australia). — Locusta flava.
Duncan, Natural. library. 1, Introd. to Entom., 258; PL 16, fig. 2 (Africa
merid.). — Pachytylus determinatus, Walk.! Catal. B. M. Derm., Saltat. V, 72.
Var. grandis. — Pronoti crista valde elevata et arcuata. Elytra dimidia parte basali
haud fasciala, sed fusco-irrorata. — Sina (Kiang-si).
Var. minor. — Pronoti processus rectangulus, apice rotundatus. Alarum fascia
fusea postice evanescens. — Q Long. 37; EI. 32. — Mongolia.
Var. sundaicus, Sauss., L €, 113. — Fusca-, et luteo-zebratus. Alarum fascia
fusea lala, marginem posticum vix hberans. — Congo.
Var. africana. — Alarum fascia nigra lata, obseura, apice © nigro-punctato,
cf fascia marginis fusca vel apice campi antici latiuscule fusco, margine lobi axillaris
fusco-limbata. — Africa merid.
4. Œ. acutangulus, SL — Sauss., Prodrom., p. 114; 3. — © Grandis, alæ
sublimpidæ disco basali flavicante, de reliquo fusco-nebulosæ reticulatione fusca,
posterius obseuriores, costa anteriore ultra medium fusca: venæ axillaris etradiata
prima, (vel 12-%) nigræ, sed haud incrassatæ (©). — Africa occidentalis
(Guinea: Assim).
5. Œ. subfasciatus, De H! — Sauss., Prodrom., p. 115; 6.
OE. marmorato fere conformis at minor. Caput et thorax fusco-marmorata vel
zebrata. Seutellum verticis obsoletum, tantum lateraliter marginatum, apice apertum.
Costa facialis parallela ad frontem sublätior. — Pronotum parum elongatum; ejus
crista mediocris, subrecta, granulata, per sulcum lypicum haud vel obsolete inter-
secta; costæ obliquæ laterum distinete explicatæ; metazona acutangula. — Elytra ut
in specie laudata reticulata, fusca, luteo 3-fasciata. — Alæ disco basali dilute cœru-
lescente, de reliquo nebulosæ, venis fuscis, margine postico obscuriore. — Femora
40 ADDITAMENTA
post. intus et supra fusco 3-fasciata, infere intus rubra. Tibiæ post. sanguineæ, —
Long. © 34, 24; Pron. © 8, G' 7; El © 31, Gj 25; Fem. © 19, 14,5.
— Insulæ Pelew et Samoa. (Le type au musée de Leyden.)
Obs. La forme du pronotum rentre bien dans le type des Gastrimarqus. Dans la
figure donnée par De Haan cette pièce est représentée trop courte. J'ai vu le type de
De Haan au musée de Leyde.
Subgenus OEbALEUS, Sauss., Prodrom., p. 110, 115.
Le tableau de la page 110 du Prodromus se complètera comme suit :
b,b. Minores, graciliores, ete.
c. Pronoti metazona quam prozona brevior vel haud longior, margine postico transverse
arcuato vel ohtusissime angulato.
d. Pronotum eristulatum, metazona utrinque ad cristulam (ut consuete) sulco longitudinali
instructa, sulcis binis posterius convergentibus................... Senegalensis, Kr.
d,d. Pronotum carinatum; carina in metazona utrinque sulco nullo...... Mlokozievetsi, Bol.
e,c. Pronoti metazona quam prozona longior, rectangula.. ................... abruptus, SE.
G. Œ. nigro-fasciatus, De G. — Sauss., Prodrom., p. 116; 8.
Œdipoda virgula, Suellen Van Vollenhoven ! Recherch. sur la faune de Madag. et
ses dépendances d’après les documents de P.-L. Pollen, et D.-C. Van Dam. 5" part.
SD AE np NERO
Cette espèce varie à l’infini et l’on est toujours tenté d’y tailler des espèces nouvelles
lorsqu'on en reçoit d’une région nouvelle, mais en comparant de nombreux individus
on voit que toutes les variétés de forme et de livrée se relient les unes aux autres par
des passages insensibles.
Varietates in formis :
a. Crassus, elytris latioribus. — Æuropa merid.; Oriens ; Cuucasus ; Africa tota.
b. Gracilis, compressus, elytris longis, angustis. — Africa merid.; Rossia meridio-
nalis.
c. Pronotum posterius rectangulum (wirgulu, Snel.) — Ubique in terraris.
d. Pronotum posterius obtusangulum. — 7bid.
Varietates in pictura alarum.
A. Vitta arcuata nigra completa, tantum per venam dividentem interrupta vel subin-
terrupta, marginem posticum :
a. includente. — Ztalia; Vallis.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. val
b. anguste liberante. — Ubique in terris.
e. late liberante: angusta. Rossia merid. ; Africa merid.
B. Vitta arcuata nigra :
d. plus minus late interrupta. — A fr. merid.; Cuucasus.
e. intus abbreviata. — ÆRossia meridionalis.
J. angusta, obsoleta. — Senegalis ; Afr. meridionalis.
©. Minor, pronoto brevi, postice obtusangulo, angulo rotundato, superne vittis 2 nigris
(ut in marmorato) cum vel absque cruce albida tenui. — Afr. merid.
Var. caffer. — Minor, velutino-læviuseulus. Vertex haud carinulatus: ejus seutellum
planulum, apice latiuscule truncatum: costa facialis subparallela, ad frontem plana,
punctata, haud coarctata, ad verticem haud vel parum coarctata, infra antennas
sulcata. — Pronotum breviusculum, processu quoque acutangulo vel rectangnlo,
melazona quam prozona haud breviore. — Elytra breviuscula, plus mious angusta,
fusco S-fasciata, luteo-bivittata. Alæ disco basali sulfurescente, fascia arcuata nigra
angusta vel angustissima, ad venam dividentem latiuscule interrupta, marginem pos-
ücum nunc ineludente, nunc liberante, apice fusco-inquinato. — c° alæ semper,
elytra nonnunquam apice fusco. — © Long. 27, G 18: EL. © 22; G' 18 mil. —
Africa meridionalis ; Pron. B. Sp.
Les élytres offrent une 3"° bande brune distincte qui prend souvent la forme d'une
tache oblongue: l'extrémité de l'organe est réticulé de noir.
Var. citrinus. — Caput superne et pronotum, saltem in crista obsolete verrucosa ;
verticis scutellum eodemmodo rugulosum, posterius carinulatum. Costa facialis paral-
lela, ad verticem biimpressa, haud angulata. Pronoti prozona posterius latiuscula
vittis 2 obliquis luteis. Alarum discus basalis laele citrinus, vitta nigra completa
marginem posticum includente; pars apicalis hyalina, venis nigris, apice © imma-
culato, j° nigro-maculato. Femora post. breviora, crassiora, apice minus longe ora-
cilia. Statura modice grandis. — Long. © 32, 519: EI. © 30, 21: Fem. © 17,5,
g' 14 mill. — Promontorium Bonæ Spei. — Anne species ?
Variété frappante par ses ailes à disque très coloré et non d’un jaune transparent
comme chez l'espèce en général. Ressemble beaucoup aux petites variétés sudafricaines
surtout à celle qui commence à prendre une croix blanche au pronotum. L'écusson
facial est plat, fortement bordé, en sorte que le vertex n’est pas convexe et bombé pour
se continuer avec la côte faciale. Le pronotum est court.
Var. australis. — Minor, crassiusculus. Pronoti metazona prozonæ æquilonga,
posterius rectangula. Elytra albo-fasciata. Alarum fascia areuata nigra anterius inter-
rupla, posterius marginem liberans; apex © cf infuscatus, cf fuseus. — Long.
TOME XXX. 6
42 ADDITAMENTA
© 24, 21: EL © 24, 17,5 mill. — Nov. Holland. — Transit ad UE. sene-
galensem at pronoli metazona nec abbreviata, nec rotundata.
7. Œ. infernalis, Sauss., Prodrom., p. 116: 9.
Var, — a. Elytra fasciata vel maculis angulatis obsita. Alarum fascia fusca mar-
ginem posticum ineludens. Long. © 33, cf 25: EL © 27,5, jf 24 mill. (Mon-
solia). — b. Alarum fascia fusca angusla vel in maculas soluta, obsoleta (Peking).
— c. Alarum fascia fusca anterius et posterius evanescens (Mongolia). — Species
valde variabilis. Capitis fasigio quam in O. nigrofasciato a latere magis angulato:; pro-
noti lobi laterales angulo postico rectangulo-rotundato vel valde angulato. — Anne
var. OE. nigrofasciati?
Le crâne n’est pas caréné; l’écusson du vertex est plat, bordé d’arêtes fines ou non
bordé. La côte faciale est parallèle dans sa moitié supérieure, tantôt tout entière lisse
et convexe, tantôt faiblement cannelée depuis les antennes. Le pronotum est un peu
allongé en avant des ailes, néanmoins la métazone est notablement plus longue que la
plate en dessus; les deux sillons qui d'ordinaire vont converger à l'extrémité du pro-
cessus sont ici faibles et peu prononcés. Les lobes latéraux ont leur angle postérieur
moins largement arrondi que chez | Œ. nigro-fasciatus, souvent coupé à angle droit
arrondi, avec la moitié postérieure du bord inférieur horizontale, non oblique.
S. Œ. senegalensis, Kr. — Sauss., Prodr., p. 117; 10. — Kr. !. c. PL K fig. 9.
Cette espèce est moins variable que lŒ. nigrofasciatus, néanmoins les limites entre
les deux espèces seront parfois difhiciles à trouver. Elle varie comme suit :
a. Pronoti margine post. transverse arcuato; elytris elongatis (Senegalis); — elytris
brevibus (Australia).
b. Major. Pronotum posterius obtusangulum. Elytra pallide bi-, vel trifasciata, furea
ulnari angusta, basi dilatata, biseriata vel remote-reticulata. Alarum fascia nigra lata,
interrupta, posterius marginem anguste liberans, anterius in Campo anteriore et in
area axillari antica nulla; margine costali nigro. Long. © 33, cf 25; EL. © 27,5;
cf 23 mill. (Senegalis). -
apice nigro ; alarum fascia interrupta (Nov. Holl.).
9. Œ. Mlokozievetzi. Boliv., Bullet. Entomol. de Belgique, 1884, t. XX VIII, p. cv.
OË. senegalensi affinissimus, prasinus, fusco-marmoratus. — Costa facialis parallel,
ad verticem vix coaretata; verticis scutellum propter hoc magis truncatum. — Pro-
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 43
notum breve; metazona quam prozona © breviore, cj' æquilonga, margine posteriore
Q transverse arcuato, cÿ° subangulato vel obtusangulo. Crista dorsi humilis, linearis,
haud compressa, obluse tectiformis, pronotum ergo potius carinatum quam cristu-
latum et sulei obliqui posterius ad ejus apicem convergentes propter hoc null. —
Elytra angusla, anle venam ulnarem valde fusco 2-, vel 3-fasciata, albido bifascialta,
dehine obsolete maculosa. — Alæ disco basali sulfureo, fascia areuata fusca sat lata,
ad angulom inlernum producta, marginem posticum liberante, ad venam dividentem
interrupta. Femora post. fasciata. — Long. © 27: G' 21; Pron. © 5, cf 4,7;
El. © 27, çj 21 mill. — Caucasus; Tillis.
Cette espèce m'a été envoyée par M. TI. Bolivar: elle a la même livrée, du reste très
variable, que l'Œ. nigrofasciatus, dont elle diffère par la forme du pronotum qui lui
assigne sa place à côté de l'Œ. Senegalensis. Elle se reconnaît à sa carêne prothora-
cique peu élevée et dépourvue à sa partie postérieure des deux sillons en gouttières qui
bordent cette carêne chez les autres espèces. Ce dernier caractère la distingue de toutes
les autres espèces du genre, qui toutes possèdent ces deux sillons.
28. Genus Pachytylus, Fieb. — Sauss., Prodrom., p. 118 ; 20.
1. P. capensis. Sauss., Prodrom., 118, 119; 4.
Variat : © Costa faciali ad ocellum vix dilatata, vix punctata; pronoto parum
constricto, nec granoso, nec nigro-vario; elytris variabiliter reticulatis, areu stigmatico
explicato; area medio-discoidali basi uniseriatim areolata: area intercalata anteriore
quadrato-areolata, posteriore apice haud mulliseriata. — Vena media ante ejus fuream
semper a vena discoidali valde divergens. — Transvaal.
cf Fuscescens vel cinerascens. Scutellum verticis valde carinatum. Alæ vitreæ sub-
tilissime cœrulescentes. Lamina supraanalis ovala, granulata, margine apicali obtus-
angulo ac utrinque leviter incisa.
Obs. Le bord postérieur de la plaque suranale & étant faiblement échancré de chaque
côté, il en résulte que ses angles postérieurs paraissent un peu saillants. C’est là peut-
être ce que Stäl a voulu exprimer dans sa description du P. sulcicollis ? Il est donc
possible que le P. capensis se confonde avec l'espèce de Stäl.
7. P. cinerascens, Fabr. — Sauss., Prodrom., p. 149, 120; 7. — P. brasi-
liensis, Walker ! Cat. B. M., Derm., Saltat: IV, 724, #. — OE. cinerascens,
Hutton, Catal. of the New Zel. Diptera, Orthopt., Hymen., 1881, p. 93. —
Gryllus danieus, Linn. S. N. Ed. XII, 1767, 702, 57: — Stein, Deutsch. Ento-
mol. Zeitung, 1878, 235.
44 ADDITAMENTA
29. Genus Dittopternis, Sauss,, Prodrom., p. 125: 23.
Les miroirs opaques des élytres ne sont ni aussi noirs ni aussi brillants que chez les
Heteropternis ; ils sont de couleur brune et, chez certaines espèces, ils paraissent
devenir obsolètes’. La côte frontale est cannelée. Les ailes n’offrent pas toujours des
parties enfumées.
Ce genre renferme des éléments divergents qui nous obligent de le modifier dans une
certaine mesure.
D'une part l'espèce australienne qui vient s’y ajouter le décaracterise quelque peu,
d'autre part l’exelusion de la D. Couloniana qui trouve mieux sa place dans le genre
Heteropternis le rend mieux défini.
Synopsis speciertum.
a. Autennæ capite pronotoque longiores. Pronoti carina cristulata; lobi laterales subretropro-
dueti. Elytra in area discoidali plagiis micantibus notata ; vena intercalata intermedia ; vena
ulnari triramosa ; area uinari et prima furca ulnari irregulariter dense reticulatis. Ale Q
fascia nehulosa semilunari campi postici; & margine toto radiatim infuscato. Arolia larsorum
membranacea.
b. Lobi laterales pronoli angulo antico valde exciso, margine infero propter hoc obtusangulo.
1. Ceylonica, Sss. — 2, venusta, W.
b.b. Lobi laterales pronoti margine infero obliquo, subareuato, anterius subsinuato.Z. zebrata. Sss.
a,a. Antennæ eapile et pronoto Q vix æquilongæ. Pronoti carina tenuis; lobi laterales postice
rectanguli. Elytra speculis obsoletis; vena intercalata ven mediæ quam venæ ulnari paulo
propiore; vena ulnari biramosa; area ulnari et furca ulnari membranaceis. Alæ haud
spurcalæ. Arolia tarsorum minima, compressa. ........................ .). cruciala, n.
2. D. venusta, Walk, — OEdipoda venusta, Walk.! Cat. B. M. Derm.; Salt. IV,
740, 73.
Falvescens; alis diaphanis, disco basali splendide flavo, parte apicali fusco-reticulata ;
campi radiati fascia semilunari fusca. — (° alarum pars apicalis infuscata. —
(Hindostana).
Var. Granulata; alarum discus basalis aurantio-flavicans; fascia campi postici
nebulosa. — Africa merid. (Mus.-Brit)
? Chez les individus ayant séjourné dans la liqueur ils sont généralement détruits.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 45
5. D. cruciata. n.
Fulvo-ochracea, bruneo-umbrata.
Antennæ graciles. — Caput læviusculum, facie perpendiculari. Scutellum verticis
piriforme, subfoveolatum, apice produeto, truncato, marginibus sinuatis. Tempora tri-
gonalia, apicem rostri haud attingentia. Costa facialis sulcata, ad verticem et infra
ocellum constricta, inferius parum dilatata ac planula. Oculi subrotundati, modice
prominuli. Cranium læviuseulum, seriatim nigro-puuetatum, linea media pallida. —
Pronotum læviuseulum alutaceum, superne fascia pallida decussala nigro-marginata.
Carina dorsalis tennis, linearis, per suleum unicum leviter intersecta. Prozona quam
melazona valde brevior, fornicata, margine anteriore obtusangulato:; in lateribus
superius inter sulcum posticum et intermedium impressione nilidula. Metazona pen-
tagonalis, planiuseula, canthis lateralibus nullis, processu acute-rectangulo. Lobi
laterales in medio el in margine postico nigro-maculali; augulo postico rectangule vel
obtusangulo, margine infero in medio oblusangulato. — Elytra longuiscula, angusta,
submembranacea, remote reticulata, corporis colore, fusco-multimaculosa ac punctata,
apice pallucente, badio-venosa et punetata. Vena intercalata sat sublilis ; areæ inter-
calatæ remote transverse venosæ; anlica quam postica paulo angustior. Area ulnaris
per venam spuriam divisa; vena axillaris baud typice confluens, abbreviata. — Alæ
subhyalinæ, venis partim nigris, basi flavicantes, apice fusco-reticulato. — Femora
postica modice crassa, superne, extus et intus fusco 2 vel 3-fasciata. — Tibiæ
posticæ (cœruleæ?), spinis apice nigris, extus 10. Arolia inter ungues tarsorum
minuta, compressa. — Pectus latum. Lobi mesosterni transversi, margine postico
oblique arcuato. Lobi metasterni invicem sat remoti.
© Long. 20,5; Pron. 4,1; El. 19; Fem. 14,5 mill.
Australia meridionalis ; Gawlertown.
Cette espèce cadre imparfaitement avec le genre Æeteropternis, car la côte frontale
n'oftre pas de fossette, mais elle est plane ou légèrement cannelée. Nous avons cepen-
dant cru devoir éviter de former un genre nouveau pour la recevoir.
30. Genus Hepteropternis, Stäl. — Sauss., Prodrom., p. 129; 25.
Synopsis specierum.
a. Elytra angusta, magna parte obscura, maculis pallidis irrorata. Area intercalata antica venulis
crassioribus dense obsita ; hae venulæ in parte apicali areæ, oblique.
b. Area intercalata antica quam postica valde latior, frequenter duplo latior, venulis areuatis
46 ADDITAMENTA
inpleta. Costa facialis convexiuseula, polita, haud marginata, inferius lata, evanescens, ad
superum convergens, ad ocellum minute impressa. Calcaria interna libiarum posticarum
valde inæqualia ; omnia apice ineurvo. Elytra longiuscula. Alæ margine externo nebuloso.
Corpus gracilius.
. Lobi laterales pronoti margine postico sinuato, angulo postico propter hoc subretropro-
ducto, acuto. Verticis sentellum apice trancatum. Lamina infragenitalis 4 haud vel
RTE PEN AE ES ARMAUE nn 116 Ds atios 1. pyrrhoscelis. St.
e,e. Lobi laterales pronoti margine postico recto, angulo postico recto, rotundato, haud
retroproducto, margine infero arcuato. Verticis seutellum cordiforme, apice obsolete
tuncatum, potius rotundato-angulatum. Elytra hyalino-maculosa (area ulnari ac campo
anali pallescentibus vel falvidis.) Lamina infragenitalis 4 longe acute producta.
2, obscurella, BI.
b,b. Area intercalata antica quam postica haud vel vix latior. Costa lacialis ad ocellum suicata.
Corpus modice gracile.
e. Area intercalata anterior venulis arcualis crassioribus impleta. Lobi laterales pronoti late
rotundati. Costa facialis ad superum convergens, infere evanida, transverse convexa.
Lamina infragenitalis medio producta. Calcaria interna tibiarum posticarum valde
inequalia ; omnia apice valde incurvo. Alæ margine nebuloso........... 2. hyalina, n.
e,c. Area intercalata anterior venulis crassis haud arcuatis impleta. Lobi laterales pronoti
postice obtusanguli, angulo hebetato, margine infero antice valde sinnato. Costa facialis
latiuscula, planula, ad antennas dilatatiuscula, infra ocellum parallela, ad verticem
coarclata, attamen latiuscula; seutellum verticis propter hoc latius truncatum. Calcaria
interna tibiarum posticarum modice infqualia; externa et supero-internum normale
arcuata Elvira breviona Alæ dinidiaig 3. Couloniana, n.
aa. Elytra latiora, fulvescentia, fusco-punetato-fasciata, Area intercalata antica quam postica
haud latior, venulis transversis haud incrassatis plus minus irregularibus dense obsita. Costa
facialis breviter suleata infere minus lata. Calcaria interna tibiarum posticarnm valde inæqualia.
5. pudica, Serv.
C.
1. H. pyrrhoscelis., St. — Sauss., Prodrom., p. 130; 1.
Gracilis; pronotum superne vitta longitudinali fulva, vel haud tæniatum, fusco-
marmoratum. Elytra fera tota fusca, muculis et fasciis pellucidis minoribus ac
angustis tessellata. Alæ basi flavicantes, de reliquo hyalinæ, fusco-reticulatæ, limbo
externo nebuloso; area media areæ ulnari æquilata. — çÿ° Lamina infragenitalis ab
infero visa subconica, apice hebetato. — Area sundaica; Sumatra; Malacca; Java.
— Sina.
Var. a. sinensis. — Fusco-velutino valde irrorata. — Antennæ dimidia parte
apicali nigræ. — Caput utrinque fascia obliqua lutea. — Pronotum superne fusco-
nigrum fascia decussata pallida, vitta lutea media nulla. — Elytra basi nigra, apice
fusca, parum pallide irrorata, sed margine antico maculis 2 decoloribus magnis præ-
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 47
dito; vena intercalata rec{a; area intercalata anterior apice haud coarelata, venulis
parallelis, prominulis, ullimis etsi obliquis; v. ulnaris parum arcuata; furea ulnaris
latior, venulis fortibus biseriatim reticulata. — Alæ apice et margine exteriore ©
fuseescente, Cf infuscatæ fusco-reticulatæ, basi rosescentes vel dilute lateriiæ. —
Long. © 98, cf 22; EL © 27, cÿ! 23. — Sina septentrionalis ; Kiang-Si. —
(Anne Species?)
Var. b. Crassior, elytris paulo latioribus. Long. elytr. 25; Fem. 14 mill. — Sina.
Chez cette espèce l'aire intercalée antérieure de l’élytre à son extrémité rétrécie, et
les dernières vénules transverses deviennent droites et espacées ; cependant on observe
des exceptions surtout chez les mâles, l'aire restant également large jusqu'au bout avec
des venules grosses et obliques.
De Haan cite cette espèce comme se rencontrant au Cap de B. Esp. et Stäl à Sierra
Leone. Il y a probablement confusion avec l'A. hyalina, qui est une espèce africaine.
2. H. obseurella, Blanch. — Sauss., Prodrom., p. 130: 2.
Elytra minute et anguste pellucente-tessellata, margine suturali plus minus late
pallido. Prouoti diseus fuscus, vita dorsali rufescente, haud pallide decussatus. — Alæ
hyalinæ, basi flavicante, apice et limbo externo Cf infuscalis, © limbo vix nebuloso:
area media areae ulnari æquilata. — Australia; Nov. Guinea; Borneo; Geram;
Ambona.
Espèce très distincte par la forme allongée et aiguë de la plaque sous-génitale du
mâle. Les lobes latéraux du pronotum sont moins arrondis en arrière que chez la
H. hyalina ; is sont parfois presque taillés à angle droit. Aux élytres l'aire intercalée
antérieure n’est pas rétrécie à l'extrémité et ses vénules sont jusqu'au bout obliques et
rapprochées, mais ensuite, après l'extrémité de la v. intercalée, elles deviennent plus
ou moins perpendiculaires, très espacées et forment 4-5 grandes cellules comme du reste
souvent chez les espèces suivantes.
3. H. hyalina. 1.
H. pyrrhoscelidi simillima at crassior, ochraceo-fulvida, vel rufescens, fusco-mar-
morata, punctata et tessellata; subtus pallidior. — Antennæ annulatæ, Palpi lutei, —
Costa frontalis ovato-foveolata. Scutellum verticis planum, © æque longum ac latum,
apice truncatum vel rotundatum. — Pronoti processus acutangulus, angulo rotan-
dato; lobi laterales angulo post. late rotundato, margine inferiore areuato. — Elytra
© quam corpus totum cum femoribus posticis paulo breviora, dimidia parte apicali
pellucente, subhyalina, fusco-reticulata et punctata; dimidia parte basali fulvida, fusco-
48 ADDITAMENTA
marmorata, basi fusca; maculis 2 areæ mediæ nigro-nitidis, tertiaque obsoleta, nec
non macula pallida majuseula ultra medium elytrum; campus analis totus fuseus. —
Alæ limpidæ, subtiliter fusco-venosæ, ima basi flavicante; area ulnari quam area
media latiore. — Femora post. extus nigro-punctata, intus superne irrorata. Tibiæ
post. sanguineæ, calcaribus valde pilosis, interno-infero longissimo. — G° Lamina
infragenitalis illæ A. pyrrhoscelidi similis, haud longe producta. — Long. © 24,
g 20; El. © 23, jf 19 mill. — Senegalis; ad flumem Casamanzam. — Africa
calida. — Senegalis (coll. Brun. n° 2022). — Africa meridionalis; Natal; Trans-
vaal; — Zanzibar (coll. Brun. n° 10,270).
A l’élytre l'aire intercalée antérieure est rétrécie à l'extrémité et les vénules y sont
plus espacées. La côte frontale est plus ou moins rétrécie vers le vertex : lorsqu'elle
devient très étroite l’écusson facial n’est pas tronqué mais à angle arrondi.
4. H. Couloniana, Sauss. — Dittopternis Couloniana, Sauss., Prodrom., 425: 1”.
Cette espèce est presque intermédiaire entre les genres Dittopternis et Heteropternis,
car l’éperon interno-inférieur des tibias postérieurs n’est guère que du tiers ou du quart
plus long que le supérieur. Néanmoins l'espèce sera mieux placée dans le genre Æete-
ropternis, car le grand éperon à la forme qu'il affecte dans ce genre; il est gros et
parallèle jusqu'au bout, cilié et terminé par un onglet très court fortement recourbé en
crochet. L’éperon supérieur à son extrémité aiguë et très arquée. — Les élytres s’atté-
nuent vers l’extrémité; la veine intercalée est fine; l’aire intercalée antérieure est
plus large que l’aire postérieure‘; mais se rétrécit à l’extrémité: les vénules sont peu
arquées, les dernières sont bifurquées, au delà des aires intercalées on voit 5-6 grandes
cellules transversales.
5. H. pudica, Serv.! Sauss., Prodrom., p. 130; 3.
Crassiuscula, ochraceo-fulvescens, bruneo-irrorata, habitu fere Dittopternidis
zebratæ. Costa facialis subparallela, ad frontem coarctata, repleto-foveolata. Scutellum
verticis © apice trunctatum. Occiput pone oculos bruneo-fasciatum. — Pronotum
diverso-modo bruneo-varium, nonnunquam bruneo-strigatum vel plagiatum, carina
flavida. Prozona brevis; metazona quam prozona duplo longior, pentagonalis, canthis
lateralibus retro magis divergentibus, margine postico rectangulo. Lobi laterales
postice obtusanguli, margine infero angulato-areuato. — Elytra latiuscula (ut in
genere Ditopternidi), flavo-fulvescentia, nigro-nitido fasciata et maculosa, fasciis
1 Ligne 7we de la description au lieu de: area intercalata posterior quam antica latior, lisez :
area intercalata anterior quam postica latior.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 19
2 luteis retro-angustalis; quarta parte apicali subvitrea, obsolete griseo-fasciatella ;
area ulnari pallida. Campus analis griseus, pallide punctulatus. Pars elytri ante
venam ulnarem sita : quarta parte basali castanea, parte media fascia lata castanea
flavido-strigata ornata. Area media apice quam area ulnaris haud sensim angustior.
Vena intercalata gracilis, subrecla, apice intermedia; area intercalata postica quam
antica basi anguslior apice sublatior; utræque areæ venalis transversis rectis vel fur-
catis gracilibus dense obsitæ ; area intercalata anlica apice parum coarclala ;area media
ultra arcum sligmaticum areolis transversis 5-6, per venulas scalares delineatis præ-
dita. — Alæ vitreæ, disco basali roseæ vel rosescentes, dimidia parte apicali hyalina
margine exteriore nebuloso, ut in specie laudata, area ulnari quam area media sensim
latiore. — Femora postica superne fasciala, latere externo in carinis nigro-punelato,
latere interno rubro vel nigro-irrorato. Tibiæ post. sanguineæ, calcare infero-interno,
longissimo quam superum plus quam duplo longiore: reliquis apice valde arcuatis.
Var. Alæ basi pellucente-citrinæ.
Long. © 95, cf 19; El. © 923, cf 18. — Africa meridionalis; Promont.
Bon. Spei. (Mus. Genavensis; Mus. Lugduni Batavorum: — Mus. Parisiense, typus
Servillei.)
Cette espèce est très caractéristique du genre par la longueur de son éperon supero-
interne, mais elle se rapproche des Ditloptermis ; par son facies, par la position de la
veine intercalée de l'élytre et la réticulation des aires intercalées. Les élytres jaunâtres,
bariolés de châtain rappellent la Dittoptermis zebratu. Chez les individus bien marqués
ces organes offrent la livrée suivante dans la partie qui est placée en avant de la veine
ulnaire : la base est brune avec un point jaune dans l'aire intercalée: puis vient une
grande tache jaune triangulaire, puis une large bande brune formée de 3-4 bandes
déchiquetées séparées par des taches en lignes jaunes, puis une grande tache pâle trian-
gulaire du disque et des points bruns sur la marge, puis une bande brune oblique déjà
obsolète, enfin 3 bandes très obsolètes et pâles sur la partie apicale transparente. Aux
ailes le disque coloré occupe la moitié interne de Porgane et la couleur rose s'étend sur
tout le bord postérieur.
36. Genus Pycnodictya, Si — Sauss., Prodrom., 144; 31.
1. P. obseura, L. — Sauss., Prodrom., 145; 1. — OEdipoda rosacea, Serv.!
Orth. 728, 11.
Q@ Caput et pronotum quam in typo rugosiora ; pronoti processus reclangulus.
(Typus Servillei, in Mus. Paris). — Long. 37; Elvtre 33 mill. — Promont. Bon.
Sp. Og'.
TOME XXX.
1
50 ADDITAMENTA
2. P. Galinieri. Reich. — Sauss., Prodrom., 146: 2.
c' Quam © minor, minus rugosus. Alarum fascia nigra marginem posticum
includens. Femora post. margine infero minus dilatato. — Long. 22; El. 25 mil.
— Abyssinia; Transvaal.
© Var. Alarum fascia nigra vittam humeralem incompletam emitiens. — Transraal.
37. Genus Œdipoda, Latr. — Sauss., Prodrom., p. 146: 32.
1. Œ. cœrulescens. L. — Sauss., Prodrom., p. 151 ; 4#.— Cryphippus assumptii,
Santos Jorn. da Acad. de Scienc. de Lisboa, 1884.
M. J. Bolivar ayant reçu des individus pris aux Iles Canaries par M. F. Quiroga à pu
constater que l'espèce figurée par Brullé rentre bien dans FŒ. cærulescens comme nous
l’avions supposé, L. €.
2. Œ. Charpentieri. Fieb. Synops. 23. 6 (Lotos II, 1853, 123, 6). —
Brunner de W.! Prodrom. d. Eur. Orth. 164%, 5. — OE. cœrulescens, Sauss.,
var. a, Prodrom., 151, 4. — OË. collina, Pantel, Contrib. à l'Orthopt. de Esp.
centr. (Ann. Soc. Epañola de Hist. Nat. XV, 1886, 246.)
OE. cœrulescenti alis, DE. gratiose de reliquo simillima, grisea vel flavicans, fusco-
picta, frequenter picturis bruneis pruinosis ac lacteis multifarie ornata, ut in OE. gra-
tiosa, — Costa frontalis carinulata; verticis scutellum transversum, plus minus rugu-
losum, sensim ut in CE. cœrulescente constructum; tempora majuscula, foveolata. —
Elytra valde trifasciata. — Alæ dilute cæruleæ, fascia transversa nigra in margine
postico desinente, in illum haud areualo-producta, vitta humerali nigra elongata. —
Femora post. extus fusco et luteo 3-fasciata, intus nigra, annulo ante apicem luteo.
Tibiæ post. cœruleæ annulo subbasali luteo, vel nigro et luteo fasciatæ.
Var. sulphurans, Pant. — Ale rosescentes. Corpus sulfurescens. Tibiæ post. lutes-
centes. (Costa facialis distinctius sulcata, — Hispania.— Gallia meridionalis. —
Sicilia. (Fieb.; Krauss.)
M. Pantel distingue cette espèce de l'Œ. cœrulescens par les caractères suivants. Les
élytres sont en général plus courts ; la livrée de ses ailes est un peu différente, les
fémurs sont plus courts: mais nous ne saurions admettre que les formes soient plus
ramassées ; cela varie suivant les individus.
L'Œ, Charpentieri est intermédiaire entre les Œ. cœrulescens et gratiosa. La sculp-
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 51
ture de la tête est identique à celle de cette dernière espèce, lécusson facial étant €
court et transversal, tandis que chez l'Œ. cœrulescens il est © aussi long que large. Le
corps est en général un peu moins trapu et le sternum moins large que chez l'Œ, gra-
tiosæ, un peu plus que chez l'Œ. cœrulescens. Les lobes du mésosternum ont leur bord
interne un peu plus oblique, arqué, et l'angle plus arrondi que chez les Œ. cœrulescens,
gratiosa et Ledereri. Les fémurs postérieurs ont la crète supérieure élevée comme chez
l'Œ. gratiosa, mais excisée d’une manière moins perpendiculaire et l'angle qui en
résulte est aussi moins prononcé : il Pest cependant plus que chez l'Œ. cœrulescens et
la crête du fémur est plus haute que chez cette dernière. Ce sont là des détails minimes,
qui varient avec les individus et qui ne sauraient être des guides sûrs pour la distinction
des espèces, mais qui confirment cependant leur séparation.
L'Œ. Charpentier se reconnaît surtout à la ceinture noire de ses ailes, qui est large
comme chez le cœrulescens (souvent partagée par des lignes hyalines rayonnantes
formées par les nervures radiées et par la v. divisante, qui restent incolores). Cette
ceinture noire s'arrête au bord postérieur sans se continuer le long de ce dernier, mais
elle atteint ce bord tandis que chez FŒ. cœrulescens elle le laisse étroitement libre ;
dans le champ antérieur elle emet une bande humérale allongée, comme chez l'Œ. gra-
liosa, et non raccourcie comme chez l Œ. cærulescens.
L°Œ. Charpentieri à le port de l'@Œ. gratiosa; il est comme celui-ci sujet à être
bariolé de brun, de noir, de jaune et de blanc, et cela d’une manière très inconstante
qui présente presque autant de dessins qu'il y a d'individus : les élytres et les fémurs
postérieurs sont le plus souvent fortement faciés de noir ou de brun: les bandes sont ou
entières ou formées de points confluents, ete.
3. Œ. Ledereri. n. — 02. Charpentieri, Sauss., Prodrom., 152; 5. (Syn. excl.)
Terrea, srisea, fuscescens. Caput param rugosum. Verticis seutellum breve, pla-
niuseulum. Tempora rotundato-ovata, planula. antrorsum spectantia. Costa facialis
planula, ad antennas leviter dilatata, ad frontem subparallela, subconstricta, carinulata.
— Pronotum granosum, supra tubereulatum, metazona costato-tuberculata. Carina
cristala, in prozona altior, in metazona anterius humilitata; incisura propter hoc
profunda, aperta. — Elytra trifasciata ut in OE. gratiosa ; apice hyalino, parte hyalina
parum obliqua, margine antico elsi membranaceo. — Alæ disco basali flavicante,
fascia areuata fusca angusta, marginem posticum liberante, angulum internum hand
attisgente, villam humeralem longiusculam emittente. — Femora post. fasciata,
nigro-punetala, intus fusca annulo ante apicem luteo, margine supero subito exciso.
Tibiæ post. cœruleæ annulo subbasali luteo. Qc".
Syria, à Dom. Lederer lecta.
Cette espèce que j'avais confondue avec l'Œ. Charpentieri, Brun. est de couleur terne
en dessus : elle n’est pas bariolée ni marquée de plaques blanches comme les Œ. gra-
tiosa et Charpentieri. La sculpture du front et du ventre ressemble beaucoup à celle de
52 ADDITAMENTA
VO. cœrulescens, mais l'écusson vertical est plus transversal, à peine bordé, et les {em-
pora sont plus arrondies : le pronotum est moins densément granulé, plus tubereulé et
costulé en dessus. La crête est aussi élevée que chez les O. gratiosa et Charpentieri. Le
dessin des ailes est très caractéristique : il ressemble toutefois (à part la couleur du
disque) à celui qui se prononce dans certaines variétés de PO. gratiosa dans lesquelles
la bande brune devient étroite et dégage le bord postérieur.
S. Œ. Brullei. Sauss., Prodrom., p. 153; 8.
Cette espèce, qui nous avait embarrassée tant que nous ne l’avions connue que par la
figure citée, forme aujourd’hui le genre Quiroguesin. Voyez ci-dessus, à la page 34.
38. Genus Meristopteryx ;, n.
Antennæ filiformes, apice acuminatæ.
Caput leviter declive, facie subrecta. Occiput anterius ulrinque carinula obliqua.
Tempora foveata ad superum vergentia, carinato-marginata, arcuata, ad apicem rostri
altingentia, postice lata, anlice acuta.
Pronotum cristulato-carinatum: cristula per sulcos 2 intersecla; superne sulcis 3,
intermedio haud percurrente; prozona arcualo-tuberculata: metazona pentagonalis,
lkeviuseula, canthis lateralibus carinatis. Lobi laterales subparalleli, infere rotandati.
Elytra dilatata, ad apicem lata, rolundato-truncata, venulatione deformi; vena
discoidali ad marginem apicalem retroareuata; v. media deficiente; v. ulnari crassa ;
retro Curvala:; v. intercalata prominala, flexuosa, intermedia:; area ulnari coriacea;
parte apicali subito membranacea. — Alæ deformes, anomalæ. Campus anterior
dilatatus, venis incrassalis, areis fenestratis: vena ulnari postica a v. dividente diver-
gente. Campus posterior anterius scalari-venosus, Gampo radiato subcoriaceo, mar-
gine membranaceo. — Femora postica sat valida.
Le genre offre certains caractères des Tryxaliens, surtout dans la difformité des
élytres et des ailes, qui offrent une vénulation anormale. Les ailes ont leurs aires anté-
rieures dilatées et vitrées (ce qui est souvent le cas dans les Tryxaliens, presque jamais
chez les Œdipodiens); cette difformité ne reproduit toutefois pas les formes qu'elle revêt
chez les Tryxaliens(@. Orphula). Mais la nature rugueuse du corps, les détails de la
tête: écusson du vertex, tempes, carinules du crâne et la carène bisinuée du pronotum,
sont des caractères positifs d'Œdipodiens, qui doivent faire placer ce type parmi ces der-
niers. Il faut y voir une de ces formes intermédiaires dans lesquelles un caractère
1 De w:%o partager en compartiments, et r£gv£ aile. — Qui a les ailes divisées en compartiments.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 53
étranger vient se greffer sur le type de la tribu, comme par une inadvertance de la
nature. Les carinules du crâne rappellent les Trilophidia, Derotmema, Tmetenota et
Trachyrhachis ; et ce caractère là est spécial aux Œdipodiens.
1. ME. rotundata, Walk. (Fig. 3.) — OEdipoda rotundata, WNalk.! Cat. B. M.
Derm., Saltat, IV, 1870; 743, 76, °.
Sat gracilis, fulvo et fusco marmorata. — Antennæ capite et pronoto simul sumtis
æquilongæ. — Caput: verticis scutellam planiusculum, postice latum, antice longius-
cule angustum, apice truncatum, per carinulam elausum, postice sulco transverso
notatum, ulrinque carinato-marginatum, carinis inter oculos parallelis, anterius per
tempora valde sinuatis. Costa facialis carinato-marginata, superne leviter convergens,
ad verticem truneata. Gcciput posterius punctis impressis 2, anterius carinulis 2
antrorsum convergentibus.
Pronotum superne sulcis distinetis 3. Prozonæ cristula a latere biundata; margo
anterior areuatus; tuberculi 2 compressi utrinque ad marginem anticum, 2 ad sulcum
posticum, nee non 2 laterales; dorsum insuper carinulam areuatam vel impressionem
utrinque ad cristulam inter suleum intermedium et postieum præbens; metazona
quam longior sublatior, lævis, apice rolundalo vel subineiso, cristula arcuata.
Elytra fusco 3-fasciala, a basi ad trientem apicalem dilatata, dehine margine ante-
riore valde retro-areualo: tertia parle apicali membranacea, lata, apice suboblique
rotundata, truncata. Campus marginalis venis longitudinalibus 3, transverse remote
venosus; vena mediaslina et postmediastina confluentibus. Venæ principales prope
basin retro-areuatæ; v. humeralis indivisa: v. discoidalis ut consuete anguste furcata,
ramo postico apice cum margine valde retro-areuato et fureato; v. ulnaris crassa,
ultra medium valde retro-curvata ac furcata, ante furcam ramos 2 rectos, invicem
remotos ad marginem posticum emittens. Arcæ intercalatæ dense transverse venulosæ.
Area ulnaris densissime reticulata; ejus furca secunda basi dense radiatim reticulata.
Tertia pars apicalis elytri, ultra fasciam fuscam subito membranacea, quadrato-reticu-
lata (hæc pars apicem furcæ apicalis venæ ulnaris includens). Campus analis margine
posteriore membranaceo, decolore; vena axillari cum v. anali confluente.
Alæ vitreæ, margine postico apicali et antico partim infuscato, venulatione pro-
funde anomala. — Campus anterior valde dilatatus: ejus margo costalis in triente
apicali valde retro-obliquus, subareuatus, infascatus. Venæ difficile recognoscendæ :
Venæ humeralis et discoidalis incrassatæ, flavæ, invicem remotæ; v. discoidalis basi
sinuata; v. media subtilis, recta, fere a basi libera, apice parum areuata. V. ulnaris
anterior fusca, subrecta venæ ulnari posticæ subcontigua. V. dividens subtilis, a
D4 ADDITAMENTA
v. ulnari post. divergens! aream vitream anomalam postulnarem liberans. Area medio-
discoidalis late fenestrata; area media latissima, fenestrata: area ulnaris nulla: area
postulnaris (quam aream ulnari-analem vocare possumus) basi nulla, apice latiuseula.
Areæ 3 illæ remote scalari-venosæ. Apex campi anlici breviter infuscatus, venis fuscis,
areolis polysonalibus aliquibus præditus. Campus posterior semi-orbicularis, quam
Campus anterior vix brevior; sinus analis propter hoc obtusissimus. Areæ axillares
scalari-venosæ. Campus radiatus densissime albido-reticulatus, subcoriaceus, tantum
in margine fusco-membranaceus, translucidus, transverse albido-venulosns.
Pedes luteo et fusco annulati. — Femora post. sat valida, brunea, carinis externis
Digro-punctatis; sublus fasciis 2 fuscis. 2 luteis: intus fusca, fascia præapicali lutea,
altera incompleta: inferius et margine supero partim luteis. Tibiæ post. luteo et nigro
annulatæ. spinis extus 8-9. Arolia tarsorum minuta. Lamina infragenitalis hebetata.
Pectus et abdomen fusco-marmorata.
c' Long. 15; Pron. 3,2; El. 14; latit, 3,2; Fem. 9 mil.
India orientalis ; Bengalia septentrionalis. (Mus. Britann.)
40. Genus Trilophidia, Stäl. — Sauss., Prodrom., p. 157; 34.
Tr. annulata, Th. — Sauss., Prodrom., 157: 1.
Var. japoniea. — Stalura major. Pronotum magis tuberculatum, tubereulo utrinque
in prozonæ dorso alteroque in lateribus summis, majore. — Elytra grisea. — Alæ
hyalino-thalassinæe, basi haud flavæ, margine toto latiusculæ nebuloso. — Long. © 98,
O' 18; EI. © 96, cf 19,5 mill. — Japonia.
Var. mongolica. — Var. japonicæ conformis, elytris tamen fasciatis. — Sina septen-
trionalis; montes in septentrione urbis Pekin.
40. Genus Tmetonata, Sauss., Prodrom., 159: 35.
Ce genre à été établi sur un seul individu et la diagnose que j'en ai donnée (Prodr.,
p. 56, n° 35) se trouve être trop spéciale. Le genre doit être défini comme suit :
Corpus crassum, terrosum. — Costa facialis haud sulcata, rugulosa, ad frontem
lata, infra ocellum angustior, coarctata vel constricta, dehinc subdivergens, et per
carinulam tranversam clausa, denique infere ad clypeum dilatata. Vertex obtusissimus,
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 55
rugosus ; scutello obsoleto, rugoso, © transverso, haud foveolato, declive, anterius per
tempora utrinque valde sinualo et angustato, aperto. Tempora foveolata, rotundata,
ad anticum spectantia, a supero haud perspicua, — Pronoti processus marginibus
sublobatis, angulo apice rotundalo. — Elytra © abdomen baud vel plus minus
superantia, apice valde altenuata; area discoidali ultra stigma grisea, submembranacea.
Venæ humeralis, analis et axillaris subgranulatæ, in granulis nigro-punctatæ. Vena
intercalata venæ mediæ quam v. uinari saltem apice propior; v. axillari variabili. —
Alæ coloratæ, apice obtusæ, campo anteriore valde angusto, aream axillarem vix
superante; area ulnari variabili; disco basali et in margine postico rubro. — Femora
postica margine superiore crislalo, ultra medium exciso; superne fasciata; latere
interno nigro, ante apicem flavido, fascia transversa nigra; latere externo carinis
inferis extus nigro-punctalis. Arolia larsorum minuta. — Lamina supra-anaiis Q
trigonatis, sulcata, apice haud acuta.
Ce genre sud-africain se distingue facilement des genres voisins à la forme des fémurs
postérieurs qui ont le bord supérieur dilaté, et excisé après le milieu, comme dans le
genre Œdipoda (même plus fortement encore). La tête obtuse et arrondie en avant
n'offre pas d’écusson distinct; les carènes marginales qui la dessinent, et celles qu;
bordent la côte faciale formant des rugosités sinueuses ; les fempora sont arrondies,
placées dans un plan antérieur, comme chez certains Œdipodu et chez les Leprus.
Les elytres sont en général fasciés, ponctués de brun, rugueux, surtout dans le champ
anal : leurs vénules sont souvent salies, en sorte que par transparence elles paraissent
comme renflées au milieu ; dans la moitié apicale les cellules sont allongées et renfer-
ment souvent des points ou petites lignes opaques sur leur ligne médiane. Le corps est
très rugueux, verruqueux et le bord postérieur du pronotum offre des tubercules
linéaires. La T. verrucosa est décrite en détail avec les caractères qui forment le faciès
du genre.
Synopsis specicrum.
a. Pronoti lobi laterales posterius rectanguli. Alarum area ulnaris dilatata, quam a. media latior.
b. Alæ campo anteriore et intermedio fuseis, campo radiato miniato. ....... 1. luberculosa, n.
b,b. Alæ basis miniatæ, dehinc infuscalæ.........,.....,................. 2, rugosa, Sss.
a,a. Pronoti lobi laterales leviter retroproducti, acutiores, angulo rotundato. Alarum area ulnaris
haud dilatata ; discus basalis roseus.
b. Alæ obtusiores, parte apicali tota fusca.
c. Alæ obtusissimæ, fuscæ, disco roseo basali minore. ................. d. VerruCost, 1.
ec. Alæ paulo longiores, disco basali et margine poslico roseis.. ............. 4. seabra, n.
bb. Alæ longiores, apice minus obtusæ, parabolicæ, fascia semilunari fusea, limbo late vitreo.
à. lerrosu, n.
56 ADDITAMENTA
1. T. tuberculosa. n.
Quam T. terrosa paulo minus crassa. Caput ubique tuberculatum, excepto in
orbitis ; his vix radiatis. Costa facialis infra ocellum angustior, subparallela. — Pro-
notum verrucoso-tuberculatum ; tuberculis dorsalibus remotis, rotundatis, politis;
margine posteriore undulato, sublobato, sed haud radiato-costato. Lobi laterales
angulo poslico rectangulo, hebetato-rotundalo, margine posleriore nec sinuato, nec
undato. — Elytra angusta, femora post. © haud superantia. — Alæ miniatæ, campo
anteriore, area axillari apiceque campi radiati fuscis: venis remolis, areolis quadratis,
indivisis, venis spuriis apicis fere nullis. — Pedes nigro-punctati. Femora post. fas-
ciata: tibiis nigro-flavoque annulatis. — © Long. 19; Pron. 5; El. 15,5; Fem.
11 mill. — Africa meridionalis.
2. T. rugosa, Sauss., Prodrom., p. 159; 1.
Quam Ÿ. verrucosa paulo minus crassa et minus rugosa, minus granosa. Costa
facialis superne latissima, parallela. Pronoti metazona apice haud producta, quam
prozona param longior. Cristæ prozonæ dentes profandius sejuncti, postice perpen-
diculares; lobi laterales minus tubereulosi. Alæ miniatæ, apice infuscatæ, campo
anteriore paulo latiore, Femora postica ut in speciebus reliquis superne cristata,
crista ultra medium exeisa et eodemmodo pieta. Arolia inter ungnes larsorum minuta,
sed quam in 7. tuberculosa majora.
3. T. verrucosa, D.
Crassa, fulvo-brunea, rugosissima, verruculosa. — Costa facialis ad frontem lata
parallela, infra ocellam constricta, infere dilatata, granulata, obsoleta. Scutellum
verlicis incondite marginatum. Occipitis carinulæ juxta-oculares transversæ, vix
arcuatæ, utrinque 2, antica elevala, postica granulata, obsoleta. Orbitæ posterius
radiatæ. — Pronotum granosum et compresso-, vel costalo-verrucosum; ad margi-
nem anticum utrinque carinulis 2, et inter sulcos alteris 2. Metazona subtiliter cari-
nata, Carina apice elevatiore; processus ad apicem trigonali-productus, hebetatus ;
margine postico oblique radiato, carinulato, ante apicem utrinque subinciso, Lobi
laterales vix retroproducti postice subrectanguli, rotundati, margine postico undato
vel crenulato, sublobato, margine infero posterius subhorizontali, anterius obliquo,
sinualo. Os et pectus nigra, flavo variegata, vel falva nigro-varia. — Elytra © abdo-
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 57
mine paulo breviora, çj' femora superantia. — Alæ © obtusissimæ. Campus ante-
rior fuseus, Campus posterior dimidiatus, disco basali minore, roseo, de reliquo fuscus,
venis obscurioribus; pars fusca quam pars rosea valde latior. — Femora postica
crassiuscula, margine inferiore subareualo, superiore dilatato, ultra medium valde
exciso, Latus internum atruam, superne fulvo-marginatum, parte apicali flavo-lutea,
per lineam atram transversam divisa. Latus externum parte basali dilatata fulva, area
supera et carinis nigro-punetatis, parle apicali nigro-bifasciata, vel tota nigrescente.
Tibiæ post. nigro et lateo fasciatæ, spinis extus 8. Arolia (arsorum minima, compressa.
— Abdomen nigrum, subtus flavum, apice nigro. Valvæ genitales parum acutæ. —
Var. Pronoti metazona et femora basi rubescentia, vel lutea. Q Long. A1: 15;
Pron. © 5,8, gf 3,8; EL 17,5, 14; Fem. 10,5, cf 9 mil.
Africa meridionalis ; Promont. B. Sp. 2 ©.
Espèce très trapue et un peu plus rugueuse que la 7. rugosa. Le vertex un peu
moins incliné. La côte faciale moins large, irrégulière, un peu étranglée sous l’ocelle
et un peu divergente au-dessous de l’étranglement. Le pronotum plus fortement tuber-
culé, les dents de la crête de la prozone regardant en arrière, au moins la seconde ;
l'extrémité du processus formant un petit prolongement un peu déprimé, ce qui dégage
d'autant le carène, et les bords avant Pextrémité comme sublobés. Les lobes latéraux
tubereulés ; leur bord postérieur tubereulé où crénelé vers Pangle inférieur.
4. T. scabra. n.
T. nerrucosæ et terrosæ formis, seulptura ac pictura simillima. Costa facialis ad ocel-
lum constrieta. Differt alis quam in prima longioribus, acutioribus, quam in secunda
brevioribus, obtusioribus. Alæ radiatim fuscæ, apice venis spuriis brevibus reticulato,
utin Ÿ. terrosa; discus basalis latiuscule nec non margo posterior rosei; pars fusca
propter hoc postice attenuata et a margine remota. © Long. 23; Pron. 6; El. 18;
Fem. 11,3 mill. — Africa meridionalis ; Promont. Bon Spei.
Ici la partie brune des ailes qui couvre toute leur moitié apicale a une tendance à se
séparer du bord et à se réduire à l’état de bande semilunaire brune, comme chez la
T. terrosa, en ce sens que l'extrémité de la partie brune se détache du bord en arrière
et se termine en pointe effacée.
9. T. terrosa, n.
T. verrucosæ valde similis, valde rugosa et granulata. Verticis scutellum transver-
sum, posterius utrinque carinula transversa præditum. Occiput fascia longitudinali
TOME XXX. 5
58 ADDITAMENTA
nigra, ad oculos utrinque carinula elevatiore, pone illos sparse granosum. — Prono-
tum dense granulatum et eodemmodo rugosum, at processuus apice subtrancato,
haud producto; metazona proper hoc quam prozona minus longa, ut in T. rugosa.
Lobi laterales sat distincte retroproducti, angulo postico angustiore valde rotundato,
margine postico sinuato sed haud undulato ; margine infero toto obliquo, vix sinuato.
— Elytra fulvescentia, fasciis 2 pallide-fuscis, apiceque lingiuscule fusco-punctata. —
Alæ quam in reliquis speciebus sensim longiores et minus obtusæ, fascia lata semi-
lunari fusca ad marginem anteriorem latissima, postice attenuata, intus oblitterata, a
margine postico valde remota. Limbus externus totus late hyalinus venis fuscis,
posterius limpidus ac rosescens. Campus anterior ad basin fuscus; area ulnari quam a.
media haud latiore. — Pedes ils T. verrucosæ similes. — © Long. 22; Pron. 5,9:
El. 20; Fem. 11 mill.
Africa meridionalis; Pron. B. Sp.
42. Genus Trachyrrhachis, Sc. — Sauss., Prodrom., p. 154, 160, 162.
Vena intercalata elytrorum venæ mediæ subparallela.
Synopsis specierum.
a. Antennæ graciles, 4 quam femur post. longiores, © valde breviores. Elytra remotius
reticulata; tota fusco-maculosa ; area intercalata postica uniseriatim areolata; area ulnari
per venam distinctam divisa. Pronoti prozona utrinque tuberculata et costata ; lobi laterales
angulo postico acuto. Femora post. margine supero haud sensim sinuato ; latere interno
fusco-cæruleo, fasciis 2 nigris, unaque flavida ; vel basi nigra fasciis 2 cœruleis, una nigra.
— Alarum fascia nigra antice haud angustata ; apex alæ saltem G' fusco-punctatus.
2. pardalina, Sss. — 3. maculosa, Sss.
a,a. Antennæ graciles, © 4 quam femora valde breviores. Elytra densius reticulata, dimidia
parte basali in campo discoidali confertim reticulata ; dimidia parte anteriore fusco 3-, luteo
2-fasciala, apice secundum marginem anticum fusco-punctata ; area intercalata postica et
area furcæ ulnaris multiseriatim areolatæ. Pronotum granosum; prozona tuberculata.
Femora postica margine supero ultra medium sinuato, latere interno nigro-, et flavo-fasciato.
b. Alæ basi citrinæ, fascia arcuata fusca.
e. Elytra dimida parte basali © dense reticulata, attamen quam in ?. fenestrali, S. minus
coriacea. — Alarum fascia arcuata fusca antice angustata, evanida, cum vittam hume-
ralem ad unam continua.
d. Major. Costa frontalis vix coarctata. Lobi laterales pronoti angulo postico hebetato.
4. fuscifrons, SU — 5. (capito, SL.).
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 59
d,d. Minor. Costa frontalis angustata. Lobi laterales acuti. ........... à. mericana, SSs.
ee. Elytra minus dense reticulata. Alarum fascia fusca antice completa. Lobi laterales pronoti
vix retroprodueti, angulo postico rotundato vel infere rectangulo.
7. borealis (Coll. Brunn. n° 42,245, 9).
b,b. Alæ limpidæ. Elytra sat dense retieulata. ..................:....... 6. Kiowa, Thom.
2. T. pardalina, Sauss., Prodrom., p. 162; 2.
Major. Pronoti prozona læviuscula, parce tenuiter tuberculata; lobi laterales angulo
postico recto, acuto. Alarum diseus basalis purpureus vel roseus, vel sulfureus; area
ulnaris sat irregulariter reticulata. — Long. 36, cf 37; EL © 35, cf 27,5 mill. —
Colorado.
3. T. maculosa, Sauss., Prodrom., p. 162; 3.
Minor. Pronoti prozona rugosa, valde tuberculata ; lobi laterales pronoti angulo
postico acutangulo. Alarum discus basalis sulfureus; area ulnaris biseriatim areolata.
Elytra et alæ breviores etsi in cj{ quam corpus totum breviora. — Long. © 32,
g' 22; El. © 27, cf 21. — America borealis interior.
S. T. mexicana, Sauss., Prodrom., p. 164; 8.
T!. fuscifronte simillima, ejusdem picturæ; costa facialis ad verticem dimidia latitu-
dine coarctata. Elytra quam in specie laudata dimidia parte proximali densius reti-
culata, et alarum furca venæ mediæ angustiore. — (Coll. Brunn. n° 7136.)
Cette espèce, qui ne m'est connue que par un mâle, n’est peut-être qu'une variété
de la Ps. fuscifrons.
44. Genre Gonozoa, Sauss., Prodrom., p. 154, 164; 37.
Ce genre est plus nécessaire que naturel. Nous l'avons établi à notre corps défendant
pour recevoir les espèces qui décaractérisaient les genres Trimerotropis et Trachyrrha-
chis, mais comme les formes sont identiques à celle des Trimerotropis, on pourrait se
borner à en former une section de ce genre.
La tête est petite comme chez les Trimerotropis. Les lobes latéraux du pronotum
ont souvent leur angle postérieur prolongé en bas en forme de pointe, toutefois ce carac-
tère souffre des exceptions, cet angle étant parfois arrondi comme chez les Trimero-
tropis, mais tout en formant en général encore un petit angle inférieur.
60 ADDITAMENTA
Les bandes brunes des élytres sont marginales ; elles ne dépassent pas la veine
ulnaire, de même que chez les Psinidia, et sont surtout noires dans le champ marginal,
tandis que chez les Trimerotropis ces bandes sont plus pâles et traversent l’élytre dans
toute sa largeur lorsqu'elles sont bien développées. Aux ailes l’aire ulnaire est légère-
ment plus large que l’aire médiane.
Obs. Les arêtes latérales du pronotum sont bien coupées par le sillon typique, c’est
seulement chez certains individus aberrants que le contraire peut s’observer. II faut donc
rabattre de ce que j'ai dit à ce sujet : Prodrom., p. 165.
La carène du pronotum vue de profil est souvent bilobée comme chez les Trimero-
tropis, mais souvent aussi elle est droite et seulement faiblement coupée par le sillon
antérieur, en sorte qu’elle paraît presque entière sur le prozonite. Les espèces dans ce
cas (QC. sulcifrons, Rogenhoferi) pourraient presque aussi bien se placer dans le genre
Dissosteira, si leur livrée et leur Aabitus ne les rattachaient positivement au type des
Trimerotropis.
Synopsis specierum.
a. Pronoti cristula per sulcos distincte incisa, a latere visa bilobata.
b. Cristæ lobi elevati, dentiformes. Elytrorum dimidia pars apicalis membranacea, margine
antico haud distincte hifasciato. — Lobi laterales pronoti angulo postico infere acute pro-
CL SR PE A LEE ne US D ire ln out RE Re Ole 4. rebellis, n.
b,b. Cristæ lobi parum elevati, rotundati. Elytrorum © tertia pars apicalis membranacea, mar-
gine antico fusco-bifasciato.
e. Lobi laterales pronoti angulo post. infere acute producto............. 1. Behrensi, Sss.
ec. Lohi laterales pronoti angulo post. rotundato. ............., ...... 3. Wallula, Se.
aa. Pronoti eristula per suleum anteriorem vix incisa, ejus pars prozonalis propter hoc subrecta,
haud bilobata.
b. Pronoti carina compressa, cristata. Pronoti lobi laterales angulo postico infere acute pro-
LED EE LAS a ts à DE PR PR SRE RE MAR A RU RR CERET PRCNT) à sulcifrons, Sc.
b,b. Pronoti carina subtilis, Pronoti lobi laterales angulo post. rotundato. . . . 5. Rogenhoferi, n.
Conspectus specierwm, diversomodo ordinate.
a. Elytra irrorata. — rebellis.
\ne Elytra margine antico distinele fusco-bifasciata.
b. Fasciæ marginis antici in campo discoidali produclæ. — Behrensi. — Wallula.
b,b. Fasciæ marginis antici venam discoidalem haud vel obsolete transnatantes. — sulcifrons. —
Rogenhoferi.
aa. Tibiæ posticæ extus spinis 9, — Behrensi. — Wallula.
a. Tibiæ posticæ extus spinis 8. — sulcifrons.
a,a,a. Tibiæ porticæ extus spinis 10. — ARogenhoferi.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 61
Alarum fascia areuata fusea :
| a. marginem posticum attingens, intus abbreviata.
b. lata, anterius haud angustata. — rebellis. — Behrensi. — Wallula.
b,b. angusta, anterius angustata. — sulcifrons.
aa. marginem postieum late liberans. — Rogenhoferi.
\ a. Ale apice attenuatæ, margine exteriore pone aream axillarem recto vel subsinualo. — Behrensi.
) — Wallula. — sulcifrons.
aa. Alæ apice obtusiores, rotundatæ, margine exteriore arcuato, — Rogenhoferi.
4. €. rebellis, n.
Gracilis, compressa, fulvescens, fusco- et albido-picta. — Antennæ longiusculæ,
graciles. — Caput angustum, compressum. Costa facialis subparallela, sulcata. Scu-
tellum verticis piriforme, angustum, apice foveolatum. Tempora trigonalia, haud
elongata. — Pronotum anterius attenuatum, granulatum. Prozona elevatiuseule
cristala, a latere visa valde bidentata vel bilobata ut in G. Trachyrrhachidi, inter sulcos
dentem vel lobum angustum efficiens. Metazona vix rugulosa, © transversa, obtus-
angula, carinata, canthis lateralibus acutis. Lobi laterales angulo infero in dentem
produeto, margine pone angulum arcuato. -— Elytra angusta, peculiare fusco-irrorata,
ubique fusco-punctulata; margine costali basi et in medio macula fusca, campo
discoidali maculis 3-4 elongatis fusco-nigris, ultima secundum venam discoidalem
frequenter evanescente. Pars dimidia basalis dense reticulata; vena intercalata venæ
mediæ valde approximata; pars dimidia apicalis quadrato-reticulata. — Alæ disco
basali subfureo, fascia arcuata fusca in margine postico haud continuata, antice vix
coarctala, vittam humeralem incompletam emittente; margo anterior ultra fasciam
niger. Pars apicalis hyalina, fusco-reticulata, maculis vel lineis fuscis. — Margo
externo-posticus subsinuatus. — Femora post. intus et extus nigro 3-fasciata; extus
infere albida. Tibiæ post. cœruleæ.
Genæ pronotique latera albido-picta vel fasciata; pronotum nonnunquam anterius
fusco 5-villatum; meso-, et metapleuræ oblique albido bivittatæ. — Long. © 22,
g' 15; EL © 22, cf 18,5 mill. — California (Coll. Brunn. n° 9727).
Cette espèce se distingue des autres Conozoa par la crête du pronotum qui est plus
élevée, et aussi fortement bidentée que chez les Trachyrrhachis ; par ses élytres dont
toute la moitié apicale est membraneuse et réticulée par carrés, et dont la livrée est
assez différente de ce qu'elle est chez les autres Conozoa, n'étant pas distinctement
bifasciée dans le champ marginal, mais irrégulièrement salie de brun. — La taille est
celle des ©. sulcifrons et Wallula.
62 ADDITAMENTA
5. €. Rogenhoferi, n. (fig. 4).
Gracillima, compressa, griseo-fulvescens. — Caput minimum, compressum, punc-
tulatum. Verticis scutellum ellipticum, carinatum, postice subelausum, antice trun-
catum et impressum. Tempora minuta, trigonalia, leviter impressa. Costa facialis infra
ocellum constricta, sulcata, supra illum latiuscula, plana, punctata, subparallela,
marginibus vix arcuatis, ad verticem parallela, haud coarctata. — Pronotum sat
minutum, bumiliter carinatum; ejus carina ante suleum anteriorem subcompressa,
inter sulcos subtilior; per suleum posticum leviter, per sulcum anticum vix incisa.
Metazona superne plana, punctulata, pentagona, æque longa ac lata, carina tenui, a
latere subarcuata, margine postico © rectangulo, nigro-fasciato ; canthi lateralis
rotundati nec carinati nec acuti. Lobi laterales margine infero obliquo, recto, subun-
dulato, angulo postico vix retropruducto, rotundato; infere subangulato, margine
postico vix sinuato. — Elytra elongata, dimidia parte basali coriacea, campi margi-
nalis fasciis 2 fuscis; basi, fascia ante medium et apice, pallidis; campo anali mem-
branaceo, remote irregulariter reticulato; dimidia parte apicali membranacea, qua-
drato-reticulata. Vena intercalata obsoleta, venæ mediæ parallela; vena ulnaris
nonnunquam postice ante furcam 1-2 ramosa ; area ulnaris indivisa. — Alæ quam
in reliquis speciebus apice obtusiores, margine externo toto arcuato, haud subsinuato,
disco basali citrino, fascia arcuata fusca, antice angustata vel evanida, ad vittam hume-
ralem reducta, postice marginem late liberante. Area ulnaris quam a. media paulo
latior. Dimidia pars apicalis vitrea. — Femora postica gracillima, superne extus fusco-
bifasciata, intus fusca, fasciis 2 flavidis. Tibiæ post. luteæ (cœruleæ?), extus spinis 10.
— © Long. 27; EI. 28 mill. — Bagdad' (Mus. Vindobonense).
Espèce un peu aberrante, de forme très svelte. Le pronotum est assez large aux
ailes, mais se rétrécit fortément en avant, en sorte que la tête, vue en dessus, est très
petite, plus petite que dans aucune autre Conozou ou Timerotropis. La carène dorsale est
très faible, point bilobée par les sillons ; vue de profil elle est moins droite que chez la
C. sulcifrons, subsinuée, le pronotum étant très légèrement arqué en selle. Les élytres
sont longs et étroits, peu atténués à l’extrémité. Les ailes ont une forme et surtout une
livrée spéciale, la bande brune restant éloignée du bord postérieur de l’organe.
! L’étiquette porte Bagdad. Est-ce Bagdad en Mésopotamie ou serait-ce quelque localité de
l'Amérique septentrionale, pays où l’on répète si volontiers les noms de l’ancien continent, au
risque de donner lieu à des confusions ? L’insecte a un facies tout américain, se rapprochant du
type Zrimerotropis.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 63
45. Genus Trimerotropis, St. — Sauss., Prodrom., p. 154, 166: 38.
Synopsis specierwm.
a. Alæ apice obtusæ, rotundatæ, obtuse bilobatæ; campus anterior et area axillaris latiuseuli
apice obtuse rotundati ; campus anterior aream axillarem parum superans. Margo apicalis areæ
axillaris parum obliquus. Margo externus leviter arcuatus. — monticola. — tolteca. — laticincta.
a,a. Alæ magis attenuatæ, apice sat triangulares, minus obtusæ. Campus anterior apice angustius
rotundatus, aream axillarem magis superans ; hæe margine exteriore sensim obliquo, minus
areuato ac longiore. Margo externus pone aream axillarem rectus vel subsinuatus. —
(laticincta) — et reliquæ species.
1. Tr. tolteca. Sauss., Prodrom., 1469; 4.
of nigrescens. Pronoti crista humilis, parum crenata, tuberculo baseos metazonæ
nullo. Alæ dimidia parte distali infuscatæ, fascia areuata et apice fuscioribus. —
Tellus Mexicana; Durango. (Coll. Brunn. n° 15,034.)
2. Tr. monticola. Sauss., Prodrom., 170; 4 (çÿ', non Q).
Læviuseula. Scutellam verticis planum, polygonale, quam latius haud longius, sub-
carinulatum, apice angulato-foveolatum. — Pronoti; prozona rugulosa, carna subbi-
lobata. Metazona plana, verrucis minulis nigro-nitidis conspersa. — Alæ apice
obtusæ; campo anteriore latiusculo aream axillarem parum superante; fascia latis-
sima transversa nigra corpore parallela. Tibiæ post. sanguineæ.
Var. — a. Q Alarum fascia latissima, vel : alæ nigræ, apice breviter hyalino, basi
tota et margine postico, sulfureis. — b. jf Alarum fascia nigra lala, disco basali
latius flavo; in hoc casu fascia nigra vittam humeralem emittente. — Long. © 98,
d' 23; EL © 32, cf 25,5 mill. — Mexico alta, in montibus. — Nova-Mexico.
(Coll. Brunn. n° 11,450.)
Var. huastecæ : — Alæ breviores. Campus anterior et area axillaris latiusculæ, apice
obtusiores. Discus basalis late sulfureus, fascia angustiore fusca, extus sinuata, in
margine postico haud continuata, antice vitlam humeralem incompletam emittente '.
— Long. 19; El. 21 mill. — Tellus mexicana. In montibus temperatis lacus Mezti-
tlani, in pago Huasteco cepi.
Cet insecte ressemble de tous points à la Ty. monticola par ses formes, sa sculpture,
64 ADDITAMENTA
la forme de ses ailes et par le fait que la bande brune de ces organes ne se continue pas
sur le bord postérieur ; mais cette bande est beaucoup plus étroite que ches le type,
étant sinuée en dedans et en dehors. Méanmoins je considère cet individu comme for-
mant une simple variété de l’espèce citée.
3. Tr. laticineta. Sauss., Prodrom., p. 169; 3. — Colorado. (Coll. Brann.
n° 19,954.) — Ne semble pas se confondre avec la T. latifasciata, Seud.
4. Tr. citrina, Sc. — Sauss., Prodrom., p. 169 ; 2.
Pronoli prozona nigrescens; melazona lutea. — Colorado. (Coll. Brunn. n° 12,2##.)
11. Tr. ochraceipennis! Blanch. Sauss., Prodrom., p. 172; 11.
Dans la synonymie, au lieu de Œ. signatipennis, lisez : Œ. cinerescens! Blanch.
ap. Gay Hist. fs. de Chile, Zool. VI, 78, 2, g (vu le type).
Au Brésil on trouve une variété ayant plus de brun aux ailes que chez les individus
du Chili, et qui semble former un passage à la Pr. maritimu.
46. Genus Gircotettix, Sc. — Sauss., Prodrom., p. 57, 174; 39.
Sous le nom de C! undulatus, j'ai confondu deux espèces pour: les avoir reçues succes-
sivement sous le même nom. Ces deux insectes se ressemblent en effet beaucoup. Ils
offrent sensiblement les mêmes formes. Les élytres sont larges et atteignent leur plus
grande largeur à leur deuxième tiers. Les ailes sont très amples dans le sens longitudinal
et forment en arrière un ventre arrondi très prononcé. Aux élytres et aux ailes la veine
humérale s’écarte sensiblement de la veine discoïdale. Les ailes ont leur moitié interne
jaunie, l’externe hyaline-nébuleuse avee quelques salissures ; les bandes intervénulaires
sont réticulées en échelons transversaux et dépourvues de veines adventives intercalées.
La veine axillaire antérieure et 3 ou 4 veines radiées sont épaissies, surtout la veine
axillaire et les rayons 2° et 3°. D’autres détails sont indiqués dans la description ci-dessus
citée.
Les deux espèces confondues sous le même nom se distinguent très nettement par la
forme de leurs ailes. Nous conservons le nom wrdulala à celle qui offre des ailes plus
triangulaires !, cette espèce étant évidemmeut celle que Thomas a eu en vue.
! Pour indiquer la forme exceptionnelle des ailes de cette espèce (à bord externe droit ou
subsinué), Thomas a imaginé le terme « papilio-form » qui n’est point mal choisi.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 65
4. €. undulatus. Thom. — Sauss., Prodrom., p. 177: 4! (fig. 6).
Valde pubescens. Pronotum magis constrietum. Ejus Carina à latere per suleum
anteriorem distincte ineisa; pone suleum typicum fere recta. Lobi laterales angulo
postico rotundato-rectangulo. — Alæ postice ample rotundatæ apice trigonales.
Campus anterior quam elytrum cj angustior, apice parabolice rotundatus. Margo
externus Campi poslici param profunde, obsolete lobatus, obliquus, fere rectus: margo
apicalis areæ axillaris subrectus, obliquus. Dimidia pars interna et limbus posticus
alarum translucente-citrina, fascia lanceolata humerali fusca, extus evanida. Dimidia
pars externa hyalina venulis transversis sallem ad marginem externum fuscis; venis
longitudinalibus citrinis. Vena axillaris et v. radiatæ 1,2 in parte apicali fuscæ; pars
postica zonæ hyalinæ ad venas fusco-spurcata, vel maculis irregularibus inter venas,
fuscis. Area mediastiné-humeralis leviter dilatata, quadrato-reticulata. Area ulnaris
quam a. media valde latior; hæc in medio angusta, dehine dilatata. — Tibiæ post
cœruleæ extus spinis 8-9. — Varëit fascia alarum transversa fusca radialim divisa.
— çf Long. 27; El. 29 mil. — Colorado; Nevada.
Le bord externe de l'aile est dans sa ligne générale plutôt sinué que droit, si l’on y
fait rentrer l'extrémité du champ antérieur ; en arrière de celui-ci il est fort indistinc-
tement lobé et au bord postérieur il cesse de l'être.
6. €. lobatus, n. (fig. 5).
Pubescens. Pronotum minus constrictum. Ejus carina per sulcum anteriorem
sinuala, à latere biundata; pone suleum typicum a latere areuata. Lobi laterales angulo
postico valde rotundito. — Alæ posticæ ample rotundatæ apice oblusæ. Campus ante-
rior © quam elytrum haud angustior, apice rotundatus. Margo externus campi
postici arcuatus, valde #-lobatus, inter lobos distincte incisus; margo apicalis areæ
axillaris valde rotundatus ; lobus sequens minus prominulus margine vix arcuato; lobi
sequentes magis prominuli, margine arcuato. — Dimidia pars interna alarum dilute
byalino-sulfurescens vel subthalassima, fascia humerali obsoleta fusca extus evanida.
Dimidia pars externa hyalina, venis omnibus fuscis, et ad illas plus minus infuscata.
1 La description que j'ai donnée 1. c. peut se rectifier au moyen des changements suivants :
Ligne 8e, biffez le mot : vix.
Ligne 10%, au lieu de : valde lobato, mettez : vix lobato.
TOME XXX, 9
66 ADDITAMENTA
Area mediastino-humeralis sensim dilatata, fere scalari-reticulata. Area ulnaris areæ
mediæ sensim æquilata; hæc in medio vix coaretata. Tibiæ post. cœruleæ, basi annulo
luteo, extus spinis 10-11. — © Long. 30; EI. 28. — America borealis ; Colorado.
Chez cette espèce le bord externe de l'aile est dans sa ligne générale plutôt arqué
que concave ; il est fortement lobé en lobes obtus et arrondis ; le 3"° lobe est en retraite
et à peine arqué. Le bord postérieur à partir du 5° lobe est encore faiblement lobé.
47. Genus Bryodema, Fieb. — Sauss., Prodrom., p. 178; 40.
1. Br. tuberculata, Fab. — Sauss., Prodrom., p. 180; 1.
Cet insecte jouit d’une distribution géographique très remarquable qui a fait l’objet
d’une notice de H. Krauss ( Wiener entomol. Zeitung. N, 1886). C’est une espèce tout
à fait septentrionale. En Europe elle se recontre en Danemark ; sur la côte nord de
l'Allemagne, en Prusse, en Finlande ; puis sur le versant nord des Alpes tyroliennes ;
enfin dans la Russie méridionale, à Sarepta, autour de la mer Caspienne, et de là, en
remontant vers le nord, le Volga et le versant de lOural, jusqu’à Orenbourg et Casan.
En Asie, cet insecte suit le sud de la Sibérie, les pentes de l’Altaï et s'étend jusque dans
le territoire de l'Amour ; au nord on le trouve jusqu'à Irkutsk. ‘Enfin il pénètre dans
la Mantschourie et se rencontre jusqu’à Pékin.
La Br. tuberculata jouit, grâce sans doute à ses élytres membraneux, de facultés
volitantes très remarquables. Elle s'élève à de grandes hauteurs dans les airs, au point
qu’on la perd de vue, et son vol est très soutenu. En volant elle produit un bruit conti-
nuel, surtout fort et presque métallique chez les mâles. Aussi cet insecte a-t-1l beaucoup
attiré l'attention des voyageurs et des naturalistes. Pallas, Eversmann, et récemment
Vitus Graber en ont parlé avec détail.
48. Genus Callirrhipis, n.
Genere Sphingonoto habitu similis, at corpore crassiore. Differt ab illo : Verticis
seutello haud carinato; elytris latissimis, ut in genere Bryodema irregulariter areolata,
furca venæ ulnaris latissima, vena axillari libera; alarum area ulnari quam area media
valde angustiore, nec non pedibus posticis brevibus, bis crassiusculis, multi-spinosis.
Ce type relie les Bryodema aux Sphingonotus. Chez lui, comme chez ces derniers, le
pronotum est étranglé et les rayons des ailes ne sont point dilatés, bien qu’assez forts ;
d'autre part la forme et la réticulation des élytres, la largeur de Paire médiane de l'aile
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 67
et la forme des pattes, de même que l’écusson du vertex non caréné rappellent le type
des Bryodemu.
Les Rhodorrhipis' établissent le même passage des Bryodema aux Sphingonotus,
mais en suivant une autre voie. Ils se rattachent aux Bryodema par leur pronotum non
étranglé, leurs ailes à rayons épaissis et à aire ulnaire étroite. Ils passent aux Sphingo-
notus par la forme élancée du corps et par la disparition de la carène prothoracique.
Les genres cités forment done une série naturelle dont les termes s’enchaïnent dans
; À Rhodorrhipis |4. :
rdre suivant : Bryodem MCyses S fe
l’ordre suivant : Bryodema Clirrhipis | phingonotus
1. €. Davidiana. 1.
Læviuseula, punétulata, ferruginea vel fulvescens, subtus et capite pallidis. —
Antennæ annulatæ. — Verticis scutellum obsoletum, ad oculos marginatum, haud
carinatum. Costa facialis latinseula, ad verticem angustior. — Pronotum anterins
valde constrictum. Prozona haud carinala. Melazona lata, carinulata, rugulosa,
margine poslico obtusangulo, apice valde rotundato. Lobi laterales pone sulcum
valde punclati, angulo postico rotundato-rectangulo. — Elytra latiuseula, apice
altenuata, irregulariter reliculala, semi-membranacea, tanlum basi et secundum
venam intercalatam coriacea; quarta vel quinta parte apicali quadrato-areolata. Vena
intercalata flexuosa, venæ mediæ parallela ; area intercalata anterior coriacea, dimidia
parte distali confertim transverse venulosa: area intercalata posterior lata, magna
parte coriacea, margine poslico areolis majoribus instruclo. Campus discoidalis latis-
simus, tæniis inter venas sitis in dimidia parte apicali latissimis. Area furcæ ulnaris
monstrose lata, late irregulariler reticulala; (vena ulnaris ante illam ramum anomalum
emittens). Vena axillaris recta, hbera. Elytrorum color pallidus, terlia parte basali
fusco-ferruginea, fascia brunea, dehine fascia lata pallida, dehine et ad apicem
bruneo-punelata, obsolete bifasciata; campo merginali longe immaculato apice
punclalo. — Alæ nigræ, apice albido; pars decolor in lobis 4 marginis externi
extensa; lobo primo apice fusco-punctato vel spurcato, secundo apice maeula nigra.
Discus basalis minutus campi postici miniatus. Area ulnaris quam a. media valde
anguslior, quadralo-reticulata ; area media latissima, scalari-venulosa. Venæ axillares
parallelæ: areæ axillaris antica et interaxillaris quadrato-reticulatæ. Areæ radiatæ basi
remole transverse venulosæ, in */, apicali per vénam spuriam divisæ. Venæ radiatæ
principales crassuisculæ. sed margo campi radiati dupliciter (quamquam obsolete)
lobatus (Comp. Prodrom., p. 25). — Pedes postici breves, valde pubescentes; femora
1 Cp. Prodrom., p. 179. (Au lieu de : Ruonorrris, lisez : Ruonorrmris.)
68 ADDITAMENTA
intus partim nigra, extus carinis nigro-punclatis; Hibiæ parum graciles, sanguineæ,
spinis acutis, numerosis (12: 16). Arolia tarsorum minora, compressa. — Long.
Q 36, g° 29; El © 35, S' 34; latit. elytri © 8,3 mill. — Mongolia; in
Septentrione urbis Pekin, a patre David viatore lecta (Mus. Parisiense).
91. Genus Acrotylus, Fieb. — Sauss., Prodrom., p. 186 ; 43.
1. A. crassus, Sauss., Prodrom., p. 187; 1.
g. Costa facialis ad verticem valde attenuata et punctata; scutellum faciale quam
in © longius, magis attenualum, trigonali-lanceolatum apice parum truncatum.
— Femora post. pallida, superne fusco-trifasciata, condylo fusco, limbo apicali flavo ;
latere externo viltis perobliquis condyloque fuscis; area media infere inter villas
albida, carinula infera nigro-punctata; latere interno pallide-flavo, fasciis 2 macu-
laque marginis superioris prope basin, nigris. Tibiæ post. cœruleæ basi luteæ. —
Long. © 29, Gf 20; El. © 25, G! 18; Pron, 4,2. 3,2; Fem. © 16, c' 11,5.
Var. — a. Alæ basi purpureæ, fascia semilunari fusca. — b, Elytra campo axillari
luteo ; alæ vitreæ, basi roseæ, fascia semilunari fusca pallida, obsoleta, nebulosa. —
c. Slatura minore. — d. çÿ‘. Elytra infuscata, puncto pallido, fascia anali pallida. Alæ
basi roseæ, de reliquo totæ infuscatæ vel tantum radiatim infuscatæ. — f. Alarum
area ulnaris Gf areæ mediæ æquilita.
Africa meridionalis.
6. A. Humbertianus, Sauss., Prodrom., p. 189; 6. — OEdip. inficita, var. .
Walk. ! Cat. B. M. Derm.; Saltat. IV, 742, 75, 6. — Ceylon ; Bengalia.
7. A. patruelis, St. — Sauss., Prodrom., p. 190; 7.
Cette espèce est très variable et paraît s'étendre sur toute l’Afrique. Les élytres sont
tantôt presque dépourvus tantôt pourvus de fausses nervures dans leur seconde
moitié et je ne trouve pas de différences notables entre les individus méditerranéens et
et ceux de l’Afrique méridionale, si ce n’est que ces derniers ont une livrée plus foncée.
On y peut distinguer les variétés suivantes :
Var. inficita, N. — Walk.! Cat. B. M. Derm.; Saltat. IV, 749, 75. — Quam
specimina mediterranea obseurior. Elytra frequenter magna parte nigra, dimidia parte
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 69
apicali valde maculosa vitla vitrea longitudinali sat angusta. Alæ valde coloratæ
basi carmineæ, fascia semilunari fusca lata, de reliquo nebulosæ vel infuscatæ, ad
venas nigro-inquinalæ margine antico nigro-tessellato, vel limbo exteriore radiatim
fusco.
Var. a. Costa facialis ad verticem anguste truncata. — D. acuminata. — ce. Alarum
fascia fusca lata in margine postico extensa. — d. Alarum areæ ulnaris et axillaris
hyalinæ. — e. Corpus virescens.
Africa meridionalis. — Occurit etiam in Senegali.
11. A. furcifer. D.
Fulvescens, fusco-varius. Caput pone oculos utrinque vita nigra in pronoto per-
ducta, villaque lutea juxtaposita, meluzona utrinque linea obliqua lutea. Costa facialis
sat angusla, ab infero ad verticem gradatim convergens, valde canaliculata, infra
ocellum subconstricta, ad verticem breviter parallela (fere ut in À. patrueli).
Pronotum superre utrinque ad suleum typicum profundissime oblique impressum,
ante illum bifoveolatum, lobisque lateralibus ad sulcum intermedium etsi profunde
impressis. Dorsum a latere, inter sulcum typicum et intermedium carinam V-formem
perdistinctam interdum U-formem et crenulalam, præbens, angulo retrospectante.
Melazona flava, obtusangula.
Elytra fusco-srisea, apice altenuala, margine antico fasciis 2 flavidis, ac fusco-
punetatis, utin À. patrueli, parle apicali quam in illo magis inquinata, venis spuris
nullis, areis tamen angustis. — Alæ disco basali breviter roseo, margine anteriore
nigro, limbo interno late infuscato (variat basi rosea, limbo toto late radiatim
infuscato, margine postico subhyalino; vel campo radiato fascia semilunari fusca
obsoleta, a disco roseo remola, margine anteriore nigro). — Femora post. fusco-
fasciata.
cf Pronoti carinæ dens secundus angulo truncato, vel trapezino, vel obsoleto.
Abdomen rubidum. Alæ radiatim infuscatæ.
© Long. 19, G' 14; Pron. © 3,5, ct 2,5; EL © 18, c L#; Fem. © 11,
d 8, 5 mill.
Africa meridionalis ; Promont. B. Sp.
Appartient au groupe LÀ. apricarius, et en diffère par ses ailes à base rouge.
70 ADDITAMENTA
93. Genus Charorus, n.
Ce type vient se placer à côté des Zynatius et l'on pourrait même y réunir si l'on
élargissait comme suit le cadre de ce genre :
Genus Egnatius, St. (sensu latiore).
Insecta minuta. — Antennæ elongatæ, graciles, cj' apice incrassalæ, sulcatæ,
articulo postremo apice impresso vel coaretato (vel vesiculari ?). — Caput prominulum
subdeclive, infere quam superne vix latins. Oculi grandes, quam genæ longiores.
Occiput utrinque ad oculos transverse carinulalum. Verticis scutellum postice
latum, nonnunquam per carinulam areuatam interocularem clausum, anterius per
tempora valde coarclatum. Costa facialis subparallela, sulcata. Tempora supera,
foveolata, apicem rostri attingentia. — Pronotum minutum, carinatum, carina inter
sulcos nulla: metazona quam prozona parum longior; prozona utrinque anterius
carinula notata. Lobi laterales infere plus minus rotundati. — Elytra breviuseula,
parum dense reticulata, areu stigmatico nullo; vena intercalata spuriavel nulla: v.media
libera, furcata, a v. discoidali valde divergens : v. axillari recta, libera. — Alæ apice
obtusæ; vena media haud farcata; v. ulnari recta. — Femora post. crassiuscula,
nigro-fasciata. Arolia tarsorum minuta, compressa. — Sulcus mesosternum poslerius
marginans arcualus, utrinque sinuatus, saltem haud transverse rectus.
92. Genus EGnamius (sensu strictiore). — Sauss. Prodrom. 191: 4%.
Antennæ © quam caput et pronotum duplo longiores, apice clavatæ. — Corpus
gracilius. Caput inferius quam superius angustius. Occiput utrinque ad oculos carinula
unica. Verticis scutellum postice plus minus distincte clausum. Tempora'a supero
minus perspicua. Pronoti metazona quam prozona haud longior. Prozona haud
insieniter tuberculata. Elytra ad apicem valde augusta; lobi laterales margine infero
arcuato. Alæ augustæ, hyalinæ venis subtilibus, ad marginem anteriorem macula
opaca nulla, venis spuriis vix ullis; area ulnaris quam a. media haud latior, elongato-
? De yzigaw se plaire, et 586; montagne. — Qui se plaît dans les collines.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. A
areolata; areæ radiatæ remote venulosæ, haud longe divisæ. — Suleus mesosternalis
inter lobos mesosternales arcuatus, utrinque valde obliquus, sinuatus. — E.
apicalis, F.
53. Genus CHARORA, n.
Antennæ cj° quam caput et pronotum longiores, ad apicem longiuseule leviter
incrassatæ, — Corpus crassius. Caput inferius quam superius haud angustius. Occiput
utrinque ad oculos mallicarinulatus. Verticis seutellam postice clausum. Tempora
supera. Pronoti metazona quam prozona longior. Prozona multi-tuberculata. Elytra
latiuscula, Ale G'latiuseulæ, infuscatæ, venis valde incrassalis, ad marginem ante-
riorem macula opaca grande. Area ulnaris quam a. media valde latior, scalari-
venulosa, areæ radialæ per venas spurias longe divisæ. — Sulcus mesosternalis inter
lobos transversus, subareuatus, utrinque sinuatus vel angulatim fractus.
1. Ch. crassivenosa, 1.
Minula, fulvescens. — Antennæ annulatæ, apice obseuræ, quam femur post. bre-
viores. — Caput crassiusculum. Vertex prominulus, subcarinatus:; ejus seutellum
trilobatum, angulis truncalis, utrinque per lempora sinuatum, cireumeirca elevato-
marginatum, posterius concavam, per carinulam areuatam transversam marginatum;
ad oculos dilatatum, anterius triangulare, apice angulatim incisum. Tempora grandia,
elongata, trapezina vel anguste trigonalia, foveolata. Costa facialis ad verticem vix
anguslala, infra ocellum coarcetata, infere lata. Facies ragulosa. Occiput inter oculos
areolatum, utrinque ad oculos carinulis transversis 3 obsoletis. Orbitæ posterius
radialæ. — Pronoti sulci valde impressi; metazona quam prozona paulo longior,
carinala. Prozona rugosa, compresso-tuberculata, areualo-costata; ejus pars anterior
seutellata, #-tuberculata vel tumoribus 2 foraminatis instructa, vel tantum trans-
verse sulcala et rugosa. Melazona pentagona, © transversa, processu © rectangulo,
çf subacutangulo, marginibus posticis nigro-notatis, saltem in © subsinuatis, apice
hebetato. Lobi laterales obsolele punetati, rugulosi, angulo postico late rotundato,
margine infero recto, obliquo. — Spatiom inter metasterni lobos situm Cÿ° quadra-
tum, æque longum ac latum. — Elytra breviuscula, G' abdomen superantia, © bre-
viora, recla, apice parabolice rotundata, tota grisea, nigro-punctulata, late reticulata,
lertia parte apicali oblique membranacea; campus marginalis tertia parte basali
coriacea, de reliquo submembranaceo. Vena ulnaris frequenter indivisa; area ulnaris
quam area media angustior, utræque biseriatæ. — Ale Gf sat minutæ, obtusæ, fuli-
12 ADDITAMENTA
ginosæ, venis nigris, fere omnibus crassis; area media et ulnari vitreis, apice excepto.
Campus anticus latiusculus, aream axillarem Gf vix, © haud superans, margine
anteriore apice valde arcuato. Vena humeralis arcuata; v. reliquæ rectæ ; v. humeralis
discoidalis et media incrassatæ; venæ ulnares graciles: areæ omnes inter venas sitæ
simpliciter transverse venosæ; area inter marginem anticum et venam discoidalem
sita magna parle nigro-opaca, vena humerali lutea. Venæ dividens, axillaris anterior
et v. radiatæ principales crassiuseulæ, nigræ. Areæ axillares quadrato-reticulatæ.
Campus anterior et axillaris absque venis spuriis. Areæ radiatæ per venas spurias
irregulares et venulas incompletas reticulatæ. Campus radiatus ad venas hyalinescens.
— Alæ © minutæ, parum infuscatæ, minus crasse venosæ. — Femora post. sat
robusta, margine supero basi eristalo, in medio vel ante medium sinuato, subexciso;
lateribus interno, externo et supero nigro-fasciatis, carinulis externis nigro-punelatis ;
(variat femor. intus nigris). Tibiæ post. cœrulescentes (in desiccatis annulatæ); cal-
caria modice grandia. — Long. © 15, 5 13,5: EI. © 8, 12 mil. — Cancasus ;
Mons Elbrus. (Coll. Brunn. n° 15,214.)
54. Genus Leptoscirtus, n.
Statura minuta. — Verticis scutellum canaliculatum. — Pronotum tenuiter cari-
nulatum, carinula inter sulcos obliterata. Metazona quam prozona haud longior,
valde oblusangula vel margine arcuato. — Elytra angusta, venis variabilibus; v. ulnari
indivisa. È-— Alæ byalinæ. — Tibiæ posticæ spinis parum numerosis instructæ, calra -
ribus gracilibus valde elongatis, ut in Genere Leptopternide (n° 56).
Ce genre renferme deux types qui différent beaucoup l’un de l’autre, l’un gravitant
vers les Acrotylus, l'autre vers les Sphingonotus. Nous les réunissons néanmoins dans
un même genre provisoire, ces espèces étant encore mal connues. Le genre se rappro-
che beaucoup des Egnatius par ses formes et par ses élytres à nervures peu divisées,
done incomplètes.
Synopsis specierwm.
a. Corpus compressum. Elytrorum vena media furcata, v. intercalata distineta. Tibiæ post.
calcaribus metatarsum subæquantibus. ........................ ban 1. aviculus, n.
a.a. Corpus depressiuseulum. Elytrorum venæ omnes indivisæ; v. intercalata spuria. Tibiæ post.
extus spinis 4-9, calcaribus metatarso longioribus, ..,................ 2, unguiculalus, n.
1 De 2errie petit faible, et 545720 bondir. — Qui fait de petits sauts.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 73
1. L. aviculus. D.
Minutus, gracilis, pallidus, ferrugineo-albescens, subtus albidus. — Antennæ annu-
latæ, quam caput pr'onotumque computala ‘/, longiores. —— Caput subdeclive. Occipat
ad verticem carinulatum. Scutellum verlicis angustum, sulcatum. Tempora minuta.
Costa facialis angusta, subparallela, infra ocellum punctata, in fronte linea punctorum
notala, ad verticem subangustior: inter antennas a latere visa subprominula. —
Pronotum parum copstrietum: carinulatum (carinula inter sulcos nulla); ejus sulei in
dorso undulati. Metazona parum lata, posterius valde obtusaugula vel areuata. Lobi
laterales margine infero recto. obliquo, angulis rotundatis. — Elytra angustissima,
membranacea, tantum basi coriacea, venis spuriis instructa, serie macularum fusca-
rum in Campo axillari ornata,enec non maeula ultra medium areæ mediæ, alteraque
inter venam discoidalem et mediam. Vena intercalata recta, venæ ulnari quam venæ
mediæ propior; vena media fere a basi libera, a v. discoidali divergens, ut consuete
furcala; vena ulnaris indivisa. Stigma incompletum vel deficiens. Vena axillaris libera.
— Alæ valde angustæ, hyalinæ, venis rectis, normalibus, venulis transversis rario-
ribus, invicem valde remotis, areolas elongatas formantibus. — Pedes postici subgra-
ciles, latere externo supra fusco 3-fascialto. Calearia interna UÜbiarum posticarum
quam metatarsus paulo breviora, valde arcuata. — Gÿ' Long. 12,5; EI. 12 mill. —
Ægyptus.
2. L. unguiculatus. 0.
Minutus. depressiusculus, ochraceus, bruneo-punctulatus. — Caput in genis verru-
eulosum. Oculi globosi. Geciput juxta oculos granis 2-3 instructum. Scutellum verticis
sulcatum, apice angulatum (ut in G. Sphingonoto) et a fronte separatum. Costa facialis
a latere visa infra ocellum angulatim incisa, supra ocellum angustissima vel lamellaris,
subtiliter sulcata ; infra illam trigonaliter dilatata, obsoleta, per sulcum divisa, et per
suleum angulatum marginata. — Pronotum erassiusculum, sellæformiter constrictum,
sublilissime carinatum; carinula inter sulcos nulla. Prozona sparse granosa, in late-
ribus tuberculata, superne sulco intermedio solo transcurrente, anteriore oblitterato.
Metazona transversa, quam prozona baud longior, valde obtusangula, læviuscula, sub-
lilissime punclata, utrinque superne Ccarinulam incompletam præbens. — Elytra
angusta, coriacea, fusco-punetulata, densissime transverse venulosa, venis longitudi-
nalhbus omnibus indivisis, rectis, percurrentibus; arcus stigmaticus propter hoc nullus.
Vena ulnaris antica fusco-maculosa, postica subtilis. Areæ media et ulnaris per venam
spuriam subtilem divisæ. Areæ mediastina, humeralis et humero-discoidalis subhya-
TOME XXX. 10
74 ADDITAMENTA
linæ, quadrato-reticulatæ, per venas spurias nullas divisæ; vena axillaris Hbera. —
Alæ hyalinæ, elytrorum longitudine, venis rectis, simplicibus. Margine exteriore valde
lobulato. Campus anticus angustus, costa parlim ad venam discoidalem fulvo-opaca;
hæc indivisa, recta; area media quam a. ulnaris latior; areæ omnes quadrato-reticu-
latæ. Vena axillaris antica valida, postica teouis et ad basin libera. Areæ radiatæ
venulis transversis rarioribus instructæ. — Pedes elongati, graciles. Femora postica
modice gracilia, extus fusco-punctata. Tibiæ post. margine exteriore spinis 4-5; cal-
caribus longissimis, gracillimis, arcuatis, tarsam totum subæquantia. Arolia inter
ungues minima, maxime compressa. — Habitus gen. Spkingonoti vel potius g. Heliasti
et Acrotyli. — Long. 16; El. 13,5. — Senegalis.…
Ce type se rapproche beaucoup des Zynatius, mais il en diffère par sa côte frontale
plane, par un pronotum plus lisse et par la longueur des éperons des tibias postérieurs.
Les organes du vol ont une vénulation analogue à celle des Ægynatius, mais ils sont plus
longs. La forme de l’écusson facial rappelle celle qui caractérise les Sphingonotus, étroit
s’élargissant légèrement jusqu’en avant et là subitement terminé à angle obtus.
54081, Genus Helioscirtus, Sauss., Prodrom., p. 194: 46.
La diagnose de ce genre, primitivement basée sur le ÆZ. Moseri, doit étre modifiée
pour englober les espèces qui suivent et qui se rapprochent plus des Sphingonotus que
espèce citée. Cette diagnose se trouvera ainsi réduite presque au fait de l’épaississe-
ment des rayons axillaires de l'aile.
Les espèces se distinguent comme suit :
a. Alæ scalari-reticulatæ; venæ campi antici et axillaris crassæ; venulæ transversales partim
incrassatæ. Vena media cum v. discoidali confusa, ejus rami 2 ab illa emergentes, invi-
cem valde remotæ, antica apice valde inflexa; area ulnaris quam area media valde latior ;
margo externo-posticus alæ simpliciter lobatus; latior, Elytrorum area ulnaris quan area
intercalata posterior latior, indivisa; furca ulnaris angusta, transverse venosa. Verticis scutel-
TON CANNUIAUN AAA EE EE RUE er See 1. Moseri, Sss. (1. c., p. 195).
aa. Alæ haud scalari-reticulatæ ; venæ campi antici et axillaris haud incrassatæ. Vena media
libera, anguste furcata.
b. Verticis scutellum haud carinatum. Tibiæ intermediæ subtus rotundatæ. Alarum area ulnaris
quam area media vix latior; margo externo-posticus dupliciter lobulatus. Elytrorum area
ulnaris quam area intercalata posterior angustior, subdivisa; furca ulnaris latiuseula,
MOIASENAUMMAATEN AA ERA Er ee ne eee Cire 2. Finotianus, Sss.
b,b. Verticis scutellum carinulatum. Tibiæ intermediæ subtus cristulatæ. . . .3. capsilanus, Bonn.
1 Par suite d’une inadvertance le n° 54 a été mis deux fois dans le tableau des genres, p. 23.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 79
2. H. Finotianus, Sauss., Journal Le Naturaliste, VIE 1885, p. 28, Ρ.
Fulvescens, punelulatus. — Verticis scutellum ovatum, vix foveolatum, antice
truncatum, haud carinatum. Costa frontalis punctata, a vertice per carinulam trans-
versam sejuncta. — Pronotum carinulatum; prozona ante sulcum anteriorem tuber-
culo compresso vix perspicuo vel carinula brevi instructa; metazona vix granulata,
processu postico rectangulo, angulo haud rotundato. Lobi laterales angulo postico
infere angulato, — Elytra apice attenuata, fasciata, etsi ultra medium irregulariter
reliculata; vena intercalata flexuosa, apicem versus venæ mediæ contigua; area inter-
calata posterior latissima, irregulariter reticulata, secundum illam venam areolas
majores præbens: area ulnaris per venam spuriam incompletam divisa. — Alæ latæ,
sat triangulares, apice anguslo; hyalinæ, disco basali dilute cœrulescente, per fasciam
arcuatam fascam obsoletissimam cineto; hæc fascia tantum per venas fusco-spurcatas
indicata, postice intus evanescens. Campus anterior angustus. Campi postici venæ
radialæ principales omnes (seilicet 10) incrassatæ (c°). apice acuminatæ; posteriores
quam anteriores crassiores: omnes cœrulescentes. Campus anterior et campus axillaris
quadrato-retieulati (baud scalari-venulosi). Campus radiatus venalis subtilibus invicem
valde remotis, areolas elongatas formantibus reticulatus: area radiata prima venulis
areuatis invicem propioribus obsila; margo externus polygonali-reticulatus. —
Femora postica crassiuscula, latere externo fascia præapicali fasca, latere interno basi
fusco. Tibiæ post. sordide cœrulescentes, condylo atro, calcaribas spinarumque apice
nigris; his intus 40, extus 8. Tibiæ intermediæ compressæ subtus rotundatæ. —
Long. 22 mill. Elytr. 22 mill.
Algeria ; Oran, tempore autumnali. (Dom. Finot.)
3%. H. capsitanus, Bonnet. — Bryodema capsitana. Ed. Bonnet, Journal Le
Naturaliste, VI, 188%, p. 548. — Bonnet et Finot, Orthopt. de Tunis,
p. 28 (1885).
Corpus mediocre, falvo-testaceum, parce nigro-punclatum subter luteum. —
Antennæ çj° quam caput et pronotum paulo longiores, fusco-annulatæ. — Caput
majusculum. Oculi grandes, prominuli, invicem valde remoti. Verticis scutellum sub-
triangulare, carinatum. Facies verticalis. Costa frontalis marginibus leviter incurvatis.
— Pronotum constrictum, reticulato-rugosum; prozona inter sulcos carina nulla,
utrinque tubereulo minuto instructa; metazonæ carina anterius elevatior, posterius
attenuata. Lobi laterales subquadrati. — Elytra abdomen superantia, in triente
basali testacea, cæterum subhyalina, maculis destituta. — Alæ hyalinæ, campo
radiato grandi, venis radiatis incrassalis, pallide cœrulantibus. — Pedes pubescentes,
76 ADDITAMENTA
griseo-punctati. Tibiæ intermediæ subtus margine externo cristulato. Femora postica
intus fusca, ante apicem lutea, margine superiore leviter undulato. Tibiæ posticæ
luteæ (?) extus spinus 8-9, apice nigro. — jf. Lamina supraanalis triangularis,
obtusa. Lamina infragenitalis cucullata. — cÿ Long. 27. EL. 98 mill. — Tunesia.
La description fort détaillée que les auteurs ont donnée de cette espèce permet de
juger à la forme des parties de la tête et du pronotum qu’elle doit rentrer dans le genre
Helioscirtus. En effet, l’écusson du vertex est excavé ; le pronotum à sa carène atro-
pliée entre les sillons, et offre deux éminences. En revanche, les tibias intermédiaires
sont carénés en dessous, ce qui indique un passage aux Bryodema.
55. Genus Sphingonotus, Fieb. — Sauss., Prodrom., p. 195; 47.
Les espèces de ce genre s’échelonnent entre des limites si peu marquées qu’on ne sait
jamais où s’arrète la variété, où commence l'espèce. Les caractères ont chez la plupart
d’entre elles peu de fixité : les formes et la sculpture du corps, la réticulation et la
livrée des élytres, varient beaucoup d’un individu à l’autre. Le caractère le plus com-
mode à consulter pour la distinction des espèces semble encore se trouver dans la livrée
des ailes et dans leur forme, mais je ne saurais dire si les couleurs ne subissent pas des
changements suivant les climats, et s'il n'existe pas quant à la forme des ailes des cas
de dimorphisme.
Quoiqu'il en soit, on ne peut, dans l’état actuel de nos connaissances, faire autre-
ment que d'accepter comme espèces les diverses variantes de chaque type, bien que
plusieurs d’entre elles ne représentent probablement que des races locales.
Le genre Sphingonotus semble présenter un exemple frappant de la manière dont
un ou plusieurs types spécifiques, en se dispersant à la surface du globe subissent en
rayonnant des modifications correspondantes, et se divise en races qu'on serait tenté
de considérer comme des espèces en voie de formation.
J'ai cru devoir soumettre ce genre très difficile à une revision complète.
Synopsis specierum. .
a. Pronoti prozona anterius cristata, vel elevato-carinata ;
b. cristata. Alæ fascia lata nigra, apiceque nigro-maculatæ. Diseus basalis alarum :
C'NCETUIESCEUSNENTELOION eee eee SSD 80080 1. sulrapes, ss.
DA octofisciala, Serv.
c,C. purpureus . .... FOSC AT ST PMR GES Sa Fos 22 À Zinnini, Kitk
b,b, elevato-carinata. Alæ fascia angusta nigra, apice immaculato . .......... 3. callosus, Fieb.
aa. Pronoti prozona antice carinulata vel haud carinata; alarum discus basalis :
DÉNMISER SR RER ee meie ets esthreiiee RTC Me Se 4. nigripennis, S.
b,b. hyalynus vel venuste coloratus.
ce. Alæ nec fasciatæ nec maculatæ, hyalinæ vel basi cœrulescentes.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 77
d. Elytra normalia; vena media a v. discoidali ut consuete ante ejus furcam parum
remota, ante stigma furcata. Vena intercalata venæ mediæ quam v. ulnari propior.
5. cœrulans, L. et varietates. — 6. arenaria, Luc.
d,d. Elytra abnormia ; vena media a v. discoidali remota, procul fureata. Vena intercalata
a vena media quam à v. ulnari magis remota. Minuseulus. . ....... ..8. nilolicus, n.
cc. Alæ fusco-variæ,
d. haud fasciatæ,
e. antice maculis À vel 2 nigris. ..... ciao neue MR See 9. capensis, Sss.
ee. dimidiatæ, basi cœrulescentes, apice fuscæ. . uno .9. jamaicensis, Sss.
dd, fascia areuata fusca vel nebulosa ;
e. fascia incompleta,
f. ad marginem anteriorem evanida ;
g. nebulosa, vel quoque in maeulas soluta................. 6. arenarius, Luc.
9,9. obseurior, completa. ....... Re ALT QUE à ....7. bengalensis, n.
f. ad marginem posteriorem nulla.
g. Nigro-punctatus, temporibus lateralibus, haud explicatis ; elytris densius
reticulatis, ena intercalata apice inflexa... ..... Re en 10. Haitensis, Sss.
9,9. Haud nigro-punctatus, temporibus trigonalibus ; elytris remotius reticulatis,
vena intercalata subareuata, apice cum v. media conjuncta.
13. mongolicus, n. var.
e,e. fascia completa, secundum marginem postieum continua.
[. Minores; alarum disco basali cærulescente, apice haud maculato.
g. Miautus; fascia alarum nebulosa, margine antico subroseo. 1. cyanopterus, Ch.
9,9. Major; fascia alarum nigra condite delineata, marginem postieum liberans.
Corpus crassinseulum, vertice latiusculo
h. fascia alarum angusta, transversa, antice haud vel vix attenuata, postice
arcuata,
î. Pronotum sat valide, etsi in parte antica carinatum. .. 93. callosus, Fr.
ii. Pronotum tenuiter, antice vix, carinatum; fascia alarum antice dilatata.
12. brusilianus, n.
h,h. fascia alarum lata, antice angustata.
i. Tempora nulla. Fascia alarum modice lata vel angusta, antice subangus-
tata, postice evanida. Elytra remotius reticulata; vena intercalata apice
cum vena media conjuneta.. ..................... 13. mongolicus, n.
it. Tempora perspicua. Fascia alarum postice completa. Elytra densius
reticulata.
k. Tempora trigonalia. Vena intercalata © obsoleta. Alarum fascia
angustior, marginem posticum latiascule liberans. Corpus gracilius,
Minus rugosum. ..... Honor o À CURE LPO AT ÉERE 14. azurescens, n.
k,k. Tempora foveolata. Vena intercalata apice inflexa, eum v. media
conjuncta. Alarum fascia latissima, antice coarctata, postice intus
attenuata. Corpus erassius, rugosius; pronoti margo posticus undu-
latus, sublobatus . nee eee 15. scabriusculus, St.
ff. Majores.
78 ADDITAMENTA
g-. Alis apice limpido, haud nigro-fasciato.
h. Graciliores, parum rugosi. Tempora haud explicata, (vel minuta, trigo-
nalia, punctata). Alarum diseus basalis hyalinus (vel cœrulescens) fascia
areuala fusca marginem posticum liberante.
i. Tempora minuta, trigonalia, punctata. Elytra membranacea, remote
reticulata; area intercala postica transverse venulosa. Alæ trigonales,
fascia angusta fusea ; apice inquinato. Vena intercalata elyuri in S formam
flexuosa, venæ mediæ contigua.
R: MAjOl:. ter Per cer Certrecre sheet 16. Savignyi, Sss.
KE: MINOR are re scrcuecn cer ebLee Me nine 15 a. hesperidum, Sss.
ii. Tempora haud explicata. Elvtra areolis minutis multifarie conformatis
reticulata; vena intercalata venæ mediæ baud contigua. Ale margine
externo-postico areuato ;
k. disco basali hyalino (vel cœrulescente?), fascia angusta fusca, margi-
nem posticum latiuscule liberante.................. 17. indus, Sss.
k,k. disco basali cœruleo, fascia lata fusca marginem posticum anguste
liberante PER eEe 7e ecran eee etat .japonicus, et aflines.
1. Alæ minus longæ, fascia nigra antice coarctata. Elytra latiuscule
reticulata ultra medium quadrato-retieula. . . . .18. japonicus, n.
1,1. Alæ longiores, angustiores, fascia lata antice haud coarctata. Elytra
confertim reticulata, © quoque ultra medium irregulariter reti-
culata...... AP ro To become 18a. longipennis, Sss.
h,h. Crassiores, pronoto postice crassiore. Tempora elongato-trapezina, pune-
tata, vel foveolata, vel sulcata. Alarum diseus, basalis antice cœrulescens,
postice roseo-violaceus, fascia lata nigra. (balteatus et affines vel varietates.)
i. Alarum fascia nigra latissima, antice coarctata,
k. Ale dimidio apicali trigonales, margine externo-postico pone sinum
axillarem recto vel leviter sinuato; fascia nigra disci postice intus
quoque lata, rotundata haud attenuata. Vena intercalata rite explicata,
in S flexuosa, venæ mediæ propinqua....... AE 19. balteatus, S.
k,k. Alæ dimidio apicali minus trigonales, margine externo-postico magis
areuato, pone sinum axillarem subconvexo, haud sinuato ; fascia nigra
disei intus attenuata, acuminata.
l. Vena intercalata elytri rite explicata, in S flexuosa, venæ mediæ
NOR 0 00 sJbboe Se RD rate .. 19 a. persa, Sss.
LL. N. intercalata incondite explicata, subrecta, apice cum reticulatione
confusa, à vena media magis remota............. 19b. intutus, n.
ii. Alarum fascia nigra lata, antice haud coarctata, in medio haud dilatata,
postice intus aeuminata. Alæ dimidio apicali trigonales.
19e. nebulosus, Fisch. W.
g,g- Alis apice nigro-fasciato, vel lobis apicalibus 2 nigris.
h. Gracilior. Elytra sat membranacea. Alæ trigonales, basi hyalinæ.
h,h. Crassiores. Elytra dimidio basali coriacea.
i. Alæ disco basali cœrulescente. . :.............. Brunneri et allines.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 19
k. Alæ trigonales; fascia latissima nigra, antice coarctata, postice intus
ÉTEND S AUS ELN RE CRIER EEE 20. Brunneri. Sss.
k,k. Alæ margine externo-poslico areuato; fascia lata nigra, antice haud
COANC AA INEU SEA ENT ARe A RER NEe JU a apicalis, Sss.
RD SCO DASALETUDT ON Nr. Me Etui er 21. Kittaryi. Sss.
Mihi ignotus. — 21. S. fusco-irroratus.
1. Sph. octofasciata, Serv. — Sph. Zinnini, Sauss., Prodrom., 207, 18. —
OËd. Zinnini, Kit. — OEdip. octofasciata! Serv. Orth. 1839, 728, 10 (typum
Servillei in Mus. Paris. vidi). — Bonnet, Journal Le Naturaliste, VII, 1886,
p. 246. —— Pagi maris Caspi. — Ægyptus (Serv.) —- Tunesia (Bonn).
4. Sph. nigripennis! Serv. — Sauss., Prodrom., 207; 19.
Scaber. Pronotum valde constrictum; prozona nonnunquam carinulata; metazona
confertim granoso-scabra; lobi laterales angulo postico infere obtusangulatim producto.
— Elytra fere lola confertim irregulariter reticulata, coriacea, tantum quarta vel
quinta parte apicali membranacea, antice et postice bruneo-punctata. Vena intercalata
subrecta. Alæ nigræ, subcœærulescentes, basi et margine interno hyalino-nebulosis
subcœærulescentibus, lobis apicalibus duobus hyalinis (©); campus anterior angus-
lus, area ulnari quam area media latiore. — jf Alæ apice brevius hyalinæ. —
Long. © 23, 18; EI © 23,5, 7 19 mill. — Promont B. Sp. (typus Servillei
in Mus. Parisiense).
5. Sph. cœrulans, L. — Sauss., Prodrom., p. 200; 3.
Var. À, i. — Albidus. Verticis seutellum et frontis costa haud carinata. Elytra
albida, parum dense reticulata, fasciis laceratis atris, apice nigro-maculoso; vena
inlercalata venæ mediæ sat propinqua. Alæ basi cœrulescentes, venis basi cærulescen-
tibus, dehinc partim nigris. Pedes nigro-fasciati. — cf Long. 18; EL. 19. — Sicilia.
— (Coll. Brunn. n° 10892.)
L'individu ci-dessus décrit est si fortement marqué qu'à première vue on le pren-
drait pour une espèce bien caractérisée. Néanmoins je n’y puis voir qu’une variété du
S. cœærulans, espèce dont la livrée offre des apparences si diverses. Certains individus
du Turquestan sont du reste presque aussi fortement fasciés de blanc et de noir.
Var. carinata. — Pronotum anterius carinatum.
Var. vitrea. — Minuta, canescens ; verticis scutellum subcarinatum. Elytra pallida,
basi brunea, apice punctata, remote reticulata; vena intercalata parum flexuosa, venæ
80 ADDITAMENTA
mediæ parallela. Alæ complete vitreæ; vena media cum v. discoidali confusa, ramos
2 hojus venæ efficiens; vena discoidalis de reliquo indivisa; area ulnaris quam area
media haud latior. Lobi laterales pronoti angulo postico rotundato, margine infero
valde obliquo, recto. © Long. 19; El. 17. — Æcyptus. (Coll. Brunn. n° 8279.)
Obs. Chez les petits individus du Sph. cœrulans la veine intercalée de l’élytre tend à
devenir moins Hexueuse, plus droite et à rester parallèle à la v. médiane.
Varietates diversæ : — x. Elytra nigro-punctata vel fasciata; alæ hyalinæ. (Ægyptus,
Syria.) — GB Elytra magna parte subvitrea, remote reticulata.
6. Sph. arenarius? Luc. — Sauss., Prodrom., p. 202: 6.
Fusco-punctata. — Elytra rufo-, vel braneo-punetulata, etsi ultra stigma densius-
cule reticulata; vena intercalata in forma S subflexuosa, venæ mediæ haud contigua.
— Alæ angustæ, elongatæ, limpidæ vel basi cœrulescentes, in campo postico fascia
arcuata fusca obsoleta, angusta, nebulosa, vel in maculas soluta, intus evanescens.
— Var. fascia nebulosa alarum fere ad maculam reducta. — Long. © 23, ' 18:
El. © 25, çj° 20 mill. — Algeria. (Typus Dom. Lucas in Mus. Paris.)
Obs. Lorsque la tache des ailes disparaît, on a la petite variété à ailes hyalines du
Sph. cœrulans (Naples, Orient.). La limite entre cette dernière espèce et d’autres voi-
sines paraît impossible à trouver. Il y à là des races locales qui forment pour ainsi dire
des espèces naissantes.
7. Sph. bengalensis. D.
Stutura S. azurescentis; crassiuseulus, — Caput valde punctatum. — Pronotum
breve, crassum, valde reticulato-rugosum, processu producto, rectangulo vel acutan-
gulo, apice subtriangulato, scilicet angulis fere tribus. — Elytra fasciata, confertim
reticulata, basi latiuscula, apice attenuata, campo marginali latiuseulo, ad basin
tamen parum dilatato; quarta parte apicali quadrato-reticulala; vena intercalata
incompleta, venæ mediæ propinqua. — Alæ cœrulescentes, fascia fusca semilunari
campi radiali, anterius lata, inlus acuminata, marginem posticum late liberante.
Area ulnaris quam a. media latior. — Femora post. crassiuseula, intas et extus fascia
præapicali nigra. Tibiæ post. cœruleæ. basi annulo pallido, condylo nigro. — ©
Long. 22; Pron. 5,5: El. 22; Fem. 10,7 mill. — India or.; Bengalia.
S. Sph. nilotieus, n.
Minutus, fulvo-lutescens. — Scutellum verticis tantum basi carinatum. Facies
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 81
declivis, costa angusta, supra ocellam serie punctorum obsita. — Pronoti prozona
anterius subtilissime carinata, metazona subtiliter punetulata, carinata, obtusangula :
lobi laterales angulo postico rotundato. — Elytra angusta, parallela, subhyalina, basi
grisea, campo discoidali maculis minutis bruneis, campo anali serie maeularum bru-
nearum notato. Vena media a v. discoidali valde remota, dehine furcata; v. intercalata
recta, intermedia, vel venæ ulnari propior; v. ulnaris arcuata, plerumque indivisa,
v. axillaris hbera. — Alæ hyalinæ; vena media indivisa. — Femora postica superne
bruneo-fasciata. — Long. cf 13: El. 12 mill. — Ægyptus.
Espèce remarquable par sa petitesse. Les élytres offrent une vénulation très aber-
rante, qui se rapproche de celle des Ægnatius, mais qui ne tient sans doute qu'à la
pétitesse absolue de l’élytre, ce qui ne laisse pas aux nervures la place de se dévelop-
per normalement.
10. Sph. haïitensis. Sauss., Prodrom., 202; 7.
Var. — a. Fascia fusca alarum obsoleta. — b. jf Alarum fascia nigra latior, ad
apicem alarum magis appropinquata, frequenter radiatim interrupta. Long. 17:
EL. 18 mill. — ns. St. Domingo. — Telus mexicana; Oaxaca (Mus. Brit.).
S. mongolico species affinis. Ab illa differt : Capite et pronoto crassius punetatis;
pronoto magis rugoso, posterius rectangulo; elytris angustioribus, densius reticulatis,
vena intercalata ut in scabrèuseulo libera ; alarum faseia nigra posterius breviore magis-
que apicali; femoribus posticis intus fascratis.
12. Sph. brasilianus, n.
Fulvo-ferrugineus, punctulatus, modice gracilis. Vertex inter oculos latiusculus,
scutello declivi, subcarinulato, apice punetato, cum costa frontali continuo. Costa
facialis plana, inter antennas lata, ad verticem et infra ocellum angustior, supra
ocellum plana, subcarinulata, Tempora elongalo-trigonalia, lanceolata, obsoleta. —
Pronotum constrictum: prozona transverse rugulosa, antice vix perspicue carinulata ;
metazona subtiliter carinata, punetulata, subtiliter granulata, processu rectangulo, apice
rotundato. Lobi laterales angulo postico rotundato vel infere angulato. — Elytra
angusta, fusco-bifasciata, apice maculosa, parum dense reticulata: vena intercalata in
S flexuosa, venæ mediæ appropinquata: area intercalata postica biseriata, serie antica
areolis majoribus formata. — Alæ angustæ, sat acuminatæ, limpidæ, fascia nigra
angusta, areuata vel potius angulata, antice dilatata, postice marginem latiuscule libe-
rante. Venæ marginis antici et campi antici in disco basali flavidæ ; venæ radiatæ et
TOME XXX. 11
82 ADDITAMENTA
ad basin nigræ, prima nonnunquam in disco basali flavida. — © Long. 20; El.
19 mill. — Brasilia. (Coll. Brunn. n° 898%.)
Quam $S. cœrulans crassior ; S. calloso haud dissimilis: differt tamen : Costa faciali
latiore, temporibus haud foveolatis; pronoto minus fortiter carinato, posterius acutiore :
elytris alisque angustioribus; elytris ultra sigma membranaceis, venulis trausversis
reticulatis; vena intercalata baud recta, venæ mediæ propiore.
Obs. Les pattes postérieures étant recollées à l'unique individu qui nous à été sou-
mis, nous n’osons affirmer qu’elles appartiennent bien à l’espèce. Elles sont assez dif-
férentes de celles des autres Sphingonotus et ressemblent plutôt à celles des Ordipodu,
On peut les décrire comme suit :
Femora post. crassa, intus nigra, ante apicem faseia pallida, marginibus lamellari-
dilatatis, margine supero in */, basali valde areuato, dehine subito sinualo; infero
arcualto. Calcaria modice brevia.
13. Sph. mongolicus, D.
Minor, gracilis, læviusculus, fulvescens. Scutellum verticis vix carinulatum, sulca-
lum, cum costa faciali continuum. — Pronotum velutinum, parum constrictum.
Prozona superne cylindrica, suleis parum impressis, subülissime carinata. Metazona
punctulata, parum dilatala, carinata, margine posteriore obtusangulato, © angulo
rotundato, canthis lateralibus rotundatis. Lobi laterales angulo postico infere angulato
vel dentato. — Elytra fasciata, remote-reticulata, dimida parte apicali latiuscule qua-
drato-reticulata; vena intercalata subarcuata, venæ mediæ haud conligua, apice cum
illa conjuncla; area ulnaris areæ intercalalæ posticæ æquilata, per Yenam spuriam
divisa, — Alæ remote reticulatæ, disco basali cœrulescente, fascia media lata areuala
nigra anlerius anguslata, posterius evanida, marginem posticum liberante, nonnun-
quam anterius interrupta. Vena media nonnunquam cum v. discoidali confusa. —
Femora post. intus nigra, extus punctata, ante apicem fascia nigra. Tibiæ cœruleæ,
basi fasciatæ. — Variat fascia nigra alarum angusta. — Long. © 22, Gf 11,5:
El. © 23, Gt 18,5 mill. — Mongolia. (Pater David.)
S. haitensi species haud dissimilis. Comp. illam speciem.
14. Sph. azurescens, Ramb. — Sauss., Prodrom., p. 203; 9.
Var. — a. Alarum fascia nigra in medio latissima, anterius angustior. (Tunes,
Ægyptus.) — b. fascia nigerrima (Algeria, Æcyptus). Transit ad Sph. nebulosum, at
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 83
minor — c. fascia angusla (Ægyptus). In hoc casu S. Savignyi haud dissimilis ; ab illo
tamen condite distinguitur elytris confertim-reticulatis, area ulnari haud late areolata.
A. S. seabriusculo (var. Lucas) differt : major, gracilior, subtilius punctulatus; tem-
poribus haud foveolatis, pronoto minus constricto; pronoli margine postico integro,
baud undato; elytris © vena intercalata nulla vel obsoleta; alis acutioribus, fascia
nigra limbum posticum magis liberanta; femoribus posticis gracilioribus, margine
supero haud sinuato.
15. Sph. scabriuseulus, SA, — Sauss., Prodrom., p. 204; 12. — Bonnet,
Journal Le Naturaliste, VIT, 1886, p. 246.
Fulvescens vel rufescens ; S. azurescenti simillimus. Caput læviusculum. — Pro-
notum rugatum, ad sulcum postieum magis constricum; prozona ad illum tubercu-
lala, carinula nulla, margine anteriore tuberculato-crenulata; metazona squamoso-
rugosa, vel granosa, costato-scabra, antice carinata: processuus margines bisinuali,
undati, lobo apicali rotundato ; lobi laterales angulo postico truncato, sinuato, infere
angulato; margine postico trisinuato, undulato. — Elytra irregulariter reticulata,
coriacea, tantum quarta parle apicali membranacea, subrecta vel remote fusco-bifas-
ciata, debine in marginibus fusco-punetata. Vena intercalata-flexuosa, venæ mediæ
valde propinqua; area intercalata postica lata; area ulnaris latior, per venam nullam
divisa. — Alæ, basi cœrulescentes, fascia latissima nigra, anterius angustata, posterius
modice attenuata, marginem postieum angustissime liberante. — Femora post. intus
nigra, fascia præapicali lutea. Tibiæ cœruleæ, — Long. © 27; El 27 mill. —
Africa occid.; Terra Herraræ (Damara) ; Terra Namaquensis.
S. azurescenti species valde affinis. Ab illo differt : pronoto rugosiore, prozona
tuberculata; alarum fascia nigra valde latiore. — Ab omnibus speciebus differt
pronoti margine posterius distincte lobato.
Cette espèce a le pronotum plus rugueux que le S. azurescens, surtout sa partie
prozonaire. Celle-ci n’est pas carénée ou n'offre qu'une très courte carène en avant du
sillon antérieur. La prozone est surtout plus étranglée qne chez l'espèce citée, le sillon
typique étant plus enfoncé. Les rugosités du pronotum sont du reste assez variables et
l’angle des lobes latéraux de cette pièce paraît également être peu fixe dans sa forme.
On trouve dans le nord de l'Afrique (Bonnet, 1. e.) une espèce qui semble se confondre
avec le Sph. scabriusculus, mais qui en diffère cependant comme suit :
Var. Lucasüi. — Caput et pronotum rugosa. Scutellum verticis carinatum vel apice
areolatum. Pronotum crassiusculum, diverse rugosum; cristato-carinatum, cristula
inter sulcos interrupla. Prozona rugosiore in medio ante suleum typicum carinula
84 ADDITAMENTA
areuala utrinque, metazona supra coslata vel irregulariter venoso-rugosa, canthis
lateralibus carinato-marginatis; lobi laterales angulo postico infere acuto vel rectangulo,
margine postico recto. Elytra ultra stigma membranacea, transverse venulosa; area
ulnari minus lata. Alarum fascia nigra variabilis. Femora post. margine supero ad
tertiam partem apicalem leviter exciso. — çÿ° Elytra remote-reticulata. — Long.
© 23, ct 15; El. 25, 18 mill. — Var. Frons et vertex areolati. Pronotum
rugosissimum, metazona costata. — Africa sept.; Algeria: Tunesia.
La taille est un peu moins grande que chez le type Scabriusculus. La carène du
pronotum est élevée en avant du sillon antérieur; entre les sillons elle est nulle ou très
faible; sur la métazone elle est tantôt complète, tantôt effacée en arrière. Du reste les
rugosités du corps sont très variables et les lobes latéraux semblent, chez certains indi-
vidus, prendre la forme qu'ils affectent dans le type du midi de l'Afrique. La bande
noire des ailes est moins large et sujette à devenir très étroite.
16. Sph. Savignyi, Sauss., Prodrom., p. 208, 20.
Var, major. — Cinereus, nigro-varius et fasciatus. Costa facialis latior, ad ocellum
et inter antennas lala, ad verticem anguslala, parallela. Elytra magis confertim reli-
culala, area intercalata antica triseriatim areolata; area ulnari areolis majoribus
impleta minoribusque conspersa. Alæ fascia laliuseula nigra, apice spurcato. —
Long. © 36; El. 37 mill. — Kranowadok. (Coll. Brunr. n° 14633.)
164. Sph. canariensis, Sauss., Prodrom., p. 208 ; 204.
Cette petite variété pourrait être considérée comme formant une espèce, vu son
habitat (Iles du Cap Vert) si éloigné et si séparé de l'Orient où vit le S. Savigny. —
Voyez plus haut ce qui est dit à propos de la Quéroguesin Brullei (pages 8 et 36.)
Obs. Nous avons reçu cette sous-espèce des Zles du Cap Vert. La provenance des
Canaries paraît être douteuse.
15. Splh. japonieus, n.
Validus, gracilis, læviusculus, punetulatus, cinereus vel nigrescens. — Scutellum
verlicis planum, piriforme, haud carinatum, cum costa frontali continuum; bæc
parallela, planiuseula, punetulata, ad ocellum dilatata, infra illum haud vel vix con-
stricta. Tempora in plano laterali jacentia, nulla vel trigonalia. — Antennæ annu-
latæ. — Pronotum angustum, posterius dilatatum, dorso à latere viso © recto, haud
concavo. Prozona antice (vel tota) subtilissime carinata. Metazona punetulata, dis-
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 89
tincle carinata, posterius rectangula, angulo rotundato. Lobi laterales margine infero
recto, obliquo, angulo posteriore acuto, rotundato. — Elytra elongata, latiuseula, apice
attenuata, obsolete fasciata, margine anteriore haud sinuato, dimidio basali latiuseule
irregulariter reticulata, tantum basi subcoriacea, de reliquo areolis majoribus implela ;
vena intercalata ct in S subflexuosa, venæ mediæ haud contigua, © irregulari,
incondite explicata. — Alæ subangustæ, extus parum sinuatæ, margine externo
campi radiali areuato, margine antico apice areaato. Lobus apicalis campi antici
lobum campi axillaris parum superans. Discus basalis venuste cœrulescens, fascia lata
arcuala nigra, anterius coarctata, in medio dilatata, posterius angustala, acuminata,
marginem anguste liberante, ante angulum internum desinente ; pars apicalis hyalina,
fusco-relieulata. — Femora post. intus flavida, basi nigra, vel villa media longitudi-
nali nigra, fascia transversa ultra medium nigra et altera flava. Tibiæ post. cœruleæ
(in desiccatis luteæ, annulis 2 obseuris). — Long. © 34%, cf 26; EL © 38,
29 mill. — Japonia.
Sph. balleato et intuto affinis. Hæ species a $. japonico differunt : scutello verticis
carinato, magis poligonali; temporibus explicatis, costa faciali infra ocellum constricta,
in fronte subconvergente, subcarinala, rugosiore; pronoti melazona magis dilatala ;
elytris densius reliculatis etsi ultra medium irregulariter reticulatis: alis margine
externo magis sinualo, margine externo campi poslici recto ; fascia nigra disei latiore.
S. indus formis gracilibas temporibusque nullis ad S. japonicun approximat ; diflert
tamen ab illo : elytrorum v. intercalata condite explicata, margine anteriore subsi-
nato; alis apice angustioribus, magis bisinuato, lobo apicali campi antici magis pro-
minulo ; fascia nigra disci angusla, anterius haud coarctata marginemque posticum
magis liberante.
18. Sph. longipennis. Sauss., Prodrom., p. 203 ; 11.
Alarum formæ illis S. japonici, consimiles. Ab hac specie uti sequitur differre
videtur :
Longipennis, Elytra confertim reticulata, coriacea : vena intercalata in S flexuosa,
basi diffusa, dehine distincta, venæ mediæ subcontigua. Alarum fascia nigra transversa,
lata, parallela, posterius arcuala, angustala, ad angulum internum evanida; diseus
cœrulescens basalis magis quadratus. Costa facialis parallela, infra ocellam con-
stricta. — (Silhet.)
Japonicus. Elytra remote reticulala ; vena intercalata venæ mediæ haud contigua,
apice cum rete areolarum plus minus confusa. Alarum fascia nigra arcuata, anterius
86 ADDITAMENTA
anguslala, posterius intus evanida; discus cœrulescens basalis magis rotundatus. Costa
facialis subparallela, haud constricta.
Ces deux formes ne constituent peut-être encore que des races locales d’une seule et
même espèce ?
19. Sph. balteatus! Serv. — Sauss., Prodrom., p. 203; 10. — $. amaran-
tinus, Sauss., Prodrom., p. 206; 1% b.
Validus, erassiuseulus, ochraceus vel fulvescens, punctulatus. — Verticis seutellum
vix declive, © quam longum æque latum, anterius angulatim incisum, plus minus
carinatum. Costa facialis latiuscula. Tempora majuscula, elongata, punetata. — Pro-
notum posterius latiusculum. Prozona haud carinata, lantum margine antico granoso,
Metazona confertim punetulata, subülissime rugulosa, haud vel vix carinata, processu
rectangulo, angulo hebetato, canthis lateralibus antrorsum prominulis, rotundatis.
Lobi laterales angulo postico rotundato, vel oblique subtruneato. — Elytra, sat dense
reticulata (fasciata), margine anteriore subsinuato; veua intercalata rite explicata, in
S flexuosa, ante apicem venæ mediæ subcontigua; area intercalata postica areæ
ulnari subæquilata; stigmate © ultra elytrum medium (vel in medio) sito. — Alæ
sat trigonales, margine externo-postico subsinuato; disco basali in parte anteriore
cœrulescente, in parte posteriore (etsi in margine postico) vialaceo, fascia latissima
nigra, anterius angustala (in vena dividente nonnunquam interrupta), postice adhuc
lata, rotundata, marginem liberante. — Femora post. intus nigra, marginibus fascia-
que præapicali pallidis. — © Long. 34; EL. 39 mill. — (Bombay; typus Servillei
in Mus. Paris.)
Var. — a. Alarum diseus basalis postice et intus roseo-amarantinus (Æzyptus).
— b. Alarum fascia nigra marginem postieum ineludens (Armenia). — e. Costa
facialis in fronte angustior, subcarinulata (ut in S. persa), infra ocellum constricta
(Aden; Coll. Brunn., n° 11619).
Oriens ; Syria, Armenia; Ægyptus ; India orientalis.
Obs. Chez cette espèce, la bande noire des ailes a la même forme que chez le S. Brun-
neri. — Savigny à fort bien figuré le S. balteatus à sa grandeur naturelle, sauf peut-
être que le metazonite du pronotum pourrait être un peu plus large.
190. S. persa, Sauss., Prodrom., p. 205 ; 44 a.
Costa frontalis angustata, carinulata. Pronotum rugulosum. Elytra quam in
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 87
S. balteato paulo minus dense reticulala ; vena intercalata ut in hac specie condite
explicata, in S flexuosa. Alarum margo externus pone lobum axillarem rectus vel
subareuatus, baud subsinuatus; fascia nigra disei minus lala, anterius minus coarc-
lala, posterius intus magis altenuala (minus tamen quam in S. nebulosa).
Anne varielas vel stirps S. balteati ?
19/0. Sph. intutus, n. — Sph. balteuto formis et pietura simillimus. Differt ab
illo : pronoto superne rugosiore, granulato ut in S. nebuloso ; elytrorum vena
intercalala venæ mediæ ad apicem haud appropinquata, © plus minus
obsoleta ut in S. nebuloso, stigmate ante medium elÿtrum silo; alarum fascia
pigra latissima, tamen quam in S. balteato minus lata, anterius coarctata, pos-
terius intus attenuata ut in S. #ebuloso, marginem posticum vix vel haud libe-
rante. — Persia ; Shahrud.
19c. Sph. nebulosus, Fisch. W. — Sauss., Prodrom., 205 ; 14.
S. balteato simillimus et forte mera varietas. Differt tamen :
Angustior ; capile crassius panctato:; scutello verticis cribroso; pronoto rugoso,
subtiliter carinato, magis constricto, prozona anterius Carinata: metazona latiore,
superne irregulariter granosa, vel rugata, vel costato-tuberculata: lobis lateralibus
angulo postico infere producto; elytrorum vena intercalala minus explicata, minus
flexuosa, prope apicem venæ mediæ haud subeontigua ; area intercalata postica prop-
ter hoc quam area ulnaris valde angustior ; stigmate ante medium vel in medio elytro
sito. Alarum fascia nigra minus lata, anterius haud sensim angustala, posterius intus
allenuala, marginem posticum vix liberante. — Turquestania; Armenia.
20.8. Brunneri, Sauss., Prodrom., 206 ; 15.
Nigro-conspersus. Pronotum transverse rugulatum; metazona breviore, transverse
pentagonali, canthis lateralibus brevioribus, subacutis. Vena intercalata subrecta,
venæ mediæ subparallela. Costa facialis plana, ad margines punetata. Femora post.
intus ante apicem lutea.
201. S. apicalis, Sauss., Prodrom., 206 ; 16.
Nigro-punetulatus. Pronotum læviusculum ; metazona regulariter pentagonali, can-
88 ADDITAMENTA
this lateralibus © longioribus, rotundatis. Vena intercalata in S flexuosa, venæ
mediæ attamen haud contigua. Costa facialis et femora postica ut in S. Brunneri. —
Anne var. hujus speciei ?
96. Genus Leptopternis, Sauss., Prodrom., p. 193, 198, 209.
Les Leptopternis pourraient être fondus avec les Conipoda:; is en différent surtout
par leurs élytres munis de veines adventives et par leurs éperons tibiaux moins gros.
Les Æyalorrhipis se rapprochent des Æelioscirtus. Ts s’en distinguent par leurs épe-
rons tibiaux internes qui sont allongés.
Synopsis specierum.
a. Insecta gracilia, femoribus posticis gracilibus, elongatis. Alarum venæ graciles, normales.
Calearia interna tibiarum posticarum quam metatarsus breviora.
LEPTOPTERNIS, Sss. — 1. gracilis, Ev. — 2. imilans, Br.
aa. Insecta minus gracilia, femoribus poslicis brevioribus. Alarum venæ radiatæ saltem in maribus
inerassatæ, Calearia interna tibiarum posticarum quam metatarsus longiora. HyALoRRHIPIS, n.
b. Minor. Vena intercalata elytri recta; area ulnaris areolato-reticulata; calcaria tibiarum
posticarumalonnSsima se rer dre nee ne 3. Clausii, Kit.
b,b. Major; vena inlercalata flexuosa venæ mediæ contigua; area ulnaris lata, transverse
NETULOSAE APE me ne De LÉ ea TER 2 ENT OR .....4 canescens, n.
1. L. gracilis, Ev. — Sauss., Prodrom., p. 210 ; 22 ©.
© Verticis scutellum carinulatum haud cribroso-punctatum. Costa facialis haud
punetata, ad verticem subangnstata. Caput el pronotum in longitudinem fusco-fasciala.
— Elytra angustiora in eampo discoidali et axillari fascia longitudinal brunea,
Opaca: vena intercalata vix flexuosa, venæ mediæ haud contigua; area intercalata
postica minus lata, biseriatim areolata : areu stigmalico completo ; area furcæ ulnaris
parallela, uniseriatim quadrato-retieulata. — Alæ angusliores, venis radiatis haud
sensim incrassalis; venulis transversis invicem remolis, areolis arearum radiatarum
magna parte longioribus quam latioribus. — Turkmania, etc.
3. L. Clausii. Kitt. — Sauss., Prodrom., p. 211 ; 24.
© c‘. Statura minor. Elytra omnino fusco-punctata ; dimidio basali areolis poly-
gonalibus vel rotundatis dense reticulata : vena intercalata vix flexuosa. Alarum vena
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 89
media angustius furcata, per venam spuriam nullam divisa ; areæ radiatæ longe areo-
latæ, venulis invicem valde remotis, tantum ad marginem invicem propinquis, limbo
haud polygonali-areolato. — Turhkmania, ete.
4. L. canescens, 1.
Savigny, Descr. de l'Égypte, PI. 7, fig. 12 (nec. L. Cluusii).
Albescens, superne ferruginescens, læviuseula. — Verticis scutellum inter oculos
subtilissime carinatum, antice punctatum. Costa facialis parallela, marginata, biseria-
tim punctata, infra ocellum constriela, evanescens. — Pronoti prozona haud vel vix
carinuluta ; metazona punetulata, postice obtusangula, angulo rotundato; lobi late-
rales angulo postico infere in acumen producti, margine infero recto, obliquo. — Elytra
modice angusta, ferrugineo-punctulata, quarta parte basali coriacea, de reliquo pellu-
cida, transverse venulosa. Campus marginalis quadrato-areolatus. Vena intercalata
flexuosa, apicem versus venæ mediæ conligua. Arcus stigmaticus hand explicatus.
Area interealata posterior lata, indivisa, irregulariter transverse longe venulosa (ultra
medium elytrum cum area medio-ulnari ad unum continua), et hic fere scalari-
venosa. Vena ulnaris nonnunquam indivisa. Area ulnaris per venam obsoletissimam
divisa. — Alæ limpidæ, venis albidis, ubique scalari-venulosæ, tantum in margine
postico irregulariter areolatæ ; campus anticus quadrato-reliculatus ; area media ultra
medium quam area ulnaris anguslior, basi areolis transversis obsita. Area axillaris
postica et areæ radiatæ venulis transversalibus regularibus, sat propinquis reticulatæ,
areolis transverse quadratis. Venæ radiatæ principales 12-4* vel 5% incrassatæ, apice
sublongiuscule attenuatæ ; margo postieus alæ simpliciter lobatus. — Pedes postici ?
calcaria ? Arolia inter ungues tarsorum perspicua. — j{ Long. 20; El. 23 mill. —
Ægyptus.
57. Genus Conipoda, Sauss., Prodrom., p. 192; 45 ; et 247 ; 59. —
Prernoscirtus per errorem, p. 59.
Ce type se rapproche beaucoup des Leptopternis comme il a été dit à propos de ce
genre.
1. C. calearata, Sauss., Prodrom., p. 193"; 1.
Var. ? a. © Læviuscula, fulvescens, fusco-irrorata. Verticis scutellum piriforme,
1! Ligne 10e lisez : approximatis.
TOME XXX. 12
90 ADDITAMENTA
acute carinatum, apice acuminato, clauso. Costa facialis plana, sparse punetulata,
infra ocellum subconstricta, in fronte haud marginala, marginibus subarcualis, ad
frontem subacuminata, subtruncaia. — Pronotum in prozona et in margine poslico
fusco-striatum. — Elytra fusco-punelata, præcipue in marginibus in ampliatione
marginis antici et in stigmate macula irregulari fusca; areis intercalatis subdense
reticulatis. Dimidia pars apicalis limpida, venis spuriis intervenularibus valde incom-
pletis ; vena axillari cum v. anali confluente. — Alæ limpidæ — Femora post.
superne fusco, intus nigro-fasciata. Tibiæ post. cœruleæ (vel fusco-fascialæ). Pedes
4 antici annulati. — © Long. 25 ; El. 26 mill. — Zambesi. (Mus. Parisiense.)
Anne species ? Calcaria tibiarum posticarum videntur paulo minus longa quam in
Lypo.
Var. ? b. Gf Minutus, gracilis, fulvo-griseus. Verticis scutellum angustum. sulca-
tum, haud carinatum. Facies declivis ; costa infere divergens, supra ocellum angusta,
ad verticem subconvergens, ad ocellam haud dilatata. — Pronotum læviusculum,
metazona subtiliter carinala, processu rectangulo. Lobi laterales angulo postico lobato-
rotundati vel rectanguli. — Elytra elongata angustissima, dimidia parte basali fusco-
maculosa; dimidia parte apicali hyalina, venis spuriis inter venas nullis, remote-
venulosa. Vena intercalata apice venæ mediæ contigua; rami bini venæ mediæ e
vena discoidali orientes. Area ulnaris angusta, per venam spuriam divisa. — Alæ
vitreæ, angustæ. — Femora post. extus in carinis nigro-punctata, intus fasciis
3 nigris. Tibiæ post. cœruleæ (vel fasciis 3 obscuris); calcaria elongata, apice
arcuata. — Patria ?
Diffère du type par des formes plus grêles et des élytres dont les taches brunes sont
plus grandes et plus rares, et dont la veine intercalée est contiguë à la v. médiane.
Malgré ces différences, je considère cet insecte comme étant le mâle de l'espèce citée.
(Etiqueté de la Martinique, sans doute par erreur. — Mus. de Paris.)
58. Genus Heliastus, Sauss., Prodrom., p. 212 ; 48.
1. H. Sumichrasti, Sauss., Prodrom., p. 213; 1. — OËd. speciosa! Walk.
C. B. M. Derm., Salt. IV, 735, 46, G'. (Brit. Mus.) — Honduras.
Var. Pronoti pars antica carinulata. — Mexico calida, Gÿ'.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 91
5. H. Guatemalsæ. n.
Quam A. Sumichrasti paulo minor et gracilior, fulvescens, omnino fusco-marmo-
ratus. Caput ut in illa specie constructum, prominulum. — Pronotum minus cras-
sum, postice parum dilatatum, magis constrictum, carinatum; Carina tantum inter
sulcos interrupta. Metazona obtusangula. Lobi laterales angulo postico infere rotun-
dalo-produeti. — Elytra valde fulvo-marmorata, in campo discoidali maculis 4-5
longioribus ; apice fusco-punctato. — Alæ angustiores, ad basin minus latæ, disco
basali citrino, de reliquo nebulosæ, venis fuscis; campo radiato margine toto infus-
calo, Campo antico vitta anali et apice nebulosis vel infuscatis ut in specie dicta ;
margine antico nigro. — Femora post. intus nigro-, et flavo-fasciata. Tibiæ post.
sanguineæ, basi nigræ annulo flavo. — Çÿf Long. 15 ; EI. 16,5 mil. — Guatemala.
Species habitu generis Sphingonoti, et pronoto ut in illo genere formato, constricto,
subsellæformi, anterius carinulato.
59. Genus Pycnostictus, Sauss., Prodrom., p. 215; 49.
1. P. seriatus, Sauss., |. |.
c‘. Elytra fulvo-brunea, corporis colore, haud maculosa, tertia parte suturali
pellucida. Alæ fusco-nebulosæ, basi et secundum venam dividentem hyalinæ, margine
antico fusco. — Long. 16 ; EI. 15 mill.
60. Genus Urnisa, St. — Sauss., Prodrom., p. 216; 50.
1. U. erythrocnemis, Stâl. Recens. Orth. L — Sauss., Prodrom., 216 ; 1. —
OEdipoda quttulosa, Walk. ! Cat. B. M. Derm., Saltat. IV, 745, 84 Q Gf(1870).
— Australia ; Swan River. (Mus. Brit.) — OEd. sobria, Walk. ibid, 744, 83, Œ.
Port Stephen. (Mus. Brit.)
92 ADDITAMENTA
Sürps THRINCUS :
(Thrincites, Sauss., Prodrom., p. 218.)
Les espèces dont se compose cette légion sont intermédiaires entre les Œdipodites et
les Éremobiites. Elles se rattachent aux premiers par l’armure de leurs tibias posté-
rieurs, aux seconds par la position de leurs ocelles, qui sont écartés des yeux, et par
l’état rudimentaire des cerei ‘. Dans le détail de leurs formes elles établissent le
passage d’un type à l’autre par diverses voies; les unes se rapprochant plus des Œdi-
podites, les autres plus des Éremobiites.
Dans tous les genres connus les tibias postérieurs se terminent par de forts éperons,
de longueur à peu près égale, c’est-à-dire que la paire interne n’est pas notablement
plus longue que la paire externe. C’est là un caractère qui éloigne les Thrincites
des Œdipodites et les rapproche des Éremobites, En revanche l'absence d’épine
apicale externe les éloigne de ces derniers et les rapproche des premiers, de même
que la forme des tibias postérieurs, lesquels ont leur face inférieure arrondie à la base,
aplatie et bicarénée à l'extrémité.
Le deuxième segment de l’abdomen est tantôt muni à ses angles latéraux de plaques
cornées rugueuses comme chez les Éremobiites, tantôt dépourvu de ces organes stridu-
latoires. Il faut remarquer toutefois que l’arête interne des fémurs postérieurs est tou-
jours lisse, dépourvue de dents, lors même qu’existent les plaques contre lesquelles cette
arête doit racler pour produire une stridulation.
De même que les Éremobiites, les Thrincites se partagent en deux groupes, l’un
boréal, l’autre austral ; ce dernier est propre à l'Australie et au sud de l’Afrique.
Premier groupe. — Espèces boréales.
Ce groupe n’est encore connu que par le genre Thrincus qui, plus que tout autre,
relie les Thrincites aux Œdipodites. En effet il offre des formes grêles, fort analogues
à celles des Sphingonotus, et aux tibias postérieurs les épines du bord interne sont plus
longues que celles du bord externe. D'autre part ces insectes ont déjà d’une manière
très prononcée le facies des Æremobia : Face échancrée ; nervures des élytres libres
! Le genre Thrincus fait exception à cette règle, en ce que chez les mâles les cerci sont styli-
formes et quelque peu allongés, comme chez les Œdipodites.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 93
(sans are stigmataire); corps marqué de plaques et de lignes d’un blanc crayeux ; valves
génitales inférieures des femelles dilatées, ete.
Ce groupe sert donc de lien entre les Œdipodites et les Éremobiites de l'hémisphère
boréal, se rattachant d'une part au genre Sphingonotus, d'autre part au genre Zre-
mobia.
Deuxième groupe. — Espèces australes.
Ces insectes, tous aux formes Batrachoides, offrent des caractères communs très
frappants, et bien éloignés de ceux qui dominent dans le premier groupe. Le corps est
extrémement large, fortement déprimé, aptère ou mal ailé. La tête est courte, grosse,
perpendiculaire, à vertex large, à face très large, non échancrée, peu convexe, et
dépourvue de côte faciale distinete. Les antennes sont insérées plus bas que les yeux et
écartées l’une de l’autre à leur insertion. Les pattes sont courtes et les fémurs posté-
rieurs sont dilatés. Enfin aux tibias postérieurs les épines du bord externe sont plus
grandes que celles du bord interne.
Tous ces caractères relient les espèces de ce groupe aux Éremobiites austraux
en les rapprochant des Methone, des Batrachotettix et des Bufonacris '. D'autre part
les Thrinciites austraux se rattachent par leurs formes aux Œdipodites américains
aptères (Pappipapus, Pappus) qui sont également des insectes propres aux régions
australes et qui se relient par les Phrynotettir aux vrais Œdipodites. On peut donc
dire que si le premier groupe établit le lien entre les Œdipodites et les Eremobiites
de l'hémisphère boréal, le second groupe relie entre eux les Œdipodites et les Éremo-
biites de l'hémisphère austral.
Les types dont se compose le deuxième groupe offrent quelques caractères spéciaux
qu'ils sont les seuls à posséder dans la tribu des Œdipodiens, en dehors de rares excep-
tions.
1° Les yeux sont échancrés en dessus.
2 La forme élargie et déprimée du corps semble entraîner une modification particu-
lière du sternum.
On peut considérer le métasternum en général comme composé de trois pièces : &.
La pièce antérieure qui porte les lobes latéraux. — b. La pièce postérieure. — c. La
pièce médiane en général très petite qui, intercalée entre les deux autres, remplit l’es-
pace compris entre les perforations, et que nous désignons sous le nom d’ombilic.
Or dans les genres dont il est ici question cette pièce se soude souvent à la pièce
antérieure et cesse d’être appréciable, Le métasternum n’est plus alors composé que
! Chez certains Éremobiites, particulièrement chez ceux qui ont les formes déprimées, il existe
de chaque côté du front un sillon oblique qui part de l'œil et vient aboutir au sommet des fossettes
antenvaires. [Ce sillon se retrouve chez certains Thrincites du deuxième groupe, particulièrement
dans le genre Phanerocerus. Dans le genre Crypsicerus on distingue quelque chose d’analogue,
soit un sillon très faible qui part du bas de l'œil et qui va aboutir, non pas au-dessus, mais bien
au-dessous de la fossette antennaire.
94 ADDITAMENTA
de deux pièces transversales, séparées par un sillon droit, aux deux extrémités duquel
on retrouve les perforations réduites à l’état ponctiforme ?.
Chez les Lathicerus il survient une modification d’un genre tout opposé. L’ombilie
prend ici un énorme développement ; il s'étend sur toute la largeur du sternum, forme
une pièce transversale intercalée entre la pièce postérieure et l’antérieure et, pour se
faire place, il refoule la pièce antérieure pour ainsi dire dans le mésosternum. Cette
pièce, ainsi refoulée, n’ayant plus assez de place pour prendre son développement
normal, se trouve réduite à une sorte de lobe transversal.
3° Une modification bien plus singulière encore se rencontre dans les genres Crypsi-
cerus et Lathicerus. Le front est creusé de deux profondes gouttières qui, partant des
fossettes antennaires, vont converger au vertex, et qui servent à loger les antennes
lorsqu'elles se mettent au repos. Ces organes sont aplatis, afin de pouvoir s’effacer
dans les gouttières et assez courts pour ne pas dépasser le vertex afin de se dissi-
muler entièrement. Il faut supposer que cette organisation est en rapport avec des
faits de mimétique, et que les insectes, ainsi organisés, en repliant leurs pattes contre
le corps et en cachant leurs antennes, arrivent à se confondre avec les petits cailloux
du sol ou avec les mottes de terre et à devenir de la sorte invisibles à leurs ennemis.
Les espèces du deuxième groupe pourraient d’après ce qui précède se diviser en Pha-
pérocères et en Crypsicères.
4 Dansles deux genres Crypsicères dont il vient d’être question, le premier segment
dorsal de labdomen se joint au thorax et participe à sa nature, et les tambours de ce
segment sont oblitérés. Pareille exception se remarque du reste parmi les Érémobiens
dans le genre Æneremius.
SYNOPSIS GENERUM
1. Corpus gracillimum, longe alatum. Ocelli majuseuli, ad verticis magines exserti.
Capitis costa facialis et carinæ genarum explicatæ; facies a latere ad ocellum
valde sinuatum. Pronotum constrictum, subcompressum. Pedes elongati, gracil-
limi. Tibiæ anticæ subtus utrinque calcaribus 2, spinis 5 armatæ. Abdominis
primum segmentum utrinque tympano, secundum ad angulum inferum scutello
corneo instructa. Antennæ ad oculorum allitudinem exsertæ. — Mesoster-
num postice inter ejus lobos productum. Metasternum normale, umbilico
distincto. Pronotum constrictum, subcompressum. Tibiæ posticæ in utroque
margine spina apicali ad calcaria posita carentes... . ....62. Thrincus, F. W.
! Parmi les Éremobites on trouve une sorte de modification analogue chez l'Æremobia insignis
et accidentellement chez d’autres espèces.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 95
1,1. Corpus obesum, depressum, apterum vel incomplete alatum. Ocelli minuti a
vertice valde remoti. Caput perpendiculare costa faciali et carinis genarum
haud explicatis; facies haud sinuata. Pronotum deplanatum. Pedes breves.
Femora postica compressa marginibus lamellari-dilatatis. Tibiæ anticæ,
saltem intermediæ, sublus utrinque calcaribus 2, spinis 2 instructæ. Abdo-
minis secundi segmenti scutello corneo utrinque obsoleto vel nullo. Antennæ
infra oculos exsertæ. — Caput crassam, superne breve, anterius parum
convexum.
2. Antennæ graciles, modice longæ, haud procul ab oculis orientes. Frons pla-
nula, haud canaliculata, — Tibiæ posticæ margine interiore spina apicali
ad calearia posita instructæ.
3. Pronotum retro in processum productum. Elytra rudimentalia (vel nulla ?).
3,3.
9 9
9,9
Sternumi normale ..... Rte RARE Uma rcQa je 63. Phanerocerus, n.
Pronotum transversum, latissimum, posterius baud productum, a mesonoto
per suleum separatum, hoc nudum. Elytra nulla........... 64. Lilwa, St.
. Antennæ brevissimæ, crassiusculæ, verticem haud superantes procul ab oculis
exserlæ, ex articulis paucis compositæ, in requiete ad frontem appressæ
et in canaliculos frontis reconditæ. Frons per canaliculos duos supraan-
tennales in vertice convergentes, ad antennas excipiendum, exarata. —
Corpus apterum. Pronoti lobi laterales utrinque perpendiculariter acute
deflexi.
3. Pronotum rhomboïidale, retro in processum productum. Sternum normale;
3,9.
mesosterni margo poslerior inter ejus lobos transversus, rectus. Femora
postica lala. Tibiæ posticæ spinis paucis validis; margine interiore spina
apicali deficiente ......... MARTIAL Ealae LAURE). AL 65. Crypsicerus, n.
Pronotum transversum, posterius latissimum, transverse truncatum, supra
mesonotum tamen produetum. Sternum abnorme; mesosterni pars media
angustissima, margine posteriore inter ejus lobos valde sinuato. Femora
postica modice dilatata. Tibiæ posticæ margine interiore spina apicali
MISE UC LME MAR EP LE PANTIN RUE PATES ie LC 2 66. Lathicerus, n.
96 ADDITAMENTA
DIAGNOSES SPECIERUM
63. Genus Phanerocerus :, n.
Corpus obesissimum, valde depressum, romboidale. — Antennæ filiformes, breves,
© gracillimæ, jf graciles. Caput brevissimum, crassum, ad oculos in pronoto inva-
ginatum. Vertex valde transversum, latissimum, scutello nullo. Facies perpendicularis
lata, ab antico sat planata, costa faciali vix alla ; fronte inter antennas latissima. Oculi
minuti, suborbiculares, invicem maxime remoti, superne subsinuati. Ocelli minuti,
in trigonum æquilateralem exserti; laterales ab oculis remoti. Tempora nulla. Frons
utrinque sulco obliquo ab oculis ad antennas (supra antennas) ducto *.
Pronotum valde loricatum, à supero truncato-rhomboidale, angulis lateralibus
rolundatis, antice transverse arcualo-sinuatum. Dorsum planum, leviter convexum,
suleis 3 subtilibus arcuatis instructum. Canthi laterales rotundati, per sulcos inter-
secti. Metazona maxima, in processum immensum supra abdomen producta, illum
magna parte oblegens ; processuus margines ad inferum deflexi (vel © potius latera-
liter crassissime rotundati). Lobi laterales perpendiculares, sulco intermedio distineto,
reliquis obsoletis.
Sternum latissimum, foraminibus 4 notatum. Lobi meso-, et metasternales invicem
maxime remoti. Umbilicus metasternalis nullus, cum parte antica melasterni confusus,
scilicet ejus suleus anterior oblitteratus.
Elytra © gjf rudimentalia, lateralia, sub lorica thoracis partim recondita.
Pedes antici graciles. Postici breviuseuli; femora marginibus maxime lamellari-dila-
tatis. Tibiæ posticæ basi inermes, spinis utrinque 8-9; spina apicali marginis interni
explicata, illa marginis externi deficiens. Calcaria modice grandia. Arolia inter ungues
tarsorum sat minuta.
Abdomen breve, conicum. Tympanum utrinque apertum, areuatum margine pos-
!? De wavp5w montrer, et x£pz;, corne. — Qui montre ses antennes.
? Les caractères de la face s’effacent chez les individus fortement granulés ; nous les mention-
nons parce qu'ils sont caractéristiques du genre.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 97
tico crasso. Abdominis 2 segmentum utrinque ad angulum anteriorem scutello cor-
neo rUgOSO perspicuo.
© ©. Lamina supraanalis transversa. Cerci minimi, vix perspicui, trogonales.
Valvæ genitales obtusæ ; superæ breves ac crassæ ; inferæ, extus infere dilatatæ, incisæ
ae lobatæ, vel dentatæ; eorum pars basalis subtus plantam lobiformem ab ungui-
culo per sinum discretum efliciens ; unguieuli subrecti apice obtusi.
. Lamina supraanalis lata, magna. Cerei compressi, breves, obtusi. Lamina
infragenitalis late trigonalis.
1. P. testudo, n. (Fig. 9).
Fulvus (prasinus ?), læviuseulus, obesissimus. — Antennæ quam capilis altitudo
breviores, 16-articulatæ. — Caput obtusissimum; vertice brevissimo, planiusculo,
marginibus complete rotundatis, anterius obsoletissime impresso, utrinque ad oculos
brevissime arcualo-marginato. Facies inter antennas lala, © costam facialem late
dilatatam obsolete imitans, et ibi utrinque leviter arcuato-marginata, infra antennas
utrinque per impressionem transversalem coarelala, parallela : pars infera faciei
utrinque sulco subüli obliquo, partem inferiorem dilatatam costæ fascialis ut ita dicam
rememorans. Carinæ infra-ocellares in genis flexuosæ, obsoletæ, evanidæ ; genæ infra
oculos sulco lineari perpendiculari percurrente instructæ, superius inter illum suleum
et carinulam infra-ocellarem, infra oculos foveata, et tuberculum infra-ocularem
obferentes. Frons utrinque inter oculos et antennas sulco distineto marginala.
Pronotum truncato-rhomboidale, densissime et subtilissime, in prozona obsolete,
granulato-punetatum. Dorsum latissimum, linea cariniformi subtili, ad suleum posti-
cum transverse biimpressum, pone illum paulo distinelius granosam ; suleus typieus
in medio obsoletus, antrorsum angulatus. Prozona brevis, superne leviter transverse
convexa, margine anteriore arcualo-sinuato, suberenulato. Metazona quam prozona
plus quam duplo longior, abdominis segmenta 5 obtegens, leviter convexa, utrinque
rolundato-angulata: processus plus quam dimidiam partem dorsi efficiens, apice
truncatus; ejus margines laterales vix arcuati, rotundati, granulosi, inferius. acuti,
pubescentes. Lobi laterales elongati, rotundati, superne impressionibus 3 minutis
lævigalis ; eorum margo posterior remole-granosus, longe obliquus, cum processum
continuus, in medio leviter angulato-sinuatus, margo inferior arcuatus. — Prosterni
margo valde deflexus, transverse arcuatus, in medio retroareuatus.
Elytra angusta, punctata, 4 abd. segmentum haud superantia, apice rotundata ;
mox horizontalia, mox ad inferum vergentia.
TOME XXX. 13
98 ADDITAMENTA
Pedes breviter pubescentes. Femora postica latissima. Eorum area externo-media
angusta, prominula, convexa, sparse granulosa, carinulis marginalibus subtilibus,
supera granis vel dentibus minutis paucis instructa. Area supera late lamellari-dilatata,
nonnunquam tubereulis acutis rarioribus irregularibus prædita, ad marginem supe-
riorem tuberculis compressis 2-3 subaculis; hoc parum areualo, dentibus minutis ac
majoribus irregularibus crenato, ultra medium recto, ante condylum haud sinuato.
Area inferior latissima, lamellaris, quam supera latior, margine infero valde arcuato,
subundato, ad condylum angulato-incisa. Tibiæ post. haud,compressæ, spinis apice
nigris, extus 8, intus 9; exterioribus quam interioribus majoribus. Tarsi postie, tibia-
rum et femorum latus internum, coccinea ; femorum area media et vitta areæ inferæ
nigris vel violaceis.
Abdomen conico-cylindricum, sublæve.
©. Læviuseula. Lamina supraanalis transverse trigonalis apice rotundato; ejus
pars basalis nigro-impressa. Valvulæ inferæ à supero visæ ad basin unguiculi acut-
angulatim vel rectangulatim incisæ, dentem subacutam efficientes.
cf. Minor. Omnino dense granulosus, crasse sabulosus, — Antennæ paulo minus
graciles, 17-articulatæ.— Costa facialis inter et infra antennas distinetius marginata,
infere haud perspicua. Sulei et tubereuli frontis et genarum haud perspieui, in rngo-
sitatibus capitis diffus. — Pronotum distinctius carinatum ; metazona magis con-
vexa, distincle carinulata, obtusissime tectiformi, a latere areuata, ante apicem
impressa, Carina evanida. Sulci dorsales propter rugositates obsoleli. Canthi laterales
acutiores. Processus apice paulo magis truncatus; ejus margines laterales magis
deflexi, latere laterali angusto, distineto, marginibus subtus læviusculis. Lobi laterales
quam in © paulo minus retundati. Femora post. extus tota dense sabulosa:; margine
supero leviter arcuato, granoso-dentalo, ante apicem subsinuato, — Abdomen subtus
dense punetatum. Lamina supraanalis quam lata paulo minus longa, subtilissime
granulata, margine postico subbiundato vel 4-undato. Lamina infragenitalis punctata.
Long. © 30, G' 17; Pron. © 19,5, cf 15; metaonæ © 14, Gf 10,5;
prozonæ © 5,5, cf 4,5; Latit. pron. © 16, Gt 11; Fem. © 17, G° 12,4;
latit. © 7, 5,4; Antennæ © 7, Gt 8 mill.
Australia meridionalis.
Obs. — La femelle a le corps uni; le mâle l’a complètement granulé. Ces différences
sont probablement accidentelles et les deux sexes représentent probablement deux
variétés de l'espèce. Chez les Éremobiens la sculpture du corps est également très
sujette à varier d’un individu à l’autre.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 99
Genus Lilæa, Stäl.
Lilæu, Stäl, Observ. Orthopterol, E, 1875, p. 33.
« Corpus crassum, latum. Caput os versus ampliatum, carinis deslitutum, genis
convexis; vertice inter oculos declivi, fastigio haud prominulo, obtusissimo ; tempo-
ribus immarginatis ; fronte subperpendiculari, costa obtusissima, lata, non nisi inter
antennas leviter ampliata. Oculi parviusculi. — Antennæ graciles, ante oculos
insertæ. — Thorax latus, depressus a medio antrorsum fortiter angustatus, carinis
destitutus ; pronoto transverso, basi apiceque truncato, transversim leviter convexo,
lobis lateralibus angustiuseulis. — Prosternum inter marginem anticum impressum.
Lobi mesosterni et metasterni fortissime distantes, divaricati. — Elytra alæque nulla.
— Pedes breviuseuli, femoribus posticis lalis, extus convexis; tibiis posticis superne
in margine interiore spina apicali armatis, in margine exteriore spina apicali desti-
tutis. » — Abdominis primum sesmentum atrinque lateraliter scutello granulato
nullo.
Ce genre diffère des Lathicerus par ses antennes grêles; son front dépourvu de cou-
lisses, sa côte faciale élargie autour de l’ocelle; par son pronotum non prolongé sur le
mésonotum, à lobes latéraux étroits (c’est-à-dire peu élevés ?); par ses fémurs posté-
rieurs Convexes, non rugueux (non dentelés ?).
Les caractères indiqués par Stäl s'accordent assez bien avec ceux du genre Bufona-
cris, si ce n'est que les tibias postérieurs n’offrent pas d’épine apicale externe. Cette
épine, fort petite chez les Bufonacris, était-elle atrophiée dans Pindividu observé par
Stäl et les deux genres doivent-ils être réunis en un seul, c'est ce que je ne saurais
décider.
1. L. depressa, Stäl, L. 1. p. 33: 1.
« Griseo-ferruginea ; thorace remote subtiliterque granulato, margine basali seg-
mentorum granulis majoribus instructo ; abdomine dorso rugulis granulisque subtili-
bus consperso : area interiore intermedia femorum posticorum ultra medium nigra ;
tibiis posticis pallide sordide flavescentibus, spinis apice nigris, © Long. 36; lat.
thor. 13 mill. » — Patria ?
100 ADDITAMENTA
64. Genus Grypsicerus", 0.
Corpus crassissimum (apterum ?). — Caput superne breve, planatum, sulcatum.
Vertex planiuseulus, latissimus, haud declivis, sulcatus, margine anteriore transverso,
aculo, subinciso, oculos paulum superans. Frons supra antennas canaliculis duobus
exarata, ad verticem convergentibus, inter canales lanceolato-piriformis, ad verticem
angusta, compressa, sulcala. Oculi superne sinuati. — Antennæ brevissimæ, verticem
baud superantes, depressæ ; eorum insertiones ab oculis valde remotæ. — Pronotum
superne planum, rhomboidale, retro in processum productum, canthis lateralibus
acutis ; lobis lateralibus perpendiculariter deflexis. — Mesosternum normale, margine
posteriore recto. Metasterni umbilicus nullus. — Pedes breves. Femora poslica con-
vexa, latissima, apice parum attenuata. Tibiæ omnes spinis validis armatæ; posticæ
spinis paucis, tamen et ad basin spinosæ, calcaribus validis subæqualibus. — Abdo-
men utrinque tympano nullo.
Dans ce genre la côte faciale n’existe que par suite de la présence des gouttières
frontales. Elle n’est en effet formée que par la continuation du plan de la face entre
ces gouttières ; sa forme est celle d’un fer de lance longuement apointi au sommet, et
dont la partie supérieure est comprimée au point de ne plus former qu’une cloison de
séparation entre les deux gouttières. Cette cloison est partagée par un sillon et, vue de
profil, elle paraît légèrement sinuée et inclinée en arrière pour se joindre au front. Les
antennes afin de ne pas dépasser le vertex sont insérées très bas, au milieu de la hau-
teur de la face (si l’on en excepte le chaperon). Le bord du vertex n’est pas entamé
par les gouttières frontales; il est tranchant, droit et transversal, un peu plus avancé
que les yeux. La partie antérieure du plan du vertex est limitée par un sillon transver-
sal qui en sépare comme une bande transversale marginale. Les tibias postérieurs ne
portent qu’un nombre d’épines réduit. (Comp. ci-dessus, page 93, ce qu'il est dit de ce
genre et du suivant.)
1: E. cubiceus, 1.
Griseus vel canescens. — Antennæ superne fascia longitudinal nigra, 7-articulatæ,
articulis 3°-5° superne pér suleum divisis ; 4°-6° transversis; ullimo majore, punc-
tato. Caput lævigatum, sparse minule granulosum. Cranium planum, horizontale,
? De xgürro cacher et #92: corne. — « Cache-cornes; » qui peut cacher ses antennes ou qui aime
à les cacher.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 101
antice el postice levier impressum, per sulcum sublilem, postice evanescentem divi-
sum. Vertex a latere cum facie angulum rectum acute angulatum (scilicet haud rotun-
datum) efficiens. Margine anteriore latissimo, transverso, obtusissime sinuato, per
suleum inciso, canthum acutum obsolete granulosum formante, oculos superante et ad
illos utrinque angulum rectum hebetatum præbente. Vertex pone marginem suleum
transversum, inter angulos anticos oculorum ductum, obferens. Facies plana, costa
faciali nulla sed spatium piriformem planum inter canaliculos frontales præbens, hoc
superne acuminatum, costam lamellari-compressam, sulcatam efficiens ; hæc a latere
ad verticem retro-obliqua, subsinuata. Canales frontis profundi, acute marginal, nigri.
Pagi inter canales et oculos extantes impressione transversa notati. Ocelli obsoleti vel
nulli.
Pronotum subüliter haud dense granulatum, superne planum, quam longius valde
latius, linea dorsali subtüilissime carinulata. Margo anterior latiusculus, sinuatus.
Canthi laterales in tota longitudine antice et postice valile acuti, reeti, granoso-denti-
eulati, anguli laterales rectanguli, rotundati vel truncati, denticulato-crenati, Canthi
anteriores quam posteriores breviores, subundati, fortius crenati, per suleum typicum
intersecti ; hic subtilissimus, arcualus, in medio evanidus. Canthi posteriores poste-
rius spinulosi, ante apicem incisi. Apex processuus laliuseule truncatus, subarcuatim
incisus, granosus, vel subtiliter denticulatus, angulis in spinam brevem exeurrentibus.
Lobi laterales perpendiculariter deflexi, lævigati, sparse cranulosi, sulco typico solo
explitalo, subrecto, margo anterior undalatus; inferior subrectus, leviter obliquus ;
poslerior areuatim sinuatus, subtiliter marginatus; angulus anterior, rectangulus,
posterior rotundatus. Partes laterales deflexæ processuus sparse granulosi, posterius
tubereulis acutis. — Metapleuræ et latera segmenti medialis valde granulata. Hoc
valde retroproductum, posterius a pronoti processu vix superalum.
Pedes brevissimi. Femora sparse granosa ; intermedia compressa. Postica dilatata,
retro vix attenuata, ante condylum subito constricta, marginibus lamellaribus; area
externo-media convexa ; margine superiore subrecto, irregulariter denticulato; infero
subarcuato, tantum apice crenato, subdentato. Tibiæ posticæ superne apice sulcatæ,
marginibus rotundatis; spinis validis intus 5, extus 6, apice acutis, nigris; spina
apicali utrinque deficiente. Arolia inter ungues sat grandia, rotundata.
Abdomen conicum, læviuseulum, sparse obsolete granosum, superne 3-, vel 9-
costatum, obsolete #-sulcatum. Primum segmentum supra dente spiniformi retro-
arcuata, @ sinu apicis prononoti emergente, armalum; sequentia superne compressa,
carinam serratam efficientia. Costæ laterales compressæ distinctæ ; intermediæ rotun-
datæ, obsoletissimæ. © Lamina supraanalis longe lanceolata. Valvulæ genitales com-
pressæ, in plano verticali jacentes, extus læviusculæ, apice intus incurvo, obtuso, mar-
102 ADDITAMENTA
gine superiore in medio dente minuto; inferæ deplanatæ, basi latæ, ante apicem
obtuse incisæ, apice trigonali.
© Long. 18; Prom. 8; latit. 10,5; Fem. 10 mill.
Africa meridionalis ; Terra Namaquensis. (Femina immatura ?) — Mus. Prom.
B. Sp.
65. Genus Lathicerus :.
Corpus latissimum, valde depressum, apterum.
Caput perpendiculare, superne brevissimum, subcarinatum. Vertex inter oculos
latissimus, brevissimus, leviter declivis, in medio per canaliculum frontalem profunde
emarginatus. Frons supra antennas canaliculis duobus ad verticem in unum confusis,
exarala. Oculi superne sinuati.
Antennæ brevissimæ, crassæ, deplanatæ; in requiete inter oculos ad verticem in
frontis canaliculis locatæ, illum leviter superantes.
Thorax planus, latissimus, quam longus valde latior, antice et postice truncatus,
lateraliter arcuatus. — Pronotum complete transversum, late trapezinum, anterius
valde attenuatus, supra nec sulcatus, nec carinulatus, margine antico late sinuato,
postico transverso, subarcuato, crenato, supra basin mesonoti leviter producto. Lobi
laterales perpendiculares, æque longi ac ali, sabquadrati, sulco intermedio perspicuo.
Canthi laterales subaculi (duplices, utrinque retro in unum convergentes). — Meso-
et metanotum ad unum retro param angustala, anguste transversa, supra plana,
utrinque cantho acutistimo marginata, lobis lateralibus perpendicularibus, planis.
Sternum latissimum. Prosternum breve, margine antico latissimo, subrecto, brevis-
sime deflexo, facie anteriore plana, postica obliqua, convexiuscula. Mesosternum bre-
vissimum, margine postico valde sinualo, in medio augustissimum, transversum, lobis
lateralibus subquadratis, invicem maxime remotis. Metasternum anterius valde pro-
ductum, per sulcos 2 transversos rectos in pagos 3 transversos divisum : anticus
semiellipticus, quasi in mesosternum propulsum; intermedius transversus, inter lobos
mesosterni extensus; posticus transversus inter lobos metasterni extensus. (Comp.
supra, p. 93.)
Pedes breves. Femora postica compressa, parum dilatata; tibiæ graciles, supra
apice planulæ, margine interiore spinulis minulis numerosis, margine exteriore spinis
majuseulis paucis armatæ ; calcaribus validis, subæqualibus.
1 De azvévo cacher et x£pas corne. — Qui cache ses antennes.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 103
Abdomen conicum : ejus tympana haud perspieua. Lamina supraanalis trigonalis.
Cerci © cjt minimi, trigonales, deplanati.
Q. Valvulæ genitales extus valde incisæ, valde dentatæ; superæ breves ac erassæ ;
inferæ unguiculo longiore graciliore.
cf. Lamina infragenitalis cucullata, margine superiore inciso.
Dans le genre ZLathicerus les antennes sont assez longues pour dépasser un peu le
front, d’où résulte que le double canal frontal échancre le bord du vertex pour
laisser passer l'extrémité de ces organes, dont les derniers articles s’effacent en se
repliant en arrière à plat sur le vertex. Les deux gouttières frontales, quoique presque
confondues en une seule au sommet du front sont cependant encore séparées dans le
fond par la continuation de la côte frontale qui devient ici un peu enfoncée, bicarénée
et partagée par un sillon aigu, s’élargissant au sommet. Lorsque les antennes sont
logées dans leurs gaines, elles se juxtaposent au sommet et dissimulent en la recouvrant,
cette partie de la côte frontale.
Le sternum offre une structure anomale qui revêt une apparence trompeuse comme
il a été dit plus haut, page 93.
Les Lathicerus ont des formes tout exceptionnelles, voisines de celles qui s’observent
chez les Zilæa et les Bufonacris (fig. 15). Is s’en distinguent facilement à leur front
creusé de gouttières, à leurs antennes courtes et plates, à leur pronotum dont le bord
postérieur chevauche par-dessus le mésonotum, et à leurs tibias postérieurs dont les
épines externes sont fortes et peu nombreuses.
1. L. cimex, D.
Grisea vel fulvescens. — Antennæ 8-articulalæ, depressæ, in requiete ad verticem
inter oculos attingentes, punetulatæ; arliculis 3° subtrigonali, 4° subtransverso, 5°-7°
quadratis, 8° minore, rotundato. — Caput granulosum, supra brevissimum, infra
oculos depressionem præbens; occipite læviuscülo; vertice inter oculos latissimo,
margine subacuto, habetato, obsolete verruculoso, in medio profunde trapezino-emar-
ginato. Costa facialis inferius © nalla cÿ° sabexplicata, infere areuatim valde diver-
gens, marginibus prominulis, oblusis, linea granorum rotundatorum instructis ; in
parte ocellari piriformi-lanceolata, granosa, supra ocellum sulcata, superius ad verti-
cem inter canales profundos frontis sulcata, a latere attenuata. Margines externi
canaliculorum frontalium à latere arcuati superne subsinuati. Canaliculi ac costæ
facialis pars verticalis obtecta nigri.
Thorax superne planissimus, totus rugulosus et dense granulatus. — Pronotum
quam longum duplo latius, late trapezinum, dorsi marginibus lateralibus subarcuatis,
anterius valde convergentibus, disco leviter depresso; margine postico quam anticus
10% ADDITAMENTA
fere duplo latiore, transverso, subareuato, © in basi metanoti leviter producto, Gf
illum fere totum obtegente, tubereulis dentiformibus ad superum arcualis cire. 8
armato, margine imo ad inferum deflexo. Canthi laterales subacuti vel obsoleti, gra-
nosi, per suleum intermedium interseeti. Lobi laterales plani, quadrati, quam altiores
paulo longiores, infere leviter attenuali, antice et postice rectanguli, margine infero
subrecto, postico leviter obliquo, subsinuato, © granulis dentiformibus remotis acutis
et in angulo humerali Cj granulis erassioribus, obsilo; margine supero carinam
obsoletam granulosam horizontalem retro cum cantho dorsali convergentem, præ-
bente, et ab illo çj° per suleum separata. -— Metanotum pronoto æquilongum, bre-
vissimum, superne plaoum, © dorso utrinque cantho aeuto C-formi marginato, cum
segmento mediale ad unum confuso, ab illum tantum per sulcum transversum non
nisi in medio perspieuum, utrinque obliteratum superatum. Metapleuræ supra coxas
posticas © bidentatæ. — Prosterni margo deflexus © crenulatus, G'subcallosus. —
Segmentum mediale metanoto simillimum marginibus lateralibus © acutissimis
retro-convergentibus. — In maribus thorax magis granulatus:; pronotum posterius
minus dilatatum, metanotum fere totum obtegens, dentibus minutis marginis postiei
vix distinetis, frequenter craniformibus. Pedes minuti. Femora 1,2 superne sparse
acute granosa, intermedia minute tubereulata. — Femora postica extus rugosa, ter-
rosa, ac granulata, areis marginalibus parum dilatatis, margine supero spinulis cire.
10 armato, infero, subareuato, subundato, latere interno miniato: tibiæ post.
miniatæ, margine interno spinulis 12, externo spinis majoribus 5-6 invicem remolis ;
infera a reliquis et a calcaribus valde remota ; spinis apice nigro. Arolia inter ungues
ovata, subcompressa, unguibus plus quam dimidio longiora.
Abdomen superne series 2 tuberculorum obliquorum obferens. Lamina supra-
analis trigonalis, apice rotundata.
©. Valvulæ genitales valde dentatæ, valde incisæ, apice nigræ ; superæ basi crassæ,
punctatæ, dehine valde excisæ, dente habetato armatæ; inferæ dente laterali trigonali
acutiore, incisura profandiore, unguiculo fere obtusangulatim curvato instruclæ,
c. Lamina infragenitalis depressa, ad superum reflexa, triangulariter incisa.
Long. © 24, Gt 17; Pron. © 6, g' #; latit. OM OS 2; Een TOME
ct 8,4 mil.
Africa meridionalis; Terra Angræ pequeniæ.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 105
Stirp EREMOBIA
(Eremobiüites, Prodromus, p. 221.)
Le groupe des Éremobiites est d'un intérêt particulier à cause du genre de vie
auquel ces insectes sont assujettis et qui leur imprime une physionomie toute spéciale.
Ils sont insectes du désert, et en s'adaptant à cet habitat, ils ont subi des modifications
importantes dans plusieurs de leurs parties. On peut les considérer comme des OEdi-
podiens transformés en fonction des régions nues et poudreuses où ils ont élu
domicile.
Distribution géographique.
Elle à déjà été indiquée sommairement à la page 7, $ 7, et j'en ai également
parlé ailleurs à propos des Pamphagiens qui forment un groupe parallèle à celui des
Éremobiens'. Cette distribution est nettement définie; elle se partage entre deux
régions : la région méditerranéenne (ou subarctique) et la région sud-africaine.
Région méditerranéenne, — Au point de vue de la faune, cette région se prolonge à
l'est, jusqu'au centre de l'Asie, dans le Turkestan et la Perse; il est même probable
que le groupe des Éremobiites se continue le long de la frontière sud de la Sibérie,
jusqu'aux limites extrêmes de l'Asie. Le genre Haplotropis, en effet, habite le terri-
toire de l'Amour et comme il n’est guère probable qu'il occupe une position isolée, on
peut supposer qu'il se relie à la faune turcomane par des espèces échelonnées au tra-
vers de la Mongolie.
[l est important de remarquer que dans la région paléoarctique (ou plutôt subarc-
tique) les Éremobiites offrent presque exactement la même distribution géographique
que les Pamphagiens (avec ceite différence toutefois que ces derniers ne paraissent
pas dépasser les limites du centre de l'Asie). L'un et l'autre de ces groupes occupent,
outre l'Espagne, toute la côte nord de l'Afrique jusqu’au Sahara, pour de là s'étendre
? Spicilegia entomolog. Genavensis, I, p. 11.
TOME XXX. 14
106 ADDITAMENTA
en Orient dans l'intérieur de l’Asie. L'un et l’autre présentent aussi de légères excep-
tions à cette règle. (Parmi les Pamphagiens, deux espèces africaines se retrouvent en
Sicile” et une espèce asiatique dans la partie orientale de la presqu'île des Balkans’.
Parmi les Éremobiites, deux genres occupent la partie occidentale de la presqu'ile des
Balkans, le genre Glyphanus, la Grèce et l’Albanie; le genre Cuculligera, la zone dal-
male, et ce dernier s'étend aussi sur la partie sud de l'Italie.)
Il règne donc entre les deux groupes un parallélisme presque parfait; ils ont subi
une même dispersion et cela tient à ce que, pour l’un comme pour l’autre, elle dépen-
dait d’exigences ambiantes toutes similaires. Les Éremobiites subarctiques sont partout
moins nombreux en espèces que les Pamphagiens, sauf toutefois dans la presqu'île des
Balkans qui sous ce rapport offre une exception sans importance.
Région sud-africaine. — En revanche, les Éremobütes semblent offrir dans le sud
de l’Afrique des types plus variés que les Pamphagiens, tout en étant circonserits à
une région beaucoup plus limitée.
L'Afrique méridionale peut se diviser, sous le rapport de la nature du pays, en
deux zones distinctes — La première zone part du Cap de Bonne-Espérance et com-
prend la partie occidentale du sud de l'Afrique; elle se compose de plateaux arides et
poudreux que traverse le fleuve Orange, et s'étend à une altitude de 1000 mêtres sur
les territoires des Namaquois et de l'Herrera. Cette zone est tout particulièrement
celle qu'habitent les Éremobiites qui, plus encore que les Pamphagiens, sont insectes
des déserts. — La seconde zone, beaucoup plus vaste, part du pays de Natal, couvre
le Transvaal, se prolonge fort loin au nord, s'étend aussi à la côte orientale et se con-
tinue avec le bassin du Zambèze. Cette région est verdoyante, en grande partie
boisée, et les Éremobiites paraissent en être exclus. — Les Pamphagiens sont répan-
dus sur les deux zones et s'étendent jusqu’au Cap de Bonne-Espérance, au moins en
ce qui concerne le genre Xphocera.
Les Éremobiütes ne peuplent donc qu’une région beaucoup plus limitée que les
Pamphagiens. Ils ne semblent pas se continuer le long de la côte occidentale jusqu’à
des latitudes bien basses, et au sud ils ne s'étendent même pas jusqu'au Cap de
Bonne-Espérance, où la faune est du reste extrêmement pauvre, tandis que les Pam-
phagiens se continuent, par le centre et surtout par la côte orientale, jusqu’en Abyssi-
nie, où ils donnent peut-être la main aux Pamphagiens méditerranéens.
Une différence notable règne donc sous ce rapport entre la distribution des Pam-
phagiens et celle des Éremobiites. Chez les premiers, le groupe subaretique et le groupe
! Ce sont des espèces tunisiennes : Pamphagus marmortus et Ocnerodes canonicus.
? Le Nocwrodes cyanipes, F. d'Asie Mineure.
AD PRODROMUM OŒDIPODIORUM. 107
sud-africain sont presque en continuité géographique l’un avec l’autre, tandis que
chez les seconds, les deux groupes géographiques sont séparés l’un de l’autre par une
distance immense, et le groupe sud-africain ne forme, comme on l’a vu, qu'une
colonie lout à fait isolée.
Conclusions, — Envisagés au point de vue morphologique, les Éremobiites méditer-
ranéens se relient aux genres sud-africains d'une manière si étroite, qu'il est impos-
sible de ne pas supposer aux deux groupes une origine commune". Entre l'habitat
des uns et des autres, il faut donc qu'il ait régné jadis une continuité géographique.
L'entomologie conduit ici aux mêmes conclusions que la paléontologie. Les recher-
ches de M. Albert Gaudry sur les fossiles de la Grèce avaient déjà établi qu'à l'époque
tertiaire la région méditerranéenne était occupée par une faune africaine et tropicale.
Les récentes découvertes du D' Major conduisent aux mêmes résultats. Cet investiga-
teur à mis au jour, dans l'île de Samos, une grande abondance d’ossements apparte-
nant à des lypes asiatiques et africains, parmi lesquels quelques-uns spécialement
sud-africains, tels que les Girafes ou les Oryctéropes, prouvent qu'à l’époque pliocène
une même faune s'étendait sur la région méditerranéenne, le centre et le sud de
l'Afrique.
La répartition actuelle des Éremobiites et des Pamphagiens divisée en deux groupes
géographiquement séparés l’un de l’autre, doit donc être envisagée comme les restes de
la faune tertiaire de ces insectes ou de leurs ancêtres, disloqués par les modifications
géologiques qui ont partagé en deux régions séparées l’espace jadis occupé par une
faune continue.
Parmi les OEdipodites, quelques genres, avons-nous vu, offrent la même distribution
que les groupes ci-dessus cités, et leur dislocation géographique vient à l'appui de ce
qui précède. (G. Sphingonotus.) Cp. p. 7.
Région américaine. — On connaît sur ce continent deux genres d’Éremobiites qui
vivent à peu près sous les mêmes latitudes que les espèces méditerranéennes. L'un et
l’autre semblent toutefois se rapprocher non pas de ces dernières, mais au contraire
plutôt des venres sud-africains. Le genre Haldmanella semble être un type du désert
ou de la steppe. Le genre Brachystola est un type fort aberrant qui semble avoir aban-
donné le désert pour s'adapter aux prairies verdoyantes.
1 C'est un fait digne de remarque que les Éremobiütes du sud de l'Afrique, bien que formant une
colonie isolée, présentent des formes très voisines de celles qui caractérisent les genres méditerra-
néens. Les genres sud-africains Batrachornis et Batrachotettix sont très voisins des Æremobia
(sensu latiore), si voisins même, que les larves des Zremocharis sont très faciles à confondre avec
les Batrachotettir. (Cp. le Batrachotettix elephus, Sss.)
108 ADDITAMENTA
De l'adaption au désert.
Les Éremobiites ont tous un air de famille très prononcé ; ils sont tous d’un aspect
terreux ; leur corps est rugueux, chargé de crêtes découpées, ou couvert de tubercules ou de
granulations serrées ; les pattes sont le plus souvent découpées selon des formes
invraisemblables pour des êtres vivants. L'ensemble de ces modifications tend à imiter
l'apparence du terrain sur lequel vivent ces insectes. Les uns, grossièrement rugueux.
ressemblent à de petites mottes de terre ; d’autres, simplement granulés, semblent faits
pour se confondre avec le sable du désert. C’est sans contredit à un principe de
mimétique que se rattachent les modifications apparentes des Éremobiites, et à une
mimétique ayant pour résultat de rendre l’insecte invisible à la surface du sol en lui
permettant de se confondre pour l'œil avec les accidents du terrain sur lequel il se
meut. Celte mimétique s’accuse dans les formes, dans la sculpture, dans les couleurs,
et elle va souvent jusqu'à produire des divergences considérables entre les individus
d’une même espèce, divergences pouvant aller jusqu’à effacer des caractères qui, dans
tout autre groupe, seraient presque d'ordre générique‘.
Presque tous ces insectes sont fortement pubescents. Les pattes sont ciliées de poils
cotonneux, destinés peut-être à compléter la fermeture des interstices qui, à l’état de
repos, séparent le corps de ces appendices, et à les préserver de la poussière. La face
inférieure du corps est garnie d’un duvet de poils couchés qui sert peut-être aussi de
protection contre le frottement du sable pendant la marche”. Des exceptions à cette
règle ne se rencontrent que chez certaines espèces subarctiques qui sont précisément
celles dont les formes établissent une sorte de passage aux Pamphagiens à corps
glabre, soit dans les genres Cuculligera et Aplusiotropis (et chez les Brachystola, type
américain habitant les praires).
Causes de ces modifications. — À notre sens, ces causes sont des plus simples et se
réduisent presque à la lutte pour l'existence, aidée de la sélection naturelle.
En effet, les insectes appelés à vivre sur des terrains nus, tels que les Éremobiites
et les Pamphagiens, sont plus sujets que d’autres à devenir la proie de leurs ennemis
naturels. Les oiseaux du désert, en particulier les autruches et les outardes. paraissent
en être très friands et leur faire une guerre continuelle; d’autres encore, probable-
ment divers oiseaux de proie et certains passereaux, les recherchent également pour
en faire leur pâture.
1 Cp. Brunner de Wattenwyl, Prodrom. der Europæisch. Orthopteron. p. 177.
? Ce même revêtement, combiné avec des formes très aplaties et également rugueuses et décou-
pées, se retrouve chez certaines Mantes (Chiropus) du désert.
AD PRODROMUM ŒDIPODIORUM. 109
Les criquets du désert, en partant au vol et en montrant leurs ailes colorées, tra-
hissent leur présence et s'exposent à être poursuivis: ils ont donc le plus possible
évité de voler et ont pris des habitudes terrestres. En sautant sur le terrain, ils frappent
l'œil de leurs ennemis et s’exposent à être happés ; ils ont donc été conduits à cesser
de sauter, à se blottir en cherchant à se dissimuler entre les cailloux, contre les motles
de terre ou dans les inégalités du sable. Les espèces aux formes et aux couleurs les
plus voyantes ont dû disparaître, et parmi celles qui ont pu subsister, ce sont toujours
les individus qui imitaient le mieux l'apparence des détails du terrain, qui ont eu le plus
de chance d'échapper à la poursuite. La sélection a donc forcément conduit les espèces
à prendre toujours plus cette apparence et elle a de plus en plus développé chez elles
tous ces accidents de couleur et de sculpture qui tend à les rendre aussi peu visibles
que possible. C’est donc dans le perfectionnement de la mimétique que ces insectes
ont dû trouver leur salut, et ce sont les races les mieux mimétisées qui seules ont pu
subsister.
Détail des modifications. — La nature arrive souvent à résoudre le même problème
par des voies diverses et quelquefois contraires. Tandis que chez les Pamphagiens le
corps tend à prendre une forme comprimée avec un dos souvent presque en lame de
couteau, chez les Éremobiites on observe plutôt une tendance vers la forme déprimée.
Cette forme qui va parfois jusqu’à donner à ces insectes un habitus batrachoïde, est
surtout manifeste dans les genres sud-africains : Batrachornis (fig. 13), Batrachotettix
(fig. 11), Methone et Bufonacris (fig. 15). On la retrouve dans le genre américain
Haldmanella. Dans les genres méditerranéens, elle est moins prononcée, mais encore
appréciable (Eremocharis insignis), et même chez les espèces où elle l’est le moins
(Eremobia), le corps est toujours trapu, et le pronotum offre un méplat sur lequel la
crête n’occupe que la ligne médiane”. Aussi, lorsqu'on voit ces insectes exécuter leurs
petits sauts sur les gazons ras où sur la terre nue, on les prend à première vue pour
de petits crapauds et cet habitus, en trompant leurs ennemis, contribue probablement
pour sa part à les mettre à Pabri des poursuites.
Sculpture. — Le corps est rugueux, généralement sablé, mais souvent aussi tuber-
culeux, d'aspect terreux, avec des carinules calleuses, granuleuses, irrégulières, très
variables. Les différences qui règnent entre les individus au point de vue de l'aspect
superficiel du corps, sont toujours très frappantes et dépassent souvent tout ce qu’on
pourrait imaginer. Parmi les Methone, par exemple, certains sujets ont le corps presque
? Les Cuculligera, les Haplotropis et les Æremobia du groupe de VE. gibbera ont des formes
comprimées qui se rapprochent de celles des Pamphagus, mais le pronotum présente cependant
à la métazone des arêtes latérales, tandis que chez les Pamphagus il est tout entier en toit aigu.
110 ADDITAMENTA
lisse, d’autres l'ont sablé, d’autres sont assez fortement tuberculeux, et de ces irré-
gularités résultent des différences aussi dans la découpure des bords des segments,
etc. Ces variétés se sont sans doute développées par voie de sélection sur des
terrains unis, sablonneux, terreux ou pierreux, et comme ces inséctes ne se dépla-
cent que dans des limites restreintes, il peut se former des races tout à fail locales,
limitées à un faible rayon. Ceci est d'autant plas probable que les individus, loin
d'être régulièrement disséminés sur toute une contrée, sont au contraire très loca-
lisés par petites colonies souvent fort éloignées les unes des autres. Dans le désert,
ils sont parqués par oasis, et en dehors du désert proprement dit, on ne les ren-
contre que dans certains lieux où ils retrouvent le sol qui leur convient. Suivant
les circonstances, les races, après avoir pris naissance dans des centres différents,
ont pu s’entremêler et reproduire ensuite par atavisme toutes les variétés dans une
même colonie.
Pattes. — Comme nous l'avons dit plus haut, les Éremobiites cherchent plus encore
à se dissimuler qu’à fuir devant le danger ; aussi les pattes postérieures ont-elles beau-
coup perdu de leurs facultés saltatoires. Elles se sont raccourcies, et les fémurs posté-
rieurs, à force de s'appliquer contre l'abdomen pour faire corps avec l’insecte, la
sélection aidant, sont devenus très plats, très comprimés et lamellaires; ils ont ainsi
perdu beaucoup de leur puissance. En revanche, les bords s’en sont dilatés par com-
pensation, et ces bords sont lobés d’une manière singulière et inutile au point de
vue de la locomotion, mais très utiles au point de vue de la mimétique. Appliqués contre
les flancs de l'abdomen, offrant le même tigré gris, les mêmes rugosités, que la tête et le
thorax, leurs bords découpés imitant les crénelures des mottes de terre et dissimu-
lant l'abdomen plus lisse, les fémurs complètent au repos l’aspect terreux de l’insecte.
Afin de mieux emboîter l'abdomen, ils sont d'ordinaire légèrement arqués et concaves
en dedans, et de plus, ils sont assez courts pour ne pas dépasser l’abdomen, en sorte
qu’au repos les genoux ne font saillie ni en dehors ni en arrière du corps. Les Libias
postérieurs ne subissent point des modifications aussi prononcées, mais ils se dissimu-
lent entièrement dans la rainure du fémur et deviennent invisibles au repos. Chez
certaines espèces où ces organes étant un peu dilatés (Æremobia) ne peuvent être mas-
qués par le bord inférieur du fémur, leur face externe devient granuleuse et, en
prenant l'aspect rugueux du fémur, elle complète en dessous la face mimétisée de ce
dernier. En général, les tibias postérieurs sont arqués, afin de s’emboîter exactement
dans la rainure du fémur.
Tous les détails de la modification des pattes converge donc vers la mimétique et
semble ne viser qu’un seul but, celui de dissimuler ces appendices et de réduire
l'apparence de l’insecte à celle d’une petite masse inerte. Tout semble avoir été sacri-
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 111
fié à ce but’, même les aptitudes mécaniques de ces membres qui sont cependant
l'organe par excellence des Acridides. Aussi les Éremobiites sont-ils de très mauvais
sauteurs; rien n’est plus gauche que ces malheurenx insectes lorsqu'ils cherchent à se
dérober à une poursuite. Les femelles surtout ont de la peine à soulever leur gros
corps; elles n’exécutent que de petits bonds maladroits et se laissent facilement captu-
rer à la main *.
C'est chez les Methone que la déformation des pattes a été poussée le plus loin. Les
fémurs postérieurs se dilatent d'une manière monstruense et deviennent presque
complètement lamellaires. Mais ces cuisses, énormes en apparence, sont plus faibles
encore que dans les autres genres, vu leur état d'extrême compression, et elles suffi-
sent à peine à enlever le corps très massif de ces insectes. Aussi les HMethone semblent-
ils se priver volontiers de leurs pattes postérieures et ont-ils l'habitude de se promener
sur les quatre pattes de devant, en se dressant sur ces pattes comme sur des échasses.
Les besoins de la mimétique tombent ici dans l'hypertélie; la nature semble dépasser
le but et être en défaut, car en exagérant la forme des fémurs, elle fait perdre à l’in-
secte la faculté qui est l’essence de la famille dont il fait partie. Elle les condamne à
ne plus chercher de salut que dans la mimétique, car elle l'exagère au point de leur
enlever la faculté de fuir !
Observations. — Les remarques qui précèdent, concernant la modification des pattes,
s'appliquent également à certains Pamphagiens sud-africains, spécialement aux espèces
du genre Xiphocera, qui habitent les mêmes lieux et le même terrain que les Éremo-
biites, mais elles ne s'appliquent pas d’une manière générale à toute la tribu. Chez
les Pamphagiens méditerranéens, la mimétique est poussée beaucoup moins loin que
chez les sud-africains, parce que ces insectes affectionnent un sol plus garni de végé-
tation. Les Pamphagus, en particulier, ont des pattes postérieures grandes et peu dila-
tées. Ces appendices ne sont toutefois pas très puissants, car les fémurs restent minces
et comprimés, et ces insectes, quoique meilleurs sauteurs que les Xiphocera et les
Eremobites, participent encore sous ce rapport, comme sous tant d’autres, au carac-
tère typique des habitants du désert. — Chez les Charilaus et les Schinzia, les pattes
postérieures sont au contraire très longues et très grêles, ce qui nous fait supposer que
ces types habitent les buissons et les couverts plutôt que les steppes poudreuses.
} Je me sers, ici comme ailleurs, d’un langage renversé, en appelant but ce qui n’est qu’accident
ou résultat. Dans les discussions du genre de celles qui nous occupent ici, on est sans cesse obligé
de recourir à cet artifice, afin d'éviter des longueurs inutiles.
* Ces observations et celles qui précèdent s'appliquent surtout aux femelles; les mâles sont
demeurés plus agiles. Tous les genres ne participent pas non plus dans la même proportion aux
modifications indiquées; par exemple chez les Éneremius et les Haldmanella, les pattes sont fort
peu modifiées; il en est de même chez l'Æremocharis cinerascens.
112 ADDITAMENTA
Organes du vol. — Les Éremobiites renferment des genres aptères, d’autres ailés
dans les deux sexes. En ce qui concerne les espèces aptères ou subaptères, il faut
établir une distinction importante: Les unes, comme les Bufonacris, les Methone,
Brachystola, Glyphanus, le sont par arrêt de développement. Ces insectes-là conservent
une forme larvaire, en ce sens que la métazone du pronotum reste courte et que les
organes du vol, lorsqu'ils existent, sont atrophiés, petits et latéraux. Cet accident est
un fait commun dans toutes les tribus d’orthoptères et n'offre ici rien de particulier :
il est exactement du même ordre que celui qui domine exclusivement chez tous les
Pamphagiens méditerranéens. Il n’y a donc pas lieu de s’en occuper. Mais on ren-
contre chez les Eremobiites une autre catégorie d'aptères dans laquelle l’insecte arrive
à l'état normal d'imago, soit avec un pronotum complet et même fortement prolongé
en arrière. Dans ce cas, l'absence des organes du vol ne tient point à un arrêt de déve-
loppement, mais à une véritable perte de ces organes. Tel est le cas chez les Eremo-
teltix, les Batrachotettix aptères et les Cuculligera brachyptères,
L'atrophie des organes du vol semble iei devoir s'expliquer par des habitudes
d'inertie. En effet, même les espèces pourvues des meilleures ailes, telles que certains
Eremobia et les Batrachornis, s’en servent fort peu. Pour mauvais sauteurs qu'ils sont,
ces insectes ne sont pas meilleurs voleurs. Les femelles ont beaucoup de peine à
s’enlever et n’exécutent que de tout petits vols. Ceci s'explique chez les uns par la
pesanteur du corps, chez d’autres par le développement exubérant du processus du
pronotum, qui empêche l'insecte de dégager ses élytres. Pour se livrer à cette opéra-
tion, il est obligé préalablement de soulever le processus, ce qui exige un effort parti-
culier. Plus le processus devient grand et suriout large, plus l’inseete éprouve de diffi-
culté à étendre ses ailes; de là chez lui une paresse qui semble avoir passé à l'état
d'habitude.
Chez les Eremobia, le processus est encore médiocre ; il est surtout lamellaire; aussi
ces insectes peuvent-ils prendre leur essor avec une facilité relative, mais chez les
Batrachornis, la même pièce devient large, arrondie, et ses bords sont rabattus en
bas comme pour mordre sur les élytres; or, suivant les observations de M. Péringuey,
les femelles ne volent que peu, malgré la grandeur de leurs ailes et la légèreté de leur
corps (B. perloïdes) ; elles ne s’enlèvent qu'au prix d’un effort désespéré, à l'approche
d’un danger imminent’. Chez les Batrachotettix le processus devenant encore plus
! Les mâles étant plus légers et ayant à errer à la poursuite des femelles, s’envolent facilement,
et sont difficiles à capturer à la main, mais ils ne font néanmoins que de petites étapes. Il en est
exactement de même chez les Æremobia, au moins chez ceux de la côte nord de l’Afrique, les seuls
que j'aie eu l’occasion d'observer vivants. L/Æremocharis insignis aux très grandes ailes est capa-
ble d'exécuter de plus grands trajets au vol; il en est sans doute de même de l’Æ. cinerascens.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 143
large, les insectes ont plus de peine encore à dégager leurs ailes, et le peu d'usage
qu’ils en font doit en déterminer l'atrophie. C’est en effet dans ce genre qu'on peut rele-
ver tous les degrés de l'atrophie de ces organes, jusqu'aux espèces entièrement aptères
dans les deux sexes, et parmi les espèces du genre Batrachornis, ce sont celles qui se
rapprochent le plus des Batrachotettix qui ont les ailes les moins longues.
Couleurs. — Chez les Éremobiites, la couleur joue un rôle considérable dans le
système mimétique. Elle contribue pour une large part à faire confondre les insectes
avec les accidents du sol ou les petits cailloux dont il est jonché. La couleur du corps
est généralement grise, marquetée de blanc-crayeux et de noir, d'où résulte à quelque
distance une apparence gris de sable qui fait que souvent l’insecte est aussi invisible
entre les rugosités du sol que l'est une bécasse posée sur un lit de feuilles
mortes. Plus encore que la sculpture, la couleur varie selon les individus; les uns
passent au jaune, les autres au blanchâtre, les autres au noir, imitant la couleur du
terrain de la région où ils vivent. M. Portschinsky a observé dans les steppes de
l'Ararat que l'Eremobia g'andis en particulier prenait de lieu en lien toute sorte de
nuances et qu'il passait même au violacé sur les terrains formés de débris ardoisiers.
La simple sélection suffit pour rendre compte de ces variations.
Les parties moins apparentes de la surface du corps des Éremobiites offrent sou-
vent des couleurs vives. La face interne des fémurs et des tibias postérieurs, comme
aussi les jointures du cou ou des segments, sont souvent colorées en rouge ou en violet.
Ces détails de la livrée n’ont rien qui doive surprendre, car ils se retrouvent chez la
plupart des Acridides et constituent presque un caractère de famille, On n’en comprend
ni le but, ni la raison, et ils sont probablement fortuits. En effet, la couleur n'est point
dans la nature comparable à un vernis appliqué sur un objet, mais elle résulte d'un
simple accident optique déterminé par la structure des tissus. Or il faut remarquer que
les taches où bandes colorées, si elles ne sont pas uliles à la conservation des espèces, ne
lai sont pas non plus préjudiciables, car, dans le cas qui nous occape, toutes les par-
ties qui les portent sont dissimulées au repos, en sorte qu'elles ne peuvent en rien
troubler la mimétique du corps, et c’est sans doute pour cette raison qu'elles ont sub-
sisté chez les Éremobiites. Du reste, les points rouges tels qu'on en voit aux genoux
des Batrachotettix, ne nuisent en rien à l'effet mimétique et, dans certains cas, peu-
vent même le servir.
Il n'en est pas de même de la couleur des ailes; elletrahit de loin les insectes lorsqu'ils
prennent le vol. Néanmoins, les Éremobiites ont pour la plupart des ailes colorées et
l'on retrouve chez eux toutes les nuances qui font l’ornement des OEdipodiens, le
jaune, le rouge, le bleu. Chez certaines espèces, les couleurs sont atténuées et ont
TOME XXX. 15
114 ADDITAMENTA
beaucoup pâli, mais chez quelques Æremobia elles se sont conservées avec lout leur
éclat. La couleur des ailes semble donc échapper à la mimélique et cela lient sans
doute à ce que, au repos, ces organes sont si bien dissimulés sous les élytres, qu’on
n'en soupçonne pas l'existence.
Genres américains. — Le genre Haldmanella, qui habite les steppes du Nouveau
Mexique, rentre tout à fait, quant à sa mimétique, dans le groupe des sud-africains à
ailes atrophiées (Batrachoteitix), mais sur le nouveau continent les paltes n’ont pas
été modifiées au même degré, peut-être parce que les herbes étant plus abondantes,
l'habitude du saut est restée plus familière à l'espèce. — Quant au genre Brachystola,
c'est presque un déserteur de la tribu; il a cessé d'être un insecte du désert. Sa cou-
leur verte, son corps glabre, ses paltes longues, très robustes et fortèment saltaloires,
indiquent assez qu'il vit dans les herbes et sa mimélique est tout à fait celle des Tryxa-
liens herbicoles. On serait tenté de voir dans ce Lype un Éremobiite ayant fait retour
aux caractères des OEdipodiens des prairies.
Musique.
Les Éremobiites sont en grande majorité des insectes stridulents, mais ils diffèrent
entièrement de la plupart des autres Acridides par les procédés au moyen desquels
ils rendent des sons. L'appareil musical dont ils sont munis est de deux sortes et,
contrairement à la règle générale, il existe dans les deux sexes.
1° Appareil abdominal. — Cet appareil, en premier lieu signalé par Vitus Graber ",
a été étudié en détail par H. Krauss sur le Cuculligera hystrix *, et indiqué par Stl
pour le Methone Anderssoni. I consiste en une sorte d’écusson corné qui se voit de
chaque côté du 2° segment de l'abdomen, au bord inférieur ou à l'angle antérieur
de ce segment, et dont la surface est obliquement striée, ou pour le moins rugulée.
Le fémur postérieur de son côté offre sur sa face interne, à l’angle inférieur de sa
base, en général entre le sillon inférieur et l'arête, une petite plaque rugueuse, dont
les aspérités, souvent difficiles à distinguer à la loupe, sont toujours très apparentes
au microscope. Lorsque le fémur oscille de haut en bas, et surtout de bas en haut,
sa plaque dentée se promène comme un archet sur l’écusson abdominal, et en l’ébran-
lant détermine la formation de stridulations sonores.
Tous les genres ne sont pas pourvus de cet appareil; chez les Eneremius et les Bra-
chystola il semble manquer totalement, et dans d'autres genres, au moins chez certaines
! Die tympanalen Sinnesaparate der Orthopteren, Wien, 1875, p. 87.
? Sitzungsber. d. Acad. d. Wissensch. Wien, t. 78. 1879, p. 491-94; PI. IT.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 115
espèces, il est incomplètement développé, l'écusson restant obsolète. Chez d’autres
cet écusson est très nettement dessiné et souvent les stries se continuent au-dessus de
celle pièce sur le segment abdominal. D'autre part on le retrouve très distinet en
dehors des Éremobiites dans le genre Thrineus et chez certains Pamphagiens *.
Cet appareil, on le comprend, ne saurait rendre des sons aussi bien tonalisés que
ceux qui sont produits par des organes membraneux, tels que les tambours dorsaux
des Gryllides et des Locustides ou le bord membraneux des élytres de certains
Acridides, et en particulier des mâles de certains Pamphagiens (Xyphocera) chez
lesquels ce bord est dilaté et muni d'une membrane parcheminée sonore. Chez les
Éremobiites l'instrument est réduit à l’état d’une simple crécelle, produisant, non
pas des sons musicaux, comme ceux que rendent les membranes vibrantes, mais
plutôt une sorte de fracas résultant du choc de dents ou de rugosités qui raclent les
unes contre les autres.
L'apparence des pièces qui constituent l'organe stridulent varie beaucoup d’un
genre à l’autre.
Chez le Cuculligera hystrie étadié par Krauss, les plaques abdominales montrent
sous le microscope, dans leur moitié inférieure des costules obliques et dans leur
moilié supérieure des rugosités semilunaires en forme de dents de lime, dirigées en
bas, et elles-mêmes hérissées de rugosités écailleuses beaucoup plus petites, de dents
et de pointes diverses très nombreuses. La plaque de la base du fémur est garnie de
rugosités écailleuses plus petites que celles de l'écusson. En faisant agir le fémur de
bas en haut on obtient facilement une stridulation appréciable à l’ouie.
Chez les Eremobia et les Glyphanus les plaques de l'abdomen sont occupées surtout
par des rugosilés en forme d'écailles, souvent assez grosses pour apparaitre très
distinctes à la loupe.
C'est dans les genres Batrachotettic et Methone que l'organe stridulent atteint son
plus grand développement.
Chez les Batrachotettix il consiste en une plaque un peu convexe, obliquement
striée, placée de chaque côté à l'angle antérieur du 2% segment et limitée en arrière
par un fort sillon, qui ne s'étend pas jusqu’en bas: le test du segment abdominal est
lui-même strié au-dessus de la plaque. Au fémur le bord inférieur de la face interne
entre le sillon et l’arête est garni à sa base de petits tubercules aigus, dirigés en arrière:
et l’arête est serrulée dans son premier quart, ou porte de petites crénelures denti-
1 Vitus Graber a montré qu'un appareil analogue se retrouve chez certaines Locustaires, en
particulier chez les Deinacrida et chez certains Gryllacris. Westwood avait déjà signalé celui des
Pneumara G' chez lesquels une plaque cornée occupe les côtés du 3%e segment abdominal.
116 ADDITAMENTA
formes courtes et peu aiguës. Il en est de même chez les Batrachornis, sauf toutefois
que les petites dents sont moins aiguës et moins inelinées en arrière. Dans l’un et
l’autre genre ces rugosités sont assez grosses pour pouvoir se distinguer facilement
au moyen de la loupe.
Chez les Methone l'appareil (fig. 12°) prend des proportions exceptionnelles. Les
pièces abdominales sont multiples et compliquées. On trouve d’abord l’écusson corné (e)
qui est ici non seulement strié, mais encore muni de 2 à 3 lames saillantes. Au-dessus
de cet écusson principal il existe une seconde amande cornée (b) qui n'est que très
finement rugueuse, et au-dessous on trouve une troisième pièce (a), en triangle allongé,
un peu plissée, semée de ponctualions, mais seulement coriacée, et probablement
formée par la membrane d'union de Parceau dorsal avec l’arceau ventral, laquelle
devient ici épaisse et solide pour servir d'appui à l’écusson principal et concourt
peut-être elle-même à la formation des sons. — La face interne du fémur est armée
à sa base d’un grand nombre de gros tubereules, allongés en forme d'épines, mousses
chez les femelles, plus aigus chez les mâles, visibles à l’œil nu, et destinés à racler sur
les plaques cornées, en particulier sur les lames saillantes de l’écusson principal.
Cet appareil, grossièrement puissant, rend, lorsqu'il est mis en œuvre, un son très
vif, mais rauque à la manière des crécelles de bois, et qui n’a rien de musical. Au dire de
M. Péringuey qui a observé les Methone à l’état de liberté et qui en à tenu en captivité,
ces insectes stridulent volontiers. Il suffit de les toucher pour provoquer la stridulation,
et rien n'est plus singulier que la manœuvre dont ils accompagnent leurs accents. Ils
se dressent d’une manière grotesque sur leurs petites pattes antérieures et intermé-
diaires de manière à libérer leurs énormes pattes postérieures; puis, agilant leurs
grosses cuisses d’un mouvement rapide, ils produisent pendant une ou deux secondes
un bruit violent.
2 Appareil alaire. — Le vol des Éremobiites est souvent accompagné d’un chant
particulier qui suppose l'existence d’un instrument spécial. L'appareil qui sert à pro-
duire ces sons avait complètement échappé à l’observation des auteurs ; il a été décrit
tout récemment par le Père J. Pantel sur le mâle du Cuculligera fleæuosa *. Le vol de
cel insecte « est ordinairement silencieux, mais il s'accompagne au gré de l’animal, d’une
stridulation forte et ronflante, d’un caractère tout à fait particulier. L'insecte fait
entendre cette stridulation particulièrement quandil est sur le point d’atterrir.» L'auteur,
! Cette figure se trouve renversée par suite d’une erreur du graveur. — a est la pièce inférieure,
— b la supérieure.
? Contribution à l’Orthoptérologie de l'Espagne centrale (Anales de la Soc. espan. de Historia
natural, XV, p. 273. Madrid, 1866.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 117
après avoir signalé ce bruissement, montre qu'il est produit par un instrument Lou
différent de ceux qu'on connaissait déjà chez les Acridides, et qu'il résulte du frotte-
ment du ubia intermédiaire sur la face inférieure de l'aile. À cet effet l'un et l'autre
de ces organes a subi dans l'espèce citée les modilications suivantes, modifications qui
se retrouvent, il est vrai, comme le présumait l'auteur, avec quelques variantes, chez
tous les Éremobiites ailés :
Chez les Éremobiites subaretiques la nervure avillaire postérieure de l'aile des mâles
est loujours déviée; elle devient très arquée el forme en dessous use saillie disuncete,
surmontée d’une petite crêle, ce qui la rend apte à remplir les fonetions d'une corde de
violon. Elle est en outre renforcée sur les côtés par des rides transversales destinées à lui
servir d'appui, et l’on y remarque parfois aussi de pelites éminences espacées. Cette
déformation de la veine axillaire à évidemment pour but de lui donner une position
moins longitudinale, afin de permettre au tibia de la rencontrer sous un angle moins
oblique *. Il en résulte en même temps un élargissement notable de l'aire axillaire
postérieure. Cette aire reste en grande partie très membraneuse, de mème que la
première aire radiée. et ces deux petits champs n'étant guère occupés que par des
vénules en échelons sont, comme l'a fait observer M. Pantel, organisés de manière à
remplir les fonctions d'une caisse résonnante.
Les Ubias intermédiaires de leur côté sont garnis en dessus dans toute leur longueur
d’une rangée de tubereules aigus, parfois même serratiformes et qui servent à ébranler
la nervure axillaire de l'aile.
Pour que la stridulation se produise, il faut que les ailes soient étendues et que les
pattes intermédiaires se placent dans une position particulière, le fémur un peu écarté
du corps et le tibia relevé et étendu horizontalement, sa face supérieure appuyant
contre la face inférieure de l'aile et coupant en travers la courbe de la veine axillaire.
L'agitation de l'aile, aussi bien que celle de la patte, deviennent alors la source de
vibrations qui peuvent subir diverses modulations suivant le plus où moins d'activité
déployée par chacune des parties de l'instrament; suivant que le tibia prend une
position plus ou moins oblique par rapport à la nervure, ou que les battements de
l'aile sont plus amples ou plus saccadés. Une simple stridulation, facilement perceptible,
s'obtient artificiellement sur les insectes morts, en les étalant sur le dos et en faisant
jouer le tibia sur la face inférieure de l'aile; mais le bruissement qui résulte de cette
manœuvre ne saurait se comparer au chant expressif et bien accentué des insectes
vivants.
? La déviation de la veine axillaire postérieure est surtout prononcée dans les genres Cuculligera
et Æremobia, et parmi les Æremobia chez les espèces du groupe formé par les Æ. muricata, biloba
et limbata.
118 ADDITAMENTA
Chez les Éremobiiles sud-africains l'appareil alaire diffère lésèrement du type qui
vient d'être décrit. En effet la veine axillaire postérieure n'est pas déformée; elle reste
presque droite et parallèle à la veine axillaire antérieure. De là résulte que l'aire axil-
laire postérieure n'est pas dilatée. En revanche l'aire axillaire antérieure est remarqua-
blement large, partagée par une forte nervure adventive et tout entière réliculée par
vénules scalaires. C’est donc peut-être celte aire-là qui sert ici de tambour de basque
plutôt que l'aire postérieure ?
Je n’oserais affirmer que chez les Éremobiiles la stridulation se fasse sur la seule
nervure axillaire postérieure. Les veines ulnaire, humérale et marginale sont très
saillantes en dessous et il n’esl pas impossible qu’elles n’entrent elles-mêmes en ligne
de compte dans l'acte stridulatoire. Quoi qu'il en soit l'aile des mâles remplit dans
le jeu musical les fonctions d'un violon muni de une ou plusieurs cordes et possédant
sa caisse résonnante, tandis que le tibia intermédiaire est converti en un archet dans
le sens le plus strict du mot.
Chez les femelles l'instrument est moins parfait, moins distinctement développé
que dans l’autre sexe. La veine axillaire n'est que peu courbée (Eremobia) où ne l’est
même pas du tout (Eremocharis). Les Uibias, de leur côté, ne portent que des tuber-
cules plus petits, moins aigus, souvent moins nombreux que chez les mâles ; l'appareil
tend à devenir obsolète dans toutes ses parties. Il est Loutefois encore très accentué
dans le groupe de l’Eremobia gibbera et dans celui de l'E. muricata, l'aile des femelles
ressemblant ici beaucoup à celle des mâles, et les tibias étant encore très bien dentés.
L'appareil qui vient d'être décrit existe dans tous les genres ailés et forme un carac-
tère générique positif; il se retrouve en effet plus ou moins bien exprimé même chez
les espèces brachyptères appartenant à ces genres, bien que ces espèces soient incapa-
bles de voler. Ainsi chez l'Eremobia tartara et malgré l'extrême petitesse des organes
du vol dans les deux sexes, l'instrument musical est remarquablement complet : les
petites ailes offrent une veine axillaire très courbée, suivie de deux aires dilatées sonores,
et les tibias sont garnis d’une longue rangée de dents. Les ailes ont chez celte espèce juste
assez de longueur pour permettre aux tibias de les faire striduler, et toutes les parties
de l'appareil sont trop nettement développées jusque dans leurs moindres détails pour
ne pas servir à produire un chant. Nous supposons donc que l’insecte se sert encore
des ailes pour striduler bien que ces organes ne puissent plus lui servir pour voler.
Il en est de même chez la femelle du Cuculligera fleæuosa dont les organes du vol
sont très raccourcis.
Chez le C.Aystrix © çj les organes du vol deviennent trop courts pour être d'aucun
usage; néanmoins les tibias intermédiaires sont serrulés en dessus comme dans les
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 119
autres espèces. Chez les femelles les ailes sont tout à fait rudimentaires. Chez les mâles,
quelque petits que soient ces organes, la veine axillaire est grosse et arquée comme
si elle devait servir à la stridulation, mais les ailes sont si courtes qu'il paraît douteux
que les tibias puissent encore les frotter. Il est done probable que la crémaillère du
libia servant d’archet n’est plus ici qu’un reste inutile de l'instrument mais qui subsiste
comme caractère générique *.
En revanche l'appareil tibia] manque complètement dans les genres aptères et sub-
aptères, c’est à-dire dans ceux où les élytres font entièrement défaut ou ne forment
plus que des appendices latéraux appliqués au corps. Dans ces genres-là les tibias
intermédiaires sont inermes en dessus, soit dépourvus de la rangée de tubercules des-
tinée à ébranler les nervures des ailes. Tel est le cas chez les Methone, Eneremius,
Brachystola et Glyphanus. Dans le genre Batrachotettix, qui renferme des espèces ailées
et des espèces aptères, l'organe tibial est très distinct chez les premières et manque
dans les secondes.
Résumé. — Pour résumer ce qui a trait aux facultés musicales des Éremobiites, on
peut établir que les insectes de ce groupe possèdent deux sortes d'instruments, à
savoir :
L'appareil abdominal qui leur sert à s'appeler lorsqu'ils sont au repos ou qu'ils se
promènent sur le sol, et l'appareil alaire qui fonctionne pendant le vol. Le premier est
presque identique dans les deux sexes, mais toujours un peu plus accentué chez les
mâles. Le second offre plus de différences entre les sexes, étant sensiblement moins
parfait chez les femelles (nervure peu ou pas arquée, tubercules des Libias plus obtus)
que chez les mâles, et sert probablement aux insectes, au moins aux mäles à annoncer
à l’autre sexe leur arrivée sur un point donné. Il est probable que les femelles étant
averlies de la sorte de l'arrivée d’un mâle lui répondent au moyen de l'instrument
abdominal pour faire connaître leur présence à proximité et qu’ensuile les sexes se
cherchent et se rejoignent en marchant.
! Cette circonstance semble confirmer la supposition émise plus haut (p. 112), à savoir que chez
les Cuculligera la perte des organes du vol est arrivée par modification récurrente et non par arrêt
de développement. En effet il semble qu'il ait fallu que appareil existât une fois au complet pour
qu'on en retrouve les traces même chez les espèces chez lesquelles il est devenu inutile.
? Ilest permis de supposer que chez les Methone, Eneremius et Brachystola l'organe tibial n’a
jamais existé, attendu que l’absence d'ailes tient dans ces genres à un arrêt de développement ; et
que chez les Glyphanus et Batrachotettix l'organe s'est perdu par suite de la perte des organes du
vol, car dans ces deux genres le pronotum atteignant son développement normal, il ny a pas eu
arrêt de développement, mais perte des organes du vol (Cp. p. 112).
120 ADDITAMENTA
Comparaison avec les Pamphagiens.
Les Éremobiites et les Pamphagiens forment deux groupes parallèles et fort rappro-
chés sons Lous les rapports. Ils habitent des régions empreintes du même caractère
physique; leur distribution géographique offre la plus grande similitude; ils ont des
mœurs et jouissent d’apütudes fort analogues aussi, menant une vie sédentaire, n'étant
pour la plupart que mauvais sauteurs; ils obéissent à une mimétique presque similaire;
enfin, chose très frappante, certains Pamphagiens possèdent comme les Eremobiites
deux appareils stridulatoires, l'un abdominal, presque semblable à celui des Eremo-
biites, l’autre elytral qui leur est spécial ”. [| règne done entre l’un et l’autre de ces
groupes des points de contact manifestes.
Nous avons montré plus haut que les Éremobiites ont un corps généralement déprimé,
et les Pamphagiens des formes généralement comprimées ; chez les uns et les autres, les
fémurs postérieurs sont affaiblis par la compression et souvent très courts, comparés à
la grosseur du corps. Les uns comme les autres se divisent en genres nettement séparés
entre la région boréale et la région de l'Afrique torride ou méridionale.
Dans les genres sud-africains la mimétique des deux groupes offre des analogies
très frappantes. Chez les Pamphagiens aux deux sexes ailés (Adephagus el Acocera)
la mimétique du corps diffère à peine de celle des Éremobiites sud-africains. On en
peut dire autant des Aphocera (où les femelles sont aptères); les pattes avons-
nous vu ont subi dans ce geure la même transformation que chez divers Éremo-
biites (Batrachornis, Batrachotettix), seulement le corps, au lieu d'être taché de blanc,
de noir, de jaunâtre comme chez les Éremobiites, est longitudinalement strié par ces
couleurs et ressemble dans ses apparences soit à du bois fibreux pourri, soit à de
1 J’appareil abdominal appartient au même type que celui des Éremobiites et existe aussi dans
les deux sexes. Le deuxième segment abdominal offre de chaque côté à son bord inférieur un espace
ridé, ou strié, sur lequel frotte la base du fémur postérieur ou son arête crénelée. L'espace rugueux
n’est pas limité chez les Xiphocera, mais il est grossièrement ridé; chez les Acocera il forme une
plaque en amande comme chez les Éremobiites; chez les Adephagus il est obsolète. Dans les
Phampagiens méditerranéens l'appareil manque ou reste très obsolète; on le retrouve cependant
chez quelques espèces : le Pamphagus elephas offre de chaque côté de l’abdomen un espace finement
strié, dont la partie inférieure est limitée par un sillon; le P. algericus offre des plaques très dis-
tinctes, lisses en apparence ; chez les Finotia il ny a qu'un sillon oblique, mais le bord réfléchi
du deuxième segment sert peut-être de lame stridulatoire.
L'appareil élytral est formé par le champ marginal de l’élytre des mâles et ne se trouve que dans
le genre Miphocera (sensu latiore) dont les femelles sont aptères. La veine médiastine se résout en
une multitude de branches ondulées et juxtaposées qui forment autant de petites côtes saillantes
qui sont mises en vibration par le moyen des pattes postérieures. Une partie du champ marginal
est occupée par une membrane parcheminée sonore qui sert de tambour (Voir Ann. Ent. Fr. 1888
pl. 5, fig. 3 6,4 e,5e, t.). On ne trouve rien de semblable chez les Éremobiites.
AD PRODROMUM UEDIPODIORUM. 121
vieux cailloux de roche fibreuse rongés par le temps. Aux rugosités du corps il
s'ajoute quelquelois des épines (Porthetis carinata, Schinzia Brunneri) qui servent peut-
être à ces insectes à se dissimuler parmi les chardons ou autres plantes épineuses,
mais qui manquent chez les Éremobiites. :
Les Pamphagiens méditerranéens ont une mimétique beaucoup moins prononcée
que leurs congénères sud-africains et que les Éremobiites méditerranéens. Chez eux
ce caractère est en voie de se perdre. Ils sont souvent encore gris et sableux, imi-
tant l'aspect du sol, mais en général ils passent au jaune et au vert parce qu'ils
affectionnent les jachères occupées par une végétation plus ou moins abondante,
les champs cultivés ou les lieux couverts. [Is conservent cependant, par réminiscence,
la tendance à avoir le corps bandé de gris et de blanc, quoique d’une manière assez
effacée, ce qui semble indiquer qu'ils descendent d’un type du désert voisin des
Xiphocera. Les Pamphagus elephas et marmoratus reproduisent sur un fond vert toutes
les bariolures des Aiphocera, et cela, en variant leur nuance en jaune et en gris,
suivant les accidents de la mimétique décrite plus haut.
Les différences qui règnent dans l'évolution des espèces entre les deux groupes et
au point de vue des sexes sont surtout les suivantes : Chez les Éremobites il y à
toujours presque égalité entre les sexes, ceux-ci étant ou ailés ou subaptères ou
aptères ‘.
Chez les Pamphagiens cette égalité n'existe que dans une partie des genres. On ne
connaît qu'un seul genre bien ailé dans les deux sexes (Adephagus\, plusieurs sont
subaptères dans les deux sexes; d'autres sont ailés chez les mäles, aptères chez les
femelles. Ces diverses formes se répartissent comme suit au point de vue de la mor-
phologie géographique.
a) Tous les Pamphagiens méditerranéens conservent la forme larvaire dans une
certaine mesure, étant aptères où subaptères dans les deux sexes, tandis que les
Éremobiites de la même région sont pour la plupart bien ailés et toujours dans les
deux sexes.
Tous les Pamphagiens sud-africains (ou tropicaux) possèdent des mâles bien ailés,
mais ils se divisent en genres :
b) à femelles aptères (Xiphocera, sensu latiore, Charilaus, Schinzia), ce qui ne se
voit pas chez les Eremobaites (ni même chez les OEdipodites).
c) ailés dans les deux sexes (Adephagus, Acocera *), comme souvent chez les
Éremobiites, tant sud-africains que méditerranéens.
! Le genre Cuculligera forme seul exception à cette règle.
? Les Acocera sont mal aiïlées chez les femelles.
TOME XXX. 16
129 ADDITAMENTA
SYNOPSIS GENERUM
1. Corpus terreum, rugosum vel granosum. Pedes postici modice longi ; femoribus
posticis valde compressis, margine supero et infero lamellari-dilatato. Vertex
ante oculos declivis, in frontem deflexus. Tibiarum posticarum calcaria supera,
saltem internum, quam infera haud sensim longiora.
2. Tibiarum posticaram calcaria exlerna calcaribus internis subæquilonga,
scilicet interna quam externa haud multo longiora; abdomen basi utrinque
ympano instructum. Tibiæ anticæ subtus utrinque calcaribus 2 spinisque
3-0.
3. Pronotum postice in processum productum, angulatum vel rotundatum.
Corpus compressum, vel crassum, velsubdepressum. Antennæ invicem parum
remolæ. Costa facialis inter illas distineta, sulcata. Prosterni margo integer.
h. Femora postica marginibus crenatis vel undatis.
5. Corpus compressum, saltem baud depressum. Antennæ ad altitudinem
marginis inferi oculorum exsertæ. Costa frontalis paralella vel sub-
parallela, inter antennas haud compressa, infra ocellam constricta, de
bine angustior vel variabilis, perspicua. Pronotum carinatum; ejus pro-
cessus variabilis, marginibus tamen planis (rarissime deflexis : Eremobia
tartara). Elytra in requiele utrinque in plano laterali jacentia, campo
anali solo dorsali, sese in dorso parum, apice vix tegentia, posterius simul
sumpta potius tectiformiter compressa. Alarum vena axillaris postica
valde arcuata, deformis.
6. Corpus et pedes glabra. Feminarum valvulæ genitales inferæ lanceolatæ,
subtus piriformes. Pronotum totum cristalum; crista pereurrens,
integra vel per sulcos 2 intersecta.—Tibiæ anticæ subtus utrinque cal-
caribus 2 spinisque normale 5 armatæ.
7. Pronoti crista integra, per sulcum nullum intersecta. Metazona quam
prozona brevior, angulata. Abdominis segmenta haud mucronata.
Elytra rudimentalia, lateralia. . ...............07. Haplotropis, n.
7.7. Pronoti crista per suleum typicum profunde fissa, ac in prozona per
sulcos À vel 2 intersecla: melazona quam prozona haud brevior.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 2%
Abdominis segmenta superne mueronata. Elytra variabilia. Tibiæ
intermediæ latere supero serie tuberculorum instructæ.
OS. Cuculligera, Fisch.
6,6. Corpus et pedes pubescentia. Femin. valvulæe genitales inferæ depressæ,
extus in lobum dilatatæ. Pronotur cristatum vel carinatum (vel subti-
lissime carinatum); carina per sulcos 3 intersecta. Metazona quam
prozona haud brevior. Abdominis segmenta haud vel parum dentata.
7. Pronoti melazona prozonæ æquilonga, haud carinata, margine postico
late rotundato. Tibiæ intermediæ latere supero inermes. Prozona
CSA AE MR MENEANIEEE GATE TEET, ge .69. Glyphanus, Fieb.
7,7. Pronoti metazona produeta, carinata ae margine postico angu-
lato. Tibiæ intermediæ latere supero serie tubereulorum instructæ.
S. Prozona elevato-cristata, tridentata, vel tectiformis, obsolete trilobata.
70. Eremobia,
8,5. Prozona vix tectiformiter elevata, subtiliter carinata, vel teres.
71. Eremocharis, Sss.
9,9. Corpus depressum vel subdepressum. Antennæ infra altitudinem ocu-
lorum exsertæ. Costa frontalis inter antennas compressa. Pronoti pro-
cessus majuseulus, marginibus ad inferum deflexis, apice plus minus
tridentatus vel crenatus, rare acutus, Elytra quando expicata in plano
potius dorsali jacentia, sese invicem et ad apicem valde tegentia et apice
simul sumpla polius deplanata quam compressa. Alarum vena axillaris
postica G'Q subrecta, normalis. — Spinæ externæ tibiarum posticarum
quam internæ longiores.
6. Corpus tuberculatum, plus minus depressum; pronoti suleus typicus
profunde impressus, canthis lateralibus ad exteriorem prominulis.
Corpus apterum; pronotum cristatum ; crista prozonæ elevata.
72. Eremotettix, n.
7,7. Corpus alatum; elytra magna parte membranacea, remote-reticulata.
73. Batrachornis, Sss.
6,6. Corpus granulatum, vix depressum. Pronoti suleus typicus subtilis; can-
this lateralibus acutis, haud produetis. — Corpus apterum vel alatum ;
in hoc casu elytra confertim reticulata. . .. ...74. Batrachotettix, Burm.
4,4. Femora poslica marginibus haud lobatis, minus lamellaribus.
75. Haldmanella,
3,3. Pronotum posterius processum nullum efliciens; metazona transversa, quam
124 ADDITAMENTA
prozona valde brevior. Corpus obesissimum. Antennæ valde infra oculos
exserlæ, invicem valde remolæ. Costa facialis latissima, haud explicata.
4. Corpus subdepressam, subalatum. Pronotum retro metanotum obtegens.
Tibiæ posticæ extus spinis 8; femora monstrose lamellari dilatata. —
Elytra in utroque sexu rudimentalia, lateralia. Prosterni margo in medio
(EEE es A TO EP et te M choco du: MEtIone, SI.
%,4. Corpus valde depressum, apterum. Pronotam margine poslico haud pro-
ducto, mesonotum liberans. Tibiæ posticæ multispinosæ.77. Bufonacris, Walk.
2,2. Tibiarum posticarum calcaria per pares inæqualia, externa quam interna
valde breviora. Abdomen basi utrinque tympano nulle. Tibiæ anticæ subtus
utrinque calcaribus 2, spinaque 1. — Corpus apterum. Pronotum trans-
versum, metanotum hberans. Stalura minuta...........78. Eneremius, n.
1,4. Corpus læviusculum, prasinum, glabrum. Pedes postiei elongati, validi, femo-
ribus crassis, vix compressis, marginibus carinatis, nullomodo lamellari-dila-
tatis. Vertex convexus, cum cranio confusus, margine antico carinato, a fronte
valde disereto. Tibiarum posticarum calcaria supera quam iufera longiora.
19. Brachystola, Sc.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 125
DIAGNOSES SPECIERUM
67. Genus Haplotropis ', n.
Corpus compressum, terreum.
Caput a latere visum ad ocellum incisam. Scutellum verticis grande, oblique pla-
uatum. Tempora supera, acule lanceolata. Pagi supra-antennales impressi, infere
marginati. Ocelli minuti in foramiuibus infra apicem temporum exserti. Costa facialis
prominula à latere ad frontem convexa.
Pronotum lota longitudine acute tecüformiter cristatum, avterius angulatum; erista
tota integra, per suleum nullum incisa. Sulci 3 lamen in cristæ lateribus late impressi;
sulcus typicus etiam in dorso perspicuus, ét juxta crislam utrinque depressionem
insignem formans. Prozona quam metazona longior. Metazona in dorso utrinque
oblique plana, erista valde compressa; margo posticus obtusangulus. Canthi laterales
acutiusculi, anterius cum costa obliqua arcuala loborum lateralium continui. Lobi
laterales angulo postico acuto, ad exteriorem deflexo; sulcis 3 in illis perspicuis :
intermedio profundo, postico obsoletiore, antico obsoletissimo.
Elytra rudimentalia, lateralia. Alæ minimeæ.
Femora postica valde compressa, cristata, marginibus integris. Tibiæ posticæ spinis
conicis gracilibus haud compressis armatæ. Valvæ cenitales © lanceolatæ, quam in
G. Cuculligera angustiores.
Ce genre forme une sorte de passage des Cuculligera au Brachystolu. H se rattache
aux premiers par ses formes en général; par son vertex obliquement incliné, à écusson
bordé et rugueux ; par les rugosités de tout le corps et de la tête en particulier ; par
la structure de la tête, la présence des tempes; par son pronotum à crête élevée, à lobes
latéraux aigus en arrière ; par des fémurs postérieurs comprimés, à bords lamellaires ;
par un abdomen à bord supérieur serrulé ; par les valves génitales dont les inférieures
sont égales aux supérieures, ces dernières n'étant pas très grandes.
Il se rapproche des Brachystola par Son pronotum à crête non intersectée par les
sillons, à metazonite beaucoup plus court que le prozonite, dépourvu de processus pro-
1 De races, simple et roi, carène, — A la carène non intersectée. — Obs. Dans ma Spicilegia
entomol. Genavensis, Il, page 13, corrigez Aptusotropis en Haplotropis.
126 ADDITAMENTA
longé et à face supérieure plus aplatie, bordée d’arêtes latérales; par des fémurs pos-
térieurs à bord supérieur non denté; par un abdomen à bord supérieur non épineux.
Ce type, qui occupe une position géographique intermédiaire entre les deux genres
cités, forme aussi le passage morphologique de lun à l’autre, malgré l'énorme distance
qui sépare l’habitat des trois genres : Cuculligera (Europe méridionale), — ÆHaplo-
tropis (Asie orientale), — Brachystola (Amérique septentrionale).
1. A. Brunneriana, n. (fig. 10).
Compressa, fulvo-grisea, albido-varia, sabuloso-scabra. Caput totum rugatum.
compressum. Costa facialis prominula, plana, sat angnsta, sparse punetata, subparal-
lela, ad ocellum vix dilatata, ad frontem sulcata. Ocelli profunde impressi. Vertieis
scutellum cireumcirca marginatum, transverse rugulatum, anterius attenuatum, basi
subcarinulatum vel subsulcatum, apice sulcatum, cum costa faciali continuum. Fora-
nina frontalia nulla. Foveolæ ocellares obsoletæ. Orbitæ radialim rugatæ.
Pronotum valde granoso-scabrum, in lateribus cristæ et in prozona loborum late-
ralum polito-granoso-verrucosum. Crista anterius arcuata. Prozona quam metazona
sesquilongior; metazona superne sulcis obsolelis divergentibus duobus notala, pago
utrinque inter illos sito subtiliter granulato, nigrescente ; pagis inter sulcos et canthos
laterales silis crassius granosis. Lobi laterales planali, angulo postico rectangulo;
margine infero recto, antice reclangulo, ante angulum sinuato. Margo posterior
pronoli à latere visas vix arcuatus, ad humeros nullomodo sinuatus, lantum supra
angulum loborum lateralium leviter sinuatus. Crista, canthi laterales, margines poste-
riores pronoti albido-picti, nec non macula callosa albida inter sulcos loborum
lateralium. Meso-, et metapleuræ granulatæ.
Elytra parabolica, primum abdominis segmentum parum superantia, nigro-crisea.
Femora postica extus nigro-fasciata, intus prope basin nigrescentia; margine
supero subrecto; infero subareuato. Tibie post. latere interno et supero coeruleo,
spinis albidis, apice nigris.
Abdomen superne carinatum, serralum, segmentis haud spinosis. Lamina supra-
analis © punetata, suleata; valvæ genitales graciles, extus vix sinuatæ, punelalæ.
© Long. 46; Pron. 14; El. 9; Fem. 22 mm.
Asia orientalis. Ager fluminis Amur (Coll. Brunner, n° 14, 764).
70. Genus Eremobia, Serv. — Sauss., Prodrom., p. 224; 55.
Dans ce genre aux formes variées les tambours du premier segment de l'abdomen
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 127
ont leur bord inférieur arqué en forme de lobe, et la membrane tendue obliquement
laisse ce bord libre.
L'origine musical tibio-alaire est, comme dans le genre Cuculligera, fortement déve-
loppé ; les tibias intermédiaires ont leur face supérieure garnie d’une rangée de tuber-
cules aigus et parfois serratiformes chez les mâles, moins aigus et moins nombreux
chez les femelles.
Synopsis specierum.
a. Pronotum lotum tectiformiter cristatum.
b. Pronotum compressum; erista metazonæ haud humililata; processus posticus angulatus.
Elytra completa. Tibiæ auticæ sublus utrinque calcaribus 2, spinis #....1. gibbera, St. —
2. festiva, B. — 3. cyanipennis, Sss. (Prodr. n° 10, 41, 12). — 4. grandis, Port.
b,b. Pronotum crassum; metazonæ crista anterius humilior; processus posticus rotundatus.
Elytra abbreviata.. .. ... tee UC HO T0 ee Lee O Der N.
a,a. Pronoti prozona acute, saltem quam metazona elevatius cristata ; metazona humiliter cristata
vel tantum carinata.
b. Vertex et frons rugosi ; frons ad verticem utrinque foveolata vel transverse sulcata.
ce. Elytra et alæ totæ explicata, © rare abbreviata.
d. Pronoti metazona eristulala, areuata, quam prozona æque alta, anterius humilitata.
Alæ campo radiato flavicantes vel obseuræ. Tibiæ anticæ sublus utrinque calcaribus
2, spinis 4.
e. Abdomen superne serrato-carinatum. Pronotum anterius elevate acutissime cris-
tatum, postice crasse tuberculatum... . .6. muricata, P.— 7. biloba, St. (Pr. n° 7,8).
e,e. Abdomen superue lineari-carinatum. Pronotum minus elevate cristatum, postice
granoso-tuberculatum. Tempora planula intus marginata. Pronotum haud cons-
trictum. Alæ basi flavicantes © abbreviatæ . .. .... 8. limbata, Ch. (Prodr. n° 6).
d,d. Pronoti metazona carinata vel eristulata, planula; prozona elevato-cristata vel tecti-
formi. Alæ campo radiato roseo vel flavicante. Tibiæ anticæ subtus utrinque calca-
ribus 2, spinis 3. — Tempora obsoleta vel variabilia. Pronotum constrictum, retro
valde dilatatum.
e. Maxima. Pronoti lobi laterales margine infero recto, obliquo, angulo postico hebe-
tato, margine postico recto. — Pronotum tuberculatum, per sulcum typicum
profunde incisum ; crista prozonæ elevala; processu metazonæ grandi, trigonali ;
lobis lateralibus latis, tubereulatis. ............ rec acprinutos Ke
e,e. Minus validæ. Pronoti lobi laterales margine infero arauato, postico plus minus
sinualo. Alæ campo radiato roseo....................... .....cisli et affines.
[. Pronotum tuberculatum per suleum typicum profunde incisum ; erista prozonæ
valde elevata, compressa ; lobis lateralibus angustis ; melazonæ processu minore.
g. Pronoti processus anguste trigonalis vel variabilis, marginibus denticulatis.
10. pulchripennis, S.
9,g- Pronoti processus Q late trigonalis ; marginibus acute granosis. 11. Clavelii, Luc.
[.f. Pronotum dense sabulosum, vel vix tubereulatum, per suleum typicum haud
128 ADDITAMENTA
profunde incisum, obsolete canaliculatum ; crista prozonæ humili vel obsoleta ;
lobis lateralibus latis; melazonæ processu grandi, lato, planulo, subtiliter cari-
natn api MAUUSNPAEUNT AL: PET. CE MOMERE IEEE a cisli, OI.
ce. Elytra et ale © Gt valde abbreviata. Tibiæ anticæ subtus calcaribus 2, spinis 5 (3-6).
13. tartara, Sss. (Prodr. n° 5).
b,b. Vertex et frons læviusculi; frons utrinque ad verticem foveola vel sulco destituta. Pronotum
ACUIRAC LISA UNE meta een eee eut re CEA .........14. continuala, S
4. E. grandis, Portschinsky: Horæ Entom. Rossicæ, t. XX, 1886, p. 113; 76.
Grisea vel fulvescens, colore variabili. Caput læviuseulum ; vertice inter oculos quam
in Z. muricata angustiore. Pronotum tolum cristatum; erisla in prozona tridentala,
dentibus gradatim elevalioribus; sulco anteriore quam suleus intermedius profundiore.
Processus postieus aculangulus. Prozona rugulata, metazona verruculata. Lobi late-
rales et pleuræ thoracis læviuseuli. — Elytra abdomen superantia. Alæ cinereo-
cœrulescentes, basi pallidiores. — Long. 33-40 mill.
Asia centralis ; desertus de Erevan et Etchmiatzin, ad montem Ararat.
Cette espèce a été décrite en russe et sans diagnose latine. L'auteur la compare à
l'E. muricata, mais elle rentre évidemment dans le groupe de l’£. gibbera. Son carac-
tère distinctif semble être dans sa taille plutôt faible et dans la couleur bleuâtre de ses
ailes ; elle semble se rapprocher de l’Æ. cyanipennis, 5ss.
Elle habite les steppes qui s'étendent au pied de l’Ararat et qui sont tantôt presque
nues, tantôt couvertes d’une végétation rare formée de petits buissons de Peganum,
de Salvias, et d'Euphorbiacées mélées à une Astragale 1 Re C’est au mois de mai
qu'elle atteint son état parfait (Cp. page 113).
-
5. E. persa., 1.
Q. Crassa, obesa, fulvescens. — Caput tenuiter sparse granulatum. Seutellum
verlicis planum, latiusculum. Ocelli in foveolis exserti. Costa facialis angusta, infra
ocellum evanida. Foveolæ frontales latiusculæ, arcuatæ; spatium utrinque inter illos
et tempora situm rhomboidale, granosum. — Pronotum totum tectiformiter carinatum,
omnino granulatum et multituberculatum. Crista prozonæ subrecta, per suleum anti-
cum distincte, per sulcum inlermedium subtiliter intersecta, posterius . angulala.
Crisla metazonæ arcuata, anterius humilior. Metazona subtumida, processu lato,
postice late, fere semiorbiculariter rotundata. — Elytra © brevia, ovata, dimidium
abdomen liberantia. Alæ pallidæ (basi cœrulescentes ?) fascia areuata fusca et apice
fusco. — Femora postica valde compressa, valde dilatata, margine infero undulato,
margine supero minule densissime crenulalo.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 129
©, Long. 51; Pronot. 18; El. 23; Fem. 25 mill.
Persia (Mus. Taurinense).
Espèce formant le passage entre le type de l'Æ. cisti et celui de lÆ. gibbera, mais
appartenant plutôt au groupe de ce dernier vu la forme de la crête du pronotum.
9. E. carinata, Fab. — Sauss., Prodrom., p. 227 ; 1.
Grande espèce orientale à crête élevée; facile à reconnaître à sa taille, à la forme
des lobes latéraux du pronotum, dont le bord inférieur n’est ni sinué ni arqué, et à la
grandeur du processus, lequel rappelle par sa largeur celui de lZ. cisti, OI. La surface
de la métazone est parsemée de petits tubereules graniformes et les bords du processus
portent des renflements graniformes arrondis, mais n’offrent pas de carène crénelée
intramarginale comme chez les espèces du groupe de lPZ. cisti. Le champ radié des
ailes est lavé de jaunâtre !.
E. Cisti, F. el affines *. — Gryllus cisti, Fab. E. Fab. E. S. IT, 55, 37.
Les espèces qui rentrent sous ce type sont au nombre de 3 (ou seulement de 2) et
forment ensemble un petit groupe très naturel, caractérisé par des formes similaires,
par des ailes lavées de rose dans leur partie postérieure et par les bords du processus
du pronotum qui offrent, comme chez lÆ. muricata, une carinule intramarginale cré-
nelée ou granulée. Elles diffèrent entre elles surtout par la grandeur et la sculpture
du pronotum, mais ces caractères sont si variables qu’à moins de posséder un grand
nombre d'individus, il est souvent difhcile de les distinguer.
Dans chacune des espèces on rencontre aussi entre les individus originaires de loca-
lités différentes, des différences frappantes dans la largeur des élytres et du champ
antérieur des ailes, et dans la longueur de ces organes. La livrée varie du jaune brûlé
marbré de noir et de blanc au gris ou gris-blanc uniforme.
? Je ne connais que des individus plus ou moins décolorés. J'avais supposé, probablement à tort,
que chez les individus frais les ailes étaient en partie roses (Cp. Prodrom., p. 228, ligne 1).
? Le nom cisti tel qu'il a été employé par Fabricius, Fieber et Stäl s'applique presque également
bien à toutes les espèces de ce groupe. Il est à supposer toutefois que Fabricius a eu en vue une
espèce orientale, syriaque ou égyptienne, car il décrit une espèce à crête élevée, et il ajoute que les
élytres sont bariolés de noir et de blanc, caractères qui sont bien ceux de lÆ. pulchripennis.
Ensuite cet auteur a connu beaucoup d'espèces d'Orient, fort peu d'Algérie ou d'Espagne. Olivier
a spécialisé le nom de cisti à la seule espèce qui se rencontre en Espagne, dont le pronotum est
peu étranglé. L.-H. Fischer a figuré l'espèce orientale à pronotum fortement échancré. — Dans la
description donnée par Fabricius (1. 1. p. 56), une faute typographique (en contradiction avec la
diagnose de la page 55) attribue à l’insecte des ailes colorées de noir au lieu de rose.
TOME XXX. 17
130 ADDITAMENTA
10. E. pulchripennis, Serv. — Sauss., Prodrom., p. 228, 4. (cum. synon.) —
E. cisti, Serv. Orth. 707, 3, © Gf.— Thrinchus cisti, L. H. Fisch. 0. E. #16 ;
tb. xv, Ê. 14. — Tmetis cisti, Fieb. (ex. p.)
La taille moins forte, le corps moins lourd et le pronotum moins dilaté que chez
l'£. Clavel. Tête granulée d’une manière lâche. Pronotum ayant sa crête prozonaire
fort élevée, comprimée, tranchante ou crénelée: la métazone portant une crête distincte;
les bords du processus et son extrémité garnis de denticules spiniformes, et avec une
carinule intramarginale crénelée ; les lobes latéraux souvent avec des tubercules aigus.
— Espèce orientale.
Var. a. (pulchripennis, S.) — La taille plus faible. Pronotum : la crête prozonaire
élevée, très comprimée, ' presque lamellaire, dentée en arrière ; le processus matazo-
naire en triangle étroit, parfois allongé, surtout chez les mâles, à bords subsinués ; les
lobes latéraux offrant au sommet un tubercule dentiforme. Corps et élytres en général
fortement marquetés de blanc et de noir. Elytres peu atténués à l'extrémité, dépassant
les fémurs postérieurs. — Long. avec le fémur post. © 36, J 25; EL. © 31, g' 23 mill.
— Egypte.
Var. D. (cisti, Serv.) — La taille plus grande; les formes plus trapues. Pronotum : la
crête prôzonaire @ rugueuse, souvent moins élevée, parfois obtuse et arrondie ; le pro-
cessus en triangle large, à pointe moins arrondie, dentée; les bords parfois sinués aux
épaules ; les lobes latéraux souvent moins tuberculeux. Corps et élytres ochracés et
tachés de brun; parfois d’un gris presque uniforme. Elytres dépassant les fémurs posté-
rieurs, ou ne les dépassant pas. — © Long. 41; Fém. 20 mill. — C’est cette variété qu'a
figurée Savigny; la figure est un peu grossie. — Egypte.
Var. c. — Comme la var. b, mais la tête entièrement sablée. Elytres très larges, à
peine atténués à l’extrémité; champ antérieur des ailes large, à extrémité obtusément
arrondie. —! la crête prozonaire élevée; le processus en triangle régulier. — Syrie.
11. E. Clavelii, Lucas. — Æ. Clavelü, Lucas. Ann. Ent. de Fr. IX. 1851,
364, 18; PLS, fig. 1, ©. — Sauss., Prodrom., p. 228, 3.
La taille plus grande que chez l’Æ. pulchripennis. Le corps plus trapu, mais moins que
chez l’Æ. cisti; le pronotum dilaté; la crête prozonaire élevée, comprimée; la partie
dorsale de la métazone large; le processus court, en triangle large, 4 régulier; les
bords subsinués, non denticulés, mais garnis de petits tubercules arrondis ou aigus, et
d’une ligne intramarginale de granules aigus. La crête métazonaire saillante comme
chez VE. pulchripennis. Lobes latéraux fortement tuberculés. Elytres de longueur
variable. Couleur grise peu tachée, ou ochracée, très marbrée de brun. — Espèce
barbaresque.
Je suis dans le doute sur la question de savoir si cette espèce doit être conservée, où
S'il n’y faut voir qu’une variété de l°Z. pulchripennis. Elle varie beaucoup dans ses
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 131
formes, sa sculpture et sa livrée. Nous citerons les variétés suivantes qui représentent
les types extrêmes de la série.
Var. algerica. — Corps très robuste. Tête sablée. Pronotum épais, fortement dilaté;
la crête prozonaire trilobée; les lobes latéraux fortement tuberculeux; le processus en
triangle large ou régulier, à pointe étroitement arrondie. Corps et élytres ochracés,
marbrés et tachés de brun et de blanc. Elytres dépassant les fémurs postérieurs.
(E. Clavelii, Luc.) — Algérie.
Var. tunensis'. (Eremobia cisti, Bonnet et Finot, Orthopt. de Tunis, p. 33.) —
Corps très trapu. Tête non granulée, sauf en dessus. Pronotum court, très tuberculeux
sur les côtés. La crête prozonaire très élevée, très comprimée, très peu crénelée. Elytres
courts, ailes ayant le champ antérieur étroit; leur extrémité dépassant fortement le
champ axillaire. — Les larves sont très frappantes par leur processus en triangle aigu
à crête arquée. — Tunisie; sur les gazons ras, dans les dunes et sur les terrains nus.
Var. gracilis. — Corps svelte; pronotum peu dilaté, granuleux, à tubercules, petits ;
la crête de la prozone moins comprimée, rugueuse, arrondie en dessus et crénelée; le
processus de Ja metazone en triangle régulier. Elytres étroits et longs; ailes ayant
leur champ antérieur étroit. Couleur pâle. — Tunisie (Ancienne collect. Guérin-Mé-
moille).
12. E. cisti, Oliv. — Acryd. cisti, Olivier, Encyel. Meth. Ins. VI, 222, 33; Latr.
Hist. C. et I. XI, 153. —? Gryllus cistè, Fab. E. S. IT, 55, 36. — Sauss.,
Prodrom., 228, 2 (Exelus. synon. Servillei et Fischeri).
De la taille de PÆ. Clavel ; le corps plus trapu encore, obèse. Tête et thorax densé-
ment sablés, peu ou pas tuberculés, sauf faiblement sur les côtés. La crête prozonaire
peu élevée, en toit, parfois © presque effacée, arrondie, peu crénelée, © raccourcie en
arrière, c’est-à-dire oblitérée entre le sillon typique et le sillon intermédiaire. Le sillon
1 Je donne ici la description de cette belle variété dont j’ai capturé d’assez nombreux individus,
tous à peu près identiques entre eux.
Crassissima, fulvescens. Caput superne sabulosum, utrinque crasse sparse vel obsolete granu-
latum. Pronotum breve, ad sulcum typicum profundissime, etsi in lateribus, constrictum ; lobis late-
ralibus verrucoso-tuberculatis. Prozonæ crista altissima, valde compressa, superius recta, vix incisa,
©! lamellaris, retro © acute obtusangula, G' acutangula. Metazona © transverse trigonalis, G' regu-
lariter trigonalis, minute tuberculosa, © elevato-carinata, O' cristata, a latere arcuata. Meso- et
metapleuræ tuberculatæ et costato-crenatæ, supra coxas intermedias margine valde crenato. Elytra
Q abdomine breviora, G' longiora, angusta, apice attenuata. Alæ campo anteriore angusto, apice
aream axillarem valde superante. Ochracea, nigro-marmorata; pronotum albo-granosum, nigro-
macuJosum, prozona superne nigro-bimaculata ; metazona basi utrinque albida, processu nigres-
cente, limbo anguste lævigato alboque marginato, margine laterali latiuscule ochraceo. Elytra valde
nigro-maculata ; alarum vitta nigra angusta, postice evanida; campus radiatus carmineus. Pedes
nigro-fasciati; femora post. fascis 2 nigris, ad carinulam inferam linea et ad marginem inferum vitta
albicante; area infera nigro-maculata; tibiis posticis intus miniatis, extus nigro-punctatis; tarsis
rubris. — Long. ® 45, c'32; Pron. & 11,5, 09; EL. © 30, o' 23; Fem. © 22,5, G' 18 mill.
132 ADDITAMENTA
typique ne formant pas une forte impression, mais bien une sorte de dépression obsolète
en gouttière transversale, La métazone très grande, très large, formant un grand
triangle régulier, plat ou arqué, à extrémité bien plus largement arrondie que chez
les espèces précédentes; sa carène très fine ou presque nulle; ses bords entiers, lamel-
laires, ou avec quelques petits tubercules (4 souvent subaigus), et offrant une
ligne granuleuse intramarginale souvent obsolète, Lobes latéraux très larges, à angle
postérieur très arrondi. Elytres larges, un peu atténués à l'extrémité, dépassant peu
les fémurs postérieurs. — Partie occidentale de la région méditerranéenne du sud;
Algérie, Espagne.
ar. A. La prozone portant une crête basse, tranchante, en toit, arquée de profil,
® peu échancrée, 4 plus haute et plus crénelée. — «. Couleur ochracée ; élytres tachés
de brun, dépassant notablement les fémurs postérieurs. — b. Couleur grise; élytres à
peine tachés. — Algérie.
Var. B. La prozone © arrondie en dessus; sa crête en forme de toit obtus et par-
tagée où ne formant que deux bosses arrondies, 4 offrant une carène arrondie et cré-
nelée. Elytres dépassant peu les fémurs postérieurs, d’un gris uniforme ou de la couleur
du corps; leurs taches effacées. — Algérie.
14. E. continuata, Serv.! Orth. 707, 2. — Sauss., Prodrom., p. 231 ; 9.
Compressa, griseo-canescens. — Caput lævigatum, punctulatum, in genis obsole-
tissime verruculosum. Vertex arcuatus, anterius declivis, planulus, haud excavatus,
scutello haud explicalo, apice vix inciso. Costa facialis param profunde sulcata, infra
ocellam constricta, dehine evanida, superne leviter convergens, ad verticem utrinque
sulcum horizontalem nullum ad tempora emittens. Hæc obsoleta, punetata, intus haud
marginala, cum vertice confusa, — Pronotum constrictum, in prozona et in lateribus
sparse granoso-tuberculatum. Prozona acute elevato-cristata, crista acute-retropro-
ducta; ejus pinna postica frequenter spiniformi. Metazona convexa, elongato-trigo-
nalis, quam prozona fere duplo longior (vel sesquilongior), carinata; ejus carina
nodoso-crenata, læviuscula, confertim punctata. parce remote granosa; processus
marginibus subarcualis, apice vix rotundato. Lobi laterales angulo postico acutangulo.
sed angulo valde rotundato. — Elytra bruneo-marmorata. — Alæ disco basali cœru-
lescente; apice limpido; fascia media transversa fusca, postice arcuata, ad angulum
internum æque late producta, marginem anguste liberante. Campus anterior latius-
culus, apice late rotundatus; vena axillaris postica (ç*) paulum flexuosa. — Femora
postica parum elevato-cristata, cristis irregulariter remote-crenatis, intus decoloribus,
extus superne fusco-bifasciatis et in carinis fusco-punctatis. — Tibiæ anticæ et
intermediæ subtus utrinque calcaribus 2, spinis #; intermediæ latere supero Gf Q@
serie tuberculorum validorum, apice serie duplici armatæ; posticæ compressæ, vix
dilatatæ. — Abdominis basis tuberculo rotundato prædita.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 133
Var. — a. Vertex subeanaliculatus, subcarinatus. Pronoti prozonæ erista crenulata ;
melazona sparse remole verruculosa; ejus processus minus productus ; lineam intra-
marginalem granulorum invicem remotorum à margine remolam præbens. Alarum
fascia fusca angusta, magis arcuata, postice anguslala, antice ad coslam evanescens
vel in maculis soluta. — b. Pallide ferruginea, antice et subtus canescens.
og. Long. 42-46; El. 39-41 mill.
Ægyptus; Cairo. (Typus Servillei in mus. Parisiense).
Obs. Serville, en disant que les tibias postérieurs sont cylindriques, entend évidem-
ment ne parler que de leur face supérieure.
Cette espèce est difficile à classer. Par ses formes comprimées elle passe au groupe
de lÆ. gibbera. Elle forme toutefois une exception dans le genre par le faciès de sa
tête; celle-ci étant lisse, dépourvue des rugosités qui caractérisent le front et le vertex
des Æremobia : l'écusson facial est très obsolète, non excavé, les deux fossettes, tantôt
foraminiformes, tantôt allongées, qui se voient de droite et de gauche de la côte fron-
tale au sommet du front, et qui forment souvent comme un canal tendant vers les tem-
pora, ces fossettes sont oblitérées et n’existent pas.
71. Genus Eremocharis, Sauss.
Eremoplana, Éremocharis, Sauss. Prodrom., p. 232, 233.
Les genres Zremobia, Eremoplana', Eremocharis ne forment pour ainsi dire que des
sous-genres du genre Zremobia proprement dit. Ils sont, il est vrai, séparés par des
caractères qui, dans les Œdipodites, seraient d'ordre tout à fait générique, mais, comme
nous l’avons dit, les formes varient dans les Éremobites d’une manière exceptionnelle,
comme si ces insectes étaient encore en voie de transformation, aussi n’ont-elles pas
dans cette division la même signification que dans d’autres tribus.
La multiplication des genres n’offrant dans ce groupe que des inconvénients, vu le
petit nombre des espèces dont il se compose, nous réunissons ici sous le nom d’Ære-
mochuris toutes les espèces à pronotum finement caréné, ou non caréné, en donnant à
ce genre plus d'extension que ci-devant.
Synopsis specieruwm.
a. Pronotum lotum subtiliter carinatum; prozona obsolete tectiformi. Alaram vena axillaris
posterior indivisa............ De Le DT MOTO SOU à COR NE ÉREMOPEZA, n.
! Le nom Æremoplana ne saurait être conservé, ayant déjà été employé par Stäl pour un genre
de Mantides; si l’on désirait conserver le genre on pourrait substituer à ce nom celui d’£remopeza.
154 ADDITAMENTA
b. Alæ apice maculatæ . .. SU ART RE SNS SN RES") 1 cinerascens, SL
b:b.> Alæ/apice -haudimaeulate 2 RP RME. SpA MOD PA SERRES 2. granulosa, W.
aa. Pronotum haud vel vix carinatum ; prozona transverse fornicata. Alarum vena axillaris pos-
terior nonnunquam ramosa; apex immaeulatus. ................... Erémocuaris. Sss.
b. Pronoti sulei subtiles; melazona quam prozona duplo longior ........... 9. insignis, Luc.
b,b. Pronoti sulei profunde impressi; metazona quan prozona haud duplo longior.
4. subsuleata, SL (Sss. Prodr. 23 #).
1. E. cinerascens, Stl. — Sauss., Prodrom., p. 233, 1.
Tibiæ intermediæ latere supero tubereulis acutis conicis, serie completa © mino-
ribus obsoletioribus tantum basi distinetis, armatæ. Valvulæ genitales © ut,in E. sub-
suleala unguiculis areuatis, acutis.
Variat rugosior, valde granulata, pronoto distinelius carinalo, in prozona subtec-
tiformi ; costa faciali infra sulcum transversum faciei anguste perducta. — Persia.
2. E. granulosa, n.
Albido-fulvescens, terrosa, fusco-irrorata vel punctata, valde granulata. — Caput
valde granulatum. Costa facialis parallela, infra ocellum coarctata, evanescens. Scu-
tellum verticis subexcavatum apice foraminibus 2 obsoletis. Foveolæ frontales nullæ.
Orbitæ postice radiatæ. Occiput carinatum et biseriatim transverse areolatum vel
potius transverse carinulatum. — Pronotum rugosum, sabulosum, granosum et
verruculosum, Carina subtili. Prozona tectiformiter carinata; carina subarcuata, bis
incisa. Metazona plus quam sesquilongior, tuberculis minutis conspersa; processu
acute trigonali, marginibus utrinque superne serie tuberculorum compressorum
obsitis. — Elytra © brevia, femora paulum superantia, çj longiora, fusco-marmo-
rata, fascia humerali albida. — Alæ basi flavicantes, fascia areuata fusca obsoletissima,
interrupta; apice subhyalino, venis fuscis; vena axillari sola paulum flexuosa, irregu-
lari, sed apice recta. — Femora post. lata, fusco-irrorata, granosa, extus tubercu-
losa (intus pallida ?), margine supero granoso-serrato, infero granoso-undato. —
Tibiæ post. intus cœruleæ, spinis apice fuscis 9:40; illis marginis interioris intus
nigrocæruleis. — Abdomen inerme. Valvulæ © graciles, acutæ. — Long © 50, cf
38; Pron. © 16,5. gf 11,5; EL © 35, cf 30; Fem, © 21, G' 17,5 mill. —
Beluchistan ; Quetta (Mus. Britanicum).
E, cinerascenti affinis at obesior, rugosior; pronoli processu longiore; alis aliter
coloralis.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 155
3. E. insignis, Luc. — OÆEdipodu insignis, Lucas! Ann. ent. de Fr. 1851, IX,
370, 19, ©. — Eremobia insignis, Bonnet et Finot, Orth. de Tunis, p. 33. —
Eremobius Jaminii, Lucas! LL 185%, II, 711: PI 20. — Jhid. 1857, V, p. evr.
— Batrachotettix elephas, Sauss. Prodrom., 237, 4 (subimago).
Maxima, crassa, fulvo-albescens, bruneo-irrorala. — Caput et pronotum rugosa,
granulosa, verrucosa, corrugata. Vertex transverse arcuato-strisulatus, inter oculos
deplanalus, anterius deelivis, scutello haud explicato, apice foveolis 2 rotundatis
minulis invicem haud contiguis. Tempora ovata, cum vertice confusa, utrinque
deelivia (nt in Æ. cisti). Costa facialis infra ocellum convergens, inferius oblitterata.
Facies utrinque ad costam infra ocellum tuberculo graniformi instructa. — Pronotum
haud vel vix perspicue carmatum ad suleum typicum constrictum. Prozona brevis,
strigato-plicato-rugulosa, sabuloso-scabra, sulcis anteriore et intermedio tenuissimis,
obsolelis, in dorso subcontiguis; carina subtili, lenuiter sulcata, per sulcos transversos
in medio interrupla. Suleus typicus in dorso distincte explicatas, retro-arcuatus, in
lateribus obsoletus. Metazona grandis, quam prozona plus quam duplo longior, plana,
venoso-rugulosa, sparse verruculosa, basi rugosior, postice minus rugosa. Processus
elongatus, angulato-parabolicus, marginibus lamellaribus, subareuatis, superne elon-
gato-coslalis. Lobi laterales angulo postico rectangulo, hebetato.—Metasternum sparse
punetulatum. Umbilicus tranverse strigatus, sulco anteriore obsoleto; foramine
utrinque arcualo.
Elytra latiuscula, apice attenuata, confertim reticulata, bruneo-irrorata, — Alæ
magna parte sulfureæ, dense reticulatæ, fascia areuata fusca, marginem posticum
sulfureum latiuseule liberante, ad marginem anticam evanescente, in vena dividente
interrupta, initiumque viltæ humeralis (vel potius analis) emittente. Pars sulfurea
secundum venam discoidalem apicem versus percurrens; venæ principales (mediastina,
bumeralis, discoidalis) partim cœruleæ. Apex alarum in campo antico et axillari hya-
linus, fusco-reticulatus. Vena axillaris postica © recta, indivisa. Campus anterior
campum axillarem valde superans.
Pedes valde. pilosi. Tibiæ anticæ subtus utrinque calcaribus 2, spinis 3. Femora
postica lata, marginibus valde lamellari-dilalatis, extus in areis marginalibus granosa,
intus flava ; crista supera denliculata, infera integra haud lobata. Tibiæ posticæ com
pressæ, basin versus latæ, apice attenuatæ, margine supero arcuato; latere interno ac
dimidio supero purpureis; calcaribus brevibus.
Abdominis primum segmentum superne tuberculum compressum efficiens. Lamina
supraanalis trigonalis, basi sulcata. — © Valvalæe genitales inferæ subtus basi lobo
rotundato, unguiculis habetatis. — Cÿ Lamina infragenitalis cucullata.
136 ADDITAMENTA
Q Long. 68 ; Pron. 18,5 ; El. 61; Fem. 28,5 mill.
Subimago. Formæ similes, femoribus posterioribus crassioribus et brevioribus.
Algeria; Oases Saharæ ; Biskara. — Tunesia meridionalis.
L’Æ. insignis reproduit pour ainsi dire le type de l’Æ. carinata sans sa carène protho-
racique, et avec quelques modifications : écusson du vertex non dessiné, non échancré
en avant; métazonite du pronotum plus grand ; sillons du prozonite très fins, très rap-
prochés, n’interrompant qu'une fois la carène, ete.— Les tambours de la base de l’abdo-
men sont profonds, le bord inférieur est assez droit, libre comme chez les Zremobia, la
membrane étant insérée en dedans et écartée de ce bord.
Obs. La larve et la nymphe de cette espèce ressemblent à s'y méprendre aux Batra-
chotettix. Le premier individu (nymphe) que j'en vis portait une fausse indication de
patrie et comme je ne connaissais point encore l’insecte parfait, je fus induit en erreur
par son apparence. L’espèce se distingue cependant des Batrachotettix par sa côte fron-
tale qui n’est pas comprimée ni sillonnée. — C’est à ma grande surprise que j'ai cap-
turé cet insecte à l’état de nymphe, aux environs de Biskra, après l'avoir décrit comme
un Batrachotettix sudafricain !
6. Genus Eremotettix, n.
Corpus rugosum aplerum. — Caput perpendiculare ; costa faciali suleata ; seutello
faciali foveolato, valde marginato. Oculi globosi, prominuli. — Pronotum verrucatum,
per suleum typicum profunde constriclum; erista crenala, in prozona elevata, relro-
producta, in melazona humilis. Melazona quam prozona valde longior utrinque can-
this acutis ad exleriorem prominulis; margine posteriore lobato, apice spinoso. —
Femora postica marginibus dilatatis, crenatis.
Ce type rappelle un peu le port des Ommexeca par la forme découpée du pronotum
et sa tête crénelée. Il se relie intimement aux Butrachornis et en constitue la forme
aptère.
1. Er. Walkeri, 0. (Fig. 14.) — Trachypetra bufo (per errorem) Walk! Cat. B. M.
Derm., Saltat. IV, 795, 1. (syn. exel.), et in museo britanico.
Aplera, rugosa, terrosa, griseo-fulvescens, fusco-fasciata. — Antennæ 17-articu-
latæ, dimidia parte apicali sabmoniliformes,
Caput granulalo-costatum. Costa facialis parallela, carinato-marginata, a latere
visa inter antennas arcualo-producta, ad ocellam sinuata, illo circumeiréa marginato.
Scutellum verticis valde excavatum, rugosum, marginibus valde elevatis, retro ad sum-
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 137
mum verlicem productum, anterius anguste rostratum. Occiput pone oculos utrinque
oblique plicatum, vel carinula obliqua cum costa tricarinulata media confluente præ-
ditum.
Pronotum valde granulatum, nigro-verruculosum, superne a medio luteo et fusco
radiatim vittatum ; ejus crista a latere visa in prozona elevator, postice fere in tuber-
culum elevata, in metazona subito humilitata et ad meram carinam reducta. Prozona
oblique costato-granosa, antice angulata; crista retro-adscendente, bisinuata, posterius
tuberculum decussato-carinatum efficiente, Metazona sesquilongior, lata, pentagonalis,
canthis lateralibus acute carinalis, tuberculoso-crenatis; crista media humili, undata.
Margines processuus valde deflexi, perpendiculares, postice utrinque semiorbiculariter
excisi; apex in dentem compressum horizontalem, apice trispinosum produetus ; spinæ
et dentes omnes horizontales. Canthus superior marginum processuus dentato-crenu-
latus, dentibus hebelatis.
Femora postica nigro-bifasciata, intus nigro-cœrulea, marginibus luteis, conchis
genicularibus infere macula miniata vel sanguinea. Margo superior totus valde, inferior
dimidia parte apicali, crenatus. Tibiæ post. superne cœruleæ vel nigro-cœruleæ,
intus purpureæ basi nigra maculisque ad spinas nigris. Spinæ luteæ.
©. Long. 35; Pron. 13, latit. 12; Fem. 15 mill.
Africa meridionalis (Museum Britanicum).
Obs. C’est probablement par suite d’un lapsus résultant d’une transposition d’éti-
quette avec son Trachypetra scutelluris que Walker à cité cet insecte comme étant le
T. bufo de White. Comp. ci-dessous le Batrachotettix Whiti (p. 148).
73. Genus Batrachornis, Sauss., Prodrom., p. 234; 58
Corpus plus minus depressum, rugosum, granulatum, tuberculatum.
Antennæ sensim infra oculos exsertæ, graciles, longiusculæ, primo articulo depresso,
sulcato, æque longo ac lato.
Caput perpendiculare, supra breve, anterius infra ocellum sinuatum. Cranium
prominulum, carinulatum. Vertex longe excavatus, anterius valde declivis, utrinque
et ad oculos longe undato-marginatus. Oculi superi, prominuli. Costa facialis inter
antennas prominula, compressa, sulcata, ad ocellum leviter dilatata, infra illum
evanida vel angusta. Carinæ genarum infra oculos explicatæ, infere abbreviatæ,
areuatæ, Ocelli superi sat grandes, marginati, fere ad verticis margines positi.
Pronotum ad suleum typicum plus minus constrictum, sulco profunde impresso,
TOME XXX. 15
138 ADDITAMENTA
dorso plus minus elevato-carinalo. Prozona brevis, transverse arcuata, superne suleis
vix ullis. Metazona maxima, supra plana, anterius ad sulcum declivis, posterius ante
apicem leviter depressa, canthis lateralibus acutis, valde crenatis, ad exteriorem pro-
minulis; processus grandis, marginibus frequentius perpendiculariter deflexis, cantho
supero crenato, parte apicali utrinque bisinuata, apice trilobato vel compresso-triden-
talo. Lobi laterales subparalelli, sulcis 2 distinctis, angulo postico rotundato, ad exte-
riorem reflexo. — Sternum latissimum. Prosternum margine deflexo, os cingens.
Elytra magna parte membranacea etsi basi tranverse venulosa, apice haud atte-
nuala, rotundata. — Alæ normales, apice obtuse rotundato-bilobatæ; in utroque sexu
similes; venæ axillares © invicem propinquæ, parum flexuosæ; area axillaris ante-
rior latissima, per venam spuriam divisa, tota et ad apicem transverse-venosa, bise-
riatim areolata.
Pedes antici graciles, Leretes. Femora intermedia compressa, margine infero undalo;
tibiæ interm. compressæ, graciles, latere supero tuberculis 6-8 in seriem dispositis
invicem remotis armalæ, Cj triangularibus parum acutis, © rotundatis vel obsoletis.
— Femora postica modice lata, apice attenuata, marginibus lobulatis. Tibiæ post.
sublus canthis rotundato-carinatis, superne spinis utrinque 9. Arolia tarsorum inter
ungues modice grandes.
Abdomen apice obtusum. Lamina supra-analis parabolica.
© ©. Cerci brevissimi. Valvæ genitales lanceolatæ, haud dilatatæ. — Gt. Cerci
longiusculi, teretes, arcuali, acuminati. Lamina infragenitalis rotundata, cucullata.
Dans ce genre et dans le suivant, c’est l'aire axillaire antérieure de l’aile qui est la
plus large (Cp. p. 118). Cette aire est divisée en deux bandes inégales par une fausse
nervure; la bande antérieure est la plus large et elle est elle-même partagée par une
très fine nervure très rapprochée de la veine divisante.
Si l’on s’en tenait au B. perloides qui m'a servi pour l’établissement de ce genre, on
pourrait dire que ses formes déprimées et un habitus tout particulier sufisent pour le
faire reconnaître, mais les autres espèces établissent un passage manifeste aux Batra-
chotettir et décaractérisent le genre dans une certaine mesure. Néanmoins les Batra-
chornis se reconnaissent toujours aux caractères suivants : La tête saillante en dessus,
à yeux rapprochés, supères et saillants, à ocelles gros et insérés au contact des bords
du vertex, à face sinuée. — Le pronotum très rugueux à arêtes grossièrement crénelées,
à sillon typique profondément enfoncé, à lobes latéraux parallèles en bas, divergents,
enfoncés au milieu, et à angle postérieur dévié en dehors. — Les élytres lâchement réti-
culés. — Les valves génitales inférieures n'étant pas dilatées et lobées en dehors.
Le facies des Batrachornis est du reste très frappant et facile à saisir. Il tient à ce
que le sternum étant notablement plus large que le dos, les lobes du pronotum diver-
sent en bas; la face dorsale du pronotum de son côté est élargie par ses arêtes latérales
qui forment des épaules saillantes en dehors, surplombant les lobes latéraux, en sorte
AD PRODROMUM OŒDIPODIORUM. 139
que, lorsqu'on regarde l’insecte par-devant, les côtés du pronotum paraissent fortement
ou faiblement sinués vers le haut, contrairement à ce qui s’observe chez les Butracho-
tettix, où les côtés du pronotum sont rabattus perpendiculairement, et à peu près plats.
Les Æremotettix avons-nous vu rentrent dans le type Batrachornis, et n’en sont pro-
bablement que la forme aptère.
Les Batrachornis habitent les régions occidentales de l'Afrique méridionale; ils se
rencontrent sur les plateaux qui avoisinent le fleuve Orange, dont l'altitude va jusqu'à
1000 mètres et qui ne porte qu’une rare végétation, en particulier dans le grand désert
du Karoo qui est formé par un ancien lac desséché. Contrairement à d’autres Eremo-
biites ils vivent par grandes colonies et non par individus isolés seulement. Les mâles
sont agiles et s’envolent facilement, mais ne font cependant pas de grandes étapes ; les
femelles, au contraire, malgré la grandeur de leurs ailes ont beaucoup de peine à s’en-
lever, elles ne fournissent jamais qu’un vol très court. Ces insectes ne sautent guère ;
ils cherchent plutôt à se dissimuler en se blottissant sur le sol, et leur couleur jaunâtre
ou grise, avec marques noires et blanches, imite si bien le sable ou les petits cailloux du
terrain que le plus souvent ils échappent à l'œil.
Synopsis specieruin.
a. Corpus gracile, valde depressum. Tibiæ post. spina apicali ad calcaria posita minuta, ad
superum rejecta, ægre distinguenda vel deficiens. Vertex antice perpendiculariter in plano
faciei detrusus, apice trigonalis, fere totam frontem tegens ; costa frontalis propter hoc bre-
vissima. Costa facialis infra ocellum nulla. Pronotum superne quam sternum valde angustius ;
ejus lobi laterales infere valde divergentes; dorsum per suleum typicum profundissime
impressum, sellæformiter deformatum ; suleus utrinque per canthos laterales cristatos inter-
ruptus, angulatim deflexus, cum sulco laterali prozonæ continuo et eum sulco intermedio
lateraliter confluente. Prozona humiliter vel incomplete carinata, utrinque oblique costata,
margine antico tubereulato, in medio truncato. Metazona superne modice grandis, ovata, pro-
cessu apice sat rotundato, ereclo-tuberculato. Elytra et alæ femora sensim superantia. Pedes
graciliores. Valvuke genitales inferæ feminarum deplanatæ, basi extus valde dilatatæ, ungui-
culo brevi, extus sinum obtusangulum distinctissimum præbentes. Caput infere crassum,
superius valde attenuatum. ... Mrs cou Etieet re nuieb eco 1. perloïdes, Sss.
a,a. Corpus crassius, minus depressum. Tib. post. spina apicali valida instructæ. Verticis scutellum
ante oculos minus declive, lobulatum ; costa frontalis distineta, longior. Costa facialis infere
completa, sulcata. Pronotum superne latius, lobis lateralibus parum divergentibus, dorso
minus profunde constricto, suleo typico canthos laterales intersecante ; dorso toto in longitu-
dinem carinulato. Prozona margine antico angulato. Metazona superne grandis, processu
apice 5-dentato marginibus crassis, scilicet ad inferum deflexis. Elytra et alæ femora vix
superantia. Valvulæ genitales inferæ basi minus dilatatæ. Caput infere minus inerassatum,
superne minus attenuatum.
b. Depressa. Pronotum superne æque latum ac longum, suleo typico profunde impresso;
prozona transverse crenato-cristala ; metazonæ canthi laterales valde dilatati. 2. Peringueyi, n.
b,b. Vix depressa, Pronotum superne quam latum longius, sulco typico modice impresso; pro-
zona haud transverse eristata ; metazonæ canthi laterales parum dilatati. 7. namaquensis, n.
140 ADDITAMENTA
1. B. perloiïides, Sauss. (Fig. 15) — Prodrom., p. 235.
Pallide ochracea vel rufescens, nigro et albido multifarie irrorata. Processus pronoti
marginibus utrinque param crasse, apice haud deflexis, margine posteriore appresso,
lamellari, crenato. Elytra in areis omnibus seriatim remote nigro-maculata, campo
marginali medio densius nigro-punctato. Alæ basi flavicantes, campo radiato postice
cœrulescente, venis campi antici et intermedii nec non limbi exterioris nigris. Tibiæ
intermediæ superne tuberculis Gj' crassis, compressis, © rotundatis minus numerosis
armalæ.
Q. Lamina supraanalis trigonali-rotundata, basi trigono impresso, — Var. Ale
in Campo anteriore et intermedio in areolis fusco-puncetalæ.
g‘. Ale limbo exteriore infuscatæ. Lamina supraanalis elongatiuscula, apice late
rotundata, subsuleata, basi sulcis 2 obliquis trigonum delineantibus. Cerci basi sub-
compressi, areuali, magna parte nigri. Lamina infragenitalis globoso-rotundata margine
superiore in medio leviter produclo ac truncato.
Long. © 40, G' 22; Pron. © 10.5, 6; latit. supra © 8.5, Gj' 5; EL © 323,
19; Fem. © 17, 11 mil.
Africa meridionalis ; in terra Namaquensi frequens (a dom. Peringuey lecta).
— In pago Promontorii bonæ spei ut videtur baud oceurit.
2. B. Peringueyi, 1.
Nigrescens, griseo-canescente varia, nigro-marmorala, partim fulvescens, scaber-
rima, ubique confertim sabulosa. Caput minus crassum quam in B. perloide ; oculi
mious prominuli; vertex inter oculos leviter latior et minus declivis, apice minus pro-
duetus frontem partim liberans. Cranium totum carinatum. Verticis scutellum granoso-
scabrum, valde undato-marginatum, retro inter oculos productum rugisque transversis
utrinque 2, ante oculos utrinque obtusangulatim sinuatum, apice haud carinatum,
in lobum rotundatum desinens et cum costa faciali angusta et profunde sulcata con-
junctum. Hæc completa, sulcata, bicarinata, ad frontem angustissima, inter antennas
prominula, ad ocellum parum dilatata, infra ocellum angusta subparallela. Occiput
læviusculum, pone oculos radiato-costatum. ;
Pronotum superne quam longius parum angustius, carina angustissima albida per-
currente, anterius cristata, haud sulcata. Suleus typieus obtusissime angulatus. Canthi
laterales valde arcuati, crenato-carinati, per sulcum typicum valde intersecti. —
Prozona antice nigro-verruculosa, retro transverse arcuato-cristata, crista et pars
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 141
pone illam ad suleum typicum confinis nigro-verrucoso-dentata. — Metazona lata,
cordiformis, scaberrima, sparse nigro-verrucosa, compresso-tuberculata, anterius ad
sulcum depressa. Processus sensim trigonalis, marginibus perpendiculariter deflexis
(apice propter hoë haud lamellaris); cantho supero crenato-cristulato, ante apicem
utrinque sinualo, apice quam in B. perloide duplo angustius truncato, compresso-
tridentato. Lobi laterales fere perpendiculares, saltem parum divergentes, paralleli, ad
suleum intermedium profunde impressi, angulo postico magis rotundato, vix crenulato.
Elytra femora post. leviter superantia, fulvescentia, nigro-punctulata, flexuoso-
venosa, venis partim nigris, apice nigro-punclala, campo anali lutescente, area media
serie macularum nigrarum et albidarum ornata. — Al pallide-infuscatæ, inter cam-
pum anticum et posticum vitta hyalina; campo radiato basi hyalino-cœrulescente,
venis cœruleis.
Femora postica quam in B. perloide breviora ac latiora, extus canescente-sabulosa,
fasciis 2 nigris, fasciaque præapicali albida; area supera de reliquo et infera tota
fulvescentes; area supera luberculata; area infera extus intusque maculis transversis
5-7. Latus internum carmineum, area media nigra, fascia præapicali lutea. Margo
superior crenatus, basi marginatus, incisuris serratis 1-2; margo inferior undatus,
apice excisus, sublobatus. — Tibiæ posticæ rubræ.
Abdomen lævigatum ; valvulæ inferæ © basi subdilatatæ.
©. Long. 30; Pronot. 11; latit. dorsi 10; El. 21; Fem. 15 mill.
Les valves anales étant rétractées chez notre individu unique, ne peuvent être dé-
crites avec certitude. Elles nous paraissent avoir une forme intermédiaire entre celles
du B. perloides et celles du B. namaquensis.
Africa meridionalis; Terra Namaquensis.
3. B. namaquensis, 0.
Fulvescens, quam B. Perinqueyi minus scabra, omnino subtiliter sabulosa et sparse
granosa ; capite infere minus incrassato, vertice inter oculos latiore, scutello minus
declivi, haud rugoso, tantum sabuloso, retro sublævigato, apice breviore, costa frontali
propter hoc paulo longiore. Cranium obsolete carinatum; occiput et genæ occipitales
lævigata orbitis leviter radiatis. Carinæ laterales faciei subtiles.
Pronotum illo speciei laudatæ sat simile at angustius. Carina dorsalis subtilis,
sulcata, in prozona paulo altior. Prozonæ cristula transversa haud explicata, rotun-
data, obsoletissima. Canthi laterales acutiuseuli, vix prominuli, per sulcum typicum
vix intersecti, rotundato-crenati. Metazona superne quam longior vix latior, ovata,
142 ADDITAMENTA
miuus trigonalis quam in B. Perinqueyi, minus rotuudata quam in perloide. Processaus
margines crasse deflexi cantho supero prominulo; margines laterales subrecti ; posticus
areuatus, dentes 5 compressos obferens (tribus apicalibus invicem quam in Peringueyi
magis, quam in perboide minus remotis). — Lobi laterales in medio vix impressi,
angulis posticis propter hoc vix ad exteriorem deflexi.
Elytra brevia femora leviter superantia, apice attenuata, corporis colore, dimidia
parte apicali quadrato-areolata; vena ulnari arcuata. — Alæ subhyalinæ, ad apicem
leviter infascatæ, venis ferrugineis, area axillari antica hyalina, campo radiato intus
leviter cærulescente.
Pedes sensim ut in B. Peringueyi, eademque pictura.
©. Valvulæ genitales inferæ basi parum dilatatæ, lanceolatæ, maryine exteriore vix
sinuato.— Long. 31; Pron. 11 ; latit. dorsi 9,5 ; EI, 22 ; Fem. 14 mill.
Africa meridionalis; Terra Namaquensis; in deserto allo nomine Karoo à
Dom. Peringuey lecta.
Cette espèce établit par ses formes peu déprimées le passage aux Butrachotettix ;
elle ressemble même assez au B. hottentotus, et à première vue on hésite sur le genre
qui lui convient le mieux, mais elle n’en est pas moins un vrai Batrachornis, car elle
réunit tous les caractères de ce genre :‘pronotum à sillon dorsal profond, à arêtes
débordantes, côte frontale étroite et saillante, face distinctement échancrée, à carènes
latérales distinctes, élytres submembraneux, valves génitales inférieures non dilatées,
ete. Elle gravite toutefois fortement vers le type des Batrachotettix par le fait que tous
ces caractères sont déjà atténués et moins prononcés que les autres Butrachornis.
74. Genus Batrachotettix, Burm. — Sauss., Prodrom,, p. 236; 59.
Les espèces qui sont venues s'ajouter à ce genre m’obligent d’en donner une nou-
velle diagnose.
Corpus obesum, sabulosum, griseum, apterum vel alatum.
Antennæ graciles, capitis longitudine. — Caput perpendiculare. Vertex inter oculos
latus, planulus vel subexcavatus, anterius trigonalis, acute marginatus, marginibus
undalis, cum costa faciali subcontinuus. Tempora nulla, cum pagis ocellaribus confusa;
hi perpendiculares, utrinque infere per suleum rectum ab oculum ad costam frontalem
duetum marginati. Ocelli minuti a verticis marginibus paulum remoti. Oculi invicem
valde remoti. Costa facialis infra ocellam evanida; inter antennas valde prominula,
subparallela, sat angusta, sulcata, ejus suleus frequenter in verticis apice continuus.
Facies ad ocellum leviter sinuata ; ejus carinæ laterales haud explicatcæ.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 143
Pronotum latissimum, planulum vel obtuse tectiforme, loricatum, eanthis lateralibus
rugosis, aculis, Carina tenui vel obsoleta ; lobis lateralibus perpendiculariter deflexis ;
sulcis in dorso 2 subtilibus perspicuis ; canthis lateralibus haud dilatatis. Prozona bre-
vis. Metazona maxima, in processum latum supra abdominis basin productum. Lobi
laterales plani, margine infero in dimidia parte anteriore leviter exciso, angulo antico
recto, poslico rotundato.
Pedes breviuseuli. Antici 4 graciles, femoribus intermediis compressis, granulatis,
extus bicarinalis. — Femora postica rugosa, valde dilatata; marginibus crenalis, supero
serrulato parum arcuato, infero areualo, apice exciso; latere interno ad basin cantho
serrulato et supra illum aream acute-tuberculatam obferens. Tibiæ anticæ teretes,
subtus utrinque calcaribus 2 spinis 3 ; intermediæ in alatis compressæ, stridulatoriæ,
latere supero Cj crenato, © obsolete tuberculoso; in apteris subteretes latere supero
inermi. Tibiæ posticæ intus areuatæ spinis utrinque 9. Tarsi inter ungues arolio
membranaceo instrueli.
Abdomen conicum. Lamina supraanalis cimbiformis, basi sulcata.
© ©. Cerci trigonali-tuberculiformes. Valvæ genitales inferæ extus dilatatæ, incisæ,
lobate. — G'o. Cerci longiusculi, graciles, apice acuti, subineurvi. Lamina infra-
genilalis eucullata.
Elytra quando explicata dense reticulata, in plano dorsali replicata. Alæ ad typum
generis Batrachornidis perlinentes. — Mares frequentius minuti.
Dans ce genre la tête ressemble assez à celle des Bafrachornis. L'extrémité du
vertex forme un triangle coupé à pans perpendiculaires. Le pronotum, bien que se ter-
minant par un processus analogue à celui des Batrachornis offre des caractères diffé-
rents; il est plus grand, plat en dessus, dépourvu de crête, et point étranglé par le
sillon typique.
Les Batrachotettir occupent une position intermédiaire entre les Batrachornis et les
Methone. La tête ressemble déjà beaucoup par sa structure à celle des Methone ;
elle est large et dépourvue de carènes sous-ocellaires. Le type des Mefhone se recon-
naît aussi dans la forme élargie du corps, avec le pronotum aplati et dépourvu de erête,
et dans le prosternum dont le bord antérieur offre quelque tendance à devenir inégal
ou crénelé, .
L'appareil stridulatoire abdominal des Batrachotettix à été décrit p. 115. L'écusson
corné des bords inférieurs du 2" segment de l'abdomen est plus ou moins fortement
strié. Aux fémurs postérieurs la carène interne inférieure a son premier tiers garni de
petites crénelures serraformes et la base de la bande située entre cette arête et le
sillon longitudinal est garni de tubereules aigus. Toutes les carinules de la face
interne offrent en outre des granules aigus espaces.
Il faut remarquer que les tambours du premier segment abdominal sont plus grands et
très membraneux dans les espèces ailées, tandis que dans les espèces aptères ils devien-
144 ADDITAMENTA
nent plus ou moins coriacée, bien que l'organe stridulatoire soit tout aussi développé chez
ces derniers que chez les premiers. Dans les espèces ailées la membrane des tambours
est tendue obliquement, s’enfonçant en dedans vers le bord inférieur, en laissant ce bord
libre, d’où résulte qu’il existe une sorte d'ouverture entre ce bord et la membrane.
Chez les espèces aptères la membrane remplit tout le cadre corné et se fixe à ses bords
sur tout son pourtour.
Synopsis specierium.
a. Oculi superi, globosi, minores. Antennæ infra altitudinem marginis inferi oculorum exsertæ.
Pronotum planulum, carina subtili, inter sulcos et posterius evanida. Femora postica subtus
ad apicem longiuscule excisa.
b. Sedis certæ.
Alatæ. Pronoti lobi laterales magis quadrati, margine postico subperpendiculari,
sallem parum obliquo, ad processum valde areuato-sinuato; canthi laterales variabiles ;
processus apice latus, bisinuatus.
d. Complete alati; vertice inter oculos angustiore, latitudinem oculorum æquante, ante-
rius maxime declivi, in plano verticali frontis detruso. — Femora post. margine
infero paulo minus arcuato, supero magis crenato.
e. Pronoti processus late rotundatus, margine apicali parum deflexo, lamellari. Elytra
lata. Alæ posterius sulfurescentes. Mares statura sat valida . ....... 1. cantans, n
e,e. Pronoti processus magis trigonalis, apice magis bisinuatus, tridentatus, margine
postico acute deflexo, propter hoc sub erasso. Elytra angustiora. Ale infuscalæ,
posterius cœrulescentes. Mares minuti .............. 2. 2. Derinquet,n
d,d. Incomplete alati; vertice inter oculos latiore, anterius obliquo, eum costa faciali
angulum obtusum distinctum efficiens. — Pronoti processus apice trigonalis, mar-
gine erasso ; utrinque lateraliter compresso-bidentato.
e. Elytris dorsalibus.. ......... DIRES retenues ren .3. loricalus, Sss.
e,e. Elytris lateralibus. . ... rc ON eo Ce Ce ..4. hottentotus, Sss.
ec. Apteri. Pronoti lobi laterales minus quadrati, margine postico valde obliquo, parum
sinuato; canthi laterales acuti, etsi in prozona explicali ; processus apice lamellaris,
rotundatus, vel margine deflexo, crasso, truncato-tridentato. Tibiæ intermediæ latere
supero inermi. — Vertex inter oculos latior, antice late trigonalis, plus minus declivis,
cum costa frontali angulum distinctum efliciens. Femora post, margine infero valde
areuato, supero subtiliter crenulato, Mares minuti.
d. Pronoti processus elongatus, semi-elliptieus , late rotundatus, apice parum bisi-
NUAUS Se - ee. OISE MO DS RE c 5. Whiti, n. — 6. pistrinarius, n.
d,d. Pronoti processus rétro- angustatus, apice bisinuatus, tridentatus. Abdominis segmenta
supra inermia.
e. Vertex vix declivis. Processus pronoti elongatus. . .7. Stollii, Sss. — 8. Bufo? B
e,e. Nerlex declivis. Processus breyvior. 4... ne, 9. scutigera, Walk.
b,b. Sedis incertæ.......... trente EEE ON ETn 10. granulatus, H.
aa. Oculi majuseuli, Grati, Antennæ ad eorum altitudinem exsertæ. Pronotum carinatum. Femora
postica latissima, margine infero apice haud exciso, ante condylum tamen angulatim constricto.
Pronotum © obtuse tectilorme, S planum, carinulatum, processu trigonali. Feminæ
apteræ; Marles SUDAPIERLE seems. een ce rc 9. acutus, n.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 145
A. Species sallem ' alatæ. Tibiæ intermediæ compressæ, latere supero cf
crenalo -carinalo.
1. B. cantans, n.
Griseus, obseurus vel fulvescens, confertim sabuloso-granulatus. — Antennæ gra-
ciles, 18-20 articulatæ. — Caput sparsius granulatum, occipite lævi. Vertex declivis.
Costa frontalis angustissima, sulcata, ad verticem acuminata, evanida. Ocelli in fora-
mina exserli, marginati.
Pronotum densissime sabulosum, sparse verrueulosum, supra planulum, ad suleum
typicum tamen impressum; suleis subtilissimis, sulco typico solo distineto. Prozona
brevissima. Linea dorsalis media subliliter carinata, Carina subtilissime suleata, postice
evanida. Canthi laterales in metazona distinctissimi, in prozona subtiles. Processus
posticus latus, elliptico-rotundatus, margine apice latiuseulo, obsoletissime bisinuato,
utrinque obtuse vel obsolete angulato, in medio obsolete triangulato, vel rotundato,
minute tritubereulato, tuberculis invicem remotis. — Prosternum grande, margine
anteriore leviter sinuato, utrinque hebetato-rectangulo, in medio dentem minimum
trigonalem efficiens.
Elytra femora postica valde superantia, lata, apice haud attenuata, late rotundata,
corporis colore, campo marginali basi excepto nigro-punetato, reliquo elytro in dimidia
parte apicali maculis parvis nigris rarioribus consperso. Venæ mediastina et axillaris
rite explicatæ, subrectæ.
Alæ amplæ, apice obtusissimæ, late rotundatæ, sinu apicali vix ullo, campo inter-
medio quam campus anterior haud breviore. Campus anterior et intermedius vitreus
vel nebulosus, venis valde fuscis, apice infuscato ; campus radiatus sulfurescens, margine
apicali nebuloso. Venæ campi antici rectæ, validæ, nigræ; vena ulnaris anterior cras-
sior ; vena analis valida. Campus intermedius latus, apice obtuse rotundatus; venis
axillaribus nigris, validis ; area anterior latissima per venam spuriam nigram fortam
inæqualiter divisa, ejus tænia antica lata, scalari-venosa, postica quadrato-areolata.
Apex alæ inter campum anticum et intermedium trigono membranaceo nullo.
Pedes valde pubescentes. Tibiæ intermediæ çjf serralo-carinalæ, scilicet tuberculis
majoribus compressis aculis 8 in seriem dispositis, © latere superiore tereti luber-
eulis rotundatis cbsoletis armalæ. — Femora poslica rugosa, granosa, sabulosa ;
extus area supera are inferæ æquilala; margo superior irregulariter crenalus
TOME XXX. 19
146 ADDITAMENTA
dentibusque minoribus crenulatus; margo inferior granosus, apice sinuatus, undatus
vel trisinuatus. Latus internum totum nigro-violaceum, lobo geniculari carmineo;
carina nonnunquam lestacea. Condylus extus et tibiæ nigro-cœrulei, hæ intus vio-
laceæ, supra cum spinis carmineæ, spinis 9 : 8 apice nigro; spina apicalis externa
minuta, gracilis ad superum rejecta. Tarsi rubri. — Abdomen politum; ejus tym-
pana infere acuminata ; secundi segmenti seutella stridulatoria distincte strigata.
©. Lamina supraanalis trigonali-cimbiformis. Cerci quam longi latiores apice tuber-
culo minuto rotundato. Valvulæ inferæ basi parum dilatatæ, haud dentatæ, haud angu-
latüm incisæ, extus vix obtusangulatim sinuatæ.
c'. Validus. Lamina supraanalis elongata, apice late rotundata, læviuscula vel
punctata. Cerci subarcuati, apice graciles, teretes, acuti, basi plani, latiores. Lamina
infragenitalis elongata, apice subtus rotundata, subcompressa, supra angulo minuto
terminata.
Var. — a. Elytra omnino nigro-conspersa vel obsolete maculosa. — b. Tibiæ
posticæ intus rubræ; — d. totæ nigro-cyaneæ. — e. Femora extus diverso-modo
nigro-Varia, fusco-punctato-bifasciata; — f. basi lutea dehine obscura, condylo
obseuro, etc. — f. Pronoto sabuloso, haud verruculoso.
Long. © 46, SG 31; Pron. © 16, Gf 12; latit. 12,5, Gf 9,5; EL. © 35, 25:
latit. © 114, cg 7; Fem. © 21, Gt 15 mill.
Africa meridionalis. Terra altior Namaquensis; Prieska ; a Dom Peringuey
lecta. (Mus. Capense).
2. B. Peringueyi, D.
Præcedenti affinissimus, densissime sabulosus, granis majoribus insuper conspersus.
Pronotum supra planum, canthis lateralibus acutis, etsi in prozona percurrentibus.
Processus posticus paulo minor, minus rotundatus, magis trigonalis, ejus margines
laterales obliqui, subrecti, angulato-subundati; apex latius parum profunde bisi-
nuatus, utrinque angulato-dentatus, dente medio angulato, minutissime tridentulato.
Elytra angustiora, vix nigro-conspersa, apice acutius rotundata, venis minus rectis,
minus validis, parte basali paulo minus dense reticulata.
Alæ infuscatæ, campo radiato hyalino-cœrulescente, apice nebuloso. Campus ante-
rior minus latus, venis discoidalibus apice arcualis ; areis ulnari et anali minus angus-
ts, vena anal subtiliore; area ulnaro-anali angusta, vitrea, venulis subtilibus. Area
axillaris anterior per venam spuriam in partes æquales divisa, quadrato-areolata. Sinus
apicalis alæ distinctus, inter lobos trigono angusto vitreo perspicuo; lobo antico
lobaum secundum superante, hic minus latus quam in B. cantante.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 147
Femora postica margine infero apice angustato, latere interno carmineo area supera
grisea. Tibiæ post. intus et supra carmineæ, genubus luteis, intus fascia transversa
nigra ; spinis luteis, apice nigro, utrinque 9; tarsis rubris.
Abdomen nitidum, castaneum.
©. Valvulæ genitales inferæ extus dilatatæ, profunde angulatim incisæ, lobo
laterali angulato.
cf. Quam femina duplo minor, minus crassus. Costa facialis infra ocellum non-
nunquam explicita, hic paulo angustior, infere triangulariter dilatata, — Pronotum
per suleum typicum magis impressum. Processuus margo posticus minus crassus quam
in B. cantante, — Elytra femora vix superantia. Alæ venulis transversis minus regu-
laribus, in campo postico irregularibus incompletisque reticulatæ. — Femora post.
margine infero ad apicem vix exciso. — Lamina supraanalis elongata, sat trigonali-
rotundata, supra acuto-granosa, sulcata, apice subcarinata. Cerci subareuati margine
supero basi compresso. Lamina infragenitalis a latere apice supero acuto, parte supera
trigonali, valde prominula.
Lon. © 38, © 19; Pron. © 13,5, c' 7,2; lat. © 12; EL © 34, cf 13,5;
lat. © 9,5, Gf.; Fem. © 19, Gf 9,5 mill.
Africa meridionalis occidentalis; Terra Gricænsis (Griqualand), a Dom
Peringuey lectus. (Mus. Capense.)
8. B. loricatus, Sauss., Prodrom., 23, 8; 3, ©.
N'ayant plus cette espèce sous les yeux, je ne puis la classer régulièrement faute de
pouvoir la comparer aux autres espèces.
4. B. hottentotus. Sauss., Prodrom. 237, 2.
Statura minor. Caput subliliter sulcatum, posterius subtiliter carinulatum. Vertex
anterius declivis, triangularis, marginibus acutis, subundatis, apice subbilobo.
Pronoti carina inter sulcos evanida. Processus elongatus, cimbiformi-trigonalis,
marginibus crassis, utrinque bisinuatus, apice haud truncato sed trigonali 5-dentato,
dentibus compressis, in margine crasso carinulas perpendiculares eflicientes.
Elytra processum superantia, apice rotundata, remote reticulata, vena media fur-
cata. — Alæ verisimiliter minimæ (vel nullæ ?).
Tibiæ intermediæ...? Tibiarum posticarum spina apicalis externa valida.
Abdomen superne rugulatum et granulatum.
148 ADDITAMENTA
Cette espèce se distingue par son processus en ogive triangulaire, offrant deux dents
fort latérales sur les côtés du triangle avec l'angle médian dépassant ces dents.
Elle ressemble par son habitus au B. namaquensis, sauf que le sillon du pronotum ne
forme pas d'impression profonde.
B. Species apteræ vel SG subapteræ. Tibiæ intermediæ crassiores, lereles,
latere supero subplanalo, inermi.
5. BB. Whiti. 0. — Zrachypetra bufo, White ! ap. Methuan, Wanderings in South
Africa, Append, p. 317, PI. 2, fig. 3, ©.— Tr. scutellaris, Walk. ! Catal. Brit.
Mus. Derm. Salt. IV, 795, 3, ©, et in Mus. britanico.
Fulvescens, crassiuseula, obesa, depressa, valde granulata, B. Stolli valde affinis.
Vertex supra oculos utrinque sinuatus ; seutello subplano, sulcato, apice inciso. —
Pronotum retro-ellipticum, obtusissime subangulatum, dorso subplano, leviter con-
vexo. Prozona leviter tectiformis, obsoletissime rotundato-carinata; carina in meta-
zonæ basi continua ; canthi laterales oblusi, granosi. Processus latum, elliptice
rotundatum, dimidium abdomen tegens, ad media femora extensus, marginibus late-
ralibus superioribus rotundatis haud crenatis, cum margine deflexo granosis; apex
latiuscule obtusangulatim truncatus, angulis dentiformibus, spinulis 2-3 armatis;
angulo medio bispinoso (spinis haud contiguis). — Pedes breviusculi. Femora post.
lata ac brevia, extus sabulosa, margine supero irregulariter serrulato, infero granoso-
crenato, ante apicem subexciso; latere interno nigro-marmorato; area infera late
nigro-cœrulea. Tibiæ post. intus et superne nigro-cœæruleæ, spinis pallidis, apice nigris,
in margine externo 7. — Lamina supraanalis © semi-elliptica. — © Long. 32;
Pron. 16,5, latit. 43; longit. prozonæ 6,5; id. metazonæ 10; Fem. 14 mill.
Var. — Minor; pronoti processuus angulus medius muticus, obtusissimus, rotun-
datus.
Africa meridionalis. (Mus. Britanicum; typus Whitii).
Obs. 1. Le processus du pronotum a ici une forme largement arrondie comme chez
lo B. cantans.
Obs. 2. Au British mus., cet insecte porte le nom de 7. scutellaris, Walk, et le nom
de bufo, White, est appliqué à une tout autre espèce. (Comp. l’Eremotettix Walkeri,
p. 136.) Nous supposons qu’il a dû y voir transposition d’étiquette, et cela avant la
rédaction du catalogue de Walker, car il est manifeste que l’espèce ci-dessus décrite est
bien le Tr. bufo figuré par White, que cet auteur caractérise comme suit :
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 149
« Thorax * somewhat ovate-trapezoidal; the first 2 segments * and base of third *
keeled down the middle: the 3! or metathoracical segment * largest, with 2 slight
sinuations and 4-6 spines to the edge, 2 in the middle and 1 or 2 at the end of the
lateral margin. »
7. B. Stollii, Sauss., Prodr., 239, 5. — Stoll., Saut. PI. VII b., fig. 29, ©.
Fulvescens vel brunea, omnino sabulosa, sparse granulata et minute turbercu-
lala. Antennæ AG-articulatæ capitis altitudinem subæquantes, punclatæ, apice
submoniliformes, © graciles, cÿ° subcrassiuseulæ, — Caput tubereulatum, occiput
lævigatum. Vertex rugosus, obtusus, parum declivis, planatus vel subexcavatus ;
scutellum antice in medio quadratro-, vel rotundato-produetum. Pagi supra-antennales
plani, granosi, rugosi. Costa facialis sulcata, in fronte valde angusta, ad ocellum
paulo latior, infra illum evanida, a latere visa leviter sinuata, infere valde dilatata,
obsoletissima.
Pronotum truncato-rhomboidale, depressum, superne fere complete planum vel
leviter convexum, antice subbisinuatum margine crenulato. Canthi laterales acuti,
completi, granoso-crenulati, paulo ante medium rotundato-angulati, ante et pone
angulum recti, per sulcum anticum et posticum distincte, per sulcum intermedium
obsolete intersecti. Sulci in dorso subtiles, arcuati, intermedio obsoleto. Prozona per
sulcum anticum in partes subæquales divisa. Linea dorsalis leviter carinulata, carina
subtilissime sulcata, inter sulcos et posterius evanida. Metazona quam prozona duplo
longior abdominis segmenta # obtegens. Processus apice valde bisinuatus, biincisus,
tridentatus, dentibus trigonalibus, externis acutis, dente media leviter fissa mucrone
bidentulo. Lobi laterales tuberculosi, angulo postico rotundato vel obtuso, margine
postico late sinuato. — Prosterni margo sat fortiter reflexus, in medio retro-arcuatus
vel subangulatus.
Femora intermedia carinata, superne et extus granosa et verrucosa; antica minus
-scabra. Tibiæ teretes, latere superiore latuisculo, subplanato, © obsoletissime verru-
culosæ, cj{ punctatæ; intermediæ haud stridulatoriæ, superne inermes. — Femora
postica lata, extus convexa, sabuloso-, et tuberculoso-scabra, area supera ac infera
granosa, margine supero parum arcuato, serrato-crenulato, infero arcuato, ante
apicem valde exciso et hic crenato; area externo-media prominula, carinulis tenuibus,
nigro-punctatis. Latus internum nigro-cœrulum, area media maculis albidis impleta,
biseriatim, basi triseriatim maculosa; area supera infere per lineam albidam inter-
! Pronotum. — ? Prozona pronoti. — * Metazona.
150 ADDITAMENTA
ruptam marginata; lobo geniculari et arcu concharum cinnabarinis. — Tibiæ posticæ,
latere interno et supero, extusque basi, nigro-violaceæ; nec non intus basi macula
cinnabarina; spinis utrinque 9 cinnabarinis apice nigro. Arolia tarsorum parum
grandia.
Abdomen superne scabrum, segmentis carinatis; haud mucronatis. Primi seg-
menti tympana ovata, rotundata; secundi seutellum corneum laterale læviusculum.
©. Lamina supraanalis obtusa, transversa, late sulcata.
c. Minor. Vertex antice trigonalis. Pronotum longius rhomboïdale, distinctius
carinatum, angulis magis rotundatis; processu utrinque spina apiceque spinulis 2,
armato ; margine apicali vix bisinuato. Cerci longiusculi, apice minute subuncinati.
Lamina infragenitalis brevis, rotundata, apice a latere rectangula. — Var. Pranotum
postice haud tridentatum, simpliciter oblusangulatum, bispinulosum.
Long. © 34-37; G 20; Pron. © 16-17; 1; lait. © 13, G! 13; Fem.
© 16-18, ° 11; Ant. 9-10, Gf 6 mill.
Africa meridionalis; Terra Namaquensis. (A. Dom. Peringuey lecta.)
S. B. bufo, Burm. Handb. II, 661, 2, © «y. (Syn. excel.) — Sauss., Prodrom.,
239, 6.
Semble se rapprocher pour les formes du Z. Stollii, mais l'espèce doit être de beau-
coup plus petite taille. © 77, g 6 lignes. — Les figures de Stoll citées par l’auteur
ne conviennent pas à son espèce; la première représente une grande espèce, la seconde
représente un insecte étranger à la tribu.
9. B. scutigera, W. (Fig. 11). — Trachypetra scutigera, Walk.! Catal. B. M.
Derm., Saltat, IV, 796, 2, ©.
Fulvescens, terrosa, parum depressa, ubique confertim albido-sabulosa. Scutellum
verticis declive, subexcavatum, marginibus lobatis, anterius angustus, productus. —
Pronotum subrhomboidale, posterius obtusangulatim truncatum et triangulatum ;
superne planiusculum, margine antico subangulato, sulco typico in medio arcuato.
Prozona subtectiformiter carinata, carina arcuata, per suleum anteriorem incisa, ante
illum subsinuata, pone illum scutello minuto rugoso, punetis impressis notata. Meta-
zona obsoletissime subcarinata, angulis lateralibus haud explicatis, canthis lateralibus
acutiuseulis. Processus primum abd. sermentum incomplete obtegens, obtusus, mar-
ginibus superioribus paulum elevatis, crenulatis, in medio utrinque dentem trigonalem
minutum præbentibus; apex late truncatus, bisinuatus, tridentatus, dentibus trigona-
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 151
libus, carinatis; dente intermedio magis producto. Lobi laterales subverrucosi margine
posteriore granulis 4-5 acutis. — Prosterni margo reflexus in medio subangulatus.
Femora post. margine supero serrato, infero crenulalo, ante apicem exciso; latere
externo remote verrucoso; latere interno nigro, area supera pallescente, infera san-
guinea. Tibiæ post. intus et superne nigro-cœæruleæ, spinis luteis apice nigris, extus
8-9.— Abdomen subcarinatum, seriebus duabus tubereulorum notatum.— © Long.
37; Pron. 14, latit. 13; prozonæ longit. 5,5; metazonæ long, 9 ; Fem. 16 mill.
Africa meridionalis. (Mus. britanicum.)
Je rapporte à cette espèce un individu de notre musée, figuré sur notre planche.
L’insecte est très voisin du B. Stollii mais avec un pronotum à processus plus court.
10. B. granulatus, Herbst. — Sauss., Prodrom., p. 237; 7. — Acridium gra-
nulatum, Herbst, ap. Fuessly archiv., 173, 5; PI 52, fig. 5.
Crassissimus, canescens; pronoti processu elliptice arcualo, margine toto sat minute
undalo-crenalo (utrinque quinquies emarginato, Burm.). — Long. 35 mil.
À en juger par la figure, cette espèce se rapproche beaucoup du B. scutigera, W.;
toutefois le processus du pronotum est ici très large, très arrondi et entièrement cré-
nelé-ondulé,
. L'auteur donne pour patrie à cet insecte les Indes orientales? Il ne serait pas
impossible qu'il ne rentrât dans le groupe des Thrincites, au voisinage des Phryna-
rium 2?
11. B. acutus, n.
Griseus, densissime granulatus (crasse sabulosus) et granulis crassioribus conspersus.
Vertex quam in B. Stolli inter oculos minus latus, anterius declivis. Oculi quam
in illo fere duplo majores, ovati. Costa facialis ad frontem valde angusta, sulcata, ad
verlicem puncto impresso.
©. Aptera. Pronotum supra baud planum sed obtuse tectiforme, carina obtusa.
Margo anterior in medio obtusangulus. Canthi laterales postice vix perspicui, antice
distincti, verruculoso-crenati. Processus melazonæ primum abdominis segmentum
paulum superans, acutangulus; ejus limbus obsolete deflexus, canthum dorsalem
nullum nisi obsoletum formans, margine énfero minute undato, granoso, subtiliter
mullisinuato, apice distinctius utrinque 3-4 sinuato ac denticulato, dente medio
minuto, trigonali (vel si mavis, processu apice minute tridentato), dentibus subtiliter
152 ADDITAMENTA
spinulosis. Lobi laterales infere attenuati, margine infero longe subsinuato, angulo
anteriore recto, apice rotundato, angulo postico late rotundato, margine postico
undato valde obliquo.
Sternum sparse punctatum. Prosternum margine antico integro, vix reflexo, in
medio quam ex utraque parte minus prominulo. Mesosternum anguste transverse
fusiforme, margine antico magis, postico minus arcuato.
Meso-, metanotum et abdomen superne rugata, segmentis carinatis.
Femora antica et intermedia valde verrucosa; tibiæ subtus utrinque calcaribus 2,
spinis 2, validis, apice nigris. — Femora poslica latissima, valde granosa, margine
supero arcuato, minute denticulato, infero magis arcuato, granoso-crenulato, apice
haud exciso, tantum ante condylum angulatim constricto ; latere interno rubro. Tibiæ
post. sanguineæ, spinis intus 8, extus 9, apice nigris. Tarsi sanguinei.
Valvæ genitales inferæ lobatæ, valde incisæ.
+ Duplo minor, rugosior, sparse tuberculatus, subapterus. — Pronotum superne
planum haud tectiforme, in medio utrinque oblique impressum, carinatum, carina
subtilissime sulcata, antice prominula, per sulcos obsolete intersecta, posterius subtili.
Canthi laterales antici crassiores, retro utrinque in lobos laterales produeti. Processus
metazonæ minus trigonalis, elongato-cimbiformis, limbo utrinque ad inferum valde
deflexo, canthis dorsalibus propter hoc magis distinctis (nibilominus tamen rotundatis).
— Elytra rudimentalia, minima, squamiformia, late rotundata, ad inferum oblique
appressa, æque longa ac lata, reticulato-punctata. — Femora postica ovata. —
Abdomen superne valde granulatum, segmentis apice compresso-dentatis. Lamina
infragenitalis granulata apice acute producta ac curvata.
Long. © 38, G' 20; Pron. © 15, 9; lat. © 14,57; EL ' 1,1; Fem. ©
16,2, ct 10,2; lat. fem. © 7,5, cf 5 mill.
Africa meridionalis; Terra Namaquensis. À Dom. Peringuey in copula lecta.
(Mus. Capense et Genevense.)
Dans cette espèce le mâle a un facies assez différent de celui qui distingue la femelle,
attendu que le pronotum est plat et caréné, mais non en toit obtus, et que les bords du
processus sont rabattus perpendiculairement (sans toutefois former d’arêtes vives). Ce
mâle se rapproche beaucoup du groupe du B. Stollüi. Aussi laurais-je pris pour
une espèce différente du B. acutus s’il n'avait été capturé in copulà par M. Péringuey.
— Les autres caractères concordent du reste parfaitement avec ceux de la femelle :
tête, pattes, sternum, de même que le fait que les angles latéraux du dos du pronotum
sont infléchis en bas au lieu d’être saillants. Le processus est en forme d’ogive et moins
triangulaire que chez la femelle.
Nota. — Le B. depressus, St., n'appartient pas à ce genre. (Comp. supra la Lilaea
depressa, page 95 et 99.)
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 153
75. Genus Haldmanella :, n.
Corpus obesum, depressum, terreum, rugosum, pubescens.
Antennæ filiformes, longiuseulæ. — Caput perpendieulare. Vertex inter oculos
latus, anterius declivis. Costa facialis infra ocellum evanida, inter antennas prominula,
ad frontem dilatata. Tempora in plaro perpendiculari jacentia, obsoletissima. Ocelli
perspicui.
Pronotum latum, anterius valde coarctatum, truncatum, posterius in processam
productum; superne planulum, sulcis 3 profunde impressis, pone sulcum typicum
transverse depressum, metazona quam prozona longiore. Lobi laterales acute perpen-
diculariter deflexi, margine postico valde obliquo. — Sternum latissimum; prosternum
quam metasternum dimidio angustius, transverse areuato-carinatum.
Elytra Q squamiformia, lateralia, rotundata. — Alæ minimæ.
Pedes pubescentes. Femora postica sat dilatata, extus convexa, marginibus elevato-
cristalo-carinatis, haud crenatis.Tibiæ post. arcuatæ, spinis fortibus subareuatis armattæ.
Abdomen conicum, haud carinatum.
1. H. Tschivavensis., Hald. — ÆEphippigera Tlivavensis, Haldm. ap. Stans-
bury, Explor. of the Valley of the great salt lake of Utah, ete., 1852, p. 371;
PI. X, fig. 3, ©. — Eph. Tschivavensis, Thomas, ap. Wheeler’s Geogr. a. Geol.
Surv. west of the 100! merid., ete., V, Zool., 1875, p. 885. — Id. U.S. Geocr.
a. Geol. Surv. of Montana. 1871: PI. IT, fig. 3. — Æremobia magna, Thomas,
ibid., p. 886; PL IL, fig. 5, ©.
Obscure ochracea vel fulvescens, subtus flava. Antennæ quam pronotum breviores.
Caput obtusum ; vertex subquadratus, subplanus, distincte carinulatus ante oculos vix
dilatatus, declivis. Tempora obsoletissima. Costa frontalis dilatata, linea utrinque tuber-
culorum minutorum ab ocello oriente marginata. Facies et genæ rugosæ.
Pronotum scaberrimum, antice punetis nonnullis nigris. Canthi laterales subaeuti
per sulcos intersecti, crenulali. Carina dorsalis tantum in metazona leviter perspicua.
Metazona superne elongato-ovata, elongato-tuberculata, basi pone suleum (ypieum
transverse depressa: ejus processus secundum abdominis segmentum tegente, margi-
nibus lateralibus obliquis, leviter crenatis. Lobi laterales angulo postico-rotundato.
* Je dédie ce genre à feu mon excellent ami, le naturaliste américain Haldman, qui, le premier,
a fait connaître ce type du désert de l'Utah.
TOME XXX. 20
154 ADDITAMENTA
Elytra ad abdominis secundum segmentum dimidium extensa, minuta, fulvo-reti-
culata. venis longitudinalis haud explicatis.
Femora postica robusta, extus squamoso-pinnata, nigro-fasciata, latere interno
fascia præapicali flavida. Tibiæ post. intus nigræ; spinis utrinque 10-44, apice
nigris.
© long. 48: Pron. 19-20; latit. 13; El. 6.5; Fem. 18; tib. 16.5; latit. mesos-
terni 14.5 mill. — Çj° valde minor.
America borealis; Chihuahua. — Utah. — Arizona (Thom.).
J’ai cru devoir réunir l’espèce décrite par Thomas à celle qu'avait décrite Haldman
parce que rien dans les descriptions de ces auteurs ne permet de les séparer. À en
juger d’après les figures, l’insecte décrit par Haldman serait plus rugueux : le pro-
notum offrirait le long des sillons de petites crêtes de rugosités et les fémurs posté-
rieurs seraient aussi un peu moins dilatés. Mais ce ne sont là probablement que des
différences individuelles.
76. Genus Methone, Stäl. — Sauss. Prodrom., p. 239; GO.
Comme je n’avais pu décrire ce genre que d’après des notes incomplètes recueillies
en voyage, j'en complète ici la description d’après de nombreux individus que j’ai sous
les yeux.
Corpus magnum, obesissimum, subdepressum, batrachoïde. Antennæ longiusculæ
14-20-articulatæ, valde infra oculos insertæ, invicem remotæ.
Caput obtusissimum, perpendiculare, infra ocellum vix sinuatum. Oculi ovali, invi-
cem valde remoti. Vertex inter illos subexcavatus, subdeclivis, anterius late trigonalis:
ejus apex anterior valde declivis, cum fronte ad unum confusus, cum pagos supra-
antennales trigonum frontale prominulum, inter antennas et oculos utrinque per sul-
cum delineatum, efficiens. Costa facialis nulla vel obsoletissima, tantum inter antennas
perspicua, superius cum trigono frontali confusa. Ocellus anterior minutus, infra
mediam faciem exsertus. Carinæ infra-ocellares nullæ. Orbitæ posterius radiatæ,
antice ad verticem in dentem lateralem productæ.
Pronotum retro supra metanotum plus minus produetum, margine postico sub-
arcuato, in medio angulato-dentato. — Prosterni margo anterior ad inferum defexus,
integer vel in medio leviter productus, crenatus, vel incisus vel bidentulus.
Elytra rudimentalia, lateralia, angustata, longinscula. Alæ nulle.
Pedes postici valde pubescentes. Tibiæ anticæ et intermediæ subtus utrinque
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 155
calcaribus 2, spinis 2; intermediæ latere supero inermes, serie tuberculorum stridu-
latorium destitutæ. — Femora postica monstrose lamellari-dilatata, intus lævigata,
canaliculo infra carinam profundissimo, Tibiæ post. lævigatæ, in requiete per marginem
lamellarem inferum femorum complete absconditæ; calcaribus brevibus, superis quam
infera longioribus. Tarsi postici primo articulo gracili, apice superne elevato-
producto.
Lamina supraanalis © basi profunde sulcata, apice rectangula; çj' cordiformiter
lanceolata. Cerci © minimi, trigonales, tuberculiformes, cf‘ longiusculi styliformes.
QQ Valvæ genitales apice hebetatæ: inferæ depressæ, basi latissimæ, unguiculo
brevi, recto, obtuso.
do Lamina infragenitalis brevis subrotundata, carinata.
Chez les Methone les individus varient dans des limites considérables, surtout en ce
qui concerne la taille, la sculpture et les proportions des fémurs postérieurs, en sorte
qu'on serait tenté de voir des espèces séparées dans les sujets extrêmes si l’on ne con-
naissait les variétés intermédiaires. Chez les individus peu rugueux on distingue nette-
ment les diverses parties de la tête. Le grand triangle du front est occupé de chaque
côté par une large bande cranulée, d'où résulte un V enfermant un triangle mal limité
qui n'est autre que l'extrémité du vertex rabattu sur la face. Les deux branches du V
portent les ocelles et représentent les pans coupés du vertex (pagi supraantennales)
qui, ici, sont placés presque à plat et fondus avec le triangle médian ; elles vont aboutir
aux yeux et leur bord interne, souvent caréné, se termine par la dent de l'orbite. Chez
les individus très rugueux le triangle du front est saillant, bordé d’arêtes, et ses pans
rabattus sont assez distincts.
Le prosternum offre chez les Méthone une anomalie smeulière; le bord de cette pièce,
au lieu d’être entier comme chez tous les autres Éremobiites et même chez tous les
Œdipodiens, est en général crénelé où armé de deux petites dents. Ce caractère n’est
du reste pas fixe, il disparaît chez certains individus. (On à vu plus haut que chez les
Batrachotettix déjà le prosternum tend à prendre un bord inégal.)
Les fémurs postérieurs, d'une grandeur monstrueuse, sont très faibles, vu leur
état d'extrême compression ; ils semblent être impropres au saut et ne servir que
pour la stridulation et pour les besoins de la mimétique (Comp. p. 111). Les tibias au
repos se cachent entièrement dans la rainure de la face interne et sont même encore
bien dépassés par la lame fémorale, et le tarse replié contre le tibia se dissimule égale-
ment sous cette lame.
Les tarses postérieurs ont leurs plantes globuleuses partagées par un sillon étroit ;
le premier article est grêle, dilaté en arrière et renflé, ou plutôt relevé en dessus à
l'extrémité.
Nous possédons des individus de tous les âges ; par leurs formes, ils ressemblent de
tous points aux insectes parfaits; les tambours du premier segment de Pabdomen et
l'appareil stridulatoire sont chez elles bien développés: les nymphes n’offrent pas de
rudiments d’élytres.
156 ADDITAMENTA
Les Methones sont de tous les Eremobiites les plus puissants stridulateurs. (Cp. p. 16).
Ce sont sans doute comme volume du corps les plus gros des Orthoptères, et leurs
formes massives leur donnent un habitus batrachoïde très prononcé. La mimétique joue
chez eux un rôle considérable; aussi lorsque ces gros insectes sont au repos, les
antennes rabattues contre la face et les pattes appliquées au corps, ressemblentls à
s'y méprendre à une motte de terre. D’habitude ils se tiennent blottis sur le sol. Leur
marche est des plus singulières, elles s'exécute au moyen des quatre pattes antérieures
‘seules ; ils se dressent sur ces pattes et semblent progresser à la manière des acrobates
(Cp. p. 111, 116).
Synopsis specierwm.
a. Prosterni margo in medio productus, incisus, vel bidentulus. Femora post. quam latiora minus
quam duplo longiora. Pronotum retro valde ampliatum. . ........ FU 1. Anderssonti, SL.
aa. Prosterni margo in medio bispinuloso, dentibus teretibus. Femora post. quam latiora duplo
longiora. Pronotum retro modice ampliatum.. . ...... DEA AS ART A RO banc ae 2. rana.
1. M. Anderssonii, Stil. —- Sauss. Prodrom., p. 240: 1. — Trachypetra —.,
—, Q, EF. Karsch, Entomol. Nachricht., XIE, 1887, 44, 44
Omnino granulata et sparse verruculosa, nonnunquam læviuseula.
Costa facialis nulla vel obsoletissima, nonnunquam inter antennas trigonium
reversum grande, prominulum, infere angulatim incisum efficiens.
Pronotum metanotum dimidium liberans, posterius præcipue © valde dilatatum,
superne levissime, obtusissime tectiforme, leviter gibberosum; vel Gf ad suleum typi-
cum subdepressum; in hoc casu metazona leviter convexa, margine postico plus minus
ad inferum subdeflexo. Margo anterior leviter obtusangulus; posticus subareuatus,
undatus vel crenulatus, in medio angulum vel dentem minutum efficiens. Sulei dor-
sales plus minus perspicui vel oblitterati, antici 2 carinam obsoletam dorsalem nonnun-
quam intersecantes. Metazona utrinque ad canthos frequenter obsolete costata. —
Lobi laterales superius inter sulcos © obsolete rotundato-costati vel tuberculati ;
marco inferus anlerius subrectus, angulo obtusangulato, posterius arcuatus, angulo
rotundato, margine postico undulato, subsinuato. Metanotum margine medio leviter
obtusangulo. ;
Elytra © secundi, jf tertii abd. segmenti basin tegentia, apice valde strigata.
Pedes compressi. Femora anteriora superne granulata, subtus punctata ; intermedia
! L'auteur n'ayant pu se procurer l'ouvrage de Methuan, et se basant sur une étiquette hypo-
thétique du musée de Berlin, a cru devoir rapporter la présente espèce au genre Trachypetra. De
là l'erreur, dont il n’est du reste pas responsable.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 157
extus granulata. — Femora postica quam longiora plus quam dimidio latiora, subuüliter
granulata. Lateris externi area media plagiis lævigatis in medio granulum gerentibus
prædita. Areæ superæ latitudo oculorum longitudinem æquans, margine supero
dentes cireiter 20 spiniformes gerente minoribusque intercalatis. Areæ inferæ latitudo
longitudinem oculorum valde superans, margine infero granulato-crenato, nonnun-
quam posterius denticulato, arcuato, ante condylum subito rotundato, anguste angu-
latim inciso. Latus internum cϾruleum, politum, granulis remotissimis conspersum ;
carina infera granoso-serrulata; area media basi tuberculis trigonalibus acutis nume-
rosis armala; area infera basi dense foraminato-punctata. Tibiæ posticæ intus et
superne cœruleæ, spinis utrinque 7-8, ullima externa haud minuta.
Abdomen segmentis 6 apice carinulatis, angulatis, vel carinula compressa in
dentem lamellarem minutum excurrentibus; segmentum mediale utrinque obtuse-
costatum. Primi segmenti tympana grandia margine infero leviter liberato.
c: Pronoti pars postica frequentius tumida margine postico ad inferum deflexo.
Lamina supraanalis acute cordiformis, sublanceolatæ. Lamina infragenitalis sat
minuta, a latere piriformis,
Long. 74, ct 57; Pron. © 19, 15; latit. © 95, cf 22; metathor. latit. © 29,
d' 21; EL © 16, c' 20: Fem. © 34, cf 29: latit. © 19, c' 17 mill.
Var. minor. Çÿ, long. #1 ; Pron. 13; El. 15; Fem. 21 mill.
Var. A. Corpus scaberrimum, verrucosum, dense granulosum. Pronotum ad
sulcum typicum depressum, crasse carinatum, Carina areuala denticulata ; metazona
posterius tumida, margine postico valde ad inferum deflexo, cantho supero tuberculato.
Segmenta abdominalia apice valde carinata; segmentum primum abdominis 5-costa-
tum. Costa facialis supra antennas prominula, vertex ante oculos carinalo-marginatus,
dente oculari grossa. Pedes antici et femora postica nigro-fasciata.
B. Corpus tenuiter sabulosum, sparse granulosum, minute tuberculatum. Pronotum
tenuiler carinatum, carina granulosa. Abdomen leviter carinatum. Costa facialis pla-
niuscula.
C. Corpus læviusculum subtilissime granulatum (9).
D. Pronotum utrinque lateraliter valde bicostatum.
E. vel haud costatum (GG).
F. Pronotum postice planum margine appresso.
G. vel postice tumidum margine fere perpendiculariter deflexo.
H. Frons et cranium subtiliter sulcata.
I. Prosterni margo muticus, rectus.
K. vel bidentulus, vel unidentatus, vel processum medium gracilem emittens.
158 ADDITAMENTA
L. Femora postica in individuis minoribus minus lala, margine inferiore parum
arcuato.
Larvæ et subimagines imaginibus conformes.
Africa meridionalis; Terra Namaquensis; desertus Karoo. — Angra Pequenàa.
2. M. fallax. 0.
c'- Minor, minus dilatatus, scaber. — Antennæ depressiuseulæ. — Pronotum
relro parum ampliatum, margine anteriore oblusangulo superficie tuberculosà,
inæquali. Sulei 3 omnes perspieui ; posticus undatus, impressiones 2 obferens. Meta-
zona fere acute tuberculosa, canthis lateralibus sat explicatis. Margo posterior ad
inferum acute deflexus in medio subdentiformis, in cantho supero utrinque tuberculos
acutos vel spinulos 3-4 submarginales, superos, gerens. Lobi laterales superius distinete
costati. — Prosterni margo in medio dentibus 2 teretibus rite separatis hebetatisque
armatus. — Elytra apicem terti abd. segmenti attingentia. — Pedes antici punctati,
baud granulati; femora obsoletissime granulosa. Femora post. quam in M. Andersson
valde minora aë minus dilatata (eorum latitudo longitudinem dimidiam baud æquans)
area superiore externa latitudinem oculorum æquante, margine superiore lantum
12-spinoso ; area inferiore basi et apice attenuata; margine infero regulariter arcuato,
apice ut in specie laudata haud subito rotundato. — Abdominis segmenta apice supra
magis compresso-dentata quam in M. Anderssonti. — Çÿ° Long. 37-42; Pron. 11-14:
latit. 12-15,5; EL 16-19; Fem. 19-91; latit. 8,5-9,5.
Var. — a. Pronotum frequenter valde carinatum, carina a latere per sulcum typicum
valde sinuata, in metazona arcuato-cristulata. Abdominis segmenta apice cristalo-
carinata, — b. Corpus scaberrimum.
Africa meridionalis; Terra Namaquensis, a Dom. Peringuey lecta.
Cette espèce est fort embarrassante. J'en ai vu plusieurs individus mâles, mais sans
aueune femelle qui puisse se rapporter à cette forme. Elle se trouve dans les mêmes
régions que le AZ. Anderssonii. N'est-ce là qu'une forme du mâle de ce dernier où bien
la femelle ne diffère-t-elle de lAnderssonii que par des caractères minimes, insaisissables
au milieu des variétés de cette espèce, €’est ce que je ne saurais dire. Quoi qu'il en soit,
ces mâles se distinguent à première vue à l’étroitesse relative du bord postérieur du
pronotum, ce qui par opposition fait paraître la tête et les yeux plus saillants. La taille
est souvent fort petite.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 159
77. Genus Bufonacris, Walk.
Bufonacris, Walker, Cat. B. M. Derm., Salt. Suppl. 1870, p. 89.
Corpus crassum, ovalum, latissimum, valde depressum, apterum, — Antennæ gra-
ciles, modice longæ. — Caput perpendiculare, ab antico planatum. Costa facialis
obsoletissima. Foveolæ antennales ab oculis valde remotæ. Oculi superi, globosi. Ocelli
ab oculis remoti. — Pronotum larviforme, valde transversum, posterius totum trans-
verse truncatum, mesonotum liberans, lateraliter ad canthos dorsales costatum. Meta-
zona brevissima, marginalis. — Femora postica modice lata, marginibus lamellari-
dilatatis, parum crenatis. Tibiæ posticæ multispinosæ, spina apicali externa minuta,
ad superum rejecta. Cerei minuti. Valvulæ genitales © haud dilatatæ.
Ce genre se rapproche beaucoup par ses formes singulières du genre Lathicerus et
plus encore du genre Zilaea. I diffère du premier par son pronotum plus court qui laisse
le mésonotum à nu, et par les caractères de groupe et de genre, en particulier par la
présence de l’épine apicale et par des épines petites et nombreuses au bord externe des
tibias postérieurs ; par ses antennes gréles et assez longues et par l'absence de coulisses
au front, ete. — Comparez le genre Liluea (page 99).
La côte faciale est ici en partie indiquée, elle est large, épatée et se dilate sous une
forme orbiculaire autour de l’ocelle, comme chez les Papipappus. (Comp. Prodrom.
PI. I, fig. 3.)
1. B. terrestris, W. (Fig. 15) — Fr. Walker! I: 1. p. 89.
Ochracea, ovato-rhomboïdalis vel piriformis, anterius cum capite rotundata.
Antennæ filiformes, pronot longitudine, 20-articulatæ? Caput lævigatum. Vertex
brevissimum, scilicet anterius convexus, declivis, planus, seutello nec explicato nec
marginalo. Facies a latere in medio haud sinuata. Costa facialis tantum ad verticem
inter foveolas antennales et ad ocellum perspicua ; hic dilatata rotandataque. Foveolæ
antennales reniformes, in media allitudine faciei sitæ. Ocelli minimi, haud marginati.
Pronotum trapezinum, quam longius duplo latius sulcis dorsalibus nullis. Meta-
Zona lransversa angustissima, marginalis, margine postico transverso, vix arcualo,
serie granulorum remotorum prædito. Canthi laterales obliqui, prominuli, sallem
anterius hebetati, per sulcum intermedium intersecti. Lobi laterales sulco unico
(intermedio) notati, postice late rotundäti, anterius oblique secti. — Mesonotum
quam pronotum latius, breve, Lotum nudum, scilicet à pronoto nullomodo obtectum,
160 ADDITAMENTA
canthis lateralibus crenulatis. — Metanotum paulo angustius, cum seymento mediale
confusum, ab illo tantum per sulcum separatum. Thorax superne granosum et
margine postico segmentorum serie granulorum remotorum obsito.
Femora postica marginibus arcuatis; supero magis posterius arcuato, subcre-
nulato, infero magis posterius arcualo, subundulato. Tibiæ post. sanguineæ, extus
spinis 13. Arolia tarsorum grandia.
Abdomen depresso-conicum, acutum. — © Lamina supraanalis acute trigonalis.
vel late lanceolata. Valvulæ genitales normales, acutæ, haud dentatæ. — G° Thorax
rugulosus. Femora antica et intermedia sat crassa. Abdomen triseriatim, sallem basi
in medio subearinatum. Lamina infragenitalis trigonali-conica.
Long. © 30, 5 22; latit. © 13.5, SG; Fem. © 17.5, cf 12.5 mill.
Africa meridionalis ; (Possession Bay); terra Namaquensis !.
78. Genus Eneremius, n.
Corpus crassiusculum, teres, nec depressum, nec compressum, lerrosum, pubescens.
Antennæ grasiles, longiusculæ, inter oculos exsertæ.
Caput perpendiculare, facie leviter sinuata. Vertex inter oculos parum latus, con-
cavus, carinato-marginatus, ante oculos dilatatus, in medio ad costam frontalem
quadrato-productus. Tempora cum vertice confusa. Carinæ infra-ocellares et costa
facialis explicatæ; hæc parallela, inter antennas prominula. Frons ad antennas utrinque
excavata. Oculi majusculi, elliptici. Ocelli ab oculis minime remoti, ad margines
verticis positi. Facies ad ocellum utrinque sulco transverso prædita. Genæ infra oculos
sulco undato ad mandibularum angulum anticum ducto exaratæ.
Pronotum transversum, anterius valde attenuatum, posterius transversum, meso-
noti marginem liberans, superne sulcis 2 transversis obsoletis, lateraliter 3 distinelis
instructum. — Prosterni margo rotundatus, haud lamellari-reflexus. Mesosterni lobi
areuato-trigonales, aculi.
Pedes breves. Tibiæ intermediæ latere supero inermes. Femora postica margi-
nibus haud dilatatis. Tibiæ posticæ apice utrinque spina apicali instruetæ. Calearia
! Cet insecte est indiqué par Walker comme venant du détroit de Magellan, ce qui n’est guère
admissible, les Éremobiütes n'habitant pas les régions froides. Il existe une Le de la Possession an
détroit de Torres, entre l'Australie et la Nouvelle-Guinée, mais lindication par moi recueillie au
British Museum suivant laquelle cet insecte serait de la côte d'Afrique est de beaucoup la plus
probable,
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 161
per pares inæqualia ; externa quam interna valde breviora ; externa et interna
interse subæqualia.
Abdomen conicum ; primo segmento tympanis destituto, secundo scutellis corneis
nullis. Valvæ genitales © superæ depressiuseulæ, supra tuberculatæ; inferæ compressæ,
graciles, extus lobatæ.
Ce genre décaractérise un peu le groupe des Éremobiütes. En effet les ocelles placés
très près des yeux le feraient classer parmi les Œdipodites, au voisinage du genre
Pappus dont il à tout le habitus, si la présence aux tibias postérieurs d’une épine
apicale externe méme assez forte, ne lui assignait clairement sa place parmi les Ére-
mobiites. Les {empora, qui sont fondus avec le vertex et forment de chaque côté de
l’écusson facial un lobe arrondi, rappellent ce qui se voit chez les ÆZremobia.
I. E. mutus, 1.
Rugosus, terreus. — Antennæ 17-articulatæ. Caput rugosum, sparse granosum.
Cranium tubereulis minutis irregularibus conspersum in medio carinulatum. Vertex
subdeclivis, inter oculos et anterius excavatus ; ejus carinulæ marginales inter oculos
parallelæ, retro in tubereulum desinentes; ejus pars anterior ante oculos dilatata,
utrinque rotundato-lobata, debine utrinque rectangulatim incisa, in medio quadrato-
producta et cum costa faciali continua. Costa facialis parallela, infra ocellum tamen
quam ad frontem angustior, marginibus undulatis; ad frontem a latere prominula,
eum vertice angulum obtusum rotundatum efficiens. Ocellus costalis subprominulus.
Genæ infra oculos punctatæ.
Pronotum brevissimum, transverse fornicatum, sparse granosum el verrucatum,
leviter carinatum; sulco postico subtili, intermedio obsoleto. Margo anterior minute
incisus, posterior transversus, verrucosus, in medio subsinuatus, subundatus. Lobi
laterales paralleli, inferius et postice punctati, posterius late rotundati, margine infero
anterius obliquo vel sinuato.
Mesonotum leviter prominulum. Metanotum et abdominis prima segmenta rugosa,
granosa et verrucosa, lateraliter rugato-scabra, marginibus lævibus. — Meso et
metapleuræ crasse rugoso-punetatæ. — Metasternum ad marginem anteriorem in
medio foramine unico, ad sulcum umbilicare foraminibus 2 punctiformibus notatum.
Pedes antici læviusculi, nigro-fasciali et punctati. — Femora intermedia com-
presso-crassiuscula, haud carinata. — Femora postica brevia, latiuscula, marginibus
regularibus, supero remote-serrulalto, infero integro. Latus externum in carinulis
nigro-punelatum; latus internum in area media macula elongata nigra. Tibiæ post.
graciles, spinis intus 10, extus 8, apice nigris; spina apicali externa modice valida,
TOME XXX. 21
162 ADDITAMENTA
tantum apice imo nigro; penultima ab illa remota; spinæ basales 3-4 breviusculæ.
Arolia inter ungues tarsorum grandia.
Abdomen carinulatum, segmentis 2°-4° superne trigono prominulo calloso in-
structis. Lamina supraanalis convexa, punctala, ejus pars apicalis trigonalis apice
sulcata ac hebetata. — Valvæ genitales graciles, apice minute nigræ. Superæ superne
planæ, rugulosæ, in medio tubereulo compresso transverso; inferæ compressæ, supra
carinatæ, inferius extus dente rotundalo. Ultimum segmentum ventrale elongatum,
basi sulco arcuato.
Africa meridionalis-occidentalis; Angra Pequeña.
Genus Brachystola, Scudd. — Sauss. Prodrom., p. 240; 61.
Ce type occupe comme nous l’avons vu une position tout à fait séparée dans la légion
des Éremobiites. Il semble, ilest vrai, offrir quelques affinités avec le genre Æaplotropis,
(Cp., p. 125), et la forme du pronotum rappelie les Aethone, mais tous ses autres
caractères l'en éloigne, aussi bien que des autres genres du groupe.
Nous complèterons comme suit la diagnose de ce genre intéressant :
La tête est un peu oblique, le crâne régulièrement convexe jusqu'à l'extrémité du
vertex, lequel est bordé en avant par une arête angulaire vive. Les yeux sont ovales et
très latéraux. Les fossettes antennaires sont très grandes et profondes. Les facettes
supraantennaires sont latérales, perpendieulaires et renferment les ocelles qui sont très
écartés des bords du vertex et des yeux. À côté des antennes on distingue des carènes
sous-oscellaires très courtes. La face est plate et lisse, ensorte qu’il n’existe pas de côte
faciale, à moins qu’on ne veuille envisager comme telle l’espace en triangle lancéolé
qui subsiste entre les fossettes antennaires, et dont les fossettes sous-minent les bords
latéraux, en sorte que ceux-ci sont débordants par-dessus la base des antennes. (Cette
côte faciale pour ainsi dire négative rappelle ce qu’on voit chez les Crypsicerus). Le
pronotum est tricaréné dans toute sa longueur. Les métapleures sont parcourus en
dessus par un sillon oblique partant des élytres et bordés en dehors d’une carène lisse et
calleuse ; leur bord postérieur est saillant et un peu denticulé, comme chez les Wethone.
Le prosternum n’a pas son bord antérieur réfléchi, mais il porte sur son disque, vers
le bord antérieur, un faible tubercule très arrondi, obsolète et très peu saïllant. Le très
large métasternum a ses perforations très écartées, très petites, punctiformes et réunies
par un sillon arqué en avant. L’ombilic est fondu avec la pièce postérieure.
Les pattes antérieures ne sont pas comprimées : leurs tibias portent en dessous, de
chaque côté 2 éperons et 5-8 épines. Les pattes postérieures, très longues et fortes, sont
très saltatoires ; leurs fémurs épais ont des bords entiers, avec l’arête interne entière,
non crénelée. Les tibias postérieurs sont armés d’épines plus nombreuses que d’habi-
tude (9 : 12), et d’éperons robustes; le supérieur-interne est le plus grand, et sensi-
blement plus long que l’inférieur. La plante des tarses est assez plate, et cannelée
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 163
comme chez les Methone, ne formant pas de pelottes tubereuliformes. Aux tarses pos-
térieurs le premier article est cylindrique, subdéprimé en dessus.
Les cerci sont rudimentaires dans les deux sexes, © comprimés et lamellaires, 4°
coniques. Les valves génitales des femelles sont lancéolées: les supérieures compri-
mées en dessous, assez plates en dessus, lisses et ponctuées, carénées au bord externe,
à pointe graduellement atténuée, un peu arquée en dedans; les inférieures grêles,
comprimées, à bord inférieur externe un peu dilaté et arqué vers la base.
L'appareil musical ne semble pas exister, mais on en trouve comme une réminiscence
dans certaines inégalités des côtés de la base de l'abdomen. Le bord postérieur du pre-
nier segment est, de chaque côté vers le bas, épaissi en bourrelet; le bord antérieur du
2% est occupé par un bourrelet perpendiculaire corné, un peu rugueux, ponctué, strié
vers le haut, creusé vers le bas d’un profond sillon élargi en fossette et renfermant le
stigmate ; en outre le bord inférieur du segment est réfléchi en dehors, formant une
crête mousse et erénelée., — On serait tenté de voir dans le bourrelet lanalogue de la
plaque stridulatoire des Éremobiites, mais les fémurs postérieurs n’offrent à la base
qu'une surface lisse et ne paraissent pas propres à provoquer aucune stridulation.
Les Brachystolu habitent les steppes et les prairies de la région tempérée de l'Amé-
rique du Nord. — (Cp., p. 107, 114, 119.)
Synopsis specierum.
a. Mijores, Elytra © ° rotundata; femora poster G' crassissima.
b. Major; pronoto posterius subarcuato. Elytra virescentia, nigro-punctata. Spinæ tbiarum
ANCRDIBT EE bre esse ne see eee these RS EE eee 1. magna, Sc.
b,b. Minor: pronoto posterius producto, arcuato. Elytra nigra, flavo-venosa. Spinæ tibiarum
NDPAOAL UT DIE RE ee etre nee Cie satin cie cerise 2. Behrensi, Se.
a,a. Minor, prasina, supra nigro-maculata. Elytra nigro-punetata (in maribus angusta). Femora
postica 4 modice incrassata ! ........ te eee nes here 93. virescens, Ch.
2. Br. Bchrensi. Scudd. — Proc. Bost. Soc. N. H. XIX, 1877, p. 33, GO.
Br, magnæ, paulo minor, de reliquo illi simillima.
Color et pictura in utræque species consimiles. Corpus viride vel olivaceum, vel in
desiccatis fulvescens. — Carinæ verticis et pronoti nigræ; lobi laterales pronoti
superne umbrati, plagia antica fusca, margine infero pallidiore. Abdomen superne
vittis 3 fuscis, 2 luteis.
Variat pronoti dorso obseure fusco, flavido-consperso; lobis lateralibus nigris, mar-
ginibus anguste, infero late, flavidis; femoribus poslicis transverse fulvo et nigro
notatis, apice nigris.
Specierum duarum contentio ut sequitur in conspectu ponenda est :
! Secundum figuram Charpentieri.
164
2. B. Behrensi, SC.
Antennæ O' quam caput et pronotum compu-
tata longiores. Pronotum antice et caput magis
compressa. Costa facialis angustior, marginibus
lateralibus subrectis, superne fere complete con-
vergentibus, ad verticem minute truncata. Vertex
convexus, a latere visus et antice areuatus, cum
costa faciali minus angulatus, anterius minus
elevate marginatus, apice angulo minus truncato.
Pronotum dorso obtuse tectiformi, carina acu-
tiore, a latere visa subarcuata; canthis laterali-
bus minus prominulis, antrorsum magis conver-
gentibus et magis sinuatis, antrorsum intus
arcuatis, retrorsum usque a sulco intermedio
subrectis. Margo posterior magis productus, ar-
cuatus vel obtusissime angulatus. Lobi laterales
minus rugosi, margine postico vix sinuato, pago
anteriore polito sparse obsolete granuloso, pago
posteriore intricato-ruguloso.
Elytra minora, quam abd. 4" segmentum
breviora, superne invicem remola, nigra, venis
viridibus.
Femora post. minus erassa, marginibus fere
reclis; area externa canterüs’' circiter 20, in
angulis incisis vel sulcatis.
Tibiæ post. spinis internis tolis nigris.
Long. © 55, o‘ 46-50; pron. Q 17,5,
G' 15,5; EL. 8, latit. 6,7; Fem. © 26, G 31
mill.
Mexico septentrionalis orientalior;
Durango; Sinaloa, (coll. Brunn. n° 15.036).
Thomas, ap. Geogr. a. Geol. Explor. a. Sur-
veys west of the 100% merid. (Wheeler's Rep.)
V, Zool. 1875, p. 886, suppose, sans doute à
tort, que cette espèce n’est qu'une variété du
B. virescens.
1 Vel carinulis pennatis (Chevrons).
ADDITAMENTA
4. B. magna, Sc. — Sauss., Prodrom.
p. 241; d.
Antennæ © quam caput et pronotum haud
longiores. Pronotum antice et caput minus com-
pressa, hoc validum. Costa facialis latior, mar-
ginibus arcuatis, superne minus convergentibus,
ad verticem latiuseule truncata.
Pronotum dorso fere plano, utrinque vix de-
clivi, grossius granulato ; carina crassiore, à
latere visa postice recta, ante suleum typicum
subgibbosa (G') vel areuata; canthis lateralibus
fortioribus, fere rectis, minute undatis. Margo
posterior transversus, minime arcuatus. Lobi la-
terales magis rugosi, margine postico sinualo ;
pago anteriore et posteriore verrucoso-granosis.
Elytra paulo majora, 1ï abd. segmenti longi-
tudine, in dorso invicem parum remota, viridia
nigro-maculosa,
Femora post. G' crassissima, marginibus ar-
cuatis; area externa canteriis angulatis crassio—
ribus cireiter 16.
Tibiæ post. spinis apice nigris.
Long. ® 69, © 65; Pron. @ 17, G'16;
El. Q 10, © 11; latit. © 7,5, g 9; Fem.
Q 928, J' 32 mill.
Texas, Colorado, etc.
Cet insecte est, avec ses congénères, le plus
gros et le plus lourd des criquets de l'Amérique
du Nord. Il est partout connu sous un nom po-
pulaire. La pesanteur de ses formes lui à fait
donner, à l’ouest du Mississipi, le nom de Bufjalo-
hopper, par comparaison avec le bison, qui habite
les mêmes prairies. Comme les Eremobiites en
général, il paraît être assez maladroit dans la
fuite. De là le nom de Zubber grashopper (criquet
maladroit), sous lequel il est également connu. —
Pendant le gros du jour, il se tient blotti à l'ombre
des touffes d'herbe. (L. Brunner, Bull. of the
Washburn Coll. I, 184, 58.)
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 165
APPENDIX
A. ADDENDA ET EMENDANDA
1 Arphia tenebrosa, Scud. (nec Saussure). — OEdipoda tenebrosa, Scudd.
ap. U. S. Geol. Survey of Nebraska, 1872, 251; PI. I, fig. 2, © ; Id. Thomas U.S.
Surv. of Montana, 1872, 459; PI. [, fig. 2, var. — Tomonotus pseudo-nietanus, Thom.
Proc. Acad. Philad., 1870, 82; /d., U. S. Geol. Surv. of Wyoming, 1871, 279. —
Tom. mexicanus, Id. Proc. Acad. Philad., 1870, 82. — Tom. tenebrosus, Id. Synops.
Acrid., 107; 4. U. S. Geogr. Geol. Surv. west of the 100! merid. under charge of
Capt. Wheeler, 1875, V, 874; PI. 43, fig. 4, © ; I. U.S. Geol. Surv. of Territ.,
1878, IV, 482; I. Uhler, U. S. Geol. Surv. of Territ. 1877, I, 795. — Arphia
sanquinaria, Stàl, Recens. I, 119, 2; Id. Sauss. Prodrom., 68, 6.
Espèce voisine par sa taille et ses formes de l'A. sulphurea, B., avec les ailes entiè-
rement noires, à disque basilaire rouge, mais bien différente de l'espèce que nous avons
décrite sous le nom tenebrosa d'après une fausse étiquette. — Partie orientale des
États-Unis; Californie; île Vancouver; Souris Riv. (frontière nord); Colorado; Wyoming;
Nebraska; Kansas. — Nouveau Mexique.
2. Arphia ovaticeps, n. — -{. tenebrosa. Sauss. Prodrom., 68,7 (synon.
exclus.).
J'avais confondu cette espèce avec l A. tenebrosa, Seud. Jusqu'à nouvel ordre je la
considère comme nouvelle. Elle se distingue par la forme bombée et arrondie de sa
tête, et diffère en outre de l'A. tenebrosa par ses élytres semés de points noirs jus-
166 ADDITAMENTA
qu'au bout et par ses ailes à extrémité étroitement hyaline et réticulée de nervures
noires. — Colorado (Mus. de Genève).
3. Eropilodoplhius formosus, Say. (Sauss. Prodrom., p. 104; 1). —
Cyrtolopha formosa, St, Recens. F, 118, note. — OEdipoda formosa, Thomas, ap. U.S.
Geol. Surveys west of the 100!" merid. (Wheeler’s Rep.), V, 1875, p. 885.
L'auteur signale une variété à organes du vol raccourcis.
4. Œdaleus (Gastrimargus) Dolhrnianus, 1.
OË. acutangulo formis haud dissimilis. Ochraceus, fusco-strigatus. Vertex convexus,
subplanatus; seutello obsolete calloso-marginato, eum costa faciali continuo, carinu-
lam depressam x-formem obsoletissimam obferente. Costa facialis lata, parallela, pla-
nula, lævigala, parum punctata, supra ocellum nonnunquam vitta fusca. Genæ
oblique fusco-lineatæ et fasciatæ.
Pronotum antice valde angulatum; processu poslico angusto, longissimo, acutis-
simo. Crista valde elevata, subrecta, anterius subarcuata, utrinque punctata; dorsum
de reliquo granulatum, vitta media lata fusca (in prozona maculam retro-biangula-
tai, in metazona fasciam lanceolatam efficiente). Lobi laterales angustissimi, paral-
leli, quam lonsiores valde altiores, angulo posteriore rotundato, in medio infuscati.
Elytra femora paulum superantia, fusco-maculata, dimidia parte proximali con-
fertim reticulata, fusca, maculis vel fasciis 2 flavidis; dimidia parte distali submembra-
nacea, maculis 2 magnis fuscis nec non plurimis aliis elongatis in venis positis. Furca
venæ ulnaris angustissima, per venam spuriam divisa. Campus analis luteus mar-
gine basi fasco. — Alæ subhyalinæ, per vittam arcuatam latissimam profunde nigram
subviolascentem divisæ, marginem posticum angustissime obsolete liberantem; apice
nigro-maculoso et spurcalo; disco basali minore, cœrulescente, venis coeruleis.
Femora postica robustissima, basi quam in reliquis speciebus latioribus crassiori-
busque; marginibus binis, inferiore tamen subtilius, serrulatis; carinulis omnibus
nigro-maculalis; area externa nigro 3-fasciata; lateris interni area media nigra apice
exceplo, area infera sanguinea. Tibiæ post. sanguineæ, spinis apice nigro 11:10; cal-
caribus valde inæqualibus, internis quam externa valde longioribus; arolia inter
ungues modice srandes, postica minuta rotundata, subglobosa.
© Long. 43; Pron. 12,3; El. 39; Fem. 21,5 mill.
Africa meridionalis, Transvaalia. (Mus. Dom. H. Dobrn).
Espèce remarquable par ses formes et par sa livrée fortement accusée. La tête rentre
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 167
absolument dans le type de l'Œ. marmoratus ; le pronotum appartient à celui de P GZ.
verticalis, ayant son processus très aigu, ses lobes latéraux étroits et parallèles et même
plus étroits, avec le bord postérieur plus perpendiculaire encore que chez l'espèce citée,
d’où résulte que le processus est plus long et le reste du dos du pronotum plus court,
que chez cette espèce, le processus formant la moitié de la longueur du pronotum. La
crête prothoracique est notablement plus élevée que chez l'@Œ. verticalis. Les fémurs
postérieurs ont leur base plus renflée que dans aucune autre espèce du genre et à bord
supérieur plus arqué.
Je dois la connaissance de ce magnifique insecte à Pobligeance de M. H. Dobrn. Il
vient se placer à côté des Œ. marmoratus et acutangulus. (Cp. Prodrom. p. 109).
5. Pachytylus cinerascens., F. — Sauss. Additamenta, p. 43, n° 7.
Suivant Stein, cette espèce devrait prendre le nom de Danicus, Linné Payant dis-
tinguée et décrite sous ce nom.— Ce Pachylylus S'avance occasionnellement assez loin
vers le nord. Brutten l’a signalé en Belgique, et Ræœbuck en Angleterre dans le
Yorkshire. — Scudder (C. R. de la Soc. Ent. de Belg, t. 21, p. v, vr, et Psyche, IE, p. 124)
relate qu'un vol d'insectes de cette espèce est tombé en masse sur un vaisseau à
1200 milles des côtes. Ce fait vient à lappui de ce qui est dit ci-dessus, p. 12, à propos
de la dispersion des espèces migratoires.
6. Dissosteira utahensis, Thom. U.S. Geogr. Geolog. Surveys, west of
the 100% merid. (Wheeler’s Rep.), V, Zool., 1875, p. 883; PL 44, fig. 2.
D. caroline formis simillima, at pronoti crista et femorum posticorum carina supera
paulo altioribus. — Brunea, fusco-puncetata. Pronoti crista valde elevata, per suleum
typicum profundissime oblique fissa. Elytra abdomen valde superantia, fusco-punetata.
Alæ sulfureæ, ultra medium fascia arcuata nigra latissima, tertiam partem longitudis
alarum tegenta, viltamque humeralem latam et valde abbreviatam emittente; apex
vitreus nigro-venosus. Femora post. extus superius fusco-punctata. — ©. Long. 30;
cum elytris 51; El. 28; Fem. 19 mill. — Utah.
Cette espèce appartient au groupe de la D. carolinu. La figure montre que la crête
prothoracique est fortement échancrée par une fente oblique et que l'extrémité de la
carène prozonaire forme une dent aiguë dirigée en arrière.
7. Pycnodictya citripennis, 0.
Crassa, sabulosa, fulvo-fuscescens. P. Gulinieri slalura et formis affinis at minus
l'ULOSA.
Ce)
168 ADDITAMENTA
Caput valde rotundatum, antice obsolete granulatum, postice lævigatum, facie sub-
areuata. Verticis rugæ et costa facialis quam in specie laudata obsoletiores. Scutellam
verticis duplo-pentagonale ; costa facialis ad frontem latissima, infra ocellum angusta
ac evanida. Carinæ infra-ocellares tenues, magna parte rectæ.
Pronotum parum rugosum, obtusius tectiformiter carinatum. Prozona supra sublu-
liter rugulosa, margine antico elongato-granulato, carina humili, recta. Metazona
convexa, punctata et verruculis politis conspersa, his in lateribns elongatis; carina
tenui; processuus marginibus levissime areuatis, pone humeros subsinuatis. Lobi late-
rales, parallel, quam in specie laudata paulo minus angusti, angulo posteriore rotun-
dato.
Elytra opaca, densissime reticulata, cinerea, fasciis 2, nec non nubecula subapicali
fuscis; parte apicali membranacea minus oblique secta. — Alæ disco basali læte
citrino-aurantio; vitta media lata nigra, anterius subdilatata, posterius arcuata mar-
ginem includente; apice et margine exteriore hyalinis, leviter griseo-maculosis.
Pedes pubescentes. Femora postica illis P. Galinieri consimilia, margine infero
paulo minus lato; area supero-externa granulata, latere interno sanguineo. Tibiæ
post. et tarsi rubri vel violacei, spinis tibiarum apice nigris, ultimis validis; calcaribus
quam in specie laudata validioribus, per pares minus inæqualibus.
© Long. 38 ; Pron. 9,2; El. 34-35 ; Fem. 19 mill.
Africa occidentalis, Sierra-Leone. (Mus. Dom. H. Dohrn.)
S. Œdipoda Fedtschenki, Sauss. Prodrom. p. 150, 3.
Var. Grisea, tuberculata. Tempora elliptico-piriformia vel irregularia. Elytra nigro-
bifasciata. Alæ splendide carmineæ, fascia transversa nigerrima sat lata, posterius in
margine evanida, séilicet intus haud continua, vittam humeralem latam ac longam
emittente; parte apicali vitrea vix spurcata. . — Turquestania. (Mus. H. Dohrn.)
9. Genus FTrachyrrhachis., Prodrom., p. 162; Additam., p. 52; 12. — Le
venre Mestobregma, Scudd., Bullet. U. S. Geogr. Geol. Surveys of the Territor., Il, 1876,
3, p. 264%, rentre probablement dans notre genre Trachyrrhachis ; en effet, la Trachyrr.
Kiowa, Se. (Sss. Prodr., 164, 6; Additam., 59, 6) — Psinidia Kiowa, Thomas U.S.
Geol. Surv. west of the 100" merid. (Weeler’s Report), V, 1878, p. 885 (Utah), a
pour synonyme : Mestobregma Kiowa, Thomas, Procced. Davenport Acad. of Nat. Sc.,
I, 1876; 256, 15.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 169
10. Leprus Wheeleri, Thom. — Edip. Wheeleri, Thomas, 1. 1. (Wheeler’s
Rep.), 879, PI. #4, fig. 4, ©.
Fulvescens ; fusco-varius, capite et thorace parce nigro-punctatis. — Caput lævi-
gatum; vertex inter oculos latus, tuberculo minulo cariniformi instructus, scutello
obsoletissimo; costa faciali plana, lata, a facie vix discreta. — Pronotum minute
tuberculato-scabrum, carina dorsali nulla; metazona prozonæ vix longiore (?) postice
reclangula, canthis lateralibus rotundalis, subobsoletis. — Elytra abdomen paulum
superantia, subangusta, transverse 4-5-fusco-fasciata, ultra medium inter fascias lutea,
omnino dense coriaceo-reticulata, lantum quinta parle apicali membranacea; vena
axillari cum v. anali confluente, — Alæ flavæ; fascia lata arcuata nigra, limbum pos-
ticum ineludente, apice lobos 3 hyalinos anguste liberante, sensim ultra mediam
costam oriente, anterius latiore. — Femora postica latissima, punetis rarioribus nigris;
libiis luteis (cæruleis?). — © Long. 45; EI. 36; Fem. 22 mill. — Nova-Mexico.
Cette espèce semble se distinguer des espèces connues par sa tête lisse, — La livrée
des élytres, telle quelle est décrite et figurée par l’auteur, est typique du gente. La
première moitié de ces organes est partagée par une bande brune; la seconde moitié
est occupée par trois bandes brunes plus rapprochées et séparées par des espaces blan-
châtres ; la première de ces trois bandes est élargie en arrière contre la veine anale,
Les ailes ont leur disque coloré très large, la bande noire se trouvant placée au delà du
milieu du bord antérieur.
Les geñies Psororssa, Scud. Proc. Bost. Soc. of N. H. XVII, 1875, 512, et Srmo-
PLEURA, Scudd. U.S. Geogr. Surveys west of the 100t: merid. 1876, Append. IT, p. 510,
me sont inconnus; de même que le genre Aucocara, U. $S. Geol. Surv. of the Territ.
1876, IL, 266, 26. Ces genres, ayant le pr'onotum triéaréné, semblent se rapprocher de
la tribu des Tryxaliens.
Le genre Glyphanus (Additam., p. 112) rentre plutôt dans le cas des Æremobia,
Cueulligera, cté., attendu que le pronotum ne conserve pas la forme larvaire, mais
qu'il est muni d’un véritable processus. Il y a done probablement dans ce genre perte
des organes du vol plutôt que développement incomplet, de même que chez les Batra-
chotettiæ, aptères,
TOME XXX. 22
170 ADDITAMENTA
B. SPECIES MIHI NON SATIS NOTÆ SEU IN OPERIBUS DESCRIPTÆ
QUÆ INSPICERE NON LICUIT.
1. Hiwrisous Monranus, Th. — Œdipoda montana, Thomas, U.-$. Geol. Survey of
Montana, 1872, 462. — Id. Synopsis Acrid., p. 129.
Bruneo-rufescens. Vertex latus, seutello subquadrato, transverso, minute tubereu-
lato; apice depresso frequenter bifoveolato. Tempora distincta. Costa facialis lata, ad
ocellum dilatata, infere sulcata. — Pronotum tubereulatum, quam in Xanthippo
Haldmani minus rugosum.
Elytra apice semi-membranacea, sparse fusco-punctata, punctis confluentibus, vel
obsoletis. Alæ rubræ, fascia arcuata angusta interrupta nigra, ante angulum internum
evanescens, vittam humeralem latam ac longam emittente. — Femora post. fulveseen-
tia, sat brevia, quam in X. corallipede minus lata. — © long. 41; El. 36; Fem.
19 mill.
America borealis ; Montana.
Cette espèce rentre dans le genre Æippiseus ou dans le genre Xanthippus.
Suivant l’auteur, elle se rapproche de | Œdip. paradoza (que nous avons considéré
comme synonyme de l’ZZ. rugosus) et du Xanthippus corallipes.
2. Crironrepus ARENIVOLANS, Butler, Proc. Zool. Soc. of Lond. 1881, p. 85. — Cap.
Verd.
Petite variété de lŒdaleus nigro-fasciatus ? — ou var. de l'Œ. senegalensis ?
3. Œvnrrona Horrmaxu, Thomas, Synops. Acrid. p. 127; — Id. U.-S. Geol. Surv.
west of 100th merid. (Wheeler’s Rep.) 1875, V, p. 876.
Espèce décrite sur un individu fort détérioré, se rapprochant beaucoup suivant l’au-
teur de l’Æadrotettix trifasciata, Say.; s'en distinguant par son vertex plus ascendant,
et par une petite dent aux angles latero-postérieurs du pronotum, ce qui correspondrait
au genre Conozoa; mais dans ce dernier la carène du pronotum est forte tandis que chez
l'Œ. Hoffmanii elle est très faible. — Suivant L. Bruner l'Œ. Hoffmanii se confon-
drait avec le Hadrot. trifasciata. (Bullet. of the Washburn Coll. L, 134, 57.)
4. TrACHYRRHACHMS PLATTEI, Th. — Œdip. plattei, Thomas, Synops. Acrid. 123. —
Psinidia plattei, Thom. ap. U.-S. Surveys west of the 100th merid. (Wheeler’s
(Rep.) 1875, V, 885. — Mestobregma plattei, Seudd. U.-S. Geol. Surv. of Territ.,
1876, IL, 264, 21. — Id. L. Bruner, Bullet. of the Washburn Coll. I, 134, 55.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 171
Thomas suppose que cette espèce se confond avec le Trachyrrhachis Kiowa; mais
ses ailes colorées l’en éloignent, et la rapprocheraient plutôt des Ps. fuscifrons et
voisines.
5. Œnrropa Haypexr, Thom. U.-S. Geol. Surv. of Montana 1872, p.460. — Id. Synopsis
Acrid. 120. — Id. U.-S. Surveys west of the 100" merid, (Wheleer’s Rep.) V,
1875, 882.
Grisea, nigro-punctata. Antennæ longiuseulæ, nigro-, et flavo-annulatæ. Caput et
thorax rugulata. Vertex angustus; scutello elongato, carinato, cum costa frontali con-
tinuo; costa faciali tota sulcata, supra ocellum angustissima. Oculi prominuli, subglo-
bosi. — Pronotum tricarinatum; carina dorsalis haud prominula; laterales tantum in
metazona distinctæ ; suleus typicus superne subrectus in carina distincte impressus ;
prozona obsolete costata; metazona quam prozona vix longior, elongato-tuberculata
processu rectangulo, hebetato. — Elytra abdomen superantia, angusta, Campo margi-
nali et anali nigro-punctatis. Alæ basi rubræ fascia modice lata arcuata nigra, postice
intus abbreviata, vittam humeralem elongatam emittente. — Femora post. gracilia. —
Long. © 95, g' 20; El. Q 24; g 20; Fem. © 20 mill.
America borealis ; Colorado; Wyoming.
Cette espèce rentre peut-être dans le genre Trachyrrhachis ?
6. TrimerorRoPIS FONTANA, Thomas, Proc. Davenp. Acad. of Nat. Sc. I, 1876, p. 255,
14; PI. 14, fig. 5. — Scudd. U.-S. Geol. Surv. of Territ. 1876, II, 271.
Cinerea, fusco-fasciata. Vertex inter oculos oculorum latitudine. Tempora trigonalia.
Costa facialis subparallela, ad ocellum subdilatata. Pronoti prozona rugulosa. Elytra
abdomen superantia, trifasciata. Alæ disco basali pellucente-flavo, fascia fusca semilu-
nari, apice vitreo, fusco-venoso. Femora post. intus nigra, ante apicem fascia pallida.
— Long. © 88, J 93; El. Q 88, & 23 mill. — Utah; Fort Cañon, altitudine 7500 p.
La livrée des ailes rappelle plutôt celle des Trachyrrhachis que celle des Trimero-
tropsis.
7. Troerorroris vixcuzara, Seudd. Bost. Journ. of Nat. Hist. XVII, 1877 (1875-76),
p. 270. — Id. 2* Rep. U.-$S. Ent. Comm. 1880, App. I, 27; PI. XVII, fig. 11. —
L. Bruner, Bullet. of the Washburn Coll. I, 134, 54.
Cinerea, fusco-conspersa. Pronoti carina tantum in prozona explicata, incisa ; meta-
zona posterius rugulosa, rectangula. Elytra pedes posticos æquantia, fusco-conspersa,
basi pallida, subfasciata, triente apicali pellucente. Alæ disco basali pallide-citrino,
pellucentes ; fascia lata areuata nigra, venis marginis externi nigris. Femora post.
subfasciata ; tibiæ flavidæ (cœruleæ ?). Long. 28, g' 19; EL. Q 30, J 24; Fem. Q 13,5,
d 11 mill. — California inferior; Wallula ; Mexico.
A tort ou à raison nous avions placé cette espèce en synonyme de la Tr. cineta. (Cp.
Prodrom. p. 171.)
172 ADDITAMENTA
8. Tr. LATIrAsorATA, Scudd, 2° Rep. of the U.-S. Entom. Commiss. 1880, App. IT, p. 26.
Pronoti carinula in prozona sat prominula, in metazona distincte perspicua, postice
evanescens. Elytra fasciata. Alæ basi pallide-sulfureæ, vel lacteæ, apice vitreo, venis
nigris; fascia media nigra latissima, tr'ansversa, tertiam partem costæ tegente, poste-
rius intus arcuata, marginem posticum liberante. — Q Long. 29; EI. 32; Pron. 6 mill.
— Washington territory; Wallula; Utah.
Espèce de taille moins forte que la 7. laticincta avec la bande noire des ailes plutôt
transversale qu'arquée, à bord externe droit ou subsinué.
9. Trmerotroris sis, Scudd., Ibid., p. 27.
Tr. fontane simillima ; alarum fascia nigra sat angusta, distincte delineata, posterius
ad angulum internum producta, vittam humeralem emittente; margine costali ultra
fasciam fere ad apicem nigra. Long. 18,5; El. 22; fem. 9 mill. — Washington ter-
ritory; Wallula.
10. Truerorroris cæœRuLEIPES, Scudd. Ibid., p. 27.
Obseura, subtus pallida; pronoto granulato, ejus carina pereurrens. Elytra subfas-
ciata. Alæ basi sulfureo-virescentes, apice vitreæ vel nebulosæ, venis nigris ; fascia
media anguste fusca, vittam humeralem elongatam emittente, marginem postieum
liberante ; costa ultra fasciam nigra. Femora post. fasciata. Tibiæ cœruleæ, basi fusco
et flavido maculosæ. — Long. Q@ 95, J 19; El Q 26, g 21 mill. — Oregon; Cali-
fornia.
11. Tr. cœruLeræEennis, L. Bruner, Canadian Entomologist, t. XVII, p. 10. — Amer.
bor.; Montana; Utah. Wyoming, Idaho.
12. Trimerorroris ? Laura, Scudd., Bost. Journ. of N. H. XVII, 1877 (1875-76), 271.
Grisea, valde fusco-punetata. Pronoti prozona postice tuberculata. Elytra pedibus
posticis vix breviora, submembranacea, fusco-punetata et obsolete punetato-bifasciata.
Alæ vitreæ, apice in areolis nonnullis fusco-maculatæ. Femora post. bifasciata. —
long. 15,5; El. 18; fem. 8,5 mill. — California inferior.
La livrée des ailes serait plutôt celle d’une Psinidia où d’un Cüircotettix que celle
d’une Trimerotropis.
13. Cmcorerrix ? spaRsA, Th. — Œdipoda sparsa, Thom. ap. U.-$. Geol. Surv. west
of 100th merid. (Wheeler’s Rep.) 1875, V, 883.
Griseo-fulvescens. Oculi magni, prominuli. Costa facialis parallela. Pronotum cari-
nulatum, Carina in prozona intersecta. Elytra abdomen valde superantia, sparse fusco-
punctata, dimidia parte apicali membranacea. Alæ papilioniformes (Cp. p. 64, note),
vitreæ, venis fortibus, ut consuete (scilicet haud scalari-) reticulatæ; venis venulisque
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 173
dimidiæ partis apicalis nigris. Femora post. nigro-punctata, intus nigro-notata. —
d' long. 21 ; El. 25; Fem. 12 mill. — Q Long. cum elytr. 33 mill. — America borealis.
L'auteur compare cette espèce au Circotettix undulata. La forme des ailes est en
effet analogue à celle de cette espèce (amples d'avant en arrière et assez triangulaires);
ces organes ne sont pas, il est vrai, réticulés par vénules en échelons comme chez
l'espèce citée, mais il faut observer que chez le C. carlingiana les ailes ne sont ainsi
réticulées qu’en arrière, et que chez la C. verruculata elles n’offrent qu’une réticulation
ordinaire.
14. Œprropa NEBRASCENSIS, L. Bruner, Canadian Entomologist. VIII, p. 123.
Cette espèce se confond suivant l’auteur (Bull. Washburn Coll. I, 133, 51) avec le
Dissosteira longipennis, Thom. (Cp. Prodrom. p. 137.)
15. Œprpopa auRIFERA, Walk. Cat. B. M. Saltat. IV, 735. — Butler, Proc. Zool. Soc.
of Lond., 1881, p. 85. — Æpacromia collecta, Walk. 1. 1. V, 85. — Cap Verd, —
Œdaleus ?
16. ŒnrpopA BivexosA, Scudd. Proced. of the Boston Soc. of N. H.t. XII, 1869, 339,
22, 0:
Grisea, nigro-punctata; caput læviusculum. Pronotum subtiliter scabrum, carina
dorsali distincta, haud elevata, nec non carina utrinque laterali. Elytra abdomen supe-
rantia, fusca, opaca, apice pellucida ; nigro-punctata, vena discoidali nigro-trimacu-
lata. Alæ vitreæ, venis fuscis, parte basali leviter thalässina vel flavicante, margine
exteriore medio nebuloso; costa basin versus fusca. — Q Long. 20; El. 21; Fem, 11-
12 mill. — Ecuator.
17. Œprpopa osumBrATA, Walk. ap. J. C. Melliss, St-Helena, 1875, p. 168.
Ne paraît pas rentrer dans la tribu, mais semble appartenir à celle des Tryxaliens.
18. Œprropa parvicers, Walk. Cat. B. M. Derm., Saltat., IV, 172; Zd. Thom. Synops.
Acrid. p. 136. — Littus occidentale Americæ borealis.
174 ADDITAMENTA
EMENDANDA ET ADDENDA IN PRODROMUM
Pages.
55, ligne 26; 10. Carina prozonæ, ete. — Comp. la note de la page 154.
56, lignes 16, 17, au lieu de : Campi antici tæniæ 2 posticæ valde inæquales, etc., à faudrait
mettre: Campi antici tæniæ 2 posticæ variabiles. (Comp. Additamenta, p. 40, au genre
Tmetonota).
62, n°56. Le nom de genre Æremoplana a été changé en Æremopeza. (Cp. Additamenta, p. 133.)
68, n° 6. Arphia sanguinaria, Stäl.— Cette espèce devient À. tenebrosa, Sc. (Cp. Additam. p. 165, 1).
68, n° 7. Arphaa tenebrosa, Sauss. — Cette espèce devient À. ovaticeps, n. (Cp. Additam. p. 165, 2).
72. Genre CnorrornAGA et Ch. viridifasciata, ajoutez : Fig. 7 et 12.
104, n° 17. Genre Trorinooruvs. Ce genre a pour synonyme: Cyrtolopha, Stäl, Recens. Orth. I, 118,
note.
117, n° 10, ajoutez à la citation de Krauss : PI. I, fig. 9.
153, n° $. Cette espèce devient le Quiroguesia Brullei, Sss. (Cp. Additamenta, p. 34; 35 et p.52; 8.)
176, n° 5, ajoutez à la citation de Scudder : PI. 17, fig. 10.
237, n° 1, Batrachotettix elephas devient Æremocharis insignis, Luc. (subimago). (Cp. Addita-
menta, p. 135.)
239, n° 8. B. depressus devient Lilaea depressa, St. (Cp. Additamenta, p. 99.)
243, L’Œdip. signatipennis est synonyme du Zrimerotropis ochraceipennis, BI. (Cp. Additamenta,
p. 64; 11.)
243, L’Æremobius lutescens, Blanch. devient Ælasmoderus lutescens, BI. et n'appartient pas à la
tribu des Œdipodiens.
SUPPLEMENTUM AD ERRATA IN PRODROMUM :.
Pages.
41, ligne 20, au lieu de : sulca, lisez : sulcos.
45, ligne 29, au lieu de : sulca, lisez : sulcos.
46, ligne 5, au lieu de : attingente, lisez : attingens.
50, ligne 22, au lieu de : distincta, lisez : distincte.
53, n° 25, au lieu de : Heteroptermis, lisez : Heteropternis.
55, lignes 20, 22, 25, au lieu de : sulca, lisez : sulcos.
59, ligne 5 à partir du bas, au lieu de : prononoti, lisez : pronoti.
65, ligne 7, au lieu de : declive, lisez : declivis.
68, n° 7, avant-dernière ligne, au lieu de : subvitrea, lisez : subvitreus.
96, n° 3, ligne 5, au lieu de : sulca, lisez : sulcos.
96, n° 5, ligne 6, au lieu de : ad sulcum; typicum etc., lisez : ad sulcum typicum ete.
99, lignes 5, 4, à partir du bas, au lieu de : canaliculatus, lisez : canaliculatum.
118, Synopsis, a, ligne 5, au lieu de : area stigmatica, lisez : arcu stigmatico.
122, n° 2, ligne 2, au lieu de : P. Brunneri, mettez S. Brunneri.
125, n° 1, ligne 7, au lieu de : area intercalata posterior quam antica latior, lisez: a. interc. anterior
quam postica latior.
! Comp. Prodromum, p. 47.
AD PRODROMUM OEDIPODIORUM. 175
Pages.
131, ligne 4, au lieu de : sanguineæ, lisez : sanguinea.
131, ligne 4, au lieu de : 18, lisez : 28.
131, ligne 4 à partir du bas, au lieu de : in utræque varictates, Zisez : in utrisque varietatibus.
154, 160, 162, 254 et partout ailleurs, lisez : Trachyrrhachas.
155, ligne 11, au lieu de : vena axillaris rubrecta, lisez : vena intercalata subrecta.
174, ligne 7, au lieu de : 261, lisez : 264.
177, n° 4, ligne 8, biffez le mot : vix.
177, ligne 10, au lieu de : valde lobato, lisez : vix lobato.
179, tableau, au lieu de : Ruonorriris, lisez : Ruoporrmpis.
192, note, ligne 1, au lieu de: Page 39, lisez : Page 59.
220, dernière ligne, au lieu de : antica interrupta, lisez : antice interrupta.
221, ligne 19, au lieu de : conchatis, lisez : conchata.
298, n° 2, ligne 2, au lieu de : 349, lisez : 369.
235, ligne 11, au lieu de : attingente, lisez : attingens.
235, ligne 14, au lieu de : trigonalia, lisez : trigonales.
235, ligne 18, au lieu de : haud, lisez : sat.
235, ligne 31, au lieu de : ahbdomine, lisez : abdomen.
238, n° 3, ligne 4, au lieu de : subacutæ, lisez : subacuti.
ERRATA IN ADDITAMENTIS
Pages.
8, ligne 24, au lieu de : Quiragosa, lisez : Quiroquesia.
14, ligne 3, dans la Synopsis, au lieu de : metasterni, lisez : mesosterni.
14, ligne 4, au lieu de : Trinourres, lisez : TuriNCtTEs.
16, n° 8, au lieu de : Cammula, lisez : Camnula.
21, $ 11, au lieu de : Pr. p. valde angulatum. Anterius, lisez : Pr. p. valde angulatum, anterius ete.
22, n° 48, au lieu de : Callirhipis, lisez : Callirrhipis.
23, ligne 6, à partir du bas, au lieu de : Spingonotus, lisez : Sphingonotus.
26, n° 1, biffez : Fig. 2.
30, var b, au lieu de : faciis 2, lisez : fasciis 2.
36, n° 95, au lieu de : Microscrrrus, mettez : MroscrRTus.
45, n° 30, au lieu de : HePpTEROPTERNIS, lisez : HETEROPTERNIS.
54, Tr. ANNULATA, ligne 3, au lieu de : latiusculæ, lisez : latiuscule.
54, au lieu de : 40. TmeronarA, lisez : A1. TMETONOTA.
70, n° 53, au lieu de : Cnarorus, lisez : CHARORA.
71, n° 53, ligne 6, au lieu de : grande, lisez : grandi.
71, n° 1. CHARORA CRASSIVENOSA, ajoutez : (Fig. 2).
77, ligne 3, au lieu de : arenaria, lisez : arenarius.
73, ligne 10, au lieu de : 15 4. hesperidum, mettez : 16 a. canariensis.
99, ligne 1, ajoutez le n° 64 au nom de genre.
100, ligne 1, au lieu de : G4, lisez : 65.
102, ligne 6, au lieu de : 65, lisez : 66.
108, ligne 23, au lieu de : Aplusiotromis, lisez : Haplotropis.
126, n° 1, au lieu de : À. Brunneriana, lisez : H. Brunneriana.
138, ligne 18, an lieu de : grandes, lisez : grandia.
176
ADDITAMENTA
INDEX ALPHABETICUS
ACROMTUS ee ele rat nie DATES
AOUAN PISE eee Co
ACUEUS en dates ele none me rene cle lO loire eVele
CMUTON EMULE EC CC Ce de Varot
Anderssonii
ANNUAL ES mere eco ior
NES de uoarocoenooonete peter
arenarius
Ts bar derodnenc eu nn nr
ANOCATUTE PORTE Ne een 4
aurifera
aviculus
OO OO COIN
BAMRACHORENLI EE Le EUR
Behrensi
DeNDAlENSIS EE Peer ere
DHODA Eee sen eme DER Die e lee
sonne snnsesse
bUfO rte -crtceeeeece 136,
BURONACRIS Section 124,
calcarata"..-:. an dire DR
CALBIRRHIRIS . =. etre 1-3 -002)
callosussu: smic suscite 5.5. 10,
CAMNULA 5556 ess dits.
canariensis, . , .. at ram hs
CANESCENS . :.:.244 svt 112522
EU Ronan bobos donuuous doux
CAPENSIS SE ur rene ee meb os
CAOMIANU RES eee PER er
capsitanus
carinata
ceylonica
CHARORA.:..::: ie re-techat,
GHATPENTER EE RENE RME ER MER
CHONDENMENREENRRREEEERPRC EPP RTE
CHIMAROCEPHALA
cinclifemur . 55e -vrrssroinee
cinerascens
CINENESC ENS en anne ere nca ciriie nie ele
OEDIPODIORUM. 177
Pages
PNA en area diatec tone re 23, 710
CLENIME Ea te Marat ae roroiai sais rates 135
PINCORTOLOPHUS LR - se 2 se.» «à à 0 » ve 0 0 15
ENEREMNS Reset 124, 160
Eremobia ...................... 405
BREMORAN AS sc nueece cacs 08 193, 126
EREMOBITES SA es -mesreus 14, 105
INEREMOGHARIS Due su ut emo seues 193, 133
BRBO eZ den secoue eee 133
PMPMDD MER Rae ee eRC ee cute 133
MREMOTENTINE ete eme sc 123, 136
EDVLLTODNBIIE Date her tete ce Net ga
HAE das ceraiare etat etat al à 158
HET ISCRENRIENE Er re ee d defeeiie hrs 168
TRS VA et tele erete Mie LYS ets Preis is 127
ERNDHANUE ar anteteteretrerue trier bn 75
PROMESSE TA nee eue e mile es de 32; 39
OU tATA ARLE LR RÉEL Ce 171
TON MOSG EN enr an cross a tenas diese 166
AMOSUS EE nee cils teliele me ellentaleters 166
NE ET D OU Te CCE 69
MSUTONS en osnid menant as D8
Gallerie eee rer in esn een ces en 20
CASIMATEUS Te teen 37
ATOS ER IN SRSR RATES TC NAN 23
pen Eten erecrcectenu EL 127
GEVPHANUS HP sr entretien 123, 169
AU coonevoncecode oc dada on 88
Gran NAS eee AT 34
MENU C CHOC ob 0 CCC On nee 128
CRU LM 0000 PT 00000 Mo 134
OTNUUUNNE EE -cerecreticemsise 151
PAROI see ee: ebtiuE 151
AREA CES OR AE ARE 33
API ae comes nue Le 91
MOSS nacne nel eee ré M
HADROTEDUL A osteisrarsieteleroirtole eteie Sels 22
INDUEBNS IREM es ones me scene re le 81
HAIDMANELLA es ge ten croate 123, 153
AD PRODROMUM
Pages
CRCODEMER ee sans craie 22, 64, 172 |
AT rie rer Ve LR OT PT DE 129, 131
TO co SA PAC DEEE CELL 130
HUIT VE SRI RAT AT SEE EE 64
DIRATEUINENA este miaierole aisistelelayele syst 167
(DÉTENTE 2 ee PSN PNR EEE 88
ÉVOID LASER ERA ET ER E EEE" 130
CRD IANE EE Rat dise ervers se 79
MÉTUIEITENNS ee ee sec micae(s dette 172
HN CRE A CTP on tastu os 172
CNUCED etre eee beride ss tie 20
DBEUIPSCENB ses ame ae ee EU 50
COCO TES ERERRRERERER CEREE 475 |
PR ete tinnsacis sie MARS 50
DONTODA eee cr tehe a ea 2 24, 89
PONBATA ME Lar aeiners aus uote a 9299 59
FUN E ENCRES ER OREE POP RPRSE CURE 132
ADEME Leone cr 29
DOSNOBRYSS AM are A0 mare crosses 18, 31
CA teaser lialeetotee dite ta AS 31
DOMIONIAN AE ee eue critecsels 48
DRASS ET Ie Vona rate n star teen eo cure TER 33
EAN] ESA RENTE 38
DIABSINENDEA eee neue eme 71
CETTE SRE ES 2 à 68
COCA rare t med ve 26, 45
DGDRBIGERAS ee ce crc 193
URXPEIGERUS - 5/0 done 70 INal 95, 100
CT ST TE ce 100
BONNE LÉ OT TA PARLE 127
CHANOMIOEDE EE = citernes ee 2 77
ORÉDIIENN e ulere see se cielep tale 166, 174
DRMONRA MR ere citons eroie colorier ln 24
NS Re be ct cu nul dE 43
DAVIANAMR an nest RON 67
LOTO STARS AS SERRE LL 99
EPA SE À 21
DOTEITNNUEE Re sr dore eure 39
DISS OR A es n 52e comes l 20, 167
BOB ERNTR Sr rte ent Lots 19, 44
DOHIMIANUES 22 ee Cne secs de LT 166
TOME XXX.
23
178 ADDITAMENTA
Pages Pages
HAPLOTROPIS ee me nn rec 129425). Titescens. Mere eee en 174
Haÿdeni Re reterteceee rene ee 174
HÉLIASMUS Etes acte Et 2400) MMARUOSAS PEER ee CE 29
HEMIOSÉIRTUS = Percer DOUENTA) | PNTASTANES. Perl Re reset ocre e 164
RESDETN smnrereiste sioniste D a CL TRS SEE CE 153
FÉREROPTERNIST eue de soso ROLULS MANMONAUS en Ce rc revrererpet 39
ÉTÉPISGUS ARE mar rene 16, 26, vo | MÉRISTOPTERSS ER ee nee 20452
ÉBPOBÉDON rente criant MAS AG)! Mestobreqme SM Se eee 168
HO TTAN ILES cer oc cé nee ÉRIEUR AO NMEMHONE ER Re crie 124, 154
GOTENIDIUSPERES ee AONL RE e 7e Re AA Mean EE Crete ie acc LR 29
HUMBELLA .. . D CE a do A9 menus Se tele e CE 165
HUmMRhENHANUS Lee rec AN 68 \'IMicroscirus EN ee eh 36, 175
YA A en a nee net Te A) MER CRE ncner mecs 39
| MANIGUN sine che chere Ci 39
IUT EU CSS RES EE Lo CS A IMIOSCIRDUS ee cle lue core 18, 36
HAUSSE nee ne ioen et nel tae SE MARIE ae eo le 31
MTEROAUS eee ete ele set AD MMIOKOZIEVERZI encres si 42
PET PR RE DAT O ete eee GSAMMONEOIICOS.- eee ser COUR 82
SIENS Are erete ES 485 1/ "Mon tanus Etre EUR 170
AR ODLD Sa rater da supe re ie Ve 87 | montiDldsecr ces nee co EU CIE 63
L'MUSBN ES rrmetenenerecrt ere DE 74
AUNAÏCENSIS SE eee caen semer fi. | MAUNCAIA sr roretepecscere CR ed 127
UMA L ET ER er an ee er Et NRC NT SSP TNT 0 PA 2: Co 161
DAPOIILDSE See Care scene cest 84
IMTADIAENSIS. Lee Acer 141
RIDW A nat eat damien en de 5011468: | NÉRLASTENSIS. 22e en leet Pe 173
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EXPLANATIO TABULÆ 2.
ŒDIPODITES
1. Brunnerella mirabilis, Sss. J (pag. 31). — 1 a. Caput. — 1 b. Caput et pro-
notum a latere.
2. Charora crassivenosa, Sss. d'' (pag. 71). — 1 «. Caput. — 1 b. Caput et pro-
notum a latere.
3. Meristopteryx rotundata, Sss. J (pag. 53).
4. Conozoa Rogenhoferi, Sss. J' (pag. 62), — 4 a, Caput. — 4 b. Caput et pro-
notum a latere.
5. Circotettix lobatus, Sss. (pag. 65) Ala.
6. Circotettix undulatus, Th. (pag. 65) Ala.
7,7a. Phrynotettix rana, Sss. Q (pag. 29). — 7 b. Antenna g. — 7 c. Caput.
8,8 a. Phrynotettix peruviana, Sss. 4 (pag. 30). — 8 b. Antenna 4.
THRINCITES.
9. 9a. Phanerocerus testudo, Sss. ® (pag. 97).
EREMOBIITES.
10. Haplotropis Brunneriana, Sss, Q (pag. 126). — 10 a. Caput.
11. Batrachotettix scutigera, Wh. © (pag. 150).
12. Plaques stridulatoires du Methone Anderssonii, St. (pag. 156, 116). Le dessin
est renversé : b. plaque cornée supérieure; — c. plaque principale, striée et
munie de lames saillantes. — «. plaque ou bourrelet inférieur.
13, 13 a. Batrachornis perloides, Sss. © (pag. 140).
14, 14 a. Eremotettir Walkeri, Sss. © (pag. 136).
15. Bufonacris terrestris, Walk. © (pag. 159).
1 Les nervures des ailes ont été faites trop fines; elles sont pour la plupart épaissies chez l’insecte.
Obs. Page 26, n° 4, biffez : fig. 2, et placez cette citation au n° 1 de la page 71.
—0-<RE-0+ ——
AMexgerseulp.
«Mexger, Schlerethe Fischer del.
MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE
Tome XXX.— Ne 2.
MATÉRIAUX
POUR
L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
DE LA
PÉRONENOEeD ANGOLA
PAUL CHOFFAT
P. DE LORIOL
ALANTÈUT
GENEVE
IMPRIMERIE CHARLES SCHUCHARDT
1555
sir ne PS on
Fe
INTRODUCTION
En 1882, M. Laurençco Malheiro, ingénieur des mines, fut chargé de
l'étude de gisements de soufre et de malachite dans les environs de Ben-
guella *.
Il en profita pour faire une ébauche de carte géologique et pour rele-
ver plusieurs profils à l'appui desquels il rapporta une abondante récolte
de fossiles, mais d’autres occupations lempêchérent de mettre ces ren-
seignements à profit.
En juin 1886, devant faire une conférence sur ces recherches à la
Société des ingénieurs civils de Lisbonne, il montra à lun de nous quel-
ques-uns des échantillons recueillis et bientôt après, il lui envoyait la tota-
lité en lui écrivant que ses travaux le forçaient à faire un long séjour en
Espagne, et en l’autorisant à faire de ces fossiles ce que bon lui semble-
rail.
Depuis cette époque, M. Malheiro ne revint pas à Lisbonne, et ce fut
en vain que l’on s'adressa à lui pour avoir des renseignements sur la
manière dont les récoltes avaient été faites, ou tout au moins, la commu-
nication des profils et du croquis présentés à la séance dont il vient
d’être question.
Ces échantillons appartiennent en partie à des grès sans fossiles, qui
forment la base des strates en transgression sur le gneiss, en partie à des
strates fossilifères, crétaciques et tertiaires.
Les Mollusques crétaciques appartiennent à plus de cent espèces, mais
! Les possessions portugaises de l'Afrique occidentale, au sud de l’Équateur, sont actuellement
réunies sous la désignation de province d’Angola. Cette province est divisée en quatre districts :
Congo, Loanda, Benguella et Mossamedes, et chaque district en un certain nombre de communes
(concelhos) embrassant chacune des territoires fort étendus.
4 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE, ETC.
la plupart sont trop mal représentées pour permettre une détermination
spécifique; il n’en est pas de même des Échinodermes, en général fort
bien conservés.
Ces derniers seront tous publiés, ce qui ne sera le cas que pour ceux
des Mollusques suffisamment bien représentés. Les autres sont dans le
même cas que les fossiles tertiaires, il est plus prudent d'attendre de
nouvelles récoltes.
Il à pourtant été fait exceplion pour quelques espèces insuffisamment
représentées, mais dont la connaissance peut avoir une certaine valeur
stratigraphique. Dans ce cas, elles ont été décrites et figurées, sans qu'il
leur soil imposé de nom spécifique.
PREMIÈRE PARTIE
SIERRA ICRA PITIE
PAUL CHOFFAT
x
EL HISTORIQUE
Les renseignements géologiques sur la province d’Angola se réduisent
à fort peu de chose; ils sont, à une ou deux exceptions près, noyés dans
les récits de voyages, au milieu desquels on trouve par-ci, par-là, un
mot ou une phrase faisant naître quelques suppositions, rarement une
certitude, car il est bien rare que les voyageurs rapportent des échantil-
lons de roches, el il est lout aussi rare qu'ils soient à même de recon-
pailre avec certitude la nature du terrain.
Îl faudrait donc lire ces nombreux ouvrages d’un bout à l'autre pour
être certain d’avoir recueilli tous ces renseignements, mais, quoique Je
n’aie pas eu le temps de le faire, je crois avoir rassemblé les plus impor-
tants, au moins ceux qui ont trait aux terrains secondaires.
L'histoire nous apprend que c'est au milieu du XVI® siècle ', un
Ÿ Luciano Cordeiro, Memorias do Ultramar,
6 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
siècle après la découverte d’Angola, que lattention des Portugais se
porta sur les gîtes minéraux de la province.
D’après Lopes de Lima *, c’est en 1761 que l'on a commencé à fabri-
quer la chaux en Angola, en employant de la pierre calcaire.
En 1839, un chimiste suisse, le Dr J.-C. Lang, fit un rapport sur les
sources de pétrole du Dande, rapport qui ne fut publié qu'en 1886° mais
dont quelques extraits ont été publiés par Lopes de Lima. Les données
relatives à la composition du sol y sont fort confuses et novées dans une
quantité de remarques les plus diverses.
On y trouve la mention de grès bigarré et de calcaire contenant des
pétrifications nommées cornes d’Ammon.
Livingstone ‘ ne dit que fort peu de choses sur la géologie de la pro-
vince d'Angola, qu'il traversa de Loanda vers l’est. Il cite à Icolo et
Bengo un {uf marneux avec coquilles marines récentes; plus à l'est, du
trapp et des micaschstes, et donne quelques détails sur les conglomérats
et les grès qui composent les immenses rochers de Pungo-Andongo et
qui se trouvent encore plus à l’est, à Malange. Livingstone est porté à
croire que ces roches sont du même âge que celles de Tête dans le Zam-
bèze.
Sa coupe géologique est fort incomplète pour la zone littorale.
Le célèbre botaniste autrichien, Friedrich Welwitsch, chargé par le
gouvernement portugais de l'étude botanique de la province d’Angola, y
passa sept années (fin 1853 à janvier 1861). En 1863, il se fixa à Lon-
dres pour y étudier ses récoltes à portée des bibliothèques et des collec-
tions incomparables de cette capitale, mais sa santé, ébranlée par les
maladies, les privations et les fatigues, ne lui laissa pas le temps de ter-
miner son œuvre.
3? J.-J. Lopes de Lima, Statistica das possessoes portuguezas. Lisboa, 1846.
3 O petroleo do Dande, 1839.— (Boletim da Sociedade de Geographia de Lisboa, 61 serie, 1886,
p. 240.)
* Explorations dans l’intérieur de l Afrique australe et voyages à travers le continent, de St-Paul
de Loanda à l'embouchure du Zambèze, de 1840 à 1856. Traduction de Me Loreau.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 7
Welwitsch avait fait des observations géologiques dont on retrouve
des traces dans les lettres qu'il écrivit pendant son voyage, et dont plu-
sieurs furent publiées. On en trouve en outre un résumé dans l’intro-
duction à la description des Mollusques terrestres et fluviatiles recueillis
pendant son voyage ”.
Après la mortde Welwitsch, une partie seulement de ses papiers furent
envoyés de Londres au Musée national de Lisbonne, le reste parait avoir
été perdu, en particulier son journal. Parmi les papiers conservés au
Musée national se trouve une enveloppe contenant des notes géologiques,
elle vient de m'être obligeamment communiquée par M. le comte de
Ficalho, directeur de la partie botanique du Musée.
Cette enveloppe contient quelques notes éparses, rassemblées proba-
blement au fur et à mesure qu'il dépouillait ses notes botaniques. Elles
renvoient à son journal, disparu,comme je lai dit plus haut, et font savoir
qu'il n'avait pas encore vu des caisses d'échantillons géologiques envoyées
d'Angola à Lisbonne, ce qui nous fait voir que l'aperçu géologique publié
dans l'introduction de M. Morelet a été fait d’après les notes et les sou-
venirs de Welwitsch, et n’est pas le résullat d'une étude à tête reposée,
en présence des matériaux recueillis.
La note suivante de M. Morelet (p. 6) prouve que Welwitsch préparait
un mémoire géologique : €... on lrouvera dans un mémoire spécial,
des renseignements circonstanciés sur les mines de fer et de cuivre, ainsi
que sur les autres produils minéralogiques du pays. »
Je publierai prochainement les notes de Welwitsch, dans les Com-
municaçoes da Commissao dos Trabalhos geologicos de Portugal, et pour
le moment, me bornerai à citer ce qui se rapporte aux terrains dont il
est question dans ce mémoire.
Nous lisons dans Morelet (p. 5) : « En partant de la côte de Loanda
« et en marchant à l’est, on voit, à mesure que l'on s’avance dans lin-
® Voyage du D’ Friederich Welwitsch exécuté par ordre du Gouvernement portugais dans les
royaumes d’Angola et de Benguella. Mollusques terrestres et fluviatiles, par Arthur Morelet. Paris,
A 5 5 [1 I
1868,
MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
térieur, les terrains s'élever graduellement et se succéder dans l’ordre
de leur apparition géologique, de telle sorte que leur plus grand éloi-
gnement de la mer concorde avec leur plus grande ancienneté, et que
ceux du littoral représentent les plus récemment émergés.
« L'époque des dernières formations correspond à l'étage inférieur du
Trias, représenté par les calcaires coquilliers du Muschelkalk qui
constituent, près de l'embouchure du Dande, un gisement de pierres
à bâtir exploité par les habitants. Des grès bigarrés et des marnes
irisées caractérisent l'étage supérieur.
« À ces lerrains succède une assise de grès bitumineux appartenant
au système carbonifère. Il est probable qu'après leur formation, les
terrains triasiques ont livré passage à des éruptions ignées, comme le
témoignent les trapps du district d'Icolo et Bengo et les dépôts ferru-
gineux du district de Zenza, qui peuvent être attribués à la décompo-
sition de cette roche.
€ En atteignant le Golungo-Alto où les montagnes s'élèvent à près de
900 mètres, on voit succéder, aux grès carbonifères, les terrains de
transition, formés de schistes et de grès appartenant à l'époque dévo-
nienne; on rencontre ensuite les gneiss et les grauwackes de époque
silurienne qui, selon toute apparence, reposent directement sur le
granite. Celte roche se montre même à découvert dans le district de
Bumbo (Benguella) où elle a traversé les terrains de transition dont
on voit les assises redressées sur ses flancs.
€ La province de Benguella présente la même succession de terrains,
à l'exception du calcaire triasique qui demeure probablement enfoui
sous les eaux. On y retrouve les grès bigarrés et les marnes injectées
de trapp. Sur plusieurs points, des sources salines ont laissé, en se
desséchant, des amas de tuf calcaire qui donnent à la surface une
apparence plus moderne; mais ce ne sont, en réalité, que des dépôts
adventifs produits par des sources ou des lacs dont il existe encore un
grand nombre dans la contrée. »
D'après ce qui précède, on serait autorisé à croire que Welwitsch
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 9
n'avait pas reconnu la présence du Tertiaire, ce qui n'est pas le cas, car
dans ses notes inédites, il parle de strates calcaires et de schistes aréna-
cés représentant l'£ocène et le Miocène, et de Pliocène, représenté par
des terres argileuses, marneuses el arénacées.
Un autre naturaliste qui passa un grand nombre d'années dans la
province d’Angola est Joachim-John Monteiro, qui y arriva avant le
départ de Welwitsch et eut des relations avec ce dernier.
Monteiro était associé de l'École royale des mines de Londres et
membre de la Société zoologique. Une grande partie de ses séjours eurent
pour but la recherche et l'exploitation de gisements métallifères; on
devrait donc s'attendre à trouver dans ses publications de nombreux
renseignements géologiques. Je ne sais pas S'il a laissé des écrits spé-
ciaux sur ce sujet, je ne connais de lui qu'un ouvrage destiné au publie
lettré *
un caractère beaucoup plus sérieux, peu d'aventures et beaucoup d'ob-
servalions, mais la botanique et la zoologie occupent le premier rang.
, un récit de ses voyages, qui se distingue des récits analogues par
La géologie y est surtout représentée par les descriptions des gîtes de
minerais ; on y trouve bien des descriptions de l'aspect général du pays,
mais presque rien sur la succession des strates qui composent la contrée.
D'après les notes de Welwitsch, M. Monteiro avait pourtant relevé une
carte géologique de la contrée située entre Ambriz et Bembe.
M. Monteiro avait reconnu que le gneiss ou les schistes primilifs sont
recouverts par des grès, el ceux-ci par du calcaire, mais il ne se prononce
pas sur l’âge de ces couches qu'il désigne du nom de formations récentes,
certain passage (vol. IE, p. 152) ferait même supposer qu'il les attribuait
au Tertiaire.
Dans le Résumé qui suivra l'examen des récoltes de M. Malheiro, je
donnerai plus de détails sur l'opinion de M. Monteiro au sujet des dépôts
de minerais; je compte du reste publier dans les Communicaçoes un
extrait de tous les passages de l'ouvrage précité ayant trait à la géologie.
5 J.-J. Monteiro, Angola and the river Congo. 2 vol. London, 1875.
TOME XXX. “
10 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
C’est dans un petit aperçu de la province, sans aucune prétention
géologique, que je trouve pour la première fois l’âge crétacique rapporté
aux calcaires du littoral”, L'auteur se borne à dire que les terrains ter-
liaires, crélaciques, des tourbes el des alluvions modernes composent
celle région.
En 1878, le D' Oscar Lenz * mentionnait Ammomiles inflalus aux îles
Elobi (ilhas do Corisco, 1° de latitude nord) et en concluait à la présence
du Gault.
Il parle en outre de fossiles recueillis par le D' Pechuel-Læsche sur
terriloire portugais. La côte du Loango lui a fourni une roche brun
foncé, peu consistante, oolithique, argileuse, avec des Polypiers et des
Lamellibranches : Leda, Mactra, Tellina et Cardium.
A Landana (cinquième degré de lat. sud), il récolta des restes de Pois-
sons en très bon état, une dent de Crocodile, un Coprolithe et un Nautilus
rempli de petites coquilles de Gastéropodes et de Lamellibranches.
Au sud du Congo, à Ambriselte, les falaises seraient formées par un
calcaire blanc, contenant de nombreuses coquilles d’huîtres.
Ces deux premières récoltes se rapportent sans aucun doute au Ter-
Liaire ; la troisième est peut-être crétacique; le donte n’est pas possible
pour une quatrième récolte faite par le même naturaliste, un Ammoniles
inflatus, provenant de Great-Fish-bay. (Great-Fish-bay, au sud de Mos-
samedes, entre le seizième et le dix-septième degré de latitude sud, porte
en portugais le nom de Bahia do Tigre; une autre baie du même nom
se trouve immédiatement au-dessous du quatorzième degré.)
C’est sur ces données que M. Lenz basa sa carte géologique de cette
partie de l'Afrique occidentale”; on y voit une bande de Crétacique for-
7 Alberto de Fonseca in À provineia de S. Thomé e Principe e suas dependencias, par Manuel
Ferreira Ribeiro. Lisboa, 1877.
8 Oscar Lenz, Geologische Mittheilungen aus West-Africa (Verhandlungen geol. Reichsanstalt,
1878, p. 148). — C’est en 1874 que M. Lenz découvrit les Ammonites d'Elobi; il se borna alors à
une simple mention du genre, et les croyait jurassiques (idem, 1874, p. 285).
® Geologische Karte von West-Africa, nach seinen in den Jahren 1874-1877 und 1879-1881
unternommenen Reisen, von D' Oscar Lenz. — 1 : 12,500,000 (Petermann's Mittheilung. 28° vol.
1882, 1° cahier)
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 11
mer la côte de FOcéan, depuis le quatrième degré de latitude nord jusque
près de Équateur. Entre l'Équateur et le troisième degré de latitude sud
se trouvent deux petits affleurements, un peu vers l’intérieur, puis, après
une longue interruplion, on voit une nouvelle bande, presque continue,
depuis l'embouchure de l'Ambriz jusque près du cap Frio.
La moitié septentrionale de cette bande est séparée de la mer par une
lisière de « Tertiaire plus récent que l'Eocène. »
Pour la province d'Angola, l'auteur est fort loin d’avoir utilisé tous
les documents précités; en outre de la bande étroite de Tertiaire et de
Crétacique dont il vient être question, il ne distingue dans cette province
qu'une large bande de latérite et une large bande de gneiss, tandis qu'il
aurait pu y indiquer le prolongement des différents terrains qu'il dis-
tingue au nord du Congo.
Un voyage qui n'a pas pu être pris en considération par M. Lenz, est
celui du Dr Max Büchner qui, parti de Loanda, s'avança vers l’est jus-
qu'au delà du vingt-deuxième degré de longitude, et revint à Loanda
ayant fait à l'extrémité orientale de son parcours, une courbe s'étendant
environ du 10°,30° au 7°,20’ de longitude ‘”.
L'auteur donne sur Loanda quelques détails que je reproduirai en
parlant du Tertiaire; il mentionne les grès de Dondo et les tufs calcaires
de Cambambe, localité où se trouve la zone de granite qui pour l’auteur
est le commencement du plateau africain.
Au delà de celte limite, Fauteur n’a fait connaître que peu d’observa-
lions, je les mentionnerai en parlant de leur àge respectif et me bornerai
ici à traduire ses considérations générales.
« Tout l'intérieur, à l'est de la chaîne schisteuse de l’ouest de l'Afrique,
est formé par des couches horizontales, et je n'ai pas trouvé un seul
fossile. C’est une contrée d’érosion; partout on trouve la même sueces-
sion de strates, en haut une terre rouge très caractéristique que lon peut
19 Lettres in Mittheilungen der afrikanischen Gesellschaft in Deutschland. Vol.T et IT, 1878-1881.
Conférence, résumant ses observations, in Verhandlungen der Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin,
1582.
12 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
désigner du nom encore peu précis de latérile, au-dessous du grès, el
tout au fond des vallées du oneiss et du granite, formant des arètes et
des calaractes. »
Dans une lettre datée de Massumba, il dit que ce n’est qu’à l'est du
Cuillo que l'érosion a alteint les terrains primitifs : du gneiss et un beau
granite de couleur claire.
En 1881, MM. Capello et Ivens!! publièrent le résultat de leur pre-
mier voyage, dans lequel on trouve quelques renseignements minéralo-
giques et beaucoup de données orographiques importantes.
Le D' Hôpfner ”, qui passa plusieurs mois à Mossamedes, se borne à
dire que le littoral est formé par des grès à peu près horizontaux et sur-
tout par un calcaire conchylien appartenant au Tertiaire supérieur, et
que le basalte est fréquent sur toute la côte, tandis que plus à l'intérieur
commence la région des schistes cristallins.
En 1884, M. Szajnocha ” décrivit les Ammoniles cités par M. Lenz; ces
échantillons se rapportent tous au genre Schlænbachia, et appartiennent
à quatre espèces, dont trois nouvelles. En se basant sur la quatrième,
Schlænbachia inflata, M. Szajnocha assigne l’âge cénomanien aux cou-
ches qui les contiennent.
La même année, la Section des travaux géologiques du Portugal rece-
vait de M. José Araujo da Luz Feio, conducteur des travaux publics à
Loanda, un certain nombre de fossiles dont il sera question dans les
considérations générales.
En 1885 parut une petite notice géognostique sur la province d’An-
gola, due à la plume d’un zoologiste portugais qui habite depuis long-
temps celte province, M. José d’Anchieta ‘*.
! De Benquella às terras de Jacea. Lisboa, 1881.
* Dr Hæpfner, Ueber seine Reise an der Westküste Süd-Afrikas (Verkandlungen der Gesell-
schaft für Erdkunde. Berlin, 1883).
13 $, Szajnocha, Zur Kenntniss der mittelcretacischen Cephalopoden-Fauna der Inseln Elobi,
an der Westküste Afrika’s (Denkschriften der k. Akademie der Wissenschaften. Wien, 1884).
4 Traços geologicos da Africa occidental portugueza. Benguella, 1885 ; reproduit dans Boletim
da Sociedade de geographia de Lisboa, 5° série,
Q
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 15
L'auteur fait connaitre les principaux traits géologiques des districts
de Benguella et de Mossamedes ; il distingue le gneïss, les schistes primi-
tifs, les terrains secondaires qu'il nomme aussi quadersandstein el le Ter-
tiaire. Nous reviendrons sur celle notice en parlant des résultats géné-
l'AUX.
En 1886 eut lieu l'étude des matériaux de M. Malheiro et la confé-
rence dont il a été question dans l'introduction. Les résultats prinei-
paux ‘* étaient la présence de grès gypsifères el cuprifères entre le gneiss
et le Crétacique, grès que M. Malheiro attribuait au Friasique, et la fixa-
lion de l’âge des assises crétaciques. Je les attribuais au Gault, au Vra-
connien et au Cénomanien.
A la fin de l'année 1886 parut la relation du voyage de MM. Capello
et Ivens ‘* à travers le continent africain. Ces célèbres explorateurs par-
rent de Mossamedes en direction de l'est; dans la région qui nous
occupe, ils conslatèrent la Molasse, le Crétacique, des schistes paléozoï-
ques el du gneiss.
M. Capello rapporta en outre un bel Oursin qui lui fut remis par un
habitant de Novo-Redondo, onzième degré de latitude sud. Cet Oursin,
incontestablement crétacique, a été décrit par M. P. de Loriol * sous le
nom de Rhabdocidaris Capellor.
Les échantillons récoltés par MM. Capello et Ivens sont déposés à la
Commission des travaux géologiques du Portugal.
M. Lenz avail considéré les couches à Schlænbachia inflata des îles
Elobi comme de l’âge albien, en se basant sur Schlænbachia inflata, le
seul fossile de cette localité qui fut alors connu en Europe. M. Szajnocha
les rangeail par contre dans le Cénomanien.
# Paul Choffat, Faune crétacique du Portugal, 1°* série, 1886, p. 3 et 4. — Neues Jahrbuch,
1887, 1° vol. p.117. — Note préliminaire sur des fossiles recueillis par M. Malheiro dans la pro-
vince d’Angola (Bull. Soc. géol. de France, vol. XV, p. 154).
P. de Loriol, Notes sur la géologie de la province d'Angola. (Archives des sciences de Genève,
XIX, p. 67).
15 MH. Capello et R. Ivens, De Angola à contra-costa. Lisboa, 1886.
P, de Loriol, Notes pour servir à l’étude des Échinodermes, II (Recueil zoologique suisse, t.
IV, 1887).
14 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
M. Kilian ‘* constata la présence de Schlænbachia inflatiformis dans
les Basses-Alpes, en compagnie de Schlænbachia inflata, Puzosia Mayeri
et Desmoceras Beudanti. en conclut que les couches des îles Elobi sont
albiennes et non pas cénomaniennes.
Des fossiles de Lobito (Angola), rapportés par M. Cavelier de Cuver-
ville, furent remis à M. Stanislas Meunier ‘qui y reconnut: Schlænbachia
inflala, Sow. Hamites virgulatus, Brongn. les genres Rostellaria, Orbulina
et Rotalia. M figure deux espèces nouvelles, Desmoceras Cuvervillei et
Hamites_tropicalis, et considère comme albiennes les couches qui conte-
naient ces fossiles.
La pointe et la baie de Lobito se trouvent à 15 kilomètres au nord-
est de Catumbella.
M. Zboinski * dit que des calcaires exploités pour la fabrication de la
chaux au Gabon contiennent des fossiles tertiaires et que ces mêmes
calcaires se trouvent à Landana. Des calcaires analogues, mais qu'il sup-
pose être plus récents, se trouveraient à Loanda, Benguella et Mossa-
medes, mais il est probable que M. Zboinski a fait en partie confusion
avec les calcaires crétaciques.
Le même auteur a relevé une carte géologique du Bas-Congo dans
laquelle il distingue : |
1° Zone littorale ou des dépôts lilloraux (cordons littoraux).
2 Zone des dépôts d'estuaires.
3° Zone sublittorale des terrains plus récents que les grès rouges de
la partie supérieure des calaractes; ils sont d'âge tertiaire, au moins
dans le voisinage de la côte.
4 Zone des terrains primitifs comprenant : a ceux où les quartzites
sont imprégnés de tourmaline, b ceux où les micaschistes dominent.
18 W, Kilian, Note sur le Gault de la montagne du Lure (Basses-Alpes) et le Schlænbachia
inflatiformis, Szajnocha (Budl. Soc. géol. de France, 1887, vol. XV, p. 464).
19 Stanislas Meunier. Contribution à la géologie de l'Afrique occidentale. (Bull. Soc. géol. de
France, 1887, vol. XVI, p. 61, pl. I.)
*0 Sur la géologie du Congo, Société belge de géologie, etc., 1887, Procès-verbaux, p. 29.
Esquisse géologique du Bas-Congo. Idem, Mémoires, p. 36, pl. I.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 15
»° Zone des terrains ardoisiers.
6° Zone des grès et schistes rouges.
Le loul est généralement recouvert par de la latérite blanchâtre, rou-
geàtre ou franchement rouge, Sur le plateau, à quelques kilomètres de
Manyanga-Sud, l'auteur a découvert des instruments en pierre taillés *.
Il à en outre recueilli des coquilles marines actuelles à laltitude de
200 mètres. D'après MM. Van den Bræck et Dautzenberg**, ces coquilles
indiquent un dépôt d’estuaire.
Pendant que je mettais la dernière main à ce travail, en décembre
1887, j'eus la visite de M. Héli Chatelain, de Moral (Suisse), qui vient
de passer trois années à Angola, où il a lintention de retourner.
M. Chatelain, qui à parcouru la contrée entre Loanda et Malange, n’a
fourni différents renseignements et m'a remis plusieurs échantillons que
l'on trouvera mentionnés dans les considérations générales.
J'ai puisé de nombreux renseignements à la Société de géographie de
Lisbonne, et je tiens à exprimer publiquement ma gratitude à son secré-
laire général, M. Luciano Cordeiro, et à son bibliothécaire, M. A.-C.
Borges de Figueiredo, pour l’obligeance qu’ils ont mise à faciliter mes
recherches.
La partie paléontologique qui me concerne a été faite dans les locaux
de la Commission géologique du Portugal, en utilisant sa bibliothèque
et ses collections.
I. EXAMEN DES RÉCOLTES DE M. MALHEIRO ‘.
Comme on l'a vu dans la préface, M. Malheiro m’envoya ses récoltes
21 Voyez Mémoires, p. 40, et Dupont (Bull. Acad. roy. Belg., 1887).
?? Procès-verbaux, etc., p. 30 et 236 (la fin de ce dernier article n’a pas encore paru, 27 mars
1888).
! Dans les listes de fossiles, les espèces décrites sont précédées d’un astérisque; le chiffre qui
suit le nom de l'espèce indique le nombre d'échantillons.
16 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
sans avoir le temps de me donner des renseignements sur la manière
dont elles avaient été faites, et depuis lors je ne lai pas revu et je n'ai
pu oblenir aucun renseignement par correspondance.
Ces échantillons portent des numéros formant une série continue pour
chaque contrée, mais ne pouvant pas parvenir à savoir sur quelle base
celle numérotation a été faite, je me suis vu obligé d'interpréter ces fos-
siles d'après leurs caractères paléontologiques et pétrographiques, et de
faire des suppositions sur les positions relatives des strates qui les conte-
naient. |
Ces échantillons appartiennent en partie à des grès sans fossiles qui
forment la base des strates en transgression sur le gneiss; quant aux
fossiles, ils sont en partie crélaciques, en partie tertiaires.
Il m'a été en général facile de séparer les récoltes appartenant soit à
l'une, soit à l’autre de ces périodes, sauf pour des échantillons de mar-
nes qui, en fait de Mollusques, ne contenaient que quelques moules
indéterminables. Les ayant communiqués à M. Schlumberger, il y
découvrit une grande quantité de Foraminifères qui ne laissent pas de
doute sur leur âge miocène. )
Les récoltes de M. Malheiro proviennent de trois points différents :
Saint-Paul-de-Loanda, Catumbella au nord de Benguella, et Dombe-
Grande, concelho au sud de Benguella.
A. LOANDA.
Cette récolte ne contient que des fossiles provenant de la Molasse
marine; elle est composée de moules intérieurs de Lamellibranches de
grande taille, de couleur jaune brun, en partie empâtés dans une
molasse dure, jaune-nankin, plus claire que les moules de fossiles. Cette
roche contient de nombreuses empreintes de Gastéropodes de petite taille
et de fragments de Lamellibranches indéterminables; les grands moules
appartiennent aux formes suivantes :
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 17
Cardium, du groupe de C. hians, Brocc., deux exemplaires dont lun
alteint la grosseur des deux poings.
Tapes, neuf exemplaires représentant peut-être deux espèces.
Venus, un exemplaire.
Pectunculus, six exemplaires.
Ces fossiles portent simplement lindication € Loanda, » mais la
Commission des travaux géologiques du Portugal en possède d’autres,
parfaitement identiques, rapportés de Loanda par M. Feio. Ils portent
les étiquettes « Praia do Bispo » et « Maïanga, » deux points situés au
sud de la ville.
B. CATUMBELLA.
Ure deuxième récolte de M. Malheiro a été faite à Catumbella, loca-
lité située sur la rive de l'Océan, entre le douzième et le treizième
degré de latitude sud, à environ 25 kilomètres au nord-est de Benguella.
Une partie de cette récolte est composée d'espèces marines récentes,
contenant une terre jaunâtre; elle avait probablement pour but de faire
connaître une plage soulevée ou un dépôt quaternaire.
Le reste de la récolte de Catumbella porte les n°5 1 à 88; les nos 32
et 33 sont des échantillons de gneiss noduleux à mica noir. Les séries 1
à 31 et 34 à 88 sont composées de fossiles présentant tous le même
aspect pétrographique : un calcaire crayeux, blanc jaunätre ou grisätre.
La liste qui suit fait voir que ces deux séries appartiennent bien à une
même assise; elle présente donc une faune sans mélange, qui nous ser-
vira à l'interprétation des récoltes de la troisième localité. J’ajouterai
que M. Malheiro m'a dit qu'il considérait les calcaires de Catumbella
comme appartenant à une même assise.
A l’intérieur des colonnes, j'ai indiqué le nombre d'exemplaires, ce
qui donne quelques indications sur leur degré de fréquence. Les espèces
mentionnées dans la description paléontologique sont précédées d’un
astérisque.
TOME XXX. 3:
18 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
NONS DES GENRES ET DES ESPÈCES a Autres localités de la côte occidentale de l'Afrique.
LAS tD0er GS SRE ES LE ne I |
| Schlænbachia inflata (Sow.)....... 4 2 Elobi, Dombe, Lobito, Great-Fich-bay. |
| » DENANMSZANE EC 2 » » |
Fe » cfrA Lenzi, Szajn.:.|.... | 4 |
» Élobiensis, Szajn. .… 2 Elobi.
» sp. ind OO O0 . 3
Hoplites dispar (d'Orb.).......... 3 2
* Puxosia, sp. aff. difficilis (d'Orb.)..| ..... [ Dombe-Grande.
L* Hamites virgulatus, d'Orb........ 11 |
* » Angolensis, .Choff... "100" (
CRENOPUS TEE eme center I |
Tylostoma. 2 sp. ind........ roule 3 |
Nero AS EN UEE LE A I Dombe-Grande. |
Venus A8... A caen areas 441109 |
| Cardium cfr. Gentianum, Sow.. ? 1
ARC AR LPS de ce nee ee 1 |
AUTOS ASE EE Re else docile tete 4
* Ostrea vesiculosa, Sow...........|..... 6
DNA ETOQUIG), EDR Ne nee 2
* Jsaster Benguellensis, P. de L..... 2
* Easter Calumbellensis, P. de L.. 11 Dombe-Grande.
_
}. DOMBE-GRANDE.
La troisième localité, Dombe-Grande, est située à environ 70 kilomè-
tres de Catumbella, un peu au-dessus du treizième degré de latitude;
de même que Catumbella, elle appartient au district de Benguella.
D’après la carte, elle serait située à 15 kilomètres de l'Océan, mais Pin-
dication de M. Malheiro se rapporte évidemment au concelho et non pas
au village.
Les échantillons portent les numéros 13 à 431, mais il est facile de
voir qu'il y a plusieurs couches se répétant plusieurs fois dans cette
série, probablement par suite de récoltes faites dans différents affleure-
ments présentant les mêmes strates.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 19
En me basant sur les caractères pétrographiques et paléontologiques
et sur la succession des numéros, il ne m'a pas été bien difficile de rap-
procher les séries d'échantillons provenant d’une même couche; j'ai
obtenu ainsi vingt lots différents, mais treize seulement sont assez bien
représentés pour être pris en considération.
J'ai distingué ces différents lots par des noms spéciaux comme s'ils
formaient des assises distinctes, mais il est probable que plusieurs
d’entre eux devront être réunis.
Au mois de juin 1886, en me soumettant quelques-uns des échantil-
lons recueillis, M. Malheiro me dit avoir distingué deux assises dans les
alcaires de Dombe-Grande, tandis que l’assise supérieure seule existait
à Catumbella.
Il me fit voir des fossiles de la faunule à Pholadomya pleuromyæfor-
mis comme provenant de lassise inférieure, tandis que les Schlænba-
chia, les Nerinea et les Acteonella étaient pour lui de lassise supérieure.
Ce sont les seules données que j'aie reçues sur la succession des assi-
ses fossilifères; les hypothèses que j'émets sur celte succession ne sont
basées que sur les caractères paléontologiques et lithologiques.
Gneiss.
Deux échantillons de gneiss en feuillets minces et réguliers; lun est
de couleur très claire et contient des paillettes de mica blanc, larges et
bien lilées, l’autre, à mica noir, est de couleur rougeätre ou violet foncé.
Grès de Dombe.
Sous ce nom je comprends les grès rouges ou bigarrés, inférieurs aux
calcaires crétaciques. Au chapitre suivant j'expliquerai les raisons qui
me font rejeter les dénominations de Trias et les autres termes analo-
gues qui leur ont été parfois appliqués.
J’énumère ici tous les échantillons de gypse de la collection Malheiro,
mais il est possible que lun ou l'autre provienne d'un niveau supérieur,
puisque ce minéral est aussi signalé dans les strates tertiaires à Loanda.
20 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Gypse fibreux, blanc, en aiguilles de 15 centimètres de longueur,
facilement désagrégeables.
Gypse fibreux, rougeûtre, beaucoup plus compact.
Gypse fibreux, blanc, en lits minces, alternant avec des lits de grès fin
avec malachite et azurite.
Gypse blanc, saccharoïde, avec inclusions de gypse en lamelles.
Gypse blanc en grandes lames parfaitement transparentes, avec inter-
calation de lits de soufre sur ‘/, de l'échantillon.
Grès composé de grains de quartz, en général très petits, de mica noir
et de quelques paillettes de mica blanc; le tout imprégné de malachite,
qui lui donne une couleur verte, avec pelits points noirs formés par le
mica.
Malachite mélangée de grès et d’une matière terreuse brune.
Couches à Pholadomya pleuromyæformis.
Comme je l'ai dit plus haut, M. Malheiro m'a montré un certain nom-
bre de fossiles de cette couche, en me les indiquant comme de la partie
inférieure des strates fossilifères de Dombe-Grande, strates qui n’existe-
ralent pas à Catumbella.
Les faunules de ces différents lots concordent parfaitement entre elles,
un seul contient un fragment d’Acanthoceras mamillare, mais cette espèce
suffit pour classer dès maintenant cette faunule dans le Gault.
L'astérisque qui précède le nom des espèces indique celles qui sont
examinées dans la partie paléontologique; le chiffre après le nom indique
le nombre d'échantillons, il fait voir quelles sont les espèces caractéristi-
ques par leur abondance.
Faune :
* Acanthoceras mamillare (Schloth.), 1.
* Bullina Malheiror, Choff,, 9.
* Cylindriles Cordeiroi, Chofr., 2.
: » Delgadoi, Choff,, 1.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANCOLA. 21
Bulla, 2.
Avellana ?, À.
* Acteon Lenzi, Choff., 1.
DSp'und1e
Rostellaria, 2.
Nerinea de petite taille, 4.
Cerithium?, 1.
* Glauconia aff. Kefersteini, Goldf., 10.
» sp. ind., 2.
® Tylostoma Peschueli, Chofr., 3.
© Natica bulbiformis, Sow., 18.
* » Feioi, Choffr,, 2.
» Sp, ie
* Nerita Malheiroi, Choff., 15.
* Pholadomya pleuromyæformis, Choff., 16.
e » cfr. Collombi, Coq. 1. Niveau?
Venus?, 18 moules intérieurs.
Cardium, 1.
© Pinna Robinaldina, d'Orb., 7.
* Lithodomus prælonqus, d'Orb., 1.
* Janira Ficalhoi, Choff., 10.
* Salenia Dombensis, P. de L., 7.
* Pyqurus africanus, P. de L., 6.
Bryozoaire, 1.
Alques ? 13 (concrétions globuleuses).
Deux espèces seulement ont été retrouvées à un autre niveau : Acan-
thoceras mamillare, d'un niveau inconnu, et Salenia Dombensis, des cou-
ches à Bryozoaires.
Couches à Bryozoaires.
Plusieurs lots présentent une faunule caractérisée par de nombreux
22 MATERIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Bryozoares, des Polypiers et des valves supérieures d’une huiître
paraissant se rapporter à Ostrea canaliculata, Sow., du Crétacique
moyen, mais pouvant aussi appartenir à Ostrea eversu, Deshayes, de
l'Eocène.
La roche adhérente est une lerre verdâtre, sans consistance, parfois
formée de petits grains de quartz mélangés de débris de Bryozoaires el
cimentés par un calcaire verdàtre.
Un seul fossile est commun à cette assise et à un aulre niveau, c’est
Salenia Dombensis, P. de L., des couches à Pholadomya pleuromyæfor-
mis. Les Orbitoïdes, fréquents dans cette couche, ont été examinés par
MM. Schlumberger et Munier-Chalmas, qui m'ont dit ne pas pouvoir se
prononcer sur leur âge.
Il paraît y avoir un mélange de Tertiaire et de Crétacique. Quelques
fossiles paraissent mésozoïques par leur mode de pétrification. Ce sont
des débris de Mytilus, d'Hinnites, de Pyqurus, Ostrea cfr. canaliculata,
des radioles de Cidaris Vafellus, P. de L., et Salenia Dombensis, Väge
crélacique de ce dernier étant incontestable.
De petits Gastéropodes ont conservé le test avec des caractères qui leur
donnent plutôt l'aspect tertiaire; j'ajouterai à cette deuxième catégorie
les Bryozoaires et les Orbitoïdes.
D’autres enfin sont représentés par un test blane, parfaitement vide, et
ressemblant à des coquilles à moitié décomposées ou à des coquilles du
bassin de Paris. Je citerai des dents de Squales, un Cerithium, deux Den-
lalium et les Polypiers.
J'ai mentionné cette faunule, désirant appeler sur elle l'attention des
observateurs futurs, mais je crois que l’on doit la considérer comme un
mélange de différents niveaux.
C'est probablement du même voisinage que proviennent des échantil-
lons d’un calcaire un peu rose, poreux, presque entièrement composé
de fossiles de petite taille avec test, ou à l’état de moules intérieurs : Tur-
ritella, Nerita, Cardium, etc.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D ANGOLA. 23
Grès à Cyprina Ivensi.
Grès très fin, blanc verdâtre, à ciment calcaire, fossiles à l’état de
moules intérieurs, généralement de grande taille, parmi lesquels j'ai dis-
lingué :
Bulla, Voluta, Pterodonta?, Glaucoma?, Nahca où Tylostoma, Nerita,
Astarte, Cardium aff. proboscideum, Sow., "Cyprina Tvensi, Choff., Myti-
lus?, * Asterobrissus Pomeli, P. de L., " Epiaster Catumbellensis, P. de L.,
Bryozoaires el Polypiers de petite taille.
Il faut peut-être y ajouter *Janira Welwitschi, Choff., représenté par
un seul exemplaire, ne portant pas de numéro, mais dont la roche est
un peu analogue à celle de cette assise, quoique plus calcaire.
Epraster Calumbellensis est le seul fossile connu d’un autre niveau, les
couches à Schlænbachia inflata de Catumbella. D'un autre côté, la pré-
sence de Bryozoaires et de petits Polypiers indique un certain rappro-
chement, très vague il est vrai, avec les couches à Bryozoaires.
Couches à Schlænbachia inflata.
Je nai aucune indication pour fixer la place de ces couches relative-
ment aux couches à Nérinées et à Acteonella Anchietai; M. Malheiro
considérait le tout comme formant lassise supérieure.
Un des lots que je rapporte à cette assise est formé par une roche
blanche, crayeuse, contenant SchlϾnbachia Lenzi, un Phylloceras et une
pince de Crustacé. Les autres fossiles annoncent une roche plus mar-
neuse, avec grosses oolithes irrégulières.
La liste des espèces montre le nombre d'exemplaires et les rapports
avec Catumbella; on remarquera que les Schlænbachia Y présentent
moins de variations, el que les Céphalopodes déroulés y manquent com-
plèlement.
Il me reste à mentionner un exemplaire d’Acanthoceras mamillare
(Schloth.) qui, par Le numéro qu'il porte, serait à inclure dans celte faune,
24 MATERIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
mais sa gangue est formée par un calcaire blanc, plus compact que celui
de tous les autres échantillons, soit de ce niveau, soit des autres.
Je ne puis donc pas affirmer la présence d’Acanthoceras mamillare
dans cette assise, ce qui permettrait de la ranger sans arrière-pensée dans
le Gault.
Faune :
Crustacé, À.
Phylloceras sp., À
* Schlænbacha inflata, Sow., 2. Catumbella.
k » DO Dur. 1. | D
» Lenzi, Szajn., 10. | »
* Puzosia Welwitschi, CholT., 1. |
» sp. aff. difficilis (d'Orb.), 1. Catumbella.
* Acanthoceras mamillare (Schloth.)?
Nerila À., 1. Catumbella.
Gastéropodes indéterminés, 2.
® Goniomya Beyrichi, Choff., 1
Cardium cfr. sphæroïdeum, Forbes, 4.
Janira aff. æquicostata, Lam., 1.
» cfr. decemcostala, d'Orb., 1
Ostrea C. 3.
* Holaster Dombensis, P. de L., 1.
Couches à Acteonella Anchietai.
Un échantillon d'argile jaunâtre présente quatre lits chargés d’oolithes
calcaires de très petite taille, empâtés dans l'argile; il dénote donc un
passage entre l'argile et le calcaire oolithique, mais je n'ai aucun fossile
dont la gangue présente ce mélange.
La gangue des échantillons d’Acteonella Anchietai présente par contre
un autre passage, C’est celui de loolithe calcaire pure, à une oolithe
chargée de glauconie, contenant en outre des silex et des quartziles rou-
lés atteignant une dimension de 30 à 40 millimètres.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 25
La faune est encore fort mal connue,
* Acteonella Anchietai, Choff., 12 exemplaires atteignant la
grosseur d'un œuf d’oie.
* Avellana Büchneri, Choff., 1 exemplaire.
® Nerinea Capelloi, Choff., 1 exemplaire.
* Cerithium Silva-Portoi, Choff., 9 exemplaires.
» C., 4 exemplaires.
Pachyrisma ? À fragment.
Arca B., 1 exemplaire.
Ostrea cfr. flabellata, Sow., 1 exemplaire.
* Stygmalopyqus Malherrot, P. de L., 4 exemplaire.
Polypiers roulés, ayant l'aspect des polypiers des récifs
coralliens du Jura.
Je crois que l’on peut ajouter à cette faune deux fragments de Requie-
mia, ne portant pas de numéros, mais s’en rapprochant par leur nature
pétrographique; sur l'un d’entre eux se trouve un échantillon de Epias-
ter Catumbellensis, P. de Loriol.
Couches à Nerinea Capelloi.
Trois petits lots contiennent de nombreux Nerinea el des Cerithium
de grande taille en général libres; d’autres sont en partie empâtés dans
une gangue peu consistante, composée de grains de quartz cimentés par
un calcaire blanchätre avec taches roses; d’autres exemplaires sont
empâtés dans des oolithes calcaires blanches et roses, peu consistantes.
Malgré celte différence pélrographique, 11 me semble hors de doute
que ces couches doivent être fort rapprochées de celles qui contiennent
les Acteonella Anchietaiï, qui renferment aussi un exemplaire du même
Nerinea.
Faune :
* Nerinea Capelloi, Choff., 17.
TOME XXX. k
26 MATERIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Nerinea sp. ind., 1.
* Cerithium Montetroi, CholT. 17.
» sp., 2,
Grès à Ostrea Baylei.
Grès compact, fin, gris bleuätre dans une cassure fraiche, jaune ver-
dâtre par altération; fossiles à l'état de moules rongés, ou à l'état d’em-
preintes, sauf les huîtres, qui ont conservé leur test.
Nerita? 1 moule.
Cyprina, 6 moules.
Roudaireia sp. nov. (empreintes).
Ostrea sp. ind. 2 exemplaires.
» _ Bayler, Guér., 8 exemplaires.
*
D'après M. Coquand, celte dernière espèce est caractéristique du
Carentonin. Le genre Roudarreia n’est encore connu que du nord de
l'Afrique et de l'Inde. Il s'y trouve dans le Crétacique moyen et supé-
rieur.
Grès à Ostrea Olisiponensis.
Un petit lot contient trois valves d'"Ostrea Olisiponensis (Sharpe) et
deux valves de Janira.
La roche adhérente est une sorte de grès calcaire à grains de quartz
irréguliers, peu arrondis, le plus grand atteignant 15 millimètres dans
sa plus grande longueur. La couleur varie du rose pâle au jaune rou-
geälre, Ostrea Olisiponensis est une espèce cénomanienne.
Un autre lot se rapprochant beaucoup du premier par la nature de la
roche contient de nombreux moules de Lamellibranches, Surtout d'un
Cardinia se rapprochant de C. Baronneti, Mun. Ch., du Sénonien de
Tunisie. D’autres échantillons présentent ce même Cardina avec la
coquille transformée en grès, mais quoiqu'il soit fort abondant, son
état de conservation ne permet pas une détermination certaine. Parmi
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 27
les autres empreintes contenues dans les échantillons à Cardinia, je ne
puis distinguer qu'un Cardium et un Cerithium.
Échantillons épars.
Les échantillons incontestablement crétaciques, mais ne se rapportant
pas aux faunules précédemment décriles, ne paraissent pas avoir une
grande importance. Ce sont principalement des échantillons de calcaires
de différentes natures, en majeure partie oolithiques.
Un seul échantillon est formé par une dolomie gris jaunätre, compacte,
à éclat résineux ; il présente de petites cavités paraissant provenir de la
disparition de fossiles.
Parmi les fossiles, je citerai un Cardium de grande taille, un Hinnites
el" Cidaris Malheiroi, P. de L., en outre une espèce qui mérite d'attirer
spécialement l'attention :
* Ostrea (Gryphœa) Szajnochar, Chofr.
Entre un numéro contenant Schlænbachia inflata, el une faunule que
Je rapporte avec doute au Tertiaire, se trouvait une Gryphée remplie par
un calcaire marneux, jaunâtre ne correspondant à la gangue d'aucun
autre fossile.
On trouvera dans la partie paléontologique les différences que cet
échantillon présente avec Ostrea Pitcheri (Morton), de l'Amérique du
Nord, espèce campanienne d'après M. Coquand.
Cet échantillon prend une certaine valeur par suite du fail suivant.
M. Neumayr ‘ mentionne deux Gryphées rapportées de l'Afrique australe
par le Dr Holub et portant l'étiquette « entre Cradoc et Tarkastadt, »
elles proviendraient donc de la partie la plus septentrionale de la Colonie
du Cap. Il dit que ces exemplaires ont une telle ressemblance avec les
Gryphœa arcuata de la Souabe, qu'il suppose que lon a affaire à des
! Neumayr, Die geographische Verbreitung der Juraformation, p. 55.
28 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
fossiles apportés par des émigrants et qui auront été donnés au D' Holub
avec une fausse indication de provenance.
La présence dans la province d’Angola d'une Gryphée crélacique voi-
sine de Gryphœa arcuata, me fait supposer que les deux exemplaires
trouvé par M. Holub pouvaient bien provenir réellement de Afrique
méridionale. Le fait est d'autant plus probable, que le mode de conser-
vation et la roche de l’exemplaire de Dombe-Grande ont aussi beaucoup
d’analogie avec certains exemplaires de l'Europe centrale.
Tertiaire ?
J'ai des doutes au sujet de l'ère à laquelle je dois attribuer un petit
lot de fossiles dont la gangue est formée par un calcaire à grosses ooli-
thes reliées tantôt par un ciment très dur, tantôt par un calcaire mar-
neux. Les fossiles ont conservé leur test, qui est transformé en carbo-
nate de chaux cristallin, mais la dureté de la roche ne permet pas de
dégager les charnières.
Ce petit lot contient deux * Strombus appartenant à une espèce voisine
de Strombus Fortisi, Brongn., du Nummulitique de Pltalie et de l'Inde.
Quatre Lamellibranches, en mauvais état, paraissent appartenir aux
genres Astarle, Cardium et Pectunculus?; enfin je signalerai un Spondylus
très voisin de Spondylus asperulus, Goldfuss, espèce tertiaire, et de Spon-
dylus Guadalupæ, Rœmer, du Crélacique du Texas.
On se souvient que les couches à Bryozoaires contiennent un mélange
accidentel de fossiles crétaciques et tertiaires.
Molasse marine.
Tandis que les fossiles précédents, que je rapporte avec doute au Ter-
liaire, n’ont aucune analogie avec la Molasse de Loanda, il n’en est pas
de même d’un autre échantillon dont la roche s’en rapproche beaucoup,
sauf la couleur. C’est un calcaire crayeux, blanchätre, avec grains de
quartz, criblé d'empreintes laissées par des coquilles brisées. Il ne m’a
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 29
été possible de reconnaitre que deux échantillons, un Pseudoliva el un
Calyptræa
Marnes à Foraminifères.
Marne jaune verdâtre, un peu feuilletée, contenant quelques fragments
de Dentalium el de radioles d'Oursins; des empreintes de Lucina, de
Nucula et de petits Cardium. Ces fossiles ont le test blanc comme ceux
mélangés à la faune crétacique des couches à Bryozoaires.
Un échantillon présentait un petit Foraminifère visible à l'œil nu. Je
l'envoyai à M. Schlumberger qui y découvrit une faune abondante au
sujet de laquelle il m'écrivit que presque toutes les espèces se trouvent
dans les Foraminifères de Vienne de d’Orbigny".
Roches éruptives modernes.
Deux échantillons de roche éruptive, qui se trouvaient dans cette
collection, furent déterminés par M. Jacintho Pedro Gomes, naturaliste
de la Section minéralogique du Musée national. Il y reconnut une lipa-
rile et un basalte néphélinique.
I. RÉSUME
Ce chapitre est le résultat de l'étude des matériaux recueillis par
M. Malheiro, combinés avec les données extraites des différents auteurs
cités dans la partie historique et avec quelques observations faites dans
les musées de Lisbonne. Il donne un aperçu bien vague encore des ter-
rains formant le sol de la province d'Angola, mais j'espère qu'il aura au
! M. Schlumberger a présenté une note sur ce sujet à la séance du 5 mars 1888 de la Société
géologique de France; cette note n’est pas encore publiée.
30 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
moins un avantage, celui de démontrer aux personnes qui vont dans ces
contrées que les moindres observations qu’elles puissent faire, peuvent
augmenter utilement nos connaissances sur ce pays, si elles sont accom-
pagnées d'échantillons permettant de les vérifier et de les coordonner.
Comme traits géognostiques principaux, on à distingué trois zones, la
zone lillorale, dont la largeur est fort variable suivant les points où on la
considère; la zone médiane, constituée par une série de hauteurs formant
par place des gradins plus ou moins parallèles à la côte, et s'étendant
Jusqu'à la troisième zone, le plateau central.
Une autre théorie qui me paraît beaucoup moins rationnelle, fait ren-
trer la zone médiane dans le plateau central.
Ces traits orographiques sont loin d’être aussi simples que je viens de
le dire, on peut s’en rendre compte en consultant deux cartes d'ensemble
publiées par le gouvernement portugais et qui réunissent les documents
connus sur l’orographie de la province; elles ont été toutes deux coor-
données par M. A -A. d'Oliveira, conducteur des travaux publics. L’une,
de 1885, est à l'échelle de 1 : 3,000,000; elle ne comprend que la pro-
vince d’Angola.
L'autre, à l'échelle de 1 : 6,000,000, date de 1886; elle s'étend d’un
côté à l’autre du continent, comprenant la totalité des possessions por-
lugaises dans l’Afrique méridionale. Quoiqu’elle soit à une échelle plus
petite que la précédente, elle fait mieux ressortir les traits orographiques.
Quant aux détails, on consultera avec fruit les cartes partielles publiées
dans les voyages de MM. Capello et Ivens.
Jai porté sur la carte d'Angola toutes les données géologiques qui
m'ont paru mériler confiance, el j'ai obtenu ainsi une carte qui est fort
loin d’être assez complète pour mériter d’être publiée, mais qui cepen-
dant contient une quantité de faits non représentés dans la carte de
M. Lenz.
Les caractères principaux qui en ressortent sont les suivants :
La zone littorale est formée par des dépôts tertiaires et crélaciques
sous forme de grès et de calcaires blanes, et de grès rougeâtres, jaunà-
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. ol
tres ou bigarrés, plus anciens que les calcaires crétaciques, se butant
contre des schistes cristallins. Ces dépôts sont traversés par du trapp (?)
accompagné de fer magnétique et en outre par du basalle, dans les pro-
vinces de Benguella et de Mossamedes.
La zone médiane est formée par des schistes cristallins alternant avec
du granite et des grès paléozoïques. Elle correspond donc à la chaîne
schisteuse de l'ouest de l'Afrique (West africanisches Schiefergebirge) de
M. Lenz, mais est beaucoup plus étroite que ne lindique cet auteur.
Le plateau central est essentiellement formé par les grès paléozoïques
recouverts par la latérite, el reposant sur le granite et le gnetss, qui
paraissent n’affleurer généralement que dans le fond des vallées.
Dans les trois zones se trouvent des dépôts superficiels dont il sera
question plus loin.
Il est à remarquer que les chemins parcourus par les différents explo-
raleurs suivent plus ou moins les principaux cours d’eau et que les som-
mets des montagnes nous réservent sans doute beaucoup de faits incon-
nus. La présence fréquente de silex pyromaques dans les lits des torrents
qui en découlent, parait prouver qu'ils ne sont pas entièrement composés
de terrains anciens.
Je citerai en outre un fait paraissant prouver la présence de calcaires
abondants en dehors de la zone littorale. D’après M. Chatelain, les puis-
sants dépôts de tuf de Cambulo, près de Dondo, sont formés par les
eaux qui pendant la saison des pluies découlent des montagnes du
Libollo. Un autre torrent provenant des mêmes montagnes contient des
siiex pyromaques, landis que lon ne cite de celte région que du granite
et des grès paléozoïques, or les grès paléozoïques que j'ai eus à ma dispo-
silion ne contiennent pas trace de calcaire; il est pourtant à observer
qu'ils ne proviennent pas de ce point, mais de la contrée plus à l'est.
Dans lénumération qui suit, je procéderai en général du nord au
sud et de l'ouest à l’est, sauf indication spéciale; les degrés indiquent la
latitude au sud de l'Équateur ou la longitude à lest du méridien de
Greenwich.
32 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Roches éruptives anciennes, roches archéennes et paléozoïques.
On ne peut pas se rendre compte de l'étendue occupée par chacune
de ces différentes roches, car les voyageurs ont généralement confondu
les schistes paléozoïques avec les schistes archéens, ceux-ci avec le gneiss
et ce dernier avec le granite, l'expression de roches graniliques qui
revient fréquemment, indiquant selon toute probabilité le gneiss et le
granite.
GRaniTE. Les citations paraissant certaines ne sont pas fréquentes.
Le Fetich-Poc sur la rive gauche du Congo, en aval de Boma, est
formé de « roches granitiques » (Zboinski). — Monteiro, parlant de
Mussera, 7°,30° de latitude, dit que la contrée située à 60 ou 70 kilo-
mètres de la côte est couverte d'énormes blocs de granite empilés les uns
sur les autres.
Le même auteur parle de roches granitiques entre Golungo-Alto et
Cazengo et d’une belle chaîne de montagnes granitiques dans le concelho
du Duque de Bragança, chaîne qui se terminerail au sud de Pungo-
Andungo.
D'après Welwitsch (notes), des blocs de granite reposant sur le schiste,
se trouvent sur le plateau d'Ambaca.
M. Büchner cite le granite des cataractes de Cambambe, localité qui
ferait partie de la montagne granitique de 200" de haut qu'il traversa
entre Dondo et Kibuakata, landis que Dumba Pepe (sans doute N'huba
ia Pepe de Capello et Ivens) serait sur le gneiss qui s'étendrait au delà
de Muta.
Il dit en outre que le gneiss et le granite se trouvent dans le fond de
toutes les vallées à l'est du Curllo (dix-neuvième degré de longitude).
Welwitsch dit que dans la contrée de Bumbo (entre Mossamedes et
la chaine de Chella) le granite a traversé les terrains de transition, dont
on voit les assises redressées sur ses flancs.
À 50 ou 60 kilomètres au N.-E. de Mossamedes, il ÿ aurait d’après
Monteiro du granite quartzeux el du porphyre.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 43)
Le granite se trouverait en outre au lac Ivantala près Huilla (Wel-
witsch).
MM. Capello et [vens n'auraient par contre rencontré de granite qu'en
un seul point entre Mossamedes et Quiteve, sur le Cunène, à Joroculo
(16°,11" lat, 14°,9' long.).
Dans les cailloux roulés recueillis par M. Chatelain dans le lit d’un
torrent venant du Libollo, se trouvent une diorite el un gros feldspath
rose, complètement arrondi.
GNEISs. On à vu plus haut que M. Büchner a observé le gneiss à
l’ouest de Pungo-Andongo. D'après les notes de Welwitsch, les curieux
rochers de Pungo-Andongo, de même que ceux de Guinga, seraient for-
més par le gneiss el seraient entourés de conglomérats siliceux très
compacts, tandis que Livingstone, Büchner, et Capello et Ivens les consi-
dèrent comme formés par le conglomérat. Les détails donnés par
M. Büchner et le fait qu'il avait été spécialement chargé d'étudier la
composition de ces roches, ne permettent guère de douter de sa manière
de voir.
Les rochers de Pungo-Andongo ont été figurés en 1858 d'après un
dessin de 1833”, Livingstone en donne une vue moins étendue, mais
bien supérieure (p. 463). Une vue générale à petite échelle se trouve
dans le premier voyage de MM. Capello et Ivens (IL, p. 189), ces auteurs
en ont en outre donné un plan, p. 198.
Enfin on trouvera une silhouette dans les notes de Welwitsch. Dans
toutes ces figures on remarque des arêtes très vives qui ne concordent
guère avec la nature du conglomérat.
Monteiro cile le gneiss entre Golungo-Allo et Cazengo, et à l’est de
Novo-Redondo, à 70 ou 80 kilomètres de la côte, dans la Serra de
N'qello, où il serait presque vertical, plongeant vers l’ouest et dirigé du
nord au sud.
\ Relaçao de uma fornada de Loanda ao presidio de Pungo Andongo, pelo S' Sebastiao de Almeida
Saldanha da Fonseca. Vista de uma pequena parte das Pedras de Pungo Andongo pelo coronel
Fortunato de Mello. (Annaes do Conselho ultramarino, parte nao official, Serie I, junho 1858.)
TOME XXX. 0]
34 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
D'après M. Anchieta, les terrains secondaires du district de Benguella
el de Mossamedes sont limités par du gneiss amphibolique, suivant une
ligne s'étendant de 20 à 25 kilomètres de la côte; il est horizontal ou
peu incliné. Monteiro le signale au sud de Benguella; les échantillons
de M. Malheiro proviennent du nord et du sud de cette localité, malheu-
reusement on ne sait pas de quelle distance de la côte.
Mossamedes. MM. Capello et Ivens lindiquent à 70 kilomètres de la
côle, au quinzième degré de latitude, à 20 kilomètres au S.-E. de Huilla,
et à 40 kilomètres, au seizième degré.
SCHISTES ARCHÉENS ET PALÉOZOIQUES, CALCAIRE MÉTAMORPHIQUE.
D'après M. Zboinski, des quartzites imprégnés de tourmaline s'étendent
le long du Congo depuis 18 kilomètres en aval de Boma, jusqu'à Vivi.
De ce dernier point à Issanghila, ces quartzites sont mélangés de mica-
schistes abondants. Il y signale aussi des grès blancs.
En amont d'Issanghila, il distingue des quartzophyllades, des grès gris
clair, des ardoises, des calschistes et des schistes argileux qui s'étendent
jusqu’à Manyanga-Sud.
D'après Monteiro, la vallée de Bembe (T° lat., 14°,50" long.) est formée
par des schistes argileux ; à son extrémité nord se trouve une énorme
masse d’un calcaire mélamorphique, \rès dur, sans fossiles, d'environ 30°
de hauteur.
A ce sujet, je mentionnerai que les n° 390 et 950 de l'exposition d’An-
vers indiquent de la chaux fabriquée à Cabinda (Ambaca). L'un des
exposants ajoute : € La mine qui produit la chaux exposée est immense,
<_et suffit à elle seule pour toutes les constructions et le blanchissage
« de la commune d’Ambaca. Elle a été découverte en 1878 par Victor
« de Castro, et la fabrication a déjà produit de 2000 à 3000 barriques.»
Je n'ai pas vu ce calcaire, mais d’après Welwitsch, le concelho d'Ambaca
est formé par des schistes arénacés et des grès qu'il attribue à l'époque
dévonique. On peut donc supposer que ces calcaires sont analogues à
ceux de Bembe.
D'après le même auteur, le concelho de Golungo-Alto est formé par
des micaschistes.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 39
Monteiro à observé des schistes argileux, durs, au nord de Golungo-
Alto, et des schistes quartzeux, très durs, au sud de la même localité;
ces derniers sont dirigés de l'est à l'ouest el plongent S.-S.-0.
Mossamedes. M. Anchieta mentionne des schistes primihfs entre le gneiss
el les terrains secondaires. D’après un profil de Welwitsch, la contrée
s'étendant entre les terrains secondaires el Huilla serait presque entière-
ment formée par des schistes micacés ou arénacés. Monteiro a aussi
observé des schistes quartzeux entre Mossamedes et la chaîne de Chella.
MM. Capello et Ivens signalent des schistes amphiboliques au sud du
seizième degré de latitude, à 40 kilomètres de la côte.
GRÈS PALÉOZOÏQUES. D'après M. Büchner, on voit entre Cambambe et
Dondo du granite recouvert par un grès argileux, parfois schisteux, de
couleur gris rougeàtre; ce dernier est recouvert par un conglomérat à
gros éléments. Les strates sont horizontales jusqu'à l'extrémité occiden-
lale où elles plongent légèrement vers l’ouest. Sur la rive, on lui montra
un endroit où l'on dit exister des couches de charbon. « Malgré que nous
« ayons cherché longtemps, nous ne trouvàmes que quelques morceaux
« d’un charbon tendre, fracturé, ayant l'aspect d’une brèche, d'un âge
« très récent et qui paraissaient s'être détachés d’une des couches du
« grès. »
M. Büchner ne se prononce pas sur l’âge de ce grès, mais l'échantillon
qu'en à rapporté M. Chatelain me fait supposer qu'il est paléozoïque.
D'après le même auteur, le grès réapparaît à l'est de Muta et continue
jusqu'au vingt-deuxième degré de longitude.
Welwitsch signale des grauwackes, qu'il attribue à l'époque silurique,
entre Golungo-Allo et Pungo-Andongo, et d’après ses notes, la chaine
de Chella est formée de grauwackes et de roches siliceuses, ce qui est
confirmé par les échantillons rapportés par Capello et [vens, Il attribue
les schistes arénacés et les grès d'Ambaca à l'époque dévonique el
signale des grès analogues à Huilla.
M. Chatelain m'a remis deux petits échantillons de Dondo et de la
contrée de Pungo-Andongo; ils sont de grain très fin, avec de très pelites
36 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
paillettes de mica, et ne contiennent pas trace de calcaire. Leur couleur
est rouge lie de vin.
Ces échantillons ont tout à fait l'aspect de grès paléozoïques; quant à
l’époque qui leur est attribuée par Welwitsch, il est probable qu’elle
n’était basée que sur l'aspect pétrographique et sur le plus ou moins
d’éloignement de la côte. Un échantillon rapporté des bords du Cuango
par MM. Capello et Ivens a une grande ressemblance avec l'old red sand-
stone de l'Angleterre.
J'ai mentionné plus haut les rochers de Pungo-Andongo; il parait
donc bien établi qu'ils sont formés d’un conglomérat de fragments arron-
dis, de nature diverse, principalement de gneiss, dont la grosseur varie
de celle du poing à celle de la tête. Ils sont liés par un grès rouge som-
bre et reposent sur un grès semblable ne contenant que de rares galets.
Livingstone dit que l’on prétend avoir trouvé dans ces grès un pal-
mier fossile el émet l'idée qu’ils pourraient être de même âge que les grès
de Tête dans le Zambèze.
Au musée colonial de Lisbonne se trouvent deux fragments de troncs
d'arbres fossiles provenant de Cazengo (90 kilomètres N. O. de Pungo-
Andongo), lun paraît simplement silicifié, tandis que l’autre est forte-
ment ferrugineux.
Livingstone observa les mêmes grès à Malange, et plus à lest, à
Tala-Mungongo, un grès schisteux, et encore beaucoup plus à Pest, à
20°,13',34" de longitude et 9°,38' de latitude, « un conglomérat ferru-
« gineux à aspect de scories, probablement un dépôt diluvien reposant
€ sur un grès durci, d’un rouge pâle, au-dessous duquel est une roche
« schisteuse se rapprochant du trapp, et l'étage inférieur est composé
€ d’un grès à lexture grossière contenant un petit nombre de cailloux;
« ce grès est mêlé à des roches blanches de nature calcaire et à des
€ bancs de quartz libres. »
Ce serait peut-être le cas de mentionner ici les grès bitumineux du
Libungo, que Welwitsch rapportait à la période carbonique, mais à en
juger par Lang et Monteiro, ils paraissent plutôt être liés aux grès de
Dombe, c’est-à-dire aux terrains secondaires.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 37
MINERAIS DANS LES TERRAINS PRÉCITÉS. Le lableau statistique qui
accompagne la carte d'Angola dont il à été question plus haut, signale
l'or dans les concelhos de Golungo-Alto, Quillengues, Caconda et Huilla.
Monteiro a essayé l'exploitation dans la première de ces contrées, les
sables aurifères de la rivière de Lombige. I en dit ce qui suit: « Entre
« Golungo-Alto et les terres aurifères du Lombige, le sol est formé par
« des schistes argileux, durs, dans lesquels je n'ai observé que quel-
« ques veines de quartz et, dans mon opinion, c'est un pauvre terrain
« aurifère. Après plusieurs mois de travail, on n'obtint que quelques
« livres d'or. »
L'analyse d’un échantillon de cet or a montré : or : 93,860, argent :
5,352, cuivre : 0,404.
Depuis lors, il aura sans doute été fait de nouvelles études, car une
compagnie d'exploitation s’est formée en 1886, en annonçant la valeur
de 50 francs d’or par lonne de sables aurifères.
Je ne sais rien au sujet du gisement dans les trois autres localités.
Quillengues et Caconda sont à peu de distance de lintersection du qua-
lorzième degré de latitude avec les quatorzième et quinzième degrés de
longitude; Huilla, au sud du quinzième degré de latitude et à peu près
mi-distance entre le treizième et le quatorzième de longitude. Toutes ces
contrées aurifères sont done dans les schistes. La carte Sà da Bandeira
indique des sables aurifères sur le Zenza, entre Golungo-Allo et Lucalla.
On dit aussi que de l'or natif se trouve dans le pays des Ganguellas.
Argent. D'après MM. Capello et Ivens, largent existerait sans aucun
doute dans la Jinga et probablement sur la rive gauche du Lucalla,
près de Banza-Dalongo; on dit aussi en avoir rencontré dans le Cam-
bambe.
Cuivre. La malachite se trouve sur presque tout le littoral d'Angola ;
M. Lenz (1878, p. 152), se basant sur des récits de voyageurs, admet
qu’elle est contenue dans les schistes cristallins, mais c’est rarement le
cas, car Monteiro, qui a exploré la plupart des gîtes de cuivre de la pro-
vince, dit n’en avoir rencontré qu’un seul èn situ; ce sont des veines
38 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
généralement petites de covelline, contenues dans des filons de quartz
au milieu des schistes situés entre Mossamedes et la chaine de Chella.
Dans les possessions allemandes, au sud du vingt-troisième degré de
latitude, le cuivre se trouve dans le gneiss, d’après M. Schenk *.
M. Chatelain m'a donné un échantillon de grès paléozoïque, tapissé de
malachite, provenant de Cambulo près Dondo.
On dit que du cuivre natif se trouve dans le pays des Ganguellas
(17°,30” lat. sud).
Le plomb existe sans aucun doute dans le district de Mossamedes,
sous forme de galène dont j'ai vu des échantillons, sans connaitre le lieu
exact de leur provenance.
Le fer est abondant dans la province; nous verrons plus loin qu'une
parlie est de formation récente (limonite) et que le fer magnétique
d'Icolo et Bengo est considéré par Livingstone comme lié aux roches
éruplives récentes. M. Arthur de Paiva * signale du fer magnétique abon-
dant dans la Serra Ferreira do Amaral (14°,30" lat., 15°,30" long).
Grès bitumineux
Libungo, localité située à quelques kilomètres de la côte, au bord du
Lifune, rivière au nord du Dande, est depuis fort longtemps célèbre par
son bitume minéral, improprement appelé pétrole, qui était autrefois
employé à Loanda pour goudronner les embarcations grandes et pelites.
M. Monteiro dit qu’on ne le recueille plus (1875) et qu'il en ignore la
raison. À une époque plus récente, on a essayé de lemployer comme
asphalte dans les rues de Loanda.
D’après cel auteur, le soi-disant lac de pétrole se trouve à une demi-
journée de marche, au nord-ouest de Libungo, non loin de la mer «que
l’on entendait, mais que l’on ne pouvait pas voir. »
* Zur Geologie von Angra-Pequena und Gross-Namaqualand. (Zeitschrift der deutschen geol.
Gesellschaft, 1586, p. 239.)
* A expediçao ao Cubango. (Bol. du Soc, de Geographia de Lisboa, 1887.)
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 39
« La roche est un grès fin et friable, tellement imprégné de bitume
« que celui-ci s’'écoulait par la tranche horizontale des strates et formait
« de petits amas variant d'une à deux onces jusqu'à quelques livres et
« davantage.
€... La roche des environs de Libongo est un schiste noir qui est
€ aussi fortement imprégné de bitume. Un habitant de Loanda, croyant
€ que celle circonstance indique du charbon à une certaine profondeur,
« fonça un puits de quelques fathoms (le fathom a 1 83) dans ces schis-
€ tes; je visilai la place pour chercher des restes organiques dans la
« roche extraite, mais je ne pus rien découvrir.
€ À mi-chemin entre Libongo et l'endroit où l’on récoltait le bitume,
€ J'observai une arêle de quartz courant de l’est à l'ouest et qui paraissait
« avoir fait éruption à travers les schistes. »
Lang fait déjà remarquer que c’est à tort que l'on parle du pétrole à
Libungo, et que l’on doit le nommer asphalte ou bitume. D'après lui, les
sources se trouvent dans deux collines; lune, nommée Cabengama, est
au S.-E. de Libungo, l’autre, nommée Quitatua, est au N.-0. Dans ces
deux points, le bitume imprégnail un grès et n’en découlait que par les
grandes chaleurs. Dans les deux localités, Lang chercha en vain des
traces de charbon minéral.
Au milieu des coquilles récentes rapportées par Welwitsch et ren-
voyées de Londres à Lisbonne, se trouvait un petit échamtillon de grès
bitumineux, portant l'étiquette « Montes de Libongo. » Cette plaque pré-
sente à sa surface de petits Lamellibranches indéterminables, mais qui
paraissent être lacustres ou saumâtres.
Welwitsch assignait à ces grès la période carbonique et les considérait
comme inférieurs aux grès bigarrés de la même contrée, tandis que les
autres auteurs ne parlent pas de leurs rapports stratigraphiques.
Monteiro cite des grès bitumineux d'une autre localité, la pointe de
Mussera qui, d’après sa carte, est située sur la côte, à environ 7°,30° de
latitude, c’est-à-dire à environ 100 kilomètres N.-N.-0. de Libungo.
I ajoute que l'on parle d'un lac de bitume à quelques milles à l'inté-
40 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
rieur de Kinsao, 6,50", mais que les naturels ne permettent pas d'y
aller.
La carte d'Angola, dont il a été question plus haut, indique le pétrole
(bitume) dans les concelhos du Dande (= Libuugo), de Golungo-Alto et
de Novo-Redondo.
Novo-Redondo est au bord de Océan (11°,10° lat.); on dit que les
fossiles y ahondent et Rhabdocidaris Capelloi, P. de L., qui provient de
Quingillo, à une dizaine de kilomètres en amont de l’embouchure de
la rivière’, prouve qu'il sy trouve le terrain crétacique. En outre, la
collection Capello et Ivens contient des fragments de charbon provenant
du même lieu que lOursin. C’est un charbon feuilleté, qui brûle à la
flamme d’une bougie, et qui, trailé par la potasse caustique ou par
l'acide azotique bouillants, ne leur communique pas la couleur brune
qui caractérise les lignites; c’est donc une véritable houille. Ce qui
précède parait prouver que le bitume du concelho de Novo-Redondo
est bien dans les mêmes conditions stratigraphiques que celui de
Libungo, c'est-à-dire dans des grès inférieurs au Crétacique fossilifère.
Le fait que le charbon qui leur est probablement associé est une véri-
table houille et non pas un lignite, ne prouve rien quant à leur âge, car
il en est de même du charbon du cap Mondégo qui appartient au Juras-
sique supérieur.
Le cas est différent quant à la mention de bitume à Golungo-Alto; à
en juger par les nombreux explorateurs qui y ont été, les grès qui S'y
trouvent sont bien inférieurs à ceux du littoral, et aucun d’eux ne fait
mention du bitume, dont on leur aurait probablement parlé s'il existait
réellement.
Grès de Dombe.
D'après plusieurs auteurs, des grès rouges ou bigarrés contenant des
minerais de cuivre, du soufre et du gypse, se trouvent au-dessous du
calcaire crétacique fossilifère.
1 Cette rivière, qui aboutit à Novo-Redondo, se nomme Cuenje sur la carte de MM. Capello et
Ivens, Gunsa sur les autres.
ËT PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. pa
Welwitsch les considère supérieurs aux grès paléozoïques, ce qui est
confirmé à mon avis par la présence du soufre et du gypse et par l'aspect
pétrographique de morceaux de grès envoyés de Mossamedes au Musée
des Colonies, comme échantillons de pierres de taille et de pierres à
aiguiser, Ils sont formés par un grès très fin, jaune rougeàtre, avec
paillettes de mica de très petites dimensions; ils sont complètement
différents de tous les échantillons de grès paléozoïques et de grès ter-
liaires d’Angola que j'ai eu l’occasion de voir.
On leur a attribué les dénominations de grès triasiques, grès rouge el
grès bigarrés, qui toutes trois sont à rejeter, car elles font supposer un
synchronisme qui n'existe pas. Les minéraux qu'ils contiennent : cuivre,
soufre et gypse, ne donnent pas une dénomination meilleure que la cou-
leur, car le cuivre n'y forme que des dépôts adventifs et il paraît que le
soufre et le gypse existent aussi dans les grès tertiaires de Loanda. J'ai
donc dû choisir une désignation nouvelle, et l'ai naturellement tirée de
la géographie.
D'après M. Malheiro, le gneiss des environs de Benguella est recouvert
en stralification discordante par un grès contenant du gypse, du soufre
et de la malachite, et recouvert lui-même par les calcaires fossilifères.
En se basant sur l'aspect pétrographique et sur le recouvrement par les
calcaires qu'il croyait jurassiques, il considéra ces grès comme apparte-
nant à l’époque triasique.
C’est aussi à celte même époque que les rapporte Welwitsch, mais il
paraît y avoir une erreur d'impression dans le passage que j'ai déjà
transeril.
« L'époque des dernières formations correspond à l'étage inférieur du
€ Trias, représenté par les calcaires coquilliers du Maschelkalk qui con-
€ stituent, près de l'embouchure du Dande, un gisement de pierres à
« bâtir exploité par les habitants. Des grès bigarrés et des marnes iri-
« sées caractérisent l'étage supérieur. »
Ce dernier mot, supérieur, doit à mon avis être remplacé par infé-
rieur, car Si Welwitsch l'avait considéré comme supérieur au Muschel-
TOME XXX, 6
42 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
kalk, 11 Paurait assimilé au Keuper et n'aurait donc pas dit que l'époque
des dernières formations correspond à l'étage tnférieur du Trias.
Quant à ce soi-disant Muschelkalk, c’est certainement du calcaire
crélacique, car on ne doit pas oublier que Welwitsch n’a pas pu revoir
ses récolles géologiques à son retour en Europe.
Welwitsch place donc ses grès bigarrés entre le Crétacique fossilifère
et les grès bitumineux de Libungo.
Monteiro qui a étudié presque tous les gîles cuprifères de la province,
les considère tous comme remaniés, sauf celui dont il a été question à
propos des schistes.
Il explora le liltoral depuis « Cassanza, à environ 80 milles au sud du
Quanza, jusqu'à Mossamedes, » sur une largeur de 50 à 60 kilomètres
à Mossamedes, et de 70 à 80 à Novo-Redondo.
Comme caractère géologique de cette bande explorée, il dit que la
partie orientale est formée par du gneiss, généralement très quartzeux ;
«_ près de Cuio (treizième degré), il contient une grande quantité de
« hornblende et de mica et, dans les environs de Mossamedes, il passe à
«un porphyre à grain fin et à un beau granite avec grands cristaux de
€ feldspath.
« Près de la mer, ces roches primitives sont en contact avec une ligne
«de dépôts tertiaires, principalement de gypse massif et des grès en
« bancs d’épaisseurs variées, séparés par des lits d’une poudre fine. »
On ne doit pas oublier que Monteiro entendait, sous la dénomination
de Tertiaire ou de couches récentes, la totalité des terrains secondaires et
lerliaires, et que les grès dont il parle sont inférieurs aux calcaires cré-
laciques, ce qu'il exprime très clairement en parlant des environs de
Loanda.
Parlant des gisements de cuivre de Novo-Redondo, il dit qu'ils étaient
tous dans les couches récentes, à leur jonction ou à proximité des roches
primitives et consislaient en traces de carbonates bleus ou verts dans le
limon sédimentaire ou dans les banes de grès.
Il arrive aux mêmes résultats pour les environs de Benguella :
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 13
« Sur un point nommé Quileba, à environ 6 milles à l’intérieur de
« Benguella, j'explorai un dépôt de minerai de cuivre à la jonction du
« gneiss et des dépôts sédimentaires. Ce dépôt fournit environ 2000
« tonnes de minerai de bonne qualité, en majeure partie de la mala-
« chite lerreuse, avec un peu de covelline. Il était adhérent au gneiss,
«_en une masse irrégulière ayant de 5 à 7 mètres depuis la surface jus-
« qu’à la base. Lorsque cette masse fut exploitée, il ne fut pas possible
« d'en retrouver d'autre, soit en profondeur, soit dans le voisinage. »
À propos de l'abondance du soufre et du gypse dans les environs de
Dombe-Grande, nous lisons, p. 197 : « Il y a une grande quantité de
€ soufre natif dans les collines gypseuses, sur la rive septentrionale de
« la rivière à Dombe-Grande. Les traversant un jour, j'arrivai à une
«_ pelite éminence qui paraissait être entièrement composée de soufre et,
« avec quelques bois, je parvins à détacher un bloc de soufre solide
«_ pesant environ 30 livres. »
Page 200 : « La route de Dombe-Grande à Cuio passe par des ravins
« profonds, à parois perpendiculaires, taillées par action de l'eau dans
« du gypse solide; ce dernier est également abondant sur d’autres
« points de Benguella. »
Age el extension. On peut affirmer qu'il sera possible de fixer l’âge des
grès de Dombe, puisqu'il existe des fossiles dans les grès bitumineux qui,
d'après Welwitsch, leur sont inférieurs, mais pour le moment on en est
réduit à de simples hypothèses.
1° Nous avons vu que l’âge tertiaire qui leur est attribué par Mon-
teiro ne peul pas être soutenu depuis que l’on connait l’âge des caleai-
res qui les recouvrent.
2 Welwitsch et M. Malheiro les considèrent comme triasiques en se
basant sans doute sur deux considérations, le recouvrement et l'aspect
pétrographique.
La première n’a pas de valeur, puisque les calcaires qui les recouvrent
sont d'âge crélacique el non pas triasiques ou jurassiques, comme le
croyaient ces deux observateurs.
44 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
La deuxième considération a plus de valeur, car on sait que le gypse et
le cuivre sont répandus dans les terrains permiques el triasiques de
l'Europe et que, dans l'Afrique australe et en Abyssinie, de grandes
étendues de terrain sont formées par les grès de Karoo, qui représentent
le Triasique et probablement aussi le Permique et une partie du Car-
bonique.
J'objecterai que, d’après Monteiro, le cuivre n’y forme qu'un dépôt
remanié, que le gypse se trouve dans tous les dépôts saumâtres, et que
les grès de Karoo peuvent tout aussi bien être représentés par un des
grès de l'intérieur que par les grès gypsifères ou les grès bitumineux.
30 En admettant la deuxième hypothèse, il y aurait une discordance
à la base de ces grès et une autre qui les séparerait du Crétacique.
En attendant que M. Malheiro livre à la publicité les profils qu'il à
relevés, ou que l’on découvre quelques fossiles déterminables, il est per-
mis d'émettre une autre hypothèse, reposant uniquement sur Pintercala-
tion de grès dans les calcaires crélaciques : c’est que ces grès gypsifères
appartiennent aussi à ce système et qu'il en est peut-être de même des
grès bitumineux.
Cette supposition n’a du reste rien d’extraordinaire, puisqu'il est
aujourd'hui démontré que c’est à la période crétacique que doivent être
rattachés les grès de Nubie dont la position a été contestée pendant si
longtemps.
Les grès de Dombe sont probablement l'analogue des grès bigarrés,
signalés sur la Côte-d'Or (Guinée) par Pierre Merian”' en 1841, et en
1878 au Gabon, par M. Lenz. Ces deux savants, lout en faisant remar-
quer leur analogie pétrographique avec le Trias, ajoutent qu'il serait
dangereux de se prononcer sur leur âge, ne connaissant ni sur quoi ils
reposent, ni les couches qui les recouvrent.
Je ferai en outre remarquer que, d’après M. Lenz, le Crétacique du
Gabon est encore plus gréseux que celui d’Angola, cetle troisième hypo-
thèse peut donc aussi être appliquée à cette contrée.
? Bericht über die Verhandlungen der naturforschenden Gesellschaft in Busel. V, p. 99 et 100 et
Neues Jahrbuch, de Leonhard und Bronn, 1841, p. 488,
; ; 1
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 15
Dans un travail tout récent, M. Gürich!, examinant la littérature sur
les contrées voisines du golfe de Guinée, fait voir que ces grès y occupent
une étendue considérable et qu'ils sont, sur plusieurs points, liés à des
calcaires, mais il n'apprend rien de nouveau sur leur âge.
Si en Angola nous réunissons aux grès de Dombe les grès bitumineux
qui sont contigus, s'ils ne leur sont pas synchroniques, nous avons les
citations suivantes qui s'étendent du nord au sud de la province, à une
faible distance de la côte : Mussera, Dande, Novo-Redondo, Dombe-
Grande.
Plus au sud, M. Schenk*, parlant des terriloires situés au sud du
vingt-troisième degré de latitude, y distingue le gneiss et des schistes
verdâtres, recouverts par un grès blanc el rouge, en bancs épais, sur-
monté par des calcaires gris clair, en bancs épais, sans fossiles.
Sel.
Le sel constitue dans l'Afrique tropicale un des articles d'échange
les plus recherchés. Tous les voyageurs parlent de l'habitude qui règne
parmi les indigènes d’Angola, de le façonner en prismes qui sont ensuite
entourés de fibres végétales et qui ont cours comme monnaies. Cepen-
dant on ne sait que peu de chose sur ses gisements.
En faisant abstraction du sel exploité dans les lagunes du bord de la
mer, et de celui que les indigènes de l’intérieur obtiennent au moyen de
cendres de végétaux, il me semble que lon peut le diviser en deux caté-
gories quant à sa provenance. 1° Ruisseaux el marais salés de l'intérieur
du continent, c’est-à-dire de contrées paléozoïques. 2° Sources salées el
mines de sel (?) de la zone littorale.
Le sel d’Angola se trouvant dans les collections de la Société de géo-
graphie ou au Musée colonial de Lisbonne, indiqué comme sel minéral,
G. Gürich, Beiträge zur Geologie von Westafrika. Zeitschrift der D. geol. Gesell. 1887, p. 96.
? A. Schenk, Ueber die geologischen Verhältnisse von Angra-Pequena. (Zeitschrift der deutschen
geol. Gesellschaft, 1885, p. 534) — Zur Geologie von Angra-Pequena und Gross-Namaqualand
(id., 1886, p. 236).
46 MATERIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
en opposition à sel marin, se présente sous trois fermes. a. Les prismes
de Quissama, dont il séra question plus loin. b. Cristaux plus ou moins
purs, cubes et trémies, atteignant deux centimètres de côtés, paraissant
avoir été produits artificiellement. c. Masses irrégulières, dépassant la
grosseur des deux poings, soit arrondies sur tout le pourtour, soit d’un
côté seulement, le côté non arrondi présentant des cristaux bien formés.
Parfois ces masses sont traversées par un bois mince, branche ou
racine (?) autour duquel il semble que la cristallisation s’est effectuée.
(Ge fait est observable sur des échantillons de divers points de l'Afrique :
Angola, Mozambique, S. Thiago; un morceau présentant le même aspect,
mais n'étant pas traversé par un bois, provient en outre de la Guinée
portugaise.)
{1° Au sujet de la première catégorie mentionnée plus haut, le cata-
logue portugais de l'Exposition d'Anvers signale du sel d'Encoge, d’Am-
baca et de Golungo-Alto. Welwitsch dit que près de Quilaxe, au sud de
Malange, se trouvent des ruisseaux et des marais salés d’où l’on retire
du sel, et dans lesquels croissent des plantes maritimes, Ruppia mari-
lima, elc.
MM. Capello et Ivens, parlant du pays des Bangalas et des Jingas,
signalent des marais d'où l’on extrait un mélange de chlorure de sodium
el d’azotale de potasse.
2% Le gisement principal de la zone littorale est celui de Quissama,
célèbre dès le commencement du XVIe siècle; il ne m'est connu que
par les données suivantes :
Un document du commencement du XVIIme siècle, dit que le sel est
extrait au pic, de carrières nommées Adenda, couvrant une étendue de
plus de 10 lieues et situées à égale distance de la mer et du Cuanza.
Un document de la fin du siècle dernier ‘ parlant du même gisement,
le nomme Demba (d’après la carte de Capello et Ivens, à 60 kilomètres
au S.S. O0. de Muxima). Il dit que le sel s’extrait d’une grande plaine,
! Voyez Lopez de Lima.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 17
privée d’eau et entourée de montagnes; les nègres font dans le sol des
trous de deux palmes" ou plus de profondeur et de trois pouces de dia-
mètre, ces trous se remplissent immédiatement d’une substance liquide
ayant la consistance d’une gelée; les nègres enlèvent alors la terre qui
se trouve autour des trous et la substance se solidifie sous forme d'un
sel blanc sale ou gris clair. Ces petits cylindres sont ensuite nettoyés et
on leur donne la forme d’un prisme octaédrique.
Les échantillons de sel de Quissama qui se trouvent au Musée colo-
nial et à la Société de géographie, n'ont qu'un diamètre inférieur à trois
centimètres; ils sont composés de cristaux en général limpides, de gros-
seurs variables, les plus gros étant aussi bien au milieu du prisme que
sur le pourtour. En un mot, ils ne présentent pas l'aspect d’une sub-
slance ayant cristallisé dans des moules, mais plutôt celui de grains
mis dans des moules et arrosés ensuite pour les consolider.
Le Musée colonial contient de grosses pierres de sel provenant de
Benguella, et le catalogue d'Anvers signale des salines naturelles à
3 milles de Mossamedes, sug une surface de six hectares, à 100 mètres
au-dessus du niveau de la mer *.
Il signale en outre du sel minéral de Cacuaco (Loanda) et de Catum-
bella.
Welwitsch fournit une donnée fort importante dans son profil dirigé
de Mossamedes vers l’est; c’est celle de sources salées nommées « Pedra
do sal', » entre des mines de cuivre et le pied occidental d’un affleure-
ment de schistes micacés nommé Marco de Cuanhanga. Mais à en juger
par le dessin, il y aurait des schistes micacés plus à l’est.
Les gisements de la zone littorale sont peut-être à rapporter aux grès
de Dombe ou aux grès bitumineux, à en juger par leur position géogra-
phique, et par le caractère saumäâtre de ces grès.
! La palme équivalait à 22 centimètres et était divisée en 12 pouces.
? Indiqué dans la carte Sa da Bandeira.
3 M. F.-A. Pinto (Angola e Congo, 1888, p. 21), dit que dans les points de la zone basse de Mos-
samedes, où le terrain est de couleur foncée et où il ne pleut qu'une fois en deux ou trois ans, la
pluie est suivie de l'apparition d’une grande quantité de cristaux de sel qui donnent au terrain
l’aspect qu'il a en Europe après une gelée blanche,
48 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
La présence de sel dans ces grès ne prouverait pas grand’chose en
faveur de leur âge, car si le sel est abondamment répandu dans le Tria-
sique de l'Europe, les gisements du Sahara appartiennent à Pépoque
tertiaire, el ceux de la Colonie du Cap se trouvent dans la Uitenhage
formation, qui appartient soit au Crétacique inférieur, soit au Jurassique.
Crétacique fossilifère.
D’après Anchiela, le Crétacique de Benguella présente une alternance
de couches peu épaisses de grès et de calcaires compacts. Les récoltes
de M. Malheiro nous ont montré que ces calcaires sont fort variables,
lantôt marneux, lantôt formés par des oolithes d’un blanc éclatant et
parfaitement pures, tantôt mélangées de glauconie; d’autres fois on à un
calcaire compact, ou même une dolomie.
Toutes ces roches sont plus ou moins blanches, sauf les marnes qui
sont gris jaunâtre et les grès qui affectent une leinte jaunâtre.
Pour le moment, on n’a cité de fossiles crétaciques que des environs
de l'embouchure du Dande, de Novo-Redondo, de Lobito, de Catum-
bella, de Dombe-Grande et de Great-Fish-Bay.
D’après la carte de M. Lenz, le Crétacique s’étendrait depuis l'embou-
chure de l’Ambriz jusque près du cap Frio.
Il est probable qu'il ne se trouve pas au sud du vingt-roisième degré
de latitude, car les calcaires gris bleu sans fossiles dont parle M. Schenk
ne paraissent pas avoir de rapports avec les calcaires blancs d'Angola.
Quant à l'extension du calcaire crétacique vers l'intérieur, elle est
naturellement très limitée au sud de Benguella, landis qu’elle parait
être assez étendue vers Loanda.
Fout ce que je puis dire, est que l'échantillon de calcaire de Bom-Jesus,
rapporté par M. Chatelain, paraît bien appartenir au Crétacique, et que
Muxima, situé à près de 100 kilomètres de la côte, ferait peut-être encore
partie de ce système, car Monteiro nous apprend qu'il est situé sur le
sommet d’une colline rocailleuse et escarpée, composée de calcaire blanc.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 19
Je rappellerai que des silex pyromaques se trouvent dans les lits de
lorrents descendant du Libollo, et dans d’autres points de la contrée,
entre autres de Cassanje. On ignore complètement dans quelle roche ils
élaient contenus.
Subdivision. D'après le peu que l’on connait, les couches à Pholadomya
pleuromyæformis forment la base du Crélacique fossilifère, elles n’ont
été observées qu'à Dombe-Grande. Leur faune est composée d'espèces
en général de petite taille, Gastéropodes et Lamellibranches avec quelques
Échinodermes. La présence d’un exemplaire d'Acanthoceras mamillare
me les fait ranger dans l'étage albien.
On pourra facilement se rendre compte de cette petite fauvule, dont
la majeure partie est représentée PI, IE, fig. 6-12; PL LV, fig. 6-10 et 19;
PI. V, fig. 1-10; PL VE fig. 2-4; PI. VIE, fig. 1-5.
Les couches à Schlænbachia inflata paraissent avoir une plus grande
extension, ou du moins elles attirent plus facilement l'attention. Dans
le district d'Angola, elles présentent des calcaires crayeux, parfois ooli-
thiques, avec Céphalopodes, Gastéropodes, Lamellibranches et Oursins.
Les listes de fossiles que lon à vues plus haut font voir que les fau-
nules de Dombe-Grande et de Catumbella ne sont pas identiques, mal-
gré la proximité relative de ces deux localités. Le fait principal est
l'absence des Céphalopodes déroulés à Dombe-Grande, tandis qu'ils sont
abondants à Catumbella.
A en juger par les quelques lignes de M. Stanislas Meunier, la faunule
de Lobito présente le même aspect que celle de Catumbella.
On n’a aucun détail sur le gisement de Schlænbachia inflata au sud
de Mossamedes. Dans les îles Elobi et sur les côtes voisines du Gabon,
ces couches sont représentées par des grès ne paraissant pas avoir beau-
coup d'analogie avec le faciès d'Angola.
Quatre fossiles permettent de fixer l'âge de ces couches par rapport à
celles de l'Europe, ce sont Schlænbachia inflata, Schlænbachia inflatifor-
mis, Hamites virgulatus el Hoplites dispar.
Schlænbachia inflata se montre en Europe dans le Gault inférieur où
TOME XXX. {
50 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
il est très rare, tandis qu'il est fréquent à partir du Gaull moyen; il se
trouve encore avec Ammonites Rolomagensis dans le bassin d'Uchaux
(Hébert), mais son niveau principal est inférieur au Rotomagien.
Dans la partie paléontologique, j'examinerai les citations d’Hoplites
dispar ; on verra qu’il apparaît aussi dans le Gault inférieur, mais que
son niveau principal est aussi immédiatement inférieur au Rotomagien;
il en est de même de Æamites virqulatus.
La troisième espèce, Schlœænbachia inflatiformis, n'a été rencontrée
qu'aux îles Elobi et en Europe dans les Basses-Alpes, où elle serait en
plein Gaull.
D’après les trois premières espèces, celle assise serait donc à rapporter
à ces couches, immédiatement inférieures au Cénomanien, que M. Hébert
rattache à cel étage, tandis que M. Renevier et d’autres géologues les
considèrent comme formant un étage à part, le Vraconnien. D’après les
Céphalopodes, les couches à Schlænbachia inflata d'Angola ont plus de
rapport avec le Gault qu'avec le Cénomanien proprement dit, ce qui
serait encore confirmé par la présence d’Acanthoceras mamillare, si
l'exemplaire calcaire de Dombe-Grande doit réellement être rattaché à
celle assise.
Les autres niveaux du Crélacique d’Angola sont encore bien moins
connus ; je rappellerai que ce que j'ai distingué comme assise ne repré-
sente que des lots de fossiles, rapprochés par leurs caractères paléonto-
logiques et pétrographiques, qu'il se peut done parfaitement que plu-
sieurs d’entre eux appartiennent à une même assise,
Je suis encore plus au dépourvu quant à leur ordre de succession,
mais d’après les affinités paléontologiques, on peut dire que les couches
à Bryozoaires, ou du moins les fossiles crétaciques qu’elles contiennent,
sont entre les couches à Pholadomya et les couches à Schlænbachia
inflala, et que les couches à Cyprina Ivensi se trouvent en connexion
avec les couches à Schlænbachia inflata, soit qu’elles leur soient supé-
rieures, soit qu'elles leur soient inférieures.
Plus haut viennent les oolithes blanches, parfois pures, parfois mélan-
-
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 51
gées de glauconie, avec Polypiers, Nérinées el Actéonelles, et plus haut
encore, les grès à Ostrea Baylei el Ostrea Olisiponensis. A n’est pour le
moment pas possible de dire si ces deux derniers lots ne représentent
que le Cénomanien supérieur ou bien des élages encore plus récents.
Roches éruptives modernes.
Livingstone, parlant d'Icolo et Bengo, s'exprime de la manière sui-
vante : « Le frapp, en beaucoup d'endroits, a rempli les gorges formées
par le soulèvement des roches, et il existe, au point de jonction des roches
ignées et de celles d’un àge plus ancien, une quantité considérable de /er
fortement magnétique. » Le fer magnétique se trouve aussi dans les envi-
rons de Mossamedes, je ne sais pas s’il y est associé aux trapps.
Welwitsch suppose que les trapps précités et les dépôts ferrugineux
des environs de Zenza sont le produit d'éruplions postérieures au Tria-
sique. Il mentionne aussi des trapps au milieu des calcaires de Mossa-
medes.
Monteiro parle aussi des trapps d'Icolo et Bengo qui donnent à la
contrée un caractère très pittoresque. Dans le concelho du Duque-de-
Bragança, il parle de € trachyle el d’autres roches volcaniques, » et à
Cambambe, le trachyte serait accompagné de basalte. De Benguella à
Mossamedes, l'aspect principal, vu de la mer, consiste en collines apla-
lies ou tables (mesas) dénuées de végétation. Elles sont composées de
basalle et ont une hauteur de 200 à 300 pieds. — Entre la rivière de
S. Nicolau (quatorzième degré de latitude) et Mossamedes, se trouve une
bande de basalle en colonnes et de trapp ayant quelques milles de largeur.
M. Hæpfner dit aussi que le basalte est fréquent le long des côtes de
Mossamedes ; il ajoute que les habitants de cette localité le prennent
pour de la houille et que c’est à ce fait que l’on doit attribuer la mention
de houille de la province d’Angola, dans le rapport de l'exposition de
Philadelphie. Nous avons vu plus haut que la houille y existe réellement.
I ne me reste plus qu'à rappeler les échantillons de basalte néphélini-
que et de liparite rapportés de Dombe-Grande par M. Malheiro.
52 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Tertiaire sédimentaire.
Quoique l'abondance de fossiles dans la molasse marine ait forcément
dû attirer l'attention des personnes débarquant dans la province, on
connaît encore moins le Tertiaire de cette contrée que son Crélacique.
La carte de M. Lenz indique une bande interrompue de « Tertiaire
plus récent que l’Éocène, » depuis l'Équateur jusqu'au nord de Ben-
guella.
Depuis l'Équateur jusqu’à l'embouchure du Congo, elle est séparée de
l'Océan par des dépôts alluviens, tandis qu’elle formerait directement le
rivage depuis Ambrisette jusqu’au nord de Benguella.
Cette bande de Tertiaire doit être prolongée vers le sud. M. d’An-
chiela dit que ce terrain s'étend de Benguella à Mossamedes, et des
échantillons rapportés par Welwitsch” et par Capello et Ivens montrent
sa présence encore plus au sud, au cap Negro, à Porto-Pinda et à
S. Bento-do-Sul, c’est-à-dire jusque près du seizième degré de latitude.
On sait du reste que des strates tertiaires ont élé reconnues à la colo-
nie du Cap.
Je vais mentionner les observations en les groupant d’après leurs
affinités.
10 On se souvient que Welwitsch parle de strates calcaires apparte-
nant à l’Éocène. Les calcaires blancs à nombreux Ostrea, formant les
falaises d’Ambrisette (Pechuel Loesche) appartiendraient-ils à cet étage
ou seraient-ils crétaciques ?
2% Nous avons vu à Dombe-Grande un calcaire dur, oolithique, avec
Strombus paraissant tertiaire. Celle récolte aurait-elle de lanalogie avec
la roche oolithique, brun foncé, à Polypiers et Lamellibranches, signalée
par M. Lenz sur la côte du Loango? Pour le moment, rien ne prouve
que ces récolles soient plus anciennes que les autres gisements incontes-
tablement tertiaires.
1 Choffat, Note préliminaire sur les fossiles d’Angolu, ete,
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 3
3° Je mentionnerai encore, parmi ces récoltes douteuses, les couches
à Bryozoaires el Polypiers, rangées dans le Crétacique, mais contenant
probablement un mélange de fossiles tertiaires.
4° Nous avons vu que M. Lenz cite des débris de vertébrés à Landana
(cinquième degré de latitude). Parmi les récoltes de M. Feio, se trouvent
des échantillons de marne grise, micacée, avec débris de Vertébrés et un
Ostrea, le tout indéterminable. Hs proviennent de Fembouchure du
Lifune (Dande).
5° Marnes grises, feuilletées, à nombreux Foraminifères miocènes
(Schlumberger), de Dombe-Grande.
6° Molasse fossilifère. Roche gréseuse, jaune verdàtre, dans les envi-
rons de Mossaméedes : Porto-Pinda, Cardium; S. Bento-do-Sul, Natica,
Nassa, Buccinum, Ostrea (Capello et Ivens); cap Negro, Turritella (Wel-
witsch); Mossamedes et rives du Giraul, roches et Lamellibranches
(Capello et Ivens).
T° Calcaire crayeux, blanchâtre, avec grains de quartz à Dombe-
Grande, Pseudoliva et Calyptræa.
8° Calcaire gréseux jaune brun à grands Lamellibranches (voyez plus
haut), de Praia-do-Bispo et de Maianga près Loanda. Cardium, Tapes,
Venus, Pectunculus.
On sait depuis longtemps que les falaises verticales de Loanda sont
composées de sable ou de grès incohérents. M. Büchner nous apprend
que la partie supérieure est un conglomérat rouge foncé, tandis que la
partie inférieure est blanchâtre et tellement fine et farineuse que lon
peut y creuser des trous avec les doigts.
A environ 30 au-dessus du niveau de la mer se trouvent deux bancs
de grès dur contenant des fossiles à l’état de moules intérieurs; ce sont
des Lamellibranches que M. Büchner rapporte à des Unionides.
Sur une grande distance dans l'intérieur de la région littorale, on
a dans les ravins, à la surface, de l'argile rouge, au-dessous, des cailloux
roulés et plus bas encore, le sable blane, farineux.
Il est certain que les moules intérieurs, observés par M. Büchner, sont
54 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
les mêmes que ceux rapportés par MM. Feio et Malheiro; il en ressort
donc que le sable blanc qui contient les bancs fossilifères appartient
selon toute probabilité au Miocène.
Une note de Welwitsch ferait croire que les falaises immédiatement
au nord-est de la ville sont d’un âge plus récent. Il a observé dans la
falaise, entre Penedo et Boa-Vista, des troncs d'arbres silicifiés, à quel-
ques pieds au-dessus du niveau actuel de la mer, et un peu plus haut
une couche d'argile avec des coquilles vivant encore actuellement dans
ces parages (note prise sur le terrain!) I explique ce fait par un abais-
sement et un soulèvement de la côte à une époque géologique récente.
D’après Monteiro, la pointe de Lagostas, au nord de Loanda, contien-
drait en abondance du gypse et du soufre natif. D’après sa position géo-
graphique, celte falaise ferait partie du Tertiaire.
Dépôts superficiels.
Welwitsch attribue au Pliocène une terre argileuse, marneuse el aréna-
cée qu'il ne cile que de Loanda et de la lagune de Quilonda, au sud de
celte localité. Il est probable que c’est l'argile rouge et le sable blanc
dont parle Büchner, mais ce sable serait plutôt à rapporter au Miocène,
à moins qu'il ne soil remanié.
Ce dernier auteur nous apprend qu'une {erre rouge, qu'il compare à
la latérite, s'étend vers l'intérieur, aussi loin qu’il est allé. MM. Capello
et Ivens mentionnent aussi celle terre sur plusieurs points de leur tra-
versée du continent.
« Les affleurements des roches du Bas-Congo sont recouverts d’amas
€ détritiques /Latérite) de couleur blanchâtre, rougeâtre ou franchement
« rouge provenant de leur décomposition par les agents atmosphériques.
« Ces terres de désagrégation ont quelquefois une épaisseur considé-
€ rable et forment non seulement des montagnes entières, mais des
« zones de grande surface » (Zboinski).
Des coquilles marines actuelles se trouvent sur de nombreux points au-
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 55
dessus du niveau actuel de Océan. M. Zboinski les à observés à 200 mètres
d'altitude vers l'embouchure du Congo. I y en a un lot dans la collection
de M. Malheiro, il provient de Catumbella; mais je ne connais ni Palti-
tude, ni la distance de la mer à laquelle elles ont été récoltées. MM. Ca-
pello et Ivens les signalent à Bahia-dos-Elephantes, à 160 mètres d'alti-
titude, et à 150 mètres à Mossamedes.
Livingstone en a observé dans la vallée du Bengo, à 40 kilomètres de
la côte. M. Chatelain dit que les Area semilis, Linn. (Selinia senilis, Gray)
sont fréquents dans les sables blancs qui couvrent les hauteurs entre
Dondo et le Lucalla, c’est-à-dire à plus de 130 kilomètres des côtes. L’al-
titude de Dondo est de 25 mètres d’après les cartes, de 37 d’après
M. Büchner et de 93,7 d'après Capello et Ivens (1881, Ime vol., p. 281)
Ce désaccord n’est probablement qu'apparent, la première cote se
rapportant peut-être au niveau du Quanza el les autres à des poialts
différents de la colline. Quoi qu'il en soit, les coquilles observées par
M. Chatelain proviennent certainement d’un point passablement élevé
au-dessus du niveau actuel de l'Océan.
Une autre observation de M. Chatelain parait se rattacher au même
phénomène, c’est la présence d’un nombre considérable de coquilles du
genre (ralathea au sommet de la colline de Bom-Jesus. Ce genre existant
actuellement dans le Cuanza, il faudrait savoir si ces coquilles n’ont pas
été transportées par l’homme.
Le même observateur m'a parlé de sables blancs, S'étendant bien avant
dans la contrée el contenant de petits cailloux de quartz blancs à arètes
arrondies et des grains de limonite de grosseur fort variable.
Des fouilles dans le lit d’un ancien torrent près de Dondo ont montré
qu'au-dessous d’une couche épaisse de terre végétale se trouvaient de
pelits cailloux parfaitement arrondis qui ne peuvent provenir que des
montagnes du Libollo. M. Chatelain m'en a remis 37, pris certainement
au hasard; ils se répartissent de la manière suivante : 1 diorite, 1 feld-
spath, 12 quartzites, 3 jaspes rouges, 1 jaspe noir, 10 mélange de jaspe
et de quartz, 1 calcédoine, 2 silex noirs paraissant être formés par des
56 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
grains cimentés, { silex noir (phtanite), 5 silex pyromaques jaunes. Ces
cailloux donnent quelques indications sur la contrée d’où ils proviennent
et qui est complètement inconnue.
Une autre indication sur cette même contrée est fournie par les {u/s
puissants de Cambulo, sur la rive gauche du Cuanza el qui sont déposés
par les eaux venant des montagnes du Libollo.
M. Büchner les a observés un peu plus au nord, près de la chute de
Cambambe, dans les cavités du conglomérat, et entre celui-ci et le grès
sur lequel il repose.
Monteiro parle d’argiles remaniées el de conglomérats avec minerais de
cuivre, couvrant le sol de plusieurs vallées. Le même auteur signale les
efflorescences blanchâtres, contenant une forte proportion de magnésie,
qui couvrent les flancs perpendiculaires de quelques collines des envi-
rons de Mossamedes.
M. Chatelain en a recueilli près de Dondo un échantillon qu'il dit
contenir 20 ‘/, de magnésie.
J'ai déjà signalé les sables aurifères, en parlant des minéraux origi-
paires des terrains paléozoïques.
Le copal, improprement appelé gomme copal, ou gomme résine, est
exporté en grande quantité de tous les ports d’Angola ainsi que d'autres
points de l'Afrique tropicale.
Plusieurs auteurs se sont efforcés de démontrer qu'il provient d'un
arbre, mais ils parlaient tous par oui-dire el non pas à la suite d’obser-
vations. Welwitsch prêta une grande attention à celte importante ques-
lion et exposa ses observations dans un article spécial ".
Il nous apprend que le copal d’Angola est loujours extrait de la terre,
où il se trouve à une profondeur généralement faible, en morceaux de
différentes grosseurs, généralement pelits et presque loujours arrondis.
L’aire où on le trouve en Angola s'étend depuis le Congo jusqu'au
! Observations on the Origin and the gcographical Distribution of the Gom Copal in Angola,
West tropical Africa, by Fr. Welwitsch. (The Journal of the Linnean Society, vol. IX, 1866, p. 287.)
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 57
Cunène; c’est la contrée accidentée qui est limitée à l'ouest par le pied
de la première terrasse, dont elle suit les ondulations.
L'auteur conclut que le copal de l'Afrique occidentale, et probable-
ment la totalité de la gomme résine exportée sous ce nom de l'Afrique
tropicale, peut être considéré comme une résine fossile, produite par
des arbres qui ornaïent les forêts de ce continent à une époque écoulée
depuis fort longtemps. Ces arbres seraient complètement éteints, ou
n'exisleraient plus que dans un élat de dépérissement. Ce serait en
Afrique, le pendant de lambre de l'Europe.
Welwitsch a peut-être trop étendu ses conclusions; car il paraît bien
avéré que le copal se produit actuellement encore dans le littoral de Zan-
zibar et de Mozambique ‘, ce qui n’est pas le cas en Angola.
Un autre fait ne concordant pas avec les observations de Welwitsch,
est la présence au Musée des colonies, à Lisbonne, de plusieurs bocaux
de copal indiqués comme provenant de Golungo-Alto et de Duque-de-
Bragança, territoires situés en dehors de la zone sublittorale.
Quant à la première de ces localités, on peut supposer que la récolte
a été faite dans la zone sublittorale qui est voisine, mais une pareille
supposition n’est pas applicable à Duque-de-Bragança, situé à 160 kilo-
mètres à l’est de cette première localité.
— Monteiro décrit les trous qui se trouvent dans la € Pedra grande » à
l’est de Mossamedes, à 20 ou 30 pieds au-dessus du niveau de la plaine.
D'après celte description, il paraît que l’on a affaire à des marmites de
géants.
— Je cilerai encore, d’après le même anteur, une source thermale dans
la contrée de Novo-Redondo. « J'allai jusqu’à une chaîne de montagnes
de gneiss ou de schistes très quartzeux, nommée N’gello, que je suppose
être à 40 ou 50 milles de la mer, et je visitai une source d’eau chaude
à un col nommé Tacola, sur la route de la ville de Dongo, environ à mi-
hauteur de la montagne.
! Plantas uteis da Africa portugueza, pelo conde de Ficalho. Lisboa, 1884, p. 159.
TOME XXX. 5
58 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
« Je n'avais pas de thermomètre avec moi, mais à sa sortie d’une cre-
vasse, l’eau était tellement chaude, que je ne pouvais y tenir la main
que pendant quelques secondes. »
Dans le catalogue des colonies portugaises à l'Exposition d'Anvers, en
1885, on trouvera la mention d’une eau sulfureuse provenant de Luxillo,
concelho du Duque de Bragança et de deux autres € eaux minérales »
dont lune de Mutipa, région de Biballa (Mossamedes). L'autre fut expo-
sée par un habitant de Loanda, mais la provenance n’est pas indiquée,
La carte Sà da Bandeira signale des sources thermales près de Qui-
pupa, au nord-est de Dombe-Grande.
Enfin je rappellerai en dernier lieu les instruments de pierre décou-
verts par M. Zboinski dans le Bas-Congo, quoique lon ne sache pas
encore à quel âge ils doivent être rapportés.
ADDITION A LA PARTIE HISTORIQUE.
Ce résumé stratigraphique était en majeure partie imprimé, lorsque
M. A.-A. d’Oliveira eut l'obligeance d’altirer mon attention sur la carte
du baron de Barth ?, relative à l'exploration qu'il fit, en 1876, pour le
compte du gouvernement portugais.
Cette carte contient des données géologiques importantes, surtout
parce qu’elle indique la position exacte des roches observées; mais je
ne lui connais pas de texte explicatif et il est probable qu'elle n’en à
pas, son auteur étant mort avant de quitter Angola.
Le Dr Barth partit de Loanda, suivit le cours du Bengo jusqu’au 14°
degré à l’est de Greenwich, puis descendit au sud du 9° de latitude, se
maintenant à peu près sur le même parallèle jusqu’au 16° 30° de lon-
! Beiträge zur Entdeckungsgeschichte Afrika’s ; 4° ITeft : Reisen im S. W. Becken des Congo, von
Otto H. Schütt. Berlin 1881, Dietrich Reimer.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 59
gitude. Il passa par Golungo-Alto, Cazengo, Ambaca et Cachoeira ; de là
il remonta vers le N.-O. jusqu’au 7° lat., 15° 50° long. et redescendit
en ligne à peu près droite sur Ambaca.
Il indique jusqu’au 13° 40° E. Greenwich, le sable fin mentionné
par les autres observateurs.
A 15° 55°, du calcaire, au sud du fleuve Bengo; c’est probablement
le prolongement du calcaire de Bom-Jésus.
Au croisement des 14e et 9° degrés, grès rouge, micacé, en dalles,
puis des mélaphyres et des grünsteine qui correspondent incontestable-
ment aux trapps de Livingstone. Ils se trouvent au contact du gneiss
(14° 10").
A 10 kilomètres à l’est de Golungo-Alto se trouve du calcaire proba-
blement cristallin, puis des phyllites. Des blocs de gneiss sont signalés à
l'ouest d'Ambaca; ils correspondent peut-être aux blocs de granite de
Welwitsch ?
Entre Cazengo et Ambaca, 11 n°y aurait que du gneiss el celle roche
est en outre signalée au nord et à l'est de ce dernier point. Ce ne serail
que près du 16° long. que l’on trouverait le grès.
Il n'y a pas d'indications géologiques relatives aux environs du Duc-
de-Bragancça, mais le grès est signalé plus au nord, 8° 40°.
Le point culminant de sa carte (15° 50” long., 7 lat.) est riche en
calcaires cristallins jusqu’à 8° 30”, et plus au sud, la montagne esl
formée par des schistes argileux fortement relevés, avec quelques grès;
ils sont indiqués jusqu’à la latitude de 8° 40”.
Il n'y a pas d'indications entre ce point et les environs d’Ambaca.
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DEUXIÈME PARTIE
DESCRIPTION DES FOSSILES CRÉTACIQUES
MOLLUSQUES
PAUL CHOFFAT
GROUPE DE SCHLOENBACHIA INFLATA, Sow.
Ce groupe est représenté par 19 exemplaires de Catumbella et 19 de
Dombe-Grande, offrant une telle variation de formes qu'il n'y en a pas
deux parfaitement semblables.
On peut y distinguer deux séries de formes, lune se rattachant à
Schloenbachia inflata, a la coupe subcarrée, les côtes fortes, en partie
bifurquées dans la jeunesse et présentant trois à quatre nodosités bien
accentuées.
L'autre, dont Schloenbachia Elobiensis, Szajnocha, forme la variation
62 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
extrême, a la coupe plus ou moins comprimée, les côtes plus nombreuses,
plus serrées, sont coupées par des lignes spirales dont le nombre varie
entre 7 et 16 et qui donnent lieu au point d'intersection à des tubercules
subégaux, allongés dans le sens de l’enroulement. Ces nœuds sont natu-
rellement plus courts dans la région interne que dans la région externe,
mais leur saïllance peut être égale sur toute la longueur de la côte
(Schloenbachia Elobiensis) ou bien la nodosité externe peut être beaucoup
plus accentuée (fig. { et 6) ou même les deux nodosités extrêmes (Schloen-
bachia Lenzi).
En tenant compte de la hauteur où se trouve le maximum d’épaisseur
el de la relation entre la hauteur et l'épaisseur, on pourrait distinguer
bon nombre de variétés.
L'une d’entre elles à été décrite par M. Szaynocha sous le nom de
Schloenbachia inflatiformis; dans cette forme, les lignes spirales, très
faibles ne produisent pas de nodosités, et le maximum d'épaisseur se
trouve au milieu de la hauteur des tours.
Aucun des exemplaires que jai sous les yeux ne correspond exacte-
ment à celte espèce, basée sur deux individus seulement.
Un peu plus loin, je mentionne des formes s’en rapprochant, et d’au-
tres qui mériteront d'être élevées au rang d'espèces, lorsqu'elles seront
mieux connues.
SCHLOENBACHIA INFLATA, SOW.
PI, I, fig. Aret 2:
SYNONYMIE.
Ammonites inflatus, Sow. 1817, Min. conch., pl. 178.
Id. rostratus, Sow. 1817, id., pl. 173.
Id. tetrammatus, Sow. 1829, id., pl. 587.
Id. inflatus, Brongniart, 1822, Descr. géol. des env. de Paris, pl. 6, fig. 1.
Id. Id. d’'Orbigny, 1840, Pal. franc., p. 304, pl. 90.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 65
Ammonites varicosus inflatus, Quenstedt, 1849, Cephalopoden, p. 209, pl. 17, fig. 2.
Id. inflatus, Buvignier, 1852, Statistique de la Meuse, p. 46, pl. 31, fig. 8 et 9.
Id. Pictet et Roux, 1853, Grès verts, p. 102, pl. IX, fig. G et X, fig. 1-2.
Id. Pictet et Campiche, 1860, Ste-Croix, p. 178, pl. XXI, fig. 5 et XXII,
3 et 4.
Id. Stoliczka, Palæont. Indica, p. 48, pl. 27-29 et 80, fig. 1-3.
Schloenbachia inflata, Szajnocha, 1584, Cephalopoden-Fauna der Inseln Elobi, p. 232,
pl. IE, fig. 1-3, non pl. I.
Id. Choffat, 1886, Faune crétacique du Portugal, p. 8.
Id. Id. 1886, Fossiles de la province d’Angola, Bull. soc. géol.
t. XV, p. 154.
Id. Stan. Meunier, Bull. soc. géol. F., t. XVI, pl. L, fig. 1-2.
On trouvera une synonymie plus détaillée dans Pictet et Campiche, St-Croix, p. 178.
Je ne tronve que 5 exemplaires de Catumbella et 3 de Dombe-Grande qui se rap-
prochent du type de l'espèce, pl. 178 de Sowerby, 90 de d'Orbigny, fig. 6, pl. 9 de
Pietet et Roux et fig. #, pl. 22 de Pictet et Campiche, c'est-à-dire des exemplaires dont
la coupe est à peu près carrée et qui présentent des nœuds accentués sur le pourtour
externe et sur le pourtour interne.
Ïl est pourtant à remarquer que chez ces exemplaires africains, les nodosités média-
nes et ombilicales s’atténuent assez rapidement avec l’âge; deux exemplaires seule-
ment les présentent encore au diamètre de 80 millimètres. La bifurcation des côtes se
perd aussi vers la même tulle; sous ce rapport, ils ressemblent donc aux figures 3,
pl. 22 de Pietet et Campiche et fig. 8, pl. 34 de Buvignier. Les fig. 2 et 3 de la pl. II
de M. Szajnocha ‘ rendent bien compte de l'allure des côtes des échantillons que je
rapporte au Lype, tandis que sa planche [ ne me paraît pas se rapporter à Schl. inflata,
mais plutôt à Schl. Lenzi, dont il sera question plus loin.
J'ai un fragment d’un gros échantillon de S. énflata, provenant de Dombe-Grande ;
il mesure 83 millimètres de hauteur sur 60 de largeur, ses côtes sont fortement sail-
lantes, droites, terminées aux deux extrémités par des nœuds proéminents, tandis
qu'un nœud moins fort se trouve au milieu. La distance entre deux côtes varie de 25
à 30 millimètres.
Le Musée national de Lisbonne possède un échantillon * de 240 millimètres de dia-
mètre, la hauteur du dernier tour est de 70 millimètres; il présente les mêmes carac-
tères que le fragment dont il vient d'être question, tous deux sont donc bien différents
? M. Szajnocha m'écrit qu’il y a eu erreur dans la numérotation des échantillons; il faut inter-
vertir les numéros 3 et 1; c’est donc ce dernier qui provient de Great-Fish-bay.
* Cet échantillon ne porte pas de lieu de provenance; il est probablement européen.
64 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
du gros fragment de M. Szajnocha, dont la surface présente de nombreuses lignes spi-
rales, tandis que ce caractère, Loujours rare chez Schl. inflata, disparaît complètement
chez les adultes, pour faire place à de gros nœuds. La planche 27 de Stoliczka rend
bien compte de l'allure des côtes chez les adultes.
Un seul exemplaire, fig. 4, est beaucoup plus épais que les types précités, la plus
grande épaisseur étant près de l’ombilic. Les tours intérieurs ont des tubercules ombi-
licaux très accentués, tandis que le dernier tour est couvert de côtes serrées, fortement
ployées en avant et ne présentant de renflement qu'à leur extrémité externe.
Deux autres exemplaires, qui se rapprochent aussi du type par leurs tours inté-
rieurs, s’en éloignent par leurs côtes plus nombreuses et fortement inclinées vers
l'avant, comme le sont celles de fig. 40 de pl. I de Pictet et Roux, mais ne présentent
pas de nodosités ombilicales; les flanes s’arrondissent doucement vers l'ombilic (fig. 2).
La ligne suturale ne m'est qu'imparfaitement connue, et par un exemplaire seule-
ment.
GisEMENTs : Îles Elobi, Lobito, Catumbella, Dombe-Grande et Great-Fish-bay.
Algérie : Gault et Vraconnien.
Europe : Du Gault inférieur au Rotomagien.
Explication des figures.
Fig. 1 et 2. Schloenbachia inflata, var. Voyez plus haut les détails qui s’y rapportent.
Fig. 1 a, 1 b. Coupe approximative des mêmes échantillons.
SCHLOENBACHIA LENZ1, Szajnocha.
PI. I, fig. 36.
SYNONYMIE.
Schloenbachia Lena, Szajnocha, 1884, Cephalopoden-Fauna der Inseln Elobi, p. 234, pl. I, fig. 4.
Id. inflata, Id. Id. pl. I.
Id. Lenzi, Choffat, 1886, Fossiles d’Angola. Bull. soc. géol. de France, vol. XV, p. 155.
NOMBRE D'ÉCHANTILLONS ÉTUDIÉS : 13, tous incomplets, provenant de Dombe-
Grande et de Catumbella.
— M. Szajnocha, qui ne connaissait cette espèce que par un jeune exemplaire
passablement écrasé, dit que ses côtes sont légèrement ployées et qu'elles portent de
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 65
faibles nœuds à leurs deux extrémités, tandis qu’elles sont lisses au milieu. Il men-
tionne aussi des traces de lignes spirales.
J'ai de jeunes exemplaires qui se rapportent aux tours intérieurs de celui qu'a
figuré M. Szajnocha ; les côtes sont presque réduites aux deux nodosités des extrémi-
tés (pl. I, fig. 3). On voit la même forme de tours intérieurs dans la figure 4, tandis
que le tour extérieur est orné de côtes assez fortes, présentant 7 tubercules. Les 3
tubercules internes se fondent en une proéminence accentuée ; le tubercule siphonal
est beaucoup plus gros et plus saillant que les autres, il se prolonge jusqu’à la carène
en formant une côte très large (fig. 4 b).
Des exemplaires qui ne peuvent pas en être séparés sont un peu plus comprimés; à
partir du diamètre de 60 millimètres, les côtes ne sont que rarement bifurquées.
Quelques grands échantillons ont les côtes à peine ondulées (fig. 5), comme l’exem-
plaire de M. Szajnocha; ils se relient à des exemplaires à côtes droites (fig. 6), cou-
pées par des lignes spirales produisant de petites nodosités allongées, analogues à
celles de Schloenbachia Elobiensis, landis que leur nodosité externe est fortement accen-
tuée et les rattache à Sehl. Eenzi.
Ce sont ces exemplaires qui me font rattacher la pl. 1 de M. Szajnocha à Schl.
Lenzi, plutôt qu'à Schl. inflata.
Aucun exemplaire ne montre la ligne suturale.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Schl. Lenzi, variation de Schl. inflata auquel il est inti-
mement lié, en diffère par sa coupe comprimée el non subcarrée, par ses flancs à peu
près plats, couverts de lignes spirales formant avec les côtes des nodosités très faibles
au milieu et fortes aux deux extrémités ; ce dernier caractère et la largeur plus grande
de l'ombilic, peuvent servir à le distinguer de ScAl. Elobiensis, qui a, en outre, les
côtes plus rapprochées.
Schl. Candolleana (Pictet et Roux) se distingue de cette espèce par l'absence des
tubereules allongés, formés au milieu des flancs par le croisement des côtes et des
lignes spirales.
Les exemplaires à côtes droites, non bifurquées, ont une certaine ressemblance avec
Schl. Texana (Roem.), mais les côles sont couvertes par un nombre de tubercules
_ beaucoup plus considérable.
Gisements. Elobi, Catumbella et Dombe-Grande, Couches à Schloenbachia inflata.
Explication des figures.
PI. I. Fig. 3 a, b. Jeune exemplaire. Catumbella.
Fig. 4 a, b, c. Exemplaire de Dombe-Grande, 4 €, coupe approximative.
TOME XXX. 9
66 MATERIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Fig. 5 a, b. Exemplaire à côtes presque droites, commençant à former passage à Schl.
ÆElobiensis. Dombe-Grande.
Fig. 6 a, b. Schl. cfr. Lenzi. Exemplaire presque lisse. D’autres exemplaires de forme
identique présentent des lignes spirales bien accentuées et formant des
tubercules au croisement des côtes. Catumbella.
SCHLOENBACHIA ELOBIENSIS, Szajnocha.
PI. I, fig. 7 à 9.
SYNONYMIE.
Schloenbachia Elobiensis, Szajnocha, 1884, Cephalopoden-Fauna der Inseln Elobi, p. 235, pl. IV.
Id. Choffat, 1886, Fossiles d’Angola. Bull. soc. géol., XV, p. 155.
M. Szajnocha, qui ne connaissait qu'un exemplaire de celte espèce, appuie sur le
fait que les côtes ne présentent que les tubercules formés par le croisement des lignes
spirales, et non pas de véritables nœuds et que les flancs sont arrondis du côté de
l'ombilic et du côté de la carène.
Les récoltes de M. Malheiro contiennent trois échantillons que je crois pouvoir rap-
porter à celte espèce. L'un d'entre eux, fig. 8, concorde en tous points avec celui de
M. Szajnocha; on remarquera pourtant que quelques côtes sont bifurquées, ce qui
n’est pas le cas pour ce dernier échantillon. En outre, les tours intérieurs sont presque
plats et ne présentent que deux tubercules, l’un externe et l’autre interne, comme c'est
le cas chez Schloenbachiu Lenzi. Ce caractère est encore mieux visible dans le deuxième
échantillon (fig. 9), chez lequel les tubercules ne couvrent entièrement les côles qu’à
partir d'un diamètre de 23 millimètres.
Le troisième échantillon, fig. 7, correspond à un individu de grande taille; quoi-
qu'il ne soit pas complet, il permet de bien recounaître l'ombilic étroit de Schl. Elo-
biensis et l’arrondissement de son pourtour. Ce sont aussi les côtes droites et non
divisées du grand échantillon de M. Szajnocha, mais elles se terminent du côté sipho-
nal par un renflement beaucoup plus fort que les autres. Ce dernier caractère le rap-
proche de Schl. Lenzi, tandis que l'arrondissement des flancs et des côtes nombreuses
et très rapprochées nous le font considérer comine une variation appartenant incon-
testablement à Schl. Elobiensis. Nous avons vu, du reste, que les jeunes individus
présentent aussi des tubercales plus accentués aux extrémités des côtes que sur les
flancs; chez celui-ci, le tubercule siphonal aurait donc persisté.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 67
Ces échantillons ne laissent voir qu'une faible partie de la ligne suturale.
GisemENTs. Couches à Schloenbachia inflata. Nes Elobi et Catumbella.
Explication des fiqures.
PI. I. Fig. 7. Fragment d’un grand échantillon, se rapprochant de Schl. Lenzi par la force des
tubercules siphonaux. — Catumbella.
Fig. 8. Exemplaire typique de Schl. Elobiensis, mais dont les tours intérieurs sont plats
et ne présentent que les tubercules extrêmes. — Même gisement.
Fig. 9. Jeune exemplaire du même gisement.
Il me reste quelques échantillons appartenant à ce groupe, mais qui ne peuvent pas
rentrer dans les espèces précédentes.
. Deux d’entre eux se rapprochent de Schl. énflatiformis, par leur allure générale, mais
les côtes se terminent par une nodosité mousse, tandis que M. Szajnocha base son
espèce sur l'absence de nodosités. Des fragments de test montrent que le milieu des
côtes élait couvert de tubercules allongés analogues à ceux de Schloenbachia Elobiensis,
caractère qui les éloigne de Schl. Candolleana (Pictet et Roux), dont ils ont la coupe
baute et légèrement renflée du bas.
Un échantillon, pl. I, fig. 4, est encore plus comprimé que les grands échantillons
rapportés avec doute à Schl. Lenzi (pl. I, fig. 6 b); ses côtes plus serrées se réunissent
au-dessus de l’ombilie en formant un nœud, comme c’est le cas chez Schl. Candolleana.
Il nous amène à fig. 2, qui ressemble à l'espèce indéterminée figurée par Stoliczka
(pl. XXX, fig. 5), mais il est beaucoup plus comprimé. Ses côtes ne se réunissent
qu'au pourtour de l’ombilie, ce qui l’éloigne de Schloenbachia Hugardiana (d'Orb.).
Explication des fiqures.
PI. II. Fig. 1, 2 a, 2 b. Schloenbachia sp. ind. Voyez plus haut. — Catumbella.
PUZOSIA SP. AFF. DIFFICILIS, d'Orb.
PI. IL, fig. 3.
Cette espèce n’est représentée que par deux échantillons, dont l’un de très petite
taille, se distingue d'Ammonites difficilis, d'Orb., par l’accentuation des côtes fines, en
forme de faucilles, et par une bauteur moindre. Sous ces rapports, elle se rapproche
d’Ammonites Austeni, Sbarpe, dont elle diffère par un ombilic beaucoup plus étroit.
68 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
La ligne de suture n'est pas discernable.
Il est possible que cet échantillon soit à rapporter à Desmoceras Cuvervillei, Stan.
Meunier (B. S. G. F. XVI, p. 62, pl. I, fig. 3), espèce de Lobito, dont l’auteur ne
donne pas de description et qui est représentée par un exemplaire trop incomplet pour
permettre une comparaison sérieuse.
Gisements. Couches à Schloenbachia inflata. Catumbella, Dombe-Grande.
Explication de la figure.
PI. II. Fig. 3. Puzosia sp. aff. difficilis, d'Orb, — Catumbella.
PuzosiA WELWITscHi, Choffat.
PI. II, fig. 4 a-d.
Cette forme, qui ne m'est connue que par l’exemplaire figuré, se rattache au groupe
de Puzosia planulata (Sow.), mais ses sillons presque droits, ne formant pas d'in-
flexions du côté siphonal, la distinguent de toutes les espèces de ce groupe.
Au-dessus de la moitié des flancs naissent des côtes fines, légèrement infléchies en
avant, et atteignant leur maximum de force sur le côté siphonal qu’elles traversent en
ligne droite. Ces côtes sont plus faibles que celles de Puzosia Mayoriana et de Puzosia
planulata.
Les sillons sont au nombre de quatre sur le fragment conservé; il devait donc y en
avoir de six à sept pour la totalité du tour. L'ombilic est plus étroit que celui de Puzo-
sia planulata, et peut-être même que celui de Puzosia Mayoriana; ses parois forment
avec les flancs un angle presque droit. — La ligne de suture est trop érodée pour pou-
voir être représentée fidèlement dans ses petits détails ; les principaux traits sont, par
contre, bien visibles.
En parlant de l'espèce précédente, j'ai dit qu’elle est peut-être à attribuer à Desmo-
ceras Cuvervillei, Stan. Meunier ; je dirai de même de celle-ci.
Je reproduis ce que cet auteur dit de son espèce :
« On voit à côté une Ammonite toute différente, très voisine de celle que Stolizcka,
« dans son grand ouvrage, a représentée (pl. LXXV, fig. 1) et qu'il a appelée Desmo-
« ceras involutus. Comme on le voit par la fig. 3, pl. L annexée à la présente note, le
« Desmoceras de Lobito présente des caractères spéciaux; sa dimension, l'écartement
« et la forme de ses cloisons le distinguent de la coquille déjà décrite. »
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 69
Or la figure donnée par M. SL Meunier représente un exemplaire fort incomplet :
en particulier, on n'y voit ni l’écartement, ni la forme des cloisons, mais seulement les
sillons, par conséquent cette espèce est publiée par un dessin insuffisant et sans
description, c'est-à-dire dans des conditions qui ont été déclarées nulles par le con-
grès de Bologne.
Ammonites involutus, Stäl., ne présente qu'une ressemblance fort éloignée avec Puzo-
sia Welwitschi; sa coupe est arrondie, et non pas subcarrée, son ombilic est beaucoup
plus ouvert et ses eloisons beaucoup plus déliées.
GiSeMENT. Couches à Schloenbachia inflata. Dombe-Grande.
M. Zittel indique le groupe de Puzosia planulata depuis le Gault jusqu'au Turonien.
Explication des fiqures.
4 a, b, c, d. Seul exemplaire connu, montrant une partie de la dernière loge. La ligne de suture
indiquée en 4 a, n’est pas parfaitement exacte; elle est mieux en 4 d, mais les lobes
devraient être un peu plus étroits.
HopLires pispaR, (d'Orb.).
PI. IL, fig. 5 à 9.
SYNONYMIE.
Ammonites dispar, d’Orbigny, 1840, Pal. franç. Terrains crétacés, t. I, p. 143, pl. 45, fig. 1-2.
Ammonites Catillus, d'Orbigny, 1850, Prodrome, t. Il, p. 146, non Am. Catillus, Sow.
Ammonites dispar, Pictet et Campiche, 1860, S'e-Croix, p. 264, pl. 38.
Stolicskaia dispar, Neumayr, 1875. Die Ammonitiden der Kreïde (Zeitschrift der deutschen geol
Gesell. p. 934).
Id. Bayle, 1878. Fossiles principaux, pl. 46, fig. 2.
Hoplites dispar, Zittel, 1885. Handbuch der Palæontologie, p. 477.
Cette espèce actuellement bien connue par la description et les figures qu'en à
donné Pictet, est représentée dans les récoltes de M. Malheiro par 9 exemplaires en
assez bon état. Un seul laisse voir la ligne de suture et, quoiqu'’elle ne soit pas com-
plète, elle correspond à la fig. 4 e, pl. 38 de Pietet et Campiche.
Aucun exemplaire n'a les flancs aussi lisses que les fig. 2 et 6 de Pictet; la plupart
ont au contraire des côtes bien marquées ne diminuant pas de force sur les flancs,
comme c’est aussi le cas dans les figures 1 et 3 du même auteur.
70 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
J'ai fait représenter, fig. 5, un jeune exemplaire dont les côtes disparaissent presque
sur les flanes, tout en étant indiquées près de l'ombilie par un tubercule mousse, c’est
le seul échantillon qui soit dans ce cas. î
Les petits tubercules du pourtour de lombilic sont aussi visibles dans les tours inté-
rieurs de fig. 6.
Les côtes sont plus ou moins flexueuses, et, tandis que les côtes secondaires parais-
sent naître à côté des côtes principales dans quelques échantillons, d’autres présentent
une bifurcalion incontestable, plus fréquente que dans les échantillons figurés par
Pictet.
Le côté externe, passablement carré dans les jeunes individus, par suite de la pré-
sence de deux tubercules latéraux, devient complètement arrondi dans l’âge adulte.
L’original de fig. 7 est le seul exemplaire de cette taille ayant conservé le dos presque
plan, tandis que d’autres échantillous, à côtes tout aussi infléchies, ont le dos parfaite-
ment arrondi.
GISEMENT. Couches à Schloenbachia inflata. Catumbella.
Europe : Dans sa description de l'espèce (1840), d'Orbigny l'indiqua avec doute
comme provenant du Néocomien: cette indication est rectifiée dans le Prodrome, où
l’espèce est indiquée du Cénomanien du Ventoux, de la Meuse et de l'Isère.
Ces indications peuvent être précisées de la manière suivante. M. Leenhard, dans
sa belle monographie du Mont-Ventoux, cite Ammonites dispar dans une couche infé-
rieure au Cénomanien proprement dit. — M. Bayle l’indique de la « Craie inférieure
(gaize) de Montblainville (Meuse); » or la gaize de la Meuse est de l’Albien inférieur,
d'après M. de Lapparent.
M. Kilian‘ l'indique des Basses-Alpes, immédiatement au-dessous du Rothomagien,
en compagnie de Schloenbachia inflata.
D'après MM. Pictet et Renevier, cette espèce serait en Suisse caractéristique du
Vraconnien.
Explication des figures.
PI. II. Fig. 5. . . Jeune exemplaires dont les côtes sont presque effacées au milieu des flancs. —
Catumbella.
Fig. 6. . . Exemplaire à côtes peu flexueuses. Les tours intérieurs présentent de petits
tubereules sur le pourtour de l’ombilic. — Même gisement.
Fig. 7 a, b. Exemplaire à côtes siphonales fortement infléchies, présentant un tubercule
de chaque côté de la région siphonale, ce qui la rend presque plane. —
Même localité.
‘ Kilian, Gault de la montagne de Lure. Bull. soc. géol. de Fr., 1887, p. 465.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 71
Fig. 8. . . Fragment de l’exemplaire ayant la plus grande taille, vu de biais pour montrer
les côtes sur les flancs et sur le dos. — Même localité.
Fig. 9 a, b. Exemplaire à côtes droites et à dos arrondi. Cet exemplaire était destiné à
faire connaître la ligne de suture; par suite d’un malentendu il a été dessiné
du côté opposé. Le petit fragment de ligne de suture dessiné ne signifie
rien; il est même faux. — Même localité.
ACANTHOCERAS MAMILLARE (Schloth.).
PI. IL, fig. 1 a-c.
Cette espèce n’est représentée que par deux échantillons qui, bien qu'incomplets,
montrent parfaitement les caractères du type de l'espèce, tel que l'a représenté d’Or-
bigny, pl. 72 et 73.
Les tours intérieurs présentent un prolongement des tubercules latéraux supé-
rieurs, qui viennent s appliquer contre le dernier tour, comme c’est le cas dans les
figures 1-2 de pl. 59 des « Fossiles principaux » de M. Bayle.
Le dernier tour est orné de grosses côtes portant 16 tubercules peu proéminents,
alternant irrégulièrement avec des côtes moins fortes avec tubercules beaucoup plus
faibles, naissant un peu au-dessous des deux tiers de la hauteur des flancs.
Gisemenr. Dombe-Grande. — Un des exemplaires faisait partie d’une faunule à
Pholadomya pleuromieformis: l'autre que j'ai fait figurer n'était pas compris dans
une faunule; sa gangue à de grands rapports avec la roche des couches à Schloenba-
chia inflata.
Algérie : Albien.
Europe : Cette espèce apparaît dans l'Aptien supérieur, a son plus grand dévelop-
pement dans l’Albien inférieur, et est très rare daus l'Albien supérieur.
HAMITES VIRGULATUS (Brong. ?), d'Orb.
SYNONYMIE.
Hamites virgulatus, Brongnart, 1822, ?? f. Pictet.
Id. d'Orb., 1840, Pal. fr. Terr. crét., t. I, p. 545, pl. 134, fig. 1-4.
Id. Pictet et Roux, 1847, Grès verts, p. 135, pl. 14, fig. 10 (excel. fig. 7-9).
Id. Pictet et Campiche, 1861, St-Croix, vol. I, p. 85, pl. 54, fig. 6-12.
Id. Stan. Meunier, 1888, Bull. soc. géol. de Fr., p. 62, pl. [, fig. 4.
72 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Cette espèce parait avoir été abondante dans les couches à Schloenbachia inflata de
Catumbella; on en voit fréquemment des traces dans la gangue des autres fossiles de
celte localité, tandis que je n’en ai point vu dans les échantillons de Dombe-Grande.
Une dizaine de fragments peuvent être rapportés à Hamites virgulatus, qui lui aussi
n’est connu que par des fragments. Aucun d'eux ne laisse voir la ligne suturale. Ils
ont la région interne lisse et le reste de la coquille couvert par des côtes simples, tra-
versant la région siphonale en s’épaississant plus ou moins fortement, en outre on
remarque généralement deux tubercules faibles, limitant la région siphonale, qui est
étroite.
Le plus gros exemplaire présente 27 millimètres de haut sur 22 de large, il est un
peu comprimé. D’autres ont 14 millimètres de diamètre et les autres sont beaucoup
plus minces, ils se rapportent à la fig. 11 de Pictet et Campiche, et au petit débris que
figure M. Stan. Meunier.
Gisemenrs. Couches à Schloenbachia inflata, Lobito, Catumbella.
Europe : Cette espèce est citée par Pictet du Gault des Alpes et du Jura suisse et
français et des départements de l'Ain, de l'Aube, du Var et de l'Oise. D'après les ren-
seisnements plus précis, elle parait être de l'étage vraconnien.
HamiTEs ANGOLENSIS, Choffat.
PI. LIT, fig. 214, b.
Cette espèce ne m'est connue que par un fragment de 60 millimètres de long; sa
coupe est cireulaire à l'extrémité antérieure dont le diamètre est de 36 millimètres,
et un peu plus haute que large à l'autre extrémité; il ne paraît pourtant pas y avoir
de déformation. L'ornementalion consiste en sept côtes qui forment une rangée de
tubereules au milieu des flancs, et une autre de chaque côté de la région siphonale.
Ces côtes sont minces et tranchantes dans la moitié anti-siphonale, plus épaisses et
infléchies en avant entre le tubereule latéral et le tubereule siphonal. Elles traversent
la région siphonale en se bifurquant et s’infléchissant légèrement en avant.
Du côté antisiphonal, l'intervalle entre deux côtes principales présente des côtes
intermédiaires, dont une médiane, un peu plus faible que la côte principale, et d’au-
tres, très fines, trop effacées pour que je puisse en dire exactement le nombre.
Toutes ces côtes intermédiaires se perdent en atteignant les flancs.
Cette espèce n’a qu’une ressemblance éloignée avec Anisoceras armatus, Sow. dont
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 73
les côtes sont dichotomes à partir du tubercule inférieur. A. pseudopunctatus, Pictet et
Campiche, a les côtes simples sur la région siphonale. Hamites Raulinianus d'Orb.
(pl. 434, Pictet et Campiche, pl. 53) a des côtes simples intercalées entre les côtes
dichotomes, ce qui paraît aussi être le cas pour Hamites tropicalis, Stan. Meunier.
GiseMENT. Couches à Schloenbachia inflata, Catumbella.
Explication des figures.
PI. II, fig. 2 a, b. Le seul exemplaire connu, vu de flanc et du côté siphonal. Les côtes secondaires,
antisiphonales sont un peu trop accentuées, les côtes de troisième ordre qui
les accompagnent sont encore plus courtes, mais auraient pourtant pu être
indiquées.
ACTEONELLA ANCHIETAI, Choffat.
PI. III, fig. 3-5.
Coquille sphéroïdale, la hauteur étant tantôt égale au diamètre, tantôt légèrement
plus longue (fig. #), plus rarement un peu plus courte (fig. 3). La bouche, très étroite,
est à peine un peu plus large à l'avant qu'à l'arrière, Trois plis spiraux, vigoureux,
se trouvent à l'avant de la lèvre intérieure: ils sont très rapprochés les uns des autres
et meurent avant d'atteindre la bouche. La spire est complètement cachée, elle n’est
indiquée que par une sorte de cicatrice limitée par une carène que forme le dernier
. tour (fig. #6). L’ombilie existe (fig. 5), mais il est complètement fermé dans l’âge
adulte,
Les plis d'accroissement sont en général très fins et réguliers ; d’autres fois, il y en
a de plus faibles et de plus accentués, produisant des irrégularités atteignant leur
maximum de force sur le pourtour de l'extrémité antérieure de la columelle.
Les dimensions sont suffisamment indiquées par les figures.
Par sa forme sphérique et la disparition complète de la spire, cette espèce se dis-
tingue de toutes les Acteonelles venues à ma connaissance.
GisemENrs. Dombe-Grande, couches à Acteonelles, appartenant probablement à
l'étage cénomanien. Treize exemplaires.
Explication des figures.
PI. IUT. Fig. 3. . Acteonella Anchietai. Exemplaire un peu plus large que haut, montrant la forme
de la bouche. Le test est brisé du côté opposé.
TOME XXX. 10
74 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Fig. 4 a. Exemplaire plus haut que large; la lèvre extérieure étant brisée, on peut voir les
plis de la lèvre intérieure.
Fig. 4 b. Le même montrant la cicatrice à l’emplacement de la spire.
Fig. 5. . Noyau extrait d’un exemplaire adulte.
BuLcLiNa MaALHEIRO1I, Choffat.
PI. III, fig. 6-8.
Coquille subcylindrique, coupée carrément à la base, arrondie à l'avant; aux deux
tiers inférieurs se trouve une dépression peu accentuée ; spire légèrement enfoncée.—
Bouche étroite, anguleuse à la base, un peu élargie vers l'avant. Le pourtour inférieur
est garni de petites nodosités qui se prolongent en une côte très faible se perdant à
une faible distance du bord.
Une section longitudinale ne montre pas trace de plis columellaires.
Les exemplaires figurés montrent la grandeur moyenne, le plus grand atteint une
hauteur de 26 millimètres et un diamètre de 13 millimètres à la base.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Par sa base concave, cette espèce se rapproche des
Liieria (?) truncata et umbonata, Pietet et Campiche, de l'Urgonien: elle s’en distingue
par l'absence de plis columellaires, par une hauteur beaucoup plus grande et par
l’évasement de la base. Sa forme générale se rapproche davantage de celle d’Acteonella
truncata, Stol., du Crétacique de l'Inde, espèce dont les plis columellaires sont bien
marqués et qui appartient donc à un autre genre.
GISEMENT. —- Etage albien, couches à Pholadomya pleuromyæformis. Dombe-Grande.
Neuf exemplaires.
Explication des fiqures.
PI. III. Fig. 6. Exemplaire montrant la bonche et les tubercules de la base.
Fig. 7. Autre exemplaire montrant la base entière, brisé à l'extrémité de la bouche.
Fig. 8. Spire d’un autre exemplaire.
CYLINDRITES CORDEIROI, Choffat.
PI. III, fig. 9 et 10.
Cette jolie petite espèce ne m'est connue que par trois échantillons ayant tous deux
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 75
la partie antérieure partiellement brisée ; l’un fig. 10, laisse pourtant voir le gros pli
mousse de la columelle. La forme générale est cylindrique, un peu rétrécie vers le
bas ; le dernier tour est coupé brusquement, tandis que les tours intérieurs au nombre
de cinq, forment une spire aiguë. — La bouche très étroite du bas, s’élargit considé-
rablement à partir du milieu de la hauteur, le bord du labre s'étend beaucoup plus à
la partie antérieure qu'à la base (fig. 10). — Le test est lisse.
GISEMENT. — Etage albien, couches à Pholadomya pleuromyæformis. Dombe-Grande.
Explication des figures.
PI. II. L'ig. 9 a, b. Exemplaire brisé à la partie antérieure du labre, mais dont la spire est bien
conservée.
Fig. 10.. . Autre exemplaire dont le bord du labre est bien conservé, sauf à la partie
antérieure. Le pli columellaire est en partie conservé. Spire brisée et
encroûtée.
CyLiNDRITES DeLcabor, Choffat.
PI. IL, fig. 11 a-b.
Coquille lisse, cylindrique au milieu, S'atténuant aux deux extrémités. Spire très
courte, composée de quatre tours se reliant au dernier par un profil légèrement con-
cave, Bouche très étroite dans le bas, s'élargissant brusquement au-dessus de la moitié
de la hauteur, pli columellaire fortement accentué.
Cette espèce se distingue facilement de la précédente, par sa forme gréle et surtout
en ce que le dernier tour n’est pas tronqué à angle droit, mais se termine au contraire
par une surface oblique, qui se relie insensiblement à la spire.
GISEMENT. — Dombe-Grande, couches à Pholadomya pleuromyæformis.
Explication des figures.
PI. IL. Fig. 11 a, b. Exemplaire un peu endommagé au bord inférieur du labre.
AcræÆon LEnz1, Choffal.
PI. ILL, fig. 12.
Je fais figurer un moule intérieur d’une petite coquille à spire allongée, portant une
76 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
varice sur le dernier tour, me paraissant avoir appartenu au genre Actæon, te que l’on
ne peut toutefois pas vérifier avec certitude, les plis columellaires n'étant pas visibles.
Cette figure aura l'avantage de faire connaître la petite faune des couches à Pholado-
mya pleuromyæformis, d’où provient cet échantillon. Il était accompagné d’un autre
exemplaire, plus large, à spire plus courte, me paraissant appartenir à une autre
espèce du même genre, Il n’est pas en assez bon état pour être figuré.
Explication des figures.
PI. IL. Fig. 12. Actæon Lenzi. Moule intérieur.
AVELLANA BücaNEri, Choffat.
PI. III, fig. 13 a, b.
Coquille ovoïde, formée de tours convexes, obliques, le dernier formant les deux
tiers de la longueur totale, connu seulement par un moule intérieur. La coupe de la
bouche laisse voir l'empreinte de trois plis dont l’externe est à peine indiqué, tandis
que les deux autres le sont très fortement.
La forme est moins globuleuse que celle d’Avellana incrassata, Sow., dont il se dis-
tingue, ainsi que de toutes les autres espèces décrites, par la longueur relative de la
spire et par l’obliquité de ses tours.
GISEMENT. — Couches à Actæonella Anchietai de Dombe-Grande.
STROMBUS Sp. ind.
PI. III, fig. 14.
J'ai fait représenter un des Strombus tertiaires (?) de Dombe-Grande, dans l'espoir
d’attirer l'attention des chercheurs futurs sur les oolithes qui le contiennent.
En le comparant à l’exemplaire de l’Inde dont il a été question dans la partie stra-
tigraphique, on remarque que l’analogie n’existe que dans la forme générale.
La spire est plus longue que dans l'échantillon indien, en outre, elle est ornée de
tubereules rapprochés, assez proéminents. Le dernier tour est orné de deux côtes au
lieu d’une seule; la côte postérieure porte des tubercules plus minces et plus élevés
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 77
que ceux de l'échantillon indien, l’autre côte, qui est très rapprochée de la première,
ne porte que des tubercules très faibles. Le bord inférieur du canal est brisé ainsi que
le labre.
NERINEA CaPELLoI, Choffat.
PI. II, fig. 15 à 18.
Cette espèce m'est connue par 18 exemplaires brisés aux deux extrémités; le plus
grand présente un diamètre de 38 millimètres, le. fragment le plus mince est repré-
senté fig. 17.
Coquille allongée, composée de tours nombreux, croissant régulièrement sous un
angle faible. Les tours correspondant à la moitié de la hauteur sont ornés en avant
par un bourrelet épais à la surface duquel se trouvent des tubercules mousses, à peine
saillants (exagérés dans les dessins). Le milieu des tours est soit légèrement concave,
fig. 16, soit plus ou moins renflé, fig. 15 et 17; il est couvert par des stries d’accrois-
sement plus où moins fortes, formant parfois à l'arrière une rangée de tubercules de
très petite taille (fig. 16). En outre il existe parfois des lignes spirales très faibles
(exagérées dans fig. 16, ce qui est aussi le cas pour les plis d’accroissement).
Les bourrelets à l'avant des tours sont presque effacés dans les plus gros échan-
tillons, qui sont à peu près lisses, mais présentent tous les intermédiaires entre les
formes à ornementation accentuée.
L'intérieur des tours présente trois plis simples, un à la columelle, un à la lèvre
extérieure et l’autre à la lèvre inférieure.
Malgré le grand nombre de formes appartenant au même groupe, cette espèce est
facile à distinguer des autres, autant par son ornementation que par la faiblesse de
son angle.
GISEMENT. — Dombe-Grande ; très rare dans les couches à Actæonella Anchietai,
et très abondante dans les grès que j'ai désignés de son nom.
Explication des figures.
Les tubercules de la partie supérieure des tours ont été exagérés dans les trois figures.
PI. IL. Fig. 15. Exemplaire d'épaisseur moyenne, ayant les bourrelets antérieurs fortement accen-
tués, tandis que le filet de l’arrière est extrêmement faible. Le milieu des tours
est convexe.
Fig. 16. Petit exemplaire, ayant l’ornementation fortement accentuée et de petits tubercules
au-dessus du filet. Les stries d’accroissement et les lignes spirales ont été for-
tement exagérées par le dessinateur.
78 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Fig. 17. L’exemplaire le plus mince, destiné à faire voir la grande longueur que devrait
atteindre cette espèce.
Fig. 18. Coupe longitudinale, les cavités sont tapissées de cristaux.
CERITHIUM SiLvA-PortToïr, Choff.
PI. III, fig. 19 et 20.
Cette espèce m'est connue par neuf exemplaires en général légèrement déformés.
— Coquille allongée, à peine pupoïde. Spire formée d’un angle légèrement convexe,
composée de tours à peine bombés, légèrement saillants en gradins à la base, ornés de
quatre sillons spiraux, soit de cinq rangées de tubercules et dans le sens de l'axe, de
côtes arrondies au nombre de treize par tour; ces côtes se continuent d’un tour à
l’autre sur toute la longueur de la coquille. Les côtes axiales du dernier tour s’effa-
cent plus ou moins avant d’atteindre le bord antérieur, ce dernier est done garni de
quelques côtes spirales que l’état de conservation des échantillons ne me permet pas
de compter. Bouche ovale se terminant antérieurement par un léger sinus.
Cette espèce se distingue du Cerithium speciosum, Zek. par des filets spiraux en
moins grand nombre, quatre au lieu de six à sept: en outre, ce dernier est beaucoup
plus acuminé à l'extrémité antérieure et paraît avoir eu un vérilable canal. Cerithium
formosum, Zek. n'a que neuf côtes axiales au lieu de treize. Cerithium Requienianum,
d'Orb., a dix côtes axiales et cinq sillons spiraux ; quant au reste, ces deux espèces
sont très voisines, comme on peut le voir par la diagnose.
GisemEnT. Couches à Aclæonella Anchietai de Dombe-Grande.
Explication des figures.
PI. III. Fig. 19. Exemplaire de grandeur naturelle, un peu encroûté.
Fig. 20. Autre exemplaire grossi, pour montrer les détails de l’ornementation.
CEriraiuM MontEirot, Choffat.
PI. IV, fig. 1-4.
Coquille allongée, composée de nombreux tours, peu élevés, presque plans, sépa-
rés les uns des autres par ‘une légère dépression provenant de ce que la partie supé-
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 79
rieure et la partie inférieure du lour présentent un léger bourrelet spiral, bien distinet,
et orné de pelits tubercules dans la jeunesse; ces bourrelets deviennent indistinets et
irrégulièrement renflés dans les gros exemplaires. Les stries d'accroissement sont
irrégulières et forment de gros renflements chez les exemplaires de grande taille.
La bouche est basse, anguleuse, terminée à l’avant par un canal étroit et fortement
oblique.
Dimensions. Le plus grand exemplaire est brisé à son extrémité postérieure, sa
longueur est de 50 millimètres, son diamètre près de la bouche de 22 millimètres et
de 11 à l'extrémité postérieure. L’angle spiral est de 15°.
Cette espèce m'est connue par 17 échantillons avec lesquels étaient associés deux
autres individus présentant les mêmes caractères, sauf que l'angle spiral est de 22°.
Ces deux échantillons ne sont pas assez bien conservés pour pouvoir être décrits.
GISEMENT. — Couches à Nerinea Capelloi, Dombe-Grande.
Explication des figures.
PI. IV. Fig. 1. Petit exemplaire montrant la forme générale et l’ornementation du test chez les
jeunes.
Fig. 2. Bouche d'un exemplaire de taille moyenne, encroûtée près de la columelle.
Fig. 3. Petit exemplaire présentant un rétrécissement du diamètre dans le dernier tour.
ig. 4. Grand individu, en partie dépourvu de son test, ce qui laisse voir le moule intérieur.
GLAUCONIA AFF. KEFERSTEINI (Gdf).
PI, IV, fig. 5.
D'après MM. Reuss et Stoliczka, celte espèce est sujette à des variations considéra-
bles dépendant probablement des conditions d'existence, et ce ne sera qu’en étudiant
ces rapports sur le terrain que l’on pourra fixer ses caractères.
M. Stoliczka donne la synonymie suivante : Gl. Kefersteini et suffarcinata Goldf. et
Zekeli. — Gl. Coquandiana, d'Orb. et Zek. — GL. ventricosa Zek. (non id. Drescher,
1863). — Stoliczka. Revision der Gastropoden der Gosauschichten, 1865, p. 119.
J'ai sous les yeux 9 exemplaires plus ou moins brisés, ne correspondant à aucune
des nombreuses formes de Glauconia représentées par les divers auteurs; et quoique
l’ornementation paraisse assez constante, je pense qu'il est plus prudent de ne
pas lui imposer de nouveau nom avant d’avoir des matériaux en meilleur état.
La forme générale de la coquille est conique, les tours sont beaucoup plus larges
en avant qu'en arrière, de sorte que l'ensemble a l'aspect d’une série de cornets mis
80 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
les uns dans les autres. Elle ressemble donc à la figure 3 d, pl. IT de Zekeli, mais les
tours ne présentent que trois filets spiraux, au lieu de cinq. Le filet postérieur est au
milieu du tour et non pas au bord, ce qui sépare cette forme du groupe de Glau-
conia Lujani, Verneuil. [l n’existe qu’une analogie générique avec Turritella Bone,
Baily du Crétacique de Natal, dont les tours arrondis et non coniques portent quatre
filets spiraux au lieu de trois.
GISEMENT. Couches à Pholadomya pleuromyæformis, Dombe-Grande.
TyLosroma PECHUELtE, Choffat.
PI, IV, fig. 6 et 7.
Je fais figurer deux moules intérieurs qui me paraissent appartenir au genre Tylos-
toma, quoique les varices ne se laissent que soupconner, et que le dernier tour soit
brisé avant la bouche. Ils ont quelque analogie avec Natica rotundata, Sow., dont ils
se distinguent par la spire plus allongée et la bouche moins haute. Phasianella neoco-
miensis, d'Orb. a la base des tours beaucoup plus arrondie.
Ces exemplaires appartiennent à la petile faune des couches à Pholadomya pleuro-
myæformis.
Explication des figures.
PI. IV. Fig. 6. Une légère varice a passé inaperçue au dessinateur; elle se trouve vers le milieu du
dernier tour.
Fig. 7. Le dessinateur a exagéré le changement de forme résultant de la présence d’une
varice au dernier tour.
NATICA BULBIFORMIS, SOW.
PI. IV, fig. 8.
SYNONYMIE.
Natica bulbiformis, Sowerby, Geol. transact. 1835, p. 418, pl. 38, fig. 13.
Id. immersa, Münster in Goldfuss, 1834-1840, Petref. Germ., p. 120, pl. 199, fig. 18.
Id. bulbiformis et Natica angulata, Zekeli, 1852, Gastropoden der Gosau-Gebilde, p. 45 et 46,
pl. VIII, fig. 2 et 4.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 81
Ampullina bulbiformis, Stoliczka, 1865, Revision der Gastropoden der Gosauschichten. (Sitzungsb.
der Wiener Ak.) Vol. LI, p. 146.
Id. Stoliczka, 1868. Cretaceous Gastropoda of southern India, p. 300, pl. 21,
fig. 11-15.
2 Natica bulbiformis, d’'Orb., Paléont. franç., pl. 174, fig. 3.
Stoliczka fait voir que cette espèce est très variable quant à la longueur de la spire,
tantôt très courte, comme chez Natica angulata, Zekeli, tantôt très allongée comme
dans le type de Sowerby; il lui réunit même Natica bulbiformis, d'Orbigny, pl. 174,
fig. 3, dont la spire est pourtant si différente de celle des exemplaires du Palwontologia
indica et que d'Orbigny avait séparés plus tard du véritable Natica bulbiformis, sous
la désignation de Nutica subbulbiformis.
J'ai sous les yeux vingt exemplaires provenant de Dombe-Grande. Leur spire est
de grandeur moyenne, la face suturale est bien distincte. Je ne connais pas la forme
exacte de la bouche, mais j'ai pu constater la présence d’une callosité au côté interne.
La dépression sur la moitié postérieure du dernier tour est bien visible, quoique
moins accentuée que dans les figures de Zekeli.
Dans quelques exemplaires, cette dépression est plus aëcentuée que dans celui que
j'ai fait représenter, celui-ci est par contre plus complet.
La même assise contient d’autres échantillons à spire plus longue et sans dépression
à la base du dernier tour.
Leur forme générale est celle de Natica rotundata, SoW., mais ils paraissent présenter
des passages à Natica bulbiformis. Je ne puis pas encore me prononcer à leur égard.
GISEMENT. — Dombe-Grande, couches à Pholadomya pleuromyæformis, étage albien.
Dans l’Europe centrale Natica bulbiformis est caractéristique des derniers étages
crétaciques, mais une forme très voisine, sinon identique, se trouve dans le cénoma-
nien du Portugal.
Explication de la figure.
PI. IV. Fig. 8. Natica bulbiformis. Exemplaire à dépression faible, ayant conservé son test; brisé
à l'avant, — Dombe-Grande,
Narica Feior, Choffat.
PI. IV, fig. 9 a, b.
Coquille globuleuse, presque aussi large que haute, marquée de lignes d'ac-
TOME XXX. 11
82 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
croissement très prononcées, renflée, quoique la base des tours soit légèrement
aplatie.
Spire composée de 4 à 5 tours formant un angle très ouvert, présentant un méplat
sutural bien prononcé. Bouche élevée, subrhomboïdale. L’ombilic est complètement
fermé, mais son emplacement est indiqué par une dépression peu profonde.
Cette espèce est voisine de Natica Gaultina, d'Orbigny (pl. 173, fig. 3 et 4, N. Rau-
liniana, Pictet et Roux, p. 183, pl. 17, fig. 5-6), mais elle s’en distingue par sa
bouche plus élevée, par l’obtüration de l'ombilie, et par le léger aplatissement de la
moitié inférieure des flancs. Ce dernier caractère la rapproche de l'espèce précédente
dont elle diffère complètement par sa forme générale.
Je ne connais que l’exemplaire figuré et un moule intérieur, ils proviennent de
Dombe-Grande, des couches à Pholadomya pleuromyæformis.
NeriTA MALHEIROI, Choffat.
PI. IV, fig. 10 a, b.
Cette espèce m'est connue par 16 moules intérieurs en bon état.
Coquille globuleuse, plus large que haute, paraissant avoir été lisse. Spire relative-
ment saillante, la résorption des parois ne permet pas de compter le nombre de tours
qui la composaient. Dernier tour croissant rapidement, renflé. Ouverture semi-lunaire,
fort large au milieu et rétrécie aux deux extrémités.
Cette espèce paraît très caractéristique des couches à Pholadomya pleuromyæformis
de Dombe-Grande, où elle est abondante.
PHoLapomyA (Goniomya) BEyricHi, Choffat.
PI. IV, fig. 11.
Cette espèce ne m'est connue que par un moule intérieur, légèrement endommagé
aux deux extrémités, la valve gauche l’étant encore plus que la valve droite, que j'ai
fait représenter.
Elle paraît appartenir à la section des Tronquées d’Agassiz : bord cardinal droit,
bord antérieur arrondi, peu saillant, tandis que le bord postérieur est tronqué et beau-
coup plus ouvert.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 83
Sa grande épaisseur (21 millimètres) la rapprocherait des Cylindracées dont elle se
sépare par l'absence de dépression s'étendant des crochets au bord inférieur.
Les côtes fortement accentuées près des crochets, se perdent en atteignant la moitié
de la hauteur.
Je ne connais pas de Goniomya avec lequel cette espèce puisse être confondue.
GisemENT. Couches à Schlænbachia inflata, Dombe-Grande.
PHOLADOMYA CFR. CoLLoMBt, Coq.
PI. IV, fig. 12 a, b.
SYNONYMIE.
Pholadomya Collombi, Coquand, 1866. Aptien d'Espagne, p. 96, pl. 9, fig. 3 et 4.
Id. Moesch, 1875, Pholadomyen, p. 113, pl. 85, fig. 2 et 5.
Id. Coquand, 1880, Études supplémentaires, p. 93.
D'après les figures données par Coquand, on ne serait pas tenté d'attribuer à la
même espèce le petit échantillon que je fais représenter, l'unique contenu dans les
récoltes de M. Malheiro. Les quelques mots que M. Moesch dit sur cette espèce la font
voir sous un autre aspect, car il nous apprend qu'elle ne diffère de Pholadomya lineata
Goldf., que par l’absence de carènes limitant le corselet. Or, la forme de l'échantillon de
Dombe-Grande est fréquente parmi les petits individus de Pholadomya lineata.
Les côtes sont extrêmement faibles, à peine visibles ; leur nombre ne peut pas être
fixé, la partie antérieure étant légèrement érodée. La valve gauche a glissé sur la
valve droite, mais le déplacement n’entraine pas une déformation de l'aspect général.
GisemEnT. Dombe-Grande. Calcaires marneux blanchätres paraissant devoir être
rapportés aux couches à Pholadomya pleuromywformis.
Algérie. Urg-aptien (Coquand).
Europe. Urg-aptien d'Espagne (Coquand). Cénomanien de Kiew en Russie(Moesch).
Sénonien de Westphalie (Moesch).
Explication des figures.
PI. IV. Fig. 12 a, b. Seul exemplaire connu. Les crochets sont plus gros qu’en réalité.
84 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
PHOLADOMYA PLEUROMYÆFORMIS, Choffat.
POV, V9: 173.
Descripron. Coquille équivalve, inéquilatérale, très renflée au-dessous des crochets.
Proportion approximative entre la longueur du côté antérieur et la longueur totale
1: 3,6. Côté antérieur plus ou moins arrondi et complètement fermé. Côté anal
acuminé, comprimé à l’extrémité, qui est plus ou moins relevée et légèrement bail-
lante. Crochets minces, élevés, fortement recourbés, contigus. Bord cardinal antérieur
déclive, bord antérieur arrondi, se reliant généralement au bord palléal par une courbe
réculière, tandis que d’autres fois il forme un angle arrondi assez prononcé; dans ce
cas, la partie antérieure du bord anal est à peine relevée; extrémité postérieure du
bord palléal plus où moins relevée; bord cardinal postérieur déclive, se relevant par-
fois à son extrémité.
Face antérieure limitée du côté des flancs par un angle mousse, en arrière duquel
se trouve un sillon évasé partant du crochet et atteignant le bord palléal; ce sillon est
généralement très faiblement indiqué. En arrière des crochets se trouvent deux
carènes assez neltes près des crochets, sur une longueur d'environ 10 millimètres;
elles deviennent ensuile mousses, se dirigent parallèlement au bord cardinal et se per-
dent avant d'atteindre l'extrémité anale; l'area qu'elles laissent entre elles est fort
étroite et incomplètement limitée *. Toute la coquille sauf l'area, est couverte de plis
d’accroissement de force irrégulière, chaque pli ayant sa plus grande force sur la ligne
qui joint les crochets à l'extrémité anale. Les crochets présentent en outre des côtes
radiantes au nombre de 6 à 8 ; ces côtes sont très fines et s’effacent peu après avoir
atteint les flancs: dans un exemplaire, celles de la région postérieure atteignent le
bord palléal, mais elles sont tellement fines que ce n’est qu'avec une disposition favo-
rable de la lumière que l'on peu les apercevoir.
Dimensions. Les exemplaires figurés sont de dimension moyenne, le plus grand
exemplaire a une longueur de 46 millimètres, une hauteur de 31 et une épaisseur de
23 millimètres.
Rapports ET DIFFÉRENCES. Les caractères différentiels extérieurs entre les
Pholadomya et les Pleuromya, parfaitement tranchés pour la plupart des espèces,
1 Jai observé ce corselet mal défini sur quelques échantillons de Pholadomya ovulum, tandis
que d’autres échantillons provenant de la même localité avaient le corselet parfaitement limité.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 85
deviennent au contraire insuffisants pour celles qui sont dépourvues de côtes, et comme
les caractères internes sont généralement inobservables, on est dans certains cas
réduit à l'arbitraire. C’est ce qui m'arrive pour cette petite espèce dont la forme se
rapproche de celle des Pleuromya et que je n'aurais pas hésité à ranger dans ce genre,
si un certain nombre d'exemplaires ne présentait pas de côtes radiantes, J'ai constaté
ces côtes sur 7 exemplaires, 2 exemplaires n’en présentent aucune trace, et 10 autres
n'ont pas la surface des crochets assez nelte pour que l’on puisse affirmer l'absence de
côtes,
Doit-on admettre que ces échantillons appartiennent à deux espèces ou même à
deux genres différents, Pholadomya et Pleuromya ? Certainement non, car les formes
qui s'éloignent le plus des Pholadomya pour se rapprocher des Pleuromya, c'est-à-dire
celles dont l'extrémité anale est recourbée et dont le sillon évasé à l'arrière de l'angle
mousse, qui limite la face antérieure, est bien accentué, se trouvent aussi bien parmi
les échantillons pourvus de côtes radiantes que parmi ceux qui en sont dépourvus, et
l'on doit donc admettre que l'on à affaire à un Pholadomya ayant, non seulement une
forme de Pleuromya, comme c'est du reste exceptionnellement le cas pour quelques
exemplaires de Pholadomya ovulum et de Pholadomya hemicardia, mais pouvant en outre
se présenter sans côtes radiantes, comme c’est le cas pour Pholadomya scaphoides,
Sanctæ-Crucis, Ligeriensis et pour Pholadomya (Homomya) gibbosa.
M. Lartet (Palestine p. 49, pl. 44, fig. 11) à trouvé en Palestine une espèce ayant
un peu la forme de la nôtre et qu'il rapporte avec doute à Pholadomya Molli, Coquand.
Il ne la fait pas connaître d'une façon qui permette une identification; d'après sa
figure, elle serait dépourvue de côtes, aurait une forme plus arquée que la nôtre et les
crochets plus larges.
GisemEenr. Dombe-Grande, couches à Pholadomya pleuromyæformis (étage albien).
Explication des figures.
PI. V. Fig. 1. Pholadomya pleuromyæformis ; exemplaire a extrémité anale acuminée, présentant
huit côtes très fines, dont quelques-unes atteignent le bord palléal. Elles ont été
dessinées un peu plus fortes qu’elles ne sont en réalité.
Fig. 2a. Exemplaire un peu fruste, mais dont les côtes étaient relativement accentuées;
extrémité anale relevée, légèrement brisée.
Fig. 2b. Le même exemplaire, vu du dessus, la brisure de l’extrémité postérieure fait paraïi-
tre le bâillement beaucoup plus grand qu'il n’est réellement.
Fig. 2 e. Le même exemplaire, vu de face.
Fig. 3. Exemplaire plus massif, à forme de Pleuromya ; côtes radiantes très courtes, sillon
bien marqué, limitant les flancs du côté buccal, contrairement à la figure,
sillon se perd avant d'atteindre le bord palléa.…
86 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
CypriNA IVENSI, Choffat.
Pl. IV, fig. 13 a, 0.
Cette espèce ne m'est connue que par un moule intérieur ayant conservé quelques
restes du test.
Coquille très renflée, épaisse, plus haute que large, très inéquilatérale. Côté buccal
tronqué carrément, fortement excavé sous les crochets, côté anal tronqué obliquement.
Bord palléal à peu près droit. Crochets très élevés, étroits, contournés à leur extrémité
et ne laissant qu'un faible espace entre eux. Un angle mousse part de l'extrémité des
crochets et se perd à l’extrémité palléo-postérieure. Cet angle limite une area légère-
ment convexe. Empreintes musculaires très fortes.
Dimensions. Hauteur 100 mill., longueur 9%, épaisseur 93 mill.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Par la grande hauteur de ses crochets, cette espèce se
rapproche des Pachyrisma et des Isocardüa. Cyprina curvirostris, Coquand, à les crochets
aussi élevés, mais ils sont moins rapprochés du bord antérieur et le bord palléal est
convexe au lieu d’être presque plan. Cyprina quadrata, d'Orb. a les crochets beaucoup
plus bas, le bord antérieur arrondi ainsi que le bord palléal, et le bord postérieur est
beaucoup moins oblique.
Gisemenr. Dombe-Grande. Couches sréseuses probablement cénomaniennes (Cou-
ches à Cyprina Ivensi).
Explication des figures.
PI. IV. Fig. 13 a. Cyprina lvensi, vu de flanc. Le test est en partie conservé sur les crochets
et manque complètement au bord palléal.
Fig. 13 b. Le même vu de dessus. Le crochet droit est brisé; le crochet gauche et la
majeure partie de l’area ont conservé le test, tandis qu’il manque sur la face
buccale.
PiINNA ROBINALDINA, d'Orb.
PI. V, fig. 4 et 5.
SYNONYMIE.
Pinna Robinaldina, d'Orbigny, 1844, Pal. franc. Terr. crét., p. 251, pl. 330, fig. 1-3.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 87
Pinna Robinaldina, Pictet et Renevier, 1857, Terrain aptien, p. 117, pl. 16, fig. 5.
Id. Pictet et Campiche, 1867, Ste-Croix, vol. II, p. 532, pl. 139, fig. 8 à G.
Id. P. de Loriol, 1882, Gault de Cosne, p. 82, pl. X, fig. 3 à 5.
(Voyez la synonymie complète dans Pictet et Campiche.)
Les couches à Pholadomya pleuromyæformis m'ont fourni huit fragments d’un
Pinna que j'assimile au Pinna Robinaldina, tout en faisant remarquer que cette déter-
mination n'a pas grande valeur, vu que cette espèce est encore imparfaitement con-
nue, malgré les différents auteurs qui s’en sont occupés, ces derniers n'ayant générale-
ment eu que des exemplaires incomplets.
Les fragments de Domhe-Grande ont en majeure partie conservé le test, leurs côtes
paraissent plus écartées que celles des exemplaires figurés par d'Orbigny, Pictet et
Renevier, et les figures 5 et 6 de Pictet et Campiche; par contre, fig. 3 de ces derniers
auteurs a les côtes tout aussi écartées, ce qui est aussi le cas pour l’exemplaire figuré
par M. de Loriol.
La région anale est couverte par 6 à 7 côtes se dirigeant des crochets à la base ;
trois côtes analogues se trouvent aussi sur la région buccale, le reste élant couvert
par les stries d’accroissement. Les côtes umbono-ventrales sont étroites, arrondies,
séparées par un intervalle ayant plus de deux fois leur largeur. Elles sont croisées par
des lamelles d’accroissement très faibles, assez réguliérement espacées, formant des
ondulations fortement accentuées en passant sur les côtes. Parfois il y a une légère
ondulation au milieu de l'intervalle qui sépare deux côtes comme s’il y avait tendance
à la formation d’une côte intermédiaire.
Ces exemplaires diffèrent incontestablement de Pénna cretacea, (Schloth.) qui a les
côtes beaucoup plus espacées et est divisé en deux par un angle donnant lieu à une
carène, tandis que les exemplaires africains ont un angle arrondi, comme c’est le cas
pour Pinna Robinaldina.
Gisemenr. Dombe-Grande. Couches à Pholadomya pleuromyæformis (albien).
Europe : du Valanginien à l’Aptien (Pictet), Gault de Cosne (de Loriol).
Explication des figures.
PI. V. Fig. 4 a. Extrémité supérieure d’un petit exemplaire ayant parfaitement conservé l'im-
pression du test.
Fig. 4 b. Coupe à 35 millimètres des sommets.
Fig. 5. . Fragment ayant conservé le test.
88 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
LITHODOMUS PRÆLONGUS, d'Orb.
PI. V, fig: 6 et 7.
SYNONYMIE.
Lithodomus prælongus, d'Orbigny, 1843, Paléontologie française, p. 289, pl. 344, fig. 1-3.
Coquille très allongée, presque cylindrique du côté buceal, plus large et beaucoup
moins épaisse du côté palléal. Bord antérieur presque droit, bord postérieur légère-
ment convexe; extrémité inférieure atténuée, régulièrement courbée ; extrémité supé-
rieure rétrécie, se terminant assez brusquement. Crochets fortement repliés en dedans.
La surface du test ne présente que des plis d’accroissement.
Cette espèce correspond en tous points à la description et aux figures que d'Orbigny
a données du Lithodomus pralonqus de l’élage néocomien, sauf en ce qui concerne
l'extrémité palléale, qui est un peu plus acuminée chez les jeunes exemplaires, ce qui
n’est pas le cas chez ceux dont la hauteur dépasse 20 millimètres.
Treize exemplaires, provenant de Dombe-Grande ont une hauteur de 20 à 25 mil-
limètres, deux d’entre eux se trouvent dans des échantillons de roches paraissant avoir
formé des nodules dans un calcaire crayeux ; ils sont accompagnés de nombreux
échantillons de petite taille, n'ayant que 5 millimètres de hauteur et présentant une
largeur relativement beaucoup plus forte. Je les considère comme de très jeunes
exemplaires de la même espèce.
GisemEenT. Calcaire blanc, probablement cénomanien, mais ne se rapportant à
aucune des couches distinguées. — Un exemplaire des couches à Pholadomya pleuro-
myæformis, Dombe-Grande.
Europe. Néocomien.
Explication des figures.
PI. V. Fig. 6. Grand exemplaire un peu brisé au crochet gauche et à l’extrémité palléale, ayant
en partie conservé le test.
Fig. 7. Petit exemplaire bien conservé; le dessin le fait paraître un peu plus large qu'il
n’est réellement.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 89
JaniRA Ficazkor, Chofat.
PI. V, fig. 8-10.
. Coquille convexe, trigone, plus haute que large. Grande valve profonde, présentant
extérieurement une convexité plus ou moins accentuée selon les individus, petite
valve concave. Oreillettes ayant une faible longueur, mais passablement hautes. La
grande valve est couverte de côtes rayonnantes, convexes, arrondies, régulières, por-
tant des plis d’aceroissement très fins, à peine visibles, sauf quelques-uns plus forts.
Il y a 6 côtes principales, formant 6 angles sur le bord palléal ; les intervalles qui les
séparent contiennent deux côtes plus faibles, mais présentant les mêmes caractères.
Les côtes principales présentent parfois à la base une légère division longitudinale, si
faible, que l’on peut à peine la considérer comme une côte accessoire ; elle manque le
plus souvent, et lorsqu'elle existe, se présente tantôt de chaque côté de la même côte,
tantôt d’un côté seulement. — Les espaces entre les côtes externes et les bords palléal
et buccal ne sont ornés que par des plis d’accroissement aussi fins que ceux qui cou-
vrent les côtes, ils présentent en outre une légère dépression longitudinale, mais pas
de côtes.
La petite valve présente 6 sillons radiants, correspondant aux 6 côtes principales,
et aboutissant par conséquent aux 6 angles du bord palléal. Entre deux sillons prin-
cipaux s’en trouvent deux autres, correspondant aux côles accessoires de la grande
valve. Les intervalles entre deux sillons sont formés par des côtes arrondies, beaucoup
plus étroites que celles de la grande valve, et beaucoup plus égales entre elles. Lors-
qu’une des côtes principales de la grande valve présente un léger sillon longitudinal à
sa base, le sillon de la petite valve est bordé par une côte double correspondant au
dédoublement de la côte de la grande valve.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Celte espèce est du même groupe que les Janira atava,
(Rœmer), Morrisi, Pictet et Ren., quinquecostata (Sow.), quadricostata (Sow.), Faujasi,
Pictet et Camp. tricostata (Bayle), et Coquandi, Peron, espèces qui s’en distinguent par
un plus grand nombre de côtes secondaires. — M. Ræmer à figuré et décrit une forme
du Texas (1852, p. 64, pl. VIIL fig. 4), qu’il considère comme une variété de Janira
quadricostata. Parmi les caractères de cette forme, il en est un qui se retrouve parfois
dans notre espèce, c’est celle d’un sillon à la base des côtes principales, mais ce sillon
qui n’est qu'exceptionnel dans notre espèce, est constant et en outre beaucoup plus
TOME XXX. 12
90 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
accentué dans la forme du Texas; de plus, la description de la petite valve fait voir
une assez grande différence.
Pecten Dresleri, Drescher (Zeitschrift der deutschen geol. Gesell. 1863, vol. XV,
p. 354, pl. IX, fig. 17), ne présente que deux côtes intermédiaires, comme c'est le cas
pour notre espèce, qui s’en distingue en ce que les espaces en dehors des côtes
externes sont lisses, tandis qu'ils présentent des côtes radiantes chez Pecten Dresleri.
Janira alpina, d'Orb. qui ne présente aussi que deux côtes intermédiaires, s’en dis-
tingue par le même caractère que l'espèce précédente et en outre par une plus grande
taille et une plus grande largeur.
Gisemenr. Dombe-Grande. Couches à Pholadomya pleuromyæformis, A3 exemplaires.
Explication des figures.
PI. V. Fig. 8. Exemplaire privé de ses oreillettes et de l'extrémité du crochet. a. Grande valve
montrant un dédoublement de quelques-unes des côtes principales. Les stries
d’accroissement à la région palléale sont exagérées. b. Petite valve montrant
le dédoublement des côtes correspondant aux intervalles de côtes principales
de la grande valve, pourvues de sillons.
Fig. 9. Exemplaire dont le crochet est comprimé, mais dont les oreillettes sont intactes.
Fig. 10. Exemplaire vu du côté anal, pour montrer les areas lisses en dehors des côtes
externes. Les extrémités des oreillettes et du crochet sont brisées, ainsi que le
bord palléal.
JaniRA WELwiTscHi, Choffat.
PI. V, fig. 11.
Quoique cette espèce ne me soit connue que par une valve inférieure, je n'hésite
pas à l’établir, car elle est complètement différente de toutes les espèces venues à ma
connaissance. Cette valve présente extérieurement une convexité assez fortement
accentuée, et est couverte par environ 21 larges côtes, arrondies, séparées par un
sillon étroit et profond. Onze de ces côtes sont alternativement plus élevées que les
dix autres. Les méplais entre les deux côtes externes et les oreillettes sont en outre
couverts par 2 à 3 côtes faibles.
Pecten Texanus, Rœmer (Texas, p. 65, pl. VUL, fig. 3) ressemble un peu à notre
espèce par la largeur de ses côtes, mais elles sont aplaties au lieu d’être arrondies et
l'intervalle entre deux côtes fortes est couvert par deux côtes plus faibles, au lieu de
ne l'être que par une seule, comme c’est le cas dans notre espèce. — Le grand exem-
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 91
plaire de Janira œquicostata figuré par M. Bayle dans ses ç Fossiles principaux, »
pl. 122, à quelque ressemblance éloignée avec notre espèce ; il en diffère en ce que ses
côtes sont toutes de force égale.
Gisement. Dombe-Grande. Niveau inconnu, probablement cénomanien.
Explication de la figure.
PI. V. Fig. 11. Echantillon de grandeur naturelle, ayant perdu les oreïllettes et une partie du test.
OSTREA CFR. CANALICULATA, SOW.
PI. V, fig. 12-14.
Les couches à Bryozoaires m'ont fourni une vingtaine de valves supérieures d’une
huître qui n’est représentée par aucun débris de la valve inférieure.
Par leur forme générale et leurs lamelles d’accroissement distantes les unes des
autres, ces valves supérieures rappellent: Ostrea canaliculata, Sow., de l'Aptien, du
Gault et du Cénomanien, Ostrea Delettrei, Coquand, du Cénomanien, Ostrea latteralis
Nilsson, du Sénonien et Ostrea eversa, Deshayes de l'Éocène.
MM. Hébert et Munier-Chalmas qui ont bien voulu examiner quelques exemplaires,
me disent que les lamelles de Ostrea eversa font un chevron et non pas une courbe
arrondie comme dans les exemplaires africains ; il faudrait donc plutôt les rapporter
à une espèce crélacique, mais on ne pourra les déterminer avec certitude que lorsque
l’on connaitra la valve inférieure.
GisemenT. Dombe-Grande, dans les couches à Bryozoaires, dont les échantillons
paraissent contenir un mélange de Crétacique et de Tertiaire.
Explication des figures.
PI. V. Fig. 12, 13, 14. Valves supérieures. L’impression musculaire est plus oblique que ne la
représente la fig. 12.
OSTREA VESICULOSA (Sowerby).
PI, V, fig. 15-17.
SYNONYMIE.
Gryphæa vesiculosa, Sow., 1823, Min. conch., pl. 369.
92 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Ostrea vasculum, d’Archiac, 1847, Mém. soc. géol., t. Il, pl. 16, fig. 5.
Ostrea vesiculosa, Guéranger, 1850, Bull. soc. géol. de France, t. VII, p. 502.
Id. Coquand, 1869, Monographie des huîtres, pl. 59, fig. 4-7.
Id. Pictet et Campiche, 1871, S'*-Croix, 4° vol., p. 311, pl. 194, fig. 1-6.
Gryphaea vesiculosa, Seguenza, 1882, Atti Ac. dei Lincci, 3° ser., vol. XII, p. 120, pl. 19, fig. 2.
Cette espèce est représentée par 7 exemplaires provenant des couches à Schlænbachia
inflata de Catumbella, dont 2 sont fortement déformés par suite d’adhérence sur des
corps étrangers. Les autres adhéraient par l'extrémité du crochet dont on ne peut par
conséquent pas vérifier la forme; trois d’entre eux montrent par contre la facelte
ligamentaire, qui ne laisse pas de doute sur l'espèce à laquelle ils doivent être rap-
portés. Sans être aussi large que celle des figures 1 et 2 de Pictet, elle l’est davantage
que celle des exemplaires de Sowerby. — Le lobe latéral est moyennement accentué.
En Europe, Ostrea vesiculosa se trouve dans le Gault et le Cénomanien.
Explication des fiqures.
PI. V, Fig. 15 à 17. Exemplaires de grandeur naturelle; la partie non ombrée, « de fig. 17 appar-
tient à un autre individu sur lequel l’huitre est fixée.
OSTREA SZAINOCHAI, Choffat.
PI. V, fig. 18 a, b, c.
Espèce connue seulement par un exemplaire présentant la grande valve en bon
état et la face intérieure de la petite valve.
Coquille gryphoïde, allongée, gibbeuse. Valve inférieure arquée, moyennement
épaisse, présentant des lamelles d’accroissement paraissant avoir formé des écailles
latérales dans la moitié inférieure, lobée longitudinalement. Le lobe latéral est séparé
du reste de la coquille par un sillon large, mais peu profond, se perdant avant d’at-
teindre le crochet; crochet large, moyennement recourbé, adhérent par son sommet
seulement. Valve supérieure subtriangulaire, coupée obliquement par la ligne de char-
nière, présentant à l’intérieur deux bourrelets latéraux ; sa face extérieure m'est
inconnue,
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Cette espèce rappelle l'Ostrea arcuata du lias, qui s’en
distingue par un sillon latéral moins large, plus près du bord, ne détachant pas un
lobe latéral aussi distinct ; en outre, le crochet est généralement plus recourbé et les
lames d’accroissement plus fortes.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 93
Le lobe fortement accentué de la grande valve et sa région palléale élargie rappro-
chent cet exemplaire de Ostrea Pitscheri, ainsi que de certains individus d'Ostrea
vesiculosa, 11 s'éloigne de cette dernière espèce par son crochet plus recourbé et
cachant complètement la face ligamentaire. Ce crochet est pourtant plus large et
moins recourbé que dans les exemplaires d'Ostrea Pütscheri figurés par Coquand,
ce qui provient peut-être de ce qu'il était fixé. Il est à remarquer que les exem-
plaires figurés par Marcou laissent voir la face ligamentaire, tandis qu’elle est entiè-
rement cachée dans les exemplaires reproduits par Coquand. — La petite valve de
notre exemplaire est coupée obliquement en haut, formant une ligne ligamentaire
large, tandis qu'elle forme une pointe dans les figures d'Ostrea Pütscheri (Voyez
Coquand, pl. XIL fig. 5 et 6).
GisemenrT. Cet échantillon était isolé au milieu des récoltes de Dombe-Grande; la
roche qui le remplit ne me permet aucun rapprochement.
Ostrea Pitscheri se trouve dans le Campanien de l'Amérique da Nord. Dans l'Afri-
que australe, on à signalé des Gryphées à deux reprises. L'une, Gryphæa imbricata,
Krauss, signalée de la colonie du Cap par Sharpe (Transactions geol. soc. 2m série.
vol. VIT, pl. 23, fig. 3) paraît devoir être rapporté à Ostrea aquilla (Goldfuss). L'autre
découverte de Gryphées se rapporte à deux exemplaires rapportés du nord de Ja même
contrée. Au chapitre concernant l’examen des récoltes de Dombe-Grande, j'ai indiqué
que l'on a émis l’idée que ces échantillons proviennent d'Europe.
Explication des figures.
PI. V, fig. 18 a, b, c. La petite valve a glissé et s’est retournée 18, elle a été supprimée dans
les deux autres figures.
OSTREA BaYLEI, Guéranger.
PI. V, fig. 19-21.
SYNONYMIE.
Ostrea Baylei, Guéranger, 1853. Notes inédites.
Id. Coquand, 1859, Bull. soc. géol. de France, t. 16, p. 961.
Id. Id. 1869, Monographie des huitres, p. 124, pl. 46, fig. 5 à 9.
« Coquille ostréiforme, globuleuse, vésiculaire, très inéquivalve, lisse ou marquée de
94 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
plis concentriques d’accroissement, à sommet arrondi ou bien légèrement contourné
sur lui-même, ou tronqué sur la partie adhérente. Valve supérieure concave, mince,
ornée de quelques lignes rayonnantes peu prononcées. à sommet non tronqué. Valve
inférieure très convexe, profonde, gibbeuse et dominant deux expansions latérales,
dont l’une est un peu plus développée que l’autre, mais qui disparaissent dans l’âge
adulte,
Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec l'Ostrea vesicularis. Elle s’en sépare
par une taille relativement petite et surtout par l'absence de la partie saillante et
lobée que l’on aperçoit sur la région anale de celle-ci. Elle ressemble aussi, mais d'une
manière moins frappante, à l'Ostrea vesiculosa, dont elle diffère par sa forme fran-
chement vésiculaire, la minceur de son test, le peu de développement que prend la
fossette ligamentaire et surtout par la forme de son crochet qui n’est jamais aigu ni
proéminent. » Coquand, Monographie des huîtres, p. 124.
J'ai sous les yeux sept exemplaires qui se rapportent à la description et aux figures
de M. Coquand par leur taille et leur forme générale; le crochet et l'impression liga-
mentaire sont par contre plus petits chez les adultes, tandis qu'un jeune exemplaire
présente les mêmes proportions.
Deux des grands exemplaires ont conservé l'expansion de la région anale que
M. Coquand dit disparaître dans l’âge adulte, les autres sont bien vésiculaires. L'im-
pression du muscle adducteur, fortement accentuée dans les jeunes exemplaires, l’est
beaucoup moins chez les adultes. La petite valve m'est inconnue.
Coquand cite cette espèce du Carentonin de France, d'Italie, de Sicile, de Po:tugal
et d'Algérie. Il la cite en outre de Palestine, mais M. L. Lartet n’admet pas cette
espèce; il met en garde contre les variations si trompeuses de l’Ostrea vesicularès et pro-
pose l'appellation de var. judaica pour celle de Palestine.
Les figures qu'il donne me font partager sa manière de voir et je pense que l’on
doit étendre cette désignation aux exemplaires portugais, mais celles de Dombe-
Grande ont un facies tellement distinct que l'on doit certainement les en séparer soit
en les rapportant à Ostrea Baylei, soit en en faisant un type nouveau si les localités
citées par Coquand, pour cette dernière espèce, ne permettent pas de la conserver.
D'un autre côté, j'ai sous les yeux de jeunes exemplaires d'Ostrea proboscdea, d’'Ar-
chiac, du Sénonien du bassin de Paris, qui m'ont été envoyés par M. Peron avec la
remarque qu'à cet âge il est bien difficile de les distinguer de l’Ostrea vesicularis, or
deux d’entre eux ne peuvent guère se distinguer des exemplaires africains.
Gisemenr. Dombe-Grande, couches à Ostrea Baylei et couches à Nerinea Capelloi (?).
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 95
Explication des fiqures.
PI. V. Fig. 19 et 20. Grands exemplaires, des grès à Ostrea Baylei.
Fig. 21. . . Petit exemplaire, laissant voir la charnière et impression musculaire. Couches
à Nerinea Capelloi (?).
OSÿREA OLISIPONENSIS, Sharpe.
J'ai déjà eu l'occasion de faire remarquer ‘ qu’il n’est pas certain que l’on doive
rapporter à cette espèce les exemplaires algériens publiés sous ce nom par M. Coquand
et qui s’en distinguent par l'absence de crêtes radiantes sur la valve supérieure. Il
n’en est pas de même d’une valve supérieure de Dombe-Grande, qui montre ces crêtes
bien développées. tandis qu'un fragment écrasé appartient à la valve inférieure.
GISEMENT. Dombe-Grande, grès à Ostrea Olisiponensis, probablement supérieurs
aux autres fossiles cénomaniens.
En Portugal, cette espèce est caractéristique du Carentonin. M. Lartet figure de
Palestine une valve inférieure qui peut lui être rapportée, mais il ne parle pas de la
valve supérieure, en outre il assimile à cette espèce Ostrea Overwegi, Buch, sans qu'il
y ait de raisons suffisantes.
1 Choffat, Faune crétacique du Portugal, 1886, p. 39.
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DESCRIPTION DES ÉCHINIDES
P. DE LORIOL
Cinaris MALHErRO1, P. de Loriol, 1888.
PI, VI, fig. 1, 5-7.
DIMENSIONS.
Diamètre … 48 mm.
Hauteur par rapport au diamètre 0,66.
Test cireulaire, élevé, peu renflé au pourtour ; l'individu décrit est un peu déformé.
Zones porifères très ondulenses, étroites, très enfoncées. Pores petits, séparés, dans
chaque paire, par un petit renflement granuliforme ; les paires sont séparées l’une de
l’autre par un sillon profond qui se continue en dehors, sur l'aire interambulacraire
adjacente.
Aires ambulacraires très onduleuses comme les zones porifères, assez larges, divi-
sées au milieu comme par un sillon profond, garnies de chaque côté d’une rangée de
granules mamelonnés, très petits, arrondis, serrés, qui est tout à fait marginale, et, en
dedans, de verrues fort petites, formant quatre à six rangées irrégulières à l’ambitus
et présentant ceci de particulier que, sur chaque plaque, elles sont disposées sur deux
séries transverses assez régulières, correspondant à un granule marginal. Vers le som-
met, et aux abords du péristome. les aires se rétrécissent, les granules marginaux
deviennent un peu plus volumineux et les verrues, beaucoup moins abondantes, ne
forment plus que deux rangées.
TOME XXX. 1
98 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Aires interambulacraires larges, avec deux rangées de sept tubercules tout à fait
rapprochés des zones porifères, assez développés, sans l'être beaucoup, à la face supé-
rieure et à l'ambitus, mais diminuant très graduellement à la face inférieure. Scrobi-
cules arrondis, assez déprimés, entourés d’un cercle complet de granules peu volumi-
neux, mais cependant distincts, espacés, mamelonnés ; au-dessous de l’ambitus ils
deviennent peu à peu elliptiques. Quelques granules, alignés en travers par les sillons
qui arrivent des zones porifères, séparent ces dernières des cercles scrobiculaires.
Mamelon saillant, volumineux, finement perforé, toujours entièrement lisse à sa base.
Zone miliaire fort large, déprimée au milieu, couverte de granules très pelits, très fins,
très homogènes, formant des séries transverses régulières, séparées par un sillon très
fin, mais bien marqué.
Le pourtour du péristome n'est pas intact; son diamètre parait avoir été à peu près
égal à celui de l'appareil apical.
Quelques fragments de radioles, rapportés avec ce Cidaris sans que la localité précise
ait été indiquée, peuvent lui avoir appartenu, la tige est grêle, cylindrique, couverte
de côtes longitudinales lisses ou denticulées.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Celle espèce, qui se rapproche de certaines espèces
sénoniennes, Cidaris vendocinensis, Ag., Cid. perlata, Sorignet, s’en distingue par sa
forme moins renflée au pourtour, ses scrobicules très rapprochés des zones porifères,
et par les granules internes des aires ambulacraires qui ne sont que de simples verrues
formant deux rangées transverses sur chaque plaque ambulacraire, Les mêmes carac-
tères le séparent du Cidaris subvesiculosa, d’'Orbigny, et du Cid. rhotomagensis, Cotteau.
LocazTé. Dombe-Grande.
Explication des figures.
PI. VI. Fig. 1, 1 a. Cidaris Malheiroi, de grandeur naturelle; fig. 1 b, fragment d’une zone
porifère et d’une aire ambulacraire grossies ; fig. 1 ce, fragment d’une aire
intrambulacraire grossie.
Id. Fig.5. Fragment de radiole de grandeur naturelle appartenant probablement au
Cid. Malheiroi; fig. 5 a, fragment grossi.
Id. Fig. 6. Autre fragment d’un radiole semblable, de grandeur naturelle; fig. 6 a, frag-
ment du même, grossi.
COS TETE Autre fragment d’un radiole semblable, de grandeur naturelle; fig. 7 a, frag-
ment grossi.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 99
CibakiS VAFELLUS, P. de Loriol, 1888.
PI. VI, fig. 8-13.
DIMENSIONS.
(Radioles.)
Longueur de petits exemplaires complets 10 mm.
Diamètre de la tige 1à2
Radioles fusiformes, allongés, dont la longueur maximum est inconnue ; les seuls
exemplaires complets n'atteignent que 410%, mais il existe des fragments d'un
diamètre double qui devaient être notablement plus longs. Tige ornée de granules
relativement gros, arrondis ou allongés, un peu inégaux, disposés en séries régulières.
Sur un point de la tige ces granules se montrent très développés, devenant parfois
renflés et un peu hexagones, ou bien comme de petites épines obtuses, tantôt groupés
eu un simple paquet sur l’une des faces, tantôt formant un verticille complet; sur un
fragment je vois même deux verticilles. La surface est, en outre, couverte de fines
stries longitudinales que le dessin n'indique pas. L’extrémité de la tige est simplement
obtuse, les séries de granules s'y terminent graduellement sans former des lamelles.
Collerette courte, impressionnée, finement striée. Bouton court; anneau peu saillant ;
la facelte articulaire paraît lisse, mais comme il y a un peu d'usure, il pourrait se faire
qu'elle eût été, en réalité, crénelée, quelques traces semblent l'indiquer.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Ces petits radioles, dont j'ai sous les yeux de nombreux
individus, ont tout à fait l'ornementatior et les caractères de radioles de Cidaris ; ce
ne sont pas leurs faibles dimensions qui peuvent faire douter de leur attribution, car
on connaît des espèces cerlaines qui n’en ont pas de plus forts. Cependant on ne peut
pas dire que leur classement dans le genre Cidaris soit absolument certain. Ils ressem-
blent un peu, en très petit, aux radioles du Rhab. verticillata, espèce vivante, à cause
de leurs verticilles d’épines plus ou moins complets, mais les autres caractères sont
fort différents. Je ne vois pas de radioles décrits avec lesquels on puisse confondre
ceux-ci. On ne saurait, je pense, les attribuer au Salenia dombeensis, car les radioles
connus des Salenia acluellement vivants présentent des caractères tout à fait diffé-
rents.
Locauiré, Dombe-Grande.
100 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Explication des fiqures.
PI. VI. Fig. 8. Radiole du Cidaris vafellus de grandeur naturelle; fig. 8 a, fragment grossi; fig. 8 b,
le même, entier, grossi; fig. 9, 9 «a; fig. 10, 10 a; fig. 11 a, autres radioles de la
même espèce, de grandeur naturelle et grossis; fig. 12, autre radiole de la même
espèce avec deux verticilles; fig. 12 a, fragment grossi; fig. 13, autre radiole de
la même espèce; fig. 13 a, bouton du même, grossi.
SALENIA DOMBEENSIS, P. de Loriol, 1888.
PI. VI, fig. 2-3-4.
SYNONYMIE.
Salenia dombeensis, P. de Loriol, 1888, Archives de la Bibl. Univers., 3° pér., t. 19, n° 1. Géologie
d’Angola, p. 5.
DIMENSIONS,.
Diamètre . ; 11 à 28 mm.
Hauteur par rapport au diamètre 0,64 à 0,78
Diamètre du péristome par rapport au diamètre 0,44 à 0,54
Diamètre de l’appareiïl apical id. id. 0,50 à 0,62
Test circulaire, tendant à s'élever à mesure que l’animal vieillit, et cela très gra-
duellement, ainsi, un exemplaire de 11m" de diamètre a une hauteur proportionnelle
de 0,64 seulement, tandis qu’elle est de 0,78 pour un individu de 28" de diamètre,
et de 0,75 pour un autre qui a un diamètre de 20, Pourtour peu renflé, face supé-
rieure assez régulièrement convexe, sauf une légère saillie autour du périprocte.
Zones porifères faiblement flexueuses dans le jeune âge : elles le deviennent peu à
peu davantage et, dans le plus grand échantillon, elles le sont d'une manière assez
marquée. Pores petits, transverses, disposés par paires très serrées.
Aires ambulacraires suivant les sinuosités plus ou moins grandes des zones pori-
fères, très étroites, pourvues de deux rangées de petits granules égaux entre eux,
régulièrement alternes, arrondis ou un peu elliptiques et si rapprochés qu'ils se tou-
chent presque au milieu de l'aire, où il n’y a de place que pour un filet de verrues
d’une petitesse extrême.
Dans les aires interambulacraires les tubercules sont au nombre de 6 à 7 par série,
suivant la taille des individus, ceux qui avoisinent le péristome sont très petits Les
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 101
scrobicules sont bien développés, sans être très grands, assez égaux entre eux, cireu-
laires, peu déprimés. La bosse qui supporte le mamelon est assez saillante, mais le
mamelon lui-même est petit, imperforé, finement crénelé à sa base. Un cercle de
granules arrondis, écartés, pelits, mais bien distincts, entoure entièrement les serobi-
cules, sauf sur un point, dans la ligne verticale, où ils sont confluents. Entre les cereles
scrobiculaires la zone miliaire est très étroite, occupée par des granules qui forment à
peu près deux rangées verticales dans les plus grands individus, et sont accompagnés
de quelques verrues microscopiques.
Appareil apical relativement peu étendu et peu épais, renflé autour du périprocte,
circulaire, où un peu polygonal sans angles bien marqués. Plaques génitales heptago-
nes, inégales, deux d’entre elles, postérieures, qui contribuent à former le périprocte,
bien moins larges que les autres; les pores génitaux sont assez éloignés du bord
externe des plaques, mais toujours bien plus près de lui que du bord interne.
Le corps madréporilorme, loujours très petit, est plus ou moins élroit et souvent un
peu déchiqueté. Plaques ocellaires assez grandes, à peu près égales entre elles. Une
seule d’entre elles, postérieure, touche le périprocte. Plaque suranale grande, hexagone.
Périprocte assez grand, triangulaire ou sub-ovale, non marginé. Toutes les sutures
sont fortement persillées, unies entre elles par des fentes plus ou moins longues, et plus
ou moins nombreuses, et par des creux dans le plus petit individu seulement: dans
un exemplaire un étroit sillon réctiligne unit les cinq pores génitaux, de manière à
former un pentagone régulier.
Péristome assez grand, non enfoncé, marqué d’entailles peu profondes.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. J'ai pu examiner six individus appartenant à cette
espèce el provenant de ja même localité; ils présentent des caractères communs très
constants, et quelques modifications dues à l’âge. L'individu le plus petit est le moins
élevé, il a, relativement, le plus grand péristome et le plus grand appareil apical, et les
zones porifères les moins flexueuses. Le contraire existe exactement pour le plus
grand individu, et on voit les modifications s’opérer graduellement à mesure que la
taille augmente. J'ai comparé minutieusement ces exemplaires avec une série de très
bons échantillons du Salenia seutigera, qui est l'espèce la plus voisine, et que je com-
prends de la même manière que M. Cotieau. Ces individus présentent des différences
de taille tout à fait analogues, mais j'ai reconnu que l'espèce d'Afrique doit en être
séparée. Elle se distingue du Sal. seutigera par ses zones porifères plus flexueuses dans
les grands individus, et composées de paires de pores plus serrées, ainsi on en compte
16 paires pour une plaque interambulacraire, dans un individu de 28m" de diamètre,
et 12 seulement pour la même plaque dans un exemplaire de même taille du Sal.
seutigera ; 12 paires dans un exemplaire de 17" de diamètre et 9 paires seulement
102 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
dans un exemplaire de même taille du Sal. scutigera. Ensuite les aires ambulacraires
sont plus étroites, ne laissant de place entre les deux séries de granules que pour une
série de verrues et elles sont aussi plus flexueuses dans les individus très adultes ;
l'appareil apical est plus petit, son diamètre est en moyenne de 0,54 à 0,56 du
diamètre total, et, dans le Sal. seutigera, 0,66 à 0,77, par contre le péristome est plus
grand, son diamètre étant de 0,44 à 0,54, en moyenne 0,46 du diamètre total, et
0,38 à 0,43 dans le Sal. seutigera. Je place l’un à côté de l’autre deux exemplaires très
bien conservés de chacune des deux espèces, de même taille, 11" de diamètre, dans
le Sal. scutigera, le péristome a 5% de diamètre, dans l’autre il en a 6, appareil
apical du premier a 8v® de diamètre, celui du second 7%; enfin dans le Sal. dom-
beensis les cercles de granules sont plus complets autour des serobicules, surtout près des
zones porifères, les pores génitaux sont ouverts bien plus près du bord, et les sutures
des plaques de l'appareil apical sont profondément persillées, ce qui leur donne une
autre apparence, mais Ge caractère n’est pas constant.
LocauTE. Dombe-Grande. Couches à Pholadomya pleuromyæformis (avec l’Acan-
thoceras mamillare), et couches à Bryozoaires.
Explication des figures.
PI. VI. Fig. 2, 2 a. Le plus grand individu du Salenia dombeensis, de grandeur naturelle; fig. 2b,
fragment grossi du même exemplaire; fig. 2 e, fragment d’une aire ambu-
lacraire grossie; fig. 2 d, appareil apical grossi.
Id. Fig. 3,3 a, 3b. Autre exemplaire de plus petite taille de la même espèce, de grandeur natu-
relle; fig. 3 ce, aire interambulacraire grossie ; fig. 3 d, aire ambulacraire
grossie; fig. 3 e, tubercule grossi.
Id. Fig. 4. Appareil apical dun autre individu de la même espèce, grossi.
PYGuRUS AFRICANUS, P. de Loriol, 1888.
PI. VII, fig. 1-3.
SYNONYMIE.
Pyrurus africanus, P. de Loriol, 1888, Arch. des Sc. Bibl, Univ., 3° pér., vol. 19, n° 1, Géologie
dAngola, p. 5.
DIMENSIONS.
Longueur 57 à 69 mm.
Largeur, par rapport à la longueur 0,85
Hauteur id. id, 0,33 à 0,38
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 103
Test déprimé, allongé, ovale, fortement rostré en arrière, tronqué et un peu émar-
giné en avant. Le contour suit une convexité régulière en s'élargissant graduellement
depuis l'angle de la troncature antérieure jusqu'au quart postérieur des aires inter-
ambulacraires postérieures paires; à partir de ce point il forme un angle peu accusé,
en se rétrécissant très rapidement suivant une ligne droite et même légèrement con-
cave ; l'extrémité postérieure est un peu arrondie. Face supérieure peu élevée, uni-
formément bombée, sauf un léger relèvement autour de l'appareil apical, et un ren-
flement à peine sensible dans l'aire interambulacraire impaire. Face inférieure un
peu concaye, assez accidentée par des renflements dans les aires interambulacraires.
Appareil apical assez excentrique en avant, Les quatre pores génitaux sont peu
écartés ; le corps madréporiforme occupe le centre de l'appareil, dépassant à peine les
deux pores génitaux postérieurs.
Ambulacres très longs, relativement assez étroits, pétaloïdes, très graduellement
resserrés vers leur extrémité; l'espace interporifère n’est aucunement renflé. Zones pori-
fères étroites, ayant un peu plus que la moitié des zones interporifères, les pores externes
en fente sont courts. Ce n’est que très près du bord que, les pores externes devenant
arrondis, les ambulacres perdent leur apparence pétaloïde et ne se continuent que par
deux séries parallèles de très petits pores disposés par paires écartées.
Péristome pentagonal, excentrique en avant, correspondant à peu près avec l’appa-
reil apical ; il est entouré d’un floscelle très apparent ; les bourrelets sont courts,
renflés, saillants, sans être bien volumineux; les phyllodes, par contre, sont fort larges.
enfoncés, en fer de lance, avec des pores fort petits ; l’antérieur impair est un peu
plus étroit que les autres.
Périprocte plus ou moins triangulaire, assez grand, ouvert à la face inférieure, à
l'extrémité du rostre postérieur qu'il n'échancre pas: il est entouré d’une large area
très distincte, tout à fait aplatie, limitée en dehors par un angle prononcé.
Toute la surface est couverte d'une granulation d'une grande finesse. Les tubercules
ne sont pas visibles à la face sapérieure à cause de l’usure ; à la face inférieure on les
voit, très petits et très serrés vers le pourtour, s’espacer peu à peu en approchant du
péristome vers lequel ils se montrent très rares, un peu plus développés et plus large-
ment scrobiculés.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. J'ai sous les yeux trois exemplaires de celle intéressante
espèce, qui se montrent très constants dans leurs caractères. Elle est très voisine du
Pyqurus laumpas, Desor, et, au premier abord, on serait tenté de lui rapporter ces indi-
vidus. Cependant, un examen plus approfondi fait bientôt apercevoir des différences
sensibles qui obligent à séparer l’espèce d'Afrique, qui est certainement distincte, par
les caractères suivants : Sa hauteur est beaucoup moindre, la face supérieure est beau-
104 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
coup plus uniformément bombée et déprimée sans qu'aucun angle vienne marquer,
dans l'aire interambulacraire postérieure impaire, ce renflement correspondant avec
le rostre; au pourtour les angles où commence le rétrécissement du rostre sont à peine
sensibles, l'extrémité du rostre est arrondie et non tronquée; le bord antérieur est
échancré au lieu d’être arrondi ; les ambulacres sont beaucoup plus longs, les bourre-
lets du floscelle sont moins volumineux et les phyllodes, surtout les postérieurs, relali-
vement encore plus larges et plus en fer de lance, enfin le périprocte est triangulaire
et toujours entouré d’une large area très nettement limitée.
LocauiTé. Dombe-Grande. Couches à Pholadomya pleuromyæformis (avec Acantho-
ceras mamillare).
Explication des figures.
PI. VIL Fig. 1, 1 a, 1 b. Pygurus africanus, de grandeur naturelle.
Id. Fig. 2. Phyllode grossi d’un autre exemplaire de la même espèce ; fig. 2 a,
périprocte du même, de grandeur naturelle.
Id. Fig. 3. Péristome d’un autre exemplaire de la même espèce, de grandeur natu-
relle; fig. 3 a, phyllode antérieur du même individu, grossi; fig. 3 b,
tubercules grossis.
GENRE ASTEROBRISSUS, P. de Loriol (Trochalia, Pomel).
C’est avec regret que je suis obligé de changer le nom donné par
M. Pomel, mais il existe déjà un genre Trochalia, Sharpe, qui a l’anté-
riorilé, et qui doit être maintenu; il comprend des espèces de la famille
des Nérinées. Je reproduis ici la diagnose que M. Pomel à donnée de
son genre Trochalia : « Pétales plus développés (que dans les Antho-
€ brissus) lancéolés, tendant à se fermer, à pores externes linéaires allon-
« gés; les phyllodes étroites, mais formées de quelques paires dédoublées
« de pores plus gros, un peu déprimés entre des bourrelets épais, net-
« tement limités, quoique peu saillants. Péristome excentrique en avant,
€ pentagonal. Périprocte au sommet d’un sillon dorsal peu profond.
« Souvent une zone granulée sur la suture longitudinale des assules du
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 105
€ plastron. Echinobrissus selifensis, Coq., E. trigonopyqus Cotteau, etc. »
Je crois que M. Pomel à eu raison de séparer ces espèces du genre Echi-
nobrissus; elles en diffèrent certainement par leurs ambulacres nettement
pétaloïdes, formant une étoile distincte, et par leur péristome entouré
d'un floscelle nettement déterminé, avec des phyllodes en fer de lance
bien caractérisés, séparés par des bourrelels pas très saillants, mais
cependant très apparents, et couverts de leur granulation spéciale.
ASTEROBRISSUS POMELI, P. de Loriol, 1888.
PI, VII, fig. 5 et 6.
SYNONYMIE,.
Asterobrissus Pomeli, P. de Loriol, 1888, Arch. des Sc. Bibl. Univ., 3° pér., t. 19, n° 1. Géologie
d’Angola, p. 5.
DIMENSIONS,.
Longueur 25 à 38 mm.
Largeur par rapport à la longueur 0,92
Hauteur id. id. 0,52
Test largement ovale, un peu rétréci et arrondi en avant, très graduellement élargi
jusque vers le milieu des aires interambulacraires postérieures paires, arrondi et très
légèrement émarginé au milieu sur le bord postérieur. Face supérieure déprimée, à
peu près uniformément convexe, légèrement déclive en avant et s’abaissant dans l’aire
interambulacraire impaire par une courbe uniforme et régulière ; l’apex se trouve près
du sommet ambulacraire. Face inférieure à peu près plane, légèrement déprimée
autour du péristome. Pourtour arrondi.
Appareil apical excentrique en avant sans l'être fortement. Le corps madrépori-
forme paraît en occuper la plus grande partie sans être renflé en bouton ; on ne dis-
tingue aucune des sutures des plaques. Les quatre pores génitaux sont peu ouverts,
les deux postérieurs plus écartés l’un de l’autre que les antérieurs.
Ambulacres relativement courts, nettement pétaloïdes, lancéolés, et presque fermés
à leur extrémité, à peu près égaux entre eux. Les aires interporifères ne sont pas ren-
flées et à peu près une fois et demie aussi larges que les zones porifères. Ces dernières
TOME XXX. 14
106 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
sont, relativement, larges et un peu déprimées, on compte environ #0 paires de pores
dans les ambulacres postérieurs.
Péristome excentrique en avant, correspondant à l'appareil apical; il est assez
grand, régulièrement pentagonal, et entouré d’un floscelle très distinet et apparent.
Les bourrelets, sans être très saillants, sont bien définis et couverts de granules très
fins et très serrés; les phyllodes, en fer de lance, sont bien limités et comptent environ
1% pores externes avec quatre ou cinq doubles paires de pores internes.
Périprocte fort étroit, acuminé au sommet, ouvert sur la face postérieure à peu
près à la moitié de la hauteur, aucune espèce de sillon ne le relie à l’appareil apical
dont il est plus éloigné que du bord postérieur; il surmonte une area étroite, légère-
ment creusée, qui échancre faiblement le bord.
Tubercules excessivement fins et serrés à la face supérieure, invisibles à l'œil nu.
malcré leur grande petitesse ils sont distinctement scrobiculés et les granules qui les
entourent sont presque imperceptibles ; à la face supérieure ils sont plus apparents,
plus écartés, mais toujours fort petits.
Les individus que j'ai examinés sont lrès constants dans leurs caractères ; seule, la
taille varie notablement, mais les passages s’observent entre le plus grand exemplaire
et le plus petit.
RAPPORTS ET DIRFÉRENCES. Tout en présentant quelques rapports avec l'Ast. sub-
setifensis, Coquand, l’Ast. Pomeli s'en distingue par ses ambulacres relativement plus
longs, son périprocte plus éloigné du bord, sa face supérieure un peu plus renflée
et plus uniformément convexe.
LocauTÉs. Dombe-Grande. Grès à Cyprina Yvensi (au-dessous des couches à
Schlænbachia inflata).
Explication des fiqures.
PI. VII. Fig. 5, 5 a. Asterobrissus Pomeli, de grandeur naturelle. Le plus grand exemplaire.
Id. Fig. 6,6a,6b,6c. Autre exemplaire de plus faible taille, de la même espèce. Grandeur
naturelle. Fig. 6 d, ambulacres grossis. Fig. Ge, péristome du même
individu grossi. Fig. f, tubercules grossis.
STIGMATOPYGUS MALHEIROI, P. de Loriol, 1888.
PI. VII, fig. 4.
SYNONYMIE.
Stigmatopygus Malheiroi, P. de Loriol, 1888, Arch. des Se. Bibl. Univ., 3° pér., vol. 19, n° 1. Géo-
logie d’Angola, p. 5.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 107
DIMENSIONS,
Longueur 22 mm.
Largeur 18
Hauteur 12
Test plus long que large, sub-ovale, arrondi et rétréci en avant, élargi dans la
région postérieure, un peu échancré au milieu du bord postérieur qui est arrondi ; la
face postérieure est obliquement tronquée en dehors. La face supérieure est en grande
partie détruite, on peut juger qu'elle était un peu en forme de toit ; le faite un peu
relevé, probablement, au sommet apical, ne paraît pas déclive vers le bord postérieur.
Face inférieure pulvinée, profondément et largement évidée autour du péristome, et
déprimée aussi dans le sens de sa longueur. Pourtour très arrondi.
Appareil apical invisible, on peut seulement juger qu'il était un peu excentrique en
avant.
Ambulacres relativement larges, courts, très pétaloïdes; les pairs à peu près égaux
en longueur et en largeur, arrondis à l'extrémité. Au milieu de la longueur les zones
porifères sont un peu plus étroites que l'espace interporifère. On ne voit plus que deux
ambulacres pairs de l’un des côtés de l'oursin.
Péristome petit, pentagonal, excentrique en avant, le test est alléré à son pourtour,
de sorte que le floscelle ne se distingue plus, mais il devait être assez apparent, à en
juger par des traces des phyllodes qui existent encore.
Périprocte allongé, resserré vers le tiers supérieur, et élargi en bas, ce qui lui donne
un peu la forme d'une bouteille; le sommet se trouve à peu près à égale distance
entre le sommet apical et le bord postérieur ; il s'étend sur la moitié supérieure envi-
ron de la déclivité de la face postérieure. L’area anale est peu marquée et é‘hancre
cependant légèrement le bord, Au-dessus du périprocte Paire interambulacraire
impaire est un peu renflée, mais sans projection proprement dite.
Tubercules très petits, entourés d’un profond serobicule, assez écartés à la face
supérieure, plus serrés à la face inférieure.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Un seul échantillon, malheureusement très mutilé à la
face supérieure, représente cette espèce. Il appartient certainement au même genre
que le Stigmatopyqus galeatus d'Orbigny, dont il diffère par sa forme plus rétrécie en
avant, sa face inférieure très concave au lieu d'être plane, ses ambulacres plus larges
et plus arrondis à l'extrémité, l'absence de saillies de chaque côté du périprocte modi-
fiant l’aspect de la face postérieure et le périprocte relativement moins élargi dans sa
région inférieure. Le Stigmatopyqus galeatus, que d'Orbigny avait pris comme type de
108 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
son genre, a été rangé par Desor parmi les Rhynchopyqus, et M. Cotleau envisageait le
genre Stigmatopyqus comme synonyme du genre Cyrthoma, Mac Clelland (Pal. fr. T.
jurass. T. IX, p. 123) auquel appartient en effet une des deux espèces comprises par
d'Orbigny dans son nouveau genre. Plus tard, M. Cotteau (Echinides du sud-ouest de
la France, p. 122), est revenu de celte manière de voir, el conserve le genre Stigma-
topygus, en lui donnant pour type le Stigmatopyqus galeatus. Je pense aussi, comme
mon savant ami, que ce genre, envisagé de celte manière, doit élre conservé, et
l'espèce que je viens de décrire sera la seconde connue, appartenant à cette curieuse
pelite coupe, qui, certainement, ne forme pas un double emploi avec le genre Cyrthoma.
Une troisième espèce, le Styg. Bervillei Desor (Sorignet), ne m'est connue que par une
diagnose et me paraît un peu douteuse. Dans son dernier ouvrage, M. Pomel conserve
le genre Stigmalopyqus, mais comme une simple section des Rhynchopygus ; 11 me
semble cependant que la forme du périprocte, si différente, est un caractère générique
suffisant, car on retrouve le périprocte transverse des Rhynchopyqus avec une grande
constance, soit dans les espèces vivantes, soit dans les espèces fossiles. Du reste, comme
le genre Stigmatopygqus est encore peu connu, et représenté par deux espèces senle-
ment, dont on a cité encore que très peu d'exemplaires, il peut se faire que des pas-
sages viennent à être découverts. D'un autre côté la découverte d’une nouvelle espèce
africaine, avec un périprocte identique à celui de l'espèce type, est une présomption en
faveur de la validité du genre et de la valeur de ce caractère.
LocariTEs. Dombe-Grande. Couche au-dessus du niveau à Schlænbachia inflata.
Explication des figures.
PI. VII. Fig. 4, 4 a, 4b, 4 ec. Stigmatopyqus Malheiroi, de grandeur naturelle. Fig. 4 d, périprocte
du même, grossi. lg. 4 e, ambulacres grossis.
ISASTER BENGUELLENSIS, P. de Loriol, 1888.
Pl. VIII, fig. 1-2.
SYNONYMIE.
Isaster benguellensis, P. de Loriol, 1888, Arch. des Sc. Bibl. Univ., 3° pér., t. 19, n° 1. Géologie
dAngola, p. 5.
DIMENSIONS.
Longueur ÿ environ 50 à 63 mm.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA, 109
Les exemplaires connus étant très déformés les autres dimensions ne sauraient être
données correctement; la largeur du plus grand exemplaire était d'environ 60m® et sa
hauteur de 35m, Le lest parail avoir été ovale, arrondi en avant, rétréci en arrière ;
la face postérieure arrondie et non tronquée. La face supérieure était, paraît-il, régu-
lièrement convexe, déclive en arrière ; la face inférieure assez plane. Pourtour arrondi.
Appareil apical un peu excentrique en avant. On voit deux des pores génilaux
daos un exemplaire ; ils sont très rapprochés l’un de l'autre.
Ambulacre impair dans une légère dépression de la face supérieure, qui ne devient
nullement un sillon échanerant le bord. Il est relativement large, ses zones porifères
sont composées de pores allongés, à peu près égaux, et leur largeur est un peu moindre
que celle de l’espace interporifère.
Ambulacres antérieurs pairs très larges et très longs, mais presque superficiels,
logés dans de très légères dépressions. Dans le plus grand exemplaire il y avait, dans
chacune des zones porifères, au moins 50 où 60 paires de pores, dont les internes
sont allongés, mais courts, et les externes en fente bien plus longue. L'espace inter-
porifère a une largeur à peu près égale à celle de l’une des zones porifères. Ces der-
uières, vers l'extrémité de l'ambulacre, ne tendent pas à se rapprocher pour le fermer.
Ambulacres postérieurs pairs identiques aux antérieurs, mais seulement un peu plus
courts el moins divergents.
Péristome invisible. Périprocte largement ovale, acuminé à ses deux extrémités,
situé à une certaine hauteur sur la face postérieure, mais je ne saurais préciser exac-
tement sa position à cause des cassures, Il s'ouvre tout à fait à fleur du test sans
area anale. Tubereules très petits, assez saillants eu égard à leur petitesse, mame-
lonnés, crénelés, perforés, très espacés sur toute la surface.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Deux exemplaires seulement, très déformés par de nom-
breuses cassures, représentent celte espèce. Il me parait que c’est du genre /saster
qu'ils se rapprochent le plus, mais un classement définitif ne sera possible qu'avec
des exemplaires plus parfaits. L'absence du sillon antérieur paraît complète et l’ambu-
lacre impair est logé dans une dépression à peine sensible ; les ambulacres pairs,
également, sont à peine déprimés: les tubercules sont extrêmement petits et très
espacés. Ces caractères sont parfaitement ceux des Jsaster ; ceux qui en diffèrent sont
la position plus élevée du périprocte, du reste, de même forme, et ensuite la grande
largeur des ambulacres, et la longueur proportionnelle un peu plus grande des pores
internes ; quant aux ambulacres eux-mêmes ils ont une forme semblable à celle de
ceux des Jsaster, les zones porifères ne se rapprochant pas vers l’extrémité. Les tuber-
cules sont tout à fait ceux des Jsaster, ainsi que je m’en assure par la comparaison de
bons exemplaires de l’Js. aquitanicus, et différents de ceux des Micraster ou des
110 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
Epraster. Les deux exemplaires décrits n’appartiennent pas à ces deux genres, car, en
outre de l'écartement de leurs tubercules, ils ont leurs ambulacres presque superficiels
et ne possèdent pas de sillon antérieur; il y avait seulement, paraît-il, une légère
dépression en avant du péristome comme du reste, aussi, dans l’Asaster aquitanicus. Ms
sont certainement très voisins des Macraster, genre que vient d'établir M. Rœmer
pour une espèce du Texas, mais je ne crois pas qu'ils puissent lui être rapportés,
parce que les pores des ambulacres pairs sont moins longs et très notablement iné-
gaux dans chaque paire d’une zone porifère, puis leurs lubereules sont différents. I
ne serait cependant pas impossible que la comparaison immédiate d'exemplaires bien
conservés, ne vint à prouver que c'est bien dans ce genre qu'ils doivent être classés.
LocauiTE. Catumbella. Avec Sehlænbachia inflata. :
Explication des figures.
PI. VIII. Fig. 1, 1 a. Isaster benguellensis de grandeur naturelle; fig. 1 b, tubercules du même
individu, grossis.
TAN RINe Autre exemplaire de la même espèce, de grandeur naturelle; fig. 2 a, péri-
procte du même, de grandeur naturelle. Sa position sur la face postérieure
n’est peut être pas tout à fait exacte à cause d’une cassure.
HOLASTER DbOMBEENSIS, P. de Loriol, 1888.
Pl. VIII, fig. 7.
Je n'ai sous les yeux qu'un seul échantillon très mutilé el très incomplet apparte-
nant à cette espèce, et, si je me suis décidé à ne pas le négliger tout à fait, et à lui
donner un nom, c'est qu'il présente des caractères assez particuliers pour qu'il
soit possible de reconnaître l'espèce plus tard, lorsqu'on en aura découvert de meil-
leurs exemplaires. La longueur est inconnue, elle devait être de 50% environ, la lar-
geur de 43m, Ja hauteur au sommet ambulacraire antérieur, de 20%», Le test
devait être subcordiforme, très déprimé, et relativement large; le bord antérieur est
largement échancré, et assez profondément, par un sillon court qui commence seule-
ment à quelque distance du sommet ambulacraire antérieur, et descend, presque
abrupt, sur la face antérieure; il est limité, de chaque côté, par une carène bien pro-
noncée, mais non tranchante. La face supérieure, détruite en grande partie, devait
être en forme de toit. Pourtour arrondi, non tranchant.
ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 111
Ambulacre antérieur impair composé de pores ronds, extrêmement petits, disposés
par paires très écarlées.
Ambulacres antérieurs pairs très excentriques en avant, presque transverses, tout à
fait à fleur du test, longs, mais peu apparents; la zone porifère antérieure est plus
étroite que la postérieure et ses pores sont plus petits, tous sont virguliformes et disposés
en circonflexe dans les paires. Les deux zones s’écartent beaucoup et l’espace interpori-
fère est beaucoup plus large que la zone porifère postérieure. La face supérieure étant
en grande partie détruite on ne voit pas les autres ambulacres.
Péristome très ouvert, transverse, rapproché du bord antérieur, dans une légère
dépression de la face inférieure qui, du reste, est très plane, seulement un peu
relevée sur le plastron, tandis que les avenues ambulacraires sont un peu dépri-
mées.
Tubercules petits, très clairsemés dans la région antérieure ; quelques-uns un peu
plus volumineux vers les bords du sillon; sur le plastron, et en dehors des avenues
ambulacraires, ils ont à peu près le même développement que ceux qui se trouvent
près du sillon, mais ils sont très clairsemés. Toute la surface, entre les tubercules,
est couverte de granules d’une finesse extrême, homogènes, relativement assez
écartés. :
Rapports ET DIFFÉRENCES. Voisine de l’Holaster prestensis, Desor, l’espèce qui vient
d’être décrite s'en distingue par son sillon antérieur ne commençant qu’à une distance
plus grande du sommet apical, moins profond au début, et limité par un angle moins
tranchant, puis, par son plastron moins renflé et ses ambulacres antérieurs pairs dont
les pores, soit dans les zones antérieures, soit dans les zones postérieures, sont beau-
coup moins longs. Dans l’Hol. Perezü, Sismonda, le sillon antérieur est plus profond,
plus caréné et commence à l’appareil apical, de plus la hauteur est plus grande, le
plastron plus renflé, les autres caractères ne peuvent être comparés vu l’imperfection
de l’exemplaire type de l’Hol. Dombeensis qui est certainement très différent des espèces
connues.
LocauTÉ. Dombe-Grande. Couche à Schænbachia inflata.
Explication des fiqures.
PI. VIII. Fig. 7,7 a,7 b. Holaster dombeensis, de grandeur naturelle; fig. 7 €, fragment d’un
ambulacre antérieur grossi; fig. 7 d, tubercule grossi.
112 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE
EPIASTER CATUMBELLENSIS, P. de Loriol, 1888.
PI. VIII, fig. 3-6.
SYNONYMIE.
Epiaster catumbellensis, P. de Loriol, 1888, Arch. des Sc. Bibl. Univ., 3° pér., t. 19, n° 1. Géologie
d’Angola, 5.
DIMENSIONS.
Longueur . : - 25 à 36 mm.
Largeur par rapport à la longueur 0,88 à 0,94
Hauteur id. id. à 0,66 à 0,77
Test subcordiforme, un peu polygonal, allongé, arrondi et un peu échancré en
avant, rétréci et tronqué en arrière. Face supérieure à peine déclive en avant, peu
renflée, mais très accidentée par les renflements des aires interambulacraires et, prin-
cipalement, de la postérieure impaire où se trouve le point culminant, et qui est, par-
fois, très élevée. Face inférieure convexe, surtout sur le plastron, à peine un peu
évidée autour du péristome. Face postérieure tronquée un peu obliquement en dehors,
et légèrement évidée au milieu par une area sous anale. Pourtour très arrondi. Les
aires interambulacraires paires sont renflées et un peu aplaties au milieu; la posté-
rieure impaire étroite, proéminente, aussi un peu aplatie.
Appareil apical un peu excentrique en avant: les quatre pores génitaux assez écartés
en travers, les antérieurs moins que les postérieurs ; le corps madréporiforme, relati-
vement très pelit, n'arrive pas au niveau des pores génitaux postérieurs. Ambulacre
impair logé dans un sillon profond dès sa naissance à l'appareil apical, étroit, plat sur
le fond, qui, peu à peu, devient plus superficiel, et, finalement, échancre le bord large-
ment, mais peu profondément. Les pores, d’abord très petits et à peine perceptibles
dans les # ou 5 premières paires, ensuite arrondis et bien ouverts, sont séparés, dans
chaque paire, par un granule; on ne compte guère que 17 paires dans chaque zone
qui soient bien développées, les pores deviennent ensuite, de nouveau, à peine percep-
tibles et les paires très espacées; on en compte un peu moins dans les petits indi-
vidus.
Ambulacres antérieurs pairs larges, très largement creusés, arrondis à l’extrémité,
pas très longs relativement et fortement dirigés en avant. On compte 32 paires de
ET PALEONTOLOGIQUE DE LA PROVINCE D'ANGOLA. 115
pores dans chacune des deux zones d’un grand individu. Entre chaque paire se trou-
vent une où deux lignées de très petits granules. Les zones porifères antérieures et pos-
térieures sont égales entre elles, et un peu plus larges que l’espace interporifère qui
est très finement granuleux. Ambulacres postérieurs pairs notablement plus courts que
les antérieurs, moins divergents, tout aussi larges, et plus arrondis encore à leur
extrémité; on ne comple que 24 paires dans chacune de leurs zones porifères.
Péristome relativement éloigné du bord antérieur, semi-lunaire, un peu marginé,
avec une lèvre étroite et saillante en arrière.
Périprocle étroit, acuminé aux deux extrémités, au sommet d’une large area plus
ou moins déprimée, se continuant jusqu’à la face inférieure entre deux gibbosités assez
accentuées, et limitée, de chaque côté, par quelques protubérances plus où moins
sensibles.
Tubercules de faible taille, serobiculés, crénelés et perforés, serrés et un peu plus
apparents autour de l'appareil apical, écartés dans les aires interambulacraires, serrés
et plus développés au pourtour et sur le plastron: il ne s’en trouve presque point sur
l'area sous-anale. Toute la surface est, du reste, couverte d’un chagrin excessivement
fin et homogène.
Aucune trace de fasciole.
Varsarions. Les exemplaires de cette espèce que j'ai eus à ma disposition sont assez
nombreux, et ils présentent quelques modifications individuelles qui se laissent facile-
ment toutes rattacher à un même type. Elles sont à peu près limitées aux différences
proportionnelles que j'ai indiquées, il y a des exemplaires un peu plus larges que les
autres, d’autres sont un peu plus élevés. La taille varie également, aussi un peu la pro-
fondeur de l'area sous-anale, mais tous les autres caractères se montrent très con-
stants.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. L'état de conservation des exemplaires décrits est assez
bon pour que je puisse consiater avec certitude l'absence lotale de fasciole. Parmi les
espèces d’Æpiaster qui sont connues, je n’en vois aucune avec laquelle elle puisse être
confondue. Elle se distingue par sa forme allongée, les renflements de ses aires inter-
ambulacraires et particulièrement de la postérieure impaire, son sillon antérieur étroit
et profond, les gibbosités de sa face postérieure toujours nettement tronquée.
L'Epraster restrictus, Gauthier, serait un des plus voisins pour la forme, mais il en
diffère par ses aires interambulacraires non renflées, son sillon antérieur moins pro-
fond, ses ambulacres plus étroits.
LocauiTÉs. Catumbella. Zone à Schlænbachia inflata. Dombe-Grande. Grès à Cyprina
Ivensi, et couches à Acteonella Anchietar.
TOME XXX. 15
114 MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE, ETC.
Explication des figures.
PI. VIII. Fig. 3,3 a, 3b, 3 c. Epñaster catumbellensis, de grandeur naturelle. Fig. 3 d, ambulacres
du même, grossis.
Id. Fig. 4. Autre individu de la même espèce plus déprimé, de grandeur naturelle.
Fig. 4 a, tubercules du même individu grossis.
Id. Fig. 5. Autre exemplaire plus renflé, de grandeur naturelle.
Id. Fig. 6. Autre exemplaire de grandeur naturelle, vu sur la face postérieure.
C’est le seul dont le périprocte soit encore intact.
TABLE DES MATIÈRES
Pag
ENTRODURAUN RER EE eee ee sant eat sDmlsisle ete cinlesisieis ciorole aise sie ei nf eee ri pda de 1
PREMIÈRE PARTIE
STRATIGRAPHIE
Par P. Cnorrar.
NÉS ORIQUE EEE ne es eme em etice soccer meet 5
Anciens auteurs : Lang, Livingstone, Welwitsch, Monteiro, Fonseca, Lenz, Büchner,
Capello et Ivens, Hôpfner, Szajnocha, Feio, Anchieta, Malheiro, Choffat, P. de
Loriol, Kilian, Stanislas Meunier, Zboinski, Van den Broeck, Dautzenberg.
I EXAMENS DES RÉCODTES de MONMALHEIRO!: 242.2 42.04 252 de een oc eUee 15
Ty MERE Te ce Lo OM OR OO CCE AR AO ARE 16
BR: Carter” Quatértaire.— Crétacique: 2e UN nn ne 17
C. Dowse-GRaNpe. Gneiss. — Grès de Dombe........................................ 18
Couches à Pholadomya pleuromyæformis. — Couches à Bryozoaires. — Grès à
Cyprina Ivensi. — Couches à Schloenbachia inflata. — Couches à Acteonella Anchietai.
— Couches à Nerinea Capelloi. — Grès à Ostrea Baylei. — Grès à Ostrea Olisipo-
nensis. — Échantillons épars. — Ostrea (Gryphæa) Szajnochai. — Tertiaire? — Molasse
marine. — Marnes à Foraminifères. — Roches éruptives modernes.................. 28
II. RÉSUMÉ. Traïts généraux dela province :::.....:..........t......::.........1.2. 29
Roches éruptives anciennes, roches archéennes et paléozoïiques. — Granite. — Gneiss. —
Schistes archéens et paléozoïques, calcaire métamorphique. — Grès paléozoïques. —
Minéraux dans les terrains précités : or, argent, cuivre, plomb, fer................. 32
CretDirumaneut HO RER EERR EE ee e-rcrednmee-e2Cuceccct 38
CITÉS IAE P)ON BREL 40
Ho onemessee nec déc AB race oe OO onto ad tr oder onde met 45
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Roches éruptives/modernes: Fer magnétique...:..................2...... 0.0..." 51
DEPART E SÉRIMEN TO EE RE eee à se annee dede e eee diese enter 52
Dépôts superficiels. — Argile rouge. — Coquilles marines actuelles. — Changement de
la ligne de rivage. — Sables blancs. — Caiïlloux roulés. — Tufs. — Argiles remaniées
et conglomérats cuprifères dans les vallées. — Copal. — Marmites de géants. —
Sources thermales. — Instruments de pierre..................................... 54
PAU ON CO LD NTI RESTOTQUE PRATUNE A... UE RE teinte meeteioteieisieiele cie oiete es ne aies 024 58
DEUXIÈME PARTIE
DESCRIPTION DES FOSSILES CRÉTACIQUES
MOLLUSQUES par Paul Cnorrar.
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116
MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE, ETC.
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Hamites virgulatus (Brongniart?), d’'Orbigny........... > Ua h PARAMETERS
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Cerithium Silva-Portoi, Id. ........ eee ea EN NAT CEE CNE RES
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DESCRIPTION DES ÉCHINIDES
Par P. pe Lorto.
Cidanis Malheiror, MPdeALonol:. 22.1 dre mere cet DRE nou ee SE DU
Cidaris vafellus, Id. PR Un LU Dion An 0 cou
Salenia dombeensis, M ren russie ee ee D PET LE RCE
Pygurus africanus, COR te RO EE RE OT TE LT
Asterobrissus4Pomels Id MM Et con teen NOEL Et
Süemotopyeus Mall eiro1 SP MeNLOTIOl. 2e ee ee eee TC EE
Isaster benguellensis, 1 RE tn ce eu a 0 Loue ae
Holaster dombeensis, PA sucette TL MR RE
Epiaster catumbellensis, KR ASE aide à à 0 den duo un de te 0 4 bu
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FOSSILES DU BENGUELLA PI L
Pig 1-2 Schloenbachia unflala (Sow.) Var fig 6 Schloenbachia cf Lena, Szaynocha
lig 3-5 Schloendachia Len Szafocha Pig T0 Schlvenbachia Elobrensis Szafn
“4
-
PLII
FOSSILES DU BENGUELLA.
Huy t-t Schlvenbachia, sp. 114 Lig ad Pusosia Mélwitschr, Chofjal
Lig 2. luzosiæ sp. aff diffialis, td Orb) lg. 5.9 Hoplites dispar, (à Urb)
FOSSILES DU BENGUELLA.
7 Zubc Acanthoceras mamillare, | Schloth.)
Fig 2 ab. Marnutes Angolensis, of fat
Fig 2-5 Acteonella Anchielai , Choffat
Lig CS Pullina Malhiror, Choffat
Fig 7-10 Cylindrites (ordaror, Choffut
Fig 11 a. b Crlndrites Delgador, Choffat
PI. UE.
lig 12 __ Actacon Lenzst, Choffat
fig. 17 a. b._ Avellana Pnechneri, Choff.
Lig 14 _ Strombus 2 {(Locene 2)
Pig 19-09 Nerinea Capelloi, Choffat
lg 29-40. Cerilhium Silva — Porto, Choff
PL.IV.
FOsSILES DU BENGUELLA.
lig 1-4 Cerithiunt Monteror, Choflat Fig. 1 a. bd. Nerita Madheiror, Chofjat
7 À _ (dauconta af]. liefersleent, Goldf) Ég 11 Gomomva PBevrichr, Chofjat
ly OL Jylostora Leschuetr, Chofiat. 72 2? a.b Pholadoemva fr Collomn be, Co
Ly d _ Vatica bulbiformes, So10 fig 77 a.b Cyprina Jvenst, Chofjat
Fig. 9 a b._Natica Ferot, Chofjat
nn»
.
FOSSILES DU BENGUELLA.
7 2-3 Pholadonya pleuronrvaefornrss Choff.
fig 4-5 Pinna Lobiraliäina, d Crbigrr |
liy 6 Z_Lithodonus praelenqus, dut rbigrr
lig. d-10 _ J'anira frcalhot, Choffal
lig LL = SJanira Melivitsché., Choffut
PIN
fig 2-14 Ustrea cr canalienlata,
lig L-1Z- Ostrea vesieulata, So
lig 1 Ostrea :5Zanochte, Choffat
fig 19-21 Ostrca Lavt t, Guer
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PLVI
FOSSILES DU BENGUELLA
FORMAT
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FOSSILES DU BENGUELLA PLVI
À Luned, del. et lith, {mp Jules Rey. Genève
lg T-T_ liqurus a/ricanus, 2 Lortol’ lg 4. _ Shgmalonyqus Madheros, Pde/Loriol
Lig Ÿ-0 - Asterobrissus lomelr, P de Loriol
FOSSILES DU BENGUELLA. PLVIL.
A.Lurel, del et Lt In. les Foy Cené
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Zig Z- Holaster ORbEGENSS , P de Lori
MÉMOIRES
SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE
Tome XXX. — N°3.
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ
IN FÉEL ESSAI (1824) ET SUPPLÉMENT (1837) EDITÆ
E NOVO STUDIO SPECIMINUM ORIGINALIUM EXPOSITÆ
ET IN
NOVAM DISPOSITIONEM ORDINATÆ
AUCTORE
D: J. MÜLLER
GENEVE
IMPRIMERIE CHARLES SCHUCHARDT
1888
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PYRENOCARPEÆ FEEANÆ
Pyrenocarpeæ Lichenés sunt angiocarpici, perithecio hemisphærico aut subglo-
boso (non cupulari nec annulari), præter ostiolum poriforme clauso præditi, nuclei-
geri (nec laminigeri), ascos et paraphyses convergentes (nec parallelos) gerentes et
epithecio distineto carentes. — Pyrenocarpeæ Féeanæ in Essai et Supplément
editæ omnes thalla crustaceo et gonidiis viridi-chroolepoideis gaudent.
Graphideas Féeanas jam anno præterito in Mémoires de la Société de Physique et
d'Histoire naturelle de Genéve, vol. XXIX, sub n. 8°, similiter exposui, et omnium
reliquorum Lichenum Féeanorum revisionem simul dedi in el. Roumeguerii Revue
mycologique n° 35.
Conspectus tribuum, subtribuum et generum :
Tri. L Striguleæ, thallus plagulæformis, undique arcte adnatus, ad peripheriam radiatim efli-
guralus, zoosporangia gerens (gonidia chroolepoidea, in disculum phyllactoideum connata).
4. Srricuza, sporæ hyalinæ, transversim divisæ, loculi non lenticulares ; paraphyses
discretæ.
Tri. Il. Pyrenuleæ, thallus crustaceus, undique arcte adnatus, peripherice non effiguratus
Suerriuum SEr. L. Pyrenuleæ campylostomatieæ, perithecium in sectione verti-
cali obliquum, in ostiolum declinatum abiens (in nostris perithecia cire. 3-6-natim cireulatim
sita et in ostiolum centrale commune convergenter abeuntia). 3
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
=
Suerri. |. Astrothelieæ, apothecia composita (aut et simul depauperando simplieia) ; peri-
thecia cireulatim sita, in ostiolum (vulgo) unieum commune abeuntia).
2. ASTROTHELIUM, sporæ hyalinæ, transversim divisæ, loculi lenticulares.
3. PARMENTARIA, sporæ fuscæ, parenchymaticæ.
4. PyRENAsTRUM, sporæ fuscæ, transversim divisæ, loculi lenticulares (ut in Pyrenulis).
SUBTRIBUUM SER. Il. Pyrenuleæ orthostomaticæ, perithecium in sectione verticali
rectum, in ostiolum rectum et erectum abiens.
SustRi8. Il. Trypethelieæ, fructus compositi, pluribus peritheciis formati, pluriostiolati.
. TRYPETHELIUM, sporæ hyalinæ, transversim divisæ, loeuli lenticulares.
. BarkeLIEN, sporæ byalinæ, parenchymaticæ.
. BotraRIA, sporæ fuscæ, parenchymaticæ.
. MELANOTHECA, sporæ fuscæ, transversim divisæ, loculi lentiformes (ut in Pyrenulis).
. TomaAsELLIA, sporæ hyalinæ, transversim divisæ, loculi non lentiformes.
[SA
© © 1 ©
Su8trRiB. Il. Verrucarieæ, fructus simplex, perithecio unico formatus, 1-ostiolatus.
10. Porina, sporæ hyalinæ, transversim divisæ, loculi cylindrici ; paraphyses non connexæ.
11. ARTHOPYRENIA, sporæ hyalinæ, transversim divisæ, loculi demum cylindrici; paraphyses
connexæ.
12. PSEUDOPYRENULA, sporæ hyalinæ, transversim divisæ, loculi lenticulares ; paraphyses
connexæ.
13. PYRENULA, sporæ fuscæ, transversim divisæ, loeuli lenticulares.
14. ANTHRACOTHECIUM, sporæ fuscæ, parenchymaticæ.
15. MicroraeLrA, sporæ fuscæ, transversim divisæ, loculi non lenticulares.
Trib. L STRIGULEÆ Müll Arg. Pyrenoc. Cubens.
p- 375 et 378.
1. STRIGULA Fries in Vet. Akad. Handl. 4821, p. 323, ex Th. Fries Gen.
heterol. p. 142 obs. 2 ; Nyl. Pyrenoc. p. 65; Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens.
p. 375.
|. Strigula complanata Monts. V. gemuina Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens.
p. 381, s. Phyllocharis complanala Fée Ess. p. xax, t. 2, f. 3 et Suppl. p. 147,
=
PYRENOCARPEZÆ FEEANÆ,. D
&. 43 add. f. 17, e St-Domingo, species haud vulgaris, facile distinguitur plagulis
e centro radiatim paullo irregulariter lacinulato-undulatis et radiis ipsis tota super-
ficie longitrorsum costulato-striolatis, costulæ hæ sub objectivis centies augentibus,
non autem sub lente, eleganter perspicuæ. — Foliicola in ins. St-Domingo (ad
specim. Féeana ut undique in sequentibus).
Var. cicrata Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 380 ; huc pertinet Strigula ciliata
Montg. Centur. VI, n° 19; Nemaltora argentea Fée Ess. p. xcx, t. 2, f. 4 et
Suppl. p. 146, €. 3 add., f. 14, ex icone et specim. pr. p. (altera pars est Strigula
elegans v. nemalora Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 380), sed pili radiorum, qui
valde abbreviati (e copia aliorum speciminum longitudine et numero insigniter
ludentes), in icone omissi sunt. — Foliicola in St-Domingo.
2. Strigula elegans Y. nematora Müll. Ars. Pyrenoc. Cubens. p. 380 ; hic
pertinent specimina pr. p. Nematoræ argenteæ Fée Ess. p. xCIX. — In Java.
Var. viripissImA Müll. Arg. L. B. n. 919, s. Nemalora viridissima Fée Ess.
p. xax, t. 2, f. 8 et Suppl. p. 146, & 3 add., fig. 45. — Lacinulæ hujus var.
utin v. nematora, sed breviores et magis cuneatæ. — Color vulgo magis viridis,
sed albidus et albus etiam oceurrit ut in omnibus generis. Omnia primum viridia,
dein sensim sensimque albiora evadunt ut in multis speciminibus facillime obser-
vandum et a cl. Ward recenter etiam observatum est. — Coloribus solis plagula-
rum varietates veræ non stabiliendéæ sunt.
Var. irerMEDIA Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. 1. c., Craspedon concretum Fée
Ess. p. « et xciv, t. 2, Î. 1 et Suppl. p. 447, t. #3 add., f. 19. Radiüi plagularum
interrupto-connexi, usque versus centrum sinubus exiguis at ambitu latis inter se
disereti. — In Antillis.
Var. GENUINA Müll. Arg. Pyrenoc. Cub. 1. c.; Phyllocharis elegans Fée Ess.
p. C, t. 2, f. 7; Stigmalidium elegans Spreng. Syst. Veg. 4, p. 243 pr. p. —
Habitu ad S4. complanalam v. genwinam Müll. Ars. accedit, sed plagularum laci-
niæ convexiores, latiores, apice magis late rotundatæ et in ipsa superficie haud
(microscopice) longitrorsum costulatæ, cæterum in quaque plagula valde inæqui-
longæ. — In plantis Féeanis, ut vulgo, nune apothecia, nunc pycnides, nune sper-
mogonia v. étiam fructificationes varie mixtæ adsunt, unde, addito habitu saummo-
pere variabili specierum verarum, facile intelligitur, eur tot species falsæ Féeanæ
ante 6% annos admitti potuerunt, — Foliicola in insula Mauritii.
3. Strigula Antillarum Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 379 ; Velanophthal-
6 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
mum Antillarum Fée Ess. p. C, t. 2, f. 2 et Suppl. p. 147, t. 43 add., f 18;
Strigula melanophthalma Montgn. Syllog. p. 376. Pyenidibus in centro plagula-
rum minutarum confluentibus numerosis quasi maculas exiguas 1-4 ibidem forman-
tibus facile recognoscenda. Reliqua cæterum in Pyrenoc. Cubens. 1. c. exposui. —
In Antillis, foliicola.
4. Strigula subtilissima Müll. Ars. L. B. n. 678 (plenius exposila); Raco-
placa subtilissima Fée Ess. p. xux, €. 2, f. 5 et Suppl. p.146 (t. #3 add., f. 46).
— Icon prior Féeana bona, secunda autem analytica quoad sporas simplices in
ascis falsa est. — In Antillis foliicola.
Trib. IL. PYRENULEZÆ Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens.
p. 579 et 581.
Series [. PYRENULEÆ CAMPYLOSTOMATICÆ Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens.
p. 275 et 382.
Subtrib. I. ASTROTHELIEÆ Trev. Syn. Trypeth. p. 22;
Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 375 et 382.
2. ASTROTHELIUM Trev. Syn. Tryp. p. 23; Eschw. Syst. Lich. p. 18 pr. p-
(1824); Nyl. Pyrenoc. p. 80 pr. p.; Müll, Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 375 et
382; Pyrenodium Fée Suppl. p. 68 (1837) et Mém. Lichenogr. p. 43.
l. Astrothelium variolosum Müll. Arg. L. B. n. 846 (excel. syn. Eschw.):
Trypethelium variolosum Ach. Syn. p. 10% ; Porina macrocarpa Fée Ess. p. SI ;
Pyrenodium macrocarpum Kée Suppl. p. 69, t. #1. Pyren. f. 3 et Mém. Liche-
nogr. p. 55; Pyrenodium hyporylon Fée Suppl. p. 69, t. 41. Pyrenoc. f. 2 et
Mém. Lichenogr. p. 54; Astrothelium hypoxylon Nyl. Pyren. p. 80 ; Astrothelium
—
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 7
sulphureum Nyl. in Prodr. Nov. Gran. p. 129 (excel. syn. Eschw.). — Species
ambæ Féeanæ nee ab Achariana nec inter se specilice differunt, in Pyrenodio
macrocarpo plantam bene evolutam ostendunt (ut in Lindigii n. 2890); P. hypoxy-
lon nil est nisi status ejusdem minus evolutus, stromatibus minus emersis, in ipsis-
simo enim specimine Féeano P. macrocarpi ambæ sensim transeunt et dein ne
quidem sub varietatis titulo distinguendæ sunt. Verrucæ fructigeræ apice demum
varioloso-subulceratæ sunt. Etiam eadem est Pyrenula epapillata Fée Ess. p. 78
et Suppl. p. 82 (non Verrucaria epapillata Nyl. Pyren. p. #3), statu eximie juve-
nili, vix pnisi stromata apice umbilicala omanino sterilia ostendens. Perithecium
erassum, quale ab auectore descriptum, nil est nisi prominentia corticis thallino-
vestita. Sporæ non adsunt nec perithecia evoluta (specimina orig. cæterum valde
mutilata sunt). Pyrenastrum sulphureum Eschw. dein, e Brasilia, colore alio,
læte flavo-pallido (rtec roseo-pallido v.-albido aut subflavescente) thalli et verruca-
rum sub Astrothelio sulphureo (Eschw.) servandum est. — Ad corticem Cincho-
nur um .
3. PARMENTARIA Fée Meth. Lich. p. 24; Ess. p. xxxx et 70 et Suppl. p. 67,
et Mém. Lichenogr. p. 63; Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens, p. 375; Pyrenas-
trum Tuck. Gen. p. 276 (non Eschw.); Heufleridium Müll. Arg. L. B.
n. 592 ; Plagiothelium Stürt. Addit. Lichenfl. of Queens. p. 75.
|. Parmentaria astroidea Fée Meth. Lich. p. 24, €. 1,1. 14 et Ess. p. 70,
t. 20, f. 4 ; Suppl. p. 67, t. 41. Parm. f. 1 ; Massal. Ricerche p. 45, fig. 282;
Verrucariæ aspistea v. astroidea Nyl. Pyren. p. 44; Verrucaria astroidea Nyl.
Prodr. Noy. Gran. p. 116; Heufleridium pentagastricum Müll. Arg. L. B. n. 592.
— Planta eximie distincta, locis citatis jam amplius exposita. — Ad corticem Cro-
lonis Cascarillæ. .
Obs. In Suppl. p. 67 insuper citatur variatio hujus speciei apotheciis et thallo
rubris. Hæc planta, etiam in cortice Crotonis Cascarillæ crescens, et sporis sat
similibus sed minus parenchymatice divisis prædita, non est (ex specim. hb. Féeani)
Parmentaria, sed ad Boltariam cruentalam Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 395
inter Trypetheliaceas referenda est. Similiter Parmentaria Quassiæ Fée hb.
ined., in cortice Zanthoxyli caribæi, non est Parmentariæ species, sed Pyrenastrum
cubarum Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 386.
2. Parmentaria Cinchonarum F6e Suppl. p. 68, &. 41. Parm. f. 2. Spe-
8 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
cies distincta est, sed apothecia in specim. orig. omnia sectione horizontali muti-
lata sunt præter unicum verticaliter dimidiatum, cujus ambitus alius, apothecia
non disjunetim circa ostiolum centrale sita, sed omnia in corpus regulare late coni-
cum extus non gibbosum connata sunt. Sporæ (ex Féei observatione) paullo minores
quam in præcedente. — Ad corticem Cinchonarum.
%. PYRENASTRUM Eschw. Syst. Lich. p. 16, Ê. 15, 1824 (non Tuck.) ; Müll. Arg.
Pyrenoc. Cubens. p. 375.
l. Pyrenastrum oleaginum Müll. Arg.:; Pyrenula oleagina Fée Suppl.
p. 79,1. 41. Pyr. f. 12 ; thallus crassus, subareolatim rumpens ; apothecia nigra,
omnino immersa, ore Communi e fusco nigrato et tum ampliato perspicua, 2-5-na,
apice intus in unum confluentia, v. ostiola 2-4 aggregata ; perithecia completa, in
interiore thalli irregulariter concentrice sita et hinc inde etiam solitaria ; sporæ in
ascis 8-næ, 1-seriales, 28-34 y longæ, 13-17 y latæ, 4-loculares, loculi termi-
nales multo minores. — A cl. Nyland. (Pyrenoc. p. 46) cum P. mitida Ach. con-
fusa, valde accedit ad Pyrenastrum cryptothelium Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens.
p. 386, sed thallus magis flavicanti-pallidus et apothecia irregularia et perithecia
longe tenuiora. — In cortice Crotonis suberosi.
2. Pyrenastrum irregulare Müll, Arg.; Pyrenula irreguluris Fée Ess.
p. 79 et Suppl. p. 82, t. 41. Pyren. fig. 29; thallus undulato-inæqualis, super-
ficie lævis; stromata param evoluta; apothecia occulta, duplicia-quintuplicia, in
erista prominentiarum thalli ostiolo leviter prominente ‘/, mm. lato fusco indicata,
valde inclinata, longicolla, connata, undique nigra, sæpe irregulariter circa ostio-
lum sita ; sporæ in ascis 8-næ, fuscæ, 4-loculares, 20-22 4 longæ et 8-9 y latæ.
— Affine P. cryptothelio Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 386, sed apothecia sin-
gula magis obtecta et sporæ multo minores, et a Pyr. clandestino Müll. Arg. differt
habitu, thallo non lævigato nec flavido et sporis minoribus. — In cortice Bonplandie
trifoliale.
3. Pyrenastrum elandestinum Müll. Arg.: Trypethelium clandestinum
Fée Ess. p. 68, t. 18,1. 4: Pyrenodium clandestinum Fée Suppl. p. 68, t. 41.
Pyr. f. 1 et Mém. Lichenogr. p. 53 (sed sporæ hyalinæ delineatæ et descriptæ, in
specim. orig. fuscidulæ sunt) ; Astrothelium clandestinum Nyl. Pyrenoc. p. 81. —
Primo intuitu nil nisi thallam sterilem valde tenuem lævigatum argillaceo-flavidum
refert, sed hine inde adsunt læves emergentiæ, thallino tectæ, demum vertice ulce-
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 9
ratæ et pallidæ, ostiola vix denudantes, quæ apothecia nigra, vertice conniventia
omnino obtegunt. Paraphyses capillares, tenellæ, liberæ. Sporæ ut jam a el. Nyl.
bene descriptæ. — Color thalli fere ut in Astrothelio sulphureo Müll. Arg. —
Juxta P. cryptothelium Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 386 (Wright Lich. Cub.
exs. n. 140) locandum est, a quo differt thallo tenui, pallidiore, apotheciis magis
immersis et ostiolis obtectis. — In cortice Cinchonæ lancifoli in Peruvia.
4. Pyrenastrum iageniferum Müll. Arg.; Pyrenodium lageniferum Fée
Ess. Suppl. p. 70, €. 41. Pyr. Î. 5, Mém. Lichenogr. p. 57 (excluso Trypethelio
lagenifero Ach., quod nunc Plagiotrema lageniferum Müll. Arg. L. B. n. 834).
Stromala conico-hemisphærica, semiinnata, cæterum nuda et atra, lævia, sat regu-
laria, vulgo 4 mm. lata, vertice ostiolo majusculo, ‘/,-'/, mm. lato, centro depres-
sulo, cum thallo concolore ornata, solitaria v. interdum geminatim ternatimve
confluentia et tum ostiola 2-3 conjunetim gerentia ; apothecia completa, undique
pigra ut substantia stromatum, superne modice in collum abeuntia (et in ostiolum
commune convergentia); asci lineares, #-8-spori ; sporæ imbricatim 1-seriales,
4-loculares, 14-18 y longæ et 7-9 y latæ, similes iis Pyrenulæ nitidæ. — Simile
Pyrenastro Knightii Müll. Arg. L. B. n. 825, sed stromata minora, sporæ multo
minores et tantum 4-loculares. — Ad corticem Cascarillæ in ins. St-Domingo.
Series IL. PYRENULEÆ ORTHOSTOMATICÆ Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens.
p. 376 et 389.
Subtrib. IT. TryPeraeuezx Müll Arg. Pyrenoc. Cub.
p. 576 et 389.
5. TRYPETHELIUM Trev. Syn. Tryp. p. 19 ; Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 389.
Sect. 1. BATHELIUM Müll. Arg. Pyrenoc. Cub. p. 389.
a. Apothecia subsimplicia ; sporæ maximæ (c. 100 y longæ).
|. Trypethelium uberinum Nyland. Pyrenoc. p. 72; Müll. Arg. L. B.
TOME XXX. 2
10 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
n. 821: Porina uberina Kée Ess. p. 83, t. 20, f. 3 (1824), Pyrenula uberina
Fée Suppl. p. 84, t. #4. Pyr. fig. 37; Astrothelium umbilicatum Fries S. 0. Veg.
p. 287 (1825). Verrucæ vulgo monocarpicæ, 4-1", mm. latæ, elato-hemisphiæ-
ricæ, thallinæ, juniores valide umbonatim fusco-v. nigricanti-ostiolatæ, demum
late apertæ et vertice umbilicatæ, superne demum rufulæ:; perithecium comple-
tum, basi planiuseulum, undique sat tenue et fulvo-fuscum ; sporæ in ascis 8-me,
100-170 4 longæ, 30-45 y latæ, hyalinæ, 4-loculares. — In cortice Cinchonarum.
G. Apothecia subdiscreta ; sporæ cire. 20 à longæ (stroma obscurum subindistinctum).
2. Trypethelium tropieum Müll. Arg. Pyrenoc. Cub. p. 393; Verrucaria
tropica Ach. Univ. p. 278; Verrucaria Gaudichaudii Fée Ess. p. 87, t. 22, [. #4
et Suppl. p. 86, t. #1. Verr. fig. 8; Sagedia tropica Mass. Ricerche p. 161,
fig. 315. Bene nota et geographice latissime distributa. Structura interior optime
cum Zrypetheliis congruit. — Ad corticem Crotonis Cascarille et Bonplandie
trifoliatæ.
y. Apothecia late confluentia ; sporæ cire. 20-25 4 longæ ; shromata effusa, e ferrugineo
v. ochraceo expallentia.
3. Trypethelium Kunzei Fée Monogr. Trypeth. p. 36, t. 415, f 3, 1831
(stromata in tab. nimis pallida); Suppl. p. 61, €. 40. Tryp. 13; Müll. Arg.
Pyrenoc. Cubens. p. 390 ; a cl. Nyland. Pyren. p. 74 erronee ad fr. pallescens
Fée relatum, e specim. ipsiss. Kunzean. et Féean. distinctum est, cui adseribenda
est bene nota Verrucaria heterochroa Montgn. in Ann. Sc. nat. 1843 p. 60
(cent. 3, n. 87), ut jam in L. B. n. 841 exposui, et ubi etiam spectant : Verru-
caria myriococca Kze. in Gœb. Pharm. Waarenk. p. 182 (lapsu, pro F. myrio-
carpa, ex Kze. |. 6. p. 184), non Fée, et Verrucaria tetracera ? ©. crocea Eschw.
Bras. p. 134, nec non Verrucaria Ͼnea Eschw. in Mart. Icon. sel. t. 8, f. 3 et
Bras. p. 133. — Hoc ultimum nomen (1828) prioritate gaudet sed pro planta
falsum est, statum vetustum et depravatum referens, postponendum et Trypethe-
lium Kunzei admittendum est. —- In Surinamia : Weigelt, cæterum in America
calidiore late distributum.
4. Trypethelium eatervarium Tuck. Gen. p. 260; Müll. Arg. Pyrenoc.
Cubens. p. 391 ; Verrucaria calervaria Kée Ess. p. 90, &. 22, f. 1; Nyl. Pyren.
PYRENOCARPEÆ FEEANEÆ. 11
p. 52; Trypethelium inwquale Fée Monogr. Trypeth. p. 30, t. 13, ( 2, Suppl.
p. 59 (excel. t. 40. Tryp. Ê 8, quæ sporæ ad Tr. Eluteriæ Spreng. referendæ
sunt); Verrucaria decolorata Fée Ess. p. 91, t. 22, f. 2 et Suppl. p. 87, t. #1.
Verr. fig. 43 (junior et spermogonifera), nec non, eodem statu juvenili : Verrucaria
macrozoma Fée Ess. p. 85 et Suppl. p. 87, hæ ambæ sine sporis. Ulterioris zona
late marginans est aliena. — Verrucaria salebrosa Fée Ess. p. 90, Suppl. p. 87,
est accurate eadem ac V, catervaria Fée, similiter statu valde juvenili, sine sporis
(situs apotheciorum nihil offert speciliei characteris et cæterum in ipsis specim. orig.
non est constans); et demum non minus accurate etiam hic pertinet Verrucaria
serialis Fée Ess. p. 91 (in Suppl. p. 73 dubitanter ad Porinam Achart, s. Pertu-
sariam Acharii Nyl. relata) sporis carens. Pyrenula myriocarpa Fée Ess. p. 74,
t. 21, f. 2 et Suppl. p. 78 (excel. syn. Zenk.), t&. #1. Pyr. f. 6 etiam pro parte ad
amussim apotheciis et sporis convenit, at pro parte apothecia vetusta (sporis desti-
tuta) magis emersa et hanc ob causam distincte majora apparentia offert. Hic status
vetustus Zrypethelium myriocarpum Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 394 (exel.
syn. Féean.) simulat, sed apothecia tamen magis thallino-velata sunt, at planta
cubensis, apotheciis orbiculari-ellipticis mox subnudis separanda est. -— A Trype-
thelio Elulerie v. inæquali Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. dein synonymon Féeanum
exeludendum est. — Species pluries bene exposita, vulgaris in America calidiore,
colore partium et stromatibus plus minusve depauperatis eximie varians. Speci-
mina orig. Féean. Verrucarie calervarie valde juvenilia et sporis destituta sunt, at
species habitu jam facile dignoscitur. — In cortice Cinchonarum.
me
5. Trypethelium marcidum Müll. Arg.: Pyrenula marcida Fée Ess. p. 77
et Suppl. p. 80, €. #1. Pyren. fig. 43 ; thallus fulvo-pallidus, lævigatus ; apothecia
catervatim confluentia, triente emersa, thallino-vestita, nigrescenti-ostiolata, vesti-
mento mox subferrugineo- et pallescenti-decolorato ornata ; stromata mox decorti-
cato-ulcerata et albescentia ; ostiolum non albido-annulatum; perithecium inte-
grum, superne fuscum ; nucleus albidus ; sporæ in ascis biseriatim 8-næ, hyalinæ,
ä-loculares, cire. #6 y longæ et 18 y latæ. — Quasi medium tenet inter Tryp.
catervartum Tuck. et Pseudopyrenulam Pupulam Müll. Arg., illi situ catervario
apotheciorum, huie magnitudine sporarum accedens, ab utroque tamen simul
diversum est apotheciis majoribus et validius emergentibus. — Cinchonicolum (in
chartula Féeana hujus speciei etiam adest simile sed magis microcarpum Trypethe-
lium catervarium Tuck.).
12 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
3. Apolhecia èn stromate [usco-nigricante immersa.
6. Ærypethelium mastoidewm Ach. Lich. Univ. p. 307; Syn. p. 105;
Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 390; Bathelium mastoideum Ach. Meth. p. 405 :
Trypethelium Féei Meissn. ap. Fée Monogr. Tryp. p. 33, t. 1%, f. 2, Suppl.
p. 60,t. 40. Tryp. f. 14 ; Trypethelium scoria Nyl. Pyren. p. 74 (exel. syn.
pr. p.); Prypethelium carolinianum Tuck. Suppl. p. #29; Arthonia ? granulosa
Fée Ess. p. 56, Suppl. p. 4%, & 40, f. 15 (quæ falsa). — Omnium vidi specimina
originalia. Plantæ e diverso gradu evolutionis sat variabiles, sæpe in tisdem speci-
minibus quoad magnitudinem, ambitum et colorem stromatum, numerum perithe-
ciorum, ostiolorum emergentiam et colorem plus minusve intense flavam partium
internarum stromatis insigniter variantes. — Perithecia altiora quam lata, superne
subincrassata. Sporæ et paraphyses ut in affinibus, ille 4-oculares, 18-25 y longæ,
1-9 y late. — In Crotone Cascarillæ Americæ meridionalis, ubi insuper late
distributa.
Var. convexum Müll. Arg. ; Zrypethelium scoria v. convexum Nyl. Pyrenoc.
p. 74. — Est illud Trypethelium de quo mentio facitur in Fée Suppl. p. 57 ad
calcem Trypethelii Sprengelii Ach., cui dubitanter adscribitur. Specim. baud bona,
sporæ non visæ. — In cortice Crotonis suberosi, Copalchà dicti.
e. Apothecia in stromatibus varie pallidis immersa ; sporæ cire. 20-95 y longæ.
T. Trypethelium puleherrimum Fée Monogr. Trypeth. p. #1,t. 14, 2;
Suppl. p. 63, t. 40. Tryp. Ê. 17; Nyl. Pyrenoc. p. 75; Trypethelium porosum
Fée Ess. p. 69, €. 19, f. 2. — Thallo et stromatibus albido-rosellis, his leviter
tantum prominentibus, anguste vage prorepentibus et peritheciis subdepresso-
globosis a proximo Tr. Cascarille Müll. Arg. distinguitur. Stromata hinc inde obso-
leta ut in 7r. catérvario Tuck., cæterum basi sensim in thallum abeuntia, et ostiola
quam in comparata specie demum duplo et ultra majora, annulo pallidiore cineta.
Sporæ in ascis biseriatim 8-næ, 4-loculares, quoad dimensiones eas vidi ut a el.
Nyl. 1. e. indicatæ sunt, se. 21-24 4 longas et 8-9 y latas. — In cortice Crotonis
Cascarillæ in America calidiore, at rarissimum.
8. Trypethelium quaussiæcolum Fée Monogr. Tryp. p. 39, t. 15, F. 2;
Suppl. p. 62, t. 40. Tryp. f. 16, a cl. Nyl. haud feliciter ad Tr. pallescens Fée
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 13
relatum, jam in meis L. B. n. 840 iterum exposilum, à proximo fr. Scoria Fée,
præsertim peritheciis minoribus et stromatibus nanioribus distinctum est, et cum
hoc omnino jungendum est Trypethelium Phlyctæna Kée Ess. p. 68, € 19, 1.3
(thallus et stromata in icon. nimis flava, sunt flavescenti-fulva, abeuntia in fulvo-
pallidum), Monogr. Tryp. p. 35, € 1%, f. 3 (melius tincta); Suppl. p. 61, t. 40.
Teyp. Ê 42, a el. Nyland. Pyrenoc. p. 74 erronee sub nomine paullo mutato ad
suum %Ÿr. Scoria (non Fée) relatum. Utraque species in iconib. Féean. male
colorata, prior nimis flava, posterior nimis obscura, et aliis speciminibus adeo
conjunguntur ut distinctæ, ne quidem ut varietates, haberi nequeant. Stromata
intus alba aut pallida sunt, sporæ ut in proximis. — In cortice Quassiæ et
Exoslemmatis floribundi, rarum.
9. Trypethelium Scorina Fée Ess. p. 69 (excel. syn.): Monogr. Trypeth.
p. 37, t. 15,f. 2 ; Suppl. p. 61, t. 40. Tryp. f. 14 (non Nyl. Pyrenoc. p. 74).
— Slromata similia iis ryp. quassiæcoli Fée, sed ostiola distincte majora e cinereo-
pallido fuscescentia v. pallido-nigrescentia, prominentia ostiolorum nigrorum paullo
gibbosa, intus alba v. albida, non flava (ut in Tr. mastoideo Ach,), nec nigrescens
(ut in pallidiore ?r. ochroleuco Ny1.). Ab aflini T. Cascarillæ Müll. Arg. jam stro-
matibus depressis et longe minus microcarpis differt. Sporæ 4-loculares quoad
magnitudinem ut in proximis. — In cortice Crotonis Cascarillæ, rarum.
10. Trypethelium papillosum Ach. Syn. p. 104 ; Fée Monogr. Trypeth.
p. 26, t. 12, f. 3; Suppl. p. 58, in meis Pyrenoc. Cubens. p. 392 secundum
specim. orig. e Guinea et Cubensia Wrightiana nec non Guyanensia, omnia Con-
formia, exposui et. c. ad hoc insuper retuli Trypethelium Leprieurianum Montgn.
in Ann. Sc. nat. 4843, p. 70, t. 2, f. 2 (fide specim. orig. e manu auctoris), et
Trypethelium porosum Ach. Syn. p. 106 (fide specim. orig. ex hb. Ach.).
11. Xrypethelium ochroleueum (Eschw.) Nyl. in Flora 1869, p. 126,
V. PALLESCENS Mull. Arg. Pyrenoc. Cub. p. 392; Trypethelium pallescens Fée
Monogr. Trypeth. p. 31, €. 13, £ 3 et Suppl. p. 60, t. 40. Tryp. f. 9; Nyl.
Pyrenoc. p. 74 (exel. syn. pr. p.). — Stromata quam in forma genuina speciei
minora, minus polycarpica et ambitu rotundiora, intus demum saltem obscurata,
ostiola demum perforanti-prominula. Perithecia superne inerassata. Sporæ 18-27
4 longæ, 7-10 y latæ. — In Surinamia (et reliqua America calidiore).
Var. ERUBESCENS Müll. Arg. Lich. Beitr. n. 842; Trypethelium erubescens Fée
14 PYRENOCARPEÆ FEEANZÆ.
Monogr. Tryp. p. 32, & 14, . 4; Suppl. p. 60, €. #0. Tryp. Ê 10. — De incon-
stantia characterum hujus Lichenis conf. ad mea L. B. n. 842. — Præter specimen
Kunzeanum hb. Lips. duo vidi in hb. Féeano, ubi var. pallescens et var. erubescens
conjunetim in iisdem fragmentulis corticis adsunt, ubi sicéæ e colore diverso facile
quidem distinguuntur, ubi autem madefactæ similiores evadunt. Ulterior, ostiolis
magis denudatis (dein paullo majoribus), est status proyectior evidenter quadam
pulverulentia prioris destituta, prior enim, ope scalpelli subtiliter scabendo deter-
gata, colorem sumit v. erubescentis. — Crescit cum præcedente.
12. Trypethelium Casearillæ Müll. Ars. :; Zrypethelium duplex Fée Monogr.
Trypeth. p. 28, t. 43, fig. 4; Suppl. p. 58, €. 40. Tryp.f. 7, Nyland. Pyrenoc.
p. 75. — Simile vulgari Tr. pallescenti Fée, s. Tr. ochroleuco Nyl., sed stromata
intus undique alba et superficie æquali-lævia, nec prominentiis ostiolorum multi-
gibbosa et ostiola longe tenuius punctiformia ; stromata cæterum basi arctius cir-
cumseripta et crassius prominentia sunt. Perithecia altiora quam lata, undique sub-
tenuia, nigra et undique inter se distincta. Sporæ accurate ut in el. Nyl. Pyrenoc.
l. ce. descriptæ sunt, sed hyalinæ sunt et species in genere Zrypethelio servanda,
nee ad Melanothecam (1. B. n. 839 ad calcem) referenda est. — Nomen duplex ob
perithecium duplex e strato interiore pallidiore viso, datum fuit, sed revera duplex
non est, et nomen dein absolute falsum mutari debuit. — In cortice Crotonis Cas-
carillæ in America calidiore ; evidenter rarissimum.
13. Trypethelium erumpens Fée Monosr. Tryp. p. 27, t. 13, f. 1, Suppl.
p. 58 (excel. t. 40. Tryp. f. 6 falsiss.) ; Nyl. Pyrenoc. p. 75. —Stromata ‘/,-1 mm.
lata, acute prominula, subconico-hemisphærica, flavescenti-fuscula v. rulula; e
velato superne nuda et nitida, minute nigro-1-5-ostiolata. Sporæ in ascis 8-næ,
cæterum omnino ut eas descripsit cl. Nylander, hyalinæ, oblongato-ellipsoideæ,
25 4 longæ et 10 & latæ, v. pro parte modice minores. — In cortice Cinchonæ
lave officinarum.
14. Ærypethelium erassum Fée Ess. p. 66, €. 19, f. 5 (1824), s. Pyreno-
dium crassum Kée Suppl. p. 69, L. 41. Pyren. f. 4, Mém. Lichenogr. p. 56, non
differt a Trypethelio annulare Montgn. in Ann. Sc. nat. 1843, p. T4 et Syll.
p- 372; Nyl. Pyrenoc. p. 76 pr. p., sed Pyrenula annularis Fée Ess. p. 73,
t. 21, Ê. 4 diversa est. In planta original juniore ostiola non v. vix annulo thallino
discolore depressulo eincta sunt, at hic annulus tamen rudimentarie adest et planta
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 15
cæterum congruil. Sporæ raræ visæ 18 y long et 7-8 p latæ, sed etiam paullo
majores et latiores male servatæ aderant, hyalinæ ; paraphyses laxe connexæ. —
Color thalli et verrucarum nunc testaceo-pallidus, nunc olivaceus. — In specim.
Féeano admixtæ sunt Bathelium sphærioides Trev. Syn. Tryp. p. 21 et Melanotheca
inconspicua Müll. Arg. L. B. n. 839, sed hæ species nec in ie. nec in descript.
Féeanis comprehensæ erant. — In cortice Cascarillæ et Cinchone lancifolie.
C. Apothecia in Stromatibus pallidis innata, sporæ cire. 60 y longæ.
15. Trypethelium annulare Müll. Arg.:; Pyrenula annularis Fée Ess.
p. 73,1. 21, f. 4 et Suppl. p. 77 (non Trypethelium annulare Montgn. quod ex
specim. auct. idem ac ?r. crassum Fée); Pseudopyrenula annularis Müll. Arg.
L. B. n. 882; Trypethelium annulare Nyl. Pyrenoc. p. 76 pr. p., quoad plantam
macrosporam. — Quodammodo simile est Tr. crasso Fée, sed stromata minus arcte
circumscripla et minus polycarpica, potius ex apotheciis nonnullis confluentibus
formata, apothecia majora, sæpe etiam solitaria et longe minutius ostiolata et
demum sporæ omnino aliæ, 50-70 y longæ, 16-25 y latæ (4-loculares), in com-
parata specie autem cire. 20 y tantum longæ. — Cinchonicola.
Sect. 2. EUTRYPETHELIUM Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 393.
16. Trypethelium Eluteriæ Spreng. Anleit. Z. Kenntn. der Gewächse
p. 351 ; Trypethelium Sprengelii Ach. Univ. p. 306 ; Fée Ess. p. 65, 4 19, f. 1,
Suppl. p. 56, t. 40. Trypeth. f. 4, Monogr. Tryp. p. 19, t. 44, f. 4 ; Mass.
Ricerche p. 143, fig. 280 ; Nyl. Pyrenoc. p. 77 et Trypethelium Perrottelii Fée
Monogr. Tryp. p. 23, t. 42, f. 4 (ubi zona hypothallina aliena); Suppl. p. 57,
t. 40. Tryp. f. 3 (nullo modo a forma normali speciei segregandum est, ut jam
antea dixi L. B. n. 836). Trypethelium inæquale Fée Monogr. Tryp. p. 30, t. 13,
f. 2 et Suppl. p. 59, t. 40. Tryp. £ 8, e structura sporarum (quas non vidi)
etiam hic spectat, sed altera pars, commixtim crescens, stromatibus depressis et
hinc inde tenuissimis, sine sporis, ad Trypethelium catervarium Tuck. pertinet et
quidem longe maxima pars speciminis Féeani. À Tryp. Eluteriæ v. inæquale Müll.
Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 393 dein synonymon Féeanum |. ec. exeludendum est.
Bene nota, vulgaris. — In cortice Crotonis Cascarille et Bonplandiæe trifoliatæ.
16 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ,.
Var. NiGRicaNs ; Trypethelium Sprengelii x. nigricans Fée Monogr. Tryp. p. 21,
Suppl. p. 56. — Stromata intus obscura, extus fusco-nigricantia, nitidula. Reliqua
omnia bene cum planta normali speciei quadrant. — In cortice Cascarillæ.
Var. ExPALLIDUM Müll. Arg. ; Trypethelium Anacardii Fée Monogr. Tryp. p. 24,
t. 11,f 3, et Suppl. p. 57. Planta non nisi in eo distinguenda est quod thallus (et
plus minusve stromata) griseo-pallidus aut virenti-pallidus. Characteres interiores
et forma basi arcte circumscripta stromatum omnino quadrant. — In cortice Ana-
card occidentalis in ins. Guadeloupe ; et etiam ex ins. St-Thomas habeo.
TRYPETHELI species e PYRENOCARPEIS exclus.
T. chiodectonoides Fée Ess. p. 67 — Pertusaria chiodectonoides Nyl. Enum.
PAM
T. Sclerotium Fée Ess. p. 68 — Pertusaria Sclerotium Müll. Arg. L. B.
n. 740.
T. sordideseens Fée Suppl. p. 64 = Enterostigma compunctum Müll. Arg.
Graph. Féean. p. 70.
T. tetrathalamium Fée Ess. p. 69 — Pertusaria letrathalamia Nyl. Prodr.
Nov. Gran. p. 37, obs.
T. verrucarioides Fée Suppl. p. 64 = Chiodecton (Enterographa) verruca-
rioides Müll. Arg. Graph. Féean. p. 69.
T. verruecosum Fée Ess. p. 66 = Porina verrucosa Fée Suppl. = Pertusaria
granulata Müll. Arg. Revis. Lich. Féean. p. 3.
6. BATHELIUM Trev. Syn. Trypeth. p. 21 in Flora 1861 Jan. (exel. syn. Ach.):
Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 376 et 394; Meristosporum Mass. Esam.
compar. p. 46 (Jan. 1861); Meissneria Fée Suppl. p. 66 (1837), non DC.
(1828, inter Melastomaceas).
1. Bathelivum madreporiforme Trev. Syn. Trypeth. p. 21 (exel. syn. cit.) ;
jam antea in L. B.n. 837, ex analysi speciminis orig. Perrottetiani, ab ipso Fée
inscripti, hic retuli Trypethelium marginatum Fée (1831) Monogr. Trypeth.
p. 24,t. 12, 1. 2 (ubi sectio verticalis sub C. haud bona), Suppl. p. 57, t 40.
Tryp. À. 4. Est enim exacte idem ac Trypethelium madreporiforme Eschw. Bras.
PYRENOCARPEÆ FEEANE. 17
p. 156 (1829), fide specim. orig. brasiliensis a cel. Martio lecti. — Corticolum
ad Cap Vert : Perrottet.
2. Bathelium varium Müll. Ars. :; Weissneria varia Fée Suppl. p. 66,
t. 40, Meisso. ; Zrypethelium deforme Fée Monogr. Tryp. p. #5, 4 16,0 3 (in
planta nihil deforme adest et dein nomen specificum varium admissum fuit, ut ap.
Nyland.); Trypethelium varium Nyl. Pyrenoc. p. 78. À cl. Trev. (Syn. Tryp.
p. 21) erronée cum B. madreporiformi Trev. junctum. — Stromata 1 ‘/,-1 ‘/, mm.
lata, late truncata, nigra, extus tota altitudine valide thallino-corticata, quasi mar-
gine thallino integro obsolete prominente cincta, 2-5-carpica, vertice truncato
2-5-gibbosa, nuda. Sporæ ex el. Nyl. (Pyrenoc. p. 78 et in Prodr. Nov. Gran.
p. 579) 48-105 y longe, 22-46 y latæ (quas vidi intermediæ erant, sed haud
bene servatæ). — Ad corticem ZLauriin insula Amboina.
3. Bathelium Exostemmatis Müll. Arg. ; Pyrenula subeutanea Kée Suppl.
p. 83 quoad plantam in cortice Ærostemmatis ; thallus cum epidermide rufo-v.
rubello-pallidus, lævigatus ; stromata vix nisi quadam tumiditate indicata, con-
fluentia, irregularia, effusa, cum thallo concolora, cirea ostiola tamen decolorato-
pallentia ; apothecia subsolitaria, immersa, Similia iis Anthracothecü libricoli Müll.
Are. ; ostiolum nigrum, dermum annulo decolorato cinctum ; perithecium inte-
grum, basi attenualum, superne crassum ; nueleus globosus et hyalinus:; para-
physes connexæ ; sporæ in ascis cire. 6-næ, hyalinæ, cire. 75-85 y longæ et 20-
25 y latæ, 14-18-loculares, loculi copiose locellati. — In hb. Féeano cum simili
Anthracothecio subeutaneo Müll. Ars. confusum est, at statim recedit ostiolis
distinctis albido-marginatis et dein paraphysibus connexis, sporis duplo majoribus,
hyalinis et longe crebrius parenchymatosis. — Prope B. sphærioides Trev. locan-
dum est, cujus stromata distinetiora, apothecia conferta, ostiola lata et latissime
albido-marginata. — In cortice £rostemmaltis caribæi.
7. BOTTARIA Mass. Mise. lich. p. #2 (1856); Trev. Syn. Trypeth. p. 20; Müll.
Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 395.
Î. Bottaria eruentata Müll. Ars. Pyrenoc. Cubens. p. 395: Parmentaria
astroidea Fée Suppl. p. 67 apotheciis et thallo rubris (exelusa planta normali hajus
TOME XXX. 3
18 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
speciei). — Est lichen trypethelianus, nec astrothelianus. Thallus intense ruber et
apothecia rubro-corticata. — Ad corticem Crotonis Cascarilleæ (ertilis et sporigera).
2. Bottaria endoleuen Müll. Arc. ; Pyrenula endoleuca Fée Ess. p. 79 et
Suppl. p. 83, t. 41. Pyr. f. 32. Thallus vitellino-flavicans, gibboso-inæqualis,
binc inde in stromata effusa irregularia confluentia extus concolora et intus alba
abiens ; apothecia immersa, poro nigricante perspicua, conico-globosa, basi pla-
niuscula, apice abbreviatim late colligera, inferne °/, mm. lata ; perithecium
completum, hyalinum, apice obscuratum ; nucleus demum fuscus ; sporæ in ascis
4-6-næ, mox fuscæ, 38-45 y longæ, 17-20 4 latæ, 6-8-loculares, loculi locellati.
— Species eximie distineta at rarissima ut videtur, a cl. Nyland. (Pyrenoc. p. 79)
subdubitanter ad Trypethelium porosum Ach. relata fuit. — Stromata parum
distincta sunt, at specimina visa paupera. — In cortice Crotonis Cascarille.
8. MELANOTHECA Fée Suppl. p. 70, Mém. Lichenogr. p. 73 : Müll. Arg. Pyren.
Cubens. p. 375 et 395; Melanotheca Nyl. Pyren. p. 69 (quoad primam
speciem tantum) ; Porothelium Eschw. Syst. Lich. p. 18, ©. 21 (non homonymon
mycologicum); Stromatothelium et Chrooica Trev. Syn. Tryp. p. 20 et 48 ;
Trypethelii Sp. Ach.
a. Stromata copiose polycarpica ; sporæ cire. 15-20 y longæ.
|. Melanotheen aggregata Müll. Arg.; Verrucaria aggregata Fée Ess.
p. 91; Nyl. Pyrenoc. p. #4; Pyrenula aggregala Kée Suppl. p. 80, t. 41. Pyr.
f. 15; Trypethelium nudum Fée Suppl. p. 61, & #0. Tryp. f. 15. Apothecia, ubi
singula, */, mm. lata, i. e. ut in NW. Achariana Fée aut leviter majora, at connata
longe minus arète cineta, superne longius disereta et hane ob causam majora appa-
p latæ. — Quod
=
|
rentia. Sporæ imbricatim subuniseriales, 14-21 y longæ, 5
autem ante autopsiam specininum orig. Féeanorum in meis Pyrenoc. Cubens.
p. 396 sub. M. aggregata habui, differt et idem est (ut jam 1. €. citavi) ac Trype-
thelium fuseum Krplh. et dein sub Melanotheca fusea Müll. Arg. habenda est,
cujus stroma maculari-tenue et apothecia multo-minora. — Planta Féeana in cor-
tice Cinchonarum crescit.
2. Melanotheca Achariana Fée Suppl. p. 41,1. 36, f. 1 (minus bene et
exel. syn. Acharii); Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 396. — Sporæ, ut jam in Pyr.
PYRENOCARPEÆ FEEANEÆ. 19
Cub. exposui, non 16 biloculares, sed (6-)S quadriloculares in quoque asco occur-
runt, cire. 15-17 ulongæ, 7-8 y lat, 4-loculares et fuscule. — In cortice Crotonis
Cascarillæ.
3. Melanotheca arthonioides Müll. Ars. Pyr. Cub. p. 396. — Verrucaria
arthonioides Eschw. Bras. p. 129 et Icon. sel. p. 45, & 8, À 2: Trypethelium
nigribulum Nyl. Prodr. Nov. Gran. p. 427; Melanotheca Achariana Fée Suppl.
quoad syn. Meissn. s. Trypethelium dubium Meissn. ined. — Specimina Meissneri
valde mutilata sunt, sed stromata altius convexa et superficie kevia v. sublævia,
potius M. Esenbeckianam Fée (qu est Tomaselliæ species) simulantia, speciem
indigitant. Sporam unicam detegere potui 18 y longam, 8 y latam, #-locularem,
fuscam. — In cortice Bonplandiæ trifoliatæ : Meissn.
k. Melnnotheen inconspieun Müll. Arg. L. B. n. 839: Trypethelium
inconspicuum Fée Syn. Tryp. p. #0, & 16, f. 3, et Ess. Suppl. p. 63, & 40.
Tryp. L 17; Nyland. Pyrenoc. p. 76 (excel. Pyrenodio crasso Fée); Chrooica
inconspicua Trev. Syn. Teyp. p. 19. — Thallus griseo-flavidulus in descripL.
Féeana dicitur, sed revera testaceo-pallescens est aut testaceo-fuscidulus, at dein
detergente cortice pallidior et flavescenti-griseus evadit, superficie verrucis fructi-
geris grosse undulato-inæwqualis apparet. Sporæ 15-20 4 longæ, 6-8 y lat, #-locu-
lares, in ascis oblique uniseriales. — A el. Nyland. (Pyrenoc. p. 76) hic etiam
erronee refertur Pyrenodium crassum Fée Suppl. p. 69 ; specimina hb. Féeani sub
hoc titulo servata oferunt 1° plantam veram cum deseript. auctoris quadrantem,
2 Bathelium spherioides Trev. Syn. Tryp. p. 21, s. Trypethelium sphiwrioides
Montgn., ut recte monuit Nyl. |. c., et 3° Melanothecam inconspicuam Müll. Arg.,
a vero Pyrenodio crasso Fée ostiolis crassis sublacentibus omnino diversam. Hæc
ultima insuper generice differt et Zrypethelium est. — In cortice Cinchonæ lanci-
foliæ in Peruvia.
G. Stromata sæpius monocarpica, sporæ cire. 100 y et ultra longæ.
5. Melanotheen arete-eineta Müll. Ars. ; Pyrenula arcle-cincla Fée Suppl.
p. 84, t. #1. Pyr. f. 36, a cl. Nyl. Pyrenoc. p. 73 subdubitanter ad Trypethelium
melanophthalmum Ny1. relata, in chartula Féeana hujus speciei hodie deest, sed
ibidem fig. sporæ duæ, 2-et 4-loculares, fuscæ delineatæ sunt, quæ 114-118 p
20 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
longæ et 32-41 lat indicantur. Demensiones hæ cum jis Nylanderi (HO-TIS y
longæ et 32-42 y latæ) bene conveniunt. Plantæ cæeterum sat similes videntur
Trypethelio uberino Ny1., sed sporæ fuscæ ut in affini sed minus macrospora Wela-
notheca melanophthalma Müll. Are, s. Trypethelio melanophthalmo Nyl. Pyrenoc.
p. 72. — In cortice Bonplandie trifohiale.
9. TOMASELLIA Mass. in Flora 1856, p. 283; Trevis. Syn. Trypeth. p. 21 ;
Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 376 ; Welanotheca Kée Suppl. p. 70 pr. p. et
Nyland. Pyrenoc. p. 69 pr. p.
|. Tomasellin Esenbeckiana Müll. Arc.: Melanotheca Esenbeckiana Fée
Suppl. p.71. — Hic etiam omnino pertinet Tomasellia brasiliensis Müll. Arg.
Rev. Lich. Eschw. ad n. 25. At omnino aliam plantam sub Féeano nomine olim
Nylander accepisse videtur, in Énumération gén. p. 134 enim planta Féeana sub
Melaspilea Esenbeckiana inter Graphideas citatur. Hæc hodie in chartula Féeana
Melanothecæ Esenbeckiancæ non adest, sed revera specimina nonnalla delapsa aut
secresala sunt. Quæ supersunt, sat male servata, non differunt à mea Tomasellia
brasiliensi, quod nomen consequenter mutandum est. — Species e St-Domingo
indicatur, at specimen Neesianum adeo perfecte cum Martianis e brasiliensi regione
Para convenit ut facile ex eodem arbore ortum crederem.
Subtrib. IT. VERRUCARIEZÆ Müll. Are. Pyrenoc. Cubens.
p.576 et 398.
10. PORINA Müll. Arg. L. B. n. 6#4.
Sect. 1. EUPORINA Müll. Are. L. B. n. 648.
* Sporæ cire. 80-100 » et ultra longæ, cire. 15-25 w. latæ.
1. Porina ($. EUPORINA) amerieana Fée Ess. p. 83 (pr. p.), & 20, f 4;
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 91
Porina superior Müll. Arg. L. B. n. 869, — In meis L. B. |. €. characteres expo-
siti sunt, quibus addere liceat : Thallus argillacco-olivacens : apothecia */,-1 mm.
lata, turgido-hemisphærica, basi arcte cireumseripta, non sensim in thallum
abeuntia, primum cum thallo concoloria, dein superne late aurantiaco-pallida.
Sporæ vulso ultra 100 4 long, 17-22 y late, 9-11-septatæ, loculi ultimi 2-3
exigui. — Ad cortices Cinchonarum. — In chartula Féeana P. americanæ cæte-
rum 4 species commixtæ adsunt : 1° P. marginata Fée (Specimina longe meliora
quam in ipsa chartula Féeana P, marginale, 2° P. superior Müll. Arg.,
3° P, nucula Ach. et 4° P. nuculiformis Müll. Arg. — Omnes # cum ic. citata et
descriplione comparatæ quodammodo conveniunt et omnes saltem in Suppl. p. 74
sub P. americana comprehensæ fuerunt, sed ex observatione : «les apothécions
sont assez gros, » et ex icone ete sporis majoribus secunda tantum, sc. P, superior
Müll. Arg. essentialiter sub P. americana servanda est: reliquæ 3 apotheciis et
sporis distincte minoribus gaudent. Quæ autem ipse sub P. americana in meis
L. B. n. 866 coram habui, erant falsa specimina originalia Féeana, eadem ac
supra sub n° 4 citata, ad P. marginalam vreferenda, et hæce in chartula Féeana
longe copiosius repræsentata sunt quam reliquæ 3 species.
Quod dein, in Fée Ess. p. 83 in observ. de planta foliicola e Cayenna et
St-Domingo dicitur, ad P. epiphyllam Fée pertinet (fide hb. Féean.), quæ micro-
carpa, et quæ magnitudine apotheciorum, non autem colore partium, ad P, nucu-
liformem Müll. Arg. accedit.
2. Porina (S. EUPORINA) subeutanen Ach. Syn. p. 143; Fée Ess. p. 81;
Müll. Arg. L. B. n. 863 ; apothecia similia is P. nucule Ach., at subduplo majora,
ut in P. americana Fée, sed modice lantum convexa, v. plano-convexa, basi sen-
sim in thallum abeuntia ; sporæ (non omnino evolutæ ut videtur) 72-83 y longs,
cum halone 18-23 4 erasse, 7-9-seplatæ, loculi æquilongi. — In India orient.
(ex specim. Ach.).
** Sporæ cire. 40-60 v longæ et 8-11 y latæ.
3. Porina (S. EUPORINA) marginata Fée Ess. p. 82, & 21, [. 5: Suppl.
p. 74, t. 40. Por. f. 1 ; P. americana Fée Ess. p. 83 pr. p. et Müll. 4rg. L. B.
n. 866, e falso specim. orig. ex hb. Féeano in hb. Krplh. orta. — Hanc iterum
inter specimina Porine american hb. Fée video, ab ipso Fée commutata. Thallus
obsolete granularis v. sublævis, flavescenti-cinereus v. virens. Apothecia */, mm.
29 PYRENOCARPEÆ FEFEANÆ.
lata, basi in thallum dilatata, superne late aurantiaco-v. fulvescenti-pallida, vertice
demum ostiolo fusco haud prominente superne nonnihil depresso-deplanata ;
sporæ ut in P. masloidea Müll. Arg., cire. #0-50 y longæ, 9-10 4 latæ, 7-septatæ,
valide fusiformes. — In cortice Crotonis Cascarille.
Var. NiGRICANS Müll, Arg.; Porina (s. Euporina) masloidea v. marginata Müll.
Arg. L. B. n. 86%, est forma obscurior, statu sicco omnino P. masloideam Müll.
Arg. referens, apothecia bene madefacta autem superne late aurantiaca aut fulvo-
fusca evadunt. — In cortice Cinchonæe lancifoliæ.
k. Porina (S. EUPORINA) mastoiden Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. #00
(non Fée); Pyrenula mastoidea Ach. Syn. p. 122 pr. p.: Verrucaria mastoidea
Nyl. Pyrenoc. p. 38 : Porina viridi-olivacea Fée Suppl. p. 74, t. 30. Por. f. 3:
Müll. Arg. L. B. n. 867. — Speciem Féeanam antea propter apothecia leviter
Majora a P. mastoidea Müll. Arg. distinctam segregavi, sed planta iterum in hb.
Fée visa et cum numerosioribus speciminibus comparata, non amplius ab ea distin-
gui potest. Sporæ nunc visæ bene conveniunt. — In hb. Féeano insuper sub
P. viridi-olivacea Fée adsunt specimina fertilia, at sporis destituta, quæ evidenter
ad P. nuculam Ach. Syn. p. 142 referenda sunt, sed hæc specimina ex apotheciis
et ostiolis pallidis speciei Féeanæ contraria sunt et in primitiva P. viridi-olivacea
Fée evidenter non comprehensa erant. — In cortice Eugeniæ Caryophyllatæ in
Ceylonia.
5. Porina (S. EUPORINA) mueula Ach. Syn. p. 112; Müll. Arg. Pyrenoc.
Cubens. p. 400 ; Verrucaria nucula Nyl. Pyrenoc. p. 40; P. americana Fée Ess.
p. 83 pr. p. et Suppl. p. 74 pr. p.: Porophora gilea Zenk. in Goeb. Pharm.
Waarenk. t. 25, f. 1 ; Porina masloidea Fée Ess. p. 82; Suppl p. 74, t. #0.
Por. f. 4. — Planta Féeana primitiva, ab ipso Achario determinata, bene cum
specim. Acharianis quadrat. Apothecia pallida, obscure fulvo-ost'olata. Sporæ #8-
60 y longæ, 10-15 y latæ. — At specimina a el. Fée pro Porina mastoidea deter-
minata pro parte etiam ad P. americanam Fée Ess. p. 83, sporis longe majoribus,
95-110 y longis et 17-20 4 latis distinetam referenda sunt. — Ad corticem Cissam-
pelos et Cinchonæ angustifoli.
6. Porina (S. EUPORINA) mueuliformis Müll. Arg. L. B. n. 870 ; P. ameri-
cana Fée Ess. p. 83, pro min. parte. — In meis L. B. 1. c. jam exposita. Apo-
thecia elato-hemisphærica, haud raro obsolete apiculata, in thallo argillaceo, mox
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 23
fuscescente v. paullo rufescente sessilia, thallo facile pallidiora ; ostiola fusca,
madefacta sanguinolénta v. rufula. Sporæ omnino ut in P. nucula Ach. — In cor-
tice Quassie excelsæ.
Sporæ cire. 35-50 » longæ, 5-7 y latæ.
7. Porina (S. EUPORINA) Tetrneersæ Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 401;
Verrucaria Telraceræ Ach. Meth. p. 121, Univ. p. 280 ; Verrucarit mastoidea
v. Telraceræ Nyl. Pyrenoc. p. 39 ; Pyrenula Telraceræ Ach. Syn. p. 125 (fide
specim. hb. Ach.); Porina mastoidea v. griseo-virens Fée Ess. p. 82; Porina
melanostoma Fée Suppl. p. 75,t. 40. Pyr. f. 7. — In specim. Féeano occurrunt
Spermogonia vetusta et apothecia. Sporæ visæ 40-50 y long, 5-7 y latæ, 7-
septatæ, omnino ut in specim. Acharii. — Similis P. desquamescenti Fée, sed
thallus magis argillaceo-pallens, et ostiola apotheciorum nigra. —— In cortice Bon-
plandie trifoliatæ.
8. Porina (S. EUPORINA) desquamescens Fée Suppl p. 75,1. 40, Por. Ê. 5:
Mass. Ricerche p. 492 pr. p. ; Verrucaria desquamescens Nyl. Pyrenoc. p. 39.
— Thallus sæpe, non semper, desquamescens, viridis, kevigatus, s&pe suboleoso-
nitidulus, margine nigro-limitatus, non autem crebre nigro-decussatus ; apothecia
quam in P. Tetraceræ Müll. Arg. paullo minora, tenuiora et pallide ostiolata ;
sporæ sæpe in eodem nucleo magnitudine valde ludentes, 32-55 y longæ, 3 ‘/,-6
u latæ, vulgo 7-septatie, subinde tamen occurrunt 5-12-septatæ. — In yariis cor-
ticibus officinalibus, et insuper in regionibus tropicis late distributa est, coram
habeo ex Africa occidentali, Ceylonia, Australia.
9. Porina (S. EUPORINA) variegata Fée Suppl. p. 75, & 40. Por. f. 6 ;
Müll. Arg. L. B. n. 865 et Pyrenoc. Cubens. p. 401 ; Verrucaria dissipans Nyl.
Coll. Lith. Cub. n. 294; cum speciminibus Wrightianis e Cuba bene convenit.
Habitus P. desquamescentis Fée, sed thallus lineis nigris hypothallinis erebre
decussato-lineolatus est. Apothecia etiam conveniunt, sed ostiola mox obscure
fusea et nigricantia, madefacta tamen statim fusco-pallentia. Sporæ non differunt
ab is comparatæ speciei, cire. #2 y longæ, 5-6 y latæ, 7-septate. — In cortice
Quassie excelsæ in Jamaica.
24 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
##** Sporæ 20-30 y longæ, 4-5 y latæ.
10. Porina (S. EUPORINA) mama Fée Suppl. p. 75, t 36, f. 12, et t. 41.
Por. f. 8; Verrucaria nana Nyl. Pyrenoc. p. 38 ; apothecia cum vestimento thal-
lino concolore ‘/,-'/, mm. lata, hemisphærica, vertice nudato primum albida, dein
subtruncata et fusca, basi sensim in thallum abeuntia, interdum geminatim con-
nexa ; sporæ à cl. Nylandero visæ 24-30 y longæ, 4-5 y latæ, 3-5-septatæ, mihi
in apotheciis valde juvenilibus haud obvite. — In cortice Crotonis Cascarillæ.
Sect. 2. PHYLLOPORINA Müll. Arg. L. B. n. 651.
11. Porina (S. PHYLLOPORINA) epiphylla Fée Suppl. p. 76, t. #1. Por. f. 10;
Verrucaria epiphylla Nyl. Pyrenoc. p. 38 (ubi sporæ erronee descriptæ) ; Verru-
caria præstans Nyl. Lich. Angol. p. 15. --— In meis L. B. n. 653 hanc speciem
vulgatissimam jam amplius exposui.— In Cayenna, cæterum in omnibus regionibus
calidioribus.
Sect. 3. SAGEDIA Müll. Arg. L. B. n. 668.
* Perithecium dimidiatum ; sporæ 2-loculares.
12. Porina (S. SAGEDIA) Famarindi Müll. Arg.; Verrucaria Tamarindi Fée
= 2 ; AL 426
Suppl. p. 85, 4 #1. Verr. f. 5 ; Nyland. Pyrenoc. p. 56 ; apothecia = mm. lata,
hemisphærica, nigra, inferne innata, superne nudata v. thalli vestigiis griseo-
pigra, ostiolum indistinctum; perithecium basi deficiens; paraphyses copiosæ,
tenuissime capillares, liberæ ; asci lineares, excepta basi undique æquilati, biseria-
im S-spori; sporæ (hyalinæ) 45-20 4 longæ, 4-5 4 latæ, rectæ et incurvæ, 2-
loculares, loculi æquilongi, superior paullo latior.— Similis transwaalensi P. albellæ
'
Müll. Arg. L. B. n. 1105, sed thallus tenuior, maculiformis, hine inde evanescens,
et sporæ tantum 1- (nec 3-) septatie. — In cortice Tamarindi.
** Perithecium completum ; sporæ 2-loculares.
13. Porina (S. SAGEDIA) insulata Müll. Arg.; Verrucaria insulata Fée
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 95
Suppl. p. 158, t. 43 add., f 3; Nyland. Pyrenoc. p. 56; thallus maculam e
cinnamomeo v. pallido-rufo expallentem formans, valide nigro-limitatus ; spermo-
gonia atomaria; apothecia (in thallo rarissima) demum ?/, mm. lata, cæterum
minora, semiimmersa, subglobosa, nitidula ; perithecium completum, dimidia
parte superiore crassius et in sectione verticali medio utrinque anguloso-produc-
tum; nucleus subglobosus:; paraphyses capillares; asci lineares, 4-seriatim
S-spori ; sporæ (hyalinæ ex cl. Nyl. 1. €. et ic. in chartul. Féean.) 30-35 y longæ,
10-14 y latæ, 2-loculares, loculi æquilongi et fere æquales. — In cortice Canellæ
albæ (Specimina pauperrime apotheciigera).
14. Porina (S. SAGEDIA) Bonplandiæ Müll. Arg.; Verrucaria stigmatella
v. lactea Fée Ess. p. 85 (non Ach.), sed exclusis omnib. synonym. ; Suppl. p. 85,
t. #1. Verr, fig. 5; thallus albus, tenuissimus, maculiformis, hine inde evanescens ;
apothecia fere dimidia parte emersa, nigra, hemisphærico-convexa ; spermogonia
3-plo minora ; perithecium completum, sed basi paullo tenuius, undique nigrum ;
nucleus globosus, hyalinus ; paraphyses copiosæ, tenuiter capillares, liberæ ; asci
lineares, imbricatim 1-serialiter 8-spori; sporæ (hyalinæ) 23-25 4 longæ, 6-7 y
latæ, fusiformi-ellipsoideæ, medio paullo constrictæ, 2-loculares, loculi æquilongi
et subæquales. — In cortice Bonplandie trifoliat.
*** Perithecium dimidiatum ; sporæ 4-loculares.
15. Porina (S. SAGEDIA) Casearillæ Müll. Arg.; Verrucaria Cascarille Fée
Suppl. p. 86 pr. p.; thallus flavescenti-albus, tenuissimus, demum evanescens,
binc inde nigro-decussatus ; apothecia ‘/,-*/, mm. lata, sessilia, inferne leviter
thallino-velata, cæterum nigra, hemisphærica, obsolete ostiolata, perithecium dimi-
diatum ; nucleus hemisphærieus, basi planus ; paraphyses capillares, firmæ, liberæ ;
asci lineares, 2-seriatim 8-spori; sporæ 13-21 4 longæ, 3-4 y latæ, fusiformes,
utrinque obtusiusculæ, 2-4-loculares. — Valde affinis est africanæ P. albellæ Müll.
Arg. L. B. n. 1105, sed thallus non glauco-albus et apothecia leviter majora,
inferne non thallo immersa. — In cortice Crotonis Cascarille.
PorINÆ species e PYRENOCARPEIS exclusæ.
Porina Acharii Fée Suppl. p. 73 = Pertusaria Acharii Nyl. Enumér. gén.
p-4117:
TOME XXX. 4
26 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
Porina chiodectonoides Fée Suppl. p. 73 — Pertusaria chiodectonoides
Nyl. Enumér. gén. p. 117.
Porina compuneta Ach.; Fée Ess. p. 80 — Enterosligma compunctum
Müll. Arg. Graphid. Féean. p. 70.
Porina depressa Fée Ess. p. 80, Suppl. p. 72 = Pertusaria depressa Müll.
Arg. L. B. n. 732.
Porina granulata Ach.; Fée Ess. p. 82 = Pertusaria granulata Müll. Arg.
LB°n" 756:
Porina peliostoma Ach.; Fée Ess. p. 80 = Pertusaria peliostoma Müll.
Aro. L. B. n. 749.
Porina Quassiæ Fée Ess. p. 81, Suppl. p. 72 = Pertusaria Quassiæ Nyl.
Enumér. gén. p. 117.
Porina Sclerotium Fée Suppl. p. 74 = Pertusaria Sclerotium Müll. Arg.
L. B. n. 740.
Porina tetrathalamia Fée Suppl. p.
Prodr. Nov. Gran. p. 37, obs.
Porina verrucosn Fée Suppl. p. 73
L. B.n. 862.
73 = Pertusaria tetrathalamia Nyl.
— Perlusaria granulata Müll. Arg.
11. ARTHOPYRENITA Müll. Are. L. B. n. 612 ; Pyrenoc. Cubens. p. 376 et 403.
Verrucarie, Pyrenulæ et Sagediæ Spec. auctorum.
Sect. 1. MESOPYRENIA Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 403.
* Sporæ 2-loculares; perithecium dimidiatum.
l. Arthopyrenia (S. MESOPYRENIA) Cinehonæ Müll. Arg. L. B. n. 615;
Verrucaria Cinchonæ Ach. Syn. p. 90 ; Nyl. in Prodr. Nov. Gran. p. 122, obs. 2;
Verrucaria Cascarillæ Fée Suppl. p. 86 pr. p. Thallus albidus, evanescens. Peri-
thecium dimidiatum, basi patens. Sporæ cire. 10-25 y longæ, et 6-7 y latæ, 2-
loculares. — In cortice Crotonis Cascarillæ et insuper vulgaris in America cali-
diore, nec non in Africa occidentali et orientali.
2. Arthopyrenin (S. MESOPYRENA) quassiæeoln Müll. Arg.; Verrucaria
epidermidis v. quassiwcola Fée Ess. p. 8%; Suppl. p. 86, t. #1. Verr. 11. y;
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 27
thallus albus v. albidus, insulatim crescens, tenuissimus, demum evanescens ; apo-
thecia copiosa, minutissima, diametro ‘/,,-"/, mm. lata, hemisphærica, nigra, niti-
dula, vertice rotundata ; perithecium dimidiatum, pro mioutie crassum ; asci obli-
que ovoidei, inferne ventricosi, S-spori; sporæ cylindrico-obovoideæ, 12-16
4 longæ, 3 ‘/,-4 !/, u latæ, utrinque obtusæ, subdistracto-2-loculares. — Ameri-
canis À. leucochloræ Müll. Arg. L. B. n. 615 et 4. griseolæ Müll. Arg. Lich. Para-
guayens. proxima et subsimilis est, sed sporæ ambitu angustiores et longiores
quamn in priore et multo breviores quam in posteriore et apothecia dein minora
quam in utraque. — In cortice Quassie excelsæ.
3. Arthopyrenia (S. MESOPYRENIA) planorbis Müll. Arg. L. B. n. 616:
Verrucaria planorbis Ach. Syn. p. 92; Fée Ess. p. 89, & 22, f. 6, et Suppl.
p. 86, t. #1. Verr. fig. 9; Pyrenula leucostoma Fée Ess. p. 76, et Suppl. p. 80
(non Ach.), cum Verrucaria planorbi Ach. habitu et characteribus analyticis optime
congruens ; Nyland. Pyrenoc. p. 58 ; Sagedia planorbis Mass. Ricerche p. 141,
fig. 31%. — Thallus cretaceo-albus, tenuissimus, farinulentus, demum evanescens ;
apothecia cire. */,, mm. lata v. subinde paullo latiora, depressa, inferne thallino-
suffusa, basi dilatata ; perithecium dimidiatum ; nucleus basi lata nano-pyramidalis ;
paraphyses connexæ, tenellæ ; asci biseriatim 8-spori, elongato-obovoidei ; sporæ
15-28 y longæ, 5-14 y latæ, minores 2-loculares, loculis lateraliter lyrato-excisis,
majores 4-loculares. — Planta Féeana bene cum Achariana convenit. — In cortice
Crolonis Cascarille.
** Sporæ 4-loculares; perithecium integrum.
k. Arthopyrenin (S. MESOPYRENA) pyrenuloides Müll. Ars. :; Verrucaria
pyrenuloides Fée Suppl. p. 86, t. 41. Verr. fig. 10 (non Nyl. Pyren. p. #4) ;
Pyrenula Yerrucarioides Fée Ess. p. 76 (non Ach.); Verrucaria Cinchone f. minor
Nyland. Pyrenoc. p. 57. — Apothecia evoluta ‘/, mm. lata, e convexo demum
alte hemisphærica v. fere globosa, nigra v. demum rufo-suffusa, juniora thallino-
velata, evoluta inferne thallino-vestita ; perithecium completum, subglobosum,
inferne tenuius ; nucleus globosus; paraphyses confertæ, spumoso-vesiculosæ et
sparse connexæ ; asci cylindrici, biseriatim 8-spori ; sporæ (hyalinæ) 17-19 longæ,
5-6 y latæ, cylindrico-ellipsoideæ, utrinque obtusæ, 4-loculares. Est species valde
distinéta, nulli arcte affinis. — In cortice Cinchonarum.
28 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
Sect. 2. ANISOMERIDIUM Müll. Arg. L. B. n. 624.
5. Arthopyrenin (S. ANISOMERIDIUN) Féenma Müll. Arg. ; Verrucaria Casca-
rillæ Fée Suppl. p. 86 pr. p. Thallus albus, tenuissimus, effusus, evanescens ;
apothecia spars #3 lat ire ice lato emergentia, cæterum profunde
apothecia sparsa, 2 mm. lata, nigra, apice lato emergentia, cæ I
immersa ; perithecium completum, basi valde attenuatum et pallidius, superne
incrassatum ; nucleus subpyramidalis ; paraphyses capillares, laxe connexæ ; sporæ
in ascis angustis 1-2-seriatim (4-6-) 8-næ, obovoideæ, 15-17 4 longæ, 7-8 y latæ,
2-loculares, loculus superior latior et subduplo longior. — Prope Arthop. adnexam
Müll. Arg. L. B. n. 626 locanda, à qua recedit thallo albo et sporis minoribus.
— In cortice Crotonis Cascarillæ.
12. PSEUDOPYRENULA Müll. Arg. L. B. n. 602 et Pyrenoc. Cubens.
p. 376 et 407.
* Perithecium dimidiatum.
1. Pseudopyrenula diluta Müll. Arg. L. B. n. 602; Verrucaria diluta
Fée Suppl. p. 85 (exel. falsa t. 41. Verr. f. 2); Nyland. Syn. Lich. Nov. Caledon.
p. 91; Verrucaria Cascarille Fée Suppl. p. 86, t. 41. Verr. f. 7. — Thallus
albus. Apothecia */, mm. lata, superne late denudata, crassa, facile demum sece-
dentia et fandum album aut griseum relinquentia ; perithecium dimidiatum, sub-
duplo latius quam altum, basi valde attenuatum aut deficiens, lateraliter basi haud
anguloso-productum ; nucleus albus, paraphyses tenellæ, spumosæ ; asci 2-seriatim
8-spori ; sporæ 30-35 y longæ, 8-9 4 latæ, elongato-ellipsoideæ, semper hyalinæ,
4-loculares. — Ad Cinchonarum cortices (cum hac auctor Microtheliæ speciem,
ex descriptione sporarum, confundisse videtur), et in cortice Crotonis Cascarillæ
(hujus sporæ in opere Féeano loculis 4 concatenatis repræsentantur).
Inter specimina Verrucariæ Cascarillæ Fée in chartula Féeana insuper 6 species
adsunt et quidem omnes subsimiles et omnes in cortice Crotonis Cascarillæ cres-
centes :
Microthelia dominans Müll. Arg.; Microthelia sexlocularis Müll. Arg.; Porina
Cascarillæ Müll. Arg. ; Arthopyrenia Féeana Müll. Arg. ; Arthopyrenia Cinchonæ
(Ach.) Müll. Arg. ; et Pyrenula Guayaci (Fée) Müll. Arg.
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 29
** Perithecium completum.
2. Pseudopyrenula Pupula Müll. Ars. L. B. n. 602 et SS4; Pyrenula
Pupula Ach. Syn. p. 123; Fée Ess. p. 73, t. 21, fig. 4 et Suppl. p. 77 (excel.
t. 41. Pyr. f. 2 et excel. synonym.); Pyrenula discolor Fée Ess. p. 71 (non Ach.),
et Suppl. p. 77 (exel. synonym. et exel. € 41. Pyr. fig. 1); Pyrenula cartila-
ginea Fée Ess. p. 77, t. 22, f. 3 et Suppl. p. 77, t. #1. Pyr. fig. 5 (non Mass.
Ric. f. 322). — Ad corticem Cinchonarum. — Descriptionem hujus speciei dedi
in meis L. B. n. 884. — Omnes 3 species Fécanæ bene conveniunt et sporis et
apotheciis cirea ostiolum annulo demum lato decolorato-albescente ornatis. Struc-
tura partium internarum etiam optime cum genere Trypethelio quadrat et hæce et
affines Pseudopyrenulæ species, intercedente Trypethelio catervario Tuck., fere
cum Zrypethelio junguntur, sed apothecia hic undique regulariter et æqualiter
sparsa, nec in stromatibus colore aut crassitie distinctis disposita sunt. Tota series
specierum affinium apotheciis cæterum vertice v. latius circa ostiolum decolorato-
albidis pulchre distincta est.
3. Pseudopyrenuln ceratina Müll. Arg.; Pyrenula ceratina Fée Suppl.
p. 77,t. 41. Pyren. fig. 3; thallus ceratino-flavus, tenuissimus, lævigatus; apothecia
superne emergentia, cæterum thallo obtecta, sparsa v. hine inde 2-3-natim sim-
plice serie confluentia, nigro-ostiolata, circa ostiolum dupliciter annulari-cincta,
anoulo interiore expallente, exteriore lineari fusco-nigrescente ; perithecium globo-
sum, completum, pallidum, superne fusco-nigricans, undique tenue ; paraphyses
connexæ ; sporæ in ascis 8-næ, biseriales, hyalinæ, 4-loculares, 21-28 y longæ et
9-12 4 lat. — A proximis P. Pupula Müll. Arg. et P. porinoide Müll. Arg. recedit
apotheciis magis innatis et sporis minoribus et colore thalli, et priore et ultimo
charactere simul etiam a Ps. neglecta Müll. Arg. L. B. n. 885 differt. — Cincho-
nicola.
13. PYRENULA Fée Ess. Suppl. p. 76; Trevir. Consp. Verr. p. 12; Stitzenb.
Flechtensyst. p. 148; Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 376.
S 1. Diminiaræ, perithecium hemisphærieum aut nano-pyramidale, basi plana deficiens v. valde
attenuatum.
l. Pyrenuln minor Fée Ess. p. 79, et Suppl. p. 80, €. 441. Pyr. Î. 14;
30 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
apothecia leviter emergentia, ‘/,-"/, mm. lata, superne nuda, nigra, cæterum vela-
mine thallino tecta, juniora tantum vertice emergentia; perithecium dimidiatum,
subtus deficiens, superne dilatatum ; sporæ in ascis 8-næ, sub-1-2-seriales, fusci-
dulæe, 15-17 y longæ, 8 g latæ, 4-loculares. — Juxta P. minutulam Müll. Arg.
L. B. n. 817, cujus apothecia multo convexiora et minora sunt, inserenda est, et
a P. dispersa Müll. Arg. recedit apotheciis minoribus, vertice minus emergentibus
et deplanatis. — Cinchonicola.
2. Pyrenula quassiæcola Müll. Arg.:; Verrucaria quassibcola Fée Ess.
p. 149 ; Pyrenula brunnea Fée Suppl. p. 84, & 41. Pyr. f. 22; thallus olivaceo-
fuseus v. brunneus, lævigatus, tenuissimus ; apothecia alte hemisphærica, basi
innata, tenuiter thallino-velata et dein opaco-nigra, vertice mox irregulariter
subfisso-aperientia ; perithecium dimidiatum aut basi plana tenuissimum, in sec-
tione utroque latere basi dilatato-angulosum ; sporæ in ascis subbiseriatim 8-n+æ,
fuscæ, 4 loculares, oblongato-ellipsoideæ, utrinque obtusæ, 15-17 4 longæ, et
7 platæ. — À proxime affini P. velata Müll. Arg. Revis. Lich. Eschw. n. 1
recedit apotheciis minoribus, distincte altius convexis et ostiolis. Apothecia præter
angulos basilares ‘/, mm. lata. — In Suppl. suo 1. c. nomem specificum jam antea
editum V. quassiwcola Fée infeliciter, leges prioritatis male adhibens, in Pyr.
brunneam mutavit el. auctor, propter ipsius Pyrenulam quassiecolam Suppl.
p. 79, sed hæc posterior junior est. — In cortice Quassiæ excelsæ.
$ 2. Pyramipases, perithecium pyramidale, basi plana v. subplana evolutum ibidemque in sect.
verticali extrorsum patenti-angulosum.
3. Pyrenula mamillana Trev. Consp. Verruc. p. 13; Müll. Arg. Pyrenoc.
Cubens. p. 411 ; Verrucaria mamillana Ach. Meth. p. 120, t. 3, f. 2; Pyrenula
Cinchonæ Fée Suppl. p. 80, t. 41. Pyr. fig. 16 ; Mass. Ricerche p. 163, f. 321 ;
Verrucaria Cinchonæ Fée Ess. p. 87 ; Pyrenula nitida Fée Ess. p. 75 pr. p., in
cortice Lawri Cassie ; Verrucaria santensis Tuck. ap. Nyl. in Prodr. Nov. Gran.
p.147.— CI. Nyland. Pyrenoc. p. 46 speciem Féeanam infauste ad P. nitidm Ach.
retulit. Apothecia deplanato-pyramidalia ut in proxima P. Kunthii Fée, sed paullo
minora. Characteres cæteros vide in Müll. Arg. Pyrenoc. Cub. |. c. — Species
vulgaris, etiam Cinchonicola.
k. Pyrenula Kunthii Fée Suppl. p. 80, t. 41. Pyr. fig. 148: Müll. Arg.
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 31
Pyrenoc. Cubens. p. #11; Verrucaria Kunthii Fée Ess. p.88, t. 34, fig. 4. In
hb. Féeano hoc sub nomine Pyr. marginata Trev. et P. Kunthü Fée et aliæ male
evolutæ commixtæ sunt, sed ex analysi sporarum, et ex observatione : « sporidies
fort petites » hæc ulterior essentialiter comprehensa fuit. Sporæ cire. 48-24 y
longæ et cire. 7-11 y latæ sunt, quo charactere species a simili P. marginata
Trev. statim differt. Reliqua satis consimilia et e vario gradu evolutionis multi-
formia sunt. — Cinchonicola.
5. Pyrenula marginata Trev. Caratt. p. 13; Pyrenula Kunthi Fée Suppl.
p. 80 pr. p. Similis P. ÆAunthii Müll. Arg. (Fée pr. p.) Pyren. Cubens. p. 414,
sed apothecia paullo latiora et sporæ multo majores, cire. 28-40 y longæ et 12-
18 » latæ. — Cinchonicola.
S 3. SurcLoposæ, perithecium globosum v. depresso-globosum, basi rotundata non extrorsum
angulosa completum ant æquicrassum aut tenuius.
* Sporæ cire. 12-20 y. longæ.
6. Pyrenula Bonplandiæ Fée Ess. p. 74, €. 24, f. 3, Suppl. p. 78, t. 41.
Pyr. f. 7 (a cl. Nyl. Pyrenoc. p. 46 ad Verrucariam nitidam v. nitidellam FIk.,
et in Expos. Lich. Nov. Caledon. p. 52 in notula adhuc falsius ad V. vitream
Eschw. relata), eadem est ac Pyrenula aspistea Ach. Syn. p. 123 pr. p. (non
autem primitiva Verrucaria aspistea Ach. Meth., e Sierra Leone), quam antea in
meis L. B. n. 894 sub Pyrenula dispersa distioxi, sed nomen Féeanum prioritate
: RENAN VAS À
gaudens anteponendum est. Apothecia media altitudine Jo MM. lata, primum
thallino-velata, mox superne late nuda et nigra ; perithecium in sectione insigniter
ludens, nune hemisphæricum, nunc depresso-globosum, basi valide completum,
aut ibidem tenuius v. hine inde interrupto-deficiens ; sporæ in ascis irregulariter
1-2-seriales, 12-18 & longæ, 5-7 y latæ, 4-loculares. — In cortice Bonplandie
trifolialæ.
7. Pyrenula glauea Müll. Arg. ; Verrucaria glauca Fée Ess. p. 86, Suppl.
p. 87 ; thallus viridis, tenuis, lævigatus, demum expallens; apothecia atra, cire.
‘/, allitudinis v. brevius emersa, parte emersa convexa, demum macrostoma ; peri-
thecium completum, paullo latius quam altum, demum globosum, subtus vix atte-
32 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
nuatum, basi rotundatum ; nucleus subglobosus; paraphyses capillares, rigidulæ ;
sporæ (fuscæ) 15-18 y longæ, 6-7 y latæ, cylindrico-ellipsoideæ, æqualiter
4-loculares. — Prope Pyr. microcarpam Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 412
inserenda est. — In cortice Bonplandiæ trifoliatæ.
8. Pyrenula porinoides Ach. Syn. p. 128 ; Fée Ess. p. 77 et Suppl. p. 81,
t. 41. Pyr. fig. 26 : Müll. Arg. L. B. n. 904 (ubi species iterum tractata); Pyre-
nula mollis Fée Ess. p. 78 et Suppl. p. 81, €. 41. Pyr. fig. 25; Pyrenula viri-
descens Fée Suppl. p. 84, €. 41. Pyr. fig. 23; est quasi P. nilidella Müll. Arg.
thallo magis flavicante et sporis ambitu angustioribus. Apothecia in thallo crassiore
globosa, in tenuiore distincte latiora quam alta, semper completa, apice demum
paullo emergente non nisi ostiolo nigro punetiformi v. etiam dein latius denudata
v. antea omnino non emergentia (cui statui evolutionis speciatim referenda Pyre-
nula porinoides Fée), et hæ diversæ formæ subinde in uno eodemque specimine
conjunetim adsunt. Sporæ congruunt, fuscæ, 4-loculares, elongato-ellipsoideæ,
11-22 y longæ, 5-8 y late. — Thallus Pyrenulæ viridescentis Fée ab auctore valde
hyperbolice « viridi-olivaceus » dicitur, at revera levissime tantum in olivaceum
vergit, quia, firmantibus apotheciis immersis punetiformi-ostiolatis paullo junior est,
et planta dein ne quidem sub varietatis titulo pro distineta haberi potest. — In
cortice Cinchonarum.
** Sporæ cire. 20-28 y. longæ.
9. Pyrenula Glaziovii Müll. Arg.; Pyrenula quassivcola Fée Ess. Suppl.
p. 79,1. 41. Pyr. f. 9 (1837), Müll. Arg. L. B. n. 899 (non Verrucaria quassiæ-
cola Fée Ess. p. 149, 182%, quæ nune prioritatis causa Pyrenula quassiæcola
Müll. Arg.). — Extus prima fronte Pyrenulam quassiecolam Müll. Arg. (non Fée)
simulat, et similiter in cortice Quassi®æ excelsæ in Jamaica crescens, sub lente
differt apotheciis paullo validioribus, ‘/,, mm. latis, basi turgescentia distineta
thallina cinetis et thallo minute subgranulari-aspero (haud lævi), et dein analytice
peritheciis globosis completis et sporis multo majoribus cire. 21-26 4 longis et 10-
14 pu latis distinguitur. Apothecia minora sunt et magis emergunt quam in P. nitida
Ach. — Speciem pulchre distinctam grato animo dicavi egregio et oculatissimo
Glaziou, qui summa benevolentia mihi submisit specimina originalia Féeana.
10. Pyrenula Guaynei Müll. Ars. ; Verrucaria Guayaci Fée Suppl. p. 83,
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ#. 33
t. #1. Verr. fig. 4, a el. Nyl. in Expos. Lich. Nov. Caledoniæ p. 52 (notula) cum
Verrucaria vitrea Eschw. Bras. p. 130, quæ Pyrenula vitrea Müll. Arg. Revis.
Lich. Eschw. n. 42, conjuneta, huic quidem sat similis est, sed apothecia minus
emergunt et sporæ minores sunt. Ab afliniore P. porinoide Ach. Syn. p. 128, s.
P. molli Fée Ess. p. T8 vix nisi sporis distincte majoribus et inæqualiter 4-locula-
ribus, i. e. loculis terminalibus deminutis distinguenda est. À P. nitidella (FIk.)
Müll. Arg. recedit apotheciis omnino immersis et thallo albido v. fuscidulo-albo. —
Thallus kevigatus, haud olivaceus, nec cartilagineus. Apothecia globosa, ‘/, mm.
lata, omnino immersa, demum vertice paullo denudata et tum jam vetusta et spo-
ris destituta. Sporæ fuscæ, 15-23 4 longæ, 8-9 à latæ, oblongo-ellipsoideæ,
4-loculares, loculi intermedii vulgo multo majores, terminales haud raro rudimen-
tarii. Paraphyses visæ haud bene distincte. Ad hanc demum etiam pertinet Verru-
caria Cascarillæ Fée Suppl. p. 86 pr. p. — In cortice Guayaci officinalis.
11. Pyrenula cerina Müll. Ars. Revis. Lich. Eschw. n. 14; Verrucaria
cerina Eschw. Bras. p. 133 (1833); Pyrenula aurantiaca Kée Suppl. p. 82,
L. 37,8. 4 et. 41. Pyr. fig. 30; Verrucaria aurantiaca Nyl. Pyrenoc. p. 48.
Specimina originalia utrinsque conveniunt, juvenilia densius, evoluta parce lineis
hypothallinis nigris peragrata aut limitata sunt; hæ lineæ nigræ marginales pro
parte etiam deficiunt. — In ins. Guadeloupe, in cortice non officin.
#*** Sporæ 30-50 y longæ.
12. Pyrenula pinguis Fée Ess. p. 75 (1824), et Suppl. p. 82, &. 21. Pyr.
fig. 27 (non Chev. 1836); Verrucaria punctella Nyl. Pyrenoc. p. 46 et in Prodr.
Nov. Gran. p. 119 ; Pyrenula punctella Müll. Arg. L. B. n. 487 (nomen pinguis
prioritate gaudet et dein anteponendum est). Thallus e pallide olivaceo mox albi-
cans, lævigatus, tenuissimus ; apothecia innata, ostiolo puncetiformi-nigro perspicua,
mox dein verlice magis denudata sed vix v. leviter tantum emergentia; perithe-
cium globosum, completum, nigrum, undique crassiusculum, ‘/,, mm. latum ; sporæ
in ascis linearibus imbricatim uniserialiter 8-næ, fuscæ, 4-loculares, 35-40 4 longæ
et 15-18 y latæ, oblongato-ellipsoideæ. — Species a P. nitida Ach. sporis multo
majoribus et thallo magis albido recognoscitur. — In cortice Crotonis Cascarille.
Obs. Pyrenula pinguis Chev. Flore de Paris p. 518 (1836); Schær. Enum.
p. 213; Er. Lich. europ. p. 443 est P. nitidella (KIk.) Müll. Arg. Pyrenoc.
TOME XXX. D
34 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
Cubens. p. #14. Status apotheciis enucleatis, quem pro P. pingui Chev. habuit el.
Nyl. Pyrenoc. p. 46, ex eo ortus est, quod omnium apotheciorum pars major,
excepla basi, conjunetim cum parte exteriore corticis delapsa est. In specimine
europæo hb. Féeani altero latere status completus adest quirem optime demonstrat.
13. Pyrenula amalepta Fée Suppl. p. 80, {. 41. Pyr. fig. 20; Verrucaria
analepla v. americana Fée Ess. p. 89 (exel. syn. Ach.); thallus olivaceo-fuscus,
nigro-limitatus, tenuissimus, lævis, parce granuloso-asperulus ; apothecia immersa,
nigra, apice applanato v. demum convexo emergente mox late nudata, minutissime
umbonato-ostiolata :; perithecium subglobosum, paullo latius quam altum, comple-
um, supra medium in sectione incrassatum et lateraliter dilatatum ; sporæ in ascis
1-v. incomplete 2-seriales, fuscæ, 26-35 4 longæ et 14-16 4 latæ, 4-loculares,
loculi terminales reliquis minores. — Thallus ut in Pyr. Glaziovii Müll. Arg., sed
apothecia paullo majora et superne applanata et dilatata, fere ut in proxime affini
cubensi Pyr. endostega Müll. Arg., ubi apothecia cæterum minora et thallino-
velata. — Extus Pyr. mamillanam Trev. et P. Kunthü Fée minorem simulat, sed
perithecia globosa et sporæ majores. — Cum Verrucaria analepla x. americana
Ach., quæ species Anthracothecti, nullam affinitatem offert. — In cortice Exoslem-
malis.
14. Pyrenulia nitens Fée Suppl. p. 80, t. 41. Pyr. fig. 47; Verrucaria
nilens Fée Ess. p. 88, t. 20, f. 5 (a cl. Nyland. Pyrenoc. p. 46 ad P. nilidam
Ach. relata, cujus apothecia magis thallino-velata). Pyrenula nitida Fée Ess. p. 75
in cortice Crotonis Cascarillæ (pr. p.); Pyrenula nitida v. americana Fée Suppl.
p. 78 pr. p. (non Arthopyrenia americana Mass. Ricerche p. 170, f. 341). Apo-
thecia depresso-globosa, immersa, apice late hemisphærico-obtuso emergentia
ibique nuda, diametro */, mm. æquantia; perithecium completum, basi tenuius,
undique nigrum, in sect. verticali lateraliter rotundatum ; sporæ in ascis linearibus
33 L longæ et 12-15 y latæ. — Differt à
I-seriatim 8-næ, fuscæ, 4-loculares, 2
simili P. analepta Fée thallo magis fulvo et perithecio superne non dilatato, et à
P. conveæa (Nyl.) Müll. Arg. apotheciis paullo minoribus et vertice late hemisphæ-
rico obtusis. — Cinchonicola.
15. Pyrenula adncta Fée Ess. p. 74 (1824), et Suppl. p. 79, t 41. Pyr.
fig. 10 (acl. Nyland. Pyrenoc. p. 46, in obs. infeliciter ad P. nitidam Ach. relata) ;
Pyrenula copalchiana Fée Suppl. p. 79, 41. Pyr. fig. 41 : Pyrenula nitida Fée
PYRENOCARPEÆ FEEANE. 30
ESS. p. 75 pr. p. (in cortice Angusturæ); Pyrenula pulchella Müll. Arg. L. B.
n. 900 (e Ceylonia et Nova Hollandia bene conveniens) ; thallus colore varians,
fulvo-fuscescens v.-flavescens v.-albescens ; apothecia majuseula, ex innato mox
modice emergentia et superne demum nuda, prominentia thallina inferne cincta,
ostiolum late urceolatum, sæpe (inconstanter) particula thallina adherente discolor
et quasi decoloratum ; perithecium globosum, cire. 4 mm. latum, undique nigrum ;
sporæ in ascis 8-næ, 1-seriales, cire. 35-50 y longe, 15-23 L latæ, 4-loculares.
— Species ambæ Féeanæ nullo charactere valido distingui possunt. Apothecia
majora et demum longe magis emergentia quam in P. pingui Fée, s. Verrucaria
punelella Nyl. — Cinchonicola.
PYRENULÆ species e PYRENOCARPEIS exclus :
Pyrenula clandestina Fée Ess. p. 72 est Ocellularia clandestina Müll. Arg.
Graphid. Féean. p. 7.
Pyrenula elandestina F6e Suppl. p. 83 (non ejusd. Ess. p. 72) est Ocellu-
laria demersa Müll. Arg. Graphid. Féean. p. 9.
Pyrenula fimbriata Fée Ess. p. 78 est Sphæria fimbriala Fée Suppl. p. 15.
Pyrenula subiarinosa Fée Ess. p. 79 et Suppl. p. 81 est Phæotrema subfa-
rinosum Müll. Arg. Graphid. Féean. p. 10.
Pyrenuln umbrenta Fée Ess. p. 72 est Leplotrema umbratum Mül. Arg.
Graphid. Féean. p. 12.
Pyrenula volvarioides Fée Ess. p. 71 et Suppl. p. 81 (sed ic. spor. fig. 24
in tab. #1 sub Pyr. falsa est), non est Pyrenulæ species nec Pyrenocarpea, sed
species propria generis CONOTREMATIS Tuck. Syn. p. 86 (erronee inter VERRUCARIA-
ceAs locati), et ejusd. Gen. p. 128 (ad Unrcrorarmas relati) et North American
Lichens p. 216 (similiter). Genus est lecideinum, nec lecanorinum, margo enim
proprius est et gonidia vulgaria sunt, se. globosa, simplicia, viridia et planta quoad
affinitatem naturalem a cl. Nylander (Enum. gén. p. 427) rectius inter species
36 PYRENOCARPEÆ FEEANZÆ.
LECIDEÆ recepla fuit, sed hoc cum genere coadunari nequit. Apothecia fere eum ts
GYRosToMr conveniunt, sed gonidia non sunt graphidacea. Nostra planta a Lecipea
URCEOLATA Ach. Syn. p. 27, seu CONOTREMATE URCEOLATO Tuck. Syn. p. 86, in eo
recedit quod thallus tenuissimus, farinulentus, continuus (non tenuiter tartareus et
rimoso-areolatus et inæqualis), et sporæ duplo tenuiores, tantum 2-2 ‘/, y latæ,
loculi demum subdaplo longiores quam lati (nec sporæ demum #4 ?/,-5 ‘/, y latæ et
loculi demum æquilati ac longi). Reliqua omnia bene conveniunt. Apothecia utrius-
que extus accessorie farinoso-albida sunt et demum fere omnino nuda et nigra
evadunt. Hypothecium basi tenuiter completum aut subinde deficiens. Paraphyses
liberæ ; sporæ 80-110 plongæ, 20-30-loculares. Sit ergo Lichen Féeanus CONOTREMA
VOLVARIOIDES Müll. Arg., crescens in cortice Crotonis Cascarillæ — Obs. In char-
tula Féeana hujus speciei hodie adsunt speciminula 3, cum diagnosi primitiva
Féeana optime convenientia, et quorum sporæ, ut supra expositæ, longissimæ et
multiloculares sunt, non autem parvæ et 4-loculares, ut in Féeanô Suppl. t. 44,
Pyr. fig. 21. Hæc icon falsa verisimiliter sporas refert speciminis quarti, hodie defi-
cientis, forte ad Ocellulariam spectantis, cujus vestigia gummosa in chartula adhuc
perspiciuntur.
14. ANTHRACOTHECIUM Mass. Esam. compar. p. 49; Müll. Arg. Lich. Afric.
occid. n. 52 et Pyrenoc. Cubens. p. 376 et 414.
* Sporæ 25-50 y longæ.
1. Anthracothecium Casearille Müll. Arg. L. B. n. 908 (ubi descripta et
affinitate determinata) ; Pyrenula nitida Fée Ess. p. 75 quoad specim. in cortice
Cascarillæ crescentia, et similiter Pyrenula nilida v. americana Fée Suppl. p. 78
exel. t. 41. Pyren. f. 8, ubi sporæ Pyrenulæ cujusdam veræ. — Hæc ab omni
specie Pyrenulæ jam sporis parenchymaticis differt et sporæ insuper longe majores
sunt quam in P. nitida Ach., longitudine 32-50 y, et latitudine 14-18 y æquantes ;
locelli in series 8 transversales dispositi. — In cortice Crotonis Cascarillæ.
2. Anthracothecium libricolum Müll. Arg. Lich. Afric. occid. n. 52;
Pyrenula libricola Fée Suppl. p. 82, L. #1. Pyr. fig. 31 ; Pyrenula aspistea Fée
Suppl. p. 82, t. #1. Pyr. fig. 35 (excel. omnibus synonym.), que status est apothe-
cüs vertice distincte emergentibus ; planta apotheciis nune omnino y. fere omnino
PYRENOCARPEÆ FEEANEÆ. 37
immersis v. demum plus minusve emergentibus et hane ob causam valde ludens et
hine inde ad Anthr. pyrenuloides Müll. Arg. accedens, at apotheciis et sporis
minoribus distineta. Apothecia inferne saltem thallino-duplicata. Perithecia integra,
basi tenuiora. Sporæ in ascis 6-8-næ, 30-50 y longæ, 12-18 y latæ, 8-loculares,
loculi transversim 2-4-locellati. — Ambæ species Féeanæ inter se nullo modo
diversæ sunt et earum sporis et structura et magnitudine optime conveniunt. —
In cortice Drymidis Winteri, Mangiferæ ind., Hymenæe et Crescentiæ offic.
3. Anthracothecium subeutaneum Müll. Arg.:; Pyrenula subeulanea
Fée Ess. p. 81 (non Ach., vid. Müll. Arg. L. B. n° 863), et Suppl. p. 83 (excel.
specim. in Exoslemmate caribæo) 1. 41, Pyr. fig. 3%; fere omnino cum vulgari
Anthracothecio libricolo Müll. Arg. congruit, sed in eo differt quod apothecia
leviter minora, et semper valide obtecta, nec demum emergentia, et thallus rufi-
dulus. — Apothecia ‘/, mm. lata, basi rotundata valde attenuata; sporæ fuscæ,
25-40 4 longæ, 13-18 y latæ, 8-loculares, loculi locellati. — In cortice Eugeniæ
Caryophyllatæ.
** Sporæ 7-12 s longæ.
À. Anthracotheecium sinapispermum Müll. Arg. Lich. Afric. occid. n. 52;
Verrucaria sinapisperma Fée Ess. p. 86 et Suppl. p. 86 (exel. € #0. Verr. Ê. 6,
quæ omnino erropea, similit. ac descript. sporarum in Suppl. 1 €.); Nyland.
Pyrenoc. p. 50. Est species singularis, a el. Nyl. 1. c. bene exposita, eximie micro-
… 15-20 : ; de Fee
carpa, apotheciis “00 M. tantum latis, alte hemisphæricis, madefactis nigro-
rufis, nigro-ostiolatis, inferne thallino-vestitis insignita ; paraphyses capillares, liberæ;
sporæ in ascis linearibus 1-seriales, vulgo transversim sitæ, 7-8 y longæ, 4-5 y
latæ, fuscæ, 1-septatæ, loculi indivisi aut oblique semel varie secti et sporæ dein
2-4-loculares. — In cortice Cinchone rubræ officin.
5. Anthracothecium Canellæ albæ Müll. Arg.; Pyrenula Canellæ albæ
Fée Suppl. p. 457, €. 43 add., f. 4 (ubi asci erronee 11-16-spori et sporæ tan-
tum juniores 4-loculares delineatæ sunt) ; Verrucaria Camellæ albæ Nyl. Pyrenoc.
p. 51. Thallus cum cellulis corticis maculam fulvescenti-pallidam v. fulvo-argilla-
ceam formans ; apothecia Vs mm. lata, cire. triente emersa, nuda, nigerrima ;
perithecium depresso-globosum v. subglobosum, basi completum v. attenuatum v.
38 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
ibidem tantum zonula ? fusca indicatum; sporæ in ascis linearibus imbricatim
1-seriales et 8-næ, parvæ, 10-12 & longæ et 6-8 & latæ, fuscæ, ellipsoideæ, e
&-loculari 8-loculares, i. e. loculi 4 demum sat regulariter bilocellati, locelli in
series binas longitrorsas dispositi. — In cortice Canellæ albæ.
15. MICROTHELIA Kôrb. Syst. p. 372 ; Müll. Arg. Pyrenoc. Cubens. p. 376 et 416.
* Sporæ biloculares.
1. Microthelia dominans Müll. Aro. ; Verrucariu Cascarillæ Fée Suppl.
p. 86 pr. p., thallus albissimus, lævigatus, tenuissimus, demum pro parte eya-
nescens, haud nigro-limitatus ; apothecia evoluta */, mm. lata, nano-hemisphærica,
obtusa, superne nuda, inferne thallino-vestita ; perithecium dimidiatum, basi non
extrorsum dilatatum ; nucleus hemisphæricus ; paraphyses laxissime connexæ ;
sporæ in ascis cylindrico-obovoideis 8-næ, 2-seriales, e hyalino fuliginosæ et
demum fuscæ, pro genere magnæ, 32-46 y longæ, 11-16 y latæ, clavato-obovoideæ,
2-loculares, loculus superior distinete latior et longior. — Apothecia majora quam
in Pseudopyrenula diluta Müll. Arg., et sporæ omnino aliæ, distincte anisolobæ.
— In cortice Crotonis Cascarillæ.
2. Microthelia thelena Müll. Arg. Rev. Lich. Eschw. n. 19 et Pyrenoc.
Cubens. p. 417; Verrucaria thelena Ach. Syn. p. 92; Fée Ess. p. 89, t. 22, f. 5
et Suppl. p. 85, t. 41. Verr. fig. 3 ; Pyrenula thelena Trev. Caratt. duod. p. 13.
Apothecia */;-1 mm. lata, nano-convexa, 3-4-plo latiora quam alta, nitidula,
atra ; perithecium lata basi deficiens ; paraphyses parce connexæ; asci angusti,
biseriatim 8-spori; sporæ fuscæ, magnitudine ludentes, 18-32 y longæ, 8-10 y
latæ, oblongato-obovoideæ, 2-loculares, loculi æquilongi, superior paullo latior.
— In cortice Bonplandiæ trifoliate.
** Sporæ (4-) 6-loculares.
3. Microthelia sexloeularis Müll. Arg.; Verrucaria Cascarillæ Fée Suppl.
p. 86 pr. p.; thallus albissimus, levigatus, tenuissimus, effusus, demum eva-
nescens ; apothecia ‘/,, mm. lata, convexa, 2 ‘/,-plo latiora quam alta, nuda,
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 39
nigra, demum nitida, basi in sectione utrinque acute angulosa ; perithecium
nigrum, dimidiatum, basi subplana deficiens aut tenuissimum et pallidius ; para-
physes connexæ ; sporæ in ascis biseriatim (6-) 8-næ, fuscæ, 18-23 u longæ et
5-6 ‘/, y latæ, obtuse fusiformes, e #-5-loculari demum 6-loculares. — Numero
loculorum sporarum insignita est, quo charactere species Pyrenulam sexlocularem
(Nyl.) Müll. Arg. in memoriam revocat, sed loculi sunt Microtheliæ nec Pyrenule.
Species hucusque notæ Microtheliæ omnes offerunt sporas 2-loculares. — Hæc à
Verrucaria Cascarillæ Fée, vera, se. Pseudopyrenula diluta Müll. Arg., extus haud
distingui potest nisi quodammodo insufficienter, se. lineæ hypothalliniæ marginantis
defectu. — In cortice Crotonis Cascarillæ. — Hujus spermogonia, perithecio dimi-
diato, demum refert Verrucaria epidermidis Y. albissima Fée Ess. p. 8% (non
Achar.) et Suppl. p. 86, in cortice Crolonis Cascarillæ.
VERRUCARLE el AULAXINÆ species FÉEANZ e PYRENOCARPEIS excluse aut supprimende.
Verruenrin Aecharii Fée Ess. p. 85, est Pertusaria Achari Nyl. Enumér.
gén. p. 417 ; Müll. Arg. L. B. n. 781 et Revis. Lich. Féean. p. 3, n. 3.
Verruecarin enduea Fée Ess. p. 86, Suppl. p. 87, est eximie juvenilis Lichen
gymnocarpieus, lamina haud evoluta, sporis carens et pr. p. spermogonifera. E
Speciminibus orig. (quorum alterum ad Trypethelium catervarium Tuck. pertinet,
at cura posteriore auctoris additum fuit) enucleari haud potest.
Verruearia eineta Fée Suppl. p. 87, est planta spermogonifera Enterographæ
quassicole Fée Ess. p. 47, nune ad Chiodecton relate. — Vid. Müll. Arg.,
Graphid. Féean. p. 70 sub n. 15.
Verruenria punetiformis Ach. ex auctoritate Rœm. et Schult. in operibus
Féeanis, Ess. p. 89 et Suppl. p. 87 recepta, in cortice Æ£rostemmalis floribundæ
Sw. indicata, videtur male determinata et dein omnino negligenda, vera enim
Verr. puncliformis Ach., planta hemisphæri septentrionalis, quantum scio,
hucusque in corticibus tropicis nunquam lecta fuit et ipse Fée talem non legit et
in herbario non habuit.
40 PYRENOCARPEÆ FEEANÆ.
Verruenaria theioplaca Fée Ess. p. 86, ex ipso Fée, Suppl. p. 88, est
status junior Lecanoræ endochromatis Fée Ess. p. 14%, s. Palellariæ endochro-
malis Müll. Arg. L. B. n. 355 et Revis. Lich. Fécan. p. 8, n. 31.
Aulaxima Fée Ess. p. Lx, cujus Species unica edita : A. opEGRAPHINA Fée Ess.
p. &, t. 2, 1. 6, et Suppl. p. 147, &. 43. Add. fig. 18 bis, evidenter Graphideis
adseribenda est, at in meis Graphideis Féeanis prætervisa fuit. — In specim.
Féeano, quod coram habeo, nihil boni restat et rem dubiam analytice investigare
baud possum, attamen planta vix non Melaspileæ aut Opegraphæ species distineta
est.
INDEX
SP
Pages
Anthracothecium Canellæ albæ..... 37
CASDANNIB Se ere cms 36
RENTAICOIHME 21: -me sene 36
sinapispermum................ 31 |
SHHBULATOM. 0 dem 31 |
Arthonia ? granulosa F.--Trypethelium
ASUS ee an ee 12
Arthopyrenia Cinchonæ........... 26
HEC Corée ere 28
DROLE. under case 97
FOTO (0 CRÉÉS TEMT RURE 27
HURSSIELOIAS de. dec. ee 26 |
Astrothelium clandestinum Nyl.—Py- |
renastrum clandestinum. ......... 8 |
hypoxylon Nyl. — A. variolosum... 6 |
SUIROUTPU Me doc series ïl
sulphureum Nyl.—A. variolosum.. 6
umbilicatum F.—Trypethelium ube- |
HU 6e ÉD OE {0
VATIOLOSUIN--- Pn-sdee 6 |
Aulaxina opegraphina F. — Graphidea
LL SARA CESR ETS 40
Bathelium Exostemmatis........... 17.
madreporiforme Trev........... 16
mastoideum Ach. — Trypethelium
MÉCHULTILAS RERO nre 12
RÉRATIO 58 019 DÉMO MERDE 17
Bottaria cruentata.............. 17 |
endoleuca......... 11 |
TOME XXX.
ECIERUM
Pages
Chrooïca inconspicua Trev. — Melano-
theca inconspicua............... 19
Conotrema volvarioides............ 36
Craspedon concretum K.--Strigula ele-
DADÉN OUENMEIAe Petite o
Heufleridium pentagastricum.—-Par-
mentaria astroidea. ............. ñ
Meissneria varia F.—Bathelium varium. 17
Melanophthalmum Antillarum F. —
Strigula Antillarum ............. 0)
Melanotheca Achariana K.......... IS
ATOTEUALER ER Cr et EerC 18
ATGHE-GINGLAE encres ee sie 19
ARTONDIOITESP PRE Le 19
Esenbeckiana F.—Tomasellia Esen-
DEC ANA EEE ER ARS 20
fusca vid. M. aggregatam . ........ 18
INCODSPICU AS 2 me de se ee 19
Microthelia dominans.............. 38
SEXIOCHÉATIS EL rec 38
NEO RS UE one 38
Nematora argentea F. — Strigula com-
planatanve cilata PAT RRnR en D
viridissima F.-- Strigula elegans v.
HART E EE ERNST ARR CURE 2
Parmentaria astroïdea F........... 7
CinGHOnATUMERE ee ere 1
Phyllocharis complanata F.— Strigula
complanala v. genuina. .......... 4
42 PYRENOCARPEÆ
Pages
Phyllocharis elegans F.== Strigula ele-
GANS Ye SPP LEE rer 6)
Plagiotrema lageniferum Müll. Arg.
vid. Pyrenastrum lageniferum .. ... 9
Porina Acharii F.— Pertusaria Acharii. 25
ameriCANna ee Pc tetes 20
americana K. pr. p. vid. Porinæ
SPECMES 010)
Bonplandie "er. 25
Gascanille ere nee Eee rer 25
chiodectonoides F. — Pertusaria
CIDOECIONDIAES ee rm e-cee 26
compuncta Ach.—Enterostigma com-
PUNPI eee en ee Ce 26
depressa F.— Pertusaria depressa.. 26
desquamescensiE.... ........ 23
GDIPHYTA NE EEE cree cree 23
granulata Ach. — Pertusaria granu-
JA tAT RE LT een e Rte 26
AN SUTATA LL en er ces 24
macrocarpa F. — Astrothelium va-
MOIGSU ME Eee moelle 26
M'ATUINALANE EEE Rire eat 21
mastoidea F.— P. nucula........ 22
MASTOIAEAR EE RCE es bircme ee 29
mastoidea v. griseo-virens F. = P.
Mer PEER Peas à cl 23
melanostoma |.—P. Tetraceræ... 23
Hana lente mem aereun tete 24
NUCUlA AC. Eee eee r ee 22
peliostoma Ach.—Pertusaria pelios-
TOM EE ce SE cu cree 26
Quassiæ F.— Pertusaria Quassie. .. 26
Sclerotium F. — Pertusaria Sclero-
UM EE OR DER LU ou à 26
SUDOUTANPA TAC EEE EE 91
superior Müll. Arg.— P. americana. 26
uberina F.—Trypethelium uberinum. 10
VEN CD EVENE S MTS Lu 1 0 0100 23
verrucosa F. — Pertusaria granu-
Jata Per EC IEC LCD CT ERLCT 26
viridi-olivacea F.— P. mastoidea. 22
Porophora gilva Zenk. — Porina nucula. 22
FEEANEÆ.
Pages
Pseudopyrenula annularis Müll. Arg.
— Trypethelium annulare........ 15
CETARNAR See eee 29
CHERS ARE NS a 06 ou 28
PUpPUTA TE EE ARAONERA ATP ERr 29
Pyrenastrum clandestinum......... 8
ITTEUUIATE 4. CPE ECS 8
agen CE CAE CETTE 9
oleaginume sr ec 8
Pyrenodium clandestinum F.— Pyre-
nastrum clandestinum ........... 8
crassum F.— Trypethelium crassum. 14
hypoxylon F.— Astrothelium vario-
NT aa andoo sa guton 6
lageniferum F.— Pyrenastrum lage-
ET M ARE eee ET 9
macrocarpum F.— Astrothelium va-
Orne donaaon 6
Pyrenularadacta "#7 "tr 0rer 94
aggregata F. — Melanotheca aggre-
HHÉBSMD TT Dodo nasaandondnec 18
UE TE LENS Re nan eo 0 0e 34
annularis F. — Trypethelium annu-
jare A peer Eten 15
arcte-cincta F.—Melanotheca arcte-
CINCLAT Sn ere eee relie 19
aspistea Ach. pr. p.— P. Bonplan-
dB sets en cure lCe ere 31
aspistea F. — Anthracothecium libri-
COM ec e cr eee 36
aurantiaca F.— P. cerina........ 33
Bonplandie REP EE rer -ce- 31
brunnea F.— P. quassiæcola. . .... 30
Canellæ albæ F.— Anthracothecium
Canellæ alDPE rer eee. 37
cartilaginea F. — Pseudopyrenula
MERE Sac an tone toud 29
ceratina F. — Pseudopyrenula cera-
TNA ose eee ce one 29
COPITA NE en ee a eee 39
Cinchonæ F.— P. mamillana... 30
clandestina F. Ess. — Ocellularia
ClandeS na ce er 99
it té
LPYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 43
Pages
Pyrenula clandestina F. Suppl. —Ocel-
IUTAT IA TRUE EE eee... 0)
copalchiana F.—P. adacta. ...... 31
discolor F.—Pseudopyrenula Pupula. 29
dispersa Müll. Arg. — P. Bonplan-
GRR ER TRE CE 31
endoleuca F.— Bottaria endoleuca. . 18
epapillata F. — Astrothelium vario-
LOS tas arisielaur eue fl
fimbriata F.— Sphæria fimbriata Fée
inter Fungos ; conf. ad Fée Suppl... 15
(EC EE PR PTE DEEE al
Gas EE eee 32
GHAYAC M en sie. 32
irregularis F. — Pyrenastrum irre-
DUAL RE Se a eme ee « 8
Kun EN REUR EmÉN ACL. 30
leucostoma F. — Arthopyrenia pla-
NOIRE. 27
libricola F.— Anthracothecium libri-
CON MS ee CEE . 36
MAMUIADANTEV ANR Re me. 30
marginata) Trev.- 2er 20 al
marcida F. — Trypethelium mar-
DAUM AR ce ee doses fe Meier 11
mastoidea Ach.— Porina mastoidea. 22
MANOIR ec eee ee 29
mollis F.— Pyrenula porinoïdes. ... 32
myriocarpa F.—Trypethelium cater-
VA Eten a lan eh els 11
DUO TOUES ROSEMONT 34
nitida F.— P. mamillana. ........ 30
HN UTC PSAEN TC ENES 34
PSATALES SEA LE. 34
Anthracothecium Cascarillæ. . 36
oleagina F. — Pyrenastrum olea-
CAM LOS SÉMOEGRE © 0 à 5 E Hbac 0)
pinguis Chev. vid. Pyrenulam pin-
TD er PARCOURS 0eme 33
PRQUISRS 2 dcoté NIGER 33
pOrMOeS ACER 1... 32
pulchella Müll. Arg. — P. adacta.. 35
punctella Müll. Arg.— P. pinguis.. 33
Pagos
Pyrenula Pupula Ach.— Pseudopyrenula
DOPUIAE RS se Ce Re erne 29
quassiæcola F.— P. Glaziovi. . ... 32
ŒUASSIECOIA ER rot e ciecr 30
subeutanea F.—Bathelium Exostem-
MASSE eee Eten eine der 17
Anthracothecium subeutaneum. . . 31
subfarinosa Trev.—Phaeotrema sub-
FATIDOSUM RE EE 39
Tetraceræ Ach.— Porina Tetraceræ. 23
thelena Trev. == Microthelia thelena. 38
uberina F. — Trypethelium uberi-
D Re sie en. 10
umbrata F. — Leptotrema umbratum
inter Graphideas Féeanas... ...... 12
verrucarioides F. — Arthopyrenia
DYTENDIDIAES Se... ePerhee 27
viridescens F.— P. porinoides. ... 32
volvarioides F, — Conotrema volva-
MDideS re Re PRE» 39
Racoplaca subtilissima F. — Strigula
SUDHISSIMAR Le Lee reener 6
Sagedia planorbis Mass. — Arthopyrenia
MHEMOUUSE SE act 0 27
tropica Mass. — Trypethelium tro-
MONREER cc e cpoante bu ds 10
Stigmatidium elegans Spreng. — Stri-
gula elegans v. genuina.......... 5
Strigula Antillarum ............... D
ciliata Montgn. — St. complanata v.
CiatA M RE CL ET 4
complanata Montgn............. 4
CET PUS € CAPE MS TE 5
melanophthalma Montgn.—St. An-
ETES SESR PNB ESC ANS ES 6
SUDÉIISSIMA. PE Le EC. 6
Tomasellia brasiliensis Müll. Arg. —
DEsenteskiant 0. A r0enr. 20
Esenbeckiana:-7"}......4t25.2.." 20
Trypethelium Anacardii F.— Tr. Elu-
teriæ v. expallidum ............. 16
CHERE DER 0e 02000000 15
annulare Montgn.— Tr. crassum... 14
44
PYRENOCARPEÆ FERANÆ.
Pages
Trypethelium carolinianum Tuck. —
TremaslOlEUME er 2 0e ne 112
Cascanllæ rer Ten ae 4
CATETVATIMAINCR Re 2. 10
chiodectonoïides K. — Pertusaria
chiodectonoides.. . ............., 16
clandestinum F. — Pyrenastrum
CAN NUME. eee EMMA 8
CrASSUM I... dose MOINE. 14
deforme K. — Bathelium varium.... 17
dubium K. — Melanotheca artho-
MODES RE LR RARE 19
duplex Er. /Cascarille. #14
EluterniÆælSprente ere -Hrne 15
erubescens K. — Tr. ochroleucum v.
ETODESCENS, LS AM R RTE - 13
ETUMPENS Fe nee-eeEet 14
Féei Meissn. ap. Fée. — Tr. mastoi-
AUS PR AURA E IQ 12
fuscum Krplh. — Melanotheca fusca,
NIUE 00° LUE APPART ERE A Tera 18
inæquale F.— Tr. catervarium.... 11
IMAC ARTE 1
inconspicuum F.— Melanotheca in-
COUSRICDA SEE EU LE TRES 19
Kunzel Er cet: cri tere 10
lageniferum Ach. vid. Pyrenastrum
SAN es 2 au eos done 9
Leprieurianum Montgn. — Tr. pa-
HET ES SRE Re AU 13
madreporiforme Eschw. — PBathe-
lium madreporiforme . ........... 16
ATOME ARE UC 11
marginatum F.—Bathelium madre-
NONOr ME RE E ERA LAN 16
mastoideum ACD-- "Her. 12
nigritulum Nyl. — Melanotheca ar-
ONU U Rond 580000 19
nudum F.=— Melanotheca aggregata. 18
ochroleucum NY" PEP ET 13
pallescens F. — Tr. ochroleucum v.
pallescens.:.. "15... IREMRRS 15
papillosum Ach. .............. 13
Pages
Trypethelium Perrottetii K. — Tr.
EE MM des cou on 15
Phlyctæna K.=— Tr. pulcherrimum. 13
porosum Ach.— Tr. papillosum.... 13
porosum K. — Tr. pulcherrimum. .. 12
pulehernimumiE "7." 12
quassiæcolumiF: "Re PeRee 12
Sclerotium F. — Pertusaria Sclero-
A eee Done 16
SCOTIA LÉ E SAR TEUDRPERARR 13
Scoria Nyl.— Tr. mastoideum. ..... 12
sordidescens F.—Enterostigma com-
POnCtUM er Ce re rer 16
Sprengelii F.— Tr. Eluteriæ...... 15
tetrathalamium F. — Pertusaria
{etrathalamiae tee c- eee 16
tTOPICUMRES EE EEE rer eee 10
UbernUMINT ere FPE re. 9
variolosum Ach. — Astrotbelium va-
LI0IOSUMNE AU ER SEC E LR MERE 6
varium Nyl. — Bathelium varium... 17
verrucarioides F.— Chiodecton ver-
NUCALIOHES: - -ÉNEN ERT Ee 16
verrucosum F. := Pertusaria gra-
DAS se OL CARRE 16
Verrucaria Acharii F. — Pertusaria
Acharil EeA cecttrec certe 39
ænea Eschw.=—: Trypethelium Kunzei. 10
aggregatal".—Melanotheca aggregata 18
analepta v. americana F.— Pyrenula
ANAlEP IA ee TRUE 34
arthonioides Eschw. == Melanotheca
arlhonioides RPC 19
aspistea v. astroidea Nyl. — Parmen-
ANA NAS ONE NPA ER RRRESE 17
astroidea Nyl. — Parmentaria as-
troideas seb ant ME 17
aurantiaca Nyl. — Pyrenula cerina. 33
caducalle lee "ect Rod
Canellæ albæ Nyl. — Anthracothe-
CiumiCanelEe alhæ ee PER EEE 31
Cascarillæ F.— Porina Cascarille. . 25
Arthopyrenia Cinchonæ.. ......... 26
PYRENOCARPEÆ FEEANÆ. 45
Pages
Verrucaria Cascarillæ F. — Arthopy-
FODIA RÉEA A em eme 28
Microthelia dominans. ........... 38
Mierothelia sexlocularis . ......... 38
: Pseudopyrenula diluta.. ....... ...28
PyrennialGnayati. 21... 99
catervaria F. — Trypethelium cater-
NU onsseaonoe A 10
cerina Eschw. — Pyrenula cerina. .. 33
Cinchonæ Ach. — Arthopyrenia Cin-
clone..." HÉBOC ÉTAT AQPUS 26
Cinchonæ F. — Pyrenula mamillana. 30
Cinchonæ {. minor Nyl. — Arthopy-
renia pyrenuloides. ............. 27
cincta F. — Enterographa quassiæ
CD et eee ot)
decolorata F.— Trypethelium cater-
MAUMEN Re 100 E ce 500 1
desquamescens Njl. — Porina des-
QUANTESCÉNE ESS ee Vr28
diluta F.— Pseudopyrenula diluta... 28
dissipans Nyl. — Porina variegata. . 23
epapillata Nyl., vid. Astrothelium
VANIDIUSUT Rene eee ec 7
epidermidis v. albissima F.—Micro-
thelia sexlocularis spermogonifera . . 39
epidermidis v. quassiæcola F.=— Ar-
thopyrenia quassiecola .
epiphylla Nyl. — Porina epiphylla. . 24
Gaudichaudii F. — Trypethelium
MODO PSE Ne manne nest 10
glauca F. — Pyrenvla glauca . .. 31
Guayaci F. — Pvrenula Guayaci. ... 32
heterochroa Montgn.—Trypethelium
RUN AO AN ee ee Mes 10
insulata F.— Porina insulata. . . ... 24
Kunthii F. — Pyrenula Kunthi... 30
Pages
Verrucaria macrozoma F.— Trypethe-
lium catervarium ............... Il
mamillana Ach.— Pyrenula mamil-
LADA a one rate . 90
mastoidea Nyl. — Porina mastoidea. 22
myriococca Zenk. — Trypethelium
RURALE ets eee les sie 10
nana Nyl. — Porina nana... ....... 24
nitens F.— Pyrenula nitens....... 34
nucula Nyl. — Porina nucula....... 22
planorbis Ach. — Arthopyrenia pla-
DONDIS ss creer MD Le Ce 27
præstans Nyl. — Porina epiphylla.. 24
punctella Nyl. — Pyrenula pinguis.. 33
punctiformis °. conf. ad....... no
pyrenuloides F.=— Arthopyrenia py-
NT ME oemenceedreueos 21
quassiæcola F. — Pyrenula quas-
SIBCO. eee none ee eee ie 30
salebrosa F. — Trypethelium cater-
AM bc so oupenncatiteonco de 11
santensis Tuck. — Pyrenula mamil-
lADA Re ce Rene 30
serialis F. — Trypethelium cater-
Ann pereoncppaoceoe Tee 11
sinapisperma F.— Anthracothecium
SINADISPENMUME ee ere. 37
stigmatella v lactea F. — Porina
BONNE Creer eme 25
Tamarindi F. — Porina Tamarindi.. 24
Tetraceræ Ach.=— Porina Tetraceræ. 23
Tetraceræ ? v. crocea Eschw. — Try-
pethelium Kunzei. .............. 10
theioplaca F.— Lecanora endochro-
MANUEL ee se ae meme eee ve 3
thelena Ach. — Microthelia thelena. 38
tropica Ach.—Trypethelium tropieum. 10
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MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE
Tome XXX. No 4,
SUR LA
COMPOSITION DES SENSATIONS
ET LA
FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE
L. DE LA RIVE
GENÈVE
IMPRIMERIE CHARLES SCHUCHARDT
1888
SUR LA
COMPOSITION DES SENSATIONS
ET LA
FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE
— RE —
S 1. Notions générales sur la formation de la notion
d’espace.
N° 1. Rappelons quelle est l’origine de la notion d'espace dans notre
organisation psychologique. Nos perceptions sensuelles ont pour con-
séquence de déterminer en nous la croyance en une cause de ces
sensations, Quel que soit celui de nos cinq sens auquel appartient une
perception de sensation, celle perception souvent répétée implique
l'existence d’une cause qui se définit par celle perception elle-même.
L'observation, l’expérimentation, plus ou moins conscientes, nous font
acquérir un ensemble de convictions, conséquences de nos perceplions,
qui constituent le monde sensible. On peut dire qu'à chacun de nos
sens correspond une forme de notre conviction de l'existence des entités
perceptibles. La faculté que nous possédons de provoquer la reproduction
imaginalive d’une sensation détermine une représentalion imaginalive
el permanente des causes extérieures, et celle représentation se nomme
localisation ou espace.
=
SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
Une notion d'espace pourrait résulter de l’exercice de chacun des
sens, el un homme qui ne jouirait que de l'ouie ou de l'odorat n’en
acquérerail pas moins une cerlaine conception du monde sensible. Tou-
tefois, les sensations tactile et visuelle ont une importance dominante
dans l’opération psychologique dont il s’agit, parce que l'exercice de ces
deux sens est accompagné de mouvements volontaires d’une espèce pré-
cise. Notre part d'activité est plus considérable et mieux déterminée, dans
la relation qui s'établit entre nous et le monde extérieur par l’intermé-
diaire de ces deux sens, qu'elle ne l'est dans les communications plus
vagues dues aux trois autres.
Ainsi, la notion d’espace résulte à la fois de la perception des sensa-
lions et de la conscience de notre propre activité. Nous classons les cau-
ses de nos sensations dans le seul champ de variation qui soit à notre
disposition pour obtenir une connaissance qui soit indépendante de
perturbations inconnues, à savoir le champ de variation de notre activité
volontaire. Plus notre part d'activité est susceptible de variation délicate
et précise, plus aussi la notion d'espace devient complète. Celle-ci est
donc le résultat d’une association d'activité et de réceptivité concommi-
tantes. L'espace visuel nous semble posséder le privilège de représenter
l'étendue, parce que le sens de la vue est celui auquel nous avons recours
presque exclusivement pour notre vie de relation, et celui par conséquent
qui prévaut dans notre imagination.
No 2. La notion d'espace qui s'impose à nous est caractérisée par les
trois dimensions qu’elle implique. Nous sommes incapables de concevoir
un espace ayant plus de trois dimensions. Les espaces à une ou deux
dimensions ne sont que des éléments constitutifs de l’espace réel. On
sait que l'expression d'espace à n dimensions n’a d’autre valeur que celle
d'une définition mathématique. Si l’on se borne à admettre l’irréducti-
bilité de la notion d'espace, on ne cherche, dans sa formation, que la
manière dont notre conscience se met en rapport avec le mode d'existence
des causes de nos sensations, mode d'existence qui implique toutes les
qualités de la notion. Mais on peut aussi envisager les caractères essen-
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. >
liels de la notion comme w'élant pas objectifs et comme résultant du
mode d'exercice de nos facultés conscientes. On est conduit à cette hypo-
thèse, en observant que la sensation visuelle ou colorée possède des pro-
priélés, qui la font dépendre de trois éléments, dans toutes ses manifes-
tations diverses. En termes de mathématique, la sensation colorée est
une fonction de trois variables. En outre, ces trois variables ne sont pas
objectives mais résultent de l'organisation physiologique et psychologique
par intermédiaire de laquelle les ondulations de Péther se transforment
en une sensalion. C’est du moins le cas si l’on admet, comme nous le
faisons, que la composition des sensations colorées n’est pas une com-
position des vibrations de léther du rayon lumineux, mais constitue un
phénomène de synthèse, qui dépend de la constitution de la substance
nerveuse où il a lieu. Il est permis de supposer qu'une autre sensation
possède les mêmes propriétés, et, celle sensation étant celle qui nous
donne conscience de nos propres mouvements, le mouvement est une
fonction de lrois variables, ce qui revient à dire que l’espace a trois
dimensions. On fait ainsi rentrer le phénomène de la formation de la
notion d'espace dans le phénomène général de la formation du champ
de varialion de la sensation, et on assimile les trois dimensions aux trois
variables de la sensation colorée. Cette tentative d'explication du carac-
tère essentiel de la notion d'espace fondée sur lanalogie entre deux
modes de la sensation semble mériter d'être prise en considération; en
effet il serait rationnel d’admettre que le caractère particulier de l'espace
est subjectif, et que la réaction des causes conscientes les unes sur les
autres reste affranchie, dans son principe, de la restriction numérique.
Comme nous venons de le dire, on peut admettre pour la sensation
qui nous donne conscience de nos mouvements volontaires qu’elle pos-
sède les propriétés de la sensation colorée, mais nous avons essayé
d'aller plus loin, et d'établir la loi de la composition des sensations en
partant d'un petit nombre de principes supposés admis el en particu-
lier de celui de la synthèse triple. I convient néanmoins de présenter les
phénomènes expérimentaux de la couleur et leur théorie en premier
lieu, parce qu'ils sont le point de départ de cette étude.
6 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
S 2. Sensation colorée.
No 3. La perception de la sensation colorée résulte de l'excitation d’une
partie quelconque de la rétine; sensation colorée est synonyme de sensa-
lion visuelle, sauf que l'emploi de la première expression implique que
l'on prend en considération la sensation elle-même et ses qualités à
l'exclusion de toute notion objective. Le terme de couleur peut remplacer
celui de sensation colorée sans aucune différence de signification.
Comme une portion quelconque de la réline est susceptible de prendre
tous les élats d’excitation qui correspondent à toutes les couleurs possi-
bles, dans l'étude de la sensation colorée, on peut supposer que la rétine
est réduite à un seul point d’excilation. La couleur est une quantité
variable, car la perception des couleurs nous permet, comme cela a lieu
pour chacun des sens de comparer entre elles loutes les sensations
colorées. En outre c’est un fait expérimental que l'on peut relier deux
couleurs données l'une à l’autre par une série de couleurs intermé-
diaires différant deux à deux aussi peu que l’on veut. Il en résulte que
la couleur est une quantité à variation continue.
Le champ de variation de la couleur est déterminé par les limites
entre lesquelles la lumière homogène produit l'excitation de la rétine.
Les couleurs simples, ainsi nommées parce que nous savons que la
lumière qui les provoque est une lumière à une seule longueur d'onde,
constituent une série continue, qui va du rouge au violet spectral, et
présente une infinilé de couleurs, dites saturées, qui se groupent sous les
sept dénominations connues. Les couleurs composées sont le résultat
de l’action simultanée de deux ou plusieurs lumières homogènes, el con-
stituent de nouvelles séries de sensations colorées; elles introduisent le
blanc et le pourpre dans la variation de la couleur et relient toute cou-
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 7
leur simple ainsi que le pourpre au blanc, par toutes les nuances inter-
médiaires.
La composition des couleurs est une donnée expérimentale qui se
formule de la manière suivante : on considère un nombre quelconque
de couleurs que l'on désigne par couleurs composantes, el on suppose que
les lumières qui les produiraient isolément agissent simultanément sur
un même point de la rétine ; cette simultanéité détermine la production
d’une couleur unique que l’on désigne par couleur résultante. Cette sen-
salion est la synthèse des sensations simullanées que nous cessons de
percevoir isolément. La composition des couleurs, en permettant de
substituer à une couleur un certain nombre de couleurs simultanées,
établit des relations entre les diverses couleurs et ces relations, comme
on va le voir, concourent avec la variation d'intensité, à faire dépendre
la sensation colorée de trois éléments variables.
Nous pouvons comparer deux sensations colorées relativement à leur
intensité et à leur couleur. Une couleur comprend donc en premier lieu
deux éléments qui par leur variation la différencient d’une autre couleur,
la couleur proprement dite que nous désignons par l'expression de couleur
spécifique et l'intensité, L'intensité peut varier et la couleur spécifique rester
constante: si l’on rapproche plus ou moins d’une fenêtre une surface recou-
verte de colorations diverses, les couleurs spécifiques restent les mêmes
et les intensités varient. Nous sommes incapables de percevoir directe-
ment un rapport entre les intensités des couleurs spécifiques différentes.
La couleur spécifique dépend elle-même de deux variables que nous recon-
naissons par l'exercice naturel de la perception colorée. La couleur spé-
cifique des couleurs saturées est une de ces variables; nous distinguons
chaque couleur spectrale de celle qui la précède et de celle qui la suit
el on désigne par {on d’une couleur saturée sa place dans la série; un ton
correspond à une longueur d'onde. La seconde variable est le degré de
saturation de la couleur spécifique; en effet, toute couleur se rattache à
une couleur saturée et nous la reconnaissons comme une alténuation de
celle couleur par le fait de son mélange avec une plus ou moins grande
8 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
quantité de blanc. Ces deux éléments déterminent la couleur spécifique
et la donnée expérimentale dont cette détermination est la conséquence
s’énonce ainsi : toute couleur spécifique peut-être obtenue par la compo-
sition d’une couleur saturée et du blanc en donnant aux intensités de
ces deux couleurs un rapport convenable. Les trois variables dont la
couleur dépend sont ainsi : 1° Le ton de la couleur saturée. 20 Le degré
de saturation. 30 L’intensité. Ce sont celles dont l'existence et la défini-
tion sont le résultat immédiat de l'observation et on est conduit, comme
on le verra, par la théorie de la composition, à rapporter la couleur à
trois autres variables qui sont les trois couleurs fondamentales de la
théorie d’Young.
N° 4. La couleur spécifique, dépendant de deux variables, peut-être
représentée par la position du point dans le plan, qui dépend des deux
coordonnées. La désignation de couleur saturée comprend, outre les cou-
leurs spectrales, la série des couleurs appartenant au pourpre qui relient
le rouge au violet et sont le résultat de la composition de ces deux cou-
leurs dans tous les rapports d'intensité possibles. Par leur adjonction, la
Fig. 1
série des couleurs saturées est continue avec elle-même, c’est-à-dire, qu’en
partant de l'une quelconque d’entre elles, on y revient après avoir passé
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 9
par toute la série. Il en résulte que, dans la représentation géométrique
des couleurs spécifiques, la série des couleurs saturées doit être une
courbe fermée. La table circulaire des couleurs de Newton est une repré-
sentation géométrique des couleurs spécifiques dans laquelle la courbe
des couleurs saturées est une circonférence dont le blanc occupe le cen-
tre (fig. 1). Sur chaque rayon se trouvent, à partir du centre, toutes les
nuances d’un même ton depuis le blanc jusqu’à la couleur saturée. De
celle façon on obtient une table des couleurs qui représente rangées
suivant leurs transitions successives toutes les couleurs spécifiques pos-
sibles. Il est utile de se représenter cette table des couleurs quand on
veut rapporter la couleur spécifique à ses deux variables naturelles le
ton et la saturation.
La représentation de la couleur ne sert pas seulement à exprimer
par une surface le champ de variation de la couleur; on exige d’une
table géométrique des couleurs qu’elle donne la solution de toutes les
compositions possibles en faisant intervenir la règle de composition des
centres de gravité, condition à laquelle la table de Newton ne satisfait
qu'imparfaitement. Pour procéder à la construction d’une table géomé-
trique des couleurs, on choisit arbitrairement trois couleurs spécifiques
telles qu'aucune d'elles ne puisse résuller de la composition de deux
couleurs appartenant aux deux autres el on les représente par trois
points non en ligne droite. Toute couleur résultant de la composition des
trois couleurs choisies est représentée par le centre de gravité des trois
sommets du triangle auxquels sont appliqués des poids proportionnels
aux intensités respectives des trois couleurs et se trouve placée, par con-
séquent, dans l'intérieur du triangle. Toute couleur qui ne résulte pas
des trois couleurs choisies est placée en dehors du triangle, en un point
qui est déterminé en composant cette couleur avec une couleur de l'in-
térieur du triangle, de manière à obtenir pour résultante une couleur
appartenant également à Pintérieur du triangle. Toute composition de
couleurs obtenue dans la table ainsi construite, en appliquant la règle
des centres de gravité, se vérifie expérimentalement; la couleur résul-
TOME XXX. 2
10 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
tante est loujours celle que donne le centre de gravité des points qui
représentent les couleurs composantes, auxquels sont appliqués des
poids proportionnels aux intensités des couleurs. On verra dans la théorie
mathématique de la composition des couleurs pourquoi la construction
de la table des couleurs est nécessairement possible en admettant cer-
lains principes.
On ne peut pas prévoir quelle sera la forme de la courbe sur laquelle
viendront se placer les couleurs saturées; elle pourra être très diffé-
rente ‘ suivant le choix des trois couleurs avec lesquelles on commence
la table et suivant leurs unités d'intensité que l’on choisit arbitraire-
ment. On dispose de quatre grandeurs arbitraires, qui sont les unités
d'intensité de deux des couleurs choisies et les deux coordonnées de
lun des trois sommets du triangle, pour satisfaire aux conditions que
l'on veut s'imposer. Si l’on veut considérer comme égales des intensités
de lumière colorée qui paraissent équivalentes à l'œil, la courbe des cou-
leurs salurées est analogue à celle représentée par la figure 2. Les cou
\
Violet ——— 1 Rouge
Pourpre
leurs saturées, rouge et violette, doivent être plus éloignées du blanc que
leurs complémentaires, parce que d'après le jugement de Pœæil, linten-
sité du violet est bien moindre que celle du vert jaune dans le mélange
de ces deux couleurs qui donne le blanc; le blanc devant se trouver au
! Optique physiologique, par H. Helmholtz, traduite par Javal et Klein. Paris, 1867, p. 377.
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 11
centre de gravité de ces deux couleurs, la petite intensité du violet doit
agir, d'après la règle des centres de gravité, sur un bras de levier plus
grand que la grande intensité du vert jaune. Du reste, comme dans
toute table des couleurs, la série des couleurs spectrales se trouve sur
la courbe périphérique, le pourpre sur la corde qui joint le violet au
rouge, el les couleurs complémentaires aux extrémités opposées de cordes
qui passent par la position du blanc.
La table des couleurs est l'expression des propriétés de la couleur. Les
couleurs spécifiques comprises dans l’intérieur d’un triangle quelconque
dépendent des intensités des trois couleurs qui se trouvent aux sommets
du triangle; ce sont trois variables que l'on peut substituer aux trois
variables définies plus haut. Les trois couleurs fondamentales sont trois
couleurs spécifiques hypothétiques telles que toute couleur résulte de
leur composition et dépend par conséquent de leurs intensilés. D’après
celle définition elles doivent, dans la table des couleurs, se trouver aux
sommels d'un triangle qui comprend toutes les couleurs possibles ;
d'autre part la construction de la table ne donne pas un triangle pour
la courbe des couleurs saturées; le triangle des couleurs fondamentales
comprend donc, outre la surface des couleurs réalisables par Paction de
la lumière comprises dans la courbe des couleurs saturées, un espace
correspondant à des sensations colorées que la lumière ne peut pas pro-
duire. Dans la figure 3, on place en A, B, C, les couleurs fondamentales
auxquelles on est conduit par diverses considérations el qui appartien-
nent aux tons du vert, du rouge et du violet. La courbe D, E, F, est la
courbe des couleurs saturées de la figure 2; on ne fait pas coïncider les
points E et F avec les sommets B et C du triangle, parce que l'observa-
tion des images accidentelles montre que nous pouvons percevoir des
sensations colorées plus saturées que les couleurs spectrales, observa-
lion qui confirme la théorie des trois couleurs fondamentales, puisque
l'espace compris entre les côtés du triangle À B C et la courbe repré-
sente des couleurs spécifiques plus saturées que les couleurs spec-
trales.
12 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
No 5. Voici maintenant comment, d’après Young, l'excitation de la
fibre rétinienne par les lumières homogènes de différentes longueurs
d'onde donne lieu à la perception des couleurs. Il existe dans lœæil
trois sortes de fibres nerveuses dont l'excilation provoque respectivement
les trois sensations colorées fondamentales. La lumière homogène agil
sur les trois espèces de fibres avec des intensilés relalives qui varient
suivant la longueur d'onde. Celle de plus grande longueur d'onde excite
le plus fortement la fibre du rouge, celle de longueur d'onde moyenne
la fibre du vert, et celle de plus petite longueur d’onde la fibre du violet.
Une lumière homogène donne donc lieu à la perception de la couleur
saturée (fig. 3) obtenue par la composition des trois couleurs, À, B, C,
auxquelles sont affectées des intensilés relatives dépendant de la lon-
geur d'onde. La couleur saturée est caractérisée par le fait que la lumière
objective ne peut pas donner lieu à trois composantes fondamentales,
telles que lune soit plus petite par rapport à la somme des deux autres
qu’elle ne le fait quand la lumière est homogène.
Il n’est pas nécessaire d'admettre lexistence de trois fibres distinctes.
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 15
L'hypothèse d’Young peut se formuler en admettant que la fibre est
susceptible de trois modifications différentes transmettant au centre
uerveux trois actions distinctes el indépendantes qui sont les trois sen-
salions colorées fondamentales. La réduction des couleurs a trois cou-
leurs fondamentales a, comme on le voit, une signification subjective.
Ces trois couleurs ne consistent pas dans un certain élal vibratoire de
l’éther, mais dans une certaine excitation d’une fibre nerveuse, que les
vibrations de l'éther de toute lumière objective possible sont incapables
de provoquer isolément.
On à aussi cherché l'explication de la composition des couleurs dans
la composition mécanique de la lumière objective. Deux rayons de lon-
gueurs d'onde différentes, en se superposant, donnent lieu à des vibra-
tions de l'éther dont on peut calculer l'amplitude et la durée. Nous
signalons, à ce sujet, une difficulté qui n’a pas été prise en considération,
à savoir l'impossibilité de composer des rayons provenant de sources
différentes, parce que les phases sont soumises à des irrégularités qui
ne s’excluent pas. Les phénomènes de diffraction impliquent une source
unique. Quoiqu'il en soit, bien que la longueur d'onde de la lumière
objective soit l'élément variable qui détermine les intensités relatives
des actions sur les trois fibres, nous admettons ici l'hypothèse des trois
sensations fondamentales de Young.
S 3. Théorie mathématique de la composition des
couleurs.
No 6. Centres de gravité.
Soient À, B, C, les trois sommets d’un triangle auxquels sont appli-
qués les poids a, b, c. La composition de ces poids donne le centre de
gravité G auquel est appliqué le poids a + b + c que nous désignons par
14 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
ë. Rapportons le plan à deux axes de coordonnées. Soient X,, X,, X,, æ, et
Y,, Y,, Y,, y, les coordonnées des points À, B, C, et G. On à :
3
__aX, +bX, +ex,
a+b+e
(1) ee aY, +0Y, He,
| € a +b+e
1—4û + b + €
Les équalions (1) constituent un système de points pesants. Les points
À, B, C, sont les points fixes du système el nous appelons composantes
fondamentales du point G les variables a, b, ec. Tout point dans linté-
rieur du triangle peut être déterminé par les équations (1) et récipro-
quement, tout système de trois valeurs positives pour les variables
détermine un point dans l’intérieur du triangle. Les équations (1) sont
la forme algébrique du théorème de la composition de deux ou plusieurs
forces parallèles.
Les composantes fondamentales d’un point résultant sont les sommes
respectives de celles des points composants. En effet, le centre de gra-
vité de plusieurs points pesants peut s’obtenir en décomposant le poids
de chacun d'eux en trois poids appliqués en À, B, G, et en composant
les sommes respectives de ces composantes.
Corollaire. Si lon considère deux points composants et leur point
résultant, les composantes fondamentales de l’un des points composants
sont les différences respectives entre celles du point résultant et celles
de l’autre point composant.
N° 7. Tout point pesant G est le point résullant de trois points D,
E, F, formant un triangle dans l’intérieur duquel il se trouve et aux-
quels sont appliqués des poids convenables.
Soient 2, 29 2, DU add dite t, ANUS EDP ERQRICE
les coordonnées, les poids et les composantes fondamentales des trois
points D, E, F, et de leur centre de gravité G.
On à d'après les équations (1) :
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 1155
ax HEX, +cxX,
ppt: TETE
hi = CR TRAUR EUR P
: a+b+ce,
4 = 0 + b, +e,
et deux autres groupes d'équations semblables
relatives aux ponts E et F.
D'autre part (n° 6) le point résultant G est déterminé par les équa-
tions :
Res [a + & + a] X+ [bi + b,+b,]X +[u+utel] X,
\ di 5 dy Te A + b, dr b, = b, + (A T- Cy 1e Cg
(3) y — [@ + a +43] Hd + b, QE RATER EAN E
CA LE d a [LES LE b, F b, à b, dr in je C | Cy
\i=a+a+a+b+b+b+e+ete
qui en lenant comple des équations (2) deviennent :
7. DES F #2 + ds
| ï 5 n ( ï,
() OUT 3e ta + taÿs
Le ü 2e iy “+ îz
ü 35 î, 3 î,
I
Les équations (4) donnent x, y, à, en fonction des variables ?,, t,, 7,
qui sont les poids appliqués aux points D, E, F. Les valeurs des varia-
bles étant positives, le point G est forcément compris dans l’intérieur
du triangle.
Réciproquement, si un point G est le point résultant de trois points
D, E, F,on peut rapporter ces trois points à trois points fixes A, B, C, et
les composantes fondamentales de G sont les sommes respectives de
celles des trois composants. En effet, les équations (4) donnent +, y, 1;
on choisit les points fixes de manière que les équations (2) soient satis-
faites par des valeurs positives des a, b, c; les équations (3) sont ainsi
obtenues et le point G est rapporté aux points fixes.
16 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
Corollaire. Soit R un point pesant extérieur au triangle D E F (fig. #4).
Joignons-le par une ligne droite à un point G intérieur au triangle, el
donnons à G un poids tel que le centre de gravité de R et de G tombe
également dans l’intérieur du triangle, ce qui est possible en rendant ce
poids suffisamment grand par rapport à celui de BR. Soit H le point
résultant; G et H se trouvant dans le triangle, on peut, comme on vient
de le voir, après avoir obtenu leur position et leur poids en fonction des
points D, E, F, les obtenir en fonction de trois points fixes A, B, C.
Choisissant ces points fixes de manière à ce qu’ils comprennent R, les
composantes fondamentales de R sont (no 6) les différences de celles de
H et de G et sont positives.
No 8. Nous admettons les principes suivants qui sont établis expéri-
mentalement, comme nous le montrerons plus loin, par la construction
d'une fabie des couleurs d'après le procédé qui à été exposé (n° 4).
1° Une couleur et ses composantes sont toujours équivalentes.
2° La couleur est une fonction de l'intensité et de la couleur spéci-
fique.
3° Soient trois couleurs spécifiques D, E, F, telles qu'aucune d'elles
ne résulle du mélange des deux autres, et considérons la couleur spé-
cifique G obtenue en donnant trois intensilés à ces trois couleurs. G
reste la même quand on fait varier dans un même rapport les trois
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 17
intensités et par conséquent G est une fonction des rapports de deux
des intensités à la troisième. Lorsque G reste constante, l'intensité de
la couleur G est proportionnelle à celle de lune quelconque des trois
couleurs D, E, F.
4° La résultante de plusieurs couleurs ayant même couleur spécifique
a pour intensité la somme des intensités des composantes.
No 9. Si l'on choisit arbitrairement trois couleurs spécifiques satis-
faisant à la condition du principe 3, qu'on les représente par trois points
non en ligne droite, D, E, F, et que l’on représente la couleur spécifique
de la résultante par le centre de gravité G des trois points pesants D,
E, F, ayant des poids proportionnels aux intensités des trois couleurs,
le triangle D E F est un fragment de représentation géométrique de la
couleur spécifique.
Soient I,, EL, 1, les intensités des trois couleurs. Nous déterminons
le point G par les équations (4) en remplaçant les poids par des quan-
lilés proportionnelles aux intensités. Faisons :
Le nt Le :
A, ! | = (
la f la 1
Les deux premières des équations (4) deviennent :
CRAN _. v, +- WE
us qui
ls Yi 5 p' ‘ FE 4
LEE)
D’après le principe 3, la couleur spécifique est une fonction de p' et
de g'; elle est donc, à cause des équations (5) une fonction de x et de y.
Z'est ce que l’on exprime en disant que le triangle D E F est une repré-
sentalion géométrique de la couleur parce que lon est certain que la
varialion Lolale de la couleur spécifique à parür de la couleur G est
représentée par la variation du point autour du point G. La variation
lotale du point implique que æ et y soient des variables indépendantes
TOME XXX. 3
18 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
et elles le sont si p' etg' le sont elles-mêmes. Or c'est ce qui à lieu si
aucune des couleurs n'est produite par les deux autres, car les trois
intensités restent indépendantes.
N° 10. Les couleurs appartenant aux couleurs spécifiques comprises
dans le triangle D E F se composent comme des points pesants.
La troisième des équations (4) se met sous la forme :
(5) i=R A + p +4)
Nous appelons poids de la couleur la quantité ? qui est une variable
auxiliaire. Soit I l'intensité de la couleur. Lorsque p' et q° restent con-
stants, I est proportionnel à 1,, à cause du principe 3; d'autre part
l'équation (5) montre que si p' et qg' sont constants, I, est proportionnel
à 2: on en conclut :
[ — Ki
K étant un coefficient qui reste constant avec la couleur spécifique.
Les unités d'intensité des trois couleurs D, E, EF, sont laissées arbitraires,
mais on convient de soumettre le choix de l'unité d'intensité de toute
autre couleur à une condition telle que la valeur numérique de 2 soil
celle de I. Il suffit de choisir cette unité d'intensité de telle manière que
pour cette intensité, # soit égal à 1. On à:
unité d'intensité — K
el par conséquent en général :
[ — unité d'intensité X 2
Soient deux couleurs G et H dont les intensités sont données par les
valeurs numériques des poids comme on vient de le voir. Pour obtenir
leur résultante, on peut, à cause du principe 1, leur substituer les trois
couleurs composantes el, à cause du principe 4, composer les trois cou-
leurs D, E, F, ayant des intensités, sommes respectives des deux inten-
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 19
sités ou des deux poids. De là résulte que la position de la couleur
résultante est celle du centre de gravité des deux points G et H, affectés
des poids dont la valeur numérique est celle des intensités des couleurs,
el que le poids de la couleur résultante est la somme des poids des com-
posantes.
N° 11. On peut détérminer la position d’une couleur R qui ne résulte
pas de la composition des couleurs choisies et compléter la représenta-
tion de la couleur.
On compose la couleur R avec une couleur G du triangle de façon à
obtenir une autre couleur H du triangle. En effet, en donnant à G une
intensité suffisamment grande par rapport à celle de R, on obtiendra une
couleur très voisine de G et puisque la variation totale de la couleur est
représentée par celle du point autour de G, la couleur peut-être main-
tenue dans Fintérieur du triangle. On détermine la position du point
R (fig. 4) et le poids de la couleur par les équations suivantes exprimant
que H est le centre de gravité de R et G.
di = Th db — Ty Îg
JE = Yh in — Yg lg
À = Üh — Îg
Remarquons que ce mode de détermination donne pour x, y et à une
valeur constante, quelque soit G. Supposons qu’on ait choisi une autre
couleur L (fig. 5) donnant lieu à la résultante M. II faut que la compo-
20 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
sition de H et de L donne le même résultat que celle de M et de G, car
dans les deux cas, on compose G, L, et R. Or ces deux compositions sont
comprises dans le triangle et lon a par conséquent (n° 10) :
Lin Üm —- Le Üg == Thih | Là
Ym 1 dE Yg ig = Yh îh | y1 nt
Îm + lg —"\h Ft
D'où résulte, en tenant compte des premières équations :
Ti — Tmêm —- TI À
= Ymim — Yi À
À — im — à
Toute couleur spécifique R, quelle que soit l'intensité, donne donc un
point dont les coordonnées, x et y sont constantes; la couleur spéci-
fique R est donc une fonction de x et de y et la représentation géomé-
trique de la couleur est complétée.
N° 12. La résultante de deux couleurs ayant des couleurs spécifiques
extérieures au triangle D E F Sobtient par la composition des points
pesants correspondants.
On vient de voir comment les coordonnées et le poids d’une couleur
Fig. 6.
sa
\
PA TN E
appartenant à la couleur spécifique R sont déterminés. Soit [ l'intensité
de la couleur; d’après le principe 3, lorsque les couleurs spécifiques
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 21
restent constantes, elle varie proportionnellement à 1, et à HE et par
conséquent à leur différence. D'autre part 14 et T1; sont respectivement
égales à z, el à, ; done L est proportionnel à 2, — :,, c’est-à-dire à #. On
convient, de même que dans l'intérieur du triangle, par le choix de
l'unité d'intensité de la couleur spécifique R, de faire de cette proportion-
palité une égalité numérique.
Soient deux couleurs appartenant aux couleurs spécifiques R el $
(fig. 6). On peut les supposer déterminées par la même couleur spéci-
fique G, de telle manière que les couleurs M et H soient respectivement
les résultantes de R et S avec G, en donnant des intensités convenables.
On à :
dr dr = Th Üh — Ty lg
Ux hi — yh ih — Yg dr
SPA
el
Ts À — Tmêm — Ty de
Ys Îs = Ymim — Ye Ve
is = im = Ve
D'après le principe 1 et le principe 4, en composant avec la résul-
tante cherchée la couleur ayant G pour couleur spécifique et pour inten-
sité la somme ?, + ?,°, on obtient le même résultat que si lon compose
H et M puisque dans les deux cas, on compose les mêmes couleurs. La
composition de H et de M est celle des points pesants (n° 10) et celle de
G avec leur résultante qui se trouve dans le triangle doit donner la
position de la couleur cherchée dont on désigne les coordonnées et le
poids par x, y, t, on a donc:
dt À de (ie + dy) = Tmêim + Lh êh
yi + Yg ( le +- Ur ) = Ymêm +- Yù îh
Hg À de = im À üh
el à cause des premières équations :
10 = dx Dr + le La
1Y = Ye À ts Ys
1 = ir + te
22 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
Ainsi la couleur résultante est représentée par le centre de gravité des
couleurs composantes et le poids est la somme des poids composants.
La remarque du n° 11 montre qu'une couleur hors du triangle et une
couleur dans l’intérieur se composent également d’après la règle des
points pesanls.
N° 15. La couleur est une fonction de trois variables ou composantes
fondamentales à, b, e ; la couleur spécifique est une fonction de p et de q
en faisant p — ; — — l'intensité est donnée par une expression de
la forme 1 = a F (p, q,); toute composition à lieu par l'addition des
composantes fondamentales.
D'après ce qui a été démontré (n° 9 à n° 13), la représentation géomé-
trique de la couleur spécifique constitue, pour un nombre quelconque
de couleurs simultanées, un système de points pesants rapportés à trois
points, D, E, F, représentant les trois couleurs spécifiques qui servent à
établir la table. On peut, comme on l’a démontré (n° 7), choisir arbitrai-
rement trois points fixes, À, B, C, comprenant la surface entière de la
table et déterminer les composantes fondamentales de chaque point
pesant.
En faisant p = : el q = “ les équations (1) se mettent sous la
forme :
\ = X, + pX, + qXs
(6) ) y = Yi 4 pN, + qY,
ia +p+al
Des équations (6) il résulte que :
La couleur spécifique qui est une fonction de x et y est une fonction
de pet de g; l'intensité qui est exprimée par K ? où K est une fonction
de la couleur spécifique et par conséquent de p et de g a pour expression
aF (p, q); toute composition s'obtient par l'addition des composantes
fondamentales, puisque c’est le principe de la composition des points
pesants.
Réciproquement si la couleur satisfait aux conditions énoncées, tous
les principes expérimentaux sont satisfaits. En effet :
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 93
1° Un nombre quelconque de couleurs ont une résultante unique
donnée par trois fondamentales, qui sont les sommes respectives des
fondamentales des composantes, et la résultante est équivalente aux com-
posantes dans toute composition possible, puisque pour lune et pour les
autres la somme des fondamentales est la même.
2° La couleur dépend de la couleur spécifique qui est elle-même une
fonction de deux variables et de l'intensité, puisqu'on peut prendre p, q,
et a pour variables indépendantes.
3° Soient trois couleurs ayant les couleurs spécifiques D, E, F, telles
qu'aucune d'elles ne puisse résulter de la composition des deux autres ;
elles sont déterminées par les valeurs pa, qa, h, pe, 4, Le, pe, qe, 3 leur
résultante à pour composantes fondamentales les expressions suivantes
dans lesquelles 44, a, a;, Sont remplacés par leurs valeurs tirées de
l'équation : :
L]
(7) 1—=aF(p,q)
la Le I:
a = — es Ipg 2
F (pa, ga) PE (hu, ge) F F(p ,q)
Fi oe te pa la Pe le ne mhk
F Cpa, ga) Eure, qe) : Fm, gr)
ga la de LES qe l
é = E
4 (pa, ga) LT (De, Je) he (mn ,4%)
Des équations (8) il résulte que : La couleur spécifique de la résul-
lante qui est une fonction de p et de q est une fonction des rapports
des intensités des trois couleurs D, E, F, désignés par p'et q' (n° 9);
l'intensité qui est donnée par a F (p, q) peut s'exprimer par LE (p°, q').
4 Si pet q sont constants l'addition des fondamentales donne Faddi-
lion des intensités
N° 14. La théorie mathématique de la composition des couleurs qui
vient d’être exposée diffère par la manière dont elle est établie de celle
de Grassmann qui se trouve dans optique physiologique.
Les principes expérimentaux qui ont été pris ici pour point de départ
24 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
ne sont pas formulés par Grassmann, mais ne s'en trouvent pas moins
admis implicitement. Voici en effet le commencement de la démonstra-
lion des propriétés de la couleur qui permettent la construction d'une
lable des couleurs.
€ Supposons ‘ qu'on ait choisi les trois couleurs À, B, C, qu'on prend
pour points de départ, qu'on ait défini les unités de leurs intensités
lumineuses et leurs positions sur la table des couleurs que nous indi-
quons par a, b, c; mêlons une quantité 4 de À avec une quantité 6 de B,
et plaçons la couleur résultante au centre de gravité des poids 4 et 6
appliqués en a et b. Le centre de gravité d est sur la ligne a b et il faut
que l’on ail:
a Xad=px
De même, en général, loutes les couleurs résultant de mélanges de A
el de B se trouvent sur la ligne a b. Si aux quantités et des couleurs
A et B, on veut mélanger la quantité 7 de la couleur G, on peut d’abord
supposer les quantités 4 et 5 mélangées comme précédemment, et leur
résultante dont la valeur sera désignée par z + 6, appliquée en d; il
reste à construire le point d'application e de la résultante des deux poids
2 +6 et, appliqués en d et en c; ce point doit se trouver sur la droite
e d. On obtient ainsi la position de la couleur résultante dont la quantité
doit être :
e—a+pt
On obtient aussi par cette équation Punité d'intensité lumineuse pour
celte couleur ; cette unité est :
unité — ——
3 E
De ce qui précède, il résulte que toute couleur provenant du mélange
de À, Bet C, doit se trouver dans l'intérieur du triangle a 6 c; la posi-
tion et l'unité d'intensité le déterminent pour chacune d'elles de Ja
manière qu'on vient de voir. »
! Optique physiologique, p. 373.
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 25
Montrons que le principe 3 est impliqué dans ce qui précède. Pour
que la construction de la table soit possible, il faut qu'on retrouve la
même couleur spécifique résultante lorsqu'on remplace 2 6 et } par des
quantités proportionnelles m2, m6, m7. S'il en était autrement, loutes les
couleurs provenant du mélange de À, B et G ne trouveraient pas une
posilion déterminée. On voit qu'il importe de distinguer la couleur spé-
cifique, laquelle est constante avec le point déterminé dans l’intérieur du
triangle, el l'intensité qui est variable. Celle-ci doit varier proportionnel-
lement aux intensités des trois couleurs À, B et GC si l'unité établie pour
la couleur résultante reste la même, ce qui est aussi admis implicitement.
= doit être égal au rapport : , ce
a+B+r © s PP Mo, + Mf + my
qui suppose que l’on a :
En effet le rapport
Considérons en second lieu le principe 1. Il est formulé par Grass-
mann de la manière suivante : lorsqu'on mélange des couleurs de même
aspect, on obtient des mélanges de même aspect.
Or la résultante est de même aspect que le mélange des couleurs
composantes. Donc les composantes sont équivalentes à la résul-
lante.
Le principe 2 est la définition des propriétés expérimentales de la
couleur qui permettent de construire la table par le procédé indiqué.
Le principe 4 est la définition de l'intensité de la couleur, telle qu’elle
est admise dans la construction de la table.
N° 15. La loi de la composition des forces satisfait aux conditions
(n° 13) de la composition des couleurs.
Soient trois axes rectangulaires OX, OY, OZ, sur lesquelles on porte
des longueurs respectivement égales aux composantes fondamentales de
la couleur, a, b, c. On convient de représenter la couleur spécifique par
la direction de la force résullante et son intensité par sa grandeur.
Soient 2, £, ;, les angles de la résultante avec les axes. On à :
TOME XXX. 1
26 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
x a 1
COS 4 — 3
V/a? + b° + 0? VA + p° + q°
cos B = — : = 2
ICERETN'IETET:
COS y — = 1
VatEte Vitp+g
ÉNCENENENTA ET ET.
Il résulte de ces équations : la couleur spécifique est une fonction de
p et de qg; l'intensité rentre dans lexpression de l'équation (7); toute
composition a lieu par l’addition des fondamentales.
On peut donc substituer à la représentation plane de la couleur, la
représentalion géométrique à trois dimensions. Le triangle schématique
des couleurs fondamentales devient angle solide orthogonal.
N° 16. Résumé. La sensation colorée est une quantité variable et
continue el la variété infinie des couleurs et de leurs nuances constitue
son champ de variation. Prencns pour objet de comparaison la position
d’un point susceptible de varier dans une portion limitée de l’espace.
On peut imaginer une infinité de courbes et de surfaces qui donneraient
lieu aux relations les plus diverses entre les positions du point, mais à
chaque position correspond une valeur donnée à chacun des trois élé-
ments conslitutifs de la position, les trois coordonnées. Il existe donc
entre deux positions quelconques une relation essentielle, à savoir celle
des trois coordonnées de l’une et des trois coordonnées de l'autre. La
varialion de la position est réductible aux trois variations des longueurs
des axes de coordonnées; la posilion du point est une fonction de trois
variables. Il en est ainsi de la couleur, et l'exercice même de la per-
ceplion nous la fait reconnaître pour dépendre de trois éléments, lin-
tensité lumineuse, le ton de la couleur saturée et le degré de saturation;
les deux derniers composent le caractère spécifique de la sensation el
nous lappelons couleur spécifique. Nous sommes capables de réduire
19
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. T
ainsi la couleur à ses éléments constitutifs, parce que l’expérimentation
inconsciente nous a enseigné à percevoir dans une nuance la couleur
saturée et le blanc que la nature, dans le très grand nombre des cas,
emploie pour la produire, et que celte réduction est une classification
naturelle, telle que l'offre la table circulaire de Newton.
La composition des couleurs est l'ensemble des relations que la sensa-
lion colorée garde avec elle-même dans ses variétés. La perception simul-
tanée de plusieurs couleurs équivaut à la perception d’une seule. C’est
pourquoi le blanc et une couleur saturée produisent une nuance, et la
réduction naturelle de la couleur à ses trois éléments est une analyse
inconsciente de ce mélange. L'étude de la composition des couleurs est
une analyse plus complète, par laquelle on réussit à dégager les trois
éléments du caractère particulier que leur donnent les conditions d’expé-
rimentalion les plus fréquentes imposées par la nature. Que l’on revienne
à la comparaison avec la position d’un point, et que l’on suppose que
nous fussions habitués par les circonstances naturelles à l'usage de
coordonnées curvilignes ; l'analyse de leurs propriétés nous ferait recon-
naître celles des coordonnées rectilignes. Par un procédé analogue, nous
reconnaissons dans la couleur les trois composantes qui sont nommées
les trois couleurs fondamentales, et dontelle se trouve dépendre de la
même manière que la force dépend de ses trois composantes rectangu-
laires. Des calculs élémentaires établissent en effet, comme on l'a vu,
que les propriétés de la couleur, représentées par la position d’un point
pesant dans le plan par rapport à trois points fixes auxquels on applique
des poids variables, sont également représentées par la résultante de
trois forces orthogonales variables d'intensité.
On est ainsi conduit à assimiler les trois sensations fondamentales à
des longueurs prises sur trois directions orthogonales, OX, OY, OZ.
(fig. 7) et la couleur résultante à la diagonale du parallélipipède, OR,
dont les arêtes respectives sont OA, OB, OC. La direction de la diago-
nale représente la couleur spécitique et sa longueur l'intensité lumineuse.
Le champ de variation de la couleur est l'angle droit solide dans lequel
la force peut prendre toutes les directions possibles.
28 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
Représentons sur le huitième de sphère la courbe des couleurs satu-
rées (fig. 8) par une ligne ponctuée, el la position du blanc par B. I
n’est pas difficile de comprendre comment les trois variables, auxquelles
la sensation colorée est rapportée par la perception visuelle, sont rem-
placées par les trois couleurs fondamentales. OR est une couleur donnée
par la composition d’une sensation de blanc OB et d’une sensation de
vert saturé OV. Par suite du mode de composition des forces, la résul-
lante s'obtient, soit en construisant le parallélogramme sur OB et OV,
soit en projetant les deux composantes sur les trois axes, en ajoutant
respectivement les projections et en construisant le parallélipipède sur
les trois sommes.
$ 4 Composition des sensations.
N° 17. Le phénomène de la composition des sensations à pour type
celui de la composition des sensations colorées. Il consiste essentielle-
ment dans le fait expérimental qui s’énonce de la manière suivante : Si
les causes de deux sensations appartenant à des espèces différentes dans
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 29
Pun de nos sens agissent Simullanément, nous percevons une sensation
résullante.
C'est un phénomène de synthèse psychologique. Dans le cas de la
sensalion colorée la perception de la résullante ne laisse pas subsister
celle des composantes. On peut produire la sensation d'une couleur
composée au moyen de plusieurs combinaisons de couleurs spectrales,
sans que Pœil le plus exercé puisse reconnaître quelles sont les couleurs
simples contenues dans cette lumière composée. Sous ce rapport, l'œil
dans sa réaction sur les vibrations de léther ', se comporte tout autre-
ment que l'oreille; en effet, frappée par des ondes sonores de durées
d’oscillation différentes, l'oreille tout en réunissant les divers sons dans
les sensations d’un accord unique, peul distinguer, lorsqu'elle est très
exercée, chaque son composant; si bien que jamais deux accords com-
posés de sons différents ne lui paraissent tout à fait identiques.
La composition des sensations spécifiquement différentes comprend
le cas particulier où Pespèce est la même. Dans ce cas, la sensation
garde le même caractère, c’est l'intensité qui change et la définition
devient la suivante : Si les causes de deux ou plusieurs sensations spé-
cifiquement les mêmes agissent simultanément, nous percevons une
seule sensation, ayant ce même caractère spécifique et dont l'intensité
est autre. La notion d'intensité n’est pas toutefois très claire, envisagée
comme notion subjective. Appliquons, par exemple, la définition à
la superposition d’un grand nombre de sensations de gris; nous devrons
obtenir le blanc dont la couleur spécifique est la même, Pouvons-nous
envisager le blanc comme étant la superposition d'un certain nombre
de gris? On doit répondre que celte synthèse peut se concevoir,
comme celle de couleurs différentes et qu'elle est une abstraction
rendant compte de la même manière de la substitution d'une sensation
unique à un certain nombre de sensations simultanées. Cette abstrac-
tion donne lieu à une conception de l'intensité qui a son importance.
! Optique physiologique, p. 360.
30 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
En effet la qualité qui varie seule dans la sensation perçue, lorsque
les sensations simullanées sont de même espèce, est celle que nous
appelons intensité et il n'y a pas d'autre définition possible de l'intensité.
D'autre part, la notion abstraite du nombre intervenant, nous disons
que l'intensité de la résultante est la somme de celles des composantes.
Ainsi, en prenant pour unité d'intensité celle d’un certain gris, nous
disons que le gris produit par la superposition simultanée de 5 de ces
gris est 5. C’est là évidemment une définition théorique de lintensité,
mais elle a du moins la précision voulue. On voit qu’elle repose sur
le fait de la composition des sensations de même espèce et qu’elle
invoque la possibilité de la formation de la sensation par la simul-
tanéité des causes d’un certain nombre de sensations de même espèce.
La notion d'intensité répond d’autre part à la conscience directe de
l'énergie avec laquelle une sensation est perçue. Nous avons la faculté
de nous souvenir de nos perceptions et de les comparer entre elles.
C’est ainsi qu’en regardant une feuille de papier blanc, nous pouvons
concevoir qu'elle fût éclairée plus fortement qu'elle ne l’est, et imagi-
ner une sensation d’éclairement ayant une plus grande intensité. Cette
notion directe de l’intensilé d’une même sensation nous fait connaître la
variation posilive ou négative, mais ne nous renseigne pas sur le rap-
port numérique de deux intensités; l’une des sensalions ne nous apparaît
pas comme renfermée un certain nombre de fois dans Pautre. Ce rapport
est probablement perçu, puisque c’est en l’appréciant même avec une
grande précision, que nous reconnaissons la justesse des imitations de
la nature dans lesquels les rapports d'intensité sont seuls observés, mais
il est ignoré comme rapport numérique.
Du moment que l’on veut soumettre une quantité au caleul, il faut
la définir avec précision. Nous admettons les principes suivants :
Nous reconnaissons qu'une sensation appartient à une certaine espèce
et, si elle varie en gardant le même caractère spécifique, qu’elle change
d'intensité positivement ou négalivement. Il n'existe pas d'autre variation
possible.
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 31
L'intensité d’une sensation rapportée à une sensation de même espèce
est obtenue en connaissant combien de fois la cause qui produit la
seconde devra être superposée à elle-même simultanément pour donner
lieu à la première.
N°18. Variation de l'intensité de la sensation. Cherchons ce qu'impli-
que la notion de variation d'intensité de la sensation. Soient s et s' les
intensités de la même sensation aux temps £ et 4”. Nons percevons cette
variation. Quelle que soit la nature du phénomène désigné par s, dire
qu'il est s au lemps {et s' au temps {implique que s n'existe plus au
temps {'. La superposition admise pour définir lintensité (n° 17) sup-
pose la simultanéité, tandis qu'en passant de { à {” on compare deux
phénomènes reliés par le temps. Il faut donc avoir recours à une con-
ception analogue à celle d'un instrument enregistreur. La sensation
s’enregistre par un phénomène rentrant dans la catégorie des phéno-
mènes pyschologiques de la mémoire, sous l'influence de attention, et
la variation de la sensation est une sensation que j'appelle sensation de
second ordre par rapport à la sensation qui est de premier ordre. En
assimilant la sensation à la vitesse d’un mobile, la relation qui s'établit
entre la sensalion de premier el de second ordre est celle qu’on a lieu
de considérer en mécanique quand on donne pour vitesse à un second
mobile l'accélération du premier, Voici une comparaison qui permet
d'obtenir une notion schématique satisfaisante de la dépendance des deux
phénomènes. Assimilons la cellule nerveuse excitée donnant la sensation
de premier ordre à une roue tournant avec une certaine vitesse. À un
instant donné {, admettons que l'influence de l'attention consiste à mettre
celle roue en communication, par une courroie de renvoi, avec une
roue semblable, de manière à lui donner la même vitesse. Si cette opé-
ralion est renouvelée au temps L', le rôle de la courroie de renvoi sera
différent suivant que la vitesse sera restée la même, aura augmenté ou
aura diminué. C’est la perception de ce rôle de la courroie de renvoi qui
est la sensation de second ordre.
La sensation de second ordre à pour caractère essentiel d’être suscep-
32 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
üble de prendre deux formes différentes suivant que la variation est
positive ou négative, ce qu'on exprime en disant qu’elle peut être directe
ou inverse. Elle est directe si la variation est positive et se trouve dans
ce cas identique à la sensalion de premier ordre; elle est inverse si la
varialion est négative et constitue dans ce cas une sensation qui n'existe
pas en général à l’état de sensation de premier ordre. Pour la sensation
de chaleur les deux sensations directe et inverse existent comme sensa-
tions premières. Au-dessous d’une certaine intensité, la sensation de
chaleur cesse et fait place à celle du froid qui est identique à celle que
nous fait éprouver une variation négative de celle de chaud. Ne pourrait-
on de même, au-dessous d’une certaine valeur de lintensité lumineuse,
désigner la sensation par l'expression, sensation d’obscurité, car la sen-
sation d’obscurcissement nous rappelle ce que nous éprouvons lorsque
notre œil ne reçoit qu'une faible lumière. Ne peut-on pas citer ici le vers
de Corneille ?
Cette obscure clarté qui tombait des étoiles.
N° 19. Nous formulons de la manière suivante les principes théori-
ques sur lesquels nous cherchons à établir une loi de la composition des
sensalions.
I. La conscience simultanée de deux sensations est la conscience du
rapport de leurs intensités.
Ce principe est, comme on le verra (n° 20), une généralisation de la
loi de Fechner.
IL. La sensation est la résultante ou synthèse ou conscience simulta-
née de trois sensations fondamentales variables d'intensité. On obtient
la résullante en composant d’abord deux des fondamentales, et ensuite
leur résultante avec la troisième. Le résultat est le même quel que soit
l’ordre de la composition.
Cette hypothèse donne à la sensation en général, quel que soit le sens
auquel elle appartient, les propriétés les plus générales de la sensation
colorée.
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 33
IT. Le champ de variation spécifique de la résultante de deux fonda-
mentales est constant, quelles que soient ces fondamentales.
Ce principe revient à dire que la faculté de synthèse qui détermine la
production d'un champ de variation entre deux sensations indépendantes
l’une de l'autre s'exerce toujours de la même manière.
IV. Lorsque les causes qui produiraient isolément des fondamentales
agissent simultanément, elles produisent les sommes de ces fondamen-
tales.
Ce principe admet la superposition des effets des causes simultanées.
L’intensité d’une sensation est la somme des intensités des sensa-
lions simultanées de la même espèce, qui la déterminent. Ce principe
est, comme on l’a montré (n° 17), la définition de l'intensité.
N° 20. Composition de deux fondamentales.
L'espèce de la résultante de deux fondamentales X et Y reste le même
quand on multiplie par un même nombre les intensités X et Y et l'in-
tensité de la résultante R est multipliée par ce nombre.
L'espèce est le résultat de la conscience de deux fondamentales simul-
tanées. D’après le principe Fil n°y a pas variation lorsque le rapport des
intensités reste le même; donc l'espèce reste la même. Remarquons en
second lieu que » X est produit par la simultanéité de m causes qui
produiraient X d’après le principe IV; de même pour Y. Admettons
l'indépendance des »m synthèses qui donnent chacune la même résul-
tante R; il y a superposition de ces m résulltantes identiques et par con-
séquent production d’une intensité » R d’après le \£
Variation de l'espèce. Toute valeur du rapport À correspond à la per-
ception d’une espèce déterminée. L'espèce est une quantité susceptible
de variation continue entre les deux limites, l'espèce X et l'espèce Y.
Le champ Llotal de variation binaire a une amplitude appelée 9. Une
espèce R dépend du rapport =- ou, puisque R est proportionnel à X et à
X
Y
g - La portion du champ de variation à parcourir de X
TOME XXX. ‘9
Y, du rapport
34 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
pour arriver à R est désignée par « et appelée divergence. On voit
que + est une fonction de . et on désigne par f (2) la fonction inverse
de manière que l’on a :
X
R —/{()
el de même :
.
RP Ent)
Représentation de la sensation par la direction d'une ligne droite autour
d'un point dans le plan. serait difficile de suivre les démonstrations
relatives à la composition des sensations sans cette représentalion, mais
celte assimilation, remarquons-le, reste une représentation et les pro-
priélés connues des angles ou des lignes ne sont pas prises en considé-
ration indépendamment des démonstrations. On convient de représenter
les deux sensations fondamentales par deux directions rectangulaires
OX et OY (fig. 9), et la sensation résultante par une direction OR
comprise dans l'angle droit. Le champ total © est représenté par un
angle droit et la divergence à par l'angle X OR.
Fig. 9:
Remarque. La perception de la variation de l'espèce est celle de la
variation du rapport des intensités des deux fondamentales. Or nous
percevons avec sensibilité et précision la variation spécifique des sensa-
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 39
ons et il résulte de là que sous une dénomination différente nous
percevons les intensilés que nous n'avons pas conscience d'évaluer
numériquement. C’est peut-être celte évaluation comparative qu'il faut
considérer en psychologie comme étant le phénomène synthétique irré-
ductible et c’est ce qu’exprime le principe L. La loi psycho-physique de
Fechner peut se déduire du principe EL. Lorsque l'intensité d'une sensa-
dS
& constitue, par la
üon définie par le principe V varie, le rapport
synthèse de deux sensations de même espèce, un élément spécifique
que seul nous évaluons et qui est l'élément constant de variation dans
le champ de l’estimation consciente. Désignons-le par dp, p élant la
sensation perçue; on à ainsi :
ds
dp =k S
Le schéma de l'angle droit montre clairement la transformation, par
la perception sensuelle, du rapport abstrait de deux intensités en une
quantité variable dans un champ total.
N° 21. Établissons maintenant la loi qui fait dépendre R de X et Y.
R est une fonction de X et de Y; on a :
RER Y
et en différenciant :
ARR AIR
dR=RyX+ y
dy
es est le rapport de la variation de R à la variation de X, quand X
à 14 X à
varie seul. Considérons le rapport R que nous supposons être perçu.
Ce rapport est la mesure de la participation de X dans la formation de
R. D'autre part, quand X varie, la variation qui en résulte pour R dépend
de celle participation. Soient AR et AR’ deux valeurs de la variation de
R correspondant aux valeurs X, R et X’, R' des variables, et à la
même variation AX. Nous admettons que l’on a :
36 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
AR: AR: NN
ATX SAS CONFORT
C'est-à-dire que X en variant influe sur la variation de R proportion-
nellement à sa participalion à la formation de R. En d’autres termes, la
; As tTE 3 AR . à
synthèse des variations ou la perception du rapport Fe impose à la
variation de R d’être déterminée par celle de X et par la perception du
rapport L On oblient ainsi l'équation :
AÏR AUMMES
A X
hk étant une constante.
En faisant le même raisonnement pour Y, on obtient l'équation diffé-
rentielle :
RdR—h(XdX + YdY)
qui donne l'équation :
(9) R?— X° + y:
en remarquant que pour X — o ou Ÿ — 0, on à R égal à X ou Y, et que
si X et Y sont nuls, R l’est aussi.
Cette démonstration se fonde sur la manière dont la synthèse des
variations dépend de celle des quantités elles-mêmes. En imposant
à la synthèse des variations une condition qui est le résultat de la
synthèse des quantités, on admet dans un phénomène inconscient
une règle de logique fondée sur les habitudes de l'intelligence con-
sciente. Mais il faut bien chercher les premiers éléments de la logique
en dehors de nos jugements proprement dits et antérieurement à leur
formation. Le principe qui sert de base à notre démonstration peut
se formuler en admettant que : Les éléments psychologiques obéissent
à la conviction qu'une méme cause agit toujours de la même manière.
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. o7
En effet, reprenons notre démonstration en supposant, pour plus de
clarté, qu'il s'agisse de la sensation colorée. X et X° sont les intensités
de jaune qui en se combinant avec un même bleu donnent deux variétés
de vert R et R'. Quand X et X° varient de AX nous imposons aux
deux variations AR et AR° d'être entre elles comme les participations
R el pr Parce que celte proportionnalité implique que le jaune agit
toujours de la même manière pour déterminer la variation de l’inten-
sité de la couleur dont il est partie constituante.
Ne 22. Champ de varialion quadruple continu avec lui-même de la
sensation de second ordre.
On a vu (n° 19) que la sensation de second ordre est susceplible de
deux formes, directe et inverse. Appliquant le principe HT.
1° Les directes X et Y donnent lieu au champ de variation X Y dont
amplitude est c.
2 L’inverse désignée par (—X) et la directe Y donnent lieu au champ
de variation (—X) Y ayant avec le précédent Y commun et dont l’ampli-
tude est toujours o.
3° L'inverse (—X) et l'inverse (—Y) donnent lieu au champ (—X)
(—Y) ayant (—X) commun avec le précédent et de même amplitude.
4 La directe X et l'inverse (—Y) donnent lieu au champ X (—Y)
ayant (—Y) commun avec le précédent et en outre X commun avec le
premier champ. L'amplitude reste la même.
Ainsi la divergence de la résultante avec X peut varier de 0 à 44 et
quelle que soit l'espèce R, on peut parcourir à partir de celle espèce le
champ total 4% en y revenant. appelle champ binaire total ce champ
continu avec lui-même. D’après la convention admise (n° 20) il se trouve
représenté par quatre angles droits qui forment eux-mêmes un champ
continu. Lors même que la sensation de premier ordre n'existe que dans
le champ X Y, on prend en considération ce champ total pour la sensa-
tion de second ordre avec les quatre fondamentales directes et inverses.
Remarque. Deux espèces de sensations ayant entre elles une diver-
gence + offrent la divergence spécifique maxima que peut produire
38 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
notre faculté de synthèse, et sont ainsi reliées dans le champ total par
un caractère constant; la divergence 9 peul être désignée par divergence
d'indépendance.
N° 23. Équation différentielle de la fonction cosinus ‘.
Assujettissons la résultante à varier spécifiquement sans varier d’in-
tensilé; la variation de la divergence sera la variation totale. Puisque
dR = 0, on a:
dx LE Gi is V4 X+dY
Y X Fi R
I faut donc que la variation de l’une des fondamentales soit de signe
contraire à celle de l’autre. Supposons que dY soit direct, il faut que
dX soil inverse; les valeurs absolues des variations satisfont aux équa-
tions.
(nu LR Ce
Y X R
La variation de la résultante r a pour valeur |/(—4X) + dY* et se
trouve dans le champ (—X) Y et, en appelant ° la divergence avec les
Y, on a :
de dY x
f (a) = —— —— FT
VC dx) +dY°
Par conséquent la variation r est séparée de R dans le champ total
de variation (n° 22), par la divergence maxima d'indépendance, +, qui
resle la même quelle quesoit la direction de R (fig. 11). Ainsi la variation
spécifique de R est le résultat de la composition avec BR de la sensation r
! Laplace a donné une démonstration du principe de la composition des forces dans la Méca-
nique céleste, t, I, p. 4, et il peut sembler qu'il aurait suffit de la rappeler ici. Mais cette démon-
stration s'appuie sur la décomposition admise à priori de toute force en deux composantes
rectangulaires quelconques et cette décomposition est considérée ici, ainsi qu’on le verra plus loin,
comme un résultat des propriétés du cosinus.
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 39
dont la direction est déterminée et dont l'intensité seule est variable. La
perception de la variation est donc, d'après le principe H, celle du rap-
r . . ryr .
port =; d'autre part, cette perception est la divergence élémentaire ;
donc on à :
UE AN On PA Re y
: , ( )
VX Y REP el 2)
YVLI+HX: VR—X:
LE
Remarquons que 4X considéré comme la variation de X peut prendre
des valeurs négatives et que c’est le cas lorsque la variation dX constitue
une fondamentale inverse; puisque Y à augmenté el X diminué, la varia-
tion de Z est positive ; on a donc, en faisant R égal à 1 :
qui est équation différentielle de la fonction inverse du cosinus. On à
trouvé ainsi :
fa) = cosx etpuisque f(p) = 0 y — ni
N° 24. Résullante de deux fondamentales dans le champ total. Les
résultats obtenus (n° 21 à 23) sont formulés par les équations :
(9) R?= X'+ y:
COS 4 —
x
(0) À
sin & —
R
Nous allons nous assurer que ces équations sont applicables au champ
40 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
total. Considérons le champ Y (—X) et soit « la divergence de R avec
(—X); on à :
COS 4 —= (ee)
À R
RARE
Sin & — R
R° — X° + Y°
D'autre part les propriétés du cosinus donnent :
cos (2 © — &) = — cos &
Ù
sin (20 — 9) = sin &
Donc :
X
cos [2 © — a] — —
VE +
sin(2 @ — à) — :
VX:
La démonstration est analogue pour les deux autres champs.
On désigne les quantités X et Y dont la valeur absolue est celle des
fondamentales, mais qui peuvent être négatives par progechons de la
résultante sur les X el Y directs et la généralisation qui vient d’être démon-
trée s’énonce : La résultante dépend de ses projections par les équations
(9 et 10).
La définition donnée des sensations directes et inverses appliquée aux
fondamentales se vérifie pour une sensation quelconque. Soit R une
sensalion, + sa divergence, dX et dY les variations qui la laissent spéci-
fiquement la même et augmentent sa valeur; on a:
dx
VIRE
dY :
COS A — —_ Le
V/ dx? + dy?
La sensation inverse de R est celle qui résulte des variations —4X et
—dY d’où résulte que, à’ étant la divergence de linverse de R, on à :
S
=S
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE.
N° 25. Composition de plusieurs sensations. Lorsque les causes qui
détermineraient la production de plusieurs sensations agissent simulta-
nément, bien que les sensations isolées soient fictives, on les considère
comme des composantes el la composition s'effectue par laddition des
fondamentales à cause du principe IV.
Équations de transformation. Soient R, et R, deux sensations telles
que la divergence de R, est -, et celle de R,, &, + D Étant donnée une
sensation quelconque R, dont les projections sont X et Y, on se propose
de déterminer deux sensations composantes appartenant à R, et à R,
telles que leur résultante soit R.
La projection de R, sur X est R,cosz et sur Y, R,sinz.
La projection de R, sur X est —R,sin et sur Y, R,cosz.
Il faut donc que l’on ail :
\
(11) )
X = R, cos & — R, sin &
Y = R, sin +R, cos &
Remarque. Les projections peuvent être positives ou négatives. La
somme des fondamentales est donc une somme algébrique et on doit
chercher si le principe IV admet cette généralisation. Puisque deux fon-
damentales inverses simultanées s’excluent, les causes qui, isolément
les produiraient, produisent, en agissant simultanément, l’une des deux
avec une intensité égale à la différence des deux sommes. On admet
ainsi que l'impossibilité de coexistence qui existe pour les inverses existe
pour les causes el en disant que deux causes agissent simultanément on
sous-entend que les parties de leurs effets qui sont incompatibles sont
détruites. Si plusieurs causes de chaud et de froid agissent simultané-
ment, il n’y a lieu de considérer que leur somme algébrique,
Les équations (11) donnent :
TOME XXX, 6
49 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
(19) R, = X cos a, + Ysina,
OUR =—Xsina +Ycsa,
Si R, ou R, ont une valeur négative, on l'interprète en donnant à la
divergence la valeur 27 + ,. On trouve :
R°? — Ra = EE
cos (4 — 4) —
sin (4 — 43) —
Ainsi, deux espèces ayant entre elles une divergence + constituent
deux variables dont on peut faire dépendre la sensation R par des équa-
lions identiques aux (9) et (10). En d’autres termes, on peut décomposer
une sensation quelconque suivant deux composantes rectangulaires.
N° 26. Composition de trois sensations fondamentales.
Soient X, Y, Z, les trois fondamentales; elles forment deux à deux
des champs binaires qui, en prenant en considération les inverses, sont
des champs continus avec eux-mêmes, ayant pour amplitude 2r; celle
amplitude est la même pour les trois champs binaires XY, YZ, ZX, à
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 45
cause du principe HI. En représentant les trois fondamentales par les
trois directions rectangulaires, les trois champs binaires sont les trois
grands cercles correspondant de la sphère (fig. 10). Cherchons la résul-
tante de trois intensités fondamentales X, Y, Z, el supposons-les directes;
d'après le principe I, nous pouvons composer d’abord X et Y; nous
obtenons ainsi U dans le champ binaire XY et en appelant », la diver-
gence avec X, on a par les équations (9) et (10) :
y
U= VX EYE cos w, — 5
U sin &, =
Le principe IE, en admettant que l’on compose ensuite U avec Z comme
si U était une fondamentale, admet à cause du principe HT, que toutes
les résultantes du champ XY ont une divergence © avec Z et que l’une
© 2
quelconque U détermine avec Z un champ binaire; ce champ binaire
est susceptible de devenir continu avec lui-même par la considération
de l'inverse de U et de l'inverse de Z et d'autre part nous avons démontré
que l'inverse de U se trouve dans le champ XY en augmentant w, de 7.
Dans le champ binaire ZU, on a en appelant ; la divergence avec Z de
la résultante R et en tenant compte de la valeur de U.
T
Vu ms AZ Tan
(3) R=VXEY LEZ cos y — RO ST
En opérant de la même manière d’abord avec Y et Z, on a en appelant
«, la divergence de la résultante V avec Y :
V=VYEZÆ. cos w, — : Sin ©, — Y
puis en composant V et X et en appelant + la divergence de R et de X,
on retrouve l'équation (13) et de plus :
44 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
Enfin en commençant par Z et X et», élant la divergence de W avec
Z, on a :
MW — VAT So w w
siù @, —
et la composition de W avec Y donne une troisième fois l'équation (13)
et de plus en appelant £ la divergence de R avec Y :
D’après le principe V, la résultante est la même, quelque soit l’ordre
de la composition; elle se trouve par conséquent dans le champ ter-
naire XYZ placée de telle manière qu’à partir d’une quelconque des
trois fondamentales, on la trouve dans un des champs binaires analo-
LL
9
gues à ZU avec une divergence moindre que = puisque les cosinus el
les sinus sont positifs. Ce champ ternaire ainsi défini est représenté par
l'angle solide rectangulaire. Les valeurs des cosinus des divergences de
R avec les fondamentales sont données par les équations :
COS &Œ = ——— #
VX + EZ
4) { CSP = — È =
(14) ! VX: + Y? ray
Z
RQ = ————
V/ x? + Y? + 72
elles donnent lieu à l'équation de condition :
(15) cos? à + cos? B + cos — 1
et les variables auxiliaires o,, w,, w,, satisfont aux équations :
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 45
COS & —= COS [on sin 1
cos B — COS @ sin œ
COS % — COS 6, Sin f
Supposons en second lieu une des fondamentales inverses, X par
exemple. On répète pour le champ ternaire (—X) Y Z ce qui vient d’être
démontré. La résultante R garde la même valeur; elle est déterminée
par les résultantes partielles U”', V et W' (fig. 12), par les auxiliaires
w'",,0, etw', et par les divergences 2”, 6, 7. Le champ binaire XV forme
un champ continu avec lui-même par l’adjonction du champ (—X) Y,
et on a :
COS 4 — — (052 Sn —SNnx ad —=T—4
L'équation :
COS 4 — COS &', SIN 7
continue à être salisfaite en faisant w', = 7 —w,. Les autres variables
gardent les mêmes valeurs que dans le cas précédent.
Les équations (13) et (14) se trouvent ainsi valables pour les valeurs
négatives des variables et la résultante susceptible de varier dans toute
l'étendue du champ ternaire total.
No 27. Composition de deux ou plusieurs sensations simultanées. II
faut étendre au cas de trois fondamentales ce qui a été démontré pour
deux (no 25), Lorsque les causes qui produiraient isolément les sensa-
tions R,,R,, etc., agissent simultanément, on obtient la résultante unique
en appliquant le principe IV, et par conséquent en déterminant les som-
mes respectives des fondamentales. Remarquons que les composantes
R,, R,, etc., sont fictives comme sensations et doivent être considérées
comme des représentations de leurs causes.
Soient z, 6, 7, les angles de la sensation R avec les axes fondamentaux;
les fondamentales de R sont à cause des équations (14).
Rcosæ Rcosf R cosy
46 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
Par conséquent, les fondamentales de la résultante sont données par
les expressions :
SRcosa YRcosf ERosy
Changement de variables. Soient X'Y! Z' trois espèces dont les angles
( | 5
avec les axes fondamentaux sont z,, B,, ,, &s Bis ss ss Ps 7: 3 ON à
(no 26) :
cos® @, + cos? R, + cos? y: — 1
(16) | cos? o, + cos, B, + cos? 7, = 1
cos? xs cos, BE 1cost 17, =
, x
On assujeltit ces quantités à satisfaire aux équations :
COS d, COS d, + Cos P, cos f, + cos y, cos 7, = 0
(17) ; cos o, cos a, + cos B, cos 8, + cos y, cos y; — 0
| COS G3 COS o1 ++ COS B, cos (3, + cos y, cos y, = 0
Soit R une espèce dont les angles sont 4, 8, ; et les fondamentales
X, Y, Z. Pour que la sensation R soil la résultante de trois sensations
simultanées X'Y'Z" il faut que l’on ait :
X = X’ cos 4, + Y’ cos &, + Z’ cos o,
(18) Y = X’ cos f, + Y’ cos , + Z' cos f,
2 = X°cos y, Æ Y' cosy, + Z' cosy,
Les équations (18) déterminent X'Y'Z".
On sait que des équations (16) et (17) il résulte :
(49) X2 EYE ZX? + V2 + 7?
el
X°—X cos à, + Y cos B, + Z cosy,
Y = X cos o, + Y cos B, + Z cos %
Z' = X cos a, + Y cos B, + Z cos y,
_
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 17
ou en remplaçant XYZ par leurs valeurs en », £, ; :
x’
| he cos o. COS &, + cos B cos f, +- cos y cos y,
y’
(20) | RS a 005 œ H cos £ eus B, + vos 7 cos
4
ARE = COS 4 COS 4, + cos & cos f, ++ cos ÿ cos +,
Des équations (19) et (20) il résulte que l'intensité de la résultante a la
la même expression en X’, Y',Z’, que en X, Y, Z, et que les rapports
La de k
R> pr dub dans le cas des fondamentales, sont les cosinus des
angles sont des produits de cosinus. On définit par analogie en l’égalant
à ce produit le cosinus de la divergence de deux espèces quelconques en
énonçant : La divergence ou angle de deux espèces quelconques R et R'
est un angle dont le cosinus est égal à :
cos 4 COS æ° —+- cos B cos G + cos y cos’,
Remarque 1. Lorsque deux espèces se trouvent dans un grand cercle
fondamental; cette définition de l'angle est satisfaite. Supposons en effet
que ce soit le grand cercle XY, il faut faire cos, = 0 cosy" — o et il en
résulte pour l'expression du cosinus de l'angle des deux directions
COSa COSzæ’" + Sinz Sinz' Où cos (x—+ ). L'angle des deux directions est
donc bien égal à la différence des angles respectifs avec X.
Remarque 2. Les équations (17) établissent que les axes X'Y’ Z' font
entre eux deux à deux un angle droit. On les appelle un système d’axes
orthogonaux.
Remarque 5. On sait que des équations (16) et (17) il résulte que si
a,b,c,a',b',c", sont les angles de R et R' avec X°Y'Z", on a:
cos a cos à +- cos b cos D + cos c cos €’ = cos à cos 4’ + cos G cos f° +- cos 7 cos y’
l'angle de deux espèces est donc exprimé de la même manière au moyen
48 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
des angles avec les X'Y'Z' qu'au moyen des angles avec les fondamen-
tales.
Remarque 4. Toutes les espèces faisant un angle droit avec une espèce
donnée forment un champ binaire ou grand cercle auquel l'espèce don-
née est dile normale.
En effet Z' étant quelconque, considérons deux espèces R et R” faisant
un angle droit avec Z'; d’après la remarque 3, le cosinus de leur angle
s'obtient en faisant cose — 0, cosc' — 0. On obtient ainsi l'expression
cosa cosa’ + sina sin a’ ou cos (a—a'). Ces angles S’obliennent donc par
la différence des angles respectifs avec la direction X’. Les espèces fai-
sant un angle droit avec Z' font donc entre elles des angles qui se dédui-
sent les uns des autres de la même manière que dans un champ binaire
fondamental. Par extension, on dit qu’elles forment un champ binaire
et l'espèce avec laquelle elles font un angle droit est normale à ce champ
binaire.
Deux espèces quelconques R et R' déterminent un champ binaire.
En effet, on détermine par les équations connues, les cosinus des angles
que fait la normale aux deux directions R et R° avec les axes.
Les équations (18) sont des équations de transformation des trois
variables X Y Z. Ce sont celles qui font passer d’un système d’axes rec-
tangulaires à un autre. Des valeurs négatives pour les X”, Y’, Z' doivent
être interprétées en prenant pour axe positif la sensation inverse.
N° 28. Résumé. Admettant l'hypothèse que la sensation est le résultat
de la synthèse de trois fondamentales qui ne varient que par leur inten-
silé, nous cherchons quelle est la forme de la loi qui fait dépendre la
résultante de ses composantes. Dans cette recherche nous considérons
le phénomène simple de la synthèse de deux sensations simultanées
comme irréductible et assimilons le rapport des intensités des deux
composantes au caractère spécifique de la résultante. Il est certain que la
notion de comparaison est celle à laquelle correspond le résultat de la
synthèse de deux éléments de grandeur variable. Si ces deux éléments
augmentent ou diminuent dans la même proportion, le caractère de leur
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 49
comparaison, c’est-à-dire le résultat spécifique de leur synthèse reste le
même. Nous trouvons dans la loi psychophysique de Fechner un impor-
lant argument en faveur de cette considération. On sait que d’après cette
loi, confirmée par toutes les recherches sur la perception des sensations,
ce n'est pas la variation de l'intensité absolue de la sensation que nous
percevons, mais le rapport de la variation à Pintensité. Nous pouvons
formuler ce principe en disant que la comparaison de la variation de
l'intensité et de l'intensité elle-même est l'opération de synthèse dont
nous sommes capable et qu’elle a un résultat spécifique dépendant du
rapport des deux éléments. Nous trouvons ainsi dans cette loi bien éta-
blie une sorte de cas particulier du principe général de synthèse que
nous voulons établir.
Ce sont évidemment les sensations appartenant à un même sens qui
sont comparables entre elles et qu'il faut entendre sous la dénomination
de la sensation. Celle-ci se différencie par la variation de deux éléments,
l'intensité et l'espèce, et l'ensemble de toutes les espèces possibles consti-
tue le champ de variation spécifique. La résultante de deux fondamen-
lales possède un champ de variation que nous désignons par champ
binaire. Quelle relation doit s'établir entre les intensités des deux com-
posantes et les éléments de la résultante, son espèce et son intensité ?
Le principe de synthèse ne fait dépendre l'espèce que du rapport des
intensités des composantes et d'autre part le principe des superpositions
des effets simultanés donne à la résultante une intensité proportionnelle
à celle des composantes. Le rapport de la composante à la résultante est
donc l'élément variable avec l'espèce. Avant de trouver la forme expli-
cite de la relation entre l'espèce et le rapport, nous cherchons celle de
la relation entre les intensités et ces considérations ne seraient guère
possibles sans la représentation graphique des composantes et de leur
résultante. Deux axes rectangulaires (fig. 9) OX et OZ, représentent
les deux fondamentales et OR, variable de direction dans langle
droit la résultante. La portion du champ de variation qui sépare
la sensalion résultante R de la fondamentale X, désignée d’une
TOME XXX. 7
50 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
manière générale par divergence de R et de X est représentée par
l'angle R O X.
Nous obtenons la forme explicite de la relation entre l'intensité R et
les intensités X et Y en intégrant une équation différentielle dans
laquelle nous supposons qu’il existe une loi de formation de la variation
de l'intensité résultante. Getle loi s’énonce ainsi : quand une des com-
posantes varie seule, la variation de la résultante est déterminée par
celle de cette composante, de telle manière qu’elle est proportionnelle à
la participation de la composante à la résultante. Supposons, par exem-
ple, que la même composante donne lieu dans deux cas différents à une
résultante 4 et à une résultante 2; la même variation de la composante
Te : c : 1
donnera des variations de la résultante qui seront relativement -- et 1.
Les éléments psychologiques obéissent ainsi à la loi que la même cause
agit toujours de la même manière, car si une composante participe
deux fois moins à la formation de la résultante, sa variation influe deux
fois moins aussi sur celle de la résultante. On voit que c’est encore la
participation de la composante, c’est-à-dire la conscience du rapport des
intensités qui est perçue et prise en considération. Cette hypothèse
donne la formule connue de la somme des carrés : R° = X° + Y*.
Nous revenons à la relation qui doit faire dépendre l'espèce du rap-
port des intensités el pour la trouver nous assujellissons la variation à
laisser l'intensité constante. Mais il est nécessaire de montrer d’abord
que le champ de variation s'agrandit et se quadruple par la considéra-
tion de la sensation de variation. Il est inutile de reproduire ici comment
nous avons cherché à établir au no 18 l’existence nécessaire d’une sen-
sation directe et d’une sensation inverse de varialion. On voit aisément
au n° 22 que l'existence des deux inverses pour chaque fondamentale
conduit à un champ de variation spécifique continu avec lui-même,
quadruple du champ binaire et représenté par l’espace angulaire total
dans le plan autour d’un point. Il importe de remarquer, comme résultat
psychologique, que le fait de continuité résultant de ce que le troisième
champ a une fondamentale commune avec le premier et que le fait
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. o1
d'équivalence des champs entre eux résultant de ce que chacun d’eux
représente notre capacité de synthèse, sont des déductions logiques indé-
pendantes de leur représentalion par l'espace angulaire. Il était nécessaire
d'obtenir la variation possible totale de la sensation, parce que la varia-
tion de la résultante assujettie, comme nous le disions, à rester d’inten-
sité constante se trouve, ainsi que le montre le calcul, assujettie elle-
même à représenter une espèce de sensation r rectangulaire à la
sensation R dont l'intensité seule est variable (fig. 11).
Fig. 11.
Il résulte de là par le principe de synthèse que le rapport de linten-
sité r el l'intensité R est la valeur de la variation spécifique et l’équa-
tion différentielle ainsi obtenue est l'équation différentielle du cosinus
d’un angle. Cela signifie que la relation qui existe en géométrie entre
un arc de cercle et la longueur de la corde est celle qui détermine la
variation du champ spécifique de la sensation par rapport à celle des
fondamentales. En d’autres termes, les propriétés de la sensation telles
que nous les avons admises conduisent aux propriétés du cosinus.
La considération du champ binaire lotal permet de substituer aux
deux fondamentales deux espèces rectangulaires quelconques et de mon-
trer que la résultante dépend de leurs intensités de la même manière
que de celles des fondamentales. Cette substitution possible est l'énoncé
des propriétés essentielles du champ de variation de la sensation. Rap-
pelons que l'existence de sensations simultanées autres que les fonda-
mentales est fictive et qu'il faut l'entendre par l'existence des causes qui
52 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
isolément les produiraient ou par l'existence de la somme ou de la diffé-
rence des fondamentales correspondant à ces causes. C’est ainsi qu’une
seule couleur est perçue et qu'on peut lui substituer théoriquement tous
les mélanges qui la produisent. Les propriétés du champ coloré sont
les relations qui font dépendre la résultante de toutes ces composantes
possibles. La relation dont il s’agit a pour forme explicite les formules
qui, lorsqu'un point est déterminé dans le plan par un système d’axes
rectangulaires, permettent d'évaluer les coordonnées appartenant à un
second système d’axes rectangulaires.
Nous passons à la composition de trois sensations fondamentales
qui constituent, prises deux à deux, trois champs binaires représentés
par les grands cercles XY, YZ, ZX, de la sphère (fig. 10). On obtient
la résultante R de trois intensités données en composant d'abord X et Y,
puis la résultante trouvée U avec Z. L'ordre dans lequel la composition
s'effectue étant indifférent, il en résulte que OR se trouve à la fois dans
les trois champs binaires ZU, XV, YW, et l’on obtient l’intensité et
l'espèce de la résultante par les formules qui donnent la résultante de
trois forces rectangulaires (n° 26). Les cosinus des trois angles avec les
axes sont assujellis à la condition que la somme de leurs carrés est égale
à un et en outre les variables auxiliaires représentées sur la figure par les
angles w, w, w,, satisfont aux conditions qui équivalent à la propriété des
triangles sphériques rectangles.
Chacun des trois champs binaires étant extensible pour la sensation
de second ordre au champ continu avec lui-même de quatre angles
droits, le champ ternaire de la sensation de premier ordre représenté
par langle droit solide est extensible au champ ternaire total continu
avec lui-même qui est égal à huit angles droits solides.
La composition de trois sensalions orthogonales quelconques s'obtient
de la même manière el en conséquence du même principe que dans le
cas de la composition binaire et permet aussi de substituer aux intensi-
tés des sensations fondamentales des variables ficlives qui servent à
définir les propriétés du champ ternaire. On considère trois espaces
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 9
X',Y",2", assujellies aux conditions auxquelles satisfont trois direc-
tions rectangulaires deux à deux, et ces conditions élant satisfaites,
la résultante dépend de ces composantes fictives de la même manière
que des fondamentales. L'identité de Pexpression du rapport de l'intensité
de la composante à celle de la résultante qui, dans le cas de la fonda-
mentale, est le cosinus de Pangle, implique la définition du cosinus de
l'angle de deux directions quelconques du champ ternaire.
Cette définition étant admise, on démontre la propriété essentielle du
champ lernaire à savoir que toutes les espèces qui font avec une espèce
donnée un angle droit forment entre elles un champ binaire, c’est-à-dire
sont comprises dans un même plan ou grand cercle de la sphère. En
effet les angles que trois quelconques de ces directions font entre elles,
s'ajoutent ou se retranchent comme c’est le cas dans un champ binaire
fondamental. Pour déterminer un champ binaire deux espèces quelcon-
ques sont nécessaires et suffisantes. L'espèce avec laquelle toutes celles
d’un champ binaire font un angle droit est normale à ce champ ou au
plan de ce grand cercle de la sphère.
On a ainsi établi les propriétés angulaires du champ ternaire de la
sensation et obtenu les formules qui sont celles qui permettent de passer
des coordonnées d’un point rapporté à trois axes rectangulaires à celles
de ce point rapporté à autre système de coordonnées rectangulaires
ayant la même origine.
Terminons en observant,comme nous l'avons fait en parlant du champ
lotal binaire, que la multiplication du champ unique des fondamentales
directes par 8 est un résultat logique des principes et non une assimila-
lion au champ angulaire de l’espace. En supposant lexistence des deux
inverses coïncidant avec une faculté de synthèse quadruple, on obtien-
drait pour nombre des champs de variation juxlaposés et devenus con-
linus avec eux-mêmes 2‘, c’est-à-dire 16 au lieu de 2° et de 2° comme
cela a lieu pour la synthèse double et la synthèse triple.
DA SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
So. Application de la composition des sensations
à la sensation d’effort-moteur.
No 29. Certaines parties du corps sont susceptibles de prendre des
positions variables par rapport aux parlies avoisinantes et ce déplace-
ment est accompagné de la conscience du mouvement volontaire. Nous
les désignons sous le nom d'organes mobiles. La conscience du mouve-
ment volontaire comprend plusieurs espèces de sensations. On peut
distinguer ‘ : 1° L’intensité de l’effort de volonté ; 20 la tension des mus-
cles; 30 le résultat de l'effort qui, indépendamment de sa perception
directe, se traduit par un raccourcissement effectif du muscle. L'analyse
des divers modes de perception des mouvements de l'œil conduit
M. Helmholtz à la conclusion que nous apprécions la ligne visuelle,
c’est-à-dire la valeur du mouvement angulaire effectué, par l'effort de
volonté dans les muscles oculaires. Nous admettons ce mode de percep-
lion des mouvements volontaires pour tout organe mobile, et nous appe-
lons sensation d'effort moteur où sensation d’innervation la donnée
sensuelle par laquelle nous percevons nos mouvements volontaires. Elle
accompagne l'excitation de la fibre nerveuse d'une fibre musculaire,
excitation dont la conséquence est la contraction du muscle, el n’est pas
assimilable au tact. On s'accorde en général à faire de la perception des
mouvements volontaires un sens particulier, le sens musculaire.
L'application de la composition des sensations au sens musculaire
semble d'abord présenter une difficulté, provenant de ce que la fibre ner-
veuse excilable n’est pas susceptible de percevoir ou de faire percevoir
au centre nerveux des sensations d'espèces différentes. La contraction
d’une fibre musculaire est une sensation à caractère spécifique invaria-
l Optique physiologique, p. 762.
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 55
ble. Tandis qu'un même point de la réline reçoit des excitations suscep-
übles de produire toutes les couleurs, la fibre nerveuse qui perçoit
l'innervalion perçoit une seule espèce dans le champ de variation. Cette
différence n’est toutefois qu'apparente si l’on admet, ce qui n'est pas
douteux, que les diverses fibres d’un même organe mobile communiquent
avec une même partie du centre nerveux, et consliluent un organe ner-
veux analogue à la fibre rélinienne, susceptible de toutes les excitations
spécifiques du sens musculaire. Nous dirons que l'ensemble des fibres
nerveuses des fibres musculaires d’un organe mobile et la portion du
centre nerveux qui leur correspond sont l'organe nerveux de la sensa-
tion d'effort moteur.
N° 30. Une fibre musculaire est une portion de l'organe mobile suscep-
üible de subir une modification, le raccourcissement, lorsqu'elle se con-
tacle et forcément la modification inverse, l'allongement. L'une ou
l'autre des modifications accompagne en général, pour toutes les fibres,
un mouvement quelconque de l'organe mobile.
A. Tout mouvement élémentaire implique la possibilité du mouve-
ment inverse. C’est étendre à la considération d’un nombre quelconque
de modifications simultanées, ce qui est admis pour chaque fibre isolé-
ment. Dans le mouvement élémentaire qui fait passer l'organe mobile
d'une posilion À à une position A’ infiniment voisine, chaque fibre passe
d’une longueur L à une longueur L'. La modification inverse de toutes
les fibres est possible simultanément, et, les deux positions étant imfini-
ment voisines, il n'y a qu'une manière de passer de l’une à l’autre.
B. Tout mouvement élémentaire donne lieu à une sensation résul-
tante, En effet, nous admettons que la sensation satisfait à la loi de la
composition et que par conséquent un nombre quelconque de sensations
simultanées ont une résultante unique. Puisque tout mouvement élémen-
taire implique un mouvement inverse, la sensation du premier implique
l'existence de celle du second. Nous appelons antagonistes ces deux sen-
sations.
C. Quand une fibre musculaire est soumise à l'action de la fibre ner-
56 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
veuse qui la contracterail si elle était libre et qu’elle ne peut pas se rac-
courcir, sa force élastique augmente et nous disons que l'intensité de sa
tendance à se raccourcir augmente.
Deux sensations antagonistes S et S' simultanées d'intensité conve-
nable maintiennent l’organe mobile en équilibre. En effet, deux mouve-
ments inverses s’excluent par définition. Les fibres musculaires que la
sensation S contracte ne peuvent donc pas se raccourcir si le mouve-
ment de la sensation S' existe simultanément et réciproquement. La
double sensation ne peut donc avoir pour effet que laugmentation des
forces élastiques et nous admeltons que ces forces peuvent être égales
lorsque les intensités des sensations qui dépendent aussi de lintensité
de l'excitation prennent certaines valeurs.
Quand un organe mobile est immobile, les fibres musculaires exer-
cent des actions qui se font équilibre, c’est-à-dire que tout effort-moteur
est accompagné de l’effort-moteur antagoniste équivalent, équivalence
dans laquelle la varialion de la force élastique de la fibre avec son allon-
gement est comprise. Il résulte de là que les deux sensations antago-
nistes sont associées l’une à l’autre pour loute position de l'organe
mobile et nous disons que lassocialion S S” constitue une sensation
statique dont la perception accompagne loute position maintenue fixe
de l’organe mobile. Nous appelons sensation d’eflort-stalique la sensa-
lion S accompagnée de son antagoniste S°. Il importe d'observer qu'il
existe en général pour toute position de l'organe mobile une infinité de
positions voisines possibles el par conséquent aussi une infinité de sen-
sations d'effort-statique.
D. Quand l'organe mobile passe d’une position à une position voisine,
les deux sensations antagonistes se produisent, mais avec des intensités
différentes de celles qui donnaient l'équilibre et nous disons : tout mou-
vement élémentaire est déterminé par l’action simultanée des deux sys-
tèmes de fibres musculaires qui maintenaient l’organe mobile en équi-
libre et la sensation d’effort-moteur est la résultante des sensations
d’effort-statique avec leurs intensités modifiées.
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 57
Soient SetS' deux antagonistes. Soient X, Y,Z, X',Y ,Z',X",Y",7",
.
1
les composantes de S, de S' et de leur résultante R. On à :
X'=XHX
Y=Y+Y
147
Quand S et S’ ont les intensilés de léquilibre, la sensation motrice
est nulle, d’où résulte :
TN Y Z=—7
Ces équations ne peuvent être satisfaites que si le système de fonda-
mentales comprend les inverses et nous disons que la sensation d’effort-
moteur s'obtient, comme on l’a établi, en admettant que la sensation
d’effort-statique appartient à un système de fondamentales directes et
inverses composant le champ ternaire lotal, tel qu'il résulte de la consi-
dération de la sensation de second ordre. Deux sensations d’effort-sta-
tique antagonistes sont des sensalions inverses, puisque leur résultante
est nulle; d'autre part le caractère spécifique de la sensation d’effort-
moleur est le même que celui de la sensation d’effort-statique donnant
lieu au mouvement. Donc deux sensations d’effort-moteur inverses cor-
respondent à deux mouvements inverses.
E. Nous avons ainsi démontré que la liaison d'association entre la
sensation et une modification quelconque, susceptible seulement d’être
successivement directe ou inverse, détermine la formation d’un champ
ternaire total. Cette démonstration suppose implicitement que les deux
formes de sensation, S et S’, s'associent entre elles par le fait de leur
association respective avec les deux modifications inverses. Le caractère
d’inversité attribué aux deux sensations est le résultat de l’'expérimenta-
tion. Nous voyons ainsi se constituer le champ de variation total continu
avec lui-même qui n'avait été supposé appartenir qu'à la sensation de
second ordre.
No 31. Considérons toutes les fibres musculaires dont la contraction
TOME XXX. ÿ
58 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
accompagne un mouvement élémentaire. Les fibres nerveuses corres-
pondantes donnent des sensations dont la résultante est la sensation
d’effort-moteur déterminée par les valeurs des trois fondamentales.
Pour chaque fibre il y a une relation entre l'intensité de la sensation
et le raccourcissement; nous admettons que l'intensité de la sensation
est proportionnelle au raccourcissement élémentaire effectué dans le
temps dt. Prenons pour unité de sensation celle qui correspond à un
raccourcissement 1 dans l'unité du temps; dans le temps df, le raccour-
cissement sera dt et l’on à pour une sensation quelconque $ correspon-
dant à un raccourcissement — dL :
S : unité = — dL : dt
dl
2 S — —-
(21) dt
Soient X Y Z les trois fondamentales d'une sensation d’effort-moteur.
Faisons :
— dA = Xdt
(22) } — dB — Yat
— dQ = Zdt
Puisque X Y Z sont à chaque instant les trois variables indépendantes
dont dépend la résultante R, les raccourcissements de toutes les fibres
donnant les sensations simultanées dont la résultante est R, sont des
variables équivalant aux trois variables indépendantes dA dB dC, dont
elles dépendent. Nous disons donc que le mouvement à lieu comme sil
existait un système de six fibres indépendantes antagonistes deux à deux,
donnant lieu aux fondamentales, que nous appelons fibres fondamentales
fictives.
Les équations (18) permettent, comme on la vu, de prendre pour
variables indépendantes trois espèces de sensations formant un système
orthogonal et l'équivalence de la sensation et du raccourcissement de
la fibre donne lieu à la même transformation. Supposons qu'il existe un
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 59
système de six fibres antagonistes deux à deux donnant trois sensations
orthogonales ou fibres fictives orthogonales et appelons dD, dE, 4F, les
raccourcissements élémentaires, on a en appliquant les équations (18)
| dA — dD cos 4, + dE cos 8, + dF cos +,
(23) | dB — dD cos 4, + dE cos 8, +- dF cos y,
dG = dD cos 4, + dE cos B, +- dF cos ,
No 32, Considérons un mouvement fini de l'organe mobile. Nous fai-
Sons :
NON (NO)
d'où :
dA=F,(t)dt dB—F,(tdt dû =F'(tat
Puisque dA, dB, dC, sont trois variables indépendantes, un système
quelconque de trois fonctions F({) donne lieu à un passage possible de
l'organe mobile d’une position dans laquelle les À, B, C, ont une cer-
laine valeur à une position dans laquelle ils en ont une certaine autre.
Considérons un nombre quelconque de systèmes de trois fonctions satis-
faisant aux conditions :
F, (4) = A F, (k) = B, Fr, (ko) —= CG
= MC NI:
et cherchons quel est le système pour lequel la somme des produits
élémentaires de la sensation par le temps est minima. On à:
Rdt = V/X2 + Y° + 7? dt = V/dA° + dB? + dC*
Il faut que l'intégrale :
@D [Vans tam Fac
soit minima entre des limites constantes. C’est le problème de la plus
courte distance entre deux points dont la solution est :
60 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
107 LS NET R
m n [szr Vm + +1:
m et n élant deux constantes.
Désignons par quantité de sensation le produit de la sensation par le
temps. Nous dirons : de tous les passages d’un organe mobile d’une
position dans laquelle les longueurs des fibres fictives ont une valeur
donnée à une position pour laquelle elles ont également une valeur
donnée, celui qui a lieu avec une somme minima de quantité de sensa-
tion est celui pour lequel l'espèce de sensation reste invariable.
N° 33. L'évaluation de la somme des quantités de mouvements élé-
mentaires suppose une faculté d'enregistrement, se prolongeant pendant
un temps fini, dont l'existence peut être mise en doute. Nous allons mon-
trer que celte évaluation est réductible à des évaluations simultanées
d'intensité de sensation et de durée.
Supposons en premier lieu que le passage s’effectue de telle manière
que la sensation reste constante, satisfaisant ainsi à la condition de
. rester invariable spécifiquement. Les équations (22) intégrées donnent :
\ A—A = x, (h — th)
5 — B, = Ÿ, (1 ra to)
05) }
CRE re
et l'intégrale (24) a pour valeur :
14
Je dB 1)
b
Donnons à la seconde limite {, une autre valeur £, et déterminons la
sensalion, supposée encore constante, de manière à obtenir les mêmes
valeurs À,, B,, G,. On à à cause des (25) :
X; Y, mn R; (tb Es li)
X, Y, Z, R, (6 SG: t)
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 61
Nous percevons les durées {, — 1, el {, — {,, et nous percevons d'autre
part les intensités R, et R,. Nous savons donc que si le mouvement donne
lieu à un même raccourcissement À, — À,,B, — B,,C, —-C,, au moyen
d’une sensation constante, la durée est en raison inverse de l'intensité
de la sensation. Nous associons ainsi la durée à l'intensité.
Supposons en second lieu que l’espèce de la sensation subisse des
peliles variations et faisons :
RE AUS ER EN ET
set:' sont très petits et peuvent être également positifs ou négatifs.
Assujettissons ces valeurs de X, Y, Z, à déterminer les mêmes variations
des A, B, C. On à par les équations (25) :
L
KG 4) = X (1) + 2
lo
nt
V4) = — 1) fe à
tb
“ tb
(26) J edt — 0 11 e dd —0
J t t
La résultante a pour valeur :
el par conséquent :
1 2eX+2eYtetet 1 3 /2eX +9 Y + e+ e\°
FRE eu ) +. ]
el. en s’arrêlant aux termes du second degré en : et &° :
eX +e Y Ee x ce »2 ce XY
; [1 MER ‘one Re] + eu = le Re ]
tenant compte des équations (26) et remarquant que l’intégrale
62 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
est nulle si l'on admet qu'à toute valeur positive de < correspondent des
valeurs égales et designes contraires de :’,ce qui est le cas si l’espèce de la
sensation oscille de toutes les ue Poe autour de l'espèce fixe,
l'intégrale (24), en remplaçant À p_ Par cosz et : par cosf, se réduit à :
sin? 6 fé
R [a+ Snfs et dt + + era]
ou en donnant à : et <' une valeur moyenne la même :
R (4 — e [1 se _. (sin? œ +- sin p|
Celte expression montre que le facteur par lequel {, — 1, s’y trouve
multiplié est plus grand que R. Nous expérimentons que, lorsque l'espèce
varie, .il faut pour obtenir avec la même durée {, — 1, les mêmes varia-
tions des À, B, C, une sensation d’effort-moteur plus grande. En outre la
différence entre les deux quantités de sensation est proportionnelle au
carré de l'amplitude de l'oscillation autour de l'espèce constante.
On voit ainsi comment il est possible que l'évaluation de l'intégrale
ait lieu psychologiquement, bien que nous ne soyons pas capable d’enre-
gistrer une somme de quantités de mouvement successives. Il suffit que
l'intensité de la sensation moyenne d’une part et la durée du mouvement
de l'autre soient estimées avec précision.
N° 34. Résumé. Nous admettons l’existence d’un sens spécial par
lequel nous avons conscience de nos mouvements volontaires et nous
appelons sensation d’effort-moteur celle que nous percevons dans l'exer-
cice de notre faculté de mobilité consciente. En appliquant à la sensation
d’effort-moteur les principes de la composition, nous cherchons à éta-
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 63
blir que le champ total de variation est occupé par la sensation de pre-
mier ordre.
En effet cette sensation est associée à un phénomène qui a pour
caractère essentiel d’être reversible, le mouvement. Sans définir le mou-
vement autrement que par la modification d’une qualité, la longueur
de la fibre musculaire, celte modification est susceptible de se produire
en sens inverse et de rendre à la qualité sa valeur initiale. Deux sensa-
lions simultanées qui, isolément S'associeraient à des modifications
inverses el que nous appelons sensations d’effort-statique, ont une résul-
tante d’effort-moteur nulle, puisque les mouvements inverses s’excluent
et l'expression algébrique de cette condition est l'assimilation de la sen-
sation d'effort-moteur à une sensation de second ordre susceptible d’être
directe et inverse et occupant par conséquent le champ ternaire dans sa
totalité.
Ces considérations nous paraissent être un argument en faveur d’une
genèse subjective des notions qui se présentent comme irréductibles. Le
champ de variation continu avec lui-même n'existe objectivement que
pour la sensalion de second ordre, parce que celle-ci est précisément
susceptible de deux formes qui s’excluent simultanément. Cette même
propriété donnée à la sensation de premier ordre, par son associalion
avec un phénomène qui la présente, fait naître pour elle le champ con-
tinu. Si l'on se demande pourquoi la sensation colorée n’est pas suscep-
tible d’une inverse, on voit qu’elle n’est pas liée à une modification
reversible. Les oscillations des molécules d’éther ont des périodes qui
entrent pas en ligne de compte dans la durée nécessaire pour que la
sensation se produise ou dans celle du moins de sa persistance, un
dixième de seconde. Il en est de même de la sensation de chaleur dans
le champ de variation de laquelle l'existence des inverses est le résultat
de la chaleur propre du sang. Deux sensations inverses le sont par
rapport à une intensité moyenne laquelle devient un point nul par le
fait des circonstances concomilantes; et bien qu'une sensation de
froid soit identique à une sensation de refroidissement, la modification
64 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
objective accompagnant la sensation du froid n’est pas l'inverse de la
modification du chaud. En d'autres termes, le zéro de la modification
ne correspond pas au zéro de la sensation. C’est donc le propre de la
sensation d’effort-moteur d’être associée à une modification assez lente
pour que ses diverses phases soient perçues par notre organisation psy-
chologique. Une oscillation très rapide d’un organe mobile ne donnerait
pas lieu à la production du champ lernaire continu avec lui-même, parce
que les sensations inverses ne pourraient pas être perçues à part et deve-
nir l’objet de l’expérimentation inconsciente qui leur donne leur relation.
La sensation d’effort-moteur nous donne conscience d’une modifica-
tion susceptible d’être directe et inverse, ce qui est le caractère essentiel
de la notion même de modification. Admettons qu'il n'existe qu’une
modification possible. Cette sensation nous fait percevoir cette modifica-
tion, tandis que les autres sensations nous donnent conscience des effets
complexes qu’elle détermine. Ces effets se produisent par un concours
de phénomènes qui fait du sens de la vue, par exemple, un critère bien
autrement sensible et précis du mouvement lui-même que le sens mus-
culaire, mais qui fait disparaître de la perception directe le caractère
d'inversibilité. C’est ainsi qu'un podomètre compte aussi bien les pas
en arrière que les pas en avant. Nous n’attribuons pas à la matière la
propriété de la vision, comme nous lui attribuons celle de la mobilité,
et en cela nous sommes il est vrai guidés par la connaissance des êtres
autres que nous-même, mais il y a plus, et l’inversibilité de la modifica-
lion nous fait connaître que nous percevons dans la mobilité la modifi-
cation essentielle de l'être. Nous ne pourrions pas intervertir les rôles
de la mobilité et de la vision, faire de la sensation visuelle l’espace lui-
même et lui donner la qualité d’être étendu. Tous nos organes mobiles
nous font percevoir la mobilité et nos yeux seulement la visibilité. La
sensation d’effort-moteur est celle qui nous met en relation directe avec
la matière, consciente de sa propre modification.
La sensation d’effort-moteur variable dans le champ ternaire et dépen-
dant de ses trois fondamentales directes ou inverses (n° 26, 27) est
tt LA FORMATION DE LA NOTION D ESPACE. 65
associée à la contraction de la fibre musculaire. Nous admeltons qu'il y
a proportionnalité entre l'intensité de la sensation et celle de la modifi-
cation, qui est le raccourcissement. Il résulte de là que les contractions
de toutes les fibres d’un organe mobile dépendent elles-mêmes de trois
variables indépendantes qui sont les contractions de fibres fictives cor-
respondant aux fondamentales. En attribuant ainsi au phénomène
objectif les qualités du phénomène subjectif, on reste bien dans l'esprit
de cette étude qui a pour objet de suivre l'hypothèse de la subjectivité
des qualités de l’espace. Observons que cette déduction revient à dire
que nos fibres musculaires sont soumises à notre système nerveux et
que les seuls mouvements possibles sont ceux qui ont une cause déter-
minante. Or si cette cause est soumise aux conditions du champ ter-
naire, ses effets le sont nécessairement. Nous reconnaissons toutefois
que nos habitudes d'esprit nous rendent difficile l’abstraction dont il
s’agit. L'espace a pour nous une réalité qui semble imposer ses qualités
a priori à toute relation ou modification possible, mais il en est de
même de bien des phénomènes relatifs, tant qu'on les considère comme
absolus et la connaissance du mouvement de la terre n’est pas encore
devenue une perception directe, ce qu’elle deviendra peut-être sous
l'influence du besoin de mettre nos perceptions en accord avec notre
connaissance.
Le mouvement d’un organe mobile détermine des variations dans
l’ensemble des fibres musculaires et les variations totales des fibres fic-
üves constituent un cycle jouissant d’une propriété particulière. Quand
une sensalion d’effort-moteur est perçue d’une manière continue, l'in-
tensité de cette sensation multipliée par la durée de la perception est un
produit que nous désignons par quantité de sensation, et qui est l'expres-
sion de notre apport dans l'exercice de notre faculté de mobilité. De
tous les passages de l'organe mobile de lune des extrémités à l’autre du
cycle, celui pour lequel la somme des quantités de sensation successive-
ment dépensées est le moindre, est lel que la sensation conserve Île
même caractère spécifique. Représentons-nous le champ lernaire figuré
TOME XXX. 9
66 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
par la sphère (n° 26) et choisissons une direction quelconque parmi
toutes celles de l’espace angulaire total. Le cycle donné est fourni par la
_somme minima d'effort, lorsque l'espèce de la sensation, c’est-à-dire la
direction choisie est telle qu’elle permet à l'organe mobile d'accomplir
le cycle sans qu’elle varie elle-même. La démonstration analytique de
celle propriété est celle qui montre, par une application élémentaire du
calcul des variations, que la plus courte distance d’un point à un autre
est la ligne droite.
N6. Notion d'espace sphérique.
No 35. Nous appelons notion d'espace sphérique celle de toutes les
directions autour d’un point accompagnée de celle d’une longueur quel-
conque portée sur une direction à partir du point.
La sensation d'effort-moteur ‘est représentée par l'espace sphérique.
Nous avons remarqué (n° 20) que les démontrations relatives à la com-
position des sensations ne reposaient pas sur leur représentalion gra-
phique. Nous démontrons maintenant que celte représentation est
possible. En effet, la sensation dépend des six fondamentales, inverses
deux à deux, par la fonction du cosinus, de la même manière que la force
résultante dépend de ses projections sur un système d’axes rectangu-
laires positifs et négatifs et, d'autre part, la force variable dans tout
l’espace sphérique est équivalente à cette notion.
La notion d'espace sphérique est la sensation d'effort-moteur. De même
que la notion de couleur, qui comprend sa variation spécifique et la
variation de son intensité lumineuse, est la sensation colorée avec ses
qualités variables (n° 3) perçue par la rétine, la notion de direction
à partir d’un point, sa varialion spécifique dans l’espace angulaire et la
variation d’une longueur prise sur la direction à partir du centre, sont
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 67
la sensation d’effort-moteur perçue par l'organe nerveux de l'organe
mobile. A l'appui de cette assertion nous faisons valoir les considéra-
tions suivantes :
1° Chaque sens donne lieu à une notion qui lui est spéciale. I existe
done, dans l'exercice du sens musculaire, une notion qui est pour celte
sensation ce qu'est la couleur pour la vue, la résistance pour le toucher,
le son pour l’ouie, l'odeur pour l’odorat, la saveur pour le goût.
20 Ce sens n’est pas apparent comme les cinq autres, parce que la
qualité qu’il nous fait connaître du monde sensible constitue pour nous
le monde sensible lui-même sous la dénomination d’espace. Nous attri-
buons à la qualité de mobilité de la matière un caractère essentiel et, en
effet, les autres qualités ne nous la font connaître qu’au travers d’une
sorte d’illusion, puisque les phénomènes de mobilité sont la raison d’être
de tous les autres (no 34). Mais il n’en faut pas moins admettre lexis-
tence d’un sens spécial où prend naissance la notion du mouvement.
Cette notion semble exister d'elle-même, précisément parce que ce sens
est implicitement admis. Supposons ce sens paralysé; lors même que la
vue et le toucher subsisteraient, la notion d'espace qui repose sur la pro-
priété de la mobilité n’existerait plus. Les réactions du monde sensible
sur nos sens ne seraient plus reliées entre elles par la conscience de
notre aclivilé.
30 Le sens musculaire ne cesse pas d’être analogue aux cinq autres,
parce qu'il met en relation notre centre nerveux réceplif avec notre
propre volonté s'exerçant sur nos muscles. L’excitation nerveuse partant
d’un muscle contracté est assimilable à celle qui part d’un point de la
périphérie, quand il s’agit des autres sens, et on peut définir ce sens
comme nous donnant directement conscience des modifications dues à
la mobilité dans un espace restraint qui est notre corps. Cette conscience
s'étend au delà de ces limites par l'intermédiaire des autres sens et
devient celle de l'espace.
4° La conception très complète et très nette de la notion d'espace chez
les aveugles est une donnée importante en faveur de l'hypothèse d’un
68 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
sens musculaire"indépendant de la vue et du toucher. Un aveugle-né
possède la notion de la direction variable autour d’un point et d’une
longueur portée sur la direction avec le même caractère de précision
que le voyant. L’angle a une signification aussi claire pour l’un que
pour l’autre; mais, pour exprimer objectivement sa conception de la
ligne droite, l’aveugle à recours au sens du toucher et dit qu’elle est un
fil tendu très mince, au lieu de parler d’un trait sur le papier.
Nous avons constaté, ce qui du reste n’est pas contesté, l’existence de
toutes les notions géométriques avec leur complète rigueur chez l’aveu-
gle-né. Voici un exemple de la manière dont la notion géométrique de
l'espace s'exerce chez un aveugle. Nous posons la question suivante :
Je suppose qu'à 100 mètres devant vous se trouve un arbre de 10 mètres
de hauteur; dans quelle direction, par rapport à vous, se trouve le som-
met de cet arbre ? On répond : Je sais que si je marchais 400 mètres, je
rencontrerais un arbre; un arbre de 10 mètres n’est pas un objet dont
l'ensemble me présente une idée tout à fait nette ; l’aveugle ne possède
pas au même degré que le voyant la faculté de juxtaposer par l’imagina-
tion les diverses parties d’un objet de grandes dimensions; mais j'ai
grimpé à des arbres et je me rends compte de la hauteur. Je m'imagine
donc un triangle rectangle dont les côtés, comprenant l'angle droit, ont
respectivement 100 mètres et 10 mètres, et la direction dans laquelle se
trouve le sommet de l’arbre est déterminée par l’hypoténuse. Cette
réponse nous a élé faite par un professeur de géométrie qui a perdu la
vue à deux ans, et prouve que la géométrie tactile existe dans l'esprit de
l’aveugle avec le même degré de finesse et de sécurité que dans celui du
voyant. Ne doit-on pas en conclure que la géométrie n’est ni visuelle ni
tactile, mais musculaire ?
Nous avons aussi constaté que laveugle indique en étendant le bras
avec une cerlaine précision d'où vient un son. Il constate ainsi l'identité
de la direction du son avec celle dans laquelle il faudrait qu'il marchât
pour en atteindre l’origine. Bien que la notion de direction prolongée ne
puisse ainsi s’objectiver pour lui, que par un procédé d'activité com-
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 69
plexe, au lieu d’être la prolongation de la ligne de visée du voyant, elle
n'en conserve pas moins le caractère nel el géométrique. Il est à noter
que l’aveugle étend les bras incomplètement en gardant les coudes au
corps, ayant pour objet de mettre en relation les objets extérieurs non
avec la tête qui, pour le voyant, est le centre angulaire, mais avec le
milieu de la poitrine qui est le centre bi-tactile,
N° 36. Tout organe mobile donne lieu à la production de la notion
d'espace sphérique rapportée à cet organe. Nous formulons ainsi, sans
chercher à l'analyser davantage pour le moment, Pexercice du sens mus-
culaire, tel que nous l'avons défini, en admettant que la notion d'espace
sphérique est la sensation d’effort-moteur.
Il n’y à pas lieu de résumer ce paragraphe dans lequel il n’entre pas
de calculs et où les considérations, qui sont présentées, le sont aussi
brièvement que possible.
S 7. Déplacement de l’espace sphérique ou champ
ternaire par rapport à lui-même.
N° 37. Changement de coordonnées angulaires. Soit OR une direction
quelconque donnée par 2, £, 7. Cherchons les coordonnées angulaires de
la normale, ON, aux deux directions OZ et OR (fig. 12). Soient ?, p, »,
les angles de la normale avec les axes et V l'angle plus petit que 7 des
deux directions. On à, en général :
An
| COS À — + [cos 8° cos + — cos 7’ cos f]
sin V
PA)NACIS LEE nv [cos ” cos & — cos 4’ cos 7]
s
cos y = + —— [cos 'cos B — cos F cos à]
sin V
70 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
Il y a ambiguïté, parce qu'un champ continu, le grand cercle XY,
peut être parcouru en deux sens contraires. Dans le champ des sensa-
tions d’effort-moteur, les constantes servant à fixer le sens direct vien-
nent de notre configuration. De là les dénominations suivantes : Une
Fig, 12.
normale OZ est positive par rapport aux deux directions énoncées dans
l'ordre OX, OY, quand OZ étant la direction de notre corps, avec les
pieds en O et la tête en Z, le regard allant de X à Y va de droite à gau-
che ; la succession XY s'appelle le sens direct par rapport à la normale
positive et la succession contraire rétrograde”. Cette règle donne les
signes supérieurs des équations (27) si l’on va de la direction avec un
accent à celle sans accent, et pour la normale ON aux directions OZ,
OR, on a:
. cos $ cos
COS À = — — COS LL —
Sin +
sin GE 0
L'angle que fait ON avec OY ou, ce qui revient au même, celui de
OX’ avec OX étant désigné par + et susceptible de varier de o à 27,
on à :
COS œ — COS Sin
(28)
cos G — Sin @ Sin
1 Cette définition du sens de la rotation autour d’un axe est celle qui concorde avec les désigna-
tions astronomiques. Il en résulte que le mouvement des aiguilles d’une montre est rétrograde.
=
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 71
et les trois variables +5 se trouvent remplacées par les deux variables
7 et ©. Je les désigne par coordonnées bi-angulaires.
N° 38. Variation du champ ternaire par rapport à lui-même. Consi-
dérons le champ ternaire rapporté au système X, Y, Z, puis un second
système d’axes orthogonaux ayant OZ commun avec le précédent
X',Y',Z et déterminons OX" par l'angle +’.
A. Étant donnée une direction quelconque rapportée au premier sys-
tème, on obtient celle qui lui est équivalente dans le second système en
laissant constant et en ajoutant 4" à la seconde coordonnée bi-angu-
laire.
Ce principe peut s’énoncer de la manière suivante : l'axe OZ restant
le même, on suppose que OX fasse successivement des angles divers
avec sa direction initiale; toute direction reste équivalente à elle-même,
c’est-à-dire conserve les mêmes coordonnées, si 7 reste constant et si g
croît de ces mêmes angles. Le champ ternaire reste ainsi identique à
lui-même tout en se déplaçant par rapport à lui-même.
B. Toute variation élémentaire a lieu de cette manière. Démontrons
en premier lieu que si le système X, Y, Z, est amené à coincider
avec le système X', Y’, Z’, ce qui est la variation la plus générale pos-
sible, il existe une direction 46 y qui conserve les mêmes coordonnées.
On à le tableau :
Soient ' 8’ ;’ les coordonnées de D par rapport à X', Y', Z', on à
trois équations qui donnent cosz', cos£”, cos," et qui donnent une solu-
tion si l’on y fait =48 =pBy = 7.
D'autre part, une variation élémentaire ne peut avoir lieu que d’une
seule manière. Si l’on suppose que la direction constante est prise pour
axe des Z, la variation élémentaire a donc lieu par celle de 4. On appelle
72 SUR LA COMPOSITION DES SÉNSATIONS
rotation élémentaire autour de l’axe OZ cette variation positive ou néga-
live.
N° 39. Composition des rotations élémentaires. Donnons au champ
ternaire trois rotations élémentaires autour de Z, X, Y, et cherchons les
varialions des coordonnées 48 y au moyen des équations (28). En s’arré-
tant au premier degré on peut laisser +, 8, y, constants dans le facteur
de de. On à ainsi, en appelant ©,, o,, ®, la coordonnée bi-angulaire &
correspondant aux X, Y, Z, et en différenciant les (28) :
0Z (D\ (A
cos f cos 7 cos ce
= LE = Re
te sin & ?: d sin ju fi sin + #P
— C0S 0 — cos — COS
jp s dj = ©, du = le
“ snpuurs, 1 STUNT sinx ?
Égalant à o les variations totales, on à :
cos 8
cos Gi
le; — RE (l où = 0
ina snæ
_ Ë do, — F2 F de; = 0
sin G ‘ Sin 5
COS ©. cos f
dep dps 0
Sin SI0R RS
coordonnées qui déterminent la direction à, 6, 7 de l'axe de rotation et
qui donnent :
COS œ COS Ê COS 1
de ti dep, des Väps EE des + de
Cherchons en second lieu la valeur de la rotation élémentaire autour
de cet axe OA et pour cela considérons OE normal à OA et à OX. Les
angles &',8" , 7", de OE données par les (27) sont :
ds Lies
dr RE
Vde, + dpt V'dps? + dpi’
cos a — 0 cos p —
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 73
Le cosinus d’un angle infiniment petit : a pour valeur en s’arrêtant
aux termes du second degré :
do? :
cos € — cos 4] cos @| 1 — > |— sin 7 }- etc. —
1 — + [cos* ado? + cos* fdp® {- cos? d?] — [cos à sin xd {+ cos B sin dB +- cos y sin xd]
D'autre part la condition :
cos® (x ++ da) + cos” (B + df) + cos (y + dy) = 1
donne :
— [cos* ada? | cos* fdf® + cos? d*] —- 2 [cos & sin da + cos B sin BdB - cos + sin xd]
4 sin* ado? +- sin? Gdf* +- sin? -d° — 0
On à donc :
cos € — À — } [sin? œda? + sin® GdB? +- sin? ;d/?]
D
d'où :
: — f/ sin* da -[- sin? Bdp* | sin 1d
Cette expression donne pour 2’ £° ;' et les variations da’ dB' dy’
exprimées plus haut par les rotations do,, do,, do, :
5 — V/d,° + dy, E dos”
OE étant normal à l'axe de rotation, : est la valeur de la rotation élé-
mentaire. Cette démonstration n'introduit dans le calcul aucune notion
qui ne soit pas angulaire.
Remarque. Les variables do,, do,, do,, peuvent être considérées comme
des intensités de composantes orthogonales et se composent comme les
sensations elles-mêmes. On peut leur appliquer les équations de trans-
formation (18) qui deviennent :
TOME XXX, 10
74 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
dep, = d6, cos a, +- d6, cos à, + d6, cos &,
(29) de, — dû, cos B, + dB, cos B, +- d6, cos B,
dep, = d6, cos 7, + dB, cos 7, +- d6, cos y,
N° 40. Considérons une rotation élémentaire autour de OZ; pour une
direction quelconque, l'expression trouvée plus haut de la variation
angulaire :
e — Vin? ado + sin° GdB? + sin? dy?
devient :
E —sin de
Elle est nulle pour ; — 0 el maxima pour y — ©. Soit une direction
donnée OA (fig. 13), z,, B,, 7, et supposons qu'après une variation finie
Fig. 13.
dG
elle coïncide avec OB, :,, 6,, 7. Les diverses variations possibles sont
représentées par des lignes, AMB, ANB, etc. Déterminons le passage
pour lequel la somme des rotations élémentaires est minima. En pre-
mier lieu, pour chaque ligne AMB, la somme est minima lorsque l’axe
de rotation est normal à l'élément de champ binaire, OMM, à cause de
l'expression :
e — sin yde
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 75
et la Somme minima correspond à une somme minima dangles élé-
mentaires entre OA et OB; il faut donc que l'intégrale :
[ V/sin? ad? + sin? Bd? +- sin° vd?
prise entre &, Be, 7 et «, B,, 7, Soit un minimum. Faisons
COS x = æ COSG = y cosy = 3; l'expression sous le signe somme devient:
V dx? +- dy + dz?
el on a:
m+yp+a=i
Le problème est celui de la plus courte distance entre deux points sur
la sphère. Il faut donc que la rotation ait lieu autour d’un seul axe qui
est normal aux deux directions initiale et finale, OA et OB.
N° 41. Résumé. Nous établissons dans ce paragraphe les propriétés
connues des rotations élémentaires d’un corps lournant autour d’un
point fixe et celte démonstration sous une forme différente de celle que
l’on trouve habituellement dans les traités de mécanique, a seulement
l'avantage de ne supposer aucune autre notion géométrique que celles
impliquées par notre définition de l’espace sphérique. Ces propriétés
deviennent, dans notre étude, celles du déplacement de l'espace sphérique
par rapport à lui-même. Ce déplacement, lorsqu'il est élémentaire, est
réduclible à trois rotations élémentaires aulour de trois axes orthogo-
naux qui équivalent à une rotation autour d’un axe résultant. La com-
position des rotations élémentaires suit la loi de la composition des
sensations, résultat important qui est une conséquence des propriétés du
cosinus, c’est-à-dire de la relation entre la variation du champ angulaire
et celle des composantes fondamentales. En d’autres termes, trois rota-
tions élémentaires autour des axes OX, OY, OZ, ayant des valeurs que
l'on peut représenter par des composantes X, Y, Z, équivalent à une
rolation autour d’un axe, qui se trouve avoir pour direction celle de la
76 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
résultante de X, Y, Z, et dont la valeur est cette résultante elle-même,
VX +HY+X
Ces propriétés de la variation élémentaire permettent d'établir une
propriété importante des variations finies, qui définit en géométrie le
plus court chemin d’un point à un autre, sur la surface de la sphère.
Pour que le champ ternaire en se déplaçant de telle manière qu’une
direction OA devienne OB (fig. 13) donne lieu à une somme minima de
rotations élémentaires, il faut que le déplacement soit une rotation
autour d’un axe constant, lequel se trouve normal aux deux directions
OA et OB.
8. Espace visuel monoculaire.
N° 42. Nous appelons sensation visuelle, en restreignant cette expres-
sion, celle que nous percevons lorsque la lumière provenant d’une
source très éloignée, telle qu'une étoile atteint notre œil. Nous faisons
abstraction de la couleur et de l'intensité et ne prenons en considération
que la variation du point de la rétine qui subit l'excitation.
A. Nous attribuons une existence à la cause de toute sensation
visuelle. L'existence du monde sensible se constitue par la notion de
cause de sensation puisque nous n’en avons conscience que par nos
sensations. Nous croyons qu’une cause de sensation existe parce que
nous croyons qu'en nous replaçant dans les mêmes circonstances et en
éléminant tout ce qui ne dépend pas de cette cause, nous percevons de
nouveau la même sensation. Nous acquérons la certitude à cet égard en
faisant intervenir notre volonté dans les phénomènes où cette cause est
en jeu, parce que nous éliminons ainsi de plus en plus la possibilité des
circonstances fortuites. L’expérimentation est la base de notre conviction.
La citation suivante d’un passage de l’Optique physiologique fera com-
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. ui
prendre, mieux que nous ne saurions le faire autrement, sur quelles
données réelles ces considérations sont fondées ‘. « Si les objets ne fai-
saient que passer devant nos yeux, sous l’action d’une force étrangère et
sans que nous pussions rien y faire, nous n’aurions peut-être Jamais pu
nous reconnaître dans une semblable fantasmagorie, de même qu’on
ne pouvait pas expliquer les mouvements apparents des planètes sur la
voûle céleste avant de savoir leur appliquer scientifiquement les lois de
la perspective. Mais si nous remarquons que, pour obtenir différentes
images d’une table, il nous suffit de nous déplacer ; qu'en choisissant
convenablement notre posilion, nous pouvons en obtenir à volonté, et
au moment que nous voulons, tantôt le premier, tantôt le second aspect;
que la table peut disparaître pour nos sens, mais qu’elle reparaît à tel
instant que nous voulons, dès que nous y portons le regard, nous acqué-
rons la conviction, basée sur l'expérience, que nos mouvements sont la
cause des différents aspects de la table et, que nous la voyions ou ne la
voyions pas, que nous pouvons la voir dès que nous voulons. C’est ainsi
que nos mouvements nous apprennent à considérer l’image immobile de
la table dans l’espace comme la cause des images variables qui se pré-
sentent dans nos yeux. Nous déclarons que la table est là, indépendam-
ment de notre observalion, parce que nous pouvons l'observer à tout
inslant de notre choix, dès que nous nous mettons dans une position
convenable.
B. Nous associons une cause de sensation dont l'existence est admise
à la sensation de mouvement volontaire qui a pour conséquence de pro-
voquer cette sensalion spéciale ou de la laisser subsister à l'exclusion
des autres. Cette association est la localisation de la cause.
Notre procédé pour connaître le monde sensible est, comme on la
rappelé (A), une intervention incessante de notre activité dans l'exercice
de nos perceptions. Quand nous disons connaître une cause de sensa-
tion, nous voulons dire que nous connaissons la manière dont notre
| Optique physiologique, par H. Helmholtz. Traduction Javal et Klein, p. 590,
78 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
activité nous fait entrer en relation avec cette cause. Elle est définie
pour nous par le point de contact, si l’on peut s'exprimer ainsi, de la
sphère d'activité de la cause et de notre sphère d'activité, c’est-à-dire par
l'association de la sensation résumant l’activité de la cause avec la sen-
salion résumant la nôtre, Localiser la cause, c’est la classer dans le seul
champ de variation qui soit à notre disposition, le champ de variation
de la sensation d’effort-moteur. La localisation est un travail d’associa-
tion, une abstraction produite par la simultanéité des sensations asso-
ciées et qui devient pour nous la représentation du monde sensible et
ce monde sensible lui-même.
N° 43. L’œil est un organe mobile qui se trouve être l'organe de la
sensation visuelle. Elle varie dans le champ rélinien où chaque espèce
se distingue des autres, et il existe une espèce qui donne lieu à une sen-
sation plus intense, attirant notre attention avec plus d'énergie de manière
que les autres espèces, bien qu'existant simultanément, semblent dispa-
raître. Elle est celle qui est due à l'excitation de la fovea centralis ou
tache jaune, la portion très circonscrite de la rétine où à lieu la vision
directe, la seule où l’image est nette. Nous considérons en premier lieu
la rétine comme réduite à ce point central et la sensalion visuelle comme
n’existant que sous celte forme.
A. L'œil étant un organe mobile, détermine la production de la notion
d'espace sphérique (n° 36) rapportée au globe oculaire.
B. Étant donnée une sensation visuelle, il existe une espèce de sen-
sation d’effort-moteur qui la laisse subsister et il n’en existe aucune
autre.
Nous admeltons cette proposition comme point de départ d'ordre
expérimental dans l'exercice de la vision monoculaire.
C. Nous localisons la cause de la sensation visuelle en lassociant à la
sensation d’effort-moteur qui la laisse subsister à l’exclusion de toutes
les autres (n° 42). L'expérimentation nous fait acquérir la conviction de
l'existence de la cause, parce que nous pouvons retrouver la sensation
en donnant de nouveau à l'œil le seul mouvement qui la laisse subsister
après lui avoir donné des mouvements qui la suppriment,
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 79
D. L’æil est susceptible de prendre des positions successives, telles que,
dans ces positions, la sensation d’effort-moteur qui localise la sensation
visuelle occupe une certaine portion du champ ternaire et celte portion
du champ ternaire constitue le champ visuel monoculaire.
Celte proposition est comme B une donnée expérimentale et la con-
clusion que nous en tirons est une conséquence de ce qui précède.
E. Nous avons ainsi démontré le mode de formation de l’espace visuel.
Si l’on veut se représenter le mouvement de l'œil en supposant possé-
dées toutes les notions géométriques de l’espace visuel et tactile, on sait
que le mouvement d'une sphère dont le centre est fixe, tel qu'est le
mouvement du globe oculaire, est un mouvement de rotation autour
d'un certain axe. Toute sensation d’effort-moteur oculaire correspond
donc à une rotation autour d’un certain axe. D’autre part, l'axe de rota-
tion, qui laisse subsister le passage d’un rayon lumineux de la pupille
au centre de la rétine, est la droite qui joint ces deux points, car elle
passe sensiblement par le centre de rotation de l'œil. Donc la direction
dans l’espace sphérique suivant laquelle nous objectivons la source lumi-
neuse est l'axe de rotation coïncidant avec le rayon lumineux.
Ici se présente une difficulté dont nous ne méconnaissons pas l’'impor-
tance. L’œil n'effectue pas ou n'effectue que très peu le mouvement de
rolation autour de la ligne de regard, le mouvement appelé torsion,
raddrehung en allemand, en vertu duquel l'iris exécute une rotation
semblable à celle d’une roue. Ce n’est pas que celte rotation soit impos-
sible, car le système des muscles de l'œil permet une rotation autour
d’un axe quelconque, mais elle ne rentre pas dans les mouvements que
nous savons faire exéculer à notre œil dans l'exercice des fonctions
visuelles. D’après nos déductions, lorsque nous regardons une étoile et
que nous voulons avoir conscience de Pexistence de cette direction lumi-
neuse, nous devrions pouvoir faire tourner notre œil autour de celle
direction comme axe el constaler que les étoiles voisines se déplacent
landis que celle-là reste immobile. Ce mouvement, nous le répétons,
n'est pas réalisable. Le seul indice de sa production possible est le mou-
80 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
vement apparent consécutif à la rotation d’une figure rotative étoilée en
sens inverse du mouvement, dénotant l'existence d’un mouvement de
torsion dans l'œil. L’associalion que nous supposons exister doit être
considérée comme le résultat acquis d’une expérimentation initiale dont
l'individu hérite ou que l'enfant, peut-être pendant la première période
de son existence, renouvelle en partie. Notre hypothèse implique que
pour loule position de l'œil nous connaissons la sensation d’effort-moteur
qui, en s’exerçant, laisserait subsister la sensation visuelle directe et que
nous localisons suivant celte sensation la source lumineuse. Nous
admeltons que cette sensation existe à l’état de sensation d’effort-moteur
stalique (n° 30).
N° 44. Champ rétinien. Nous avons montré que toute perception
visuelle directe est associée à une sensation d’effort-moteur ou direction
de l’espace sphérique oculaire. Il existe une variation de la sensation
visuelle que nous percevons par la conscience que nous avons du champ
rélinien.
A. La varialion continue de l'espèce de la sensation visuelle indirecte
dans le champ rétinien accompagnant le mouvement de l'œil nous donne
la conviction de la persistance de la cause lumineuse.
On peut faire rentrer cette conviction dans celle de la permanence
d’une cause de sensation, acquise par l'expérimentation volontaire. Nous
avons expérimenté qu'un certain mouvement laisse la vision directe
intacle et détermine au contraire des modifications de toutes les visions
indirectes. Lorsque nous passons d’une cause lumineuse à une autre,
nous trouvons que celle qui subsistait donne lieu à un mouvement con-
linu sur la rétine et, ayant d'autre part conscience que notre mouvement
volontaire est continu, nous altribuons le phénomène à la persistance
de la cause et à notre propre activité.
B. Par l'intermédiaire de la vision indirecte, nous donnons à notre
œil un mouvement tel que la cause d’une sensation indirecte devienne
celle de la sensation directe. Le lâtonnement et l'expérimentalion per-
mettent évidemment d'obtenir ce résultat et nous expliquons ainsi par
quel procédé s'opère la localisation des causes lumineuses (n° 43. D.).
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 81
C. Le champ rétinien se localise suivant une portion du champ ter-
naire ou espace sphérique, laquelle se déplace avec la direction de
l'espèce directe. Supposons l’espace sphérique oculaire rapporté à un
système de trois axes orthogonaux particuliers, tels que, l'œil étant
dans sa position initiale ou normale, la sensation directe coïncide avec
OX. Soit ec la cause de la sensation directe el c” celle d’une sensation
indirecte + du champ rétinien; d est l'espèce directe du champ rétinien.
Nous expérimentons que ce” devient cause de la sensation directe et se
localise suivant une direction OA dans le système d’axes. Nous rame-
nons l'œil à la position OX et, le faisant tourner autour de OA, nous
trouvons que €’ perçue par # est la cause lumineuse nen modifiée.
Or OX et OA sont deux directions du champ ternaire reliées entre
elles par un angle constant. Par conséquent espèce z est liée à d par
cet angle. Nous classons les espèces 2 par rapport à l'espèce d dans le
champ ternaire autour de OX qui est la direction moyenne de la cause
lumineuse directe.
Montrons maintenant objectivement comment la rotation de Pœil
autour de l'axe OA laisse subsister sans variation lespèce indirecte 2.
Soit OX (fig. 14) l'axe normal de l'œil, p la pupille, I le point où le
Pan
LE €
O PO PT LCR
I
rayon lumineux parallèle à OA rencontre la rétine dont le centre est C.
Le point I de la rétine est celui dont l'excitation donne la sensation cor-
respondant à un rayon lumineux parallèle à OA, parce que pI et OA
sont parallèles. Une rotation du globe oculaire autour de OA comme axe
laisse le rayon pl atteindre la rétine en un point constant.
TOME XXX. 11
82 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
D. Un mouvement quelconque de l'œil donne lieu à un déplacement
de l’espace sphérique rétinien par rapport à l’espace sphérique visuel.
Lorsque l'œil se meut, nous percevons directement la variation du
champ rétinien par rapport au champ visuel supposé fixe. En effet si
l'espèce 2 est, il est vrai, un élément spécifique constant, nous avons
appris, d'autre part, que par un mouvement volontaire, l'espèce à devient
la perception d’une autre cause lumineuse et que celle qui produisait à
produit une espèce voisine. Nous avons ainsi appris à avoir conscience
du déplacement de l’espace rétinien dans l’espace visuel fixe. A l'appui
de cette assertion rappelons que si nous déplaçons notre œil par une
pression du doigt, nous croyons voir se déplacer le champ visuel.
N° 45. L'œil se trouve défini par les propriétés que nous avons éta-
blies dans le n° 44. Il constitue un organe mobile qui se localise suivant
le champ rétinien et dont le déplacement par rapport au champ visuel
possède les propriétés rappelées dans le $ 7 et qui sont celles du mou-
vement angulaire d’un corps autour d’un point fixe.
A. La sensation d’effort-moteur correspond à une rotation élémen-
taire autour d'un certain axe.
En effet tout déplacement élémentaire est une rotation autour dun
cerlain axe (n° 38, B.), et d’autre part toute sensation d’effort-moteur
donne lieu à un mouvement élémentaire (n° 30, B.).
B. La sensalion donnant lieu à la rotation autour d’un certain axe
est celle dont la direction coïncide avec cet axe.
L'organe mobile localisé suivant le champ rétinien se déplace en lais-
sant subsister, sans modification, la direction visuelle autour duquel
l'œil tourne. Or la sensation d’effort-moteur qui agit localise précisément
(n° 43, C.) la sensalion visuelle; elle est donc la direction de cette sen-
salion visuelle localisée.
C. Les équations (23) (n° 31) établissent une relation entre les rac-
courcissements des fibres fictives fondamentales et ceux d’un système
quelconque de fibres orthogonales. Les muscles qui font mouvoir læil
satisfont approximativement, à la condition de présenter trois paires de
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 83
libres orthogonales. Désignons par do,, de,, de,, des rotations élémen-
taires autour des trois axes de rotation et admeltons la proportionnalité
de la rotation élémentaire au raccourcissement de la fibre.
En désignant par À une constante, on à :
de, — hX dt
(30) do, — LV dt
de, — hZdt
X, Y, Z étant les sensations qui donnent lieu à des rotations élémen-
taires autour des X, Y,Z (B.). On a donc:
dpi? + dpi + dpt = hdt VX? + Y° + 73
D'autre part, le déplacement élémentaire du champ angulaire pos-
sède (n° 39) la propriété que nous avons admise, comme conséquence
de la composition des sensalions, pour le raccourcissement de la fibre.
Il dépend des trois rotations orthogonales, comme la sensation dépend
de ses trois fondamentales ou de trois variables fictives orthogonales. La
proportionnalité de trois rotations orthogonales quelconques aux trois
sensations correspondantes donne donc lieu à une proportionnalité con-
stante s'exprimant comme suil : Toute sensation détermine une rotation
qui lui est proportionnelle autour de sa propre direction.
D. De tous les mouvements finis par lesquels axe visuel de Pœil
passe d’une direction initiale OA à une direction finale OB, celui pour
lequel la somme des quantités des sensations est minima exige que
la sensation reste d'espèce constante, et elle est normale aux direc-
tions OA et OB.
Dans la démonstration (n° 40) du passage de rotalion minima,
l'expression sous le signe somme, est d’après ce qu'on vient de voir (C),
la quantité élémentaire de sensation et la constance de l'axe de rotation
devient la constance de la direction de la sensation. La somme des quan-
tités de sensation est proportionnelle à l’angle OA, OB. En effet, l'axe
84 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
de rotation étant à chaque instant normal à l'angle élémentaire, Pangle
Lolal est la somme des angles élémentaires. Il résulte de là que nous
mesurons la distance angulaire de deux directions par l'angle qu’elles
font entre elles, parce que nous passons ainsi de lune à Pautre en
employant la plus petite somme possible de quantités d’effort-moteur.
Le passage de moindre effort entre deux directions est une succession
de directions toutes normales à l’axe rotation; elles forment donc un
champ binaire ou grand cercle de la sphère.
E. Loi de Listing. Dans l'exercice de la vision, lorsque la ligne de
regard ou axe visuel direct prend une position déterminée, la position
de l'œil lui-même est déterminée aussi de la manière suivante : Soit
OA la ligne de regard dans la position normale de l'œil ou position pri-
maire et OB la direction actuelle; l'œil a la position qu'il prendrait en
tournant autour d’un axe normal à OA et OB. D’après ce qui précède,
on peut énoncer ce principe en disant que l'œil à la position qu'il pren-
drait, s’il y parvenail à partir de sa position primaire par un passage de
moindre effort-moteur.
N° 46. Nous avons admis (n° 45, C.) que les trois axes de rotation des
muscles oculaires sont orthogonaux el constants, c’est-à-dire indépen-
dants de la position de lœil, puisqu'ils sont supposés coïneider avec
trois directions orthogonales du champ visuel fixe. Le mécanisme oculo-
moteur ne satisfait qu'approximativement à ces conditions.
En premier lieu, des {rois axes de rotation auxquels on peut rapporter
les mouvements oculaires, parce que les six muscles sont deux à deux
antagonistes, lun est bien normal au plan des deux autres, mais ces
deux derniers font entre eux un angle d'environ 75°. La figure (15)
représente une coupe horizontale de l'œil gauche dans sa position nor-
male. OA est la ligne de regard qui se trouve dans le plan horizontal
de la figure. L’axe de rotation vertical dû aux muscles droits externe et
interne, n’est représenté que par sa projection en O. L’axe DI, DS, est
l'axe horizontal dû aux muscles droits, supérieur et inférieur et fait un
angle de 70° avec OA. L’axe OS, OF, est l'axe horizontal dû aux muscles
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 85
obliques supérieur el inférieur el fait avec OA un angle de 35°; il en
résulte que OS fait avec DE un angle de 75°. Les désignation des axes
servent à montrer quel est le muscle dont la contraction donne à cette
direction de l'axe un mouvement de rotation positif.
Les propriétés du champ angulaires qui sont celles du cosinus, et qui
ont donné les équations (18) (n° 27), permettent de rapporter la sensa-
tion à trois directions quelconques, c’est-à-dire de rapporter la force
aux trois arêtes du parallélilipipède. Il en est de même pour la rotation
élémentaire. La proportionnalité entre la sensation et la rotation élémen-
taire admise pour les trois axes quelconques donne donc les mêmes
conclusions que pour trois axes orthogonaux (n° 45, C.). Mais on doit
se demander si les rotations élémentaires autour des axes oculaires peu-
vent être des variables indépendantes comme l’exigent les équations de
transformation faisant passer d’un système d’axes orthogonaux à un
système d’axes obliques. Or c’est là un point sur lequel nous ne pouvons
que faire valoir les considérations suivantes relatives au mode d’inser-
tion des fibres musculaires sur le globe oculaire.
A. Soit AT (fig. 16) une fibre musculaire assujettie à passer par le
point fixe T et à être tangente à la sphère et soit Aa l'élément du cercle
86 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
de contact. Faisons tourner la sphère autour d'un axe quelconque OB ;
le point À décrit un arc élémentaire Ab dans le plan langent en A et
par conséquent la fibre TA se raccourcit de la quantité ba, longueur qui
Fig. 16.
A
à
était enroulée sur la sphère. Le point T est supposé suffisamment éloi-
gné pour qu’on ait, en appelant 6 l'angle que fait bA avec aA :
ab — Ab. sin 6.
D'autre part l'angle 8 est celui des plans OTA et OBA; il est donc
nécessaire pour que la fibre TA ne subisse pas de modification de lon-
gueur que les deux plans soient le même. Puisque l'axe de rotation pro-
duit par la fibre TA est normal au plan OAT, il faut que les deux axes
soient perpendiculaires lun à l’autre. Les deux paires des muscles droits
qui ont leur extrémité fixe autour du trou optique au fond de la cavité
de l'orbite satisfont à cette condition puisque, le point T étant le même,
les plans OTA sont l’un le plan vertical et l’autre le plan horizontal.
Pour que le troisième axe y satisfit aussi, sa direction qui est bien hori-
zontale devrait être normale au premier axe horizontal, ce qui n’est
pas, puisque leur angle est de 75°.
Cherchons ce qui doit résulter de l’action réciproque des rotations.
Supposons que l'œil fasse une rotation autour de OH (fig. 15) de manière
que la ligne de regard s’élève dans le plan vertical; les composantes
sont OE et OF.
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 87
La rotation positive autour de DS déplace le point d'insertion de TA
supposé en A suivant l'élément Aa perpendiculaire à DS (fig. 17).
Fig. 17.
DS
OI
La fibre TA dont la contraction représente la rotation positive autour
de OI se raccourcit de la quantité Aa cos 75°, car elle a son point
d'insertion à l'extrémité inférieure du diamètre vertical. De même la
rotation autour de OI contracte la fibre du droit supérieur. Ces contrac-
lions de dépendance sont accompagnées de la sensation qui les déter-
mineraient. On peut donc admettre que nous évaluons ce mouvement
de rotation comme étant plus grand qu'il ne l’est en réalité, tandis que
la rotation autour de l'axe vertical satisfait à la condition d'indépen-
dance” pour les axes horizontaux, et ne donne pas lieu à cette évalua-
tion exagérée. On sait que nous estimons les angles verticaux trop grands
par rapport aux angles horizontaux et la coïncidence entre cette donnée
expérimentale et notre conclusion prouverait qu’en effet nous supposons
que nos sensations d’effort-moteur sont indépendantes.
B. La constance des axes de rotation est inadmissible si l’on suppose
que la übre continue à donner la même sensation spécifique, car son
point d'insertion se déplace avec le globe oculaire. Le muscle oculo-
moteur à sur le globe qu'il met en mouvement une insertion en forme
88 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
d’éventail d'où résulte que, malgré le déplacement du point d'insertion
moyen, il se trouve toujours une fibre musculaire, du moins dans un
certain champ angulaire autour de la position primaire, qui peut déter-
miner la rotation autour d’un axe constant. Suivant celle hypothèse, les
diverses fibres d’un même muscle seraient successivement mises en
activité par une excitation qui garderait le même caractère spécifique.
Si, comme le mécanisme oculaire semble l'indiquer, les axes de rota-
tion se déplacent avec l'œil lui-même, tout en continuant à correspondre
à des sensations constantes, la production de la notion du champ visuel
peut s'expliquer en modifiant les considérations du n° 43 que pour plus
de simplicité, nous avons exposées d'abord en supposant les axes fixes.
En premier lieu, l'œil étant dans la position primaire, un monvement
de rotalion autour d’un axe quelconque, laisse persister la sensation
visuelle, qu’elle soit directe ou indirecte (n° 44, C.), due à la cause lumi-
neuse qui est localisée suivant celle direction. La formation de lespace
visuel est done encore le résultat de l'existence de la notion d'espace
sphérique associée aux mouvements qui l'accompagnent lorsque l'œil
est dans la position primaire.
En second lieu, l'évaluation du champ visuel par le déplacement du
champ rétinien de la position primaire subsiste avec exactitude, car,
dans ce champ angulaire restreint, le déplacement des axes n’a qu'une
influence insensible. I existe donc autour de la position primaire de
la ligne de regard, un champ angulaire au dedans duquel les mouve-
ments de l'œil sont tels que nous les avons supposés, et sont définis
par le déplacement de l’espace angulaire par rapport à lui-même. Au
dehors de ce champ angulaire, nous admettons que la non-fixité des axes
de rotation donne lieu à des erreurs d'évaluation analogues à celle dont
nous avons cherché à montrer la cause. Ainsi dans la position primaire
de l'œil, une espèce indirecte à est localisée suivant une direction fai-
sant un angle + avec la direction directe. Lorsque nous déplaçons Pœil
de manière que la cause lumineuse de ? soit vue directement, l'angle
que nous évaluons par la quantité de sensation est inexactement évalué,
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 89
puisque nous supposons que les axes sont fixes et qu'ils ne le sont pas.
Mais remarquons que nous n’altribuons pas à l'estimation angulaire une
bien grande exaclilude à moins qu'il ne s'agisse de reconnaître l'égalité,
cas dans lequel les mêmes erreurs en se reproduisant ne diminuent pas
la valeur de l'estimation.
No 47. Résumé. Nous cherchons à établir avec rigueur la production
de la notion d'espace visuel par l'exercice simultané de la perception de
la sensation visuelle et de la perception de la sensation d’effort-moteur
des muscles oculaires. Le champ rétinien est d'abord supposé restreint
à la seule vision directe et nous admettons la localisation de la cause
lumineuse suivant la direction de la sensation d’effort-moteur qui la
laisse subsister à l'exclusion de toutes les autres. Il en résulte la produc-
lion du champ visuel.
Prenant ensuite en considération le champ rétinien tout entier, nous
montrons qu'un point de la rétine est relié au point central par l'angle
entre les deux directions du champ visuel qui déterminent respective-
ment l'excitation de ces deux portions de la rétine, et que nous localisons
le champ rétinien, suivant un champ angulaire ou espace sphérique
susceplible de se déplacer avec l'œil par rapport au champ visuel fixe.
Les propriétés du mouvement de l’espace sphérique par rapport à
lui-même sont donc celles du champ rétinien par rapport au champ
visuel. Il en résulte, entre autres conséquences, que deux directions se
trouvent reliées entre elles par leur angle, parce que l'angle plan cor-
respond au passage de la ligne de regard de l'une des directions à
l’autre avec l'emploi d’une somme minima de sensation d’effort-moteur.
9. Espace tactile.
N° 48. Bras schématique. J’appelle bras, organe mobile complexe
formé par deux articulations, celle de lhumérus et celle du coude, et
TOME XXX. 12
90 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
main l'extrémité du bras qui perçoit la sensation tactile. Pour qu'on se
rende compte de la manière dont cet organe mobile schématique est
réalisé par le bras, tel qu'il nous est connu par l’ensemble de nos
notions de l’espace, il faut supposer ces notions admises et représenter
le bras schématique, sans que cette représentation soit prise pour une
démonstration.
Jassimile le bras à un triangle isocèle ODM (fig. 18) ; O est le centre
de rotation de l’humérus, OD l'humérus, DM l’avant-bras, M la main ;
l'angle ODM que je désigne par 9 est variable suivant la position relative
des deux parties de l'articulation du coude et la longueur OM varie
avec 8.
Jappelle bras simple le bras dans lequel l'articulation du coude ou
articulation secondaire a une position invariable quelconque et bras
complexe celui où cette articulation est susceptible de se mouvoir.
No 49. Le bras simple est un organe mobile assimilable à l'œil en
remplaçant la sensation visuelle par la sensation tactile.
J'appelle sensation tactile directe celle que nous percevons en réunis-
sant les extrémités des doigts et sensations indirectes celles que nous
percevons simultanément en les écartant.
Ne considérons en premier lieu que la sensation directe. On peut
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. M
répéter ce qui a été établi (no 43) pour la vision directe et il en résulte
la formation d’un champ ternaire tactile rapporté à l'articulation de
lhumérus comme le champ ternaire visuel est rapporté au globe oculaire.
En effet l'articulation de l’'humérus est un organe mobile complètement
libre et donnant lieu par conséquent à la formation d’une notion d'espace
sphérique, laquelle localise la sensation tactile. Toute sensation tactile
altribuée à une cause permanente est localisée suivant la direction de
la sensation qui la laisse subsister. De même que pour l'œil, le mouve-
ment volontaire qui laisse subsister la sensation directe M (fig. 18), est la
rolation autour de l'axe OM, puisque toute autre rotation fait décrire
un cône à la droite OM.
Considérons en second lieu la sensation indirecte; on peut lassimiler
à la vision indirecte, et ce qui a été établi montre que la sensation tactile
indirecte constitue un champ ternaire tactile mobile, susceptible de se
superposer au champ tactile fixe ou espace angulaire tactile.
Ce qui est relatif au déplacement de l'organe mobile et à son passage
d’une position initiale à une position finale est done applicable au bras
simple, à la condition d'admettre la proportionnalité entre les rotations
élémentaires autour de trois axes de rotation quelconques et les sensa-
tions d’effort-moteur correspondantes.
N° 50. L'exercice de la perception tactile au moyen du bras complexe
détermine la production de la notion de l’espace appelée profondeur.
Considérons l'exercice de la perception tactile lorsque l'articulation
secondaire fonctionne simultanément avec celle de lhumérus. Sur une
même direction OM (fig. 19), nous localisons successivement différents
points tactiles M, M”, etc., et nous acquérons ainsi une notion de l’espace
qui n'existe pas dans l’espace visuel monoculaire, et que l’on désigne
ordinairement par profondeur. La seconde articulation est un organe
mobile incomplètement libre, dont le mouvement ne dépend que d’une
seule variable que je désigne par 8 et il y a entre cette variable et la
quantilé de sensation, Sdt, de cette articulation, la relation suivante,
h étant une constante :
4
92 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
(31) hdG = Sdt
Soit M un point tactile localisé sur une direction déterminée OM
(fig. 19). Par le jeu de larticulation secondaire nous pouvons toucher
Fig. 19.
4 Da
/
/ 1 M
/ M7,
! M \
l |
i Q l
\ I
\ /
ie FA
NX à
” ce
successivement des points M", M”, etc., qui se trouvent localisés sur la
même direction et correspondent à des valeurs différentes de 9 et, pour
une certaine valeur 6,, nous pouvons avec la main toucher l’articula-
tion de l’humérus et reconnaitre que ce point lactile jouit de la propriété
exceptionnelle d'appartenir à toutes les directions autour du point O.
En effet si M coïncide avec O, le contact subsiste quel que soit l'axe de
rotation. Par conséquent nous localisons le centre O du bras schéma-
tique au centre de l’espace tactile angulaire.
Supposons qu'après avoir touché l’humérus, nous touchions de nou-
veau le point tactile M; il est d’une part localisé sur la direction OM et
de l’autre nous expérimentons qu'il faut pour latteindre, à partir du
point tactile O, une certaine somme de quantités de la sensation S de
l'articulation secondaire, lorsque celle-ci varie entre 9, et 9. Le seul
élément variable dont nous disposions pour l’associer à cette somme de
sensations et localiser le point M, étant admis qu'il l'est sur la direction
OM, est l’intensité R de la sensation dont l'espèce est déterminée, c’est-
à-dire la longueur OM compète à partir de O. Il en résulte que nous
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 95
localisons le point tactile M en M, en attribuant à la sensation OM une
intensité R qui est donnée à cause de l'équation (31) par A (9—56,).
Considérons les points tactiles M, M”, elc., qui se localisent sur la
même direction et correspondent à des valeurs 5, 9°, elc.; on à :
R—R'— (6 — 6)
elc.
Les points M, M’, M", O, jouissent donc de la propriété que la diffé-
rence des distances de deux d’entre eux au point O est égale à leur dis-
tance respective. Nous acquérons ainsi la notion d’une direction qui est
une suite continue de points tactiles à partir du centre de l’espace angu-
laire tactile.
J'appelle surface sphérique l’ensemble des points qui sont localisés à
une distance constante R du centre O. Il résulte de ce qui précède que
l’espace tactile est une surface sphérique de rayon variable; la direction
dans laquelle se trouve un point M est celle de l'axe de rotation de larti-
culation de lhumérus qui passe par ce point et sa distance à l'origine est
une intensité de la sensation d’effort-moteur qui fait tourner l'humérus
autour de cet axe, égale à la somme des quantités de sensations d’effort-
moteur de l'articulation secondaire qui accompagne le mouvement de
celle articulation lorsque la main se meut de la tête de l'humérus au
point M. Un point M est défini par les trois projections de la sensa-
tion R.
La localisation de la somme des quantités de la sensation S, suivant
une intensité de la sensation R est une conséquence du même principe
d'association qui localise une sensation visuelle ou tactile suivant une
sensation d’effort-moteur. Il faut se rappeler que nous n’avons souvent
conscience de nos sensalions d’effort-moteur que par la localisation
qu’elles déterminent. Une expérience montrant qu'il en est ainsi est la
suivante : On étend à demi le bras en avant et en dedans de manière à
ce que l’avant-bras fasse un angle obtus avec le bras et en fermant les
yeux, on imagine toucher un objet avec les doigts réunis; puis on
94 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
cherche à donner à lhumérus un mouvement de rotation, tel que la
main ou plutôt le bout des doigts rassemblés ne change pas de place;
on le fait sans hésitation. Si l’on déplace le bras et qu'on cherche à
reproduire ce même mouvement de rotation, on ne peut essayer de le
faire qu’en imaginant un cône dont la ligne droite qui joint la tête de
lhumérus aux doigls est une génératrice et dont l'axe est le premier
axe de rotation que l’on retrouve approximativement par l'imagination.
Ainsi une sensation d’effort-moteur de lhumérus ne nous est connue
que par la localisation qu’elle implique de la position de la main.
N° 51. La sensation d’effort-moteur de lhumérus est variable dans
un champ qui est le résultat de la position variable de l'articulation
secondaire s’associant à celte sensation.
Considérons une certaine valeur de 5. Les sensations d’effort-moteur
de lhumérus associées à cette valeur, sont celles qui font passer la main
d’un point à un autre de la surface sphérique du rayon R, R étant donné
par la valeur A(5 — 6,).
Lorsque la main passe d’un point M à un point infiniment voisin M'
de la surface sphérique, la direction passe de OM à OM’. Ce passage
effectué avec une somme d'efforts minima est une rotation autour de
l'axe normal aux deux directions. OM et OM, et l'angle élémentaire de
rotation est l’angle des deux directions. On a trouvé, pour l’expression
de cet angle :
Ê— V/(d cos &)° + (d cos 8) + (d cos 51
Soient X, Y, Z, les trois projections de R ; puisque R est constant,
on à :
(32) Re = VaX?+ dY? + d2?
Si, après avoir localisé le point M par la sensation R dont X, Y, Z,
sont les projections, on compose avec celte sensation R la sensation
dont les projections sont dX dY d2Z affectés des signes convenables, la
résultante localise le point M'; il faut donc pour cela composer avec R
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 95
une sensation dont l'intensité est vx + dY° + dZ£° ou, d’après l’équa-
tion (32), R<. Par conséquent, pour que la rotation < donne lieu à une
sensation d’effort-moteur dont l'intensité soit celle qui localise le point
M, il faut que l'intensité de la sensation s’obtienne en multipliant par
R l'angle :. Ce résultat s’énonce ainsi : La sensation d’effort-moteur de
l’'humérus associée à une valeur 8 de l'articulation secondaire, prend
une‘ intensité que lon obtient en multipliant l'angle de rotation par
l'intensité qui localise un point tactile obtenu avec cette valeur de 5.
No 52. Considérons un point M et un point quelconque infiniment
voisin N, et supposons que la main passe de M à N. Choisissons, pour
simplifier la démonstration, OM pour axe des Z (fig. 20). Pour faire
Fig. 20
Z|,N
M! !M'
(e) S
X
passer la main de Men N, on peut effectuer simultanément les deux
mouvements, l’un qui fait passer la direction OM en OM, et l'autre
qui fait passer M' en N. Les projections de OM sont 0, 0, Z, celles de
ON 4X, dY,Z + dZ et celles de OM’ 4X, dY, Z ; en effet l'angle de
OM avec OZ étant infiniment petit, sa projection sur OZ est égale à
OM, c’est-à-dire à Z et sa projection sur OX et OY ne diffère de celle de
96 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
ON que d'un infiniment petit du second ordre. Le premier mouvement
est obtenu par une sensation d’effort-moteur dont l'intensité est (n° 51) :
VX + dY°
Le second mouvement est obtenu par une variation de 6 qui donne
une sensation d’effort-moteur M'N ou dZ, parce que l'angle est infini-
ment petit. La sensation d’effort-moteur résultante a donc pour inten-
silé :
VaX + ay? + a2
Celle expression est, comme on peut le démontrer, indépendante du
système d’axes orthogonaux auxquels le champ ternaire est rapporté et
par conséquent on a établi que : La variation élémentaire du point tac-
tile s’effectue par une sensation d’effort-moteur qui a pour intensité la
résultante des variations des projections.
N° 53. Pour que la main passe d’un point M à un point N quelconque
par une somme minima de quantités de sensation, il faut que la sensa-
tion reste d'espèce constante. Soient X, Y, Z, et X, Y, Z, les projections
de OM et ON; pour chaque mouvement élémentaire, la sensation élé-
mentaire est :
V'ax2 dy a7:
La recherche du minimum de l'intégrale entre les valeurs initiales et
finales de X, Y, Z, est le problème de la plus courte distance entre deux
points rapporlés à des coordonnées reclangulaires. La solution est,
comme on la vu (n° 32) donnée par :
m ñ 1
| COS æ ER —— cos p À — —
V1 + m° + n? V/m2 + n° 4-1 VA + mLn°
(33) | et, de plus,
X, — \, Y, —Y\,
M — —— = ——
DT, VIRE
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 97
Nous appelons ligne droite la suite continue des points par lesquels
la main passe du point M au point N, lorsque la sensation est d'espèce
constante et que, par conséquent, la somme des sensations élémentaires
est minima.
Nous localisons sur la ligne droite MN la somme de quantités de sen-
salons au moyen desquelles elle est parcourue par la main.
No 54 A. La ligne ou suite continue de points qui est localisée sur
une direction donnée passant par le centre du champ ternaire est une
ligne droite. En effet la main passe d’un point à l’autre de cette ligne
par une variation de l'intensité de la sensation d'espèce constante qui
détermine cette direction.
Les directions du champ ternaire forment donc l’ensemble de toutes
les lignes droites possibles passant par le point O.
B. Un point M quelconque est assimilé au point O et toutes les lignes
droites qui passent par M étant données par les équations (33) qui les
localisent, elles sont appelées parallèles aux lignes droites passant par
le point O pour lesquelles :, 6, 7, ont les mêmes valeurs. Deux paral-
lèles ne peuvent pas se rencontrer. En effet au point où elles se rencon-
treraient il faudrait qu’elles fussent localisées suivant une même ligne
droite el que les points par lesquels les deux parallèles sont menées
fussent sur cette droite, c’est-à-dire, que les deux parallèles n’en fissent
qu'une.
N° 55. Résumé. L'espace tactile possède tous les éléments de l'éten-
due. Tandis que l’espace visuel monoculaire localise les sources lumi-
neuses suivant les directions de l’espace angulaire sans leur assigner de
distance à partir du centre, l’espace tactile localise les causes de contact,
suivant les directions variables à partir d’un centre, et par la superpo-
sition d’une seconde activité musculaire, d’après des distances variables
à partir de ce centre. Nous cherchons à établir, d’une manière plausible,
un procédé de localisation qui soit une application des propriétés de la
sensation el décomposons les fonctions tactiles du bras, en considérant
séparément le mouvement de l'articulation humérale et celui de Farti-
TOME XXX. 13
98 SUR LA COMPOSITION DES SENSATIONS
culation du coude. L’humérus est un organe mobile libre répondant à
la définition générale que nous en avons donnée et donnant lieu à la
production de la notion d'espace sphérique aussi bien que le globe ocu-
laire. Que l’on se représente la tête de l’humérus comme une sphère
susceptible de tourner autour de son centre, et la direction du bras comme
analogue à la direction de la ligne de regard direct dans l'œil; l'exercice
de l’activité des muscles de l’humérus associée à la sensation tactile,
lorsque la main rencontre un obstacle, produit un espace tactile assimi-
lable de tous points à l’espace visuel monoculaire; la largeur de la main,
jouant un rôle qui rappelle celui de l'étendue de la rétine, donne lieu
à un champ tactile mobile se déplaçant dans le champ tactile fixe.
Si l'articulation secondaire, celle du coude, entre en activité dans une
position angulaire fixe de la direction qui joint l'épaule à la main, la
sensation tactile est provoquée par des causes d’obstacle variant dans
un champ nouveau et, appliquant les principes déjà invoqués, nous
admettons que nous classsons ces causes dans le champ de notre activité
volontaire, laquelle a pour élément variable la somme d’efforts-moteurs
de l'articulation secondaire perçus en passant d’un obstacle à Pautre.
La notion d'espace sphérique acquiert ainsi, comme élément variable,
une localisation qui doit s'effectuer sur une direction constante, puisque
nous supposons que l’activité de lhumérus n'intervient pas, et une lon-
gueur variable à partir du centre angulaire, c'est-à-dire une intensité
variable de la sensation de l’humérus, se trouve associée à une somme
de sensations élémentaires de l'articulation secondaire pour localiser les
causes de contact et produire l’espace tactile.
La loi de la composition ou de la synthèse de deux ou trois sensations
fondamentales fait trouver dans les éléments psychologiques la genèse
des propriétés géométriques angulaires du cercle et de la sphère, puisque
celles-ci dépendent de la fonction trigonométrique, le cosinus d’un
angle, dont la forme explicite a été trouvée. Comme conséquence de
celte genèse, on doit attribuer au mode même de notre activité psycho-
logique la mesure que nous prenons de la distance de deux sources
ET LA FORMATION DE LA NOTION D'ESPACE. 99
lumineuses dans le champ angulaire par l'angle plan qui les sépare, el
qui se trouve être le passage de moindre effort de la ligne visuelle de
l’une à l’autre. Notre étude, en portant sur l'espace tactile, permet d’attri-
buer la même origine, subjective et sans ambiguïté, à la genèse de la
notion géométrique de la ligne droite. Nous la définissons par une suc-
cession de points tactiles qui se trouve être le passage de la main d’un
point tactile à un autre, lorsque ce passage a lieu accompagné d’une
somme minima d'efforts. Cette condition équivaut à assujettir la sensa-
tion d’effort-moteur à rester spécifiquement la même. Puisqu'il en est
ainsi, la succession de points localisés suivant une même direction à
partir du centre angulaire satisfait à la définition de la ligne droite, et la
sensation d’effort-moteur elle-même ne variant que d'intensité, qui est
la notion de direction, est en même temps la notion de la ligne droite.
On voit donc dépendre l'une de lautre, par leur genèse même, deux
notions que l'on considère ordinairement comme étant l’une le résultat
de nos sens et l’autre l'expression des propriétés de l'espace. La défini-
tion du parallélisme de deux droites résulte de l'assimilation d’un point
tactile au point central, par l'intermédiaire d’une direction constante, et
deux droites ainsi définies ne peuvent pas se rencontrer, parce que cette
hypothèse les assimilerait dans tous leurs points. Du moment que lon
admet que la loi de la composition des forces est celle des sensations, on
substitue les propriétés de la sensation à celles de l’espace. Nous avons
montré comment cette substitution peut se suivre d’abord dans la pro-
duction de l’espace monoculaire, c’est-à-dire seulement angulaire et, en
second lieu, dans la production de l’espace tactile à trois dimensions.
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ToME NXX. — SECONDE PARTIE
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GENÈVE
IMPRIMERIE AUBERT-SCHUCHARDT
RUE DE LA PÉLISSERIE, 18
1890
RAPPORT
DU
PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE
L'ANNÉE 1888
M. Hippolyte-J. GOSSE
MESSIEURS ET HONORÉS COLLÈGUES,
Je dois, comme président de notre Société pendant l’année qui vient
de s’écouler, vous retracer sa marche pendant cette période et vous
présenter une revue des différents sujets dont on vous à entretenus.
Vous avez appelé M. Marc Micheli à remplir les fonctions de vice-
président pendant l’année 1888, et celles de président pour 1889.
MM. Ch. Soret et Ÿ. Fatio ont élé nommés membres du Comité de
publication en remplacement de MM. Bedot et Humbert, et M. le colonel
Gautier a été réélu trésorier.
TOME XXX. IX
LVI RAPPORT ANNUEL
M. Eïlhard Wiedemann, professeur de physique à l'Université
d'Erlangen, a été nommé membre honoraire, et notre collègue M. le
professeur Raoul Pictet absent de notre cité, momentanément espérons-
le, membre émérite de notre Société.
Deux nouveaux membres erdinaires ont été admis; ce sont MM.
Alphonse Pictet, et Robert Chodat docteur ès sciences, de telle sorte que
la Société compte actuellement 50 membres ordinaires el 32 associés
libres.
Vous avez délégué MM. Micheli et Rilliel pour vous représenter à la
session de la Société helvétique des sciences nalurelles qui s'est réunie
à Soleure.
En ce qui concerne nos publications, la première partie du tome XXX
est imprimée et vous sera remise prochainement.
Voici les noms des Sociétés avec lesquelles nous n’étions pas encore
en rapport el auxquelles seront envoyés les Mémoires en échange de leurs
publications :
Musée de Bergen, Norwège.
Académie de Bologne.
Wagner’s Institute, Philadelphie.
Société du Musée de Transylvanie.
Biological Society of Liverpool.
Royal Society of Queensland, Brisbane.
D'un autre côté, le Bulletin sera envoyé à :
l'Académie d’Arezzo.
Verein für Naturwissenschaft, Brunswick.
Soc. de Morphologie, Munich.
Soc. Antonio Algete, Mexico. :
Naturwissenschaftlichen Verein, Frankfurt a/Oder.
Kansas Academy of science, Topelka.
Museo de Costa-Rica, San-José.
Geological Society of Edinburgh.
Si nous avons eu le plaisir de constater qu'il ne s’est produit aucun
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LVIl
vide parmi nos membres ordinaires, d’un autre côté nous avons eu le
profond regret de perdre deux de nos membres honoraires : MM. les pro-
fesseurs Wroblewski à Cracovie el Asa Gray en Amérique. Je vais
essayer de résumer les principaux traits de la vie scientifique de ces deux
hommes éminents.
SIGISMOND WROBLESKI
SIGISMOND WROBLESkI est né en Lithuanie, à Grodno, le 28 octobre
1845, où il fil ses premières études. Il quitta le gymnase de cette ville
après avoir oblenu une médaille d'argent, pour entrer à l'Université de
St-Wladimir à Kiew, et là, comme beaucoup de ses collègues, dévoué à
l’idée de sa patrie, il abandonna ses cours pour participer à l'insurrection
polonaise de 1863. Arrêté, il fut déporté en Sibérie, où il resta jusqu’en
1869.
Rentré en Europe el malgré une maladie des yeux contractée pendant
son exil, il se remet avec ardeur au travail, étudie à Berlin, Heidelberg
et Munich où, en 1874, il obtient le diplôme de docteur en philosophie
«<summà cum laude, » Nommé assistant à la chaire de physique de cette
dernière ville, il y resta un an, et passa avec la même qualité à Stras-
bourg en 1875.
En 1876, il obtint l'agrégation au professorat, après avoir obtenu de
l’Académie de Varsovie la bourse fondée par Galesowski.
Il séjourna cinq ans à Strasbourg, se consacrant loujours plus à la
physique, sa science favorite.
En 1880, il continua ses études à Paris, Londres et Oxford, et, en
1881, il entra dans le laboratoire de St-Claire Deville, à l'École normale
supérieure. C’est là, qu'en 1882 il reçut sa nomination de professeur
ordinaire de physique de l'Université des Jajellons, à Cracovie.
L'année suivante, il fat nommé membre de la commission chargée de
LVUI RAPPORT ANNUEL
l'organisation de l'exposition d'électricité, et membre du jury de l'expo-
sition universelle de Vienne.
En 1886, il reçut de l’Académie des sciences de Vienne le prix Baum-
gartner, qui lui fut décerné pour son remarquable travail sur la liqué-
faction des gaz. Deux ans auparavant, sur la proposition de notre savant
collègue M. Raoul Pictet, vous lui aviez décerné le titre de membre
honoraire de notre Société.
Sans vouloir mentionner les litres de tous ses travaux. j'indiquerai les
sujets principaux qui ont été l’objet de ses études :
10 De la diffusion de la matière en général.
20 Des phénomènes essentiels liés à l'absorption des gaz par les corps
absorbants.
30 De la connexion qui existe entre les phénomènes d'absorption des
gaz par les liquides, et les propriétés capillaires de ces derniers.
40 De la condensation des gaz.
50 Des propriétés des gaz liquéfiés.
60 Des rapports que l’on constate entre l’état gazeux et létat liquide
des corps.
70 Des propriétés électriques des corps à de très basses températures.
Sans parler des dangers et des difficultés que présentent les expé-
riences nécessaires pour ses recherches, on ne peut s'empêcher d'admi-
rer la grande valeur des travaux de Wroblewski qui ne se rapportent
pas seulement à la physique, mais ont un champ plus vaste.
La grande découverte de la liquéfaction de oxygène a été faite presque
simultanément à Genève par Raoul Pictet et à Paris par Cailletet; mais
ces deux physiciens n'avaient obtenu l'élément liquide que dans un état
instable et fugitif. Wroblewski perfectionnant la méthode de Cailletet,
utilisant le froid produit par l'évaporation dans le vide d’autres gaz plus
faciles à liquéfier, et particulièrement l’éthylène, parvint à obtenir dans
des vases transparents loxygène liquide à l’état fixe, et à déterminer son
point d’ébullition, sa densité et ses propriétés physiques. — II à étudié
de même l'azote, l'oxyde de carbone, plus difficiles à amener à létal
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LIX
liquide, et même l'hydrogène, le plus réfractaire de tous à la condensation.
Il est arrivé, dans ses expériences, à opérer à des températures de 150
et 200 degrés au-dessous de zéro, qui n'avaient pas élé atleintes avant
lui. Le nom de Wroblewski est donc attaché d'un lien indissoluble à cette
découverte mémorable. — Professeur et travailleur infatigable, il état
chéri de ses élèves qu'il considérait comme ses amis.
Gravement blessé par une explosion dans son laboratoire, il ne sur-
vécut que peu de Llemps aux conséquences de ce malheureux accident, el
mourul ainsi sur le champ de bataille de la science en mai 1888.
Tous les journaux polonais et étrangers ont rendu pleine justice aux
talents remarquables et au travail infatigable de l'éminent professeur si
prématurément enlevé à l'affection de ses collègues et de ses amis. La
patrie polonaise perd en Wroblewski un homme sans tache, un patriote
éprouvé, la science un de ses plus fervents adeptes ".
ASA GRAY
Asa Gray naquit le 18 novembre 1810 à Sauquoit, dans le district de
Paris (État de New-York). Après avoir passé ses jeunes années dans la
tannerie de son père, il passa deux ans dans l’école de Clinton, puis à
l'Académie de Fairfield. Sur le désir de son père, il entra dans l'École de
médecine de Fairfeld, et c’est de là que date sa liaison avec le D'J. Hudly
qui y professait la chimie et la matière médicale.
Il obtint le grade de Docteur, mais ne pratiqua pas. Les sciences natu-
relles l'avaient absorbé, et il préféra donner une série de cours de miné-
ralogie, de chimie et de botanique à l'École supérieure de Bartlett, à
Utica. C’est là, en 1833, qu'il publia ses premières recherches, Décou-
verles de nouvelles localités minéralogiques près de New-York.
! Voir notamment, Notice sur le professeur Wroblewski par le D' Auguste Kwäsnicki, dans
le Przeglad Lekarski du 19 mai 1888.
LX RAPPORT ANNUEL
Le Dr Torrey, professeur de chimie d’une École de médecine à New-
York, remarqua les travaux de botanique du jeune maitre et le prit
comme assistant de chimie.
Dans celte période de sa vie, nous le voyons publier une série de
mémoires sur Qle genre Rhynchospora, » sur «les plantes nouvelles
rares et intéressantes du Nord et de l'Ouest de New-York, » sur «les
graminées et les cyperacées du Nord de l'Amérique. » Il collabora à Ja
monographie de Torrey sur les Joncs. En effet, l’auteur y mentionne
que toute la partie correspondant aux genres Rhinchospora et Ceratos-
chænus avait été préparée par Gray.
Le nombre des espèces nouvelles décrites par lui atteignait déjà plus
de mille, et il y avait à peine trois ans qu'il avait quitté l'École de méde-
cine de Fairfield.
Les finances de l'École d'Utica ne permirent pas à Torrey de conserver
Gray comme assistant, mais il lui procura la place de curateur et de
bibliothécaire du Lycée d'histoire naturelle de New-York. C'est là, qu'il
commença à préparer ses Éléments de botanique. Ce travail, publié en
1837, fut fait sur le plan adopté par de Candolle, mais avec des idées
personnelles très remarquables, et en même temps il sut trailer magis-
tralement la structure végétale, la physiologie et la classification, quoique
dans un cadre très restreint; aussi ce livre fut-il un succès pour Gray
laut au point de vue scientifique qu’au point de vue du style.
Désigné comme botaniste pour faire partie d’une grande expédition
dans les mers du Sud, il fut sur le point de partir, mais, par suite des
délais et des hésitations qui se produisirent et fatigué d'attendre, il donna
sa démission, d'autant plus que le D° Torrey lui offrit de collaborer à son
ouvrage sur la Flore de l'Amérique du Nord. Deux volumes, fruits de
leurs efforts, parurent déjà en 1838.
Dans l'été de cette même année, il accepta la chaire de botanique que
lui offrait l'Université de Michigan nouvellement fondée, mais avec la
réserve d'un congé pour aller en Europe, ce qui lui fut accordé. Il con-
sacra une année à examiner tous les herbiers importants d'Europe et à
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXI
comparer les échantillons types des plantes américaines. Les résultats
de ce voyage furent consignés dans une notice des plus intéressantes
dans laquelle on voit la quantité immense de détails et d'observations
exactes qu'embrassaient les travaux de Gray, eten même temps le grand
savoir, le jugement excellent et la superbe mémoire dont il disposait.
C'est dans ce voyage qu'il vint à Genève, faire connaissance des de Can-
dolle père et fils et travailler dans leur herbier sans rival et dans leur
riche bibliothèque.
De retour chez lui, il se remit avec vigueur à la Flora, dont le premier
volume parut en 1840 et le second en 1843. Après avoir fait une
exploration botanique dans les vallées de la Virginie et les plus hautes
montagnes de la Caroline du Sud, dont il publia la narration, en signa-
lant et analysant les espèces découvertes par ses prédécesseurs; 1l entre-
prit la revision de ses éléments de botanique, dont il fit un traité plus
complet, dont parurent plusieurs éditions, toujours complétées au fur et
à mesure que la science progressait. L'ouvrage prit une telle étendue
que l’on dut, pour la cinquième édition, diviser ouvrage en un certain
nombre de volumes. Gray rédigea ce qui concernait la morphologie, la
laxonomie et la phytographie, laissant la physiologie botanique au pro-
fesseur G.-L. Goodale, et la cryptogamie au professeur W.-G. Farlow.
Eu 1842, il accepta l'offre qu'on lui faisait de la chaire de botanique
du Collège de Havard. Le Jardin offrait peu de ressources, personne ne
s’en étant occupé depuis le départ de Thomas Nurtall en 1828, et il n°y
avail pas même d’herbier. Gray s'y consacra entièrement et, tout en
faisant son enseignement, continuant ses travaux botaniques, tenant à
jour son énorme correspondance, et l’on sait qu’il répondait à toutes les
demandes avec une courtoisie à toute épreuve, il organisa un grand
herbier.
En 1864, il offrit celui-ci ainsi que sa bibliothèque (fort complète) au
Collège de Havard, à condition qu'il serait construit un bâtiment à l'abri
de l'incendie. Cette proposition fut acceptée. Nous inspirant de cet
exemple, ne devrions-nous pas à Genève prendre une décision semblable
pour sauvegarder les richesses qui nous ont été léguées.
LXII RAPPORT ANNUEL
Pendant cette période de sa vie, nous le voyons faire dans le journal
américain des sciences fondé par Silliman, un compte rendu des ouvrages
importants qui paraissaient, en y ajoutant des remarques critiques, puis
une série de notices biographiques des botanistes, qu’ils fussent Améri-
cains ou Européens, car il considérait les botanistes comme une seule
famille. Sa critique, faite toujours dans l’intérêt de la précision et de la
vérité est toujours si franche et empreinte d’une telle bonté, qu’elle ne
pouvait offenser personne et que ces notices forment, suivant l'opinion
d'un botaniste éminent « la meilleure histoire de la littérature botanique
et des progrès de celte science pendant les cinquante dernières années. »
C'est à celte époque que paraît en particulier le Comple rendu des
plantes rapportées par l'expédition de Wilkie, un volume in-4°, avec un
atlas de 100 planches in-folio. C’est pour ce travail qu’il revint à deux
reprises en Europe et qu'il honora notre ville de ses visites lorsqu'il vint
travailler de nouveau dans l'herbier de Candolle. 3
+ En 1851, il fit chez George Bentham la connaissance de Darwin, qu’il
nEevit plus tard en 1868 et 1869, et dont les opinions eurent une grande
influence sur les études d’Asa Gray. C’est ainsi que ses mémoires sur
l’origine des espèces, sur la distribution géographique des plantes, leurs
variations, leur origine, ne furent que des réponses à des lettres que lui
avait écrites lillustre naturaliste. Celui-ci le remercia de la façon
aimable avec laquelle il avait répondu à des questions si difficiles et en
profita pour lui en poser de nouvelles.
Gray publia à cette occasion la Statistique de la flore des États-Unis.
Il tâche de prouver dans ce mémoire l’idée d’une zone unique d’origine
pour les espèces, avec des dispersions des plantes à des époques plus ou
moins reculées. Il discute l'hypothèse de Darwin que les espèces des
grands genres occupent de plus grandes surfaces géographiques que
celles des genres moins nombreux. Il observe qu’une grande proportion
des types extra-européens de l’est de l'Amérique sont les mêmes que
ceux de l’est de l'Asie, et qu’un tiers des espèces alpines de Amérique
sont pareilles à celles des espèces alpines de l'Europe.
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LxIII
En 1859, Gray poursuivit ce genre de recherches sur les plantes du
Japon recueillies par M. Charles Wright, et il donne comme conclusion
de ses études que les plantes du Japon sont représentées en plus grand
nombre en Europe que dans le N.-0. de l'Amérique, qui en est cepen-
dant bien plus rapprochée. D'un autre côté, il trouve que les plantes de
l’est de l'Amérique se sont mélangées avec les flores de l'Asie orientale
par les changements de climats, dans les époques qui ont précédé et
sui l’époque glaciaire. Appliquant ses idées à l'étude des Sequoias de la
Californie, il démontra la survivance de certaines formes végétales d’une
période antérieure; ces arbres ne sont, suivant lui, que les restes d’une
végétation fossile qui couvrait de vastes étendues et qui est de nouveau
développée sous l'influence du retour d’une période plus chaude.
Les connaissances scientifiques de Gray firent de lui un collaborateur
de Därwin, et, aussitôt que l'Origine des espèces fut publiée, Gray tra-
vailla à en faire une édition américaine. Il en admit les idées tout en
faisant ses réserves sur certains points. Il n’admetltait pas que dans les
variétés sans fin des plantes il devait y avoir quelque chose amenantan
résultat défini et ordré, que lout n'était pas laissé aux hasards de la
sélection. Il admet que la loi naturelle est une conception humaine d’une
action divine organisée et continue.
Gray avait publié dans différentes revues plusieurs essais dans les-
quels il indiquait ses divergences avec Darwin; il les réunit en 1876
sous le litre de Darwiniana.
Il les exprime en ces termes : « Nous sommes de plus en plus con-
€ vaincus que la variation, et par conséquent le terrain d'adaptation,
« n’est pas le produit, mais la réponse à l’action des milieux ambiants.
« Les variations ou, en d’autres termes, les différences qui existent entre
« individus, plantes ou animaux, quelle que soit leur origine, sont évi-
« demment dues à une action interne et non à l'influence externe, elles
« se produisent physiologiquement et non physiquement. »
Il dit ailleurs que «la variation dans l'espèce est capable de se pro-
« duire dans des directions particulières, et d’être le point de départ
TOME XXX. x
LXIV RAPPORT ANNUEL
« d'espèces variées, comme on le constate souvent dans les plantes, »
ce qui s'accorde avec la conclusion précédente.
Quoique admettant la sélection naturelle, ses conclusions étaient ainsi
dans une certaine limite antidarwiniennes. Et cependant Darwin écrivait
à Gray à propos de l’article que celui-ci venait en 1860 de publier dans
le Journal américain des sciences de Dana, sur l'origine des espèces :
« Je déclare que vous connaissez mon livre aussi bien que moi; vous
y ajoutez des faits et des arguments d'une manière qui excile mon éton-
nement el mon envie. Hooker m'écrit dans un billet que vous êtes plus
qu'aucun autre entièrement le maitre du sujel. »
Gray était un darwinien théiste, el nous le voyons dans sa profession
de foi exposée dans la préface du Darwiniana : « Je suis scientifique-
€ ment el à ma manière, un partisan des idées de Darwin, philosophi-
€ quement un théiste convaincu et religieusement un adepte du sym-
« bole de Nicée, que j’admets comme le véritable exposé de la foi
« chrétienne. »
Gray venait d'atteindre sa 75° année et les botanistes américains, au
nombre de 180, voulurent fêter cet anniversaire, Ils lui envoyèrent un
vase en argent repoussé, représentant les plantes dont il s'était le plus
occupé et auxquelles élail attaché son nom. — Certes, Gray fut vivement
touché de ce témoignage, mais ceux qui le lui envoyaient étaient aussi
heureux, car il était pour eux plus qu'un ami et un maitre, c'était l'objet
de leur admiration et de leur dévouement pour sa bonté, ses principes
élevés, sa franchise indépendante, sa parfaite cordialité et la lumineuse
clarté de son intelligence.
Gray avait épousé en 1848 la fille d'un juriste éminent de Boston,
Charles-G. Loring, femme remarquable par sa bonté el son intelligence,
qui s’intéressait à ses travaux aussi bien qu'à ses joies. Elle accompa-
gnait généralement son mari dans ses voyages, el partit avec lui, quand
en 1885 il voulut revoir encore une fois l'Europe. Il avait été élu précé-
demment membre honoraire des principales Académies ou Sociétés
scientifiques de l'Europe, et en particulier de la Société royale de
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXV
Londres et de l'Institut de France; mais cette excursion fat un véritable
triomphe pour Gray : il fut nommé docteur des Universités d'Oxford,
de Cambridge et d'Édimbourg.
Il revint chez lui, au mois d'octobre, en excellente santé physique et
mentale, et reprit ses travaux, en particulier une revision complète des
Vitacées de Amérique du Nord; mais il la mit de côté pour écrire les
dernières pages sur Darwin, el c’est pendant qu'il les rédigeait qu'il fut
frappé d’une paralysie, le 27 novembre 1887. Sans avoir pu, depuis lors,
proférer une parole, il s'éteignit paisiblement dans la soirée du 30 janvier
de cette année, dans le domicile qu'il occupait dans les jardins botaniques
de Cambridge.
Gray était un penseur subül et profond, avec un grand pouvoir de
généralisation joint à une grande patience alliée à la minutie et à la pré-
cision nécessaires à un expérimentaleur el à un collectionneur scienti-
fique. Son grand bon sens dans les questions les plus ardues de l'histoire
naturelle était universellement reconnu, el de loutes parts des savants
s'adressaient à lui pour avoir son opinion, laquelle était généralement
adoptée.
Toujours prêt à encourager les voyageurs qui parcouraient en Amé-
rique des régions jusqu'alors peu explorées, 1} était devenu un centre
vers lequel tout convergeait; aussi n'est-on pas étonné de lire dans une
notice publiée par le Galignani que « pendant près d’un demi-siècle il
fut le dictateur de la botanique américaine. » Personne ne S'en plaignait,
car il avait gagné l'affection de tous par son talent et son amabilité.
Sa mort enlève à l'Amérique un homme charmant et plein de génie,
elle ravit au monde scientifique Fun des plus célèbres botanistes de notre
époque’.
Voir en particulier notice par James-D. Dana. — The american journal of sciences, mars 1888.
— Notice par D" F. Hoffmann, Pharmaceutische Rundschau, mars 1888. — New-York Times,
31 janvier 1888. — Times, 30 janvier et 1°r février 1888. — Galignani, février 1888. — Notice par
le prof. A. de Candolle, Archives des sciences physiques et naturelles, 15 avril 1888. — Notice par
W. A. Farlow, Botanical Gazette, mars 1888. — In memoriam, Asa Gray, imprimerie de l'Université,
Cambridge, 1888. — Memorial of Asa Gray, American Academy of Arts and Science, 13 juin 1888.
LXVI RAPPORT ANNUEL
TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ
Mathématiques, Astronomie, Géodésie,
M. le colonel £. Gautier a donné des renseignements sur l’établisse-
ment du nouvel observatoire du Mont Hamilton en Californie créé avec
le legs de M. Lick.
M. Kammermann nous a présenté les photographies des principaux
appareils de ce nouvel observatoire et nous a donné des détails à leur
égard.
M. le colonel E. Gautier a annoncé que l'exécution du lever photogra-
phique du ciel est maintenant assuré. Quinze ou seize observaloires
concourront à ce travail lequel pourra être achevé dans 3 ou 4 ans.
M. le colonel £. Gautier a attiré aussi l'attention de la Société sur un
nouveau journal d'astronomie, Himmel und Erde publié à Berlin par
notre ancien collègue M. Mayer. Il cite en particulier un travail très
remarquable de Schiaparelli sur la planète Mars, qui a paru dans ce
recueil.
M. Ch. Cellérier a fait une communication sur les mouvements des corps
élecirisés dans laquelle il étudie les divers mouvements produits par une
allraction jointe à la pesanteur. Mettant de côté les cas où le mobile
tombe sous l’action de cette dernière force seule, il estime qu'il ne reste
que deux formes de mouvements de circulation.
L'un des mouvements contenu dans un plan vertical, est très irrégu-
lier et a peu de rapport avec celui d’une planète. Il n’en est pas ainsi de
l'autre où le mobile circule autour du centre d'attraction sans pouvoir
sortir d’un volume de révolution en forme d’anneau.
M. de la Rive nous a indiqué que l’on peut démontrer que le centre
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXVII
de gravité d’un triangle, le point où se coupent les trois hauteurs et le
centre du cercle circonscrit sont en ligne droite; et cela en se servant de
poids appliqués aux sommets du triangle comme coordonnées.
M. Æammermann a présenté un travail Sur un changement dans l'aspect
physique de la comète de Sawerthal.
Découverte au Cap le 19 février 1888 elle a été observée le 20 mars
à Genève. Le 24 mai son éclat avait augmenté de trois grandeurs et la
forme allongée de la comète était modifiée par deux effluves très bril-
lantes partant du noyau, perpendiculairement à la queue principale el
se recourbant en arc de cercle vers cette dernière. Les deux appendices
s’élendirent en s'élargissant, puis lun d’eux se rapprocha de la queue
de la comète. Le 11 juin la comète avait presque repris sa forme primi-
tive, cependant la queue s'était élargie; mais celte modification parait
avoir disparu le 41 juillet suivant.
M. Raoul Gautier nous à rendu compte du travail important que
vient de publier M. H. Kreutz Sur la grande comète de 1882.
Découverte au commencement de septembre 1882 elle a été l’objet
d'observations exactes jusqu'au 1er juin 1883. Elle a passé à une très
pelite distance du soleil et grâce à l'éclat qu’elle a pris dans ce voi-
sinage, elle a pu être observée en plein jour. Au point de vue phy-
sique elle à présenté des particularités fort intéressantes el en par-
ticulier la formation de plusieurs condensations de lumière dans son
noyau. M. Kreutz, après de longues recherches, a reconnu que le
second des noyaux était le centre de gravité de la comète, et que lat-
mosphère du soleil n’a amené aucune perturbation dans la loi de son
mouvement.
La durée de sa révolution est de 772 ans avec une erreur probable de
+ 3 ans. Une comète a été observée en 1106 et l’on pouvait croire que
c'était elle qui avait réapparu, les calculs faits par M. Kreutz n’ont pas
réussi à résoudre celle question.
LXVIII RAPLORT ANNUEL
Météorologie, Physique terrestre,
M. le professeur L. Sorel a communiqué à la Société un résumé des
observations qu'il a recueillies sur le tremblement de terre qui à été
ressenti à Genève le 23 février 1887 et qui à produit des effets si
désastreux dans les Alpes maritimes et en Ligurie.
A Genève (rois secousses ont élé ressenties à 6h3n, 6h33m et 8h34"
(heure de Berne). Étudiant les heures da phénomène dans les diverses
localités il arrive à montrer qu'il n’a pas été partout simullané, mais
qu'il est très difficile d'arriver à une conclusion sur la vitesse de propa-
galion des oscillations du sol, car, outre l'incertitude de l'heure des
observations, lon ne sait pas quel était le centre d’ébranlement, quelle
en élait la profondeur, et l'on n’a aucune raison de croire que la vitesse
soil la même dans toutes les directions.
M. le prof. L. Sorel a relevé quelques observations sur divers phéno-
mènes de mirage. Aux perturbations de la réfraction déjà signalées il
ajoute la suivante qu'il a observée étant en bateau à vapeur sur le lac
de Genève. Sur la côte méridionale on voyait du côté du golfe d’Anthy des
langues de fumée blanche qui se détachaient en clair sur un fond plus
foncé. À certains moments on voyait une image renversée des objets
situés très près de la surface de l’eau, mais inconstante.
Il estime que ce phénomène doit se produire quand on se trouve à la
limite où se produit le mirage et que les couches aériennes ne présentent
pas de stabilité.
M. le colonel £. Gautier a rendu compte du travail de M. Zona, pro-
fesseur à Palerme, sur un siroco d’une violence fextrême qui a sévi en
Sicile le 29 août 1885.
La conclusion de l’auteur est que la source des vents chauds et secs
s’abaissant sur des régions quelconques de la surface de l'Europe, se
trouve dans les couches supérieures de l'air et provient de l'échauffement
qui se produit au-dessus des déserts de l'Afrique.
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXIX
M. le colonel £. Gautier nous a entretenus des conditions atmosphériques
de la Grande-Bretagne pendant les mois de juin et de juillet, lesquels ont
élé exceptionnellement humides et la quantité de pluie sept fois plus
abondante que dans la même période en 1887.
M. E. Gautier a également signalé la quantité d'eau tombée à Genève
pendant 46 heures du 1er au 3 octobre.
A l'Observatoire l'on a mesuré 183,4, à Cologny 205%®,2, dans
celte même période la hauteur du lac s’est élevée de 39cm,
M. le prof. Z. Soret donne quelques renseignements sur un coup de
foudre qui s’est produit dans une maison à Lancy le 2 octobre 1888.
Un globe de feu de 30 centimètres de diamètre à pénétré dans une
chambre par une porte ouverte sur un corridor et a éclaté.
M. Soret pense qu'il est possible que la foudre soit tombée sur les fils
téléphoniques extérieurs et que le globe de feu ne fut qu'un effet de choc
en relour.
M. Édouard Sarasin a décrit également un coup de foudre qui, le
2 octobre 1888, a frappé des poteaux télégraphiques près du Grand-
Saconnex. L'effet s'est étendu sur huit poteaux répartis sur une longueur
de 280" et dont deux sont restés inlacls.
M. le Dr Wartmann a donné des détails sur un éclair en boule dont il
a été témoin le même jour à Malagny.
M. Z. de la Rive à fait une communication sur le grand tremblement de
terre du 51 août 1886 à Charleston dont M. Cart McKinley à publié un
récit détaillé.
L'on a pu constater que la zone qui comprend l’action maxima a une
aire elliptique de 27 milles de long sur 18 de large. Son grand axe n'est
pas une ligne droite, mais est concave par rapport à Charleston. Sur cette
ligne axiale on a déterminé trois points présentant le caractère d’épi-
centres, c'est-à-dire offrant des preuves de secousses verticales, ou tout
au moins très violentes. L’aire dans laquelle on à senti un mouvement
appréciable, à partir de Charleston qui en occupe le centre à un rayon
de 330 lieues. A 200 lieucs le mouvement ondulatoire a été assez fort
pour avoir produit la sensation du mal de mer.
LXX RAPPORT ANNUEL
La profondeur du foyer calculée serait de 12 milles (4 lieues).
M. le prof. Forel nous a communiqué des observations faites pendant
une traversée de la Méditerranée au sujet de la couleur de la mer.
Celle-ci serait à peu près la même que celle du lac de Genève. L’éclat
de la couleur de la Méditerranée qui est incontestablement plus grand,
serait dû à l'éclairage plus intense du soleil méridional.
M. le prof. Chaix vous à entretenus des Observations faites sur les
variations de la salure et de la température dans les estuaires de la Clyde
et du Forth en Écosse; ainsi que de l'étude bathymétrique des lacs du Comté
de Perth.
Les premières sont dues à MM. Hugh Robert Mil, Holzauer, John
Morray, Buchanan et Morison; les secondes à M. Wilson.
La salure maximum des eaux de la mer du Nord au golfe Moray
est de 3'/,°/,. La présence de l’eau douce à la surface de la mer
se fait sentir jusqu'à 25 milles de l’île de May. Quant à la tem-
pérature, les eaux des estuaires présentent un minimum d’abaissement
à l’équinoxe du printemps. Cet abaissement est plus rapide à la surface
qu’au fond.
Les études relatives aux lacs montrent qu'ils vont dans une direction
uniforme, ont leur maximum de profondeur à leur extrémité orientale,
ce qui, d’après M. Wilson, serait dû à l’action érosive d'anciens glaciers.
— La profondeur du loch de Morar étant de 145m,4, le fond du lac
serait à 40" au-dessous du niveau de l'océan.
Physique, Chimie, Minéralogie.
M. le prof. Ch. Sorel a décrit un petit réfractomètre à liquides de son
invention, destiné aux usages courants des laboratoires de chimie. Il est
facile à nettoyer, peu sujet à se détériorer, et donne très rapidement et
très simplement les indices, avec une précision d’une demi-unité de la
deuxième décimale.
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXXI
M. le prof. Ch. Sorel nous présente un mémoire Sur l'application des
phénomènes de réflexion totale à la mesure des indices de réfraction des
crislaux à deux axes.
Dans ce travail il démontre trois propositions :
1° Sur toute section diamétrale de la surface de l'onde, ne passant pas
par un point ombilical, trois des quatre rayons vecteurs «maxima et
minima sont égaux respectivement aux trois vitesses principales ;
2° Le cristal étant en contact avec un milieu plus réfringent d'indice
la quantité V, déduite par la formule : = . sin I de l'angle limite F
de réflexion totale sur une face plane quelconque, est le rayon vecteur,
compris dans le plan d'incidence de la podaire de l'intersection de la sur-
face de l'onde avec la face considérée.
3° Sur loute section diamétrale coupant la surface de l'onde suivant
une courbe convexe, les maxima et les minima de la podaire se confon-
dent avec ceux de l'intersection elle-même.
Il en résulte que l'on peut déduire les indices de réfraction principaux
d'un cristal à deux axes, de l'observation des angles limites de réfraction
totale sur des surfaces quelconques.
Chaque face, quelle que soit sa position, fournit quatre valeurs
maxima et minima de l'angle limite, dont trois donneront directement
trois indices principaux par la formule # = y sin 1, où » représente
l'indice du milieu extérieur au cristal. Les trois valeurs utiles doivent
se retrouver sur toutes les faces, tandis que la quatrième valeur variera
d’une face à l'autre.
M. le prof. Ch. Soret continuant les recherches dont il nous a précé-
demment entretenus, a lu une note sur quelques aluns prismatiqnes d'alu-
mine el d'ammoniaques composées.
Il a obtenu des cristaux de sulfate double d'alumine et de dimé-
thylamine, d'éthylamine, de diéthylamine et de tetraéthylammonium.
lis cristallisent en prismes biobliques ou en prismes clinorhombiques.
Les deux premiers différent quant à l'orientation optique ; il n’en est pas
TOME XXX, XI
LXxII RAPPORT ANNUEL
de même des deux derniers, qui diffèrent alors au point de vue cristal-
lographique.
La formule chimique paraît être celle des aluns, avec une proportion
d’eau plus faible.
M. Kammermann nous à présenté un nouveau thermomitre-fronde à
boule humide, construit sur sa demande par M. Tonnelot, opticien à
Paris.
La mousseline qui entoure la boule est humectée par un pinceau en
forme de bourrelet en fil de lin qui fournit exactement la quantité d'eau
voulue sans excès. L'avantage de ce nouveau thermomètre sur le psy-
chromètre, est de pouvoir obtenir lindication la plus basse au bout de
deux minutes, quelle que soit la température extérieure.
M. L. de la Rive à lu un travail sur la composition des couleurs ayant
pour objet de dégager les propriétés de la sensation colorée, fonction des
trois variables de sa représentation géométrique.
L'auteur a donné une forme différente à la théorie mathématique de
la composition des couleurs établie par Grassmann. Admettant que la
couleur peut être représentée par un système de points pésants, il établit
les propriétés qui rendent possible cette assimilation.
M. le prof. L Sorel nous a fait connaître une expérience de cours
propre à mettre en évidence l’action de lélectricité sur les poussières et
la vapeur d’eau condensée.
M. le prof. L. Soret nous à fail une communication sur quelques-unes
des illusions que produisent le dessin el la peinture artistiques.
Dans ce travail, il s'occupe particulièrement de la distance et de la
grandeur apparentes des objets représentés sur un tableau, ainsi que
des illusions de mouvements qui résultent du déplacement du spectateur,
telle que celle que l’on éprouve en présence d'un portrait dont les yeux
semblent vous suivre du regard, et dont la tête, le corps même, semblent
tourner en même lemps que les yeux.
Les professeurs L. et Ch. Soret communiquent des observations qu'ils
ont eu l’occasion de faire récemment au sommet du Rigi, concernant le
point neutre de polarisation atmosphérique signalé par Brewster.
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXXII
M. le prof. L. Soret a signalé l'influence que la surface de la mer ou
d'un lac exerce sur les phénomènes de polarisation atmosphérique.
C’est ainsi que la polarisation dans un plan vertical tend à augmenter
dans le voisinage du soleil, par l'effet de la réflexion. L’on observe en
outre l'apparition de deux points neutres à la hauteur du soleil, à sa
droite et à sa gauche.
M. le prof. L. Sorel, à propos d'observations qu'il a faites sur le Rigi
le 23 septembre et à Bologne le 13 octobre 1888, vient confirmer l'expli-
cation qu'il avait donnée précédemment, de la limpidité de l'atmosphère
que l’on constate souvent avant la pluie. Pour lui, cela provient de ce
que Fair a été épuré par la pluie tombée dans une autre localité.
M. le prof. £. Soret a présenté un petit instrument, très portatif, des-
liné à la mesure des distances angulaires et qu'il désigne sous le nom
de lorgnette goniométrique. H se compose essentiellement, comme objectif
d'un verre sphérique partout d’égale épaisseur et sur lequel est tracé
une échelle de division; puis, comme oculaire d’une demi-lentille con-
vergente, de sorte que l'observateur voit l'image de l'échelle, se super-
posant à celle des objets éloignés, ce qui permet de mesurer la grandeur
angulaire de ces derniers.
M. Ed. Sarasin, au nom de M. le prof. Æundl à présenté un travail
sur les Andices de réfraction des mélaux.
Pour ces recherches, Kundt a fait confectionner des prismes de métal
très aigus, suffisamment minces pour être transparents, el à mesuré
la déviation prismatique produite par ces prismes pour en déduire, par
l'observation directe, la mesure de la vitesse de la lumière dans ces
métaux. [ a pu, pour 7 métaux, déterminer la déviation moyenne et,
pour six d’entre eux, constater le sens et l'étendue approximative de la
dispersion.
Voici quelques-unes des conséquences oblenues par ce savant. Les
métaux qui possèdent le plus petit indice de réfraction, que la lumière
traverse par conséquent avec la plus grande vitesse, sont ceux qui sont
les meilleurs conducteurs pour l'électricité et la chaleur.
LXXIV RAPPORT ANNUEL
Le pouvoir conducteur électrique d’un métal est réellement propor-
tionnel à la vitesse avec laquelle les radiations de grande longueur
d'onde traversent ce métal.
Il existe une proportionnalité au moins approchée entre la vitesse de
transmission de la lumière, le pouvoir conducteur galvanique et le coef-
-ficient de conductibilité calorifique des métaux. Cette remarquable rela-
tion dénote une parenté entre le mouvement de la lumière dans les
métaux, celui de lélectricité dans le courant galvanique et celui de la
chaleur dans un courant calorifique.
M. le D' W. Marcel a décrit un eudiomètre d’une forme nouvelle qu'il a
fait construire.
Le principe de l'instrument est l'introduction directe dans l’eudiomètre
de l’hydrogène provenant d’une cloche maintenue exactement sous la
pression atmosphérique. On fait passer l'air destiné à l'analyse dans
l'instrument en soulevant le tube dans un bain de mercure.
M. Marcel nous à en outre indiqué diverses modifications qu'il a fait
subir à son appareil pour le dosage volumétrique de l'acide carbonique,
dont il a précédemment entretenu la Société.
M. W. Michelson de Moscou nous à communiqué son travail sur un
électro-artomètre, récemment publié dans les annales de Wiedemann.
Cet instrument peut être employé comme condensatenr électrique à
capacité variable; il pourra également servir d’électromètre absolu pour
la mesure approximative de potentiels élevés.
M. Z. Duparc a présenté une Notice sur les msolithes des sources de
Hammam Meskoutine.
Ces sources, dont la température atteint 95° centigrades, sont situées
dans la province de Constantine, non loin de Guelma; elles contiennent
une grande quantité de carbonate de chaux en dissolution.
La source principale amène à la surface des pisolithes pyriteux
qu'avaient signalés M. Daubrée. L'étude de ces corps a montré qu'ils
étaient formés d’un noyau de calcaire grisàlre présentant une structure
cristalline, friable, lequel est recouvert par un calcaire dur, formé par
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXXV
un grand nombre de couches concentriques. Enfin, extérieurement se
trouve une couche de pyrite d’un jaune brillant ou, dans quelques cas,
une enveloppe noire constituée par un sulfure de fer.
Les tufs calcaires déposés par les sources varient comme aspect el
sont quelquefois de nature cristalline, mais leur constitution chimique
est assez fixe.
M. Alex. Le Royer a exposé les essais qu’il a faits avec M. Ch. Soret
pour établir un thermomètre à air ou & hydrogène, dont le réservoir fût de
petite dimension et püt se déplacer indépendamment du manomètre.
L'instrument offre des analogies avec les appareils de MM. Cailletet
et Chappuis, mais cependant s’en différencie. Pour obvier aux inconvé-
nients produits sur le verre du réservoir par la pression intérieure à des
températures élevées, il a été cerclé par un mince treillis de fils très fins
de platine, ce qui a donné d'excellents résultats.
M. le prof. D. Colladon à fail une communication sur les procédés
employés par MM. Mannesmann, à Remscheid en Westphalie.
Ils emploient des volants dont la jante, spécialement, est formée de fils
d'acier repliés un grand nombre de fois sur eux-mêmes. Grâce à ces
volants, ils ont pu obtenir des vitesses doubles et même triples de celles
obtenues jusqu'ici, ce qui, joint à d'immenses fours à réchauffer, leur a
permis d'obtenir des résultats surprenants. C’est ainsi qu'ils fabriquent
des tubes de dix mètres de longueur et plus, en acier, lesquels n'ont que
le quart de l'épaisseur des tubes en fer fondu.
M.Colladon montre l'importance de cet outillage tout particulièrement
pour la transmission de la force. Pour lui, il estime qu'au point de vue
industriel les conséquences en seront considérables.
M. le D' Batault présente un compteur d'électricité de son invention.
Le principe général de ce compteur consiste dans l'intégration de quan-
tités inégales d'électricité, à des intervalles égaux.
L'appareil se compose de trois parties principales :
1° Un solénoïde placé verticalement et servant d’ampèremètre, attire
un lube en fer doux suspendu librement à un ressort à boudin. Ge tube
LXXVI RAPPORT ANNUEL
porte à sa partie supérieure une plaquette découpée en forme d'escalier,
dont les degrés sont tous de même largeur, mais dont la hauteur est
déterminée expérimentalement, chaque degré correspondant à l'enfonce-
ment du tube de fer doux dans le solénoïde sous l'influence d’un courant
d’une unité, d'un ampère par exemple.
2 Une tige horizontale, glissant sur deux galets et pouvant recevoir
un mouvement de va-et-vient, est sollicitée par un léger ressort à boudin
à chuter contre la plaquette à cran portée par le noyau du solénoïde.
Cette plaque limite par conséquent la course de cette tige horizontale;
plus elle s’enfonce et plus la tige recule.
3° Un pendule, mu par un électro-aimant établi en dérivation sur le
courant principal au moyen d’un système Hipp, est modifié de façon à
permettre au balancier de se mettre en marche de lui-même. Il entraîne
la tige horizontale en oscillant dans un sens, et la laisse venir s'appuyer
contre la plaquette dans l'autre sens. La tige horizontale porte un cliquet
qui engrène dans les dents d’une roue dentée de grand diamètre,
laquelle est elle-même montée sur l'axe d'un compteur de tours. Plus la
tige horizontale recule, plus le cliquet prend de dents, chaque dent
représentant une unité de courant, puisque le recul de la tige est déter-
miné par l’enfoncement du solénoïde. Le balancier, à chaque oscillation
dans un sens donné, entraine la tige et le cliquet, et fait tourner la roue
d'entrée d'un nombre de dents proportionnel à l'intensité du courant.
Il enregistre donc des quantités inégales dans des temps égaux.
M. Ador nous à entretenus de ses essais pour reconnaître de petites
proportions d'oxyde de carbone dans une chambre, et il a reconnu
l'insuffisance de la méthode ordinaire d'analyse de ce gaz dans ces con-
ditions.
Géologie, Paléontologie,
M. Perceval de Loriol a rendu compte d’un travail de M. Choffat sur
une importante collection de fossiles rapportées du Benguella, province
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXXVII
d’Angola, côte ouest de l'Afrique méridionale, par M. Malheiro, voyageur
portugais, il a fait une étude spéciale des Échinides de cette collection.
Ces recherches ont permis de constater dans celte région la strali-
graphie du tertiaire et du crélacique (les fossiles montrent qu'ils doivent
se rapporter à l'étage albien et au vraconnien). Ces fossiles ont donné
spécialement neuf espèces d'Échinides fort intéressantes et toutes
nouvelles.
M. le prof. Zhury a lu un mémoire sur l’âge actuel des rèqgnes organi-
ques, el la théorie de la descendance.
Dans l'examen d’une question aussi controversée que celle de la durée
totale des temps géologiques depuis la première apparilion des êtres
organisés, il fait appel à trois sources générales d’information.
1° Astronomiques et physiques. Suivant les travaux de Sir William
Thomson qui s’est basé: 10 sur la chaleur intense de la terre, 20 sur le
relard que la marée fait subir au mouvement de la terre, 3° la chaleur
du soleil; on admettrait qu'aucun être vivant de même nature que ceux
qui existent aujourd'hui n'a pu se développer sur la terre à une époque
plus ancienne que 10 millions d'années, ou comme limite extrême,
15 millions d'années.
2% Géologiques. Les considérations géologiques fondées sur le temps
qu'exige aujourd’hui le travail d'érosion du sol et sur l'épaisseur lotale
des couches fossilifères, feraient admettre pour la durée des temps
paléontologiques au moins 150 millions d'années. — Mais les agents qui
produisent l'érosion n’ont agi dans les temps géologiques ni avec la
même intensité ni dans les mêmes circonstances qu'aujourd'hui. —
Tenant compte de ces conditions, M. Thury estime que la solution
géologique ne contredit point celle que vient d'apporter l'astronomie et
qu'aulant qu'on peut le constater aujourd'hui toutes deux convergent
vers les mêmes valeurs, 10 à 12 millions d'années.
3 Les considérations biologiques, soit le temps nécessaire pour l'évo-
lution des règnes organisés. La durée des 25 époques géologiques étant
évaluée à 10 millions d'années cela ferait en moyenne 400,000 ans pour
LXX VII RAPPORT ANNUEL
chaque époque, et par conséquent 100,000 années pour la durée
moyenne d’une espèce conservant ses caractères précis, c'est-à-dire ne se
modifiant que dans la limite des variélés actuelles. Thury estime que
des recherches faites à cet égard on peut admettre que les chiffres
ci-dessus mentionnés peuvent être acceptés comme résultant de l'obser-
vation des phénomènes géologiques de l'époque moderne.
M. le Dr C.-J. Forsyth Major a exposé les principaux résultats des
fouilles qu'il a exécutées dans l’île de Samos sous les auspices de
M. William Barbey. — Ce digne continuateur des travaux d’Edmond
Boissier, chargé en 1887 de faire une exploration scientifique dans quel-
ques îles de l'Archipel turc, consacra une grande partie de son lemps
à des herborisations que son programme lui prescrivail en première
ligne, mais son attention avail été éveillée par des passages de Plutarque
et d'Élien. Le premier disait que l’on voyait encore de son temps à Samos
les ossements des Amazones qui s'y étaient réfugiées poursuivies par
Bacchus. Le second peuplait la même île, des Neades, monstres dont
d’après lui les os se voyaient encore à l'époque où vivait Euphorion.
Persuadé que c'étaient des ossements fossiles il fit des recherches dans
cette direction et obtint des renseignements positifs du prince de Samos,
Alexandros Karatheodoris, homme d'État remarquable, possédant une
grande érudition.
Son Alesse lui apprit qu'un médecin du village de Mytilini possédait
des ossements trouvés dans les environs, el fit cesser les difficultés qui
s’opposaient aux fouilles.
Le terrain ossifère est de nature lorrentielle. Ce sont des couches
irrégulières et alternantes de grès, de cailloux, de marnes calcaires et
argileuses, adossées aux parties basses d’un calcaire lacustre miocène, et
traversant l’île sur une étendue d'environ 15 kilomètres.
M. Forsyth Major a pu constater les restes d’une quarantaine d'espèces
de mammifères et un oiseau. Pour 18 d’entre eux il a pu établir avec
certitude l'identité avec ceux de la faune de Pikermi, et il est probable
que l’on en retrouvera d’autres.
A part celles-ci il a trouvé des espèces qui présentaient un intérêt tout
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXXIX
particulier et qui sont presque toutes nouvelles pour la science. Ce sont
des représentants des deux familles d'Édentés du vieux monde, l'Orycte-
ropus Gaudryi Major, le Palæomanis Neas Major; un ruminant gigan-
lesque d’un genre nouveau Samotherium Boissieri Major (dont on a
retrouvé au moins 12 individus). Il appartient à la famille des Girafes
dont il se distingue cependant par plusieurs caractères. Un fémur d’une
autruche, Struthio Karatheodoris Major se rapprochant du Struthio
Camelus. L'on voit ainsi que d'un côté la faune à un cachet africain,
néanmoins l'élément asiatique est représenté par quelques fossiles qui
ont des rapports avec des mammifères habitant aujourd'hui l'Asie. De
ce nombre sont les deux suivants : le Weles Maraghanus décrit par Ritt
qui l’a trouvé en Perse; le Criotherium argalioides Major, lequel donne-
rail le premier indice d’un ovidé tertiaire.
Parmi les lypes éteints que lon a retrouvé à Samos il faut citer
l'Ancylotherium Pentelici Gaudry, que les ossements retrouvés peuvent
faire admettre pour un onguiculé dont les doigts auraient été réduits au
nombre de trois.
M. Gaudry disait il y a quelques années: (Sans vouloir prétendre que
l'Ancylotherium Füt un proche parent des ongulés, Je crois pouvoir dire
qu'il a un peu diminué la grande distance qui semblait exister entre ces
animaux et les onguiculés.» M. Forsyth Major ne serait pas loin de
s'associer à celle opinion, seulement il ne voit pas de raisons suffisantes
pour chercher cette parenté onguiculée du côté des Édentés.
Lorsqu'on se rappelle l'importance scientifique des fouilles de Pikermi
et du Mont Leberon, l'on ne peut que féliciter chaudement M. Forsyth
Major de sa magnifique découverte el le remercier de nous en avoir
donné la primeur.
Botanique,
M. le prof. Müller a lu un rapport sur ses trois derniers Travaux
lichenographiques lesquels concernent l'Amérique méridionale.
TOME XXX. XIL
LXXX RAPPORT ANNUEL
Dans le premier il étudie les Lichens du détroit de Magellan, de la
Terre de Feu et du Cap Horn, qui lui ont été confiés par le Museum de
Paris. I a pu décrire 20 espèces et 12 variétés comme nouvelles.
Dans le deuxième, étudiant les Lichens collectés par le professeur
Arechavalela dans les environs de Montevideo, il a trouvé 10 espèces et
3 variétés nouvelles, montrant une affinité marquée avec la Flore
tropicale.
Dans le troisième il traite des Lichens du Paraguay rapportés par
M. Balansa. Sur 248 espèces, 73 n'étaient pas connues el présentaient un
grand intérêt par les traits particulièrement distincts de l’organisation
de certaines espèces. On doit signaler le fait que cette flore du Paragnav
est très différente de celle de la province brésilienne de Saint-Paul qui
se trouve sous la même latitude.
M. Müller nous a présenté la revision des Lichens de Fée qu'il vient
de terminer. Ce grand travail paraîtra dans nos Mémoires.
M. le prof. 4. de Candolle à lu une notice biographique sur Pillustre
botaniste Asa Gray, qui fut son ami de longues années, et dont J'ai tâché
bien imparfaitement, il est vrai, de vous retracer la vie.
Il nous à parlé d’an mémoire de M. Schaler sur le Tarodium distichum
dont le genre élait très répandu surtout à l'époque miocène. I présente
la particularité d'émettre sur ces racines des protubérances qui varient
suivant la profondeur de leau, allant jusqu'à 10 pieds si l'eau est
profonde, elles sont très petites ou nulles si le Lerrain n’est pas submergé.
M. de Candolle nous à entretenus de l'ouvrage important du D' Bayley
Balfour sur la botanique de Socotra, sur les 565 espèces de phanéro-
games recueillies, 206 ne sont pas connues ailieurs. La flore offre des
analogies spécifiques el génériques avec les plantes de Madagascar et des
continents africain el asiatique, el tendrait à faire admettre l'existence à
une époque géologique ancienne de communications terrestres entre ces,
différents pays. La constitution géologique de Socotra confirme lidée
d'une ancienneté très grande, car le centre est une masse granilique
sans volcans sur lesquels s'appuient des calcaires qui jusqu'ici n'ont
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXXXI
fourni aucune pétrification. Cette ancienneté expliquerait la singularité
de quelques végétaux actuels de cette ile.
M. le prof. de Candolle questionné par M. Emile Burnat sur le point
suivant: Faut-il donner aux lois actuellement admises sur la nomenclature
un effet rétroactif, nous a donné connaissance de sa réponse ainsi que des
raisons qui mililent en faveur de son opinion. Il estime que l’on ne peut
faire autrement et que du reste on n’a jamais soulevé d’objections. Il en
cite de nombreux exemples.
M. Chodat à donné lecture d’ane Étude sur les noix de Kola faite en
collaboration avec M. Ph. Chuit. Ces semences qui font Pobjet d’un
commerce {rès considérable dans le bassin du Niger, sur les côtes de la
Guinée et dans l'intérieur de l'Afrique, sont encore peu connues en
Europe par le fait de la difficulté de leur conservation.
Dans la première partie de ce travail se trouve la description des
caractères morphologiques el anatomiques particuliers au genre Kola et
à ses semences.
Dans la seconde partie les auteurs ont rendu compte des analyses
chimiques qu'ils ont faites des substances qui composent la partie
alimentaire de ces noix. On voit qu’elles sont formées par de l'amidon en
grande quantité, el de matières protéiques et alcaloïdes. D'un autre
côté on remarque que la quantité des alcaloïdes (caféine et théobromine)
qu'elles renferment et auxquelles elles doivent leur effet stimulant est
à peu près la même que dans le thé, le café et le cacao.
Si donc MM. Chodat et Chuit ont trouvé, comme ils le pensent, les
moyens de retirer des noix de Kola sèches un produit utilisable comme
substance alimentaire, ils auront certainement fait une œuvre vraiment
utile.
M. le D' Chodat a rendu compte de son Étude sur les Polygalactes du
Paraguay récoltées par B. Balansa. Sur 23 espèces 8 sont nouvelles, les
autres se rapportent à des espèces brésiliennes connues. Dans ses
recherches l'auteur a pu se convaincre que le genre Acantocladus de
Klotsch n'est pas distinet du genre Polygala; il a donc réuni les deux
espèces de ce genre avec des noms nouveaux au genre Polygala.
LXXXII RAPPORT ANNUEL
Dans une autre communication M. Chodat nous a parlé de la Polygalite,
corps qu'il a trouvé dans le Polygala amara et qu’il a étudié en collabo-
ration avec M. P. Chuit. Sa formule est C'H'*O° et il paraît se rattacher
par ses propriétés aux hvydrates de carbone. — Différentes raisons
amènent ces Messieurs à penser qu’elle joue le rôle de lamidon dans le
Polygala, lequel n’en renferme point. Elle serait peut-être une deshydra-
lation de la mannile.
M. Chodat nous à fait part des recherches qu'il a faites sur le genre
Sempervivum concernant les phénomènes de la reproduction. Ces plantes
sont protandres el en conséquence la reproduction est croisée, le pollen
d'une fleur doit être transporté dans une fleur plus âgée et ce sont les
insectes qui en sont chargés. Il a observé en outre un dimorphisme
intéressant; cerlaines espèces ont deux boutons, les uns coniques, les
autres arrondis. Celle différence concorde dans le premier cas avec une
longistilie et dans le second avec une brachystilie o ùles styles ne dépas-
sent pas les anthères.
M. M. Micheli nous à présenté un mémoire sur les Léqumineuses du
Paraguay, qui est le complément de celui qui a paru en 1883.
Les déterminations comprennent les dernières collections de Balansa
ainsi que celles de Reugger faites il y a plus de 50 ans.
Ces nouvelles recherches ne modifient pas les résultats obtenus précé-
demment et montrent que les Légumineuses du Paraguay ont un
caractère subtropical et brésilien. Les espèces récoltées s'élèvent au total
à 264. Quatre espèces nouvelles ont été décrites par M. Micheli.
M. le D' Gosse a signalé l’apparilion très précoce celle année d'un
certain nombre de champignons qu'il a constaté dans la Haute-Savoie.
Il a remarqué en outre que l'AÆydnum rufescens a donné lieu en 1884
et en 1888 à quelques accidents, tandis que dans d’autres années 1l à été
utilisé sans inconvénients.
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXXXII
Zoologie,
M. Em. Covelle a donné quelques détails sur l'établissement de pisci-
culture de Genève.
M. Victor Fatio a exposé ses vues sur l’/atroduction dans les lacs
suisses de diverses espèces de poissons d'Amérique.
L'on a importé le Salmo Quinnat et le Salmo fontinalis, le Coregonus
albus et le Salmo namayeush. Les deux premiers n’ont pas, paraît-il,
prospéré, puisque depuis 12 ans on n’en a pas retrouvé trace jusqu'ici.
Pour les deux autres on peut se demander s'ils atteindront les dimen-
sions qu'ils acquièrent en Amérique, et d’un autre côté si leur multipli-
cation ne se fera pas au détriment de nos espèces indigènes vu la
petitesse relative de nos bassins, et la consommation des éléments
nutritifs qui leur sont nécessaires.
M. Fatio nous à donné des détails intéressants sur des bécasses qui,
blessées, s'étaient avec leur bec fait des pansements et des ligatures fort
ingénieuses au moyen de leurs plumes.
M. Falio nous à communiqué une notice sur Un nouveau Coregone
français, le Coregonus Bezola du lac du Bourget.
Ce poisson a élé confondu jusqu'ici avec le Lavaret quoique les
pêcheurs lui eussent donné le nom de Bezoule. Après en avoir indiqué
les caractères propres il montre que des différences anatomiques, les
dimensions et l’époque du frai viennent bien démontrer que lon doit la
rapprocher de la Gravenche dont elle peut cependant être distinguée et
dont elle serait une sous-espèce locale.
M. Alphonse Pictet nous à présenté un mémoire intitulé Description de
quelques nouvelles espèces d'Orthoptères du Musée de Genève.
Ce travail renferme la description d’une trentaine de genres el
d'espèces appartenant pour la plupart à des formes très frappantes et
très nettement séparées de celles qui sont connues. Ainsi la tribu des
Hetrodicus offre des formes très intéressantes, et certaines modifications
LXXXIV RAPPORT ANNUEL
dues à l'habitat dans les régions nues de l'Afrique. Ce sont des Locustides
avec perte des organes du vol et développement de nombreuses épines à
la surface du corps, épines qui répondent sans doute à l'aspect des
buissons épineux dans lesquels elles vivent. Les Pterochroza offrent une
mimélique bien plus prononcée en ce qu’elles prennent l'apparence de
feuilles sèches ou vertes, comme on le remarque du reste chez certaines
Mantides.
M. 1. de Saussure nous a donné des détails sur une excursion qu'il à
faite dans le Sahara algérien en 1887.
Il admet que la plaine du Sahara a été formée en partie par les débris
de la région montagneuse qui s’abaisse depuis le plateau de Batna, lequel
offre le spectacle d’un pays raviné par les eaux. Celles-ci, après de gros
orages, forment des torrents considérables qui viennent se perdre dans
la basse plaine des Chots, laquelle est à 20m au-dessous du niveau de
la mer. C’est dans cette plaine que lon pratique des puits artésiens qui
donnent une eau chargée de sels mais potable. Ces sources artificielles
donnant naissance à des oasis, il s'est créé des compagnies pour en forer
et comme conséquence se livrer à la cullure des palmiers. Un fait
remarquable est que ces eaux jaillissantes amènent à la surface de petits
poissons analogues à ceux qui vivent dans les ruisseaux des bords des
montagnes et de gros crabes du genre Thelphuse que l'on retrouve dans
les lagures marines.
Il faut donc qu'il existe de grands canaux souterrains et non des
couches seulement perméables.
M. le prof. de Candolle a résumé le travail sur la relation qui existe
entre la grosseur de la tête et la capacité pour les éludes publié par
M. le Dr Venn, et qui sont le résultat des mensurations faites pendant
trois ans sur 1095 étudiants de l’Université de Cambridge.
Il constate que si des jeunes gens ont atteint le maximum de croissance
de la tête à 19 ans, chez d’autres le grossissement continue au moins
jusqu’à 25 ans. Il à pu diviser les têtes d’après leur volume en trois
calégories, el les 258 qui étaient les plus grosses se sont trouvé se rap-
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXXXV
porter aux jeunes gens qui avaient eu le plus de succès. D'un autre
côté, l'on remarque que chez ces derniers le grossissement de la tête
n'a été que de 3°}, tandis que pour les autres elle a été de 6 "/,.
Il en lire comme conséquence que les jeunes gens de la catégorie
supérieure ont dû en partie leur supériorité à un développement précoce.
Il admettrait que l’on doit éviter d'envoyer les jeunes gens à l'Université
avant 20 on 21 ans. Mais l'on peut, dans ce cas, se demander si le tra-
vail intellectuel que sont obligées de faire les têtes d’un petit volume n’a
pas pour résultat direct d'augmenter la croissance, el par conséquent de
les amener à pouvoir lutter à armes égales.
M. Victor Fatio a donné une analyse de deux mémoires du professeur
T. Studer sur les restes de mammifères découverts dans des dépôts gla-
ciaires du canton de Berne et sur les restes de l’Arctomys dans le dilu-
vium des environs de Berne.
Dans le premier travail, il signale que les restes d’elephas trouvés
Jusqu'ici se rapportent au Primigenius; que les dépôts de Rapperswyl
et de Huttwyl se rapportent à la fin de l'époque glaciaire ; que lappari-
tion du rhinoceros tichorinus, de Pelephas primigenius, de lequus
cabellus, du cervus larandus, dans l'Europe moyenne daterait de cette
époque el qu'ils auraient même dépassé l'époque glaciaire. Les glaciers
devaient encore occuper nos vallées lorsque l’homme chassait du côté
de Schalfhouse el en Souabe. Le renne est resté sur notre sol plus tard
que les gros pachydermes, el on retrouve ses restes à Veyrier et à Ville-
neuve avec ceux d'espèces vivant encore sur nos Alpes.
Dans le second travail, profitant de la découverte d'un squelelte entier
d'une marmotte à Zollikofen, il y retrouve une variété de lArctomys
marmolla qui, avec une laille supérieure, serail la souche de la Mar-
molle suisse actuelle, la diminution de la taille de l'animal provenant
surtout du fait de la limitation progressive de l'habitat.
M. G. Lunel à attiré l'attention de la Société sur l'anomalie constatée
celle année pour l'époque du frai de l'Omble-chevalier dans le lac de
Genève, Ordinairement elle avait lieu en février et en mars; cette année,
LXXXVI RAPPORT ANNUEL
l’on à capturé une grande quantité de ces poissons en train de frayer sut
les lieux accoutumés en juin, en Juillet et même en août. L'on ne peut
pas préciser la cause de ce fait, à moins qu'on ne l’attribue aux phéno-
mènes atmosphériques qui auraient arrêté on ralenti le développement
des organes reproducteurs.
Physiologie,
M. le prof. Schiff nous à présenté une tumeur odontome d’un volume
considérable, qui provenait d’un bœuf des Maremmes. Elle s'était déve-
loppée dans la partie antérieure et moyenne du crâne et, ayant produit
une alrophie du cerveau, aurait dû détruire les prétendus centres
moteurs, s'ils existent chez les ruminants.
M. Schiff a donné lecture d’un travail sur les prétendues pétrifications
du cerveau.
On peut les diviser en deux classes :
Dans la première, ce sont des tumeurs osseuses qui, pendant la vie,
ont comprimé le cerveau auquel elles se sont substitué.
Dans la seconde, c’est un remplissage des cavilés crâniennes par des
substances terreuses et salines qui se solidifient et forment des concré-
tions qui imitent la forme du cerveau. Il doune la liste des huit cas où
il a pu constater une semblable substitution.
M. Schff à fait en outre une communication préliminaire sur la loca-
lisation de la sensibilité générale chez les singes.
M. le D' Henri Girard à exposé les recherches qu’il a faites sur la
sécrétion du suc gastrique actif.
Il s’est appliqué à contrôler dans des digestions artificielles Paction des
peplogènes, et a cherché plus particulièrement si absorption de maté-
riaux alimentaires dans le gros intestin détermine dans l’estomac vide
une sécrétion de suc gastrique actif.
[la reconnu 1° que le suc gastrique d’un animal privé de nourrilure
DU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. LXXXVII
depuis 16 à 20 heures est très pauvre en pepsine et n’a sur lalbumine
coagulée qu’une action digestive à peine appréciable ;
20 Que l'absorption de matériaux alimentaires dans le gros intestin à
sur la composition du suc gastrique et sur son pouvoir digérant une
influence évidente ; |
30 Que l'injection rectale d'une petite dose de chlorure de sodium est
presque toujours suivie d’une sécrélion abondante d’un suc gastrique
riche en acide chlorhydrique et en pepsine.
M. le prof. Gosse vous a entretenu des résultats qu’il a obtenus pen-
dant une période de pius de deux ans, en se servant du liquide Pactet
(CO'S) à la morgue de police de Genève.
Les résultats pour la désinfection des vêtements que l’on doit conserver
n’ont rien laissé à désirer, et l'emploi facile de cet agent doit encourager
son utilisation dans les établissements publics.
En outre, il à pu constater que son action comme désodorant était des
plus remarquables et pourra être utilisée dans bien des cas, et spéciale-
ment dans les localités ne possédant pas d'appareils frigorifiques. Cette
étude devra être continuée pour déterminer l’action de ce liquide sur les
bacilles, etc.
M. le prof. Gosse a présenté une série de photographies de globules du
sang de différents mammifères et a signalé à votre attention les avan-
ages multiples qu'il y avait à faire les mensurations de ces corps sur
des photographies présentant un fort grossissement. Il vous à en outre
fait remarquer que les dimensions des globules varient sous l'influence
de l’âge et de certaines opérations, telles que la castration.
Tel est le résumé des travaux qui ont occupé notre Société pendant
l’année qui vient de s'écouler; il ne me reste qu'à vous présenter mes
remerciements pour le concours bienveillant que vous n'avez cessé de
m'accorder, et à faire des vœux pour que notre Société continue à sou-
tenir longtemps le renom scientifique de notre Patrie.
TOME XXX. XIII
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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Liste des ouvrages reçus par la Société du 1° juillet 1888
au 51 décembre 1889.
Titres. Donateurs.
Compte rendu des travaux présentés à la 70e session de la Société JSociété helvétique des S
helvétique des Sciences naturelles réunie à Soleure en 1888. NOR HeeRTne REC
CRE once 06 0 PO TE AE PES Genève, 1888 \ naturelles.
Mittheilungen der naturforsch. Gesellschaft in Bern. Nos 1195- Société des Sciences natu-
AE Lao coco nn AE IN Bern, 1888 relles de Berne.
Europäische Gradmessung. Das schweizerische Dreiecknetz. Bd. |
MONS LP soroccacotaemeeaaansonnc Zürich, 1888-89 RS Den
Hirsch et Dumur. Le réseau de triangulation suisse. Vol. IE. (HO RrNAQNP dE RENE.
AOPS RE AE RE NÉS Re Lausanne, 1888 \
Bulletin de la Société fribourgeoise des Sciences naturelles. 5me- | Société des Sciences natu-
SUN ANNEES MODS U 2 amer doser ec Fribourg, 1888 \ relles de Fribourg.
Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel. T. XVI. | Société des Sciences na-
de enr Gus AR ARE PE Lt ES SE ARR Neuchâtel, 4888 Ÿ turelles de Neuchâtel.
Bericht über die Thätigkeit der St.-Gallischen naturwissenschaft- | Société des Sciences natu-
lichen Gesellschaft. 1886-1887. 8°............ St. Gallen, 1888 | relles de St-Gall.
Mittheilungen der ostschweizerischen Geog. commerc. Gesellschaft | Société commerciale de
IN SEA CADEDEIHEN LS 80 RCE RR il St. Gallen, 1889 | St-Gall.
Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles. 2e série.
Vol XXIV 0652989980... st Le Lausanne, 1888-89 | Société vaudoise des Sc.
Rapport sur le Musée de Lausanne en 1887. 8°... ... Lausanne, 1888 \ naturelles.
Eclogæ geologicæ Helvetiæ. II. IV. 8°............ Lausanne, 1888
Mittheilungen der Thurgauischen naturforschenden Gesellschaft, } Société des Sciences natu-
SRHETEN SO EL AE Frauenfeld, 1888 | relles de Thurgovie.
TOME XXX. XIV
XC BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz. XXIV. 4te Theil. Commission géologique
RE EE D Un IRC Dr 00 Berne, 1888 fédérale
Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences de Paris.
Tomes CVII, CVIIT, CIX, nos 4-22. 40... ....... Paris, 1888-89 | Académie des Sciences
Mission scientifique du Cap Horn. 4882-83. Tome J. Histoire \ de Paris.
GLAAT ÉTRRD. Sde, bu OO 00 DS Paris, 1889
Journal de l'École Polytechnique. Cahiers 57 et 58. 40.Paris, 1888-89 ! École Polytechnique.
Annales des Mines. Tomes XIII à XV. 8°........... Paris, 1888-89 ! École des Mines.
Nouvelles Archives du Muséum d'Histoire naturelle. 2me série. } Muséum d'Hist. naturelle
Tome ASC DE MOMENX, ASC M AU PER R Paris, 4889 | de Paris.
Annales de la Société entomologique de France. 6me série. T. VII } Société entomologique de
OT ÉD de rnb d dela Paris, 1888-89 | France.
Bulletin de la Société de Géographie de Paris. 1888, trimestres
AMIS S0 trimestre 1.180 RAR MERE Paris, 1888-89 { Société de Géographie de
Compte rendu des séances. 1888, nos 13-17; 1889, n°5 4-13. Paris.
RS nn PA JO de OC Paris, 1888-89
Bulletin de la Société géologique de France. Tome XV, n°° 7 à } Société géologique de
9; tome XVI, nos 4 à 40 ; tome XVIE, nos 4 à 7. 80.Paris, 4888-89 | France.
Travaux du Bureau international des poids et mesures. Tome VI. } Comité international des
RE EE AT D A D ne Te Paris, 1888 | poids et mesures.
Revue savoisienne. 29me année, 1888, nes 6-7 et9-12; 30me an- | Société Florimontane
née, 1889, nos 4-10. 80 ...................Annecy, 1888-89 | Fe
Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de | Nadeau
Savoie, 3me série, Tomes VII et VIIL. 8° ....... Chambéry, 1888 À e ,
Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. 4e série, tome X; } Société Linnéenne de Bor-
De SEE (OMENE SU Bordeaux, 1888-89 | deaux.
Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de | Société des Sciences phys.
Bordeaux. 3me série. Tomes II, 2 et III, 4, 2. 8°.Bordeaux, 1888-89 et nat. de Bordeaux.
Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de | Académie des Sc., Belles-
Lyon. Classe des Sciences. Vol. XXVIIT, XXIX. 80... .Lyon, 1889 \ Lettreset Artsde Lyon,
Annales de la Société d'agriculture, Histoire naturelle et Arts Sont d'acrQlinre ele
utiles de Lyon. 5e série. Tomes IX, X; 6e série. Tome I. A L ce Rue
DRM EL leu +. 2 RNA AIM ue Lyon, 1888-89 PCR
Dr St-Lager. Histoire des herbiers. — Recherches sur les anciens
Herbaria. — Vicissitudes onomastiques de la Globulaire vul-
CAEPCE sa DOM nome. 00 1lonAn Ie Paris, 1885-89 } Société Linnéennede Lyon.
Annales de la Société Linnéenne de Lyon. Nouvelle série, Tomes
RON LD A Rs tes Is CE Lyon, 1888-89
Bulletin de la Société linnéenne de Normandie. 4e série. Tomes } Société Linnéenne de
1 OS PO Roc RCD Caen, 1888-89 | Normandie.
Annales de | Académie de la Rochelle, fol. 25. 8°..La Rochelle, 1888 | Académie de la Rochelle.
Mémoires de l'Académie de Stanislas. xxx vmme année, 5e série, | Rate de State
Tome V. cxxix®e année, 5m série, Tome VI. 8°. Nancy, 1888-89 5 ;
Ai
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. XCI
Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Beaux-Arts | fe. 5 ;
de Toulouse. 8me série. Tome IX et X. 80........ Toulouse, 1888 | LC PET ONDES
Bulletin de la Société scientifique d'études d'Angers. 17% année
CASSER) RS RE re eat delete etat A ATIPEYS}
Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et ma- | Société nationale des Sc.
thématiques de Cherbourg. Tome XXV. 8 ...... Cherbourg, 1888 Ÿ de Cherbourg.
Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Dijon. )
SO SE MED MERS SO eee ce erceeecebesct Dijon, 1889 ! Académie de Dijon.
Ph. Milsand. Bibliographie bourguignonne. Supplém. 8°.. Dijon, 1888 \
Annales de la Société des Sciences nat. de la Charente-Inférieure. | Société des Sc. nat. de la
1886 (n° 23) et 1887 (n° 24). 8°......... La Rochelle, 4888-89 | Charente-Inférieure.
Bulletin météorologique du département de l'Hérault. Montpellier, 1886 } Académie de Montpellier.
Bulletin de la Société des amis des Sciences naturelles de Rouen. de Là Société
gme série. 25me année. {er semestre 1889. 8°....... Rouen, 1889 DANAO ENST
Memorias del Instituto geografico y estadistico. T. VIT. 8°. Madrid, 4888 ? Don du général Ihañez.
Jornal de Ciencias mathematicas, physicas e naturaes; n° XL à
1888 L Société scientif, d'Angers.
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J. de Andrade Corvo. Estudos. A.-X. Pereira. Curso di Silvicul- Lisbonne.
turo. V. Machado. Estudo. 8 ................ Lisboa, 1886-89
Memorias da Academia-real das Sciencias de Lisboa. Classe de Se.
math. phys. et nat. Tome VI, 2. 4°............... Lisboa, 1887 | Académie de Lisbonne.
Id ElTAOINSIONCEA RE RER NA EE CSC UE Lisboa, 1886
Jornal da Sociedade das Sciencias medicas de Lisboa. Tome LIT, Société de médecine de
LIVR SEEN NES ocahompens so rretus Lisboa, 1889 Lisbonne.
Atti della R. Accademia dei Lincei. Transunti. Anno XLIT. 4°.
' Roma, 1889
Id. Memorie. Serie IV, vol. HI, IV. 40.....,......... Roma, 1889
Id. Rendiconti. Serie IV, vol. IV, 4er sem., fase. 7-13; 2me sem.
fase. 1-12; vol. V, {er sem., fase. 1-12; Ame sem., fase. 1-5.
ASE sue à sde ot SRE SE Ra Roma, 1888-89
Memorie per servire alla descrizione della carta geologica d'Italia. )
NOR EMA nt Re meme Firenze, 1889 |
Bollettino delle opere moderne e straniere acquistate dalle biblio-
Académie des Lynx.
Comité géologique d'Italie.
| Bibliothèque nationale de
teche pubbliche. Vol. HT, nos 1-6; vol. [V, nos 1-3. 8e. E
Roma, 1888-89 | _Fome.
Annali del Museo civico di Storia naturale di Genova. Serie 2, Musée d'histoire naturelle
LORIE MT ÉOE SR R SES OR PE Genova, 1888 de Gênes.
Memorie del R. Istituto Lombardo di Scienze e di Lettere. Classe | RS OT LR
dei Se. matem. e natur. Vol. XVI, fase. 4. 40....... Milano, 1888 JS NES SE
Id. Rendiconti. Ser. II. Vol. XX. 80................ Milano, 1888 | Se et des Lettres.
Atti della Soc. italiana di Scienze natural. Vol. XXX, nos 1-4. } Société des Se, naturelles
CORNE EL A ee ete e nie et à Milano, 1888 | de Milan.
Memorie della Regia Accademia di Sc., L., ed Arti in Modena. Académie Royale de
SOTIB ENVOI V EVE AT ne mise sers ere etane ie Modena, 1888 Modène.
XCII BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Memorie della R. Accademia delle Scienze di Bologna. Serie IV.
HTONITA ESS 5 5n00vneneco-ounarac oeuoc Bologne, 1887 Académie de Bologne.
Id. Tondini de Guarenghi. Note sur l'unification du calendrier.
Giornale di Scienze naturali ed economiche di Palermo. Vol. | Société des Sc. nat. de
MAÉ NPD; Siuocmosombenacodmoponocosc Palermo, 1889 Palerme.
Atti della Società Toscana di Science naturali. Memorie. T. IX,
RO Nb Hne PET AE JUDn 10100 00 0 Pisa, 1888 | Société Loscane des Sc.
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Id. Alla Memoria del prof. G. Meneghini. 8°............ Pisa, 1889 !
Memorie della R. Accademia delle Scienze di Torino. Serie seconda.
TAN INRA DRE RM EEE RE Torino, 1889 | Académie Royale des Se.
Id. At. Vol. XXII. Disp. 5-15. Vol, XXIV. Disp. 1-15. 8°. |. de Turin.
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Bollettino dell” Osservatorio della Regia Università di Torino. Académie Royale des Sc.
AnToBUIELS ST) MONO ER EP ER EEE EEE Torino, 1889 de Turin.
Atti della Società Veneto-Trentina di Scienze naturali. T. X, ls
EE D HR RE os onu ie Padova, 1889 SR AMET RE ES 1
Id. Bollettino. Tome IV, n° 2, 3. 8 .............. CDN PATES
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CISD D ST NME OTENTI MI 2 SSP PERER "EE Venezia, 1889 de Venise.
Verslagen en Mededeelingen der kon. Akademie van We-
tenschap. — Afdeel. Natuurkunde. 3te serie. T. IE à V.
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Id Jaar bo LAND ABS MB EEE... Amsterdam, 1884-85
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CPR Rondes epbpesgeoe 0 Mb Bruxelles, 1888 \ Belgique.
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de Proceedings, 145-193. 80. .........:... Edinburgh, 1888
XCIV
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Id. Cunningham Memoirs. 1887. 40. ............... Dublin,
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Bulletin de l’Académie royale de Copenhague. 1888, 2. 8».
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Sveriges offentliga Bibliothek Accessions-Katalog. N° 3. 8e.
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Acta Universitatis Lundensis. Tome XXIV. 40 .......... Lund,
Forhandlinger i Videnskabs-Selskabet i Christiania. 1886, p. 1-
ADF ASS O0 en NAN ANT ANS Christiania,
Bergens Museums Aarsberetning for 4887. 8°........ Bergen,
Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de St-Pétersbourg.
me série. Tome XXXVI, nos 4-17; Tome XXXVII, n° 1.
AVE ie ee neue ee reine sue eh St-Pétersbourg,
Id. Bulletin. T. XXXII, nos 2-4. 40.,........ St-Pétersbourg,
Annalen des physikalischen Central-Observatoriums. Jahrg. 1887.
AD nec rer eee Crr eee asee St-Pétersbourg,
Repertorium für Meteorologie. Bd. XI. 4°. ..... St-Pétersbourg,
Acta Horti Petropolitani. Tome X, fase. 2, 80... St-Pétersbourg,
Schriften herausgegeben von der Naturforscher Gesellschaft beï
der Universität Dorpat. 1887, nos 1-3; 1888, no 4. 8e.
Dorpat,
Id. Sitzungsberichte. Bd. VIII, Heft 2-3 ............ Dorpat,
Archiv für die Naturkunde. Bd. IX, Lief. 5. 80 ........ Dorpat,
Acta Societatis Scientiarum Fennicæ. Tomes XV, XVI 4.
Helsinglors,
Œfversigt af Finska Vetenskaps-Soc. Fürhandlingar. T. XXVIIT,
DO ID ED ES me opavee counr ar
Bidrag till Kännedom af Finlands Natur och Folk. Häfte 45-47.
Helsingfors, 1888-89
Dublin, 1888-89
1888 | Académie Roy. d'Irlande,
1888
1887
Académie Royale de Co-
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1889
1889
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1888
1888 Don des auteurs
1888
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1889
1889
1889
1889
1889
1889
1888
1889 |
CI
TABLEAU DES MEMBRES
SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE
DE GENÈVE
Au 1% Janvier 1890.
——— << ——
1° MEMBRES ORDINAIRES RÉSIDANT A GENÈVE
RANGÉS PAR ORDRE D'ADMISSION
Date de leur
réception.
1825 MM. Daniel CoLLaDon, professeur de mécanique.
1828 Alphonse be CANDOLLE, professeur de botanique.
1830 Henri-Clermont LowBarD, docteur-médecin.
1858 Paul Caaix, géographe.
1841 Alphonse FAVRE, professeur de géologie.
1542 Jean-Charles MakiGNaG, professeur de chimie.
— Philippe PLANTAMOUR, chimiste.
1853 Henri pe Saussurr, entomologiste.
— Emile GAUTIER, astronome.
185% Louis Sorer, professeur de physique.
— Mare Taury, professeur de botanique.
CIV LISTE DES MEMBRES
Date de leur
réception.
1861 MM. Casimir Dé CANDOLLE, botaniste.
— Perceval DE LoRIOL, paléontologiste.
1862 Jean Muzcer, D', professeur de botanique.
1863 Charles GALOPIN, mathématicien.
— Lucien be LA RIVE, physicien.
1864 Victor FATI0, zoologiste.
— William Marcer, docteur-médecin.
1865 Arthur ACHARD, ingénieur.
1867 Mare Micueu, botaniste.
— Godefroy LuneL, z0ologiste.
1868 Jean-Louis PREVOST. docteur-médecin, professeur.
1869 Edouard SARAsiN, physicien.
— Ernest FAVRE, géologue.
1873 Emile Abor, chimiste.
— Edmond SARASIN, chimiste,
_ William BARBEY, botaniste.
1874 Adolphe D'EsPixe, docteur-médecin, professeur.
— Eugène DEnoLe, chimiste.
1876 Théodore TurRETTIN, ingénieur.
— Pierre Dunanr, docteur-médecin, professeur.
1877 Maurice Scnire, professeur de physiologie.
= Frédéric-Guillaume ZAuN, professeur d'anatomie.
1878 Jacques BRUN, professeur de matière médicale.
1879 Charles GRÆBE. professeur de chimie.
— Albert-Auguste RILLIET, professeur de physique.
1880 Charles Sorer, professeur de physique.
— Auguste WaARTMANN, docteur-médecin.
1881 Denys Monxier, professeur de chimie.
1882 Louis LossiER, chimiste.
— Gustave CELLÉRIER, mathématicien.
1883 Raoul GAUTIER. astronome, professeur.
— Hippolyte Gosse, docteur-médecin, professeur.
158% Maurice Benor, zoologiste.
DE LA SOCIÉEIÉ.
Date de leur
réception
1885 MM. 4. KAMMERMANN, astronome.
1887 Amé Picter, chimiste.
1888 Alphonse PIGTET, zoologiste.
— Robert Cuopar, botaniste, professeur.
1889 Henri GiRaARD, docteur-médecin.
— Alexandre LE Royer, chimiste.
— Louis Duparc, professeur de minéralogie.
— Louis PERROT, physicien.
_ Eugène PENARD, z0ologiste.
— Ch.-Eugène GUYE, physicien.
— Emile BurNaT, botaniste.
% MEMBRES ÉMÉRITES
1863 MM. Henri Dor, docteur-médecin.
1864 Marc DELAFONTAINE, chimiste, à Chicago.
1869 Raoul Picrer, professeur de physique.
1882 Eugène RISLER. agronome, à Paris.
3° MEMBRES HONORAIRES
1841 MM. L.-F. De MENABREA, général, à Turin.
1849 Charles BRUNNER, à Vienne.
1859 Jules Marcou, à Cambridge, Mass.
— Sir Georges BibpeLL AiRY, à Greenwich.
_ John TYNpaLL, à Londres.
— Alfred DesccoisEAUx, à Paris.
— Em. Du Bois-Reymonp, à Berlin.
— Albert MoussoN, à Zurich.
TOME XXX.
CVI | LISTE DES MEMBRES
Date sa lour
réception
1864 MM. Rodolphe Wozrr, à Zurich.
186% À. v. Küzuxer, à Würzbourg.
— Louis Durour, à Lausanne.
— Charles Lory, à Grenoble.
— Marcelm BERTHELOT, à Paris.
1866 Anatole 5 CALIGNY, à Paris.
1869 F. PLATEAU, à Gand.
— Ed. HaGenpacn, à Bâle.
1870 Albert FaLsax, à Lyon.
— Ernest CHANTRE, à Lyon.
— Adolphe Hirscn. à Neuchâtel.
— Pierre BLASERNA, à Rome.
1872 W. Küawe, à Heidelberg.
— Samuel-H. Scupper, à Boston.
1874 Francois- Aug. Forez, à Morges.
— A. Cornu, à Paris.
1875 Charles MauNoIR, à Paris.
— J.-Normann Lockyer, à Londres.
1876 Eugène RENEVIER, à Lausanne.
— Louis RUTIMEYER, à Bâle.
— F.-W. HaypeN, à Washinston.
1879 Samuel-P. LanGLey, à Washington.
1880 C. IBANEZ, général, à Madrid. à ÿ
— Hervé-Aug.-Et.-Albans FAYE, à Paris.
— E. Mayo, général, à Florence.
— Charles FRIEDEL, à Paris.
— Alexandre AGassiz, à Cambridge (Massachusets).
1883 Louis CouLon, à Neuchâtel.
— Théodore Ds HELDREICH, à Athènes.
— Henri Durour, à Lausanne.
1884 L. CAILLETET, à Paris.
— Albert Hei, à Zurich.
— K.-Ed. Cramer, à Zurich.
Date de leur
réception
1884 MM.
1886
1887
1858
1889
1860 MM.
1563
1864
1866
1867
1870
1871
1872
DE LA SOCIÉTÉ.
Robert BiLLWILLER, à Zurich.
Charles Durour, à Morges.
H. pe Lacaze-Duruiers, à Paris.
Alexandre HERZEN, à Lausanne.
Théophile STuDER, à Berne.
Eïlhard Wi£peMANN, à Erlangen.
August Kuxpr, à Berlin.
H. HErrz. à Bonn.
4. RapzKkorer, à Munich.
4° ASSOCIÉS LIBRES
Gustare ROCHETTE.
Théodore DE SAUSSURE.
Amédée LULLN.
Auguste BRoT.
Louis LULLIN.
Georges SARASIN.
Alexandre MoRicAND.
Théodore VERNES.
Emile NAviLce,
James OniEr.
Théodore AunÉouD.
Charles MALLET.
Georges PREvosr.
Henri BARBEY.
Agénor Boissier.
Ernest DE Traz.
Lucien DE CANDOLLE.
Edouard Des Gourtes.
Henri Hexrscu.
Cv
CVIII LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ.
Date de leur
réception
1874 MM. Edouard Faro.
1875 Henri PASTEUR.
1876 Georges MiRABAUD.
— Charles GOLAz.
— William FAVRE.
— Emile Picrer.
_ Charles RiGauD.
1877 Ernest COovELLE.
1879 Emile Boissier.
— Henri BOUTHILLIER DE BEAUMONT.
— Auguste PREVOST.
—_ «7 STE —
MÉMOIRES
SOCIÈETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE
Tome XXX. — N°5.
ROME
SUR LES
r Fr
MOUTEMENTS DES CORPS ELECTRINEN
PAR
CH. CELLÉRIER
Professeur à l'Université.
GENÈVE
IMPRIMERIE CHARLES SCHUCHARDT
1888
vou 5 y! gr à
JURA PLU &F PUR
LITARN TEEN
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ETC ENT 0: LES
se tr
|
NOTE SUR LES MOUVEMENTS DES CORPS ÉLECTRISE
Si lon voulait reproduire sur une petite échelle des mouvements
analogues à ceux des astres, dus à Pattraction en raison inverse du carré
des distances, ce ne pourrail être qu'au moyen des attractions électri-
ques. Les attractions magnéliques n'alleindraient pas le même but, la
présence des deux pôles ôlant au phénomène sa simplicité. On pourrait
donc concevoir deux corps, par exemple deux petites sphères S, S’, la
première fixe, la seconde mobile, toutes deux électrisées, et chercher à
réaliser un mouvement analogue à celui d’une planète, S'° lournant
autour de S. Ce mouvement serait rapidement amorti par la résistance
de l'air et devrait s'opérer dans le vide; je n'examinerai pas jusqu'à
quel point l'expérience serait pralicable ; seulement les effets de la
pesantéur se joindraient nécessairement à ceux de Pattraction. Celle-ci
agira bien sensiblement en raison inverse du carré des distances des
centres des sphères, en supposant qu’elles aient toutes deux des charges
suffisantes de signe contraire. Il ne faut point confondre ce cas avec
celui où l'une d'elles n'aurait pas de charge et serait électrisée seulement
par Pinfluence de Pautre. L'attraction serait alors en raison inverse de la
cinquième puissance de la distance, du moins en supposant celle-ci
beaucoup plus grande que les rayons des sphères.
Le but de cette note est de trouver les lois du mouvement précédent,
ou de celui d'un corps sur lequel agissent à la fois la pesanteur et une
4 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
altraction vers un centre fixe. Indépendamment de son application aux
corps électrisés, du reste, ce mouvement présente des circonstances
remarquables.
Il semble au premier abord un cas particulier d’un problème devenu
célèbre, le mouvement d’un point attiré à la fois par deux centres fixes.
Euler en a trouvé la solution en 1760 par des transformations étran-
sères à Loutes les méthodes ordinaires, et telles qu'il fallait une grande
sagacilé pour les découvrir. Toutefois nous n'aurons pas à employer sa
solution; nous pourrons y parvenir par les méthodes directes, et quant
à la forme du mouvement et à sa discussion, elles diffèrent complète-
ment quand le second centre d'attraction est remplacé par la pesanteur.
ANALYSE
No 1. Recherche des intégrales premières. Plaçons l’origine O au centre
d'attraction, l'axe OZ étant dirigé suivant la verticale inférieure; soient :
m la masse du point mobile ou mg son poids; r sa distance à l'origine ;
{l
É , mk hp « Dr se ,
æ, y, 3, SeS coordonnées ; Te l'attraction dirigée vers l’origine, k étant
une constante. Les équations du mouvement d’un point sont
d'x L d'y te d'3
M —X, “mm —X,. M — /1:
dt? dt° di
où X, Y, Z, désignent les sommes des projections des forces sur les
axes.
L’attraction étant dirigée vers l’origine, les angles qu’elle fait avec les
r
, T (/ rd . Le .
axes ont pour cosinus Su ee nn el par suite les équations du
mouvement, divisées par », deviennent
DES CORPS ÉLECTRISÉS. (5)
l dx k°x dy k°y dz k°z
() DORE Et PS « À F9.
Ces équations ne sont pas séparément intégrables, el on sait qu'en
pareil cas toute méthode générale consiste à les ajouter multipliées par
des facteurs tels que les deux membres de la somme soient des dérivées
exactes. 11 faut donc qu'il en soit ainsi pour les premiers membres
- , i de ce qui limite beaucoup le choix des facteurs.
S'ils ne contiennent pas de dérivées, ils seront — y, x, 0, ce qui
donne pour la somme
dy dx d. ( dy dx
? — == x —
: de* y dt° dt : dt ÿ dt L
et on combinerait de même x et 5, y el z.
dy à
QI : Le dr lz .
S'ils en contiennent el que ce soient Aer TR chacun des premiers
{ Ü {
rs te JL d dx!
membres est séparément intégrable, devenant ner (role elc.
À [ Ü
; y dx
Le but est encore atteint en employant les facteurs _. _ et o, ce
Û (l
qui donne
dy dx dx dy d. C 4)
dt dE dt dé dt d/'
Ce dernier procédé qui sera appliqué plus loin ne réussirail pas pour
les équations (1) sous leur forme actuelle; mais en employant les deux
autres, on en déduit
dy dx 0. d'où dy dx
œ — } — x = 0.
De MP | PT pire
ce élant une constante arbitraire; de même en ajoutant les équations
multipliées par 2 dx, 2 dy, 2 dz, et remarquant que
6 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
+ Far", 2rdx +- 2ydy + 2zdz = 2rir,
on lrouve
1e | Ju | Æ)= _ @urdz | 24 F 222) NOTES an | 2yd
dl° r Je
el en intégrant,
CORNE PL oi LS
dt ne
k élant une constante arbitraire.
Nous désignerons par r' et 4 les coordonnées polaires de la projection
du mobile # sur le plan des æy; de la sorte r° où W/x* E y° est la dis-
lance de m à OZ, ete le dièdre compris entre le plan des zx et celui qui
passe par OZ et le point ». On à ainsi
T—=Tr COST,
y= Tr sine,
el en substituant ces valeurs, la première intégrale se réduit à
3 rÉ —
(PIS dt
= 1C-
On trouve aussi
dx° dy” hr d dr? n
dt di dE
: s n u dre?
en substituant celle expression dans la formule (2) et remplaçant ee
par sa valeur — déduite de équation (3), on a
ê
11 don 2k? ce
PAT h— — :
di* r CAEN 1
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 7
Nous examinerons plus tard le cas où les quantités r, r' deviendraient
nulles, ou auraient une valeur initiale nulle; pour le moment nous les
supposons différentes de 0, afin que les expressions précédentes aient un
sens bien défini.
Les inconnues æ, y, sont maintenant remplacées par r° el®; + n'entre
plus que dans la UE (3) qui donnera sa valeur quand on aura déter-
miné celles de r,r',z, ce qu'on doit donc faire en premier lieu. Entre
elles nous avons déjà l'intégrale (4), la troisième équation (1) et de plus
la relation r° = r'° + 3°, qui doit servir à en éliminer une, de façon
à n'avoir plus que deux fonctions inconnues du temps.
11 ne convient pas de substituer r = Vr'* + x, ce qui introduirait
un radical dans l'équation (4); on doit encore moins remplacer z par
Vr—r'"?; cest donc r' qu'on doit éliminer parce que r’ et dr' n’en-
trent qu'au carré dans les formules (3) et (4) et que le signe radical
disparaîtra. Nous devons donc prendre pour fonctions inconnues r el z
Une nouvelle intégrale première est nécessaire, et pour la trouver
nous devons combiner la troisième équation (1) avec une analogue où
d'r 5 : ; :
entre ,, comme nous l'avons fait pour les équations du mouvement.
[l
r + dr :
Nous déduirons la valeur de =; de la relation
{
rdr — xdx {- ydy +- :dz,
qui donne
dh ( dx Eye à Ge Lez | dy* + =)
ar r)= dt y dt ms) dt° ,
En ajoutant les équations () multipliées par æ, y, z, on trouve
dx dy à dr k?
: dt y dt? He de r
8 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
en outre l'équation (2) donne
de > dyf 5 di | 2
2qe Euh,
dt? r PATES
elen réunissant ces deux parties,
d. dr ke? nu
dt C dt ) TR LS
à laquelle il faut joindre la troisième équation (1) ou
Or on peut appliquer à ce système de deux équations le troisième
RATER r RS dx dy rdr de
procédé indiqué précédemment, en y remplaçant gra LM pre
{ { {
c’est-à-dire qu’en ajoutant les deux équations précédentes, multipliées
da vdr : :
pee le premier membre devient
{ (l
dz d (ei) rdr dx d. frdr dx
dt dé dt dt dt ji
dt d K dt , a
En mulüpliant par dt, on aura ainsi
rdrdz ke? ae k?z
4( D) = ( = + 3g2 + DFE + (— F5 + 0) =
1/4 zdr
= ( SÉRE _) + q (32dx +- rdr) +- hdz,
v T°
dont le premier lerme est k’d. ( 2 D Il en résulte en intégrant
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 9
h' étant une constante arbitraire.
N° 2. Réduction des intégrales el première forme de la solution. Nous
devons d’abord éliminer r" de l'équation (4) en la multipliant par r'* et
substituant
Va pt 2) sir — rdr — sr,
ce qui donne
(rdr — ad)? mer)... Ha
de È die Vi ) ( os
% ee : " 9rzdrdz
Pour la simplifier, faisons disparaitre son second terme — _ en
a”
lui ajoutant l'équation (5) multipliée par 23, ou
Qrzdrdz : 92
= = ga (12 EE 32? dx 9h z.
1Ë F E ga? + 32°) + 2° + 2h
En réduisant les termes mullipliés par #°, g, ele. on trouvera ainsi
dr? la? F <
(La (- he ) — 2hr EE ge (et 4" 37?) HE hr + 2°) Æ QU'z — c°,
de
lz
{
dt?
Lion (5) leur produit; il est clair qu’on en déduirait des relations plus
simples en ajoutant à la précédente ou retranchant Péquation (5) multi-
: : , dr .
Le premier membre contient la somme des carrés de ©, et léqua-
pliée par 2r, ou
TOME XXX. 2
10 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
, 2drdz
ra — — Dhtz + gr + 322) 4 Der Ar;
di 4
en effet le premier membre deviendra ainsi un seul carré
peste =: = à
le dt | “
Or on a pour les termes multipliés par g,
TRES rain) = (2 Er),
el de même tous les autres ne contiendront que r + z seul ou r —
En posant
LA]
tn
©
=
CIM EEE
le résultat se réduit ainsi à
r°du®
(7) En UÙU, U— — qu° + hu +4 2 — hu — à,
dE
r? dv?
S — EPS LINES 1 9/72 NES 2
(@) = V V=g+h+2(6+l)n
Pretur du dv ME ; 9 9
Les dérivées PT sont posilives où négalives suivant que %, v, aug-
; ë
mentent où diminuent, el ce signe est aussi celui de du, dv, tandis que
dt est positif.
Nous désignerons par + du, + do, les valeurs absolues de ces diffé-
renlielles. Les équations (7) et (8) donnent alors
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 11
D'après les formules (6), on à
IDE * + x ou de u el v.
PE
On tire ainsi des équations (7) el (5)
+ du edl Il [l + du
To = | =.
Ê 22007 PAT
dt = (u v + vi
En 7 Lu uv
est toujours positif, et il en est de même de
du dv
el en remplaçant dans leur second terme VE par T
+ du + vdv
dt — = | x
2/U 2/V
+ cdu Æ cdv
des —— — +- —.
QuVU 20 NV
Quand € n’est pas nul on peut le supposer positif, car c’est la valeur
ædy — ydx . + ; : 3 LE 7
de “7 : TT et si elle était négalive, 11 suffirait d'échanger entre eux
{
OX et OY pour la rendre positive.
Eu désignant par u,, »,, ©, les valeurs initiales de &, », #, on trouverait,
en intégrant ces formules
au Ù
() Es du = + dv
0 VU vo NY
.u Li
Æ udu Æ vdu
(10) 24 —, ne —
VU LAN
u sv
Æd + d
(1) pen He =
vw UuVU w VV
12 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
La première donne la relation entre les variables w et », après quoi
Let + se Uirent des autres. La solution est ainsi ramenée aux quadratures,
c’est-à-dire à l'intégration de fonctions d’une seule variable, Mais la
signification des valeurs précédentes et les limites des intégrales restent
indécises, tant que nous n’aurons pas déterminé les périodes de crois-
sance et de décroissance de w et », ce qui sera fait plus loin.
Ne 3. Examen des cas où c, r, ou r' sont nuls. Nous nommerons con-
slamment plan méridien celui qui passe par l'axe OZ et le mobile m.
Supposons d'abord que la vitesse initiale ne soit pas dirigée dans ce
plan; le point ne sera pas sur l'axe etr”, r ne seront pas nuls; en outre
la vitesse ayant une composante perpendiculaire au plan, le mobile le
quiltera et @ variera; la valeur initiale de . étant différente de 0, il en
sera de même de ec. Ensuite, d’après les équations (7) et (8), U et V étant
égaux à des carrés restent positifs pendant tout le mouvement, et comme
ils se réduiraient à —c° si u ou o S'annulaient, cela ne peut avoir lieu.
Par conséquent r' où Vuv et r seront toujours différents de o.
Si au contraire la vitesse initiale est dirigée dans le plan méridien
tout le mouvement s'effectuera dans ce plan, car il n’y a pas de raison
pour que le mobile s'en écarte d’un côté plutôt que de l’autre. En ce
cas nous prendrons ce plan pour celui des 3; la seconde des équations
(1) et l'équation (3) disparaitront, et dans l'équation (2) on supprimera
le terme dE l'équation (4) est alors la même en y supposant ç — 0 et
remarquant que » = x au signe près; c’est ensuite ædx au lieu de
r'dr' qu’on devra remplacer par rdr — z:dz, el il n’y à d’ailleurs rien à
changer aux calculs qui ont donné les formules (6), (7) et (8); celles-ci,
en y supposant c = 0, représenteront donc encore le mouvement, el
même seront suffisantes pour cela.
Dans ce cas, que nous nommerons le mouvement plan, r' ne se trouve
DES CORPS ÉLECTRISÉS. LB)
en dénominateur dans aucune des équations employées, el il n'y a plus
aucune raison d’exelure les cas où r° = 0.
Quant à r si cette quantité devient nulle l'équation (2), ou
2e =*° HF 2gz + h,
montre que la vitesse est infinie, Quand cela à lieu en un point non
situé à l'infini les formules ne répondent plus à un phénomène physi-
quement réalisable; mais indépendamment de cette circonstance, au
point de vue purement analytique, la vitesse étant infinie est indétermi-
née, et le mouvement ultérieur auquel elle sert de vitesse initiale est
aussi. Si on voulait le déduire des formules le résultat ne pourrait être
qu'illusoire.
C'est aisé à vérifier dans l'hypothèse simple où le mobile serait non
pesant et partirait du point À sans vitesse. Il tomberait alors sur l’ori-
gine O en ligne droite, arrivant avec une vitesse infinie; il en serait de
même sil venait d'un autre point A, et le mouvement ultérieur étant
dû à celle vitesse, rien ne distinguerait les deux cas.
On arriverait à la même conclusion d'une autre manière; en effet ce
mouvement simple sert à la fois de limite ou de cas extrême à deux
autres, où le mouvement ultérieur est très différent.
Dans le premier le point À aurait reçu une vitesse transversale infini-
ment pelile; il décrirait alors une ellipse se confondant presque avec
une droite, passant en A” tout près de O et revenant en A.
14 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
Dans le second le mobile partirait de À sans vitesse, mais le point O
B + Le À
serail remplacé par un anneau alüirant infiniment petit. Le mobile oscil-
lerait entre les points À el B, en supposant OB = OA.
Ces deux cas, à la limite, seraient remplacés par la chute de A sur
l’origine.
En conséquence de ce qui précède, nous laisserons de côté soit les
cas où u eLv el par suile u + » ou 2r, convergeraient à la fois vers 0,
soil celui où les vitesses initiales de u el v seraient toutes deux nulles.
N° 4. Mode de variation de u el v. Tout ce que nous allons dire de la
variation de v s’appliquera identiquement à celle de x en remplaçant V
par U. Nous appellerons intervalles ceux des nombres 0, a, a’ , a”, =, où
a, a’, a” sont les racines positives et différentes de o de l'équation
V = 0, rangées par ordre de grandeur croissante. Îl sera aisé d'étendre
ce qui suit aux cas où il y en aurail moins de trois.
Tant que v est contenu dans le même de ces intervalles V ne change
pas de signe; convenons de nommer intervalles positifs el négatifs ceux
pour lesquels, si v y est compris, V est positif ou négatif. Si une racine
f autre que o est simple, on a V = (v = f) Q, Q ne s'annulant pas
pour v — f; ainsi V a des signes contraires quand v est un peu plus
grand ou plus pelit que f; f sépare donc deux intervalles de signe
contraire. Il en est de même si la racine f est triple, auquel cas
V=(v—7/f) Q. Si elle est double, V = (v — f) Q, et les intervalles
adjacents ont le même signe.
Comme d'après l'équation (8) V est égal à un carré, v sera conslam-
ment, ou égal à une racine de V — 0, ou compris dans un intervalle
posiuif.
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 15
Si v est compris dans un intervalle, il ne peut ni cesser de croître ni
cesser de décroitre avant d'avoir alleint une racine de l'équation Ÿ — 0. En
effet tant que cela n'aura pas lieu V différera de o et il en sera de même
du ut Ê du À :
de d'après l'équation (8) ; 1 conservera donc le même signe, ne
Ü {
pouvant en changer brusquement. I faut remarquer que v ne pouvant
être négatif devrait cesser de décroître S'il S'annulait; mais c’est impos-
sible si e diffère de 0, V et U étant alors négatifs ; si € — 0, v en devenant
nul aurait atteint une racine de V — 0.
Il nous reste à voir comment varie o quand il est égal à une racine f.
Or l'équation (8) serait satisfaite en supposant que v reslàl constam-
: A DUR . du c
ment égal à /, car on aurait à la fois V — 0, TER LL Mais ce n'es! pas en
© {
général possible, car en différentiant l'équation (8) dans le cas général
où » est quelconque, on trouve
d.(r?) dv? AE dv dv dV dv
dodo dl
dv
ou en divisant par Te.
&v dV d(r?) dv
9\ On? Sr LES
(Ep de dv dt dt
Lee o, d’où GNE 0
dipl TE LS
Ainsi le cas où v resle constant, que nous nommerons un mode de
: : é , .. OÙ
Or si » restait constant, il en résulterait T = 0
Ü
varialion singulier, ne peut exister que si la racine f satisfait à la fois
d\
er du
Mais réciproquement si celle racine multiple f est la valeur initiale
de », celui-ci restera constant. En effet les quantités c, k, k', contenues
dans les valeurs (7) et (8) de U et V sont déterminées par les conditions
iniliales de manière à satisfaire les intégrales premières, et par suite les
— 0, Où si elle est une racine multiple de équation.
16 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
équalions (7) et (8) qui en sont une combinaison. Si donc dans les con-
ditions iniliales on à o — f, V = 0, on a aussi . = 0. En outre l'équa-
lion (12) est nécessairement une conséquence des équations du mouve-
ment. Elle-même en est donc une, en prenant v pour une des inconnues.
Elle est salisfaite en posant o = f = const., de même que les conditions
initiales de v. On aura donc la solution complète en supposant qu’il en
est ainsi, et déterminant ensuite les deux autres fonctions inconnues
par leurs conditions iniliales et les deux autres équations du mouve-
ment.
Il résulte de ce qui précède que si v = f, f étant une racine multiple
de V = 0, v reste constant; si f est une racine simple il n’en est plus de
même; si elle n’est pas nulle, et sépare par suite deux intervalles de
signe contraire, c’est dans le posilif que v variera ; si / = 0, v ne peut
varier qu'en croissant, el on doit s'attendre à ce que ce soit alors dans
un intervalle positif; nous allons le vérifier pour v et pour «.
Nous supposons par conséquent qu'à un certain instant on ail u = 0
ou — 0, el qu'en même temps o soil racine simple de l'équation U = 0
du
ou V — 0. D'après les équations (7) et (8) on à en même temps }; = 0
dv ge
Dre el par conséquent
dz dz
2 ETS, NE ,
dt dE
les signes supérieurs correspondant à w, les inférieurs à v. En substi-
Luant ces valeurs dans les équations (4) et (5),en remarquant que € = 0,
on à
dt dt 9% share
p— —=+k +9g +hr Eh
de? À
ou en multipliant la première par r, l'autre par +1,
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 17
‘. r dr
r g tr QE 9k? + 2 |- hr, r Si = K + 9gr+hr =.
de : dt? :
En les soustrayant el séparant les deux cas, on trouve
dr?
r.., = k— pour u —0,
dt
dr'?
r — k? +- pour v — 0.
di 20 F
Si l’on supposait + k" —0o dans V, la racine o de V — 0 serait
multiple; puisqu'il n’en est pas ainsi la relation précédente montre que
l° + hk' est positive; or son signe est aussi celui de V quand » est très
petit; par conséquent l'intervalle aboutissant à o est positif. La vérifica-
lion serait Lout à fait semblable pour «.
On voit en même temps que s o est racine simple de U — o ou de
V =, = ne s'annulle pas avec u ou ». Celle remarque nous servira plus
lard.
Les règles précédentes définissent complètement les périodes de crois-
sance et de décroissance de u, », à partir de leur valeur initiale, et par
suile le sens à allacher aux signes + dans les formules (9), (10) et (11).
Toutefois celles-ci ne sont plus applicables si x ou » reste constant,
VU ou VV étant alors toujours nul.
Si par exemple u est constant l'équation (7) est identique et l'équation
(8) donne
+ rdv + y j
a +" _+(u | vd.
VAI 2p/V
Les formules (10) et (41) sont alors évidemment remplacées par
v LE
+ AN Te .
v V V 7 D o u nm 2 Y
TOME XXX. 3
18 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
dans lesquelles w est une constante et les variations de v se trouvent
comme précédemment. La valeur de 9 — %, ne s'emploie que si c n’est
pas nul et dans ce cas w ne peut pas l'être.
No 5. Formes diverses des variations de u, v, indéfiniment prolongées.
Après avoir examiné ces variations en faisant abstraction du temps, nous
devons chercher quelles formes prend leur succession quand le temps
croît à l'infini. Nous allons d'abord vérifier que pour » elles sont l’une
des suivantes :
1° Forme périodique : v oscille entre deux racines simples a, b de
l'équation V = 0.
2 Forme indéfinie : v croit à l'infini, soit depuis sa valeur initiale, soil
après avoir d’abord diminué jusqu’à une racine simple / de l'équation.
3° Forme singulière : ou v reste constamment égal à une racine mul-
tiple f de l'équation, ou v converge vers f, soit depuis sa valeur iniliale,
soit après avoir d’abord varié en sens contraire jusqu’à une racine simple
de l'équation.
En effet, comme on l'a vu, si v en variant dans un intervalle positif
atteint une racine simple, il varie ensuite dans ce même intervalle, c’est-
à-dire en sens contraire. En outre la valeur initiale de » est toujours
égale ou supérieure à une racine : si e est nul cette racine est 0 : si c>o
c’est la plus petite racine positive de V — 0; l'intervalle entre cette racine
et o est négalif, et par suite il y en a toujours une, V ne pouvant être
constamment négatif. Cette remarque s'étend à l'équation U = 0.
Supposons d'abord la valeur initiale de v dans un intervalle. Puisqu’une
racine lui est inférieure, elle sera comprise, ou entre une racine f'et
l'infini, ou entre deux racines a, b.
Dans le premier cas si v croit c’est sans limite puisqu'il n’alteint
aucune racine; s’il décroil jusqu'à f racine simple, il varie ensuite en
sens contraire ; c’est la forme indéfinie. Si f est une racine multiple, c’est
la forme singulière.
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 19
Dans le second cas, © étant alors dans l'intervalle de «& et b, si a et b
sont racines simples et a>b, v ne fera Lour à tour que croître sans dis-
continuer de b à a, puis décroître de même de a à b, el nous dirons alors
que v oscille entre a et b; c’est la forme périodique.
Si a el b ne sont pas simples, ou » converge d’abord vers une racine
multiple, ou elle le fait après avoir atteint l'autre racine, celle-ci étant
simple. C’est la forme singulière.
Supposons maintenant que la valeur initiale de v soit égale à une racine.
Si elle est multiple, v reste constant et c’est un cas de la forme singu-
lière ; si elle est simple, v varie dans l'intervalle positif adjacent et l’on
est ramené aux cas précédents. Tous les cas possibles rentrent donc dans
l'une des trois formes. La forme indéfinie n'existe pas pour « qui ne
peul croître à linfini sans rendre U négatif; quant aux autres formes,
tout ce qui a été dit pour v s'applique à w sans autre changement que
celui de V en U.
Les formes singulières étant des cas exceptionnels, nous nommerons
les deux autres les formes ordinaires.
N° 6. Propriétés des formes ordinaires.
1° Forme périodique. Si 5 est un angle loujours croissant avec le temps,
cos” 6 oscille entre { el o, et par suite b + (a — b) cos” 9 entre a et b,
comme cela a lieu pour »; on pourra donc faire varier 6 avec une vitesse
telle qu'on ait b + (a — b) cos 6 — v, ou
vu —= a cos? 6 +- b sin? 6,
la nouvelle variable 9 croissant avec {. C’est une transformation qu'il
convient d'employer pour toute quantité oscillant entre a el b.
Puisque a el b sont racines simples, on à
V—(a—v)(v—bR,
20 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
R étant une fonction de » du premier degré qui ne S’'annule pas quand
v est égal à a, b, ou varie de lune à l’autre; en même temps V et
(a — ») (0 — b) étant positifs, il en est de même de R, qui restera ainsi
compris entre un maximum 4° el un minimum p'*, tous deux différents
de 0.
En remplaçant » par sa valeur, on à
(a— v) (u—b) — (a—b)? sin *6 cos *Q, dv — 2 (b— a) sin 6 cos 0 d6,
d'où
+dv 24
(An QE tb
VY VAR
v — a cos® Ü +- b sin° 6;
le signe + disparaît, d5 étant toujours positif. En posant
et désignant par 6, la valeur de 6 correspondant à v,, on à
10 0
| 2 46 sf 240 _ 206).
0 7
D VR ‘# ms
ainsi [ reste fini pour toute valeur finie de 5, mais en outre, d’après la
formule (10)
:0 10
sd) 246 _2(—0) », "1 216
4 AL R
d’où
*)
> af (a cos? O + b sin? p) d6 ;
0
0
ainsi, a n'élant pas nul, I croît à l'infini avec 6 et il en est de même de t.
DES CORPS ÉLECTRISÉS, 21
On pourrait employer la même transformation pour # Sil vartail
suivant la forme périodique.
En substituant la valeur (44) dans les formules (9), (10) et (LT), elles
seraient intégrables par les fonctions elliptiques ou en série, mais nous
laisserons de côté ce calcul; tant que les constantes k, k', c, conserveront
leur généralité, il n'éclaircirait en rien ce que nous aurons à dire sur
la forme du mouvement.
2° Forme indéfinie. Lorsque v approche d’une racine simple / la valeur
(15) de I ne croît point à l'infini; c’est ce qu'on à vu quand v oscillait
entre a elb; par conséquent lors même que v décroitrait d'abord jusqu’à
[, 1 resterait fini. Ensuite, » croissant sans limite, expression
= =9 + + elc.,
à parüir d'une grande valeur » = v' est toujours comprise entre un
maximum 4° et un minimum £'* peu différents de g, el du étant alors
constamment posilif, la formule (10) donne
v LEA
A vdv dns Ds
“y VV ‘ou (Vo —vr);
{croit donc à l'infini avec ». Mais en même temps
[14 LI A LEA
( + du / dv fl dv 9 {| !
[ Pos — = NS 35 ’ ( AE =) ?
w VAN CA A v’ u'u2 BE \yY Vu
A
el cette valeur se réduit à vs quand o devient infini. Ainsi F converge
Vy
Ne Sd À V 2
alors vers une limite finie. Remarquons aussi qu'en posant ul
et remplaçant ensuite » par une valeur moyenne, on à
>. =.
Î d 1à do 2
v VV ù MUE my
22 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
m converge vers V q si v' devient très grand; en écrivant o au lieu de
v' il en résulte
>
_ du
(16) limite vif == —,
"ANNE
la limite supposant que v croit à l'infini.
N°7. Propriétés de la forme singulière. Nous allons démontrer que si
u Où v varie en approchant d’une racine multiple, il ne peut latteindre,
ou du moins il faut pour cela un temps infini.
En effet si par exemple w approche de /, racine double de U —0, on à
U = (u-fÿ Q,
Q ne s’annullant pas pour « = f. En désignant par u” une valeur de «
très voisine de f, et par y le maximum de VQ quand w varie de u” à f,
on à
vu uw 1
J Æ du Î Æ du il j. + du il w-f
, = — =. _ = — je =) ,
u
TU (L-p) A0) AD U u-f
en remarquant que l'expression : — Test positive, plus grande que l'unité,
?
el que l'intégrale doit s’'évaluer avec le signe +. Or cette intégrale croit
à l'infini pour u = f, et par suite il en est de même de la valeur (15) de
[". On en peut dire autant si « converge vers une racine triple, auquel
cas on aurait U = (4 — f) Q et sous le signe f. u— f serail remplacé
par (u — f} on (f — u):.
Si f n’est pas nul, "en différant peu sera positive, et on aura lou-
jours u > 4 quand « varie de uw" à /, « étant le plus petit de ces deux nom-
bres. La formule (10) donne alors
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 923
nous venons de voir que la seconde intégrale croit à linfini quand x
converge vers /, et par suite il en est de même de £.
I ne reste à faire la démonstration qu'en supposant f = 0. Or o ne
peut être racine multiple à la fois des équations U — 0, V — 0; car on
devrail avoir c — 0, el en outre À — }' = 0, k + h' = 0, d'où k° = 0,
ce qui n'a pas lieu.
La relation entre u et » est exprimée par la formule (9) où 1 —
[croissant à infini, il faut qu'il en soit de même de H.
,
C'est impossible si la variation de » a la forme indéfinie, I conservant
une valeur limitée même pour { = =.
Si celle forme est périodique, F croîtra bien à l'infini en même temps
que 1”, mais il en sera de même de { comme on l'a vu au numéro pré-
cédent.
On en peut dire autant si v converge vers une racine multiple /, car
celle-ci ne peut-être nulle, et la démonstration faite ci-dessus pour x
s'applique également à ».
[ne reste donc à examiner que le cas où » resterait constant, sa valeur f
élant une racine mulliple différente de 0. En échangeant u et o dans la
formule (13) où l'on supposait u — const., on aura pour ce cas où » = f
au
el nr J ni
- Vo
Un
ainsi [croissant à l'infini il en est de même de t.
Stabilité de la forme de variation singulière. HN ne s’agit ici que du
cas où u ou & reste constant, et où celle forme subit plus tard une légère
altération. Plus loin, en parlant du mouvement, nous verrons comment
sa stabilité peut en résulter,
24 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
Supposons qu'on ait » — f — const, f étant une racine double de
V = 0, séparant deux intervalles D, D’ de même signe. Prenons V pour
ne
ordonnée d’une courbe, » étant compté sur l'axe OV; la courbe, dans
le cas où D, D’ sont positifs, a la disposition LAL, le point de tangence
À correspondant à v — f.
Si une force troublante très faible vient à agir pendant un temps fort
court, elle allérera {très peu soit les constantes, soit les valeurs de «, »,
après que l'action aura cessé; il en sera de même de la forme de la
courbe LAL, qui se changera en L'A'L", ou en L'BCL'. Il arrivera
donc, ou que la racine o — f de l'équation aura disparu, ou qu'elle aura
élé remplacée par deux racines simples correspondant à B, C. Dans le
premier cas les intervalles D, D' n’en feront plus qu'un, et dans le
second ils seront séparés par un intervalle négalif; dans les deux cas la
nouvelle valeur de v ne peut être contenue que dans un intervalle posi-
Lif, el par suite se mellra à osciller entre des limites étendues. La forme
singulière est donc instable.
Si au contraire D et D’ étaient négatifs, la courbe LAL étant au-des-
{ ï)
sous de laxe, ils ne pourront après l'altéralion se trouver réunis en un
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 25
seul, qui serait négatif, et où cependant la nouvelle valeur de » serait
comprise; elle ne pourra l'être que dans un pelit intervalle positif qui
aura été formé entre D et D’, et dont les limites seront très peu diffé-
rentes. Ainsi » oscillant entre ces limites s'écartera très peu de sa valeur
primitive.
La forme singulière est donc stable si D, D’ sont des intervalles néga-
tifs, instable s'ils sont positifs. Tout ce qui précède s’appliquerait de
même au cas où l’on aurait à — consl. Quant à ceux où f serait une
racine triple, ils ne donnent lieu à aucune règle précise sous le rapport
de la stabilité.
N° 8. Signification géométrique de u et v. Ces variables définissent la
position du mobile dans le plan méridien. Toutefois leurs valeurs r + z
élant les mêmes pour deux points symétriques par rapport à l’axe OZ, le
côté de l'axe où se trouve un point reste indécis. Cela n’a pas lieu quand
c>0o, le plan méridien élant alors mené d’un seul côté de l'axe, et défini
par son angle polaire +. En supposant 6 = 0, on doit aussi laisser de
côté le cas où w ou v serait constamment nul; on aurait r' = V’uv= 0,
et le point resterait sur l'axe.
Dans tout autre cas, si u ou v vient à s’annuler, la racine 0 de l’équa-
lion est simple, sans quoi elle ne serait jamais atteinte. Or on à vu au
no 4 qu'alors . n'était pas nul, ainsi comme r' = x au signe près, la
a
dt
chaque fois que x ou » devient nulle mobile traverse l'axe, et le mouve-
ment continue de l’autre côté.
Le mobile à un instant quelconque se trouvera ainsi du même côté
de l’axe que sa position initiale, ou du côté opposé, suivant que « et » se
seront annulés un nombre pair où impair de fois, ce qui suffit pour
lever l'ambiguïté ci-dessus. Si dans sa position initiale le point est sur
vilesse à une composante perpendiculaire à l'axe. Par conséquent
( ;
TOME XXX. 4
26 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
l'axe, les composantes de sa vitesse sont données, et celle qui est perpen-
diculaire à l'axe indique de quel côté il se dirige en premier lieu; si elle
était nulle le point se mouvrait sur l'axe.
Il faut remarquer que r n'étant jamais nul, r — zou w ne peul
l'être que si z est positif, et le passage du mobile sur l'axe OZ à lieu
au-dessous du point o;il a lieu de même au-dessus si c'est ® qui
s’'annule.
Coordonnées paraboliques. L'équation r — : = p, où p esl une con-
slante, est la même que
12
Er p+z, r—9p(z++tp)
Si l’on transporte l'origine au point O' à la hauteur O0 — = p,
elle devient r'* =2pz; comme r° est la distance du point à l'axe, elle
L
DER
SU |
y
FT)
7 7
OF 2
représente une parabole dont O' est le sommet, O le foyer et OZ l'axe.
De même l'équation r + z = p' est celle d’une parabole dont le foyer est
ta ; : " 1",
O, le sommet O” situé au-dessous à la distance O0" = p',el dont
l'axe est le prolongement de OZ.
Par tout point » non situé sur OZ on peut faire passer une parabole
de chaque espèce et une seule, en prenant pour p el p' les valeurs de
\
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 27
r — 2,7 + 3 en m, ou celles de x et v. Nous les supposerons menées à
partir de O0", O0", seulement du côté de l'axe où se trouve », el nous les
nommerons pour abréger la courbe (u) et la courbe (v) de ce point. Elles
s’y coupent à angle droit, car en menant LL' parallèle à l'axe, leurs tan-
gentes sont les bissectrices des angles OnL, OnL'.
De la sorte uw et » équivalent pour chaque point à un système de
coordonnées paraboliques.
Quand u varie en passant par o sans que » s'annule, la courbe (u), du
sommet jusqu'en », a des positions successives telles que Am, Bm, Om
nn
sur Paxe, B°m, Am. Mais si pendant ce déplacement » vient à s’annuler,
par exemple dans la position Bm, c'est que m est arrivé au sommet B,
après quoi la courbe (u) doit être tracée de l'autre côté de laxe ; elle
reviendra au premier après la position Om.
La même figure renversée indiquerait les posilions successives des
courbes (v) du point » quand » passe par 0, soit que pendant ce temps
vienne où non à s’annuler.
No 9. Remarques sur les mouvements possibles. D’après les numéros pré-
cédents # où v ne peul que varier dans un intervalle positif ou rester
égal à une racine multiple. Toute forme du mouvement ne peut résulter
28 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
que de l’associalion d'un mode de variation de w avee un de », en leur
adjoignant, si c n’est pas nul, la variation de @ définie par l'équation (3).
Au premier abord il semble que À, k', ce, ne peuvent point être choisis
arbitrairement, étant déterminés par la position et la vitesse initiales
du mobile. Mais pour trouver tous les mouvements possibles, g et k*
étant donnés, 1l revient au même et il est plus simple de regarder k, k', c
comme indéterminés, pourvu que d'après la forme de U il existe un
intervalle positif où w puisse varier, ou une racine mulüple à laquelle
puisse rester égal, et que V satisfasse une condition analogue.
En effet supposons qu'on ait choisi pour les constantes des valeurs
h,, h,", c, satisfaisant ces conditions; nous allons démontrer que tous les
mouvements représentés par une associalion de formes de variation quel-
conques de u et v sont possibles, el cela en attribuant à u ou v s'il est dans
un intervalle une valeur initiale quelconque comprise dans l'intervalle, et la
supposant à volonté croissante ou décroissante à cel instant.
Pour le démontrer supposons d’abord chaque valeur initiale de u, »,
comprise dans un intervalle, et par suite, différente de o. Nous choisirons
la vitesse pour { — 0 de façon qu'à cet instant en employant k,, k;", e,,
les équations (7), (8), (3) soient satisfaites.
Sachant si v et » sont croissants ou décroissants, ou connaissant le
du dv
signe de Here
{
les équations (7) et (8) nous donneront leur valeur et
. dx dr .
par suite Ds On à ensuite
' 7 , Q dr r .
et r' ou /uv n'étant pas nul, on en déduira _ L’équation (3) donnera
€
ensuile r ". composante de la vitesse perpendiculaire au plan méri-
dien.
Ainsi avec cette vitesse les équations (7), (8), (3) seront satisfaites
pour { = 0.
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 29
D'autre part à cette vitesse el celle position initiales correspond un
mouvement et il sera représenté par les formules (7), (8), (3) avec cer-
laines valeurs de À, k', e. Elles seront donc satisfaites pour { -- 0 soil
qu'on emploie k, ", ce, où k,, h,",6,, les valeurs de u,v,r", el la vitesse
élant les mêmes. En comparant Péquation (3) dans les deux cas on voil
que ce = c,. Ensuite si lon tire des formules (7), (8) les valeurs de 4, k',
en fonction de U, V, leur dénominateur comroun est
Quv + uv — Quv (u + v) = 4rw,
et diffère de 0, Or soit qu'on emploie 4, 4 ou k,, h;", ces équations doi-
vent être salisfailes, #, 0, €, ( . ie (5 De el par suite U, V, restant les
mêmes.
Il faut done pour cela qu'on ait À = 4,, h' = h;", et le mouvement
réel correspond bien à k,,h;,", c..
La démonstration précédente s'applique sans changement au cas où
par exemple resterait égal à une racine malliple différente de o, corres-
pondant à k,, k;';r" n'élant pas nul on trouverait de même la vitesse
initiale, pour laquelle . — 0, el si k, h°,c correspondent au mouvement
réel, on vérifierait encore que k = h,, h' = h;". On en peut dire autant
si v = const, ou si à la fois u = const., v = const. aucune n'étant nulle.
Il reste à examiner le seul cas où l’on aurait par exemple u = 0 = const.
ce qui ne peut avoir lieu en même temps pour »v. Cela suppose que
a E dr 3
k°— h," = 0. Or on à vu au n0 4 que siu=oonar Fe hp;
* NOT: = ; A.
ainsi; — 0 pour { — 0; la composante de la vitesse perpendiculaire à
l'axe étant nulle, le mouvement réel sera sur l'axe et lon aura constam-
ment u = 0, d'où k' = k = h;".
No 10. Mouvements dans lesquels u ou v reste nul ou converge vers o.
30 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
Premier cas. Supposons que o soit racine wultiple de V = 0; on à dans les
formules (7) et (8) 4° + hk' = 0, k—h =2k, et le troisième terme
de . élant positif, U = o à une seule racine { positive et différente de
o;u ne peut done qu'osciller entre les racines simples f et o. La courbe
(u) se modifie comme on la vu au numéro précédent, de sorte que son
sommet oscille entre O et 0” à la hauteur 00" — à JÉ
4° Siv = 0 = cônst. ou 3 = —r,le mobile est sur OZ" prolonge-
ment de OZ, et par suite au sommet de la courbe (u); il ne pourra done
que tomber sur l’origine, soit de suite, soit après s'être élevé jusqu’en 0”.
2 Il est clair que pour V l'intervalle adjacent à o peut être positif; il
en est ainsi en particulier si V = 0 n’a pas de racine positive ou si A>0;
v peut donc converger vers o, el en le supposant devenu très pelit, le
sommet O" de la courbe (v) sera très près de O; alors pendant que la
courbe (u) oscille entre O'Let O L’, le point » aura une sorte de mou-
vement pendulaire sur la parabole AO"A”, tandis qu’elle se rapproche
lentement de l'axe.
Second cas : o est racine multiple de U = 0. On à alors # — k° —0,
d’où :
de — qu? + ho + Lk?,
Ta
et l'équation V = 0 à un nombre pair de racines positives.
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 31
1° Siu converge vers o il faut que lintervallé adjacent à 0 soit positif,
et comme Ù = «(4 — qu), h doit l'être; l'équation V = 0 n'a pas alors
de racine positive, eto varie entre o et l'infini. Quand x est devenu très
F
[A
petit, la courbe (u) est LO'L", O' étant tout près de O, et se rapproche
lentement de l'axe, tandis que le mobile » la parcourt, ou en descendant
indéfiniment, ou en montant en O° et descendant de l'autre côté.
® Siu = 0 = consl.,on az = r,0 = 2r; le mobile se meut sur l'axe
: ; PR) ë
OZ, el À pouvant être quelconque, équation ; = 0 aura deux racines
positives a, b, ou une double /, ou aucune.
Dans ce dernier cas, © variant entre 0 et l'infini, ou le point remonte
en O, ou il tombe verticalement, et ces deux mouvements sont encore
possibles s'il y a des racines el que v commence par s’en éloigner.
Dans le cas contraire, S'il y en a deux simples a et b, le point descen-
dra d’abord quelque temps avant d'aller en O, où montera avant le
mouvement de chute.
S'il y a une racine double /, » convergera vers elle, ou lui restera tou-
: à Sue : \ :
jours égal. D'après la valeur ci-dessus de = on aura pour cette racine
double gf* = 4k*, el comme 2r = v = f, la valeur OH de r ou = fqui
è k ee
lui correspond est telle que =; = g; H est donc le point où la pesanteur
el Paltraction se font équilibre. Ainsi le point m pourra non seulement
y rester immobile, mais s’en approcher au-dessus où au-dessous en ne
l'alleignant qu'au bout d’un temps infini.
32 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
N°11. Comparaison des nombres de racines des équations V=—0, U—o.
L'équation (7) donne
U — 4ku = — qu® + hu? — 2 (k° + h')u — c*,
expression qui se déduit de V en remplaçant v par —u; de même
V — 4k°v se forme de U en remplaçant u par — v. Si donc on désigne
par +, 6, 7, les racines réelles ou imaginaires de V = 0, et par a”, 6,7",
celles de U — 0, on aura identiquement
V—=g@—a)—p)t—r), = —=yg@a)(= per)
d’où
(U—=A4ku— g (u + a) (& +) (u +7),
(17) |
UV = ap + go + a) (+ 6) + v).
Ces relations nous permettront de comparer les nombres 1, à’ deracines
qu'on peut attribuer à V — 0, U = 0; nous entendrons par racines dans
ce qui suit seulement celles qui sont positives et différentes de 0. Des
valeurs possibles de #, à’ signifient celles qui permettent des modes de
variation de u, v. Nous aurons surtout à vérifier que si un système de
valeurs de à, à’ est possible, il l'est soit que les racines soient simples ou qu'il
y ait entre elles des relations d'égalité quelconques ; en d’autres termes,
quelles que soient ces relations, elles existeront pour certaines valeurs
de À, k',c, en laissant invariables les nombres donnés g, Æ*.
Premier cas : supposons c > 0. Pour que U ne soit pas toujours négalif,
comme cela à lieu pour u = 0 et u = >, il faut que U = o ait deux
racines égales ou inégales; ainsi = 2; V étant négatif pour o = 0,
V = o à un nombre impair de racines, et à = À ou 3; mais on peut dis-
poser de 4, h', e, de façon que sauf le signe de — c’, les coefficients de
V soient quelconques. Supposons lour à tour
V—g(u— nf) (uv +n), V = g(u— na) (v — nf) (vu — ny),
f, «, B, 7 étant des nombres positifs choisis à volonté, el n une indéter-
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 33
minée positive; dans la seconde forme, les racines n2, n6, ny pourront
avoir des relations d'égalité quelconques, mais qui resteront les mêmes
si l’on change n. Nous avons donc à vérifier qu'en même temps U = o
aura pour cerlaines valeurs de n deux racines inégales, el pour une
autre deux égales. Les valeurs correspondantes de U sont
U = 4ku — q(u + nf) (u° + n°),
Ù = 4 au — g (u 4 no) (u + np) (u + ny).
Sans changer f, z, 8, y, on peut prendre » assez grand pour que tous
les termes de U soient négatifs, ou que U = o n'ait aucune racine.
D'autre part en supposant u = n, et prenant n très petit, le terme 4 k°n
lemportera sur le reste qui a »° en facteur; U aura donc des valeurs
positives, et U = o deux racines inégales; ainsi en prenant pour x une
valeur convenable intermédiaire entre les deux précédentes, U — o aura
deux racines égales.
Second cas : on suppose c — 0. Nous avons examiné au n° précédent
les mouvements dans lesquels « ou » reste égal à o ou converge vers o ;
nous devons donc exclure ceux où ces formes de variation seraient les
seules possibles. Ainsi il faut que U = o ait une ou deux racines, sans
quoi l’intervalle de o à l'infini étant négatif, il n’y aurait pas d’autre
forme que u = 0 — const. Il faut même supposer de toute manière que
o n'est pas racine double de U = 0, sans quoi il n’y aurait d'intervalle
positif qu'entre elle et une racine simple, et u convergerait vers o.
Si a = 2 et que les racines de U — 0, égales ou inégales, soient 4’, £',
les formules (17) où »' = 0, donnent
== &k? + g (0 + x’) (v + F),
U
expression loujours posilive, el par suile ? — 0 ; en outre o n’est pas
racine multiple de V — 0.
TOME XXX, )
34 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
SE 4 : V F
Sii' —1,on ai — 0, 1 ou 2, ou les racines de = 0 peuvent être
quelconques en disposant de 4, h". Pour le vérifier il est superflu de les
supposer imaginaires, le nombre 2 étant alors nul comme quand elles
sont négatives. Représentons-les par n2, n6, n élant une indéterminée
positive, et «, B, des quantités arbitraires; n+ et n5 seront, en même
lemps que et B, positifs ou négalifs, égaux ou inégaux, nuls ou non.
La première formule (17), où ; = 0, deviendra
Ë = LR — q(u + na) (u + nf);
or on peut sans changer 4, 6, prendre n assez petit pour que 4k*—qn°2f6,
UN ARE , Les
troisième terme de l'équation = = 0, soit positif, auquel cas elle aura
une seule racine positive. En même temps V = o pourrait avoir une
racine o multiple; mais on peut exclure ce cas, car toute forme de varia-
lion qui serait alors possible, sauf celles du n° précédent, le serait égale-
ment en supposant o racine simple.
Voici, en résumé les cas qui nous restent à examiner :
10 Sic—=o; out —=2,1—=o;out —=4d,:—0o;1,ou2.
2 Site 0:12, 1 — 1Nours:
Dans le premier cas o n’est pas racine multiple des équations U = 0,
V0:
N° 12. Associalions possibles des formes de variation. Le classement de
ces formes fait au n° 5 est insuffisant ; nous devons distinguer dans les
variations périodiques les cas où lune des racines est nulle, et dans les
variations indéfinies ceux où » commence par croître ou décroître, cas
également possibles comme on l’a vu au n°9. Nous désignerons comme
il suit toutes les formes de variations par des lettres, en les indiquant
pour :
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 99
Variations périodiques.
(A) : v oscille entre deux racines simples a et b, toutes deux différentes
de 0.
(A°) : v oscille entre deux racines simples dont lune est o.
Variations indéfinies.
(B) : v croît à l'infini à partir de sa valeur initiale.
(B°) : o croit à l'infini après avoir diminué jusqu’à une racine simple
[ différente de o.
(B") : Même cas en supposant f = 0.
Variations singulières.
(C) : v reste constamment égal à f, racine double séparant deux inter-
valles négatifs.
(C’ ) : v reste constamment égal à /, racine double séparant deux inter-
valles positifs, ou converge vers f en croissant ou en décroissant.
Nous allons maintenant, pour chaque valeur de + ou 2’, déterminer les
formes de varialion qu’elle rend possibles, et qui toutes rentreront dans
les précédentes; pour chacune nous indiquerons le cas c — 0 ou c>0
pour lequel le nombre + ou +’ est admissible. En outre les racines autres
que o seront constamment désignées par a, ou a et b, ou a, b,ete, en
ordre de grandeur décroissante.
Premier cas ; variations de u.
Sie’ — 1 (pour c — 0) il n’y a d'intervalle positif qu'entre a et o : la
forme est (A”).
Sii —2 (pour c = où >o)il n’y a d'intervalle positif qu'entre a et b;
la forme est (A) si a>b, si a = belle est (C); les deux intervalles adja-
cents élant négatifs, “ ne peut converger vers a. On peut remarquer que
le cas où a = b rentre dans celui où « oscille entre a et b, de sorte que
la forme (C) sera toujours adjointe à (A).
Cs
36 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
Second cas : variations de v.
Sii— 0 (pour € — 0) l'intervalle est positif de o à l'infini; suivant
que v commence par croître ou par décroître, la forme est (B) ou (B").
Si i = 1 (pour € = ou >0) le seul intervalle positif est de a à l'infini;
suivant que v commence par croilre ou par décroître, la forme est (B)
ou (B').
Ces deux formes existent aussi évidemment si i — 2 ou 3.
Si 4 — 2 (pour c — 0) l'intervalle de b à o est positif, d’où résulte,
quand a>b la forme (A”) outre (B) et (B'). Si a = b on peut avoir
v = à = Consl., el v converge vers a soit si >a el commence par décroi-
tre, soit si v<a. C’est la forme (C').
Si à — 5 (pour c>0) en supposant a>b>e, l'intervalle de b, e est
posilif, et si v s’y trouve la forme est (A); c’est (B) ou (B') si v > a. Celles-
ci sont encore possibles si b = e<a, el en outre v — b = const., ou la
forme (C). Si a — b>e, a séparant deux intervalles positifs, il en peut
résuller la forme (C') comme dans le cas où ? — 2.
Enfin si a —b = e on pourrail encore avoir v = a, ou v pourrait con-
verger vers a; mais cette forme ne diffère pas de (C’) qui est déjà men-
lionnée.
Voici le résumé des résultats :
1° Pour les variations de u :
Sii' = 1, la forme (A);
Si 2’ — 2, les formes (A), (C).
2° Pour les variations de »v :
Si à = 0, les formes (B), (B”) ;
Si à = 1, les formes (B), (B');
Si 2 = 2, les formes (B), (B'), (A'), (C');
Si + = 3, les formes (B), (B'}, (A), (C), (C' ).
Nous avons vu au n° précédent quelles valeurs de ?, à’ pouvaient être
associées, et quant cela a lieu toutes les formes de variation ci-dessus
que à ou ?’ rendent possibles peuvent être séparément associées ; par
exemple si c = o la forme (A") correspondant à + = 1 peut s'associer à
DES CORPS ÉLECTRISES. 37
celles qui correspondent à : — 0, 1, 2, dont quelques-unes d'ailleurs se
répêtent plusieurs fois. Voici le tableau des associations diverses qui en
résultent.
Premier cas: c— 0; on a 19,1 = 0, ou 2 = 1,1 — 0, 1, 2, ce qui
donne les associations de formes
(A), (C) pour u, (B), (B") pour ».
(A') pour «, _(B), (B°), (B”), (C'), (A°) pour ».
Second cas : c>0; on a à = 2, à = 1 ou 3, ce qui donne
(A), (C) pour x, (B), (B°), (A), (C), (C') pour v.
À chaque associalion d’une forme de variation de « et d’une de v cor-
respond une forme du mouvement et une seule, car les mouvements
qu'elle représente ne pourraient différer que par la grandeur absolue des
racines employées, laquelle reste indéterminée comme celle des con-
stantes À, k', c; si c>o il ne s’agit que de la relation entre x et v ou du
mouvement dans le plan méridien, mais la formule (3) détermine alors
le mouvement correspondant dans l’espace.
Nous avons déjà appelé ordinaires les formes de variation périodique
et indéfinie; nous nommerons mouvements ordinaires ceux où elles sont
. seules employées. Ils constituent le cas général, et les mouvements sinqu-
liers, où se trouvent des variations singulières (C), (C') sont des cas d’ex-
ception; ce sont d’ailleurs les plus remarquables à cause de leur sim-
plicité.
La forme (C) comme on la vu est stable, c’est-à-dire qu'après une
altération du mouvement due à une force passagère très faible, elle sera
remplacée par une forme (A) oscillatoire entre deux limites 4, b très
rapprochées, ou que « ou v restera presque constant. Celte stabilité
existe donc évidemment pour le mouvement dans le plan méridien, et
dans l’espace il changera peu de forme.
Quant à la variation (C') on peut remarquer qu’elle est toujours
accompagnée d’une forme périodique (A) ou (A') et d’une indéfinie,
entre lesquelles elle sert de transition.
Nous nommerons mouvements de chute ceux où entrent les formes
38 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
(B;, (B'), (B°); v croît alors à l'infini, w restant limité; Het ou r deve-
nant infini, le mobile n’est plus animé que de la pesanteur, el par suite
sa trajectoire tend à devenir une parabole. Les mouvements de circulation
seront tous les autres, où «, v, r restent limités. Dans les numéros sui-
vants nous indiquerons les particularités propres à chaque forme du
mouvement.
N° 13. Formes du mouvement quand c = 0. A est alors situé dans le
plan du méridien immobile.
Nous partagerons en cinq cas les associations de formes de variation
indiquées au n° précédent.
Premier cas : La forme est (A) pour , (B), (B") pour v; u varie entre
a et b sans s’annuler ; la courbe (x) ou BA oscille donc entre deux posi-
tions extrêmes B' A’, B'A”, tandis que la courbe (v) ou Dm, soit descend
indéfiniment, soit remonte jusqu’à se confondre avec OZ’ quand o — 0
et redescend de l’autre côté, la courbe (u) oscillant entre B°C’ et B"C",
après le passage du mobile sur l'axe.
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 39
Second cas : La forme est (C) pour u, (B), (B") pour ». Alors » varie
comme dans le cas précédent, et puisque a = b le mobile se meut indé-
finiment dans un sens ou dans l'autre sur une parabole fixe ABC, de
sorte que cette forme finale des mouvements de chute s'étend à toute la
trajectoire.
Troisième cas : La forme est (A') pour u, (B), (B'), (B") pour ». C’est
entre les racines simples f et o que u varie. En supposant O0’ — L [la
courbe (u) oscille comme on la vu au n° 8 entre O’L et O'L’ en se pla-
çant sur OZ à chaque oscillation quand le point m traverse l'axe : la
forme est encore indéfinie pour »; ainsi pendant l’oscillation de u le point
m se déplace de H en H° sur sa courbe (») ou HO"H”, et en même
temps celle-ci ou descend constamment, ou remonte sans atteindre O
puis descend, ou enfin elle atteint le point O, se place alors sur OZ" et
redescend après que le mobile à traversé l'axe.
Quatrième cas : La forme est (A') pour , et (C') pour ». L’oscillation
de la courbe (x) est la même, et dans ce mouvement de circulation, »
étant constant, le mobile se déplace sur la parabole fixe HO"H", oscillant
comme un pendule entre les points fixes H et H”. Il peut aussi appro-
cher indéfiniment de cette courbe au-dessus ou au-dessous sans l'attein-
dre, mouvement qui se confond sensiblement avec le précédent.
Cinquième cas : La forme est (A) pour «, et (A') pour ». C’est le prin-
cipal mouvement de circulation. Les déplacements de la courbe (u) sont
40 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
s : 1 1 PT
les mêmes; » varie entre /” el o. En supposant 00" — f la courbe
(») oscille alors entre les limites OH, O"H', traversant l’axe de même
que le mobile à chaque oscillation, de sorte que la trajectoire, fort irré-
eulière, reste enfermée dans l'intérieur du contour fixe HO"H'O'H.
Les passages du mobile sur l'axe au-dessus el au-dessous de l’origine ne
sont pas en général également nombreux et se succèdent irrégulière-
ment.
Les deux formes sont oscillatoires. Par suite, d’après les formules
(14) et (15), on peut, en remplaçant a, b, par f ou f" et o, poser
Det), de pas,
ÿet 9° étant des angles loujours croissants avec le temps. L'égalité 1 — 1"
Li] 0"
/ dû 2h) d6°
Mn VR ‘w VR
peut ainsi s’écrire
9,, 6, correspondant à «,, ®,; R et R° restent compris entre des limites
fixes positives et différentes de o.
Désignons par p, p' les périodes de ces intégrales, ou
A d6 4 ; dÿ'
= ee E— - ;
CAR OAI
Si elles ont un rapport rationnel de sorte qu’on ait np = n'p',neln'
étant des entiers, il en résulte, quels que soient 6 et 6”,
nr -|-0 on 7-0
J d6 dg".
"0 VR ‘+ VR
par conséquent pendant un même temps T, 9 s'accroitra de nr et
DES CORPS ÉLECTRISÉS. AH
9" de n'r, ce qui ne change pas « el v; ainsi au bout du temps T « et v
repasseront de nouveau simultanément par les mêmes valeurs.
Si le mobile se trouve à ce moment du même côté de l'axe on voit que
la trajectoire sera une courbe rentrante. Il en est de même si le mobile
se trouve de l'autre côté, car au bout d’un temps 2T il aura traversé l'axe
un nombre pair de fois et se retrouvera du même côté; en outre dans
ce cas la trajectoire sera symétrique par rapport à l'axe.
N° 14. Cas où c>0. Mouvements ordinaires. Hs résultent de l’associa-
lion des formes ordinaires (A) pour x, et (A), (B), (B') pour », et on peut
les représenter par les mêmes formules. Pour cela admettons que pour
la forme (B°) la racine simple soit f; nous pouvons supposer que dans
la forme (B) l'intervalle où » augmente soit aussi de / à l'infini. On peut
alors poser dans les deux cas
f
— cs’?
g' étant un angle loujours croissant, mais compris entre + © ; en effet
dans la forme (B) » étant d'abord croissant nous prendrons la valeur
initiale de 5° positive et pendant qu’il augmentera jusqu'à ©, v devien-
dra infini. Dans la forme (B°) nous prendrons la valeur initiale de 5’
négalive, et pendant qu'il croîtra jusqu'à o et au delà, » diminuera jus-
qu'à f et augmentera ensuite.
En même temps puisque / est la plus grande racine de V —o et
qu'elle est simple, on à
V= (0—f)Q, où Q = gu° 4 Av +B,
À, B étant des constantes, et Q restant positif et différent de o tant
que o — ou >f. En substituant v — _—_ on {rouve
:0S
TOME XXX, 6
NOTE SUR LES MOUVEMENTS
l ! ne RO Tin fi cos ÉD CoSÉE!
ane En” où R'— _ F Lure
et R° reste positif et différent de o soit quand 6 = = r puisqu'il se
réduit à g/, soil pour lout autre valeur de 5’, chacune correspondant à
une valeur finie de » égale ou supérieure à f. En outre
An DT
ie 2/ sin 0’ dÿ
en nf
3 OÙ —
cos %6 VV VA
Juand ® à une variation périodique (A) entre a’ et b' la relation pré-
[
cédente est encore exacte; en la substituant dans les formules (9), (10),
du
(11), de même que la valeur analogue de
7 * variant entre a et b, on
aura pour le mouvement de circulation et celui de chute
\ 10 u — a cos °6 +- b sin “6,
(18) )
v = a cos *0° +- bsin 0",
20 y — a cos 0 + bsin’6, v — _—. ;
10 »0’
d 10°
(19) il 2 J Li
CNARONE AT AE
0 »6
dv’
(20) & + LR TE
BARRE A/R
aû 4"
d6 de’
CNT LAURE:
Fu D uVR 6 v VR
gel 6’ étant toujours croissants, mais 5’ dans le mouvement de chute
2 T
ne dépassant pas —-
Premier cas : mouvement de chute. La forme étant (A) pour u, la courbe
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 43
(u) varie entre deux positions BE'E, B'D'D; la forme étant (B) ou (B')
pour » le mobile oscille entre D, E sur sa courbe (») ou CDE, pendant
BL —
_
RES
Jk
N/ “
(e] ; fi
Es
=,
L
ti
que celle-ci ou descend indéfiniment ou remonte sans atteindre O jus-
qu'à une position C'D'E’ puis redescend.
Second cas : mouvement de circulation. La courbe (u) a la même varia-
tion, et la forme (A) étant celle de » la courbe (») oscille entre deux
positions CDE, C'D'E" de sorte que le mobile » reste enfermé dans le
plan méridien à l’intérieur du quadrilatère fixe DEE'T)”, et dans l’espace
à l’intérieur de la surface de révolution de forme annulaire que ce qua-
drilatère décrit en tournant autour de l'axe; 6 et 8’ croissent à la fois à
l'infini de même que I, [’ ou les deux membres de l'équation (19), et il
en est de même des valeurs (20), (21) de { et puisque u, v restent com-
pris entre des limites fixes; ainsi le mobile fait un nombre infini de
révolutions autour de l'axe.
En désignant par p, p' les périodes
on verrait comme au n° précédent que si elles ont un rapport rationnel
la courbe décrite par le mobile dans le plan méridien est rentrante.
Mais sa trajectoire dans l’espace ne l’est pas nécessairement; seule-
44 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
ment elle se trouve en totalité sur la surface de révolution que décrit en
tournant la courbe précédente.
N°15. Cas où c>0. Mouvements singuliers.
Premier cas : La forme est (A) pour u, (C) ou (C') pour ». Dans la
figure du numéro précédent la courbe (u) varie encore entre BE et B'D,
mais la courbe (o) ou CDE reste invariable, et le mobile oscille ainsi entre
les points fixes, D, E. Le mouvement est stable pour la forme (C), ou
si la racine double à laquelle » reste égale n’est pas la plus grande racine
de V = 0. Dans l’espace le mobile reste sur le paraboloïde de révolution
décrit par la courbe DE autour de l'axe.
Second cas : La forme est (C) pour u, (B), (B'), ou (4) poar v. La
courbe (x) ou BE'E est constante; la courbe (v) peut osciller entre CE et
C'E' ou descendre. Ainsi le mobile reste sur la parabole fixe BE’E, ou
oscillant entre les points fixes E, E', ou descendant indéfiniment, soit à
partir de sa position initiale, soil après avoir remonté quelque temps.
Dans l’espace la trajectoire est située sur le paraboloïde de révolution
décrit par BE en tournant autour de l'axe.
Troisième cas : La forme est (C) pour u, (C) ou (C') pour v. Ce cas est
le plus remarquable à cause de sa simplicité; u el v étant constants, de
même que la valeur (3) de 2. le mobile décrit d’un mouvement uni-
forme une circonférence horizontale ayant son centre sur OZ.
Soit a la racine double à laquelle v reste égale et b la troisième racine,
V = o en ayant nécessairement trois positives. Supposons d’abord a et
b données, ce qui détermine k, h', c; on aura ainsi d’après les formules
(17)
V— g(v—a) (v—b), U=4ku— g(u + a) (u +b).
En désignant par f la racine double à laquelle w reste égale, elle doit
UNE 7
rs 0; en posant CE
Eu
satisfaire les conditions U = o = l’ilen résulte
Le
[1 4
DES CORPS ÉLECTRISÉS.
2Ef—= (+ +0, 4E 29 (40 f +0 ++.
Ainsi a et b ne peuvent être quelconques, el en supposant a donnée,
b et f en sont des fonctions. En soustrayant de la première équation la
seconde multüipliée par /, on à
0— (fa) (a—f}\(f+ 6) — ff Ha);
et en substituant la valeur de f + b dans la première équation, on trouve
VER EES)
(23) f+b— >
Mel (a—f) = (af)
f
Comme a et f sont les valeurs de u et» pour le mobile, la seconde
équation peul s’écrire
8lPz= (2r) ou =);
Celte équation représente le lieu des points M où l’on peut supposer
le mobile placé dans le plan méridien; ce sont aussi les points où la
composante verlicale de l'attraction fait l'équilibre à la pesanteur. Quelle
que soit la position de M sur celte courbe, les forces se réduisent à la
3!
: ; k :
composante horizontale de attraction ou = ; d'autre part la vitesse
: ; deo ide ds : 1116
angulaire étant}, la force dirigée vers l'axe et capable de faire décrire
L
- = ' FAT. : dre* È
une circonférence de rayon r° est d’après l'équation (3) r' _ ou es de
PTE
sorte qu'on doit avoir
On le vérifie aisément en remarquant que la valeur
V = g(v—a) (v—b),
comparée à la formule (8), donne c° = ga‘b, et d’après les formules (23)
16 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
ff Hamenap ‘, Soft 2haf SE
Ê Taef 0 2 AC-HMCENN
a—f
x Rene
Oronaa+f=u+v—2r,af=u=r'" d'où «=; comme
ci-dessus.
Forme de la courbe. Pour simplifier rapportons-la aux coordonnées æ
et z, OX étant horizontal. D’après l'équation xl = r°, —- el par suite z
croissent en même temps que r à partir de 0; la langente est donc hori-
zontale en O, étant nul. La courbe se termine en H au point où
- =1,:=7r2= | de sorte que OH — {. La différentielle logarithmique
de l'équation est
3 dr 19
pr Re (adx + 2d7) = (x? + 7°) dz.
Le F4
L , dr RARES
En posant © =&", 4 =, el différentiant de nouveau on trouve
zx — 2°— 92, Daxx — — 322 ?— xx — Lz,
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 47
: z° 2z :
et en substituant dans la seconde x" = > — > On voit que la valeur
de æ' est entièrement négative ; la courbe est donc partout concave vers
l'axe OZ.
Au point H on a x — 0, z —{, et x’ est infini; la tangente est donc
horizontale; elle devient verticale au point P où x'— 0, x° —22°,r" = 35",
li le
7 = x = 3 |/2: ainsi le rayon
Pen : :
ce qui donne :
1 2
bn 0 Li —
V3
L—
L
de la plus grande circonférence que le mobile puisse décrire est / =
La forme de variation de « est stable; celle de » est (C) ou (C'); pour
qu'elle soit (C) ou stable il faut que a ne soit pas la plus grande racine
de V = o ou qu’on ait b>a. D’après la première équation (23) cette con-
dition est
[+ a)
nt à
>f+a, ou2f>a, 2(r—2 >r+z, < +.
nr
Elle sera remplie pour tous les points de l'arc OQ, en supposant
z— © en Q; pour ce point on a b — a, el la racine a est triple, et pour
3
toute position de M sur l'arc HQ la forme de variation de v est (C') au
: E : l Vs PTE
lieu de (C). La relation — — LS tirre ne V8 _J j 8, Cest
r 3 V3 3 27
la limite des rayons des circonférences que le mobile peut décrire d’un
mouvement stable.
N° 16. Asymptoles de la trajectoire dans les mouvements de chute. Soit
qu'on ait ce — où >0 nous n'avons à chercher une asymptote que si la
forme de variation de v est indéfinie. En outre pour éviter des compli-
cations inutiles nous pouvons choisir la position iniliale de façon que v
soil déjà croissant.
48 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
En supposant la variation de x périodique, la relation 1 — 1", d'après
les formules (14) et (15) peut s’écrire
ÿ correspondant à u; le signe + est supprimé, » élant croissant.
Nous avons vu au n0 6 que » et { croissant à l'infini la seconde inté-
grale reste limitée; il en est donc de même de la première. Ainsi, R res-
tant inférieur à un certain maximum, il faut que 6 n’augmente pas à
linüni et s'approche d’une valeur fixe 6, ; u et R convergent donc vers des
limites correspondantes u,, R,. La formule ci-dessus est satisfaite en
supposant o infini et 6 — 6,; en soustrayant du résultat la première éga-
lité il en résulte
DRE UN
Le premier membre ne change pas en remplaçant R par une valeur
moyenne convenable et la supposant constante ; en multipliant en outre
l'égalité par ÿ/ on à ainsi
(B,—6)Vv _ , :] dv
Co Ma ee 0 i, Re —
VR ” NY
D’après la formule (16) quand v augmente, le second membre con-
1 : ms
verge vers L =; en même temps R a pour limite R,. Il en résulte
9
limite (6, — 6) W/v — VAS
quand » croit à Pinfini, 6 convergeant vers 5,.
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 49
On à ensuite
Vas a} Vu ET Vu — Vu ke ti — 4
0, —6) V/v:
U,—ù Reriii DV
la limite du dernier facteur est ÿ I ; pour les deux autres, u, — u et
9
aV/u du
: , en rem-
du ? dB $
plaçant après les différentiations 6 et u par leurs limites 6,, u,. I en
résulle
5,— 6 devenant infiniment petits, elle est évidemment
limite (Vusv — V/w) = à,
2 élant une quantité finie, posilive ou négative, en général différente de
0, el qui sera connue dans chaque cas particulier si lon a calculé 6,.
Premier cas : Supposons c — 0. Soit LL’ dans le plan méridien la
courbe (uw) correspondant à la limite u — u,, et supposons le mobile en
M quand » est devenu déjà très grand; MN est sa courbe (») coupant
LL' en N, et sur laquelle M peut se trouver de deux côtés différents.
Menons l'horizontale NBM° et la verticale MB.
La distance à l'axe est Vuv pour M, Vu,v pour le point N où » est le
même. Il en résulte Vu 0 — Vuvo — + NB si M est à sauche, et — NB
TOME XXX. /
50 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
s'il est à droite; cette ligne convergeant vers 4 reste finie. La tangente à
LL’ en N approche constamment d’être verticale, et par suite la tan-
gente à NM d’être horizontale; la courbure diminuant, NM sur une lon-
gueur finie approche aussi d'être rectiligne, et se confond sensiblement
avec une droite horizontale. Par conséquent MB décroît sans limite; il en
est de même de BM, en prenant NM’ — 2, limite de NB, et par suite
MM converge vers o.
Si par tous les points de la parabole LL’ on mène des horizontales de
même longueur NM° ou &, leurs extrémités seront le lieu des points
M”, ou l’asymptote du mouvement, puisque le point M finira par deve-
nir infiniment voisin de cette courbe. Cette asymptote est donc une para-
bole qu'on déduit de LL’ en la transportant dans son plan par une
translation horizontale, ou parallélement à elle-même, à une distance z
d’un côté ou de l’autre suivant le signe d’e.
Second cas : Supposons c>0. D'après la formule (14) appliquée à «,
l'équation (11) peut s’écrire
ô av
d6 e dv $
De ES ER ©, ù— a cos 6 +- b sin *6 ;
Far % uVR 2, vVY
u restant compris entre a el b, et 6 ne dépassant pas 9,, le premier terme
reste limité. Il en est de même du second; en effet en prolongeant l’in-
tégrale à l'infini on a
puisque la lettre v sous le signe f dépasse celle qui sert de limite infé-
rieure; or nous savons que la seconde intégrale est limitée. On voit aussi
que
celte quantité décroît donc sans limite quand v augmente.
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 51
Le second terme de 4 — 9, restant fini, $ approche d’une limite #,, de
sorte que le plan méridien ne tourne pas indéfiniment. La valeur de
o— +, reste exacle en remplaçant ® el 9 par &,, 9,, © étant infini. En
soustrayant du résultat la formule elle-même, on a
QUA 1%
, dû e dv
ÿ AVR 2% TA
En supposant v très grand, el u, 9, R très près de leurs limites, on peut
remplacer dans le premier terme w et R par des valeurs moyennes con-
stantes, et en multipliant légalité par Vo on trouvera
’ P o
=_c(0 6) fu, c + du
NET v = LE ER
9) V u VR AT
Nous venons de voir que le second terme a une limite nulle; celle de
(6, — 5) Vo est finie, et par suite il en est de même pour (9, --e) Vv;
en posant
limite (+, —%) Vuv — B,
6 sera une quantité finie, posilive, en général différente de o.
Prenons pour plan de la figure employée ci-dessus le plan méridien
dans sa position limite correspondant à 9 — +, ; soit encore LL' la courbe
(u) correspondant à u = u,, et en supposant v très grand, soit MN la
courbe (v) et M le point correspondant à » et u; ce n’est pas la position
du mobile m, le plan méridien qui le contient ayant pour angle polaire 9
au lieu de #,. Ainsi on ramènerait le point M en » en faisant tourner le
plan de la figure autour de l'axe d’un angle ©, —®; l'aremM ayant pour
rayon r° ou Vu, sa longueur est (p, — +) Vuvel converge vers B quand
v augmente; en même lemps le rayon croissant à l'infini, l'arc devient
sensiblement rectiligne. Par conséquent si lon mène par M une perpen-
52 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
diculaire au plan de la figure, de longueur B, le point m finira par être
infiniment voisin de son extrémité, el il en est de même si on la mène
par M”, la distance MM” convergeant vers 0. L'asymptote du mouvement
est donc le lieu des points M" situés à la distance 6 de la figure et se
projetant sur les points M'. Le lieu de ceux-ci comme on la vu est une
parabole déduite de LL’ par un premier déplacement; si on la trans-
porte de nouveau dans un plan parallèle, à la distance G, par une trans-
lation perpendiculaire au plan, elle deviendra le lieu des points M”, ou
l’asymptote cherchée.
Dans le cas où la forme de variation de w ne serait pas oscillatoire,
el où l’on aurait u — const., le mobile dans le plan méridien resterait
toujours sur Ja parabole LL’ correspondant à u,, el par suite sie = oil
n'y aurail pas d’asymplote à chercher. Si c>0o on verrait comme ci-des-
sus que l’asymplole se déduit de LL’ en la transportant en avant de la
figure à la distance 6. Toutefois le mobile doit rester toujours sur le
paraboloïde de révolution décrit par LL’; aussi est-il alors préférable de
prendre pour asymplote, au lieu de la précédente qui n’est pas sur la
surface, la section faite dans le paraboloïde par un plan parallèle à celui
de la figure à la distance 6. En effet la droite joignant deux points silués
à la même hauteur sur celle asymplote et sur LL’ approche constam-
ment d’être perpendiculaire au plan et de longueur B; en général si
l’asymplote d’une courbe est non une droite mais une parabole, elle est
multiple, parce que deux paraboles peuvent être asymplotes l'une de
l'autre. Il en est ainsi quand elles ont le même plan, le même axe, le
même paramètre et des sommets différents.
No 17. Remarques sur la nature de la trajectoire dans les mouvements
ordinaires de circulation. Transformation des relations entre u, v el q.
Nous avons vu aux n® 13 et 14 que dans le plan méridien, soit qu'on
ail ce = ou >0, le mobile dans un mouvement de circulation se déplace
DES CORPS ÉLECTRISÉS. D3.
à l'intérieur d'un contour fermé, el que sa trajectoire dans le plan est
rentrante si les périodes p, p' définies par les formules (22) ont un rap-
port rationnel, Si cela n’a pas lieu nous démontrerons que la trajectoire
dpuise V'aire intérieure au contour, c'est-à-dire que toute portion de celle
aire, quelque petite qu’elle soit, sera traversée par le mobile un nombre
infini de fois.
Dans le cas où c>0 le mobile dans Fespace circule autour de Paxe à
l'intérieur d’une surface de révolution de forme annulaire, et lon peut
se demander de même si la trajectoire épuise le volume intérieur, c’est-
à-dire si toute portion de ce volume, quelque petite qu’elle soit, finit par
êlre traversée.
Soit qu'il s'agisse du mouvement dans un plan ou dans l'espace, la
question revient à la suivante : Étant donné un point H quelconque inté-
rieur à laire ou au volume, le mobile finira-til par en passer à une
distance inférieure à toute grandeur donnée.
Nous supposerons d’abord qu'il s'agisse d’un point H déterminé, donné
dans l’espace, et pour exprimer analytiquement la condition précédente
nous devons transformer les relations entre «, v, et #. Les variations de
u'el v ayant la forme (A), nous pouvons poser
u —= a cos °6 +- b sin *0, v — a’ cos “6° +- b'sin *6",
el nous considérons comme invariables les constantes k, k", c, de même
que les racines a, b, a', b', loutes positives et différentes de o. Les rela-
lions entre 5, 6" el ? sont exprimées par les formules (19) et (21). En
T
TR
A
supppsant a>b, u décroîl de a à b quand 6 varie de o à el croit de
b à a quand 6 varie de 7 à 7; quelle que soit la position initiale du
mobile, el soit que « soit alors croissant ou décroissant, nous pouvons
donc admeltre que 6, est compris entre o et 7, el il en est de même pour
8,'. Nous supposerons que pour le point donné H on aito = 6, 6 = x,
9 =", 6 élant compris entre o el 27, + et 4 entre o el 7. La valeur de
54 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
u en H correspond à la fois à 6 — x, 6 = x — 4, Suivant que « est crois-
sant ou décroissant; nous supposerons qu’on ait choisi pour 4 une quel-
conque des deux valeurs, de même que pour 4; ce qui suit s’appliquera
également au cas où elles auraient été choisies d’une autre manière.
Comme c, ', 8 sont donnés, si dans les formules (19) et (21) nous
prenons +, «° pour limites inférieures des intégrales au lieu de 6,, 9,”,
nous ne ferons qu'altérer chacune d'elles d’une constante; si nous sub-
slituons p — p, = p — 8 +8 —#+,, la constante 8 — +, se confondra
avec les autres. Ces formules peuvent donc s’écrire
6 0
[ d6 d6° |
“ 0! [
10
(21) J so _f CES A ER PE Aie
C4 VR a VER le uVR a! ir |
D, D’ étant des constantes connues.
Quelques soient 6, 6’, +, on peut poser
(25) 0—a=nr tr, 0—o=nrt+z, p—6B—2r(n+y),
n,n',n" élant des enliers, æ et x’ élant compris entre + —. el y
il , ,
entre + -;. De la sorte, 9, 0’, @ étant donnés, n, n',n",x, x", y, sont
complètement déterminés, en convenant que x et æ' sont = ou < <
: nl : 1
mais > — ©, el que y = ou < —;- mais > —-.
2
4
En remplaçant VR par une valeur moyenne constante, on à
va|-x
J d6 _ x
SIMVR : VAS
où VR est supérieur à un minimum différent de o; celte remarque
s'élend au cas où VR serait remplacé par u VR, u étant toujours supé-
rieur à b; en raisonnant de même pour les intégrales contenant 5”, on
aura
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 55
va--2 va!+-2 j ax ax"
ds J Es £ | u ya, DOME au 46
ë —— 2,
a 7 u vR F æ v vR’
X, Y, X', Y’ étant des fonctions de x, x’, toutes comprises, quels que
soient æ, æ', entre un maximum & el un minimum #' tous deux posi-
üifs et différents de 0; il est aisé de voir que les relations précédentes
sont encore exactes en supposant x ou æ' négatif, auquel cas l'intégrale
l'est aussi.
Soient p, p', q, q', les périodes des intégrales, ou
7 17 x =
[i f 1 ;
(27) p 2 Cid p' Ly su | q Leg dE 0 3 £ see x
e VR AVR
o vR o vVR'
les deux premières étant les valeurs (22) déjà employées.
Comme on l'a déjà vu, quelque soit on à
nr +0
f4 46
— = 9;
É VR
en outre la première équation (25) donne = à + x + n7; ainsi d’après
les formules (26) on a
f' ET R HER à
6 J 46 da CE
LS = + — = Xz2+ np.
œ VvR æ VR 2x VR
En transformant de la même manière les autres intégrales et substi-
tuant 9 — 8 = 2x (n" + y), les formules (24) deviennent
Xæ+np—X'x—np—=0D,
2x (n"+y)+27rD =0c [x æ + nq + Y'a + ny] 4
56 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
qu'il est préférable d'écrire ainsi :
VA P. € (AVE À 4 " #
(28) np—np—D=s, Etre A LL 0 et
(29) s—X'æ —Xr, ee He (&@Y Ha Y),
set s' élant des quantités auxiliaires.
Ce qui précède comprend le cas où l’on a c — 0. La forme de varia-
lion pour le mouvement de circulation est alors (A”) pour u et v comme
on l’a vu au n° 13; u et v S’expriment au moyen de 6, 9° de la même
manière que ci-dessus, sauf qu'on à b = 0, b" — 0. En donnant à
a, 2',%, &' la même signification, la relation entre 6 et 9° est l'équation
(19) qui peut encore se mettre sous la forme (24); les deux premières
formules (26) restent exactes, el la relation entre 8 et 8" ou x et x' se
ramène comme ci-dessus à l'égalité des valeurs (28) et (29) de s.
Il en est de même quand c>o si l’on se borne aux propriétés de la
trajectoire dans le plan méridien.
N°18. Analyse de la propriété de la trajectoire mentionnée au n° pré-
cédent. En supposant donnée la position d’un point H nous devons cher-
cher soit les valeurs de6, 8”, %, si elles existent, pour lesquelles le mobile
passe en H, soit celles pour lesquelles il en passe à une distance infé-
rieure à un maximum donné à très petit.
Pour qu'il passe en H il faut d'abord, s’il s’agit du mouvement dans
l'espace, que 9 — 8 soit un multiple de 2z ou d’après les formules (25)
qu'on ait y — 0. Ensuite, u’ et v' étant les valeurs de «, o en H, il faut
que u = u",v—v'; en outre si 6 — o auquel cas l'axe est traversé par
le mobile M, il faut que M et H soient du même côté de l’axe.
L'équation u — uw’, si 9 est compris entre o et r, a pour solution
comme on la vu 6 = 4,0 = x — 4; 9 étant quelconque, il faut qu'à un
DES CORPS ÉLECTRISES. 57
multiple près de 7, on ail 6 = x où 7 — 4. Mais nous ne nous occupons
ici que de la première solution; pour la seconde l'analyse serait pareille,
en donnant à + la seconde valeur. Or d’après les formules (25) cette solu-
lion signifie que x = 0, el quand M doit passer très près de H nous
admettrons également que 8 — ; doit différer très peu d’un multiple de
r, Où que æ doit être très petit. La même remarque s'applique à æ°, et
par suite, M passant en H, on doit avoir æ = 0, &' = 0, y = 0.
Les équations (29) donnent alors $s — 0, s'— 0, el par suiten,n',n
devront être choisis dans les équations (28) de façon que s et s' soient
nuls. Cela se peut pour certaines positions de H, ou pour certaines valeurs
de D, D’, qui dépendent de ces positions, et dans ce cas les valeurs
de 9, 9', Sont ainsi trouvées, mais ce n’est pas possible d’une manière
générale.
Si M doit passer très près de H, il est évident par ce qui précède que
æ, æ", y, el par suites, s', doivent être très petits; on doit donc trouver
[72
des valeurs de n, n°,n" pour lesquelles il en soit ainsi. Pour abréger
nous dirons que n, n°, n" satisfont la condition (2) si on les choisit de
telle manière que les valeurs (28) de s, s’ soient numériquement infé-
rieures à un pelit nombre donné 2; on ne sait d'avance si c’est possible
à la fois pour toutes les positions de M, puisque les valeurs (28) en
dépendent; mais pour une position donnée il est évident que la condi-
tion devra pouvoir être satisfaite même en supposant à aussi petit qu'on
voudra si M doit passer à une distance de H d’une petitesse indéfinie.
Supposons maintenant connus des entiers », n°, n" salisfaisant la
condition (2) pour une valeur donnée de 2 et pour une position détermi-
née de H. De la sorte les valeurs (28) de s, s° sont connues. Dans les
r T , T l
formules (29) on suppose numériquement x < 9% < >. < 9 Cé
qui les rendrait impossibles si s, s' dépassaient certaines limites; mais
comme ils sont inférieurs à 2 nous pouvons admettre que cet inconvé-
nient ne se présente pas. Alors une infinité de valeurs de æ, æ' satisfont
la première formule (29) et la seconde détermine ensuite
TOME XXX. te)
58 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
y = s' + = (: Y + x v) :
Nous avons dit plus haut que si MH est très petit, s, s’ le sont aussi,
mais on voit que la réciproque est en général inexacte; seulement parmi
ces systèmes de valeurs de x, x', nous allons en chercher un pour
lequel MH soit très petit. Or il suffit pour cela de supposer x, x’ de
signe contraire, y compris le cas où l’une serait nulle. En effet on à alors
numériquement x X < 5, æ' X' < 5; d’ailleurs X, X', Y, Y’ sont com-
pris entre un maximum et un minimum 4’ tous deux positifs et diffé-
rents de o, et en outre s < 2, s' < 2. On conclut aisément de ces
relations et de la valeur ci-dessus de y les inégalités numériques
$
m < *,aY < Ÿ, c’est-à-dire
D D
CI) eee MORE [1 + ar
im ue TU
Soient comme précédemment uw, v', les valeurs de «, ven H,et cle
dièdre des plans méridiens de M et H, où : — 2ry. On à
__— (a —-b) sin26.
N d
uw — «a cos “0 +- b sn*°0, do
du
d6
l'accroissement u — u de u est au plus (a — b) x; de même
Le maximum de est a— b; si donc 9 varie de nx + « à nr +a+æ,
Ù — 0" <(a'—b'")x",et en remarquant que: = 2ry on à numérique-
ment, d’après les formules (30),
CN UE CNE ICE
en posant
r
8 0 0 ANA x
PES. (on Laure [' ji |:
pd mn
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 59
Ensuite, en supposant IH dans l'espace, soil z° son ordonnée, »' sa
distance à l'axe, » étant celle de M. On trouve aisément
MIE — (== 2} 4 p° |- p'* | 5p! COS & — ('— 2} if (p 2 g') sin? ae (p = $'}) cos? È ,
roi ®
et en remplaçant chaque terme par une limite supérieure, nommant 5°
leur somme, on aura MI < à.
Dans le premier terme
Dans les autres p = Vuv, p' = Vu'v',u<a,u'<a,v<a',v'< a;
par suile
(p Hp’) Sin 5e < (21 a) = PC LE pe
4
(p — p) COS 4e < (Vu — Vu'v')? A (Var — Vuv') (Vu l Var),
el celle expression peut S'écrire
Qu—u") 0 + (v— v') nu < «9 + ad”.
*
Comme 9, 2", 2” sont proportionnels à ?, les deux premiers termes le
seront à 2”, le troisième à 2, d’où résulte
DIRE NE EC N,
1°, G'* étant des quantités positives, fonctions uniquement des con-
slantes absolues g, k, et des constantes k, h", ce du mouvement, que nous
considérons comme invariables. En effet a, b, a°,b",y, 4°, ne sont fonc-
tions que de ces lettres, et il en est de même des coefficients de 2 dans
les valeurs ci-dessus de 2’, 5”, 2”,
Par conséquent, À étant donné de même que des entiers n,n', n°
60 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
salisfaisant la condition (2), on peut leur associer des valeurs de æ, x’, y,
ou de 6, 9°, +, lelles que pour la position correspondante du mobile on
ait MH < 5, à élant indépendant de la position de H, de la position ini-
liale du mobile, et devenant infiniment petit en même temps que 2.
No 19. Extension des résultats précédents aux trajectoires planes. Dans
ces résullats nous avons supposé le point H dans l’espace; s’il ne s’agit
que de la trajectoire dans le plan méridien nous avons vu que les for-
mules (28) et (29) se réduisaient à la première. Si ec > 0, le mobile
n’alleignant jamais l’axe, il est aisé de vérifier que le résultat énoncé à
la fin du no précédent reste le même, la condition (2) ne concernant plus
que la première formule (28). Mais dans le cas où € = o il ne suffit plus
que u —u" et v—v' deviennent très pelits pour qu'il en soit de même
de MH; il faut de plus que M et H se trouvent du même côté de l'axe.
Cette condition est superflue si M ou H est sur l'axe; c’est ce qui a lieu
pour H si > ou 4" = 7; supposons qu'il n’en esl pas ainsi.
En général w ou v s’'annule toutes les fois que 8 ou 9° a la forme
(i + à DE élant un entier; soient N, N° le nombre de fois que
cela a lieu pendant que 6 croît de 6, à nr + «, où 5’ de 5 à n'r + a;
il ne peut en être ainsi pour les valeurs finales, x el +’ étant différents
de 7; si cela avait lieu pour 9, ou 9, la position iniliale étant alors
sur l'axe, nous ne compterions pas cette annulation dans le nombre N
ou N’, et nous prendrions comme côté de l’axe où se trouve la position
initiale celui vers lequel le mobile se dirige en premier lieu; « s’annule
une fois quand 8 croît de x + à à (à + 1)rx +; par suite N — » est
constant, et il en est de même de N'— x"; nous pouvons donc poser
N+N—E+n<+n
»
DES CORPS ÉLECTRISÉS, 61
E étant un entier connu d'après la position initiale du mobile et celle
de H.
Comme précédemment nous admettrons que », n° satisfont la condi-
tion (2) pour la première formule (28) seulement, el s étant connu nous
donnerons à æ, æ des valeurs quelconques de signe contraire, de façon
à salisfaire la condition $s = x'X'— x X. Les relations (30) seront alors
exactes et la position actuelle M du mobile correspondra à æ, x’ ou à
g=nrtatx,=nr te tx.
Si 4 ne passe pas par une valeur de la forme (i = = L en variant de
Nr + « à nr + a+ x, le nombre lotal N d’annulations de « qui con-
venait pour 6 — nr +- Sera le même pour 5 = n7 + ++, ou pour la
position M; si au contraire cela à lieu nous pourrons en diminuant
numériquement æ et augmentant æ faire en sorte que nr + « + æ ail
- L A ; :
exactement la forme (i + =) r, auquel cas M étant sur laxe il n’y à
aucune condilion à poser. La même remarque s'étendant à 6! il reste à
examiner le seul cas où N, N° sont bien le nombre total d’annulations
de « ou v depuis la position initiale du mobile jusqu’à la position M. Le
mobile se trouvera donc du même côté de l’axe que dans sa position
iniliale ou du côlé opposé suivant que N + N'ou E + n + n est pair
ou impair.
Or avant d’avoir trouvé x, +’ et même les valeurs de n, n', on connaît
déjà le nombre E et le côté de l'axe où se trouve la position initiale; on
sait par conséquent si E + n + n° et par suile si n + n doit être pair ou
impair, pour que M et H soient du même côté. C’est ce que nous nom-
merons la condition de parité qui devra être satisfaite outre la condition
(). Mais il n’en résultera aucune complication, car en remplaçant sui-
vant les cas n par 21 ou 22 + 1, et n° par 22 ou 22° + 1,2et4 étant
,
des entiers, l'équation np — n° p — D —5s se changera en
; P $
Dip—2ip — D'=Ss où ip— ip — 1 D'—
1 :
2 S,
D" étant une nouvelle constante, et comme il importe peu pour la
62 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
mr 1 à #4 4 Te ...
condition (2) qu’on suppose s ou — s inférieur à ?, la condition aura la
2 ,
A
même forme, en écrivant 7, x’ au lieu de 2, 2’. Seulement le nombre de
fois que 9 contient 7 ne sera plus n mais 2n ou 2n + 1. Une fois cette
condition satisfaite, M et H seront du même côté de l'axe, et le résultat
indiqué à la fin du n° précédent deviendra exact.
N° 20. Simplfication de la condition (). Application aux tragectoires
planes. Celle condition constitue maintenant la seule question à résou-
dre, purement arithmétique, ou la recherche des entiers n, n',n"; ceux-
ci toutefois doivent correspondre à une époque postérieure à l’époque
initiale; cela suffit pour que toutes les formules soient applicables. Voici
ce que signifie cette condition.
Dans les formules (25) on a attribué à 6, 9° des valeurs correspon-
dantes quelconques telles que 6 > 6,, 5 > 0,', l'une de ces relations
entrainant l’autre.
: aus F 5 « = :
Ensuite n est défini par l'équation 0 — & = n7 + x, Où x < >: r;Sl
q > 9
4
6, est très petit, 6 aussi, « très près de 7, on trouve n = — 1, el il peut
arriver de même qu'on ait n° = —1,n" — — 1. Mais actuellement la
valeur de n que nous chercherons, en faisant abstraction de celles de
6,, «, æ, doit, quels que soient ces nombres, correspondre à une époque
postérieure à l’époque initiale, et pour cela nous admettrons que x doit
être au moins évale à 2; on peut vérifier qu'il ne suffirait pas toujours
de prendre n = 1. Il est ensuite inutile d'y joindre aucune condition
relative à n° ou n”.
En posant
(31) De =. (gg) =p,
la première équation (28) donne
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 63
ou
de
? 27p ? 2rp
De la sorte f, {” sont de nouvelles constantes connues. Quant à s”, s”
il est clair qu’en les supposant inférieurs à 2, s et s le seront à
pa, et (: . ) à.
Il revient donc au même d'appliquer à s”, s” la condition d’être infé-
rieurs à à el en posant
’
Gz=nr+f, y—=np+f,
celle condition revient à trouver un entier n tel que x el y se réduisent à
des entiers avec une erreur inférieure à à.
La condition relative à x ne peut-être satisfaite en général si r est une
m
Br:
première équation (32) par L'on aurait Lx — nm = 1f; or nm est entier
et comme {x doit l'être à très peu près, il devrait en être de même de /f
qui est une quantité donnée. Ce ne serait donc pas possible pour toutes
sortes de positions de H ou de valeurs de /f.
P
0
D
fraction rationnelle m et { étant des entiers ; car en multipliant la
Ce cas dans lequel le rapport ou r est rationnel doit donc être
64 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
exclu, et l’on a vu d’ailleurs que la trajectoire plane était alors ren-
lrante.
re SP ét
En supposant r irrationnel soit une réduite quelconque de son
y
; 2 : [ s ;
développement en fraction continue, et F la suivante. On sait par la
théorie de ces fractions que la différence
ARE P Il
PT pion
abstraction faite du signe. Désignons par EF l’entier le plus rapproché de
1 AS 5e ) ; 1
Qf, de sorte qu'on ait Qf = F +2, « étant compris entre +. En
substituant
vf np est Ne
fn RTE SES
la première équation (32) devient
nP+F À 4
T—e = — 0 , OÙ == nf Q
Or P et Q étant premiers entre eux on peut trouver des entiers n, n
tels que
nP—nQ +F—o,
nP+F
Q
lion est encore salisfaile en prenant n = w + (Q, € étant un entier quel-
conque ; on pourra donc supposer que y ait lune des valeurs 1,2, 3,... Q.
En même temps x sera à peu près l’entier n° et e exprimera l'erreur. On
ou que soil un entier, et 4 étant l’une des valeurs de », la condi-
1 1 L LME A -
a vu que numériquement Ê < 4 < 9 5 il en résulte la solution
CL NON ect
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 65
La condition relative à æ suffit quand il s'agit d’une trajectoire plane,
el comme on doit avoir n = où > 2, on prendra n =1+Q siu— 1,
n = p Si u > 1; ainsi en tout cas
1 Il 3
—" QU 20”
’
= Q > -
n ou <Q+1 MT Q
En choisissant pour g Une réduite suffisamment éloignée, e sera
aussi petit qu'on voudra et par suile il en sera de même de la limite de
distance 3; en même lemps le nombre de fois que + entre dans 6 est au
plus 2n + 1 où 2Q + 3. Ainsi pendant que « fait un nombre 2Q + 3
d’oscillations le mobile passe à une distance inférieure à à de la totalité
des points intérieurs à l'aire où il reste enfermé. Au bout de ce temps
sa position actuelle pouvant de nouveau être prise comme initiale, la
même chose se répétera pendant les 2Q + 3 oscillations suivantes, et
ainsi de suite indéfiniment, comme nous lavions indiqué au n° 17.
N° 21. Résolution de la question générale sauf un cas d'exception. Dans
la seconde équation (32) nous devons supposer que » comme r est irra-
tionnel, sans quoi elle n'aurait pas de solution ; À étant donné nous pose-
2
en EURE SN re
FONS - — M; de la sorte c’est à y due les erreurs devront être infé-
. CIE , . P , 9
rieures. Nous choisirons la réduite ÿ de r de façon qu'on ait
Q = ou > 2M:.
En substituant la valeur (33) de n dans la seconde équation (32) on a
TOR NC LEE "7e,
de sorte que /” est une constante connue, indépendante de 1. Désignons
par dans le développement de Q, en fraction continue la première
réduite dont le dénominateur soit au moins égal à M.
TOME XXX. 9
66 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
La différence
abstraction faite du signe; soit en outre F° lentier le plus rapproché de
l
Rf", de sorte qu'on ait Rf" = F° + 7, 4 étant compris entre + En
substituant
s PL a
Da TN — 2
Em R
l'équalion ci-dessus devient
PORSERINS SAP 2
Yy— 0 —= , ou e 1; = — ,
y R f R
Comme S et R sont premiers entre eux, on peut, comme on Pa vu
dans un cas analogue, rendre
tS+F
R
entier en donnant à { une des valeurs 1, 2, 4... R; y sera alors entier
sauf l'erreur e ; on a numériquement
1
F< DEN ONIURS
Lt
d’où résulte
AA ë | u €’ ie
A à
Han 0e SR AUPrE
, ., » , 2
et comme on a supposé R = ou > M la condition demandée e < F est
salisfaite pour y.
Quant à x, dans les formules (33) on a y — ou > 1, el comme ! est
au moins l'unité, n > 2.
En outre
=
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 67
u—=ou<Q, t—=ou<R, n—ou < Q(R+4-1);
par conséquent
Or on à supposé Q = ou > 2M°, el comme — ), NOUS pouvons
M
admettre que M > 1.
Il en résulte
l | 1 3 2 ie 1
Q' 2 0 5 20 M: Fe M
DE 2 dti. sh l :
La condition e<- 7 Sera donc satisfaite Si, = ou < y 2 R—=ou
1 J 1
< u , Lil reste à examiner le seul cas où lon aurait R> à , le signe
> excluant l'égalité.
Nous avons pris pour + dans ce qui précède une réduite quelconque
de r pour laquelle Q soit au moins 2M°; admettons maintenant que
}
(
bp
Q 7?
soil la première satisfaisant celle condition, el désignons par
etc. les suivantes. Le même essai que nous venons d'indiquer
y P” . P &
Tr et: etc. au lieu de = et si l'on
ne trouve pas de solution, c’est qu’on aura une suile d’inégalités analo-
pourra êlre répété en employant
gues à la précédente, c’est-à-dire
sr
RSR AMIE
Q', etc. en fraction continue, la première réduite dont le dénominateur
1
D
en désignant par etc., dans les développements de Qp, Op,
D Ÿ vw |
soit au moins égal à M.
68 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
Avant d'indiquer s'il y a malgré cela ane solution, il est nécessaire
de chercher les relations résultant des inégalités (34).
No 22. Signification du cas d'exception précédent. Vu la grandeur de M
nous pouvons admettre que 2M', > 1, d'où Q: > 1, Q'p > 1, elc.; ainsi
la première réduite de Q; en fraction continue, ayant pour dénominateur
l'unité, est distincie de = pour laquelle il est au moins égal à M. Dési-
R | ] £
RIT AT NT na
gnons par = , 7 —, etc., dans les valeurs de Q, Q'e, etc., la réduite
£ ÿ ÿ
g'
précédant immédiatement à pr
À Us
elc., el posons
our
e h
(35) Qp — US 00 = 2 nt Oo AO
Rue SUR ne tel S
Les deux réduites étant conséculives, on à + à < JR ; en outre Re est
la première dont le dénominateur soit au moins égal à M, d’où g < M.
Il en est de même pour à", etc., d'où résulte numériquement
1 . 1 Il ;
(36) à < JR’ 0 < ÿK SPC R Et MENT AM NT AMEreire
: PP’ LL ,
Puisque G° ÿ” elc., sont des réduites successives de r, on a
(NO 7 00 NOM 0 etc MEET PE IP EMPIRE CAPE ETC
i,1',1", elc., étant les quolients incomplets successifs. Par conséquent
Qp+iQ'o—Q'o = 0, et en y substituant les valeurs (35)
PEU EC UL N D D arreté
(38) o — 5 Fe 2 RU DTA où D = yg'g" (à +12 — à").
D’après les formules (36) on a numériquement
DES CORPS ÉLECTRISÉS.
THON TT UE CoITL «ya i I ù
) < —— +-- me ( 1 ;
Done de ct ms M ERU ot
i à
et d'après les relations (34)
Il
De mp ot 2
En outre
(0 SUS
Q'=iQ +Q0>G+DQ, Q"—= où > Q'+0>(G+2)0,
d'où
Si i Lan (Fe 1
HS Q it Fipe] Q Ê 1
GEDC+
et comme
. l
Q = où > 2M, D'< TE et D < 1.
/\
D'ailleurs la relation (38) donnant
D—ggh—iggh—gy'h,
D ne peut être qu'un entier; par conséquent il est nul.
On pourrait répéter le même calcul en employant au lieu de la pre-
mière relation (37) l’une des suivantes.
Ainsi l'équation (38) el ses analogues se réduisent à
h" h q h" h" h
. "1
p7 Xe TER
(39) AE, red, cie
qui correspondent ainsi aux formules (37).
Désignons par À le plus petit commun multiple de g, g', et soient
B, C, deux nombres tirés des équations
V
DORE SE pp AP,
y 9
70 NOTE SUR LES MOUVEMENTS
dont les seconds membres sont entiers; B et C le seront aussi, leur déno-
minaleur commun étant PQ' — P'Q ou + 1. En multipliant la seconde
équation par 2 el lajoutant à la première, on à d’après les formules (37)
et (39)
C(Q +10) + B(P+iP) =—A ( Le : LE où CO" BP A,
ÿ
J
En continuant ainsi on verrait que la relation
Ah
(40) QC + PB = :
reste exacte en affectant daccents quelconques P, Q, k, g. En mettant
aussi des accents à à il en est de même de la première formule (35), ou
l & > , re : [l
Qp = : + à, el par suile du résultat de l'élimination de ee entre elles,
ou de
AQp = — QC— PB + A3;
on peut l'écrire
06 = B(Qr—P) + A5, où 6 = Ap + Br +C,
el en l’affectant de tous les accents on trouve
ue: TAN RUN ART sta
6—B (r-5) FAT =E (r- Fr) HAT =E ( = Tr) +A QG =
& 1 1 87 1 ST D
Or on a 5 < PT < TE D N” elc.; ainsi 0? 0” elc., convergent
; < p’ | :
vers 0, de même que r —. er = gr etc. Par conséquent la
suite d’égalités qui précède se prolongeant à l'infini, on à nécessaire-
ment 6 — 0, ou
(4) Ap+Br+C—0.
Voici les conséquences de ce résultat :
22
DES CORPS ÉLECTRISÉS. 71
2
Si l'on continue d'assigner à M ou à ? =; une valeur déterminée,
A
comme nous l'avons fait dans ce n° et le précédent, il suffit de calculer
Dr NA
Den” 4
pas l'équation (41) on est certain que la suite d’inégalités (34) ne se pro-
longe pas à l'infini et qu’on trouvera une solution par la méthode indi-
quée. Si au contraire l'équation (41) est satisfaite, il n’est point démontré
que la série (34) se prolonge, et quand même cela aurait lieu 1l est
possible qu’il y ait des solutions, sans que la méthode indiquée, basée
sur des évalualions en excès, puisse les fournir.
Mais d'autre part notre but principal était de trouver à quelles condi-
tions la trajectoire dans l’espace épuise le volume de forme annulaire
dans lequel circule le mobile. I faut pour cela que la condition (2) puisse
être satisfaite pour toute position du point H et en prenant ? aussi petit
qu'on voudra. C’est ce qui aura lieu si r el ne satisfont aucune équa-
tion de la forme (41), A, B, C étant des entiers, car quelque grand que
soit M, on ne rencontrera pas ce cas d'exception, et il y aura une solu-
tion. Cela n'aurait pas lieu s'il existait une relation de cette forme, car
les équations (32) donneraient
pour connaître les entiers A, B, C. S'ils ne satisfont
Ay+Bz——nC+Af+RBf,
et n CG étant entier, + et y ne pourraient l'être avec une erreur décroissant
sans limite pour des valeurs quelconques de /, f”.
D'après les formules (31) l'équation (41) peut s’écrire
2 = (pq + p'q) + Bp + Cp = 0.
Elle contient comme cas particulier celui où pet p' auraient un rap-
port rationnel.
MEL
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MÉMOIRES
SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE
Tome XXX. — N°6
LOCUSTIDES
NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
DU
MUSÉE DE GENE VE
ALPHONSE PICTET
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GENÈVE
IMPRIMERIE CHARLES SCHUCHARDT
1888
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LOCUSTIDES
NOUNRMEMOE PEU,.CONNUS
DU
MUSÉE DE GENÈVE
M'étant, depuis deux ans, occupé d'Entomologie, mon attention s'est
portée sur l'ordre des Orthoptères, dont notre Musée possède aujour-
d’hui, grâce à l'initiative et aux efforts persévérants de M. Henri de
Saussure, une collection qui compte parmi celles d'Europe.
En procédant récemment à la revision des Locustaires el à leur
classement suivant les nouvelles divisions établies par Stàl, Brunner de
Wattenwyl et Karsch, j'ai trouvé, parmi de nombreux matériaux inédits,
quelques espèces remarquables par leurs formes et leur structure qui
m'ont paru assez intéressantes pour devenir lobjet d'une publication.
A la description de ces espèces, dont plusieurs constituent des genres
nouveaux, j'ai ajouté celle de quelques Locustides déjà connus, mais
insuffisamment décrits par des auteurs anciens el qui pouvaient donner
lieu à des confusions.
Je me fais un devoir de remercier ici M. H. de Saussure de lobli-
geance avec laquelle il a bien voulu, à propos de ce travail, nr'aider de
ses précieux conseils.
Genève, septembre 1888.
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Trreu des PHANÉROPTÈRIENS
Phaneropteridæ, Brunner de Wattenwyl, Monogr. der Phaneropteriden, 1878,
p. 10. — Phyllophoridæ, Stäl, Recens. Orthop. 1874, IT, p. 2.
1. Genre STILPNOTHORAX , 0.
Occiput haud depressum ; fastigium verticis inter antennas obtuse productum, cum dente
frontali haud contiquum. Pronotum latum, loricatum, posterius longe productum, late
rotundatum, sinu humerali destitutum. Prosternum bispinosum ; meso- el melasternum trian-
gulariter lobata. Elytra coriacea, latissima, apice latissime rotundata; vena humerali et
discoidali parallelis, haud contiquis ; vena ulnari furcata. Alæ minores. Femora antica
inermia; postica subtus spinosa ; tibiæ anticæ superne sulcatæ. Coxæ omnes unispinose.
Ovipositor triangulariter elongatus, apice acutangulus.
Antennes du double de la longueur du corps, écartées à leur insertion. Yeux
globuleux, assez saillants.
Téte assez forte ; l'extrémité du vertex formant entre les antennes un prolongement
parallèle, mousse, subsillonné en dessus, dépassant légèrement la pointe frontale, la
surplombant et en étant séparé par une échancrure,
Pronotum \rès grand et large, presque plat en dessus, subcaréné d’une manière très
obsolète sur la métazone, longuement prolongé et arrondi en arrière; les sillons
transversaux très faibles, interrompus au milieu, le postérieur effacé ; arêtes latérales
mousses. Lobes latéraux beaucoup plus longs que hauts, rabattus perpendiculairement;
le sinus huméral nul; l’angle antérieur arrondi, le postérieur très obtus, le bord
postérieur longuement oblique.
Élytres larges, très coriacés, l'extrémité obtusement arrondie; la veine humérale
parallèle à la veine discoïdale; ces nervures écartées l’une de l’autre, rameuses; la
veine ulnaire bifurquée ou rameuse; le sillon anal court.
Ailes petites, très arrondies à l'extrémité.
? De sur brillant et 06926 cuirasse, — à la cuirasse brillante.
6 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
Prosternum armé de deux épines courtes et distantes ; méso- et métasternum
transversaux, largement sinués en arrière, les angles prolongés en forme de lobes
triangulaires aigus.
Pattes assez robustes. Fémars des deux premières paires inermes, arrondis en dessus,
plats ou cannelés en dessous ; tibias armés en dessous de deux rangées de 7 épines.
Tibias antérieurs comprimés, légèrement sillonnés en dessus, armés de 5 : 4 épines
en dessous; les tambours elliptiques: tibias intermédiaires aplatis en dessus avec
9 : 9 très pelites épines. Fémurs postérieurs très longs, dilatés à la base, creusés en
dessous d’un profond sillon et armés de deux rangées d’épines ne s'étendant pas
jusqu’à la base; tibias de même longueur que les fémurs, aplatis en dessus, armés
d’épines dans loute leur étendue, en dessous arrondis et portant deux rangées de très
petites épines, avec la base inerme. Toutes les hanches munies en dessus d’une forte
épine.
Oviscapte grand, corné, poli, assez étroit, recourbé presque en quart de cercle,
légèrement élargi vers l'extrémité et terminé en triangle aigu; le triangle apical un peu
plus saillant que le reste de l'oviscapte, crénelé à son bord infériear et très finement
serrulé au bord supérieur et séparé du reste de l'oviscapte par une carène transversale :
ses valves inférieures dilatées à la base d’une manière piriforme, formant par leur
réunion un cœur échancré.
Ce genre forme parmi les Phanéroptérides une exception en ce que le prosteruum
est bidenté; il se rapproche surtout du genre Cosmophyllum, Blanch., dont il diffère du
reste notablement par ses hanches épineuses; par la forme du vertex; par son
pronolum en forme de bouclier forlement prolongé; par ses lobes sternaux
lriangulaires et aigus ; par ses fémurs postérieurs armés en dessous de deux rangées
d’épines; par la grandeur et la forme de loviscapte, et par ses ailes petites à nervures
droiles,
1. S. LoricaTUs, n. (Fig. 1-Lc).
Flavo-testaceus ; capite lwvigato, anterius punctis nigris consperso; pronolo relrorsum
producto, abdominis segmenta 2-5 oblegente, lobis lateralibus in medio punclalis : elytris
corpore concoloribus a femoribus posticis paulo superalis, campo marginali latissimo, campo
anal basi semimembranaceo ; alis angustis quam elytra tertia parte brevioribus ; ovipositore
elongato valde incurvo. ©
Longueur du corps, © 30 mill. Longueur de l’élytre, © 26 mill.
» pronotum, 16 » fémur post, 30
DU MUSÉE DE GENÈVE. 7
D'un ferrugineux testacé, lisse et luisant, Tête lisse en devant, parsemée de
quelques petits points noirs, surtout autour des yeux. Rostre du vertex parallèle,
arrondi au bout et aussi large que le premier article des antennes.
Pronotum corné, lisse, très grand, son processus prolongé en arrière par-dessus les
deux ou trois premiers segments de l’abdomen et arrondi en demi-cerele; le sillon
typique nul, remplacé par une légère dépression arquée. Lobes latéraux ponctués au
milieu.
Élytres de la couleur du corps, coriacés, un peu moins longs que les fémurs
postérieurs, très largement arrondis à l'extrémité en courbe moins arquée que le
demi-cerele; le champ marginal très large, offrant à sa base une tache noire lancéolée:
les deux veines axillaires confluentes ; le champ anal demi-membraneux à sa base,
Ailes étroites atteignant aux deux tiers de la longueur de l'élytre, arrondies en
demi-cerele à l'extrémité, l'arrondissement portant sur les deux champs qui sont
confondus en un seul sans aucune échancrure apicale; le champ antérieur très large,
un peu obseurei par des plaques membraneuses opaques, ses nervures droites ; la veine
discoïdale bifurquée on rameuse ; le champ postérieur petit, irrégulièrement réticulé.
Pattes : Fémurs postérieurs armés en dessous au bord interne de 8 à 9 épines et de
6 à 7 sur le bord externe. Tibias offrant en dessus deux rangées de 22 à 24 épines;
en dessous sur le bord externe 8 à 9 et sur le bord interne 5 à 6 épines petites et
espacées.
Oviscapte long, très lisse, recourbé; les valves supérieures très finement ponctuées
au milieu; les inférieures écailleusement ponctuées dans le triangle apical; ce dernier
d’un brun noir. Plaque suranale transversale, carénée au milieu. Plaque sous-sénitale
obtuse avec une échancrure dessinant deux lobes arrondis. Cerei longs, minces, aigus
et un peu arqués.
Habite : L'Afrique méridionale, — Récollée par M. Péringuey. Mus, du Cap.
2. Genre ELBENIA, SL
Elbenia, SA, Obs. Orthopt., II, 1876, p. 55. — Brunner de Wattenw. Monogr.
d. Phaneropter. p. 165.
1. E. MANILLENSIS, n.
Prasina ; elytris densissime reticulatis ; campo anal concolore, vena media pone medium
furcata. ©.
8 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
Longueur du corps, © 25 mill. Longueur de l'élytre, © 37 mill.
» pronotum, 7 » du fémur post., 27
Jaunâtre ou d’un vert pâle pendant la vie. Antennes fines, de la couleur du corps.
Tête petite, lisse, arrondie en devant, aplatie en dessus. Rostre du vertex s’avançant
entre les antennes, comprimé, caréné, les carènes divergentes en arrière, portant
l’ocelle à son extrémité; celui-ci gros et ovale; la pointe frontale arrondie au bout,
presque en contact avec l’ocelle, dépassant un peu le rostre et partagée par un sillon.
Yeux grands, assez saillants.
Pronotum un peu élargi en arrière ; son disque plat, uni ; le bord antérieur droit,
le postérieur arqué en portion de cercle; les arêtes latérales vives mais mousses, avec
une ligne jaune. Lobes latéraux plus hauts que larges, arrondis; l'échancrure
humérale prononcée.
Lobes du mésosternum triangulaires; ceux du mélasternum obtus, un peu aarondis.
Élytres de la couleur du corps, dépassant notablement les fémurs postérieurs,
subcoriacés, très densément réliculés sur toute leur étendue, mais laissant cependant
voir les vénules parallèles ; la veine médiane bifurquée après son milieu, la veine
ulnaire courbée à son extrémité pour atteindre le bord postérieur; le sillon anal
profond.
Aïles dépassant notablement les élytres au repos; subhyalines ; avec l'extrémité
coriacée,
Pattes antérieures grêles; fémurs des deux premières paires comprimés, surtout les
intermédiaires, portant en dessous 3 à # très petites épines; tibias antérieurs plus on
moins sillonnés en dessus, offrant en dessous au bord interne #4 à 5 et à l'externe 3 à
4 très petites épines (parfois seulement deux); les intermédiaires plus longs, portant
en dessus 2 épines, et en dessous deux rangées de 8 à 9 épines.
Fémurs postérieurs fortement dilatés à la base, inermes en dessus, armés en dessous
de deux rangées de 3 à # épines petites et espacées ; tibias plus longs que les fémurs
et les hanches pris ensemble, portant en dessus deux rangées de 30 à 35 épines aiguës
à pointe noire, et en dessous deux rangées de 13 à 14 épines espacées sur la base,
rapprochées à l’extrémité. |
Oviscapte corné, court, large et recourbé, son bord supérieur tout entier finement
crénelé, le bord inférieur l'étant à l'extrémité seulement. Les valves inférieures
formant à leur base de chaque côté un lobe demi-circulaire marqué d'une profonde
fossette. Plaque sous-génitale triangulaire, subcomprimée, à extrémité arrondie. Cerci
assez longs, styliformes.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 9
Habite : Les îles Philippines ; Manille.
Obs. Cette espèce a, comme l'E. signata, la veine médiane des élytres bifurquée, et
comme l'E. tenera le champ anal de ces organes dépourvu de taches noires.
3. Genre PROSAGOGA, Brunn.
Prosagoga, Brunner v. Wattenw., Monosr. der Phaneropt., 1878, p. 320.
Synopsis des espèces.
a. Pronoti lobi laterales alliores quam latiores. Elytri vena media venula unica cum vena ulnari
conjuncta. Femora antica pronoto valde breviora, subtus unispinosa, intermedia mutica;
tibiæ anticæ parte basali tumida quam pars gracilis subæquilonga. Lamina infragenitalis
CAT ER nee NN PTE Ge EP PRE, RSI 2 0e 1. nilidula, Brun.
a. a. Pronoti lobi laterales æque alti ac lati. Elytri vena media venulis 2 cum vena ulnari
conjuneta. Femora antica pronoto paulum breviora, subtus et intermedia spinulosa; tibiæ
anticæ parte basali tumida quam pars gracilis breviore. Lamina infragenitalis canaliculata,
ER RITA MERE TE D Te MIE ie ie eo dia. caete cn 6 ne see do 6 2. coriacea, n.
1. P. coRiIACEA, n. (Fig. 2, 2 a).
Longueur du corps,, © 23 mill. Longueur de l’élytre, © 33 mill.
pronotum, 7 Largeur » 12
Longueur du fémur post., 16 mill.
Verte. Rostre du vertex allongé, parallèle, partagé par un sillon qui n’en échancre
pas l'extrémité ; celle-ci fort éloignée de la dent frontale. La face légèrement convexe
du haut en bas, sa dent frontale étroite et aiguë; bourrelets des fossettes antennaires
peu élevés et n’élant pas tout à fait contigus.
Pronotum rétréei en avant, ses arêtes latérales arrondies. Lobes latéraux aussi larges
que hauts.
Élytres parcheminés, à nervures non saillantes, leur bord postérieur très arqué à
l'extrémité, celle-ci étant tronquée-arrondie ; la veine médiane ayant sa branche
postérieure réunie à la veine ulnaire par deux vénules transversales.
Pattes : Fémurs antérieurs un peu moins longs que le pronolum, offrant, ainsi que
les intermédiaires, en dessous depuis le milieu sur le bord antérieur 3 petites épines.
TOME XXX. 2
10 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
Tibias antérieurs ayant leur partie basilaire renflée, sensiblement plus courte que la
partie linéaire, armés en dessous au bord antérieur de 3, et au bord postérieur de
2 petites épines.
Le dernier segment abdominal çj! ayant son bord postérieur tronqué. Cerci longs,
arqués, obus. Plaque sous-génitale fortement bicarénée et excavée, en dessous un
peu tronquée et armée de deux styles courts.
Habite : L'Amérique méridionale :; la Guyane.
4. Genre APOCERYCTA, Brunn.
Apocerycta, Brunner de Wattenw., Monogr. der Phaneropt., 1878, p. 29 et 331.
L'espèce qui s'ajoute à ce genre obligera d'en modifier légèrement la diagnose.
Synopsis des espèces.
a. Pronotum antice et postice æque latum; lobis lateralibus altioribus quam longioribus. Vena
media in medio elytro oriens. Meso- et metasternum rotundatim lobata. Ovipositor incurvus,
pronoto multo longior, margine superiore apice oblique truncato. . ..... 1. inconmoda, Brun.
a. a. Pronotum postice latius quam antice; lobis lateralibus æque longis et altis. Vena media ante
medium elytrum oriens. Mesosterni lobi acuti. Ovipositor a basi incurvus, minus elongatus
et'apice haud oblique truncatus 27 ee 2. Bariana, n.
2. A. BarkiaNA, n. (Fig. 3).
Longueur du corps, Q 21 mill. Longueur de lélytre, ® 32 mill.
» pronotum, 5 Largeur » 6
» fémur postér., 19 Longueur de l’oviscapte, 7
D’un vert päle. Tête lisse; crâne légèrement convexe ; la face arrondie en devant,
plate sur les côtés. Rostre du vertex comprimé, horizontal, sillonné et en contact avec
la dent frontale. Yeux grands, globuleux et saillants.
Pronotum lisse, légèrement relevé en avant, son disque plat en dessus, partagé par
un faible sillon longitudinal médian ; le bord antérieur légèrement sinué, occupé au
milieu par un renflement transversal brun ; le bord postérieur subéchancré au milieu,
les carènes latérales aiguës ou du moins fortement dessinées et linéaires. Lobes
DU MUSÉE DE GENÈVE. 11
latéraux aussi larges que hauts, le bord inférieur et le postérieur largement arrondis,
l'angle antérieur obtus, mais distinet.
Lobes du mésosternum triangulaires, ceux du métasternum arrondis.
Élytres larges, coriacés, densément ponetnés, assez elliptiques; l'extrémité arrondie;
le bord postérieur plus arqué que l'antérieur; la veine médiane séparée un peu,
avant le milieu de l'élytre et bifurquée avant son milieu; le disque occupé par de
grandes cellules à peu près carrées; la veine ulnaire un peu flexueuse, portant trois
branches, ne dépassant pas la troisième branche, mais envoyant ici un rameau pour
s'anostomoser à la branche postérieure de la veine discoïdale; le champ anal assez
fortement ponctué, ayant un très petit espace membraneux à l'élytre droit.
Ailes un peu moins longues que les élytres, ayant sensiblement la même longueur
que ceux-ci en comptant le champ triangulaire ; celui-ci obtas dépassant peu le champ
antérieur.
Pattes grèles. Fémurs des pattes antérieures mutiqnes et offrant en dessous au bord
antérieur des impressions punctiformes qui deviennent presque des petites dents.
Tibias antérieurs offrant en dessous sur le bord externe 8 petites épines dont une
apicale ; les intermédiaires environ 8 sur le bord externe et 5 sur le bord interne, les
dernières de chaque bord étant apicales. Fémurs postérieurs portant eu dessous deux
rangées de 6 à 7 épines, et les tibias de nombreuses petites épines sur les deux faces.
Oviscapte plus long que le pronotum, très recourbé depnis sa base, l’extrémité
terminée en épine aiguë; les valves inférieures finement ponctuées, les supérieures
granulées, le bord inférieur arqué en demi-cercle, crénelé seulement à sa partie
terminale, le bord supérieur presque droit et finement denticulé à partir du coude,
Cerci longs, arrondis à pointe mousse.
Habite : Cayenne. (Envoyée par feu A. Bar.)
>. Genre POSIDIPPUS, Stl.
Posidippus, Stäl, Recens. Orthopt., 187%, I, p. 20. — Brunner de W., Monogr.
der Phaneropt., 1878, p. 32.
1. P. BarezLus, n. (Fig. 4-4b).
Prasinus; facie reclinala ; pronoli carinis humilibus rectis latere parum arcualis,
12 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
utrinque obtuse rotundato-5-dentatis ; fastigio verticis fastigio fronts æque lato ; melasterno
triangulariter lobato; elytris subangustis, margine postico recto; libiis intermedüs supra
3-spinosis. © jf.
Longueur du corps, g' 29 © 42 mill. Longueur de l’élytre, 55 © 62 mill.
> pronotum, » 8 » 9 Largeur » » 15 1>19
Longueur du fémur post, G' 25, ® 27 mill.
Verte. Tête convexe en dessus ; la face oblique. Rostre du vertex et pointe frontale
de même largeur, séparés par un sillon transversal et divisés par un sillon longitudinal.
Le bord inférieur de la face, les mandibules et la partie antérieure du crâne, blancs.
Pronotum un peu élargi en arrière, son disque plat et subconcave; le bord
antérieur légèrement concave, le postérieur tronqué-subarqué; les arêtes latérales
offrant de chaque côté une rangée de 6 fortes dents comprimées et arrondies, les deux
extrêmes étant les plus petites.
Lobes du métasternum terminés en angle droit.
Élytres coriacés, légèrement atténués à partir du milieu, leur bord postérieur droit,
l'extrémité étroitement arrondie, en parabole étroite ; la veine médiane séparée avant
le milieu, bifurquée au milieu de l’élytre, sa branche antérieure n'étant pas
régulièrement arquée, mais presque coudée.
Pattes grêles. Fémurs antérieurs et intermédiaires armés en dessous sur le bord
antérieur de 4 à 5 très petites épines. Tibias intermédiaires sillonnés, offrant en dessus
sur Je bord postérieur 4 à 5 petites épines et en dessous deux rangées d’épines.
Fémurs postérieurs armés en dessous de deux rangées de 7 à 8 épines, inermes à la
base seulement.
g' Plaque sous-génitale courte, comprimée, carénée, un peu sillonnée sur la carène
avant l’extrémité ; styles articulés et courts.
Habite : Cayenne (Récoltée par feu Bar).
Cette espèce se rapproche du De Geeri, Stl. Elle s'en distingue par ses élytres plus
étroits, à veine médiane beaucoup plus courbée, à bord postérieur non sinué; par
les arêtes de son pronotum qui sont moins élevées et n’offrent que 6 dents droites,
et par le bord postérieur qui est subarqué non bisinué ; par ses tibias intermédiaires
garnis en dessus de 3 épines seulement, etc. — Elle diffère du C. fastigiosus, Brun.
par le rostre du vertex qui est aussi large que la dent frontale et obtus, et par la
forme du pronotum.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 13
TriBu des MÉCOPODIENS
Mecopodidæ, Brunner de Wattenw., 1878, Monor. der Phaneropteriden, p. 10. —
Mecopoda, Sil, Recens. Orthopt. I, 187%, p. 22.
1. Genre MACROSCIRTUS :, n.
Corpus compressum. Vertex a fronte per suleum profundum separatus. Pronotum canthis
dorsalibus rotundutis; metazona brevi, parum retroproducta. murgine postico parum
arcualo, sinubus humeralibus tenuibus. Prosternum bispinosum, meso- el melasternum
transversa leviter lobata. Pedes graciles. Femora anteriora et intermedia inermia : tbiis
supra et sublus in utroque marine parce spinulosis. Femora postica longissima, lnearia,
ad basim maxime tumida; tibüs triquetris, superne utrinque multi-spinosis. œ Cerci
areuati, teretes, obtusi. Lamina infragenitalis valde elongata, apüce fissa.
Antennes longues, écartées à leurs insertions.
Tête perpendiculaire ; extrémité du vertex arrondie entre les antennes, el séparée
du front par un sillon transversal et droit.
Pronotum légèrement aplati en arrière, cylindrique en avant; les arêtes latérales
nulles ; le sillon typique arqué, très obsolète sur le disque, linéaire sur les côtés ; le
sillon antérieur faible. Métazone très courte, son bord postérieur peu arqué. Lobes
latéraux assez allongés, rétrécis en bas, l’échancrure humérale presque nulle, l’angle
antérieur obtus, le postérieur très arrondi, le bord postérieur oblique,
Prosternum biépineux, ses dents écartées et coniques. Méso- et métasternum
transversaux. Lobes du mésosternum écartés el cordiformes, peu aigus. Lobes du
mélasternum transversaux, point prolongés, leur bord légèrement transversal, très
faiblement concave et formant de chaque côté un angle obtus.
Élytres ne dépassant guère l'abdomen, coriacés, comme densément ponctués, à
réliculation serrée, les veines radiales formant une côte très peu arquée, les autres
nervures noyées dans la réticulation, le replat anal petit et rugueux.
1! De paxpéç long et axpreû sauter, — qui fait de grands sauts, ou grand sauteur.
14 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
Ailes rudimentaires.
Pattes longues et grêles; celles des deux premières paires comprimées ; pattes
postérieures extrêmement longues Fémurs antérieurs et intermédiaires aplatis en
dessous et bordés d'arêtes vives et mutiques, l’arête interne des interméiliaires
obsolète. Tibias des deux premières paires armés sur les deux faces de petites épines
espacées ; tambours des tibias antérieurs ovales. Fémurs postérieurs très fortement
renflés et bombés à leur base, tout à fait srêles et linéaires dans le reste de leur
étendue qui forme plus que la moitié de leur longueur, un peu dilatés au genou; la
partie renflée convexe en dessus, presque droite en dessous, fortement striée en
travers : la partie linéaire cylindrique, non comprimée. Tibias postérieurs an peu
plus longs que les fémurs, légèrement arqnés, en dessous arrondis et mutiques, armés
en dessus de deux rangées d’épines, celles-ci nombreuses.
Lobes géniculaires internes aigus, les externes subaigus.
Sesment génital subsinué au milieu et offrant denx petits angles saillants; plaque
suranale grande, en triangle arrondi. Cerci longs, cylindriques, arqués, à pointe
mousse nullement appointie.
° Plaque sous-génitale allongée, étroite, fortement débordante et fourchue à son
extrémité,
1. M. KANGuROO, n. (Fig. 38, 38 a).
Brunoa (vel virescens ?) fronte et vertice fuloidis ; pronoto peanetato; elytris çj{ ahdo-
mine paulo brevioribus, apice rolundatis, corinceis, dense punctalis ; alis rudimentartis :
femoribus posticis quam corpus valde longioribus, bast crassissimis suyerne rugose
punclatis. CF.
Longueur du corps, ‘31 mill. Longueur des fémurs post, ©‘ 41 mill.
» pronotum, 10 » de Pélytre, 29
Brunâtre. Le premier article des antennes assez carré, aussi long que large. Tête
lisse en devant, ponctuée en dessus. Yeux ovales, assez saillants ; le front et l'extrémité
du vertex jaunâtres.
Pronotum entièrement ponctué avec quelques petites plaques lisses ; les sillons très
faibles, le postérieur presque à angle obtus en dessus. La mélazone n'ayant pas la
moitié de la longueur de la prozone; le bord antérieur à peine bordé; le bord
postérieur transversal, faiblement arqué et régulièrement ourlé. Les lobes latéraux
ayant le bord inférieur ourlé.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 15
Élytres de la couleur du corps, un peu dépassés par l'abdomen et atteignant aussi
loin que le renflement du fémur ; le bord sutural légèrement arqué et le bord marginal
presque droit au milieu; l'extrémité arrondie; le champ discoïdal offrant deux
rangées desgrandes cellules formées par des nervures très fines et indistinctes, le
champ anal, ou replat dorsal, très rugueux.
Ailes rudimentaires.
Tibias antérieurs offrant en dessus sur le bord externe une rangée de # très peutes
épines, et en dessous deux rangées de 5 épines espacées et très pelites; libias
intermédiaires portant en dessus 5 à 6 épines sur le bord externe et 4 à 5 sur le
bord interne, en dessous deux rangées de 8 à 9 très petites épines.
Fémurs postérieurs verdâtres marbrés de brun; la partie renflée en dessus très
fortement ponctuée, ruguleuse, la zone rugueuse devenant très étroile en avant: la
face inférieure creusée d’un sillon pour recevoir le tibia, et le bord inférieur vu de
profil un peu sinué au milieu, ce qui correspond à la forme arquée du Ubia; celui-ci
inerme et arrondi en dessous, offrant en dessus deux rangées de 20 à 22 épines.
Abdomen lisse. Plaque sous-génitale plus longue que le pronotum, étroite et
subparallèle, profondément échancrée et se terminant par deux pointes recourbées en
dedans. Cerci longs, recourbés en dedans de manière à se croiser.
Habite : Le Gabon. :
TriBu des PSEUDOPHYLLIENS.
Pseudophyllus, Burmeister, Handb. 11, p, 698, 16. — Pseudophyllidæ, SI, Recens.
Orth. IL, p. 48.— Bruoner de Wattenwyl, Monogr. der Phaneropteriden, p. 10.
1. Genre MERONCIDIUS, Serv., Stl.
Meroncidius, Serv., Orth. 41839, p. 448. — Stûl, Recens. Orth. I, 1874, p. 64.
L'espèce suivante forme dans ce genre une section particuliere. Elle diffère des
Meroncidius, Säl, Serv., comme suit: Pas de tubereule au bord antérieur du pronotum;
16 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
les tibias intermédiaires armés au bord interne de toute nne rangée d’épines (7);
tibias antérieurs n'étant pas bordés en dessus.
1. M. RosaALIA, Stoll.
Viridis ; verticis rostra serobicula antennarum æquante; pronolo punctalo, sulco typico
profundo; melazona plana, postice subarcuatim truneata, subtiliter lamellari-limbata, in
medio punclo luteo ; alis semi-orbicularibus, apice rotundato, rosew, limbo toto angustissime
canescente, ©.
Locusta ? rosalia, Stoll, Sauter, pl. 7 a, fig. 23 ©, 24 ôe
Longueur du corps, © 45 mill. Longueur de l’élytre, © 54 mill.
» pronotum, 10 » du fémur postér., 36
Longueur de loviscapte, 26 mill.
D'un beau vert. Antennes verdâtres, très longues et fines, le premier article gros
et allongé, le deuxième petit et cylindrique.
Tête petite, peu avancée, lisse, luisante en devant; sa carène frontale tranchante,
un peu sinuée, en contact avec la dent frontale; celle-ci aiguë. Rostre du vertex
horizontal, un peu comprimé, ne dépassant pas le bord des fosseltes antennaires.
Yeux globuleux, très saillants.
Pronotum petit, tout entier finement ourlé, légèrement voüté en avant, plat en
arrière ; son disque légèrement rugueux, ses deux sillons très distinels, parallèles et
un peu arqués en arrière; le bord postérieur de la métazone tronqué el très légèrement
convexe, à angles arrondis, et offrant au milieu une impression avee un point blanc.
Carènes latérales presque vives sur la métazone. Lobes latéraux légèrement ponctués,
avec une tache lisse entre les sillons ; les bords coupés presque droit; l'angle antérieur
presque droit, le postérieur plus obtus et arrondi; le bord inférieur arqué, son ourlet
presque droit, non marginal; le bord postérieur presque parallèle au bord antérieur.
Les dents du prosternum longues et spiniformes ; les lobes des méso- et métaster-
num en triangle aigu.
Élytres verts, coriacés, à peu près d’égale largeur dans toute leur étendue,
entièrement couverts d'une ponctuation fine et serrée, sauf le replat anal de l’élytre
droit qui est membraneux, transparent et régulièrement divisé en quatre bandes
transversales, droites et parallèles, avec les mailles finement et irrégulièrement réti-
culées. L’extrémité de l'organe arrondi en courbe parabolique. Les Yeines humérale
DU MUSÉE DE GENÈVE. 17
et discoïdale contignës jusqu’au dernier tiers de l’élytre; la veine médiane séparée
un peu avant le milieu de son trajet, bifurquée à l'extrémité.
Ailes un peu moins longues que l’élytre, très larges, en demi-cerele, avec l'extrémité
obtus-arrondie ; entièrement roses avec une fine bordure blanche ou hyaline; les
nervures vertes, le champ postérieur régulièrement réticulé par vénules transverses,
le champ antérieur ayant ses vénules obliques.
Pattes comprimées. Fémurs antérieurs ayant en dessous au bord interne jusqu’à
G épines; tibias plats en dessus offrant en dessous deux rangées de 6 à 7 épines.
Fémurs intermédiaires avec 7 épines en dessous au bord externe; tibias avec deux
rangées de 9 épines. Fémurs postérieurs armés en dessous de 13 épines fortes, un peu
crochues et à pointe noire; tibias quadrangulaires, très comprimés en dessous, plats
sur toutes les faces, offrant en dessus deux rangées de 15 à 16 épines et en dessous
deux autres rangées de 13 à 14 épines.
Abdomen luisant, subcaréné en dessus.
Oviscapte large, un peu recourbé, la valve supérieure très finement serrulée.
©. Plaque suranale transversale et étroite. Plaque sous-génitale tout à fait transver-
sale, courte et terminée au milieu par une épine. Cerei robustes, spiniformes, un peu
arqués.
Habite : Cayenne. (Récoltée par M. Bar.)
2. Genre COCCONOTUS, Stil.
Cocconotus, Stäl, Recens. Orth. 1, 4874, p. S9.
1. C. PERSONATA, n. (Mig. 6).
Teslaceus vel virescens; verticis apice, facie, mandibulis, labri apice muculisque clypei,
nigris; rostro verticis acute trigonali-dentiformi, sulcato; elytris brevibus abdomen medium
attingentibus, coriaceis el reliculalo-punetatis ; campo marginali luteo-reticulato; pedibus
omnibus nigro-Spinosis ; ovipositore femort breviore, fusco, utrinque luteo-vittato.
Longueur du corps, Q 31 mill. Longueur de l’élytre, © 13 mill.
» pronotum, 9 » du fémur postér., 21
Longueur de l'oviscapte, 19 mill.
D'un vert testacé, Premier article des antennes gros et allongé. Tout le devant de la
TOME XXX. 3
18 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
tête et les mandibules noires, chaperon vert avec les angles et une tache carrée au
sommet noirs, labre noir avec sa base verte, le reste de la bouche testacé.
Rostre du vertex terminé en pointe triangulaire aiguë partagée par un sillon,
dépassant lévèrement les bourrelets antennaires ; la pointe de l’écusson facial arrondie
et séparée du rostre du verlex par une profonde dépression. Les carènes
sous-antennaires arrondies; carènes sous-oculaires ponctuées; l’espace entre ces
deux carènes ponctué; les joues en arrière des carènes semées de ponctuations
distantes.
Pronotum voûté en avant et rétréci en arrière, partout densément granuleux,
surtout en dessus; le sillon typique profond; le bord antérieur un peu avancé et
arqué, le postérieur très légèrement arqué et fortement ourlé. Angle antérieur des
lobes latéraux droit-arrondi, le postérieur oblus-arrondi ; le sinus huméral très petit.
Dents du prosternum petites et aiguës. ,
Élytres d’un vert sombre, très courts, dépassant à peine le milieu de l'abdomen,
étroits, coriacés et rétrécis à l'extrémité. La réticulation du champ marginal et des
aires comprises entre les nervures radiales lâche, à nervures jaunes; le reste de
lélytre réticuleusement ponctué.
Ailes atteignant au repos aussi loin que les élytres.
Pattes assez fortes ; tous les fémurs fortement comprimés; ceux des deux paires
antérieures de la longueur du pronotum et de la moitié de la tête pris ensemble,
offrant en dessous au bord interne 3 à 4 petites épines. Tibias antérieurs plats et
subgranulés en dessus, armés en dessous ainsi que les intermédiaires de deux rangées
de 6 à 7 épines.
Fémurs postérieurs portant en dessous une rangée de 5 à 6 pelites épines; les
üibias plats en dessus, subponctués, armés en dessus de 9 : 4 et en dessous de 5 : 7
épines.
Oviscapte lisse, à bord supérieur à peine arqué mais obsolètement crénelé; les faces
latérales brunes et ornées d’une ligne médiane blanche, arquée ; les valves supérieures
offrant dans leur dernier tiers et sur leur face externe deux rangées de tubercales
convergeant vers la pointe de la bande blanche.
Plaque suranale en triangle arrondi; plaque sous-génitale en triangle largement
arrondi, offrant à sa base et de chaque côté un renflement sphérique. Cerei gros, obtus
et un peu arqués.
HDi ee
DU MUSÉE DE GENÈVE. 19
3. Genre ECHINACRIS :, n.
Antenne gracillinæ, articulo primo subeylindrico, apice spinoso, fastigium verticis
superantes. Oculè fortiter prominuli. Pronotum confertim spinoso-verrucosum : metazona
quam prozona longiore, margine postico areuato, obtuse spinoso ; lobis lateralibus angulo
antico subacuto, postico rotundato, margine inferiore recto. Meso-, et metasternum trans-
versa, sulcis obliquis instructa, marginibus lateralibus in angulum dentiformem productis.
Elytra abbreiata, venis radialibus parallelis. Pedes elongati, crasse spinosi. Femora
anteriora parum compressa; reliqua compressa, in utroque margine valde spinos. Tibiæ
prismalicæ ;anticæ superne inermes, foraminibus superis lènearibus. Abdomen subcarinatum.
Q Ovipositor elongatus, latus, superne in medio crenulatus.
Antennes longues et fines ; le premier article cylindrique, allongé, épineux à son
extrémité interne, dépassant la pointe du vertex.
Téte peu avancée. Vertex formant une dent à bords carénés. Éeusson facial
terminé supérieurement entre les bords relevés des fossettes antennaires par une dent
non séparée.
Pronotum grand, aplati en dessus, entièrement tuberculeux ou épineux ; son sillon
typique profond, arqné, le divisant en deux parties un peu inévales. La prozone
divisée par un sillon droit: son bord antérieur très légèrement avancé, arrondi, avec
un petit tubercule au milieu. La métazone arrondie en arrière. — Lobes latéraux un
peu divergents; l'angle antérieur presque droit; le postérieur arrondi ; bord inférieur
droit.
Prosternum étroit, biépineux avec une cavité à chacun des angles postérieurs.
Méso- el métasternum lransversaux, offrant chacun deux sillons obliques, divergents en
avant ; le milieu des bords latéraux formant des angles dentiformes ; le mésosternum
offrant trois trous, un petit médian el deux latéraux ovoïdes ou piriformes:; les deux
trous du métasternum confondus en une fossette transversale.
Étytres petits, à réticulation très lâche; les deux veines radiales (humérale et
médiastine) parallèles, sauf à l’extrémité.
Ailes petites.
Pattes très ponctuées, robustes, longues ; les deux premières paires à peu près
d'égale longueur. Fémurs de la première paire peu comprimés, ceux des autres
De éyivcs hérisson et pis sauterelle.
20 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
paires l’étant fortement; les deux premières paires portant en dessus deux rangées
d'épines et en dessous une rangée au bord interne; les postérieurs élargis à leur
base, armés en dessus sur la moitié basilaire d’une seule rangée, et sur la moitié
apicale d’une double rangée d’épines ; en dessous d’une autre rangée d'épines. —
Tibias prismatiques, quadrangulaires, leurs faces plates. Les antérieurs inermes en
dessus, armés en dessous de deux rangées de 6 à 7 épines; les tambours situés en
dessus sur les bords du tibia, peu ouverts, linéaires et n’élargissant guère le tibia,
l'espace qui les sépare plus étroit que la face supérieure du tibia. Tibias intermédiaires
fortement comprimés, armés en dessus, au bord interne, d’une rangée et en dessous
de deux rangées d'épines; les postérieurs comprimés surtout en dessous, armés en
dessus de chaque côté de 10 épines alternes et en dessous de deux rangées de 11
épines.
Abdomen lisse, légèrement comprimé.
©. Oviscapte grand, large, aigu ; plaque sous-génilale polygonale avec un
prolongement un peu échancré, presque cordiforme. Cerci longs, robustes, stiliformes,
avec une petite pointe aiguë recourbée en dedans.
1. E. ispipa, n. (Fig. 5,54).
Fusco-ferruginea, omnino pubescens: capite subdeclivi superne haud polito; vertice
sulcato in dentem adscendentem excurrente; pronolo magno, deplanato posterius subcon-
cavo, sulco longitudinali subtilissimo, sulco typico profundo, areuato, lwvigato ; prozona
ante medium per sulcum divisa, margine anteriore medio tubereulum minimum oblusum,
in lateribusque dentes 2—3 hebetatos obferente : elytris 6% abdominis segmentun attingen-
tibus, apice rotundatis, venis nigris : pedibus valde dense punctatis, lobis genicularibus
omnibus spinosis (eæterno fem. intermed. excepto); ovipositore nigro, valvis inferis angus-
tioribus apice acule acuminulis, superioribus subsinualis in apice sinus crenalis, @
Longueur du corps, ® 50 mill. Longueur du fémur post., © 30 mill.
» pronotum, 20 » » ant, 19
Longueur de l’oviscapte, 37 mill.
D'un brun ferrugineux, entièrement pubescente et couverte d’un duvet soyeux.
Antennes longues ; le premier article gros, épais, un peu déprimé, du double plus
long que large, et portant une épine à son extrémité interne; le second plus court et
cylindrique.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 21
Tête médiocre, un peu oblique, ponetuée et luisante en devant et sur les côtés, lisse
et terne en dessus. Vertex se terminant d’une manière lancéolée, creusé d’un sillon,
sa pointe formant une petile dent ascendante. Yeux globuleux, très saillants.
Pronotum grand, aplati, subconcave en arrière, son disque densément couvert de
tubercules dentiformes mousses, petits en dessus, plus grands sur les côtés; la
métazone granulée, ses tubercules beauconp moins serrés. La ligne dorsale médiane
offrant un très faible sillon; le sillon typique lisse, profond, arqué ; la prozone plus
longue que la métazone. Prozone divisée un peu avant son milieu par un sillon
transversal ; son bord antérieur offrant au milieu un très petit tubereule obus et sur
les côtés, vers le bas, deux ou trois dents mousses. — Métazone légèrement relevée
en arrière, son bord postérieur arqué en demi-cercle, armé de chaque côté de 4
épines régulièrement espacées el à pointe mousse, les deux externes plus grandes; les
arêtes latérales armées de deux grandes dents ou apophyses très mousses mélées aux
autres tubercules. — Lobes latéraux tuberculeux ; l'angle antérieur presque droit et
formant une épine mousse ; le postérieur obtus; le bord inférieur droit, portant en
avant trois petites dents mousses, du reste garni de tubercules verruqueux espacés, plus
grands sur le bord postérieur.
Métasternum plus large que le mésosternum ; ses dents tout à fait mousses.
Élytres courts, arrondis, de la couleur du corps ; les nervures noires, n’atteignant
que le sixième segment de l'abdomen.
Pattes longues, robustes, densément et fortement ponctuées, sauf en dessous. —
Fémurs antérieurs portant en dessus 6 épines au bord externe, # à 5 au bord interne ;
en dessous au bord interne 5 épines, les dernières plus grandes. — Fémurs
intermédiaires offrant en dessus deux rangées irrégulières de 5 épines, en dessous au
bord externe une rangée de 5 à 7 épines. — Fémurs postérieurs dilatés à la base,
offrant en dessus au bord externe 9 à 10 épines dont les # à 5 premières petites, et
dans la seconde moitié du bord interne # à 5 épines; en dessons une rangée de 11
épines. — Lobes géniculaires épineux à toutes les pattes; lobes externes des
intermédiaires seuls mutiques ou dentiformes.
Tibias prismatiques, quadrangulaires, à arêtes vives. Les antérieurs inermes en
dessus, mais l’arête externe portant près de sa base deux saillies en angle très obtus ;
en dessous deux rangées de 7 petites épines ; les intermédiaires fortement comprimés,
armés en dessus au bord interne de 5 épines, à l’externe de 1 à 2 épines obsolètes
et en dessous de 6 paires d’épines. Tibias postérieurs presque aussi longs que les
fémurs et les hanches pris ensemble; armés en dessus et de chaque côté d’une rangée
de 10 épines alternes; en dessous de 41 épines sur le bord externe et de , à 10 plus
29 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
petites sur le bord interne. Toutes les épines fortes et aiguës, surtout celles des fémurs
et celles des tibias postérieurs.
Abdomen lisse, comprimé, caréné en dessus.
Oviscaple assez long, d'un noir luisant; les valves inférieures étroites et terminées
en pointe aiguë; les supérieures beaucoup plus larges, lumellaires, légèrement sinuées
en dessus, offrant 5 à 6 crénelures sur l'extrémité da sinus.
Habite : L'Amérique du Sul; le Haut-Amazone.
Groupe des PTEROCHRKROZA.
Genres Pterochrosa et Typophyllum, Serville.
De lous les Orthoptères, ces insectes sont les plus remarquables par leur mimétique.
Soit par leur forme extraordinaire, soit par la couleur de leurs élytres, ils imitent à
s’y méprendre les feuilles tant vertes que sèches des arbrisseaux et suivent, pour
ainsi dire, tous les accidents de teinte et de marbré qu'on observe dans les feuilles
au fur et à mesure qu'elles se desséchent. Sous ce rapport, on trouve presque autant
de variétés que d'individus, comme cela se voit, du reste, parmi les Lépidoptères dans
le genre Kallima, West. qui offre une mimélique analogue.
En outre, on observe souvent sur les élytres entre la première et la seconde
branche de la veine médiane une tache calleuse ou hyaline imitant assez bien les taches
qui résultent du fait que des larves d'insectes ont rongé la surface des feuilles; on
observe souvent aussi d’autres taches hyalines irrégulières disséminées sur l'élytre et
placées d’une manière symétrique dans les deux élytres; toutefois nous supposons
que ces taches sont variables et la plupart du temps accidentelles.
M. Brunner de Wattenwyl a mis ces faits en lumière dans une notice accompagnée
de belles figures”.
Tableau analytique des genres.
1. Elytrorum apex rectus vel leviter antrorsum vergens, campo marginali variabili.
! Brunner de Wattenwyl, Ucber hypertelische Nachahmungen bei den Orthopteren (Verhand-
lungen der k, k. zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien 1883, p. 247).
DU MUSÉE DE GENÈVE. Ê 5)
2. Pedes validi. Femora antica et intermedia latiuseula, in margine anteriore dentibus crassis
trigonalibus armata. Tibiæ intermediæ dilatatæ et superne ultra medium valde sinuatæ,
subexcisæ. Alæ latæ, apice rotundato vel subangulato (band lobato), haud ocellato ; campo
posteriore remote reticulato; venis campi anterioris areualis a margine remolis. Antennæ
graciliores.
3. Tibiæ anticæ basi dilatatæ, dehine supra sinuatæ, foraminibus apertis, conchatis. Tibiæ
posticæ superne plus minus lobate Alæ vitreæ margine anteriore sinualo, apice
rotundato.
4. Prosternum mulieum. Foramina Uibiarum anticarum subæqualia, elongata, marginibus
haud productis. Pronotum retro subtruncatnm, margine postico vix areuato; canthis
lateralibus acutis, haud rugosis. Elytrorum margo anterior ultra medium valde excisus,
vel subangulatim areuatus. Ovipositor gracilis, breviusculus. ... . 1. Typophyllum, Serv.
4,4. Prosternum bispinosum. Foramina tib. antie. inæqualia, externum angustum,
internum apertum, ejus concha in lobum producta. Pronotum retro-productum,
margine postico valde arcuato; canthis lateralibus rugosis. Elytrorum campus mar-
ginalis plerumque latior quam campus discoidalis, ampliatione © rotundata, apice
d' excisa. Ovipositor longior et robustior. ........ DOTÉ TI CRE 2. Mimetica, n.
3, 3. Tibiæ anticæ graciles, parum dilatatæ, vix sinuatæ, foraminibus parlim clausis. Tibiæ
posticæ haud lobatæ, tantum spinas nonoullas obliteratas obferentes. Alæ late, coloratæ,
margine anteriore recto, angulo apicali parum rotundato, nonnunquam subsinuato.
Prosternum mutieum. Campus marginalis elytrorum latior quam campus discoidalis,
margine anteriore valde arcuato, ultra medium undulato. .......... 3. Rhodopteryx, n.
2, 2. Pedes graciles. Femora antica et intermedia gracilia, subtus spinis minutis armala. Tibiæ
intermediæ minus dilatatæ, parum sinuatæ. Alæ coloratæ, apice splendide ocellatæ, albo
signatæ; campo posteriore dense reticulato, Antennæ crassiores.
3. Ale, amplæ, margine anteriore sinuato, apice in lobum trigonalem antrorsum producto.
Venæ campi antici arcuatæ, flexuosæ à margine remolæ; vena ulnaris venæ discoïdali
parum parallela, ab illa basin versus ad ejus furcam divergens; v. discoidalis fureata,
ejus rami Îlexuosi, invicem remoti, ad marginem apicalem desinentes. Prosternum (anne
semper?) bispinosum. Pronotum supra leviter convexum, canthis lateralibus subacutis.
Foramina Ubiarum anticarum angusta, sublateralia. Ovipositor, validus, elongatus.
4. Foramina tibiarum anticarum clausa, sulciformia, superne puncto aperto. Pronoti
margo posterior truncatus; ejus canthi laterales subsinuati. Elytra sat angusta,
campis subæquilatis .. ......... DDC EUR Aer A0 4. Ommatoptera, n.
4, 4. Foramina Übiarun anticarum angu-te féneéolta, Pronoti margo posterior productus,
areuatus, incisus ; ejus canthi recti. Elytra latissima, Campo marginali minus lato
quam campus discoidalis, ultra medium margine exciso. Ovipositor majusculus.
5. Tanusia, St.
3,3. Alæ angustæ, margine anteriore recto, angulo apicali rotundato-rectangulo, lobum
nullum efficiente. Venæ campi antici rectæ, invicem propinquæ; vena humerali cum
margine confusa ; vena ulnari venæ mediæ propinqua et illi parallela, postice ramos
emittente, totum marginem apicalem formante. Prosternum bispinosum. Pronotum
superne cylindrieum, canthis lateralibus nullis; margine posteriore parum arcuato.
Foramina tibiarum anticarum aperta. — Elytrorum campus marginalis angustior quam
campus discoidalis, margine integro.. ..... San 0: PIelOCITU2G LOELV,
94 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
1,1. Elytrorum apex retro-areuatus, campo marginali latiore quam campus discoidalis. — Pedes
graciles; Uibiæ anticæ superius haud dilatatæ. Alæ latissimæ, vitreæ, apice valde rotundato,
margine anteriore sinualo; venis anticis 3 parallelis, prima a margine remota. Antennæ
crassæ.
2. Prosternum bispinosum. Tibiarum anticarum foramina elausa sulciformia. Pronoti prozona
supra cylindrica, melazona ampliata, margire posteriore arcuato. Femora omnia sublus
biseriatim spinosa. Tibiæ posticæ quadriseriatim spinulosæ. . .......... 7 Cycloptera, Serv.
9,9, Prosternum muticum. Tibiarum anticarum foramina superne aperta, angustissima, lanceo-
lata. Pronotum supra leviter convexum, anterius yalde atlenuatum, eanthis lateralibus
subacutis, margine posteriore leviter arcuato. Femorum spinæ rudimentarie. Tibiæ posticæ
SPIDISNUESUIUÉE eee rer Do DE dodo nc Qué ER 8. Chlorophylla, n.
Nora. Le genre Parysatis, Stäl, ne nous est pas connu.
1. Genre TYPOPHYLLUM, Serv.
Typophyllum, Serville, Orth. 439.
Antennes relativement fines, le premier article du double plus long que large. Palpes
labiaux ayant le dernier article dilaté à l'extrémité.
Pronotum aplati en dessus, à arêles vives peu divergentes en arrière; le bord
antérieur sinué, le bord postérieur tronqué et très faiblement arqué.
Prosternum mutique ; méso- et métasternum armés de deux fortes épines.
Élytres très larges, fortement dilatés au deuxième tiers où au delà; de forme
variable, le bord postérieur arqué, le bord antérieur presque droit jusqu’à l’extrémité
de la dilatation, ensuite découpé ou‘droit jusqu'à la pointe.
Ailes hyalines ou légèrement teintées, très arrondies, le bord antérieur concave,
l'angle apical arrondi, les nervures fines, celles du champ antérieur écartées du bord
de l'aile, la veine ulnaire étroitement bifurquée.
Pattes relativement courtes et épaisses; fémurs des deux premières paires offrant
au bord antérieur 3 à 4 dents lamellaires triangulaires, et au bord postérieur une très
petite épine près de la base. Tibias antérieurs non comprimés, dilatés au sommet,
ensuite aplatis et sinués en dessus, larges, déprimés, bordés supérieurement sur les
côtés, parcourus sur la face interne d’un sillon longitudinal arqué, les tambours
ouverts en dessus, lancéolés, à valves externes conchoïdes. Tibias intermédiaires
comprimés et dilatés dans leur partie supérieure, ensuite fortement excisés et sinués en
dessus, la face supérieure large et aplatie, bordée d’arêtes qui convergent avant la base.
Fémurs postérieurs garnis en dessous de deux rangées d’épines espacées. Tibias
DU MUSÉE DE GENÈVE. 25
postérieurs un peu difformes, un peu dilatés vers la base, ensuite aplatis ou sinués en
dessous, la face supérieure large, bordée de fortes arêtes un peu lobées ou garnies de
quelques petites épines passant souvent à l’état de tubercules.
Abdomen caréné, souvent crénelé. Oviscapte assez petit, grêle, fortement granulé et
crénelé à l'extrémité, Plaque suranale Gj° presque carrée, largement tronquée. Plaque
sous-génitale © ovalaire, sillonnée à sa base.
Synopsis des espèces.
a. Elytra margine postico exciso — 1. erosum, Stoll.
a. a. Elytra margine anteriore apice exciso, margine postico integro.
b. Tibiæ posticæ supra lobatæ — 2, excisum, n d.
b. b. Tibiæ postice supra sinualæ — 3. lunatum, n.
a. a. a. Elytra margiaibus integris, trapezinis — #4. trapeziforme, Stoll. — 5. Peruvianum, n.
1. T. ErosuM, Stoll. (Fig. 8, 8 a).
Gryllus erosum, Stoll, Sauter, 1787, pl. 6 a, fig. 18. — Pterochroza erosa, Burmeister,
Handb. Il, 1839, p. 696, 5.— Typophyllum erosum, Serville, Orthopt., 1839, p.440, 1.
Longueur du corps, ©! 18 mill. Longueur de Pélytre, © 20 mill. 5.
» fémur post., 13 Largeur » 14
Largeur du champ marginal de lélytre, 6 mill.
Couleur feuille morte. Tête très oblique, un peu granulée. Pronotum ruguleux en
dessus, semé de granulations en avant et ponctué en arrière, offrant au bord
postérieur une petite échanerure; arêtes latérales vives, saillantes, latéralement presque
parallèles sur la prozone; divergentes sur la métazone ; lobes latéraux portant souvent
quelques granulations.
Élytres couleur feuille morte, leur largeur égale aux trois quarts de leur longueur:
le bord antérieur droit jasqu'au dernier tiers, offrant ensuite deux échancrures, l’une
large, presque en demi-cerele crénelé, l’autre plus petite et plus obtuse à l'extrémité,
laquelle est en pointe courte. Le bord postérieur presque droit, offrant au même
niveau que l’échancrure antérieure une échancrure plus obtuse, presque en
demi-cercle, suivie d'un sinus peu profond, d'où résulte une dent placée entre les
| TOME XXX. 4
26 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
deux échancrures. Le champ postérieur offrant après le milieu une tache transparente
en forme de larme, et en dessus un point transparent. |
Pattes : Les quatre dents des fémurs antérieurs et intermédiaires allant un peu en
augmentant de grandeur de la première à la dernière.
Tibias intermédiaires ayant leur dilatation sensiblement fusiforme, leur arêie
supérieure interne biondulée, l’externe formant une sorte d'angle obtus avant le
rétrécissement; les bords supérieurs ensuite faiblement sinués, la dilatation
graduellement atténuée.
Tibias postérieurs légèrement dilatés vers la base, atlénués au bout; leur face
supérieure un peu granulée, l’arête interne offrant dans sa première moitié deux
lobes arrondis et vers la base un troisième plus petit, ces lobes parfois obsolètes ;
l’arête externe un peu ondulée; ces arêtes souvent avec quelques vesliges de petites
épines.
Abdomen ayant les segments 1-3 armés en dessus d’une petite épine, le deuxième
portant une crête dans la seconde moitié, cette crête formant une dent à sa base; les
segments 7, 8 et 9 Lerminés en forme de dent triangulaire.
Plaque suranale en trapèze transversal arrondi. Plaque sous-génitale cordiforme,
comprimée, carénée dans sa seconde moitié, excavée et bicarénée dans sa première
moilié.
Var. a. Élytre n'ayant qu’une seule échancrure à leur bord postérieur. — b. La
couleur des élytres uniformément feuille morte — c. mêlée de jaune — d. avec des
taches diverses renfermant des points noirs (erosum, Serv.).
Habite : Cayenne (Récoltée par feu Bar).
Obs. Sur la figure de Stoll, les élytres sont renversés, vus en dessous, et qui plus est,
l'élytre droit est placé à gauche; les échancrures du bord antérieur n’ont point la
même forme que chez nos individus ; il est néanmoins probable que l'espèce est la
même. ;
Nous soupconnons que cel insecte pourrait être le mâle du 7. trapeziforme.
2. T. excisuM, n. (Fig. 9, 9 a).
Longueur du corps, G'16 mill. Longueur de l’élytre, c' 20 mill. 5.
» fémur post., 13 Largeur » 15
Largeur du champ marginal de lélytre, 6 mill. 5.
Formes très analogues à celles du T.erosum. L'échancrare du bord postérieur du
pronotum moins sensible.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 27
Élytres ayant leur bord postérieur entier, formant une sorte d'angle obtus après le
milieu, ensuite un peu arqué et souvent légérement ondulé : la couleur de ces organes
feuille morte ou verte avec l'extrémité feuille morte, le champ postérieur n'offrant pas
toujours de tache hyaline en forme de larme, mais seulement le point hyalin postérieur.
Les cellules du champ postérieur un peu différentes.
Pattes : Les tibias intermédiaires dilatés d’une manière plus irrégulière, beaucoup
moins fusiformes ; la face supérieure plus fortement et plus subitement sinuée, comme
excisée ; vue de profil la dilatation formant un angle plus vif.
Les übias antérieurs plus fortement aplatis-sinués, leur face interne offrant au
milieu seulement un profond sillon bordé de deux bourrelets marginaux.
Pattes postérieures comme chez le T. erosum.
Le deuxième segment de l'abdomen armé en dessus d’une dent ou d’un lobe dirigé
en haut, les suivants inermes, les segments 6, 7 et 8 lerminés en forme de dent
triangulaire.
Var. L'angle du bord postérieur de l'élytre formant une sorte de lobe suivi d’un
léger sinus.
Habite : Cayenne (Recoltée par feu Bar).
3. T. LUNATUM n. (Fig. 12-12 d).
Longueur du corps, © 26 mill. Longueur de l’élytre, © 38 mill.
fémur post., 25 Largeur » 28
» pronotum, 6 Longueur de loviscapte, 12
Largeur du champ marginal de l’élytre, 18 mill.
Verte. Tête très légèrement granulée. Pronotum parsemé de granules; ceux-ei plus
rapprochés sur sa partie postérieure et sur la partie antérieure des lobes latéraux ;
arêtes latérales moins vives que chez les autres espèces, subsinuées; le bord
postérieur très faiblement arqué et offrant une petite échancrure au milieu.
Élytres très larges, parsemés de quelques petits points noirs; le champ marginal un
peu moins large que le champ discoïdal, s’élargissant graduellement; le bord antérieur
droit jusqu'aux trois quarts de la longueur de l’élytre ou même au delà, le reste formant
une large échancrure en are de cercle, ondulée, offrant trois à quatre sinus entre
lesquels deux à trois petites dents correspondant aux nervures. Les nervures du champ
marvinal simples à l'exception de celle qui forme l'extrémité de la partie dilatée
(veine humérale), laquelle est trifurquée ou quadrifurgnée. Les nervures principales un
28 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
peu courbées en avant à l'extrémité ; la pointe de l'organe assez obtuse, non prolongée
en triangle. Le champ discoïdal large, presque en triangle, offrant au milieu une tache
orbiculaire de même couleur que le fond et finement bordée de hyalin et de brun; le
bord postérieur divisé en deux moitiés presque égales, la moitié interne peu arquée,
formant de légères saillies à l’extrémité des nervures, ses nervures allongées.
Pattes : La dent apicale des fémurs antérieurs très grande, triangulaire;
l'avant-dernière petite, la précédente très petite, la dernière atrophiée. Fémurs
intermédiaires offrant le même caractère, mais avec des dents plus petites; tibias
sensiblement comme chez le Peruvianum. Fémurs postérieurs n’offrant en dessous que
de très petites épines ; tibias un peu courbés et difformes, longuement sinués en dessus
au milieu, un peu dilatés à la base, leurs arêtes vives, armées de tubercules espacés
devenant plus rapprochés et spiniformes à l'extrémité du bord interne.
Oviscapte très grêle, fortement serrulé et très rugueux à l'extrémité.
Habite : Le Pérou ; Mayobambo.
4. T. TRAPEZIFORME, Stoll. (Fig. 11).
Gryllus trapeziformis, Stoll, Sauter, 1787, PI. 3 a, fig. 7. — Pterochroza trapeziformis
Burmeister, Handb. II, 1839, p. 696, 4.
Longueur du corps, © 25 mill. Longueur de l’élytre, Q 32 mill.
» fémur post., 19 Largeur » 21
» de l’oviscapte, 5 » du champ marg., 12
Couleur feuille morte. Tête granulée. Pronotum fortement granulé; ses arêtes
latérales tantôt droites ou légèrement sinuées, tantôt émoussées, arrondies ; le bord
postérieur peu ou pas échancré au milieu.
Élytres couleur feuille morte ou marbrés de jaunâtre avec des points noirs dans les
cellules, de forme plus ou moins trapézoïdale; le bord antérieur subconcave jusqu’à
l'angle arrondi qu’il forme au delà du milieu, après cela droit jusqu’à la pointe ou
subsinué avant l’extrémité ; le bord postérieur arqué, droit ou subsinué au delà du
milieu ; la nervure principale légèrement arquée, la pointe droite, tantôt plus longue
et étroite, tantôt plus courte et plus obtuse.
Pattes: Fémurs antérieur et intermédiaires larges, leurs quatre dents très grandes et
très lamellaires. — Tibias antérieurs très aplatis; leur sillon externe profond, resserré
entre deux bourrelets marginaux. Tibias intermédiaires fortement excisés après le milieu,
DU MUSÉE DE GENÈVE. 29
fortement sinués, formant un angle prononcé au bord supérieur là où commence le
sious comme chez l’excisum ; les bords supérieurs de la dilatation offrant souvent deux
légères saillies surtout l'interne, n'étant ni ondulés ni bilobés, mais au contraire presque
entiers. Tibias postérieurs ayant le bord interne formé comme chez l’erosum, s’atténuant
graduellement jusqu’à l’extrémité, et l’externe ondulé, parfois subbilobé, les arêtes
portant souvent en outre À ou 2 épines.
Segments de l'abdomen portant en dessus une crête en forme de lobes découpés
ou d'épines ; le 2% segment avec un grand lobe terminé en forme d’épine, le 3we
lobé aussi, le 7% avec un lobe très découpé; les segments 3e à 5% avec une épine;
le 9e avec deux petites dents.
Oviscapte grêle, fortement granulé et crénelé au bout. Plaque suranale granulée,
en trapèze, subbilobée, presque en triangle échancré.
Habite : Cayenne (Récoltée par feu Bar).
5. T. PERUVIANUM, n. (Fig. 10, 10 a).
Longueur du corps, Q 24 mill. Longueur de l’élytre, © 32 mill.
» pronotum, 6 Largeur » 23
» fémur post., 21 Longueur de loviscapte, 11
Largeur du champ ant. de l’élytre, 12 mill.
Tout à fait semblable au apeziforme, mais un peu plus grand. La tête et le
pronotum plus fortement granulés, celui-ci assez allongé en dessus, ses arêtes souvent
assez vives.
Fémurs antérieurs et intermédiaires moins dilatés que chez le trapeziforme.
Tibias postérieurs n'étant dilatés que dans leur premier quart, la dilatation ayant
son bord supérieur bilobé en dedans, très ondulé en dehors; le reste du tibia ayant
ses bords ondulés ou avec quelques épines, le bord interne offrant un troisième petit
lobe vers le milieu de sa longueur.
Abdomen ayant le deuxième segment armé en dessus d’une double épine et d’un
petit lobe à son bord postérieur ; le suivant armé d’un lobe denté; les autres comme
dans l'espèce citée.
Habite : Le Pérou.
30 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
2. Genre MIMETICA , n.
Tête inclinée, Rostre du vertex obtus, triangulaire-arrondi; les bords des fossettes
antennaires en dessus obtuses et en contact.
Pronotum aplati en dessus, peu ou pas sinué en avant, fortement prolongé en
arrière, arrondi, échancré, bilobé; la métazone plus longue que la prozone; les arêles
latérales mousses légèrement arquées en dedans.
Prosternum armé de deux petites dents.
Élytres très larges, le champ marginal beaucoup plus large que le reste de l’élytre; sa
dilatation arrondie; le bord antérieur au delà ondulé; la pointe médiocrement longue;
la veine médiastine arquée avec une seule branche à sa base; les autres nervures du
champ marginal peu nombreuses, droites et obliques, simples ou bifurquées ; le bord
postérieur ondulé après son milieu.
Ailes hyalines; leur extrémité arrondie; la veine ulnaire étroitement bifurquée vers
le milieu, n'offrant guère d’autres branches; les trois nervures principales écartées les
unes des autres.
Pattes moins fortes que chez les Rhodopteryæ. Fémurs antérieurs et intermédiaires
armés à leur bord antérieur (sauf exceptions) de 4 grosses dents triangulaires et au
bord postérieur de À épine imperceptible. Tibias antérieurs grêles. à peine sinués en
dessus, à peine dilatés à la base; les tambours ouverts en dessus, conchoïdes, le
tambour interne notablement plus grand que l'externe et ayant sa valve externe
dilatée en forme de lobe arrondi. Tibias intermédiaires dilatés dans plus de leur
première moilié, puis assez fortement sinués en dessus. Fémurs postérieurs armés au
bord externe de # à 5 dents spiniformes et à l’interne de 2 à 3; tibias ayant leurs
arêtes supérieures un peu ondulées, irrégalièrement garnies de petits tubercules jusqu'au
milieu de leur bord interne, ce qui les fait paraître un peu lobés.
Abdomen fortement caréné.— © Oviscapte relativement peu rugueux à l'extrémité.
1. M. MorTuiroLiA, n. (Fig. 13—13 c).
Obscura vel flavicans ; pronolo anterius coarclalo, superne plano, marine antico inciso,
postico bèlobato, lobis tuberculo acuto instructis ; canthis antcrius acutis, retro rotundatis ;
! De puyertxse, imitateur.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 31
elytris latissimis, mortuifoliis, margine postico areuato, ultra medium lobuluto ; disco maculis
minuiis 1—2 vilreis : margine antico © apice sinuato, ante sinum crenulato, ultra
venam furcatam profunde sinuato.
Longueur du corps, © 27 © 19 mill. Longueur de l’élytre, Q 39 ©! 27 mill.
> pronotum, 7 » 6G Largeur » 26 18
» fémur postér., 22 » 19 Longueur de loviscapte, 16
Largeur du champ marginal de l’élytre, G 19 G' 11 mill.
Brune, le corps jaunâtre. Tête peu inclinée, veloutée, légèrement convexe en dessus
et rugueuse au vertex. Rostre du vertex avec un faible sillon.
Pronotum rétréci en avant, élargi en arrière, son disque plat un peu concave en
dessus entre les sillons ; le bord antérieur notablement échancré au milieu ; les arêtes
latérales de la prozone vives et droites, celles de la métazone mousses, arrondies et
divergentes ; le bord postérieur formant deux lobes très arrondis, offrant chacun en
dessus un petit tubercule dentiforme. Lobes latéraux obsolètement granuleux, à peine
r'UgUeux.
Élytres d’un brun feuille-morte rougeñtre, très larges; le champ marginal offrant
outre la veine médiastine # à 5 nervures, la troisième bifurquée ; le bord antérieur
formant à partir du milieu de petites saillies à l’extrémité des nervures, son extrémité
sinuée ; le bord postérieur arqué, formant après le milieu des petits lobes arrondis.
Le champ discoïdal offrant au delà du milieu une pelite tache hyaline piriforme et un
peu plus en dedans près de l'extrémité souvent une autre tache hyaline.
Oviscapte lisse, étroit, recourbé, son bord supérieur après le milieu avec quelques
petites dents; l'extrémité des valves supérieures peu rugueuse, celle des valves
inférieures plus longuement ponetuée-granulée. Plaque suranale convexe, en trapèze
arrondi. Plaque sous-génitale largement hexagonale, carénée dans sa seconde moitié,
échancrée en angle oblus, subsinuée de chaque côté. Cerci robustes, droits, courts, à
pointe mousse.
Var. © Tibias postérieurs offrant au bord externe quelques courtes épines
espacées, le bord interne non lobé, seulement un peu crénelé vers la base. Élytres verts
ou marbrés de brun.
où Élytres prolongés en pointe, comme chez la ©, ayant également le champ
marginal notablement plus large que le champ discoïdal mais avec la partie du bord
qui dépasse la dilatation fortement découpée, offrant une profonde échancrure demi-
circulaire entre la nervure bifurquée et la suivante et tronquée entre les deux branches
de la nervure bifurquée; l'extrémité du bord formé par les deux dernières nervures,
32 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
la pointe restant intacte comme chez la ©. Tibias postérieurs comme dans la
variété.
Habite : L'Amérique centrale.
3. Genre RHODOPTERYX , n.
Téte peu inclinée. Rostre du vertex court et obtus, les replis des fossettes antennaires
en dessus épais et très obtus, peu prolongés en avant.
Pronotum aplati en dessus, tubereuleux, à bord postérieur à peine arqué, à bord
antérieur sinué, à arêtes latérales crénelées.
Prosternum mutique; mésosternum en forme de triangle spiniforme; dents du
mélasternum grandes.
Élytres : le champ antérieur plus large que le postérieur, réticulé par grandes
mailles ; les branches obliques peu dessinées, sauf la veine médiastine qui s’écarte
presque dès la base du tronc huméral; le bord antérieur très arqué après le milieu.
Ailes amples, tronquées-arrondies à l'extrémité, à bord antérieur droit, offrant
quelquefois un très petit sinus avant l'angle apical, d'un beau colori, mais n’offrant
pas d’ocelle apical. Les trois nervures principales rapprochées les unes des autres, la
veine ulnaire birameuse en arrière.
Pattes veloutées. Fémurs antérieurs et intermédiaires comprimés, portant au bord
antérieur 3 à # dents triangulaires comprimées terminées par une pelite épine aiguë,
la première petite, la dernière grande. Tibias inermes. La paire antérieure grêle, faible-
ment dilatée dans le premier tiers, arrondie en dessus ; ses lambours latéraux, ouverts
au sommet, en forme de pointe ou lancéolés; la seconde partie de ces tibias médio-
crement aplatie et peu sinuée. Tibias intermédiaires dilatés dans plus que leur
moitié, peu fortement échancrés en dessus après la dilatation. Fémurs postérieurs
armés au bord externe de # à 5 dents triangulaires ; Ubias inermes ou offrant aux
arêtes supérieures de très petites épines en général atrophiées, mais dont la place est
marquée, arrondis en dessous, aplatis en dessus, insensiblement dilatés vers la base.
Oviscapte subserrulé en dessus, fortement denticulé et granulé à l'extrémité.
1. R. PULCHRIPENNIS, n. (Fig. 7).
Ochracea; pronolo superne subexcavalo canthis tuberculato-crenatis ; elytris fusco-
! De bd, rose, et mrepbË aile. — Qui a les ailes rouges.
Tr
DU MUSÉE DE GENÉVE. 33
purpurescentibus margine antico ante apicem subsinuato, campo discoidali macula pune-
tisque nonnullis vitreis ; alis rubris, transverse nigro-fasciatellis, areolis inter illas albo-
ocellatis; femoribus anticis subtus dentibus minutis 1—2. ©.
Longueur du corps, ® 38 mill. Longueur de Pélytre, Q@ 31 mill.
» pronotum, 7 Largeur » 19
fémur postér., 24 Longueur de l’oviscapte, 16
Largeur du champ marginal de l’élytre, 11 mill.
Ochracé. Tête lisse, convexe en dessus, plate en devant et sur les côtés. Rostre du
verlex presque pentagonal à sillon court.
Pronotum subconcaye, lisse sur les côtés, en dessus semé de quelques tubercules
inégaux et espacés; ses arêtes latérales crénelées par les tubercules et légèrement
sinuées.
Élytres d’un feuille-morte rouge pourpré, surtout en dessous; le bord antérieur
subsinué sur le retour de l'extrémité; le champ postérieur offrant vers le milieu une
lache vitreuse irrégulière et quelques autres taches ou lignes indislinctes transpa-
rentes irrégulièrement parsemées sur l’élytre; la veine médiastine portant trois
branches ; le champ marginal offrant en outre trois nervures obliques.
Ailes d’un beau rouge pourpre avec de petites bandes transversales noires placées
sur les veinules transverses, dessinant des mailles rouges qui sont occupées à leur
centre par une lache blanche, la partie marginale n'a de noir que ses nervures
transverses, tandis que la partie du milieu de l'aile a ses bandes larges et réunies par
une ou plusieurs bandes noires placées sur les nervures rayonnantes.
Pattes : fémurs antérieurs offrant en dessous à leur bord externe 4 à 2 très
petites dents.
Les segments abdominaux terminés en dessus par une petite carène comprimée.
Oviscapte ayant les valves inférieures cranulées après le milieu, et fortement
rugueuses à l'extrémité ; les supérieures fortement denticulées en dessus et offrant à
l'extrémité de chaque valve une à deux rangées de tubercules.
Plaque suranale en trapèze large, convexe, subéchancré, subbilobé. Plaque sous-
génitale cordiforme, arrondie, et subéchancrée au bout,
Habite : La Nouvelle Grenade,
TOME XXX. D
34 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
4. Genre OMMATOPTERA", n.
Tête peu inclinée. Rostre du vertex étroit, fortement sillonné.
Pronotum granulé, aplati en dessus, ses arêtes très vives, sinuées el crénelées ; le
bord antérieur subsinué, le postérieur arqué et échancré? Méso- et métasternum
armés de deux petites épines écartées,
Élytres étroits à peu près également larges dans leurs deux tiers antérieurs; à bord
antérieur peu arqué, découpé dans sa seconde moitié ; le champ marginal un peu plus
large ou égal au champ discoïdal; l'extrémité formant une pointe allongée.
Ailes colorées, avec un grand ocelle à l'extrémité; les nervures{du champ antérieur
fortes ; le bord antérieur droit, sinué à l'extrémité, l'angle formant un petit lobe dirigé
en avant.
Pattes longues et grêles ; fémurs armés sur leur bord antérieur de 3 à 4 épines.
Tibias antérieurs non dilatés, les tambours fermés, en forme de sillon. Tibias
intermédiaires faiblement dilaiés au sommet, lésèrement sinués en dessus dans leur
seconde moitié. Tibias postérieurs armés en dessus de deux petites épines.
Abdomen caréné, crénelé en dessus ?
1. O. LAuRIFOLIA, n. (Fig. 15, 15 a).
Fulvescens : pronoto valde tuberculato, canthis crenulutis, fuseis ; elylris mortuifoliis
subtus fusco-, et purpureo-marmoralis, margine antico ultra medium trisinualo, ante apicem
longe sinuato, apice longe anguste producto ; alis confertim fusco-tessellatis, ocello nigro
a margine remoto, maculis 2 albis postice per lineam flavam conjunctis; femoribus anlicis
subtus spinis À sat validis ; tibiis posticis utrinque spinis 5. ©.
Longueur du corps, © 25 mill. Longueur de l’élytre, © 34 mill.
» pronotum, 7 Largeur » 12,5
» fémur postér., 25 Largeur du champ marg., 5
Longueur de l’oviscapte, 18 mill.
D'un fauve grisätre. Tête lisse.
Pronotum fortement granulé, ses granulations formant en partie de petits tubercules
! De cuya, œil, ocelle, et rzepbé aile. — Aux ailes ocellées.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 35
aigus à pointe noire; les arêtes crénelées par ces tubercules, un peu saillantes en
dehors, marquées d’une ligne brune. Lobes latéraux parsemés de ces mêmes
tubercules.
Élytres couleur feuille-morte en dessus, en dessous marbrés de pourpré et de brun ;
le champ marginal offrant outre les trois branches de la veine médiastine environ
cinq branches obliques, la troisième bifurquée; le bord antérieur découpé dans toute
sa seconde moitié, trisinué, faiblement et longuement sinué avant la pointe, celle-ci
longue et étroite; le bord postérieur très arqué vers la base, fort peu dans le reste de
son étendue.
Ailes densément tesselées de brun et de jaunâtre, le brun dominant; cette couleur
couvrant la partie située en arrière de l’ocelle. L’ocelle ovalaire, entièrement noir,
n'atteignant pas le bord antérieur, offrant avant son milieu un C et à sou bord externe
un lrait, blancs entourés de rose, ces deux taches réunies postérieurement par une
ligne jaune subarquée placée sur une nervure. L’angle apical de l'aile formant un très
petit lobe dirigé en avant et précédé d’une petite échancrure.
Les épines des fémurs antérieurs au nombre de 4 et assez grosses; celles des
fémurs postérieurs souvent tronquées où atrophiées. Tibias postérieurs offrant en
dessus sur chaque bord 5 épines courtes et fortes, celles du bord interne souvent
atrophiées.
(Abdomen en partie détruit.)
Oviscapte long, son bord antérieur offrant d'assez fortes dents espacées ; l'extrémité
des valves inférieures fortement crénelée et ces valves l’étant finement jusqu'au
milieu de leur longueur. L’extrémité des valves supérieures ayant d'assez fortes
crénelures émoussées, leur surface peu granulée, l'aire apicale offrant à sa base en
outre une ligne oblique de granules qui deviennent de plus en plus allongés et dont
les derniers forment trois petites arènes obliques espacées.
Habite : Le Brésil? (Ancienne collection Jurine.)
5. Genre TANUSIA, Stäl.
Tanusix, SI, Recens. Orthopt. IF, p. 57.
Antennes fortes, leur premier article du double plus long que large.
Tête faiblement inclinée; rostre du vertex triangulaire, sillonné. Palpes labiaux
ayant le dernier article dilaté à l'extrémité, piriforme,.
36 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ LEU CONNUS
Pronotum légèrement convexe transversalement, granulé, ses arêtes distinctes; le
bord postérieur prolongé, arqué, portant au milieu une petite échancrure en cœur
dessinant deux lobes arrondis.
Élytres très larges, rarement deux fois plas longs que larges, de couleur feu'lle-morte
ou verte; le champ marginal moins large que le champ discoïdal; le bord antérieur
découpé après le milieu et formant un lobe saillant avant le sinus; le bord postérieur
arqué ; les nervures du champ marginal simples et obliques sauf celle qui correspond
au lobe qui précède l'échancrure et qui est bifurquée près de sa buse: cette nervure
est formée par l'extrémité de la veine humérale qui se détache de la veine discoïdale
en émettant une branche. Dans le champ discoïdal la veine médiane, après s’être
séparée de la veine discoidale, s’écartant peu de celle-ci; la bande comprise entre ces
deux nervures occupée par 3 à # petites cellules larges. La face inférieure offrant à
l'extrémité un ocelle incomplet, violacé, marqué de salissures blanches et dessiné par
une ligne arquée noire partant de la nervure discoïdale, et d’une tache noire subapicale
placée en arrière de cette nervure.
Ailes amples, finement tesselées de brun sur toute leur étendue dans les individus
feuille-morte; hyalines ou tesselées de vert sur les veinules dans les individus verts, un
peu teintées le long du bord postérieur ; toutes portant à l'extrémité un grand ocelle
coloré, rond, violacé ou rougeâtre bordé de noir ou de rouge aux bords interne et
inférieur, offrant deux taches semi-lunaires blanches bordées de rose antérieures,
comprises entre les branches de la veine discoïdale (souvent petites et simplement
oblongues), et une postérieure en forme de C suivie d’un groupe de petites taches ou
d'un pointillé blanc (fig. 18-20). Le bord antérieur concave ; son extrémité formant
un lobe triangulaire dirigé en avant. Les trois nervures antérieures fines, arquées,
écartées l’une de l’autre, la première écartée de la côte, la troisième ou ulnaire
flexueuse, leurs rameaux flexueux. L’extrémité de l'aile arrondie, n'offrant pas
d’échancrure entre le champ antérieur et le champ postérieur.
Pro-, méso- et métasternum biépineux.
Pattes assez grêles. Fémurs antérieurs et intermédiaires comprimés, armés au bord
antérieur de 5 petites épines triangulaires ; libias comprimés à la base, déprimés,
aplatis et subsinués en dessus, quadricarénés ; les antérieurs grêles, non dilatés à leur
base, parcourus de chaque côté par un fort sillon, les tambours étroits, lancéolés,
souvent un peu latéraux. Tibias intermédiaires dilatés dans leur première moitié,
excisés dans la seconde. Fémurs postérieurs armés sur les deux bords d’épines
espacées, dentiformes au bord externe, peu nombreuses et pelites au bord interne.
Tibias postérieurs armés en dessus dans leur première moilié de deux rangées d'épines
atrophiées.
DU MUSÉE DE GENÈVE. ou
Abdomen ayant souvent les premiers segments lobés en dessus. — Oviscapte offrant
en dessus de petites dents espacées.
Synopsis des espèces.
a. Major, elytroram et alarum ocello maximo, elvtris duplo longioribus quam latioribus.
1. grandiocellata, n.
a. a. Minor, elytrorum et alarum ocello minore, elytris haud duplo longioribus quam latioribus.
9, variabilis, n.
1. T. GRANDIOCELLATA, n. (Fig. 20).
Magna, mortuifolia: elytris apice paulo angustius attenuatis, areolis campi discoidalis
majoribus, per venas nullas transverse divisis : areola secunda discoidali ad venam princi-
palem apposita maxima, aeque alla ac lata; areolis minutis sequentibus 2 distincte
delineatis, postice obtuse angulatis; ocello principali faciei infer maximo, valde longiore
quam altiore : alès infuscatis, saltem dimidia parte basali luteo-tessellatis, ocello maximo,
areu albo semilunari ultra medium ornato et ultra èllum macula orbiculari nigra; nec non
posterius «eu semilunari albo, prémum areum haud superante.
Longueur du corps, g' 32 mill. Longueur de lélytre, cg‘ 64 mill.
» pronotum, 11 Largeur » 34
» l’oviscapte, 23 » du champ marg., 15
Élytres ayant en longueur le double de leur largeur.
Les taches des organes du vol sont ici très caractéristiques par leur grandeur. A la
face inférieure de l’élytre la tache est allongée, presque piriforme, elle porte à sa base
un are noir et avant l'extrémité une grande tache transversale noire. A l'aile l'ocelle
est très grand; la tache blanche centrale est étroite, longue, arquée, en forme de C; la
tache postérieure forme une ligne arquée étroite dont l'extrémité interne ne dépasse
pas le niveau de la tache centrale (dont elle est du reste fort éloignée). A l'élytre à la
suite de la grande cellule du champ discoïdal qui précède le milieu, on ne trouve le
long de la veine discoïdale que deux cellules larges dont le bord postérieur forme un
angle obtus; ce bord est formé par la veine médiane qui offre des ondulations
anguleuses, étant plusieurs fois brisée à angle obtus.
Taches rongées : une pelite tache ronde demi-membraneuse après le milieu de la
seconde branche de là veine médiane (dans la même cellule vers la base une longue
éraillure hyaline et au delà de la tache dans la cellule suivante un petit trait hyalin).
Habite : La Guyane? (Ancienne collection Jurine.)
38 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
2. T. vaRIABILIS, n. (Fig. 19).
Quam P. grandiocellata paulo minor, mortuifolia vel prasina, vel marmorata ; elytris
apice paulo obtusius attenuatis, arcolis campi discoidalis minoribus, obsolete divisis et reti-
culalis ; areola secunda discoidali ad venam principalem apposita minus alla quam lata ;
areolis sequentibus À quadratis, tœniam parallelam efficientibus ; ocellis elytrorum et
alarum minus grandibus; alis tessellatis vel subhyalinis, ocello in medio maculis oblongis 2,
posterius areu Ssemilunar albis, hoc maculam mediam extus mullo, intus paulum supe-
rante. — jt Elytris fere ut in grandiocellata reticulatis, alis saltem posterius ad ocellum
infuscatis.
Longueur du corps, Q 32 mill. Longueur de l’élytre, © 43 mill.
» pronotum, 9 Largeur » 28
» fémur post. 30 » du champ marg., 17
Longueur de l’oviscapte, 19 mill.
Espèce un peu moins grande que la C. grandiocellata. Les élytres n’étant pas deux
fois plus longs que larges, plus ovalaires, à extrémité moins alténuée en triangle; la
partie découpée du bord antérieur étant un peu moins longue. La grande cellule
discoïdale qui précède le milieu de la nervure principale plus large que haute; la veine
médiane depuis sa séparation de la veine discoïdale jusqu’à sa bifurcation, assez
droite, parallèle à la veine discoïdale, dessinant un espace étroit divisé par des veinules
transverses en 3 à 4 cellules carrées; les cellules du champ discoïdal réticulées ou
divisées d'une manière obsolète.
Taches rongées : une petite tache ronde calleuse ou hyaline en dedans de la seconde
branche de la veine médiane, et après son milieu un ou deux points hyalins vers la
base de la première branche en arrière de l’angle de la grande cellule discoïdale.
(Var. : la tache hyaline de la seconde nervure médiane plus grande, ovoïde; une
seconde tache hyaline en avant de celle-ci sur le bord de l’ocelle séparée de la première
par la seconde branche médiane et quelques éraillures vers l'angle de la grande cellule
discoïdale. Taille moins grande.)
Les ailes partout densément tesselées de brun et de fauve, et offrant souvent une
bande plus brune le long du bord postérieur ou précédant ce bord et partant de l’ocelle.
Celui-ci beaucoup moins grand que chez la grandiocellata ; la tache blanche médiane,
courte et droite, externe souvent plus grande et en C; la postérieure en C étroit, son
extrémité externe dépassant beaucoup la tache médiane, arrivant presque au milieu
DU MUSÉE DE GENÈVE. 39
de la tache externe. La tache noire entre les deux taches blanches antérieures nalle ou
peu prononcée. — La déçoupure de aile à une forme intermédiaire entre celle de
l'erosa, Brun. et de la colorata, Brun.
Var. La tache blanche en C postérieure de l’ocelle de l'aile est souvent raccourcie à
son extrémité interne et suivie d’un point blanc. I faut la considérer comme s'étendant
jusqu’à ce point blanc inelusivement.
G'? Semblable à la femelle. L'ocelle de l'aile souvent plus coloré et le bord
postérieur souvent précédé d'une bande obscure qui part de l'ocelle, formée par les
traits bruns du tesselé qui deviennent ei plus larges. Les cellules discoïdales de l'élytre
comme chez la grandiocellata.
Obs. La nuance obseure de laile aussi bien que la vénulation des élytres
permettent d'attribuer ces mâles à la Ÿ. vartabilis; mais l’ocelle de l'aile est
identique à celui des femelles de la précédente espèce. — L'aspect de ces individus
veut qu'on les attribue plutôt à la variabilis. Seraït-ce une espèce intermédiaire ?
Var. ©. a. L’élytre ayant sa pointe en triangle aigu: b. l'élytre plus ovale, sa
pointe en triangle oblus ; c. couleur verte avec les ailes subhyalines, leur tache rouge
ceinte de rouge foncé; d. ailes légèrement tesselés de jaunätre el de gris; e. élytres verts
ou gris, marbrés avec des taches obscures dans les cellules marginales et des taches sur
les nervures du champ discoïdal; /. élytres feaille-morte de mille apparences, ailes
tesselées de brun, avec l’ocelle orangé ou violacé où pourpré ceint de noir.
Cette espèce se confond peut-être avec la Péerochroza illustrata où la cristata, Serv.
qui ne sont pas décrites de manière à permettre de les distinguer avec certitude.
Habite : La Guyane. (Récoltée par feu Bar, et ancienne collection Jurine.)
6. Genre PTEROCHROZA, Serv.
Pierochroza, Serville, Orthopt., p. 431.
Antennes fortes, leur premier article n'étant pas deux fois plus long que large.
Tête inclinée ; le dernier article des palpes labiaux peu dilaté.
Pronotum granulé, voûlé dans sa partie antérieure, aplali en arrière, à bord
postérieur faiblement arqué, subéchancré ; ses arêtes latérales nulles.
Élytres ovalaires, moins larges que chez les Tanusia, le champ marginal Q ayant un
peu plus de la moitié de la largeur du champ discoïdal, plus étroit chez les mäles ; le
bord antérieur peu arqué sauf à l'extrémité, entier, non excisé mais avec un pelil
40 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
sinus avant la pointe; le bord postérieur arqué depuis le milieu; la veine médiane
s'écartant beaucoup de la veine discoïdale et formant de grandes cellules. En dessous,
les élytres marbrés, offrant une sorte d’ocelle oblong formé par une bande noire
oblique et droite qui part de la veine discoïdale, une tache noire subapicale à cheval
sur celte nervure et trois traits blancs fondus:; la dernière branche de la veine
discoïdale s’en écartant beaucoup et arquée.
Ailes très étroites mais ayant le champ antérieur très large, entièrement tesselées
de brun avec un ocelle à l'extrémité ; leur bord antérieur droit, ne formant à son
extrémité aucun lobe dirigé en avant. Les trois grandes nervures rapprochées l’une
de l’autre, presque droites; la veine humérale formant presque la marge de Paile ; la
veine discoïdale simple; la veine ulnaire portant plusieurs rameaux réguliers. Le
champ antérieur séparé du champ postérieur par une échancrure distincte, son bord
apical largement tronqué, arrondi en arrière et formant en avant un angle arrondi.
Pro-, méso- et métasternum biépineux.
Pattes grêles; fémurs antérieurs et intermédiaires armés sur leurs deux bords de 4 à
> petites épines, celles du bord antérieur uu peu triangulaires. Tibias antérieurs
grêles, non dilatés, un peu aplatis en dessus, à valves presque conchoïdes; Ubias
intermédiaires très faiblement dilatés el trisinués. Fémurs postérieurs offrant une
rangée d’épines au bord externe et point à l'interne.
4. P. ocercLaTA, Lino.
Gryllus ocellatus, Linné, Mus. Ludovic, p. 129, fig. 20 Q. — Stoll, Sauter, PI.
À a, fig. 4, 1 À ©; PI 2 a, fig. 2 y, fig. 3 ©, variété. — Locusta ocellata, Fabr.
Ent. syst. tome IL, p. 39, fig. 19. — Prerochroza ocelluta, Serville, Orthopt. p. 432.—
Perophylla ocellata, Duncan, Natural. library, Introd. to Entom. 1840, p. 253,
PI. XIIL, fig. 3. — ** Seba, Locupl. Rer. Natar. Thesaur., 1765, PI. 73, fig. 7
et 8 ©.
Mortuifolia; elytrorum margine antico 12-venoso : alis flavicantibus, omnino fusco-
tessellatis, ocello maculis albis 2 C-formibus superpositis. ©.
Longueur du corps, Q 26 mill. Longueur de l’élytre, © 51 mill.
» pronotum, 7 Largeur » 24
» fémur post, 28 » du champ marg., 9
Couleur feuille-morte. Épines du prosternum très petites. Le champ marginal de
DU MUSÉE DE GENÈVE. M
l’élytre offrant 42 nervures obliques dont # médiastines, 5 humérales et 3 discoïdales
ou apicales, la veine médiastine ayant en outre 2 branches incomplètes; la veine
ulnaire après s'être séparée de la veine discoïdale fournissant deux branches est reliée
à cette dernière par deux veines transversales. Dans le champ discoïdal l'aire
comprise entre la veine médiane et la veine discoïdale large, occupée par trois grandes
cellules sans compter l'apicale. En dessous l'élytre marbré de brun et pourpré, la
troisième ligne blanche de l'ocelle placée sur l'extrémité de la tache noire apicale et
entourée de points blanes.
Ailes d'un jaune tanné, entièrement tesselées de gris brun; la veine ulnaire
émettant en arrière trois branches subarquées et formant à elles seules toute l'extrémité
de l’organe. L’ocelle noir dans sa première moitié, rougeâlre ou violacé dans sa
seconde moitié, offrant à la limite des deux couleurs deux C blancs superposés et
entourés d’un pointillé blanc; au delà de ces C une ligne noire transversale, comme
pour limiter l’ocelle dont la couleur se prolonge cependant jusqu’au bord apical avec
quelques taches blanches,
Épines des fémurs postérieurs distinetes au bord externe, devenant rapprochées à
la base.
Les premiers segments de l'abdomen offrant souvent une crénelure membraneuse.
c. Plaque suranale en trapèze ; plaque sous-génitale sabcomprimée, bilobée.
Habite : La Guyane ; Surinam.
7. Genre CYCLOPTERA, Serv.
Cycloptera, Serville, Orthopt., p. 439. — Stl, Recens. Orthopt., I, p. 57.
Antennes très fortes. Téte à peine inclinée. Palpes labiaux ayant le dernier article
allongé, eylindrique, un peu renflé d'une manière conique et tronqué à son extrémité.
Pronotum cylindrique en dessus en avant, ses sillons profonds ; aplati et dilaté en
arrière, à bord postérieur très arqué (échancré ?).
Pro-, méso- et métasternum biépineux.
Élytres au moins du double plus longs que larges: le champ marginal plus large que
le champ discoïdal, à bord antérieur très arqué au delà du milieu; la pointe arquée un
peu en arrière appartenant au bord postérieur. Le champ discoïdal partagé par une
nervure onduleuse (ulnaire) el occupée par deux rangées de cellules également hautes.
TOME XXX. 6
42 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
Ailes très arrondies, hyalines. Les trois nervures du champ antérieur très écarlées
l’une de l’autre.
Pattes grêles et longues, toutes garnies en dessous de deux rangées d'épines. Tibias
antérieurs non dilatés, grêles, prismatiques, non aplatis. Tambours en sillon, fermés.
Tibias intermédiaires très faiblement dilatés vers la base. Tibias postérieurs subcom-
primés, garnis de 4 rangées d'épines. Fémurs intermédiaires et postérieurs ayant leur
lobe géniculaire terminé en épine. Fémurs postérieurs garnis d'épines nombreuses
dans toute la longueur du bord externe et dans la seconde moitié du bord interne.
Oviscapte long, arqué, lisse, à bord supérieur mutique; ses valves apicales très
granulées et crénelées.
1. CG. AURANTIFOLIA, Stoll.
Gryllus aurantifolia, Stoll, Sauter., PL. 3 a, fig. 5, ©. — Cycloptera aurantifolia,
Serville, Orthopt., p. 439,
Validu, prasina; elytris in campo marginal 9-10 venosis, venis tantum 2 (scilicet
ramis apicalibus venæ mediastinæ el humeralis) furcatis, stigmate albido-calloso in furea
venæ discoidalis et humeralis exserto ; campo discoidali biserialim quadrato-ærolato ; vena
mediastina longissima et ramosa, ramo primo furealo; vena humerali haud ramosa, tantum
apice furcala; alis vilreis, venis prasinis; vena ulnari a vena discoidali valde remota ;
lamina supra-anali producta, trapezina, utrinque sinuata, rotundata ; lamina infragenitali
lata, obtusangulatim incisa.
Habite : Le Brésil.
8. Genre CHLOROPHYLELA, n.
Téte petite très peu inclinée. Palpes maxillaires peu dilatés; palpes labiaux ayant le
dernier article ovoïde, médiocrement large. Antennes très fortes, le premier article
court, à peine plus long que le second.
Pronotum subconvexe en dessus, ses arêtes vives, fortement convergentes en avant,
le bord postérieur large et peu arqué avec une petite échancrure au milieu, l'antérieur
non sinué.
! De xAopcs, vert, et war, feuille.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 43
Prosternum mutique; méso- et metasternum portant de chaque côté une petite
épine.
Élytres assez courts, extrêmement larges, le champ marginal beaucoup plus large
que le champ postérieur; les deux champs réticulés par grandes mailles; le champ
discoïdal n'étant pas partagé par une nervure longitudinale ; le bord antérieur arqué
à partir de la dilatation et entier; le bord postérieur très faiblement arqué, très
faiblement sinué après le milieu.
Ailes hyalines très arrondies, les trois nervures principales également écartées l’une
de l’autre et beaucoup moins que chez les Cycloptera.
Pattes grèles. Fémurs antérieurs et intermédiaires portant en dessous sur chaque
bord quelques très petites épines ; tibias subarrondis en dessus, les tambours de forme
lancéolée, étroits, ouverts en dessus. Fémurs et tibias postérieurs inermes, ces derniers
assez larges et aplatis en dessus; les bords inférieurs des fémurs et les bords supérieurs
des tibias offrant quelques très petites saillies comme pour indiquer le point
d'insertion des épines qui manquent.
Abdomen subcaréné sur la partie postérieure des segments.
4. CG. LATIFOLIA, n. (Fig. 14, 14 a).
Élavo-aurantia vel viridis ; elytris quam latioribus sesquilongioribus, areolis maximis
minule nigro-punctatis guudentibus ; campo marginali quam campus discoidalis valde
latiore, -venoso. GG.
Longueur du corps, g' 29 mill. Longueur de l’élytre, g' 39 mill.
» pronotum, 7 Largeur » 27
» fémur post. 28 » du champ ant, 16
Largeur du champ post. de l’élytre, 11 mill.
D'un jaune d’ocre orangé (verte?). Tête lisse. Pronotum finement granulé en
dessus, au moins sur la prozone et d’une manière lâche, la métazone plus densément
ponetuée et granulée. Lobes latéraux lisses.
Élytres ayant en longueur environ une fois et demie leur largeur; réticulés par
grandes mailles marquées de petits points noirs: le champ antérieur beaucoup plus
large que le postérieur portant 9 nervures; la veine bumérale se délachant d’une
manière presque perpendiculaire et ramifiée; le champ discoïdal garni de cellules
polygonales, offrant près de la base deux grandes cellules qui occupent presque toute
44 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
la largeur du champ. Le tambour membraneux de l'élytre droit, grand et cordiforme,
celui de l’élytre gauche offrant deux forts replis et deux profonds sillons.
Plaque suranale arrondie; cerci en triangle aigu dépassés par la plaque; plaque
sous-génitale grande, en demi-cerele, à bord postérieur largement tronqué.
Habite : Cayenne. Cette espèce nous a été envoyée par M. Bar.
TriBu des CONOCÉPHALIENS
Conocephalidæ, Brunn. de Wattenw., Monogr. der Phaneropteriden, 1878, p. 11.
— Stl, Recens. Orthopt. IL, p. 3.
1. Genre COPIOPHORA, Serv.
Copiophora, Serville, Orthopt. Il, p. 542.
Synopsis des espèces.
1. Conus verticis reetus. Dens frontalis plus minusve distinctus. Pronotum retrorsum minus
productum. Elytra angusta.
2. Conus verticis spiniformis, conicus.
3. Conus verticis subtus tuberculatus.. . ...... 1. cornuta, Serv. — 2. longicauda, Sery.
3, 3. Conus supra lævigatus, haud carinatus.
4. Conus corpori concolor ;
BA UTODUSUS DLAN COMMULZ esse eespeseessese-e-0:CUDIID DIE
5, 5. gracilis. Elytra angusta, 4. licornis, n. — 5. gracilis, Scudd. — 6 conspersa, Si.
AAA CONS ISUDAMNIÉ Eee Pere ere E Eee 7. lancifera, Burm.
2, 2. Conus compressus, apice carinatus ;
8. a latere spiniformis, supra carinatus ............................. 8. carinata, n.
3, 3. a latere lanceolatus. 7 subtus ad basim subearinatus ......,..... 9 cultricornis, n.
1, 1. Conus verticis cylindricus, areuatus, corniformis. Dens frontalis nullus. Pronotum retror-
sum paulo magis produetum. Elytra lata........................... 10. rhinoceros, n.
4. C. corNurA, de Geer.
Locusta cornuta, de Geer, Mém., II, 1773, pl. 37, fig. 7, ©.— Gryllus mono-
DU MUSÉE DE GENÈVE. 45
ceros, Stoll, 1787, pl. 17 b, fig. 65, G'. — Copiophora cornuta, Burmeister, Handb.,
Il, 1839, p. 703, 2. — Serville, Orthopt., p. 51%, pl 37, fig. 7. — Brésil; Bahia.
2. C. LONGICAUDA, Burm.
C. longicauda, Burmeister, Handb., Il, 1839, p. 703, 3.—Serville, Orthopt. p.513.
— Gryllus subulatus, Stoll, Sauter., 1787, pl. 13 a, fig. 51 ©. — Indes Orientales;
Surinam.
3. C. cariro, SL
C. capito, Stâl, Recens.. Orthopt. Il, p. 105, 3. — Amérique méridionale.
4. C. Licornis, n. (Fig. 24, 24 a).
Prasina; facie et cono lævigatis, hoc spinoso, conico, superne biseriatim tuberculato ;
elytris angustis, fusco-punctatis ; femoribus posticis longiuscule 8-spinosis ; ovipositore
corpori cum elytris æquilongo.
Longueur du corps, © 41 mill. Longueur de lélytre, © 46 mill.
» pronotum, 9 » du fémur postér., 22
» cône, 7 » de l’oviscapte, 61
Largeur de Pélytre, 9 mill.
D'un vert jaunâtre. Face large; carènes sous-oculaires peu tuberculeuses ; écus-
son frontal entre les antennes triangulaire; bords inférieurs de la face échancrés
en arc de cercle peu concave. Yeux globuleux, très saillants. Cône du vertex lisse, en
forme d’épine conique, droit, non comprimé, arrondi à son extrémité ; les tubercules
ocellaires placés plus haut que la dent inférieure; la face supérieure offrant dans sa
moitié inférieure un sillon vague bordé de chaque côté de 4 à 5 petits tubercules.
Pronotum lisse, son bord antérieur très légèrement relevé ; métazone peu prolongée,
à bords peu arqués, son bord postérieur non relevé. Lobes latéraux peu élevés,
l'angle postérieur à pointe arrondie, le bord postérieur peu sinué.
Élytres longs et étroits, à réticulation ponctuée, parsemés de quelques petites taches
brunes, leur extrémité étroitement arrondie, la réticulation du champ marginal assez
lâche et distincte.
46 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
Ailes hyalines, à extrémité arrondie.
Pattes faibles. Fémurs antérieurs portant en dessous sur le bord interne une rangée
de 4 épines; les tibias en dessous deux rangées de 5 épines. Fémurs intermé-
diaires comprimés, offrant en dessous au bord externe une rangée de cinq épines ; les
übias en dessus une rangée de 3, et en dessous deux rangées de 7 à 8 épines. Fémurs
postérieurs armés en dessous d’une rangée de 8 épines longues, un peu recourbées en
arrière ; les tibias en dessus et en dessous deux rangées de 10 à 12 épines allernes,
fines, aiguës avec la pointe noire.
Oviscapte très long. Cerci un peu arqués, à pointe grêle. Plaque sous-génitale
carénée, un peu échancrée, ses angles arrondis.
Habite : Le Haut-Amazone.
Obs. Cette espèce semble se rapprocher beaucoup du gracilis, Scudd, mais cette
dernière semble être une espèce de plus petite taille.
5. GC. Gracius, Scudd.
C. gracilis, Scudder, Proc. of the Boston Soc. N. H. 1868-69, p. 7 G°.
Cône du vertex spiniforme, à pointe aiguë légèrement arquée. Bords des mandibules
et l’échancrure de la face, noirs. Élytres avec quelques points noirs le long du milieu.
Pronotum 3,3 lignes.
Habite : La république de l'Équateur ; Napo où Maranon.
6. C. consPERsA, St.
C. conspersa, Stäl, Recens. Orthopt., p. 104, 2. — Indes orientales; Surinam.
7. C. LANCIFEKA, Burm.
C. lancifera, Burmeister, Handb., p. 703, 4. — Le Brésil; Bahia.
8. C. CARINATA, D.
C. cultricorni affinissimus; facie latiore; verticis cono bast dilatato, superne fortiter
DU MUSÉE DE GENÈVE. 47
carinalo, in Spinan minutam excurrente; tuberculis bascos quam in specie laudata mugis
prominulis ; elytris brevibus ; alis vitreis, apice subangulatis, vena ulnari multiramosa. G°.
Long. du corps avec les élytres, G' 47 Long. de l’élytre, cd 36 mill
» pronotum, 19 » du fémur postérieur, 15
Long. du cône, 6,5 mill.
Très voisin du cultricornis ; la face plus large; le cône du vertex élargi à sa base ;
les tubercules latéraux notablement plus saillants et presque aigus; le tubercule
inférieur aigu et plus long ; le cône tout entier très fortement caréné en dessous dans
toute sa longueur, vu de profil s'atténuant de la base à l'extrémité, terminé par une
petite épine.
Élytres plus courts; le tambour des élytres ayant sa cellule dorsale entièrement
membraneuse, arrondie en arrière; sa cellule externe assez large et membraneuse.
Ailes hyalines, leur extrémité presque angulaire: la veine ulnaire très rameuse.
Habite : Le Haut-Amazone.
9. C. currricornis, n. (Fig. 23).
Prasina, facie polita, nigro-punctata : verticis cornu apice acute compresso, © a latere
haud attenuato, rotundato; dente apicali minuto; Çÿ° apice subattenuato, mucronato ;
elytris latèusculis; femoribus posticis 11-spinosis ; ovipositore longissimo.
Longueur du corps, ® 48 mill. Longueur de l’élytre, © 49 mill.
» pronotum, 11 » fémur postér. 23
» cône 8 » l’oviscapte 72
Largeur de l’élytre, 11 mill.
Verte. Face lisse, peu rétrécie au sommet, offrant quatre points noirs reliés par
deux lignes brunes et quatre petits points noirs formant une ligne transversale au-
dessus du bord inférieur, lequel est un peu échancré, et deux points noirs au sommet
du chaperon. Carènes sous-oculaires distinctes mais mousses : les joues derrière ces
carènes obtusément tubereuleuses. Écusson frontal entre les antennes presque
hexagonal, non rétréci au sommet, formant une très faible dent mousse. Le cône du
vertex très comprimé et tranchant à son extrémité; vu de profil point rétréci, plutôt
un peu élargi vers l’extrémité et arrondi en dessous, lerminé en dessus par une très
petite dent, sa dent frontale triangulaire; la face supérieure portant deux lignes de # à
48 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
5 tubercules, partagée par un sillon jusqu'au delà du milieu où elle devient carénée ;
tubercules ocellaires arrondis, placés sensiblement plus haut que le tubereule médian.
Pronotum sensiblement comme chez le cornuta, mais ses lobes latéraux un peu
plus élevés; son bord postérieur peu arqué, ses bords latéraux subsinués.
Élytres assez larges, arrondis à l'extrémité d’une manière parabolique; la
réticulation irrégulière.
Tibias et fémurs comme chez la licornis : les fémurs postérieurs armés en dessous de
11 épines.
Oviscaple excessivement long; plaque sous-cénitale échancrée. ses angles
triangulaires.
<. Le cône du vertex un peu plus créle et caréné en dessous, non dilaté mais
plutôt atténué vers l'extrémité; vu de profil appointi d’une manière lancéolée ou en
forme de mitre, sa pointe apicale un peu crochue. La cellule principale du tambour
des élytres peu membraneuse, en partie réticulée, à bord postérieur angulaire; la
cellule externe assez étroite.
Plaque suranale transversale, tronquée, en trapèze ; plaque sous-génilale échancrée
à angle obtus, ses angles arrondis portant deux styles courts. Cerei gros.
Habite : L'Amérique centrale,
10. C. rHINOCEROS, n. (Fig. 25).
Prasina; facie milidissima ; verticis cono corniformi, arcualo, acuto, dente infero
elongato: frontis dente nullo; pronoti margine postico producto, leviter reflexo: elytris
latis, apice ellplicis, violaceo-maculosis : femoribus anticis et intermediüs Æ-, posticis
8-9, spinosis ; ovipositore elytris longiore ; tarsorum articulo ultimo atro.
Longueur du corps, Q 43 mill. Longueur de l’élytre, © 49 mill.
» pronotum, 11 » du fémur postér. 22
» cône, 11 » de l’oviscapte, 53
Largeur des élytres, 15 mill.
Verte. Tête lisse, très luisante en devant; la face un peu convexe transversalement,
son bord inférieur assez fortement échancré en are de cercle; mandibules largement
bordées de noir; les carènes sous-oculaires formées de # ou 5 gros tubercules très
arrondis, les joues derrière les carènes offrant aussi des tubereules très obsolètes.
Le cône du vertex en forme de corne cylindrique, très long et arqué, sa pointe très
DU MUSÉE DE GENÈVE. 49
aiguë, légèrement recourbée en avant, sa dent inférieure longue ; tubercules ocellaires
peu saillants, arrondis, peu élevés au-dessos de la dent; la dent frontale au-dessous
de l’échanerure presque nulle; le cône en dessus offrant de chaqne côté 5 à 6
tubercules en ligne très divergente.
Pronotum un peu plus prolongé en arrière que chez les autres espèces; métazone
plate, un peu concave, son bord postérieur un peu relevé en forme de selle. Lobes
latéraux comme chez le cultricornis.
Élytres larges, le bord antérieur arqué, l'extrémité largement arrondie, le bord
sutural taché de brun rose, les élytres entre les nervures offrant des taches et des
lignes de cette couleur, peut-être seulement dues à la dessiccation ; le champ marginal
offrant des nervures parallèles très distinctes.
Fémurs antérieurs et intermédiaires armés en dessous de 4 épines, et le postérieur
de 8 à 9.
Oviscapte de la longueur des élytres et de la moitié du pronotum. Le dernier
article des tarses et les griffes, noirs.
Habite : L'Amérique centrale.
2. Genre AGRÆCIA, Serv.
Agræcia Serville, Orthopt., p. 525. — Stâl, Recens., Orthopt. IE, p. 104 et 115.
1. A. pupus, Sss. (Fig. 28, 28 a).
Agræcia pupus, H. de Saussure (in litteris).
Prasina ; antennarum art. primo crasso, basi tumido, rostrum verticis superante ; capile
antice grosse punctato, supra lœviusculo, seriatim punclulato ; verticis rostro a latere
adscendente apice incurto ;: ore nigro-marqinalo ; pronoto ubique rugulato el punclato,
anterius fornicato, posterius supra plano ; elytris ovipositorem superantibus apice late rotun -
datis, vena media paulum ultra medium oriente ; femoribus latis, valde compressis, lobis
genicularibus internis grandibus acute spinosis.
Longueur du corps, © 97 mill. Longueur de l'élytre, © 66 mill.
» pronotum, 16 » du fémur post, 30
Longueur de l’oviscapte, 26 mill.
Verte. Le premier article des antennes gros et renflé à sa partie médiane intérieure.
TOME XXX. 7
50 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
Tête légèrement convexe en devant et arrondie en dessus; la face et les bords
entièrement couverts d’une grossière ponctuation, peu profonde, presque réticuleuse,
les ponetuations offrant au fond comme une sorte de granule aplat ; le crâne lisse,
offrant quatre zones de ponetuations légères et espacées. Rostre du vertex n'atteignant
pas l'extrémité du premier article des antennes, conique, à pointe mousse, vu de
profil ascendant avec l'extrémité recourbée en avant, et offrant en dessus à sa base un
tubercule séparé du rostre par une profonde fissure. Yeux assez grands, ronds el
saillants. Les bords du chaperon, l'extrémité des mandibules et les bords du labre,
noirs. £
Pronotum entièrement ponctué et ruguleux, voûté en avant: la métazone plate en
dessus, son bord postérieur peu avancé et tronqué. Le bord inférieur des lobes
latéraux droit, le postérieur à peine sinué; le sinus huméral faible.
Prosternum biépineux; mésosternum légèrement creusé entre ses lobes:
métasternum transversal, portant à chaque angle antérieur une petite dent spiniforme.
Élytres de la couleur du corps, dépassant l'oviscapte, larges, à extrémilé largement
arrondie ; la veine médiane séparée un peu après le milieu.
Ailes hyalines.
Pattes de la couleur du corps. Fémurs larges et très comprimés; les antérieurs
armés en dessous de 6 : 5 petites épines sans compter celles des lobes géniculaires :
les intermédiaires, au bord externe de 6 et au bord interne de 2, très petites épines.
Lobes céniculaires internes grands, triangulaires, terminés par une épine aiguë, les
externes beaucoup moins grands el terminés par une pelile épine mousse. Tibias
antérieurs armés en dessous de deux rangées de 6 épines et les intermédiaires de
8 à 9. — Fémurs postérieurs portant en dessous sur le bord externe 9 à 10 épines
à pointe noire; tibias offrant en dessus deux rangées de 9 à 10 épines, et en dessous
12 à 13 épines sur le bord externe et 5 à 6 petites et noires sur le bord interne.
Oviscapte brun, assez large, recourbé; son extrémité émoussée. Cerci coniques et
robustes. Plaque sous-génitale petite et échancrée à son extrémité.
Habite : La Nouvelle Irlande.
2. A. GODEFFROYI, n. (Fig. 29, 29 a).
Viridis ; — © capitis facie rufa, rugulosa, superius maculis nigris Æ, ore nigro, clypeo
supra nigro inferius flavo; verticis rostro quam ün: À. pupo ménus adscendente, tubercu-
loque ejus baseos minus prominulo ; pronoto leviqalo ; elytris apicem avipositoris æquantibus,
fumosis venis albidis; femorum lobis genicularibus internis rotundatis ; tibis basi genicu-
” DU MUSÉE DE GENÈVE. 51
lorum sulcoque infra-geniculari nigris: — Cj{ capitis facie lævigata carinis later alibus
distinctis, sigmoidalibus; fronte summo tuberculum triangulare antrorsum vergente armata ;
pronolo postice producto, margine anguste rotundato; elytris angustioribus ; lobo geniculari
interno femorum anticorum longe spinoso, externo triangulari, mucronalo vel inermi;
cereis crassis, basi intus tubero maximo forcipe instar præditis.
Longueur du corps, © 52 G' 45 mill. Longueur de l’élytre, © 51 ©‘ 45 mill.
5 » 15 » fém.post., » 25 » 25
Longueur de l’oviscapte, 22 mill.
» pronot., » 1
© Verte. La face légèrement convexe, densément ruguleuse et d’un beau roux-
marron ; les joues et le crâne luisants avec quelques ponctuations éparses. Mandibules
et labre noirs, ainsi que le sommet du chaperon ; la partie inférieure du chaperon
jaune, palpes jaune-teslacés ou verts; une tache noire sous chaque œil, une à droite
et à gauche de la dent frontale; bord interne des fossettes antennaires noir, premier
article des antennes varié de noir et de roux en dessous et une marque noire au
vertex à côté de chaque œil.
Le rostre du vertex comme chez le pupus, mais moins ascendant et le tubercule de
sa base moins élevé, n’en étant séparé que par un petit sillon.
Pronotum très luisant et légèrement ponctué par places.
Élytres atteignant l'extrémité de l'oviscaple, moins larges que chez le pupus,
enfumés et à nervures blanches; la veine médiane se séparant après le milieu de son
trajet.
Palles comme chez l'espèce précédente ; les lobes géniculaires externes des fémurs
antérieurs arrondis et mutiques où avec une très petite dent et les lobes géniculaires
des tibias postérieurs un peu moins longuement épineux, surtout les externes ; tibias
ayant la base des genoux et le sillon sous-géniculaire noirs.
Oviscapte comme chez le pupus ; cerci robustes, leur extrémité légèrement recourbée
en dedans.
d Tête large; la face convexe, lisse, ponctuée d’une manière obsolète et peu
profonde; les carènes sous-oculaires distinctes, ruguleuses, un peu sinuées en S,
effacées au milieu el se terminant en dessous de l’angle antérieur des mandibules par
une petite carène saillante. Le sommet du front à la hauteur des antennes offrant un
tubercule presque triangulaire dirigé en avant; la dent frontale comprimée et
échancrée en avant, paraissant presque bidentée ; le tubereule de la base en dessus
nul. Labre, mandibules, deux taches du chaperon et face interne du premier article
des antennes, noirs ; la face et les joues d'un roux marron.
52 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
Pronotum lisse, fortement bosselé, à peine ponctué, son bord postérieur prolongé
d'une manière parabolique, étroitement arrondi.
Élytres plus étroits que chez la © ; la veine médiane se séparant après le milieu.
Lobes géniculaires internes des fémurs antérieurs armés d’une longue épine, les
externes triangulaires avec une épine courte ou nulle; les genoux des fémurs
postérieurs avec deux épines longues et aiguës.
Sement anal arrondi et très faiblement bilobé au milieu. Cerci épais ayant à leur
base un énorme renflement interne, courbés en pinces à l'extrémité, en s’atténuant
fort peu et à pointe mousse. Plaque sous-vénitale échancrée à angles obtus, armée de
styles forts.
Habite : La Nouvelle Irlande,
3. Genre MACROXIPHUS", n.
Capitis vertex in spinam anguslam compressam productus, primum anlennarum arti-
culum æquantem vel superantem, basi tuberculatam. Caput el pronotum ruguloso-punclata,
—Pronolum postice truncatum, lateribus in lobum rotundatum retro-productis, margine pos-
tico supra ülum valde inciso. — Prosternum breviter bispinosum ; mesosterni lobi acute
produeti ; metasterni lobi triangulares. — Elytra angusta, elongata, dense reticulata, vena
humerali et discoidali contiquis. — Pedes compressi; femora anteriora sublus in margine
anteriore spinis Æ, postica subtus uniseriatim spinosa ; tibiis anticis subtus spinulosis. — Ovi-
positor longissimus, latus, basi leviter angustatus, valois superioribus inferiores superantibus.
Antennes notablement plus longues que le corps; leur premier article offrant à son
bord apical une petite dent obtuse.
Téte forte, formant au vertex un angle aigu. Le rostre du vertex comprimé en
dessous, atteignant l'extrémité du premier article des antennes, finement sillonné en
dessus et offrant à sa base un tubercule. La dent de l'écusson facial longue et trian-
gulaire, appuyant sur la base du rostre frontal.
Pronotum assez grand, son sillon antérieur obsolète, les autres effacés en dessus ;
le sillon typique en forme de gouttière, échancrant le disque et lui donnant une forme
de selle”; la prozone voûtée en avant, à bord antérieur arqué ; la métazone plate en
dessus, à bord postérieur tronqué, à angles arrondis, de moitié moins longue que la
1 De paxocc grand et Éiocs sabre.
* Le pronotum est comme s’il avait été défaussé, la partie postérieure ayant été un peu relevée,
ce qui aurait produit une déformation des côtés.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 53
prozone ; le dos offrant deux arêtes latérales rugueuses et obsolètes, formant un dessin
en forme de sablier à étranglement placé avant le sillon postérieur, et cette partie
dorsale rugueuse. Lobes latéraux allongés, à bord inférieur presque droit, à angle
antérieur obtus, l'angle postérieur prolongé en lobe arrondi, surmonté d’une forte
échancrure à angles obtus.
Épines du prosternum aiguës : méso- et métasternum étroits ; lobes du mésosternum
étroitement triangulaires, prolongés et aigus.
Élytres longs, dépassant notablement les fémurs ; l'extrémité arrondie, très
densément réticulée par petites mailles; les veines humérale et discoïdale contiguës
sauf à l'extrémité ; la veine médiane naissant beaucoup après le milieu de la veine
discoiïdale ; la veine ulnaire faible,
Ailes arrondies à l'extrémité.
Pattes grêles et comprimées ; fémurs des pattes antérieures armés au bord antérieur
de # épines avec de plus petites épines entre les grandes ; tibias antérieurs arrondis et
inermes en dessus, offrant en dessous deux rangées de 7 épines; leurs tambours
linéaires. — Fémurs postérieurs armés en dessous au bord externe de 6 à 7 épines,
el à l’interne de À épine subapicale ; les tibias un peu plus longs que les fémurs, plats
en dessus, arrondis en dessous, épineux sur les deux faces ; offrant 4 éperons en
dessous et 2 en dessus.
Oviscapte extrêmement long, rétréci à sa base, large et lisse jusqu’au bout, les
valves supérieures dépassant les inférieures el appointies en triangle. Cerci robustes,
styliformes, arrondis et aigns.
4. M. vaGinaTus, n. (Fig. 27).
Testaceus ; antennarum articulis 1 et 2 testaceis ; verticis spina adscendente, supra sulcata,
basi tuberculata, tuberculo diviso; capite pronotoque rugosis. hoc ad sulcum postieum
selliformiter plicato, castaneo, utrinque macula flavida, dorso fascia lata fusca, pone
medium angustata et cranio fusco; pedibus corporis colore ; ovispositore longissimo.
Longueur du corps, © 42 mill. Longueur de l’élytre, Q 47 mill.
» pronotum, 10 » du fémur post, 28
Longueur de l'oviscapte, 52 mill.
D'un testacé ferrugineux ; le premier article des antennes gros et arrondi. Tête
relevée, aplatie et lisse en devant, semée de ponctuations espacées ; les bords des
fosseltes antennaires et les angles supérieurs du chaperon, bruns; le crâne châtain,
54 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
ponctué, rugulé avec deux taches pâles et lisses à la base. L'épine du vertex ascendante;
la base portant en dessus un tubercule arrondi et partagé.
Pronotum fortement ponctué et rugulé; la partie dorsale offrant un dessin brun en
forme de sablier et fortement rugueux, les bords du reste largement brun roux; entre
ceux-ci et la bande brune dorsale de chaque côté une tache ovalaire jaune se
prolongeant en arrière; le bord antérieur arqué, le bord postérieur transversal, à
angles arrondis.
Élytres longs, entièrement couverts d’une ponctuation brune, très serrée dans la
partie basilaire, plas pâle et plus lâche dans le dernier tiers.
Pattes : tibias intermédiaires armés en dessous au bord antérieur de 8, et au bord
postérieur de 4 à 6 épines; tibias postérieurs en dessus de 11 : 12 assez grandes
épines, en dessous dans leur seconde moitié de 2 : #4, et dans leur première moitié
de quelques épines couchées.
Oviscapte lisse, plus long que le corps, d’un vert olive. Plaque sous-génitale large et
formant deux dents triangulaires et courtes.
Habite : Java.
2. M. NasicorNis, n. (Fig. 26, 26 a).
Obscure rufescens ; capite et pronoto valde dense punetatis ; capitis rostro mandibulisque
nigris; antennis flavidis, articulis 1, 2 nigris; verticis spina prémum articulum antenna-
run Superante, supra carinala, basi in dentem compressum elevata; elytris elongatis bruneo-
trroratis el punctatis ; femoribus nigro-fuscis, spinis luteis ; tibiis et tarsis luteis.
Longueur du corps, Q 36 mill. Longueur de Pélytre, © 49 mill.
» pronotum, 11 du fémur post, 26
Longueur de l’oviscapte, 37 mill.
D'un fauve brunâtre. Antennes jaunes à partir du troisième article; les deux
premiers articles, le rostre du vertex et les mandibules d'un bran noirâtre. Tête
luisante et partout assez fortement ponctuée ; rostre du vertex plus élargi à sa base que
chez la vaginalis, dépassant le premier article des antennes, caréné en dessus, la carène
tuberculeuse, crénelée, élevée en arrière sous la forme d'une dent triangulaire très
élevée et arrondie au sommet; yeux très globuleux ; palpes très longs et très grêles.
Pronotum presque plat en dessus, densément et fortement ponctué, ayant la même
forme que chez la vaginalis, mais n'étant pas défaussé en arrière du milieu; la
métazone légèrement remontante en arrière; les arêles latérales de la prozone nulles,
celles de la métazone arrondies ; le sillon formant au milieu un angle dirigé en arrière.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 5
Élytres longs, très étroits, entièrement couverts d'une ponetualion brune: l'extré-
mité arrondie.
Ailes hyalines, à extrémité obluse; la veine médiane birameuse; le champ
discoïdal et le champ postérieur sensiblement réticulés en carré par des veinules
transverses.
Hanches intermédiaires et postérieures offrant souvent à leur base une épine à
pointe jaune ; les hanches postérieures offrant sur l'angle interne de leur bord une
dent mousse avec une petite lache jaune.
Fémurs et genoux d'un brun noir, à épines jaunes et à pointe noire; fémurs
antérieurs portant en dessous 3 épines; tibias el larses d’un jaune testacé. Fémurs
postérieurs sans épine subapicale interne.
Oviscapte plus court que dans l’autre espèce
Plaque sous-génitale en triangle arrondi à peine échancré; plaque suranale
triangulaire, ses bords réfléchis en bas perpendiculairement, d'où résulte que
l'extrémité offre une carène perpendiculaire et que leur face supérieure est en triangle
large bordé d’arêtes vives.
Celle espèce se distingue facilement de la précédente, par son rostre du vertex plus
long, ses fémurs d’un brun noirâtre, et son oviscaple plus court.
Habite : Java.
TriBu des DECTICIENS
Decticidæ, Brunner de Wattenwyl, Monour. der Phaneropteriden, p. 14. — Stäl,
Recens. Orthop. IE, p. 99.
1. Genre PARADRYMADUSA, Herm.
Paradrymadusa, Hermann, Vebr. Zool. Bot. Gesell. Wien, XXIV; 1874, p. 199.
1. P. syriaca, n. (Fig. 37).
Grisea; capite nigro-consperso, anterius polilo ; verticis rostro lato, rotundato, à dente
56 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
frontali sulco subtil sejuncto ; pronoto circumeirca subtiliter luteo-limbato; margine anteriore
truncato; disco fusco-maculato utrinque macula pallida; elytris coriaceis, (@) ad tertium
abdominis segmentum extensis ; pedibus gracilibus, posticis longissimis ; ovipositore angqusto,
perparum arcuato apice acuto. ©.
Longueur du corps, © 31 mill. Longueur de l’élytre, Q 8 mill.
» pronotum, 9 » fémurpost., 32
Longueur de l’oviscapte, 20 mil].
Grise. Tête tachée, lisse et luisante en devant. Rosire du vertex large et arrondi,
séparé de l'épine frontale par un très faible sillon transversal. Yeux grands, ovales et
peu saillants.
Pronotum entouré d’un très fin liseré pâle occupant seulement l’ourlet; son
disque offrant de larges taches brunes avec une tache pâle de GETEX côté; le bord
antérieur tronqué au milieu, le postérieur arrondi.
Prosternum transversal, armé de deux très petites dents placées à côté des hanches;
lobes du mésosternum en triangle régulier, ceux du mélasternum en triangle large et
arrondi.
Élytres coriacés, atteignant l'extrémité du deuxième segment abdominal, se
recouvrant légèrement par leur bord interne; les veines humérale et discoïdale
parallèles ; la veine médiane séparée tout près de l'extrémité; la veine ulnaire bifurquée
au milieu de l’élytre.
Pattes grêles, les postérieures très longues. Fémurs antérieurs offrant en dessous
sur le bord interne 4 à 5 très petites épines, les intermédiaires seulement 3. Tibias
antérieurs armés en dessus de 2 épines sur le bord externe, et en dessous de deux
rangées de 5 à 6 épines lougues et aiguës, surtout les externes; tibias intermédiaires
portant en dessus 3 épines sur le bord externe et 2 sur le bord interne, en dessous
deux rangées de 5 épines.
Fémurs postérieurs renflés à la base, linéaires dans leur seconde moitié, offrant en
dessous deux rangées de 8 à 9 très petites épines; tibias en dessus plats et armés de
deux rangées de 27 à 28 épines; en dessous garnis de deux rangées de 8 à 10 spinules,
la base restant inerme sur les deux faces ; l’éperon supérieur-interne très long et un
peu crochu.
Oviscapte étroit, très peu arqué, à pointe aiguë. Plaque suranale échancrée «et
terminée par deux pointes. Cerci aigus.
Cette espèce diffère de la P. longipes, Brun. par ses tibias antérieurs plus courts,
n'ayant pas À ‘/, fois la longueur du pronotum ; de la P. sordida, Herm. par des
DU MUSÉE DE GENÈVE. 57
élytres plus longs et se touchant sur le dos; et des deux espèces par une taille plus
grande et un oviscapte beaucoup moins-long à proportion.
Habite : La Syrie.
2. Genre GAMPSOCLEIS, Fieb.
Gampsocleis, Fieber, ap. Kelch. Grundi. zur Kenntniss d. Orth. Oberschlesiens,
1852, p. 5; Synops. d. eur. Orthopt. 4853, p. 38, 4. — Brunner de Wattenw.,
Prodr. d. Eur. Orth., p. 318.
1. G. GRATIOSA, Bronn. (Fig. 34).
Obesa, fulvescens : verticis rostro lato, superne rotundato, subtiliter lateraliter marginalo;
ejus carinis ad frontem convergentibus ; pronoto anterius fornicato, disco planato, margine
postico arcualo, in medio incisura minuta, lobis lateralibus flavo-limbatis nec non macula
obsoleta pallida ; elytris brevissimis, latissimis in &° abd. segmento desinentibus, campo
marginali angustissimo, campo anali quam reliquum elytrum parum angustiore. ÿ'.
G. gratiosa, Brunner de Watt, Sitzungsber. d. Zool. Botan. Gesellsch., 1863,
(Orth. der Reise der Fregatte Novara, p. 9.)
Longueur du corps, G'42 mill. Longueur de l’élytre, G' 20 mill.
» pronotum, 14 » du fémur post, 32
Corps obèse, fauve. Tête lisse, couverte d’une très fine ponctuation; le crâne un peu
convexe, formant avec la face un angle droit-arrondi: rostre du vertex large, arrondi en
dessus, finement bordé latéralement, ses carènes marginales convergentes sur le front,
effacées à l’extrémilé avant d'atteindre le sillon frontal; yeux très grands, courts et
pas très saillants ; palpes longs et très grêles.
Pronotum d’un brun testacé, légèrement convexe en avant du sillon antérieur, plat
sur le reste du disque; le sillon antérieur très distinct, le médian formant en dessus
un sinus en forme de V, le postérieur obsolète, oblitéré sur les côtés. Arêtes latérales
obsolètes dans la première moitié, devenant dorsales en arrière: le bord postérieur
arqué avec une petite échancrure distincte au milieu.
Lobes latéraux larges, entourés d’une bande jaune avec une large tache obsolète en
arrière du sillon median; l'angle antérieur arrondi, le postérieur obtus-arrondi, les
bords coupés droit, le bord inférieur peu ascendant en avant; le sinus huméral nul.
TOME XXX. 8
58 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
Les dents da prosternum longues, spiniformes et parallèles ; lobes du mésosternum
très allongés en forme de dent aiguë, ceux du métasternum triangulaires à pointe
aiguë.
Élytres verts, très courts, très larges, s’arrêtant sur le cinquième segment de
l'abdomen, coriacés, à extrémité largement arrondie; les nervures brunes: le champ
marginal très étroit; les veines humérale et discoïdale très écartées ; chacune des aires
discoïdales plus large que le champ marginal: la veine ulnaire bifurquée après le
milieu de l'élytre; le champ anal presque aussi large que le reste de l’élytre, coriacé ;
l’élytre gauche portant un tambour et l’élytre droit offrant une grande cellule vitreuse
et arrondie.
Ailes n’existant que sous la forme de très petits rudiments.
Pattes comprimées. Fémurs antérieurs armés en dessous au bord antérieur de-8
petites épines et les intermédiaires de 13 à 1%; tibias des deux premières paires
portant en dessous deux rangées de 6 fortes épines, les antérieurs 3 épines en dessus.
Fémurs postérieurs armés en dessous de deux rangées d’épines noires nombreuses
et petites ; tibias offrant en dessus une double rangée de 27 à 28 épines, et en dessous
deux rangées de 6 à 7, la base restant inerme.
Plaque suranale transversale, son bord postérieur arqué. Cerei aigus, peu déprimés,
comprimés au bout, offrant une face interne un peu concave bordée de deux arêtes,
leur dent grosse et mousse. Plaque sous-génitale débordant un peu les cerci, carénée
sur les bords, son extrémité échancrée d’une manière très obluse, légèrement sinuée
de chaque côté avec une incision triangulaire au milieu.
Habite : La Chine.
3. Genre EUMENYMUS :, n:
Pronotum margine postico arcuato. — Prosternum longe bispinosum. — Elytra et alæ
perfecte explicatæ. — Femora omnia sublus spinosa. — Tibiæ anticæ supra in margine
externe trispinosæ; tarsorum posticorum articulus primus lobis brepissimis. — Ovipositor
rectus apice haud truncatus. — Cerci recti, elongatissimi. — Segmentum anale © in
medio depressum, sulcatum, marginibus posticis in dentes duos productis, jf! fortiter
emarginalum et canaliculatum.
Prosternum longuement biépineux. Lobes de la base des tarses postérieurs très
! De ëù bien et pnvuuz signalement — au bon signalement.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 59
courts, arrondis et latéraux. — Organes du vol développés. — Fémurs des deux
premières paires porlant.en dessous une rangée, ceux de la paire postérieure deux
rangées d'épines. Tibias postérieurs armés en dessous de # éperons dont les deux
externes ne sont pas extraordinairement longs. — Oviscapte légèrement recourbé en
bas, terminé en pointe régulière (non tronquée). — Cerci des mâles très longs,
cylindriques dans leur partie apicale.
Ce genre diffère des Drymadusa par son oviscapte qui n’est pas tronqué à son
extrémité, par les cerci des mâles qui ne sont pas arqués et par le segment anal qui
est échancré plutôt que fendu;— des Paradrymadusa par les longues épines prosternales,
par les cerci cj° trés longs, déprimés seulement à leur base; — des Anatola par ses
fémurs armés d'épines en dessous, par son pronotum non caréné, ses organes du vol
bien développés, ses cerei droits et allongés; — enfin des Gampsocleis el des
Pierolepis par les lobes du premier article des tarses postérieurs qui sont très courts, par
des fémurs distinetement épineux en dessous, le segment anal cf échancré et bidenté,
et des cerci très allongés.
4. E. VaucHERIANUS, n. (Fig. 36).
oO
Prasinus ; capite a latere ad verticem fere rectangulo ; pronoto lϾvigato, sat longe in
metanolo producto; elytris ad femorum apicem extensis, basi latis, apice attenuatis, acute
rotundatès, campo marginali latissimo, basi fre dimidiam latitudinem elytri efficiens, vena
media in media longitudine elytri oriente ; pedibus robustis ; tibiis anticis superne spinis 3,
intermedis 6 ; femoribus posticis elongatis. basi modice crassis ; © ovipositore femoribus
postieis paulo breviore, subdeflexo; segmento anali supra margine medio bispinoso ; G seg-
mento anali bidentato, cercis longissimis, basi dilatatis dente acuto, dehinc gracillèmis ;
lamina infragenitali rotundato-bilobata.
Longueur du corps, 35 mill. Longueur de lélytre, 37 mill.
» pronotum, 13 » du fémur post., 31
Longueur de l’oviscapte, 22 mill.
D'un vert clair. La face vue de profil formant presque un angle droit avec le vertex ;
le crâne convexe, yeux assez ronds.
Pronotum lisse ; la métazone en dessus aplatie, très finement rugulée et obsolètement
subcarénée; son bord postérieur arqué et assez prolongé sur le métasternum ;
l’échancrure humérale sensible.
Les dents du prosternum longues, parallèles, cylindriques et mousses au bout; lobes
60 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
du mésosternum allongés en forme de dent triangulaire et mousse; ceux du
métasternum en triangle presque régulier, un peu arqués el. à pointe mousse.
Élytres de la couleur du corps, atteignant à peu près l’extrémité du fémur postérieur,
larges à la base, très alténués au bout, appointis-arrondis; la réticulation lâche,
excepté sur le champ anal où elle est plus serrée. Le champ marginal très grand, ayant
près de sa base la moitié de la largeur de l’élytre. La veine médiastine rameuse et un
peu irrégulière; les veines humérale et discoïdale parallèles, peu écartées et un peu
flexueuses ; la veine médiane ramifiée seulement à l'extrémité, se séparant de la veine
discoïdale au milieu de sa longueur, s’approchant au commencement de son trajet de
la veine ulnaire et émettant à l’extrémité trois petites branches. La partie basilaire de
l’élytre entre la veine médiastine et la veine anale ©, ulnaire çÿ', réticulée par veines
transverses.
Pattes robustes. Fémurs des deux premières paires offrant en dessous sur le bord
antérieur une rangée de 7 à 10 très petites épines noires. Tibias antérieurs armés en
dessus de 3 épines, et en dessous de deux rangées de 6 épines; les intermédiaires
portant en dessus # épines sur le bord interne et 2 sur le bord externe, en dessous
deux rangées de 6 épines. Fémurs postérieurs longs, leur partie grêle ayant moins
de la moitié de leur longueur, peu renflés à la base portant en dessous deux rangées
de 8 à 10 petites épines ; tibias de même longueur que les fémurs, armés en dessus de
deux rangées de 20 à 25 épines, et en dessus de douze sur le bord externe et 6 à 7 sur
le bord interne. Les éperons inférieurs peu allongés ; les deux latéraux à peine plus
longs que les épines apicales supérieures.
© Sesment anal offrant au milieu une forte dépression partagée par un sillon dont
les angles postérieurs forment deux dents spiniformes; plaque suranale formant un
triangle régulier; plaque sous-génitale fendue, formant de chaque côté un lobe
parabolique. Oviscapte brunâtre, lisse, un peu moins long que les fémurs postérieurs
et légèrement recourbé en bas, son extrémité très aiguë.
cg‘ Segment anal terminé par deux dents triangulaires, fortement échancré en V
arrondi et profondément cannelé avant l'échancrure. Cerci très longs, dépassant de
moitié le segment anal, subeylindriques, très crêles dans la partie placée au delà de
leur dent interne, mais élargis vers la base et dilatés au bord interne, leur dent interne
aiguë, un peu oblique et placée au niveau des dents du segment anal; plaque sous-
génitale échancrée angulairement, bilobée en lobes arrondis.
Habite : Le Maroc, Tanger.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 61
4. Genre THORACISTUS ', n.
Tibiæ posticæ subtus calcaribus Æ. — Prosternum longe bispinosum. — Plantulæ
liberæ tarsorum posticorum breves, inferæ. — Femora postica sublus spinulosa. — Vertex
cum fronte angulatim continquus. — Pronotum lœve, disco convexo, posterius longe pro-
ductum, [®) addominis basin, ©) abdomen totum obtegens, utrinque sinualum, superne
valde retro-productum. — Meso-, et metasternum bispinosa. — Tibiæ anticæ et intermediæ
sublus utrinque longe 6-spinosæ, supra anticæ 1-, intermediæ 5-spinose. — © Aptere.
Ovipositor rectus, acuminatus, margine supero apice recto, valvis inferis spiniformiter
productis. — jt Elytra membranacea sub pronoti processu abscondita. Seymentum anale
transversum areuatim truncatum. Cerci CG crassi, teretes, obtusi, intus dentati. Lamina
infra-genitalis producta.
Antennes fines et longues, le premier article fortement aplati. La tête peu large,
étroite en dessus; la face suboblique. Rostre du vertex parallèle en dessus, triangu-
laire en devant, se joignant à la dent frontale par un très petit bord; la dent
frontale triangulaire. Yeux peu saillants.
Pronotum allongé, convexe, ses carènes latérales nulles ou à peine sensibles; le
bord antérieur légèrement siaué, recouvant un peu l’occiput; le bord inférieur sinué,
fortement prolongé en arrière au dessus de l'abdomen, ce prolongement formé par
toute la métozone qui est parobolique, au moins aussi longue que la prozone et striée
longitudinalement. Lobes latéraux arrondis.
Prosternum armé de deux épines droites, longues, aiguës et écartées; lobes des
méso- et métasternum prolongés en épine.
Pattes médiocrement fortes. Fémurs antérieurs assez grêles, offrant en dessous sur
leur bord interne 3 petites épines noires. Épine des hanches antérieures longue.
Tibias antérieurs et intermédiaires armés en dessous d’une double rangée de
6 longues épines et en dessus, les antérieurs de 1, les intermédiaires de 3 : 2 épines.
Fémurs postérieurs peu fortement renflés à la base, linéaires dans leur seconde
moitié, portant en dessous deux rangées de petites épines. Tibias postérieurs armés en
dessous de # éperons, les supérieurs notablement plus longs que les inférieurs. Les
sandales articulées du premier article des tarses postérieurs n'atteignant qu’au
milieu de cet article.
! Jupaxitu cuirasser, — qui est cuirassé,
62 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
Q Apière; le pronotum prolongé en arrière d’une manière parabolique par-dessus
la base de l'abdomen; ses bords latéraux très obliques et subsinués en arrière de
l’angle postérieur. Oviscapte long, très étroit, presque droit, à peine arqué à l'extré-
mité, non tronqué ; les valves supérieures droiles à l'extrémité; les inférieures arquées
à l'extrémité et prolongées au delà des supérieures en forme d’épine. Plaque sous-
génitale à pointe échancrée.
c Pronotum très fortement prolongé en arrière en forme de bateau renversé
couvrant et enveloppant tout l'abdomen ; ses bords latéraux horizontaux dans toute
leur longueur et fortement sinués entre les hanches antérieures et postérieures.
Élytres très courts, membraneux, entièrement cachés sous la cuirasse.
Segment anal un peu prolongé, à bord postérieur largement sinué, formant de
chaque côté un angle presque aigu. Cerei cylindriques, courts, à pointe très obtuse,
offrant une dent interne obluse. Plaque sous-génitale débordante, presque ovoïde, à
bord apical échancré, à angle obtus, à bords latéraux bordés : styles médiocres.
Ce genre appartient au groupe des Drymadusa par l'armure de ses tibias postérieurs
et par la structure de ses tarses postérieurs, mais il représente dans ce groupe le type
des Thyreonotus par suite de l'allongement du pronotum et il exagère même
considérablement ce caractère.
1. T. PEerNGuEvi, n. (Fig. 16 ©, 21-21 c Of).
Vüridissima : pronotè prozona superne sulcata ; lobis lateralibus rugulatis ; metazona
mullicostulata, © prozonæ œquilonga, çÿ' abdominis longitudine, convexa retro-attenuata.
Longueur du corps, Q 22 © 20 mill. Longueur des fémurs post., © 25 c' 23 mill.
» pronotum, 12 18 » de l’oviscapte, 18
Verte. La tête enfoncée dans le pronotum jusqu'aux yeux.
Pronotum ayant les deux parties séparées par une sorte de gouttière dorsale arquée,
très peu distincte chez le mâle; la prozone partagée par un sillon longitudinal qui
n’atteint pas le bord antérieur, lisse en dessus avec quelques ponetuations vagues ; les
arêtes latérales légèrement indiquées, très obsolètes, divergentes en arrière, dessinant
une sorte de replat dorsal assez étroit; les lobes latéraux offrant des granulations
lisses et subobsolètes. La métazone parcourue par de nombreuses veines longitudinales
saillantes, parallèles, dont l’une sert de carène médiane, les latérales plus écartées,
divergentes et irréculières, les bandes entre ces veines irrégulièrement ponctuées el
réticuleuses.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 63
© Pronotum vu de profil à bord supérieur droit, la mélazone au moins de même
longueur que la prozone. Oviscapte très étroit el aigu.
ç Pronolum très convexe, emboîlant tout l'abdomen à la manière d’une cuirasse ;
la métazone très allongée, vue en dessus presque piriforme avec l'extrémité arrondie,
vue de profil très convexe s’abaissant obliquement en arrière, ses bords inférieurs un
peu dilatés d’une manière lamellaire au-dessous de la carène qui continue le bord
inférieur des lobes latéraux de la prozone.
Plaque sous-génitale atteignant aussi loin que les cerei.
Habite : Le Transvaal: © G' de M. Peringuey. — Musée du Cap.
. 5. Genre IDIOSTATUS , n.
Rostrum verticis latum, articulo primo antennarum latius, rotundatum, cum fastiqio
frontis per suleum transversum conjunctum.— Antenne graciles, elongatæ, articulo primo
compresso. — Pronotum supra planum, postice levier elevatum et truncatum; canthis
lateralibus distinctis, inter suleos evanidis. — Elytra et alæ abbreviata. — Coxw anticæ
spina acuta armal@. — Femora omnia subtus spinulosa; tibiæ anticæ supra in margine
externo 3-4 spinosæ. — Pedes postici longissimti; femora dimidia parte apicali lineart.
Prosternum muticum; lobi meso-, et melasternt triangulares. — Lamina subgenitalis
anguste profunde incisa ; segmentum anale Trotundatum, poslice emarginalum. — Cerci
deplanati, acuti, intus dentati.
Antennes très fines, longues, le premier article comprimé, le second cylindrique.
Téte étroite à sa partie supérieure, aplatie en devant avec sa face assez haute, formant
avec le crâne un angle presque droit et arrondi. Rostre du vertex plus large, que le
premier article des antennes, de forme ovoïde, à bords aigus, séparé de la pointe de
l’écusson facial par un sillon transversal. Yeux arrondis, médiocrement saillants.
Pronotum plat en dessus, peu prolongé en arrière, el ne couvrant que la base des
élytres ; le sillon antérieur très distinct; le sillon typique très obsolète en dessus,
interrompu au passage des carènes et légèrement creusé en gouttière sur les lobes
latéraux. La métazone notablement moins longue que la prozone, un peu relevée en
arrière, le bord postérieur tronqué ; les arêtes latérales distinctes et arrondies sur la
métazone, effacées entre les sillons, appréciables et divergentes en avant vers le bord
antérieur. Lobes latéraux assez grands; l'angle antérieur obtus, le postérieur arrondi;
le bord inférieur droit, le postérieur à peine sinué, presque droit.
1 De “des particulier, et 72705 forme, — aux formes très particulières.
64 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
Prosternum mautique ; lobes du méso- et métasternum triangulaires à pointe mousse.
Organes du vol très raccourcis.
Pattes comprimées et longues; les postérieures très longues. Hanches antérieures
offrant en dessus une épine longue et aiguë; celles des autres paires formant en
dessous à leur bord un angle arrondi, subtuberculeux, Tous les fémurs atténués vers
l’extrémité; ceux des deux pattes antérieures offrant en dessous sur le bord interne,
les antérieurs 4 et les intermédiaires 7 très petites épines. Tibias antérieurs armés en
dessus de # épines sur le bord externe, et en dessous de deux rangées de 6 épines
longues et aiguës ; les tambours linéaires, s’ouvrant sur la face supérieure.
Fémurs postérieurs renflés dans leur première moitié, très grêles dans leur seconde
moitié, armés en dessous de deux rangées de très petites épines; les tibias offrant en
dessous 4 éperons. Sandales du premier article des tarses postérieurs courtes et
infères, n’atteignant qu'un peu au delà du milieu de l’article.
cf Segment anal ayant sa partie postérieure occupée par un large triangle arrondi,
submembraneux et ruguleux, à bord postérieur légèrement échancré. Cerci aplaus,
larges, dilatés au bord interne en forme de dent. Plaque sous-génitale longue,
profondément échancrée en forme de V aigu, ses carènes arrondies, styles longs.
Ce genre diffère des Anabrus par ses formes plus grêles, ses paites plus longues,
la tête étroite, plus haute que large, le pronotum moins prolongé en arrière, les
élytres plus développés ; par ses cerci plus grands et de forme caractéristique; par ses
tibias antérieurs armés seulement de # épines en dessus au bord externe, le bord interne
n'en possédant pas, tandis que chez les Anabrus on trouve 5 à 6 épines sur le bord
externe et 2 sur le bord interne, et enfin par ses organes du vol moins rudimentaires.
4. L cacirornicus, n. (Fig. 35, 35 a).
Prasina vel fulvescens; pronoti margine postico et laterali utrinque luteo : elytris Çÿ',
segmenta 2-3 abdominis tegentibus; tibiis intermediis supra intus 4. extus 2 spinosis ;
cercis valde deplanatis, intus in dentem triangularem productis, subtus basi tubereulo
rotundato præditis.
Longueur du corps, 24 mill. Longueur de l'élytre, 5 mill.
» pronotum, 8 » du fémur post., 22
D'un fauve testacé. Antennes de la couleur du corps. Tête lisse et luisante, aplatie
en devant, parsemée d’une très faible ponctuation et toute pointillée de gris.
Pronotum d’un jaune grisätre, ses bords ourlés; les lobes latéraux légèrement
DU MUSÉE DE GENÈVE. 65
ponetués, offrant le long du bord postérieur une bande jaune et lisse bordée de brun
en dedans.
Élytres très courts, ne dépassant guère le troisième segment de l'abdomen; tout
entiers assez lriangulaires, à extrémité arrondie ; le champ dorsal membraneux, occupé
tout entier par le tambour, réticuleux au bord postérieur ; le champ latéral fortement
cannelé, brunâtre:; le champ marginal fort peu élargi vers sa base; le champ
intermédiaire compris entre la veine discoïdale et la veine ulnaire plat et
grossièrement réticuleux.
Ailes atrophiées.
Les fémurs postérieurs offrant en dessous deux rangées de 7 à 8 très petites épines
noires, la base et la partie apicale restant inermes: lbias plats en dessus, armés de
deux rangées de 22 à 24 épines, arrondis en dessous avec une double rangée de 8 à
9 épines et la base inerme. Les épines des tibias blanchätres à pointe noire.
Cerei aplatis, s'avançant aussi loin que les styles de la plaque sous-génitale, larges,
offrant en dessous et près de la base une dent très arrondie et sur le bord interne une
large dent triangulaire terminée par une forte épine aiguë.
Habite : La Californie.
6. Genre APROSPHYLUS ', n.
Caractères généraux.
Tarses déprimés, les deux premiers articles portant un sillon latéral. Tibias
antérieurs ayant un tambour ouvert, ovale; parcourus de chaque côté et en dessus
par un sillon, portant en dessus une épine apicale externe, dépourvus d’épine apicale
interne.
Le premier article des tarses offrant en dessous deux lobes libres; les lobes du
premier arlicle des tarses postérieurs courts, arrondis et latéraux. Fémurs postérieurs
armés d'épines en dessous ; les tibias postérieurs portant en dessous deux éperons
seulement. Ce type occupe dans la disposition des tribus de la famille des Locustaires,
telle qu'elle à été établie par M. Brunner de Wattenwyl, une position assez curieuse en
ce sens que, par ses Uibias antérieurs sillonnés en dessus et leurs Lambours ovales, il
semble appartenir à la tribu des Phanéropterides ; tandis que par les deux premiers
articles des tarses qui portent un sillon latéral, et par la présence de lobes libres au
! De arpsqurcs qui n'appartient pas à la tribu, — qui est d’une parenté contestable.
TOME XXX. 9
66 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
premier article des tarses postérieurs, il paraît rentrer dans la tribu des Decticides.
Ces derniers caractères étant les plus importants, c'est bien dans cetie dernière tribu
que nous le classons. Il y forme un genre aberrant et entièrement isolé par ses carac-
tères mixtes.
Caput et thorax minuta. — Fastiqium verticis liberum, utrinque marginatum a dente
frontali sejunctum, sulcatum. — Pronotum levigatum, convexum ; suleo postèco obsoleto ;
margine anteriore areuatim producto; lobis lateralibus rotundatis. — Sterna mutica. —
Elytra elongata, membranacea. remote reticulata, apice rotundata, venis longitudinalibus
crassis. — Pedes longi, gracillimi; tibüis anticis supra et utrinque sulcatis, sublus et supra
spinulosis, supra in margèine externo spina apicali instructis, foraminibus apertis ; femoribus
posterioribus basi incrassatis, subtus remote spinulosis. — Articulus primus tarsorum
posticorum subtus plantulis liberis, lateralibus, rotundatis instructus.— Ovipositor subrectus,
acuminalus.
Téte courte formant au vertex un angle peu aigu, presque droit. Le rostre du
vertex s’atténuant à l'extrémité, arrondi au bout, calleux, partagé par un sillon et se
prolongeant en arrière sous la forme de deux branches divergentes plus saillantes que
le reste du crâne, lequel vient se terminer en triangle entre ces deux branches ;
l'extrémité du rostre vue en devant, en triangle arrondi; le crâne offrant deux sillons
faisant suite aux branches calleuses du rostre; l’écusson facial se terminant
supérieurement par une dent en triangle étroit et séparé du rostre du vertex par une
échancrure de quelque longueur. Yeux ovoïdes, saillants, séparés du rostre par des
goultières. Le premier article des antennes assez gros et cylindrique; les bourrelets
des fossettes antennaires non saillants en dessus.
Pronotum petit et en forme de selle, mais non creusé; ses sillons obsolètes en dessus,
le sillon médian interrompu au milieu, le postérieur n’existant que sous la forme
d’une dépression transversale ; le bord antérieur arqué, un peu prolongé sur l’occiput,
le bord postérieur un peu prolongé sur la base des élytres et largement arrondi; les
sinus huméraux distincts et larges. Lobes latéraux très arrondis, l'angle antérieur
obtus. — Sternum mutique.
Élytres très longs, entièrement membraneux, la réticulation lâche et irrégulière ;
l’extrémité assez largement arrondie, au repos paraissant s’élargir en arrière; les veine
humérale et discoïdale contiguës jusqu'au milieu de leur trajet, la première envoyant
des branches obliques au bord marginal, la veine médiastine faible et peu allongée ;
DU MUSÉE DE GENÈVE. 67
la veine médiane bifurquée, ses branches allant rejoindre le bord apical; la veine
ulnaire émettant après le milieu des petites branches vers le bord sutural.
Ailes larges, un peu plus courtes que les élytres.
Pattes très longues, très grêles, les fémurs postérieurs seuls renflés dans leur
première moitié ; fémurs antérieurs offrant en dessous sur le bord externe # à 5 très
petites épines; les intermédiaires 5 sur le bord externe et 2 à 3 sur le bord interne;
tous les tibias armés d’épines en dessus et en dessous.
Lobes du deuxième article de tous les tarses très grands et arrondis.
Oviscapte presque droit et régulièrement appointi.
1. À. ayBripus, n. (Fig. 22).
Prasina vel flavescens ; pronoti margine postico, antico utrinque limboque loborum
lateralium nigris; elytris femora post. superantibus, subhyalinis, serie macularum inter
venas campi anlicè, maculis nonnullis inter venam discoidalem et mediam, maculis 5-6 qua-
dratis inter venam ulnarem et mediam, alteris minoribus versus basin, numerosis majoribusque
transversis in area ulnari, genubus et tarsis posticis, nigris ; ovipositore anguslo, castaneo,
apice valde granulato. ©.
Longueur du corps, Q 26 mill. Longueur de l’élytre, Q 41 mill.
» pronotum, 6 » du fémur post, 24
Longueur de l’oviscapte, 20 mill.
Jaunâtre et probablement vert pendant la vie. Tête lisse et luisante; les bourrelets
marginaux du rostre du vertex d’un jaune calleux.
Pronotum petit et luisant, les deux sillons transversaux prononcés sur les côtés, le
médian formant de chaque côté en dessus un enfoncement, et effacé au milieu; le
postérieur nul mais indiqué en dessus par une sorte de gouttière. Le bord antérieur
de la prozone très légèrement sinué de chaque côté par suite de son prolongement
supérieur ; la métazone un peu plus courte que la prozone, prolongée sur la base des
élytres, légèrement plus élevée, son bord postérieur largement arrondi; la ligne dorsale
occupée par un sillon interrompu par le sillon transversal antérieur et oblitéré entre
le sillon intermédiaire et le postérieur. Lobes latéraux ayant le bord inférieur très
arqué; la plus grande saillie de ce bord située en son milieu (et non en arrière); tout
le bord postérieur et l’antérieur, sur les côtés seulement, noirs.
Élytres très longs, dépassant longuement les fémurs postérieurs, subhyalins, à
nervures de la couleur du corps, offrant : une série de taches entre les nervures du
68 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
champ marginal ; quelques petites laches entre la veine discoïdale et la veine médiane;
une série de taches carrées au nombre de 5 à 6 entre la veine discoïdale et la veine
ulnaire (soit 3 grandes taches carrées, dont la dernière dans la fourche de la veine
médiane et d’autres plus petites vers la base); enfin d’assez nombreuses taches trans-
versales dans le champ ulnaire; l'extrémité de l'organe noir. La veine discoïdale
émettant la veine médiane à peu près au milieu de son trajet; celle-ci largement
bifurquée, sa branche antérieure trifurquée : sa branche postérieure souvent bifarquée
et se terminant sur le bord sutural de l’élytre.
Ailes hyalines à nervures vertes.
Pattes très longues et grêles. Tibias antérieurs offrant en dessus au bord interne 5
épines et 3 au bord externe, en dessous 8 à 10 au bord interne et 3 à 4 an bord
externe ; les intermédiaires portant en dessus, 9 à 10 épines au bord interne et 4 à 5
au bord externe, en dessous 12 à 13 internes et 10 à 11 externes.
Fémurs postérieurs armés en dessous au bord externe de 5 à 6 et au bord interne
de 2 à 3 petites épines espacées ; tibias de même longueur que les fémurs, offrant en
dessus deux rangées de 25 à 27 et en dessous deux rangées de 12 à 13 épines, la base
restant inerme. Les tarses de toutes les pattes et les geuoux postérieurs bruns.
Oviscapte presque droit, long, étroit, de couleur marron, régulièrement appoinu,
non tronqué obliquement, fortement granulé à l'extrémité; ses bords finement
denticulés dans leur tiers apical ; sa pointe aiguë.
Plaque sous-génitale en triangle arrondi à l'extrémité; plaque suranale courte,
échancrée au milieu. Cerci courts, styliformes, un peu recourbés en arrière.
Habite : L'Afrique méridionale; Angra.
TriBu des HETRODIENS
Hetrodidw, Brunner de Wattenwyl, Monogr. der Phaneropteriden, p. 11. —
Hetrodes, S{l, Recens. Orthop. IL p. 5.
1. Genre ACANTHOPROCTUS, Karsch.
Karsch, Orthopt. Beiträge (Berliner Entomolog. Zeitschrift, XXXI, 1887, Heft L,
p. 24 et 65).
.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 69
Synopsis des espèces.
a. Frontis spina elongata. Pronoti cornua oblique antrorsum vergentia, leviter torsala.
Margines laterales inter cornua et dentem discoidalem sinum la‘um, apertum, semiorbi-
cularem efficientes: Pronoti margo posticus prominulus, faciem posticam angustam
perpendicularem præbens, cantho superiore spinoso. Prozonæ disei spina lateralis et
metazonæ pleurarum spinæ 2 laterales elongatæ ac acutæ. Tibiæ posticæ subtus utrinque
4-5 spinosæ, spina prima a reliquis remota, Abdomen seriebus 3 tubereulorum vel
spinarum armatum.
b. Tibiæ posticæ superne muticæ. Abdomen tubereulatum. Pronoti metazona superne
plana, truncata, bisinuata, in margine spinis 5 armata............. 1. capreolus, n.
b. b. Tibiæ posticæ superne unispinosæ. Abdomen spinosum. Pronoti metazona subex-
cavata, margine postico arcuato, multispinuloso . ............... 2. cervinus, de H.
a. a. Spina frontalis brevis, adscendens, antennarum articulum 2" haud superans. Pronoti
cornua transversalia, deplanata, spina postica fortiter retrorsum recurva; margines
laterales inter coraua et dentem discoidalem propter hoc sinum ellipticum minus
apertum eflicientes. Pronoti margo posticus lamellaris, appressus, arcualus, crenu-
latusque; prozonæ disci spina lateralis minuta, dentiformis. Spinæ laterales metazonæ
minute, triangulares. Tibiæ posticæ subtus utrinque spinis 5 æqualiter distantes
ARTE EOITTE ON TTL GUU Re ec lee mine à ere ie a a Eine ce ets 3. ibex, n.
DST INTERNES Ole MANTEAU res Nina 4. diadematus, Stl.
1. A. CAPREOLUS, n. (Fig. 33, 33 à).
Longueur du corps, G' 30 mill. Longueur du pronotum © 16 mill.
Longueur des fémurs postérieurs, 18 mill.
! Tête petite, suborbiculaire, rugulée, ponctnée, luisante; la face au-dessous des
antennes semée de quelques ponctuations. Les yeux très globuleux, presque étranglés
à leur base et très rapprochés de la base des antennes. Le tubercule interantennaire
spiniforme, long, atteignant à peu près la base du quatrième article des antennes. Le
vertex légèrement aplatr, présentant sur la partie médiane un sillon en gouttière, lisse,
n'atteignant pas la base de l’occiput, aigu en avant et se terminant à la base de l'épine
frontale. De chaque côté de ce sillon, il existe une gouttière obsolète, aboutissant à la
base des antennes et ruguleuse comme le reste du crâne.
Pronotum relativement étroit, plus long que large (aussi large que long en comptant
les épines); son disque très rugueux, tuberculé et plat; son sillon postérieur très
prononcé, arqué, divisant les lobes latéraux en deux parties à peu près égales; la
prozone partagée par un sillon vague, la métazone par une sorte de carène calleuse
70 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
et lisse. La partie antérieure du pronotum légèrement relevée, ses deux épines du
milieu longues, aiguës et droites; les cornes des angles dirigées un peu en avant
comme chez le À. cervinus, allongées, comprimées obliquement (à 45°), un peu
tordues ; ses trois dents peu divergentes, la postérieure un peu plus grande que les
autres, droite, non recourbée en arrière. L’échancrure latérale qui fait suite aux
cornes ayant moins la forme demi-orbiculaire que chez le À. cervinus. — Le disque
de la prozone portant trois paires de tubercules, dont les deux paires postérieures
triangulaires, à pointe mousse; ceux de la paire antérieure beaucoup plus petits et
arrondis ; les deux épines latérales du disque assez grandes et aiguës. — La métazone
formant en dessus un disque plat, prolongé de chaque côté en une forte épine
latérale triangulaire, aiguë; son bord postérieur transversal, peu arqué, formant
une sorte de bourrelet calleux et lisse, armé au milieu de trois dents aiguës, presque
droit entre ces dents, non lamellaire, mais relevé de manière à offrir une facette posté-
rieure lisse. Lobes latéraux de la métazone portant chacun deux longues épines, lisses
en arrière de celles-ci. Lobes latéraux de la prozone ponctués de grosses ponctuations
ocellées ; l'angle antérieur dépourvu de dents, mais formant un petit angle; l'angle
postérieur arrondi, formant en dessous de la carène latérale de la mélazone une
espèce de cavité presque lisse.
Paites grêles; hanches antérieures portant à leur extrémité, en dessus, une (?)
petite épine aiguë; fémurs des deux premières paires arrondis et mutiques, les
postérieurs grêles, leur tiers apical lisse et arrondi. — Tous les tibias arrondis, lisses,
inermes en dessus, armés en dessous de deux rangées d’épines, la moitié basilaire
restant inerme ; les épines assez petites, au nombre de trois paires aux libias antérieurs
et intermédiaires, de quatre aux tibias postérieurs.
Abdomen semé de granulations éparses, offrant en dessus trois séries longitudinales
de tubercules allongés, un peu apointis et dirigés en arrière, s’effaçant sur les derniers
segments, el présentant en outre sur le bord des segments de petits plis longitudinaux.
Plaque sous-génitale beaucoup plus large que longue, ses bords latéraux arrondis
et son bord postérieur subsinué. Plaque suranale avancée au milieu en triangle, large,
arrondie.
Habite : L'Afrique méridionale; le Cap de Bonne-Espérance.
2. À. GERVINUS, de Haan (Fig. 32-32 b).
Hetrodes cervina, de Haan, Bidrag. tot de Kennis der Orthopt., in Verhand. over
de natur. Geschied. der Nederland, Overz. Bezit., 1842, p. 183, 2.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 71
Longueur du corps, 45 mil]. Longueur du pronotum, 22 mill.
» fémur postér., 23 Largeur du pronotum avec les épines, 23 mill.
© D'un jaune d’ocre pâle. Tête très légèrement ponctuée en devant, rugulée et
ponctuée en dessus. Les yeux globuleux et saillants, mais non étranglés à leur base.
Le tubercule frontal spiniforme, long, aigu, atteignant la base du sixième article des
antennes. Vertex légèrement aplati, présentant deux gouttières très obsolètes
convergent sur la base des antennes. Un espace lisse en dessus de chaque antenne.
Pronotum grand, large; son disque plat, légèrement convexe, granuleux, et comme
gaufré; son sillon postérieur effacé en dessus, linéaire sur les côtés; carène médiane
nulle. Le bord antérieur du pronotum moins relevé que chez le À. capreolus; ses
deux dents du milieu très petites et écartées; les dents des cornes latérales plus
longues, plus aiguës et plus divergentes que dans l'espèce citée, toutes d’égale
longueur (sauf variété), la supérieure un peu arquée en arrière.
Le disque de la prozone portant deux paires de tubercules très faibles; ceux de la
première paire très comprimés, en forme de petites arêtes transversales mousses ; la
seconde paire très obsolète, effacée, offrant aussi une petite crêle mousse transversale et
des impressions. L’arête latérale portant de chaque côté une épine horizontale droite et
forte; l’échancrure entre les cornes et cette épine grande, presque demi orbiculaire. Le
bord postérieur de la prozone formant une sorte d’arête rugueuse. La mélazone large,
un peu concave, ponctuée en avant, ruguleuse en arrière; son bord postérieur un
peu relevé, arqué, portant au milieu une très petite dent, et de chaque côté 4 à 5
très petites épines noires, plus l’épine d'angle qui est plus longue; arête latérale
armée de deux longues épines horizontales, fortes et pointues. Les lobes latéraux
lisses, striolés, ponctués d’une manière vague, portant à l'angle antérieur deux très
petites dents.
Pattes assez fortes; hanches antérieures offrant en dessus deux épines aiguës,
inégales. Fémurs de toutes les pattes assez forts, comprimés; ceux de la troisième
paire offrant à leur angle apical-interne une petite épine, noire à son extrémité.
Tibias postérieurs portant en dessus, un peu avant leur milieu, une petite épine
isolée ; en dessous, les trois paires d'épines apicales rapprochées les unes des autres el
très éloignées de la première.
Abdomen noir, semé de petites granulalions transversales, offrant en dessus trois
séries longitudinales composées chacune de cinq épines aiguës; et en outre, au bord
du premier segment, de chaque côté, une épine très petite,
Oviscapte : la dent des valves supérieures forte, triangulaire, mousse. Plaque
suranale arrondie en dessous.
72 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
Pronotum ayant en dessus ses cornes et épines noires, et la prozone marquetée de
pelites taches noires. Fémurs mouchetés de noir en dehors.
Habite : Le Cap de Bonne-Espérance.
Larve : Le disque de la prozone brun ; les bords latéraux et la métazone jaunes;
les épines qui bordent le bord postérieur du pronotum plus aiguës que chez l'individu
adulte. Les lambours des übias antérieurs plus ouverts. Le prosternum offrant de
chaque côté une très légère protubérance carrée, noire, cornée, lisse el luisante.
Obs. White a figuré sous le nom de Hetrodes militaris (ap. Methuen, Wenderings
in South Africa, p. 361. PI. I, fig. 4), la larve d’une espèce appartenant à ce genre
et qui semble se confondre avec celle de l'A. cervinus que nous avons sous les yeux.
La figure qu'il en donne n'est toutefois pas assez distincle pour nous permettre d'éta-
blir ce rapprochement avec une parfaite certitude.
3. A. IBEX, n. (Fig. 51-31 b).
Longueur du corps, ® 46 mill. Longueur du pronotum, © 22 mill.
» fémur post. 22 Largeur du pronotum avec les épines, 19 mill.
D'un jaune d’ocre pâle. Tête presque lisse en devant, très légèrement ponetuée sur
les côtés, ponctuée et légèrement rugulée en dessus. Les yeux grands, globuleux, moins
saillants que chez les autres espèces. Le tubercule frontal très court, large à sa base,
très aigu, ascendant, atteignant le milieu du deuxième article des antennes. Vertex
légèrement aplati, ses gouttières très obsolètes où nulles.
Prothorax grand. son disque plat, très légèrement convexe, couvert d'assez fortes
rugosités irrégulières ; son sillon postérieur en gouttière large, prononcé eu dessus ;
carène médiane linéaire, très fine ou nulle sur la métazone.
Le bord antérieur du pronotum très large ; ses deux dents du milieu écartées, Lrès
pelites ou nulles ; les cornes latérales différentes de celles des autres espèces en ce sens
qu’elles sont déprimées, soit comprimées de haut en bas, et qu’au lieu d’être dirigées
obliquement en avant, elles sont transversales, leur dent postérieure recourbée en
arrière de manière à rendre l’échancrure beaucoup plus étroite (presque en ovale
ouvert en dehors) et non demi-orbiculaire; les deux autres dents plus petites, celle du
milieu dirigée latéralement, l'inférieure un peu plus longue dirigée en avant; ces trois
dents aiguës, avec l'extrémilé noire.
Le disque de la prozone ayant ses tubereules larges, aplatis et effacés; l’arête latérale
offraut de chaque côté une petite dent latérale triangulaire.
DU MUSÉE DE GENÈVE. 13
La métazone courte, ruguleuse, gaufrée, partagée en deux parties égales par une
sorte d’arête transversale qui limite la gouttière; le bord postérieur très arqué, un peu
ascendant, portant environ 16 très petites dents, les deux latérales plus grandes et
spiniformes. Les côtés de la métazone armés de deux dents spiniformes, triangulaire,
courtes. Le milieu du bord postérieur presque lamellaire, n'offrant pas comme chez
les autres espèces une petite face postérieure.
Les lobes latéraux lisses, ponctués d’une manière obsolète, ou parsemés de très
petites granulations noires; l'angle antérieur portant trois très petites dents
rapprochées les unes des autres et à pointe mousse. Le bord postérieur latéral du
pronotum formant une bande plus étroite que chez les autres espèces.
Paltes semblables à celles du cervinus; hanches antérieures armées de deux épines;
tibias postérieurs inermes en dessus, armés en dessous de 5 paires d'épines également
espacées.
Abdomen inerme, noir avec le bord des segments jaune.
Oviscapte comme chez le cervinus, mais la dent des valves supérieures mousse.
Obs. L’épine supérieure des hanches antérieures est parfois sujelte à manquer.
Habite : L'Afrique méridionale. :
Cette espèce se confond peut-être avec le 4. diadematus, SI.
4. À. DIADEMATUS, St.
Testaceo-flavescens. Spina frontis articulum primum antennarum nonnilil superans,
leviter recurva. Pronotum superne tuberculis destitutum, posterius vix elevatum, margine
postico mullispinoso, sulco typico obtuse compresso. Margo anterior dentibus 2 minoribus
armatus; angulè antici processum magnitudine variantem, angulatum vel spiniformem
exlrorsum vergentem, leviter recuroum, sœæpe ipsum anterëus fortiter bispinosum formantes,
spina anteriore majore et porrecta. Margines laterales pone processum sinum sat longum
el oblusum præbentes, pone sinum spina vel dente armati. Spinæ marginis poslici Sspinwque
laterales, minores quam in Eugastro loricato, Gerst. Loborum lateralium anguli dentulis 2-3.
— Coxe anticæ bispinosæ. Tibiæ posticæ superne inermes, sublus utrinque 4-5-spinosæ. —
© Long. 0,50 ; lait. 20 mill.
GX Spina frontis major, vix recurva. Pronotum posterius magis productum et minus
obtuse rolundatum, spinis marginalibus longioribus, validioribus, minus numerosis.
Hetrodes diadematus, Stl üfvers. Vetensk. Akad. Fôrhandi. Stockholm, 1858,
p. 308, 4 — Eugaster diadematus, S\l, Recens. Orthopt. 2, (1874), p. 22. —
TOME XXX. 10
74 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS
Enyalus diadematus, Stl ôfvers. Vetensk. Akad. Fürhandi. Stocklolm, 1876,
p. 58, 4.
Habite : Le territoire de Damara.
Il n’est pas possible de décider avec certitude si celle espèce est la même que la
précédente.
9. Genre HEMIHETRODES, n.
Tympana tibiarum anticarum aperta, elliptica. Tibiæ tote superne longitudinaliter
sulcatæ. Tibiæ posticæ utrinque © ÿ° superne ac sublus biseriatim spinosæ. — Femora
postica superne, saltem basi, spinis crassis armata. — Prosternum bidentalum ; mesosternum
muticum. — Caput muticum. — Abdomen serialim spinosum. © Ovipositor brevissimus;
valvis superioribus dentem gerentibus.
Téte mutique. — Antennes comme chez les Hetrodes.
Pronotum aplati en dessus; le bord antérieur de la prozone élevé, armé de deux
épines, les bords latéraux armés chacun de trois épines. La mélazone moins longue
que la prozone, épineuse à son bord postérieur avec une épine sur les flancs.
Prosternum portant deux dents écartées.
Hanches des pattes antérieures avec une épine.
Fémurs antérieurs inermes en dessus, presque arrondis en dessous; les
intermédiaires aplatis en dessous; les postérieurs aplatis et bicarénés en dessous.
Ceux des deux premières paires armés en dessous de 3 épines. Les postérieurs por-
tant en dessous # épines au bord externe et 1 à 2 au bord interne (sauf exceptions);
en dessus une rangée de 3 à 4 épines sur la base.
Tibias parcourus en dessus par un sillon, faible aux pattes antérieures; armés en
dessous de deux rangées d’épines composées, aux deux premières paires, chacune de 5
épines, et à la troisième d’épines plus nombreuses.
Abdomen parcouru par plusieurs rangées d’épines. Oviscapte court, ayant la même
forme que chez les Acanthoproctus; ses valves inférieures stiliformes, les supérieures
crochues et armées d’une forte dent.
1. H. PERINGUEVI, n. (Fig. 30, 30 a.
Fulvescens, nigro punctulatus; pronoto superne grosse haud profunde punctato ; prozonæ
disco subhexagono, margine antico spinis antice 2 ereclis, postice 2, utrinque 3 gracilibus
DU MUSÉE DE GENÈVE. 75
nigris apice luteis ; metazona utrinque spinis 3 ; pedibus gracilibus ; genubus posticis superne
dentibus 2 ; tibiis 2, 8% paris subtus utrinque 5-spinosis, intermediis nonnunquam superne
unispinosis; abdomine nigro 3-fascialo; segmentis 1-29 9-spinosis, 3-4° T-spinosis, 5°
5-spinoso. ©.
Longueur du corps, Q 31 mill. Longueur du pronotum......... ® 12 mill.
> fémur post. 16 » Largeur du pronotum avec les épines 14 mill.
Q De couleur jaunâtre ou brunâtre, tachée de noir,
Tête ponctuée, quelquefois lisse en devant. Yeux globuleux, très saillants.
Pronotum très épineux, couvert en dessus de grosses ponctuations peu profondes,
un peu plus grosses sur la métazone que sur la prozone; son sillon typique creusé en
gouilière el ponctué comme la mélazone. La prozone plate en dessus en forme
d'écusson héraldique arrondi en arrière, son bord antérieur avancé et relevé à sa
partie médiane portant deux épines droites, ascendantes et divergentes ; les arêtes
latérales armées chacune de trois épines aiguës, subhorizontales, à pointe légèrement
recourbée en bas; le bord postérieur offrant deux épines droites, moins grandes et
divergentes. Les épines en dessus noires avec leur pointe rousse. La métazone
inclinée en avant, courte, presque de moitié moins longue que la prozone, plate ou
légèrement convexe, à bord postérieur arqué, armée de chaque côté d'une épine aiguë,
et en arrière de deux épines éeartées et très divergentes. Les lobes latéraux lisses ou
ponctués d’une manière obsolète; le sillon typique linéaire et profond; l'angle
postérieur arrondi, l’antérieur obtus-arrondi; le bord inférieur ourlé et blanchâtre,
l'ourlet bordé de noir en dessus, devenant épais et calleux en avant du sillon; un peu
avancé presque en forme de lobe arrondi en arrière du sillon au-dessus de la hanche
antérieure. Les bords de la métazone armés d’une longue épine complétant la ligne
arquée des épines du bord postérieur, à pointe brune et courbée en bas.
Pattes grêles. L'épine des hanches antérieures très aiguë. — Fémurs antérieurs et
intermédiaires arrondis, non cannelés en dessous, offrant à leur bord antérieur 3
épines (par exception 2). — Fémurs intermédiaires portant à l'angle postérieur de
leur bord apical une dent spiniforme et offrant quelquefois en dessus vers leur milieu
une très pelite épine. — Fémurs postérieurs armés en dessus d’une rangée de 3 à 4
épines à pointe arquée, la quatrième plus petile, occupant à peu près le milieu du
fémur, et sujelle à manquer; le genou offrant en dessus deux dents divergentes,
l'interne plus longue que l’externe ; épines des bords inférieurs rousses à pointe noire,
également espacées, occupant les */, du bord externe. — Tibias des deux premières
paires inermes en dessus, portant en dessous deux rangées, chacune de 5 petites épines;
76 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS DU MUSÉE DE GENÈVE.
les intermédiaires parfois avec une épine en dessus. Épines des tibias postérieurs en
nombre variable (de 4-8 par série) laissant en dessus le quart apical, en dessous la
base, inermes.
Abdomen noir en dessus ou avec trois bandes noires; ses premier et deuxième
segments offrant chacun 9, les troisième et quatrième 7, le cinquième #4 à 5 épines
aiguës; {ous les segments ayant leur moitié postérieure finement striée transversalement.
Oviscapte court; la dent des valves supérieures subaiguë ou émoussée. Plaque
sous-génitale rectangulaire, transversale en dessous, ses bords repliés à angle droit
emboîtant exactement la base des valves inférieures de l’oviscapte. Cerci très petits,
spiniformes. Plaque suranale cordiforme.
Habite : L'Afrique méridionale.
Nous dédions cet insecte à M. Peringuey qui l’a capturé et auquel nous en devons
la connaissance.
Obs. Le Hetrodes Bachmani, Karsch (1. 1. 57 çj‘) doit peut-être rentrer dans ce
genre. Le mâle seul étant connu, l’auteur a jugé par analogie qu'il rentrait dans son
genre Hetrodes, mais il serait possible que la femelle eût un oviscapte court. L'espèce
semble se rapprocher beaucoup de notre Peringueyi, mais elle en diffère par la
mélazone du pronotum qui est notablement plus longue et plus bombée.
ACANTHOPROCTUS . . .
AGRÆCIA
Dares ete
Bariana
conspersa. ........
Copiopora .......
coriacea
INDEX ALPHABÉTIQUE
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78 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS DU MUSÉE DE GENÈVE.
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OMMATOPTERA SEP 93, 34
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Parysalis.......................... 2) Mrapeziormens- + Mc Cet e- 95, 28
Peringueyi......................... 02 |uirapesiformis.…. 2. TS MONMRE 28
PETUNIANUM. 2"... 20, 29) | NTYPOPHYÉLUM. 29, 23, 24
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PHANEROPTERIENS..... .......... DEVAIS ec reee ec TE 31, 38
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80 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS DU MUSÉE DE GENÈVE.
EXPLICATION DE LA PLANCHE I
PHANEROPTERIENS
Fig. 1. Süilpnothorax loricatus, n. ® — 1 a, l'oviscapte. — 1 b, la tête vue en dessus.— 1 e,
meso-et metasternum.
Fig. 2. Prosagoga coriacea, n. d', l'élytre. — 2 a, la tête et le pronotum vus en dessus.
Fig. 3. Apoceryela Bariana, n. ©.
Fig. 4. Posidippus Barellus, n. ©, la tête et le pronotum vus en dessus — 4 a, les mêmes vus
de profil. — 4 b, l'oviscapte.
Fig.
ue
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
16.
PSEUDOPHYLLIENS
. Echinacris hispida, n. ® — 5 a, l'oviscapte et les cerci vus en dessus.
. Cocconotus personala, n. Q.
. Rhodopteryx pulchripennis, n. Q.
. Typophyllum erosum, Stoll. © — 8 a, la patte postérieure.
. Typophyllum excisum, n. g', — 9 a, la patte intermédiaire.
. Typophyllum peruvianum, n. ©, l'élytre. — 10 a, la patte postérieure.
. Typophyllum trapeziforme, Stoll. ©, la patte intermédiaire.
. Typophyllum lunatum, n. Q. — 124, la palle antérieure, face antérieure. — 12 b,
la patte intermédiaire. — 12 e, le tibia postérieur, fac? interne. — 12 d, l'oviscapte.
. Mimelica mortuifolia, n. ©, l'élytre — 13 a, la tête et le pronotum. — 13 b, la patte
antérieure, face interne, .— 136, la patte intermédiaire.
4. Chlorophylla latifolia, n. Z.— 14 a, la tête et le pronotum vus en dessus.
. Ommatoptera laurifolia, n. — 15 a, la patte postérieure face externe.
DECTICIENS
Thoracistus Peringueyi, n. 9.
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82 LOCUSTIDES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS DU MUSÉE DE GENÈVE.
EXPLICATION DE LA PLANCHE II
PSEUDOPHYLLIENS
Fig. 17. Mimelica mortuifolia, n. 4.
Fig. 18. Tanusia variabilis, n.
Fig. 19. Tanusia variabilis, var.
Fig. 20. Tanusia grandiocellata, n.
DECTICIENS
Fig. 21. Thoracistus Peringueyi, n. S.— A a, la tête et le pronotum vus en dessus. — 21 b,
la plaque sous-génitale Z. — 21 e, la plaque suranale et les cerci Ÿ.
Fig. 22. Aprosphylus hybrida, n. ©.
CONOCÉPHALIENS
Fig. 23. Copiophora cultricornis, n. Q.
Fig. 24. Copiophora licornis, n. © . — 24 a, la tête vue de face.
Fig. 25. Copiophora rhinoceros, n. Q.
Fig. 26. Macroxiphus nasicornis, n. © . — 26 a, le rostre du vertex vu de profil.
Fig. 27. Macroxiphus vaginatus, n. Q.
Fig. 28. Agræcia pupus, Sauss. ©. — 28 a, la tête et le pronotum vus en dessus.
Fig. 29. Agræcia Godeffroyi, n. J'. — 29 a, les cerci grossis, vus en dessus.
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84 LOCUSTIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS DU MUSÉE DE GENÈVE.
EXPLICATION DE LA PLANCHE IN
HÉTRODIENS
Fig. 30. Hemihetrodes Perinqueyi, n. ©. — 30 a, la patte postérieure.
Fig. 31. Acanthoproctus ibex, n. ©. — 31 a, le pronotum vu de profil. — 31 b, l'oviscapte.
Fig. 32. Acanthoproctus cervinus, De Haan. — 32 a, le pronotum vu de profil. — 32 b, l'ovis-
capte.
Fig. 33. Acanthoproctus capreolus, n g'.— 33 a, la tête vue de face.
DECTICIENS
Fig. 34. Gampsocleis gratiosa, Brun. d'.
Fig. 35. Idiostatus californicus, n. . — 35 a, le segment anal et les cerci. — 35 b, la plaque
sous-génitale grossie.
Fig. 30. Eumenymus Vaucherianus, n. d. Segment anal et cerci.
Fig. 37. Paradrymadusa Syriaca, n. @.
MÉCOPODIENS
Fig. 38. Macroscirtus kanguroo, n. Q.— 38 à, la plaque sous-zénitale.
APictet Locustides
1. Mexger. del et seulps
OR LUE
MEMOIRES
SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE
Tome XXX. — Ne 7.
CONTRIBUTIONS
FLORE DU PARAGUAY
IT
SUPPLÉMENT
LÉGUMINEUSES
PAR
Marc MICHELI
GENÈVE
IMPRIMERIE CHARLES SCHUCHARDT
1839
CONTRIBUTIONS
FLORE DU PARAGUAY
——r" SEE —
En publiant aujourd'hui la suite des Légumineuses récoltées par
M. Balansa au Paraguay de 1880 à 1884, je n'ai rien à ajouter aux
considérations générales exposées ici même en 1883. Les caractères
sénéraux sont toujours les mêmes. Sur 79 espèces représentées dans
ces collections, 29 ne figuraient pas dans les récoltes antérieures.
Ayant en outre eu entre les mains les Légumineuses récollées par le
voyageur argovien Reugger au Paraguay entre 1818 et 1826 (et qui
sont actuellement au Polvtechnicum de Zurich), jy ai trouvé 31 espèces
que Balansa n'avait pas rencontrées. Cela donne un chiffre total de 272
Lécgumineuses, réparties comme suit :
Pspilionacées. Cæsalpinées. Mimosées. Total.
Balade CDII 5 000109 55 70 212
BAlan Saone er 16 4 9 29
RERO A ue 16 > 10 31
141 42 89 272
Ces 272 espèces sont réparties entre 65 genres, dont 7 ne figuraient
78 CONTRIBUTIONS A LA FLORE DU PARAGUAY.
pas dans les premières collections : Albizzia, Clitoria, Cyclolobium,
Hoffmansegqia, Myrocarpus, Sophora, Tipuana.
Quatre espèces nouvelles, un Discolotium, un Hoffmansegqia et deux
Mimosa ont été décrites dans ce travail.
Deux autres familles ont été étudiées dans les mêmes conditions que
les Légumineuses et vont prochainement paraître dans les Mémoires de
la Société de Physique; ce sont les Polygalacées par M. le D' Chodat et
les Cypéracées par M. le D' Maury, aide-naturaliste au Museum de Paris.
Marc MIicHELr.
Genève, juin 1859.
LEGUMINOSÆE
Subordo EL PAPILIONACEZÆ.
Tribus II. Genistetæ.
Lupinus LANATUS, Benth. (4) in pratis montium Peribebuy. Nov., n. 3109".
CRorALARIA NITENS, Benth. F1. bras., vol. XV, pars 1, p. 25.
@) In valle Y-Acan-Guazu prope Valenzuela. Mai, sine numero.
Area geog. America meridionalis, a Mexico ad Bras. australem.
Cor. vireLLiNA. Ker. Bot. reg., 1. #47; Benth. FI. bras., 1. 6. p. 29.
Reugger Paraguay.
Ar. geog. Brasil. centralis.
Tribus IV. Indigofereæ.
INDIGOFERA TRUXILLENSIS, H. B. et K. Nov. Gen. VI, p. 456; Benth., EL €. p. 42.
Reugger Paraguay.
Area geog. Peruvia; Bras. prov. Minas Geraes et S.-Paul.
! Les espèces marquées d’(1) figurent déjà dans les premières collections décrites en 1885.
80 CONTRIBUTIONS
Tribus V. Galegeæ.
SESBANIA PUNICEA, Benth., |. c. p. 43.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasil., prov. Rio-Grande do Sul; la Plata; Bonaria.
TEPHROSIA, species.
9 In valle Y-Acan-Guazu propre Paraguari; Nov., n. 4402. Specimen valde
mancum, T. aduncæ, Benth. affine : verisimiliter species nova, accuralins non
describenda.
Tribus VI. Hedysareæ.
Æscaynomexe SELLOI, Benth. (1). Paraguari in paludibus, Mart, n. 3090.
Æscu. SENSITIVA, Swarlz (1). Yaguaron in pratis hamidis, Mart., n. 3091; Gua-
rapi in paludibus, Mai, n. 4443.
Æsca. MONTEvIDENSIS, Vog. (1). In pratis humidis vallis Y-Acan-Guazu, Mart..
n. 4440.
ÆScH. AMERICANA, L. (1). Ad vias prope Paraguari, Mart.. n. 3608.
Æscu. PLATYCARPA, Benth., L. €. p. 63.
Reugger Paraguay.
Area geog. Columbia, Peruvia.
Æscu. FALCATA, DC. (1). In pratis bumidis sylvarum; Peribebuy, Caagazu. Jan.,
n. 4439, 3092 (var. racemis elongatis).
Æsca. aysrrix, Poir. (1). In pratis siccis propre Valenzuela in valle Y-Acan.
Mart., n. 4442.
DISCOLOBIUM JUNGEUM, n. Sp., erectum, junceum, caulibus virgatis, folis subnullis,
inflorescentia Lerminali longe racemosa.
A LA FLORE DU PARAGUAY. 81
Tabula nostra XXIV : 4, ramus ante anthesim; 2, ramus sub anthesi; 3, flos: 4,
vexillum; 5, ala; 6, carina: 7, calyx cum bracteolis; 8, stamina; 9, ovarium loni-
tudinaliter fissum ; 40, legumen junius.
Caules erecti, virgati, À m. alti, puberuh, eylindrici, striati; folia perrara, minima,
ad petiolum 3-4 mm. longum et foliolum unicum, lineare, acutum, 8-9 mm. longum
redueta, puberula ; stépulas stipellasque non vidi ; racemi terminales, longissimi, pedun-
culi 40-50 cent. longi, in parte superiore floriferi; bracteæ jam ante anthesim deci-
duæ, minimæ, acutæ; bracteolæ sub calyce 2 lineares; pedicelli graciles 5-7 mill.
longi : flores majusculi, lutei, ad apicem peduneuli 6-10 distantes, calyx campanula-
lus, quinquefidus, laciniis supremis altius connalis, junius puberulus, postice glabratus:;
vexillum orbiculatum, 45 mill. longum, breviter unguiculatum, ale carinam vix super-
antes, bine auriculatæ, carina lata, recta; staminum vagina more generis demum
utrinque fissa cum filamento vexillari et carinali fere libero; ovarium bi-triovulatum,
pubescens, stylus elongatus, incurvus, glaber; legumen maturum non vidi sed in flori-
bus marcidis ovarium jam io articulos horizontales more generis arcte superpositos
dispositum videtur.
Specimen unicum, leguminibus absentibus incompletum sed species ab omnibus
aliis Discolobiis longe diversa.
9% Paraguari, in pratis humidis, Nov., n. 3089.
NissoLiA FRUTICOSA, Jacq. (1). Ad vias propre Paraguari et Assomption. Aug.
0. 4430.
PorretiA ANGUSTIFOLIA, Vog., Linn., XI, 53 ; Benth., FL bras., L. €. p. 78.
Reugger Paraguay.
Area geog. Bras., prov. Minas.
Porr. PSORALIOIDES, DC., Prodr. Il, 315; Benth., FL. bras., L €. p. 79.
Reugger Paraguay.
Area geog. Bras. merid.
Por. LAmIFOLIA, Vog. (1). Nom. vern. Isau-Caa. In campis Mbatobi prope Para-
guari, n. 4412.
ZorNiA DiPy£La, Pers (4). In valle Y-Acan inter Paraguari et Valenzuela, Mart.,
n. 4769.
7) CONTRIBUTIONS
SryLosANTHES viscosA, Sw. El. Ind. oce. 1283; Benth., loc. cit. p. 94.
Reugger, Paraguay.
Area geog. America meridionalis.
Desmoprum INCANUM, DC. (4). Posta-eui inter Paraguari et Yagaron, ad vias. Mart.
. HAT.
Desm. ALBIFLORUM, Salzm. (1). Guarapi, ad vias. Mart., n. 4438.
Desn. seLEROPHYLLUM, Benth. (1). Guarapi, in campis, Dec, n. 3058.
Desu. caTanIrOuIUM, DC. Prodr. If, 331: Benth., L €. p. 100.
Caules ascendentes ; flores rubro-violacei. In pratis montium Peribebuy Mari.
. 4437.
Area geog. America centralis.
Tribus VII, Vicieæ.
LaArHYRUS PUBESCENS, Hook. et Arn. Bot. Beech., p. 21; Benth., 1. ec. p. 11%.
Reugger Paraguay.
Area geog. America meridionalis extratropica.
Tribus VIII. Phaseoleæ.
CrroriA GuYANENsis, Benth., 1. e. p. 121, tab. XXXT, fig. 2.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasilia australis et centralis, Guyana, Columbia.
GuroriA SELLOI, Benth., 1. 6. p. 123.
Reugger, Paraguay.
Area geog. Brasilia (Sellow).
CeNTRosEMA PLumiERI, Benth. (1). Guarapi. Mart., n. 3098.
A LA FLORE DU PARAGUAY. 83
CENTR. ANGUSTIFOLIUM, Benth., |. e. p. 129.
Reugger Paraguay.
Area geog. In locis sabulosis supra frutices in America tropicali.
CENTR. HASTATUM, Benth. (1). Guarapi, n. 4433.
GALACTIA GRACILLIMA, Benth. (1). Formosa. Mai, sine numero.
GAL. BENTHAMIANA, Mich. (4). In pratis montium Peribebuy. Mart., n. 4767.
CoLLaëA sreNoPuyLLa, Benth. (4). In pratis montium Peribebuy. Apr., n. 4406.
CAMPTOSEMA RUBICUNDUM, Hook. et Arn. (4). In sylvis prope Mbatobi Apr., 4411 ;
ad Cerro S. Thomas prope Paraguari, n. 3104.
ErvramiNa vVELUTINA, Wild. Sp. HE, 91%. Benth., I. c. p. 174.
Reugger Paraguay.
Area geog. In Brasiliæ Prov. Minas; in Surinam, Nova Granata, etc.
CANAVALIA LENTA, Benth., I. ©, p. 177.
9% Caules volubiles. Pirayu. Mart., n. 3096.
Area geog. Brasilia centralis.
CaNAVALIA GLADIATA DC. (1). Yagaron ad vias, April. n. 4409.
PHASEOLUS APPENDICULATUS, Benth. (1). Pirayu, Mart. n. 3097.
PHasS. MEMBRANACEUS, Benth., 1. e. p. 183.
Flores flavo-violacei ; ad ripas flum. Y-Acan inter Paraguari et Valenzuela. Mart.,
n. 4408.
Area geog. Brasiliæ prov. Goyaz et Minas.
Puas. LoBaTus, Hook. Bot. Mag., tab. 4076 ; Benth. 1. c. p. 184.
Reugger Paraguay.
Area geog. Banda oriental ad Rio Negro.
TOME XXX. 124
84 CONTRIBUTIONS
Pas. rIRMULUS, Benth, |. €. p. 185.
9} frutescens; caules basi lignosi: flores flavi. In valle Y-Acan-Guazn prope Valen-
zuela. Mart., n. 4436.
Area geog. Brasilia centralis.
Pas. cRASSIFOLIUS, Benth., 1. €. p. 185.
In pratis, ad ripas Y-Acan inter Paraguari et Valenzuela. Mart., sine numero.
Area geog. Brasiliæ prov. Minas.
Puas. LATIFOLIUS, Benth, |. €. p. 185.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasiliæ prov. Minas et Bahia.
Pras. TRUXILLENSIS, H. B. et K. (1). Ad ripas Y-Acan, inter Paraguari et Valen-
zuela. Mart., n. 4407.
PHas. LASIOCARPUS, Mart. Benth.. |. c. p. 188.
Caules volubiles, flores lutei, ad ripas Y-Acan inter Paraguari et Valenzuela. Mart..
sine numero.
Area geog. Brasilia borealis, Surinam, Guyana et dubio prov. Rio Grande do Sul.
Pras. BaLANsæ, Mich. Par. p. 29 (1). Ad ripas flum. Y-Acan in pratis. Mart.
n. 4410.
RyNcnosiA corYzroLIA, Benth. (1). In pratis montium prope Peribebuy. Mart.,
n. 4413.
Rayncu. LINEATA, Benth. (1). In pratis siccis montium prope Peribebuy. Mart..
n. 4404.
RyNcu. PHASEOLOIDES, DC. (1). In montibus circa Peribebuy. Oct. n. 3106.
Ryncn. TExANA, Torr. et Gray. (1). In valle Y-Acan-Guazu prope Valenzuela.
Mari., sine numero.
Ryneu. piverstroLIA, Micheli (4). Cerro-Pelado prope Paraguari. Mart., n. 4405.
A LA FLORE DU PARAGUAY. 85
ERIOSEMA FLORIBUNDUM, Benth., I. e. p. 211.
Reugger Paraguay.
Areu geog. Brasiliæ prov. Minas.
Enios. PLATYCARPON, Micheli (1).
In pratis vallis Y-Acan. prope Paraguari. Mart. n. 4403.
Entos. voLugiLe, Micheli (1).
In pratis humidis montium Peribebuy. Mari. sine numero.
Tribus IX. Dalbergies.
DALBERGIA Sp.
Arbor 5-6 metralis, cortice suberoso, floribus albis; specimen incompletum, accura-
us non determinandum. Inter rupes montium Peribebuy, Mart. n. 4434.
CycLoLoBtum CLAUSSENI, Benth., 1. 6. p. 230.
Arbor 6-8 metralis, cortice suberoso, in collibus -herbosis, prope Valenzuela. Jan,
n. 4495.
Area geog. Brasil. prov. Minas.
MACHÆRIUM ANGUSTIFOLIUM, Vog. Linn. XI, p. 193: Benth., 1. €. p. 235.
Arbor 5-6 metralis, floribus violaceis. Borja, prope Villa Rica. Jan. 0. 3095.
Area geog. Passim in sylvis montosis Americæ calidioris a Peruvia ad Brasiliam
australem.
Macu. acuriroLIUM, Vog. (1). Nom. vernac. Tapeubhu-Monoti. In campis saxosis
Cerro-Yagaron, Caucape, Yagaron, Mart. Jun. n. 3110, 3607, 4427.
Macu. StIPITATUM, Vog. (1). Paraguari. Mai, n. 4429.
Macu. BRASILIENSE, Vog. Linn. XI, p. 185. Benth., |. c. p. 248.
Nom. Vernac. Sape-Hu.
Arbor 8-10 metralis, calyce nigricante, corolla virido-flava.
Guarapi, in sylvis. Mart. n. 4498.
Area geog. Brasil. prov. Rio-Janeiro.
86 CONTRIBUTIONS
TipuANA sPEGIOSA, Bentb., 1. c. p. 260,
Nom. vernac. Petirua-Guazu.
Arbor 15-20 metralis in sylvis prope Cerro San Thomas. Nov. n. 4426.
Area geog. America australis, Tucuman, flum. Pilcomayo.
DALBERGIEARUM specimen incompletum, ignotum, verisimiliter e genere Pterocarpo
vel Hecastophyllo ; arbor 6-8 met. Formosa n. 4431.
Tribus X. Sophoreæ.
SOPHORA TOMENTOSA, L. Spec. PI. 533., Benth., L. c. p. 314.
Reugger Paraguay.
Area geog. In sabulosis maritimis, utriusquæ orbis calidioris.
MYROCARPUS FRONDOSUS, Allem. Diss. 1848; Benth., 1. ce. vol. XV, pars 2, p. 2,
tab. I.
Nom. vernac. Encensio.
Arbor 10-15 met. cortice resinoso, floribus albis. Yaguaron Jul. n. 31142.
Area geog. Brasil. prov. Rio-Janeiro et Minas.
SWEETIA ELEGANS, Benth. (1). Cerro Pelado, prope Paraguari. Nov., n. 3306.
Tribus XI. Swartzieszæ.
Hococazyx BALANsæ, Micheli (1).
Nom. vernac. Uira-Pepe. Guarapi, in sylvis. Jul., n. 3083.
A LA FLORE DU PARAGUAY. 87
Subordo IE CZæÆSALPINIEZ.
Tribus XIII Eucæsalpinieæ.
PELtopaorum VoGectANUN, Benth. (1). Nom. vern. Uira-pita. Guarapi, in sylvis,
Dec., n. 3082.
HOFFMANSEGGIA PARVIFLORA, n. sp. Herbacea vel suffruticosa, rhizomate repente,
caulibus erectis, foliis bipinnatis, floribus racemosis, parvulis, petalis erectis, summo
dissimili.
Tabula nostra XXV : 4, ramus floriferus:; 2, ramus fructiferus ; 3, foliola; 4, flos
sub anthesi; 5, calyx expansus; 6, petalum inferum: 7, pelalum superum difforme ;
8, stamen ; 9, ovarium ; 10, legumen apertum.
Caules ereeti, herbacei vel sublignosi, 30-40 cent. alt, cylindrici, striati, pilis brevi-
bus, patentibus puberuli. Folia bipinnata, pinnis æqualibus, uni-jugis cum impari ad
apicem petioli digitatis; petioli graciles. erecto-patentes, # cent. longi, parce glandu-
loso-puberuli; pinnæ 3 cent. longæ, 3-5 jugæ, foliolis abrupte pinnatis, rachi setoso;
foliola sessilia, ovata, basi inæquilatera, rotundata, apice obtusa, mucronulata,
superne puberula, ciliata, subtus puberula et glandulis nigris copiose notata, penni-
nervia, À cent. longa, 4-5 mil. lata. Stipulæ cito deciduæ, lineares, puberulæ, 3-4 mill.
longæ. Peduneuli oppositifolii, folia superantes, post anthesim 12-14 cent. longi. Flo-
res ad dimidiam partem peduneuli racemosi, pedicelli 4-5 mill. longi, graciles, erecti ;
bracteæ cito deciduæ, ante anthesim alabastra superantes, comosæ, lineari-lanceolatæ,
acutissimæ, puberulæ, glandulosæ, 1-1,5 cent. longæ. Flores parvuli, petalis sepalis
brevioribus; ealyeis tubus brevissimus, segmenta 5 fere valvata, inferius ovatum, obtu-
sum, cetera lanceolata, acuta, 5-6 mill. longa, copiose glandulosa; petala 5 lutea,
erecta nec patentia, # inferiora late ovata, vel fere rotandata, breviter unguiculata,
3-4 mill. longa, sammum intimum, dissimile, 7 mill. longum, vix expansum, rotun-
dato-plicatum, glandulis nigris copiose notatum. Stamina 10 declinata, filamentis basi
complanatis pubescentibus, vix glandulosis, antheris parvis, nutantibus. Ovarium ses-
sile, glanduloso-puberulum, pluri-ovulatum, stylo brevi, stigmate parvo. Legumen
83 CONTRIBUTIONS
bivalve 3 mm. sessile, complanatum, ovatum, acutum, glandulis nigris et setis plu-
mosis copiose conspersum. Semina fere quadrata, complanata, — Aflini sect. Melano-
sticta, DC., Mém. Lég., sed ab omnibus speciebus differt petalo difformi,
In collibus incultis vallis Y-Acan, prope Valenzuela, Mart., n. 4444, Hujus generis
nulla species adhuc in Bresilia reperta fuit.
Tribus XIV. Cassieæ.
CassiA PUDIBUNDA, Benth., |. c. pars 2, p. 102.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasil. prov. Bahia, Piauhy, Minas.
CassiA BICAPSULARIS, L. (1). In valle Caaui-Cupe prope Mbatobi, Mart., n. 4414.
CassiA EXGELSA, Schrad. Prodr., I, p. 492; Benth., Le. pars 2, p. 109.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasil, prov. Bahia, Piauhy, Minas.
CASsIA PUBESCENS, Jaëq. Fragm. 46, t. 57; Benth., |. &. pars 2, p. 143.
Folia minora quam in speciminibus brasiliensibus. Formosa, Mai, n. 4415.
Area geog. Brasil., prov. Rio-Janeiro.
CassrA RACEMOSA, Mill. (4). In valle Y-Acan : Mart., n. 4416.
CassiA BARBATA, Nees. et Mart. Nov. Acta Nat. Cur., XIE, p. 32; Benth., L c.
pars 2. u. 133.
Frotex metralis, floribus luteis: in pratis vallis Y-Acan. Mart., n. 4417.
Area geog. Brasiliæ prov. Rio-Janeiro, Minas-Geraës, Babia.
CassrA LATISTIPULA, Benth., |. €. pars 2, p. 156.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasil, prov. Ceara, Minas-Geraës, Goyaz, S. Paul.
CASSIA ROTUNDIFOLIA, Pers. (4). In pratis cirea Paraguari. Feb., n. 3105.
A LA FLORE DU PARAGUAY. 89
CassiA CamæcrisrA, L. Spec. PI. 1542; Benth., I. e. pars 2, p. 179, tab. XLV,
fig. 2.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasilia australis.
CassrA RiPARIA, H, B. et K. Nov., Gen. et Spee., VI, p. 369: Benth.. I. €. pars 2,
p. 174.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasil, prov. Rio-Necro ; Guyana, Columbia, America centralis.
CassrA MIMOsOÏDES, L. (4). In valle Y-Acan. Mart., n. 4768.
Tribus XV. Bauhinie:æ.
à
BAUHINIA MICROPHYLLA, Vog. (1). Caacupe, in collibus incultis. Dec., n. 4401.
Tribus XVII. Cynometret.
Copaïrera LanGsporrmi, Desf. Mem. Mus. Par. VIT, p. 377, & 1%; Benth., L. €.
pars 2, p. 242, tab. LXIIT, fig. 1.
Nom. vern. Copahu.
Arbor 10-12 metralis, Paraguari, Cerro-Peron. Mai, n. 4432.
Area geog. Brasil. australis, prov. S. Paul, Minas, Matto-Grosso.
Subordo II Mimosex.
Tribus XX. Adenanthere:zæ.
PiPTADENIA RIGIDA, Benth. (4) Arbor 8-10 metralis, floribus pallide luteis, sine
loco. Nov. n. 4419.
90 CONTRIBUTIONS
PiprapEentA CoLuBriNa, Benth., L 6. p. 282; tab. 76.
Reugger Paraguay.
Area geog. Bolivia, Peruvia, Brasiliæ prov. Bahia, Rio-Janeiro, S. Paul, ete.
PIPTADENIA PEREGRINA, Benth., |. c. p. 282.
Arbor 5-6 metralis, in collibus saxosis ad Cerro San Toma, prope Paraguari. Oct.
sine numero.
Area geog. Brasilia imprimis borealis.
PiprapeniA CEBiz, Griseb. (4). Sine loco, n. 3640.
PIPTADENIA Sp. ?
Caules erecti, 1-1%,50 alti, flores rosei (Balansa). Specimen incompletum, verisi-
militer e sectione Niopa.
In sylvis prope Peribebuy, n. 3086.
Prosopis suLIrLORA, DC. (1). Nomen vernac. Algarobo: Ispinilla. In.campis arsillo-
sis ad ripas flum. Mbai prope Paraguari. Sept., n. 3093.
Neprunia TRiQuETRA, Benth., |. e. p. 292.
Rengger Paraguay.
Area geog. Brasil. merid.
Tribus XXI. Eumimoscæ.
Mimosa oRTHACANTHA, Benth., |. €. p. 315.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasilia meridionalis.
Mivosa PoLycarPA, Kunth. (1). Paraguari in collidus incultis. Mart., n. 3087.
MinosA POLYDAGTYLA, Humb. et Bonpl. ; Benth., 1. c. p. 317.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasilia centralis.
MiosA FLAGELLARIS, Benth. (1). Yagaron in campis. Dec., n. 3094.
A LA FLORE DU PARAGUAY. 91
Mimosa pisrans, Benth. (1). In pratis siecis et sylvis montium prope Peribebuy.
Apr., sine numero.
Mivosa suBseRICEA, Benth. (1). In pratis humidis montium prope Peribebuy
Apr. s. n.
Mivosa DiveRsiPiLA, Mich. Par. p. 57 (1). In prats humidis Posta-Cui. Mart.,
sine numero.
MimosA PLUMOSA, n. sp. Suffruticosa, inermis, dense hirsuta, pinnis unijugis, foliolis
12-jugis, ovatis vel lanceolatis. crassiusculis, undique indumento plumoso dense
veslitis, nervis obsoletis, costa parum excentrica, capitalis cylindraceis, axillaribus vel
summis racemosis, floribus 4-meris, 4-andris, calyce fere obsoleto, brevi, ciliato,
legumine 3-4 articulato, indumento plamoso dense vestito.
Tab. nostra XX VI: 1, ramus floriferus; 2, inflorescentia fructifera; 3, foliola: #, flos
sub anthesi; 5, floris sectio longitudinalis; 6, bractea; 7, ovarium; 8, ovarii sectio trans-
versalis; 9, legumen; 40, leguminis pilum.
Caules erecti, virgati, circa metrales, pilis longis, patentibus, rufescentibus, basi
plumosis dense vestiti. Sripulæ patentes, lineari-lanceolatæ, aculæ, plumosæ, hirsutæ,
15-18 mm. longæ: petiolus communis 3-4 cm. longus, plamoso-hirsutus: pinnæ
10-12 em. longæ, rachi hirsuto, basi stipellis linearibus fultæ; foliola lanceolata,
ovata, fere obtusa, mucronulata, basi inæqualitera, 2-2,5 cm. longa, 8 mm. lata;
foliola interna parium 2 inferiorum, multo minora, costa parum excentrica, nervis
lateralibus obsoletis. Peduneuli axillares, summi foliis obsoletis plus minusve racemosi,
basi stipulis bracteiformibus fulti, sub anthesi 4-5 em., postea 6-7 em. longi. Capitula
cylindrica 3-4 em. longa, bracteæ corollam superantes, in alabastro comosæ, 4-5 mm.
longæ, lineares, pilis longis hirsutæ, flores circa 3 mm. longi, corollæ lobi superne
pubescentes; ovarium hirsutissimum ; legumen 3-4 em. longum, 5-7 mm. latum, valvis
3-4 articulatis, a margine lineari secedentibus, undique dense plumoso hirsutæ ;
semina nigra, compressa, lævia. Ab omnibus Mimosis ex sect. Lepidotis et spicis
cylindricis, differt pinnis unijugis.
© In valle Y-Acan prope Valenzuela. Mart., n. 4424.
MimosA HEXANDRA n. sp. Fruticosa, diffusa, aculeata, canescens, pinnis 2-3 jugis,
foliolis 10-12 jugis, fere linearibus, inflorescentia racemosa, floribus 3-4 meris,
6-8 andris, calyce membranaceo, corollæ tertiam partem æquante, legumine ignoto.
Tabula nostra XXVIT: 1, rami floriferi; 2, foliola; 3, flos tetramerus ; #, flos trime-
TOME XXX. [B]
92 CONTRIBUTIONS
rus; 5, floris sectio longitudinalis; 6, calyx; 7, bractea; 8, ovarium; 9, ovarii sectio
transversalis.
Caules lignosi, 2 metrales, ramosissimi, ramis divaricatis, patentibus, in partibus
junioribus, canescentes. Aculei infrastipulares bini, recti vel leviter recurvi. Stipulæ
minimæ, setaceæ. Petiolus communis 1-1,5 em. longus, eglandulosus, canescens, inter
pinvas seta rigida auctus. Pinnæ bijugæ, rachi 1-2 cent. longo, basi stipellis minutis
fultæ. Foliola 12 juga, lineari lanceolata, obtusa, mueronata, basi costa excentrica
inæquilatera, slabra, subcoriacea, 5-6 mm. longa. Inflorescentiæ ad apicem ramorum
racemosæ; racemi elongati, circa 20 cm. longi, basi foliosi. Pedunculi sæpius gemini,
aculeis et stipulis bracteiformibus fulli, À em. longi, capitula globosa. Bracteæ corolla
cirea duplo breviores. lineares, puberulæ. Flores 3-4 mm. longi, sæpius 3 meri,
G andri, nonnunquam #4 meri, 8 andri. Calyæ membranaceus, fimbriato-dentatus,
pubescens; corolla lobis superne puberulis, ovarium pubescens. Hæc species ad
Mimosas Rubicaules floribus 3 meris et inflorescentia pertinet, ad Acanthocarpas
autem, aculeis infrastipularibus et habitu (arbusti ramosissimi). Ad ripas fluminis
Mbay prope Paraguari, n. 4422.
Mimosa riLtFoRMIS, Benth., |. €. p. 371.
Reugger Paraguay.
Mimosa soMNIANS, Humb. et Bonpl. in Wild. sp. IV, 1036: Benth., L €. p. 374.
Reugger Paraguay.
Miosa invisa, Mart. (1). In pratis humidis, montium Peribebuy, Mart., n. 4766.
Tribus XXII. Acacieæ.
Acacia PLUMOSA, Lowe, Benth., 1. c. p. 398.
Caules spinosi, subscandentes, flores albi; Guarapi in sylvis, Apr., n. 3085.
Area geog. In fruticetis cirea Rio-Janeiro.
Li
AcacIA; specimen incompletum, accuratius non determinandum.
Nom. vernac. Huira-Hu.
Prope Paraguari, n. 4420.
e
—
A LA FLORE DU PARAGUAY. 93
Tribus XXIII. Inge:æ.
CALLIANDRA SCUTELLIRERA, Benth., 1. €. p. 412.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasilia borealis.
CALLIANDRA FOLIOLOSA, Bentb., |. €. p. 423.
Frutex gracilis; in sylvis Cerro San Toma, Nov., n. 4418.
Area geog. Brasil., prov. Minas.
CALLIANDRA BICOLOR, Benth. (1). In valle Y-Acan prope Paraguari, Mart,,
. 44921.
CALLIANDRA PARVIFLORA, Benth., I. c. p. 427.
Frutex 1? m. 50 altus, flores rubro-violacei. Guarapi in fruticeuis : Oct., n. 4493
4493 à.
Area geog. Brasilia centralis et australis.
ALm1ZZ1A LeBBeck, Benth. in Hook. Lond. Journ., IE, 87.
Reugger Paraguay.
Ex Asia tropic. illata.
PITHECOLOBIUM SCALARE, Gris. Symb. ad FI. Argent., p. 123.
Nomen vernac. Tatane.
Arbor 6-8 metralis, cortice suberoso, floribus albis. Mbocaiati prope Paraguari; flor.
Febr.; fructus Jul., n. 3084.
Area geog. Respublica Argentina.
Reugger Paraguay.
INGA LEPTANTHA, Benth., I. c., p. 485.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasil. prov. Rio-Janeiro et Bahia.
INGa UruGtenxsis, Hook. et Arn., Benth.. I. c. p. 495, tab. CXXXV.
Reugger Paraguay.
Area geog. Brasilia australis.
INDEX TABULARUM
Tab.
Discolobium junceum ................ 24 | Mimosa plumosa ... ......
Hoffmanseggia parviflora ............. 25 | Mimosa hexandra...................
}
ù
3082
3083
3084
3085
3086
. 3087
3088
3089
3090
3091
3092
3093
3094
3095
3096
3097
3098
2101
3105
3106
3107
3109
3110
3112
3306
3607
3608
3610
4401
4402
4403
INDEX NUMERORUM
Peltophorum Vogelianum.
Holocalyx Balansæ.
Pithecolobium Scalare.
Acacia plumosa.
Piptadenia sp.
Mimosa polycarpa.
Desmodium sclerophyllum.
Discolobium junceum.
Æschynomene Selloi.
» sensitiva.
» falcata.
Prosopis juliflora.
Mimosa flagellaris.
Machærium angustifolium.
Canavalia lenta.
Phaseolus appendiculatus.
Centrosema Plumieri.
Camptosema rubicundum.
Cassia rotundifolia.
Rynchosia phaseoloïdes.
Cæsalpiniægarum genus ignotum.
Lupinus lanatus.
Machærium acutifolium.
Myrocarpus frondosus.
Sweetia elegans.
Machærium acutifolium.
Æschynomene americana.
Piptadenia Cebil.
Bauhinia microphylla.
Tephrosia sp.
Eriosema Platycarpon.
| 4404
4405
4406
4107
4108
4409
AH0
ant
41412
A3
| 4414
4415
416
4417
| AMS
4419
4420
4421
4422
4423
1424
| 4425
4426
4128
4129
4430
| 4431
4132
| 4133
4454
4455
Rynchosia lineata.
Rynchosia diversifolia.
Collæa stenophylla.
Phaseolus truxillensis.
» membranaceus.
Canavalia gladiata.
Phaseolus Balansæ.
Camptosema rubicundum.
Poiretia latifolia..
Rynchosia corylifolia.
Cassia bicapsularis.
» pubescens.
» racemosa,
» barbata.
Calliandra foliolosa.
Piptadenia rigida.
Acacia sp.
Calliandra bicolor.
Mimosa hexandra.
Calliandra parviflora.
Mimosa plumosa.
Cyclolobium Blanchetianum.
Tipuana speciosa,
Machærium brasiliense
» stipitatum.
Nissollia fruticosa.
Dalbergiæa incertæ sedis.
Copaifera Langsdorffi.
Centrosema hastatum.
Dalbergia sp.
»
96
4136
4437
1438
4439
4440
4141
4442
INDEX NUMERORUM.
Phaseolus firmulus.
Desmodium cajanifolium.
» albiflorum.
Æschynomene falcata.
» montevidensis.
Desmodium incanum.
Æschynomene hystrix.
SPECIMINA
Æschynomene americana.
Calliandra parviflora.
Crotalaria nitens.
Eriosema volubile.
Galactia gracillima.
Mimosa subsericea.
4443 Æschynomene sensitiva.
4144 Hoffmanseggia parviflora.
14766 Mimosa invisa.
41767 Galactia Benthamiana.
4168 Cassia mimosoides.
4769 Zornia diphylla.
SINE NUMERO
» distans.
Phaseolus lasiocarpus.
» crassifolius.
| Mimosa diversipila.
| Rynchosia Senna.
D
INDEX GENERUM ET SPECIERUM
Acacia plumosa. . ai et eat: à
DO SP.-..........esossseomesess
Æschynomene americana ..............
» AE à douse
» NSURSS CÉSAR EEE
» montevidensis............
» HEMTE GS PEMAMANNRNA
» SOUTTET RRTe
» HOUSSE
AIDIZAA LENHEU RER 02. 0
Bauhinia microphylla . ........
(BÉUTET GREEN LPS
» FONDS = - ere rec
» MR NNE e-É6AeaTéenronse
» SODEETAR eee
Camptosema rubicundum ..............
Canavalia gladiata. ...............
» TEE SERRE
CASSINI TARNATENRERREE ccr eoracre
D JOGNANIENE SAONE MERE NonRe
» Chamæcrista ...........
» excelsa..... AE ver
DTACSTQUIA EEE eee = eee
» mimosoides ...... E
DAIDU DES DENIS EE Re eme eme ue cle
» pudibunda ........ Pac detre
D'ORTADOMIOM A ne ee ee me crie de
DRATIPAT AE RE ele mileteeeeercrs
DTOUNANONA 5-28 suceuse
Centrosema augustifolium. . ............
» NASA EE ne eee
» PUMA ET ue
Clitoria guyanensis. . AIT Te 82
DR SEIOI ere anche ocre 82
Collæa stenophylla . .................. 83
Copaifera Langsdorfii ................ 89
CYOTAATAINITENS. Rene ee 19
» Mitelina ee -cnecn AD QN)
Cyclolobium Clausseni................. 85
DAlDer esp ER EE. ARS nr ee 89
Desmodium albiflorum ................ 82
» cajanifolium .........,..... 82
» CAMES Men ee 82
» SCIeTOpOYIUMEE re 82
Discolobium junceum . ............ eo CL
Eriosema floribundum ................ 89
» DidiYCANPONS ee ee ee 89
» VOD RCE Ce 85
ENYENTINANEIU INA TER EE 88
Galactia Benthamiana.. ............... 83
UOTE oo doreen sans 83
Hoffmanseggia parviflora............... 87
Hol0CalE Ban EE Ce 7 86
Indigofera Truxillensi................. 19
Inpatleptanihae er. -- certe 93
DRRUTUBUENSIS- cer Tee 93
PafLYrUS DUDESCENS. = + 82
DUPUIS eue 19
Machærium acutifollum ............... 85
» angustifolium .............. 85
» brasiliense "ere 85
» SAPIAUME ee cc 85
Mimosa distans........ Mois ie 91
DO VET SIDA en ec g1
98
INDEX GENERUM ET
MIMOSAM AIO EEE Er
» RExXANA TA TR EE
» NN CR Et OR ROC AUS
AE Too dons eccosnn ace
D -PIUMOSA APE Er e
5 MMIDOINCATPA EEE ee ere
DANOIUACIYI eee eee.
DA SOMNANS Eee de ee rm ele
DR ASUDSELICEAS MR ne Pere
Myrocarpus frondosus. . ...............
Neptunid{niquetra
NISSONANU COS ERP PRE CERN"
Peltophorum Vogelianum..............
Phaseolus appendiculatus. .........
» Bal EE ER PAR DA
» CNASSNONUS Eee TR
» APRUIUS- eee 0e Ne
» ISO Tag 0 à 000 acc aomkio
» lAUONUSS RE RER
» IODALUS 2e MEQER en 0
» MEMPTANACEUSE
» trUXLIeNSIS EE PAP
SPECIERUM.
Piptadenia Cebil. .. .…
» colubrina .
» peregrina .
» rigida.
» STATS OE LES
Poiretia angustifolia. .
» latifolia.......
» psoralioides .
Prosopis juliflora
Rynchosia corylifolia…. .
» PHASEOIDITeS ACER EEE ee
» diversifolia . .
» lineata .....
» texana 1".
Sesbania punicea
Sophora tomentoso. . .….
Stylosanthes viscosa.
Tipuana speciosa
Zornia diphylla. . .....
Pages.
90
90
90
84
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93
st
s1
st
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MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE
Tone XXX.— N°8.
M. MICHEL
CONTRIBUTIONS
A LA
FLORE DU PARAGUAY
PL POLYGALACEÉES
le Dr Robert CHODAT
Privat-docent à l'Université de Genève.
_—_—- RRt O2 _
er
GENEVE
IMPRIMERIE CHARLES SCHUCHARDT
1589
CONTRIBUTIONS
FLORE DU PARAGUAY
M. Mare Micheli a déjà fait ressortir dans ses premières contributions
à la flore du Paraguay", l'affinité considérable qui existe entre celte flore
et celle du Brésil méridional (Prov. de St-Paul et des Mines) pour ce
qui concerne les Légumineuses. [Il en est de même pour les Polygalacées ;
sur 25 espèces récoltées par l’illustre voyageur Balansa, 11 sont entière-
ment nouvelles, les autres ont déjà été trouvées autre part (Brésil). Autant
qu'on peut en juger d’après les travaux parus sur la flore de l'Amérique
australe, aucune des espèces du Paraguay n’a encore été signalée dans
la République Argentine. Une seule se trouve dans l'Uruguay (Monina
Richardiana).
La proportion d'espèces nouvelles et propres au Paraguay est de
46 ‘},, chiffre très considérable si on le compare à celui de 11°}, obtenu
par M. Micheli pour les Légumineuses. Par leurs affinités, ces 11 nou-
velles espèces se rapprochent d'espèces brésiliennes, mais S'en dislin-
guent par des caractères bien tranchés et de première importance; une
seule (P. arequensis) est très voisine d’une espèce bolivienne décrile par
M. A.-W. Bennet: (P. nemorals). Le même auteur a donné (1 c.) une
liste des Polygalacées récoltées par Balansa. Outre qu’elle est incomplète,
1 Contrib. à la FI. du Parag. M. Micheli, Legumin.
? Polyg. amer. nov. in Jowrn. of Bot. 1879.
102 CONTRIBUTIONS A LA FLORE DU PARAGUAY.
cette énumération est fausse pour plus de la moitié aes noms cités. Jai
déjà rectifié quelques-unes de ces erreurs, dans une communication
préalable à la Société de physique de Genève ‘. J'ai aussi rectifié quel-
ques synonymies erronées, introduites par le même auteur dans la Flore
du Brésil *. Par contre les 4 nouvelles espèces décrites par M. A.-W. Ben-
net se sont trouvées être nouvelles.
Des 26 espèces que possède le Paraguay, {1 ont les feuilles toutes ou
en partie verticillées; proportion beaucoup plus considérable qu’au Brésil.
Chose remarquable, le P. paniculata, le plus commun de tous les
Polygala sud-américains, parait manquer complètement au Paraguay
proprement dit. Il n’est pas non plus cité au sud de ce pays : ce qui
ferait croire que sa limite australe doit être au nord du Paraguay.
P. longicaulis, une espèce presque aussi commune, pénètre réellement
au cœur du pays, mais ne le franchit pas. Il en est de même pour
P. paludosa et P. tenuis DC. Le fait que des espèces très communes dans
l'Amérique australe /P. linoides, P. thesioides, P. gnidioides, P. Duar-
tena, P. Nœi, etc.) n'apparaissent pas au Paraguay, semblerait indiquer
que ce pays forme, pour ainsi dire, une zone intermédiaire entre la flore
(au moins pour les Polygalacées) du Brésil et celle de la République
Argentine, mais participe plus de la première que de la seconde. S'il y
a eu migration, c’est donc au Brésil qu'il faut chercher le centre de végé-
lation des Polygala du Paraguay.
Dans le cours de ce travail, extrait d’une monographie de la famille
devant être publiée prochainement, j'ai été amené à supprimer le genre
Acanthoclados et à le réunir au genre Polygala. J'ai dénommé les
deux espèces existantes d’après les auteurs qui les ont baptisées, leurs
noms spécifiques ne pouvant être appliqués à des Polygala, vu que déjà
d’autres espèces portent les mêmes noms.
Genève, mai 1889.
Dr Robert CHopar.
! Archives des sc. phys. et nat. 1888.
* Mart. FI. Bras. Polyg. A.-W. Benn.
| E P{ )JLYG ALA
I. POLYGALA EXTRAAXILLARIS n. sp.
Radix nodosa; caulis erectus, puberulus; folia alterna, lineari-lanceolata, pubescen-
lia, trinervia; racemi extraaxillares, laxiflori: flores submajores:; carina ecristala;
sügmata nec cucullata nec cristata: semina cylindrica, pilis sericeis, longis appressis
vestita; caruncula galeata, exappendiculata.
Tabula nostra XXVIIT, fig. L: 1, planta florifera; 2, alæ; 3. sepala superiora
concrescentia; #, corolla; 5, anthera cum filamento; 6, pistillum; 7. fructus cum
sepalis sub maturitatem ; 8, semen.
Perennis. Radix fascicularis, interdum nodosa, caulem unieum vel plures edens.
E caudice, caulis 15-30 em. longus, ereclus, teres, puberulus, inferne sublignosus,
simplex, nudus vel parce foliosus, superne ramosus, nascitur. Rami erecti, foliosi. Folia
lineari-lanceolata, erecta, racema plus minusve amplectentia, sæpe superantia, utrin-
que acuta, acuminala, trinervia, 2-5 em. longa, 3-5 mm. lata, in petiolum brevem
attenuata, utraque facie molliter puberula, haud subglabra. Bacemi supraaxillares,
peduneulo eum caule fere usque ad nodum superiorem connato, sublaxiflori, 4-6 em.
longi. Flores rosei. Bracteæ lineares, deciduæ. Pedicelli tenues, penduli, 3-4 mm.
longi, puberuli. Sepala exteriora, viridia, superius arcuatum, geniculatum, in fructu
erectum; duo inferiora fere usque ad apicem coalita, margine glanduloso-ciliolata,
alis duplo breviora. Alæ rhomboidales vel suborbiculares, carinam æquantes vel
paullo superantes. demum virescentes, membranateæ et auctæ 6-7 mm. long., 5 mm.
lat. Petala tria; carina galeata exappendiculata, quam petala superiora paullo longiora ;
petala superiora trunçata, apice lata, margine inferiori exteriori ciliolata, fere usque
ad basin libera. Ovarium ellipticum ; stylus latus elongatus curvatus. Filamenta stami-
num quam antheræ mulloties longiora, basi tantum in tubum coalila. Capsula obovata,
emarginata, marginibus angustis munila, alis brevior atque angustior. Semina
cylindrica, pilis sericeis appressis, longis vestita, 3-3 ‘/, mm. longa; caruncula galeata,
semini superposita, cornea, exappendiculata.
Obs. : Species nova a P. Brizoides Saint-Hil., radice nodosa, foliis magis hirsutis
104 CONTRIBUTIONS
atque firmioribus, caule et ramis pilis brevioribus (haud hispidis ut P. Briz.) vestitis,
floribus majoribus, sepalis viridioribus, seminibus magis vestilis, caruncula dissimili
sat distineta.
In collibus ineullis : Villa-Rica, n. 2180, cerro Pelado apud Paraguari 4716.
P. Fallax, sp. n. Radix repens, ramosa, fragilis; caulis erectus, puberulus; folia
allerna, ovato-lanceolata, pubescentia; racemi extra-axillares, laxiflori; flores speciosi ;
carina ecristata; stigmata nec cucullata, nec cristata; semina cylindrica; caruneula
galeata exappendiculata.
Tabula nostra XXVIIL, fig. II : planta tota.
Caulis 2-3 em. altus, simplex vel ramosus, hirsutus plus minusve angularis, parte
superiore molliter lanuginosus. Folia omnia late lanceolata vel ovato-lanceolata,
superiora maxima. Racemi laxiflori extraaxillares, pyramidales, vel terminales. [ndoles
floris eadem sunt quæ in P. extraaxillaris Chodat.
À præcedenti, floribus paullo majoribus, foliis multo latioribus, habitu dissimilis.
In pratis : Capitindu, in oriente Cordillieræ Villa-Rica, n. 2179.
PozyGaLa venus DC. (fide Herb. DC.) non A.-W. Bennet. P. sulphurea A.-W.
Bennet. F1. brasil. 38; P. paludosa Saint-Hil. Flor. bras. mer., Il, 9, ex parte.
In America meridionali varietates tres hujus speciei reperiuntur.
Var. à : caulibus elongatis 5 dem. long. quandoque parte inferiore sublignosi, parte
superiore ramosis, floribus pallide sulphureis Gardn., 4419.
Var. B : caulibus elongatis 4-5 dem. longis, herbaceis, floribus antecedenti paullo
majoribus, pallide roseis. Claussen 156.
Var. y : caulibus minus elongatis 1-3 dem. long., herbaceis, parce ramosis, floribus
sulphureis. Glaziou 10272.
CI. Saint-Hilaire in FI. brasil. merid. qui specimen Candolleum cognoscebat, sine
ullo judicio cum varietatibus, sub nomine novo P. paludosa, descripsit. CI. A. W. Ben-
net in FI. brasil. (Mart.) speciem Hilarianam P. paludosam abrogavit, illiusque varie-
tates partim ad species cognitas partim ad novas reduxit. Sic pro varietatibus y
amesthystina el e longispicala speciem novam (P. sulphurea) fecit, indicavit simul
autem, plantam Gardnerianam 4419 typicam esse. Quæ planta nisi habitu majore,
cum specimine Candolleano sub nomine P. tenui in Herb. Prodromi asservato pror-
sum conveniet, ita ut P. sulphurea A.-W. Bennet eadem est qua P. tenuis DC.
A LA FLORE DU PARAGUAY. 105
Polygalæ tenuis A.-W. Bennet autem Icones. Tab. VIT, 2, Tab. XXX, A. fig. 16
(semen) cum descriptione in eodem libro non conveniunt, quo fecit ut nesciam
quam plantam sub eo nomine describere voluit.
Specimina paraguensia ad var. y pertinent. B. Balansa Pt-Parag. 2183. Caaguazu,
in pratis paludosis. Novemb.
P. caurmi, ü. sp. Caulis tenuissimus, subaphyllus: corolla cristata; antheræ sub-
sessiles ; stigmata cucullata, cristata; capsula elliplica, alis paullo brevior; appendieula
carunculæ lanceolata, semine triplo breviora.
Tabula nostra XXIX, fig. L: 1, planta florifera; 2, ala; 3, sepalum superius ;
4, corolla; 5, antheræ tres in tubo: 6, pistillum: 7, fructus maturus cum sepalis
persistentibus; 8, semina.
Anoua. Radir parva fibrosa. Caulis unieus, tenuissimus, filiformis, teres, subaphyl-
lus, 3-5 dem. altus, parte superiore ramosus, ramis tenuissimis, erectis, fastigiatis.
Folia sparsa, squammaeformia vel linearia, acicularia, usque ad 5 mm. longa. Racemi
elongati, 10-15 em. longi (floribus dilapsis adjunctis), laxiflori, subsecundi. Flores
2 mm. longi, pedicellati, albicantes vel flavescentes. Bractea bracteolis duplo longior,
lanceolata, in anthesi pedicellum æquans, decidua. Pedicelli floribus brevioribus,
demum deflexi. Sepala exteriora, inæqualia ; superius ellipticum, nervo medio ramoso
notatum; inferiora minora, lanceolala, uninervata. 4/æ elliptico-spathulatæ, obtusæ,
stipitatæ, nervis tribus, simplicibus notatæ, glabræ, quam corolla longiores. Carina
concava, crislam, lacinis paucis simplicibus formatam, in dorso ferens. Petala
superiora cum Carina connata, a parte media libera, latescentia, rhomboidalia, quam
Carina paullo breviora. Antheræ octo, in tubo staminali fere sessiles, glabræ. Ovarium
ellipticum ; stylus brevis; sigma cucullatum cristatum. Capsula elliptica, emarginata,
marginibus membranaceis nullis notata, glabra, punctata, alis paullo brevior. Semina
hirsuta, ovoidea, elongala, arillo parvo, biappendiculato munita. Appendicula acuta
alba, in semine equitantia atque eo triplo breviora.
Obs. Species habitu P. tenui var. x valde similis, sed ob filamenta staminum usque
ad apicem connata i. e. ob antheras subsessiles, ob formam alarum, ob semen
distincte strophiolatum, toto cælo diversa. Species nova amico Ph. Chuit scientiarum
Doctori, egregio chemico dicata.
P. pazuDosA, Saint-Hil. F1. bras. mer., If, p. 9 (exelusis varietatibus «, 6, y, e);
P. tenuis A.-W. Bennet (non D. C.) pp. FI. brasil. Polygal, p. 48. Tab. VIT, I,
fig. 1-2.
106 CONTRIBUTIONS
Tabula nostra XXXI, fig. [: 1, planta florifera: 2, ala; 42, petalum superius
ablatum; 4, crista ablata; 6, pistillum; 7, fructus cum sepalis persistentibus:
ë, semen.
Var. angustocarpa.
Radix fibrosa annua. Caulis erectus, teres, leviter striatus, herbaceus, tenuis,
superne ramosus, 20-40 cm. longus. Rami tenuissimi, erecti, simplices vel iterum
ramosi. Folia numerosa, erecta haud patula, lanceolata, sæpius linearia, 5 mm.
longa, ‘/, mm. lata, margine subtus revoluta, glabra, in ramis floriferis angustissima.
Racemi elongati, cylindrici, 2-4 em. longi, 4-5 mm. lati, subdensiflori. Flores breviter
pedicellati, rosei. Sepala inæqualia, haud connata. Ale duplo longiores, obovatæ,
obtusæ, roseæ, basi attenuatæ, nervis tribus inter se haud anastomosantibus, præditæ,
carinam fimbriatam æquantes. Carina cristata. Crista filamentis paucis (6-8), simplici-
bus formata. Petala superiora, irregulariter sinuata, apice subemarginata, cum tubo
staminali usque ad medium connata. Filamenta staminum libera, antheris breviora,
maxima parle connata. Stigma superius cristatom. Æructus ellipticus, alis paullo
brevior vel eas æquans. Semina griseo-nigra, breviter hirsuta, ellipsoïdea, caruneula
breviter exappendiculata munita.
Conf. observat. in P. tenuis, p. 104.
In pratis humidis et in uliginosis : Paraguari, n. 2180; Villa-Rica, n. 2180
(eadem est pl. Schomburgk 670 e Guy. angl.).
P. serICEA, A.-W. Bennet FI. bras. Polyg., p. 70. Specimina paraguensia cum
descriptione ac cum icone seminis (in FI. brasil.) bene conveniunt. (In hae specie
sligma cristatum est, quod ommisit A. Bennet.) Folia caulinia sunt angustiora quam
in speciebus brasiliensibus.
CI. A.-W. Bennet in Journ. of Bot. 1879, Polyg. americ. n. 2188 Bal. cum.
P. tenui identificavit sed meo sensu erronee. P. tenuis DC. ut jam (pag. 104)
demonstravi eadem est planta qua P. sulphurea A.-W Bennet. P. tenuis A.-W. Ben-
net, |. c. descriptio perbrevis quæ non cum icone convenit, plantam quam auctor
describere voluit cognoscere non licet. Ille adeo in summo errore versatur ut species
quas creavit non recognoscat.
In campis : Cerro Perron apud Paraguari, n. 2188; Cuaguazu, n. 2601 ; Cerro
Pelado apud Paraguari, n. 4714.
Area geog. In campis provinciæ brasiliensis minarum.
P. Vizca Rica, sp. n. Caules virgati, foliosi vel subaphylli; folia linearia alterna ;
A LA FLORE DU PARAGUAY. 107
alæ obovatæ, obtusæ; carina eristala; pelala superiora ligularia; antheræ subses-
siles; stigma haud eristata, Fructus ellipticus. Semina biappendiculata ; appendicula
ligularia, membranacea.
Tabula nostra XXIX, fig. I: 1, planta tota et racemus fruetiferus; 2-3, ala et
sepala exteriora; #, corolla aperta; 4%, petalam superius ablatum ; 5, anthera in tubo;
6, pistillum; 7, fructus cum sepalis; 8, semina.
Radix perennis, eylindrica, ramosa, arliculata, brunneofasca. E caudice haud incras-
sato oriuntur caules plures, virgati, teretes, striati, parte superiore ramosi vel simplices,
2-3 dem. alti, erecti. Folia alterna, lineari-lanceolata, vel linearia, aculeiformia, sæpe
omnia decedentia, interdum persistentia, in caulibus junioribus 2-3 cm. longa, acumi-
nata, mucronata, 1-2 mm. lata, margine incrassata, erecta, Racemus in juventute den-
sus, elongatus 2,5-4 em. longus, demum laxus 10-12 em. longus. Flores albi, flaves-
centes breviter pedicellati. Sepala inæqualia. Alæ obovatæ, obtusæ, rotundatæ. basi
attenuatæ, nervis haud anastomosantibus, munilæ. MNervi laterales extrinsecus ramosi.
Carina cristata. Crista filamentis simplicibus paucis (6) formata. Petala superiora haud
sinuata, ligularia. Stamina filamentis parte minima liberis, quam antheræ duplo brevio-
ribus. Stigmata bippocampiformia, haud cristata. Fruetus ellipticus, alis paullo brevior
sed latior, marginibus membranaceis nullis præditus. Semina eylindrica, breviter hir-
suta, caruneula biappendiculata munita. Appendicula dimidium semen æquantia vel
superanlia, lugularia, membranacea.
A præcedenti, stigmatibus haud cristatis, seminibus diversis, pilis brevioribus,
appendiculis longioribus diversa. Affinis P. Lagoanæ sed ab semina atque alia diversa.
Verumtamen ad sectionem P. aphyllæ appropinquanda.
CI. A.-W. Bennet |. c. eam pro P. remota A.-W. Bennet (P. paludosa, S'-Hil. p. p.)
erronee habet. Ab ea fructibus non quam alæ duplo longioribus, caule firmiore, stig-
matibus haud cristatis, atque forma seminis, diversa.
In pratis et pascuis : Dona Juana apud Villa-Rica, n. 2191: Villa-Conception,
n. 2191 6. Apr.
P. mozcuGniroctA, S'-Hil. FI. brasil. mer. II, 25. P. galioides var. y molluginifolia,
A.-W. Bennet FI. brasil. Polyg., p. 29.
A.-W. Bennet sine ullo judicio speciem Hilarianam cum P. galioide, Poir., conjugit
quacum nisi foliis verticillatis, non convenit.
In pratis : Villa Rica, n. 2186.
Area geog. Brasil. meridionalis : Paraguay.
TOME XXX. 15
108 CONTRIBUTIONS
P. orrHiocarPA, sp. n. Caulis quadrangulatus, folia verticillata, linearia aut
lineari-lanceolata ; racemi subdensiflori; bracteæ persistentes ; petala superiora rhom-
boïdalia, lata; stigmata cristala; fructus erectus, elliptico-rotundatus; appendicula
carunculæ semen subæquantia vel ‘/, breviora.
Tabula nostra XXX, fig. IL: 4, planta florifera et fructifera ; 2, ala; 3, sepalum
superius; #, corolla sine uno petalo ; 42, petalum superius; 5, antheræ cum filamen-
ts; 6, pistillum; 7, fructus cum ala et sepalis exterioribus; 8, semina.
Radix crassa, tortuosa, griseo violacea, striata. E caudice oriuntur caules plures,
adscendentes, #-angulares, simplices aut pauciramosi. Folia omnia lineari-lanceolata
aut linearia, 5-verticillata aut superiora alterna, mucronata, in medio caule longiora
atque latiora, 2-2 ‘}, cm. longa, 2-4 mm. lata. Racemi terminales, subdensiflori
3-6 cm. longi, 3 ‘/,-4 mm. lati. Bracteæ persistentes. Bractea bracteolis multo longior,
acuminala, quam pedicellum triplo longior, etiam post anthesin persistens. Pedicelli
brevissimi etiam in fructu erecti. Flores subsessiles. Sepala inæqualia. Ale ellipticæ
trinerviæ, maculis elongatis crassis, notatæ, carinam subæquantes, albidæ. Carina
cristata. Petala superiora usque ad medium cum tubo staminali connata, triangularia
vel rhomboidalia sed haud ligularia, lata. Antheræ quam filamenta libera longiores.
Stigmata cristata. Fructus irregularis elliptico rotundatus maculis croceis præditus,
haud pendulus sed erectus, alis subbrevior sed sublatior. Semina breviter sed molliter
pubescentia: caruncula biappendiculata; appendicula semen subæquantia vel ‘},
breviora. .
In prats : Ilangu apud Villa-Rica, n. 2189.
Species distinctissima. À præcedenti, floribus majoribus, foliis angustioribus, pedi-
cellis brevioribus, bracteis persistentibus, petalis superioribus diversis, differt.
CI. A.-W. Bennet eam cum P. galioide (1. c.) conjugit, quacum minime convenit.
Magis affinis est P. paraguayensi, quam creavit ipse ille auctor.
P. puxcraTa, A.-W. Bennet, Polyg. Amer. Journ. of Bot., 1879, p. 173. Caulis
angulatus; folia verticillata, glanduloso-punctata, lanceolato-obovata, vel superiora
lanceolato-linearia; racemi capitati, compacti, subglobosi: alæ ellipticæ, obtusæ;
petala superiora rhomboiïdalia, quam carina breviora ; fructus pendulus, elliptieus,
apice emarginatus; semina pilis sublongis vestita ; appendicula carunculæ semine ‘/,
breviora.
Tabula nostra XXXIIL, fig. I : 1, planta florifera ; 2, ala; 3, sepala; 4*, petalum
superius; #, carina cristata cum petalis superioribus (dorsalis); 5, antheræ ; 6, pisul-
lum ; 7, frucius cum sepalis; 8, semina ; 9, bracteæ.
A LA FLORE DU PARAGUAY. 109
Radix crassa, carnosa, ramosa. Caules numerosi. basi tantum ramosi vel subsim-
plices, angulosi, subglabri, firmi, erecti, 1-2,5 dem. alti. Folia inferiora 4-5 verticil-
lata, obovato-oblonga, apiculata: superiora lanceolato-linearia, acuta, mucronata,
verticillata vel alterna; omnia pellucido-punctata. Racemi capitati, compacti, demum
cylindrici, breves, 1-3 em. longi. Bracteæ, inæquales; bractea bracteolis triplo, vel qua-
duplo longior, lanceolato-subulata, ciliolata, pedicellum æquans vel superans, usque ad
anthesin persistens. Flores pedicellati; pedicelli graciles, floribus subbreviores, demum
penduli. Sepala exteriora inæqualia, ovata, obtusa, superius paullo majus, glabra. 4/æ
membranaceæ, ellipticæ vel obovatæ, corollam paullo superantes; nervi vix vel non
anastomosantes. Curina cristata; crista e filamentis numerosis, linearibus formata.
Petala superiora quam carina cristata fere dimidio breviora, rhomboidalia, lata.
Antheræ filamentis liberis longiores. Srigmata cristata ut in P. molluginifolia. Capsula
elliptica, emarginata, alis paullo brevior sed æquilata. Semina subeurvata, pilis sub-
longis, sericeohirsuta, utrinque attenuata; appendicula linguæformia, ‘|, semen
æquanlia.
In collibus incultis : Villa Rica.
Species habitu P. adenophyllæ proxima, sed alis haud ovatis, sepalis latioribus,
petalis minus elongalis, crista dissimili valde distincta.
P. PaRaGuayENSIs, A.-W. Bennet, Journ. of Botany, 1879. Polyg. americ.,
p. 174. Caulis quadrangularis, subalatus; folia verticillata obovata, mucronata vel lan-
ceolata; bracteæ persistentes; alæ obtusæ, quam capsula vix longiores ; fructus erectus,
baud pendulus. Caruneula biappendiculata; appendicula linearia alba membranacea
lenuia, semen æquantia vel superantia.
Radix crassa, perpendicularis, lignosa. E caudice incrassato, oriuntur caules plu-
res adscendentes, erecti, simplicis vel parce ramosi 15-30 em. longi, # angularis sub-
alati. Folia inferiora 4-verticillata, obovata, mucronata; superiora lanceolata, sæpius
alterna, uninervia, 10-15 mm. longa, #-8 mm. lata. Racemi elongati, subdensiflori,
usque ad À dem. longi. Flores albo-lutescentes. Bracteæ persistentes. Bractea bracteolis
major, lanceolata subulata. Pedicelli fructuum erecti, haud penduli. Flores non vidi.
Ale ellipticæ, quam capsula vix longiores obtusæ. Capsula elliptica, apice attenuata,
emarginala. Semina oblonga, pilis adpressis subsericea, strophiolata. Caruncula biap-
pendiculata. Appendicula semen longitudine æquantia vel paulo superantia, alba,
linearia.
In pratis : Itangu, n. 2193.
Obs. : Species Polygalæ orthiocarpæ valde affinis. Bracteis persistentibus, pedicellis
110 CONTRIBUTIONS
ereclis, forma fructus cum ea conveniet. Foliis latioribus, fractibus majoribus, forma
seminum atque eorum appendiculis longioribus distineta.
P. GRÆBIANA, sp. n. Caules numerosi, diffusi, adscendentes, internodiis articu-
latis : folia verticillata, lanceolato-linearia, internodia æquantia vel saperantia ; racemi
areuati; pedicelli breves; alæ ovatæ: petala superiora rhomboiïdalia; antheræ filamenta
libera longitudine æquantes.
Tabula nostra XXX, fig. IL: À, planta tota; 2, alæ; 3, sepala exteriora; 4°, peta-
lum superius ablatum; 4}, carina ablata sine crista; 5, androceum; 6, pistillum :
7, fructus cum duobus sepalis; 8, semen.
Radix crassa, ramosa, sinuata, articulata, brunneo-rufa. E caudice naseuntur cau-
les numerosi, adscendentes, diffasi, eurvali, striali, subalati, internodiis articulalis,
Folia omnia lanceolato-linearia, 4-5 verticillata, internodia subæquantia vel superan-
lia, tenuissime mucronata, punctata, 10-20 mm. longa, 1-2 mm. lata. Racemi graciles,
areuati, elongati, sublaxiflori, 3-7 em. longi. Flores albidi. Bracteæ persistèntes vel
caducæ. Pedicelli breves, demum penduli. Sepala exteriora inæqualia ; superius ellip-
ticum, aliis duplo majus, nervis tribus notatum; inferiora uninervia. 4/æ ovalæ, lrian-
gulares, nervis tribus munitæ; nervi laterales extrinsecus simpliciter ramosi, ramis
baud anastomosantibus. Alæ carina paullo longiores. Carina cristata, appendiculis,
simplicibus, paucis (5-7) formata. Petala superiora fere usque ad basin libera, rhom-
boidalia, lata, apice subserrulata. Antheræ, filamenta libera longitudine æquantes.
Stigmata cristata. Capsula orbiculari-elliptica, sæpe irregularis, glabra non alata, alis
paullo brevior haud latior. Semina griseo-hirsuta. Caruncula biappendiculata. Appen-
dicula descendentia, linearia, semen paullo superantia vel breviora.
In basi Cerro Perron ap. Paraguari, n. 2062,
Species nova, in honorem celeberrimi chemici, Professoris C. Græbe, rectoris Uni-
versitatis Genevensis, gratissime dicata,
P. LeucanTHA, A.-W. Bennet. Journal of Bot., 1879. Polyg. americ., p.
À præcedenti, foliis angustioribus, caulibus brevioribus, alis obovatis vel spathu-
latis sed non triangulari lanceolatis, semine subeurvato, appendiculis areuatis, apice
latescentibus, diversa.
In speciminibus a cl. Balansa lectis, duæ varietates reperiuntur (in Herbario Mus:
Paris eædem paginæ affixæ).
Var. & (in Hb. Mus. sup).
Caruneulæ appendicula dimidium semen attingentia vel paullo superantia.
A LA FLORE DU PARAGUAY. 111
Var. 8 (in Hb. Mus. Par. inf.).
Caruneulæ appendicula leviter falcata, semen longitudine æquantia.
N. 4718, n. 2190.
P. AREGUENSIS, A.-W. Bennet. Journ. of Bot., 1879. Caules rigidi, erecti, subalati;
internodia elongata ; rami erecli; folia verticillata (5), lanceolato-linearia quam inter-
nodia duplo vel triplo breviora ; bracteæ deciduæ; carina cristata; antheræ subsessi-
les; stigmata cristata; capsula alis dimidio brevior; appendicula carunculæ */, semi-
nis æquantia.
Tabula nostra XXXIHIL fig. Il : 1, planta florifera ; 2, alæ; 3, sepala; 4, corolla ;
4, crista: 4°, petala superiora; 5, antheræ; 6, stylus et stigmata; 7, fructus cum
sepalis; 8, semen.
Radix crassa, cylindrica, striata, baud articuluta. E caudice oriuntur caules plures,
crassi, a basi dichotomi, striati, subalati, rigidi, basi tantum adscendentes, deinde
erecti 15-40 em. longi. Internodia 1-4 em. longa, nodosa. Rami erecti, validiores.
Folia 5-verticillata, lanceolata vel lanceolato-linearia, mucronata, superiora alterna,
quam internodia duplo vel triplo breviora, 15-25 mm. longa, 1-4 mm, lata. Racemi
longe peduneulati, subdensi, elongati 1 ‘/,-6 cm. longi, 6-7 mm. lati. Bracteæ minu-
tæ, deciduæ. Sepala exteriora inæqualia, superius duplo majus. 4/e ellipticæ, obtusæ,
basi in stipitem attenuatæ, roseæ, trinerviæ, nervo medio simplice incrassato, laterali-
bus extrinsecus ramosis, corollam fimbriatam æquantes. Carina cristata. Crista speciosa,
filamentis sublatis, simplicibus formata. Petala superiora irregulariter elliptica, obtusa,
quam carina breviora. Antheræ, quam filamenta libera longiores. Stigmata bippocam-
piformia valde cristata. Capsula elliptica, subrotunda, subemarginata, quam alæ dimi-
dio breviores. Semina pilis sericeis, brevibus, grisea ; appendicula lata alba */, seminis
æquantia.
Obs. : Species ab omnibus hujus sectionis internodiis longioribus, caule erecto
rigido, forma stigmatum atque aliis valde distincta, P. nemorali, A.-W. Bennet,
valde affinis.
In planitie : Aregua, Balansa, n. 2187. Weddel 3161 (Hb. Mus. Paris). Apr.-Mai.
P. cLocuiniATA, H. B. K. Nov. Gen. V. 400; DC. Prodr. I, 329; Bennet FI. brasil.
Polyg., 30.
B. Balansa, n. 2184 à et G.
Area geog. Brasilia tota.
112 CONTRIBUTIONS
P. Timouroies, sp. n. Folia subsessilia, lanceolata vel linearia, mucronata, infima
plusminusve verticillata, superiora alterna ; racemi terminales, cylindrici, densiflori ;
bracteæ in summo racemo vix comosæ ; sepala exteriora obtusa elliptica ; alæ corolla
multo majores in flore reduplicatæ, orbiculares haud mucronatæ vel apiculatæ;
corolla, crista callosa bipartita, brevi munita; semina subrotunda, caruneula biappen-
diculata munita.
Tabula nostra XXXI, fig. I : 4, planta florifera; 2, alæ; 3, sepala exteriora ;
4, corolla aperta ; 42, carina dorsalis cum crista; 5, antheræ cum filamentis; 6, pis-
tillum; 82, semen. (Polyg. Timoutou : 2}, ala; 8?, semen.)
Radix parva, fibrosa. Caulis simplex vel apice tantum ramosus, striatus, subalatus.
Folia lanceolata, vel lanceolalo-linearia, mucronata, infima interdum verticillata, sæpe
angustiora, minute pellucido punctata, superiora alterna et majora, 5 mm.-3 em. longa,
1-5 mm. lata. Racemi À em.-4 em. longi, 6-8 mm. lati, cylindrici apice, subcomosi.
Bracteæ lineari-lanceolatæ. Sepala exteriora, inæqualia, elliptica, haud mucronulata.
Alæ sepalis exterioribus plusquam duplo longiores, corollam ineludentes, orbiculares,
haud apiculatæ, reduplicatæ, carinatæ. Carina minor, galeata, in summo dorso crista
brevi, carnosa, bifida, ornata, in fructu persistens. Petala superiora, elliptica, obtusa
quam carina sublongiora et usque ad medium cum tubo staminali connata, apice sub-
denticulata. Antheræ quam filamenta libera breviores. Stylus gracilis, quam ovarium
longior, stigmata cucullata et cristata. Capsula membranacea, cordato-orbicularis,
quam alæ brevior, croceo-punctata. Semina brunnea, hispidula; caruneula in duos
appendiculos, membranaceos, albos prolongata.
In locis humidis : Cuaguazu, n. 2177.
Obs. : Species a P. Timoutou Aubl. valde distincta, foliis angustioribus, racemis
minus comosis, alis sepalisque haud mucronatis vel apiculatis, seminibus brevioribus.
Descriptio P.Timoutou a el. Bennet in FI. brasil. data, haud bona est, dicit enim, alas
P. Timoutou obtusas esse, quod non est. Idem in Journ. of Bot., L. c., nostram plantam
cum P. hygrophylla identificavit. Illa a P. timoutoide, caulibus valde ramosis, racemis
peduneulatis atque minoribus, seminibus magis elongatis habitu dissimili, ete. differt.
P. aycroPayLLA, H. B. K. Nov. Gen. V, 395, 1. 508.
Species a B. Balansa non lecta, tamen in Paraguay oceurit. Weddel Parag., 18435.
N. 3304. In Hb. Mus. Par.
P. LonGicauuis, H. B. K. Nov. Gen. V, 396.
In pratis uliginosis : Pastoreo-mi apud Villa Rica, n. 2179.
Area geog. Per Americam tolam calidiorem.
A LA FLORE DU PARAGUAY. 113
P. PuLCHECLA, S'-Hil. FI. bras. mer. Il, 30, n. 2185.
Area geog. Brasilia meridionalis.
CI. Bennet, |. c., hanc plantam ad P. paniculatam contalit quacum nihil commune
habet.
P. oBovara, S'-Hil. FI brasil., mer. IL
In paseuis : Villa-Conception, n. 2194.
In hac specie, petala lateralia haud desunt sed eximie formata.
Area geog. Brasilia meridionalis.
P. MicHezu, n. sp. folia alterna, petiolata, lanceolata, acuminata, mucronata,
tenuia, lucida ; caulis ramosus, teres, filiformis, basi plus minusve decumbens, pube-
rulus; racemi sublaxiflori; flores albi, parvi; sepala exteriora glanduloso-ciliata :
corolla cristata; stigmata ecristata.
Tabula nostra XXXI, fig. I : 1, ramus floriferus; 2, ala; 3, sepala; 4, corolla
aperta; 6, pistillum ; 7, fructus cum alis.
Radix sinuosa, teres, articulata, cinnamomea. Caulis ramosus, tenuis, flexuosus,
teres, puberulus, 20-35 em. altus, basi nudus, superne foliosus. Folia alterna, breviter
petiolata, lanceolata vel lanceolata-ovata, patentia vel deflexa, acuminata, mucronata,
lucida 1,5-3 em. longa 3-10 mm. lata. Racemi terminales vel etiam axillares, sub
laxi et pauciflori. Bractæ subpersistentes. Sepala exteriora inequalia, margine ciliolata
quam alæ 3-plo minora. 4læ ovatæ, obtusæ, 3 nervatæ; nervus medius apice simpli-
citer ramosus, laterales extrinsecus ramosi; nervili baud anastomosantes. Carina
quam alæ paullo brevior, cristata. Crista filamentis paucis (6), apice emarginatis
formata. Petala superiora elliplica. Antheræ quam filamenta libera paullo longiores.
Ovarium obcordatum; stylus brevis, stigmata cucullata. Capsula elliptica, emarginata
quam alæ longior. Semina ignota.
In sylvis : Paraguari, n. 2599.
Descriptio secundum specimen unicum in herb. Mus. Paris asservatum, postea
planta melius cognita, amplificanda et forte emendanda. Species nova, in honorem
instigatoris harum contributionum ad FI. Parag. el. M. Micheli, cujus liberalitate
tabulæ editæ sunt, gratissime dicata.
PocyGaLa BENNETTI, Chod.
Acanthocladus albicans A.-W. Bennet. FI. brasil. Polyg., p. 46 (Descriptio
incompleta).
Capsula orbicularis, haud emarginata, sublignosa, vel partim carnosa, rugosa,
114 CONTRIBUTIONS A LA FLORE DU PARAGUAY.
sepalis dilapsis nuda. Semina sphærica, glabra, nitida, brunneo-violacea, caruneulata ;
caruneula papyracea, irregularis, patens.
Tabula nostra XXXIL, fig. IL: 1, ramus floriferus; 2, ala; 3, sepalum superius;
4, corolla; 5, anthera cum filamentis; 6, pistillam; 7, capsulæ ; 8, semina.
In ericetis : Inter Assomption et Trinitad. Oct.
Area geog. : Brasil. mer.
Obs. Genus Acanthocladus Klotseh, cum Polygala perbene conveniet, ut jam indica-
vit cl. A.-W. Bennet (I. c.). Indoles omnes iidem sant in Polygala nt in Acantho-
clado; a Mundtia, genere capensi, fructu haud bacciformi, bene distinctæ. Quare,
genus Acanthocladum ad Polygalam reduco.
PozyGaLa Kcorzscuir, Chod.
Acanthocladus brasiliensis Klotzsch. in PI. sello Exsce.; A.-W. Bennet. FI. brasil.
Polyg., p. 46. Nondum in Paraguay observata.
II. MONINA, Ruiz. et Pa.
MONINA RICHARDIANA Saint-Hil. FI. bras. mer. Il, 66 var. angustifolia.
In pratis humidis : Cuaguazu n. 2175. Cordillière de Peribebuy n. 4715.
Area geog. Bras. aust. Urug.
Monina ExaLaTA, A.-W. Bennet. F1. bras. In campis : Cuaguazu.
Ar. geog. Brasil. prov. Minarum.
II. BREDMEYERA, Willd.
BREDMEYERA FLORIBUNDA, Willd. Neue Schrift. Naturf. Freund. Berlin. IT, 406,
t. 4; A.-W. Benn. FL. brasil., |. c. 48.
Var. acutifolia.
Folia utrinque acuminata.
In sylois: Scandens : Cordill. Peribebuy n. 4713 (flores), n. 4714 (fruet.).
Obs. In hac specie, petala lateralia haud desunt, sed squammæformia bene appa-
reant (interdum ligularia), semina coma sericea, flavescenti donata, in raphen aculei-
formem, hirsutam prolongata sunt. Fruetus durus, apice haud emarginatus sed
mucrono obtuso præditus.
Tab
Polygala areguensis . ............... 33
DB ONE TN em oct 92:
ME TT ARS SOIT RER 29
Le MEANS E ee 28
HOME SERRE 28
MÉTIER 30
INDEX TABULARUM
Polygala Michel"...
HONINIO CAN ee ee er.
DMDALUAISA ART ere
punctata............
» timoutoides. :......... ee
VILA RICE SA enr
INDEX NUMERORUM
2175 Monnina Richardiana.
2176
2177
2178
2179
2180
2181
2182
2183
2184
2185
2186
2187
2188
»
Polygala
exalata.
timoutoides.
longicaulis (non 2179).
fallax.
extraaxillaris.
paludosa.
Chuiti.
tenuis.
glochidiata.
pulchella.
molluginifolia,
areguensis.
sericea.
2189 Polygala orthiocarpa.
2190 » leucantha.
2101 » Villa-Rica.
2192 » punctata.
2193 » paraguayensis.
2599 » Micheli.
2602 » Græbiana.
4713 Bredemeyera floribunda.
4714 » »
4716 Polygala extraaxillaris.
4717 » sericea (non 4714).
ATIS » leucantha.
4719 » longicaulis,
D >= —
19 =
12
Contrib à la Flore du Paraguay
Bargeron del ot likh
I.POLYGALA EXTRAAXILLARIS cop
— IL POLYGALA FALLAX
CHODAT
Imp Lemercier &C*Paric
Contrib. à la Flore du Paraquay PL 99
Bergeron deletlith Implemercier &C'*Paris
I. POLYGALA CHUITI cxop. II. POLYGALA VILLA-RICA cHobp.
Bergeron delet hth ImpLemercier &C/ Paris,
I.POIYGALA ORTHIOCARPA CHOD,. _ II.P. GRAEBIANA CHOD.
ns 0
DT
Bergeron del ot lith Imp.Lemercier &C!Pans
I.-POLYGALA TIMOUTOIDES cHopar. — Il POLYGALA MICHELII cHopar.
Bergeron del et hth Imp.Lemercier &CParis
I. POLYGALA PALUDOSA S°HIL var AucusrocarpA II. POLYGALA BENETTI cHopar
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1. POLYGALA PUNCTATA AW BENNET _ II POLYGALA LEU
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MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE tENÈVE
Tome XXX.— N° 9.
DIATOMÉES FOSSILES
11h JE
DU
JAPON
ESPÈCES MARINES & NOUVELLES DES CALCAIRES ARGILEUX
SENDAI & DE YEDO
PAR
JACQ. BRUN
Professeur do microscopie À l'Université de Genève,
Membre correspondant do la Socièté belge de microscopie,
ET
J. TEMPÈRE
Préparateur-mierographe du Musenm et de l'École normale de Paris,
Membre de la Société botanique de France,
AVEC 9 PLANCHES =
GENEVE
IMPRIMERIE CHARLES SCHUCHARDT
1889
1 Fat
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON
—\4—
Nous avons communiqué à la Société de Physique et d'Histoire natu-
relle de Genève (dans sa séance du 18 avril 1889) nos recherches faites
sur les Diatomées fossiles des calcaires de Sendaï et de Yedo el nous y
avons montré, au microscope, un grand nombre de préparations lypes
contenant les espèces nouvelles décrites dans ce mémoire.
Une des roches qui les contient avait été envoyée de Sendaï au Museum
de Paris’. Elle est dure, très résistante au choc, et à cassure conchoïde.
Elle est susceptible de prendre un beau poli et de S’user au tour, comme
les roches granitiques, en lamelles très minces.
Des lamelles de cette roche, amincies jusqu’à ‘/, de millim. d’épais-
seur el montées au baume styrax, laissent voir, déjà à un faible grossis-
! Voici ce que nous écrit là-dessus M. Schlumberger : — « Les calcaires de Sendai (nord du
« Japon) envoyés par M. l'abbé Faurie ont été remis par M. Bureau (professeur de botanique au
« Museum) au Laboratoire de pathologie du même établissement. M. Fischer, aide-naturaliste, y a
« reconnu la présence (outre de nombreux restes de poissons, indéterminables et trop engagés
« dans la roche pour pouvoir être reconnus) de quelques Gastropodes et de Bivalves appartenant
« à des espèces pliocènes. — Un morceau présentait des rugosités, que M. le prof. Gaudry me
« pria d'examiner, croyant y reconnaître des Foraminifères. Il n’en était rien : mais en brisant ce
morceau de calcaire, je vis des facettes brillantes qui n'étaient autre chose que de grands
Arachnoidiscus. La macération dans l’acide m’a confirmé le fait et m'a fait découvrir la riche
flore de Diatomées pliocènes que MM. Brun et Tempère ont bien voulu étudier.
« Paris, juillet 1889.
À
]
« C, SCHLUMBERGER, 2ng. de la marine. »
ul
4 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
sement, un nombre énorme de carapaces siliceuses de Diatomées, mêlées
à quelques Radiolaires et Polycistines.
Ce calcaire est de couleur chocolat, avec des plaques couleur rouille
et d’autres presque noires. Il constitue des cailloux roulés de grosseurs
très variables, souvent creux intérieurement ét formant des géodes. A la
calcination il noireit d'abord, puis blanchit. Chauffé au tube de verre, il
dégage une eau alcaline (ammoniacale) el donne un sublimé brunätre
d'odeur bitumineuse. À l'analyse chimique il à donné :
Carbonate de calcium. ....... 76
SILICe IE LSICALES EC REE CRETE 9()
PBADME ERA MOMENT RES
RAR PR CEE 9
Matières organiques ......... l
100
C’est donc un calcaire bitumineux mêlé d’une argile en poudre très
ténue; et c’est sans doute grâce à la présence de ce bitume que la silice
des valves n’a pas été dissoute par l’eau, comme c’est le cas chez tous
les calcaires jurassiques. Les Diatomées y sont fossilifiées non par de la
silice, mais par du carbonale de calcium qui en remplit toutes les valves
à l’état cristallin, et qui s’y trouve mêlé à de petits cristaux d'oxyde noir
de fer. — Les énormes pressions que les soulèvements volcaniques de
celle région du globe ont dû lui faire subir, y ont brisé la plupart de
ces fragiles organismes siliceux. Cependant, en traitant ce calcaire par
un acide chlorhydrique très dilué, on peut trier, dans le résidu lavé, un
bon nombre d'exemplaires en parfait état de conservation.
Dans le courant de l’année 1887, M. Gosse, prof. à Genève, remit à
M. Brun une provision de vase marine récoltée dans la rade de Yokohama,
par M. le Dr Appert, prof. à l'Université de Yedo. Là se sont trouvés de
petits cailloux roulés d’un aspect particulier et que M. Brun à étudiés
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 5
séparément. Couleur marron, imprégnés de bitume, durs et brillants,
riches en argile, ils ont aussi fourni à l'étude microscopique presque
toutes les espèces des cailloux de Sendaï, plus un bon nombre d'espèces
fossiles non encore décrites.
Ces cailloux ont très probablement été charriés dans la baie de Yedo
par les nombreux torrents qui descendent des volcans d'alentour et
notamment du Fusijama qui s'élève à quelques lieues de là, à une alti-
tude de 12,400 pieds anglais. En tout cas, leur formation géologique est
la même que celle des cailloux roulés de Sendaï et laspect des minces
lamelles est identique dans le champ visuel du microscope. — Cristalli-
sation du calcaire, bitume, argile, oxyde noir de fer; lout $y retrouve,
ainsi qu'un très grand nombre d'organismes siliceux.
Les Diatomées ainsi enclavées dans ces deux calcaires sont loutes
marines. Aucune espèce n’est d'eau douce. Quelques-unes de ces espèces
vivent encore dans les mers tropicales actuelles; mais à côté d'elles se
montrent des types qui datent évidemment dune période géologique
bien antérieure à la nôtre. Depuis qu’elles ont vécu, la chaleur à baissé
dans les flanes de notre vieille planète et beaucoup de ces espèces ne
peuvent plus s’y produire.
Ce sont ces formes disparues et maintenant fossiles que nous avons
tenu à faire connaître. Elles se relient aux espèces déjà connues; mais
néanmoins plusieurs de ces types ont été difficiles à classer parce qu'ils
venaient s’intercaler entre des genres déjà décrits, sans coïncider exac-
tement avec leurs caractères. Preuves nouvelles des transitions insensi-
bles qui se sont opérées par la suite des siècles chez ces minuscules
organismes et qui viennent nous dire avec Linné € nalura non facil
sallum. »
Il est à remarquer que la plupart de ces espèces antiques sont très
rares dans ces roches. Il semble que, déjà à cette époque, ces types ten-
daient à disparaître, ou à se transformer : Aussi peut-on dire que bien
des espèces actuellement vivantes dérivent de ces types primitifs.
Les récoltes pélagiques des mers japonaises et les sondages qu'on y à
6 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
faits ces dernières années, se sont trouvés très riches en Diatomées.
C'est aussi dans celte région, au nord du Japon, que se trouvent les plus
grandes profondeurs marines connues. La sonde y a plongé jusqu’à
8500 mètres! La plus formidable ligne de volcans de notre planèle
(ligne qui part des îles de la Sonde et va jusqu’au Kamschatka) traverse
aussi toute la longueur du Japon. De nos jours, c’est encore à cette île
que va se heurter et s’infléchir le plus énorme courant marin; courant
profond et qui traverse deux fois l'océan Pacifique. — La richesse en
Diatomées du Japon pliocène n’a donc rien d'étonnant et vient expliquer
le nombre d'espèces nouvelles (120 environ) que nous y avons trouvées.
Du reste, sur notre globe, les Diatomées peuvent vivre dans les condi-
Lions les plus variées. On en trouve vivant sur les banquises de l’extrême
nord, subissant ainsi les plus basses températures de notre atmosphère.
Il y en a, inondées de lumière, qui vivent sur les plus hauts névés des
Alpes. On en trouve dans les geiser d'Islande, dont les eaux ont 85°. On
en trouve enfin dans les plus grandes profondeurs des mers, subissant
des pressions énormes, au milieu d’une complète obscurité. D'autre
part, leurs valves siliceuses résistent extraordinairement bien aux agents
destructeurs. Et, si jamais quelque poussière cosmique de l’espace inter-
planétaire venait un jour nous révéler la vie sur d’autres astres, il ne
serait pas impossible qu’on y trouve des valves de Diatomées!
Nous avons utilisé pour la comparaison de ces espèces et pour leur
détermination :
1° L'ensemble des publications faites (avec planches à l'appui) sur
toutes les Diatomées déjà connues.
20 La collection de types de Van Heurk.
30 La collection de types de Cleve et Müller.
4 Notre collection, contenant 6400 espèces montées à sec el au
baume styrax.
5° Un nombre considérable de préparations faites en traitant ces
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. î
calcaires du Japon par les acides et par des lévigations répétées et en
triant ensuite, dans ces dépôts lavés, les meilleurs exemplaires.
Les dessins de nos planches ont été exécutés à la chambre claire avec
la plus rigoureuse exactitude; à un grossissement linéaire de + 800;
réduit à 450 par la phototypie, et nous nous sommes servi des len-
lilles à immersion homogène les plus parfaites et actuellement fournies
par les meilleurs fabricants.
Mais, malgré les soins mis à nos recherches, malgré de longs et
minulieux triages, qui ont exigé plusieurs mois d’un travail assidu, nous
ne croyons pas avoir trouvé toutes les espèces que contiennent ces cal-
caires. Des travaux ultérieurs feront certainement connaître encore bien
des espèces nouvelles! surtout lorsque des matériaux plus abondants et
de sources plus variées auront été recueillis au Japon et en Asie: con-
trées encore si peu éludiées au point de vue micrographique.
Genève, juillet 1889.
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DESCRIPTION DES ESPÈCES NOUVELLES
(PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE)
Abréviations.
A. S, — Atlas Schmidt (der Diatomeen Kunde).
Cl. et Grun. — Cleve et Grunow Arctische Diatomeen.
F, V. — Face valvaire. — Æ. C — Face connective.
Fr..Jos. land. — Grunow Die Diatomeen von Franz-Josefs-land.
M..J. — Quaterly Journal of microscopical Science.
V. Hk. = Van Heurck (Sinopsis).
Verhd. — Grunow Verhandlungen de k. k. botanischen Gesellschaft in Wien.
ACHNANTHES LEUDUGERI Temp. et Brun.
PI. IX, fig. 11. Rare.
Frustule arqué. Long. 75 à 95 y. larg. 30 à 37 y. Valve infer. (b) elliptico-
lancéolée à terminaisons coniques arrondies. Stauros transversal évasé vers les bords
de la valve; portant 4 plissures en virgule près du nœud. Stries moniliformes paral-
lèles. 6 en 10 y. Raphé un peu sigmoïde, accompagné de deux lignes bien nettes où
s'arrêtent les stries. Valve super. (a) à connectif hyalin. L'area médiane y a la même
largeur qu'à l’autre valve.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Voisin de l’Achnanthes Kerguelensis Castr. (Chall. 20. 15, dont les valves sont lancéolées,
beaucoup plus petites et plus délicates; à stauros sans plissures et dont les stries restent distantes
du raphé.
TOME XXX. 9
10 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
AGTiINOCYCLUS CALIX Temp. et Brun.
PI. IX, fig. 3. Très rare.
Diamètre 50 à 60 y. Perles en rayons écartés et dichotomes. Très grosses au
centre et diminuant rapidement de grosseur vers la périphérie; puis s’éteignant aux
‘|, de leur parcours, de manière à laisser une large zone hyaline. Ocule placé près de
la marge. Bordure double et striée.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Il a quelque rapport avec le Coscinodiseus Lune Ebr. (Microg. 35, A. 21. 7), mais celui-ci
wa pas d’ocule et les perles y sont toutes d’égales dimensions.
Acr. FLos J. Brun.
PI. IX, fig. 2. Fréquente.
Diamètre 60 à 75 4. Bordure avec 12 à 14 dépressions ondulées en dedans du
circuit de la marge. Perles nettes, distantes, 6 en 10 y. Rayons écartés, dichotomes,
interrompus aux ‘/, de leur parcours et laissant en dedans de la ligne perlée qui des-
sine les polygones, une large zone hyaline. Ocule distant du bord.
Calcaire de Yédo; aussi vivante dans la mer d'Arafuru.
Rem. J'avais d’abord pensé que cette jolie espèce était une variété du Coscinodiseus polygonus
Castr. (Chall. 22. 6), mais M. de Castracane, à qui je l'ai soumise, la considère comme une espèce
distincte. Le Coscin. (?) angulatus Grev. (1864. M. J. 2. 11) offre aussi une bordure à frange
segmentée.
ACTINOPTYCHUS ADAMANS Temp. el Brun.
PI. IL, fig. 8. Très rare.
Diamètre 45 à 55 y. 6 compartiments presque au même niveau, peu dissem-
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON Il
blables, non striés ni réticulés, mais à ponctuation formée de groupes étoilés. L'ombi-
lic est entouré de profondes cavernes rondes, alternativement en creux et en bosses ;
d'aspect noir ou lumineux, suivant la mise au point. Chacune de ces grosses cavernes,
porte une petite loge brillante formant couronne autour de l’ombilie, Silice robuste.
Calcaire de Yédo. Aussi trouvée à Chalkmount et à Barbados-Springfeld.
ACTIN. ANEMONE J. Brun.
PI. I, fig. 4. Très rare.
Diamètre 90 à 110 y. Valve hexagonale. Compartiments bosselés vers leur milieu.
Striation fine, nette. Une ponctuation étoilée éparse accompagne les stries. 3 des com-
partiments portent des rayons terminés par un large lumen conico-sphérique et proé-
minent. Selon la mise au point, la surface de la valve apparaît veloutée avec des irri-
sations orangées ou violettes, surtout vers le centre de chaque compartiment.
Calcaire de Yédo. Onianino (Russie).
Rem. Notre Act. Trifolium PI. VIT, fig. 3 rentre dans la même section. Il est moins fortement
strié et tend à se rapprocher de l’Act. hexagonus var. tenella A. S.
ACTIN. ASIATICUS Temp. el Brun.
PI. III, fig. 9. Rare.
Diamètre 100 à 145 6 y. Compartiments réticulo-ponctués: 3 d'entre eux plus
foncés coniques, sont quelquefois à flancs turgides. Tous sont à creusure profonde.
6 lumen aux 6 angles externes des cônes. La très large bordure porte une lignée cir-
culaire de perles, nettes, distantes avec de plus grosses perles coniques, plus proémi-
nentes, intercalées de distance en distance. Silice délicate et d'aspect pâle.
Calcaire de Yédo et de Sendaï.
Rem. Les seules espèces qui auraient avec ce type quelque analogie seraient l’Heliopelta nitida
Grev. (1865. M. J. 14. 18) et l’Act. Bismarki (A.S. 91. 4) qui n’ont également pas de rayons, ni de
tubuli, mais dont l'aspect général est tout autre.
12 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
AcrTix. ERINACEUS (HisriDus var.?) Temp. et Brun.
PI. VII, fig. 1. Très rare.
Diamètre environ 100 4. Se comporte vis-à-vis de l'hispidus Grun. type (V.
Hk. 123. 2) comme la var. Halionyx vis-à-vis du type Act. splendens Ralfs. Elle est en
outre plus petite, réliculée vers les bords et n'offre que des stries radiantes vers l’om-
bilie. De plus ses sections élévées sont évasées vers la marge à l'endroit des tubuli.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Cette forme représente peut-être une espèce distincte, dont se rapproche l’espèce de
Richmond (Zhr. Microg. 18. 18), mais le dessin précité est fort incomplet.
AcTiN. PAPiILLO J. Brun.
PI. VII, fig. 4. Très rare.
Diamètre 77 à 80 #. Un peu hexagonal et quelquefois irrégulier dans son pour-
tour. 6 compartiments alternativement concaves et convexes; portant chacun environ
9 côtes linéaires, proéminentes, s’écartant au centre de chaque compartiment et se
terminant près de la marge par un petit nodule. Entre chaque côte se voit une stria-
tion très nette, croisée, et s’atténuant vers l’ombilic.
Calcaire de Yédo.
Rem. Espèce très distincte. Il n'y à guère que l’Act. radiolatus Grun. (V. HK. 122. 5) qui ait
avec lui une assez lointaine analogie.
ACTIN. PERICAVATUS J. Brun.
PI. II, fig. 7. Extrémement rare.
à
Diamètre 55 à 65 w. K. V. presque plane. 6 compartiments munis de 18 exca-
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 13
valions marginales, alternant 3 par 3, de manière que l’une d'elles est en creux, tan-
dis que les deux autres qui la bordent sont en relief et vice versa. Ni rayons, pi tubuli
appréciables. Striation très nelte et se croisant à angle droit dans chaque comparti-
ment, avec quelques étoiles ponctuées, éparses. Frange marginale lisse. Silice forte.
La teinte des 6 compartiments presque d'égale intensité.
Calcaire de Yédo.
AcriN. TRirozium Temp. el Brun.
PI. VII, fig. 3. Assez rare.
Diamètre 70 à 80 w. Hexagonal. 6 compartiments en forme de doubles cônes. 3
d'entre eux diagonalement striés, à centre bombé (d'aspect fauve). Stries nettes, se
croisant sous un angle de 65° environ; 12 à 14 en 10 w. Tubuli élevés, à base
large, ronde et hyaline. Les 3 autres compartiments plus délicatement striés, plus
pâles que les 3 autres ; ceci, quelle que soit la mise au point.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Toute sa surface est quelquefois constellée de très petites étoiles, qui apparaissent noires
ou incolores (translucides), selon la mise au point — var. constellata Tp. et Br., plus rare que
le type.
ACTIN. TRIFURCATUS Temp. el Brun.
PI. VIL, fig. 2. Très rare.
Diamètre 100 à 125 w. 6 compartiments assez distants de la marge; les uns
réliculés, ponctués et étoilés, sans rayons tubulifères. Les 3 autres délicatement réti-
eulés avec rayons portant 3 tubuli en forme de flèche obtuse.
Calcaire de Sendai.
14 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
AMPHIPRORA COARCTATA J. Brun.
PL. III, fig. 12. Rare.
Longueur 1145 à 135 p., larg. (moyenne) 20 y. Carène presque droite avec
un pseudo-stauros unilatéral. Stries nettes 10 à 12 en 10 y. incurvées vers le
rostre des bouts. Æ, C. (b.) biconvexe; chaque courbe avec uné assez forte dépression
en X, ce qui donne à la valve un aspect typique et bien reconnaissable.
Calcaire de Yédo. Aussi vivante dans la rade de Yokohama.
Rem. Ni Gregory (Diat. de Clyde), ni Greville (1863. Diat. du Pacifique), ni O’Meara (M. J.
Amphiprora des Seychelles), etc., n’ont décrit de formes analogues,
AMP. FRAGILIS Temp. el Brun.
PI. VIII, fig. 14. Rare.
Longueur 190 à 210 x. Frustule très aplati, difficilement visible du côté de la
F. V. La F. C. plano-convexe. La ligne dorsale porte une encoche en stauros.— L'une
des ailes de la valve est à flanc rectiligne, l’autre est sigmoïde, — Striation transver-
sale très délicate. 16 à 48 stries en 10 4. Silice très mince et très délicate.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Les formes affines sont la superba Grev. (Diat. du Pacifique 13. 17), la membranacea Cleve
(Java 2. 18), la nitrea A. S. (V. HK. 22. 7) et peut-être le Stawroneis glacialis Castr. (Chall. 27. 11) ?
AMPHORA FALLAX Temp. el Brun.
PI. VIL fig. 13. Très rare.
Longueur 180 à 210 y. Valve à double carène. Les extrémités du raphé au lieu
de se rapprocher des rostres, sont incurvées en sens contraire. Stries fines, nettes, per-
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 5
lées, transversales. 12 à 1% en 10 w. radiantes entre les bouts recourbés du raphé
et les courbes des rostres. — Silice épaisse, d'aspect fauve foncé.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Bien que cette espèce s'éloigne passablement des Amphora, nous n'avons pas cru en devoir
faire un genre spécial. D'ailleurs Amp. oceanica Castr. (Chall. 27. 20) tend déjà à prendre la
même forme, bien que le raphé soit recourbé autrement et que la direction des stries terminales
soit tout autre.
Au. Periri Temp. el Brun.
PI. IX, fig. 16. Rare.
Longueur 55 à 60 y. Frustule trapu, avec un stauros transversal rectiligne accom-
pagnant le nodule central. Stries nettes (ponctuées à l'immersion) 12 à 14 en 10 y.
transversales, équidistantes en dedans comme en dehors du raphé. Lignes longitudi-
nales de la zone connective striées. Silice robuste, d’aspect fauve.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. L?Amp. membranacea W. Sm. (2. 29) et Roper (1858. M. J. 6. 3) a le flanc connectif de sa
valve muni de stries longitudinales et non transversales. L’Amp. littoralis Donk. (1858. T.M.S. 6. 3)
a les stries transversales internes fines, très serrées et en nombre double de celles du flanc externe.
AM. PLEUROSIGMA Temp. et Brun.
PI. VII, fig: 13. Très rare.
Longueur 120 à 160 y. Largeur d'une seule valve 20 y. environ. Frustule
très aplati. — Stries fortement ponctuées (presque perlées) rectilignes, se croisant
sous un angle de 65° environ et touchant presque le raphé dans toute sa longueur.
9 à 10 en 10 y. Près du nodule, se montre Ân pseudo-stauros (peu distinet à cause
du rapprochement des stries de la face opposée de la valve). Ligne dorsale peu cour-
bée. Ligne ventrale droite. Connectif lisse où muni seulement d’une ou 2 lignes légères.
Silice mince, d'aspect jaunâtre.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
16 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
Rem. Cette curieuse espèce ne peut se cadrer dans aucun des groupes d’Amphora déjà connus.
L’aplatissement du frustule ne le laisse guère apercevoir par son côté étroit. Beaucoup d’autres
Amphora se laissent au contraire facilement glisser et étudier ainsi dans le styrax.
AM. ZEBRATA Temp. el Brun.
PI. VII, fig. 14. Rare.
Longueur 180 à 195 y, largeur d’une seule valve 28 à 32 y. Raphé arqué,
avec un demi-cercle au nodule médian. Stries dorsales, larges, distantes, plissées,
ondulées (presque réticulées) n’atteignant pas le raphé. 3 en 10 y. Extrémités ros-
trées, tronquées. Silice épaisse.
Calcaire de Sendaï.
Rem. L’'Amp. egregia Ehr. (A. S. 28. 13 à 15) a les stries lisses et touchant le raphé. 1/Amp.
exornata Janisch (A. S. 39. 26) a les stries lisses et les extrémités très larges et doublement
rostrées.
ANAULUS (TERPSINOE ?) LATECAVATUS J. Brun.
PI. I, fig. 13. Rare.
F. V. longueur 120 à 140 ;., largeur 75 à 85 y. Bombée, très large, bicu-
néiforme. Surface squameuse, réticulée, ponctuée. Le haut des cônes à stries fines
s’atténuant et laissant un cercle final à striation à peine visible. # vittæ profonds,
transversaux, un peu pliés. À. C. à flanes bombés. Vittæ peu ou pas capitulés. Silice
épaisse, mais fragile.
Calcaire de Yédo. Marne de Pôplein.
Rem. Pourrait tout aussi bien appartenir aux Terpsinoe, car la différence des deux genres, qui
ne repose que sur les vittæ linéaires ou capifulés de la F, C., n’a guère sa raison d’être, Le Terp.
intermedia Grun. (Pant. 154. a. b.) est une espèce affine. Le réticule des exemplaires de Pôplein
est un peu moins accentué que celui des exemplaires de Yédo, et la valve un peu moins large.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 17
ASTEROLAMPRA (?) J. Brun.
PI. IN, fig. 3. Rare.
J'ai dessiné cette forme qui n’est probablement qu'une valve génératrice interne
de l’Ast. Grevillei Wall. Elle est sans aucune striation, comme celles représentées par
Greville (monogr. des Aster. 8, 37 à 47) et par Grunow (V. Hk 127. 8. 9).
Calcaire de Yédo.
ASTEROMPHALUS SENECTUS (MORONENSIS var.) Temp. el Brun.
PI. I, fig. 2. Rare.
Diamètre 70 à 85 y. Valve très bombée. Area à 6 rayons spatuliformes et 1
étroit et linéaire: tous étranglés près de leur extrémité qui est proéminente, et munis
chacun d'un petit nœud terminal. Le sillon hyalin des rayons en occupe toute la
largeur. Côtes du raphé droites on brisées en zigzag; celles du rayon étroit se
réunissent Loujours en formant un cône aigu tourné contre le centre. Striation accom-
pagnant la courbe de la périphérie. Perles grosses très distinctes, 6 en 10 y. au centre;
8 vers la périphérie.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Les espèces affines sont le Variahilis Grev. (M. J. vol. HT, PI. 3. 6 à 8) qui a les rayons de
Varea étroits, rectilignes et une striation bien plus fine; et le Moronensis Grev. (A. S. 38. 24) qui a
sa striation beaucoup plus délicate,
ASTER. STELLARIS (MARYLANDICES var.) Temp. et Brun.
PI. IT, 1e figure. Assez fréquent.
Diamètres 65 à 90 y. Valve presque plate. Les 6 rayons de l’area, larges, dila-
TOME XXX. 3)
18 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
tés en ovales et arrondis vers leurs bouts. Le sillon hyalin qui les parcourt n'occupe
environ que le tiers de leur largeur. Stries incurvées selon les courbes de chaque cône
rentrant. 10 en 10 y. le long de leurs flanes et devenant toujours plus serrées jus-
qu'à la périphérie. Lignes des raphés toujours droites et non brisées en zigzag.
Calcaire de Sendaï.
Rem. L’Ast. Marylandicus Ehr. (type Grev. Monog. 3. 1 à 4) est plus bombé, Son area centrale
est plus développée et les rayons plus étroits et non ovoïdes. Cette forme du Japon représente
donc une espèce distincte,
AULACODISCUS ADONIS Temp. et Brun.
PI. II, fig, 10. Très rare.
Diamètre 170 à 210 w. Surface médiane presque plane, s'abaissant entre les
tubuli. Striation radiante d’abord, puis vers le milieu de leur parcours. les rayons se
rapprochent de manière à former un chenal. Perles rondes, nettes, distantes, # par
10 g. au centre, 7 vers les bords. Rayons des tubuli proéminents vers leur dernier
tiers où ils forment un plateau hyalin, intra-conique, bordé d’une striation pennée.
Les tubuli eux-mêmes sont larges et peu élevés: souvent cadues (comme dans l’exem-
plaire dessiné). De leur base à la circonférence, la valve s’abaisse fortement. Silice
épaisse, robuste, d'aspect clair comme chez l'Aul. Margaritaccus.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Comme espèces affines de ce beau type, nous citerons : l’Aul. spectabilis Grev. (1863. T. M.
S. 5. 16) pour l’aspect pruiné des rayons vers les tubuli; lUmbonatus Grev. (1864. T. M. $. 1. 2)
pour l’aspect conique du replat hyalin à la base des tubuli et le rotulus Ratt. (Revis. 0F AULACOD.);
mais ni son dessin 5. 10, ni sa description page 348, ne peuvent coïncider entièrement avec cette
espèce.
AUEL. ANGULATUS Grev. var. JAPONICA Temp. el Brun.
PI. IV, fig. 14. Rare.
Diamètre 80 à 105 y. Diffère du type (Grev. 1863. 5. 15 et Atl. Schm. 105. 7
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 19
et 103. 2) et de la var. hungarica (Pant. 25. 257). 4° par ses perles écartées, grosses
surtout à la base des tubuli où elles laissent de larges et longues area coniques; 2° par
ses stries très distantes (3 en 10 .); 3° par la ligne ponctuée bien distinete qui avoi-
sine la circonférence. Silice d'aspect fauve.
Calcaire de Sendaiï.
Rem. Toute la surface de la valve est très finement granulée entre les stries [caractère que
Rattray donne comme appartenant aussi au type (Revision of Aul., page 347, section $ 3 radiati) |.
AUL. CRATER J. Brun.
PI. IV, fig. 5. Très rare.
Diamètre 440 à 155 &. Valve offrant une série de creux cratériformes dans son
pourtour. Région centrale plane, presque au même niveau que les tubuli et bordée
d’une dépression hexagonale. Elle porte une ponetuation pruinoso-stellée d’un aspect
tout particulier. Chaque tubulus domine un creux eylindro-conique flanqué de deux
protubérances latérales. 6 tubuli à capitules ronds et élevés; le pourtour de la valve
fortement déprimé entre les tubuli. Dans le champ visuel, suivant la mise au point,
les effets lumineux varient beaucoup et virent du fauve au bleu violacé.
Calcaire de Yédo. Trouvé aussi 2 exemp. dans l'argile d'Onjanino (Russie).
Rem. Cette magnifique espèce ne se rapporte à aucun des groupes connus et se rapproche des
Polymyxus, avec lesquels il n’est cependant guère possible de la réunir.
AUL. GIGANTEUS Temp. et Brun.
PI. IV, fig. 15. Rare.
Diamètre 720 à 1200 y. Valve portant jusqu'à 100 et même 120 tubuli. Surface
centrale de la valve presque plane : elle offre une large bosselure circulaire en dedans
de la ligne des tubuli vers les ‘/, de la longueur du rayon: puis s’abaisse lentement
jusqu’à leur base et de là fortement vers la périphérie, Perles nettes, arrondies, dépri-
20 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
mées, à ocules petits ; radiantes, également répandues mais inégales dans leurs dimen-
sions, surtout près du centre. En moyenne 3 en 10 y. celles de la frange plus petites
et plus serrées. Chez plusieurs exemplaires l’espace interalvéolaire est nettement
ponctué. Tubuli à capitules presque sessiles avec une large gaine cylindrique très
apparente. Marge lisse.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. C'est une des plus grandes Diatomées avec notre Brigthwellia de la PI. IX, fig. 1, et celles
dessinées A. S. 134. 1 à 3. Elle a de l’analogie avec ces dernières espèces. En tout cas, ses
caractères sont constants et la placent dans la section des Margaritaceæ.
AUL. MULTISPADIX Temp. et Brun.
PL. II, fig. 11. Rare.
Son diamètre atteint jusqu'à 280 y. Surface plane s’abaissant vers les bords,
entre les tubuli. Les rayons jusqu'à la base des tubuli sont au même niveau que le
centre. Striation en lignes rayonnantes, écartées (3 à # en 10 y.) s’évasant en spadix
vers les tubuli. Ceux-ci au nombre de 8 à 12, élevés, capitulés. Marge externe de la
valve, très finement striée. Silice mince, fragile; d'aspect jaunâtre, pâle.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Ne peut appartenir à l’Aul. decorus tel que l’a dessiné Greville (1864. T. M. S. 10. 2),
mais se rapproche de l'espèce 105. 8 sans nom de l’Atlas Schmidt, et appelée decorus par Rattray
(Revis. Aul., page 345). En somme, cette espèce des calcaires japonais tient le milieu entre le type
précité et l’Aul. Janischii Gr. et St. (Oamarn. 11. 28) et (A. S. 133. 2).
AUL. NIGRICANS Temp. el Brun.
/}
PI. IV, fig. 1.
Diamètre 100 à 135 p. Valve plate jusqu’à la moitié du rayon, puis s’abaissant
doucement et régulièrement jusqu'au bord. Les sillons (région rapprochée des tubuh)
M. Rattray vient de publier dans le Q. J. M. (juillet 1889), sous le nom de Auwlac. nobilis, une
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 21
et les bases des tubuli sont très proéminents, flanqués de stries pennées tournées vers
l'extérieur. Stries écartées, 3 en 10 x, radiantes jusque près du centre; perles
nettes très écartées. On distingue dans la partie plane quelques perles plus grosses et
plus élevées que les autres. Tubuli robustes, quelquefois noirâtres, tronqués. Une ligne
de ponctuations serrées borde intérieurement tout le pourtour. La surface interlinéaire
de la valve n’est pas lisse, mais recouverte d'une très fine granulation qui la rend mate.
Silice fauve, excepté la région des tubercules qui est ordinairement d’une teinte plus
foncée et même quelquefois noirâtre.
Calcaire de Sendai.
Cette espèce appartient à la section $ 3 radiati de Battray (Revision of Aul.) et vient se ranger
à côté du spectabilis de Grev. (1863. T. M.S. 5. 16), dont les tubercules débordent la périphérie et
dont les sillons sont bordés de stries pennées jusqu'au centre; d'où résulte un aspect général fort
différent. Cette espèce du Japon tient le milieu entre le spectabilis et notre var. Japonica précitée
de lPangulatus.
AUL. TRIPARTITUS Temp. el Brun.
PI. IV, fig. 3.
Diamètre 40 à 50 y. Porte trois tubuli élevés, cylindriques et nettement capitulés.
Leurs bases sont réunies par une ligne de hautes perles qui dessinent un large triangle,
légèrement arrondi. L'intérieur de ce triangle est plan, l'extérieur s’abaisse vers le
cercle du diamètre. Les tubuli dominent passablement le replat central. Une zone
hyaline étroite à la circonférence. — Ponctuation nette radiante en dedans et en dehors
du triangle. Sillons des tubuli atteignant le centre.
Esp. arr. Aul. kükellyanus Grev. forma minor (Atl. Schm. 102. 3) n’a pas de triangle. Aul. sceptus
(Atl. Schm. 36. 19 à 21) et Schmidtü Witt. (Simb. 9. 1 et 2), dont les triangles sont beaucoup plus
petits, fermés en dedans des tubuli et sans ponctuation radiée dans leur intérieur. Cette espèce
peut être placée dans la section $ 5 septati de Rattray (Revision of Aulacod., 1558).
espèce nouvelle provenant d’un dépôt japonais. Cette espèce est voisine de la nôtre déjà présentée
le 18 avril 1889 à la Société de Physique de Genève. La description qu’il en donne montre qu’elle
n’a pas de large bosselure circulaire et que sa bordure est finement striée. C’est peut-être une
variété ? Cependant son dessin PI. IN, fig. 1 diffère beaucoup du nôtre.
Lo
19
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
AUL. TUBULO-CKENATUS Temp. et Brun.
PI. VII, fig. 19. Très rare.
Diamètre 180 à 240 y. 30 à 40 tubuli. Valve cratériforme. Sa surface est plane
au centre, plus enfoncée à mi-distance du bord; puis se relevant fortement vers la
base des tubuli. Ceux-ci sont très élevés, à capitules larges un peu triangulaires. De
leur base à la marge la valve s’abaisse subitement et beaucoup. Alvéoles ponctuées,
de dimensions variables au centre de la valve. Elles sont coniques, plus serrées et
radiantes vers la région voisine des tubuli. Dans les courbes qui séparent les tubuli,
les alvéoles sont très allongées, puis s’écartent pour entourer leur base et se ter-
minent en formant un collier de perles. Silice épaisse et très robuste.
Calcaire de Sendaï.
AULISCUS AMBIGUUS Grev. var. MULTICLAVA J. Brun.
PI: II, fig. 13. Rare.
Diffère du type de Barbados (Greville 1863, M. J. 5. 23) par sa petitesse (45 à
50 y. de diamètre), par ses oculi placés différemment et surtout par un réticule enve-
loppant les perles.
Calcaire de Yédo.
AULISCUS ASIATICUS J. Brun.
PI. IL, fig. 4. Assez fréquente.
Diamètre 160 à 185 x. Valve avec 2, 3 ou 4 oculi souvent inégaux, reliés entre
eux par une zone bombée, plus élevée que les bords et le centre qui sont au même
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 23
niveau. Région centrale perlée, à lignes rayonnantes interrompues et pruinées. Grosses
côtes des flancs bosselées, chagrinées, interpruinées, quelquefois même légèrement
dentées. Silice robuste, d'aspect fauve.
Calcaire de Yédo. Aussi vivante dans la vase de la baie.
Rem. J'ai cherché en vain à rapporter cette espèce aux types déjà connus. Elle est apparentée à
1! y à
l'Aul. sculptus Ralfs, cœlatus Bail. et Schmidtii Grund. (A. S. 30. 7), à l’intercedens Jan. (A. S.
32, 9) et surtout à l’Aul. speciosus A. S. (80. 5), mais ne peut cadrer avec aucun d'eux, même
comme variété.
AULISCUS CRYSTALLINUS J. Brun.
PI. I, fig. 1. Rare.
Longueur 75 à 95 p., largeur 65 à 80 &. F. V. largement elliptique et bom-
bée. Alvéoles grandes, profondes. irrégulièrement polygonales, disposées en réticule.
2 en 10 x. La surface de la valve est comme cristallisée. Oculi bordés de longues
et fortes alvéoles disposées en couronne. Area médiane ronde. Silice épaisse mais
fragile.
Calcaire de Yédo.
Rem. L'Aul. Ralfsianus Grey. (Monogr. 3. 21) a les réticules ponctués et l'Zupodiseus Barba-
densis Grev. (1864. M. J. 12. 4) n’a ni area centrale, ni les oculi en couronne et le relief des
alvéoles y est bien moins accentué.
AULISCUS GRUNOVIL À. S. var. FLAMMULA Tp. et Br.
PI. Il, fig. 3. Extrêmement rare.
Diffère du type américain dessiné A. S. 30. 14, par ses côtes représentant deux
flammes perpendiculaires aux oculi et par 10 à 12 ocules très petits et peu visibles
près de la marge. Silice robuste.
Calcaire de Sendaï.
24. DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
AULISCUS TRICORONA J. Brun.
PI. II, fig. 14. Rare.
Longueur 50 à 65 y, largeur 40 à 50 p. Largement elliptique el bombée.
Alvéoles polygonales disposées en réticule d’un aspect marbré, 3 en 10 x. Celles de
la marge grandes et arrondies. Oculi bordés de longues alvéoles disposées en couronne.
Area médiane ronde.
Calcaire de Yédo.
Rem. Chez l'Aul. punctatus Grev. (Monogr. 3. 15 et 16), la surface est perlée et non réticulée et
les oculi sont plus grands et sans couronnes. Cette espèce tient le milieu entre l’Æupodiscus
trioculatus de Barbados (Grev. 1864. M. J. 12. 3) et notre Crystallinus.
AULISCUS TRIGEMMIS À. S. var. ROBUSTA J. Brun.
PI. IT, fig. 15. Assez fréquente.
Ne diffère du type de Simbirsk dessiné A. S. 195. 16 (et que j'ai aussi trouvé à
Onianino) que par ses oculi plus gros et plus proéminents au-dessus de la surface de
la valve qui s'en détache en creux et porte au centre 3 ou 4 perles pointues. Silice
d'aspect fauve foncé.
Calcaire de Yédo.
AULISCUS TRILUNARIS J. Brun.
PI. IT, fig. 2. Extrêémement rare.
Diamètre 60 à 70 u. Æ. V. plus ou moins ronde, à 3 grands oculi munis de stries
rayonnantes (ponctuées à l'immersion). Surface faiblement bombée et à ponctuation
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 925
éparse. Marge rubanée, large, plane, avec des côtes transversales tubnliformes. Silice
incolore où à peine jaunâtre. Espèce très distincte de l'Aul. trigemmis AS.
Calcaire de Yédo.
AURICULA JAPONICA J. Brun.
PI. IV, fig. 8. Assez fréquente.
Longueur 90 à 100 v.. largeur totale 40 à #5 2. Carène porte-raphé de la
F. V. à double courbure. Raphé bordé de deux rangées de perles 7 en 10 y. La
valve offre 2 flancs inégaux: l'un assez bombé, l'autre presque droit ou un peu creux.
F. C. (lg. a. et b. dans deux positions différentes et qui se présentent habituellement)
finement striée. Stries dichotomes rayonnant autour de deux axes placés assez loin
des nœuds terminaux; incurvées et arrondies aulour de ces nœuds: parallèles, trans-
versales dans la résion du centre. 10 à 42 en 10 y. Vae du côté creux (b) on
aperçoit une longue bosselure rectiligne assez rapprochée de la ligne de suture.
Calcaire de Yédo.
Rem. Malgré l'analogie de cette espèce avec notre Amphiprora coarctata (PI. IT, fig. 12. a. b.),
j'ai cru devoir la maintenir dans les Awricula; mais il faut cependant constater que ces deux genres
sont bien peu distincts. Ainsi l'Amphiprora Diadema O’Meara (M. J. XI. N. S. 3. 5 des îles
Seychelles) offre aussi une bosselure longitudinale comme notre espèce.
Aur. OSTREA Temp. el Brun.
PI. IV, fig. 7. Très rare.
Longueur 90 à 405 2, largeur maximale 50 p. Vue de la F. V. elle est étroite
et peu courbée et les deux ailes assez semblables. La carène porte-raphé est arquée.
FE. C. plane, concave seulement vers le raphé. Ligne de suture droite à bordure hya-
line. Ligne dorsale en demi-cerele (c'est toujours cette face qui se rencontre dans les
triages). Stries rayonnantes seulement en partant du milieu dela marge de suture,
TOME XXX. 4
26 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
dichotomes et s'incurvant en demi-cerele autour des nœuds terminaux. 7 à 9
en 10 Lu.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Conformément à l’intéressante notice publiée par M. Péragallo (Diat. de Villefranche,
page 87), nous conservons le genre Awricula; d'autant plus que, ayant observé cette espèce par
glissement dans le styrax, comme il l'indique, nous avons pu reconnaître, tant sur cette espèce que
sur lAur. amphititris et la complexa, le bien fondé de ses observations. L’Awr. complexa Greg.
(Clyde 12. 62) est une tout autre espèce à #. V. notablement plus large et à stries encore beaucoup
plus délicates et serrées.
BACTERIASTRUM (?) HALO J. Brun.
PI. IX, fig. 10. Trouvé un seul exemplaire.
Diamètre 60 y. (avec les épines 150 y.). F. V. bombée à ponctuation non radiante.
Bordure bien distincte, formée de deux franges rubanées très rapprochées, planes,
superposées et à côtes tubulées. Entre ces deux disques frangés partent de longues
épines capillaires, courbées en tous sens. F. C. non vue.
Calcaire de Yédo.
Rem. Cette curieuse espèce ne peut être mise avec les Coscinodiseées et doit appartenir aux
Chaetocérées. Comme elle m’est connue d’une manière insuffisante, je la place provisoirement dans
les Bacteriastrum, genre qu'avec M. Castracane je crois bon de conserver, surtout en face des
formes fossiles semblables qui peuvent encore se rencontrer. — L’Hercotheca Mammillaris (Pritt.
7. 35) et le Chaetoceros hispidum Brigthw. (1856. M. J. 7, 37) sont probablement des spores.
BippucpHiA (ODONTELLA) CALAMUS Temp. et Brun.
PI. V, fig. 15. Assez rare.
Longueur 150 à 185 y, largeur 60 à 75 ». Appendices tubuleux à capitule
tronqué. Entre eux s’élève une bordure crénelée en couronne et portant # longues
épines en forme de roseau. Deux d’entre elles sont toujours beaucoup plus longues.
La striation de la valve augmente de netteté, du bord conneëtif jusqu'à la marge cré-
nelée et toute cette région supérieure est couverte de fines épines aciculaires.
Calcaire de Sendaï.
_
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 21
Rem. La Biddulphia longispinna Grun (incomplètement représentée, V. HK. 102. 6) doit être
une espèce affine plus trapue. Sa crénelure porte six grosses épines égales et les acicules du reste
de la surface valvaire n’y existent pas.
BiDDULPHIA NOBILIS J. Brun.
PI. V, fig. 11. Assez abondante.
FE, V. (a). Longueur 120 à 150 y, largeur 70 à 90 y. Elliptique ovoïde. Tra-
versée par un large et profond canal transversal (qui la rapproche de certains Hemiau-
lus). Perles éparses, coniques. Appendices très grands, ovoïdes, couverts de ponctua-
tions coniques et bordés par une frange rubanée, traversée par de pelits canaux
infundibuliformes. Æ. C.(b) subquadrangulaire. Pas de mucron. Sauf pour l'enveloppe
du connectif qui est hyalin et très mince, la silice est épaisse et très robuste.
Calcaire de Yédo. Très rare dans le dépôt d'Onianino (Russie).
BRIGTHWELLIA (?) MIRABILIS J. Brun.
PI. VIII, fig. 1. B. région centrale. C. alvéole vue obliquement. D. surface de la valve
au-dessous de lalvéole qui forme toit (à | 800). Assez fréquente.
Porte une rangée circulaire d'énormes alvéoles proéminentes, courbées en voûte et
portant un piédestal conique à large base (e). Cette rangée d’alvéoles se détache de la
surface de la valve (d), elle est très distante de la marge que je n'ai pu trouver. Stries
nettes, ponctuées en dedans de ces alvéoles et perlées vers la périphérie de la valve.
Silice mince (flexible), fragile, d'aspect jaune fauve.
Assez fréquente dans calcaire de Yédo. Rare dans dépôt de Churchill Hill.
Rem. Cette espèce, dont on rencontre souvent des débris lors des triages, mais dont il ne m’a
pas été possible de trouver un exemplaire entier, arrive à des dimensions considérables et doit
atteindre 2 et même 3 millimètres de diamètre. Je lai mise provisoirement dans les Brigthwellia.
Voir Castr. (Chall. 10. 2 et 21. 8 Heterodyction) et Brigthwell (1860. M. J. 5. 6 et 7 Craspedodiscus).
Il se peut qu’elle doive former un genre spécial. C’est à ce type que doivent aussi, je crois, se
ranger les fragments aperçus et dessinés par Castracane (Chall. 14. 4. a. b. c.).
28 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
CAMPYLODISCUS CANALISATUS Temp. el Brun.
PI. IL, fig. 5. Rare.
Diamètre 70 à 85 x. Valve à côtes radiantes, s’alténuant près de la bordure et
s’interposant entre une rangée de protubérances tronquées et plus ou moins carrées.
Côtes incurvées en S puis en demi-cercle aux deux pôles. 2 en 10 x. Chacune
d’elles est bordée de deux traits translucides délicats qui se prolongent jusqu à la den-
telure du bord et dans l’area centrale où elles sont spatulées. Il en résulte un aspect
tout particulier (difficile à rendre par le dessin) et qui ne permet guëre de confusion
avec d’autres espèces. Area réticulée et plus ou moins ponctuée. Marge externe fine-
ment striée.
Calcaire de Sendai.
Camp. CHRYSANTHEMUM J. Brun.
PI. I, fig. 7. Rare.
Diamètre 80 à 90 x. Bordure large, très élégante, avec cercles et stries. Côtes
radiantes, très distantes, fortes, lisses, atténuées dès la moitié de leur parcours. Zone
interne nettement elliptique, épineuse et entourée d’une double ligne en forme de
sillon hyalin et profond.
Calcaire de Yédo. Vase marine de Nossi-bé.
Rem. Le Cp. Mulleri (A. S. 14. 13) a les côtes uniformes et le centre lisse, mais il s’en rapproche
par l'aspect de sa bordure.
Came. cuivosus J. Brun.
PI. IL, fig. 11. a. b. Rare.
Diamètre 60 à 405 y. Valve peu courbée, quelquefois presque plane. Circuit
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 29
vénéralement irrégulier et ondulé. Côtes courtes, ‘/, du diamètre. Espace intercostal
veltement strié. Tout le reste de l’espace est ponctué et finement strié; avec une clep-
sydre faiblement dessinée. Ces stries sont en forme de longues virgules partant du bord
et s’éteignant vers l'intérieur. Silice mince, fragile.
Calcaire de Yédo et embouchure de l'Orégon U. S.
Rem. Le Cp. hibernicus Ehr. (A. S. 55. 12) n’a avec lui qu'une lointaine analogie, et le Cp. Græn-
landicus Cleve (mer arct. 2. 9) a le pourtour et les côtes assez semblables, mais n'offre ni stries
ni clepsydre.
Camr. HyroproMuS J. Brun.
PI. I, fig. 10, a. b. Assez fréquente.
Diamètre 100 à 135 w. Valve à côtes curvilignes et radiantes. 2 en 10 x. Capi-
tules de la marge, allongés, pointus (b). Area très grande, elliptique avec des pôles
coniques, acuminés, et munis de deux petits cercles latéraux vers la marge. L'ensemble
de la surface est lisse. Silice épaisse et forte.
Calcaire de Yédo et vivant dans la vase de la baie.
Camp. RIVULOSUS Temp. et Brun.
Pl: IL fig. Ya p: Rare.
Diamètre 75 à 105 p. Bordure à côtes serrées, courtes et tronquées (comme
chez le Cp. limbatus Breb.). 3 en 10 x. De la bordure partent de longs sillons, un
peu ramifiés, offrant entre eux de nombreuses bosselures de formes irrégulières; ce qui
donne à la surface un aspect squameux et réticulé tout spécial et très caractéristique.
La dépression centrale est allongée en canal à flancs parallèles mal définis et porte à
ses deux bouts un peu dilatés, un groupe de perles qui les entoure.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
30 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON,
Camp. SCALARIS Temp. et Brun.
PI. II, fig. 12. Assez fréquent.
Diamètre 65 à 80 y. Côtes longues, fortes, équidistantes. Espace intercostal
hyalin (ce n’est qu’à l’immersion que l’on aperçoit une faible striation radiante). Canal
central allongé, rectiligne, muni quelquefois de rares perles sur ses flancs.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Le C. Ralfsü (W. Sm. 30. 257), (A. S. fig. 14. 1 à 3) et (Gregory, Clyde 11. 52) a les côtes
plus fines, et son area centrale est presque nulle ou plus ou moins dilatée et Zancéolée. Le Cp. Nor-
mamianus Grev. (1860. M. J. 1. 1) est plus grand; a les côtes radiantes et plus rapprochées et se
continuant dans l’intérieur de la zone médiane. Le Cp. nitens Castr. (11. 6) a le haut de chaque
côte muni d’une grosse perle.
CAMP. SIMPLEX Temp. et Brun.
PI. I, fig. 6. Rare.
Diamètre 55 à 70 uw. Petit robuste. Silice blanche, épaisse. Pourtour souvent un
peu carré. Côtes fortes, 2 en 10 x, celles des pôles en demi-cercle, puis en cercle
complet. Striation délicate, égale sur toute la valve. Courbures marginales des côtes
simples, striées, mais sans épines, ni perles, ni bosselures. Région centrale en ellipse
très peu marquée et transversalement striée.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
CAMP. VITRICAVUS Temp. el Brun.
PI. I, fig. 8. Rare.
Diamètre 50 à 65 p. Valve à côtes fortes et d'épaisseur égale dans leur parcours,
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 31
ineurvées en S, puis en un cerele vers les pôles. 2 en 10 y. Area elliptique, nette-
ment bordée, porte des lignes radiantes faisant suite aux côtes et mêlées de quelques
petites épines. Ondulations de la bordure très proéminentes. Une très fine striation
intercostale (visible à l'immersion). Silice forte.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Voir le Cp. Hodgsonti (W. Sm. 6. 53. b.) qui s’en rapproche.
CHÆTOCEROS SIGMO-CALAMUS Temp. el Brun.
PI. VII, fig. 5. Assez fréquente.
F. V. arrondie, oblongue. Très finement ponctuée. Diamètre 20 à 25 2. FC. à
piquants robustes, aplatis, crénelés, dilatés vers le milieu de leur longueur et plus ou
moins courbés en S.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
CLAVICULA DELICATA var. RADIATA Temp. el Brun.
PI. IX, fig. 13. Rare.
(La fig. 12 représente la forme japonaise de la var. delicata Grun.)
Valves souvent à moitié tordues dans le sens de leur longueur. Capitules plus ou
moins arrondis avec une ponctuation radiante.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Nous estimons que les var. dessinées dans Pantocsek (Diat. hong. 75. 293. a. 234. 235 et
237) sous les noms de delicata, delicatula, amphylepta, platycephala, pourraient former avec la var.
fossile japonaise radiata une espèce distincte de la Polymorpha Grun., en lui gardant le nom de
delicata Grun. et dont la figure (Pant. 235. a.) et la nôtre (PI. IX, fig 12) seraient le type.
32 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
COCCoNEIS ANTIQUA Temp. el Brun.
PI. VIII, fig. 5. Assez fréquente.
Longueur 60 à 70 p., largeur 40 à 50 p. Valve super. plane. Bordure à
courtes côtes marginales se prolongeant en perles radiantes. 7 en 10 y. # groupes
de perles formant un trapèze autour du centre (on trouve une variété où ces perles
arrivent jusqu'au centre). Valve infér. à côles radiantes, ineurvées vers les bouts et
demi-cireulaires aux pôles; elles s’atténuent du bord jusqu’au raphé, et offrent de fines
stries longitudinales qui suivent la courbure des bords, 7 à 8 en 10 y. Une assez
large zone hyaline marginale. Area terminée aux deux bouts par un lumen en erois-
sant de lune peu distinet. Un pseudo-stauros conique et peu visible.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. La Coc. decipiens Cleve (mer Arct. 2. 6) a du rapport avec la valve inférieure. La Coc.
interrupta Grun. (Verh. 13. 14) et (V. HK. 30. 3 et 4) s’en rapprochent aussi. Mais ni la description
de Grunow, ni les figures précitées ne cadrent suffisamment avec notre forme qui reste bien
distincte et ne peut en être une variété perlée. En tout cas, cctte forme fossile, remontant à une
haute antiquité, serait logiquement le type primitif d’où auraient dérivé les formes actuellement
vivantes.
Coc. CURVIROTUNDA (PELLUCIDA var?) Temp. el Brun.
PI. VIIL, fig, 6. Assez fréquente.
Longueur 100 à 120 y, largeur 90 à 105 y. Valve super. un peu bombée.
4 rangées de côtes ondulées suivent la bordure, puis deviennent presque parallèles
vers le pseudo-raphé. Un circuit hyalin large entoure les côtes médianes. Siriation
transversale un peu radiante, très fine, surtout visible sur les côtes. Valve énfér. à
stries radiantes, nettes au bord, s’atténuant peu à peu jusqu'au raphé. 13 en 10 y.
à la bordure. Raphé légèrement sigmoïde, terminé par 2 lamen en demi-lune bien dis-
tincts. Nodule central avee une area circulaire. Toute la surface médiane de la valve
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 33
est finement ponctuée et offre aussi à l'immersion de fines stries incurvées dans le sens
de la longueur.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Cette espèce tient le milieu entre la Coc. heteroidea Hantsch (1862. Arch. ind. 6. 10) et la
pellucida Grun. (1862. Arch. ind. 6. 11) et (Verh. 1863, page 145, PI. XII, fig. 6). Ces deux espèces
diffèrent encore par une striation moins visible. Elles sont plus petites et à silice plus mince et
plus fragile.
Coc. SiGMO-RADIANS Temp. el Brun.
PI. VII, fig. 4. Rare.
Longueur 55 à 65 y., largeur 45 à 50 y. Frustule largement elliptique. Valve inf.
(b) presque plane, à raphé sigmoïde. Stries perlées radiantes n'atteignant pas le raphé
et laissant une large area carrée médiane. 6 en 10 y. Valve super. (a) à stauros
incomplet et un peu latéral. Stries fines, ponctuées, radianles, inéurvées en demi-cerele
vers les pôles. 10 à 11 en 10 y.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Dans le Coc. Sigma Pant. (qui se rencontre aussi dans ces calcaires), la valve supérieure
est bombée; les stries sont plus distantes et se terminent, vers la marge, en une ligne de perles
transversalement allongées. Du reste, la valve supérieure seule est représentée et dessinée par
M. Pantocseck (Diat. hongr. 8. 68).
Coscioniscus TEMPEREI J. Brun.
PI. VII, fig. 2. Fréquente.
Longueur 60 à 85 y., largeur 40 à 55 y. En forme d'ellipse large, régulier et
plissé en long (surtout vers le centre). Alvéoles radiantes, rayons interrompus le long
de la plissure médiane et dichotomes vers les flanes. 5 à 7 alvéoles en 10 y. non
ponctuées (même à l'immersion). L'un des flanes de la valve est muni d’épines qui
débordent la marge. 3 à # en 10 &. Au milieu du dit flane se trouve une épine
TOME XXX. D
€
34 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
plus longue et plus forte que les autres. Du côté opposé les perles se transforment en
une striation dichotome marginale.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Il appartient au groupe des Pseudo-Stephanodiseus décrit par Grunow (Fr. Jos. land.
page 33). Le Coscin. lacustris et ses variétés (idem, 4. 28 et 33) quoique circulaires et à marges
uniformes, puis le Campylodiscus cocconeiformis Cleve (Vega 38. 78) avec sa valve elliptique, ont
avec cette forme fossile de l’analogie. — Ce Coscinodiseus est une des espèces typiques des
calcaires japonais et c’est pour moi une satisfaction que de la dédier à M. Tempère, mon habile et
savant collaborateur.
Cos. TuBIFORMIS Temp. et Brun.
PI. VII, fig. 6. Fréquente.
Diamètre 20 à 32 w. Æ. V. (a) composée d’une couche d’alvéoles superposée sur
un large disque (anneau) marginal plan. Alvéoles (perles) rondes, espacées (souvent
ponctuées) # à 5 en 10 y. Connectif (b) très large portant quelquefois une encoche
conique.
Calcaire de Yédo. Rare au calcaire de Sendai.
Rem. Parmi les nombreuses espèces de Coscinodiseus qui abondent dans ces calcaires, il n’y a
que celle-ci que nous tenons pour nouvelle. Elle est en effet rendue typique par sa valve à double
bosselure et par l’aspect tubulaire de sa zone connective. Il est difficile de dire si le Coscin. conca-
vus Ehr. (Microg. 18. 38) appartient à ce type. Le dessin précité est insuffisant et semble se
rapporter à une espèce beaucoup plus grande.
CRASPEDOPORUS COROLLA J. Brun.
PI. IV, fig. 4. Très rare.
Diamètre 100 à 120 y. Surface de la valve ponctuo-chagrinée. Région centrale
faiblement déprimée. Compartiments des ocelli nombreux, à bordure nette, 16 à 20
s’évasant vers la marge (infundibuliformes). Ocelli coniques. Silice fauve.
Calcaire de Yédo.
Rem. Cette forme de Craspedoporus se rapproche de celles de Greville (1863. M. J. 4. 9, 10, 11).
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 3)
Cras. Ralfsianus et Johnsonianus et Actinodiscus Barbadensis (A. S. 132. 1), sans que l’on puisse
cependant les confondre. Il en est de même du Crasp. Truani Pant. (11. 92), espèces que je
possède et que j'ai comparées.
CrasP. PANTOCSERKI J. Brun.
PI. IV, fig. 13. Très rare.
Diamètre 85 à 95 y. Surface de la valve squameuse. Squames striés. Ceux des
bords plus gros que ceux de la région centrale. Centre cratériforme. Compartiments
des ocelli, courts, larges et comme tubulés, Silice d'aspect fauve orangé.
Calcaire de Yédo et terrain de Szakal (Hongrie).
Rem. Apparenté avec le Glyphodiscus Grunowi et le scintillans (A. S. 80. 6, 7), et fait la tran-
sition avec ces deux genres qui pourraient être réunis.
CYCLOTELLA ASIATICA J. Brun.
PI. IV, fig. 16. Assez rare.
Diamètre 55 à 65 y. Æ. V. (b) plane à disque marginal proéminent. Striation
intercostale très nette. Stries en lignes croisées à 45° environ, S’avançant jusqu'au
quart du diamètre. Région centrale recouverte de protubérances épineuses irréguliè-
rement placées. Côtes fortes, lisses. Bordure à fossettes plus petites que chez la Mel.
ornata, F. C. (a) large de 20 y. en moyenne, laissant voir sur ses bords rectilignes
les fossettes. Striation croisée très nette.
Calcaire de Yédo. Aussi trouvée à Onianino (Russie).
Rem. Le disque annulaire marginal de la Æ. V. sépare les Cyclotella des Melosira; mais il faut
avouer que certaines espèces (les Mel. Sol. Æhr., Coronata Grun., etc.) offrent aussi ce caractère,
en se rapprochant ainsi beaucoup du type japonais.
D'autre part, chez les frustules réellement fossiles et qui, pour arriver à cet état, ont subi
forcément bien des frottements ou des glissements, il est bien rare de trouver chez les Melosira
les frustules réunis en filaments. Il me semble donc peu logique de maintenir ces deux genres dans
deux tribus aussi distinctes que le sont les Mélosirées et les Coscinodiscées.
36 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
Cymarosira DEBvi Temp. el Brun.
PI. VIL fig. 18. Rare.
Longueur 50 à 65 y. A. V. (a) prolongée en rostres presque capitulés. Bordure
non ponctuée. Perles peu nombreuses. F°. C. (b), étranglée aux deux bouts.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Nous avions d’abord cru devoir réunir cette forme à la Cym. belgica Grun. (V. HK. 45. 38
à 41); mais l’étude comparative avec cette espèce que nous possédons ne permet pas de les réunir.
L'espèce fossile est plus grande, presque acuminée-capitée, jamais lancéolée et surtout à silice
épaisse et plus robuste.
CyM. JaPoNicA Temp. et Brun.
PI. IV, fig. 12. Rare.
Longueur 120 à 160 y. F. V. arquée, étroite, large de 9 à 12 y. Extrémités
rostrées et finement striées (à l'immersion). Perles irrégulières, disséminées sur une
surface lisse. Bordure de la courbe dorsale ponctuée. 10 points en 10 mm. Bor-
dure ventrale lisse. F. C. très étroite, rectiligne ou à peine courbée, très faiblement
étranglée près des bouts.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Nous avons mis cette espèce dans le genre Cymatosira de Grunow. Bien que la forme de
la F. V. la rapproche de la Campylosira (V.HK. 45. 43), mais dans cette dernière figure la bordure
ventrale est aussi ponctuée; puis la F. C. est très courbée. Ces deux genres, du reste, pourraient
être réunis.
EPITHEMIA ARGENTINA J. Brun.
PI. IUT, fig. 6. Rare dans le calcaire de Yédo. Abondante et actuellement vivante dans
une argile rouge de Naposta (République Argentine).
Longueur 145 à 210 y. Largeur (du frustule entier) 50 à 60 w. F. V. plane,
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 37
convexe, étroite, rarement visible. F. C. plano-convexe à extrémités rostrées, munie
d’une encoche dorsale avec nodule. Côtes (cloisons) transversales, fortes, à peine
radiantes et un peu capitulées et en massue. 2 en 10 y. vers le centre. Stries inter-
costales finement ponctuées; 1% à 16 en 10 %. Le frustule entier vu par la F. C. est
de forme lancéeolée, bombé. La zone de suture porte de longues lignes ponctuées.
Silice épaisse, robuste.
Eramoniscus (Pantocsekia?) VirRIFACIES Temp. et Brun.
PI. VIII, fig. 11. Assez rare.
Diamètre 135 à 170 . F. V. (a) très bombée, demi-sphérique finement ponc-
tuo-chagrinée. Pas de striation appréciable. Les 2 ou 3 petites dépressions qui se
voient quelquefois et qui sont toujours irrégulières dans leur forme, ne sont peut-être
dues qu’à une action de contact. F. C.(b) demi-cireulaire d’un côté, rectiligne de l’autre
et sans ponctuation nette ni striation. Silice hyaline.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Voir Pantocseck (Diat. de Hongrie, 27. 258) et Castracane (Challenger, 14. 5), dont certains
exemplaires s’en rapprochent. Il en est de même de l’Æthm. sphæroidalis Castr. (idem, 22. 10).
Euvonra (Hemidiscus) MARGARITACEA J. Brun.
PI. IV, fig. 6. a. Très rare.
Longueur 70 à 85 y, largeur 50 à 55 y. Valve en ellipse large et conique;
courbures des flancs inégales. Perles de la région médiane très grosses, oculées, épar-
ses et apparaissant enveloppées d'un réseau semblable à celui du Stict. serpentinus
(Truan et Witt. vi, #). Perles des flancs beaucoup plus petites; en stries rayonnant
à partir du centre et des deux pôles. Ocule excentrique. Silice robuste.
Calcaire de Yédo.
Rem. Aussi trouvée dans un sondage de la mer d’Arafuru (fig. 6. b.) fait à la profondeur de
3900 fathoms (5307 mètres) et que je dois à l’obligeance de M. de Castracane.
38 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
GOMPHONEMA CURVIROSTRUM Temp. el Brun.
PI. IX, fig. 4. Assez fréquente.
Longueur 120 à 145 y, largeur 40 à 45 y. F. V. toujours courbée (même très
courbée chez quelques exemplaires). Area dilatée au milieu avec une plissure lon-
gitudinale demi-lunaire du côté dorsal et une perle grosse, conique et très proémi-
nente du côté opposé. Stries fortes équidistantes, rayonnantes et nettement perlées.
6 à 8 en 10 y. F. C. rectiligne, bacillaire et peu conique.
Calcaires de Sendaï et de Yédo.
Rem. Le Gom. geminatum W. Sm. 235 (a) 5 à 6 perles latérales dans le milieu de l’area et pas de
lumen au sommet. Sa var. hybrida Grun. (Fr. Jos. land. A. 11) est trapue, rectiligne, non capitulée
et dans la fig. 23. 4 de V. HK. les stries sont dessinées comme étant moniliformes, Le type fossile
du Japon est donc bien une espèce distincte.
GRAMMATOPHORA MONILIFERA (ARCTICA var.) Temp. et Brun.
PI. VII, fig. 9. Très rare.
Longueur moyenne 100 y. Diffère du type (Clève, Diat., Spitzh., 23, 1) et (V.
HK 53 bis. 3) par ses stries plus serrées; 14 en 10 y. et par les lignes longitudinales
nettement moniliformes de la Æ. C. qui n'offre qu’une très étroite marge striée. Pour-
rait peut-être être portée au rang d'espèce ?
Calcaire de Sendaï.
LIOSTEPHANIA (?) JAPONICA J. Brun.
PI. IV, fig, 2. Très rare.
Diamètre 55 à 60 z. Surface plane on peu bombée. 8 pseudo-tubuli allongés et
groupés deux par deux. Chaque section enveloppée d’une fine striation circulaire et
ponctuée. Le reste de la valve est lisse.
Calcaire de Yédo.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 39
Rem. Il est difficile de bien classer cette forme et l’observation que fait Schmidt (Atl. 80. 9), en
observant que la L. rotula Ehr. n’est peut-être qu’une valve génératrice interne, m'a rendu
hésitant. Il se pourrait qu'il en soit aussi de même avec cette valve, bien que j’en aie trouvé trois
exemplaires identiques.
MasroGLoiA CLEVEI J. Brun.
PI. IX, fig. 18. Très rare.
Longueur 110 à 195 w. F. V. bi-elliptique à terminaisons très larges et arron-
dies. Surface pruinée, ponctuée, même perlée vers les flancs. Logettes bien visibles.
3 à #en 10 p.; nulles à l’étranglement central. Striation transversale, fine, visible à
l'immersion sur toute la valve. Silice forte, d’aspect fauve violacé.
Calcaire de Yédo. Aussi vivante dans la rade de Yokohama et à Nossi-bé.
Masr. RUGOSA Temp. et Brun.
PI. IX, fig. 20. Très rare.
Très allongée (200 à 225 »., largeur 26 à 30 .). Terminaisons obtuses, aussi
larges que le centre de la valve. Nœuds terminaux en hamecons à double courbure
incurvés en sens inverse à chaque bout. Raphé bordé de deux lignes proéminentes.
Surface de la valve rugueuse surtout vers les bords (comme saupoudrée). Striation
transversale très fine, surtout visible dans la région du nodule central. Logettes très
petites; 5 en 10 z. nulles vers la partie centrale étranglée. Silice d'aspect fauve.
Calcaire de Sendai.
Rem. Bien qu’elle diffère sensiblement du Mast. reticulata Grun. (Hond. 195. 4, page 175) et
panduriformis Cleve (New. Diat. 1. 1), elle appartient cependant au même groupe, avec les Navicula
Jamaicensis et strangulata de Greville et Janischii Castr. (Chall. 30. 5).
40 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
MELosiRA CLYPEUS J. Brun.
PI. V, fig. 14. Rare.
Diamètre 45 à 55 y. A. V. très bombée. Elle forme un large dôme qui surmonte
une zone plane et hyaline. Dôme surmonté d’une protubérance centrale en capitule.
Valve recouverte d’épines distantes simples ou tripartites et bordée d'une rangée de
grosses perles serrées et appointies contre la marge, F! C. étroite.
Calcaire de Yédo. Aussi vivante à Zanzibar.
Rem. I ne me semble guère possible de classer cette forme ailleurs que dans les Mélosirées. Elle
doit appartenir à la section des Zäparogyra Ebr. (V. HK. 89, soit Stephanosira Ehr.). Comparer V.
HK. 89. 14 Mel. Roseana var. Hamadryas (soit Liparogyra cireularis Ebr.). Comparer aussi Cleve
1581 New. Diat. 5. 65 Melosira (Podosira) tubereulosa.
MELOSIRA (?) CORNUTA Temp. el Brun.
PI. VII, fig. 16. Très rare.
Largeur 18 à 20 p., longueur 30 à 35 p. Frustule cylindrique et à silice
délicate. Surface délicatement ponctuée; légèrement striée près de la jonction des
frustules. F. V. ronde, demi-sphérique, munie d’un cercle de suture proéminent et
occupant environ le tiers du diamètre. En dehors de ce cercle, deux longues épines
convexes el appliquées de chaque côté du bord sutural.
Calcaire de Yédo et de Sendaï.
Rem. Devra former une division à part dans le genre Melosira et pourrait peut-être même au
besoin donner un genre spécial. Car elle offre à la fois les caractères des Stephanopyæis et ceux
des Melosira (voir A.S. 130. 18, 29, 34 Step. appendiculata et ses variétés) et 33. Dictyopyxis Æhr.
avec une troncature au haut de la valve (voir aussi V. HK. 85. 4).
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. M
NavicuLa Abonis J. Brun.
PI. V, fig. 3 et 4. Très rare.
Longueur 100 à 125 y, largeur 35 à 45 . Silice très épaisse et robuste.
PF. V. large. de forme didyme (mais sans ponetnation intercostale). Raphé dilaté entre
le nœud médian et les nœuds terminaux. Area bordée d’une double rangée de perles.
La rangée externe de ces perles est placée sur une longue proéminence en lamelle.
Côtes fortes lisses (à peine ridées à l'immersion). 5 en 10 y. partant de la hante
ligne perlée pour s’abaisser et s'élargir vers les flanes de la valve. Les deux ellipses que
forme la valve sont tantôt réguliers (type fig. 3) tantôt comprimés rar. giblosa (fig. 4).
FF. C. large à bord perlé et comprimée vers le rentre.
Caleaire de Yédo et Tripoli de Mjilones.
Nav. Anraracis (leve et Brun.
PL V, fig. 6. Assez abondante.
Longueur 50 à 60 z., largeur 14 à 18 y. F. V. à courbure ventrale et dorsale
comme les Cymbella. Raphé toujours longuement courbé du même côté aux deux
bouts. Côtes larges, nettement poneluées, radiantes. 6 en 10 y. région centrale:
plus serrées vers les bouts. Toujours une rangée de perles le long da raphé côté dor-
sal. Æ. C. à flancs un peu bombés à l'extérieur et infléchis vers l'intérieur, en sorte
que si le frustule est entier, il prend ainsi l'aspect d'une Amphora (b).
Calcaire de Yédo. Rare dans celui de Sendaï.
Rem. Se trouve aussi vivante dans la vase du delta du Panagava (eau douce) et dans la vase
marine de la rade de Yokohama. Semble assez répandue au Japon, sans que ces différents habitats
influent sur son aspect. Appartient à la section des Radiosæ.
TOME XXX. 6
42 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
Nav. BacCATA J. Brun.
PI. V, fig. 10. Rare.
Longueur 50 à 60 y, largeur 40 à 45 y. Section de la Nav. Caribea Cleve
(6. 11 A.S.). F. V. en carré allongé, à terminaisons coniques un peu rostrées: recou-
verte de fortes perles disposées à la fois en rayons et en courbes enveloppant les trois
dilatations de l’area : dilatations qui sont, l’une ronde autour du nodule médian, les
deux autres elliptico-lancéolées le long du raphé. 4 stries en 10 v.
Calcaire de Yédo.
Nav. Crucirix Temp. et Brun.
PI. VII, fig. 10. Très rare.
Longueur 110 à 130 y. F. V. large de 22 à 26 2. avec deux bordures. L’in-
terne seule porte un stauros très net. Stries parallèles au centre, un peu obliques aux
bouts, finement ponctuées, 12 à 14 en 10 y. Nœuds terminaux grands et atteignant
la marge finale. Æ. C. très large, 35 à 45 ., rectiligne, à stries transversales et paral-
lèles. Silice fanve.
Calcaire de Sendai.
Rem. Cette espèce appartient à la section des Pseudo-Amphiprora de Cleve (1881. New. Diat. 5.
38, 39 et page 13), où il donne les caractères de ce groupe (voir aussi A. S. Nord. Diat. 3. 1) et
Gregory Clyde 4. 59 et (T. M. S. Sable de Glenshira IV, PI. 5. 23). Cette forme, qu'il donne sous le
nom de Stawroneis amphiozys, mais sans représenter son connectif, diffère nettement de la nôtre
par son stauros qui atteint les bords externes de la marge, puis par ses bouts plus aigns et ses
nodules terminaux très petits.
Nav. Cugrrus Temp. et Brun.
PI. V, fig. 8. Rare.
Longueur 90 à 110 p., largeur 45 à 48 w. (y compris la courbure 25 à 35 w.).
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 13
F. V. longuement lancéolée, avec un stauros transversal net et profond. Extrémités
comprimées semblables à celles de la Nav. compressicauda À. S. (Nord. diat. 2. 55).
F. C. régulièrement courbée (c'est sous cet aspect (b) que cette navicule se rencontre
le plus souvent, lors des triages). Côtes fortes; 5 à 6 en 10 y, ne se résolvant pas
en points, mais en fines stries transversales (CG à 4800). Terminaisons obliquement
tronquées, avec un large lumnen, bordé par le nœud terminal qui est en forme de massue.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Cette forme ne se relie guère à des types déjà connus et ne peut pas se cadrer dans les
groupes des Navicules actuellement admis.
NavicuLa FoLi0LA Temp. el Brun.
PI, VII, fig. 15. Rare.
Longueur 80 à 100 p., largeur 15 à 17 x. F. V. longuement lancéolée, finement
striée, surtout près de la marge (à l'immersion hom. le reste de la valve apparait
aussi transversalement strié).
Calcaire de Sendaï.
Rem. La Navicula fusiformis Grun. (Hond. 195. 12) et (V. HK. 14. 33) qui lui ressemble, a son
raphé beaucoup plus accentué et continu et n’a pas ses bords striés d’une manière apparente à
}- 500 (par ex. : au E de Zeiss).
NAvV. GUINARDIANA J. Brun.
PI. V, fig. 9. Très rare.
Longueur 150 à 170 y, largeur 15 à 18 &. F. V. très allongée; étranglement
central occupant le tiers de la longueur ; les terminaisons en cônes oblus très longs.
Raphé et area rectilignes, bordés d’une lignée de perles. 7 stries en 10 w., lisses,
(faiblement bosselées à l'immersion) presque parallèles, sauf vers les bouts.
Calcaire de Yédo et terrain quaternaire de Szakal (Hongrie).
Rem. La Nav. limitanea (A. S. 11. 23), actuellement vivante à Samao, est plus large, avec l’area
dilatée dans chaque moitié de la valve et n’a pas les stries lisses.
44 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
Nav. INDEx Temp. el Brun.
PI. V, fig. 7. Très rare.
Longueur 90 à 110 y, largeur 15 à 20 y. F. V. longuement lancéolée; munie
d’un large pseudo-stauros et d’une double bordure. Chaque nœud final est intercalé
entre les deux courbes de l'extrémité (e). Côtes lisses, toutes convergentes, assez
distantes du raphé, plus serrées aux deux bouts, écartées vers le centre. Æ. C. à cour-
bure régulière, tronquée aux deux bouts. Le nœud final rond, profond, y est nette-
ment visible (C à + 1000).
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Touche le groupe des Pinnulariæ par ses côtes lisses (à l’mmersion on n’aperçoit que diffi-
cilement des rides légères) et à celui des Radiosæ par ses côtes touchant presque le raphé et
radiantes jusqu’à l'extrémité des valves, comme dans la Nav. (Pinn.) distans W. Sm. 18. 169 et
Atl. Schm. 46. 11 à 13. — Voir les formes 46. 71 et 72 Atl. Schm. sans nom et Nav. Zostereti Grun.
A.S. Nord. Diat. IL. 3. qui n'offre pas une double bordure à sa face valvaire.
NAV. RETICULO-RADIATA Temp. el Brun.
PI. V, fig. 4. Rare.
Longueur 110-120 y, largeur 75 à 80 x. Régulièrement elliptique. Perles fines,
formant au centre de larges réticules, et aux bords des stries radiantes. 6 à 7 en
10 y. Une ligne de perles accompagne toute la bordure de l’area longitudinal et du
pseudo-stauros central. Deux petits sillons cotoient le nodule médian.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Cette espèce, très constante dans sa forme, est apparentée à la Nav. margaritifera Tr. et
Witt (Geremie IV. 10) qui est plus petite, plus lancéolée, à plus grosses perles ne s’étalant pas
en stries vers les bords,
=
©
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
NAV. SCINTILLANS Temp. el Brun.
PI. V, fig. 5. Rare.
Longueur 90 à 125 y., largeur 25 à 35 y. A. V. contractée en deux lobes
coniques. Côtes larges, plates, lisses (même à l’immersion) ; 5 à 6 en 10 p., un peu
convergentes vers le centre de chaque lobe. Toutes sont aplaties au dedans d’une ligne
assez éloignée du raphé : celui-ci courbé dans le même sens aux deux bouts. Une
large area centrale et transversale. F. C. ordinairement très large; offrant une faible
dépression médiane.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Touche de près la Nav. bilobata Gr. et St. (Oamaru 1887. Q.J. 10. 8) et a comme elle deux
courts sillons longitudinaux près du nodule, dans la grande area centrale; mais elle en diffère par
ses terminaisons coniques et surtout par ses côtes plus serrées, toujours subitement aplaties.
Nav. TEMPEREI J. Brun.
PI. V, fig. 1. Extrêmement rare.
Longueur 140 à 150 y, largeur 45 à 55 4. Section des Pinnulariées, Sous-section
des Mesolepta. Deux forts sillons partent de chaque nodule terminal, accompagnent le
raphé et vont en s’évasant vers la large area centrale. 5 à 6 côtes lisses en 10 y.,
subitement aplaties en arrivant à l’area. Silice épaisse et robuste.
Calcaire de Sendai et de Yédo.
NirzSCHIA ASIATICA Temp. el Brun.
PI. I, fig. 14 et PI. IX, fig. 15. Rare.
Longueur 90 à 105 p., largeur 40 à 45 p. F. V. bombée, largement conique,
46 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
ovale. Stries ponetuées 8 à 9 en 10 y. ineurvées et convergentes vers les cônes.
Une zone hyaline longitudinale se voit un peu latéralement et apparaît plus ou moins
courbe suivant la position de la valve. F. C. plano-convexe, tronquée obliquement.
Calcaire de Sendai et de Yédo.
Rem. Doit appartenir au groupe des Zryblionellæ, dont elle s’éloigne cependant par sa forme en
coque de navire qui rappelle l'Amphora dubia Greg. (A. S. 27. 22) et certains Achnanthes.
NiT. LONGISSIMA var. FOSsILIS J. Brun.
PI. I, fig. 10. Très rare.
Longueur 280 à 320 y. Æ. V. lancéolée, oblique. Perles latérales s’atténuant en
lignes légères, transversales et équidistantes, 5 en 10 4. Cornes longues, occupant
chacune le tiers de la longueur totale et courbées en sens inverse.
Calcaire de Yédo.
Rem. La Nit. curvirostris Cleve (West. Ind. 3. 21) Nûit. ventricosa Kitton (1873, M. J. 38. 5) et
Nit. reversa W. Sm. (V. HK. 70. 4) sont des formes voisines.
NiT. PENNATA Z'emp. et Brun.
PI. IX, fig. 17. Rare.
Lonsueur 170 à 210 y. Linéaire, fusiforme en tous sens. Vue de la F. C. la valve
est un peu courbée. Côtes de la carène capitulées, diversement obliques, 3 à # en
10 . Pas de pseudo-nodule central appréciable. Stries transversales fines, surtout
visibles vers la carène, 14 en 10 x. La marge connective offre toujours une ligne de
points.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Parmi les nombreuses formes de Nitzschia dessinées et décrites, nous n’en connaissons
aucune qui cadre avec ce type que nous avons dû ériger au rang d’espèce.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 47
NiT. PROTUBERANS J. Brun.
P]. I fig. 9. Très rare.
Longueur 95 à 115 pe, largeur 22 à 25 g. A. V. bi-elliptique. Terminaisons
très larges, coniques, obtuses. Le flanc de la carène porte de grosses perles ovoides on
carrées ; 3 en 10 x. L'autre flanc porte des lignes légères, larges, transversales ; # en
10 p. Valve divisée longitudinalement en nne zone hyaline d'un côté et très finement
ponctuée de l’autre.
Calcaire de Yédo et terrain quaternaire de Szakal (Hongrie).
Rem. Espèce très distincte. Parmi les formes décrites et dessinées, il n’y a guère que la Nit.
Campechiana Grun. (J. M. S. New. Nitsch. 13. 16. a), groupe des bilobata (V. HK. 60) qui s’en
rapproche un peu.
PLAGIOGRAMMA FENESTRA J. Brun.
PI. IX, fig. 6. Assez fréquente.
F. V. allongée; terminaisons larges arrondies, à peine capitulées ; flancs légèrement
dilatés vers le centre. Zone transversale médiane, avec un pseudo-ocellus, mais sans
côtes transversales bien visibles. Côtes des bouts fortes, un peu courbées. Stries per-
lées:; 6 en 10 y. Perles écartées. F. C. en carré long. Silice très épaisse.
Calcaire de Yédo. Très rare dans le dépôt de Mjillones (Bolivie).
Rem. Le Plag. validum Grev. (Plagiogr. 1859. M. J. 10. 8) est plus grand, plus allongé, sans
pseudo-ocellus et à perles beaucoup plus grosses, avec des stries plus distantes.
PLAG. GREGORIANUM var. ROBUSTA J. Brun.
PI. IX, fig. 7. Rare.
Diffère du type (V. HK 36. 2) et du decussatum Grev. (T. M. J. XIV 1. 222) et
48 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
de l’Antillarum Cleve (arch. ind. 3. 16) par ses vittæ plus forts et ses terminaisons
dilatées, un peu capitulées et par sa silice plus épaisse: 6 stries en 10 ». Chaque
strie transversale formée de 2 ou 3 perles seulement. Vittæ très prononcés dans la F. C.
Calcaire de Yédo.
PLEUROSIGMA HAMULIFERUM J. Brun.
PI. IX, fig. 5. Rare.
Longueur 90 à 120 p., largeur 25 à 30 mm. F. V. rhomboédrique à terminai-
sons larges et arrondies, Le rhomboëdre ordinairement un peu oblique. Raphé recti-
ligne, sauf aux deux bouts où il s'incurve en larges crochets, tournés en sens opposé.
Nœud central rond. Stries transversales et obliques équidistantes sur loute la valve,
21 à 24 en 10 ». Les obliques se croisant sous un angle d'environ 65°. Silice
mince, délicate, jaune pâle.
Calcaire de Yédo. Aussi vivante dans le port de Yokohama (sondage Appert).
PLEur. HunGariICuM Cleve et Brun.
PI. IX, fig. 9. Très rare.
Longueur 105 à 4135 y, largeur 50 à 60 y. F. V. ovoïde et devenant sigmoïde
seulement vers les deux bouts. Région centrale nn peu bombée. Raphé nettement
sigmoïde. Nœud central grand et très net. Stries se croisant à environ 60°. 4% à 16
en 10. au centre. Devenant peu à peu plus fines (18 à 20 en 10 y.) et presque
parallèles au raphé vers les pointes.
Kekkü (Hongrie) (et déterminées sous ce nom par M. Cleve). puis trouvée assez
fréquemment dans le calcaire de Yédo.
Rem. La différence d’écartement des stries ventrales et finales est ici encore plus accentuée que
dans le P1. Naviculaceum Breb. et dans notre PI. Sagitta de Sendaï, d’où résulte aussi (à un
faible grossissement) un aspect fauve au centre et jaune pâle vers les bords.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 49
PLEUR. SAGITTA Temp. et Brun.
PI. IX, fig. 19. Rare.
Longueur 150 à 175 y. largeur 30 à 36 x. A. V. lancéolée, sans courbure et
raphé rectiligne. Stries du centre plus fortes que celles des deux bouts, 412 à 14 en
10 #. Région médiane, 17 à 20 aux extrémités se croisant au centre sous un angle
de 60° et sous un angle plus obtus aux terminaisons. Nœud rond; nodules terminaux
coniques et touchant le bord de la valve. Silice épaisse. A un faible grossissement le
centre apparaît fauve et les flancs jaune pâle.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Cette espèce n’a rien de sigmoïde et paraît tout d’abord appartenir aux Navicules avec
lesquelles elle fait transition. Sa striation, fort semblable à celle du PZ Naviculacea Breb., nous
la fait placer cependant dans les Pleurosigma, section C. monographie du genre par Grunow (CL. et
Gr. Art, Diat., page 51). La PI. Nubecula W. Sm. 21. 201 s’en rapproche, mais elle offre quelquefois
un aspect un peu sigmoïde, et la striation y est équidistante sur toute la valve. Il en est de même
du PI. lanceolata var. cuspidata Clere New. Diat. I. 7, dont le raphé est incurvé aux deux bonts.
L'étude du PL directum Grun. dans la préparation N° 125 CI. et Môll. nous a montré que c'était là
une espèce différente (voir aussi Cleve et Grunow, page 53).
PoposiRA SPINO-RADIATA J. Brun.
PI. IV, fig. 10. Très rare.
Diamètre 40 à 50 y. Valve demi-sphérique. Une area ronde au centre, d'où
partent des stries radiantes qui vont envelopper les bases d’un grand nombre de lon-
vues et fortes épines rectilignes et radiantes. À l'immersion les stries sont nettement
ponctuées, mais non moniliformes. Variable dans ses dimensions, mais constante dans
sa forme. Silice d'aspect brunâtre et un peu violacé.
Calcaire de Yédo et de Jackson’s Paddock.
Rem. Ce type pourrait former un genre à part; mais j'ai préféré le classer dans un des genres si
nombreux (même trop nombreux) qui existent déjà et qu'une bonne monographie de ces Coscino-
TOME XXX, {
50 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
diseées viendra certainement plus tard simplifier. — Ehrenberg (Microg. dépôt de Richmond,
Virginie 18. 1224) donne une figure qui a avec notre type quelque ressemblance et qu’il considère
comme un œuf (Ovulum hispidum), tout en ajoutant le nom de Pyridicula (Kanthiopyxis ?) aculeata.
Poropiscus CALYCIFLOS Temp. et Brun.
PI. IV, fig. 11. b. Très rare
Diamètre 60 à 75 y. F. V. en disque bombé, surmonté vers sa base d’une cou-
ronne de protubérances plates et à bouts trilobés, qui s'élèvent sous un angle de 45°
environ au-dessus d’un cercle strié. Ces protubérances sont en nombre variable, 12
à 20. Le tout est surmonté d’un dôme criblé de perles (perforations) avec une pseudo-
ouverture circulaire à bords nets, comme celle du disque des Porodiscus de Greville.
Calcaire de Yédo; aussi trouvé vivant aux îles Sandwich (fig. 11. à).
Rem. Nous laissons cette forme dans les Porodiscus, mais elle est certainement apparentée avec
le Pyrgodiseus simplexz O. Witt (Simbirsk G. 6) et (A. S. 100. 13). II faut reconnaitre que le Poro-
diseus interceptus Grove et St. (Oamaru 14. 54) et (Truan et Watt 3. 22) représente parfaitement
le dôme (seul et séparé de son disque) de notre espèce. La Podosira pacifica (Walk. et Ch. 6.5) est
peut-être aussi une forme voisine.
PTEROTHECA SpanA Temp. el Brun.
PI. I, fig. 7. Extrêmement rare.
Longueur du frustule entier 230 à 265 p., largeur 35 à 40 y. Frostule eylin-
drique, byalin, faiblement ponetué, muni de deux appendices; l’un rertiligne, conique
et tubuleux ; l’autre très long, courbé en sabre et un peu aplati dans sa partie étroite.
Un léger voile siliceux circulaire enveloppe sa base.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Nous avons maintenu cette forme dans le genre Pterothecæ créé par Grunow, mais il faut
reconnaître que les genres Dicladia, Syringidium, Ditylium, Pyxilla et Pterotheca, presque tous
fossiles, sont mal définis et qu’une étude d'ensemble de toute la classe des Chaetocérées serait bien
nécessaire. La Pt. subulata Grun. (V. HK. 83 bis 6) est la forme qui a le plus d’analogie avec
notre espèce japonaise.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON, oi
RAPHONEIS ASIATICA J. Brun.
PI. I, fig. 8. Assez fréquente.
Longueur 140 à 210 p.. largeur 15 à 18 g. #. V. longuement lancéolée, plus
ou moins rectiligne. Bordure perlée. Slries transversales moniliformes; 7 en 10 p.,
formées de deux ou trois perles seulement et s'atténuant en une ou deux lignes
longitudinales inégales et perlées vers les bouts.
Calcaire de Yédo et dépôt d'Onianino (Russie).
Rem. N'offre pas la régularité el Paspect rectiligne du Æaph. lancettula Grun. (Pant. 271 et
321) et n’a pas comme lui des terminaisons dilatées.
RaAPHONEIS LUMEN J. Brun.
PI. IX, fig. 8. Rare.
Longueur 45 à 60 y, largeur 35 à 55 w. Largement elliptique, quelquefois
presque ronde. Côtes moniliformes. radiantes au centre, puis incurvées en demi-
cercle vers les pôles hyalins (lumen). 6 en 10 4. Lumens arrondis bien distincts.
Pseudo-raphé étroit. Silice épaisse.
Calcaire de Yedo. Guano de Huanillos.
Rem. La réunion de deux valves identiques nous a montré que cette espèce Wappartient pas aux
Cocconeis. Comme la fig. de Grove et Sturz (Oamaru 10. 3 Cocconeis nodulifer), ne donne pas la
valve inférieure, elle pourrait coïncider avec le Raph. hiburnica Grun. (V. HK. 36. 33). Le Cosci-
nodiscus cocconeiformis A. S. (58. 23 à 28) et la Fenestrella Barbadensis Grev. (1863. M. J. 4. 8)
lui ressemblent également. Voir la juste observation de Grunow (Verhand. 1862, page 64).
52 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
Rapy. (Achnanthes ?) PiNNULARIA Temp. et Brun.
PI. VII, fig. 11. Très rare,
Longueur 55 à 65 p., largeur 35 à 40 y. Valve elliptico-lancéolée. Côtes lisses
(à peine plissées à l'immersion) fortes, larges, # en 10 y. ; radiantes.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Voisin du Raph. fluminensis Grun. (V. HK. 36. 34), du Scutelloides Grun. (Verhand. 6. 34)
et du Raph. elliptica Castr. (Chalenger 26. 13). Ce genre, du reste, est encore mal établi et
demande une revision,
RHABDONEMA BIQUADRATUM J. Brun.
PI. I, fig. 5. Très rare.
Silice épaisse. Longueur 155 à 185 y. largeur 45 à 55 a. A. V. à terminaisons
rostrées. Un large étranglement central donne à la valve l'aspect de 2 carrés super-
posés. Côtes fortes, turgides, larges, 3 en 10 g., comprimées en un large chenal
vers le pseudo-raphé. F. C. rectiligne. Les lignes de suture perlées. Vittæ très pronon-
cés, trapus et courbés en massue.
Calcaire de Yédo. Kieselgühr de Santa-Maria (Californie).
RHAB. ELEGANS Temp. el Brun.
PI. I, fig. 11. Très rare.
Longueur 90 à 135 5, largeur 12 à 16 y. Æ. V. (b) presque capitulée, flancs
tribosselés. Côtes fines, très serrées, 12 en 10 p., n’apparaissant ponctuées qu'à
l'immersion. Pseudo-raphé très peu distinct. Æ. C. (a) à lignes de suture délicates et
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. Da
très finement striées. Vittæ courts, trapus, presque ovoïdes, robustes. Silice épaisse
pour la petitesse des frustules.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
RHAB. JAPONICUM Temp. et Brun.
PI. I, fig. 6. Assez fréquente.
Fr, V. (a). Longueur 150 à 185 x, largeur 25 à 30 p., allongée. Terminaisons
arrondies, presque capitulées; flancs plus ou moins tribosselés. Côtes turgides,
comprimées en chenal vers le pseudo-raphé. # en 10 x. Chacune d'elles porte une
ligne de perles nettes et distantes. Æ. C. (b) rectiligne. Les lignes de suture munies
d’une rangée de grosses perles, 5 à 6 en 10 g. Vittæ courbés et en massue.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Varie avec F. V. à flancs rectilignes (var. recta Tp. et Br.) et avec des côtes quelquefois
très distantes (var. sparsicostata Tp. et Br.) la faisant ressembler aux (rephyria, genre qui,
du reste, ne diffère des Rhabdonema Ehr. que par la courbure de sa face connective et n’a guère
sa raison d’être. Il n’y a pas, à notre connaissance, d'espèce qui se rapproche de ce type. Tout au
plus le Rh. robustum Grun. (Verhand. 8. 1. c.) a-t-il quelque analogie par ses lignes de suture,
RHAB. VALDELATUM Temp. el Brun.
PI. I, fig. 4. Assez fréquente.
F, V. (a). Longueur 95 à 105 &., largeur 30 à 35 x. Compression latérale des
flancs formant double carrure. Côtes comme chez le Rh. Japonicum. FE. C. (b) rec-
tiligne. Lignes de suture finement striées, 12 à 4% en 10 p. Vittæ trapus et en
massue.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
54 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
RUTILARIA CAPITATA (EpsiLoN var.?) Temp. el Brun.
PI. I, fig. 3. Assez fréquente.
Longueur 185 à 225 p., largeur 45 à 60 p. F. V. (a) ronde avec deux fortes
cornes nettement capitulées. Perles épineuses comme dans la longicornis, mais les
perles de la bordure plus serrées, 4 à 5 en 10 y. Surface fortement ponctuée, excepté
autour du cône. Pas de stries longitudinales vers les nœuds terminaux. . C. (b) dilatée
au centre; les bouts en pieds de biche. Épines concentriques autour du grand nœud
de la valve et centrifuges sous les prolongements.
Calcaire de Sendaï ; absente dans le calcaire de Yédo.
Rem. Cette espèce doit se rapprocher de la ÆRut. obeswm dont il est question page 19 (Cleve
New. Diat. 1881), mais dont il n’a pas été donné de dessin à notre connaissance.
RUT. LONGICORNIS (EPsiLON var?) Temp. el Brun.
PI. I, fig. 1. Assez fréquente.
Longueur 260 à 320 p., largeur 25 à 30 y. F. V. ovale, se prolongeant en deux
très longues cornes. Surface à perles épineuses et éparses vers le cône central. Le reste
de la surface est finement ponctué. Pas de stries vers les nœuds terminaux. Pas d’area
lisse autour du cône. Perles de la bordure épineuses, 3 en 40 p.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Cette forme et la précédente nous paraissent devoir être considérées comme espèces et non
comme de simples variétés. La RÀ. tenuis Gr. et St. (Oamaru 6. 13) a bien une forme analogue, mais
elle offre une double striation oblique. La ÆR. Epsilon Grey. (1863. M. J. 9. 1) est dessinée avec
des perles médianes rondes et un grand espace lisse tout autour du cône central.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. Lis
RUT. HEXAGONA var. CORNUTA Temp. el Brun.
PI. I, fig. 2. Assez fréquente.
Longueur 80 à 100 &., largeur 35 à 45 w. Cette forme à trop de rapport avec
l'espèce de Grunow V. HK. 105. 8, pour ne pas y appartenir. Elle en diffère par ses
deux prolongements cornus, par ses perles qui sont plus coniques, épineuses et beau-
coup plus serrées à la bordure. Elle n’a pas non plus cet aspect marbré et sombre qu'a
l'espèce de Santa-Monica ; mais elle est comme elle striée vers les deux bouts.
Calcaire de Sendaï; très rare dans celui de Yédo.
Rem. Du reste, ces trois formes de Rutilariées passent, dans ces calcaires, insensiblement de
l'une à l'autre et il est bien difficile de leur fixer exactement des caractères-limites.
SCEPTRONEIS (Raphoneis?) Cocuger J. Brun.
PI. I, fig. 12. Assez fréquente.
Longueur 380 à 400 x. F. V. large de 30 à 40 y. plus ou moins cunéiforme,
quelquefois presque recliligne. Surface un peu plissée en long et cône du gros bout
plus ou moins oblique. Côtes ponetuées, transversales, # à 5 en 10 y, irrégulière-
ment interrompues et formant un pseudo-raphé souvent peu prononcé. Très variable
dans ses dimensions. Silice robuste.
Calcaire de Yédo.
Rem. Les côtes sont ici tout autres que chez le Scep. cuneata Grun. (Hond. 194. 3) qui a la
même forme. La Gomphonitzschia Clevei Grun. (New. Nitsch. M. J. 13 11) a aussi la même forme,
mais les côtes lisses et très distantes Les exemplaires rectilignes n’ont pas double bordure comme
la Synedra cristallina Ktz. et sa var. bacillaris Grun. (Hond. 193. 72. b. €.).
56 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
STAUROSIGMA ASIATICUM Temp. et Brun.
PI. IX, fig. 1. a. b. Assez fréquente.
Longueur 190 à 220 y., largeur 25 à 28 y. F. V. longuement sigmoïde et
pointue. Stauros transversal très prononcé. Deux longs sillons accompagnent le raphé
de chaque côté de la valve, qui paraît ainsi divisée en 5 compartiments. Stries trans-
versales, parallèles, lisses, équidistantes, 16 à 18 en 10 &., s’atténuant près du
raphé. Pas de stries obliques. Æ. C. rectiligne.
Calcaire de Sendai.
Rem. Le PI Staurophorum Grun. (Cleve et Grun. Arct. Diat., page 61) avec sa dimension
moitié plus petite, ses stries plus écartées et sa F. C. sigmoïde, doit être une autre espèce. Ces deux
formes, du reste, diffèrent suffisamment des Plewrosigma pour que nous ayons cru devoir conserver
le genre Staurosigma proposé par Grunow (Verh. Vienne 1862). Ce n’est en tout cas pas un
Rhoïcosigma. Quant au Stauroneis Sigma d'Ehr. (Microgeol. 18. 63), c’est une tout autre espèce,
plus large, dont le stauros biovoïde ne traverse pas totalement la valve. Nous avons eu l’occasion
de trouver cette dernière espèce dans la vase de la rade de Yokohama (sondage Appert 1886).
STEPHANODISCUS ELEGANS J. Brun.
PI. IV, fig. 9. Rare.
Diamètre 35 à 45 y. Disque peu bombé au centre et muni là d'une épine. Stries
fines, perlées, radiantes, avec de très fines lignes intercalées entre les rayons. Épines
marginales courbes, longues, à large base.
Calcaire de Yédo.
Rem. Voisine du St. Hantschianus Grun. (V. HK. 95. 10. 11) et (Cleve et Grun. 7. 131). Les
genres Peristephania (Pritt. 5. 73) Syndetocystis (Walk. et Chase 4. 13) et Discoplea Ehr. pour-
raient être réunis, car le développement de l’épine centrale est chose très variable. Comparer aussi
le Thalasiotrix (Castr. 30. 4 bis).
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 57
STEPHANOPYXIS ARISTATA Temp. el Brun.
PI. VII, fig. 7. Rare.
F. V. elliptique, très bombée (quelquefois même presque circulaire et demi-sphé-
rique). Longueur 32 à 40 %., largeur 24 à 35 y. sans les épines. Celles-ci sont au
moins aussi longues que la moitié du diamètre, coniques, ponctuées ou bifurquées ou
tripartites ; toujours à larges bases et nombreuses.
Calcaire de Sendaï.
STEP. LIMBATA var. CRISTA GALLI Temp. el Brun.
PI. VIII, fig. 8. Assez rare.
Diffère du type de Santa-Monica (V. HK. 83 ter. 13.14) par la surface de la F. V.
(a) ponctuée en réticules; par sa bordure qui s’amincit vers les pôles et se dilate le
long des flancs. La F. C. est plus large, et comme un capuchon ayant la forme d'une
crête de coq.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
STEP. NIDULUS Temp. et Brun.
PI. VIII, fig. 10. Assez fréquente.
Diamètre 30 à 45 y. Valves planes, ou à centre un peu creux. Alvéoles variables
de forme et de dimensions 5 à 7 en 10 y. Leur disposition n’est qu'imparfaitement
radiante. Alvéoles de la bordure allongées, cylindriques. Les fortes et hautes arêtes
(formant couronne) sont à pointes bifurquées, reliées en cuvette par une très mince
membrane représentée fig. 10 (b fragment vu de la F. C.). Les deux valves semblent
être presque identiques. Elles ne différent guère que par la couronne plus où moins
TOME XXX. 8
58 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
rapprochée de la marge et par une très fine ponctuation interalvéolaire que laisse voir
l'immersion.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Cette curieuse et jolie espèce est aussi très distincte. Ses alvéoles radiantes lui donnent
l'aspect d’un Coscinodiseus, et le groupe des St. coronatæ que A. Schm. a si bien dessinées (Atl.
123. 10 à 17) en diffère trop pour qu’elle appartienne à ce même groupe, ou à celui de la Creswellia
Barbadensis Grev. (1865. T. M. S. 1. 11) et (A. S. 130. 6, 7). Elle se rapproche aussi de la Dictyo-
lampra Stella Pritt. 5.58 et appartient peut-être au même genre.
STEP. PERAGALLI Temp. el Brun.
PI. VIII, fig. 3. Assez fréquente.
Diamètre 130 à 150 y. Frustule presque sphérique. La valve supér. est très bom-
bée, à surface plus ou moins finement alvéolée. 5 à 8 alvéoles en 10 y. En contact
immédiat avec cette superficie et au-dessous d'elle s’apperçoit un réseau délicat à
larges mailles hexagonales qui cessent vers la région marginale. 10 à 15 épines en
cercle très irrégulier. La valve énfér. a les alvéoles plus grosses, # en 10 &. et 6 à
10 épines irrégulièrement espacées. Silice fauve.
Calcaire de,Sendaï et de Yédo.
Rem. Cette espèce est très distincte et ne peut guère être confondue avec les types déjà décrits
et dessinés. Le curieux réseau à larges mailles n’est pas toujours bien distinct. D’autres fois, au
contraire, il apparaît seul chez certains exemplaires brisés, comme le montre notre dessin.
SYNEDRA (Raphoneis ?) riBiALIS Temp. et Brun.
PI. VII, fig. 12. Rare.
FE. V. bacillaire-cunéiforme. Stries moniliformes, 5 à 6 en 10 x. radiantes aux
extrémités. Perles de la marge plus grosses et plus distantes. Pseudo-raphé assez
distinct. Æ. C. laisse voir sur ses bords une rangée de fortes perles avec quelques perles
éparses le long de la zone connective. Bordure (ligne) du connectif très finement
ponctuée.
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 59
Rem. Cette espèce, bien distincte, tient à la fois des Raphoneis par le perlé de ses stries et de
ses terminaisons [voir (V. HK. 37. 6. 5) et (Fr. Jos. land. 2. 8. 6)] et des Synedra [voir Syn.
cristallina Ktz. V. HK. 42. 10; mais n’a pas comme lui double ligne marginale].
Genre TABULINA J. Brun.
Fr. V. aplatie, tabellaire, plus ou moins carrée, munie de canaux hyalins radiants et
transversaux. # protubérances arrondies et striées. Suture de la Æ. C. rectiligne.
TaguLiINA TESTuDo J. Brun.
PI. VI, fig. 8. Très rare.
Caractères du genre. Longueur 90 à 105 y, largeur 70 à 85 y. Perles centrales
rayonnantes; puis elles suivent la direction des canaux en se transformant en épines
vers les bords. Area centrale munie de quelques épines.
Calcaire de Yédo.
Rem. Voilà un type bien curieux et que je ne puis classer dans les genres connus, car sa forme
s’est montrée constante dans le peu d'exemplaires entiers qui ont été trouvés, Une des raisons qui
mengage aussi à créer ce genre, c’est que nous sommes loin de connaître toutes les espèces des
calcaires et des marnes du Japon, de la Chine et de l'immense Asie. Leur étude ne fait que com-
mencer et nous réserve, je crois, bien des surprises. Il est donc admissible que dans le nombre des
espèces à trouver il y en ait qui viennent se grouper à ce type et former avec lui un genre naturel.
Ceci montre, une fois de plus, combien une monographie complète des Binouzrmiées serait désirable.
TRICERATIUM BALANIFERUM Temp. et Brun.
PI. VI, fig. 4. Rare.
Cette belle espèce est bien caractérisée par les anneaux proéminents de ses angles.
Diamètre 200 à 260 y. Surface plane garnie de sillons nuageux radiés eu perlés
exactement comme chez le Srictodiscus Eulensteinii Grun (A. S. 75. 7). Cet aspect est
60 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
parfaitement rendu par la photographie 5. 22. Truan et Witt (Jeremie). Flancs de la
valve avec une rangée de perles (Côtes très courtes). Capitules élevés, munis de perles
coniques à leur base et de stries vers leurs bouts.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Ce type singulier montre combien il est difficile de donner les caractères-limites d’une
espèce et de fixer exactement le cadre d’un genre chez les Diatomées; car avec ses bouts en anneaux
(cornes tronquées) et ses extrémités striées, cette espèce offre à la fois les caractères du genre
Odontella et du genre Biddulphia tels que les a définis Grunow (Fr. Jos. land. page 5). Dans ce qui
a été dessiné, il n’y a guère que 7r. microstictum Grev. (1864. T. M. C. 8. 17) qui ait avec celui-ci
quelque analogie.
Nous avons trouvé une forme munie à ses angles, non d’anneaux, mais de capitules arrondis et
fortement ponctués. Ces capitules forment un cône élevé, muni d’un lumen central et rond. Tout le
reste de la F. V. est identique au balaniferum. — Est-ce là une variété ou une autre espèce ? —
Ou bien est-ce là une double valve opposée et dissemblable comme chez certains Triceratiums
fossiles ? (voir la note relative au Tric. radiatum Brigth. page 62).
Tr. BERGONI Temp. et Brun.
PI. V, fig. 13 (b. contours à + 150). Très rare.
Largeur moyenne 250 y. F. V. triangulaire à centre légèrement bombé et plus
élevé que les bords et les appendices. Alvéoles grandes, d’un diamètre de 12 à 144.
hexagonales, à marge lisse sans épines ni petits capitules aux angles ; à surface cha-
grinée et à ocules ronds. Les alvéoles qui touchent les appendices ont leur ocule tourné
vers le centre. Appendices des trois angles, larges, circulaires, plats et peu proémi-
nents. Bordure ondulée. Ces ondulations (dessinées à 2 mises au point différentes
A. C.) sont au niveau des alvéoles. La couche siliceuse inférieure offre une fine stria-
tion rayonnant du centre à la circonférence. Silice épaisse.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Nous avons cru devoir décrire exactement cette espèce à cause du grand nombre de formes
qu'offre cette section. Les seules espèces, du reste, qui s’en rapprochent, sont le Tr. Wättii Janisch
(A. S. 126. 2), ordinairement pentagonal et dont la bordure est tout autre, et le Tr. tumescens
Castr. (Chall. 6, 9) qui est beaucoup plus grêle et dont les appendices sont elliptiques.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 61
TR. CELLULOSUM Grev. var. JAPONICA J. Brun.
PI. VI, fig. 13. Très rare.
J'ai cru devoir dessiner cette variété à cause des différences notables des dessins
qui se rapportent à cette espèce. Cette variété du calcaire de Yédo a les perles élevées,
allongées, plates et ponctuées et de même que la var. major (photographie de Walk. et
Chase 4. 3 et 8) elle n'a ni flancs cloisonnés, ni côtes internes. Ces deux, dans leur
aspect général, coïncident bien avec la fig. de Greville 1864. J. M. S. 4. 14. Mais les
variétés dessinées par O. Witt. (Zimbirsk 12. 8 à 10 et dans l’atl. Schm. 111.30 à 55
et 112. 4) me semblent devoir constituer une autre espèce qu'il faudrait dénommer.
TR. CONSTELLATUM Temp. el Brun.
PI. VI, fig. 12, Rare.
Diamètre 420 à 165 w. F. V. légèrement concave, constellée de perles qui dimi-
nuent de grandeur vers les bords. Chaque perle a une auréole étoilée qui l'entoure;
auréole large, plus ou moins bien visible, et apparaissant sombre ou lumineuse suivant
la mise au pont. Bordure perlée. Proéminences peu élevées, longuement coniques, à
striation fine et diagonalement croisée. 12 à 14 stries en 10 w. La base des cônes
porte des perles (lacrymæ) coniques.
Calcaire de Sendaï.
TR. CURVILIMBUM J. Brun.
PI. VI, fig. 1. Très rare.
Largeur 409 à 195 w. FA. V. trimamelonnée. Stries et perles nettement séparées,
atteignant les bords sans diminuer de grandeur et en restant presque équidistantes. 5
62 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
en 10 y. Le centre est déprimé en triangle et muni d’une area bordée de quelques
épines.
Calcaire de Yédo.
Rem. À du rapport avec le Tr. fractum (Walk. et Chase. 3. 8 malheureusement incomplètement
rendu par la photographie). Il se rapproche aussi de l’espèce de Grove et Sturtz (Oamaru 11. 24)
dessiné par eux sous le nom de Barbadense Grev. Mais la figure de Greville (T. M.S. 4. 12) ne
peut guère être la même espèce, La bonne photographie de Truan et Witt. (Geremie 7. 27) et les
échantillons que j’ai trouvé dans Barbados, me confirment dans cette opinion. Je tiens donc le type
japonais pour spécialement différent et je crois que le dessin précité de Oamaru s’y rattache.
TR. DULCE Grev. var. APONICA Temp. et Brun.
PI. VI, fig. 6. à. b. Rare.
Diffère du type de Barbados (Greville 1865 M. J. 2. 20) en ce que la forme japo-
naise est plus grande (100 à 130 y. de diamètre) et porte une dépression cireu-
lire occupant la moitié de la valve avec le centre un peu élevé. Ce que la face con-
nective (fig. 6. b) montre clairement.
Calcaire de Sendaï.
Rem. Le Tric. pauperulum Grev. (M. J. 6. 26) n’en est qu'une autre variété très petite. Le Tric.
exornatum Grev. (1865. M. J. 2. 25) en diffère grandement et il ne nous est pas possible non plus
d'identifier à cette espèce le Tric. exornatum dessiné par A. S. (112 1 à 3). Ces dernières formes
de l’atlas doivent être une autre espèce et se rapprocher davantage du microstictum Grev. (1864.
M. J. 13. 17).
Un travail d'ensemble sur les Binpurpurées serait bien nécessaire, surtout maintenant que l’on
en connaît un nombre suffisant. C’est ainsi que les Tric. acceptum, Hardmanianum et trilineatum
de Greville et radiatum Brigthw., ne sont que les membranes externes et internes d’une seule et
même espèce ! J’ai eu l’occasion de le montrer à plusieurs micrographes dans une préparation faite
avec un filament intact provenant de Chalky-Mount et composé de plusieurs frustules.
TR. LUMINOSUM Temp. et Brun.
PI. NI, fig. 3. Très rare.
Diamètre 135 à 150 y. Valve triangulaire à centre bombé. Extrémités obtuses
à région striée ronde, au même niveau que les alvéoles du centre. Stries finement
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 63
ponctuées, 15 en 10 x. Alvéoles radiantes, dichotomes, rondes, lisses, avec ocule :
3 en 10 p., dans la région médiane; # en 10 4. vers les flancs. Une marge lisse à la
bordure.
Calcaire de Sendaiï.
Rem. Son aspect est particulier. A un faible grossissement, sa silice apparaît bleue ou violette,
et le replat strié des angles, couleur orangé. S'éloigne de tous les types connus, et, comme espèces
affines, on ne peut guère citer que le 7r. africanum Ehr. (Microg. 35. A. 19. 1), à alvéoles finement
ponctuées, sans ocules et les angles incomplètement dessinés, et le 7r. Mülleri (Pant. 47), à
alvéoles petites et sans ocules, ete. Le 7. gratum A. S. 77. 19 qui a la bordure perlée et les angles
non striés ni ponctués.
TR. MULTIFRONS J. Brun.
PI. VI. fig. 2. Très rare.
Diamètre 65 à 75 u. F. V. à surface plane, avec perles rayonnantes d'égale gros-
seur sur toute la valve. 7 en 10 %. Quelquefois une grosse épine au centre du cercle
de l’area qui est plus où moins étendue, Cônes des angles grands, à base rectiligne,
occupant un tiers du diamètre; 3 fortes et profondes cloisons à la base de chaque cône.
Calcaire de Yédo. Tripoli de Pôpplein.
Rem. Espèce bien distincte et qui n’est guère apparentée à d’autres formes déjà connues.
TR. PLANO-CONCAVUM J. Brun.
PI. VI. fig. 9.
Diamètre 95 à 115 y. F. V. à bords bombés et au même niveau que les stries
des angles. Stries des flanes formées de perles très distantes, aboutissant à une dépres-
sion triangulaire qui occupe toute la moitié de la valve et où les perles sont inégale-
ment espacées et ont une auréole qui apparaît sombre ou lumineuse suivant la mise
au point. Stries des angles rectilignes, 6 à 7 en 10 y.
Assez fréquent dans le calcaire de Yédo (rare dans le calcaire de Jackson’s
Paddock).
64 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
Rem. Parmi les espèces qui s’en rapprochent, nous avons : le Tr. nelegans var. micropora Grun.
(A. S. 198, 3) et (V. HK. 110, 3 et 5). Mais Grunow représente la F. V. avec une grande bosselure
médiane et arrondie, et Greville (1865. M. J. 2. 21) ne donne pas la face connective. Il diffère
également trop du Tr. Jucatense (A. S. 76. 16) et du Nicobarium (Idem, 76. 21) pour pouvoir y
être joint comme variété.
TR. RADIANS Temp. el Brun.
PI. VI, fig. 5. Assez fréquente.
Diamètre 70 à 85 pu. F. V. avec de grosses alvéoles polygonales ou carrées,
ponctuées, rayonnantes, plus ou moins serrées. 3 à 4 en 10 y. s’atténnant en
petites perles éparses vers les bords et au centre. La région des grosses alvéoles est
proéminente. Stries des angles fines. 14 environ en 10 y, au même niveau que le
centre.
Calcaire de Yédo et de Sendaiï.
Rem. Le Tr. Seychellense Grun. (A. S. 81. 15) et (V. HK. 110. 1) est perlé plutôt qu’alvéolé et
il a la marge perlée et le centre bombé.
TR. RADIATO-PUNCTATUM var. CALCAREA Temp. et Brun.
PI. VII, fig. 17. Très rare.
Diffère du type par ses appendices plus allongés, ses flancs loujours courbes et par
sa ponctuation plus forte; mais les ondulations du niveau de la valve, sont bien celles
que décrit Schmidt (Atlas, PI. 94).
Calcaire de Sendaï (mêlé au type).
Rem. Il tient le milieu entre le radiato-punctatum A. S. (94. 14) et le receptum A. S. (81: 10).
Dans la même section appartiennent aussi l’acceptum Grev. (1865. M. J. 2. 21) et son Smithianum
(Idem, 12. 7), puis le Californicum Grun. (V. HK. 108. 11), le Schadboldtü Bail. et le striolatum
Roper (T. M. S. 3.3).
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 65
TR. SCHLUMBERGERI Temp. el Brun.
PI. VI, fig. 10. Très rare.
Diamètre 140 à 185 #. Robuste et à silice très épaisse. Valve triangulaire bom-
bée au centre avec de larges capitules aplatis. Ces capitules ont deux sillons latéraux
et profonds, en forme de massues courbées et 7 à 9 stries en 10 w. sur leur surface.
Perles du reste de la surface irrégulièrement espacées, les unes rondes et basses, les
autres coniques, tubulées et proéminentes. Une forte dépression hyaline à la base de
chaque capitule. Les 3 flancs du triangle montrent des sillons rectilignes internes.
Calcaire de Sendaï.
TR. SIMPLEX J. Brun.
PI. V, fig. 12. Très rare.
Diamètre 140 à 160 x. Valve toujours tripartite à prolongements larges, arron-
dis et un peu capitulés. Une dépression hyaline, en forme de canal, se voit à la base de
ses capitules. Le reste de la surface offre de grandes alvéoles rondes et assez égale-
ment disséminées.
Calcaire de Yédo et de Jackson's Paddock.
Rem. Si dans le grand nombre d'espèces nommées Triceratium, on place avec Grunow (Er. Jos.
land. page 5) dans le genre Odontella, toutes celles qui ont des tubuli tronqués et dans le genre
Biddulphia, celles dont la ponctuation des proéminences s’atténue peu à peu en stries délicates
vers les angles; cette forme fossile du Japon reste forcément dans les Triceratium comme type du
genre, — Le Tic. nebulosum Grev. (1861. T. M. S. 10. 15) est représenté comme ayant un point
lumineux (creux) au centre de chaque perle, ce qui n’est pas le cas pour cette espèce. L’Amphi-
tetras Cruæ Brigthw. (1859. M. J. 9. 13) est aussi une autre espèce.
TOME XXX. 9
66 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
TR. TRIPOLARIS Temp. el Brun.
PI. VI, fig. 7. Rare.
Diamètre 135 à 155 y. Angles en cônes obtus, portant une surface ronde fine-
ment striée, 9 à 40 stries en 10 p. Surface valvaire presque plane. Alvéoles grosses,
rayonnantes, polygonales ou carrées. Chaque alvéole est ordinairement bordée d'une
couronne ponctuée plus où moins nette. 3 à 4 en 10 ».
Calcaire de Sendaï et de Yédo.
Rem. Cette forme et le Tr. radians appartiennent au groupe si variable du 7». arctieum Brightw.
(1853. M. J. 4. 11), groupe abondamment représenté dans ces deux calcaires japonais, avec toutes
ses variétés 3, 4 et 5-gonales et ses appendices cunéiformes ou largement arrondis. Le Tr. Brachio-
latum Ebr. et Brigthw. (1850. M. J. 4. 2) nous semble aussi y appartenir, ainsi que le quadran-
gulare Grun. (A. S. 81. 3) qui passe insensiblement aux autres formes.
TR. TRUNCATUM J. Brun.
PI. VI, fig. 11.
Diamètre 70 à 85 pu. F. V. un peu bombée, portant au centre 2 à 3 fortes épines
et quelques petites perles éparses un peu plus rapprochées vers les proéminences qui
ne portent elles-mêmes que peu de perles et sont en demi-cercle à base plane. Bordure
à fortes perles; 3 en 410 y. Proéminences larges, nettement tronquées (F. C. b.).
Fréquente dans le calcaire de Yédo. Très rare dans le dépôt d'Onianino (Russie).
Rem. Cette espèce, très constante dans ses formes, ne peut se rapporter ni aux Trinacria Pileolus
Ehr. (O0. Witt. Simbirsk 9. 15) et incipiens (Idem, 11. 8 et 11) et (A. $. 110. 11 à 13), ni au Trice-
ratium blandum O. Witt. (A.S. 111. 8 à 13), ni au Tric. mesoleium Grun. (V. HK. 113. 14), à cause
de leurs proéminences plus petites et plus aiguës. Seul le Tric. paupereulum Grev. (1865. M. J. 6.
26) s’en rapprocherait un peu.
LISTE DES DIATOMÉES DES CALCAIRES DE YÉDO ET DE SENDAI
Outre les espèces nouvelles décrites dans ce mémoire, nous citerons
encore les espèces suivantes que nous avons trouvées el nous désigne-
rons leur abondance ou leur rareté par ces signes :
T. ab. — très abondante | A. rare — assez rare
ab. — abondante rare = rare
P. ab. — peu abondante T. rare = très rare
Rappelons que les espèces contenues dans les calcaires bitumineux
du Japon sont très nombreuses et que des recherches ultérieures vien-
dront encore certainement augmenter ce nombre.
Lorsqu'un nom d'espèce, dans cette liste, est suivi d’une indication
entre parenthèses, nous entendons le type ou la forme qui se rapporte
exactement au dessin désigné. Ceci, soit à cause de la grande variabilité
des formes chez ces algues microscopiques, soit à cause du plus ou
moins de valeur des dessins qui ont été déjà publiés. Il faut même
avouer que beaucoup des anciens dessins ne permettent pas des détermi-
nations exactes !
Obs. Dans les chiffres indiqués entre parenthèses le premier indique la planche et le second
le N° de la figure.
68 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
T. rare. — Actiniseus pennatus Grun. (V. HK. 82 bis 12).
(— Corethron hispidum Castr. Chall. 21. 3. 5).
Rare. — Actinocyclus Ralfsii var. Australensis (V. HK. 124. 2 et 4).
T. rare. — Oo» elongatus Grun. (V. HK. 125. 14. 15).
Obs. Avec des perles au centre réunies en couronne et un nodule latéral
bien distinct.
P. ab. Actinoptychus glabratus Grun. (V. HK. 120. 6).
P. ab. » » var. incisa (V. HK. 120. 7).
A.rare. — » » var. subangulatus À. S. (132. 11).
Obs. Passe insensiblement au type du Glabratus de Grunow.
Rare. — Actinoptychus nitidus Grev. (Var. : A. S. 1. 7).
Obs. Ce doit être une autre espèce que celle dessinée par Greville (Æelio-
pelta nitida, 1865. M. J. 2. 18), forme, du reste, qui ne se rencontre pas dans
ces calcaires.
A. rare. — Actinoptychus nitidus var. rurGina 7p. et Br.
Obs. Les réticules encore plus petits que dans la forme A. S. 1.7., et accom-
pagnés d’une ponctuation perlée bien distincte et peu serrée. La valve toujours
très bombée. Pourrait former peut-être une espèce distincte ? L’Act. undulatus
var. À. S. 1. 2) s’en rapproche !
A. rare. — Actinoptychus summissus A. $. toujours ponctué (— Omphalopelta punc-
tata Æhr.).
Ab. — Actinoptychus undulatus Æhr. (formes A. $S. 1. 1. 2)
Rare. — » » var. (A. S. nord. Diat. 3. 29. Sans nom).
Rare. — » » var. Montereyii (A. S. 1. 6).
A. rare. — Alloïoneis Antillarum Cleve et Grun. var. (Castr. Chall. 20. 14).
T. rare. — Amphitetras Græffeana Wütt. (A. S. 79. 1).
Rare. — Amphora Areus Greg. (Glenshira M. J. 1. 37).
Rare. — » (Atlas Schmidt 28. 17. Sans nom.).
À. rare. — » crassa (Greg. (1873. Lens 2. 5).
Obs. À très grosses perles distantes et se rapprochant de la morilifera Greg.
(Clyde 12. 69).
T. rare. — Amphora excisa Greg. (Clyde 13. 86).
T. rare. — » Labuensis Cleve (Vega 35. 1).
P. ab. — ) Proteus Greg. (A. $. 27. 2. 3).
A. rare. — » spectabilis Greg. (Clyde 13. 80.) et (A. S. 40. 20 à 23).
Rare. — » » var. (A. S. 40. 18. 19. Sans nom).
Rare. — Arachnoiïdiscus Ehrenbergii Bail.
P. ab. — » » var. Californica (A. S° 68. 3. 4),
Rare. — ) indicus £hr. (A. S. 68. 6. et 73. 2).
Rare. — » » var. (A. S. 68. 7).
A. rare. — Asteromphalus Brockei Wall.
Rare. — » Wallischianus Grev. (Monogr. 4. 11).
T. rare. — Aulacodiscus (Atlas Sehmidt 133. 7. Sans nom).
Obs. La base des proéminences (fubuli) n'offre pas toujours le cône rentrant
dessiné dans cette figure, mais l’ensemble du dessin est très exact.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 69
T. rare. — Aulacodiscus angulatus Grev. (exactement 1863. M. J. 5. 15).
Obs. Passe insensiblement à notre variété dessinée PL IV, fig. 14 et aux
formes si variables de l’Aul. amænus.
Rare. — Aulacodiseus amænus Grev. (var. À. S. 134. 7).
Obs. Porte jusqu’à 16 et même quelquefois 20 tubuli.
Rare. — Aulacodiseus amænus var. (A. S. 41. 13) var. (AS. 34. 6) et var. (A.S.
133. 4).
T.rare. — » pallidus Grev. (exactement 1863. M. J. 5. 17).
T. rare. — Auliscus gigas Æhr. (exactement A. S. 117. 6).
Obs. Cette forme se trouve aussi vivante dans la vase de Yokohama.
Rare. — Auliseus pressus Leuduger (Ceyl. 7. 72).
P. ab. — Biddulphia aurita Breb.
Rare. — » capucina A. S. (119. 13. 14).
P. ab. — ) Edwardsiü Febiger (V. HK. 100. 9. 10).
Obs. A les épines quelquefois très développées.
A. rare. — Biddulphia indica Æoper (1859. T. M. S. 2. 20 à 22).
Obs. S'y rencontre ordinairement avec des opereules (corxes) plus larges
que dans le type de Roper.
A. rare. — Biddulphia obtusa Ralfs (V. HK. 100. 11 à 14).
Rare. — » » var. sPINOSA 7. et Br.
Obs. Porte 6 à 8 très fortes épines entourant le plateau central et offre une
striation plus prononcée, et se rapprochant de celle de la Bid. Edwardsi.
Rare. — Biddulphia Rhombus W. Sim. (45 et 61. 320).
T.rare. — » reticulata Roper. (A. S. T8. 21 à 22).
T-rare. — » rigida A. S. (120. 1. 2).
Obs. En général plus trapue; mais porte aussi quatre cloisons et des épines
aplaties comme dans le dessin précité.
A. rare. — Biddulphia Roperiana Grev. type et une var. 3 gona.
P. ab. — » Thuomeyii Bail. var. (A. S. 119. 7.8).
Rare. — Campylodiseus angularis Greg.
Obs. Avec l’area central en ovale très allongé, et même quelquefois linéaire,
soit var. striolata (voir Pant. Hongr. 18. 156).
T. rare. — Campylodiseus Ecclesianus Grev. var. (A. S. 16. 8 et 3. Sans nom).
Obs. On trouve à Sendaï une variété à côtes ondulées et bosselées comme
chez notre Camp. rivulosus, PL IT, fig. 9 a b.
Rare. — Campylodiseus notatus var. vitiensis Grun. (A. S. 51.8).
P. ab. — ) Ralfsii Sn.
T. rare. — » striolatus Grun. (Pant. Hongr. 18. 156).
Obs. soit Angularis var. striolata? (voir plus haut).
T. rare. — Campylodiseus teniatus À. S. var. RaAprosA Tp. et Br.
Obs. Se trouve à Sendaï. Elle diffère du type (A. S. 16. 2. et 51. 1) par ses
rayons ondulés, radiants et atteignant tous le centre; sans offrir, comme le
type, une ligne ponctuée plus ou moins circulaire et qui interrompt les côtes
dans leur parcours.
70 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
À. rare, — Cerataulus turgidus Æhr. et variétés.
A. rare. — Cestodiseus japonicus Cleve.
P. ab. — ) Johnsonianus Grev. (1865. M. J. 5. 8).
À. rare. — » pulchellus Grev. (1866. M. J. 11. 5).
Rare. — D » var. semmifer. Castr. (Chall. 7. 7).
Rare. — Chætoceros clavigerum Grun. (Er. Jos. land. 5. 41) var.
Rare. — ) didymum Æhr.
Rare. — » distans Cleve var. subsecunda Grun (V. HK. 82 bis 6).
T.rare. — » incurvum Bail. (1856. M. J. 7. 9 à 11).
A.rare. — » javanicum Cleve (Java 2. 13).
Rare. — » Ralfsii Cleve (Java 3. 3) et (V. HK. 82 bis 3).
Rare. — Cladrogramma conicum Grev. var. rerICuLATA J. Brun.
Obs. Elle à la forme du type (1865. M. J. 8. 1), mais est couverte d’un
réseau proéminent à larges mailles irrégulières et non de lignes (côtes) con-
vergeant vers le cône. Calcaire de Yédo et de Jackson’s Paddock.
A. rare, — Cocconeis costata Greg. (V. HK. 30. 11).
P. ab. — » dirupta Greg. (Clyde 9. 25) et (V. HK. 29. 14. 15).
Rare. — » nitida Greg. (Clyde 9. 26).
A. rare. — » Seutellum ÆZhr. (W. Sm. 3. 34).
A.rare. — ) » var. ornata (V. HK. 29. 6).
Rare. — » sigma Pant.(Hongr. 8. 68).
Rare. — ) » Pant. var. SPARSIPUNCTATA 7p. et Br.
Obs. À perles beaucoup moins nombreuses que dans le dessin de Pantocseck
(Hong. 8. 68). Une très fine ponctuation pruinée recouvre toute la valve et la
rangée de perles de la bordure est très nette. Calcaires de Sendaï et de Yédo.
Pourrait au besoin être érigée au rang d’espèce.
Rare. — Cocconeis (Orthoneis) splendida Greg. (V. HK. 28. 1).
A.rare. — » ) » var. CRUCIFERA Tp. et Br.
Obs. Identique à la figure de Gregory (Clyde 9. 29). Mais avec un grand
pseudo-stauros central un peu fusiforme à la valve supérieure.
T. rare. — Cocconeis (orthoneis) splendida v«r. Lucrpa Tp. et Br.
Obs. Avec des perles plus grosses et beaucoup moins nombreuses que dans
la figure 28. 1. de l’atlas Van Heurck.
P. ab. — Coscinodiseus asteroides 7%. et Witt (Jeremie 3. 2).
Ab. — » asteromphalus Æhr..
Ni == ) borealis Bail. (A. S. 63. 11).
Obs. Passe insensiblement au Cosc. crassus Bail. (A. S. 61. 19).
Ab. — Coscinodiseus crassus Bail. (var. À. S: 61. 19).
Rare. — » elegans Grev. (1866. M. J. 1. 6. exactement).
A.rare. — » » (forme A. $S. 58. 7).
Abi— » excentricus ÆZhr. (V. HK. 130. 4 et 8) 8 fréquent.
IN = ) excentricus ÆZhr. var. sublineatus Grun. (Fr. Jos. land. 4. 27. 22).
AD ) fimbrio-limbatus Æ}r. (A. S. 65. 4 à 6).
AD — » gigas Æhr. (microg. 18. 34).
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 71
Rare. — Coscinodiscus gigas var.? sreLLiFERA 7p. et Br.
Obs. Valve plane, portant aux */, de la longueur du rayon, de très grosses
alvéoles, irrégulières, ovoïdes et groupées en étoiles, ce qui lui donne lPaspect
d’une Brightwellia. Ce n’est peut-être là qu’une anomalie semblable à celle
signalée chez le Cosc. oculus Lridis dans l'Atlas Schmidt 63. 8.
P. ab. — Coscinodiseus heteropus ÆZr. var. (A. $S. GI. 1 et 4).
A. rare. — Coscinodiseus lineatus ÆZhr.
Ab. — ) marginatus Jarisch.
T. ab. — » obseurus A. S. (61. 76).
T. ab. — » oculus Iridis Æhr.
T. ab. — » radiatus Æhr.
Rare. — » robustus Grev. (1886. M. J. 1. 8. exactement).
Ab. — » » (formes A. S. 62. 5. 6) dont les alvéoles portent
quelquefois une couronne de points très nets (= var. AMœNA Tp.et Br.).
T. ab. — Coscinodiseus var. (A. S. 62. 2. 3, Sans nom).
Ab. — » subconcavus Grun. forma major A. S. 62. 7. qui passe insensi-
blement à la var. 62. 3. du robustus !
Ab. — Coscinodiseus symbolophorus Zhr. var. (Grun. Fr. Jos. land. 4. 6).
T.rare. — » symmetricus Grev. (1861. M. J. 8. 2.) a les perles encore plus
grosses et plus distantes et laissant entre elles des area radiantes.
P. ab. Coscinodiseus subtilis Zhr. (A. S. 57. 13. 14. et la var. 57. 16).
P. ab. » vigilans À. S. (114. 11. 12).
A.rare. — » Woodwardi Zulenst. (formes A. S. 60. 8. et var. id. 65. 2).
Rare. — Cymbella gastroides Aütz.
T.rare. — » (Encyonema) Yarrense À. S. (71. 16).
Rare. — Eunotia Monodon Æhr. (V. HK. 33. 3).
Rare. — OO» formica ÆZhr. (V. HK. 34. 1).
T. rare, — Euodia inornata Custr. (Chall. 12. 1).
P. ab. — » ) Val. CURVIROTUNDA 7p. et Br. Très grande avec des extré-
mités très arrondies. La forme exacte de Castracane ne s’y rencontre pas.
Rare. — Euodia gigantea et sa var. minor.
Rare. — » Janischii Gruwx. (V. HK. 126. 1 à 4).
A.rare.— » ventricosa Custr. (Chall. 12. 5).
P. ab. — Dicladia Capreolus ÆZhr. (microg. 18. 101. 102) et (1856. Brightw. M. J. 7.
53 à 60)
Rare. — Gephyria gigantea Grev. (forma minor).
T. rare. — Grammatophora flexuosa var. JaponIcA Tp. et Br.
Avec les ondulations de la F. V. bosselées et très irrégulières.
Rare. — Grammatophora robusta Dippel (Pant. Hongr. 30. 312 à 316).
Rare. — » stricta Æhr.
Rare. — Hydrosira (Terpsinoe) triquetra Wallisch (A.S. 94. 18).
[= Lriceratium javanicum Cleve (New. diat. 6. 75)]. Voir notre dessin de la
var. 4 gona, PI. I, fig. 5.
Rare. — Isthmia nervosa Xüte.
12 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
Rare. — Isthmia enermis Zhr. (et la var. ponctuée A. $. 136. 3).
T. rare. — Liradisceus zucipus J. Brun.
Obs. 11 a la forme du Zar. elhipticus Grev. (1865. M. J. 8.6) et la même bor-
dure; mais toute la surface de la valve est lisse ou à peine pruinée. Caleaire de
Yédo.
P. ab. — Lithodesmium californicum Gun. (V. HK. 115. 9).
P. ab. — ) » var. TIGRINA Tp. et Br.
Obs. Variété dont la K. c. est garnie d’une large zone de grosses perles
diminuant de grosseur en dedans et en dehors de cette zone, et qui s’aper-
çoivent aussi sur les trois flancs de la Face valvaire, comme dans le Zäth.
minusculum. Calcaires de Yédo et de Sendaï.
T. rare. — Mastogloia ovata Grun. (V. HK. 28. 5).
T. rare. — » reticulata Grun. var. JAPONICA J. Brun.
Obs. Beaucoup plus fortement ponctuée que le type (Hond. 195. 4. Calcaire
de Yédo. Aussi vivante à Nossi-Be.
A. rare. — Melosira Sol. Æhr. et ses variétés.
» suleata var. LucIDA J. Brun.
Obs. Porte à la FE. v. une double rangée de cellules marginales [comme
dans la var. coronata (V. HK. 91. 24)|, mais la surface, en dedans de ce double
cercle, est nettement réticulo-ponctuée. Rare. Fossile à Yedo et Ananïno
(Russie). Vivante dans la vase du port de Yokohama.
T. rare. — Navicula (Alloïoneis) Antillarum Grun. var. (Castr. Chall. 15. 5).
T. rare. — » » aspera var. tutermedia Grun (A. S. 48. 14).
Obs. Les stries ne touchent le raphé que sur un des côtés de la valve, comme
dans le groupe de Alloioneis.
À. rare. — Navicula arabica Grun. (A. S. 6. 14).
T.rare. — ) Bomboides Æhr. var. media Cleve et Grun. (Arct. diat. 3. 54).
Rare. — » Bombus Zhr. (V. HK. B. 22.) — Gemina Aütz.
A. rare. — » Crabro ÆZhr. (forme A. $. 49. 1).
Rare. — » Californica var. Campechiana Grun. (A. S. 3. 9).
T. rare. — ) compressicauda À. S.
Rare. — » distans W. Sm.
Rare. — » excavata Grev. var. (A. S. 3. 23).
Rare. — ) » Grev. var. Angelorum leve (New. diat. 2. 20). Quelque-
fois très grande et n'offre pas de ponctuation comme dans le type de Greville
(1866. M. J. 12. 15).
Rare. — Navicula fusca Greg.
Rare. — » Grunoviü Rab. (— Nav. gemmata Grun.). Quelquefois très grande.
Rare. — ) Hennedyi W. Sm. var. manca À. S. (3. 17).
Rare. — » Johnsoniana Grev. (1862. M. J. 1. 8). Quelquefois elliptique.
T.rare. — » libellus Greg. (Clyde 14. 101).
Rare. — ) maxima Greg. (Glenshira M. J. 5. 2) et (A. S. 50. 20).
Obs. Cette espèce otfre une variété munie de deux plis sombres et courbés
accompagnant le nœud central, comme dans la Nav. Samoensis Grun. (A. S.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. né:
50. 44), mais les stries et la forme de la valve sont identiques au type (— var.
ASIATICA Tp. et Br.).
T. rare. — Navicula oscitans À. $. (6. 41).
Rare. — » prætexta Æhr. et variétés.
Rare. — » Smithii Breb. (forme ovale A.S. 7. 19).
Rare. — ) spectabilis Grev. (A. S. 3. 20).
Obs. On trouve aussi à Sendaï une variété assez semblable à la Navic. Hen-
nedyi minuta Cleve (1881. New. diat. 1. 15).
Rare. — Navicula splendida Greg. (forme A. S. Nord. diat. 1. 4).
T.rare. — » subeincta À. S. (Grun. Kr. Jos. land. 1. 39).
T.rare. — » subtilis Greg. (A. S. Nord. diat. 3.6). K. C. toujours très large.
T.rare. — Navicula superimposita À. $. type et une variété ponctuée qui s’est toujours
ype\ 1 |
présentée du côté de la face connective.
Rare. — Navicula. Sans nom dans l'Atlas Schmidt (48. 12. 13), section de l’aspera.
T. rare. — » polysticta var. circumsecta Grun. (A. S. 3. 28).
Rare. — » forcipata var. versicolor Grun. (A. S. T0. 19. 20).
Rare. — Nitzschia angularis W. Sm. (V. HK. 62. 11 à 14).
Rare. — Nitzschia vitrea Norm. (forme major V. HK. 67. 11).
Obs. Offre quelquefois un pseudo-nodule médian comme la Nôt. oblusa
(W. Sm. 13. 109).
T.rare. — Pleurosigma candidum (Norm. 1867, page 59, PI. IL, fig. 57).
Rare. — » carinatum Doxk. (1858. T. M. J. 3. 5).
T. rare. — » Clevei Grun. (Cleve et Grun. Arct. diat. 3. 70).
P. ab. — ) decorum W. Sm. type.
Rare. — » directum Grun. (CI. et M. N° 125).
Rare. — » lanceolatum Donk. (M. J. 3. 4).
Rare. — Podosira hormoides var. maxima Grun. (Fr. Jos. land., page 130),
(= Hyalodiscus maximus Grun. non P. Petit.)
Rare. — »: maculata W. Sm. (V. HK. 84. 1. 2).
P. ab. — Pyxilla americana Zhr. (microg. 18. 98) et (V. HK. 83 bis 1 à 3).
P. ab. — Rhizosolenia inermis Castr. (Chall. 24. 10).
Rare. — » robusta Pritt. 8. 42 et (Castr. Chall. 24. 5).
P. ab. — » styliformis Brightlue. (1858. M. J. 5, forme 5. C).
Rare. — Stauroptera oblunga Bail.
Rare. — Stephanopyxis appendiculata var. intermedia (A. S. 130. 35).
P. ab. — » corona Æhr. type, et ses var. A. S. 123. 10 à 17 et y compris
les formes 13 et 14. <
P. ab. — Stephanopyxis Grunovii Grow. et Sturt. (A. S. 130. 1 à 4).
Obs. L'une des valves n’a pas les aréoles bordées de très petits capitules
représentés À. S. 130. 1. et 2., et l’on trouve à Sendaï des formes de valves
qui passent insensiblement à la Step. marginata var. californica telle qu’elle est
décrite par Grunow (Fr. Jos. land., page 38).
P. ab, — Stephanopyxis Turris var. arctica Grun. (Fr. Jos. land. 5, 21. micropora).
TOME XXX. 10
74 DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
T. rare. — Stephanopyxis Weissflogii À. S. (123. 2).
Rare. — Stictodiscus Hardmanianus type et var. Japonica Tp. et Br. avec les côtes
moins nombreuses que dans le dessin de Greville (1865. M. J. S. 4) et à
perles plus éparses que dans celui de (A. S. 131. 5).
T. rare, — Stictodiscus Kittonianus Grev. (var. 131. 4 Sans nom dans l’atlas
Schmidt).
T. rare. — Surirella fastuosa Zhr.
Ab. — Synedra affinis var. hybrida Grun. (V. HK. 41. 9 et 10).
Rare. — » crystallina X%tz. var. bacillaris Grun. (Hond. 193. 12. a. b. c.).
P.ab.— » parva var. major. — Cleve et Grun. (Arct. diat. 6. 117).
T.rare. — » pulchella Xütz.
T.rare. — » Nitzschioides Grun. (Pant. Hong. 26. 24).
Rare. — Terpsinoe americana var. 3 gona (Pant. Hong. 6. 83).
P. ab. — Thalassiothrix Frauenfeldiüi var. Javanica (V. HK. 87. 13).
P. ab. — » longissima Cleve.
P.ab. — Triceratium arcticum Brigtho.
Obs. Le type et toutes ses variétés déjà décrites et dessinées se retrouvent
dans ces calcaires, ainsi que la var. Kerguelensis Castr. (Chall. 13. 7), et elles
s’y rencontrent tri, tetra et pentagones.
Nous citerons en sus :
a) la var. vuccanica Tp. et Br. Les angles du triangle très allongés et les
alvéoles grandes et munies d’une couronne de gros points plus nets que dans
la Californica.
b) la var. rucrna Tp. et Br. Quadrangulaire, avec des alvéoles lisses.
T. rare. — Triceratium elegans Grev. var. pusilla (V. HK. 109. 3).
Rare. — » » var. JAponicA 7yp. et Br. Toujours quadrangulaire.
Les appendices prolongés en cônes et même un peu capitulés et très épais.
Rare. — Triceratium punctatum Brightw. (A. S. T6. 20).
Rare. — » Montereyii Brigthw. (A. S. 94. 1).
P. ab. — » quadrangulare Grev. (A. $S. 81.3) et sa forme 5 gone.
Obs. N'est, à notre avis, qu'une variété de l’Arcticum.
Rare. — Triceratium Stokesianum var. Moravica Grun. (A. S. 112. 19).
T. rare. — .» venulosum var. JaponicA Tp. et Br.
Obs. Cette forme a les proéminences coniques et non rondes comme celles de
Oamaru (Grove et Sturtz Q. J. 19. 16). De plus les angles de la KE, V. sont
aigus et forment une doublure aux appendices qui sont très élevés. En tout
cas, cette variété diffère grandement du type de Greville (1864. M. J. 8. 21)
où les côtes des flancs ne se bifurquent pas vers l’intérieur et où les proémi-
nences n’offrent pas à leur centre un lumen arrondi.
T. rare. — Trinacria Pileolus Zhr. (O0. Witt. Simbirsk. 9. 15).
Ab. — Xanthiopyxis umbonatus Grev. (1866. M. J. 1. 5).
P. ab. — Zygoceros circinus Bail. var. rRAPezorbaLIS Tp. et Br.
Obs. Porte quatre épines robustes et longues [et non pas deux, comme dans
le type (V. HK. 105. 13)]. Elles sont placées ex trapèze sur la face valvaire et
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON. 75
non placées ex rond [autour du réseau de mailles ponctuées, comme dans le
Zug. quadricornis Gun. (V. HK. 105. 5 à 7)|. — On pourrait peut-être en faire
une espèce distincte? — Peut se confondre, à première vue, avec la Biddul-
phia Calamus, PI. V, fig. 15.
Ce qui porte à 328 le nombre des espèces que nous avons trouvées dans ces
deux calcaires, nombre qui comprend 36 variétés et 116 espèces nouvelles.
DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
PLANCHE I
4. Rutilaria (Epsilon var. ?) longicornis Temp. et Br.
2; » hexagona var. cornuta Temp. et Brun.
3. » (Epsilon var. ?) capitata Temp. et Br. (b. face connective)
4. Rhabdonema valdelatum Temp. et Brun.
5. » biquadratum J. Brun.
6. » Japonicum Temp. et Brun.
1. Pterotheca Spada Temp. et Brun.
8. Raphoneis asiatica J. Brun.
9. Nitzschia protuberans J. Brun.
EL) longissima var. fossilis J. Brun.
11. Rhabdomena elegans Temp. et Brun.
12. Sceptroneis (cluvicula ?) Coluber J. Brun.
13. Anaulus (Terpsinoe?) latecavatus J. Brun.
14. Nitzschia asiatica Temp. et Brun.
Grossissement linéaire + 450.
PI.
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DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
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Auliseus crystallinus J. Brun.
» trilunaris /. Brun.
» Grunovi var. flammula Temp. et Brun.
» asiaticus J. Brun.
Campylodiseus canalisatus Temp. et Brun.
» simplex Temp. et Brun.
» Chrysanthemum J. Brun.
» vitricavus Temp. et Brun.
» rivulosus Temp. et Brun (b. bordure).
» Hypodromus J. Brun (b. bordure).
» clivosus J. Brun (b. bordure).
» scalaris Temp. et Brun.
Auliseus ambiguus var. multiclava J. Brun.
» trilumen J. Brun.
» trigemmis A. S. var. robusta J. Brun.
Grossissement linéaire + 450.
PI.IL.
Distomées fossiles
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DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
PLANCHE III
. Asteromphalus (Marylandieus var. ?) stellaris Temp. et Br.
» (Humboldtii var. ?) senectus Temp. et Brun.
. Asterolampra Grevillei (valve génératrice interne).
. Actinoptvchus Anemone J. Brun.
. Hydrosira triquetra Wall. var. tetragona Temp. et Br.
. Epithemia Argentina J. Brun.
Actinoptychus pericavatus J. Brun.
» Adamans Temp. et Brun.
» asiaticus Temp. et Brun.
. Aulacodiseus Adonis Temp. et Brun.
» multispadix Temp. et Brun.
. Amphiprora coarctata J. Brun.
Grossissement linéaire + 450.
PI.
Diatomées fossiles
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DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
PLANCHE IV
. Aulacodiseus nigricans Temp. et Brun.
2.
Liostephania (?) Japonica J. Brun.
3. Aulacodiseus tripartitus Temp. et Brun.
. Craspedoporus Corolla J. Brun.
. Aulacodiseus Crater J. Brun.
j. Euodia Margaritacea J. Brun (a. fossile; b. vivante).
- Auricula Ostrea Temp. et Brun.
» Japonica J. Brun.
. Stephanodiseus elegans J. Brun.
. Podosira spino-radiata J. Brun.
. Porodiseus (Pyrgodiscus?) Calyciflos Temp. et Brun.
a. Face connective vue obliquement.
. Cymatosira Japonica Temp. et Brun.
3. Craspedoporus Pantocseki J. Brun.
. Aulacodisens angulatus Grev. var. Japonica Temp. et Brun.
» giganteus Temp. et Brun (b. région centrale).
>. Cyclotella (Melosira?) asiatica J. Brun.
Grossissement linéaire +4 450.
IV.
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DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
PLANCHE V
1. Navicula Temperei J. Brun.
2. » Adonis var. gibbosa /. Brun.
3 » » (type) J. Brun.
4. » reticulo-radiata Temp. et Brun.
DS » scintillans Temp. et Brun. :
6. » Anthracis Cleve et Brun.
7 » Index Temp. et Brun (ec. extrémité à 4 800)
8. » Cubitus Temp. et Brun (stries à + 800).
9. » Guinardiana Temp. et Brun.
10. » baccata J. Brun.
11. Biddulphia nobilis J. Brun.
12. Triceratium simplex J. Brun.
13. » Bergoni Temp. et Brun.
a. Bordure dessinée à deux mises au point différentes.
b. Contours à + 160. — c. Bordure et réseau strié inférieur à + 800.
14. Melosira Clypeus J. Brun.
15. Biddulphia (Odontella) Calamus Temp. et Brun.
Grossissement linéaire + 450.
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DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
PLANCHE VI
1. Triceratium curvilimbum J. Brun.
2,
multifrons J. Brun.
luminosum Temp. et Brun.
balaniferum Temp. et Brun.
radians Temp. et Brun.
dulce Grev. var. Japonica Tp. et Br.
tripolaris Temp. et Brun.
(rABuLiNA) Testudo J. Brun.
plano-concavum J. Brun.
Schlumbergeri Temp. et Brun.
truncatum J. Brun.
constellatum Temp. et Brun.
cellulosum Grev. var. Japonica J. Brun.
Diatomées fossiles
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DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
PLANCHE VII
. Actinoptychus (hispidus var?) Erinaceus Temp. et Brun.
» trifurcatus Temp. et Brun.
» Trifolium Temp. et Brun.
» Papilio J. Brun.
. Chaetoceros Sigmo-Calamus Temp. et Brun.
. Coscinodiseus tubiformis Temp. et Br. (h. connectif).
» radiatus Ehr. (A. S. 60. 5) (anomalie).
. Amphora Pleurosigma Temp. et Brun.
. Grammatophora (arclica var.?) monilifera Temp. et Brun.
. Navicula Crucifix Temp. et Brun (a. connectif).
. Raphoneis Pinnularia Temp. et Brun.
. Synedra (Raphoneis?) Ubialis Temp. et Brun.
. Amphora fallax Temp. et Brun.
» zebrata Temp. et Brun.
. Navicula foliola Temp. et Brun.
. Melosira (?) cornuta Temp. et Brun.
. Triceratium radiato-punctatum A. S. var. calcarea Temp. et Br.
. Cymatosira Debyi Temp. et Brun.
. Aulacodiseus tubulo-crenatus Temp. et Brun.
Grossissement linéaire + 450.
Diatomées fossiles
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DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
PLANCHE VIN
. Brigthwellia (?) mirabilis J_ Brun.
b. c. d. à + 800.
. Coscinodiscus Temperei J. Brun.
. Stephanopyxis Peragalli Temp. et Brun.
. Cocconeis sigmo-radians Temp. et Brun.
» antiqua Temp. et Brun.
» (pellucida var.?) eurvi-rotunda Temp. et Br.
. Stephanopyxis aristata Temp. et Brun.
» (limbata Ehr. var.) Crista Galli Temp. et Br.
. Cocconeis (valve inférieure) espèce indéterminée.
. Stephanopyxis nidulus Temp. et Brun.
40. b. Bordure du connectif (fragment à 800).
. Ethmodiseus (Pantocsekia?) vitrifacies Temp. et Br.
a. connectif à + 160.
Grossissement linéaire + 450.
PI VII.
Diatomées fossiles
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DIATOMÉES FOSSILES DU JAPON.
PLANCHE IX
. Staurosigma asiaticum Temp. et Brun.
. Actinocyclus Flos J. Brun.
) Calix Temp. et Brun.
. Gomphonema curvirostrum Temp. et Brun.
. Pleurosigma hamuliferum J. Brun.
. Plagiogramma (validum var. ?) Fenestra J. Brun.
» Gregorianum var. robusta J. Brun.
. Raphoneis lumen J. Brun.
. Pleurosigma Hungaricum Cleve et Brun
. Bacteriastrum (?) Halo J. Brun.
. Achnanthes Leudugeri Temp. et Brun.
. 13. Clavicula delicata Grun. (12. type 13. var. radiata Temp. et Br.\.
. Amphiprora fragilis Temp. et Brun.
. Nitzschia asiatica Temp. et Br. (connectif, voir PI. L, fig. 14, F. V.).
. Amphora Petiti Temp. et Brun.
. Nitzschia pennata Temp. et Brun.
. Mastogloia Clevei J. Brun.
. Pleurosigma Sagitta Temp. et Brun.
920:
Mastogloia rugosa Temp. et Brun.
Grossissement linéaire + 450.
PI. VIII.
Diatomées fossiles
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TABLE GÉNÉRALE
DES
MATIÈRES CONTENUES DANS LE TRENTIÈME VOLUME
Pages
Rapport du Président pour l’année 1887, par M. V. Fatio......... Il
3ulletin bibliographique. Liste des ouvrages reçus par la Société du
TANGO TUISS AURONT ISEB ER ER ere meet crc XXXVII
Tableau des membres de la Société au 1er décembre 1888... + DXDIX
Rapport du Président de la Société pour l’année 188$, par M. H. Gosse. LV
Bulletin bibliographique. Liste des ouvrages reçus par la Société du
1‘ juillet 1888 au 31 décembre 1889............... bee aDAXXIX
Tableau des membres de la Société au 1° janvier 1890. ..........., CHI
Nombre
de pages.
1. Additamenta ad Prodromum Ͼdipodiorum insectorum ex ordine
orthopterum, auetore Henrico de Saussure.................. 182
2. Matériaux pour l'étude stratigraphique et paléontologique de la
province d’Angola, par MM. Paul Choffat et P. de Loriol...... 116
3. Pyrenocarpæ Feeanæ in Féei Essai (1824) et Supplément (1837)
editæ e novo studio speciminum originalium expositæ et in novam
dispositionem ordinatæ, auctore D° J. Muller. RARE TEE 45
4. Sur la composition des sensations et la formation de la notion
d'espace, par M. L. de la Rive.:....... 99
2. Note sur les mouvements des corps électrisés, p par M. Ch. e ellérier 71
6. Locustides nouveaux ou peu connus, par M. Alph. Pictet....... 18
1. Contributions à la Flore du Paraguay. Supplément n° IT. Légu-
MUBUSES DALIME MANCHE EE RC Re 2. 24
8. Contributions à la Flore du Paraguay. Supplément n° IL. Poly
galacées, par M. R. Chodat....... MECS PU 14
9. Diatomées fossiles du Japon, par MM. J. Brun et | Tempère. 75
Nombre
de planches
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS
ET DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TRENTIÈME VOLUME
A
; | . ; Pages
Additamenta ad Prodromum œdipodiorum insectorum ex ordine orthopterum,
AUCLOLO He SAUSSUTES- eee are mc Ce eee N°
B
Brux, J. et Tempère. Diatomées fossiles du Japon ....................... N99
Bulletin bibliographique pour les années 1887-1888. ...................... XXXVII
Id. pour/les/années 1888-1889." 2h". 202... LXXXIX
C
CeLLérieR, Ch. Sur le mouvement des corps électrisés.. .................. N°5
Cuorxar, P. et de Loriol. Matériaux pour l'étude str. atigr aphique et paléon-
tologique den province déANBOIAE EE PERRET Len. N°29
Cuopar, R. Polygalacées du Paraguay. ............. AR OR EE PPS N°8
Composition des sensations, par M. L. de la Rive On RE TE LP se N°4
Corps électrisés. Note sur is mouvements, par M. Ch. Cellérier......... N°5
D
Diatomées fossiles du Japon, par MM. J. Brun et Tempère................ N°9
EH,
Espace. Sur la notion d’espace, par M. L. de la Rive................... N°4
F
Faro, Victor. Rapport du Président pour l’année 1887.................... I
Flore du Paraguay. [°° supplément. Légumineuses, par M. M. Micheli .. ..…. N°7
Id. I» supplément. Polygalacées, par M. R. Chodat...... N°8
(e:
Gosse, H. Rapport du Président pour l’année 1888......................, LV
IV TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS.
L PAST.
Légumineuses du Paraguay, par M. M. Micheli.......................... N°4
De Lorroz et P. Choffat. Matériaux pour l’étude stratigraphique et paléon-
tologique de le Province L'ANTOlA AC A RE PEER CE N°2
Locustides nouveaux ou peu connus, par M. Alph. Pictet............... rs N°6
M
Matériaux pour l'étude stratigraphique et paléontologique de la province
d’Angola, par MM. P- Choffat et P. de Loriol.......:...:....... hs; N°22
Membres. Tableau des membres de la Société au 1* décembre 1888........ XLIX
Id. Id. AUS TANVIENISOU ERP EEE CII
Micueut, M. Contribution à la Flore du Paraguay. Supplément n° II. Légu-
MANBUSÉSE SE sance sers denses el te Ne ete Cle ee N°4
Muzrer, J. Pyrenocarpæ Feeanæ e novo studio expositæ.................. N°3
P
Prcrer, Alph. Locustides nouveaux ou peu connus.................. ads N° 6
Polygalacées du Paraguay, par M. R. Chodat.......... .....:........... N°8
Pyrenocarpæ Feeanæ ex novo studio expositæ, auctore D° J. Muller... ; N°3
R
RapportiduiPtésidéentipouriliannéelesTe CT ATOS NE ER PTT I
Id. pour l’année 1888. ......... TOR CONTE CES Date LV
De LA Rive, L. Sur la composition des sensations et la notion d’espace..... N°4
S)
De Saussure, H. Additamenta ad Prodromum œdipodiorum insectorum . . NES
Sensations. Sur la composition des sensations, par M. L. de la Rive... ae N°4
JE
Tableau des membres de la Société au 1° décembre 1888............... à XLIX
Id. Id. AU MTANVIER ISO NEA ENTER CI
Teurère et J. Brun. Diatomées fossiles du Japon........................ N°9
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