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Full text of "Mémoires et documents"

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MEMOIRES  ET  DOCUMENTS 


PUBLIÉS  PAR 


f f_ 


LA    SOCIETE   SAVOISIENNE 

D'HISTOIRE  ET  D'ARCHÉOLOC-IE 


MÉMOIRES  ET  DOCIMEIVTS 


11 


PUBLIÉS  PAR 


9  0 


\  mmmi 


nisteiËi 


ET    D*ARCIIÊOLOGIE. 


TOME    PREMIER. 


CHAMBÉRY 

IMPRIMERIE  DU  GOUVERNEMENT,  PLACE  S. -LÉGER. 


MDCCCLVI. 


i^TER 


RAPPORT 

SUR  LA  FORMATION  ET  LES  TRAVAUX 


DE  LA 


SOCIÉTÉ  SWOISIENNE 

D'HISTOIRE  ET  D'ARCHÉOLOGIE 


Messieurs, 

La  pensée  de  fonder  à  Chambéry  une  Société  na- 
tionale d'histoire  et  d'archéologie ,  dans  le  but  de  re- 
cueillir et  de  publier  les  documents  relatifs  à  notre 
histoire ,  et  de  donner  en  même  temps  une  impulsion 
nouvelle  à  l'étude  de  nos  annales  ,  fut  partagée  dès  le 
principe  par  tous  les  hommes  qui  en  comprirent  l'uti- 
lité. 

L'initiative  en  est  due  à  MM.  Rabut  François ,  pro- 
fesseur d'histoire  au  collège  national  de  Chambéry , 


VI 

Claude  Saillel,  professeur  de  liUéraUire  au  même  col- 
lège, et  Joseph  Dessaix. 

Les  fondateurs  se  réunirent  pour  la  première  fois 
le  6  août  1855  dans  les  bâtiments  du  collège  national 
(  salle  de  l'école  de  dessin  linéaire  ). 

M.  J.  Dessaix  prit  la  parole  en  ces  termes  pour 
développer  le  but  de  l'association  : 


«  Messieurs, 

«  Au  milieu  de  l'élan  général  qui  pousse  les  généra- 
tions nouvelles  vers  les  études  sérieuses,  il  est  un  fait 
pénible  à  enregistrer,  c'est  qu'on  ignore  généralement 
en  Savoie  l'histoire  de  la  patrie.  Nous  n'avons  pas  à 
examiner  ici  la  cause  de  cette  apathique  inertie  pour 
tout  ce  qui  touche  à  l'honneur  et  à  la  gloire  de  notre 
pays;  mais  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  de  la  dé- 
plorer en  songeant  surtout  que  l'histoire  est  l'école  des 
nations ,  et  que  nos  annales  renferment  des  pages  aussi 
brillantes  de  faits ,  aussi  belles  de  morale  que  celles 
d'aucun  autre  peuple. 

«  Si  nous  jetons  un  coup  d'œil  sur  la  période  de 
l'indépendance  gauloise,  nous  voyons  les  Allobroges 
se  signaler  par  leur  bravoure  et  leur  intrépidité  entre 
tous  ces  peuples  de  la  race  gallique  disséminés  des  Al- 
pes à  l'Océan.  Leur  valeur  devient  proverbiale.  Plus 
tard  Rome  leur  fit  la  guerre;  elle  les  vainquit  sans  ja- 


VII 

mais  les  soiimellre.  L'histoire  et  la  tradition  racontent 
la  résistance  désespérée  que  les  Centrons  opposèrent  à 
Tenvahissement  de  ces  Cers  conquérants  du  monde. 

«  Glorieuse  époque  où  les  montagnards  combattirent 
pour  leur  indépendance  ! 

«  Des  ruines  grandioses,  des  inscriptions,  des  débris 
de  toute  sorje  inscrivent  sur  notre  sol,  à  chaque  pas,  le 
nom  de  Rome  qui  nous  apporta  ses  bains,  ses  jeux,  sa 
corruption  et  sa  civilisation. 

«  Peu  à  peu  les  farouches  montagnards  disparurent, 
et  le  pays  des  AUobroges,  sous  le  nom  de  Sapaudia,  ne 
fut  plus  qu'une  petite  fraction  d'un  vaste  empire. 

«  Mais  un  jour  le  colosse  s'ébranla  sous  les  coups 
multipliés  des  Barbares;  frappé  au  cœur,  il  tomba 
pour  ne  plus  se  relever.  La  Savoie  subit  alors  encore 
le  sort  commun  de  la  Gaule  esclave^  qui  devait  plus 
tard,  par  une  étonnante  transfiguration,  se  retremper 
dans  la  barbarie  et  venir  y  puiser  les  éléments  d'une 
civilisation  toute  nouvelle. 

«  Vers  l'an  mil ,  la  tradition  raconte  qu'un  vaillant 
soldat,  premier  de  son  nom,  devint  par  ses  exploits 
souverain  maître  d'une  partie  de  la  Maurienne.  Ses 
descendants  agrandirent  peu  à  peu  ce  mince  patri- 
moine, et  finirent,  grâce  à  une  politique  adroite  et 
persévérante,  par  grouper  autour  d'eux  de  vastes  et 
belles  contrées  tant  en  deçà  qu'en  delà  des  Alpes.  De 
comtes  de  Maurienne  ,  ils  devinrent  ainsi  comtes  et 
ducs  de  Savoie.  Ces  princes,  perpétuant  leur  dynastie 


VIII 

par  une  suite  non  interrompue,  régnent  encore  au- 
jourd'hui sur  nous  avec  le  titre  de  rois  de  Sardaigne. 
«  Depuis  neuf  siècles,  quarante  princes  de  Savoie  se 
sont  succédé  jusqu'à  nos  jours.  Il  y  a  dans  cette  longue 
série  de  monarques  des  hommes  de  grande  valeur, 
des  législateurs  et  des  sages ,  des  incapahles ,  des  fai- 
bles et  des  enfants.  Ils  firent  aussi  parfoi^  commettre 
des  actes  cruels,  conséquence  du  fanatisme  de  l'époque; 
ils  ont  laissé  de  belles  et  de  tristes  pages;  mais  il  faut 
le  dire  à  l'honneur  de  cette  dynastie ,  on  n'y  trouve 
pas  comme  ailleurs  les  grands  criminels  qui  s'assirent 
aux  temps  néfastes  sur  les  autres  trônes  de  l'Europe. 
«  Et  si  du  trône  nous  descendons  sur  le  champ  de 
bataille ,  dans  le  cabinet  de  l'étude  et  dans  l'atelier  du 
trayailleur  ,  nous  trouvons  que  l'art  fatal  de  la  guerre, 
la  législation,  la  chimie,  la  médecine,  l'histoire,  la  lit- 
térature, la  peinture  et  l'industrie  ont  eu  chez  nous 
leurs  représentants  dans  le  congrès  scientifique  de 
l'Europe.  Nous  avons  eu  des  hommes  taillés  sur  des 
patrons  romains.  A  côté  de  la  grande  et  noble  figure 
de  Bonivard  qui  combattit  si  vaillamment  pour  l'indé- 
pendance genevoise ,  vient  se  poser  f  image  de  Fran- 
çois de  Sales  qui  évangélisa  le  Chablais.  Etonnant 
contraste!  nés  à  peu  de  distance  l'un  de  l'autre,  le 
fameux  prieur  de  Saint-Yiclor  est  le  plus  ardent  pro- 
moteur de  la  réformatiou ,  et  l'évêque  de  Genève  en 
devient  le  plus  violent  adversaire.  L'un  cherche  à  dé- 
truire l'œuvre  de  l'autre,  et,  dans  cette  lutte  religieuse, 


dans  ce  conflit  ihéologique,  la  liberté  qui  nous  fuit 
arbore  son  étendard  à  nos  portes. 

«  Dirai-je  ce  que  tous  ont  dit  et  ce  que  nous  savons 
tous  sur  nos  grands  hommes  des  temps  anciens  comme 
des  temps  modernes?  Quelle  que  soit  la  page  que  nous 
parcourions  de  l'histoire  savoisienne,  les  récits  en  sont 
palpitants  d'intérêt,  et  les  enseignemenis  de  la  plus 
haute  gravité;  et  cependant  chacun  de  nous  semble 
prendre  à  tâche  de  nous  déshériter  de  nos  gloires  na- 
tionales et  d'ignorer  combien  le  nom  savoisien  fut  porté 
jusqu'à  l'étranger  avec  honneur  et  distinction.  Soyons 
fiers  aujourd'hui  de  ces  infatigables  travailleurs ,  gar- 
dons religieusement  dans  nos  cœurs  leur  impérissable 
mémoire ,  car  les  grands  hommes  sont  les  plus  beaux 
titres  de  noblesse  dont  puisse  se  parer  une  nation. 

«  N'accusons  pas  légèrement  notre  indiflërence,  car 
la  faute  vint  d'en  haut.  Pendant  que  la  France  libre  et 
régénérée  encourageait  les  études  historiques  et  leur 
donnait  cette  forte  impulsion  à  laquelle  nous  devons 
tant  de  chefs-d'œuvre  ;  pendant  que  son  histoire  sortait 
des  langes  des  chroniqueurs,  et  que  les  savants  pui- 
saient à  leur  gré  d'immenses  richesses  dans  les  travaux 
des  Bénédictins ,  la  maison  de  Savoie  fermait  impito- 
yablement la  porte  de  ses  archives  et  étouffait  toutes 
les  généreuses  aspirations.  La  vérité  n'est  pas  faite 
pour  l'oreille  des  rois  ;  aussi  l'histoire  fut-elle  sévère- 
ment éloignée  du  trône  et  tenue  fn  charte  privée.  On 
a  peine  à  se  rendre  compte  aujourd'hui  des  persécu- 

A 


X 

lions  auxquelles  furent  en  butte  les  historiens  indépen- 
dants, occasionnées  par  une  censure  qui  s'est  perpétuée 
ignorante  et  méticuleuse  jusqu'en  1848.  Nous  avons 
là-dessus  de  précieuses  révélations  : 

«  Il  y  a  dans  les  archives  publiques  ,  écrivait  Ferdi- 
«  nand  del  Pozzo ,  des  lacunes  que  ni  la  vétusté  ni 
(t  les  calamités  du  temps  ne  sauraient  suffisamment 
((  expliquer.  On  ne  saurait  s'imaginer  à  quel  point  la 
«  politique  du  Piémont  a  jugé  convenable  de  pousser 
«  le  mystère  à  cet  égard.  Nulle  part  il  n'y  eut  un  sys- 
«  tème  aussi  suivi ,  aussi  conslant  de  cacher  la  vérité 

«  de  1  histoire  que  dans  le  Piémont 

«  Dans  le  recueil  des  lois  de  Borelli ,  les  relranche- 
(c  menls  et  les  interruptions  sont  partout  visibles.  Il 
«  parait  que  ce  sénateur,  instrument  docile  de  la  vo- 
ce lonté  des  ministres  de  celle  époque,  en  était  lui-même 
«  honteux ,  car ,  dans  une  courte  préface ,  sans  trop 
u  entreprendre  de  justifier  ce  qui  fut  fait ,  il  cherche  à 
«  s'excuser  avec  une  humilité  remarquable.  » 

«  Nous  pourrions  multiplier  des  citations  de  ce 
genre  qui  nous  foraient  comprendre  comment ,  grâce 
à  ce  système  de  compression  ,  la  Savoie  n'eut  pas 
d'histoire,  tandis  que  la  dynastie  qui  régnait  sur  elle 
n'eut  que  des  historiographes  gagés  et  des  chroni- 
queurs d'antichambre. 

«  Aussi  l'histoire  reste-t-elle  encore  à  écrire. 

(c  Rendons  cependant  justice  à  notre  époque,  car, 
après  ces  déplorables  exemples  de  servilisme ,  si  le 


XI 

mal  vint  du  trône ,  le  remède  en  est  descendu  sous  le 
règne  de  Charles-Albert.  Ce  monarque,  pour  encou- 
rager les  études  historiques,  nomma  des  commissions 
composées  d'hommes  érudils ,  avec  mission  de  fouiller 
dans  les  archives  et  d'y  chercher  les  hases  de  l'histoire 
de  la  patrie  dans  les  monuments  anciens.  Déjà  [)lu- 
sieurs  volumes  in-folio  ont  été  publiés  par  la  savante 
députation  d'histoire  nutionale,  et  ce  vaste  recueil  ren- 
ferme de  précieux  documents.  Il  faut  le  dire,  cest  du 
Piémont  qu'est  partie  l'initiative  de  ces  grands  travaux 
imités  de  toutes  parts  avec  le  zèle  le  plus  louable  ;  car 
nous  voyons  la  royale  Académie  de  Savoie  travailler 
aussi  à  élucider  nos  annales.  Les  volumes  qu'elle  édite 
sont  riches  de  matériaux.  L'Association  florimontane 
nous  offre  de  son  côté  des  recherches  pleines  dinlérét. 

((  Mais  là  ne  doivent  point  s'arrêter  les  efforts,  La 
division  du  travail  est  précisément  la  loi  de  notre 
siècle.  Le  progrès  emporte  notre  époque  vers  des  idées 
nouvelles  ;  les  hommes  mêmes  qui  se  cramponnent  à 
celles  d'un  autre  âge  en  subissent  l'inlluence,  et  c'est 
daii£  Ihisloire  qu'il  faut  aller  étudier  cette  loi  de  l'hu- 
manité qui  fait  que  tout  marche  et  progresse  dans  la 
vie  des  nations. 

«  L'histoire  savoisienne  est  encore  à  nailre  :  elle 
reste  à  créer.  C'est  aux  sources  qu'il  faut  remonter 
pour  l'écrire  ;  c'est  aux  documents  originaux ,  aux  pa- 
piers vermoulus  qu'il  faut  demander  ce  que  nous  fûmes 
aux  diverses  époques  de  notre  existence  nationale ,  et 


XII 

c'esl  de  là  que  notre  histoire  sortira  vraie,  intime,  pal- 
pitante. C'est  là  que  nous  verrons  les  luttes  glorieuses 
de  nos  pères ,  là  que  nous  sonderons  la  profondeur  de 
nos  misères ,  et  que  nous  lirons  dans  le  passé  la  loi  de 
l'avenir. 

«  Mais  où  sont-ils  ces  documents  précieux  qui  nous 
échappent  encore?  La  position  de  notre  petit  coin  de 
terre  au  pied  des  Alpes  nous  a  été  bien  préjudiciable 
sous  le  rapport  j)aléographique.  Les  invasions  des  Es- 
pagnols, des  Français  et  des  Bernois,  qui  ont  porté 
trois  fois  en  moins  d'un  siècle  l'incendie  et  la  dévasta- 
tion sur  le  sol  savoisien,  n'ont  pas  contribué  faiblement, 
avec  la  mauvaise  volonté  de  quelques-uns  de  nos  sou- 
verains,  à  la  soustraction  de  nos  archives.  En  ITO'^  , 
le  peuple  crut  faire  justice  de  la  noblesse  en  brûlant  ses 
titres.  Dans  plusieurs  villes  de  la  Savoie,  la  flamme 
dévora  des  monceaux  énormes  de  parchemins  ;  pendant 
ces  exécutions  d'un  genre  particulier,  le  glas  lent  et 
lugubre  des  funérailles  retentissait,  et  la  foule  accou- 
rait, éprouvant  dans  ces  temps  de  réaction  violente  la 
joie  irréfléchie  ou,  pour  mieux  dire,  la  satisfaction 
d'un  peuple  qui  joue  avec  les  débris  d'un  trône  dont  il 
jette  la  poussière  au  vent,  sans  songer  qu'il  le  réta- 
blira le  lendemain  peut-éire. 

(c  Aujourd'hui  nous  n'avons  plus  à  craindre  de  sem- 
blables pertes  pour  de  pareils  motifs.  Les  grands 
feudalaires  ont  disparu  ,  et ,  s'il  y  a  encore  des  nobles, 
il  n'y  a  plus  de  seigneurs.  Des  institutions  dun  ordre 


XIII 

beaucoup  plus  avancé  nous  régissent.  Le  prince  a  inau- 
guré la  liberté  dont  l'arbre  symbolique  et  comméniora- 
teurse  dresse  sur  toutes  nos  places  publiques.  La  douce 
révolution  de  Février  nous  l'a  fait  bénir;  les  vieux 
parchemins  ne  nous  servent  plus  qu'à  écrire  l'histoire 
du  passé,  qui,  sans  eux  et  sans  communication  directe, 
sans  adhérence  avec  le  présent ,  sommeillerait  dans 
l'oubli ,  ce  vaste  et  solitaire  domaine  des  institutions 
qui  n'ont  plus  leur  raison  d'être.  Chateaubriand  a  dit 
que  les  souvenirs  historiques  étaient  pour  beaucoup  dans 
le  plaisir  du  voyageur,  et  que  les  princes  de  Savoie  avaient 
bien  su  marier  leur  mémoire  aux  montagnes  de  leur  petit 
empire.  Eh  bien  !  ces  ruines  pittoresques  que  nous 
rencontrons  à  chaque  pas  aujourd'hui,  d'un  vallon  au 
sommet  d'une  colline,  sur  un  roc  escarpé,  il  faut  les 
reconstruire  par  la  pensée,  à  l'aide  de  l'histoire.  Le 
temps  les  a  mutilées,  il  en  a  fait  justice,  et  l'histoire 
en  relève  les  débris  que  le  passant  foule  aux  pieds. 
Elle  les  interroge  avec  soin  ,  et  en  rebâtit  pièce  à 
pièce  le  monument  déûguré.  Elle  galvanise  ces  pierres 
muettes,  et  rend  à  ce  château,  veuf  de  l'animation  que 
ses  habitants  lui  communiquaient  et  des  scènes  gran- 
dioses dont  ses  murs  furent  les  témoins  à  l'époque 
brillante  de  son  existence,  une  part  de  vie  et  de  durée. 
((  Mais  ces  documents,  ces  débris  se  trouvent  aussi 
dispersés  aujourd'hui  dans  les  archives  publiques,  dans 
les  dépôts  particuliers  où  la  science  conserve  des  ado- 
rateurs, en  Piémont,  en  Suisse,  en  France,  en  Savoie, 


XIV 

et  c'est  dans  le  but  d'en  provoquer  les  recherches, 
de  sauver  d'une  nouvelle  dcslruclion  des  titres  égarés, 
et  d'encourager  l'étude  locale ,  que  nous  avons  formé 
une  société  d'histoire.  Nous  avons  fait  appel  à  toutes 
les  intelligences,  nous  nous  adressons  à  tous  les  hommes 
amis  du  pays  ,  qui ,  comprenant  l'utilité  de  ces  investi- 
gations faites  au  profit  de  leur  patrie  ou  à  celui  de  la 
science,  contribueront  puissamment  à  propager  jusque 
dans  les  villages  le  goût  de  l'étude. 

«  Nous  avons  pris  ainsi  l'initiative  d'une  société  qui 
aura  son  écho  dans  toutes  les  provinces  savoisiennes 
où  son  nom  parviendra,  et  qui  ne  tardera  pas  à  étendre 
dans  nos  villes  ses  nombreuses  ramifications. 

«  L'histoire  doit  avoir  une  couleur  propre ,  essen- 
tielle, à  part.  L'école  passionnelle  prédomine  dans 
notre  époque.  Son  intérêt  s'agrandit  de  toute  l'anima- 
tion qu'elle  emprunte  au  récit  dramatique  des  événe- 
ments. C'est  avec  raison  qu'on  a  abandonne  le  genre 
aride  et  stérile  qui  consistait  à  ne  présenter  dans  un 
cadre  plus  ou  moins  étroit  que  des  faits  et  des  dates  , 
en  laissant  au  lecteur  le  soin  de  les  raisonner  et  d'en 
tirer  lui-même  les  conséquences. 

«  Mais  si  l'historien  a  sa  passion ,  le  terrain  que 
nous  avons  choisi  est  un  terrain  neutre,  inaccessible 
au\  interprétations  que  dictent  ou  les  sympathies  ou 
les  haines.  Tous  les  partis  peuvent  s'y  donner  rendez- 
vous.  Ce  n'est  pas  à  faire  de  l'histoire  que  doivent 
tendre  principalement  nos  efforts ,  mais  bien  à  jeter  les 


XV 

fondements  de  l'histoire ,  à  en  constituer  les  bases ,  à 
en  rechercher  les  sources^  à  en  découvrir  les  docu- 
ments, à  en  mettre  en  lumière  les  matériaux  pour  les 
livrer  aux  hommes  qui,  les  coordonnant  un  jour,  écri- 
ront eux-mêmes,  aidés  de  nos  recherches ,  l'histoire  de 
la  patrie. 

«  Tel  est ,  Messieurs  ,  notre  but,  tel  est  l'esprit  qui 
nous  a  dicté  le  projet  soumis  à  votre  discussion,  » 


L'assemblée  fut  ensuite  appelée  à  discuter  son  règle- 
ment; à  part  quelques  légères  modifications,  elle  adopta 
celui  de  la  Société  d'histoire  de  la  Suisse  romande ,  et 
procéda  à  la  nomination,  par  vote  secret,  des  membres 
du  bureau  et  de  ceux  des  diverses  commissions. 

Dès  lors ,  la  Société  savoisienne  d'histoire  et  d'ar- 
chéologie s'est  assemblée  deux  fois  à  l'hôtel-de-ville 
de  Chambéry.  La  première  séance  nous  a  réunis  le 
b  décembre  ISoS,  et  la  seconde,  le  10  août  1836. 

Dans  la  première,  la  ville  d'Annecy  a  été  choisie 
pour  notre  réunion  semestrielle,  dont  l'époque,  à  te- 
neur de  l'article  5  de  notre  règlement ,  a  été  fixée  à  la 
seconde  quinzaine  du  mois  d"aoùt  suivant. 

Après  quelques  opérations  relatives  à  Tadmission 
d'un  grand  nombre  de  membres  présentés ,  et  dont  il 
est  fait  mention  dans  nos  procès-verbaux ,  la  Société  a 


XVI 

fixé  à  une  somme  de  40  francs  la  cotisation  annuelle  à 
prélever  sm'  chacun  de  ses  membres  effectifs.  Elle  a 
arrêté  que  chaque  sociétaire  recevrait  gratuitement  un 
diplôme  de  membre  effectif  et  un  exemplaire  des  tra- 
vaux édités  dans  le  cours  de  l'année. 

Toutes  les  sociétés  savantes  avec  lesquelles  M.  le 
président  a  cru  devoir  mettre  en  rapport  celle  de  Sa- 
voie, en  leur  écrivant  à  ce  sujet,  ont  répondu  avec  le 
plus  vif  empressement  à  l'appel  qui  leur  était  fait  au 
nom  de  la  science. 

Telles  sont  : 

La  Société  d'histoire  de  la  Suisse  romande; 

La  Société  dliisloire  et  d'archéologie  de  Genève; 

V Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  de  Dijon; 

L'Académie  delphinale  de  Grenoble; 

La  Société  de  statistique  de  la  même  ville; 

V Association  florimontane  d'Annecy; 

La  Société  d'histoire  naturelle  de  Savoie. 

Aucun  des  hommes  que  leur  position  scientifique  ou 
administrative  pouvait  rendre  utile  à  la  Société,  et  à 
qui  avait  été  adressé  le  même  appel ,  n'y  est  resté  in- 
difiërent. 

En  procédant  au  dépouillement  de  la  correspon- 
dance ,  nous  avons  enregistré  les  lettres  suivantes , 
dont  il  a  été  donné  lecture  à  l'assemblée,  qui  a  statué, 


XVII 

sur  la  proposition  d'un  de  ses  membres,  que  quelques- 
unes  d'entre  elles  seraient  publiées  en  tout  ou  en  partie 
dans  les  mémoires  ou  le  compte-rendu  de  la  Société. 
Parmi  ces  lettres,  figurent,  par  ordre  de  dates,  i"  celle 
qui  nous  fut  adressée  le  8  septembre  185S  par  M.  Hip- 
polyle  Fortoul,  ministre  de  l'instruction  publique  et  des 
cultes  à  Paris.  Elle  est  ainsi  conçue  : 


«  Monsieur  le  président,  j'ai  reçu  la  lettre  que  vous 
m'avez  fait  l'honneur  de  m'éerire  le  22  de  ce  mois,  en 
m'adressanl  un  exemplaire  du  Règlement  de  la  Société 
savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie  de  Chamhéry. 

«  Je  m'empresse ,  monsieur  le  président ,  de  vous 
remercier  de  celte  communication. 

«  Les  sociétés  étrangères  ne  jouissant  pas  de  la  fran- 
chise des  droits  de  poste  accordée  à  celles  de  la  France, 
j'ai  prié  M.  le  ministre  plénipotentiaire  de  Sardaigne  de 
vouloir  bien  vous  transmettre ,  sous  son  couvert ,  les 
instructions  publiées  par  le  Comité  de  la  langue ,  de 
l'histoire  et  des  arts  de  la  France ,  établi  sous  les  aus- 
pices de  mon  ministère,  et  que  vous  m'avez  demandées 
au  nom  de  la  Société  savoisienne. 

(f  Je  joins  à  cet  envoi  deux  exemplaires  des  instruc- 
tions relatives  aux  poésies  populaires  de  la  France , 
dont  la  publication  a  été  décidée  par  le  décret  du  13 
septembre  1852.  Si  MM.  les  membres  de  la  Société 
savoisienne  découvraient,  pendant  leurs  recherches. 


xvni 

des  chansons  ou  poésies  d'origine  française ,  je  vous 

serais  obligé  de  vouloir  bien  m'en  adresser  des  copies. 

«  Je  me  félicite,  monsieur  le  président,  d'avoir  pu, 
en  accueillant  le  \œu  de  cette  Société ,  contribuer  au 
succès  des  travaux  qu'elle  se  propose  d'entreprendre'. 

Agréez,  etc. 

«  Le  ministre  de  l'inslruclioii  publique  et  des  cultes, 
^<  Signé  :  H.  Fortoul.  » 


2°  Celle  de  M.  le  ministre  de  l'intérieur  en  Piémont, 
qui  nous  a  fait  remettre  les  quatre  volumes  dont  se 
compose  l'ouvrage  estimé  de  M.  Barlholomeis  sur  la 
statistique  et  la  topographie  des  Etals-Sardes. 

3°  Celle  de  MM.  Bertini  et  Ricotti ,  membres  de  la 
députalion  royale  d'histoire  à  Turin,  qui  donnent  l'es- 
pérance d'enrichir  la  bibliothèque  de  la  Société  du 
savant  ouvrage  connu  sous  le  nom  de  Monumenla  pa- 
triœ ,  aussitôt  que  la  Société  dont  ils  sont  membres 
serait  réunie. 

fi°  Celle  de  M.  Fleyer,  secrétaire  de  la  Société  d'his- 
toire et  d'archéologie  de  Genève,  nous  annonçant  que 
le  comité  de  cette  Société  nous  offrait  et  mettait  à  notre 
disposition  les  10  volumes  déjà  publiés  de  ses  Mémoires 
et  documents. 

5"  Celle  de  M.  Revilloud ,  secrétaire  perpétuel  de 
l'Académie  delphinale  de  Grenoble,  chargé  par  elle  de 
nous  annoncer  qu'elle  échangerait  ses  publications  avec 


les  nôtres  ,  et  nous  offrant  les  livraisons  du  h"  volume 
des  travaux  de  cette  Société,  en  nous  exprimant  le  re- 
gret de  ne  point  pouvoir  nous  faire  parvenir  immédia- 
tement les  précédentes,  dont  le  tirage  est  épuisé. 

6°  Celle  du  président  de  l'Association  florimonlane, 
M.  Jacques  Replat,  accompagnée  de  la  colleclion  de 
tout  ce  qui  a  paru  de  ses  bulletins  ,  dont  les  livraisons 
nous  seront  ultérieurement  et  régulièrement  adressées 
à  mesure  qu'elles  paraîtront. 

7"  Celle  de  M.  Brullé,  bibliothécaire  de  l'Académie 
de  Dijon  ,  autorisé  à  nous  envoyer,  au  nom  de  cette 
Académie ,  la  2«  série  de  ses  Mémoires  (  années  1851 , 
4852,  1855  et  485Z|). 

8«  Celle  de  M.  Charles  ,  président  de  la  Société 
d'histoire  naturelle  de  Savoie,  qui  forme  aussi  un  mu- 
sée d'archéologie.  Elle  nous  annonce,  après  nous  avoir 
donné  les  témoignages  de  la  plus  sympathique  adhé- 
sion ,  que  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  vient 
d'être  inscrite  au  nombre  de  celles  qui  recevront  le 
bulletin  mensuel  qu'elle  publie. 

Telle  est ,  sous  le  rapport  des  relations  intérieures 
et  extérieures ,  l'esquisse  rapide  des  correspondances 
de  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  pendant  cotte 
première  période  de  son  existence.  Nous  n'avons  point 
parlé  d'un  très  grand  nombre  de  lettres  particulières 
de  moindre  iuiporlance,  mais  qui  témoignent  toutes  du 
favorable  accueil  qui  a  été  fait  par  cette  partie  du 


XX 

public  qui  se  dévoue  à  la  science  nationale  ou  qui 
encourage  de  ses  vœux  les  travaux  historiques  et 
archéologiques  dont  vous  avez  l'intention  de  poursui- 
vre le  cours  avec  une  persévérante  activité. 

Vous  avez  entendu  la  lecture  de  quelques  fragments 
inédits  sur  le  couvent  de  Saint-Dominique  à  Chambéry. 
M.  Rabut,  qui  a  bien  voulu  vous  les  communiquer,  se 
propose  de  les  publier  prochainement  à  part,  en  les 
complétant. 

Un  rapide  aperçu  sur  quelques  mémoires,  docu- 
ments et  manuscrits,  envoyés  à  M.  Joseph  Dessaix  et 
présentés  par  M.  Dessaix  lui-même,  a  clos  cette  séance, 
dans  laquelle  MM.  Rabut,  Guillermin  et  Saillet  ont 
annoncé  qu'ils  auraient  prochainement  à  vous  commu- 
niquer plusieurs  mémoires  dont  ils  n'ont  pas  encore 
indiqué  le  sujet. 


Voici  maintenant  le  résumé  de  ce  qui  s'est  passé 
dans  votre  réunion  du  10  août  1856. 

Comme  dans  la  précédente  assemblée,  on  a  procédé 
à  l'admission  de  nouveaux  membres,  et  signalé  les  re- 
lalions  nouvelles  que  la  Société  avait  nouées  dans  l'in- 
tervalle des  deux  réunions. 

Plusieurs  des  lettres  qui  se  rapportent  à  ces  commu- 
nications ont  élélues  et  écoutées  avec  le  plus  vif  intérêt. 

La  première  en  date  vous  venait  de  M.  Replat,  pré- 
sident de  la  Société  jlorimonlane.  Nous  en  transcrivons 


XXI 


un  extrait,  comme  témoignage  de  l'empressement  avec 
lequel  vos  premières  ouverlures,  à  propos  de  votre 
séance  semestrielle  fixée  à  Annecy  pour  la  dernière 
quinzaine  du  mois  d'août,  a  été  accueillie  dans  la  ville 
que  vous  avez  choisie. 

«  Monsieur  le  président ,    ' 

«  Dans  la  dernière  réunion  de  l'Association  flori- 
monlane,  j'ai  donné  lecture  de  la  lettre  que  vous  m'a- 
vez adressée;  et  tous  ont  applaudi  au  projet  de  tenir 
dans  noire  ville  la  première  assemblée  générale  de  la 
Société  d'histoire  et  d'archéologie. 

«  J'avais  déjà  auparavant  communiqué  votre  lettre  à 
M.  le  syndic  Levet,  en  lui  demandant  pour  vos  réunions 
une  des  salles  de  l'hôlel-de-ville  :  M.  le  syndic  s'est 
empressé  de  me  répondre  que  tout  serait  mis  à  votre 
disposition. 

«  L'Association  florimontane,  en  particulier,  mettra 
tous  ses  soins  à  vous  rendre  agréable  le  séjour  d'An- 
necy, et  sera  heureuse  de  donner  à  une  sœur  l'accolade 
de  bienvenue. 

«  J'ai  proposé  à  l'Association  d'organiser  quatre  ex- 
cursions  Au  reste,  quand  le  moment  approchera, 

nous  nous  entendrons  sur  tous  les  détails ,  et  je  pense 
que  nous  devrons  entrer  en  correspondance  suivie,  de 
manière  à  ne  rien  négliger  pour  la  réussite  de  l'œuvre. 

•  «  Signé  :  J.  Replat.  » 


XXll 

La  seconde ,  datée  de  Turin  3  juillet ,  et  écrite  en 
langue  italienne,  est  de  M.  Frédéric  Sclopis,  président 
de  la  royale  députation  pour  les  Monumenta.  Elu,  ainsi 
que  ses  deux  collègues ,  MM.  Bertini  et  Ricotti ,  mem- 
bre honoraire  de  votre  Société,  il  vous  écrivait  ainsi  : 

«  La  royale  députation  de  l'histoire  de  la  patrie  dé- 
sirant montrer  à  la  Société  savoisienne  d'histoire  et 
d'archéologie  tout  son  intérêt  et  l'espérance  qu'elle  a 
conçue  de  lui  voir  prendre  en  peu  de  temps  un  accrois- 
sement plus  considérable,  a  arrêté  d'offrir  à  sa  biblio- 
thèque tous  les  volumes  des  Monmnenta  historiœ  patriœ 
qui  se  publieront,  à  commencer  par  le  premier  volume 
du  Liber  jurium. 

«  Signé  :  Frédéric  Sclopis.  » 

Je  ne  vous  donne  ici  qu'un  extrait  de  cette  lettre  si 
honorable  pour  vous  ,  puisqu'elle  émane  de  l'un  des 
plus  savants  personnages  dont  le  Piémont  puisse  se 
glorifier.  Ces  lignes  sutTisent  pour  vous  rappeler  que  la 
promesse  ou  plutôt  l'espérance  de  MM.  Bertini  et  Ri- 
cotti a  eu  son  plein  accomplissement. 

Je  dois  vous  parler  en  troisième  lieu  d'une  lettre 
écrite  de  Zurich  par  M.  Ferdinand.  Keller,  président 
de  la  Société  des  antiquaires  de  la  même  ville.  Après 
avoir  témoigné  le  désir  d'entrer  en  relation  avec  vous, 
M.  Keller  vous  offre,  au  nom  de  la  Société  des  anti- 


'  xxin 

quaires,  un  échange  de  publicalions,  el  donne  d'utiles 
éclaircissements  sur  le  mode  usité  parmi  les  membres 
de  l'association  qu'il  représente  ,  pour  opérer  ces 
échanges. 

Il  est  inutile  de  vous  rappeler  une  multitude  d'au- 
tres lettres  pleines  de  félicitations  et  d'encouragements 
à  votre  adresse.  La  communication  qui  vous  en  a  été 
faite  serait  de  nature  à  vous  donner  un  redoublement 
d'aclivité,  si  votre  zèle  scientifique  avait  besoin  d'élre 
stimulé. 

Je  ne  puis  toutefois  passer  sous  silence  ni  celle  qui 
vous  a  été  adressée  d'Aix-les-Bains  par  M.  Iturbé,  savant 
américain  ,  qui  vous  demandait ,  avec  l'autorisation 
d'assister  à  vos  réunions  de  la  fin  d'août,  l'appui  et 
les  instructions  de  votre  Société  pour  en  établir  de 
semblables  dans  l'Amérique  du  Sud,  double  demande 
trop  honorable  pour  n'être  point  accueillie  ;  ni  la  lettre 
de  M.  le  docteur  Mottard,  offrant  de  former  à  Saint- 
Jean-de-Maurienne  un  comité  local  d'histoire  et  d'ar- 
chéologie qui  correspondrait  avec  vous.  Il  est  fâcheux 
que  celte  intention ,  qui  vous  était  chère ,  soit  restée  à 
l'état  de  projet. 

Vous  avez  témoigné  dans  votre  règlement ,  dans  la 
réponse  faite  à  cette  ouverture,  et  toutes  les  fois  que 
les  circonstances  vous  l'ont  permis ,  le  désir  de  voir 
des  comités  locaux  d'études  et  de  recherches  histo- 
riques se  multiplier  sur  notre  sol.  Espérons  que  ce 
vœu  sera  réalisé  bientôt  dans  toutes  les  villes  de  la 


XXIV 

Savoie!  Vous  applaudirez  à  celles  qui  en  prendront 
l'inilialive. 

Après  avoir  appelé  par  des  renseignements  déve- 
loppés l'allenlion  de  l'assemblée  sur  la  tour  en  démo- 
lition du  château  de  Chambéry,  M.  Revel  a  accepté  de 
la  Société  la  mission  de  reproduire  par  le  dessin  ce 
monument.  Il  a  ensuite  parlé  d'un  édifice  de  struc- 
ture singulière,  existant  à  Conflans;  et,  à  cette  occa- 
sion, M.  Rabul  a  donné  quelques  détails  restés  dans 
son  souvenir  sur  cette  construction.  Au-dessus  dune 
de  ses  portes,  de  date  plus  récente,  il  a  lu  autrefois 
une  inscription  en  lettres  liées  ainsi  conçue  : 

PAUTHENIS  PRINCIPIBUS 
DE  PROPHANO  FANUM. 

Il  a  lu  également  une  date  qui  lui  semble  se  rapporter 
aux  premières  années  du  \\'\f  siècle,  et  observé  des 
écus  sculptés  dans  des  losanges  sur  la  façade  princi- 
pale du  château.  Cette  date,  cette  inscription,  cette 
porte  moderne  dans  un  édifice  des  vieux  temps,  lont 
amené,  par  voie  d'induction,  à  penser  que  le  monument 
de  Conflans  avait  eu  deux  destinations  successives  , 
l'une  civile,  ce  fut  la  première;  l'autre  religieuse,  au 
commencement  du  xvu^  siècle.  Il  conjecture,  jusqu'à 
plus  ample  vérification  ,  qu'il  aurait  été  habité  par  des 
princesses  de  la  maison  de  Savoie  entrées  en  religion 


XXV 

et  Glles  de  Charles-Emmanuel  I"  (1),  ou  que  tout  au 
moins  elles  auraient  dote  une  maison  religieuse  à  Con- 
flaos,  où  existait  en  effet  un  couventde  Bernardines  (2). 

De  nouveaux  témoignages  de  la  sympathie  des  socié- 
tés savantes  et  des  particuliers  que  les  investigations  de 
l'histoire  et  de  l'archéologie  intéressent,  vous  sont  ve- 
nus en  grand  nombre.  Le  catalogue  de  votre  bibliothèque 
s'est  enrichi  de  manuscrits  précieux  ,  et,  à  commencer 
par  eux,  vous  avez  à  enregistrer  un  tilrc  d'inféodation 
juridictionnelle  du  20  avril  1770.  M.  Marc  Viridet, 
chancelier  d'état  de  la  république  de  Genève ,  à  qui 
vous  avez  voté,  à  l'unanimité,  des  remerciments ,  l'a 
extrait  des  archives  de  cette  ville,  et  vous  l'a  transmis 
par  l'intermédiaire  de  M.  Huguenin.  Cet  acte  nous  ap- 
prend que  Charles-Emmanuel  IV  érigea  en  comté  les 
|)ossessious  seigneuriales  de  Pierre- Claude  de  la  Fié- 
chère,  avec  le  titre  de  comte  de  Vairier  ajouté  à  son 
seigneuriat  et  à  la  juridiction  qu'il  entraînait  encore 

(1)  Charles-Emmanuel  I<"  eut  quatre  filles.  La  première,  Isabelle  de 
Savoie,  fut  mariée  en  1608  à  Alphonse  d'Est,  prince  de  Modène  ; 

La  seconde,  Marie  de  Savoie,  religieuse  du  tiers-ordre  de  S.  François, 
mourut  a  Rome  en  1656  ; 

La  troisième,  Françoise-Catherine  de  Savoie,  religieuse  du  même  ordre, 
mourut  a  Bielle  en  1641  ; 

La  quatrième,  Jeanne  de  Savoie  ,  causa  en  naissant  la  mort  de  sa  mère, 
et  ne  vécut  qu'un  jour. 

(2)  En  parlant  de  l'établissement  des  Bernardines  de  la  réforme  do  la 
mère  de  Vallon  à  Conflans,  Grillet  écrit  qu'il  eut  lieu  en  16...,  et  laisse  en 
blanc  le  reste  de  la  date. 


XXVI 

alors,  par  l'adjonclion  faite  par  lui ,  au  prix  de  2,C00 
livres ,  des  terres  sises  derrière  le  territoire  et  le  ha- 
meau de  Sierrus,  enclavé  dans  la  paroisse  de  Vairier. 

Après  le  milieu  du  xvni*  siècle ,  ces  concessions  de 
titres  faites  par  les  rois  ont  un  caractère  vénal  et  sin- 
gulier qui  ne  vous  a  point  échappé  peut-être.  Par  un 
pressentiment  des  luttes  qu'elle  ne  tarderait  pas  à  su- 
bir, la  monarchie  multipliait  les  ventes  de  litres.  Le 
joueur  qui  prévoit  sa  ruine  met  en  gage  ou  vend  ses 
diamants,  Depuis  l'asservissement  des  petits  fiefs  aux 
possessions  plus  considérables  de  la  couronne  ducale 
ou  royale,  la  même  noblesse  achetait.  Cet  encan  de 
litres  devait  bientôt  finir. 

M.  Marc  Viridet  a  été  admis  à  bon  droit  par  vous 
au  nombre  des  membres  effectifs  de  la  Société  d'his- 
toire et  d'archéologie ,  que  plus  que  tout  autre  il  peut 
éclairer  et  servir. 

M.  Pallalin^  procureur  à  Chambéry,  vous  a  fait 
hommage  des  papiers ,  registres  et  sceau  qui  avaient 
appartenu  au  club  ou  cercle  démocratique  formé  en 
\ShS  dans  la  ville  oii  s'est  tenue  cette  séance.  Ces 
documents ,  qui  vieilliront  comme  tout  vieillit ,  auront 
une  grande  importance  historique  :  ils  finissent  en  mai 
1849.  Les  pages  de  l'histoire  contemporaine  vous  sont 
aussi  chères  que  les  pages  de  l'histoire  du  i)assé;  aussi 
avez-vous  adressé  par  un  vole  unanime  une  lettre  de 
remerciment  au  collègue  généreux  qui  remettait  entre 
vos  mains  les  titres  d'une  association  politique  dont  il 
était  le  président. 


XXVII 

M.  Joseph  Hugiienin  a  donné  à  la  Société  d'Hisloire 
et  d'Archéologie  des  manuscrits  et  documents  relatifs 
à  l'abbaye  d'Aulps,  en  Chablais,  sur  lesquels  M.  Rabut 
a  fait  un  rapport  plein  d'intérêt.  M.  Léon  Ménabréa 
avait  déjà  fait  imprimer  un  mémoire  pour  servir  à 
l'histoire  de  ce  monastère.  L'un  des  manuscrits  pré- 
cieux qui  nous  ont  été  transmis  par  votre  collègue , 
qui  est  membre  du  comité  de  recherches,  est  1"  mie 
ancienne  copie  de  la  chronique  dans  laquelle  l'auteur 
précité  a  puisé  ses  renseignements^  mais  elle  parait 
être  plus  complète  que  celle  qu'il  a  eue  entre  les  mains. 

Les  autres  manuscrits  sont  : 

T  Un  obituaire  de  l'abbaye  ; 

5°  Une  centaine  de  chartes  des  xiu*' ,  xiv^  et  xv" 
siècles. 

Toutes  ces  pièces  sont  inédiles  ,  et  la  plupart  ont 
semblé  au  rapporteur  du  comité  de  recherches  mériter 
l'impression  dans  les  Mémoires  de  la  Société.  Il  a  été 
d'avis  qu'on  imprimât  la  chronique,  des  fragments  de 
l'obituaire  et  une  cinquantaine  de  chartes,  dont  la  plus 
grande  partie  appartient  au  xm'^  et  les  autres  aux  xiv« 
et  xv«  siècles.  «  Ce  sont,  vous  a-t-il  dit,  cinquante 
«  chartes  sur  cette  célèbre  abbaye  à  ajouter  aux  qua- 
«  rante-sept  qui  ont  été  déjà  publiées  par  Besson  dans 
«  ses  mémoires  et  par  M.  Ménabréa  dans  son  ouvrage 
«  déjà  cité  et  dans  sa  notice  sur  la  chartreuse  de  Val- 
ce  Ion.  M  11  vous  a  lu  quelques-uns  de  ces  documents , 
et  l'assemblée ,  après  avoir  entendu  ses  observations 


XXVIII 

sur  l'intérél  qu'offriront  les  documents  qu'il  propose 
d'éditer,  a  adopté  ses  conclusions  et  voté  des  renier- 
cîinenls  unanimes  à  M.  Iluguenin,  qui  a  mis  de  plus  à 
votre  disposition  d'autres  documents,  enire  autres  les 

Franchises  de  Sallanches. 

Les  ouvrages  qui  vous  ont  été  offerts  sont  donc  : 

Nouveaux  élémetUs  de  physiologie,  par  Richerand.  — 
Donné  par  M.  Hugucnin. 

Philosophie  de  l'histoire  naturelle ^  par  J.-J.  Virey. 
—  Donné  par  M.  Hugueuiu. 

Etudes  sur  les  constitutions  des  peuples,  par  Simonde 
de  Sismondi.  —  Donné  par  M.  Hugueniu. 

Documents  manuscrits  relatifs  à  l'abbaye  d'Aulps, 
en  Chablais,  consistant  1°  en  une  ancienne  copie  de  la 
chronique  de  cette  abbaye;  2°  en  un  obituaire;  5°  en 
une  centaine  de  chartes  des  xni^,  xiv"  et  xv^  siècles , 
toutes  pièces  inédites.  —  Donné  par  M.  Iluguenin. 

Causes  de  la  formation  actuelle  de  la  vallée  du  Rhône , 
par  M.  Demaria.  —  Donné  par  l'auteur. 

Précis  statistique  des  antiquités  du  département  de  l'I- 
sère, par  M.  J.-J. -A.  Pilot.  —  Donné  par  l'auteur. 

Notes  sur  la  crypte  de  Saint-Laurent  (Isère),  par 
M.  Vitu.  —  Donné  par  l'auteur. 

Notes  sur  le  mouvement  de  la  population  dans  le  dépar- 
tement de  l'Isère,  par  M.  Yitu.  —  Donné  par  l'auteur. 

Delphinalia,  par  M.  Gariel ,  bibliothécaire  de  Gre- 
noble. —  Donné  par  l'auteur. 


XXIX 

Grenoble  en  1814  et  1815,  par  M.  Gros.  —  Donné 
par  M.  Maisonville,  imprimeur  à  Grenoble. 

Bullelin  de  la  Société  staiistique  de  l'hère  (1836). 

Tableau  des  positions  géographiques  et  des  hauteurs 
absolues  des  points  principaux  du  département  de  VlsèrCj 
donné  par  M.  Macé  ,  professeur  criiisloire  à  la  faculté 
des  lettres  de  Grenoble. 

Précis  statistique  des  antiquités  du  département  de  l'I- 
sère, donné  par  le  même. 

Essai  géologique  sur  le  groupe  des  montagnes  de  la 
Grande-Chartreuse j  par  M.  Lory. 

Boiseries  et  anciens  vitraux  de  l'ancienne  chambre  des 
comptes  à  Grenoble,  par  M.  Pilol. —  Donné  par  l'auteur. 

archives  et  mémoires  de  la  Société  dliistoire  de  Fri- 
bourg  (huit  livraisons),  185G. 

Eludes  biographiques  pour  servir  à  l'histoire  littéraire 
de  la  Suisse,  par  Daguet.  —  Fribourg,  1 856.  —  Donné 
par  l'auteur. 

Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  la  Société  d'études 
de  Fribourg  depuis  \8oS  jusqu'en  iSbk,  par  Alexandre 
Daguet.  —  Fribourg^  1854.  — Donné  par  l'auteur. 

Coup-d'œil  sur  les  publications  de  la  Société  d'histoire 
de  la  Suisse  romande.  —  Lausanne  ,  1846. 

Histoire  de  François- Marie  Revenaz  et  Joseph-Biaise- 
Martin  Guillabert ,  prêtres  catholiques,  par  P.  Eusèbe. 
—  Donné  par  M.  du  Marleray. 

Lettres  de  remercîment  des  prêtres  déportés  et  captifs 
du  diocèse  de  Genève  aux  fidèles.  1799.  —  Donné  par 
le  même. 


XXX 

Esquisses  historiques  de  la  révolution  de  Belgique  en 
1830.  —  Bruxelles,  1830.  —  Donne  par  le  même. 

Notes  inédites  sur  la  guerre  des  Espagnols  en  Savoie 
en  1742,  par  l'abbé  Bonnefoy. —  Donné  par  le  même. 

Charles -Félix  au  tombeau  de  saint  François  de  Sales. 

—  Donné  par  le  même. 

Notice  historique  sur  Notre-Dame  de  Myans,  par  M.  le 
chanoine  Chevray.  —  Donné  par  le  même. 

Oraison  funèbre  de  Mgr  Martinet,  par  l'abbé  Rendu. 

—  Donné  par  le  même. 

U Assiette,  poème,  par  le  chev.  de  Lostia^  traduit 
par  le  général  comte  de  Loche.  —  Donné  par  le  même. 

Essai  sur  V amélioration  de  V agriculture  en  Savoie, 
par  M.  de  Costa.  —  Donné  par  le  même. 

Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  naturelle  et  princi- 
palement à  l'oryctographie  de  l'Italie  et  des  pays  adja- 
cents, par  Albert  Forlis.  —  Donné  par  le  même. 

Papiers,  registres  et  sceau  du  cercle  politique  de 
Chambéry,  4848-49,  donnés  par  M.  Pallatin, 

Monuments  de  Paris  et  de  ses  environs,  papier  vélin, 
avec  atlas  in-f'',  —  Donné  par  M.  Joly,  libraire. 

Inscriptions  des  tombeaux  de  Bel- Air,  près  Chesnay- 
sur-Lausanne,  par  M.  Troyon,  de  Lausanne.  -:-  Donné 
par  l'auteur. 

Etudes  pour  l'histoire  de  la  Suisse ,  par  Daguet.  — 
Donné  par  l'auteur. 

Mémoire  sur  l'importance  du  frêne  commun  pour  le 
repeuplement  des  forêts,  par  M.  J.-B.  Francoz.  —  Donné 
par  M.  du  Marteray. 


XXXI 

Quelques  réflexions  médicales  et  philosophiques ,  par 
M.  le  docteur  Guilland.  —  Donné  par  le  même. 

L'Arl  de  bien  discourir,  par  le  sieur  Nicolas  de  Hau- 
leville.  —  Paris,  1C6   .  —  Donné  par  le  même. 

Le  levain  du  calvinisme ,  ov  commencement  de  l'heresie 
de  Genève,  faicte  par  reuerende  sœur  leanne  de  lussie; 
réimpression  conforme  à  celle  publiée  à  Chambéry  par 
les  frères  Dv-Four;  4  5H.  —  Edité  de  nouveau  et 
donné  par  M.  Reviilod, 

Réduction  des  florins  en  livres  de  Savoie.  —  Annecy, 
{7lii.  —  Donné  par  M.  du  Marteray. 

Les  principes  catholiques  justiflés  par  eux-mêmes,  par 
M.  La  Palme,  vicaire-général  de  Chambéry.  —  Cham- 
béry, 4801.  —  Donné  par  le  même. 

Vie  d'Anastase  Germonio,  archevêque  et  comte  de  Ta- 
renlaiscj  par  l'abbé  Gaspard  Bonnefoy. —  Lyon,  i83b. 
—  Donné  par  le  même. 

Hommage  d'un  Chablaisien  à  saint  François  de  Sales 
le  jour  de  la  translation  de  ses  reliques  et  de  celles  de 
sainte  Françoise  de  Chantai.  —  Annecy,  182G.  —  Poé- 
sie sans  nom  d'auteur,  donnée  par  le  même. 

Les  actes  et  gestes  merveilleux  de  la  cité  de  Genève,  par 
Anlhoine  Frommcnt ,  réédité  de  i5î>4  et  donné  par 
l'éditeur,  M.  Gustave  Reviilod. 

Histoire  des  Eglises  réformées  du  pays  de  Gex ,  par 
Théodore  Claparède.  —  Genève,  1856.  —  Donné  par 
l'auteur. 

Chronique  fribourgeoise  ,  par  Héléodore  -  Rœmi  de 


XXXII 

Berligny.  —  Friboiirg ,  4852.  (Dix -huit  livraisons.) 

—  Donné  par  l'auteur. 

Inspiraiions ,  par  M.  de  Juge.  —  Paris,  1834.  — 
Donné  par  M.  du  Marleray. 

Un  pelit  livre  très  sérieux ,  par  un  futur  tabellion. 

—  Ghambéry,  18S7.  —  Donné  par  l'auteur. 

Dans  l'intervalle  du  temps  écoulé  entre  votre  séance 
du  G  août  et  celles  de  notre  grande  réunion  semestrielle, 
dont  le  siège  avait  été  indiqué  à  Annecy  et  la  date  fixée 
aux  derniers  jours  du  mois  d'août^  votre  Société  n'est 
|)oint  restée  inactive  ,  et  votre  président  a  multiplié  sa 
correspondance  et  fcs  démarcbes  pour  donner  à  celte 
fête  scientifique  toute  la  solennité  dont  elle  était  sus- 
ceptible. Dans  ce  laps  de  temps,  des  lettres  nouvelles, 
dont  il  a  été  donné  communication  à  votre  assemblée, 
lui  sont  parvenues.  Elles  n'avaient  ni  moins  d'impor- 
tance pour  la  Société ,  ni  des  expressions  de  fraternité 
scientifique  moins  chaleureuses  que  celles  dont  vous 
aviez  eu  connaissance  antérieurement. 

Le  16  août,  M.  Fore! ,  président  de  la  Société  de  la 
Suisse  romande,  vous  rappelant  les  beaux  travaux  his- 
toriques de  M.  le  docteur  Chaponnière,  qui  ne  pouvait 
être  oublié  dans  la  liste  des  membres  honoraires  de 
voire  Société;  M.  Forel ,  dont  le  dévouement  est  sans 
limites  lorsqu'il  faut  encourager  les  éludes  historiques, 
vous  avait  déjà  envoyé  le  1 3  une  de  ces  pages  écrites 
par  la  plume  sous  la  dictée  du  cœur.  Sa  correspon- 


XXXIII 

ilâiice ,  les  dons  faits  par  lui  à  la  Société  savoisienne 
d'histoire  el  d'archéologie ,  ont  droit  à  une  mention 
particulière;  son  dévouement  à  notre  œuvre  ne  saurait 
être  dépassé. 

Si  l'histoire  moderne  a  eu  sa  place  dans  votre  cor- 
respondance ,  celle  de  l'art  aux  vieux  âges  de  notre  vie 
nationale  n'y  a  point  été  oubliée.  Je  transcris  ici  une 
partie  de  ce  que  vous  écrivait  M.  Revel  le  18  du  même 
mois  sur  la  caserne  d'Albertville  et  sur  une  autre  con- 
struction située  plus  en  arrière  au  nord-ouest  : 

«  Ces  bâtiments ,  vous  disait-il ,  ont  été  construits 
en  briques  et  manifestement  élevés  aux  meilleurs  temps 
de  l'architecture  ogivale.  On  retrouve  en  eux  cette  lar- 
geur dans  l'exécution^  cette  simplicité  noble,  cet  af- 
franchissement de  l'accessoire  qui  rappellent  les  œuvres 
de  celle  belle  époque.  Nous  avons  surtout  remarqué  au 
^'^  étage  de  la  caserne  des  fenêtres  à  une  colonnetle  en 
pierre  sortant  du  bandeau  :  elles  nous  ont  paru  d'une 
très  heureuse  proportion  ,  el  nous  signalons  ces  inté- 
ressants débris  à  l'attention  des  archéologues;  ils  pour- 
raient donner ,  nous  le  croyons ,  une  belle  page  à 
ajouter  à  l'histoire  de  l'art  dans  notre  pays. 

Pour  ne  point  donner  à  ce  compte-rendu  des  pro- 
portions trop  grandes,  je  passe  sous  silence,  Messieurs, 
beaucoup  d'autres  lettres  que  vos  procès-verbaux  ont 
enregistrées ,  et  j'arrive  en  hâte  à  l'analyse  de  nos 
trois  journées  annéciennes ,  celles  du  30,  du  31  août 
et  du  1"  septembre. 


XXXIV 

Celle  réunion  a  trouvé  dans  la  presse  un  écho  bien- 
veillanl.  Le  Consiitnlionml  savoisien,  la  Gazelle  de  Sa- 
voie, à  Chambéry,  et,  à  Annecy,  la  M ojiileur  savoisien, 
ont  rendu  compte  avec  le  plus  louable  empressement 
des  opérations  de  votre  assemblée.  D'autres  journaux 
étrangers,  et  notamment  la  Gazelle  de  Lausanne,  ne  vous 
ont  pas  été  moins  favorables.  Il  résulte  du  compte- 
rendu  adressé  par  M.  Rabut  à  la  Société  tlorimoulane 
et  publié  dans  le  bulletin  de  cette  Association,  que, 
réunis  le  30  août  dernier,  à  9  heures  du  matin,  dans 
la  salle  du  grand  conseil  de  l'hôtel-de-ville  d'Annecy, 
(pie  la  municipalité  intelligente  et  protectrice  des  scien- 
ces avait  mise  à  votre  disposition ,  vous  trouvâtes  au 
milieu  de  vous  un  grand  nombre  d'hommes  spéciaux 
qui  s'étaient  empressés  de  repondre  à  votre  appel  et  au 
programme  de  vos  courses  archéologiques  dans  les  en- 
virons de  la  ville,  dressé,  publié  et  répandu  par  vos 
soins.  Ce  programme  annonçait  en  ces  termes  les  ex- 
plorations que  vous  vous  proposiez  de  faire  : 

Samedi  30  août. 

9  heures  du  matin.  —  Réunion  dans  la  salle  du  grand 

conseil ,  à  l'hôlel-de-ville. 
9  heures  \jii.  —  Séance,  lectures  et  communications. 
il  heures.  —  Visite  du  musée  et  de  l'exposition  des 

objets  d'art  et  d'archéologie. 
{  heure  d/2  après  midi.  —  Départ  pour  Montroltier. 


XXXV 
Dimanche  31  août. 

7  heures  du  matin.  —  Visite  du  château  et  des  monu- 
ments de  la  ville. 

9  heures.  —  Le  tour  du  lac,  visite  à  Veyrier^  Menthon, 
Talloires  et  Duing.  Séance  sous  les  marronniers  de 
Talloires  :  lectures  et  discussions. 

Lundi  1^'^  septembre. 

7  heures  du  matin.  —  Promenades  aux  Barattes ,  à 

Dingy-Saint-Cilair  et  Annecy-le-Vieux. 
5  heures  de  l'après-midi.  —  Séance  à  l'hôlel-de-ville. 
5  heures.  —  Réunion  d'adieux. 

Les  personnes  qui  ont  bien  voulu  prendre  part  aux 
premiers  essais  de  la  Société  savoisienne  d'histoire  ont 
été,  parmi  les  étrangers  :  M.  Forel  père,  président  de 
la  Société  d'histoire  de  la  Suisse  romande;  M.  Daguet 
Alexandre ,  président  de  la  Société  d'histoire  du  can- 
ton de  Fribourg;  M.  Gustave  Revillod ,  spécialement 
délégué  par  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  de 
Genève  ;  M.  Troyon  Frédéric^  de  la  Société  d'histoire 
de  la  Suisse  romande  et  des  Antiquaires  de  Zurich; 
MM.  Griolet  Ernest ,  de  Nimes;  Claparède  père,  Cla- 
parède  Théodore  et  Gosset  H.-J.,  de  la  Société  d'his- 
toire et  d'archéologie  de  Genève  ;  MM.  de  Montet  Marc 
et  Forel  fils,  de  la  Société  de  la  Suisse  romande. 


XXXVI 

Parmi  les  Savoisiens,  c'étaient  MM.  Replat  Jacques, 
président  de  la  Société  florimontane  d'Annecy,  membre 
de  l'Académie  royale  de  Savoie;  de  Morlillet  Gabriel , 
secrétaire  de  la  Société  florimontane,  membre  de  l'In- 
stitut genevois;  Eloi  Serand ,  archiviste  de  la  Société 
florimontane;  M.  le  commandeur  Despine ,  de  l'Aca- 
démie royale  de  Savoie  et  de  l'Institut  historique  de 
France;  MM.  Auclair,  procureur;  Bolthauser,  profes- 
seur de  philosophie  positive  au  collège  d'Annecy  ;  Bou- 
vard, inspecteur  des  écoles  primaires;  Despine,  avocat; 
Perissoud  ,  médecin ,  et  Terrier  François  ,  tous  de 
l'Association  florimontane.  MM,  Demaria,  inspecteur 
des  douanes  ;  Courte  employé  du  génie  ;  Foldi,  olTicicr 
d'infanterie;  les  membres  de  la  Société  d'histoire  et 
d'archéologie,  au  nombre  de  quinze,  représentaient  à 
peu  près  toutes  les  provinces  de  la  Savoie. 

M.  Joseph  Dcssaix,  président  de  la  Société,  a  ouvert 
la  séance  par  une  allocution  dans  laquelle  était  pré- 
senté le  tableau  rapide  de  la  formation,  de  la  marche, 
des  phases  diverses,  du  progrès  et  du  but  de  l'asso- 
ciation depuis  son  berceau  jusqu'à  ce  jour,  oîi  celle 
d'Annecy  lui  faisait  avec  tant  d'empressement  et  de 
grâce  les  honneurs  d'une  réception  fraternelle . 

M.  Replat,  dans  sa  réponse  faite  au  nom  de  l'Asso- 
ciation florimontane,  s'est  attaché  à  constater  que  le 
droit  de  réunion,  consacré  par  le  Statut,  n'a  été  exercé 
en  Savoie  que  pour  le  bien  général,  et  qu'à  côté  d'in- 
stitutions de  bienfaisance  et  de  sociétés  de  secours 


XXXVII 

mutuels,  d'autres  associations  avaient  été  créées  dans 
le  but  de  faire ,  par  la  science ,  une  noble  et  sainte 
propagande  pour  la  liberté. 

M.  deMortillet  vous  a  lu  ensuite  un  mémoire  tendant 
à  prouver  que  la  voie  romaine  de  Pesey  ne  se  prolon- 
geait pas  à  travers  la  vallée  de  Chamonix,  qu'il  croit 
avoir  été  inhabitée  dans  la  période  de  la  domination 
romaine^  se  fondant  sur  l'étymologie  des  noms  des 
localités,  tous  d'origine  celtique;  mais  que  cette  voie  , 
qui  n'allait  que  jusqu'à  Servoz,  remontait  à  Vandagne, 
franchissait  le  col  de  la  Forclaz  ,  et  descendait  ensuite 
le  val  de  Montjoie  pour  gagner  la  vallée  d'Aoste.  Des 
débris  romains,  une  inscription  du  règne  de  Vespasien, 
l'étymologie  latine  des  localités,  lui  paraissent  autant 
de  preuves  que  Grillet  est  tombé  celte  fois  dans  une 
grave  erreur.  Une  discussion  intéressante  s'est  élevée 
à  ce  sujet.  MM.  Bernard,  Replat  et  Despine  y  ont  pris 
part  et  éclairé  la  question. 

Vous  avez  entendu  ensuite  la  lecture  d'une  notice 
sur  des  vases  antiques  en  verre  ,  trouvés  à  Montagnole 
près  de  Chambéry.  M.  Laurent  Rabut  en  a  fait  la  des- 
cription ,  et  il  a  mis  sous  les  yeux  de  l'assemblée  des 
dessins  et  une  empreinte  de  l'un  de  ces  vases ,  qui  est 
orné  de  bas-reliefs.  Ses  considérations  sur  l'usage  gé- 
néral de  la  verrerie  chez  les  anciens  ont  donné  lieu  à 
de  savantes  remarques  de  M.  Troyon,  qui  insiste  sur 
l'usage  expressément  répandu  du  verre,  non  seulement 
chez  les  Romains,  mais  chez  les  Gaulois,  dont  l'habileté 
c 


XXXVIII 

est  citée  par  Pline  ^  et  qu'ils  devaient  probablement  au 
rayonnement  de  la  civilisation  des  Phocéens.  M.  Des- 
pine  vous  a  entretenu  de  la  découverte  récente  d'une 
voie  romaine,  en  travaillant  à  la  route  du  Fier,  entre 
Rumilly  et  Seyssel.  Vous  avez  demandé  qu'il  en  fût 
dressé  un  plan  avant  que  les  mouvements  de  terrain 
que  l'on  opère  l'aient  fait  disparaître.  Des  découvertes 
de  villages  lacustres  en  Suisse  vous  ont  été  signalés  par 
M.  Troyon. 

La  séance  du  lendemain  a  eu  lieu  .sous  les  marron- 
niers de  Talloires;  mais  avant  de  se  .séparer,  la  veille, 
tous  les  membres  de  l'assemblée  ont  voulu  visiter  les 
salles  du  musée  de  l'exposition  temporaire  d'objets 
d'art  et  d'archéologie ,  apportés  par  les  particuliers  et 
réunis  pour  deux  ou  trois  jours  seulement.  Celte  expo- 
sition ,  provoquée  par  votre  Société,  a  présenté  à  l'oeil 
des  amateurs  un  très  grand  nombre  d'objets  précieux 
antiques  et  modernes,  armes,  bijoux,  vases,  poteries, 
dessins,  peintures,  pierres  gravées,  médailles,  manu- 
scrits, monnaies,  dont  l'inventaire  se  trouve  dans 
votre  procès-verbal . 

L'après-midi  du  31  août  a  été  consacré  à  une  pro- 
menade scientifique.  Vous  avez  visilé  l'antique  château 
de  Monirottier,  dont  le  temps  a  respecté  les  tours.  La 
salle  d'armes ,  où  se  voit  l'écusson  des  Menlhon-Mon- 
trottier ,  l'escalier  en  spirale  de  l'une  des  tours ,  le 
donjon  arrondi ,  en  pierres  de  taille  jusqu'à  la  hauleur 
du  pont-levis,  et,  depuis  là  jusqu'au  sommet,  en  tuf  à 


XXXIX 

l'extérieur  et  en  molasse  à  l'intérieur,  h  galerie  supé- 
rieure, une  forge  intacte,  si  bien  conservée  qu'elle  pa- 
rait n'avoir  même  pas  servi;  la  grande  fosse,  profond 
et  pittoresque  escarpement  qui  entoure  en  demi-cercle 
la  terrasse  sur  laquelle  le  château  est  construite  ont 
attiré  successivement  votre  attention. 

Le  lendemain,  vous  avez  visité  le  château  d'Annecy, 
ancienne  résidence  des  comtes  de  Genevois;  la  cuisine, 
la  salle  d'armes ^  la  salle  du  Iribunal,  les  oubliettes,  le 
donjon ,  d'où  la  vue  est  si  belle,  ont  été  explorés  par 
vous ,  ainsi  que  les  divers  quartiers  de  la  ville  qui  peu- 
vent présenter  quelque  intérêt  historique. 

Vous  vous  étiez  proposé ,  dans  la  séance  de  la 
veille  e  de  faire  le  tour  du  lac  sous  la  conduite  de 
M.  Troyon,  pour  voir  si  les  pieux  dont  M.  Serand 
avait  signalé  l'existence  au  fond  des  eaux  avaient  quel- 
ques rapports  avec  ceux  qui  soutenaient  les  villages 
lacustres  de  la  Suisse;  avant  cette  exploration,  vous 
avez  visité  Veyrier  avec  sa  nouvelle  église  d'architec- 
ture gothique;  Menthon,  où  vous  avez  vu,  outre  la 
chambre  qu'habitait  saint  Bernard  avant  d'aller  fonder 
l'hospice  de  Mont-Joux,  des  armes  oll'ensives  et  défen- 
sives antiques,  casques  de  parade,  costumes,  ornements 
et  harnais  de  toute  espèce  dont  on  se  servait  dans  les 
joutes  et  les  tournois.  Vous  vous  êtes  arrêtés  au  bord 
du  lac  à  examiner  les  bains  romains  découverts  depuis 
quelques  années,  et  explorés  avec  soin  par  M.  Ruphy, 
qui  se  propose  de  continuer  les  fouilles.  Il  a  fallu  vous 


XL 

arracher  à  l'examen  de  ces  beaux  souvenirs  du  passage 
de  la  civilisation  romaine  en  Savoie,  longtemps  enfouis 
dans  les  entrailles  du  sol ,  pour  aller,  après  un  repas 
cordial  que  la  musique  de  la  garde  nationale  d'Annecy 
a  eu  la  courtoisie  d'embellir  de  ses  symphonies,  accom- 
plir les  recherches  projetées  sur  le  lac  aux  environs  de 
Duing.  M.  Gosse,  en  plongeant  plusieurs  fois,  a  re- 
connu l'existence  des  pilotis.  On  a  retrouvé  un  grand 
nombre  de  têtes  de  pieux,  et  des  débris  d'anciennes 
poteries  noires,  aux  cassures  anguleuses,  viennent  don- 
ner aux  hommes  spéciaux  la  certitude  de  l'existence 
d'un  village  lacustre.  Ces  débris  ont  été  offerts  au  mu- 
sée d'Annecy  par  M.  Gosse.  L'Association  florimontane 
s'est  engagée  à  pousser  activement  les  recherches  pro- 
voquées dans  votre  sein,  et  qui  peuvent  jeter  un  grand 
jour  sur  les  populations  primitives  de  nos  contrées. 

De  là  vous  vous  êtes  rendus  à  Duing ,  où  vous  ap- 
pelaient les  parties  encore  debout  du  vieux  château,  la 
tour  isolée,  de  forme  pentagone,  qui  servait  de  signal; 
puis,  à  Talloires,  où  vous  avez  pu  copier  des  inscrip- 
tions romaines  ou  rectifier  d'anciennes  copies;  vous  y 
avez  pu  constater  approximativement  l'âge  de  quelques 
constructions ,  lesquelles,  attribuées  aux  Romains,  sont 
évidemment  romanes  du  xi^  ou  du  xri**  siècle. 

Le  i"  septembre,  une  séance  de  midi  à  deux  heures 
a  remplacé  la  promenade  de  Dingy-St-Clair  indiquée 
dans  votre  programme.  A  votre  retour  des  Barattes, 
où  vous  avez  admiré  des  médailles ,  des  vases ,  des 


XLI 

ustensiles  romains ,  des  meubles  sculptés  du  moyen- 
âge,  des  tapisseries,  des  cuirs  gauffrés,  d'anciennes 
gravures  ,  de  vieux  tableaux  ,  des  incunables ,  des 
émaux,  des  porcelaines,  des  armes,  etc.,  dans  la  villa 
de  M.  Ruphy,  et  dans  son  jardin  des  colonnes  et  d'au- 
tres gros  débris  de  l'âge  roman ,  vous  avez  reçu  de 
nombreux  hommages  de  livres ,  caries  et  manuscrits 
de  la  part  de  MM.  Picut ,  Revillod,  Glaparède,  Des- 
saix,Troyon,  Daguet,  Forel,  Rœmi  de  Bertigny,  etc., 
et  M.  Daguet  vous  a  fait  des  communications  nom- 
breuses. Il  vous  a  parlé  de  M.  Buss,  professeur  à 
l'Université  de  Fribourg-en-Brisgau ,  et  de  l'hi&toire 
de  S.  François  de  Sales  à  laquelle  ce  savant  travaille; 
d'une  lettre  latine  et  inédite  de  S.  François  de  Sales 
au  père  Canisius ,  jésuite  ;  la  lecture  qu'il  fait  de  la 
première  page  de  la  vie  du  père  Gérard  nous  apprend 
qu'il  est  originaire  de  Savoie  ;  quelques  nouveaux 
détails  sur  la  vie  d'Eustache  Chappuis;  quelques  lettres 
inédites  de  Lamennais,  datées  de  Genève  en  182^,  où 
il  est  question  de  la  Savoie  :  tels  sont  encore  les  prin- 
cipaux sujets  sur  lesquels  ces  communications  ont 
reposé.  —  M.  Dessaix  a  ensuite  fait  connaître  des 
documents  curieux  sur  la  prison  d'Etat  de  Miolans  et 
sur  deux  prisonniers  qui  y  ont  été  enfermés. 

La  séance,  suspendue  pendant  une  heure,  a  permis 
de  visiter  les  églises ,  les  manufactures ,  le  cloître  de 
Ste-Claire,  etc.  A  la  rentrée  de  l'assemblée,  M.  Rabut 
François  a  fait  connaître  des  monnaies  mérovingiennes 


XLII 

trouvées  en  Savoie,  et  dont  trois  appartiennent  à  l'an- 
cien royaume  de  Bourgogne  M.  Ducis  vous  a  appris 
qu'il  avait  mesuré  lui-même  avec  une  corde  mélrée 
l'ancienne  voie  romaine  qui  descendait  du  St-Bernard 
à  travers  la  Tarentaise  et  la  Haute  -  Savoie  ;  il  a  pu 
constater  ainsi  l'identité  de  iMoùliers  et  de  Tarentasia 
placée  jusqu'ici  à  Salins,  il  vous  a  ensuite  parlé  des 
découvertes  récentes  faites  à  Giily ,  où  de  nombreux 
débris  retrouvés  annoncent  l'ancienne  existence  d'un 
grand  centre  populeux  et  d'une  ville  violemment  dé- 
truite par  le  torrent  de  Gbiriac.  M.  Troyon  a  conseillé, 
au  sujet  de  cette  communication,  de  dresser  une  carte 
géologique  de  la  Savoie,  et  il  vous  a  montré  celle  qu'il 
a  commencée  pour  le  pays  de  Vaud  et  autres  contrées 
voisines. 

M.  Josepb  Dessaix  vous  a  appris  alors  que  M.  Sé- 
rand  Eloi  avait  déjà  fait  une  carte  semblable  pour  la 
province  du  Genevois,  qui  resterait  dans  ce  travail  bis- 
torique  la  part  de  M.  Sérand,  appelé  à  collaborer  en 
outre  à  celles  de  la  Savoie-Propre  et  de  la  Maurienne  ; 
celle  de  la  Tarentaise  serait  confiée  à  M.  Ducis.  11 
aurait  voulu  que  l'on  convînt  auparavant  de  signes 
identiques;  et  cette  motion,  devenue  l'objet  d'une 
discussion  à  laquelle  ont  pris  part  MM.  Auclair  et 
Bernard,  est  restée  sans  solution  immédiate. 

M.  du  Marteray  vous  a  communiqué  quelques  lettres 
de  M™®  de  Warens;  M.  Replat,  un  morceau  plein  de 
fraîcheur  et  de  poésie  sur  les  mœurs  des  babitanls  des 


XLIII 

Alpes,  sur  les  principales  légendes  de  la  Savoie  el  sur 
un  usage  de  Beaufort  à  roecasion  des  mariages.  Ce 
récit  a  clé  complété  par  ce  que  M.  Ducis  vous  a  dil  sur 
le  droit  de  passade  dans  la  même  vallée. 

Vous  avez  entendu  encore  un  discours  sur  l'instruc- 
tion élémentaire  dans  le  Genevois,  par  M.  Bouvard;  une 
communication  sur  les  manuscrits  de  Grillet,  avec  un 
récit  du  voyage  que  cet  écrivain  a  fait  pendant  la  Ré- 
volution française  et  plusieurs  autres  renseignements , 
par  M.  Joseph  Dessaix  ,  qui  a  encore  donné  connais- 
sance des  manuscrits  de  l'abbé  Frère.  Ces  manuscrits 
contiennent;,  entre  autres,  le  récit  de  l'invasion  des 
Espagnols  au  milieu  du  siècle  passé,  et  des  chansons 
en  patois  sur  cette  invasion  el  sur  le  départ  des  troupes 
de  l'Espagne.  Il  a  mis  en  outre  à  la  disposition  de  la 
Société  une  copie  des  pièces  les  plus  intéressantes  des 
manuscrits  de  l'intendant  Pescalore  concernant  le  Cha- 
blais,  et  vous  a  fait  don  du  premier  volume  de  la  Savoie 
historique  et  pittoresque ,  dont  il  poursuit  la  publication, 

M.  Forel  vous  a  signalé  l'existence  de  la  chronique 
de  noble  Prévost ,  châtelain  d'Evian ,  contenant  l'his- 
toire du  Chablais  dès  les  temps  les  plus  reculés,  ainsi 
que  des  chartes  anciennes  et  une  inscription  burgonde 
àEvian,  portant  le  nom  de  Gondemard  et  d'un  peuple 
nommé  Brandohrices . 

Les  présidents  des  sociétés  voisines  ont  terminé  la 
séance  en  prenant  successivement  la  parole  pour  vous 
remercier  et  vous  féliciter  d'une  initiative  qui  ne  peut 


XLIV 

manquer  d'être  fructueuse  pour  la  science.  Ils  vous 
ont  dit  combien  ils  avaient  été  flattés  de  la  pensée  que 
vous  aviez  eue  de  convoquer  les  archéologues  des  pays 
voisins  aux  promenades  de  votre  Société ,  qui  ne  man- 
queront pas  de  devenir  toujours  plus  variées  dans  leurs 
résultats  et  plus  agréables  pour  tous. 


J'ai  donné,  Messieurs,  dans  un  compte-rendu  peut- 
être  trop  circonstancié,  la  rapide  esquisse  des  travaux, 
des  efi'orts ,  des  relations  de  la  Société  et  des  dons  qui 
lui  ont  été  faits.  Je  n'ai  rien  dû  omettre  d'essentiel, 
dans  la  pensée  que  le  tableau  de  vos  premiers  succès 
vous  encouragera  dans  la  voie  où  vous  êtes  entrés  si 
résolument.  Si  l'on  considère  le  temps  qui  la  sépare  de 
sa  naissance  ,  votre  Société  a  beaucoup  fait;  mais  vous 
croyez  tous  avec  moi ,  j'en  ai  l'assurance ,  que  c'est 
bien  peu  en  regard  de  ce  qui  nous  reste  à  faire. 


Le  Président, 
Joseph  DESSAIX. 


RÈGLEMENT 

DE  LA  SOCIÉTÉ  SAVOISIENNE 


d'histoire  et  d'archéologie 


Article  i".  —  La  Société  est  destinée  à  offrir  un 
centre  aux  amis  de  l'histoire  répandus  dans  les  diverses 
provinces  de  la  Savoie;  à  provoquer  des  recherches 
dans  les  archives  publiques  et  dans  les  dépôts  particu- 
liers; à  encourager  l'étude  locale  des  monuments  et  des 
faits  propres  à  jeter  du  jour  sur  l'étal  ancien  du  pays  ; 
à  rassembler  les  matériaux  de  l'histoire  nationale  ;  à 
publier  enfin,  autant  que  ses  moyens  le  lui  permettront, 
des  documents  inédits  et  des  écrits  propres  à  étendre  la 
connaissance  des  anciens  âges  de  la  patrie. 

Art.  2.  —  La  Société  se  compose  de  membres  effec- 
tifs nationaux  ou  étrangers.  Leur  nombre  est  illimité. 

La  Société  peut  conférer  le  titre  de  membres  hono- 
raires à  des  hommes  que  recommandent  leurs  titres 
scientifiques  et  leurs  services. 

Le  membre  honoraire  peut  prendre  part  aux  séances 
de  la  Société  et  à  ses  délibérations,  mais  sans  droit  de 
suffrage . 


XLVI 

L'admission  de  nouveaux  membres  a  lieu  dans  l'as- 
semblée générale  de  la  Société.  Chaque  candidat  doit 
être  présenté  par  deux  membres.  L'assemblée  vote  au 
scrutin  secret.  Pour  être  admis,  il  faut  réunir  la  majo- 
rité des  voix  des  membres  présents. 

Les  démissions  devront  être  adressées  par  écrit  au 
bureau  de  la  présidence  ;  elles  ne  produiront  leur  effet 
que  pour  l'exercice  de  l'année  suivante. 

Art.  5.  —  La  Société  se  réunit  deux  fois  par  an  en 
assemblée  ordinaire,  et  extraordinairement  quand  les 
affaires  le  demandent. 

Le  lieu  de  la  réunion  est  fixé ,  dans  chaque  séance , 
par  l'assemblée  générale  ,  pour  la  séance  suivante ,  à 
moins  que  la  Société  ne  charge  le  bureau  d'y  pourvoir. 

Art.  4.  —  Le  bureau  de  la  Société  est  composé  d'un 
président ,  d'un  vice-président ,  de  deux  secrétaires  et 
d'un  trésorier. 

En  cas  d'absence  du  président ,  ses  fondions  sont 
remplies  par  le  vice-président. 

Les  secrétaires  se  répartissent  entre  eux  les  fonc- 
tions relatives  à  la  rédaction  du  procès-verbal ,  à  la 
correspondance  et  à  la  conservation  des  archives.  Ils 
sont  mutuellement  suppléants  l'un  de  l'autre. 

Le  trésorier  est  chargé  de  la  gestion  de  la  caisse. 

Les  membres  du  bureau  sont  nommés  par  l'assem- 
blée générale,  pour  deux  ans,  au  scrutin  secret  et  à  la 
majorité  des  suffrages.  Ils  sont  toujours  rééligibles. 

Art.  b.  —  La  caisse  de  la  Société  est  formée  : 


XL  VII 

a)  D'une  contribution  d'entrée  ,  fixée  à  h  francs  ; 

b)  D'une  contribution  annuelle,  qui  sera  déterminée 

chaque  année  par  l'assemblée  générale,  sur  la 
proposition  du  bureau,  et  qui  ne  pourra  jamais 
dépasser  10  francs; 

c)  De  la  vente  des  publications  ; 

d)  Des  dons  volontaires  qui  pourraient  être  faits. 
Art.  6.  —  Si  ses  ressources  le  lui  permettent,  la 

Société  publiera  chaque  année  un  volume  de  docu- 
ments inédits,  rares  ou  précieux,  de  mémoires  ori- 
ginaux et  de  renseignements  archéologiques  et  topo- 
graphiques. 

Art.  7.  —  Une  commission,  composée  du  bureau 
de  la  Société  et  de  quatre  autres  membres  nommés  par 
l'assemblée  générale  pour  deux  ans,  au  scrutin  secret 
et  à  la  majorité  des  voix ,  est  chargée  de  choisir  les 
matériaux  destinés  à  être  publiés,  ainsi  que  d'en  diri- 
ger et  d'en  surveiller  l'impression. 

Deux  autres  commissions,  nommées  de  la  même 
manière  ,  seront  chargées  ,  l'une  ,  de  rechercher  les 
chartes  et  documents  historiques  ;  l'autre,  de  veiller  à 
la  conservation  des  monuments  antiques,  de  les  explo- 
rer et  de  les  décrire. 

Ces  commissions  font  à  chaque  assemblée  générale 
des  rapports  sur  leurs  travaux. 

Art.  8.  —  La  Société  cherchera  à  établir  dans  les 
diverses  contrées  de  la  Savoie  des  commissions  locales 
chargées  d'explorer  les  bibliothèques  et  les  dépôts  pu- 
blics ou  particuliers  de  documents. 


XLVIII 

A  ri.  9.  —  La  Société  se  mellra  en  rapport  avec  les 
Sociétés  scientifiques  de  la  Savoie  et  des  pays  voisins. 
Elle  établira  avec  ces  Sociétés,  s'il  y  a  lieu,  un  échange 
de  mémoires,  de  renseignements  et  de  matériaux. 

Art.  10.  —  Les  propositions  que  des  membres  de  la 
Société  pourraient  avoir  à  faire  à  l'assemblée  générale 
sont  communiquées  au  bureau  quinze  jours  avant  la 
séance. 

Art.  i\.  —  Les  membres  de  la  Société  domiciliés 
dans  la  même  province  peuvent  se  constituer  en  comité 
provincial.  Ils  en  donnent  connaissance  à  la  Société. 

Ainsi  résolu  dans  l'assemblée  générale  de  la  Société, 
à  Chambéry,  le  6  août  1856. 

Signé  à  l'original  :  F. -M.  Bebert,  notaire,  président 
provisoire,  et  F.  Mugmer,  avocat,  secrétaire  provisoire. 

Pour  copie  conforme  : 

Le  président  définitif, 
J.  Dessaix. 

Les  secrétaires  définitifs , 

F. -M.  Bebert,  notaire. 
C.-J.  Saillet,  prof,  de  litt.  au  Coll. 
nat.  de  Chambéry. 


MÉLANGES. 


DOCUMENTS 

RELATIFS 

Al  COUVENT  m  SAIiXT  DOMINIQUE 

DE   CHAMBÉRY 

PUBLIÉS  PAR  FRANÇOIS  RABUT,  PROFESSEUR  D'HISTOIRE 


DOCUMENTS 

RELATIFS 

Al  COUÏFJT  DE  SAIXT  DOMINIQUE 

DE   CHAMBÉRY 

PIBLIÉS  PAR  FdWÇOIS  RABUT,  PROFESSEUR  D'HISTOIRE 

PREMIÈRE   iiÉRlE 


INTRODUCTION 

Les  documents  dont  nous  commençons  aujourd'hui 
la  publication  sont  extraits  d'un  manuscrit  in-folio  de 
plus  de  850  pages,  qui  appartient  à  M.  C.  Guillermin, 
vice- président  de  la  Société  savoisienne  d'Histoire  et 
d'Archéologie. 

Ce  volume,  qui  est  appelé  par  un  de  ceux  qui  l'ont 
fait  :  le  Livre  de  la  Communauté,  était  tenu  par  les 
procureurs  du  couvent  de  S.  Dominique  de  Chambéry. 
Il  a  été  écrit  en  très  grande  partie  par  le  P.  Jacques 
Pelin  (1),  qui  a  este  procureur  du  conuent  par  quatre  di- 

(1)  Les  Pelin  étaient  une  riche  famille  de  Chambéry  dont  le  nom  sa 
rencontre  quelquefois  dans  les  documents  du  seizième  siècle. 

1 


2 

nerses  fois ,  comme  il  le  dit  lui-même  au  folio  623  de 
son  livre.  Ce  religieux  a  fait  profession  en  4GS0  ;  il  est 
mort  en  1609 ,  à  l'âge  de  83  ans.  Les  fragments  de 
son  manuscrit  que  nous  publions ,  et  les  additions 
qui  y  ont  été  faites  pendant  le  dix-huitième  siècle  par 
ses  successeurs  à  l'emploi  de  procureur,  nous  appren- 
nent qu'il  a  fait  de  nombreux  dons  au  couvent,  qu'il  a 
rempli  les  charges  de  sacristain,  de  portier  et  de  maître 
des  novices;  qu'il  était  fort  assidu  aux  offices  et  aux 
confessions;  enfin  qu'il  était  très  zélé  pour  la  prospé- 
rité de  la  maison.  Son  écriture,  qui  est  très  belle  et 
très  facile  à  reconnaître ,  ne  paraît  plus  dès  l'année 
1668.  Postérieurement  à  cette  date ,  on  voit,  dans  le 
livre  du  couvent  de  S.  Dominique  de  Chambéry ,  trois 
ou  quatre  autres  écritures  différentes. 

On  trouve  dans  ce  manuscrit  des  travaux  de  diverses 
espèces  :  état  de  rente,  inventaires  de  titres  ,  cartu- 
laire,  inventaires  de  meubles,  procès-verbaux  du  con- 
seil,  chroniques,  liste  de  proies,  de  prédicateurs,  de 
prieurs,  etc. 


ETAT  DE  RENTES  ANNUELLES. 


Le  commencement  du  volume  jusqu'à  la  page  332 
contient  l'énoncé  des  divers  revenus  du  couvent  :  fon- 


3 

dations  pieuses ,  aumônes  périodiques  des  grands 
corps,  legs,  rentes  constiluées,  loyers,  censés  de  biens 
ruraux,  etc.,  etc.,  avec  l'indicalion  de  l'origine  de  la 
rente,  de  la  quantité,  de  l'époque  du  payement,  des 
précautions  à  prendre  pour  éviter  les  prescriptions , 
les  procès  ;  avec  l'exposé  des  difficultés  de  toute  nature 
auxquelles  leur  perception  a  donné  ou  peut  donner 
lieu  ;  avec  des  conseils  pour  les  procès  éventuels ,  et 
l'énumération  des  pièces  à  y  employer  ;  la  manière  de 
faire  des  reçus  et  cent  autres  détails.  On  rencontre  dans 
cette  partie  du  livre  des  renseignements  sur  les  biens 
immeubles  possédés  par  le  couvent ,  sur  les  donations 
en  capitaux  qui  ont  été  faites  aux  Dominicains  de 
Cbambéry,  et  accidentellement  des  notes  intéressantes  : 

1°  Sur  les  chapelles,  les  orgues  et  autres  parties  de 
leur  église  ; 

2°  Sur  les  confréries  et  les  corporations  darts  et 
métiers  qui  y  célébraient  leur  fête  patronale  ; 

3°  Sur  la  chapelle  ou  aumônerie  du  Sénat  et  de  la 
Chambre  des  comptes  ; 

4°  Sur  les  fermages  et  l'agriculture  au  dix-seplième 
siècle  ; 

5°  Sur  la  généalogie  de  quelques  familles  et  sur  le 
personnel  du  couvent. 

Mais  tout  y  est  pèle-méle,  de  sorte  que  l'on  ne  pou- 
vait se  servir  de  cette  partie  du  livre  sans  une  bonne 
table  que  contenaient  sans  doute  quelques  feuillets  dé- 


chirés  au  commencement.  Il  serait  donc  impossible  de 
la  publier  textuellement.  J'ai  analysé  ce  qui  regarde  les 
revenus ,  et  trié  tout  le  reste  pour  le  publier  en  forme 
de  notes  au  bas  d'autres  documents  plus  importants  et 
relatifs  aux  divers  objets  sus-énoncés. 


INVENTAIRES  DE  TITRES  ET  CARTULAIRE. 

J'ai  cru  pouvoir  appeler  ainsi  les  pages  suivantes  du 
livre  de  la  communauté  (de  553  à  412  et  de  453  au 
folio  594),  dans  lesquelles  on  rencontre  effectivement, 
mélangés  entre  eux  avec  une  certaine  confusion  : 

Des  inventaires  partiels  de  pièces  utiles  dans  divers 
procès  avec  la  ville,  le  sénat,  les  particuliers,  etc.; 

Des  inventaires  de  titres  relatifs  ^ux  propriétés  du 
couvent; 

Un  inventaire  de  contrats  de  réception  et  de  profes- 
sion ; 

Des  lettres-patentes,  des  transactions  entre  les  domi- 
nicains et  d'autres  religieux ,  des  actes  de  fondations 
pieuses  et  d'autres  documents,  dont  plusieurs  sont  iné- 
dits. 

En  rétablissant  un  peu  d'ordre  dans  ces  pages ,  on 
publiera  les  inventaires  en  les  réunissant  suivant  l'or- 
dre analytique ,  et  les  documents  sous  la  forme  d'un 
cartulaire. 


INVENTAIRES  d'oBJETS  MOBILIERS. 


De  la  page  ^15  à  la  page  451  sont  des  pièces  qui 
méritent  d'être  reproduites  en  entier  à  cause  de  l'intérêt 
qu'elles  présentent  au  point  de  vue  de  l'art,  de  l'archéo- 
logie, des  mœurs  et  des  usages.  Ce  sont  des  inventaires 
de  reliques ,  argenterie ,  ornemem  et  linge  de  sacristie , 
de  chapes  ,  chasubles  ,  tuniques  et  paremens  d'hautels , 
comme  aussi  de  vaisselle  d'estain  et  ulenciles  de  la  cui- 
sine et  de  la  chambre  prieuriale. 

EXTRAITS  DES  ACTES  DU  CONSEIL. 
'  (  Folios  594-603.  ) 

Le  livre  des  délibérations  du  conseil  du  couvent 
ayant  été  perdu,  le  P.  Pelin,  pour  éviter  les  désagré- 
ments d'une  autre  perte  semblable,  a  couché  dans  le 
livre  de  la  communauté  les  comptes-rendus  des  séances 
de  ce  conseil  depuis  le  28  août  1646  jusqu'au  20  jan- 
vier 1664.  Ces  extraits  seront  publiés  avec  des  notes. 

CHRONIQUE. 

Le  même  religieux  a  consigné  dans  les  folios  617 
et  suivants  de  son  manuscrit  des  choses  très  variées, 


réunies  chronologiquement  sous  ce  litre  :  Mémoire  des 
réparations  faites  dans  ce  commit  dez  l'annè  1 600  comm' 
aussy  des  procès  arriuès  tant  pour  les  décimes  que  pour 
les  prescie.ices  prétendues,  des  chanoines  et  vicai'^es ,  et 
comm'  aussy  de  plusieurs  autres  remarques  que  jay  col- 
ligè  en  diuers  endroits. 

Cette  pièce  est  peut-être  celle  qui  présente  le  plus 
d'inlérêl  ;  malheureusement  nous  ne  l'avons  que  jus- 
qu'à l'année  1660  et  jusqu'au  folio  632,  parce  que  des 
pages  ont  été  arrachées  au  manuscrit.  Je  la  publierai 
avec  des  notes  contenant  des  notions  relatives  aux  faits 
qu'elle  produit  et  tirées  des  autres  parties  du  manuscrit 
où  elles  sont  parsemées.  Je  ferai  de  même  pour  les 
pièces  suivantes,  qui  terminent  le  volume. 


LISTE  DES  PROFES. 

Le  titre  que  porte  cette  liste  la  fera  mieux  connaître 
qu'une  description  ;  le  voici  :  Calhalogue  des  religieus 
proffes  de  ce  conuent  de  Chambery  qui  esloienl  vivants  en 
l'anné  \  600,  et  du  jour  de  leur  deces,  comm' aussy  de  ceus 
qui  du  depuis  ont  receus  lliabis  et  faits  profession. 

Celle  liste,  qui  est  aussi  un  obiluaire,  offre  d'inté- 
ressants détails  sur  la  vie  et  les  œuvres  de  plusieurs 
religieux  savoisiens. 


LISTE  DES  PRÉDICATEURS  DU  SENAT. 

Elle  est  intitulée  :  Cathalogae  des  prédicateurs  qui  ont 
preschès  demnt  k  sénat  les  aduents  et  caresmes  dez  i'annè 
iG50.  Cette  pièce,  qui  peut  paraître  étrangère  à  notre 
sujet,  s'y  rattache  cependant,  puisque  ces  prédicateurs 
étaient  pour  la  plupart  dominicains. 

LISTE  DES  PRIEURS. 


Ce  document  est  en  latin  et  porte  en  titre  :  Calhalogus 
RR.  PP.  Priorum  islius  conuentus  ah  eo  temporequo  [un- 
datus  et  recepius  fuit  a  ciuibus  huius  Camberiencis . 

Les  rats  et  d'autres  accidents  ont  fait  des  lacunes  à 
celte  liste ,  mais  J'en  ai  trouvé  ailleurs  une  autre  qui 
permet  de  la  compléter  jusqu'en  178^. 

Par  cette  rapide  énumération  des  travaux  contenus 
dans  le  manuscrit  que  nous  publions  ,  on  peut  juger 
de  l'intérêt  qu'il  doit  présenter.  Ce  volume  est  tout 
à  la  fois  un  livre  de  compte,  un  inventaire,  un  cartu- 
laire,  un  obituaire,  une  chronique,  etc.  Mais,  différent 
de  la  plupart  de  ces  recueils  qui,  par  leur  nature,  sont 


8 

appelés  à  aller  sous  les  yeux  du  public,  celui-ci,  lenu 
par  les  procureurs  dans  l'intérêt  de  la  communauté,  et 
pour  elle  seule,  renferme  des  notes  curieuses  : 

Sur  les  querelles  des  religieux  avec  le  clergé  pour 
les  préséances  ; 

Sur  leurs  procès  et  les  causes  qui  ont  quelquefois  fait 
pencher  un  instant  la  balance  de  la  justice; 

Sur  leurs  tracas  avec  le  sénat,  qui  était  logé  chez 
eux; 

Sur  leurs  petits  travers  personnels  et  leurs  tribula- 
tions intérieures. 

Nous  y  trouverons  la  vie  monacale  prise  sur  le  fait, 
à  une  époque  où  elle  est  peu  connue  et  où  la  prospérité 
tendait  à  disparaître  de  nos  maisons  religieuses. 

Nous  y  rencontrerons  surtout,  et  c'est  sous  ce  rap- 
port que  l'étude  de  papiers  relatifs  à  nos  couvents  pré- 
sente un  véritable  intérêt ,  bien  des  détails  sur  les  us 
et  coutumes  du  pays,  beaucoup  de  notes  biographiques 
qui  intéressent  toujours  tant,  et  quelques  f;iits  ignorés 
de  la  topographie,  de  l'histoire  politique  et  même  de  la 
météorologie  de  la  Savoie. 


Ces  publications  seront  faites  successivement  et  sans 
suivre  l'ordre  du  manuscrit;  chacune  d'elles  sera  pré- 
cédée d'une  courte  notice.  Nous  donnons  aujourd'hui 
les  trois  dernières  pièces  de  l'énumération  qui  précède  : 


les  listes  des  profès ,  des  prédicateurs  et  des  prieurs. 
Ces  documents  ont  entre  eux  un  grand  rapport,  et  ils 
se  complètent  les  uns  les  autres.  Gomme  ils  ont  tous 
trait  au  personnel  du  couvent,  nous  les  ferons  suivre 
d'une  petite  table  de  noms  d'hommes,  sans  préjudice 
de  la  table  générale  qui  pourra  suivre  toute  la  publica- 
tion. Comme  le  même  individu  figure  quelquefois  sur 
les  trois  listes,  et  souvent  sur  deux  d'entre  elles,  cette 
table  des  personnes  devient  indispensable  pour  savoir 
tout  ce  qui  les  regarde  dans  ces  trois  documents . 

Nous  croyons  devoir  terminer  cette  introduction  par 
un  très  léger  aperçu  sur  les  couvents  de  l'ordre  de 
S.  Dominique  en  Savoie,  pour  faire  connaître  ce  qui  a 
été  publié  sur  ces  maisons  religieuses. 


En  12iG  ,  un  chanoine  castillan  ,  Dominique  de 
Guzman,  homme  singulièrement  cliarilable  et  pieux  (1) 
qui  employait  son  éloquence  et  ses  écrits  à  convertir 
les  Albigeois  (2)  el  à  réformer  les  mœurs  du  clergé, 
fonda  à  Toulouse  l'ordre  des  Frères  prêcheurs  pour 
travailler  à  celte  conversion,  pour  s'adonner  à  des  études 

(1)  MiCHELET,  Hisl.  de  France,  liv.  iv,  clï.  vu. 

(2)  «  Saint  Dominique  ne  prit  aucune  part  à  la  sanglante  croisade  dont 
les  atrocités  vinrent  paralyser  les  efforts  Ju  nouvel  apôtre.  » 

(L'abbé  C.  Bandeville  ) 


10 

sérieuses  et  porter  la  parole  de  Dieu  dans  tout  l'univers. 
Ces  nouveaux  religieux  furent  bientôt  appelés  Domini- 
cains, du  nom  de  leur  fondateur.  On  les  nomma  aussi 
Jacobins  en  France,  parce  que  leur  premier  couvent  fut 
bâti  dans  la  rue  Saint  Jacques  sur  l'emplacement  d'un 
ancien  hôpital  de  pèlerins  dédié  à  ce  saint.  Le  nom  de 
Frères  prêcheurs  leur  fut  donné  à  cause  du  but  principal 
de  leur  instilution.  D'abord  chanoines  réguliers  obser- 
vant la  règle  de  S.  Augustin,  ils  furent  déclarés  moines 
mendiants  en  1220,  dans  le  premier  chapitre  de  l'or- 
dre. Celui-ci  se  répandit  bientôt  en  France,  en  Espagne, 
en  Italie  et  successivement  dans  tons  les  pays  chrétiens 
de  l'Europe,  de  l'Asie  et  de  l'Amérique.  Ses  maisons  se 
multiplièrent  et  furent  groupées  en  provinces. 

11  y  a  eu  en  Savoie  quatre  couvents  de  Dominicains. 
Ces  religieux  se  sont  établis  à  Montmélian  au  treizième 
siècle,  à  Chambéry  en  4^4 18,  à  Annecy  l'année  1422, 
et  aux  Voirons  au  dix-septième  siècle. 

Nos  écrivains  ne  nous  ont  presque  rien  transmis  sur 
le  couvent  de  Montmélian.  Grillet  dit  qu'il  fut  fondé  en 
1536  (1).  Besson  dit  que  les  Dominicains  s'y  établirent 
dans  le  courant  du  treizième  siècle  (2),  et  Guichenon 
nous  donne  la  clef  de  celte  diflerence  de  date  en  nous 
apprenant  que  l'église  et  le  couvent  de  S.  Dominique  de 

(d)  Dictionnaire  historique,  littéraire  et  statistique  des  départements 
du  Mont-Blanc  et  du  Léman,  tome  i,  page  156. 

(2)  Mémoires  pour  l'histoire  ecclésiastique  des  diocèses  de  Genève,  Ta- 
rentaise,  etc.,  page  322. 


11 

Monlméliau  ayant  été  brûlés,  les  religieux  recoururent 
au  comte  Aymon,  qui  leur  donna  un  emplacement  pour 
les  faire  reconstruire,  par  lettres  du  22  mai  1536,  et 
qu'il  en  posa  la  première  pierre  au  mois  de  juin  sui- 
vant {'[).  Grillet  nous  fait  encore  connaître  quelques  il- 
lustrations du  couvent  de  Montmélian  :  Guy  Furbity , 
célèbre  par  ses  prédications  dans  Genève  (2),  el  le  Père 
Grillet  Jean,  qui  mourut  évèque  d'Aoste;  et  voilà  tout. 
Notre  publication  ajoutera  quelque  chose  à  ces  courtes 
notions. 

L'histoire  du  couvent  des  Frères  prêcheurs  d'An- 
necy, fondé  en  1422  par  le  cardinal  de  Brogny,  nous 
est  un  peu  mieux  connue.  Le  curé  de  Chapeiry  lui  cou- 
sacre  deux  pages  dans  ses  Mémoires  pour  l'histoire 
ecclésiastique  de  la  Savoie ,  et  il  a  transcrit  l'acte  de 
fondation  dans  ses  Preuves  (3).  On  rencontrera  aussi 
quelques  notes  à  prendre  sur  cette  maison  dans  les 
documents  qui  vont  suivre. 

On  ne  sait  pas  grand'chose  à  ce  moment  sur  les  Do- 
minicains de  Chambéry.  Ils  s'établirent  dans  cette  ville 
en  1418,  ensuite  de  la  permission  que  le  duc  Amé- 
dée  VIII  avait  obtenue  du  pape  Martin  Y  (^).  Ils  cons- 
truisirent leur  église  et  leur  maison  hors  des  murs. 

(1)  Histoire  généalogique  de  la  R.  Maison  de  Savoie.  Turin,  1778-80. 
Tome  I,  page  390. 

(2)  Ouvrage  cité,  tome  m,  page  125. 
(5)  Pages  122,  125  et  ItUk. 

(4)  GuiCHENON  ,  ibid.  ,  tome  ii,  page  34. 


12 

Besson  leur  consacre  sept  lignes,  et  il  dit  entre  autres 
que  le  couvent  de  Chambéry  a  eu  l'honneur  d'être  gou- 
verné quelque  temps  par  S.  Vincent  Ferrier.  C'est  une 
cireur.  Car,  outre  que  le  fait  serait  trop  saillant  pour 
avoir  échappé  au  P.  Pelin  et  aux  autres  Pères  qui  nous 
ont  transmis  des  listes  de  prieurs  et  tant  d'autres  ren- 
seignements, il  est  certain  que  S.  Vincent  Ferrier  est 
mort  en  1^4  15,  trois  ans  avant  l'établissement  des  Do- 
minicains à  Chambéry.  Cette  erreur  vient  sans  doute 
de  ce  que  l'on  conservait  parmi  les  reliques  de  ce  cou- 
vent plusieurs  objets  qui  avaient  appartenu  à  ce  saint  et 
qui  sont  énumérés  dans  les  inventaires  que  nous  avons 
à  mettre  au  jour  (1). 

Notre  intention  n'est  pas  de  réunir  dans  celte  intro- 
duction les  faits  de  l'histoire  du  couvent  de  Chambéry 
qui  sont  contenus  dans  les  documents  que  nous  avons 
à  publier.  Cependant ,  comme  la  première  série  que 
nous  en  donnons  cette  fois  est  relative  au  personnel  de 
la  maison,  il  faut  mettre  ici  une  ou  deux  notions  ana- 
logues tirées  du  Livre  de  la  communauté,  où  elles  sont 
éparses. 

Le  nombre  des  religieux  de  ce  couvent  semble  n'a- 
voir jamais  été  bien  considérable,  il  paraît  que,  dès  sa 

(1)  On  peut  encore  voir,  relativement  aux  Dominicains  de  Chambéry, 
une  inscriplion  publiée  par  M.  le  chevalier  Ménabréa  dans  le  tome  xii  des 
Mémoires  de  l'Académie  de  Savoie,  page  lx,  et  une  notice  sur  leur  portail 
récemment  démoli ,  que  j'ai  lue  à  cette  Académie  et  qui  est  insérée  au 
compte-rendu,  tome  i  (2''  sér.),  page  n. 


-13 

fondation,  il  alla  en  augmentant  jusqu'au  milieu  du  sei- 
zième siècle,  qui  aurait  été  son  moment  de  plus  grande 
prospérité. 

A  la  page  ^00  de  notre  manuscrit,  on  voit  un  extrait 
des  archives  de  la  chambre  des  comptes  de  Savoie  tiré 
A'un  livre  couvert  de  carton  blanc  intitulé  Inscription  des 
testes  de  Chamhery  de  Vanne  mil  cinq  cents  soixante  un  et 
aultres  armes  suiuantes,  duquel  il  résulte  qu'il  y  avait  à 
cette  date  au  couvent  de  Chambéry  15  religieux,  3  no- 
vices ,  3  non  profès ,  i  convers  et  2  domestiques  laï- 
ques, en  tout  2^1  personnes.  Voici  la  liste  nominale 
qui  est  dans  cet  extrait  : 

Au  CONUENT  DES  PeRES  PrESCHEURS  DE  St  DOMINIQUE 
LIEU  DU   SENAT  DE   SON  AlTESSE 

F.  Pierre  Revillandy  prieur  et  docteur 

F.  Jehan  Forroy  docteur 

F.  Humbert  Barbichon  soubs  prieur 

F.  Louys  Barreii 

F.  Jehan  Pignaty 

F.  Pierre  Gay  sacristain 

F.  George  Bastardy  procureur 

F.  Antoine  Baudet 

F.  Jehan  Suauet 

F.  Jacque  Lambert 

F.  Nicolas  Alban 

F.  Philippe  Cheurier 

F.  Jehan  Mollard 


H 


F.  François  Lutrini 

F.  Pierre  Pigny 

F.  Jehan  Blanc  nouice 

F.  Hiimbert  Basset  nouice 

F.  Gabriel  Collombat  nouice 

F.  Antoine  Jacquet  non  proffes 

F.  George  Collombin  non  proffes 

F.  Benoit  Cheurier  non  proffes 

F.  François  Plaut  conuers 

Micliel  serviteur 

et  Pierre  cuisinier 


La  chronique  du  P.  Pelin  nous  apprend  qu'en  l'an 
ICOO  les  vignes  et  les  métairies  du  couvent  étaient  rui- 
nées, et  que  le  nombre  des  religieux  n'était  que  de  cinq 
Pères,  un  tiers  seulement  de  ce  qu'il  était  quarante  ans 
auparavant.  Ce  fut  l'époque  la  plus  calamiteuse  de  l'his- 
toire du  couvent.  Il  se  releva  cependant,  et  eut  une 
seconde  époque  de  prospérité  vers  le  milieu  et  la  fin 
du  dix-septième  siècle. 

Vers  l'année  iG40,  il  y  avait  huit  ou  neuf  Pères  et 
trois  ou  quatre  novices,  quoique  la  peste  eût  enlevé  cinq 
religieux  en  i630. 

En  4729,  on  aflîlia  au  couvent  de  Chambéry  un  do- 
minicain espagnol.  11  y  eut  consentement  unanime  de 
tous  les  religieux  enfants  de  ce  couvent,  au  nombre 
de  quinze.  Mais  cela  ne  prouve  pas  qu'il  y  eût  quinze 
Pères  à  Chambéry.  Quelques-uns  d'entre  eux  pouvaient 


15 

fort  bien  se  Irouver  dans  d'autres  maisons  où  les  appe- 
laient leurs  diverses  fondions. 

Quant  à  la  maison  des  Voirons  {\) ,  voici  ce  qu'elle 
était.  Des  ermites  qui  vivaient  en  communauté  dans 
cette  localité  embrassèrent  la  règle  de  S.  Dominique 
et  s'unirent  à  son  ordre  au  milieu  du  dix-septième  siè- 
cle. Plus  tard,  cette  communauté  fut  érigée  en  couvent 
particulier  de  Dominicains  et  subsista  jusqu'à  l'incendie 
de  la  maison  en  1769.  Les  religieux  se  réunirent  alors 
à  ceux  d'Annecy  (2).  On  voit  dans  le  contrat  d'entrée 
en  religion  du  sieur  Louis  Saillet ,  de  Burdignin ,  que 
le  1"  novembre  4  7i!i4  le  P.  François  Jordan,  natif  et 
bourgeois  de  Thonon,  était  prieur  du  couvent  des  Voi- 
rons et  qu'il  y  avait  avec  lui  trois  autres  religieux  : 
le  P.  Claude  Ganlin,  natif  et  bourgeois  de  Chambéry, 
le  P.  Nicolas  Blaix,  natif  et  bourgeois  de  Tbonon,  et  le 
P.  Ch.  Dunant,  natif  et  bourgeois  de  Montmélian  (3). 

(d)  Montagne  du  Faucigny  aux  confins  des  communes  de  Bons  et  de 
Boëge. 

(2)  Grillet,  Dict.  hist.,  tome  m,  p.  436,  et  Besson  ,  Mémoires  pour 
l'hist.  eccl.,  p.  110. 

(5)  Ce  document  m'a  été  communiqué  par  M.  Saillet,  professeur  de 
littérature  au  collège  de  Chambéry,  l'un  des  secrétaires  de  la  Société  sa- 
voisienne  d'Histoire  et  d'Archéologie. 


CATALOGUE  ET  OBITUAIRE  DES  RELIGIEUX 
PROFÈS  DU  COUVENT  DES  DOMI- 
NICAINS DE  CHAMBÉRY 


Ce  document  occupe  treize  pages  du  manuscrit.  Le 
P.  Pelin  a  écrit  en  cnlier  ou  en  partie  les  56  premiers 
numéros.  Les  derniers  de  ces  numéros,  celui  même  qui 
lui  est  consacré,  ont  été  seulement  commencés  par  lui 
et  complétés  par  ses  successeurs  à  l'office  de  procureur. 
Quelques  noies  ont  aussi  été  mises  par  eux  aux  [)re- 
miers  articles  pour  y  ajouter  un  renseignement.  On  a 
séparé  par  un  tiret  les  différentes  écritures  d'un  même 
numéro. 

L'extrémité  inférieure  des  feuillets  du  manuscrit  a 
été  un  peu  rongée.  Cela  a  donné  lieu  à  de  petites  la- 
cunes, rares  du  reste  et  faciles  à  compléter. 


n 


CATHALOGUE  DES  RELIGIEUS  proffes  de  ce  con- 
uent  de  Chambery  qui  estoient  viiiants  en  l'anne 
1600,  et  du  jour  de  leur  deces ,  comm'aussy  de 
ceus  qui  du  depuis  ont  receus  Ihabis  et  faits  pro- 
fession. 

1 .  P.  F.  François  L'oRioL  bachelier  de  Paris,  deceda 
1608  au  conuent  d'annecy. 

2.  P.  F.  EsTiENNE  PicHOT  Icquel  a  esté  longtemps 
procureur,  deceda  le  7  septembre  1603,  enterré  aus 
cloistres  sépultures  des  religieus  (1). 

3.  P.  F.  Benoit  Quimier  natif  de  Chambery  et  proffes 
de  conuent  docteur  de  nantes,  a  esté  prieur  de  conuent 
par  deus  diuerses  fois  vicaire  de  la  nation,  lequel  com- 
mença a  remettre  et  dégagé  le  conuent.  11  a  laissé  a 
receuoir  au  conuent  la  somme  de  cents  escus  d'or  (2), 

(i)  C'est  probablement  sur  cette  tombe  commune  qu'était  placée  l'in- 
scription dont  nous  avons  parlé  à  la  page  12.  Nous  la  reproduisons  : 

en  mercy 

les  bons  trespasses 
qui  sont  mis  icy 
sur  quelz  vos  passes 
par  dieu  ne  cesses 
de  prier  por  tous 
et  sur  tout  pances 
qu  a.,  sere  unis 

(2)  L'écu  d'or  valait  alors  huit  florins.  (Promis  ,  Monete  dei  reali  di 
Savoia,  tome  ii,  p.  252.) 

2 


48 

voiez  page  367(1).  plus  a  laissé  400  ff.  (2)  qui  estoient  en 
rente  constitué,  lesquels  en  l'anné  1636  furent  mangés 
Item  des  obligations  desquelles  le  conuent  a  esté  paie, 
plus  400  ff.  quon  treuva  après  son  deces  qui  fut  le  28 
décembre  1609. 

4.  P.  F.  PiERUE  DEBOLLO  natif  du  faucigni  proffes  de 
ce  conuent,  docteur  de  Paris,  lequel  en  Tanné  1577 
prescha  l'aduent  et  le  caresme  deuant  le  sénat  ensuite 
vicaire  gênerai,  de  la  congrégation  Gallicane,  prieur 
des  conuents  de  lion  de  st  maximin  et  de  ce  conuent 
dés  l'anne  1604  jusqu'en  Tannée  1613,  durant  lequel 
temps  a  esté  vicaire  de  la  nation  et  a  presché  par  trois 
ou  quatres  diuerses  fois  deuant  le  sénat  avec  applaudis- 
sement, a  donné  au  conuent  dez  Tanné  1577  jusqu'en 
Tanné  1613  en  diuerses  fois  pour  les  réparations  du 
conuent  plus  de  deus  mille  florins,  na  iamais  pris  un 
sol  du  conuent,  a  été  grand  Théologien  de  S.  A.  Charle 
Emanuel,  a  laissé  quantité  de  beaus  et  bons  livres,  et 
400  ff.  dargent  que  Ion  porta  au  dépôt  après  son  deces 
qui  fut  le  2  septembre  1613  estant  aagè  de  84  annés , 
fut  sépulture  soubs  une  pierre  en  montant  en  la  tribune. 

(1)  On  voit  k  cette  page  du  manuscrit,  dont  nous  publions  des  fragments, 
que  cette  somme  fut  perdue  pour  le  couvent.  D""  Bouvier,  femme  en  pre- 
mières noces  de  l'avocat  Quimier  ci  en  secondes  du  président  Tardy,  belte- 
sœur  du  P.  Quimier,  avait  passé  avec  lui  une  transaction  où  elle  promettait 
paj'er  cette  somme  à  lui  ou  k  ses  successeurs.  Après  la  mort  du  Père  Qui- 
mier, le  couvent  a  reçu  du  président  Tardy  un  a-compte  sur  les  intérêts  de 
cette  somme  ;  mais  ayant  eu  un  procès  en  1637  pour  le  capital  avec  M.  de 
Sonnaz,  petit-fils  dudit  président,  les  dominicains  furent  déboutés  par  arrêt 
du  sénat,  parce  qu'il  leur  manquait  un  titre,  le  testament  de  Jean  Quimier, 
oncle  du  religieux  «  et  que  l'ayant  cherché  dans  les  minutes  cCun  nomme 
»  Pagniard  notaire  il  cest  treuué  arraché.  Faut  aller  a  conseil » 

(2)  Florins. 


{9 

Le  P.  Gallesius  observantin  fît  l'oraison  funèbre  ,  le 
corps  du  sénat  y  assista  (Ijjja  ville  donna  six  flam- 
beaus.  Utinam  reuiuiscat.  —  Il  est  dit  de  luy  dans  le 
journal  des  guerres  de  Flandres  qua  la  demande  de 
l'ambassadeur  despagne  le  General  l'envoya  a  Amiens, 
ou  se  préparant  pour  prescher  il  feut  pris  par  les  enne- 
mis et  pieds  et  mains  liés  en  son  col  entouré  de  mèches 
allumées  par  les  deux  bouts  feut  mené  dans  un  vaisseau 
ou  ayant  conveincu  les  huguenots  ils  l'abandonnèrent 
et  il  retourna  en  france  etc. 

5.  P.  F.  Claude  Guilliaume  natif  de  Chambery  et 
proffes  de  ce  conuent  deceda  le  16  septembre  1610. 
Nota  qu'a  la  sépulture  du  susdict  père,  Ion  commença 
à  inuiter  les  croix  des  conuents ,  de  st  francois  et  au- 
tres et  a  leur  faire  une  petite  collation  car  au  parauant 
Ion  ne  faisoit  aucune  cérémonie  dautant  que  il  ne  se 
Ireuue  rien  dexposè  en  auqune  façon  dans  les  comptes 
pour  les  enterrements,  ny  mesme  pour...  escarpins. 
Lon  a  donc  commencé  pour  le  d' p.  et  ensuite  pour  p. . . 

6.  P.  F.  Jehan  Maugin  natif  de  chambery  et  proffes 
de  ce  conuent  deceda  au  conuent  de  troye  lieu  de  son 
assignation  dans septième  anné  1613. 

7.  P.  F.  Henry  Perrody  natif  de  Chambery  et  proffes 
de  ce  conuent  et  p.  du  conseil  deceda  le  18  février  1616; 
fit  faire  deus  petis  chandeliers  dargent  Item  laissa  300 
ff.  au  dépôt  Item  200  ff.  en  rente  constitué  hippothe- 
ques  sur  des  terres  a  Villarcher  (2).  Le  sac  est  chez  le 
proc.  Chiuillard. 


(1)  Probablement  parce  que  ce  religieux  était  auditeur  de  la  chambre 
des  comptes  de  Savoie.  (Voyez  plus  loin  la  liste  des  prieurs  ,  n"  60  ) 

(2)  Hameau  de  la  Motte. 


20 

8.  P.  F.  Nicolas  Fillion  de  Chambery  proffes  de  ce 
conuent  et  p.  du  conseil  decedé  le  12  septembre  1617. 
fit  faire  ce  grand  calice  doré  avec  le  peti  ciboire  dar- 
gent  doré.  Plus  fit  une  fondation  scavoir  qua  tous  les 
quatres  temps  de  l'annè  Ion  chanteroit  une  messe  so- 
lemnelle  de  requiem  et  qu'il  seroit  donné  a  chasque 
prestre  4  .  .  et  5  fî.  pour  la  récréation  mais  faute  dauoir 
mal  assuré  la  somme  capitale  pour  la  dicte  fondation, 
layant  donne  à  son  priué  nom ,  nous  avons  esté  con- 
damnés par  arrest  du  sénat. 

9.  P.  F.  LouYs  Dauid  de  Chambery  prédicateur  gêne- 
rai de  ce  conuent (l)deceda  le  10  juin  1633.  a  esté  prieur 
17  ou  18  annès  prieur  au  conuent  de  Montnielliant , 
laissa  au  dépôt  400  ff.  employés  pour  les  pulpitres , 
tables  et  chère  dans  la  bibliothèque  plus  a  laissé  mille 
trois  cent  florins  en  rente  constitué  plus  laissa  600  ff. 
en  rente  qui  fut  mangé  sans  nécessité  l'anne  1647. 

10.  P.  F.  Chàrle  Vial  de  Chambery  proffes  de  ce 
conuent  Bacchillier  de  Paris,  docteur  de  Bourges,  a  esté 
prieur  de  céans  par  deus  diuerses  fois  ,  estoit  bon  scho 
lastique ,  assidus  au  confessional  et  aus  offices  divins , 
reucilloit  toutes  les  nuicts  les  religieus  pour  les  matines 
a  laisse  300  ff.  dans  le  dépôt,  et  200  ff.  quil  donna  pour 
faire  une  cloche  l'anne  28.  deceda  de  la  contagion  Tanné 
1630  (2)  fut  pourtant  enterré  aus  cloitres  (3). 

(d)  Les  dominicains  donnaient  le  nom  de  prédicateur  général  aux  maî- 
tres en  théologie  institués  par  le  prieur  provincial.  (V.  Dl'Caivge  a  ce  mot.) 

(2)  Celte  peste  a  enlevé  quatre  pères  et  un  frère  non  profès  aux  domi- 
nicains. (Voir  n"*  11,  17  et  18  de  cette  liste.) 

(5)  La  famille  Vial  avait  un  tombeau  dans  l'église  des  dominicains  de 
Chambery.  Dans  les  récentes  démolitions  faites  des  chapelles  du  collatéral 


21 

11.  P.  F.  André  Moncellin  de  Chambery  et  p.  du 
conseil  deceda  de  la  contagion  le  11  octobre  1630  fiist 
enterré  dans  nostre  verger  de  Cognin  proche  la  maison 
avec  un  novice  non  proffes  nomme  cartier.  le  susdit 
P.  André  a  bien  trauaillè  pour  le  conuent.  —  Il  com- 
posa un  livre  des  miracles  du  Rosaire. 

12.  P.  F.  NoÉ  Malibre  de  Chambery  p.  du  conseil  et 
jubilé  (1)  deceda  a  Montmellians  y  estant  allé  pour  se 
pourmener  le  19  juillet  1638. 

.    13.  P.  Pierre  Pagnody  de  Chambery  p.  du  conseil  et 
jubilé  decedé  le  17  mai  1648. 

14.  P.  F.  HuMBERT  Raymond  de  Chambery  prédica- 
teur gênerai  et  jubilé  deceda  dans  sa  septante  septiesme 
anné  fît  faire  le  Renisfier  d'argent,  le  26  mai  1658. 

15.  P.  F.  Jehan  François  Delalê  de  Chambery  p.  du 
conseil  decedé  le  23  décembre  1644  (2)  fit  faire  deus 

gauche  de  cette  église ,  on  a  trouvé  une  dalle  entourée  de  l'inscription 
suivante  : 

Sepulcrum  .  hereditarium  .  famiUœ  .  d.  procuratoris  .  vial  . 

1609. 

et,  dans  le  haut  de  la  dalle,  les  initiales  I.  V.  dans  une  couronne  de 
feuillage. 

(1)  Jubilé,  yu6i7ar«MSj  celui  qui  a  persévéré  50  ans  dans  le  même  état. 
DucANGE,  V  Jubilarius,  cite  entre  autres  un  exemple  pris  dans  un  nécro- 
logue  de  dominicains. 

(2)  Les  religieux  indiqués  dans  les  14.  alinéas  qui  précèdent  semblent 
être  ceux  qui,  d'après  le  titre  de  ce  catalogue,  existaient  au  couvent  de 
Chambery  en  1600.  On  est  amené  a  celte  idée  en  voyant  que  l'ordre  chro- 
nologique des  décès  suivi  jusque-là  est  interrompu  par  la  date  de  la  mort 
du  P.  Delalé,  mort  avant  le  P.  Raymond  qui  figure  cependant  avant  lui 
sur  la  liste  ;  les  dates  d'autres  décès  viennent  encore  confirmer  cette  ob- 
servation. 


chandelliers  dargent  valant  cent  ducattons  (1).  Item 
donna  cent  diicatons  pour  faire  cloche  Tanné  1629  et 
laissa  vne  sedule  de  800  ff.  —  Assistoit  les  agonizant 
nuit  et  jour  avec  grande  assiduité. 

i6.  F.  Pierre  Gay  conuers  receu  Ihabis  lan  1606  le 
14  auril.  — deceda  le  28  septembre  1666  dans  sa  78« 
anne  enterre  dans  le  cloistre. 

17.  P.  F.  Claude  Rollet  de  Chambery  mourut  de 
contagion  le  3  septembre  1630  fut  enterré  dans  les 
cloistres. 

18.  F.  André  de  Chambery  nouice  non  profîes  mou- 
rut de  contagion  dans  septembre  1630  enterré  dans  les 
cloistres. 

19.  P.  F.  Jacque  LAROCHE  de  St  Beron  proiTes  et  p. 
du  conseil  de  ce  conuent  décédé  le  7  décembre  1638. 

20.  P.  F.  Jacque  Hamard  de  Chambery  proffes  et  p. 
du  conseil  decedé  dans  sa  quarante  neufuiesme  annè  le 
14  janvier  1648. 

21 .  P.  F.  Gabriel  Maugin  proffes  du  conuent  de  lion 
assigné  céans  deceda  dans  le  mois  de  décembre  1648. 

22.  P.  F.  Dominique  Nostre  natif  de  Montmelliant 
proffes  de  ce  conuent  docteur  de  Nante  ,  a  esté  prieur 
céans  par  deus  diuerses  fois,  a  Montmellian  vicaire  delà 
nation ,  decedé  a  Guerrande  (2)  estant  allé  pour  près- 
cher,  l'an  1651 . 

23.  P.  F.  François  Delorme  de  Chambery  protTes  et 
p.  du  conseil  de  ce  conuent  decedé  dans  sa  cinquante 
septiesme  anné,  dans  le  mois  januier  1651 . 

(1)  Le  ducaton  valait  en  Savoie  à  cette  époque  sept  florins.  (  Promis  , 
Monete  dei  reali  di  Saxoia ,  tome  II ,  page  2S4.  ) 

(2)  Ea  Bretagne. 


23 

24.  P.  F.  Claude  Léger  du  Verromey  (1)  proffes  et 
prédicateur  gênerai  de  ce  conuent  decedè  le  21  may 
<654  en  sa  cinquante  neuuiesme  annè  estant  sousprieur 
et  ministre  des  nouices,  a  été  le  premier  prieur  du  voi- 
ron  (2)  durans  six  annés  et  quelques  mois,  laissa  dans 
nostre  dépôt  300  ff.  a  laissé  plusieurs  livres. 

25.  P.  F.  François  Farconet  natif  des  eschelles  prof- 
fes de  ce  conuent  licencié  de  Rheins  et  docteur  du 
gênerai  deaedè  le  26  août  1652  dans  le  conuent  de 
Maubec  (3)  y  estant  allé  pour  uoir  son  frère  qui  estoit 
prieur.  —  Il  étoit  fort  homme  de  bien  et  exorciste  in- 
fatigable. 

26.  P.  F.  Ambroise  dequeresque  de  Chambery  profFes 
et  p.  du  conseil  de  ce  conuent  decedè  le  10  septembre 
1657.  enterré  dans  le  premier  charnier  sortant  de  la 
sacristie  pour  entrer  dans  le  S»»  S^oium  et  le  P.  Ray- 
mond (4)  est  enterré  dans  le  suivant  (5). 

27.  P.  F.  Christophe  Crochon  profTes  de  ce  conuent 
docteur  de  camps  (6)  a  esté  prieur  céans  et  vicaire  de 

(1)  Valromey. 

(2)  Le  Voiron  ou  les  Voirons ,  en  Faucigny. 

(3)  Département  de  l'Isère. 

(4)  Voyez  n"  11  de  cette  liste,  page  21. 

(5)  Voici  ce  qu'on  lit  fol.  631  v»  du  manuscrit  du  P.  Pelin  dans  la  par- 
tie que  nous  publierons  plus  tard  et  qui  est  intitulée  Mémoire  des  répara- 
tions : 

«  L'anné  1653  je  fis  faire  les  six  charniers  qui  sont  dans  le  sta  stor  auant 
»  que  l'on  posa  le  marche  pied  du  grand  autel ,  lesquels  charniers  forti- 

1,  fient  le  retable  .      - 

»...  le  charnier  du  milieu  est  au  président  Costa  les  massons  s'en 
»  feront  paie,  et  aus  deux  premiers  du  coste  de  la  sacristie  sont  enterrés 
»  les  PP.  Raymond  et  Ambroise.  » 

(6)  Caen. 


24 

la  nation  mourut  d'une  inflamation  de  poulmon  le  19 
octobre  1662  a  esté  prieur  au  voiron  et  deceda  dans  sa 
58^  anné. 

28.  P.  F.  Antoine  Granier  natif  de  Beaufort  proffes 
et  p.  du  conseil  de  ce  conuent  —  decedé  le  4  juin  1671 
aagé  de  64  annés  (1). 

29.  P.  F.  Benoit  Picard  de  Bugey  proffes  de  ce  con- 
uent deceda  en  Italie  lannè  1645. 

30.  P.  F.  Girard  Bonnefois  proffes  de  ce  conuent 
decedè  le  24  auril  1654  dans  sa  quarante  troisiesme 
annè. 

31 .  P.  Joseph  Gayme  natif  de  Chambery  proffes  et  p. 
du  conseil  de  ce  conuent  —  il  a  procuré  les  réparations 
et  peintures  du  cloistre  et.  du  chapitre  (2)  et  fait  bastir 

(1)  Il  avait  rempli  les  charges  de  sacristain  et  de  sous-prieur. 

(2)  La  démolition,  faite  il  y  a  deux,  ou  trois  ans,  de  la  salle  capitulaire, 
a  laissé  apercevoir  a  tout  le  monde ,  sur  la  muraille  qui  subsiste  encore  , 
les  traces  de  ces  peintures  du  chapitre  a  travers  une  couche  de  badigeon. 
On  y  voyait  encore  les  formes  d'une  Vierge ,  d'un  religieux  et  de  quel- 
ques autres  personnages  ;  malheureusement  elles  étaient  dans  un  si  triste 
état  de  dégradation  qu'il  n'y  avait  pas  même  espoir  d'en  pouvoir  ressaisir 
le  sujet  avec  toutes  les  précautions  d'usage  en  pareil  cas. 

On  trouve  dans  le  Mémoire  des  réparations  déjà  cité  que  «  le  boisage 
»  de  la  sacristie  a  été  fait  par  l'industrie  du  dit  P.  Joseph  Gaime,  aussi 
»  bien  que  les  tableaux  du  cloitre 

»  Le  président  Castagnery  donna  beaucoup  de  fer  a  ceste  considération. 
»  Le  P.  Gayme  fit  poser  les  armoiries  du  président  Castagnery  a  vne  des 
»  voûtes  de  la  sacristie  soubs  espérance  qu'il  donneroit  dauantage  et  na 
»  rien  donné.  » 

Ailleurs  on  trouve  que  ces  tableaux  des  cloîtres ,  au  nombre  de  36  , 
représentaient  des  hommes  illustres  de  l'ordre,  'a  l'imitation  de  ce  qui 
avait  été  fait  au  couvent  de  Grenoble.  Ils  avaient  été  payés  au  peintre, 
M.  Bese,  mille  et  soixante  florins. 


1^5 

une  fort chambre  —  decedé  le  24  septembre  1 675 

aagé  de  58  ans  (1). 

32.  P.  F.  Pierre  Borrel  de  Chambery  proffes  et  p. 
du  conseil  de  ce  conuent  decede  le  3  januier  1 653  dans 
sa  tr me  anne. 

33.  P.  F.  Charle  Gaud  proffes  de  ce  conuent  docteur 
de  paris.  —  Il  soutint  des  thèses  au  chapitre  de  lyon 
1643  il  vint  icy  dire  sa  messe  feut  maitre  des  nouices  a 
Paris,  prescha  a  plusieurs  chaires  de  Paris  et  aus  prin- 
cipales de  france  deus  aduents  et  caresme  deuant  le 
sénat  feut  fait  prédicateur  ordinaire  et  conseiller  de 
S.  A.  R.  C.  E.  (2)  deuant  lequel  il  prescha  a  Turin  et 

soutint  contre  des  in les  priuileges  de  la  nation, 

obtint  pour  cet  effet  arrest  du  sénat  (3)  feut  vicaire  de 
la  nation  prieur  de  céans  en  1657  et  en  1661  a  l'élection 
et  demande  de  tous  les  religieus  il  feut  institué  prieur 
par  bref  apostolique  (4)  en  1663  il  feut  esleu  prieur  a 
Nessy  (5)  Troye  et  Besançon  il  s'excusa  de  tous  3  en  1 669 

(1)  Dans  son  contrat  de  profession  du  2  mars  1631 ,  sa  mère  donne  au 
couvent  deux  mille  et  cent  florins,  a  la  charge  qu'il  jouira  des  revenus  de 
cette  somme  durant  sa  vie   Plusieurs  fois  il  fut  sacristain  cl  procureur. 

(2)  Charles  Emmanuel  H. 

(3)  Du  28  juin  1662. 

(4)  Notre  manuscrit  contient ,  comme  nous  l'avons  dit,  des  extraits  des 
actes  du  conseil  depuis  l'an  1646  jusqu'à  l'an  1664.  On  y  trouve  la  note 
suivante  relative  à  cette  léélection  du  P.  Gaud,  fol.  600  v"  : 

«  Die  27=  Sbris  1660  P.  M.  Gaud  Trienniuni  sui  prioratus  explevit.  die 
>•  13  sequentis  mensis  R<^'  PP.  capitulariter  congregati  eundem  P.  Gaud 
»  de  novo  elegerunt  et  poslularunt  in  priorem  scrutinium  eicctionis  ad 
„  Rmum  generalcm  dirigentes  Romam  qui  R^us  aucthoritate  aposlolica 
»  sibi  in  hac  parte  commissa  defîectus  eiusmodi  electionis  supplens  hune 
»  coufirmavit  por  litteras  datas  Rom»  die  1 3  decembris » 

(5)  Annecy. 


26 

il  feut  ancor  fail  prieur  a  Nessy  et  l'accepta. — decedé  le 
7  octobre  1680  une  heure  après  minuit  moreut  dapo- 
plexie  le  3  octobre  (sic)  après  soupe  aagé  de  72  annés 
qui  furent  eschues  au  mois  de  may  1690.  —  Le  P.  Ch. 
Gaud  licencié  de  Paris,  docteur  de  lordre  decedé  le  20 
juillet  1696  a  sept  heures  du  matin  dans  sa  septante 
septiesme  année  (1). 

34.  P.  F.  Hugues  Noé  Marchand  de  Chambery  proffes 
du  conuent  de  Clermont  en  Auuergne  alïilie  a  ce  conuent 
dez  l'annè  1641  docteur  de  Paris  —  Profond  théologien 
aigu  disputant  feut  prieur  de  céans  ,  de  Nessy ,  des 
voirons  vicaire  de  la  nation  et  des  conuents  de  lyon  et 
moulins  maitre  des  nouices  a  Paris  proposé  pour  y 
estre  prieur  et  ampeché  par  des  dauphinois  mauvais 
voisins  (2). 

35.  P.  F.  Dominique  thorombert  de  Saint  Innocent 
proffes  de  ce  conuent  —  decedé  le  8  novembre  1681 
aage  de  62  ans  f3). 

36.  P.  F.  Jacque  Pelin  de  Chambery  proffes  et  p.  du 
conseil  dès  lan  1 650  de  ce  conuent  —  decedé  le  24  mars 
1699  reliquit  sept  mille  trois  cents  florins  dans  son  de- 


(1)  Nous  rappelons  au  lecteur  que  les  passages  séparés  par  des  tirets 
sont  de  diverses  écritures  sur  le  manuscrit  et  de  plus  eu  plus  récentes. 

(2)  En  1654,  il  voulait  se  retirer  du  couvent  de  Chambery  lors  de  la 
visite  du  P.  provi  icial  ;  mais  il  resta  à  la  sollicitation  des  Pères ,  qui  fu- 
rent très  contents.  Son  contrat  de  profession  porte  une  rente  de  50  ff.  an- 
nuels racbetable  après  sa  mort  pour  le  capital  de  mille  florins,  qui  a  été 
payé  au  couvent  par  M.  Carron  ,  procureur  au  sénat,  son  héritier. 

(3)  Dans  son  contrat  de  profession  ,  M«  Claude  Thorombert ,  châtelain 
de  Saint-Innocent,  s'oblige  pour  mille  florins.  Ce  religieux  a  été  procureur 
eu  1657. 


27 

post.  il  avait  83  annés  ils  estoit  fort  [assidu]  aux  offices 
et  aux  confessions  (1). 

37.  P.  F.  HiACiNTHE  Histoire  natif  de  montmelliant 
proffes  et  p.  du  conseil  de  ce  conuent  (2). 

38.  p.  F.  Geruais  Granet  proffes  de  ce  conuent  — 
decede  le  19  mars  1694  en  sa  69  annè. 

39.  P.  F.  Maxhie  Gayme  de  Cliambery  proffes  et  p. 
du  conseil  du  conuent  —  decede  le  24  feb.  1676  aagé 
de  53  (3). 

40.  F.  Antonin  Gros  bourguignon  conuers  proffes  de 
ce  conuent  decede  le  16  aoust  1655.  cestoit  un  bon  con- 
uers qui  a  tousiours  travaille  a  la  sueur  de  son  visage. 

41 .  F.  Claude  dunand  montagnard  conuers  charpen- 
tier decede  le  23  octobre  1661  âgé  de  36  annés  receu 
Ihabis  lanne  1644  (4). 


(1)  V.  notre  introduction,  p.  1.  C'est  lui  qui  a  écrit  la  plus  grosse  partie 
des  documents  que  nous  publions.  Dans  un  autre  endroit  du  livre  de  la 
communauté  on  lit  la  note  suivante  : 

«  Le  susdit  P.  Pclin  est  mort  le  24.  mars  1699  âgé  de  83  années  lequel 
»  estoit  père  du  conseil  très  assidu  aux  confessions  et  au  cœur  zélé  pour  le 
»  bien  temporel  de  la  maison,  il  avait  esté  sacriste  et  portie  au  conuent 
»  de  St  Jacque  et  icy  a  esté  trois  a  quatre  fois  procureur  et  sacriste  a  fait 
»  beaucoup  de  reparafions  et  a  baucop  espargne  de  telle  manière  quil  a 
»  laisse  en  argent  7S61  ff.  » 

(2)  Son  contrat  de  profession,  du  31  janvier  1654,  porte  cent  ducatons. 
Il  a  en  outre  laissé,  par  testament  du  28  juillet  1642,  600  ducatons  au  cou- 
vent, h  la  charge  de  célébrer  une  messe  de  requiem  tous  les  quatre-temps 
après  sa  mort.  Il  fut  sacristain. 

(3)  Il  a  laissé  par  testament  du  7  février  1641,  Greffe  notaire,  la  somme 
de  mille  florins,  dont  il  s'était  réservé  la  jouissance  durant  sa  vie  naturelle. 

(4)  On  voit  aux  actes  du  conseil  que  le  F  Claude  Nant  conuers  de  la 
paroisse  de  Vertenay  (  Verthemex  )  delà  la  montagne  a  fait  profession  le 
19  mars  1649. 


28 

42.  P.  F.  Thomas  Ducouz  de  Chambery  proffes  de  ce 
conuenl  receu  Ihabis  soubs  n.  m.  Nostre  le  27  septem- 
bre 1647 —  célèbre  prédicateur  paroist  dans  des  cbaires 
des  plus  considérables  de  france  et  de  paris  il  feut  fait 
docteur  a  Rome  par  le  R^^e  gênerai  de  Marinis  en  1 668(1) . 

43.  P.  F.  Albert  Maillant  natif  de  Montmelliant 
proffes  de  ce  conuent  receu  Ihabis  soubs  n.  m.  Nostre 
le  27  septembre  \  647  —  docteur  de  paris  proffond  théo- 
logien très  intelligent  dans  les  langues  presanté  de  la  li- 
cence ses  harangues  du  parlement  furent  imprimées  à  la 
demande  du  parlement  et  dédiées  a  M.  de  Châles  pre- 
mier président  aux  comptes  a  Chambery  (2)  et  a  M.  le 
procureur  gênerai  du  parlement  de  paris  (3). 

44.  P.  F.  Vincent  Carron  de  Chambery  receu  Ihabis 
sous  n.  m.  Marchand  le  I  o  januier  1 651  et  fit  proffession 
soubs  n.  m.  Lornet  le  19  auril  1654  qui  estoit  le  second 
jour  de  sa  17^  annè  —  il  feut  docteur  de  la  faculté  de 
bourges  prieur  de  Baulne  (4)  et  de  céans  decede  le  23 
may  1682  a  7  heures  du  malin  ayant  receu  tous  les  sa- 
crements en  sa  46  anne  (5). 

(1)  Il  a  fait  profession  le  19  janvier  1649.  On  lit  dans  le  journal  d'un 
Bourgeois  de  Ciiambery,  que  nous  éditerons  :  Le  mercredy  dix  feburier 
1685  l'on  a  fait  a  St  François  l'oraison  funèbre  du  seigneur  marquis  de 

St  Maurice l'oraison  funèbre  faite  par  le  Rd  Père  Ducouz 

dominiquain.  De  borte  que  nous  savons  au  moins  qu'il  n'est  mort  qu'après 
cette  année  1683. 

(2)  Hector  Milliet ,  baron  de  Challes  et  d'Arvillars. 

(3)  Il  a  fait  profession  le  19  janvier  1649. 
(4.)  Département  du  Loiret. 

(5)  On  a  consigné  dans  les  actes  du  conseil  du  couvent  l'article  suivant 
relatif  h  ce  religieux  et  à  son  frère  Benoit  : 

«  Die  18  jauuarli  1651  recepit  conuentus  duos  filios  dni  Carron  magiâtri 


29 

45.  P.  F.  Charle  Dalmaz  natif  de  la  balme  receu 
Iliabis  soubs  n.  m.  Marchand  le  15  januier  1651,  et  fit 
proffession  le  20  aoust1654  soubs  n.  m.  Crochon  (1). 

46.  P.  F.  Benoit  Carron  de  Chambery  receu  Ihabis 
soubs  n.  m.  Marchand  le  15  januier '1651  et  fit  proffes- 
sion au  nom  de  ce  conuent  au  nouiciat  du  faubourg  de 
St  Germain  de  paris  Tanné  1656  —  il  est  presantement 
bachelier  en  la  faculté  de  paris  et  dans  un  voyage  qu'il 
fit  a  Rome  la  presante  anne  1668  il  apporta  la  confir- 
mation des  nominations  de  paris  long  temps  contestés 
fit  déclarer  sa  proffession  nulle  et  quitta  (2). 

47.  P.  F.  Hyacinthe  Morand  de  Chambery  receu  Iha- 
bis soubs  n.  m.  Marchand  le  21  septembre  1651  et  fit 
proffession  le  20  aoust  1654  soubs  n.  m.  Crochon  — 
decedé  le  29  septembre  1666  enterré  dans  le  second 
[charnier]  sortant  de  la  sacristie  pour  entrer  dans  le 
cœur  (3). 

»  computorum  thesauri  regii  intendentis  qui  dédit  conuentui  1»  trigenta 
»  pistolas  pro  ingressu.  2°  decera  pro  pensione  uniuscuiusque.  3°  ornavit 
»  caméras  eorum.  4°  obligavit  se  ad  mille  sexentos  ducatones  ut  fundet 
»  pensiones  pro  suis  filiis  tempore  vilae  illorum  et  post  erunt  conuentui 
»  sub  obligatione  duarum  missarum  hebdomalium » 

(d)  Article  inache\é  ;  son  contrat  de  profession  porte  300  ducatons.  l\ 
était  neveu  du  prieur. 

(2)  On  voit  dans  un  autre  endroit  du  manuscrit  que  son  contrat  portait 
800  ducatons  acquis  au  couvent  après  sa  mort,  comme  pour  son  frère  Vin- 
cent ;  qu'il  quitta  l'habit  pour  être  chanoine  au  Château  ;  qu'alors  son  père 
fit  une  ccdulc  de  300  ducatons  aux  religieux  de  S.  Dominique  (  V.  ci-dessus 
n»  hU). 

(5)  On  lit  dans  un  autre  endroit  du  manuscrit  qu'il  laissa  800  ducatons 
par  testament,  et  qu'il  nasquit  le  ^"  septembre  1637,  avec  deux  sœurs, 
tous  trois  d'une  porté....  Il  prit  donc  l'habit  à  14  ans.  Son  père  était  au- 
diteur a  la  chambre  des  comptes. 


30 

48.  P.  F.  Dominique  Calonzier  natif  de  Rumilly  re- 
ceu  Ihabis  le  22  may  1654  et  fit  profession  le  28  juillet 
1654  sous  n.  m.  Gaud  (1). 

49.  P.  F.  Antonin  Genot  de  Cliambery  fils  du  procu- 
reur genot  receu  Ihabit  le  21  décembre  1657  soubs  n. 
m.  Gaud  et  fît  proffession  Ie28juilliet  1659  soubs  n.  m. 
Gaud  —  estant  aumosnier  du  marquis  de  sourche  en 
Hollande  il  mourut  a  Nimegue  et  deut  aus  guerres  estre 
enterré  a  la  cathédrale  réconciliée  nouuellement  par  le 
cardinal  de  Bouillon  et  gist  deuant  le  grand  autel  (2). 

50.  P.  F.  Jean  François  Gald  receu  Ihabis  le  21  dé- 
cembre (3)  soubs  n.  m.  Gaud  et  fit  proffession  soubs  m. 
Gaud  dans  le  mois  de  feb.  1660  —  il  soutint  a  Paris  des 
thèses  publiques  a  la  fin  du  cours  dédiées  a  monsieur  le 
sénateur  Castagnere  baron  de  Chasteauneuf  qui  assista 
a  l'acte  avec  messieurs  ses  enfants,  il  dit  sa  première 
messe  a  Troye  en  Champagne  1668. 

51 .  P.  F.  LouYs  Charroi  de  Chambery  receu  Ihabis 
soubs  n.  m.  Gaud  le  9  feb.  1 658  et  fit  proffession  soubs 
le  mesme  m.  Gaud  dans  le  mois  de  juin  1 661  après  avoir 

encouru  la  proffession  tacite  —  deced décembre 

1690  aage  de  48  annés  (4). 

52.  F.  Charle  de  Bellegarde  de  Chambery  receu 


(1)  Dans  un  autre  passage  du  livre  de  la  communauté  il  est  nommé  Gas- 
pard D.  Chalonzier.  Il  y  est  dit  qu'il  n'avait  que  12  ans  et  demi  quand 
il  prit  l'habit  ;  il  fit  profession  en  1659,  le  28  juillet,  par  conséquent  à  17 
ans  et  demi.  Son  contrat  parle  de  400  ducatons  acquis  au  couvent  après  sa 
mort,  suivant  l'usage. 

(2)  Son  contrat  parle  de  4000  fl.,  a  la  charge  de  quelques  messes 

(3)  En  1637.  Lisez  l'article  précédent  et  le  suivant. 

(4)  Contrat  de  3000  florins. 


31 

Ihabis  soubs  le  P.  M.  Gaud  le  31  décembre  -1660  et 
soubs  le  mesme  fit  proffession  le  9  mars  1662  (1). 

53.  P.  F.  Bernard  Morand  de  Chambery  receu  Ihabis 
soubs  M.  Gaud  le  3  février  1662  et  soubs  le  mesme  fit 
proffession  le  4  feb.  1663.— Obiit  die  6»  mayi  Rd^p.Ber- 
nardus  Morand  doctor  bituricensis  in  conuentu  Argen- 
tomensi  (2)  hora  nona  serotina  apoplexia  paralysi  et 
linanche  correptus  die  sequenti  ?=>  ejusdem  niensis  hora 
circiler  tertia  matutina  vitœ  suœ  metam  attigit  aetatis 
anno  circiter  quadragesimo  (3). 

54.  P.  F.  Ignace  Brondel  de  Chambery  receu  Ihabis 
soubs  N.  M.  Gaud  le  21  décembre  1657  et  partit  d'icy 
le  22  mars  1 663  pour  aller  faire  son  noviciat  a  Besancon 
nota  qu'il  y  eut  beaucoup  "dobstacles  à  sa  proffession, 
non  contre  sa  personne  mais  pour  le  payement  de  800  ff. 
que  les  PP.  Marchand  et  Gayme  pretendoint  estre  deus 
pour  les  pensions  du  susdit  F.  Et  tout  compte  fait  et 
arresté  par  deuant  M^''  doncieu  aduocat  gênerai  lequel 
prie  par  mad.  Brondel  fit  porter  le  liure  chez  luy  et 
layant  veu  en  présence  du  P.  Marchand  fit  voir  à  la 
confusion  dudit  P.  Marchand  que  Mad.  Brondel  ne  res- 
tait redeuable  que  de  la  somme  de  125  fl.  Le  dit  Ignace 

(i)  11  est  nommé  ailleurs  Adrian.  Son  contrat  porte  100  pistoles  d'Es- 
pagne (la  pistole  d'Espagne  valait  plus  de  20  fl.),  pour  lesquelles  le  séna- 
teur de  Bellegarde,  son  frère,  s'obligea.  Les  Bellegarde  des  Marches  étaient 
d'anciens  protecteurs  du  couvent.  Le  musée  de  Chambery  possède  une  clef 
de  voûte  qui  porte  les  armes  sculptées  et  peintes  de  cette  famille,  et  qui 
provient  d'une  chapelle  de  l'église  des  dominicains.  Cette  chapelle  était  du 
quinzième  siècle  :  elle  était  a  droite  du  porche  de  l'église  :  c'est  celle  qui 
a  longtemps  servi  de  magasin  à  un  quincailler  piémontais. 

(2)  Probablement  Strasbourg. 

(5)  Son  contrat  porte  1000  fl. 


32 

fit  proffession  solemnel  soubs  le  P.  M.  Richecœur  pro- 
vincial le  16  septembre  1665  (1). 

(2)  F.  François  Vieux  natif  de  Bonne  en  Foussigny 
prit  Ihabis  en  l'an  1660  soubs  M''®  Gaud  et  fit  proffes- 
sion soubs  le  mesme  decedè  le  6  feb.  1678  aage  de  45 
annè. 

55.  F.  Jehan  Michel  de  Bertrand  natif  en  mourienne 
le  11  aoust  1650  receu  Ibabis  soubs  le  P.  M.  Richecœur 
provincial  le  13  septembre  1665  qui  mena  le  dit  nouice 
au  conuent  de  Moulin  pour  faire  son  nouiciat  duquel  il 
en  sortit  sur  la  fin  de  januier  1667  pour  venir  faire  sa 
proffession  solemnelle  icy  qui  fustle23feb.  1667  soubs 
le  P.  M.  Purry  prieur.  Le  contrat  de  réception  porte 
2000  fl.  acquis  au  conuent  après  le  décès  dudit  nouice 
acte  receu  par  M*^  Noble  notaire  le  12  septembre  1665. 
—  Il  fit  déclarer  sa  profession  nulle  et  quitta  l'habit  (3) . 

56.  F.  Charle  Emanuel  Milliet  fils  de  Mons""  le  mar- 
quis de  Fauerge  ayant  receu  Ihabis  de  nostr'ordre  dans 
le  conuent  de  Quyers  (4)  et  après  y  auoir  demeuré  enui- 
ron  neufs  mois,  est  uenu  a  Chambéry  du  consentement 
du  P.  prieur  du  conuent  de  Quyer  pour  changer  d'air, 
Mons""  le  marquis  son  père  la  doncque  propose  pour 
estre  receu  au  nombre  des  enfants  proffes  de  ce  conuent 
ce  que  luy  a  esté  accordé  en  recommençant  son  noui- 
ciat (5)  des  le  4  may  commil  conste  par  lacté  du  conseil 

(1)  Son  contrat  porte  2400  fl. 

(2)  Sans  numéro. 

(3)  Son  contrat  portait  2000  fl. 

(4)  Chieri ,  en  Piémont. 

(5)  Il  paraît  que  ce  fut  encore  à  condition  qu'il  changerait  de  nom.  On 
voit  dans  un  manuscrit  de  Bcsson  qui  appartient  aux  descendants  de  la 


33 

du  susdit  jour  et  le  il  du  dict  mois  1667  fust  fait  le 
conlract  par  lequel  ledict  marquis  s'oblige  de  paier  au 
conuent  après  le  deces  dudit  F.  Charle  Emanuel  son  fils 
la  somme  de  trois  cent  ducatons  pour  une  fois  ou  quinze 
ducatons  annuels  a  la  charge  d'une  haute  messe  vu  jeudi 
de  chasque  mois  à  Thonneur  du  S'  Sacrement  acte 
receu  par  M"^  Vachery  notaire.  —  Il  fut  envoyé  à  Clair- 
mont  en  Auuergne  pour  faire  son  nouiciat  et  la  il  quitta 


maison  Milliet,  et  dont  une  copie  m'a  été  obligeamment  communiquée  par 
M.  le  chan.  de  St-Sulpice,  que  ,  par  testament  olographe  fait  a  Cbambéry 
le  10' octobre  1668,  le  marquis  de  Faverges  légua  A  Cbarles-François 
son  autre  fih  nouice  chez  les  religieux  de  S'  Dominique  sous  le  nom  de 
Charles  Emanuel  jOO  ducalons. 

On  ne  lira  pas  sans  intérêt  la  note  inédile  consacrée  par  notre  généalo- 
giste Besson  ;>  ce  Charles-François  Milliet  ; 

«  Charles  François  fut  page  de  S.  A.  R.,  prit  ensuite  l'habit  chez  les 
»  religieux  de  S'  Dominique  de  Quiers  qu'il  quitta  peu  avant  de  faire 
»  profession  puis  se  réavisa  et  fut  refaire  son  noviciat  a  Clermont  en  Au- 
»  vergne  dans  le  couvent  du  même  ordre  d'où  il  sortit  trois  mois  après  et 
).  se  sauva  a  Toulon  où  il  reprit  l'habit  séculier.  Son  père  le  fit  fermer 
»  dans  le  château  de  Nice.  Etant  élargi  il  se  rendit  en  Espagne  en  1670 
»  étant  arrivé  a  Rhodes  dans  l'Andalousie,  il  entra  en  qualité  de  volon- 
»  taire  dans  la  compagnie  de  cavalerie  du  comte  de  Valpergue  il  prit  congé 
»  environ  la  S'  Michel  1671  ,  qu'il  se  détermina  ii  retourner  en  Savoie.  Il 
»  s'embarqua  a  Cadix  sur  un  bâtiment  français  et  fut  transporté  a  Tanger 
»  de  la  reprenant  la  route  de  Marseille  il  lui  prit  fantaisie  de  tirer  un 
»  mousquet  chargé  dés  long  temps  qui  lui  creva  a  la  main ,  dont  il  eut  le 
»  pouce  ouvert,  fut  blessé  a  la  mâchoire  au  col  et  au  ventre  ;  le  patron 
»  fut  obligé  de  le  débarquer  a  Malaga  ;  il  y  reçut  les  sacrements,  testa  et 
»  mourut  le  8  novembre  1671.  Git  en  l'église  de  la  Trinité  de  la  même 
»  ville. 

))  Il  procura  bien  des  dépenses  et  des  chagrins  a  son  père  qui  le  réduisit 
»  a  sa  légitime  par  son  testament  du  8  juin  1669,  Chaque  famille  a  ses 
»  étourdis.  » 


34 

volontairement  l'habit.  Quelque  temps  après  mourut  en 
Espagne. 

57.  F.  Raymond  Chafardon  natif  de  Toyry  fit  pro- 
fession soubs  le  Mre  Vincent  Carron  le  3  aoust  1668 
estant  gênerai  le  P.  R""'  De  Marinis.  Il  mourut  l'an  1 673 
en  janvier. 

58.  Fr.  Pierre  nu  Marette  d'un  village  proche  Ar- 
bicr(1)  en  Geneuois  receu  Ihabis  dans  le  mois  de  may 
4  676  soubs  le  P.  M.  Malliant  prieur  et  lanne  suiuante  fit 
profession  II  n'y  a  point  de  contract  —  dècedè  en  Is- 
pagne  Valence. 

59.  F.  GoNDiSALUE  Adam  natif  de  ceste  ville  print 
Ihabis  au  mesme  temps,  et  fît  profession,  que  F.  duma- 
rette  il  y  a  contract  receu  par  M""  Bourgeois  notaire  de- 
meurant deuant  la  prison  (2). 

60.  F.  Grenat  natif  de  cette  ville  prini  Ihabis  dans 
septembre  1676  soubs  le  P.  Malliant  et  fit  profession  le 
10  septembre,  il  n'y  a  rien. 

61 .  F.  Pierre  Perret  natif  de  S' Jehan  de  Mourienne 
print  rhabis  et  fist  profession  avec  frère  Grenat  il  y  a 
contract  portant  200  ducatons  pour  Perret.  Le  contract 
est  dans  le  dépos  signe  Jaquin  : 

—  Le  P.  Malliand  garde  le  contract. 

62.  F.  François  Crottet  natif  de  Chambery  fust  en- 
voie au  conuent  de  S' Germain  de  Paris  1 677  ou  il  receut 
Ihabis  et  lanné  suiuante  vient  icy  avec  attestation  commil 
auoit  fait  son  nouiciat  et  fust  receu  profes  de  ce  conuent 
le  7  octobre  1 679  il  ny  a  point  de  contract  —  il  a  laisse 
au  conuent  4000  iï. 

(1)  Probablement  Alby,   car  on  disait  ordinairement  Arby,  Arhiacum. 

(2)  Le  contrat  est  de  l'année  1675  ;  il  porte  200  ducatons 


35 

63.  F.  Jacque  Bonet  de  Mouriene  pris  Ihabis  de  F. 
conuers  soubs  le  P.  M.  Malliand  prieur  lanné  1676,  et. 
fit  profession  soubs  le  P.  Bresillet  prieur  Tan  1679. 

64.  F.  AviME  Merieu  charpentier  de  delà  le  Rosne 
prit  Ihabis  de  F.  conuers  soubs  le  P.  M.  Malliand  prieur 
et  fit  profession  soubs  le  P.  Bresillet  prieur  l'an  1680 
et  decedat  le  28  novembre  1 680  il  est  mort  poulmonique 
en  sa  33"  anné. 

65.  F.  Jacque  Villard  natif  de  Chambery  fut  envoie 
a  Besancon  pour  y  faire  son  nouiciat  et  par  son  contract 
de  réception  a  donne  après  sa  mort  au  conuenU  deux 
milles  livres  acte  receu  par  M®  Roux  procureur  notaire 
le  15  auril  1681  il  est  dans  le  depos. 

—  Le  P.  Villard  la  retiré. 

66.  Le  R'^  P.  Pierre  F.  de  Rochette  natif  de  Cluse 
a  prit  Ihabit  le  25  du  moy  daout  1 686  par  les  mains  de 
P.  de  Bellegarde  prieur  auec  le  suiuant  (1). 

67.  R''  P.  Anibal  Saluer  fils  de  M''  Sallier  laduocat 
lesquels  appres  auoir  fait  leur  anné  daprobation  dans 
ce  conuent  la  ou  le  nouitiat  auoit  este  estably  furent 
enuoye  tous  deux  a  Orléans  pour  i  recomencer  leur  no- 
uitiat attendu  que  le  nouitiat  fut  casse  dans  la  visite  que 
fit  icy  le  provincial  mestre  Gaulthier  de  Brulon  a  son 
retour  du  chapitre  gênerai  de  Rome  la  ou  ce  R''  P.  M. 
prouincial  auoit  obtenu  la  cassation  dudit  nouitiat  pour 
lestablir  au  conuent  de  Nessy.  et  lanné  estant  acheue 
de  leur  nouitiat  a  Orlean  firent  profession  le  21  octobre 


(1)  Pierre-François  de  Rochette  était  (ils  du  seigneur  de  Rochette,  de 
la  Croix  et  de  Songez,  qui  s'obligea  dans  le  contrat  de  profession  de  son  fils 
pour  /lOOO  fl, 


36 

1688  par  les  mains  du  R.  P.  Perrin,  nota  que  le  P.  de 
Bellegarde  estant  prieur  la  dernière  fois  a  fait  rétablir 
icy  le  nouitiat  qui  fut  1696  par  un  commissaire  du  R""® 
P.  gênerai  Cloche  lequel  s'appelait  F.  Brigniole. 

68.  Le  RJ  P.  Ferdinand  de  la  Balme  natif  de  la 

Roche affilié  et  accepté  enfant  de  ce  conuent 

de  Chambery  (1). 

68  bis.  Le  P.  Joseph  Guillard  a  pri  Ihabit  le  sixième 
du  mois  d'août  mille  six  cens  nouante  cinq  par  les  mains 

de  M provincial  dans  sa  visite  le  unze  août  1689 

a  fait  profession  en  Avignon  elle (2). 

69.  Frère  Pierre  Rey  de  Chambery  a  prit  l'habit  le 
16  septembre  1701  et  a  fait  profession  le  10  octobre 
1702. 

70.  Frère  (3)  Blanc  de  Lyon  originaire  de  Beaufort 
en  Sauoye  a  prit  Ihabit  le  26  novembre  1701  et  a  fait 
profession  le  6  décembre  1702  —  contract  receu  par 
Petit. 

71 .  Frère  Joseph  Vibert  de  beaufort  a  pris  l'habit 

le 1702  et  a  fait  profession  le  11  janvier  1703 

sous  le  R.  P.  M.  Bret  prieur  de  ce  conuent. 

72.  Le  P.  Hyacinthe  de  Rochette  estans  prieur  du 
Voiron  a  esté  affilié  le  1 5  may  \  702  a  ce  conuent  il  estoit 
sy  deuant  du  conuent  d'auignon.  prouuince  deTolouze. 


(1)  Cet  article  a  été  effacé,  ainsi  que  son  numéro,  qui  a  été  reporté  à 
l'article  suivant.  On  lit  en  marge  :  son  affiliation  cassé  au  capitre  de  Bloys. 

(2)  On  lit  ailleurs  :  «  Le  P.  Joseph  Guillard  a  receu  l'habit Il  n'y  a 

»  point  eii  de  contract  aient  esté  receu  gratis  en  considération  de  ce  qu'il 
>)  joueroit  de  lorguc.  » 

(3)  C'est  probablement  François  qui  a  été  prieur.  {ï'.  iV"  102  de  la  liste 
des  prieurs  ci-après.) 


37 

73.  Le  F.  Vincent  Clerc.  1703  (i). 

74.  Le  F.  Antonin  Labaye  ;  18  février  1703. 

75.  Le  F.  Joseph  Suisse.  Pour  frère  conuers,  1704. 

76.  Le  F.  Jean  Bougay  frère  conuers,  1704. 

77.  Le  F.  François  Hyacinthe  Blanc  de  Chambery; 
4  mai  1704. 

78.  Le  F.  Nicolas  Rambert  1706. 

79.  Le  F.  Dominique  bu  Truc  1706. 

80.  Le  F.  Thomas  Cartanas  1706  obiit  die  10  feb. 
1725. 

81 .  Le  F.  Philibert  Rosset —  10  juillet  1710. 

82.  Le  F.  Philippe  Chambre a  fait  profession  a 

Quiers 1710. 

83.  Le  Fr.  Marc  Antonin  Rey  le  12  avril  1711.  — 
obiit  1728. 

84.  Le  F.  Claude  Perrin 10  juin  1711 . 

85.  F.  Simon  Pernat  a  pris  l'habit  le  12  juin  1711  et 
enuoyé  au  novitiat  de  dijon.  Il  a  promis  au  conuent 
1000  escus  a  sa  profession  par  contrat  receu  par  M® 
Renaud  et  a  fait  son  testament  par  lequel  il  confirme 
la  ditte  donation  de  1000  escus  et  donne  en  outre 
1000  fl.  receu  par  M®  Garret  et  a  fait  profession  le  18 
du  mois  d'aoust  1712.  Les  1000  escu  ont  esté  payés 
après  sa  profession  on  a  preste  500  a  la  paroisse  de  la 
Gettaz  (2)  le  reste  a  esté  employé  tant  à  la  solemnité  de 
S' Pie  qua  l'orgue.  — Il  ny  a  rien  eu  de  cet  argent  em- 
ployé a  la  solemnité  de  S'  Pie  mais  tout  à  l'orgue. 

(1)  Cet  article  et  quelques-uns  des  suivants  n'offrant  d'autne  intérêt  que 
celui  du  nom  et  de  la  date  de  la  prise  de  l'habit,  on  a  cru  devoir  se  borner 
pour  eux  à  ces  indications  sommaires. 

(2)  La  Giettaz ,  commune  de  la  Haute-Savoie. 


38 

86.  F.  Pierre  du  truc.  1712;  proffession  en  1713. 

87.  F.  Jean  Baptibte  Labaye  soIiBeardé.  nov.  1712. 

88.  F.  Claude  Lard.  1715....  il  a  esté  enuoyé  au 
nouitiat  de  dijon  il  donne  au  conuenl  2500  florins. 

89.  F.  Joseph  Jay.  1715...  il  a  esté  enuoyé  au  noui- 
tiat de  dijon  il  donne  au  conuent  4000  ff. 

90.  F.  Jacque  Heurteur  fait  profession  a  Besancon 
le  ..  octobre  1718. 

91 .  P.  Pierre  Sonnet  fait  son  nouitiat  a  Besancon  (1  ) . 

92.  Fr.  Catherin  de  Carpinel  a  pris  l'habit  a  auignon 
1723  et  fait  profession  icy  le  20  août  1724. 

93.  F.  Melchiel  Guigue  1724.  a  pris  l'habit  et  fait 
son  nouiciat  a  S'  Germain  a  Paris  (2). 

94.  F.  BENOiTBisETfr.  conuers  1 724. obiitanno  1729. 

95.  F.  Pierre  Pernet  a  receu  l'habit  pour  le  conuent 
le  7  septembre  1727  a  été  a  Aix  en  Prouence  faire  son 
nouiciat  et  y  a  fait  profession  le  20  septembee  1728. 

96.  F.  Joseph  Rey  a  receu  l'habit  pour  ce  conuent 


(1)  Il  a  été  professeur  de  philosophie  au  collège  royal  de  Chambéry  et 
dans  ceux  d'Annecy  et  de  Thonon  ;  il  a  euseigné  la  théologie  au  couvent 
de  Grenoble;  il  était  très  instruit  en  droit  et  en  histoire  ;  il  disputa  avec 
succès  contre  un  ministre  genevois  pendant  qu'il  enseignait  à  Thonon.  Il 
est  mort  à  l'âge  de  79  ans,  le  21  janvier  1777. 

(Extrait  d'une  noie  rédigée  par  le  P.  Varol ,  prieur.) 

(2)  Il  est  l'auteur  d'un  mémoire  manuscrit  que  nous  avons  sous  les  yeux  : 
Récit  abrégé  de  Viy^terdit  signifié  au  R"^  P.  Lartigue  dominicain  prœdi- 
cateur  du  carême  a  Annecy  en  1754,  de  la  part  de  M''  les  grands  vicaires 
du  chapitre  de  la  cathédrale ,  le  siège  vacant ,  du  procès  dont  cet  interdit 
fut  l'occasion  et  de  l'arrêt  du  sénat  de  Savoie  qui  le  termina  en  déboutant 
le  même  chapitre  de  ses  demandes.  Il  s'y  agit  d'une  tentative  semblable  à 
celle  que  ces  chanoines  avaient  déjà  faite  en  1689  pour  s'introduire  dans 
l'église  des  dominicains,  et  qui  est  narrée  dans  Besson  (Mém.,  p.  123.). 


39 

le  7  septembre  1727  a  été  a  Aix  faire  son  nouiciat  et  a 
fait  profession  a  Chambery  le  ..  octobre  1728. 

97.  F.  Peissard  a  reccii  l'habit  pour  le  conuent  il  est 
allé  faire  son  nouiciat  a  Aix  en  Prouence  a  fait  profes- 
sion le  8  octobre  1729.  —  a  fait  profession  en  1731  (1). 

98.  R''  P.  François  Corbel  espagnol  du  conuent  des 
églises  prouince  d'arragon  a  été  affilié  dans  cette  maison 
le  4  février  1729  du  consentement  unanime  de  touts  les 
religieux  enfants  du  conuent  au  nombre  de  quinze  le 
R.  P.  Pierre  Rey  prieur. 

99.  F.  François  Revel  a  été  habillé  en  qualité  de 
convers  le  o  j'anvier  1730. 

100.  F.  Joseph  Faure.  1731,  fait  profession  a  Cham- 
bery. 

4  01.  F.  Beardê.  1731....  et  fit  son  noviciat  a  Aix  ou 
son  frère  le  conduisit,  le  dit  fut  bachelier  de  Paris  et 
enseignoit  pour  son  frère  la  philosophie.  Est  mort  en 

1747. 

102.  F.  Thiollier  1735.  au  noviciat  de  S'  Germain. 

103.  Fr.  Varot  (2)  ,1735.  au  noviciat  de  S' Germain, 

104.  F.  Perrin.  1735.  envoyé  au  noviciat  de  S'  Ger- 
main. 

(1)  Voici  ce  qu'on  lit  dans  l'article  nécrologique  qu'a  fait  de  lui  le 
P.  Varot,  prieur  de  Chambery  : 

Hesterna  die  {li  juin).  ...a  nobis  ablatus  est R.  P.  Fr.  Franciscus 

Peyssard  annos  nalus  66.  religionemque  ingressus  ah  annis  50 

lùm  Cantoi-is  eximii  partes  exjAevit  cum  singulari  frequentantium  eccle- 

siam  noslram plansu  acpia  lœtitiâ,  tum procuratoris-syndici officiuni 

prioris  etiam  et  in  hoc  et  in  Monmelianensi  conventu  munus pari  digniiate 
sustinuit etc. 

(2)  Pierre-François;  il  était  natif  de  Termignon.  Grillet  lui  a  consacré 
un  article  (tome  m,  p.  408). 


40 

105.  F.  MoLLiNGAL  a  pris  l'habit  et  fait  son  noviciat 
a  Besancon  en  1748  (1). 

106.  En  1750  au  mois  de  may.  les  FF.  Saillet  et 
Vincent  ont  été  reçus  pour  cette  maison  et  le  R.  P. 
M.  Peissard  prieur  les  a  conduit  a  Paris  au  noviciat  de 
S'  Germain  d'où  ils  ont  passé  au  collège  gênerai  de  la 
rue  S' lacques. 


■*»»«^ 


II 


LISTE  DES  PREDICATEURS  DU  SENAT 


Le  sénat  de  Savoie  était  dans  l'usage  de  faire  prê- 
cher pendant  l'avenl  et  le  carême  dans  l'église  des 
Dominicains,  où  il  tenait  chapelle.  Il  assistait, -ainsi 
que  la  chambre  des  comptes ,  à  ces  sermons ,  et  l'on 
voit  dans  les  comptes  des  Frères  prêcheurs  de  Cham- 
béry,  qu'ils  recevaient  quelque  chose  pour  sonner  les 
sermons  du  sénat.  Cet  usage  paraît  s'être  conservé 
jusqu'à  la  fin  du  dix-septième  siècle.  li  n'existait  plus 


(1)  Mort  a  55  ans.  l\  a  été  sous-prieur  au  couvent  de  Monlmélian  pour 
faire  plaisir  au  P.  Bimet,  prieur  de  cette  maison  ,  qui  était  son  cousin. 


41 

dès  longtemps  lorsque  Besson  écrivait  ses  mémoires 
pour  l'histoire  ecclésiastique  de  notre  pays,  c'est  à-dire 
au  milieu  du  dix-huitième  siècle,  puisqu'il  dit,  en  par- 
iant de  l'église  de  nos  religieux,  on  y  prêche  le  carême^ 

et  autrefois  celait  en  présence  du  sénat (1).   Les 

personnes  appelées  à  faire  ces  prédications  étaient  tou- 
jours des  hommes  de  talent,  et  plusieurs  étaient  Sa- 
voisiens.  Les  dominicains,  appelés  par  le  but  de  leur 
ordre  à  cette  mission,  en  ont  fourni  plus  que  les  autres 
corporations.  C'est  pour  cela  que  nous  publions,  dans 
les  documents  relatifs  à  leur  coûtent  de  Chambéry,  !a 
liste  suivante,  qui  fait  connaître  l'état  et  la  patrie  de 
ces  orateurs. 

Le  P.  Pelin  a  commencé  à  dresser  cette  liste;  il  l'a 
poursuivie  depuis  iôoO  jusqu'en  1667.  Dès  lors  elle  a 
été  continuée,  jusqu'en  d68"2,  avec  deux  écritures  dif- 
férentes. Celui  à  qui  appartient  la  dernière  a  ajouté,  en 
marge  des  premières  notes  du  P.  Pelin,  les  prédicateurs 
des  quatre  années  1646,  4647,  1648  et  1649.  Nous 
les  mettrons  en  tête  des  autres,  à  leur  rang  chronolo- 
gique. 

Nous  allons  nous-même  augmenter  celte  liste,  en 
ajoutant  ici,  d'après  d'autres  annotations  éparses  dans 

(1)  Le  sénat  faisait  aussi  prêcher  quelquefois  en  dehors  des  temps  d'a- 
vent  et  de  carême.  C'est  ainsi  qu'il  obtint,  en  1660,  un  sermon  de  M.  de 
Maupas ,  évéque  du  Puy,  qui  était  alors  a  Annecy,  où  il  travaillait  aux 
verbaux  nécessaires  pour  la  canonisation  de  S.  François  de  Sales. 

{La  vie  de  messire  Jean  d'Aranthon,  page  76.) 


42 

le  Livre  de  la  communaulé  et  ailleurs,  des  laits  anté- 
rieurs à  ces  dates. 

L'année  1577,  le  P.  de  Bollo  prêche  l'avent  et  le 
carême  devant  le  sénat  et  la  chambre  des  comptes  (J). 

Grillet  cite  un  autre  prédicateur  du  sénat  en  1587  : 
le  P.  Michel  Trepier,  de  Chambéry,  religieux  francis- 
cain de  l'Observance. 

En  1623,  le  P.  George,  jésuite,  fut  le  prédicateur 
du  sénat. 

En  1630,  N.  M.  Ratlellier,  prieur  des  dominicains 
de  Chambéry,  prêcha  devant  le  sénat,  lequel  donna  pour 
sa  nourrilure  50  f[.  et  12  liv.  brochet,  la  chambre  donna 
aussy  50  ff.  et  poisson. 

Enfin,  dans  l'intervalle  compris  entre  1 633  et  1 637, 
le  P.  Jean  Portier,  qui  était  du  couvent  d'Annecy  et  qui 
était  prieur  à  Chambéry,  prêcha  une  année  devant  le 
sénat. 

Comme  pour  la  liste  précédente,  nous  séparerons 
dans  celle-ci  par  un  tiret  les  annotations  ajoutées  pos- 
térieurement en  marge  ou  ailleurs  à  quelques  articles. 

(d)  Voy.  ci-devant,  page  18. 


43 


CATHALOGUE  DES  PRÉDICATEURS  qui  ont  pres- 
chés  deuant  le  sénat  les  aduents  et  caresmes  dez 
Tanné  1646. 

1646.  Le  R.  F.  P.  Robe  jacobin. 

1647.  Monseigneur  l'euesque  de  Geneue  (1). 

1648.  Monsieur  Bely. 

1649.  Un  père  carme. 

L'annè  1650  le  P.  Bally  harnabite  il  logeât  céans 
aduent  et  caresme  —  il  est  présentement  évesque 
d'Aoste  (2)     - 

L'annè  1651  N.  M.  Adet  du  conuent  du  Mans  il  fut 
demandé  au  sénat  par  P.  M.  Marchand  prieur,  fit  des 
merveille,  il  donna  au  conuent  trois  pistoles  pour  le 
pain  et  le  vin  qu'il  prenait  pour  lui  et  son  valet. 

L'annè  1632.  le  P.  Hospes  cordellier  observantin. 

L'annè  1633.  vn  P.  feuliant. 

L'annè  1654.  vn  Père  de  l'oratoire. 

L'annè  1635.  N.  M.  Cherpignon  jacobin  provincial 
de  la  province  de  France  du  conuent  de  Bourge  qui  fut 
bien  ouï,  et  bien  aimé  des  religieux  a  cause  de  sa  ci- 
vilité les  [sic)  donnant  les  présents  a  la  communauté  de 

(1)  Charles-Auguste  de  Sales. 

(2)  Philibert-Albert  Bally,  d'Alby,  occupa  le  siège  d'Aoste  de  16S9  à 
1691.  (Besson,  Mém.  pour  servir  à  l'hist.  eccl.,  page  264). —  Il  a  laissé 
plusieurs  écrits,  des  lettres  pastorales,  un  traité  de  l'oraison,  etc.,  qui 
ont  été  imprimés,  à  Chambéry  chez  Etienne  Riondet,  et  à  Lyon  chez  Jean 
Certe. 


44 

la  volalie  et  ne  prenant  du  conuent  que  le  pain  et  vin 
pour  luy  et  son  conuers  qui  faisoit  nostre  cuisine,  et  a 
la  fin  voulut  recompenser  et  les  PP.  refusèrent. 

L'annè  1656.  vn  P.  jesuiste  nommé  P.  Martinet  de 
Chambcry. 

L'annè  1657.  le  P.  Dumolin  jesuiste. 

L'annè  1658.  N.  M.  Gaud  prieur  de  céans  qui  fit 
merveille. 

L'annè  1659  le  supérieur  de  S"^  Antoine  —  nommé 
Dufournel. 

L'annè  1660,  vn  prestre  séculier  auquel  M.  Gaud  fît 
retracter  en  chaire  de  quelques  propositions  qu'il  avait 
avancées  le  jour  de  la  conception. 

L'annè  1661 .  N.  M.  Laubreuiere  prieur  de  Grenoble 
lequel  ne  fit  aucune  civilité  au  conuent. 

L'annè  1662  le  P.  Louis  augustin  fut  nommé  et  ayant 
fait  prescher  un  autre  augustin  reformé  les  advents,  le 
sénat  nestant  satisfait  du  d' P.  Louis  choisi  N.  M.  Gaud 
pour  prescher  le  caresme. 

L'annè  1663  N.  M.  Gautier  jacobin  du  conuent  de 
Troye  en  Champagne  grand  prédicateur  mais  bien  fas- 
cheux  et  ne  fît  aucune  civilité  au  conuent. 

L'annè  1664  prescha  le  P.  Lambert  jesuiste. 

L'annè  1665  prescha  un  benefîcier  nommé  M^"" 

qui  auoit  este  jesuiste  et  M*''  le  premier  président  vint 
prier  le  P.  prieur  de  loger  le  d'  prédicateur  dans  la 

chambre  ou  logé  le  P.  Gautier,  le  P.  prieur  fît 

responce  que  le  P disoit  ne  pouuoir  donner  sa 

chambre  a  cause  qu'il  dauoir  les  goûtes,  don 

le  d'  président  fust telle  civilité  et  commença 

a  reprocher  les nous  auoit  rendus. 


45 

L'annè  1666  le  P.  Paul  carme  déchaussé. 

L'annè  -1667  le  P.  Lcmege  docteur  proffes  de  nosîre 
conuent  de  Clermont  en  Auuergne  qui  fust  bien  suiuit 
et  bien  recompencè  sans  qu'il  aye  rien  donne  au  con- 
uent. Nota  que  tous  nos  prédicateurs  simaginent  quen 
disant  la  messe  pour  le  conuent,  ils  sont  acquittés. 

L'annè  1668  Monsieur  De  la  Perrouse  docteur  de 
Paris  associé  de  Sorbonne  doyen  de  la  S'«  Chappele  et 
fils  du  premier  président  (1). 

L'annè  1669  le  P.  Gerin  cordelier  de  l'observance  et 
du  conuent  de  S'  Bonaventure  de  Lyon. 

L'annè  1670  le  R.  P.  Bresson  jésuitte  de  Lyon. 

L'annè  1671  le  t.  R.  P.  Patoiiillet  jésuitte  de  Salins. 

L'annè  1672  le  T.  R.  P.  Archange  Girard  de  Dijon 
capucin. 

L'annè  1 673  le  R.  P.  Gaud  dit  Dom  Jaques  de  S^  Loiiis 
feuillant  natif  de  Tours. 

L'annè  1674  R.  P.  Ducouz  religieux  de  ce  conuent. 

L'annè  1675  Leuesque  de  Grenoble  Estienne  Le  Ca- 
mus {%. 


(1)  Le  doyen  François  de  Bertrand  de  la  Perrouse  était  fils  du  président 
au  sénat  du  même  nom.  Il  naquit  à  Chambéry  le  20  septembre  1640  ,  et 
y  mourut  le  23  avril  1693,  comme  on  le  voit  aux  registres  des  décès  de 
la  paroisse  de  Mâché.  C'était  un  excellent  prédicateur.  On  a  son  portrait 
gravé  par  Gérard  Audran. 

(2)  La  même  année ,  les  syndics  de  Chambéry  le  prièrent  de  faire  l'o- 
raison funèbre  de  S.  A.  R. ,  mais  il  ne  la  fit  pas  ;  elle  fut  faite  a  S'  léger 
par  le  R.  père  Gaud  dominiquain ,  au  sénat  par  le  seigneur  doyen  de  la 
Perrouse  et  a  la  S'«  Chappelle  par  le  sieur  abbe  Fauijer.  (Extrait  d'un 
journal  d'un  bourgeois  de  Chambéry,  au  dix-septième  siècle,  manuscrit 
qui  paraîtra  probablement  bientôt  dans  les  publications  de  la  Société  sa- 
voisienne  d'Histoire  et  d'Archéologie.) 


46 

L'anné  1676  P.  Vallier  docteur  de  Paris  de  nostre 
conuent  de  gren — 

L'anné  1678  un  cordelier  de  l'obseruance. 

L'anné  1679  un  carme  de  la  Grand  manche. 

L'anné  1680  un  feuliant. 

L'anné  1681  P.  Bresilliet  nostre  prieur. 

Nota  que  l'anné  1682  le  sénat  a  nommé  vn  prédica- 
teur pour  l'aduent  qui  fut  P.  Gratin  supérieur  de  S'  An- 
toine de  ceste  ville  et  pour  le  caresme  le  P.  Arcange 
capucin  qui  auoit  deia  presché. 


III 


LISTE  DES  PRIEURS  DU  COUVENT 
DES  DOMINICAINS  DE  CHÂMBÉRY 


Le  P.  Pelin  et  ses  successeurs  ont  dressé  celle  liste 
à  la  fin  du  livre  de  leur  communauté.  Il  y  manque  la 
dernière  page  et  quelques  fragments  des  précédentes , 
qui  ont  été  rongées  ou  déchirées;  mais  jai  trouvé  un 
autre  catalogue  des  prieurs  de  celle  maison ,  relié 
avec  diverses  pièces  analogues,  à  la  suite  d'un  volume 
in  quarto  qui  a  appartenu  à  la  bibliothèque  des  Domi- 


47 
nicaius  (1).  J'ai  pu ,  grâce  à  lui ,  avoir  une  liste  com- 
plète jusqu'en  1784,  et  ajouter  en  notes  des  détails  qui 
n'existent  pas  sur  le  document  que  je  publie. 

De  l'année  1784  à  la  suppression  du  couvent  en 
1795,  il  y  a  encore  neuf  ans;  et  comme  la  durée  de 
la  charge  de  prieur  était  de  trois  ans,  il  nous  faudrait 
trois  noms  pour  qu'il  ne  manquât  rien  à  notre  série. 
De  ces  trois  prieurs,  je  puis  en  citer  deux  avec  certi- 
tude. L'un  fui  le  P.  Prudent  Delabaye  qui  figure  dans 
un  acte  notarié  de  1789;  et  l'autre,  le  dernier,  fut  le 
P.  Girard  ,  orateur  distingué  (2) ,  que  beaucoup  de 
vieillards  de  notre  ville  ont  connu,  et  qui  était  profes- 
seur de  philosophie  au  collège  royal.  Il  ne  nous  manque 
donc  plus  que  le  prieur  des  années  1784-1787.  Peut- 
être  était-ce  le  P.  Curtet  Marc-Antoine,  qui  avait  déjà 
rempli  deux  fois  cette  charge  et  qui  accepta  en  178G 
un  département  de  quittance  pour  les  RR.  PP.  de 
S.  Dominique  (3).  On  ne  peut  pas  l'assurer,  car  il  ne 
prend  point  ce  litre  dans  l'acte. 

Celle  liste  est  plus  intéressante  encore  que  les  deux 
précédentes;  elle  est  plus  ancienne  et  remonte  au  pre- 
mier jour  de  l'existence  du  couvent  de  Chambéry.  On 
y  trouve  aussi  des  renseignements  sur  l'histoire  de  celte 


(1)  Il  fait  aujourd'hui  partie  de  la  bibliothèque  de  M.  l'avocat  Charles 
Guillermin. 

(2)  Voy.  Grillet,  Dictioyinaire  historique,  tome  r,  page  202. 

(5)  J'ai  vu  cet  acte  et  celui  que  j'ai  cité  auparavant  entre  les  mains  de 
M.  le  chanoine  A.  de  St-Suipice. 


48 

communauté.  L'on  y  voit,  par  exemple,  que  les  pre- 
miers prieurs  étaient  plutôt  étrangers  que  nationaux, 
et  qu'ils  étaient  Français  ou  Genevois. 


CATHALOGUS  RR.  PP.  priorum  istius  conuentus  ab 
60  tempore  que  fundatus  et  receptus  fuit  a  civibus 
lîuius  Camberiensis  (1). 

1 .  Falco  Brodeletus  qui  obiit  anno  1418  sub  eo  re- 
ceptus fuitconventus  a  proceribus  oppidi  camberiaci  (2). 

2.  Hugo  Julianus  etiani  primus  qui  prsefuit  conventui 
ab  anno  1418  usque  ad  annum  1424  (3). 

3.  GuiDO  Flamocheti  pater  ab  anno  1424  usque  ad 
annum  1445.  Fuit  procurator  ordinis  et  postea  M"^  ge- 
neralis  vigesimus  octavus.  —  erat  Gallus. 

(1)  On  lit  de  plus  sur  la  seconde  liste  dont  nous  avons  parlé  :  Volenie 
domino,  req^iirente  lum  regulari ,  cum  seculari  clero  obnixè  supplicante 
procertim  et  civium  turma. 

(2)  La  seconde  liste  ajoute  :  et  eodem  anno  interiit  in  domino. 

Les  Dominicains  de  Chambéry  ne  le  comptaient  pas  dans  la  liste  d<>s 
prieurs  de  leur  couvent  ;  car  on  voit  le  mot  primus  donné  a  Hugues  Julien 
dans  l'alinéa  suivant.  Us  citent  ailleurs  Etienne  Martin  comme  le  troisième 
de  ces  fonctionnaires.  Cependant  j'ai  laissé  subsister  les  numéros  d'ordre 
tels  qu'ils  sont  dans  la  marge  du  document  publié. 

(3)  \\  y  a  ici  une  erreur  matérielle,  peut-être  du  copiste;  c'est  1421  et 
non  1124  qu'il  faut  lire,  ainsi  qu'il  l'article  suivant.  La  durée  des  fonctions 
de  prieur  était  de  trois  ans.  l\  résulte  d'ailleurs  d'un  acte  du  26  octobre 
1421  qu'il  celte  date  Guido  Flamocheti  transigeait,  en  qualité  de  prieur 
du  couvent  des  FF.  Prêcheurs  de  Chambéry,  avec  le  prieur  de  Lémenc  sur 
des  droits  de  sépultures  ,  etc. 


49 

4.  Stephanus  Martini  claremontis,  fuit  vicarius  gene- 
ralis  ordinis  miraculis  clarus  anno  1446  (1j. 

5.  Antonil's  Gastandi  prœfuit  ab  anno  1 446  usque  ad 
annum  1463.  Confesser  Ludovic!  régis  Cipri  (2)  doctor 
Bononiensis  obiit  1463. 

6.  JoHANNES  Bertrandus  pater  1463,  obiit  1468. 

7.  Stephanus  de  Altardis  1470. 

8.  JoHANNES  PicARDi  alias  hougy  doucii  anno  1472 
doctor  louuaniensis  (3). 

9.  JoBANNES  Bertrandus  auuo  1474  secunda  vice. 

10.  Georgius  Sabaudiœ  pater  anno  1476. 

11.  Stephanus  Durand  jubilatus  pater  1478  (4). 

12.  Petrus  Parui  ,  pater  anno  1481. 

13.  NicoLAUs  DE  Laudino  pater  1483. 

14.  Jacobus  Grucelli  pater  anno  1485. 

15.  NicoLAUs  DE  Letaualle  Genevus  et  primus  scri- 

ptor  librorum  (5)  et congregationis  hoilandice  (6) 

anno  1487. 

(1)  On  voit  ailleurs  qu'il  était  Auvergnat,  qu'il  est  enterré  sous  la  pierre 
sur  Inquelle  est  graiié  limage,  entre  les  portes  sous  la  tribune  prés  du  grand 
autel ,  in  Iransitu  navis  ad  chorum,  et  que  l'on  pendait  à  de  nombreuses 
chevilles  placées  entre  ces  deux  portes ,  des  cierges ,  flambeaux  et  autres 
vœux  en  son  honneur,  pour  être  guéri  de  la  rupture,  de  la  colique,  etc. 

(2)  Louis,  fils  du  duc  Louis  de  Savoie,  qui  avait  épousé  en  1458  Char- 
lotte ,  héritière  de  Chypre. 

(3)  Louvain. 

(4)  Il  fait  cette  année-là  et  le  mardi  10  novembre  une  transaction  en 
qualité  de  prieur  avec  les  religieux  de  Lémenc  ;  acte  que  nous  donnerons 
plus  tard. 

(5)  Ailleurs  :  primus  exarator  librorum  chori. 

(6)  Probablement  vicaire  général  de  cette  congrégation.  Le  couvent  de 
Chambéry  était  d'abord  de  la  congrégation  de  Hollande  ;  mais  ensuite  ,  a 
une  époque  qui  n'est  pas  indiquée  et  à  la  sollicitation  de  Martin  Grurel  , 

4 


50 

16.  ViNCENTius  Brunetus  pater  anno  1489. 

17.  Jacobus  Catelli  hic  fuit  ecclesiasles  archiducis 
Philippi  A (1  )  doctor  apostolicus  anno  1 491 . 

18.  ViNCENTius  Brunetus  pater  secunda  vice  —  1492. 

19.  Jacobus  Catelli  magister  (2)  secunda  vice  — 
1493. 

20.  Grallus  Clerici  ligonensis  (3)  doctor  apostoli- 
cus 1494. 

21.  Jacobus  Grucelli  pater  secunda  vice  1498. 

22.  Claudius  Suffiselli  pater  1500. 

23.  Jacobus  Sabaterius  pater  1502. 

24.  GuiLLiERMUs  Clerici  lingonensis  doctor  aposto- 
licus 1503. 

25.  JoHANNES  BoNETUS  patcr  anno  1506. 

26.  Jacobus  Catelli  magister  tertia  vice  1508. 

27.  ViNCENTius  BouERi  patcr  1510. 

28.  Antomus  Decostis  pater  1512. 

29.  JoHANNEs  Borrelli  patcr  1516. 

30.  Petrus  de  Tardito  pater  1517. 

31.  Antonius  Decostis  secunda  vice  1518. 

32.  JoHANNEs  Bonetus  patcr  secunda  vice  1519. 

33.  Antonius  Decostis  doctor  apostolicus  tertia  vice 
1521. 

premier  vicaire  fie  la  conç/régation  (jallicane ,  il  accepta  d'être  mis  dans 
cette  dernière,  qui  devint  plus  tard  la  jjrotn'wce  de  Paris.  Elle  était  ainsi 
désignée  au  17^  siècle.  (  Inventaire  des  pièces  contenues  au  sac  n"  57.  ) 

(1)  Très  probablement  Austriœ.  Pbilippe-le-Beau  ,  fils  de  l'empereur 
Maximilien  et  père  de  Charles-Quint.  Ecclesiasles  signifie  ici  évidemment 
chapelain. 

(2)  Le  titre  de  magister  était  donné  aux  docteurs  en  théologie. 

(  Cazaluis,  De  ieier.  sac.  christ,  rilihus.  ) 

(3)  De  Langres. 


51 

34.  Claudius  GiNETus  Genevus  tloctor  pisiensis  1523; 
fuit  vicarius  geneialis. 

35.  Petrus  detardito  docfor   aposlolicus  secunda 
vice  1525. 

36.  HuMBERTi  s  Martinetus  magister  nannetensis  (1) 
—  1528. 

37.  Claudius  dequercu  pater  1530  congregationis 
gallicanse. 

38.  Antonius  Decostis  ecclesiastes  principisCaroli  (2) 
quai'ta  vice  1531 . 

39.  NicoLAus  MoRiNi  alexen.   (3)  doctor  Valenciae 
1533. 

40.  HuMBERTUS  Martinetus  de  belloforti  (4)  secunda 
vice  1535. 

41.  Andréas  Vallini  MoiUismeliani  prœdicator  ge- 
neralis  (5)  — 1540. 

42.  GuiLiERMLS  Baston  doctoi"  Nannetensis  conventus 
Lugdunensis  1543. 

43.  JoHANNEsFoRRERius  SENIOR doctoi"  l'omanus  1545. 

44.  Andréas  Valini  prœdicator  generalis  secunda  vice 
1549. 

45.  JoHANNES  FoRRERius  SENIOR  inquisitoi'  fidei  secun- 
da vice  1550. 

46.  NicoLAUs  CoNTAN  trcccnsis  (6)  doctor  parisiensis 
et  regens,  et  prior  huius  conventus  tempore  capituii  con- 

(1)  De  Nantes. 

(2)  Charles  III,  duc  de  Savoie. 

(3)  Probablement  d'Alex. 

(i)  De  Beaufovt  en  Haute-Savoie. 

(5)  Voyez  la  note  de  la  page  20. 

(6)  De  Troje. 


82 

gregationis  gallicanœ  sub  magistro  Ludovico  de  bolo  vi- 
cario  generali  anno  1555. 

47.  Petrus  Gay  a  Camberio  prœdicator  generalis  — 
i557. 

48.  Petrus  Riuilliandus  doctor  nannetensis  1561. 

49.  Petrus  Gay  pater  secunda  vice  1563. 

50.  JoHANNEs  FoRRERius  SENIOR  tcitia  vîce  1565. 

51 .  JoHANNEs  FoERERius  JUNIOR  doctoi"  pcr  iiiagislrum 
generalem  1571 . 

52.  Deifilius  Pettitus  prœdicator  generalis  montis- 
meliani  1573. 

53.  JoHANNES  Forrerius  SENIOR  quaita  vice  1577. 

54.  JoHANNES  Forrerius  junior  secunda  vice  1581 . 

55.  Philibertus  Cochet  qui  annis  1582  1583  1584 
prœfuit. 

56.  Mammertus  de  Ponte  (1)  prœdicator  generalis 
annessiensis  prœfuit  annis  1585.  1586.  1587. 

57.  Benedictus  Quimerius  doctor  nannetentis  huius 
oppidi  filius  prœfuit  annis  1588,  1589  1590  et  1591  (2). 

58.  Stephanus  Blanchet  prœdicator  generalis  mon- 
tismeliani  prœfuit  ab  anno  1591  usque  ad  annum  1594. 

59.  Benedictus  Quimier  secunda  vice  prœfuit  ab  an- 
no 1594  usque  ad  annum  1604. 

(1)  Les  du  Pont  étaient  du  pays.  Guichenon  cite  un  Louis  du  Pont 
écuyer,  seigneur  de  Myans,  époux  de  Jeanne  de  Cusinens  (Histoire  de  la 
Bresse,  pag.  227).  Au  iS"^  siècle,  un  Jacques  du  Pont  fonda  une  chapelle 
dans  l'église  des  Observantins  de  Myans,  où  l'on  voit  son  épitaphe. 

(2)  Le  franciscain  P.  F.  Quimier,  qui  a  été  gardien  du  couvent  de 
Chambévy  et  qui  est  mort  en  1608,  était  probablement  de  la  même  fa- 
mille. C'était  un  prédicateur  distingué,  egregius  co»u(o»ia/or  (  Obituaire 
des  franciscains  de  Chambéry,  7  novembre). 


53 

60.  Petrus  Debollo  huius  conuentus  filius,  doctor 
parisiensis,  theologus  (1)  S-"'  Caroli  Emanuelis  Sabaudise 
ducis,  fuit  vicarius  generalis  congregationis  gallicanae  et 
vicariiis  substitutiis  nationis,  prœfuit  ab  anno  1604  us- 
qiie  ad  annum  1613. —  qui  etiam  erat  magisler  auditor 
in  suprema  caméra  coniputorum  Sabaudiœ. 

61.  Carolus  Vial  huius  conuentus  fîlius,  bacchalau- 
reus  parisiensis  et  doctor  Bithuricensis  (2)  prtefuit  ab 
anno  1613  usque  ad  annum  1620. 

62.  JoANNEs  Baptista  Dumesnil  brito  (3)  conuentus 
Rhedonensis  (4)  et  doctor  nannetensis  prsefuit  ab  anno 

1620  usque  ad  annum  1621  et  fuit  ejectus  priorin  con- 
uentu  claromontensi  (5). 

63.  Carolus  Vial  pro  secunda  vice  preefuit  ab  anno 

1621  usque  ad  annum  1627. 

64.  Petrls  Rattelier  conuentus  Bisuntinensis  (6)  et 
doctor  nannetensis  prœfuit  ab  anno  1627  usque  ad  an- 
num 1630. 

65.  Bernardinus  de  cbarpene  conuentus  annessiensis 
doctor  nannetensis  prsefuit  ab  anno  1630  usque  ad  an- 
num 1633. 

66.  JoANNEs  Portier  (7)  conuentus  annessiensis  doc- 

(I).  Theologus,  qui  parle  de  Dieu,  prédicateur. 

Sur  la  seconde  liste  :  «  Scriptor  et  prœdicator  celeberrimus.  » 

(2)  De  Bourges.  «  Ftiit  ^Hr  simplex  sed  acittus  theologus  (  a**'  liste  ). 

(5)  Breton. 

(4)  De  Rennes. 

(5)  De  Clermont  en  Auvergne. 

(6)  De  Besançon. 

(7)  11  était  très  probablement  de  la  famille  de  François  Portier,  prieur 
des  dominicains  d'Annecy  et  vicaire  général  des  dominicains  en  Savoie, 
qui  publia  une  description  dé  l'ermitage  des  Voirons  en  1643  ,  et  une  vie 
du  B.  G.  D'Orlié.  (Grillet,  tome  i,  page  290.)  11  prêcha  devant  le  sénat. 


54 

tor  naiinetensis  prœfuit  ab  anno  1633  usque  ad  annum 
1637.  vicariiis  generalis  congregalionis  gallicanœ;  vica- 
rius  substitufus  nationis. 

67.  Do.MiNicus  NosTRE  huius  conuentus  filins  doctor 
naniK'tensis  ab  anno  1637  usque  ad  annum  1640.  vita 
funclus  Guirrandise  in  Britania. 

68.  MiCHAEL  Maruim  conuentus  annessiensis  doctor 
parisiensis 1640  usque  ad  annum  1643. 

69.  HuMBERTUs  Raymond  huius  conuentus  prœdicator 
generalis ab  anno  1643  usque  ad  annum  1646. 

70.  DoMiisicus  NosTRE  secunda  vice  prœfuit  ab  anno 
1646  ad  annum  1649. 

71.  Hugo  Natahs  Marchand  huius  conuentus  alïilia- 
tus,  vicarius  nationalis  et  conuentuum  lugdunensis  et 

molinensis vocalibus  (1)  huius  conuentus,  prœfuit 

ab  anno  1649  ad  annum  1652.  fuit  prior  conuentuum 
Vorionensis  (2)  et  Annessiensis. 

72.  Franciscus  Lornet  conuentus  lugdunensis  et  doc- 
tor parisiensis  ab  anno  1652  usque  ad  annum  1654, 
in  quo  electus  fuit  prior  monmelianensis.  in  quo  obiit 
et  sepultus  est  in  eodcm. 

73.  Christophorus  Crochon  istius  conuentus  filius 
doctor  cadomensis  (3)  vicarius  substitutus  nationis  |)r8e- 
fuit  ab  anno  1654  usque  ad  annum  1657. 

74.  Carolus  Gaud  huius  conuentus  alumnus  licenlia 
tus  parisiensis  prsefuit  ab  anno  1657  usque  ad  annum 
1660.  et  iterum  electus 


(d)   Focales,  ceux  qui  ont  voix  dans  les  chapitres. 
(2)  Des  Voirons 
f3)  De  Caen. 


56 

75.  et  a  reverendissinia  auctlioritale  apostolica  con- 
firmatus  prœfuit  usque  ad  annum  1663  fuit  vicarius 
substitutus  nationis  sabaudiœ  —  et  regiœ  celsitudinis  a 
consiliis  et  concionibus.  privilegioruni  nationis  defen- 
sor  acerrimus. 

76.  Jacobus  Purry  annessiensis  ,  doctor  nannetensis 
prsefuit  ab  anno  1663,  usque  ad  annum  1667. 

77.  ViNCENTius  Carron  buius  conuentus  alumnus  et 
doctor  Bithuricensis  —  ab  anno  1667  usque  ad  annum 
1670. 

78.  Claudius  Grobaz  doctor  ordinis  alumnus  conuen- 
tus montismeliani  preefuit  ab  anno  1 670  usque  ad  annum 
1671  in  quo  anno  obtinuit  a  P.  Martin  provinciali  suam 
demissionem  et  per  annum  ob  discordias  iï.  nullus  fuit 
prior. 

79.  Hugo  Noè  Marchand  doctor  parisiensis  huiusce 
conuentus  filius  prsefuit  ab  anno  1672  usque  ad  annum 
1675  pro  secunda  vice  (i). 

80.  Albert  Malliand  doctor  parisiensis  huiusce  con- 
uentus filius  prsefuit  ab  anno  1675  usque  ad  annum 
1678  (2). 

81 .  Petrus  Bresillet  conuentus  Bisitunensis  [sic]  (3) 
prsefuit  ab  anno  1678  usque  ad  annum  1681.  vicarius 
generalis  congregationis  britannicœ  et  commissarius  ge- 
neralis. 


(2)  Composuit  librum  typis  mandandum  qui  inscribitur  Ecclesia  re- 

GULARIS. 

(1)  Orationes  paranymphicas  ,  parisiis  tiabitas,  typis  mandavit.  repe- 
riuntur  inter  volumina  R.  P.  Varot. 


(2)  Probablement  Bisuntinerisis ,  de  Besançon. 


56 

82.  Thomas  Ducouz  doctor  ordinis  huiusce  conuentus 
fîlius  prœfuit  ab  anno  1681.  iisque  ad  annuni  1684. 

83.  F.  Adrianus  de  Bellegarde  huiusce  conuentus 
lîiius  ,  frater  maj-ni  cancellarii  ducis  sabaudise  Vicl. 
Amedei,  prœfuit  ab  anno  1684  usque  ad  annum  1688. 

84.  F.  HiAciNTus  Perrin  conuentus  montismelliani 
Hlius  et  doctor  ordinis  et  natiuus  camberiensis  prœfuit 
ab  anno  1688  usque  ad  ann.  91 . 

85.  Sebastianus  Caire  conuentus  Barcelonensis  el 
postea  in  conuentii  lugdunensis  [sic)  afilliatus  prœfuil 
ab  anno  1692  usque  ad  annum  1693  quia  renunciavit 
post  primum  annum.  —  Doctor  et  professor  thcologus 
barnlondusis. 

86.  F.  HiACiNTUs  Veiset  (1)  doctor  parisiensis  bene 
meritus  natiiius  camberiensis  et  conuentus  nostri  Annecii 
filius  prœfuit  ab  anno  1693  usque  ad  annum  1695. 

87.  Fr.  Adrianus  de  Bellegarde  secunda  vice  prœ- 
fuit ab  anno  1695  28  mensis  februarii  usque  ad  annum 
1698. 

88.  F.  Albertus  de  la  Balme  de  Rupe  (2)  olim  filius 
conuentus  valentiœ  postea  alliliatus  in  hoc  conuentu  die 
6»  aug.  anno  1695  et  1697  fuit  elcctus  in  priorem  con- 
uentus vorionensis  et  anno  1699  die  23  decembris  fuit 
electus  in  priorem  huius  conuentus  et  confirmatus  per 

Rmuni magistrum  generalem  Cloche —  et  affiliacio 

eius  fuit  cassata  et  annulata  in  capitulo  Blesensi  (3). 

89.  F.  ViNCENTius  Bret  doctor  facultatis  parisiensis 
1703. 


(d)  Il  est  nommé  Veyne  sur  l'autre  liste. 
(2)  La  Roche  en  Genevois. 
(5)  De  Blois. 


57 

90.  F.CAROLusDECHARRiEREmontismellianensii1706. 

91 .  F.  Jacobus  Villard  huiiis  conuentus  alumnus  erat 
prior  in  conuentu  montismeliani  quando  fiiil  electiis  ad 

huncprioratum  et  prœfuit  in  hoc  conuentu  a  14  jan 

niO  usque  ad  22am  9h"H712.  tune  prœfuit  an (i). 

92.  F.  Petrus  Franciscus  de  Rochette  a  24 

1712 1713. 

93.  F.  JoANNEs  Claudius  Vuillemot  conuentus  Bi- 

suntini  alumnus,  electus  in  priorem  huiusce 

—  januarii  1716 

94.  et  anno  1718 iterum  electus  est  de  man- 

dato praefuit  usque  ad  annum  1723. 

95.  R.  P.  F.  JoANNES  Grillet  conuentus  monmelia- 
nensis  doctor  parisiensis  in  partibus  sabaudiœ  vicarius 
provincialis  prœfuit  ab  anno  1723  usque  ad  annum  1726 
la  aprilis  ,  et  postea  fuit  episcopus  Vallis  Augustae  (2). 

96.  F.  Petrus  Rey  camberiensis  huius  conuentus  fi- 
lius  ab  anno  1726  usque  ad  annum  1729 

97.  F.  Claudius  Perrin  huius  conuentus  camberien- 
sis filius  doctor  parisiensis  ab  anno  1 729  usque  ad  annum 
1732. 

98.  F.  Philïbertus  Rosset  huius  conuentus  filius 
doctor  parisiensis  ab  anno  1732  usque  ad  1735.  — vi- 
carius quoque  provincialis  et  nationalis. 

99.  F.  Anmbal  Hyacinthus  Sailler  huius  conuentus 
filius  prsedicator  generalis  conventus  monmelianensis 


(1)  Annecii  probablement. 

(2)  Il  fut  évèque  d'Aoste,  sur  la  nomination  du  roi  de  Sardaigne,  le  11 
octobre  1728,  et  mourut  le  14  septembre  1729.  (Besson,  Mémoires  pour 
l'hist.  eccL,  page  265.) 


58 

vicariiis  proviiicialis  et  nationalis  —  ab  anno  1735  iisque 
ad  1738. 

100.  F.  Melchior  Guigue  hiiius  conuentus  fîlius  doc- 
lor  pari!?iensis  ab  anno  1738  usqiie  ad  anniim  1740. 
—  abdicavit  mense  februario  1740. 

101.  F.  Petrus  Rey  huius  conuentus  fîlius  et  prsedi- 
cator  generalis  prsefuit  secunda  vice  ab  anno  1740  usque 
ad  1743. 

102.  F.  Franciscus  Blanc  ab  anno  1743  usque  ad 
annum  1746.  filius  huiusce  conuentus  et  prœdicator 
generalis  conuentus  vorionensis. 

103.  F.  Clauuius  Perrin-  doctor  parisiensis  huius 
conuentus  iîlius  prœfuit  secunda  vice  ab  anno  1746  us- 
que ad  annum  1  749. 

104.  F*"  JosEPHus  Peissard  huius  conuentus  aluninus 
licentiatus  parisiensis  et  doctor  theologus  ordinis,  et 

posthac  doctoi' parisiensis.  electus novembris 

anni  1749 

105.  Fr,  Claudius  Perrin  doctor  parisiensis  lertia 
vice  prœfiiit  ab  anno  1753  mense  martii  ad  annum  1756. 
electus  iterum  obtenta  prius  R.  M.  gêner,  licentia. 

106.  F''  Natalis  Sabbatier  conuentus  lugdunensis 
doctor  parisiensis ,  et  ex  provincialis  provinciee  nostrœ 
parisi.  electus;  a  mense  aprili  1756  praefuil  huic  domui 
et  sponte  abdicavit  ente  mensem  novembrem  ejusdem 
anni  ut  lugdunum  repeteret. 

107.  R.  P.  F"^  Franciscus  Peyssard  parisiensis  bacca- 
laureus,  huius  conuentus  filius  a  mense  novembri  anno 
1756  usque  ad  annum  1759 — 

108.  R.  P.  F'  Petrus  Franciscus  Varoï  huiusce  con- 
vcntus  alumnus,  doctor  parisiensis,  sacrœ  theologiœ 


59 

professer  in   regio  camberiensi  athenaeo  ,   studioruni 
prsefeclus  librorum  censor.  a  mense  9bii  1759. 

109.  mense  decenibrMieâ  eleetus  estR.  P.  M.  Perrin 
idem  qui  supra  e\  vicarius  nationalis  et  provinciaiis. 

110.  mense  januario  anno  1766  R.  P.  Dutruc  buiusce 
conuentus  ex  vicarius  nationalis  et  provinciaiis  prcefueral 
conuentibus  annessiensi  et  vorionensi  (1). 

m.  mense  fabruario  anno  1769  eleetus  R.  P.  Jose- 
phus-Ignatius  Vulliod  in  hune  conventum  jam  prideni 
cooptatus  :  Vorionensis  eral  jam  prœfuerat  conventui 
nostro  Mantalensi  (2). 

112.  Mense  martio  anno  1772  R.  P.  Marcus-Antonius 
Cl'rteï  bujus  conventus  doctor  parisiensis,  suum  Irien- 
nium  absolvit  mense  maïo  ob  capitulum  provinciale  ha- 
bitum  post  pascha  anno  1775. 

113.  Mense  maïo  anno  1775  R.  P.  Petris-Franciscus 
Varot,  idem  qui  supra  et  anno  1776  mense  augusto  , 
eleetus  et  confirmatus  vicarius  nationalis  et  provinciaiis. 

M  4.  Idem  Magister  Fr.  Varot,  labente  junio,  anno 
1778,  obtenta  prius  a  R^issimo  niagistro  generali  de  Qui- 
nonès  dispensalione  ab  interstitiis  denuô  pro  tertia  vice, 
unanimi  sulïragio  ,  eleetus  est  in  priorem  liujusce  con- 
ventus,  et  a  colendissimo  provinciœ  nostrse  parisiensis 
magisiro  provinciaii,  Jacobo  Launay,  confirmatus  die 
25  julii  et  tandem  regiminis  babenas  suscepit  die  2»  au- 


(1)  Ou  ne  sait  duquel  il  s'agit  ici  des  deux  pères  Dutruc  Dominique, 
profès  en  1706  ,  ou  Pierre,  profès  en  1712. 

(2)  Montmélian.  ainsi  appelé  suivant  la  croyance  répandue  que  l'as- 
semblée de  Mantaille,  pour  l'élection  du  roi  Boson ,  avait  été  tenue  a 
Montmélian.  (Voyez  J.  Dessaix,  La  Savoie  historique,  tome  i,  p.  115.) 


60 

gusti  1778.  quia  munus  vicarii  provincialis  etnationalis 
gerebat  in  partibus  sabaudiœ  confirmari  tlebuit  a  ma- 
gistro  provinciali. 

115.  dieseplima  mensis  auguslian.  1781  comniunibus 
votisinprioremelectusest,  elconfirmatusR.P.  Magister 
Clrtet;  idem  qui  supra  (1). 


(1)  D'après  les  observations  consignées  au  commencement  de  cette  liste, 
elle  se  compléterait  ainsi  : 

il6.  Le  P.  Marc-Antoine  Curtet  pour  la  3*  fois? 
il 7.  Le  P.  Prudent  Delabaye. 
118.  Le  P.  Girard. 


TABLE  DES  PERSONNES. 


Alban  Nicolas page  1 3 

Adet 43 

Altardis  f  Stephanus  de  J 49 

Amédée  VIII,  comte  de  Savoie 11 

André    22 

Archange,  P.  capucin,  voy.  Girard. 

Bally  ,  barnabite 43 

Balme  (  le  P.  Ferdinand  de  la  ) 36  ,  56 

Barbichgn  ,  Fr.  Humbertus 13 

Barreii  Louis .- .  13 

Basset  Humbert 13 

Bastardy  George 13 

Baston  Guiliermus 51 

Baudet  Antoine 13 

Beardé 39 

Bellegarde  (Adrianus  de),  le  même  que  le  suivant. 

Bellegarde  (  F.  Charles  de  ) 30,  36,  56 

Bely 43 

Bertrandus  Joannes 49 

Bertrand  (  F.  Michel  de  ) 32 


62 

BiMET ,  prieur  de  Montmélian 40 

BizET  Benoît 38 

Blaix  Nicolas 15 

Blanc  François 36,  58 

Blanc  François-Hyacinthe 37 

Blanc  Jean 14 

Blanchet  Stephanus 58 

Bonet  Jacques. 35 

Bonetus  Johannes 50 

Bonnefois  {  le  P.  Girard  ) 24 

Borrel  Pierre 25 

Borrelli  Johannes 50 

BouGAY  Jean 37 

Bouillon  (  le  cardinal  de  ) 30 

Bouvier  (Demoiselle) 18 

Boveri  Vincenlius 50 

Bresilliet 46,  55 

Bresson  ,  P.  jésuite 45 

Bret  Vincentius 56 

Brignole 36 

Brodoletus  Falco 48 

Brognv  (  le  cardinal  de  ) 11 

Brondel   Ignace 31 

Brulon  (  maître  Gautier  ) 53 

Brunetus  Vincentius 50 

(]aire  Sebastianus 56 

Calongier   Dominique 30 

Camus  (  Mgr  le  ),  évêque  de  Grenoble 45 

CARMES 43,  46 

Carolus  ITI ,  dux  Sabaudiœ     51 


63 

Carpinel  (  F.  Catherin  de  ) 38 

Carron  Benoît 29 

Carron  Vincent 28,  55 

Cartanas  Thomas 37 

Catelli  Jacobus 50 

Chafardon  Raymond 34 

Chalonzier  Gaspard 30 

Charles-Emanuel  1 18 

Charles-Emanuel  II 25,  53 

Charpène  f  Benedictus  de  ) 53 

Charriere  f  F.  Carolus  de  J 57 

Charroi  Louis 30 

Cherpignon.  , 43 

Chevrier  Benoît H 

Chevrier  Philippe 13 

Chiviliard  ,  procureur .- 19 

Clerc  Vincent 37 

Clerici  Grallus 50 

Clerici  Giiilliermus 50 

Clgchi;  ,  P.  général 36,  56 

Cochet  Philiberlus 52 

CoLLOMBiN  George ...    14 

CoNTAN  Nicolaus 51 

CoRBEL  François .* 39 

CORDELIERS 46 

Crochon  Christophe 23  ,  54 

Crottet  François 34 

CuRTET  Marc-Antoine 47,  59,  60 

Dalmaz  Charles 29 

David   Louis 20 


64 

Delabeye  Prudent , 47 

Delalé  Jean-François 21 

Delorme  François 22 

Dequercu  Claudius 51 

Dequeresque  Ambroise 23 

Debollo  Pierre 1 8,  42,  53 

Decostis  Antonius 50,  51 

DOMINIQUE  (  S.  ) 9 

Ducouz  Thomas 28,  45,  56 

DuFOURNEL ,  supérieur  de  St-Antoine 44 

DuMARETTE  Pierre 34 

DuMESNiL  Joannes  Baptista 53 

DuMOLiN  ,  P.  jésuite 44 

DuNANT  Charles 15 

DuivANT  Claude 27 

DoRAND  Stephnnus 49 

DuTRuc  Dominique,  voy.  Truc. 
DuTRuc  Pierre»  voy.  Truc. 

Farconet  François 23 

Faure  Joseph 39 

Ferrier  (  S.  Vincent  ) 12 

FEUILLANTS 43 

FiLLiON  Nicolas 20 

Flamochetus  Guido 48 

Forrerius  Johannes  Junior 52 

Forrerius  Johannes  Senior 51 ,  52 

FoRROY  Jean 13 

FuRBiTY  Guy 11 

Gaime  Joseph 24 

Gallesius  ,  observantin 19 


65 

Gantin  Claude 45 

Gastandi  Antonius 49 

Gaud  Charles 25,  44,  45,  54,  55 

Gaud  Jean-François 30,  45 

Gaud  ,  P.  feuillant 45 

Gautier  ,  M«. . .    44 

Gay  Pierre 13.  52 

Gay  autre  Pierre 22 

Gayme  Maxime 27 

Genot,  p.  antonin , 30 

George  ,  P.  jésuite 42 

Georgius  Sabaudiœ 49 

Gerin,  p.  cordelier  de  l'observance 45 

Ginetus  Claudius 51 

Girard  Archange  ,  capucin .45,  46 

Girard 47 

GoNDisALVE  Adam 34 

Granet  Gervais 27 

Granier  Antoine 24 

Gratin  ,  supérieur  de  S. -Antoine 46 

Grenat 34 

Grillet  Jean 1 1 ,  57 

Grobaz  Claudius 55 

Gros  Antoine ~. . . . .    27 

Grucelli  Jacobus 49,  50 

Gruret  Martin 49 

GuiGUE  Melchiel  ou  Melchior 38,  58 

GuiLLARD   Joseph.    36 

GuiLLiAUME  Claude 19 

HosPES ,  P.  cordelier 43 

5 


66 

Hamard  Jacques 22 

Heurteur  Jacques 30 

Histoire  Hyacinthe 27 

Jacquet  Antoine 14 

Jay  Joseph 38 

JÉSUITES - 44 

Jordan  François 15 

JuLiANUS  Hugo 48 

Labaye  Antonin 37 

Labaye  Jean-Baptisle 38 

Lambert  Jacques 13 

Lambert  ,  P.  jésuite 44 

Lard  Claude 38 

Laroche  Jacques 22 

Lartigue  (  le  p.) 38 

Laubrevière  m.,  prieur  de  Grenoble 44 

Laudino  (  Nicolaus  de  j 49 

Launay  Jacobus 59 

Léger  Claude 23 

Lemege  (  le  p.  ) 45 

Letavalle  (  Nicolaus  dej 49 

LoRioL  François 17 

Lornet  Franciscus 54 

Louis  Augustin 44 

Louis  DE  Chypre 49 

LuTRiNi  François 14 

Maillant  Albert 28,  55 

Malibre  i\oé 21 

Marchand  Hugues-Noé 26 ,  31 ,  54,  55 


67 

Marette,  voy.  Dumarette. 

Martin  V,  pape '. i  i 

Martinet  ,  P.  jésuite 44 

Martinetiis  Humbertus .  51 

Martini  Stephanus 49 

Marvin  Michael 54 

Maugin  Gabriel 22 

Maugin  Jean 4  9 

Maupas  (  Mgr  de  ),  évêque  du  Puy 41 

Merieu  Aymé 35 

MiLLiET  Charles-Emmanuel , 32 

MoLLARD  Jean i  3 

MOLLINGAL 40 

MoNCELLiN  André 21 

Morand  Bernard 31 

Morand  Hyacinthe 29 

Morini  Nicolaus 39 

NosTRE  Dominique 22,  54 

ORATORIENS 43 

Pagnody  Pierre 21 

Parvi  Petrus 49 

Patouillet  ,  P.  jésuite 45 

Paul  ,  P.  carme  déchaussé 45 

Peissard  François 39 

Peissard  Joseph 39,  58 

Pelin  Jacques | ,  26 

Pernat  Simon 37 


68 

Pernet  Pierre 38 

Perret  Pierre 34 

Perrin 40 

Perrin  Claude ,. .  37,  57,  58,  59 

Perrin  Hyacinthus , 56 

Perrody  Henri. 19 

Perrouse  (  M.  de  la  ),  doyen  de  la  sainte  Chapelle.  45 

Pettitus   Deifilius 52 

Philippus  archidux  Austriœ 50 

Picardi  Johannes  alias  Hougy. 49 

PiCART  Benoît 24 

PiCHOT  Etienne 17 

PiGNATY  Jean 13 

PiGNY  Pierre 14 

Plaut  François 14 

Pojile  (  Manimertus  de  J 52 

Portier  François 53 

Portier  Joannes 53 

PcRRY  Jacobus 55 

Quimier  Benoît 17,  18,  52 

Quimier 52 

Quinonès  f  M.  generalis  de  J 59 

Rambert  Nicolas 37 

Rattelier  Pierre 42,  53 

Raymond  Humbert 21 ,  23,  54 

Revel  François 39 

Revillandy  Pierre 1 3,  52 

Rey  Joseph 38 

Rey  Marc-Antonin , 37 


69 

Rey  Pierre 36,  57,  58 

RoBÉ 43 

RocHETTE  Hyacinthe 36 

RocHETTE  Pierre  alias  Pierre-François 35,  57 

RoLLET  Claude 22 

RossET  Philibert 37,  57 

Sabaterius  Jacobus 50 

Sabatier  Natalis • 58 

Saillet  Louis 15 

Saillet 40 

Sales  Charles-Auguste  ,  évêque  de  Genève 43 

Saluer  Annibal 35,  57 

Sonnet  Pierre 38 

SouRCHE  (  le  marquis  de  ) 30 

SuAVET  Jean 13 

Suffisent  Claudius 50 

Suisse  Joseph 37 

Tardito  (  Petrus  de  J .50,  51 

Tardy  ,  le  président 18 

Thiollier 39 

Thorombert  Dominique 26 

Treppier  Michel ,  observantin 42 

Truc  (  F.  Dominique  du  ) 37,  59 

Truc  (  F.  Pierre  du  ) 38,  59 

Vallier 46,  59 

Vallini  Andréas 51 

Varot  Petrus  Franciscus 39,  58,  59 

Veiset  Hiacinthus 56 


70 

ViAL  Charles 20,  53 

ViBERT  Joseph 36 

Vieux  François 32 

ViLLARD  Jacques 35,  57 

Vincent 40 

VuiLLEMOT  Joannes  Claudius 57 

ViJLLiOD  Josephus  Tgnatiiis 59 


TABLE  DES  NOMS  DE  LIEUX  (1) 


1 


Alby  en  Genevois page  34 

Alex        id 51 

Annecy i  0,  1 1 ,  1 7, 

25,  26,  35,  38,  41,  52,  53,  54,  55,  56,  57,  59. 
AosTE 43,  57 

Balme  (  la  ) 29 

Beaufort  en  Tarentaise 24,  36,  51 

BoÊGE  en  Faucigny 15 

Bonne        id 32 

Bons  en  Chablais 15 

(1)  On  s'est  borné  aux  localités  de  l'Étal  Sarde. 


71 

Chambéry presque  à  toutes  les  pages. 

Chieri  en  Piémont 32,  33 

Cluses  en  Faucigny 35 

CoGNiN  en  Savoie-Propre 21 

DoucY  en  Tarentaisc  ou  en  Savoie-Propre 49 

Echelles  (  les  )  en  Savoie-Propre 23 

Faucigny  ,   province 18 

Genevois  ,  province 34 

GiETTAz  { la  )  en  Haute-Savoie 37 

Lémenc  ,  paroisse  de  Chambéry 48,  49 

Marches  (  les  )  en  Savoie-Propre 31 

Maurienne  ,   province 32,  35 

MONTMÉLIAN 10,   11,   15,20,21, 

22  ,  27,  28  ,  39 ,  40  ,  51 ,  52,  54,  55,  56,  57,  59. 
MvANs  ,  hameau  des  Marches 52 

Roche  (  la  )  en  Faucigny 36,  56 

Rhône  ,  fleuve 35 

RUMILLY 30 

St-Beron  en  Savoie-Propre 22 

St-Innocent        id 26 

St-Jean-de-Maurienne 34 

SAVOIE  ,  8,  9,  10,  33,  38,  40,  49,  53,  55,  56,  57,  60 


72 

Termignon  en  Maurienne 39 

Thoiry  en  Savoie-Propre 34 

Thonon 16,  38 

Verthemex  en  Savoie-Propre 27 

ViLLARCHER  ,  liameau  de  la  Motte 29 

VoiRON  (  les  ) ,  montagne  et  couvent  en  Faucigny,  10, 
U,23,  24,  26,  36,  54,  56,  58,  59. 


NOTICE 

DE  M.  DE  CONZIÉ  DES  CHARMETTES 

SUR 

MADAME  DE  WARENS 

ET  J.  J.  ROUSSEAU 

PUBLIÉE  POUR  LA  PREMIÈRE  FOIS 

Et  augmentée  de  quelques  Notes 

PAR  If.  C.^  CiSJIIiliERlIIM 

AVOCAT. 


Je  voyais  à  Chambéry,  dit  J.  J.  Rousseau,  M.  de  Conzié, 
gentilhomme  savoyard,  alors  jeune  et  aimable,  qui  eut  la 
fantaisie  d'apprendre  la  musique  et  de  faire  connaissance 
avec  celui  qui  l'enseignait.  Avec  de  l'esprit  et  du  goût  pour 
les  belles  connaissances,  M.  de  Conzié  avait  une  douceur 
de  caractère  qui  le  rendait  très  liant,  et  je  l'étais  beaucoup 
moi-même  pour  les  gens  en  qui  je  la  trouvais.  La  liaison 
fut  bientôt  faite.  Le  germe  de  littérature  et  de  philosophie 
qui  commençait  à  fermenter  dans  ma  tète,  et  qui  n'attendait 
qu'un  peu  de  culture  et  d'émulation  pour  se  développer 
tout  à  fait,  les  trouvait  en  lui.  M.  de  Conzié  avait  peu  de 
disposition  pour  la  musique  ;  ce  fut  un  bien  pour  moi  :  les 
heures  des  leçons  se  passaient  à  tout  autre  chose  qu'à  sol- 
fier. Nous  déjeunions,  nous  causions,  nous  lisions  quelques 
nouveautés,  et  pas  un  mot  de  musique (1). 

J'écrivis  à  M.  de  Conzié  pour  m'informer  d'elle  (madame 
de  Warens) ,  et  ce  fut  lui  qui  m'apprit  qu'elle  avait  cessé 
de  soulager  ceux  qui  souffraient  et  de  Souffrir  elle-même. 
Allez,  âme  douce  et  bienfaisante,  auprès  des  Fénélon,  des 
Bernex,  des  Catinat  et  de  ceux  qui,  dans  un  état  plus  hum- 
ble, ont  ouvert,  comme  eux,  leurs  cœurs  à  la  charité  véri- 
table ;  allez  goûter  le  fruit  de  la  vôtre  et  préparer  à  votre 
élève  la  place  qu'il  espère  occuper  un  jour  près  de  vous....  (2). 

(1)  Confessions  de  J.  J.  Rousseau,  liv.  v. 

(2)  Id.,  liv.  xn 


NOTICE  DE  M.  DE  CONZIÉ 


SDR 


M""^  DE  WAREXS  ET  J.  J.  ROIJSSEAl 

(1) 


->•<- 


Vous  voudriez,  monsieur  le  comle,  que  je  vous  in- 
struisis de  quelques  anecdotes  touchant  la  feue  baronne 
de  Warens.  Je  puis  effectivement  vous  en  apprendre 
quelques  unes,  l'ayant  vue  d'abord  à  son  arrivée  à 
Evian  en  1726,  si  je  ne  me  trompe,  et  ensuite  durant 
longues  années  à  Chambéry.  Voici  son  premier  début 
en  Savoie  ou  j'étais  pour  lors  à  la  suite  du  feu  roi  Vic- 
tor qui  buvait  les  eaux  d'Amphion  à  Evian. 

Ce  prince  allait  à  la  messe  de  l'église  paroissiale  ac- 
compagné simplement  de  quelques  seigneurs  de  sa 
cour,  du  nombre  desquels  était  feu  monsieur  de  Ber- 


(i)  Ce  mémoire  est  adressé  à  M.  le  comle  de  Mellarède.  Le  famille  de 
Mellarède  est  éteinte  aujourd'hui. 


78 

nex  evèqiie  d'Annecy  (1).  A  peine  le  roi  était-il  entré 
dans  l'église,  que  madame  de  Warens  arrêta  le  prélat 
par  sa  soutane,  se  jeta  à  ses  genoux,  en  lui  disant  les 
larmes  aux  yeux,  In  manus  tuas  domhie  commendo  spi- 
ritum  meum.  Cet  evèque  s'arrêta  en  la  relevant,  et  il 
parla  cinq  à  six  minutes  avec  cette  jeune  pénitente  qui 
de  là  se  rendit  directement  au  logis  de  ce  prélat,  lequel, 
la  messe  finie,  alla  la  joindre,  et  après  une  conversation 
assez  longue  avec  elle  revint  à  la  cour,  sans  doute  pour 
en  rendre  compte  au  roi.  Celte  fugue,  comme  vous  le 
pensez  bien,  monsieur  le  comte,  fil  un  éclat  subit  dans 
celle  petite  ville;  et  dès  ce  moment,  les  uns  disaient 
que  c'était  une  scène  d'une  Magdeleine  véritablement 
repentante ,  d'autres  cl  surtout  les  Suisses  qui  étaient 
venus  à  Evian  partie  pour  boire  les  eaux  et  partie  pour 
y  voir  le  roi ,  soutenaient  que  ce  repentir  n'était  que 
simulé,  et  que  le  vrai  motif  de  la  fuite  de  cette  baronne, 
était  le  dérangement  qu'elle  avait  mis  dans  les  affaires 
d'intérêt  de  son  mari  par  une  prodigalité  inconsidérée. 
Exemple  qui  n'est  pas  le  premier  à  citer  de  jeunes  et 
aimables  femmes,  qui  moyennant  leur  esprit  et  figure, 
savent  captiver  leurs  maris  au  point  de  les  maîtriser.' 
D'autres  Suisses  arrivèrent  en  bateau  après  diner. 

(1)  M.  de  Rossillon  de  Bernex,  evèque  d'Antoecy  et  de  Genève,  mort 
le  23  avril  1731.  Sa  vie  a  été  écrite  par  le  P.  Boudet,  de  l'ordre  de  Saint- 
Antoine  (Paris,  17S1,  2  vol.  in  12).  On  y  trouve  des  détails  curieux  sur 
la  conversion  de  M»"'  de  Warens. 


79 

A  peine  eurent-ils  débarqués  que  le  bruit  se  repandit 
dans  toute  la  ville  que  ces  nouveaux  venus,  parents, 
disait-on ,  de  madame  de  Warens ,  venaient  pour  l'en- 
lever. Ce  bruit  tout  mal  fondé  qu'il  était,  prit,  à  ce 
que  je  pense,  quelque  crédit  à  la  cour,  puisque  le  len- 
demain matin,  on  fit  partir  avant  jour  cette  dame  dans 
la  litière  du  roi ,  escortée  de  quatre  de  ses  gardes  du 
corps ,  qui  la  conduisirent  eu  droiture  accompagnée 
d'une  bourgeoise  à  Annecy  dans  le  couvent  du  premier 
monastère  de  la  Visitation  pour  l'y  faire  instruire  de 
notre  religion.  Celte  baronne  me  parut  alors  âgée  de 
vingt-quatre  à  vingt-six  années.  Depuis  cette  époque 
je  la  perdis  de  vue  par  mon  retour  en  Piémont,  où  je 
restais  jusqu'en  1733,  que  je  revins  à  Cbambéry  pour 
m'y  fixer.  Ce  fut  l'hyverde  cette  même  année  que  j'eus 
l'occasion  de  lier  société  avec  elle,  car  au  sortir  de  la 
Visitation  elle  avait  pris  une  petite  maison  à  Annecy 
après  son  abjuration  ;  d'ailleurs  elle  y  était  pour  ainsi 
dire  forcée,  ne  jouissant  pour  lors  que  de  quinze  cents 
livres  de  pension  que  notre  roi  lui  faisait  donner,  comme 
nouvelle  convertie.  Mais  monseigneur  de  Mazim  (i) 
evêque  pour  lors  de  Maurienne,  l'ayant  connue,  la  gra- 
tifia d'une  somme  annuelle  de  cinq  cents  livres  et  mon- 
seigneur de  Bernex  lui  en  donna  autant,  alors  celte  ba- 


(1)  François-Hyacinthe  de  Valpergue,  comte  de  Mazin,  abbé  de  Saint- 
Pierre  de  Chàlon,  évêque  de  Maurienne,  mort  en  i737. 


180 

ronne  trouvant  sans  cloute  la  ville  d'Annecy  trop  petite 
pour  l'étendue  de  ses  projets  et  de  ses  vues,  vint  s'é- 
tablir à  Chambéry,  non  pour  se  soustraire  à  la  vigilance 
de  ses  pieuses  institutrices  ;  car  sa  conduite  jnsques  là 
avait  été  exempte  de  tous  soupçons  et  à  l'abri  même 
de  la  calomnie  qui  communément  poursuit  les  nouvelles 
venues,  dès  qu'elles  ont  de  l'esprit  et  de  la  figure. 

A  propos  de  figure  je  veux  vous  donner  ici  une  es- 
quisse de  la  sienne.  Sa  taille  était  moyenne,  mais  point 
avantageuse,  eu  égard  qu'elle  avait  beaucoup  et  beau- 
coup d'embompoint,  ce  qui  lui  avait  arrondi  un  peu  les 
épaules  et  rendu  sa  gorge  d'albâtre  aussi  trop  volumi- 
neuse; mais  elle  faisait  aisément  oublier  ces  défauts  par 
une  physionomie  de  franchise  et  de  gaieté  intéressante. 
Son  ris  était  charmant,  son  teint  de  lis  et  de  rose,  joint 
à  la  vivacité  de  ses  yeux  annonçaient  celle  de  son  esprit 
et  donnaient  une  énergie  peu  commune  à  tout  ce  qu'elle 
disait.  Sans  le  plus  petit  air  de  prétention ,  tant  s'en 
faut,  car  tout  en  elle  respirait  la  sincérité,  l'humanité, 
la  bienfaisance,  sans  donner  le  plus  petit  soupçon  de 
vouloir  séduire  par  son  esprit  non  plus  que  par  sa  fi- 
gure, car  elle  négligeait  par  trop  cette  dernière,  sans 
néanmoins  l'affecter  comme  quelques  prétendues  sa- 
vantes de  son  sexe. 

Je  ne  veux  pas  vous  laisser  ignorer,  monsieur  le 
comte,  une  anecdote  de  cette  baronne  crainte  de  l'ou- 
blier, quoiqu'il  en  soit  la  voici  :  M'entretenant  un  jour 


81 

avec  elle  lête  à  tête  de  son  changement  de  religion  et 
d'état,  elle  me  dit,  croiriez-vous ,  mon  ami,  qu'après 
mon  abjuration  je  ne  me  suis  jamais  mis  au  lit,  durant 
deux  ans  environ,  sans  y  prendre  comme  on  dit  la  peau 
de  poule  sur  tout  mon  corps  par  la  perplexité  dans  la- 
quelle mes  réflexions  me  plongeaient,  sur  ce  change- 
ment de  religion  qui  m'avait  fait  secouer  les  préjugés 
de  mon  éducation ,  de  ma  religion  et  abjurer  celle  de 
mes  pères.  Cette  longue  incertitude  était  terrible  pour 
moi  qui  ai  toujours  cru  à  un  avenir  éternellement  heu- 
reux ou  malheureux.  Cette  indécision  m'a  bien  long- 
temps bourraudée;  ce  fut  là  son  expression,  mais  ras- 
surée à  présent,  continua-t'-elle,  mon  ame  et  mon  cœur 
sont  tranquilles  et  mes  espérances  ranimées.  Je  ne  vous 
rends ,  monsieur  le  comte ,  que  fort  imparfaitement  et 
en  précis  les  expressions  vives  et  animées  dont  elle  se 
servit  à  cette  occasion  ;  elles  lirent  en  moi  une  sensation 
qui  ne  s'en  est  point  encore  effacée,  quoiqu'à  la  veille 
de  remplir  mon  seizième  lustre. 

Les  grâces  de  son  parler,  son  esprit  déjà  enrichi  de 
difllérentes  lectures,  la  rendaient  extrêmement  sédui- 
sante et  agréable  dans  la  conversation,  et  m'attachaient 
intimement  à  sa  maison  ou  j'allais  journellement  et  y 
mangeais  fréquemment  avec  Jean-Jacques  dont  elle  avait 
déjà  commencé  l'éducation,  usant  toujours  d'un  ton  de 
maman  tendre  et  bienfaisante,  y  mêlant  de  temps  à  au- 
tre celui  de  bienfaitrice,  auquel  Jean-Jacques  répondait 

toujours  avec  docilité  et  même  soumission. 

6 


82 

Après  quelques  années  de  séjour  à  Chambéry  elle 
prit  une  campagne  à  portée  de  la  mienne,  ce  qui  con- 
tinuait à  me  mettre  à  même  de  lui  faire  plus  fréquem- 
ment ma  cour  et  Jean-Jacques  de  me  voir  journelle 
ment.  Son  goul  décidé  pour  la  lecture  faisait  que  ma- 
dame de  Warens  le  sollicitait  vivement  pour  qu'il  se 
livrât  tout  entier  à  l'étude  de  la  médecine,  ce  à  quoi  il 
ne  voulut  jamais  consentir.  Comme  je  le  voyais  tous  les 
jours  et  qu'il  me  parlait  avec  confiance,  je  ne  pouvais 
douter  de  son  goût  décide  pour  la  solitude  et  je  puis 
dire  un  mépris  inné  pour  les  hommes,  un  penchant  dé- 
terminé à  blâmer  leurs  défauts,  leurs  faibles  ;  il  nou- 
rissait  en  lui  une  défiance  constante  en  leur  probité .  Ce 
fut  dans  cotte  maison  de  campagne  qu'il  commença  à 
barbouiller  du  papier,  soit  en  vers,  soit  ea  prose  sur 
différens  sujets  dont  il  me  faisait  lecture  plutôt  je  crois 
comme  à  son  voisin  que  pour  se  décider  par  mes  lumiè- 
res, en  quoi  il  pensait  très  juste.  Etant  arrivé  à  Paris, 
il  fit  imprimer,  pour  son  coup  d'essai,  une  méthode 
qu'il  avait  forgé  aux  Charmettes,  pour  apprendre  par- 
faitement la  musique  en  moins  de  trois  mois  ;  heureu- 
sement pour  Jean-Jacques  cette  brochure  tomba  entre 
les  mains  du  savant  aristarquc  de  ce  temps  là,  je  veux 
dire  du  fameux  abbé  Desfonlaines.  Quand  je  vous  dis 
heureusement,  monsieur  le  comte,  je  ne  parle  que  d'a- 
près Jean -Jacques  qui  me  dit  qu'ayant  été  pulvérisé  en 
tout  sens  et  en  tout  genre  et  avec  toutes  raisons  par  le 


83 
dit  docte  abbé,  il  lui  avait  prouvé  qu'il  ne  savait  encore 
rien,  pas  même  écrire  français,  et  qu'il  fallait  lire  et 
apprendre  à  lire,  avant  que  de  vouloir  écrire  et  dès  lors 
je  m'appliquais  à  profiter  de  cette  juste  leçon  et  je 
quittais  la  plume. 

Revenons  à  celte  aimable  femme.  Malheureusement 
pour  elle,  n'ayant  nul  goût  pour  les  ouvrages  auxquels 
l'éducation  accoutume  son  sexe,  la  ressource  de  la  lec- 
ture dont  son  esprit  était  déjà  orné  ne  suffisait  pas  a  la 
vivacité  de  son  imagination,  et  pour  s'occuper  elle  en- 
treprit de  former  une  compagnie  pour  faire  exploiter 
une  minière  dans  la  province  de  Maurienne  dont  ses 
associés  et  elle  furent  les  dupes.  Son  esprit  toujours 
entreprenant  la  fit  encore  succomber  dans  d'autres  en- 
treprises, dont  le  succès  ne  fut  pas  plus  heureux  (1). 
Ce  fut  dans  cette  maison  attenante  à  la  mienne  qu'elle 
forma  ses  ruineux  projets  ;  heureuse  si  le  goût  de  l'agri- 
culture avait  remplacé  ces  premiers,  il  aurait  décidé  la 
tranquillité  et  la  douceur  de  sa  vie  et  aurait  suffi,  joint 
aux  pensions  qui  lui  restaient  au  bien  être  modeste  de 

(i)  Madame  de  Warens  avait  établi  à  Chambéry  une  fabrique  de  savon. 
Nous  trouvons  à  ce  sujet,  dans  le  volume  des  délibérations  du  conseil  de 
la  ville  de  Chambéry,  sous  date  du  5  août  1744,  ce  qui  suit  ; 

«  Sur  le  rapport  fait  par  le  premier  sindic  que  madame  la  comtesse  de 
»  Warans  de  la  Tour  l'a  prié  de  lui  procurer  une  permission  pour  le  débit 
>)  du  savon  qu'elle  fait  fabriquer,  la  ville  a  délibéré  d'accorder  la  dite  per- 
»  mission  pendant  le  bon  plaisir  de  la  ville.  » 

Elle  en  envoya  à  Rousseau.  (Voir  sa  lettre  de  remerciraent,  du  25  fév. 
1745.) 


84 

ce  qu'il  lui  fallait,  car  je  vous  dois  la  justice  de  vous 
dire  que  ses  entreprises  de  richesse  ne  lui  étaient  point 
inspirées  par  la  cupidité  d'en  jouir,  mais  bien  plus  sû- 
rement pour  en  procurer  à  ses  associés,  car  la  généro- 
sité et  la  libéralité  étaient  au  nombre  des  autres  qualités 
de  son  cœur. 

Après  le  départ  de  Jean-Jacques,  je  continuais  de  la 
voir  et  souvent  j'allais  lui  porter  de  ses  nouvelles  quand 
je  soupçonnais  qu'elle  en  manquait  (1). 

Enfin  cette  charmante  et  digne  femme,  sans  argent 
et  j'ose  quasi  dire  sans  crédit  et  accablée  de  dettes,  eut 
l'heureuse  ressource  de  plaire  à  un  vieux  seigneur  de 
la  première  distinction  qui  fournit  durant  qu'il  vécut, 
aux  journaliers  nécessaires  de  la  subsistance  de  cette 
malheureuse  baronne  ;  mais  le  noble  désintéressement 
dont  son  âme  avait  toujours  été  pénétrée,  ne  lui  sug- 
géra jamais  de  confier  à  ce  vieux  seigneur  le  triste  et 
inévitable  avenir  qui  la  menaçait.  Aussi  après  cette 
perte  se  vit-elle  forcée  de  mendier,  pour  ainsi  dire,  un 
recoin  de  chaumière  dans  un  des  fauxbourgs  où  elle 
n'a  végétée  que  par  les  secours  et  soins  charitables  de 
ses  voisins,  qui  n'étaient  tant  s'en  faut  dans  l'aisance. 

Finalement  accablée  de  différents  maux  qui  la  rele- 


(1)  "TM"'«  de  Warens  habita  les  Charmeltes  pendant  onze  ans  environ, 
et  céda  le  bénéfice  de  son  bail  à  un  nommé  Viale,  au  printemps  de  1749, 
Elle  occupa  ensuite  la  maison  d'Allinges,  au  Reclus,  et  vint  finir  ses  jours 
à  Nezin,  maison  Crépine,  où  elle  mourut  le  29  juillet  1762. 


85. 
naient  au  lit ,  depuis  plus  de  deux  années ,  elle  suc- 
comba avec  tous  les  sentiments  d'une  femme  forte  et 
bonne  chrétienne  {\). 

J'ai  toujours  condamné  Jean  Jacques  qu'elle  avait 
décoré  du  nom  de  son  fils  adoptif,  en  premier  lieu 
d'avoir  préféré  les  intérêts  de  Lavasscur  à  ceux  d'une 
maman  aussi  respectable  pour  lui,  en  tous  sens,  que 
l'était  peu  sa  blanchisseuse  Lavasseur  ;  il  aurait  bien 
du  suspendre  son  orgueil  de  tems  à  autre  et  ne  tra- 
vailler que  pour  gagner  son  indispensable  nécessaire, 

(1)  Voici  l'acte  de  décès  de  M""»  de  VTarens.  Quoique  publié  déjà  plu- 
sieurs fois ,  entre  autres  dans  le  Voyage  en  France  pendant  les  années 
1787,  88  et  89 ,  par  Arthur  Young  ,  Paris  ,  1793  ,  5  vol.  in-8»,  il  mérite 
d'être  reproduit  ici.  L'abbé  Gaime,  alors  curé  de  Lémenc,  prévoyant  sans 
doute  l'intérêt  qui  s'attacherait  dans  la  suite  au  nom  de  M™"  de  Warens, 
a  voulu  rappeler  en  quelques  mots  la  vie  de  cette  femme,  qui  fut  la  bien- 
faitrice de  l'illustre  philosophe  de  Genève. 

EXTRAIT    DU    REGISTRE   MORTUAIRE 

DE  LA  PAROISSE  DE  SAIM-PIERRE  DE  LEMENC. 

Le  trente  juillet  mil  sept  cent  et  soixante-deux,  a  été  ensevelie  au  ci- 
metière de  Lemens ,  dame  Louise-Françoise-Eléonore  de  la  Tour,  veufve 
du  seigneur  baron  de  VTarens ,  native  de  Vevay,  dans  le  canton  de  Berne 
en  Suisse ,  morte  hier  sur  les  dix  heures  du  soir,  en  bonne  chrétienne  et 
munie  de  ses  sacremens,  âgée  d'environ  soixante- trois  ans.  Il  y  avait  en- 
viron trente-six  ans  qu'elle  fit  abjuration  de  la  religion  protestante  et  a 
vécu  depuis  dans  la  notre ,  et  dès  lors  a  fini  se?  jours  dans  le  fauxbourg 
de  Nezin  ou  elle  habitait  depuis  environ  huit  ans,  dans  la  maison  du  sieur 
Crépine  ;  elle  a  habité  ci  devant  au  Reclus ,  pendant  environ  quatre  ans 
dans  la  maison  du  seigneur  marquis  d'Alinge  ;  elle  a  passé  le  surplus  de 
sa  vie  depuis  son  abjuration  dans  cette  ville. 

Gaime,  curé  de  Lémens. 


86 

pour  restituer  loul  au  moins  en  partie,  ce  qu'il  avait 

coûté  à  sa  généreuse  bienfaitrice. 

Voicy,  monsieur  le  comte ,  un  brouillard ,  ou  pour 
mieux  dire  un  bavardage  que  je  n'ai  pu  vous  commu- 
niquer plutôt  par  la  répugnance  que  j'avais  d'hazarder 
ce  petit  détail  que  je  vous  avais  offert  imprudemment 
en  ne  songeant  qu'à  l'envie  que  vous  aviez  d'en  avoir 
un  ;  je  ne  vous  l'envoie  que  dans  l'intime  persuasion 
que  vous  le  rectifierez.  J'aurais  pu  lui  donner  plus 
d'étendue ,  bien  sur  que  vous  l'auriez  rendu  précis  et 
orné  de  ce  charmant  syle  que  je  vous  connais  ;  mais 
je  vous  le  répète,  monsieur  le  comte,  ma  répugnance 
à  rapporter  des  faits  flétrissans  pour  Jean  Jacques  et 
d'ailleurs  me  sentant  si  peu  propre  à  narrer  je  ne  suis 
pas  allé  plus  loin  :  le  seul  avantage  dont  j'ose  me  flat- 
ter, est,  que  le  sacrifice  que  j'ai  fait  de  mon  amour 
propre  en  votre  faveur  vous  prouvera  tout  au  moins 
les  sentimens  distingués  avec  lesquels  j'ai  l'honneur 
d'être, 

Monsieur  le  comte, 

Votre  très  humble  et  affectionné  serviteur 
GoNziÉ  des  Gharmettes. 


Nous  avons  vu  par  le  récit  intéressant  de  M.  de 
Gonzié  que  madame  de  Warens  était  morte  à  Gham- 


87 
béry,  dans  une  chaumière  du  faubourg  Nezin.  Celte 
maison,  qui  appartenait  à  cette  époque  à  M.  Crépine, 
existe  encore  aujourd'hui  et  se  trouve  dans  le  même 
état  de  vétusté  et  de  délabrement  que  lorsqu'elle  l'ha- 
bitait. Elle  est  située  un  peu  au-dessous  de  l'entrée 
principale  de  l'établissement  de  M.  Martin  Burdin , 
pépiniériste^  et  porte  le  numéro  27. 

M.  Benoit  l'aîné,  qui  l'a  acquise  de  M.  Marie  Cré- 
pine par  contrat  du  18  juin  1815,  en  est  le  proprié- 
taire maintenant. 


Nous  complétons  celte  Nolice  parla  publication  d'un 
document  inédit  :  le  bail  passé  par  M.  Noirey,  pro- 
priétaire de  la  maison  et  du  domaine  des  Charmettes , 
à  madame  de  Warens. 

Bail  passé  par  noble  Claude  NoeYey  à  dame  Louise- 
Eléonnre  Delatour  baronne  de  Warens. 

L'an  mil  sept  cent  trente  huit  et  le  sixième  jour  du 
mois  de  juillet  à  Chambéry  dans  la  maison  du  seigneur 
comte  de  S'  Laurent  ou  habite  dame  Françoise  Louise 
Eléonore  de  Latour  baronne  de  Warens  par  devant  moy 
nol^  collégié  soussigné  et  en  présence  des  témoins  sous- 
nommés  s'est  étably  et  constitué  noble  Claude  François 
fils  de  feu  noble  Célius  Noerey  capitaine  grenadier  dans 
le  régiment  de  Tharantaise  natif  et  habitant  de  cette 


88 

ville  lequel  de  gré  pour  luy  et  les  siens  a  ascensé  ainsy 
que  par  le  présent  il  ascense  à  la  ditte  dame  Françoise 
Louise  Eléonore  de  Latour  baronne  de  Warens  native 
de  Vevay  habitante  en  la  présente  ville  cy  présente  et 
acceptante,  les  biens  appartenant  au  dit  noble  Claude 
François  Noerey  situés  aux  Charniettes  et  à  Montagnole 
consistant  en  maison,  granges,  prés,  verger,  terres, 
vignes  et  généralement  en  quoy  qu'ils  consistent  et  puis- 
sent consister  sans  s'y  rien  réserver  et  tels  que  les  a 
tenu  cy  devant  M^  Pierre  Renaud  procureur  au  sénat 
par  contrat  d'ascensement  du  huict  may  mil  sept  cent 
trente  sept  reçu  par  M^  Falquet  nol^,  dont  les  confins 
sont  icy  tenus  pour  exprimés  et  c'est  pendant  le  terme  de 
neuf  années  neuf  prises  entières  perçeiies  et  reciieillies 
à  commencer  par  prise  de  la  présente  année  qui  a  été 
remise  toute  entière  à  la  ditte  dame,  et  à  finir  au  der- 
nier juin  de  l'année  révolue  du  dit  ascensement  sous  la 
censé  annuelle  de  deux  cent  vingt  livres,  payables  aux 
festes  de  Noël  de  chaque  année  dont  le  premier  paye- 
ment commencera  aux  festes  de  Noël  prochaines  et  ainsy 
à  continuer  d'année  en  année  pendant  la  durée  du  pré- 
sent, le  dit  ascensement  passé  sous  les  conditions  cy 
après,  scavoir  qu'il  sera  pris  acte  d'état  de  la  maison 
et  autres  bâtiments  en  dépendant,  après  quoy  sera  tenue 
la  ditte  dame  d'entretenir  les  dits  bâtiments  en  bon  père 
de  famille,  d'avoir  soin  de  faire  cultiver  les  dits  biens 
aussy  en  bon  père  de  famille  sans  y  laisser  introduire 
aucune  servitude,  que  la  ditte  dame  payera  les  servis 
des  dits  biens  au  seign""  des  fiefs  de  qui  les  biens  dépen- 
dent, et  en  rapportera  quittance  au  dit  sieur  ascensateur 
à  la  fin  de  chaque  année;   étant  convenu  en  outre  que 


89 

si  pendant  la  durée  du  présent  les  dits  biens  ou  quel- 
qu'uns  d'iceux  dépendant  du  dit  ascensement  viennent 
à  être  mis  à  la  taille  ensuite  de  la  péréquation  générale, 
les  dites  tailles  seront  à  la  charge  du  dit  s""  ascensateur, 
ayant  aussy  été  convenu  que  si  la  d"  dame  de  Warens 
fait  quelques  réparations  et  améliorations  dans  les  dits 
biens  elles  resteront  acquises  au  dit  sieur  ascensateur. 
Sera  tenue  la  d^  dame  de  Warens  de  rendre  à  la  fin  du 
présent  la  somme  de  cent  septante  quatre  livres  onze 
sols  huict  deniers  pour  le  chadal  de  deux  bœufs  et  des 
vaches  qui  luy  ont  été  remis  par  le  dit  M^  Renaud,  ou- 
tre dix  brebis  ou  moutons,  sept  poules  et  un  coq  qui 
luy  ont  été  de  même  remis  par  le  d'  M^  Renaud  et  de 
laisser  cinq  veisseaux  de  froment,  cinq  de  seigle,  cinq 
d'orge  et  trois  quarlans  de  fèves  à  la  fin  du  présent  en- 
semencés dans  les  dits  biens  attendu  que  la  même  quan- 
tité de  bled  luy  a  été  remis  ensemencé  ;  bien  entendu 
cependant  que  le  droit  colonique  soit  la  moitié  des  grains 
qui  proviendront  des  dits  grains  qui  doivent  être  laissés 
à  la  fin  du  présent  appartiendra  à  la  ditte  dame  de  Wa- 
rens soit  à  ceux  qui  auront  le  droit  d'elle  la  ditte  quan- 
tité de  semences  cy  dessus  préalablement  prélevée,  et 
c'est  en  achevant  par  la  ditte  dame  la  culture  des  dits 
biens.  Sera  aussy  tenue  la  ditte  dame  de  laisser  les  vi- 
gnes dépendantes  des  dits  biens,  dcilment  cultivées 
comm'elle  les  a  trouvées  au  mois  de  juin  dernier;  sera 
aussy  tenue  la  dite  dame  de  rendre  à  la  fin  du  présent 
un  charriot  estimé  vingt  livres,  une  charrue,  une  herse, 
et  un  berroton,  le  tout  fort  usé  et  presque  hors  de  ser- 
vice, et  rendra  aussy  à  la  fin  du  présent  six  quartans  de 
bled  noir  qui  luy  ont  été  remis.  Et  concernant  les  meu- 


90 

blés  qui  sont  dans  la  maison  du  dit  s""  ascensateur  il  en 
sera  pris  un  mémoire  entre  les  d^^  parties  par  elles  signé 
qui  fera  corps  du  présent.  Et  au  moyen  de  tout  ce  que 
dessus  la  d^  dame  de  Warens  promet  bien  payer  la  d® 
censé  de  deux  cent  vingt  livres  annuellement  au  terme 
cy  devant  exprimé,  à  peine  de  tous  dépens,  dommages 
intérêts  à  l'obligation  de  tous  ses  biens  présens  et  ave- 
nirs qu'elle  se  constitue  tenir  et  le  dit  s""  Noerey  promet 
faire  jouir  la  ditte  dame  des  d'^  biens  ascensés  pendant 
la  durée  du  présent  aux  mêmes  peines  et  obligations  de 
biens  que  cy  devant.  Ainsy  convenu  entre  les  parties 
qui  ont  promis  observer  le  contenu  au  présent  chacune 
en  ce  qui  la  concerne  et  de  ne  venir  au  contraire  direc- 
tement ny  indirectement  en  jugement  ny  dehors  aux 
mêmes  peines  et  obligations  que  cy  devant.  Passé  sous 
et  avec  toutes  autres  deiies  promissions,  soumissions, 
renonciations  et  clauses  requises.  Fait  et  prononcé  au 
lieu  que  dessus  en  présence  du  sieur  Philibert  Falquet 
secrétaire  de  l'intendance  générale  de  Savoye  bourgeois 
de  Chambéry  et  du  sieur  Jean  Jaques  Rousseau  habi- 
tant en  la  présente  ville,  témoins  requis  qui  ont  signé 
avec  le  dit  noble  Noerey  et  la  d'''  dame  de  Warens,  sur 
la  minute  qui  contient  quatre  pages  et  trois  quarts  d'au- 
tre sur  trois  feuillets. 

Insinué  au  bureau  du  tabellion  de  Chambéry  au  fol. 
583  du  2"  livre  de  1 738  suivant  quittance  de  s""  Charroct 
insinuateur  du  8  juillet  1738.  Rivoire,  not«. 


LISTE 

par  ordre  alphabétique  de  communes) 


DES 

HAMEAUX,  CHATEAUX,    FERMES  ET  AUTRES  LIEUX  HABITÉS 
QUELCONQUES  PORTANT   UIS   NOM  PARTICULIER 

DE  LA 

PROVINCE  DE  SAVOIE-PROPRE 

SUIVIE 

de  la  même  liste  par  ordre  alphabétique 
DE  HAMEAUX,  CHATEAUX,   ETC. 

recueillie  et  éditée 
PAR  FRANÇOIS  RABUT,  PROFESSEUR  D'HISTOIRE 


LISTE 

(  par  ordre  alphabétique  de  communes  ) 

DES 

HAMEAUX,  CHATEAUX,   FERMES  ET  AUTRES  LIEUX  HABITÉS 

QUELCONQUES  PORTANT   UN  NOM  PARTICULIER 

DE  LA 

PROVINCE  DE  SAVOIE  PROPRE 

SDIVIE 

de  la  même  liste  par  ordre  alphabétique 
DE  HAMEAUX,  CHATEAUX,   ETC. 

recueillie  et  éditée 
PAR  FRANÇOIS  RABUT,  PROFESSEUR  D'HISTOIRE 


Si  l'on  ne  peut  douter  de  l'avantage  qu'il  y  aurait , 
pour  les  administrations  et  pour  les  particuliers ,  de 
posséder  une  liste  exacte  des  hameaux  de  la  Savoie, 
il  est  bien  plus  aisé  de  comprendre  toute  l'ulilité  que 
ce  recueil  peut  présenter  aux  hommes  qui  s'occupent 
d'histoire,  lorsqu'ils  veulent  connaître  les  localités  ac- 
tuelles correspondant  aux  anciens  noms  de  lieu  qui 
fourmillent  dans  les  vieilles  chartes.  On  voit  aussi  avec 
intérêt  dans  une  pareille  table  : 

De  nombreux  rapprochements  entre  les  noms  de 
lieu  de  même  étymologie  ; 


94 

Plusieurs  noms  de  famille;  on  sait  qu'ils  se  perpé- 
tuent si  longtemps  dans  les  centres  de  population  ru- 
raux ; 

Quelques  noms  de  saints  nationaux; 

D'autres  noms  qui  rappellent  les  vicissitudes  du 
pays;  etc. 

Ces  considérations  m'ont  enhardi  à  mettre  sous  les 
yeux  du  comité  de  publication  de  la  Société  suvoisienne 
d'histoire  et  d'archéologie  la  première  partie  d'un  tra- 
vail que  j'ai  fait  pour  mon  usage  et  auquel  j'ai  souvent" 
recouru  avec  un  grand  fruit. 

Une  semblable  liste,  bien  complète  et  bien  exacte,  ne 
peut  s'obtenir  qu'après  des  recherches  beaucoup  plus 
grandes  qu'on  ne  pourrait  le  croire  au  premier  abord. 
Le  gouvernement  lui-même,  avec  les  puissants  moyens 
qu'il  a  à  sa  disposition,  n'a  pu  arriver  jusqu'à  présent 
qu'à  posséder  un  tableau  très  incomplet  de  nos  ha- 
meaux. 

Aussi  n'est-ce  point  un  travail  auquel  il  n'y  aura 
absolument  rien  à  redire  que  je  donne  aujourd'hui, 
mais  une  liste  aussi  parfaite  que  j'ai  pu  la  faire  après 
de  nombreuses  recherches  {\),  et  avec  l'aide  des  ren- 

(i)  Les  vieux  terriers,  les  cartes  géographiques  de  diverses  époques, 
les  mappes  et  les  cadastres,  sont  des  sources  principales  auxquelles  j'ai 
puisé  quand  je  l'ai  pu  ;  je  me  suis  aidé  également  de  quelques  recueils  ma- 
nuscrits où  l'on  avait  réuni  des  noms  de  hameaux,  et  j'ai  souvent  pris  des 
renseignements  sur  les  localités  elles-mêmes  en  les  parcourant  avec  des 
gens  du  pays. 


95 

seignemenls  multipliés  qu'ont  bien  voulu  me  procurer 
un  grand  nombre  de  personnes  auxquelles  je  fais  ici 
de  bien  vifs  remercîmenls(4).  Mon  but,  en  la  publiant., 
est  encore  d'attirer  sur  cet  objet  l'attention  de  tous  les 
amis  du  pays ,  en  les  priant  de  vouloir  bien  faire  con- 
naître les  additions  on  les  rectifications  qu'ils  trouve- 
ront à  y  faire ,  et  que  je  pourrai  introduire  dans  un 
supplément.  C'est  pour  les  obtenir  plus  facilement  que 
je  me  suis  décidé  à  présenter  d'abord  l'énumêration 
par  communes.  La  liste  alphabétique  des  hameaux, 
avec  l'indication  de  la  commune  ou  des  commîmes  où 
ils  se  trouvent,  vient  ensuite.  C'est  la  plus  utile,  à 


(1)  Je  dois  des  remercîments  tout  particuliers  a  M.  Auguste  Le  Pré- 
vost, de  l'Institut  de  France,  qui  m'a  témoigné  la  plus  grande  bienveil- 
lance pendant  son  séjour  à  Aix-les-Bains  en  18S0  et  dès  lors.  C'est  lui  qui 
m'a  conseillé  l'étude  des  noms  de  lieu  ,  et  ce  sont  les  travaux  qu'il  a  faits 
dans  le  même  genre  pour  le  département  de  l'Eure  ,  qui  m'ont  servi  et  qui 
me  serviront  de  modèle. 

Je  témoigne  aussi  toute  ma  reconnaissance  entre  autres  : 

A  Mgr  Billiet,  qui  m'a  donné  beaucoup  de  renseignements  qu'il  a  eu 
l'obligeance  de  demander  pour  moi  aux  curés  de  son  diocèse  ; 

A  M.  Bal,  officier  au  bureau  des  postes  de  Chambéry.  Je  lui  dois  la 
connaissance  et  la  communication  de  tout  ce  que  le  gouvernement  a  publié 
sur  cette  matière  ; 

A  M.  Dufour ,  agent-voyer-chef  de  la  province  ,  qui  m'a  permis  de 
prendre  des  notes  sur  les  beaux  travaux  topographiques  exécutés  sous 
ses  ordres  ; 

Et  à  M.  Pillet  Louis  ,  avocat ,  qui  m'a  confié  très  obligeamment  un  ma- 
nuscrit de  son  oncle  ,  C-M.  Pillet ,  fait  en  1787  et  intitulé  :  Mémoire  pour 
servir  à  une  description  géographique,  historique  et  naturelle  de  la  Savoie; 
2  vol.  format  in-18  compacte. 


m 

cause  de  la  grande  commodité  qu'elle  offre  pour  les 
recherches. 

Je  me  suis  préoccupé  dans  celle  publication  de  l'or- 
thographe des  noms,  pour  laquelle  on  trouve  une  bonne 
direction  dans  les  anciens  noms  latins.  Ainsi ,  j'ai  cru 
devoir  en  ramener  plusieurs  à  la  forme  commandée  par 
l'élymologie,  en  retranchant,  par  exemple  le  d  final 
dans  le  mol  Chatellar  qui  vient  du  latin  castellarmm, 
et  dans  Villar  ,  du  latin  villarium ,  et  ses  composés 
Arvillar,  BoNvn.LAR  ,  etc.,  mais  je  l'ai  fait  avec  beau- 
coup de  discrétion. 

J'ai  aussi  ramené  à  une  orthographe  unique  quelques 
mots  qui  sont  évidemmenl  les  mêmes,  et  que  j'ai  ren- 
contré écrits  avec  quelques  légères  différences,  dans  les 
diverses  sources  où  j'ai  puisé  ;  par  exemple  :  Bâtie  el 
Bathie  ,  An.L0UD  et  Ai.lioud.  Cependant,  lorsque  les 
leçons  sont  assez  divergentes  pour  qu'il  semble  y  avoir 
de  l'intérêt  à  les  connaître  ;  ou  bien  ,  lorsque  le  même 
hameau  est  désigné  de  deux  ou  plusieurs  manières  , 
j'ai  donné  dans  la  première  liste  ces  variantes  entre 
parenthèses  et  en  Caractères  italiques  à  la  suite  du  nom 
auquel  elles  se  rapportent  (1). 

Enfin,  à  l'exemple  des  hommes  les  plus  instruits  qui 
se  sont  occupés  de  l'étude  des  noms  de  lieux,  j'ai  rétabli 


(1)  Voyez ,  par  exemple,  à  la  seconde  page  de  cette  liste,  au  mot  Combe 
DE  LouRDiN  dans  la  commune  d'Aillon. 


97 
Vi  final  à  la  place  de  1'^,  dont  l'emploi  ne  s'est  introduit 
à  une  époque  assez  avancée  du  moyen  âge  que  par  la 
paresse  des  copistes  ou  par  une  mauvaise  lecture  des 
abréviations  de  ces  lemps-là  (1). 

Le  comité  de  publication  de  la  Société  d'histoire 
ayant  estimé  que  celte  nomenclature  pouvait  aider  à 
l'édition  qu'il  veut  faire  de  chartes  et  autres  documents 
relatifs  au  pays  ,  j'aurai  l'honneur  de  lui  soumettre 
successivement  pour  les  autres  provinces  un  travail 
identique  à  celui  que  j'essaie  aujourd'hui  pour  la  Sa- 
voie-Propre. 


LES  HAMEAUX  DE  LA  SAVOIE-PROPRE 


I 

LISTE  PAR  ORDRE  ALPHABÉTIQUE 
DES  COMMUNES 

AIGUEBELLETTE.  Les  Allamans  ,  sur  les  Bois  , 
Cambet,  la  Comba,  le  Crêt,  l'Eglise,  la  Girardiére  , 
les  Gustins,  les  Michelons,  la  Molua,  Noio,  le  Port, 
le  Pré  ,  le  Trolliu. 

(I)  Voyez  le  Dictionnaire  des  communes,  hameaux,  etc.  du  départe- 
ment de  l'Eure,  par  A.  Le  Prévost,  page  2. 

7 


98 

AILLON  (I).  Aillon-le-Jeiine,  Aillon-Ie-Vieux ,  chez 
Baillai,  la  Bottière,  chez  Bravard ,  les  Chenais  ,  Che- 
vrette, le  Cimetière,  le  Cimiteret,  la  Combe,  la  Combe 
de  Lourdin  f  Combe  d'Aillon,  Combe  des  Chartreux , 
Lourdin,  la  Chartreuse  d'Ailloii,  le  Couvent],  La  Cor- 
rerie ,  Cret-Vibert  [mdgo  Cœuilbert  om  Cuillibert),  la 
Crochére ,  chez  Ciirial ,  la  Fraissetle  (  les  Frassettes  ), 
Leyat,  Marguet,  le  Martinet,  le  Mas  dessous,  le  MoUar, 
Monlpelaz,  le  Muret,  Panton,  Penon,  le  Plan,  les  Ri- 
vollins,  Roqiieran  ,  le  Villar,  sur  la  Vi  (  sur  VÀm  ). 

AIX-LES-BAINS.  Le  Biolei,  Chantcmerle,  les  Chap- 
piuz  ,  Chaudi  {Choudi),  Chevaline,  Cornin,  les  Davats, 
la  Fin  ,  les  Garins  ,  Goncelin,  les  Guillaumes  ,  Liaudi , 
Marlioz,  le  Mas,  Massurmat,  Meimard  [Meinard],  le 
Murguet,  les  Pacots,  le  Pont  rouge.  Puer,  Saint-Simon 
[Saint  Sigismond), Sandiez,  les  Simons,  la  Ville  [Aix, 
Aix-les-Bains  ). 

ALBENS.  Albens  (  Albins,  la  ville],  Berchou,  les 
Bois,  chez  Bossu,  Bottière  vulgà  Bouttire,  Brouaille, 
Colonge,  Crochet,  les  Crouteaux,  la  Curiaz,  la  Baisse, 
Dreissi ,  Favraz  ,  Futenai  dessous ,  Futenai  dessus,  les 
Grangeons,  les  Granges,  Lepeaux ,  Lepinette,  Maco- 
gnin,  Marnas,  Mazet ,  Merderai,  Merline  vnlgo  Mar- 
line  ,  le  Mollar,  Mont  -  Vagnard  ,  Mouxi,  les  Nattes, 
Orlier,  Pegi,  le  Perroet,  Pouili,  la  Tour. 

ALBL  AIbi,  Beaunoyer,  Boeviaz,  Borlet,  Cantel,  les 
Chardons,  Chéde  ,  le  Chêne,  Copetaz ,  les  Crêts,  Cre- 
via,  la  Croix-Rouge,  Elien,  Gagive,  les  Granges,  Loret, 


(1)  Cette  commune  a  2  paroisses  ;  l'église  d'Aillon-le-Jeune  est  à  Mon- 
pelaz. 


99 

la  Maison-Blanche,  les  Mallinjods  ,  Marlacher,  Maugi, 
Maxigni ,  Mont-Coinon,  Monldésir ,  Montpont,  Mou- 
tiers,  Patlu,  Polie,  le  Pont-Neuf,  Saint-Donat,  Saint- 
Maurice,  les  Vitets,  Viri. 

ANSIGNI.  Sans  hameaux. 

APREMONT.  Apremont,  les  Charbonnières,  la  Chaz 
(i),  la  Clusaz,  le  Crosel ,  les  Entremondans,  le  Gas,  le 
Palais,  le  Penei,  Pierregrosse,  Saint-Pierre^  Sain-Vi, 
le  Sever,  fen  SeverJ,  les  Villars. 

ARBIN.  Arbin,  le  Crêt,  Lourdin,  Mérande. 

ARITH.  Arith,  Bourchigni,  les  Fontanelles,  Monta- 
gni. 

ARVILLAR.  Arvillar  ,  la  Chapelle  ,  les  Chalets  , 
Champ-Sevestre,  le  Chatelar,  la  Chavanne ,  la  Chaz  , 
les  Chevrels,  la  Correrie  de  St-Hugon,  les  Fourneaux, 
Mollar,  Cuilli,  le  Molliet,  Monlevet,  Monpesard  ,  Saint- 
Hugon  ,  Terre-sainte,  les  Vars  {les  Varandes  ). 

ATTIGNAT-ONCIN.  Attignat,  les  Chapelles  du  Co- 
tillon, Coudurier,  la  Genaz,  le  Gruat,  Oncin. 

AVRESSIEUX.  Avressieux,  Barroz,  Bert,  Bessieux, 
la  Bigotlière,  Bunand ,  les  Carmes,  la  Caussardière  , 
Chamard,  la  Clavellière,  Dausserre,  Gillot,  Magninière, 
Maland,  Martinière,  Montfleuri,  Petil-Foré ,  Pregi ,  la 
Quetière  ,  Ragé,  Régi,  le  Replat,  la  Salle,  Tore,  la 
Tougeraz,  VaLlère,  Vaute,  Vernei,  Villar-Martin. 

AYN  (prononcez  Aïen  ).  Ayn,  les  Bards,  les  Ber- 
Irands,  les  Bonivards ,  les  Bouteis,  les  Deschamps,  le 


(1)  J'ai  adopté  cette  leçon  La  Chaz  en  deux  mots  au  lieu  de  la  suivante 
Lachaz  en  un  seul  mot ,  parce  que  la  première  est  celle  que  l'on  trouve 
dans  les  plus  anciens  documents. 


100 

Forcheix,  les  Franquets,  les  Grands-Gaudins,  les  Guil- 
lots,  les  Laquaz  ,  le  Mollar  ,  les  Montignons  ,  les  Pio- 
chons ,  Vétonne. 


BALME  (LA).  La  Balme  ,  les  Bessons  ,  les  Cadets  , 
les  Carrotes,  les  Châtelains,  les  Collombs,  les  Combes 
[vers  la  Combe  ),  l'Ile,  les  Létangs ,  les  Marmoux  , 
Portmillet,  les  Rayes. 

BARBL  Barbi,  la  Bâtie. 

BASSENS.  Bassens  (Bassins,  BacinJ,  Bouillet,  Bres- 
si,  les  CorrierS;,  la  Croix,  Dralli,  le  Wollar,  le  Mont, 
la  Palliasse,  le  Plat. 

BAUCHE  (LA).  Bande,  le  Bugnon ,  le  Guillot,  le 
Jacquet,  les  Lanffreis  ,  les  Platières ,  la  Vetlaz. 

BELLECOMBE.  Les  Blancs,  Bressi  (BroissieAix),  la 
Charrière,  Côte-Blette  (1),  Côte-Chaude,  Cudrai,  En- 
trèves,  Fontani,  Glapigni,  Lessales,  la  Maison-blanche, 
le  Mont  ou  Mont-Isbod  deçà  ,  Mont-Isbod  delà  ,  les 
Moulins,  Planchamps,  les  Taballets,  le  Tessieu,  Villar 
derrière,   Villar  devant. 

BELMONT-TRAMONEX.  La  Belle-Etoile,  Belmont, 
Champulli  la  Forêt,  Tramonex. 

BILLIEME.  Les  Berlions,  ^WWème  (vers l'Eglise ) , 
les  Combes  (en  Combe  ) ^  Gerbat,  les  Jacquins. 

BIOLLE  (LA),  la  Balme,  la  Biolle,  les  Combes  , 
l'Etraz,  Extur  (  Ex  leurs ,  chez  Blanchard)^  Longefan, 
la  Molière,  Montfalcon,  l'Orme,  le  Parc,  les  Plagnes , 

(1)  Côte  mouillée. 


404 

Rouasson  f  Roasson  ],  SaVigni  ,  Tarenci ,  Troissi ,  les 
Udrians,  Urine,  le  Villar,  la  Villette. 

BISSI.  Bissi,  Chalod,  Chamoux,  la  Charrière-Neuve, 
Chiron,  le  Village  de  la  Croix  ou  de  l'Eglise,  la  Cuerde 
( ?  les  Tâchons,  Torson  J,  les  Foi'ais,  la  Labiaz. 

BORDEAU.  Chez  Bejet,  Bordeau,  la  Tillière  (1). 

BOURGET  (LE)  (2j.  Barbezet,  les  Berbets,  le  Billot, 
les  Buissons,  chez  Cachoud,  les  Cartères,  Charpiniaz, 
le  Cimetière,  les  Ciseaux,  la  Comba,  les  Decouz,  les 
Panières,  les  Fenevières,  les  Piolets,  les  Fourneaux,  le 
Garachon,  le  Grand-Caton  ,  les  Grangeons,  Gremailloz, 
Juifverie,  Layot,  la  Maltassina  fia  MatassineJ,  les  Ma- 
thieux,  les  Metranniers^  3Iontanduaz  ,  les  Moulins  de 
Thibaud,  Nerdais,  Panlou,  le  Peiit-Caton,  PierreCuse, 
la  Plaine,  la  Planta,  le  Raffour,  sous  Rami,  la  Ravoire, 
la  Rochette  (sur  la  Roche  J,  Saint-Alban  ,  la  Serrez, 
Soyère  ,  Thuix  f  la  j^apeteriej,  les  Tumonières  f  Timo- 
nièresj  ,  les  Varons ,  le  Verger,  le  Vignier. 

BRIDOIRE  (LA).  Les  Baruchands  ,  Bernardi  ,  le 
Bert ,  la  Boissière,  la  Briddire,  Buisson-Rond,  la  Char- 
pine,  le  Chatelar  ,  la  Chautagne,  Colombier,  les  Com- 
bes, le  Corbel,  Cota-Liardet,  Crêt  Magnin,  les  Falcons, 
les  Grand'Cotes,  Grenaud,  leGonin  (  Gunin),  le  Got, 
Lingonai,  le  Mollar,  les  Moulins ,  le  Palais  ,  la  Pissière, 
le  Plan,  la  Planta,  le  Reynaud,  la  Rivoire ,  Rochas- 
sieux,  Sainte-Catherine  (3),  Tulutière ,  la  Vaure. 

(i)  Ainsi  nommé  parce  qu'on  y  fabrique  des  cordes  en  écorce  de  tilleul 
pour  les  bateaux ,  les  filets  des  pécheurs  et  pour  l'usage  de  la  fabrique  d« 
papier  de  la  Serraz. 

(2)  On  dit  aussi  Bourget-du-Lac. 

(5)  Il  y  a  une  chapelle. 


102 

BRISON- SAINT -INNOCENT.  Le  Bouchel,  Brison 
fies  granges  de  Brison J ,  Grésine^,  Mencard ,  Saint-In- 
nocent. 


CESSENS.  Bollivet,  les  Broz,  le  Bulet,  Cessens , 
Champdoci,  Chanel,  la  Charrière,  Chênai,  les  Cochet, 
les  Cours,  Dominian,  les  Faulx  fies  FœusJ,  les  Granges, 
les  Grilloux,  Haulecombe  la  Vieille,  Héri,  l'Huis-de- 
Four,  Manchet,  Morioii,  la  Moutaz,  lesPiolat,  la  Roche, 
les  Taupiers,  la  Tour,  Villa-Rouland. 

CHAINAZ.  Chainaz,  leGolleiron,  Molliénaz,  le  Mont, 
Mornant  (1),  l'Orme  (  vulgo  l'Uermoz  ),  la  Ravière. 

CHAMBÉRI.  L'Angleterre,  les  Barandier,  Beauvoir, 
laBionnaz,  laBoisse,  Caramagne,  la  Cassine,  Chanibéri, 
le  Chanei ,  les  Charmettes,  les  Chaux,  Comba-Rochet, 
les  Combes,  la  Croix-Rouge,  Graberat,  Hauturin ,  Lé- 
menc,  la  Martinière,  sur  le  Mont,  Montracul,  Nezin, 
le  Noyer,  Piochet,  le  Planté,  le  Plat,  Pugnet,  leRavet, 
la  Raveriaz  ,  les  Rochets,  St-Georges,  St-Saturnin  ,  la 
Violette. 

CHAMBÉRI-LE- VIEUX.  Vers  les  Bois,  la  Boisse,  le 
Carre,  les  Garbillons,  Morat,  les  Pantons,  lesPolliers, 
Putigni,  St-Ombre. 

CHAMPAGNEUX.  Champagneux,  Duisse,  Léchaux, 
la  Saunière. 

CHANAZ.  Les  Bertheloux ,  les  Bimets,  le  Bochet,  le 
Buloz  (le  Bute  ),  le  Couloir  fie  CouleuJ,  les  Combes, 
Curtet,  Flandre,  les  Granets,  Landaz,  Pomet,  les  Prail- 

(1)  Il  y  a  un  ruisseau  du  même  nom. 


403 

les,  Porthoiid  dessous,  Porthoud  dessus,  les  Tonets , 
Yon. 

CHAPELLE-BLANCHE  (LA). 

CHAPELLE-DU-MONT  DU-CHAT  (LA).  La  Cha- 
pelle-du-mont-du-Chat ,  Communal  ,  le  Grand  Villar  , 
Grateloup,  le  Petit  Villar. 

CHAPELLE-SAINT-MARTIN  (LA).  La  Chapelle, 
Crêt  deçà  ,  chez  Gâche  ,  Haute  -  Court  ,  Mussieux  ,  le 
Secrétaire ,  Tonlon  (  Thélou  )  ,  Verdan  ,  le  Villar  f  le 
château  du  Villar  j. 

CHATELAR  (LE).  Amand  ,  Atilli  ,  le  Chatelar  , 
chez  Coitou  ,  les  Ecuries  ,  TEtoile  ,  chez  Garin  ,  les 
Granges,  la  Lavanche,  en  Leat  fLeyat,  chez  PossoiJ,  le 
Martinet,  Melessine  ,  Mollardier,  le  Mont  fie  mont  Jn- 
UosJ,  Mont-Tordu,  le  Petit-Mont,  chez  les  Pissieux  , 
Planchevri,  le  Plan  -  de  -  chaise,  le  Var,  la  Verrière,  le 
Villaret  fie  Villaret-Rouge,  le  Villar-Rouge  J,  chez  Vi- 
viand. 

CHAVANNE  (  LA  ).  Blondet ,  la  Chavanne. 

CHIGNIN.  Chignin,  le  Clocher,  le  Colombier,  Mont- 
Levin,  la  Place,  Tormeri,  les  Tours,  le  Villar,  le  Viviers. 

CHINDRIEUX.  Les  Callets,  les  Carrets,  Champfleuri, 
Châtillon,  Chaudieux,  la  Chaz,  Chevigneux,  Chindrieux, 
la  Combe  ,  les  Cordis,  les  Déprimoz,  Expilli  f  PilliJ, 
les  Goddards,  Groisin,  Mollar  de  Vion,  Praz,  les  Rattes, 
Rigolet,  Vars ,  Veraz,  Viuz. 

COGNIN.  LeBiolai,  le  Bois,  les  Capucins,  la  Cardi- 
nale, Chalod,  Champrond,  Cheron,  les  Chevronnés, 
Cognin,  les  Combes,  Corinthe,  l'Eglise,  Folésan,  les 
Grandes- Terres  ,  Lode  ,  chez  Manet ,  les  Molasses, 
Mont-Charvin,  la  Pintaz,  le  Pont,  le  Pont  Saint-Char-' 


104 

les,  les  Raniers,  Salins,  la  Thiolière  (1),  Villeneuve, 

COMPOTE  (LA),  la  Compote,  chez  Collet. 

CONJUX.  La  Bergerie,  la  Chatière,  Semelaz  (2), 

CORBEL  (3).  Les  Ambiards,  Corbel  (  Corbet  ),  les 
Cruz,  les  Cuchets,  les  Duplals,  les  Egaux,  les  Piolets^ 
les  Gants,  les  Guillermins,  les  Perrucons  (les  PericonsJ, 
les  Rats-griS;,  les  Rosaz,  les  Rossaz. 

CROIX  DE  LA  ROCHETTE  (LA).  La  Croix,  Mon- 
tabon  f  Mont-AbouJ. 

CRUET.  La  Baraterie,  le  Chaffard,  la  Combe,  la  Côte, 
Cruet-la-Chapelie  fia  Chapelle),  Cruet-l'Eglise,  Cruet- 
Ferroud,  le  Madoux,  le  Mas  dessous,  la  Bavière,  la  Rive, 
St-Laurent,  Verdun. 

CURIENNE.  L'Abaz  flabasj.  Chapelle  St-Michel , 
l'Eglise,  Fournet,  le  Mollar  ,  le  Moulin,  Montgelard , 
Mont-Marlet,  Pommier -Champet,  Sordet,  le  Vachet, 
le  Vernet. 

CUSL  Les  Bajets,  Baléve,  Barroca,  Bellejoie,  le 
Château  de  Cusi ,  le  Château  de  Fesigni,  le  Château 
Pers,  les  Chavannes  ,  la  Chaz  ,  Collombet,  les  Crêts, 
les  CristoUets,  la  Curiaz,  Cusi,  l'Essert,  les  Filliards, 
les  Genêts,  Labaz,  Longefan,  les  Massettes,  les  Miéges, 
les  Murats,  Nant-Favai,  Notaret,  la  Palud,  la  Perrière, 
les  Petellaz,  la  Praz,  les  Raffîs,  Rapillat,  les  Reys,  les 
Terres,  la  Thiollière ,  la  Tropaz  fia  Trompe),  les  Vau- 
tereis. 


(i)  Mot  patois  qui  signifie  la  Tuilière  ou  Tuilerie. 
(S8)  Une  portion  de  ce  hameau  est  sur  la  commune  de  St-Pierre-de-Cur- 
tille. 

(S)  Tous  noms  de  famille. 


105 


DÉSERTS  (LES).  L'Alosinaz  [la Lésine),  Anlagnusse, 
Balbière,  les  Bouvards,  les  Clianires,  les  Charmelles, 
la  Combe,  les  Déserts,  les  Droux,  le  Favre,  le  Gérard, 
les  Mermets,  Plaiiipalais,  le  Pleuracliat ,  les  Ricordes, 
les  Villes  derrières,  les  Villes  devant. 

DÉTRIER.  Les  Chaberls,  la  Chapelle  Sle-Marguerite, 
les  Cheneis,  les  Moulins,  la  Plaine,  Ribolet. 

DOMESSIN.  Les  Aleraz  ,  le  Blanc,  le  Bonnard  ,  le 
Boudrier,  Chapeluf ,  le  Cusin,  Domessin,  le  Falque,  le 
Genin ,  Gubin  ,  le  Guillot,  le  Magnin,  Revilliet. 

DOUCI.  Le  Cul  de  ^oh  (sur  les  Bois),  Douci  d'aval, 
Douci  (  la  Chapelle),  les  Gonliers,  le  village  du  Mil- 
lieu,  le  Villar  (chez  Magnioud J . 

DRUMETTAZ-CLARAFOND.  Cerarge  f  SerargesJ, 
Clarafond  ,  Drumcttaz,  Fresenei. 

DULTN.  Les  Bois  ,  le  Château  fie  château  de  Saint- 
SeverifiJ,  Dulin  ,  les  Frandins  ,  la  Galinière  ,  les  Ga- 
brioux ,  les  Gentils,  les  Guichers ,  les  Journaux  ,  le 
Potin,  la  Roue,  les  Tevenons,  Vergenucle. 


ECHELLES  (  LES  ).  Les  Andrés,  Badier,  Bande  ,  le 
Bois,  la  Croix  de  la  Roche,  les  Echelles,  Gerbet,  la 
Grotte,  le  Maillet,  Pont  St-Martin,  le  Villar. 

ECOLE.  Les  Aroles,  Bellevaux,  la  Chapelle,  le  Crest- 
du-Mont  f  le  creux  du  mont),  Garnoit,  Grateloup,  le 
Jersin,  le  Villar. 

ENTREMONT-LE-JEUNE.  Voyez  SAINT-PIERRE- 
D'ENTREMONT. 


106 

ENTREMONT-LE-VIEUX.  Les  Bessours,  les  Bran- 
coz ,  les  Bruns,  la  Coche,  les  Combes,  les  Curialets, 
Derbetan,  le  Désert,  Enlencovaz,  Entreniont-le-Vieux, 
Epernei  (1),  les  Gandis,  les  Girouds,  le  Grand  Carroz, 
le  Grenerie,  les  Martenons,  les  Minets,  le  Mollar,  les 
Perrets,  les  Pins,  la  Plagne ,  Plan-Martin  ,  Pomet,  les 
Rigauds  ,  les  Tcppaz. 

EPERSI.  Les  Aillouds,  les  Burnats,  le  Bois,  Epersi, 
Mognard. 

ETABLE.  Comba,  Etable?,  Foïau,  Gorapon,  le  Vi- 
laret. 


FRANCIN.  LeBoisset,  la  Charrière ,  Curtille,  Fran- 
cin,  le  Plan. 

FRASSES  (  LES)  (2j.  Le  Carrier,  le  Charvier,  les 
Chalets,  les  Lombards,  les  Martins,  les  Plotiers. 

FRÉTERIVE.  La  Barletta,  la  Carre,  la  Cave,  Cova- 
rel,  la  Fiardière  ,  le  Four,  Fréterive,  la  Mazerie,  Mont- 
Plan,  les  Moulins,  le  Prieuré,  la  Tour,  la  Tronche,  le 
Villar. 


GERBAIX.  Angosard,  Angran,  Bardelaz,  Berl,  Brét 
[lesBrets),  Cariaz,  Crevel,  les  Damesins,  les  Demeures, 
le  Désert,  les  Fleurets,  Gerbaix ,  les  Guigardets ,  la 
Late,  Mure,  le  Rieu. 

GRESIN-LEPIN. 


(i)  L'église  est  à  Epernei. 

(2)  On  disait  la  Frasse  au  siècle  dernier. 


107 

GRÉSI-SUR-AIX.  Les  Aillouds,  Antoger ,  Arbucin 

(le  mont  d" Arbucin),  les  Barrilliats,  les  Bojets,  le  Chà- 
lel,  Cellière,  les  Choseaux,  Clochet ,  la  Commanderie, 
les  Couduriers,  Droisse ,  les  Durands,  les  Filliards,  les 
Fontanils,  la  Fougère,  Gerba-Sèche,  Grési,  le  Jéaz  , 
Loche,  les  Magiiets,  les  Martins,  les  Melets  ,  Miiitaz  , 
Poulli,  Roulant,  Vertbois. 


HÉRI-SUR-ALBL  Boqueraz ,  les  Bois,  Breyneros  , 
Chainaz,  les  Combes,  la  Côte,  les  Côtes,  le  Criiet,  les 
Darans,  les  Duverneis,  l'Epine,  les  Gaimes,  Galissar, 
chez  Gatillon,  les  Granges,  Heri-sur-Albi ,  chez  Liaudi, 
le  Mât,  Mouilléne  {Mollienaz),  la  Montée,  les  Morands, 
Parella,  les  Plats,  la  Ruetraz,  le  Vernei ,  Vétro. 


JACOB-BELLECOMBETTE.  Bellecombette ,  le  Cha- 
nel, la  Grobette,  Jacob,  la  Peisse. 

JARSL  Derrière  Bellevaux,  Bclleviile,  chez  Burgos, 
Carlet,  la  Chapelle,  l'Eglise  fJarsiJ,  Precheret  f Pré- 
CherelJ,  entre  Roche  ftrès  Roche],  sur  Roche,  le  Sau- 
gei,  Verêtre  (  Ethre  ). 

JONGIEUX.  Aimavigne,  les  Barlets,  Beau-Villar, 
Jongieux  ,  le  Mart,  le  Vernat. 


LAISSAUD.  Beauregard ,  les  Bonnefois,  Coise ,  les 
Cortannes,  Laissaud ,  Sonnaz. 

LEPIN.  Basatiére,  Bernardi,  Chabodière,  les  Gri- 


408 

monet,  les  Martins  dessous,  les  Martins  dessus,  Micoud, 
la  Montagne,  Pinet ,  le  Port,  le  Puy  ,  Rassignolet , 
Riondet. 

LESCHERAINES.  La  Coudraz  ,  Coupebois ,  le  Cro- 
zet,  Lescheraines ,  chez  Lovât  ,  la  Madeleine,  le  Mou- 
cliet,  la  Palud  ,  les  Ponsiers,  le  Pont,  Roussillon,  le 
Villaret. 

LOTSIEUX  (1).  Bressieux,  les  Cottarels,  les  Crêts, 
la  Croix,  les  Farcots,  les  Favres,  les  Monnets,  le  Mur- 
ger,  les  Paris,  les  Payots,  les  Rebottons,  les  Rubins, 
Touchefeu ,  les  Vullioux. 

LUCEL  Le  Biez,  les  Cléments,  Cremont,  l'Eglise, 
Montagnin  f  Montagins  j ,  les  Puthods  ,  la  Tuillière, 
Veytrier,  Vereyzins  dessous,  Vereyzins  dessus. 


MARCHES  (LES).  Les  Abymes,  Ballegarde,  la  Ber- 
gei,  les  Bouvets,  Chacusard,  Champlong,  le  Grand  Vil- 
lage fies  Marches  J  ,  les  Granges,  Mûr  (Murs ,  Mure), 
Myans,  Pierre-AchéC;,  Seloge ,  Vauche. 

MARCIEUX.  Les  Galets,  3Jarcieux ,  le  Poncet. 

MERL  Cerarge,  Fournet,  Jaquier,  Meri  (MeiriJ. 

MEYRIEUX  -  TROUET.  Les  Marmoux  ,  Meitenod 
( MainteinodJ ,  le  Menard  ,  Risolet  (Roselel),  Trevouet 
(Trouet),  le  Villaret. 

MOGNARD.  La  Chapelle  ,  la  Combe  dessous  ,  la 
Combe  dessus,  la  Droise  dessous,  la  Droise  dessus, 
Gouri,  Maclans  f  MaclinJ,  Mognard ,  la  Nernai,  fie 
VernaiJ,  les  Rippes,  les  Sauvages. 

(1)  yulgb  LÈJEU. 


409 

MOLETTES  (LES).  Les  Aillouds,  l'Allée,  Bagard, 
chez  Bottaz,  les  Bourbières,  les  Davalets ,  lesDouins, 
i'EgUse  f  les  Molettes  J,  les  Granges,  Haute-Bise,  le 
Mollar,  les  Piagets,  Villar-Ibert  /^vulgo  Villarbe'J,  la 
Ville. 

MONTAGNOLE.  Le  Bas  de  l'Eglise,  les  Bocquets  , 
Cesolef,  les  Faviers,  Fenesiroz,  les  Guillermins,  Lou- 
vete,  Mappaz,  les  Meuniers,  Montagnole,  Pierregrosse, 
le  Platon,  le  Pontet,  le  Puysat,  Revel,  les  Routins,  le 
Villar. 

MONTCEL  (LE).  Belaix,  les  Bertrands  ,  les  Blancs, 
la  Chapelle,  les  Chamoux,  le  Chàtelar,  les  Curtouds, 
les  Davids,  Decampoux,  les  Faverins,  la  Grange,  les 
Jacquignons,  laChaz,  les  Laurents,  les  Légers,  la  Ma- 
rine, les  Marierais,  les  Mermoz,  le  Mollar,  le  Montcel, 
le  Moulin,  le  Moulin  des  Clers,  le  Moulin  de  Tête,  le 
Moulin  de  Varetasse ,  le  Pérou,  le  Plan,  les  Riiouds, 
Villeneuve  ^vulgo  Vlanouva  J. 

MONTMÉLIAN.  Les  Adoubes,  laMaladière,  Mont- 
mélian. 

MOTTE-EN-BEAUGES  (  LA  ).  L'Abbaye  fchez  Dal- 
phinj,  les  Aillouds,  les  Burnods,  la  Cretaz,  chez  Co- 
tion ,  la  Frenière  d'amont,  la  Frenière  d'en  bas,  chez 
Freniou  (les  FrenandsJ,  la  Motte,  le  Noiret,  le  Rocher. 

MOTTE-SERVOLEX  (LA).  Barbeset,  Barbi,  Beau- 
voir, le  Bourg  (village  de  VEgliseJ ,  la  Catonière ,  la 
Champagne  ,  Chamoux  ,  Chantabord  ,  la  Chapelle  de 
Chavan,  Cheminet,  les  Ciseaux,  Corrieu,  la  Curline, 
les  Granges,  Etrambrai /^^e  Tremblai),  Léliaz,  Mon- 
tarlet,  Montauger  dessous,  Montauger  dessus  (Monto- 
gier  ) ,  Montessui  dessous,    Montessui   dessus,    les 


110 

Moulins,  le  Noirel ,  les  Perrouses,  Pingon ,  Roujoux 

fRougieux),  la  Salle,  Servolex,  la  Tessonnière,  le  Vil- 

lar,  Villarmarin,  Villarperon,  Villarphilippon,  la  Vil- 

lette. 

MOTZ  (1).  Blainti  (Blintil),  Chateaufort,  les  Iles, 
le  Nant;,  Onex,  Reinaiid  f  RaneaiixJ. 

MOUXI.  Le  Biollai,  les  Blancs,  le  Chaffaron,  le  Crêt, 
Loche,  le  Menten. 


NANCES.  Les  Cliarpines  ,  le  Château,  la  Côte,  les 
Gigots,  le  Gollat,  les  Malaguerres,  Nances  dessous  , 
Nances  dessus. 

NOVALAISE.  Beauvent,  les  Berlioz^  les  Boltières, 
le  Boure,  les  Champs  {?  le  grand  champ),  les  Collombs, 
la  Cretaz ,  l'Eyanette  ,  les  Fauges  ,  Heisse  dessous, 
Heisse  dessus  fLaysseJ,  Monlbel ,  Monthieux,  les  Nei- 
rets,  Novalaise,  Putignieu,  les  Richards,  Rosière  (2). 

NOYER  (  LE  ).  Le  Buisson  ,  le  Chalet,  la  Chavanne, 
Chêne,  Cholex,  le  Cimetière,  les  Créts  fleCréJ,  le 
Mont,  le  Noyer,  le  Perrier,  la  Ville  [la  VellaJ. 


ONTEX.  Billard,  Billion,  chez  Brondel,  Commu- 
nal, TEglise ,  Grumeau,  Hautecombe,  le  Mont,  Seme- 
lard. 


PETIT-BARBERA  (  LE  ).  Buisson-Rond,  la  Challe, 


(1)  On  prononçait  Mou. 

(2)  On  prononce  Rossière. 


441 

Chanaz,  les  Chevrons,  la  Croix  du  Rampau,  les  Got- 
telands,  la  Grange-neuve,  Grateloup ,  Logerai,  la  Ma- 
deleine, Paberi  (1),  le  Petit  -  Barbera  ,  les  Plantés, 
Reposieu,  Ruffîer,  chez  Sancet,  Salai,  le  Sourd,  la 
Tour,  Vermont. 

PLANAISE.  Planaise,  lePuysel. 

PONT-BEAUVOISIN  (LE)  Lécuré,  la  Pissatière,  le 
Pont-Beauvoisin,  lePouisat,  les  Rivaux,  la  Touche. 

PRESLES.  Les  Agers,  Biolai,  Presles. 

PUGNI-CHATENOD.  Les  Barrais,  les  Bollons,  Cha- 
tenod  (  Chatelnod  ?  ),  les  Hôtes  ,  les  Massonats,  les 
Mollars,  Pugni,  les  Sandres. 

PUYGROS.  Arvei,  le  Bois  ,  le  Chêne  f  le  Châne  J , 
Fenestroz  ,  Marie  fMarliozJ,  Montgelard,  Puygros. 


RAVOIRE  (  La  ).  Boêge,  la  Déserte,  Laisse,  le  Mol- 
lar,  Néquidez,  la  Peisse,  la  Peyrouse,  Petite-Laisse,  la 
Ravoire,  la  Trousse,  Villelte. 

ROCHEFORT.  L'Eglise,  Plevieux,  le  Suard,  Urice, 
le  Vivier. 

ROCHETTE  (LA).  La  Croix,  Mont-Bertrand,  Mont- 
taboud,  la  Rochette,  St-Maurice. 

ROTHERENS.  Rolherens. 

RUFFIEUX.  Le  Château  de  la  Roche,  Chaussepaille, 
la  Chaux-David,  Chessine,  Colonge,  Crozant,  Lachaz 
fia  ChazJ,  la  Loi  fia  Loex),  Montagnai,  Montclerion, 
Montlorgeon,  Orbessieux,  les  Panquets ,  Mecoraz  (2), 


(1)  Une  partie  a  pris  le  nom  de  Monplaisir. 

(2)  Une  partie  de  Mecoraz  est  sur  Serrières.  Voy,  cette  commune 


lia 

les  Perrouses,  Pirole,  Putignai,  Rojux,  Ruffieux,  Sô- 
mont. 


SAINT-ALBAN.  Balangère,  Chesse,  la  Cluse  deçà,  la 
Cluse  delà,  Conniances,  la  Grand -Laisse,  Guillotière, 
Lescherenne,  Létillerai,  Lovetaz,  Monterminod;,  Nivo- 
let,  lesPerriers,  la  Petile  Laisse,  Plama,  Raserei,  Saint- 
Alban,  le  Villaret,  Villeneuve. 

SAINT-ALBAN-DE-MONTBEL.  Les  Calamans,  les 
Collombs ,  les  Darmezins,  les  Frandins,  les  Ganivets, 
les  Grimonefs,  les  Guiguets,  les  Munins,  le  Perron  ;, 
St-Alban-de-Montbel,  le  Saugeai. 

SAINT-BALDOPH.  Le  Bourget,  la  Croix,  Lachenaz, 
Masselin  (  Musselin),  le  Mollar,  Montcharvet,  le  Nant, 
la  Petite  Montagne,  Rocheron ,  Ronjoux,  St-Baldoph. 

SAINT-BERON.  Le  Bajat  ,  les  Bernerds,  le  Bois- 
sard,  les  Bonnes,  le  Cleyet,  le  Croibier,  le  Favre,  le 
Grand-Bois,  le  Grand-Cevoz,  le  Graven,  le  Jacquemet, 
la  Màtre,  les  Micoulaz,  le  Néritan,  le  Nigon ,  le  Pirod, 
le  Raclet,  le  Ravei ,  les  Roses,  Saint-Beron. 

SAINT-CASSIN.  Les  Abberges ,  Arcollières ,  le  Be- 
nêt (chez  les  Dnbonnet),  la  Clinière,  la  Combe,  Com- 
bette,  la  Corbière,  le  Couvent,  les  Culées,  Delà-les- 
Bois  (Damoz  -  le-bois) ,  Déserta,  Dessous  -  le  -  Bois, 
l'Eglise,  Fontaine  -  Déserte,  (}T\%n(iv\  (  Gragnon  )  ,  le 
Grand  -  Verger  ,  Laillat  (  Léliaz  J,  Mossens  ,  Nonnet , 
l'Oratoire,  le  Planei,  le  Platon,  Saint- Claude,  la  Sé- 
nière,  la  Serraz,  la  Thiollière,  la  Tour. 

SAINT  -  CHRISTOPHE.  Les  Andrés  ,  Bande,  les 
Bâtés,  Boguière,  chez  Capuchon,  Gerbaix,  la  Grotte, 


113 

Saint -Biaise,  Saint -Christophe,  Saint  -  Martin  ,  chez 
Tirard,  le  Villar. 

SAINT-FELIX.  Le  Brouillet,  Chamoussat,  la  Cha- 
pelle, Crozagni,  Linière,  Malagni,  Merci,  les  Moiroux, 
Pattu,  Saint-Félix,  Soffa  ,  Touvière. 

SAINT-FRANC.  Le  Bois,  le  Bourdon,  Chaille,  sur 
Chaille,  le  Chaniprond,  le  Chevron,  la  Combe,  Curtille, 
Damière,  les  Entes  ,  le  Garon  ,  la  Grand  -  Maison  ,  le 
Grand-Mortier,  le  Gruot,  Larigni,  le  Marquis,  le  Mi- 
chal,  Morge,  le  Mulet,  Saint-Franc,  Sibilliat,  Tartavan, 
le  Thevenon,  le  Trepus. 

SAINT  -  FRANÇOIS  -  DE  -  SALES.  Le  Chalet  ,  le 
Champ,  le  Charmillon  ,  les  Chavonnes,  chez  Dumas, 
l'Eglise,  la  Magne,  le  Mouchet ,  les  Perriers. 

SANT-GENIX.  Bachellin,  Bauge,  Bessé  ,  Camelin  , 
Champ-Long,  Comba-Gilli,  les  Davrets,  le  Jasemin , 
Joudin  ,  le  Mont,  Montdragon,  Pigneux  ,  Saint -Genix, 
la  Taillât,  Truiton,  Uris  fUriceJ. 

SAINT-GERMAIN.  Les  Broissants,  la  Chambotte, 
les  Guinets,  Laci  fLassiJ,  Marcin ,  Mont-Durant  [sur 
la  Roche  J,  Panloup  ,  Poinçon,  Saint-Germain,  Salière, 
Sargoëns  ,  Sernaz  ,  la  Val  (Laval),  Verdet. 

SAINT- GIROD.  Carcallane,  Champ -Berard  (vulgo 
ChamberaJ,  Colombier,  la  Croix  -  Blanche ,  chez  Dar- 
mond,  les  Guerras,  Lansard ,  Marcellaz,  chez  Maurin, 
les  Pinettes,  Ribitel,  Saint-Girod ,  la  Villette. 

SAINTE-HÉLÈNE-DU-LAC.  Les  Berthets,  les  Bois, 
la  Chapelle  de  l'Hôpital,  la  Chapelle  de  Sainte  Hélène, 
l'Eglise,  la  Grange- Mareschal ,  Montmillerat ,  le  Pi- 
chat,  lesPogniens,  laRamade,  laRomargue,  la  Tour, 
le  Touvet. 

8 


'114 

SAINT-JEAN-D'ARVEI.  Chaffardon,  la  Cliamère, 
Contaminaz  ,  la  Cretaz ,  la  Grotte,  Laberi,  Lachaz  f  la 
Chaz  ),  Lancenaz ,  Lovetaz,  le  Mollar  ,  Montagni  , 
Nivolet,  le  Planaz  ,  le  Puysat,  Saint- Jean- d'Arvey  , 
Salins ,  le  Villar. 

SAINT-JEAN-DE-CHEVELU.  Bergin,  les  Borgets, 
Champrond  (Champ  riond),  Chevelu,  Chonzon  ,  la  Fo- 
rêt, Monthoiix  fvulgo  MonteuJ,  la  Platière,  Sômont, 
Vernalel. 

SAINT-JEAN-DE-COUX.  Bande,  les  Barriers  fCôte- 
Barrier),  la  Catlin,  le  Cheval-Blanc,  chez  Héritier,  les 
Merles,  les  Molasses,  les  Replats,  Saint-Jean. 

SAINT- JEAN- DE-LA-PORTE.  L'Allier,  le  Bourg 
f  Bourg  Evescal  J,  Comba-Fou  f Combe  folle J,  le  Féal, 
le  Friot,  Mont-Lambert  fvulgà  Mollambert) ,  la  Palud, 
la  Ravoire,  Saint-Jean-de-la-Porte,  Saint-Philippe. 

SAINT-JEOIRE  (1).  Bois -Plan,  la  Boisserette,  Fa- 
verat ,  le  Puyset ,  St-Jeoire  dessous,  St-Jeoire  dessus. 

SAINTE  -  MARIE  -  D'ALVEI.  La  Blanchinière,  les 
Guicherds,  la  Mégère,  St-Bonnet,  Sle-Marie-d'Alvei. 

SAINT  -  MAURICE  -  DE  -  ROTHERENS.  Berin,  les 
Borgets,  le  Bornel,  Grenoz ,  le  Mollar,  les  Rives,  Ro- 
cheron,  Rotherens,  St-Maurice. 

SAINT  -  OFFENGE  (2)  DESSOUS.  Le  Bonnevaz, 
Champagnole,  le  Chêne,  Cholex,  le  Cimetière,  le  Creu- 
set, les  Fermiers,  les  Grès,  les  Guers,  les  Huguets  d'a- 
mont, les  Huguets  d'aval,  leMolinet,  le  Mont,  lesMorels, 
le  Nantel,  la  Plaisse,  le  Revers,  Rocherai,  les  Toquets, 
St-Offenge  dessous,  les  Suavets. 

(t)  Dégénérescence  de  St-Gcorges. 
(2)  Dégénérescence  de  Ste-Euphémie. 


115 

SAINT-OFFENGE-DESSUS.  Les  Combes,  les  Cor- 
nants (Cornuant,  Cornât),  les  Faverins  (\es  FavratsJ, 
les  Gonards,  Loi,  Saint-Offenge  dessus,  les  Suavets  (1), 
les  Vouthiers. 

SAINT- OURS.  Bàssat  dessous,  Bàssat  dessus,  la 
Boltaz  ,  chez  Bouchet,  l'Ecluse,  la  Forêt,  chez  Jean- 
Rey,  les  Mas,  Remollar,  les  Roberts,  St-Ours,  Vieugerel, 

SAINT-PAUL.  Les  Gonnets,  les  Moiroux,  le  Mollar, 
les  Pijoles  ,  les  Rougeaux,  Rubaud  ,  les  Trins,  les  Ve- 
lats ,  les  Vinchols. 

SAINT-PIERRE-D'ALBIGNI.  Albigni,  l'Allier,  les 
Allues  dessous,  les  Allues  dessus,  le  Bourget,  la  Cham- 
pagne, la  Chapelle  de  Pitié,  la  Chapelle  de  Ste-Brigitle, 
chez  Chevillard,  Cornet,  les  Contins,  Favasset,  Garnier, 
les  Gex ,  les  Hibouds,  Lazare,  le  Mas,  Minjoud,  Miolan, 
Miolanet  j^vulgo  MénaletJ ,  Mollar-Cretin,  Mollar-Ra- 
chat,  la  Montaz,  Mont-Benoit,  la  Noiriat,  Paux ,  le  Pé- 
chet,  la  Planlaz,  les  Sandres,  la  Saussaz ,  Sei. 

SAINT-PIERRE-D'ALVEI.  Le  Carrel,  les  Collets, 
l'Eglise,  le  Mas,  Oncieu,  les  Tardis. 

SAINT -PIERRE- DE -CURTILLE.  Les  Boissières, 
Conjux,  la  Côte,  Crene,  Curlille,  les  Gredauds,  Haute- 
Combe,  les  Martins,  le  Mollar,  chez  Morin,  chez  Piollet, 
Pontbeau,  Quinfiot,  les  Radeles,  Saint-Gilles,  Semelaz^ 
chez  Tête,  les  Voûtes. 

SATNT-PIERRE-D'ENTREMONT  ou  ENTREMONT- 
LE  JEUNE  (2).  Les  Baudets,  St-Pierre-d'Entremont. 

(1)  Une  demie  est  surSt-Offenge  dessous  et  l'autre  demie  sur  St-Offenge 
dessus. 

(2)  Dépend  ,  pour  le  spirituel  ,  de  l'évèché  de  Grenoble ,  l'église  étant 
située  sur  la  rive  gauche  du  Guiers. 


116 

SAINT-PIERRE-DE-GENEBROZ.  Bellet,  St-Pierre- 
de-Genebroz. 

SAINT-PIERRE -DE -SOUCI.  Les  Bertrands  ,  le 
Bardaz,  le  Chanei ,  Chàteaublanc,  Combefort ,  Côten- 
vcrs,  les  Côtes,  Frédière  fies  Roses  ,  les  Bontrons),  le 
Fregni,  la  Fontaine,  Mont-Raillant,  la'Petrelle,  le  Plan, 
Poulli  (Fouille),  les  Richards,  St-Antoine,  St-Pierre, 
Souci,  chez  Verdet ,  Villar-Domenge,  Villar-Laprin 
(Villarprin  vulgô  LaprinJ. 

SAINTE-REINE  (1).  Epernex,  Routhêne  fRouthe- 
nexj,  Sainte-Reine. 

SAINT-SULPICE.  Les  Barins,  Bigon,  les  Cantins  , 
Chalod  ,  le  Frenai ,  les  Gevrots,  les  Girouds,  le  Grand- 
Bois  ,  Grand-Champ,  le  Grand-Rey,  chez  Julian ,  les 
Martins,  les  Michotons,  le  Mollar,  Montfort,  Pravaux, 
Saint-Sulpice,  Vernaud ,  Villar-Marin. 

SAINT-THIBAUD-DE-COUX.  Les  BerthoUets,  la 
Cattin ,  les  Favres,  les  Forains,  le  Grand-Village  fCoux- 
GrandJ,  chez  Gros-Louis,  les  Guillermes,  Hauteville 
dessous,  Hauteville  dessus,  les  Martins,  les  Meules, 
les  Michellets,  Montessui  fies  Jea7icoiirtsJ,  hs^atrons, 
la  Perrière  ^^a  Praire],  les  Pollets,  les  Valetas ,  les 
Simons. 

SERRIÈRES.  Carcine,  Chevignet,  la  Chetraz ,  Cla- 
rafond.  Contamine,  les  Durands,  les  Iles,  la  Loy,  Ma- 
reste  ,  Matli ,  Mécoraz  ,  Mouton  ,  Nouvelle  -  Mécoraz 
fNovelJ,  Serrières,  Venaise,  Vovrai. 

SOl^îNAZ.  Antigni,  Bellecombette,  Bornand ,  Cer- 
venaz  fvulgo  Sarvenaz),  la  Chapelle,  les  Combes,  le 

(1)  Dégénérescence  de  Ste-Radegonde. 


417 

Crét  (1),  les  Fontaines,  le  Mollar,  Montagni,  Rager, 
le  Ruttet,  Sonnaz. 


TABLE  (  LA  ).  Les  Boissards,  les  Cartels,  le  Defai , 
le  Fau,  les  Fugains,  Lombmard,  le  Magnin,  la  Marti- 
nette,  le  Mollar,  les  Portiers,  la  Provenchère,  Repidan, 
la  Ruaz,  la  Table,  Tognet,  les  Verolets,  le  Vissard. 

THOIRL  Bonvillar,  les  Chavonnes,  les  Chavonnettes 
dessous,  les  Chavonnettes  dessus,  les  Créts,  la  Fougère, 
la  Palud,  le  Replat,  le  Saugeai,  lesTiapes,  Thoiri,  Tor- 
mère. 

THUILE  (LA).  Les  Barriers,  les  Baux,  les  Bourgeois, 
le  Château,  Entrenant  (2),  la  Glière  fia  GuillièreJ,  chez 
Marôque,  le  Monet,  le  Mont,  Monthoux,  Mont-Riond 
(^vulgô  MorionJ,  Nicodet  [Nequidet),  chez  Pachoud,  la 
Pière,  la  Place  d'Armes,  les  Poncets,  la  Rongère  (vulgô 
Rondière],  la  Thuile,  Tournassat,  le  Village  du  Lac. 

TRAIZE.  Beirin  ,  les  Berlhets  ,  Charosse  ,  Cornet , 
Cottin,  les  Malods,  Suerin  {Soirin,  Centagnier),  Traize, 
Triât,  Verdan  {Vertin). 

TRESSERVE.  Bonport,  la  Carbonnière,  le  Champet, 
les  Diables^  Haut-Tresserve,  Pétrel,  le  Quart  de  Pétrel, 
la  Servage. 

TREVIGNIN.  Les  Clercs,  les  Curies,  les  Maillands, 
le  Nantriond  [Nandrion),  la  Pierre,  chez  Robert,  Saint- 
Victor,  Trevignin,  Veniper. 


(i)  La  Chapelle  et  le  Cret  forment  ce  qui  se  nomme  proprement  Sonnaz. 
(2)  Entre  deux  ruisseaux  qui  se  jettent  dans  la  rivière  de  Laisse. 


118 

TRINITÉ  (LA)  (1).  La  Bithieux,  la  Charrière  (2),  la 
Cochette,  la  Conche,  le  Cruet,  les  Curtets ,  le  Flechet, 
les  Grassets ,  les  Hemeris,  les  Liigats,  Magnificat,  la 
Maison-Blanche,  Pont-Belon,  la  Trinité  ,  les  Viondis. 

TRIVIER.  Les  Baraques  ,  Boisplan  ,  le  Chairard  , 
Châles  ,  le  Grand-Barbera  ,  le  Puits  ,  Saint-Vincent , 
Trivier,  le  Viaget. 


VEREL-DE-MONTBEL.  Les  Bajats,  les  Bernerds, 
Verel-de-Montbel. 

VEREL-PRAGONDRAN.  Bassis,  les  Chavannes,  la 
Croisette,  Mont-Basin,  Pragondran,  le  Tilleret,  Verel. 

VERNEIL.  Les  Bernards,  le  Jânin^  les  Menges  (pro- 
noncez MlngesJ,  les  Picolets  (  le  grand  village),  le  Ver- 
nel  (on  prononce  Vernei). 

VERTHEMEX.  L'Abbaye  (  les  Labbayes),  les  Du- 
praz,  les  Majoux,  Mau-Nant ,  Vacheresse,  Verthemex 
(  Vertemeix  ). 

VILLAR-D'HÉRI. 

VILLAROUX.  La  Bâtie,  les  Cristins,  les  Curtouds, 
l'Eglise,  Gagoux,  les  Yvraz. 

VILLAR-SALLET.  Les  Cantins,  l'Huis-du-Four,  le 
Mollaret,  les  Postillons,  les  Tours  de  Montmayeur,  les 
Vignes. 

VIMINES.  Les  Berlioz,  les  Bondins,  chez  Camberlin, 
la  Chaz  ,  chez  Coutaz,  les  Fontaines,  la  Fougère,  le 
grand  Village  ,  chez  Jacquier  ,  le  Lard  ,  Laudier  ,  les 


(4)  Se  nommait  anciennement  le  Moultier. 
(2)  Il  y  a  une  chapelle. 


119 

Michauds  d'avat  ,  les  Mithieux  ,  le  Mollar  d'en  bas , 
le  Mollar  d'en  haut,  les  Perriers,  Pierre-Rouge,  chez 
Quidoz,  Rousin ,  Vimines. 

VION.  Bovayron  ,  les  Brotteaux  ,  la  Fontaine,  les 
Granges,  Mollar  dessous,  Mollar  dessus,  Montuizel , 
la  Muraille,  les  Oliers,  Panillon,  Vion. 

VIVIERS  (LE).  L'Ernai,  la  Servage,  les  Terrels  [le 
bord  du  lac),  le  Viviers. 

VOGLAN.  Bouvard,  chez  Comte,  le  Dorterai ,  les 
Perrouses,  Villarcher,  Voglan  {V Eglise). 


YENNE.  Amezin,  les  Bernards,  les  Bouchets,  Cham- 
buet  le  haut,  Chambuet  le  bas,  Chardon,  Chaumont, 
Chevrut,  les  Coleu  {les  Couleurs),  Cumugnin,  Curtelot, 
la  Dragonière  ,  Etaing  { Heting ,  Nétin),  Lagnieu-le- 
Grand,  Lagnieu-le-Petit,  Landressin,  les  Palatins,  Ra- 
voreaz,  le  Reffîeux,  les  Recans  {Ricans),  Sômont  le 
haut,  Sômont  le  bas,  Soudans,  les  Tareus  {les  Terreaux, 
les  Terroux),  le  Tayeu  (  Théou),  Touvière,  Veloutaz 
(  Volonta),  les  Vezins,  le  Vigeot,  Yenne. 


II 


LISTE    ALPHABÉTIQUE 

DES  HAMEAUX,  CHATEAUX,   FERMES,   ETC. 

DE  LA  PROVINCE  DE  SAVOIE-PROPRE 


Communes  et  hameaux  (1). 

Abas  (!'). 
Abbaye  (I'). 

Abberges  (les). 
Abymes  (les). 
Adoubes  (les). 
Agers  (les). 
AIGUEBELLETTE. 
Aillon-le-Jeune. 
Aillon-le-Vieux. 
Aillouds  (les). 


Communes. 

Curienne,  Cusi. 

La  MoUe-en-Beauges,  Ver- 

Ihemex. 
St-Cassin. 
Les  Marches. 
Montmélian. 
Presles. 

Aillon. 
Aillon. 
Epersi ,  Grési-sur- Aix  ,  les 

Molettes  ,   la    Motte  -  en- 

Beauges. 


(1)  J'ai  cru  devoir  répétor  dans  cette  première  colonne  les  noms  des 
communes  pour  faciliter  les  rapprochements.  On  les  distinguera  aisément, 
parce  qu'ils  sont  en  grandes  capitales  ,  et  parce  qu'il  n'y  a  aucune  indica- 
tion dans  la  seconde  colonne  sur  la  même  ligne. 


m 


Aimavigne. 

Jongieux. 

AIX-LES-BAINS. 

ALBENS. 

ALBI. 

Albigni. 

St-Pierre-d'Albigni. 

Aleraz  (les). 

Domessin. 

Alesinaz  (!'). 

Les  Déserts. 

Allamans  (les). 

Aiguebellette. 

Allée  (1"). 

Les  Molettes. 

Allier  (1") 

Saint-Jean-de-la-Porte,  Saint 

Pierre-d'AIbigni. 

Allues  dessous  (les). 

St-Pierre-d'Albigni. 

Allues  dessus  (les). 

St-Pierre-d' Albigni. 

Amand. 

Le  Chatelar. 

Amblards  (les). 

Corbel. 

Amezin. 

Yenne. 

Andrés  (les). 

Les  Echelles,  St-Christophe 

Angleterre. 

Chambéri. 

Angosard. 

Gerbaix. 

Angron. 

Gerbaix. 

ANSIGNI. 

Antagnusse. 

Les  Déserts. 

Antigni. 

Sonnaz. 

Antoger. 

Grési  sur  Aix. 

APREMONT. 

ARBIN. 

Arbucin. 

Grési-sur-Aix. 

Arcollières. 

St  Cassin. 

ARITH. 

Aroles  (les). 

Ecoles. 

Arvei. 

Puygros. 

ARVILLAR. 

Atilli. 

Le  Chatellar. 

Attignat. 

Attignat  Oncin. 

ATTIGNAT-ONCIN. 

AVRESSIEUX. 

Avi  (!'). 

Aillon. 

AYN. 

422 


Bachellin. 
Badier. 
Bagarcl. 
Bajat  (le). 
Bajats  (les). 
Bajets  (les). 
Balangère. 
Babière. 
Baléve. 
BALME.(LA). 
Balme  (la). 
Bande. 


Barandiers  (les). 
Baraques  (les). 
Baraterie  (la). 
Barbezet. 

BARBI. 
Barbi. 
Bardelaz. 
Bards  (les). 
Barins  (les). 
Barlets  (les). 
Barletta  (la). 
Barrais  (les). 
Barriers  (les). 
Barrilliats  (les). 
Barroca. 
Barroz. 

Barucbands  (les). 
Basatière. 

Bas  de  l'Eglise  (le). 
Bassat  dessous. 


StGenix. 

Les  Echelles, 

Les  Molettes. 

St-Beron. 

Verel-de-Montbel. 

Cusi. 

St-A!ban. 

Les  Déserts. 

Cusi. 

La  Biolle. 

La    Bauche ,    les    Echelles  , 

St-Christophe,  St-Jean-de- 

Coux. 
Chambéry. 
Trivier. 
Cruel. 
Le  Bourget,  la  Motte-Servo- 

lex. 

La  Motte-Servoiex. 

Gerbaix. 

Ayn. 

St-Sulpice. 

Jongieux. 

Fréterive. 

Pugni-Chatenod. 

St-Jean-de-Coux,  la  Thuile. 

Grési-sur-Aix. 

Cusi. 

Avressieux. 

La  Bridoire. 

Lépin. 

Montagnole. 

St-Ours. 


123 


Bassat  dessus. 

St-Ours. 

BASSE  i\  S. 

Bassis. 

Verel-Pragondran. 

Bâtés  (les). 

St-Christophe. 

Bâtie  (la). 

Barbi,  Villaroiix. 

BAUCHE  (la). 

Baudets  (les). 

St  Pierre-d'Entremont. 

Bauge. 

St  Genix. 

Baulat  (chez). 

Aillon. 

Beaunoyer. 

Albi. 

Beauregard. 

Laissaud. 

Beauvent. 

Novalaise. 

Beauvillar. 

Jongieux. 

Beauvoir. 

Chambéri,  la  Motte. 

Beirin. 

Saint-Maurice-de-Rotherens, 

Traize. 

Bejet  (chez). 

Bordeau. 

Belaix. 

Le  Montcel. 

BELLECOMBE. 

BeUecombette. 

Jacob-Bellecombette,  Sonnaz 

Belle-Etoile. 

Belmont-Tranionex. 

Bellegarde. 

Les  Marches. 

Belle-Joie. 

Cusi. 

BELMONT-TRAMO- 

NEX. 

Belmont. 

Belmont-Tramonex 

Bellet. 

St-Pierre-de-Genebroz . 

Bellevaux. 

Ecole. 

Belleville. 

Jarsi. 

Berbets  (les). 

Le  Bourget.  . 

Berchou. 

Albens. 

Bergei  (la). 

Les  Marches. 

Bergerie  (la). 

Conjux. 

Bergin. 

St-Jean-de-Chevelu. 

Berlions  (les  . 

Billième. 

Berlioz  (les). 

Novalaise,  Vimines. 

Bernardi. 

La  Bridoire,  Lépin. 

Bernards  (les). 

Verneil,  Yeniie. 

124 

Bernerds  (les), 
Bert. 
Bert  (le). 
Bertheloux  (les). 
Berthets  (les). 
Bertholets  (les). 
Bertrands  (les). 

Bessé. 
Bessieux. 
Bessons  (les). 
Bessours  (les). 
Biez  (le). 
Bigon. 

Bigottière  (la). 
Billard. 
BILLIEME. 
Billion. 
Billot  (le). 
Bimets  (les). 
Biolai  (le). 
Biolei  (le). 
BIOLLE  (LA). 
Bionnaz  (le). 
BISSI. 

Bithieux  (la). 
Blainti. 
Blanc  (le). 
Blanchinière  (la), 
Blancs  (les). 

Blintil. 

Blondel. 

Bochet  (le). 

Bocqueraz. 

Bocquets  (les). 

Boège. 

Boeviaz. 


St-Beron,  Verel-de-Montbel. 

Avressieux,  Gerbaix. 

La  Bridoire. 

Chanaz. 

Ste-Hélène-du-Lac,  Traize. 

St-Thibaud-de-Coux. 

Ayn  ,  le  Montcel ,  St-Pierre- 

de-Souci. 
St-Genix. 
Avressieux. 
La  Balme. 
Entremont-le- Vieux. 
Lucei. 
StSulpice. 
Avressieux. 
Ontex. 

Ontex. 

Le  Bourgel. 

Chanaz. 

Cognin,  Mouxi,  Presle. 

Aix-les-Bains. 

Chambéri. 

La  Trinité. 
Motz. 
Domessin. 
Ste-Marie-d'Alvei. 
Bellecombe,  le  Montcel,  Mou- 
xi. 
Motz. 

La  Chavanne. 
Chanaz. 
Héri-sur-Albi, 
Montagnole. 
La  Ravoire. 
Albi. 


Bois  (le). 

Bois  (damoz  le). 
Bois  (delà  le). 
Bois  (dessous  le). 
Bois  (les). 


Bois  (sur  les). 
Bois-Plan. 
Boissard  (le). 
Boissards  (les). 
Boisse  (la). 

Boisserelte  (la). 
Boisset  (le). 
Boissière  (la). 
Boissières  (les). 
Bojets  (les). 
Bollivet. 
Bollons  (les). 
Bondins  (les). 
Bonet  (le). 
Bonnard  (le). 
Bonnefois  (les). 
Bonnes  (les). 
Bonnevaz  (le). 
Bonnivards  (les). 
Bonport. 
Bontrons  (les). 
Bonvillar. 
Boquière. 
Bordaz  (le). 
Bord-du-Lac. 
BORDEAU. 
Borgets  (les). 

Borlet. 


125 

Cognin  ,  Epersi  ,  Puygros  , 

St-Franc. 
St-Cassin. 
St-Cassin. 
St-Cassin. 
Albens,  Chambéri-le-Vieux , 

Héri-sur-Albi,  Ste-Hélène- 

du-Lac. 
Aiguebellette,  Douci. 
St-Jeoire,  Trivier. 
St-Beron. 
La  Table. 
Chambéri  ,    Chambéri  -  le  - 

Vieux. 
St-Jeoire. 
Francin. 
La  Bridoire. 
St-Pierre-de-Curtille. 
Grési-sur-Aix. 
Cessons. 

Pugni-Chatenod. 
Vimines. 
St-Cassin. 
Domessin. 
Laissaud. 
St-Beron. 

St-Offenge-dessous. 
Ayn. 

Tresserve. 
St-Pierre-de-Souci . 
Thoiri. 
St-Cassin. 
St-Pierre-de-Souci. 
Le  Vivier. 

St  Jean-de-Chevelu,  St-Mau- 

rice-de-Rotherens. 
Albi. 


126 

Bornant. 
Bornel  (le). 
Bottaz  (chez). 
Bottaz  (la). 
Bottière  (la). 
Boltières  (les). 
Boucliet  (chez). 
Bouchets  (les). 
Boudrier  (le), 
Bouillet. 
Bourbières  (les). 
Bourchigni. 
Bourdon  (le). 
Boure  (le). 
Bourg  (le). 

BOURCtET  (LE). 
Bourget  (le). 

Bourgeois  (les). 

Bourg-Evescal. 

Bouteys  (les). 

Bouvard. 

Bouvards  (les). 

Bouvets  (les). 

Bovayron. 

Brancoz  (les). 

Bravard  (chez). 

Bressi. 

Bressieux. 

Brêts  (les). 

Breyneros. 

BRIDOIRE  (LA). 

Brison. 

BRISON-SAINT-INNO- 

CENT. 
Broissants  (les). 
Broissieux. 


Sonnaz. 

St-Maurice-de-Rotherens . 
Les  Molettes. 
St-Ours. 
Aillon,  Albens. 
Novalaise. 
St-Ours. 

Brison-St-Innocent,  Yenne. 
Domessin. 
Bassens. 
Les  Molettes. 
Arith. 
St-Franc. 
Novalaise. 

La  Motte-Servolex,  St-Jean- 
de-la-Porte. 

St-Baldoph ,  St-Pierre-d'Al- 

bigni. 
La  Thuile. 
St-Jean-de-la-Porte . 
Ayn. 
Voglan. 
Les  Déserts. 
Les  Marches. 
Vions. 

Entremont-le-Vieux. 
Aillon. 

Bassens,  Bellecombe. 
Loisieux. 
Gerbaix. 
Héri-sur-Albi. 

Brison-St-Innocent. 


St-Germain. 
Bellecombe. 


127 


Brondel  (chez). 
Brotteaux  (les). 
Brouaille. 
Brouillet  (le). 
Broz  (les). 
Bruns  (les). 
Bugnon  (le). 
Buisson  (le). 
Buisson-Rond. 
Buissons  (les). 
Bulet  (le), 
Buloz  (le). 
Bunand. 
Burgos  (chez). 
Burnats  (les). 
Burnods  (les). 


Ontex. 

Vions. 

Albens. 

St-Félix. 

Cessens. 

Entremont-le-Vieux. 

La  Bauche. 

Le  Noyer. 

Le  Petil-Barberaz. 

Le  Bourget. 

Cessens. 

Chanaz. 

Avressieux. 

Jarsi. 

Epersi. 

La  Motte-en-Bauges. 


Cachouds  (les). 
Cadets  (les). 
Calamans  (les). 
Callets  (les). 
Camberlin  (chez). 
Cambet. 
Caraelin. 
Cantel. 
Cantins  (les). 
Capuchon  (chez). 
Capucins  (les). 
Caramagne. 
Carbonière. 
Carcallane. 
Carcine. 
Cardinale  (la). 
Cariaz. 
Carlet. 
Carmes  (les). 


Le  Bourget. 

La  Balme. 

St-AIban-de-Montbel. 

Chindrieux. 

Vimines. 

Aiguebellette. 

St-Genix. 

Albi. 

St-Sulpice,  Villarsallet. 

St-Christophe. 

Cognin. 

Chambéri. 

Tresserve. 

StGirod. 

Serrières. 

Cognin. 

Gerbaix. 

Jarsi. 

Avressieux. 


128 

Carre  (le). 
Carrel  (le). 
Carrets  (les). 
Carrier  (le). 
Carrotes  (les). 
Cartères  (les). 
Cassine  (la). 
Catonière  (la). 
Cattin  (la). 

Caussardière  ('la). 

Cave  (la). 

Cellière. 

Cérarge. 

Cervenaz. 

Césolet. 

CESSENS. 

Chaberts  (les). 

Chabodière. 

Chacusard. 

Chaffard  (le). 

Chaffardon. 

Cbaffaron  (le). 

Chaille. 

Chaille  (sur).  . 

CHAINAZ. 

Chainaz. 

Châles. 

Chalet  (le). 

Chalets  (les). 

Challe(la). 

Chaloz. 

Chamard. 

CHAMBÉRl. 

CHAMBÉRÎ-LE-VIEUX 

Chambotte  (la). 

Chambuet  le  bas. 

Chambuet  le  haut. 


Chambéri-le-Vieux,  Fréterive 

St-Pierre-d'Alvei. 

Chindrieux. 

Les  Frasses. 

La  Balme. 

Le  Bourget. 

Chambéri. 

La  Motte-Servolex. 

St-Jean-de-Coux,  St-Thibaud- 

de-Coux. 
Avressieux. 
Fréterive. 
Grési-sur-Aix. 
Drumettaz-Clarafond ,  Méri. 
Sonnaz. 
Montagnole. 

Détrier. 

Lépin. 

Les  Marches. 

Cruet;,  Triviers. 

St-Jean-d'Arvei. 

Mouxi. 

St-Franc. 

St-Franc. 

Héri-sur-Albi. 

Trivier. 

Le  Noyer,  St-François. 

Arvillar,  les  Frasses. 

Le  Petit-Barberaz. 

Bissi,  Cognin,  St-Sulpice. 

Avressieux. 


St-Germain. 

Yenne. 

Yenne. 


Chamoussat. 
Chamoux. 
Chamoux  (les). 
Champ  (le). 
Champagne  (hi). 

CHAMPAGNE UX. 

Champagnole. 

Champ-Bérard. 

Champdoci. 

Champet  (le). 

Champfleury. 

Champlong. 

Champrond . 

Champs  (les). 

Champ-Sevestre. 

Champulli. 

CHANAZ. 

Chanaz. 

Chanci. 

Chanei  (le). 

ChaïUabord. 
Chanlemerle. 
Chantres  (les). 
Chapelle  (la). 


CHAPELLE-BLANCHE 

(LA). 
Chapelle  de  Chavan  (la). 
Chapelle  de  l'Hôpital  (la) 
Chapelle  de  Pitié  (la). 
Chapelle-Ste-Brigitte  (la) 
Chapelle-Ste-Hélène  la) 
CHAPELLE-DU-MONT- 

DU-CHAT(LA}. 


i29 

St-Félix. 

Bissi,  la  Motte-Servolex. 
Le  Montcel. 
St-François. 

La  Molte-Servolex,  St-Pierre- 
d'Albigni. 

St-Offenge  dessous. 

St-Girod. 

Cessens. 

Tresserve. 

Chindrieux. 

Les  Marches,  St-Genix. 

Cognin  ,  St-Franc  ,  S(-Jean- 

de-Chevelu. 
Novalaise. 
Arvillar. 
Belmont-Tramonex. 

Le  Petit-Barbera. 

Cessens. 

Chambéri,  Jacob-Bellecom- 
betle,  St-Pierre-de-Souci. 

La  Molte-Servolex. 

Aix-les-Bains. 

Les  Déserts. 

Arvillar,  la  Chapelle  St-Mar- 
tiO;,  Douci ,  École,  Jarsi , 
Mognard,  le  Montcel,  Si- 
Félix^  Sonnaz. 


La  Motte-Servolex. 
Ste  Hélène-du-Lac. 
St-Pierre-d'Albigni. 
St-Pierre-d'Albigni. 
Ste-Hélène-du-Lac. 


130 

Chapelle  Ste-Marguerite 

(la). 

CHAPELLE -St- MAR- 
TIN (la). 

Chapelle  St-Michel  (la). 

Chapelles  du  Cotillon 
(les). 

Chapelut. 

Chappiuz  (les). 

Charbonnières  (les). 

Chardons  (les). 

Chaimettes  (les). 

Charmillon  (le). 

Charosse. 

Charpine  (la). 

Charpines  (les). 

Charpiniaz. 

Charrière  (la). 


Charrière-Neuve  (la). 
Chartreuse  d'Aillon  (la). 
Charvier  (le). 
Château  (le). 
Château-Blanc. 
Château  de  Cusi  (le). 
Château  de  Fesigni  (le). 
Château  de  la  Roche  (le) . 
Château  de  Pers  (le). 
Château  de  Si  -  Severin 

(le). 
Château  du  Villar  (le). 
Châteaufort. 
Chatel  (le). 
CHATELAR  (LE). 
Chàtelar  (le). 
Châtelains  (les). 
Chatenod. 


Détrier. 


Curienne. 

Attignat-Oncin. 

Domessin. 

Aix-les-Bains. 

Apremont. 

Albi. 

Chambéri,  les  Déserts. 

St-François-de-Sales. 

Traize. 

Le  Bourget. 

Nances. 

Le  Bourget. 

Belleconibe,  Cessens ,  Fran- 

cin,  Saint-Jean-d'Arvei^  la 

Trinité. 
Bissi. 
Aillon. 
Les  Frasses. 
Nances,  la  Thuile. 
St-Pierre-de-Souci. 
Cusi. 
Cusi. 
Ruffieux. 
Cusi. 

Dullin. 

La  Chapelle  St-Martin. 

Motz. 

Grési-sur-Aix. 

Arvillar,  le  Bourget,  le  Mont- 
La  Balme.  [cel. 
Pugni-Chatenod. 


131 


Chafière  (la). 

Conjux. 

Chatillon. 

Chindrieux. 

Chaudi. 

Aix-les-Bains. 

Chaudrieux. 

Chindrieux. 

Chaumont. 

Yenne. 

Chausse-Paille. 

Ruffîeux. 

Chautagne  (la). 

La  Bridoire. 

Chaux  (les). 

Chambéri. 

Chaux-David  (la). 

Ruffieux. 

CHAVANNE  (LA). 

Chavanne  (la). 

Arvillar,  le  Noyer. 

Chavannes  (les). 

Verel-Pragondran. 

Chavonnes  (les). 

Cusi,  St-Francois-de-Sales  , 

Thoiri. 

Chavonneltes  -  dessous 

(les). 

Thoiri. 

Chavonneltes    -    dessus 

(les). 

Thoiri. 

Chaz  (la). 

Apremont,    Arvillar,    Chin- 

drieux ,  Cusi ,  le  Montcel , 

Ruffieux,  St-Jean-d'Arvei;, 

Vimines. 

Chêde. 

Albi. 

Cheininet. 

La  Motte-Servolex. 

Chenai. 

Cessens. 

Chenais  (les). 

Aillon. 

Chêne  (le). 

Albi  ,  le  Noyer,  St-Offenge 

dessous,  Puygros. 

Cheneis  (les). 

Délrier. 

Chesse. 

St-Alban. 

Chessine. 

Ruffîeux. 

Chetraz  (le). 

Serrières. 

Cheval-Blanc  (le). 

St-Jean-de-Conx. 

Chevaline. 

Aix-les-Bains. 

Chevignet. 

Serrières. 

Chevigneux. 

Chindrieux. 

Chevillard  (chez). 

Sl-Pierre-d'Albigni. 

Chevrets  (les). 

Arvillar. 

in 

Chevrette. 
Chevron  (le). 
Chevronnés  (les) 
Chevrons  (les). 
Chevrut. 
CHIGNIN. 
CHINDRIEUX. 
Chiron. 
Cholex. 
Chouzon. 
Choseaux  (les). 
Choucli. 
Cimetière  (le). 

Cimiteret  (le). 
Ciseaux  (les). 

Clarafond. 

Clavellière  (laj. 
Cléments  (les). 
Clercs  (les). 
Cleyet  (le). 
Clinière  (la). 
Clocher  (le). 
Clochet. 
Clusaz  (la). 
Cluse  deçà  (la). 
Cluse  delà  (la). 
Coche  (la). 
Cochets  (les). 
Cochette. 
Cœuilbert. 
COGNIN. 
Coise. 

Coitou  (chez). 
Collet  (chez). 
Collets  (les). 


Arvillar. 

St-Franc. 

Cognin. 

Le  Pelit-Barbera. 

Yenne. 


Bissi,  Cognin. 

Le  Noyer,  Sl-Offenge  dessous 

St-Jean-de-Chevelu. 

Grési-sur-Aix. 

Aix-les-Bains. 

Aillon,  le  Bourget,  le  Noyer, 

St-Offenge  dessous. 
Aillon. 
Le  Bourget ,  la  Motte-Servo- 

lex. 
Druniettaz  -  Clarafond  ,  Ser- 

rières. 
Arvillar. 
Lucei. 
Trévignin. 
St-Beron. 
St-Cassin. 
Chignin. 
Grési-sur-Aix. 
Apremont. 
St-Alban. 
St-Alban. 

Entremont-le-Vieux. 
Cessens. 
La  Trinité. 
Aillon. 

Laissaud. 
Le  Chatelar. 
La  Compote. 
St-Pierre-d'AIvei. 


Coleus  (les). 
CoUombet. 
Collombs  (les). 

Colombier. 

Colombier  (le). 

Colonge. 

Comba-Fou. 

Comba-Gilli. 

Comba-Rochet. 

Combe  (la). 


Combe  d'Aillon  (la). 
Combe  de  Lourdin  (la). 
Combe  des  Chartreux  (la) 
Combe  dessous  (la). 
Combe  dessus  (la). 
Combefort. 
Combes  (les). 


Combette  (la). 
Commanderie  (la). 
Communal. 

COMPOTE  (LA). 
Comte  (chez). 
Conche  (la). 
Confeniances. 
CONJUX. 
Conjux. 
Conlaminaz. 
Contamine. 


133 

Yenne. 

Cusi. 

La  Balme,  Novalaise,  Saint- 
Alban-de-Montbel. 

La  BridoirC;,  St-Girod. 

Chignin. 

Albens,  Ruftîeux. 

St-Jean-de-la-Porte. 

St-Genix. 

Chambéri. 

Aiguebellelte,  Aillon,  la  Bal- 
me ,  le  Bourget  ,  Chin- 
drieux,  Cruet,  Etable,  St- 
Cassin,  St-Franc. 

Aillon. 

Aillon. 

Aillon. 

Mognard. 

Mognard. 

St-Pierre-de-Souci. 

La  Balme,  Billième,  la  Biol- 
le,  la  Bridoire,  Chambéri, 
Chanaz  ,  Cognin  ,  Entre- 
monl-le-Vieux  ,  Héri-sur- 
Albi ,  St-Offenge  dessus  , 
Sonnaz. 

St-Cassin. 

Grési-sur-Aix. 

La  Chapelle  du  mont  du  Chat^ 
Ontex. 

Voglan. 
La  Trinité. 
St-Alban. 

St-Pierre-de-Curtille. 

St-Jean-d'Arvei. 

Serrières. 


134 


Copetaz. 

Albi. 

CORBEL. 

Corbel  (le). 

La  Bridoire. 

Corbière  (la). 

St-Cassin. 

Cordi. 

Chindrieux. 

Corinthe. 

Cognin. 

Cornât  ou  Cornant. 

St-Offenge  dessus. 

Cornet. 

St-Pierre-d'Albigni,  Traize. 

Cornin. 

Aix-les-Bains. 

Correrie  (la). 

Aillon. 

Correrie  de  S'-Hugon  (la) 

Arvillar. 

Corriers  (les). 

Bassens. 

Corrieu. 

La  Motte-Servolex. 

Cortannes  (les). 

Laissaud. 

Côta-Liardef. 

La  Bridoire. 

Côle  (la). 

Cruet ,  Héri-sur  Albi  ,  Nan 

ces,  St-Pierre  de-Curtille. 

Côte-Barrier. 

St-Jean-de-Coux. 

Côle-Bletle. 

Bellecombe. 

Côte-Chaude. 

Bellecombe. 

Côtenvers. 

St-Pierre-de-Souci. 

Côtes  (les). 

Héri-sur-AIbi,  St-Pierre-de 

Souci. 

Cotion  (chez). 

La  Motte-en-Beauges. 

Cottarels  (les). 

Loisieux. 

Cottin. 

Traize. 

Coudroz  (la). 

Lescheraines. 

Coudiirier. 

Attignat-Oncin. 

Couduriers  (les). 

Grési-sur-Aix. 

Couleurs  (les). 

Yenne. 

Couloir  (le). 

Chanaz. 

Coupebois. 

Lescheraines. 

Cours  (les). 

(Ressens. 

Coutaz  (chez). 

Vimines. 

Coutins  (les). 

St-Pierre-d'Albigni. 

Couvent  (le). 

Aillon,  St-Cassin. 

Coux-Grand. 

St-Thibaud-de-Coux. 

Covarel. 

Fréterive. 

135 


Crémont. 
Crene. 
Crêt  (le). 

Crètaz  (la). 

Crêt  deçà. 
Crét-Magnin. 
Crêt-du-Mont  (le) 
Crét-Vibert. 
Crêts  (les). 

Creuset  (le). 
Crevel. 
Crevia. 
Cristins  (les). 
Cristollets  (les). 
Crochère  (la). 
Crochet. 
Croibier  (le). 
Croisette  (la). 
Croix  (la). 


Croix-Blanche  (la). 
Croix  de  la  Roche  (la). 
CROIX  DE  LA  RO- 

CHETTE  (LA). 
Croix  du  Rampau  (la). 
Croix-Rouge  (la). 
Croset  (le). 
Crouteaux  (les). 
Crozagni. 
Crozant. 
CRUET. 
Cruet  (le). 
Cruet-Ferroud. 
Cruet-I'Eglise. 


Lucei. 

St-Pierre-de-Gurtille. 

Aiguebellette,  Arbin,  Mouxi, 
Sonnaz. 

La  Motte-en-Beauges,  Nova- 
laise. 

Chapelle-St-Martin. 

La  Bridoire. 

Ecole. 

Aillon. 

Albi,  Cusi,  Loisieux,  le  No- 
yer, Thoiri. 

St-Offenge  dessous. 

Gerbaix. 

Albi. 

Villaroux. 

Cusi. 

Aillon. 

Albens. 

St-Beron. 

Verel-Pragondran. 

Bassens,  Bissi,  la  Croix  de  la 
Rochette,  Loisieux,  la  Ro- 
chette,  St-Baldoph. 

St-Girod. 

Les  Echelles. 


Le  Petit-Barbera. 

Albi,  Chambéri. 

Apremont,  Lescheraine. 

Albens. 

St-Félix. 

Ruffîeux. 

Héri-sur-Albi,  la  Trinité. 

Cruet. 

Cruet. 


136 

Cruel-la-Chapelle. 
Crux  (les). 
Cuchets  (les). 
Cudrai. 
Cuerde  (la). 
Cuillibert. 
Cul-du-Bois  (le). 
Culées  (les). 
Ciimignin. 
Curial  (chez). 
Curialets  (les). 
Curiaz  (la). 
CURIENNE. 
Curies  (les). 
Curtel. 
Curtets  (les). 
Curtille. 
Curtine. 
Curtouds  (les). 
CUSI. 
Cusin  (le). 


Cruet. 

Corbel. 

Corbel. 

Bellecombe. 

Bissi. 

Aillon. 

Douci. 

St-Cassin. 

Yenne. 

Aillon. 

Entremonl-le- Vieux. 

Albens. 

Trévignin. 

Clianaz. 

La  Table,  la  Trinité. 

Francin,  St-Franc. 

La  Motte-Servolex. 

Le  Monlcel,  Villaroux. 

Domessin. 


Baisse  (la). 
Dalphin  (chez). 
Damesins  (les). 
Danière. 
Darans  Clés). 
Darmezins  (les). 
Darmond  (chez) 
Dausserre. 
Davalets  (les). 
Davals  (les). 
Davids  (les). 
Davrits  (les). 
Decampoux. 
Decouz  (les). 


Albens. 

La  Motte-en-Beauges. 

Gerbaix. 

St-Franc. 

Héri-sur-Albi. 

St-Alban-de-Montbel, 

St-Girod. 

Avressieux. 

Les  Molettes. 

Aix-les-Bains. 

Le  Montcel. 

St-Genix. 

Le  Montcel. 

Le  Bourget. 


137 


Defai  (le). 
Demeures  (les). 
Deprimoz  (les). 
Derbetan. 
Derrière-Bellevaiix. 
Deschamps  (les). 
Désert  (le). 
Déserta. 
Déserte  (la). 
DESERTS  (LES). 
DETRIER. 
Diables  (les). 
DOMESSIN. 
Dominian. 
Dorterai. 
DOUCI. 
Doiici  d'aval. 
Douins  (les). 
Dragonnière  (la). 
Dralli. 
Dressi. 
Droise. 

Droise  dessous  (la). 
Droise  dessus  (la). 
Droux  (les). 

DRUMETTAZ -CLARA- 
FOND. 
Drumettaz. 
Duisse. 
DULIN. 
Dumas  (chez). 
Duplats  (les). 
Dupraz  (les). 
Durauds  (les). 
Duverneis  (les). 


La  Table. 

Gerbaix. 

Chindrieux. 

Entremont-le-Vieux. 

Jarsi. 

Ayn. 

Gerbaix. 

St-Cassin. 

La  Ravoire. 


Tresserve. 

Cessens. 
Le  Vivier. 

Douci. 

Les  Molettes. 

Yeune. 

Bassens. 

Albens. 

Grési-sur-Aix. 

Mognard. 

Mognard. 

Les  Déserts. 


Drumettaz-Clarafond. 
Champagneux. 

St-Francois-de-Sales. 

Corbel.' 

Verthemex. 

Grési-sur-Aix,  Serrières. 

Héri-sur-Albi. 


138 


ECHELLES  (LES). 
Ecluse  (1'). 
ECOLE. 
Ecuries  (les). 
Egaux  (les). 
Eglise  (!•). 


Elien. 
Entes  (les). 
Entremondans  (les). 
ENTREMONT-LE- 

VIEUX. 
Entrenant. 
Entre-Roche. 
Enlrèves. 
Epernex. 

EPERSL 

Epine  (!'). 

Ernai  (!'). 

Essert  (I'). 

ETABLE. 

Etaing. 

Ethre. 

Etoile  (I'). 

Etrambrai. 

Etraz  (1'). 

Expilli. 

Exteur  ou  Extur. 

Eyannette  (!'). 


St-Ours. 

Le  Chatellar. 

Corbel. 

Aiguebellctte,  Billième,  Bis- 
si,  Cognin,  Curienne,  Jarsi, 
Lucei,  les  Molettes,  Ontex, 
Rochefort,  St-Cassin,  Sle- 
Hélène-du-Lac,  St-Fran- 
çois- de -Sales,  St-Pierre- 
d'Alvei,  Villaroux. 

Albi. 

St-Franc. 

Apremont. 


La  Thuile. 
Jarsi. 

Beliecombe. 

Entremont-le-Vieux,  Sainte- 
Reine. 

Héri-sur-Albi, 
Le  Vivier. 
Cusi. 

Yenne. 

Jarsi. 

Le  Chatelar. 

La  Motle-Servolex. 

Billième. 

Chindrieux. 

La  Biolle. 

Novalaise. 


Falcons  (les). 
Falque  (le). 
Panières  (les). 
Farcots  (les). 
Favasset. 
Faverat. 
Faverins  (les). 

Faviers  (les). 
Favrat. 
Favre  (le). 
Favres  (les). 
Fau  (le). 
Fauges  (le). 
Faulx  (les). 
Féal  (le). 
Fenestroz. 
Fenevières  (les). 
Fermiers  (les). 
Fiardière  (la). 
Filliards  (les). 
Fin  (la). 
Fiolets  (les). 
Flandre. 
Flechet  (le). 
Fleurets  (les). 
Foiau. 
Folésan. 
Fontaine  (la). 
Fontaine-Déserte, 
Fontaines  (les). 
Fontanettes  (les). 
Fontani. 
Fontanils  (les). 
Forains  (les). 
Forcheix  (la). 
Forêt  (la). 


Saint  -  Offenge 


439 

La  Bridoire. 

Domessin. 

Le  Bourget. 

Loisieux. 

St-Pierrc-d'Albigni. 

St-Jeoire. 

Le  Montcel  , 

dessus. 
Montagnole. 
Albens. 

Les  Déserts,  St-Beron. 
Loisieux ,  Saint-Thibaud-de- 
La  Table.  [Coux. 

Novalaise. 
Cessons. 

St-Jean-de-la-Porte. 
Montagnole,  Puygros. 
Le  Bourget. 
St-Offenge-dessous. 
Frétérive. 

Cusi,  Grési-sur-Aix. 
Aix-les-Bains. 
Le  Bourget,  Corbel. 
Chanaz. 
La  Trinité. 
Gerbaix. 
Etable. 
Cognin. 

St.Pierre-de-Souci,  Vion. 
St-Cassin. 
Sonnaz,  Vimines. 
Arith. 

Bellecombe. 
Grési-sur-Aix. 
St-Tbibaud-de-Coux. 
Ayn. 
Bellecombe,  St-Ours,  Saint- 

Thibaud-de-Coux. 


uo 

Foreis  (les). 
Fougère  (la). 

Four  (le). 
Fourneaux  (les). 
Fournet. 
Fraissette  (la). 
FRANGIN. 
Frandins  (les). 
Franquets  (les). 
FRASSES  (LES). 
Frassettes  (les). 
Fredière. 
Fregni. 
Frenai  (le). 
Frenands  (les). 
Frenière  d'amont  (la). 
Frenière  d'en  bas  (la) 
Fresenai. 
FRETERIVE. 
Friol  (le). 
Fugains  (les). 
Futenai  dessous. 
Futenai  dessus. 


Bissi. 

Grési-sur-Aix,  Thoiri ,  Vimi- 

nes. 
Fréterive. 

Arvillar,  le  Bourget. 
Curienne,  Méri. 
Aillon. 

Dullin,  St-Alban-de-Montbel. 
Ayn. 

Aillon. 

St-Pierre-de-Souci . 
St-Pierre-de-Souci . 
Sl-Sulpice. 

La  Molte-en-Beauges. 
La  Motle-en-Beauges. 
La  Motte-en-Beauges. 
Drumettaz-Clarafond. 

St-Jean-de-la-Porte. 
La  Table. 
Albens. 
Albens. 


Gabrieux  (les). 
Gâche  (chez). 
Gagive. 
Gagoux. 
Gaimes  (les). 
Galets  (les). 
Galinière  (la). 
Galissar. 
Gandis  (les). 
Ganivets  (les). 
Gants  (les). 


Dullin. 

La  Chapelle-St-Martin. 

Albi. 

Villaroux. 

Héri-sur-Albi. 

Marcieux. 

Dullin. 

Héri-sur-Albi, 

Entremont-le- Vieux. 

St-Alban-de-Montbel. 

Corbel. 


Garachon  (le). 
Garbillons  (les). 
Garin  (chez). 
Garins  (les). 
Garnier. 
Garnoit. 
Garon  (le). 
Gâs  (le). 
Gatillon. 
Genaz  (la). 
Genêts  (les). 
Genin  (le). 
Gentils. 
Gérard  (le). 
GERBAÏX. 
Gerbaix. 
Gerbat. 
Gerbe-Sèche. 
Gerbe  t. 
Gevrots  (les). 
Gex  (les). 
Gigots  (les). 
Gillot. 

Girardière  (la). 
Girouds  (les). 

Glapigni. 
Glière  (la). 
Goddards  (les). 
Gollat  (le). 
Golleiron  (le). 
Gonards  (les). 
Goncelin. 
Gouin  (le). 
Gonnets  (les). 
Gontiers  (les). 
Gorapon. 
Got  (le). 


U1 

Le  Bourget. 

Chambéri-le- Vieux. 

Le  Chatelar. 

Aix-les-Bains. 

St-Pierre-d'Albigni. 

Ecoles. 

St-Franc. 

Apremont. 

Héri-siir-Albi. 

Attignal  Oncin. 

Cusi. 

Domessin. 

Dullin. 

Les  Déserts. 

St-Christophe. 

Billième. 

Grési-sur-Aix. 

Les  Echelles. 

St-Sulpice. 

St  Pierre-d'Albigni. 

Nances. 

Avressieux. 

Aiguebellette. 

Entremont -le -Vieux,  Saint- 

Sulpice. 
Bellecombe. 
La  Thuile. 
Chindrieux. 
Nances. 
Chainaz. 

St-Offenge  dessus. 
Aix-les  Bains. 
La  Bridoire. 
St-Paul. 
Douci. 
Etable. 
La  Bridoire. 


i42 

Gottelands  (les). 
Goiiri. 
Graberat. 
Gragnon. 

Grand-Barbera  (le). 
Grand-Bois  (leK 
Grand-Carroz  (le). 
Grand-Caton  (le). 
Grand-Cevoz  (le). 
Grand-Champ  (le). 
Grandchamps. 
Grand'côtes  (les). 
Grandes-Terres  (les). 
Grand-Laisse  (le). 
Grand'Maison  (la). 
Grand-Mortier  (le), 
Grand-Rey  (le). 
Grands-Gandins  (les), 
Grand-Verger  [le). 
Grand-Village  (le). 

Grand-Villar  (le). 

Granets  (les). 
Grange  (la). 

Grange-Neuve  (la). 
Grangeons  (les). 

Granges  (les). 


Grassels  (les), 
Grateloup. 


Graven  (le). 


Le  Petil-Barberaz. 

Mognard. 

Chambéri. 

St-Cassin. 

Trivier. 

St-Beron,  St-Sulpice. 

Entremont-le-Vieux. 

Le  Bourget. 

Sl-Beron. 

Novalaise. 

St-Sulpice. 

La  Rridoire. 

Cognin. 

St-Alban. 

St-Franc. 

St-Franc. 

St-Sulpice. 

Ayn. 

St-Cassin. 

Les  Marches,  St-Thibaud-de- 
Coux,  Verneil,  Vimines. 

La  Chapelle -du -mont- du - 
Chat. 

Chanaz. 

Le  Montcel,  Ste-Hélène-du- 
Lac. 

Le  Petit-Barberaz. 

Albens,  le  Bourget. 

Albens,  Albi,  Brison-Saint- 
Innocent,  Cessens,  le  Cha- 
telar  ,  Héri- sur -Albi,  les 
Marches  ,  les  Molettes  ,  la 
Motte-Servolex,  Vion. 

La  Trinité. 

La  Chapelle -du -Mont -du - 
Chat,  Ecole,  le  Petit-Bar- 
bera. 

St-Beron. 


U3 


Gredaux  (les). 
Gremaillon. 
Grenaud. 
Grênerie  (la). 
Grenoz. 
Grés  (les). 
GRESI-SUR-AIX. 
Gresine. 

GRESIN-LÉPIN- LES- 
MOLASSES. 
Giignon. 
Grilloux  (les). 
Grimonets  (les). 
Grobelle  (la). 
Groisin. 

Gros-Louis  (chez). 
Grotte  (la). 
Gruat  (le). 
Grumeau. 
Gruot  (le). 
Gubin. 

Guerres  (les). 
Guers  (les). 
Guichers  (les). 
Guigardets  (les). 
Guiguets  (les). 
Guillaumes  (les). 
Guillermes  (les). 
Guillermins  (les). 
Guillière. 
Guillot  (le). 
Guillotière. 
Guillots  (les). 
Guinets  (les). 
Gunin  (le). 
Gustins  (les). 


St-Pierre-de-Curtille. 
Le  Bourget. 
La  BrJdoire. 
Entremont-le-Vieux. 
St-Maurice-de-Rotherens. 
St-Offenge  dessous. 

Brison-St-Innocent. 


St-Cassin. 

Cessens. 

Lépin,  St-Alban-de-Montbel. 

Jacob-Bellecombette. 

Chindrieux. 

St-Thibaud-de-Coux. 

Les  Echelles. 

Attignat-Oncin. 

Ontex. 

St-Franc. 

Domessin. 

StGlrod. 

St-Offenge  dessous. 

Dullin,  Ste-Marie  d'Alvei. 

Gerbaix. 

St-Alban-de-Montbel. 

Aix-les-Bains. 

St-Thibaud-de-Coux. 

Corbel,  Montagnole. 

La  Thuile. 

La  Bauche,  Domessin. 

St-Alban. 

Ayn. 

St-Germain. 

La  Bridoire. 

Aiguebellette. 


Haute-Bise. 
Haulecombe. 

Ilaiitecourt. 
Hauteville  dessous. 
Hauteville  dessus. 
Haut-Tresserve. 
Hauturin. 
Heisse  dessous. 
Heisse  dessus. 
Hémeris  (les). 
Héri. 

HERI-SUR-ALBl. 
Héritier  (chez). 
Helin. 

Hibouds  (les). 
Hôtes  (les). 
Huguets  d'amont  (les). 
Huguets  d'aval  (les). 
Huis-du-Four  (1'). 


Les  Molettes. 

Cessens,  Ontex,  St- Pierre 

de-Curlille. 
La  Chapelle-St-Martin. 
St-Thibaud-de-Coux. 
St-Thibaud-de-Coux. 
Tresserve. 
Chambéri. 
Novalaise. 
Novalaise. 
La  Trinité. 
Cessens. 

St-Jean-de  Coux. 
Yenne. 

St-Pierre-d'Albigni. 
Pugni-Chatenod. 
St-Offenge  dessus. 
St-Offenge  dessus. 
Cessens,  Villarsallet. 


Ile  (!'). 
Iles  (les). 


La  Balme. 
Mots ,  Serrières. 


Jacob. 

JACOB  -  BELLECOM- 
BETTE. 

Jacquemet  (le). 
Jacquet  (le). 
Jacquier. 
Jacquier  (chez). 


Jacob-Bellecombette. 


St-Beron. 
La  Bauche. 
Méri. 
Vimines. 


145 


Jacquignons  (les) 
Jacquins  (les). 
Jànin  (le). 
JARSI. 
Jasemin. 

Jeag-Courts  (les). 
Jean  Rey  (chez). 
Jéaz  (la). 
Jersin  (le). 
JONGIEUX. 
Joiidin. 
Journaux. 
Juifverie. 
Julian  (chez). 


Le  Montcel. 

Billiènie. 

Verneil. 

St-Genix. 

Sl-Thibaud-de-Coux. 

St-Ours. 

Grési-sur-Aix. 

Ecole. 

St-Genix. 

Dullin. 

Le  Bourget. 

St-Sulpice. 


Labaz. 

Labiaz  (la). 

Lachenaz. 

Laci. 

Lagnieux  le  grand. 

Lagnieux  le  petit. 

Laillat. 

LAISSAUD. 

Laisse. 

Lancenaz. 

Landaz. 

Landressin. 

Lansard. 

Lacquaz  (les). 

Lard  (le). 

Larigni . 

Lassi. 

Late  (la). 

Laudier. 

Lauffreys. 

Laurents  (les). 


Curienne,  Cusi. 

Bissi. 

St-Baldoph. 

St-Germain. 

Yen  ne. 

Yenne. 

St  Cassin. 

La  Ravoire. 

St-Jean-d'Arvei. 

Chanaz. 

Yenne. 

Sl-Girod. 

Ayn. 

Vimines. 

St-Franc. 

St-Germain. 

Gerbaix. 

Vimines. 

La  Bauche. 

Le  Montcel. 


10 


146 


Laval. 

St-Germain. 

Lavanche  (la). 

Le  Chatelar. 

Layot. 

Le  Bourget. 

Laysse. 

Novalaise. 

Lazare. 

St-Pierre-d' Albigni . 

Léat  (en). 

Le  Chatellar. 

Léchaux. 

Champagneux. 

Lécuré. 

Pont-Beauvoisin. 

Légers  (les). 

Le  Montcel. 

Léliaz. 

Sl-Cassin,  la  Motte-Servolex. 

Lémenc. 

Chambéri. 

Lepeaux. 

Albens. 

LEPIN. 

Lépinette. 

Albens. 

Lessales. 

Bellecombe. 

LESCHERAINE. 

Lescherenne. 

St-Alban. 

Létangs  (les). 

La  Balme. 

Létillerai. 

St-Alban. 

Leyat. 

Aillon,  le  Chatelar. 

Liaudi. 

Aix-les-Bains. 

Liaudi  (chez). 

Héri-sur-Albi. 

Lingonai. 

La  Bridoire. 

Linière. 

St-Félix. 

Loche. 

Grési-sur-Aix,  Mouxi. 

Lode. 

Cognin. 

Logerai. 

Le  Petit-Barbera. 

Loi  (la). 

Ruffieux,  St-Offenge  dessus, 

Serrières. 

LOTSIEUX. 

Lombards  (les). 

Les  Frasses. 

Lombinard. 

La  Table. 

Longefan. 

La  Biolle,  Cusi. 

Loret. 

Albi. 

Lourdin. 

Aillon,  Arbin. 

Louvette. 

Montagnole. 

Lovât  (chez). 

Lescheraines. 

Lovetlaz. 

St-Alban,  St-Jean-d'Arvei. 

LUCEI. 

Lugats  (les). 


U7 


La  Trinité. 


Maclens. 

Macognin. 

Madeleine  (la). 

Madoux  (le). 

Magne  (le). 

Magnificat. 

Magnin. 

Magnin  (le). 

Magninière. 

Maguets  (les). 

Maillands  (les). 

Maillet  (le). 

Mainlenod. 

Maison-Blanche  (la) 

Majoux  (les). 

Maladière  (la). 

Malagni. 

Maland. 

Maîlinjouds  (les). 

Malods  (les). 

Mallassine. 

Manchet. 

Manet  (chez), 

Mappaz. 

Marcellaz. 

MARCHES  (LESj. 

MARCIEUX. 

Marcin. 

Mareschal. 

Mareste. 

Marguet. 

Marine  (la). 

Marlacher. 


Mognard. 

Albens. 

Lescheraine,  le  Petit-Barbera 

Cru  et. 

St-François-de-Sales. 

La  Trinité. 

Domessin. 

La  Table. 

Avressieux. 

Grési-snr-Aix. 

Trévignin. 

Les  Echelles. 

Meyrieux-Trouet. 

AIbi,  Bellecombe,  la  Trinité. 

Verlhemex. 

Monlmélian. 

St-Félix. 

Avressieux. 

AIbi. 

Traize. 

Le  Bourget. 

Cessens. 

Cognin. 

Montagnole. 

St-Girod. 


St-Germain. 

Ste-Hélène-du-Lac. 

Serrières. 

Aillon. 

Le  Montcel. 

AIbi. 


U8 

Marie. 
Marlioz. 
Marmoux  (les). 
Marnas. 
Marôque. 
Marquis  (le). 
Mart  (le). 
Martelions  (les). 
Marierais  (les). 
Martinet  (le). 
Martinette  (la). 
Martinière  (la). 
Martins  (les). 


Martins  dessous  (les) 
Martins  dessus  (les). 
Mas  (le). 

Mas  (les). 

Mas  dessous  (le). 

Masselin. 

Massettes  (les). 

Massonats  (les). 

Massurmat. 

Mât  (le). 

Mathieux  (les). 

Màtre  (la). 

Matti. 

Maugi. 

Mau-Nant. 

Maurin  (chez). 

Maxigni. 

Mazerie  (la). 

Mazet. 

Mécoraz. 

Mégère  (la). 


Puygros. 

Aix-les-Bains,  Puygros. 

La  Balme,  Meyrieux-Trouet. 

Albens. 

La  Thuile. 

St-Franc. 

Jongieux. 

Entremont-le-Vieux. 

Le  Montcel. 

Aillon,  le  Chatelar. 

La  Table. 

Avressieux,  Chambéri. 

Les  Frasses  ,  Grési-sur-Aix , 

St-Pierre-de-Curtille  ,  St- 

Sulpice,  St-Thibaud~de- 

Coux. 
Lépin. 
Lépin. 
Aix-les-Bains,  St-Pierre-d'Al- 

bigni,  St-Pierre-d'Alvei. 
St-Ours. 
Aillon,  Cruet. 
St-Baldoph. 
Cusi. 

Pugni-Chatenod. 
Aix-les-Bains. 
Héri-sur-Albi. 
Le  Bourget. 
St-Beron. 
Serrières. 
Albi. 

Verthemex. 
St-Girod. 
Albi. 

Fréterive. 
Albens. 

Ruffîeux,  Serrières. 
Ste-Marie-d'Alvei. 


U9 


Meimard  ou  Meinard. 

Meitenod. 

Melessine. 

Melets  (les). 

Ménalet. 

Menard  (le). 

Mencard. 

Menges  (les). 

Menten  (le). 

Mérande. 

Merci. 

Merderai. 

MERI. 

Méri. 

Merles  (les). 

Merliiie. 

Merraets  (les), 

Mermoz  (les). 

Melramiers. 

Meules  (les). 

Meuniers  (les). 

MEYRIEUX-TROUET. 

Michal  (le). 

Michauds  d'avat  (les). 

Miclielels  (les). 

Michelons  (les). 

Micliotons  (les). 

Micoud. 

Micoulaz  (les). 

Miéges  (les). 

Minets  (les). 

Minjoud. 

Mintaz. 

Miolan. 

Miolanet. 

Mithieux  (les). 

MOGNARD. 

Mognard. 


Aix-les-Bains. 

Meyrieux-Trouet. 

Le  Chatelar. 

Grési-sur-Aix. 

St-Pierre-d'Albigni. 

Meyrieux-Trouet. 

Brison-St-Innocent. 

Verneil. 

Mouxi. 

Arbin. 

St-Félix. 

Albens. 

Les  Marches. 

St-Jean-de-Coux. 

Albens. 

Les  Déserts. 

Le  Montcel. 

Le  Bourget. 

St-Thibaud-de-Coux. 

Montagnole. 

St-Franc. 

Yimines. 

Sl-Thibaud-de-Coux. 

Aiguebellette. 

StSulpice. 

Lépin. 

St-Beron. 

Cusi. 

Entremont-le-Vieux. 

St-Pierre-d'Albigni. 

Grési-sur-Aix. 

St-Pierre-d'Albigni. 

St-Pierre-d'Albigni. 

Vimines. 

Epersi. 


450 

Moiroux  (les). 
Molasses  (les). 
MOLETTES  (LES), 
Molière  (la). 
Molinet  (le). 
Mollambert. 
Mollar  (le). 


Mollar-Cretin. 
Mollar-Cuilli. 
Mollar  d'en  bas  (le). 
Mollar  d'en  haut  (le). 
Mollar  de  Vion  (le). 
Mollarel  (le). 
Mollardier. 
Mollar-Rachat. 
Mollars  yles). 
Molliénaz. 
Molliène. 
Molliez  (le). 
Moliia  (la). 
Wonels  (les). 
Mongex. 
Monlevet. 
M on pesa  rd. 
Mont  (le). 


Mont  (sur  le). 
Montabou. 


St-Félix,  St-Paul. 
Cognin,  St-Jean-de-Coux. 

La  BioUe. 

St-Offenge  dessous. 

St-Jean-de-la-Porte. 

Aillon,  Albens,  Ayn,Bassens, 
la  Bridoire,  Curienne,  En- 
tremont-le-Vieux ,  les  Mo- 
lettes ,  le  Monlcel,  la  Ra- 
voire,  St-Baldoph,  St-Jean- 
d'Arvei,  Saint-Maurice-de- 
Rolherens  ,  Saint  -  Paul  , 
Si-Pierre-de-Curtille,  St- 
Sulpice,  Sonnaz,  la  Table. 

St-Pierre-d'Albigni. 

Arvillar. 

Vimines. 

Vimines. 

Chindrieux. 

Villar-Sallet. 

Le  Chatelar. 

St-IMerre-d'Albigni. 

Pugni-Chatenod. 

Chainaz. 

Hcri-sur-Albi. 

Arvillar. 

Aiguebelletle. 

Loisieux,  la  Thuile. 

Chambéri. 

Arvillar. 

Arvillar. 

Bassens,  Bellecombe,  Chai- 
naz, le  Chatelar,  le  Noyer, 
Ontex,  Saint-Genix,  Saint- 
Offenge  dessous,  la  Thuile. 

Chambéri. 

La  Croix-de-la-Rochette. 


451 


Montagin. 

Montagne  (la). 

Montagnei. 

Montagni. 

Montagnin. 

MONTAGNOLE. 

Monlanduaz. 

Montarlet. 

Montauger  dessous. 

Montauger  dessus. 

Montaz  (la). 

Mont-Basin. 

Monlbel. 

Mont-Benoît. 

Mont-Bertrand. 

MONTCEL(LE). 

Mont-Charvet. 

Mont-Charvin. 

Mont-Clerion. 

Mont-Coinon. 

Mont-Desir. 

Mont-Dragon. 

Mont-Durand. 

Montée  (la), 

Montcrminod. 

Montessui  dessous. 

Montessui  dessus. 

Montfalcon. 

Montfleuri. 

Montfort. 

Montgelaz. 

Monthieux. 

Monthoux. 

31ontignons  (les). 

Montisbod  deçà. 

Montisbod  delà. 

Mont-Julios  (le). 

Mont-Lambert. 


Lucei. 

Léjîin. 

RulFieux. 

Arilh,  St-Jean-d'Arvei ,  Son- 

Lucei.  [naz. 

Le  Bourget. 

La  Motte-Servolex. 

La  Motte-Servolex. 

La  Motte-Servolex. 

Cessens,  St-Pierre-d'Albigni. 

Verel-Pragondran. 

Novalaise. 

St-Pierre-d'Albigni. 

La  Rochette. 

St-Baldoph. 

Cognin. 

Rufïîeux. 

Albi. 

Albi. 

St-Germain. 

St-Germain. 

Héri-sur-Albi. 

St-Alban. 

La  Motte-Servolex. 

La  Motte-Servolex. 

La  Biolle. 

Arvillar. 

St-Sulpice. 

Curienne,  Puygros. 

Novalaise. 

St-Jean-de-Chevelu,  la  Thuile 

Ayn. 

Bellecombe. 

Bellecombe. 

Le  Cliatelar. 

St-Jean-de-la-Porte . 


152 

Montlevin. 

Montlorgeon. 

Montmarlet. 

MONTMELTAN. 

Montmillerat. 

Montpelaz. 

Montplan. 

Montpont. 

Monti-acul. 

Montraillant  (le). 

Montriond. 

Monlaboud. 

Montordu. 

Monluizel. 

Montvagnard.   ■ 

Morands  (les). 

Moral. 

Morels  (les). 

Morges. 

Morin  (chez). 

Morion. 

Mornant. 

Mossens. 

MOTTE -EN-BEAUGES 

(LA). 
MOTTE-SERVOLEX 

(LA). 
MOTZ. 
Mouchet  (le). 

Moulin  (le). 
Moulin  des  Clercs  (le). 
Moulin  de  Tête  (le). 
Moulin  deVaretasse(le). 
Moulins  (les). 


Moulins  de  Thibaud  (les) 


Chignin. 

Ruffîeux. 

Curienne. 

Ste-Hélène-du-Lac. 

Aillon. 

Fréterive. 

Albi. 

Cliambéri. 

St-Pierre-de-Souci. 

La  Thuile. 

La  Rochette. 

Le  Chatelar. 

Vions. 

Albens. 

Héri-sur-Albi. 

Cliambéri-le-Vieux. 

St-Offenge  dessous. 

Si-Franc. 

St-Pierre-de-Curtille. 

Cessens,  la  Thuile. 

Cessens. 

St-Cassin. 


Lescheraine,  Saint-François- 
de-Sales. 

Curienne,  le  Monlcel. 

Le  Monlcel. 

Le  Monlcel. 

Le  Monlcel. 

Bellecombe,  la  Bridoire,  Dé- 
trier, Fréterive,  la  Molte- 
Servolex. 

Le  Bourget. 


f5S 


Moutiers. 

Albi. 

Mouton. 

Serrières. 

MOUXI. 

Moiixi. 

Albens. 

Mulet  (le). 

St-Franc. 

Munins  (les). 

St-Alban-de-Montbel. 

Muraille  (la). 

Vions. 

Murais  (les). 

Cusi. 

Mure. 

Gerbaix,  les  Marches. 

Muret  (le). 

Aillon. 

Murger  (le). 

Loisieux. 

Murgue!  (le). 

Aix-les  Bains. 

Murs. 

Les  Marches. 

Musselin. 

St-Baldoph. 

Mussieux. 

La  Cliapelle-St-Martin. 

Myans. 

Les  Marches. 

NANCES. 

Nances  dessous. 

Nances. 

Nances  dessus. 

Nances. 

Nandrion. 

Trévignin. 

Nant  (le). 

St-Baldoph,  Motz. 

Nantet  (le). 

St-Offcnge  dessous. 

Nant-Favai. 

Cusi. 

Nantriond  (Je). 

Trévignin. 

Nattes  (les). 

Albens. 

Neirets  (les). 

Novalaise. 

Ncquidez. 

La  Ravoire,  la  Tliuile. 

Nerdais. 

Le  Bourget. 

Néritan. 

Sl-Beron. 

Nernai  (le). 

Mognard. 

Netin. 

Yenne. 

Nez  in. 

Chambéri. 

Nicodel. 

La  Thuile. 

Nigon  (le). 

St-Beron, 

Nivolet. 

St-Alban,  St-Jean-d'Arvei 

154 

Noio. 

Aiguebellette. 

Noiret  (le). 

La  Motte  -  en  -  Beauges  ,   la 

Motte-Servolex. 

Noiriat  (la). 

St-Pierre-d'Albigni. 

Nonnet. 

St-Cassin. 

Noiaret. 

Cusi. 

Nouvelle-Mécoraz. 

Serrières. 

NOVALAISE. 

Novel. 

Serrières. 

NOYER  (LE). 

Noyer  (le). 

Cliambéri^  Novalaise. 

Oliers  (les). 

Vions. 

Oncieu. 

St-Pierre-d'Alvei. 

Oncin. 

Atlignal  Oncin. 

Onex. 

Motz. 

ONTEX. 

Oratoire  (V). 

St-Cassin. 

Orbessieux. 

Rufïîeux. 

Orlier. 

Albens. 

Orme  (1'). 

La  Biolle,  Chainaz. 

Paberi. 

Le  Petit-Barbera. 

Paclîoud  (chez). 

La  Thuile. 

Pacots  (les). 

Aix-les-Bains. 

Palais  (le). 

Apremont,  la  Bridoire. 

Palatins  (les). 

Yenne. 

Palliasse  (la). 

Bassens. 

Palud  (la). 

Cusi ,  Lescheraine  ,  St-Jean 

*       / 

de-la-Porte,  Thoiri. 

Panillon. 

Vions. 

Panlou. 

Le  Bourget. 

Panloiip. 

St-Germain. 

Panquets  (les). 

Ruffîeux. 

4  55 


Panton. 
Panions  (les). 
Papeterie  (la). 
Parc  (le). 
Parella. 
Paris  (les). 
Patrons  (les). 
Pattu. 
Paux  (les). 
Pavots  (les). 
Pécliet  (le). 
Pegi. 
Peisse  (la). 

Penei  (le). 
Penon. 
Pérou  (le). 
Perrets  (les). 
Perrier  (le). 
Perrière  (la). 
Perriers  (les). 

Perroet  (le). 
Perron  (le). 
Perrouses  (les). 

Perrucons  (les). 
Petellaz  (les). 
PETIT-BARBERA  (LE) 
Pelit-Caton  (le). 
Petite-Laisse  (la). 
Petite-Montagne  (la). 
Petit-Foré. 
Petit-Mont  (le). 
Petit-Villar  (le). 

Pétrel. 
Petrelle  (la). 


Aillon. 

Chambéri-le-Vieux. 

Le  Bourget. 

La  Biolle. 

Héri-sur-Albi. 

Loisieux. 

St-Thibaud-de-Coux. 

AIbi,  Si-Félix. 

Sl-Pierre-d'AIbigni. 

Loisieux. 

St-Pierre-d'Albigni. 

Albens. 

Jacob-Bellecombetle,  la  Ra- 

voire. 
Apremonl. 
Aillon. 
Le  Montcel. 
Entremont-le-Vieux. 
Le  Noyer. 

Cusi,  Sl-Thibaud-de-Coux. 
Sl-Alban,  St-François- de- 

Sales,  Vimines. 
Al b en s. 

St-Alban-de-Montbel. 
La  Molte-Servolex,  Ruflîeux, 

Vogian. 
Corbel. 
Cusi. 

Le  Bourget. 

Sl-Alban,  la  Ravoire. 

St-Baldoph. 

Avressieux. 

Le  Cliatelar. 

La   Chapelle -du -mont- du - 

Chat. 
Tresserve. 
St-Pierre-de-Souci. 


156 

Peyrouse  (la). 
Piagets    les). 
Pichat  (le). 
Picolets  (les). 
Pière  (la). 
Pierre  (la). 
Pierre-Achée. 
Pierre-Cuse. 
Pierregrosse. 
Pierre-Rouge. 
Pignieu. 
Pijoles  (les). 
Pilli. 
Pi  net. 

Pinèdes  (les). 
Pingon. 
Pins  (les). 
Pinlaz  (la). 
Piochet. 
Piochons  (les). 
Piolats  (les). 
Piollet  (chez). 
Pirod  (le). 
Pirote. 

Pissatière  (la). 
Pissière  (la). 
Pissieux  (les). 
Place  (la). 
Place  d'Armes  (la). 
Plagne  (la). 
Plagnes  (les). 
Plaine  (la). 
Plain-Palais. 
Plaisse  (la). 
Plama. 
Plan  (le). 


La  Ravoire. 

Les  Molettes. 

Ste-Hélène-dii-Lac. 

Verneil. 

La  Thiiile. 

ïresserve. 

Les  Marches. 

Le  Bourget. 

Apremont,  Montagnole. 

Vimines. 

St-Genix. 

St-Paul. 

Chindrieux. 

Lépin. 

Sl-Girod. 

La  Motte-Servolex. 

Entremont-le-Vieux. 

Cognin. 

Chambéri. 

Ayn. 

Ccssens. 

St-Pierre-de-Curtille. 

St-Beron. 

Rufïîeux. 

Le  Pont-Beauvoisin. 

La  Bridoire. 

Le  Chatelar. 

Chignin. 

La  Thuile. 

Entremont-le-Vieux. 

La  BioHe. 

Le  Bourget,  Détrier. 

Les  Déserts. 

St-Offenge  dessous. 

St-Alban. 

Aillon,  la  Bridoire,  Francin, 

le  Montcel ,  St-Pierre-de- 

Souci. 


PLANAISE. 

Planchamps. 

Planchevri. 

Plan  de  la  Chaise  fie). 

Planei  (le). 

Plan-Marlin. 

Plantaz  (la). 

Planté  (le). 

Plantés  (les). 

Plat  (le). 

Platière  (la). 

Platières  (les). 

Platon  (le). 

Pkts  (les). 

Plevieux. 

Plotiers  fies). 

Pognients  (les). 

Poinçon. 

Polie. 

Pollets  (les). 

Polliei's  (les). 

Potin  (le). 

Pomet. 

Pommier-Champet. 

Poncet  (le). 

Poncets  (les). 

Ponsiers  (les). 

Pont  (le). 

Pont-Beau. 

PONT  -  BEAUVOISIN 

(LE). 
Pont-Belon. 
Pontet  (le). 
Pont-Neuf  (le). 
Pont-Rouge  (le). 
Pont-St-Charles  (le). 
Pont-St-Martin  (le). 


4S7 

Bellecombe. 

Le  Chatelar. 

Le  Chatelar. 

St-Cassin. 

Entremont-le-Vieux. 

La  Bridoire,  le  Bourget,  St- 

Pierre-d'Albigni. 
Chambéri. 
Le  Petit-Barberaz. 
Bassens,  Chambéri. 
St-Jean-de-Chevelu. 
La  Bauche. 

Montagnole,  St-Cassin. 
Héri-sur-Albi. 
Rochefort. 
Les  Frasses. 
Ste-Hélène-du-Lac. 
St-Germain. 
Albi. 

St-Tliibaud-de-Coux. 
Chambéri-le-Vieux. 
Dullin. 

Chanaz,  Entromont-le- Vieux. 
Curienne. 
Les  Marches. 
La  Thuile. 
Lescheraines. 
Cognin^  Lescheraines. 
St-Pierre-de-Curtille. 


La  Trinité. 

Montagnole. 

Albi. 

Aix-les-Bains. 

Cognin. 

Les  Echelles. 


158 


Port  (le). 

Aiguebellelte,  Lépin. 

Porthoud  dessous. 

Chanaz. 

Porlhoud  dessus. 

Clianaz. 

Porliers  (les). 

La  Table. 

Portmillet. 

La  Balme. 

Postillons  (les). 

Villar-Sallet. 

Pouille  ou  Pouilli. 

St-Pierre-de-Souci. 

Poulli. 

Albens,  Grési-sur-Aix 

Pouisat  (le). 

Le  Pont-Beauvoisin. 

Pragondran. 

Verel-Pragondran. 

Prailles  (les). 

Chanaz. 

Praire  (la). 

St-Thibaud-de-Coux. 

Pravaux. 

St-Sulpicc. 

Praz. 

Cliindrieux. 

Praz  (la). 

Cusi. 

Pré  (le). 

Aiguebellelte. 

Précherel  ou  Préçheret. 

Jarsi. 

Pregi. 

Avressieux. 

PRESLES. 

Provenchère  (la). 

La  Table. 

Prieuré  (le). 

Frété  rive. 

Puer. 

Aix-les-Bains. 

Pugnet. 

Chambéri. 

Pugni. 

Pugni-Chatenod. 

PUGNI-CHATENOD. 

Puits  (le). 

Trivier. 

Putliods  (les). 

Lucei. 

Puligiiai. 

Ruffîeux. 

Putigni. 

Chambéri-le-Vieux. 

Putignieu. 

Novalaise. 

Puy  (le). 

Lepin. 

PUYGROS. 

Puysat  (le). 

Montagnole. 

Puyset  (le). 

Planaise,  St-Jeoire. 

Quart  de  Pétrel  (le). 


Tresserve. 


Quetière  (la). 
Quidoz  (chez). 
Quinfiot. 


1Ô9 


Avressieux. 
Vimines. 
St-Pierre-de-Curtille . 


Raclet  (le). 
Radèles  (les). 
Raiïis  (les). 
Raffour  (le). 
Ragé. 
Rager. 
Ramade  (la). 
Rami  (sous). 
Raneaux. 
Raniers  (les). 
Rapillat. 
Raserai. 
Rassignolet. 
Rats-Gris  (les). 
Rattes  (les). 
Ravei  (le). 
Ravet  (le). 
Ravière  (la). 
RAVOIRE  (LA). 
Ravoire  (la). 

Ravoreaz. 
Rayes  (les). 
Reljottons  (les). 
Recans  (les). 
Reffieux  (le). 
Régi. 
Reinaad. 
Remollar. 
Repidan. 
Replat  (le). 
Replals  (les). 


St-Beron. 

St-Pierre-de-Curtille. 

Cusi. 

Le  Bourget. 

Avressieux. 

Sonnaz. 

Ste-Hélène-du-Lac. 

Le  Bourget. 

Molz. 

Cognin. 

Cusi. 

St-Alban. 

Lépin. 

Corbel. 

Chindrieux. 

St-Beron. 

Chambéri. 

Chainaz,  Cruet. 

Le  Bourget,  Saint- Jean- de- 

la-Porte. 
Yenne. 
La  Balme. 
Loisieux. 
Yenne. 
Yenne. 
Avressieux. 
La  Bridoire,  Metz. 
St-Ours. 
La  Table. 
Avressieux,  Thoiri. 
St-Jean-de-Coux. 


160 

Reposieii. 
Revel. 

Reveriaz  (la). 
Revers  (le). 
Revilliet. 
Reynaud  (le). 
Reys  (les). 
Ribitel. 
Ribolet. 
Richards  (les). 

Ricordes  (les). 
Rieu  (le). 
Rigauds  (les). 
Rigolet. 
Rippcs  (les). 
Riondet. 
Risolet. 
Ritouds  (les). 
Rivaux  (les). 
Rive  (la). 
Rives  (les). 
Rivoire  (la). 
Rivollins  (les). 
Roasson. 
Robert  (chez). 
Roberts  (les). 
Rochassieux. 
Roche  (la). 
Roche  (entre). 
Roche  (sur). 
Roche  (sur  la). 
ROCHEFORT. 
Rocher  (le). 
Rocherai. 
Rocheron* 

Rochets  (les). 


Le  Petit-Barberaz. 
Montagnoie. 
Chambéri. 
St-Offenge  dessous. 
Domessin. 
La  Bridoire,  Molz. 
Cusi. 

"St-Girod. 
Détrier. 

Novalaise  ,  Saint -Pierre- de- 
Souci. 
Les  Déserfs. 
Gerbaix. 

En  tremont-le- Vieux. 
Chindrieux. 
Mognard. 
Lépin. 

Meyrieux-Trouel. 
Le  Montccl. 
Le  Pont-Beauvoisin. 
Cruet. 

St-Maurice-de-Rotherens. 
La  Bridoire. 
Aillon. 
La  Biollo. 
Trévignin. 
Sl-Ours. 
La  Bridoire. 
Cessons. 
Jarsi. 
Jarsi. 
St-Germain. 

La  Molte-en-Bauges. 
St-Offenge  dessous. 
St-Baidoph  ,  St-Maurice-de- 
Rotherens. 
Chambéri. 


ROCHETTE  (LA). 

Rochette  (la). 

Rojux. 

Romarguc  (la). 

Rondière. 

Rongère. 

Ronjieux. 

Ronjoux. 

Roqueran. 

Rosaz  (les). 

Roselei. 

Roses  (les). 

Rosière. 

Rossats  (les). 

ROTHERENS. 

Rotherens. 

Roue  (la). 

Rougeaux  (les). 

Roulant. 

Roussillon. 

Rousin. 

Routhéne. 

Routins  (les). 

Ruaz  (la). 

Rubaud. 

Rubins  (les). 

Ruetraz. 

Ruffîer. 

RUFFIEUX. 

Ruttet  (le). 


161 

La  Bridoire. 

Ruffîeux. 

Ste-Hélène-du-Lac. 

La  Thuile. 

La  Thuile. 

La  Motle-Servolex. 

St-Baldoph,  la  Motle-Servo- 

Aillon.  [lex. 

Corbel. 

Meyrieux-Trouet. 

St-Beron,  St-Pierre-de-Souci. 

Novalaise. 

Corbel. 

St-Maun'ce-de-Rothèrens. 

Dullin. 

StPaul. 

Grési-sur-Aix. 

Lescheraine. 

Vimines. 

St-Pierre-de-Souci . 

Montagnole. 

La  Table. 

St-Paul. 

Loisieux. 

Héri-sur-Albi. 

Le  Pelit-Barbera. 

Sonnaz. 


SAINT-ALBAN. 
SAINT  -  ALBAN  - 

MONTBEL. 
Saint-An  loine. 
SAINT-BAL  DOPH, 


DE- 


St-Picrre-de -Souci. 


11 


162 


SATNT-BERON. 

Saint-Bonnet. 

SAINT-CASSIN. 

SAINT- CHRISTOPHE. 

Saint-Christophe. 

Saint-Claude. 

Saint  Donat. 

Sainte-Catherine. 

SAINTE-HELENE-DU- 
LAC. 

Sainte-Hélène-du-Lac. 

SAINTE-MARIE-D'AL- 
VEI. 

SAINTE-REINE. 

SAINT-FELIX. 

SAINT-FRANC. 

SAINT-FRANÇOIS-DE- 
SALES. 

SAINT-GENIX. 

Saint-Georges. 

SAINT-GERMAIN. 

Saint-Gilles. 

SAINT-GIROD. 

Saint-IIugon. 

Saint-Innocent. 

Saint-Jean. 

SAINT-JEAN-D'ARVEI 

SAINT-JEAN-DE-CHE- 
VELU. 

St-JEAN-DE-COUX. 

SAINT-JEAN-DE-LA- 
PORTE. 

SAINT-JEOIRE. 

Saint-Jeoire  dessous. 

Saint-Jeoire  dessus. 

Saint-Laurent. 

Saint-Martin. 

Saint-Maurice. 


Ste-Marie-d'Alvei. 


St-Cassin. 

St-Cassin. 

Albi. 

La  Bridoire. 


St-Girod. 


Chambéri. 

St-Pierrc-de-Curtille. 

Arvillar. 

Brison-St-Innocent. 

St-Jcan-dc-Conx. 


St-Jeoire. 
St-Jeoire. 
Cruct. 

St-Christophe. 
Albi,  la  Rochelte,  St-Mau- 
rice-de-Rotherens. 


163 


SAINT- MAURICE -DE- 

ROTHERENS. 

SAINT-OFFENGE  DES- 

SOUS. 

SAINT-OFFENGE  DES- 

SUS-. 

Saint-Ombre. 

Chambéri-Ie-Vieux. 

SAINT-OURS. 

SAINT-PAUL. 

Saint-Philippe. 

St-Jean-de-la-Porle. 

Saint-Pierre. 

Apreniont. 

SAINT-PIERRE-D'AL- 

BIGNI. 

SAINT- PIERRE-D'AL- 

VEI. 

SAINT  -  PIERRE  - 

DE- 

CURTILLE. 

SAINT  -  PIERRE  - 

DE- 

GENEBROZ. 

SAINT-PIERRE-D'EN- 

TREMONT. 

SAINT -PIERRE - 

DE- 

SOUCI. 

Saint-Saturnin. 

Chanibéri. 

Saint-Sigismond. 

Aix-lcs-Bains. 

Saint-Simond. 

Aix-lcs-Bains. 

SAINT-SULPICE. 

SAINT-THIBAUD 

-DE- 

COUX. 

Saint-Vi. 

Apremont. 

Saint-Victor. 

Trévignin. 

Saint-Vincent. 

Trivier. 

Salière. 

St-Germain. 

Salins. 

Cognin,  St-Jean-d'Arvei. 

Salle  (la). 

Avressieux,  la  Motte-Servolex 

Sancet  (chez). 

Le  Petit-Barbera. 

Saugeai  (le). 

St-Alban-de-Monlbel,  Thoiri 

Saunière  (la). 

Chanipagneux. 

164 

Saussaz  (la). 
Sauvages  (les). 
Saudiez. 
Sandres  (les). 

Salai. 

Saugei  (le). 
Sargoëns. 
Savigni. 
Secrétaire  (le). 

Sei. 

Seloge. 

Semelard. 

Semelaz. 

Senière  (la). 

Sérarge. 

Sernaz. 

Serraz  (la). 

SERRIERES. 

Servage  (la). 

Servolex. 

Sever  (le  ou  en). 

Sibilliat. 

Simons  (les). 

Soffa. 
Sômont. 
Sômont  le  bas. 
Sômont  le  haut. 
SONNAZ. 
Sonnaz. 
Sordet. 
Souci. 
Soudans. 
Sourd  (le). 
Soyère. 
Suard  (le). 


St-Pierre-d'Albigni. 
Mognard. 
Aix-les-Bains. 
Pugni-Chatenod,  St-Pierre- 

d'Albigni. 
Le  Petit-Barbera. 
Jarsi. 

St-Germain. 
La  Biolle. 
La  Chapelle -du -mont -du - 

Chat. 
St-Pierre-d'Albigni. 
Les  Marches. 
Ontex. 

Conjux,  St-Pierre-de-Curtille 
St-Cassin. 

Drumettaz-Clarafond . 
St-Germain. 
Le  Bourget,  St-Cassin. 

Tresserve,  le  Vivier. 

La  Motte-Servolex. 

Apremont. 

St-Franc. 

Aix-les-Bains,  St-Thibaud- 

de-Coux. 
St-Félix. 

Ruflîeux,  St-Jean-de  Chevelu 
Yennc. 
Yenne. 

Laissaud. 

Curienne. 

St-Pierre-de-Souci . 

Yenne. 

Le  Pclit-Barberaz. 

Le  Bourget. 

Rochefort. 


Suavets  (les). 
Suerin. 


16^ 

Saint-Offenge  dessous,  Saiot- 

Offenge  dessus. 
Traize. 


Taballets  (les). 
TABLE  (LA). 
Taillât  (la). 
Tardis  (les). 
Tarenci. 
Tareus  (les). 
Tartavan. 
Taupiers  (les). 
Teppaz  (les). 
Terreaux  (les). 
Terrels  (les). 
Terres  (les). 
Terre-Sainte. 
Terroux  (les). 
Tcssieu  (le). 
Tessonnière  (la). 
Tête  (chezj. 
Tevenons  (les). 
Teyeu  (le). 
Thélou. 
Thé ou. 

Thevenon  (le). 
Thiollière  (la). 
THOIRL 
THUILE  (LA). 
Thuix. 
Tiapes  (les). 
Tilleret  (le). 
Tillière  (la). 
Timonières. 
Tirard  (chez). 
Togniet. 


Bellecombe. 

StGenix. 

St-Pierre-d'Alvei. 

La  BioUe. 

Yenne. 

St-Franc. 

Cessens. 

Entremont-le-Vicux. 

Yenne. 

Le  Vivier. 

Cusi. 

Arvillar. 

Yenne. 

Bellecombe. 

La  Motte-Servolex. 

St-Pierre-de-Curtille. 

Dullin. 

Yenne. 

La  Chapelle-St-Martin. 

Yenne. 

St-Franc. 

Cognin,  Cusi,  St-Cassin. 


Le  Bourget. 

Thoiri. 

VerelPragondran. 

Bordeau. 

Le  Bourget. 

St-Christophe. 

La  Table. 


166 

Toncts  (les). 

Toquets  (les). 

Tore. 

Tormère. 

Torméri. 

Torson. 

Touche  (la). 

Toiichefeii. 

Tougeraz  (la) 

Toulon. 

Tour  (la). 


Tournassat. 
Tours  (les). 
Tours    de   Montmayeur 

(les). 
Touvet  (le). 
Touvière. 
TRAIZE. 
Tramonex. 
Tremblai  (le). 
Trepus  (le). 
Très-Roche. 
TRESSERVES. 
TREVIGNIN. 
Trevouet. 
Trial. 

TRINITÉ  (LA). 
Trins  (les). 
TRIVIER. 
Troissi. 
Trolliu  (le). 
Trompe  (la). 
Tronche  (la). 
Tropaz  (la). 
Trouet. 
Trousse  (la). 


Chanaz. 

St-Offenge  dessous. 

Avressieux. 

Thoiri. 

Chignin. 

Bissi. 

Le  Pont-Beauvoisin. 

Loisieux. 

Avressieux. 

La  Chapelle  St-Martin. 

Albens,  Cessens,  Frélerive, 

le  Petit -Barbera,  St-Cas- 

sin,  Ste-Hélène. 
La  Thuile. 
Chignin. 

Villar-Sallet. 
Ste-Hélène-du-Lac. 
St-Félix,  Yenne. 

Belmont-Tramonex. 
La  Motte-Servolex. 
St-Franc. 
Jarsi. 


Meyrieux-Trouet. 
Traize. 

St-Paul. 

La  Biolle. 

Aiguebellette. 

Cusi. 

Fréterive, 

Cusi. 

Meyrieux-Trouet, 

La  Ravoire. 


Truiton. 
Tuilière  (la). 
Tululière. 
Tumonière. 


467 


St-Genix. 
Lucei. 

La  Bridoire. 
Le  Bourget. 


Udrians  (les). 

Urice. 

Uris. 


La  Biolle. 

Rochefort^  St-Genix. 
St-Genix. 


Vacheresse. 
Vachet  (le). 
Val  (laj. 
Valetaz  (les). 
Vallère. 
Var  (le). 
Varandes  (les). 
Varons  (les). 
Varres  fies). 
Vars. 
Vauche. 
Vaura  (la). 
Vaute  (la). 
Vautereis  (les). 
Velats  (les). 
Veloutaz. 
Venaise. 
Veniper. 
Veraz. 
Verdan. 

Verdet, 
Verdet  (chez). 
Verdun. 
Verel. 


Verthemex. 

Curienne. 

St-Germain. 

St-Thibaud-de-Coux. 

Avressieiix. 

Le  Chatelar. 

Arvlllar. 

Le  Bourget. 

Arvillar. 

Chindrieux. 

Les  Marches. 

La  Bridoire. 

Avressieux. 

Cusi. 

St-Paul. 

Yenne. 

Serrières. 

Trévignin. 

Chindrieux. 

La  Chapelle  -  Saint  -  Martin  , 

Traize. 
St-Germain. 
St-Pierre-de-Souci . 
Cruet. 
Verel-Pragondran. 


168 

VEREL-DE-MONTBEL 
VEREL-PRAGON- 
DRAN. 

Verêtre. 

Vereyzins  dessous. 
Vereyzins  dessus. 
Verger  (le). 
Vermont. 
Vernai  (le). 
Vernat  (le). 
Vernatel. 
Vernaud. 
Vernei  (le). 

Vernel. 

VERNEIL. 

Vernet. 

Verolets  (les). 

Verrière. 

Vertbois. 

VERTHEMEX. 

Vertin. 

Vetonne. 

Vetro. 

Vettaz  (la). 

Veytrier. 

Vezins  (les). 

Vergenucle. 

Vi  (la). 

Viaget  (le). 

Vielle  (la). 

Vieugerel. 

Vigeot  (le). 

Vignes  (les). 

Vignier  (le). 

Village  du  Lac  (le). 

Vilkge  du  Milieu  (le). 

Villar  (le). 


Jarsi. 

Lucei, 

Lucei. 

Le  Bourget. 

Le  Petit-Barberaz. 

Mognard. 

Jongieux. 

St-Jean-de-Chevelu. 

St-Sulpice. 

Avressieux,  Héri-sur-Albi , 

Verneil. 
Verneil. 

Curienne. 
La  Table. 
Le  Chatelar. 
Grési-sur-Aix. 

Traize. 

Ayn. 

Héri-sur-Albi. 

La  Bauche. 

Lucei. 

Yenne. 

Dullin. 

Aillon. 

Trivier. 

Cessens. 

St-Ours. 

Yenne. 

Villar-Sallet. 

Le  Bourget. 

La  Thuile. 

Douci. 

AilIon,  la  BioUe,  la  Chapelle- 


Villarbé. 
Villarcher. 
Villar  derrière. 
Villar  devant. 
VILLAR- D'HÉRI. 
Villar-Domenge. 
Villaret  (le). 


Villaret-Rouge  (le). 
Villar-Ibert. 
Villar-Laprin. 
Villar-Marin. 

Villar-Martin. 

Villar-Peron. 

Villar-Philippon. 

Villar-Prin. 

Villar-Rouland. 

VILLAROUX. 

Villar-Rouge. 

Villars  (les). 

VILLARSALLET. 

Ville  (la).  ^ 

Villeneuve. 
Villes  derrière  (les) 
Villes  devant  (les). 
Villette. 
Villette  (la). 

VIMINES. 
Vinchots  (les). 


169 

du-Mont-du-Chat,  Chignin, 
Douci,  les  Echelles,  Ecole, 
Fréterive,  Montagnole,  la 
Motte-Servolex ,  St-Chris- 
toplie,  St-Jean-d'Arvei. 

Les  Molettes. 

Voglan. 

Bellecombe. 

Bellecombe. 

St-Pierre-de-Souci. 

Le  Chatelar,  Etable,  Lesche- 

raine  ,  Meyrieux  -  Trouet, 

St-Alban. 
Le  Chatelar. 
Les  Molettes. 
St-Pierre-de-Souci . 
La  Motte  -  Servolex  ,  Saint- 

Sulpice. 
Avressieux. 
La  Molte-Servolex. 
La  Motte-Servolex. 
St-Pierre-de-Souci. 
Cessons. 

Le  Chatelar. 
Apremont. 

Aix -les- Bains  ,  Albens  ,  les 
Molettes^  le  Noyer. 

Cognin,  le  Montcel,  St-Alban 

Les  Déserts. 

Les  Déserts. 

La  Ravoire. 

La  Biolle,  la  Motte-Servolex, 
St-Girod. 

St-Paul. 


470 

Violette  (la). 
VION. 

Viondis  (les). 
Viri. 

Vissard  (le). 
Vitets  (les). 
Viuz. 

Viviand  (chez). 
Vivier  (le). 
VIVIERS  (LÉ). 
VOGLAN. 
Volonta. 
Voûtes  (les). 
Vouthiers  (les). 
Vovrai. 
Vullioux  (les). 


Chambéri. 

La  Trinité. 

Albi. 

La  Table. 

Albi. 

Chindrieux. 

Le  Chatelar. 

Chignin,  Rochefort. 


Yenne. 

St-Pierre-de-Cur  tille . 
St-Offenge  dessus. 
Serrières. 
Loisieux. 


YENNE. 
Yon. 
Yvraz  (les). 


Chanaz. 
Villaroux. 


NOTICE 

SUB 

JEAN-MARIE  FRÈRE 

DOCTEUR  DE  TURIN,  ANCIEN  CHANOINE  DE  CHAMBÉRY 
CURÉ  DE  COLLONGES-SOUS-SALÈVE 

ET  SUR 

LES  MANUSCRITS  QU  IL  A  LAISSÉS 

PAR 

JOSEPH  DESSAIX 


NOTICE 

SUR 

JEAN-MARIE  FRÈRE 

DOCTEUR    DE   TURIN  ,    ANCIEN    CHANOINE    DE   CHAMBÉRY 
CURÉ   DE    COLLONGES-SOUS-SALÈVE 

ET  SUR 

LES  MANUSCRITS  QU  IL  A  LAISSÉS 

PAR 

JOSEPH  DESSAIX 


Grillct  compte  au  nombre  des  hommes  illustres  de 
la  Savoie  un  nommé  Frère  ,  natif  de  St-Julien ,  curé 
de  Colionges-sous-Salève,  qui  publia,  dit-il,  divers 
opuscules  dans  le  commememenl  du  dernier  siècle. 

Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Adolphe  Dumonl,  de 
Bonneville ,  la  communication  d'un  volume  manuscrit 
portant  pour  titre  :  OEuvres  meslées  et  esbauchées  de 
M.  Frère. 

Ce  volume  contient  treize  opuscules  ou  ouvrages 
différents  : 

4°  Traduction  françoise  des  hymnes  du  breuiaire  ro- 
main, deuost  ouurage,  diuisé  en  trois  parties,  sauoir  : 


174 

i"^^  dez  le  commencement  du  breuiaire  jusqu'à  la  fin 
des  feslcs  mobiles,  —  2""^  Contient  le  Propre  des 
Saints.  —  S"**"  Le  Commun  des  Saints. 

2°  Oratio  vnica  ad  synodum  pro  anno  4733,  jussu 
Illus""  et  Rdissimi  x)ni  ^  Domiui  et  in  Christo  Patris 
Michaelis  Gabrielis  de  Rossillion  de  Bernex  Geben- 
ncnsis  Episcopi.  —  Avec  cette  note  :  Hsec  autem 
secundo  scripsi  9«  maii  17^3  in  gratœ  mentis  testifi- 
catione  pro  S^'^^'"'°  Prœsule  defuncto  cujus  toties  com- 
mensalis  fui. 

3°  Oraison  synodale  composée  àChaumont  et  recitée 
au  synode  d'Annecy  le  23  auril  1733  ,  traduite  de 
lallin  en  françois  à  Collonge  sous  Saleue  le  15^  may 

47^3.  C'est  la  dernière  qu'ait  ouïs  monseig"  de 

Bernex,  étant  mort  au  uendredi  S'  (23  avril  )  de  1734, 

4"  Compliment  funèbre  pour  feu  Monseig'  Michel 
Gabriel  de  Rossillion  de  Bernex ,  Eueque  et  Prince  de 
Geneue,  mort  au  uendredy  saint  23  auril  1734.  — 
N'=*  Jay  récité  ce  discours  lattin  en  la  conferance  de 
Marlioz  proche  Chaumont  le  28  auril  mesme  année , 
et  je  lay  traduis  en  François  a  Collonge  sous  Saleue  le 
20  may  1743  par  respect,  ueneration  et  reconnoissance 
enuers  le  RJissime  clefunct. 

3°  Breuis  Oratio  funebris  pro  illusn^o  et  Rdissimo  ])no 
D""  de  Rossillon  de  Bernex  quondam  Episcopo  et  Prin- 
cipe Gebennensi  qui  animam  S^'**'"i='"'  Christo  consigna- 
uil  die  23^  aprilis  1734. 


475 

Hœc  uero  peroraui  die  28=  ejusdem  mensis  in  con- 
uenlu  seu  conferenliâ  de  Mariiez  propeChaumout  ciijus 
lune  Parrochus  eram. 

6°  Réponse  à  la  longue  lettre  de  M....  ecclésiastique 
apostat  à  Genève,  en  date  du  i  5  de  474'2,  par  un  doc- 
teur de  Turin  ancien  chanoine  de  Chambery,  le  30 
janvier  d742. 

7"  Mémoire  instructif  sur  les  droits  curiaux  et  pas- 
toraux des  R*^*  Curés  de  Collonge  sous  Saleve  contre 
Messieurs  de  Genève  Decimateurs  de  Bossay.  —  Petit 
ouvrage  adressé  au  mesme  mons"^  apostat  a  Geneue  en- 
suite de  nos  controuerses^  du  45  feurier  1744.  Reddite 
ergo  quGC  sunt  Csesaris  Cœsari,  et  quœ  sunl  Dei  Deo. 
Math.  22,  V.  24.  Par  Mons""  Frère,  docteur  de  Turin, 
ancien  chanoine  de  Chambery,  curé  du  dit  Collonge. 

8°  Certificat  soit  rapport  des  droits  que  le  Roy  a  sur 
la  aille  de  Geneue,  et  ses  enuirons.  Ouurage  trauaillé 
par  l'archyuiste  de  Sauoye  sous  le  Seig"'  Intendant  gê- 
nerai comte  Bonaud.  Aporté  d'Aix  par  moy  le  20  aoust 
4740. 

9"  Caroli  Emanuelis  magni  Hispanos  ab  Italie  hse- 
roice  propulsantis  Encomium ,  simul  et  objurgatio  in 
ipsos  Hispanos  Regem  noslrum  inique  inquiétantes.  De 
hisce  duobus  oratio  habita  in  nostro  ecclesiastico  Con- 
ucntu  vulgo  Conferentia  in  œde  parœciali  vrbis  Julia- 
nensis  die  48'"»  junii  ;  an  :  4742.  Hic  eliam  légère  et 
inuenire  est  omnia  addilamcnta  ab  exordio  belli  hyspa- 
nici  usque  ad  pacem. 


176 

40''  Histoire  lalline  abrégée  de  tout  ce  qui  s'est  passé 
en  Italie  et  en  Sauoye  entre  nous  et  les  Espagnols  dez 
le  commencement  de  la  présente  guerre  jus(fu'a  sa  fin. 
La  foiblesse  des  Espagnols,  leur  peu  d'expérience  et 
de  courage  relatiueraent  à  la  grandeur  du  Roy  de  Ser- 
daigne ,  a  l'habileté  de  nos  généraux  et  a  l'intrépidité 
de  nos  troupes.  C'est  le  sujet  du  présent  cajer.  -I^juin 
1743. 

il"  Chanson  sauojarde  sur  le  mauuais  succès  des 
Espagnols  en  Italie  puis  en  Sauoye. 

Trois  chansons  sur  les  Espagnols  chassés  de  Sauoye 
par  l'inuincible  Roy  Charles  Emanuel  le  22  octobre 
4742. 

Chançon  sur  les  François  chassés  d'Allemagne  dans 
la  présente  guerre  de  4744. 

Dialogue  entre  un  Sauojard  et  Don  Philippe.  — 
Chançon. 

42°  Consulte  et  sentiment  sur  les  afl'aires  de  Mons"^ 
Doucy  comme  héritier  de  M"  Delatour  son  oncle  auec 
les  héritiers  de  Mons'^  Deuille.  —  Donné  à  CoUonge 
sous  Saleve  le  S"""  may  4736. 

43°  Consultation  ihéologique  et  canoniste  sur  la 
question  proposée  scavoir  si  un  protestant  sortant  de 
Geneue  qui  auroit  déclaré  ouvertement  et  par  écrit  en 
présence  de  trois  témoin»  vouloir  abandonner  la  reli- 
gion et  secte  de  Calvin,  embrasser  dès  l'heure  présente 
la  religion  romaine,  y  vivre  et  mourir,  et  abjurer  so- 


177 
lemncllement  dès  que  le  R'*  Curé  de  son  domicile  l'en 
trouuera  capable.  Noire  protestant  dez  lors  ne  retourne 
plus  à  Geneue ,  va  fréquemment  chez  le  S"^  Curé  pour 
se  faire  instruire,  ne  manque  point  sa  messe,  ni  les 
divins  offices,  ne  commerce  plus  avec  ceux  de  sa  secte  : 
on  demande  si  un  tel  prosélyte  surpris  par  la  mort  avant 
son  abjuration  solemnelle  par  l'absence  de  son  direc- 
teur ou  par  autre  sem-blable  cause  doit  être  enseveli 
chrétiennement  dans  nos  cimetières. 


Nous  allons  jeter  un  coup  d'œil  rapide  sur  quelques- 
unes  de  ces  productions. 

La  traduction  des  hymnes  est  précédée  d'une  courte 
préface. 

L'auteur  y  prend  soin  d'annoncer  qu'il  a  «  promis 
une  traduction  en  rimailles  et  nullement  une  poésie,  et 
qu'ainsi  on  ne  peut  lui  faire  aucun  reproche  de  par  le 
Parnasse.  «  11  signale  au  contraire  quelques-unes  de  ses 
licences  poétiques  qui  consistent  à  faire  rimer  un  sin- 
gulier masculin  avec  un  pluriel  du  même  genre,  et  à 
faire  suivre  plusieurs  vers  masculins  sans  les  alterner 
de  vers  féminins. 

«  On  remarquera  en  outre ,  dit-il ,  que  pour  mieux 
exprimer  la  pensée  de  l'autheur  lattin,  j'ai  perpétuel- 

12 


08 

lement  donné  trois  pieds  et  une  syllabe  aux  emisliches 
qui  auoient  une  finale  féminine.  » 

«  Je  me  mets  peu  en  peine  de  la  poésie ,  ajoute-t-il , 
pourvu  que  d'ailleurs  l'original  soit  traduit  dans  toute 
sa  force.  » 

Cette  traduction,  qui  comprend  121  hymnes,  fut 
commencée  le  10  janvier  1743  et  achevée  le  6  mai  de 
la  même  année. 

Si  le  curé  Frère  employa  moins  de  quatre  mois  à 
faire  plus  de  2000  vers ,  ils  se  ressentent  de  la  rapidité 
avec  laquelle  ils  ont  été  composés  ;  car,  à  part  quelques 
strophes  passables,  la  poésie  latine  y  est  complètement 
travestie  ;  c'est  du  burlesque  sérieux  entremêlé  de  naï- 
vetés avec  un  style  de  complainte. 

Dans  l'oraison  synodale ,  le  curé  Frère  soutient  la 
thèse  que  les  prêtres  sont  au-dessus  des  anges,  et  par 
conséquent  bien  au-dessus  des  rois  de  la  terre. 

«  0  prodige  admirable,  s'ccrie-t-il ,  digne  de  notre 
croyance,  quoiqu'au  dessus  de  nos  entendements!  Nous 
devenons  une  même  personne  auec  le  Père,  auec  Jésus, 
et  auec  Marie  encor?  Auec  le  Père,  parceque  ce  qu'il 
opéra  d'abord  dans  l'incarnation  de  son  Verbe ,  nous 
l'opérons  chaque  jour  dans  nostre  ministère;  et  quant 
au  Sauueur ,  c'est  luy  qui  est  le  uray  prestre  quand 
nous  l'offrons  :  c'est  luy  qui  sanctifie,  et  transubslantie 
nos  dons.  Enfin  j'ay  dis  que  nous  devenions  une  même 
personne  auec  la  S'^  Vierge,  parceque  le  même  S'  Es- 


179 
prit  descend  en  nous  pour  nous  donner  une  même 
fécondité  :  la  même  vertu  du  tout  puissant  daigne 
aussi  nous  couurir  ?  Ensorte  que  paroissaut  extérieu- 
rement des  hommes  nous  avons  neantmoins  une  forme 
diuine.  Nos  mains  sont  à  la  vérité  des  mains  d'hommes, 
mais  notre  voix  est  la  voix  de  Dieu  mesme,  puisqu'a 
peine  l'entend  on  que  les  cieux  s'ouurent,  Jésus  Christ 
obéit,  les  anges  descendent,  et  les  choses  les  plus  bas- 
ses communiquent  aux  suprêmes. 

))  H  n'est  donc  pas  vray  que  Dieu  nous  ait  placé 
sous  les  anges  ,  mais  au  contraire  notre  condition 
l'emporte  sur  la  leur 

M  Passons  au  deuxième  pouuoir  des  preslres,  à  qui 
la  dignité  royale  est  autant  subordonnée  ,  que  l'âme 
l'est  au  corps,  et  la  terre  au  ciel.  Vous  scavez,  MM., 
comment  les  souverains  gouvernent  leurs  sujets  :  ils 
font  mettre  en  prison  qui  il  leur  plait,  et  puis  ils  les 
libèrent  à  leur  grez  :  mais  ce  lien  est  pour  le  corps,  et 
temporel  seulement.  Le  prestre  au  contraire,  enchaîne 
l'âme  mesme,  et  il  est  si  positivement  portier  du  ciel , 
que  s'il  vient  à  l'ouvrir,  personne  ne  peut  le  fermer,  et 
s'il  le  ferme,  nul  ne  tente  ny  essaye  de  l'ouurir.  Le  Roy 
donc  fait  grâce  au  corps,  le  prestre  fait  grâce  a  l'âme, 
par  la  remission  de  ses  peschés.  Et  qui  peut  ainsy  re- 
mettre les  peschés  s'il  n'est  Dieu  mesme  V  Les  armes 
des  Roys  sont  sensibles,  celles  des  prestres  invisibles  : 
ceux-là  font  la  guerre  aux  barbares ,  ceux-ci  la  font 


i80 

aux  Démons  :  leur  principauté  l'emporle  sur  toute 
autre ,  et  c'est  pour  cela  que  les  monarques  s'inclinf^nt 
(levant  les  prestres  pour  être  bénis  d'eux  (4).  » 

Après  avoir  ensuite  développé  la  dignité  du  sacer- 
doce, les  devoirs  qu'il  impose  et  les  vertus  qu'il  exi§e, 
le  prédicateur  jette  un  regard  douloureux  sur  l'Eglise. 

«  L'église,  dit-il,  est  souvent  obscurcie,  deshonorée 
et  mesme  Corrompue  scavoir  par  les  faux  frères  qui , 
préposés  a  l'amendement  des  peuples,  leur  enseignent 
le  vice,  peschants  publiquement  eux  qui  devroient  faire 
cesser  tous  les  desordres  ?  Tant  s'en  faut  qu'ils  l'em- 
portent en  sainteté  sur  les  laies  leurs  inférieurs  ,  qu'au 
contraire  ils  sont  pires  et  plus  mauvais  que  les  sécu- 
liers plongés  dans  les  embarras  du  siècle.  C'est  pour- 
quoy  au  grand  jugement  les  laies  seront  revêtus  de  la 
robbe  sacerdotale  et  les  mauvais  prestres  dépouillés  de 
leurs  dignités,  seront  relégués  parmy  les  bypochrites 
et  les  payens. 

))  Qu'ils  seront  malheureux  alors  ces  faux  ministres, 
mais  que  malheureuse  est  actuellement  l'Eglise  épouse 
du  Sauveur ,  confiée  a  de  tels  paranimphes ,  soit  ofli- 
ciers  de  nopces ,  bien  moins  amis  de  l'époux  que  ses 
rivaux  et  ses  Irailres?  0  malheureuse  Eglise  a  qui  ses 
ministres  rendent  moins  d'honneur  et  de  services  que 
les  lévites  n'en  rendoienl  à  la  synagogue.  Ceux-là 

(1)  Pages  288  et  suivantes. 


181 
scandalisent  tant  de  foibles  consciences,  et  tant  de 
mauvaises  paroles  partent  de  leurs  bouches  ,  qu'ils 
rendent  le  nom  de  noire  Dieu  méprisable  parmy  les 
infidelles.  Ces  malheureux  prestres  sont  comme  des 
filets  tendus  sur  le  Thabor  de  l'Eglise,  ou  ils  saisissent 
des  victimes  pour  ensuite  les  précipiter.  Dignes  par 
conséquent  d'autant  de  morts,  qu'ils  communiquent 
de  mauuais  exemples  de  leur  perdition,  « 

Ailleurs  il  flétrit  une  certaine  catégorie  d(!  prêtres 
qu'il  appelle  mercenaires,  et  qu'il  divise  en  trois  classes: 

«  Mais  quant  aux  mercenaires  indilïorenls  sur  le 
sort  des  brebis,  ils  se  reposent  et  tranquillisent  dans 
les  plus  grandes  nécessités;  ils  se  réjouissent  quand  ils 
devroient  pleurer,  et  dans  les  dangers  marchant  testes 
baissées,  ils  s'y  divertissent.  Pendant  que  les  autres 
hommes  s'occupent  et  travaillent,  eux  se  plongent  dans 
les  délices ,  regorgeants  de  biens  dans  leur  oisiveté  : 
la  cupidité  et  le  soin  du  superflu  font  leur  unique  oc- 
cupation ,  et  pour  parler  d'après  S'  Bernard,  ils  n'en- 
trent point  dans  les  peines  du  genre  humain ,  ils  ne 
sont  point  inquiétés  comme  les  autres  ;  mais  ils  le  se- 
ront assurément  avec  les  démons  dont  l'amorce  est 
l'oisiveté  mesme  :  d'où  vient  que  le  bon  mailre  con- 
damne aux  ténèbres  extérieures  son  domestique  fai- 
néant et  paresseux.  » 

Telles  sont  les  idées  qui  prédominent  dans  cette 
oraison  synodale ,  prononcée  en  latin ,  comme  nous  le 


182 

dit  l'auteur ,  en  présence  de  Michel-Gabriel  Rossillon 

de  Bernex,  évêque  d'Annecy  et  de  Genève. 

L'oraison  funèbre  de  ce  prélat,  sans  contenir  rien 
de  remarquable,  renferme  cependant  quelques  détails 
de  la  vie  de  cet  évêque  qui  ont  échappé  à  ses  biogra- 
phes. 

Le  cinquième  opuscule  de  l'abbé  Frère,  en  réponse 
à  un  apostat  de  Genève,  renferme  Ions  les  arguments 
connus  contre  la  religion  réformée. 

En  parlant  des  profanations  des  protestants  dans  les 
églises ,  le  curé  de  CoUonges  ajoute  : 

«  La  seconde  chose  que  j'ay  a  vous  dire  sur  les  au- 
tels est  plus  à  votre  portée,  puisqu'elle  est  arrivée  dans 
votre  ville  de  Genève  en  15'4'2.  Amy  Perrin^  capitaine 
gênerai  de  votre  garnison ,  fit  lui-même  transporter  la 
pierre  du  grand  autel  de  la  cathédrale,  dans  la  place 
ou  l'on  punissoit  les  criminels,  afin  qu'elle  servit  dé- 
sormais d'échafeau  dans  les  exécutions  de  la  justice, 
et  Perrin  fut  le  premier  qui  ensenglanla  cette  pierre, 
car  il  y  eut  avant  tout  autre  la  teste  tranchée ,  et  vojé 
qu'on  ne  badine  pas  impunément  de  nos  saints  autels.» 

Le  mémoire  qui  suit  a  rapport  aux  droits  curiaux  et 
pastoraux  des  curés  de  CoUonges.  Il  est  adressé  au 
même  individu. 

M.  Frère  y  expose  qu'on  lui  retient  depuis  sept  ans 
ses  honoraires  sacrés  de  Bossay,  par  la  plus  criante  et  la 
plus  sacrilège  des  injustices ,  et  demande  qu'on  lui  ad- 


183 
juge  la  moitié  prébende  des  bénéfices  de  Bos&ay,  ou  que  les 
decimateurs  du  dit  lieu  y  entretiennent  un  prêtre  pour  les 
catholiques. 

li  énonce  ainsi  les  motifs  de  cette  prétention  : 

«  Bossay  est  une  paroisse  conliguë  à  celle  de  Col- 
longes  sous  Salève  proche  Genève ,  possédée  par  les 
hérétiques  dès  leur  apostasie  sous  Jean  Calvin. 

))  Cette  paroisse  est  aujourd'hui  my  partie  de  ca- 
tholiques et  protestants  :  ceux-ci  ont  un  temple  et  un 
ministre  audit  Bossay  :  et  les  catholiques  au  contraire 
dudit  lieu ,  vivraient  en  sauvages ,  sans  les  peines  et 
soins  pastoraux  du  Rd.  curé  de  Collonges ,  comme 
cy-après. 

5)  Car  la  forte  moitié  dudit  Bossay,  tout  le  village  de 
Lacombe  qui  en  dépend ,  sont  en  pure  Savoye ,  ainsy 
la  religion  protestante  leur  est  absolument  prohibée  et 
interdite.  Pour  professer  donc  la  religion  catholique  ils 
viennent  avec  la  moitié  d'Evorde,  seconde  dépendance 
de  Bossay,  ils  viennent,  dis-je ,  audit  Collonges  sous 
Salève,  dont  le  Rd.  curé  pour  satisfaire  à  leurs  besoins 
et  dévotions  fut  obligé  de  prendre  un  vicaire  en  4739, 
afin  de  partager  avec  lui  tant  de  travaux  et  ne  pas 
faire  souffrir  sa  vraye  paroisse  de  Collonges  par  une 
division  de  services  et  par  les  fréquents  voyages  qu'il 
faut  faire  aux  dils  trois  villages  de  Bossey  et  dépen- 
dances, vers  les  malades  en  pays  marécageux. 

M  Tous  ces  pauvres  catholiques  de  Bossay,  Lacombe 


184 

et  Evorde  payent  scrupiileusement  leurs  dixmes  à  Mrs 
de  Genève,  sans  que  ces  décimaleurs  veuillent  fournir 
en  rien  à  ma  subsistance,  ny  à  celle  du  vicaire  que  j'ay 
pour  leur  compte,  ny  à  l'entretien  du  chœur  de  notre 
église  ,  quoyqu'elle  serve  à  leurs  payants  dixme  ,  au- 
tant qu'elle  sert  aux  urays  paroissiens  de  Collonges , 
sans  parler  de  l'abandon  qu'ils  font  aux  pauvres  catho- 
liques dans  la  distribution  des  aumônes  prises  sur  la 
dixme  dudit  Bossay. 

»  Pareille  injustice  de  la  part  de  Genève  me  fit  en- 
lever quelques  quatorze  gerbes  aux  chanqis  des  catho- 
liques de  Bossay  l'n  la  moisson  de  1757.  En  1758  jeu 
fis  enlever  22  et  messieurs  de  Genève  y  acquiescèrent 
tacitement  par  les  rabais  qu'ils  firent  à  leurs  dimiers 
sur  mes  propres  déclarations.  En  1759  les  dits  mes- 
sieurs convaincus  de  mon  droit  m'envojèrent  six  louis 
d'or  par  leur  sindicFabry  le  15  juillet  1759.  Six  se- 
maines après  ledit  scig^  sindic  donna  sept  louis  à  M.  le 
curé  de  Feigère  qui  se  trouve  par  Neydens ,  dans  un 
cas  semblable  au  mien.  )> 

Ce  magistrat,  ajoute-t-il ,  leur  promit  que  la  sei- 
gneurie leur  payerait  la  même  somme  à  perpétuité,  et 
qu'il  serait  passé  dans  peu  de  mois  un  acte  authentique 
de  cet  engagement. 

Mais  il  paraît  que  dès  lors  le  payement  fut  suspendu. 
Le  curé  de  Collonges  soutient  qu'il  doit  lui  être  continué, 
puisqu'il  a  ainsi  charge  d'âmes  comme  le  ministre  qui, 


185 
commodément  logé,  servant  sa  demy  communauté  sans 
peine  et  sans  course,  touche  anmiellemeiit  deux  cents  écus, 
tandis  que  lui  très  éloigné  servant  Vautre  demy  commu- 
nauté à  grandes  peines  et  grands  frais  ne  reçoit  que  quel- 
ques centaines  d'avanies,  mépris  et  affronts. 

«  Comment  prétend-on  ,  dit-il ,  me  faire  faire  gratis 
ce  qu'aucun  ministre,  s'il  le  pouvoit,  n'entreprendroit 
qu'à  gros  profit?  Comment  prétend-on  moissonner  mes 
sueurs,  cueillir  me  travaux,  me  faire  cultiver  la  vigne 
sans  en  manger  des  raisins  ;  me  faire  paître  des  bre- 
bis, et  Genève  en  avoir  la  layne  avec  le  laict?  » 

11  fait  observer  que ,  si  ses  prédécesseurs  ont  pris 
patience ,  c'est  qu'ils  appelaient  cent  fois  par  an  les 
révérends  capucins  à  leur  secours  ;  mais  que ,  quant  à 
lui,  qui  n'a  aucun  droit  de  faire  marcher  ces  pères,  il  a 
jugé  à  propos  de  s'adjoindre  un  vicaire  qu'il  ne  peut 
seul  nourrir  et  entretenir. 

A  l'objection  qui  lui  est  faite  qu'il  n'est  curé  des  ca- 
tholiques de  Bossay  que  par  provision,  l'abbé  Frère  ré- 
pond qu'il  ne  requiert  aussy  ses  prébendes  que  par  pro- 
vision ,  c'est-à-dire  jusques  à  ce  que  par  établissement 
d'un  pasteur  catholique  à  Bossay  on  l'ait  déchargé  des 
trois  villages  et  réduit  à  l'ancien  pied  de  ses  prédécesseurs 
avant  Calvin. 

Tels  sont  en  résumé  les  raisonnements  sur  lesquels 
le  curé  Frère  se  fonde  pour  appuyer  ses  prétentions .  J'en 
passe  plusieurs  sous  silence  ,  car  j'ai  hâte  de  terminer 

12* 


486 

cette  analyse  déjà  trop  longue  de  ses  productions ,  qui 
ne  présentent  rien  de  remarquable  et  n'ont  d'autre  in- 
térêt pour  nous  que  de  renfermer  certains  renseigne- 
ments sur  l'histoire  particulière  de  la  commune  de  Bos- 
sey  à  cet  époque. 

J'arrive  aux  chansons.  Elles  se  rapportent  toutes, 
sauf  une  seule ,  à  l'invasion  des  Espagnols  en  Savoie. 
C'est  un  persifflage  continuel  assaisonné  de  gros  sel  sur 
le  mauvais  succès  de  ces  insulaires  en  Italie ,  où  l'in- 
fant don  Philippe  et  le  duc  de  Montemart  sont  mis  en 
scène.  Elles  sont  en  général  d'un  assez  mauvais  goût , 
et  les  expressions  saugrenues  sont  loin  d'y  manquer. 

Il  parait  que  la  première ,  quoique  assez  triviale,  a 
joui  pendant  plusieurs  années  d'une  certaine  popula- 
rité. Il  n'y  a  rien  là  de  bien  étonnant,  quand  on  songe 
aux  productions  de  ce  genre  qui  courent  les  villages. 

Je  la  donne  ici  en  entier. 


Montemar,  en  bonna  fay, 
Que  pretendié-vos  fare? 
Vos  vodras  le  Milanois, 
Mais  vos  ne  Tarez  jamais. 
Panavo,  panavo,  panavo. 

Se  dai  être  pé  quaquon, 
E  pé  notron  ray  Charle  ; 
Car  votron  dom  Philippon 
De  cho  morcho  n'ara  boccon. 
Panavo,  etc. 


187 

Ramena  à  sa  mama 
Cho  popon  tant  bravo  ; 
Dette-liai  :  Madama,  héla! 
Ma  fay,  pé  cetta  forna, 
Panavo,  etc. 

Los  Modenais,  megieux  d'ognons, 
Fassiévont  bin  los  bravos, 
Mais  y  se  sont  recoulas 
Quand  notros  Liaudos  ont  cria  : 
Panavo,  etc. 

A-t-eille  bin  grou  gagna 
Avoy  monchu  Modéne? 
—  Le  lia  bailla  bin  d'argent 
Que  n'éton  ne  mai  ne  min. 
Panavo,  etc. 

Magra  sen  nos  en  montra 
A  cho  duc  politico 
Qu'avoy  no  il  faut  alla 
A  la  bonna  écalafra. 
Panavo,  etc. 

Vos  y  par  ma  fay,  bien  fay 
De  gagni  lé  serralie. 
Castropiniano  et  vos, 
Quand  vos  panseré  à  nos, 
Panavo,  etc. 

N'attendié  pas  de  secor 
De  contre  la  Provance, 
Car  on  y  entend  cria     , 
Los  Anglos  et  los  Niçards  : 
Panavo,  etc. 


188 


Et  qu'é-vos  fait  en  Savoye, 
"Vos  atros  de  Provence? 
Vos  é  passa  le  Galibé, 
Et  vaiqua  votros  lauriers. 
Panavo,  etc. 

Votros  saudards  saront  bons, 
Bravo  comte  de  Glimes, 
Pé  fare  guerra  as  ognons, 
A  los  pois  et  los  melons. 
Panavo,  etc. 

Ensenada,  cho  grand  fripon, 
Nos  a  metta  en  peina, 
Nos  menassen  sans  raison 
De  vola  nôtres  maisons. 
Panavo,  etc. 

Nos  in  pé  protecteur 
Cho  bon  comte  de  Sada  : 
Dieu  vollie  bin  le  garda, 
Ensenada  diablo  emporta. 
Panavo,  etc. 

Le  bon  Dieu  nos  a  rendu 
Notro  ray  légitimo, 
Et  nos  le  conservera 
Avoy  tos  sos  bons  saudards. 
Panavo,  etc. 

Corage,  mos  bons  enfants  ; 
Vos  n'y  grand' chousa  à  craindre  ; 
Los  Espagnols  sont  des  gens 
Que  coront  tojors  devant. 
Panavo,  etc. 


189 


Se  vos  volié  los  aborda , 
Gallopa  on  pou  vitto  ; 
Car,  en  n'allant  que  le  pas, 
Jamais  vos  los  attrapa. 
Panavo,  etc. 

Ecotta  los  grands  explois 
De  les  troppes  d'Espagne  : 
E  sont  venus  en  Savoye, 
Creiant  d'an  faire  leu  proye. 
Panavo,  etc. 

E  sont  bin  tos  de  Césars, 
A  les  entendre  dire; 
Mais  dian  le  moindre  élan 
E  faront  comme  à  Milan. 
Panavo,  etc. 

A  l'ont  pray  dé  généraux 
Bons  pé  mena  les  chèvres. 
Avoy  tos  leus  bieaux  chevaux, 
A  l'ont  trop  peu  de  leus  pieaux. 
Panavo,  etc. 

A  l'ont  bin  vingt  bataillons 
Et  atant  de  gens  d'armes. 
Crejé-vos  que  se  battront? 
Non  :  é  sont  tos  de  poltrons. 
Panavo,  etc. 

On  certain  maître  fripon 
Qu'on  appelle  Ansenada , 
Vrai  intendant  de  Pluton, 
Valet,  magra  tos  sos  noms. 
Panavo,  etc. 


190 


De  Charles  le  grand  renom 
Los  fa  serra  les  fesses. 
L'attendront-y?  Oh,  que  bon! 
E  ly  montront  los  talons. 
Panavo,  etc. 

Fiera  rayna,  apprenié  donc 
Los  bieaux  faits  de  Philippo  ; 
Sa  grand'  réputation 
Le  fara  ray  de  carton. 
Panavo,  etc. 

Vos,  sajé  le  bien-venu, 
Le  grand  ray  qu'on  admire; 
Bin  à  tems  vos  é  paru; 
Sans  vos  tôt  étay  perdu. 
Victoire,  victoire,  victoire  ! 

Toutes  les  chansons  du  curé  Frère  sont  dans  ce 


goùl-là. 


Le  ménétrier  Michelin  les  colportait  et  les  chantait 
dans  les  villages  :  c'est  du  moins  ce  qui  résulte  d'un 
couplet  de  réclame;  mais  rien  ne  nous  apprend  si  les  co- 
pies qu'il  distribuait  étaient  imprimées  ou  manuscrites. 

Viste  qu'on  s'avance, 
Voicy  des  chansons  ; 
Michelin  les  chante 
Avec  son  violon. 
Que  chacun  s'empresse 
Pour  en  acheter; 
Nous  boirons  sans  cesse 
A  votre  santé. 


191 

Ailleurs  le  chansonnier  varie  sa  réclame  : 

Voicy  Michelin, 
Le  violon  en  main, 
Que  tout  le  monde  le  voit  bien. 
Venés  en  diligence, 
Achetés  en  tous  ; 
Vitte  qu'on  s'avance  ; 
Aportés  des  sols 
Pour  boire  quelques  petits  coups. 

Le  dernier  couplet  du  dialogue  entre  dom  Philippe 
et  un  Savoyard  rend  hommage  au  beau  sexe  du  petit 
village  de  Landecy.  Je  ne  sais  pas  si  de  nos  jours  il  a 
conservé  la  réputation  que  lui  fait  ici  le  curé  chan- 
sonnier. 

C'est  à  Landecy 

Mille  fois  plus  qu'à  Madry 
Qu'on  voit  des  beautés, 

Petites  divinités. 

Si  vous  les  avié  vu, 
Vous  en  sérié,  prince,  ému. 

Vos  infantes  gratecus 
Vous  auraient  dès  lors  parus; 
Mais  qu'en  aurié  vous  obtenu? 

La  paille,  et  rien  de  plus. 

Le  curé  de  Collonges  croit  devoir  terminer  ces  ma- 
nuscrits par  la  déclaration  suivante  ; 

«  Par  tous  ces  petits  ouvrages  on  verra  que  j'ai  eu 
de  l'empressement  pour  la  théologie,  le  droit,  l'oraison 


192 

et  la  poésie  :  si  je  n'ay  réussy  dans  aucun  de  ces  chefs, 
c'est  1  °  pour  ni'être  trop  divisé  et  partagé  en  ces  di- 
verses branches  ;  c'est  2»  pour  n'avoir  pas  eu  de  la 
nature  assez  de  talents ,  de  santé  et  autres  semblables 
secours  nécessaires  absolument  ;  c'est  3°  pour  avoir 
un  peu  preschotté  dans  et  hors  mes  paroisses  succes- 
sives; car,  attaché,  comme  de  raison,  à  mon  sacré 
ministère,  j'ai  dressé  et  composé  selon  ma  petite  por- 
tée et  celle  de  mes  paroissiens  : 

«  1°  Trois  bons  volumes  de  Dominicales; 

))  2°  Deux  semblables  volumes  d'éloges  ,  mystères 
et  panégyriques  :  dans  le  plus  gros  desquels  on  trou- 
vera le  cathalogue  d'environ  trois  cents  volumes  qui 
composent  ma  gresléc  bibliothèque ,  avec  20  à  25 
discours  latlins  par  moy  composés  et  prononcés  en 
diverses  occurrences.  » 

Je  possède  un  manuscrit  qui  a  pour  titre  : 

Analyse  critique  du  Dictionnaire  historique  de  Jean- 
Louis  Grillel ,  ouvrage  nécessaire  à  ceux  qui  ont  acheté  ce 
dictionnaire,  auquel  il  sert  de  suppléme^il,  pour  se  former 
une  idée  complète  de  la  Savoie  ancienne  et  moderne  ;  sans 
épigraphe,  sans  dédicace,  sans  discours  préliminaire^,  sajis 
affectation  et  sans  prétention,  —  par  un  Allobroge  qui 
n'écrit  que  pour  passer  son  temps  et  que  pour  lui. 

Cet  ouvrage  ,  presque  aussi  volumineux  que  le  Dic- 
tionnaire de  Grillet ,  est  dû  à  la  plume  du  Voltaire 
savoisien  ,  J.-F.  Décret,  président  de  l'assemblée  na- 
tionale des  Allobroges. 


4  93 
Voici  ce  qu'on  y  trouve  à  la  page  316  : 
«  Frère,  né  à  Saint-Julien^  curé  de  CoUonges-sous- 
Salève ,  a  publié  divers  opuscules,  si  l'on-en  croit 
M.  Grillel;  sur  quoi  il  se  trompe  ou  trompe  le  public. 
La  vérité  est  que  tous  les  ouvrages  de  ce  savant  sont 
contenus  dans  un  manuscrit  in-folio  relié  en  veau  doré 
sur  trancbe  qui  a  été  entre  mes  mains,  et  peuvent  faire 
comparer  l'auteur  à  un  âne  couvert  d'une  bousse  de 
brocard  à  fond  d'or.  Sa  principale  occupation  a  été  de 
traduire  en  français  les  bymnesdu  bréviaire  pour  loule 
l'année.  On  ne  peut  rien  voir  de  si  sot,  de  si  plat.  Il 
n'y  a  ni  rime,  ni  raison,  ni  quantité,  ni  mesure,  ni 
cboix  d'expressions,  ui  style,  ni  césure,  ni  observa- 
lion  des  règles  les  plus  triviales  de  la  versification.  Un 
manœuvre,  qui,  sans  savoir  ni  lire  ni  écrire,  compose- 
rait quelques  couplets  pour  sa  maîtresse,  accoucberait 
de  quelque  chose  de  mieux  ;  et  pour  prouver  que  je  ne 
ments  pas  ni  n'exagère,  et  faire  juger  des  autres  au- 
teurs savoyards  en  manuscrits  par  celui-là,  je  joins  un 
échantillon  de  ses  productions  en  jurant,  foi  d'honnête 
homme,  que  je  n'y  ai  rien  changé  et  que  tout  le  livre 
ressemble  à  ce  commencement  : 

Dans  ce  saint  dimanclie,  dans  ce  premier  jour 
Où  par  le  Tout  Puissant  fut  fabriqué  le  monde, 
Et  ou  le  Créateur  prenant  vie  seconde 
Nous  affranchit  de  mort  aussi  à  notre  tour  : 
Loing  de  nous  l'assoupissement 
Levons  nous  tost  et  promptement 


194 

Et  dans  les  horreurs  de  la  nuit 

Cherchons  le  prophète  promis 

Exaucés  nous  père  bénin 
Et  vous  fils  sorti  de  son  sein 
Avec  l'esprit  consolateur 
Vous  régnerez  au  temps  futeur. 

»  Le  temps  futeur  employé  par  une  licence  poétique 
au  lieu  de  futur,  pour  rimer  avec  consolateur,  couronne 
l'œuvre.  Je  laisse  le  soin  aux  lecteurs  de  relever  les 
autres  fautes  ,  et  à  Jean-Baplisle  Rousseau  de  nous 
donner  ces  hymnes  sur  un  Ion  plus  élevé  el  plus  su- 
blime. Pour  moi,  je  me  contente  de  traduire  quatre 
couplets  dune  chanson  en  patois  qni  en  contient  vingt- 
quatre,  et,  en  les  donnant  tels  qu'ils  sont,  d'en  placer 
à  côté  tels  qu'ils  pourraient  être  : 

Espagnols,  restez  en  paix! 
Quelle  est  cette  bagarre? 
Vous  voudriez  le  Milanais, 
Mais  le  prendrez-vous  jamais? 
Tarare  ,  tarare ,  tarare. 

Si  quelqu'un  devoit  l'avoir. 
C'est  notre  bon  roi  Charte  : 
En  main  il  a  le  pouvoir; 
C'est  un  drille  ;  il  faut  le  voir 
Qui  parle ,  qui  parle ,  qui  parle. 

A  sa  maman  bien  fessé 
Ramenez  don  Philippe, 
Et  dites-lui  :  l'insensé 


195 

Pour  cette  fois  a  cassé 
Sa  pipe,  sa  pipe,  sa  pipe. 

Jamais  l'on  a  vu,  je  croi. 
Si  grand  guerrier  à  Sparte  ; 
Partout  il  semé  l'effroi  ; 
Sa  valeur  le  fera  roi 
De  carte ,  de  carte ,  de  carte. 

»  Et  ce  roi  de  carton ,  pour  roi  de  carie ,  comment 
le  trouvez-vous?  comment  trouveriez-vous  tout  ce  que 
contient  ce  grand  in-folio,  si  vous  l'aviez  sous  les  yeux? 
Personne  ne  pourrait  se  donner  la  peine  de  le  lire  en 
entier.  » 

Il  a  raison  ;  j'ai  sous  la  main  le  même  manuscrit  in- 
folio relié  en  veau  et  doré  sur  tranche ,  et  réellement 
il  est  quelque  peu  indigeste. 

Décret ,  dans  son  Analyse  critique  ,  juge  Grillet  trop 
sévèrement.  Le  Dictionnaire  historique  des  départements 
du  Mont-Blanc  et  du  Léman  renferme  de  précieuses 
notices  auxquelles  on  aura  toujours  recours.  Si  Grillet 
n'a  pas  su  tirer  tout  le  parti  possible  des  nombreux 
documents  qu'il  a  consiUtés,  on  ne  saurait  lui  refuser 
le  mérite  de  laborieuses  recherches.  On  ne  doit,  il  est 
vrai,  le  consulter  qu'avec  précaution,  et  il  ne  faut  pas 
enregistrer  aveuglément  les  brevets  d'immortalité  qu'il 
décerne  à  un  grand  nombre  de  Savoisiens. 

La  partie  biographique  est  surtout  traitée  d'une  ma- 
nière très  légère.  Les  hommes  vraiment  remarquables 


496 

y  sont  passés  sous  silence  pour  faire  place  à  des  noms 

obscurs  portés  j)ar  des  hommes  sans  mérite. 

On  ne  saurait,  sous  ce  rapport,  lui  appliquer  une 
critique  plus  spirituelle  que  celle  qu'en  fil  l'évèque 
Irénée-Yves  de  Soles. 

Le  chanoine  Grillel,  dit  un  jour  ce  \>ré\iii,  pQiit  aller, 
son  livre  sous  le  bras,  demander  à  dîner  à  toutes  les  fa- 
milles  de  la  Savoie. 

L'abbé  Frère,  natif  deCranves,  et  non  de  Saint- 
Julien  ,  devint  curé  de  Collonges  en  4750,  et  y  mourut 
en  1777. 


LA  SAVOIE 


DE 


JACQUES   PELETIER 

DU   MANS. 


43 


LA  SAVOIE 


DE 


JACQUES    PELETIER 

DU  MANS. 


->*ci. 


Voici  un  tout  petit  livre  très-curieux  et  surtout  très- 
rare  ,  écrit  et  publié  au  xvi^  siècle  sur  ia  Savoie  par 
Jacques  Peletier,  du  Mans. 

Malgré  la  précaution  que  prend  l'auteur  de  ce 
poème  de  nous  dire  qu'il  est  dit  Mans,  les  biographes 
savoisiens  le  font  naître  à  Annecy. 

L'opinion  de  Grillet,qui  lui  a  consacré  un  article  (1), 
a  fait  en  ce  sens  autorité,  et  dès  lors  tous  les  historiens 
de  notre  pays  ont  affirmé  que  Peletier  était  Savoisieh. 

L'auteur  du  Diciionnaire  historique  des  départements 

(1)  Dictionnaire  historique,  littéraire  et  statistique  des  départements 
du  Mont-Blanc  et  du  Léman.  —  Chambéry  ,  1807  ,  'tome  premier  ,  art. 
Annecy,  p.  278. 


200 

du  Mont-Blanc  et  du  Léman  semble  s'appuyer  en  cela 
sur  Seévole  de  Ste-Marthe,  mais  cet  auteur,  dans  son 
ouvrage  Gallorum  illustrium  elogia  (pagl33),  publié  à 
Limoges,  en  1606,  cite  Jacques  Peletier  ,  du  Mans  et 
non  d'Annecy  :  Jacobus  Peletarius  Cœnomanorum  dé- 
çus, etc. 

On  a  donc  le  droit  de  s'élonner  aujourd'hui  d'une 
semblable  assertion,  et  surtout  de  la  légèreté  avec  la- 
quelle on  l'a  propagée,  lorsque  les  ouvrages  de  Pele- 
tier^ et  les  nombreux  auteurs  qui  se  sont  occupés  de 
lui,  démontrent  le  contraire. 

C'est  là  pour  nous  cependant  un  point  essentiel  de 
notre  biographie  à  éclaircir. 

Si  Grillet  eût  eu  sous  les  yeux  La  Savoye  de  Pele- 
tier, dont  il  ne  donne  pas  le  titre  exact,  il  aurait  acquis 
la  conviction  que  son  auteur  ne  devait  pas  le  jour  à 
Annecy,  mais  bien  au  Mans. 

Ceci  résulte  en  effet  de  plusieurs  passages  de  ce 
poème. 

Peletier,  dont  Joachim  du  Bellay  a  dit  : 

Son  corps  porta  çà  et  là 
Son  ame  ici  vagabonde, 

n'avait  pu  se  fixer  nulle  part  ;  après  avoir  parcouru  la 
France  et  l'Italie,  après  avoir  séjourné  un  instant  dans 
les  principales  villes  de  l'Europe  ,  ce  pèlerin  de  la 
science,  qu'un  simple  caprice  guidait  dans  ses  voyages 


204 

conlinuels,  neul  garde  d'oublier  la  Savoie.  Amant  des 
beautés  pittoresques  ,  il  s'arrêta  au  pied  des  Alpes 
et  se  mit  à  chanter  les  merveilles  d'une  nature  sans 
rivale. 

A  côté  des  fléaux  qui  désolaient  alors  l'Europe,  et 
surtout  exemple  des  dissensions  intestines  qui  divi- 
saient la  France,  la  Savoie  ,  sa  demeure  présente,  lui 
apparaît  favorie  des  deux. 

En  parlant  d'Annecy  il  dit  qu'elle  lui  a 

esté  nommée 
Pour  y  avoir  dames  de  renomee. 

Ailleurs  ,  lorsqu'il  décrit  le  cours  de  la  Loire  qui 
sort  de  V Aucergne  niontueuse ,  ce  fleuve  passe,  dit-il: 

Auprès  d'Angers,  là,  où  le  Droit  s'aprand 
Au  mesme  lieu  les  trois  fleuves  il  prand, 
Meine,  et  le  Loir  et  nostre  Sarthe  ensemble. 

Il  appelle  nôtre  la  rivière  qui  arrose  le  Mans  et  qui 
traverse  le  département  actuel  dont  cette  ville  est  le 
chef-lieu. 

Il  nous  apprend  enfin  qu'il  a  voyagé  en  Savoie  pen- 
dant l'espace  de  deux  ans  : 

A  tant  par  moi  la  Savoye  chantée 
Après  l'aucir  deux  ans  entiers  hantée. 

Ces  citations  prouvent  jusqu'à  l'évidence  que  Pele- 
tier  n'était  pas  Savoisien. 


202 

En  restituant  le  poète  manceau  à  sa  patrie,  il  faut 
effacer  de  la  biographie  savoisicnne  deux  hommes 
marquants  dont  Grillet  l'a  dotée. 

Cet  auteur  cite  dans  son  Dictionnaire  historique 
(tom.  ni,,.  284)  un  certain  Jacques  Prlletard,  méde- 
cin et  mathématicien  de  Saint- Jean-de-Maurienne,  qui 
publia,  dit-il,  en  dGOO,  suivant  le  docteur  Bertrand, 
un  poème  français  sur  la  Savoie  ,  sur  l'induslrie  et  le 
caractère  de  ses  habitants . 

Le  médecin  Bertrand  écrivit  et  publia  en  1625  une 
histoire  de  N.  D.  du  Charmel,  dans  laquelle  il  dit  que 
les  plus  anciens  auteurs  qui  ont  parlé  des  glaciers  de 
la  Savoie  sont  Jacques  Foderé,  in  tnpographicis  narra- 
lionibus,  et  Jacques  Peletarius  dans  son  élégant  poème 
sur  la  Savoie  écrit  en  vers  français.  11  ajoute  que  ce 
dernier  éttiit  son  ami  quand  il  vivait. 

Ce  poète,  ami  de  Bertrand,  n'est  autre  que  Pelelier, 
dont  le  nom  lalin  Peletarius  a  été  mal  à  propos  traduit 
par  Peletard. 

Jacques  Peletier  est  un  de  ces  hommes  qui  jouirent 
dans  le  siècle  où  il  vivait,  d'une  grande  renommée, 
mais  dont  il  ne  nous  est  pas  parvenu  le  moindre  reten- 
tissement. Qui  le  connaît  aujourd'hui  comme  philo- 
sophe ,  comme  médecin ,  comme  mathématicien , 
comme  grammairien  et  comme  poète?  Et  cependant  il 
fut  tout  cela,  et  il  s'est  réellement  distingué  dans  les 
diverses  sciences  qu'il  étudia  et  approfondit  avec  une 


203 

rare  aptitude.  En  parcourant  les  nombreux  ouvrages 
qu'il  a  publiés,  en  le  suivant  dans  toutes  les  phases  de 
sa  vie  aventureuse ,  lui  l'ami  de  Clément  Marot  et  de 
Théodore  de  Bèze,  on  est  à  se  demander  si  l'oubli  dans 
lequel  il  est  tombé  doit  être  attribué  à  l'indifférence  et 
à  l'ingratitude  des  hommes,  ou  si  la  réputation  dont  il 
jouissait  était  usurpée,  et  s'il  faut  l'expliquer  par  l'en- 
gouement d'un  jour? 

Plusieurs  critiques  modernes  ont  tranché  la  question 
avec  un  dédain  superbe.  Si  l'on  a  parfois  soulevé  la 
cendre  qui  recouvre  le  poète  manceau,  ce  n'a  été  que 
pour  le  signaler  injustement  d'une  manière  railleuse  à 
la  postérité. 

L'abbé  Goujet  s'est  montré  à  son  égard  d'une  sévé- 
rité outrée,  et  Sainte-Beuve,  dans  son  tableau  histo- 
rique de  la  poésie  française  au  xvi^  siècle  ,  refuse 
même  de  l'admettre  au  nombre  des  poètes  français  ! 

C'est  le  cas  de  dire  qu'il  est  toujours  facile  de  faire 
de  l'esprit  au  dépens  des  autres. 

Il  faut  excepter  de  la  catégorie  de  ces  contemp- 
teurs dédaigneux  deux  critiques  consciencieux  qui  ont 
entrepris  la  noble  tâche  de  réhabiliter  la  mémoire  de 
Peletier  ,  et  de  lui  assigner  la  place  qu'il  a  le  droit 
d'occuper  parmi  les  littérateurs  du  xvi^  siècle.  Ils  ont 
ainsi  compris  qu'un  pays  n'est  jamais  trop  riche  eu 
grands  hommes  pour  effacer  de  l'histoire  littéraire  de 
la  France  un  poète  modeste. 


204 

Les  écrits  de  Peletier  apparliennenl  à  l'école  de  Ron- 
sard, et  attestent  chez  l'auteur  de  fortes  études  et  un 
bon  jugement.  Rien  ne  lui  était  étranger,  et  toutes  les 
sciences  lui  étaient  familières. 

Cet  homme  infatigable  voyagea  toute  sa  vie,  il  ne 
pouvait  s'arrêter  longtemps  nulle  part,  et  préférait  sou- 
vent le  coin  de  terre  le  plus  obscur  aux  délices  d'une 
grande  ville  ;  il  se  fit  ainsi  des  amis  partout.  11  écri- 
vait en  courant,  et  marquait  chacune  de  ses  haltes  par 
un  ouvrage.  Il  ne  cessa  surtout  de  travailler  sans  re- 
lâche au  perfectionnement  de  la  langue  française. 

L'ode  alors  n'était  point  encore  connue  ;  Jacques 
le  premier,  l'introduisit  dans  la  poésie ,  ainsi  que  le 
sonnet.  Joachim  du  Rellay  témoigne  de  cette  priorité 
dans  une  épîlre  à  Ronsard  qui  le  surpassa  dans  le 
genre. 

Peletier  me  fit  premier 
Voir  l'ode  dont  tu  es  prince, 
Ouvrage  non  coustumier 
Aux  mains  de  noslre  province. 

Il  chercha  en  outre  à  introduire  avec  Meygret  et 
Ramus,  une  réforme  dans  l'orthographe  ;  il  voulait  que 
l'on  écrivît  comme  l'on  prononce.  Mais  ces  tentatives 
n'eurent  pas  le  moindre  succès.  En  1754  Duclos  di- 
sait: «  Lorsque  cette  réforme  sera  faite  ,  car  elle  se 
fera,  on  ne  croira  pas  qu'elle  ait  pu  éprouver  de  la 


205 

contradiction.  »  C'était  encore  le  sentiment  de  D'Aleni- 
bert  qui  ne  cessa  de  répéter  à  racadémie  qu'elle 
serait  adoptée  lorsque  le  bon  sens  aurait  secoué  le  joug 
de  ce  tyran  qu'on  nomme  usage.  «  Si  le  bon  sens  du 
xvi^  siècle,  dit  au  contraire  Charles  Nodier,  n'avait  pas 
résisté  à  ces  ridicules  tentatives  ,  nous  aurions  au- 
jourd'hui en  français  autant  de  systèmes  d'écritures  que 
nous  avons  de  prononciations  diverses,  c'est-à-dire  un 
par  province,  par  ville,  par  village,  par  homme  peut- 
être  ,  car  il  n'y  aurait  rien  d'exagéré  à  dire  qu'il 
n'existe  pas  en  France  deux  hommes,  si  bien  élevés 
qu'ils  soient,  qui  prononcent  tous  les  mots  de  la  lan- 
gue française  d'une  manière  absolument  identique.  » 

Théodore  de  Bèze  ,  Ronsard  et  du  Bellay  applau- 
dirent à  cette  leulative  de  réforme  ,  mais  elle  n'a- 
mena que  quelques  changements  de  détail  que  le  temps 
a  ensuite  consacrés.  Ronsard  conseillait  de  faire  dispa- 
raître des  lettres  inutiles  (elles  que  celles  qu'on  ne  pro- 
nonçait pas,  et  décrire  cieus  et  non  pas  ciculx,  j'alloiSj 
f  aimerais,  \)Ourj'aimeroy,  j'alloy. 

Grâce  à  Denisol,  courtisan  de  plus  haut  ton,  le 
poète  manceau  fut  introduit  chez  Marguerite  de  Valois, 
où  se  réunissaient  tous  les  beaux  esprits  de  l'époque. 

C'était  la  fameuse  reine  de  Navarre. 

Ce  n'est  point  à  elle  que  Peletier  dédia  son  poème, 
comme  on  jmurrait  le  croire. 

Il  y  avait  aloi-s  en  France,  comme  personne  ne  l'i- 


206 

gnore,  trois  Marguerites  qui  se  disputaient  chacune 
dans  leur  rang  la  célébrité  de  l'époque. 

La  première,  Marguerite  de  Valois  ou  plutôt  Mar- 
guerite d'Angouléme,  connue  sous  le  nom  de  reine  de 
Navarre,  qui  était  fille  de  Charles  d'Orléans  duc  d'An- 
gouléme et  de  Louise  de  Savoie.  Son  frère,  François  P', 
l'appelait  sa  mignonne,  la  Marguerite  des  Marguerites. 

La  deuxième,  Marguerite  de  France, fille  de  Henri  II, 
qui  épousa  Henri  de  Béarn  (  Henri  IV  )  :  c'est  la  reine 
Margot,  comme  l'appelait  son  frère  le  roi  Charles  IX. 

La  troisième,  Marguerite  de  France,  duchesse  de 
Berry,  fille  de  François  l'',  qui  épousa  Emmanuel-Phili- 
bert. Elle  cultiva  les  lettres  à  l'exemple  de  son  père 
et  de  sa  lanle,  el  protégea  les  littérateurs  et  les  savants. 

C'est  à  celte  femme  aimable  el  pleine  d'esprit,  que 
les  savants  appelaient  la  Pallas  de  France  et  la  mère  du 
peuple,  que  Peletier  dédia  son  poème  sur  la  Savoie. 

Le  mariage  de  Marguerite  avec  Emmanuel-Philibert 
fut  une  des  clauses  du  traité  de  Càteau-Cambrésis, 
et  cimenta  la  paix.  On  sait  que  les  fêtes  qui  eurent  lieu 
à  cette  occasion  furent  troublées  par  une  catastrophe  qui 
amena  la  mort  de  Henri  II  frère  de  Marguerite. 

Peletier,  après  avoir  séjourné  tour  à  tour  à  Paris,  à 
Rome,  à  Bordeaux,  à  Poitiers  el  à  Lyon  ,  revint  de 
nouveau  à  Lyon  se  livrer  à  des  travaux  sérieux  de 
malhémaliques  ,  mais  fatigué  d'un  repos  qui  n'allait 
pas  à  sa  nalure,  il  se  décida  à  reprendre  le  bàlon  de 


207 

pèlerin  pour  fuir  le  bruit  des  armes  ,  et  ne  pas  avoir 
à  se  prononcer  entre  les  partis  qui  divisaient  ses  com- 
patriotes. 

Il  parcourut  la  Suisse  et  visita  la  Savoie. 

Attiré  par  les  beautés  pittoresques  de  nos  vallées,  et 
charmé  du  commerce  agréable  des  Savoisiens,  il  choi- 
sit, près  du  lac  d'Annecy  une  retraite  solitaire  où  il  se 
(ixa,  et  put  tout  à  son  aise  se  livrer  à  la  poésie,  qui  fai- 
sait le  charme  de  son  existence. 

Le  lieu  était  propice,  aussi  pensait-il  finir  ses  jours 
sous  notre  ciel  j)rivilégié.  Avant  d'entreprendre  ses 
longs  voyages,  Pelelier  avait  pris  le  grade  de  docteur 
en  médecine.  N'ambitionnant  qu'une  modeste  aisance, 
celte  profession  ie  mit  à  même  de  subvenir  aux  dé- 
penses de  la  vie,  et  il  ne  quittait  guère  sa  retraite  et 
ses  travaux  que  pour  l'exercer. 

«  Le  poète  avait  vu  se  succéder  déjà  bien  des  hivers; 
insensiblement  s'était  écoulée  sa  vie;  il  soneea  sans 
doute  que  l'heure  du  repos  devait  eulin  sonner  pour 
lui.  En  preuant  le  grave  parti  d'attendre  paisiblement 
la  mort  au  pied  des  Alpes,  Pelelier  ne  manqua  pas  de 
donner  quelques  regrets  à  la  France,  qu'il  ne  complaît 
plus  revoir;  mais  il  oublia  inconsidérément,  malgré 
qu'il  en  eût  fait  la  triste  expérience,  qu'un  jour  arrive 
inévitablement  où  l'amertume  du  pain  étranger  n'est 
plus  supportable.  Jacques  était  heureux  pour  l'instant  : 
il  ne  vit  point  au-delà,  et,    comme  Teucer  ,   il  pensa 


208 

que  la  patrie  se  Irouve  partout  où  l'on  a  goùlé  un  ins- 
tant de  bonheur  »  {i) . 

Ce  fut  dans  la  seconde  année  de  son  séjour  à  An- 
necy que  Peletier  composa  le  petit  poème  que  nous 
reproduisons. 

Cette  œuvre  est  jugée  sévèrement  par  les  critiques 
modernes,  qui  n'y  trouvent  pas  la  moindre  invention,  et 
ne  reconnaissent  à  son  auteur  que  la  facilité  de  tourner 
levers. 

Nos  lecteurs  ne  seront  peut-être  pas  aussi  sévères  ; 
ce  petit  livre  a  dans  la  forme  comme  dans  le  fond 
quelque  chose  de  remarquable  ,  et  il  renferme,  pour 
nous  Savoisiens,  des  détails  intimes  sur  notre  pays  qui 
parlent  au  cœur. 

Les  biographes  ne  sont  pas  d'accord  sur  la  date  de 
l'arrivée  et  du  séjour  du  poète  manceau  en  Savoie. 

Son  poème  nous  donne  à  cet  égard  des  indications 
précises. 

Il  nous  apprend,  comme  nous  l'avons  déjà  fait  re- 
marquer, qu'il  séjourna  deux  ans  en  Savoie;  d'un  autre 
côté,  il  dit  avoir  assisté  à  l'arrivée  de  Jacques  de 
Nemours,  comte  de  Genevois,  à  Annecy. 

Quand  Jacques  vint  là  où  Jacques  était. 

Le  duc  de  Nemours  avait  avec  lui  ses  deux  enfants  : 

(i)  Bulletin  du  Bibliophile,  n«  10,  octolire  1816,  p.  467. 


209 


Reçoi  ton  prince,  Anecy,  revenant 

Ce  couple  beau  de  chers  enfans  menant, 

Bien  tendres  d'ans,  mais  deux  gages  bien  fermes 

De  son  amour  : 

Or,  le  second  de  ses  fils, Henri  I",  élaitné  en  i  57^. 
Celte  date  se  trouve  précisément  la  même  que  celle  de 
l'impression  du  poème,  et  indique  d'une  manière  po- 
sitive que  Peletier  visita  nos  contrées  pendant  les  an- 
nées 4  571  et  1572;  celte  dernière  date  est  encore 
confirmée  par  l'avanl-dernier  vers  du  troisième  livre  ; 

Et  ayant  vu  cinquante  cinq  hivers. 

Cinquanle-cinq  ajoutés  à  1517,  année  de  sa  nais- 
sance, donnent  elVeclivemenl  4  572. 

Si  Peletier  quitta  de  nouveau  Paris  en  4570,  il  n'ar- 
riva que  l'année  suivante  en  Savoie. 

Disons  quelques  mots  du  poème  qui  nous  occupe  : 
lui  seul  mninlenanl  nous  intéresse  au  point  de  vue 
de  notre  pays. 

Le  commencement  du  premier  livre  contient  des 
notions  élémentaires  de  géographie  physique  qui  de- 
viennent intéressantes  en  ce  sens  qu'elles  font  con- 
naître l'état  de  cette  science  à  Paris  au  moment  de  la 
publication  de  l'ouvrage,  et  plusieurs  préjugés  de  l'é- 
poque. 

Ainsi  l'on  croyait  que  les  lacs  communiquaient  in- 
férieurement  avec  les  mers,  et  que  l'élévation  de  l'eau 


210 

à  certaines  hauteurs  dans  le  sein  de  la  terre  était  due 
au  vide  ou  à  Tabsence  de  l'air. 

Des  hauts  sommetz  la  raison  s'imagine, 
Pourquoy  ils  sont  des  fleuves  l'origine  : 
Vne  eau  sans  air,  tousioars  va  haut  tendant, 
Ayant  pris  l'air,  lousiours  va  descendant  : 

Ne  pourrait-on  pas  trouver  dans  ces  vers  une  pré- 
vision des  théories  de  Torricelli? 

L'auteur  trouve  ensuite  l'occasion  de  parler  d'hy- 
drologie et  de  minéralogie  d'une  manière  qui  ne  man- 
que ni  d'intérêt,  ni  d'exactitude.  On  peut  y  remarquer 
un  vers  (  pag.  25b  )  qui  pourrait  faire  croire  qu'il 
connaissait  la  composition  gazeuse  de  l'eau  :  mais 
l'expression  employée  n'est  qu'une  allusion  à  la  grande 
théorie  des  quatre  éléments. 

Après  avoir  expliqué  sa  manière  de  voir  sur  tous 
ces  phénomènes  physiques,  Pelelier  décrit  le  cours  de 
la  Seine,  de  la  Loire,  de  la  Garonne  et  du  Rhône,  et 
arrive  au  Lac  du  Bourget. 

Dedans  le  lac,  que  le  Bourget  dénomme 
Le  lauaret  friand,  seul  se  renomme; 
Haran  d'eau  dousse  et  viuant  tout  à  part. 
Mort  aussi  tost  que  de  l'eau  il  départ. 

Puis  vient 

Hautecombe 
Fondée  en  biens,  et  en  murs  érigez, 
Ceus  là  bien  pris,  et  ceusci  négligez, 


211 

Les  merveilles  de  la  fontaine  intermittente  attirent 
l'attention  du  poète  voyageur ,  mais  l'explication  du 
phénomène  lui  échappe,  il  parle  seulement  d'un  ma 
rais  formé  par  l'eau  qui  en  découle, 

où  est  rislette  herbue 
Qu'on  voit  nager  lors  qu'il  y  a  grand'eau 
Par  là  dessus,  ainsi  comme  vn  bateau 

Il  signale  une  autre  islelte  de  ce  genre  dans  le  lac  de 
Chevelu,  où 

s'est  un  arbre  produit 
qui  sert  de  voile  au  vent  qui  le  conduit, 

et  indique  ainsi 

quel  Cartier  vente  ; 

puis  vient  le  torrent  des  Usses. 

La  description  du  cours  de  nos  rivières  amène  l'au- 
teur à  parler  des  inondations  qui  arrivent  : 

Lorsque  se  romt  le  grand  Monceau  glacé, 
Oui  sert  de  bonde  à  l'cstang  amassé? 

11  dit  plus  loin  que  les  rivières  neigeuses  soni  Iroublesj 
froides,  miisans  au  corps,  sans  poissons,  sans  oiseaus, 
et  que  leur  usage  occasionne  le  goitre  dont  quelques 
unes  de  nos  populations  sont  affectées. 


212 

Le  langage  de  Peletier  est  excessivement  imagé  et 
énergique. 

Bien  grand,  dit-il,  en  s'adressant  aux  eaux, 

Bien  grand  rouurier  qui  vous  a  assurées 
Dans  vos  canaux,  et  de  rocz  emmurées, 
Pour  affermir  et  de  veines  et  d'os 
A  cette  terre  et  le  ventre  et  le  dos. 

Il  cite  plus  loin  les  ruisseaux  qui  charrient  l'or. 
Mais  que  dire   de  l'avalanche   (lavanche)  se   ter- 
rible ouragan  de  neige  ; 

que  les  passans  auisent 
De  marche  coy,  et  qu'entr'eus  ne  deuisent 
Et  Ion  a  vu  (  merveille  )  au  seul  parler 
La  neige  rompre  et  en  bas  deualer  ; 

et  du  lac  de  Beaufort,  d'où,  suivant  la  tradition  popu- 
laire, il  s'élève  des  miasmes  qui  amènent  la  tempête. 

Après  les  eaux  viennent  les  montagnes  :  Montagnes 
grosses  et  rocs  pendans. 

îci, 

Près  Anecy  une  montagne  mise 

Au  bord  du  lac,  s'est  peu  à  peu  souzmise  : 

Là,  la  chute  du  Grenier 

Et  de  Mians  les  abiz  en  font  preuue. 

Plus  loin  les  métaux  que  recèlent  les  montagnes,  et 


213 

les  minéraux  que  maîtresse  nature  cuit,  trampe  et  forge 
de  sa  mein,  laissant  le  reste  à  l'exercice  humain. 

Rien  ne  lui  échappe,  ni  les  antiquités  romaines,  ni 
les  eaux  thermales  d'Ais  la  pierreuse  ou  les  scrpens 
du  creus  sans  nombre  sortent,  mais  que  les  enfants  por- 
tent dans  leur  sein  sans  danger, 

Car  du  lerroi  minerai  la  tiédeur, 
Leur  amortit  du  venin  la  froideur. 

Tout  n'est  pas  rose  dans  les  pays  de  montagne  :  la 
belle  saison  apporte  des  fleurs;  mais  l'hiver,  la  neige, 
la  glace  et  les  frimats.  Demandez  à  Bessan  et  à  Bon- 
neval. 

Vos  habitans  sont  aus  froides  saisons, 
De  vens  et  neige  assiégez  es  maisons  : 
Et  leur  famille  ainsi  emprisonnée 
Vit  demi  an  du  pein  d'une  fournée. 

Puis  quand  ce  vient  que  les  lumeaus  rapportent 
Le  beau  soleil,  de  leur  fumiere  ilz  sortent, 
Pour  voirie  ciel,  qu'ils  n'auoient  veu  depuis 
Quatre  ou  cinq  mois,  sinon  du  fons  d'vn  puis. 

En  décrivant  les  montagnes  ,  Pelelier  mentionne  le 
passage  d'Annibal^  qui  brisa  les  rocs  avec  du  vinaigre. 

Mais  quele  ardeur,  ou  plus  (ost  quele  rage 
De  l'Afriquein  anime  le  courage. 
Quand  pour  passer  son  équipage  gros, 
Auee  vinaigre  et  feu  brisa  les  rocz? 

14 


214 

La  vie  simple  des  champs  sourit  au  poète  ,  il   vou- 
drait y  couler  le  reste  de  ses  jours  dans  l'obscurité. 
Que  ne  puis-je  devenir,  s'écrie-t-il  : 

Le  laboureur  qui  cultiue  le  val 

Du  froid  Bessan,  ou  bien  de  Bonneual  : 

Pourn'auoir  point  les  ennuiz  qui  me  cuisent; 

mais  il  a  bientôt  fait  un  retour  sur  lui-même,  à  lui  la 
vie  errante  et  les  vasies  solitudes,  les  lieux  delournez, 
les  hauteurs  précipiteuses ,  le  froid  païsage  et  les  voies 
raboteuses. 

Tout  cela  est  empreint  de  la  plus  suave  mélancolie. 

Le  commencement  du  deuxième  livre  est  consacré  à 
énumérer  les  produits  de  la  terre ,  les  arbres  et  les 
fruits  ;  la  pomme  dousse  et  la  guigne  Mollette,  l'artichot, 
le  melon,  le  safran,  le  chou,  la  laitue,  l'hisope,  lamente, 
le  thin,  la  marguerite,  les  roses,  le  baselic,  le  fenoil,  la 
marjolaine,  le  roumarin,  la  paslenade  et  l'asperge. 

On  remarque  dansées  détails,  qui  rappellent  ceux 
du  jardin  polager  de  Gharlemagne,  que  les  vins  de 
Maurienne  et  ses  melons  étaient  alors  déjà  renommés. 

Les  montagnes  de  la  Savoie  sont  très  giboyeuses. 

Delà 

Chasse  aus  sanglers,  aus  chamois  et  aus  ours. 
Et  a  meint  autre  animal,  qui  s'appiete 
Par  ces  rochers,  chacun  selon  l'assiete. 


215 

Puis  la  chasse  au  lièvre  blanc ,  prejiant  ce  teint  des 
neiges  qui  sont  proches  à  la  perdrix^  albine»  à  la  geli- 
note  et  à  la  marmote. 

Noire  poète  s'exlasie  sur  le  sommeil  particulier  de 
cet  animal. 

La  marmotaine,  une  année  demie 
Dedans  son  creus  tout  en  rond,  endormie. 

Il  ajoute  foi  à  l'invention  qu'on  attribue  aux  mar- 
motes  de  transporter  le  foin  dans  leur  tannière  et  de  se 
servir  de  l'une  d'elles  comme  d'une  charrette. 

Estce  par  tour,  que  cette  pecorette 
Se  fait  treiner,  en  guise  de  charrette, 
A  la  renuerse,  es  bras  portant  le  foin 
Dans  le  terrier,  pour  le  commun  besoin? 
L'autre  tandis,  qui  fait  la  sentinelle, 
Estce  que  plus  d'astuce  soit  en  elle, 
Qu'en  sa  compagne?  étant  pour  agueter 
Et  d'un  sifflet  la  troupe  amonnester? 

On  sait  aujourd'hui  que  cela  est  une  fable.  La  mar- 
mote porte  le  foin  dans  sa  bouche  non  pas  pour  le 
manger,  mais  pour  s'en  faire  une  litière,  se  garantir 
de  l'intempérie  des  saisons,  et  fermer  à  l'ennemi  l'en- 
trée de  sa  retraite. 

Les  beaux  jours  reviennent  j  le  berger  mène  ses 


216 

brebis  aux  champs  ,  ses  vaches  à  la  montagne  où  il 
reste 

lusqiies  à  tant  que  de  la  Vierge  Astree 
L'astre  doré  ait  ia  passé  l'entrée, 

et  tire  de  son  bétail  trois  profilz,  la  crémeuse  gresse  , 
le  fûurinage  mollet  et  le  serai. 

Second  fourmage,  et  de  grosse  sustance 
Des  poures  gens  ordinaire  pitance. 

Il  voudrait  alors  raconter  la  vie  paisible  du  labou- 
reur, c'est  avec  regret  qu'il  y  renonce. 

Oh  que  ie  n'ay  le  tems  tel  que  l'enuie, 


Mais  si  vn  jour  des  muses  m'est  permis 
le  reprendrai  ce  labeur  intermis. 

Il  décrit  ensuite  les  arbres 

que  nature 
Produit  es  mons  d'eminente  stature 

.les  pins,  beauz,  rameus,  et  pommez 
Et  les  sapins,  les  mclezes,  et  peces 

L'un  a  sa  gomme  entre  l'ecorce  et  bois. 
L'autre  contient  en  sa  torche  la  pois. 

La  Savoie  n'est  pas  seulement  remarquable  par  les 


217 

merveilles  de  sa  nature,  mais  aussi  par  les  hommes 
dont  elle  s'honore. 

C'est  l'homme  seul,  qui  rend  le  lieu  spectable  : 
Non  pas  le  lieu,  qui  rend  l'homme  acceptable  : 

C'est  Lambert,  évèque  de  Maurienne,  digne  du  lieu 
auquel  il  est  monté. 

El  Batendier  de  suffisance  égale 
En  poésie  et  science  légale  .  .  . 
Rapin  Courier  que  vit  naître  Valoire. 

Mais  au  plaisant  Val  de  Cuine,  près  la  Chambre,  Pcle- 
lier  s'éprit  d'amour  pour  Yolande,  qui  lui  fit  oublier, 
un  instant  peut-être,  Louise  Lahé ,  la  belle  cordière 
lyonnaise, 

Cette  face  gentile 
De  Violand,  dont  mon  œil  fut  ravi 
Voire  mon  caeur,  tandis  que  ie  la  vi. 

Viennent  à  Chambéry  le  bien  disant  Biilet, 

Et  Deseissel,  qui  de  sagesse  et  grâce 
Orne  et  meintient  sa  noblesse  de  race, 


Et  Chatelart,  le  docte  politique 
EtDucondrei,  dont  l'éloquence  franche 
Dans  le  Sénat  honore  la  Salanche. 

14* 


218 

Peletier  a  principalemenl  j)arcourii  les  campagnes, 
il  a  assisté  aux  noces  ,  aux  danses  et  aux  chants  du 
village. 

Dirons-nous  rien  des  bergères  qui  chantent, 
De  leurs  amours,  que  les  forêts  rechantent? 


Quel  plaisir  c'est,  passant  par  la  Bourgade, 
Quand  vous  vient  voir  des  garses  la  brigade 
Au  mois  d'Auril,  les  corps  au  busq,  et  ceints 
Par  souz  l'aisselle,  ainsi  que  ces  viens  seinz  : 

C'est  dans  tous  ces  détails  intimes  qu'il  trouve  la  Sa- 
voie heureuse  ;  heureuse  parce  qu'elle  est  ornée  de 
simplesse. 

Il  décrit  les  Alpes  et  se  fait  ramasser  au  Mout-Ceois. 

Large  sommet,  neige,  orages,  glaçons  : 

Mons  des  deux  flancs,  lac  froid  et  sans  poissons. 

11  paraît  en  elî'et  résulter  de  traditions  que  nous 
n'avons  pu  éclaircir,  que  ler,  fameuses  truites  qui  vi- 
vent aujourd'hui  dans  les  eaux  du  lac  du  Mont-Genis 
sont  une  race  transportée  artificiellement.  SI  notre  mé- 
moire ne  nous  fait  défaut,  M.  Goste  signale  cette 
circonstance  dansées  travaux  sur  la  pisciculture.  11  se- 
rait intéressant  de  connaître  le  nom  de  l'homme  à  qui 
les  voyageurs  doivent  ce  bienfait. 


219 

Le  troisième  livre  tnenlionne  quelques  événements 
remarquables,  comme  !es  désastreuses  inondations  qui 
eurent  lieu  à  celte  époque,  cl  les  grands  débordements 
de  l'Arve,  ce  miilin  fleuve,  qui  forcèrent  les  roues  des 
moulins  à  tourner  en  contre  sens. 

Ce  pbénoraène,  observé  plusieurs  fois  dans  les  sei- 
zième^ dix-septième  et  dix-builième  siècles,  a  élé  con- 
signé par  de  Saussure  (1)  et  Grillel  (2). 

Le  fléau  n'épargna  pas  la  capitale  de  la  Savoie  ; 

L'eau  rauineuse  en  Chamberi  entrée  : 
Et  excédant  ses  coulumiers  debors 
De  mainte  rue  a  surmonté  les  bors. 

La  même  année  im  court  mais  violent  tremblement 
de  terre  réveille  en  sursaut  les  habitants  d'Annecy: 

Vers  la  minuit,  la  terre  s'ébranla, 
Dans  Anecy,  Pelelier  étant  là  : 

Le  poète  signale  encore  en  tremblant  des  phéno- 
mènes tellement  étranges  arrivés  près  du  lac  Léman, 
qu'il  n'ose  en  croire  les  bruits  de  peu  de  fois  pouruuz. 

Mais  aidez-moi,  ô  muses,  à  me  taire. 


(1)T.  I,  p.  8. 
(2)  T.  ir,  p.  352. 


220 


Noz  suruluans,  oyans  chose  inaudile , 
Estimeroint  notre  saison  maudite. 

Il  est  inutile  de  multiplier  ces  citations  déjà  trop 
nombreuses  ;  le  charme  tout  particulier  dont  ce  petit 
poème  est  empreint,  nous  a  entraîné  malgré  nous  hors 
des  limites  restreintes  d'une  simple  notice. 

Pour  nous  résumer  : 

Ce  précieux  petit  livre  renferme,  pour  nous  Savoi- 
siens,  une  foule  de  détails  intéressants  ,  que  l'on  est 
étonné  de  rencontrer  dans  un  ouvrage  édité  à  cette 
époque.  C'est  sans  contredit  le  premier  auteur  qui  ait 
jeté  un  regard  si  intelligent  sur  les  beautés  naturelles  de 
noire  sol  ,  et  sur  les  phénomènes  qui  se  déroulent  à 
chaque  pas  dans  nos  contrées  alpines. 

L'auteur,  qui  était  très  versé  dans  les  sciences  de 
son  temps,  indique  les  dates  des  événements  qu'il  rap- 
porte d'une  manière  très-poétique, par  l'aspect  des  cons- 
tellations, suivant  la  méthode  astrologique, et  cela  avec 
assez  de  précision  pour  les  retrouver  exactement  si 
l'on  voulait  s'en  donner  la  peine. 

Les  philologues  de  Savoie  y  remarqueront  en  outre 
(  pag.  227,  250  et  270  )  l'emploi  du  mot  Savoisien, 
Savoisienne  ,  tandis  que  l'on  n'y  rencontre  nulle  part 
le  mot  Savoyard. 

Le  poème  de  Peletier  est  très-rare,  les  bibliophiles 
nous  saurons  gré  d'avoir  cherché  à  le  reproduire  avec 


221 

toute  la  fidélité  possible.  Nous  avons  conserve  jusqu'à 
la  jusiificalion  de  la  page,etl'orlhographe  est  la  même, 
sauf  pour  les  lettres  o,  i  et  u,  surmontées  d'un  accent 
aigu  à  la  place  d'un  accent  circonflexe  ;  ces  lettres 
n'existant  j)lus  dans  les  caractères  d'imprimerie 
actuels  ,  on  a  employé  l'accent  grave  pour  les  dis- 
tinguer. 

Le  poème  est  terminé  par  un  chant  de  l'auteur  pré- 
senté à  madile  dame ,  et  deux  sonnets  que  nous  n'a- 
vons pas  jugé  à  propos  de  réimprimer  ,  comme  étant 
complètement  étrangers  à  la  Savoie. 

11  n'a  pas  eu  d'autre  édition  que  celle  d'Annecy 
composée  en  caractères  italiques  et  imprimée  avec 
une  netteté  qui  a  dû  faire  honneur  aux  presses  de 
Jacques  Bertrand. 

Je  dois  ici  un  remerciement  public  à  M.  Anjubault, 
conservateur  actuel  de  la  bibliothèque  publique  du 
Mans,  qui  a  bien  voulu  me  communiquer  dos  détails 
intimes  et  des  notes  précieuses  sur  la  viede  Peletier. 
J'ai  dû  me  restreindre  dans  celle  notice  à  ce  qui  inté- 
ressait principalement  la  Savoie,  et  passer  ainsi  sous 
silence  une  foule  de  circonstances  piquantes  qui  se 
présentèrent  dans  une  carrière  si  agitée  (1). 


(1)  Les  bibliophiles   pourront  puiser   des  renseignements  plus   com- 
plets dans  les  ouvrages  suivants  : 

Bibliothèques  françoises  de  La  Croix  du  MAiJfE  et  de  du  Veudier.  Pa- 


222 

Nous  ne  dirons  plus  qu'un  mot  de  la  vie  de  cet 
homme  remarquable. 

Pelelier,  qui  désirait  finir  ses  jours  au  sein  de  nos 
montagnes,  retourna  à  Paris  en  1  b7ô,  où  il  fut  nommé 
principal  du  célèbre  collège  du  Mans.  Il  continua  à 
cultiver  les  lettres  jusqu'à  la  fin  de  ses  jours  ;  eu  \  58i , 


ris  i772. —  Bibliothèque  poétique  de  Viollf.t  le  duc.  Paris,  1843. —  Bi- 
bliothèque française  de  l'abbé  Goujet.  —  Tableau  historique  et  critique 
de  la  poésie  française  et  du  théâtre  français  au  xvi"  siècle,  par  Sainte- 
Beuve.  Paris,  1845.  —  Dictionnaire  historique  du  Maine  par  le  Paige. 
Paris,  i777 .-  Dictionnaire  historique  de  Moreri.  Paris,  1759.  —  Essais 
de  Michel  do  Montaigne.--  Histoire  des  Evéques  du  Mans  par  le  Corvai- 
siER.  Paris,  1648.  -Histoires  et  recherches  des  antiquités  de  la  ville  de 
Paris  par  H.  Sauval  Paris,  1724.  --  Histoire  générale  et  particulière  des 
poètes  français  anciens  et  modernes,  par  GuiUaumeCoLLETET  (manuscrits 
de  la  bibliothèque  du  Louvre).  --Histoire  littéraire  de  Lyon  par  CoiiONiA. 
--  Bibliographie  du  Maine  par  N.  Desportf.s,  Le  Mans,  1844,  in-12.  — 
Notice  sur  Pelelier  par  M.  Max  de  Clinchamp,  inséré  dans  \Q.Bulletin  du 
Bibliophile  des  mois  de  juillet  et  octobro  1847.  --  Histoire  littéraire  du 
Maine  par  Barlh.  Haureau,  Paris,  Lanier,  tom.  ivel  dernier,  1852, in-S". 
—  Joannis  Launoii  Navarre  gymnasii  historia .  --  Jugement  des  Savant) 
par  Baillet  -  Mémoire  pour  servir  à  l'histoire  de  Lyon  ,  1573.  -- 
Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  des  hommes  illustres  dans  les  let- 
tres, par  J.  P.  Niceron.  Pans,  1729.  --  OEuvres  diverses  de  Guillaume 
des  AuTELZ,  Jean-Antoine  de  Baïf,  Joachim  du  Bellay,  Rémy  Belleau, 
Pierre  de  Brach,  Charles  Fontaine,  Etienne  Forcadel,  de  la  Fresnaïe- 
Vauquelin,  Jean  Godard,  Landun  Daigaliers,  Olivier  de  Magny,  Le 
Maire  DES  Belges,  Clément  Marot,  (édition  de  la  Haie,  1731,  tom.  m, 
p.  538  et  39.  )  --  Louis  Meigret,  Charles  Nodier  ,  Pierre  de  Ronsard, 
Thomas  Sibillet,  Pierre  Duval  ,  Scèvole-de-SainteMarthe,  Jacques- 
Augustede  Thou,  etc.  --  Recherches  d'Etienne  Pasquier,  Orléans,  1665. 
--  Vie  des  évéques  du  Mans  par  Bondonnet.  Paris,  1651.  Etc. 


223 

il  fil  imprimer  un  volume  de  poésies  intitulé  Louanges, 
et  mourut  dans  le  mois  de  juillet  l'année  suivante. 

Les  éloges  funèbres  ne  manquèrent  pas  pour  célé- 
brer sa  mémoire ,  les  panégyriques  abondèrent  et  sa 
mort  fut  un  événement. 

(c  Jl  y  a  tantôt  deux  siècles,  dit  M.  de  Glincliamp, 
que  ce  concert  de  louanges  a  cessé  de  se  faire  enten- 
dre, et  Pelelier,  prisé,  peut-être,  à  son  époque  ,  au 
delà  de  sa  valeur  réelle,  est  à  cette  heure,  sinon  mé- 
prisé, du  moins  obscur,  inaperçu  ,  délaissé  plus  que 
cela  n'est  juste.  Triste  retour  des  choses  d'ici-bas!  Ce 
revirement  n'a  rien  qui  doive  nous  surprendre  :  la 
postérité  se  montre  d'ordinaire  sévère  outre  mesure  à 
l'égard  des  hommes  dont  les  contemporains  ont  été 
trop  légèrement  enthousiastes. 


=»>- 


LA  SAVOYE 
DE    I  A  C  Q  V  E  S 

PELETIER 

DV    MANS. 


A  Tresillufitre  Princesse  Marguerite 

de  France,  Duchesse  de  Sauoye 

et  de  Berry. 


Moins  et  meilleur. 


A  ANECY, 
Par  laques  Bertrand. 

M.    D.     LXXII. 


15 


PREMIER    LIVRE 

DE    LA    SAVOY  E. 


A    TRESILLVSTRE 


PRINCESSE  MARGVERITE  DE  FRANCE 

Duchesse  de  Savoy  e  et  de  Berry. 


Vovs,  de  la  Grèce  hostesses  anciennes, 
Qui  à  présent  estes  Sauoisiennes, 
Inspirez  moy  des  dons  de  vostre  Dieu, 
Lesquelz  ie  vien  rechercher  sur  le  lieu  : 
Pour  mieux  chanter  l'admirable  facture 
Des  bastimens  ouurez  de  la  Nature, 
Et  les  auis  que  vous  m'auez  donnez 
Par  les  hautz  Mons  que  i'ay  enuironnez. 
Et  toy,  sans  qui  point  de  los  ne  mérite 
Cette  entreprise,  ô  franche  Margverite, 
Illustre  sang  du  luppiter  François, 
Ici  conuient  que  Pallas  tu  me  sois, 
Et  s'il  y  a  Déesse  plus  prospère, 
Représentant  et  les  Seurs  et  le  Père, 


228  PREMIER  LIVRE 

Vu  que  l'espoir  d'icelles  tu  soutiens, 
Et  que  l'esprit  paternel  tu  retiens. 

En  ces  partours  que  dire  ie  propose, 
Si  grand  suget,  et  si  diuers  s'expose, 
Que  la  Nature  en  confuse  beauté 
Le  iugement  de  choisir  a  osté. 
Car  quand  ce  vient  que  Tonurage  on  contemple 
Plein  de  façon,  sans  patron  ni  exemple, 
On  a  de  quoy  les  causes  en  tirer, 
En  quoy  se  plaire,  et  de  quoy  admirer. 
Des  hauz  sommetz  la  raison  s'imagine. 
Pour  quoy  ilz  sont  des  Fleuues  l'origine  : 
Vne  eau  sans  air,  tousiours  va  haut  tendant  : 
Ayant  pris  l'air,  tousiours  va  descendant  : 
Et  court  sans  fin,  tant  qu'elle  soit  reçue 
Au  grant  giron  dont  elle  estoit  issue  : 
Ainsi  la  Mer  se  vide  et  se  remplit. 
Et  sa  rondeur  éternelle  accomplit. 

Pourquoy  en  haut  l'aspre  gelée  esprise. 
Le  clair  Soleil  et  ses  rayons  mesprise, 
Et  aus  liens  bas,  où  le  Soleil  n'appert 
Si  longuement,  en  mains  de  tems  se  perd  : 
Les  raiz  luisans,  qui  libres  s'cslargissent 
Sur  la  campagne,  abondamment  agissent, 
Et  à  loisir  :  car  leur  proiection 
Sa  force  accroît  par  la  réflexion  : 
Mais  la  hauteur,  où  le  Soleil  applique 
Ses  raiz  disioinz,  et  de  trait  plus  oblique, 
Ne  peut  garder  cete  viue  chaleur 
Si  longuement  en  sa  pleine  valeur. 

Pourquoy  d'Eco,  dont  l'oreille  est  déçue, 


DE  LA  SAVOYE.  22$ 

L'eau  resonnant  est  tellement  reçue, 
Que  le  passant  veut  voir  à  l'approcher, 
Si  ce  ruisseau  est  dedans  le  Rocher  : 
Comme  au  Miroir  la  polie  verrière 
Fait  voir  l'obget,  estant  close  derrière  : 
Et  comme  l'eau  ne  pouuant  transparoir 
Outre  le  fons,  fait  le  mesme  apparoir. 
Ainsi  d'Eco  est  la  voix  reboutee. 
Quand  l'air  s'entonne  en  la  Roche  voutee  : 
Et  quand  les  crotz  et  circuitz  cauerneus 
Rendent  le  son  qu'ilz  ont  cueilli  en  eus. 

En  trauersant  par  les  Roches  hauteines. 
On  voit  saillir  les  premières  Fonteines, 
Qui  donnent  nom  aus  plus  petiz  Ruisseauz, 
Dont  s'enflent  ceus  qui  portent  les  vaisseauz  : 
On  voit  comment  vue  Eau  aquiert  sa  force 
En  se  raouuant,  sans  qu'autre  eau  la  renforce, 
Par  le  moyen  de  son  canal,  réduit 
De  plus  estroit,  en  plus  large  conduit. 
Tout  ainsi  fait  la  matière  allumée, 
Qui  au  foyer  rend  bien  peu  de  fumée. 
Par  le  tuyau  peu  à  peu  s'estendant. 
Puis  par  dehors  au  large  s'espandant. 
Cet  Air  fécond  rend  les  choses  diffuses, 
Par  les  vertuz  de  ses  espriz  infuses  : 
Vn  Vent  petit  augmente  son  pouuoir 
Au  long  aler,  et  la  roue  au  mouuoir. 

Entre  les  Eaus  de  la  Nature  insignes. 
Les  Lacs  parfons  sont  de  merueille  dignes  : 
Les  vns  sont  bas,  entre  les  Mons  compris. 
Aucuns  d'iceus  les  plus  hauz  lieux  ont  pris  : 


230  PREMIER  LIVRE 

Des  vns  les  eaus  plus  que  d'autres  vtiles  : 

Les  vns  fecons,  les  autres  infertiles  : 

Tous  peu  à  peu  hors  leurs  riues  sortans, 

Et  sur  leurs  hors  par  ondes  reflotans. 

Quand  en  leurs  fons  tousiours  plein  se  limitent, 

De  rOcean  la  nature  ilz  imitent  : 

Tlz  ont  des  rocz,  et  des  goufres  parfons, 

Comme  la  Mer,  où  n'y  a  point  de  fons  : 

Par  où  les  vens,  qui  sourdent,  et  s'augmentent, 

Des  floz  ondeus  comme  en  Mer  les  tornientent  : 

Et  qui  leurs  tcms  et  certains  signes  ont, 

Si  trop  nouueaux  les  bateliers  ne  sont. 

Et  se  croit  bien  que  les  Fleuves  trauersent 
Par  souz  les  Mons,  et  que  les  eaus  se  versent 
De  Lac  en  Lac  :  qui  tousiours  abondans, 
Sont  l'vn  à  l'autre  en  leurs  fons  respondans. 
Bien  deuoit  estre  vue  telle  contrée, 
Celle  où  iadis  Cireine  ouurit  l'entrée 
De  ses  palais  moites  et  cauerneus 
Au  triste  fîlz  Aristee,  et  peneux. 
Ayant  perdu  d'vne  mort  langoureuse 
Les  beauz  esseins  de  dousseur  liquoreuse  : 
Eir  lui  montra  et  Taddresse  et  l'endroit. 
Où  le  deuin  Protee  il  surprendroit  : 
Et  eut  le  soin  de  le  conduire  adonques  : 
Par  les  chemins  des  humides  spelonques, 
Dont  les  détours  conduisent  par  leans 
lusques  aux  hors  des  diuers  Océans  : 
Desquels  les  eaus  souz  l'areine  epurgees, 
Et  par  certains  soupiraux  dégorgées, 
Changent  leur  sel  en  liquide  fraischeur, 


DE   LA  SAYOYE.  231 

Sedant  la  soif,  et  le  chaud  dessecheur. 
Il  vit  couler  tous  les  Fleuues  grand  erre, 
Cler  resonnans  par  dessouz  la  grand'  Terre  : 
Or  choir  en  bas,  or  se  hausser  amont 
Pour  trouuer  l'air  à  la  pointe  d'vn  Mont, 
Dont  roidement  leurs  eaus  ilz  précipitent, 
Pour  arroser  cens  qui  la  terre  habitent, 
Et  leur  nourrir  les  diuerscs  façons 
D'arbres,  d'oiseaus,  d'herbes  et  de  poissons. 

Il  vit  la  Seine  à  la  source  petite, 
D'vn  mesme  nom  auec  son  Fleuue  dite  : 
Qui  par  Bourgongne,  à  Chàtillon  descend, 
A  Bar,  à  Trois,  où  seul  ancor'  se  sent  : 
Mais  tost  après  d'Aube  s'estant  fait  large, 
De  ses  bateauz  à  Nogent  il  se  charge. 
Et  vers  Prouins,  Yonne  et  Loin  beuuant, 
Et  puis  Melun  et  Corbeil  abreuuant, 
A  Charanton  prend  Marne  dans  sa  riue  : 
Et  ainsi  grand,  au  grand  Paris  arriue. 
Passant  le  pont  en  arches  comparli^ 
Euure  de  main  d'Architecte  basti  : 
Et  puis  celuy  où  tant  de  moulins  tournent  : 
Et  cil  encor'  où  les  trésors  seiournent. 
D'or,  pierrerie,  et  labeur  martelé  : 
Mesmes  celuy  Petit  pont  appelle. 
Puis  transcourant  la  structure  seconde 
Du  pont  Seinclou,  que  luy  dressa  luconde, 
Vient  à  Conflans,  où  l'Oise  perd  son  nom  : 
Puis  descendant  par  Mante,  et  à  Vernon, 
Au  Pont  de  l'arche,  à  Rouan,  qui  commande 
Par  ses  arretz  à  la  terre  Normande, 


232  PREMIER  LIVRE 

Aiant  receu  l'eau  salée  et  les  Naufz, 
Meurt  en  la  mer  des  Septentrionnaus  : 

Loire,  qui  sort  d'Auuergne  montueuse 
Pour  abbreiier  de  son  eau  fructueuse 
Le  long  païs  des  Viles  et  lerrois. 
Par  ci  deuant  plus  fréquentez  des  Rois  : 
Orléans,  Mun,  (l'vn  l'Etude  renomme, 
De  l'autre  ancor'  son  Poète  se  nomme) 
Blois  et  Amboise  et  les  beauz  iardins  vers 
De  Tours,  experte  en  l'ouurage  des  vers  : 
Schinon,  Saumur  :  puis  de  course  plus  basse 
Dessouz  les  Pons  de  bois  conioins  il  passe, 
Auprès  d'Angers,  là  où  le  Droit  s'aprand. 
Au  niesnie  lieu  les  trois  Fleuues  il  prand, 
Meine,  et  le  Loir,  et  nostre  Sarte  ensemble 
Et  les  trois  noms  des  Poètes  assemble. 
En  fin  ce  Père,  à  Nantes  va  souz  Mer, 
Luy  et  tous  ceus  qu'il  boit,  se  consommer  : 

Garonne,  issant  des  Mons  confins  d'Espagne, 
Qui  de  ses  fioz  pierreus  Toulouse  bagne  : 
Et  abbreuuant  les  Gascons  d'Agenois, 
Chet  à  Bordeaus,  teste  du  Guyennois  : 
Où  la  Dordonne  auec  elle  meslee. 
De  l'eau  des  deus  Gironde  est  appellee, 
Dessus  Lermont  :  où  la  Mer  reflotant, 
A  Blaye  vient,  son  court  nom  luy  ostant  : 

Le  Rône  ayant  des  froiz  Grisons  sa  source, 
Qui  par  le  lac  Léman  passe  de  course, 
La  calme  Sône  à  Lyon  enleuant, 
Et  puis  les  murs  de  Vienne  lauant. 


DE  LA  SAVOYE.  233 

Se  va  enflei-  d'Isère,  ia  plus  noble 

D'auoir  passé  au  tiauers  de  Grenoble  : 

Puis  descendant  entre  Tein  et  Tournon, 

Court  à  Valence,  Etudes  de  renom  : 

Et  par  rOriol  abbreuuant  la  campagne 

Du  Viuareis,  Montelimar  il  bagne. 

De  là,  ayant  transcouru  son  tiers  pont, 

Va  arrouser  la  Cité  qui  repond 

Au  Romein  siège  :  où  passant  souz  les  arches 

D'euure  massif,  il  entre  sur  les  marches 

De  la  Prouuence  :  Et  la  Sorgue  aualant, 

Claire  du  Poète  à  sa  Laure  parlant, 

Boit  la  Durance,  et  le  Gard,  qui  bruit  meine 

Du  triple  pont  de  structure  Ronimeine  : 

Puis  entredeus  Beauquerre  départant 

De  Tarascon,  et  tantost  s'ecartant, 

L'vn  de  ses  bras  par  Arles  il  transporte 

Dedans  la  Mer  :  l'autre  près  d'Aiguemorte  : 

Et  à  l'entrer,  l'eau  dousse,  murmurant. 

Contre  le  sel  va  longuement  durant  : 

Mais  l'Archipel,  quof  qu'vn  tems  il  la  soufre, 

Et  sa  dousseur  et  tout  son  bruit  engoufre. 

Là  le  vaisseau  du  Pilote  inexpert 

Et  hazardeus,  souuentesfois  se  perd. 

Or  laissons  là  le  cher  filz  de  Cireine, 
Et  la  contrée  humide  souzterreine, 
Et  son  Protee  :  apresent  nous  aimons 
La  liberté  des  eaus,  et  l'air  des  Mons. 

Dedans  le  Lac,  que  le  Bourget  dénomme, 
Le  Lauaret  friand,  seul  se  renomme, 


^34  '  PREMIER  LIVRE 

Haran  d'eau  dousse,  et  viuant  tout  à  part, 

Mort  aussi  tost  que  de  l'eau  il  départ. 

Là  le  Héron  vole  haut,  et  crie  aigre  : 

Là  est  TArl^tte  au  corps  plumeus  et  maigre, 

Qui  d'œil  agu  va  sa  proye  chassant, 

Et  à  fleur  d'eau  la  rauit  en  passant  : 

Le  Cormoran,  qui  iusqu'au  fons  transperse, 

Pesche  la  Truite  au  milieu  de  l'eau  perse  : 

Ayant  son  corps  aussi  pront  mouuement, 

Comme  son  œil  regarde  viuement. 

Dessus  ce  bord  est  la  fameuse  tombe 
Des  Ducs  defuns,  déserte  Ilautecombe, 
Fondée  en  biens,  et  en  murs  érigez  ; 
Ceus  là  bien  pris,  et  ceusci  négligez. 
Là  par  merueille  vne  eau  du  roc  deuale 
Endroit  midy,  gardant  vn  interualle 
D'arrest  et  cours,  par  tems  alternatiz. 
Qui  souz  la  pierre  ainsi  sont  departiz 
Que  l'eau,  qui  sort  par  floz  et  à  la  foule, 
Chet  en  la  cuue,  et  à  loisir  s'écoule  : 
Et  ce  pendant  la  source' s'intermet, 
Puis  tost  après  autant  y  en  remet. 
Ainsi  se  fait  l'Euripe  par  reprises, 
Souz  le  resort  du  roc  si  bien  comprises, 
Que  les  humains  artifices  n'ont  pas 
Leurs  manimens  de  plus  iuste  compas. 
Et  de  cete  eau  la  terre  proche  imbue. 
Fait  vn  marais,  où  est  llslette  herbue. 
Qu'on  voit  nager  lors  qu'il  y  a  grand'  eau. 
Par  là  dessus,  ainsi  comme  vn  bateau. 

Vne  autre  Islette  au  petit  Lac  mouuante 


DE  LA  SAVOYE.  235 

De  Cheuelu,  montre  quel  cartier  vente  : 
Car  là  dessus  s'est  vn  arbre  produit, 
Qui  sert  de  voile  au  vent  qui  la  conduit. 
Tant  qu'on  voudra,  l'Egiptienne  feue 
A  fleur  du  Nil  s'enracine  et  se  lëue  : 
C'est  vne  niote,  où  la  semence  on  met, 
Et  qu'à  cete  eau  limonneuse  on  commet  : 
Mais  ici  l'eau  fournit  sa  couuerture 
Sans  aide  aucun,  de  terre  et  de  verdure, 
Qu'elle  fait  bien  meintenir  et  nourrir, 
Tant  il  s'en  faut  qu'el'  la  doiue  pourrir. 
Ainsi  les  faitz  de  Nature  procèdent. 
Et  l'vn  à  l'autre  euidemment  succèdent. 
Bien  l'Air  de  l'Eau  se  doit  faire  aisément, 
Puis  qu'il  s'en  fait  le  plus  gros  Elément  : 
Ainsi  tousiours  les  quatre  qui  varient 
Leur  mistion,  et  tant  se  contrarient. 
Font  vn  accort  sans  fin,  en  s'embrassant, 
Et  par  enlr'  eus  les  sustances  brassant. 

Bien  se  connaît  celle  ouuriere  altissime 
Auoir  transmis  ces  sources  à  la  cime, 
Tant  pour  les  Mons  nourrir  et  humecter. 
Qu'aussi  pour  l'homme  en  profit  délecter. 
Quand  au  milieu  des  plus  hautes  Montagnes 
Eir  y  a  mis  prayries  et  campagnes. 
Donnant  à  l'homme  exercice  à  propos 
D'vtilité,  de  peine  et  de  repos. 
Et  quand  ce  vient  que  le  Soleil  remonte, 
Portant  l'Esté,  qui  les  froidures  domte. 
Vous  y  auez  bleds  et  herbages  vers, 
Qui  ont  esté  souz  la  blancheur  couuers. 


236  PREMIER  LIVRE 

Incontinent  que  les  Neiges  pendues 
Par  le  Soleil  des  lumeauz  sont  fondues  ; 
Dont  les  ragaz  et  bouillons  rauineus 
Portent  les  Rocz  par  le  val  ruineus. 
Tant  ne  se  montre  outrageus  vn  grand  Fleuue 
En  plein  hyuer,  quoy  que  long  tems  il  pleuue, 
Qu'en  plein  Eté,  le  murmureus  Torreni 
Au  depouriui  implacable  se  rend. 
Par  là  se  font  les  petites  Riuieres 
En  peu  de  tems  intraitables  et  fîeres. 
Que  si  ancor'  l'air  de  pluye  est  troublé, 
Le  grand  debord  borrible  est  redoublé. 
Le  cours  errant  des  Vsses,  qui  deriue, 
Sable  et  caillons  roulant  par  fons  et  riue, 
Les  passans  naye  en  son  gué  deceuant, 
Que  Ion  passoit  à  l'aise  un  peu  deuant. 
Et  le  Torrent,  à  qui  l'horreur  bruitiue 
Auoit  fait  nom  :  mais  la  tourbe  creintiue. 
Pour  l'appaiser,  par  vn  accord  de  tous. 
De  Nant  bruilif,  l'a  changé  en  Nant  dous. 

Mais  qui  dira  les  bruyantes  ondées, 
Et  les  frayeurs  de  ces  eaus  débordées? 
Lors  que  se  romt  le  grand  monceau  glacé, 
Qui  sert  de  bonde  à  l'eslang  amassé? 
Dont  la  rauine  horrible  et  furieuse, 
Tout  à  vn  coup  faite  victorieuse, 
Gete  à  l'enuers  ce  bouluar  remparé  : 
Et  par  l'ouuert  qu'elle  s'est  préparé. 
Sort  en  façon  d'vne  Montagne  ondeuse  : 
Et  diroit  on,  à  l'issue  hideuse, 
Qu'alors  alors  se  doiucnt  déplacer 


DE   LA  SAVOTE.  237 

Les  Mons  massifz,  pour  la  laisser  passer  : 
Quand  les  Rochers  elle  heurte  et  arrache, 
Et  les  roulant,  en  tels  coins  les  attache, 
Que  parapres  on  pense  qu'en  ces  lieus 
Hz  ont  esté  depuis  les  siecks  vieus. 
Par  ce  déluge  afreux,  épouuantable, 
En  peu  de  tems,  pour  long  tems  lamentable, 
S'en  vont  aual  les  beuz  et  les  cloisons. 
Les  habitants  auecques  les  maisons. 

Par  ces  Vallons  les  riuieres  neigeuses 
Sont  aux  humeins  presqu'en  tout  dommageuses  : 
Troubles  par  tout,  et  froides  sont  les  eaus, 
Nuisans  au  corps,  sans  poissons,  sans  oiseaus. 
Mais  au  moyen  des  conduites  lointeines, 
Par  les  tuyaus  arriuent  les  Fonteines 
Aus  lieus  Bourg'ois.  Sauoye,  sans  cela, 
Auroit  le  moins  de  ce  que  plus  ell'  a. 
Et  ceux  qui  n'ont  des  Fonteines  l'aisance, 
Estans  contreins  de  boire,  par  vsance. 
L'eau  des  Torrens,  bien  peu  y  a  d'entr'eus, 
Que  Ion  ne  voye  en  deuenir  goitreus. 

Courantes  Eaus,  dont  l'éternelle  fuite 
Meintient  son  cours  d'inuariable  suite, 
Bien  est  le  lieu  fécond  dont  vous  saillez. 
Vu  qu'en  courant  iamais  ne  défaillez  : 
Bien  grand  Touurier  qui  vous  a  assurées 
Dans  voz  canauz,  et  de  Rocz  emmurées. 
Pour  affermir  et  de  veines  et  d'os  ' 

A  cete  Terre  et  le  ventre  et  le  dos. 
On  voit  à  l'œil,  par  votre  force  exquise 
La  vraye  essence  aus  choses  estre  aquise  : 


238  PREMIER  LIVRE 

Vous  tempérez  des  corps  les  grans  excès 

S'ilz  sont  trop  chauz,  ou  bien  s'ilz  sont  trop  secz  : 

Vous  auancez  les  herbages  qui  croissent, 

El  tous  les  fruiz  qui  sur  terre  paroissent. 

Les  Minerauz  sous  la  terre  logez 

Sont  tous  par  vous  premièrement  forgez. 

Mesmc  en  passant  par  les  mines  veineuses, 

Vous  apportez  aus  riues  areineuses 

De  l'or  exquis  les  greins  perlez  et  blons, 

Entreluisans  par  l'obscur  des  sablons. 

Que  si  l'Espagne  vn  Tage  iaune  extolle, 

Frigie  vn  Hernie,  et  Lidie  vn  Pactole  : 

Bien  peut  Sauoye  auoir  mesme  renom 

Pour  ses  Ruisseauz,  qui  d'or  ont  pris  le  nom. 

Mesme  le  Rône  a  son  areine  blonde 

Par  ses  confins.  Ainsi  Sauoye  abonde 

Des  dons  diuers,  qui  sont  particuliers 

Aus  régions  pour  grans  et  singuliers. 

Par  l'Océan  et  par  vous,  la  grand  masse 

A  se  mouuoir  sa  pleine  force  amasse  : 

Puis  les  deus  clairs  Elemens  d'alantour, 

Plus  viuement  accomplissent  le  tour  : 

Et  vous  rentrant  en  la  Mer  qui  vous  pousse, 

Ne  la  croissez,  et  ne  la  rendez  dousse, 

Elle  gardant  tout'  vne  sa  rondeur. 

Son  mouucment,  sa  saueur  et  grandeur. 

Que  dirons  nous  de  la  Neige  qui  tombe 
En  vn  monceau,  tout  le  long  de  la  combe? 
Quand  par  les  Vens  arrachée  elle  part, 
Ou  quand  le  chaud  par  dessouz  la  départ  : 
Voire  et  conuient  que  les  passans  auisent 


DE  LA  SAVOYE.  239 

De  marcher  coy,  et  qu'enlr'eus  ne  deuisent, 
Et  a  Ion  vu  (merueille)  au  seul  parler 
La  Neige  rompre,  et  en  bas  deualer  : 
Soit  que  la  voix,  qui  à  l'air  donne  branle, 
La  pesanteur  ia  ruineuse  ébranle  : 
Et  que  l'effort  du  marcher  pesamment, 
lusques  au  lieu  monte  continemment. 
Ainsi  s'en  vient  la  masse  à  la  renuerse, 
Qui  son  lourd  fais  tout  aual  bouleverse  : 
Non  qu'au  partir  ell'  ait  si  grand'  durté. 
Mais  en  roulant,  de  son  pois  aheurté. 
Amasse  en  rond  tousiours  Neige  récente, 
Si  tost,  si  fort,  de  si  longue  descente. 
Que  du  fracaz  qu'ell'  va  par  l'air  donnant. 
De  loin  cuidez  ouïr  le  Ciel  tonnant, 
Ou  ce  qui  semble  à  la  céleste  foudre, 
L'horrible  son  de  la  machine  à  poudre  ; 
Cete  Lauanche  au  choir  se  vient  ouurir 
Au  heurt  des  rocz,  et  tout  le  val  couurir  : 
Ou  (qui  la  foy  de  l'ouye  surmonte) 
Ce  fais  massif  venu  aual,  remonte 
Contre  le  Mont  opposite  estendu, 
Presqu'aussi  haut  qu'il  estoit  descendu. 
N'a  Ion  pas  vu  cete  boule  massiue 
Se  rebondir  d'vne  force  excessiue 
Vers  l'autre  Mont?  et  auoir  acrasez 
Les  vilag'ois  es  hauz  liens  accasez  ? 
Et  si  le  son  est  hideus  et  horrible, 
Le  souflement  est  bien  aussi  terrible. 
Quand  les  tronsons  des  gros  Sapins  branchuz 
Déracinez,  du  seul  vent  en  sont  chuz. 


240  PREMIER  LIVRE 

Or  auient  il  que  ces  Alpes  chenues 
A  l'œil  lointein  ont  semblance  de  Nues  : 
Car  vn  corps  clair,  de  près  a  autre  égard, 
Que  quand  il  est  distant  et  à  l'écart  : 
Et  les  couleurs,  qui  semblent  bien  natiues 
En  l'Arc  du  ciel,  ne  sont  que  putatiues  : 
Les  Nues  mesme  ont  leur  coniiexité 
Par  apparence,  et  non  par  vérité. 
Car  l'air  moyen,  par  la  vigueur  solaire 
Gros  ou  sutil,  et  l'espace  oculaire, 
Rendent  ce  sens,  qui  voit,  ou  pense  voir. 
Sur  tous  les  sens  facile  à  deceuoir. 
Quant  au  Soleil,  qui  semble  pale  ou  rouge, 
Grand  ou  petit,  iamais  pourtant  ne  bouge 
D'vn  ferme  estât  :  et  la  Lune  souueni. 
Qui  nous  promet  chaud,  froid,  ou  pluye,  ou  vent. 
Se  montre  blesme,  ou  rouge,  ou  orangée  : 
Bien  que  iamais  elle  ne  soit  changée. 
Fors  quand  la  Terre  en  ses  defauz  hideus, 
Fait  du  Soleil  et  d'elle  l'entredeus. 

Ancor,  des  Mons  la  face  nous  expose 
L'estat  de  l'Air  auquel  il  se  dispose  : 
Souuent  en  haut  on  voit  s'amonceler 
L'air  vaporeus,  et  là  se  congeler 
Tout  alantour,  et  s'en  faire  vne  Nue, 
Qui  au  milieu  du  Mont  est  retenue  : 
Et  qui  voudra  par  fois  prendre  le  soin 
De  la  iuger  de  près  comme  de  loin, 
Il  irouuera,  quand  par  là  il  trauerse, 
Cete  vapeur  estre  bien  peu  diuerse 
D'vne  rosée  :  Et  lors  que  l'épaisseur 


DE  LA  SAVOYE.  241 

Est  accomplie  en  sa  iuste  grosseur, 
S'elle  de  soy  est  aquatique  toute, 
Force  sera  qu'en  pluye  elle  dégoûte  : 
Mais  s'elle  n'a  que  du  seul  vaporeus. 
Se  résoudra  au  Soleil  chaleureus. 

Si  quelque  fois  laissant  la  Nue  basse, 
Jusqu'au  plus  haut  de  la  Montagne  on  passe  : 
L'air  tout  serein  au  dessus  on  peut  voir, 
Et  au  dessouz  en  mesme  tems  pleuvoir. 

Or  qu'alantour  de  ces  Montagnes  creuses. 
Par  soupiraus  les  humeurs  vaporeuses. 
Qui  la  dessouz  ont  long  tems  reposé, 
Saillans  en  Tair,  le  lacent  disposé 
Au  chaud,  au  sec,  ou  a  chaque  contraire, 
Bien,  il  s'en  peut  ferme  raison  extraire  : 
Mais  que  d'vne  eau,  d'heure  en  heure  expirant 
L'humeur  en  l'air,  qui  la  va  attirant, 
Puisse  saillir  vue  vapeur  si  preste. 
Qui  tout  autour  emeuue  la  lempeste, 
Quoi  que  du  lac  de  Beaufort  il  soit  dit. 
Vers  les  disans  i'en  laisse  le  crédit. 

Entre  ces  Mons  on  voit  trois  droites  pointes 
D'vne  hauteur  iusques  aus  Nues  iointes, 
Qu'VUes  on  dit  :  et  de  ces  trois  Rochers, 
Semble  de  loin  que  ce  soint  trois  clochers  : 
Qu'on  ne  sut  onq  atteindre  iusqu'au  fesfe, 
Tant  est  ardue  et  pointue  leur  teste  : 
Sinon  qu'a  pair  sont  les  Mons,  ce  dit  Ion, 
Du  Galibier,  et  de  Rochemolon. 
Tous  les  surpasse  ancores  le  Montuise, 
Planté  au  lieu,  qui  Dauphiné  divise 

16 


242  PREMIER  LIVRE 

Du  Marquisat  :  et  le  Pau  qui  en  sourd, 

Se  perd  souz  terre  vn  temps,  puis  se  resourd. 

Mais  qui  croiroit  deuoir  estre  égalées 
Par  trait  de  tenis,  les  Roches  et  vallées? 
Les  comparant  ensemble,  Ion  diroit 
Qu'auparauant  le  monde  finiroit. 
On  voit  les  Rocz  neantmoins  qui  se  rompent, 
Et  par  le  tems  se  sèchent  et  corrompent  : 
»  Ce  qu'en  vn  lieu  la  Nature  défait, 
»  De  mesme  suite  ailleurs  elle  refait. 
Ne  voit  on  pas  vue  Colline  ostée, 
Et  d'vne  assiele  en  autre  transportée. 
Près  Maurienne,  où  l'eau  tant  la  mina, 
Que  toute  entière  aual  l'achemina? 
Comme  iadis  le  Rône  qui  tout  ronge. 
Dedans  Vouache,  es  confins  de  Coulonge, 
Fit  déplacer  vn  tertre  tout  entier, 
Arbres  et  tout,  en  vn  autre  cartier. 
Près  Anecy  vne  Montagne  mise 
Au  bord  du  Lac,  s'est  peu  à  peu  souzmise  : 
Et  les  Chasteaus,  que  voir  on  ne  pouuoit 
De  bord  en  bord,  or  aisément  on  voit. 

Puis  regardant  par  ces  Montagnes  grosses 
Les  Rocz  pendans,  les  voûtes  et  les  fosses. 
Où  vous  creignez,  quand  vous  passez  auprès. 
Les  grans  cartiers  qui  à  tomber  sont  pretz, 
On  peut  iuger  que  tant  de  places  vides, 
De  se  remplir  selon  nature  auides. 
Rendront  enlin  ces  monceaus  atterrez  : 
Ou  les  fors  Vens  là  dedans  enserrez, 
Faisans  liembler  la  masse  terrienne 


DE  LA  SAVOYE.  243 

(Eprouué  l'as  nagueres,  Maurienne, 

Et  toi,  Moutier,  tant  de  fois  l'as  senti) 

Applaniront  le  lais  appesanti. 

Et  de  Mians  les  abiz  en  font  prenne, 

Par  le  débriz,  qui  ça  et  là  se  treuue  : 

Quand  du  Rocher  la  grand'  cime  partit, 

Et  tant  de  Bours  en  abîme  abbatit. 

Les  fortes  Eaus,  qui  leurs  courses  alongent, 

De  iour  en  iour  les  Mons  cauent  et  rongent  : 

Qui  contreindront,  à  force  de  miner. 

Le  grand  amas  en  fin  de  ruiner. 

Que  dirai  plus?  les  Montagnes  n'echapent 

L'effort  cruel  des  hommes  qui  les  sapent, 

Pour  arracher  l'or  au  ventre  caché, 

Auec  le  fer,  qui  en  fut  arraché. 

Et  les  Metaus,  qui  es  mines  demeurent, 
Sont  bons  témoins  des  Rochers  qui  se  meurent  : 
Dont  le  terrestre  au  long  tenis  se  mang'ant, 
En  autre  corps  plus  fin  se  va  chang'ant. 
Qui  plus  de  l'air  et  du  feu  participe, 
Qui  de  la  terre,  et  plus  tost  se  dissipe  : 
Qui  aisément  est  fondu  et  plié. 
Et  qui  d'humeur  aquee  est  plus  lié  : 
Pois,  fermeté,  et  couleur,  sont  les  formes. 
Qui  par  entr'  eus  les  font  estre  diformes, 
Selon  qu'est  l'air  et  le  Soleil  actif, 
Et  Teau  passant  par  le  terroi  natif. 
Hz  sont  long  tems  cachez  dans  la  matrice, 
Autre  long  tems  traitez  souz  la  nourrice. 
D'humeur,  de  sec,  plus  ou  moins  durcissans 
D'air  et  de  feu  plus  ou  moins  claircissans. 


244  PREMIER  LIVRE 

Mais  qui  dira  la  grand'  température, 
Et  le  sauoir,  dont  maîtresse  Nature 
Les  cuit,  les  trampe  et  forge  de  sa  mein, 
Laissant  la  reste  à  l'exercice  humein? 

Ancor'  voirrez  les  pierres  transparentes 
Dedans  les  Rocz,  de  formes  différentes  : 
Safirs,  Cristaus,  Diamans  reputez, 
Contentans  l'œil,  s'ilz  auoint  leurs  duriez. 
Et  bien  souuent  l'ouuriere  qui  les  trie, 
Les  a  taillez  d'vnc  telle  industrie, 
Que  la  planure  et  lignemens  sutilz 
Feroint  bien  honte  à  l'Art  et  ses  oulilz. 
Ainsi  les  Rocz  en  corps  se  conuertissenl 
Plus  fins  et  clairs,  et  tousiours  s'appetissent  : 
Ainsi  les  Mons  par  tenis  deuiendront  pleins  : 
La  terre,  mer  :  et  les  lieus  vides,  pleins. 

De  ces  Rochers  la  rudesse  diforme 
Par  art  huvnein  a  reçu  autre  forme, 
Remémorant  et  l'ouurage  et  les  meins 
Des  anciens,  et  mesme  des  Rommeins  ; 
Qui  retrouuans  les  choses  mémorables 
Es  lieus  remuz,  les  rendoint  honorables. 
Viuier  en  a  piliers  et  chapiteaus, 
Tombeaus  grauez  auec  leurs  ecriteaus  : 
Mais  la  durté  du  long  tems,  qui  varie, 
Et  qui  les  ars  réduit  en  barbarie, 
Les  beauz  labeurs  des  monumens  poliz 
A  déplacez,  brisez  et  demoliz  : 
Et  les  ecritz  de  compassées  lignes. 
Mis  à  l'enuers  aus  coins  des  chanis  et  vignes 
Rien  ne  restant  de  l'artificiel, 


DE  LA   SA VOTE.  245 

Sinon  vn  peu  de  superficiel. 

Ainsi  l'Enuie  oublieuse,  gourmande 

Les  failz  humeins,  et  a  mépris  les  mande. 

Puis  délaissant  l'homme  à  s'euertuer, 

Ne  peut  ses  iaitz,  ne  soi  perpétuer. 

Mais  la  Nature  enseignée  sans  maistre, 
A  délaissé  l'eau  des  Beins  en  son  eslre 
D'Ais  la  pierreuse,  où  les  pères  auoint 
Mis  leur  sinal,  du  tems  qu'ilz  s'y  lauoint  ; 
Des  chaudes  Eaus  s'y  retreuuent  les  cuues, 
Pour  suruenir  de  salubres  estuues 
Aus  languissans,  par  deus  effetz,  dont  l'vn 
Retient  du  soufre,  et  l'autre  de  l'alun. 
Tele  dénient  l'eau  qui  a  été  dousse, 
Passant  les  lieus,  où  la  froideur  repousse 
Le  chaud  au  fons,  qui  tempère  et  qui  cuit 
Le  naturel  du  terroi  qui  ly  duit. 
Là  les  Serpens,  des  creus  sans  nombre  sortent, 
Que  sans  danger  au  sein  les  enfants  portent  : 
Car  du  terroi  minerai  la  tiédeur. 
Leur  amortit  du  venin  la  froideur. 

Or  qui  diroit  tant  de  sentiers  qui  virent 
Parmi  ces  Mons  abrupz,  que  iadis  firent 
Les  durs  Bergers,  ça  et  là  trauersans, 
Pour  chercher  Therbe  à  leurs  moutons  paissans   ? 
En  ces  contours,  les  Vens,  qui  l'air  noircissent, 
De  gel  tranchant,  les  visages  gercissent  : 
Là  le  passant  mal  se  peut  tenir  droit. 
Lors  qu'en  entrant  par  le  passage  étroit 
Des  deus  Rochers,  soudein  lui  viennent  contre 
Les  tourbillons^  à  la  foule  et  rencontre, 


246  PREMIER  LIVRE 

L'enuelopans  :  dont  l'effort  orageus 
Plus  a  d'obstacle,  et  plus  est  outrageus. 

Quand  vous  montez^  vous  semble  que  la  cime 
Soit  cellela  que  votre  vue  estime  : 
Mais  à  vos  yeus  souuentefois  deçuz, 
Tousiours  se  montre  vn  plus  haut  lieu  dessuz  : 
Puis  en  passant  par  ce  chemin  sublime, 
Vous  entendez  ainsi  que  d'vn  abîme, 
De  ces  Torrens  les  bouillons  depiteus 
Contre  les  Rocz  qu'ilz  trouuent  deuant  eus. 
En  ce  haut  Ciel,  vn  air  qui  règne  et  vente, 
Voz  sens  nouueaus  étonne  et  epouuente, 
Qui  trauaillez,  regardant  contre  bas 
A  rassurer  votre  œil  et  votre  pas. 
»  Ardens  désirs,  que  les  hommes  affolent 
»  D'aler  plus  haut  que  les  oiseauz  ne  volent. 
Quele  horreur  c'est,  quand  le  Rocher  pendant 
Est  de  tout  tems  sa  ruine  attendant, 
Et  que  les  Vens,  qui  là  haut  se  dépitent, 
Rompant  le  fais,  en  bas  le  précipitent, 
D'vn  tel  randon  et  fraieur,  qu'en  cheant. 
Vous  fait  sembler  la  Montagne  au  Géant, 
Qui  blasphémant  les  Dieus  et  la  machine, 
Secoùt  le  fais  qu'il  a  dessus  l'echine  : 
Dont  les  cartiers  ébranlez  de  leur  pois. 
Font  retentir  la  valee  et  les  bois. 
0  quantes  fois,  si  à  autre  heure  ilz  chussent. 
Le  laboureur  aus  chams  accablé  vssent! 
Ces  Montagners,  du  Ciel  sont  regardez, 
Et  de  ces  hauz  précipices  gardez  : 
Alez  y  voir,  et  vous  voirrez  où  meine 


DE  LA  SAVOYE.  247 

La  coiluoitise  et  la  pratique  humeine, 

D'aiioir  osé  mettre  le  pie  es  lieus, 

Qui  de  ça  bas  donnent  horreur  aus  yeus  : 

D'auoir  rendu  la  hauteur  accessible, 

Ce  qu'à  la  uoir,  ne  sembloit  point  possible  : 

Mesme  auoir  fait  par  fréquentation, 

Des  lieus  perduz,  lieus  d'habitation. 

Soint  tant  qu'on  veut,  les  Montagnes  ardues. 

Les  voyes  soint  par  la  Neige  perdues  : 

Si  auez  vous  au  haut  et  au  milieu 

Vilages  meintz,  bastiz  de  lieu  en  lieu. 

Cete  hauteur,  en  partour  suspendue 

Fait  le  pais  de  plus  grand'  estendue  : 

Aussi  est  il  plus  peuplé  et  garni, 

Que  s'il  etoit  en  campagne  applani. 

Merueille  grand',  ces  lieus  tous  pleins  d'aspresse 

Et  de  trauail,  ont  toutesfois  la  presse 

De  ceus  qui  sont  l'an  tout  entier  contens, 

Pourueu  qu'il  viene  vn  seul  quart  de  bon  tems. 

Et  toi,  Bessan,  pénétré  de  la  Rize, 
Et  Bonneual,  où  l'Arc  sa  source  a  prise, 
Vos  habitans  sont  aus  froides  saisons, 
De  Vens  et  Neige  assiégez  es  maisons  : 
Et  leur  famille  ainsi  emprisonnée, 
Vit  demi  an  du  pein  d'vne  fournée. 
Contre  le  Vent  ilz  vsent  pour  châssis. 
De  clairs  glaçons  es  fenestres  assis. 
Et  toutefois  cete  terre  natiue 
Leur  est  si  dousse,  et  si  recreatiue, 
Que  ne  pensans  autres  endroiz  meilleurs, 
Onques  n'ont  eu  désir  de  viure  ailleurs. 


248  PREMIER  LIVRE 

Puis  quand  ce  vient  que  les  lumeaus  rapportent 
Le  beau  Soleil,  de  leur  fumiere  ilz  sortent, 
Pour  voir  le  Ciel,  qu'ils  n'auoint  veu  depuis 
Quatre  ou  cinq  mois,  sinon  du  fons  d'vn  puis. 
Vous  les  voirriez  la  face  bazanee, 
Mener  beufz  gras  et  moutons  d'vne  année 
Vendre  au  marché,  chëureaus,  fourmages,  euz. 
Et  rapporter  de  beaus  testons  tous  neuz. 

Vne  autre  assiete  étreinte  de  gelée, 
Cens  du  pais  Glacier  l'ont  appellcc, 
Détroit  horrible,  en  long  et  parfondeur 
Tout  endurci  d'éternelle  froideur. 
Des  que  les  Mons  vindrent  à  apparoitre, 
En  mesme  tems  ce  gel  y  vint  à  croître  : 
Et  peu  à  peu  ces  Rochers  de  glaciz 
Maugré  l'Esté  se  sont  faitz  plus  massiz. 
le  ne  croi  pas  que  les  Hiperborees 
Soint  transpercez  de  plus  aspres  Borées  : 
Car  le  Soleil,  qui  en  vn  tems  s'y  tient 
Tousiours  leué,  quelque  Esté  y  meintient  : 
Mais  en  ce  lieu,  dont  l'horreur  glaciale 
Va  dépitant  l'ardeur  solstitiale. 
N'y  a  rondeur,  ny  forme  d'orizon  : 
Le  iour  y  est  comme  en  vne  prison  : 
Et  si  n'y  a  en  l'étroite  contrée. 
De  tous  les  Vens,  que  pour  la  Bise  entrée, 
Au  long  des  Rocz,  desquelz  le  haut  sommet 
Luire  entredeus  au  Soleil  ne  permet. 

Ce  lieu  pourtant  ne  s'est  pas  pu  défendre. 
Qu'en  meinfz  endroitz  ne  soit  contreint  de  fendre. 
Car  l'eau  coulant'  dessouz  l'a  dilaté, 


DE   LA  SAVOYE.  249 

Et  des  le  tons  oiiuert  et  éclaté, 
Par  la  tiédeur  que  la  froideur  regete 
Encontrebas,  et  la  y  tient  sugette  : 
Mesme  les  creus  qu'ell'  a  au  large  ouuers, 
Sont  de  verdeur,  tous  tems  de  l'an,  couuers  : 
Le  Bouquetein,  souz  cete  large  voûte, 
Gros  et  cornu,  l'herbe  pâture  et  broute  : 
Le  sang  duquel,  est  celuy  entamant 
La  pierre  aus  reins,  et  le  dur  diamant. 

Et  toutefois  l'abimeuse  fendace. 
Le  vent,  l'hyuer,  cède  à  l'hunieine  audace, 
Auec  crampons  acerez  franchissant 
Ce  dur  chemin  perilleus  et  glissant. 
»  Que  voulez  vous?  la  trop  actiue  enuic 
»  De  trafiquer,  ne  respecte  sa  vie  : 
»  Quand  ell'  estime  vn  long  chemin  plus  grief, 
»  Quoiqu'il  soit  seur,  qu'vn  dangereus  et  brief. 
Ces  Mons  arduz  etoint  les  iusies  termes. 
Que  la,  Nature  auec  fondemens  fermes 
Auoit  donnez,  pour  séparations 
De  Ciel,  de  meurs,  de  langue,  aus  nations  : 
Qui  toutefois  leur  laissa  des  trauerses 
Assez  à  point,  pour  traiter  leurs  commerces, 
Pour  s'entreuoir  :  brief,  teles  qu'il  sufit 
Aus  conuoiteus  de  plaisir  et  profit. 
Mais  quele  ardeur,  ou  plus  tost  quele  rage, 
De  l'Afriquein  anima  le  courage, 
Quand  pour  passer  son  équipage  gros, 
Auec  vinaigre  et  feu  brisa  les  Rocz? 
Pour  enuahir  la  terre  séparée, 
Dont  la  retraite  est  si  mal  préparée. 


250  PREMIER   LIVRE 

Que  bien  peu  vaut,  ou  rien,  au  bon  soudart, 
En  ces  detroitz  vertu  de  main  ou  d'art. 
Quelz  appeliz  de  victoire  implacables 
Ont  attelé  tant  de  chars  et  de  cables, 
Pour  y  guinder  ces  canons  renforcez 
Par  haut,  par  bas,  par  torrens  et  fossez? 
Au  grand  Rommein,  né  à  la  monarchie, 
Dont  fut  souuent  cete  bourne  franchie. 
Coûta  bien  cher  par  tems  et  par  bazars, 
A  donner  nom  à  tant  d'autres  Césars. 
Oh  si  n'était  le  grand  deul  qui  m'empesche, 
le  conteroi'  plus  d'vne  perte  fraisché 
Des  deus  passans,  montrans  que  l'entredeus 
Etoit  posé  exprès  pour  chacun  d'eus. 
»  Mais  qui  rendra  les  cueurs  hauteins  dociles 
»  A  leur  repos?  les  choses  difficiles 
»  Sont  seul  obiet  du  règne  prétendu, 
»  Qui  ne  leur  est  iamais  trop  cher  vendu. 
Les  Sauoyens,  que  l'auarice  honneste 
lournellement  aux  trauaus  amonneste, 
Estans  en  paix,  voyent  les  estrangers 
Alans,  venans,  aveuglez  aus  dangers. 
Hz  sont  chez  soi,  et  pour  durer  endurent," 
Regardans  ceus  qui  pour  endurer  durent. 
»  Bon  est  le  lieu,  auquel  tel  comme  on  naist, 
»  On  vit  content  d'estre  cela  qu'on  est. 
Mais  quoi?  mes  vers  en  ce  lieu  se  lamentent, 
Que  les  malheurs  du  Siècle  les  démentent, 
Quand  le  venin  des  proches  régions, 
A  pénétré  par  ses  contagions 
Les  Mons  espais,  rompant  par  sa  malice 


DE   LA  SÀVOYE.  251 

Bournes,  rampars.  Nature  et  sa  police  : 
Rendant  les  bons  malicieiis  et  fins, 
Plus  que  ceuslà  qui  sont  hors  leurs  confins. 
Et  toutefois,  de  peur  que  ie  n'accuse 
Moimesme  à  moi,  mon  œil  propre  i'abuse. 
En  défendant  au  cuear,  d'aiouler  foi 
A  tout  cela  que  ie  sen  et  ie  voi  : 
Et  bien  souuent  en  cet  erreur  souhaite 
A  haute  vois,  deuenir  de  Poète, 
Le  Laboureur  qui  cultiue  le  val 
Du  froid  Bessan,  ou  bien  de  Bonneual  : 
Pour  n'auoir  point  les  ennuiz  qui  me  cuisent. 
Ni  les  auis  qui  mon  espoir  détruisent  : 
Pour  auoir  paix,  et  demeurer  agré, 
Chang'ant  de  nom,  de  vie,  et  de  degré. 
0  fol  propos  !  que  pense  ie?  et  que  di  ie? 
Oh  en  quel  lieu  mon  esprit  se  rédige  ! 
Quand  ie  me  veù  vanger  de  mon  émoi, 
Pour  meilleurer  l'état  d'vn  autre  moi  ! 
Ce  mien  souhait,  et  l'obtinse  ie  ancores, 
Ne  seroit  pas  pour  cil  que  ie  suis  ores  : 
Car  moi  estant  vn  autre  deuenu, 
l'auroi'  pour  lui  mon  désir  obtenu. 
»  Bien  veins  désirs  :  et  bien  fol  qui  désire, 
»  Quand  en  cent  pars  son  cueur  romt  et  dessire: 
»  Rien  n'est  plus  vein,  qu'en  cuidant  euiter 
»  Ce  qui  deplaist,  soimesme  se  quiter. 
Cesse  tes  pleintz,  et  à  toi  te  compare, 
Et  de  ton  fort  toimesme  te  rempare  : 
Pourquoi  fuiz  tu?  si  tes  rong'ans  trauaus 
Tu  as  en  croupe  et  par  mons  et  par  vaus? 


252  PREMIER  LIVRE 

Seroit  ce  pas  bien  foie  fantaisie, 
D'auoir  ta  paix  et  liberté  choisie 
Dedans  les  liens  distraitz,  et  neantmoins 
De  tes  chagrins  les  prendre  pour  témoins? 

Lieus  détournez,  hauteurs  precipiteuses. 
Froid  païsage,  et  voies  raboteuses, 
Là  où  quand  plus  l'œil  se  trouue  arresté, 
Plus  a  d'espace,  et  plus  de  liberté  : 
Vangeurs  esluz  de  ma  solicilude, 
Qui  mesme  auez  trop  peu  de  solitude, 
Si  ce  n'etoit  que  des  lieus  séparez 
le  va  cherchant  tous  les  plus  égarez  : 
Si  parmi  vous  ancor'  n'est  la  macule 
Du  sang  Ciuil,  duquel  ie  me  recule, 
Ayant  refuge  ans  asiles  sacrez, 
Fuiant  les  lieuz  poluz  et  massacrez  : 
Et  toi,  Eco,  à  qui  mes  vers  raisonnent. 
De  qui  les  fins  distinctement  resonnent, 
Fidèle  issue  à  mes  plus  iustes  criz  : 
Et  toi,  dieu  Pan,  témoin  de  mes  Ecriz  : 
Vous  Demidieus,  et  vous,  Nimphes  compagnes, 
Et  vous,  ô  Seurs,  habitans  ces  Montagnes, 
Ferez  vous  point  par  vos  vniz  accors. 
Quelque  Génie  amoureus  d'vn  seul  cors, 
Lequel  rempli  de  votre  faneur,  entre 
Dedans  ce  rond,  duquel  ie  tien  le  centre. 
Et  dont  les  traitz  loin  de  moi  estenduz, 
De  toutes  pars  dedans  moi  soint  renduz? 

Nature  grande,  vniuerse  et  commune, 
Toute  par  tout,  innumerable  et  vne, 
S'il  est  ainsi,  que  de  toi  i'aye  ouuert 


DE  LA  SAVOYE.  253 

Ce  qu'en  ces  Mons  etoit  clos  et  couuert, 
Si  autrefois,  quand  ie  t'ay  implorée, 
Tu  as  soufert  de  moi  estre  honorée  : 
Si  tu  connois  que  i'aille  meilleurant, 
Pour  le  dcuoir  de  ce  mien  demeurant  : 
Brief,  si  ie  suis  de  toi  quelque  parcelle. 
Et  de  ton  feu  quelque  viue  estincelle, 
Estant  epoint  des  aguillons  de  toi. 
Quand  ie  te  sen,  ie  t'auise  et  ie  t'oi, 
Qui  as  planté  en  moi  selon  ma  sorte, 
Ce  qui  de  moi  est  possible  qui  sorte, 
Entretien  moi  de  ton  mieus,  et  ton  plus, 
Si  l'en  rendrai  le  conte  et  le  surplus  : 
Elargi  moi,  et  donne  pour  reprendre  : 
Car  à  la  fin  que  te  pourrai  ie  rendre, 
Sinon  cela  dont  tu  voudras  m'orner. 
Pour  deuers  toy  plus  entier  retourner? 
Assure  moi  au  moins  de  quelque  grâce, 
Pour  tout  cela  qu'a  ton  honneur  ie  trace  : 
Tant  que  par  toi  mon  dessein  prospéré. 
Trouve  le  but  tel  que  i'ai  espéré. 


SECOND    LIVRE 

DE    LA    SAVOYE, 


A    TRESILLVSTRE 

9 


PRINCESSE  MARCxVERITE  DE  FRANCE 

Duchesse  de  Sauoye  et  de  Berry. 


Si  ie  vouloi'  dire  foules  les  places, 
Tous  les  detroiz  pleins  de  neigeuses  glaces, 
Il  s'i  perdroit  la  grâce  et  le  plaisir  : 
Le  tems  ailleurs  m'appelle,  et  le  désir. 

Entre  ces  Mons,  y  git  un  lieu  d'aisance. 
Que  i'ai  connu  tout  un  tems  en  presance: 
C'est  Maurienne,  où  entre,  à  un  get  d'arc, 
Le  trouble  Aruan  dedans  le  bruyant  Arq  : 
Vile  posée  au  cueur  de  la  Sauoye, 
Et  à  peu  près  au  nulieu  de  la  voye 
De  Chamberi,  et  du  célèbre  Mont, 
Qui  la  départ  d'auecques  le  Piémont  : 
Meintz  ornemens  font  le  lieu  digne  et  noble, 
Prez,  chanis,  vergers,  et  liquoreus  vignoble, - 
Enrayonné  par  l'entredeus  du  val, 
D'un  clair  Soleil,  qui  au  tems  estiual 
Plus  tost  se  montre,  et  plus  la  nuit  diffère. 
Qu'il  ne  seroit  en  un  plein  hémisphère: 


DE  LA  SAVOYE,  255 

Bien  qu'en  hyuer  un  peu  soit  retardé 

Par  le  haut  Mont  de  l'Austre  regardé  : 

Mais  aus  hauz  iours ,  le  front  des  Mons  il  touche, 

Quand  il  se  leue,  et  puis  quand  il  se  couche  : 

Et  pour  autant  qu'à  l'ouuert  il  les  bat, 

Soudein  au  fons  la  splendeur  s'en  rabat. 

Alant  au  tour  la  Montagne  pendante. 

Vous  y  voiez  la  campagne  abondante, 

Et  en  tems  deu,  beuz,  chëures  et  brebiz, 

Se  faisans  gras  des  sauoureus  herbiz  ; 

Que  si  du  Mont  vous  est  longue  la  peine, 

Vous  descendez  en  la  valee  pleine, 

Vous  passag'ant  au  long  des  prez  plaisans. 

Qui  par  trois  fois  se  fauchent  tous  les  ans. 

Là  au  trauers,  et  au  long  se  conduisent 

Les  Ruisseletz,  qui  du  Fleuue  s'épuisent: 

Dont  le  clair  bruit  vous  fait  si  voulontiers 

Prendre  repos  souz  les  arbres  fruitiers  ; 

Où  vous  cueillez  la  prune  violette, 

La  pomme  dousse,  ou  la  guigne  mollette, 

Tout  en  son  tems  si  bien  entretenu. 

Qu'un  fruit  failli,  l'autre  est  desia  venu. 

Par  ces  Pourpris  sont  les  herbes  tendrettes. 

Pour  meslier  les  salades  aigrettes  : 

Brief  ce  solage  apporte  sans  grand  coust 

Tout  ce  que  veut  Thonnesteté  du  goust. 

A  l'Artichot  il  est  si  profitable, 

Et  au  Melon,  friandises  de  table. 

Que  celuila  de  ces  iardins  Génois 

Céderait  bien  à  l'air  Mauriennois. 

Puis  le  Safran,  de  rougeiu"  iaunissante, 


256  SECOND   LIVRE 

Et  de  saueur  ans  cueiirs  reioiiissante, 
Y  vient  bien  tel,  qu'un  mont  Cilicien 
Lui  cederoit  son  renom  ancien. 

Or  en  ce  lieu  faut  que  ie  dissimule 
Le  desireus  vouloir,  qui  me  stimule 
Et  si  n'estoit  mon  plus  urgent  proget, 
le  m'ebatroi'  en  ce  ioyeus  suget  : 
le  chanteroi'  de  l'eureus  iardinage 
Le  grand  plaisir,  et  l'utile  ménage. 
Tout  le  premier  ici  seroit  nommé 
Le  Chou  feuillu,  et  ancor'  le  pommé, 
Et  la  Laitue  en  sa  rondeur  serrée, 
Et  pour  l'hyuer  nostre  Endiue  enterrée  : 
L'Hysope,  et  Mente,  et  le  Thin  sauoureus  : 
Roses,  Euilletz,  propres  ans  amoureus  : 
La  Marguerite  et  purpurine,  et  blanche. 
Et  du  haut  Liz  la  fleur  naïue  et  franche  : 
Le  Baselic,  et  Spic,  dont  l'odeur  point, 
Et  le  Soussi,  dont  la  fleur  ne  faut  point  : 
Le  Roumarin,  la  soeve  Mariolaine  : 
Fenoil,  Aniz,  qui  font  bonne  l'aleine. 
le  n'oublieroi'  le  doussatre  Cherui, 
La  Pastenade,  et  l'Asperge  auec  luy  : 
l'aiouteroi'  les  Citrouilles  au  nombre, 
La  Courge  fade,  et  l'humide  Concombre. 
Puis  les  Câpriers  ie  rendroi'  bien  plantez 
Au  long  des  Rocz,  d'un  long  Soleil  hantez  : 
l'apporteroi'  en  un  pais  étrange 
L'odorant  Myrte,  et  le  pommier  d'Orange  ; 
Non  les  Figuiers,  ni  les  Grenadiers  francs, 
Malaisément  le  froid  dehors  soufrans. 


DE  LA  SAVOTE.  267 

De  celle  Plante  à  Phebus  consacrée, 

Dont  la  couronne  aus  Poètes  agrée, 

l'en  parleroi',  pour  l'entretenement 

Du  dous  ombrage  :  et  de  meint  ornement, 

Des  pourmenoirs,  des  treilles  entr'ouuertes, 

Des  triples  fleurs  de  lossemin  couuertes. 

De  ces  beaulez  ie  pourroi'  deuiser 

Et  en  leurs  lieus  et  tems  les  diuiser: 

Aus  Citoyens  i'apprendroi'  leur  plaisance  : 

Aus  Laboureurs,  leur  domestique  aisance  : 

Mais  en  ces  lieux  il  faut  auoir  respect. 

Que  l'art  trop  grand  à  Nature  est  suspect: 

Et  sans  cela  que  de  tems  ie  n^ay  gueres, 

la  ces  Traitez  se  sont  renduz  vulgueres, 

Si  les  humeins,  de  leur  bien  negligens. 

Ne  se  rendoient,  en  leur  tout,  indigens. 

le  chante  ici  la  naïue  structure 

Des  Mons  ornez  de  moyenne  culture  : 

Qui  ont  ancor'  des  plaisirs  non  petiz. 

Si  la  raison  guidoit  les  appetiz. 

Le  Montagner  tout  guey  s'en  va  en  queste, 

A  la  pistole,  ou  bien  a  l'arbaleste. 

Et  par  ces  lieus  abruptz,  sur  les  hauz  iours 

Chasse  aus  Sanglers,  aus  Chamois,  et  aus  Ours  : 

Et  à  meint  autre  animal,  qui  s'appiete 

Par  ces  Rochers,  chacun  selon  l'assiete. 

L'Ours  qui  s'en  vient  par  le  Rocher  voisin. 

Pour  trouuer  proye,  ou  manger  le  Reisin  : 

Le  Louceruier,  suçant  le  sang  tout  sangle 

Dedans  le  parq  des  Brebiz  qu'il  étrangle  : 

Le  Chat  rousseau,  viuant  dans  le  halier, 


258  SECOND  LIVRE 

Bien  plus  cruel  que  le  Chat  familier . 
Et  le  Chamoy,  à  la  corne  recroche, 
Qui  de  plein  saut  passe  de  roche  en  roche  : 
Et  tout  soudein  qu'il  se  voit  eschapé, 
D'vn  haut  siflet  par  luy  est  Tair  frapé  : 
Comme  donnant  de  cete  deliurance 
A  ses  compains  vrei  sine  et  assurance. 
Mais  quand  il  esl  trop  pressé  du  chasseur, 
S'il  voit  son  homme  en  serre  et  lieu  mal  seur,. 
Passe  entredeus,  afin  qu'il  le  deroque. 
Tant  à  s'aider  Nature  le  prouoque, 
Et  tant  hardiz  deuienent,  de  paureus, 
Ces  animaus,  es  Rochers  faitz  pour  eus. 
»  La  raison  seule,  est  celle  qui  fait  creindre, 
»  Et  des  dangers  le  courage  refreindre  : 
»  L'homme,  ouurant  l'œil  en  ces  pierreus  detroiz 
»  Si  perilleus,  si  ruineus  et  droiz, 
»  A  chaque  pas  croit  qu'vne  mort  y  pende  : 
»  Mais  s'il  auient  qu'aus  dangers  ses  yeus  bande, 
»  Tout  a  vn  coup  cà  creindre  il  desapprend, 
»  Quand  l'appétit  pour  le  conseil  il  prend. 
Or  s'il  a  peur  d'aler  à  la  rancontre 
De  l'animal,  qui  ces  dangers  lui  montre, 
Il  a  moyen  de  faire,  en  s'ebatant, 
Quelque  butin,  qui  ne  coûte  pas  tant: 
Le  Lieure  blanc  il  trouue  par  les  Pioches, 
Prenant  ce  teint  des  neiges  qui  sont  proches  : 
Et  la  perdris,  Albine,  il  fait  aler 
Dans  le  filet,  l'abusant  du  parler. 
La  Gelinote,  es  buissons  rancontree, 
JEt  inconnue  en  l'air  d'autre  contrée  ; 


DE  LA  SAVOTE.  259 

Qui  a  vn  goût  délicat  et  exquis, 
Passant  la  chair  du  Faisan  si  requis. 
La  Marmoteine,  vne  année  demie 
Dedans  son  creus  tout  en  rond,  endormie: 
Si  qu'à  la  voir,  ni  mesme  au  maniment, 
Ne  semble  auoir  vie  ni  sentiment. 
Estce  par  tour,  que  cete  pecorette 
Se  fait  treiner,  en  guise  de  charrette, 
A  la  renuerse,  es  bras  portant  le  foin 
Dans  le  terrier,  pour  le  commun  besoin? 
L'autre  tandis,  qui  fait  la  sentinelle, 
Estce  que  plus  d'astuce  soit  en  elle. 
Qu'en  sa  compagne?  étant  pour  agueter, 
Et  d'vn  siflet  la  troupe  amonnester? 
Puis  quand  le  tems  eschet,  qu'elle  s'yuerne, 
Elle  vous  fait,  par  dedans  sa  cauerne 
Vn  faus  chemin,  dont  le  chasseur  séduit, 
Faille  celuy  qui  au  gite  conduit. 
0  prouidence!  vne  beste  estant  née, 
Pour  se  mourir  la  moitié  de  Tannée, 
Montrer  ainsi,  par  vn  instinct  secret, 
Façon  de  viure  à  l'animal  discret  ! 
»  Nature  donne  un  chois  et  certein  ordre, 
»  Par  vn  chemin,  qu'elle  ne  laisse  tordre: 
»  Mais  trop  d'auis,  à  l'homme  soucieus, 
»  Trouble  à  tous  coups  ses  faitz  negocieus. 
Quand  le  Soleil,  de  la  pointe  estiuale 
Plus  loin  de  nous  peu  à  peu  redeuale, 
Et  que  des  Mons,  par  ses  raiz  chaleureus. 
Sont  les  herbiz  tous  druz  et  plantureus, 
Lors  le  Berger  ses  vaches  accompagne, 


2160  SECOND  LIVRE 

Pour  les  mener  au  haut  de  la  3Iontagne  : 

Où  il  se  lient,  tout  ce  tems  estiaal, 

Près  son  bestail,  sans  retourner  aual  : 

lusques  à  tant  que  de  la  Vierge  Astree 

L'Astre  doré  ait  ia  passé  l'entrée: 

Et  que  les  Vens  d'Autonne  desseclians, 

Ayent  flestri  la  verdure  des  chams. 

Là  sus  il  prend  peine  continuelle, 

Pour  satifaire  à  sa  charge  annuelle: 

En  départant  par  vn  iournel  détail, 

Les  trois  prolîtz  qu'il  tire  du  bestail  : 

Desquelz  celuy  de  la  crémeuse  gresse, 

Et  cil  ancor'  qu'en  la  fresselle  il  presse, 

Par  toute  terre,  à  tout  le  genre  humein 

Traitant  bestail,  sont  communs  et  à  mein. 

Bons,  ou  meilleurs,  ainsi  qu'est  la  pâture. 

Et  sont  par  tout  de  semblable  facture  : 

Fors  que  souuent  le  fourmage  mollet 

Hz  sont  plus  gras,  sans  ebeurrer  le  lait. 

Mais  le  tiers  gaing,  qu'en  Sauoye  ilz  en  tirent, 

Est  le  Serat,  que  du  Latin  ilz  dirent  : 

Au  païsan  de  grande  vtilité, 

De  peu  de  coût,  et  grand'  facilité. 

Hz  font  tramper  la  racine  d'Ortie 

En  la  liqueur  du  fourmage  sortie. 

Qu'on  dit  lait  clair,  dont  leur  Aisi  se  fait, 

Nom  du  Latin,  acide,  contrefait. 

Puis  au  chaudron,  où  boult  d'autre  lait  maigre 

Auec  lait  franc,  ilz  getent  de  cet  aigre 

Ce  qu'il  en  faut.  Ces  trois  mistionnez, 

Font  le  Serat,  bien  proportionnez, 


DE  LA  SAVOYE.  261 

Second  fourmage,  et  de  grosse  sustance, 
Des  poures  gens  ordinaire  pitance. 
Les  Montagners,  ainsi  ont  vsité 
Ce  qui  conuient  à  leur  nécessité. 

Quand  quelques  fois  les  lenices  en  nombre, 
Gisent  par  là,  souz  l'air  de  la  nuit  sombre. 
Sans  rien  douter,  auient  que  l'Ours  arpu 
Par  lieus  abrutz  sort  de  son  creus  mal  pu, 
Sur  le  troupeau  :  mais  les  masles  qui  veillent. 
Tous  deus  d'accord  au  combat  s'appareillent  : 
Et  chacun  d'eus  d'ire  et  d'amour  armé, 
Attend  venir  le  Saunage  affamé. 
L'Ours  sur  les  piez  de  derrière  s'appreste, 
Et  du  Toreau  veut  arraper  la  teste. 
De  ses  deus  braz,  luy  le  col  gauchissant. 
Et  contrebas  la  teste  fléchissant, 
La  corne  en  sus  de  grand'  force  rehausse. 
Et  la  cuirace  à  l'Ours  velu  il  fausse  : 
Qui  tout  rageus  de  se  sentir  blessé, 
Sur  le  Toreau  soudein  s'est  redressé  : 
Et  le  serrant  de  Tvne  et  l'autre  pâte. 
Bien  peu  s'en  faut  qu'en  terre  ne  l'abbate  : 
Mais  le  Compaing  vironnant  alantour. 
Offense  l'Ours  d'aler  et  de  retour  : 
Qui  par  l'obscur  grince,  escume,  et  rechigne  : 
En  s'euadant,  et  la  terre  egratigne  : 
Et  en  arrière  il  pousse  les  cartiers 
Des  gros  caillouz,  trouuez  par  les  sentiers. 

Durant  ce  choc,  les  femelles  creintiues, 
Tout  à  recoy  ont  esté  attentiues  : 
Dont  l'auantage  ont  eu,  mais  non  pas  franc, 


262  SECOND  LIVRE 

Les  deus  mariz  :  Tvii  est  atteint  au  flanc  : 

L'autre  de  l'arpe  au  col  porte  l'enseigne  : 

L'vn  à  l'oreille,  et  l'autre  au  mufle  seigne  : 

Mais  tous  deus  ont  aus  cornes  amassé 

Le  poil  sanglant  de  l'ennemi  chassé. 

Que  si  la  nuit  et  l'auantage  octroyé, 

Que  la  lenice  il  aquiere  pour  proye. 

Le  corps  meurdri  de  force  embrassera. 

Et  par  les  Rocz  entier  le  passera. 

Sans  aide  aucun  :  non  comme  en  la  campagne, 

Le  Lou  questeur,  d'autre  Lou  s'accompagne, 

Quand  pour  du  fais  l'vn  l'autre  supporter. 

Le  plus  frais  prend  la  brebiz  à  porter. 

Qui  penseroit  qu'vn  Ours,  lourd  et  saunage, 
Fust  si  friand  du  mielleus  ouvrage? 
Et  qu'en  vn  corps  de  si  laid  maniment, 
Fust  si  exquis  et  agu  sentiment? 
Lui  soit  la  grape  à  l'abandon  permise, 
Qui  est  au  gré  des  sens,  et  à  Tair  mise  : 
Mais  le  Miel  clos,  et  si  près  de  l'hostel, 
Comment  est  il  senti  d'vn  museau  tel? 
Auec  la  pâte  il  abat  et  dessire 
La  Rusche  pleine,  et  les  coùtaus  de  cire. 
Et  engloutit  vn  tant  céleste  don. 
Du  Laboureur  le  plus  noble  guerdon. 
Et  toutefois  c'est  la  garde  peu  caute 
Du  ménager,  à  qui  s'en  doit  la  faute  : 
Qui  des  grans  biens  du  peuple  industrieus, 
Doit  par  sus  tout  se  montrer  curieus. 
Oh  que  ie  n'ay  le  tems  tel  que  l'enuie. 
D'en  dire  ici  l'artifice  et  la  vie  ! 


DE  LA  SAVpYE.  263 

Mais  si  vn  iour  des  Muses  m'est  permis, 
le  reprendrai  ce  labeur  intermis. 

Disons  ici  les  Arbres,  que  Nature 
Produit  es  Mons  d'eminente  stature, 
Droitz,  odorans,  larmoyeus,  et  gommez. 
Telz  sont  les  Pins,  beauz,  rameus,  et  pommez, 
Et  les  Sapins,  les  Mélèzes,  et  Peces, 
D'vsage  grand,  tous  selon  leurs  espèces. 
L'vn  a  sa  gomme  entre  l'ecorce  et  bois, 
L'autre  contient  en  sa  Torche  la  pois, 
Bois  qui  de  flamme  épris,  la  nuit  éclaire  : 
Nais  le  Meleze,  a  vne  liqueur  claire, 
Qui  se  reçoit  sur  le  mois  des  lumeaus. 
Qu'on  dit  Bijon  ;  de  bois  et  de  rameaus 
Semblable  au  Pece  :  exquis  pour  l'artifice 
Du  Charpentier,  dressant  son  édifice. 
Celui  Bijon,  en  Médecine  a  pris 
De  Termentine  et  l'vsage  et  le  pris. 
Mais  l'homme  est  bien  d'ignorante  pratique. 
Qui  va  chercher  la  mer  Adriatique 
Pour  en  r'auoir  ce  qui  a  esté  sien. 
Le  rachetant  de  sa  peine  et  son  bien. 
Ce  qui  est  deu,  par  vn  droit  légitime, 
Aus  Mons  d'ici,  la  Vile  maritime 
En  prend  l'honneur  :  et  pour  tel  le  reuend, 
Que  s'il  eloil  apporté  du  Leuant. 
Au  mesme  tronc  surcroit  le  Bouley  pâle, 
Fraile  et  léger,  tant  femelle  que  mâle  : 
Bon  à  purger  des  articles  et  neuz. 
Du  chef,  des  nerfz,  l'humeur  qui  est  en  eus. 

L'vsage  bon  de  ce  Bijon  liquide, 


264  SECOND  LIVRE 

Deuers  le  Lac  dit  d'Anecy  me  guide, 

Pour  dire  ancor'  vne  Eau  auec  son  lut, 

Qui  souuent  porte  au  malade  salut. 

Vne  Roche  est  au  Midi  opposée, 

Près  de  ce  Lac,  dessus  Veiri,  posée  : 

Qui  a  deus  crotz,  l'vn  sur  l'autre,  voûtez, 

Tous  deus  ouuers,  dedans  mal  rabotez  : 

Et  du  dessouz  l'entrée  est  rude  et  basse, 

Où  vn  à  vn,  en  se  courbant  on  passe. 

Le  iour  pourtant,  qui  entre  es  deus  manoirs, 

Fait  qu'ilz  ne  sont  ni  sombres,  ni  trop  noirs. 

Au  haut  de  nuit,  les  Biselz  se  vont  rendre, 

Pour  se  iucher  :  où  ilz  les  vont  surprendre 

Auec  le  feu,  et  là  sont  arrestez 

Dedans  les  retz  à  l'issue  apprestez. 

Par  le  dehors,  on  monte  en  cete  voûte, 

Dont  le  grauir  vne  grand'  peine  coûte, 

Haut,  âpre  et  droit,  si  bien  le  fait  comter 

Cil  qui  a  eu  la  peine  d'i  monter  : 

Où  peu  à  peu  iusqu'au  haut  on  eschape. 

Par  les  rinceaus  souples,  où  l'on  s'arrape. 

En  cete  voûte,  est  vn  creus  écarté. 

Où  se  conduire  on  ne  peut  sans  clairté  : 

Là  est  cete  Eau,  qui  bien  semble  auoir  source, 

Mais  retenue  en  sa  cuue  sans  course  : 

Où  elle  croist  et  decroist  par  les  fois, 

Ainsi  que  fait  la  Lune  tous  les  mois. 

Les  païsans,  qui  bien  souuent  en  boiuent. 

Du  mal  des  flancs  alleg'ance  en  reçoiuent. 

Cete  Eau  est  claire,  et  pesante  pourtant, 

Et  la  senteur  de  la  terre  portant, 


DE  LA  SAVOYE  .  265 

Terre  en  moiteur  par  elle  meintenue, 
Grasse,  ardrilleuse,  et  de  couleur  charnue  : 
Qui  tient  beaucoup  du  lut  Arménien, 
Et  de  celuy  que  Ion  dit  Lemnien. 
Cens  du  Vilage,  entre  autres  maladies, 
En  font  breuuage  aux  bestes  refroidies. 
Si  leurs  Beuz  ont  au  flanc  quelque  os  rompu, 
Ou  deloyé,  après  qu'ilz  en  ont  bu 
Par  quelques  fois,  la  fracture  se  serre  : 
Et  qui  plus  est,  se  trouue  cete  terre 
Aus  Beuz  occis  (si  vrei  en  est  le  bruit) 
Liée  autour  de  l'os  qu'ell'  a  réduit. 

Ce  que  i'ai  dit  des  Montagnes,  ameine 
loye  et  profit  à  cete  vie  humeine. 

»  Mais  le  bon  eur  de  l'homme,  et  spécial 

»  A  sa  nature,  est  d'estre  social  : 

»  C'est  l'homme  seul,  qui  rend  le  lieu  spectable  : 

»  Non  pas  le  lieu,  qui  rend  l'homme  acceptable  : 

»  Et  la  vertu,  iointe  à  l'humanité, 

»  Donne  aus  païs  toute  leur  dignité. 
Tu  es  en  paix,  Sauoye,  et  as  des  hommes  : 
A  quoi  tient  il  qu'eureuse  ne  te  nommes  ? 
D'vn  eur  content  tu  te  peuz  bien  vanter. 
Si  tu  te  saiz  de  tes  biens  contenter. 
Et  si  tu  veuz  telz  qu'ils  sont,  les  connoitre  : 

»  L'eur  n'est  pas  bon,  qui  trop  se  fait  paroitre. 
En  lieus  diuers  tu  as  de  bons  espritz. 
Dont  Maurienne  a  bien  sa  part  au  pris, 
Tant  qu'auec  soy  vn  Lambert  elle  garde, 
Qui  d'oeil  veillant  dessus  elle  regarde  : 
Par  son  sauoir,  sa  prudence  et  bonté, 


266  SECOND  LIVRÏ 

Digne  du  lieu,  auquel  il  est  monté. 

El  Batendier,  de  suffisance  égale 
En  Poésie  et  science  légale, 
Fait  de  ses  Droilz  Maurienne  iouir, 
Et  ses  beauz  vers  par  tout  le  Monde  ouir. 
Son  Lancessey,  basii  ioignant  la  Vile, 
Et  Armillon,  qui  en  est  loin  d'vn  mile, 
Près  des  Rochers,  démontrent  bien  à  part, 
L'euure  diuers  de  la  Nature  à  l'Art. 
Quand  bien  ie  voy  son  estât  domestique, 
Le  comparant  auec  le  fait  rustique, 
le  di  de  luy  (ainsi  soint  vreiz  mes  chans) 
Qu'il  est  eureus  à  la  Vile  et  aus  chams. 
Et  toi,  Bibal,  qui  laissas  de  bonne  heure 
Ton  Languedoc,  pour  faire  .ici  demeure, 
As  eprouué  qu'vn  pais  monlueus 
Est  bien  ancor'  pais  des  Vertueus. 
Rapin,  Courier,  que  vit  naitre  Valoire, 
Reçoit  et  donne  à  Maurienne  gloire  : 
Il  sait  les  Mons,  et  leurs  conditions, 
Les  honorant  par  ses  commissions. 

A  bien  bon  droit  ma  Muse  se  remembre 
Du  val  plaisant  de  Cuyne,  près  la  Chambre  : 
Que  l'Arq  abbreuue,  et  là  près  est  connu 
L'oiseau  de  proye,  au  front  laid  et  cornu. 
Assez  m'a  plu  ce  beau  lieu  et  fertile. 
Mais  ancor'  plus  cete  face  gentile 
De  Violand,  dont  mon  œil  fut  raui. 
Voire  mon  cueur,  tandis  que  ie  la  vi. 
Ni  plus  ni  moins  qu'vn  cheual  de  seruice, 
Entretenu  au  meilleur  exercice, 


DE  LA  SAVOYE.  267 

Alors  qu'il  voit  la  Pouleine  qui  pait 
Au  pré  connu,  l'herbe  qui  miens  lui  plait, 
N'ayant  prouué  l'amoureuse  estincelle, 
Farrouche  au  frein,  et  farrouche  à  la  selle  : 
Et  lui  ne  montre  autres  signes,  témoins 
Du  feu  passant,  et  ell'  ancores  moins. 

Raison  ne  veut,  Moulier,  que  ie  te  taise, 
Qui  eclairciz  toute  la  Tarantaise, 
Comme  le  lieu  du  pais,  principal. 
Dont  tu  es  siège  Archiépiscopal  : 
Le  Fleuue  issant  du  Mont  Isère,  passe 
Par  le  milieu  de  ton  assiete  basse  : 
Tes  beauz  logis,  tes  honnestes  façons. 
Ne  sentent  rien  leurs  Rocz,  ni  leurs  glaçons. 

Et  toi,  qui  tiens  du  Sel  le  nom  antique, 
Dont  tu  as  eu  longuement  la  pratlique. 
Les  demeurans  des  fourneaus  et  cuuiers, 
Témoignent  bien  l'art  de  tes  viens  cuuriers  : 
Et  les  nouueaus,  pour  leur  belle  entreprise, 
Bien  dignes  sont  que  beaucoup  on  les  prise  : 
Par  qui  sera  en  Sauoye  remis 
Ce  grand  profit,  si  long  temps  intermis. 
C'est  vn  grand  eur  de  trouuer  à  sa  porte 
Ce  que  de  loin  à  grans  fraiz  on  apporte. 
Quel  don  plus  grand  se  dëura  reputer, 
Qu'à  son  besoin  rien  d'autrui  n'emprunter? 

Bien  est  des  Eaus  merueilleuse  l'alure  : 
Celle  de  Mer,  laisse  toute  salure. 
En  s'ecoulant  par  le  sable  terreus  : 
Mais  ceteci,  iusqu'en  ces  lieus  pierreus 
Porte  son  sel  ;  car  qu'elle  puisse  acquerre 


268  ,  SECOND  LIVRE 

Tele  saueur,  en  passant  de  la  terre, 
le  ne  le  croi,  ains  la  Mer  se  transmet 
En  tel  canal,  qui  salée  l'admet 
Pardessouz  terre  :  et  puis  la  distribue 
Aus  lieus  lointeins  par  quelque  veine  imbue. 
Et  telle  fois  le  fons  est  si  puissant, 
Qu'vn  Roc  de  sel  massif  en  est  issant. 

Ancor'  se  voit  la  fonteine  salée, 
En  Eschalon,  sur  l'Arq,  franche  vallée  : 
Qui  de  Salins  sa  source  doit  tenir, 
Et  souz  les  Rocz  iusqu'en  ce  lieu  venir. 
Là  les  Brebiz,  qui  la  salure  sentent, 
Pour  la  sucer  bien  souuent  se  présentent  : 
Mais  l'Arq,  qui  pend  tousiours  sur  ce  costé, 
A  le  signal  du  sel  tout  presqu'  osté  : 

De  Chaniberi,  le  chef  de  la  Prouince, 
Ce  ne  seroit  raison  que  ie  preuinse 
Le  bien  disant  Rutet,  qui  en  n'àquit, 
A  qui  en  touche  et  l'honneur  et  l'aquit. 
Mais  ie  lou'rai  le  Comte,  qui  commande 
Dessouz  son  Duc,  comme  son  lieu  demande  : 
L'aïant  Vertu  au  chemin  enseigné, 
Et  pas  à  pas  Fortune  accompagné. 
Et  Deseissel,  qui  de  sagesse  et  grâce, 
Orne  et  meintient  sa  noblesse  de  race, 
Donra  autant  à  mes  vers  de  bon  eur, 
Comme  ilz  lui  font  de  deuoir  et  d'honneur. 
Et  Chatelart,  le  docte  politique. 
Me  fait  recors  de  l'amitié  antique, 
Lors  que  de  soi  par  étude  il  prouuoit 
Ce  qu'à  présent  par  vrei  effet  on  voit. 


DE  LA  SAVOYE.  269 

Et  Ducoudrei,  dont  l'éloquence  franche 
Dans  le  Sénat  honore  la  Salanche, 
Mérite  vn  los  ancor'  sur  celui  là, 
Pour  la  faueur  que  des  Muses  il  a. 

De  la  Cité  sur  le  grand  Lac  assise, 
Qui  tient  la  cause  en  armes  indécise, 
l'aime  trop  mieus,  puisqu'assez  ie  ne  peu, 
N'en  dire  rien,  que  d'en  dire  trop  peu. 

Et  d'Anecy,  qui  m'a  esté  nommée. 
Pour  y  auoir  dames  de  renommée, 
L'honneur  par  moi  à  mon  Valence  soit, 
Qui  sur  le  lieu  la  faueur  en  reçoit. 

Au  droit  d'Eton,  où  Isère  plus  forte, 
De  l'Arq  bruilif  l'eau  et  le  nom  emporte, 
Se  voit  le  mont  de  l'Arcluse  eminent. 
Témoin  de  l'air,  et  du  tems  imminent, 
Selon  qu'il  est  emmantelé  de  Nues  : 
Là  sont  Coutaux  de  vignes  continues, 
En  Miolan,  beau  val  et  fructueus, 
Où  est  le  lieu  de  Lambert  vertueus, 
Prochein  d'honneur,  de  sauoir  et  de  grâce 
Au  prénommé,  ainsi  comme  de  race  : 
Dont  Piochet,  parent  d'autre  surnom, 
D'vn  pas  égal  va  suiuant  le  renom. 

Dirons  nous  rien  des  Bergères,  qui  chantent 
De  leurs  amours,  que  les  foretz  rechantent? 
Mais  pourquoi  non?  il  conuient  en  ces  lieus 
Paître  l'oreille  aussi  bien  que  les  yeus  : 
Car  tout  de  mesme  est  la  vue  eiouie 
De  ces  Rochers,  et  de  ces  chans  l'ouye. 
N'i  cherchez  pas  ces  accors  composez, 


270  SECOND  LIVRE 

Ces  demytons,  ni  ces  comtes  pausez  : 
Ce  sont  chansons  pleines  et  pastorales, 
Ce  sont  des  vois  fortes  et  pectorales  : 
Motz  tous  exquis,  et  de  Parisien, 
Tous  frais  tournez  en  bon  Sauoisien. 
Quel  plaisir  c'est,  passant  par  la  Bourgade, 
Quand  vous  vient  voir  des  garses  la  brigade, 
Au  mois  d'Auril,  les  corps  au  busq,  et  ceintz 
Par  souz  l'aisselle,  ainsi  que  ces  vieus  Seinz  : 
Desquelz  l'vne,  en  leur  ranc  les  ordonne, 
Chante  première,  et  sur  le  lourd  fredonne, 
S'assurant  bien,  que  pour  son  beau  chanter, 
Vous  leur  donrez  de  quoy  le  Mei  planter. 

Ainsi  Sauoye  est  eureuse  par  elle. 
En  sor\  assiete  et  force  naturelle  : 
Eureuse  ell'  est,  pour  les  diuers  espriz. 
Qui  dedans  elle  ont  origine  pris. 
Et  qui  lui  sont,  par  pieteus  office, 
Recognoissans  ce  premier  bénéfice  : 
Eureuse  ell'  est  du  Prince  qui  la  tient. 
Et  en  seurté  paisible  l'entretient  : 
Et  croi  encor'  qu'entre  tous  ces  mérites. 
Moi  qui  lui  ay  ses  louanges  ecrittes, 
Ne  lui  ay  fait  de  tous  le  moins  d'honneur, 
Gratifiant  le  tems  de  son  bon  cur. 

Doncques,  Prouince,  ornée  de  simplesse. 
Sans  enuier  la  pompeuse  noblesse 
De  tes  voisins,  qui  es,  par  don  exprès. 
Si  loin  des  maus,  desquelz  tu  es  si  près. 
En  cet  état  pendant  tu  pourras  viure. 
Que  tu  seras  d'ambition  deliure, 


DE  LA  SAVOYE.  271 

Que  tu  pourras  en  toi  te  contenir, 

Par  le  passé  mesurant  l'auenir. 

Ce  beau  Royaume,  opulent,  grand,  et  large. 

De  sa  grandeur  n'a  pu  porter  la  charge  : 

Et  n'ayant  plus  d'ennemis  assez  fors. 

Contre  soimesme  a  tourné  ses  effors. 

Que  nul  pourtant  n'attende  que  l'atteigne 
Ce  qu'exposer  ie  ne  peu,  ni  ne  deigne  : 
»  Ains  ie  me  tai  :  car  qui  peut  s'opposer 
»  A  celuyla  qui  sait  tout  disposer? 
»  Qui  choisira  ce  qui  est  profitable? 
»  Ou  qui  fuira  ce  qui  est  euitable? 
»  Puis  que  la  paix  les  discors  sait  nourrir, 
»  Et  les  guerriers  la  guerre  fait  mourir? 
»  Arrestons  nous  aus  causes  qui  apperent, 
»  Ce  tems  pendant  que  les  hautes  opèrent. 
»  L'homme  ne  peut  faire  qu'humeinement, 
»  Et  Dieu  tousiours  fait  tout  diuinement. 
Que  s'il  y  a  ancor'  quelquun,  qui  fuye 
Cet  air  François,  où  toute  chose  ennuyé, 
Où  est  le  sang  sur  le  sang  animé. 
Où  est  l'ami  sur  l'autre  enuenimé  : 
Dont  cellela,  pour  laquele  on  manie 
Le  fer  tranchant,  est  iapieça  bannie, 
Là  où  les  bons  n'ont  rien  qui  soit  du  leur, 
Que  l'étranger  n'emporte,  ou  le  voleur, 
Viene  en  ce  lieu  que  i'ay  voulu  protrere. 
S'il  sait  régler  l'aise  par  son  contrere  : 
»  Car  qui  ne  sait  Tassez  du  peu  choisir, 
»  En  lien  du  Monde  il  n'aura  son  plaisir. 
Il  iouira  de  liberté  paisible, 


272  SECOND  LIVRE 

Tant  qu'en  permet  ce  tems  dur  et  nuisible, 
Et  tant  que  sait,  selon  l'humein  pouuoir, 
Vn  sage  Prince  auiser  et  pouruoir. 
Mais  qu'a  besoin  Nature  d'éloquence? 
Il  y  verra  solitude  et  fréquence. 
Rudesse  et  art  :  sauoir,  rusticité, 
Tout  faire  vn  beau,  par  la  diuersité. 

Que  s'il  auient,  que  ce  simple  édifice 
Soit  a  son  gré  de  trop  peu  d'artifice. 
Il  est  au  lieu,  pour  trop  ne  se  fascher. 
Et  a  moyen  de  plus  outre  marcher. 
Passe  le  Mont,  qui  Sauoye  discerne 
D'auec  Piémont,  qu'vn  mesme  Duc  gouuerne. 
Large  sommet,  neige,  orages,  glaçons  : 
Mons  des  deus  fiancs.  Lac  froid,  et  sans  poissons  : 
La  poste  assise,  aus  Vens  tauerne  ouuerte  : 
Puis  la  Ferriere  au  delà,  plus  couuerte. 
Au  val  pendant,  virant,  et  plein  de  crotz, 
Où  le  Torrent  du  Lac  bruit  par  les  Rocz. 

Par  ces  haut  lieus  souuent  a  fait  passage 
Le  Dieu  Mercure,  en  faisant  son  message. 
Voyant  ce  Mont,  entre  autres,  qui  renient 
A  celuila  où  son  Ayeul  se  tient. 
Atlas  n'est  point  plus  ardu  en  son  feste, 
Plus  de  Sapins  ne  lui  couurent  la  teste  : 
Son  grand  partour  n'est  pas  mieus  de  tous  flancs, 
Batu  de  pluye,  et  d'orages  souflans  : 
Sa  face  n'est  de  Nues  plus  noircie, 
Ni  de  verglas  sa  barbe  plus  gersie  : 
Dessus  le  dos  plus  de  neige  n'a  pas. 
Plus  de  Torrens  ne  lui  courent  abas. 


DE  LA  SA VOTE.  273 

Là  haut  pourtant  la  sublime  Alouette 

Se  guindé  en  l'air,  y  crie  et  pirouette  : 

Et  si  n'a  lieu,  ce  semble,  iour  n'y  soir, 

Que  sur  la  Neige,  où  el'  se  puisse  assoir. 

Là  les  Marrons,  quand  les  Neiges  tout  couurent, 

Vous  vont  guidant,  par  le  chemin  qu'ilz  ouurent. 

Puis  quand  faudra  pardeça  repasser, 

Le  long  du  val  vous  viendront  ramacer. 

Voila  le  Mont,  dcmijour  de  malaise, 
Jusqu'à  trouuer  la  basse  Nonualaise  : 
Puis  d'or  en  là,  autre  langue  et  humeurs, 
Et  vn  Turin  de  plus  polies  meurs  : 
Où  est  le  Pau,  qui  la  campagne  laue. 
Et  le  Sénat  d'vne  dignité  graue  : 
Là  en  public  les  Sciences  on  lit. 
Le  Prince  là,  sa  résidence  elil, 
Et  la  splendeur  d'vne  Princesse,  illustre, 
A  tout  cela  aioute  plus  grand  lustre  : 
Dont  la  bonté  les  bons  espriz  semond 
D'aler  trouuer  leur  repos  en  Piémont. 
François  passant,  s'autrefois  tu  l'as  vue, 
Arreste  toi,  pour  plus  digne  reuue  : 
Voire  et  combien  que  l'aies  vue,  ou  non, 
Va  de  tes  yeux  obéir  au  renom. 
Si  tu  l'as  vue  autrefois,  c'est  l'Aurore, 
Qu'autant  de  fois  qu'on  la  voit,  on  l'honore  : 
Si  tu  la  vois  orprimes,  c'est  le  fruit 
Du  long  désir,  qui  surmonte  le  bruit. 

Que  si  plus  loin  autre  désir  te  pousse, 
Comme  de  voir  la  couuoitise  est  dousse, 
Bien^  passe  donq  :  mais  porte  tous  tes  sens, 

48 


274  SECOND   LIVRE 

Pour  l'assurer  au  lieu  où  tu  descens. 
Sur  toute  chose  en  la  mémoire  attache 
Le  ferme  cueur  de  ce  Prince  d'Itache  : 
Voi  les  façons,  et  les  diucrsitez 
D'hommes  viuans,  et  païs,  et  citez  : 
Milan  peuplée,  et  de  trafique  grande, 
Et  le  Château  fameus  qui  lui  commande  : 
Et  la  Cilé,  dont  les  Veniciens 
Se  font  nommer,  ses  Signeurs  anciens  : 
Va  voir  ancor'  la  Toscane  Florence, 
Belle  de  nom,  d'état  et  d'apparence  : 
Vrbin  petite,  ample  pour  la  grandeur 
D'vn  Prince  plein  d'honorable  splendeur. 
N'oublie  à  voir  les  reliques  de  Romme, 
Si  connoitras  pourquoi  Seinte  on  la  nomme  : 
Naples  gentile,  ornée  en  Citadins, 
Air  chaleureus,  délices  de  iardins  : 
Et  par  chemin  tant  de  V.iles  insignes, 
Dont  ie  ne  di  ni  les  noms  ni  les  signes, 
Soit  sur  le  Pau,  ou  soit  sur  le  Tesin, 
Ou  en  païs  plus  lointein  ou  voisin  : 
Dont  les  Signeurs  tretous  se  fortifient 
L'vn  contre  l'autre,  et  en  nul  ne  se  fient. 
»  Maudit  soupçon,  qui  nous  oste  des  meins 
»  Ce  beau  lien,  qui  seul  nous  fait  humeins. 
Lors  ayant  fait  par  régions  diuerses, 
A  ton  loisir  tes  courses  et  trauerses, 
Te  reste  à  voir  les  superbes  façons 
De  Gènes  braue,  et  la  Mer  sans  poissons. 

Mais  en  alant,  selon  ton  entreprise. 
Par  meinz  endroiz  où  la  vertu  se  prise, 


DE   LA  SAVOYE.  275 

Si  auras  tu  mil  obgelz  alechans, 
Le  droit  chemin  de  l'honneur  empeschans  : 
Tu  trouueras  la  braue  Courtisane, 
Qui  des  enfance  est  formée  artizane 
De  beau  meintien,  dœil  orgueilleus  et  dous. 
Pour  sembler  estre  à  vn,  et  estre  à  tous  : 
De  beau  parler,  de  pensée  rebourse  : 
Aimant  l'ami  pour  l'amour  de  la  bourse  : 
Auecques  l'âge  apprise  à  moins  chérir, 
Vendre  les  iours,  pour  les  nuiz  renchérir. 
Ici  sera  ta  venue  nouuelle 
Prise  au  filet,  si  tu  n'es  en  ceruelle. 
»  Sois  vn  Vlisse,  en  ces  endroiz,  viuant  : 
»  Non  comme  l'vn  de  son  troupeau  suiuant. 
Autant  ou  plus  te  garde  des  Tricherres, 
Que  Mariolz  ilz  disent  par  les  terres. 
Qui  auec  toi  se  venans  embarquer, 
Ou  au  logis  apposté  se  parquer,  *■ 

D'vn  tel  barat  tous  tes  deniers  atrapent, 
Que  les  plus  fins  à  grand'  peine  en  echapent. 
Quand  est  du  fait  des  tirans  tauerniers, 
Hostes  sans  foi,  du  change  de  deniers 
De  lieu  en  lieu,  des  péages  et  daces, 
Que  sont  es  pors,  es  portes,  et  es  places, 
Et  brief,  par  tout  :  le  i-emede  à  cela, 
C'est  patience,  il  faut  passer  par  là. 

Va  meintenant,  auerti  de  bonne  heure. 
Possible  auras  la  rencontre  meilleure 
Que  ie  ne  pense,  et  que  ie  ne  t'ai  dit  : 
Que  plust  à  Dieu  que  i'vsse  mal  prédit  : 
Lui  plust  ancor'  que  les  meurs  récitées 


276  SECOND  LIVRE 

Ne  fussent  point  en  la  France  vsitées, 
Et  que  les  tours  des  premiers  inuentez, 
Ne  fussent  point  des  derniers  augmentez  : 
Car  en  ce  lieu  de  sanglante  discorde, 

Y  a  il  mal  auquel  on  ne  s'accorde? 
Et  au  milieu  de  tele  impieté, 

Y  a  il  bien  qui  y  soit  respecté? 
Tu  as  deus  fois,  ô  France  désolée, 
Traité  la  Paix,  et  deus  fois  violée  : 
Donques  voulant  et  les  corps  et  les  cueurs 
Rendre  du  tout  ou  veincus  ou  veinqueurs, 
Ta  propre  force  à  ta  force  ennemie, 

Te  laissera  en  fin  moins  que  demie, 
Ce  semble,  afin  qu'vne  autre  inimitié 
Plus  aisément  détruise  ta  moitié. 

Huit  ans  entiers  des  grans  troubles  Galliques, 
L'an  que  le  monde  en  tumultes  belliques 
Tout  s'emouuoit,  quand  le  froit  hibernal 
Passoit  de  loin  l'Equinocce  vernal, 
Chantoit  ses  vers,  Peletier,  en  malaise. 
Se  reuanchant  de  la  saison  mauuaise, 
A  contempler  le  Naturel  decours. 
Les  faitz  diuins,  et  les  humeins  discours. 

La  Liure  auoit  Saturne  au  lieu  vintiéme, 
Et  l'Eschanson,  luppiter  au  neuuiéme  : 
Le  Dieu  guerrier  les  vintehuit  tenoit 
Dans  le  Lion,  et  arrière  venoit  : 
La  Ciprienne  auoit  pris  pour  sa  place, 
En  ses  Poissons  le  quatorzième  espace  : 
Dans  le  Mouton,  des  Dieus  le  messager 
Au  dixhuitiéme  etoit  lors  passager  : 


DE  LA  SAVOYE.  877 

En  son  Toreau  eleuee  la  Lune, 

Auoit  atteint  l'assiete  vintevne, 

Quand  mon  Soleil  auoit  fait  par  ses  cours, 

En  son  Mouton  cinquante  et  deus  retours. 


TIERS    LIVRE 

DE    LA    SAVOYE, 

A    TRESILLVSTRE 

PRINCESSE  MARGVERITE  DE  FRANCE 

Duchesse  de  Sauoye  et  de  Berry. 

L'an  qui  fut  tel,  de  nouueau  fît  refaire 
La  paix  Françoise,  où  tant  y  a  d'  afaire  : 
Que  plût  au  Ciel  fermement  meintenir 
Ce  tiers  repos  qu'il  a  fait  reuenir  : 
Et  qu'vn  fier  Mars,  qui  Stilbon  fin  regarde, 
(Stilbon,  qui  peu  les  bonnes  choses  garde) 
Pût  assurer  auec  loyaus  accors 
Les  cueurs  félons,  qui  commandent  aus  corps. 
Puisse  ce  Mars  aus  inhumeins  Tartares 
Traiter  sa  guerre,  ou  aus  Mores  barbares. 
Ou  à  Neptune  enuoïer  ses  combaz. 
Soit  en  la  Mer,  ou  d'enhaut,  ou  d'enbas  : 


278  TIERS  LIVRE 

Là  où  s'etans  rendues  les  armées, 
Du  Dieu  bifront  soint  les  portes  fermées  : 
Et  notre  France  ayant  ses  couz  ruez, 
Voye  au  plus  loin  les  orages  muez. 

Si  vous  pouuez  d'vne  si  grand'  victoire, 
Signeurs  d'Adrie,  entretenir  la  gloire, 
Bien  vous  pourront  ceus  de  deçà  la  Mer, 
De  leur  repos  pour  auteurs  reclamer  : 
Mais  n'estant  l'eur  pareil  en  Mer  et  terre, 
Préparez  vous  ans  nouueaus  faiz  de  guerre. 
Lors  que  viendra  l'animal  vcneneus 
Auec  Phenon  prendre  ce  Dieu  heineus. 
Mais  si  les  feuz  tant  de  pais  atteignent 
Et  près  et  loin,  sans  que  point  ilz  s'éteignent, 
Et  sans  qu'au  Monde  il  y  ait  région. 
Qui  n'ait  sa  part  de  la  contagion  : 
Quelque  grand'  cause  en  l'Vniuers  se  celé, 
Entretenant  l'emute  vniuerselle. 
Afin  d'en  faire  vniuersel  accord. 
Duquel  demeure  vn  éternel  record  : 
Alors  qu'etans  les  effors  à  la  cime. 
Et  se  faisant  Conionclion  Maxime 
Des  deus  plus  hauz,  dans  le  chef  des  Maisons, 
Se  referont  les  loix,  meurs  et  saisons. 
Desia  voit  on  que  les  Cieus,  qui  cheminent 
Leur  cours  réglé,  dressent  et  déterminent 
Les  faiz  futurs  par  meinz  preparatiz. 
De  changement  tous  significatiz. 
Et  ce  pendant  les  hommes  se  tourmentent. 
Et  en  leurs  faiz  eus  mesmes  se  démentent  : 
Hz  ont  la  paix,  et  leur  intention 


DE  LA  SAVOYE.  27Ô 

Nourrit  tousioiirs  plus  grand'  dissension. 

Ainsi  le  cours  de  noz  tristes  années, 

En  Tiniustice  humeine  condannees, 

Nous  fait  pleurer  :  tandis  qu'en  soupirant, 

Soit  guerre  ou  paix,  tout  va  en  empirant  : 

Et  le  dur  tems  augmentant  la  merueille, 

Malheurs  nouueauz  de  iour  en  iour  reueille, 

Plus  grans  que  ceus,  qui  si  grans  se  trouuoint, 

Qu'a  tous  auis,  plus  croître  ne  pouuoint. 

0  bien  eureus,  qui  sagement  mesure 

De  cete  paix  la  durée  et  l'vsure  ! 

Voiant  le  tems  aus  dangers  s'élargir. 

Et  les  malheurs  l'vn  l'autre  presagir, 

Et  n'est  disgrâce  ancores  auenue, 

Qui  n'ait  été  d'vn  signe  preuenue, 

Si  auisé  fût  l'esperit  humein, 

Ou,  mieus,  s'il  put  fuir  de  Dieu  la  main. 

Tel  fut  premier  cet  orageus  eclandre. 

Qu'on  vit  au  lac  de  Nantua  s'epandre  : 

Qui  si  hideus  vn  tems  par  l'air  venta. 

Que  tout  autour  la  terre  epouuenta. 

Signifiant  le  desastre  en  partie, 

Du  Lac  voisin,  par  quelque  simpatie, 

Et  que  l'accord  secondement  traité. 

Dedans  les  cueurs  etoit  mal  arresté. 

Montrant  ancor'  par  sa  grand'  véhémence, 

Du  Ciel  troublé  la  future  inclémence, 

Il  démembra  par  ses  fors  tourbillons, 

Des  hautes  Tours  les  toiz  et  pauillons, 

Et  pour  trophée  et  signe  de  victoire. 

Il  les  planta  en  autre  territoire. 


280  TIERS  LIVRE 

Vn  autre  orage  en  l'air  Irouble  et  épais 
Droit  sur  le  tems  de  cete  tierce  Paix, 
Fut  aus  confins  de  Sauoye  et  de  Bresse, 
Pareil  d'horreur,  et  d'effrayable  àpresse, 
Qui  pénétrant  par  la  riuiere  d'Ein, 
Es  lieus  voisins  exploita  son  dedein  : 
Par  les  foretz,  les  Sapins  hauz  et  fermes, 
Les  Chesnes  vieus,  les  Noyers  et  les  Chermes, 
Furent  brisez,  arrachez,  renuersez, 
Ou  parmi  l'air  tous  entiers  trauersez. 
En  mesme  instant,  cete  tempeste  outrée, 
Au  beau  milieu  de  tant  d'arbres  entrée, 
Les  vns  d'iceus,  racine  et  tout,  froissoit, 
Et  les  procheins  sans  offense  laissoit. 
0  grand  effort,  et  puissamment  nuisible, 
D'vn  air  esmu,  aus  yeus  presqu'  inuisible  ! 
0  grand'  concorde  en  contrariété, 
Et  si  vnie  en  sa  variété  ! 
le  di  de  vous,  ô  Vens,  pleins  de  présages, 
Qui  du  fort  Tems  anoncez  les  messages  : 
Détournez  vous,  ô  sinistres,  ailleurs. 
Pour  faire  place  aus  messagers  meilleurs. 
Sauoye  aumoins,  ma  demeure  présente. 
Des  plus  grans  niaus  a  bien  été  exemte  : 
Et  n'a  senti  que  le  moins  grief  des  trois. 
Peu  longuement,  et  en  bien  peu  d'endroiz  : 
Bien  qu'au  pais  où  ell'  se  contermine. 
S'aille  fourrant  l'implacable  famine, 
Auise  bien,  Sauoye,  ouure  les  yeus, 
Combien  tu  es  fauorie  des  Cieus  : 
Pren  à  bon  point,  que  les  Destins  propices 


DE  LA  SAVOTE.  28< 

T'ont  mise  à  part  de  tous  mauuais  auspices  : 
Et  ceus  qui  sont  en  tes  Mons  apparuz, 
Sans  te  toucher,  tes  voisins  ont  feruz. 

En  nul  Empire,  ou  Règne,  on  ne  vit  onques,. 
Ni  en  pleins  lieus  d'Hémisphères  quelconques, 
Tant  d'accidens  et  signes  monstrueus, 
Qu'ilz  s'en  sont  vuz  es  detroiz  Montueus  : 
Comme  si  telz  en  ces  hauz  lieus  se  fissent, 
Afin  que  mieus  et  de  plus  loin  se  vissent  : 
Et  que  des  Mons  les  eschafaus  hauteins 
Fussent  Théâtre  aus  spectateurs  lointeins. 

Le  Soleil  fut  en  l'Archer,  au  neuuiéme. 
Et  fut  la  Lune  en  la  Vierge,  au  seziéme  : 
Phenon,  l'entrée  au  Scorpion  tenant, 
Et  luppiter  les  douze  pars  prenant 
De  TEschanson  :  le  Dieu  qui  fait  combatre, 
Les  sept  du  Bouc  :  Venus,  les  vintequatre  : 
Et  commençoit  en  arrière  marcher 
Mercure,  ayant  les  treze  de  l'Archer, 
Lors  que  le  Ciel,  se  couurant  de  ses  Nues, 
Se  déborda  en  pluyes  continues  : 
Et  que  des  Mons  les  hauz  sommetz  pointuz, 
De  leurs  blancheurs  furent  tous  deuetuz  : 
La  grand'  lenteur  de  l'air  les  faisant  fondre  : 
Et  se  venant  tout  ensemble  confondre 
Cete  eau  du  Ciel,  les  rompoit  par  morceaus, 
Et  tout  aual  les  porloit  à  monceaus. 
Dont  telement  les  terres  en  soufrirent. 
Que  par  dessouz  nouueaus  conduiz  s'ouurirent, 
Par  où  les  eaus  à  la  foule  venoint, 
Qui  çà  et  là  cours  deuoiez  lenoinl. 


282  TIERS  LIVRB 

Deuers  Paumiers,  vne  eau  par  dessouz  terre, 
Minant  le  fons,  afondra  vn  parterre, 
Maisons,  courlilz,  et  arbres  enterra, 
Et  en  abime  énorme  les  serra. 

Les  Fleuves  lors  la  force  méprisèrent 
De  l'art  humein,  et  leurs  hauz  pons  brisèrent  : 
L'Arue  bruyant,  les  trois  siens  abbatit, 
Et  de  roideur  le  Rône  combaiit, 
Tant  qu'il  le  fit  par  victoire  contraire 
Et  inaudite,  encontremont  retraire  : 
Dont  les  Moulins,  forcez  de  ce  retour, 
Firent  virer  leur  roue  à  conlretour. 
Le  Rône  ondeus,  sur  le  pas  de  la  Cluse, 
Fit  choir  le  Roc,  et  s'en  fit  vne  Ecluse  : 
Quand  son  passage  à  soimesme  il  s'osta. 
Et  contremont  par  les  chams  reflota  : 
Dont  les  voisins,  pour  creinte  du  déluge. 
Eurent  au  haut  des  Rochers  leur  refuge  : 
Et  au  dessouz  fut  le  peuple  étonné, 
Par  où  le  cours  du  Fleuue  etoit  tourné. 
Donq'  s'est  il  vu,  par  deus  proches  epreuues. 
Ce  qu'on  tenoit  impossible  des  Fleuues  : 
Non  qu'il  se  puisse  à  la  Nature  offrir 
Chose  qu'el'  soit  contreinte  de  souffrir  : 
Mais  les  humeins  n'estiment  rien  faisible, 
Que  ce  qui  est  ordinaire  et  visible. 
Croions  au  moins,  qu'vn  rare  signe,  fait 
luste  argument  de  quelque  rare  effet  : 
Et  que  Nature  en  vn  instant  ameine 
Ce  que  iamais  n'a  fait  la  force  humeine. 

Or  à  la  fin,  ces  ondes,  qui  n'ont  pu 


DE  LA  SAVOYE .  283 

Soufrir  arrest,  leur  obstacle  ont  rompu  : 
Dont  le  debort,  im|3ileiis  et  énorme, 
Perdant  de  Fleuue  et  de  cours  toute  forme, 
Mit  en  effray  les  Vilages  et  Bours, 
Nayant  au  loin  leurs  terres  et  labours. 
Ainsi  s'en  vint  l'epouuentable  Rône 
A  la  Cité  où  conflue  la  Sône. 
Qui  le  repos  des  habilans  surprint. 
Et  si  acoup  tant  de  pais  comprint, 
Que  la  fureur  à  la  Cluse  arrestee, 
Sembloit  qu'exprès  eût  été  apprestec, 
Pour  apporter  le  spectacle  à  Lyon 
Du  grand  debort  que  vit  Deucalion. 
Chacun  fuyant  des  rues  les  riuieres, 
Gagnoit  le  haut  de  la  Côte  où  Fouruieres  : 
Pitié  par  tout  :  et  vouloir  secourir, 
N'estoit  sinon  se  hâter  de  mourir. 
La  fureur  croit,  les  maisons  se  font  pleines  : 
Tout  n'est  qu'vn  Rône  au  large  par  les  pleines  : 
Mais  ancor'  plus  par  le  Fausbourg  voisin. 
Des  grans  marchez  resort  et  magazin. 
Furent  rauiz  de  ces  ondes  hideuses, 
Pères,  enfans,  et  les  mères  piteuses. 
Qui  sur  les  ais  des  planchers  abouché, 
Qui  sur  le  dos  d'vne  poutre  affourclié  : 
Qui  empongnoit  vn  arbre  en  quelque  sorte. 
Mais  l'arbre  et  tout,  l'eau  furieuse  emporte. 
Deus  fois  souz  Mer  le  Soleil  descendit, 
Deus  autres  fois  le  iour  il  leur  rendit, 
Pendant  que  tout  etoit  par  tout  à  nage, 
Hommes,  bétail,  et  maisons  et  ménage. 


S84  TIERS  LIVRE 

Et  sur  la  fin,  les  bouuiers,  et  les  beuz, 
Tous  effondrez  dans  les  marais  bourbeus. 
Et  ne  restoit  des  Vilages  et  granges, 
Que  les  monceaus  entassez  dans  les  fanges  : 
Des  prez  herbuz,  et  des  beauz  chams  à  blé, 
N'apparoissoit  qu'vn  terrage  assablé. 

Desordre  grand,  et  saison  importune, 
Qui  fît  enfler  les  sources  de  Neptune, 
Et  les  força  de  quiter  leur  giron, 
Pour  trouuer  place  es  terres  d'enuiron. 
En  la  grand'  Mer  les  ondes  eleuees. 
Des  Holandais  nayerent  les  leuees. 
Et  tant  de  Bours,  qui  onq  n'vssent  douté 
Que  rOcean  si  outre  fût  monté. 
Terres  iadis  en  isles  rédigées. 
Furent  souz  Mer  tout  à  coup  submergées  : 
Beuz  tant  de  mil,  dessouz  les  toiz  enclos. 
Furent  soudein  engloutiz  des  grans  flotz. 

La  Terre  alors,  masse  pesante  et  dure. 
Qui  le  deschet  des  autres  trois  endure, 
Encontre  l'Air,  qui  si  fort  la  greua 
De  Vens  et  d'Eaus,  s'emut  et  s'eleua  : 
La  grand'  Cité,  qui  Venise  cotoye. 
Et  qu'vn  des  bras  du  double  Pau  ondoyé, 
Sentit  l'horrible  et  hideus  tremblement. 
Qui  l'ebranla  continuellement. 
Et  si  long  tems,  que  la  tourbe  Ciuile 
Guida  iamais  n'auoir  forme  de  Vile  : 
Les  fondemens  sans  cesse  etoint  secous. 
Dont  les  paroiz  s'entreheurtoint  de  couz  : 
Les  Temples  hauz,  en  grand  nombre  tombèrent. 


DE  LA  SAVOYE.  285 

Et  souz  leur  fais  les  Palais  succombèrent, 
Ou  fussent  ceus  des  grans  de  la  Cité, 
Ou  fût  celui  de  leur  Prince  habité. 

De  ces  fureurs  il  en  fut  ancor'  vne, 
Quand  au  Toreau  fut  nouuelle  la  Lune, 
Le  lieu  dernier  Saturne  reprenant 
Dedans  la  Liure,  et  arrière  venant, 
Quand  de  nouueau,  Arue,  ce  mutin  Fleuue, 
Rompit  ses  pons,  et  leur  structure  neuue  : 
Et  ceus  d'enbas  creignirent  de  rechef 
Par  le  déluge  auoir  mesme  mechef. 
Que  dirai  plus?  la  Lune  ancor'  nouuelle 
Dans  les  lumeaus,  cet  Arue  renouuelle 
Pareil  dedein,  non  content  du  second, 
Tant  etoit  l'air  en  déluges  fécond. 

Qui  a  tant  pu  causer  d'humidité, 
Etans  les  cinq  es  lieus  d'aridité  ? 
Seroit  ce  point  luppiter,  qui  conuerse 
Auec  l'Enfant  qui  son  Aiguière  verse? 
Et  puis  Saturne  au  Scorpion  posé? 
Ou  rOrion  au  Soleil  opposé? 
Seroit  ce  point  le  Trigone  aquatique. 
Qui  veut  ouurer  sa  dernière  pratique, 
Ains  que  céder  dedans  douze  ans  exprès. 
Au  grand  Trigone  ardent,  qui  vient  après. 

Et  auons  eu,  parmi  ces  defortunes, 
La  glace  horrible,  et  neiges  importunes. 
Qui  ont  en  l'air,  en  la  terre,  et  es  eaus, 
Transi  de  froid,  bestes,  poissons,  oiseaus  : 
On  ne  voit  point  en  l'année  où  nous  sommes, 
Perdriz,  leurauz,  plaisir  des  gentizhommes, 


286  TIERS  LIVRE 

Comme  on  souloit  :  ni  en  l'air,  ni  aus  chams, 
Oiseaus  bandez,  et  degoiser  leurs  chans. 

0  que  mon  cœur  à  de  dépit  et  d'ire, 
De  tant  de  fois  vn  mesme  fait  redire, 
Et  que  le  tems  obstiné  me  retreint 
En  vn  suget  si  dur  et  si  contreinl  ! 
Voici  ancor'  que  le  pesant  Saturne, 
Du  Scorpion  frapant  l'Astre  diurne, 
Dedans  l'Aquaire,  après  l'an,  retourné, 
Nouueau  debord  pluuieus  a  donné. 
Ce  Rone  ancor'  a  mis  à  la  renuerse 
Le  pont  refait,  qu'à  Seissel  on  trauerse  : 
La  neige  es  Mons  se  fondant  de  reclief 
En  plein  hyuer,  pour  croître  le  mechef. 
Plus  que  iaraais  sa  fureur  a  montrée 
L'eau  rauineuse  en  Chamberi  entrée  : 
Et  excédant  ses  coùtumiers  debors 
De  meinte  rue  a  surmonté  les  bors. 
El  à  Lyon,  qui  ses  foires  exploite. 
Tout  de  nouueau  fut  troublée  l'emploite  ; 
Et  les  marchans  ia  tant  endommagez, 
De  mal  sur  mal  se  trouuerenl  chargez. 
Ces  iours  Mercure  es  Poissons  se  vint  mettre, 
Puis  contre  luy  la  Lune  en  diamètre. 
Soir,  que  l'éclair,  et  le  Ciel  qui  tonna 
En  plein  hyuer,  le  vulguere  étonna. 

Donq'  faudroit  il  de  ces  eaus  pluuiales 
Tousiours  se  pleindre,  et  des  ces  fluuiales, 
Si  les  malheurs  venoint  de  leur  seul  cours, 
N'estans  aydez  d'autres  plus  grans  concours. 
Les  douze  mois,  ont  tous  en  vne  année 


DE  LA  SAVOYE.  287 

Quelque  sinistre  auenture  donnée  :     * 
Voire  plusieurs,  si  notre  souuenir 
Pouuoit  les  tems  et  les  lieus  retenir. 
Les  Elemens,  contraires,  entre  eus  quatre 
Se  sont  bandez,  pour  à  l'enui  combatre, 
A  qui  seroit  le  plus  desordonné. 
En  cet  état  de  Nature  étonné. 

Souz  les  Poissons,  trois  soirs  qui  se  suiuirent, 
Second  de  Mars,  et  tiers,  et  quart,  se  virent 
Les  feus  ardens  sur  les  maisons  epars. 
Dans  Anecy,  et  aus  procheines  pars  : 
Venus  étant  au  Soleil  iointe,  à  iuste, 
Alant  arrière,  et  Mars  des  raiz  combuste, 
Deuers  la  fin  des  Poissons  paruenant, 
Phenon,  les  trois  du  Scorpion  tenant. 
Et  sembloit  bien  es  toiz  le  feu  se  prendre, 
Tant  qu'au  secours  chacun  se  venoit  rendre  : 
Ici  pensiez,  que  là  le  feu  fût  pris  : 
Là  vous  pensiez,  qu'ici  il  fût  épris  : 
Cbacun  en  soi  auoit  fraieur  et  creinte 
Pour  son  voisin,  plus  que  pour  soi  empreinte. 
Au  tour  du  Lac,  et  mesmes  au  dedans. 
Brandons  de  feu  tombèrent  tous  ardens. 

Souz  le  Toreau,  qu'auec  l'épaule  destre 
De  rOrion  la  Lune  pouuoit  estre. 
Vers  la  minuit,  la  Terre  s'ébranla. 
Dans  Anecy,  Peletier  étant  là  : 
Mais  peu  durant,  et  tant  que  met  vn  homme 
A  s'eueiller  la  nuit  d'vn  profond  somme  : 
Car  es  Mons  creus,  enlr'ouuers  par  dessouz, 
Plus  pronteraent  les  grans  Vens  sont  dissouz. 


288  TIERS  LIVRE 

Et  n'onf  été  assez  griez  et  molestes 

Les  grans  efors  de  ces  signes  funestes, 

Sinon  qu'on  vît  (ô  cas  bien  oulrageus 

A  la  Nature!)  vn  ecler  orageus 

Sortir  de  terre,  exhalant  la  fumée, 

Suiuie  acoup  d'vne  flamme  alumee, 

Et  puis  d'vn  bruit  le  tonnerre  imitant, 

Et  de  ça  bas  le  haut  Ciel  irritant  : 

lour,  qu'à  Saturne  ont  donné  noz  vieus  pères, 

Entrant  Phebus  au  Signe  des  deus  Frères  : 

Le  premier  point  de  la  Liure  ascendant  : 

La  Roche  en  est  témoignage  rendant. 

Mais  entre  tant  de  mémorables  signes, 
Et  de  merueille  à  tous  les  Siècles  dignes, 
Du  lac  Léman  le  fait  contagieus. 
Est  l'vn  pour  vrei  des  plus  prodigieus  : 
Enorme  fait,  qui  toute  foi  excède, 
Toute  longueur  de  tems,  et  tout  remède. 
Par  tant  d'etez,  par  tant  d'hyuers  suiuans, 
Et  entre  gens  sur  leur  garde  viuans. 
Ancor'  le  bruit  rengreg'ant  les  prodiges, 
Y  va  meslant  fantômes  et  prestiges. 
Corps  simulez,  de  rencontre  et  deuis, 
Ne  diferans  en  rien  des  hommes  vifs. 
Mais  aidez  moi,  ô  Muses,  à  me  taire, 
Comme  à  parler,  qui  vous  suis  secrétaire  : 
»  Car  l'éloquence,  est  en  rien  ne  disant, 
»  Mieus  meintefois,  qu'en  beaucoup  deuisant. 
Noz  suruiuans,  oyans  chose  inaudite, 
Estimeroint  notre  saison  maudite, 
Tant  sont  les  cas  de  peu  de  foi  pouruuz. 


DE  LA  SAVOYE.  289 

Si  Ion  ne  croit  à  cens  qui  les  ont  vuz. 

0  Dieu  tout  bon,  qui  les  Siècles  reueilles, 
Et  entreliens  en  tes  grandes  merueilles, 
Toi  qui  te  faiz  en  Nature  honorer, 
Qui  saiz  et  peuz  détruire  et  restorer. 
Si  les  labeurs  que  tant  tu  m'as  faitz  prendre. 
Si  les  desseins  que  tu  m'as  faitz  apprendre, 
Ou  que  ie  tai',  ou  que  ie  ramentoi, 
N'ont  tems  ni  lieu  où  ressortir,  sans  toi. 
Renforce  moi  mes  espriz,  qui  s'appaisent 
En  tous  tes  faitz,  puisque  telz  ilz  te  plaisent. 
Autre  que  toi  ne  me  peut  conuoier, 
Pour  me  garder  de  choir  ou  foruoier. 
Or  fai  moi  donq'  arriuer,  s'il  est  heure. 
Et  accompli  l'espoir  qui  me  demeure  : 
Tien  moi  la  mein,  et  au  lieu  me  condui, 
Pour  le  repos  de  ce  petit  iourd'hui  : 
Ce  tems  pendant  qu'en  ma  mein  i'ai  ma  plume, 
N'etein  pourtant  Tardent  feu,  qui  m'alume 
A  plus  grand  fait,  espérant  que  l'vn  d'eus 
N'empeschera  l'honneur  de  tous  les  deus. 

Donq'  remetons  tous  ces  cas  déplorables, 
Pour  retourner  aus  faitz  plus  fauorables. 
Si  sera  tems  de  reclioisir  le  bord, 
Et  de  dresser  la  prouë  vers  le  port, 
Pour  remener,  auecques  moi  en  France 
Les  Seurs  qui  m'ont  gouuerné  des  enfance. 
Et  m'ont  conduit  en  tant  de  lieus  diuers, 
Par  le  fort  tems  des  etez  et  hyuers. 
Que  si  Fortune  onq'  ne  les  a  aidées, 
Vertu  pourtant  les  a  si  bien  guidées, 

19 


290  TIERS  LIVRE 

Que  les  longs  ans,  auecques  elles  craz, 
N'ont  du  labeur  iamais  été  recruz. 
Auec  lequel  l'espoir  leur  est  facile 
D'entrer  ancor'  en  ce  grand  domicile, 
Mesme  portant  de  leurs  dons  familiers, 
Pour  pendre  au  haut  des  plus  fermes  piliers. 

L'Astre  annuel,  ia  l'estiuale  pointe 
Passoit  d'huit  iours  :,sa  Seur  etoit  coniointe 
Sur  les  dixhuil  des  lumeaus,  auec  Mars  : 
Phenon  la  Liure  eut  aus  vintehuit  pars  : 
Les  vintetrois  des  Poissons,  lupin  tindrent, 
Les  vintesept  du  Taure,  Venus  prindrent  : 
Mercure,  au  quart  du  Lion  se  geloit. 
Quand  laques  vint  là  où  laques  etoit. 

Reçoi  ton  Prince,  Anecy,  reuenanl. 
Ce  couple  beau  des  chers  enfans  menant. 
Bien  tendres  d'ans,  mais  deus  gages  bien  fermes 
De  son  amour,  et  deus  genereus  germes. 
Dont  sortiront  les  francs  et  beaus  sions. 
Au  long  aler  des  générations. 
C'est  meintenant,  ô  Muses  honorables. 
Que  vous  devez  plus  vous  rendre  exorables 
A  moi,  si  onq'  mon  chant  vous  fut  agré, 
Et  si  ie  suis  par  vous  Prestre  sacré, 
Des  plus  sugets  et  des  plus  volonteres, 
le  vous  requier,  Déesses  saluteres. 
Par  Apolon  votre  Prince  et  fauteur. 
Et  de  nos  faiz  de  Médecine  auteur. 
Lui  impetrer,  qu'en  brief  lui  soit  rendue 
Cete  vigueur,  qui  lui  est  si  bien  due  : 
Car  que  lui  sert  d'estre  en  ses  fermes  ans? 


DE  LA  SAVOYE.  291 

D'auoir  l'esprit,  et  le  cueur  si  présens, 
Sinon  qu'aussi  l'ame,  qui  Tcuertue, 
D'vn  pareil  corps  soit  garnie  et  vêtue? 
Sans  qu'il  se  face  es  grans  lieus  regreter. 
Où  il  ne  peut  sa  présence  prêter? 
De  quoi  lui  sert  la  veine  tant  eureuse, 
Imbue  à  plein  de  votre  eau  sauoureuse, 
Si  la  langueur  ses  beaus  desseins  trompant, 
A  tous  les  coups  les  va  interrompant? 
Enten  ô  Ciel,  la  grand'  prière  expresse. 
Les  criz  et  veuz  d'vn  peuple  qui  te  presse, 
Pour  le  secours  de  son  Prince  indispos, 
Duquel  dépend  son  bien  et  son  repos. 
Et  si  mes  vers  en  ces  Mons  qu'ilz  decriuent. 
Tout  à  loisir  se  nourrissent  et  viuent. 
Et  en  l'honneur  des  Princes  genereus, 
Viuent  ancor'  par  toi,  et  toi  par  eus, 
Anne,  clair  sang  d'Hercule  et  de  Renée. 
Desquelz  tu  es  l'eureuse  fille  aisnee  : 
Qui  vas  touiours  meinlenant  ton  bon  eur 
Par  les  mariz,  qui  haussent  ton  honneur. 
Et  toi  le  leur,  qui  du  fleuron  Galique 
Es  prouenue,  et  de  branche  Italique  : 
Les  guerres  t'ont  le  premier  preuenu, 
Long  tems  te  soit  l'autre  en  paix  meintenu. 

Tu  as,  Sauoye,  vn  ornement  ancore. 
Qui  ton  renom  de  rarité  décore. 
Entre  les  dons  de  Nature  estimez, 
Sont  les  effetz  aus  Herbes  imprimez. 
Onq  cete  ouuriere,  à  produire  ententiue, 
Ne  se  montra  si  riche  et  inuentiue. 


292  TIERS  LIVRE 

Qu'en  ces  hauz  Mons,  si  noblement  herbiiz, 
Qu'on  les  diroit  boutiques  de  Phebus. 
Ne  pensez  pas  qu'ell'  ne  se  soit  iouee, 
Au  grand  pouuoir  dont  elle  s'est  douée  : 
Car  quand  ces  Mons  erig'a  et  vêtit, 
Elle  y  voulut  faire  vn  Monde  petit. 
Bien  me  déplaît  qu'en  l'abondance  riche, 
le  suit  contreint  d'estre,  à  l'exposer,  chiche  : 
Quand  ie  ne  peu  en  lieu  si  plantureus. 
Faire  aucun  chois,  sinon  auentureus. 

Par  tout,  celle  herbe  amere  est  ranconlree, 
A  Gentian  Illirique  montrée  : 
En  Anticire  il  ne  faut  point  passer. 
Pour  l'vn  et  l'autre  Elebore  amasser  : 
Ny  pour  trouuer  l'Absinte  aromatique. 
Ne  faut  chercher  la  région  Pontique  : 
Mais  au  défaut  du  Dictam  Candiot, 
On  voit  par  tout  l'odorant  Pouliot. 
Assez  y  sont  en  leurs  liens  ordinaires. 
Et  l'Hépatique,  et  les  deus  Pulmonaires  : 
Et  cellesla  qui  ont  leurs  noms  tenuz 
Du  mol  nombril,  et  cheueus  de  Venus  : 
Celles  ancor'  que  du  Satire  on  nomme, 
Et  rOrchis  Grec,  irritemens  de  l'homme, 
Qui  au  deuoir  de  l'Amour  se  contreint  : 
Et  cellela,  qui  les  lieus  molz  retreint. 
Dite  Alquimile  :  et  celle  qui  desserre 
Les  cours  des  Mois,  qu'ilz  disent  Fiel  de  terre, 
La  Saxifrage,  exquise  aus  Graueleus  : 
Le  Liseron,  exquis  aus  grateleus. 
Le  Splenion,  consumant  la  râtelle. 


DE  LA  SAVOYE.  293 

La  Germandree,  ayant  la  vertu  telle, 
Et  telle  aussi  l'Arabesque  Cetrac  : 
La  Scabieuse,  eide  contre  l'antrac  : 
Toutes  les  cinq,  ayans  nom  de  Consoude, 
Par  qui  la  playe  et  rupture  se  soude  : 
La  Fiiipende,  et  la  Berle,  qui  sont 
Propres  aus  reins,  pour  les  vices  qu'ilz  ont. 
Et  tous  les  trois  Eupatoires  ancores. 
Celui  des  Grecz,  et  celui  des  deus  Mores  : 
Chacun  ayant  beauz  effetz  et  diuers. 
Dont  l'Agerat,  tue  aus  enfans  les  vers. 
Et  Gracedieu,  qui  l'Hysope  figure, 
Aimant  les  eaus,  des  playes  promte  cure, 
Dont  le  Cheual  deuient  tout  foible  et  lent  : 
Et  à  purger,  breuuage  violent. 
La  Numulaire,  ainsi  du  denier  dite, 
Exquise  à  nous,  aus  Brebiz  interdite  : 
Et  la  Merueille.  au  nom  bien  auenant, 
Par  les  iardihs,  de  plante  prouenant. 
Ici  ancor'  sont  les  deus  Sarrazines, 
Seruans  aus  beins  des  nouuelles  gesines  ; 
Et  le  Narcisse,  attirant  au  dehors 
L'épine,  ou  l'er  affiché  dans  le  corps. 
Le  Sermontein,  la  Bistorte,  qui  seruent 
Es  composez,  qui  de  danger  preseruent. 
Et  l'Heptaphile,  à  bien  près  imitant 
Celle  Bistorte,  aus  venins  résistant  : 
Et  notre  Otruche,  à  ce  tant  estimée, 
Des  anciens  ancor'  non  exprimée  : 
Comme  non  plus  tant  d'autres  n'ont  été 
De  nom,  d'effet,  ni  de  propriété  : 


294  TIERS  LIVRE 

Et  la  Lunaire,  a  la  feuille  entreiointe, 
Qui  est  grapue  au  plus  près  de  la  pointe, 
Belle  pour  vrei  :  les  multiplicateurs, 
Ne  sai  pourquoi,  en  sont  grans  amateurs  : 
Estce  point  celle  (ou  si  l'auteur  bruit  erre, 
Lui  donnant  nom?)  qui  le  cheual  déferre 
Passant  dessus?  et,  comme  ancor'  le  bruit 
Accorde  au  nom,  qui  à  la  Lune  luit? 
Et  Martagon,  entre  les  Liz  nombree. 
Des  transmueurs  ancor'  mieus  célébrée, 
L'Androscmon,  au  Trucheran  semblant. 
Et  comme  lui,  à  l'etreindre  sanelant  : 
Et  celle  ancor'  aus  greins  rouges,  Limoine, 
A  retirer  les  mois  fluans  idoine  : 
Et  les  Solans,  prouocans  à  dormir  : 
Et  l'Asaron,  proiiocant  à  vomir. 
Et  le  Ciclarn,  qui  soudein  aide  baille 
A  enfanter,  quand  la  femme  en  trauaille. 
Et  cellela,  qui  d'ail  a  la  senteur. 
Gardant  les  corps  d'aler  à  puanteur, 
La  tige  ancor'  de  la  grosseur  du  pouce. 
Qui  à  la  cime  vne  grand'  feuille  pousse. 
Nom  de  chapeau  de  la  Grèce  portant, 
Et  le  malin  vlcere  confortant. 
Et  l'herbe  ayant  la  feuille  dentelée, 
•     (Rifort  sauuage,  au  vulguere  appellée) 
Et  sa  racine,  vn  goût  fort  et  cuisant  : 
Aus  hernieus  breuuage  fort  duisant. 
La  Cacalie  (où  le  merq  deceuable 
Dément  les  yeus)  y  est  ancor'  trouuable. 
Qui  a  le  ius  comme  Reglice  dous, 


DE  LA  SAVOTE.  295 

Bonne  au  poumon,  et  àpreté  de  toux. 

Et  ne  faut  pas  que  par  oubli  demeurent 
Les  Aconiz,  dont  tant  de  bestes  meurent, 
Renars,  et  Louz,  et  les  fiers  Liepars, 
Nez  ennemis  des  etables  et  parcs  : 
Ancores  moins  celle  herbe  à  voir  tant  belle. 
Qui  de  Paris  vulguerement  s'appelle, 
D'vn  bois  tout  droit,  aiant  à  deus  endroiz, 
Milieu  et  haut,  quatre  feuilles  en  crois. 
Aus  Aconiz  tout  contraire  s'epreuue 
Son  rouge  grein,  qu'a  la  cime  Ion  treuue  : 
Qui  au  cerueau  restore  la  raison. 
Soit  par  langueur  perdue,  ou  par  poison, 
l'ai  longuement  par  ces  Mons  recherchée 
L'herbe  à  bon  droit  des  expers  tant  preschee, 
A  qui  de  l'ange  a  été  fait  le  nom  : 
Mais  ie  ne  sai  s'elle  s'y  treuue,  ou  non  : 
lure,  le  Mont,  qui  les  Cantons  confronte, 
Nous  en  fournit  vne  abondance  promte. 
Peust  elle  entière  autant  se  conseruer, 
Qu'eir  peut  de  maus  guérir  et  preseruer  : 
Sa  creuse  tige,  et  sa  rare  sustance, 
Contre  le  tems  n'ont  longue  résistance  : 
»  Mais  il  conuient  que  nous  viuons  contens, 
»  Que  les  grans  biens  ne  durent  pas  long  tems. 
Le  Tamaris,  aus  feuilles  palissantes, 
Y  croit  au  bord  des  Riuieres  glissantes  . 
A  la  douleur  des  dens  bien  réputé. 
Et  à  la  rate  enflée  de  durté. 

Mais  où  me  metz  ie,  en  chose  si  diffuse? 
Qui  l'ornement  du  langage  refuse? 


296  TIERS  LIVRE 

Là  où  peu  sert  l'oreille  sans  les  yeiis, 
L'étude  assez,  mais  l'epruue  ancor'  mieus. 
Par  tout  i'inuoque,  Apolon,  ta  puissance, 
Pour  de  tes  dons  me  faire  iouissance  : 
Mais  en  ce  lieu,  tant  ne  veu  m'amuser 
A  dire  bien,  qu'à  bien  faire  et  vscr  : 
Ici  n'a  grâce  vn  Vers  suget  au  nombre. 
Et  des  effetz  il  n'exprime  qu'vne  ombre  : 
Fai  moi  ici  plus  ouurer  et  sauoir  : 
Ailleurs  fai  moi  plus  d'elegance  auoir. 

Dessus  la  Vile,  à  qui  le  nom  de  Bonne 
(Siège  premier  du  Foucigni)  se  donne, 
Et  qu'au  milieu  Arue  va  ondoyant. 
Est  Môle  assis,  en  son  tems  verdoiant 
Pour  les  Bergers  recherfchans  la  pâture  : 
Mais  aus  espriz  admirans  la  Nature, 
Les  Simples  beaus  produisant  a  planté. 
Plus  qu'autre  Mont  par  les  Alpes  planté. 
Sa  montée  est  moins  roide  que  hauteine. 
Dessus  la  pointe  ayant  une  fonteine. 
Dont  le  clair  bruit,  donne  à  ceus  qui  sont  las 
Du  long  monter,  grand'  frescheur  et  soûlas. 
Là  vne  odeur  de  fleurs  epanouyes, 
Rend  du  cerueau  les  forces  reiouyes  : 
Soit  celuila  qui  de  toutes  s'epard. 
Ou  soit  celui  des  vues  tout  apart. 

Non  loin  de  lui,  est  Sodene  (ainsi  comme 
Il  n'i  a  Mont,  que  le  païs  ne  nomme:) 
La  Roche  voit  tous  les  deus  audeuant. 
Môle  vers  Nort,  Sodene  vers  Lëuant. 
Et  qui  voudra  des  Mons  voir  l'outrepasse, 


DE  LA  SAVOYE.  297 

Par  ces  deus  là,  lui  conuiendra  qu'il  passe. 
Dedans  les  deus,  mesme  nombre  ne  vient  : 
Mais  à  chacun  sa  rarité  conuient  : 
Quand  le  premier  vous  aurez  vu  à  l'aise. 
Force  sera  que  l'autre  autant  vous  plaise. 
Et  ainsi  sont  près  à  près  confrontez. 
Pour  en  leur  tour  estre  tous  deus  montez. 

Mais  quel  pouuoir  peut  estre  tel,  qu'il  rende 
L'air  et  la  terre  en  concorde  si  grande? 
Et  qu'vn  Soleil  donne  si  grand'  tiédeur 
Sur  ces  sommetz  ouuers  à  la  froideur? 
Des  flocz  neigeus  la  force  aérienne 
Couure  et  nourrit  la  moiteur  terrienne, 
Et  la  défend  de  Tiniurc  des  Vens, 
Soint  glaciaus,  arides  ou  feruens. 

Vreiment  ici  se  voit  la  grand'  largesse 
De  la  Nature,  ou  mieus,  la  grand'  sagesse. 
Qui  de  son  sein  tout  par  ordre  départ. 
Et  qui  en  donne  à  tous  âges  leur  part. 
D'œil  attentif  vous  admirez  les  Plantes 
Ancor'  sans  nom,  et  si  peu  resemblantes 
A  cellesla  que  l'Empirique  écrit 
En  ce  bel  Euure  à  son  Aree  inscrit. 
N'a  cellesla  qu'a  trouuees  notr'  âge, 
Leur  donnant  nom  de  leur  forme  et  ouurage. 
Grande  faueur  à  noz  siècles  tardiz, 
Plus  grande  ancor',  qu'ans  siècles  de  iadis, 
Qui  a  montré  ces  herbes  et  racines, 
A  nouueaus  maus,  nouuelles  médecines  : 
Quoi  que  n'aions  ancores  ce  merci, 
Que  tout  l'effet  nous  en  soit  eclairci  : 


298  TIERS  IIVRE 

Mais  pensons  bien,  que  les  longues  années 
Donnent  le  cours  à  toutes  choses  nées  : 
»  Sauoir  ne  vient  à  l'homme  qu'à  tems  du, 
»  Et  pour  labeur  les  Dieus  ont  tout  vendu. 
Noz  sens  premiers  l'aime  Génie  honorent, 
Pour  les  beautez  qui  la  terre  colorent  : 
Puis  à  loisir  la  forme  faut  noter  : 
Apres  au  goîit  la  saueur  rapporter, 
Si  salée  est,  ou  insipide  l'herbe, 
Dousse,  amere,  acre,  acide,  austère,  acerbe  : 
Quel  temps  les  fait  naître,  auancer,  vieillir  : 
Quele  est  la  fleur,  et  la  greine  à  cueillir  : 
Et  si  la  force  au  sécher  diminue. 
Ou  s'elle  s'augmente,  ou  s'elle  continue. 
Ainsi  en  art  assemblant  les  raisons. 
Par  vreye  «preuue  vn  iugement  faisons, 
N'auons  nous  pas  decouuert  les  riuages 
De  l'autre  Monde,  et  les  veluz  Sauuages? 
Dont  s'est  connu  ce  haut  feuillu  Petun, 
A  tant  de  maus  vtile  et  opportun? 
Et  autres  dons,  dcsquelz  Tesperience 
Nous  a  formé  peu  à  peu  la  science? 
Si  la  vertu  autre  terroi  sentant. 
Et  autre  Ciel,  ne  s'aloit  démentant. 

Si  nous  eussions  pourtant  la  connaissance 
Des  nôtres  biens,  ou  la  iuste  puissance 
Sur  noz  désirs,  sans  estre  mendiens 
Par  les  pais  Mores  ou  Indiens  : 
Nous  n'aurions  point  d'espérances  douteuses, 
Ni  de  noz  faitz  repentances  honteuses  : 
Ayant  voulu  trop  chèrement  aimer 


DE  LA  SAVOYE.  299 

Les  nouueautez  qui  vienent  d'outremer. 
»  Le  naturel  profit,  et  légitime, 
»  Perd  tout  son  pris,  quand  on  le  desestime. 
»  Le  conuoiter,  qui  nous  ronge  et  détruit, 
»   Du  bien  contant  nous  fait  perdre  le  fruit. 
Bien  auons  nous  vn  instinct,  qui  fait  croître 
Dedans  noz  cueurs  l'enuie  de  connoitre  : 
Cent  mil  obgetz  se  trouuent  d'admirer, 
Cent  mil  et  plus,  qui  nous  font  désirer, 
Souz  les  secretz  de  la  grand'  Prouidence  : 
»  Mais  le  désir  doit  auoir  sa  prudence  : 
»  Cil  qui  n'a  vu  que  son  seul  lieu  natif, 
»  Il  a  vescu  ainsi  comme  captif: 
»  Celui  qui  est  hors  de  la  tourbe  vile, 
»  Et  tout  vn  Monde  estime  estre  vne  Vile, 
»  Eureus  est  il,  si  ici  et  ailleurs 
»  Il  rend  ses  faitz  et  ditz  tousiours  meilleurs. 
»  Mais  si  l'aler  et  le  voir,  nous  attise 
»  De  veins  obgetz  tousiours  la  couuoise, 
»  Meilleur  seroit  du  Berger  le  parti, 
»  Qui  n'est  iamais  des  Montagnes  parti. 
A  tant  par  moi  la  Sauoye  chantée, 
Apres  l'auoir  deus  ans  entiers  hantée, 
Et  aiant  vu  cinquantecinq  hyuers, 
Au  Tems  ailé  ie  consacre  mes  vers. 


FIN. 


LISTE  DES  MEMBRES 

DE  LA 

SOCIÉTÉ  SAVOISIENNE  D'HISTOIRE 

ET   d'archéologie 

Fondée  à  Çhambéry  le  6  août  1855. 


lleiiibreB  fondateurs. 

Albert  Joseph ,  docteur-médecin  à  la  Molte-Servolex. 
Ansermin  Victor,    employé  à  la  poste  aux  lettres  à 

Çhambéry. 
Arnaud  Joseph-Dominique,  avocat  à  Çhambéry. 
Auclair  François-Marie,  procureur  à  Annecy. 

Barbe  Guillaume,  rentier  à  Çhambéry. 
Beauregard  Paul,  subst.-proc""  des  pauvres  à  Çhambéry. 
Bebert  François-Marie,  notaire  à  Çhambéry. 
Bebert  Joseph-Marie,  docteur-médecin  à  Çhambéry. 
Bécherat  Jean-Louis,  horloger-bijoutier  à  Çhambéry. 
Bel  François,  avocat,  ancien  magistrat,  à  Montmélian. 
Bergoën  Félix,  intendant  de  la  province  de  Tarentaise, 

à  Moùtiers. 
Berlie  Jean-Jacques ,  négociant  k  Çhambéry. 


302 

Bel  thel  Louis ,  employé  au  bureau  de  la  télégraphie 
électrique  ,  à  Chambéry. 

Billô  Ignace ,  employé  au  ministère  des  travaux  pu- 
blics à  Turin. 

Boccoz  Jean-Baptiste,  commis  en  librairie,  Chambéry. 

Bochet  Jean-Marie,  pharmacien  à  Chambéry. 

Bocquin  Claude,  procureur  à  Chambéry. 

Bontron  Francisque,  avocat  à  Chambéry. 

Bottero  Albert,  imprimeur-typographe  à  Chambéry. 

Bouchet  Louis ,.  secrétaire  à  la  direction  des  contribu- 
tions à  Chambéry. 

Bron  Pierre,  agent-voyer  à  Chambéry. 

Burdin  Marc  ,  négociant  à  Chambéry. 

Burnet  François,  secrétaire  à  l'intendance  générale  de 
Chambéry. 

Burnier-Fontanel  Paul ,  propriétaire  à  Reignier. 

(^astellazzo   Louis ,    directeur    de    la    compagnie    des 

mines  à  Albertville. 
Chapperon  Laurent,  vice-consul  sarde  à  Smyrne. 
Chapperon  Timoléon,  à  Chambéry. 
Charmot  César,  homme  de  lettres  à  Chambéry. 
Corcelet  Pierre  ,    trésorier  de    la  caisse  d'épargnes   à 

Chambéry. 
Curt-Comte  Eugène,  avocat  à  Thonon. 

De  Bornes  ,  principal  du  collège  national  de  Chambéry. 

Degalis  Hippolyte,  juge  au  tribunal  de  Bonneville. 

De  Glapigny,  propriétaire  à  Chamoux. 

De  la  Palme  Albert,  étudiant  en  droit  à  Turin. 

De  la  Palme  Charles,  rentier  à  Chambéry. 


303 

Dénarié  Jules ,  propriétaire  à  Reignier. 

Despine  Félix,  conseiller  d'intendance  à  Chambéry. 

Dessaix  Antony,  homme  de  lettres  à  Genève. 

Dessaix  Joseph,  à  Chambéry. 

Drivet  Claudius,  employé  aux  messageries  à  Chambéry. 

Dubouloz  Ernest,  propriétaire-rentier  à  Thonon. 

Dubouloz  Jean-Bapt.,  docteur-médecin  à  Montmélian. 

Duclos  Eugène,  négociant  à  Chambéry. 

Dufour  Pierre,  agent-voyer-chef  à  Chambéry. 

Dumont  Adolphe,  substitut-greffier  à  Bonneville. 

Dunant  Eugène,  percepteur  à  Chamoux. 

Dupraz  Jean-Pierre,  à  Annecy. 

Dupraz,  docteur-médecin  à  Evian. 

Dumas  Joseph,  notaire  à  Venue. 

Du  Marterey,  libraire  à  Chambéry. 

Fattoud  ,  propriétaire  à  Montmélian. 
Finet  Auguste,  procureur  à  Chambéry. 
Fontaine  ,  liquidateur  à  Chambéry. 
Fontaine-Tranchant  J.-Elie  ,  avocat  à  Albertville. 
Frechet  Pierre -Marie,  procureur  à  Thonon. 

Gaillard ,    ancien  conservateur  des  hypothèques  à  St- 

Marcellin  (  Isère  ). 
Guillermin  Charles,  avocat  à  Chambéry. 
Guillermin  François,  agent  d'affaires  à  Chambéry. 

Henry   Victor ,    employé   au    comptoir  d'escompte   à 

Chambéry. 
Héritier  Claude  ,  vérificateur  des  contributions  à  Aix- 

les-Bains. 


304 

Huguenin  Auguste ,  professeur  d'histoire  naturelle  au 

collège  national  de  Chambéry. 
Huguenin  Joseph,  employé  aux  douanes  à  Chambéry. 

Janin  Jean,  agent  d'affaires  à  Chambéry. 
Jacquier  Jean-Baptiste,  avocat  à  Chambéry. 
Jacquier,  percepteur  à  Chambéry. 
Joly  Joseph,  libraire  à  Chambéry. 

Lacoste-Fleury,  propriétaire-agronome  à  Cruet. 
Lanfrey  Pierre  ,  auteur  de  UEglise  et  les  Philosophes 

du  dix-huitième  siècle ,  Paris. 
Leyal  Louis-Marie  ,  inspecteur  des  écoles  primaires  de 

la  division  administrative  de  Chambéry. 
Loguet  Joseph  ,  entrepren""  de  fournitures  à  Chambéry. 
Lubin  Jean-Antoine,  procureur  à  Chambéry. 

Marchand  Henri ,  notaire  à  Chambéry. 

Maure  André,  procureur  à  Chambéry. 

Meugnier  Hippolyte,  employé  au  comptoir  d'escompte 

à  Chambéry. 
Michaud  ,  docteur-médecin  à  Chambéry. 
Monet  Hyacinthe,  agent  d'alïaires  à  Chambéry. 
Mossière  François,  agent  d'affaires  à  Chambéry. 
Muffat  René,  instituteur  à  Chambéry. 
Mugnier  François,   avocat,  juge   du  mandement  de 

Lanslebourg. 

Nicolet  Joseph,  avocat  à  Chambéry. 

Nicoud  Jean-Baptiste,  procureur  à  Chambéry. 


305 
Ougier  Henri,  avocat  à  Chambéry. 

Paget  C. -Marie,  négociant  à  Thonon. 

Pallatin  Jean-François,  procureur  à  Chambéry. 

Pellegrini  Bernard  ,  architecte  à  Aix-ies-Bains. 

Pépin  Joseph  ,  rentier  à  St-Pierre-d'AIbigny. 

Perret  Alexandre,  brasseur  à  Chambéry. 

Perret  Louis^  docteur-médecin  à  St-Pierre-d'Albigny. 

Perrier  Janus,  employé  aux  douanes  à  Chambéry. 

Perrin  Joseph  ,  libraire-éditeur  à  Chambéry. 

Perrin  Jean-Jacques ,  avocat ,  ancien  magistrat ,  à  la 

Motte-Servolex. 
Perrissoud  Jean-Marie,  docteur-médecin  à  Annecy. 
Piccus  Adolphe ,  employé  au  bureau  du  dignement  de 

risère ,  Chambéry. 
Pinget,  docteur-médecin  à  Bonneville. 
Python  Jean-Jacques,  procureur  à  Chambéry. 

Rabut  François,  professeur  d'histoire  au  collège  na- 
tional de  Chambéry. 

Rabut  Jean-Jacques,  joaillier  à  Paris. 

Rabut  Laurent,  peintre,  professeur  à  l'école  des  arts 
à  Chambéry. 

Replat  Jacques  ,  avocat  à  Annecy. 

Revel  J.-L.,  architecte,  professeur  à  l'école  des  arts 
à  Chambéry. 

Rey  Jean-Jacques,  avocat  à  Chambéry. 

Saillet  Claude-Joseph ,  professeur  au  collège  national 

de  Chambéry. 
Saluées,  pharmacien  au  Pont-Beauvoisin. 

20 


306 

Serand  Eloi ,  négociant,  à  Annecy. 

Simond  Joseph,  greffier  à  St-Julien. 

Simond  Claude ,  inspecteur  forestier  à  Chambéry. 

Thorens  Charles-Félix,  à  Thonon. 

Vallet  Jean  ,  sculpteur  à  Chambéry. 
Vernaz  Auguste,  avocat  à  Chambéry. 
Vissol  Jean  ,  propriétaire  à  Montagnole. 
Vulliermet  B.,  imprimeur  à  St-Jean-de-Maurienne. 

Membres  honoraires. 

Bertini ,  professeur  de  la  philosophie  du  droit  à  l'Uni- 
versité de  Turin. 

Ricotti,  professeur  d'histoire  à  l'Université  de  Turin. 

Le  Prévost  Auguste ,  membre  de  l'Institut  de  France 
et  des  Comités  historiques. 

Soret  Frédéric ,  ancien  secrétaire  de  la  Société  d'his- 
toire et  d'archéologie  de  Genève. 


Membres  reçus  le  iO  août  1856. 

Buniva  Joseph,  avocat  coUégié,  professeur  à  l'Univer- 
sité de  Turin. 

Cabaud  Paul,  artiste-peintre  à  Annecy. 

Caffe,  docteur-médecin  à  Paris. 

Dumas,  avocat  à  Chambéry. 

Favier  Joachim ,  greffier  au  tribunal  de  première  in- 
stance de  Chambéry. 


307 
Martin  Jules,  employé  à  la  douane  du  Chable. 
Sevez,  préparateur  à  l'école  de  chimie. 
Simond  Joseph  ,  greffier  au  Biot  (  Chablais  ). 
Viridet  Marc ,  chancelier  d'Etat  à  Genève. 

Membres  honoraires. 

Cibrario  Louis,  de  Turin. 

Chapponnière  J.-J.,  docteur-médecin  à  Genève,  prési- 
dent de  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie. 

Forel  François,  avocat,  président  de  la  Société  de  la 
Suisse  romande. 

Keller,  président  de  la  Société  des  Antiquaires  de 
Zurich. 

Macé  Antonin  ,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des 
lettres  de  Grenoble. 

Pilot,  à  Grenoble. 

Sclopis  Frédéric,  président  de  la  royale  Députation 
des  Monumenta  historiœ  patriœ  à  Turin. 


Composition  dn  Bureau  de  la  Société. 


MM.   Dessaix  Joseph,  président. 

Guillermin  Charles,  vice-président. 

Saillet  C.-L.      i 

r.  1.       T.   AT     ^   secrétaires. 

Bebert  F. -M.    1 

Corcelet  Pierre,  trésorier. 


308 


Membres  adjoints  au   bureau 
pour  former  la  commission  de  publication. 

MM.  Botlero  Albert. 
Leyat  L.-M. 
Rabut  François. 

Commission  de  recherches. 

MM.   Huguenin  Joseph  à  Cliambéry. 
Billô  Ignace  à  Turin. 
Lanfrey  Pierre  à  Paris. 
Curt  Comte  Eugène  à  Thonon. 
Henry  Victor  à  Chambéry. 

Commission  d'antiquités. 

MM.    Dufour,  architecte. 
Revel,  architecte. 
Rabut  Laurent,  peintre. 
Vallet,  sculpteur. 
Mugnier ,  avocat. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


■^>*^ 


Rapport  sur  la  formation  et  les  travaux  de  la  So- 
ciété savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie,  par 
M.  Joseph  Dessaix v 

Règlement  de  la  Société  savoisienne  d'histoire  et 
d'archéologie xlv 

MÉLANGES. 

Documents  relatifs  au  couvent  de  S.  Dominique  de 
Chambéry,  publiés  par  M.  François  Rabut. ...       1 
Première  série.  —  Introduction. 
I.  Catalogue  et  obituaire  des  religieux  profès 
du  couvent  des  dominicains  de  Chambéry     16 


310 

Pages. 
IL  Liste  des  prédicateurs  du  sénat.  —  Catha- 
logue  des  prédicateurs  qui  ontpresché  de- 
uant  le  sénat  les  aduents  et  caresme  dez 

Tanné  1646 40 

IIL  Liste  des  prieurs  du  couvent  des  domini- 
cains de  Chambéry 46 

Table  des  personnes  dont  il  est  fait  mention  dans 

ces  documents 61 

Notice  de  M.  de  Conzié  des  Charmettes  sur  M""*  de 
Warens  et  J.-J.  Rousseau,  publiée  par  M.  Ch. 
Guillermin 73 

—  Bail  de  la  propriété  des  Charmettes  passé  par 
noble  Claude  Noerey  à  dame  Louise-Eléo- 
nore  de  Latour,  baronne  de  Warens  ....     87 

Liste  des  hameaux  ,  châteaux  ,  fermes  et  autres 
lieux  habités  quelconques  portant  un  nom  parti- 
culier, de  la  province  de  Savoie  -  Propre,  re- 
cueillie et  éditée  par  M.  François  Rabut 91 

L  Liste  par  ordre  alphabétique  des  communes     97 
IL  Liste  alphabétique  des  hameaux,  châteaux, 
fermes  ,   etc.   de  la  province  de  Savoie- 
Propre  120 

Notice  sur  Jean-Marie  Frère,  docteur  de  Turin, 
ancien  chanoine  de  Chambéry,  curé  de  Collonges- 
sous-Salève,  et  sur  les  manuscrits  qu'il  a  laissés, 
par  M.  Joseph  Dessaix 171 

La  Savoie  de  Jacques  Pelletier  du  Mans,  précédée 


311 

Pages. 
d'une  dissertation  critique  sur  l'auteur  et  le 
poème ,  par  M.  Joseph  Dessaix 1 97 

Liste  des  membres  de  la  Société  savoisienne  d'his- 
toire et  d'archéologie 301 

Composition  du  bureau  de  la  Société 307 

Membres  adjoints  au  bureau  pour  former  la  com- 
mission de  publication.  —  Commission  de  re- 
cherches. —  Commission  d'antiquités 308 


FIN  DU  TOME  PREMIER. 


ETTY  CENTER  L 


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