MEMOIRES ET DOCUMENTS
PUBLIÉS PAR
f f_
LA SOCIETE SAVOISIENNE
D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOC-IE
MÉMOIRES ET DOCIMEIVTS
11
PUBLIÉS PAR
9 0
\ mmmi
nisteiËi
ET D*ARCIIÊOLOGIE.
TOME PREMIER.
CHAMBÉRY
IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT, PLACE S. -LÉGER.
MDCCCLVI.
i^TER
RAPPORT
SUR LA FORMATION ET LES TRAVAUX
DE LA
SOCIÉTÉ SWOISIENNE
D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE
Messieurs,
La pensée de fonder à Chambéry une Société na-
tionale d'histoire et d'archéologie , dans le but de re-
cueillir et de publier les documents relatifs à notre
histoire , et de donner en même temps une impulsion
nouvelle à l'étude de nos annales , fut partagée dès le
principe par tous les hommes qui en comprirent l'uti-
lité.
L'initiative en est due à MM. Rabut François , pro-
fesseur d'histoire au collège national de Chambéry ,
VI
Claude Saillel, professeur de liUéraUire au même col-
lège, et Joseph Dessaix.
Les fondateurs se réunirent pour la première fois
le 6 août 1855 dans les bâtiments du collège national
( salle de l'école de dessin linéaire ).
M. J. Dessaix prit la parole en ces termes pour
développer le but de l'association :
« Messieurs,
« Au milieu de l'élan général qui pousse les généra-
tions nouvelles vers les études sérieuses, il est un fait
pénible à enregistrer, c'est qu'on ignore généralement
en Savoie l'histoire de la patrie. Nous n'avons pas à
examiner ici la cause de cette apathique inertie pour
tout ce qui touche à l'honneur et à la gloire de notre
pays; mais nous ne pouvons nous empêcher de la dé-
plorer en songeant surtout que l'histoire est l'école des
nations , et que nos annales renferment des pages aussi
brillantes de faits , aussi belles de morale que celles
d'aucun autre peuple.
« Si nous jetons un coup d'œil sur la période de
l'indépendance gauloise, nous voyons les Allobroges
se signaler par leur bravoure et leur intrépidité entre
tous ces peuples de la race gallique disséminés des Al-
pes à l'Océan. Leur valeur devient proverbiale. Plus
tard Rome leur fit la guerre; elle les vainquit sans ja-
VII
mais les soiimellre. L'histoire et la tradition racontent
la résistance désespérée que les Centrons opposèrent à
Tenvahissement de ces Cers conquérants du monde.
« Glorieuse époque où les montagnards combattirent
pour leur indépendance !
« Des ruines grandioses, des inscriptions, des débris
de toute sorje inscrivent sur notre sol, à chaque pas, le
nom de Rome qui nous apporta ses bains, ses jeux, sa
corruption et sa civilisation.
« Peu à peu les farouches montagnards disparurent,
et le pays des AUobroges, sous le nom de Sapaudia, ne
fut plus qu'une petite fraction d'un vaste empire.
« Mais un jour le colosse s'ébranla sous les coups
multipliés des Barbares; frappé au cœur, il tomba
pour ne plus se relever. La Savoie subit alors encore
le sort commun de la Gaule esclave^ qui devait plus
tard, par une étonnante transfiguration, se retremper
dans la barbarie et venir y puiser les éléments d'une
civilisation toute nouvelle.
« Vers l'an mil , la tradition raconte qu'un vaillant
soldat, premier de son nom, devint par ses exploits
souverain maître d'une partie de la Maurienne. Ses
descendants agrandirent peu à peu ce mince patri-
moine, et finirent, grâce à une politique adroite et
persévérante, par grouper autour d'eux de vastes et
belles contrées tant en deçà qu'en delà des Alpes. De
comtes de Maurienne , ils devinrent ainsi comtes et
ducs de Savoie. Ces princes, perpétuant leur dynastie
VIII
par une suite non interrompue, régnent encore au-
jourd'hui sur nous avec le titre de rois de Sardaigne.
« Depuis neuf siècles, quarante princes de Savoie se
sont succédé jusqu'à nos jours. Il y a dans cette longue
série de monarques des hommes de grande valeur,
des législateurs et des sages , des incapahles , des fai-
bles et des enfants. Ils firent aussi parfoi^ commettre
des actes cruels, conséquence du fanatisme de l'époque;
ils ont laissé de belles et de tristes pages; mais il faut
le dire à l'honneur de cette dynastie , on n'y trouve
pas comme ailleurs les grands criminels qui s'assirent
aux temps néfastes sur les autres trônes de l'Europe.
« Et si du trône nous descendons sur le champ de
bataille , dans le cabinet de l'étude et dans l'atelier du
trayailleur , nous trouvons que l'art fatal de la guerre,
la législation, la chimie, la médecine, l'histoire, la lit-
térature, la peinture et l'industrie ont eu chez nous
leurs représentants dans le congrès scientifique de
l'Europe. Nous avons eu des hommes taillés sur des
patrons romains. A côté de la grande et noble figure
de Bonivard qui combattit si vaillamment pour l'indé-
pendance genevoise , vient se poser f image de Fran-
çois de Sales qui évangélisa le Chablais. Etonnant
contraste! nés à peu de distance l'un de l'autre, le
fameux prieur de Saint-Yiclor est le plus ardent pro-
moteur de la réformatiou , et l'évêque de Genève en
devient le plus violent adversaire. L'un cherche à dé-
truire l'œuvre de l'autre, et, dans cette lutte religieuse,
dans ce conflit ihéologique, la liberté qui nous fuit
arbore son étendard à nos portes.
« Dirai-je ce que tous ont dit et ce que nous savons
tous sur nos grands hommes des temps anciens comme
des temps modernes? Quelle que soit la page que nous
parcourions de l'histoire savoisienne, les récits en sont
palpitants d'intérêt, et les enseignemenis de la plus
haute gravité; et cependant chacun de nous semble
prendre à tâche de nous déshériter de nos gloires na-
tionales et d'ignorer combien le nom savoisien fut porté
jusqu'à l'étranger avec honneur et distinction. Soyons
fiers aujourd'hui de ces infatigables travailleurs , gar-
dons religieusement dans nos cœurs leur impérissable
mémoire , car les grands hommes sont les plus beaux
titres de noblesse dont puisse se parer une nation.
« N'accusons pas légèrement notre indiflërence, car
la faute vint d'en haut. Pendant que la France libre et
régénérée encourageait les études historiques et leur
donnait cette forte impulsion à laquelle nous devons
tant de chefs-d'œuvre ; pendant que son histoire sortait
des langes des chroniqueurs, et que les savants pui-
saient à leur gré d'immenses richesses dans les travaux
des Bénédictins , la maison de Savoie fermait impito-
yablement la porte de ses archives et étouffait toutes
les généreuses aspirations. La vérité n'est pas faite
pour l'oreille des rois ; aussi l'histoire fut-elle sévère-
ment éloignée du trône et tenue fn charte privée. On
a peine à se rendre compte aujourd'hui des persécu-
A
X
lions auxquelles furent en butte les historiens indépen-
dants, occasionnées par une censure qui s'est perpétuée
ignorante et méticuleuse jusqu'en 1848. Nous avons
là-dessus de précieuses révélations :
« Il y a dans les archives publiques , écrivait Ferdi-
« nand del Pozzo , des lacunes que ni la vétusté ni
(t les calamités du temps ne sauraient suffisamment
(( expliquer. On ne saurait s'imaginer à quel point la
« politique du Piémont a jugé convenable de pousser
« le mystère à cet égard. Nulle part il n'y eut un sys-
« tème aussi suivi , aussi conslant de cacher la vérité
« de 1 histoire que dans le Piémont
« Dans le recueil des lois de Borelli , les relranche-
(c menls et les interruptions sont partout visibles. Il
« parait que ce sénateur, instrument docile de la vo-
ce lonté des ministres de celle époque, en était lui-même
« honteux , car , dans une courte préface , sans trop
u entreprendre de justifier ce qui fut fait , il cherche à
« s'excuser avec une humilité remarquable. »
« Nous pourrions multiplier des citations de ce
genre qui nous foraient comprendre comment , grâce
à ce système de compression , la Savoie n'eut pas
d'histoire, tandis que la dynastie qui régnait sur elle
n'eut que des historiographes gagés et des chroni-
queurs d'antichambre.
« Aussi l'histoire reste-t-elle encore à écrire.
(c Rendons cependant justice à notre époque, car,
après ces déplorables exemples de servilisme , si le
XI
mal vint du trône , le remède en est descendu sous le
règne de Charles-Albert. Ce monarque, pour encou-
rager les études historiques, nomma des commissions
composées d'hommes érudils , avec mission de fouiller
dans les archives et d'y chercher les hases de l'histoire
de la patrie dans les monuments anciens. Déjà [)lu-
sieurs volumes in-folio ont été publiés par la savante
députation d'histoire nutionale, et ce vaste recueil ren-
ferme de précieux documents. Il faut le dire, cest du
Piémont qu'est partie l'initiative de ces grands travaux
imités de toutes parts avec le zèle le plus louable ; car
nous voyons la royale Académie de Savoie travailler
aussi à élucider nos annales. Les volumes qu'elle édite
sont riches de matériaux. L'Association florimontane
nous offre de son côté des recherches pleines dinlérét.
(( Mais là ne doivent point s'arrêter les efforts, La
division du travail est précisément la loi de notre
siècle. Le progrès emporte notre époque vers des idées
nouvelles ; les hommes mêmes qui se cramponnent à
celles d'un autre âge en subissent l'inlluence, et c'est
daii£ Ihisloire qu'il faut aller étudier cette loi de l'hu-
manité qui fait que tout marche et progresse dans la
vie des nations.
« L'histoire savoisienne est encore à nailre : elle
reste à créer. C'est aux sources qu'il faut remonter
pour l'écrire ; c'est aux documents originaux , aux pa-
piers vermoulus qu'il faut demander ce que nous fûmes
aux diverses époques de notre existence nationale , et
XII
c'esl de là que notre histoire sortira vraie, intime, pal-
pitante. C'est là que nous verrons les luttes glorieuses
de nos pères , là que nous sonderons la profondeur de
nos misères , et que nous lirons dans le passé la loi de
l'avenir.
« Mais où sont-ils ces documents précieux qui nous
échappent encore? La position de notre petit coin de
terre au pied des Alpes nous a été bien préjudiciable
sous le rapport j)aléographique. Les invasions des Es-
pagnols, des Français et des Bernois, qui ont porté
trois fois en moins d'un siècle l'incendie et la dévasta-
tion sur le sol savoisien, n'ont pas contribué faiblement,
avec la mauvaise volonté de quelques-uns de nos sou-
verains, à la soustraction de nos archives. En ITO'^ ,
le peuple crut faire justice de la noblesse en brûlant ses
titres. Dans plusieurs villes de la Savoie, la flamme
dévora des monceaux énormes de parchemins ; pendant
ces exécutions d'un genre particulier, le glas lent et
lugubre des funérailles retentissait, et la foule accou-
rait, éprouvant dans ces temps de réaction violente la
joie irréfléchie ou, pour mieux dire, la satisfaction
d'un peuple qui joue avec les débris d'un trône dont il
jette la poussière au vent, sans songer qu'il le réta-
blira le lendemain peut-éire.
(c Aujourd'hui nous n'avons plus à craindre de sem-
blables pertes pour de pareils motifs. Les grands
feudalaires ont disparu , et , s'il y a encore des nobles,
il n'y a plus de seigneurs. Des institutions dun ordre
XIII
beaucoup plus avancé nous régissent. Le prince a inau-
guré la liberté dont l'arbre symbolique et comméniora-
teurse dresse sur toutes nos places publiques. La douce
révolution de Février nous l'a fait bénir; les vieux
parchemins ne nous servent plus qu'à écrire l'histoire
du passé, qui, sans eux et sans communication directe,
sans adhérence avec le présent , sommeillerait dans
l'oubli , ce vaste et solitaire domaine des institutions
qui n'ont plus leur raison d'être. Chateaubriand a dit
que les souvenirs historiques étaient pour beaucoup dans
le plaisir du voyageur, et que les princes de Savoie avaient
bien su marier leur mémoire aux montagnes de leur petit
empire. Eh bien ! ces ruines pittoresques que nous
rencontrons à chaque pas aujourd'hui, d'un vallon au
sommet d'une colline, sur un roc escarpé, il faut les
reconstruire par la pensée, à l'aide de l'histoire. Le
temps les a mutilées, il en a fait justice, et l'histoire
en relève les débris que le passant foule aux pieds.
Elle les interroge avec soin , et en rebâtit pièce à
pièce le monument déûguré. Elle galvanise ces pierres
muettes, et rend à ce château, veuf de l'animation que
ses habitants lui communiquaient et des scènes gran-
dioses dont ses murs furent les témoins à l'époque
brillante de son existence, une part de vie et de durée.
(( Mais ces documents, ces débris se trouvent aussi
dispersés aujourd'hui dans les archives publiques, dans
les dépôts particuliers où la science conserve des ado-
rateurs, en Piémont, en Suisse, en France, en Savoie,
XIV
et c'est dans le but d'en provoquer les recherches,
de sauver d'une nouvelle dcslruclion des titres égarés,
et d'encourager l'étude locale , que nous avons formé
une société d'histoire. Nous avons fait appel à toutes
les intelligences, nous nous adressons à tous les hommes
amis du pays , qui , comprenant l'utilité de ces investi-
gations faites au profit de leur patrie ou à celui de la
science, contribueront puissamment à propager jusque
dans les villages le goût de l'étude.
« Nous avons pris ainsi l'initiative d'une société qui
aura son écho dans toutes les provinces savoisiennes
où son nom parviendra, et qui ne tardera pas à étendre
dans nos villes ses nombreuses ramifications.
« L'histoire doit avoir une couleur propre , essen-
tielle, à part. L'école passionnelle prédomine dans
notre époque. Son intérêt s'agrandit de toute l'anima-
tion qu'elle emprunte au récit dramatique des événe-
ments. C'est avec raison qu'on a abandonne le genre
aride et stérile qui consistait à ne présenter dans un
cadre plus ou moins étroit que des faits et des dates ,
en laissant au lecteur le soin de les raisonner et d'en
tirer lui-même les conséquences.
« Mais si l'historien a sa passion , le terrain que
nous avons choisi est un terrain neutre, inaccessible
au\ interprétations que dictent ou les sympathies ou
les haines. Tous les partis peuvent s'y donner rendez-
vous. Ce n'est pas à faire de l'histoire que doivent
tendre principalement nos efforts , mais bien à jeter les
XV
fondements de l'histoire , à en constituer les bases , à
en rechercher les sources^ à en découvrir les docu-
ments, à en mettre en lumière les matériaux pour les
livrer aux hommes qui, les coordonnant un jour, écri-
ront eux-mêmes, aidés de nos recherches , l'histoire de
la patrie.
« Tel est , Messieurs , notre but, tel est l'esprit qui
nous a dicté le projet soumis à votre discussion, »
L'assemblée fut ensuite appelée à discuter son règle-
ment; à part quelques légères modifications, elle adopta
celui de la Société d'histoire de la Suisse romande , et
procéda à la nomination, par vote secret, des membres
du bureau et de ceux des diverses commissions.
Dès lors , la Société savoisienne d'histoire et d'ar-
chéologie s'est assemblée deux fois à l'hôtel-de-ville
de Chambéry. La première séance nous a réunis le
b décembre ISoS, et la seconde, le 10 août 1836.
Dans la première, la ville d'Annecy a été choisie
pour notre réunion semestrielle, dont l'époque, à te-
neur de l'article 5 de notre règlement , a été fixée à la
seconde quinzaine du mois d"aoùt suivant.
Après quelques opérations relatives à Tadmission
d'un grand nombre de membres présentés , et dont il
est fait mention dans nos procès-verbaux , la Société a
XVI
fixé à une somme de 40 francs la cotisation annuelle à
prélever sm' chacun de ses membres effectifs. Elle a
arrêté que chaque sociétaire recevrait gratuitement un
diplôme de membre effectif et un exemplaire des tra-
vaux édités dans le cours de l'année.
Toutes les sociétés savantes avec lesquelles M. le
président a cru devoir mettre en rapport celle de Sa-
voie, en leur écrivant à ce sujet, ont répondu avec le
plus vif empressement à l'appel qui leur était fait au
nom de la science.
Telles sont :
La Société d'histoire de la Suisse romande;
La Société dliisloire et d'archéologie de Genève;
V Académie des sciences, belles-lettres et arts de Dijon;
L'Académie delphinale de Grenoble;
La Société de statistique de la même ville;
V Association florimontane d'Annecy;
La Société d'histoire naturelle de Savoie.
Aucun des hommes que leur position scientifique ou
administrative pouvait rendre utile à la Société, et à
qui avait été adressé le même appel , n'y est resté in-
difiërent.
En procédant au dépouillement de la correspon-
dance , nous avons enregistré les lettres suivantes ,
dont il a été donné lecture à l'assemblée, qui a statué,
XVII
sur la proposition d'un de ses membres, que quelques-
unes d'entre elles seraient publiées en tout ou en partie
dans les mémoires ou le compte-rendu de la Société.
Parmi ces lettres, figurent, par ordre de dates, i" celle
qui nous fut adressée le 8 septembre 185S par M. Hip-
polyle Fortoul, ministre de l'instruction publique et des
cultes à Paris. Elle est ainsi conçue :
« Monsieur le président, j'ai reçu la lettre que vous
m'avez fait l'honneur de m'éerire le 22 de ce mois, en
m'adressanl un exemplaire du Règlement de la Société
savoisienne d'histoire et d'archéologie de Chamhéry.
« Je m'empresse , monsieur le président , de vous
remercier de celte communication.
« Les sociétés étrangères ne jouissant pas de la fran-
chise des droits de poste accordée à celles de la France,
j'ai prié M. le ministre plénipotentiaire de Sardaigne de
vouloir bien vous transmettre , sous son couvert , les
instructions publiées par le Comité de la langue , de
l'histoire et des arts de la France , établi sous les aus-
pices de mon ministère, et que vous m'avez demandées
au nom de la Société savoisienne.
(f Je joins à cet envoi deux exemplaires des instruc-
tions relatives aux poésies populaires de la France ,
dont la publication a été décidée par le décret du 13
septembre 1852. Si MM. les membres de la Société
savoisienne découvraient, pendant leurs recherches.
xvni
des chansons ou poésies d'origine française , je vous
serais obligé de vouloir bien m'en adresser des copies.
« Je me félicite, monsieur le président, d'avoir pu,
en accueillant le \œu de cette Société , contribuer au
succès des travaux qu'elle se propose d'entreprendre'.
Agréez, etc.
« Le ministre de l'inslruclioii publique et des cultes,
^< Signé : H. Fortoul. »
2° Celle de M. le ministre de l'intérieur en Piémont,
qui nous a fait remettre les quatre volumes dont se
compose l'ouvrage estimé de M. Barlholomeis sur la
statistique et la topographie des Etals-Sardes.
3° Celle de MM. Bertini et Ricotti , membres de la
députalion royale d'histoire à Turin, qui donnent l'es-
pérance d'enrichir la bibliothèque de la Société du
savant ouvrage connu sous le nom de Monumenla pa-
triœ , aussitôt que la Société dont ils sont membres
serait réunie.
fi° Celle de M. Fleyer, secrétaire de la Société d'his-
toire et d'archéologie de Genève, nous annonçant que
le comité de cette Société nous offrait et mettait à notre
disposition les 10 volumes déjà publiés de ses Mémoires
et documents.
5" Celle de M. Revilloud , secrétaire perpétuel de
l'Académie delphinale de Grenoble, chargé par elle de
nous annoncer qu'elle échangerait ses publications avec
les nôtres , et nous offrant les livraisons du h" volume
des travaux de cette Société, en nous exprimant le re-
gret de ne point pouvoir nous faire parvenir immédia-
tement les précédentes, dont le tirage est épuisé.
6° Celle du président de l'Association florimonlane,
M. Jacques Replat, accompagnée de la colleclion de
tout ce qui a paru de ses bulletins , dont les livraisons
nous seront ultérieurement et régulièrement adressées
à mesure qu'elles paraîtront.
7" Celle de M. Brullé, bibliothécaire de l'Académie
de Dijon , autorisé à nous envoyer, au nom de cette
Académie , la 2« série de ses Mémoires ( années 1851 ,
4852, 1855 et 485Z|).
8« Celle de M. Charles , président de la Société
d'histoire naturelle de Savoie, qui forme aussi un mu-
sée d'archéologie. Elle nous annonce, après nous avoir
donné les témoignages de la plus sympathique adhé-
sion , que la Société d'histoire et d'archéologie vient
d'être inscrite au nombre de celles qui recevront le
bulletin mensuel qu'elle publie.
Telle est , sous le rapport des relations intérieures
et extérieures , l'esquisse rapide des correspondances
de la Société d'histoire et d'archéologie pendant cotte
première période de son existence. Nous n'avons point
parlé d'un très grand nombre de lettres particulières
de moindre iuiporlance, mais qui témoignent toutes du
favorable accueil qui a été fait par cette partie du
XX
public qui se dévoue à la science nationale ou qui
encourage de ses vœux les travaux historiques et
archéologiques dont vous avez l'intention de poursui-
vre le cours avec une persévérante activité.
Vous avez entendu la lecture de quelques fragments
inédits sur le couvent de Saint-Dominique à Chambéry.
M. Rabut, qui a bien voulu vous les communiquer, se
propose de les publier prochainement à part, en les
complétant.
Un rapide aperçu sur quelques mémoires, docu-
ments et manuscrits, envoyés à M. Joseph Dessaix et
présentés par M. Dessaix lui-même, a clos cette séance,
dans laquelle MM. Rabut, Guillermin et Saillet ont
annoncé qu'ils auraient prochainement à vous commu-
niquer plusieurs mémoires dont ils n'ont pas encore
indiqué le sujet.
Voici maintenant le résumé de ce qui s'est passé
dans votre réunion du 10 août 1856.
Comme dans la précédente assemblée, on a procédé
à l'admission de nouveaux membres, et signalé les re-
lalions nouvelles que la Société avait nouées dans l'in-
tervalle des deux réunions.
Plusieurs des lettres qui se rapportent à ces commu-
nications ont élélues et écoutées avec le plus vif intérêt.
La première en date vous venait de M. Replat, pré-
sident de la Société jlorimonlane. Nous en transcrivons
XXI
un extrait, comme témoignage de l'empressement avec
lequel vos premières ouverlures, à propos de votre
séance semestrielle fixée à Annecy pour la dernière
quinzaine du mois d'août, a été accueillie dans la ville
que vous avez choisie.
« Monsieur le président , '
« Dans la dernière réunion de l'Association flori-
monlane, j'ai donné lecture de la lettre que vous m'a-
vez adressée; et tous ont applaudi au projet de tenir
dans noire ville la première assemblée générale de la
Société d'histoire et d'archéologie.
« J'avais déjà auparavant communiqué votre lettre à
M. le syndic Levet, en lui demandant pour vos réunions
une des salles de l'hôlel-de-ville : M. le syndic s'est
empressé de me répondre que tout serait mis à votre
disposition.
« L'Association florimontane, en particulier, mettra
tous ses soins à vous rendre agréable le séjour d'An-
necy, et sera heureuse de donner à une sœur l'accolade
de bienvenue.
« J'ai proposé à l'Association d'organiser quatre ex-
cursions Au reste, quand le moment approchera,
nous nous entendrons sur tous les détails , et je pense
que nous devrons entrer en correspondance suivie, de
manière à ne rien négliger pour la réussite de l'œuvre.
• « Signé : J. Replat. »
XXll
La seconde , datée de Turin 3 juillet , et écrite en
langue italienne, est de M. Frédéric Sclopis, président
de la royale députation pour les Monumenta. Elu, ainsi
que ses deux collègues , MM. Bertini et Ricotti , mem-
bre honoraire de votre Société, il vous écrivait ainsi :
« La royale députation de l'histoire de la patrie dé-
sirant montrer à la Société savoisienne d'histoire et
d'archéologie tout son intérêt et l'espérance qu'elle a
conçue de lui voir prendre en peu de temps un accrois-
sement plus considérable, a arrêté d'offrir à sa biblio-
thèque tous les volumes des Monmnenta historiœ patriœ
qui se publieront, à commencer par le premier volume
du Liber jurium.
« Signé : Frédéric Sclopis. »
Je ne vous donne ici qu'un extrait de cette lettre si
honorable pour vous , puisqu'elle émane de l'un des
plus savants personnages dont le Piémont puisse se
glorifier. Ces lignes sutTisent pour vous rappeler que la
promesse ou plutôt l'espérance de MM. Bertini et Ri-
cotti a eu son plein accomplissement.
Je dois vous parler en troisième lieu d'une lettre
écrite de Zurich par M. Ferdinand. Keller, président
de la Société des antiquaires de la même ville. Après
avoir témoigné le désir d'entrer en relation avec vous,
M. Keller vous offre, au nom de la Société des anti-
' xxin
quaires, un échange de publicalions, el donne d'utiles
éclaircissements sur le mode usité parmi les membres
de l'association qu'il représente , pour opérer ces
échanges.
Il est inutile de vous rappeler une multitude d'au-
tres lettres pleines de félicitations et d'encouragements
à votre adresse. La communication qui vous en a été
faite serait de nature à vous donner un redoublement
d'aclivité, si votre zèle scientifique avait besoin d'élre
stimulé.
Je ne puis toutefois passer sous silence ni celle qui
vous a été adressée d'Aix-les-Bains par M. Iturbé, savant
américain , qui vous demandait , avec l'autorisation
d'assister à vos réunions de la fin d'août, l'appui et
les instructions de votre Société pour en établir de
semblables dans l'Amérique du Sud, double demande
trop honorable pour n'être point accueillie ; ni la lettre
de M. le docteur Mottard, offrant de former à Saint-
Jean-de-Maurienne un comité local d'histoire et d'ar-
chéologie qui correspondrait avec vous. Il est fâcheux
que celte intention , qui vous était chère , soit restée à
l'état de projet.
Vous avez témoigné dans votre règlement , dans la
réponse faite à cette ouverture, et toutes les fois que
les circonstances vous l'ont permis , le désir de voir
des comités locaux d'études et de recherches histo-
riques se multiplier sur notre sol. Espérons que ce
vœu sera réalisé bientôt dans toutes les villes de la
XXIV
Savoie! Vous applaudirez à celles qui en prendront
l'inilialive.
Après avoir appelé par des renseignements déve-
loppés l'allenlion de l'assemblée sur la tour en démo-
lition du château de Chambéry, M. Revel a accepté de
la Société la mission de reproduire par le dessin ce
monument. Il a ensuite parlé d'un édifice de struc-
ture singulière, existant à Conflans; et, à cette occa-
sion, M. Rabul a donné quelques détails restés dans
son souvenir sur cette construction. Au-dessus dune
de ses portes, de date plus récente, il a lu autrefois
une inscription en lettres liées ainsi conçue :
PAUTHENIS PRINCIPIBUS
DE PROPHANO FANUM.
Il a lu également une date qui lui semble se rapporter
aux premières années du \\'\f siècle, et observé des
écus sculptés dans des losanges sur la façade princi-
pale du château. Cette date, cette inscription, cette
porte moderne dans un édifice des vieux temps, lont
amené, par voie d'induction, à penser que le monument
de Conflans avait eu deux destinations successives ,
l'une civile, ce fut la première; l'autre religieuse, au
commencement du xvu^ siècle. Il conjecture, jusqu'à
plus ample vérification , qu'il aurait été habité par des
princesses de la maison de Savoie entrées en religion
XXV
et Glles de Charles-Emmanuel I" (1), ou que tout au
moins elles auraient dote une maison religieuse à Con-
flaos, où existait en effet un couventde Bernardines (2).
De nouveaux témoignages de la sympathie des socié-
tés savantes et des particuliers que les investigations de
l'histoire et de l'archéologie intéressent, vous sont ve-
nus en grand nombre. Le catalogue de votre bibliothèque
s'est enrichi de manuscrits précieux , et, à commencer
par eux, vous avez à enregistrer un tilrc d'inféodation
juridictionnelle du 20 avril 1770. M. Marc Viridet,
chancelier d'état de la république de Genève , à qui
vous avez voté, à l'unanimité, des remerciments , l'a
extrait des archives de cette ville, et vous l'a transmis
par l'intermédiaire de M. Huguenin. Cet acte nous ap-
prend que Charles-Emmanuel IV érigea en comté les
|)ossessious seigneuriales de Pierre- Claude de la Fié-
chère, avec le titre de comte de Vairier ajouté à son
seigneuriat et à la juridiction qu'il entraînait encore
(1) Charles-Emmanuel I<" eut quatre filles. La première, Isabelle de
Savoie, fut mariée en 1608 à Alphonse d'Est, prince de Modène ;
La seconde, Marie de Savoie, religieuse du tiers-ordre de S. François,
mourut a Rome en 1656 ;
La troisième, Françoise-Catherine de Savoie, religieuse du même ordre,
mourut a Bielle en 1641 ;
La quatrième, Jeanne de Savoie , causa en naissant la mort de sa mère,
et ne vécut qu'un jour.
(2) En parlant de l'établissement des Bernardines de la réforme do la
mère de Vallon à Conflans, Grillet écrit qu'il eut lieu en 16..., et laisse en
blanc le reste de la date.
XXVI
alors, par l'adjonclion faite par lui , au prix de 2,C00
livres , des terres sises derrière le territoire et le ha-
meau de Sierrus, enclavé dans la paroisse de Vairier.
Après le milieu du xvni* siècle , ces concessions de
titres faites par les rois ont un caractère vénal et sin-
gulier qui ne vous a point échappé peut-être. Par un
pressentiment des luttes qu'elle ne tarderait pas à su-
bir, la monarchie multipliait les ventes de litres. Le
joueur qui prévoit sa ruine met en gage ou vend ses
diamants, Depuis l'asservissement des petits fiefs aux
possessions plus considérables de la couronne ducale
ou royale, la même noblesse achetait. Cet encan de
litres devait bientôt finir.
M. Marc Viridet a été admis à bon droit par vous
au nombre des membres effectifs de la Société d'his-
toire et d'archéologie , que plus que tout autre il peut
éclairer et servir.
M. Pallalin^ procureur à Chambéry, vous a fait
hommage des papiers , registres et sceau qui avaient
appartenu au club ou cercle démocratique formé en
\ShS dans la ville oii s'est tenue cette séance. Ces
documents , qui vieilliront comme tout vieillit , auront
une grande importance historique : ils finissent en mai
1849. Les pages de l'histoire contemporaine vous sont
aussi chères que les pages de l'histoire du i)assé; aussi
avez-vous adressé par un vole unanime une lettre de
remerciment au collègue généreux qui remettait entre
vos mains les titres d'une association politique dont il
était le président.
XXVII
M. Joseph Hugiienin a donné à la Société d'Hisloire
et d'Archéologie des manuscrits et documents relatifs
à l'abbaye d'Aulps, en Chablais, sur lesquels M. Rabut
a fait un rapport plein d'intérêt. M. Léon Ménabréa
avait déjà fait imprimer un mémoire pour servir à
l'histoire de ce monastère. L'un des manuscrits pré-
cieux qui nous ont été transmis par votre collègue ,
qui est membre du comité de recherches, est 1" mie
ancienne copie de la chronique dans laquelle l'auteur
précité a puisé ses renseignements^ mais elle parait
être plus complète que celle qu'il a eue entre les mains.
Les autres manuscrits sont :
T Un obituaire de l'abbaye ;
5° Une centaine de chartes des xiu*' , xiv^ et xv"
siècles.
Toutes ces pièces sont inédiles , et la plupart ont
semblé au rapporteur du comité de recherches mériter
l'impression dans les Mémoires de la Société. Il a été
d'avis qu'on imprimât la chronique, des fragments de
l'obituaire et une cinquantaine de chartes, dont la plus
grande partie appartient au xm'^ et les autres aux xiv«
et xv« siècles. « Ce sont, vous a-t-il dit, cinquante
« chartes sur cette célèbre abbaye à ajouter aux qua-
« rante-sept qui ont été déjà publiées par Besson dans
« ses mémoires et par M. Ménabréa dans son ouvrage
« déjà cité et dans sa notice sur la chartreuse de Val-
ce Ion. M 11 vous a lu quelques-uns de ces documents ,
et l'assemblée , après avoir entendu ses observations
XXVIII
sur l'intérél qu'offriront les documents qu'il propose
d'éditer, a adopté ses conclusions et voté des renier-
cîinenls unanimes à M. Iluguenin, qui a mis de plus à
votre disposition d'autres documents, enire autres les
Franchises de Sallanches.
Les ouvrages qui vous ont été offerts sont donc :
Nouveaux élémetUs de physiologie, par Richerand. —
Donné par M. Hugucnin.
Philosophie de l'histoire naturelle ^ par J.-J. Virey.
— Donné par M. Hugueuiu.
Etudes sur les constitutions des peuples, par Simonde
de Sismondi. — Donné par M. Hugueniu.
Documents manuscrits relatifs à l'abbaye d'Aulps,
en Chablais, consistant 1° en une ancienne copie de la
chronique de cette abbaye; 2° en un obituaire; 5° en
une centaine de chartes des xni^, xiv" et xv^ siècles ,
toutes pièces inédites. — Donné par M. Iluguenin.
Causes de la formation actuelle de la vallée du Rhône ,
par M. Demaria. — Donné par l'auteur.
Précis statistique des antiquités du département de l'I-
sère, par M. J.-J. -A. Pilot. — Donné par l'auteur.
Notes sur la crypte de Saint-Laurent (Isère), par
M. Vitu. — Donné par l'auteur.
Notes sur le mouvement de la population dans le dépar-
tement de l'Isère, par M. Yitu. — Donné par l'auteur.
Delphinalia, par M. Gariel , bibliothécaire de Gre-
noble. — Donné par l'auteur.
XXIX
Grenoble en 1814 et 1815, par M. Gros. — Donné
par M. Maisonville, imprimeur à Grenoble.
Bullelin de la Société staiistique de l'hère (1836).
Tableau des positions géographiques et des hauteurs
absolues des points principaux du département de VlsèrCj
donné par M. Macé , professeur criiisloire à la faculté
des lettres de Grenoble.
Précis statistique des antiquités du département de l'I-
sère, donné par le même.
Essai géologique sur le groupe des montagnes de la
Grande-Chartreuse j par M. Lory.
Boiseries et anciens vitraux de l'ancienne chambre des
comptes à Grenoble, par M. Pilol. — Donné par l'auteur.
archives et mémoires de la Société dliistoire de Fri-
bourg (huit livraisons), 185G.
Eludes biographiques pour servir à l'histoire littéraire
de la Suisse, par Daguet. — Fribourg, 1 856. — Donné
par l'auteur.
Notice sur la vie et les travaux de la Société d'études
de Fribourg depuis \8oS jusqu'en iSbk, par Alexandre
Daguet. — Fribourg^ 1854. — Donné par l'auteur.
Coup-d'œil sur les publications de la Société d'histoire
de la Suisse romande. — Lausanne , 1846.
Histoire de François- Marie Revenaz et Joseph-Biaise-
Martin Guillabert , prêtres catholiques, par P. Eusèbe.
— Donné par M. du Marleray.
Lettres de remercîment des prêtres déportés et captifs
du diocèse de Genève aux fidèles. 1799. — Donné par
le même.
XXX
Esquisses historiques de la révolution de Belgique en
1830. — Bruxelles, 1830. — Donne par le même.
Notes inédites sur la guerre des Espagnols en Savoie
en 1742, par l'abbé Bonnefoy. — Donné par le même.
Charles -Félix au tombeau de saint François de Sales.
— Donné par le même.
Notice historique sur Notre-Dame de Myans, par M. le
chanoine Chevray. — Donné par le même.
Oraison funèbre de Mgr Martinet, par l'abbé Rendu.
— Donné par le même.
U Assiette, poème, par le chev. de Lostia^ traduit
par le général comte de Loche. — Donné par le même.
Essai sur V amélioration de V agriculture en Savoie,
par M. de Costa. — Donné par le même.
Mémoires pour servir à l'histoire naturelle et princi-
palement à l'oryctographie de l'Italie et des pays adja-
cents, par Albert Forlis. — Donné par le même.
Papiers, registres et sceau du cercle politique de
Chambéry, 4848-49, donnés par M. Pallatin,
Monuments de Paris et de ses environs, papier vélin,
avec atlas in-f'', — Donné par M. Joly, libraire.
Inscriptions des tombeaux de Bel- Air, près Chesnay-
sur-Lausanne, par M. Troyon, de Lausanne. -:- Donné
par l'auteur.
Etudes pour l'histoire de la Suisse , par Daguet. —
Donné par l'auteur.
Mémoire sur l'importance du frêne commun pour le
repeuplement des forêts, par M. J.-B. Francoz. — Donné
par M. du Marteray.
XXXI
Quelques réflexions médicales et philosophiques , par
M. le docteur Guilland. — Donné par le même.
L'Arl de bien discourir, par le sieur Nicolas de Hau-
leville. — Paris, 1C6 . — Donné par le même.
Le levain du calvinisme , ov commencement de l'heresie
de Genève, faicte par reuerende sœur leanne de lussie;
réimpression conforme à celle publiée à Chambéry par
les frères Dv-Four; 4 5H. — Edité de nouveau et
donné par M. Reviilod,
Réduction des florins en livres de Savoie. — Annecy,
{7lii. — Donné par M. du Marteray.
Les principes catholiques justiflés par eux-mêmes, par
M. La Palme, vicaire-général de Chambéry. — Cham-
béry, 4801. — Donné par le même.
Vie d'Anastase Germonio, archevêque et comte de Ta-
renlaiscj par l'abbé Gaspard Bonnefoy. — Lyon, i83b.
— Donné par le même.
Hommage d'un Chablaisien à saint François de Sales
le jour de la translation de ses reliques et de celles de
sainte Françoise de Chantai. — Annecy, 182G. — Poé-
sie sans nom d'auteur, donnée par le même.
Les actes et gestes merveilleux de la cité de Genève, par
Anlhoine Frommcnt , réédité de i5î>4 et donné par
l'éditeur, M. Gustave Reviilod.
Histoire des Eglises réformées du pays de Gex , par
Théodore Claparède. — Genève, 1856. — Donné par
l'auteur.
Chronique fribourgeoise , par Héléodore - Rœmi de
XXXII
Berligny. — Friboiirg , 4852. (Dix -huit livraisons.)
— Donné par l'auteur.
Inspiraiions , par M. de Juge. — Paris, 1834. —
Donné par M. du Marleray.
Un pelit livre très sérieux , par un futur tabellion.
— Ghambéry, 18S7. — Donné par l'auteur.
Dans l'intervalle du temps écoulé entre votre séance
du G août et celles de notre grande réunion semestrielle,
dont le siège avait été indiqué à Annecy et la date fixée
aux derniers jours du mois d'août^ votre Société n'est
|)oint restée inactive , et votre président a multiplié sa
correspondance et fcs démarcbes pour donner à celte
fête scientifique toute la solennité dont elle était sus-
ceptible. Dans ce laps de temps, des lettres nouvelles,
dont il a été donné communication à votre assemblée,
lui sont parvenues. Elles n'avaient ni moins d'impor-
tance pour la Société , ni des expressions de fraternité
scientifique moins chaleureuses que celles dont vous
aviez eu connaissance antérieurement.
Le 16 août, M. Fore! , président de la Société de la
Suisse romande, vous rappelant les beaux travaux his-
toriques de M. le docteur Chaponnière, qui ne pouvait
être oublié dans la liste des membres honoraires de
voire Société; M. Forel , dont le dévouement est sans
limites lorsqu'il faut encourager les éludes historiques,
vous avait déjà envoyé le 1 3 une de ces pages écrites
par la plume sous la dictée du cœur. Sa correspon-
XXXIII
ilâiice , les dons faits par lui à la Société savoisienne
d'histoire el d'archéologie , ont droit à une mention
particulière; son dévouement à notre œuvre ne saurait
être dépassé.
Si l'histoire moderne a eu sa place dans votre cor-
respondance , celle de l'art aux vieux âges de notre vie
nationale n'y a point été oubliée. Je transcris ici une
partie de ce que vous écrivait M. Revel le 18 du même
mois sur la caserne d'Albertville et sur une autre con-
struction située plus en arrière au nord-ouest :
« Ces bâtiments , vous disait-il , ont été construits
en briques et manifestement élevés aux meilleurs temps
de l'architecture ogivale. On retrouve en eux cette lar-
geur dans l'exécution^ cette simplicité noble, cet af-
franchissement de l'accessoire qui rappellent les œuvres
de celle belle époque. Nous avons surtout remarqué au
^'^ étage de la caserne des fenêtres à une colonnetle en
pierre sortant du bandeau : elles nous ont paru d'une
très heureuse proportion , el nous signalons ces inté-
ressants débris à l'attention des archéologues; ils pour-
raient donner , nous le croyons , une belle page à
ajouter à l'histoire de l'art dans notre pays.
Pour ne point donner à ce compte-rendu des pro-
portions trop grandes, je passe sous silence, Messieurs,
beaucoup d'autres lettres que vos procès-verbaux ont
enregistrées , et j'arrive en hâte à l'analyse de nos
trois journées annéciennes , celles du 30, du 31 août
et du 1" septembre.
XXXIV
Celle réunion a trouvé dans la presse un écho bien-
veillanl. Le Consiitnlionml savoisien, la Gazelle de Sa-
voie, à Chambéry, et, à Annecy, la M ojiileur savoisien,
ont rendu compte avec le plus louable empressement
des opérations de votre assemblée. D'autres journaux
étrangers, et notamment la Gazelle de Lausanne, ne vous
ont pas été moins favorables. Il résulte du compte-
rendu adressé par M. Rabut à la Société tlorimoulane
et publié dans le bulletin de cette Association, que,
réunis le 30 août dernier, à 9 heures du matin, dans
la salle du grand conseil de l'hôtel-de-ville d'Annecy,
(pie la municipalité intelligente et protectrice des scien-
ces avait mise à votre disposition , vous trouvâtes au
milieu de vous un grand nombre d'hommes spéciaux
qui s'étaient empressés de repondre à votre appel et au
programme de vos courses archéologiques dans les en-
virons de la ville, dressé, publié et répandu par vos
soins. Ce programme annonçait en ces termes les ex-
plorations que vous vous proposiez de faire :
Samedi 30 août.
9 heures du matin. — Réunion dans la salle du grand
conseil , à l'hôlel-de-ville.
9 heures \jii. — Séance, lectures et communications.
il heures. — Visite du musée et de l'exposition des
objets d'art et d'archéologie.
{ heure d/2 après midi. — Départ pour Montroltier.
XXXV
Dimanche 31 août.
7 heures du matin. — Visite du château et des monu-
ments de la ville.
9 heures. — Le tour du lac, visite à Veyrier^ Menthon,
Talloires et Duing. Séance sous les marronniers de
Talloires : lectures et discussions.
Lundi 1^'^ septembre.
7 heures du matin. — Promenades aux Barattes , à
Dingy-Saint-Cilair et Annecy-le-Vieux.
5 heures de l'après-midi. — Séance à l'hôlel-de-ville.
5 heures. — Réunion d'adieux.
Les personnes qui ont bien voulu prendre part aux
premiers essais de la Société savoisienne d'histoire ont
été, parmi les étrangers : M. Forel père, président de
la Société d'histoire de la Suisse romande; M. Daguet
Alexandre , président de la Société d'histoire du can-
ton de Fribourg; M. Gustave Revillod , spécialement
délégué par la Société d'histoire et d'archéologie de
Genève ; M. Troyon Frédéric^ de la Société d'histoire
de la Suisse romande et des Antiquaires de Zurich;
MM. Griolet Ernest , de Nimes; Claparède père, Cla-
parède Théodore et Gosset H.-J., de la Société d'his-
toire et d'archéologie de Genève ; MM. de Montet Marc
et Forel fils, de la Société de la Suisse romande.
XXXVI
Parmi les Savoisiens, c'étaient MM. Replat Jacques,
président de la Société florimontane d'Annecy, membre
de l'Académie royale de Savoie; de Morlillet Gabriel ,
secrétaire de la Société florimontane, membre de l'In-
stitut genevois; Eloi Serand , archiviste de la Société
florimontane; M. le commandeur Despine , de l'Aca-
démie royale de Savoie et de l'Institut historique de
France; MM. Auclair, procureur; Bolthauser, profes-
seur de philosophie positive au collège d'Annecy ; Bou-
vard, inspecteur des écoles primaires; Despine, avocat;
Perissoud , médecin , et Terrier François , tous de
l'Association florimontane. MM, Demaria, inspecteur
des douanes ; Courte employé du génie ; Foldi, olTicicr
d'infanterie; les membres de la Société d'histoire et
d'archéologie, au nombre de quinze, représentaient à
peu près toutes les provinces de la Savoie.
M. Joseph Dcssaix, président de la Société, a ouvert
la séance par une allocution dans laquelle était pré-
senté le tableau rapide de la formation, de la marche,
des phases diverses, du progrès et du but de l'asso-
ciation depuis son berceau jusqu'à ce jour, oîi celle
d'Annecy lui faisait avec tant d'empressement et de
grâce les honneurs d'une réception fraternelle .
M. Replat, dans sa réponse faite au nom de l'Asso-
ciation florimontane, s'est attaché à constater que le
droit de réunion, consacré par le Statut, n'a été exercé
en Savoie que pour le bien général, et qu'à côté d'in-
stitutions de bienfaisance et de sociétés de secours
XXXVII
mutuels, d'autres associations avaient été créées dans
le but de faire , par la science , une noble et sainte
propagande pour la liberté.
M. deMortillet vous a lu ensuite un mémoire tendant
à prouver que la voie romaine de Pesey ne se prolon-
geait pas à travers la vallée de Chamonix, qu'il croit
avoir été inhabitée dans la période de la domination
romaine^ se fondant sur l'étymologie des noms des
localités, tous d'origine celtique; mais que cette voie ,
qui n'allait que jusqu'à Servoz, remontait à Vandagne,
franchissait le col de la Forclaz , et descendait ensuite
le val de Montjoie pour gagner la vallée d'Aoste. Des
débris romains, une inscription du règne de Vespasien,
l'étymologie latine des localités, lui paraissent autant
de preuves que Grillet est tombé celte fois dans une
grave erreur. Une discussion intéressante s'est élevée
à ce sujet. MM. Bernard, Replat et Despine y ont pris
part et éclairé la question.
Vous avez entendu ensuite la lecture d'une notice
sur des vases antiques en verre , trouvés à Montagnole
près de Chambéry. M. Laurent Rabut en a fait la des-
cription , et il a mis sous les yeux de l'assemblée des
dessins et une empreinte de l'un de ces vases , qui est
orné de bas-reliefs. Ses considérations sur l'usage gé-
néral de la verrerie chez les anciens ont donné lieu à
de savantes remarques de M. Troyon, qui insiste sur
l'usage expressément répandu du verre, non seulement
chez les Romains, mais chez les Gaulois, dont l'habileté
c
XXXVIII
est citée par Pline ^ et qu'ils devaient probablement au
rayonnement de la civilisation des Phocéens. M. Des-
pine vous a entretenu de la découverte récente d'une
voie romaine, en travaillant à la route du Fier, entre
Rumilly et Seyssel. Vous avez demandé qu'il en fût
dressé un plan avant que les mouvements de terrain
que l'on opère l'aient fait disparaître. Des découvertes
de villages lacustres en Suisse vous ont été signalés par
M. Troyon.
La séance du lendemain a eu lieu .sous les marron-
niers de Talloires; mais avant de se .séparer, la veille,
tous les membres de l'assemblée ont voulu visiter les
salles du musée de l'exposition temporaire d'objets
d'art et d'archéologie , apportés par les particuliers et
réunis pour deux ou trois jours seulement. Celte expo-
sition , provoquée par votre Société, a présenté à l'oeil
des amateurs un très grand nombre d'objets précieux
antiques et modernes, armes, bijoux, vases, poteries,
dessins, peintures, pierres gravées, médailles, manu-
scrits, monnaies, dont l'inventaire se trouve dans
votre procès-verbal .
L'après-midi du 31 août a été consacré à une pro-
menade scientifique. Vous avez visilé l'antique château
de Monirottier, dont le temps a respecté les tours. La
salle d'armes , où se voit l'écusson des Menlhon-Mon-
trottier , l'escalier en spirale de l'une des tours , le
donjon arrondi , en pierres de taille jusqu'à la hauleur
du pont-levis, et, depuis là jusqu'au sommet, en tuf à
XXXIX
l'extérieur et en molasse à l'intérieur, h galerie supé-
rieure, une forge intacte, si bien conservée qu'elle pa-
rait n'avoir même pas servi; la grande fosse, profond
et pittoresque escarpement qui entoure en demi-cercle
la terrasse sur laquelle le château est construite ont
attiré successivement votre attention.
Le lendemain, vous avez visité le château d'Annecy,
ancienne résidence des comtes de Genevois; la cuisine,
la salle d'armes ^ la salle du Iribunal, les oubliettes, le
donjon , d'où la vue est si belle, ont été explorés par
vous , ainsi que les divers quartiers de la ville qui peu-
vent présenter quelque intérêt historique.
Vous vous étiez proposé , dans la séance de la
veille e de faire le tour du lac sous la conduite de
M. Troyon, pour voir si les pieux dont M. Serand
avait signalé l'existence au fond des eaux avaient quel-
ques rapports avec ceux qui soutenaient les villages
lacustres de la Suisse; avant cette exploration, vous
avez visité Veyrier avec sa nouvelle église d'architec-
ture gothique; Menthon, où vous avez vu, outre la
chambre qu'habitait saint Bernard avant d'aller fonder
l'hospice de Mont-Joux, des armes oll'ensives et défen-
sives antiques, casques de parade, costumes, ornements
et harnais de toute espèce dont on se servait dans les
joutes et les tournois. Vous vous êtes arrêtés au bord
du lac à examiner les bains romains découverts depuis
quelques années, et explorés avec soin par M. Ruphy,
qui se propose de continuer les fouilles. Il a fallu vous
XL
arracher à l'examen de ces beaux souvenirs du passage
de la civilisation romaine en Savoie, longtemps enfouis
dans les entrailles du sol , pour aller, après un repas
cordial que la musique de la garde nationale d'Annecy
a eu la courtoisie d'embellir de ses symphonies, accom-
plir les recherches projetées sur le lac aux environs de
Duing. M. Gosse, en plongeant plusieurs fois, a re-
connu l'existence des pilotis. On a retrouvé un grand
nombre de têtes de pieux, et des débris d'anciennes
poteries noires, aux cassures anguleuses, viennent don-
ner aux hommes spéciaux la certitude de l'existence
d'un village lacustre. Ces débris ont été offerts au mu-
sée d'Annecy par M. Gosse. L'Association florimontane
s'est engagée à pousser activement les recherches pro-
voquées dans votre sein, et qui peuvent jeter un grand
jour sur les populations primitives de nos contrées.
De là vous vous êtes rendus à Duing , où vous ap-
pelaient les parties encore debout du vieux château, la
tour isolée, de forme pentagone, qui servait de signal;
puis, à Talloires, où vous avez pu copier des inscrip-
tions romaines ou rectifier d'anciennes copies; vous y
avez pu constater approximativement l'âge de quelques
constructions , lesquelles, attribuées aux Romains, sont
évidemment romanes du xi^ ou du xri** siècle.
Le i" septembre, une séance de midi à deux heures
a remplacé la promenade de Dingy-St-Clair indiquée
dans votre programme. A votre retour des Barattes,
où vous avez admiré des médailles , des vases , des
XLI
ustensiles romains , des meubles sculptés du moyen-
âge, des tapisseries, des cuirs gauffrés, d'anciennes
gravures , de vieux tableaux , des incunables , des
émaux, des porcelaines, des armes, etc., dans la villa
de M. Ruphy, et dans son jardin des colonnes et d'au-
tres gros débris de l'âge roman , vous avez reçu de
nombreux hommages de livres , caries et manuscrits
de la part de MM. Picut , Revillod, Glaparède, Des-
saix,Troyon, Daguet, Forel, Rœmi de Bertigny, etc.,
et M. Daguet vous a fait des communications nom-
breuses. Il vous a parlé de M. Buss, professeur à
l'Université de Fribourg-en-Brisgau , et de l'hi&toire
de S. François de Sales à laquelle ce savant travaille;
d'une lettre latine et inédite de S. François de Sales
au père Canisius , jésuite ; la lecture qu'il fait de la
première page de la vie du père Gérard nous apprend
qu'il est originaire de Savoie ; quelques nouveaux
détails sur la vie d'Eustache Chappuis; quelques lettres
inédites de Lamennais, datées de Genève en 182^, où
il est question de la Savoie : tels sont encore les prin-
cipaux sujets sur lesquels ces communications ont
reposé. — M. Dessaix a ensuite fait connaître des
documents curieux sur la prison d'Etat de Miolans et
sur deux prisonniers qui y ont été enfermés.
La séance, suspendue pendant une heure, a permis
de visiter les églises , les manufactures , le cloître de
Ste-Claire, etc. A la rentrée de l'assemblée, M. Rabut
François a fait connaître des monnaies mérovingiennes
XLII
trouvées en Savoie, et dont trois appartiennent à l'an-
cien royaume de Bourgogne M. Ducis vous a appris
qu'il avait mesuré lui-même avec une corde mélrée
l'ancienne voie romaine qui descendait du St-Bernard
à travers la Tarentaise et la Haute - Savoie ; il a pu
constater ainsi l'identité de iMoùliers et de Tarentasia
placée jusqu'ici à Salins, il vous a ensuite parlé des
découvertes récentes faites à Giily , où de nombreux
débris retrouvés annoncent l'ancienne existence d'un
grand centre populeux et d'une ville violemment dé-
truite par le torrent de Gbiriac. M. Troyon a conseillé,
au sujet de cette communication, de dresser une carte
géologique de la Savoie, et il vous a montré celle qu'il
a commencée pour le pays de Vaud et autres contrées
voisines.
M. Josepb Dessaix vous a appris alors que M. Sé-
rand Eloi avait déjà fait une carte semblable pour la
province du Genevois, qui resterait dans ce travail bis-
torique la part de M. Sérand, appelé à collaborer en
outre à celles de la Savoie-Propre et de la Maurienne ;
celle de la Tarentaise serait confiée à M. Ducis. 11
aurait voulu que l'on convînt auparavant de signes
identiques; et cette motion, devenue l'objet d'une
discussion à laquelle ont pris part MM. Auclair et
Bernard, est restée sans solution immédiate.
M. du Marteray vous a communiqué quelques lettres
de M™® de Warens; M. Replat, un morceau plein de
fraîcheur et de poésie sur les mœurs des babitanls des
XLIII
Alpes, sur les principales légendes de la Savoie el sur
un usage de Beaufort à roecasion des mariages. Ce
récit a clé complété par ce que M. Ducis vous a dil sur
le droit de passade dans la même vallée.
Vous avez entendu encore un discours sur l'instruc-
tion élémentaire dans le Genevois, par M. Bouvard; une
communication sur les manuscrits de Grillet, avec un
récit du voyage que cet écrivain a fait pendant la Ré-
volution française et plusieurs autres renseignements ,
par M. Joseph Dessaix , qui a encore donné connais-
sance des manuscrits de l'abbé Frère. Ces manuscrits
contiennent;, entre autres, le récit de l'invasion des
Espagnols au milieu du siècle passé, et des chansons
en patois sur cette invasion el sur le départ des troupes
de l'Espagne. Il a mis en outre à la disposition de la
Société une copie des pièces les plus intéressantes des
manuscrits de l'intendant Pescalore concernant le Cha-
blais, et vous a fait don du premier volume de la Savoie
historique et pittoresque , dont il poursuit la publication,
M. Forel vous a signalé l'existence de la chronique
de noble Prévost , châtelain d'Evian , contenant l'his-
toire du Chablais dès les temps les plus reculés, ainsi
que des chartes anciennes et une inscription burgonde
àEvian, portant le nom de Gondemard et d'un peuple
nommé Brandohrices .
Les présidents des sociétés voisines ont terminé la
séance en prenant successivement la parole pour vous
remercier et vous féliciter d'une initiative qui ne peut
XLIV
manquer d'être fructueuse pour la science. Ils vous
ont dit combien ils avaient été flattés de la pensée que
vous aviez eue de convoquer les archéologues des pays
voisins aux promenades de votre Société , qui ne man-
queront pas de devenir toujours plus variées dans leurs
résultats et plus agréables pour tous.
J'ai donné, Messieurs, dans un compte-rendu peut-
être trop circonstancié, la rapide esquisse des travaux,
des efi'orts , des relations de la Société et des dons qui
lui ont été faits. Je n'ai rien dû omettre d'essentiel,
dans la pensée que le tableau de vos premiers succès
vous encouragera dans la voie où vous êtes entrés si
résolument. Si l'on considère le temps qui la sépare de
sa naissance , votre Société a beaucoup fait; mais vous
croyez tous avec moi , j'en ai l'assurance , que c'est
bien peu en regard de ce qui nous reste à faire.
Le Président,
Joseph DESSAIX.
RÈGLEMENT
DE LA SOCIÉTÉ SAVOISIENNE
d'histoire et d'archéologie
Article i". — La Société est destinée à offrir un
centre aux amis de l'histoire répandus dans les diverses
provinces de la Savoie; à provoquer des recherches
dans les archives publiques et dans les dépôts particu-
liers; à encourager l'étude locale des monuments et des
faits propres à jeter du jour sur l'étal ancien du pays ;
à rassembler les matériaux de l'histoire nationale ; à
publier enfin, autant que ses moyens le lui permettront,
des documents inédits et des écrits propres à étendre la
connaissance des anciens âges de la patrie.
Art. 2. — La Société se compose de membres effec-
tifs nationaux ou étrangers. Leur nombre est illimité.
La Société peut conférer le titre de membres hono-
raires à des hommes que recommandent leurs titres
scientifiques et leurs services.
Le membre honoraire peut prendre part aux séances
de la Société et à ses délibérations, mais sans droit de
suffrage .
XLVI
L'admission de nouveaux membres a lieu dans l'as-
semblée générale de la Société. Chaque candidat doit
être présenté par deux membres. L'assemblée vote au
scrutin secret. Pour être admis, il faut réunir la majo-
rité des voix des membres présents.
Les démissions devront être adressées par écrit au
bureau de la présidence ; elles ne produiront leur effet
que pour l'exercice de l'année suivante.
Art. 5. — La Société se réunit deux fois par an en
assemblée ordinaire, et extraordinairement quand les
affaires le demandent.
Le lieu de la réunion est fixé , dans chaque séance ,
par l'assemblée générale , pour la séance suivante , à
moins que la Société ne charge le bureau d'y pourvoir.
Art. 4. — Le bureau de la Société est composé d'un
président , d'un vice-président , de deux secrétaires et
d'un trésorier.
En cas d'absence du président , ses fondions sont
remplies par le vice-président.
Les secrétaires se répartissent entre eux les fonc-
tions relatives à la rédaction du procès-verbal , à la
correspondance et à la conservation des archives. Ils
sont mutuellement suppléants l'un de l'autre.
Le trésorier est chargé de la gestion de la caisse.
Les membres du bureau sont nommés par l'assem-
blée générale, pour deux ans, au scrutin secret et à la
majorité des suffrages. Ils sont toujours rééligibles.
Art. b. — La caisse de la Société est formée :
XL VII
a) D'une contribution d'entrée , fixée à h francs ;
b) D'une contribution annuelle, qui sera déterminée
chaque année par l'assemblée générale, sur la
proposition du bureau, et qui ne pourra jamais
dépasser 10 francs;
c) De la vente des publications ;
d) Des dons volontaires qui pourraient être faits.
Art. 6. — Si ses ressources le lui permettent, la
Société publiera chaque année un volume de docu-
ments inédits, rares ou précieux, de mémoires ori-
ginaux et de renseignements archéologiques et topo-
graphiques.
Art. 7. — Une commission, composée du bureau
de la Société et de quatre autres membres nommés par
l'assemblée générale pour deux ans, au scrutin secret
et à la majorité des voix , est chargée de choisir les
matériaux destinés à être publiés, ainsi que d'en diri-
ger et d'en surveiller l'impression.
Deux autres commissions, nommées de la même
manière , seront chargées , l'une , de rechercher les
chartes et documents historiques ; l'autre, de veiller à
la conservation des monuments antiques, de les explo-
rer et de les décrire.
Ces commissions font à chaque assemblée générale
des rapports sur leurs travaux.
Art. 8. — La Société cherchera à établir dans les
diverses contrées de la Savoie des commissions locales
chargées d'explorer les bibliothèques et les dépôts pu-
blics ou particuliers de documents.
XLVIII
A ri. 9. — La Société se mellra en rapport avec les
Sociétés scientifiques de la Savoie et des pays voisins.
Elle établira avec ces Sociétés, s'il y a lieu, un échange
de mémoires, de renseignements et de matériaux.
Art. 10. — Les propositions que des membres de la
Société pourraient avoir à faire à l'assemblée générale
sont communiquées au bureau quinze jours avant la
séance.
Art. i\. — Les membres de la Société domiciliés
dans la même province peuvent se constituer en comité
provincial. Ils en donnent connaissance à la Société.
Ainsi résolu dans l'assemblée générale de la Société,
à Chambéry, le 6 août 1856.
Signé à l'original : F. -M. Bebert, notaire, président
provisoire, et F. Mugmer, avocat, secrétaire provisoire.
Pour copie conforme :
Le président définitif,
J. Dessaix.
Les secrétaires définitifs ,
F. -M. Bebert, notaire.
C.-J. Saillet, prof, de litt. au Coll.
nat. de Chambéry.
MÉLANGES.
DOCUMENTS
RELATIFS
Al COUVENT m SAIiXT DOMINIQUE
DE CHAMBÉRY
PUBLIÉS PAR FRANÇOIS RABUT, PROFESSEUR D'HISTOIRE
DOCUMENTS
RELATIFS
Al COUÏFJT DE SAIXT DOMINIQUE
DE CHAMBÉRY
PIBLIÉS PAR FdWÇOIS RABUT, PROFESSEUR D'HISTOIRE
PREMIÈRE iiÉRlE
INTRODUCTION
Les documents dont nous commençons aujourd'hui
la publication sont extraits d'un manuscrit in-folio de
plus de 850 pages, qui appartient à M. C. Guillermin,
vice- président de la Société savoisienne d'Histoire et
d'Archéologie.
Ce volume, qui est appelé par un de ceux qui l'ont
fait : le Livre de la Communauté, était tenu par les
procureurs du couvent de S. Dominique de Chambéry.
Il a été écrit en très grande partie par le P. Jacques
Pelin (1), qui a este procureur du conuent par quatre di-
(1) Les Pelin étaient une riche famille de Chambéry dont le nom sa
rencontre quelquefois dans les documents du seizième siècle.
1
2
nerses fois , comme il le dit lui-même au folio 623 de
son livre. Ce religieux a fait profession en 4GS0 ; il est
mort en 1609 , à l'âge de 83 ans. Les fragments de
son manuscrit que nous publions , et les additions
qui y ont été faites pendant le dix-huitième siècle par
ses successeurs à l'emploi de procureur, nous appren-
nent qu'il a fait de nombreux dons au couvent, qu'il a
rempli les charges de sacristain, de portier et de maître
des novices; qu'il était fort assidu aux offices et aux
confessions; enfin qu'il était très zélé pour la prospé-
rité de la maison. Son écriture, qui est très belle et
très facile à reconnaître , ne paraît plus dès l'année
1668. Postérieurement à cette date , on voit, dans le
livre du couvent de S. Dominique de Chambéry , trois
ou quatre autres écritures différentes.
On trouve dans ce manuscrit des travaux de diverses
espèces : état de rente, inventaires de titres , cartu-
laire, inventaires de meubles, procès-verbaux du con-
seil, chroniques, liste de proies, de prédicateurs, de
prieurs, etc.
ETAT DE RENTES ANNUELLES.
Le commencement du volume jusqu'à la page 332
contient l'énoncé des divers revenus du couvent : fon-
3
dations pieuses , aumônes périodiques des grands
corps, legs, rentes constiluées, loyers, censés de biens
ruraux, etc., etc., avec l'indicalion de l'origine de la
rente, de la quantité, de l'époque du payement, des
précautions à prendre pour éviter les prescriptions ,
les procès ; avec l'exposé des difficultés de toute nature
auxquelles leur perception a donné ou peut donner
lieu ; avec des conseils pour les procès éventuels , et
l'énumération des pièces à y employer ; la manière de
faire des reçus et cent autres détails. On rencontre dans
cette partie du livre des renseignements sur les biens
immeubles possédés par le couvent , sur les donations
en capitaux qui ont été faites aux Dominicains de
Cbambéry, et accidentellement des notes intéressantes :
1° Sur les chapelles, les orgues et autres parties de
leur église ;
2° Sur les confréries et les corporations darts et
métiers qui y célébraient leur fête patronale ;
3° Sur la chapelle ou aumônerie du Sénat et de la
Chambre des comptes ;
4° Sur les fermages et l'agriculture au dix-seplième
siècle ;
5° Sur la généalogie de quelques familles et sur le
personnel du couvent.
Mais tout y est pèle-méle, de sorte que l'on ne pou-
vait se servir de cette partie du livre sans une bonne
table que contenaient sans doute quelques feuillets dé-
chirés au commencement. Il serait donc impossible de
la publier textuellement. J'ai analysé ce qui regarde les
revenus , et trié tout le reste pour le publier en forme
de notes au bas d'autres documents plus importants et
relatifs aux divers objets sus-énoncés.
INVENTAIRES DE TITRES ET CARTULAIRE.
J'ai cru pouvoir appeler ainsi les pages suivantes du
livre de la communauté (de 553 à 412 et de 453 au
folio 594), dans lesquelles on rencontre effectivement,
mélangés entre eux avec une certaine confusion :
Des inventaires partiels de pièces utiles dans divers
procès avec la ville, le sénat, les particuliers, etc.;
Des inventaires de titres relatifs ^ux propriétés du
couvent;
Un inventaire de contrats de réception et de profes-
sion ;
Des lettres-patentes, des transactions entre les domi-
nicains et d'autres religieux , des actes de fondations
pieuses et d'autres documents, dont plusieurs sont iné-
dits.
En rétablissant un peu d'ordre dans ces pages , on
publiera les inventaires en les réunissant suivant l'or-
dre analytique , et les documents sous la forme d'un
cartulaire.
INVENTAIRES d'oBJETS MOBILIERS.
De la page ^15 à la page 451 sont des pièces qui
méritent d'être reproduites en entier à cause de l'intérêt
qu'elles présentent au point de vue de l'art, de l'archéo-
logie, des mœurs et des usages. Ce sont des inventaires
de reliques , argenterie , ornemem et linge de sacristie ,
de chapes , chasubles , tuniques et paremens d'hautels ,
comme aussi de vaisselle d'estain et ulenciles de la cui-
sine et de la chambre prieuriale.
EXTRAITS DES ACTES DU CONSEIL.
' ( Folios 594-603. )
Le livre des délibérations du conseil du couvent
ayant été perdu, le P. Pelin, pour éviter les désagré-
ments d'une autre perte semblable, a couché dans le
livre de la communauté les comptes-rendus des séances
de ce conseil depuis le 28 août 1646 jusqu'au 20 jan-
vier 1664. Ces extraits seront publiés avec des notes.
CHRONIQUE.
Le même religieux a consigné dans les folios 617
et suivants de son manuscrit des choses très variées,
réunies chronologiquement sous ce litre : Mémoire des
réparations faites dans ce commit dez l'annè 1 600 comm'
aussy des procès arriuès tant pour les décimes que pour
les prescie.ices prétendues, des chanoines et vicai'^es , et
comm' aussy de plusieurs autres remarques que jay col-
ligè en diuers endroits.
Cette pièce est peut-être celle qui présente le plus
d'inlérêl ; malheureusement nous ne l'avons que jus-
qu'à l'année 1660 et jusqu'au folio 632, parce que des
pages ont été arrachées au manuscrit. Je la publierai
avec des notes contenant des notions relatives aux faits
qu'elle produit et tirées des autres parties du manuscrit
où elles sont parsemées. Je ferai de même pour les
pièces suivantes, qui terminent le volume.
LISTE DES PROFES.
Le titre que porte cette liste la fera mieux connaître
qu'une description ; le voici : Calhalogue des religieus
proffes de ce conuent de Chambery qui esloienl vivants en
l'anné \ 600, et du jour de leur deces, comm' aussy de ceus
qui du depuis ont receus lliabis et faits profession.
Celle liste, qui est aussi un obiluaire, offre d'inté-
ressants détails sur la vie et les œuvres de plusieurs
religieux savoisiens.
LISTE DES PRÉDICATEURS DU SENAT.
Elle est intitulée : Cathalogae des prédicateurs qui ont
preschès demnt k sénat les aduents et caresmes dez i'annè
iG50. Cette pièce, qui peut paraître étrangère à notre
sujet, s'y rattache cependant, puisque ces prédicateurs
étaient pour la plupart dominicains.
LISTE DES PRIEURS.
Ce document est en latin et porte en titre : Calhalogus
RR. PP. Priorum islius conuentus ah eo temporequo [un-
datus et recepius fuit a ciuibus huius Camberiencis .
Les rats et d'autres accidents ont fait des lacunes à
celte liste , mais J'en ai trouvé ailleurs une autre qui
permet de la compléter jusqu'en 178^.
Par cette rapide énumération des travaux contenus
dans le manuscrit que nous publions , on peut juger
de l'intérêt qu'il doit présenter. Ce volume est tout
à la fois un livre de compte, un inventaire, un cartu-
laire, un obituaire, une chronique, etc. Mais, différent
de la plupart de ces recueils qui, par leur nature, sont
8
appelés à aller sous les yeux du public, celui-ci, lenu
par les procureurs dans l'intérêt de la communauté, et
pour elle seule, renferme des notes curieuses :
Sur les querelles des religieux avec le clergé pour
les préséances ;
Sur leurs procès et les causes qui ont quelquefois fait
pencher un instant la balance de la justice;
Sur leurs tracas avec le sénat, qui était logé chez
eux;
Sur leurs petits travers personnels et leurs tribula-
tions intérieures.
Nous y trouverons la vie monacale prise sur le fait,
à une époque où elle est peu connue et où la prospérité
tendait à disparaître de nos maisons religieuses.
Nous y rencontrerons surtout, et c'est sous ce rap-
port que l'étude de papiers relatifs à nos couvents pré-
sente un véritable intérêt , bien des détails sur les us
et coutumes du pays, beaucoup de notes biographiques
qui intéressent toujours tant, et quelques f;iits ignorés
de la topographie, de l'histoire politique et même de la
météorologie de la Savoie.
Ces publications seront faites successivement et sans
suivre l'ordre du manuscrit; chacune d'elles sera pré-
cédée d'une courte notice. Nous donnons aujourd'hui
les trois dernières pièces de l'énumération qui précède :
les listes des profès , des prédicateurs et des prieurs.
Ces documents ont entre eux un grand rapport, et ils
se complètent les uns les autres. Gomme ils ont tous
trait au personnel du couvent, nous les ferons suivre
d'une petite table de noms d'hommes, sans préjudice
de la table générale qui pourra suivre toute la publica-
tion. Comme le même individu figure quelquefois sur
les trois listes, et souvent sur deux d'entre elles, cette
table des personnes devient indispensable pour savoir
tout ce qui les regarde dans ces trois documents .
Nous croyons devoir terminer cette introduction par
un très léger aperçu sur les couvents de l'ordre de
S. Dominique en Savoie, pour faire connaître ce qui a
été publié sur ces maisons religieuses.
En 12iG , un chanoine castillan , Dominique de
Guzman, homme singulièrement cliarilable et pieux (1)
qui employait son éloquence et ses écrits à convertir
les Albigeois (2) el à réformer les mœurs du clergé,
fonda à Toulouse l'ordre des Frères prêcheurs pour
travailler à celte conversion, pour s'adonner à des études
(1) MiCHELET, Hisl. de France, liv. iv, clï. vu.
(2) « Saint Dominique ne prit aucune part à la sanglante croisade dont
les atrocités vinrent paralyser les efforts Ju nouvel apôtre. »
(L'abbé C. Bandeville )
10
sérieuses et porter la parole de Dieu dans tout l'univers.
Ces nouveaux religieux furent bientôt appelés Domini-
cains, du nom de leur fondateur. On les nomma aussi
Jacobins en France, parce que leur premier couvent fut
bâti dans la rue Saint Jacques sur l'emplacement d'un
ancien hôpital de pèlerins dédié à ce saint. Le nom de
Frères prêcheurs leur fut donné à cause du but principal
de leur instilution. D'abord chanoines réguliers obser-
vant la règle de S. Augustin, ils furent déclarés moines
mendiants en 1220, dans le premier chapitre de l'or-
dre. Celui-ci se répandit bientôt en France, en Espagne,
en Italie et successivement dans tons les pays chrétiens
de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Ses maisons se
multiplièrent et furent groupées en provinces.
11 y a eu en Savoie quatre couvents de Dominicains.
Ces religieux se sont établis à Montmélian au treizième
siècle, à Chambéry en 4^4 18, à Annecy l'année 1422,
et aux Voirons au dix-septième siècle.
Nos écrivains ne nous ont presque rien transmis sur
le couvent de Montmélian. Grillet dit qu'il fut fondé en
1536 (1). Besson dit que les Dominicains s'y établirent
dans le courant du treizième siècle (2), et Guichenon
nous donne la clef de celte diflerence de date en nous
apprenant que l'église et le couvent de S. Dominique de
(d) Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements
du Mont-Blanc et du Léman, tome i, page 156.
(2) Mémoires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses de Genève, Ta-
rentaise, etc., page 322.
11
Monlméliau ayant été brûlés, les religieux recoururent
au comte Aymon, qui leur donna un emplacement pour
les faire reconstruire, par lettres du 22 mai 1536, et
qu'il en posa la première pierre au mois de juin sui-
vant {'[). Grillet nous fait encore connaître quelques il-
lustrations du couvent de Montmélian : Guy Furbity ,
célèbre par ses prédications dans Genève (2), el le Père
Grillet Jean, qui mourut évèque d'Aoste; et voilà tout.
Notre publication ajoutera quelque chose à ces courtes
notions.
L'histoire du couvent des Frères prêcheurs d'An-
necy, fondé en 1422 par le cardinal de Brogny, nous
est un peu mieux connue. Le curé de Chapeiry lui cou-
sacre deux pages dans ses Mémoires pour l'histoire
ecclésiastique de la Savoie , et il a transcrit l'acte de
fondation dans ses Preuves (3). On rencontrera aussi
quelques notes à prendre sur cette maison dans les
documents qui vont suivre.
On ne sait pas grand'chose à ce moment sur les Do-
minicains de Chambéry. Ils s'établirent dans cette ville
en 1418, ensuite de la permission que le duc Amé-
dée VIII avait obtenue du pape Martin Y (^). Ils cons-
truisirent leur église et leur maison hors des murs.
(1) Histoire généalogique de la R. Maison de Savoie. Turin, 1778-80.
Tome I, page 390.
(2) Ouvrage cité, tome m, page 125.
(5) Pages 122, 125 et ItUk.
(4) GuiCHENON , ibid. , tome ii, page 34.
12
Besson leur consacre sept lignes, et il dit entre autres
que le couvent de Chambéry a eu l'honneur d'être gou-
verné quelque temps par S. Vincent Ferrier. C'est une
cireur. Car, outre que le fait serait trop saillant pour
avoir échappé au P. Pelin et aux autres Pères qui nous
ont transmis des listes de prieurs et tant d'autres ren-
seignements, il est certain que S. Vincent Ferrier est
mort en 1^4 15, trois ans avant l'établissement des Do-
minicains à Chambéry. Cette erreur vient sans doute
de ce que l'on conservait parmi les reliques de ce cou-
vent plusieurs objets qui avaient appartenu à ce saint et
qui sont énumérés dans les inventaires que nous avons
à mettre au jour (1).
Notre intention n'est pas de réunir dans celte intro-
duction les faits de l'histoire du couvent de Chambéry
qui sont contenus dans les documents que nous avons
à publier. Cependant , comme la première série que
nous en donnons cette fois est relative au personnel de
la maison, il faut mettre ici une ou deux notions ana-
logues tirées du Livre de la communauté, où elles sont
éparses.
Le nombre des religieux de ce couvent semble n'a-
voir jamais été bien considérable, il paraît que, dès sa
(1) On peut encore voir, relativement aux Dominicains de Chambéry,
une inscriplion publiée par M. le chevalier Ménabréa dans le tome xii des
Mémoires de l'Académie de Savoie, page lx, et une notice sur leur portail
récemment démoli , que j'ai lue à cette Académie et qui est insérée au
compte-rendu, tome i (2'' sér.), page n.
-13
fondation, il alla en augmentant jusqu'au milieu du sei-
zième siècle, qui aurait été son moment de plus grande
prospérité.
A la page ^00 de notre manuscrit, on voit un extrait
des archives de la chambre des comptes de Savoie tiré
A'un livre couvert de carton blanc intitulé Inscription des
testes de Chamhery de Vanne mil cinq cents soixante un et
aultres armes suiuantes, duquel il résulte qu'il y avait à
cette date au couvent de Chambéry 15 religieux, 3 no-
vices , 3 non profès , i convers et 2 domestiques laï-
ques, en tout 2^1 personnes. Voici la liste nominale
qui est dans cet extrait :
Au CONUENT DES PeRES PrESCHEURS DE St DOMINIQUE
LIEU DU SENAT DE SON AlTESSE
F. Pierre Revillandy prieur et docteur
F. Jehan Forroy docteur
F. Humbert Barbichon soubs prieur
F. Louys Barreii
F. Jehan Pignaty
F. Pierre Gay sacristain
F. George Bastardy procureur
F. Antoine Baudet
F. Jehan Suauet
F. Jacque Lambert
F. Nicolas Alban
F. Philippe Cheurier
F. Jehan Mollard
H
F. François Lutrini
F. Pierre Pigny
F. Jehan Blanc nouice
F. Hiimbert Basset nouice
F. Gabriel Collombat nouice
F. Antoine Jacquet non proffes
F. George Collombin non proffes
F. Benoit Cheurier non proffes
F. François Plaut conuers
Micliel serviteur
et Pierre cuisinier
La chronique du P. Pelin nous apprend qu'en l'an
ICOO les vignes et les métairies du couvent étaient rui-
nées, et que le nombre des religieux n'était que de cinq
Pères, un tiers seulement de ce qu'il était quarante ans
auparavant. Ce fut l'époque la plus calamiteuse de l'his-
toire du couvent. Il se releva cependant, et eut une
seconde époque de prospérité vers le milieu et la fin
du dix-septième siècle.
Vers l'année iG40, il y avait huit ou neuf Pères et
trois ou quatre novices, quoique la peste eût enlevé cinq
religieux en i630.
En 4729, on aflîlia au couvent de Chambéry un do-
minicain espagnol. 11 y eut consentement unanime de
tous les religieux enfants de ce couvent, au nombre
de quinze. Mais cela ne prouve pas qu'il y eût quinze
Pères à Chambéry. Quelques-uns d'entre eux pouvaient
15
fort bien se Irouver dans d'autres maisons où les appe-
laient leurs diverses fondions.
Quant à la maison des Voirons {\) , voici ce qu'elle
était. Des ermites qui vivaient en communauté dans
cette localité embrassèrent la règle de S. Dominique
et s'unirent à son ordre au milieu du dix-septième siè-
cle. Plus tard, cette communauté fut érigée en couvent
particulier de Dominicains et subsista jusqu'à l'incendie
de la maison en 1769. Les religieux se réunirent alors
à ceux d'Annecy (2). On voit dans le contrat d'entrée
en religion du sieur Louis Saillet , de Burdignin , que
le 1" novembre 4 7i!i4 le P. François Jordan, natif et
bourgeois de Thonon, était prieur du couvent des Voi-
rons et qu'il y avait avec lui trois autres religieux :
le P. Claude Ganlin, natif et bourgeois de Chambéry,
le P. Nicolas Blaix, natif et bourgeois de Tbonon, et le
P. Ch. Dunant, natif et bourgeois de Montmélian (3).
(d) Montagne du Faucigny aux confins des communes de Bons et de
Boëge.
(2) Grillet, Dict. hist., tome m, p. 436, et Besson , Mémoires pour
l'hist. eccl., p. 110.
(5) Ce document m'a été communiqué par M. Saillet, professeur de
littérature au collège de Chambéry, l'un des secrétaires de la Société sa-
voisienne d'Histoire et d'Archéologie.
CATALOGUE ET OBITUAIRE DES RELIGIEUX
PROFÈS DU COUVENT DES DOMI-
NICAINS DE CHAMBÉRY
Ce document occupe treize pages du manuscrit. Le
P. Pelin a écrit en cnlier ou en partie les 56 premiers
numéros. Les derniers de ces numéros, celui même qui
lui est consacré, ont été seulement commencés par lui
et complétés par ses successeurs à l'office de procureur.
Quelques noies ont aussi été mises par eux aux [)re-
miers articles pour y ajouter un renseignement. On a
séparé par un tiret les différentes écritures d'un même
numéro.
L'extrémité inférieure des feuillets du manuscrit a
été un peu rongée. Cela a donné lieu à de petites la-
cunes, rares du reste et faciles à compléter.
n
CATHALOGUE DES RELIGIEUS proffes de ce con-
uent de Chambery qui estoient viiiants en l'anne
1600, et du jour de leur deces , comm'aussy de
ceus qui du depuis ont receus Ihabis et faits pro-
fession.
1 . P. F. François L'oRioL bachelier de Paris, deceda
1608 au conuent d'annecy.
2. P. F. EsTiENNE PicHOT Icquel a esté longtemps
procureur, deceda le 7 septembre 1603, enterré aus
cloistres sépultures des religieus (1).
3. P. F. Benoit Quimier natif de Chambery et proffes
de conuent docteur de nantes, a esté prieur de conuent
par deus diuerses fois vicaire de la nation, lequel com-
mença a remettre et dégagé le conuent. 11 a laissé a
receuoir au conuent la somme de cents escus d'or (2),
(i) C'est probablement sur cette tombe commune qu'était placée l'in-
scription dont nous avons parlé à la page 12. Nous la reproduisons :
en mercy
les bons trespasses
qui sont mis icy
sur quelz vos passes
par dieu ne cesses
de prier por tous
et sur tout pances
qu a., sere unis
(2) L'écu d'or valait alors huit florins. (Promis , Monete dei reali di
Savoia, tome ii, p. 252.)
2
48
voiez page 367(1). plus a laissé 400 ff. (2) qui estoient en
rente constitué, lesquels en l'anné 1636 furent mangés
Item des obligations desquelles le conuent a esté paie,
plus 400 ff. quon treuva après son deces qui fut le 28
décembre 1609.
4. P. F. PiERUE DEBOLLO natif du faucigni proffes de
ce conuent, docteur de Paris, lequel en Tanné 1577
prescha l'aduent et le caresme deuant le sénat ensuite
vicaire gênerai, de la congrégation Gallicane, prieur
des conuents de lion de st maximin et de ce conuent
dés l'anne 1604 jusqu'en Tannée 1613, durant lequel
temps a esté vicaire de la nation et a presché par trois
ou quatres diuerses fois deuant le sénat avec applaudis-
sement, a donné au conuent dez Tanné 1577 jusqu'en
Tanné 1613 en diuerses fois pour les réparations du
conuent plus de deus mille florins, na iamais pris un
sol du conuent, a été grand Théologien de S. A. Charle
Emanuel, a laissé quantité de beaus et bons livres, et
400 ff. dargent que Ion porta au dépôt après son deces
qui fut le 2 septembre 1613 estant aagè de 84 annés ,
fut sépulture soubs une pierre en montant en la tribune.
(1) On voit k cette page du manuscrit, dont nous publions des fragments,
que cette somme fut perdue pour le couvent. D"" Bouvier, femme en pre-
mières noces de l'avocat Quimier ci en secondes du président Tardy, belte-
sœur du P. Quimier, avait passé avec lui une transaction où elle promettait
paj'er cette somme à lui ou k ses successeurs. Après la mort du Père Qui-
mier, le couvent a reçu du président Tardy un a-compte sur les intérêts de
cette somme ; mais ayant eu un procès en 1637 pour le capital avec M. de
Sonnaz, petit-fils dudit président, les dominicains furent déboutés par arrêt
du sénat, parce qu'il leur manquait un titre, le testament de Jean Quimier,
oncle du religieux « et que l'ayant cherché dans les minutes cCun nomme
» Pagniard notaire il cest treuué arraché. Faut aller a conseil »
(2) Florins.
{9
Le P. Gallesius observantin fît l'oraison funèbre , le
corps du sénat y assista (Ijjja ville donna six flam-
beaus. Utinam reuiuiscat. — Il est dit de luy dans le
journal des guerres de Flandres qua la demande de
l'ambassadeur despagne le General l'envoya a Amiens,
ou se préparant pour prescher il feut pris par les enne-
mis et pieds et mains liés en son col entouré de mèches
allumées par les deux bouts feut mené dans un vaisseau
ou ayant conveincu les huguenots ils l'abandonnèrent
et il retourna en france etc.
5. P. F. Claude Guilliaume natif de Chambery et
proffes de ce conuent deceda le 16 septembre 1610.
Nota qu'a la sépulture du susdict père, Ion commença
à inuiter les croix des conuents , de st francois et au-
tres et a leur faire une petite collation car au parauant
Ion ne faisoit aucune cérémonie dautant que il ne se
Ireuue rien dexposè en auqune façon dans les comptes
pour les enterrements, ny mesme pour... escarpins.
Lon a donc commencé pour le d' p. et ensuite pour p. . .
6. P. F. Jehan Maugin natif de chambery et proffes
de ce conuent deceda au conuent de troye lieu de son
assignation dans septième anné 1613.
7. P. F. Henry Perrody natif de Chambery et proffes
de ce conuent et p. du conseil deceda le 18 février 1616;
fit faire deus petis chandeliers dargent Item laissa 300
ff. au dépôt Item 200 ff. en rente constitué hippothe-
ques sur des terres a Villarcher (2). Le sac est chez le
proc. Chiuillard.
(1) Probablement parce que ce religieux était auditeur de la chambre
des comptes de Savoie. (Voyez plus loin la liste des prieurs , n" 60 )
(2) Hameau de la Motte.
20
8. P. F. Nicolas Fillion de Chambery proffes de ce
conuent et p. du conseil decedé le 12 septembre 1617.
fit faire ce grand calice doré avec le peti ciboire dar-
gent doré. Plus fit une fondation scavoir qua tous les
quatres temps de l'annè Ion chanteroit une messe so-
lemnelle de requiem et qu'il seroit donné a chasque
prestre 4 . . et 5 fî. pour la récréation mais faute dauoir
mal assuré la somme capitale pour la dicte fondation,
layant donne à son priué nom , nous avons esté con-
damnés par arrest du sénat.
9. P. F. LouYs Dauid de Chambery prédicateur gêne-
rai de ce conuent (l)deceda le 10 juin 1633. a esté prieur
17 ou 18 annès prieur au conuent de Montnielliant ,
laissa au dépôt 400 ff. employés pour les pulpitres ,
tables et chère dans la bibliothèque plus a laissé mille
trois cent florins en rente constitué plus laissa 600 ff.
en rente qui fut mangé sans nécessité l'anne 1647.
10. P. F. Chàrle Vial de Chambery proffes de ce
conuent Bacchillier de Paris, docteur de Bourges, a esté
prieur de céans par deus diuerses fois , estoit bon scho
lastique , assidus au confessional et aus offices divins ,
reucilloit toutes les nuicts les religieus pour les matines
a laisse 300 ff. dans le dépôt, et 200 ff. quil donna pour
faire une cloche l'anne 28. deceda de la contagion Tanné
1630 (2) fut pourtant enterré aus cloitres (3).
(d) Les dominicains donnaient le nom de prédicateur général aux maî-
tres en théologie institués par le prieur provincial. (V. Dl'Caivge a ce mot.)
(2) Celte peste a enlevé quatre pères et un frère non profès aux domi-
nicains. (Voir n"* 11, 17 et 18 de cette liste.)
(5) La famille Vial avait un tombeau dans l'église des dominicains de
Chambery. Dans les récentes démolitions faites des chapelles du collatéral
21
11. P. F. André Moncellin de Chambery et p. du
conseil deceda de la contagion le 11 octobre 1630 fiist
enterré dans nostre verger de Cognin proche la maison
avec un novice non proffes nomme cartier. le susdit
P. André a bien trauaillè pour le conuent. — Il com-
posa un livre des miracles du Rosaire.
12. P. F. NoÉ Malibre de Chambery p. du conseil et
jubilé (1) deceda a Montmellians y estant allé pour se
pourmener le 19 juillet 1638.
. 13. P. Pierre Pagnody de Chambery p. du conseil et
jubilé decedé le 17 mai 1648.
14. P. F. HuMBERT Raymond de Chambery prédica-
teur gênerai et jubilé deceda dans sa septante septiesme
anné fît faire le Renisfier d'argent, le 26 mai 1658.
15. P. F. Jehan François Delalê de Chambery p. du
conseil decedé le 23 décembre 1644 (2) fit faire deus
gauche de cette église , on a trouvé une dalle entourée de l'inscription
suivante :
Sepulcrum . hereditarium . famiUœ . d. procuratoris . vial .
1609.
et, dans le haut de la dalle, les initiales I. V. dans une couronne de
feuillage.
(1) Jubilé, yu6i7ar«MSj celui qui a persévéré 50 ans dans le même état.
DucANGE, V Jubilarius, cite entre autres un exemple pris dans un nécro-
logue de dominicains.
(2) Les religieux indiqués dans les 14. alinéas qui précèdent semblent
être ceux qui, d'après le titre de ce catalogue, existaient au couvent de
Chambery en 1600. On est amené a celte idée en voyant que l'ordre chro-
nologique des décès suivi jusque-là est interrompu par la date de la mort
du P. Delalé, mort avant le P. Raymond qui figure cependant avant lui
sur la liste ; les dates d'autres décès viennent encore confirmer cette ob-
servation.
chandelliers dargent valant cent ducattons (1). Item
donna cent diicatons pour faire cloche Tanné 1629 et
laissa vne sedule de 800 ff. — Assistoit les agonizant
nuit et jour avec grande assiduité.
i6. F. Pierre Gay conuers receu Ihabis lan 1606 le
14 auril. — deceda le 28 septembre 1666 dans sa 78«
anne enterre dans le cloistre.
17. P. F. Claude Rollet de Chambery mourut de
contagion le 3 septembre 1630 fut enterré dans les
cloistres.
18. F. André de Chambery nouice non profîes mou-
rut de contagion dans septembre 1630 enterré dans les
cloistres.
19. P. F. Jacque LAROCHE de St Beron proiTes et p.
du conseil de ce conuent décédé le 7 décembre 1638.
20. P. F. Jacque Hamard de Chambery proffes et p.
du conseil decedé dans sa quarante neufuiesme annè le
14 janvier 1648.
21 . P. F. Gabriel Maugin proffes du conuent de lion
assigné céans deceda dans le mois de décembre 1648.
22. P. F. Dominique Nostre natif de Montmelliant
proffes de ce conuent docteur de Nante , a esté prieur
céans par deus diuerses fois, a Montmellian vicaire delà
nation , decedé a Guerrande (2) estant allé pour près-
cher, l'an 1651 .
23. P. F. François Delorme de Chambery protTes et
p. du conseil de ce conuent decedé dans sa cinquante
septiesme anné, dans le mois januier 1651 .
(1) Le ducaton valait en Savoie à cette époque sept florins. ( Promis ,
Monete dei reali di Saxoia , tome II , page 2S4. )
(2) Ea Bretagne.
23
24. P. F. Claude Léger du Verromey (1) proffes et
prédicateur gênerai de ce conuent decedè le 21 may
<654 en sa cinquante neuuiesme annè estant sousprieur
et ministre des nouices, a été le premier prieur du voi-
ron (2) durans six annés et quelques mois, laissa dans
nostre dépôt 300 ff. a laissé plusieurs livres.
25. P. F. François Farconet natif des eschelles prof-
fes de ce conuent licencié de Rheins et docteur du
gênerai deaedè le 26 août 1652 dans le conuent de
Maubec (3) y estant allé pour uoir son frère qui estoit
prieur. — Il étoit fort homme de bien et exorciste in-
fatigable.
26. P. F. Ambroise dequeresque de Chambery profFes
et p. du conseil de ce conuent decedè le 10 septembre
1657. enterré dans le premier charnier sortant de la
sacristie pour entrer dans le S»» S^oium et le P. Ray-
mond (4) est enterré dans le suivant (5).
27. P. F. Christophe Crochon profTes de ce conuent
docteur de camps (6) a esté prieur céans et vicaire de
(1) Valromey.
(2) Le Voiron ou les Voirons , en Faucigny.
(3) Département de l'Isère.
(4) Voyez n" 11 de cette liste, page 21.
(5) Voici ce qu'on lit fol. 631 v» du manuscrit du P. Pelin dans la par-
tie que nous publierons plus tard et qui est intitulée Mémoire des répara-
tions :
« L'anné 1653 je fis faire les six charniers qui sont dans le sta stor auant
» que l'on posa le marche pied du grand autel , lesquels charniers forti-
1, fient le retable . -
»... le charnier du milieu est au président Costa les massons s'en
» feront paie, et aus deux premiers du coste de la sacristie sont enterrés
» les PP. Raymond et Ambroise. »
(6) Caen.
24
la nation mourut d'une inflamation de poulmon le 19
octobre 1662 a esté prieur au voiron et deceda dans sa
58^ anné.
28. P. F. Antoine Granier natif de Beaufort proffes
et p. du conseil de ce conuent — decedé le 4 juin 1671
aagé de 64 annés (1).
29. P. F. Benoit Picard de Bugey proffes de ce con-
uent deceda en Italie lannè 1645.
30. P. F. Girard Bonnefois proffes de ce conuent
decedè le 24 auril 1654 dans sa quarante troisiesme
annè.
31 . P. Joseph Gayme natif de Chambery proffes et p.
du conseil de ce conuent — il a procuré les réparations
et peintures du cloistre et. du chapitre (2) et fait bastir
(1) Il avait rempli les charges de sacristain et de sous-prieur.
(2) La démolition, faite il y a deux, ou trois ans, de la salle capitulaire,
a laissé apercevoir a tout le monde , sur la muraille qui subsiste encore ,
les traces de ces peintures du chapitre a travers une couche de badigeon.
On y voyait encore les formes d'une Vierge , d'un religieux et de quel-
ques autres personnages ; malheureusement elles étaient dans un si triste
état de dégradation qu'il n'y avait pas même espoir d'en pouvoir ressaisir
le sujet avec toutes les précautions d'usage en pareil cas.
On trouve dans le Mémoire des réparations déjà cité que « le boisage
» de la sacristie a été fait par l'industrie du dit P. Joseph Gaime, aussi
» bien que les tableaux du cloitre
» Le président Castagnery donna beaucoup de fer a ceste considération.
» Le P. Gayme fit poser les armoiries du président Castagnery a vne des
» voûtes de la sacristie soubs espérance qu'il donneroit dauantage et na
» rien donné. »
Ailleurs on trouve que ces tableaux des cloîtres , au nombre de 36 ,
représentaient des hommes illustres de l'ordre, 'a l'imitation de ce qui
avait été fait au couvent de Grenoble. Ils avaient été payés au peintre,
M. Bese, mille et soixante florins.
1^5
une fort chambre — decedé le 24 septembre 1 675
aagé de 58 ans (1).
32. P. F. Pierre Borrel de Chambery proffes et p.
du conseil de ce conuent decede le 3 januier 1 653 dans
sa tr me anne.
33. P. F. Charle Gaud proffes de ce conuent docteur
de paris. — Il soutint des thèses au chapitre de lyon
1643 il vint icy dire sa messe feut maitre des nouices a
Paris, prescha a plusieurs chaires de Paris et aus prin-
cipales de france deus aduents et caresme deuant le
sénat feut fait prédicateur ordinaire et conseiller de
S. A. R. C. E. (2) deuant lequel il prescha a Turin et
soutint contre des in les priuileges de la nation,
obtint pour cet effet arrest du sénat (3) feut vicaire de
la nation prieur de céans en 1657 et en 1661 a l'élection
et demande de tous les religieus il feut institué prieur
par bref apostolique (4) en 1663 il feut esleu prieur a
Nessy (5) Troye et Besançon il s'excusa de tous 3 en 1 669
(1) Dans son contrat de profession du 2 mars 1631 , sa mère donne au
couvent deux mille et cent florins, a la charge qu'il jouira des revenus de
cette somme durant sa vie Plusieurs fois il fut sacristain cl procureur.
(2) Charles Emmanuel H.
(3) Du 28 juin 1662.
(4) Notre manuscrit contient , comme nous l'avons dit, des extraits des
actes du conseil depuis l'an 1646 jusqu'à l'an 1664. On y trouve la note
suivante relative à cette léélection du P. Gaud, fol. 600 v" :
« Die 27= Sbris 1660 P. M. Gaud Trienniuni sui prioratus explevit. die
>• 13 sequentis mensis R<^' PP. capitulariter congregati eundem P. Gaud
» de novo elegerunt et poslularunt in priorem scrutinium eicctionis ad
„ Rmum generalcm dirigentes Romam qui R^us aucthoritate aposlolica
» sibi in hac parte commissa defîectus eiusmodi electionis supplens hune
» coufirmavit por litteras datas Rom» die 1 3 decembris »
(5) Annecy.
26
il feut ancor fail prieur a Nessy et l'accepta. — decedé le
7 octobre 1680 une heure après minuit moreut dapo-
plexie le 3 octobre (sic) après soupe aagé de 72 annés
qui furent eschues au mois de may 1690. — Le P. Ch.
Gaud licencié de Paris, docteur de lordre decedé le 20
juillet 1696 a sept heures du matin dans sa septante
septiesme année (1).
34. P. F. Hugues Noé Marchand de Chambery proffes
du conuent de Clermont en Auuergne alïilie a ce conuent
dez l'annè 1641 docteur de Paris — Profond théologien
aigu disputant feut prieur de céans , de Nessy , des
voirons vicaire de la nation et des conuents de lyon et
moulins maitre des nouices a Paris proposé pour y
estre prieur et ampeché par des dauphinois mauvais
voisins (2).
35. P. F. Dominique thorombert de Saint Innocent
proffes de ce conuent — decedé le 8 novembre 1681
aage de 62 ans f3).
36. P. F. Jacque Pelin de Chambery proffes et p. du
conseil dès lan 1 650 de ce conuent — decedé le 24 mars
1699 reliquit sept mille trois cents florins dans son de-
(1) Nous rappelons au lecteur que les passages séparés par des tirets
sont de diverses écritures sur le manuscrit et de plus eu plus récentes.
(2) En 1654, il voulait se retirer du couvent de Chambery lors de la
visite du P. provi icial ; mais il resta à la sollicitation des Pères , qui fu-
rent très contents. Son contrat de profession porte une rente de 50 ff. an-
nuels racbetable après sa mort pour le capital de mille florins, qui a été
payé au couvent par M. Carron , procureur au sénat, son héritier.
(3) Dans son contrat de profession , M« Claude Thorombert , châtelain
de Saint-Innocent, s'oblige pour mille florins. Ce religieux a été procureur
eu 1657.
27
post. il avait 83 annés ils estoit fort [assidu] aux offices
et aux confessions (1).
37. P. F. HiACiNTHE Histoire natif de montmelliant
proffes et p. du conseil de ce conuent (2).
38. p. F. Geruais Granet proffes de ce conuent —
decede le 19 mars 1694 en sa 69 annè.
39. P. F. Maxhie Gayme de Cliambery proffes et p.
du conseil du conuent — decede le 24 feb. 1676 aagé
de 53 (3).
40. F. Antonin Gros bourguignon conuers proffes de
ce conuent decede le 16 aoust 1655. cestoit un bon con-
uers qui a tousiours travaille a la sueur de son visage.
41 . F. Claude dunand montagnard conuers charpen-
tier decede le 23 octobre 1661 âgé de 36 annés receu
Ihabis lanne 1644 (4).
(1) V. notre introduction, p. 1. C'est lui qui a écrit la plus grosse partie
des documents que nous publions. Dans un autre endroit du livre de la
communauté on lit la note suivante :
« Le susdit P. Pclin est mort le 24. mars 1699 âgé de 83 années lequel
» estoit père du conseil très assidu aux confessions et au cœur zélé pour le
» bien temporel de la maison, il avait esté sacriste et portie au conuent
» de St Jacque et icy a esté trois a quatre fois procureur et sacriste a fait
» beaucoup de reparafions et a baucop espargne de telle manière quil a
» laisse en argent 7S61 ff. »
(2) Son contrat de profession, du 31 janvier 1654, porte cent ducatons.
Il a en outre laissé, par testament du 28 juillet 1642, 600 ducatons au cou-
vent, h la charge de célébrer une messe de requiem tous les quatre-temps
après sa mort. Il fut sacristain.
(3) Il a laissé par testament du 7 février 1641, Greffe notaire, la somme
de mille florins, dont il s'était réservé la jouissance durant sa vie naturelle.
(4) On voit aux actes du conseil que le F Claude Nant conuers de la
paroisse de Vertenay ( Verthemex ) delà la montagne a fait profession le
19 mars 1649.
28
42. P. F. Thomas Ducouz de Chambery proffes de ce
conuenl receu Ihabis soubs n. m. Nostre le 27 septem-
bre 1647 — célèbre prédicateur paroist dans des cbaires
des plus considérables de france et de paris il feut fait
docteur a Rome par le R^^e gênerai de Marinis en 1 668(1) .
43. P. F. Albert Maillant natif de Montmelliant
proffes de ce conuent receu Ihabis soubs n. m. Nostre
le 27 septembre \ 647 — docteur de paris proffond théo-
logien très intelligent dans les langues presanté de la li-
cence ses harangues du parlement furent imprimées à la
demande du parlement et dédiées a M. de Châles pre-
mier président aux comptes a Chambery (2) et a M. le
procureur gênerai du parlement de paris (3).
44. P. F. Vincent Carron de Chambery receu Ihabis
sous n. m. Marchand le I o januier 1 651 et fit proffession
soubs n. m. Lornet le 19 auril 1654 qui estoit le second
jour de sa 17^ annè — il feut docteur de la faculté de
bourges prieur de Baulne (4) et de céans decede le 23
may 1682 a 7 heures du malin ayant receu tous les sa-
crements en sa 46 anne (5).
(1) Il a fait profession le 19 janvier 1649. On lit dans le journal d'un
Bourgeois de Ciiambery, que nous éditerons : Le mercredy dix feburier
1685 l'on a fait a St François l'oraison funèbre du seigneur marquis de
St Maurice l'oraison funèbre faite par le Rd Père Ducouz
dominiquain. De borte que nous savons au moins qu'il n'est mort qu'après
cette année 1683.
(2) Hector Milliet , baron de Challes et d'Arvillars.
(3) Il a fait profession le 19 janvier 1649.
(4.) Département du Loiret.
(5) On a consigné dans les actes du conseil du couvent l'article suivant
relatif h ce religieux et à son frère Benoit :
« Die 18 jauuarli 1651 recepit conuentus duos filios dni Carron magiâtri
29
45. P. F. Charle Dalmaz natif de la balme receu
Iliabis soubs n. m. Marchand le 15 januier 1651, et fit
proffession le 20 aoust1654 soubs n. m. Crochon (1).
46. P. F. Benoit Carron de Chambery receu Ihabis
soubs n. m. Marchand le 15 januier '1651 et fit proffes-
sion au nom de ce conuent au nouiciat du faubourg de
St Germain de paris Tanné 1656 — il est presantement
bachelier en la faculté de paris et dans un voyage qu'il
fit a Rome la presante anne 1668 il apporta la confir-
mation des nominations de paris long temps contestés
fit déclarer sa proffession nulle et quitta (2).
47. P. F. Hyacinthe Morand de Chambery receu Iha-
bis soubs n. m. Marchand le 21 septembre 1651 et fit
proffession le 20 aoust 1654 soubs n. m. Crochon —
decedé le 29 septembre 1666 enterré dans le second
[charnier] sortant de la sacristie pour entrer dans le
cœur (3).
» computorum thesauri regii intendentis qui dédit conuentui 1» trigenta
» pistolas pro ingressu. 2° decera pro pensione uniuscuiusque. 3° ornavit
» caméras eorum. 4° obligavit se ad mille sexentos ducatones ut fundet
» pensiones pro suis filiis tempore vilae illorum et post erunt conuentui
» sub obligatione duarum missarum hebdomalium »
(d) Article inache\é ; son contrat de profession porte 300 ducatons. l\
était neveu du prieur.
(2) On voit dans un autre endroit du manuscrit que son contrat portait
800 ducatons acquis au couvent après sa mort, comme pour son frère Vin-
cent ; qu'il quitta l'habit pour être chanoine au Château ; qu'alors son père
fit une ccdulc de 300 ducatons aux religieux de S. Dominique ( V. ci-dessus
n» hU).
(5) On lit dans un autre endroit du manuscrit qu'il laissa 800 ducatons
par testament, et qu'il nasquit le ^" septembre 1637, avec deux sœurs,
tous trois d'une porté.... Il prit donc l'habit à 14 ans. Son père était au-
diteur a la chambre des comptes.
30
48. P. F. Dominique Calonzier natif de Rumilly re-
ceu Ihabis le 22 may 1654 et fit profession le 28 juillet
1654 sous n. m. Gaud (1).
49. P. F. Antonin Genot de Cliambery fils du procu-
reur genot receu Ihabit le 21 décembre 1657 soubs n.
m. Gaud et fît proffession Ie28juilliet 1659 soubs n. m.
Gaud — estant aumosnier du marquis de sourche en
Hollande il mourut a Nimegue et deut aus guerres estre
enterré a la cathédrale réconciliée nouuellement par le
cardinal de Bouillon et gist deuant le grand autel (2).
50. P. F. Jean François Gald receu Ihabis le 21 dé-
cembre (3) soubs n. m. Gaud et fit proffession soubs m.
Gaud dans le mois de feb. 1660 — il soutint a Paris des
thèses publiques a la fin du cours dédiées a monsieur le
sénateur Castagnere baron de Chasteauneuf qui assista
a l'acte avec messieurs ses enfants, il dit sa première
messe a Troye en Champagne 1668.
51 . P. F. LouYs Charroi de Chambery receu Ihabis
soubs n. m. Gaud le 9 feb. 1 658 et fit proffession soubs
le mesme m. Gaud dans le mois de juin 1 661 après avoir
encouru la proffession tacite — deced décembre
1690 aage de 48 annés (4).
52. F. Charle de Bellegarde de Chambery receu
(1) Dans un autre passage du livre de la communauté il est nommé Gas-
pard D. Chalonzier. Il y est dit qu'il n'avait que 12 ans et demi quand
il prit l'habit ; il fit profession en 1659, le 28 juillet, par conséquent à 17
ans et demi. Son contrat parle de 400 ducatons acquis au couvent après sa
mort, suivant l'usage.
(2) Son contrat parle de 4000 fl., a la charge de quelques messes
(3) En 1637. Lisez l'article précédent et le suivant.
(4) Contrat de 3000 florins.
31
Ihabis soubs le P. M. Gaud le 31 décembre -1660 et
soubs le mesme fit proffession le 9 mars 1662 (1).
53. P. F. Bernard Morand de Chambery receu Ihabis
soubs M. Gaud le 3 février 1662 et soubs le mesme fit
proffession le 4 feb. 1663.— Obiit die 6» mayi Rd^p.Ber-
nardus Morand doctor bituricensis in conuentu Argen-
tomensi (2) hora nona serotina apoplexia paralysi et
linanche correptus die sequenti ?=> ejusdem niensis hora
circiler tertia matutina vitœ suœ metam attigit aetatis
anno circiter quadragesimo (3).
54. P. F. Ignace Brondel de Chambery receu Ihabis
soubs N. M. Gaud le 21 décembre 1657 et partit d'icy
le 22 mars 1 663 pour aller faire son noviciat a Besancon
nota qu'il y eut beaucoup "dobstacles à sa proffession,
non contre sa personne mais pour le payement de 800 ff.
que les PP. Marchand et Gayme pretendoint estre deus
pour les pensions du susdit F. Et tout compte fait et
arresté par deuant M^'' doncieu aduocat gênerai lequel
prie par mad. Brondel fit porter le liure chez luy et
layant veu en présence du P. Marchand fit voir à la
confusion dudit P. Marchand que Mad. Brondel ne res-
tait redeuable que de la somme de 125 fl. Le dit Ignace
(i) 11 est nommé ailleurs Adrian. Son contrat porte 100 pistoles d'Es-
pagne (la pistole d'Espagne valait plus de 20 fl.), pour lesquelles le séna-
teur de Bellegarde, son frère, s'obligea. Les Bellegarde des Marches étaient
d'anciens protecteurs du couvent. Le musée de Chambery possède une clef
de voûte qui porte les armes sculptées et peintes de cette famille, et qui
provient d'une chapelle de l'église des dominicains. Cette chapelle était du
quinzième siècle : elle était a droite du porche de l'église : c'est celle qui
a longtemps servi de magasin à un quincailler piémontais.
(2) Probablement Strasbourg.
(5) Son contrat porte 1000 fl.
32
fit proffession solemnel soubs le P. M. Richecœur pro-
vincial le 16 septembre 1665 (1).
(2) F. François Vieux natif de Bonne en Foussigny
prit Ihabis en l'an 1660 soubs M''® Gaud et fit proffes-
sion soubs le mesme decedè le 6 feb. 1678 aage de 45
annè.
55. F. Jehan Michel de Bertrand natif en mourienne
le 11 aoust 1650 receu Ibabis soubs le P. M. Richecœur
provincial le 13 septembre 1665 qui mena le dit nouice
au conuent de Moulin pour faire son nouiciat duquel il
en sortit sur la fin de januier 1667 pour venir faire sa
proffession solemnelle icy qui fustle23feb. 1667 soubs
le P. M. Purry prieur. Le contrat de réception porte
2000 fl. acquis au conuent après le décès dudit nouice
acte receu par M*^ Noble notaire le 12 septembre 1665.
— Il fit déclarer sa profession nulle et quitta l'habit (3) .
56. F. Charle Emanuel Milliet fils de Mons"" le mar-
quis de Fauerge ayant receu Ihabis de nostr'ordre dans
le conuent de Quyers (4) et après y auoir demeuré enui-
ron neufs mois, est uenu a Chambéry du consentement
du P. prieur du conuent de Quyer pour changer d'air,
Mons"" le marquis son père la doncque propose pour
estre receu au nombre des enfants proffes de ce conuent
ce que luy a esté accordé en recommençant son noui-
ciat (5) des le 4 may commil conste par lacté du conseil
(1) Son contrat porte 2400 fl.
(2) Sans numéro.
(3) Son contrat portait 2000 fl.
(4) Chieri , en Piémont.
(5) Il paraît que ce fut encore à condition qu'il changerait de nom. On
voit dans un manuscrit de Bcsson qui appartient aux descendants de la
33
du susdit jour et le il du dict mois 1667 fust fait le
conlract par lequel ledict marquis s'oblige de paier au
conuent après le deces dudit F. Charle Emanuel son fils
la somme de trois cent ducatons pour une fois ou quinze
ducatons annuels a la charge d'une haute messe vu jeudi
de chasque mois à Thonneur du S' Sacrement acte
receu par M"^ Vachery notaire. — Il fut envoyé à Clair-
mont en Auuergne pour faire son nouiciat et la il quitta
maison Milliet, et dont une copie m'a été obligeamment communiquée par
M. le chan. de St-Sulpice, que , par testament olographe fait a Cbambéry
le 10' octobre 1668, le marquis de Faverges légua A Cbarles-François
son autre fih nouice chez les religieux de S' Dominique sous le nom de
Charles Emanuel jOO ducalons.
On ne lira pas sans intérêt la note inédile consacrée par notre généalo-
giste Besson ;> ce Charles-François Milliet ;
« Charles François fut page de S. A. R., prit ensuite l'habit chez les
» religieux de S' Dominique de Quiers qu'il quitta peu avant de faire
» profession puis se réavisa et fut refaire son noviciat a Clermont en Au-
» vergne dans le couvent du même ordre d'où il sortit trois mois après et
). se sauva a Toulon où il reprit l'habit séculier. Son père le fit fermer
» dans le château de Nice. Etant élargi il se rendit en Espagne en 1670
» étant arrivé a Rhodes dans l'Andalousie, il entra en qualité de volon-
» taire dans la compagnie de cavalerie du comte de Valpergue il prit congé
» environ la S' Michel 1671 , qu'il se détermina ii retourner en Savoie. Il
» s'embarqua a Cadix sur un bâtiment français et fut transporté a Tanger
» de la reprenant la route de Marseille il lui prit fantaisie de tirer un
» mousquet chargé dés long temps qui lui creva a la main , dont il eut le
» pouce ouvert, fut blessé a la mâchoire au col et au ventre ; le patron
» fut obligé de le débarquer a Malaga ; il y reçut les sacrements, testa et
» mourut le 8 novembre 1671. Git en l'église de la Trinité de la même
» ville.
)) Il procura bien des dépenses et des chagrins a son père qui le réduisit
» a sa légitime par son testament du 8 juin 1669, Chaque famille a ses
» étourdis. »
34
volontairement l'habit. Quelque temps après mourut en
Espagne.
57. F. Raymond Chafardon natif de Toyry fit pro-
fession soubs le Mre Vincent Carron le 3 aoust 1668
estant gênerai le P. R""' De Marinis. Il mourut l'an 1 673
en janvier.
58. Fr. Pierre nu Marette d'un village proche Ar-
bicr(1) en Geneuois receu Ihabis dans le mois de may
4 676 soubs le P. M. Malliant prieur et lanne suiuante fit
profession II n'y a point de contract — dècedè en Is-
pagne Valence.
59. F. GoNDiSALUE Adam natif de ceste ville print
Ihabis au mesme temps, et fît profession, que F. duma-
rette il y a contract receu par M"" Bourgeois notaire de-
meurant deuant la prison (2).
60. F. Grenat natif de cette ville prini Ihabis dans
septembre 1676 soubs le P. Malliant et fit profession le
10 septembre, il n'y a rien.
61 . F. Pierre Perret natif de S' Jehan de Mourienne
print rhabis et fist profession avec frère Grenat il y a
contract portant 200 ducatons pour Perret. Le contract
est dans le dépos signe Jaquin :
— Le P. Malliand garde le contract.
62. F. François Crottet natif de Chambery fust en-
voie au conuent de S' Germain de Paris 1 677 ou il receut
Ihabis et lanné suiuante vient icy avec attestation commil
auoit fait son nouiciat et fust receu profes de ce conuent
le 7 octobre 1 679 il ny a point de contract — il a laisse
au conuent 4000 iï.
(1) Probablement Alby, car on disait ordinairement Arby, Arhiacum.
(2) Le contrat est de l'année 1675 ; il porte 200 ducatons
35
63. F. Jacque Bonet de Mouriene pris Ihabis de F.
conuers soubs le P. M. Malliand prieur lanné 1676, et.
fit profession soubs le P. Bresillet prieur Tan 1679.
64. F. AviME Merieu charpentier de delà le Rosne
prit Ihabis de F. conuers soubs le P. M. Malliand prieur
et fit profession soubs le P. Bresillet prieur l'an 1680
et decedat le 28 novembre 1 680 il est mort poulmonique
en sa 33" anné.
65. F. Jacque Villard natif de Chambery fut envoie
a Besancon pour y faire son nouiciat et par son contract
de réception a donne après sa mort au conuenU deux
milles livres acte receu par M® Roux procureur notaire
le 15 auril 1681 il est dans le depos.
— Le P. Villard la retiré.
66. Le R'^ P. Pierre F. de Rochette natif de Cluse
a prit Ihabit le 25 du moy daout 1 686 par les mains de
P. de Bellegarde prieur auec le suiuant (1).
67. R'' P. Anibal Saluer fils de M'' Sallier laduocat
lesquels appres auoir fait leur anné daprobation dans
ce conuent la ou le nouitiat auoit este estably furent
enuoye tous deux a Orléans pour i recomencer leur no-
uitiat attendu que le nouitiat fut casse dans la visite que
fit icy le provincial mestre Gaulthier de Brulon a son
retour du chapitre gênerai de Rome la ou ce R'' P. M.
prouincial auoit obtenu la cassation dudit nouitiat pour
lestablir au conuent de Nessy. et lanné estant acheue
de leur nouitiat a Orlean firent profession le 21 octobre
(1) Pierre-François de Rochette était (ils du seigneur de Rochette, de
la Croix et de Songez, qui s'obligea dans le contrat de profession de son fils
pour /lOOO fl,
36
1688 par les mains du R. P. Perrin, nota que le P. de
Bellegarde estant prieur la dernière fois a fait rétablir
icy le nouitiat qui fut 1696 par un commissaire du R""®
P. gênerai Cloche lequel s'appelait F. Brigniole.
68. Le RJ P. Ferdinand de la Balme natif de la
Roche affilié et accepté enfant de ce conuent
de Chambery (1).
68 bis. Le P. Joseph Guillard a pri Ihabit le sixième
du mois d'août mille six cens nouante cinq par les mains
de M provincial dans sa visite le unze août 1689
a fait profession en Avignon elle (2).
69. Frère Pierre Rey de Chambery a prit l'habit le
16 septembre 1701 et a fait profession le 10 octobre
1702.
70. Frère (3) Blanc de Lyon originaire de Beaufort
en Sauoye a prit Ihabit le 26 novembre 1701 et a fait
profession le 6 décembre 1702 — contract receu par
Petit.
71 . Frère Joseph Vibert de beaufort a pris l'habit
le 1702 et a fait profession le 11 janvier 1703
sous le R. P. M. Bret prieur de ce conuent.
72. Le P. Hyacinthe de Rochette estans prieur du
Voiron a esté affilié le 1 5 may \ 702 a ce conuent il estoit
sy deuant du conuent d'auignon. prouuince deTolouze.
(1) Cet article a été effacé, ainsi que son numéro, qui a été reporté à
l'article suivant. On lit en marge : son affiliation cassé au capitre de Bloys.
(2) On lit ailleurs : « Le P. Joseph Guillard a receu l'habit Il n'y a
» point eii de contract aient esté receu gratis en considération de ce qu'il
>) joueroit de lorguc. »
(3) C'est probablement François qui a été prieur. {ï'. iV" 102 de la liste
des prieurs ci-après.)
37
73. Le F. Vincent Clerc. 1703 (i).
74. Le F. Antonin Labaye ; 18 février 1703.
75. Le F. Joseph Suisse. Pour frère conuers, 1704.
76. Le F. Jean Bougay frère conuers, 1704.
77. Le F. François Hyacinthe Blanc de Chambery;
4 mai 1704.
78. Le F. Nicolas Rambert 1706.
79. Le F. Dominique bu Truc 1706.
80. Le F. Thomas Cartanas 1706 obiit die 10 feb.
1725.
81 . Le F. Philibert Rosset — 10 juillet 1710.
82. Le F. Philippe Chambre a fait profession a
Quiers 1710.
83. Le Fr. Marc Antonin Rey le 12 avril 1711. —
obiit 1728.
84. Le F. Claude Perrin 10 juin 1711 .
85. F. Simon Pernat a pris l'habit le 12 juin 1711 et
enuoyé au novitiat de dijon. Il a promis au conuent
1000 escus a sa profession par contrat receu par M®
Renaud et a fait son testament par lequel il confirme
la ditte donation de 1000 escus et donne en outre
1000 fl. receu par M® Garret et a fait profession le 18
du mois d'aoust 1712. Les 1000 escu ont esté payés
après sa profession on a preste 500 a la paroisse de la
Gettaz (2) le reste a esté employé tant à la solemnité de
S' Pie qua l'orgue. — Il ny a rien eu de cet argent em-
ployé a la solemnité de S' Pie mais tout à l'orgue.
(1) Cet article et quelques-uns des suivants n'offrant d'autne intérêt que
celui du nom et de la date de la prise de l'habit, on a cru devoir se borner
pour eux à ces indications sommaires.
(2) La Giettaz , commune de la Haute-Savoie.
38
86. F. Pierre du truc. 1712; proffession en 1713.
87. F. Jean Baptibte Labaye soIiBeardé. nov. 1712.
88. F. Claude Lard. 1715.... il a esté enuoyé au
nouitiat de dijon il donne au conuenl 2500 florins.
89. F. Joseph Jay. 1715... il a esté enuoyé au noui-
tiat de dijon il donne au conuent 4000 ff.
90. F. Jacque Heurteur fait profession a Besancon
le .. octobre 1718.
91 . P. Pierre Sonnet fait son nouitiat a Besancon (1 ) .
92. Fr. Catherin de Carpinel a pris l'habit a auignon
1723 et fait profession icy le 20 août 1724.
93. F. Melchiel Guigue 1724. a pris l'habit et fait
son nouiciat a S' Germain a Paris (2).
94. F. BENOiTBisETfr. conuers 1 724. obiitanno 1729.
95. F. Pierre Pernet a receu l'habit pour le conuent
le 7 septembre 1727 a été a Aix en Prouence faire son
nouiciat et y a fait profession le 20 septembee 1728.
96. F. Joseph Rey a receu l'habit pour ce conuent
(1) Il a été professeur de philosophie au collège royal de Chambéry et
dans ceux d'Annecy et de Thonon ; il a euseigné la théologie au couvent
de Grenoble; il était très instruit en droit et en histoire ; il disputa avec
succès contre un ministre genevois pendant qu'il enseignait à Thonon. Il
est mort à l'âge de 79 ans, le 21 janvier 1777.
(Extrait d'une noie rédigée par le P. Varol , prieur.)
(2) Il est l'auteur d'un mémoire manuscrit que nous avons sous les yeux :
Récit abrégé de Viy^terdit signifié au R"^ P. Lartigue dominicain prœdi-
cateur du carême a Annecy en 1754, de la part de M'' les grands vicaires
du chapitre de la cathédrale , le siège vacant , du procès dont cet interdit
fut l'occasion et de l'arrêt du sénat de Savoie qui le termina en déboutant
le même chapitre de ses demandes. Il s'y agit d'une tentative semblable à
celle que ces chanoines avaient déjà faite en 1689 pour s'introduire dans
l'église des dominicains, et qui est narrée dans Besson (Mém., p. 123.).
39
le 7 septembre 1727 a été a Aix faire son nouiciat et a
fait profession a Chambery le .. octobre 1728.
97. F. Peissard a reccii l'habit pour le conuent il est
allé faire son nouiciat a Aix en Prouence a fait profes-
sion le 8 octobre 1729. — a fait profession en 1731 (1).
98. R'' P. François Corbel espagnol du conuent des
églises prouince d'arragon a été affilié dans cette maison
le 4 février 1729 du consentement unanime de touts les
religieux enfants du conuent au nombre de quinze le
R. P. Pierre Rey prieur.
99. F. François Revel a été habillé en qualité de
convers le o j'anvier 1730.
100. F. Joseph Faure. 1731, fait profession a Cham-
bery.
4 01. F. Beardê. 1731.... et fit son noviciat a Aix ou
son frère le conduisit, le dit fut bachelier de Paris et
enseignoit pour son frère la philosophie. Est mort en
1747.
102. F. Thiollier 1735. au noviciat de S' Germain.
103. Fr. Varot (2) ,1735. au noviciat de S' Germain,
104. F. Perrin. 1735. envoyé au noviciat de S' Ger-
main.
(1) Voici ce qu'on lit dans l'article nécrologique qu'a fait de lui le
P. Varot, prieur de Chambery :
Hesterna die {li juin). ...a nobis ablatus est R. P. Fr. Franciscus
Peyssard annos nalus 66. religionemque ingressus ah annis 50
lùm Cantoi-is eximii partes exjAevit cum singulari frequentantium eccle-
siam noslram plansu acpia lœtitiâ, tum procuratoris-syndici officiuni
prioris etiam et in hoc et in Monmelianensi conventu munus pari digniiate
sustinuit etc.
(2) Pierre-François; il était natif de Termignon. Grillet lui a consacré
un article (tome m, p. 408).
40
105. F. MoLLiNGAL a pris l'habit et fait son noviciat
a Besancon en 1748 (1).
106. En 1750 au mois de may. les FF. Saillet et
Vincent ont été reçus pour cette maison et le R. P.
M. Peissard prieur les a conduit a Paris au noviciat de
S' Germain d'où ils ont passé au collège gênerai de la
rue S' lacques.
■*»»«^
II
LISTE DES PREDICATEURS DU SENAT
Le sénat de Savoie était dans l'usage de faire prê-
cher pendant l'avenl et le carême dans l'église des
Dominicains, où il tenait chapelle. Il assistait, -ainsi
que la chambre des comptes , à ces sermons , et l'on
voit dans les comptes des Frères prêcheurs de Cham-
béry, qu'ils recevaient quelque chose pour sonner les
sermons du sénat. Cet usage paraît s'être conservé
jusqu'à la fin du dix-septième siècle. li n'existait plus
(1) Mort a 55 ans. l\ a été sous-prieur au couvent de Monlmélian pour
faire plaisir au P. Bimet, prieur de cette maison , qui était son cousin.
41
dès longtemps lorsque Besson écrivait ses mémoires
pour l'histoire ecclésiastique de notre pays, c'est à-dire
au milieu du dix-huitième siècle, puisqu'il dit, en par-
iant de l'église de nos religieux, on y prêche le carême^
et autrefois celait en présence du sénat (1). Les
personnes appelées à faire ces prédications étaient tou-
jours des hommes de talent, et plusieurs étaient Sa-
voisiens. Les dominicains, appelés par le but de leur
ordre à cette mission, en ont fourni plus que les autres
corporations. C'est pour cela que nous publions, dans
les documents relatifs à leur coûtent de Chambéry, !a
liste suivante, qui fait connaître l'état et la patrie de
ces orateurs.
Le P. Pelin a commencé à dresser cette liste; il l'a
poursuivie depuis iôoO jusqu'en 1667. Dès lors elle a
été continuée, jusqu'en d68"2, avec deux écritures dif-
férentes. Celui à qui appartient la dernière a ajouté, en
marge des premières notes du P. Pelin, les prédicateurs
des quatre années 1646, 4647, 1648 et 1649. Nous
les mettrons en tête des autres, à leur rang chronolo-
gique.
Nous allons nous-même augmenter celte liste, en
ajoutant ici, d'après d'autres annotations éparses dans
(1) Le sénat faisait aussi prêcher quelquefois en dehors des temps d'a-
vent et de carême. C'est ainsi qu'il obtint, en 1660, un sermon de M. de
Maupas , évéque du Puy, qui était alors a Annecy, où il travaillait aux
verbaux nécessaires pour la canonisation de S. François de Sales.
{La vie de messire Jean d'Aranthon, page 76.)
42
le Livre de la communaulé et ailleurs, des laits anté-
rieurs à ces dates.
L'année 1577, le P. de Bollo prêche l'avent et le
carême devant le sénat et la chambre des comptes (J).
Grillet cite un autre prédicateur du sénat en 1587 :
le P. Michel Trepier, de Chambéry, religieux francis-
cain de l'Observance.
En 1623, le P. George, jésuite, fut le prédicateur
du sénat.
En 1630, N. M. Ratlellier, prieur des dominicains
de Chambéry, prêcha devant le sénat, lequel donna pour
sa nourrilure 50 f[. et 12 liv. brochet, la chambre donna
aussy 50 ff. et poisson.
Enfin, dans l'intervalle compris entre 1 633 et 1 637,
le P. Jean Portier, qui était du couvent d'Annecy et qui
était prieur à Chambéry, prêcha une année devant le
sénat.
Comme pour la liste précédente, nous séparerons
dans celle-ci par un tiret les annotations ajoutées pos-
térieurement en marge ou ailleurs à quelques articles.
(d) Voy. ci-devant, page 18.
43
CATHALOGUE DES PRÉDICATEURS qui ont pres-
chés deuant le sénat les aduents et caresmes dez
Tanné 1646.
1646. Le R. F. P. Robe jacobin.
1647. Monseigneur l'euesque de Geneue (1).
1648. Monsieur Bely.
1649. Un père carme.
L'annè 1650 le P. Bally harnabite il logeât céans
aduent et caresme — il est présentement évesque
d'Aoste (2) -
L'annè 1651 N. M. Adet du conuent du Mans il fut
demandé au sénat par P. M. Marchand prieur, fit des
merveille, il donna au conuent trois pistoles pour le
pain et le vin qu'il prenait pour lui et son valet.
L'annè 1632. le P. Hospes cordellier observantin.
L'annè 1633. vn P. feuliant.
L'annè 1654. vn Père de l'oratoire.
L'annè 1635. N. M. Cherpignon jacobin provincial
de la province de France du conuent de Bourge qui fut
bien ouï, et bien aimé des religieux a cause de sa ci-
vilité les [sic) donnant les présents a la communauté de
(1) Charles-Auguste de Sales.
(2) Philibert-Albert Bally, d'Alby, occupa le siège d'Aoste de 16S9 à
1691. (Besson, Mém. pour servir à l'hist. eccl., page 264). — Il a laissé
plusieurs écrits, des lettres pastorales, un traité de l'oraison, etc., qui
ont été imprimés, à Chambéry chez Etienne Riondet, et à Lyon chez Jean
Certe.
44
la volalie et ne prenant du conuent que le pain et vin
pour luy et son conuers qui faisoit nostre cuisine, et a
la fin voulut recompenser et les PP. refusèrent.
L'annè 1656. vn P. jesuiste nommé P. Martinet de
Chambcry.
L'annè 1657. le P. Dumolin jesuiste.
L'annè 1658. N. M. Gaud prieur de céans qui fit
merveille.
L'annè 1659 le supérieur de S"^ Antoine — nommé
Dufournel.
L'annè 1660, vn prestre séculier auquel M. Gaud fît
retracter en chaire de quelques propositions qu'il avait
avancées le jour de la conception.
L'annè 1661 . N. M. Laubreuiere prieur de Grenoble
lequel ne fit aucune civilité au conuent.
L'annè 1662 le P. Louis augustin fut nommé et ayant
fait prescher un autre augustin reformé les advents, le
sénat nestant satisfait du d' P. Louis choisi N. M. Gaud
pour prescher le caresme.
L'annè 1663 N. M. Gautier jacobin du conuent de
Troye en Champagne grand prédicateur mais bien fas-
cheux et ne fît aucune civilité au conuent.
L'annè 1664 prescha le P. Lambert jesuiste.
L'annè 1665 prescha un benefîcier nommé M^""
qui auoit este jesuiste et M*'' le premier président vint
prier le P. prieur de loger le d' prédicateur dans la
chambre ou logé le P. Gautier, le P. prieur fît
responce que le P disoit ne pouuoir donner sa
chambre a cause qu'il dauoir les goûtes, don
le d' président fust telle civilité et commença
a reprocher les nous auoit rendus.
45
L'annè 1666 le P. Paul carme déchaussé.
L'annè -1667 le P. Lcmege docteur proffes de nosîre
conuent de Clermont en Auuergne qui fust bien suiuit
et bien recompencè sans qu'il aye rien donne au con-
uent. Nota que tous nos prédicateurs simaginent quen
disant la messe pour le conuent, ils sont acquittés.
L'annè 1668 Monsieur De la Perrouse docteur de
Paris associé de Sorbonne doyen de la S'« Chappele et
fils du premier président (1).
L'annè 1669 le P. Gerin cordelier de l'observance et
du conuent de S' Bonaventure de Lyon.
L'annè 1670 le R. P. Bresson jésuitte de Lyon.
L'annè 1671 le t. R. P. Patoiiillet jésuitte de Salins.
L'annè 1672 le T. R. P. Archange Girard de Dijon
capucin.
L'annè 1 673 le R. P. Gaud dit Dom Jaques de S^ Loiiis
feuillant natif de Tours.
L'annè 1674 R. P. Ducouz religieux de ce conuent.
L'annè 1675 Leuesque de Grenoble Estienne Le Ca-
mus {%.
(1) Le doyen François de Bertrand de la Perrouse était fils du président
au sénat du même nom. Il naquit à Chambéry le 20 septembre 1640 , et
y mourut le 23 avril 1693, comme on le voit aux registres des décès de
la paroisse de Mâché. C'était un excellent prédicateur. On a son portrait
gravé par Gérard Audran.
(2) La même année , les syndics de Chambéry le prièrent de faire l'o-
raison funèbre de S. A. R. , mais il ne la fit pas ; elle fut faite a S' léger
par le R. père Gaud dominiquain , au sénat par le seigneur doyen de la
Perrouse et a la S'« Chappelle par le sieur abbe Fauijer. (Extrait d'un
journal d'un bourgeois de Chambéry, au dix-septième siècle, manuscrit
qui paraîtra probablement bientôt dans les publications de la Société sa-
voisienne d'Histoire et d'Archéologie.)
46
L'anné 1676 P. Vallier docteur de Paris de nostre
conuent de gren —
L'anné 1678 un cordelier de l'obseruance.
L'anné 1679 un carme de la Grand manche.
L'anné 1680 un feuliant.
L'anné 1681 P. Bresilliet nostre prieur.
Nota que l'anné 1682 le sénat a nommé vn prédica-
teur pour l'aduent qui fut P. Gratin supérieur de S' An-
toine de ceste ville et pour le caresme le P. Arcange
capucin qui auoit deia presché.
III
LISTE DES PRIEURS DU COUVENT
DES DOMINICAINS DE CHÂMBÉRY
Le P. Pelin et ses successeurs ont dressé celle liste
à la fin du livre de leur communauté. Il y manque la
dernière page et quelques fragments des précédentes ,
qui ont été rongées ou déchirées; mais jai trouvé un
autre catalogue des prieurs de celle maison , relié
avec diverses pièces analogues, à la suite d'un volume
in quarto qui a appartenu à la bibliothèque des Domi-
47
nicaius (1). J'ai pu , grâce à lui , avoir une liste com-
plète jusqu'en 1784, et ajouter en notes des détails qui
n'existent pas sur le document que je publie.
De l'année 1784 à la suppression du couvent en
1795, il y a encore neuf ans; et comme la durée de
la charge de prieur était de trois ans, il nous faudrait
trois noms pour qu'il ne manquât rien à notre série.
De ces trois prieurs, je puis en citer deux avec certi-
tude. L'un fui le P. Prudent Delabaye qui figure dans
un acte notarié de 1789; et l'autre, le dernier, fut le
P. Girard , orateur distingué (2) , que beaucoup de
vieillards de notre ville ont connu, et qui était profes-
seur de philosophie au collège royal. Il ne nous manque
donc plus que le prieur des années 1784-1787. Peut-
être était-ce le P. Curtet Marc-Antoine, qui avait déjà
rempli deux fois cette charge et qui accepta en 178G
un département de quittance pour les RR. PP. de
S. Dominique (3). On ne peut pas l'assurer, car il ne
prend point ce litre dans l'acte.
Celle liste est plus intéressante encore que les deux
précédentes; elle est plus ancienne et remonte au pre-
mier jour de l'existence du couvent de Chambéry. On
y trouve aussi des renseignements sur l'histoire de celte
(1) Il fait aujourd'hui partie de la bibliothèque de M. l'avocat Charles
Guillermin.
(2) Voy. Grillet, Dictioyinaire historique, tome r, page 202.
(5) J'ai vu cet acte et celui que j'ai cité auparavant entre les mains de
M. le chanoine A. de St-Suipice.
48
communauté. L'on y voit, par exemple, que les pre-
miers prieurs étaient plutôt étrangers que nationaux,
et qu'ils étaient Français ou Genevois.
CATHALOGUS RR. PP. priorum istius conuentus ab
60 tempore que fundatus et receptus fuit a civibus
lîuius Camberiensis (1).
1 . Falco Brodeletus qui obiit anno 1418 sub eo re-
ceptus fuitconventus a proceribus oppidi camberiaci (2).
2. Hugo Julianus etiani primus qui prsefuit conventui
ab anno 1418 usque ad annum 1424 (3).
3. GuiDO Flamocheti pater ab anno 1424 usque ad
annum 1445. Fuit procurator ordinis et postea M"^ ge-
neralis vigesimus octavus. — erat Gallus.
(1) On lit de plus sur la seconde liste dont nous avons parlé : Volenie
domino, req^iirente lum regulari , cum seculari clero obnixè supplicante
procertim et civium turma.
(2) La seconde liste ajoute : et eodem anno interiit in domino.
Les Dominicains de Chambéry ne le comptaient pas dans la liste d<>s
prieurs de leur couvent ; car on voit le mot primus donné a Hugues Julien
dans l'alinéa suivant. Us citent ailleurs Etienne Martin comme le troisième
de ces fonctionnaires. Cependant j'ai laissé subsister les numéros d'ordre
tels qu'ils sont dans la marge du document publié.
(3) \\ y a ici une erreur matérielle, peut-être du copiste; c'est 1421 et
non 1124 qu'il faut lire, ainsi qu'il l'article suivant. La durée des fonctions
de prieur était de trois ans. l\ résulte d'ailleurs d'un acte du 26 octobre
1421 qu'il celte date Guido Flamocheti transigeait, en qualité de prieur
du couvent des FF. Prêcheurs de Chambéry, avec le prieur de Lémenc sur
des droits de sépultures , etc.
49
4. Stephanus Martini claremontis, fuit vicarius gene-
ralis ordinis miraculis clarus anno 1446 (1j.
5. Antonil's Gastandi prœfuit ab anno 1 446 usque ad
annum 1463. Confesser Ludovic! régis Cipri (2) doctor
Bononiensis obiit 1463.
6. JoHANNES Bertrandus pater 1463, obiit 1468.
7. Stephanus de Altardis 1470.
8. JoHANNES PicARDi alias hougy doucii anno 1472
doctor louuaniensis (3).
9. JoBANNES Bertrandus auuo 1474 secunda vice.
10. Georgius Sabaudiœ pater anno 1476.
11. Stephanus Durand jubilatus pater 1478 (4).
12. Petrus Parui , pater anno 1481.
13. NicoLAUs DE Laudino pater 1483.
14. Jacobus Grucelli pater anno 1485.
15. NicoLAUs DE Letaualle Genevus et primus scri-
ptor librorum (5) et congregationis hoilandice (6)
anno 1487.
(1) On voit ailleurs qu'il était Auvergnat, qu'il est enterré sous la pierre
sur Inquelle est graiié limage, entre les portes sous la tribune prés du grand
autel , in Iransitu navis ad chorum, et que l'on pendait à de nombreuses
chevilles placées entre ces deux portes , des cierges , flambeaux et autres
vœux en son honneur, pour être guéri de la rupture, de la colique, etc.
(2) Louis, fils du duc Louis de Savoie, qui avait épousé en 1458 Char-
lotte , héritière de Chypre.
(3) Louvain.
(4) Il fait cette année-là et le mardi 10 novembre une transaction en
qualité de prieur avec les religieux de Lémenc ; acte que nous donnerons
plus tard.
(5) Ailleurs : primus exarator librorum chori.
(6) Probablement vicaire général de cette congrégation. Le couvent de
Chambéry était d'abord de la congrégation de Hollande ; mais ensuite , a
une époque qui n'est pas indiquée et à la sollicitation de Martin Grurel ,
4
50
16. ViNCENTius Brunetus pater anno 1489.
17. Jacobus Catelli hic fuit ecclesiasles archiducis
Philippi A (1 ) doctor apostolicus anno 1 491 .
18. ViNCENTius Brunetus pater secunda vice — 1492.
19. Jacobus Catelli magister (2) secunda vice —
1493.
20. Grallus Clerici ligonensis (3) doctor apostoli-
cus 1494.
21. Jacobus Grucelli pater secunda vice 1498.
22. Claudius Suffiselli pater 1500.
23. Jacobus Sabaterius pater 1502.
24. GuiLLiERMUs Clerici lingonensis doctor aposto-
licus 1503.
25. JoHANNES BoNETUS patcr anno 1506.
26. Jacobus Catelli magister tertia vice 1508.
27. ViNCENTius BouERi patcr 1510.
28. Antomus Decostis pater 1512.
29. JoHANNEs Borrelli patcr 1516.
30. Petrus de Tardito pater 1517.
31. Antonius Decostis secunda vice 1518.
32. JoHANNEs Bonetus patcr secunda vice 1519.
33. Antonius Decostis doctor apostolicus tertia vice
1521.
premier vicaire fie la conç/régation (jallicane , il accepta d'être mis dans
cette dernière, qui devint plus tard la jjrotn'wce de Paris. Elle était ainsi
désignée au 17^ siècle. ( Inventaire des pièces contenues au sac n" 57. )
(1) Très probablement Austriœ. Pbilippe-le-Beau , fils de l'empereur
Maximilien et père de Charles-Quint. Ecclesiasles signifie ici évidemment
chapelain.
(2) Le titre de magister était donné aux docteurs en théologie.
( Cazaluis, De ieier. sac. christ, rilihus. )
(3) De Langres.
51
34. Claudius GiNETus Genevus tloctor pisiensis 1523;
fuit vicarius geneialis.
35. Petrus detardito docfor aposlolicus secunda
vice 1525.
36. HuMBERTi s Martinetus magister nannetensis (1)
— 1528.
37. Claudius dequercu pater 1530 congregationis
gallicanse.
38. Antonius Decostis ecclesiastes principisCaroli (2)
quai'ta vice 1531 .
39. NicoLAus MoRiNi alexen. (3) doctor Valenciae
1533.
40. HuMBERTUS Martinetus de belloforti (4) secunda
vice 1535.
41. Andréas Vallini MoiUismeliani prœdicator ge-
neralis (5) — 1540.
42. GuiLiERMLS Baston doctoi" Nannetensis conventus
Lugdunensis 1543.
43. JoHANNEsFoRRERius SENIOR doctoi" l'omanus 1545.
44. Andréas Valini prœdicator generalis secunda vice
1549.
45. JoHANNES FoRRERius SENIOR inquisitoi' fidei secun-
da vice 1550.
46. NicoLAUs CoNTAN trcccnsis (6) doctor parisiensis
et regens, et prior huius conventus tempore capituii con-
(1) De Nantes.
(2) Charles III, duc de Savoie.
(3) Probablement d'Alex.
(i) De Beaufovt en Haute-Savoie.
(5) Voyez la note de la page 20.
(6) De Troje.
82
gregationis gallicanœ sub magistro Ludovico de bolo vi-
cario generali anno 1555.
47. Petrus Gay a Camberio prœdicator generalis —
i557.
48. Petrus Riuilliandus doctor nannetensis 1561.
49. Petrus Gay pater secunda vice 1563.
50. JoHANNEs FoRRERius SENIOR tcitia vîce 1565.
51 . JoHANNEs FoERERius JUNIOR doctoi" pcr iiiagislrum
generalem 1571 .
52. Deifilius Pettitus prœdicator generalis montis-
meliani 1573.
53. JoHANNES Forrerius SENIOR quaita vice 1577.
54. JoHANNES Forrerius junior secunda vice 1581 .
55. Philibertus Cochet qui annis 1582 1583 1584
prœfuit.
56. Mammertus de Ponte (1) prœdicator generalis
annessiensis prœfuit annis 1585. 1586. 1587.
57. Benedictus Quimerius doctor nannetentis huius
oppidi filius prœfuit annis 1588, 1589 1590 et 1591 (2).
58. Stephanus Blanchet prœdicator generalis mon-
tismeliani prœfuit ab anno 1591 usque ad annum 1594.
59. Benedictus Quimier secunda vice prœfuit ab an-
no 1594 usque ad annum 1604.
(1) Les du Pont étaient du pays. Guichenon cite un Louis du Pont
écuyer, seigneur de Myans, époux de Jeanne de Cusinens (Histoire de la
Bresse, pag. 227). Au iS"^ siècle, un Jacques du Pont fonda une chapelle
dans l'église des Observantins de Myans, où l'on voit son épitaphe.
(2) Le franciscain P. F. Quimier, qui a été gardien du couvent de
Chambévy et qui est mort en 1608, était probablement de la même fa-
mille. C'était un prédicateur distingué, egregius co»u(o»ia/or ( Obituaire
des franciscains de Chambéry, 7 novembre).
53
60. Petrus Debollo huius conuentus filius, doctor
parisiensis, theologus (1) S-"' Caroli Emanuelis Sabaudise
ducis, fuit vicarius generalis congregationis gallicanae et
vicariiis substitutiis nationis, prœfuit ab anno 1604 us-
qiie ad annum 1613. — qui etiam erat magisler auditor
in suprema caméra coniputorum Sabaudiœ.
61. Carolus Vial huius conuentus fîlius, bacchalau-
reus parisiensis et doctor Bithuricensis (2) prtefuit ab
anno 1613 usque ad annum 1620.
62. JoANNEs Baptista Dumesnil brito (3) conuentus
Rhedonensis (4) et doctor nannetensis prsefuit ab anno
1620 usque ad annum 1621 et fuit ejectus priorin con-
uentu claromontensi (5).
63. Carolus Vial pro secunda vice preefuit ab anno
1621 usque ad annum 1627.
64. Petrls Rattelier conuentus Bisuntinensis (6) et
doctor nannetensis prœfuit ab anno 1627 usque ad an-
num 1630.
65. Bernardinus de cbarpene conuentus annessiensis
doctor nannetensis prsefuit ab anno 1630 usque ad an-
num 1633.
66. JoANNEs Portier (7) conuentus annessiensis doc-
(I). Theologus, qui parle de Dieu, prédicateur.
Sur la seconde liste : « Scriptor et prœdicator celeberrimus. »
(2) De Bourges. « Ftiit ^Hr simplex sed acittus theologus ( a**' liste ).
(5) Breton.
(4) De Rennes.
(5) De Clermont en Auvergne.
(6) De Besançon.
(7) 11 était très probablement de la famille de François Portier, prieur
des dominicains d'Annecy et vicaire général des dominicains en Savoie,
qui publia une description dé l'ermitage des Voirons en 1643 , et une vie
du B. G. D'Orlié. (Grillet, tome i, page 290.) 11 prêcha devant le sénat.
54
tor naiinetensis prœfuit ab anno 1633 usque ad annum
1637. vicariiis generalis congregalionis gallicanœ; vica-
rius substitufus nationis.
67. Do.MiNicus NosTRE huius conuentus filins doctor
naniK'tensis ab anno 1637 usque ad annum 1640. vita
funclus Guirrandise in Britania.
68. MiCHAEL Maruim conuentus annessiensis doctor
parisiensis 1640 usque ad annum 1643.
69. HuMBERTUs Raymond huius conuentus prœdicator
generalis ab anno 1643 usque ad annum 1646.
70. DoMiisicus NosTRE secunda vice prœfuit ab anno
1646 ad annum 1649.
71. Hugo Natahs Marchand huius conuentus alïilia-
tus, vicarius nationalis et conuentuum lugdunensis et
molinensis vocalibus (1) huius conuentus, prœfuit
ab anno 1649 ad annum 1652. fuit prior conuentuum
Vorionensis (2) et Annessiensis.
72. Franciscus Lornet conuentus lugdunensis et doc-
tor parisiensis ab anno 1652 usque ad annum 1654,
in quo electus fuit prior monmelianensis. in quo obiit
et sepultus est in eodcm.
73. Christophorus Crochon istius conuentus filius
doctor cadomensis (3) vicarius substitutus nationis |)r8e-
fuit ab anno 1654 usque ad annum 1657.
74. Carolus Gaud huius conuentus alumnus licenlia
tus parisiensis prsefuit ab anno 1657 usque ad annum
1660. et iterum electus
(d) Focales, ceux qui ont voix dans les chapitres.
(2) Des Voirons
f3) De Caen.
56
75. et a reverendissinia auctlioritale apostolica con-
firmatus prœfuit usque ad annum 1663 fuit vicarius
substitutus nationis sabaudiœ — et regiœ celsitudinis a
consiliis et concionibus. privilegioruni nationis defen-
sor acerrimus.
76. Jacobus Purry annessiensis , doctor nannetensis
prsefuit ab anno 1663, usque ad annum 1667.
77. ViNCENTius Carron buius conuentus alumnus et
doctor Bithuricensis — ab anno 1667 usque ad annum
1670.
78. Claudius Grobaz doctor ordinis alumnus conuen-
tus montismeliani preefuit ab anno 1 670 usque ad annum
1671 in quo anno obtinuit a P. Martin provinciali suam
demissionem et per annum ob discordias iï. nullus fuit
prior.
79. Hugo Noè Marchand doctor parisiensis huiusce
conuentus filius prsefuit ab anno 1672 usque ad annum
1675 pro secunda vice (i).
80. Albert Malliand doctor parisiensis huiusce con-
uentus filius prsefuit ab anno 1675 usque ad annum
1678 (2).
81 . Petrus Bresillet conuentus Bisitunensis [sic] (3)
prsefuit ab anno 1678 usque ad annum 1681. vicarius
generalis congregationis britannicœ et commissarius ge-
neralis.
(2) Composuit librum typis mandandum qui inscribitur Ecclesia re-
GULARIS.
(1) Orationes paranymphicas , parisiis tiabitas, typis mandavit. repe-
riuntur inter volumina R. P. Varot.
(2) Probablement Bisuntinerisis , de Besançon.
56
82. Thomas Ducouz doctor ordinis huiusce conuentus
fîlius prœfuit ab anno 1681. iisque ad annuni 1684.
83. F. Adrianus de Bellegarde huiusce conuentus
lîiius , frater maj-ni cancellarii ducis sabaudise Vicl.
Amedei, prœfuit ab anno 1684 usque ad annum 1688.
84. F. HiAciNTus Perrin conuentus montismelliani
Hlius et doctor ordinis et natiuus camberiensis prœfuit
ab anno 1688 usque ad ann. 91 .
85. Sebastianus Caire conuentus Barcelonensis el
postea in conuentii lugdunensis [sic) afilliatus prœfuil
ab anno 1692 usque ad annum 1693 quia renunciavit
post primum annum. — Doctor et professor thcologus
barnlondusis.
86. F. HiACiNTUs Veiset (1) doctor parisiensis bene
meritus natiiius camberiensis et conuentus nostri Annecii
filius prœfuit ab anno 1693 usque ad annum 1695.
87. Fr. Adrianus de Bellegarde secunda vice prœ-
fuit ab anno 1695 28 mensis februarii usque ad annum
1698.
88. F. Albertus de la Balme de Rupe (2) olim filius
conuentus valentiœ postea alliliatus in hoc conuentu die
6» aug. anno 1695 et 1697 fuit elcctus in priorem con-
uentus vorionensis et anno 1699 die 23 decembris fuit
electus in priorem huius conuentus et confirmatus per
Rmuni magistrum generalem Cloche — et affiliacio
eius fuit cassata et annulata in capitulo Blesensi (3).
89. F. ViNCENTius Bret doctor facultatis parisiensis
1703.
(d) Il est nommé Veyne sur l'autre liste.
(2) La Roche en Genevois.
(5) De Blois.
57
90. F.CAROLusDECHARRiEREmontismellianensii1706.
91 . F. Jacobus Villard huiiis conuentus alumnus erat
prior in conuentu montismeliani quando fiiil electiis ad
huncprioratum et prœfuit in hoc conuentu a 14 jan
niO usque ad 22am 9h"H712. tune prœfuit an (i).
92. F. Petrus Franciscus de Rochette a 24
1712 1713.
93. F. JoANNEs Claudius Vuillemot conuentus Bi-
suntini alumnus, electus in priorem huiusce
— januarii 1716
94. et anno 1718 iterum electus est de man-
dato praefuit usque ad annum 1723.
95. R. P. F. JoANNES Grillet conuentus monmelia-
nensis doctor parisiensis in partibus sabaudiœ vicarius
provincialis prœfuit ab anno 1723 usque ad annum 1726
la aprilis , et postea fuit episcopus Vallis Augustae (2).
96. F. Petrus Rey camberiensis huius conuentus fi-
lius ab anno 1726 usque ad annum 1729
97. F. Claudius Perrin huius conuentus camberien-
sis filius doctor parisiensis ab anno 1 729 usque ad annum
1732.
98. F. Philïbertus Rosset huius conuentus filius
doctor parisiensis ab anno 1732 usque ad 1735. — vi-
carius quoque provincialis et nationalis.
99. F. Anmbal Hyacinthus Sailler huius conuentus
filius prsedicator generalis conventus monmelianensis
(1) Annecii probablement.
(2) Il fut évèque d'Aoste, sur la nomination du roi de Sardaigne, le 11
octobre 1728, et mourut le 14 septembre 1729. (Besson, Mémoires pour
l'hist. eccL, page 265.)
58
vicariiis proviiicialis et nationalis — ab anno 1735 iisque
ad 1738.
100. F. Melchior Guigue hiiius conuentus fîlius doc-
lor pari!?iensis ab anno 1738 usqiie ad anniim 1740.
— abdicavit mense februario 1740.
101. F. Petrus Rey huius conuentus fîlius et prsedi-
cator generalis prsefuit secunda vice ab anno 1740 usque
ad 1743.
102. F. Franciscus Blanc ab anno 1743 usque ad
annum 1746. filius huiusce conuentus et prœdicator
generalis conuentus vorionensis.
103. F. Clauuius Perrin- doctor parisiensis huius
conuentus iîlius prœfuit secunda vice ab anno 1746 us-
que ad annum 1 749.
104. F*" JosEPHus Peissard huius conuentus aluninus
licentiatus parisiensis et doctor theologus ordinis, et
posthac doctoi' parisiensis. electus novembris
anni 1749
105. Fr, Claudius Perrin doctor parisiensis lertia
vice prœfiiit ab anno 1753 mense martii ad annum 1756.
electus iterum obtenta prius R. M. gêner, licentia.
106. F'' Natalis Sabbatier conuentus lugdunensis
doctor parisiensis , et ex provincialis provinciee nostrœ
parisi. electus; a mense aprili 1756 praefuil huic domui
et sponte abdicavit ente mensem novembrem ejusdem
anni ut lugdunum repeteret.
107. R. P. F"^ Franciscus Peyssard parisiensis bacca-
laureus, huius conuentus filius a mense novembri anno
1756 usque ad annum 1759 —
108. R. P. F' Petrus Franciscus Varoï huiusce con-
vcntus alumnus, doctor parisiensis, sacrœ theologiœ
59
professer in regio camberiensi athenaeo , studioruni
prsefeclus librorum censor. a mense 9bii 1759.
109. mense decenibrMieâ eleetus estR. P. M. Perrin
idem qui supra e\ vicarius nationalis et provinciaiis.
110. mense januario anno 1766 R. P. Dutruc buiusce
conuentus ex vicarius nationalis et provinciaiis prcefueral
conuentibus annessiensi et vorionensi (1).
m. mense fabruario anno 1769 eleetus R. P. Jose-
phus-Ignatius Vulliod in hune conventum jam prideni
cooptatus : Vorionensis eral jam prœfuerat conventui
nostro Mantalensi (2).
112. Mense martio anno 1772 R. P. Marcus-Antonius
Cl'rteï bujus conventus doctor parisiensis, suum Irien-
nium absolvit mense maïo ob capitulum provinciale ha-
bitum post pascha anno 1775.
113. Mense maïo anno 1775 R. P. Petris-Franciscus
Varot, idem qui supra et anno 1776 mense augusto ,
eleetus et confirmatus vicarius nationalis et provinciaiis.
M 4. Idem Magister Fr. Varot, labente junio, anno
1778, obtenta prius a R^issimo niagistro generali de Qui-
nonès dispensalione ab interstitiis denuô pro tertia vice,
unanimi sulïragio , eleetus est in priorem liujusce con-
ventus, et a colendissimo provinciœ nostrse parisiensis
magisiro provinciaii, Jacobo Launay, confirmatus die
25 julii et tandem regiminis babenas suscepit die 2» au-
(1) Ou ne sait duquel il s'agit ici des deux pères Dutruc Dominique,
profès en 1706 , ou Pierre, profès en 1712.
(2) Montmélian. ainsi appelé suivant la croyance répandue que l'as-
semblée de Mantaille, pour l'élection du roi Boson , avait été tenue a
Montmélian. (Voyez J. Dessaix, La Savoie historique, tome i, p. 115.)
60
gusti 1778. quia munus vicarii provincialis etnationalis
gerebat in partibus sabaudiœ confirmari tlebuit a ma-
gistro provinciali.
115. dieseplima mensis auguslian. 1781 comniunibus
votisinprioremelectusest, elconfirmatusR.P. Magister
Clrtet; idem qui supra (1).
(1) D'après les observations consignées au commencement de cette liste,
elle se compléterait ainsi :
il6. Le P. Marc-Antoine Curtet pour la 3* fois?
il 7. Le P. Prudent Delabaye.
118. Le P. Girard.
TABLE DES PERSONNES.
Alban Nicolas page 1 3
Adet 43
Altardis f Stephanus de J 49
Amédée VIII, comte de Savoie 11
André 22
Archange, P. capucin, voy. Girard.
Bally , barnabite 43
Balme ( le P. Ferdinand de la ) 36 , 56
Barbichgn , Fr. Humbertus 13
Barreii Louis .- . 13
Basset Humbert 13
Bastardy George 13
Baston Guiliermus 51
Baudet Antoine 13
Beardé 39
Bellegarde (Adrianus de), le même que le suivant.
Bellegarde ( F. Charles de ) 30, 36, 56
Bely 43
Bertrandus Joannes 49
Bertrand ( F. Michel de ) 32
62
BiMET , prieur de Montmélian 40
BizET Benoît 38
Blaix Nicolas 15
Blanc François 36, 58
Blanc François-Hyacinthe 37
Blanc Jean 14
Blanchet Stephanus 58
Bonet Jacques. 35
Bonetus Johannes 50
Bonnefois { le P. Girard ) 24
Borrel Pierre 25
Borrelli Johannes 50
BouGAY Jean 37
Bouillon ( le cardinal de ) 30
Bouvier (Demoiselle) 18
Boveri Vincenlius 50
Bresilliet 46, 55
Bresson , P. jésuite 45
Bret Vincentius 56
Brignole 36
Brodoletus Falco 48
Brognv ( le cardinal de ) 11
Brondel Ignace 31
Brulon ( maître Gautier ) 53
Brunetus Vincentius 50
(]aire Sebastianus 56
Calongier Dominique 30
Camus ( Mgr le ), évêque de Grenoble 45
CARMES 43, 46
Carolus ITI , dux Sabaudiœ 51
63
Carpinel ( F. Catherin de ) 38
Carron Benoît 29
Carron Vincent 28, 55
Cartanas Thomas 37
Catelli Jacobus 50
Chafardon Raymond 34
Chalonzier Gaspard 30
Charles-Emanuel 1 18
Charles-Emanuel II 25, 53
Charpène f Benedictus de ) 53
Charriere f F. Carolus de J 57
Charroi Louis 30
Cherpignon. , 43
Chevrier Benoît H
Chevrier Philippe 13
Chiviliard , procureur .- 19
Clerc Vincent 37
Clerici Grallus 50
Clerici Giiilliermus 50
Clgchi; , P. général 36, 56
Cochet Philiberlus 52
CoLLOMBiN George ... 14
CoNTAN Nicolaus 51
CoRBEL François .* 39
CORDELIERS 46
Crochon Christophe 23 , 54
Crottet François 34
CuRTET Marc-Antoine 47, 59, 60
Dalmaz Charles 29
David Louis 20
64
Delabeye Prudent , 47
Delalé Jean-François 21
Delorme François 22
Dequercu Claudius 51
Dequeresque Ambroise 23
Debollo Pierre 1 8, 42, 53
Decostis Antonius 50, 51
DOMINIQUE ( S. ) 9
Ducouz Thomas 28, 45, 56
DuFOURNEL , supérieur de St-Antoine 44
DuMARETTE Pierre 34
DuMESNiL Joannes Baptista 53
DuMOLiN , P. jésuite 44
DuNANT Charles 15
DuivANT Claude 27
DoRAND Stephnnus 49
DuTRuc Dominique, voy. Truc.
DuTRuc Pierre» voy. Truc.
Farconet François 23
Faure Joseph 39
Ferrier ( S. Vincent ) 12
FEUILLANTS 43
FiLLiON Nicolas 20
Flamochetus Guido 48
Forrerius Johannes Junior 52
Forrerius Johannes Senior 51 , 52
FoRROY Jean 13
FuRBiTY Guy 11
Gaime Joseph 24
Gallesius , observantin 19
65
Gantin Claude 45
Gastandi Antonius 49
Gaud Charles 25, 44, 45, 54, 55
Gaud Jean-François 30, 45
Gaud , P. feuillant 45
Gautier , M«. . . 44
Gay Pierre 13. 52
Gay autre Pierre 22
Gayme Maxime 27
Genot, p. antonin , 30
George , P. jésuite 42
Georgius Sabaudiœ 49
Gerin, p. cordelier de l'observance 45
Ginetus Claudius 51
Girard Archange , capucin .45, 46
Girard 47
GoNDisALVE Adam 34
Granet Gervais 27
Granier Antoine 24
Gratin , supérieur de S. -Antoine 46
Grenat 34
Grillet Jean 1 1 , 57
Grobaz Claudius 55
Gros Antoine ~. . . . . 27
Grucelli Jacobus 49, 50
Gruret Martin 49
GuiGUE Melchiel ou Melchior 38, 58
GuiLLARD Joseph. 36
GuiLLiAUME Claude 19
HosPES , P. cordelier 43
5
66
Hamard Jacques 22
Heurteur Jacques 30
Histoire Hyacinthe 27
Jacquet Antoine 14
Jay Joseph 38
JÉSUITES - 44
Jordan François 15
JuLiANUS Hugo 48
Labaye Antonin 37
Labaye Jean-Baptisle 38
Lambert Jacques 13
Lambert , P. jésuite 44
Lard Claude 38
Laroche Jacques 22
Lartigue ( le p.) 38
Laubrevière m., prieur de Grenoble 44
Laudino ( Nicolaus de j 49
Launay Jacobus 59
Léger Claude 23
Lemege ( le p. ) 45
Letavalle ( Nicolaus dej 49
LoRioL François 17
Lornet Franciscus 54
Louis Augustin 44
Louis DE Chypre 49
LuTRiNi François 14
Maillant Albert 28, 55
Malibre i\oé 21
Marchand Hugues-Noé 26 , 31 , 54, 55
67
Marette, voy. Dumarette.
Martin V, pape '. i i
Martinet , P. jésuite 44
Martinetiis Humbertus . 51
Martini Stephanus 49
Marvin Michael 54
Maugin Gabriel 22
Maugin Jean 4 9
Maupas ( Mgr de ), évêque du Puy 41
Merieu Aymé 35
MiLLiET Charles-Emmanuel , 32
MoLLARD Jean i 3
MOLLINGAL 40
MoNCELLiN André 21
Morand Bernard 31
Morand Hyacinthe 29
Morini Nicolaus 39
NosTRE Dominique 22, 54
ORATORIENS 43
Pagnody Pierre 21
Parvi Petrus 49
Patouillet , P. jésuite 45
Paul , P. carme déchaussé 45
Peissard François 39
Peissard Joseph 39, 58
Pelin Jacques | , 26
Pernat Simon 37
68
Pernet Pierre 38
Perret Pierre 34
Perrin 40
Perrin Claude ,. . 37, 57, 58, 59
Perrin Hyacinthus , 56
Perrody Henri. 19
Perrouse ( M. de la ), doyen de la sainte Chapelle. 45
Pettitus Deifilius 52
Philippus archidux Austriœ 50
Picardi Johannes alias Hougy. 49
PiCART Benoît 24
PiCHOT Etienne 17
PiGNATY Jean 13
PiGNY Pierre 14
Plaut François 14
Pojile ( Manimertus de J 52
Portier François 53
Portier Joannes 53
PcRRY Jacobus 55
Quimier Benoît 17, 18, 52
Quimier 52
Quinonès f M. generalis de J 59
Rambert Nicolas 37
Rattelier Pierre 42, 53
Raymond Humbert 21 , 23, 54
Revel François 39
Revillandy Pierre 1 3, 52
Rey Joseph 38
Rey Marc-Antonin , 37
69
Rey Pierre 36, 57, 58
RoBÉ 43
RocHETTE Hyacinthe 36
RocHETTE Pierre alias Pierre-François 35, 57
RoLLET Claude 22
RossET Philibert 37, 57
Sabaterius Jacobus 50
Sabatier Natalis • 58
Saillet Louis 15
Saillet 40
Sales Charles-Auguste , évêque de Genève 43
Saluer Annibal 35, 57
Sonnet Pierre 38
SouRCHE ( le marquis de ) 30
SuAVET Jean 13
Suffisent Claudius 50
Suisse Joseph 37
Tardito ( Petrus de J .50, 51
Tardy , le président 18
Thiollier 39
Thorombert Dominique 26
Treppier Michel , observantin 42
Truc ( F. Dominique du ) 37, 59
Truc ( F. Pierre du ) 38, 59
Vallier 46, 59
Vallini Andréas 51
Varot Petrus Franciscus 39, 58, 59
Veiset Hiacinthus 56
70
ViAL Charles 20, 53
ViBERT Joseph 36
Vieux François 32
ViLLARD Jacques 35, 57
Vincent 40
VuiLLEMOT Joannes Claudius 57
ViJLLiOD Josephus Tgnatiiis 59
TABLE DES NOMS DE LIEUX (1)
1
Alby en Genevois page 34
Alex id 51
Annecy i 0, 1 1 , 1 7,
25, 26, 35, 38, 41, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 59.
AosTE 43, 57
Balme ( la ) 29
Beaufort en Tarentaise 24, 36, 51
BoÊGE en Faucigny 15
Bonne id 32
Bons en Chablais 15
(1) On s'est borné aux localités de l'Étal Sarde.
71
Chambéry presque à toutes les pages.
Chieri en Piémont 32, 33
Cluses en Faucigny 35
CoGNiN en Savoie-Propre 21
DoucY en Tarentaisc ou en Savoie-Propre 49
Echelles ( les ) en Savoie-Propre 23
Faucigny , province 18
Genevois , province 34
GiETTAz { la ) en Haute-Savoie 37
Lémenc , paroisse de Chambéry 48, 49
Marches ( les ) en Savoie-Propre 31
Maurienne , province 32, 35
MONTMÉLIAN 10, 11, 15,20,21,
22 , 27, 28 , 39 , 40 , 51 , 52, 54, 55, 56, 57, 59.
MvANs , hameau des Marches 52
Roche ( la ) en Faucigny 36, 56
Rhône , fleuve 35
RUMILLY 30
St-Beron en Savoie-Propre 22
St-Innocent id 26
St-Jean-de-Maurienne 34
SAVOIE , 8, 9, 10, 33, 38, 40, 49, 53, 55, 56, 57, 60
72
Termignon en Maurienne 39
Thoiry en Savoie-Propre 34
Thonon 16, 38
Verthemex en Savoie-Propre 27
ViLLARCHER , liameau de la Motte 29
VoiRON ( les ) , montagne et couvent en Faucigny, 10,
U,23, 24, 26, 36, 54, 56, 58, 59.
NOTICE
DE M. DE CONZIÉ DES CHARMETTES
SUR
MADAME DE WARENS
ET J. J. ROUSSEAU
PUBLIÉE POUR LA PREMIÈRE FOIS
Et augmentée de quelques Notes
PAR If. C.^ CiSJIIiliERlIIM
AVOCAT.
Je voyais à Chambéry, dit J. J. Rousseau, M. de Conzié,
gentilhomme savoyard, alors jeune et aimable, qui eut la
fantaisie d'apprendre la musique et de faire connaissance
avec celui qui l'enseignait. Avec de l'esprit et du goût pour
les belles connaissances, M. de Conzié avait une douceur
de caractère qui le rendait très liant, et je l'étais beaucoup
moi-même pour les gens en qui je la trouvais. La liaison
fut bientôt faite. Le germe de littérature et de philosophie
qui commençait à fermenter dans ma tète, et qui n'attendait
qu'un peu de culture et d'émulation pour se développer
tout à fait, les trouvait en lui. M. de Conzié avait peu de
disposition pour la musique ; ce fut un bien pour moi : les
heures des leçons se passaient à tout autre chose qu'à sol-
fier. Nous déjeunions, nous causions, nous lisions quelques
nouveautés, et pas un mot de musique (1).
J'écrivis à M. de Conzié pour m'informer d'elle (madame
de Warens) , et ce fut lui qui m'apprit qu'elle avait cessé
de soulager ceux qui souffraient et de Souffrir elle-même.
Allez, âme douce et bienfaisante, auprès des Fénélon, des
Bernex, des Catinat et de ceux qui, dans un état plus hum-
ble, ont ouvert, comme eux, leurs cœurs à la charité véri-
table ; allez goûter le fruit de la vôtre et préparer à votre
élève la place qu'il espère occuper un jour près de vous.... (2).
(1) Confessions de J. J. Rousseau, liv. v.
(2) Id., liv. xn
NOTICE DE M. DE CONZIÉ
SDR
M""^ DE WAREXS ET J. J. ROIJSSEAl
(1)
->•<-
Vous voudriez, monsieur le comle, que je vous in-
struisis de quelques anecdotes touchant la feue baronne
de Warens. Je puis effectivement vous en apprendre
quelques unes, l'ayant vue d'abord à son arrivée à
Evian en 1726, si je ne me trompe, et ensuite durant
longues années à Chambéry. Voici son premier début
en Savoie ou j'étais pour lors à la suite du feu roi Vic-
tor qui buvait les eaux d'Amphion à Evian.
Ce prince allait à la messe de l'église paroissiale ac-
compagné simplement de quelques seigneurs de sa
cour, du nombre desquels était feu monsieur de Ber-
(i) Ce mémoire est adressé à M. le comle de Mellarède. Le famille de
Mellarède est éteinte aujourd'hui.
78
nex evèqiie d'Annecy (1). A peine le roi était-il entré
dans l'église, que madame de Warens arrêta le prélat
par sa soutane, se jeta à ses genoux, en lui disant les
larmes aux yeux, In manus tuas domhie commendo spi-
ritum meum. Cet evèque s'arrêta en la relevant, et il
parla cinq à six minutes avec cette jeune pénitente qui
de là se rendit directement au logis de ce prélat, lequel,
la messe finie, alla la joindre, et après une conversation
assez longue avec elle revint à la cour, sans doute pour
en rendre compte au roi. Celte fugue, comme vous le
pensez bien, monsieur le comte, fil un éclat subit dans
celle petite ville; et dès ce moment, les uns disaient
que c'était une scène d'une Magdeleine véritablement
repentante , d'autres cl surtout les Suisses qui étaient
venus à Evian partie pour boire les eaux et partie pour
y voir le roi , soutenaient que ce repentir n'était que
simulé, et que le vrai motif de la fuite de cette baronne,
était le dérangement qu'elle avait mis dans les affaires
d'intérêt de son mari par une prodigalité inconsidérée.
Exemple qui n'est pas le premier à citer de jeunes et
aimables femmes, qui moyennant leur esprit et figure,
savent captiver leurs maris au point de les maîtriser.'
D'autres Suisses arrivèrent en bateau après diner.
(1) M. de Rossillon de Bernex, evèque d'Antoecy et de Genève, mort
le 23 avril 1731. Sa vie a été écrite par le P. Boudet, de l'ordre de Saint-
Antoine (Paris, 17S1, 2 vol. in 12). On y trouve des détails curieux sur
la conversion de M»"' de Warens.
79
A peine eurent-ils débarqués que le bruit se repandit
dans toute la ville que ces nouveaux venus, parents,
disait-on , de madame de Warens , venaient pour l'en-
lever. Ce bruit tout mal fondé qu'il était, prit, à ce
que je pense, quelque crédit à la cour, puisque le len-
demain matin, on fit partir avant jour cette dame dans
la litière du roi , escortée de quatre de ses gardes du
corps , qui la conduisirent eu droiture accompagnée
d'une bourgeoise à Annecy dans le couvent du premier
monastère de la Visitation pour l'y faire instruire de
notre religion. Celte baronne me parut alors âgée de
vingt-quatre à vingt-six années. Depuis cette époque
je la perdis de vue par mon retour en Piémont, où je
restais jusqu'en 1733, que je revins à Cbambéry pour
m'y fixer. Ce fut l'hyverde cette même année que j'eus
l'occasion de lier société avec elle, car au sortir de la
Visitation elle avait pris une petite maison à Annecy
après son abjuration ; d'ailleurs elle y était pour ainsi
dire forcée, ne jouissant pour lors que de quinze cents
livres de pension que notre roi lui faisait donner, comme
nouvelle convertie. Mais monseigneur de Mazim (i)
evêque pour lors de Maurienne, l'ayant connue, la gra-
tifia d'une somme annuelle de cinq cents livres et mon-
seigneur de Bernex lui en donna autant, alors celte ba-
(1) François-Hyacinthe de Valpergue, comte de Mazin, abbé de Saint-
Pierre de Chàlon, évêque de Maurienne, mort en i737.
180
ronne trouvant sans cloute la ville d'Annecy trop petite
pour l'étendue de ses projets et de ses vues, vint s'é-
tablir à Chambéry, non pour se soustraire à la vigilance
de ses pieuses institutrices ; car sa conduite jnsques là
avait été exempte de tous soupçons et à l'abri même
de la calomnie qui communément poursuit les nouvelles
venues, dès qu'elles ont de l'esprit et de la figure.
A propos de figure je veux vous donner ici une es-
quisse de la sienne. Sa taille était moyenne, mais point
avantageuse, eu égard qu'elle avait beaucoup et beau-
coup d'embompoint, ce qui lui avait arrondi un peu les
épaules et rendu sa gorge d'albâtre aussi trop volumi-
neuse; mais elle faisait aisément oublier ces défauts par
une physionomie de franchise et de gaieté intéressante.
Son ris était charmant, son teint de lis et de rose, joint
à la vivacité de ses yeux annonçaient celle de son esprit
et donnaient une énergie peu commune à tout ce qu'elle
disait. Sans le plus petit air de prétention , tant s'en
faut, car tout en elle respirait la sincérité, l'humanité,
la bienfaisance, sans donner le plus petit soupçon de
vouloir séduire par son esprit non plus que par sa fi-
gure, car elle négligeait par trop cette dernière, sans
néanmoins l'affecter comme quelques prétendues sa-
vantes de son sexe.
Je ne veux pas vous laisser ignorer, monsieur le
comte, une anecdote de cette baronne crainte de l'ou-
blier, quoiqu'il en soit la voici : M'entretenant un jour
81
avec elle lête à tête de son changement de religion et
d'état, elle me dit, croiriez-vous , mon ami, qu'après
mon abjuration je ne me suis jamais mis au lit, durant
deux ans environ, sans y prendre comme on dit la peau
de poule sur tout mon corps par la perplexité dans la-
quelle mes réflexions me plongeaient, sur ce change-
ment de religion qui m'avait fait secouer les préjugés
de mon éducation , de ma religion et abjurer celle de
mes pères. Cette longue incertitude était terrible pour
moi qui ai toujours cru à un avenir éternellement heu-
reux ou malheureux. Cette indécision m'a bien long-
temps bourraudée; ce fut là son expression, mais ras-
surée à présent, continua-t'-elle, mon ame et mon cœur
sont tranquilles et mes espérances ranimées. Je ne vous
rends , monsieur le comte , que fort imparfaitement et
en précis les expressions vives et animées dont elle se
servit à cette occasion ; elles lirent en moi une sensation
qui ne s'en est point encore effacée, quoiqu'à la veille
de remplir mon seizième lustre.
Les grâces de son parler, son esprit déjà enrichi de
difllérentes lectures, la rendaient extrêmement sédui-
sante et agréable dans la conversation, et m'attachaient
intimement à sa maison ou j'allais journellement et y
mangeais fréquemment avec Jean-Jacques dont elle avait
déjà commencé l'éducation, usant toujours d'un ton de
maman tendre et bienfaisante, y mêlant de temps à au-
tre celui de bienfaitrice, auquel Jean-Jacques répondait
toujours avec docilité et même soumission.
6
82
Après quelques années de séjour à Chambéry elle
prit une campagne à portée de la mienne, ce qui con-
tinuait à me mettre à même de lui faire plus fréquem-
ment ma cour et Jean-Jacques de me voir journelle
ment. Son goul décidé pour la lecture faisait que ma-
dame de Warens le sollicitait vivement pour qu'il se
livrât tout entier à l'étude de la médecine, ce à quoi il
ne voulut jamais consentir. Comme je le voyais tous les
jours et qu'il me parlait avec confiance, je ne pouvais
douter de son goût décide pour la solitude et je puis
dire un mépris inné pour les hommes, un penchant dé-
terminé à blâmer leurs défauts, leurs faibles ; il nou-
rissait en lui une défiance constante en leur probité . Ce
fut dans cotte maison de campagne qu'il commença à
barbouiller du papier, soit en vers, soit ea prose sur
différens sujets dont il me faisait lecture plutôt je crois
comme à son voisin que pour se décider par mes lumiè-
res, en quoi il pensait très juste. Etant arrivé à Paris,
il fit imprimer, pour son coup d'essai, une méthode
qu'il avait forgé aux Charmettes, pour apprendre par-
faitement la musique en moins de trois mois ; heureu-
sement pour Jean-Jacques cette brochure tomba entre
les mains du savant aristarquc de ce temps là, je veux
dire du fameux abbé Desfonlaines. Quand je vous dis
heureusement, monsieur le comte, je ne parle que d'a-
près Jean -Jacques qui me dit qu'ayant été pulvérisé en
tout sens et en tout genre et avec toutes raisons par le
83
dit docte abbé, il lui avait prouvé qu'il ne savait encore
rien, pas même écrire français, et qu'il fallait lire et
apprendre à lire, avant que de vouloir écrire et dès lors
je m'appliquais à profiter de cette juste leçon et je
quittais la plume.
Revenons à celte aimable femme. Malheureusement
pour elle, n'ayant nul goût pour les ouvrages auxquels
l'éducation accoutume son sexe, la ressource de la lec-
ture dont son esprit était déjà orné ne suffisait pas a la
vivacité de son imagination, et pour s'occuper elle en-
treprit de former une compagnie pour faire exploiter
une minière dans la province de Maurienne dont ses
associés et elle furent les dupes. Son esprit toujours
entreprenant la fit encore succomber dans d'autres en-
treprises, dont le succès ne fut pas plus heureux (1).
Ce fut dans cette maison attenante à la mienne qu'elle
forma ses ruineux projets ; heureuse si le goût de l'agri-
culture avait remplacé ces premiers, il aurait décidé la
tranquillité et la douceur de sa vie et aurait suffi, joint
aux pensions qui lui restaient au bien être modeste de
(i) Madame de Warens avait établi à Chambéry une fabrique de savon.
Nous trouvons à ce sujet, dans le volume des délibérations du conseil de
la ville de Chambéry, sous date du 5 août 1744, ce qui suit ;
« Sur le rapport fait par le premier sindic que madame la comtesse de
» Warans de la Tour l'a prié de lui procurer une permission pour le débit
>) du savon qu'elle fait fabriquer, la ville a délibéré d'accorder la dite per-
» mission pendant le bon plaisir de la ville. »
Elle en envoya à Rousseau. (Voir sa lettre de remerciraent, du 25 fév.
1745.)
84
ce qu'il lui fallait, car je vous dois la justice de vous
dire que ses entreprises de richesse ne lui étaient point
inspirées par la cupidité d'en jouir, mais bien plus sû-
rement pour en procurer à ses associés, car la généro-
sité et la libéralité étaient au nombre des autres qualités
de son cœur.
Après le départ de Jean-Jacques, je continuais de la
voir et souvent j'allais lui porter de ses nouvelles quand
je soupçonnais qu'elle en manquait (1).
Enfin cette charmante et digne femme, sans argent
et j'ose quasi dire sans crédit et accablée de dettes, eut
l'heureuse ressource de plaire à un vieux seigneur de
la première distinction qui fournit durant qu'il vécut,
aux journaliers nécessaires de la subsistance de cette
malheureuse baronne ; mais le noble désintéressement
dont son âme avait toujours été pénétrée, ne lui sug-
géra jamais de confier à ce vieux seigneur le triste et
inévitable avenir qui la menaçait. Aussi après cette
perte se vit-elle forcée de mendier, pour ainsi dire, un
recoin de chaumière dans un des fauxbourgs où elle
n'a végétée que par les secours et soins charitables de
ses voisins, qui n'étaient tant s'en faut dans l'aisance.
Finalement accablée de différents maux qui la rele-
(1) "TM"'« de Warens habita les Charmeltes pendant onze ans environ,
et céda le bénéfice de son bail à un nommé Viale, au printemps de 1749,
Elle occupa ensuite la maison d'Allinges, au Reclus, et vint finir ses jours
à Nezin, maison Crépine, où elle mourut le 29 juillet 1762.
85.
naient au lit , depuis plus de deux années , elle suc-
comba avec tous les sentiments d'une femme forte et
bonne chrétienne {\).
J'ai toujours condamné Jean Jacques qu'elle avait
décoré du nom de son fils adoptif, en premier lieu
d'avoir préféré les intérêts de Lavasscur à ceux d'une
maman aussi respectable pour lui, en tous sens, que
l'était peu sa blanchisseuse Lavasseur ; il aurait bien
du suspendre son orgueil de tems à autre et ne tra-
vailler que pour gagner son indispensable nécessaire,
(1) Voici l'acte de décès de M""» de VTarens. Quoique publié déjà plu-
sieurs fois , entre autres dans le Voyage en France pendant les années
1787, 88 et 89 , par Arthur Young , Paris , 1793 , 5 vol. in-8», il mérite
d'être reproduit ici. L'abbé Gaime, alors curé de Lémenc, prévoyant sans
doute l'intérêt qui s'attacherait dans la suite au nom de M™" de Warens,
a voulu rappeler en quelques mots la vie de cette femme, qui fut la bien-
faitrice de l'illustre philosophe de Genève.
EXTRAIT DU REGISTRE MORTUAIRE
DE LA PAROISSE DE SAIM-PIERRE DE LEMENC.
Le trente juillet mil sept cent et soixante-deux, a été ensevelie au ci-
metière de Lemens , dame Louise-Françoise-Eléonore de la Tour, veufve
du seigneur baron de VTarens , native de Vevay, dans le canton de Berne
en Suisse , morte hier sur les dix heures du soir, en bonne chrétienne et
munie de ses sacremens, âgée d'environ soixante- trois ans. Il y avait en-
viron trente-six ans qu'elle fit abjuration de la religion protestante et a
vécu depuis dans la notre , et dès lors a fini se? jours dans le fauxbourg
de Nezin ou elle habitait depuis environ huit ans, dans la maison du sieur
Crépine ; elle a habité ci devant au Reclus , pendant environ quatre ans
dans la maison du seigneur marquis d'Alinge ; elle a passé le surplus de
sa vie depuis son abjuration dans cette ville.
Gaime, curé de Lémens.
86
pour restituer loul au moins en partie, ce qu'il avait
coûté à sa généreuse bienfaitrice.
Voicy, monsieur le comte , un brouillard , ou pour
mieux dire un bavardage que je n'ai pu vous commu-
niquer plutôt par la répugnance que j'avais d'hazarder
ce petit détail que je vous avais offert imprudemment
en ne songeant qu'à l'envie que vous aviez d'en avoir
un ; je ne vous l'envoie que dans l'intime persuasion
que vous le rectifierez. J'aurais pu lui donner plus
d'étendue , bien sur que vous l'auriez rendu précis et
orné de ce charmant syle que je vous connais ; mais
je vous le répète, monsieur le comte, ma répugnance
à rapporter des faits flétrissans pour Jean Jacques et
d'ailleurs me sentant si peu propre à narrer je ne suis
pas allé plus loin : le seul avantage dont j'ose me flat-
ter, est, que le sacrifice que j'ai fait de mon amour
propre en votre faveur vous prouvera tout au moins
les sentimens distingués avec lesquels j'ai l'honneur
d'être,
Monsieur le comte,
Votre très humble et affectionné serviteur
GoNziÉ des Gharmettes.
Nous avons vu par le récit intéressant de M. de
Gonzié que madame de Warens était morte à Gham-
87
béry, dans une chaumière du faubourg Nezin. Celte
maison, qui appartenait à cette époque à M. Crépine,
existe encore aujourd'hui et se trouve dans le même
état de vétusté et de délabrement que lorsqu'elle l'ha-
bitait. Elle est située un peu au-dessous de l'entrée
principale de l'établissement de M. Martin Burdin ,
pépiniériste^ et porte le numéro 27.
M. Benoit l'aîné, qui l'a acquise de M. Marie Cré-
pine par contrat du 18 juin 1815, en est le proprié-
taire maintenant.
Nous complétons celte Nolice parla publication d'un
document inédit : le bail passé par M. Noirey, pro-
priétaire de la maison et du domaine des Charmettes ,
à madame de Warens.
Bail passé par noble Claude NoeYey à dame Louise-
Eléonnre Delatour baronne de Warens.
L'an mil sept cent trente huit et le sixième jour du
mois de juillet à Chambéry dans la maison du seigneur
comte de S' Laurent ou habite dame Françoise Louise
Eléonore de Latour baronne de Warens par devant moy
nol^ collégié soussigné et en présence des témoins sous-
nommés s'est étably et constitué noble Claude François
fils de feu noble Célius Noerey capitaine grenadier dans
le régiment de Tharantaise natif et habitant de cette
88
ville lequel de gré pour luy et les siens a ascensé ainsy
que par le présent il ascense à la ditte dame Françoise
Louise Eléonore de Latour baronne de Warens native
de Vevay habitante en la présente ville cy présente et
acceptante, les biens appartenant au dit noble Claude
François Noerey situés aux Charniettes et à Montagnole
consistant en maison, granges, prés, verger, terres,
vignes et généralement en quoy qu'ils consistent et puis-
sent consister sans s'y rien réserver et tels que les a
tenu cy devant M^ Pierre Renaud procureur au sénat
par contrat d'ascensement du huict may mil sept cent
trente sept reçu par M^ Falquet nol^, dont les confins
sont icy tenus pour exprimés et c'est pendant le terme de
neuf années neuf prises entières perçeiies et reciieillies
à commencer par prise de la présente année qui a été
remise toute entière à la ditte dame, et à finir au der-
nier juin de l'année révolue du dit ascensement sous la
censé annuelle de deux cent vingt livres, payables aux
festes de Noël de chaque année dont le premier paye-
ment commencera aux festes de Noël prochaines et ainsy
à continuer d'année en année pendant la durée du pré-
sent, le dit ascensement passé sous les conditions cy
après, scavoir qu'il sera pris acte d'état de la maison
et autres bâtiments en dépendant, après quoy sera tenue
la ditte dame d'entretenir les dits bâtiments en bon père
de famille, d'avoir soin de faire cultiver les dits biens
aussy en bon père de famille sans y laisser introduire
aucune servitude, que la ditte dame payera les servis
des dits biens au seign"" des fiefs de qui les biens dépen-
dent, et en rapportera quittance au dit sieur ascensateur
à la fin de chaque année; étant convenu en outre que
89
si pendant la durée du présent les dits biens ou quel-
qu'uns d'iceux dépendant du dit ascensement viennent
à être mis à la taille ensuite de la péréquation générale,
les dites tailles seront à la charge du dit s"" ascensateur,
ayant aussy été convenu que si la d" dame de Warens
fait quelques réparations et améliorations dans les dits
biens elles resteront acquises au dit sieur ascensateur.
Sera tenue la d^ dame de Warens de rendre à la fin du
présent la somme de cent septante quatre livres onze
sols huict deniers pour le chadal de deux bœufs et des
vaches qui luy ont été remis par le dit M^ Renaud, ou-
tre dix brebis ou moutons, sept poules et un coq qui
luy ont été de même remis par le d' M^ Renaud et de
laisser cinq veisseaux de froment, cinq de seigle, cinq
d'orge et trois quarlans de fèves à la fin du présent en-
semencés dans les dits biens attendu que la même quan-
tité de bled luy a été remis ensemencé ; bien entendu
cependant que le droit colonique soit la moitié des grains
qui proviendront des dits grains qui doivent être laissés
à la fin du présent appartiendra à la ditte dame de Wa-
rens soit à ceux qui auront le droit d'elle la ditte quan-
tité de semences cy dessus préalablement prélevée, et
c'est en achevant par la ditte dame la culture des dits
biens. Sera aussy tenue la ditte dame de laisser les vi-
gnes dépendantes des dits biens, dcilment cultivées
comm'elle les a trouvées au mois de juin dernier; sera
aussy tenue la dite dame de rendre à la fin du présent
un charriot estimé vingt livres, une charrue, une herse,
et un berroton, le tout fort usé et presque hors de ser-
vice, et rendra aussy à la fin du présent six quartans de
bled noir qui luy ont été remis. Et concernant les meu-
90
blés qui sont dans la maison du dit s"" ascensateur il en
sera pris un mémoire entre les d^^ parties par elles signé
qui fera corps du présent. Et au moyen de tout ce que
dessus la d^ dame de Warens promet bien payer la d®
censé de deux cent vingt livres annuellement au terme
cy devant exprimé, à peine de tous dépens, dommages
intérêts à l'obligation de tous ses biens présens et ave-
nirs qu'elle se constitue tenir et le dit s"" Noerey promet
faire jouir la ditte dame des d'^ biens ascensés pendant
la durée du présent aux mêmes peines et obligations de
biens que cy devant. Ainsy convenu entre les parties
qui ont promis observer le contenu au présent chacune
en ce qui la concerne et de ne venir au contraire direc-
tement ny indirectement en jugement ny dehors aux
mêmes peines et obligations que cy devant. Passé sous
et avec toutes autres deiies promissions, soumissions,
renonciations et clauses requises. Fait et prononcé au
lieu que dessus en présence du sieur Philibert Falquet
secrétaire de l'intendance générale de Savoye bourgeois
de Chambéry et du sieur Jean Jaques Rousseau habi-
tant en la présente ville, témoins requis qui ont signé
avec le dit noble Noerey et la d''' dame de Warens, sur
la minute qui contient quatre pages et trois quarts d'au-
tre sur trois feuillets.
Insinué au bureau du tabellion de Chambéry au fol.
583 du 2" livre de 1 738 suivant quittance de s"" Charroct
insinuateur du 8 juillet 1738. Rivoire, not«.
LISTE
par ordre alphabétique de communes)
DES
HAMEAUX, CHATEAUX, FERMES ET AUTRES LIEUX HABITÉS
QUELCONQUES PORTANT UIS NOM PARTICULIER
DE LA
PROVINCE DE SAVOIE-PROPRE
SUIVIE
de la même liste par ordre alphabétique
DE HAMEAUX, CHATEAUX, ETC.
recueillie et éditée
PAR FRANÇOIS RABUT, PROFESSEUR D'HISTOIRE
LISTE
( par ordre alphabétique de communes )
DES
HAMEAUX, CHATEAUX, FERMES ET AUTRES LIEUX HABITÉS
QUELCONQUES PORTANT UN NOM PARTICULIER
DE LA
PROVINCE DE SAVOIE PROPRE
SDIVIE
de la même liste par ordre alphabétique
DE HAMEAUX, CHATEAUX, ETC.
recueillie et éditée
PAR FRANÇOIS RABUT, PROFESSEUR D'HISTOIRE
Si l'on ne peut douter de l'avantage qu'il y aurait ,
pour les administrations et pour les particuliers , de
posséder une liste exacte des hameaux de la Savoie,
il est bien plus aisé de comprendre toute l'ulilité que
ce recueil peut présenter aux hommes qui s'occupent
d'histoire, lorsqu'ils veulent connaître les localités ac-
tuelles correspondant aux anciens noms de lieu qui
fourmillent dans les vieilles chartes. On voit aussi avec
intérêt dans une pareille table :
De nombreux rapprochements entre les noms de
lieu de même étymologie ;
94
Plusieurs noms de famille; on sait qu'ils se perpé-
tuent si longtemps dans les centres de population ru-
raux ;
Quelques noms de saints nationaux;
D'autres noms qui rappellent les vicissitudes du
pays; etc.
Ces considérations m'ont enhardi à mettre sous les
yeux du comité de publication de la Société suvoisienne
d'histoire et d'archéologie la première partie d'un tra-
vail que j'ai fait pour mon usage et auquel j'ai souvent"
recouru avec un grand fruit.
Une semblable liste, bien complète et bien exacte, ne
peut s'obtenir qu'après des recherches beaucoup plus
grandes qu'on ne pourrait le croire au premier abord.
Le gouvernement lui-même, avec les puissants moyens
qu'il a à sa disposition, n'a pu arriver jusqu'à présent
qu'à posséder un tableau très incomplet de nos ha-
meaux.
Aussi n'est-ce point un travail auquel il n'y aura
absolument rien à redire que je donne aujourd'hui,
mais une liste aussi parfaite que j'ai pu la faire après
de nombreuses recherches {\), et avec l'aide des ren-
(i) Les vieux terriers, les cartes géographiques de diverses époques,
les mappes et les cadastres, sont des sources principales auxquelles j'ai
puisé quand je l'ai pu ; je me suis aidé également de quelques recueils ma-
nuscrits où l'on avait réuni des noms de hameaux, et j'ai souvent pris des
renseignements sur les localités elles-mêmes en les parcourant avec des
gens du pays.
95
seignemenls multipliés qu'ont bien voulu me procurer
un grand nombre de personnes auxquelles je fais ici
de bien vifs remercîmenls(4). Mon but, en la publiant.,
est encore d'attirer sur cet objet l'attention de tous les
amis du pays , en les priant de vouloir bien faire con-
naître les additions on les rectifications qu'ils trouve-
ront à y faire , et que je pourrai introduire dans un
supplément. C'est pour les obtenir plus facilement que
je me suis décidé à présenter d'abord l'énumêration
par communes. La liste alphabétique des hameaux,
avec l'indication de la commune ou des commîmes où
ils se trouvent, vient ensuite. C'est la plus utile, à
(1) Je dois des remercîments tout particuliers a M. Auguste Le Pré-
vost, de l'Institut de France, qui m'a témoigné la plus grande bienveil-
lance pendant son séjour à Aix-les-Bains en 18S0 et dès lors. C'est lui qui
m'a conseillé l'étude des noms de lieu , et ce sont les travaux qu'il a faits
dans le même genre pour le département de l'Eure , qui m'ont servi et qui
me serviront de modèle.
Je témoigne aussi toute ma reconnaissance entre autres :
A Mgr Billiet, qui m'a donné beaucoup de renseignements qu'il a eu
l'obligeance de demander pour moi aux curés de son diocèse ;
A M. Bal, officier au bureau des postes de Chambéry. Je lui dois la
connaissance et la communication de tout ce que le gouvernement a publié
sur cette matière ;
A M. Dufour , agent-voyer-chef de la province , qui m'a permis de
prendre des notes sur les beaux travaux topographiques exécutés sous
ses ordres ;
Et à M. Pillet Louis , avocat , qui m'a confié très obligeamment un ma-
nuscrit de son oncle , C-M. Pillet , fait en 1787 et intitulé : Mémoire pour
servir à une description géographique, historique et naturelle de la Savoie;
2 vol. format in-18 compacte.
m
cause de la grande commodité qu'elle offre pour les
recherches.
Je me suis préoccupé dans celle publication de l'or-
thographe des noms, pour laquelle on trouve une bonne
direction dans les anciens noms latins. Ainsi , j'ai cru
devoir en ramener plusieurs à la forme commandée par
l'élymologie, en retranchant, par exemple le d final
dans le mol Chatellar qui vient du latin castellarmm,
et dans Villar , du latin villarium , et ses composés
Arvillar, BoNvn.LAR , etc., mais je l'ai fait avec beau-
coup de discrétion.
J'ai aussi ramené à une orthographe unique quelques
mots qui sont évidemmenl les mêmes, et que j'ai ren-
contré écrits avec quelques légères différences, dans les
diverses sources où j'ai puisé ; par exemple : Bâtie el
Bathie , An.L0UD et Ai.lioud. Cependant, lorsque les
leçons sont assez divergentes pour qu'il semble y avoir
de l'intérêt à les connaître ; ou bien , lorsque le même
hameau est désigné de deux ou plusieurs manières ,
j'ai donné dans la première liste ces variantes entre
parenthèses et en Caractères italiques à la suite du nom
auquel elles se rapportent (1).
Enfin, à l'exemple des hommes les plus instruits qui
se sont occupés de l'étude des noms de lieux, j'ai rétabli
(1) Voyez , par exemple, à la seconde page de cette liste, au mot Combe
DE LouRDiN dans la commune d'Aillon.
97
Vi final à la place de 1'^, dont l'emploi ne s'est introduit
à une époque assez avancée du moyen âge que par la
paresse des copistes ou par une mauvaise lecture des
abréviations de ces lemps-là (1).
Le comité de publication de la Société d'histoire
ayant estimé que celte nomenclature pouvait aider à
l'édition qu'il veut faire de chartes et autres documents
relatifs au pays , j'aurai l'honneur de lui soumettre
successivement pour les autres provinces un travail
identique à celui que j'essaie aujourd'hui pour la Sa-
voie-Propre.
LES HAMEAUX DE LA SAVOIE-PROPRE
I
LISTE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
DES COMMUNES
AIGUEBELLETTE. Les Allamans , sur les Bois ,
Cambet, la Comba, le Crêt, l'Eglise, la Girardiére ,
les Gustins, les Michelons, la Molua, Noio, le Port,
le Pré , le Trolliu.
(I) Voyez le Dictionnaire des communes, hameaux, etc. du départe-
ment de l'Eure, par A. Le Prévost, page 2.
7
98
AILLON (I). Aillon-le-Jeiine, Aillon-Ie-Vieux , chez
Baillai, la Bottière, chez Bravard , les Chenais , Che-
vrette, le Cimetière, le Cimiteret, la Combe, la Combe
de Lourdin f Combe d'Aillon, Combe des Chartreux ,
Lourdin, la Chartreuse d'Ailloii, le Couvent], La Cor-
rerie , Cret-Vibert [mdgo Cœuilbert om Cuillibert), la
Crochére , chez Ciirial , la Fraissetle ( les Frassettes ),
Leyat, Marguet, le Martinet, le Mas dessous, le MoUar,
Monlpelaz, le Muret, Panton, Penon, le Plan, les Ri-
vollins, Roqiieran , le Villar, sur la Vi ( sur VÀm ).
AIX-LES-BAINS. Le Biolei, Chantcmerle, les Chap-
piuz , Chaudi {Choudi), Chevaline, Cornin, les Davats,
la Fin , les Garins , Goncelin, les Guillaumes , Liaudi ,
Marlioz, le Mas, Massurmat, Meimard [Meinard], le
Murguet, les Pacots, le Pont rouge. Puer, Saint-Simon
[Saint Sigismond), Sandiez, les Simons, la Ville [Aix,
Aix-les-Bains ).
ALBENS. Albens ( Albins, la ville], Berchou, les
Bois, chez Bossu, Bottière vulgà Bouttire, Brouaille,
Colonge, Crochet, les Crouteaux, la Curiaz, la Baisse,
Dreissi , Favraz , Futenai dessous , Futenai dessus, les
Grangeons, les Granges, Lepeaux , Lepinette, Maco-
gnin, Marnas, Mazet , Merderai, Merline vnlgo Mar-
line , le Mollar, Mont - Vagnard , Mouxi, les Nattes,
Orlier, Pegi, le Perroet, Pouili, la Tour.
ALBL AIbi, Beaunoyer, Boeviaz, Borlet, Cantel, les
Chardons, Chéde , le Chêne, Copetaz , les Crêts, Cre-
via, la Croix-Rouge, Elien, Gagive, les Granges, Loret,
(1) Cette commune a 2 paroisses ; l'église d'Aillon-le-Jeune est à Mon-
pelaz.
99
la Maison-Blanche, les Mallinjods , Marlacher, Maugi,
Maxigni , Mont-Coinon, Monldésir , Montpont, Mou-
tiers, Patlu, Polie, le Pont-Neuf, Saint-Donat, Saint-
Maurice, les Vitets, Viri.
ANSIGNI. Sans hameaux.
APREMONT. Apremont, les Charbonnières, la Chaz
(i), la Clusaz, le Crosel , les Entremondans, le Gas, le
Palais, le Penei, Pierregrosse, Saint-Pierre^ Sain-Vi,
le Sever, fen SeverJ, les Villars.
ARBIN. Arbin, le Crêt, Lourdin, Mérande.
ARITH. Arith, Bourchigni, les Fontanelles, Monta-
gni.
ARVILLAR. Arvillar , la Chapelle , les Chalets ,
Champ-Sevestre, le Chatelar, la Chavanne , la Chaz ,
les Chevrels, la Correrie de St-Hugon, les Fourneaux,
Mollar, Cuilli, le Molliet, Monlevet, Monpesard , Saint-
Hugon , Terre-sainte, les Vars {les Varandes ).
ATTIGNAT-ONCIN. Attignat, les Chapelles du Co-
tillon, Coudurier, la Genaz, le Gruat, Oncin.
AVRESSIEUX. Avressieux, Barroz, Bert, Bessieux,
la Bigotlière, Bunand , les Carmes, la Caussardière ,
Chamard, la Clavellière, Dausserre, Gillot, Magninière,
Maland, Martinière, Montfleuri, Petil-Foré , Pregi , la
Quetière , Ragé, Régi, le Replat, la Salle, Tore, la
Tougeraz, VaLlère, Vaute, Vernei, Villar-Martin.
AYN (prononcez Aïen ). Ayn, les Bards, les Ber-
Irands, les Bonivards , les Bouteis, les Deschamps, le
(1) J'ai adopté cette leçon La Chaz en deux mots au lieu de la suivante
Lachaz en un seul mot , parce que la première est celle que l'on trouve
dans les plus anciens documents.
100
Forcheix, les Franquets, les Grands-Gaudins, les Guil-
lots, les Laquaz , le Mollar , les Montignons , les Pio-
chons , Vétonne.
BALME (LA). La Balme , les Bessons , les Cadets ,
les Carrotes, les Châtelains, les Collombs, les Combes
[vers la Combe ), l'Ile, les Létangs , les Marmoux ,
Portmillet, les Rayes.
BARBL Barbi, la Bâtie.
BASSENS. Bassens (Bassins, BacinJ, Bouillet, Bres-
si, les CorrierS;, la Croix, Dralli, le Wollar, le Mont,
la Palliasse, le Plat.
BAUCHE (LA). Bande, le Bugnon , le Guillot, le
Jacquet, les Lanffreis , les Platières , la Vetlaz.
BELLECOMBE. Les Blancs, Bressi (BroissieAix), la
Charrière, Côte-Blette (1), Côte-Chaude, Cudrai, En-
trèves, Fontani, Glapigni, Lessales, la Maison-blanche,
le Mont ou Mont-Isbod deçà , Mont-Isbod delà , les
Moulins, Planchamps, les Taballets, le Tessieu, Villar
derrière, Villar devant.
BELMONT-TRAMONEX. La Belle-Etoile, Belmont,
Champulli la Forêt, Tramonex.
BILLIEME. Les Berlions, ^WWème (vers l'Eglise ) ,
les Combes (en Combe ) ^ Gerbat, les Jacquins.
BIOLLE (LA), la Balme, la Biolle, les Combes ,
l'Etraz, Extur ( Ex leurs , chez Blanchard)^ Longefan,
la Molière, Montfalcon, l'Orme, le Parc, les Plagnes ,
(1) Côte mouillée.
404
Rouasson f Roasson ], SaVigni , Tarenci , Troissi , les
Udrians, Urine, le Villar, la Villette.
BISSI. Bissi, Chalod, Chamoux, la Charrière-Neuve,
Chiron, le Village de la Croix ou de l'Eglise, la Cuerde
( ? les Tâchons, Torson J, les Foi'ais, la Labiaz.
BORDEAU. Chez Bejet, Bordeau, la Tillière (1).
BOURGET (LE) (2j. Barbezet, les Berbets, le Billot,
les Buissons, chez Cachoud, les Cartères, Charpiniaz,
le Cimetière, les Ciseaux, la Comba, les Decouz, les
Panières, les Fenevières, les Piolets, les Fourneaux, le
Garachon, le Grand-Caton , les Grangeons, Gremailloz,
Juifverie, Layot, la Maltassina fia MatassineJ, les Ma-
thieux, les Metranniers^ 3Iontanduaz , les Moulins de
Thibaud, Nerdais, Panlou, le Peiit-Caton, PierreCuse,
la Plaine, la Planta, le Raffour, sous Rami, la Ravoire,
la Rochette (sur la Roche J, Saint-Alban , la Serrez,
Soyère , Thuix f la j^apeteriej, les Tumonières f Timo-
nièresj , les Varons , le Verger, le Vignier.
BRIDOIRE (LA). Les Baruchands , Bernardi , le
Bert , la Boissière, la Briddire, Buisson-Rond, la Char-
pine, le Chatelar , la Chautagne, Colombier, les Com-
bes, le Corbel, Cota-Liardet, Crêt Magnin, les Falcons,
les Grand'Cotes, Grenaud, leGonin ( Gunin), le Got,
Lingonai, le Mollar, les Moulins , le Palais , la Pissière,
le Plan, la Planta, le Reynaud, la Rivoire , Rochas-
sieux, Sainte-Catherine (3), Tulutière , la Vaure.
(i) Ainsi nommé parce qu'on y fabrique des cordes en écorce de tilleul
pour les bateaux , les filets des pécheurs et pour l'usage de la fabrique d«
papier de la Serraz.
(2) On dit aussi Bourget-du-Lac.
(5) Il y a une chapelle.
102
BRISON- SAINT -INNOCENT. Le Bouchel, Brison
fies granges de Brison J , Grésine^, Mencard , Saint-In-
nocent.
CESSENS. Bollivet, les Broz, le Bulet, Cessens ,
Champdoci, Chanel, la Charrière, Chênai, les Cochet,
les Cours, Dominian, les Faulx fies FœusJ, les Granges,
les Grilloux, Haulecombe la Vieille, Héri, l'Huis-de-
Four, Manchet, Morioii, la Moutaz, lesPiolat, la Roche,
les Taupiers, la Tour, Villa-Rouland.
CHAINAZ. Chainaz, leGolleiron, Molliénaz, le Mont,
Mornant (1), l'Orme ( vulgo l'Uermoz ), la Ravière.
CHAMBÉRI. L'Angleterre, les Barandier, Beauvoir,
laBionnaz, laBoisse, Caramagne, la Cassine, Chanibéri,
le Chanei , les Charmettes, les Chaux, Comba-Rochet,
les Combes, la Croix-Rouge, Graberat, Hauturin , Lé-
menc, la Martinière, sur le Mont, Montracul, Nezin,
le Noyer, Piochet, le Planté, le Plat, Pugnet, leRavet,
la Raveriaz , les Rochets, St-Georges, St-Saturnin , la
Violette.
CHAMBÉRI-LE- VIEUX. Vers les Bois, la Boisse, le
Carre, les Garbillons, Morat, les Pantons, lesPolliers,
Putigni, St-Ombre.
CHAMPAGNEUX. Champagneux, Duisse, Léchaux,
la Saunière.
CHANAZ. Les Bertheloux , les Bimets, le Bochet, le
Buloz (le Bute ), le Couloir fie CouleuJ, les Combes,
Curtet, Flandre, les Granets, Landaz, Pomet, les Prail-
(1) Il y a un ruisseau du même nom.
403
les, Porthoiid dessous, Porthoud dessus, les Tonets ,
Yon.
CHAPELLE-BLANCHE (LA).
CHAPELLE-DU-MONT DU-CHAT (LA). La Cha-
pelle-du-mont-du-Chat , Communal , le Grand Villar ,
Grateloup, le Petit Villar.
CHAPELLE-SAINT-MARTIN (LA). La Chapelle,
Crêt deçà , chez Gâche , Haute - Court , Mussieux , le
Secrétaire , Tonlon ( Thélou ) , Verdan , le Villar f le
château du Villar j.
CHATELAR (LE). Amand , Atilli , le Chatelar ,
chez Coitou , les Ecuries , TEtoile , chez Garin , les
Granges, la Lavanche, en Leat fLeyat, chez PossoiJ, le
Martinet, Melessine , Mollardier, le Mont fie mont Jn-
UosJ, Mont-Tordu, le Petit-Mont, chez les Pissieux ,
Planchevri, le Plan - de - chaise, le Var, la Verrière, le
Villaret fie Villaret-Rouge, le Villar-Rouge J, chez Vi-
viand.
CHAVANNE ( LA ). Blondet , la Chavanne.
CHIGNIN. Chignin, le Clocher, le Colombier, Mont-
Levin, la Place, Tormeri, les Tours, le Villar, le Viviers.
CHINDRIEUX. Les Callets, les Carrets, Champfleuri,
Châtillon, Chaudieux, la Chaz, Chevigneux, Chindrieux,
la Combe , les Cordis, les Déprimoz, Expilli f PilliJ,
les Goddards, Groisin, Mollar de Vion, Praz, les Rattes,
Rigolet, Vars , Veraz, Viuz.
COGNIN. LeBiolai, le Bois, les Capucins, la Cardi-
nale, Chalod, Champrond, Cheron, les Chevronnés,
Cognin, les Combes, Corinthe, l'Eglise, Folésan, les
Grandes- Terres , Lode , chez Manet , les Molasses,
Mont-Charvin, la Pintaz, le Pont, le Pont Saint-Char-'
104
les, les Raniers, Salins, la Thiolière (1), Villeneuve,
COMPOTE (LA), la Compote, chez Collet.
CONJUX. La Bergerie, la Chatière, Semelaz (2),
CORBEL (3). Les Ambiards, Corbel ( Corbet ), les
Cruz, les Cuchets, les Duplals, les Egaux, les Piolets^
les Gants, les Guillermins, les Perrucons (les PericonsJ,
les Rats-griS;, les Rosaz, les Rossaz.
CROIX DE LA ROCHETTE (LA). La Croix, Mon-
tabon f Mont-AbouJ.
CRUET. La Baraterie, le Chaffard, la Combe, la Côte,
Cruet-la-Chapelie fia Chapelle), Cruet-l'Eglise, Cruet-
Ferroud, le Madoux, le Mas dessous, la Bavière, la Rive,
St-Laurent, Verdun.
CURIENNE. L'Abaz flabasj. Chapelle St-Michel ,
l'Eglise, Fournet, le Mollar , le Moulin, Montgelard ,
Mont-Marlet, Pommier -Champet, Sordet, le Vachet,
le Vernet.
CUSL Les Bajets, Baléve, Barroca, Bellejoie, le
Château de Cusi , le Château de Fesigni, le Château
Pers, les Chavannes , la Chaz , Collombet, les Crêts,
les CristoUets, la Curiaz, Cusi, l'Essert, les Filliards,
les Genêts, Labaz, Longefan, les Massettes, les Miéges,
les Murats, Nant-Favai, Notaret, la Palud, la Perrière,
les Petellaz, la Praz, les Raffîs, Rapillat, les Reys, les
Terres, la Thiollière , la Tropaz fia Trompe), les Vau-
tereis.
(i) Mot patois qui signifie la Tuilière ou Tuilerie.
(S8) Une portion de ce hameau est sur la commune de St-Pierre-de-Cur-
tille.
(S) Tous noms de famille.
105
DÉSERTS (LES). L'Alosinaz [la Lésine), Anlagnusse,
Balbière, les Bouvards, les Clianires, les Charmelles,
la Combe, les Déserts, les Droux, le Favre, le Gérard,
les Mermets, Plaiiipalais, le Pleuracliat , les Ricordes,
les Villes derrières, les Villes devant.
DÉTRIER. Les Chaberls, la Chapelle Sle-Marguerite,
les Cheneis, les Moulins, la Plaine, Ribolet.
DOMESSIN. Les Aleraz , le Blanc, le Bonnard , le
Boudrier, Chapeluf , le Cusin, Domessin, le Falque, le
Genin , Gubin , le Guillot, le Magnin, Revilliet.
DOUCI. Le Cul de ^oh (sur les Bois), Douci d'aval,
Douci ( la Chapelle), les Gonliers, le village du Mil-
lieu, le Villar (chez Magnioud J .
DRUMETTAZ-CLARAFOND. Cerarge f SerargesJ,
Clarafond , Drumcttaz, Fresenei.
DULTN. Les Bois , le Château fie château de Saint-
SeverifiJ, Dulin , les Frandins , la Galinière , les Ga-
brioux , les Gentils, les Guichers , les Journaux , le
Potin, la Roue, les Tevenons, Vergenucle.
ECHELLES ( LES ). Les Andrés, Badier, Bande , le
Bois, la Croix de la Roche, les Echelles, Gerbet, la
Grotte, le Maillet, Pont St-Martin, le Villar.
ECOLE. Les Aroles, Bellevaux, la Chapelle, le Crest-
du-Mont f le creux du mont), Garnoit, Grateloup, le
Jersin, le Villar.
ENTREMONT-LE-JEUNE. Voyez SAINT-PIERRE-
D'ENTREMONT.
106
ENTREMONT-LE-VIEUX. Les Bessours, les Bran-
coz , les Bruns, la Coche, les Combes, les Curialets,
Derbetan, le Désert, Enlencovaz, Entreniont-le-Vieux,
Epernei (1), les Gandis, les Girouds, le Grand Carroz,
le Grenerie, les Martenons, les Minets, le Mollar, les
Perrets, les Pins, la Plagne , Plan-Martin , Pomet, les
Rigauds , les Tcppaz.
EPERSI. Les Aillouds, les Burnats, le Bois, Epersi,
Mognard.
ETABLE. Comba, Etable?, Foïau, Gorapon, le Vi-
laret.
FRANCIN. LeBoisset, la Charrière , Curtille, Fran-
cin, le Plan.
FRASSES ( LES) (2j. Le Carrier, le Charvier, les
Chalets, les Lombards, les Martins, les Plotiers.
FRÉTERIVE. La Barletta, la Carre, la Cave, Cova-
rel, la Fiardière , le Four, Fréterive, la Mazerie, Mont-
Plan, les Moulins, le Prieuré, la Tour, la Tronche, le
Villar.
GERBAIX. Angosard, Angran, Bardelaz, Berl, Brét
[lesBrets), Cariaz, Crevel, les Damesins, les Demeures,
le Désert, les Fleurets, Gerbaix , les Guigardets , la
Late, Mure, le Rieu.
GRESIN-LEPIN.
(i) L'église est à Epernei.
(2) On disait la Frasse au siècle dernier.
107
GRÉSI-SUR-AIX. Les Aillouds, Antoger , Arbucin
(le mont d" Arbucin), les Barrilliats, les Bojets, le Chà-
lel, Cellière, les Choseaux, Clochet , la Commanderie,
les Couduriers, Droisse , les Durands, les Filliards, les
Fontanils, la Fougère, Gerba-Sèche, Grési, le Jéaz ,
Loche, les Magiiets, les Martins, les Melets , Miiitaz ,
Poulli, Roulant, Vertbois.
HÉRI-SUR-ALBL Boqueraz , les Bois, Breyneros ,
Chainaz, les Combes, la Côte, les Côtes, le Criiet, les
Darans, les Duverneis, l'Epine, les Gaimes, Galissar,
chez Gatillon, les Granges, Heri-sur-Albi , chez Liaudi,
le Mât, Mouilléne {Mollienaz), la Montée, les Morands,
Parella, les Plats, la Ruetraz, le Vernei , Vétro.
JACOB-BELLECOMBETTE. Bellecombette , le Cha-
nel, la Grobette, Jacob, la Peisse.
JARSL Derrière Bellevaux, Bclleviile, chez Burgos,
Carlet, la Chapelle, l'Eglise fJarsiJ, Precheret f Pré-
CherelJ, entre Roche ftrès Roche], sur Roche, le Sau-
gei, Verêtre ( Ethre ).
JONGIEUX. Aimavigne, les Barlets, Beau-Villar,
Jongieux , le Mart, le Vernat.
LAISSAUD. Beauregard , les Bonnefois, Coise , les
Cortannes, Laissaud , Sonnaz.
LEPIN. Basatiére, Bernardi, Chabodière, les Gri-
408
monet, les Martins dessous, les Martins dessus, Micoud,
la Montagne, Pinet , le Port, le Puy , Rassignolet ,
Riondet.
LESCHERAINES. La Coudraz , Coupebois , le Cro-
zet, Lescheraines , chez Lovât , la Madeleine, le Mou-
cliet, la Palud , les Ponsiers, le Pont, Roussillon, le
Villaret.
LOTSIEUX (1). Bressieux, les Cottarels, les Crêts,
la Croix, les Farcots, les Favres, les Monnets, le Mur-
ger, les Paris, les Payots, les Rebottons, les Rubins,
Touchefeu , les Vullioux.
LUCEL Le Biez, les Cléments, Cremont, l'Eglise,
Montagnin f Montagins j , les Puthods , la Tuillière,
Veytrier, Vereyzins dessous, Vereyzins dessus.
MARCHES (LES). Les Abymes, Ballegarde, la Ber-
gei, les Bouvets, Chacusard, Champlong, le Grand Vil-
lage fies Marches J , les Granges, Mûr (Murs , Mure),
Myans, Pierre-AchéC;, Seloge , Vauche.
MARCIEUX. Les Galets, 3Jarcieux , le Poncet.
MERL Cerarge, Fournet, Jaquier, Meri (MeiriJ.
MEYRIEUX - TROUET. Les Marmoux , Meitenod
( MainteinodJ , le Menard , Risolet (Roselel), Trevouet
(Trouet), le Villaret.
MOGNARD. La Chapelle , la Combe dessous , la
Combe dessus, la Droise dessous, la Droise dessus,
Gouri, Maclans f MaclinJ, Mognard , la Nernai, fie
VernaiJ, les Rippes, les Sauvages.
(1) yulgb LÈJEU.
409
MOLETTES (LES). Les Aillouds, l'Allée, Bagard,
chez Bottaz, les Bourbières, les Davalets , lesDouins,
i'EgUse f les Molettes J, les Granges, Haute-Bise, le
Mollar, les Piagets, Villar-Ibert /^vulgo Villarbe'J, la
Ville.
MONTAGNOLE. Le Bas de l'Eglise, les Bocquets ,
Cesolef, les Faviers, Fenesiroz, les Guillermins, Lou-
vete, Mappaz, les Meuniers, Montagnole, Pierregrosse,
le Platon, le Pontet, le Puysat, Revel, les Routins, le
Villar.
MONTCEL (LE). Belaix, les Bertrands , les Blancs,
la Chapelle, les Chamoux, le Chàtelar, les Curtouds,
les Davids, Decampoux, les Faverins, la Grange, les
Jacquignons, laChaz, les Laurents, les Légers, la Ma-
rine, les Marierais, les Mermoz, le Mollar, le Montcel,
le Moulin, le Moulin des Clers, le Moulin de Tête, le
Moulin de Varetasse , le Pérou, le Plan, les Riiouds,
Villeneuve ^vulgo Vlanouva J.
MONTMÉLIAN. Les Adoubes, laMaladière, Mont-
mélian.
MOTTE-EN-BEAUGES ( LA ). L'Abbaye fchez Dal-
phinj, les Aillouds, les Burnods, la Cretaz, chez Co-
tion , la Frenière d'amont, la Frenière d'en bas, chez
Freniou (les FrenandsJ, la Motte, le Noiret, le Rocher.
MOTTE-SERVOLEX (LA). Barbeset, Barbi, Beau-
voir, le Bourg (village de VEgliseJ , la Catonière , la
Champagne , Chamoux , Chantabord , la Chapelle de
Chavan, Cheminet, les Ciseaux, Corrieu, la Curline,
les Granges, Etrambrai /^^e Tremblai), Léliaz, Mon-
tarlet, Montauger dessous, Montauger dessus (Monto-
gier ) , Montessui dessous, Montessui dessus, les
110
Moulins, le Noirel , les Perrouses, Pingon , Roujoux
fRougieux), la Salle, Servolex, la Tessonnière, le Vil-
lar, Villarmarin, Villarperon, Villarphilippon, la Vil-
lette.
MOTZ (1). Blainti (Blintil), Chateaufort, les Iles,
le Nant;, Onex, Reinaiid f RaneaiixJ.
MOUXI. Le Biollai, les Blancs, le Chaffaron, le Crêt,
Loche, le Menten.
NANCES. Les Cliarpines , le Château, la Côte, les
Gigots, le Gollat, les Malaguerres, Nances dessous ,
Nances dessus.
NOVALAISE. Beauvent, les Berlioz^ les Boltières,
le Boure, les Champs {? le grand champ), les Collombs,
la Cretaz , l'Eyanette , les Fauges , Heisse dessous,
Heisse dessus fLaysseJ, Monlbel , Monthieux, les Nei-
rets, Novalaise, Putignieu, les Richards, Rosière (2).
NOYER ( LE ). Le Buisson , le Chalet, la Chavanne,
Chêne, Cholex, le Cimetière, les Créts fleCréJ, le
Mont, le Noyer, le Perrier, la Ville [la VellaJ.
ONTEX. Billard, Billion, chez Brondel, Commu-
nal, TEglise , Grumeau, Hautecombe, le Mont, Seme-
lard.
PETIT-BARBERA ( LE ). Buisson-Rond, la Challe,
(1) On prononçait Mou.
(2) On prononce Rossière.
441
Chanaz, les Chevrons, la Croix du Rampau, les Got-
telands, la Grange-neuve, Grateloup , Logerai, la Ma-
deleine, Paberi (1), le Petit - Barbera , les Plantés,
Reposieu, Ruffîer, chez Sancet, Salai, le Sourd, la
Tour, Vermont.
PLANAISE. Planaise, lePuysel.
PONT-BEAUVOISIN (LE) Lécuré, la Pissatière, le
Pont-Beauvoisin, lePouisat, les Rivaux, la Touche.
PRESLES. Les Agers, Biolai, Presles.
PUGNI-CHATENOD. Les Barrais, les Bollons, Cha-
tenod ( Chatelnod ? ), les Hôtes , les Massonats, les
Mollars, Pugni, les Sandres.
PUYGROS. Arvei, le Bois , le Chêne f le Châne J ,
Fenestroz , Marie fMarliozJ, Montgelard, Puygros.
RAVOIRE ( La ). Boêge, la Déserte, Laisse, le Mol-
lar, Néquidez, la Peisse, la Peyrouse, Petite-Laisse, la
Ravoire, la Trousse, Villelte.
ROCHEFORT. L'Eglise, Plevieux, le Suard, Urice,
le Vivier.
ROCHETTE (LA). La Croix, Mont-Bertrand, Mont-
taboud, la Rochette, St-Maurice.
ROTHERENS. Rolherens.
RUFFIEUX. Le Château de la Roche, Chaussepaille,
la Chaux-David, Chessine, Colonge, Crozant, Lachaz
fia ChazJ, la Loi fia Loex), Montagnai, Montclerion,
Montlorgeon, Orbessieux, les Panquets , Mecoraz (2),
(1) Une partie a pris le nom de Monplaisir.
(2) Une partie de Mecoraz est sur Serrières. Voy, cette commune
lia
les Perrouses, Pirole, Putignai, Rojux, Ruffieux, Sô-
mont.
SAINT-ALBAN. Balangère, Chesse, la Cluse deçà, la
Cluse delà, Conniances, la Grand -Laisse, Guillotière,
Lescherenne, Létillerai, Lovetaz, Monterminod;, Nivo-
let, lesPerriers, la Petile Laisse, Plama, Raserei, Saint-
Alban, le Villaret, Villeneuve.
SAINT-ALBAN-DE-MONTBEL. Les Calamans, les
Collombs , les Darmezins, les Frandins, les Ganivets,
les Grimonefs, les Guiguets, les Munins, le Perron ;,
St-Alban-de-Montbel, le Saugeai.
SAINT-BALDOPH. Le Bourget, la Croix, Lachenaz,
Masselin ( Musselin), le Mollar, Montcharvet, le Nant,
la Petite Montagne, Rocheron , Ronjoux, St-Baldoph.
SAINT-BERON. Le Bajat , les Bernerds, le Bois-
sard, les Bonnes, le Cleyet, le Croibier, le Favre, le
Grand-Bois, le Grand-Cevoz, le Graven, le Jacquemet,
la Màtre, les Micoulaz, le Néritan, le Nigon , le Pirod,
le Raclet, le Ravei , les Roses, Saint-Beron.
SAINT-CASSIN. Les Abberges , Arcollières , le Be-
nêt (chez les Dnbonnet), la Clinière, la Combe, Com-
bette, la Corbière, le Couvent, les Culées, Delà-les-
Bois (Damoz - le-bois) , Déserta, Dessous - le - Bois,
l'Eglise, Fontaine - Déserte, (}T\%n(iv\ ( Gragnon ) , le
Grand - Verger , Laillat ( Léliaz J, Mossens , Nonnet ,
l'Oratoire, le Planei, le Platon, Saint- Claude, la Sé-
nière, la Serraz, la Thiollière, la Tour.
SAINT - CHRISTOPHE. Les Andrés , Bande, les
Bâtés, Boguière, chez Capuchon, Gerbaix, la Grotte,
113
Saint -Biaise, Saint -Christophe, Saint - Martin , chez
Tirard, le Villar.
SAINT-FELIX. Le Brouillet, Chamoussat, la Cha-
pelle, Crozagni, Linière, Malagni, Merci, les Moiroux,
Pattu, Saint-Félix, Soffa , Touvière.
SAINT-FRANC. Le Bois, le Bourdon, Chaille, sur
Chaille, le Chaniprond, le Chevron, la Combe, Curtille,
Damière, les Entes , le Garon , la Grand - Maison , le
Grand-Mortier, le Gruot, Larigni, le Marquis, le Mi-
chal, Morge, le Mulet, Saint-Franc, Sibilliat, Tartavan,
le Thevenon, le Trepus.
SAINT - FRANÇOIS - DE - SALES. Le Chalet , le
Champ, le Charmillon , les Chavonnes, chez Dumas,
l'Eglise, la Magne, le Mouchet , les Perriers.
SANT-GENIX. Bachellin, Bauge, Bessé , Camelin ,
Champ-Long, Comba-Gilli, les Davrets, le Jasemin ,
Joudin , le Mont, Montdragon, Pigneux , Saint -Genix,
la Taillât, Truiton, Uris fUriceJ.
SAINT-GERMAIN. Les Broissants, la Chambotte,
les Guinets, Laci fLassiJ, Marcin , Mont-Durant [sur
la Roche J, Panloup , Poinçon, Saint-Germain, Salière,
Sargoëns , Sernaz , la Val (Laval), Verdet.
SAINT- GIROD. Carcallane, Champ -Berard (vulgo
ChamberaJ, Colombier, la Croix - Blanche , chez Dar-
mond, les Guerras, Lansard , Marcellaz, chez Maurin,
les Pinettes, Ribitel, Saint-Girod , la Villette.
SAINTE-HÉLÈNE-DU-LAC. Les Berthets, les Bois,
la Chapelle de l'Hôpital, la Chapelle de Sainte Hélène,
l'Eglise, la Grange- Mareschal , Montmillerat , le Pi-
chat, lesPogniens, laRamade, laRomargue, la Tour,
le Touvet.
8
'114
SAINT-JEAN-D'ARVEI. Chaffardon, la Cliamère,
Contaminaz , la Cretaz , la Grotte, Laberi, Lachaz f la
Chaz ), Lancenaz , Lovetaz, le Mollar , Montagni ,
Nivolet, le Planaz , le Puysat, Saint- Jean- d'Arvey ,
Salins , le Villar.
SAINT-JEAN-DE-CHEVELU. Bergin, les Borgets,
Champrond (Champ riond), Chevelu, Chonzon , la Fo-
rêt, Monthoiix fvulgo MonteuJ, la Platière, Sômont,
Vernalel.
SAINT-JEAN-DE-COUX. Bande, les Barriers fCôte-
Barrier), la Catlin, le Cheval-Blanc, chez Héritier, les
Merles, les Molasses, les Replats, Saint-Jean.
SAINT- JEAN- DE-LA-PORTE. L'Allier, le Bourg
f Bourg Evescal J, Comba-Fou f Combe folle J, le Féal,
le Friot, Mont-Lambert fvulgà Mollambert) , la Palud,
la Ravoire, Saint-Jean-de-la-Porte, Saint-Philippe.
SAINT-JEOIRE (1). Bois -Plan, la Boisserette, Fa-
verat , le Puyset , St-Jeoire dessous, St-Jeoire dessus.
SAINTE - MARIE - D'ALVEI. La Blanchinière, les
Guicherds, la Mégère, St-Bonnet, Sle-Marie-d'Alvei.
SAINT - MAURICE - DE - ROTHERENS. Berin, les
Borgets, le Bornel, Grenoz , le Mollar, les Rives, Ro-
cheron, Rotherens, St-Maurice.
SAINT - OFFENGE (2) DESSOUS. Le Bonnevaz,
Champagnole, le Chêne, Cholex, le Cimetière, le Creu-
set, les Fermiers, les Grès, les Guers, les Huguets d'a-
mont, les Huguets d'aval, leMolinet, le Mont, lesMorels,
le Nantel, la Plaisse, le Revers, Rocherai, les Toquets,
St-Offenge dessous, les Suavets.
(t) Dégénérescence de St-Gcorges.
(2) Dégénérescence de Ste-Euphémie.
115
SAINT-OFFENGE-DESSUS. Les Combes, les Cor-
nants (Cornuant, Cornât), les Faverins (\es FavratsJ,
les Gonards, Loi, Saint-Offenge dessus, les Suavets (1),
les Vouthiers.
SAINT- OURS. Bàssat dessous, Bàssat dessus, la
Boltaz , chez Bouchet, l'Ecluse, la Forêt, chez Jean-
Rey, les Mas, Remollar, les Roberts, St-Ours, Vieugerel,
SAINT-PAUL. Les Gonnets, les Moiroux, le Mollar,
les Pijoles , les Rougeaux, Rubaud , les Trins, les Ve-
lats , les Vinchols.
SAINT-PIERRE-D'ALBIGNI. Albigni, l'Allier, les
Allues dessous, les Allues dessus, le Bourget, la Cham-
pagne, la Chapelle de Pitié, la Chapelle de Ste-Brigitle,
chez Chevillard, Cornet, les Contins, Favasset, Garnier,
les Gex , les Hibouds, Lazare, le Mas, Minjoud, Miolan,
Miolanet j^vulgo MénaletJ , Mollar-Cretin, Mollar-Ra-
chat, la Montaz, Mont-Benoit, la Noiriat, Paux , le Pé-
chet, la Planlaz, les Sandres, la Saussaz , Sei.
SAINT-PIERRE-D'ALVEI. Le Carrel, les Collets,
l'Eglise, le Mas, Oncieu, les Tardis.
SAINT -PIERRE- DE -CURTILLE. Les Boissières,
Conjux, la Côte, Crene, Curlille, les Gredauds, Haute-
Combe, les Martins, le Mollar, chez Morin, chez Piollet,
Pontbeau, Quinfiot, les Radeles, Saint-Gilles, Semelaz^
chez Tête, les Voûtes.
SATNT-PIERRE-D'ENTREMONT ou ENTREMONT-
LE JEUNE (2). Les Baudets, St-Pierre-d'Entremont.
(1) Une demie est surSt-Offenge dessous et l'autre demie sur St-Offenge
dessus.
(2) Dépend , pour le spirituel , de l'évèché de Grenoble , l'église étant
située sur la rive gauche du Guiers.
116
SAINT-PIERRE-DE-GENEBROZ. Bellet, St-Pierre-
de-Genebroz.
SAINT-PIERRE -DE -SOUCI. Les Bertrands , le
Bardaz, le Chanei , Chàteaublanc, Combefort , Côten-
vcrs, les Côtes, Frédière fies Roses , les Bontrons), le
Fregni, la Fontaine, Mont-Raillant, la'Petrelle, le Plan,
Poulli (Fouille), les Richards, St-Antoine, St-Pierre,
Souci, chez Verdet , Villar-Domenge, Villar-Laprin
(Villarprin vulgô LaprinJ.
SAINTE-REINE (1). Epernex, Routhêne fRouthe-
nexj, Sainte-Reine.
SAINT-SULPICE. Les Barins, Bigon, les Cantins ,
Chalod , le Frenai , les Gevrots, les Girouds, le Grand-
Bois , Grand-Champ, le Grand-Rey, chez Julian , les
Martins, les Michotons, le Mollar, Montfort, Pravaux,
Saint-Sulpice, Vernaud , Villar-Marin.
SAINT-THIBAUD-DE-COUX. Les BerthoUets, la
Cattin , les Favres, les Forains, le Grand-Village fCoux-
GrandJ, chez Gros-Louis, les Guillermes, Hauteville
dessous, Hauteville dessus, les Martins, les Meules,
les Michellets, Montessui fies Jea7icoiirtsJ, hs^atrons,
la Perrière ^^a Praire], les Pollets, les Valetas , les
Simons.
SERRIÈRES. Carcine, Chevignet, la Chetraz , Cla-
rafond. Contamine, les Durands, les Iles, la Loy, Ma-
reste , Matli , Mécoraz , Mouton , Nouvelle - Mécoraz
fNovelJ, Serrières, Venaise, Vovrai.
SOl^îNAZ. Antigni, Bellecombette, Bornand , Cer-
venaz fvulgo Sarvenaz), la Chapelle, les Combes, le
(1) Dégénérescence de Ste-Radegonde.
417
Crét (1), les Fontaines, le Mollar, Montagni, Rager,
le Ruttet, Sonnaz.
TABLE ( LA ). Les Boissards, les Cartels, le Defai ,
le Fau, les Fugains, Lombmard, le Magnin, la Marti-
nette, le Mollar, les Portiers, la Provenchère, Repidan,
la Ruaz, la Table, Tognet, les Verolets, le Vissard.
THOIRL Bonvillar, les Chavonnes, les Chavonnettes
dessous, les Chavonnettes dessus, les Créts, la Fougère,
la Palud, le Replat, le Saugeai, lesTiapes, Thoiri, Tor-
mère.
THUILE (LA). Les Barriers, les Baux, les Bourgeois,
le Château, Entrenant (2), la Glière fia GuillièreJ, chez
Marôque, le Monet, le Mont, Monthoux, Mont-Riond
(^vulgô MorionJ, Nicodet [Nequidet), chez Pachoud, la
Pière, la Place d'Armes, les Poncets, la Rongère (vulgô
Rondière], la Thuile, Tournassat, le Village du Lac.
TRAIZE. Beirin , les Berlhets , Charosse , Cornet ,
Cottin, les Malods, Suerin {Soirin, Centagnier), Traize,
Triât, Verdan {Vertin).
TRESSERVE. Bonport, la Carbonnière, le Champet,
les Diables^ Haut-Tresserve, Pétrel, le Quart de Pétrel,
la Servage.
TREVIGNIN. Les Clercs, les Curies, les Maillands,
le Nantriond [Nandrion), la Pierre, chez Robert, Saint-
Victor, Trevignin, Veniper.
(i) La Chapelle et le Cret forment ce qui se nomme proprement Sonnaz.
(2) Entre deux ruisseaux qui se jettent dans la rivière de Laisse.
118
TRINITÉ (LA) (1). La Bithieux, la Charrière (2), la
Cochette, la Conche, le Cruet, les Curtets , le Flechet,
les Grassets , les Hemeris, les Liigats, Magnificat, la
Maison-Blanche, Pont-Belon, la Trinité , les Viondis.
TRIVIER. Les Baraques , Boisplan , le Chairard ,
Châles , le Grand-Barbera , le Puits , Saint-Vincent ,
Trivier, le Viaget.
VEREL-DE-MONTBEL. Les Bajats, les Bernerds,
Verel-de-Montbel.
VEREL-PRAGONDRAN. Bassis, les Chavannes, la
Croisette, Mont-Basin, Pragondran, le Tilleret, Verel.
VERNEIL. Les Bernards, le Jânin^ les Menges (pro-
noncez MlngesJ, les Picolets ( le grand village), le Ver-
nel (on prononce Vernei).
VERTHEMEX. L'Abbaye ( les Labbayes), les Du-
praz, les Majoux, Mau-Nant , Vacheresse, Verthemex
( Vertemeix ).
VILLAR-D'HÉRI.
VILLAROUX. La Bâtie, les Cristins, les Curtouds,
l'Eglise, Gagoux, les Yvraz.
VILLAR-SALLET. Les Cantins, l'Huis-du-Four, le
Mollaret, les Postillons, les Tours de Montmayeur, les
Vignes.
VIMINES. Les Berlioz, les Bondins, chez Camberlin,
la Chaz , chez Coutaz, les Fontaines, la Fougère, le
grand Village , chez Jacquier , le Lard , Laudier , les
(4) Se nommait anciennement le Moultier.
(2) Il y a une chapelle.
119
Michauds d'avat , les Mithieux , le Mollar d'en bas ,
le Mollar d'en haut, les Perriers, Pierre-Rouge, chez
Quidoz, Rousin , Vimines.
VION. Bovayron , les Brotteaux , la Fontaine, les
Granges, Mollar dessous, Mollar dessus, Montuizel ,
la Muraille, les Oliers, Panillon, Vion.
VIVIERS (LE). L'Ernai, la Servage, les Terrels [le
bord du lac), le Viviers.
VOGLAN. Bouvard, chez Comte, le Dorterai , les
Perrouses, Villarcher, Voglan {V Eglise).
YENNE. Amezin, les Bernards, les Bouchets, Cham-
buet le haut, Chambuet le bas, Chardon, Chaumont,
Chevrut, les Coleu {les Couleurs), Cumugnin, Curtelot,
la Dragonière , Etaing { Heting , Nétin), Lagnieu-le-
Grand, Lagnieu-le-Petit, Landressin, les Palatins, Ra-
voreaz, le Reffîeux, les Recans {Ricans), Sômont le
haut, Sômont le bas, Soudans, les Tareus {les Terreaux,
les Terroux), le Tayeu ( Théou), Touvière, Veloutaz
( Volonta), les Vezins, le Vigeot, Yenne.
II
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES HAMEAUX, CHATEAUX, FERMES, ETC.
DE LA PROVINCE DE SAVOIE-PROPRE
Communes et hameaux (1).
Abas (!').
Abbaye (I').
Abberges (les).
Abymes (les).
Adoubes (les).
Agers (les).
AIGUEBELLETTE.
Aillon-le-Jeune.
Aillon-le-Vieux.
Aillouds (les).
Communes.
Curienne, Cusi.
La MoUe-en-Beauges, Ver-
Ihemex.
St-Cassin.
Les Marches.
Montmélian.
Presles.
Aillon.
Aillon.
Epersi , Grési-sur- Aix , les
Molettes , la Motte - en-
Beauges.
(1) J'ai cru devoir répétor dans cette première colonne les noms des
communes pour faciliter les rapprochements. On les distinguera aisément,
parce qu'ils sont en grandes capitales , et parce qu'il n'y a aucune indica-
tion dans la seconde colonne sur la même ligne.
m
Aimavigne.
Jongieux.
AIX-LES-BAINS.
ALBENS.
ALBI.
Albigni.
St-Pierre-d'Albigni.
Aleraz (les).
Domessin.
Alesinaz (!').
Les Déserts.
Allamans (les).
Aiguebellette.
Allée (1").
Les Molettes.
Allier (1")
Saint-Jean-de-la-Porte, Saint
Pierre-d'AIbigni.
Allues dessous (les).
St-Pierre-d'Albigni.
Allues dessus (les).
St-Pierre-d' Albigni.
Amand.
Le Chatelar.
Amblards (les).
Corbel.
Amezin.
Yenne.
Andrés (les).
Les Echelles, St-Christophe
Angleterre.
Chambéri.
Angosard.
Gerbaix.
Angron.
Gerbaix.
ANSIGNI.
Antagnusse.
Les Déserts.
Antigni.
Sonnaz.
Antoger.
Grési sur Aix.
APREMONT.
ARBIN.
Arbucin.
Grési-sur-Aix.
Arcollières.
St Cassin.
ARITH.
Aroles (les).
Ecoles.
Arvei.
Puygros.
ARVILLAR.
Atilli.
Le Chatellar.
Attignat.
Attignat Oncin.
ATTIGNAT-ONCIN.
AVRESSIEUX.
Avi (!').
Aillon.
AYN.
422
Bachellin.
Badier.
Bagarcl.
Bajat (le).
Bajats (les).
Bajets (les).
Balangère.
Babière.
Baléve.
BALME.(LA).
Balme (la).
Bande.
Barandiers (les).
Baraques (les).
Baraterie (la).
Barbezet.
BARBI.
Barbi.
Bardelaz.
Bards (les).
Barins (les).
Barlets (les).
Barletta (la).
Barrais (les).
Barriers (les).
Barrilliats (les).
Barroca.
Barroz.
Barucbands (les).
Basatière.
Bas de l'Eglise (le).
Bassat dessous.
StGenix.
Les Echelles,
Les Molettes.
St-Beron.
Verel-de-Montbel.
Cusi.
St-A!ban.
Les Déserts.
Cusi.
La Biolle.
La Bauche , les Echelles ,
St-Christophe, St-Jean-de-
Coux.
Chambéry.
Trivier.
Cruel.
Le Bourget, la Motte-Servo-
lex.
La Motte-Servoiex.
Gerbaix.
Ayn.
St-Sulpice.
Jongieux.
Fréterive.
Pugni-Chatenod.
St-Jean-de-Coux, la Thuile.
Grési-sur-Aix.
Cusi.
Avressieux.
La Bridoire.
Lépin.
Montagnole.
St-Ours.
123
Bassat dessus.
St-Ours.
BASSE i\ S.
Bassis.
Verel-Pragondran.
Bâtés (les).
St-Christophe.
Bâtie (la).
Barbi, Villaroiix.
BAUCHE (la).
Baudets (les).
St Pierre-d'Entremont.
Bauge.
St Genix.
Baulat (chez).
Aillon.
Beaunoyer.
Albi.
Beauregard.
Laissaud.
Beauvent.
Novalaise.
Beauvillar.
Jongieux.
Beauvoir.
Chambéri, la Motte.
Beirin.
Saint-Maurice-de-Rotherens,
Traize.
Bejet (chez).
Bordeau.
Belaix.
Le Montcel.
BELLECOMBE.
BeUecombette.
Jacob-Bellecombette, Sonnaz
Belle-Etoile.
Belmont-Tranionex.
Bellegarde.
Les Marches.
Belle-Joie.
Cusi.
BELMONT-TRAMO-
NEX.
Belmont.
Belmont-Tramonex
Bellet.
St-Pierre-de-Genebroz .
Bellevaux.
Ecole.
Belleville.
Jarsi.
Berbets (les).
Le Bourget. .
Berchou.
Albens.
Bergei (la).
Les Marches.
Bergerie (la).
Conjux.
Bergin.
St-Jean-de-Chevelu.
Berlions (les .
Billième.
Berlioz (les).
Novalaise, Vimines.
Bernardi.
La Bridoire, Lépin.
Bernards (les).
Verneil, Yeniie.
124
Bernerds (les),
Bert.
Bert (le).
Bertheloux (les).
Berthets (les).
Bertholets (les).
Bertrands (les).
Bessé.
Bessieux.
Bessons (les).
Bessours (les).
Biez (le).
Bigon.
Bigottière (la).
Billard.
BILLIEME.
Billion.
Billot (le).
Bimets (les).
Biolai (le).
Biolei (le).
BIOLLE (LA).
Bionnaz (le).
BISSI.
Bithieux (la).
Blainti.
Blanc (le).
Blanchinière (la),
Blancs (les).
Blintil.
Blondel.
Bochet (le).
Bocqueraz.
Bocquets (les).
Boège.
Boeviaz.
St-Beron, Verel-de-Montbel.
Avressieux, Gerbaix.
La Bridoire.
Chanaz.
Ste-Hélène-du-Lac, Traize.
St-Thibaud-de-Coux.
Ayn , le Montcel , St-Pierre-
de-Souci.
St-Genix.
Avressieux.
La Balme.
Entremont-le- Vieux.
Lucei.
StSulpice.
Avressieux.
Ontex.
Ontex.
Le Bourgel.
Chanaz.
Cognin, Mouxi, Presle.
Aix-les-Bains.
Chambéri.
La Trinité.
Motz.
Domessin.
Ste-Marie-d'Alvei.
Bellecombe, le Montcel, Mou-
xi.
Motz.
La Chavanne.
Chanaz.
Héri-sur-Albi,
Montagnole.
La Ravoire.
Albi.
Bois (le).
Bois (damoz le).
Bois (delà le).
Bois (dessous le).
Bois (les).
Bois (sur les).
Bois-Plan.
Boissard (le).
Boissards (les).
Boisse (la).
Boisserelte (la).
Boisset (le).
Boissière (la).
Boissières (les).
Bojets (les).
Bollivet.
Bollons (les).
Bondins (les).
Bonet (le).
Bonnard (le).
Bonnefois (les).
Bonnes (les).
Bonnevaz (le).
Bonnivards (les).
Bonport.
Bontrons (les).
Bonvillar.
Boquière.
Bordaz (le).
Bord-du-Lac.
BORDEAU.
Borgets (les).
Borlet.
125
Cognin , Epersi , Puygros ,
St-Franc.
St-Cassin.
St-Cassin.
St-Cassin.
Albens, Chambéri-le-Vieux ,
Héri-sur-Albi, Ste-Hélène-
du-Lac.
Aiguebellette, Douci.
St-Jeoire, Trivier.
St-Beron.
La Table.
Chambéri , Chambéri - le -
Vieux.
St-Jeoire.
Francin.
La Bridoire.
St-Pierre-de-Curtille.
Grési-sur-Aix.
Cessons.
Pugni-Chatenod.
Vimines.
St-Cassin.
Domessin.
Laissaud.
St-Beron.
St-Offenge-dessous.
Ayn.
Tresserve.
St-Pierre-de-Souci .
Thoiri.
St-Cassin.
St-Pierre-de-Souci.
Le Vivier.
St Jean-de-Chevelu, St-Mau-
rice-de-Rotherens.
Albi.
126
Bornant.
Bornel (le).
Bottaz (chez).
Bottaz (la).
Bottière (la).
Boltières (les).
Boucliet (chez).
Bouchets (les).
Boudrier (le),
Bouillet.
Bourbières (les).
Bourchigni.
Bourdon (le).
Boure (le).
Bourg (le).
BOURCtET (LE).
Bourget (le).
Bourgeois (les).
Bourg-Evescal.
Bouteys (les).
Bouvard.
Bouvards (les).
Bouvets (les).
Bovayron.
Brancoz (les).
Bravard (chez).
Bressi.
Bressieux.
Brêts (les).
Breyneros.
BRIDOIRE (LA).
Brison.
BRISON-SAINT-INNO-
CENT.
Broissants (les).
Broissieux.
Sonnaz.
St-Maurice-de-Rotherens .
Les Molettes.
St-Ours.
Aillon, Albens.
Novalaise.
St-Ours.
Brison-St-Innocent, Yenne.
Domessin.
Bassens.
Les Molettes.
Arith.
St-Franc.
Novalaise.
La Motte-Servolex, St-Jean-
de-la-Porte.
St-Baldoph , St-Pierre-d'Al-
bigni.
La Thuile.
St-Jean-de-la-Porte .
Ayn.
Voglan.
Les Déserts.
Les Marches.
Vions.
Entremont-le-Vieux.
Aillon.
Bassens, Bellecombe.
Loisieux.
Gerbaix.
Héri-sur-Albi.
Brison-St-Innocent.
St-Germain.
Bellecombe.
127
Brondel (chez).
Brotteaux (les).
Brouaille.
Brouillet (le).
Broz (les).
Bruns (les).
Bugnon (le).
Buisson (le).
Buisson-Rond.
Buissons (les).
Bulet (le),
Buloz (le).
Bunand.
Burgos (chez).
Burnats (les).
Burnods (les).
Ontex.
Vions.
Albens.
St-Félix.
Cessens.
Entremont-le-Vieux.
La Bauche.
Le Noyer.
Le Petil-Barberaz.
Le Bourget.
Cessens.
Chanaz.
Avressieux.
Jarsi.
Epersi.
La Motte-en-Bauges.
Cachouds (les).
Cadets (les).
Calamans (les).
Callets (les).
Camberlin (chez).
Cambet.
Caraelin.
Cantel.
Cantins (les).
Capuchon (chez).
Capucins (les).
Caramagne.
Carbonière.
Carcallane.
Carcine.
Cardinale (la).
Cariaz.
Carlet.
Carmes (les).
Le Bourget.
La Balme.
St-AIban-de-Montbel.
Chindrieux.
Vimines.
Aiguebellette.
St-Genix.
Albi.
St-Sulpice, Villarsallet.
St-Christophe.
Cognin.
Chambéri.
Tresserve.
StGirod.
Serrières.
Cognin.
Gerbaix.
Jarsi.
Avressieux.
128
Carre (le).
Carrel (le).
Carrets (les).
Carrier (le).
Carrotes (les).
Cartères (les).
Cassine (la).
Catonière (la).
Cattin (la).
Caussardière ('la).
Cave (la).
Cellière.
Cérarge.
Cervenaz.
Césolet.
CESSENS.
Chaberts (les).
Chabodière.
Chacusard.
Chaffard (le).
Chaffardon.
Cbaffaron (le).
Chaille.
Chaille (sur). .
CHAINAZ.
Chainaz.
Châles.
Chalet (le).
Chalets (les).
Challe(la).
Chaloz.
Chamard.
CHAMBÉRl.
CHAMBÉRÎ-LE-VIEUX
Chambotte (la).
Chambuet le bas.
Chambuet le haut.
Chambéri-le-Vieux, Fréterive
St-Pierre-d'Alvei.
Chindrieux.
Les Frasses.
La Balme.
Le Bourget.
Chambéri.
La Motte-Servolex.
St-Jean-de-Coux, St-Thibaud-
de-Coux.
Avressieux.
Fréterive.
Grési-sur-Aix.
Drumettaz-Clarafond , Méri.
Sonnaz.
Montagnole.
Détrier.
Lépin.
Les Marches.
Cruet;, Triviers.
St-Jean-d'Arvei.
Mouxi.
St-Franc.
St-Franc.
Héri-sur-Albi.
Trivier.
Le Noyer, St-François.
Arvillar, les Frasses.
Le Petit-Barberaz.
Bissi, Cognin, St-Sulpice.
Avressieux.
St-Germain.
Yenne.
Yenne.
Chamoussat.
Chamoux.
Chamoux (les).
Champ (le).
Champagne (hi).
CHAMPAGNE UX.
Champagnole.
Champ-Bérard.
Champdoci.
Champet (le).
Champfleury.
Champlong.
Champrond .
Champs (les).
Champ-Sevestre.
Champulli.
CHANAZ.
Chanaz.
Chanci.
Chanei (le).
ChaïUabord.
Chanlemerle.
Chantres (les).
Chapelle (la).
CHAPELLE-BLANCHE
(LA).
Chapelle de Chavan (la).
Chapelle de l'Hôpital (la)
Chapelle de Pitié (la).
Chapelle-Ste-Brigitte (la)
Chapelle-Ste-Hélène la)
CHAPELLE-DU-MONT-
DU-CHAT(LA}.
i29
St-Félix.
Bissi, la Motte-Servolex.
Le Montcel.
St-François.
La Molte-Servolex, St-Pierre-
d'Albigni.
St-Offenge dessous.
St-Girod.
Cessens.
Tresserve.
Chindrieux.
Les Marches, St-Genix.
Cognin , St-Franc , S(-Jean-
de-Chevelu.
Novalaise.
Arvillar.
Belmont-Tramonex.
Le Petit-Barbera.
Cessens.
Chambéri, Jacob-Bellecom-
betle, St-Pierre-de-Souci.
La Molte-Servolex.
Aix-les-Bains.
Les Déserts.
Arvillar, la Chapelle St-Mar-
tiO;, Douci , École, Jarsi ,
Mognard, le Montcel, Si-
Félix^ Sonnaz.
La Motte-Servolex.
Ste Hélène-du-Lac.
St-Pierre-d'Albigni.
St-Pierre-d'Albigni.
Ste-Hélène-du-Lac.
130
Chapelle Ste-Marguerite
(la).
CHAPELLE -St- MAR-
TIN (la).
Chapelle St-Michel (la).
Chapelles du Cotillon
(les).
Chapelut.
Chappiuz (les).
Charbonnières (les).
Chardons (les).
Chaimettes (les).
Charmillon (le).
Charosse.
Charpine (la).
Charpines (les).
Charpiniaz.
Charrière (la).
Charrière-Neuve (la).
Chartreuse d'Aillon (la).
Charvier (le).
Château (le).
Château-Blanc.
Château de Cusi (le).
Château de Fesigni (le).
Château de la Roche (le) .
Château de Pers (le).
Château de Si - Severin
(le).
Château du Villar (le).
Châteaufort.
Chatel (le).
CHATELAR (LE).
Chàtelar (le).
Châtelains (les).
Chatenod.
Détrier.
Curienne.
Attignat-Oncin.
Domessin.
Aix-les-Bains.
Apremont.
Albi.
Chambéri, les Déserts.
St-François-de-Sales.
Traize.
Le Bourget.
Nances.
Le Bourget.
Belleconibe, Cessens , Fran-
cin, Saint-Jean-d'Arvei^ la
Trinité.
Bissi.
Aillon.
Les Frasses.
Nances, la Thuile.
St-Pierre-de-Souci.
Cusi.
Cusi.
Ruffieux.
Cusi.
Dullin.
La Chapelle St-Martin.
Motz.
Grési-sur-Aix.
Arvillar, le Bourget, le Mont-
La Balme. [cel.
Pugni-Chatenod.
131
Chafière (la).
Conjux.
Chatillon.
Chindrieux.
Chaudi.
Aix-les-Bains.
Chaudrieux.
Chindrieux.
Chaumont.
Yenne.
Chausse-Paille.
Ruffîeux.
Chautagne (la).
La Bridoire.
Chaux (les).
Chambéri.
Chaux-David (la).
Ruffieux.
CHAVANNE (LA).
Chavanne (la).
Arvillar, le Noyer.
Chavannes (les).
Verel-Pragondran.
Chavonnes (les).
Cusi, St-Francois-de-Sales ,
Thoiri.
Chavonneltes - dessous
(les).
Thoiri.
Chavonneltes - dessus
(les).
Thoiri.
Chaz (la).
Apremont, Arvillar, Chin-
drieux , Cusi , le Montcel ,
Ruffieux, St-Jean-d'Arvei;,
Vimines.
Chêde.
Albi.
Cheininet.
La Motte-Servolex.
Chenai.
Cessens.
Chenais (les).
Aillon.
Chêne (le).
Albi , le Noyer, St-Offenge
dessous, Puygros.
Cheneis (les).
Délrier.
Chesse.
St-Alban.
Chessine.
Ruffîeux.
Chetraz (le).
Serrières.
Cheval-Blanc (le).
St-Jean-de-Conx.
Chevaline.
Aix-les-Bains.
Chevignet.
Serrières.
Chevigneux.
Chindrieux.
Chevillard (chez).
Sl-Pierre-d'Albigni.
Chevrets (les).
Arvillar.
in
Chevrette.
Chevron (le).
Chevronnés (les)
Chevrons (les).
Chevrut.
CHIGNIN.
CHINDRIEUX.
Chiron.
Cholex.
Chouzon.
Choseaux (les).
Choucli.
Cimetière (le).
Cimiteret (le).
Ciseaux (les).
Clarafond.
Clavellière (laj.
Cléments (les).
Clercs (les).
Cleyet (le).
Clinière (la).
Clocher (le).
Clochet.
Clusaz (la).
Cluse deçà (la).
Cluse delà (la).
Coche (la).
Cochets (les).
Cochette.
Cœuilbert.
COGNIN.
Coise.
Coitou (chez).
Collet (chez).
Collets (les).
Arvillar.
St-Franc.
Cognin.
Le Pelit-Barbera.
Yenne.
Bissi, Cognin.
Le Noyer, Sl-Offenge dessous
St-Jean-de-Chevelu.
Grési-sur-Aix.
Aix-les-Bains.
Aillon, le Bourget, le Noyer,
St-Offenge dessous.
Aillon.
Le Bourget , la Motte-Servo-
lex.
Druniettaz - Clarafond , Ser-
rières.
Arvillar.
Lucei.
Trévignin.
St-Beron.
St-Cassin.
Chignin.
Grési-sur-Aix.
Apremont.
St-Alban.
St-Alban.
Entremont-le-Vieux.
Cessens.
La Trinité.
Aillon.
Laissaud.
Le Chatelar.
La Compote.
St-Pierre-d'AIvei.
Coleus (les).
CoUombet.
Collombs (les).
Colombier.
Colombier (le).
Colonge.
Comba-Fou.
Comba-Gilli.
Comba-Rochet.
Combe (la).
Combe d'Aillon (la).
Combe de Lourdin (la).
Combe des Chartreux (la)
Combe dessous (la).
Combe dessus (la).
Combefort.
Combes (les).
Combette (la).
Commanderie (la).
Communal.
COMPOTE (LA).
Comte (chez).
Conche (la).
Confeniances.
CONJUX.
Conjux.
Conlaminaz.
Contamine.
133
Yenne.
Cusi.
La Balme, Novalaise, Saint-
Alban-de-Montbel.
La BridoirC;, St-Girod.
Chignin.
Albens, Ruftîeux.
St-Jean-de-la-Porte.
St-Genix.
Chambéri.
Aiguebellelte, Aillon, la Bal-
me , le Bourget , Chin-
drieux, Cruet, Etable, St-
Cassin, St-Franc.
Aillon.
Aillon.
Aillon.
Mognard.
Mognard.
St-Pierre-de-Souci.
La Balme, Billième, la Biol-
le, la Bridoire, Chambéri,
Chanaz , Cognin , Entre-
monl-le-Vieux , Héri-sur-
Albi , St-Offenge dessus ,
Sonnaz.
St-Cassin.
Grési-sur-Aix.
La Chapelle du mont du Chat^
Ontex.
Voglan.
La Trinité.
St-Alban.
St-Pierre-de-Curtille.
St-Jean-d'Arvei.
Serrières.
134
Copetaz.
Albi.
CORBEL.
Corbel (le).
La Bridoire.
Corbière (la).
St-Cassin.
Cordi.
Chindrieux.
Corinthe.
Cognin.
Cornât ou Cornant.
St-Offenge dessus.
Cornet.
St-Pierre-d'Albigni, Traize.
Cornin.
Aix-les-Bains.
Correrie (la).
Aillon.
Correrie de S'-Hugon (la)
Arvillar.
Corriers (les).
Bassens.
Corrieu.
La Motte-Servolex.
Cortannes (les).
Laissaud.
Côta-Liardef.
La Bridoire.
Côle (la).
Cruet , Héri-sur Albi , Nan
ces, St-Pierre de-Curtille.
Côte-Barrier.
St-Jean-de-Coux.
Côle-Bletle.
Bellecombe.
Côte-Chaude.
Bellecombe.
Côtenvers.
St-Pierre-de-Souci.
Côtes (les).
Héri-sur-AIbi, St-Pierre-de
Souci.
Cotion (chez).
La Motte-en-Beauges.
Cottarels (les).
Loisieux.
Cottin.
Traize.
Coudroz (la).
Lescheraines.
Coudiirier.
Attignat-Oncin.
Couduriers (les).
Grési-sur-Aix.
Couleurs (les).
Yenne.
Couloir (le).
Chanaz.
Coupebois.
Lescheraines.
Cours (les).
(Ressens.
Coutaz (chez).
Vimines.
Coutins (les).
St-Pierre-d'Albigni.
Couvent (le).
Aillon, St-Cassin.
Coux-Grand.
St-Thibaud-de-Coux.
Covarel.
Fréterive.
135
Crémont.
Crene.
Crêt (le).
Crètaz (la).
Crêt deçà.
Crét-Magnin.
Crêt-du-Mont (le)
Crét-Vibert.
Crêts (les).
Creuset (le).
Crevel.
Crevia.
Cristins (les).
Cristollets (les).
Crochère (la).
Crochet.
Croibier (le).
Croisette (la).
Croix (la).
Croix-Blanche (la).
Croix de la Roche (la).
CROIX DE LA RO-
CHETTE (LA).
Croix du Rampau (la).
Croix-Rouge (la).
Croset (le).
Crouteaux (les).
Crozagni.
Crozant.
CRUET.
Cruet (le).
Cruet-Ferroud.
Cruet-I'Eglise.
Lucei.
St-Pierre-de-Gurtille.
Aiguebellette, Arbin, Mouxi,
Sonnaz.
La Motte-en-Beauges, Nova-
laise.
Chapelle-St-Martin.
La Bridoire.
Ecole.
Aillon.
Albi, Cusi, Loisieux, le No-
yer, Thoiri.
St-Offenge dessous.
Gerbaix.
Albi.
Villaroux.
Cusi.
Aillon.
Albens.
St-Beron.
Verel-Pragondran.
Bassens, Bissi, la Croix de la
Rochette, Loisieux, la Ro-
chette, St-Baldoph.
St-Girod.
Les Echelles.
Le Petit-Barbera.
Albi, Chambéri.
Apremont, Lescheraine.
Albens.
St-Félix.
Ruffîeux.
Héri-sur-Albi, la Trinité.
Cruet.
Cruet.
136
Cruel-la-Chapelle.
Crux (les).
Cuchets (les).
Cudrai.
Cuerde (la).
Cuillibert.
Cul-du-Bois (le).
Culées (les).
Ciimignin.
Curial (chez).
Curialets (les).
Curiaz (la).
CURIENNE.
Curies (les).
Curtel.
Curtets (les).
Curtille.
Curtine.
Curtouds (les).
CUSI.
Cusin (le).
Cruet.
Corbel.
Corbel.
Bellecombe.
Bissi.
Aillon.
Douci.
St-Cassin.
Yenne.
Aillon.
Entremonl-le- Vieux.
Albens.
Trévignin.
Clianaz.
La Table, la Trinité.
Francin, St-Franc.
La Motte-Servolex.
Le Monlcel, Villaroux.
Domessin.
Baisse (la).
Dalphin (chez).
Damesins (les).
Danière.
Darans Clés).
Darmezins (les).
Darmond (chez)
Dausserre.
Davalets (les).
Davals (les).
Davids (les).
Davrits (les).
Decampoux.
Decouz (les).
Albens.
La Motte-en-Beauges.
Gerbaix.
St-Franc.
Héri-sur-Albi.
St-Alban-de-Montbel,
St-Girod.
Avressieux.
Les Molettes.
Aix-les-Bains.
Le Montcel.
St-Genix.
Le Montcel.
Le Bourget.
137
Defai (le).
Demeures (les).
Deprimoz (les).
Derbetan.
Derrière-Bellevaiix.
Deschamps (les).
Désert (le).
Déserta.
Déserte (la).
DESERTS (LES).
DETRIER.
Diables (les).
DOMESSIN.
Dominian.
Dorterai.
DOUCI.
Doiici d'aval.
Douins (les).
Dragonnière (la).
Dralli.
Dressi.
Droise.
Droise dessous (la).
Droise dessus (la).
Droux (les).
DRUMETTAZ -CLARA-
FOND.
Drumettaz.
Duisse.
DULIN.
Dumas (chez).
Duplats (les).
Dupraz (les).
Durauds (les).
Duverneis (les).
La Table.
Gerbaix.
Chindrieux.
Entremont-le-Vieux.
Jarsi.
Ayn.
Gerbaix.
St-Cassin.
La Ravoire.
Tresserve.
Cessens.
Le Vivier.
Douci.
Les Molettes.
Yeune.
Bassens.
Albens.
Grési-sur-Aix.
Mognard.
Mognard.
Les Déserts.
Drumettaz-Clarafond.
Champagneux.
St-Francois-de-Sales.
Corbel.'
Verthemex.
Grési-sur-Aix, Serrières.
Héri-sur-Albi.
138
ECHELLES (LES).
Ecluse (1').
ECOLE.
Ecuries (les).
Egaux (les).
Eglise (!•).
Elien.
Entes (les).
Entremondans (les).
ENTREMONT-LE-
VIEUX.
Entrenant.
Entre-Roche.
Enlrèves.
Epernex.
EPERSL
Epine (!').
Ernai (!').
Essert (I').
ETABLE.
Etaing.
Ethre.
Etoile (I').
Etrambrai.
Etraz (1').
Expilli.
Exteur ou Extur.
Eyannette (!').
St-Ours.
Le Chatellar.
Corbel.
Aiguebellctte, Billième, Bis-
si, Cognin, Curienne, Jarsi,
Lucei, les Molettes, Ontex,
Rochefort, St-Cassin, Sle-
Hélène-du-Lac, St-Fran-
çois- de -Sales, St-Pierre-
d'Alvei, Villaroux.
Albi.
St-Franc.
Apremont.
La Thuile.
Jarsi.
Beliecombe.
Entremont-le-Vieux, Sainte-
Reine.
Héri-sur-Albi,
Le Vivier.
Cusi.
Yenne.
Jarsi.
Le Chatelar.
La Motle-Servolex.
Billième.
Chindrieux.
La Biolle.
Novalaise.
Falcons (les).
Falque (le).
Panières (les).
Farcots (les).
Favasset.
Faverat.
Faverins (les).
Faviers (les).
Favrat.
Favre (le).
Favres (les).
Fau (le).
Fauges (le).
Faulx (les).
Féal (le).
Fenestroz.
Fenevières (les).
Fermiers (les).
Fiardière (la).
Filliards (les).
Fin (la).
Fiolets (les).
Flandre.
Flechet (le).
Fleurets (les).
Foiau.
Folésan.
Fontaine (la).
Fontaine-Déserte,
Fontaines (les).
Fontanettes (les).
Fontani.
Fontanils (les).
Forains (les).
Forcheix (la).
Forêt (la).
Saint - Offenge
439
La Bridoire.
Domessin.
Le Bourget.
Loisieux.
St-Pierrc-d'Albigni.
St-Jeoire.
Le Montcel ,
dessus.
Montagnole.
Albens.
Les Déserts, St-Beron.
Loisieux , Saint-Thibaud-de-
La Table. [Coux.
Novalaise.
Cessons.
St-Jean-de-la-Porte.
Montagnole, Puygros.
Le Bourget.
St-Offenge-dessous.
Frétérive.
Cusi, Grési-sur-Aix.
Aix-les-Bains.
Le Bourget, Corbel.
Chanaz.
La Trinité.
Gerbaix.
Etable.
Cognin.
St.Pierre-de-Souci, Vion.
St-Cassin.
Sonnaz, Vimines.
Arith.
Bellecombe.
Grési-sur-Aix.
St-Tbibaud-de-Coux.
Ayn.
Bellecombe, St-Ours, Saint-
Thibaud-de-Coux.
uo
Foreis (les).
Fougère (la).
Four (le).
Fourneaux (les).
Fournet.
Fraissette (la).
FRANGIN.
Frandins (les).
Franquets (les).
FRASSES (LES).
Frassettes (les).
Fredière.
Fregni.
Frenai (le).
Frenands (les).
Frenière d'amont (la).
Frenière d'en bas (la)
Fresenai.
FRETERIVE.
Friol (le).
Fugains (les).
Futenai dessous.
Futenai dessus.
Bissi.
Grési-sur-Aix, Thoiri , Vimi-
nes.
Fréterive.
Arvillar, le Bourget.
Curienne, Méri.
Aillon.
Dullin, St-Alban-de-Montbel.
Ayn.
Aillon.
St-Pierre-de-Souci .
St-Pierre-de-Souci .
Sl-Sulpice.
La Molte-en-Beauges.
La Motle-en-Beauges.
La Motte-en-Beauges.
Drumettaz-Clarafond.
St-Jean-de-la-Porte.
La Table.
Albens.
Albens.
Gabrieux (les).
Gâche (chez).
Gagive.
Gagoux.
Gaimes (les).
Galets (les).
Galinière (la).
Galissar.
Gandis (les).
Ganivets (les).
Gants (les).
Dullin.
La Chapelle-St-Martin.
Albi.
Villaroux.
Héri-sur-Albi.
Marcieux.
Dullin.
Héri-sur-Albi,
Entremont-le- Vieux.
St-Alban-de-Montbel.
Corbel.
Garachon (le).
Garbillons (les).
Garin (chez).
Garins (les).
Garnier.
Garnoit.
Garon (le).
Gâs (le).
Gatillon.
Genaz (la).
Genêts (les).
Genin (le).
Gentils.
Gérard (le).
GERBAÏX.
Gerbaix.
Gerbat.
Gerbe-Sèche.
Gerbe t.
Gevrots (les).
Gex (les).
Gigots (les).
Gillot.
Girardière (la).
Girouds (les).
Glapigni.
Glière (la).
Goddards (les).
Gollat (le).
Golleiron (le).
Gonards (les).
Goncelin.
Gouin (le).
Gonnets (les).
Gontiers (les).
Gorapon.
Got (le).
U1
Le Bourget.
Chambéri-le- Vieux.
Le Chatelar.
Aix-les-Bains.
St-Pierre-d'Albigni.
Ecoles.
St-Franc.
Apremont.
Héri-siir-Albi.
Attignal Oncin.
Cusi.
Domessin.
Dullin.
Les Déserts.
St-Christophe.
Billième.
Grési-sur-Aix.
Les Echelles.
St-Sulpice.
St Pierre-d'Albigni.
Nances.
Avressieux.
Aiguebellette.
Entremont -le -Vieux, Saint-
Sulpice.
Bellecombe.
La Thuile.
Chindrieux.
Nances.
Chainaz.
St-Offenge dessus.
Aix-les Bains.
La Bridoire.
St-Paul.
Douci.
Etable.
La Bridoire.
i42
Gottelands (les).
Goiiri.
Graberat.
Gragnon.
Grand-Barbera (le).
Grand-Bois (leK
Grand-Carroz (le).
Grand-Caton (le).
Grand-Cevoz (le).
Grand-Champ (le).
Grandchamps.
Grand'côtes (les).
Grandes-Terres (les).
Grand-Laisse (le).
Grand'Maison (la).
Grand-Mortier (le),
Grand-Rey (le).
Grands-Gandins (les),
Grand-Verger [le).
Grand-Village (le).
Grand-Villar (le).
Granets (les).
Grange (la).
Grange-Neuve (la).
Grangeons (les).
Granges (les).
Grassels (les),
Grateloup.
Graven (le).
Le Petil-Barberaz.
Mognard.
Chambéri.
St-Cassin.
Trivier.
St-Beron, St-Sulpice.
Entremont-le-Vieux.
Le Bourget.
Sl-Beron.
Novalaise.
St-Sulpice.
La Rridoire.
Cognin.
St-Alban.
St-Franc.
St-Franc.
St-Sulpice.
Ayn.
St-Cassin.
Les Marches, St-Thibaud-de-
Coux, Verneil, Vimines.
La Chapelle -du -mont- du -
Chat.
Chanaz.
Le Montcel, Ste-Hélène-du-
Lac.
Le Petit-Barberaz.
Albens, le Bourget.
Albens, Albi, Brison-Saint-
Innocent, Cessens, le Cha-
telar , Héri- sur -Albi, les
Marches , les Molettes , la
Motte-Servolex, Vion.
La Trinité.
La Chapelle -du -Mont -du -
Chat, Ecole, le Petit-Bar-
bera.
St-Beron.
U3
Gredaux (les).
Gremaillon.
Grenaud.
Grênerie (la).
Grenoz.
Grés (les).
GRESI-SUR-AIX.
Gresine.
GRESIN-LÉPIN- LES-
MOLASSES.
Giignon.
Grilloux (les).
Grimonets (les).
Grobelle (la).
Groisin.
Gros-Louis (chez).
Grotte (la).
Gruat (le).
Grumeau.
Gruot (le).
Gubin.
Guerres (les).
Guers (les).
Guichers (les).
Guigardets (les).
Guiguets (les).
Guillaumes (les).
Guillermes (les).
Guillermins (les).
Guillière.
Guillot (le).
Guillotière.
Guillots (les).
Guinets (les).
Gunin (le).
Gustins (les).
St-Pierre-de-Curtille.
Le Bourget.
La BrJdoire.
Entremont-le-Vieux.
St-Maurice-de-Rotherens.
St-Offenge dessous.
Brison-St-Innocent.
St-Cassin.
Cessens.
Lépin, St-Alban-de-Montbel.
Jacob-Bellecombette.
Chindrieux.
St-Thibaud-de-Coux.
Les Echelles.
Attignat-Oncin.
Ontex.
St-Franc.
Domessin.
StGlrod.
St-Offenge dessous.
Dullin, Ste-Marie d'Alvei.
Gerbaix.
St-Alban-de-Montbel.
Aix-les-Bains.
St-Thibaud-de-Coux.
Corbel, Montagnole.
La Thuile.
La Bauche, Domessin.
St-Alban.
Ayn.
St-Germain.
La Bridoire.
Aiguebellette.
Haute-Bise.
Haulecombe.
Ilaiitecourt.
Hauteville dessous.
Hauteville dessus.
Haut-Tresserve.
Hauturin.
Heisse dessous.
Heisse dessus.
Hémeris (les).
Héri.
HERI-SUR-ALBl.
Héritier (chez).
Helin.
Hibouds (les).
Hôtes (les).
Huguets d'amont (les).
Huguets d'aval (les).
Huis-du-Four (1').
Les Molettes.
Cessens, Ontex, St- Pierre
de-Curlille.
La Chapelle-St-Martin.
St-Thibaud-de-Coux.
St-Thibaud-de-Coux.
Tresserve.
Chambéri.
Novalaise.
Novalaise.
La Trinité.
Cessens.
St-Jean-de Coux.
Yenne.
St-Pierre-d'Albigni.
Pugni-Chatenod.
St-Offenge dessus.
St-Offenge dessus.
Cessens, Villarsallet.
Ile (!').
Iles (les).
La Balme.
Mots , Serrières.
Jacob.
JACOB - BELLECOM-
BETTE.
Jacquemet (le).
Jacquet (le).
Jacquier.
Jacquier (chez).
Jacob-Bellecombette.
St-Beron.
La Bauche.
Méri.
Vimines.
145
Jacquignons (les)
Jacquins (les).
Jànin (le).
JARSI.
Jasemin.
Jeag-Courts (les).
Jean Rey (chez).
Jéaz (la).
Jersin (le).
JONGIEUX.
Joiidin.
Journaux.
Juifverie.
Julian (chez).
Le Montcel.
Billiènie.
Verneil.
St-Genix.
Sl-Thibaud-de-Coux.
St-Ours.
Grési-sur-Aix.
Ecole.
St-Genix.
Dullin.
Le Bourget.
St-Sulpice.
Labaz.
Labiaz (la).
Lachenaz.
Laci.
Lagnieux le grand.
Lagnieux le petit.
Laillat.
LAISSAUD.
Laisse.
Lancenaz.
Landaz.
Landressin.
Lansard.
Lacquaz (les).
Lard (le).
Larigni .
Lassi.
Late (la).
Laudier.
Lauffreys.
Laurents (les).
Curienne, Cusi.
Bissi.
St-Baldoph.
St-Germain.
Yen ne.
Yenne.
St Cassin.
La Ravoire.
St-Jean-d'Arvei.
Chanaz.
Yenne.
Sl-Girod.
Ayn.
Vimines.
St-Franc.
St-Germain.
Gerbaix.
Vimines.
La Bauche.
Le Montcel.
10
146
Laval.
St-Germain.
Lavanche (la).
Le Chatelar.
Layot.
Le Bourget.
Laysse.
Novalaise.
Lazare.
St-Pierre-d' Albigni .
Léat (en).
Le Chatellar.
Léchaux.
Champagneux.
Lécuré.
Pont-Beauvoisin.
Légers (les).
Le Montcel.
Léliaz.
Sl-Cassin, la Motte-Servolex.
Lémenc.
Chambéri.
Lepeaux.
Albens.
LEPIN.
Lépinette.
Albens.
Lessales.
Bellecombe.
LESCHERAINE.
Lescherenne.
St-Alban.
Létangs (les).
La Balme.
Létillerai.
St-Alban.
Leyat.
Aillon, le Chatelar.
Liaudi.
Aix-les-Bains.
Liaudi (chez).
Héri-sur-Albi.
Lingonai.
La Bridoire.
Linière.
St-Félix.
Loche.
Grési-sur-Aix, Mouxi.
Lode.
Cognin.
Logerai.
Le Petit-Barbera.
Loi (la).
Ruffieux, St-Offenge dessus,
Serrières.
LOTSIEUX.
Lombards (les).
Les Frasses.
Lombinard.
La Table.
Longefan.
La Biolle, Cusi.
Loret.
Albi.
Lourdin.
Aillon, Arbin.
Louvette.
Montagnole.
Lovât (chez).
Lescheraines.
Lovetlaz.
St-Alban, St-Jean-d'Arvei.
LUCEI.
Lugats (les).
U7
La Trinité.
Maclens.
Macognin.
Madeleine (la).
Madoux (le).
Magne (le).
Magnificat.
Magnin.
Magnin (le).
Magninière.
Maguets (les).
Maillands (les).
Maillet (le).
Mainlenod.
Maison-Blanche (la)
Majoux (les).
Maladière (la).
Malagni.
Maland.
Maîlinjouds (les).
Malods (les).
Mallassine.
Manchet.
Manet (chez),
Mappaz.
Marcellaz.
MARCHES (LESj.
MARCIEUX.
Marcin.
Mareschal.
Mareste.
Marguet.
Marine (la).
Marlacher.
Mognard.
Albens.
Lescheraine, le Petit-Barbera
Cru et.
St-François-de-Sales.
La Trinité.
Domessin.
La Table.
Avressieux.
Grési-snr-Aix.
Trévignin.
Les Echelles.
Meyrieux-Trouet.
AIbi, Bellecombe, la Trinité.
Verlhemex.
Monlmélian.
St-Félix.
Avressieux.
AIbi.
Traize.
Le Bourget.
Cessens.
Cognin.
Montagnole.
St-Girod.
St-Germain.
Ste-Hélène-du-Lac.
Serrières.
Aillon.
Le Montcel.
AIbi.
U8
Marie.
Marlioz.
Marmoux (les).
Marnas.
Marôque.
Marquis (le).
Mart (le).
Martelions (les).
Marierais (les).
Martinet (le).
Martinette (la).
Martinière (la).
Martins (les).
Martins dessous (les)
Martins dessus (les).
Mas (le).
Mas (les).
Mas dessous (le).
Masselin.
Massettes (les).
Massonats (les).
Massurmat.
Mât (le).
Mathieux (les).
Màtre (la).
Matti.
Maugi.
Mau-Nant.
Maurin (chez).
Maxigni.
Mazerie (la).
Mazet.
Mécoraz.
Mégère (la).
Puygros.
Aix-les-Bains, Puygros.
La Balme, Meyrieux-Trouet.
Albens.
La Thuile.
St-Franc.
Jongieux.
Entremont-le-Vieux.
Le Montcel.
Aillon, le Chatelar.
La Table.
Avressieux, Chambéri.
Les Frasses , Grési-sur-Aix ,
St-Pierre-de-Curtille , St-
Sulpice, St-Thibaud~de-
Coux.
Lépin.
Lépin.
Aix-les-Bains, St-Pierre-d'Al-
bigni, St-Pierre-d'Alvei.
St-Ours.
Aillon, Cruet.
St-Baldoph.
Cusi.
Pugni-Chatenod.
Aix-les-Bains.
Héri-sur-Albi.
Le Bourget.
St-Beron.
Serrières.
Albi.
Verthemex.
St-Girod.
Albi.
Fréterive.
Albens.
Ruffîeux, Serrières.
Ste-Marie-d'Alvei.
U9
Meimard ou Meinard.
Meitenod.
Melessine.
Melets (les).
Ménalet.
Menard (le).
Mencard.
Menges (les).
Menten (le).
Mérande.
Merci.
Merderai.
MERI.
Méri.
Merles (les).
Merliiie.
Merraets (les),
Mermoz (les).
Melramiers.
Meules (les).
Meuniers (les).
MEYRIEUX-TROUET.
Michal (le).
Michauds d'avat (les).
Miclielels (les).
Michelons (les).
Micliotons (les).
Micoud.
Micoulaz (les).
Miéges (les).
Minets (les).
Minjoud.
Mintaz.
Miolan.
Miolanet.
Mithieux (les).
MOGNARD.
Mognard.
Aix-les-Bains.
Meyrieux-Trouet.
Le Chatelar.
Grési-sur-Aix.
St-Pierre-d'Albigni.
Meyrieux-Trouet.
Brison-St-Innocent.
Verneil.
Mouxi.
Arbin.
St-Félix.
Albens.
Les Marches.
St-Jean-de-Coux.
Albens.
Les Déserts.
Le Montcel.
Le Bourget.
St-Thibaud-de-Coux.
Montagnole.
St-Franc.
Yimines.
Sl-Thibaud-de-Coux.
Aiguebellette.
StSulpice.
Lépin.
St-Beron.
Cusi.
Entremont-le-Vieux.
St-Pierre-d'Albigni.
Grési-sur-Aix.
St-Pierre-d'Albigni.
St-Pierre-d'Albigni.
Vimines.
Epersi.
450
Moiroux (les).
Molasses (les).
MOLETTES (LES),
Molière (la).
Molinet (le).
Mollambert.
Mollar (le).
Mollar-Cretin.
Mollar-Cuilli.
Mollar d'en bas (le).
Mollar d'en haut (le).
Mollar de Vion (le).
Mollarel (le).
Mollardier.
Mollar-Rachat.
Mollars yles).
Molliénaz.
Molliène.
Molliez (le).
Moliia (la).
Wonels (les).
Mongex.
Monlevet.
M on pesa rd.
Mont (le).
Mont (sur le).
Montabou.
St-Félix, St-Paul.
Cognin, St-Jean-de-Coux.
La BioUe.
St-Offenge dessous.
St-Jean-de-la-Porte.
Aillon, Albens, Ayn,Bassens,
la Bridoire, Curienne, En-
tremont-le-Vieux , les Mo-
lettes , le Monlcel, la Ra-
voire, St-Baldoph, St-Jean-
d'Arvei, Saint-Maurice-de-
Rolherens , Saint - Paul ,
Si-Pierre-de-Curtille, St-
Sulpice, Sonnaz, la Table.
St-Pierre-d'Albigni.
Arvillar.
Vimines.
Vimines.
Chindrieux.
Villar-Sallet.
Le Chatelar.
St-IMerre-d'Albigni.
Pugni-Chatenod.
Chainaz.
Hcri-sur-Albi.
Arvillar.
Aiguebelletle.
Loisieux, la Thuile.
Chambéri.
Arvillar.
Arvillar.
Bassens, Bellecombe, Chai-
naz, le Chatelar, le Noyer,
Ontex, Saint-Genix, Saint-
Offenge dessous, la Thuile.
Chambéri.
La Croix-de-la-Rochette.
451
Montagin.
Montagne (la).
Montagnei.
Montagni.
Montagnin.
MONTAGNOLE.
Monlanduaz.
Montarlet.
Montauger dessous.
Montauger dessus.
Montaz (la).
Mont-Basin.
Monlbel.
Mont-Benoît.
Mont-Bertrand.
MONTCEL(LE).
Mont-Charvet.
Mont-Charvin.
Mont-Clerion.
Mont-Coinon.
Mont-Desir.
Mont-Dragon.
Mont-Durand.
Montée (la),
Montcrminod.
Montessui dessous.
Montessui dessus.
Montfalcon.
Montfleuri.
Montfort.
Montgelaz.
Monthieux.
Monthoux.
31ontignons (les).
Montisbod deçà.
Montisbod delà.
Mont-Julios (le).
Mont-Lambert.
Lucei.
Léjîin.
RulFieux.
Arilh, St-Jean-d'Arvei , Son-
Lucei. [naz.
Le Bourget.
La Motte-Servolex.
La Motte-Servolex.
La Motte-Servolex.
Cessens, St-Pierre-d'Albigni.
Verel-Pragondran.
Novalaise.
St-Pierre-d'Albigni.
La Rochette.
St-Baldoph.
Cognin.
Rufïîeux.
Albi.
Albi.
St-Germain.
St-Germain.
Héri-sur-Albi.
St-Alban.
La Motte-Servolex.
La Motte-Servolex.
La Biolle.
Arvillar.
St-Sulpice.
Curienne, Puygros.
Novalaise.
St-Jean-de-Chevelu, la Thuile
Ayn.
Bellecombe.
Bellecombe.
Le Cliatelar.
St-Jean-de-la-Porte .
152
Montlevin.
Montlorgeon.
Montmarlet.
MONTMELTAN.
Montmillerat.
Montpelaz.
Montplan.
Montpont.
Monti-acul.
Montraillant (le).
Montriond.
Monlaboud.
Montordu.
Monluizel.
Montvagnard. ■
Morands (les).
Moral.
Morels (les).
Morges.
Morin (chez).
Morion.
Mornant.
Mossens.
MOTTE -EN-BEAUGES
(LA).
MOTTE-SERVOLEX
(LA).
MOTZ.
Mouchet (le).
Moulin (le).
Moulin des Clercs (le).
Moulin de Tête (le).
Moulin deVaretasse(le).
Moulins (les).
Moulins de Thibaud (les)
Chignin.
Ruffîeux.
Curienne.
Ste-Hélène-du-Lac.
Aillon.
Fréterive.
Albi.
Cliambéri.
St-Pierre-de-Souci.
La Thuile.
La Rochette.
Le Chatelar.
Vions.
Albens.
Héri-sur-Albi.
Cliambéri-le-Vieux.
St-Offenge dessous.
Si-Franc.
St-Pierre-de-Curtille.
Cessens, la Thuile.
Cessens.
St-Cassin.
Lescheraine, Saint-François-
de-Sales.
Curienne, le Monlcel.
Le Monlcel.
Le Monlcel.
Le Monlcel.
Bellecombe, la Bridoire, Dé-
trier, Fréterive, la Molte-
Servolex.
Le Bourget.
f5S
Moutiers.
Albi.
Mouton.
Serrières.
MOUXI.
Moiixi.
Albens.
Mulet (le).
St-Franc.
Munins (les).
St-Alban-de-Montbel.
Muraille (la).
Vions.
Murais (les).
Cusi.
Mure.
Gerbaix, les Marches.
Muret (le).
Aillon.
Murger (le).
Loisieux.
Murgue! (le).
Aix-les Bains.
Murs.
Les Marches.
Musselin.
St-Baldoph.
Mussieux.
La Cliapelle-St-Martin.
Myans.
Les Marches.
NANCES.
Nances dessous.
Nances.
Nances dessus.
Nances.
Nandrion.
Trévignin.
Nant (le).
St-Baldoph, Motz.
Nantet (le).
St-Offcnge dessous.
Nant-Favai.
Cusi.
Nantriond (Je).
Trévignin.
Nattes (les).
Albens.
Neirets (les).
Novalaise.
Ncquidez.
La Ravoire, la Tliuile.
Nerdais.
Le Bourget.
Néritan.
Sl-Beron.
Nernai (le).
Mognard.
Netin.
Yenne.
Nez in.
Chambéri.
Nicodel.
La Thuile.
Nigon (le).
St-Beron,
Nivolet.
St-Alban, St-Jean-d'Arvei
154
Noio.
Aiguebellette.
Noiret (le).
La Motte - en - Beauges , la
Motte-Servolex.
Noiriat (la).
St-Pierre-d'Albigni.
Nonnet.
St-Cassin.
Noiaret.
Cusi.
Nouvelle-Mécoraz.
Serrières.
NOVALAISE.
Novel.
Serrières.
NOYER (LE).
Noyer (le).
Cliambéri^ Novalaise.
Oliers (les).
Vions.
Oncieu.
St-Pierre-d'Alvei.
Oncin.
Atlignal Oncin.
Onex.
Motz.
ONTEX.
Oratoire (V).
St-Cassin.
Orbessieux.
Rufïîeux.
Orlier.
Albens.
Orme (1').
La Biolle, Chainaz.
Paberi.
Le Petit-Barbera.
Paclîoud (chez).
La Thuile.
Pacots (les).
Aix-les-Bains.
Palais (le).
Apremont, la Bridoire.
Palatins (les).
Yenne.
Palliasse (la).
Bassens.
Palud (la).
Cusi , Lescheraine , St-Jean
* /
de-la-Porte, Thoiri.
Panillon.
Vions.
Panlou.
Le Bourget.
Panloiip.
St-Germain.
Panquets (les).
Ruffîeux.
4 55
Panton.
Panions (les).
Papeterie (la).
Parc (le).
Parella.
Paris (les).
Patrons (les).
Pattu.
Paux (les).
Pavots (les).
Pécliet (le).
Pegi.
Peisse (la).
Penei (le).
Penon.
Pérou (le).
Perrets (les).
Perrier (le).
Perrière (la).
Perriers (les).
Perroet (le).
Perron (le).
Perrouses (les).
Perrucons (les).
Petellaz (les).
PETIT-BARBERA (LE)
Pelit-Caton (le).
Petite-Laisse (la).
Petite-Montagne (la).
Petit-Foré.
Petit-Mont (le).
Petit-Villar (le).
Pétrel.
Petrelle (la).
Aillon.
Chambéri-le-Vieux.
Le Bourget.
La Biolle.
Héri-sur-Albi.
Loisieux.
St-Thibaud-de-Coux.
AIbi, Si-Félix.
Sl-Pierre-d'AIbigni.
Loisieux.
St-Pierre-d'Albigni.
Albens.
Jacob-Bellecombetle, la Ra-
voire.
Apremonl.
Aillon.
Le Montcel.
Entremont-le-Vieux.
Le Noyer.
Cusi, Sl-Thibaud-de-Coux.
Sl-Alban, St-François- de-
Sales, Vimines.
Al b en s.
St-Alban-de-Montbel.
La Molte-Servolex, Ruflîeux,
Vogian.
Corbel.
Cusi.
Le Bourget.
Sl-Alban, la Ravoire.
St-Baldoph.
Avressieux.
Le Cliatelar.
La Chapelle -du -mont- du -
Chat.
Tresserve.
St-Pierre-de-Souci.
156
Peyrouse (la).
Piagets les).
Pichat (le).
Picolets (les).
Pière (la).
Pierre (la).
Pierre-Achée.
Pierre-Cuse.
Pierregrosse.
Pierre-Rouge.
Pignieu.
Pijoles (les).
Pilli.
Pi net.
Pinèdes (les).
Pingon.
Pins (les).
Pinlaz (la).
Piochet.
Piochons (les).
Piolats (les).
Piollet (chez).
Pirod (le).
Pirote.
Pissatière (la).
Pissière (la).
Pissieux (les).
Place (la).
Place d'Armes (la).
Plagne (la).
Plagnes (les).
Plaine (la).
Plain-Palais.
Plaisse (la).
Plama.
Plan (le).
La Ravoire.
Les Molettes.
Ste-Hélène-dii-Lac.
Verneil.
La Thiiile.
ïresserve.
Les Marches.
Le Bourget.
Apremont, Montagnole.
Vimines.
St-Genix.
St-Paul.
Chindrieux.
Lépin.
Sl-Girod.
La Motte-Servolex.
Entremont-le-Vieux.
Cognin.
Chambéri.
Ayn.
Ccssens.
St-Pierre-de-Curtille.
St-Beron.
Rufïîeux.
Le Pont-Beauvoisin.
La Bridoire.
Le Chatelar.
Chignin.
La Thuile.
Entremont-le-Vieux.
La BioHe.
Le Bourget, Détrier.
Les Déserts.
St-Offenge dessous.
St-Alban.
Aillon, la Bridoire, Francin,
le Montcel , St-Pierre-de-
Souci.
PLANAISE.
Planchamps.
Planchevri.
Plan de la Chaise fie).
Planei (le).
Plan-Marlin.
Plantaz (la).
Planté (le).
Plantés (les).
Plat (le).
Platière (la).
Platières (les).
Platon (le).
Pkts (les).
Plevieux.
Plotiers fies).
Pognients (les).
Poinçon.
Polie.
Pollets (les).
Polliei's (les).
Potin (le).
Pomet.
Pommier-Champet.
Poncet (le).
Poncets (les).
Ponsiers (les).
Pont (le).
Pont-Beau.
PONT - BEAUVOISIN
(LE).
Pont-Belon.
Pontet (le).
Pont-Neuf (le).
Pont-Rouge (le).
Pont-St-Charles (le).
Pont-St-Martin (le).
4S7
Bellecombe.
Le Chatelar.
Le Chatelar.
St-Cassin.
Entremont-le-Vieux.
La Bridoire, le Bourget, St-
Pierre-d'Albigni.
Chambéri.
Le Petit-Barberaz.
Bassens, Chambéri.
St-Jean-de-Chevelu.
La Bauche.
Montagnole, St-Cassin.
Héri-sur-Albi.
Rochefort.
Les Frasses.
Ste-Hélène-du-Lac.
St-Germain.
Albi.
St-Tliibaud-de-Coux.
Chambéri-le-Vieux.
Dullin.
Chanaz, Entromont-le- Vieux.
Curienne.
Les Marches.
La Thuile.
Lescheraines.
Cognin^ Lescheraines.
St-Pierre-de-Curtille.
La Trinité.
Montagnole.
Albi.
Aix-les-Bains.
Cognin.
Les Echelles.
158
Port (le).
Aiguebellelte, Lépin.
Porthoud dessous.
Chanaz.
Porlhoud dessus.
Clianaz.
Porliers (les).
La Table.
Portmillet.
La Balme.
Postillons (les).
Villar-Sallet.
Pouille ou Pouilli.
St-Pierre-de-Souci.
Poulli.
Albens, Grési-sur-Aix
Pouisat (le).
Le Pont-Beauvoisin.
Pragondran.
Verel-Pragondran.
Prailles (les).
Chanaz.
Praire (la).
St-Thibaud-de-Coux.
Pravaux.
St-Sulpicc.
Praz.
Cliindrieux.
Praz (la).
Cusi.
Pré (le).
Aiguebellelte.
Précherel ou Préçheret.
Jarsi.
Pregi.
Avressieux.
PRESLES.
Provenchère (la).
La Table.
Prieuré (le).
Frété rive.
Puer.
Aix-les-Bains.
Pugnet.
Chambéri.
Pugni.
Pugni-Chatenod.
PUGNI-CHATENOD.
Puits (le).
Trivier.
Putliods (les).
Lucei.
Puligiiai.
Ruffîeux.
Putigni.
Chambéri-le-Vieux.
Putignieu.
Novalaise.
Puy (le).
Lepin.
PUYGROS.
Puysat (le).
Montagnole.
Puyset (le).
Planaise, St-Jeoire.
Quart de Pétrel (le).
Tresserve.
Quetière (la).
Quidoz (chez).
Quinfiot.
1Ô9
Avressieux.
Vimines.
St-Pierre-de-Curtille .
Raclet (le).
Radèles (les).
Raiïis (les).
Raffour (le).
Ragé.
Rager.
Ramade (la).
Rami (sous).
Raneaux.
Raniers (les).
Rapillat.
Raserai.
Rassignolet.
Rats-Gris (les).
Rattes (les).
Ravei (le).
Ravet (le).
Ravière (la).
RAVOIRE (LA).
Ravoire (la).
Ravoreaz.
Rayes (les).
Reljottons (les).
Recans (les).
Reffieux (le).
Régi.
Reinaad.
Remollar.
Repidan.
Replat (le).
Replals (les).
St-Beron.
St-Pierre-de-Curtille.
Cusi.
Le Bourget.
Avressieux.
Sonnaz.
Ste-Hélène-du-Lac.
Le Bourget.
Molz.
Cognin.
Cusi.
St-Alban.
Lépin.
Corbel.
Chindrieux.
St-Beron.
Chambéri.
Chainaz, Cruet.
Le Bourget, Saint- Jean- de-
la-Porte.
Yenne.
La Balme.
Loisieux.
Yenne.
Yenne.
Avressieux.
La Bridoire, Metz.
St-Ours.
La Table.
Avressieux, Thoiri.
St-Jean-de-Coux.
160
Reposieii.
Revel.
Reveriaz (la).
Revers (le).
Revilliet.
Reynaud (le).
Reys (les).
Ribitel.
Ribolet.
Richards (les).
Ricordes (les).
Rieu (le).
Rigauds (les).
Rigolet.
Rippcs (les).
Riondet.
Risolet.
Ritouds (les).
Rivaux (les).
Rive (la).
Rives (les).
Rivoire (la).
Rivollins (les).
Roasson.
Robert (chez).
Roberts (les).
Rochassieux.
Roche (la).
Roche (entre).
Roche (sur).
Roche (sur la).
ROCHEFORT.
Rocher (le).
Rocherai.
Rocheron*
Rochets (les).
Le Petit-Barberaz.
Montagnoie.
Chambéri.
St-Offenge dessous.
Domessin.
La Bridoire, Molz.
Cusi.
"St-Girod.
Détrier.
Novalaise , Saint -Pierre- de-
Souci.
Les Déserfs.
Gerbaix.
En tremont-le- Vieux.
Chindrieux.
Mognard.
Lépin.
Meyrieux-Trouel.
Le Montccl.
Le Pont-Beauvoisin.
Cruet.
St-Maurice-de-Rotherens.
La Bridoire.
Aillon.
La Biollo.
Trévignin.
Sl-Ours.
La Bridoire.
Cessons.
Jarsi.
Jarsi.
St-Germain.
La Molte-en-Bauges.
St-Offenge dessous.
St-Baidoph , St-Maurice-de-
Rotherens.
Chambéri.
ROCHETTE (LA).
Rochette (la).
Rojux.
Romarguc (la).
Rondière.
Rongère.
Ronjieux.
Ronjoux.
Roqueran.
Rosaz (les).
Roselei.
Roses (les).
Rosière.
Rossats (les).
ROTHERENS.
Rotherens.
Roue (la).
Rougeaux (les).
Roulant.
Roussillon.
Rousin.
Routhéne.
Routins (les).
Ruaz (la).
Rubaud.
Rubins (les).
Ruetraz.
Ruffîer.
RUFFIEUX.
Ruttet (le).
161
La Bridoire.
Ruffîeux.
Ste-Hélène-du-Lac.
La Thuile.
La Thuile.
La Motle-Servolex.
St-Baldoph, la Motle-Servo-
Aillon. [lex.
Corbel.
Meyrieux-Trouet.
St-Beron, St-Pierre-de-Souci.
Novalaise.
Corbel.
St-Maun'ce-de-Rothèrens.
Dullin.
StPaul.
Grési-sur-Aix.
Lescheraine.
Vimines.
St-Pierre-de-Souci .
Montagnole.
La Table.
St-Paul.
Loisieux.
Héri-sur-Albi.
Le Pelit-Barbera.
Sonnaz.
SAINT-ALBAN.
SAINT - ALBAN -
MONTBEL.
Saint-An loine.
SAINT-BAL DOPH,
DE-
St-Picrre-de -Souci.
11
162
SATNT-BERON.
Saint-Bonnet.
SAINT-CASSIN.
SAINT- CHRISTOPHE.
Saint-Christophe.
Saint-Claude.
Saint Donat.
Sainte-Catherine.
SAINTE-HELENE-DU-
LAC.
Sainte-Hélène-du-Lac.
SAINTE-MARIE-D'AL-
VEI.
SAINTE-REINE.
SAINT-FELIX.
SAINT-FRANC.
SAINT-FRANÇOIS-DE-
SALES.
SAINT-GENIX.
Saint-Georges.
SAINT-GERMAIN.
Saint-Gilles.
SAINT-GIROD.
Saint-IIugon.
Saint-Innocent.
Saint-Jean.
SAINT-JEAN-D'ARVEI
SAINT-JEAN-DE-CHE-
VELU.
St-JEAN-DE-COUX.
SAINT-JEAN-DE-LA-
PORTE.
SAINT-JEOIRE.
Saint-Jeoire dessous.
Saint-Jeoire dessus.
Saint-Laurent.
Saint-Martin.
Saint-Maurice.
Ste-Marie-d'Alvei.
St-Cassin.
St-Cassin.
Albi.
La Bridoire.
St-Girod.
Chambéri.
St-Pierrc-de-Curtille.
Arvillar.
Brison-St-Innocent.
St-Jcan-dc-Conx.
St-Jeoire.
St-Jeoire.
Cruct.
St-Christophe.
Albi, la Rochelte, St-Mau-
rice-de-Rotherens.
163
SAINT- MAURICE -DE-
ROTHERENS.
SAINT-OFFENGE DES-
SOUS.
SAINT-OFFENGE DES-
SUS-.
Saint-Ombre.
Chambéri-Ie-Vieux.
SAINT-OURS.
SAINT-PAUL.
Saint-Philippe.
St-Jean-de-la-Porle.
Saint-Pierre.
Apreniont.
SAINT-PIERRE-D'AL-
BIGNI.
SAINT- PIERRE-D'AL-
VEI.
SAINT - PIERRE -
DE-
CURTILLE.
SAINT - PIERRE -
DE-
GENEBROZ.
SAINT-PIERRE-D'EN-
TREMONT.
SAINT -PIERRE -
DE-
SOUCI.
Saint-Saturnin.
Chanibéri.
Saint-Sigismond.
Aix-lcs-Bains.
Saint-Simond.
Aix-lcs-Bains.
SAINT-SULPICE.
SAINT-THIBAUD
-DE-
COUX.
Saint-Vi.
Apremont.
Saint-Victor.
Trévignin.
Saint-Vincent.
Trivier.
Salière.
St-Germain.
Salins.
Cognin, St-Jean-d'Arvei.
Salle (la).
Avressieux, la Motte-Servolex
Sancet (chez).
Le Petit-Barbera.
Saugeai (le).
St-Alban-de-Monlbel, Thoiri
Saunière (la).
Chanipagneux.
164
Saussaz (la).
Sauvages (les).
Saudiez.
Sandres (les).
Salai.
Saugei (le).
Sargoëns.
Savigni.
Secrétaire (le).
Sei.
Seloge.
Semelard.
Semelaz.
Senière (la).
Sérarge.
Sernaz.
Serraz (la).
SERRIERES.
Servage (la).
Servolex.
Sever (le ou en).
Sibilliat.
Simons (les).
Soffa.
Sômont.
Sômont le bas.
Sômont le haut.
SONNAZ.
Sonnaz.
Sordet.
Souci.
Soudans.
Sourd (le).
Soyère.
Suard (le).
St-Pierre-d'Albigni.
Mognard.
Aix-les-Bains.
Pugni-Chatenod, St-Pierre-
d'Albigni.
Le Petit-Barbera.
Jarsi.
St-Germain.
La Biolle.
La Chapelle -du -mont -du -
Chat.
St-Pierre-d'Albigni.
Les Marches.
Ontex.
Conjux, St-Pierre-de-Curtille
St-Cassin.
Drumettaz-Clarafond .
St-Germain.
Le Bourget, St-Cassin.
Tresserve, le Vivier.
La Motte-Servolex.
Apremont.
St-Franc.
Aix-les-Bains, St-Thibaud-
de-Coux.
St-Félix.
Ruflîeux, St-Jean-de Chevelu
Yennc.
Yenne.
Laissaud.
Curienne.
St-Pierre-de-Souci .
Yenne.
Le Pclit-Barberaz.
Le Bourget.
Rochefort.
Suavets (les).
Suerin.
16^
Saint-Offenge dessous, Saiot-
Offenge dessus.
Traize.
Taballets (les).
TABLE (LA).
Taillât (la).
Tardis (les).
Tarenci.
Tareus (les).
Tartavan.
Taupiers (les).
Teppaz (les).
Terreaux (les).
Terrels (les).
Terres (les).
Terre-Sainte.
Terroux (les).
Tcssieu (le).
Tessonnière (la).
Tête (chezj.
Tevenons (les).
Teyeu (le).
Thélou.
Thé ou.
Thevenon (le).
Thiollière (la).
THOIRL
THUILE (LA).
Thuix.
Tiapes (les).
Tilleret (le).
Tillière (la).
Timonières.
Tirard (chez).
Togniet.
Bellecombe.
StGenix.
St-Pierre-d'Alvei.
La BioUe.
Yenne.
St-Franc.
Cessens.
Entremont-le-Vicux.
Yenne.
Le Vivier.
Cusi.
Arvillar.
Yenne.
Bellecombe.
La Motte-Servolex.
St-Pierre-de-Curtille.
Dullin.
Yenne.
La Chapelle-St-Martin.
Yenne.
St-Franc.
Cognin, Cusi, St-Cassin.
Le Bourget.
Thoiri.
VerelPragondran.
Bordeau.
Le Bourget.
St-Christophe.
La Table.
166
Toncts (les).
Toquets (les).
Tore.
Tormère.
Torméri.
Torson.
Touche (la).
Toiichefeii.
Tougeraz (la)
Toulon.
Tour (la).
Tournassat.
Tours (les).
Tours de Montmayeur
(les).
Touvet (le).
Touvière.
TRAIZE.
Tramonex.
Tremblai (le).
Trepus (le).
Très-Roche.
TRESSERVES.
TREVIGNIN.
Trevouet.
Trial.
TRINITÉ (LA).
Trins (les).
TRIVIER.
Troissi.
Trolliu (le).
Trompe (la).
Tronche (la).
Tropaz (la).
Trouet.
Trousse (la).
Chanaz.
St-Offenge dessous.
Avressieux.
Thoiri.
Chignin.
Bissi.
Le Pont-Beauvoisin.
Loisieux.
Avressieux.
La Chapelle St-Martin.
Albens, Cessens, Frélerive,
le Petit -Barbera, St-Cas-
sin, Ste-Hélène.
La Thuile.
Chignin.
Villar-Sallet.
Ste-Hélène-du-Lac.
St-Félix, Yenne.
Belmont-Tramonex.
La Motte-Servolex.
St-Franc.
Jarsi.
Meyrieux-Trouet.
Traize.
St-Paul.
La Biolle.
Aiguebellette.
Cusi.
Fréterive,
Cusi.
Meyrieux-Trouet,
La Ravoire.
Truiton.
Tuilière (la).
Tululière.
Tumonière.
467
St-Genix.
Lucei.
La Bridoire.
Le Bourget.
Udrians (les).
Urice.
Uris.
La Biolle.
Rochefort^ St-Genix.
St-Genix.
Vacheresse.
Vachet (le).
Val (laj.
Valetaz (les).
Vallère.
Var (le).
Varandes (les).
Varons (les).
Varres fies).
Vars.
Vauche.
Vaura (la).
Vaute (la).
Vautereis (les).
Velats (les).
Veloutaz.
Venaise.
Veniper.
Veraz.
Verdan.
Verdet,
Verdet (chez).
Verdun.
Verel.
Verthemex.
Curienne.
St-Germain.
St-Thibaud-de-Coux.
Avressieiix.
Le Chatelar.
Arvlllar.
Le Bourget.
Arvillar.
Chindrieux.
Les Marches.
La Bridoire.
Avressieux.
Cusi.
St-Paul.
Yenne.
Serrières.
Trévignin.
Chindrieux.
La Chapelle - Saint - Martin ,
Traize.
St-Germain.
St-Pierre-de-Souci .
Cruet.
Verel-Pragondran.
168
VEREL-DE-MONTBEL
VEREL-PRAGON-
DRAN.
Verêtre.
Vereyzins dessous.
Vereyzins dessus.
Verger (le).
Vermont.
Vernai (le).
Vernat (le).
Vernatel.
Vernaud.
Vernei (le).
Vernel.
VERNEIL.
Vernet.
Verolets (les).
Verrière.
Vertbois.
VERTHEMEX.
Vertin.
Vetonne.
Vetro.
Vettaz (la).
Veytrier.
Vezins (les).
Vergenucle.
Vi (la).
Viaget (le).
Vielle (la).
Vieugerel.
Vigeot (le).
Vignes (les).
Vignier (le).
Village du Lac (le).
Vilkge du Milieu (le).
Villar (le).
Jarsi.
Lucei,
Lucei.
Le Bourget.
Le Petit-Barberaz.
Mognard.
Jongieux.
St-Jean-de-Chevelu.
St-Sulpice.
Avressieux, Héri-sur-Albi ,
Verneil.
Verneil.
Curienne.
La Table.
Le Chatelar.
Grési-sur-Aix.
Traize.
Ayn.
Héri-sur-Albi.
La Bauche.
Lucei.
Yenne.
Dullin.
Aillon.
Trivier.
Cessens.
St-Ours.
Yenne.
Villar-Sallet.
Le Bourget.
La Thuile.
Douci.
AilIon, la BioUe, la Chapelle-
Villarbé.
Villarcher.
Villar derrière.
Villar devant.
VILLAR- D'HÉRI.
Villar-Domenge.
Villaret (le).
Villaret-Rouge (le).
Villar-Ibert.
Villar-Laprin.
Villar-Marin.
Villar-Martin.
Villar-Peron.
Villar-Philippon.
Villar-Prin.
Villar-Rouland.
VILLAROUX.
Villar-Rouge.
Villars (les).
VILLARSALLET.
Ville (la). ^
Villeneuve.
Villes derrière (les)
Villes devant (les).
Villette.
Villette (la).
VIMINES.
Vinchots (les).
169
du-Mont-du-Chat, Chignin,
Douci, les Echelles, Ecole,
Fréterive, Montagnole, la
Motte-Servolex , St-Chris-
toplie, St-Jean-d'Arvei.
Les Molettes.
Voglan.
Bellecombe.
Bellecombe.
St-Pierre-de-Souci.
Le Chatelar, Etable, Lesche-
raine , Meyrieux - Trouet,
St-Alban.
Le Chatelar.
Les Molettes.
St-Pierre-de-Souci .
La Motte - Servolex , Saint-
Sulpice.
Avressieux.
La Molte-Servolex.
La Motte-Servolex.
St-Pierre-de-Souci.
Cessons.
Le Chatelar.
Apremont.
Aix -les- Bains , Albens , les
Molettes^ le Noyer.
Cognin, le Montcel, St-Alban
Les Déserts.
Les Déserts.
La Ravoire.
La Biolle, la Motte-Servolex,
St-Girod.
St-Paul.
470
Violette (la).
VION.
Viondis (les).
Viri.
Vissard (le).
Vitets (les).
Viuz.
Viviand (chez).
Vivier (le).
VIVIERS (LÉ).
VOGLAN.
Volonta.
Voûtes (les).
Vouthiers (les).
Vovrai.
Vullioux (les).
Chambéri.
La Trinité.
Albi.
La Table.
Albi.
Chindrieux.
Le Chatelar.
Chignin, Rochefort.
Yenne.
St-Pierre-de-Cur tille .
St-Offenge dessus.
Serrières.
Loisieux.
YENNE.
Yon.
Yvraz (les).
Chanaz.
Villaroux.
NOTICE
SUB
JEAN-MARIE FRÈRE
DOCTEUR DE TURIN, ANCIEN CHANOINE DE CHAMBÉRY
CURÉ DE COLLONGES-SOUS-SALÈVE
ET SUR
LES MANUSCRITS QU IL A LAISSÉS
PAR
JOSEPH DESSAIX
NOTICE
SUR
JEAN-MARIE FRÈRE
DOCTEUR DE TURIN , ANCIEN CHANOINE DE CHAMBÉRY
CURÉ DE COLLONGES-SOUS-SALÈVE
ET SUR
LES MANUSCRITS QU IL A LAISSÉS
PAR
JOSEPH DESSAIX
Grillct compte au nombre des hommes illustres de
la Savoie un nommé Frère , natif de St-Julien , curé
de Colionges-sous-Salève, qui publia, dit-il, divers
opuscules dans le commememenl du dernier siècle.
Je dois à l'obligeance de M. Adolphe Dumonl, de
Bonneville , la communication d'un volume manuscrit
portant pour titre : OEuvres meslées et esbauchées de
M. Frère.
Ce volume contient treize opuscules ou ouvrages
différents :
4° Traduction françoise des hymnes du breuiaire ro-
main, deuost ouurage, diuisé en trois parties, sauoir :
174
i"^^ dez le commencement du breuiaire jusqu'à la fin
des feslcs mobiles, — 2""^ Contient le Propre des
Saints. — S"**" Le Commun des Saints.
2° Oratio vnica ad synodum pro anno 4733, jussu
Illus"" et Rdissimi x)ni ^ Domiui et in Christo Patris
Michaelis Gabrielis de Rossillion de Bernex Geben-
ncnsis Episcopi. — Avec cette note : Hsec autem
secundo scripsi 9« maii 17^3 in gratœ mentis testifi-
catione pro S^'^^'"'° Prœsule defuncto cujus toties com-
mensalis fui.
3° Oraison synodale composée àChaumont et recitée
au synode d'Annecy le 23 auril 1733 , traduite de
lallin en françois à Collonge sous Saleue le 15^ may
47^3. C'est la dernière qu'ait ouïs monseig" de
Bernex, étant mort au uendredi S' (23 avril ) de 1734,
4" Compliment funèbre pour feu Monseig' Michel
Gabriel de Rossillion de Bernex , Eueque et Prince de
Geneue, mort au uendredy saint 23 auril 1734. —
N'=* Jay récité ce discours lattin en la conferance de
Marlioz proche Chaumont le 28 auril mesme année ,
et je lay traduis en François a Collonge sous Saleue le
20 may 1743 par respect, ueneration et reconnoissance
enuers le RJissime clefunct.
3° Breuis Oratio funebris pro illusn^o et Rdissimo ])no
D"" de Rossillon de Bernex quondam Episcopo et Prin-
cipe Gebennensi qui animam S^'**'"i='"' Christo consigna-
uil die 23^ aprilis 1734.
475
Hœc uero peroraui die 28= ejusdem mensis in con-
uenlu seu conferenliâ de Mariiez propeChaumout ciijus
lune Parrochus eram.
6° Réponse à la longue lettre de M.... ecclésiastique
apostat à Genève, en date du i 5 de 474'2, par un doc-
teur de Turin ancien chanoine de Chambery, le 30
janvier d742.
7" Mémoire instructif sur les droits curiaux et pas-
toraux des R*^* Curés de Collonge sous Saleve contre
Messieurs de Genève Decimateurs de Bossay. — Petit
ouvrage adressé au mesme mons"^ apostat a Geneue en-
suite de nos controuerses^ du 45 feurier 1744. Reddite
ergo quGC sunt Csesaris Cœsari, et quœ sunl Dei Deo.
Math. 22, V. 24. Par Mons"" Frère, docteur de Turin,
ancien chanoine de Chambery, curé du dit Collonge.
8° Certificat soit rapport des droits que le Roy a sur
la aille de Geneue, et ses enuirons. Ouurage trauaillé
par l'archyuiste de Sauoye sous le Seig"' Intendant gê-
nerai comte Bonaud. Aporté d'Aix par moy le 20 aoust
4740.
9" Caroli Emanuelis magni Hispanos ab Italie hse-
roice propulsantis Encomium , simul et objurgatio in
ipsos Hispanos Regem noslrum inique inquiétantes. De
hisce duobus oratio habita in nostro ecclesiastico Con-
ucntu vulgo Conferentia in œde parœciali vrbis Julia-
nensis die 48'"» junii ; an : 4742. Hic eliam légère et
inuenire est omnia addilamcnta ab exordio belli hyspa-
nici usque ad pacem.
176
40'' Histoire lalline abrégée de tout ce qui s'est passé
en Italie et en Sauoye entre nous et les Espagnols dez
le commencement de la présente guerre jus(fu'a sa fin.
La foiblesse des Espagnols, leur peu d'expérience et
de courage relatiueraent à la grandeur du Roy de Ser-
daigne , a l'habileté de nos généraux et a l'intrépidité
de nos troupes. C'est le sujet du présent cajer. -I^juin
1743.
il" Chanson sauojarde sur le mauuais succès des
Espagnols en Italie puis en Sauoye.
Trois chansons sur les Espagnols chassés de Sauoye
par l'inuincible Roy Charles Emanuel le 22 octobre
4742.
Chançon sur les François chassés d'Allemagne dans
la présente guerre de 4744.
Dialogue entre un Sauojard et Don Philippe. —
Chançon.
42° Consulte et sentiment sur les afl'aires de Mons"^
Doucy comme héritier de M" Delatour son oncle auec
les héritiers de Mons'^ Deuille. — Donné à CoUonge
sous Saleve le S""" may 4736.
43° Consultation ihéologique et canoniste sur la
question proposée scavoir si un protestant sortant de
Geneue qui auroit déclaré ouvertement et par écrit en
présence de trois témoin» vouloir abandonner la reli-
gion et secte de Calvin, embrasser dès l'heure présente
la religion romaine, y vivre et mourir, et abjurer so-
177
lemncllement dès que le R'* Curé de son domicile l'en
trouuera capable. Noire protestant dez lors ne retourne
plus à Geneue , va fréquemment chez le S"^ Curé pour
se faire instruire, ne manque point sa messe, ni les
divins offices, ne commerce plus avec ceux de sa secte :
on demande si un tel prosélyte surpris par la mort avant
son abjuration solemnelle par l'absence de son direc-
teur ou par autre sem-blable cause doit être enseveli
chrétiennement dans nos cimetières.
Nous allons jeter un coup d'œil rapide sur quelques-
unes de ces productions.
La traduction des hymnes est précédée d'une courte
préface.
L'auteur y prend soin d'annoncer qu'il a « promis
une traduction en rimailles et nullement une poésie, et
qu'ainsi on ne peut lui faire aucun reproche de par le
Parnasse. « 11 signale au contraire quelques-unes de ses
licences poétiques qui consistent à faire rimer un sin-
gulier masculin avec un pluriel du même genre, et à
faire suivre plusieurs vers masculins sans les alterner
de vers féminins.
« On remarquera en outre , dit-il , que pour mieux
exprimer la pensée de l'autheur lattin, j'ai perpétuel-
12
08
lement donné trois pieds et une syllabe aux emisliches
qui auoient une finale féminine. »
« Je me mets peu en peine de la poésie , ajoute-t-il ,
pourvu que d'ailleurs l'original soit traduit dans toute
sa force. »
Cette traduction, qui comprend 121 hymnes, fut
commencée le 10 janvier 1743 et achevée le 6 mai de
la même année.
Si le curé Frère employa moins de quatre mois à
faire plus de 2000 vers , ils se ressentent de la rapidité
avec laquelle ils ont été composés ; car, à part quelques
strophes passables, la poésie latine y est complètement
travestie ; c'est du burlesque sérieux entremêlé de naï-
vetés avec un style de complainte.
Dans l'oraison synodale , le curé Frère soutient la
thèse que les prêtres sont au-dessus des anges, et par
conséquent bien au-dessus des rois de la terre.
« 0 prodige admirable, s'ccrie-t-il , digne de notre
croyance, quoiqu'au dessus de nos entendements! Nous
devenons une même personne auec le Père, auec Jésus,
et auec Marie encor? Auec le Père, parceque ce qu'il
opéra d'abord dans l'incarnation de son Verbe , nous
l'opérons chaque jour dans nostre ministère; et quant
au Sauueur , c'est luy qui est le uray prestre quand
nous l'offrons : c'est luy qui sanctifie, et transubslantie
nos dons. Enfin j'ay dis que nous devenions une même
personne auec la S'^ Vierge, parceque le même S' Es-
179
prit descend en nous pour nous donner une même
fécondité : la même vertu du tout puissant daigne
aussi nous couurir ? Ensorte que paroissaut extérieu-
rement des hommes nous avons neantmoins une forme
diuine. Nos mains sont à la vérité des mains d'hommes,
mais notre voix est la voix de Dieu mesme, puisqu'a
peine l'entend on que les cieux s'ouurent, Jésus Christ
obéit, les anges descendent, et les choses les plus bas-
ses communiquent aux suprêmes.
)) H n'est donc pas vray que Dieu nous ait placé
sous les anges , mais au contraire notre condition
l'emporte sur la leur
M Passons au deuxième pouuoir des preslres, à qui
la dignité royale est autant subordonnée , que l'âme
l'est au corps, et la terre au ciel. Vous scavez, MM.,
comment les souverains gouvernent leurs sujets : ils
font mettre en prison qui il leur plait, et puis ils les
libèrent à leur grez : mais ce lien est pour le corps, et
temporel seulement. Le prestre au contraire, enchaîne
l'âme mesme, et il est si positivement portier du ciel ,
que s'il vient à l'ouvrir, personne ne peut le fermer, et
s'il le ferme, nul ne tente ny essaye de l'ouurir. Le Roy
donc fait grâce au corps, le prestre fait grâce a l'âme,
par la remission de ses peschés. Et qui peut ainsy re-
mettre les peschés s'il n'est Dieu mesme V Les armes
des Roys sont sensibles, celles des prestres invisibles :
ceux-là font la guerre aux barbares , ceux-ci la font
i80
aux Démons : leur principauté l'emporle sur toute
autre , et c'est pour cela que les monarques s'inclinf^nt
(levant les prestres pour être bénis d'eux (4). »
Après avoir ensuite développé la dignité du sacer-
doce, les devoirs qu'il impose et les vertus qu'il exi§e,
le prédicateur jette un regard douloureux sur l'Eglise.
« L'église, dit-il, est souvent obscurcie, deshonorée
et mesme Corrompue scavoir par les faux frères qui ,
préposés a l'amendement des peuples, leur enseignent
le vice, peschants publiquement eux qui devroient faire
cesser tous les desordres ? Tant s'en faut qu'ils l'em-
portent en sainteté sur les laies leurs inférieurs , qu'au
contraire ils sont pires et plus mauvais que les sécu-
liers plongés dans les embarras du siècle. C'est pour-
quoy au grand jugement les laies seront revêtus de la
robbe sacerdotale et les mauvais prestres dépouillés de
leurs dignités, seront relégués parmy les bypochrites
et les payens.
)) Qu'ils seront malheureux alors ces faux ministres,
mais que malheureuse est actuellement l'Eglise épouse
du Sauveur , confiée a de tels paranimphes , soit ofli-
ciers de nopces , bien moins amis de l'époux que ses
rivaux et ses Irailres? 0 malheureuse Eglise a qui ses
ministres rendent moins d'honneur et de services que
les lévites n'en rendoienl à la synagogue. Ceux-là
(1) Pages 288 et suivantes.
181
scandalisent tant de foibles consciences, et tant de
mauvaises paroles partent de leurs bouches , qu'ils
rendent le nom de noire Dieu méprisable parmy les
infidelles. Ces malheureux prestres sont comme des
filets tendus sur le Thabor de l'Eglise, ou ils saisissent
des victimes pour ensuite les précipiter. Dignes par
conséquent d'autant de morts, qu'ils communiquent
de mauuais exemples de leur perdition, «
Ailleurs il flétrit une certaine catégorie d(! prêtres
qu'il appelle mercenaires, et qu'il divise en trois classes:
« Mais quant aux mercenaires indilïorenls sur le
sort des brebis, ils se reposent et tranquillisent dans
les plus grandes nécessités; ils se réjouissent quand ils
devroient pleurer, et dans les dangers marchant testes
baissées, ils s'y divertissent. Pendant que les autres
hommes s'occupent et travaillent, eux se plongent dans
les délices , regorgeants de biens dans leur oisiveté :
la cupidité et le soin du superflu font leur unique oc-
cupation , et pour parler d'après S' Bernard, ils n'en-
trent point dans les peines du genre humain , ils ne
sont point inquiétés comme les autres ; mais ils le se-
ront assurément avec les démons dont l'amorce est
l'oisiveté mesme : d'où vient que le bon mailre con-
damne aux ténèbres extérieures son domestique fai-
néant et paresseux. »
Telles sont les idées qui prédominent dans cette
oraison synodale , prononcée en latin , comme nous le
182
dit l'auteur , en présence de Michel-Gabriel Rossillon
de Bernex, évêque d'Annecy et de Genève.
L'oraison funèbre de ce prélat, sans contenir rien
de remarquable, renferme cependant quelques détails
de la vie de cet évêque qui ont échappé à ses biogra-
phes.
Le cinquième opuscule de l'abbé Frère, en réponse
à un apostat de Genève, renferme Ions les arguments
connus contre la religion réformée.
En parlant des profanations des protestants dans les
églises , le curé de CoUonges ajoute :
« La seconde chose que j'ay a vous dire sur les au-
tels est plus à votre portée, puisqu'elle est arrivée dans
votre ville de Genève en 15'4'2. Amy Perrin^ capitaine
gênerai de votre garnison , fit lui-même transporter la
pierre du grand autel de la cathédrale, dans la place
ou l'on punissoit les criminels, afin qu'elle servit dé-
sormais d'échafeau dans les exécutions de la justice,
et Perrin fut le premier qui ensenglanla cette pierre,
car il y eut avant tout autre la teste tranchée , et vojé
qu'on ne badine pas impunément de nos saints autels.»
Le mémoire qui suit a rapport aux droits curiaux et
pastoraux des curés de CoUonges. Il est adressé au
même individu.
M. Frère y expose qu'on lui retient depuis sept ans
ses honoraires sacrés de Bossay, par la plus criante et la
plus sacrilège des injustices , et demande qu'on lui ad-
183
juge la moitié prébende des bénéfices de Bos&ay, ou que les
decimateurs du dit lieu y entretiennent un prêtre pour les
catholiques.
li énonce ainsi les motifs de cette prétention :
« Bossay est une paroisse conliguë à celle de Col-
longes sous Salève proche Genève , possédée par les
hérétiques dès leur apostasie sous Jean Calvin.
)) Cette paroisse est aujourd'hui my partie de ca-
tholiques et protestants : ceux-ci ont un temple et un
ministre audit Bossay : et les catholiques au contraire
dudit lieu , vivraient en sauvages , sans les peines et
soins pastoraux du Rd. curé de Collonges , comme
cy-après.
5) Car la forte moitié dudit Bossay, tout le village de
Lacombe qui en dépend , sont en pure Savoye , ainsy
la religion protestante leur est absolument prohibée et
interdite. Pour professer donc la religion catholique ils
viennent avec la moitié d'Evorde, seconde dépendance
de Bossay, ils viennent, dis-je , audit Collonges sous
Salève, dont le Rd. curé pour satisfaire à leurs besoins
et dévotions fut obligé de prendre un vicaire en 4739,
afin de partager avec lui tant de travaux et ne pas
faire souffrir sa vraye paroisse de Collonges par une
division de services et par les fréquents voyages qu'il
faut faire aux dils trois villages de Bossey et dépen-
dances, vers les malades en pays marécageux.
M Tous ces pauvres catholiques de Bossay, Lacombe
184
et Evorde payent scrupiileusement leurs dixmes à Mrs
de Genève, sans que ces décimaleurs veuillent fournir
en rien à ma subsistance, ny à celle du vicaire que j'ay
pour leur compte, ny à l'entretien du chœur de notre
église , quoyqu'elle serve à leurs payants dixme , au-
tant qu'elle sert aux urays paroissiens de Collonges ,
sans parler de l'abandon qu'ils font aux pauvres catho-
liques dans la distribution des aumônes prises sur la
dixme dudit Bossay.
» Pareille injustice de la part de Genève me fit en-
lever quelques quatorze gerbes aux chanqis des catho-
liques de Bossay l'n la moisson de 1757. En 1758 jeu
fis enlever 22 et messieurs de Genève y acquiescèrent
tacitement par les rabais qu'ils firent à leurs dimiers
sur mes propres déclarations. En 1759 les dits mes-
sieurs convaincus de mon droit m'envojèrent six louis
d'or par leur sindicFabry le 15 juillet 1759. Six se-
maines après ledit scig^ sindic donna sept louis à M. le
curé de Feigère qui se trouve par Neydens , dans un
cas semblable au mien. )>
Ce magistrat, ajoute-t-il , leur promit que la sei-
gneurie leur payerait la même somme à perpétuité, et
qu'il serait passé dans peu de mois un acte authentique
de cet engagement.
Mais il paraît que dès lors le payement fut suspendu.
Le curé de Collonges soutient qu'il doit lui être continué,
puisqu'il a ainsi charge d'âmes comme le ministre qui,
185
commodément logé, servant sa demy communauté sans
peine et sans course, touche anmiellemeiit deux cents écus,
tandis que lui très éloigné servant Vautre demy commu-
nauté à grandes peines et grands frais ne reçoit que quel-
ques centaines d'avanies, mépris et affronts.
« Comment prétend-on , dit-il , me faire faire gratis
ce qu'aucun ministre, s'il le pouvoit, n'entreprendroit
qu'à gros profit? Comment prétend-on moissonner mes
sueurs, cueillir me travaux, me faire cultiver la vigne
sans en manger des raisins ; me faire paître des bre-
bis, et Genève en avoir la layne avec le laict? »
11 fait observer que , si ses prédécesseurs ont pris
patience , c'est qu'ils appelaient cent fois par an les
révérends capucins à leur secours ; mais que , quant à
lui, qui n'a aucun droit de faire marcher ces pères, il a
jugé à propos de s'adjoindre un vicaire qu'il ne peut
seul nourrir et entretenir.
A l'objection qui lui est faite qu'il n'est curé des ca-
tholiques de Bossay que par provision, l'abbé Frère ré-
pond qu'il ne requiert aussy ses prébendes que par pro-
vision , c'est-à-dire jusques à ce que par établissement
d'un pasteur catholique à Bossay on l'ait déchargé des
trois villages et réduit à l'ancien pied de ses prédécesseurs
avant Calvin.
Tels sont en résumé les raisonnements sur lesquels
le curé Frère se fonde pour appuyer ses prétentions . J'en
passe plusieurs sous silence , car j'ai hâte de terminer
12*
486
cette analyse déjà trop longue de ses productions , qui
ne présentent rien de remarquable et n'ont d'autre in-
térêt pour nous que de renfermer certains renseigne-
ments sur l'histoire particulière de la commune de Bos-
sey à cet époque.
J'arrive aux chansons. Elles se rapportent toutes,
sauf une seule , à l'invasion des Espagnols en Savoie.
C'est un persifflage continuel assaisonné de gros sel sur
le mauvais succès de ces insulaires en Italie , où l'in-
fant don Philippe et le duc de Montemart sont mis en
scène. Elles sont en général d'un assez mauvais goût ,
et les expressions saugrenues sont loin d'y manquer.
Il parait que la première , quoique assez triviale, a
joui pendant plusieurs années d'une certaine popula-
rité. Il n'y a rien là de bien étonnant, quand on songe
aux productions de ce genre qui courent les villages.
Je la donne ici en entier.
Montemar, en bonna fay,
Que pretendié-vos fare?
Vos vodras le Milanois,
Mais vos ne Tarez jamais.
Panavo, panavo, panavo.
Se dai être pé quaquon,
E pé notron ray Charle ;
Car votron dom Philippon
De cho morcho n'ara boccon.
Panavo, etc.
187
Ramena à sa mama
Cho popon tant bravo ;
Dette-liai : Madama, héla!
Ma fay, pé cetta forna,
Panavo, etc.
Los Modenais, megieux d'ognons,
Fassiévont bin los bravos,
Mais y se sont recoulas
Quand notros Liaudos ont cria :
Panavo, etc.
A-t-eille bin grou gagna
Avoy monchu Modéne?
— Le lia bailla bin d'argent
Que n'éton ne mai ne min.
Panavo, etc.
Magra sen nos en montra
A cho duc politico
Qu'avoy no il faut alla
A la bonna écalafra.
Panavo, etc.
Vos y par ma fay, bien fay
De gagni lé serralie.
Castropiniano et vos,
Quand vos panseré à nos,
Panavo, etc.
N'attendié pas de secor
De contre la Provance,
Car on y entend cria ,
Los Anglos et los Niçards :
Panavo, etc.
188
Et qu'é-vos fait en Savoye,
"Vos atros de Provence?
Vos é passa le Galibé,
Et vaiqua votros lauriers.
Panavo, etc.
Votros saudards saront bons,
Bravo comte de Glimes,
Pé fare guerra as ognons,
A los pois et los melons.
Panavo, etc.
Ensenada, cho grand fripon,
Nos a metta en peina,
Nos menassen sans raison
De vola nôtres maisons.
Panavo, etc.
Nos in pé protecteur
Cho bon comte de Sada :
Dieu vollie bin le garda,
Ensenada diablo emporta.
Panavo, etc.
Le bon Dieu nos a rendu
Notro ray légitimo,
Et nos le conservera
Avoy tos sos bons saudards.
Panavo, etc.
Corage, mos bons enfants ;
Vos n'y grand' chousa à craindre ;
Los Espagnols sont des gens
Que coront tojors devant.
Panavo, etc.
189
Se vos volié los aborda ,
Gallopa on pou vitto ;
Car, en n'allant que le pas,
Jamais vos los attrapa.
Panavo, etc.
Ecotta los grands explois
De les troppes d'Espagne :
E sont venus en Savoye,
Creiant d'an faire leu proye.
Panavo, etc.
E sont bin tos de Césars,
A les entendre dire;
Mais dian le moindre élan
E faront comme à Milan.
Panavo, etc.
A l'ont pray dé généraux
Bons pé mena les chèvres.
Avoy tos leus bieaux chevaux,
A l'ont trop peu de leus pieaux.
Panavo, etc.
A l'ont bin vingt bataillons
Et atant de gens d'armes.
Crejé-vos que se battront?
Non : é sont tos de poltrons.
Panavo, etc.
On certain maître fripon
Qu'on appelle Ansenada ,
Vrai intendant de Pluton,
Valet, magra tos sos noms.
Panavo, etc.
190
De Charles le grand renom
Los fa serra les fesses.
L'attendront-y? Oh, que bon!
E ly montront los talons.
Panavo, etc.
Fiera rayna, apprenié donc
Los bieaux faits de Philippo ;
Sa grand' réputation
Le fara ray de carton.
Panavo, etc.
Vos, sajé le bien-venu,
Le grand ray qu'on admire;
Bin à tems vos é paru;
Sans vos tôt étay perdu.
Victoire, victoire, victoire !
Toutes les chansons du curé Frère sont dans ce
goùl-là.
Le ménétrier Michelin les colportait et les chantait
dans les villages : c'est du moins ce qui résulte d'un
couplet de réclame; mais rien ne nous apprend si les co-
pies qu'il distribuait étaient imprimées ou manuscrites.
Viste qu'on s'avance,
Voicy des chansons ;
Michelin les chante
Avec son violon.
Que chacun s'empresse
Pour en acheter;
Nous boirons sans cesse
A votre santé.
191
Ailleurs le chansonnier varie sa réclame :
Voicy Michelin,
Le violon en main,
Que tout le monde le voit bien.
Venés en diligence,
Achetés en tous ;
Vitte qu'on s'avance ;
Aportés des sols
Pour boire quelques petits coups.
Le dernier couplet du dialogue entre dom Philippe
et un Savoyard rend hommage au beau sexe du petit
village de Landecy. Je ne sais pas si de nos jours il a
conservé la réputation que lui fait ici le curé chan-
sonnier.
C'est à Landecy
Mille fois plus qu'à Madry
Qu'on voit des beautés,
Petites divinités.
Si vous les avié vu,
Vous en sérié, prince, ému.
Vos infantes gratecus
Vous auraient dès lors parus;
Mais qu'en aurié vous obtenu?
La paille, et rien de plus.
Le curé de Collonges croit devoir terminer ces ma-
nuscrits par la déclaration suivante ;
« Par tous ces petits ouvrages on verra que j'ai eu
de l'empressement pour la théologie, le droit, l'oraison
192
et la poésie : si je n'ay réussy dans aucun de ces chefs,
c'est 1 ° pour ni'être trop divisé et partagé en ces di-
verses branches ; c'est 2» pour n'avoir pas eu de la
nature assez de talents , de santé et autres semblables
secours nécessaires absolument ; c'est 3° pour avoir
un peu preschotté dans et hors mes paroisses succes-
sives; car, attaché, comme de raison, à mon sacré
ministère, j'ai dressé et composé selon ma petite por-
tée et celle de mes paroissiens :
« 1° Trois bons volumes de Dominicales;
)) 2° Deux semblables volumes d'éloges , mystères
et panégyriques : dans le plus gros desquels on trou-
vera le cathalogue d'environ trois cents volumes qui
composent ma gresléc bibliothèque , avec 20 à 25
discours latlins par moy composés et prononcés en
diverses occurrences. »
Je possède un manuscrit qui a pour titre :
Analyse critique du Dictionnaire historique de Jean-
Louis Grillel , ouvrage nécessaire à ceux qui ont acheté ce
dictionnaire, auquel il sert de suppléme^il, pour se former
une idée complète de la Savoie ancienne et moderne ; sans
épigraphe, sans dédicace, sans discours préliminaire^, sajis
affectation et sans prétention, — par un Allobroge qui
n'écrit que pour passer son temps et que pour lui.
Cet ouvrage , presque aussi volumineux que le Dic-
tionnaire de Grillet , est dû à la plume du Voltaire
savoisien , J.-F. Décret, président de l'assemblée na-
tionale des Allobroges.
4 93
Voici ce qu'on y trouve à la page 316 :
« Frère, né à Saint-Julien^ curé de CoUonges-sous-
Salève , a publié divers opuscules, si l'on-en croit
M. Grillel; sur quoi il se trompe ou trompe le public.
La vérité est que tous les ouvrages de ce savant sont
contenus dans un manuscrit in-folio relié en veau doré
sur trancbe qui a été entre mes mains, et peuvent faire
comparer l'auteur à un âne couvert d'une bousse de
brocard à fond d'or. Sa principale occupation a été de
traduire en français les bymnesdu bréviaire pour loule
l'année. On ne peut rien voir de si sot, de si plat. Il
n'y a ni rime, ni raison, ni quantité, ni mesure, ni
cboix d'expressions, ui style, ni césure, ni observa-
lion des règles les plus triviales de la versification. Un
manœuvre, qui, sans savoir ni lire ni écrire, compose-
rait quelques couplets pour sa maîtresse, accoucberait
de quelque chose de mieux ; et pour prouver que je ne
ments pas ni n'exagère, et faire juger des autres au-
teurs savoyards en manuscrits par celui-là, je joins un
échantillon de ses productions en jurant, foi d'honnête
homme, que je n'y ai rien changé et que tout le livre
ressemble à ce commencement :
Dans ce saint dimanclie, dans ce premier jour
Où par le Tout Puissant fut fabriqué le monde,
Et ou le Créateur prenant vie seconde
Nous affranchit de mort aussi à notre tour :
Loing de nous l'assoupissement
Levons nous tost et promptement
194
Et dans les horreurs de la nuit
Cherchons le prophète promis
Exaucés nous père bénin
Et vous fils sorti de son sein
Avec l'esprit consolateur
Vous régnerez au temps futeur.
» Le temps futeur employé par une licence poétique
au lieu de futur, pour rimer avec consolateur, couronne
l'œuvre. Je laisse le soin aux lecteurs de relever les
autres fautes , et à Jean-Baplisle Rousseau de nous
donner ces hymnes sur un Ion plus élevé el plus su-
blime. Pour moi, je me contente de traduire quatre
couplets dune chanson en patois qni en contient vingt-
quatre, et, en les donnant tels qu'ils sont, d'en placer
à côté tels qu'ils pourraient être :
Espagnols, restez en paix!
Quelle est cette bagarre?
Vous voudriez le Milanais,
Mais le prendrez-vous jamais?
Tarare , tarare , tarare.
Si quelqu'un devoit l'avoir.
C'est notre bon roi Charte :
En main il a le pouvoir;
C'est un drille ; il faut le voir
Qui parle , qui parle , qui parle.
A sa maman bien fessé
Ramenez don Philippe,
Et dites-lui : l'insensé
195
Pour cette fois a cassé
Sa pipe, sa pipe, sa pipe.
Jamais l'on a vu, je croi.
Si grand guerrier à Sparte ;
Partout il semé l'effroi ;
Sa valeur le fera roi
De carte , de carte , de carte.
» Et ce roi de carton , pour roi de carie , comment
le trouvez-vous? comment trouveriez-vous tout ce que
contient ce grand in-folio, si vous l'aviez sous les yeux?
Personne ne pourrait se donner la peine de le lire en
entier. »
Il a raison ; j'ai sous la main le même manuscrit in-
folio relié en veau et doré sur tranche , et réellement
il est quelque peu indigeste.
Décret , dans son Analyse critique , juge Grillet trop
sévèrement. Le Dictionnaire historique des départements
du Mont-Blanc et du Léman renferme de précieuses
notices auxquelles on aura toujours recours. Si Grillet
n'a pas su tirer tout le parti possible des nombreux
documents qu'il a consiUtés, on ne saurait lui refuser
le mérite de laborieuses recherches. On ne doit, il est
vrai, le consulter qu'avec précaution, et il ne faut pas
enregistrer aveuglément les brevets d'immortalité qu'il
décerne à un grand nombre de Savoisiens.
La partie biographique est surtout traitée d'une ma-
nière très légère. Les hommes vraiment remarquables
496
y sont passés sous silence pour faire place à des noms
obscurs portés j)ar des hommes sans mérite.
On ne saurait, sous ce rapport, lui appliquer une
critique plus spirituelle que celle qu'en fil l'évèque
Irénée-Yves de Soles.
Le chanoine Grillel, dit un jour ce \>ré\iii, pQiit aller,
son livre sous le bras, demander à dîner à toutes les fa-
milles de la Savoie.
L'abbé Frère, natif deCranves, et non de Saint-
Julien , devint curé de Collonges en 4750, et y mourut
en 1777.
LA SAVOIE
DE
JACQUES PELETIER
DU MANS.
43
LA SAVOIE
DE
JACQUES PELETIER
DU MANS.
->*ci.
Voici un tout petit livre très-curieux et surtout très-
rare , écrit et publié au xvi^ siècle sur ia Savoie par
Jacques Peletier, du Mans.
Malgré la précaution que prend l'auteur de ce
poème de nous dire qu'il est dit Mans, les biographes
savoisiens le font naître à Annecy.
L'opinion de Grillet,qui lui a consacré un article (1),
a fait en ce sens autorité, et dès lors tous les historiens
de notre pays ont affirmé que Peletier était Savoisieh.
L'auteur du Diciionnaire historique des départements
(1) Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements
du Mont-Blanc et du Léman. — Chambéry , 1807 , 'tome premier , art.
Annecy, p. 278.
200
du Mont-Blanc et du Léman semble s'appuyer en cela
sur Seévole de Ste-Marthe, mais cet auteur, dans son
ouvrage Gallorum illustrium elogia (pagl33), publié à
Limoges, en 1606, cite Jacques Peletier , du Mans et
non d'Annecy : Jacobus Peletarius Cœnomanorum dé-
çus, etc.
On a donc le droit de s'élonner aujourd'hui d'une
semblable assertion, et surtout de la légèreté avec la-
quelle on l'a propagée, lorsque les ouvrages de Pele-
tier^ et les nombreux auteurs qui se sont occupés de
lui, démontrent le contraire.
C'est là pour nous cependant un point essentiel de
notre biographie à éclaircir.
Si Grillet eût eu sous les yeux La Savoye de Pele-
tier, dont il ne donne pas le titre exact, il aurait acquis
la conviction que son auteur ne devait pas le jour à
Annecy, mais bien au Mans.
Ceci résulte en effet de plusieurs passages de ce
poème.
Peletier, dont Joachim du Bellay a dit :
Son corps porta çà et là
Son ame ici vagabonde,
n'avait pu se fixer nulle part ; après avoir parcouru la
France et l'Italie, après avoir séjourné un instant dans
les principales villes de l'Europe , ce pèlerin de la
science, qu'un simple caprice guidait dans ses voyages
204
conlinuels, neul garde d'oublier la Savoie. Amant des
beautés pittoresques , il s'arrêta au pied des Alpes
et se mit à chanter les merveilles d'une nature sans
rivale.
A côté des fléaux qui désolaient alors l'Europe, et
surtout exemple des dissensions intestines qui divi-
saient la France, la Savoie , sa demeure présente, lui
apparaît favorie des deux.
En parlant d'Annecy il dit qu'elle lui a
esté nommée
Pour y avoir dames de renomee.
Ailleurs , lorsqu'il décrit le cours de la Loire qui
sort de V Aucergne niontueuse , ce fleuve passe, dit-il:
Auprès d'Angers, là, où le Droit s'aprand
Au mesme lieu les trois fleuves il prand,
Meine, et le Loir et nostre Sarthe ensemble.
Il appelle nôtre la rivière qui arrose le Mans et qui
traverse le département actuel dont cette ville est le
chef-lieu.
Il nous apprend enfin qu'il a voyagé en Savoie pen-
dant l'espace de deux ans :
A tant par moi la Savoye chantée
Après l'aucir deux ans entiers hantée.
Ces citations prouvent jusqu'à l'évidence que Pele-
tier n'était pas Savoisien.
202
En restituant le poète manceau à sa patrie, il faut
effacer de la biographie savoisicnne deux hommes
marquants dont Grillet l'a dotée.
Cet auteur cite dans son Dictionnaire historique
(tom. ni,,. 284) un certain Jacques Prlletard, méde-
cin et mathématicien de Saint- Jean-de-Maurienne, qui
publia, dit-il, en dGOO, suivant le docteur Bertrand,
un poème français sur la Savoie , sur l'induslrie et le
caractère de ses habitants .
Le médecin Bertrand écrivit et publia en 1625 une
histoire de N. D. du Charmel, dans laquelle il dit que
les plus anciens auteurs qui ont parlé des glaciers de
la Savoie sont Jacques Foderé, in tnpographicis narra-
lionibus, et Jacques Peletarius dans son élégant poème
sur la Savoie écrit en vers français. 11 ajoute que ce
dernier éttiit son ami quand il vivait.
Ce poète, ami de Bertrand, n'est autre que Pelelier,
dont le nom lalin Peletarius a été mal à propos traduit
par Peletard.
Jacques Peletier est un de ces hommes qui jouirent
dans le siècle où il vivait, d'une grande renommée,
mais dont il ne nous est pas parvenu le moindre reten-
tissement. Qui le connaît aujourd'hui comme philo-
sophe , comme médecin , comme mathématicien ,
comme grammairien et comme poète? Et cependant il
fut tout cela, et il s'est réellement distingué dans les
diverses sciences qu'il étudia et approfondit avec une
203
rare aptitude. En parcourant les nombreux ouvrages
qu'il a publiés, en le suivant dans toutes les phases de
sa vie aventureuse , lui l'ami de Clément Marot et de
Théodore de Bèze, on est à se demander si l'oubli dans
lequel il est tombé doit être attribué à l'indifférence et
à l'ingratitude des hommes, ou si la réputation dont il
jouissait était usurpée, et s'il faut l'expliquer par l'en-
gouement d'un jour?
Plusieurs critiques modernes ont tranché la question
avec un dédain superbe. Si l'on a parfois soulevé la
cendre qui recouvre le poète manceau, ce n'a été que
pour le signaler injustement d'une manière railleuse à
la postérité.
L'abbé Goujet s'est montré à son égard d'une sévé-
rité outrée, et Sainte-Beuve, dans son tableau histo-
rique de la poésie française au xvi^ siècle , refuse
même de l'admettre au nombre des poètes français !
C'est le cas de dire qu'il est toujours facile de faire
de l'esprit au dépens des autres.
Il faut excepter de la catégorie de ces contemp-
teurs dédaigneux deux critiques consciencieux qui ont
entrepris la noble tâche de réhabiliter la mémoire de
Peletier , et de lui assigner la place qu'il a le droit
d'occuper parmi les littérateurs du xvi^ siècle. Ils ont
ainsi compris qu'un pays n'est jamais trop riche eu
grands hommes pour effacer de l'histoire littéraire de
la France un poète modeste.
204
Les écrits de Peletier apparliennenl à l'école de Ron-
sard, et attestent chez l'auteur de fortes études et un
bon jugement. Rien ne lui était étranger, et toutes les
sciences lui étaient familières.
Cet homme infatigable voyagea toute sa vie, il ne
pouvait s'arrêter longtemps nulle part, et préférait sou-
vent le coin de terre le plus obscur aux délices d'une
grande ville ; il se fit ainsi des amis partout. 11 écri-
vait en courant, et marquait chacune de ses haltes par
un ouvrage. Il ne cessa surtout de travailler sans re-
lâche au perfectionnement de la langue française.
L'ode alors n'était point encore connue ; Jacques
le premier, l'introduisit dans la poésie , ainsi que le
sonnet. Joachim du Rellay témoigne de cette priorité
dans une épîlre à Ronsard qui le surpassa dans le
genre.
Peletier me fit premier
Voir l'ode dont tu es prince,
Ouvrage non coustumier
Aux mains de noslre province.
Il chercha en outre à introduire avec Meygret et
Ramus, une réforme dans l'orthographe ; il voulait que
l'on écrivît comme l'on prononce. Mais ces tentatives
n'eurent pas le moindre succès. En 1754 Duclos di-
sait: « Lorsque cette réforme sera faite , car elle se
fera, on ne croira pas qu'elle ait pu éprouver de la
205
contradiction. » C'était encore le sentiment de D'Aleni-
bert qui ne cessa de répéter à racadémie qu'elle
serait adoptée lorsque le bon sens aurait secoué le joug
de ce tyran qu'on nomme usage. « Si le bon sens du
xvi^ siècle, dit au contraire Charles Nodier, n'avait pas
résisté à ces ridicules tentatives , nous aurions au-
jourd'hui en français autant de systèmes d'écritures que
nous avons de prononciations diverses, c'est-à-dire un
par province, par ville, par village, par homme peut-
être , car il n'y aurait rien d'exagéré à dire qu'il
n'existe pas en France deux hommes, si bien élevés
qu'ils soient, qui prononcent tous les mots de la lan-
gue française d'une manière absolument identique. »
Théodore de Bèze , Ronsard et du Bellay applau-
dirent à cette leulative de réforme , mais elle n'a-
mena que quelques changements de détail que le temps
a ensuite consacrés. Ronsard conseillait de faire dispa-
raître des lettres inutiles (elles que celles qu'on ne pro-
nonçait pas, et décrire cieus et non pas ciculx, j'alloiSj
f aimerais, \)Ourj'aimeroy, j'alloy.
Grâce à Denisol, courtisan de plus haut ton, le
poète manceau fut introduit chez Marguerite de Valois,
où se réunissaient tous les beaux esprits de l'époque.
C'était la fameuse reine de Navarre.
Ce n'est point à elle que Peletier dédia son poème,
comme on jmurrait le croire.
Il y avait aloi-s en France, comme personne ne l'i-
206
gnore, trois Marguerites qui se disputaient chacune
dans leur rang la célébrité de l'époque.
La première, Marguerite de Valois ou plutôt Mar-
guerite d'Angouléme, connue sous le nom de reine de
Navarre, qui était fille de Charles d'Orléans duc d'An-
gouléme et de Louise de Savoie. Son frère, François P',
l'appelait sa mignonne, la Marguerite des Marguerites.
La deuxième, Marguerite de France, fille de Henri II,
qui épousa Henri de Béarn ( Henri IV ) : c'est la reine
Margot, comme l'appelait son frère le roi Charles IX.
La troisième, Marguerite de France, duchesse de
Berry, fille de François l'', qui épousa Emmanuel-Phili-
bert. Elle cultiva les lettres à l'exemple de son père
et de sa lanle, el protégea les littérateurs et les savants.
C'est à celte femme aimable el pleine d'esprit, que
les savants appelaient la Pallas de France et la mère du
peuple, que Peletier dédia son poème sur la Savoie.
Le mariage de Marguerite avec Emmanuel-Philibert
fut une des clauses du traité de Càteau-Cambrésis,
et cimenta la paix. On sait que les fêtes qui eurent lieu
à cette occasion furent troublées par une catastrophe qui
amena la mort de Henri II frère de Marguerite.
Peletier, après avoir séjourné tour à tour à Paris, à
Rome, à Bordeaux, à Poitiers el à Lyon , revint de
nouveau à Lyon se livrer à des travaux sérieux de
malhémaliques , mais fatigué d'un repos qui n'allait
pas à sa nalure, il se décida à reprendre le bàlon de
207
pèlerin pour fuir le bruit des armes , et ne pas avoir
à se prononcer entre les partis qui divisaient ses com-
patriotes.
Il parcourut la Suisse et visita la Savoie.
Attiré par les beautés pittoresques de nos vallées, et
charmé du commerce agréable des Savoisiens, il choi-
sit, près du lac d'Annecy une retraite solitaire où il se
(ixa, et put tout à son aise se livrer à la poésie, qui fai-
sait le charme de son existence.
Le lieu était propice, aussi pensait-il finir ses jours
sous notre ciel j)rivilégié. Avant d'entreprendre ses
longs voyages, Pelelier avait pris le grade de docteur
en médecine. N'ambitionnant qu'une modeste aisance,
celte profession ie mit à même de subvenir aux dé-
penses de la vie, et il ne quittait guère sa retraite et
ses travaux que pour l'exercer.
« Le poète avait vu se succéder déjà bien des hivers;
insensiblement s'était écoulée sa vie; il soneea sans
doute que l'heure du repos devait eulin sonner pour
lui. En preuant le grave parti d'attendre paisiblement
la mort au pied des Alpes, Pelelier ne manqua pas de
donner quelques regrets à la France, qu'il ne complaît
plus revoir; mais il oublia inconsidérément, malgré
qu'il en eût fait la triste expérience, qu'un jour arrive
inévitablement où l'amertume du pain étranger n'est
plus supportable. Jacques était heureux pour l'instant :
il ne vit point au-delà, et, comme Teucer , il pensa
208
que la patrie se Irouve partout où l'on a goùlé un ins-
tant de bonheur » {i) .
Ce fut dans la seconde année de son séjour à An-
necy que Peletier composa le petit poème que nous
reproduisons.
Cette œuvre est jugée sévèrement par les critiques
modernes, qui n'y trouvent pas la moindre invention, et
ne reconnaissent à son auteur que la facilité de tourner
levers.
Nos lecteurs ne seront peut-être pas aussi sévères ;
ce petit livre a dans la forme comme dans le fond
quelque chose de remarquable , et il renferme, pour
nous Savoisiens, des détails intimes sur notre pays qui
parlent au cœur.
Les biographes ne sont pas d'accord sur la date de
l'arrivée et du séjour du poète manceau en Savoie.
Son poème nous donne à cet égard des indications
précises.
Il nous apprend, comme nous l'avons déjà fait re-
marquer, qu'il séjourna deux ans en Savoie; d'un autre
côté, il dit avoir assisté à l'arrivée de Jacques de
Nemours, comte de Genevois, à Annecy.
Quand Jacques vint là où Jacques était.
Le duc de Nemours avait avec lui ses deux enfants :
(i) Bulletin du Bibliophile, n« 10, octolire 1816, p. 467.
209
Reçoi ton prince, Anecy, revenant
Ce couple beau de chers enfans menant,
Bien tendres d'ans, mais deux gages bien fermes
De son amour :
Or, le second de ses fils, Henri I", élaitné en i 57^.
Celte date se trouve précisément la même que celle de
l'impression du poème, et indique d'une manière po-
sitive que Peletier visita nos contrées pendant les an-
nées 4 571 et 1572; celte dernière date est encore
confirmée par l'avanl-dernier vers du troisième livre ;
Et ayant vu cinquante cinq hivers.
Cinquanle-cinq ajoutés à 1517, année de sa nais-
sance, donnent elVeclivemenl 4 572.
Si Peletier quitta de nouveau Paris en 4570, il n'ar-
riva que l'année suivante en Savoie.
Disons quelques mots du poème qui nous occupe :
lui seul mninlenanl nous intéresse au point de vue
de notre pays.
Le commencement du premier livre contient des
notions élémentaires de géographie physique qui de-
viennent intéressantes en ce sens qu'elles font con-
naître l'état de cette science à Paris au moment de la
publication de l'ouvrage, et plusieurs préjugés de l'é-
poque.
Ainsi l'on croyait que les lacs communiquaient in-
férieurement avec les mers, et que l'élévation de l'eau
210
à certaines hauteurs dans le sein de la terre était due
au vide ou à Tabsence de l'air.
Des hauts sommetz la raison s'imagine,
Pourquoy ils sont des fleuves l'origine :
Vne eau sans air, tousioars va haut tendant,
Ayant pris l'air, lousiours va descendant :
Ne pourrait-on pas trouver dans ces vers une pré-
vision des théories de Torricelli?
L'auteur trouve ensuite l'occasion de parler d'hy-
drologie et de minéralogie d'une manière qui ne man-
que ni d'intérêt, ni d'exactitude. On peut y remarquer
un vers ( pag. 25b ) qui pourrait faire croire qu'il
connaissait la composition gazeuse de l'eau : mais
l'expression employée n'est qu'une allusion à la grande
théorie des quatre éléments.
Après avoir expliqué sa manière de voir sur tous
ces phénomènes physiques, Pelelier décrit le cours de
la Seine, de la Loire, de la Garonne et du Rhône, et
arrive au Lac du Bourget.
Dedans le lac, que le Bourget dénomme
Le lauaret friand, seul se renomme;
Haran d'eau dousse et viuant tout à part.
Mort aussi tost que de l'eau il départ.
Puis vient
Hautecombe
Fondée en biens, et en murs érigez,
Ceus là bien pris, et ceusci négligez,
211
Les merveilles de la fontaine intermittente attirent
l'attention du poète voyageur , mais l'explication du
phénomène lui échappe, il parle seulement d'un ma
rais formé par l'eau qui en découle,
où est rislette herbue
Qu'on voit nager lors qu'il y a grand'eau
Par là dessus, ainsi comme vn bateau
Il signale une autre islelte de ce genre dans le lac de
Chevelu, où
s'est un arbre produit
qui sert de voile au vent qui le conduit,
et indique ainsi
quel Cartier vente ;
puis vient le torrent des Usses.
La description du cours de nos rivières amène l'au-
teur à parler des inondations qui arrivent :
Lorsque se romt le grand Monceau glacé,
Oui sert de bonde à l'cstang amassé?
11 dit plus loin que les rivières neigeuses soni Iroublesj
froides, miisans au corps, sans poissons, sans oiseaus,
et que leur usage occasionne le goitre dont quelques
unes de nos populations sont affectées.
212
Le langage de Peletier est excessivement imagé et
énergique.
Bien grand, dit-il, en s'adressant aux eaux,
Bien grand rouurier qui vous a assurées
Dans vos canaux, et de rocz emmurées,
Pour affermir et de veines et d'os
A cette terre et le ventre et le dos.
Il cite plus loin les ruisseaux qui charrient l'or.
Mais que dire de l'avalanche (lavanche) se ter-
rible ouragan de neige ;
que les passans auisent
De marche coy, et qu'entr'eus ne deuisent
Et Ion a vu ( merveille ) au seul parler
La neige rompre et en bas deualer ;
et du lac de Beaufort, d'où, suivant la tradition popu-
laire, il s'élève des miasmes qui amènent la tempête.
Après les eaux viennent les montagnes : Montagnes
grosses et rocs pendans.
îci,
Près Anecy une montagne mise
Au bord du lac, s'est peu à peu souzmise :
Là, la chute du Grenier
Et de Mians les abiz en font preuue.
Plus loin les métaux que recèlent les montagnes, et
213
les minéraux que maîtresse nature cuit, trampe et forge
de sa mein, laissant le reste à l'exercice humain.
Rien ne lui échappe, ni les antiquités romaines, ni
les eaux thermales d'Ais la pierreuse ou les scrpens
du creus sans nombre sortent, mais que les enfants por-
tent dans leur sein sans danger,
Car du lerroi minerai la tiédeur,
Leur amortit du venin la froideur.
Tout n'est pas rose dans les pays de montagne : la
belle saison apporte des fleurs; mais l'hiver, la neige,
la glace et les frimats. Demandez à Bessan et à Bon-
neval.
Vos habitans sont aus froides saisons,
De vens et neige assiégez es maisons :
Et leur famille ainsi emprisonnée
Vit demi an du pein d'une fournée.
Puis quand ce vient que les lumeaus rapportent
Le beau soleil, de leur fumiere ilz sortent,
Pour voirie ciel, qu'ils n'auoient veu depuis
Quatre ou cinq mois, sinon du fons d'vn puis.
En décrivant les montagnes , Pelelier mentionne le
passage d'Annibal^ qui brisa les rocs avec du vinaigre.
Mais quele ardeur, ou plus (ost quele rage
De l'Afriquein anime le courage.
Quand pour passer son équipage gros,
Auee vinaigre et feu brisa les rocz?
14
214
La vie simple des champs sourit au poète , il vou-
drait y couler le reste de ses jours dans l'obscurité.
Que ne puis-je devenir, s'écrie-t-il :
Le laboureur qui cultiue le val
Du froid Bessan, ou bien de Bonneual :
Pourn'auoir point les ennuiz qui me cuisent;
mais il a bientôt fait un retour sur lui-même, à lui la
vie errante et les vasies solitudes, les lieux delournez,
les hauteurs précipiteuses , le froid païsage et les voies
raboteuses.
Tout cela est empreint de la plus suave mélancolie.
Le commencement du deuxième livre est consacré à
énumérer les produits de la terre , les arbres et les
fruits ; la pomme dousse et la guigne Mollette, l'artichot,
le melon, le safran, le chou, la laitue, l'hisope, lamente,
le thin, la marguerite, les roses, le baselic, le fenoil, la
marjolaine, le roumarin, la paslenade et l'asperge.
On remarque dansées détails, qui rappellent ceux
du jardin polager de Gharlemagne, que les vins de
Maurienne et ses melons étaient alors déjà renommés.
Les montagnes de la Savoie sont très giboyeuses.
Delà
Chasse aus sanglers, aus chamois et aus ours.
Et a meint autre animal, qui s'appiete
Par ces rochers, chacun selon l'assiete.
215
Puis la chasse au lièvre blanc , prejiant ce teint des
neiges qui sont proches à la perdrix^ albine» à la geli-
note et à la marmote.
Noire poète s'exlasie sur le sommeil particulier de
cet animal.
La marmotaine, une année demie
Dedans son creus tout en rond, endormie.
Il ajoute foi à l'invention qu'on attribue aux mar-
motes de transporter le foin dans leur tannière et de se
servir de l'une d'elles comme d'une charrette.
Estce par tour, que cette pecorette
Se fait treiner, en guise de charrette,
A la renuerse, es bras portant le foin
Dans le terrier, pour le commun besoin?
L'autre tandis, qui fait la sentinelle,
Estce que plus d'astuce soit en elle,
Qu'en sa compagne? étant pour agueter
Et d'un sifflet la troupe amonnester?
On sait aujourd'hui que cela est une fable. La mar-
mote porte le foin dans sa bouche non pas pour le
manger, mais pour s'en faire une litière, se garantir
de l'intempérie des saisons, et fermer à l'ennemi l'en-
trée de sa retraite.
Les beaux jours reviennent j le berger mène ses
216
brebis aux champs , ses vaches à la montagne où il
reste
lusqiies à tant que de la Vierge Astree
L'astre doré ait ia passé l'entrée,
et tire de son bétail trois profilz, la crémeuse gresse ,
le fûurinage mollet et le serai.
Second fourmage, et de grosse sustance
Des poures gens ordinaire pitance.
Il voudrait alors raconter la vie paisible du labou-
reur, c'est avec regret qu'il y renonce.
Oh que ie n'ay le tems tel que l'enuie,
Mais si vn jour des muses m'est permis
le reprendrai ce labeur intermis.
Il décrit ensuite les arbres
que nature
Produit es mons d'eminente stature
.les pins, beauz, rameus, et pommez
Et les sapins, les mclezes, et peces
L'un a sa gomme entre l'ecorce et bois.
L'autre contient en sa torche la pois.
La Savoie n'est pas seulement remarquable par les
217
merveilles de sa nature, mais aussi par les hommes
dont elle s'honore.
C'est l'homme seul, qui rend le lieu spectable :
Non pas le lieu, qui rend l'homme acceptable :
C'est Lambert, évèque de Maurienne, digne du lieu
auquel il est monté.
El Batendier de suffisance égale
En poésie et science légale . . .
Rapin Courier que vit naître Valoire.
Mais au plaisant Val de Cuine, près la Chambre, Pcle-
lier s'éprit d'amour pour Yolande, qui lui fit oublier,
un instant peut-être, Louise Lahé , la belle cordière
lyonnaise,
Cette face gentile
De Violand, dont mon œil fut ravi
Voire mon caeur, tandis que ie la vi.
Viennent à Chambéry le bien disant Biilet,
Et Deseissel, qui de sagesse et grâce
Orne et meintient sa noblesse de race,
Et Chatelart, le docte politique
EtDucondrei, dont l'éloquence franche
Dans le Sénat honore la Salanche.
14*
218
Peletier a principalemenl j)arcourii les campagnes,
il a assisté aux noces , aux danses et aux chants du
village.
Dirons-nous rien des bergères qui chantent,
De leurs amours, que les forêts rechantent?
Quel plaisir c'est, passant par la Bourgade,
Quand vous vient voir des garses la brigade
Au mois d'Auril, les corps au busq, et ceints
Par souz l'aisselle, ainsi que ces viens seinz :
C'est dans tous ces détails intimes qu'il trouve la Sa-
voie heureuse ; heureuse parce qu'elle est ornée de
simplesse.
Il décrit les Alpes et se fait ramasser au Mout-Ceois.
Large sommet, neige, orages, glaçons :
Mons des deux flancs, lac froid et sans poissons.
11 paraît en elî'et résulter de traditions que nous
n'avons pu éclaircir, que ler, fameuses truites qui vi-
vent aujourd'hui dans les eaux du lac du Mont-Genis
sont une race transportée artificiellement. SI notre mé-
moire ne nous fait défaut, M. Goste signale cette
circonstance dansées travaux sur la pisciculture. 11 se-
rait intéressant de connaître le nom de l'homme à qui
les voyageurs doivent ce bienfait.
219
Le troisième livre tnenlionne quelques événements
remarquables, comme !es désastreuses inondations qui
eurent lieu à celte époque, cl les grands débordements
de l'Arve, ce miilin fleuve, qui forcèrent les roues des
moulins à tourner en contre sens.
Ce pbénoraène, observé plusieurs fois dans les sei-
zième^ dix-septième et dix-builième siècles, a élé con-
signé par de Saussure (1) et Grillel (2).
Le fléau n'épargna pas la capitale de la Savoie ;
L'eau rauineuse en Chamberi entrée :
Et excédant ses coulumiers debors
De mainte rue a surmonté les bors.
La même année im court mais violent tremblement
de terre réveille en sursaut les habitants d'Annecy:
Vers la minuit, la terre s'ébranla,
Dans Anecy, Pelelier étant là :
Le poète signale encore en tremblant des phéno-
mènes tellement étranges arrivés près du lac Léman,
qu'il n'ose en croire les bruits de peu de fois pouruuz.
Mais aidez-moi, ô muses, à me taire.
(1)T. I, p. 8.
(2) T. ir, p. 352.
220
Noz suruluans, oyans chose inaudile ,
Estimeroint notre saison maudite.
Il est inutile de multiplier ces citations déjà trop
nombreuses ; le charme tout particulier dont ce petit
poème est empreint, nous a entraîné malgré nous hors
des limites restreintes d'une simple notice.
Pour nous résumer :
Ce précieux petit livre renferme, pour nous Savoi-
siens, une foule de détails intéressants , que l'on est
étonné de rencontrer dans un ouvrage édité à cette
époque. C'est sans contredit le premier auteur qui ait
jeté un regard si intelligent sur les beautés naturelles de
noire sol , et sur les phénomènes qui se déroulent à
chaque pas dans nos contrées alpines.
L'auteur, qui était très versé dans les sciences de
son temps, indique les dates des événements qu'il rap-
porte d'une manière très-poétique, par l'aspect des cons-
tellations, suivant la méthode astrologique, et cela avec
assez de précision pour les retrouver exactement si
l'on voulait s'en donner la peine.
Les philologues de Savoie y remarqueront en outre
( pag. 227, 250 et 270 ) l'emploi du mot Savoisien,
Savoisienne , tandis que l'on n'y rencontre nulle part
le mot Savoyard.
Le poème de Peletier est très-rare, les bibliophiles
nous saurons gré d'avoir cherché à le reproduire avec
221
toute la fidélité possible. Nous avons conserve jusqu'à
la jusiificalion de la page,etl'orlhographe est la même,
sauf pour les lettres o, i et u, surmontées d'un accent
aigu à la place d'un accent circonflexe ; ces lettres
n'existant j)lus dans les caractères d'imprimerie
actuels , on a employé l'accent grave pour les dis-
tinguer.
Le poème est terminé par un chant de l'auteur pré-
senté à madile dame , et deux sonnets que nous n'a-
vons pas jugé à propos de réimprimer , comme étant
complètement étrangers à la Savoie.
11 n'a pas eu d'autre édition que celle d'Annecy
composée en caractères italiques et imprimée avec
une netteté qui a dû faire honneur aux presses de
Jacques Bertrand.
Je dois ici un remerciement public à M. Anjubault,
conservateur actuel de la bibliothèque publique du
Mans, qui a bien voulu me communiquer dos détails
intimes et des notes précieuses sur la viede Peletier.
J'ai dû me restreindre dans celle notice à ce qui inté-
ressait principalement la Savoie, et passer ainsi sous
silence une foule de circonstances piquantes qui se
présentèrent dans une carrière si agitée (1).
(1) Les bibliophiles pourront puiser des renseignements plus com-
plets dans les ouvrages suivants :
Bibliothèques françoises de La Croix du MAiJfE et de du Veudier. Pa-
222
Nous ne dirons plus qu'un mot de la vie de cet
homme remarquable.
Pelelier, qui désirait finir ses jours au sein de nos
montagnes, retourna à Paris en 1 b7ô, où il fut nommé
principal du célèbre collège du Mans. Il continua à
cultiver les lettres jusqu'à la fin de ses jours ; eu \ 58i ,
ris i772. — Bibliothèque poétique de Viollf.t le duc. Paris, 1843. — Bi-
bliothèque française de l'abbé Goujet. — Tableau historique et critique
de la poésie française et du théâtre français au xvi" siècle, par Sainte-
Beuve. Paris, 1845. — Dictionnaire historique du Maine par le Paige.
Paris, i777 .- Dictionnaire historique de Moreri. Paris, 1759. — Essais
de Michel do Montaigne.-- Histoire des Evéques du Mans par le Corvai-
siER. Paris, 1648. -Histoires et recherches des antiquités de la ville de
Paris par H. Sauval Paris, 1724. -- Histoire générale et particulière des
poètes français anciens et modernes, par GuiUaumeCoLLETET (manuscrits
de la bibliothèque du Louvre). --Histoire littéraire de Lyon par CoiiONiA.
-- Bibliographie du Maine par N. Desportf.s, Le Mans, 1844, in-12. —
Notice sur Pelelier par M. Max de Clinchamp, inséré dans \Q.Bulletin du
Bibliophile des mois de juillet et octobro 1847. -- Histoire littéraire du
Maine par Barlh. Haureau, Paris, Lanier, tom. ivel dernier, 1852, in-S".
— Joannis Launoii Navarre gymnasii historia . -- Jugement des Savant)
par Baillet - Mémoire pour servir à l'histoire de Lyon , 1573. --
Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans les let-
tres, par J. P. Niceron. Pans, 1729. -- OEuvres diverses de Guillaume
des AuTELZ, Jean-Antoine de Baïf, Joachim du Bellay, Rémy Belleau,
Pierre de Brach, Charles Fontaine, Etienne Forcadel, de la Fresnaïe-
Vauquelin, Jean Godard, Landun Daigaliers, Olivier de Magny, Le
Maire DES Belges, Clément Marot, (édition de la Haie, 1731, tom. m,
p. 538 et 39. ) -- Louis Meigret, Charles Nodier , Pierre de Ronsard,
Thomas Sibillet, Pierre Duval , Scèvole-de-SainteMarthe, Jacques-
Augustede Thou, etc. -- Recherches d'Etienne Pasquier, Orléans, 1665.
-- Vie des évéques du Mans par Bondonnet. Paris, 1651. Etc.
223
il fil imprimer un volume de poésies intitulé Louanges,
et mourut dans le mois de juillet l'année suivante.
Les éloges funèbres ne manquèrent pas pour célé-
brer sa mémoire , les panégyriques abondèrent et sa
mort fut un événement.
(c Jl y a tantôt deux siècles, dit M. de Glincliamp,
que ce concert de louanges a cessé de se faire enten-
dre, et Pelelier, prisé, peut-être, à son époque , au
delà de sa valeur réelle, est à cette heure, sinon mé-
prisé, du moins obscur, inaperçu , délaissé plus que
cela n'est juste. Triste retour des choses d'ici-bas! Ce
revirement n'a rien qui doive nous surprendre : la
postérité se montre d'ordinaire sévère outre mesure à
l'égard des hommes dont les contemporains ont été
trop légèrement enthousiastes.
=»>-
LA SAVOYE
DE I A C Q V E S
PELETIER
DV MANS.
A Tresillufitre Princesse Marguerite
de France, Duchesse de Sauoye
et de Berry.
Moins et meilleur.
A ANECY,
Par laques Bertrand.
M. D. LXXII.
15
PREMIER LIVRE
DE LA SAVOY E.
A TRESILLVSTRE
PRINCESSE MARGVERITE DE FRANCE
Duchesse de Savoy e et de Berry.
Vovs, de la Grèce hostesses anciennes,
Qui à présent estes Sauoisiennes,
Inspirez moy des dons de vostre Dieu,
Lesquelz ie vien rechercher sur le lieu :
Pour mieux chanter l'admirable facture
Des bastimens ouurez de la Nature,
Et les auis que vous m'auez donnez
Par les hautz Mons que i'ay enuironnez.
Et toy, sans qui point de los ne mérite
Cette entreprise, ô franche Margverite,
Illustre sang du luppiter François,
Ici conuient que Pallas tu me sois,
Et s'il y a Déesse plus prospère,
Représentant et les Seurs et le Père,
228 PREMIER LIVRE
Vu que l'espoir d'icelles tu soutiens,
Et que l'esprit paternel tu retiens.
En ces partours que dire ie propose,
Si grand suget, et si diuers s'expose,
Que la Nature en confuse beauté
Le iugement de choisir a osté.
Car quand ce vient que Tonurage on contemple
Plein de façon, sans patron ni exemple,
On a de quoy les causes en tirer,
En quoy se plaire, et de quoy admirer.
Des hauz sommetz la raison s'imagine.
Pour quoy ilz sont des Fleuues l'origine :
Vne eau sans air, tousiours va haut tendant :
Ayant pris l'air, tousiours va descendant :
Et court sans fin, tant qu'elle soit reçue
Au grant giron dont elle estoit issue :
Ainsi la Mer se vide et se remplit.
Et sa rondeur éternelle accomplit.
Pourquoy en haut l'aspre gelée esprise.
Le clair Soleil et ses rayons mesprise,
Et aus liens bas, où le Soleil n'appert
Si longuement, en mains de tems se perd :
Les raiz luisans, qui libres s'cslargissent
Sur la campagne, abondamment agissent,
Et à loisir : car leur proiection
Sa force accroît par la réflexion :
Mais la hauteur, où le Soleil applique
Ses raiz disioinz, et de trait plus oblique,
Ne peut garder cete viue chaleur
Si longuement en sa pleine valeur.
Pourquoy d'Eco, dont l'oreille est déçue,
DE LA SAVOYE. 22$
L'eau resonnant est tellement reçue,
Que le passant veut voir à l'approcher,
Si ce ruisseau est dedans le Rocher :
Comme au Miroir la polie verrière
Fait voir l'obget, estant close derrière :
Et comme l'eau ne pouuant transparoir
Outre le fons, fait le mesme apparoir.
Ainsi d'Eco est la voix reboutee.
Quand l'air s'entonne en la Roche voutee :
Et quand les crotz et circuitz cauerneus
Rendent le son qu'ilz ont cueilli en eus.
En trauersant par les Roches hauteines.
On voit saillir les premières Fonteines,
Qui donnent nom aus plus petiz Ruisseauz,
Dont s'enflent ceus qui portent les vaisseauz :
On voit comment vue Eau aquiert sa force
En se raouuant, sans qu'autre eau la renforce,
Par le moyen de son canal, réduit
De plus estroit, en plus large conduit.
Tout ainsi fait la matière allumée,
Qui au foyer rend bien peu de fumée.
Par le tuyau peu à peu s'estendant.
Puis par dehors au large s'espandant.
Cet Air fécond rend les choses diffuses,
Par les vertuz de ses espriz infuses :
Vn Vent petit augmente son pouuoir
Au long aler, et la roue au mouuoir.
Entre les Eaus de la Nature insignes.
Les Lacs parfons sont de merueille dignes :
Les vns sont bas, entre les Mons compris.
Aucuns d'iceus les plus hauz lieux ont pris :
230 PREMIER LIVRE
Des vns les eaus plus que d'autres vtiles :
Les vns fecons, les autres infertiles :
Tous peu à peu hors leurs riues sortans,
Et sur leurs hors par ondes reflotans.
Quand en leurs fons tousiours plein se limitent,
De rOcean la nature ilz imitent :
Tlz ont des rocz, et des goufres parfons,
Comme la Mer, où n'y a point de fons :
Par où les vens, qui sourdent, et s'augmentent,
Des floz ondeus comme en Mer les tornientent :
Et qui leurs tcms et certains signes ont,
Si trop nouueaux les bateliers ne sont.
Et se croit bien que les Fleuves trauersent
Par souz les Mons, et que les eaus se versent
De Lac en Lac : qui tousiours abondans,
Sont l'vn à l'autre en leurs fons respondans.
Bien deuoit estre vue telle contrée,
Celle où iadis Cireine ouurit l'entrée
De ses palais moites et cauerneus
Au triste fîlz Aristee, et peneux.
Ayant perdu d'vne mort langoureuse
Les beauz esseins de dousseur liquoreuse :
Eir lui montra et Taddresse et l'endroit.
Où le deuin Protee il surprendroit :
Et eut le soin de le conduire adonques :
Par les chemins des humides spelonques,
Dont les détours conduisent par leans
lusques aux hors des diuers Océans :
Desquels les eaus souz l'areine epurgees,
Et par certains soupiraux dégorgées,
Changent leur sel en liquide fraischeur,
DE LA SAYOYE. 231
Sedant la soif, et le chaud dessecheur.
Il vit couler tous les Fleuues grand erre,
Cler resonnans par dessouz la grand' Terre :
Or choir en bas, or se hausser amont
Pour trouuer l'air à la pointe d'vn Mont,
Dont roidement leurs eaus ilz précipitent,
Pour arroser cens qui la terre habitent,
Et leur nourrir les diuerscs façons
D'arbres, d'oiseaus, d'herbes et de poissons.
Il vit la Seine à la source petite,
D'vn mesme nom auec son Fleuue dite :
Qui par Bourgongne, à Chàtillon descend,
A Bar, à Trois, où seul ancor' se sent :
Mais tost après d'Aube s'estant fait large,
De ses bateauz à Nogent il se charge.
Et vers Prouins, Yonne et Loin beuuant,
Et puis Melun et Corbeil abreuuant,
A Charanton prend Marne dans sa riue :
Et ainsi grand, au grand Paris arriue.
Passant le pont en arches comparli^
Euure de main d'Architecte basti :
Et puis celuy où tant de moulins tournent :
Et cil encor' où les trésors seiournent.
D'or, pierrerie, et labeur martelé :
Mesmes celuy Petit pont appelle.
Puis transcourant la structure seconde
Du pont Seinclou, que luy dressa luconde,
Vient à Conflans, où l'Oise perd son nom :
Puis descendant par Mante, et à Vernon,
Au Pont de l'arche, à Rouan, qui commande
Par ses arretz à la terre Normande,
232 PREMIER LIVRE
Aiant receu l'eau salée et les Naufz,
Meurt en la mer des Septentrionnaus :
Loire, qui sort d'Auuergne montueuse
Pour abbreiier de son eau fructueuse
Le long païs des Viles et lerrois.
Par ci deuant plus fréquentez des Rois :
Orléans, Mun, (l'vn l'Etude renomme,
De l'autre ancor' son Poète se nomme)
Blois et Amboise et les beauz iardins vers
De Tours, experte en l'ouurage des vers :
Schinon, Saumur : puis de course plus basse
Dessouz les Pons de bois conioins il passe,
Auprès d'Angers, là où le Droit s'aprand.
Au niesnie lieu les trois Fleuues il prand,
Meine, et le Loir, et nostre Sarte ensemble
Et les trois noms des Poètes assemble.
En fin ce Père, à Nantes va souz Mer,
Luy et tous ceus qu'il boit, se consommer :
Garonne, issant des Mons confins d'Espagne,
Qui de ses fioz pierreus Toulouse bagne :
Et abbreuuant les Gascons d'Agenois,
Chet à Bordeaus, teste du Guyennois :
Où la Dordonne auec elle meslee.
De l'eau des deus Gironde est appellee,
Dessus Lermont : où la Mer reflotant,
A Blaye vient, son court nom luy ostant :
Le Rône ayant des froiz Grisons sa source,
Qui par le lac Léman passe de course,
La calme Sône à Lyon enleuant,
Et puis les murs de Vienne lauant.
DE LA SAVOYE. 233
Se va enflei- d'Isère, ia plus noble
D'auoir passé au tiauers de Grenoble :
Puis descendant entre Tein et Tournon,
Court à Valence, Etudes de renom :
Et par rOriol abbreuuant la campagne
Du Viuareis, Montelimar il bagne.
De là, ayant transcouru son tiers pont,
Va arrouser la Cité qui repond
Au Romein siège : où passant souz les arches
D'euure massif, il entre sur les marches
De la Prouuence : Et la Sorgue aualant,
Claire du Poète à sa Laure parlant,
Boit la Durance, et le Gard, qui bruit meine
Du triple pont de structure Ronimeine :
Puis entredeus Beauquerre départant
De Tarascon, et tantost s'ecartant,
L'vn de ses bras par Arles il transporte
Dedans la Mer : l'autre près d'Aiguemorte :
Et à l'entrer, l'eau dousse, murmurant.
Contre le sel va longuement durant :
Mais l'Archipel, quof qu'vn tems il la soufre,
Et sa dousseur et tout son bruit engoufre.
Là le vaisseau du Pilote inexpert
Et hazardeus, souuentesfois se perd.
Or laissons là le cher filz de Cireine,
Et la contrée humide souzterreine,
Et son Protee : apresent nous aimons
La liberté des eaus, et l'air des Mons.
Dedans le Lac, que le Bourget dénomme,
Le Lauaret friand, seul se renomme,
^34 ' PREMIER LIVRE
Haran d'eau dousse, et viuant tout à part,
Mort aussi tost que de l'eau il départ.
Là le Héron vole haut, et crie aigre :
Là est TArl^tte au corps plumeus et maigre,
Qui d'œil agu va sa proye chassant,
Et à fleur d'eau la rauit en passant :
Le Cormoran, qui iusqu'au fons transperse,
Pesche la Truite au milieu de l'eau perse :
Ayant son corps aussi pront mouuement,
Comme son œil regarde viuement.
Dessus ce bord est la fameuse tombe
Des Ducs defuns, déserte Ilautecombe,
Fondée en biens, et en murs érigez ;
Ceus là bien pris, et ceusci négligez.
Là par merueille vne eau du roc deuale
Endroit midy, gardant vn interualle
D'arrest et cours, par tems alternatiz.
Qui souz la pierre ainsi sont departiz
Que l'eau, qui sort par floz et à la foule,
Chet en la cuue, et à loisir s'écoule :
Et ce pendant la source' s'intermet,
Puis tost après autant y en remet.
Ainsi se fait l'Euripe par reprises,
Souz le resort du roc si bien comprises,
Que les humains artifices n'ont pas
Leurs manimens de plus iuste compas.
Et de cete eau la terre proche imbue.
Fait vn marais, où est llslette herbue.
Qu'on voit nager lors qu'il y a grand' eau.
Par là dessus, ainsi comme vn bateau.
Vne autre Islette au petit Lac mouuante
DE LA SAVOYE. 235
De Cheuelu, montre quel cartier vente :
Car là dessus s'est vn arbre produit,
Qui sert de voile au vent qui la conduit.
Tant qu'on voudra, l'Egiptienne feue
A fleur du Nil s'enracine et se lëue :
C'est vne niote, où la semence on met,
Et qu'à cete eau limonneuse on commet :
Mais ici l'eau fournit sa couuerture
Sans aide aucun, de terre et de verdure,
Qu'elle fait bien meintenir et nourrir,
Tant il s'en faut qu'el' la doiue pourrir.
Ainsi les faitz de Nature procèdent.
Et l'vn à l'autre euidemment succèdent.
Bien l'Air de l'Eau se doit faire aisément,
Puis qu'il s'en fait le plus gros Elément :
Ainsi tousiours les quatre qui varient
Leur mistion, et tant se contrarient.
Font vn accort sans fin, en s'embrassant,
Et par enlr' eus les sustances brassant.
Bien se connaît celle ouuriere altissime
Auoir transmis ces sources à la cime,
Tant pour les Mons nourrir et humecter.
Qu'aussi pour l'homme en profit délecter.
Quand au milieu des plus hautes Montagnes
Eir y a mis prayries et campagnes.
Donnant à l'homme exercice à propos
D'vtilité, de peine et de repos.
Et quand ce vient que le Soleil remonte,
Portant l'Esté, qui les froidures domte.
Vous y auez bleds et herbages vers,
Qui ont esté souz la blancheur couuers.
236 PREMIER LIVRE
Incontinent que les Neiges pendues
Par le Soleil des lumeauz sont fondues ;
Dont les ragaz et bouillons rauineus
Portent les Rocz par le val ruineus.
Tant ne se montre outrageus vn grand Fleuue
En plein hyuer, quoy que long tems il pleuue,
Qu'en plein Eté, le murmureus Torreni
Au depouriui implacable se rend.
Par là se font les petites Riuieres
En peu de tems intraitables et fîeres.
Que si ancor' l'air de pluye est troublé,
Le grand debord borrible est redoublé.
Le cours errant des Vsses, qui deriue,
Sable et caillons roulant par fons et riue,
Les passans naye en son gué deceuant,
Que Ion passoit à l'aise un peu deuant.
Et le Torrent, à qui l'horreur bruitiue
Auoit fait nom : mais la tourbe creintiue.
Pour l'appaiser, par vn accord de tous.
De Nant bruilif, l'a changé en Nant dous.
Mais qui dira les bruyantes ondées,
Et les frayeurs de ces eaus débordées?
Lors que se romt le grand monceau glacé,
Qui sert de bonde à l'eslang amassé?
Dont la rauine horrible et furieuse,
Tout à vn coup faite victorieuse,
Gete à l'enuers ce bouluar remparé :
Et par l'ouuert qu'elle s'est préparé.
Sort en façon d'vne Montagne ondeuse :
Et diroit on, à l'issue hideuse,
Qu'alors alors se doiucnt déplacer
DE LA SAVOTE. 237
Les Mons massifz, pour la laisser passer :
Quand les Rochers elle heurte et arrache,
Et les roulant, en tels coins les attache,
Que parapres on pense qu'en ces lieus
Hz ont esté depuis les siecks vieus.
Par ce déluge afreux, épouuantable,
En peu de tems, pour long tems lamentable,
S'en vont aual les beuz et les cloisons.
Les habitants auecques les maisons.
Par ces Vallons les riuieres neigeuses
Sont aux humeins presqu'en tout dommageuses :
Troubles par tout, et froides sont les eaus,
Nuisans au corps, sans poissons, sans oiseaus.
Mais au moyen des conduites lointeines,
Par les tuyaus arriuent les Fonteines
Aus lieus Bourg'ois. Sauoye, sans cela,
Auroit le moins de ce que plus ell' a.
Et ceux qui n'ont des Fonteines l'aisance,
Estans contreins de boire, par vsance.
L'eau des Torrens, bien peu y a d'entr'eus,
Que Ion ne voye en deuenir goitreus.
Courantes Eaus, dont l'éternelle fuite
Meintient son cours d'inuariable suite,
Bien est le lieu fécond dont vous saillez.
Vu qu'en courant iamais ne défaillez :
Bien grand Touurier qui vous a assurées
Dans voz canauz, et de Rocz emmurées.
Pour affermir et de veines et d'os '
A cete Terre et le ventre et le dos.
On voit à l'œil, par votre force exquise
La vraye essence aus choses estre aquise :
238 PREMIER LIVRE
Vous tempérez des corps les grans excès
S'ilz sont trop chauz, ou bien s'ilz sont trop secz :
Vous auancez les herbages qui croissent,
El tous les fruiz qui sur terre paroissent.
Les Minerauz sous la terre logez
Sont tous par vous premièrement forgez.
Mesmc en passant par les mines veineuses,
Vous apportez aus riues areineuses
De l'or exquis les greins perlez et blons,
Entreluisans par l'obscur des sablons.
Que si l'Espagne vn Tage iaune extolle,
Frigie vn Hernie, et Lidie vn Pactole :
Bien peut Sauoye auoir mesme renom
Pour ses Ruisseauz, qui d'or ont pris le nom.
Mesme le Rône a son areine blonde
Par ses confins. Ainsi Sauoye abonde
Des dons diuers, qui sont particuliers
Aus régions pour grans et singuliers.
Par l'Océan et par vous, la grand masse
A se mouuoir sa pleine force amasse :
Puis les deus clairs Elemens d'alantour,
Plus viuement accomplissent le tour :
Et vous rentrant en la Mer qui vous pousse,
Ne la croissez, et ne la rendez dousse,
Elle gardant tout' vne sa rondeur.
Son mouucment, sa saueur et grandeur.
Que dirons nous de la Neige qui tombe
En vn monceau, tout le long de la combe?
Quand par les Vens arrachée elle part,
Ou quand le chaud par dessouz la départ :
Voire et conuient que les passans auisent
DE LA SAVOYE. 239
De marcher coy, et qu'enlr'eus ne deuisent,
Et a Ion vu (merueille) au seul parler
La Neige rompre, et en bas deualer :
Soit que la voix, qui à l'air donne branle,
La pesanteur ia ruineuse ébranle :
Et que l'effort du marcher pesamment,
lusques au lieu monte continemment.
Ainsi s'en vient la masse à la renuerse,
Qui son lourd fais tout aual bouleverse :
Non qu'au partir ell' ait si grand' durté.
Mais en roulant, de son pois aheurté.
Amasse en rond tousiours Neige récente,
Si tost, si fort, de si longue descente.
Que du fracaz qu'ell' va par l'air donnant.
De loin cuidez ouïr le Ciel tonnant,
Ou ce qui semble à la céleste foudre,
L'horrible son de la machine à poudre ;
Cete Lauanche au choir se vient ouurir
Au heurt des rocz, et tout le val couurir :
Ou (qui la foy de l'ouye surmonte)
Ce fais massif venu aual, remonte
Contre le Mont opposite estendu,
Presqu'aussi haut qu'il estoit descendu.
N'a Ion pas vu cete boule massiue
Se rebondir d'vne force excessiue
Vers l'autre Mont? et auoir acrasez
Les vilag'ois es hauz liens accasez ?
Et si le son est hideus et horrible,
Le souflement est bien aussi terrible.
Quand les tronsons des gros Sapins branchuz
Déracinez, du seul vent en sont chuz.
240 PREMIER LIVRE
Or auient il que ces Alpes chenues
A l'œil lointein ont semblance de Nues :
Car vn corps clair, de près a autre égard,
Que quand il est distant et à l'écart :
Et les couleurs, qui semblent bien natiues
En l'Arc du ciel, ne sont que putatiues :
Les Nues mesme ont leur coniiexité
Par apparence, et non par vérité.
Car l'air moyen, par la vigueur solaire
Gros ou sutil, et l'espace oculaire,
Rendent ce sens, qui voit, ou pense voir.
Sur tous les sens facile à deceuoir.
Quant au Soleil, qui semble pale ou rouge,
Grand ou petit, iamais pourtant ne bouge
D'vn ferme estât : et la Lune souueni.
Qui nous promet chaud, froid, ou pluye, ou vent.
Se montre blesme, ou rouge, ou orangée :
Bien que iamais elle ne soit changée.
Fors quand la Terre en ses defauz hideus,
Fait du Soleil et d'elle l'entredeus.
Ancor, des Mons la face nous expose
L'estat de l'Air auquel il se dispose :
Souuent en haut on voit s'amonceler
L'air vaporeus, et là se congeler
Tout alantour, et s'en faire vne Nue,
Qui au milieu du Mont est retenue :
Et qui voudra par fois prendre le soin
De la iuger de près comme de loin,
Il irouuera, quand par là il trauerse,
Cete vapeur estre bien peu diuerse
D'vne rosée : Et lors que l'épaisseur
DE LA SAVOYE. 241
Est accomplie en sa iuste grosseur,
S'elle de soy est aquatique toute,
Force sera qu'en pluye elle dégoûte :
Mais s'elle n'a que du seul vaporeus.
Se résoudra au Soleil chaleureus.
Si quelque fois laissant la Nue basse,
Jusqu'au plus haut de la Montagne on passe :
L'air tout serein au dessus on peut voir,
Et au dessouz en mesme tems pleuvoir.
Or qu'alantour de ces Montagnes creuses.
Par soupiraus les humeurs vaporeuses.
Qui la dessouz ont long tems reposé,
Saillans en Tair, le lacent disposé
Au chaud, au sec, ou a chaque contraire,
Bien, il s'en peut ferme raison extraire :
Mais que d'vne eau, d'heure en heure expirant
L'humeur en l'air, qui la va attirant,
Puisse saillir vue vapeur si preste.
Qui tout autour emeuue la lempeste,
Quoi que du lac de Beaufort il soit dit.
Vers les disans i'en laisse le crédit.
Entre ces Mons on voit trois droites pointes
D'vne hauteur iusques aus Nues iointes,
Qu'VUes on dit : et de ces trois Rochers,
Semble de loin que ce soint trois clochers :
Qu'on ne sut onq atteindre iusqu'au fesfe,
Tant est ardue et pointue leur teste :
Sinon qu'a pair sont les Mons, ce dit Ion,
Du Galibier, et de Rochemolon.
Tous les surpasse ancores le Montuise,
Planté au lieu, qui Dauphiné divise
16
242 PREMIER LIVRE
Du Marquisat : et le Pau qui en sourd,
Se perd souz terre vn temps, puis se resourd.
Mais qui croiroit deuoir estre égalées
Par trait de tenis, les Roches et vallées?
Les comparant ensemble, Ion diroit
Qu'auparauant le monde finiroit.
On voit les Rocz neantmoins qui se rompent,
Et par le tems se sèchent et corrompent :
» Ce qu'en vn lieu la Nature défait,
» De mesme suite ailleurs elle refait.
Ne voit on pas vue Colline ostée,
Et d'vne assiele en autre transportée.
Près Maurienne, où l'eau tant la mina,
Que toute entière aual l'achemina?
Comme iadis le Rône qui tout ronge.
Dedans Vouache, es confins de Coulonge,
Fit déplacer vn tertre tout entier,
Arbres et tout, en vn autre cartier.
Près Anecy vne Montagne mise
Au bord du Lac, s'est peu à peu souzmise :
Et les Chasteaus, que voir on ne pouuoit
De bord en bord, or aisément on voit.
Puis regardant par ces Montagnes grosses
Les Rocz pendans, les voûtes et les fosses.
Où vous creignez, quand vous passez auprès.
Les grans cartiers qui à tomber sont pretz,
On peut iuger que tant de places vides,
De se remplir selon nature auides.
Rendront enlin ces monceaus atterrez :
Ou les fors Vens là dedans enserrez,
Faisans liembler la masse terrienne
DE LA SAVOYE. 243
(Eprouué l'as nagueres, Maurienne,
Et toi, Moutier, tant de fois l'as senti)
Applaniront le lais appesanti.
Et de Mians les abiz en font prenne,
Par le débriz, qui ça et là se treuue :
Quand du Rocher la grand' cime partit,
Et tant de Bours en abîme abbatit.
Les fortes Eaus, qui leurs courses alongent,
De iour en iour les Mons cauent et rongent :
Qui contreindront, à force de miner.
Le grand amas en fin de ruiner.
Que dirai plus? les Montagnes n'echapent
L'effort cruel des hommes qui les sapent,
Pour arracher l'or au ventre caché,
Auec le fer, qui en fut arraché.
Et les Metaus, qui es mines demeurent,
Sont bons témoins des Rochers qui se meurent :
Dont le terrestre au long tenis se mang'ant,
En autre corps plus fin se va chang'ant.
Qui plus de l'air et du feu participe,
Qui de la terre, et plus tost se dissipe :
Qui aisément est fondu et plié.
Et qui d'humeur aquee est plus lié :
Pois, fermeté, et couleur, sont les formes.
Qui par entr' eus les font estre diformes,
Selon qu'est l'air et le Soleil actif,
Et Teau passant par le terroi natif.
Hz sont long tems cachez dans la matrice,
Autre long tems traitez souz la nourrice.
D'humeur, de sec, plus ou moins durcissans
D'air et de feu plus ou moins claircissans.
244 PREMIER LIVRE
Mais qui dira la grand' température,
Et le sauoir, dont maîtresse Nature
Les cuit, les trampe et forge de sa mein,
Laissant la reste à l'exercice humein?
Ancor' voirrez les pierres transparentes
Dedans les Rocz, de formes différentes :
Safirs, Cristaus, Diamans reputez,
Contentans l'œil, s'ilz auoint leurs duriez.
Et bien souuent l'ouuriere qui les trie,
Les a taillez d'vnc telle industrie,
Que la planure et lignemens sutilz
Feroint bien honte à l'Art et ses oulilz.
Ainsi les Rocz en corps se conuertissenl
Plus fins et clairs, et tousiours s'appetissent :
Ainsi les Mons par tenis deuiendront pleins :
La terre, mer : et les lieus vides, pleins.
De ces Rochers la rudesse diforme
Par art huvnein a reçu autre forme,
Remémorant et l'ouurage et les meins
Des anciens, et mesme des Rommeins ;
Qui retrouuans les choses mémorables
Es lieus remuz, les rendoint honorables.
Viuier en a piliers et chapiteaus,
Tombeaus grauez auec leurs ecriteaus :
Mais la durté du long tems, qui varie,
Et qui les ars réduit en barbarie,
Les beauz labeurs des monumens poliz
A déplacez, brisez et demoliz :
Et les ecritz de compassées lignes.
Mis à l'enuers aus coins des chanis et vignes
Rien ne restant de l'artificiel,
DE LA SA VOTE. 245
Sinon vn peu de superficiel.
Ainsi l'Enuie oublieuse, gourmande
Les failz humeins, et a mépris les mande.
Puis délaissant l'homme à s'euertuer,
Ne peut ses iaitz, ne soi perpétuer.
Mais la Nature enseignée sans maistre,
A délaissé l'eau des Beins en son eslre
D'Ais la pierreuse, où les pères auoint
Mis leur sinal, du tems qu'ilz s'y lauoint ;
Des chaudes Eaus s'y retreuuent les cuues,
Pour suruenir de salubres estuues
Aus languissans, par deus effetz, dont l'vn
Retient du soufre, et l'autre de l'alun.
Tele dénient l'eau qui a été dousse,
Passant les lieus, où la froideur repousse
Le chaud au fons, qui tempère et qui cuit
Le naturel du terroi qui ly duit.
Là les Serpens, des creus sans nombre sortent,
Que sans danger au sein les enfants portent :
Car du terroi minerai la tiédeur.
Leur amortit du venin la froideur.
Or qui diroit tant de sentiers qui virent
Parmi ces Mons abrupz, que iadis firent
Les durs Bergers, ça et là trauersans,
Pour chercher Therbe à leurs moutons paissans ?
En ces contours, les Vens, qui l'air noircissent,
De gel tranchant, les visages gercissent :
Là le passant mal se peut tenir droit.
Lors qu'en entrant par le passage étroit
Des deus Rochers, soudein lui viennent contre
Les tourbillons^ à la foule et rencontre,
246 PREMIER LIVRE
L'enuelopans : dont l'effort orageus
Plus a d'obstacle, et plus est outrageus.
Quand vous montez^ vous semble que la cime
Soit cellela que votre vue estime :
Mais à vos yeus souuentefois deçuz,
Tousiours se montre vn plus haut lieu dessuz :
Puis en passant par ce chemin sublime,
Vous entendez ainsi que d'vn abîme,
De ces Torrens les bouillons depiteus
Contre les Rocz qu'ilz trouuent deuant eus.
En ce haut Ciel, vn air qui règne et vente,
Voz sens nouueaus étonne et epouuente,
Qui trauaillez, regardant contre bas
A rassurer votre œil et votre pas.
» Ardens désirs, que les hommes affolent
» D'aler plus haut que les oiseauz ne volent.
Quele horreur c'est, quand le Rocher pendant
Est de tout tems sa ruine attendant,
Et que les Vens, qui là haut se dépitent,
Rompant le fais, en bas le précipitent,
D'vn tel randon et fraieur, qu'en cheant.
Vous fait sembler la Montagne au Géant,
Qui blasphémant les Dieus et la machine,
Secoùt le fais qu'il a dessus l'echine :
Dont les cartiers ébranlez de leur pois.
Font retentir la valee et les bois.
0 quantes fois, si à autre heure ilz chussent.
Le laboureur aus chams accablé vssent!
Ces Montagners, du Ciel sont regardez,
Et de ces hauz précipices gardez :
Alez y voir, et vous voirrez où meine
DE LA SAVOYE. 247
La coiluoitise et la pratique humeine,
D'aiioir osé mettre le pie es lieus,
Qui de ça bas donnent horreur aus yeus :
D'auoir rendu la hauteur accessible,
Ce qu'à la uoir, ne sembloit point possible :
Mesme auoir fait par fréquentation,
Des lieus perduz, lieus d'habitation.
Soint tant qu'on veut, les Montagnes ardues.
Les voyes soint par la Neige perdues :
Si auez vous au haut et au milieu
Vilages meintz, bastiz de lieu en lieu.
Cete hauteur, en partour suspendue
Fait le pais de plus grand' estendue :
Aussi est il plus peuplé et garni,
Que s'il etoit en campagne applani.
Merueille grand', ces lieus tous pleins d'aspresse
Et de trauail, ont toutesfois la presse
De ceus qui sont l'an tout entier contens,
Pourueu qu'il viene vn seul quart de bon tems.
Et toi, Bessan, pénétré de la Rize,
Et Bonneual, où l'Arc sa source a prise,
Vos habitans sont aus froides saisons,
De Vens et Neige assiégez es maisons :
Et leur famille ainsi emprisonnée,
Vit demi an du pein d'vne fournée.
Contre le Vent ilz vsent pour châssis.
De clairs glaçons es fenestres assis.
Et toutefois cete terre natiue
Leur est si dousse, et si recreatiue,
Que ne pensans autres endroiz meilleurs,
Onques n'ont eu désir de viure ailleurs.
248 PREMIER LIVRE
Puis quand ce vient que les lumeaus rapportent
Le beau Soleil, de leur fumiere ilz sortent,
Pour voir le Ciel, qu'ils n'auoint veu depuis
Quatre ou cinq mois, sinon du fons d'vn puis.
Vous les voirriez la face bazanee,
Mener beufz gras et moutons d'vne année
Vendre au marché, chëureaus, fourmages, euz.
Et rapporter de beaus testons tous neuz.
Vne autre assiete étreinte de gelée,
Cens du pais Glacier l'ont appellcc,
Détroit horrible, en long et parfondeur
Tout endurci d'éternelle froideur.
Des que les Mons vindrent à apparoitre,
En mesme tems ce gel y vint à croître :
Et peu à peu ces Rochers de glaciz
Maugré l'Esté se sont faitz plus massiz.
le ne croi pas que les Hiperborees
Soint transpercez de plus aspres Borées :
Car le Soleil, qui en vn tems s'y tient
Tousiours leué, quelque Esté y meintient :
Mais en ce lieu, dont l'horreur glaciale
Va dépitant l'ardeur solstitiale.
N'y a rondeur, ny forme d'orizon :
Le iour y est comme en vne prison :
Et si n'y a en l'étroite contrée.
De tous les Vens, que pour la Bise entrée,
Au long des Rocz, desquelz le haut sommet
Luire entredeus au Soleil ne permet.
Ce lieu pourtant ne s'est pas pu défendre.
Qu'en meinfz endroitz ne soit contreint de fendre.
Car l'eau coulant' dessouz l'a dilaté,
DE LA SAVOYE. 249
Et des le tons oiiuert et éclaté,
Par la tiédeur que la froideur regete
Encontrebas, et la y tient sugette :
Mesme les creus qu'ell' a au large ouuers,
Sont de verdeur, tous tems de l'an, couuers :
Le Bouquetein, souz cete large voûte,
Gros et cornu, l'herbe pâture et broute :
Le sang duquel, est celuy entamant
La pierre aus reins, et le dur diamant.
Et toutefois l'abimeuse fendace.
Le vent, l'hyuer, cède à l'hunieine audace,
Auec crampons acerez franchissant
Ce dur chemin perilleus et glissant.
» Que voulez vous? la trop actiue enuic
» De trafiquer, ne respecte sa vie :
» Quand ell' estime vn long chemin plus grief,
» Quoiqu'il soit seur, qu'vn dangereus et brief.
Ces Mons arduz etoint les iusies termes.
Que la, Nature auec fondemens fermes
Auoit donnez, pour séparations
De Ciel, de meurs, de langue, aus nations :
Qui toutefois leur laissa des trauerses
Assez à point, pour traiter leurs commerces,
Pour s'entreuoir : brief, teles qu'il sufit
Aus conuoiteus de plaisir et profit.
Mais quele ardeur, ou plus tost quele rage,
De l'Afriquein anima le courage,
Quand pour passer son équipage gros,
Auec vinaigre et feu brisa les Rocz?
Pour enuahir la terre séparée,
Dont la retraite est si mal préparée.
250 PREMIER LIVRE
Que bien peu vaut, ou rien, au bon soudart,
En ces detroitz vertu de main ou d'art.
Quelz appeliz de victoire implacables
Ont attelé tant de chars et de cables,
Pour y guinder ces canons renforcez
Par haut, par bas, par torrens et fossez?
Au grand Rommein, né à la monarchie,
Dont fut souuent cete bourne franchie.
Coûta bien cher par tems et par bazars,
A donner nom à tant d'autres Césars.
Oh si n'était le grand deul qui m'empesche,
le conteroi' plus d'vne perte fraisché
Des deus passans, montrans que l'entredeus
Etoit posé exprès pour chacun d'eus.
» Mais qui rendra les cueurs hauteins dociles
» A leur repos? les choses difficiles
» Sont seul obiet du règne prétendu,
» Qui ne leur est iamais trop cher vendu.
Les Sauoyens, que l'auarice honneste
lournellement aux trauaus amonneste,
Estans en paix, voyent les estrangers
Alans, venans, aveuglez aus dangers.
Hz sont chez soi, et pour durer endurent,"
Regardans ceus qui pour endurer durent.
» Bon est le lieu, auquel tel comme on naist,
» On vit content d'estre cela qu'on est.
Mais quoi? mes vers en ce lieu se lamentent,
Que les malheurs du Siècle les démentent,
Quand le venin des proches régions,
A pénétré par ses contagions
Les Mons espais, rompant par sa malice
DE LA SÀVOYE. 251
Bournes, rampars. Nature et sa police :
Rendant les bons malicieiis et fins,
Plus que ceuslà qui sont hors leurs confins.
Et toutefois, de peur que ie n'accuse
Moimesme à moi, mon œil propre i'abuse.
En défendant au cuear, d'aiouler foi
A tout cela que ie sen et ie voi :
Et bien souuent en cet erreur souhaite
A haute vois, deuenir de Poète,
Le Laboureur qui cultiue le val
Du froid Bessan, ou bien de Bonneual :
Pour n'auoir point les ennuiz qui me cuisent.
Ni les auis qui mon espoir détruisent :
Pour auoir paix, et demeurer agré,
Chang'ant de nom, de vie, et de degré.
0 fol propos ! que pense ie? et que di ie?
Oh en quel lieu mon esprit se rédige !
Quand ie me veù vanger de mon émoi,
Pour meilleurer l'état d'vn autre moi !
Ce mien souhait, et l'obtinse ie ancores,
Ne seroit pas pour cil que ie suis ores :
Car moi estant vn autre deuenu,
l'auroi' pour lui mon désir obtenu.
» Bien veins désirs : et bien fol qui désire,
» Quand en cent pars son cueur romt et dessire:
» Rien n'est plus vein, qu'en cuidant euiter
» Ce qui deplaist, soimesme se quiter.
Cesse tes pleintz, et à toi te compare,
Et de ton fort toimesme te rempare :
Pourquoi fuiz tu? si tes rong'ans trauaus
Tu as en croupe et par mons et par vaus?
252 PREMIER LIVRE
Seroit ce pas bien foie fantaisie,
D'auoir ta paix et liberté choisie
Dedans les liens distraitz, et neantmoins
De tes chagrins les prendre pour témoins?
Lieus détournez, hauteurs precipiteuses.
Froid païsage, et voies raboteuses,
Là où quand plus l'œil se trouue arresté,
Plus a d'espace, et plus de liberté :
Vangeurs esluz de ma solicilude,
Qui mesme auez trop peu de solitude,
Si ce n'etoit que des lieus séparez
le va cherchant tous les plus égarez :
Si parmi vous ancor' n'est la macule
Du sang Ciuil, duquel ie me recule,
Ayant refuge ans asiles sacrez,
Fuiant les lieuz poluz et massacrez :
Et toi, Eco, à qui mes vers raisonnent.
De qui les fins distinctement resonnent,
Fidèle issue à mes plus iustes criz :
Et toi, dieu Pan, témoin de mes Ecriz :
Vous Demidieus, et vous, Nimphes compagnes,
Et vous, ô Seurs, habitans ces Montagnes,
Ferez vous point par vos vniz accors.
Quelque Génie amoureus d'vn seul cors,
Lequel rempli de votre faneur, entre
Dedans ce rond, duquel ie tien le centre.
Et dont les traitz loin de moi estenduz,
De toutes pars dedans moi soint renduz?
Nature grande, vniuerse et commune,
Toute par tout, innumerable et vne,
S'il est ainsi, que de toi i'aye ouuert
DE LA SAVOYE. 253
Ce qu'en ces Mons etoit clos et couuert,
Si autrefois, quand ie t'ay implorée,
Tu as soufert de moi estre honorée :
Si tu connois que i'aille meilleurant,
Pour le dcuoir de ce mien demeurant :
Brief, si ie suis de toi quelque parcelle.
Et de ton feu quelque viue estincelle,
Estant epoint des aguillons de toi.
Quand ie te sen, ie t'auise et ie t'oi,
Qui as planté en moi selon ma sorte,
Ce qui de moi est possible qui sorte,
Entretien moi de ton mieus, et ton plus,
Si l'en rendrai le conte et le surplus :
Elargi moi, et donne pour reprendre :
Car à la fin que te pourrai ie rendre,
Sinon cela dont tu voudras m'orner.
Pour deuers toy plus entier retourner?
Assure moi au moins de quelque grâce,
Pour tout cela qu'a ton honneur ie trace :
Tant que par toi mon dessein prospéré.
Trouve le but tel que i'ai espéré.
SECOND LIVRE
DE LA SAVOYE,
A TRESILLVSTRE
9
PRINCESSE MARCxVERITE DE FRANCE
Duchesse de Sauoye et de Berry.
Si ie vouloi' dire foules les places,
Tous les detroiz pleins de neigeuses glaces,
Il s'i perdroit la grâce et le plaisir :
Le tems ailleurs m'appelle, et le désir.
Entre ces Mons, y git un lieu d'aisance.
Que i'ai connu tout un tems en presance:
C'est Maurienne, où entre, à un get d'arc,
Le trouble Aruan dedans le bruyant Arq :
Vile posée au cueur de la Sauoye,
Et à peu près au nulieu de la voye
De Chamberi, et du célèbre Mont,
Qui la départ d'auecques le Piémont :
Meintz ornemens font le lieu digne et noble,
Prez, chanis, vergers, et liquoreus vignoble, -
Enrayonné par l'entredeus du val,
D'un clair Soleil, qui au tems estiual
Plus tost se montre, et plus la nuit diffère.
Qu'il ne seroit en un plein hémisphère:
DE LA SAVOYE, 255
Bien qu'en hyuer un peu soit retardé
Par le haut Mont de l'Austre regardé :
Mais aus hauz iours , le front des Mons il touche,
Quand il se leue, et puis quand il se couche :
Et pour autant qu'à l'ouuert il les bat,
Soudein au fons la splendeur s'en rabat.
Alant au tour la Montagne pendante.
Vous y voiez la campagne abondante,
Et en tems deu, beuz, chëures et brebiz,
Se faisans gras des sauoureus herbiz ;
Que si du Mont vous est longue la peine,
Vous descendez en la valee pleine,
Vous passag'ant au long des prez plaisans.
Qui par trois fois se fauchent tous les ans.
Là au trauers, et au long se conduisent
Les Ruisseletz, qui du Fleuue s'épuisent:
Dont le clair bruit vous fait si voulontiers
Prendre repos souz les arbres fruitiers ;
Où vous cueillez la prune violette,
La pomme dousse, ou la guigne mollette,
Tout en son tems si bien entretenu.
Qu'un fruit failli, l'autre est desia venu.
Par ces Pourpris sont les herbes tendrettes.
Pour meslier les salades aigrettes :
Brief ce solage apporte sans grand coust
Tout ce que veut Thonnesteté du goust.
A l'Artichot il est si profitable,
Et au Melon, friandises de table.
Que celuila de ces iardins Génois
Céderait bien à l'air Mauriennois.
Puis le Safran, de rougeiu" iaunissante,
256 SECOND LIVRE
Et de saueur ans cueiirs reioiiissante,
Y vient bien tel, qu'un mont Cilicien
Lui cederoit son renom ancien.
Or en ce lieu faut que ie dissimule
Le desireus vouloir, qui me stimule
Et si n'estoit mon plus urgent proget,
le m'ebatroi' en ce ioyeus suget :
le chanteroi' de l'eureus iardinage
Le grand plaisir, et l'utile ménage.
Tout le premier ici seroit nommé
Le Chou feuillu, et ancor' le pommé,
Et la Laitue en sa rondeur serrée,
Et pour l'hyuer nostre Endiue enterrée :
L'Hysope, et Mente, et le Thin sauoureus :
Roses, Euilletz, propres ans amoureus :
La Marguerite et purpurine, et blanche.
Et du haut Liz la fleur naïue et franche :
Le Baselic, et Spic, dont l'odeur point,
Et le Soussi, dont la fleur ne faut point :
Le Roumarin, la soeve Mariolaine :
Fenoil, Aniz, qui font bonne l'aleine.
le n'oublieroi' le doussatre Cherui,
La Pastenade, et l'Asperge auec luy :
l'aiouteroi' les Citrouilles au nombre,
La Courge fade, et l'humide Concombre.
Puis les Câpriers ie rendroi' bien plantez
Au long des Rocz, d'un long Soleil hantez :
l'apporteroi' en un pais étrange
L'odorant Myrte, et le pommier d'Orange ;
Non les Figuiers, ni les Grenadiers francs,
Malaisément le froid dehors soufrans.
DE LA SAVOTE. 267
De celle Plante à Phebus consacrée,
Dont la couronne aus Poètes agrée,
l'en parleroi', pour l'entretenement
Du dous ombrage : et de meint ornement,
Des pourmenoirs, des treilles entr'ouuertes,
Des triples fleurs de lossemin couuertes.
De ces beaulez ie pourroi' deuiser
Et en leurs lieus et tems les diuiser:
Aus Citoyens i'apprendroi' leur plaisance :
Aus Laboureurs, leur domestique aisance :
Mais en ces lieux il faut auoir respect.
Que l'art trop grand à Nature est suspect:
Et sans cela que de tems ie n^ay gueres,
la ces Traitez se sont renduz vulgueres,
Si les humeins, de leur bien negligens.
Ne se rendoient, en leur tout, indigens.
le chante ici la naïue structure
Des Mons ornez de moyenne culture :
Qui ont ancor' des plaisirs non petiz.
Si la raison guidoit les appetiz.
Le Montagner tout guey s'en va en queste,
A la pistole, ou bien a l'arbaleste.
Et par ces lieus abruptz, sur les hauz iours
Chasse aus Sanglers, aus Chamois, et aus Ours :
Et à meint autre animal, qui s'appiete
Par ces Rochers, chacun selon l'assiete.
L'Ours qui s'en vient par le Rocher voisin.
Pour trouuer proye, ou manger le Reisin :
Le Louceruier, suçant le sang tout sangle
Dedans le parq des Brebiz qu'il étrangle :
Le Chat rousseau, viuant dans le halier,
258 SECOND LIVRE
Bien plus cruel que le Chat familier .
Et le Chamoy, à la corne recroche,
Qui de plein saut passe de roche en roche :
Et tout soudein qu'il se voit eschapé,
D'vn haut siflet par luy est Tair frapé :
Comme donnant de cete deliurance
A ses compains vrei sine et assurance.
Mais quand il esl trop pressé du chasseur,
S'il voit son homme en serre et lieu mal seur,.
Passe entredeus, afin qu'il le deroque.
Tant à s'aider Nature le prouoque,
Et tant hardiz deuienent, de paureus,
Ces animaus, es Rochers faitz pour eus.
» La raison seule, est celle qui fait creindre,
» Et des dangers le courage refreindre :
» L'homme, ouurant l'œil en ces pierreus detroiz
» Si perilleus, si ruineus et droiz,
» A chaque pas croit qu'vne mort y pende :
» Mais s'il auient qu'aus dangers ses yeus bande,
» Tout a vn coup cà creindre il desapprend,
» Quand l'appétit pour le conseil il prend.
Or s'il a peur d'aler à la rancontre
De l'animal, qui ces dangers lui montre,
Il a moyen de faire, en s'ebatant,
Quelque butin, qui ne coûte pas tant:
Le Lieure blanc il trouue par les Pioches,
Prenant ce teint des neiges qui sont proches :
Et la perdris, Albine, il fait aler
Dans le filet, l'abusant du parler.
La Gelinote, es buissons rancontree,
JEt inconnue en l'air d'autre contrée ;
DE LA SAVOTE. 259
Qui a vn goût délicat et exquis,
Passant la chair du Faisan si requis.
La Marmoteine, vne année demie
Dedans son creus tout en rond, endormie:
Si qu'à la voir, ni mesme au maniment,
Ne semble auoir vie ni sentiment.
Estce par tour, que cete pecorette
Se fait treiner, en guise de charrette,
A la renuerse, es bras portant le foin
Dans le terrier, pour le commun besoin?
L'autre tandis, qui fait la sentinelle,
Estce que plus d'astuce soit en elle.
Qu'en sa compagne? étant pour agueter,
Et d'vn siflet la troupe amonnester?
Puis quand le tems eschet, qu'elle s'yuerne,
Elle vous fait, par dedans sa cauerne
Vn faus chemin, dont le chasseur séduit,
Faille celuy qui au gite conduit.
0 prouidence! vne beste estant née,
Pour se mourir la moitié de Tannée,
Montrer ainsi, par vn instinct secret,
Façon de viure à l'animal discret !
» Nature donne un chois et certein ordre,
» Par vn chemin, qu'elle ne laisse tordre:
» Mais trop d'auis, à l'homme soucieus,
» Trouble à tous coups ses faitz negocieus.
Quand le Soleil, de la pointe estiuale
Plus loin de nous peu à peu redeuale,
Et que des Mons, par ses raiz chaleureus.
Sont les herbiz tous druz et plantureus,
Lors le Berger ses vaches accompagne,
2160 SECOND LIVRE
Pour les mener au haut de la 3Iontagne :
Où il se lient, tout ce tems estiaal,
Près son bestail, sans retourner aual :
lusques à tant que de la Vierge Astree
L'Astre doré ait ia passé l'entrée:
Et que les Vens d'Autonne desseclians,
Ayent flestri la verdure des chams.
Là sus il prend peine continuelle,
Pour satifaire à sa charge annuelle:
En départant par vn iournel détail,
Les trois prolîtz qu'il tire du bestail :
Desquelz celuy de la crémeuse gresse,
Et cil ancor' qu'en la fresselle il presse,
Par toute terre, à tout le genre humein
Traitant bestail, sont communs et à mein.
Bons, ou meilleurs, ainsi qu'est la pâture.
Et sont par tout de semblable facture :
Fors que souuent le fourmage mollet
Hz sont plus gras, sans ebeurrer le lait.
Mais le tiers gaing, qu'en Sauoye ilz en tirent,
Est le Serat, que du Latin ilz dirent :
Au païsan de grande vtilité,
De peu de coût, et grand' facilité.
Hz font tramper la racine d'Ortie
En la liqueur du fourmage sortie.
Qu'on dit lait clair, dont leur Aisi se fait,
Nom du Latin, acide, contrefait.
Puis au chaudron, où boult d'autre lait maigre
Auec lait franc, ilz getent de cet aigre
Ce qu'il en faut. Ces trois mistionnez,
Font le Serat, bien proportionnez,
DE LA SAVOYE. 261
Second fourmage, et de grosse sustance,
Des poures gens ordinaire pitance.
Les Montagners, ainsi ont vsité
Ce qui conuient à leur nécessité.
Quand quelques fois les lenices en nombre,
Gisent par là, souz l'air de la nuit sombre.
Sans rien douter, auient que l'Ours arpu
Par lieus abrutz sort de son creus mal pu,
Sur le troupeau : mais les masles qui veillent.
Tous deus d'accord au combat s'appareillent :
Et chacun d'eus d'ire et d'amour armé,
Attend venir le Saunage affamé.
L'Ours sur les piez de derrière s'appreste,
Et du Toreau veut arraper la teste.
De ses deus braz, luy le col gauchissant.
Et contrebas la teste fléchissant,
La corne en sus de grand' force rehausse.
Et la cuirace à l'Ours velu il fausse :
Qui tout rageus de se sentir blessé,
Sur le Toreau soudein s'est redressé :
Et le serrant de Tvne et l'autre pâte.
Bien peu s'en faut qu'en terre ne l'abbate :
Mais le Compaing vironnant alantour.
Offense l'Ours d'aler et de retour :
Qui par l'obscur grince, escume, et rechigne :
En s'euadant, et la terre egratigne :
Et en arrière il pousse les cartiers
Des gros caillouz, trouuez par les sentiers.
Durant ce choc, les femelles creintiues,
Tout à recoy ont esté attentiues :
Dont l'auantage ont eu, mais non pas franc,
262 SECOND LIVRE
Les deus mariz : Tvii est atteint au flanc :
L'autre de l'arpe au col porte l'enseigne :
L'vn à l'oreille, et l'autre au mufle seigne :
Mais tous deus ont aus cornes amassé
Le poil sanglant de l'ennemi chassé.
Que si la nuit et l'auantage octroyé,
Que la lenice il aquiere pour proye.
Le corps meurdri de force embrassera.
Et par les Rocz entier le passera.
Sans aide aucun : non comme en la campagne,
Le Lou questeur, d'autre Lou s'accompagne,
Quand pour du fais l'vn l'autre supporter.
Le plus frais prend la brebiz à porter.
Qui penseroit qu'vn Ours, lourd et saunage,
Fust si friand du mielleus ouvrage?
Et qu'en vn corps de si laid maniment,
Fust si exquis et agu sentiment?
Lui soit la grape à l'abandon permise,
Qui est au gré des sens, et à Tair mise :
Mais le Miel clos, et si près de l'hostel,
Comment est il senti d'vn museau tel?
Auec la pâte il abat et dessire
La Rusche pleine, et les coùtaus de cire.
Et engloutit vn tant céleste don.
Du Laboureur le plus noble guerdon.
Et toutefois c'est la garde peu caute
Du ménager, à qui s'en doit la faute :
Qui des grans biens du peuple industrieus,
Doit par sus tout se montrer curieus.
Oh que ie n'ay le tems tel que l'enuie.
D'en dire ici l'artifice et la vie !
DE LA SAVpYE. 263
Mais si vn iour des Muses m'est permis,
le reprendrai ce labeur intermis.
Disons ici les Arbres, que Nature
Produit es Mons d'eminente stature,
Droitz, odorans, larmoyeus, et gommez.
Telz sont les Pins, beauz, rameus, et pommez,
Et les Sapins, les Mélèzes, et Peces,
D'vsage grand, tous selon leurs espèces.
L'vn a sa gomme entre l'ecorce et bois,
L'autre contient en sa Torche la pois,
Bois qui de flamme épris, la nuit éclaire :
Nais le Meleze, a vne liqueur claire,
Qui se reçoit sur le mois des lumeaus.
Qu'on dit Bijon ; de bois et de rameaus
Semblable au Pece : exquis pour l'artifice
Du Charpentier, dressant son édifice.
Celui Bijon, en Médecine a pris
De Termentine et l'vsage et le pris.
Mais l'homme est bien d'ignorante pratique.
Qui va chercher la mer Adriatique
Pour en r'auoir ce qui a esté sien.
Le rachetant de sa peine et son bien.
Ce qui est deu, par vn droit légitime,
Aus Mons d'ici, la Vile maritime
En prend l'honneur : et pour tel le reuend,
Que s'il eloil apporté du Leuant.
Au mesme tronc surcroit le Bouley pâle,
Fraile et léger, tant femelle que mâle :
Bon à purger des articles et neuz.
Du chef, des nerfz, l'humeur qui est en eus.
L'vsage bon de ce Bijon liquide,
264 SECOND LIVRE
Deuers le Lac dit d'Anecy me guide,
Pour dire ancor' vne Eau auec son lut,
Qui souuent porte au malade salut.
Vne Roche est au Midi opposée,
Près de ce Lac, dessus Veiri, posée :
Qui a deus crotz, l'vn sur l'autre, voûtez,
Tous deus ouuers, dedans mal rabotez :
Et du dessouz l'entrée est rude et basse,
Où vn à vn, en se courbant on passe.
Le iour pourtant, qui entre es deus manoirs,
Fait qu'ilz ne sont ni sombres, ni trop noirs.
Au haut de nuit, les Biselz se vont rendre,
Pour se iucher : où ilz les vont surprendre
Auec le feu, et là sont arrestez
Dedans les retz à l'issue apprestez.
Par le dehors, on monte en cete voûte,
Dont le grauir vne grand' peine coûte,
Haut, âpre et droit, si bien le fait comter
Cil qui a eu la peine d'i monter :
Où peu à peu iusqu'au haut on eschape.
Par les rinceaus souples, où l'on s'arrape.
En cete voûte, est vn creus écarté.
Où se conduire on ne peut sans clairté :
Là est cete Eau, qui bien semble auoir source,
Mais retenue en sa cuue sans course :
Où elle croist et decroist par les fois,
Ainsi que fait la Lune tous les mois.
Les païsans, qui bien souuent en boiuent.
Du mal des flancs alleg'ance en reçoiuent.
Cete Eau est claire, et pesante pourtant,
Et la senteur de la terre portant,
DE LA SAVOYE . 265
Terre en moiteur par elle meintenue,
Grasse, ardrilleuse, et de couleur charnue :
Qui tient beaucoup du lut Arménien,
Et de celuy que Ion dit Lemnien.
Cens du Vilage, entre autres maladies,
En font breuuage aux bestes refroidies.
Si leurs Beuz ont au flanc quelque os rompu,
Ou deloyé, après qu'ilz en ont bu
Par quelques fois, la fracture se serre :
Et qui plus est, se trouue cete terre
Aus Beuz occis (si vrei en est le bruit)
Liée autour de l'os qu'ell' a réduit.
Ce que i'ai dit des Montagnes, ameine
loye et profit à cete vie humeine.
» Mais le bon eur de l'homme, et spécial
» A sa nature, est d'estre social :
» C'est l'homme seul, qui rend le lieu spectable :
» Non pas le lieu, qui rend l'homme acceptable :
» Et la vertu, iointe à l'humanité,
» Donne aus païs toute leur dignité.
Tu es en paix, Sauoye, et as des hommes :
A quoi tient il qu'eureuse ne te nommes ?
D'vn eur content tu te peuz bien vanter.
Si tu te saiz de tes biens contenter.
Et si tu veuz telz qu'ils sont, les connoitre :
» L'eur n'est pas bon, qui trop se fait paroitre.
En lieus diuers tu as de bons espritz.
Dont Maurienne a bien sa part au pris,
Tant qu'auec soy vn Lambert elle garde,
Qui d'oeil veillant dessus elle regarde :
Par son sauoir, sa prudence et bonté,
266 SECOND LIVRÏ
Digne du lieu, auquel il est monté.
El Batendier, de suffisance égale
En Poésie et science légale,
Fait de ses Droilz Maurienne iouir,
Et ses beauz vers par tout le Monde ouir.
Son Lancessey, basii ioignant la Vile,
Et Armillon, qui en est loin d'vn mile,
Près des Rochers, démontrent bien à part,
L'euure diuers de la Nature à l'Art.
Quand bien ie voy son estât domestique,
Le comparant auec le fait rustique,
le di de luy (ainsi soint vreiz mes chans)
Qu'il est eureus à la Vile et aus chams.
Et toi, Bibal, qui laissas de bonne heure
Ton Languedoc, pour faire .ici demeure,
As eprouué qu'vn pais monlueus
Est bien ancor' pais des Vertueus.
Rapin, Courier, que vit naitre Valoire,
Reçoit et donne à Maurienne gloire :
Il sait les Mons, et leurs conditions,
Les honorant par ses commissions.
A bien bon droit ma Muse se remembre
Du val plaisant de Cuyne, près la Chambre :
Que l'Arq abbreuue, et là près est connu
L'oiseau de proye, au front laid et cornu.
Assez m'a plu ce beau lieu et fertile.
Mais ancor' plus cete face gentile
De Violand, dont mon œil fut raui.
Voire mon cueur, tandis que ie la vi.
Ni plus ni moins qu'vn cheual de seruice,
Entretenu au meilleur exercice,
DE LA SAVOYE. 267
Alors qu'il voit la Pouleine qui pait
Au pré connu, l'herbe qui miens lui plait,
N'ayant prouué l'amoureuse estincelle,
Farrouche au frein, et farrouche à la selle :
Et lui ne montre autres signes, témoins
Du feu passant, et ell' ancores moins.
Raison ne veut, Moulier, que ie te taise,
Qui eclairciz toute la Tarantaise,
Comme le lieu du pais, principal.
Dont tu es siège Archiépiscopal :
Le Fleuue issant du Mont Isère, passe
Par le milieu de ton assiete basse :
Tes beauz logis, tes honnestes façons.
Ne sentent rien leurs Rocz, ni leurs glaçons.
Et toi, qui tiens du Sel le nom antique,
Dont tu as eu longuement la pratlique.
Les demeurans des fourneaus et cuuiers,
Témoignent bien l'art de tes viens cuuriers :
Et les nouueaus, pour leur belle entreprise,
Bien dignes sont que beaucoup on les prise :
Par qui sera en Sauoye remis
Ce grand profit, si long temps intermis.
C'est vn grand eur de trouuer à sa porte
Ce que de loin à grans fraiz on apporte.
Quel don plus grand se dëura reputer,
Qu'à son besoin rien d'autrui n'emprunter?
Bien est des Eaus merueilleuse l'alure :
Celle de Mer, laisse toute salure.
En s'ecoulant par le sable terreus :
Mais ceteci, iusqu'en ces lieus pierreus
Porte son sel ; car qu'elle puisse acquerre
268 , SECOND LIVRE
Tele saueur, en passant de la terre,
le ne le croi, ains la Mer se transmet
En tel canal, qui salée l'admet
Pardessouz terre : et puis la distribue
Aus lieus lointeins par quelque veine imbue.
Et telle fois le fons est si puissant,
Qu'vn Roc de sel massif en est issant.
Ancor' se voit la fonteine salée,
En Eschalon, sur l'Arq, franche vallée :
Qui de Salins sa source doit tenir,
Et souz les Rocz iusqu'en ce lieu venir.
Là les Brebiz, qui la salure sentent,
Pour la sucer bien souuent se présentent :
Mais l'Arq, qui pend tousiours sur ce costé,
A le signal du sel tout presqu' osté :
De Chaniberi, le chef de la Prouince,
Ce ne seroit raison que ie preuinse
Le bien disant Rutet, qui en n'àquit,
A qui en touche et l'honneur et l'aquit.
Mais ie lou'rai le Comte, qui commande
Dessouz son Duc, comme son lieu demande :
L'aïant Vertu au chemin enseigné,
Et pas à pas Fortune accompagné.
Et Deseissel, qui de sagesse et grâce,
Orne et meintient sa noblesse de race,
Donra autant à mes vers de bon eur,
Comme ilz lui font de deuoir et d'honneur.
Et Chatelart, le docte politique.
Me fait recors de l'amitié antique,
Lors que de soi par étude il prouuoit
Ce qu'à présent par vrei effet on voit.
DE LA SAVOYE. 269
Et Ducoudrei, dont l'éloquence franche
Dans le Sénat honore la Salanche,
Mérite vn los ancor' sur celui là,
Pour la faueur que des Muses il a.
De la Cité sur le grand Lac assise,
Qui tient la cause en armes indécise,
l'aime trop mieus, puisqu'assez ie ne peu,
N'en dire rien, que d'en dire trop peu.
Et d'Anecy, qui m'a esté nommée.
Pour y auoir dames de renommée,
L'honneur par moi à mon Valence soit,
Qui sur le lieu la faueur en reçoit.
Au droit d'Eton, où Isère plus forte,
De l'Arq bruilif l'eau et le nom emporte,
Se voit le mont de l'Arcluse eminent.
Témoin de l'air, et du tems imminent,
Selon qu'il est emmantelé de Nues :
Là sont Coutaux de vignes continues,
En Miolan, beau val et fructueus,
Où est le lieu de Lambert vertueus,
Prochein d'honneur, de sauoir et de grâce
Au prénommé, ainsi comme de race :
Dont Piochet, parent d'autre surnom,
D'vn pas égal va suiuant le renom.
Dirons nous rien des Bergères, qui chantent
De leurs amours, que les foretz rechantent?
Mais pourquoi non? il conuient en ces lieus
Paître l'oreille aussi bien que les yeus :
Car tout de mesme est la vue eiouie
De ces Rochers, et de ces chans l'ouye.
N'i cherchez pas ces accors composez,
270 SECOND LIVRE
Ces demytons, ni ces comtes pausez :
Ce sont chansons pleines et pastorales,
Ce sont des vois fortes et pectorales :
Motz tous exquis, et de Parisien,
Tous frais tournez en bon Sauoisien.
Quel plaisir c'est, passant par la Bourgade,
Quand vous vient voir des garses la brigade,
Au mois d'Auril, les corps au busq, et ceintz
Par souz l'aisselle, ainsi que ces vieus Seinz :
Desquelz l'vne, en leur ranc les ordonne,
Chante première, et sur le lourd fredonne,
S'assurant bien, que pour son beau chanter,
Vous leur donrez de quoy le Mei planter.
Ainsi Sauoye est eureuse par elle.
En sor\ assiete et force naturelle :
Eureuse ell' est, pour les diuers espriz.
Qui dedans elle ont origine pris.
Et qui lui sont, par pieteus office,
Recognoissans ce premier bénéfice :
Eureuse ell' est du Prince qui la tient.
Et en seurté paisible l'entretient :
Et croi encor' qu'entre tous ces mérites.
Moi qui lui ay ses louanges ecrittes,
Ne lui ay fait de tous le moins d'honneur,
Gratifiant le tems de son bon cur.
Doncques, Prouince, ornée de simplesse.
Sans enuier la pompeuse noblesse
De tes voisins, qui es, par don exprès.
Si loin des maus, desquelz tu es si près.
En cet état pendant tu pourras viure.
Que tu seras d'ambition deliure,
DE LA SAVOYE. 271
Que tu pourras en toi te contenir,
Par le passé mesurant l'auenir.
Ce beau Royaume, opulent, grand, et large.
De sa grandeur n'a pu porter la charge :
Et n'ayant plus d'ennemis assez fors.
Contre soimesme a tourné ses effors.
Que nul pourtant n'attende que l'atteigne
Ce qu'exposer ie ne peu, ni ne deigne :
» Ains ie me tai : car qui peut s'opposer
» A celuyla qui sait tout disposer?
» Qui choisira ce qui est profitable?
» Ou qui fuira ce qui est euitable?
» Puis que la paix les discors sait nourrir,
» Et les guerriers la guerre fait mourir?
» Arrestons nous aus causes qui apperent,
» Ce tems pendant que les hautes opèrent.
» L'homme ne peut faire qu'humeinement,
» Et Dieu tousiours fait tout diuinement.
Que s'il y a ancor' quelquun, qui fuye
Cet air François, où toute chose ennuyé,
Où est le sang sur le sang animé.
Où est l'ami sur l'autre enuenimé :
Dont cellela, pour laquele on manie
Le fer tranchant, est iapieça bannie,
Là où les bons n'ont rien qui soit du leur,
Que l'étranger n'emporte, ou le voleur,
Viene en ce lieu que i'ay voulu protrere.
S'il sait régler l'aise par son contrere :
» Car qui ne sait Tassez du peu choisir,
» En lien du Monde il n'aura son plaisir.
Il iouira de liberté paisible,
272 SECOND LIVRE
Tant qu'en permet ce tems dur et nuisible,
Et tant que sait, selon l'humein pouuoir,
Vn sage Prince auiser et pouruoir.
Mais qu'a besoin Nature d'éloquence?
Il y verra solitude et fréquence.
Rudesse et art : sauoir, rusticité,
Tout faire vn beau, par la diuersité.
Que s'il auient, que ce simple édifice
Soit a son gré de trop peu d'artifice.
Il est au lieu, pour trop ne se fascher.
Et a moyen de plus outre marcher.
Passe le Mont, qui Sauoye discerne
D'auec Piémont, qu'vn mesme Duc gouuerne.
Large sommet, neige, orages, glaçons :
Mons des deus fiancs. Lac froid, et sans poissons :
La poste assise, aus Vens tauerne ouuerte :
Puis la Ferriere au delà, plus couuerte.
Au val pendant, virant, et plein de crotz,
Où le Torrent du Lac bruit par les Rocz.
Par ces haut lieus souuent a fait passage
Le Dieu Mercure, en faisant son message.
Voyant ce Mont, entre autres, qui renient
A celuila où son Ayeul se tient.
Atlas n'est point plus ardu en son feste,
Plus de Sapins ne lui couurent la teste :
Son grand partour n'est pas mieus de tous flancs,
Batu de pluye, et d'orages souflans :
Sa face n'est de Nues plus noircie,
Ni de verglas sa barbe plus gersie :
Dessus le dos plus de neige n'a pas.
Plus de Torrens ne lui courent abas.
DE LA SA VOTE. 273
Là haut pourtant la sublime Alouette
Se guindé en l'air, y crie et pirouette :
Et si n'a lieu, ce semble, iour n'y soir,
Que sur la Neige, où el' se puisse assoir.
Là les Marrons, quand les Neiges tout couurent,
Vous vont guidant, par le chemin qu'ilz ouurent.
Puis quand faudra pardeça repasser,
Le long du val vous viendront ramacer.
Voila le Mont, dcmijour de malaise,
Jusqu'à trouuer la basse Nonualaise :
Puis d'or en là, autre langue et humeurs,
Et vn Turin de plus polies meurs :
Où est le Pau, qui la campagne laue.
Et le Sénat d'vne dignité graue :
Là en public les Sciences on lit.
Le Prince là, sa résidence elil,
Et la splendeur d'vne Princesse, illustre,
A tout cela aioute plus grand lustre :
Dont la bonté les bons espriz semond
D'aler trouuer leur repos en Piémont.
François passant, s'autrefois tu l'as vue,
Arreste toi, pour plus digne reuue :
Voire et combien que l'aies vue, ou non,
Va de tes yeux obéir au renom.
Si tu l'as vue autrefois, c'est l'Aurore,
Qu'autant de fois qu'on la voit, on l'honore :
Si tu la vois orprimes, c'est le fruit
Du long désir, qui surmonte le bruit.
Que si plus loin autre désir te pousse,
Comme de voir la couuoitise est dousse,
Bien^ passe donq : mais porte tous tes sens,
48
274 SECOND LIVRE
Pour l'assurer au lieu où tu descens.
Sur toute chose en la mémoire attache
Le ferme cueur de ce Prince d'Itache :
Voi les façons, et les diucrsitez
D'hommes viuans, et païs, et citez :
Milan peuplée, et de trafique grande,
Et le Château fameus qui lui commande :
Et la Cilé, dont les Veniciens
Se font nommer, ses Signeurs anciens :
Va voir ancor' la Toscane Florence,
Belle de nom, d'état et d'apparence :
Vrbin petite, ample pour la grandeur
D'vn Prince plein d'honorable splendeur.
N'oublie à voir les reliques de Romme,
Si connoitras pourquoi Seinte on la nomme :
Naples gentile, ornée en Citadins,
Air chaleureus, délices de iardins :
Et par chemin tant de V.iles insignes,
Dont ie ne di ni les noms ni les signes,
Soit sur le Pau, ou soit sur le Tesin,
Ou en païs plus lointein ou voisin :
Dont les Signeurs tretous se fortifient
L'vn contre l'autre, et en nul ne se fient.
» Maudit soupçon, qui nous oste des meins
» Ce beau lien, qui seul nous fait humeins.
Lors ayant fait par régions diuerses,
A ton loisir tes courses et trauerses,
Te reste à voir les superbes façons
De Gènes braue, et la Mer sans poissons.
Mais en alant, selon ton entreprise.
Par meinz endroiz où la vertu se prise,
DE LA SAVOYE. 275
Si auras tu mil obgelz alechans,
Le droit chemin de l'honneur empeschans :
Tu trouueras la braue Courtisane,
Qui des enfance est formée artizane
De beau meintien, dœil orgueilleus et dous.
Pour sembler estre à vn, et estre à tous :
De beau parler, de pensée rebourse :
Aimant l'ami pour l'amour de la bourse :
Auecques l'âge apprise à moins chérir,
Vendre les iours, pour les nuiz renchérir.
Ici sera ta venue nouuelle
Prise au filet, si tu n'es en ceruelle.
» Sois vn Vlisse, en ces endroiz, viuant :
» Non comme l'vn de son troupeau suiuant.
Autant ou plus te garde des Tricherres,
Que Mariolz ilz disent par les terres.
Qui auec toi se venans embarquer,
Ou au logis apposté se parquer, *■
D'vn tel barat tous tes deniers atrapent,
Que les plus fins à grand' peine en echapent.
Quand est du fait des tirans tauerniers,
Hostes sans foi, du change de deniers
De lieu en lieu, des péages et daces,
Que sont es pors, es portes, et es places,
Et brief, par tout : le i-emede à cela,
C'est patience, il faut passer par là.
Va meintenant, auerti de bonne heure.
Possible auras la rencontre meilleure
Que ie ne pense, et que ie ne t'ai dit :
Que plust à Dieu que i'vsse mal prédit :
Lui plust ancor' que les meurs récitées
276 SECOND LIVRE
Ne fussent point en la France vsitées,
Et que les tours des premiers inuentez,
Ne fussent point des derniers augmentez :
Car en ce lieu de sanglante discorde,
Y a il mal auquel on ne s'accorde?
Et au milieu de tele impieté,
Y a il bien qui y soit respecté?
Tu as deus fois, ô France désolée,
Traité la Paix, et deus fois violée :
Donques voulant et les corps et les cueurs
Rendre du tout ou veincus ou veinqueurs,
Ta propre force à ta force ennemie,
Te laissera en fin moins que demie,
Ce semble, afin qu'vne autre inimitié
Plus aisément détruise ta moitié.
Huit ans entiers des grans troubles Galliques,
L'an que le monde en tumultes belliques
Tout s'emouuoit, quand le froit hibernal
Passoit de loin l'Equinocce vernal,
Chantoit ses vers, Peletier, en malaise.
Se reuanchant de la saison mauuaise,
A contempler le Naturel decours.
Les faitz diuins, et les humeins discours.
La Liure auoit Saturne au lieu vintiéme,
Et l'Eschanson, luppiter au neuuiéme :
Le Dieu guerrier les vintehuit tenoit
Dans le Lion, et arrière venoit :
La Ciprienne auoit pris pour sa place,
En ses Poissons le quatorzième espace :
Dans le Mouton, des Dieus le messager
Au dixhuitiéme etoit lors passager :
DE LA SAVOYE. 877
En son Toreau eleuee la Lune,
Auoit atteint l'assiete vintevne,
Quand mon Soleil auoit fait par ses cours,
En son Mouton cinquante et deus retours.
TIERS LIVRE
DE LA SAVOYE,
A TRESILLVSTRE
PRINCESSE MARGVERITE DE FRANCE
Duchesse de Sauoye et de Berry.
L'an qui fut tel, de nouueau fît refaire
La paix Françoise, où tant y a d' afaire :
Que plût au Ciel fermement meintenir
Ce tiers repos qu'il a fait reuenir :
Et qu'vn fier Mars, qui Stilbon fin regarde,
(Stilbon, qui peu les bonnes choses garde)
Pût assurer auec loyaus accors
Les cueurs félons, qui commandent aus corps.
Puisse ce Mars aus inhumeins Tartares
Traiter sa guerre, ou aus Mores barbares.
Ou à Neptune enuoïer ses combaz.
Soit en la Mer, ou d'enhaut, ou d'enbas :
278 TIERS LIVRE
Là où s'etans rendues les armées,
Du Dieu bifront soint les portes fermées :
Et notre France ayant ses couz ruez,
Voye au plus loin les orages muez.
Si vous pouuez d'vne si grand' victoire,
Signeurs d'Adrie, entretenir la gloire,
Bien vous pourront ceus de deçà la Mer,
De leur repos pour auteurs reclamer :
Mais n'estant l'eur pareil en Mer et terre,
Préparez vous ans nouueaus faiz de guerre.
Lors que viendra l'animal vcneneus
Auec Phenon prendre ce Dieu heineus.
Mais si les feuz tant de pais atteignent
Et près et loin, sans que point ilz s'éteignent,
Et sans qu'au Monde il y ait région.
Qui n'ait sa part de la contagion :
Quelque grand' cause en l'Vniuers se celé,
Entretenant l'emute vniuerselle.
Afin d'en faire vniuersel accord.
Duquel demeure vn éternel record :
Alors qu'etans les effors à la cime.
Et se faisant Conionclion Maxime
Des deus plus hauz, dans le chef des Maisons,
Se referont les loix, meurs et saisons.
Desia voit on que les Cieus, qui cheminent
Leur cours réglé, dressent et déterminent
Les faiz futurs par meinz preparatiz.
De changement tous significatiz.
Et ce pendant les hommes se tourmentent.
Et en leurs faiz eus mesmes se démentent :
Hz ont la paix, et leur intention
DE LA SAVOYE. 27Ô
Nourrit tousioiirs plus grand' dissension.
Ainsi le cours de noz tristes années,
En Tiniustice humeine condannees,
Nous fait pleurer : tandis qu'en soupirant,
Soit guerre ou paix, tout va en empirant :
Et le dur tems augmentant la merueille,
Malheurs nouueauz de iour en iour reueille,
Plus grans que ceus, qui si grans se trouuoint,
Qu'a tous auis, plus croître ne pouuoint.
0 bien eureus, qui sagement mesure
De cete paix la durée et l'vsure !
Voiant le tems aus dangers s'élargir.
Et les malheurs l'vn l'autre presagir,
Et n'est disgrâce ancores auenue,
Qui n'ait été d'vn signe preuenue,
Si auisé fût l'esperit humein,
Ou, mieus, s'il put fuir de Dieu la main.
Tel fut premier cet orageus eclandre.
Qu'on vit au lac de Nantua s'epandre :
Qui si hideus vn tems par l'air venta.
Que tout autour la terre epouuenta.
Signifiant le desastre en partie,
Du Lac voisin, par quelque simpatie,
Et que l'accord secondement traité.
Dedans les cueurs etoit mal arresté.
Montrant ancor' par sa grand' véhémence,
Du Ciel troublé la future inclémence,
Il démembra par ses fors tourbillons,
Des hautes Tours les toiz et pauillons,
Et pour trophée et signe de victoire.
Il les planta en autre territoire.
280 TIERS LIVRE
Vn autre orage en l'air Irouble et épais
Droit sur le tems de cete tierce Paix,
Fut aus confins de Sauoye et de Bresse,
Pareil d'horreur, et d'effrayable àpresse,
Qui pénétrant par la riuiere d'Ein,
Es lieus voisins exploita son dedein :
Par les foretz, les Sapins hauz et fermes,
Les Chesnes vieus, les Noyers et les Chermes,
Furent brisez, arrachez, renuersez,
Ou parmi l'air tous entiers trauersez.
En mesme instant, cete tempeste outrée,
Au beau milieu de tant d'arbres entrée,
Les vns d'iceus, racine et tout, froissoit,
Et les procheins sans offense laissoit.
0 grand effort, et puissamment nuisible,
D'vn air esmu, aus yeus presqu' inuisible !
0 grand' concorde en contrariété,
Et si vnie en sa variété !
le di de vous, ô Vens, pleins de présages,
Qui du fort Tems anoncez les messages :
Détournez vous, ô sinistres, ailleurs.
Pour faire place aus messagers meilleurs.
Sauoye aumoins, ma demeure présente.
Des plus grans niaus a bien été exemte :
Et n'a senti que le moins grief des trois.
Peu longuement, et en bien peu d'endroiz :
Bien qu'au pais où ell' se contermine.
S'aille fourrant l'implacable famine,
Auise bien, Sauoye, ouure les yeus,
Combien tu es fauorie des Cieus :
Pren à bon point, que les Destins propices
DE LA SAVOTE. 28<
T'ont mise à part de tous mauuais auspices :
Et ceus qui sont en tes Mons apparuz,
Sans te toucher, tes voisins ont feruz.
En nul Empire, ou Règne, on ne vit onques,.
Ni en pleins lieus d'Hémisphères quelconques,
Tant d'accidens et signes monstrueus,
Qu'ilz s'en sont vuz es detroiz Montueus :
Comme si telz en ces hauz lieus se fissent,
Afin que mieus et de plus loin se vissent :
Et que des Mons les eschafaus hauteins
Fussent Théâtre aus spectateurs lointeins.
Le Soleil fut en l'Archer, au neuuiéme.
Et fut la Lune en la Vierge, au seziéme :
Phenon, l'entrée au Scorpion tenant,
Et luppiter les douze pars prenant
De TEschanson : le Dieu qui fait combatre,
Les sept du Bouc : Venus, les vintequatre :
Et commençoit en arrière marcher
Mercure, ayant les treze de l'Archer,
Lors que le Ciel, se couurant de ses Nues,
Se déborda en pluyes continues :
Et que des Mons les hauz sommetz pointuz,
De leurs blancheurs furent tous deuetuz :
La grand' lenteur de l'air les faisant fondre :
Et se venant tout ensemble confondre
Cete eau du Ciel, les rompoit par morceaus,
Et tout aual les porloit à monceaus.
Dont telement les terres en soufrirent.
Que par dessouz nouueaus conduiz s'ouurirent,
Par où les eaus à la foule venoint,
Qui çà et là cours deuoiez lenoinl.
282 TIERS LIVRB
Deuers Paumiers, vne eau par dessouz terre,
Minant le fons, afondra vn parterre,
Maisons, courlilz, et arbres enterra,
Et en abime énorme les serra.
Les Fleuves lors la force méprisèrent
De l'art humein, et leurs hauz pons brisèrent :
L'Arue bruyant, les trois siens abbatit,
Et de roideur le Rône combaiit,
Tant qu'il le fit par victoire contraire
Et inaudite, encontremont retraire :
Dont les Moulins, forcez de ce retour,
Firent virer leur roue à conlretour.
Le Rône ondeus, sur le pas de la Cluse,
Fit choir le Roc, et s'en fit vne Ecluse :
Quand son passage à soimesme il s'osta.
Et contremont par les chams reflota :
Dont les voisins, pour creinte du déluge.
Eurent au haut des Rochers leur refuge :
Et au dessouz fut le peuple étonné,
Par où le cours du Fleuue etoit tourné.
Donq' s'est il vu, par deus proches epreuues.
Ce qu'on tenoit impossible des Fleuues :
Non qu'il se puisse à la Nature offrir
Chose qu'el' soit contreinte de souffrir :
Mais les humeins n'estiment rien faisible,
Que ce qui est ordinaire et visible.
Croions au moins, qu'vn rare signe, fait
luste argument de quelque rare effet :
Et que Nature en vn instant ameine
Ce que iamais n'a fait la force humeine.
Or à la fin, ces ondes, qui n'ont pu
DE LA SAVOYE . 283
Soufrir arrest, leur obstacle ont rompu :
Dont le debort, im|3ileiis et énorme,
Perdant de Fleuue et de cours toute forme,
Mit en effray les Vilages et Bours,
Nayant au loin leurs terres et labours.
Ainsi s'en vint l'epouuentable Rône
A la Cité où conflue la Sône.
Qui le repos des habilans surprint.
Et si acoup tant de pais comprint,
Que la fureur à la Cluse arrestee,
Sembloit qu'exprès eût été apprestec,
Pour apporter le spectacle à Lyon
Du grand debort que vit Deucalion.
Chacun fuyant des rues les riuieres,
Gagnoit le haut de la Côte où Fouruieres :
Pitié par tout : et vouloir secourir,
N'estoit sinon se hâter de mourir.
La fureur croit, les maisons se font pleines :
Tout n'est qu'vn Rône au large par les pleines :
Mais ancor' plus par le Fausbourg voisin.
Des grans marchez resort et magazin.
Furent rauiz de ces ondes hideuses,
Pères, enfans, et les mères piteuses.
Qui sur les ais des planchers abouché,
Qui sur le dos d'vne poutre affourclié :
Qui empongnoit vn arbre en quelque sorte.
Mais l'arbre et tout, l'eau furieuse emporte.
Deus fois souz Mer le Soleil descendit,
Deus autres fois le iour il leur rendit,
Pendant que tout etoit par tout à nage,
Hommes, bétail, et maisons et ménage.
S84 TIERS LIVRE
Et sur la fin, les bouuiers, et les beuz,
Tous effondrez dans les marais bourbeus.
Et ne restoit des Vilages et granges,
Que les monceaus entassez dans les fanges :
Des prez herbuz, et des beauz chams à blé,
N'apparoissoit qu'vn terrage assablé.
Desordre grand, et saison importune,
Qui fît enfler les sources de Neptune,
Et les força de quiter leur giron,
Pour trouuer place es terres d'enuiron.
En la grand' Mer les ondes eleuees.
Des Holandais nayerent les leuees.
Et tant de Bours, qui onq n'vssent douté
Que rOcean si outre fût monté.
Terres iadis en isles rédigées.
Furent souz Mer tout à coup submergées :
Beuz tant de mil, dessouz les toiz enclos.
Furent soudein engloutiz des grans flotz.
La Terre alors, masse pesante et dure.
Qui le deschet des autres trois endure,
Encontre l'Air, qui si fort la greua
De Vens et d'Eaus, s'emut et s'eleua :
La grand' Cité, qui Venise cotoye.
Et qu'vn des bras du double Pau ondoyé,
Sentit l'horrible et hideus tremblement.
Qui l'ebranla continuellement.
Et si long tems, que la tourbe Ciuile
Guida iamais n'auoir forme de Vile :
Les fondemens sans cesse etoint secous.
Dont les paroiz s'entreheurtoint de couz :
Les Temples hauz, en grand nombre tombèrent.
DE LA SAVOYE. 285
Et souz leur fais les Palais succombèrent,
Ou fussent ceus des grans de la Cité,
Ou fût celui de leur Prince habité.
De ces fureurs il en fut ancor' vne,
Quand au Toreau fut nouuelle la Lune,
Le lieu dernier Saturne reprenant
Dedans la Liure, et arrière venant,
Quand de nouueau, Arue, ce mutin Fleuue,
Rompit ses pons, et leur structure neuue :
Et ceus d'enbas creignirent de rechef
Par le déluge auoir mesme mechef.
Que dirai plus? la Lune ancor' nouuelle
Dans les lumeaus, cet Arue renouuelle
Pareil dedein, non content du second,
Tant etoit l'air en déluges fécond.
Qui a tant pu causer d'humidité,
Etans les cinq es lieus d'aridité ?
Seroit ce point luppiter, qui conuerse
Auec l'Enfant qui son Aiguière verse?
Et puis Saturne au Scorpion posé?
Ou rOrion au Soleil opposé?
Seroit ce point le Trigone aquatique.
Qui veut ouurer sa dernière pratique,
Ains que céder dedans douze ans exprès.
Au grand Trigone ardent, qui vient après.
Et auons eu, parmi ces defortunes,
La glace horrible, et neiges importunes.
Qui ont en l'air, en la terre, et es eaus,
Transi de froid, bestes, poissons, oiseaus :
On ne voit point en l'année où nous sommes,
Perdriz, leurauz, plaisir des gentizhommes,
286 TIERS LIVRE
Comme on souloit : ni en l'air, ni aus chams,
Oiseaus bandez, et degoiser leurs chans.
0 que mon cœur à de dépit et d'ire,
De tant de fois vn mesme fait redire,
Et que le tems obstiné me retreint
En vn suget si dur et si contreinl !
Voici ancor' que le pesant Saturne,
Du Scorpion frapant l'Astre diurne,
Dedans l'Aquaire, après l'an, retourné,
Nouueau debord pluuieus a donné.
Ce Rone ancor' a mis à la renuerse
Le pont refait, qu'à Seissel on trauerse :
La neige es Mons se fondant de reclief
En plein hyuer, pour croître le mechef.
Plus que iaraais sa fureur a montrée
L'eau rauineuse en Chamberi entrée :
Et excédant ses coùtumiers debors
De meinte rue a surmonté les bors.
El à Lyon, qui ses foires exploite.
Tout de nouueau fut troublée l'emploite ;
Et les marchans ia tant endommagez,
De mal sur mal se trouuerenl chargez.
Ces iours Mercure es Poissons se vint mettre,
Puis contre luy la Lune en diamètre.
Soir, que l'éclair, et le Ciel qui tonna
En plein hyuer, le vulguere étonna.
Donq' faudroit il de ces eaus pluuiales
Tousiours se pleindre, et des ces fluuiales,
Si les malheurs venoint de leur seul cours,
N'estans aydez d'autres plus grans concours.
Les douze mois, ont tous en vne année
DE LA SAVOYE. 287
Quelque sinistre auenture donnée : *
Voire plusieurs, si notre souuenir
Pouuoit les tems et les lieus retenir.
Les Elemens, contraires, entre eus quatre
Se sont bandez, pour à l'enui combatre,
A qui seroit le plus desordonné.
En cet état de Nature étonné.
Souz les Poissons, trois soirs qui se suiuirent,
Second de Mars, et tiers, et quart, se virent
Les feus ardens sur les maisons epars.
Dans Anecy, et aus procheines pars :
Venus étant au Soleil iointe, à iuste,
Alant arrière, et Mars des raiz combuste,
Deuers la fin des Poissons paruenant,
Phenon, les trois du Scorpion tenant.
Et sembloit bien es toiz le feu se prendre,
Tant qu'au secours chacun se venoit rendre :
Ici pensiez, que là le feu fût pris :
Là vous pensiez, qu'ici il fût épris :
Cbacun en soi auoit fraieur et creinte
Pour son voisin, plus que pour soi empreinte.
Au tour du Lac, et mesmes au dedans.
Brandons de feu tombèrent tous ardens.
Souz le Toreau, qu'auec l'épaule destre
De rOrion la Lune pouuoit estre.
Vers la minuit, la Terre s'ébranla.
Dans Anecy, Peletier étant là :
Mais peu durant, et tant que met vn homme
A s'eueiller la nuit d'vn profond somme :
Car es Mons creus, enlr'ouuers par dessouz,
Plus pronteraent les grans Vens sont dissouz.
288 TIERS LIVRE
Et n'onf été assez griez et molestes
Les grans efors de ces signes funestes,
Sinon qu'on vît (ô cas bien oulrageus
A la Nature!) vn ecler orageus
Sortir de terre, exhalant la fumée,
Suiuie acoup d'vne flamme alumee,
Et puis d'vn bruit le tonnerre imitant,
Et de ça bas le haut Ciel irritant :
lour, qu'à Saturne ont donné noz vieus pères,
Entrant Phebus au Signe des deus Frères :
Le premier point de la Liure ascendant :
La Roche en est témoignage rendant.
Mais entre tant de mémorables signes,
Et de merueille à tous les Siècles dignes,
Du lac Léman le fait contagieus.
Est l'vn pour vrei des plus prodigieus :
Enorme fait, qui toute foi excède,
Toute longueur de tems, et tout remède.
Par tant d'etez, par tant d'hyuers suiuans,
Et entre gens sur leur garde viuans.
Ancor' le bruit rengreg'ant les prodiges,
Y va meslant fantômes et prestiges.
Corps simulez, de rencontre et deuis,
Ne diferans en rien des hommes vifs.
Mais aidez moi, ô Muses, à me taire,
Comme à parler, qui vous suis secrétaire :
» Car l'éloquence, est en rien ne disant,
» Mieus meintefois, qu'en beaucoup deuisant.
Noz suruiuans, oyans chose inaudite,
Estimeroint notre saison maudite,
Tant sont les cas de peu de foi pouruuz.
DE LA SAVOYE. 289
Si Ion ne croit à cens qui les ont vuz.
0 Dieu tout bon, qui les Siècles reueilles,
Et entreliens en tes grandes merueilles,
Toi qui te faiz en Nature honorer,
Qui saiz et peuz détruire et restorer.
Si les labeurs que tant tu m'as faitz prendre.
Si les desseins que tu m'as faitz apprendre,
Ou que ie tai', ou que ie ramentoi,
N'ont tems ni lieu où ressortir, sans toi.
Renforce moi mes espriz, qui s'appaisent
En tous tes faitz, puisque telz ilz te plaisent.
Autre que toi ne me peut conuoier,
Pour me garder de choir ou foruoier.
Or fai moi donq' arriuer, s'il est heure.
Et accompli l'espoir qui me demeure :
Tien moi la mein, et au lieu me condui,
Pour le repos de ce petit iourd'hui :
Ce tems pendant qu'en ma mein i'ai ma plume,
N'etein pourtant Tardent feu, qui m'alume
A plus grand fait, espérant que l'vn d'eus
N'empeschera l'honneur de tous les deus.
Donq' remetons tous ces cas déplorables,
Pour retourner aus faitz plus fauorables.
Si sera tems de reclioisir le bord,
Et de dresser la prouë vers le port,
Pour remener, auecques moi en France
Les Seurs qui m'ont gouuerné des enfance.
Et m'ont conduit en tant de lieus diuers,
Par le fort tems des etez et hyuers.
Que si Fortune onq' ne les a aidées,
Vertu pourtant les a si bien guidées,
19
290 TIERS LIVRE
Que les longs ans, auecques elles craz,
N'ont du labeur iamais été recruz.
Auec lequel l'espoir leur est facile
D'entrer ancor' en ce grand domicile,
Mesme portant de leurs dons familiers,
Pour pendre au haut des plus fermes piliers.
L'Astre annuel, ia l'estiuale pointe
Passoit d'huit iours :,sa Seur etoit coniointe
Sur les dixhuil des lumeaus, auec Mars :
Phenon la Liure eut aus vintehuit pars :
Les vintetrois des Poissons, lupin tindrent,
Les vintesept du Taure, Venus prindrent :
Mercure, au quart du Lion se geloit.
Quand laques vint là où laques etoit.
Reçoi ton Prince, Anecy, reuenanl.
Ce couple beau des chers enfans menant.
Bien tendres d'ans, mais deus gages bien fermes
De son amour, et deus genereus germes.
Dont sortiront les francs et beaus sions.
Au long aler des générations.
C'est meintenant, ô Muses honorables.
Que vous devez plus vous rendre exorables
A moi, si onq' mon chant vous fut agré,
Et si ie suis par vous Prestre sacré,
Des plus sugets et des plus volonteres,
le vous requier, Déesses saluteres.
Par Apolon votre Prince et fauteur.
Et de nos faiz de Médecine auteur.
Lui impetrer, qu'en brief lui soit rendue
Cete vigueur, qui lui est si bien due :
Car que lui sert d'estre en ses fermes ans?
DE LA SAVOYE. 291
D'auoir l'esprit, et le cueur si présens,
Sinon qu'aussi l'ame, qui Tcuertue,
D'vn pareil corps soit garnie et vêtue?
Sans qu'il se face es grans lieus regreter.
Où il ne peut sa présence prêter?
De quoi lui sert la veine tant eureuse,
Imbue à plein de votre eau sauoureuse,
Si la langueur ses beaus desseins trompant,
A tous les coups les va interrompant?
Enten ô Ciel, la grand' prière expresse.
Les criz et veuz d'vn peuple qui te presse,
Pour le secours de son Prince indispos,
Duquel dépend son bien et son repos.
Et si mes vers en ces Mons qu'ilz decriuent.
Tout à loisir se nourrissent et viuent.
Et en l'honneur des Princes genereus,
Viuent ancor' par toi, et toi par eus,
Anne, clair sang d'Hercule et de Renée.
Desquelz tu es l'eureuse fille aisnee :
Qui vas touiours meinlenant ton bon eur
Par les mariz, qui haussent ton honneur.
Et toi le leur, qui du fleuron Galique
Es prouenue, et de branche Italique :
Les guerres t'ont le premier preuenu,
Long tems te soit l'autre en paix meintenu.
Tu as, Sauoye, vn ornement ancore.
Qui ton renom de rarité décore.
Entre les dons de Nature estimez,
Sont les effetz aus Herbes imprimez.
Onq cete ouuriere, à produire ententiue,
Ne se montra si riche et inuentiue.
292 TIERS LIVRE
Qu'en ces hauz Mons, si noblement herbiiz,
Qu'on les diroit boutiques de Phebus.
Ne pensez pas qu'ell' ne se soit iouee,
Au grand pouuoir dont elle s'est douée :
Car quand ces Mons erig'a et vêtit,
Elle y voulut faire vn Monde petit.
Bien me déplaît qu'en l'abondance riche,
le suit contreint d'estre, à l'exposer, chiche :
Quand ie ne peu en lieu si plantureus.
Faire aucun chois, sinon auentureus.
Par tout, celle herbe amere est ranconlree,
A Gentian Illirique montrée :
En Anticire il ne faut point passer.
Pour l'vn et l'autre Elebore amasser :
Ny pour trouuer l'Absinte aromatique.
Ne faut chercher la région Pontique :
Mais au défaut du Dictam Candiot,
On voit par tout l'odorant Pouliot.
Assez y sont en leurs liens ordinaires.
Et l'Hépatique, et les deus Pulmonaires :
Et cellesla qui ont leurs noms tenuz
Du mol nombril, et cheueus de Venus :
Celles ancor' que du Satire on nomme,
Et rOrchis Grec, irritemens de l'homme,
Qui au deuoir de l'Amour se contreint :
Et cellela, qui les lieus molz retreint.
Dite Alquimile : et celle qui desserre
Les cours des Mois, qu'ilz disent Fiel de terre,
La Saxifrage, exquise aus Graueleus :
Le Liseron, exquis aus grateleus.
Le Splenion, consumant la râtelle.
DE LA SAVOYE. 293
La Germandree, ayant la vertu telle,
Et telle aussi l'Arabesque Cetrac :
La Scabieuse, eide contre l'antrac :
Toutes les cinq, ayans nom de Consoude,
Par qui la playe et rupture se soude :
La Fiiipende, et la Berle, qui sont
Propres aus reins, pour les vices qu'ilz ont.
Et tous les trois Eupatoires ancores.
Celui des Grecz, et celui des deus Mores :
Chacun ayant beauz effetz et diuers.
Dont l'Agerat, tue aus enfans les vers.
Et Gracedieu, qui l'Hysope figure,
Aimant les eaus, des playes promte cure,
Dont le Cheual deuient tout foible et lent :
Et à purger, breuuage violent.
La Numulaire, ainsi du denier dite,
Exquise à nous, aus Brebiz interdite :
Et la Merueille. au nom bien auenant,
Par les iardihs, de plante prouenant.
Ici ancor' sont les deus Sarrazines,
Seruans aus beins des nouuelles gesines ;
Et le Narcisse, attirant au dehors
L'épine, ou l'er affiché dans le corps.
Le Sermontein, la Bistorte, qui seruent
Es composez, qui de danger preseruent.
Et l'Heptaphile, à bien près imitant
Celle Bistorte, aus venins résistant :
Et notre Otruche, à ce tant estimée,
Des anciens ancor' non exprimée :
Comme non plus tant d'autres n'ont été
De nom, d'effet, ni de propriété :
294 TIERS LIVRE
Et la Lunaire, a la feuille entreiointe,
Qui est grapue au plus près de la pointe,
Belle pour vrei : les multiplicateurs,
Ne sai pourquoi, en sont grans amateurs :
Estce point celle (ou si l'auteur bruit erre,
Lui donnant nom?) qui le cheual déferre
Passant dessus? et, comme ancor' le bruit
Accorde au nom, qui à la Lune luit?
Et Martagon, entre les Liz nombree.
Des transmueurs ancor' mieus célébrée,
L'Androscmon, au Trucheran semblant.
Et comme lui, à l'etreindre sanelant :
Et celle ancor' aus greins rouges, Limoine,
A retirer les mois fluans idoine :
Et les Solans, prouocans à dormir :
Et l'Asaron, proiiocant à vomir.
Et le Ciclarn, qui soudein aide baille
A enfanter, quand la femme en trauaille.
Et cellela, qui d'ail a la senteur.
Gardant les corps d'aler à puanteur,
La tige ancor' de la grosseur du pouce.
Qui à la cime vne grand' feuille pousse.
Nom de chapeau de la Grèce portant,
Et le malin vlcere confortant.
Et l'herbe ayant la feuille dentelée,
• (Rifort sauuage, au vulguere appellée)
Et sa racine, vn goût fort et cuisant :
Aus hernieus breuuage fort duisant.
La Cacalie (où le merq deceuable
Dément les yeus) y est ancor' trouuable.
Qui a le ius comme Reglice dous,
DE LA SAVOTE. 295
Bonne au poumon, et àpreté de toux.
Et ne faut pas que par oubli demeurent
Les Aconiz, dont tant de bestes meurent,
Renars, et Louz, et les fiers Liepars,
Nez ennemis des etables et parcs :
Ancores moins celle herbe à voir tant belle.
Qui de Paris vulguerement s'appelle,
D'vn bois tout droit, aiant à deus endroiz,
Milieu et haut, quatre feuilles en crois.
Aus Aconiz tout contraire s'epreuue
Son rouge grein, qu'a la cime Ion treuue :
Qui au cerueau restore la raison.
Soit par langueur perdue, ou par poison,
l'ai longuement par ces Mons recherchée
L'herbe à bon droit des expers tant preschee,
A qui de l'ange a été fait le nom :
Mais ie ne sai s'elle s'y treuue, ou non :
lure, le Mont, qui les Cantons confronte,
Nous en fournit vne abondance promte.
Peust elle entière autant se conseruer,
Qu'eir peut de maus guérir et preseruer :
Sa creuse tige, et sa rare sustance,
Contre le tems n'ont longue résistance :
» Mais il conuient que nous viuons contens,
» Que les grans biens ne durent pas long tems.
Le Tamaris, aus feuilles palissantes,
Y croit au bord des Riuieres glissantes .
A la douleur des dens bien réputé.
Et à la rate enflée de durté.
Mais où me metz ie, en chose si diffuse?
Qui l'ornement du langage refuse?
296 TIERS LIVRE
Là où peu sert l'oreille sans les yeiis,
L'étude assez, mais l'epruue ancor' mieus.
Par tout i'inuoque, Apolon, ta puissance,
Pour de tes dons me faire iouissance :
Mais en ce lieu, tant ne veu m'amuser
A dire bien, qu'à bien faire et vscr :
Ici n'a grâce vn Vers suget au nombre.
Et des effetz il n'exprime qu'vne ombre :
Fai moi ici plus ouurer et sauoir :
Ailleurs fai moi plus d'elegance auoir.
Dessus la Vile, à qui le nom de Bonne
(Siège premier du Foucigni) se donne,
Et qu'au milieu Arue va ondoyant.
Est Môle assis, en son tems verdoiant
Pour les Bergers recherfchans la pâture :
Mais aus espriz admirans la Nature,
Les Simples beaus produisant a planté.
Plus qu'autre Mont par les Alpes planté.
Sa montée est moins roide que hauteine.
Dessus la pointe ayant une fonteine.
Dont le clair bruit, donne à ceus qui sont las
Du long monter, grand' frescheur et soûlas.
Là vne odeur de fleurs epanouyes,
Rend du cerueau les forces reiouyes :
Soit celuila qui de toutes s'epard.
Ou soit celui des vues tout apart.
Non loin de lui, est Sodene (ainsi comme
Il n'i a Mont, que le païs ne nomme:)
La Roche voit tous les deus audeuant.
Môle vers Nort, Sodene vers Lëuant.
Et qui voudra des Mons voir l'outrepasse,
DE LA SAVOYE. 297
Par ces deus là, lui conuiendra qu'il passe.
Dedans les deus, mesme nombre ne vient :
Mais à chacun sa rarité conuient :
Quand le premier vous aurez vu à l'aise.
Force sera que l'autre autant vous plaise.
Et ainsi sont près à près confrontez.
Pour en leur tour estre tous deus montez.
Mais quel pouuoir peut estre tel, qu'il rende
L'air et la terre en concorde si grande?
Et qu'vn Soleil donne si grand' tiédeur
Sur ces sommetz ouuers à la froideur?
Des flocz neigeus la force aérienne
Couure et nourrit la moiteur terrienne,
Et la défend de Tiniurc des Vens,
Soint glaciaus, arides ou feruens.
Vreiment ici se voit la grand' largesse
De la Nature, ou mieus, la grand' sagesse.
Qui de son sein tout par ordre départ.
Et qui en donne à tous âges leur part.
D'œil attentif vous admirez les Plantes
Ancor' sans nom, et si peu resemblantes
A cellesla que l'Empirique écrit
En ce bel Euure à son Aree inscrit.
N'a cellesla qu'a trouuees notr' âge,
Leur donnant nom de leur forme et ouurage.
Grande faueur à noz siècles tardiz,
Plus grande ancor', qu'ans siècles de iadis,
Qui a montré ces herbes et racines,
A nouueaus maus, nouuelles médecines :
Quoi que n'aions ancores ce merci,
Que tout l'effet nous en soit eclairci :
298 TIERS IIVRE
Mais pensons bien, que les longues années
Donnent le cours à toutes choses nées :
» Sauoir ne vient à l'homme qu'à tems du,
» Et pour labeur les Dieus ont tout vendu.
Noz sens premiers l'aime Génie honorent,
Pour les beautez qui la terre colorent :
Puis à loisir la forme faut noter :
Apres au goîit la saueur rapporter,
Si salée est, ou insipide l'herbe,
Dousse, amere, acre, acide, austère, acerbe :
Quel temps les fait naître, auancer, vieillir :
Quele est la fleur, et la greine à cueillir :
Et si la force au sécher diminue.
Ou s'elle s'augmente, ou s'elle continue.
Ainsi en art assemblant les raisons.
Par vreye «preuue vn iugement faisons,
N'auons nous pas decouuert les riuages
De l'autre Monde, et les veluz Sauuages?
Dont s'est connu ce haut feuillu Petun,
A tant de maus vtile et opportun?
Et autres dons, dcsquelz Tesperience
Nous a formé peu à peu la science?
Si la vertu autre terroi sentant.
Et autre Ciel, ne s'aloit démentant.
Si nous eussions pourtant la connaissance
Des nôtres biens, ou la iuste puissance
Sur noz désirs, sans estre mendiens
Par les pais Mores ou Indiens :
Nous n'aurions point d'espérances douteuses,
Ni de noz faitz repentances honteuses :
Ayant voulu trop chèrement aimer
DE LA SAVOYE. 299
Les nouueautez qui vienent d'outremer.
» Le naturel profit, et légitime,
» Perd tout son pris, quand on le desestime.
» Le conuoiter, qui nous ronge et détruit,
» Du bien contant nous fait perdre le fruit.
Bien auons nous vn instinct, qui fait croître
Dedans noz cueurs l'enuie de connoitre :
Cent mil obgetz se trouuent d'admirer,
Cent mil et plus, qui nous font désirer,
Souz les secretz de la grand' Prouidence :
» Mais le désir doit auoir sa prudence :
» Cil qui n'a vu que son seul lieu natif,
» Il a vescu ainsi comme captif:
» Celui qui est hors de la tourbe vile,
» Et tout vn Monde estime estre vne Vile,
» Eureus est il, si ici et ailleurs
» Il rend ses faitz et ditz tousiours meilleurs.
» Mais si l'aler et le voir, nous attise
» De veins obgetz tousiours la couuoise,
» Meilleur seroit du Berger le parti,
» Qui n'est iamais des Montagnes parti.
A tant par moi la Sauoye chantée,
Apres l'auoir deus ans entiers hantée,
Et aiant vu cinquantecinq hyuers,
Au Tems ailé ie consacre mes vers.
FIN.
LISTE DES MEMBRES
DE LA
SOCIÉTÉ SAVOISIENNE D'HISTOIRE
ET d'archéologie
Fondée à Çhambéry le 6 août 1855.
lleiiibreB fondateurs.
Albert Joseph , docteur-médecin à la Molte-Servolex.
Ansermin Victor, employé à la poste aux lettres à
Çhambéry.
Arnaud Joseph-Dominique, avocat à Çhambéry.
Auclair François-Marie, procureur à Annecy.
Barbe Guillaume, rentier à Çhambéry.
Beauregard Paul, subst.-proc"" des pauvres à Çhambéry.
Bebert François-Marie, notaire à Çhambéry.
Bebert Joseph-Marie, docteur-médecin à Çhambéry.
Bécherat Jean-Louis, horloger-bijoutier à Çhambéry.
Bel François, avocat, ancien magistrat, à Montmélian.
Bergoën Félix, intendant de la province de Tarentaise,
à Moùtiers.
Berlie Jean-Jacques , négociant k Çhambéry.
302
Bel thel Louis , employé au bureau de la télégraphie
électrique , à Chambéry.
Billô Ignace , employé au ministère des travaux pu-
blics à Turin.
Boccoz Jean-Baptiste, commis en librairie, Chambéry.
Bochet Jean-Marie, pharmacien à Chambéry.
Bocquin Claude, procureur à Chambéry.
Bontron Francisque, avocat à Chambéry.
Bottero Albert, imprimeur-typographe à Chambéry.
Bouchet Louis ,. secrétaire à la direction des contribu-
tions à Chambéry.
Bron Pierre, agent-voyer à Chambéry.
Burdin Marc , négociant à Chambéry.
Burnet François, secrétaire à l'intendance générale de
Chambéry.
Burnier-Fontanel Paul , propriétaire à Reignier.
(^astellazzo Louis , directeur de la compagnie des
mines à Albertville.
Chapperon Laurent, vice-consul sarde à Smyrne.
Chapperon Timoléon, à Chambéry.
Charmot César, homme de lettres à Chambéry.
Corcelet Pierre , trésorier de la caisse d'épargnes à
Chambéry.
Curt-Comte Eugène, avocat à Thonon.
De Bornes , principal du collège national de Chambéry.
Degalis Hippolyte, juge au tribunal de Bonneville.
De Glapigny, propriétaire à Chamoux.
De la Palme Albert, étudiant en droit à Turin.
De la Palme Charles, rentier à Chambéry.
303
Dénarié Jules , propriétaire à Reignier.
Despine Félix, conseiller d'intendance à Chambéry.
Dessaix Antony, homme de lettres à Genève.
Dessaix Joseph, à Chambéry.
Drivet Claudius, employé aux messageries à Chambéry.
Dubouloz Ernest, propriétaire-rentier à Thonon.
Dubouloz Jean-Bapt., docteur-médecin à Montmélian.
Duclos Eugène, négociant à Chambéry.
Dufour Pierre, agent-voyer-chef à Chambéry.
Dumont Adolphe, substitut-greffier à Bonneville.
Dunant Eugène, percepteur à Chamoux.
Dupraz Jean-Pierre, à Annecy.
Dupraz, docteur-médecin à Evian.
Dumas Joseph, notaire à Venue.
Du Marterey, libraire à Chambéry.
Fattoud , propriétaire à Montmélian.
Finet Auguste, procureur à Chambéry.
Fontaine , liquidateur à Chambéry.
Fontaine-Tranchant J.-Elie , avocat à Albertville.
Frechet Pierre -Marie, procureur à Thonon.
Gaillard , ancien conservateur des hypothèques à St-
Marcellin ( Isère ).
Guillermin Charles, avocat à Chambéry.
Guillermin François, agent d'affaires à Chambéry.
Henry Victor , employé au comptoir d'escompte à
Chambéry.
Héritier Claude , vérificateur des contributions à Aix-
les-Bains.
304
Huguenin Auguste , professeur d'histoire naturelle au
collège national de Chambéry.
Huguenin Joseph, employé aux douanes à Chambéry.
Janin Jean, agent d'affaires à Chambéry.
Jacquier Jean-Baptiste, avocat à Chambéry.
Jacquier, percepteur à Chambéry.
Joly Joseph, libraire à Chambéry.
Lacoste-Fleury, propriétaire-agronome à Cruet.
Lanfrey Pierre , auteur de UEglise et les Philosophes
du dix-huitième siècle , Paris.
Leyal Louis-Marie , inspecteur des écoles primaires de
la division administrative de Chambéry.
Loguet Joseph , entrepren"" de fournitures à Chambéry.
Lubin Jean-Antoine, procureur à Chambéry.
Marchand Henri , notaire à Chambéry.
Maure André, procureur à Chambéry.
Meugnier Hippolyte, employé au comptoir d'escompte
à Chambéry.
Michaud , docteur-médecin à Chambéry.
Monet Hyacinthe, agent d'alïaires à Chambéry.
Mossière François, agent d'affaires à Chambéry.
Muffat René, instituteur à Chambéry.
Mugnier François, avocat, juge du mandement de
Lanslebourg.
Nicolet Joseph, avocat à Chambéry.
Nicoud Jean-Baptiste, procureur à Chambéry.
305
Ougier Henri, avocat à Chambéry.
Paget C. -Marie, négociant à Thonon.
Pallatin Jean-François, procureur à Chambéry.
Pellegrini Bernard , architecte à Aix-ies-Bains.
Pépin Joseph , rentier à St-Pierre-d'AIbigny.
Perret Alexandre, brasseur à Chambéry.
Perret Louis^ docteur-médecin à St-Pierre-d'Albigny.
Perrier Janus, employé aux douanes à Chambéry.
Perrin Joseph , libraire-éditeur à Chambéry.
Perrin Jean-Jacques , avocat , ancien magistrat , à la
Motte-Servolex.
Perrissoud Jean-Marie, docteur-médecin à Annecy.
Piccus Adolphe , employé au bureau du dignement de
risère , Chambéry.
Pinget, docteur-médecin à Bonneville.
Python Jean-Jacques, procureur à Chambéry.
Rabut François, professeur d'histoire au collège na-
tional de Chambéry.
Rabut Jean-Jacques, joaillier à Paris.
Rabut Laurent, peintre, professeur à l'école des arts
à Chambéry.
Replat Jacques , avocat à Annecy.
Revel J.-L., architecte, professeur à l'école des arts
à Chambéry.
Rey Jean-Jacques, avocat à Chambéry.
Saillet Claude-Joseph , professeur au collège national
de Chambéry.
Saluées, pharmacien au Pont-Beauvoisin.
20
306
Serand Eloi , négociant, à Annecy.
Simond Joseph, greffier à St-Julien.
Simond Claude , inspecteur forestier à Chambéry.
Thorens Charles-Félix, à Thonon.
Vallet Jean , sculpteur à Chambéry.
Vernaz Auguste, avocat à Chambéry.
Vissol Jean , propriétaire à Montagnole.
Vulliermet B., imprimeur à St-Jean-de-Maurienne.
Membres honoraires.
Bertini , professeur de la philosophie du droit à l'Uni-
versité de Turin.
Ricotti, professeur d'histoire à l'Université de Turin.
Le Prévost Auguste , membre de l'Institut de France
et des Comités historiques.
Soret Frédéric , ancien secrétaire de la Société d'his-
toire et d'archéologie de Genève.
Membres reçus le iO août 1856.
Buniva Joseph, avocat coUégié, professeur à l'Univer-
sité de Turin.
Cabaud Paul, artiste-peintre à Annecy.
Caffe, docteur-médecin à Paris.
Dumas, avocat à Chambéry.
Favier Joachim , greffier au tribunal de première in-
stance de Chambéry.
307
Martin Jules, employé à la douane du Chable.
Sevez, préparateur à l'école de chimie.
Simond Joseph , greffier au Biot ( Chablais ).
Viridet Marc , chancelier d'Etat à Genève.
Membres honoraires.
Cibrario Louis, de Turin.
Chapponnière J.-J., docteur-médecin à Genève, prési-
dent de la Société d'histoire et d'archéologie.
Forel François, avocat, président de la Société de la
Suisse romande.
Keller, président de la Société des Antiquaires de
Zurich.
Macé Antonin , professeur d'histoire à la Faculté des
lettres de Grenoble.
Pilot, à Grenoble.
Sclopis Frédéric, président de la royale Députation
des Monumenta historiœ patriœ à Turin.
Composition dn Bureau de la Société.
MM. Dessaix Joseph, président.
Guillermin Charles, vice-président.
Saillet C.-L. i
r. 1. T. AT ^ secrétaires.
Bebert F. -M. 1
Corcelet Pierre, trésorier.
308
Membres adjoints au bureau
pour former la commission de publication.
MM. Botlero Albert.
Leyat L.-M.
Rabut François.
Commission de recherches.
MM. Huguenin Joseph à Cliambéry.
Billô Ignace à Turin.
Lanfrey Pierre à Paris.
Curt Comte Eugène à Thonon.
Henry Victor à Chambéry.
Commission d'antiquités.
MM. Dufour, architecte.
Revel, architecte.
Rabut Laurent, peintre.
Vallet, sculpteur.
Mugnier , avocat.
TABLE DES MATIÈRES
■^>*^
Rapport sur la formation et les travaux de la So-
ciété savoisienne d'histoire et d'archéologie, par
M. Joseph Dessaix v
Règlement de la Société savoisienne d'histoire et
d'archéologie xlv
MÉLANGES.
Documents relatifs au couvent de S. Dominique de
Chambéry, publiés par M. François Rabut. ... 1
Première série. — Introduction.
I. Catalogue et obituaire des religieux profès
du couvent des dominicains de Chambéry 16
310
Pages.
IL Liste des prédicateurs du sénat. — Catha-
logue des prédicateurs qui ontpresché de-
uant le sénat les aduents et caresme dez
Tanné 1646 40
IIL Liste des prieurs du couvent des domini-
cains de Chambéry 46
Table des personnes dont il est fait mention dans
ces documents 61
Notice de M. de Conzié des Charmettes sur M""* de
Warens et J.-J. Rousseau, publiée par M. Ch.
Guillermin 73
— Bail de la propriété des Charmettes passé par
noble Claude Noerey à dame Louise-Eléo-
nore de Latour, baronne de Warens .... 87
Liste des hameaux , châteaux , fermes et autres
lieux habités quelconques portant un nom parti-
culier, de la province de Savoie - Propre, re-
cueillie et éditée par M. François Rabut 91
L Liste par ordre alphabétique des communes 97
IL Liste alphabétique des hameaux, châteaux,
fermes , etc. de la province de Savoie-
Propre 120
Notice sur Jean-Marie Frère, docteur de Turin,
ancien chanoine de Chambéry, curé de Collonges-
sous-Salève, et sur les manuscrits qu'il a laissés,
par M. Joseph Dessaix 171
La Savoie de Jacques Pelletier du Mans, précédée
311
Pages.
d'une dissertation critique sur l'auteur et le
poème , par M. Joseph Dessaix 1 97
Liste des membres de la Société savoisienne d'his-
toire et d'archéologie 301
Composition du bureau de la Société 307
Membres adjoints au bureau pour former la com-
mission de publication. — Commission de re-
cherches. — Commission d'antiquités 308
FIN DU TOME PREMIER.
ETTY CENTER L
BRARY