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Full text of "Mémoires et documents"

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IlÉMOIRES  ET  DOCVMEi\TS 


PUBLIES    PAR 


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D'HISTOIRE 


ET   D'ARCHEOLOGIE 


TOME    XXVII 


DEUXIEME    SERIE  —   TOME    H 


NOTES  POUR  L  HISTOIRE  DES  SAVOYARDS  DE  DIVERS  ETATS 

LES  MÉDECINS 


TANINGE  ET  SES  ENVIRONS 

LETTRES  DES  PRINCES  DE  SAVOIE  A  LA  VILLE 

DE  CIIAMBÉRY  (1393-1528) 


CHAMBÉRY 

IMPRIMERIE   MÉNARD,    PLACE   SAINT-LÉGER 

1888 


MEMOIRES  ET  DOCUMENTS 

PUBLIÉS   PAR   LA 

SOCIÉTÉ  SAVOISIENNE 

D'HISTOIRE  ET  D'ARCHÉOLOGIE 


La  Société  laisse  à  cliaque  auteur  la  responsabilité 
de  ses  opinions  et  de  ses  assertions. 


IIÉNOIRES  ET  DOClMEiWS 


PUBLIES    PAR 


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D'HISTOIRE 

ET   D'ARCHÉOLOGIE 

FONDÉE  LE  6  AOUT  1855 
RECONNTE  COMME  ÉTABLISSEMENT  D'UTILITE  PUBLIQUE 

PAR  DÉCRET  DU  8  OCTOBRE  18S1 


TOME  xxvn 


DEUXIEME    SERIE  —   TOME    II 


CHAMBÉRY 

IMPRIMERIE   MÉNARD,    PLACE    SAINT-LÉGER 


1888 


A  UU     Ui-I   4    <       VL.  KW 


UBRARY 


BULLETIN 


DE    LA 


r  / 


SOCIETE  SAVOISIENNE 

D'HISTOIRE   ET   D'ARCHÉOLOGIE 

1887-1888 


I 

TRAVAUX   DE    LA    SOCIÉTÉ 


Séance  du  6  novembre  1887. 

{Présidence  de  M.  Mugnier.) 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  16  août  1887 
est  lu  et  adopté, 

M.  Jose]:)li  Collonge  (de  Rumilly),  manufactu- 
rier à  St-Etienne  (Loire),  présenté  par  MM.  Mu- 
gnier  et  Gantin,  et  M.  le  baron  Auguste  Angleys, 
avocat  à  Cliambéry,  présenté  par  MM.  Mugnier 
et  Marie-Girod,  sont  reçus  membres  effetifs  de  la 
Société. 

M.  Marie-Girod  présente  au  nom  de  M.  Fuzier, 
avocat,  des  L.  L.  P.  P.  de  Victor-Amédée  III,  du 
15  juillet  1785,  approuvant  le  contrat  du  2  novem- 
bre 1784,  Arnaud  notaire,  par  lequel  Jean-Louis 


VI 

VuUiet  de  la  Saunière,  marquis  d'Yenne,  a  affran- 
chi, en  exécution  de  l'édit  du  19  décembre  1771 
et  pour  le  prix  de  25,000  livres,  la  communauté 
de  Saint-Jean-de- Chevelu,  de  tous  droits  et  de- 
voirs féodaux  dépendant  du  marquisat  d'Yenne  et 
de  la  seigneurie  de  Chevelu. 

M.  Antony  Dessaix  fait  une  communication  re- 
lative au  nom  de  Dorcas,  qui  se  lit  sur  une  des 
inscriptions  romaines  d'Aix-les-Bains.  Un  échange 
d'observations  a  lieu  à  cet  égard  avec  M.  Laurent 
Rabut. 

M.  Mugnier,  vice-président  du  comité  d'inspec- 
tion de  la  Bibliothèque  pu1)lique  de  Chambéry, 
signale  l'accroissement  considérable  que  cet  éta- 
blissement vient  de  recevoir  par  la  remise  qui  lui 
a  été  faite  des  livres  qui  constituaient  la  bil)liothè- 
que  du  Collège  des  Jésuites.  Il  donne  à  ce  sujet 
les  renseignements  suivants  tirés  du  catalogue 
dressé,  il  y  a  quelques  années  et  d'après  un  ancien 
répertoire,  par  un  professeur  du  lycée. 

«  L'ensemble  des  livres  remis  à  la  ville  de  Cham- 
béry est  d'environ  6,000  ouvrages  formant,  envi- 
ron aussi,  10,500  volumes.  Ils  sont  divisés  en  huit 
sections  principales  :  théologie ,  726  ouvrages  ; 
lurisprudencc,  163;  philosophie,  ^21  ;  belles-let- 
tres ^  1.116;  sciences j  1.528;  beaux-arts,  96;  Jds- 
toire  et  géographie,  1.600  ;  mélanges  et  pohjgra- 
pheSj  455.  Cette  dernière  section  est  censée  former 
2.905  volumes,  mais  il  est  à  remarquer  que  dans 
ce  nombre  il  existe  une  vingtaine  (r<Mivragesclas- 


VII 


siques  ou  de  brochures  à  plusieurs  exemplaires  : 
10,  30,  60  et  même  336  pour  l'un  d'entre  eux. 

Il  n'y  a  presque  pas  de  ce  que  l'on  est  convenu 
d'appeler  les  grandes  collections ^  les  grands  ou- 
vrages, et  presque  tous  les  ouvrages  qui  rentre- 
raient dans  cette  qualification  sont  dépareillés. 
C'est  ainsi  qu'à  la  Bibliotheca.  veterum  pair  uni,  il 
manque  3  volumes  sur  27. 

Un  certain  nombre  d'ouvrages  importants  ou 
curieux  ont  disparu,  par  exemple  :  Atiedocta  ex 
Ambrosiance  Bibliothecœ  codicibus,  le  Roy cd  jeu 
des  échecs,  1615,  Analyse  des  échecs,  de  Pliilidor, 
V Architettura,  de  Palladio,  Iv^.  Description  histo- 
rique de  la  Bccsilique  métropolitaine  de  Paris, 
le  Rituel  des  Théophilanthropes,  le  Dictionnaire 
néologique. 

L'a])sence  de  ces  ouvrages  remonte  à  longtemps 
déjà,  peut-être  à  l'époque  où  les  jésuites  furent 
dissous  (1848). 

Le  plus  grand  nombre  des  ouvrages  des  trois 
premières  sections  est  en  latin  ;  quelques-uns  sont 
en  grec,  en  allemand,  en  anglais,  en  italien.  Pour 
la  plupart,  ils  ont  été  édités  au  xvn*'  et  au  xvni® 
siècles.  11  y  en  a  un  certain  nombre  du  xv!*"  siècle, 
et  nous  avons  noté  trois  à  quatre  incunables  : 
Sophologium,  Parisiis,  1477;  Opéra  Medica- 
Antidotarium,  Venetiis,  1497;  Plinii  Historia 
naturalis ,  Parisiis,  1514;  Cltroniron  Eusebii, 
Parisiis,  1518. 

Les  littératures  étrangères,  la    littérature  ita- 


VIU 


lienne  surtout,  sont  assez  largement  représentées. 
Il  en  est  de  même  pour  la  grammaire  et  la  phi- 
lologie. On  rencontre,  en  effet,  de  nombreux  ou- 
vrages sur  les  langues  mortes,  sur  toutes  les  lan- 
gues vivantes  de  l'Europe  et  quelques-unes  de 
l'Asie.  Cette  série,  jointe  à  celle  de  Varchéologie 
et  à  une  vaste  collection  de  relations  de  voyages^ 
soit  de  P.  Jésuites,  soit  d'autres  voyageurs,  est 
précieuse  pour  notre  Bibliotlièque  publique  qui 
n'était  pas  bien  pourvue  de  ces  catégories  de  li- 
vres. Ces  ouvrages  n'ont  pas  vieilli  comme  ceux 
qui  traitent  des  sciences  et  des  arts  ;  ils  seront 
toujours  fort  utiles  à  consulter.  Nous  signalerons 
enfin  un  certain  nombre  de  Mémoires  sur  la 
Révolution  française  et  quelques  manuscrits  dont 
la  valeur  ne  pourra  être  appréciée  qu'à  la  lecture. 

Le  comité  de  la  Bibliothèque  publique  et  le 
bibliothécaire  s'appliquent  à  compléter  autant  que 
possible  la  collection  des  écrivains  savoisiens  et 
des  livres  sur  la  Savoie.  Parmi  les  ouvrages  de 
cette  espèce  existant  dans  la  liililiothèquo  des 
Jésuites,  il  y  en  a  fort  peu  que  la  Bibliothèque 
publique  no  possède  pas  déjà;  et  il  en  est  de 
même  pour  une  grande  partie  des  autres  ouvra- 
ges, surtout  pour  les  plus  importants,  l'Art  de 
vérifier  les  dates,  par  exemple. 

Il  y  aura  donc,  lorsque  le  Musée-Bibliothèque 
qui  se  construit  actuellement  sera  prêt,  un  classe- 
ment rigoureux  à  faire  ;  il  faudra  éliminer  non 
seulement  les  doubles,  mais  encore  les  ouvrages 


IX 

dépareillés  et  ceux  qui  n'oiïrent  plus  un  intérêt 
réel.  Ce  serait  de  la  puérilité  que  d'encombrer  les 
rayons  d'ouvrages  qui  ne  devront  jamais  être  con- 
sultés ;  et  cela  pour  le  seul  plaisir  d'insérer  dans 
nos  Annuaires  que  la  Bil)liotlièque  de  Cliambéry 
compte  quarante  ou  cinquante  mille  volumes. 

En  résumé,  nous  pensons  que  la  Bibliothèque 
s'augmentera  d'environ  trois  mille  ouvrages  utiles. 
Cet  accroissement  n'est  certainement  pas  h  dé- 
daigner. » 

La  Société  reçoit  de  M.  Jules  \  Aiy  sa  brochure  : 
Esquisses  et  souvem'rs  ;  de  M.  Laroche,  procu- 
reur général,  son  discours  de  rentrée  sur  V Indé- 
pendance du  pouvoir  judiciaire  ;  de  M.  F.  Mu- 
gnier,  son  étude  historique  et  philologique,  l'Hô- 
pital d' Hermance  au  temps  de  Calvin  (1542)  ; 
de  M.  A.  Dessaix,  sa  chanson  humouristique  au 
Congres  des  sociétés  savantes  de  la  Savoie  de 
1887,  au  Pont-de-Beauvoisin ;  de  M.  Cl.  Blan- 
chard, sa  Note  sur  un  Temple  de  Mercure  au 
Bo  urget-du-Lac. 

Le  président  fait  part  à  la  Société  de  la  mort  de 
M.  Spencer  Fullerton  Bair,  secrétaire  de  la 
Smithsonian-Institution  de  Washington  et  di- 
recteur du  Musée  national  des  Etats-Unis,  sous 
la  direction  duquel  tant  de  remarquables  et  splen- 
dides  ouvrages  ont  été  publiés  et  nous  ont  été 
transmis.  La  Société  s'associe  avec  empresse- 
ment aux  regrets  causés  par  la  perte  de  cet  homme 
éminent. 


Séance  du  18  décembre  1887. 

(Présidence  de  M.  Mugnier.) 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est 
adopté. 

Sur  la  présentation  de  MM.  Marie-Girod  et 
Boget  et  sur  celle  de  MM.  Mugnier  et  Domenge, 
M.  Guillaume  Tardy,  géomètre  à  Chambéry,  et 
M.  J.  Martin-Franklin,  ancien  officier  d'artillerie, 
ancien  président  du  Club- Alpin  de  Savoie,  sont 
successivement  reçus  membres  effectifs  de  la 
Société. 

M.  François  Descostes,  ancien  bâtonnier  de 
l'Ordre  des  avocats,  fait  don  de  sa  notice  nécrolo- 
gique intitulée  :  Deux  Illustrations  du  barreau 
de  Chambéry  :  M"  Perrier  de  la  Bail  de  et  M^ 
Roissai'd.  M.  J.  Martin- Franklin  envoie  l'un  des 
dix  exemplaires,  tirés  sur  papier  spécial,  de  l'ou- 
vrage qu'il  vient  de  publier  avec  M.  L.  Vac- 
carone  :  Notice  historique  sur  l'ancienne  route 
de  Charles  -  Emmanuel  II  et  les  Grottes  des 
Echelles. 

Le  président  signale  l'intérêt  qu'offrent  ces 
deux  publications  de  nos  sociétaires.  De  vifs  rc- 
merciments  sont  adressés  aux  donateurs, 

M.  Laurent  Rabut  présente  une  éi)ingle  romai- 
ne en  os,  trouvée  dans  les  tranchées  de  la  nécro- 
pole de  St-Just,  à  Lyon.  Cette  pièce,  fort  bien 
conservée,  est  surmontée  de  la  tête  casquée  d'un 
soldat.  Le  travail  en  est  très  fin. 


XI 


M.  Lathoud  donne,  comme  prélude  à  un  travail 
sur  l'église  du  Bourget-du-Lac,  des  détails  fort 
curieux  concernant  l'église  romaine  et  le  temple 
de  Mercure  auquel  elle  a  succédé.  M.  Lathoud 
pense,  en  effet,  que  ce  temple  n'était  nullement 
sur  la  montagne,  mais  à  l'endroit  même  où  l'on  a 
découvert  les  colonnes  et  les  cippes  emploj^és  à  la 
construction  des  monuments  qui  se  sont  super- 
posés les  uns  aux  autres. 

M.  Mugnier  donne  lecture  d'un  contrat  du  24 
juin  1562,  par  lequel  les  Dominicains  de  Cham- 
béry  vendent  un  pré  situé  â  Cognin,  lieu  dit  à  la 
Ratière,  près  du  nant  Foresan,  au  bord  de  la 
route  de  Cliambéry  à  Aiguebelette.  La  communi- 
cation de  ce  document  plein  de  renseignements 
intéressants  est  due  âM.  Revilliod,  secrétaire  gé- 
néral de  la  municipalité  de  Saigon  (Cocliinchine 
française).  Cette  pièce  s'ajoutera  heureusement  au 
travail  publié  par  M.  François  Rabut  sur  les  Do- 
minicains aux  tomes  I  et  II  des  Mémoires  de  la 
société,  l"'''  série  : 

Au  nom  de  Dieu.  soit.  L'an  mil  cing  cent  soixante 
deux  et  le  24^  Juing  ])ar  la  teneur  de  ce  présent  pul)lic 
instrument  A  tous  soit  notoire  que  par  devant  moi  no- 
taire  se  sont constitues  Révérends  frères  Pierre 

Revilliodi  docteur  en  théologie  prieur  du  couvent  Sainct 
Dominique  de  ceste  ville  de  Chambery,  R^^  frère  Jehan 
Foressi  docteur  en  tlieologie,  frère  Humbert  Barbichon 
supprieur  (sic,  sous-prieur)  frère  Pierre  Gay  secrétaire, 
frère  Loys  Barrier,  frero  Georges  Bastardi,  procureur, 


XII 

frère  Jehan  Pignati,  frère  Anihoyne  Baudet,  frère  Ny- 
collas  Albert,  frère  Jehan  Mollard,  frère  François 
Luttrinj,  frère  Pierre  Pin,  frère  Hnmbert  Basset,  frère 
Jelian  Alby  et  frère  Gabriel  Collobati  (1)  tous  religieux 

du  dit  couvent lesquels  ....ont  affermes  et  et 

attestes  par  leurs  foys  et  serments  qu'ils  ont  pour  ce 
prestes  mectant  leurs  mains  en  leurs  poitrines  qu'ils 
sont  en  très  grande  nécessite  d'argent  pour  subvenir  aux 
afferes  et  nécessites  urgentes  deux  et  de  leur  dit  couvent 
et  notamment  pour  satisfere  a  leurs  debtes  qui  excédent 
la  somme  de  unze  cens  florins  car  ils  doibvent  a  noble 
Michel  Guilliet  seigneur  de  Monthouz  44  fl.  6  gros  sa- 
voir pour  prest  par  le  dit  s''  de  Monthouz  au  dit  couvent 
faict,  au  sire  Henry  Bay  10  escus  aussi  pour  prest,  a 
honneste  Amed  Piccolet  marchand  bourgeois  de  Cham- 
bery  et  a  présent  syndic  de  Chambery  184  fl.  11  gros 
pour  du  drapt  pour  les  dits  religieux  —  a  honneste  Clé- 
ment apothicaire  du  dit  couvent  20  fl.  10  gros  2  quarts 
pour  marchandise...  a  François  Berthier  bochier  190  fl. 
10  gros  pour  vendiction  de  chair,  a  André  Cochet  bochier 
7  fl.  3  gros  3  quarts  pour  vendiction  de  chair  —  a  la 
vesve  de  feu  Claude  Perrier  fromagier  92  fl.  1  gros  pour 
vendiction  de  marchandises  tant  par  le  dit  feu  Perrier 
que  par  la  dite  vesve  tant  fromage  beurre  que  sire  (cire), 
a  Th....  Albert  4  fl.  10  gros  pour  vendiction  de  drapt,  au 
sire  Anthoine  Bel  pour  vendiction  et  ex]:>edition  de  bled 
et  a  M''  Pierre  Thomas  Guavante  2  fl.  4  gros,  a  la  femme 
de  Me  Loys  Porrod  procureur  au  Sénat  13  fl.  7  gros  2 

(1)  L'écriture  de  notre  document  est  très  lisible,  sauf  pour 
un  mot  ou  doux.  Les  noms  des  religieux  qui  se  trouvent 
dans  les  listes  du  maïuisci'it  du  P.  Pelin  devront  être  lus  : 
Rccilllaadi  et  non  Uevllliandi,  Forcsii  et  non  Forrerii,  etc. 


XIII 

quarts  pour  vendiction  et  expédition  de  salleure  de  cares- 
me  et  de  ung  barrai  de  vin  A  Mons'"  le  comm.  Rallin 
et  a  Monsi"  le  secrétaire  dy  vone  pour  vendiction  et  expé- 
dition de  unze  vaisseaulx  froment  65  (trois  vingts  cinq) 
fl.  6  gros  (1)  au  cuisinier  du  couvent  pour  ses  salaires 
de  l'année  1561  30  fl.  (2)  Oultre  lesquels  debtes  le  dit 
convent  nécessairement  [doibt]  achepter  du  bled  pour 
eux  nourrir  et  allimenter  car  ils  n'ont  grand  bled  pour 
vivre. 

A  ceste  cause  n'ont  moien  de  subvenir  a  leurs  dites 
nécessites  très  urgentes  et  de  paier  leurs  debtes  sans 
vendre  des  immeubles  de  la  dite  religion  et  convent  et 
aiant  sur  ce  advisé  et  sestant  a  ces  fins  congreges  par 
plusieurs  fois  capitulairemeut  ont  délibère  et  resollu  que 
leur  convient  vendre  le  ])re  cy  après  désigne  comme 
estant  pour  le  présent  des  biens  moyns  dommageables 
de  leur  dite  religion  et  convent  daultant  que  cest  pièce 
séparée  de  leurs  aultres  biens. 

A  laquelle  vendiction  et  allienation  Rev^  père  frère 
LoysdeBolo,  docteur  en  théologie  vicaire  général  de 
la  province  des  religieux  dudit  ordre  Sainct  Domini- 

(1)  Le  froment  coûtait  donc  légèrement  moins  de  6  florins 
le  veissel  (environ  80  litres).  Le  13  mars  1562,  Emmanuel- 
Philibert  avait  rendu  un  édit  sm'  la  valem*  des  monnaies. 
L'écu  valait  3  livres.  Le  florin  valait  environ  13  sous  ;  le 
Duc  en  fit  battre  en  1578  qui  valurent  alors  envh'on  15 
sous. 

(2)  Le  tout  fait  654  fl.  8  deniers  gros  et  3  quarts,  un  j^eu 
moins  du  prix  de  vente  qui  va  être  indiqué.  C'étaient  là  sans 
doute  les  dettes  dont  le  paiement  était  réclamé  et  urgent.  La 
somme  qui  resterait  dis2)onible  était  destinée  à  l'achat  du 
blé  pour  l'année. 


XIV 

que  (1)  a  consenti  et  permis  ycelle  fere  sachant  etc.. 
ainsi  qu'il  appert  de  Tactestation  cy  après  tenorisée  (2) 
(Le  vicaire  général  et  les  religieux  ont  cherché  un 
acheteur  et  après  avoir  offert  leur  pré  à  divers  ils  n'en 
ont  pas  trouvé)  qui  face  meilleure  condition  et  en  offre 
plus  hault  que  noble  François  Trouilloux,  secrétaire  de 
Monseigneur  en  son  Conseil  d'Etat  qui  s'est  offert  en 
bailler  sept  cens  florins  pourvu  qu'elle  lui  soit  assurée 
(la  pièce  de  pré)  oX  maintenue  de  toute  éviction.  C'est 
pourquoi  les  susdits  ont  vendu  à  nol^le  fran.  Trouilloux, 
la  dite  pièce  de  pre  contenant  environ  4  seytorees,  avec 
les  arbres  y  estants  située  au  territoire  de  Cognin,  lieu 
appelé  en  la  ractiere  jouxte  le  nant  de  Foresan  du  le- 
vant. Le  pre  terre  et  vigne  de  noble  Jehan  Gaspard  Lam- 
bert seigneur  de  la  Croix  du  couchant  et  du  vent.  Le 
chemin  publicq  tendant  de  Chambery  a  Aiguebelette  de 
labizeeten  partie  du  couchant. . .  et  pour  le  juste  prix 
de  700  florins  de  petit  poids  monnoye  de  Savoye  comptes 
et  nombres  et  a  requeste  des  vendeurs  prins  et  retires 
])ar  honneste  Amed  Piccolet  marchand  bourgeois  de 
Chambery  et  de  présent  syndic.  (Suivent  les  formules 
d'usage.) 

Faict  audit  convent  et  audit  chapitre  en  présences  de 
Mons^"  M''  Auguste  Mornier  docteur  en  droicts  advocat 
au  Sénat,  M*^  Claude  Duchesne  procureur  audit  Sénat 
et  Thevenet?  MusseUn  coudurier  de  St-  Badolpht. 

(1)  V  les  Dominicains  de  Montnièlian ,  au  T.  XXIII  des 
Mémoires  de  la  Société,  p.  577. 

(2)  Nous  avons  déjà  rencontré,  en  1542,  ce  verbe  qui  est  un 
idiotisme  spécial  à  la  Savoie  et  à  la  Suisse  romande.  On  le 
chercherait  vainement  à  Grenoble  ou  à  Lyon  et  au-delà 
(Voir  L'Hôi)ital  d'Hermance  en  1512,  p.  8.) 


XV 


Suit j  en  latin,  l'attestation  des  religieux  d'avoir 
offert  le  pré  à  divers  et  de  n'avoir  pas  pu  trouver 
mieux  ;  puis,  celle  du  vicaire  général  :  «  Ego  subsigna- 
tus  f rater  Ludovicus  debolo  doctor  theollogijs  et  Rmi 
prioris  generalis  ordinis. . .  auctorit.  vicarius  substitutus 
in  conventus  reformates  natiouis  Sabaudiœ  consentio  ut 
dicta  venditio  fiât  offerens*  me  rattifficaturum  dictam 
veuditionem  quotiens  requisitus  fuero.  In  quorum  fidem 
presentibus  proprio  subscripsicyrographo.  Datum  Cham- 
berii  die  décima  nona  meusis  Junii  anni  Dni  millesimi 
quingeutesimi  sexagesimi  secundi.  Debolo.  Et  moy  no- 
taire ducal  etc.  signé  :  Dupra. 

Suit  le  laod  : 

Emmanuel-Philibert  par  la  grâce  de  Dieu,  etc.. 
Vu  le  contrat  receu  et  signe  par  Me  Amed  Dupra  du 
24e  Juing  1562  |)ar  lequel  Rd  Pierre  Revilliodi,  etc  et  la 
pluspart  des  religieux  ont  vendu  a  noble  François  Trol- 
lioux...  une  pièce  de  pre  contenant  environ  quattre 
seytorees  avec  les  arbres  y  estans  située  au  territoire  de 
Cognin  lieu  appelle  en  la  rattiere  jouxte  le  nant  du  fore- 
sant  etc . . .  pour  le  prix  de  sept  cens  florins  et  avons 
icelle  vente  et  toutes  les  choses  contenues  au  dit  contrat 
loue  et  ratifîîe,  louons  approuvons  et  ratifions  par  les  pré- 
sentes moyennant  la  somme  de  cent  seze  florins  8  gros 
qu'il  a  paie  en  mains  de  notre  fermier  de  la  dite  Cham- 
bre. . .  Sans  préjudice  de  nos  aultres  droicts  et  de  l'aul- 
truy.  Si  mandons . . .  Donne  au  bureau  de  nos  comptes  a 
Chambery  le  27e  de  May  l'an  de  grâce  1563. 

Par  Monseigneur  a  la  relation  de  la  Chambre  des 
Comptes,  Signé  Bruyset.  —  Lesquels  cent  seze  florins 
huict  gros  Jay  reccu  Anthoynes  cl.  fermier.  Homolo- 
gue et  signe  gratis.  Chambet. 


XVI 

Le  sceau  do  la  Chambre,  placé  au-dessous  de  la 
signature  Bruyset,  a  disparu. 

On  remarquera  réiiormitë  de  ce  droit  do  laod 
ou  d'approbation  de  la  vente  par  le  Seigneur.  Il  est 
du  sixième  du  prix,  soit  de  près  du  17  pour  cent. 
Bally;,  Traité  des  Laods  et  Se/-vis,  2"  édition, 
p.  2,  nous  apprend  qu'il  était  encore  à  ce  taux  on 
Savoie^  en  1741. 

M.  Marie-Girod  soumet  à  la  réunion  une  copie 
manuscrite  d'un  poème  du  chanoine  Claude- 
Etienne  Nouvellet,  les  Dwinailles  (l),et  donne 
lecture  de  quelques  passages  de  cette  œuvre  du 
poète  annécien  dont  les  exemplaires  imprimés  sont 
fort  rares.  UenvoÏQi  les  vers  suivants  méritent 
d'être  rappelés  : 

Va,  mon  petit  livret,  je  ne  charge  ton  front 
D'an  tiltre  ambitieux,  comme  ores  plusieurs  font, 
Je  hay  l'architecte ur  qui,  privé  de  raison, 
Fait  plus  grand  le  portail  que  toute  la  maison. 

Nouvellet  adressait  son  petit  poème  à  Georges 
de  Mouxi ,  comte  de  Monréal ,  ambassadeur  de 
Charles-Emmanuel  P''  à  Paris  ;  il  lui  explique  qu'il 
a  tiré  ce  nom  de  Dlvinailles  d'un  usage  du  pays 
de  Savoie  : 

J'auroy  sans  y  penser,  divinement  baillé 
A  mes  bigearres  vers  le  nom  de  Divinailles 
Nom  pris  d'un  sort  qu'icy  l'onfait  des  espousai  lies 
Et  des  folles  amours,  quand  les  voisins   amis 
A  la  feste  des  Rois,  d'ordre  au  foyer  assis, 

(1)  Imprimé  à  Lyon,  par  Joaii  de  Tournes,  1578. 


XVII 

La  femme  plus  aat!,oe  emi)ongne  la  palette 
Dont  on  couvre  le  l'eu,  creuse  une  fosselctte 
Ecai'tillant  la  cendre,  et  pour   les  deux  amans 
Prend  deux  grains  de  froment  et  les  iette  dedans; 
Puis  selon  ce  qu'on  void  j)ar  la  chaleur  de  l'atre 
Ces  deux  grains  saute! er,  s'accorder  ou  combattre 
Se  suyvre  ou  se  fuir,  on  iuge  par  cela 
Qui  aime  plus  ou  moins  de  ces  deux  amans-là. 

En  citant  1<3  pocnic  de  Nouvcllct,  Gi'iJlct,  Dicl. 
Iiist.  T.  I,  p.  284,  dit  qu'il  est  écrit  en  style  bui'- 
lescjuc.  L'expression  est  au  moins  exagérée.  Les 
550  vers  de  la  pièce  ne  sont,  en  définitive,  (ju'uno 
ingénieuse  et  longue  demande  de  secours  aux  deux 
envoyés  du  duc  de  Savoie  à  Paris,  de  Mouxy  et  de 
Crest. 

M.  Charles  Cabaud  présente  enfin  une  série  de 
copies  d'arrêts  de  la  Chambre  des  Comptes  do 
Savoie,  dans  lesquels  on  retrouve  une  vente  de 
fiefs  dépendant  de  la  seigneurie  du  Bourgct,  et 
consistant  dans  les  villages  de  Voglens,  Villar- 
chier,  Ragier,  Vivier  et  les  maisons  de  Driunette, 
Frezenex,  Sézarclies  et  Clarefons,  consentie  sous 
grâce  de  rachat  le  26  novembre  1582  par  Chai-Ies- 
Emmanuel  P'"  à  son  féal  conseiller  et  Chambellan 
Amed  de  Gerbaix,  seigneur  de  Sonnaz,  gouverneur 
do  liumilly  et  bientôt  du  fort  de  l'Annonciade,  à 
raison  des  bons  services  que  ses  ancêtres  et  lui  ont 
rendus  à  la  maison  de  Savoie  et . . .  en  outre  pour 
le  prix  de  1,000  écus  d'or  d'Italie  (1).  Les  religieux 

(1)  A  72  sols  G  deniers  pièce.  Les  droits  de  trésorerie  sur 
cette  vente  s'élevèrent  à  151  livres  et  10  deniers. 

u 


XVIII 


des  SS.  Maurice  et  Lazare  pictendaient  posséder 
des  droits  sur  ces  fiefs  et  il  ne  fallut  pas  moins  de 
cinq  jussions  du  Duc  pour  décider  la  Chambre  des 
Comptes  à  enregistrer  la  vente.  Les  finances  du 
Duc  étant  épuisées  par  l'entretien  des  places  fortes 
et  par  les  dépenses  de  son  voyage  en  Espagne,  il 
vendit  encore  le  20  décembre  1586,  pour  le  même 
prix  de  mille  écus  d'or  d'Italie,  de  6  florins  2  quarts 
pièce,  le  droit  de  rachat  qu'il  s'était  réservé  dans 
la  première  vente.  Les  de  Sonnaz  continuèrent  à 
se  montrer  dévoués  au  Duc,  et  quelques  années 
après,  en  décembre  1602,  l'un  d'eux  trouvait  une 
mort  odieuse  dans  l'entreprise  de  V Escalade. 


Séance  du  S9  janvier  1888. 

(Présidence  de  M.  Mugnier.) 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  18  décembre 
dernier  est  adopté  sans  observation. 

Le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de 
M.  le  ministre  de  l'instruction  publique  demandant 
de  lui  transmettre  les  estampages  d'inscriptions 
romaines  que  la  Société  ou  quelques-uns  de  ses 
membres  posséderaient  afin  de  constituer  un  cabi- 
net d'estampages  a  la  Bibliothèque  nationale.  La 
Société  décide  d'envoyer  ceux  qu'elle  possède. 

Il  informe  la  réunion  de  l'adliésion  donnée  par 
l'Académie  des  Belles-Lettres  de  Savoie,  la  Société 
centrale  d'agriculture  et   la  Société    do  la  \-à\- 


XIX 


d'Isère  à  la  proposition  de  la  Société  savoisieniie 
d'histoire  et  d'archéologie  de  faire  une  exposition 
collective  de  leurs  publications  à  l'Exposition  uni- 
verselle de  1889. 

M.  Boget  présente  l'affiche,  en  français  et  en 
italien,  d'un  concert  donné  dans  la  salle  de  l'Hôtel- 
de-\^ille  de  Chambéry  par  une  compagnie  d'opéra 
italien,  sous  la  direction  de  François  Parucco  et 
Antoine  Rovida.  Les  deux  parties  du  concert 
commencent  par  une  symphonie  à  plein  orchestre 
et  se  composent  d'airs  chantés  par  les  artistes 
Antoine  et  Rose  Bertini,  Asdrubal  Weber,  Gior- 
dani,  M'""  Zamara  et  Pauline  Configliachi.  Le 
concert  a  eu  lieu  un  dimanche  23,  sans  autre 
indication  (vers  18351) 

Le  Président  présente  au  nom  de  notre  sociétaire, 
M.  Tavernier,  le  manuscrit  d'un  travail  intitulé  : 
Taninge  et  ses  environs,  mémoire  descriptif  et  his- 
torique. Il  analyse  cet  ouvrage  et  en  lit  quelques 
passages  qui  sont  fort  goûtés.  La  réunion  décide 
l'impression  de  l'ouvrage  dans  ses  Mémoires. 

Le  président  signale  dans  les  numéros  1  et  2 
du  Bulletin  historique  et  philologique  de  Paris, 
de  1887,  la  relation  latine  d'une  mission  envoyée 
en  juillet  et  août  1442  par  la  cité  de  Bourg  au- 
près du  pape  Félix  V  (le  duc  Amédée  VIII)  alors 
à  Bàle.  Cette  relation  est  suivie  d'une  nomencla- 
ture détaillée  des  dîmes,  des  droits  funéraires  et 
des  offrandes  dus  au  curé  ;  on  y  indique  en  outre 
la  quotité  imposée   pour  chacune  de    ces    rede- 


XX 


vances  aux  divers  liabitants  divisés  sous  ce  rapport 
en  huit  étals.  M.  Brossard  qui  a  publié  cette  ]3iéce 
curieuse,  fait  naître  le  cardinal  Alaman  dans  le 
Bugey  ;  les  auteurs  savoisiens  l'indiquent  connue 
né  à  Saint- Jeoire  en  Faucigny.  En  parlant  de 
VoËvunde  des  ti^ois  derniers  jours  de  Chalendes, 
l'auteur  place  ces  Chalend.es  à  la  Chandeleur.  En 
réalité,  il  faut  les  placer  clans  la  semaine  de  Noël 
que  nos  paysans  appellent  encore  Chalende. 

M.  Mugnier  signale  divers  testaments  de 
membres  de  la  famille  Pobel  ,  savoir  :  ceux  de 
Catherin  Pobel,  premier  président  du  Sénat,  nu 
xvi°  siècle;  de  son  fils  Reymond  Pobel,  second 
président  au  Sénat;  de  Claude-François  Pobel, 
comte  de  Saint-Alban,  chevalier  du  Sénat.  11  ana- 
lyse ainsi  ces  documents. 

Testament  de  Catherin  Pobel. 

François  Empereur,  qui  devint  prévôt  du  Cha- 
pitre de  Genève  (Annecy)  en  1574  et  sénateur  à 
la  fin  de  1580,  était  docteur  en  droit,  probable- 
ment proto-notaire  en  1571  et  l'un  des  familiers 
du  premier  Président  Pobel.  Celui-ci  l'entretint  de 
ses  dernières  volontés,  mais  ne  put  pas  les  faire 
rédiger  par  écrit  et  les  signer. 

Après  sa  mort,  et  à  la  date  du  16  octobre  1571, 
François  Empereur  dressa  procès-verbal  des  dé- 
clarations du  premier  Président  : 

Au  nom  du  Dieu  tout  puissant  sachent  tous  j^résents  et 
advenir  que  la  volonté  de  feu  M.  Catherin  Pobel  seigneur 


XXI 

d'Ayse,  d'Asnières  et  du  Molard,  conseiller  d'Estat  de 
Monseigneur  et  premier  président  en  son  souverain 
Sénat  de  Savoye  touchant  de  disposer  de  ses  biens  auroyt 
este  telle  que  s'en  suit  a  laquelle  il  m'a  prie  faire  enten- 
dre a  damoyselle  Jeanne  Alardet  sa  femme,  a  messieurs 
Claude,  Reijmond,  Thomas,  et  Claude-François  Pobel 
ses  enfants,  et  damoy selles  Loyse  et  Jeanne  de  Pobel 
ses  filles  et  de  les  prier  et  de  leurs  commander  de  sa 
part,  d'ycelle  inviolable  ment  observer  pour  l'amitié  et 
révérence  qu'il  lui  doivent,  laquelle  sienne  dernière  vo- 
lonté jay  a  requeste  de  ma  dite  dame  sa  femme  et  de  mes 
dits  seigneurs  ses  fils  et  filles  que  Ihors  se  trouvoient 
auprès  d'elle  réduit  par  escript  comme  s'en  suit  : 

11  laisse  ses  funérailles  a  la  discrétion  de  sa  femme. 

Il  donne  à  sa  fille  Loyse.  femme  de  noble  Loys  Rey- 
det,  SI'  de  Clioisy  mille  écus  d'or  d'Italie  avec  ses  vêle- 
temens,  sous  la  déduction  de  ce  qu'elle  aurait  déjà  reçu, 
il  la  prie  de  se  contenter  de  cette  disposition. 

Il  donne  la  même  somme  et  de  la  même  façon  à  sa  fille 
Jeanne  femme  de  noble  Pierre  Joly  s''  de  Chuyn. 

Donne  à  m^e  Thomas  Pobel  les  sommes  qu'il  lui  a  li- 
vrées pour  la  poursuite  des  bénéfices  qu'il  possède;  sauf 
pour  le  cas  où  venant  à  les  perdre  par  mutation  de  reli- 
gion (Thomas  était  prieur  de  Ripaille)  ou  autrement 
sans  son  fait,  il  n'aurait  plus  500  écus  de  revenus  en  biens 
d'église  ;  s'il  en  était  ainsi  Thomas  aurait  le  quart  de  ses 
biens  (1). 

Donne  l'usufruit  de  ses  biens  à  sa  femme  sauf  celui  de 
la  maison-forte  du  Molard  et  dépendances,  ces  biens  ayant 

(1)  Thomas  Pobel  devint  évoque  de  Saint-Paul-T rois- 
Châteaux  (Drôme),  mais  il  n'eut  là  qu'un  titi'e  purement 
honorifi([ue,  car  tout  son  cvêchô  était  alors  protesUuit. 


XXll 

été  donnés  en  préciput  à  son  fils  Claude  seigneur  de 
Pierre,  lors  de  son  mariage  avec  Gabrielle  Vionet. 

Donne  en  prérogative  (préciput)  à  Reyraond  les  biens 
provenant  de  la  dame  de  la  Croix,  situés  à  Joppet. 

Il  donne  enfin  par  prérogative  à  Claude-François  les 
biens  de  Vecol  f  acquis  de  la  dame  comtesse  de  Tournon. 

Il  institue  ses  fils  héritiers  par  égale  part  du  surplus 
de  ses  biens  qui  sera  ainsi  divisé  par  tiers,  ou  par  quart, 
si  le  cas  prévu  pour  Thomas  se  produit. 

Le  5  novembre  suivant,  cet  acte  est  notifié  à 
Rome,  àm''^  Thomas  Pobel,  cjui  y  habitait  alors, 
par  Gaspard  Reydellet,  notaire  de  la  curie  ro- 
maine, en  présence  de  Pierre-Paul  Chaboud,  clerc 
du  diocèse  de  Lyon,  et  de  François  Parpiglion, 
de  Seyssel.  Thomas  déclare  adhérer  â  toutes 
les  dispositions  prises  par  son  père.  L'acte  lui  fut 
signifié  une  seconde  fois,  également  à  Rome,  le  2 
novembre  1575,  par  le  même  Gaspard  Reydellet, 
en  présence  de  Nicolas  Rufii  et  d'André  Favre , 
du  diocèse  de  Genève.  Thomas  Pobel  approuve 
encore  le  testament  de  son  père. 

Testament  de  Reymond  Pobel, 
second  président  en  la  Chambre  des  comptes  et  sénateur. 

28  juillet  151)1 . 

Il  veut  être  enseveli  dans  l'église  de  Ste-Marie- 
Egy])tiaque,  «  au  lieu  où  reposent  les  os  de  feu 
M.  le  premier  président  Pobel  mon  très  honoré 
père  ;  »  —  legs  à  son  secrétaire,  à  ses  domestiques.. , 
je  donne  à  Catherine  Michallet  fille  de  feu  noble 


XXIII 

Guy  Michallct  dont  je  suis  donataire  universel 
3,000  florins  pour  sa  dot,  une  robe  et  cotte  neuves 
d'étofïe  convenable  à  sa  condition;  et  jusqu'à  son 
mariage,  l'habitation  et  l'entretien  dans  la  maison; 
—  l'assurant  que  la  somme  léguée  est  supérieure 
à  sa  légitime  des  biens  provenant  de  son  père,  eu 
égard  aux  dettes  qu'il  a  fallu  payer  (1)  ;  —  lègue 
l'usufruit  de  la  plupart  de  ses  biens  à  damoyselle 
Claude  Bally  sa  femme  et  institue  héritière  uni- 
verselle leur  fille  Péronne  Pobel.  Il  nomme  exé- 
cuteurs testamentaires  ses  frères  Claude  Pobel, 
seigneur  et  baron  de  la  Pierre,  et  Claude-François 
Pobel,  seigneur  de  Presscy  et  de  St-Alban,  am- 
bassadeur du  duc  de  Savoie  auprès  des  Ligues 
suisses. 

Le  testament  est  déposé  aux  minutes  du  notaire 
Jehan  Dufour,  de  Chambéry. 

Testament  de  Claude-François  Pobel  , 

comte  de  Saint-Alban,   chevalier  au  Sénat. 
28  juillet  1618. 

Il  veut  être  enseveli  dans  l'église  de  Ste-Marie- 
Egyptiaque ,  au  tombeau  de  ses  prédécesseurs, 
revêtu  de  l'habit  d'un  religieux  de  cette  église  ; 
donne  200  florins  au  couvent,  50  flor.  au  couvent 
de  St- François  en  ville,  50  flor.  aux  religieuses  de 

(1)  Il  n'était  pas  très  rare  de  voir  des  personnes  tester  en 
faveur  d'un  seigneur  avec  qui  elles  n'avaient  aucun  lien  de 
jmrentô.  C'était  afin  d'assurer  à  leurs  enfants  un  protecteur 
et  quelques  débris  de  leur  fortune. 


XXIV 

Ste-Claiiv  en  ville,  50  llor.  aux  pauvres  de  l'Hô- 
pital de  St-François  ; 

Lègue  à  sa  femme  Marguerite  Dupont,  les  biens 
qu'il  a  acquis  de  damoyselle  Jeanne  Dupont,  et 
l'usufruit  de  tous  ses  biens  provenant  tant  de  lui- 
même  que  de  feu  Charles-Emmanuel  Pobel  leur 
lils  et  de  messire  Claude  Pobel  son  frère  ;  lègue 
à  Rev"""  Thomas  Pobel,  évêque  de  St-Paul,  son 
frère^  l'usage  de  toutes  les  maisons  qu'il  possède  ; 
lègue  à  sa  belle-mère  la  dame  de  Roche tte?  100 
écus  d'or  ;  lègue  à  ses  filles  Louise,  Catherine  et 
Jeanne-Françoise  2,500  clucatons  de  7  flor.  pièce, 
conformément  h  la  volonté  exprimée  par  sa  femme 
dans  son  testament  du  même  jour. 

Institue  ses  héritiers  universels  dans  tous  ses 
autres  biens  ses  fils  Philibert  et  Claude-François 
Pobel,  savoir  :  Philibert,  dans  les  biens  situés  au 
T)aillage  de  Savoie,  le  comté  juridiction  et  terre 
de  St-Alban,  La  Croix  et  la  Colliette  et  tout  ce 
([ui  est  dans  la  paroisse  de  Chignin,  sans  toutefois 
y  comprendre  le  grangeage  de  Pré-Joppet,  ni  la 
maison  de  Corinthe  et  la  vigne  et  la  maison  de 
Lamberget,  dont  l'usufruit  appartient  à  la  prési- 
dente Pobel  et  cjui  est  parvenue  au  testateur  tant 
par  le  décès  de  son  fils  Charles-Emmanuel  que  pour 
eu  avoir  nccpiis  une  portion  des  héritiers  d'Hector 
Lambert;  institue  encon^  Philibert  héritier  de  ses 
biens,  situés  dans  les  l^aillages  de  Faucigny,  de 
Genevois  et  de  Ternier. 

Quant  h   Claude-François  son  autre  fils,  il  lui 


XXV 


laisse  une  part  plus  grande  de  son  héritage,  parce 
que  la  mère  a  donné  une  portion  plus  considéra- 
ble du  sien  à  Philibert,  suivant  l'accord  intervenu 
à  ce  sujet  entre  le  père  et  la  mère.  Il  l'institue  en 
conséquence  héritier  de  la  baronnie  de  La  Pierre 
avec  ses  dépendances,  de  tout  ce  qu'il  a  à  Cognin, 
y  compris  la  maison  de  Corinthe,  la  maison  et  la 
vigne  de  Lamberget  ou  de  la  Lamberge,  aussi  à 
Cognin,  de  la  maison  Lambert,  du  grangeage  du 
pré  Joppet;  substitue  ses  fils  l'un  à  l'autre,  etc., 
nomme  sa  femme  tutrice  de  leurs  enfants,  inter- 
dit tout  inventaire,  dit  c[u'il  a  placé,  dans  un  sac 
cacheté  de  son  sceau ,  les  papiers  touchant  son 
ambassade  en  Suisse;  rappelle  que  les  testament 
et  codicille  de  son  frère  Claude  Pobel  ont  été  reçus 
à  Bonneville  par  le  s""  Donier  les  5  avril  et  24  dé- 
cembre 1603,  veut  que  ses  héritiers  ne  réclament 
rien  à  sa  femme  de  ce  qu'elle  pourrait  recevoir  de 
la  damoyselle  Brunet  ?  veuve  du  s''  de  Bordeaux 
femme  du  s'"  la  Tulliane? ,  ni  de  ce  que  sa  femme  a 
reçu  de  la  dame  Anne  Des  Granges  sa  grand'mère. 
((  Finalement  veut  c^ue  sa  femme  et  ses  héritiers 
pressentent  et  suivent  en  tout  et  partout  l'advis  de 
mon  dit  seigneur  evesque  de  Saint-Paul  mon  frère, 
supplie  Reverendissime  seigneur  Philibert  Milliet, 
evesc^ue  de  Maurienne  et  messire  Pierre  INIareschal 
de  Duing,  comte  de  la  Val-d'Isère,  viscomte  de 
Tarentaise  et  chevalier  de  l'Ordre  do  Savoie,  d'être 
exécuteurs  de  son  testament.  >> 

Signé  :  Pobel  de  St-Alhan. 


XXVI 

Le  3  septembre  1626,  la  damoyselle  Jeanne  de 
Lambert  dame  de  la  Croix,  requiert  du  Juge  maje 
de  Chambéry  un  vidimus  des  trois  testaments. 

Sur  la  proposition  de  MM.  Mugnier  et  Marie 
Girod,  M.  Charles  Schefer,  membre  de  l'Institut, 
est  nommé  membre  honoraire  de  la  Société. 

M.  Perrot,  trésorier,  présente  ses  comptes  pour 
l'exercice  de  1887  ;  une  commission  est  nommée 
pour  les  examiner. 

M.  Antony  Dessaix  lit  sur  Borée,  l'auteur  dra- 
matique cité  dans  le  Théâtre  en  Savoie^  la  notice 
suivante  : 

QUELQUES     MOTS    SUR     BORÉE,    AUTEUR    DRAMATIQUE    DU 
COMMENCEMENT  DU    XVIl^    SIÈCLE. 

M.  Mugnier,  notre  infatigable  président,,  a  publié  dans 
le  dernier  volume  des  annales  de  notre  Société,  un  tra- 
vail fort  remarquable  ,  dont  l'histoire  du  Théâtre  en 
Savoie  constitue  le  fond,  mais  qui  ne  laisse  pas  que  de 
renfermer  quelques  accessoires  intéressants. 

Il  nous  révèle  le  nom  d'un  auteur  dramatique  qui  serait 
notre  compatriote  Borée.  Le  génie  littéraire  savoyard 
n'est  pas  tourné  vers  les  sphères  théâtrales  ;  Borée  cs(  le  soûl 
auteurdramatiqueque  la  Savoie  ait  produit  dans  les  siècles 
passés,  et  le  siècle  présent  n'en  a  guère  fourni  davantage. 

Il  faut  cependant  mentionner,  comme  l'a  fait  M.  Mu- 
gnier^  notre  fameux  jurisconsulte  Favrc  qui  voulut  aussi 
essayer  ses  talents  dans  la  tragédie.  Il  est  on  effet  l'au- 
teur d'une  tragédie  qui  semblerait  n'avoir  pas  été  pro- 
duite au  théâtre,  car  je  n';n  1rouv(^  nulle  part  la  date  de 
sa  représentation. 


XXVII 

Cette  œuvre  a  obtenu  un  certain  retentissement.  On 
y  trouve  deux  vers  qui  n'ont  pas  peu  contribué  à 
la  sauver  de  l'oubli,  et  il  est  probable  que  ce  sont  les 
seuls  de  la  tragédie  des  Gordians  et  Maxiinin  qui  passe- 
ront à  la  postérité.  Ces  deux  vers  sont  un  monument 
d'amphigouri  grammatical.  Les  voici  : 

Lépide  fut  détruit,  Antoine  sans  combattre, 
Lui-même  se  vainquit,  vaincu  par  Cléopâtre. 

Je  reviens  à  Borée. 

Nous  lisons  dans  un  dictionnaire,  imprimé  en  1775 
et  intitulé  Anecdoctes  dramatiques,  cette  appréciation 
de  notre  compatriote  : 

«  Borée  qu'on  croit  né  en  Savoie  vers  la  fin  du  xvie 
siècle,  a  composé  Clorise,  Achille  victorieux ,  la  Justice 
d'amour j  Rhodes  subjuguée  oX.  Tomrjris. 

«  Parmi  les  auteurs  que  la  barbarie  a  comme  ense- 
velis dans  la  poussière,  Borée  est  un  de  ceux  dont  la 
lecture  est  le  moins  supportable.  Les  extravagances  de 
ces  anciens  poètes  peuvent  divertir  quelquefois  ;  au 
milieu  de  leurs  idées  burlesques  et  de  leurs  hyperboles 
ridicules,  on  trouve  des  traits  réjouissants  et  uniques  ; 
mais  Borée  n'offre  point  cette  ressource  au  lecteur.  Il 
est  toujours  froid  et  ennuyeux  dans  son  style  et  dans  ses 
idées.  On  ne  peut  pourtant  pas  s'empêcher  de  convenir 
qu'il  n'ait  quelques  qualités  qui  le  distinguent. 

<c  II  n'a  point  cette  enflure  choquante  qu'on  remarque 
dans  les  écrits  de  ses  contemporains.  Son  style  est  plus 
net,  et  moins  infecté  de  ces  jeux  de  mots,  comme  ceux 
de  son  temps.  Il  n'occupe  pas  des  actes  entiers  par  de 
pompeuses  déclamations.  Ses  scènes  sont  passablement 
dialoguées,  et  il  y  a  ordinairement  assez  d'actions  dans 
ses  pièces.  Il  est  vrai  que  c'est  aux  dépens  de  la  vrai- 


XXVI II 

semblance,  et  que,  pour  fournir  à  son  sujet,  il  met  à 
contribution  les  quatre  parties  du  monde  ;  mais  c'est  un 
défaut  si  commun  à  son  siècle  qu'on  n'y  fait  presque  pas 
attention.  » 

Ce  portrait  littéraire  est  composé  de  deux  parties  qui 
ne  se  gênent  pas  de  se  contredire  l'une  l'autre.  La  pre- 
mière fait  de  Borée  un  auteur  méprisable,  la  seconde  est 
plus  indulgente,  et,  pour  un  peu^  se  déciderait  à  lui 
reconnaître  un  certain  mérite. 

J'ai  pensé  que  ces  renseignements,  auxquels  M.  Mu- 
gnier  ne  pouvait  s'arrêter  sans  donner  à  son  travail  des 
proportions  excessives,  pourraient  néanmoins  intéresser 
les  membres  de  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  qui 
ne  demeurent  indifférents  devant  aucune  des  manifes- 
tations de  l'esprit  national,  quelle  que  soit  sa  nature  et 
quel  qu'ait  été  son  succès. 

Les  Anecdoctes  di^amatiques  où  yoi  puisé  mes  ren- 
seignements ne  sont  pas  nettement  renseignées  elles- 
mêmes.  Les  titres  des  œuvres  de  notre  compatriote 
donnés  par  elles  dans  le  premier  volume  ne  sont  pas 
identiques  à  ceux  qu'elles  leur  attribuent  dans  le  second, 
Achille  victorieux  du  premier  volume  devient  simple- 
ment Achille  dans  le  second.  En  revanche,  la  Tomyris 
du  premier  volume  devient  la  Tomijre  inctoineuse  du 
second. 

Clorise  a  été  jouée  en  1624  sous  la  qualification  de 
pastorale.  Du  reste,  il  faut  se  rappeler  que  cette  époque 
se  noyait  dans  les  rayons  de  VAstrée.  Pendant  bien  des 
années  on  a  tiré  de  l'Astrée  presque  tous  les  sujets  des 
pièces  de  théâtre.  Les  poètes  se  contentaient  ordinai- 
rement de  mettre  en  vers  ce  que  d'Urfé  y  fait  dire  en 
prose  aux  personnages  de  son  roman.  Ces  pièces  s'appe- 
laient des  pastorales,  auxquelles  les  comédies   succé- 


XXIX 


clèrent.  On  appelait  même  les  comédies  des  pastorales, 
que  déjà  les  pastorales  avaient  disparu  de^-ant  l'éclat 
momentané  de  leurs  triomphantes  rivales.  Il  est  vrai 
qu'à  leur  tour  celles-ci  furent  éclipsées  par  les  tragédies. 

Je  n'ai  pas  trouvé  la  mention  de  la  représentation  de 
iJe^ra/f/e^ appelé  aussi  Béralvlctoineux sur  les  Genevois. 

Achille  a  été  traité  par  Hardy  et  Borée  avant  de  l'être 
par  Thomas  Corneille,  et  celui-ci  fut  joué  en  1673. 

La  Justice  d'amour,  pastorale  en  cinq  actes  et  en  vers 
par  Borée,  a  été  jouée  en  1626. 

Rhodes  subjuguée  prend  la  qualification  de  tragédie. 
Elle  a  été  représentée  en  1627. 

Tomyris  a  été  représentée  la  même  année  sous  la 
même  qualification. 

Pour  en  finir  avec  Borée,  j'ajouterai  qu'il  écrivait  à 
une  époque  où  n'avait  pas  encore  apparu  le  génie  de 
Corneille,  et  qu'ainsi  nous  comptons  un  compatriote 
parmi  les  précurseurs  du  plus  grand  génie  dramatique 
de  la  France,  comme  nous  en  avons  un,  Claude  de 
Buttet,  parmi  lesprédécesseurs  de  Malherbe.  Ne  laissons 
pas  tomber  nos  modestes  titres  à  la  gloire,  personne  ne 
nous  en  saurait  gré  au  dehors  et  beaucoup  seraient  en 
droit  de  nous  le  reprocher  au  dedans. 


Séance  du  19  février  1888. 

(Présidence  de  M.  Mugnier.) 

Lecture  et  adoption  du  procès-verbal  de  la  séance 
de  janvier. 

La  commission  désignée  pour  contrôler  les 
comptes  de  M.  le  Trésorier  déclare  en  avoir  re- 
connu l'exactitude.  Il  résulte  de  sa    vérification 


XXX 

que  les  dépenses  de  l'exercice  de  1887  t)nt  été  de 
1.789  fr.  40  et  les  recettes  de  2.217  fr.  90,  d'où  un 
excédent  de  recettes  de  428  fr.  50.  Cette  somme 
jointe  à  celle  de  2.400  fr.  environ  placée  à  la  caisse 
d'épargne  de  Chambéry  forme  un  total  de  plus  de 
2.800  francs,  qui  assure  le  bon  fonctionnement 
matériel  de  la  Société.  Des  remerciements  sont 
adressés  au  trésorier. 

Le  Président  invite  la  réunion  h  procéder 
aux  élections  des  membres  du  bureau  pour  les 
années  1888  et  1889.  Avant  le  vote,  M.  Laurent 
Rabut,  l'un  des  secrétaires,  déclare  que  ses  occu- 
pations ne  lui  permettent  plus  de  continuer  à 
exercer  ces  fonctions  et  prie  ses  collègues  de  re- 
porter leurs  voix  sur  un  autre  membre. 

Après  un  vote  au  scrutin  secret,  M.  INlugnier 
est  réélu  président  ;  il  en  est  de  même  pour  tous  les 
autres  membres  du  bureau, sauf  pour  M.  Rabut  c{ui 
est  remplacé  par  M.  Paul  Lathoud.  Il  est  procédé 
ensuite  à  la  nomination  des  diverses  commissions. 
(Voir  le  tableau  ci-après.) 

M.  Mugnier  remercie  la  réunion  de  l'honneur 
qu'elle  lui  a  fait  en  l'élisant  de  nouveau  président 
de  la  Société  ;  il  témoigne  à  M.  Laurent  Rabut  les 
regrets  causés  par  sa  détermination  et  lui  exprime 
la  reconnaissance  de  la  Société  pour  le  dévouement 
qu'il  lui  a  toujours  montré  depuis  sa  fondation. 

M.  Mugnier  lit  une  lettre  â  cachet  de  Victor- 
Amédée  II  au  premier  président  du  Sénat,  Antoine 
Gaud.  Ce  document  n'a  pas  de  date,  mais  il  n'est 


XXXI 


pas  difficile  de  la  déterminer  approximativement, 
car  Victor- Amédée  y  est  désigné  comme  roi  de 
Sicile  et  l'on  sait  qu'il  devint  roi  de  Sardaigne 
par  le  traité  de  Londres  du  2  août  1718.  D'un  autre 
côté,  M.  Gaud  fut  nommé  premier  président  le  16 
août  1713.  La  lettre  a  donc  été  écrite  de  1715, 
époque  à  laquelle  Victor- Amédée  était  revenu  de 
Sicile  en  Piémont,  à  1718  (1). 

Cette  pièce  nous  apprend  qu'un  juif  passant  par 
Cliambéry  y  était  décédé  et  avait  été  enseveli 
dans  un  terrain  acheté  par  ses  coreligionnaires. 
Son  corps  fut  bientôt  exhumé  par  le  chirurgien 
Virginé.  Ce  praticien  en  fit  un  squelette  qu'il  ex- 
posa dans  sa  boutique  du  faubourg  Montmélian. 
La  communauté  des  Juifs  de  Turin  s'émut  avec 
raison  de  ce  singulier  moyen  de  réclame  et  se 
plaignit  au  roi.  Victor- Amédée  montra  l'esprit 
de  justice  dont  il  était  animé  en  faisant  remettre 
le  corps  à  un  mandataire  envoyé  par  les  Israé- 
lites de  Turin,  et  en  prescrivant  au  premier 
président  de  faire  amener  devant  lui  le  chirurgien 
et  de  le  blâmer  de  son  action.  Il  semble  qu'il  crai- 
gnait que  la  population  n'eût  pas  à  l'égard  des 
Juifs  les  mêmes  sentiments  que  lui,  car  il  recom- 
manda à  M.  Gaud  de  faire  accompagner  le  com- 


{!)  Si  la  date  avait  plus  d'importance,  on  pourrait  la 
préciser  davantage  en  reclierchant  à  quelle  époque  le  mar- 
quis Joseph  de  St-Thomas  fut  ministre  de  l'intérieur,  après 
avoir  été  ambassadeur  et  ministre  des  affaires  étrangères. 


XXXII 

missionnaire  pui'  un  de  ses  gai'des.   Voici  cette 
pièce  curieuse  : 

Le  Roi  de  Sicile j  de  Hievusalem,  et  de  Chypre^  etc. 

Très  Cher,  bien  amé  et  féal  Conseiller  d'Etat.  L'Vni- 
uersité  des  Hébreux  de  cette  ville  (Turin)  nous  a  très 
humblement  fait  représenter  qu'vn  de  leur  nation  étant 
mort  en  Savoie  pendant  cet  été,  ses  camarades  l'auoient 
par  notre  permission  expresse  fait  enterrer  dans  vn 
endroit  prés  de  Chambery,  dont  ils  ont  achetté  le  ter- 
rein,  et  qu'elle  a  cependant  apris  que  le  Chirurgien 
Virginé  du  fauxbourg  de  Montmeillan  a  deshumé  le 
Cadavre  du  dt  Juif,  et  en  a  fait  une  anatomie,  et  a  as- 
semblé l'ossature,  qui  forme  le  squelettre,  qui  est  à  pré- 
sent dans  sa  Boutique,  nous  aiant  très  humblement  fait 
supplier  de  vouloir  donner  les  ordres  pour  que  le  dit 
squelettre  lut  remis  au  présent  porteur  de  leur  nation, 
pour  qu'il  l'apj^ortat  ici  pour  être  enseueli  dans  leur 
Cimetière,  et  leur  demande  étant  très  juste  vous  enuoie- 
rez  prendre  le  dit  Chirurgien,  auquel  vous  ferez  vne 
forte  reprimende  sur  la  témérité  qu'il  a  eu,  et  lui  ordon- 
nerez de  remettre .  incessamment  la  ditte  ossature  au 
Porteur  du  présent,  le  quel  vous  ferez  à  ce  sujet  accom- 
pagner par  vn  de  vos  Gardes,  qui  puisse  vous  asseurer 
de  l'efïectiue  remission,  et  qui  accompagne,  s'il  est 
besoin,  le  Juif  jusques  oiiil  le  requerra.  Priant  Dieu  au 
reste  qu'il  vous  ait  en  sa  Ste  Garde. 

Signé  :  V.  Amédée. 

Contresigné  :  de  St-TnoMAS. 

(Archives  du  Sénat.) 

Le  même  membre   analyse  comme  suit  deux 
testaments  delà  marquise  de  la  Cliamljre,  veuve 


» 


XXXIII 

du  comte  de  Montréal,  fort  intéressants  à  divers 
titres  : 

Le  2  septembre  1623  à  Chambéry  en  sa  chambre 
ordinaire  dame  Louise  marquise  de  la  Chambre , 
comtesse  de  Montréal  et  Lullie,  vicomtesse  de  Mau- 
rienne  etc.,  etc.,  fille  de  Jean  M^^  de  la  Chambre  et 
d'Aymée  de  la  Baume  fait  son  testament. 

Il  commence  ainsi  :  —  Comme  ainsi  soit  que  toutes 
Choses  créées  et  composées  des  quatre  éléments  soient 
corruptibles,  périssables  et  sujettes  à  la  mort.  —  ordonne 
que  son  corps  oii  qu'elle  meure,  soit  enseveli  dans 
((  l'église  paroissiale  de  La  Biolle  dans  la  chapelle  au  pied 
du  corps  de  feu  M''  le  Comte  de  Montréal  notre  mari 
avec  les  solennités  acquises  à  notre  qualité  »  —  qu'il  soit 
accompagné  de  24  pauvres  voisins  de  Longefan  (la 
maison  forte  qu'elle  habitait)  à  chacun  desquels  elle 
donne  un  habit  de  bureau  blanc  et  2  aunes  de  toile  neuve 
et  une  paire  de  souliers  de  la  valeur  de  5  florins  qu'ils 
])orterout  au  devant  de  son  corps.  Le  corps  sera  porté 
par  48  pauvres  dont  chacun  recevra  six  sols  et  un  repas, 
il  y  aura  une  aumône  générale  à  la  porte  de  la  maison  de 
Longefan  ;  chaque  pauvre  recevra  deux  livres  de  pain, 
demi-livre  de  chair  ou  de  fromage,  suivant  le  jour  (gras 
ou  maigre)  et  un  potage. 

Très-nombreuses  messes  et  dons  aux  églises  et  com- 
munautés. Puis  se  ravisant,  elle  veut,  si  elle  meurt  à  Cha- 
moux  ou  à  la  Rochette,  être  ensevelie  à  la  Rochette  dans 
l'église  des  Carmes  au  tombeau  de  ses  prédécesseurs 
marquis  et  comtes  de  la  Chambre. 

Donne  à  tous  ses  sujets  de  son  mandement  de  Mont- 
falcon  (Albens,  la  Biolle)  tous  les  laods  et  servis  qu'ils 
lui  devraient  à  son  décès  ;  —  donne  à  Théodore  Boccon 


XXXIV 

son  procureur  la  jouissance  de  son  greffe  de  Mont- 
falcon,  lègue  par  institution  particulière  à  noble  Gaspard 
fils  naturel  de  son  frère  feu  Pierre,  Marquis  de  la 
Chambre,  1200  ducatons  effectifs  ;  autant  à  demoiselle 
Perrine  fille  naturelle  du  même,  quand  elle  se  mariera 
ou  entrera  en  religion  ;  — 200  ducatons,  outre  la  dot 
qu'elle  lui  a  déjà  donnée,  à  Anthoine  femme  du  s^'  de  la 
Pierre  ;  autre  legs  à  autre  Anthoine  fille  naturelle  de  son 
autre  frère  feu  Charles-Emmanuel  de  la  Chambre  ; 

....  Lègue  à  noble  Jean  François  feu  Philibert  de  la 
Chambre  raille  écus  d'or  de  3  francs  pièce;  autant  à  son 
(frère  dont  le  prénom  est  en  blanc)  ;  autant  à  noble  Garin 
de  Challenddier  S^  des  Granges;  ...  au  premier  fils  à 
naître  de  Louis  de  Seyssel  Marquis  d'Aix,  notre  cousin, 
10,000  écus  d'or. 

...  Institue  son  héritier  de  tous  les  biens  dérivant  de  la 
maison  de  la  Chambre,  Mgr  le  Sérénissime  prince  Tho- 
mas de  Savoie  fils  de  S.A.  S™'^  Mgr  Charles  Emmanuel 
Duc  de  Savoie,  et.  dans  le  cas  où  le  prince  Thomas  ou 
ses  enfants  nés  ou  à  naître  viendraient  à  mourir  sans 
enfants,  leur  substitue  Mi'e  Louis  de  Seyssel  marquis 
d'Aix 

...Institue  son  héritier  universel  de  tous  ses  autres  biens 
M.  Claude  Antoine  de  Challendier,  et  lui  substitue  son 
frère  Jacques  de  Challendier  sieur  de  la  Tour. 

Cinq  ans  plus  tard,  la  marquise  de  la  Chambre 
fit  un  nouveau  testament  où  nous  lisons  : 

((  Et  puisqu'une  partie  de  la  nature  humaine  consiste 
aussi  bien  à  disposer  de  ce  qu'on  veut  être  fait  après  sa 
mort  des  biens  que  nous  les  avons,  comme  de  les  avoir 
acquis  et  en  avoir  bien  usé  pendant  notre  vie  C'est  pour- 
quoi, considérant  l'incertitude  de  notre  vie,  et  la  variété 


XXXV 

des  sujets  que  nous  avons  de  changer  ce  que  ci-devant 
nous  pourrions  avoir  disposé,  pour  donner  lieu  à  une 
autre  et  plus  agréable  volonté,  par  ce  mien  dernier  tes- 
tament que  j'ai  fait  écrire  de  la  main  d'un  mien  confident 
pour  me  relever  de  la  peine  d'une  longue  et  ennuyeuse 
écriture  ))...  veut  être  ensevelie  dans  l'église  de  la  Biolle 
auprès  de  son  mari  et  laisse  ses  funérailles  à  la  discré- 
tion de  son  héritier  ;  —  elle  ne  parle  plus  des  enfants 
naturels  de  ses  frères,  sauf  ceci  :  «  je  lègue  àlaPerrine 
qu'on  dit  avoir  été  donnée  à  feu  m^û  Pierre  marquis  de 
la  Chambre  mon  frère  sans  l'approuver  et  par  aumône 
300  ducatons  à  la  charge  qu'elle  sera  religieuse,  et  500 
ducatons  à  l'Anthoine  donnéeâe  mon  même  frère,  outre  sa 
constitution  dotale,  —  au  fils  aîné  de  Claude  Antoine  de 
Challendier  qui  est  enterré  à  Villiane  en  Piémont  (  Avi- 
gliano)  mille  écus  pour  lui  faire  apprendre  la  vertu.  )) 

Les  24  pauvres,  le  jour  de  son  enterrement,  recevront 
un  habit  complet,  mais  3  sols  seulement  en  sus. 

Institue  héritier  universel  le  Mis  Louis  de  la  Chambre 
dit  de  Seyssel,  marquis  d'Aix ,  son  cousin  et  beau-fils 
de  feu  le  Mi»  François  de  la  Chambre  en  son  vivant  mar- 
quis d'Aix. —  Substitutions puis  toutes  les  clauses 

possibles  de  révocation  des  testaments  antérieurs  ;  en- 
fin entre  parenthèses,  cette  phrase  sublime  du  secrétaire  : 
(ce  que  par  anthonomasie  et  eucharistie  nous  appelons 
c'est  le  nectar  ou  l'embroisie  dont  le  microscome  nour- 
risson !)etc. 

Fait  à  mon  château  de  Lougefan  le  10^  d'octobre  1628. 
*  Le  même  jour  cet  acte  est  remis  au  notaire   Etienne 
Debalmetis  d'Aix-les-Bains. 

M.  Auguste  Finct  présente  une  bulle  de  Benoît 
XIV,  adressée  aux  Vicaires  généraux  et  au  Cha- 


XXXVl 

j)itre  d'Aoste,  le  siège  vacant  (1),  et  par  laquelle 
il  institue  curé  de  l'église  de  St-André  apôtre,  du 
lieu  d'Ancey,le  prêtre  Sulpice.  Cette  buUeest  datée 
de  Rome  le  14  des  calendes  de  mars  1740,  année 
prise  de  l'Annonciation,  1'"  année  de  son  pontificat, 
c'est-â-dire  du  16  février  1741. 

M.  Carie  montre  une  carte  du  club  de  Cruseilles 
sous  la  Révolution  française.  C'est  une  vignette  re- 
présentant une  femme  sur  un  socle,  tenant  une  pi- 
que surmontée  du  bonnet  phrygien.  Sur  un  écu 
sont  écrits  les  mots:  Egaliié,  liberté  ou  lamort^et 
sur  un  drapeau  :  République  française  une  et  indi- 
visible. En  haut,  on  lit  :  Club  deCruseilles.  Le  tout 
est  entouré  d'une  couronne  de  feuilles  de  chêne.  Au 
dos  devaient  se  trouver  le  nom  du  sociétaire  et  la 
signature  des  président,  secrétaire  et  trésorier 
du  Club.  La  matrice  de  cette  vignette  est  au 
Musée  départemental. 

M.  Marie-Girod  présente  un  manuscrit  latin 
ayant  appartenu  à  Monseigneur  François- Amé 
Milliet,  archevéciue  de  Tarentaise,  (|ui  y  met  son 
nom  en  1G46.  Cest  un  traité  de  logicpic  de  278 
pages.  L'écriture  est  bonne,  mais  pleine  d'abrévia- 
tions. Le  propriétaire  a  fait  relier  avec  le  traité  4 
gravures  de  piété,  savoir  :  Jésus  expirant  sur  le 
sein  de  sa  mère,  St  Nicolas  de  Tolentino,  l'Ange 
gardien,  et  le  Miroir  de  la  vie  et  de  la  mort.  Cette 

(1)  Pierre- François  de  Sales,  curé  de  Chilly,  y  fut  nommé 
en  avril  suivant. 


XXXVII 

dernière  gravure  représente  une  femme  nue  jus- 
qu'à mi-corps;  la  moitié  droite,  de  la  tête  à  la  cein- 
ture, présente  l'apparence  de  la  jeunesse  dans  sa 
fleur,  la  moitié  gauche  est  à  l'état  de  squelette. 

M.  Lathoud  montre  un  très  beau  parchemin  de 
Charles-Emmanuel  I-''  contenant  des  lettres  de 
confirmation  de  noblesse  et  d'armoiries  à  Etienne 
Gentil,  originaire  du  Genevois  et  demeurant  dans 
la  vallée  d' Aoste  dont  son  père  Jonas  Gentil  a  eu 
le  commandement.  Cette  pièce  présente  en  tète  les 
armoiries  coloriées  du  duc  de  Savoie  et  au  milieu 
celles  de  l'impétrant  :  «  Un  escu  escartellé  le  1*^'' 
et  dernier  d'azur  à  trois  espies  de  bled  froment 
et  les  autres  deux  d'or  à  3  Ijerrettes  (bonnets)  de 
guculles  avec  ung  eaume  clos  pardessus  en  orfil  et 
tortille  et  empenaché  d'or  et  ung  bras  ysant  du 
chef  tenant  une  cimiterre  en  main  avec  cette  de- 
vise :  DE  Cun  cœur)  GENTIL.  Cette  patente  a 
été  donnée  à  Turin  le  1  novembre  16...  (te  reste 
manque)  et  a  été  entérinée  le  26  mars  1605. 

M.  Mugnier  rappelle  que,  sous  l'ancien  régime, 
les  denrées  étaient  ordinairement  taxées.  Après 
les  temps  de  guerre  et  de  peste,  et  celle-ci  suivait 
bien  souvent  la  première,  le  renchérissement  de- 
venait excessif.  C'est  alors  surtout  qu'on  promul- 
guait les  taxes.  En  1588,  Charles  de  Rochette, 
alors  président  du  Conseil  de  Genevois, fut  cliargé 
de  taxer  les  denrées,  d'accord  avec  les  Syndics, 
dans  les  villes  du  Genevois  et  du  Faucigny  qui 
avaient  des  garnisons.  (Arcli.  du  Sénat.) 


XXXVIII 

Après  roccuj)ation  de  la  Savoie  par  Louis  XIII 
en  1G30  et  la  peste  qui  accompagna  la  guerre,  le 
prince  ThoTïias  de  Savoie,  gouverneur  et  lieute- 
tenant  général,  ordonna  aux  Syndics  de  Cham- 
béry  de  s'assembler  devant  des  commissaires  du 
gouvernement  pour  taxer  les  marchandises  et 
denrées.  Ils  élaborèrent  un  règlement  que  le  prince 
lit  publier  à  Chambéry  le  24  janvier  1632  (1)  et 
au  bas  duquel  il  enjoint  à  tous  juges,  cliàtelains 
et  officiers  locaux  d'établir  aussi,  dans  la  huitaine, 
un  taux  raisonnable  dans  chaque  châtellenie,  ville 
ou  bourgade.  Les  villages  étaient  ainsi  exempts 
de  la  taxe. 

En  premier  lieu  le  règlement  rappelle  que  la 
taxe  du  pain  devra  être  affichée  chaque  samedi  à 
un  pilier  de  la  Grenette.  Il  prescrit  à  chaque  bou- 
langer d'avoir  une  marque  distincte  pour  le  pain 
qu'il  vend. 

Le  maximum  des  vins  blancs  de  Montmélian, 
Arbin,  Tormeyry  et  Chautagne  est  fixé,  pour  les 
hôteliers,  cabare tiers  et  autres  débitants  à  6  sols 
le  quartolet  ;  celui  des  vins  clairets  de  ces  crus  à 
5  sols.  —  Les  vins  de  Cruet,  Chignin,  St-Jenire^ 
Apremont,  Monte rminod,  la  Bâtie  et  Touvièrc 
seront  vendus  un  sol  de  moins  ;  ceux  des  autres 
crus  des  environs,  2  sols  de  moins  que  les  premiers. 

Le  règlement  passe  ensuite  à  la  viande  dont 
chaque  qualité  doit  être  pesée    séparément,    sans 

(1)  Polit  iii-<S  (le  12  i>;iges,  sans  nom  (rini[)iinieiu'. 


XXXIX 

aucune  berlaude  suivant  les  anciennes  ordon- 
nances. La  livre  de  bœuf  est  taxée  â  2  sols  ;  la 
livre  du  pourceau  frais,  à  3  sols  ;  les  saucissons 
dyaux,  costelettes  et  autres  menusailles  de  pour- 
ceau à  4  sols. 

Viennent  ensuite  le  lard,  le  suif,  les  chandelles  ; 
les  fromages  de  Passier,  de  Gex,  d'Abondance,  le 
ceras  gras  de  Faverges,  les  vacherins  et  chante- 
merles.  Le  beurre  cuit  est  taxé  à  4  sols  la  livre, 
le  frais  à  3  sols  ;  le  c[uartelet  de  lait,  2  sols  ;  le 
pot  d'huile  de  noix  16  sols  ;  la  livre  d'huile  d'olive 
6  sols  ;  la  livre  de  sucre  fin  30  sols.  Aujourd'hui 
l'huile  est  plus  chère  que  le  sucre. 

La  livre  de  riz  est  à  3  sols  ;  l'on  trouve  successi- 
vement les  œufs  en  hiver,  les  figues,  raisins, 
amandes,  la  cire  ordinaire,  la  cire  d'Espagne,  le 
papier.  Quant  à  celui-ci  les  rames  doivent  être,  à  la 
forme  des  anciennes  coutumes,  de  500  feuilles,  sans 
y  placer  du  papier  cassé  ni  rompu ,  et  sans  le  rac- 
courcir ou  le  rétrécir,  â  peine  de  confiscation. 

La  main  de  papier  de  25  feuilles  est  fixée,  celle 
de  papier  fin  à  la  grande  forme  à  6  sols,  celle  de 
petite  forme  à  4  sols.  Le  papier  fin  ordinaire  est  à 
3  sols;  le  commun  à  2  sols. 

On  arrive  à  l'article  du  gibier  ;  l'énumération 
qui  en  est  faite  semble  indiquer  qu'il  était  plus 
abondant  et  d'un  usage  plus  commun  cpio  de  nos 
temps.  Le  pair  (la  paire)  de  gehnottes  est  à  six 
florins,  le  faisan  gentil,  â  3  florins  6  sols  ;  suivent 
les  perdrix  rouges  et  gvinges,  la  bécasse,  le  levraut 


XL 

bon  et  beau,  à  IG  sols,  ainsi  que  le  lapin  bon  et 
gras  ;  les  canards  et  sarcelles  ;  les  grives  et  merles, 
2  sols  pièce  ;  le  coq  d'Inde  gros  et  gras  coûtera  5 
florins,  les  poules  grasses,  15  sols  ;  le  chapon  gras 
d'haute  gî'az&'se,  3 florins.  Puis  le  poisson  :  truite, 
10  sols  la  livre,  perche,  lavaret,  amble  (ombre- 
chevalier),  brochet,  tanche,  carpe,  aloses,  per- 
chettes,  harengs,  la  molue  6  sols  la  livre,  merlus 
5  sols. 

On  passe  à  la  taxe  des  hôteliers.  Il  leur  est  in- 
terdit de  prendre  des  hostes  et  gens  de  cheval 
qu'ils  logeront  et  qu'ils  traiteront  avec  bœuf, 
mouton,  poule  ou  poulets,  ou  bien  pigeons  ou 
grives  J30ur  la  disnée,  davantage  de  26  sols  et  34 
pour  la  soupée,  à  peine  de  100  livres  pour  chaque 
contravention  et  du  bannissement  à  la  troisième. 

Les  gens  de  pied  paieront  pour  le  dîner  1  florin  ; 
et  18  sols  (1  florin  et  1/2)  pour  le  souper  qui  com- 
prenait le  feu  et  le  lit. 

Le  foin,  le  chai'bon,  les  ardoises,  la  chaux,  le 
sable,  la  pierre,  le  fer,  les  fers  à  cheval,  les  clous, 
les  verres,  les  cuirs  de  bœuf,  veau,  mouton  et 
chèvre,  les  souliers  de  différentes  grandeurs,  les 
bottes,  les  bottines,  les  escarpins,  les  mules  ont 
leur  tour.  Les  semelles  en  cuir  d'Auvergne  sont 
plus  chères  que  celles  en  cuir  du  pays.  On  taxe 
aussi  les  journées  des  artisans,  des  manœuvres, 
hommes  et  femmes.  On  termine  par  des  articles 
dont  la  vente  était  alors  de  chaque  jour,  et  (jui  a 
presque  cessé  aujourd'hui  paicequc  Ton  ne  voyage 


XLI 


plus  à  cheval  ;  il  s'agit  des  selles  et  bâts.  Les  selles 
de  grand  cheval  garnies  de  maroquin  de  chèvre, 
bride,  sangle,  poitrail,  croupière  et  estrevières 
doubles,  35  florins.  La  façon  des  toiles,  nappes, 
serviettes  est  taxée  suivant  l'ancienne  coutume; 
celle  des  nappes  de  lin  à  la.  petite  Venise  est  de 
18  sols  l'aune.  Une  mesure  contre  laquelle  on  se 
récrie  quelquefois  existait  déjà  et  plus  dure  que 
maintenant  ;  il  est  interdit  aux  revendeurs  d'a- 
cheter avant  une  heure  après  midi. 

Le  Président  informe  la  réunion  que  le  2  mars 
la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  de  Genève 
célébrera  le  cinquantième  anniversaire  de  sa  fon- 
dation par  une  séance  publique  et  un  banquet.  Les 
présidents  MM.  Th.  Dufour  et  Ch.  Le  Fort  ont  écrit 
aux  Sociétés  correspondantes  pour  les  inviter  à 
assister  à  cette  fête. 

Il  donne  connaissance  d'une  circulaire  de  M.  le 
ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux- 
Ails  adressant  des  instructions  aux  comités  pour 
la  réunion  de  1888. 


Séance  du  11  mars  1888. 

(Présidence  de  M.  Mugnier.) 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est 
adopté. 

Sur  la  présentation  de  MM.  Mugnier  et  Ducret 
et  sur  celle  de  INIM.  Mugnier  et  Maric-Girod, 
Victor  Roche,   avoué  à    la  Cour  d'appel  et 


XLU 

François  Pelaz,  architecte  à  Cliambéry,  sont  succes- 
sivement élus  membres  effectifs  de  la  Société. 

Le  président  donne  connaissance  d'une  circu- 
laire de  M.  le  ministre  de  l'Instruction  publique  du 
5  mars  courant,  par  laquelle  les  sociétés  savantes 
sont  informées  que  l'ouverture  du  Congrès  de  1888 
aura  lieu  le  22  mai  prochain,  à  uns  heure  et  demie, 
au  ministère,  rue  de  Grenelle,  n°  110,  et  que  les 
travaux  se  poursuivront  les  23,  24  et  25  mai.  La 
séance  générale  se  tiendra  le  26  mai  dans  le  grand 
amphithéâtre  de  la  Sorbonne.  Les  Mémoires 
doivent  être  indiqués  au  ministère  avant  le  25  a- 
vril  ;  les  noms  des  délégués  des  sociétés  doivent 
aussi  être  transmis  avant  cette  date.  Les  sociétés 
ne  devront  désigner  que  les  membres  qui  s'enga- 
geront à  prendre  une  part  effective  au  Congrès. 

M.  Charles  Cabaud  présente  divers  documents 
sur  parchemin,  savoir  : 

I.  Quittance  latine  du  7  avril  1478,  année  prise 
de  l'Incarnation,  devant  M""  Humbert  Demicelli 
d'Endoche,  notaire  public,  auctoritate  delphinaU 
par  N.  Berthomeus  de  Boczosel,  damoiseau  d'En- 
doche à  M.  Pierre  de  Virieu  (do  Viriaco)  do  la 
somme  de  42  florins.  L'acte  est  passé  à  Visviers? 
(Virfeu? )  au  château  dudit  lieu. 

II.  Vente,  en  latin,  du  22  juin  1482,  par  Gui- 
guet  de  Bergin,  de  S -Jean-de-Chevclu,  à  Pierre 
de  Norio,  alias  ToUor,  d'une  pièce  de  terre  et  de 
bois,  pour  15  deniers  gros  monnaie.   L'acte  est 


XLIII 

reçu  par  M""  Jean  Philippe,  de  Gerbet,  paroisse 
de  Billième,  diocèse  de  Belley. 

III.  Vente  le  16  mai  1564  devant  le  notaire  Jean 
Neyton  :  1°  d'une  maison  en  rue  delà  Juiverie  ou 
bien  Fromagerie,  appelée  la  maison  de  Bellegarde, 
à  côté  de  la  maison  de  M"  Jacques  Bauduc,  docteur 
en  médecine,  par  noble  homme  Michel  Guilliet, 
Seigneur  de  Monthouz,  bourgeois  et  habitant  de 
Chambéry,  à  noble  Barthélemi  Deville  de  Cham- 
béry,  secrétaire  de  Monsieur  M''^  Louis  Oddinet, 
seigneur  et  baron  de  Montfort,  bourgeois  de 
Chambéry  ;  2°  d'une  vigne  au  vignoble  de  Mont- 
mélian,  au  clos  de  Bellegarde,  à  côté  de  d*^'""  Mar- 
guerite Pellissonne,  veuve  de  noble  Janus  Guerin- 
gallet.  L'acte  est  passé  à  Chambéry  dans  la 
maison  du  seig''  de  Monthouz  en  présence  de 
j^d  yire  piQYYe  Rubod,  proto-notaire  apostolique 
Chanoine  de  la  S*"*"  Chapelle  de  Chambéry. 

Suit  la  quittance  des  droits  de  trezain  et  autres, 
appartenant  à  Son  Altesse,  parles  fermiers  de  ces 
droits.  Le  chiffre  n'est  pas  indiqué. 

IV.  Acte  du  25  août  1564,  même  notaire,  entre 
Gabriel,  fils  de  feu  Philibert  Noël,  seigneur  de 
Bellegarde,  et  Barthélemi  Deville,  par  lequel  le 
droit  de  rachat  qui  appartenait  à  M.  de  Bellegarde 
sur  les  biens  vendus  par  M.  de  Monthouz  est 
échangé  en  faveur  du  s''  Deville  contre  des  vignes 
et  terres  aux  Marclies,  que  celui-ci  remet  au 
seigneur  de  Bellegarde.  L'acte  est  passé  au  Heu 


LXIV 


de  Bellcgarde  en  présence  des  frères  Charles  et 
Claude  Vaucliier  Seigneurs  de  Montgella. 

V.  Lettres  Patentes  du  7  août  1773,  par  les- 
quelles Victor  Amédée  III  nomme  l'avocat  Jean- 
François  Gal)et,  de  Cliambéry,  sous-secrétaire 
d'Etat  pour  les  Affaires  étrangères. 

M.  Mugnier  présente  la  copie  émanée  de  la 
chancellerie  de  Turin^  d'une  lettre  écrite  de  Berlin 
le  3  décembre  1737,  au  roi  de  Sardaigne,  par 
Frédéric-Guillaume,  roi  de  Prusse,  contresignée 
A.  B.  Borel  Pedevils,  en  faveur  de  la  veuve  et  de 
la  fille  de  Claude  Burnet,  de  Marcilly  (Maxilly) 
en  Chablais,mort  à  Stettin  enPoméranie.  Jacques, 
frère  de  Claude,  revendiquait  hi  succession  de 
celui-ci,  sous  le  prétexte  que  la  veuve  et  la  fille 
étaient  luthériennes.  La  lettre  royale  atteste 
qu'elles  sont  catholiques  :  «  Comme  il  est  notoire 
({ue  les  suppliantes  font  constamment  profession 
de  la  Religion  catholique  romaine  à  laquelle  nous 
accordons  le  libre  exercice  dans  une  chapelle  de 
notre  château  de  Stettin,  et  que  par  conséquent  le 
fondement  sur  lecjuel  le  susnommé  Jacques  Burnet 
établit  sa  prétention  se  trouve  entièrement  faux 
et  abusif...  Persuadé  que  V.  M.  prend  plaisir  à 
faire  rendre  toujours  bonne  et  prompte  justice  à 
ceux  qui  se  trouvent  être  obligés  de  l'en  implorer, 
nous  prenons  la  liberté  de  prier  V.  M.  de  vouloir 
bien  donner  des  ordres  pour  que  le  dit  Jacques 
Burnet'  soit  entièrement  débouté  de  sa  demande 


XLV 

et  que  les  suppliantes  Gertrude  Signolis  et  sa  fille 
soient  maintenues  dans  la  paisible  possession  de 
l'héritage  qui  leur  appartient  en  vertu  du  testa- 
ment de  leur  défunt  mari  et  père,  priant  Dieu  au 
reste  qu'il  vous  ait,  Très  haut,  très  Excellent  et 
très  Puissant  Prince  notre  très  cher  et  très  aimé 
hon  frère,  en  sa  Sainte  et  digne  garde.  » 

Cette  lettre  était  accompagnée  :  1"  d'une  copie 
de  l'acte  de  mariage  en  date  du  17  juillet  1706  de 
Claude  Burnet,  savoisien,  et  de  Gertrude  Signolis 
l^erlinoise,  célébré  à  Berlin  par  fr.  Engelbert 
Borges,  des  Frères  prêcheurs,  chapelain  de  la 
légation  impériale  et  curé  de  la  communauté  ca- 
tholique de  Berlin  ;  2"  d'un  certificat  délivré  le 
20  décembre  1737  par  fr.  Augustin  Despoye  des 
Fr.  Prêcheurs,  curé  des  légions  (catholiques)  en 
garnison  à  Stettin,  constatant  que  le  marchand 
Claude  Burnet,  sa  femme  et  sa  fille  ont  toujours 
vécu  en  catholiques. 

Ces  deux  pièces,  écrites  en  latin,  sont  munies  de 
sceaux  fort  l)ien  conservés.  (Extrait  de  la  corres- 
pondance du  premier  président  Saint-Georges.) 

Le  même  membre  montre  à  la  réunion  les  fac- 
similé  du  petit  sceau  (1)  et  d'une  lettre  autographe 
de  M'"'^  de  Warens  du  13  octobre  1756,  suivis  de 
deux  autres  fac-similé  de  brouillons  de  lettres  de 
la  même  personne  existant  aux  Archives  dépar- 
tementales. M.  Mugnier  explique  qu'il  a  fait  faire 

(1)  Un  amour  avec  le  doigt  sur  les  lèvres. 


XL  VI 

l'an  dernier  par  M.  Champod,  notre  sociétaire,  ces 
fac-similé,  afin  de  démontrer  matériellement  que 
les  brouillons  de  lettres  et  d'écrits  divers  de  ces 
Archives  sont  bien  de  la  main  de  la  célèbre  ba- 
ronne. Cette  reproduction  est  destinée  à  être  jointe 
à  un  ouvrage  fort  étendu,  historique  et  critique  à 
la  fois,  sur  Rousseau  et  Madame  de  Warens,  par 
MM.  A.  de  Montet,  E.  Ritter,  doyen  de  la  fa- 
culté des  lettres  de  Genève,  et  Mugnier.  Celui-ci 
traite  de  la  vie  de  Rousseau  et  de  sa  protectrice, 
depuis  1726.  M.  de  Montet  a  écrit  les  années  de 
jeunesse  en  Suisse;  M.  Ritter  fait  l'histoire  de 
l'éducation  et  des  idées  des  deux  personnages. 

M.  Fivel  propose  une  nouvelle  lecture  d'une 
inscription  latine  de  Grésy-sur-Aix  et  lit  une  note 
détaillée  à  ce  sujet. 


Séance  du  22  avril  1888. 

(Présidence  de  M.  Mugnier.) 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu 
et  adopté. 

Sur  la  présentation  de  MM.  Mugnier  et  A.  Mi- 
chel, M.  Eugène  Levet,  ancien  élève  de  l'Ecole 
polytechnique,  est  nommé  membre  cfïectif  de  la 
Société. 

La  démission  de  M.  J.-J.  Rabut,  orfèvre  à  Paris, 

est  acceptée. 


XLVII 


La  Société  reçoit  en  don  les  ouvrages  suivants  : 
de  M.  Jules  Vuy,  vice-président  de  l'Institut  ge- 
nevois, le  Codicille  cVAmi  Lévrier  et  Adémar 
Fabri,  prlnce-évêque  de  Genève  ;  de  M.  Charles 
Lefort,  ancien  président  de  la  Société  d'histoire 
de  Genève,  ses  Notices  sur  d'anciens  membres  de 
la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  de  Genève, 
(MM.  Ed.  Mallet,  Pierre  Odier,  Georges  Mallet, 
J.-J.  Blumer,  Louis  Sordet  et  Am.  Roget)  ;  de 
M.  Laurent  Rabut,  les  Anecdoctes  de  l'abdica- 
tion du  Roy  de  Sardaigne  Victor-Amédée  (ma- 
nuscrit de  l'époque)  ;  de  M.  François  Mugnier,  les 
Evêques  de  Genève-Annecy  depuis  la  Réforme, 
avec  les  dix  portraits  à  l'eau-forte  qui  accompa- 
gnent le  li\Te  ;  du  Conseil  général  de  la  Savoie,  le 
Tome  P'de  V  Inventaire  de  la  série  C  des  Archi- 
ves dépai'tementales  de  la  Savoie  ;  enfin, de  M.  le 
ministre  de  l'Instruction  publique,  et  par  la  bien- 
veillante intervention  de  M.  Charles  Schefer, 
membre  de  l'Institut,  une  série  de  grandes  publi- 
cations historiques  et  archéologiques.  De  vifs 
remerciements  sont  adressés  à  M.  Schefer,  ainsi 
qu'aux  donateurs  de  tous  ces  précieux  ouvrages. 
M.  Antony  Dessaix  remet  à  la  Société,  à  titre 
d'échange,  le  premier  volume  des  Mémoires  et  Do- 
cuments de  l'Académie  chablaisienne,  in-8°  de 
Lxxn-158 pages.  Ce  volume, fort  bien  imprimé, con- 
tient d'intéressants  mémoires.  Il  se  termine  par  une 
table  des  matières  fort  détaillée  et  par  un  index  al- 
phabétique contenant  les  noms  des  lieux,  des  per- 


XLVIII 

sonnes  et  des  choses.  C'est  un  travail  auquel  on  en 
saurait  trop  applaudir,  car  il  facilite  singulière- 
ment les  recherches  et  il  permettra  la  rapide 
exécution  d'une  table  méthodicjue  générale  à  la 
fin  de  chaque  série  des  Mémoires. 

Le  secrétaire  donne  lecture  :  1°  d'une  circulaire 
de  M.  le  ministre  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux- Arts,  du  9  avril  courant,  annonçant  que  la 
IS*"  réunion  annuelle  des  Sociétés  des  Beaux- 
Arts  des  départements  s'ouvrira  le  22  mai  pro- 
chain, à  l'Ecole  nationale  des  Beaux-Arts,  rue 
Bonaparte,  14,  à  Paris;  2°  d'une  autre  circulaire 
du  19  avril,  relative  au  classement  des  objets 
mobiliers  appartenant  à  l'Etat,  aux  départe- 
ments, etc.,  dont  la  conservation  offre,  au  point 
de  vue  de  l'histoire  ou  de  l'art,  un  intérêt  national. 

M.  Mugnier  présente  les  pièces  suivantes  :  1° 
une  affiche  électorale  sans  date,  de  la  Tj/p.  et 
Lith.  de  J.  Philippe  (Annecy,  vers  1856),  par 
laquelle  le  Comité  libéral  d'Annecy  présente  aux 
électeurs  la  candidature,  à  la  Chambre  des  députés 
de  Turin,  de  M.  le  comte  de  Caviour,  président 
du  conseil  des  nfiinistres  ;  2°  la  copie  suivante 
d'un  acte  de  mariage  contracté  à  Chambéry  sous 
l'occupation   espagnole  : 

L'an  1745  et  le  29  avril  se  sont  épousés  Hyacinthe 
fils  de  feu  François  de  Vicio  et  de  feu  Madeleine  Conde, 
natif  de  Caneo  près  d'Oneille  d'où  il  est  sorti  à  l'âge  de 
9  ans,  a  depuis  resté  en  Espagne  et  est  pèlerin  depuis 
quelques  années  et  a  divers  certificats  pour  prouver  son 


XLIX 

dire,  et  Emmanuelle  fille  d'Alphonse  Bernai  et  de  feue 
Francisque  Garcia,  ])èlerine  native  de  Madrid,  veuve 
depuis  le  7  septembre  1742  d'Emmanuel  Terres  soldat 
du  régiment  de  Navarre,  et  a  exhibé  l'acte  mortuaire  ; 
et  outre  les  papiers  qu'ils  nous  ont  produits  ils  ont  prêté 
serment  sur  les  Saintes  Ecritures  entre  nos  mains  tou- 
chées, sur  leur  état  libre,  et  les  avons  mariés  comme 
vagabonds  pour  le  salut  de  leur  conscience.  Ont  été 
témoins  R'^  Dominique  Assonsio,  aumônier  du  régi- 
ment de  Burgos  qui  nous  les  aprésenté,  etc. 
Signé  :  Petit,  officiai,  curé  de  Lemenc. 

Le  même  membre  signale  encore  un  mariage 
contracté  à  Cliambéry  le  l"''  septembre  1730.  C'est 
celui  de  Michel  Vacher  avec  Marie-  Victoire^  fille 
d'Ibrahim  Jayceli,  et  de  la  nommée  Aïcha,  de 
Tunis,  prise  sur  mer  par  un  capitaine  d'une  galère 
sarde.  Le  roi  de  Sardaigne  Victor-Amédée  II  lui 
donne  1.000  livres  de  dot, après  l'avoir  fait  instruire 
et  baptiser.  La  Tunisienne  mourut  à  Chambéry,  à 
l'hospice  des  Incurables,  le  12  septembre  1759,  à 
l'âge  de  50  ans  environ. 

M.  Mugnier  analyse  enfin  une  série  de  titres  de 
1508  à  1527,  intitulée  :  «  Confessio  nobilium  et 
egregiorum  Humberti  Carterii,  Nycolai  Carterii 
ducalis  secretarii  et  Pétri  Carterii,  fratrum,  filio- 
rum  dicti  Humberti  factaper  dictum  Nycolaum 
Carterii  secretarium».  Cette  pièce  contient  :1^  une 
demande  adressée  au  duc  de  Savoie  par  Humbert 
Cartier  et  par  ses  fils  Pierre  et  Nicolas,  celui-ci 
secrétaire  ducal,  pour  obtenir  l'abergement    en 

D 


leur  faveur  de  deux  ruisseaux,  soit  nants,  de  Mon- 
tagiiy  sur  Chambéry,  appelés  le  Tillet  et  le  nant 
des  Fornets,  ainsi  que  les  moulins  et  battoirs  qu'ils 
font  mouvoir  ;  2"  l'enquête  de  commodo  et  in- 
commodo du  1  ' 'février  1508 ;  3" l'acte d'abergement 
concédé  le  14  du  même  mois  par  le  duc  Charles  III, 
et  4°  l'acte  de  reconnaissance  de  la  teneur  en  aber- 
gement,  passé  le  24  mai  1527,  On  lit  dans  ces  actes 
que  les  eaux  descendent  d'une  montagne  appelée 
Combe-Louve,  d'un  lieu  appelé  préJopetQt  d'une 
source  nommée  Fontaine  froyde.  A  noter  dans 
ces  pièces  V expression  latine  litterœ  ténor izatœ^ 
lettres  ténorisées,  pour  relatées,  expression  qui 
est  restée  en  usage  dans  le  langage  juridique  de  la 
Savoie  et  de  la  Suisse  romande. 


Séance  du  20  mai  1888. 

(Présidence  de  M.  Mugnier.) 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu 
et  adopté. 

Sur  la  présentation  de  MM.  Mugnier  etToubin, 
M.  Paul  Bertulus,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de 
Chambéry  est  élu  membre  effectif  de  la  Société. 

La  Société  reçoit  en  don  de  M.  Pallias  sa  bro- 
chure intitulée  :  Des  Dauphinois  importants j  re- 
production partielle  d'un  manuscrit  de  la  Biblio- 
thèque publique  de  Lyon,  et  de  M.  Metzger,  un  joli 
volume  orné  de  portraits,  intitulé  :  les  Pensées  de 
M"'""  de   Warens;  M"'"  de  War^ens  aux  Chai'- 


LI 

mettes  et  au  Reclus;;  ses  relations  avec  Wint- 
zinried. 

Le  Président  fait  connaître  à  la  réunion  que  le 
prochain  Congrès  des  Sociétés  savantes  de  la  Sa- 
voie aura  lieu  à  Rumilly,  les  27,  28  et  29  août 
prochain. 

Il  invite  les  Sociétaires  à  transmettre,  le  plus 
tôt  possible  au  Secrétaire  du  Congrès,  l'indication 
des  lectures  c{u'ils  se  proposent  d'y  faire. 

M.  Mugnier  lit  une  charte  relative  aux  démêlés 
des  Chartreux  de  Vallon  en  Chablais  avec  le  châ- 
telain de  Lullins,  représentant  les  gens  de  sa  châ- 
tellenie,  au  sujet  des  confins  de  leurs  possessions 
respectives  clans  les  montagnes. 

Cette  charte  doit  être  ajoutée  à  celles  que 
M.  Léon  Ménabréa  a  publiées  dans  les  Mémoires 
de  l'Académie  de  Savoie,  2^  série,  tome  IL 

Elle  contient  une  espèce  de  procès-verbal  de  ce 
que  nous  appelons  maintenant  une  vue  de  lieux. 

Le  bailli  du  Faucigny,  Rolet  Vuagnarcl,  se  rend 
en  eiïet  en  1311  sur  les  lieux  du  litige;  il  y  procède  à 
une  enc|uête  dont  il  ne  fait  Cju'énoncer  le  résultat 
et  il  constate  c^u'une  certaine  croix  est  bien  depuis 
un  temps  immémorial  une  limite  appartenant  aux 
religieux  de  Vallon.  Il  éclaire  ses  recherches  par 
l'examen  des  titres  produits  par  les  chartreux. 

Outre  le  nom  du  bailli,  nous  trouvons  dans  la 
charte  ceux  du  seigneur  de  la  terre  de  Faucigny 
Hugues  Dauphin  (1),  de  Jacc[ues  Salteur  de  Cluses, 

(1)  Seigneuv  de  Faucigny  de  1304  au  24  lévrier  1321. 


LU 

notaire  et  juré  de  la  curie  de  l'évêché  de  Genève 
(greffier),  d'Anselme  David,  chanoine  de  Genève, 
d'Albert  de  Torrent,  curé  de  Pers  de  Jean,  curé 
de  Cluses,  du  prêtre  Colomb  de  Fésigny,  du  no- 
taire Oglier,  de  Rodolphe  de  Chissé,  châtelain  de 
Ivullins,  et  d'Albert  de  Bardenenche,  châtelain  de 
Châtillon.  Ce  dernier  est  à  ajouter  à  la  liste  des 
châtelains  de  Châtillon,  donnée  dans  le  présent 
volume,  2^  partie,  page  19,  par  M.  Tavernier. 

Anno  a  nativitate  domini  millésime  tercentesimomede- 
cimo  indictione  iiona  die  veneris  ante  festum  beatœ  Mariae 
Magdalense  oblata  fuit  mihi  Jacobo  Salteriide  Clusiis  no- 
tariopublicojuratoquecuri se  domini  episcopi  Gebennen- 
sis  per  religiosiim  virum  domiuum  priorem  domus  de 
Vallone  quœdam  littera  in  pergameno  sana  et  intégra 
sigillata  sigillo  curiœ  Foucigniaci  impendenti,  Cuius 
ténor  sequitur. 

Per  liée  verba  Nos  Roletus  Vuagnardi  ballivus  in  terra 
Foucigniaci  pro  illustrissimo  domino  Hugoni  delphino 
domino  Foucigniaci  notum  facimus  universis  présentes 
litteras  inspecturis  quod  cum  questio  seu  discordia  ver- 
teretur  inter  Castellanum  de  Lullins  ex  una  parte  et  reli- 
giosos  de  Vallone  nomine  suo  et  prioratus  sui  de  Vallone 
ex  altéra.  Super  hoc  Castellanus  dictus  et  gentes  pre- 
dictœ  asserebant  quod  religiosi  predicti  tcnebant  et  habc- 
bant  quamdam  crucem  in  monte  Bellimontis  prope  Gem- 
baz,  in  quo  monte  dicebant  et  asserebant  se  liabere  usum 
suum  et  quod  ipsi  turbabantur  ibi  pcrdictos  religiosos 
indebitae  ac  injustae  ut  asserebant  dissentire  quod  mons 
predictus  liubi  dicta  crux  est  posita  et  omnia  alia  loca 
prout  ut  protenduntur  usque  ad  portam  Vallonis  sunt  (sint) 


LUI 

domini  Foucigniaci  et  quod  in  omnibus  et  singulis  locis 
predictis  habebant  et  habere  debeant  usumsimm,  dictis 
religiosis  in  contrariura  asserentibus  et  dicentibus  quod 
dictus  mons  et  omnia  dicta  loca  predicta  sunt  et  perti- 
neant  ad  ipsos  et  prioratum  predictum  et  sunt  infra  ter- 
mines ipsi  prioratus  ;  et  quod  ipsi  steterunt  in  posses- 
sione  vel  quasi  tenendi  et  liabendi  crucem  pro  termino  in 
loco  predicto  ubi  nunc  posita  est  dicta  crux,  per  tantum 
tempus  quod  in  contrarium  memoria  non  exist.it  et  quod 
nunquam  illi  de  Lullins,  illi  de  Gembaz  nec  etiam  ulli 
alii  usi  i'uerunt  predicto  monte  nec  in  aliis  locis  predictis 
prout  eorum  termini  désignant  nisi  a  duobus  annis  vel 
circa,  quod  aliqui  eorum  de  Gembaz  in  dicto  monte  ni- 
tebantur  uti  de  nemore  dicti  montis  et  quotiescumque  ibi 
inveniebantur  per  dictos  religiosos  vel  aliquos  ipsorum 
tuendo  et  deffendendo  possessionem  et  jus  suum  predic- 
tos  utentes  pignorabant. 

Tandant  (tamdem?)  ad  justitiam  (instantiarn)  et  re- 
quisitionem  partium  predictarum  accessimus  ad  loca  pre- 
dicta causa  inquirendi  veritatem  tam  de  jure  quam  de 
possessione  utriusque  partis  uuacum  discretis  viris  An- 
selme David  canonico  gebennensi  et  alberto  de  tor- 
rens  curato  de  pœr,  Rodolphe  de  Chisie  Castellano  de 
Lullins  et  quampluribus  aliis  de  Gembaz  et  ibi  vidimus 
oculo  ad  oculum  omnia  predicta  loca  de  quibus  erat  con- 
tentio  inter  predictas  partes,  et  diligenter  inquisivimus 
tam  de  jure  quam  de  possessione  utriusque  partis  ;  etin- 
venimus  quod  dicti  religiosi  erantin  possessione  vel  quasi 
tenendi  et  habendi  pro  termino  dictam  crucem  in  loco  ubi 
erat  posita  dicta  crux,  per  tantum  quod  in  contrarium 
memoria  non  existit  Et  quod  alias  fuit  questio  inter  dic- 
tos religiosos  et  illos  de  Bellavalle  sui)er  dicta  cruce  et 
dicto  termino  in  cui'ia  domini  Foucigniaci  et  fuit  latasen- 


LIV 

tentia  per  discretum  Anselmum  David  tune  temporis 
judicem  terras  Foucigniaci,  pro  religiosis  de  Vallone  con- 
tra religiosos  de  Bellavallej  videlicet  quod  dicti  religiosi 
de  Vallone  erant  et  stetebant  in  possessione  tenendi  et 
habendi  dictam  crucem  in  dicte  loco  pro  termine  suo  tanto 
tempore  quod  memoria  non  in  contrarium  non  existebat, 
de  qiiaquidem  sententia  dicti  religiosi  fecerunt  nobis  ple- 
nam  fidem.  Item  ostenderunt  nobis  dicti  religiosi  de  Val- 
lone qiioddam  mandamentum  domini  Hugonis  Delphini 
domini  Foucigniaci  in  quo  continebatur  quod  ipse  man- 
dabat  domino  Alberto  de  Bardenenche  Castellano  Cas- 
tillionis  quod  i])se  dictes  religiosos  de  Vallone  tueretur 
et  deffenderet  et  omnia  bona  jura  et  possessiones  eorum 
et  specialiter  possesionnem  termini  supra  dicti  ;  de  quo- 
quidem  mandamento  fecerunt  nobis  fidem  per  quamdam 
litteram  sigillé  ])endenti  domini  Foucigniaci  sigillatam. 
Ttem  ostenderunt  nobis  dicti  religiosi  privilégia  sua  in 
quibus  continentur  termini  et  limitationes  prioratus  de 
Vallone  et  de  ipsis  fecerunt  nobis  plenam  fidem  et  inve- 
nimus  quod  predicta  loca  sunt  inter  termines  et  limita- 
tiones predicti  prioratus  de  Vallone.  Item  ostenderunt 
nobis  donationem  factam  eisdem  religiosis  per  illustrem 
virum  inclitae  mémorise  [etj  recordationis  Aymonem  (1) 
dum  Foucigniaci  in  qua  continetur  quod  dominus  dédit 
dictis  religionis  dependentias  montium  vel  rupium  in 
vallim  Vallonis  ab  alpe  de  Foron  usque  meridiem,  et 
usque  ad  occidentem  quidquid  sui  juris  erat  et  infra  ter- 
mines domus  Vallonis  contincbalur. 

Quare  nos  diligenter  visis  et  inspectis  nolcntcs  venire 
contra  privilégia  dictorum  religiosorum  exconmiunica- 
tionis  poriculum  évitantes,  volontés  observare  mandata 

(1)  Aiiuon  II,  Seigneur  i]o  Faucigny  do  1202  à  1253. 


LV 

domini  Foucigniaci,  habito  tractatu  et  consilio  cliligenti 
cum  dictis  viris,  videlicet  Anselmo  David  curato  de  pœr 
et  de  consilio  ipsorum  ordinavimus  in  modum  qui  se- 
quitur  :  videlicet  qnod  dicti  religiosi  in  possessione  pre- 
dicta  pront  anterius  extiterunt  defïendantur  et  teneautur 
ut  quod  in  possessione  predictorum  [jurium?]  dequibus 
erat  contentio  et  in  possessione  dictre  crucis  et  dicti  mon- 
tis  prout  termini  dictae  domus  hoc  désignant  per  capita 
Bellimontis  per  gentes  domini  Foucigniaci  ex  nunc  in 
antea,  non  turbentur,  molestentur  seu  immerentur  nec 
turbari  debeant  seu  inquietari. 

Cum  ex  premissis  novimus  etperpenduimus,  quod  liée 
est  voluntas  domini  Foucigniaci ,  mandantes  Castellano 
de  Lullins  qui  nunc  est  et  omnibus  aliis  qui  pro  tempore 
fuerunt  quatenus  dictos  religiosos  et  dictum  prioratum 
tueantur  et  defïendant  ab  omnibus  eorum  subditis  ia 
possessione  de  juribus  dictorum  religiosorum  maxime 
in  possessione  dictorum  locorum  de  quibus  erat  conten- 
tio inter  ipsos. 

Confitentes  nos  liabuisse  quadraginta  libras  gebenen- 
ses  bonorum  a  dictis  religiosis  de  Vallone  pro  eo  quod 
dictus  dominus  Foucigniaci  ita  fecit  et....  velit  tueri  et 
defïendere  dictum  prioratum  et  dictos  religiosos  in  pos- 
sessionibus  eorum  et  juribus  supradictis.  Et  quod  ipse 
velit  et  debeat  apponere  sigillum  suum  presenti  letterœ 
ad  œternam  memorium  rei  gestae  promittendo  dictis  re- 
ligiosis eos  defïendere  et  tueri  in  possessionibus  et  juri- 
bus eorum  predictis  et  procurare  quod  dominus  Fouci- 
gniaci sigillum  suumapponat  presenti  litterae  ut  in  futii- 
rum  maiorem  obtinoat  firmitatem. 

In  quorum  testimonium  sigillum  curicc  domini  Fou- 
cigniaci presentibus  duximus  apponendum.  Dalum  8'> 
idus  julii  anno  domini  millesimo  tercentesimo   mide- 


LVI 

cimo  (1).  Et  sciendum  quod  nos  prefatus  ballivus  dicta 
privilégia  de  qiiibus  in  presenti  litterœ  fit  mentio  ex  in- 
tègre confirmavimus  et  in  predictis  sigillum  nostrum  pro- 
prium  unacum  sigillo  curife  duximus  apponendum  ad 
maiorem  confirmationem  rei  gestœ.  Datum  ut  supra. 
Quas  quadragenta  libras  supradictas  habuit  ac  recepit 
dominus  Rodolphus  de  Cliissiea  dictis  religiosis  nomine 
dicti  domini  Foucigniaci. 

Et  nos  Hugo  Delphinus  dominus  terrte  Foucigniaci 
predictus  ad  majorem  confirmationem  omnium  predicto- 
rum  actorum  per  dictum  ballivum  nostrum  predicta  uni- 
versa  et  singula  ut  supra  scripta  sunt  et  acta  per  dictum 
ballivum  nostrum  laudamus,  confirmamus  et  etiam  ap- 
probamus  et  sigillum  nostrum  presentibus  duximus  ap- 
ponendum in  robur  et  testimonium  omnium  predicto- 
rum.  Datum  ut  supra. 

Et  ego  predictus  notarius  et  juratus  dictœ  curia3  do- 
mini episcopi  gebenensis  et  curiae  domini  Foucigniaci 
de  autentico  seu  littera  liujus  novi  exempli  requisitus 
per  dominum  priorem  hoc  novum  exemplum  extraxi  et 
feci  sicut  in  ipso  autentico  seu  littera  originali  contine- 
batur  sic  et  in  ipso  novo  continetur  exeraplo,  nihil  addito 
vel  remoto  prêter  formam  litteram  presentium  litteram 
fortasse  vel  sillabam,  et  signavi  ad  aeternam  raemoriam 
et  robore  firme  omnium  premissorum,  rogans  dictus 
dominus  prior  domino  officiali  curite  gebenensis  ut  sigil- 
lum ipsius  curise  huic  novo  exemple  apponat  in  testi- 
monium veritatis. 

Actum  dicta  dievenerisanne  indictione  quibuis  supra 
apud  Clusas  in  domo  sacerdotum,  testibus  presentibus, 
videntibus  et  legentibus  adlioc  vocatis  et  rogafis,  videli- 

(1)  8,Iuillet1311. 


LVII 

cet  domino  Joanne  curato  de  Clusis  de  Castellione  do- 
mino Columbo  de  Fisignie  presbitero  et  Petro  Oglier 
notario. 

Ut  autem  presens  instrumentam  maiorem  obtineat 
firmitatem  nos  officialis  curife  gobenensis  ad  precem  et 
requisitionem  dicti  domini  prioris  nobis  oblatas  per  dic- 
tum  nolarium  dictse  curiae  juratum  oui  super  hiis  con- 
sensuimus  et  committimus  vices  nostras  fidem  plena- 
riam  adhibentes  reservata  nobis  predicta  vice,  esse  et 
sic  per  ipsum  et  coram  ipso  predicta  facta  fuisse  et  cele- 
brata,  sigillum  dictae  curife  huic  instrumento  publico 
duximus  apponendum  huic  cum  signis  notarii  supra- 
dicti.  Datum  et  actum  anno  et  die  qui  bus  supra  coram 
testibus  su])radictis  cum  sigillo  impendenti. 

(D'après  une  copie  du  xvi^  siècle  contenant  diverses 
incorrections). 


Séance  du  24  juin  1888. 

{Présidence  de  M.  Mugnier.) 

Lo  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est 
adopté. 

Le  Président  rappelle  que,  dans  des  réunions 
précédentes,  divers  membres  avaient  manifesté  le 
regret  qu'il  n'existât  pas  une  traduction  française 
de  l'ouvrage  en  langue  allemande  du  colonel 
Wurstemberger  sur  Pierre  II,  comte  de  Savoie. 
Cette  traduction  avait  été  commencée  par  M.  A. 
de  Gumoëns,  et  le  premier  volume  en  a  même  été 
publié  à  Berne  en  1859.  Malheureusement  une 
mort  prématurée  a  empêché  l'auteur  d'achever  son 
œuvre.  Le  premier  volume  contient  l'introduction 


LVIII 


et  l'histoire  de  Pierre  depuis  sa  naissance  jusqu'à 
la  mort  de  son  neveu  le  comte  Boniface,  1263. 

M.  Croisollet,  notaire  à  Rumilly  et  membre  de 
la  Société,  envoie  la  copie  d'un  traité  de  Combour- 
e-eoisie  intervenu  en  1619  entre  la  ville  de  Rumillv 
et  la  ville  de  Seyssel  en  Bresse.  L'original  de  ce 
traité,  dit-il,  se  trouve  aux  arcliives  de  cette  der- 
nière ville.  Il  est  écrit  sur  parchemin,  entouré  d'une 
guirlande  de  fleurs  entremêlées  de  génies  et  sur- 
montées des  armoiries  de  Seyssel.  Quelques  mots 
principaux  sont  écrits  en  lettres  dorées.  Au  bas 
était  le  sceau  de  la  ville;  il  a  disparu  : 

Traité  de  Combourgeoisie  entre  les  villes  de  Seyssel 
et  de  1^11  mil ly. 

Les  Scindiez  Conseil  et  Bourgeois  de  la  ville  de  Seys- 
sel assemblez  en  la  maison  de  Ville,  en  la  présidence  de 
noble  François  Troison,  capitaine  et  châtelain  de  la  dite 
Ville,  estant  bien  et  d'huement  informez  de  l'ancienne 
union  et  bonne  intelligence  qui  a  esté  cy-devant  entre 
messieurs  les  Syndicz,  Conseil  et  Bourgeois  de  la  ViUe 
de  Rumilly  et  nos  prédécesseurs,  de  la  quelle  nous  avons 
aussi  receu  des  témoignages  bien  assurez  et  des  efïets 
remarquables  de  leur  affection  en  notre  endroict,  dési- 
rant de  nostre  costé,  leur  faire  paroitre  combien  nous 
sommes  obligez  à  leurs  courtoisies,  en  attendant  qu'il  se 
présente  l'occasion  de  nous  en  pouvoir  revanclicr  et  de 
les  servir  comme  nous  le  desirons  et  pour  entretenir  et 
conserver  l'amitié  et  bonne  voisinance  que  nous  nous 
sommes  promis  les  ungs  aux  aultres  ensuite  de  l'heu- 
reuse alliance  faite  entre  Sa  Majesté  et  les  Ancêtres  du 


LIX 

serenissime  duc  de  Savoie  que  nous  souhaitons  de  toute 
nostrea  fïection  affermir  à  jamais,  les  Seigneurs  Scindiez, 
Conseil  et  Bourgeois  de  Rumilly  acceptant  de  nous  sem- 
blahlemeut  les  présentes,  par  lesquelles  et  pour  les  cau- 
ses susdictes  et  aultres  dignes  considérations. 

Nous  les  avons  et  toute  leur  postérité  receu  admis  et 
accepté,  Recepvons,  admettons  et  acceptons  pour  Coni- 
bourgeois  en  ceste  notre  ville. 

A  scavoir  de  jouir  et  se  prévaloir  en  général  et  en  par- 
ticulier des  franchises,  libertez,  immunitez,  droictz  et 
privilèges  d'icelle  pleinement  et  entièrement  et  paisible- 
ment tout  ainsi  et  comme  en  la  même  forme  que  nous 
et  uoz  aultres  comhourgeois  en  usons  et  jouissons  sans 
qu'il  leur  soit  jamais  apporté  aulcune  difficulté  au  con- 
traire, le  tout  sous  le  bon  plaisir  de  Sa  Majesté  et  de 
monseigneur  le  Duc  et  son  gouverneur  en  Savoie  (  un 
mot  illisible)  d' obtenir  de  sa  Grandeur  les  ïntil  (lacéré) 
s'il  y  a  lieu  pour  plus  grcinde  validité  des  présentes  (1) 
faictes  et  passées  au  Bureau  du  conseil  de  la  dicte  ville 
de  Seyssel  le  cinquième  jour  du  moys  de  septembre  en 
mil  six  cent  dix-neuf,  sous  le  scel  de  la  dicte  ville  et 
communauté  signées  par  le  secrétaire  d'icelle. 

Par  mandement  des  sieurs  Scindiez  et  Conseil. 

Chapellu  not.  et  secret.. 

M.  Mugnier  fait  la  communication  suivante  : 

(1)  Charles-Emmanuel  I'  dit  le  Grand,  échangea  la  Brese, 
le  Bugey,  le  Val-Roniey  et  le  pays  de  Gex  contre  le  mar- 
quisat de  Saluées  par  traite  fait  avec  Henry  IV,  h  Lyon,  le 
17  janvier  1601.  Ensuite  de  cet  échange,  Seyssel  en  Bi'esse 
se  trouvant  sous  la  domination  du  roi  de  France  et  Rumilly 
continuant  à  apimrtenir  à  la  Maison  de  Savoie,  on  dût  faire 
ratifier  le  traité  par  les  deux  Souverains. 


LX 

LE  PRIEURÉ  DE  ST-BERNARD  ET  DE  ST-CLAIR. 

Dans  ses  Mémoires  pour  servir  â  l'histoire 
ecclésiastique  des  diocèses  de  Genève ,  etc. ,  page 
138,  Besson  mentionne  le  prieuré  de  Saint-Clair. 
Il  nous  apprend  que,  desservi  anciennement  par 
des  Bénédictins,  il  fut  sécularisé  au  moment  de 
l'établissement  des  commendes  et  donné  à  des 
prêtres  séculiers,  qui  y  tinrent  un  vicaire  lorsqu'ils 
cessèrent  d'y  résider  eux-mêmes.  Ce  prieuré  est 
désigné  sous  le  nom  de  Saint-Bernard  et  de  Saint- 
Clair  de  la  Cluse,  à  cause  du  passage  étroit  où  il 
est  situé.  Les  Romains  ont  construit  le  pont  qui  y 
existe  aujourd'hui.  En  allant  du  pont  au  prieuré, 
on  lit  cette  inscription  rangée  sur  trois  lignes  : 

L.  TINCIVS  PACVLVS  PERVIVM  FECIT. 

Cette  inscription,  décrite  bien  souvent,  a  été 
publiée,  dans  leur  grand  ouvrage,  par  MM.  AUmer 
et  de  Terrebasse.  Ils  rappellent  que  c'est  sans  doute 
en  souvenir  des  possessions  de  L.  Tincius  dans  le 
pays  que  le  village  voisin  a  été  appelé  Dingy. 

Une  charte  que  nous  venons  de  retrouver  com- 
plète lieureusement  les  renseignements  sur  l'ori- 
gine et  la  situation  de  ce  petit  établissement  reli- 
gieux au  xin''  siècle. 

Amédée  II,  comte  de  Genevois  (comte  de  1280  à 
1308),  se  trouvait  au  château  de  Menton  le  mercredi 
avant  l'Assomption  de  1293.  Dans  le  but,  peut- 
être,  de  remercier  Thomas,  seigneur  du  lieu,  de 
l'hospitalité  qu'il  en  recevait,  le  comte  concéda  au 
prieuré  de  Saint-Bernard,  et  pour  l'aiTouage  des 


LXI 


religieux,  sa  terre  et  son  bois  dits  de  Rampon , 
situés  tout  près.  Il  reconnaît  Thomas  comme  fon- 
dateur et  nominateur  du  prieuré,  mais  sous  la  con- 
dition que,  lors  des  vacances  du  rectorat,  les  sei- 
gneurs de  Menton  nommeront  à  cette  charge,  et 
avant  même  les  membres  de  leur  propre  famille, 
un  prêtre  idoine  du  nom  et  des  armes  du  comte. 

A  prendre  à  la  lettre  les  termes  de  la  charte,  ce 
serait  ce  Thomas  de  Menton  qui  aurait  été  le  fon- 
dateur du  prieuré,  mais  il  est  très  probable  que  les 
mots  tanquam  Jbndatori  in(\\c[\xQYiX  simplement  la 
qualité  ddd  fondateur  appartenant  à  la  famille  de 
Menton. 

Nos  Amedeus  Cornes  Gebennensis  notum  facimus 
universis  quod  nos  pro  nobis  et  successoribus  nostris 
damus  et  concedimus  pro  remedio  animae  nostra3  et  pre- 
decessorum  nostrorum  Thonice  Domino  de  Mentone, 
domicello,  tanquam  fondatori,  nomiuatori  et  presentatori 
prioratus  sanctissimorum  Bernardi  et  Clari  de  Chisa 
pro  ex  focagio  Prioris  moderni  (1)  et  successorum  in  diclo 
prioratu  Priorum ,  modo  tamen  quod  quotiescumque 
eum  Recto re  et  administratore  dictus  Prioratus  vacare 
extiterit,  prefatus  Thomas  et  successores  sui  in  Castro  de 
Mentone,  ante  et  post  familliam  saam  unum  ex  armis 
et  cognomine  nostris  Presbiterum  idoneum  légitime  na- 
tum  pro  ejiisdem  prioratus  rectore  et  administratore  no- 
minant  et  présentent,  videlicet  nemus  nostramque  ter- 
ram  de  Rampone  a  via  quae  vadit  de  Ponte  Maladeria)  de 
Clusa  versus  domos  inferius  usquead  flumen  de  Cier  (2). 

(1)  Le  prieur  était  alors  Aymon  de  M.,  moine  de  Talloires. 

(2)  Ce  n'est  que  beaucoup  plus  tard  que  l'on  a  changé  ce 
nom  générique  de  Cier  en  celui  de  Fier. 


LXII 

et  ad  clicto  Ponte  usque  ad  Baliiiam  de  la  Lo\'aterj  quod 
nemus  et  terra  predicta  bona  fide  pro  nobis  et  nostris 
heredibus  et  successoribus  quibuscumque  promittimus 
manutenere.  In  cujus  rei  testimonium  sigillum  nostrum 
presentibus  duximus  apponendum.  Acta  fuerunt  hœcin 
dicto  Castro  Mentonis  die  Mercurii  ante  assumptionis 
festum  beatœ  Maria3  virginis  anno  domini  millésime 
ducentesimo  nonagesimo  tertio  «  et  scellé  sur  une  simple 
queue  de  parchemin,  où  est  figurée  une  croix  au  milieu 
et  à  l'entour  est  écrit  :  Amedeus  Comes  gebennensis.  » 
(Arch.  du  Sénat  de  Savoie;  Reg.  ecclés.,  8,  p.  99  vo.) 

Au  XVII*'  siècle^  le  prieuré  dit  des  Saints  Ber- 
nard et  Clair  du  Pas  de  la  Cluse^  de  Dingy,  de 
l'ordre  de  Cluny,  avait  pour  prieur  coinmenda- 
taire  Jean  Sonnerai  qui  mourut  en  novembre 
1641.  Il  eut  pour  successeur  R'^'  Melchior  Brunetj, 
institué  par  bulles  d'Urbain  VIII  du  10  des  calen- 
des d'avril  1642  (27  mars). 

La  commende  passa  au  prêtre  Jean  Sarra:^in, 
probablement  en  1662;  puis,  toujours  sur  la  nomi- 
nation et  présentation  des  barons,  ensuite  comtes, 
de  Menton  et  Montrottier^  elle  fut  donnée  à  Jac- 
ques Marchand  par  bulles  d'Innocent  XI  du  15 
des  calendes  d'août  1685  (18  juillet).  Après  la 
mort  de  Jacques  Marchand  et  par  bulles  de  Benoît 
XIII  du  7  des  ides  de  février  1729,  le  prieuré, 
vulgô  de  St-Clairj  fut  accordé  à  Etienne  Mar- 
chand^ alors  sous-diacre  et  étudiant  à  Avignon  au 
grand  collège  de  Saint-Nicolas  d'Annecy.  (Arch. 
du  Sénat.  Reg.  ecclé.,  8,  f°"  101  et  suiv.) 


II 

MEMBRES 

DE   LA 

SOCIÉÎÉ  mmim  D'HISTOIRE  ET  D'ÂRCHÉOLOGfE 

ET    SOCIÉTÉS    CORRESPONDANTES 


Composition  du  Bureau. 

MM.  Mugnier  François,  président. 

Dufour  Auguste,         )  ,  . , 

„  ,    ,  T-  ■  i)resiaeuts  honorantes. 

Rabut  François,         )     ^ 

Carret  Jules,  vice-président. 

Marie-Gii-od,  )  ,    . 

T    ,1       T  T-.     T  i      secrétaires. 

Latnoud  Paul,  ] 

Perrot  Jacques,  trésorier. 

Toubin  Alfred,  >     ,.,,.,,     . 

„    ,    -        ,  bibliotliecaires. 

Carie  Joseph,  ) 

Commission  de  publication. 

Le  Bureau  i     MM.  Revoil  Alphonse, 

de  la   Société.  )      Comte  Alexandre. 

Commission  pour  la  recherche  des  chartes 
et  documents  historiques. 


MM.  Dessaix  Autony. 
Dufour  Auguste. 
Marie-Girod. 
Odru  Laurent. 


MM.  Rabut  François. 
Rabut  Laurent. 
Revoil  Alphonse. 


LXIV 


Commission  pour  l'étud?  des  monuments 
historiques. 


MM.  Descostes  François. 
Faga  Laurent. 
Ladrey  Paul-Léon. 
Rabut  Laurent. 


MM.  Chastel  Joseph. 
Janin  Edouard. 
Meurianne  Cliarles. 


Membres  honoraires. 

MM. 

Aduiani,  professeur  d'histoire  à  l'Université  de  Turin. 

Angelucci  Angelo,  capitaine  d'artillerie  à  Turin. 

AuBERTiN  Charles,  conservateur  du  musée  et  secrétaire  de 
la  Société  d'histoire  de  la  ville  de  Beaune  (Côte-il'Or). 

Daguet  Alexandre,  professeur  à  Fribourg  (Suisse). 

Delisle  Léopold,  membre  de  l'Institut,  directeur-adnnnis- 
trateurde   la  Bibliothèque  nationale,  etc.,  à  Paris. 

DiEGERiK,  archiviste-prof,  à  l'Athénée  d'Anvers  (Belgique). 

DuFOUR  Auguste,  général  d'artillerie  en  retraite,  à  Turin. 

Dupuis,  président  de  la  Soc.  arch.  de  l'Orléanais,  A  Orléans. 

Garxier  Joseph,  secrétaire  de  la  Société  des  anti(juaires  do 
Picardie,  à  Amiens. 

Guichard,  avocat,  à  Cousance  (Jura). 

JussiEU  (de),  archiviste  de  la  Savoie  à  Chambéry. 

Le  P^ORT  Charles,  membre  de  la  Société  d'idstoirc  et  d'arcli. 
de  Genève,  etc. 

Macé  Antonin,  professeur  à  la  Faculté  de  Grenoble. 

Manno  Antoine  (le  baron),  membre  et  trésorier  de  l'Acadé- 
mie des  sciences,  etc.,  de  Turin. 

MoNTET  Albert  (de),  publiciste  à  Vevey  (Suisse). 

Moreau  Frédéric,  à  Saint-Quentin  (Aisne). 

Promis  Vincent,  conservateur  de  la  Bibliothèque  du  roi 
d'Ilalie,  à  Turin. 


LXV 

Rauuï  Frauçois,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Dijon. 
RiTTER  Eugène,  doyen  de  la  Faculté  des  Lettres  à  Genève. 
Revillod  Gustave,  bibliophile  à  Genève. 
ScHEFER  Charles,  membre  de  l'Institut  de  France,  à  Paris. 
Serand  Eloi,  archiviste  à  Annecy. 

Vuv    Jules,  avocat  à    Carouge  (Suisse),   vice-président  de 
l'Institut  genevois. 

Membres  effectifs. 

MM. 

Angleys  Auguste  (le  baron),  avocat  à  Chambéry. 

Arminjox  Ernest,  ancien  cons.  à  la  Cour  d'ap.  de  Chambéry. 

Bal  Joseph,  négociant  à  Chambéry,  conseiller  d'arrond'. 

Bard  Georges,  avocat  à  Bonneville. 

Beauregard  Alexandre,  percepteur  à  Aiguebelle. 

lÎEAUREGARD  Pf^ul,  greffier  du  Tribunal  d'Asti  (Italie). 

Bel  François,  ancien  député  de  la  Savoie. 

Bel  Jean-Baptiste,  avocat  à  Chambéry. 

Berlioz  Jean,  pharmacien  à  Rumilly. 

Berthet,  maire  d'Ugines,  conseiller  général. 

Bertrand  Francisque,  conseiller  général  à  Saint-Jean    de 

Maurienne. 
Bertulus  Paul,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Chambéry. 
Blanc  Félix,  juge  au  tribunal  civil  de  Bonneville. 
Blanc  Louis,  directeur  des  postes  et  télég.  à  Chambéry. 
Blanchard  Claudius,  greffier  en  chef  de  la  Cour  d'appel  de 

Chambéry. 
BoGET  Auguste,  géomètre  à  Chambéry. 
BoNJEAN  Joseph,  chimiste  à  Chambéry. 
BoNNsvia,  géomètre  en  chef  du  cadastre  de  la  Haute- Savoie. 
Mmn  BoxTRON,  née  Burnier-Fontanel,  à  Reignier. 
BoucHu   Frédéric,   président  du  Tribunal  de   Chaudoc  (Co- 

chinchine  française). 
Bouvier  Charles,  avocat  à  Thonon. 
Bouvier  Charles,  notaire  à  Rumilly. 

E 


LXVI 

Bouvier  Louis,  suppléant  du  juge  de  paix  do  Saillans  (Drôme). 

BuAGHET  Léon,  docteur-médecin  à  Aix-les-Bains. 

Brachet  PauL  avocat  à  Cliambéry. 

Bkun  Auguste,  avoué  à  Chambérj. 

Cabaud  Charles,  manufacturier  à  Chambéry. 

Calligé  Alphonse,  avocat,  homme  de  lettres,  à  Faverges. 

Carbon  Césaire-Emile,  capitaine  au  97e  régiment  de  ligne 
à  Chambéry. 

Carle  Joseph,  commis-greffier  au  Tribunal  civil  de  Cham- 
béry, capitaine  au  108e  régiment  territorial. 

Caruoz  .îoseph,  notaire  à  Rumilly. 

Carret  Jules,  député  de  la  Savoie. 

Castellan,  médecin-vétérinaire  à  Chambéry. 

Champod  Jean,  lithographe  à  Chambéry. 

Chastel  Joseph,  Procureur  de  la  République  à  Bonneville. 

Clerc  Charles,  commissionnaire  de  roulage  à  Chambéry,  offi- 
cier au  108e  régiment  territorial. 

Cléret  Louis,  juge  d'instruction  à  Chambéry. 

CoLLONGE  Jose]3h,  manufacturier  à  Saint-Etienne  (Loire). 

Comte  Alexandre,  subst.  du  Proc.    de  la  Rép.  à  Chambéry. 

Croisollet  Jean-Frangois,  notaire  à  Rumilly. 

CuRTELiN  François,  percepteur  à  Beaufort. 

Davat  Adrien,  propriétaire  à  Aix-les-Bains. 

Dénarié  Jules,  juge  de  paix  à  Chambéry. 

Dénaruî  Victor,  architecte  à  Chambéry. 

Descostes  François,  avocat  à  Chambéry,  ancien  président 
de  l'Académie  de  Savoie. 

Dessaix  Antony,  archiviste-adjoint  à  Chambéry. 

DiDELOT,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  et  de 
pharmacie  à  Lyon. 

Domexge  Joseph,  banquier  à  Chambéry. 

Drivet  Claudius,  chef  de  gare  à  Narbonne  (Aude). 

DuBoiN  Eloi,  procureur  général  à  Grenoble. 

DuBOULOz  Jacques,  juge  au  tribunal  civil  à  Annecy. 

DuBOULOz  Jean-Marie,  à  Thonon. 

DucRET  François,  avoué  à  la  Cour  d'appel  à  Chambéry. 


LXVII 

DuNOYER  Antoine,  propriétaire  à  Chambéry. 

DuNOYER  Camille,  pharmacien  à  Rumilly. 

DuRANDARD  Antoine,  avoué  à  Moùtiers. 

Dupas  (le  comte),  président  du  Conseil  d'arrondt  à  Thonon. 

DuvAL  César,  maire  de  Saint-Julien,  député  de  la  Ilic-Savoie. 

EvROT  Joseph,  professeur  au  lycée  de  Chambéry. 

Faga  Laurent,  architecte  à  Chambéry. 

Favier  du  Noyer  Max  (le  baron),  à  Chambéry. 

FiNET  Auguste,  ancien  avoué  à  Chambéry. 

FivEL  Théodore,  architecte  à  Chambéry. 

Fontaine  Alfred,  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Chambéry. 

FoREST  Guillaume,  fabricant  de  papiers  à  Chambéry. 

Fraissard  François,  greffier  du  Trib.  de  com.  à  Chambéry. 

Gaillard  César,  médecin  à  Chambéry. 

Gantin  Félix,  notaire,  maire  de  Rumilly,  conseiller  général 

de  la  Haute-Savoie. 
GiROD-Marie,  géom.,  agent  tech.  des  hosp.  civils  de  Chambéry. 
GoLLiiîT  Aimé,  prés,   de  chambre  à  la  C.  d'appel  de  Dijon. 
GoTTELAND  Antoine,  conseil,  à  la  C.   d'appel  de  (Ihainbéry. 
Gotteland  Abel,  ingénieur  en  chef  de  la  mission  française  à 

Athènes  (Grèce). 
Grosbert  J.-M.,  avocat  à  Aix-les-Bains. 
GuiLLERMiN  Charles,  avocat  à  Chambéry. 
GuiNARD,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chauss.  à  Chambéry. 
GuYON  Jules,  propriétaire  à  Thonon. 
Hollande  Dieudonné,  docteur,  professeur  au  lycée,  directeur 

de  l'Ecole  prépar.  à  l'enseignement  supérieur  h  Chambéry. 
HuMBLOT  Eustache,  com.-gref.  à  la  Cour  d'ap.  à  Chambéry. 
Jacquelin  Antoine,  secrétaire  de  l'asile  de  Bassons. 
Janin  Edouard,  professeur  d'histoire  à  l'école  Turgot  (Paris). 
Julien  Joseph- Victor,  ancien  magistrat  à  Grenoble. 
Lacarrière,  conseiller  de  préfecture  à  Bordeaux. 
Ladrey  Paul-Léon,  notaire  à  Chaml)éry. 
La  Ravoire  Charles,  avocat  à  Rumilly. 
Lathoud  Paul,  architecte  à  Chambéry. 
Létanche  J.,  secrétaire  de  la  mairie  à  Yenne. 


LXVIIl 

Levkt  Eugène,  ancien  élève  de  l'Ecole  polytec,  à  Annecy. 

Loche  (le  comte  de),  à  Grésy-sur-Aix. 

Longue  Joseph,  avoué  au  Tribunal  civil  de  Chambéry. 

Mailland  Joseph  (l'abbé),   docteur  en  théologie,  aumônier 
des  hospices  civils  à  Chambéry. 

Mailland  Pierre,  notaire  à  Aix-les-Bains. 

Marchand  Victor,  notaire  à  Chambéry. 

Marcoz  François,  inspecteur-voyer  d'arrondissement  en  re- 
traite à  Thonon. 

Mareschal  Baptistin,  avocat  à  Chambéry. 

Mareschal  de  Luciane  Clément  (de),  à  Chambéry. 

Martin-Franklin  .J.,  ancien  officier  d'artilJerie  à  Chambéry. 

Masson  Etienne,  tanneur,  juge  au  Trib.  de  com.  h  Chambéry. 

Ménard  Claude-Paul,  imprimeur  à  Chambéry. 

Mercier  Jules,  avocat  à  Thonon. 

Metzger  Alfred,  publiciste  à  Chambéry. 

Meurianne  Charles  ,   sous-directeur  du   Crédit  lyonnais   à 
Bar-le-Duc  (Meuse). 

Michel  A.,  fabricant  d'horlogerie  à  Thônes. 

Milan  François, conseiller  général  de  la  Savoie,  ù  Chambéry. 

MoLLARD  Noël,  employé  de  banque,  à  Chambéry. 

MoNESTÈs  Gustave,  banquier  i\  Chambéry. 

MoNROE,  dit  RoE,  Charles,  docteur  en  méd.  à  Aix-les-Bains. 

MoNROE,  dit  RoE,  Henri,  premier  président  de  la  Cour  d 'ap- 
pel de  Chambéry. 

MossiÈRE    François,   directeur  de  V Indicateit r  sacoisien,  à 
Chambéry. 

MuGNiEu  François,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Chambéry. 

Odru  Laurent,  juge  au  Tribunal  civil  de  Chambéry. 

Orsat  Marcel,  procureur  de  la  République  à  Chambéry. 

l^ARENT  Auguste,  avoué  k  Chamiiéry. 

Passy  Jean,  directeur  de  l'école  d'horlogerie  à  Thunes. 

Pateck  Léon  (le  comte  de),  à  Thonon. 

Pelaz  François,  archil-ecte  h  Chambéry. 

Pépin  Joseph,  propriétaire  à  (iilly. 

I'eriuer  Antoine,  avoué,  maire,  cons.  général  à  Chambéry. 


LXIX 

Perrier  Charles,  directeur  de  la  C'"  le  Soleil,  à  Chambéry. 

Perrot  Jacques,  huissier  à  Chambéry. 

PiccARD  L.-E.  (l'abbé),  à  Thonon. 

PiERROx  Jean,  receveur-économe  à  l'asile  de  Bassens. 

PiLLET  Louis,  avocat  à  Chambéry,  vice-président  de  l'Aca- 
démie de  Savoie. 

PiNGET  Louis,  avocat  à  Thonon. 

PoNET  Louis,  avocat  à  Chambéry. 

Rabut  Laurent,  professeur  de  dessin  à  Chambéry,  conser- 
vateur du  Musée  départemental. 

Rehaudet  Joseph-Claude,  conseil,   général  à  Aix-les-Bains. 

Revil  Joseph,  pharmacien  à  Chambéry. 

Revoil  Alphonse,  professeur  au  Lycée  de  Chambéry. 

RtvAUO  Joseph,  avocat  à  Paris. 

RoBESSON  Joseph,  avocat  à  Chaml)éry. 

RocHAT  Félix,  avocat  à  Chambéry. 

Roche  Victor,  avoué  à  la  Cour  d'appel  à  Chambéry. 

RoDiLLON  (l'abbé),  publiciste  à  Lyon. 

Rossi  Joachim,  géomètre  à  Chambéry,  officier  au  108"  régi- 
ment territorial. 

RoussY  DE  Sales  (le  comte  Eugène  de),  ancien  officier  d'ar- 
tillerie, à  Thorens-Sales,  conseil,  gén.  de  la  Haute-Savoie. 

Sautier  Maurice,  maire  de  Sonnaz. 

Sevez  Clément,  juge  au  Tribunal  civil  à  Chambéry. 

Tardy  Guillaume,  géomètre  à  Chambéry. 

Tavernjér  Hippolyte,  doct.  en  droit,  juge  de  paix  à  Taninge. 

Thorens  Philippe,  maire  de  Thonon. 

TocHON  Pierre,  président  de  la  Société  centrale  d'agriculture 
de  Savoie  à  Chambéry. 

TouBiN  Alfred,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Chambéry. 

Tredicini  de  Saint-Séverin  (le  M's),  à  Chambéry-le-Vieux. 

Vallet  Jean,  sculpteur,  professeur  de  stéréotomie  à  l'Ecole 
supérieure  de  Chambéry. 

VÉNE  Charles,  substitut  du  proc.  de  la  Rép.  à  Périgueux. 

Veyrat  François,  propriétaire  à  Grésy-sur-Isère. 

ViALLET  Joseph-Elic,  avoué  à  la  Cour  d'appel  de  Chambéry, 
conseiller  général  de  la  Savoie. 


LXX 

Sociétés  correspondantes. 

Aix  (Bouches-du-Bhône)  Académie  des  sciences. 

Agen Société  cent,  d'agr.,  sciences  et  arts. 

Amiens Société  des  antiquaires  de  Picardie. 

Anf/oulême Société  archéologique  de  la  Charente. 

Annecy Société  florimontane. 

—  Académie  salésienne. 
Anvers Académie  de  Belgique. 

Aiixei-re Société   des    sciences    historiques    et 

naturelles  de  l'Yonne. 

Avignon Académie  de  Vaucluse. 

Beaune Société  d'histoire  et  d'archéologie. 

Beauvais Société  académique  de  l'Oise. 

Besançon Académie  des  sciences  et  arts. 

Bordeaux Commission  des  monuments  et  docu- 
ments historiques  de  la  Gironde. 

Bourg Société  d'émulation  de  l'Ain. 

Brest Société  académique. 

Bruxelles Académie  royale. 

—  Académie  des  sciences. 

Caen Société  française  d'archéologie. 

Castres Société  littéraire  et  scient,  du  Tarn. 

Chalon-sur-Saône.  .  Société  d'histoire  et  d'archéologie. 

Chambéry Académie  des  sciences,  belles-lettres 

et  arts  de  Savoie. 

—  Chambre   d'agric.  et  de  commerce. 

—  Société  centrale  d'agriculture. 

—  Société  d'histoire  naturelle. 

Chdteaudun Société  dunoise  d'archéologie. 

Colmar Société  d'histoire  naturelle. 

Constantine Société  archéologique. 

Dax Société  du  Borda. 

Bijon Académie  des  se,  arts  et  belles-lettres. 

Dijon Commission  des  antiquités  du  dépar- 
tement de  la  Cùle-d'Or. 


LXXI 

Dijon Société  bourg,  de  géogr.  et  d'histoire. 

Douai Société  d'agriculture,  sciences  et  arts. 

Fribou)-(j  (Suisse)  .  Société  helvétique  de  St-Maurice. 

Gap Société  d'études  des  Hautes-Alpes. 

Gênes Società  ligure  di  storia  patria. 

Genève Société  d'histoire  et  d'archéologie. 

—  Institut  national  genevois. 
G  rat:  (Styi'ie).  .  .  .  Comité  historique. 
Grenoble Académie  delphinale. 

—  Société  de  statistique  de  l'Isère. 

Havre  (le) Société  havraise  d'études  diverses. 

Lausanne Société  d'hist  de  la  Suisse  romande. 

Limoges Société  archéologique  du  Limousin. 

Lyon Société  littéraire. 

Mans  (le) Revue   histor.'et  archéol.  du  Maine. 

Marseille Société  de  statistique. 

Mayenne Société  d'archéologie  de  la  Mayenne. 

Mehoi Société  d'archéologie,  sciences  et  arts 

de  Seine-et-Marne. 
Montauban Société  d'histoire  et  d'archéologie  de 

Tarn-et-Garonne. 

Montbéliard Société  d'émulation. 

Montréal  (Canada)  .  Numismatic  and  antiquarian  Society. 

Moulins Société  d'émulation  de  l'Allier. 

Moùtiers Académie  de  la  Val-d'Isère. 

Nancy Société  d'archéologie. 

Nantes.  .......  Société  académique. 

Narbonne Commission  archéologique  et  littéraire 

Nice Société  des  lettres,  sciences  et  arts. 

Nîmes Académie  du  Gard. 

Orléans Société  archéologique  de  l'Orléanais. 

Ottawa Institut  canadien-français. 

Paris Institut  des  provinces  de  France. 

—     Musée  Guimet. 

—  Société  d'anthropologie  de  France. 

—      Société  des  antiquaires  de  France. 


LXXII 

Pau  (le) Société  agricole  et  scientifique  de   la 

Haute-Loire. 

Rambouillet Société  archéologique. 

Rennes Société  archéologique  d'Ille-et- Vilaine. 

Romans Société    d'ai^chéologie    religieuse   des 

diocèses  de  Valence,  Grenoble,  etc. 

Rouen Commission  des  antiquités  de  la  Seine- 
Inférieure. 

St-Jn  de  Maurienne.   Société  d'histoire  et  d'archéologie. 

Saint-Omer Société  des  antiquaires  de  la  Morinie. 

Soissons Société  archéol.,  hist  et  scientifique. 

Thonon Académie  chablaisienne. 

Toulon Société  des  se,  lettres  et  arts  du  Var. 

Toulouse Société  archéol.  du  Midi  de  la  France. 

Troyes Société  d'agriculture,  sciences  et  arts 

du  département  de  l'Aube. 

Turin Regia  accademia  délie  scienze. 

—  Regia  deputazione  sovra  gli  studj  di 

storia  patria. 

Valence Société  d'arch.  et  de  stat.de  la  Drôme. 

Yannes Société  polymati'que  du  Morbihan. 

Washington The  Smithsonian  Institution. 

Tienne  (Autriche).  .  Société  impér.  et  roy.  de  géographie. 

Zurich Société  des  antiquaires. 


-v/S+iNv- • 


LES  SAVOYARDS  DE  DIVERS  ÉTATS 


LES   MÉDECINS 

NOTES    RECUEILLIES 

PAR  FEU  LE  DOCTEUR  LOUIS  GUILLAND 

MISES    EN   ORDRE   ET   PRÉCÉDÉES 

D'UNE   INTRODUCTION 

PAR 

François  RABUT,   Professeur  d'Histoire 


OTICE 


I 


Le  13  janvier  1880,  Louis  Guilland  faisait  son 
testament  dans  lequel  on  lit  les  lignes  suivantes  : 

((  Si  je  meurs  avant  d'avoir  publié  la  Biblio- 
graphie aixieniie  et  les  Médecins  de  la  Savoie, 
je  lègue  les  notes  y  relatives  à  mon  ancien  condis- 
ciple, resté  mon  ami,  François  Raljut.  » 

Guilland  est  mort  le  22  octobre  1884. 

Dans  l'intervalle  de  ces  deux  dates,  il  avait 
publié  la  Bibliographie  aixienne  pour  laquelle 
nous  avions  travaillé  ensemble  depuis  plusieurs 
années  en  réunissant  des  fiches  et  en  discutant  le 
mode  de  publication. 

Ce  travail  devait  paraître  sous  nos  deux  noms, 
lorsqu'on  décembre  1879,  il  m'écrivit  qu'il  voulait 
introduire  dans  cette  publication  quelques  appré- 
ciations et  il  ajoutait  :  Ceci  est  nécessairement 
personnel  et  pourrait  porter  les  initiales  de  celui 
des  deux  collaborateurs  qui  endosserait  le  trait. 
Je  le  mis  alors  à  l'aise  en  renonçant  à  figurer  sur 
le  titre  de  l'œuvre. 

Elle  a  paru  en  1880  dans  le  XIX'^  volume  des 
Mémoires  de  la  Société  savoisienne  d'histoire  et 
d'archéologie,  et  le  volume  suivant  (XX*^  1881) 
contient  un  supplément  ou  appendice. 


4 

Dés  lors,  Guilland  s'est  occupé  de  recueillir  de 
nombreuses  notes  sur  les  médecins  de  la  Savoie. 
Je  lui  en  avais  fourni  quelques-unes  et  j'ai  pu 
ajouter  encore  quelques  noms  trouvés  en  pour- 
suivant mes  recherches  sur  l'histoire  de  notre  pro- 
vince. Je  puis  aujourd'hui  livrer  à  la  presse  un 
travail,  dont  la  plus  considérable  partie  est  due  à 
mon  bien  regretté  ami  et  à  la  publication  duquel 
il  tenait  beaucoup.  Déjà  plusieurs  articles  avaient 
été  rédigés  par  lui  ;  on  en  reconnaîtra  aisément  le 
style  à  la  fois  spirituel  et  affable.  Ce  que  j'ai  pu 
ajouter  se  distinguera  facilement  par  la  sécheresse 
que  fera  excuser  l'intention  d'être  exact  (1). 


IL 


N'était-il  pas  juste  de  faire  précéder  la  biogra- 
phie des  médecins  savoyards  d'une  courte  notice 
sur  la  vie  et  les  oeuvres  de  son  auteur  ?  Je  l'ai 
pensé  et  je  le  fais  tout  simplement  en  attendant 
que  ce  cher  docteur  trouve  un  Ijiographe  à  la  hau- 
teur de  ses  mérites. 

Je  vais  me  contenter  d'une  éiunnération  de  ses 
travaux  après  avoir  dit  un  mot  de  sa  vie  si  bien 
remplie  : 

(1)  Lorsqu'il  so  sentit  malade,  Guilland  m'écrivait: 
«  Veux-tu  aceei:)ter  le  legs  de  mes  notes  biog.-médicales?... 
De  mes  amis,  toi  seul  es  assez  patriote,  assez  laborieux,  assez 
toque  de  reclierclies  inédites,  pour  ne  j)as  dédaigner  ce  legs 
et  tâcher  que  le  travail  accompli  ne  soit  pas  perdu.  » 


Louis  Giiilland  est  né  à  Cliambcri  le  6  janvier 
1820.  Son  père,  Jean-François,  docteur-médecin 
comme  lui,  était  proto-médecin  de  la  Savoie,  mé- 
decin de  la  Maison  royale  en  deçà  des  Alpes,  sous 
le  gouvernement  sarde. 

En  1829,  Louis  est  entré,  comme  moi,  en  S'', 
externe  au  collège  royal  de  cette  ville,  tenu  par 
les  Jésuites.  Il  avait  alors  pour  répétiteur  un  bon 
élève  de  rhétorique  nommé  Perrot,  dont  le  père  et 
le  frère  ont  tenu  un  restaurant  au  faubourg  Mâché, 
et  qui  est  entré  dans  l'ordre  de  Saint-Ignace  (1). 

Guilland  fit  ses  premières  études  médicales  à 
Chambéri ,  puis  à  Turin  où  il  a  pris  son  doctorat 
en  1842.  L'année  suivante,  il  a  assisté  aux  leçons 
des  écoles  de  Montpellier  et  de  Paris  ;  il  avait  aussi 
visité  les  principales  villes  de  l'Italie  et  plus  parti- 
culièrement leurs  hôpitaux  et  les  villes  d'eaux  de 
l'Allemagne. 

Marié  en  1847  à  M"'^  Adèle  Chavogny,  appar- 
tenant à  une  famille  qui  avait  de  grands  intérêts 
industriels  dans  le  département  du  Rhône ,  il  a 
trouvé  en  elle  une  compagne  bonne  et  dévouée  qui 
lui  a  rendu  l'existence  heureuse.  De  ce  mariage 
sont  nés  trois  enfants  :  Jean  (1850)  qui  a  pris  son 
doctorat  à  Paris  et  exerce  l'art  médical  à  Aix-les- 


(1)  Les  Jésuites  tâchaient  de  recruter  leurs  meilleurs  élèves. 
Tels  ont  été  nos  camarades,  les  frères  Bouchet,  fils  d'un 
pharmacien  do  Chambéry  ,  Ailloud ,  d'Aix-les-Bains ,  et 
autres. 


6 

Bains;  Marguerite  (1853)  mariée  au  notaire  An- 
toine Gabet,  de  Cliambéri,  et  Michel  (1855),  licen- 
cié en  droit,  chef  de  bureau  du  contentieux  de  la 
Compagnie  du  canal  de  Panama,  à  Paris. 

Dès  1844,  Guilland  a  exercé  la  médecine  à  Aix- 
les-Bains,  où  son  caractère  afîable  lui  a  fait  trouver 
d'excellentes  relations  avec  les  médecins  étran- 
gers et  les  baigneurs  instruits.  Il  passait  l'hiver 
à  Chambéri  et  l'automne  à  son  cher  Drumettaz, 
commune  voisine  d'Aix,  où  était  sa  maison  de  cam- 
pagne qu'il  appelait  le  doux  et  vieil  asile  de  la  fa- 
mille où  je  repose  mon  cœur  de  ses  secousses  (1). 
Nous  avions  gamine  tout  jeunes  dans  cette  villa 
où  j'allais  le  voir  trop  rarement  pendant  les  der- 
nières années  de  son  existence. 

Guilland  a  occupé  une  place  très  honorable 
dans  l'exercice  de  la  médecine  thermale.  Il  n'a 
cessé  que  lorsqu'il  a  été  remplacé  par  son  fils.  Il 
avait  été  pendant  deux  ans  médecin  des  prisons 
de  Chambéri. 

Guilland  a  fait  partie  de  toutes  les  sociétés 
scientifiques  de  la  Savoie,  auxquelles  il  a  apporté 
une  part  notable  de  son  talent  et  de  son  dévoue- 
ment, comme  on  le  verra  dans  l'énumération  de 
ses  œuvres  principales. 

Il  fut  reçu  membre  de  l'Académie  des  sciences 

(1)  Lettre  do  18G7.  Il  nie  disait  alors  que  je  lui  rappelais 
ce  temps  éloigne  :  comme  il  est  bon  fie  se  r'essoucenir  sur- 
tout à  mesure  que  le  passé  se  met  à  dépasser  l'avenir. 


7 

de  Savoie  le  6  juin  1850,  et  il  en  a  été  vice-prési- 
dent en  1861  et  président  en  1866,  1867  et  1868. 

Membre  de  la  Société  savoisienne  d'histoire  et 
d'archéologie  en  1857,  il  a  fait  partie  du  comité  de 
publication  de  cette  société  en  1858. 

jMembre  de  la  Société  médicale  qu'il  a  présidée 
en  1865  et  qui  a  prospéré  pendant  sa  longue  direc- 
tion. 

Membre  de  la  Société  d'histoire  naturelle. 

Il  était  un  des  membres  les  plus  actifs  de  l'Asso- 
ciation des  médecins  de  la  Savoie,  qu'il  a  présidée 
Jusqu'au  moment  où,  vaincu  par  la  maladie,  il  a 
sollicité  son  remplacement  deux  ans  avant  sa 
mort  (1). 

En  1863,  Guilland  prenait  une  part  honorable 
aux  travaux  de  la  section  médicale  du  36°  Congrès 
scientifique  de  France,  tenu  à  Chambéri  du  10  au 
30  août. 

Il  fut  créé  chevalier  de  l'Ordre  de  la  Couronne 
d'Italie  en  octobre  1877,  et  se  réjouissait  de  tenir 
cette  distinction  du  roi  Victor-Emmanuel. 

Guilland  aimait  beaucoup  la  ville  d'Aix  qu'il 
habitait  la  plus  grande  partie  de  l'année. 

Il  fut  un  des  fondateurs  du  Cercle  d'Aix  et  son 
président  pendant  plusieurs  années,  et  là,  encore, 

(1)  C'est  ici  la  place  de  rai)peler  un  fait  qui  l'honore.  A 
l'occasion  de  sa  démission,  la  Société  voulait  faire  i^lacor  son 
buste  en  bronze  dans  le  local  des  séances,  mais  ayant  été 
pressenti,  il  refusa  énergiquement,  conseillant  l'emploi  de 
l'argent  à  une  oeuvre  utile 


8 

il  se  dévoua  de  sa  plume,  de  ses  démarches  et  de 
sa  santé  quand  il  fallut  défendre  les  intérêts  de 
cette  cité  auprès  des  divers  gouvernements  qui  se 
sont  succédés  et  auprès  des  autorités  locales.  Ce 
qu'il  a  écrit  pour  atteindre  ce  but  dans  les  jour- 
naux et  dans  les  revues  médicales  est  considéra- 
ble, tantôt  sous  le  voile  de  l'anonyme,  ou  sous  ses 
initiales  L.  G.  et  parfois  sous  le  nom  formé  par 
l'énoncé  de  ses  initiales  Elgé.  On  en  trouvera  une 
longue  énumération  dans  la  Bibliographie  aixien- 
ne,  ce  qui  me  dispense  de  répéter  ici  cette  liste;  je 
vais  seulement  signaler  ceux  des  principaux  tra- 
vaux qui  n'y  figurent  pas. 

1°  Lettre  à  Messieurs  les  membres  de  la  Com- 
mission provisoire  pour  la  fondation  d'un  nouveau 
journal  politique  à  Chambéry;  février  1848;  in-f° 
de  5  pages  autographiées. 

2°  Notice  biographique  sur  le  médecin  Dac- 
quin^  1852;  in-8°  37  dopages; 

Extrait  des  Mémoires  de  l'Académie  de  Savoie. 
Ce  travail  a  été  le  point  de  départ  des  recherches 
de  Guilland  sur  les  médecins  savoyards  ; 

3°  Projet  d'une  Société  nationale  des  bains 
d'Aix;  18.56,  in-8°  de  13  pages  ; 

4°  Les  Bains  d'Aix  en  Savoie  ;  1857,  in-8°  de 
11  pages ,  contient  la  bibliographie  décennaire 
d'Aix  (1846-1856).  C'est  la  première  pensée  d'une 
bibliograpliie  aixienne  ; 

5°  Rapport  de  la  Commission  médicale  des 
hdfns  (lAix ;  1860,  iii-8"  de  14  pages; 


G°  Introduction  au  4''  volume,  seconde  série  des 
Mémoires  de  l' Académie  de  Savoie  ;  18G1,  con- 
tient des  notices  biographiques  sur  les  académi- 
ciens décédés  depuis  1854,  au  noml^re  de  vingt  ; 

7°  Biographie' du  docteur  Ne  y  r  et;  1861.  Ti- 
rage à  part  d'un  article  paru  dans  le  Courrier  des 
Alpes; 

8°  Restauration  de  la  chapelle  de  Saint-An- 
thelme  à  Chignin  ;  1862,  in-4°  de  2  pages  à  2  co- 
lonnes ; 

9''  A  propos  de  la  note  présentée  au  Conseil 
d' Etat  par  quelques  médecins  inspecteurs  ;  1863  , 
in-8°  de  23  pages  ; 

10°  Sur  la  section  médicale  du  30°  Congrues 
scientifique,  tenu  à  Chambéri,  les  10,  20  août 
1863,  in-8°de  21  pages; 

11°  Réponse  au  Discours  de  réception  à  l'A- 
cadémie de  Savoie,  de  M.  Boilleux ,  décembre 
1863; 

12°  De  la  Médication  par  les  ferrugineux  et 
plus  particulièrement  par  les  eaux  de  la  Bauche; 
1865,  in-8°  de  53  pages; 

13°  Réponse  aux  Discours  de  réception ,  à  VA- 
cadémiCj  de  AI.  Burnier  et  du  M'""  Costa;  1865. 

14°  Jean-Claude  Neyret  (Notice  biographique); 
1865,  in-8°  de  8  pages; 

15°  L'Eau  minérale  de  Challes,  géologie,  phy- 
sique et  chimie,  physiologie  et  thérapeutique; 
1874.  C'est  l'œuvre  d'une  commission  dont  Guil- 
land  a  été  le  rapporteur. 


10 

16°  L'Epoque  préhistorique  du  Club  alpin 
français,  dans  l'annuaire  cle  ce  Club  alpin;  l'"^ 
année,  1874; 

IT""  Société  de  Saint-Vincent  de  Paul.  Noces 
d'or  des  conférences  de  Savoie,  célébrées  à  Annecy 
le  17  juin  1883;  in-8°  de  35  pages. 

Il  faudrait  ajouter  à  cette  liste  une  quantité  de 
notes  et  d'articles  qui  se  trouvent  dans  les  procès- 
verbaux  de  l'Assemblée  générale  annuelle  des  mé- 
decins de  la  Savoie  et  dans  les  Bulletins  de  la  So- 
ciété médicale  de  Chambéri,  dans  toutes  les  séan- 
ces de  laquelle  Guilland,  son  président,  savait 
donner  un  grand  intérêt  à  ces  réunions  annuelles. 
Il  y  prenait  la  parole  pour  revendiquer  les  droits 
du  corps  médical,  pour  défendre  la  dignité  profes- 
sionnelle ou  pour  lire  des  notes  nécrologiques  sur 
les  confrères  décédés.  Ses  allocutions,  toujours  k 
la  fois  spirituelles  et  bienveillantes  avec  une  pointe 
satirique  artistement  ciselée,  étaient  le  clou  de 
ces  séances. 

Quand  la  nouvelle  de  la  mort  de  Guilland  se 
répandit,  ce  fut  une  douleur  générale  et,  bien  qu'il 
n'eût  jamais  varié  dans  ses  opinions  politiques  qui 
lui  faisaient  apprécier  un  gouvernement  monarchi- 
que, constitutionnel  et  libéral  comme  le  meilleur 
de  tous,  les  journaux  de  toutes  nuances  firent  son 
éloge.  Le  même  mouvement  se  produisit  dans  les 
nombreuses  sociétés  dont  il  avait  fait  partie  et  qui 
ont  inséré  dans  leurs  mémoires  des  témoignages 
de  leurs  regrets  et  de  leur  admiration.  Partout  il  a 


11 

été  signalé  comme  un  excellent  citoyen,  aimant 
son  pays  et  sachant  le  servir.  Aussi,  cette  mort  fit 
un  grand  vide  dans  le  monde  littéraire  et  savant 
de  la  Savoie.  Le  caractère  fin  et  afîable  de  Guil- 
land  a  été  apprécié  par  tous  ceux  qui  l'ont  connu. 
J'avais  eu  un  moment  la  pensée  de  terminer  cette 
notice  par  des  extraits  de  sa  correspondance  avec 
moi,  qui  auraient  montré  combien  il  était  aiïec- 
tueux  et  spirituel.  C'eût  été  un  excellent  moyen 
de  faire  mieux  connaître  son  esprit  et  son  cœur, 
en  même  temps  que  de  produire  d'intéressants 
détails  sur  l'histoire  des  sciences  et  des  lettres  en 
Savoie.  Mais  je  renonce  à  ce  projet  qui  aurait  beau- 
coup allongé  cette  notice.  Mieux  vaudra  plus  tard 
en  faire  l'objet  d'une  publication  spéciale  intitulée  : 
Correspondance  littéraire  de  L.  G.  Ce  sera  encore 
un  hommage  à  la  mémoire  de  cet  excellent  ami  et 
bon  citoyen  et  un  service  rendu  au  pays. 

Dans  cette  publication  des  Médecins  savoyards 
on  suivra  l'ordre  alplial)étique  qui  avait  été  adopté 
par  Guilland.  Il  avait  déjà  rédigé  dans  cet  ordre 
les  premières  fiches. 

Outre  Grillet  et  les  biographies  générales,  on 
cite  souvent  les  travaux  de  Trompeo  et  de  Bonino. 
Le  premier,  auteur  de  Mcdici  ed  archiatri  délia 
rcal  Casa  di  Savoia,  et  le  second,  auteur  de  Bio- 
grafia  medica  piemontese^  publié  à  Turin  en  2 
vol.  in-8"  ;  1824. 


ABREVIATIONS. 


D.  M.  T.,  docteur-médecin  de  Turin. 
D.  M.  p.,  id.  de  Paris. 

D.  M.  M.,  id.  do  Montpellier 

D.  c,  docteur  chirurgien. 


13 


Abondance  Joseph,  médecin  à  Moûtiers,  né  le 
12  mars  1731,  de  Maurice- Antoine  et  de  Jeanne- 
Françoise  Falcoz,  reçu  docteur  à  Turin,  le  4  mai 
1751,  mort  le  10  avril  1809,  dans  sa  maison  de 
Moûtiers,  passée  depuis  à  la  famille  Lâchât. 

Abondance  était  consulté  dans  toute  la  Savoie 
et  dans  la  vallée  de  Grenoble,  spécialement  pour 
les  maladies  de  poitrine. 

Il  fut  vice-proto-médecin  pour  la  province  de 
Tarcntaise.  On  retrouve  dans  les  archives  de 
M.  Guilland,  proto-médecin,  une  topographie  mé- 
dicale de  l'arrondissement  de  Moûtiers  qu'Abon- 
dance lui  avait  soumise  en  manuscrit  et  qui  n'a 
pas  été  imprimée. 

Il  eut  de  son  mariage  avec  Barthélemie  Abon- 
dance trois  enfants  :  l'aîné  fut  procureur  impérial 
à  Moûtiers  ;  le  cadet  fut  chanoine  ;  une  fille  épousa 
M.  Augier,  receveur  principal  à  Moûtiers. 

Grillet(page  158,  S''  volume)  lui  consacre  neuf 
lignes.  Mais  M.  Avet  a  reproduit,  devant  l'Aca- 
démie de  la  Val-d'Isére ,  en  1868 ,  les  traits  ca- 
ractéi'istiques  des  trois  médecius  bien  dignes  de 
mémoire  que  Moûtiers  a  réunis  au  commence- 
ment du  siècle  :  Abondance,  Hybord  et  Crud. 

Voici  quelques  lignes  de  ce  travail  relatives  à 
Abondance  : 


14 

M.  Avet  se  souvenait  «  de  la  belle  et  vénérable 
figure  du  médecin  Abondance,  sous  son  chapeau 
tricorne  ,  d'où  s'échappait  une  abondante  cheve- 
lure aussi  blanche  que  la  neige En  s'appro- 

chant  du  lit  d'un  malade,  il  avait  le  don  d'embel- 
lir encore  sa  vénérable  figure  par  une  expression 
rassurante  de  douce  et  affectueuse  gaieté.  Il  inau- 
gurait sa  visite  par  des  récits  toujours  attachants... 
Et  tout  en  arrêtant  le  traitement  à  suivre,  il  conti- 
nuait ses  charmantes  causeries  dont  personne 
mieux  que  lui  ne  connaissait  le  secret. 

...  Il  ne  négligeait  jamais  les  caprices  parfois 
instinctifs  du  malade,  sachant  qu'un  remède  vul- 
gaire et  inoffensif  peut  devenir  très  efficace  si  le 
malade  y  place  toute  sa  confiance. 

Adam  Jean-François,  d.  m.  t.  (11  juin  1859), 
pratique  à  Talloires,  près  Annecy. 

Adelon  Pierre,  de  Chàteauneuf,  près  de  Dijon, 
chirurgien  dans  l'hôpital  du  roi  d'Espagne  à  Cliam- 
béry,  meurt  dans  cette  ville  le  17  décembre  1744, 
âgé  de  25  ans. 

Albert  Marc-Antoine,  d.  m.  p.,  né  à  Viry  en 
1759,  décédé  à  Valeiry  le  26  janvier  1821,  inhumé 
le  lendemain  à  Viry,  a  eu,  de  son  mariage  avec 
Marie  Sauthier,  de  Viry,  quatre  fils,  dont  trois 
médecins,  et  ce  sont  : 

Joseph,  né  îi  Viry  en  1789,  mort  le  11  janvier 
1858  à  Saint-Julien,  où  il  fut  médecin  des  prisons, 
vice-proto-médecin  etsyndic,  d.  m.  p.,  avait  épousé 


15 
]\,jiie  B^riaz,  de  Clievrier  au  Vuaclie.  Il  était  l'aîné 
des  quatre  fils. 

Cafîe  l'a  nommé  dans  ses  Nécrologies  ,  p.  153 
de  la  2h''  année  de  son  Journal  (1857-58). 

Henry,  né  â  Viry  en  1800,  mort  à  Saint-Julien 
le  23  décembre  1850,  médecin.  De  son  mariage 
avec  Irma  Hermet,  de  la  Haute-Loire^  est  né  Nes- 
tor Albert,  chanoine  plébain  de  Thônes,  auteur  de 
la  Somme  ascétique,  d'une  Vie  de  St-Fvançois 
de  Sales,  et  Herman,  notaire  à  Vulbens. 

Nicolas,  né  à  Viry,  décédé  à  Ferney. 

Albert  Joseph,  d.  m.  t.  (28  juillet  1846)  mem- 
bre de  l'Association  de  la  Haute-Savoie,  a  pratiqué 
quelque  temps  à  la  Motte- Servolex  (Savoie)  en 
1858  ;  puis  à  Tlionon  et  â  Evian. 

Etranger  à  la  dynastie  des  Albert  chablaisiens, 
le  docteur  Joseph  Albert  est  fils  de  M.  Albert, 
mort  trésorier  à  Thonon ,  mais  auparavant  atta- 
ché à  la  sous-préfecture  de  Saint-Jean  de  Mau- 
rienne,  auprès  de  M.  Balmain. 

Albini  Guido,  physicien  (1)  de  Mgr  de  Savoie  en 
13G8,  Physicus  vecepit,  3  flor.  6  g.  (T.  Chapperon, 
notes  ms.) 

Bonino  (p.  42  du  1. 1)  (2)  écrit  :  Albini  Guidone 
accompagna....   comme  médecin  de  sa  personne 

(1)  On  appelait  les  m.QdiQcm's,  physiciens  au  moyen  âge. 

(2)  Biograjia  medica  picrnontcsc,  Torino,  Bianeo,  1842; 
2  volumes  in-8°. 


16 

et  de  rarmoe,  le  comte  Amcdée  VI,  en  Grèce, 
(1366-7).  Il  mourut  à  Venise  le  13  avril  1367. 

Albrier  Maurice ,  chirurgien  juré  du  roi,  à 
Villaine  en  Duesmois  (Côte-d'Or),  originaire  des 
Chapelles-Saint-Maurice  en  Tarentaise.(Voir  pour 
lui  et  pour  sa  famille  illustrée  dans  les  lettres,  les 
arts  et  la  magistrature  :  Les  Naturalisés  de  la 
Savoie  en  Bourgognej  par  Albrier  (1).  On  a  écrit 
quelquefois  Albriet. 

Alphonse  Jean,  «  chirurgien  de  santé,  feracha- 
«  que  année  quatre  anatomies  publiquement..., 
«  comme  aussi  ouvrira  dans  les  maladies  populaires 
«  les  corpsqui  en  auront  estes  atteints,..))  (Délibé- 
rations du  Conseil  d'Etat  et  de  santé  en  Savoye, 
21  janvier  1685.)  Reçu  Bourgeois  de  Chambéri  le 
9  mars  1689.  (Voir  le  tome  XX^'I  de  la  Société 
savoisienne  d' histoire,  p.  xxxvi.) 

Amblard.  ((  Amblard,  médecin,  épouse  le  7  no- 
«  vembre  1645  Christine  de  Serveta.  ))  (Ms.  Chap- 
peron,  Généalogie.) 

Amblet  Gaspard ,  d'Annecy,  d.  m.  t.  (18  fri- 
maire an  x). 

Amedeus  (niagister)  de  Chamberiaco  phi/sicus  ; 
juif  converti.  (1431.) 

(Voir  Dufour  et  Rabut ,  Soc.  d'hist.  et  d'arcli., 
et  Med.   ed  archiatri ^  par  Trompeo). 

(1)  Société  savoisienne  d'histoire,  t.  XIII,  p.  244. 


17 

Ami  Joseph,  fut  physicien  de  la  ville  de  Cham- 
béry  en  1437,  après  Galbin.  (Ménabréa,  Histoire 
de  Chambéry.) 

Andrevetan  Cl. -François,  né  à  la  Roche  (Haute- 
Savoie),  docteur  de  Paris,  17  août  1830. 

Fondateur  d'un  prix  de  poésie  à  décerner  an- 
nuellement par  la  Société  florimontane  d'Annecy. 
Il  a  publié  : 

Guérison  de  la  cataracte  sans  opération,  chez 
la  veuve  de  Lattier. 

Code  moral  du  médecin ,  poème  en  six  chants  ; 
Paris,  1842. 

La  Savoie  poétique  ;  Paris,  1845. 

La  Bataille  de  Magenta  ;  Annecy,  1859. 

L'Italienne,  hymne  guerrier  ;  Bonneville,  1859. 

Les  Possédées  de  Morzine,  drame  pastoral  ;  Ge- 
nève, chez  Vaney,  39  p.  in-8°,  1862. 

La  Sainte  de  Magland,  drame  villageois;  Bon- 
neville, chez  veuve  Charvin,  71  p.  in-16,  1862. 

Lamentation  sur  l'état  déplorable  de  la  civili- 
sation en  Savoie  sous  le  buon  cjoverno;  Bonne- 
ville,  1862,  74  p.  in-8°. 

Le  Lac  d'Annecy,  ses  environs  et  les  hommes 
célèbres  qui  l'ont  illustrée;  Bonneville,  1863,  76  p. 
in-8°. 

Fêtes  de  musiques  et  d'orphéons  en  Savoie; 
poème  narratif,  descriptif  et  lyrique;  Genève, 
chez  Blanchard,  1868,  76  p.  in-8°. 

Poésies  nouvelles;  Genève,  1870,  465  p.  in-8°. 

Nota.  Ce  volume  reproduit  quelques  pièces  déjà 


18 

publiées,  en  ajoute  d'autres,  et  indique  sur  la 
couverture  17  puljlications  diverses  de  l'auteur. 

Satires  sur  les  événements  contemporains; 
Genève,  1874. 

Eglogues,  Idylles  etArcaclion,  poème  en  quatre 
chants  ;  Genève,  Blanchard,  1872,  324  p.  in-8°. 
Andrevetan  est  mort  à  la  Roche  le  8  juillet  1879; 
il  a  légué  à  sa  ville  natale  la  plus  grande  partie  de 
sa  fortune  pour  des  œuvres  de  bienfaisance. 

(Voir  sa  biographie  dans  la  Revue  SavoisiennCj 
p.  70  de  1879  ,  et  dans  V Association  des  médecins 
de  la  Haute-Savoie j  p.  17  et  18  de  1879.) 

Andrier  François,  deTaninges,  d.  m.  t.  en  1832 
(exerçait  le  16  décembre  1834),  mort  le  18  janvier 
18G0,  âgé  d'environ  53  ans^  à  Evian,où  il  était  mé- 
decin-inspecteur des  Eaux. 

A  publié  :  Eaux  minérales  alcalines  d'Evian  et 
Eaux  ferrugineuses  acidulés  d'Amphionen  Sa- 
voie; impr.  Munier,  Evian,  1845.  Cette  brochure 
a  eu  deux  éditions. 

(Voir  Cafïc  (1),  p.  5G  de  1860.) 

Andrier  Jean,  d.  m.  t.  ,  30  janvier  1752,  né  à  Sa- 
moëns.  D'après  Mont-Réal (Auteurs  civils j  f°  56 du 
4"""  cahier  ms,  relevé  par  T.  Chapperon,  2"  p.  du 
2**  cahier,  archives  de  l'Académie  de  Savoie),  An- 
drier a  publié  une  l*"^  lettre  à  laquelle  répondit 
Mauclercparsa  Co/i.s'z<//«/?o/?  d'un  officier  de  san- 

(1)  Journal  des  connaissances  médicales  et  pharmaceu- 
tiques. 


19 

té.  (Chamljéry,  12  mars  1792.)  Andrier  fît  une 
courte  réplique  datée  de  Samoëns,  le  27  mars  1793. 
Andrier  Jean  fut  nommé  médecin  des  pauvres  à 
Evian,  avec  une  annuité  de  50  livres,  par  délibé- 
ration connnunale  du  24  août  1757.  A  l'indemnité 
attachée  à  ce  service,  se  joignait  une  condotta 
(abonnement)  des  bourgeois  d'Evian. 

Anselme  Pierre -François -Philibert,  né  à  la 
Croix-de-la-Rochette  le  1"'' juillet  180G,  d.  m.  p., 
le  27  août  1836. 

L'auteur  de  Zhora  n'est  pas  lui,  mais  son  frère. 

Anthonio  (Mestre)  «  physicien  d'Anissie  »  en 
1383.  (Voir  dans  -Soc.  sav.d'hist.  et  d'arch.,  t. 
XV,  p.  20,  son  assistance  aux  couches  de  Bonne 
de  Berry.) 

Anthonioz  Félix,  d.  m.  t.,  1817,  né  à  Annecy 
1796,  fils  de  Claude-François,  mort  dans  sa  pro- 
priété de  Saint- Jorioz  le  20)  juillet  1866,  médecin 
en  chef  de  l'hôpital  d'Annecy,  1830-34,  suppléant 
1821-30,  vice-président  de  l'Association  départe- 
mentale de  la  Haute- Savoie,  maire  de  Saint-Jorioz 
1864, membre  delà  municipalité  d'Annecy,  34 ans, 
du  Conseil  d'arrondissement  et  de  l'administration 
des  Hospices,  ancien  capitaine  de  la  garde  natio- 
nale; Anthonioz  a  légué  :  2,000  francs  à  l'Associa- 
tion; 400  francs  à  la  Société  philanthropique,  et 
plus  de  300,000  francs  aux  Hospices,  avec  affecta- 
tion spéciale  aux  pauvres  vieillards,  etc. 

(Voir   Compte  rendu  de  l'Association ,  1866, 


20 

p.  4-7,  par  Callies;  Courriel^  des  Alpes^  21  juillet 
1866,  reproduisant  le  Mont-Blanc.  Caiïe,  p.  384 
de  1866.) 

Anthonioz  Claude-François,  desGets,  d.  m.  t., 
11  mai  1780,  père  du  précédent,  est  mentionné 
sous  le  nom  de  Antlionion  Claude-François,  45 
ans,  depuis  19  ans  â  Annecy,  à  la  page  361  du 
Dictionnaire  des  médecins  français. 

Anthonioz  François- Auguste,  d.  m.  t.,  le  3 
août  1830,  admis  à  VExtevnat  le  16  décembre 
1834,  pratique  à  Taninges  en  1858  et  années  sui- 
vantes. 

Anuci  (M*"  Jehan) ,  licencié  en  médecine,  méde- 
cin de  la  ville  de  Chambéry,  le  14  février  1431,  ne 
fut  en  charge  qu'en  passant  entre  Lamayrolla  et 
Gervinus  rappelé.  (T.  C,  Cliambéry  àlajîn  du 
XIV' siècle,  \^.2^Z.) 

Anzo  (de)  Thomas.  «  Barbitonsor  Domini  »  en 
1535.  (Le  Duc  Charles  III.)  Note  de  T.  Chapperon. 

Arbario  ,  chirurgien  appelé  auprès  du  Père 
Monod,  prisonnier  et  malade  i\  Miolans,  en  1643. 
(Voir  p.  129  de  Miolans,  prison  d'Etat,  par  Du- 
four  et  Rabut.) 

Arestan,  de  Chambéry.  Deux  médecins  de  ce 
nom,  le  père  et  le  fils,  signent  comme  jurés,  en 
1686,  une  réponse  au  Sénat  contre  le  laboratoire 
de  Copponay. 


Armand  Jean -Louis -Vincent,  né  au  Cheyla 
(Ardèche)  en  1797,  mais  originaire  de  Savoie,  a 
écrit  sur  l'épilcpsic  et  sur  le  choléra  (Genève,  1867). 
Mort,  le  10  mai  1875,  peu  après  avoir  célébré  ses 
noces  cVor  au  milieu  de  ses  dix  enfants  et  d'un 
grand  nombre  de  petits-enfants,  à  Champagneux 
(Savoie),  chez  M.  Galland,  l'un  de  ses  gendres,  à  76 
ans;  mort  d'une  pneumonie  contractée  en  faisant 
l'ascension  de  Saint-Maurice-de-Rotherens  pour 
y  visiter  le  curé  de  la  paroisse,  qui  était  malade. 

(VoirCafïe,  p.254del875.) 

■  Armand  Joseph,  de  Grésy-sur-Isère,  d.  m.  t.,  le 
7  juillet  1832. 

Armand.  U Annuaire  de  l'an  xni  indique  un 
chirurgien  Armand,  àModane.  On  trouve  en  effet 
à  la  page  363  du  Dictionnaire  des  chirurgiens 
français  :  «  Armand  Pierre,  de  Briançon  (?),  60 
((  ans,  chirurgien  de  Turin  en  1776 ,  depuis  26  ans 
«  à  Modane.  » 

Armand  Jules,  neveu  de  Joseph,  d.  m.  p.,  en 
1878  :  De  l'extension  continue  comme  traitement 
de  la  coxalgie  che^  les  enfants.  (Paris,  chez  Pa- 
rent, 96  p.  in-8°.)  Succède  au  docteur  Ducrest, 
démissionnaire  et  destitué  en  1879,  à  la  Maison 
Centrale  et  dans  ses  autres  postes. 

Arnal  Gabriel,  successeur  duD'"  Girin  à  Beau- 
fort,  à  la  fin  de  1882,  après  un  an  d'interrègne, 
D.  m.  p. ,  a  été  appelé  dans  cette  vallée  par  des  rela- 
tions de  famille  à  Chevron. 


22 

Arpin  Charles,  médecin,  professeur  de  cosmo- 
graphie, conseiller  du  Duc.  {Auteurs  civils  de 
Mont-Rëal,  I,  folio  23,  â'^  p.  et  ms.  T.  Chapperon, 
p.  56  du  4"=  cahier.) 

A  publié  :  Synopsie  du  pays  de  Piémont  et 
des  Alpes  avoisinanteSj  avec  des  annotations  à 
un  Traité  des  bains j  1614.  Cet  ouvrage  est  indi- 
qué par  Bonino  sous  son  vrai  titre  latin,  avec  la 
note  s.  1.  n.  d.  L'auteur  était  né  à  Poirino.  Mala- 
carne  donne  sa  bibliographie  (1). 

AuDACio  (Georges  de),  deMontcalieri,  piémon- 
tais,  comme  plusieurs  de  ses  collègues  à  Chambéry, 
fin  du  XIV®,  paraît  avoir  été  un  apothicaire  de  cer- 
taine importance,  puiscjue  c'est  dans  son  maga- 
sin que  se  réunit  le  conseil  de  ville,  le  13  mai  1426, 
pour  élire  un  médecin  de  ville.  (T.  C,  p.  232. 
Chambéry  à  lajîn  du  XVI''  siècle.) 

Aude  Charles,  d.  c,  membre  du  collège  des  mé- 
decins de  Chambéry  (1684),  syndic  dudit  collège 
par  délibération  du  11  janvier  1685  j  signe  en 
cette  qualité  en  1686  la  Réponse,  etc.,  contre 
Copponay,  devint  vice-doyen  dudit  collège  en 
1692  (ms.  donné  à  la  Société  médicale  de  Cham- 
béry par  ]\I.  Edouard  Guillermin).  V.  aussi  Saint- 
Genix,  22,  483. 

Copponay  cite  Odé  (sic)  et  Georges  comme  deux 
victimes  de  la  saignée  et  de  Vhémétique. 

(I)  Bibl.  Mcd .  uiitùiieuro  au  xvi'  siècle. 


23 

Aude  Jean  Louis,  vaccinateur  à  Chambéry  en 
1823  et  1826. 

Nota.  La  rue  Aude  à  St-Cloud  n'a  rien  de  com- 
mun avec  les  Aude  de  Savoie. 

AuDOUY  (de  Marseille?)  figure  dans  les  An- 
nuaires comme  médecin-inspecteur  des  Eaux  de 
Challes  en  Savoie  (18G9-72). 

AvET  Philibert-François  ,  médecin  à  Oullins 
(Rhône),  né  le  28  avril  1797  à  Talloires,  de  J.-B*« 
Avet  et  de  Bernardine  Golliet,  de  Manigod,  a  quitté 
Talloires  de  bonne  heure  pour  aller  pratiquer  à 
Menthon ,  village  voisin,  puis  à  Oullins, 'où  il  s'est 
fait  naturaliser  le  9  octobre  1833.  (Voir  :  Natura- 
lisés de  Savoie,  par  Albrier,  p.  409,  du  vol.  XV 
de  la  Soc.  sav.  cVhist.  et  d'archéologie.) 

Avet  Jean-Baptiste,  officier  de  santé,  père  du 
précédent  (1). 


Baillix  (sic),  peut-être  faut-il  lire  Bailly  ou 
Bally? 

A  Chamoux,  en  1858  encore,  et  déjà  en  1819, 
il  parait  être  l'officier  de  santé  indiqué  par  Y  An- 
nuaire de  l'an  xni  à  Saint-Pierre-d'Albigny. 

(1)  Le  berceau  des  Avet  de  Tarentaise,  qui  ont  fourni  lo 
garde  des  sceaux  du  roi  Cliarles-Albert,  le  général  son  flls, 
l'écrivain  son  frère,  etc.,  estàTliônes;  c'est  sans  doute  aussi 
celui  des  Avet  de  Talloires. 


24 

Bally  Jean- François,  de  Tliônes,  fils  de  Jean- 
Antoine,  D.  c.  T. ,  le  31  décembre  1788,  né  en  1757, 
mort  le  5  novembre  1826. 

Bally  Joseph-Marie ,  né  et  mort  à  ^^errens- 
Arvey  (12  mars  1822,  14  janvier  1877),  d.  m.  t., 
le  9  juin  1849. 

La  biographie  de  ce  sympathique  confrère  a  été 
donnée  par  le  D''  Ducrest  (Assoc.  méd.  de  la  Sa- 
voie, 1877,  p.  30  à  41)  en  des  pages  bien  dignes 
du  modèle  et  du  peintre.  Caffe  n'a  fait  que  le  men- 
tionner, p.  31  de  1877  (1).  Nous  nous  garderons 
de  refaire  ce  qu'a  si  l)ien  fait  le  D"'  Ducrest. 

Balthazard  (Louis  de),  de  Gachêo.  Originaire 
de  Savoie  par  sa  mère,  Marie  Despine,  fille  du  D'" 
Ch.-H.-A.,  a  commencé  ses  études  médicales  à 
Reims.  Aide-major  stagiaire  au  Val-de-Grâce, 
D.  M.  p.  en  187G.  Thèse  :  Etude  sur  le  tubercule 
sous-cutané  douloureux  (35  p.  in-8-). 

Bard  Gaspard,  d.  m.  t.  en  1790,  reçu  aussi  à 
Paris.  Né  à  Morillon  en  17G9 ,  mort  à  Thiez  en 
mai  1833;  fut  attaché  comme  médecin  à  l'armée 
du  Rhin,  se  fit  ensuite  nommer  receveur  particu- 
lier de  l'arrondissement  de  Thonon,  puis  de  celui 
de  Bonneville,  où  il  se  remit  à  prati(iuor  la  méde- 
cine en  1812,  et  fut  vaccinateur  officiel  en  1823. 

Barret  ou  BioLET.  (Voir  ce  dernier  nom.) 

(1)  Joiinial  (tes  connaissances  médicales  et  /ilnirmaccu 
tiques. 


25 

Barthélémy  ,  physicien  (médecin)  de  la  prin- 
cesse Yolande  au  xv''  siècle.  (Y.  Biolet.) 

Barthélémy  Pierre, physicien.  Obit.  de  Saint- 
Jean  de  Maurienne ,  mort  le  l''''  novembre  (  pas 
d'année) ,  donne  26  florins  au  chapitre  pour  le 
souper  de  la  fête  de  la  Toussaint.  (Truchet,  Mé- 
moire acacL,  tome  P'',  4®  série,  p.  57.) 

Basin  Auguste ,  né  à  Leysse  prés  Chambéry, 
D.  M.  p.  le  9  novembre  1865.  Thèse  :  De  la  bleii- 
norrhagie  aiguë  et  chronique. 

Le  24  juillet  1874,  second  chirurgien-adjoint  à 
l'Hôtel-Dieu,  et  adjoint  désigné  pour  les  incurables. 

Lauréat  de  l'Académie  de  Savoie  (prix  de  poé- 
sie, fondation  Guy)  pour  son  poème  :  Les  derniers 
jours  d' un  peuple  (1878-79). 

Lauréat  de  la  Société  florimontane  d'Annecy, 
(fondation  André vetan). 

A  signé  du  pseudonyme  Auguste  Delès  :  Le 
gendre  de  Locuste  (1878^  chez  Châtelain  à  Cham- 
béry, 56  p.  in-8°),  étude  en  prose  sur  l'époque  de 
Néron,  dont  la  dédicace  au  D''  Guilland,  rappelle 
un  incident  du  Concours  de  poésie  de  1876. 

Protecteur  des  enfants  assistés  en  1880. 

Basin  François,  frère  puiné  d'Auguste,  élève 
an  Val-de-Grâce,  docteur  en  juillet  1881. 

Baud  Jean-Marie,  né  à  Saint-Félix  le  16  juil- 
let 1776,  mort  à  Louvain  le  11  mars  1852,  a  été 
l'objet  do  notes  nécrologiques  par  Cafïo  (p.  415  de 
la  19^^  année,  mai  1852  et  encore  à  la  page  110  de 


26 

18G3).  Une  Notice  sur  lui  a  été  publiée  à  Louvain 
en  1853.  Mais  elle  est  peu  répandue,  difficile  à 
trouver,  et  la  note  de  Gaffe  plus  riche  en  docu- 
ments se  borne  à  peu  près  à  mettre  en  relief  son 
refus  d'accepter  les  fonctions  de  médecin  du  Roi 
Guillaume,  puis  de  Léopold.  Gaffe  rapproche  ce 
noble  trait  d'indépendance  et  de  désintéressement 
de  celui  qu'un  autre  Savoyard,  Ducis,  opposait  un 
jour  à  l'offre  d'une  voiture  par  Napoléon  P'',  mon- 
trant à  ce  dernier  un  vol  de  canards  sauvages  qui 
traversait  à  ce  moment  l'horizon  et  invoquant  pour 
lui-même  l'analogie  d'humeur  avec  ces  libres 
voyageurs. 

Ge  fait  est  reproduit  dans  le  journal  l'Italie  du 
21  février  1882,  d'après  :  Mémoires  intimes  sur 
la  Malmaison. 

Nous  croyons  utile  d'analyser  ici  l'étude  inédite 
offerte  à  la  Société  de  médecine  de  Ghambéry 
par  le  D''  Frédéric  Brunier,  son  élève  à  Louvain, 
pour  laquelle  il  put  puiser  dans  la  correspondance 
de  son  père,  ami  du  D''  Baud,  indépendamment  de 
la  Notice  publiée  à  Louvain.  (Archives  de  la  So- 
ciété, n°  165.) 

Baud  Jean-Marie,  d.  m,  p.,  fut  recteur  magnifi- 
que, doyen  et  professeur  à  l'Université  de  Louvain, 
ancien  chirurgien-major  des  armées  de  terre  et  de 
mer  de  France,  médecin  du  Roi  des  Pavs-Bas  et 
des  Belges,  membre  du  Gonseil  municipal  de  Lou- 
vain, de  l'Académie  de  médecine  do  Belgique,  etc., 
président  de   la   Gommission  médicale  de  Lou- 


27 

vain,  etc.,  décoré  de  l'ordre  de  Léopold,  du  Lyon 
néerlandais,  des  saints  Maurice  et  Lazare,  etc. 

Son  père,  syndic  de  Rnmilly ,  chargé  d'une 
n(3mbreuse  famille,  confia  son  éducation  à  un  ec- 
clésiastique dont  Baud  garda  toute  sa  vie  un  pieux 
souvenir.  Après  avoir  brillamment  terminé  ses 
études  classiques  au  Collège  de  Rumilly,  il  se 
disposait  à  concourir  pour  une  bourse  au  Collège 
de  Savoie,  fondé  à  Louvainpar  Eustaclie  Chapuis, 
d'Annecy,  lorsque  survint  la  Révolution  française  : 
singulier  rapprochement  !  les  événements  lui  re- 
fusent une  modeste  place  d'étudiant  dans  l'Uni- 
versité dont  il  devait  être  une  des  plus  grandes 
illustrations  ! 

Baud  passa  donc  à  Grenoble,  y  étudia  sous  le 
célèbre  Villars,  qu'au  l^out  de  deux  années  il  sup- 
pléait déjà  lorsqu'il  se  trouvait  empêché.  En  1799, 
i]  était  chirurgien  militaire  au  l'^''  régiment  d'ar- 
tillerie à  cheval;  mais,  déjà  auparavant,  il  avait 
pris  part  aux  premières  campagnes  d'Italie,  mé- 
rité l'amitié  de  ses  collègues  Broussais  et  Reille, 
et  subit  le  typhus  pétéchial  au  siège  de  Gènes. 

Après  un  congé  de  convalescense  passé  dans  sa 
famille,  à  Alby,  il  reprit  son  service,  sollicitant 
sans  cesse  son  licenciement,  afin  de  pouvoir  venir 
compléter  ses  études  à  Paris  et  y  prendre  son  doc- 
torat, entraîné  par  les  événements  à  l'armée  d'ob- 
servation de  la  Gironde  ,  parcourant  l'Espagne 
(1801)  avec  le  2"  bataillon  de  la  92^  brigade,  échap- 
pant â  mille  dnngers  grâce  à  un  reliquaire  que  lui 


28 

avait  donné  une  jeune  veuve,  et  dont  l'exhibition 
lui  servait  de  passeport  dans  cette  catholique 
contrée,  et  obtenant  enfin  son  congé  (mars  1802) 
pour  se  rendre  à  Paris.  Mais  au  commencement  de 
juillet  1803,  après  quelques  mois  d'école,  il  en 
repartait  faute  de  la  somme  nécessaire  à  payer  ses 
examens,  et  revenait  à  Alby  dans  l'intention  de 
s'y  fixer  comme  officier  de  santé.  Comment,  «  dans 
((  ce  pays  le  plus  misérable  qui  existe,  »  trouva- 
t-il  les  ressources  qui  lui  avaient  fait  défaut  ?  Le 
fait  est  qu'il  retournait  à  Paris  dès  la  fin  de  l'été, 
y  partageait  la  chambre  et  le  bois  de  son  ami 
Brunier,  et  était  enfin  reçu  docteur  le  30  ventôse 
an  xn  (21  mai  1804),  donnant  pour  thèse  ses  Con- 
sidérations médicales  sur  le  tétanos.  » 

Peu  après  il  entrait  dans  le  service  de  santé  de  la 
marine,  et  était  attaché  au  port  de  Brest  (1804-5), 
comme  major  de  2''  classe,  d'emblée  et  sans  avoir 
encore  navigué,  quoique  cette  condition  fût  régle- 
mentaire. C'est  sans  doute  ce  qui  a  fait  dire  par  er- 
reur dans  la  biographie  qu'il  avait  prit  part  à  l'ex- 
pédition de  Saint-Domingue  (1802-3).  Il  était  en 
octobre  1808  devant  Caprée  et  y  méritait  l'amitié 
de  Lamarque  qui  la  lui  conserva  toute  sa  vie.  En 
1812,  il  fut  attaché  au  port  d'Anvers,  et  y  resta 
chirurgien  en  chef  de  l'hôpital  Saint-Bernard  jus- 
qu'à hi  chute  de  l'Empire.  C'est  dans  cette  ville 
qu'un  chirurgien  de  marine ,  Savoisien  comme 
lui  et  dont  nous  n';ivons  pu  retrouver  le  nom,  ayant 
été  traité  par  un  olhcier  de  f...  Savoyard,  Baud 


29 

prit  fait  et  cause  pour  son  camarade  et  blessa 
grièvement  en  duel  l'insulteur.  Autant  en  advint 
d'un  second  qui  voulut  prendre  sa  défense  ;  si 
bien  qu'un  ordre  du  ministre  de  la  marine  inter- 
vint pour  défendre  à  Baud  d'accepter  des  duels  et 
aux  officiers  de  lui  en  proposer. 

Subissant  la  défaveur  dont  la  marine  était  l'ob- 
jet, sous  Napoléon  I"' ,  Baud,  malgré  son  mérite 
et  ses  longs  services,  n'en  avait  reçu  aucune  dis- 
tinction honorifique,  trop  indépendant,  au  reste, 
pour  les  aider  à  lui  parvenir.  Après  1811,  il  se  re- 
tira à  Bruxelles,  auprès  du  professeur  Curtet  (  de 
Chaumont  en  Savoie) ,  qui  le  décida  à  prendre  du 
service  dans  le  nouveau  royaume  des  Pays-Bas. 
Envoyé  à  Bois-le-Duc  (Hertzogen-Bouh),  en  qua- 
lité de  chirurgien  en  chef ,  il  était  occupé  à  orga- 
niser un  grand  hôpital  militaire,  tandis  qu'on  se 
battait  à  Waterloo,  et  eut  ainsi  le  bonheur  de  ne 
se  pas  trouver  dans  les  rangs  opposés  â  ceux  où  il 
avait  servi  pendant  plus  de  vingt  ans. 

Lorsqu'en  1817  se  rouvrit  l'Université  de  Lou- 
vain,  les  règlements  prévenaient  que  les  cours 
d'anatomie  et  de  chirurgie  se  feraient  en  latin, 
(comme  naguère  encore  à  Turin) ,  et  Baud  fut 
nommé  Lecteur j,  sur  le  refus  de  Curtet  qui  ne 
voulut  pas  quitter  sa  belle  clientèle  de  Bruxelles, 
uniquement  parce  qu'il  savait  le  latin,  ou  plutôt 
parce  que  les  chirurgiens  belges  ne  le  savaient  pas. 
Mais  ses  connaissances  spéciales  le  firent  bientôt 
nommer  Professeur  extraordinaire ^  puis,  en  1821 , 


30 

Professeur  ordinaire  et,  en  1828,  Recteur  magni- 
fique. Dans  cette  place,  il  fit  le  meilleur  usage  de 
la  faveur  dont  il  jouissait  auprès  du  premier  mi- 
nistre Van-Malien. 

Lors  de  la  Révolution  de  1830.  Baud  demanda 
un  congé  et  voyagea  en  France,  en  Italie  et  en 
Savoie.  Il  reprit  ses  cours  en  1821,  présida  en 
1832  la  Commission  envoyée  en  Angleterre  pour 
y  étudier  le  choléra;  et,  en  1833,  après  avoir  traité 
le  duc  de  Brabant,  il  fut  fait  doyen  de  la  Faculté 
de  médecine  et  êchemn  de  Louvain.  Il  prit  comme 
président  la  part  la  plus  active  au  projet  de  loi 
qui  régit  encore  en  Belgique  l'exercice  de  la  mé- 
decine et  obtint  —  non  sans  beaucoup  de  peine  — 
la  régularisation  des  comptes  de  la  fondation 
d'Eustaclie  Chappuis  pour  le  Collège  de  Savoie  à 
Louvain.  (Voir  sur  cette  fondation  la  Revue  savoi- 
sienne.) 

En  1835,  l'Université  du  Gouvernement  était 
supprimée  et  remplacée  par  une  Université  libre 
dite  catholique.  On  s'empressa  de  lui  offrir  la 
chaire  de  pathologie  chirurgicale;  mais  sa  délica- 
tesse se  refusant  absolument  à  cumuler  sa  pension 
de  retraite  avec  le  traitement  d'activité,  il  céda  la 
première  (3,000  francs)  aux  Hospices  avec  la  même 
générosité  désintéressée  qui  lui  faisait  remettre 
aux  étudiants  peu  fortunés  ses  droits  universitai- 
res, et  souvent  ajouter  h  cette  remise  des  dons  de 
livres,  d'instruments  et  d'argent. 

Baud  mourut  à  Louvain  le  11  mars  1852.  Wle- 


31 

minck,  président  de  l'Académie  royale  de  méde- 
cine, inspecteur  général  du  service  de  santé,  pro- 
nonça l'éloge  de  son  maître,  «  qui  partout  avait 
«  su  se  placer  au  premier  rang,  servir  d'exemple 
«  à  tous,  conquérir  les  sympathies  de  tous...  » 

Baud,  singulièrement  instruit,  en  histoire  et  en 
géographie,  parlait  et  écrivait  presque  toutes  les 
langues  d'Europe  et  s'était  beaucoup  occupé  de 
numismatique.  Une  élocution  facile  et  un  grand 
charme  d'expression  donnaient  à  ses  leçons  un 
vif  intérêt  et  beaucoup  de  grâce  à  ses  entretiens. 
Il  s'était  fait,  pour  sa  correspondance,  un  genre  à 
lui,  qui  avait  parfois  un  piquant  rabelaisien.  D'une 
taille  moyenne ,  d'un  physique  singulièrement 
agréable;  il  avait  une  vivacité  pénétrante  de  re- 
gard qui  saisissait  l'attention.  Decaisne,  le  peintre 
des  Roï'Sj  voulut  faire,  en  1832,  le  portrait  de 
Baud,  et  ce  fut  un  chef-d'œuvre  de  vérité  et  d'i- 
déalisation à  la  fois.  Pour  le  physiologiste,  sa  tête 
présentait  un  grand  développement  de  la  bien- 
veillance, de  la  circonspection  du  langage  et  de  la 
causalité,  avec  un  peu  de  saillie  ou  causticité. 

Non  moins  apprécié  comme  praticien  que  comme 
professeur,  recherché  comme  ami ,  ses  funérailles 
réunirent  tout  Louvain,  riches  et  pauvres.  Un  mo- 
nument par  souscription  lui  a  été  élevé  dans  la  cour 
d'entrée  du  nouvel  Hôpital,  et  un  autre  à  Héreut, 
lieu  de  sa  sépulture.  De  tels  honneurs  revêtent 
une  signification  toute  particulière  quand  on  songe 
qu'ils  furent  rendus  par  la  Belgique  à  un  étranger. 


32 

Son  œuvre  scientifique  est  considérable,  citons  : 

1°  Anévrisine  vrai  de  l'artère  fémorale^  suite 
du  hubon  (Jour nal  de  médecine ^  179G); 

2°  Sa  thèse  sur  le  tétanos^  dont  il  localise  la 
cause  immédiate  dans  l'orachnioï  dite  spinale, 
1804  ; 

3°  Invagination  de  l'intestin  grêle;  élimination 
d'un  fragment  d'environ  trois  pieds  (Journal  de 
Sédillot); 

4°  Réduction  d'une  luxation  de  l'appendice- 
xyphoïde  (Ibidem.)  ; 

5°  Oratio  inauguralis  de  laudibus  quitus 
cfferri  potest  memoria  H.  J.  Rega,  quondam  in 
Univ.  Lovaniensi  prof  essor  is.  (Louvain,  1821, 
32  p.  in-4°.)  Rcga  a  été  le  précurseur  de  Brous- 
sais  ; 

6°  Nosographie  chirurgicale  (mse.).  Baud  y  a 

pris  l'initiative  d'une  classification  philosophique, 

et  non  plus  topographique  ;  la  bibliographie  y  est 

fort  riche.  Ses  leçons  sur  les  plaies  par  armes  à 

feu  étaient  son  chef-d'œuvre; 

7°  Grand  cdlas  d'anatomie  (grandeur  natu- 
relle), publié  à  Bruxelles  sous  le  nom  de  Curtet; 

8°  Température  de  l'eau  pré/érable  pour  les 
cicatrisations  (14''),  publié  par  Craninx ,  son 
élève,  etc.,  etc. 

Baud  employait  pour  les  fractures  un  a/jpareil  à 
extension  permanent^  supérieur  à  celui  de  Des- 
sault,  par  la  modicité  du  prix,  la  simplicité  et  le 
parallélisme  de  l'effort  à  l'axe  du  membre.  Il  avait 


33 

devancé  la  suspension  du  memère  généralisée  plus 
tard  par  Sauters  et  par  M.  INIayor.  Il  prenait  la 
taillée  de  la  crête  du  tibia,  dans  les  amputations  de 
jambe,  par  l'enlèvement  d'un  fragment  triangu- 
laire. Jules  Guérin  est  un  élève  de  cet  ingénieur 
orthopédiste.  Aux  ulcères  atoniques  des  membres, 
il  apposait  les  bandelettes  avec  l'emplâtre  de  Vogel, 
bien  avant  Pasero  et  les  autres.  Il  fit  conscien- 
cieusement quelques  essais  de  médication  homéo- 
pathique et  obtint  des  succès  qui  lui  faisaient  dire  : 
«  Il  y  a  là-dessous  quelque  chose  de  vrai.  » 

Il  a,  dès  1822,  conseillé  la  noix  vomique  clans 
certaines  diarrhées  rebelles ,  employé  les  stupé- 
fiants au  moyen  des  cigarettes  ou  de  la  pipe,  et 
pratiqué  la  laryngotomie  dans  un  cas  de  suffoca- 
tion par  maladie  chronique  du  larynx,  avec  succès 
complet. 

Baudet  Tobie,  «  chirurgien,  bourgeois  de  Moù- 
tiers ,  »  signe  un  acte  comme  témoin,  le  18  octo- 
bre 1650,  chez  Bruet,  notante. 

Baudry  Félix ,  de  Grésy-sur-Aix ,  naturalisé 
Français  le  l^""  septembre  1671,  domicilié  à  Vil- 
laine-en-Duesnois  (Bourgogne).  Il  fut  probable- 
ment la  souche  d'où  est  sorti  Baudry  de  Mari- 
gny,  seigneur  de  Villaine....  (Voir  Albrier  :  Les 

Naturalisés Soc  sav.  d'/iist.  et  d'arch.,  tome 

XIII,  p.  228.) 

Bazile  Prosper ,  médecin  à  Paris  ,  l'un  des 
quinze  enfants  de  Bazyle  Aimé,  né  à  Sainte-Foy 

3 


34 

en  Tarentaise  en  1764,  mort  à  Rouen  en  1829. 
Cette  famille  a  donné,  entre  autres,  Bazile  du  Clos 
Joseph-Gabriel,  conseiller  du  Roi.  (Albricr  :  Les 
Naturalisés. . .  (Ibidem.) 

Bazin  Charles ,  aide-médecin  de  marine ,  no- 
vembre 1877,  né  à  Chambéry,  décédé  à  Toulon  le 
3  mai  1879,  à  23  ans,  enterré  à  Chambéry  le  6. 

Bazin  Pierre,  médecin  à  Saint-Pierre  d'Albi- 
gny,  où  il  a  exercé,  entre  autres,  les  fonctions  de 
maire.  Reçu  docteur  h  Turin  le  9  juin  1849, 

C'est  le  frère  de  l'ingénieur  Bazin  André,  chef 
du  service  des  Ponts  et  Chaussées  à  Dijon,  honoré 
d'une  médaille  d'or  à  un  Congrès  de  la  Sorbonne 
pour  ses  travaux  d'hydrologie.  Il  s'est  utilement 
occupé  des  eaux  de  Brides  et  de  Salins,  tandis  qu'il 
était  ingénieur  du  génie  civil  k  Moûtiers. 

Beard  Joseph,  né  et  décédé  â  Rumilly,  dans  la 
maison  paternelle  (1808-1872). 

Malgré  l'irrégularité  de  son  diplôme  (1),  Béard 
avait  reçu  dans  sa  ville  natale  le  titre  honorable 
do  Médecins  des  pauvres. 

(1)  Recours  au  Roi  contre  la  sentence  (/ne  Je  ciens  de  su- 
bir dans  mon  dernier  procès  conune  médecin;  Chambéry, 
chez  Bachet,  mars  1857.  Il  paraîtrait,  d'après  cet  intitulé, 
que  l'on  ne  pourrait  dire  de  Béard  ce  que  Roger,  président 
général  de  l'Association  des  médecins  de  France,  a  dit  en 
1882  de  Littré,  qui  j)rodiguait,  comme  Béard,  gratuitement 
et  sans  diplôme  ses  soins  aux  paysans  de  son  village,  que 
«  les  médecins  j)atentés  des  communes  voisines  ne  songè- 
«  rcnt  point  à  le  poursuivi-e  pour  l'ait  d'exercice  illégal.  » 


35 

Cette  physionomie  aussi  sympathique  comme 
homme  que  comme  poète  a  été  retracée  avec 
charme  et  émotion  par  F.  Descostes,  son  conci- 
toyen, dans  le  Courrier  des  Alpes  du  4  avril  1872. 
Dans  le  même  numéro,  une  correspondance  de 
Rumilly  complète  sa  biographie. 

Citons,  parmi  ses  oeuvres  imprimées,  outre  le 
Recours  :  Napoléon  Bonaparte,  épopée.  Ce  frag- 
ment, imprimé  en  1844  ,  chez  Saillet ,  à  An- 
necy, a  été  réédité  en  1847,  avec  quatre  autres 
poèmes  :  Joséphine,  Répudiation,  Veto  pontifical , 
Sainte-Hélène.  (  Chambéry,  chez  Bachet,  80  p. 
in-8°.  ) 

Les  Chansons  patoises,  bucoliques  ou  satyres, 
au  nombre  de  plus  de  150,  n'ont  jamais  été  pu- 
bliées, bien  qu'elles  se  chantent  dans  toute  la 
Savoie.  Qui  n'a  entendu  :  Curossé,  les  Bœufs, 
Retour  des  bergers,  la  Pastenaille,  etc.  (1). 

Beaumont  Benoît,  mécanicien  bandagiste  dis- 
tingué à  Lyon,  membre  correspondant  de  la  So- 
ciété de  médecine  de  Montpellier,  auteur  d'un 
Mémoire  estimé  sur  la  guérison  des  hernies , 
mort  à  Lyon  en  août  1843,  à  73  ans,  était  né  à 
Chambéry.  (Courrier  des  Alpes,  8  août  1843.) 

Beaumont  (de)  Pierre,  chirurgien,  se  charge  de 
visiter  et  couper  les  malades,  c'est-à-dire  percer 
la  plaie.  (Truchet,  ibidem,  p.  514,  519.) 

(1)  Elles  viennent  d'être  publiées  dans  la  Revue  savoi- 
sienne,  d'Annecy,  1887,  avec  une  traduction  française. 


36 

Bebert  Joseph,  de  Cliambëry,  reçu  docteur  à 
Turin  en  1856,  mort  à  Chambéry  le  5  mai  18G3,  à 
33  ans,  fils  du  notaire  Bebert,  petit-fils  par  sa  mère 
du  botaniste  Bonjean,  neveu  do  Bebert  Pierre- 
Antoine,  professeur  de  chimie,  et  beau-frère  du 
géologue  G.  de  Mortillet.  (V.  Caffe,  p.  224  de 
1863.) 

Bellile  Alfred-Humbert,  de  Chindrieux,  reçu 
docteur  à  Turin  le  16  juin  1859,  maire  de  Chin- 
drieux en  1878,  conseiller  général  le  27  avril  1879  ; 
protecteur  des  enfants  assistés  en  1880  ;  conseiller 
do  l'Association  des  médecins  en  1881  ;  vice-prési- 
dent du  Comice  agricole,  même  année;  mort  en 
1886. 

Belloste  Auguste,  signait  du  titre  de  «  méde- 
cin de  la  Duchesse  douairière  de  Savoie,  son  livre 
intitulé  :  Le  Chirurgien  cV hôpital.  (Amsterdam, 
1807.) 

Nous  ne  savons  s'il  était  Savoyard. 

Bellot  Colomban,  deLanslebourg,  d.  m.  t.,  le 
"^^  juin  1830.  Bouvier  l'a  cité  comme  botaniste. 
(Revue  savoisienne.)  (Etat  civil). 

Belly  Louis,  chirurgien  à  Chambéry.  On  le 
trouve  en  1747  et  en  1760. 

Berlier  Pierre,  ofiicier  do  santé,  oculiste  à 
Lyon,  né  le  31  décembre  1775,  à  Serrières  en 
Chautagne,  naturalisé  Français  le  17  avril  1822. 
Albrier,   dans  ses  Naturalisés  (Soc.  sav.  d'hist- 


37 

etd'arch.,  t.  XIII,  p.  232,  et  XV,  p.  380),  rap- 
pelle que  la  famille  des  Berlier  est  alliée  aux  Fois- 
set,  de  Bourgogne,  par  le  D'"  Masson,  et  cite  le  gé- 
néral Jean-Baptiste  Berlier  et  le  conseiller  d'Etat 
comte  Théophile  Berlier. 

Bernard  Sébastien-Joseph ,  ancien  médecin 
ordinaire  des  Hospices  militaires,  né  le  14  novem- 
bre 1758  à  Modane ,  de  Sébastien  et  de  Jeanne 
Durand,  naturalisé  le  13  mars  1816.  (Albrier,  p. 
283  du  t.  XIII.  Ibidem.) 

Est-ce  le  même  qui  figure  à  V Annuaire  de  l'an 
xni  comme  pratiquant  à  Chambéry? 

Bernard  Jean-François.  Il  y  a  encore  celui  que 
donne  le  Dictionnaire  des  médecins,  chirurgiens 
et  pharmaciens  français  (p.  303),  avec  les  pré- 
noms de  Jean-François,  »  49  ans,  chirurgien  de 
((  Turin  en  1785,  depuis  17  ans  à  Aiguebelle.   » 

Bernard  Jean-François  a  laissé  à  Aiguebelle  le 
meilleur  souvenir  d'un  homme  bienveillant,  dé- 
voué à  ses  malades,  jovial  et  d'une  bonhommie 
malicieuse.  En  1814-15,  durant  les  rencontres  en- 
tre l'armée  des  alliés  et  l'armée  française,  il  opéra 
plusieurs  soldats  blessés. 

Berthet  Pierre-Denis-Justin  ,  de  Besançon , 
D.  M.  p.  le  19  janvier  1833,  mort  le  4  juillet  18G3, 
à  Aix,  où  il  s'était  fixé  après  y  être  venu  pour  sa 
santé. 

A  publié  :  Le  Solitaire  d'Aix-les-Bains,  par 
Pierre  de  Mirlori.  Aix,  Bacliet,  1861. 


38 

Aix-les-Bams  :  Ses  Thermes,  Traité  complet, 
descriptif  et  thérapeutique  ;  Chambcry,  Puthod, 
1862,  277  p.  in-8°. 

(Voir  :  Galette  des  EauXj  page  289  de  1862; 
Revue  médicale,  de  Sales-Gisous ,  15  décembre 
1862;  Association  de  Savoie j  p.  2  de  1863;  Gaffe, 
page  319  de  1863.) 

Berthet  Aimé,  né  le  25  novembre  1806  à  Bon- 
villard  (Grésy-sur-Isêre)  de  François,  cultivateur, 
et  d'Agnès  Cordel.  Admis  au  Collège  des  Provin- 
ces à  Turin,  ou  il  fut  condisciple  d'Armand  Joseph, 
de  Grésy,  il  y  prit  son  doctorat  en  1830.  En  1831, 
se  trouvant  à  Paris,  il  alla  soigner  les  cholériques 
dans  l'Yonne,  et  se  maria  richement  à  Chagny,  où 
il  est  mort  sans  laisser  d'enfants.  Il  s'était  fait  na- 
turaliser le  28  septembre  1844.  (Albrier,  p.  440  du 
t.  XII.)  Ses  camarades  de  l'Université  l'avaient 
surnommé  Jean-de-VOurs,  à  cause  de  sa  remar- 
quable villosité  ou  de  ses  allures  rustiques,  ou  pour 
ces  deux  causes  à  la  fois. 

Berthet  Constant,  de  Chambéry,  mort  victime 
de  son  dévouement  au  service  des  typhoïdes  à 
l'hôpital  de  marine  à  Toulon,  où  il  se  préparait  à 
la  médecine  navale.  (Voir  le  Courrier  des  Alpes 
du  13  juillet  1875.  )  Le  dernier  adieu  lui  fut 
adressé  par  son  maître  et  concitoyen,  le  D''  Quê- 
tant. 

Berthet  Constant,  d'Aiton,  interne  aux  hôpi- 
taux de  Lyon,  tombé  malade  dans  l'exercice  de 


39 

ses  fonctions,  est  mort  à  23  ans ,  sépulture  à  Aiton 
le  9  novembre  1881.  (Courriel'  des  Alpes,  12 
novembre  1881.) 

Berthet  Jean-Claude,  né  à  Sainte-Hélène-du- 
Lac  le  15  novembre  1765,  chirurgien- major  de 
rex-23®  régiment  de  ligne,  naturalisé  le  23  février 
1816.  (Albrier,  p.  278  du  t.  XII  de  la  Soc.  scw. 
d'hist.  et  d'arch.) 

Berthet  Jean-Joseph,  de  Boëge,  chirurgien  à 
Tmùn  le  10  juin  1778. 

Berthet  Michel,  d.  m.  t.  le  1"'  juillet  1829  (ou 
1831?),  admis  à  Vexerceat  le  12  décembre  1834, 
pratique  à  Boëge. 

Bertholet  Claude-François,  de  Talloires.  La 
biographie  de  l'illustre  chimiste  savoyard,  dont 
Cuvier  a  dit  que  l'Université  de  Turin  avait  donné 
à  l'Europe  son  premier  chimiste,  est  partout  : 
Feller^  Bonino,  etc.  Le  Dictionnaire  des  sciences 
médicales {1S28),  le  dénommait  <(  Claude-Louis  ». 
Gril let  le  cite,  t.  I,  p.  216,  d'après  le  ms  des  ^zi- 
teiirs  cimls  de  Mont-Réal  (IV,  f^  39  à  126;  II, 
f°  217).  Replat  a  écrit  la  Biographie  du  comte 
Bertholet;  Annecy,  Saillet,  1842  (16p.  in-8°). 

Il  y  a  deux  notices  sur  V Inauguration  de  sa 
Statue  à  Annecy  le  25  août  1844,  l'une  en  54  pa- 
ges in-8° ,  chez  Burdet  à  Annecy  ;  l'autre  en  16 
pages  in-8°,  chez  Putliod  à  Chambéry. 

Bertholet  a  soutenu  sa  thèse  médicale  devant  la 
Faculté  de  Paris  en  1778  (in-8°  de  28  pages). 


40 

Bertholet  François-Marie ,  né  à  Collonges- 
sous-Salôve,  naturalisé  français  le  4  mai  1831. 
Albrier  (ouvrage  cité)  a  pratiqué  la  médecine  h 
Saint- Amancl  (Cher). 

Bertholet...  .  de  la  Roehette,  chirurgien,  avait 
la  réputation  d'un  habile  oculiste,  et  fut,  à  ce  titre, 
mandé  auprès  de  Lavini,  prisonnier  d'Etat  à  Mio- 
lan,  en  avril  1770.  (MiolaUj  par  Dufour  et  Rabut, 
p.  303-4.) 

Berthoud  Baltliazard,  né  à  Albertville  le  18 
décembre  1807,  d.  m.  m.  1832,  interne  des  hôpi- 
taux de  Lyon  durant  14  ans,  exerça  à  Albertville 
de  1843  à  1848,  est  mort  à  Paris. 

Bertiiier  Francis -Bertrand  ,  d'Aix  ,  fils  do 
Louis,  D.  M.  p.,  28  mars  1873  ;  sa  thèse,  chez  Pa- 
rent, 88  p.  in-8°,  est  :  Des  Eaux  minérales  de  la 
Savoie. . . . 

A  publié,  en  outre  :  The  spas  ofAix  and  Mar- 
iiez, London,  1877,  Adlard  et  Curchill  (in-8°  de 
XVI  et  159  p.). 

Simple  note  sur  le  Traitement  du  rhumatisme 
articulaire  chronique  par  les  Eaux  d'Aix  ;  Aix, 
Gérente,  1877  (16  p.  in-8°,  extrait  des  Annales 
de  la  Soc.  dliydrol.  de  Paris). 

Secrétaire  de  la  Société  du  Grand  -  Revard , 
a  donné  aux  journaux  et  au  Club  alpin  quelques 
notes  (1). 

(1)  Savoie  tlwrnudc,  30  mai  1875.  Bulhi'm  ir'uncstricl 
du  Club  (ilpi H  français,  p.  45  du  IIF  de  1875. 


41 

Article  bibliographique  sur  le  Traité  de  Morell- 
Mackensie  ,  clans  la  Revue  de  laryngologie ,  par 
Meure;  Bordeaux,  l""  septembre  1880. 

Berthier  Louis-Sébastien,  d'Aix,  d.  m.  t.,  4 
janvier  1844,  était  licencié  (p7'o  doctor)  en  chirur- 
gie dans  la  même  Faculté  dès  le  23  juillet  1841. 
Second  inspecteur-adjoint  de  l'Etablissement  ther- 
mal en  1862;  vaccinateur  cantonal  à  la  même  date 
jusc|u'en  1880  ;  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

A  publié  :  «  Observations  médicales  sur  les 
Eaux  d'Aix;  »  Chambéry,  Putliod  1851,  44  p. 
in-8°.  a  Remarques  sur  l'action  des  Eaux  d'Aix 
dans  la  phtisie  pulmonaire  ;  »  Chambéry  ,  Pu- 
thod,  1853,  16  p.  in-8°.  «  Les  Eaux  d'Aix  en 
1856;  ))  Chambéry,  Puthod,  1856,  20  p.  in-8^ 
«  Compte  rendu  des  Eaux  d'Aix  en  1857;  » 
Chambéry,  Puthod,  1858,  47  p.  in-8°. 

Bertrand  Jacques,  médecin  à  Saint- Jean  de 
Maurienne  (156-162). 

«  II  écrivit^  dit  Grillet  {\l\ ,  285),  par  ordre  de 
Charles-Emmanuel  P'",  l'Histoire  de  Notre-Dame 
du  Charmet ,  pleine  de  couleur  locale ,  et 
intitulée  :  «  Diva  Virgo  Charmensis;  nova  ejus 
<(  bénéficia  et  miracula  »  ;  Lugduni,  1623,  in-4". 
Il  y  en  a  des  traductions  françaises  par  le  Père 
d'Orlié  et  par  Mgr  de  Vilette-Chevron,  archevêque 
de  Tarentaise.  Bonino  dit  de  même  :  (I,  364)  «  In 
«  questo  libro  contingonsi  moite  notizie  sulli  arti 
«  e  sulla  letteratura  délia  Muriana.  » 


42 

Bertrand  professait  au  Collège  Lambertin,  fonde 
à  Saint-Jean  de  Maurienne  en  1570,  par  l'évêque 
Pierre  de  Lambert.  (D''  Mottard.) 

Voir  :  Cli.-Aug.  de  Sales  :  (Diva  Vtrrjn  Char- 
niensin). 

Luc  Walding  :  (Bibl.fratruni  minoruin).  Pa- 
pillon :  (Bibl.  de  Bourgogne)  Moreri  :  (Supplé- 
ment j  second  vol.  p.  807.  Et  le  ms.  Auteurs  civils 
Mont-Réal ,  copie,  T.  Cliapperon  (p.  20  du  IV 
cahier). 

Bertrand...  (un  médecin)  reçoit  «  22  deniers 
((  de  composition,  pour  avoir  été  frappé  au  nez 
((  d'un  coup  de  lancette  par  le  barbier  Jean  Clie- 
((  valier).  (Comptes  de  la  cliàtelainie  de  St-Genix 
et  Cordon,  1391-94,  aux  archives  de  la  Côte-d'Or.) 

Bertrand  Léonard,  à  Aix,  chirurgien,  mort  à 
57  ans,  le  28  février  1664,  avait  eu  de  son  ma- 
riage avec  Claudine  Froment  en  1638  : 

Pierre,  chirurgien  à  Aix,  né  en  cette  ville  le  31 
mars  1651.  Il  épousa  Claudine-Françoise  Bouquet, 
le  13  novembre  1720,  c'est-à-dire  à  70  ans,  et  se 
remaria,  le  26  août  1737,  à  Charlotte  Palatin.  Mais, 
trois  mois  après  ce  nouveau  mariage  contracté  à 
86  ans,  il  mourait  le  8  décembre  1737. 

Claude....,  cet  autre  chirurgien  du  nom  do  Ber- 
trand, est  mort  le  26  avril  1686,  à  Aix. 

Besson  (Elisabeth,  fille  d'un)  «  médecin  îi  Seys- 
sel ,  »  épousa,   le  25  janvier  1712,  C.-G.  Paget. 


43 

(Voir  C.  Duval,  la  famille  Paget ^  dans  Revue 
savoisienne,  1881,  p.  38.) 

Besson  Fortunat-Marin,  né  à  Saint-Jeoire  en 
Faucigny,  en  1 806,  y  est  mort  le  28  décembre  1876. 

Elève  du  Collège  des  Provinces  à  Turin,  y  fut 
reçu  D.  M.  T.  «  inter  optimos  »  (examen  du  21 
juin  1833),  le  10  juillet  1834. 

Maire  de  Saint-Jeoire ,  conseiller  provincial , 
après  avoir  été  un  instant  professeur  de  belles- 
lettres  au  Collège  de  Mélan,  où  il  compta  parmi  ses 
élèves  les  plus  affectionnés  l'ingénieur  Sommeil- 
ler ,  ce  confrère  distingué  a  une  l)elle  page  dans  le 
compte  rendu  de  l'Association  de  la  Haute-Savoie 
(1875,  p.  16, 18). 

Besson  Joseph,  de  Chambéry,  d.  m.  t.,  5  juin 
1833,  revint  se  fixer  dans  sa  ville  natale  en  1838. 

Médecin  de  l'Asile  de  Saint-Benoît,  de  l'Hos- 
pice de  Mendicité,  de  l'Hospice  des  Incurables,  de 
la  succursale  s ji3liilitique  ;  chirurgien  en  chef  de 
la  Maternité,  professeur  d'anatomie  à  l'Ecole  se- 
condaire de  ChamlDéry ,  professeur  d'accouche- 
ment pour  les  élèves  sages-femmes  ;  trésorier  de 
l'Association  des  Médecins  du  département  durant 
ses  premières  années  ;  membre  et  Président  du 
Conseil  départemental  d'hygiène. 

BiANCO,  chirurgien-major  au  régiment  de  Sa- 
voie ,  en  1789  (Miolan,  par  Dufour  et  Ral)ut, 
page  371) ,  probablement  de  la  famille  Bianco , 
fixée  à  Année v. 


44 

BiBAL  Antoine,  docteur  en  médecine  à  Saint- 
Jean  de  Maurienne,  né  dans  le  Languedoc,  était 
venu  s'établir,  pendant  la  domination  française 
(153G-1547),  à  Saint- Jean  et  y  avait  acquis  une 
grande  considération.  Il  y  épousa  Noble  Antoi- 
nette. Il  est  signalé  par  Peletier  dans  son  poème 
La  Savoie.  Il  figure  le  30  juin  1565  à  une  conven- 
tion entre  les  syndics  de  cette  ville  et  des  gens 
chargés  de  nettoyer  les  maisons  infectées  pendant 
la  peste.  (Truchet.  Ibidem^  p.  514,  529.) 

BiLLOD  François,  d'une  famille  d'ancienne  bour- 
geoisie d'Evian,  y  exerça  de  1815  à  1835,  et  y  mou- 
rut; avait  pris  son  diplôme  à  Paris  sous  l'empire. 

BiLLiOTTET  Jean-Maurice,  né  le  29  novembre 
1780,  à  Bourg-Saint-Maurice  (  Tarentaise  ) ,  prit 
son  doctorat  à  Paris  le  27  novembre  1806.  Sa 
thèse  (Didot,  28  p.  in-4°)  est  dédiée  à  sa  mère,  à 
son  frère,  à  J.-G.  Lâchât,  ancien  notaire  à  Bourg- 
Saint-Maurice,  ((  son  bienfaisant  directeur.  »  Elle 
a  pour  titre  :  «  Dissertation  sur  la  phtisie  pulmo- 
«  naire  et  sur  l'emploi  du  lait  dans  son  traitc- 
«  ment.  » 

Après  avoir  débuté  dans  son  pays,  il  alla  s'éta- 
blir à  Saint-Laurent  de  Chamousset  (Rliône),  et 
se  fit  naturaliser  le  27  juin  1831.  Aussi  estimé  et 
aimé  comme  homme  que  comme  médecin,  cheva- 
lier de  la  Légion  d'honneur,  il  est  mort  à  Saint- 
Laurent  laissant  sa  belle  clientèle  à  son  neveu,  le 
D"-  Paget. 


45 

Envoyant,  le  20  janvier  1854,  une  Imitation  à 
sa  jeune  parente,  M^'^L.,  près  d'épouser  notre  dis- 
tingué confrère,  D'"  F.,  il  lui  écrivait  :  «  Dans  la 
«  saison  d'automne,  la  chaleur  du  sentiment  se 
«  ressent  de  l'abaissement  de  température  atmos- 
«  pliérique,  et  les  idées  n'ont  plus  la  fraîcheur  du 
«  printemps....  »  - 

Après  cet  aveu  que  démentait  gracieusement 
sa  lettre  pleine  d'une  chaude,  intelligente  et  ju- 
vénile afîection,  il  citait  à  sa  fiancée  c^uelques  vers 
de  Marc- Antoine  Petit,  son  ami  d'université,  sur 
les  consolations  qu'un  médecin  a  besoin  de  trou- 
ver auprès  de  sa  femme. 

BiLLiouD,  D.  M.  p.  1846,  inspecteur  des  Eaux 
de  Saint-Gervais,  dès  l'annexion;  vice-président 
de  la  Société  d'hydrologie  de  Paris  en  1878,  mort 
subitement  à  Paris  en  juin  1883. 

A  publié  :  <(  Etude  sur  les  Eaux  médico-ther- 
males de  Saint-Gervais.  »  (Baillière.) 

Le  D*"  Deligny,  son  confrère  à  Saint-Gervais,  a 
annoncé  sa  mort  dans  le  Journal  d'AiXj  dès  le  l^"" 
juillet  1883. 

BiOLET  alias  Barlet  Barthélemi,  qualifié  mes- 
ter,  était  médecin  de  la  duchesse  Yolande.  Sa 
femme  Anne,  reçut  de  la  régente  un  anneau  d'or 
pour  étrennes  en  1467. 

Il  reçoit  lui-même  une  bague  d'or  en  1472,  sa 
femme ,  une  bague  en  1474.  (Rabut  et  Dufour, 
Les  Orfèvres.) 


46 

BiRON  Joseph,  de  Cliambéry,  né  le  12  juillet 
1816,  mort  le  12  avril  1866,  à  Atfé  (Mahinardié), 
où  il  était  médecin  de  l'Hôpital  après  avoir  été 
médecin  en  chef  de  la  province  d'Assiout,  et  avoir 
servi  27  ans  le  gouvernement  égyptien  dans  la 
Haute-Egypte  et  le  Soudan.  Notre  condisciple  et 
ami  au  collège  royal  tenu  par  les  Jésuites  de  Cliam- 
béry ;  passa  à  notre  Ecole  préparatoire  ;  il  s'adon- 
nait dès  lors  avec  passion  à  la  chimie  et  à  la  bota- 
nique. Passé  ensuite  à  Lyon,  il  y  obtint,  en  troi- 
sième année,  le  prix  de  pathologie  interne.  Guilland 
le  retrouva  en  1842  à  Montpellier,  où  il  venait  de 
prendre  ses  grades. 

Sa  correspondance  d'Egypte  restée  aux  mains 
de  M™''  Bochet,  veuve  du  pharmacien ,  sa  sœur, 
reflète  avec  son  ardeur  scientifique  et  sa  foi  reli- 
gieuse, les  poétiques  et  rêveuses  impressions  de 
l'Orient. 

Dans  sa  lettre  du  24  avril  1850,  datée  de  Kar- 
toum,  il  annonce,  après  trois  années  de  silence,  sa 
grave  maladie  dans  le  Kordofan,  et  son  mariage.  Il 
salue  son  bon  ami  Guilland,  «  qui  lui  fit  la  conduite 
à  son  départ  d'Europe...  »  Dans  celle  du  25  dé- 
cembre 1865,  qui  fut  la  dernière,  il  venait  de  per- 
dre sa  femme  du  choléra,  et  lui-môme  souffrait  de 
l'asthme  qui  avait  déjà  failli  l'enlever  dans  le 
Kordofan  :  «  Les  dattes,  ajoutc-t-il,  plus  encore 
que  le  climat,  m'ont  rappelé  de  la  tombe  où  j'étais 
déjà  à  demi-plongé. 

Voir  :  IJ Egypte,  journal  d'Alexandrie ,  15 


47 

avril  1866;  le  Courrier  des  Alpes  du  2  août  (D"" 
Micliaud);  Caffe,  p.  461;  Revue  savoisienne,  dé- 
cembre 1876  ((  Les  Savoyards  en  Egypte  »  par 
E.  Tissot,  l'ingénieur  annessien  qui  y  a  laissé  de 
si  honorables  souvenirs. 

BiRRAUD....  né  à  Bernex  près  d'Evian,  reçu  à 
Paris  à  la  fin  du  xviii^  siècle,  vint  à  Douvaine  sous 
l'Empire,  et  y  mourut  en  1824. 

Blanc  Louis,  né  à  Sallanches  en  1813,  fils  du 
D'"  Louis,  D.  M.  T.  en  1837,  fixé  à  Aix  en  1839  par 
son  mariage  avec  l'aînée  des  trois  demoiselles  Bi- 
met,  dont  les  deux  sœurs  épousèrent  :  l'une,  le 
D'- Petit  Joseph,  d'Albertville;  l'autre,  le  D^  Mag- 
delain  Philibert,  de  Sallanches. 

A  publié,  à  son  tour  de  présidence  de  la  Com- 
mission médicale  d'inspection,  le  rapport  sur  la 
saison  de  1855.  Paris,  Jérôme  Didot,  1856  ;  56  p. 
in-8°,  mort  le  30  juillet  1863. 

Nécrologie  par  le  D'"  Guilland,  au  Courrier  des 
Alpes,  5  août  1863,  et  par  Calïe,  p.  351  de  la  même 
année. 

L'un  des  administrateurs  du  Cercle  d'Aix,  con- 
seiller municipal,  organisateur  et  chef  du  premier 
corps  de  musique  qu'ait  possédé  la  ville  d'Aix, 
Blanc  a  témoigné  partout  de  son  dévouement  civi- 
que, de  son  jugement  droit,  de  son  libéralisme 
éclairé,  de  son  cœur  affectueux  et  bon. 

Blanc  Léon,  fils  de  Louis,  né  à  Aix  le  8  avril 
1841;  D.  M.  p.  le  14  mai  1867. 


48 

Sa  thèse  a  pour  sujet  «  le  souffre  et  les  sulfu- 
reux dans  les  syphilis.  (Mention  honorable.)  Il 
a  donné  une  nouvelle  note  sur  le  même  sujet  à  la 
Soc.  méd.  de  Chambéry,  ainsi  qu'un  «  Compte 
rendu  de  l'ambulance  fixe  des  Capucins,  »  p.  13  à 
37  du  Bulletin  de  1873. 

Il  a  été  appelé,  comme  son  père,  à  l'administra- 
tion du  Cercle  et  de  la  connnune;  adjoint  au  maire 
en  1879. 

En  1880,  il  a  accepté  l'inspectorat  des  bains 
d'Aix,  vacant  par  la  destitution  du  D""  François 
Vidal,  et  refusé  par  le  D""  Max.  Legrand...  Aucun 
de  ses  confrères  n'ayant  accepté  d'être  adjoint  à 
V Inspecteur,  le  ministre  a  envoyé  de  Paris,  avec 
ce  titre,  en  1881,  le  D''  Puistienne. 

«  Rapport  sur  les  Eaux  thermales  d'Aix  en  Sa- 
voie pendant  l'année  1880.  Etablissement  thermal, 
considérations  pratiques  sur  le  mode  d'emploi  et 
sur  l'action  des  Eaux  d'Aix  et  de  Mariiez.  »  Paris, 
A.  Delahaye,  1881,  4G  p.  in-8°  et  plans  en  deux 
planches. 

Blanc  est  médecin  de  l'Asile  évangélique,  men- 
bre  du  Conseil  d'hygiène,  président  de  la  sous- 
section  d'Aix  du  Club  alpin. 

Il  publie  en  1883  :  a  The  minerai  waters  of  Aix 
and  Mariiez,  practical  considérations  ou  their  ac- 
tion and  application.  » 

Blanc  Jean-Baptiste ,  né  à  Bcaufort ,  1812, 
D.  M.  T.  le  19  juin  1833,  l'un  des  délégués  d'ar- 


49 

rondissement  de  l'Association  des  médecins  du 
département;  médecin  à  Aiguebelle  jusque  vers 
1844,  puis  à  Albertville;  fils  du  notaire. 

Blanc  Joseph-François-Léon,  fils  de  Jean-Bap- 
tiste, ofiicier  de  santé  à  Grenoble  en  mai  1878, 
fixé  à  Albertville  en  1879,  retourne  ensuite  â  Paris 
et  y  présente  sa  thèse  pour  le  doctorat  en  1881  : 
«  Du  traitement  de  la  fièvre  typhoïde  par  le  calo- 
mel,  le  salicilate  de  soude  et  le  sulfate  de  quinine.  » 
Paris,  imp.  Parent,  57  p.  in-8°. 

Blanc  Charles- Jacques,  de  Chambéry,  profes- 
seur d'anatomie  à  l'Ecole  secondaire  de  Chambéry, 
oncle  de  l'ambassadeur  Albert  Blanc,  dont  le  père 
exerçait  la  pharmacie  à  Chambéry. 

Blanc  François,  de  Conflans,  officier  de  santé  , 
(Annuaire  de  l'an  xiii),  médecin  de  l'Hospice  et 
des  Prisons.  A  fait  insérer  au  Journal  de  Savoie, 
n°  11  de  1818,  une  «  Note  sur  les  insectes  qui  at- 
taquent les  céréales.  » 

Il  était  né  à  Faverges  en  1765,  fut  chirurgien 
militaire  durant  les  guerres  de  la  République,  ren- 
tra à  Ugines  â  la  paix,  passa  ensuite  à  La  Chambre, 
d'où  il  vint  se  fixer  définitivement  à  Conflans,  où 
sa  nomination  aux  Prisons  (Pat.  Roy.)  est  du  6 
juin  1817.  Il  y  est  mort  en  octobre  1840. 

Blanc  François ,  chirurgien  à  Chambéry,  teste 
en  1738. 

Blanchet  Gaétan,  né  â  Evian  en  1849,  neveu 
paj-  sa  mère  des  Davet;  aide-major  aux  Mobiles  de 

4 


50 

la  Haute-Savoie  en  1870-71,  épousait  en  1878 
M"*"  Berthe  Dupraz,  fille  de  son  honoré  et  regretté 
confrère  d'Evian,  et  mourait  en  1881.  (V,  Asso- 
ciation de  la  Haute-Savoie^  p.  14-15.) 

Bo  Jean-Baptiste,  docteur  en  médecine  à  Cham- 
béry,  1748.  (  Reg.  de  l'Etat  civil.)  Il  eut  cette  an- 
née un  fils  dont  le  comte  Ponticelli,  premier  mé- 
decin de  l'infant  Don  Philippe ,  fut  parrain. 

BoccA  Joseph -Antoine ,  premier  médecin  à 
Chambéry  en  1581.  (Chapperon.  Chambéry  au 
XI V^  siècle,  page  221.) 

BocELLiN  Pierre,  de  Savoie,  professeur  de  chi- 
rurgien^ a  écrit  en  langue  du  pays  (?)  :  ((  Prati- 
tique  sur  l'infirmité  contagieuse  de  la  lèpre,  » 
Lyon,  1540.  (  Bonino,  I,  187,  et  ms,  Mont-Réal.) 

BoEjAT  François,  «  de  Taninge  (en  Piémont 
(sic),  52  ans,  médecin  de  Turin  en  1792,  exerce  à 
Chêne,  près  de  Genève,  depuis  dix  ans,  a  été  méde- 
cin de  l'hôpital  civil  de  Sallanches  de  1775  à  1790, 
puis  de  celui  de  Carouge.  »  (Dictionnaire  des  niéd.j 
chir.  et  phar m.  français j  p.  266.) 

BoissET  Pierre,  l'aîné  des  dix  enfants  de  Marc- 
Antoine,  pharmacien  de  Chambéry,  que  leur  père 
eût  voulut  voir  tous  pharmaciens  ou  pharmacien- 
nes comme  lui  (Bonino). 

Né  à  Chambéry  le  9  août  1749,  mort  le  6  jan- 
vier 1805.  Il  étudia  d'abord  la  chimie  â  Montpel- 
lier et  k  Paris  et  se  fit  recevoir  pharmacien.   Mais 


51 

ayant  en  1779  publié  à  Turin  sa  «  Lettre  conte- 
nant l'histoire  et  un  essai  d'analyse  des  Eaux  de 
la  Boisse  pour  servir  de  réponse  à  la  brochure  de 
M.  Chartaignier ,  de  Lyon,  »  69  p.  in-S",  chez 
Priolo,  cet  ouvrage  lui  valut  une  médaille  d'ordiW. 
Roi  Victor- Amé  III,  qui  voulut  faire  les  frais  de 
son  instruction  médicale.  Il  fut  à  Turin  l'hôte  du 
marquis  de  Brézé,  passa  son  doctorat  en  médecine. 
Il  fut  l'un  des  médecins  de  l'Hôtel-Dieu  en  1786, 
sa  bibliothèque  passa  à  son  frère  Bernard,  puis  à 
son  neveu,  le  D''  Chevallay,  qui  en  a  fait  don  à  la 
Société  médicale.  L'Académie  médicale  de  Turin 
le  nomma  correspondant  le  l""''  février  1781. 

Le  D''  Dominget  écrivait  à  Bonino  que  Pierre 
Boisset  «  professa  avec  distinction  la  physique 
et  la  chimie  à  l'Ecole  Centrale  du  Mont-Blanc; 
mérita  l'estime  et  l'amitié  particulière  de  Berthol- 
let;  et,  bien  qu'il  jouit  auprès  de  ses  confrères  et 
dupublicd'une  haute  réputation  d'observateur  pro- 
fond et  de  praticien  habile,  ne  laissa  presque  rien  à 
ses  héritiers,  tant  sa  charité  était  inépuisable....  » 

Voir  le  ms.  Mont-Réal  et  C  happer  on  j,-^.  8  du 
second  cahier,  f°  71.  Grillet,  II,  248,  et  1,217,  et 
surtout  Bonino,  II,  330-32,  qui  a  dissipé  l'obscu- 
rité subsistant  dans  les  autres  biographes  par  suite 
du  nombre  des  pharmaciens  Boisset,  contempo- 
rains. En  effet  : 

Marc-Antoine,  le  père,  qui  mourut  en  1797, 
avait  été  pharmacien  en  chef  dans  l'armée  espa- 


52 

gnole.  Outre  Pierre,  d.  m.  et  professeur ,  il  eut, 
de  son  mariage  avec  Rose  Fal^ry,  d'Aix  en  Pro- 
vence, morte  à  29  ans,  en  17G3,  des  suite  de  sa 
dernière  couche  (T.  C.  Généalogie.)  :  1°  François- 
Joseph-Antoine  ,  1753;  2°  François- Antoine  , 
1755,  pharmacien  à  l'Hôpital  militaire  de  Chara- 
béry;  3°  Bernard,  1763-1833,  officier  de  santé, 
visiteur  des  pharmacies,  marié  à  Joséphine  Am- 
phoux,  morte  en  1860;  enfin,  cinq  filles,  qui,  ainsi 
que  leurs  cinq  frères,  furent  plus  ou  moins  phar- 
maciennes. 

Boisson  Jean,  chirurgien  au  Châtelard  en  Bau- 
ges, y  épousa  Jeanne  Bouchot,  dont  il  eut  un  fils 
J.-B.,  né  le  6  novembre  1719  et  décédé  le  30  no- 
vembre 1749. 

BojON  Jacques-François,  fils  de  François-Marie, 
greffier  du  mandement,  né  à  Rumilly  le  4  janvier 
1808,  D.  M.  T.,  décédé  à  Rumilly  le  19  mai  1840. 

BoLLiET  Claude,  d.  m.  à  Aix,  mort  le  26  septem- 
bre 1674,  avait  épousé  Claudine  Favre. 

BollietJ.,  d'Aix-les-Bains ,  d.  m.  m.  Il  a  pu- 
blié : 

«  Contribution  à  l'histoire  des  pansements  anti- 
septiques et  du  pansement  ouato-phéniqué,  par  J. 
Bolliet,  délégué  à  l'épidémie  de  fièvre  typhoïde  de 
St-Banzille-de-Putois,  août  1880.  »  Imp.  Firmin 
et  Cabiron,  1881;  88  pages  grand  in-8°. 

BoMPARD  Alexis,  d.  m.  m.  On  a  de  lui  : 


53 

«  Quelques  considérations  sur  la  vaccine.  » 
Montpellier,  an  ix,  1801. 

Nota.  Cette  thèse  est  à  la  Bibl.  acad.  (Patria.) 
Le  D'"  Alexis  s'était  fixé  à  Paris  où  il  est  mort.  Sa 
famille,  originaire  des  Hautes- Alpes,  s'était  étalDlie 
à  Albertville  et  avait  contracté  des  alliances  avec 
les  Perrier  de  la  Bcàtliie  et  les  Désarnod. 

BoNE  Félix,  de  St-Gingolph,  avait  commencé 
ses  études  médicales  à  Chambéry  en  1832. 

Bon  (Boniface)  Castalis,  médecin  à  Chambéry 
en  1343,  témoin  au  testament  du  comte  de  Savoie. 
(Chambéry  à  la  fin  du  XI V  siècle,  p.  231.) 

Boni  (Magister),  médecin  à  Chambéry  en  1390. 
(Ibid.)  C'est  sans  doute  le  même.  Il  est  aussi  cité 
par  Menabrea  (Histoire  de  Chambéry)  :  «  Magis- 
ter Bonus,  physicien  du  Comte.  » 

Bonn  A,  de  St-Jeoire  en  Faucigny,  étudiait  en 
1838  la  médecine  et  était  attaché  à  l'Hôpital  de 
Nice,  avec  Rophile,  dans  le  service  du  D'"  Jarrin; 
s'occupait  avec  succès  de  botanique,  n'a  pas  pris 
ses  grades. 

BoNAFOus  Mathieu,  né  à  Lyon  et  mort  dans 
cette  même  ville  en  mars  1852.  (Voir  Cafîe,  p.  555 
du  vol.  1851-52.  Acad.  de  Savoie^  t.  II  de  la  2^" 
série,  p.  xxxni-vi.  —  Fraisse  :  Discours  prononcé 
sur  sa  tombe.  Acad.  d'agriculture  de  Turin,  vi 
(Despines).  Acad.  de  Lyon,  éloge  primé.  Dict. 
Larousse. 


54 

Bonafous  a  beaucoup  écrit  comme  agronome  et 
comme  biographe  :  la  Savoie  a  une  grande  part 
dans  ses  publicatiens  et  aussi  dans  ses  libéralités 
en  faveur  de  Saint-Jean  de  Maurienne,  où  était 
mort  son  grand-père  en  1771  ;  création  d'une  bi- 
bliothèque et  d'un  jardin  expérimental,  legs  pour 
une  statue  à  Fodéré,  etc.  La  ville  de  Turin  a  été 
son  héritière. 

BoNiFACE  (maître),  «  medicus  et  silurgicus  » 
de  Mgr  le  comte  de  Savoie. 

Sept  florins  pour  sa  robe  (1349-50)  et  une  in- 
demnité «  pour  dépenses  faites  en  revenant  de 
France  où  il  était  allé  avec  le  Comte  »  (1355-57), 
figurent  aux  comptes  de  la  Chàtelainie  de  Bourg. 
(Archives  de  la  Côte-d'Or.) 

BoNjEAN  Louis-François,  né  k  Chambéry,  mé- 
decin à  Rio- Janeiro. 

Parti  de  Chambéry  le  12  décembre  1837,  Bon- 
jean  s'est  fait  une  situaton  de  premier  ordre  au 
Brésil.  Il  est  membre  honoraire  de  l'Académie 
impériale  de  médecine  de  Rio- Janeiro,  dont  il  fut 
l'un  des  fondateurs ,  et  membre  agrégé  de  l'Aca- 
démie de  Savoie. 

Il  a  publié  :  <(  0  medico  e  o  cirurgiao  du  Roca  : 
nuovo  tratado  completo  di  medicina  e  cirurgia 
domestica.  »  Rio-Janeiro,  1847,  2  vol.  in-8°,  pi. 

«  Entretien  sur  les  soins  à  donner  en  attendant 
le  médecin.  »  Chambéry ,  impr.  du  Gouverne- 
ment, 1852. 


55 

Cette  brochure  est  le  résumé  d'un  cours  pro- 
fessé à  la  Société  d'Instruction  Mutuelle  de  Cham- 
béry,  durant  un  séjour  qu'il  fit  à  cette  époque 
dans  sa  patrie. 

La  famille  Bonjean,  originaire  de  la  Côte-d'Aime 
en  Tarentaise,  s'est  fixée  à  Chambéry  dés  le  xvr  siè- 
cle. Leurs  patentes  de  bourgeoisie  datent  de  1555. 

Bonjean  Joseph ,  membre  de  l'Académie  de  Sa- 
voie, auteur  d'ouvrages  nombreux  sur  les  eaux 
d'Aix,  de  Mariiez  et  de  Challes,  sur  l'ergotine,  la 
rage,  etc.,  représente  la  12''  génération  de  phar- 
maciens dans  cette  famille.  On  voit  :  «  Jean- 
Claude  fils  de  Louis  ,  aposticaire  et  bourgois  de 
Chambéry ,  propriétaire  d'une  maison  rière  les 
Cabornes,  et  d'un  domaine  à  Drumettaz,  qui,  dans 
son  testament  du  24  novembre  1669,  eslit  la  sépul- 
ture de  son  corps  dans  l'église  de  St-Dominique  au 
tombeau  de  ses  prédécesseurs,  (1627-87).  Michel 
à  Chambéry  (1627-81),  Louis  (1629-82),  Etienne 
(1761).  Jacques  (1770),  Joseph-Louis  (1780-1846); 
le  botaniste ,  père  du  D''  Louis  et  du  chimiste 
Joseph,  guide  de  l'impératrice  Joséphine  dans  ses 
herborisations. 

La  biographie  du  botaniste  Joseph  a  été  donnée 
par  Joseph  Dessaix  à  l'Association  florimontane, 
année  1853.  L'impératrice  fut  marraine  de  Joseph, 
né  le  11  septembre  1810.  (L'Echo  du  Salève,  3 
octobre  1868.) 

Bonne  (Jehan  de)  (V.  M^  Bruno). 


56 

Bonne  Félix,  de  Saint-Gingolph,  d.  t.  en  1833? 
a  rédigé  une  flore  du  Chablais  et  du  Valais,  est 
mort  jeune  à  la  suite  de  ses  courses  botaniques  et 
d'excès  de  boisson. 

BoNNEFOY,  de  Sallanclies ,  médecin  â  Rumilly, 
puis  â  Sallanclies,  1885,  a  épousé  M"*"  Gaymoz,  de 
Rumilly. 

Bonnet  Claude-André,  de  Longefoy  en  Taren- 
taise,  maître  ès-arts  et  bachelier  en  chirurgie  de 
Turin,  a  soutenu,  le  26  juillet  1823,  à  Paris,  sa 
thèse  doctorale  sur  «  l'angine  gutturale  et  trachiale 
inflammatoire.  »  (Dédiée  à  M.  et  à  M™*"  Morin. 
Chez  Didot.  ) 

Nota.  Le  tome  X  de  l'ancien  Journal  de  mé- 
deciiie,  donne  une  «  Observation  très  remarqua- 
ble d'une  plaie  avec  ablation  d'une  partie  du  pou- 
mon et  guérison...  »  La  Bibl.  du  grand  Dict.  des 
Soc.  méd.  attribue  cette  observation  à  un  docteur 
Bonnet,  de  Turin  ? 

Bonvoisin  (Bonvicino)  Constant-Benoit,  pro- 
fesseur de  chimie  à  Turin,  né  à  Centallo,  d.  m.  t. 
1765,  professeur  agrégé  1768,  a  donné  «  Analyse 
des  principales  eaux  minérales  de  la  Savoie,  » 
aux  pages  419-54  du  7"  vol.  (2''  partie)  des  Mémoi- 
res de  l' Académie  des  Sciences  de  Turin.  Ce  tra- 
vail est  résumé  par  Bonino,  dans  son  article  bio- 
graphique sur  ce  médecin-chimiste,  p.  585-96  du 
tome  second.  Bonvoisin  fit,  avec  l'abbé  M.  Do- 
naudi,  en  1784,  son  voyage  scientifique  en  Savoie. 


57 

U Analyse  a  été  tirée  à  part  (36  p.  in-4°).  Après 
quelques  citations  sur  Evian,  Amphion,  Marclas, 
Etrambières,  la  Caille,  Plancliamp,  la  Boisse, 
Coise,  Saint- Jean  de  Maurienne,  Maltaverne,  vi- 
sitées en  août  1784,  «  sur  mandat  de  l'Académie,  » 
l'auteur  déclare  se  limiter  dans  le  présent  mémoire 
à  Aix,  qui  tient  en  effet  les  pages  6  à  36. 

BoRDET  Gaspard-Joseph  ,  né  le  l'='"  février  1857, 
à  Evian,  d'ancienne  bourgeoisie  qui  a  donné  plu- 
sieurs administrateurs  distingués ,  externe  par 
concours  aux  hôpitaux  en  1877;  interne  en  1879; 
petit-fils  maternel  du  D''  Duperier. 

BoRELLY  aurait  écrit  sur  les  Eaux  d'Echaillon 
en  Maurienne  au  commencement  du  xvn''  siècle. 
Ce  renseignement  que  fournit  le  D'^  Mottard  ne 
s'appliquerait-il  point  à  : 

BoRELL  Jean,  né  à  Fénestrelle,  alors  en  Dauphiné, 
le  22  décembre  1682,  docteur  de  Marbourg  en  1707, 
qui  publia  dans  cette  ville  universitaire  trois 
ouvrages.  (Biog.  du  grand  Dict.  des  Soc.  méd. 
de  1820.) 

BoRGÉ  Laurent,  chirurgien   à  Saint-Jean  de 
Maurienne  en  l'an  xiii  et  encore  en  1823,  conseil 
1er  municipal. 

BoRSON  Jean-Louis,  né  à  Saint-Pierrc-d'Albi- 
gny,  D.  M.  T.  1813  (Thèse  :  «  De  incubo...  »),  mort 
le  25  janvier  1862  à  Chambéry,  à  72  ans. 

Voir  :  Courrier  des  Alpes,  5  et  9  février  1862; 


58 

Cafle,  10  février;  Association  départementale , 
môme  amiée,  p.  5  à  11;  Soc.  méd.  de  Chambért/, 
Bulletin  de  1874,  p.  13  à  15. 

La  Société  médicale  de  Chambéry  a  de  lui  deux 
ras  :  1°  sur  la  Topographie  médicale  de  Cham- 
béry; 2°  Notes  thérapeutiques.  (Archives.) 

Nous  avons  omis  dans  nos  notices  lues  à  la  So- 
ciétés médicale  et  à  l'Association  :  «  La  prison  de 
«  Chambéry,  telle  qu'elle  est,  mais  non  pas  telle 
((  qu'elle  pourrait  être,  ou  critique  de  la  lettre  du 
«  D""  Domenget  à  F.  Caningham,  par  Arbustinot, 
«  licencié  en  droit  ;  »  brochure  de  22  p.  in-8°, 
imprimée  à  Lausanne,  le  28  décembre  1822. 

Le  D"'  Borson  était  neveu  du  colonel  d'artillerie 
Borson  et  du  minéralogiste  Etienne,  et  non  leur 
pèrej  comme  on  le  lit  au  n°  73  des  Naturalisés^ 
d'Albrier. 

Bouchage  François,  de  Beaufort,  d.  m.  187..., 
enlevé  à  ses  débuts  dans  son  pays  natal,  le  14  oc- 
tobre 1876,  victime  d'une  épidémie  typhoïde. 

Petit-fils,  par  sa  mère,  duD'"  Michel  Bouchet,  sa 
mort  prématurée  a  laissé  un  vide  qui  n'est  pas 
comblé  et  des  regrets  unanimes,  dont  témoigne 
un  des  Sonnets  de  l'avoué  Viallet,  ainsi  que  l'hom- 
mage rendu  à  sa  mémoire  par  le  D'"  Ducrest,  page 
30  du  Bulletin  de  l'Association  des  médecins  de 
Savoie  (1877). 

Bouché  Camille,  médecin  de  l'Asile  St-Jacques, 
à  Nantes  fa/?as  Bouchet),  mort  en  1854.  (Voir 


59 

un  article  nécrologique  aux  Annales  médico-psy- 
chologiques d'avril.  (Voir  aussi  la  Relciiion  médi- 
cale, publiée  par  Larrey  en  1841,  p.  167.) 

Bouchet  était  né  à  Poitiers,  mais  originaire  de 
Cliambéry  par  son  grand-père,  ainsi  qu'il  me  l'a  dit 
quand  je  visitai  son  asile  en  1843. 

Je  m'étonne  que  Caffe  (1)  n'ait  pas  signalé  cette 
origine  d'un  aliéniste  qui  fut,  à  Nantes,  comme 
Duclos  et  Fusier  en  Savoie,  l'architecte,  l'admi- 
nistrateur et  le  médecin  de  son  hospice,  où  il  était 
monarque  absolu  par  son  énergie  de  volonté  et  sa 
compétence  incontestée. 

Un  autre  Bouchet  est  mort  non  loin  de  Nantes, 
à  Napoléon- Vendée,  en  décembre  1866,  âgé  de  82 
ans,  président  de  l'Association  des  médecins  du 
département;  mais  il  ne  parait  pas  qu'il  fût  parent 
de  notre  compatriote.  (Voir  Caffe,  p.  544  de  1866.) 

Bouchet  Michel,  «  né  au  Chàtelard  le  8  août 
1756,  46  ans,  chirurgien  de  Turin,  1781,  depuis 
21  ans  à  Bcaufort.  »  (Dict.  des  méd.,  chir.  etphar. 
français,  p.  363.)  Le  docteur  Henry  le  cite  dans 
son  ouvrage  sur  l'Eau  de  la  Boisse,  publié  en  1777 
(p.  35).  Il  est  mort  à  l'Asile  de  la  vieillesse  de  St- 
Benoit,  en  décembre  1837.  Son  fils  unique  (Michel 
aussi)  a  exercé  la  pharmacie  à  l'Hopital-sous- 
Conflans  (Albertville),  avec  un  diplôme  du  18  oc- 
tobre 1815,  jusque  vers  1823,  où  il  vint  s'établir 
à  Chambéry  d'où  était  sa  femme.  M"*'  Battaillard, 

(1)  XXI,  212. 


60 

près  d'un  oncle  prénommé  François,  dont  le  fils 
Charles,  pharmacien  comme  son  père,  est  mort 
à  Philadelphie,  où  il  était  allé  fixer  son  domicile 
professionnel.  Michel  fils  est  mort  à  Turin,  lais- 
sant deux  fils,  tous  deux  jésuites. 

C'est  donc  dans  la  dynastie  des  Bouchet,  du 
Châtelard,  puis  à  Beaufort  et  à  Chambéry,  quatre 
pharmaciens  presque  comtemporains,  apothicaires 
en  même  temps,  outre  les  quatre  chirurgiens  : 
ce  qui  complique  et  obscurcit  leur  histoire. 

Il  y  avait  en  outre  à  Chambéry,  du  même  nom, 
un  Bouchet,  qui  y  exerça  la  médecine.  Il  avait 
épousé  une  demoiselle  Thiollier,  parente  du  prési- 
dent Rose.  Il  était  frère  jumeau  du  procureur,  passa 
à  Grésy-sur-Isère  et  revint  mourir  à  Chambéry. 

Un  chirurgien,  premier  du  nom,  prénommé 
Urbain,  pratiquait  au  Châtelard  déjà  en  1687- 
1708,  et  parait  avoir  été  le  père  de  François,  qui 
lui  succéda  dans  sa  profession  et  eut  pour  fils 
Joseph j  chirurgien,  père  lui-même  de  Michel  et 
de  Jean- Baptiste,  tous  deux  aussi  chirurgiens. 

Urbain,  chirurgien  au  Châtelard  (1687-1708). 

François,  chir.  au  Châtelard. 

I 
Joseph,  chir.,  né  au  Châtelard,  6  mars  1728.» 
1.         I 2^ 3.  4 

I  .  III 

Mtc/ie^,  8  août  1756,      J.-B.,  12  mai  1751-1818.  (?) 

mort  à  St-Benoit 

en  décemb.  1837.  François,  ph.  à 

Michel,  ph.,  m.  à  Turin.  Chamb.  dès  1775. 

h  D"°  BataiUard.  | 

I 
Les  deux  jésuites.  Charles,  ph.,m.  Châtelard. 


61 

BoucHET  (Les),  de  Cruseilles,  ne  sont  pas  moins 
nombreux  que  ceux  de  Beaufort.  Nous  comptons  : 

BoucHET  Georges,  d.  m.  t.  le  30  juillet  1828. 

BoucHET  François,  d.  m.  t.    le  27  juillet  1852. 

BoucHET  Jean-Pierre,  pharmacien,  diplômé  en 
1860j  correspondant  de  la  Commission  météoro- 
logique d'Annecy. 

BoucHET  Louis,  officier  de  santé  (Lyon),  le  28 
décembre  1868. 

Bourgeois  Louise  (alias  Boursier  ) ,  une  des 
plus  célèbres  accoucheuses  du  commencement  du 
xvii^  siècle,  pratic|uait  à  Paris  où  elle  accoucha 
Marie  de  Médicis  ;  née  à  Chambéry. 

A  publié  :  1°  «  Observations  sur  la  stérilité, 
perte  du  fruit,  fécondité,  accouchement  et  mala- 
dies des  femmes  et  des  enfants  nouveaux-nés  »  ; 
Paris,  1609  et  1649,  3  vol.,  a  eu  cinq  éditions  ;  a 
été  traduit  en  latin,  en  allemand,  en  hollandais; 

2°  «  Récit  véritable  de  la  naissance  de  Mgr  et 
Mesdames  les  enfants  de  France  »  ;  Paris,  1615, 
in-12  ; 

3°  «  Apologie  contre  les  rapports  des  méde- 
cins »;  Paris,  1627,  in- 8°  (Traduction  allemande, 
Francfort,  1629); 

4°  «  Recueil  des  secrets  de  L.  Bourgeois,  sage- 
femme  de  la  Reyne  mère  du  Roy,  auquel  sont 
contenues  ses  plus  belles  rares  expériences  pour 
diverses  maladies  ,  principalement  des  femmes, 
avec  leurs  embellissements  »  ;  Paris,  1632  et  1650; 


62 

5°  «  Instructions  à  une  fille  »  ;  Paris,  1642; 

6°  ((  L'Abrégé  de  l'art  des  accouchements  »  ; 
Paris,  1759  et  1778,  est  d'Angélique-Marguerite 
Boursier  de  Coudray,  qui  est  de  la  même  famille 
que  Louise  Bourgeois. 

Voir  Bonino,  I,  354-5,  et  le  D''  Domenico  Meli 
(Préface  de  sa  traduction  de  M"""  Boivin;  Milan, 

1822). 

Bourgeois  Urbain,  chirurgien  à  Annecy,  1692. 
(Archives  Le  Blanc.) 

Boursier  (noble  Pierre-Louis) ,  de  Chambéry, 
1626  ;  conseiller,  médecin  de  chambre  et  médecin 
général  pour  S.  A.  Sérénissime  le  duc  Charles- 
Emmanuel  II,  recteur  de  l'Académie  de  Turin. 
(Trompée,  37.) 

Trompée  indique  une  fille  de  Pierre-Louis 
Boursier,  qui  se  maria  dans  la  famille  noble  Mola 
de  Larissé?  (Med.  et  archiatri,  p.  37.) 

On  lit  au  Ceremoniale,  n'^  15  (1620),  sa  «  Rela- 
zione  délia  malattia  e  morte  del  Duca  Carlo-Ema- 
nuele  1°.  »  (Trompée,  37-41.  Cette  relation  a  été 
publiée  par  son  auteur  en  1675.  (Trompée,  20.) 

Bouvier  Louis,  de  St-Félix,  d.  m.  m.  21  mai 
1850,  a  pratiqué  à  Annecy  jusqu'en  1867,  puis  à 
Lancy  près  Carouge.  Président  de  la  Société  bota- 
nique de  Genève  en  1877,  correspondant  de  l'Aca- 
démie de  Savoie,  de  la  Société  florimontane  et  de 
l'Institut  national  Genevois. 


63 

Il  a  publié  : 

1850.  «  Bichat  et  son  système  de  ph^^siologie.» 
(Thèse.) 

1852.   «  Incubation  artificielle.  »  (Rev.  sav.) 

—  «  Jean-Jacques  Perret,  botaniste.  »  (Ibid. 

page  12.) 

—  «  Herniaria  Besmie  à  Montpellier  »f/6ï(^. 

page  22.) 
1852.  «  Trois  lettres  inédites  de  Berthollet.  » 
(Ibidem.) 
«  Le  Jardin  de  la  mer  de  glace  et  sa  vé- 
gétation. »  (Ibid.  pages  107-20.) 

1861.  «  MgrBilliet.  »  (Ibidem.) 

—  «  Barazan  à  Annecy.  »  (Ibidem.) 

«  Le  secrétaire  de  Voltaire.  (Ibidem.) 

1862.  «  Neige  rouge.  » 

—  «  Congrès  de  la  Sorbonne.  »  (Rev.  sav.) 

1863.  «  Le  Mont-Cenis ,  son  histoire  et  sa  vé- 

gétation. »   Annecy,  Tliésio,  juillet 
1862. 

1864.  «  Histoire  de  la  botanique  savoisienne.  » 

Lecture  faite  en  1863  à  la  session 
de  Chambéry,  de  la  Société  botani- 
que de  France.  (Revue  savoisienne.) 
1877.  «  De  Saussure  en  Savoie.  »  Lecture  au 
Congrès  de  Genève.  (Bibliographie 
générale  de  l'auteur.)  Il  avait  déjà 
abordé  ce  sujet  dans  la  Nymphe  de 
Chamonix. 


64 

1878.  «  Flore  des  Alpes,  de  Suisse  et  de  Sa- 
voie. ))  Genève,  chez  Grosset  et  Trem- 
bley;  789  p.  in-8°. 

1882.       Idem,  2^  édition. 

BoYSSON.  (Voir  Boisson.) 

Brachet  Claude,  signe,  le  4  mai  1775,  à  Ru- 
milly,  en  qualité  de  chirurgien  de  la  Royale  Uni- 
versité de  Turin,  un  certificat  sur  timbre  délivré 
à  un  nommé  François  Gaillard,  de  La  Fin,  paroisse 
de  St-Simon  (Aix). 

Brachet  Fabien,  fils  du  précédent,  né  à  Ru- 
milly  en  1742^  chirurgien,  décédé  à  Rumilly  le  22 
juillet  1814. 

Brachet  Léon,  né  à  Grésy-sur-Aix,  d.  m.  m. 
du  26  août  1864,  médecin  aux  bains  d'Aix,  méde- 
cin à  l'Hospice  d'Aix,  dont  son  père  a  été  un  des 
principaux  bienfaiteurs,  conseiller  et  adjoint  à  la 
mairie  d'Aix. 

A  publié  : 

1"  «  Thèse  sur  le  rôle  du  parasite  dans  l'étiolo- 
gie  des  maladies  cutanées  parasitaires  »  ; 

2°  «  Hémiplégie  aux  Eaux  d'Aix.  »  {Courrier 
de  Savoie,  12  janvier  1867)  ; 

3°  «  De  la  contagion  de  la  phtisie  tuberculeuse.  » 
Nice,  J.  Gautier,  1867;  31  p.  in-8°; 

3°  his  ((  Tétanos  traité  par  les  Eaux  d'Aix  »  ; 
Chambéry,  chez  Puthod,  1870,  14  p.  in-8°; 

4."  «  Du  traitement  des  blessés  aux  Eaux  d'Aix.» 


65 

(Compte  rendu  des  Sociétés  Instr.  pour  les  blessés 
militaires;  1871)  ; 

5°  «  Aperçu  clinique  sur  les  Eaux  d'Aix  et  de 
Mariiez  et  sur  leurs  adjuvants  :  Clialles,  St-Simon, 
le  petit  lait ,  les  courants  continus. . .  »  ;  Paris,  Bail- 
liére,  1875, 162p.  in-8°;  photographies,  vignettes; 

6''  (f  Protestation  à  propos  d'une  réclame  pro- 
testante. ))  Le  Mont-Blanc,  16  juillet  1876; 

7°  A  signé,  comme  secrétaire  de  V Association 
des  médecins  du  département,  ses  comptes  rendus 
de  1872-77-79-81  ; 

8°  «  Tétanos  traité  par  les  Eaux  d'Aix.  »  Cham- 
béry,  Puthod,  1870;  14  p.  in-8°  (Ext.  de  V  Union 
médicale j  26  octobre  1869); 

9°  «  Epuisement  nerveux  et  hystérie.  »  Traduit 
de  l'anglais,  de  W.  S.  Playfair;  Paris,  Masson  ; 
1883; 

10''  «  Observation  de  cachexie  pachydermique 
(Charcot),  myxoedème  crétinoïde.  »  (W.  Gull  et 
Ord.)  Ln  au  Congrès  des  Sociétés  savantes,  à  Aix. 
Gérente,  1882. 

Branche  Léonce,  de  Moùtiers,  obtient  le  prix 
de  3'"''  année  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon  en 
août  1881 ,  a  épousé  M""'  Alice  Bouche,  petite-fille 
du  D^'  Frédéric  Girod,  de  Rumilly  ;  fixé  à  Lyon. 

Breville  (Jean-Louis  de  la),  professeur  de  mé- 
decine âChambéry.  {Alias  de  la  Breuille). 

A  publié  en  1641,  à  Genève,  chez  Jacques  de  la 
Pierre,  in-12"  : 


66 

((  Traité  de  la  contagion  et  de  ses  remèdes  »  , 
par  noble  Jean  Loys  de  la  Brévilie,  médecin  à 
Charabéry,  dédié  à  l'A.  R.  de  Madame  la  Duchesse 
de  Savoie,  reine  de  Chypre,  etc. 

Bonino  (  I,  387  )  indique  ce  livre  comme  publié 
aussi  la  même  année,  à  Paris;  in-8°. 

Voir  aussi  :  Mont-Réal  et  Grillet  (I,  124). 

((  Noble  Louis  Laljrouille  »  fut  reçu  en  1G3G 
dans  la  Grande  Congrégation  dite  des  Nobles  ou 
des  Messieurs. 

D'après  le  Liore  de  raison  Doinengeij  il  fut  en- 
seveli à  Chambéry  le  22  octobre  1657. 

Brevard  Pierre,  chirurgien  à  Aix,  en  1725. 

Brois  Pierre,  chirurgien  à  Chambéry  ^^  (t.  g.) 

Broisin  Aimé-Marie,  né  à  Aïse  en  Faucigny, 
figure  sur  un  taljleau  officiel  des  médecins  qui  ont 
soutenu  leur  thèse  de  docteur  le  28  pluviôse  an  iv, 
Il  Montpellier. 

Il  a  publié  dans  la  même  ville  :  Essai  idéolo- 
gique. 

Il  s'occupa  de  la  topographie  médicale  de  l'ar- 
rondissement de  Bonne  ville.  Il  était  correspon- 
dant de  la  Société  des  sciences  de  Montpellier. 

Broisin  Claude,  vice-proto-médecin  à  Bonne- 
ville,  en  1840. 

Un  médecin  du  même  nom  vivait  à  Mieussi  en 

1858. 

Brundel  Nicolas,  de  Chambéi-y,  étal^li  chirur- 


67 

gien  des  enfants  du  Duc,  à  450  livres  par  an,  le 
l'^'"  novembre  1599. 

Le  25  août  1642,  il  écrivait,  de  Cliambëiy,  à 
Madame  Royale,  lui  donnant  des  nouvelles  des 
Princes  et  des  princesses  Marguerite  et  Adé- 
laïde : 

((  M'"°  la  Princesse  Marguerite,  laquelle  j'ai  eu 
l'honneur  de  servir  av  volage  de  Aix  a  ressenti  des 
effets  merveilleux  de  l'usage  des  bains  de  soulplire 
et  d'alum,  ainsi  que  Ion  a  remarqué  du  marcher  et 
de  la  force  qui  se  va  redoublant  en  les  parties 
affoiblies...  » 

(Trompco,  p.  49,  cite  un  Brondel  qui  est  peut- 
être  le  suivant.) 

Brundel  Amé  (noble  et  spectable),  médecin, 
signe,  le  17  mars  1051,  comme  parrain,  à  la  pro- 
fession de  foi,  chez  les  Augustins  déchaussés  de 
Chambéry,  d'Ame  Guilliomat,  fils  de  Bernard, 
secrétaire  de  S.  A.  R.,  et  au  Conseil  d'Etat  de 
Savoie. 

Bruc  (le  baron  de).  Ce  fameux  médicastre,  qui 
a  beaucoup  habité  Lyon,  s'est  arrêté  plus  d'une 
fois  à  Chambéry,  entouré  et  choyé,  ici  comme  là, 
par  certains  hauts  personnages  qui  aimant  avoir 
des  guérisseurs  titrés  ,  plutôt  que  diplômés ,  se 
complaisaient  à  ne  pas  être  traités  par  les  méde- 
cins de  tout  le  monde,  et  sont  acquis  de  nos  jours 
au  baron  de  Bruc,  au  comte  de  Mattei,  comme 
autrefois  au  seigneur  Dcnys  de  Copponay. 


68 

(^^oir  une  lettre  de  lui  au  docteur  G.  Dénarié, 
dans  le  Couriicrdes  ApeSj  20  et  30  août  1871.) 

Brun,  docteur  médecin  à  Cliambëry,  visite  Guil- 
laume d'Albiez,  le  15  septembre  (ou  novembre) 
1714.  (Archives  Le  Blanc,  à  Cruet.) 

Brunet  Louis,  cliirurgien  à  Aix  (1717-81). 

Brunier  François-Philibert,  d'Annecv,  d.  m.  t. 
le  7  mai  1785.  Le  Dict.  des  inéd.j  dur.  etpliarm. 
dit  ((  38  ans,  depuis  14  ans  à  Annecy.  » 

Brunier  Jac(|ues,  mort  sexagénaire,  en  1840,  à 
Aiguebelle  où  il  avait  constamment  pratiqué  dès 
sa  thèse  intitulée  :  ((  Considérations  générales  sur 
le  goitre  endémique,  26  ventôse  an  xii.  » 

Brunier  Frédéric,  fils  de  Jacques  et  frère  de 
Paulin,  né  et  mort  à  Aiguebelle  (20  juin  1809, 
19  mars  18G2  ).  Docteur  en  chirurgie  et  en  accou- 
chement de  l'Université  de  Louvain,  où  il  eut  pour 
maître  et  pour  ami  son  compatriote,  le  D''  Baud; 
a  pratiqué  à  Valloires  jusqu'en  1849,  d'où  il  vint  à 
Aiguebelle  succéder  à  son  père. 

Brunier  Frédéric  n'a  que  deux  lignes  de  souve- 
nir dans  le  4"  Bulletin  de  la  Société  médicale  de 
Chambéry,  dont  il  était  le  plus  actif  correspon- 
dant; et,  par  une  étrange  omission,  il  ne  figure 
pas  dans  les  nécrologies  du  D'"  Gaffe.  Nous  devons 
ici  combler  cette  lacune  imméritée. 

Les  pages  67-71  du  compte  l'cndu  de  la  Société 
niédiccde  (1859)  analysent  trois  observations  avec 


69 

anatomie  d'un  lipome  mammaire  ,  et  de  deux 
goitres,  et  l'opinion  de  notre  confrère  sur  la  na- 
ture tuberculeuse  du  goitre,  ainsi  que  sa  statisti- 
que de  cette  endémie  dans  le  Valais  et  à  Valloires, 
concluant  contre  l'influence  attribuée  au  croise- 
ment des  races.  La  page  89  mentionne  sa  note 
relative  à  une  eau  minérale  de  St-Georges-d'Hur- 
tières  et  à  son  action  sur  le  goitre.  Sa  proximité 
des  minerais  de  fer  et  de  cuivre  avait  amené  à  des 
inductions  que  l'analyse  n'a  pas  confirmées.  Sa 
Topographie  médicale  de  Valloires  (1)  mérite 
une  mention  spéciale  parmi  ses  nombreuses  com- 
munications inscrites  aux  Archives  de  la  Société, 
sous  les  numéros  156,  165, 184  6?'.s,  201,  267.  Nous 
devons  citer  aussi,  comme  particulièrement  inté- 
ressantes, ses  Notes  biographiques  sur  son  profes- 
seur ^awc/^  sur  Dominique  d'Etienne  (d'Aussois 
en  Maurienne),  et  sur  Gavet  (de  Rumilly),  toutes 
trois  mentionnées  p.  110  du  Bulletin  cité,  et  uti- 
lisées dans  ce  Répertoire  aux  articles  concernant 
ces  trois  médecins  de  Savoie. 

Bruno  (M''),  de  Rumilly,  physicien,  assiste  au 
testament  du  Dauphin  Jean,  à  Bonneville  le  11 
des  cal.  d'octobre  1282  avec  les  autres  médecins, 
Clément  de  Genève  et  Jehan  de  Bonne.  (St-Genis, 
III.  p.  447.)  Sans  doute  le  même  qui  «  reçut,  en 
1318,  21  sols  viennois  pour  une  visite,  à  Morges, 

(1)  Analysée,  page  71  du  Bulletin  1859,  delà  Soc.  mùd. 


70 

au  Comte  Amë.  (Chambéry  la  fin  du  XIV^  siècle, 
page  369) 

Brun,  de  la  Rochette,  1596-1680.  Delbcne  dit  : 
«  Brunus,  octogenarius,  apiid  Rupiciilam,  peri- 
tissimus  medicus,  née  indoctus  ».  (Société  sav. 
cl'hist.,  IV,  45.) 

BucHARD  François-Louis,  né  à  Fréterives  le  22 
septeml)rc  1807,  d.  t.  le  21  mai  1831,  mort  pau- 
vre à  Grésy-sur-Isère  le  15  juillet  1850,  après  une 
longue  maladie,  suite  de  chute.  Il  avait  pratiqué 
quelque  temps  à  Albertville. 

BucHARD  Joseph-François,  docteur-médecin  à 
Chambéry,  1739  et  1751. 

BuET,  D.  M.  P.,  né  aux  Villardsprès  Saint-Jean 
deMaurienne,  mort  au  Pecq  (Seine-et-Oise),  en 
1857,  âgé  de  54  ans. 

Collaborateur  de  Fabvre  à  la  Lancette  française, 
à  la  rédaction  de  la  Clinique  de  Dupuytven,  mé- 
decin instruit,  écrivain  facile,  médecin  un  instant 
d'un  établissement  thermal  dans  le  Midi,  puis  à 
Nice;  soulagé  dans  ses  souffrances  et  son  dénue- 
ment par  le  D''  Cerise.  (Calïc,  112  do  1857-58.) 

BuET  François^  à  Morzine,  d.  m.  t.  19  juin  1848, 
mort  en  septembre  1872.  (Association  de  laHautc- 
Savoie,  p.  9.) 

D'une  ancienne  famille  chablaisienne,  le  doc- 
teur Buet  a  dû  un  moment  de  célébrité  qu'il  n'a- 
vait pas  recherchée,  à  l'c^pidémie  liystéro-démo- 
n()])athiqiie  de  Morzine,   (|ui  débuta  en  1867,  mo- 


71 

tiva  en  avril  1861 ,  la  visite  du  D''  Constans  (1)  et 
ensuite  celle  du  D"'  Artaud. 

Un  docteur  Buet  (2)  a  porté  la  parole  à  Lamar- 
tine, en  mars  1848  à  Paris,  au  nom  de  la  députation 
savoisienne,  lors  de  l'expédition  des  Voraces. 

BuRDiN  Jean,  né  à  Chambérv  en  1770,  d.  m.  p. 
a  publié  : 

1°  Cours  d'études  médicales  ,  »  Paris  ,  1803 
(3  tomes  en  5  vol.  in-8'^,  chez  Dupraz-Letellier) ; 

2"  «  Réflexions  et  observations  sur  la  médecine 
pneumatique  et  sur  les  principaux  moyens  de  trai- 
ter les  affections  chroniques  de  poitrine.  »  (  In  Re- 
cueil de  la  Soc.  de  méd.  de  Paris,  an  ix,  n°  54.) 

Voir  Grillet,  III,  467. 

BuRDiN  Nicolas,  d.  m.  m.  20  messidor  an  xn,  né 
à  Novalaise,  est  mort  ii  Chambéry  le  30  mars  1862, 
âgé  de  79  ans. 

Ancien  médecin  des  armées,  l'un  des  membres 
fondateurs  de  la  Société  médicale  de  Chambéry;  il 
a  légué  à  cette  ville  toute  sa  petite  fortune  pour 
fonder  un  prix  de  vertu.  Il  a  laissé  des  ms.  consi- 
dérables relatifs  à  l'ophtalmologie;  il  était  frère  de 
Charles  Burdin,  ingénieur  à  Clermont-Ferrand. 

On  l'a  souvent  confondu  avec  Claude  Burdin, 
collaborateur  do   Dubois  (d'Amiens)  pour  VHis- 

(1)  Relation  sur  une  ùpldèiaic    d'hijstèro-dèinonopailùe. 
Paris,  18G2.  (Article  bibl.  par  Cafl'e.  p.  467  de  cette  année.) 

(2)  Meiiibre  delà  Société  pliil.  savoisienne,  sous  n°  92,  rue 
Saint-Denis,  380. 


72 

toire  académique  du  magnétisme  animal,  et  fon- 
dateur du  prix  Burdin  en  1857.  Claude  Burdin, 
mort  à  Paris  1858,  était  né  à  Lyon,  mais  il  avait 
fait  ses  études  classiques  à  Chambéry  ;  c'est  sans 
doute  cette  circonstance  qui  a  induit  en  erreur 
plusieurs  journalistes,  médecins  et  notamment  le 
le  D''  Aliquis,  de  la  Ga;^.  hebd.  de  méd.  et  de  chir. 
(l-'  juin  1860.) 

BuRGET  (]\'P  Pierre  du),  médecin,  témoin  dans 
la  charte  du  Comte  Amé  IV,  accordant  aux  reli- 
gieux du  Bourget  la  leyde  du  sel  dans  Chambéry. 
(Donation  du  12  décembre  1243,  passée  au  prieuré 
du  Bourget,  indiction  8^)  M"  Pierre  fut  l'un  des 
exécuteurs  testamentaires  du  Prince  Thomas , 
frère  d'Ame  IV. 

(Voir  Gaichenon,  Hi,st.  yen.,  IV,  68,  et  Bonino, 
1,12.) 

BuRGOS  Jean,  né  à  Jarsy  en  Bauges,  le  3  février 
1775,  admis  à  l'Ecole  de  chirurgie  de  Montpellier 
par  décret  départemental  du  20  thermidor  an  v  ; 
y  donna,  le  6  messidor  an  vni,  sa  thèse  :  «  Influence 
des  révolutions  des  âges  sur  les  maladies  chroni- 
ques ))  (35  pages,  chez  Tournel).  Toutefois,  son 
diplôme  doctoral  n'est  d('livré  que  le  19  frimaire 
an  xni.  Un  autre  diplôme  {Societas  mcdica)  en- 
tièrement imprimé,  y  compris  ses  noms,  pays  et 
date,  lui  avait  été  délivré  dès  le  15  prairial  au  vn. 

Attaché  aux  armées,  il  fut  blessé  au  genou  en 
Espagne,  revint  a  Jarsy  .[u'il  <|uitta  en  1810  pour 


73 

aller  habiter  Pontcharra,  où  il  mourut  en  1816  des 
suites  de  sa  blessure. 

BuRGOz  (et  plutôt  BuRGOs)  Jacques-François, 
né  à  Chambéry  le  9  octobre  17G7,  admis  gratuite- 
ment à  l'Ecole  de  chirurgie  de  Montpellier,  par 
décret  de  l'Administration  centrale  du  Mont- 
Blanc  (20  tliermidor  an  v).  Tlicse  inaugurale  du 
22  avril  1802  (  2  floréal  an  xi  )  :  ((  Dissertation  sur 
la  rage.  »  Montpellier,  chez  Coucourdan. 

BuRNET  François,  d.  g.  t.  15  mars  1782,  à 
Chillv. 

BussAT  Jean-Claude,  d.  m.  t.  2  janvier  185G. 
A  pratiqué  à  la  Roche. 

BuTHOD  Louis,  né  le  23  mars  1817,  de  Maurice- 
Henry  et  de  Marie-Pantaléon  Empereur,  au  Bour- 
get-du-Lac,  d.  c.  t.  le  9  août  1844  et  d.  m.  t.  le  24 
juillet  1845. 

Etats  de  service  :  Le  1 -'"  juillet  1845,  entré  au 
service  comme  chirurgien-major  de  2''  classe  (sous- 
aide)  à  l'Hôpital  militaire  de  Chambéry;  passé  avec 
son  grade  au  13''  d'infanterie;  promu  chirurgien- 
major  de  1'"'=  classe  le  24  juai  1849  ;  médecin  de  ba- 
taillon de  l''''  classe  (aide-major  de  2'')  le  20  octobre 
1850;  médecin  de  régiment  de  3"  classe  (aide-major 
de  l''')  au  15%  le  25  octobre  1854  ;  médecin  division- 
naire de  2"  classe  le  25  mars  18G0;  démissionnaire 
du  service  d'Italie  le  25  juin  1860;  entré  au  service 
de  France  le  24  septembre  1860,  comme  médecin- 


74 

major  de  l''''  classe  à  l'Hôpital  de  Chambéry  ;  mé- 
decin en  chef  dudit,  du  10  octolDre  1860  au  9  octo- 
bre 1861  et  du  12  février  1869  au  26  juillet  1870; 
médecin  en  chef  de  la  3""  ambulance  du  7''  corps  à 
l'armée  du  Rhin;  rentré  à  l'Hôpital  de  Chambéry 
le  7  octobre  1870  ;  aux  hôpitaux  de  Constantine, 
puis  de  Philippeville  le  26  août  1871;  ramené  à 
l'Hôpital  de  Chambéry  le  25  septembre  1873;  ad- 
mis h  la  retraite  le  6  octobre  1876. 

Campagnes  :  Italie  (1848-49),  chirurgien-major 
au  12''.  Crimée  (1855-56),  médecin  de  régiment  au 
5''  provisoire.  Mention  honorable  (S.  M.  Victor- 
Emmanuel)  à  Traktir,  16  août  1855.  Italie  (1859, 
médecin  de  régiment  au  15",  Mention  honorable 
(Victor-Emmanuel)  à  Palestre,  13  et  21  mai.  Rhin 
(1870),  proposé  après  Sedan  pour  officier  de  la 
Légion  d'honneur.  Afrique  (1871-73).  —  Total,  9 
ans,  et  la  Crimée  comptée  double,  11  ans. 

Distinctions  :  Médaille  de  la  Reine  d'Angleterre 
(15  juin  1856  ;  du  Roi  d'Italie  (15  août  1860)  ;  men- 
tions honorables  d'Italie  (Traktir  et  Palestro)  ; 
Medjidié  de  5*"  classe  (6  janvier  1860)  ;  chevalier  de 
la  Légion  d'honneur  (12  août  1864)  ;  chevalier  des 
saints  Maurice  et  Lazare  (28  juin  1865)  ;  officier  de 
la  Légion  d'honneur  (2  août  1875).  Ou  a  vu  que  la 
propo?;ition  datait  déjà  de  1870. 

Dans  le  corps  sanitaire  sarde,  les  promotions  se 
faisaient,  durant  la  carrière  du  docteur  Buthod, 
par'  voie  de  concours  à  raison  de  trois  candidats 
pour  une  ])lace  et  dans  Tordre  d'ancienneté.  Le 


75 

passage  d'une  classe  à  une  autre  du  même  grade 
était  à  l'ancienneté. 

Le  premier  de  ces  décrets  exigeait  des  candi- 
dats, au  corps  de  santé  militaire,  le  double  di- 
plôme de  médecine  et  de  chirurgie,  et  abolissait, 
à  l'instigation  du  docteur  Riberi,  toute  distinction 
entre  le  personnel  médical  et  chirurgical.  Un  pro- 
gramme annexé  le  26  décembre  1850  déterminait 
la  matière  des  examens  pour  les  admissions  et  pro- 
motions. Le  second  décret  réduit  à  deux  les  trois 
classes  établies  par  le  premier,  fixe  ainsi  l'assimila- 
tion des  grades  : 

Le  médecin  en  chef  est  assimilé  au  lieutenant- 
colonel;  le  médecin  divisionnaire  au  major;  le 
médecin  de  régiment  au  capitaine;  le  médecin  do 
bataillon  au  lieutenant;  les  adjoints  au  sous-lieu- 
tenant. 

C 

Cabias  (Jean-Baptiste  de),  du  Pont-St-Esprit 
en  \'al-d'Aoste,  ainsi  presque  Savoyard  (comme 
Cerise)  par  sa  naissance,  mais  rattaché  plus  spé- 
cialement à  l'histoire  médicale  de  Savoie  par  son 
livre  :  «  Les  merveilles  des  Bains  d'Aix.  »  Lyon, 
1G23,  in-12,  de  688  p.,  réimprimé  en  1688. 

C'était,  dit  Fantoni,  un  «  homme  simple,  rien 
moins  que  lettré...  »  Dans  le  livre  que  nous  citons, 
d'après  le  même  critique,  «  aliqua  sunt  tolerabilia, 
nec  prorsus  comtemnenda,  sed  plurima  tamen 
inepta,  incerta,  falsa,  insupor  fabulosa...  »  Nous 


76 

nous  souvenons  que  C.-H.-A.  Des])ine  trouvait 
cette  appréciation  par  trop  sévère  (  Fantoni ,  opusc. 
med.  et  pliys.,  1738,  p.  217)  ;  voir  Bonino,  I,  364; 
Grillet,  I,  242. 

Gaffe  Paul-Louis-Baltliasar,  né  à  Cliaml^éry  le 
29  décembre  1803,  mort  à  Paris  le  19  Janvier  1876, 
et  sépulture  dans  le  tombeau  de  famille  à  Cognin  ; 
D.  M.  p.  le  5  juin  1833. 

Aussi  généreux  envers  son  pays  natal  dans  son 
testament,  qu'il  avait  été  obligeant  envers  tous, 
envers  ses  compatriotes  surtout,  durant  sa  vie, 
son  nom  a  été  donné  à  l'ancienne  place  Porte- 
Reine  à  Chambéry.  L'une  des  formes  de  son  pa- 
triotisme, celle  sans  laquelle  cette  étude  eût  été 
presque  impossible,  fut  son  soin  à  recueillir  et  con- 
server la  l)iograpliie  de  ses  confrères  de  Savoie. 
Le  Journal  des  connaissances  médicales  et  phar- 
maceutiques ,  qu'il  avait  commencé  en  1833  et 
qu'il  continua  jusqu'à,  sa  mort,  a  fait  ime  ]')art  de 
plus  en  plus  grande  â  la  nécrologie  médicale,  no- 
tamment dès  le  tome  VIII  de  la  2"  série  avec  un 
titre  spécial  nécrologique  à  chaque  table  annuelle. 
Il  y  a  en  outre  une  table  analytique  décennale  pour 
la  période  1833-1843. 

Les  plus  émues  et  les  plus  nombreuses  nécrolo- 
gies ne  devaient  pas  manquer  à  celui  qui  fut  le 
plus  pieux  biographe  de  ses  collègues;  leur  énu- 
mération  peut  seule  trouver  place  ici  : 

Bio(jraphiedes  hommes  du  jour,  t.  VI,  2"  par- 


77 

tie.  Panthéon  biographique ^  1860.  Burnier,  His- 
toire du  Sénat  de  Savoie „  t.  II,  p.  315  (sur  sa  fa- 
mille). Courrier  des  Alpes,  22  et  25  janvier  1876. 
Mont-Cetiis ,  26  janvier;  Patriote  savoisien. 
Association  médicale  de  Savoie j  p.  19  à  28  de  1876 
(par  leD'"  Guillancl).  Association  philanthropique 
savoisienne,  par  l'avocat  Rivaud  (18  \\mi).Journcd 
des  connaissances  niédiccdes  (31  janvier  1877). 
Gcuette  des  Eaux,  3  février.  Société  centrale  des 
médecins  de  France,  21  février  1877.  (Piogey)... 

Callies  Jacques- Antoine,  d'Annecy,  d.  m.  p., 
dédiait,  le  8  février  1816,  à  son  père  et  â  sa  mère, 
sa  thèse  :  «  Essai  sur  l'acide  prussicjue.  » 

Callies  Jules- Aristide ,  d.  m.  t.  25  mai  1848 
à  Annecy,  secrétaire  de  l'Association  des  méde- 
cins de  la  Haute-Savoie  dès  sa  fondation. 

Calligé  François,  né  en  1808  à  Cliavanod,  mort 
en  1873  à  Faverges,  d.  m.  t.  après  avoir  étudié  en 
1835  le  choléra  â  Gènes  avec  son  condisciple  le 
D''  Chevallay. 

Le  D''  Cafïe  a  consacré  trois  colonnes  de  son 
journal  à  la  bibliographie  étendue  et  variée  et  à  la 
biographie  de  cet  esprit  intelligent,  progressif  et 
patriotique. 

Dans  sa  seconde  «  lettre  rustique  sur  l'état  de 
la  médecine  en  Savoie»  (1836),  Calligé  appelait 
de  ses  vœux  l'organisation  d'une  Association  mé- 
dicale pour  remédier  au  charlatanisme.  Aussi  som- 
mes-nous surpris  de  ne  pas  voir  son  nom  parmi 


78 

les  adhérents  de  l'Association  d(3  la  Haute-Savoie 
en  1864. 

Canton,  oiïicier  de  santé  (ou  chirurgien?),  li- 
gure, comme  pratiquant  â  Aix,  à  V Annuaire  de 
l'an  xni,  â  celui  de  1805,  et  parmi  les  souscripteurs 
au  Dictionnaire  de  Grillet  en  1807.  Se  suicida 
dans  la  maison  en  face  des  Jlicnnes  Albertins. 

Canton  Alexis,  d.  g.  t.  le  28  décembre  1841, 
né  à  Moûticrs,  mort  au  Col-de-Tende  où  il  s'était 
marié.  —  Esprit  facile,  mais  bizarre. 

Canton  François,  d.  g.  t.  1842,  né  à  Moùtiers, 
a  pratiqué  quelques  années  dans  son  pays;  puis, 
enlevant  la  femme  d'un  confrère,  a  passé  en  Amé- 
rique où  il  est  mort.  —  Naturel  aimable  et  gai, 
physique  agréable,  musicien. 

Carlioz  Jean-Marie ,  né  â  Menthonnex-sous- 
Clermont  en  1810,  d.  m.  t.  le  7  août  1847.  Exerce 
à  Rumilly  pendant  deux  ans  ;  puis  de  1850  à  1853  â 
St-Louis  et  à  St-Paul  (Etats-Unis).  En  1853,  il  fixe 
sa  résidence  à  Oajaca  (Mexique),  où  il  est  nommé 
professeur  de  chimie  à  l'Université  de  médecine 
par  décret  du  Président  de  la  Répul^lique  mexi- 
caine. Il  y  épousa  M"""  Régulés.  Revient  en  1863 
à  Rumilly  où  il  continue  à  pratiquer  la  médecine. 
Médecin  de  l'Ecole  normale  de  filles  de  cette  ville  ; 
y  a  été  conseiller  municipal;  adjoint  au  maire. 

Carrel  Jacques-Joseph,  docteur  chirurgien  à 
Rumilly,  marié  à  Péronno    Saltcur,  mort  le  23 


79 

novembre  1735,  à  l'âge  de  65  ans;  frère  de  Josepli 
Carrel,  maître  apothicaire  à  Rinnilly. 

Carret  Josepli,  D.  M.  T. ,  né  à  Chambéry  en 
1814,  mort  le  17  mai  1883,  docteur  en  1839,  au- 
teur d'un  appareil  nouveau  pour  réduire  les  frac- 
tures, membre  de  l'Académie  de  Savoie;  décoré 
par  l'empereur  au  lendemain  de  l'annexion.  Il  a 
fait  à  l'Académie  de  Savoie  de  nombreuses  com- 
munications sur  des  opérations  chirurgicales  quand 
il  était  attaché  à  l'Hôtel-Dieu  :  sur  l'hypnotisme, 
sur  les  inconvénients  de  l'usage  des  poêles  en  fonte, 
la  rage,  etc.  Il  est  l'auteur  d'une  notice  historique 
sur  les  eaux  de  la  Boisse. 

Carret  s'était  adonné  d'une  manière  spéciale  à  la 
chirurgie  à  la  mort  de  Ennemond  Rey,  pour  être 
adjoint  à  Rey  père,  à  l'Hôpital  de  Chambéry  où  il 
succéda  à  ce  dernier  ;  il  fut  plus  tard  remplacé  par 
le  D'"  Dumas.  Il  a  fait  des  leçons  d'hygiène  au 
cours  des  jeunes  filles. 

Marié  en  premières  noces  à  M"''  Irène  Cléaz  ;  en 
secondes  noces  à  M"*'  Henriette  Bel,  il  n'a  pas  eu 
d'enfants. 

Carret  François,  fils  du  pharmacien  Antoine, 
neveu  du  D''  Joseph ,  né  à  Cliaml^éry  le  25  décem- 
bre 1841.  Médaille  des  hôpitaux  de  Paris  (Lariboi- 
sière,  1865.),  d.  m.  p.  le 3  août  1867. 

Sa  thèse  soutenue  le  12  juillet  :  «  Diagnostic  de 
la  fièvre  typhoïde  à  son  début,  et  influence  de 
cette  maladie  sur  la  grossesse.  »  Nommé  médecin 


80 

adjoint  des  Hospices  de  Cliambéry  le  24  juillet 
1874.  Médecin  en  chef  à  l'Hôtel-Dieu,  membre  de 
la  Société  de  médecine  légale  de  Paris  ;  a  publié 
divers  travaux  de  médecine  légale. 

Carret  Jules,  frère  de  François,  né  le  6  janvier 
1844,  D.  M.  p.  13  août  1869  :  «  Quelques  observa- 
tions de  mort  rapide  par  congestion  et  apoplexie 
pidmonaire  chez  des  individus  atteints  de  maladie 
chirurgicale  ». 

Il  avait  présenté  une  première  thèse  qiù  fut  re- 
fusée par  la  Faculté  :  «  Les  hérétiques  de  la  méde- 
cine »  ,  4  août  18G9.  Paris,  irap.  Parent,  n°  20  (76 
pages  in-4°)  ;  il  rappelé  ce  titre  au  frontispice  de 
sa  brochure  sur  le  «  Déplacement  polaire  ».  Paris, 
1877;  in-12  de  277  pages,  à  laquelle  il  avait  pré- 
ludé par  sa  communication  à  la  Soc.  sav.  d'arc/i.^ 
(t.  XVII,  p.  233-42),  dont  il  est  vice-président. 

A  pul)lié  en  1870,  â  Paris,  chez  Armand,  Le 
Chevalier,  édit.  :  «  La  politique  de  Jean-Claude.  », 
140  pages  in-12. 

Conseiller  municipal  de  Cliambéry  en  1871,  il 
refuse  l'élection  en  novembre  1877,  et  se  môle  ac- 
tivement à  la  discussion  Eau  et  Ga^,  fm  1879.  Il 
se  porte  candidat  à  la  députation  après  la  mort  de 
Nadin  Chevallay,  et  est  élu  en  1883. 

Ses  «  Etudes  sur  les  Savoyards  (i'}"ihmc  des 
tailles  et  des  mesures  céphaliques)  »,  communi- 
cpiées  au  Congrès  d'Alger  de  l'Association  fran- 
çaise pour  l'avancement  des  sciences  (avril  1881), 


81 

et  à  celui  de  la  Rochelle  (année  suivante)  ont  été 
réunies  dans  le  XXI'-  volume  de  la  Société  savoi- 
sienne  d'archéologiej,  dont  elles  occupent  les  108 
premières  pages. 

Au  Congrès  de  Montpellier  de  la  même  associa- 
tion française,  il  avait  lu,  le  3  septembre  1879  : 
«  Détérioration  du  climat  de  la  Savoie  et  varia- 
tions des  climats  dans  l'Europe  occidentale  »  (  24 
pages  grand  in-8°,  imp.  Chaix  et  0%  1879). 

De  sa  collaboration  avec  le  vulgarisateur  Figuier, 
est  née  une  plainsanterie  prise  par  ce  dernier  au 
sérieux  sur  les  «  Savoyards  hibernants  ».  (Voir 
Annuaire  de  188.). 

Mentionnons  encore  une  «  Complainte  »  à  pro- 
pos d'une  rixe  entre  son  oncle  Joseph  Carret  et  le 
docteur  Michaud. 

Il  avait,  durant  ses  études  à  Paris,  rédigé  la 
Rive  gauche  et  le  Critique;  durant  ses  cours  à 
Turin,  il  s'était  enrôlé  dans  la  légion  garibal- 
dienne.  11  a  fait  la  campagne  de  1871  sous  Garibaldi 
comme  chirurgien. 

Carron  Jacques-Louis,  né  à  Annecy  le  2  juin 
1771,  d'un  père  médecin,  mort  le  16  juillet  1822, 
avait  passé  par  le  célèbre  collège  des  Provinces  de 
Turin  pour  arriver  au  doctorat  qu'il  prit  le  3  février 
1792.  Après  avoir  suivi  les  armées  et  traduit  Y  Epi- 
tome  de  P.  Franck,  rentré  dans  sa  patrie  et  de- 
venu médecin  des  épidémies  pour  le  département 
du  Mont-Blanc,  ses  communications  à  l'Académie 

6 


82 

de  médecine  de  Paris  lui  valurent  les  médailles  de 
1808  et  de  1810  et  la  médaille  d'or  pour  les  vacci- 
nations le  18  janvier  1814.  Le  15  février  1817, 
tandis  qu'il  obtenait  une  seconde  fois  la  médaille 
d'or  de  l'Académie  de  Paris,  le  Gouvernement 
sarde  lui  décernait  le  titre  de  professeur  lionoraire 
à  l'Université  de  Turin.  Les  actes  de  l'Académie 
contiennent  huit  de  ses  mémoires.  Membre  des 
académies  de  Paris,  Lyon,  Florence. 
Voir  Bonino,  II,  496.  Grillet,  I,  221. 

Carron  du  Villards  (Cliarles-Jean-François), 
fils  de  Jacques-Louis,  né  àAnnecy  enl799,  d.m.  t., 
mort  à  Rio-Janeiro  le  2  février  1860,  trois  mois 
après  son  fils. 

Carron  Léon,  qui  étudiait  en  médecine  et  pré- 
parait la  quatrième  génération  médicale  de  sa 
famille. 

Voir  Cafïe,  aux  pages  12  et  152-4  de  1860,  qui 
offrent  sur  Jacques-Louis  quelques  variantes  avec 
la  notice  précitée  de  Bonino. 

Guépin  (de  Nantes)  mettait  son  traité  au-dessus 
de  celui  de  Sicliel.  (Notes  de  mon  voyage  en  1843.) 

Castalis  (Bonif ace-Bon),  «  médecin,  demeu- 
rant à  Cliambéry,  témoin  au  testament  du  Comte 
de  Savoie  en  1343.  (Voir  M-^  Bon  et  Boni.) 

Cazalis  Henri,  né  en  1843,  du  docteur  Adolphe; 
D.  M.  p.  fin  de  1874,  nommé  inspecteur  des  eaux 
de  Challes  en  mars  1875. 

Avait,  avant  de  prendre  son  doctorat,  été  atta- 


83 

elle  à  l'établissement  de  Divomie;  démissionnaire 
en  1880  de  l'inspectorat  de  Challes,  il  s'est  fixé  à 
Aix  en  1881,  où  il  a  acquis  une  maison  rue  Lamar- 
tine. Le  Nouvelliste,  du  22  juillet  1883,  l'ayant 
indiqué  comme  médecin  consultant  de  la  princesse 
Béatrix  d'Angleterre,  une  rectification  au  profit 
du  docteur  Francis  Bertier  a  paru  au  numéro 
suivant  du  même  journal. 

Cerise,  d.  m.  t.  1828,  né  à  Aoste  en  1806,  mort 
à  Paris  le  6  octobre  1869.  Cerise  fut  presque  de 
notre  Savoie  par  ses  amitiés  intimes  et  par  son 
berceau  subalpin . 

VoirCaffe,  1869,  p.  163-4;  et  le  Rd.  P.  Lau- 
rent, président  de  l'Académie  de  Saint-Anselme 
d'Aoste,''qui  y  prononça  son  éloge  le  25  novembre 
1869.  Cette  seconde  notice  rassurera  le  lecteur  sur 
le  sens  auquel  on  peut  appliquer  à  Cerise  la  gra- 
tification de  ((  néo-catholique  ».  Cerise  fut,  en 
effet,  aussi  orthodoxe  que  libéral. 

Cessens  Louis,  de  St-Félix,  d.  m.  t.  le  22  juil- 
let 1850,  élève  interne  à  l'hôpital  des  saints  Mau- 
rice et  Lazare.  Médecin  en  1863  de  l'entreprise 
du  percement  du  Mont-Cenis  ;  revient  de  Turin  à 
Chambéry  fin  1877;  passe  à  Aix  les  étés  suivants, 
et  les  hivers  à  Hyères  pour  des  études  météoro- 
logiques. Décédé  vers  1885. 

Chabert  Jean-Baptiste- Alfred,  né  à  Chambéry 
le  29  février  1836,  surnuméraire  aux  hôpitaux  mi- 
litaires le  27  octobre  1857,   d.  m.  c.  t.  le  12  juillet 


84 

1858,  aide-major  de  2''  classe  le  11  avril  1859,  et 
aide-major  de  V"  le  18  septembre  suivant;  déta- 
ché au  67''  de  ligne  en  Algérie  en  1864,  à  l'Hôpital 
thermal  d'Amélie-les-Bains  en  1865,  major  à  Alger 
le  21  mai  1874,  passe  à  Chambéry  fin  1875  ;  est 
actuellement  médecin  principal  de  l'''  classe,  chef 
de  l'Hôpital  militaire  du  Bey  à  Alger,  officier  de 
la  Légion  d'honneur  et  grand  officier  de  l'Ordre 
du  Nicham  de  Tunis. 

Sa  thèse  est  sur  «  l'action  physiologique  des 
purgatifs  »  (20  p.  in-8°.  Speirani,  Turin).  A  pu- 
l^lié  de  plus  :  «  Esquisse  de  la  végétation  en  Sa- 
voie )).  Lecture  à  la  session  extraordinaire  de  la 
Soc.  botan.  de  France,  à  Grenoble  en  août  1860. 
(Bulletin^  t.  VIII ,  p.  515;  Reoue  savoisienne, 
p.  124  de  1864),  et  <c  Nécrologie  sur  Huguenin  ». 
(Ibidem.) 

Chaboud  Jean,  né  à  Aix  le  20  mars  1847,  ainsi 
imprimé  au  frontispice  de  son  «  Essai  sur  l'urée  ». 
Thèse  doctorale,  soutenue  à  Paris  le  12  aoîitl876, 
et  non  le  14  juillet  comme  l'indique  le  tableau 
officiel  du  département. 

Chaîne,  porté  à  V Annuaire  de  1858  comme  pra- 
tiquant à  Saint-Jean  de  Maurienne.  C'est  sans 
doute  une  erreur  typographique,  et  il  faut  lire  : 

Chaix  François  -  Marins  ,  de  Saint-Saturnin. 
(Apud  Garoullas  Allobrogium...  »  ),  d.  m.  t.  le  7 
juillet  1840,  mort  à  Saint-Jean  de  Maurienne  où 
il  pratiquait  en  1862. 


85 

Chaley,  officier  de  santé,   à  la  Novalaise  en 

1867. 

Chamot  Jean-Claude,  né  à  Sallanches  en  1832, 
D.  c.  M.  T.  le  22  juillet  1858,  maire  de  Sallanches 
de  1861  à  1866,  mort  le  13  mars  1869. 

Voir  sa  nécrologie,  par  le  D''  Magdelain,  dans 
Association  de  la  Haute-Savoie,  1869,  p.  9-11  ; 
et  aussi  Caffe,  1869,  p.  160. 

Chamousset  Auguste- Joseph-Marie,  de  Cham- 
béry,  d.  m.  p.  le  30  octobre  1873,  1"'  chirurgien 
adjoint  â  l'Hôtel-Dieu  de  Chamljéry  le  24  juillet 

1874. 

Sa  thèse  est  :  ((  Recherches  sur  la  phligmatia 
alba  dolens  ». 

Il  a  donné  ses  observations  aux  Bulletins  de  la 
Soc.  niêd.  de  Chamhéry ,  dont  il  était  secrétaire  : 
1874,  page  57,  «  cancer  du  psoas  »;  1877,  p.  58, 
«  péritiphlite  »  ;  p.  63,  «  aphasie  traumatique  »  ; 
p.  69,  «  maladie  d'addifron  «  ;  p.  75,  «  ostéite  »  ; 
p.  92,  «  fracture  de  la  rotule  »;  p.  104,  «  rigidité 
du  col  »;  p.  105,  ^(  fœtus  monstrueux  ».  S'est  fixé 
â  Bellcme  (Orne)  en  1885. 

Champier,  né  à  St-Symphorien  près  de  Lyon, 
l'auteur  des  Chroniciues  de  Savoie,  imprimées  à 
Paris  en  1516,  était  médecin.  Il  fut  conseiller  et 
premier  médecin  de  Mgr.  Antoine,  duc  de  Lor- 
raine et  de  Louise  de  Savoie,  mère  de  François  L''. 
(V.  Bonino,  I,  125.) 


86 

Champier  Claude,  fils  du.  précédent,  (voir  Bo- 
nino,  I,  239),  a  été  professeur  de  médecine. 

Chapelle  François,  chirurgien  à  Aix  en  1751. 

Chanodi  Joannes,  «  chirurgus  Domini  (1401) 
liabet  40  fl.  pro  anno.  »  (Arch.  com).  N'est-ce  point 
le  même  que  Chanus  F.  ou  J.  dont  le  même  ms 
dit  qu'en  1396  «  chirurgus  habuit  a  pâtre-  Domini 
ad  vitam  40  fl.  ?  » 

Chanlite,  médecin  du  duc  de  Savoie  Charles  II. 
Cité  dans  les  Franchises  de  Bourg  en  Bresse  en 
1522.  (Rabut  et  Dnfour.) 

CfL\ppET,  indiqué  comme  médecin  à  Talloires 
en  1858. 

Chappuis  Jean- André  ,  à  Monnetier-Mornex , 
canton  de  Reignier,  docteur  de  Strasbourg  (1834); 
mort  en  1867  (août?). 

Voir  Association  delà  Haute-Savoie,  1867,  p.  6. 

Charpjère  Biaise,  de  Saint- Jean-de-la-Porte, 
où  il  a  pratiqué  de  1866  à  69,  et  où  il  est  mort. 

Il  avait  été  élève  à  l'Hôpital  militaire  de  Gènes 
en  1843. 

Charrière  (Joseph  de  la),  d'Annecy,  d.  m.  c.  , 
a  publié,  â  Paris,  fin  du  xvii^  siècle,  plusieurs  ou- 
vrages catalogués  dans  le  Dictionnaire  de  Pam- 
kouke  (1820),  et  dans  le  Dictionnaire  historique 
d'Eloy.  Bonino  (1,  443)  ne  voit  guère  dans  ses 
publications  anatomiques  que  des  compilations  ; 
cette  appréciation  est  celle  du  biographe  du  grand 


87 

Dict.  des  Soc.  mêcl.  Mais  Eloy  est  plus  favorable 
à  notre  compatriote,  dont  les  œuvres  chirurgicales 
et  anatomiques  ont  eu  de  nombreuses  éditions  et 
plusieurs  traductions. 

La  bibliothèque  de  M.  Charles  Guillermin  con- 
tenait «  Anatomie  de  la  tête  de  l'homme  »  (Paris, 
1703),  dédié  à  «  messirc  Paul  de  Lescheraines, 
marquis  du  Châtelard,  conseiller  d'Etat,  président 
au  souverain  Sénat  de  Savoie.  » 

Charvet,  de  la  Chapelle-Blanche. 

Charvin,  chirurgien  aux  Echelles  en  l'an  xiii. 

Charvoz  Charles,  d.  t.  le  16  octobre  1826,  a 
pratiqué  à  Saint-Michel,  son  pays  natal,  jusqu'à 
sa  mort. 

Chatanoud-Cottin  Jean-Pierre,  né  à  Frangy 
en  1799,  d.  m.  t.  en  1822  (22  juillet),  mort  à 
Frangy  le  23  décembre  1867. 

A  publié  une  Thèse  de  philosophie^  soutenue 
publiquement  à  Chambéry  en  1816,  et  sa  thèse 
doctorale  intitulée  :  Pathologie  générale. 

Voir  CafEe,  p.  495  de  1868  ;  Association  de  la 
HatUe-Savoie ;  Courrier  des  Alpes  du  28  décem- 
bre 1867. 

Chatenoud-Cottin  Alexis-Benoit,  neveu  de 
Jean-Pierre,  de  Frangy,  d.  m.  p.  29  août  1863  (ou 
14  mars  1864). 

Chatron  Joseph-Antoine,  né  à  Thônes  en  1803, 
mort  ;ï  Talloiros  le  4  juillet  1876,  dans  sa  72'"  an- 


88 

née;  avait  épousé  M"'^  Amélie,  fille  de  M.  Le 
Pécheur  de  Branville.  Chatron  était  médecin  ho- 
méopathe. 

Chaumet  Antoine,  chirurgien  d'Annecy,  né  à 
Vacheresse,  prit  son  doctorat  à  Turin,  passa  en- 
suite à  Montpellier  ou  il  fut  l'ami  de  Rondelet  et 
l'élève  de  Saporta;  puis  à  Paris  où  il  suivit  Jac- 
ques Silvius. 

Il  a  publié  :  <(  Enchyridion  chirurgicum  exter- 
norum  morborum, . .  accedit  morl^i  veneree  eurandi 
methodus  approbatissimus  ».  Paris,  1560-4-7. 
Lyon,  1570-8.  Pataviœ,  1593-4.  Portai  louait  cet 
ouvrao-e.  Voir  Bonino,  L241. 

Chautemps  Amédée,  â  St-Julien,  d.  t.  en  1856, 
le  9  août. 

Chautemps  Emile,  neveu  d'Amédée,  né  à  Val- 
leiry  le  2  mai  1850,  d.  p.  le  18  juin  1875,  vice- 
président  de  la  Société  phil.  sav.  en  1876-7,  che- 
valier de  la  Légion  d'honneur,  a  donné  une  con- 
férence à  Paris  le  16  mars  1878,  au  bénéfice  de  la 
l^ibliothèque  communale  de  St-Martin-de-Belle- 
ville  en  Tarentaise,  sous  le  patronage  de  Jules 
Philippe.  Chautemps  est  conseiller  municipal  de 
Paris. 

Chesnay,  m.  F. ,  membre  perpétuel  de  la  Société 
phihmthropique  savoisienne,  est  mort  à  Paris. 

Ciievallay  Claudc-Fi'ancisque,  de  Cham])éry, 
né  le  19  janvier  1807,  d.  m.  t.  le  9  juin  1832,  pro- 
fesseur des  Instituts  de  médecine  à  l'Ecole  secon- 


89 

daire  de  Chambéry,  médecin  des  Prisons  après  le 
docteur  Domenget  et  jusc^u'en  1850,  chevalier  des 
saints  Maurice  et  Lazare. 

Avait  été  délégué  au  choléra  de  Gênes  avec  le 
docteur  Calligé,  son  condisciple  et  ami.  Membre 
fondateur  de  la  Société  médicale  de  Chambéry. 

Chiron  F.,  de  Chambéry,  d.  m.  p.  1878,  thèse  : 
((  Essai  sur  le  Kyste  des  mâchoires  » ,  imp.  Wo- 
rens  à  Argenteuil. 

CiSTRE,  docteur  d'Avignon,  agrégé  au  Collège 
des  Médecins  de  Chambéry  le  14  octobre  1G86.  ' 

Claraz  Balthasard,  de  Tcrmignon,  où  il  a  pra- 
tiqué et  où  il  est  mort.  \J Annuaire  l'an  xni  le 
place  à  Lanslevillard. 

Elève  du  Collège  des  Provinces  à  Turin,  avec 
Fodéré,  officier  de  santé  de  l'"""  classe,  amnistié  du 
crime  f/e/^izV/ra^/o/z  le  17  brumaire  an  xi,  médecin 
du  Mont-Cenis  par  décret  impérial  du  15  avril 
1812,  sur  la  proposition  de  Dom  Gabet,  médecin 
honoraire  de  Sa  Sainteté,  le  15  décembre  1819. 

Voir  la  Vie  de  saint  Pierre  de  Tareniaise,  par 
le  chanoine  Chevray,  p.  255.  Courrier  des  Alpes, 
25  avril  1866.  Académie  de  Savoie  (communica- 
tion du  docteur  Guilland,  vol.  IX  de  la  2"  série, 
p.  Lxxvni  à  Lxxxni),  les  Légendes  papale  et  na- 
poléonienne^ par  le  comte  Du  ^^erger. 

Claris  Jean-Marie ,  de  Bonnevillo,  oihcier  de 
santé,  diplômé  à  Chambéry  le  11  fructidor  an  xni. 


90 

Clément  (M'') ,  médecin  de  Pierre  II  (le  Petit- 
Charlemagne) ,  à  Belley,  en  1268.  (Trompeo,  p.  28.) 

Coche  Jean-Marie,  à  Annecy,  d.  m.  p.  le  25  mars 
1873,  mort  à  Annecy  du  16  au  17  octobre  1882,  à 
36  ans,  et  sépulture  le  jour  de  la  fête  de  saint  Luc, 
était  vice-président  de  la  Conférence  de  Saint- 
Vincent-de-Paul. 

Yoir  Revue  savoisienne  du  31  octobre  et  Asso- 
ciation des  médecins  de  la  Haute-Savoie  (1883). 

CoDRET  Annil)al,  de  Sallanclies,  et  non  Codré, 
comme  imprime  Bonino  (1,302),  avait  étudié  à 
Paris,  puis  à  Padoue,  où  il  prit  ses  grades  en  mé- 
decine avant  de  rejoindre,  chez  les  jésuites,  son 
frère  Louis.  Il  professa  à  Messine  et  fut  recteur 
des  collèges  de  Lyon,  de  Cliambéry  qu'avait  fondé 
son  frère  en  1564,  do  Turin  et  de  Tournon.  Il 
mourut  provincial  d'Aquitaine  le  19  septembre 
1599. 

CoLLOMB  Jean-Marie,  de  Cliambéry,  aide-mé- 
decin de  marine  le  12  décembre  1878,  embarqué 
pour  la  Cochinchine  le  20  janvier  1877  et  dél^ar- 
qué  à  Saigon,  y  soigne  en  juillet  les  cholériques, 
les  suit  en  août  et  septembre  à  Mytho  ;  vaccine  en 
janvier  et  février  1879  la  province  de  Bien-Hoa, 
et  rentre  à  Toulon  le  26  avril  ;  prend  son  doctorat 
à  Lyon  le  24  juillet  1883  avec  la  note  très  bien  : 
«  Essai  sur  l'hygiène  et  la  ])athologie  de  l'Annam 
et  du  Tong-Kin.  (Lyon,  im]).  Lucien  Duc,  n"  170 
de  la  1'"  série  dos  thèses;  64  pages  in-4°.) 


91 

CoMBAz  François-Pierre-Marie.  (VoirCuvEX- 

COMBAZ.) 

CoMOZ  François-Joseph,  né  à  Rumilly  le  21 
avril  1841,  d.  m.  p.  le  22  juin  1867  :  «  Inconvé- 
nients du  taxis  forcé  »  ;  thèse  pour  le  doctorat, 
soutenue  à  Paris  le  22  mai  1867.  Paris,  A.  Parent, 
in-8°,  44  pages.  En  1887,  adjoint  au  maire  de  Ru- 
milly, conseiller  d'arrondissement,  président  du 
Comice  agricole. 

CoNCHET,  né  en  Savoie,  appelé  à  Arles  auprès 
des  Dulaurens  vers  1560;  il  y  fit  ses  études,  passa 
ensuite  à  l'Ecole  de  médecine  à  Paris  avec  Charles 
Dulam^ens,  pratiqua  dès  1574  à  Lambesc,  et  mou- 
rut/)/'e//HV/'  médecin  d'Avignon. 

Nous  ne  savons  de  lui  que  ce  qui  en  est  dit  dans 
le  charmant  «  Livre  de  famille  »  de  Jeanne  Dulau- 
rens. (  Une  famille  au  xvi''  siècle,  document  ori- 
ginal précédé  d'une  introduction ,  par  Ch.  de  Ribbe, 
et  d'une  lettre  du  Rd  Père  Félix.  Paris,  Albanel, 
1867.)  La  2''  édition  de  cet  ouvrage  n'a  rien  ajouté, 
en  ce  qui  concerne  le  docteur  Conchet,  à  ce  que 
nous  trouvons  pages  54-55  et  65-66  de  la  l''"". 

Constant,  inspecteur  des  Aliénés.  (V.  Bu  et.) 
Constantin,  docteur  médecin,  signe  un  arrêté 
du  directoire  du  district  de  Saint- Jean  de  Mau- 
rienne,  le  15  avril  1793.  (Mémoires  ecclésiasti- 
ques, par  Mgr  Billict,  p.  432.) 

CopuïR.  Le  nom  de  ce  médecin  existe  aux  Aj^- 
chives  (lu  Sénat  de  Cliambéi-jj. 


92 

Copier  Jean.  Lorsque  François  de  Sales  faisait 
ses  études  à  l'Université  de  Padoue  il  fut  saigné 
par  un  Savoisien  Jean  Copier,  médecin,  1591. 
(Charles- Auguste  de  Sales.  Histoire  du  Bien- 
heuveux  François  de  Sales.) 

CoRNUTY  Jean-Léon,  né  à  Chevron  le  31  mai 
1838,  D.  M.  T.  le  13  juin  18G0.  «  Dissertation  pour 
le  doctorat  sur  la  parmentèse  de  l'œil.  »  Turin,  J. 
Favale,  de  39  p.  in-8°.  Stagiaire  militaire  au  Val- 
de-Gràce  le  25  décembre  1800,  aide-major  de  2^ 
classe  le  31  décembre  1861 ,  de  l''^  classe  le  31 
décembre  1863,  détaché  au  Mexique  avec  le  lO"" 
cuirassiers  en  1864,  mort  du  voinito  nero  à  la 
Vera-Cruz  le  4  mars  1867.  (Voir  Cafîe,  p.  222 
de  1867.) 

CosTER  Jacques,  né  à  Chapeiry  prés  Annecy  le 
8  septembre  1795,  d.  m.  t.  (  Collège  des  Provin- 
ces) en  1821,  autorisée  exercer  en  France  en  1824, 
mort  à  Paris  le  21  janvier  1868.  (Voir  Caffe,  1868, 
p.  47-8.) 

CoTTAREL  Ennnanuel,  né  à  St-Pierre-d'Alvey 
(Yenne)  1826,  d.  m.  t.  1854,  médecin  à  la  Motte- 
Servolex  dès  1860  au  12  novembre  1869,  année 
où  il  y  est  mort. 

Voir  Cafîe  p.  511  de  1869.  Assoc.  de  Savoie^ 
p.  7  de  1870  ;  Société  inéd.  de  Chamhéry ,  p.  21 
de  1874. 

CoucY  (François  de),  né  â  Mcntiionncx-sous- 


93 

Clermont  en  1800,  décédé  à  Lyon  le  31   juillet 
1858,  sépulture  k  \'ersonnex  près  Rumilly. 

Après  des  études  médicales  faites  à  Chambéry 
et  à  Lyon,  il  fut  nommé  cliirurgien-maj or  en  se- 
cond dans  la  brigade  de  Savoie  en  1830.  Mais  il 
renonça  à  cet  emploi  pour  passer  sous-lieutenant 
dans  le  même  corps.  Promu  lieutenant,  il  devint 
aide-de-camp  du  comte  de  Maistre,  gouverneur  à 
Nice,  où  il  fut  durant  deux  années  l'organisateur 
de  toutes  les  fêtes  de  la  haute  société  et  des  pièces 
de  salon  qu'on  aimait  y  jouer. 

Devenu  capitaine  au  2"  régiment  de  Savoie,  il 
fut  cliargé  d'une  mission  diplomatique  auprès  de 
S.  M.  l'empereur  de  Russie,  qui  le  traita  avec  une 
distinction  particulière,  le  faisait  inviter  à  toutes 
les  soirées  de  la  Cour,  et  lui  fournit  une  monture 
pour  le  suivre  dans  les  revues  militaires. 

Envoyé  ensuite  en  Angleterre,  il  y  épousa  une 
anglaise;  puis,  passé  en  expectative  pour  raison  de 
santé  ,  il  fut  nommé,  le  28  juin  1848,  liérault  d'ar- 
mes de  l'Annonciade,  et  fait,  le  10  février  1849, 
chevalier  des  saints  Maurice  et  Lazare. 

Plein  de  gaieté  et  de  saillies,  chéri  de  ses  amis 
pour  sa  loyauté  et  sa  bonté,  recherché  de  tout  le 
monde  pour  son  excellente  éducation  et  son  en- 
train, on  cite  de  lui  des  mots  charmants  :  c'est  à 
Nice  qu'entendant  dire  autour  de  lui  que  Madame 
X...  se  trouvait  mal  :  <(  C'est  la  première  fois, 
murmura-t-il,  qu'elle  est  de  l'avis  des  autres.  )) 


94 

CouRANjON  Jean  -  Keviiioiid  -  Emile ,  docteur- 
médecin  à  Beaufort,  1888. 

Crey  Jean-Pierre,  cliirurgien  à  Moùtiers,  où  il 
momait  le  31  juin  1762. 

Croset-Mouchet  Aimé,  d'Annecy. 

Crud  Claude,  d.  m.  t.,  mort  à  Moùtiers  dans  la 
force  de  l'âge  et  dans  tout  l'éclat  d'une  pratique 
exceptionnellement  appréciée.  (Voir  Abondance 
et  Hybord.) 

Crud  Jean-Marie,  frère  de  Claude,  chirurgien, 
mort  le  13  septembre  1813,  d'une  angine  contractée 
en  opérant  ses  vaccinations  dans  les  niontagnes. 

Cruse  (M^^  Garbinus,  alias  :  GalvinuSj  alias: 
Guerbinus),  de  Cologne^  médecin  de  la  ville  de 
Chambéry,  à  80  florins,  de  1426  à  1439.  (Chani- 
béry.Jin  du  XIV"  siècle,  p.  232.) 

CuLLERY  Laurent,  du  Villars,  dédie  à  Mgr  Yves 
de  Solle ,  évèque  de  Chambéry ,  sa  thèse  sur  : 
«  l'hygiène  des  nourrices  ».  Paris,  9  novembre, 
1815^,  n-^  303. 

CuRTET  François,  né  à  Chaumont,  se  fit  à  Bruxel- 
les une  belle  position,  y  appela  son  compatriote 
Baud  après  1814  (V.  ce  nom) ,  maria  sa  fille  à 
l'astronome  Quételet. 

Grillet  (III,  468)  indique  sa  bibliographie 
comme  le  ms  Mont-Réal,  et  ajoute  entre  paren- 
thèse :  «  Notices  fournies  par  nis  C.-M.  Pillet,  de 
Paris. 


95 

CuRTiLLET  Jean,   d'Aix,  diirurgicn-inajor   en 
l'escadron  de  Savoie. 

CuvEx-CoMBAZ  Félix-Pierre-Marie ,  de  Beau- 
fort,  D.  M.  T.  le  9  juillet  1841,  mort  à  Beaufort. 


Dagand  Jean-Jacques ,  officier  de  santé  à  Albi , 

1784. 

Dagand  Simon,  né  à  Allèves  en  1756,  reçu 
docteur-médecin  le  18  août  1781,  à  25 ans;  patenté 
accoucheur  le  3  juin  1783  ;  mort  le  16  mai  1815. 

Dagand  François-iNIarie,  d.  m.  t.  en  1838  et  en 
1839;  correspondant  de  la  Société  médicale  de 
Chambéry,  a  exercé  à  Albi  où  il  a  rempli  les  fonc- 
tions de  maire.  Il  a  aussi  été  conseiller  général  et 
de  la  Chambre  consultative  d'agricLÛture  de  la 
Haute-Savoie.  Il  a  rendu  des  services  pour  la  vac- 
cination, a  écrit  sur  la  phtisie  pulmonaire  (thèse), 
sur  l'hygiène  publique  et  sur  Thygiène  scolaire, 
sur  la  crise  agricole,  etc.  ;  mort  en  1886. 

Dagand,  Paul,  fils  du  président,  d.  m.  p.  en 
1879,  «  Sur  les  usages  thérapeuthiques  des  lave- 
ments froids  ))  (thèse).  Paris,  in-8°  de  49  pages. 

Dangon,  chirurgien  à  Montmélian,  où  il  mou- 
rut le  5  octobre  1839,  âgé  de  84  ans,  était  né  à 
Pignerol.  Sa  patente  de  chirurgien  de  la  Faculté 
de  Turin  est  du  19  mars  1792.  (Inscrite  à  la  Pré- 
fecture du  Mont-Blanc  le  16  messidor  an  n.) 


96 

Dantan  Prosper,  d.  m.  p.  le  20  mai  1867;  natif 
de  Tlionon,  établi  à  Evian  où  il  a  épousé  une  de- 
moiselle Tabeiiet. 

Daquin  Joseph  (1952-1815)  à  Cliambéry.  Cette 
illustration  de  notre  pays  a  été  le  sujet  de  tribut 
d'entrée  de  Guilland  à  l'Académie  de  Savoie,  IP 
vol.  de  la  2*'  série,  p.  171-206  (tirage  à  part)  et 
encore  p.  ciii-cix  du  vol.  précédent.  On  consultera 
aussi  :  Grillet  (I,  220,  242;  II,  167,  245),  ms; 
Mont- Real  (f''  10  du  2*"  cahier  des  Auteurs  cwils); 
Bonino  (  II,  474-6)  ;  Girod  (Arch.  XXI  et  p.  59  du 
tirage  à  part)  ;  Billiet,  361. 

Cette  publication  de  Guilland  a  donné  lieu  â  une 
vive  polémique  à  propos  de  la  priorité  de  Daquin 
sur  Pinel  dans  le  traitement  des  aliénés.  Voir  :  un 
rapport  sur  cet  ouvrage,  par  le  D'Brière  de  Bois- 
mont,  à  la  Société  médicale  d'émulation  de  Paris 
(Union  niédicalej  3  janvier  1854  et  Journal  des 
connaissances  médicales  de  CafEe,  p.  177-80  de 
1853-54).  Note  sur  un  rapport  à  la  môme  Société, 
par  le  D''  Casimir  Pinel,  neveu  (Union  médicale^ 
29  avril)  ;  Rapport  du  D'"  Guilland  fils  sur  les  Etu- 
des médicales  du  D''  Fusier,  1855  (publié  par  l'Ad- 
ministration de  l'Asile  âla  suite  des  études,  repro- 
duit dans  le  Courrier  des  Alpes  du  8  mai  1855); 
Motion  des  D'"'*  Evrat  et  Roux  au  Congrès  scienti- 
fique de  Grenoble  en  1857  {Actes  du  Congrès  et 
Ga;^ette  de  Savoie,  10  octobre  1857);  Lettre  du 
docteur  Guilland  (Calïe  ,  n°  du  10  janvier  1858  , 
page  134). 


07 

Cominiinicatioii  du  D''  Evrat  au  Congrès  scien- 
tifique d'Auxerre,  1858  (Moniteur  du  Congrès 
(i'^M<re/7'e  8  septembre,  Courrier  des  Alpes j,  23 
septembre,  Actes  du  Congrès j  Société  d'arch.  sav. , 
et  Courrier  des  Alpes,  septembre,  Ga.:^ette  de  Sa- 
voie, 14  septembre);  Chronique  parle  D""  Fellalez 
à  la  Revue  étrangère  médico-chirurgicale  (l'''"  no- 
vembre 1858);  Cafïe  (son  journal  p.  27,  134,  161, 
176,  203  de  1857-58;  correspondance  Guilland, 
Evrat,  Brière,  Beaugrand,  Pinel). 

Polémique  suscitée  à  propos  de  VEau  de  la 
Baisse.  Lecture  du  D''  Carret  Joseph,  à  l'Académie 
de  Savoie,  le  21  novembre  1878  (Courrier  des 
Alpes  du  30).  Observations  du  D'"  Guilland  à  l'Aca- 
démie, le  5  décembre  (Courrier  des  Alpes  du  19). 
Lecture  du  D'"  Carret  à  l'Académie,  le  28  avril 
1879. 

A  propos  du  nom  de  Daquin  donné  à  l'une  des 
rue  de  Chaml^éry,  rectification  orthographique  et 
topographique  par  le  D''  Guilland  à  l'Académie  de 
Savoie,  le  2  mars  1878  (Courrier  des  Alpes,  n°  65). 

Postérieurement  à  notre  étude  de  1852,  nous 
avons  retrouvé  quelques  fragments  du  Cours  d'hy- 
giène^ professé  par  Daquin  à  l'Ecole  centrale  du 
Mont-Blanc  ;  ils  nous  ont  fait  vivement  regretter 
l'ensemble. 

Dardel  Amédée,  fils  d'un  médecin  du  même 
nom,  né  à  Aix,  d.  g.  m.  t.  le  7-28  juillet  1854  (thèse 


98 

sur  la  «  Coxarthrocace  »;  Turin,  Biancardi,  40  pa- 
ges in-4''),  médecin  à  Aix  où  il  est  décédé. 

Davat  Gaspard-Adolphe,  dont  le  père,  pliar- 
macien  à  Aix,  fut  fermier  des  Bains  sous  l'Empire, 
durant  la  direction  médicale  duD'"  Desmaisons,  a 
été  lui  même  maire,  commandant  de  la  garde  na- 
tionale, conseiller  général,  administrateur  du  Cer- 
cle, delà  Compagnie  du  gaz,  fondateur  de  la  Caisse 
d'épargne,  vice-président  du  Comice  agricole. 

Ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris,  d.  m.  p. 
en  1832;  d.  m.  t.  en  1834;  membre  correspondant 
de  la  Société  de  chirurgie  de  Paris,  de  la  Société 
littéraire  de  Lyon,  de  l'Académie  de  Savoie,  ses 
pu]jlications  sont  :  «  De  l'oblitération  des  veines  » 
(Archives  de  médecine,  1833).  «  De  la  cure  radi- 
cale des  varices  »  (Paris,  1834-36).  «  Plaies  d'ar- 
mes à  feu  ))  (Gcu.  des  hôpitaux^  1842.)  «  Nouveau 
mode  de  traitement  des  fractures  de  la  clavicule  » 
(Union  médicale ^  1840).  «  Du  goitre  et  de  ses 
causes  »  (Congrès  scientifique  de  Lyon,  1841). 
«  Lignites  du  bassin  d' Aix  »  (  Société  géologique 
de  France,  séant  àChambéry  ).  «  Inscription  anti- 
que »  (Journal  d'Aix).  ((  Nouveau  mode  de  trai- 
tement de  l'hydrocèle  »  (Ga::;.  médicale  de  Paris, 
1850).  ((  Lettres  â  M.  François  sur  les  sources 
thermales  d'Aix  »  (Ga^.  des  hôpitaux j  1855). 
<(  Compte  rendu  des  Eaux  thermales  en  1854  » 
(ce  compte  rendu  présidentiel  a  été  par  erreur  ty- 
pograpliique  nitribué  à  l'année  1844,  dans  labiblio- 


99 

grapliie  publiée  par  le  D''  Davat  lors  de  l'annexion  ; 
il  a  été  imprimé  en  1855,  chez  Didot  â  Paris). 
«  Des  Eaux  d'Aix  dans  les  maladies  osseuses  » 
(Société  de  chirurgie,  1855).  «  Blessures  graves  du 
diaphragme  »  (Annales  d'hyg.  et  de  chir.  légale, 
1857).  «  Solution  de  la  question  savoisienne  :  La 
Savoie  indépendante  »  (Chambéry,  Ménard,  1860, 
8  p.  in-8°).  Actualité  '.France,  Piémont,  Savoie 
(Aix,  Bachet,  5  mars  1860,  24  p.  in-8°).  «  Note  à 
l'appui  de  la  candidature  de  M.  le  D''  Adolphe 
Davat  (sic),  à  la  place  d'inspecteur  des  Eaux 
d'Aix  (Savoie)  »  (2  p.  in-4°,  Paris,  imp.  E.  Don- 
naud,  s.  d.).  «  Fragment  poétique  sur  l'autonomie 
savoisienne  »  (Revue  du  lyonnais,  1863,  p.  304). 
«  Hygiène  d'Aix  »  (extrait  du  journal  La  Savoie, 
1862).  ((  Note  sur  les  questions  à  l'ordre  du  jour 
du  Conseil  municipal  d'Aix  »  (8  p.  in-8°,  Bachet, 
1865).  «  Les  Abattoirs  d'Aix  »  Courrier  des 
Alpes,  17  mars  1870).  «  Etablissement  thermal 
d'Aix  :  questions  d'intérêt  public,  lettre  au  minis- 
tre »  (Paris,  Pion,  1878,  28  p.  in-8°).  «  Etude 
sur  l'oblitération  des  varices  »  (Journal  de  chirur- 
gie, 1878,  8  p.  in-8°). 

Davet  Aimé-Julien,  comte  de  Beaurepaire,  né  à 
Evian  en  1797,  famille  originaire  de  Flandres, 
docteur  médecin  de  Pavie  en  1820,  mort  en  1874 
à  Paris  où  il  pratiqua  l'homéopathie  sans  exclure 
l'allopathie  ;  revenait  chaque  année  passer  quel- 
ques semaines  dans  sa  propriété  de  Publier  en 
Chablais,  dont  il  a  été  le  bienfaiteur  généreux,  s'y 


100 

reposant  d'une  pratique  aussi  étendue  que  distin- 
guée. (Voir  Caffe,  p.  207  de  1874.) 

Déage  Jean-Gui liaunie,  de  Coriiier  en  Faucigny  ; 
docteur-médecin  d'Avignon  le  20  mai  1731  ;  est  au- 
torisé à  exercer  la  médecine  en  Savoie,  le  1'''  no- 
vembre 1751,  par  le  Magistrat  de  la  Réforme  de 
Turin,  est  nommé,  par  le  même  Magistrat,  le  27 
du  même  mois,  proto-médecin  de  la  ville  de  Moîi- 
tiers  et  de  la  Tarentaise. 

DÉAGE  Pierre-Marie,  né  à  la  Motte-Servolex  en 
1828,  D.  M.  T.  1856,  mort  à  Cliambéry  le  20  juin 
1862,  médecin-adjoint  à  l'Hôtel-Dieu. 

Voir  Courrier  des  AlpeSj  14  juin  1862.  Cafïe, 
p.  270  de  1862.  Société  médicale  de  Cliambéry, 
p.  17  de  1874. 

A  épousé,  en  1858,  M"''  Caroline  Poidebard, 
dont  il  a  eu  deux  filles  :  Marie  et  Clotilde. 

Debauge  Jean,  à  Saint-Genix. 

Debeauge  Jean,  aussi  de  Saint-Genix,  d.  t.  11 
ou  12  août  1856,  pratique  à  Lyon  où  il  a  concouru 
en  1878  pour  ragrégation. 

Debiol  Jean-Louis,  de  Scionzier,  d.  m.  t.  le  30 
mai  1774. 

Dechamps  Jacques  (alias  Deschamps)  né  à  l'Hô- 
pital-sous-Conflans  (Albertville)  en  1799,  d.  m.  t. 
en  décembre  1827,  mort  à  Albertville  en  1847. 

Delachenal  (ou  De  Laciienal)  Jules,  fils  de 
Louis-François  et  de  Marguerite  Domcnget,  sœur 


101 

du  D''  Domenget,  frère  de  Francisque,  conseiller  à 
la  Cour  d'appel  de  Turin ,  né  à  Ugines  en  octo- 
bre 1830,  fit  ses  études  classic[ues  à  ]\Iélan  et  à 
Cliarabéry,  fut  ensuite  admis  par  concours  au  Col- 
lège des  Provinces  de  Turin,  et  mourut  en  juin 
1855,  au  moment  d'y  prendre  son  doctorat. 

11  avait  fait  hommage,  en  août  1854,  à  la  Société 
médicale  de  Cliambéry  ,  d'un  exemplaire  de  la 
thèse  du  célèbre  Werner  de  La  Chenal.  (  Voir 
Werner.  ) 

Delaucourt  Antoine  (ou  Dellozcourt),  de 
Saint-Jean  de  Maurienne,  après  avoir  entrepris  les 
études  médicales,  les  a  abandonnées  pour  celles  du 
droit,  a  pris  en  1879  sa  retraite  de  Juge  de  paix. 

Delavenay  (ou  De  Lavenay)  CJaude-André, 
docteur-médecin,  né  le  14  mai  1786  à  Amancy,  près 
Bonneville ,  naturalisé  français  le  3  juin  1818* 
(Albrier,  Soc.  d'arch.  sav.,X.  XVII,  p.  357),  de- 
venu médecin  en  chef  des  hôpitaux  civils  de  Cler- 
mont,  de  la  môme  famille,  croyons-nous,  que  De- 
lavenay Hippolyte  ,  sous-lieutenant  à  la  Légion 
delà  Haute-Marne  (op.  cit.,  p.  359),  et  que  Victor- 
Hippolyte-Matliicu,  fils  de  Claude- Joseph,  conseil- 
ler d'Etat  (op.  cit.,  277). 

Delavenay  Christophe-René,  frère  du  susdit 
Claude-Joseph,  né,  comme  lui,  à  Chillyprès  Fran- 
gy ,  présenta  à  Paris,  le  5  mars  1812,  sa  thèse  sur 
la  «  Dyssenterie. 

Delavenay  Sébastien,  fils  de  Christophe-René, 


102 

D.  M.  P.  le  12  mars  1844  et  d.  m.  t.  le  12  décembre 
même  année,  établi  à  Yenne,  protecteur  des  en- 
fants assistés  en  1880,  meurt  le  7  février  1883. 

Delavenay  Camille,  frère  du  précédent,  d.  t. 
le  18  juillet  1854,  établi  à  Seyssel,  conseiller  gé- 
néral. Chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  se  retire 
en  1868  à  sa  campagne  de  Desingy,  porte-drapeau 
de  la  Faculté  de  Turin  en  1854,  par  décret  minis- 
tériel et  par  élection  ;  exerce  actuellement  à  Pringy 
près  Annecy. 

Deluermoz  Eugène,  officier  de  santé  (Lyon,  28 
décembre),  pratique  à  Vulbens. 

Demartenay,  à  Cluses. 

Demarthenex  Claude-François,  de  Scionzier, 
D.  M.  M.  le  15  brumaire  an  xii. 

De  Mey  (alias  Demay),  né  en  Belgique,  auto- 
risé à  exercer  en  France,  acquit  les  Bains  de  St- 
Gervais  de  M.  Gonthard,  en  1839,  y  est  mort  en 
1871,  âgé  de  77  ans.  Il  contribua  habilement  à  don- 
ner à  cet  établissement  de  la  vogue,  aussi  l^ien 
parmi  les  protestants  genevois  avec  la  duchesse 
d'Orléans,  que  parmi  les  fervents  catholiques  avec 
les  évêques  Rendu,  etc. 

Son  olïre  d'héberger  lesévèques  d'Italie,  lors  de 
la  persécution  de  1866,  lui  valut  un  hret  pontihcal 
de  Pie  IX,  en  date  du  26  septembre  1866.  (Seinaùie 
religieuse  de  Lyon,  et  Couvriei-  des  Alpes.) 
(Voir  Cafîe,  1870-71,  p.  462.) 

Dementhon,  chirurgien  à  Yenne.  (Aiinuaireà.e 
l'an  XHi.  ) 


103 

Demotz,  «  médecin  de  Chambéry,  trouvé  mort 
«  en  son  lit;  tout  le  jour  devant,  gai,  très  sain,  et 
«  roulé  par  toute  la  ville^  ce 20  décembre  1680...  » 
(Livre  de  famille  Domenrjet,  d'Aix.) 

DÉNARiÉ.  La  Savoie  septentrionale  fournit  plu- 
sieurs médecins  de  ce  nom  vers  le  milieu  de  ce 
siècle  : 

DÉNARIÉ  Alphonse,  de  Pérignier  près  Tlionon, 
D.  M.  p.  le  8  juillet  1869,  a  pratiqué  quelque  temps 
à  Pérignier. 

DÉNARIÉ  Claude-Marie,  d.  m.  t.  le  23  mars 
1837,  a  pratiqué  à  Morillon,  berceau  de  la  famille 
où  il  était  né  ;  y  mourut  vers  1860. 

DÉNARIÉ  Amédée,  né  le  28  janvier  1855  à  Cham- 
béry, fils  de  Louis,  conseiller  à  la  Cour  d'appel, 
docteur  en  médecine  de  la  Faculté  de  Lyon  (  18 
décembre  1883),  ancien  interne  des  hôpitaux  de 
Lyon  (Concours  de  1879,  reçu  le  premier,  lauréat 
du  prix  Bonnet.) 
Il  a  publié  : 

((  Des  altérations  du  fœtus  mort-né.  » 

«  Leçons  recueillies  au  cours  de  M.  le  professeur 
Delore.  »  (France  médicale,  n°  79,  1879.) 

((  Observation  du  cancer  du  péritoine.  »  [^Lyon 
médical,  janvier  1882). 

((  Sur  un  cas  de  mort  par  thrombose  des  artères 
mésentériques.  »  {Lyon  médical,  avril  1882). 

«  Sur  un  cas  de  kératite  syphilitique.  »  (  Lyon 
médical,  décembre  1882.) 


104 

«  Dystocie  due  à  une  tumeur  du  col  de  l'utérus, 
opération  de  Porro.  Guérison.  »  (  Lyon  médical ^ 
mai  1883). 

Thèse  de  doctorat  ((  Contribution  â  l'étude  de 
la  syphilis  cornéenne.  ))  (Thèse  couronnée  par  la 
Faculté  de  médecine;  médaille  de  bronze.) 

Dénarié  Gaspard- Antoine,  né  à  Chambéry  le 
31  octobre  1829,  d.  m.  t.  le  27  juillet  1853.  Thèse  : 
Essai  sur  l'âge  de  retour  che^  l'homme;  Turin, 
Speirani  et  Tortone,  in-4°,  24  pages.  A  publié, 
dans  le  Courrier  des  Alpes  divers  articles  sur 
l'hygiène  pul^lique,  notamment  en  185G  sur  le  re- 
boisement des  forêts,  et  des  articles  politiques  en 
1860  dans  le  Courrier  des  Alpesj  V  Univers  et  la 
Patrie  ; 

De  l'établissement  d'un  bain  d'eau  courante  à 
Chambéry.  Chambéry,  Châtelain,  1883 ,  in-8°, 
26  pages. 

Guide  aux  Char  mettes,  in-18,  22  pages  (1). 

M.  Dénarié  est  encore  auteur  de  diverses  bio- 
graphies insérées  dans  les  Comptes  rendus  des 
assemblées  annuelles  de  la  Société  des  médecins  de 
la  Savoie,  Ces  assemblées  se  terminaient  toujours 
par  un  joyeux  dîner.  Le  26  mai  1885,  le  docteur 
Dénarié  en  dressa  ainsi  le  menu  : 


(1)  Le  docteur  G.  Dénavié  u  épousé  M"°  Reymond,  jm'o- 
priétairo  do  Ja  célèbre  maison  des  Cliarmcttes,  habitée  par 
M""  de  Wareus  et  Jean-Jacques  Rousseau. 


105 

Menu  Rondeau. 


Pour  bien  dîner  saimion  sauce  liollandaise 
S'arrosera  de  vin  blanc  de  Chignin, 
Creusez  profond  timballe  milanaise, 
Avec  Bordeaux  filet  périgourdin  ; 
Que  le  salmis,  ce  chef-d'œuvre  divin, 
Soit  salué  d'un  noble  coup  d'Arbin, 
Du  petit  pois  passez  au  chapon  fin  ; 
Mais  lentement il  faut  être  à  son  aise 

Pour  bien  dîner 
Salade  russe  et  sorbet  à  l'anglaise 
Las!  mèneront  doucement  à  la  fin, 
Point  n'oublier  qu'en  médical  festin 
Propos  salés  font  goûter  le  A'ieux  vin, 
Rien  ne  vaudra  vieille  gaîtê  française 

Pour  bien  dîner. 

Denina,  médecin  militaire,  docteur  de  1842, 
s'était  fixé  à  Amiecy. 

Denis,  de  Lyra,  140G.  La  ville  de  Chambéry 
lui  allouait,  cette  amiée-là ,  80  flor,  pour  donner 
ses  soins  «  en  conscience  et  à  peu  de  frais  »  aux 
personnes  qui  s'adresseront  à  lu i  (ms.  Cliapperon) . 

Depoisier  François-J'^ -Jules,  né  à  Samoëns, 
où  son  père,  négociant  de  Strasboui^g,  s'était  venu 
marier;  reçu  d,  m.  t.  le  31  août  1858. 

Le  canton  de  Samoëns  le  porta  au  Conseil  géné- 
ral en  18G0;  mais  il  donna  sa  démission  en  1862, 
sous  le  préfet  Ferraud,  lorsqu'il  vit  de  près,  écrit 
Caffe  (p.  83  du  43*"  vol.  de  son  journal),   les  agis- 


106 

sements  «  des  préfets  de  l'Empire...  »  On  lui  offrit 
aussi  la  place  de  médecin  cantonal,  et  la  présidence 
du  Comice  agricole  ;  il  refusa  la  première  «  parce 
que  l'indemnité  était  dérisoire  ,   »  et  la  seconde 

«  parce  qu'il  était  profane »  Puis,   trouvant 

que  le  régime  français  étouffait  ses  aspirations  li- 
bérales, il  émigra  à  Genève,  s'y  fit  autoriser  à  pra- 
tiquer et  y  devint  Président  de  la  Société  savoi- 
sienne. 

A  l'avènement'  de  la  République,  il  rentra  en 
France  et  suivit  comme  cliirurgien-major  le  3""  ba- 
taillon des  mobilisés  de  la  Haute-Savoie.  Après  la 
guerre,  il  s'établit  à  Caluire  près  Lyon,  où  il  vou- 
lut créer  une  école  libre. 

Il  y  est  mort  le  2  juillet  1875,  léguant  à  Samoëns 
sa  bibliothèque,  dont  la  légataire  n'a  pu,  croyons- 
nous,  se  mettre  en  possession. 

Voir  Caffe  (Journal  du  15  Janvier  187(3).  C'est  la 
dernière  nécrologie  médicale  savoisienne  qu'ait 
rédigée  Caffe,  qui  mourut  le  19.  Voir  le  Patriote 
savoisieii  du  4  juillet  1875,  et  les  Alpes  (d'Annecy), 
des  21  mai  et  l'''"  juin  1876. 

Depraz  Charles,  né  sur  la  frontière  franco-suisse, 
d'un  père  employé  aux  douanes  sardes,  d.  m.  t.  le  8 
juillet  1852,  pratique  d'abord  à  Chamonix,  en  même 
temps  que  le  D''  Feyge,  de  1856  à  1860  ;  alternait 
vers  1867  entre  Evian  et  Nice,  où  il  se  fit  une  spé- 
cialité de  la  direction  et  de  la  ]-)ropagande  Ham- 
main,  puis  des  Sktiiicj-^inh-  (ju'il  importe  au  Va- 
lentin  à  Turin  en  1876. 


107 

On  trouve  les  preuves  de  son  activité  prose)  y  ti- 
que dans  les  journaux  du  littoral  méditerranéen  et 
de  Turin,  dont  la  Société  médicale  de  Chambéry 
a  reçu  de  lui  les  principales  insertions.  (A^oir  le 
compte  rendu  du  Congrès  médical  de  Turin  en 
187. ,  la  Gcu.  di  Torino  du  28  novembre  1877,  la 
Ga^.  piéni.  du  19  avril  1878,  le  Littoral  de  San 
Remo  ((  passim  »)  et  notamment  au  14  mars  1880 
où,  écrivant  à  l'hygiéniste  Mantegazza,  sénateur 
italien,  il  se  fait  gloire  de  déployer  dans  son  apos- 
tolat la  ténacité  «  des  mulets  de  Savoie  et  l'ardeur 
des  loups  deMaurienne.  »  Lorsqu'il  s'agit  d'élever 
un  monument  à  Victor-Emmanuel,  il  propose  de 
créer  dans  ce  but  à  Rome  des  «  Thermes  Victor- 
Emmanuel.  En  février  1882,  lors  du  voyage  do 
Gambetta  à  Nice,  il  en  ol)tint  une  audience  dans 
le  même  but. 

Deschamps  Auguste,  né  à  Héry-sur-Ugines, 
le  29  juillet  1801,  a  prati(jué  à  Paris,  rue  Jean- 
Jacques  Rousseau,  12;  membre  de  la  Société  phi- 
lanthropique savoisienne. 

Deschamps  Albert,  fils  de  Louis,  conseiller  â  la 
Cour  d'appel  de  Chambéry,  né  le  25  juillet  1858,  à 
Annecy,  où  son  père  était  juge  au  tribunal  civil, 
entré  à  l'Ecole  de  médecine  de  marine  de  Toulon  en 
1878,  et  reçu  leô''  de  la  promotion,  fait  son  premier 
voyage  dans  la  Nouvelle-Calédonie,  à  bord  de  la 
Creuse j  séjourne  à  Chaudoc  (Cochinchine)  en  1881. 
D.  M.  p.  Thèse  de  doctorat  :  «  Contribution  à  l'étude 


108 

du  choléra  endémique  eu  Cochincliiue  »  ;  Paris ,  A. 
Parent,  Davit,  successeur,  1884.  Médecin  de  la 
marine  française  ;  1888,  démissionnaire,  se  fixe  à 
Grenoble. 

Descostes  Augustin,  né  à  Rumilly,  frère  du  no- 
taire et  oncle  de  l'avocat  François,  chevalier  des 
saints  Maurice  et  Lazare. 

Reçu  docteur  à  Turin,  il  débuta  dans  son  pays 
natal,  fit  partie  de  la  députation  qui  alla  à  Paris 
demander  à  Napoléon  III  l'annexion  de  la  Savoie, 
et  fut  élu  Conseiller  d'arrondissement  en  1860. 
Mais  il  ne  tarda  pas  h  passer  à  Lyon,  puis  à  Beau- 
jeu  où  il  s'établit  définitivement  vers  1864. 

Le  Moniteur  viennois  contient  un  article  de  lui 
sur  Rumilly  (8  février  1881).  Il  a  donné  au  Lyon 
médical  la  nécrologie  du  D''  Clément  (19  janvier 
1881). 

Desmaisons  Joseph-Bernard,  d.  m.  t.  1752,  né 
à  Duingt,  berceau  de  cette  famille  médicale,  si  bien 
connue  à  Chambéry,  à  Paris,  à  Turin,  en  Russie. 
Desmaisons  J.-B.  se  fixa  à  Chambéry  vers  sa  30" 
année,  c'est-à-dire  peu  après  avoir  pris  ses  titres.  Il 
s'y  logea  rue  Tupin  (1)  et  épousa,  le  26  juillet  1762, 
Christine-Marie,  veuve  Guichon.  Il  devint  méde- 
cin des  royales  prisons,  du  fort  et  de  la  garnison 
de  Miolans,  proto-médecin  et  fut  bibliothécaire  de 
l'Ecole  centrale  à  sa  création,  iyo'iv  Dict.  des  inéd. 
français,  \).  361.) 

(1)  La  rue  Tupin  ou  de  la  Grenaterie  était  une  partie  de  la 
place  St-Lcgcr,  à  droite  de  l'église  de  ce  nom. 


109 

Desmaisons  François-Marie,  d.  m.  t.  en  1824, 
avec  dispense  d'âge,  et  préludant  par  cette  faveur 
aux  lauriers  académiques,  que  devaient  cueillir 
dans  cette  même  Université  ses  neveux  Reymond. 
Il  était  né  à  Chambéry  en  1804,  mais  avait  dés 
1829  obtenu  l'autorisation  d'exercer  en  France,  où 
il  se  fit  à  Paris  une  clientèle  aussi  affectionnée  que 
distinguée.  Mort  à  Paris  le  21  juillet  185G. 

Voir  sa  nécrologie  au  Journal  de  Caiïe,  son 
ami,  p.  420  du  XXIIP  volume. 

Desmaisons  Jean-Jacques,  d.  m.  t.  1782,  fils  de 
Joseph-Bernard,  naquit  à  Chambéry  ;  il  eut  trois 
enfants  :  le  docteur  François-Marie,  fixé  à  Paris; 
Jean-Jacques,  devenu  en  Russie  grand  maître  de 
l'Institut  oriental  de  Pétersbourg,  et  une  fille, 
mère  du  D''  Reymond,  professeur  à  Turin. 

Lorsque  la  Savoie  devint  française,  Jean-Jac- 
ques succéda  au  D''  Joseph  Dcspine  comme  méde- 
cin inspecteur  des  Eaux  d'Aix.  Son  caractère  aima- 
ble, sa  parfaite  éducation,  la  distinction  et  la  beauté 
dB  sa  femme,  avait  fait  de  son  salon  l'un  des  plus 
recherchés  de  Chambéry  durant  l'Empire,  qui 
donnait  tant  d'animation  â  notre  petite  capitale 
par  les  fréquents  passages  de  troupes  et  l'impor- 
tance géographique  du  département.  Il  était  mé- 
decin des  prisons  et  de  l'Hôtel-Dieu. 

Voir  Dict.  des  mêd.  français,  p.  3G2. 

Despines  Joseph,  souche  d'une  famille  de  méde- 
cins, né  au  Chàtelard  en  1737,  d.  m.  t.  en  1761,  a 


110 

exercé  à  Annecy  ;  médecin  du  roi  de  Sardaigue  Vic- 
tor-Amédée  III,  1783;  premier  médecin  directeur 
des  Eaux  d' Aix  en  1787;  a  eu  un  fils  médecin,  le  sui- 
vant. Il  introduisit  en  1769  l'inoculation  variolique 
dans  les  Etats  sardes^  mort  à  Annecy  en  1830. 

Despines  Cliarles-Antoine-Humbert,  né  à  An- 
necy, directeur  des  Eaux  d'Aix,  membre  de  l'Aca- 
démie de  Savoie ,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur, créé  baron  en  1841  par'  lettres  patentes  du 
roi  de  Sardaigue,  mort  en  1852.  Père  de  Constant 
Despines.  (Voir  bibl.  aixienne.) 

Despines  Constant,  né  à  Annecy  en  1807,  mort 
le  14  mars  1873  à  Aix,  fils  du  baron  Charles- An- 
toine-Humbert,  chevalier  de  la  Légion  -d'honneur 
et  de  l'Ordre  des  saints  Maurice  et  Lazare,  direc- 
teur des  Eaux  d'Aix,  mort  en  1873  à  St-Innocent. 
Auteur  de  publications  sur  Aix.  (Voir  la  biblio- 
graphie aixienne.) 

A  l'annexion,  en  1860,  il  a  été  remplacé  dans 
l'inspection  des  bains  par  un  conseil  de  médecins. 

Despines  Prosper,  né  à  Bonne  ville  le  11  mars 
1812,  D.  M.  p.,  correspondant  de  l'Académie  de 
Savoie,  a  publié  : 

((  Psychologie  naturelle  »  ,  3  vol.  in-8°,  1808. 

«  Contagion  morale  »,  in-8°,  1870. 

((  De  la  folie....  étudiée  sur  le  malade  et  sur 
l'homme  en  santé  »  ,  in-8''  de  1,000  pages,  cou- 
ronné par  l'Institut ,  1874. 

«  Théorie  ])hysiologi(|uc  do  l'iialhicination   » , 


111 

1881,  etc.,  etc.  (Voir rénuinération au  supplément 
Larousse.) 

Desprez  (alias  Despré)  Victor,  né  â  St-Blaise, 
canton  de  Cruseilles,  le  1''''  mars  1811,  connnença 
ses  études  médicales  à  Cliambéry  en  1832  et  fut 
reçu  docteur  à  Turin  le  29  mai  1837. 

Il  pratiqua  d'abord  au  Mont-Sion,  puis  au  Clia- 
ble-Beaumont;  puis,  dès  1852,  à  Saint-Julien,  où 
il  devint  successivement  médecin  des  prisons , 
des  épidémies  et  de  l'hôpital  militaire,  membre 
du  Conseil  d'hygiène,  membre  du  Conseil  d'arron- 
dissement et  son  président  de  1860  à  1870. 

En  janvier  1882,  le  préfet  le  destitua  de  ses 
fonctions  de  médecin  des  prisons  qu'il  exerçait 
depuis  trente  ans,  entouré  là,  comme  partout,  dp 
l'estime  de  ses  confrères  et  de  ses  concitoyens, 
mais  entaché  de  cléricalisme,  membre  du  conseil 
de  fabrique  de  sa  paroisse,  du  comité  des  écoles 
libres,  mort  le  24  juillet  1883. 

Voir  Echo  du  Salève ,  29  juillet;  Association 
des  médecins  de  la  Haute-Savoie. 

Deswatines,  de  Clermont  (Oise),  nommé  di- 
recteur des  sourds-muets  à  Coguin,  en  mai  1882. 

Reçu  docteur  à  Paris  le  29  août  1857.  s'est  fixé 
dès  lors  à  Eu,  où,  membre  de  l'Association  de  la 
Seine-Inférieure,  il  a  été  l'un  de  ses  administra- 
teurs jusqu'en  1880,  où,  ayant  accepté  la  direction 
médicale  de  la  maison  de  santé  de  Clermont  (Oise), 
après  le  retentissant  crime  Estoret,  ayant  pris  en 


112 

main  la  réhabilitation  et  la  libération  de  Gaudis- 
sard,  détenu  arbitrairement  dans  cette  maison,  il 
fut  condamné  «  pour  délit  do  presse  ))  ,  la  preuve 
n'étant  pas  autorisée,  et  dût  se  consoler  de  ce  dé- 
sagrément avec  les  protestations  de  l'Association, 
du  Conseil  général  et  du  Ministre. 

D'Etienne  Dominique,  né  à  Aussois  en  Mau- 
rienne  en  1743,  fît  ses  premières  études  classiques, 
suivant  la  coutume  de  ces  temps,  chez  le  curé  de 
son  village.  Docteur  en  médecine  de  Turin,  il  passa 
tout  jeune  en  France  et  y  devint  chirurgien-major 
dans  la  marine  royale.  Il  occupa  ce  poste  vingt- 
cinq  ans.  A  l'époque  de  la  Révolution,  il  revint  à 
Aussois  où  il  exerça  jusqu'à  sa  mort,  survenue  en 
1819.  D'un  désintéressement  extraordinaire,  ayant 
môme  refusé  d'intervenir  au  partage  des  biens  de 
ses  ancêtres,  il  fut  pleuré  des  pauvres  et  sa  mé- 
moire est  encore  vénérée  dans  son  pays.  Il  n'a 
laissé  aucune  fortune  et  était  resté  célibataire. 

Cette  trop  courte  note  biographique  a  été  com- 
muniquée par  un  de  ses  arrière-neveux  au  docteur 
Frédéric  Brunier,  qui  l'a  transmise  à  notre  Société 
médicale,  ainsi  qu'un  volume  in-12,  manuscrit, 
recouvert  en  parchemin  avec  une  attache  en  cuir, 
conservé  dans  la  famille  d'Etienne,  comme  écrit 
et  même  composé  par  lui. 

Ce  manuscrit ,  placé  dans  notre  bibliothèque 
sous  le  n°  267,  paraît  être  un  résumé  de  cours  ou 
do  lectures;  il  donne  divers  aphorismcs  et  formu- 


113 

les.  Il  ne  laisse  lire  aucune  signature,  aucune  date, 
mais  est  tout  de  la  même  écriture. 

Faut-il  rapporter  à  l'époque  du  retour  d'Etienne 
en  Savoie  ces  lignes  que  je  copie  telles  qu'elles 
subsistent  sur  la  couverture  du  volume  ? 

((  Je  viens  au  bruit  de  la  renommée  de  V.  A. 
prendre  port  dans  les  terres  de  son  obéissance,  ne 
pouvant  trouver  dans  le  monde  un  abry  plus  assuré. 
Je  crois  qu'elle  ne  (résolve)  ra  point  pour  moi  seul 
les  loix  que  sa  bonté  a  déiâ  faites  en  faveur  de  tous 
les  malheureux  et  de  tous  les  coupables.  Et  cj[uoi- 
que  je  ne  le  sois  que  par  les  voyes  d'honneur , 
(f  implore)  le  secours  de  sa  protection  comme  ex- 
trêmement nécessaire  à  mon  repos.  Je  ne  luy 
représenteray  point  ma  naissance  ny  ma  profes- 
sion :  il  suffit  qu'elle  sçaclie  que  je  n'ay  point  com- 
mis de  crimes  dont  tous  les  hommes  qui  (font) 
profession  d'honneur  ne  (  veul)  lent  être  accusé  et 
convaincu  de  quoi  je  l'asseure  et  je  serai  toute 
ma  vie 

Monseigneur  ob 


médecin  comme  ses  parents  et  comme  l^eaucoup 
de  ses  pays,  était  d'une  taille  très-élevée,  environ 
deux  mètres.  » 

Devaux  Pierre-François,  chirurgien  à  Aix  en 
1786,  figure  comme  officier  de  santé  à  V Annuaire 
de  l'an  xiii. 

Le  Dictionnaire  des  médecins  de  France  indi- 
que un  ((  Devaux  Jean-Claude,   de  Servion,  47 

8 


114 

ans,  reçu  à  Berne  en  1780,  et  exerçant  à  Tlionon 
depuis  cinq  ans...  »  La  différence  de  l'ortliogra- 
phe,  des  prénoms  et  de  la  résidence,  ne  permettent 
pas  de  faire  un  seul  praticien  de  •  ces  deux  indi- 
cations. 

Dezauche  Henri,  né  à  Annecy  vers  1800.  De- 
zauclie  a  pratiqué  à  Paris,  y  est  devenu  médecin 
du  ministère  de  la  justice.  L'un  des  fondateurs  de 
de  la  Société  philanthropique  savoisienne,  il  en  a 
été  le  second  président,  et  en  est  resté  président 
honoraire  lorsque,  renonçant  à  la  pratique  médi- 
cale qu'il  exerçait  rue  St-Honoré,  353,  il  s'est  retiré 
à  Colombe,  dont  il  était  maire  durant  la  guerre  de 
1870,  et  où  il  a  présidé  la  Commission  cantonale  des 
indemnités  de  guerre  pour  le  canton  de  Courbe  voie. 

Décoré  de  la  Légion  d'honneur,  nous  le  voyons 
présider  avec  MM.  Jules  Philippe  et  Mayet,  dé- 
putés, et  le  D''  Philbert,  une  conférence  au  bénéfice 
de  la  bibliothèque  de  St-Martin-de-Belleville,  faite 
à  Paris  le  16  mars  1879. 

DiANAND  Gabriel,  de  Chambéry.  Il  fut  nommé 
médecin  de  l'Hospice  des  Aliénés  au  Betton  le  16 
août  1829,  par  suite  de  la  démission  du  D'MoUard 
qui  refusait  d'y  prendre  domicile.  Après  six  mois 
d'un  voyage  d'instruction  aux  frais  de  l'Adminis- 
tration ,  Dianand  se  fixa  résolument  dans  cette 
insalubre  résidence,  et  en  demeura  douze  années 
médecin  titulaire;  mais,  éprouvé  par  l'endémie 
paludéenne,  il  vit  celle-ci  servir  de  point  de  départ 


115 

à  une  maladie  aiguë,  qui  l'enleva  en  1842,  martyr 
de  son  dévouement. 

Il  laissait  deux  fils  en  bas  âge,  qui,  élevés  à  Ge- 
nève et  devenus  ingénieurs  en  Italie^  y  mouru- 
rent bientôt  tragiquement. 

Sa  mère  était,  ainsi  que  M™"  George,  mère  de 
M"""  Fanny  Martin- Cbapperon ,  née  Folliet,  à 
Saint- Jean  de  Maurienne. 

Voir  Duclos,  Etudes  médicales j^.  5,  et  Mé- 
moire ^  p.  16;  Tournier,  p.  2  de  \a  Biographie  de 
Duclos,  et  Courrier  des  Alpes. 

DicHON  Claude,  cliirurgien,  bourgeois  de  Moû- 
tiers  (procuration  à  Bruel,  notaire,  du  16  juillet 
1650). 

Dtjoiîd  François,  de  la  Rocbette,  d.  t.  le  18 
juillet  1854,  mort  le  29  décembre  1880.  Fixé  dès 
son  retour  de  Turin  dans  son  pays  natal,  la  con- 
fiance et  l'estime  publique  en  firent  successive- 
ment un  membre,  puis  le  chef  de  la  municipalité 
du  chef-lieu,  conseiller  de  l'arrondissement  et 
l'un  des  syndics  du  canal  du  Gelon.  Dans  toutes  ses 
fonctions  administratives,  comme  dans  la  prati- 
que de  son  art  et  dans  la  vie  privée,  démontra  les 
qualités  du  citoyen  et  du  chrétien. 

Nous  pouvons  être  brefs  sur  cette  belle  et  utile 
existence,  qui  a  été  retracée  dans  le  Courrier  des 
Alpes  du  1^'' janvier  1881,  et  surtout  dans  le  Bul- 
letin de  V Association  des  médecins  du  départe- 
ment,  par  le  D''  Ducrest  ,  son  digne    apprécia- 


teur,  son  émule  dans  le  bien,  et,  comme  lui,  enlevé 
prématurément ,  victime  de  son  dévouement  à 
tous  et  à  tout. 

Il  a  donné  au  Courrier  des  Alpes  quelques  ar- 
ticles d'édilité  remarquables,  et  notamment  sur  la 
route  de  la  Rochette  à  AUevard  (août  1877). 

DissiPATis  (  maître  Michael  de  ) ,  astrologue  et 
médecin  de  la  ville  de  Cliambéry  le  14  juin  1415. 
(Voir  Chapperon  (Chanibéry  au  XIV"  siècle), 
pages  230  et  232). 

DoLiN  Jean-Baptiste ,  né  à  Nimes,  de  Jacques 
Dolin,  de  Chambéry,  étudia  à  l'Université  de  Tu- 
rin de  1827  à  1831,  date  de  son  doctorat.  Il  se 
rendit  ensuite  à  Paris  le  9  décembre  1831 ,  et  y 
succombait  le  13  juillet  1832,  au  choléra  qu'il  y 
étudiait  avec  la  passion  et  l'abnégation  profession- 
nelles. Son  compatriote  et  ami,  D'"  Cafîe,  lui  ferma 
les  yeux  :  il  est  à  regretter  que  la  série  des  piquan- 
tes et  émues  nécrologies,  consacrées  par  notre 
publiciste ,  n'ait  commencé  qu'un  an  plus  tard 
avec  son  entrée  au  Journal  des  connaissances 
médicales. 

DoMENGET  Louis,  ué  à  Chambéry  en  1790,  doc- 
teur en  médecine  à  Paris  l'année  1815,  mort  à 
Chambéry  le  5  février  18G7. 

Chirurgien-major  dans  la  jeune  garde  ;  il  a  été 
le  parrain  de  la  source  de  Challes  ,  professeur 
de  chimie  à  l'Ecole  secondaire  de  Chambéry^  mé- 
decin des  prisons  j   de  la  mendicité  et  de  la  fa- 


117 

mille  royale  en  Savoie.  Savant  et  naïf  à  la  fois, 
aussi  spontané  et  brillant  clans  la  causerie  qu'éru- 
dit  par  sa  prodigieuse  mémoire,  mi-partie  de  son 
siècle  et  de  celui  des  croisades,  enthousiaste  de 
toutes  les  gloires,  prompt  à  tous  les  dévouements, 
sa  vie  a  été  décrite  avec  autant  de  tact  que  d'affec- 
tion par  une  plume  à  la  fois  élégante  et  aimante 
(Courrier  des  Alpes  j  7  et  9  février  1867);  par 
Caffe  (page  5  de  son  Journal,  1*""  mars),  et  par 
Guilland  Louis,  une  fois  déjà,  pages  5  à  9  de  V As- 
sociation départementale  (année  1867). 

Son  œuvre  bibliographique  est  presque  entière- 
ment consacrée  aux  eaux  de  Challes  : 

Citons  seulement  ici,  en  dehors  de  cette  série  de 
publications,  sa  «  Lettre  à  François  Cuningliam,  » 
auteur  d'une  brochure  imprimée  à  Genève  en  1820, 
sous  ce  titre  :  Notes  recueillies  en  visitant  les  pri- 
sons de  Suissej  de  Turin,  de  Chamhéry ,  etc.  ; 
chez  Plattet,  en  15  pages  in-8°,  qui  provoqua  une 
riposte  du  docteur  Borson. 

DoNCHEs  (g,lias  Donche)  François,  né  à  Saint- 
André-les-Boëge  en  Faucigny,  le  13  juin  1835. 

Docteur  de  Paris  et  de  Turin,  chirurgien-major 
dans  les  armées  impériales,  naturalisé  le  23  décem- 
bre 1814  (Albrier,  Mémoires  de  la  Société  savoi- 
sienne  d'archéologie,  XVII,  350);  le  docteur  Dou- 
ches avait  laissé  ses  livres  et  quelques  manuscrits 
à  un  neveu  qui  se  destinait  à  la  médecine  et  mou- 
rut au  cours  de  ses  études. 


118 

Donnât  Joseph,  de  Mont-Saxo imex,  d.  c.  t.  le 
3  juin  1786. 

DoNZEL  Benoît  ,  «  fils  de  F. -Louis  (1664),  chi- 
rurgien de  feu  INIadame  Royale ,  nommé  vicla- 
vaire  en  Chambre,  à  86  ducatons.  (T.  Chapperon.) 

DoppET  François- Amédëe,  né  à  Chambéry  en 
1753,  mort  à  Aix-les-Bains  en  1800. 

((  Mauvais  poète ,  mauvais  médecin  ,  mauvais 
écrivain  et  mauvais  général,  mais  plein  de  bra- 
voure et  d'honneur,  passionné  pour  la  patrie  et  la 
liberté...,  »  dit  le  Dictionnaire  des  sciences  médi- 
cales de  1820,  résumant  ainsi  deux  pages  biogra- 
phiques. Le  Parthénon  donne  son  portrait  et  sa 
nécrologie  dans  sa  63'^  livraison .  La  Biograph  ie 
Michaudhn  consacre  trois  colonnes,  formule  sur 
lui  le  même  jugement  que  le  dictionnaire  cité  tout 
à  l'heure,  et  tient  ses  Mémoires  pour  son  meilleur 
ouvrage.  Ces  «  Mémoires  politiques  et  militaires, 
imprimés  k  Carouge  en  1797,  sont  analysés  et  ap- 
préciés par  André  FoUict,  page  450  de  son  histoire 
de  Dessaix.  (Acad.  savoisienne^  vol.  V  de  la  3*^ 
série.)  Larousse  lui  donne  une  trentaine  de  ligne. 
La  Revue  savoisienne  d'août  1861;  Grillet ,  Dic- 
tionnaire, II,  172;  Bonino,  II ,  422  426;  Cafïe , 
1860,  p.  280,  en  ont  aussi  parlé.  Sa  bibliogra- 
phie ne  forme  pas  moins  de  20  ouvrages  divers 
d'après  les  ms  de  Mont-Réal.  Grillet,  11,  p.  173, 
énumère  la  plus  grande  partie  de  ses  ]:)roductions. 

Dubois  de  Saint-Sigisinond  Claude-Joseph,  né 
k  Chambéry,  diplômé. 


119 

Dubois  fit  un  peu  de  médecine  équitante  à  Al- 
bertville, où  il  habitait  le  charmant  vallon  dont  il 
a  allongé  son  nom,  11  publiait  â  Paris,  le  26  mai 
1814,  un  «  Essai  de  physique  » ,  qui  fut,  croyons- 
nous,  sa  thèse  inaugurale.  Dans  son  épitre  dédi- 
catoire  à  M*"^  Birague,  de  Bourgue ,  sa  mère,  il 
fait  allusion  à  son  aïeul  Alexis,  à  son  père  Hya- 
cinthe, physicien  (???).  Claude  Genoux  lui  a  dé- 
dié une  de  ses  pièces,  celle  intitulée  :  Promenade. 
Le  Courrier  des  Alpes  du  8  juin  1848  contient 
de  lui  une  protestation  contre  le  projet  de  loi  al- 
louant une  indemnité  aux  députés  du  Parlement 
du  Turin. 

Dubois,  médecin,  habitant  à  Aix,  vient  s'établir 
à  Chambéry  en  1689.  Sur  la  requête  du  D'"  Leigle, 
le  Collège  médical  de  Chambéry  le  tient  pour  mé- 
decin étranger  (3  juin  ). 

DuBouLOz  Jean-Bapt.,  de  Montmélian,  d.  m.  t„ 
le  15  juin  1833,  soumis  à  l'exerceat  en  1841,  après 
avoir  refusé  une  consultation  chez  M.  Paccard, 
avec  mon  père,  son  ancien  professeur  en  1830,  il 
a  eu  des  querelles  confraternelles  avec  Richard, 
puis,  après  la  mort  de  celui-ci,  avec  Paget  (1874- 
76).  Investi,  dans  le  canton  et  au-delà,  d'une  con- 
fiance méritée  comme  praticien  aussi  dévoué 
qu'instruit,  cette  popularité  avait  enflé  un  naturel 
ardent  et  orgueilleux  ;  mais  les  événements  qui 
suivirent  la  République  do  1870  (et  ])cut-étre  aussi 
Tinfluence  de  sa  fcnnne)  le  ramenèrent  alors  aux 


120 

sentiments  religieux  et  à  une  profession  franche- 
ment catholique  ,  tout  en  le  laissant  libéral  impé- 
nitent. 

Parrain  de  l'eau  cle  Coise,  médecin  de  l'Hos- 
pice, vaccinateur  et  protecteur  de  l'Enfance  (1881), 
conseiller ,  puis  vice-président  de  notre  Associa- 
tion à  la  démission  du  D^'  Jarrin  en  1881,  il  avait 
été  délégué  avec  MM.  Chevalay  et  Calligé  pour 
aller  étudier  à  Gênes  le  choléra  en  1832;  mais  il 
n'y  arriva  qu'après  l'extinction  de  l'épidémie. 

Ses  ancêtres,  originaires  cl'Hermance,  passè- 
rent ensuite  à  Thonon,  puis,  au  commencement 
du  xvni*"  siècle,  à  Annecy,  où  son  trisaïeul  était 
marchand  drapier.  Une  autre  branche  est  retirée 
à  Thonon,  d'où  le  médecin  Joseph,  le  conseiller  à 
la  Cour,  etc. 

DuBOULOz  Joseph,  de  Thonon,  d.  m.  t.  le  1"'" 
juillet  1839,  pratique  à  Thonon  de  1840  à  1887; 
y  est  membre  du  conseil  d'hygiène  en  18G9,  con- 
seiller de  l'Association  des  médecins  de  la  Haute- 
Savoie. 

Dubois  Antoine, 

DuBOYS  Louis,  né  en  1G37,  d.  m.,  marié  à  une 
de  Lornay. 

DuBOYs  Jean,  marié  en  1G73  à  une  Turk. 

DuBOYS  Jacques,  mort  en  1079,  peut-être  le 
môme  que  Jean,  doiit  le  pi'énom  aurait  été  altérée 

DuBOYs  Nicolas,  mort  en  1728. 


121 

Ces  cinq  médecins,  du  nom  de  Duboys,  figurent 
aux  registres  de  la  paroisse  d'Aix. 

Duc  François-Marie,  officier  de  santé,  meurtrier 
de  sa  femme  adultère,  parla  dans  les  clubs,  en  avril 
1848,  à  Paris,  contre  le  projet  d'invasion  de  la  Sa- 
voie par  les  Voraces  (T.  C);  était  membre  de  la 
Société  philanthropique  savoisienne,  sous  le  n°530; 
il  y  est  porté  comme  mêclecm-accoucheur\  rue  du 
Petit-Lyon- St- Sauveur ,  26 . 

DucREST  Joseph,  né  à  Ugines  le  7  février  1827, 
D.  M.  T.  vers  1854.  Sa  thèse  avait  pour  projet  : 
Les  hémorroïdes  ;  a  édité  les  oeuvres  de  Trésal  et 
fait  sa  biographie,  ainsi  que  celles  des  docteurs 
Reymond,  Bally,  Maigre;  a  écrit  contre  V exercice 
illégal  de  la  médecine ,  des  poésies ,  etc.  (Assem- 
blée générale  de  1883,  p.  17  et  5. .) 

DucROz,  originaire  de  Sixten  Faucigny,  chirur- 
gien militaire  en  Algérie,  blessé  au  combat  de 
Beni-Mered  le  11  avril  1842,  an^puté  du  bras  droit, 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  le  29  mai  1842, 
mort  en  1844,  à  l'âge  de  24  ans. 

Il  est  représenté  deux  fois  dans  les  bas-reliefs  du 
monument  élevé  à  Boufïarik,  en  1887,  au  sergent 
B  landau. 

DuFRESNE  Pierre,  né  le  18  mars  1765  à  La  Tour, 
près  Viuz-en-Sallaz,  décédé  le  14  novembre  1813. 

Il  fit  ses  premières  études  auprès  d'un  chanoine 
Augustin  de  l'abljaye  de  Sixt,  curé  à  La  Tour.  En 


122 

1785,  il  suivit  à  Annecy  le  cours  de  philosophie, 
et,  l'année  suivante  (1786-7),  le  cours  de  M.  Fon- 
taine, professeur  distingué  de  physique  et  do  ma- 
thématique, s'adonnant  simultanément  à  l'histoire 
naturelle  et  à  la  botanique  et  donnait  des  répé- 
titions ,  car  sa  famille  était  pauvre  et  ne  pouvait 
l'aider  que  faiblement  dans  la  voie  qu'il  s'était 
tracée. 

Ses  études  botaniques  le  mirent  en  relation  avec 
le  D''  Villars,  auteur  de  la  Flore  du  Dauphiné, 
qui  le  distingua  ;  et,  le  voyant  indécis  sur  le  choix 
d'une  carrière,  lui  conseilla  la  médecine,  et  l'em- 
mena à  Grenoble.  Dans  l'école  dite  de  Chirurgie 
(1787-90),  il  apprit  l'anatomie  sous  le  père  Ovide, 
dont  les  talents  avaient  fait  la  réputation  de  cette 
chaire.  Il  suivait  les  hôpitaux  militaires  sous  la 
direction  de  Villars,  médecin  en  chef.  11  passa  la 
fin  de  1790,  1791  et  une  partie  de  1792  à  Turin, 
où  il  compléta  ses  études  médicales,  prit  le  grade 
àQ prodocteur  (Ucencié)  le  22  juillet  1791,  et  celui 
do  docteur  en  physic[ue  et  en  médecine,  le  1""'  mai 
1792.  Pendant  toutes  ses  études,  le  modeste  gain 
de  ses  répétitions  fut  sa  principale  ressource. 

A  Turin,  sa  valeur  fut  appréciée  par  le  docteur 
Balbis,  nommé,  à  la  Restauration,  professeur  de 
botanique  â  Lyon  par  le  docteur  Bcllardi  Louis, 
dont  il  sut  gagner  l'amitié.  Dans  son  ap])ondice 
adjlorain  pedemonianain,  ce  l)otanistc  le  nomme 
plusieurs  fois  comme  ayant  découvert  des  plantes 
nouvelles,  et  rond  témoignage  dos  matériaux  qu'il 


123 

lui  a  fournis.  Il  lui  dédie  le  lichen  Dufi'esnù',  et 
ajoute  :  «.  Reperiit  D.  clarissimus  Dufresne  apud 
Turrim  in  Sabaudià...  Obs.  species  videtur  dis- 
tincta,  eu  jus  nomen  cl.  inventori  dicavi  in  grati 
animi  testimonium  »  (page  80  de  l'éd.  de  Turin, 
Briolus,  1792).  Plus  bas,  au  lichen  aurantiacuSj 
on  lit  :  «  Supra  lapides  Angust^e  Taurinorum  de- 
texit  Dufresne.  necnon  in  Sabaudià)  rupibus.  »  A 
la  page  57  :  «  Lichen  lactans.  Nascitur  suprà  cor- 
ticesarborumin  Sabaudià  observante  D.  Dufresne, 
med.  doct.  et  optimo  cl.  A'illarii  discipulo,  cui 
dobeo  plures  prassertium  ex  cryptogamicis  cives , 
quas  industrius  vir  apud  Faucunates  et  in  variis 
monti1}us  Sabaudià  legit,  mihique  humanissime 
communicavit.  »  Il  lui  attril^ue  aussi  la  découverte 
du  lichen  scruposus_,  du  lichen  oderiij  venant  de 
Cliamonix,  du  boletus  inversus... 

Dufresne  se  fixa  à  La  Tour  pour  y  exercer  la 
médecine.  S'occupant  d'agriculture,  il  introduisit 
la  pomme  déterre  dans  son  pays,  y  propagea  l'éle- 
vage des  mérinos.  Il  fut  nommé  agent  national  du 
district  de  Cluses,  directeur  de  l'usine  à  fer  de 
Servoz  qui  fournissait  des  armes  blanches  aux 
armées  françaises. 

Accusé  de  détournement  par  Simon,  prêtre 
réfractaire,  il  fut  emmené  à  Paris;  tous  ses  papiei's 
furent  brûlés.  Il  fut  jugé  et  reconnu  innocent  par 
la  Convention,  qui  envoya  le  vrai  coup;il)l(>  Simon 
à  l'échafaud. 

Il  utilisa  son  séjour  à  Paris  en  étudiant  les  arse- 


124 

naux,  hôpitaux,  etc.  Un  permis  du  Conseil  des 
anciens  et  du  Comité  de  salut  public  lui  facilita  en 
outre  l'étude  de  la  fabrication  des  poudres. 

Il  revint  ensuite  dans  son  pays,  où  il  épousa  en 
1799  Péronne  Berthet,  dont  il  eut  le  D""  Louis,  et 
Léandre,  juge  de  paix  à  St-Jeoires,  marié  à  la. 
sœur  de  l'ingénieur  Sommeiller  et  mort  en  1880. 

A  la  chute  des  Jacobins,  il  donna  sa  démission 
de  Préfet  du  Mont-Blanc,  et  n'accepta  plus  aucune 
charge  politique.  En  1812,  sur  la  proposition  du 
Préfet  du  Léman,  il  fut  nommé,  par  le  Gouverne- 
ment impérial,  médecin  des  épidémies  pour  tout  le 
district  de  Bonneville  à  Cluses.  Il  suffit  à  cette 
lourde  tâche  pendant  l'épidémie  typhoïde  qui  sévit 
cette  année-là  dans  ce  pays  presque  sans  voies  de 
communication.  Mais,  le  14  novembre  1813,  il 
reçut  la  mort  en  sauvant  la  vie  de  l'un  de  ses  do- 
mestiques, écrasé  par  un  tonneau. 

Nota.  Ces  documents  biographiques  m'ont  été 
communiqués  par  un  de  ses  neveux,  Dufresne- 
Sommeiller. 

Pierre  Dufresne  a  publié  :  «  Mémoires  sur  les 
avantages  d'une  nouvelle  espèce  de  froment  de 
mars,  ou  tremois,  cultivé  dès  quelques  années  à 
Viuz.  »  Chambéry,  chez  Dufour,  in-8". 

\o\v  Grillet,  III,  297  et  Mont-Réal,  p.  8  du  2° 
cahier  (4  f''  70).  Grillet  ni  Mont-Réal  ne  donnent 
son  prénom  :  Grillet  écrit  :  «  Agent  national /j/'o- 
viaoii'c  » ,  et  attiibue  à  la  mort  de  Robespierre  sa 
libération. 


125 

DuLAURENS.  (On  écrit  aussi  en  deux  mots  Du 
Laurens,  et  d'autres  Laurent.) 

Voici  toute  une  illustre  famille  médicale,  dont 
le  berceau  fut  savoyard,  dont  Bonino  et  Malacarne 
ne  disent  rien,  que  Trompeo  (p.  27)  fait  naître 
«  à  Nice  ou  à  Cliambéry  » ,  dont  Grillet  dit  un 
mot  (t.  II,  p.  191),  mais  que  les  Recueils  biogra- 
phiques et  bil^liograpliiques  français  ont  honora- 
blement mentionnée  et  qui  fait  l'objet  de  la  char- 
mante monographie  de  Charles  de  Ribbe  :  Une 
famille  cm  XV I"  siècle  (Paris,  18G7).  Cette  mono- 
graphie fut  signalée  à  l'Académie  de  Savoie  pour 
son  mérite  intrinsèque  et  surtout  pour  l'origine 
savoyarde  de  la  famille  Dulaurens,  par  T.  Chap- 
pcron,  à  son  retour  d'un  voyage  à  Paris  ;  les  ren- 
seignements cju'on  trouvera  ici  sont  la  substance 
de  la  note  qu'il  lut  à  l'Académie  (  t.  X,  p.  xlu  de 
la  2"^  série),  ainsi  que  de  l'appendice  ajouté  par 
Cil.  de  Ribbe  sur  André  Dulaurens,  dans  la  S''  édi- 
tion (1879,  p.  199  à  209). 

Le  chef  de  la  famille,  Louys  Dulaurens,  nac|uit 
à  Pignet  près  Cliambéry,  fut  fait  docteur  en  mé- 
decine à  Paris,  pratiqua  à  Tarascon,  puis  à  Arles, 
où  il  mourut  le  jour  de  Noël  en  1574,  âgé  de  63 
ans.  Il  avait  épousé  en  1553  Louise  de  Castellan, 
sœur  d'Honoré  de  Castellan,  professeur  à  Mont- 
pellier et  médecin  de  Charles  IX. 

Il  en  eut  plusieurs  enfants,  dont  la  venue  ainsi 
que  l'histoire   du  foyer  paternel  ont  été  suave- 


126 

ment  retracés  par  sa  tiUc  dans  ce  précieux  livre 
de  famille,  retrouvé  et  édité  par  Ch.  de  Ribbe. 

André  Dulaurens,  le  plus  célèbre  de  ses  fils, 
celui  que  Trompée  fait  naitre  â  Nice  ou  à  Cliam- 
béry,  naquit  à  Tarascon  le  9  décembre  1558.  Pro- 
fesseur à  l'Université  de  Montpellier,  il  en  devint 
chancelier. 

Il  remit  sa  chaire  à  Ranchin,  tandis  qu'il  accom- 
pagnait la  duchesse  d'Uzôs  à  Paris.  Henri  IV  l'y 
consulta  et  l'y  retint  en  qualité  de  son  l""''  médecin. 
Le  roi  le  combla,  ainsi  que  les  siens,  des  témoi- 
gnages de  sa  reconnaissance,  donna  à  son  frère 
Gaspard  l'abbaye  de  Sénanque,  à  son  frère  Honoré 
l'archevêché  d'Embrun,  et  celui  d'Arles  à  un  autre 
de  ses  frères  du  nom  de  Gaspard,  comme  l'abbé  de 
Sénanque. 

La  biographie  d'André  est  au  tome  P*"  du  Dic- 
tionnaire des  hommes  illustres  de  la  Provence  et 
du  comtatde  Venaissin.  Ses  œuvres  sont  énumé- 
rées  dans  V Encyclopédie  des  sciences  médiccdes 
(1840).  Le  Dictionnaire  des  sciences  médicales  de 
1820  lui  consacre  une  page. 

Cpîarles-Baptiste,  autre  fils  de  Louys,  né  à 
Tarasconie  21  septembre  1555,  mourut  jeune  en- 
core, mais  déjà  V''  médecin  d'Arles  en  1588. 

Richard,  fils  aussi  de  Louys,  exerça  la  méde- 
cine â  Lyon,  puis  h  Arles. 

DuMAz  Jules,  deChambéry,  petit-fils  de  Dumas 
le  conventionel,  reçu  doctear  de  Paris  le  20  mars 


127 

1872,  fut  adjoint  aux  hôpitaux  de  Clianibéiy  par 
délibération  administrative. 

Ayant  demandé  qu'une  salle  fut  mise  à  sa  dis- 
position pour  y  opérer  et  traiter  ses  ophtalmiques 
pauvres,  et  que  la  survivance  du  titulaire  lui  fut 
garantie,  il  vit  ces  deux  demandes  écartées  par 
l'Administration,  sur  l'opposition  du  chirurgien  en 
chef.  Dès  lors,  il  s'appliqua  activement  à  la  pratique 
de  son  art,  et  spécialement  à  la  chirurgie  oculaire. 
Chargé  en  18S0  de  la  protection  des  enfants  as- 
sistés pour  le  canton  de  la  Motte-Servolex,  il  ac- 
cepta, en  novembre  de  la  même  année,  la  succes- 
sion du  docteur  Joseph  Carret ,  relevé  de  ses 
fonctions  de  chirurgien  en  chef  de  l' Hôtel-Dieu  de 
Chambéry. 

Ses  publications  médicales  sont  : 

1872.  Thèse  inaugurale  sur  «  l'oblitération  ar- 
térielle des  membres  par  ambolie  et  par  throm- 
bose ».  Paris,  chez  0.  Petit,  imp.  Magny. 

«  Hygiène  des  touristes  ». 

1874.  Le  chapitre  des  effets  physiologiques  dans 
la  «  Monographie  des  Eaux  de  Challes  )> ,  publiée 
par  la  Société  médicale  de  Chambéry. 

1874.  Le  4°  «  Bulletin  de  la  Société  médicale 
de  Chambéry  »  (1859-74),  à  titre  de  Secrétaire  de 
cette  Société. 

1875.  «  Hygiène  de  la  vue,  »  p.  509  à  559  des 
Mêm.  de  l'Acacl.  de  Savoie  (t.  IV  de  la  3«  série, 
avec  9  figures). 


128 

Même  année.  «  Considérations  sur  l'opération 
de  la  cataracte  ».  Cliambérv. 

1877.  «  Les  troubles  de  la  vision  et  le  service 
militaire  ».  (Voir  Bulletin  de  la  Soc.  de  médecine 
de  Cliambérv,  p.  1  à  51.)  Ce  Bulletin  contient  de 
lui  diverses  autres  communications. 

1879.  «  Relevé  des  principales  opérations  chi- 
rurgicales pratiquées  par  le  D''  Dumaz,  dans  sa 
clientèle  » .  Mémoire  présenté  à  la,  Société  de  mé- 
decine de  Cliambéry.  (Imp.  Ménard,  115  p.  in-8"). 

On  lit  dans  son  discours  présidentiel,  comme 
maire,  à  la  distribution  des  prix  aux  Ecoles  laïques, 
en  août  187G,  dans  les  journaux  de  cette  date  : 

Dumaz  est  membre  de  la  Soriété  médicale  de 
Cliambéry  ;  de  l'Association  des  médecins  du  dé- 
partement; correspondant  de  l'Acad.  de  Savoie. 

Dumaz  fut  successivement  conseiller  municipal 
et  maire  de  Cliambéry.  Il  est  depuis  deux  ans 
médecin-directeur  de  l'hospice  des  Aliénés  do 
Dijon  (Côte-d'Or). 

DuMONT  Etienne  (alias  Montanus,  Montius), 
sous  ces  noms  et  avec  les  prénoms  d'Etienne, 
de  Jérôme,  de  Sébastien,  on  cite  trois  auteurs 
très  féconds  dont  la  copieuse  biographie  par 
Mont-Réal  (ms  1, 14  et  II,  44),  par  Bonino  (1, 175), 
par  Malacarne  (255),  se  confond  un  peu  entre  les 
uns  et  les  autres,  entre  Sébastien  le  père  et  Jérô- 
me son  fils.  —  Ces  biographes  les  font  naître  en 
Savoie,  tandis  que  le  DicL  des  sciences  médicales 


129 

de  1828,  Haller,  Larousse,  placeut  le  berceau  de 
cette  famille  à  Rieux,  en  Languedoc. 

L'origine  savoyarde  est  adoptée  par  Eloi, 
Champier,  Burnier  f5'oe.  d'arch.  VI,  454),  René, 
Moreau,  «  De  sectione  vense  in  pleuritide  »,  Gril- 
let  (II,  72). 

Leurs  publications  les  placent  dans  la  fin  du 
xv*"  siècle  et  le  commencement  du  xvr. 

Du  Pasquier,  soit  Pasquier,  dit  Dubois,  chi- 
rurgien au  Bourget-du-Lac,  en  1809. 

A  cette  époque,  le  D'"  Grossy,  qui  n'était  pas 
encore  marié  ,  envoie ,  pour  accoucher  la  fille 
Véronique  ^''ullier.  Elle  met  au  inonde  un  enfant 
c|ui  est  baptisé  comme  fils  du  D''  Grossy.  (Voir 
Grossy.) 

Dupont-Vieux,  chirurgien  de  marine,  puis  mé- 
decin à  Thônes,  a  été  conseiller  général  du  dépar- 
tement de  la  Haute-Savoie,  décédé  en  décembre 
1887. 

Duret,  chirurgien  à  Annecy,  y  tient  boutique, 
rue  Sainte-Claire,  en  167.. 

DussAix  Jean-François-Félix,  fils  de  Pierre- 
Georges  et  de  Joséphine  Ducrest,  né  h  Bonneville 
le  10  mai  1802  ;  d.  m.  t.  le  28  décembre  1832. 
Thèse  latine  :  (c  De  Peritonœo  et  de  Hydrotho- 
race.  » 

Le  D""  Dussaix  suivit,  à  Paris,  en  1734, 1735  et 
1736  la  clinique  du  D''  Récamier,  à  l'Hôtel-Dieu, 
et  les  cours  d'accouchement  des  docteurs  Capu- 

9 


130 

ron  et  Paul  Duboi.s,  (|ui,  tous,  lui  remireut  des 
certificats  élogieux.  Il  a  ivrofessé  la  médecine  à 
Tliônes,  au  Cliàtelard  et  à  Annecy  où  il  est  dé- 
cédé le  29  mai  1883. 

Dyonisius  de  Lyra  (alias  de  Lyria  ,  alias 
DE  Leris)  ,  médecin  de  la  ville  de  Chambéry.  Ses 
honoraires  furent  portés,  le  2  mars  1406,  à  80  fl. , 
soit  le  double  de  ceux  de  son  prédécesseur,  «  vu 
le  sens  et  l'iiabileté  de  ce  physicien.  »  (Menabrea, 
Histoires  de  Chambéry.  T.  Chapperon,  Cham- 
béry au  X/F^  siècle,  page  231-2.) 

E 

Emery  François ,  né  à  Aiguebelle,  d'un  père 
intelligent  et  actif,  qui  fut  successivement  culti- 
vateur à  Bon  vil  lard  ,  puis  vétérinaire,  et  enhn 
notaire. 

Emery  pratiqua  à  Aiguebelle  de  1860  à  1870; 
passé  à  Paris  à  cette  époque,  il  y  est  mort  en  1876. 
Il  avait  été  vaccinateur  de  son  canton  et  conseiller 
de  l'Association  départementale. 

Empereur  César-Constantin,  de  Sainte-Foy  en 
Tarentaise,  a  présenté  à  Paris,  en  1876,  sa  thèse  : 
((  Essai  sur  la  nutrition  dans  l'hystérie  ».  Marié  îi 
la  fille  du  D''  Martin,  ancien  député,  il  pratique  à 
Bourg-St-Maurice,  admis  dans  l'Association  dé- 
partementale en  1879;  ayant  publié  dans  les  jour- 
naux une  nari\ation  de  l'éboulement  du  Bcc-Houge 
et  du  désastre  do  Brévières,  il  obtient  une  médaille 


131 


à  propos  de  ce  sinistre.   Conseiller  d'arrondisse- 
ment, etc.,  il  ponsse  à  la  laïcisation  des  écoles. 

Mmembre  de  la  Commission  pour  la  publica- 
tion des  œuvres  de  Trésal. 


Fabri  Honoré.  (Il  y  a  eu  des  médecins  de  ce  nom 
à  Aime  et  à  Moùtiers). 

(Jn  a  de  lui  :  a  Pulvis  peruviana,  fel^rif  ugus  ven- 
dicatus  »  ,  publié  à  Rome  en  1655,  sous  le  pseudo- 
nyme d'Ajîiimus  Konygius.  «  Tractatus  duo... 
posterior  de  liomine  )).  Paris,  1G6G.  «  Synopsis 
optica  ».  Lyon,  1GG7. 

La  Ijiograpliie  Micliaud  prétend  qu'il  enseigna 
la  circulation  avant  Harvey.  Larousse  lui  consacre 
une  quinzaine  de  lignes,  et  signale  son  titre  de 
grand  pénitencier  de  Rome.  Le  Dictionnaire  des 
sciences  médicales  (1820). 

Falcoz  Jean-Baptiste,  né  à  Saint- Jean  de  Mau- 
rienne,  mort  en  mai  1824,  a  été  vaccinateur  et 
conseiller  communal. 

Fallon.  (Voir  Fattoud.) 

Fantin  Jean-Louis ,  figure  en  1792-3  comme 
chirurgien  du  régiment  de  Maurienne,  sous  les 
ordres  du  chirurgien-major  Lyonne,  h  l'état-major 
de  la  compagnie  Colonnolle.  (Voir  la  biographie 
de  Lyonne  et  la  brochure  du  marquis  Tredicini  : 
Un  régiment  provincial  de  Savoie,  page  G8.) 


132 

Fantoni  Jean-Baptiste,  né  en  1075  à  Turin,  a 
écrit  sur  les  Eaux  minérales  «  De  aquis  gratianis, 
vulgô  d'Aix  dictis  »  ;  et  :  ((  De  aquis  maurianen- 
sibus  ad  fanum  S.  Genesii  et  Statiellis  ».  Ces  deux 
dissertations,  insérées  dans  ses  Opuscula  (p.  202, 
282),  sont  adressées  à  J.-P.  Lanciri,  en  septembre 
et  décembre  1718.  Elles  sont  très  élogieusement 
citées  par  Bonino  {op.  cit.  v,  ii,  p.  83  à  108);  elles 
sont  mentionnées  aussi  par  Micliaud  (  biog.  )  et 
Larousse.  Malacarne  le  qualifie  de  celebratissinio. 

Fattoud  François,  né  à  Planaise,  mort  à  Mont- 
mélian  le  14  février  1817,  à  72  ans. 

Le  Dictionnaire  des  chirurgiens  français,  page 
363,  lui  consacre  la  mention  suivante  sous  le  nom 
altéré  de  Fallond  :  «  56  ans ,  chirurgien  de  la 
Faculté  de  Turin  en  1787,  depuis  15  ans  à  Mont- 
mélian.  —  N'oia.  Le  citoyen  Fallond  a  été  reçu, 
en  1771  à  Bordeaux,  chirurgien  de  la  marine  pour 
les  voyages  au  long  cours  ;  les  citoyens  Delor  et 
Dubruel ,  chirurgiens -majors  de  l'amirauté,  et 
Navarre ,  lieutenant-général ,  ont  signé  son  di- 
plôme. ))  Fattoud  ])assa  plusieurs  années  dans  les 
Indes-Orientales . 

Fauché-Decorvey  ,  de  Grenoble ,  fermier  des 
Eaux  de  Brides,  par  cession  du  bail  Moret,  dès  le 
26  juillet  1847,  à  publié  à  Nice,  en  1846  :  «  Eau 

minérale  de  Brides;  saison  de  1845,  par  le  D'' , 

médecin-inspecteur.  » 

Faviœ  Jean-(vlaude,  né  à  Annecy  en  mai  1778, 


133 

médecin-vétérinaire  de  la  République  et  du  can- 
ton de  Genève,  mort  à  Hyères  le  15  février  1845. 
Elève  de  l'Ecole  vétérinaire  de  Lyon,  il  y  suivit 
les  cliniques  de  l'Hôtel-Dieu,  Vétérinaire  du  dé- 
partement du  Mont-Blanc,  la  chute  de  l'Empire  le 
renvoya  à  Genève  où  il  professa  en  1827-28  un 
cours  d'hygiène  vétérinaire,  qui  fut  publié  par  la 
classe  d'agriculture.  Plusieurs  de  ses  ouvrages  ont 
été  couronnés  ;  l'Académie  de  médecine  de  Paris 
le  nomma  correspondant  en  1835.  (Biographie  de 
8  pages  in-8",  sans  date,  par  J.-L.  Hénon,  à  Lyon, 
chez  Nigon.) 

Favre  Jean,  né  à  Giez.  Il  vint  se  fixer  à  Fa  ver- 
ges en  revenant  de  Paris,  en  décembre  1813,  mort 
le  27  août  1865  à  Faverges. 

Favre  Hyacinthe,  fils  du  précédent,  docteur  de 
Turin  le  18  juillet  1849,  pratique  à  Faverges. 

Cette  famille  est  distincte  de  celle  du  célèbre 
vétérinaire  d'Annecy. 

Ferragus  ,  docteur-chirurgien  à  Chambéry,  y 
signe,  le  17  mars  1684,  la  requête  pour  un  Collège 
des  médecins  et,  en  1683,  une  réponse  de  ce  collège 
à  Copponey. 

Ferrières  (Jean  de),  d'Avignon,  alias  :  Joani- 
Nus  de  Feyria,  médecin  de  la  ville  de  Chambéry 
en  1411  (Menabrea,  Hist.  de  Chambéry),  à  raison 
de  40  florins  par  an.  (Chapperon,  Chambéry  au. 
X/F-^si^c/e,  p.  231.) 


134 

Feyge  Joseph,  né  h  INIegève  en  Fancigny,  doc- 
teur de  Turin  le  4  août  1849,  a  pratiqué  à  Cliamo- 
nix  de  juin  1856  à  janvier  1860,  puis  à  la  Chambre 
en  Maurienne,  où  il  est  deveiui  médecin- vaccina- 
teur  le  1"'"  avril  1863,  et  conseiller  de  son  arrondis- 
sement ;  protecteur  de  l'enfance  en  1880. 

Le  nom  des  Feyge  du  Faucigny  s'est  orthogra- 
phié Fége,  Feige,  mais  jamais  Feigoz  comme  ceux 
de  Saint- Jean  d'Arves,  ni  i^es^/e  comme  pour  ceux 
d'Aiguebelle.  C'est  à  cette  dernière  famille  qu'ap- 
partient un  Fesge,  conseiller  général  en  l'an  xni, 
ainsi  qu'un  notaire  Fesge,  dont  l'existence  nous 
avait  été  relevée  par  l'examen,  dans  la  collection 
céramique  de  M.  Martin-Franklin  à  la  Calamine, 
Charal)éry,  d'une  gourde  cowmémorat'œe ,  que  les 
anciens  Mauriennais  se  faisaient  fabriquer  et  pein- 
dre â  Nevers,  et  qui  a  longtemps  passé  pour  im 
spécimen  fort  recherché  des  amateurs  de  la  faïen- 
cerie de  Saint-Jean  de  Maurienne.  Cette  gourde, 
enterre  épaisse,  polychrome,  de  40  centimètres  de 
hauteur,  portant  sur  une  face  le  saint  Jean  avec  sa 
croix  et  son  mouton,  et  sur  l'autre  un  scribe,  de- 
bout, sa  plume  à  la  main,  sous  le  porche  de  sa 
maison,  peut  passer  pour  un  type  caractéristique 
de  cette  céramique.  Les  anses  sont  figurées  par 
deux  tètes  de  bélier.  Il  porte  en  exergue  :  «  Jean- 
Baptiste.  Fesge  f??/?  mot  effacé)  en  Savoie  ,  notaire 
royal  :  1718.  »  Il  est  à  rapprocher  de  celle  que  pos- 
sède le  D'"  Dénarié,  et  que  nous  mentionnerons  au 
nom  du  chirurgien  GaUians  et  de  celle  de  la  col- 
lection Vuillermet,  à  Saint-Jean. 


135 

Fleuret  Louis-Philibert,  nô  à  Annecy  en  1800 
et  y  est  décédé  le  13  janvier  1861,  d.  m.  g.  do 
Turin,  a  exercé  momentanément  à  Brides  en  1830, 
prit  son  examen  ^exerceai  le  29  décembre  1834, 
fut  médecin  sanitaire  en  1858. 

A  publié  :  «  Biographie  de  François  Calloud  » 
(Société  Jloriinontatie,  8  mai  1856.) 

«  Médecine  légale  pratique,  considérée  dans  ses 
rapports  avec  la  législation  actuelle  des  Etats  sar- 
des, ouvrage  particulièrement  destiné  aux  méde- 
cins et  aux  avocats  ».  Annecy,  A.  Burdet,  1842, 
de  VI  et  335  pages  in-8°. 

«  Epidémie  du  choléra  à  Annecy  en  1854  » 
( Association Jloriinontanej  1855,  p.  233-42). 

Voir  Cafïe,  1861,  p.  42,  qui  donne  par  erreur  le 
15  janvier  pour  date  de  sa  mort,  et  le  Courrier  des 
Alpes  de  1861,  n'^  16. 

Fleury  Joseph,  fils  de  Mamert,  né  à  Saint- 
Amour  en  Bourgogne  (Jura),  d.  m.  m.  le  24  mai 
1747,  puis  de  Turin,  se  fixe  à  Chambéry,  oîi  en  juin 
1749  il  épouse  M"®  Péronne  Lard,  cette  jeune  per- 
sonne dont  Rousseau  a  dit  dans  ses  Confessions  : 
<■(  qu'elle  aurait  été  la  plus  belle  fille  qu'il  eût  ja- 
mais vue  s'il  y  avait  quelque  véritable  beauté  sans 
vie  et  sans  àme  »  ;  fut  nommé  le  20  novembre 
1752  proto-médecin  de  Savoie,  en  remplacement 
du  D'"  Grossy. 

Publia  en  1778  une  petite  brochure  intitulée  : 
Lettre  siii'  la  vertu  des  eaux  ferrugineuses  de  la 


13G 

Baisse;  sans  nom  de  lieu  ni  d'imprimeur  ;  mort  à 
Chnmbérv  le  27  octobre  1781. 

Fleury  Alphonse,  d.  m.  t.  le  30  juillet  18G0, 
médecin  û  Annemasse. 

Flocquet  (Noble  Jean-François) ,  médecin  du 
Duc  en  1599  (Chapperon). 

FoDÉRÉ  François-Emmanuel,  né  à  Saint-Jean 
de  Maurienne  le  8  janvier  1764,  mort  à  Strasbourg 
le  4  février  1835. 

Nous  n'avons  pas  â  reproduire  ici  la  vie  de  notre 
illustre  compatriote,  «  père  de  la  médecine  légale  ». 
Elle  a  été  esquissée  ou  détaillée  bien  des  fois.  (Voir 
Grillet,  I,  217  et  III,  287,  qui  a  imprimé  parfois 
«  Foderet  »  ;  Michaud  ;  Ducroz  de  Sixt ,  Paris , 
1845;  M.  P.  M.  Marseille,  1843;  Larousse; 
un  article  nécrologique  au  Journal  de  Savoie  ^ 
1835,  par  le  D''  Mottard,  et  la  Notice  historique 
du  même,  en  31  pages  in-8",  chez  Puthod,  à  Cham- 
béry,  en  1843  ;  Société  d'archéologie  de  Mau- 
rienne, IV,  390  ;  le  discours  du  D''  Arella,  à  l'inau- 
guration de  son  monument ,  p.  126  du  Giorncde 
délia  Socieià  medica  di  Torino,  n°  de  septembre 
1846;  le  discours  de  rentrée  do  l'avocat  général 
Bloch  àla  Cour  d'appel  de  Chambéry,  le  4  novem- 
bre 1879,  et  celui  de  l'avocat  général  Gabet,  â 
Monaco,  le  18  octobre  1880,  etc. 

Notre  Académie  de  Savoie  a  de  lui  (vol.  MI  de 
la  1'"  série,  p.  13)  :  «  Kecherches  toxicologiques 
médicales  et  plia  rmaceut  icpics  sur  la  grande  ciguë  » . 


137 

La  Société  linnéenne  de  Leipzig  lui  a  dédié  la 
Foderea.  Le  Courrier  de  Savoie  a  publié  de  lui 
une  «  Lettre  »  inédite ,  le  16  octobre  1864.  Son 
«  Voyage  aux  Alpes-Maritimes  » ,  resté,  si  nous 
ne  nous  trompons,  manuscrit ,  lui  fut  volé.  (Mes- 
sager de  Nice^  21  décembre  1860.) 

Fodéré  obtint  au  concours  et  à  l'unanimité,  mal- 
gré sa  nationalité  et  sa  religion,  â50  ans,  la  chaire 
de  médecine  légale  de  Strasbourg.  Il  écrivit  jus- 
qu'à son  dernier  Jour  j  et  mourut  à  71  ans,  ne  lais- 
sant à  ses  dix  enfants  d'autre  fortune  que  sa  répu- 
tation impérissal)le  de  savant.  Il  avait  épousé  en 
93  la  mie  du  D^'  INIoullard,  médecin  de  l'Hôtel- 
Dieu  de  Marseille,  et  cette  union  avait  été  bénie 
pendant  la  terreur  dans  la  cave  de  son  beau-père. 

Elève  du  Collège  des  Provinces  à  Turin,  il  avait 
pris  ses  grades  dans  cette  Université  le  12  avril 
1787.  Le  cimetière  de  Sainte-Hélène  garde  sa 
tombe  h  Strasbourg. 

Fodéré,  fils  aîné  du  professeur  François,  était 
médecin  cantonal  en  Alsace  lors  de  l'invasion  pru- 
sienne  de  1870,  et,  pour  rester  fidèle  â  la  France, 
a  accepté  alors  une  judicature  de  paix  à  Combles 
(Somme). 

Fodéré  Marie-Adrien,  fils  cadet  du  professeur, 
né  à  Strasbourg  le  29  juin  1816,  y  prit  sont  doc- 
torat le  19  février  1842.  Sa  thèse  était  sur  «  les 
fonctions  de  la  moelle  épinièrc;  il  l'avait  compo- 
sée à  l'hôpital  civil  où  il  était  interne. 


138 

Passé  à  Paris  dés  son  diplôme,  il  y  a  été  succes- 
sivement médecin  du  5"  dispensaire  de  la  Société 
philanthropique,  du  bureau  de  bienfaisance,  d'une 
crèche  et  d'un  asile,  de  la  Société  des  sauveteurs 
médaillés,  de  celle  des  instituteurs  et  institutrices, 
de  l'œuvre  de  saint  François-Xavier.  Aide-major 
dans  la  garde  nationale  en  1848,  médecin  sup- 
pléant à  la  garde  de  Paris  durant  le  choléra  de 
1849  et  la  guerre  de  Crimée;  il  a  obtenu  cinc[  mé- 
dailles. 

FoDÉRÉ  Barnabe,  d.  m.  p.  le  14  décembre  1869, 
lauréat  de  l'Ecole  préparatoire  de  Grenoble  pour 
1863-64,  est  né  â  Bessans,  berceau  de  la  famille 
des  Fodéré. 

Il  a  pratiqué  quelcjucs  années  à  Saint-Jean  de 
Maurienne;  puis,  vers  1878,  il  est  devenu  médecin 
de  la  Compagnie  du  tunnel  du  Saint-Gothard. 

Fois,  médecin  cubiculaire  de  S.  A.  R.  le  comte 
de  Maurienne,  durant  l'émigration  révolutionnaire 
de  la  Cour  à  Sassari.  (Trompeo,  page  7.) 

FoLLiET  Antoine ,  d'Aix-les-Bains,  docteur  de 
Paris  en  1878.  Sa  thèse  est  sur  «  la  fièvre  inter- 
mittente chez  les  enfants  en  bas  âge  ». 

FoLiJKT  Gaspard,  d'Evian,  d.  m,  t.  \c.  18  dé- 
cembre 1850,  il  délaisse  bientôt  la  médecine  pour 
la.  floriculture  et  les  affaires  publiques,  maire  en 
1860,  et  conseiller  général. 

Fontaine  J.,  docteur  de  Paris,  ancien  chef  de 
clini({ue  de  Sichel,   a   [)rali(jué  successivement  à 


139 

Arpajon,  à  Orléans,  s'y  est  marié,  et  s'est  fixé  en- 
suite à  Paris,  doit  être  né  ou  originaire  savoyard. 

Fontaine  Joseph-Auguste,  d.  m.  p.  31  août 
1861,  revenu  d'abord  à  Bonneville,  est  retourné 
ensuite  à  Paris,  où  il  a  pris  la  direction  dans  l'éta- 
blissement d'air  comprimé  de  Chateaudun. 

Fontaine  Julien,  de  Conflans,  d.  m.  t.,  avait 
pris  son  exerceat  le  29  mai  1835,  et  pratiqué  à  St- 
Pierre  d'Albigny  où  il  est  mort. 

FoNTANEL  Joseph-François  fils  d'Henry,  né  à 
Vangy-Saint-Germain  en  Semine ,  province  du 
Genevois,  d'une  famille  ancienne  et  honorée,  était 
officier  de  santé  à  l'armée  d'Italie,  sous  le  citoyen 
Guérin,  dans  la  division  du  général  Bertrand,  lors- 
que l'administration  centrale  du  Mont-Blanc,  par 
arrêté  du  20  thermidor  an  V,  lui  octroya  une  place 
gratuite  à  l'Ecole  de  chirurgie  de  Montpellier. 
Dès  le  28  pluviôse  an  vu,  «  d'Hypocrate  mmcl, 
Joseph  Fontanel  «  è  loco  Sancti  Germani  in  par- 
titione  dicta  de  VEnian  »  ,  était  agrégé  à  la  Société 
de  médecine  de  Montpellier  ;  et  le  28  vendémiaire 
an  VII,  à  l'âge  de  29  ans,  il  obtenait  son  diplôme 
de  docteur  en  médecine.  Toutefois,  sa  thèse  «  Essai 
sur  la  contagion  » ,  figure  à  la  collection  de  l'an 
VIII,  et  avait  été  présentée  le  9  floréal.  Il  paraît  que 
l'intervalle,  entre  cette  présentation  et  son  diplôme, 
avait  été  rempli  par  un  nouveau  rappel  aux  ar- 
mées. 

Cette  thèse  était  dédiée  à  F.  V*"  Ginestons;  car, 


140 

Fontanel,  par  son  éducation  excellente,  ses  goûts 
aristocratiques  et  ses  opinions  politiques  et  reli- 
gieuses, avait  obtenu,  dès  ses  années  universitai- 
res, l'amitié  des  nobles  familles  de  Ginestons,  de 
Montlor,  etc.,  de  même  que  plus  tard,  rentré  dans 
son  pays,  nous  le  voyons,  lié  de  particulière  affec- 
tion avec  les  évéques  Bigex  et  Rendu,  avec  le 
D*"  Martin  aîné  (de  St-Rambert),  avec  le  D""  Ber- 
lioz, de  Lyon. 

Sa  première  étape  de  médecine  civile  fut  Cliàtil- 
lon-on-Micliaille,  près  de  Nantua,  mais  il  passa 
bientôt  au  Blanc ,  chef-lieu  d'arrondissement  sur 
la  Creuse  (Bas-Berry).  C'est  là,  que  de  1807  à 
1823,  s'écoula  la  plus  brillante  partie  de  sa  car- 
rière, honoré  de  la  confiance  des  de  Marans,  des 
de  La  Rochetalon,  de  Boisman,  de  Lamirault  St- 
Hilaire,  de  Chatenet  de  la  Trémouille,  ainsi  que 
des  autorités  locales,  le  député  de  Bondy,  le  sous- 
préfet,  le  maire 

Il  s'y  était  conquis,  surtout  comme  accoucheur, 
une  brillante  réputation;  et,  pour  renoncer  aux 
avantages  qu'il  y  avait  trouvés,  il  fallut  des  cir- 
constances tout  intimes  e1  personnelles  qui  le  ra- 
menèrent d'abord  à  la  Balme  de  Sillingy,  puis  à 
Cernaz,  hameau  de  St-Germain,  son  pays  natal, 
près  de  Seyssel,  et  enfin  à  Usinens,  où  il  mourut 
après  avoir  charmé  jusqu'à  sa  mort  ses  déceptions 
et  sa  solitude  par  le  culte  des  vieilles  amitiés,  et 
aussi,  disons-le,  par  l;i  div(;  bouteille. 

On  sait  que  Jean-Marie  Fontanel,   licencié  de 


141 

Sorbonne,  y  professa  la  philosophie  au  Collège  des 
Irlandais,  Anglais  et  Ecossais  réunis.  L'avocat  Fon- 
tanel,  frère  du  D'"  Joseph-François,  avait  mérité  à 
Lyon,  une  juste  réputation  ainsi  que  son  autre 
frère,  notaire  à  Carouge,  et  père  de  D'"  Adolphe 
Fontanel,  maire  de  cette  ville,  et  membre  du  Grand 
Conseil. 

Un  quatrième  frère,  avocat  à  St-Julien,  s'y  dis- 
tingua aussi  et  maria  une  de  ses  filles  à  M.  Pissard, 
député  de  la  Haute-Savoie  en  1860.  Par  ses  sœurs, 
mariées  l'une  au  D''  Lacombe,  l'autre  à  M.  Vincent, 
Fontanel,  était  allié  aux  familles  médicales  des 
Tissot,  des  Albert,  des  Dupraz. 

Fontanel  Adolphe,  neveu  de  Joseph-François, 
né  à  Régny,  où  s'établit  la  branche  dont  est  sorti 
Burnier-Fontanel.  Il  pi'it  son  doctorat  à  Paris  en 
1843,  après  avoir  vécu  plus  de  dix  années  au  quar- 
tier latin,  au  n°  156  de  la  célèbre  rue  St- Jacques. 

Très  répandu  comme  praticien,  il  se  laissa  en- 
vahir par  la  politique,  devint  maire  de  Carouge, 
puis  membre  du  Grand  Conseil  de  Genève;  et, 
dans  des  postes  que  sa  qualité  de  cathoUque  lui 
rendait  plus  difhcile  qu'à  un  autre,  ne  laissa  pas 
que  de  rendre  de  nombreux  services  à  ses  coreli- 
gionaires. 

Il  est  mort  en  1879. 

Forestier.  Trois  médecins  de  ce  nom  appar- 
tiennent à  cette  famille  cpii  a  illustré  Aix  dans  les 
armées  de  l'Empire. 


142 

Son  berceau  est  Amaiicy,  d'où  le  premier  de  la 
dynastie,  Antoine,  chamoiseur,  vint  à  Aix  vers 
1700. 

Le  docteur  Jean-Jacques,  né  le  20  mars  1780, 
mort  le  22  juillet  1846,  présenta  sa  thèse  doctorale 
à  Montpellier  en  1808,  «  sur  la  fièvre  traumati- 
que,  dans  les  armées.  ))  Comme  les  deux  généraux 
ses  frères,  il  avait,  avant  de  revenir  se  fixer  à  Aix, 
pris  part  aux  guerres  de  la  République  et  avait  été 
médecin  en  chef  de  l'Hôpital  militaire  français  à 
Séville,  où  il  mérita  la  croix  de  la  Légion  d'hon- 
neur. 

Auguste,  son  fils,  prit  son  doctorat  à  Turin  le 
24  juillet  1843,  fit  partie  comme  son  père  du  ser- 
vice de  santé  militaire  en  France. 

Fixé  à  Aix,  il  y  résuma  sa  pratique  et  celle  de 
son  père  dans  le  «  Conseiller  du  Baigneur  »  ou 
Etude  pratique  sur  les  vertus  des  Eaux  d'Aix  »  , 
publiées  en  1857,  303  p.  in-8°,  à  Chambéry,  chez 
Pouchet. 

Empi'untant  au  D''  Constant  Despincs  son  heu- 
reuse idée  des  IndicatPMrs,  inaugurés  en  1853; 
Forestier  en  a  donné  de  1868  à  1876  plusieurs  édi- 
tions singulièrement  usuelles,  sousle  titre  spécial 
de  Vade-mecuin.  Il  a  publié  en  outre  quelques  pam- 
phlets et  un  journal  :  «  La  Saison  d'Aix  » ,  qui  a 
paru  de  1876  à  1879.  {Yoïy  notre  Bibl.  aixienne.) 

Forestier  Henry,  iils  d'Auguste,  petit  fils  de 
Jacques,  né  comme  eux  à  Aix,  externe  aux  hôpi- 


143 

taux  de  Lyon  par  le  concours  d'octobre  1880, 
après  une  première  année  d'études  ;  admis  comme 
élève  du  corps  de  santé  militaire  au  concours  de 

1882. 

FoRNO  Joseph,  né  en  Piémont  aux  environs 
d'Asti,  attaché  d'abord  comme  médecin  militaire 
au  régiment  de  Coni,  passa  en  1844  à  l'hôpital 
divisionnaire  de  Chambéry.  Il  y  prit  sa  retraite 
vers  1850,  à  l'époque  où  une  loi  nouvelle  imposait 
le  double  doctorat  en  médecine  et  en  chii'urgie  à 
tous  les  meml)res  du  corps  de  santé  miltaire  sarde, 
et  s'y  maria.  Il  dut  reprendre  ses  fonctions  clans 
l'armée  lors  de  la  guerre  de  1848,  mais  tomba  ma- 
lade à  Vallegio,  en  août,  peu  après  l'ouverture  de 
la  campagne.  Il  est  mort  à  Chambéry  le  20  février 
1862,  à  l'âge  de  60  ans. 

Voir  quelques  lignes  dans  le  Journal  de  Cxiffe, 
1862,  p.  111 ,  et  dans  le  second  Bulletin  de  la  So- 
ciété médicale  de  Chambéry,  page  4. 

François  Joseph-Marie-Louis-Ferdinand ,  né  à 
Aix  le  16  avril  1806,  docteur  de  Paris  en  1832, 
naturalisé  français  le  6  novembre  1833,  rédacteur 
en  chef  et  propriétaire  de  la  Revue  indépendante 
de  1842  à  1848. 

La  biographie  de  notre  compatriote,  plus  connu 
comme  littérateur,  comme  disciple  de  S'-Simon 
et  prisonnier  politique,  que  comme  médecin,  a  été 
donnée  au  Siècle  par  Carnot,  et  reproduite  avec  de 
nombreuses  additions  par  son  ami,  le  D'"  Caffe,  aux 


144 

pages  558-GO  de  son  Journal  (20  décembre  1868), 
ainsi  qu'au  numéro  du  15  décembre  du  Courrier 
des  Alpes. 

Francoz  Félix-Aimé,  de  Trévignin,  d'une  an- 
cienne et  honorable  famille  de  propriétaires-culti- 
vateurs, à  l'un  desc^uels  on  doit  la  vulgarisation  en 
Savoie  de  l'utilité  de  la  feuille  de  frêne  comme 
fourrage. 

Thèse  doctorale  à  Paris,  le  25  juin  1873  :  «  Essai 
sur  la  dyagnostic  et  le  traitement  de  l'hépatite  et 
des  abcès  du  foie  »  (imp.  Parent).  Il  avait  fait  ses 
études  professionnelles  à  Lyon,  oii  il  avait  été  in- 
terne des  hôpitaux.  Fixé  à  son  retour  de  Paris  à 
Annecy,  il  s'est  agrégé  à  l'Association  départe- 
mentale, adjoint  au  maire  1885-88. 

Frandin  Charles,  de  Chambéry,  mort  avant  la 
fin  de  ses  études  commencées  à  Turin  en  1829  et 
continuées  à  Chambérv,  où  il  suivait  en  1830  les 
cours  de  deuxième  année. 

Froment.  Deux  chirurgiens  de  ce  nom  ont  pra- 
tiqué à  Aix,  leur  pays  natal,  et  y  sont  morts  :  l'un, 
Michel,  le  21  février  1664,  à  96  ans;  l'autre, 
Etienne,  le  18  février  1697.  Ce  dernier  avait 
épousé,  le  14  juin  1686,  Marie  Bertrand,  tandis 
qu'une  sœur  de  Michel  (Claudine)  avait  été  mariée 
en  1638  au  chirurgien  Léonard  Bertrand,  chef 
d'une  autre  dynastie  médicale  aixienne. 

Fusier  François,  né  à  Maltaverne,  comme  le 
D''  Duclos,  son  prédécesseur  â  la  direction  de  l'Asile 


145 

des  aliénés,  auquel  il  succéda  en  1852,  avait  pris 
ses  grades  à  Turin  le  6  juillet  1850. 

L'administration  a  publié  ses  «  Etudes  médica- 
les faites  dans  les  Asiles  de  France,  d'Allemagne 
et  de  Suisse,  sur  les  dispositions  d'intérieur  d'un 
Asile  d'aliénés  »  (Cliambéry,  1855,  70  p.  in-4°.)  ; 
ainsi  que  ses  «  Comptes  rendus  médicaux  de  1861 
et  de  1862  sur  l'Asile  de  Bassens  ».  Le  second  rem- 
pli 44  pages  in-4°. 

L'Asile  de  Bassens,  soit  son  médecin-directeur 
en  chef,  a  obtenu  la  médaille  d'or  à  l'Exposition 
universelle  de  1878. 

Le  D'"  Fusier,  membre  correspondant  de  l'Aca- 
démie de  Savoie,  a  été  élu  effectif  le  3  avril  1879. 
Chevalier  des  saints  Maurice  et  Lazare  et  de  la 
Légion  d'honneur. 

Fusier  Marie,  fils  aîné  du  précédent,  l'"'  interne 
à  l'Asile  de  Bassens. 

G 

Gabet  (un  médecin),  signe  à  Chambéry  en 
1686  la  Réponse  du  Collège  des  médecins  à  Cop- 
ponay.  Ce  devait  être  un  des  aïeux  de  dom  Gabet, 
abbé  du  Mont-Cenis,  qui  opéra  (sans  diplôme, 
mais/)«r  grâce  d'Etat)  les  jambes  de  Napoléon  I"', 
menacées  de  congélation  le  19  avril  1805,  et  en  eut, 
pour  prix  de  son  opération,  le  décret  daté  d'Alexan- 
drie, le  11  floréal  an  xni,  pour  l'agrandissement  de 
l'Hospice  du  Mont-Cenis.  (Voir  Histoire  de  dom 
Gabet,  par  L-^  Françoz.  Lyon,  1879,  p.  118  à  133.) 

10 


146 

Gaillard  Victor,  né  à  Siillenôve ,  sous-aide- 
major  à  l'armée  d'Italie,  d.  m,  p.  enl8G4.  Sa  thèse 
w  sur  l'Hématose  »  est  mentiomiée  par  F.  Rabut, 
dans  son  Bulletin  bihi  de  Savoie,  de  ramiéel864. 

C'est  sans  doute  lui  qui,  revenu  en  Savoie,  se 
fixa  à  Annecy.  Il  s'est  agrégé  en  1882  à  l'Associa- 
tion des  médecins  de  la  Haute-Savoie. 

Gaillard  Micliel-Bcnjamin,  né  à  Sallanclies  le 
2  août  1806,  D.  M.  p.,  décoré  delà  Légion  d'hon- 
neur pour  soins  donnés  aux  blessés  de  juillet  1830, 
il  vint  s'établir  à  St-Marcellin  (Isère)  en  1833.  Il 
y  fut  successivement  médecin-adjoint  des  Hospi- 
ces en  1845,  et  médecin  titulaire  en  1848,  méde- 
cin des  prisons,  des  épidémies,  des  pompiers,  mem- 
bre du  Comité  d'hygiène. 

Il  se  noya  en  1873,  en  se  baignant,  malgré  son 
âge  avancé,  dans  le  torrent  delà  Bourne,  près  de 
St-Nazaire-en-Royan . 

Voir  pages  66,  67  des  Annales  de  la  Société  de 
médecine  et  de  pharmacie  de  l'Isère,  année  1873. 

Gaillard  César,  d'Aix-les-Bains ,  d.  m.  t.  le 
31  juillet  1850,  ciim  laude.  Remarquablement 
doué,  et  malgré  ces  brillantes  études  universitaires 
et  quelques  premiers  succès  pratiques  où  apparais- 
sait son  tact  médical,  Gaillard,  dénué  du  savoir- 
faire  plus  important  dans  la  médecine  thermale 
que  le  savoir,  abandonne  peu  à  peu  la  profession 
pour  se  consacrer  entièrement,  et  avec  des  fruits 
remarquables,  à  l'administration  de  sa  fortune  et 


147 

à  l'éducation  de  ses  ûh,  qu'il  conduisit  jusqu'à  la 
rhétorique. 

Membre  actif  des  sociétés  médicales  d'Aix  et  de 
Cliambéry,  il  leur  a  pourtant  donné  :  «  Note  cli- 
nique sur  l'action  des  Eaux  d'Aix  dans  le  traite- 
ment des  plilegmonies  chroniques  des  articula- 
tions, suivie  de  l'exposition  d'un  cas  remarquable 
de  gangrène  multiple  »  (Cliambéry,  Putliod,  1855, 
32  p.  in-8°j ,  et  «  Recherches  cliniques  sur  l'actioii 
des  Eaux  d'Aix  dans  le  traitement  des  paralysies  » 
(Aix,  Bachet,  1861 ,  32  p.  in-8°). 

Ces  notes  montrent,  par  leur  allure  bien  diffé- 
rente de  la  légèreté  ordinaire  des  publications  hy- 
dro-médicales, ce  qu'eût  été  Gaillard  en  pratique 
professionnelle. 

D'autres  communications  au  Courrier  d'AiXj, 
au  Courrier  des  Alpes,  témoignent  du  citoyen 
indépendant,  de  l'administrateur  consciencieux. 
(Voir  notre  Bibl.  aixienne.) 

Gaillard  a  été  trésorier  du  Comice  agricole  d'Aix 
presque  dès  sa  fondation,  et  n'a  pas  résigné  cette 
fonction  lorsque  les  mauvais  procédés  du  préfet 
Saysset-Sclmeider  motivèrent,  en  1881,  la  démis- 
sion collective  du  bureau  du  Comice. 

Galbin  (alias  Galbinus,  Guerbin)  ,  allemand, 
médecin  appointé  de  la  ville  de  Chambéry  vers 
1426,  avec  Jacob.  (Ménabréa,  Hist.  de  Chambéry.) 

Gallais  Marie-Pierre-Léopold ,  d.  m.  p.  le  19 
février  1867,  exerce  à  Bonne  ville. 


148 

Gallet  Jean-Claude,  officier  de  santé  de  la 
Faculté  de  Lyon,  le  20  avril  1875,  exerce  à  Ru- 
milly. 

Galley  Claude,  né  à  Annecy  le  13  septembre 
1774  (ou  1776 f),  19^=  et  dernier  fils  de  Jean-Mi- 
chel Galley  et  de  Anne-Françoise  Amblet,  figure 
en  frimaire  an  vn  parmi  les  officiers  de  santé  de 
l'Armée  du  Nord;  fut  naturalisé  le  28  juillet  1819, 
(Albrier,  aux  Mémoires  de  la  Soc.  d'archéologie 
de  Savoie,  t.  XV,  p.  366.) 

Gallians...  sur  une  gourde  on  faïence,  teintée 
de  deux  bleus  et  un  jaune,  avec  une  Bellone  et  des 
emblèmes  chirurgicaux,  propriété '  du  D'' Gaspard 
Dénarié,  et  analogue  aux  faïences  commémorati- 
ves  cj^ue  nos  Mauriennais  demandaient,  dans  la 
première  moitié  du  xvin"  siècle,  aux  fabriques  de 
Nevers,  on  lit  en  exergue  :  «  M.  Gallins  .  cerru- 
giens  .  assinas  .  du  .  régiment  .  de  Charantais. 
1730.  » 

Nous  ne  savons  si  ce  Gallians  appartenait  aux 
familles  savoyardes  de  ce  nom.  Bonino  (p.  267 
de  son  2"  volume)  cite  un  «  J.-B.  Galliani,  mé- 
decin piémontais,  autem-  de  Réflexions  sur  le  tra- 
vail d'Ignace  Monti.  Gènes,  1764.  » 

Les  archives  du  ministère  de  la  guerre  éclair- 
ciraient  le  point;  mais  on  sait  que  leur  accès  n'est 
pas  facile. 

Galliard  Jean-Marie,  d.  m.  t.  le  1^"'' juillet  1830, 
né  à  Serrières  en  Chautagne  en  1806,  d'une  fa- 


149 

mille  de  propriétaires,  mort  le  18  mai  1882,  Gail- 
lard n'a  jamais  quitté  le  foyer  paternel,  y  a  exercé 
52  ans  les  fonctions  municipales  et  25  ans  celles 
de  maire,  outre  sa  profession. 

Sa  nécrologie  est  aux  pages  13,  15  du  Bulletin 
de  V Association  des  médecins  du  département. 

Galiardi  (alias  Galiandi)  Petrus.  1357.  «  Ca- 
pellanus  et  physicus  Domini.  »  (  Th.  Chapperon.) 

Envoyé  au  chevalier  Aymard  de  Clermont  par 
le  comte  de  Savoie,  son  cousin,  pour  le  soigner. 
M.  François  Rabut  a  trouvé  cette  note  aux  archi- 
ves de  la  Côte-d'Or.  (Lettres  datées  de  Rossillon, 
11  septembre  1353.  Comptes  de  la  chàtellenie  de 
Saint-Martin,  1353-55.) 

Ganivet  Jean,  deCruseilles,  commença  ses  étu- 
des médicales  à  Chambéry,  y  suivait  en  1830  les 
cours  de  la  3"  année  et  s'y  montrait  exact.  Il  entra, 
nous  ne  savons  avec  quel  diplôme,  au  corps  sani- 
taire espagnol  de  dom  Pedro,  puis  quitta  la  trousse 
chirurgicale  pour  les  épaulettes  de  capitaine  dans 
la  même  armée. 

Gantin  Georges,  de  Vallières,  près  de  Rumilly, 
D.  M.  M.  le  30  nivôse  an  xn,  revint  pratiquer  à 
Rumilly  où  il  est  mort  plus  que  septuagénaire  le 
26  octobre  1844.  Etait  beau-frère  de  Frédéric  Gi- 
rod,  qui  suivra  à  son  rang  alphabétique. 

Garcin.  Voir  Grillot,  I,  342 ,  d'après  lequel 
Garcin  publia  vers  1720  :  «  Letti'cs  sur  l'usage  des 
Eaux  d'Aix  en  Savoie,  pour  guérir  les  rhumatis- 


150 

mes  »,  par  le  D''Garcin,  de  la  Société  de  médecine 
de  Londres. 

D'après  Fantoni,  ce  célèbre  médecin  neocomen- 
sis  a  inséré,  dans  le  Mercure  helvétique,  deux 
autres  lettres  ou  dissertations  sur  les  Eaux  d'Aix, 
et  Fantoni  ajoute  :  «  Is  naturam  et  vires  aquarum 
diligentius  quam  nemo  unquam  persecutus  est. . . 
De  reumatismo,  difficili  sanè  morbo  et  diuturno, 
qaam  efficaciter  sanaro  valent  liœc  baluea,  satis 
docte  et  perite  disseruit.  » 

Garin  Maurice,  de  Fa  verges,  d.  m.  t.,  prit  son 
exerceat  le  6  décembre  1834,  mourut  vers  1850, 
dans  son  pays  natal,  après  y  avoir  acquis  certaine 
considération. 

Garin  figure  comme  exerçant  à  Moùtiers  en  l'an 
xni.  (Annuaire? ) 

Garnier  François,  né  â  Montriond,  d.  m.  t.  le 
9  juillet  1857  (alias  1837  f),  y  pratique. 

Gasca  g.  ,  médecin  italien,  venu  en  France  au 
moment  de  la  guerre  de  1870,  a  fait  la.  campagne 
en  qualité  d'aide-major  dans  un  régiment  d'artille- 
rie affecté  à  une  batterie  de  mitrailleuse. 

Après  la  guerre,  il  s'est  fixé  à  la  Motte-Servolcx, 
ensuite  d'une  autorisation  ministérielle;  il  a  prati- 
(|ii('  la  vaccination  pendant  1,2  ans  ,  il  on  a  été  ré- 
vo()U(Mm  1887  à  cause  de  sa  n;i1ionalitc.  Médecin 
de  la  compagnie  des  sapeurs-pompiers  pendant  12 
ans,  alors  (|u'elle  existait,  et  de  la  brigade  de  gen- 
daniKM'io  p(Mi(lant  18  ;ins,  ses  services  ont  toujours 


151 

été  gratuits.  Aujourd'hui,  il  est  médecin  du  pen- 
sionnat des  Frères  et  du  dispensaire  Costa. 

Gascoz  André,  «  cliirurgien,  bourgeois  de  Moù- 
tiers,  »  signe,  le  7  janvier  1650,  à  un  acte  Bruel 
notaire. 

Un  autre  Gascoz  (François,  aussi  maître  chi- 
rurgien et  bourgeois  de  Moûtiers  ,  parait  à  un 
en  acte  1680. 

Gassilloud  François,  de  Seyssel,  où  il  a  prati- 
cpé  toute  sa  vie  et  a  été  longtemps  maire,  y  est 
mort  le  15  décembre  1879,  à  l'âge  du  siècle.  Il 
était  docteur-médecin  de  Montpellier,  en  date  du 
30  août  1830.  La  nécrologie  de  ce  confrère  bien 
méritant  a  été  donnée  par  le  D'"  Callies  au  Bulle- 
tin de  1880  de  V Association  de  ki  Haute-Savoie 
(pages  20  à  22). 

Gassilloud  Antoine ,  frère  du  précédent,  né 
comme  lui  à  Seyssel,  ex-interne  des  hôpitaux  de 
Lyon,  docteur  en  médecine  à  Montpellier  le  15 
mai  (alias  juin?)  1829,  y  présenta  comme  thèse  : 
«  Aperçu  physiologique  et  hygiénique  sur  la 
femme  en  couche  ».  Il  avait  antérieurement  pris  à 
Turin,  en  1838,  un  diplôme  de  médecin,  chirur- 
gien et  maître  accoucheur,  et  s'est  fait  remarquer 
à  Chambéry  par  sa  pratique  habile  et  heureuse  en 
cette  dernière  spécialité. 

Retiré  ensuite  à  sa  campagne  du  Bourget-du- 
Lac,  il  a  continué,  malgré  son  âge  et  une  fracture 
de  la  jambe,  d'y  pratiquer  en  sa  verte  vieillesse, 
se  baignant  encore  dans  le  lac  en  1882. 


152 

Gavard  Hyacinthe,  né  à  Montmélian  en  1753, 
mort  à  Paris  en  1802,  où  il  était  devenu  l'élève 
favori  et  l'ami  du  célèbre  anatomiste  Desault. 
Chose  à  remarquer  :  notre  illustre  compatriote  fut 
refoulé  à  Paris  après  avoir  été  refusé  au  concours 
pour  l'admission  au  Collège  des  Provinces  de 
Turin,  de  même  que  Dupanloup  fut  renvoyé  à 
Paris  du  o-rand  Séminaire  de  Chambérv. 

La  biographie  de  Gavard  serait  bien  pour  nous 
tenter;  mais  elle  a  été  publiée  un  peu  partout. 
Bonino  lui  consacre  les  pages  493-95  de  son  2^- 
volume,  et  nous  apprend  qu'il  avait  étudié  trois 
ans  la  pharmacie  à  Chambérv,  sous  le  chimiste 
Pierre  Boisset;  qu'entré  dans  la  pharmacie  navale 
militaire  ,  il  fut  durant  six  mois  prisonnier  do 
l'Angleterre ,  et  professa  à  l'Ecole  de  Mars  k 
Paris,  etc. 

Jourdan  (Bio(j.  m  éd.  Paris.  1821)  s'étonne  de 
sa  mort  presque  ignorée...  La  Dihl.  Mfchaud  lui 
consacre  trois  colonnes  fort  élogieuses  sous  la  si- 
gnature de  Cliamberet.  Larousse  le  classe  parmi 
les  anatomistes  les  plus  distingués  du  xvni"  siècle. 
Le  Dictionnaire  des  sciences  niêdicales  (1820) 
n'accorde  pas  moins  d'vme  page  et  demie  <(  à  cet 
anatomiste  célèbre,  à  ce  professeur  charmant.  » 
Grillet  re])roduit  (aux  pages  220  de  son  P''  volume 
et  129  du  IIP)  une  note  qui  se  lit  aux  ras  INIont- 
Réal  et  qui  aiu^ait  été  fournie  à  Grillet  par  rabl)é 
Nicollo  de  la  Place  et  C.-M.  Pillot.  Feller  donne 
une  dizaine  de  lignes  à  l'anatomiste  célèbre,  au 
professeur  couru. 


153 

Membre  de  la  Société  de  médecine  de  Paris  et 
de  Marseille,  de  la  Société  des  Allobroges  de 
Paris,  où  il  proposait  en  1791  d'ouvrir  un  comité 
d'instruction  pour  les  ramoneurs;  médecin  au 
c^uartier  de  santé  de  l'Ecole  de  Mars,  où  il  essaya 
la  méthode  spéciale  d'enseignement.  Gavard  a 
publié  un  grand  nombre  d'ouvrages.  Le  D''  Bru- 
nier  a  résumé  les  biographies  données  sur  lui  dans 
la  Biog.  méd.  et  le  Dict.  historique;  le  manus- 
crit de  Brunier,  déposé  aux  archives  de  notre  So- 
ciété médicale,  sous  le  n°  156,  a  été  analysé  som- 
mairement câ  la  page  110  du  Bulletin  de  1859  de 
cette  Société,  qui  possède  c|uelc[ues-uns  de  ses  ou- 


vrages. 


Après  avoir  déijuté  par  c|uelc|ues  communica- 
tions à  divers  recueils  : 

1°  «  Fracture  de  la  clavicule  et  sa  luxation  sca- 
pulaire;  bandage  nouveau.  »  (Journal  de  niéd. 
dur.  ctpharm.,  1787,  lxx-445.) 

2°  ((  Ligature  d'un  polype  utérin.  »  (Ibidem , 
Lxxn-259.) 

3"  «  Pince  à  gaine.  »  (Ibidem ,  lxxui,  7(3.) 

A."  «  Emplâtre  de  cantharides  dans  les  commo- 
tions du  cerveau.  »  (Ibidem,  lvxxviii  ,  1791  et 
Journal  de  DessauU,  I,  177.) 

Gavard  a  publié  ses  œuvres  magistrales  : 

5°  «  Traité  d'ostéologie  selon  Dcssault.  »  Paris, 
1791,  in-S'';  2"^  édition,  1795. 

6"  «  Méthode  pour  apprendre  eu  mènui  icMups 


154 

à  écrire  sous  la  dictée  et  lire,  à  l'usage  des  écoles 
primaires.  »  Paris,  an  ni;  100  p.  in-S". 

7""  «  Tj^aité  demyologie  selon  Dussault.  »  Paris, 
an  IV,  iii-S''.  Il  y  a  une  2®  édition. 

8°  ((  Traité  de  splanchnologie.  »  Paris,  an  ix, 
582,  p.  in-S".  Il  y  a  une  2^  et  une  3^  édition. 

Gavard  Joseph  Marie,  de  Viuz-en-Sallaz,  doc- 
teur en  droit  et  en  médecine  ;  correspondant  de 
l'Académie  de  Turin  le  l'^'^  février  1784  ;  sous- 
préfet  à  Bonneville  en  1807.  (V.  Grillet,  I,  217  et 
III,  446.) 

Gavard  Alexandre,  de  Viuz-en-Sallaz ,  d.  m.  t. 
le  21  juillet  1854. 

Gavet  Jacques.  Les  notes  INIont-Réal  disent  : 
né  à  Rumilly  en  1674,  étudiant  en  médecine  à 
Montpellier,  gradué  à  Avignon  où  ses  thèses  fu- 
rent présidées  (1694)  par  le  célèbre  M.  Delafont, 
exerçait  à  Chambéry.  Ses  ouvrages,  où  Ton  voit 
une  foule  d'observations  curieuses  et  des  connais- 
sances étendues,  sont:  1"  «  Nova  febris  idcWj 
seu  nova3  conjectunic  pliysica3  circà  febris  naturam, 
quibus  pi'(«mittitur  simplcx  et  l)revis  explicatio 
inotûs,  fermentationis,  generationis  animantium, 
materiae  et  motûs  sanguinis,  motùs  cordis  et  arte- 
riarum,  tandemque  sccretionis  hmnoi'um.  »  Ge- 
nève, Semptibus  societatis,  1700,  iii-8"  {Y.  Maii- 
get,  BibL  mrd.,  I.  2,  1731.);  2"  Trailr  de  la  peste 
ou  ((  Conjecture  physi(|ue  sur  sa  iiaUu'c  et  ses  cau- 
ses. »  Lvon,    1722.  cliez  Hi'uvset,   in-12.  Dédié  à 


155 

S.  E.  le  comte  de  Sales  des  Lances,  gouverneur 
de  Savoie. 

Grillet  ajoute  à  ces  deux  ouvrages  un  troisième 
Traité  des  fièvres,  in-8°  ;  Genève,  1700;  mais  il 
ne  fait  sans  doute  ici  que  traduire  le  vrai  titre  : 
((  Novafebris...  »  (Voir  Bonino,  I,  451-452.) 

Gavillet  François- Joseph,  de  Marcello z,  d.  m.t. 
le  2  juillet  1839;  maire  de  Marcellaz,  conseiller 
d'arrondissement  en  18G0,  décédé  vers  1878. 

Son  fils,  médecin  aussi,  a  pratiqué  à  Fillinges 
et  a  prédécédé  à  son  père. 

Gay  François-Laurent,  né  à  Taninges  le  27  oc- 
tobre 1768,  officier  de  santé  par  certificat  de  la 
préfecture  du  15  messidor  an  xi  ;  a  pratiqué  à  Ri- 
vière-Anverse  près  de  Taninges.  Marié  à  Cham- 
béry  à  M"^  Henriette  Pomel,  le  7  août  1811,  y  est 
mort  le  16  décembre  1844. 

Gay  Marie-Prosper,  chirurgien,  né  à  Chilly- 
les-Frangy  le  30  juin  1775,  maire  de  Musinens 
(Ain),  naturalisé  le  26  décembre  1821.  (Albrier, 
Soc.  sav.,X.Y,  379.) 

Genon  médecin,  léguait  à  l'hospice  do  Charité 
de  Chambéry  200  livres,  par  acte  du  28  août  1714, 
M ich al  notaire.  (DeTravernay,  Hospice  de  Cham- 
béry, p.  105.) 

Nous  ignorons  son  lieu  de  naissance. 

Genoud  Pierre-François,  n.  m.  p.  h^  19  août 
18()3,  itratiquc  ;i  Tlionon.  ><on  ])ays  ii;i1;il. 


156 

Genoud  Pierre-Marie,  de  Douvaine,  d.  m.  t.  le 
G  février  1836,  pratique  à  Douvaine;  est  «  Roi  des 
Chevaliers-Tireurs  de  Thonon  en  1848.  »  L'Asso- 
ciation des  médecins  de  la  Haute-Savoie  lui  fait 
octroyer  en  1880  une  rente  viagère  de  300  francs, 
qui  est  portée  ;i  400  francs  en  1881. 

Geoffroy  Philibert,  de  Thonon,  d.  m.  t.  le  20 
février  1827,  médecin  des  prisons,  vaccinateur; 
mort  le  4  août  1875. 

George  Claude,  né  Je  IG  mai  1G37  à  Chambéry, 
mort  le  30  septembre  1G81,  sans  enfants.  Son  père, 
Aimé,  est  le  premier  de  ce  nom,  et  cette  famille 
avait,  dès  1574,  droit  à  rentes  et  hefs  nobles.  Claude 
avait  pour  frère  le  jésuite  Louis;  son  testament 
est  du  16  mai  1690 ,  et  celui  de  son  Aimé  est  du 
7  avril  1665. 

George  François,  neveu  de  Claude,  d.  m. ,  né  à 
Chambéry,  faubourg  Mâché  ;  marié  à  Aymée  Pou- 
cillon  le  6  février  1679. 

Signe  au  Collège  des  médecins  de  Chambéry, 
en  1684  et  encore  en  1686  (  contre  le  laboratoh^c 
Copponay);  y  succède,  le  12  avril  1886,  à  Ch. 
Aude,  en  qualité  de  procureur-syndic.  Copponay, 
Très  humble  remontrance,  page  23,  attribue  sa 
moit  survenue  le  12  février  1699,  {\  l'abus  des 
saignées. 

George  avait  légué  à  la  Cluuité.  le  17  s(^ptein- 
bre  1681,  sept  mille  floi'ins  pour  doter  annuelle- 


157 

ment  une  lille  pauvre.  (Travernay,  Hospices  de 
Chamhéry ,  p.  102.) 

George  Hyacinthe ,  médecin  à  Chambéry  en 
1732.  Il  habitait  une  maison  Derrière-les-Murs. 

Gervinus  (Galbinusf  Guerbier?)  V.  Cruse. 

Gex  Marc-Samuel-Charles,  naquit  à  Chambéry 
le  28  décembre  1803.  Son  père,  Jean-Marc  était 
de  La  Sarraz,  canton  de  Vaud  ;  commissaire  des 
guerres  sous  le  P''  Empire,  et  plus  tard  pourvoyeur 
de  l'armée  des  Alpes  ;  il  est  mort  en  1811  à  Cham- 
béry, où  l'avait  fixé  son  mariage  avec  M"^  Rose 
Gaillard,  propriétaire  de  l'Ecu  de  France,  au  fau- 
bo  u  rg  M  ont  mélian . 

Marc  Gex,  son  fils,  commença  ses  études  médi- 
cales à  Chambéry,  sous  MM.  Rey,  Guilland,  etc., 
et  passa  ensuite  à  Turin.  S'étant  rendu  en  1825  à 
Lyon,  il  fut  l'élève  et  le  commensal  de  Richard,  de 
Nancv,  et  fit  deux  années  d'internat  dans  son  ser- 
vice  de  la  Maternité.  Il  exerça  les  mêmes  fonctions 
aux  hôpitaux  de  Strasbourg  pendant  une  troisième 
année,  et  en  repartit  à  la  fin  de  1829  pour  aller 
demander  ses  grades  à  Turin. 

Mais  s'étant  fait  renvoyer  de  cette  Université 
pour  je  ne  sais  quel  acte  d'indiscipline,  il  en  repar- 
tit une  seconde  fois  sans  diplôme;  se  maria  à  Cham- 
béry avec  M"®  Clapasson,  et  obtint  utérieurement 
en  France  le  titre  d'officier  de  santé. 

C'est  avec  ce  demi-diplôme  que  cet  homme  re- 
marquablement doué  par  l'esprit  et  par  le  cœur, 


158 

lauréat  des  concours  de  Lyon,  mais  douuc  de  cette 
pondération  nécessaire  à  assurer  le  succès  des  plus 
brillantes  qualités,  exerça  pendant  38  ans  la  mé- 
decine à  la  Cliapelle-Blanclie,  prodiguant  à  toutes 
les  populations  voisines  ses  soins  gratuits,  accrus 
encore  de  remèdes  et  de  secours.  11  mourut  le  7 
juin  1873,  dans  sa  belle  propriété  de  Villard-Lé- 
ger,  et  eut  des  funérailles  en  rapport  avec  les  servi- 
ces rendus  par  l'affluence  et  l'intensité  des  regrets. 

Sa  fille,  Amélie  Gex,  poète  distingué,  s'est  atta- 
chée à  reproduire  dans  notre  patois  savoyard  les 
scènes  et  les  légendes  de  notre  vie  rurale.  Elle  a 
obtenu,  en  1881,  le  prix  de  poésie  de  l'Académie 
de  Savoie,  pour  son  poème  remarquable  :  Histoire 
d'une  âme. 

Gigot  de  Villefaigne  (Jean-Nicolas),  né  au 
Mans  (Sarthe)  le  6  octobre  1747.  Il  avait  marié  sa 
fille  â  un  M,  Moreau,  acquéreur  du  château  de  St- 
Innocent,  près  d'Aix.  Gigot  acheta  de  son  gendre 
ce  château  et  s'y  fixa  dès  lors  ;  il  a  pratiqué  la  mé- 
decine en  Savoie  de  1803  à  1826,  date  de  sa  mort. 

Gigot  avait  commencé  ses  études  médicales  à 
Angers,  puis  vint  les  continuer  à  Paris  en  1768.  En 
1770,  il  fut  un  des  vingt  élèves  admis  à  l'école 
pratique.  Très  estimé  de  ses  professeurs ,  il  fut 
associé  libre  de  l'Académie  rovale  de  médecine. 
En  1771,  il  entra  comme  chirurgien-major  au  ré- 
giment d'Orléans-cavalerie  et  suivi  le  régiment 
jusqu'en  1792.  Il  fut  gradué  docteur-médecin  à 


159 

Besançon  le  14  juin  1779.  Le  1<^''  juin  1792,  il  fut 
envoyé  ù  l'armée  des  Alpes.  Le  1^^'  germinal  an  iv, 
il  est  nommé  chirurgien  en  chef  à  l'hôpital  de 
Dunkerque  et  l'an  ix  à  l'hôpital  militaire  d'Amiens, 
Mis  à  la  retraite  en  1803,  il  vint  se  fixer  à  Saint- 
Innocent  où  il  pratiqua  la  médecine  comme  œuvre 
de  bienfaisance. 

Gilbert  (INIaître),  physicien  d'Agnès  de  Fau- 
cigny;  il  est  témoin  de  cette  clame  en  mai  1262. 
(  Saint-Genis,  Hist.  de  Savoie,  III,  p.  446.) 

Gin  ET  Jacques,  né  à  Rumilly  en  1694,  d.  g.  t. 
en  1731  ;  chirurgien-major  du  régiment  de  Taren- 
taise  en  1733,  puis,  en  1736  et  jusqu'en  1772,  du 
régiment  de  la  Reine,  qu'il  ne  quitta  que  pour 
prendre  sa  retraite.  Il  mourut  subitement  à  Suse 
en  1775,  et  Bonino  (II,  179)  soupçonne,  d'après  le 
comte  de  Loche,  qu'il  fut  empoisonné  par  son  do- 
mestique comme  il  se  disposait  à  revenir  en  Savoie 
dans  sa  famille. 

GiNET  Pierre,  fils  de  Jacques,  né  à  Rumilly  vers 
1721,  syndic  de  Rumilly  en  1791. 

GiNET  Louis-François,  né  à  Sales,  près  Rumilly, 
en  1788,  d.  m.  p.  le  6  juillet  1815,  sur  présentation 
de  thèse  traitant  des  «  Moyens  hygiéniques  pro- 
pres â  prévenir  la  phtisie  héréditaire  ou  consti- 
tutionnelle. ))  (Alias,  19  octobre  1815.) 

Il  pratiquait  à  Rumilly  où  il  s'allia  à  la  fille  de 
Jacqueline  d'Humilly  de  Mortairy,  née  d'Asnières 
de  Gantellet. 


160 

Vice-président  de  l'Association  de  la  Haute- 
Savoie,  il  a  sa  nécrologie  aux  pages  13-14  du  Bul- 
letin de  1881.  Mort  à  Rumilly  le  21  mars  1881.  11 
a  été  longtemps  syndic  de  Rumilly,  puis  maire  et 
conseiller  général. 

GiRiN  Jean-François,  qui  figure  à  VAnnuaire 
comme  pratiquant  à  Beaufort  en  1882,  en  était 
reparti  dès  1881,  dégoûté  par  les  petites  tracasse- 
ries locales,  et  n'y  a  eu  de  successeur  qu'à  la  fin  de 
1882.  Il  était  du  Jura. 

GiROD  Antoine,  chirurgien  à  Aix,  mort  en  1656, 
avait  épousé  une  Duboys  qui  prédécéda  en  1650, 
dont  le  corps  fut  retrouvé  «  intact  »  à  sa  séi)ulture. 
(Livre  de  raison  Domenget,  et  ms  T.  Chapperon.) 

Il  eut  un  fils  du  même  prénom,  qui  mourut  en 
1685. 

GiROD  Etienne- Auguste,  issu  d'un  Nicolas  Girod, 
qui  fit  fortune  en  Amérique  à  la  fin  du  xvnr  siècle, 
a  été  diplômé  à  Paris  le  8  juillet  1869.  C'est  lui, 
croyons-nous,  qui  présentait  l'Académie,  le  2  jan- 
vier 1877,  un  mémoire  sur  «  l'Affaissement  de  la 
trachée  après  la  trachéotomie.  »  Au  surplus,  il  s'est 
bientôt  retiré  de  la  pratique  c^u'il  avait  entreprise 
h  Annecy. 

Girod  Joseph-Frédéric,  de  Rumilly,  d.  m.  t. 
le  30  mars  1830,  exerça  le  20  décembre  1834,  fils 
de  Victor- François  ;  maire  de  Rumilly,  conseil- 
ler général  (Voir  Gaffe,  1868,  p.  526),  membre  du 
conseil  d'hygiène,  vice-président  de  l'Association 


161 

en  1881,  à  la  mort  du  nonagénaire  Ginet.  Décédé 
àRmnillyle9niail883. 

GiROD  Louis,  né  à  Bons,  exerce  à  Cluses;  agrégé 
à  l'Association  de  la  Haute-Savoie  en  1882. 

GiROUD  Pierre,  né  à  Montmélian,  y  est  mort  le 
5  février  1830.  Il  avait  été  chirurgien-major  dans 
les  armées  françaises;  licencié  en  1815,  il  se  retira 
dans  sa  famille.  Il  a  laissé  une  réputation  d'habile 
chirurgien  «  antè  pocula.  » 

GoNTHiER  Barthélémy-Philippe,  de  Chambéry, 
élève  du  Collège  des  Provinces  à  Turin,  où  il  prend, 
le  18  février  1822,  son  double  diplôme  de  méde- 
cine et  de  chirurgie.  Mort  à  Chambéry  en  1828  , 
correspondant  de  la  Société  médicale  pratique  de 
Paris. 

Voir  Réflexions  médicales  et  philosophiques 
du  D^  François  Guilland.  Chambéry,  1829. 

Gordon,  chirurgien  de  la  ville  de  Chambéry, 
examina  au  fort  de  Miolans,  le  10  janvier  1717,  la 
Muratore  stygmatisée,  la  Coré,  et  la  Ribollet  en- 
ceinte et  stygmatisée  :  «  les  stygmates  ne  don- 
naient ni  sang,  ni  douleur.  )> 

Voir  Miolan ,  prison  d'Etat ^  par  Dufour  et 
Rabut,  p.  196-7. 

GoTTELAND  Pierre,  né  à  Barberaz  le  6  octobre 
1790,  diplômé  le  18  juin  1818,  mort  à  Chambéry 
lo  19  décembre  1875.  Vice-conservateur  ,  puis 
conservateur  du  vaccin  pour  le  duché  de  Savoie, 

11 


162 

il  perdit  ce  poste  à  l'annexion ,  n'obtint  pas  de 
retraite  et  n'en  réclama  pas.  Membre  de  la  muni- 
cipalité de  Chambéry,  il  y  attacha  son  nom  à  la 
réglementation  de  la  prostitution.  Fondateur  et 
administrateur  de  la  Caisse  d'épargne,  adminis- 
trateur des  hospices  ,  il  se  montra  partout  assidu 
et  dévoué. 

Voir  sa  nécrologie  au  Bulletin  de  la  Société 
médicale  de  Chambéry  (1877). 

GouRiET  (un)  figure  à  V Annuaire  à^  l'an  xni 
comme  officier  de  santé  à  Chambéry.  C'est,  paraît- 
il,  une  altération  du  nom  de  Couvert,  bien  que 
celui-ci  figure  au  même  Annuaire,  comme  docteur. 

GouTTRY  Claude- Joseph,  à  Flumet,  non  diplô- 
mé, exerçait  en  vertu  d'un  certificat  de  la  préfec- 
ture de  Bonneville,  sous  date  du  10  messidor  an  xi. 

Couvert  Antoine,  de  Saint-Paul-sur- Yenne, 
soutint  sa  thèse  le  29  nivôse  an  x  :  ((  Essai  médico- 
chirurgical  sur  les  anévrismes  en  général.  »  (Mont- 
pellier, 40  p.  in-4'',  imp.  Izard  et  Ricard.)  Elle 
était  dédiée  à  Daquin. 

Il  s'établit  à  Chambéry  vers  l'an  xiu,  après  avoir 
séjourné  à  Paris,  où  il  s'éprit  vivement  de  Bichat, 
et  devança,  dans  son  admiration  pour  ce  génie,  la 
réaction  en  sa  faveur  qui  ne  devait  s'oj)érer  que  de 
nos  jours  par  les  travaux  de  Schopenhauër  et  de 
Claude  Bernard.  Ce  dernier  a  eu  le  tort  de  ne  pas 
imiter  le  discernement  du  maître  parmi  les  forces 
vivantes  et  les  forces  chimiques.  (Voir  Paul  Janet, 
Revue  des  Deux-Mondes,  1"'  mai  1880.) 


163 

Doué  d'une  grande  activité  physique  et  morale, 
aussi  infatigable  écrivain  que  chasseur,  il  fit  partie 
de  la  municipaUté  de  1826  à  1840,  et  fut  archiviste 
de  la  ville  en  182G  ;  membre  de  la  Junte  provin- 
ciale de  statistique,  médecin  des  hôpitaux,  mem- 
bre de  toutes  les  administrations,  de  la  Chambre 
de  commerce  et  d'agriculture,  vice-président  de 
l'Académie,  à  laquelle  il  donnait  ses  communica- 
tions agronomiques,  vénérable  de  la  loge  des  Amis 
réunis,  etc. 

Indépendamment  de  son  «  Traitement  contre  le 
choléra  morbus  mis  à  la  portée  de  tout  le  monde, 
mémoire  transmis  aux  conseils  de  charité  et  autres 
administrations  de  bienfaisance  (sic)  du  duché  de 
Savoie,  par  le  Conseil  général  de  charité.  »  (19  p. 
in-8°,  Chambéry,  imp.  du  Gouvernement.)  Cou- 
vert a  alimenté  toute  la  I'"''  série  des  Mémoires  de 
l'Académie  de  Savoie  : 

«  Précis  historique  de  l'introduction  et  de  la 
propagation  de  la  vaccine  en  Savoie  »  (I,  196). 

«  Constitution  agricole  et  médicale  delà  Savoie  » 
en  1825  (11,1),  1826  (III,  1),  1827  (IV,  27), 
1828  (V,  15),  1829  (V,  56),  1830  (V,  96),  1831 
(VI,  17). 

((  Mémoire  et  observations  sur  les  engagements 
squirreux  des  seins  et  des  testicules  »  (II,  285). 

«  Utilité  de  la  saignée,  préjugés  trop  répandus 
contre  elle  en  Savoie  »  (IV,  89). 

J'ai  souvent  entendu  mon  père  raconter  qu'at- 
teint d'une  fièvre  bilieuse  en  1815,  il  fut  sauvé  de 


164 

la  saignée  que  voulait  lui  imposer  Gouvert  par  le 
veto  énergique  et  sauveur  du  D''  Daquin. 

«  Unité  (le  la  science  de  l'homme  envisagé 
comme  objet  de  l'art  de  guérir  »  (  V,  206). 

((  Des  marais  on  Savoie  sous  le  rapport  de  l'hy- 
giène »  (VI,  49). 

«  Topographie  médicale  de  la  vallée  de  Cliam- 
béry  au  lac  du  Bourget,  et  particulièrement  de  la 
Motte-Servolex  »  (VI,  114). 

((  Rapport  sur  le  mémoire  du  })rofesseur  Buniva, 
touchant  la  doctrine  homéopathique  »  (  VII,  39  ). 

«  Mortalité  hivernale  des  nouveaux -nés  »  (VIII, 
167). 

«  Fièvres  intermittentes  catarrliaies  ( gi'ippe)  à 
Chambéry  en  1837  »  (IX,  101  ). 

Gouvert  est  mort  k  Chambérv  le  22  mars  1842. 
Voir  sa  nécrologie  à  la  Chambre  d'agriculture  et 
de  commerce,  a'oI.  VI,  p.  lxxxv.  Voir  aussi  l'In- 
troduction du  XI"  vol.  de  l'Académie ,  page  lu  et 
le  Compte  rendu  de  1846,  page  c. 

GouviAT  ,  officier  de  santé  à  Chambérv  (An- 
nuaire  de  l'an  xni).  Ce  nom,  comme  celui  de 
GouRiET,  paraît  avoir  été  imprimé  par  Gouvert. 

Grossy  François,  né  à  Chàteaufort  en  Chauta- 
gne  vers  1680,  était  médecin  du  roi  Victor-Amé- 
dée  II,  lorsque  celui-ci  fut  arrêté  â  Montcalier  par 
les  ordres  de  son  fils  Charles-Emmanuel  III.  Il  re- 
vint à  Chambéry  où  il  fut  le  médecin  de  M"'"^  de 
Warens,  de  Claude  Anet  et  de  Rousseau.  Il  avait 


165 

épousé  M''®  Bonnaventure  Nycollin,  dont  il  n'eut 
qu'une  fille,  Françoise-Hyéronime,  mariée  en  août 
1736  à  Joseph  Rey,  bourgeois  de  Chambéry,  capi- 
taine au  régiment  de  Tarentaise.  Dans  son  testa- 
ment M'"^  Rey  légua  la  bibliothèque  de  son  père 
à  celui  de  ses  enfants  qui  se  ferait  médecin. 

Le  docteur  Grossy  avait  eu  un  fils  naturel  d'une 
servante  de  son  frère  Jean-Claude  Grossy,  procu- 
reur du  roi  à  Belley.  Ce  fils  prénommé  Etienne  lui 
intenta  un  procès  pour  obtenir  des  aliments.  Le 
docteur  contesta  sa  paternité  et  obtint  d'abord 
gain  de  cause,  mais  le  fils  réussit  à  prouver  plus 
tard  que  son  père  avait  suborné  des  témoins  ;  le 
procès  fut  revisé  et  le  docteur  condamné  à  servir 
une  pension  de  150  livres.  Il  quitta  alors  Cham- 
béry et  paraît  s'être  retiré  à  Massigneu  en  Bugey. 
Il  y  mourut  le  18  octobre  1752.  A  Chambéry,  il. 
était  séparé  de  sa  femme  et  habitait  le  deuxième 
étage  de  la  maison  du  sénateur  Dichat  «  au  bas 
des  Royales  Prisons.  » 

GuiLLAND  Jean-François,  né  au  Chàtelard  en 
Bauges,  père  de  Louis  Guilland  et  d'un  second 
fils,  prêtre  et  mort  jeune,  d.  m.  m.,  a  publié  sa 
thèse  l'an  v  de  la  République  (1797)  :  ((  De  l'in- 
fluence des  climats  sur  les  tempéraments  ,  dis- 
sertation présentée  à  l'Ecole  de  santé  de  Montpel- 
lier et  soutenue  le...  fructidor  an  v.  »  Montpellier, 
Izard  et  Ricard,  in-8"  de  GO  pages.  Dédiée  au  ci- 
toyen Joseph  Despiues. 

Jean- François  Guilland  exerçait  à  Chambéry  où 


166 

il  était  proto-médecin  de  la  Savoie,  médecin  de  la 
maison  du  roi  de  Sardaignc,  médecin  de  l'Hôtel- 
Dieu  et  des  hospices  de  la  ville  et  professeur  de 
l'Ecole  de  médecine  de  Chambéry. 

En  1828,  il  a  publié,  n'étant  alors  que  médecin 
de  LL.  AA.  le  prince  et  la  princesse  de  Carignan 
en  Savoie  :  «  Quelques  réflexions  médicales  et  phi- 
losophiques »  1828 ,  Platet,  in-8°  de  24  pages.  Il 
écrivait  aussi  dans  le  Journal  de  Savoie. 

GuiL[.AND  Jean,  petit-fils  du  précédent,  fils  aîné 
do  Louis,  D.  M.  p.,  exerce  à  Aix-les-Bains. 

H 

Hébert  B>ançois  était,  en  1737,  à  Chambéry, 
chirurgien-major  du  régiment  de  Chablais. 

Hybord  M.-(v.  ,  D.  M.  M.,  né  aux  Allues  (Taren- 
taise)  vers  1775,  mort  en  1824;  sa  biographie  a  été 
écrite  par  Antony  Luyrard  (Moùtiers  ,  1855). 

Créateur  de  l'établissement  des  bains  de  Brides 
en  1818,  le  docteur  Hybord  exer(;a  à  Moùtiers  et 
à  Brides.  Il  était  patriote  et  charitable.  Pendant  la 
disette  de  1815-181G,  on  l'a  vu  sortir,  dans  la  soi- 
rée, chargé  d'un  sac  de  blé  qu'il  portait  lui-même 
aux  familles  pauvres.  (Voii-  Cafîe,  1868,  p.  528.) 

Son  fils  Henri,  docteur-médecin  de  Montpellier, 
a  pratiqué  dans  le  département  de  Seine-et-Oise, 
mort  à  Meung  (Loiret)  en  avril  1883. 

Son  petit-fils  Paul  ukm'I  ;i  Moung  en  1874,  à 
31  ans,   a  pul)lié  :  »  Eludes  cnùtiqucs  sur  la  mé- 


167 

thode  d'Esmarch.  »  (Archives  générales  de  méde- 
cine, décembre  1873.) 

«  Des  calculs  de  la  vessie  chez  la  femme  et  les 
petites  filles.  »  Thèse  passée  le  21  février  1873. 

J 

Jacques,  de  Montcalier,  physicien  de  la  com- 
tesse de  Savoie  en  1322.  (Ménabréa,  Histoire  de 
Chanibéry.  ) 

Jean  (maître  Jean),  Mam^ennais  ,  physicien 
et  archiàtre  de  Savoie,  signe,  dit  Guichenon, 
au  testament  de  Sibille  de  Baugé,  comtesse  de 
Savoie,  femme  d'Ame  Y,  morte  en  1296.  »  (Voir 
Bonino,  I,  18.) 

Sa  signature  se  lit  aussi  en  1288 ,  comme  té- 
moin, dans  un  acte  passé  au  Bourget,  entre  le 
comte  de  Savoie  et  certain  Gilet  de  Briord.  Il  était 
à  cette  époque  médecin  de  la  ville  de  Chambéry. 
(  Th.  Chapperon,  p.  225  et  231,  notes  ms.) 

JoEGNOz  Joseph-Marie,  «  non  diplômé,  certificat 
délivré  par  le  sous-préfet  de  Bonneville  le  27  floréal 
an  XI  »  (  à  Sixt). 

JoYRE  Claude,  1700,  «  chirurgien  de  Son  Al- 
tesse. »  (T.  C.) 

JuviN  Jean-Antoine,  à  Yenne,  l'an  xiii. 

L 

Lâchât  Michel,  né  à  Cruseilles,  d.  m.  t.  en 
1830  ?  a  exercé  dès  son  retour  de  Turin  à  Ferney- 
Yoltaire,  où  il  est  mort  le  4  décembre  1870. 


168 

Lachenal  (  Werner  de  ) ,  professeur  de  botani- 
que à  Bàle,  où  il  naquit  en  1736  et  mourut  en  1800, 
est  tenu  d'origine  savoyarde  par  les  Delachenal 
de  Savoie. 

Un  article  inséré  au  27  mars  1854 ,  ou  1855 , 
sous  les  initiales  J.  M.  (D''  Michaud),  soutient  l'o- 
rigine savoyarde  de  la  famille  de  Werner  éteinte 
en  1851  en  la  personne  de  Frédéric,  neveu  de 
Werner,  professeur  de  philosophie  positive  à 
Bàle. 

C'est  â  ce  titre  que  la  bibliothèque  de  notre  So- 
ciété médicale  de  Chambéry  reçut,  le  4  août  1854, 
de  Jules  Delachenal,  étudiant  en  médecine  :  «  Obs. 
bot.  méd...  Basilia3  »,  20  novembre  1770,  par 
Wernerus  de  «  Lachenal,  physicpe  et  médicinal 
doctor  ». 

Le  Dict.  des  Scien.  méd.  ne  le  mentionne  pas  ; 
mais  Larousse  lui  consacre  cinq  lignes  et  Michaud 
dix. 

Lachenal,  d'Annecy,  a  im  article  de  six  colon- 
nes dans  V  Union  savoisienne  du  25  février  1883. 

Lacombe  Joseph-Hélène,  de  Seyssel,  où  il  est 
mort  d'apoplexie  en  1851,  avait  subi  sa  thèse  à 
Paris  en  1830  :  «  Essai  sur  l'autorité  dans  ses  ap- 
plications aux  sciences  médicales  (Didot). 

Lacombe  Anthelme,  fils  de  Joseph-Hélène  et  de 
M'"'  Fontanel,  â  Seyssel,  d.  m.  p.  1808  :  «  Du  trai- 
tement de  la  fièvre  typhoïde  »  ,  5  août  1808,  Paris, 
im[),  Pareut.  Do  lamillo  deux  l'ois  médicale  par 


169 

son  père  et  par  sa  mère,  il  a  épousé  la  fille  du  doc- 
teur Dagaud. 

Agrégé  généreusement  aux  deux  Associations 
de  la  Savoie  et  de  l'Ain,  il  joint  l'agronomie  à  la 
médecine. 

Laffin  Jean-Frédéric,  àSallanches,  d.  m.  p.,  17 
juillet  1876. 

Lagnet-Fleury  Alphonse,  d.  m.  p.  le  6  août 
1860,  pratique  à  Annemasse,  figure  à  l'Association 
sous  le  nom  de  Flcury. 

Lagrange  Pierre,  de  Chambéry,  archiâtre  du 
comte  Boniface  en  1253,  le  plus  ancien  des  182 
titulaires.  Il  reçut  dans  sa  maison,  le  4  juillet 
1250,  le  comte  Boniface  de  Savoie  et  le  comte 
Thomas,  de  Maurienne,  lorscju'ils  confirmèrent  au 
Prieuré  du  Bourget  la  donation  de  levée  du  sel  à 
Chambérv,  accordée  le  12  décembre  1249.  (Bonino, 
1,12.) 

C'est  le  même  qui  est  désigné  parfois  simple- 
ment :  Pierre  du  Bourget. 

Laissus  Jean-Alexis,  né  en  1802,  d.  m.  t.  le  9 
mai  1828,  vice-proto-médecin  pour  la  province  de 
Tarentaise,  médecin  directeur  des  eaux  de  Brides- 
la-Perrière. 

Son  Manuel  du  baigneur  a  eu  deux  éditions. 

Laissus  Camille  fils  de  Jean-Alexis,  né  à  Moù- 
tiers  en  novembre  1835,  d.  m.  t.  le  9  juin  1859. 
Membre  correspondant  de  la  Société  de  méd.  de 


170 

Lyon  (1862),  de  la  Société  d'hydrol.  de  Paris 
(18G3),  de  r Académie  de  Savoie  (1880),  corres- 
pondant de  l'Académie  méd.  de  Turin,  lauréat  à 
ce  titre  de  l'Académie  de  médecine  de  Paris,  avec 
rappel  de  médaille  d'argent  en  1878 ,  conseiller 
général. 

Médecin  inspecteur  de  Brides  et  Salins,  il  n'a 
conservé  que  l'inspection  de  Salins  de  1880,  où  la 
place  fut  dédoublée  en  faveur  du  D''  Philbert. 

A  publié  : 

«  Mémoire  sur  les  eaux  thermales  de  Brides.  » 
(Société  d'hydrol,  1860.) 

«  Les  eaux  thermales  de  Brides  en  1860-61  ». 
Moûtiers. 

«  Etude  médicale  sur  les  eaux  thermales  pur- 
gatives de  Brides,  suivie  de  considérations  sur  les 
eaux  minérales  de  Salins  ».  1863. 

«  Notice  historique,  physique,  chimique  et  mé- 
dicale sur  les  eaux  thermales  chlorurées  de  Sa- 
lins ».  Paris,  J.-B.  Baillière,  1860. 

«  Notice  sur  les  eaux  minérales  de  Tarcntaise, 
lecture  à  la  Sorbonne  ».  1876. 

«  Eau  de  mer  thermale  de  Salins  ».  Paris,  J.-B. 
Baillière,  1877. 

«  Notice  sur  les  eaux  Ihcrmalcs  de  Bonneval  ». 
1879. 

«  De  l'emploi  combiné  des  eaux  de  Brides  et  de 
Salins  dans  les  iilTections  utérines  chroniques  ». 
Paris,  J.-B.  Baillière,  1880.  (6,2  p.  iii-8^) 


171 

«  Stations  médicales  de  montagnes  en  Taren- 
taise  ».  (Journal  de  Brùfes  et  Sa/i/is,  1<S83.  ) 

Lamayrolla  (M"  Gaspard),  médecin  de  la  ville 
de  Chambéryen  1430-31,  à  100  florins.  (T.  Chap- 
peron,  Chainbéry  au  XI V""  siècle^  p.  233.  ) 

Landre  Nicolas,  chirm-gien  à  Aix  en  1745. 

Laquin  Michel,  médecin  du  comte  Amédée  , 
«  reçoit  200  livres  d'or  du  comte  et  de  la  com- 
tesse,  père  et  mère  du  comte.  (  Lettre  datée  de 
Péroges,  le  18  juillet  1394.  Chàtellenie  de  Rossil- 
lon  et  Ordonnaz.  Comptes  de  1393-95  aux  archives 
de  la  Côte-d'Or.) 

Lard  Jacques,  né  à  Cliambéry  le  15  mai  1737, 
de  Jean-François  et  de  Marie  Beauregard,  mort  le 
3  mars  1788  (T.  C.  ).  L'un  de  ses  hls,  Jacques, 
timonier  de  V Indomptable ,  mourut  à  Port-au- 
Prince  le  6  ventôse  an  vi.  U Annuaire  de  1776  le 
porte  comme  médecin  des  Hospices,  rue  Juiverie. 
Fleury  le  cite  dans  sa  brochure  sur  les  eaux  de  hi 
Boisse,  en  1778,  page  20.  On  Je  voit  recevant  un 
legs  de  200  livres  du  docteur  Pierre  Gollier,  par 
testament  du  16  décembre  1769. 

J.-J.  Rousseau  était  un  habitué  de  la  maison 
Lard 

Lassalle  Prosper- Antoine,  à  Seysscl,  d.  m.  m. 
14  décembre  1869.  Sa  thèse,  soutenue  à  Mont- 
pellier le  23  avril  1869,  est  :  «  Du  traitement  de 
la  tumcui'  (^t  de  la  fistule  lacrvmales  ». 


172 

Ses  frères  exploitent  les  phosphates  calcaires  de 
Desinoy. 

Lathoud  François-Benoit,  né  au  Bourget-du- 
Lac  le  25  octobre  1853,  Thèse  :  «  Contribution  à 
l'étude  des  spasmes  traumatiques.  (Derenne,  99 
pages  in-8°.) 

Il  alla  s'établir  à  Yenne,  lors  du  départ  du  doc- 
teur Naussac,  à  la  fin  de  1880,  ayant  obtenu  de  la 
préfecture  la  part  attribuée  à  ce  dernier  dans  le 
service  des  enfants  assistés  et  des  vaccinations, 
c[ue  Naussac  partageait  avec  le  D''  Delavenay. 
Lorsque  celui-ci  mourut,  le  7  février  1883,  Naus- 
sac usant  de  l'influence  politique  électorale  du 
maire  d'Yenne  à  la  préfecture,  obtint  cjue  celle-ci 
rapportât  le  décret  qui  répartissait  les  services  sa- 
nitaires du  canton  en  deux  moitiés  égales  dans 
l'intérêt  public,  non  moins  que  conformément  à 
l'équité  et  à  la  bonne  confraternité.  L'obtention 
de  ce  monopole  força  le  D''  Moiroud  ,  d'Yenne  ,  à 
s'expatrier. 

Lavanchy  figure  comme  médcci]i  à  Samoëns 
dans  V Annuaire  de  1858, 

Léger  Charles-François,  né  à  Pai-is  en  1813 , 
mort  à  Ivry  (Seine  ) ,  docteur  do  1841,  médecin  du 
Val-de-Gràce,  de  la  Salpétrière  et  de  l'Hôlel-Dieu. 

Son  nom,  ses  relations  intimes  avec  Caffe,  Ter- 
rier et  Hybort,  nous  font  lui  attribuer  une  origine 
savoisienne.  (V.  Calîe,  ]).  527  (\c  raniK'o  18(18.) 

Legrand  Maximiii.  né  en  Boui'gogne  ,  d.  m.  r. , 


173 

collaborateui'  de  V Union  médicale  à  Paris,  prati- 
que à  Aix  dès  l'été  de  187, ,  et  y  devient  proprié- 
taire. 

Mettant  son  talent  de  publiciste  au  service  de 
notre  station,  il  a  achevé  de  conquérir  ses  lettres 
de  naturalisation  par  son  noble  refus  de  l'inspec- 
torat vacant  en  1880  par  la  destitution  du  D''  Vidal. 
Nommé  membre  honoraire  de  notre  association ,  il 
l'a  représentée  aux  assemblées  générales  de  Paris. 

Il  a  publié,  outre  ses  nombreuses  insertions  dans 
la  presse  médicale,  que  l'on  trouve  dans  la  Bibl. 
cl' Aix  jusqu'en  1880  :  «  Aix-les-Bains,  Marlioz  et 
leurs  environs ,  Guide  médical  et  pittoresque  » . 
Versailles,  chez  Cerf,  1871  ;  105  p.  in-12. 

Leopardi  (André  de),  médecin  de  Venise,  rési- 
dant à  Belley,  reçu  par  le  duc  Amé  VIII  sous  sa 
sauvegarde.  Lettres  du  24  avril  1425,  datées  de 
Lagnieux.  (Comptes  de  la  châtellenie  de  Rossillon 
et  Ordonnaz,  1425-26.  Arch.  de  la  Côte-d'Or.) 

L'hôpital,  chirurgien  du  fort  de  Miolan  jus- 
qu'en 1750.  (Dufour  et  Rabut,  Miolan,  p.  278.) 

LioNNET  (alias  Lyonnet)  Robert ,  d'Annecy  , 
professeur  de  médecine  à  Valence,  a  publié  : 

«  Limographia  seu  :  Reconditarum  pestis  et 
contagii  causarum  disquisitio  ejusdemque  curatio 
methodica».  Lyon,  1639;  in-8°.  Ce  volume  rare 
existait  en  1800  à  la  bibliothèque  des  hospices 
d'Annecv  et  à  celle  de  Viallet,  de  Chambéry. 

«  Dissertatio  de  morbis  hercditariis,  quà  pro- 


174 

batur  morbos  Ludovici  xiii  fuisse  aclventitios,  non 
hereditarios  ».  Paris,  1G4G  (ou  1(>47),  in-4^ 

Les  biographies  du  Dictionnaire  de  médecine 
de  1820,  font  naître  Lyonnet  au  Puy-en-Velay. 
La  peste  désola  le  Velay  en  1629-30.  Mais  Lyon- 
net,  qui  fut  médecin  consultant  de  Louis  xni,  était 
bien  d'Annecy. 

Voir  Bonino,  I,  385.  Mont-Réal  et  Cliapperon 
ms.  YIçqWqv  Bibl.  pratique,  II,  641). 

LoBET  (  noble  Antoine  ) ,  1599,  «  médecin  ordi- 
naire ».  (T.  C.  ). 

LocHON  François  ,  de  Tlionon ,  né  en  1833 , 
D.  M.  T.  le  3  août  1860,  mort  le  13  avril  1879. 

Voir  sa  nécrologie  par  Cailles,  aux  pages  14-17 
de  V Association  de  la  Haute-Savoie,  1879. 

Louis  de  Nice  (alias  de  Provence),  1445-74. 
Juif  converti,  filleul  et  médecin  du  duc  Louis  de 
Savoie,  directeur  des  Salines  deTarentaise.  (Voir 
le  travail  de  Dufour  et  Rabut,  Mémoires  de  la 
Soc.  sav.  d'hist.  et  d'arch.,  tome  XV,  p.  5  à  51.) 

LouYS  Pierre,  de  Cliambéry,  chirurgien  de  la 
Charité  à  Lyon  le  l'^''  avril  1623  :  il  est  le  second 
de  la  série.  (Voir  Pelequin  ,  Histoire  de  l'Hôtel- 
Dieu  de  Lyon,  page  192.) 

Luppoz  Jean-Jacques,  officier  de  santé,  né  à 
Bourg -Saint- ]\feurice  en  1815,  a  exercé  la  phar- 
macie à  Aime  et  à  Moùtiers. 

Lyonne  Philibert,  lils  de  Claude,  né  à  Mont- 


175 

niélian^  professeur  de  chirurgie  et  médecin  des 
hospices  de  Chambéry,  mort  à  80  ans,  le  3  juillet 
1788. 

Il  i)rofessait  la  chirurgie  à  Chambéry  en  1751. 
Il  avait  pris  en  apprentissage  de  son  art  Etienne 
Rubellin,  de  Rumilly. 

Lyonne  (alias  Lionne)  Benoit,  fils  de  Philibert, 
ligure  à  VAimuaire  de  1776,  Grande-Rue,  à  Cham- 
béry, comme  chirurgien-major  du  régiment  de 
Tarentaise.  Nous  retrouvons  ce  hdèle  sujet  au  rôle 
de  ce  régiment  de  septembre  1792  à  mai  1793, 
ainsi  qu'à  sa  reconstitution  à  Suse.  (^^oir  Un  régi- 
ment provincial  de  Savoie,  par  le  M'*  Tredicini, 
page  64.  Genève,  chez  H.  Trembley,  1881,  petit 
in-4"  de  300  pages,  non  mis  en  vente.) 

A  publié  :  <(  Observations  sur  la  nature  et  les 
propriétés  des  Eaux  de  la  Boisse  ».  (Imp.  Gorrin, 
33  pages  in-8°,  Chambéry.) 

Il  est  né  à  Chambéry  le  18  juin  1743,  il  est  mort 
le  3  septembre  1803;  a  été  chirurgien  des  hôpitaux 
et  des  prisons  de  Chambéry.  Grillet  dit  qu'il  était 
recommandable  par  son  humanité  et  son  désinté- 
ressement. 

M 

ivlACÉ  Charles,  d.  m.  p.  1853,  ex-médccin  de 
marine,  pratique  â  Aix,  durant  l'été  dès  187 . ,  di- 
rige YEclio  des  villes  d'eaux ^  de  concert  avec 
Auguste  Parmentier,  et  rédige  le  Journal  d'Aiœ, 


176 

suite  de  la  Savoie  tJicnnale  dès  le  7  septembre 
1879. 

A  publié  :  Médical  guide  to  the  Marlioz  wa- 
ters  ».  (Paris,  187 T?)  Trasiated  Inj  John  ».  P. 
Léonard.  (Voir  la  Bibl.  d'Aix.) 

Magdelain  Jacques  -  Marie  ,  de  Sallanches. 
Après  de  brillantes  études  classiques  au  séminaire 
faucigneran  de  Meylan ,  il  fut  attaché  quelc[ue 
temps  à  l'institution  célèbre  de  Sorrèze  comme 
professeur. 

En  mai  1824,  il  présentait  à  Paris  sa  thèse  inau- 
gurale :  «  Sur  l'eau  thérapie  hydrothérapique  pré- 
ventive »  ,  et  faisait  bientôt  après  une  conférence 
sur  son  doctorat  à  Turin. 

Il  est  mort  le  20  mars  1866,  à  75  ans.  Sa  nécro- 
logie est  au  27  mars  du  Courrier  des  Alpes j  et 
page  160  du  Journal  de  Caffe. 

Magdelain  Philibert,  fils  de  Jacques-Marie, 
suivant  les  traces  studieuses  et  honorables  de  son 
père,  fut  admis  par  concours  au  Collège  des  pro- 
vinces de  Turin,  et  prit  ses  grades  dans  cette 
Université  le  25  juillet  1846. 

Magnin  Jean-Marie,  de  la  Mure,  d.  m.  t.  1837, 
mort  à  Esserts,  commune  de  Reignier,  le  19  juin 
1871,  à  62  ans.  Ugines  avait  été  le  théâtre  de  son 
heureuse  et  dévouée  pratic^ue  dès  la  mort  du  D'" 
Salomon  en  1843  jusc^u'en  1869^  où  son  frère,  M»'' 
Magnin,  évoque  d'Annecy,  voulut  qu'à  la  mort 
du  D''  Chappuis,  il  s'installât  à  Monetier-Mornex. 


177 

Là,  comme  à  Ugines,  il  s'oublia  et  s'usa  au  ser- 
vice des  autres. 

Le  D''  Mongellaz,  son  ami  intime,  a  prononcé  sur 
sa  tombe  quelques  paroles  reproduites  dans  VEcho 
du  Salève  (25  juin). 

Magnin  Alexis ,  d.  m.  t.  le  29  mai  1839,  a  pra- 
tiqué à  Saint-Jean  de  Maurienne   où  il  est  mort. 

Magnin  Thomas,  né  à  Rumilly  le  7  octobre  1759, 
reçu  maître  en  chirurgie  à  Turin  le  11  mars  1783. 
cinq  ans  seulement  (et  non  six  comme  de  règle) 
après  son  entrée  au  Collège  des  provinces  en  1779, 
Il  passa  ensuite  à  Paris  où,  lié  avec  Doppet  et 
Charles-François  Thiébaud,  d'Evian,  il  fonda  avec 
ces  deux  jeunes  confrères  une  association  «  pour 
élever  à  Turin  un  traitement  du  magnétisme  ani- 
mal. »  A  la  suite  de  cette  convention  signée  le  15 
août  1784,  Magnin  fut  envoyé  à  Turin,  y  ouvrit, 
non  sans  peine,  des  rappors  avec  divers  person- 
nages influents. 

Attaché  comme  officier  de  santé  de  2""  classe  à  la 
Légion  des  Allobroges,  il  y  fit  en  cette  qualité  5 
ans,  4  mois  et  21  jours  de  service,  y  compris  trois 
campagnes,  dont  celle  d'Espagne;  et  forcé  de  se 
retirer  pour  infirmités,  une  pension  de  800  fr.  lui 
fat  hquidée  le  17  prairial  an  vi.  Cette  pension  fut 
convertie  en  solde  de  retraite  de  463  fr.  par  la  loi 
du  28  fructidor  an  vu  (art.  54)  et  finalement  ré- 
duite à  270  fr.  par  billet  royal  du  19  mars  1817. 
Il  avait  été  délégué  par  le  Club  des  Jacobins  de 

12 


178 

Chambëry  pour  préparer  les  communes  au  vote  du 
14  octobre  1792.  (Voir  Dessaix,  Histoire  de  la 
réunion  de  la  Savoie  à  la  France^  p.  106-175.) 

Il  mourut  vers  1830,  à  Grésy-sur-Aix,  où  il  avait 
épousé  la  tille  du  comte  de  Grésy  et  Cessens,  Fran- 
çois-Vincent Carron,  veuve  en  premières  noces  de 
noble  Joseph-Marie  Perret  d'Angioz.  (Voir  de 
Loche,  Histoire  de  Grésy,  p.  33.)  Celle-ci  mourut 
à  Chambéry  le  12  septembre  1841,  faisant  héritier 
son  tilleul,  le  chevalier  de  Mouxy,  dont  le  gendre, 
D''  Edouard  Revel,  a  bien  voulu  nous  comnumiquer 
les  titres  et  documents  qui  nous  ont  permis  de  ré- 
diger cette  notice. 

Maigrat  Pierre-Marie,  né  au  Villard-de-Beau- 
fort  en  1790,  soutient  à  Paris  sa  thèse  :  «  sur  la 
paralysie  en  général,  le  17  mai  1815  ».  Il  avait 
commencé  ses  études  médicales  à  Lyon,  où  il  fut, 
croyons-nous,  interne  de  l'Hôtel-Dieu. 

Il  pratiqua  à  Albertville,  fut  vice-proto-médecin 
pour  cette  province,  fut  nommé  médecin-directeur 
de  l'hospice  des  Aliénés  du  Betton,  par  délibéra- 
tion administrative  du  12  mars  1842;  mais  sa  santé 
se  délabrant,  ne  prit  pas  possession  de  ce  poste, 
bien  qu'il  l'eût  demandé.  Il  mourut  à  Albertville 
le  4  juin  1844. 

On  lit  dans  le  Voyage  de  Topfer  à  la  Grande- 
Chartreuse  ^  en  1833,  ces  lignes  sur  Maigrat: 
«  C'est  un  homme  aux  gros  traits,  mine  allobrogc, 
«  air  de  bon  sons  et  de  bonté,  (jui  ennoblit  un 


179 

«  extérieur  campagnard....  Cet  homme,  après 
«  avoir  consumé  safortune  aux  études  sévères ,  s'in- 
«  quiète  fort  peu  de  la  recouvrer  par  la  pratique, 
«  recevant  le  modique  salaire  des  personnes  aisées 
«  qui  le  lui  envoient  sans  que  jamais  il  le  récla- 
«  me ,  et  allant  venant  par  la  vallée  et  montagnes 
«  chez  les  familles  indigentes,  pour  l'amour  gra- 
«  tuit  du  bien  et  de  son  art.  Aussi  le  dernier  des 
«  paysans  le  chérit  et  le  vénère.  ».... 

C'est  lui,  qui,  au  lendemain  de  son  mariage ^ 
rencontrant  matinaleinent  son  confrère  Borson 
sur  la  place  Saint-Léger^  lui  lançait  ces  mots  sou- 
vent répétés  depuis  :  «  Enrossé ,  mon  cher  !  En- 
ce  rossé  !  »  Pothey  a  écrit  : 

«  Tuer  mari  quelque  peu  volage 
Le  lendemain  du  mariage , 
Tuer  sa  femme  à  son  réveil... 
La  nuit  porte  conseil.  » 

Mailland  (Maître  Barthélémy  ) ,  médecin  de  la 
ville  de  Chambéry  en  1442,  à  raison  de  50  florins, 
probablement  le  dernier  de  ces  titulaires. 

(Voir  T.  Chapperon,  Chambéry  au  XI V"  siècle 
et  Ménabréa,  Histoire  de  Chambéry .) 

Maigre  Benoît-Marius-Henry,  né  à  Lyon  d'une 
famille  originaire  de  la  Savoie,  d.  m.  p.  le  28  jan- 
vier 1870,  vint  s'établir  en  1877  à  Albertville  où  il 
se  maria,  et  où  il  mourut,  à  38  ans,  le  19  septem- 
bre 1877,  membre  de  l'Association  médicale.  Sa 
néci'ologie  a  été  donnée  par  le  docteur  Ducrest 
dans  le  Compte  rendu  de  1878. 


180 

Il  a  été  médecin  adjoint,  puis  médecin  titulaire 
le  9  août  1875  de  la  maison  centrale  d'Albertville, 
membre  de  l'Académie  de  la  Val-d'Isère.  Sa  thèse 
a  pour  sujet  :  «  Des  phénomènes  chimiques  de  la 
digestion,  à  propos  d'une  observation  de  tumeur 
du  pancréas  »;  Paris,  1886,  in-8°  de  40  pages. 

Maitral  Jacques-Charles  ,  (  alias  Maitrat  ) , 
médecin  à  l'Hôpital-sous-Conflans  (Annuaire  de 
l'an  xni). 

Né  au  Villars-de-Beaufort,  il  avait  prit  sa  thèse 
à  Montpellier  en  179G  :  «  Essai  sur  les  maladies 
du  pylore,  présenté  et  soutenu  le  ....  thermidor 
an  V  »  (petit  in-8°,  que  l'on  trouve  coté  2  fr.  50 
dans  l'Ami  des  livres,  1865,  sous  n''  173). 

Mallian  (maître  Claudius  de),  1254,  bour- 
geois de  jSeyssel;  «  consiliarius  et  physicus  nos- 
ter  vigilavit  super  nos...  »  Pension  de  100  florins. 
(T.  Chapperon,  ms.) 

Maniot...  V Annuaire  de  l'an  xni  mentionne  un 
chirurgien  à  l'Hôpital-sous-Conflans  ,  ainsi  nom- 
mé ?  N'est-ce  point  un  double  emploi  de  Maitrat  ? 

Manassès,  1466,  chirurgien  juif.  (Voir  Dufour 
et  Rabut,  Mémoires  de  la  Société  sav.  d'Iiist.  et 
d'arch.,  t.  XV,  p.  19.) 

Manget.  Fantoni  cite  ce  médecin  parmi  les  pra- 
ticiens d'Aix  qui,  vers  1718,  étaient  partisans  de 
l'emploi  de  ces  eaux  dans  la  goutte. 

C'est  peut-être  Manget  Jean-Jacques,  médecin 


181 

genevois  (1652-1742),  qui  a  compilé  divers  ouvra- 
ges dont  la  nomenclature  est  apud  Larousse  (20 
lignes  et  surtout  Michaud  ). 

Mansoz  Georges ,  de  Chindrieux ,  commence 
l'étude  de  la  médecine  en  1830,  à  Cliambéry,  mais 
n'a  pas  continué. 

Marcoz  Jean-Baptiste,  né  h  Jarrier  en  Mau- 
rienne  en  1759,  mort  à  Lyon  le  5  novembre  1834. 
Il  avait  pris  son  diplôme  de  docteur  en  médecine 
à  Turin,  mais  se  voua  exclusivement  aux  mathé- 
matiques et  à  l'astronomie. 

Dès  le  27  mars  1790,  nous  le  trouvons  déjà 
membre  correspondant  de  l'Académie  des  sciences 
du  Turin  (Grillet,  I,  217).  Il  avait  donc  déjà  des 
titres  à  cette  distinction  antérieure  à  l'envoi  de  ses 
deux  Mémoires  :  1°  «  Linearum  rcctarum  divisio 
in  quolibet  partes  œquales,  per  lineas  rectas  et 
circulares  »  ,  et  2°  «  Des  équations  dont  s'éva- 
nouissent deux  termes  afîectés  de  l'inconnue  » 
(Grillet,  II,  288). 

Sa  bibliographie  comprend  en  outre  :  3°  «  La 
vraie  durée  de  l'année  solaire  et  du  mois  lunaire 
d'Hipparque  et  de  Ptolomée  ».  Chambcry  ,  Ber- 
goin,  1803;  4"  «  l'astronomie  ancienne  discutée 
dans  ses  principaux  points  ;  illégitimité  des  tables 
solaires  d'Hipparque  avouée  par  lui-même  »  {22 
pages  in-8",  extraites  du  Bulletin  universel  des 
sciences  et  de  l'industrie,  mai  et  juin  1827,  Paris); 
.5"  «  L'astronomie  solaire  d'Hipparque  soumise  à 


182 

une  critique  rigoureuse  ».  Paris,  1828,  in-8°  ; 
6°  Astronomie  solaire  simplifiée  ».  Paris,  1832, 
in-S"  ;  7°  «  Erreur  des  astronomes  et  des  géomè- 
tres d'avoir  admis  l'accélération  séculaire  de  la 
lune  ».  Paris,  1833,  in-8°  ;  8"  «  Remarques  criti- 
ques sur  l'histoire  de  l'astronomie  ancienne  de 
Delanclie  ».  1819. 

Professeur  de  mathématique  durant  cinq  années 
à  l'Ecole  centrale  du  Mont-Blanc,  député  à  la 
Convention  et  aux  Cinq-Cents ,  sa  biographie  se 
retrouve  dans  Grillet,  au  Journal  de  Savoie  (n°  23 
de  1835),  aux  Méniorres  de  l' Académie  de  Turin, 
au  IV"  vol.  de  la  1'"  série  de  V Académie  de  Savoie^ 
au  1"''  août  1883  de  V Indicateur  savoisien  (  éloge 
prononcé  par  le  professeur  Evrot)  et  au  30  dé- 
cembre 1882  du  même  journal  à  propos  du  buste 
exposé  par  Jean  A^allet  au  concours  d'Annecy. 
Aussi,  en  faisant  appel  à  des  documents  pour  cette 
biographie ,  la  Chambre  des  entrepreneurs  de 
Chambéry  a  montré  sa  gratitude  pour  le  fondateur 
du  cours  de  stéréotomie  et  de  dessins  linéaires. 
Son  testament  date  du  26  août  1834. 

Marcoz  habita  trente  années  une  modeste  mai- 
son, sur  le  chemin  du  Petit-Barbaraz,  devenue 
maintenant  le  «  Restaurant-Champêtre. 

Sa  réputation  était  inférieure  à  son  réel  mérite 
de  savant. 

Marge  Claude,  reçu  ou  1G36  dans  la  Grande 
Congrégation  des  Messieurs,  de  Chambéry. 


183 

Marin  Jacqiies-Ambroise ,  né  à  Sallanches  le  4 
août  1773,  chirurgien  de  f®  classe  dans  la  marine 
militaire  française,  naturalisé  le  20  décembre  1815 
(Albrier,  Soc.  archéol.  sav.,  XVII,  273),  retraité 
en  1829,  mort  à  Toulon  où  il  s'était  marié. 

C'est  mi  oncle  du  D''  INIarin  Charles- Antoine, 
docteur  en  théologie  d'Avignon,  chanoine  et  chan- 
tre de  l'ancienne  collégiale  de  Sallanches,  qui  fut 
aumônier  du  cardinal  de  Rohan.  (Bonnefoy.) 

Marin  Maximilien  ,  neveu  de  Jacques-Am- 
broise,  chirurgien  de  marine  de  2''  classe,  mort 
jeune  encore  à  Toulon,  en  1837. 

Marmichon,  chirurgien  à  Chambéry  en  1730. 

Martel  Gaspard ,  de  Menthonnex-sous-Cler- 
mont  (Mont-Blanc),  présentait,  le  24  messidor 
an  V,  à  Montpellier,  sa  thèse  :  «  Considérations 
générales  sur  l'usage  de  la  saignée  dans  les  mala- 
dies aiguës  ».  Elle  est  dédiée  à  son  frère  aîné,  et 
son  diplôme  est,  d'après  les  archives  d'Annecy , 
du  19  ventôse  an  x  ? 

Martin  François  ,  chirurgien  à  Taninges,  par 
certificat  du  sous-préfet  du  15  messidor  an  xi. 

Martin  Jules-François,  officier  de  santé  de  la 
Faculté  de  Lyon  en  date  du  21  septembre  1872 
(alias  21  février  1873  ) ,  pratique  à  Saint-Gervais 
et  à  Chamonix. 

Martin  Joseph-Marie  ,  de  Bourg- St-Maurice, 
étudia  le  droit  à  Turin  deux  ans,  ne  prit  pas  ses 


184 

grades,  n'en  fut  pas  moins  élu  en  1857  député  à 
Turin  où  il  ne  parla  jamais,  et  conseiller  provin- 
cial en  1860. 

Son  frère,  médecin  à  Aime,  avait  épousé  M"*" 
Georgine  de  Montmayeur.  Il  est  mort  en  1877. 

Martin  Joseph,  d'Albertville,  ex-élève  interne 
à  l'asile  de  Bassens,  mort  à  Albertville  à  24  ans,  à 
la  veille  de  son  diplôme  et  au  même  jour  ou  expi- 
rait Bally,  de  Verrens-Arvey,  le  14  janvier  1877. 

Masset,  officier  de  santé  à  Saint-Pierre  d'Albi- 
gny  (Annuaire  de  l'an  xiii). 

Massola  Sabin-Joseph,  né  à  Cliambéry  le  10 
avril  1824;  entré  au  service  militaire  le  22  mars 
1847,  en  sa  5""^  année  d'études,  en  qualité  d'élève 
du  corps  de  santé  militaire,  il  a  pris  son  doctorat 
à  Gènes  le  4  mai  1848.  Médecin  dès  lors  dans  la 
marine  royale,  il  y  était  sous-aide  le  4  juillet  1852 
et  aide-major  de  2""  classe  le  1*"'  janvier  1853.  Passé 
à  cette  date,  par  permutation,  dans  l'armée  de 
terre  avec  le  grade  de  médecin  de  bataillon  de  2'' 
classe,  il  entrait,  au  1®''  janvier  1855,  dans  la  1'® 
classe  de  son  grade.  Ayant  opté  à  l'annexion  pour 
la  France  le  11  juin  1860,  il  était  promu  au  choix 
médecin-major  de  2"  classe,  et  affecté,  le  10  août 
1861,  à  l'hôpital  militaire  de  Cliambéry.  Puis  il 
passa  en  1''^  classe  le  23  juillet  1870,  et  fut,  sur  sa 
demande,  mis  à  la  retraite  le  10  août  de  la  même 
année. 

11  avait   fait  dans  l'Adriaticpu^  la  campagne  de 


185 

de  1848-49,  deux  ans  de  navigation  en  paix  (1850- 
1851) ,  la  campagne  de  Crimée  (1855-56  ),  et  celle 
d'Italie  (1859).  Il  en  apportait  la  médaille  d'Italie 
de  Victor-Emmanuel  et  celle  de  la  reine  d'Angle- 
terre (15  juin  1856),  celle  de  Napoléon  III  (15  avril 
1860)  ;  il  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  le 
28  décembre  1868  et  chevalier  de  la  Couronne 
d'Italie  le  5  mai  1879. 

Quant  à  ses  services  civils,  les  voici  : 

Professeur  de  pathologie  générale  à  l'Ecole  pré- 
paratoire de  Chambéry  du  21  décembre  1856 
jusqu'à  la  suppression  de  notre  Ecole  le  11  juin 
1860;  président  de  la  Société  médicale  de  Cham- 
béry en  1868-61)  et  en  1876-77:  médecin  visi- 
teur  des  prostituées  jusc|u'à  la  suppression  de  ce 
service  par  le  conseil  communal  en  1871  ;  inspec- 
teur de  l'eau  de  la  Bauche  (22  janvier  1878). 

Si,  avec  de  tels  titres,  il  demanda  et  ne  put  ob- 
tenir l'inspection  de  Challes,  c'est  bien  que  ces 
places  ne  s'accordent  qu'à  l'intrigue ,  et  qu'en  ou- 
tre, par  deux  fois  et  à  deux  vacances  successives, 
la  jalousie  locale  préféra  la  nomination  d'un  étran- 
ger au  succès  d'un  voisin. 

Ayant  pu  nous  procurer  ces  états  de  services 
ainsi  que  ceux  du  D''  Butliod,  nous  nous  sommes 
plu  à  les  reproduire  comme  documents  de  l'avan- 
cement dans  le  service  sanitaire  militaire  sarde  et 
français. 

Outre  ses  états  de  services  militaires  et  civils, 
le  D'-  Massola  présentait  à  l'appui  de  sa  candida- 


186 

tare  à  l'inspection  de  Challes  les  publications  sui- 
vantes : 

1°  «  De  l'ergotine  dans  la  diarrhée  et  dissen- 
terie  épidémiques  de  l'armée  sarde  en  Orient  » . 
(Académie  de  méd.  de  Paris,  1856.) 

2°  «  De  l'arsenic  dans  les  bronchites  chroni- 
ques ».  (Société  méd.  de  Chamhéry ,  1859,  p.  84.) 

3"  Constitution  médicale  de  1857-58  ».  (Journal 
de  méd.  militaire,  1858.) 

4"  «  Fracture  de  la  rotule  ».  (Ibidem ,  1858.) 

S''  «  Topographie  médicale  clc  Chambéry  ». 
(Conseil  méd.  de  Paris,  1861.) 

6"  «  Epidémie  typhoïde  dans  la  garnison  de 
Chambéry  ».  (Journal  de  méd,.  militaire,  1862.) 

7°  Trois  cas  de  fulguration  ».  (Ibidem,  1864.) 

8°  «  Empoisonnement  arsenical,  suite  de  cauté- 
risation dentaire  ».  (Ibidem,  1864.) 

9°  «  Les  trochisques  Vicliet  dans  la  coquelu- 
che ».  (Ibidem,,  1866.) 

10°  «  Thermomètre  médical;  théorie  des  vaso- 
moteurs;  médication  isolante  par  le  coUodion 
élastique  ».  (Ibidem,  1868.) 

11°  «  Observations  cliniques  aux  eaux  de  Chal- 
les, en  1874-77.) 

12"  «  Médecine  docitrique  de  Burgraeve  »  (So- 
ciété méd.  de  Chamhéry ,  1876.) 

13-'  «  Nouvelle  édition  de  la  Monographie  des 
eaux  de  Challes  » ,  pul)liée  par  la  Société  méd.  de 
Chambéry. 

Massola   Alphonse,    fils  de  Sabin ,   élève  du 


187 

Val-de-Gràce,  aide-major  militaire  de  la  marine, 
mort  au  Sénégal  de  la  fièvre  jaune  le  5  septembre 
1878.  (  Sa  nécrologie  au  Courrier  des  Alpes  du  15 
octobre  1878.  ) 

Masson  Charles-Domi nique-César,  de  Compe- 
sières,  officier  de  santé  de  Paris  le  14  brumaire 
an  XI. 

Masson  Albert-Marie,  de  Cbambéry,  d.  m.  p. 
1878.  «  De  la  gastro-élytro-tomie  ».  Thèse  dédiée 
à  la  mémoire  de  sa  mère  et  de  son  oncle  «  Pou- 
pelle  »  ,  qui  l'a  fait  élever.  Paris,  Oct.  Doin. 

Médecin  adjoint  â  l'Hôtel-Dieu  de  Cbambéry  le 
27  décembre  1878  ;  à  Saint-François  et  à  la  Ma- 
ternité en  septembre  1881;  membre  correspondant 
de  l'Académie  de  Savoie  en  1881  pour  son  «  Etude 
sur  le  paludisme  aux  environs  de  Cbambéry  ». 
(  Voir  la  bibliographie  de  ce  travail  au  30  juiu 
1881  du  Courrier  des  Alpes  et  au  23  juillet  de 
V Indicateur  savoisicn,  et  le  ti^avail  lui-même  au 
volume  des  Mémoires  de  l'Académie.) 

Matthey  (  et  non  Maffei,  comme  ont  imprimé 
les  Annuaires) ,  médecin  à  Saint-Gervais  en  1831. 

Mathieu  (Maître),  médecin  de  Pierre  II  (le 
Petit-Charlemagne) ,  â  Belley  en  12G8.  (Trompée, 
page  28  de  ses  Arcliiatri,  etc.  ) 

Mauclerc  Hippolyte,  quoique  s'étant  beaucoup 
évertué  à  faire  bruit  de  sa  personnalité,  n'a  pas  les 
honneurs  d'une  biographie  ni  dans  Larousse,  ni 
dans  Michaud.   Nous  ne  recomposons  les  princi- 


188 

pales  étapes  de  sa  vie  agitée  qu'au  moyen  d'un 
«  Mémoire  justificatif  du  citoyen  Mauclerc,  chi- 
rurgien-major du  5®  bataillon  des  côtes  maritimes 
de  l'Ouest  »  (  18  pages  in-4°  ) ,  écrit  en  prison,  à 
Grenoble,  pour  incivisme,  pluviôse  an  ii. 

«  Réponse  du  même  officier  de  santé  adressée 
de  Chambéry  le  12  mars  1792  à  une  lettre  du 
D''  Andrieux,  de  Samoëns.  » 

Mauclerc  habitait  Paris  dès  1789,  et  dit  avoir 
été  le  5®  à  la  prise  de  la  Bastille  dont  il  pu1)lia  la 
description. 

Il  avait,  dès  1787  et  88,  eu  trois  ouvrages  cou- 
ronnés par  la  Société  littéraire  de  Châlons-sur- 
Saône,  et,  en  89,  il  présentait  à  l'Assemblée  cons- 
tituante son  projet  de  «  Réforme  des  lois  crimi- 
nelles »  (60  pages),  et  la  «  Traite  des  nègres  » 
(24  pages).  Entre  temps,  il  collaborait  au  «  Ton- 
neau de  Diogêno  »  ;  signalait  à  l'Assemblée  légis- 
lative «  les  abus  des  hôpitaux  de  Paris  »  ,  et  à  l'As- 
semblée populaire  de  Grenoble  «  les  biens  des 
émigrés  ».  Il  faisait  représenter  sur  le  théâtre  de 
cette  dernière  ville  :  «  le  Triomphe  de  l'Egalité  ». 
Deux  de  ses  ouvrages  (nous  ne  savons  lesquels) 
avaient  été,  en  1787,  déchirés  par  les  censeurs 
royaux.  La  Société  de  Chambéry  imprima  de  lui 
une  «  Lettre  contre  Simond  »  qu'il  accusait  de 
violence,  lettre  qui  parait  avoir  été  le  principal 
motif  de  sa  détention  â  Grenoble.  Esprit tui'bulent, 
aussi  incommode  à  ses  alliés  ([u'â  ses  adversaires  ; 
il  subit  une  auti'C  détention  à  la  Force  après  la 
journée  du  Champ-de-Mars. 


189 

Sous-aide-major  à  l'armée  des  Alpes,  chirur- 
gien-major au  64%  à  l'armée  du  Midi,  à  Barcelon- 
nette  en  1792,  à  Cliambéry  avec  Doppet,  au  régi- 
ment de  Boulonais  à  Annecy  ;  il  est  aux  Jacobins 
de  Paris  et  aux  clubs  des  Amis  de  la  liberté  de 
diverses  villes,  dont  il  préside  l'un  d'eux. 

Mehling.  On  lit  dans  un  article  du  Salève  (24 
février  1884)  que  le  D''  Mehling  a  pris  ses  grades 
en  France  et  en  Suisse  et  qu'à  la  date  précitée  il 
venait  de  Genève  s'établir  à  Saint-Julien. 

Megaland,  «  officier  de  santé  à  Moùtiers  en 
l'an  XIII...  » 

D'après  les  souvenirs  d'une  de  ses  nièces,  pen- 
sionnaire à  Saint-Benoit,  il  avait  été  chirurgien- 
major. 

Mercier  François ,  né  à  Chevenoz ,  commune 
d'Abondance,  a  pratiqué  à  Thonon.  (Voir  Cafïe, 
page  528  de  1851.) 

Merel  Pierre,  né  à  Cruseilles  le  16  février  1831, 
élève  au  Collège  des  Provinces,  d.  m.  t.  le  9  juillet 
1859 ,  pratiquait  à  Thônes  avec  un  dévouement 
tout  chrétien,  et  fut  tué  le  24  janvier  1867  par  une 
chute  de  traîneau  aux  Villards. 

Voir  Courrier  des  Alpes ,  29  janvier  1867  ; 
Cafie,  p.  64  de  1867  ;  Association  de  la  Haute- 
Savoie,  p.  6  de  1867. 

Mermet,  «  chirurgien  des  prisons  do  Cham- 
béry,  en  survivance  de  Trépier,  place  de  Lans...  » 


190 

(An/iuaù'e  de  177ij).)  Est-cu  lui  ou  Louis  Mer- 
Moz  qui  figure  sous  le  nom  de  Merme  au  registre 
de  la  Grande  Congrégation  des  Messieurs,  comme 
mort  en  1781 1 

Mermier  Pierre,  docteur  en  droit  et  en  méde- 
cine à  Talloires  en  1622. 

Mestrallet  Jean-Baptiste,  né  à  Termignon  le 
21  mai  1768,  mort  h  Saint- Jean  de  Maurienne  le 
29  octobre  1850,    chirurgien  de  Turin  en   1798. 

Son  diplôme,  émané  du  Prieur  du  collège  de 
chirurgie  de  l'athénée  de  Turin,  mentionne  qu'il 
a  pris  les  trois  examens  prescrits  le  20  avril  1797, 
le  17  mai  même  année  et  le  13  avril  1798  date  du 
diplôme  qui  l'autorise  à  exercer  dans  tous  les  Etats 
sardes  la  chirurgie  et  les  opérations  chirurgicales. 
Ce  diplôme  a  été  enregistré  au  gretîe  du  tribunal 
de  l'arrondissement  de  Saint-Jean  de  Maurienne 
le  2  messidor  an  xi  et  le  5  au  bureau  de  la  sous- 
préfecture  de  Maurienne.  Il  est  en  latin,  écrit  sur 
parchemin. 

Mestrallet  ne  parait  pas  avoir  beaucoup  prati- 
qué. Il  est  nommé  juge  de  paix  du  canton  de  Lans- 
lebourg  par  décret  impérial  du  3  février  1809  et 
syndic  de  Termignon  par  l'intendant  Fernex  le  15 
mai  1818,  notaire  et  tabellion  le  20  août  1819  par  le 
roi  Victor-Emmanuel  P'",  puis  de  nouveau  juge  de 
mandement  à  Lanslebourg  le  20  décembre  1822^ 
etc.  (  Ces  renseignements  ont  été  fournis  par  son 
petit-fils  Camille  Mestrallet,  percepteur.) 


191 

MiCHAUD  Charles ,  né  à  Saint-Innocent  le  20 
juin  1781,  y  mourut  le  13  août  1862.  Il  avait  fait 
une  ou  deux  années  d'études  chirurgicales,  n'avait 
pris  aucun  diplôme,  arrachait  les  dents,  et  figure 
comme  chirurgien  dans  Y  Annuaire  de  l'an  xii. 

MicHAUD  Jean-Clément,  né  à  Samoëns  en  1820, 
D.  M.  T.  en  1845,  mort  en  1871  à  l'Asile  de  Samt- 
Jean-de-Dieu  de  Lyon.  Sa  biographie  est  dans 
Cafîe  (n°  du  10  juillet  1871),  dans  les  comptes 
rendus  de  l'Association  (1871,  p.  6  et  10-11). 

Médecins  des  prisons,  il  fut  destitué  en  1860" 
pour  un  punch  séparatiste  offert  aux  officiers  fran- 
çais (Ga^.  heb.  de  chirurgie,  V  juin  1860).  Il  fut 
vaccinateur  (1^''  avril  1863),  membre  du  Comité 
départemental  d'hygiène  ,  médecin  assermenté  , 
adjoint  aux  hôpitaux  jusqu'à  ce  c^ue  les  taciuineries 
du  D'"  Carret  l'en  eussent  exclu,  médecin  des  pau- 
vres dès  1854  à  1871.  L'un  des  organisateurs  de 
ce  service  comme  membre  de  la  Société  médicale, 
il  mit  500  francs  à  sa  disposition  pour  secours  aux 
convalescents.  De  même,  il  abandonna  au  service 
de  bienfaisance  les  honoraires  qui  lui  étaient  al- 
loués pour  soins  aux  cholériques.  Il  rédigea  le  Tarif 
p/iannaceutique  adopté  par  le  bureau  de  bienfai- 
sance de  Chambéry.  (Puthod,  1869.) 

D'une  activité  qui  devint  à  la  fin  pathologique, 
d'une  facilité  d'écrivain  égale  à  sa  rapidité  de  con- 
ception, d'un  coeur  chaud  et  dévoué,  il  fut,  avec 
Revel  père,  le  plus  efficace  fondateur  de  ['Associa- 
tion départementale  et  son  secrétaire  de  1862  à 


192 

1869;  il  eu  rédigea  avec  autant  de  cliaruie  que  de 
vigueur  les  comptes  rendus,  le  mémoire  l'Assis- 
tance médicale  rurale  (1868)  et  les  ordres  du  jour. 
De  même,  à  la  Société  médicale  dont  il  fut  secré- 
taire de  1854  à  1858,  et  à  laquelle  il  communiqua 
sans  relâche  sur  les  épidémies,  la  déontologie ^  les 
honoraires,  les  poêles  en  fonte,  le  cannabis  indien 
(Bulletin,  111,  p.  37). 

Entraîné  par  sa  passion  pour  «  redresser  les 
torts  »  ,  dans  des  luttes  ardentes  où  ses  adversai- 
res ne  se  firent  pas  faute  de  dépasser  les  bornes 
académiques  et  confraternelles,  il  subit  à  49  ans 
certaines  fatales  prédispositions  à  la  manie  et  au 
ramollissement  cérébral. 

Outre  ses  publications  officielles,  il  donnait  de 
fréquents  articles  aux  journaux  du  pays.  Il  écrivait 
dans  le  Courrier  de  Savoie,  sous  le  pseudonyme 
de  Le  VERT.  Il  a  donné  ses  lettres  parisiennes  : 
«  La  spécialité,  les  spécialités,  les  spécialistes  » 
(Courrier  des  Alpes,  passiin).  A  propos  de 
«  dégel  et  de  médailles  dégelées  »  (Courrier  de 
Savoie,  7  février  1867  ) ,  signe  Lannoy  de  Gall. 
«  La  chasse  au  canard,  nouvelles  pharmaceuti- 
ques »  ( Courrier  des  Alpes,  SS*"  année,  n°  15). 
«  Les  médecins  de  Savoie  et  la  France  médicale  » 
(Courrier  des  Alpes,  1°'' janvier  1867).  «  Taxe 
des  honoraires  des  médecins  pour  rapport  et  ex- 
pertise légales  »  (Courrier  des  Alpes,  31  décem- 
bre 1868  et  2  janvier  1869  ).  «  Réponse  à  l'Ermite 
do  Cluny  ».   «  Rappel  à  la  Commission  pour  les 


193 

vaccinations  ».  «  Plaintes  d'un  Anglais  »  (Cour- 
rier des  Alpes,  30  septembre  1864).  «  Sur  le 
service  des  indigents  à  Cliambéry  »  (Courrier  des 
Alpes,  3  décembre  1867  ). 

MiCHAUD  Jean-Baptiste,  chirurgien,  bourgeois 
de  Tlionon.  Nous  voyons  (Biog.  Dessaix,  par  Fol- 
liet,  p.  441)  sa  veuve,  Louise  Gentoz ,  épouser,  à 
Tlionon,  le  30  janvier  1702,  Philippe  Dessaix,  qui 
émigra  de  Marignier  à  Bonneville,  puis  à  Thonon, 
et  devint  le  père  d'André- Joseph,  maître  chirur- 


gien. 


MicHAUD  Joseph- Abraham,  docteur  en  médecine 
à  Thonon,  proto-médecin,  syndic  de  Tlionon  en 
1738, 1742, 1743, 1746etl753.  Enl742,  il  fut  délé- 
gué avec  M.  deSonnaz  d'Habères,  l'autre  syndic, 
auprès  de  dom  Philippe  pour  demander  un  allége- 
ment aux  réquisitions  dont  la  ville  avait  été  frap- 
pée. Mémoires  et  documents  de  V Académie  cha- 
blaisienne,  I,  p.  116,  etPissard,  Hist.  de  Thonon, 
page  284. 

MiCHAUD  Maurice,  docteur  en  médecine  à  Tlio- 
non, l'un  des  syndics  de  cette  ville  en  1718  et  en 
1727.  (  Acad.  chab.,  I,  p.  115  et  166.) 

MicHAUD...  vivait  à  Thonon  en  1823,  y  exerçait. 

MiCHAEL  (niaitre) ,  «  physicien  et  astrologue  »  , 
soignait  les  pauvres  amore  Dei,  médecin  de  la 
ville  de  Chambéry  en  1411,  après  Jean  de  Perrière. 
(  Ménabréa,  Histoire  de  Chambéry.  )  Est-ce  le 
mémo  que  Michaël  de  Verrutis  "i 

13 


194 

Michel  Jean-Baptiste,  médecin,  de  Moûtiors, 
émigré  en  1793.  (Listes  do  l'émigration  du  départe- 
ment du  Mont-Blanc,  de  l'an  ii  à  l'an  vu.) 

Michel,  médecin  et  astrologue,  au  service  d'A- 
médée  VIII,  en  1415.  (Cibrario.  Specchio  cron.) 
Est-ce  le  même  à  la  femme  duquel  la  princesse 
Yolande  donne  pour  étrennes,  en  1466,  un  anneau 
d'or  garni  d'un  rubis  ?  (  Dufour  et  Rabut,  Orfè- 
vres, p.  99.) 

MicHON  Jean-Alexandre ,  d'Onnion  en  Fauci- 
gny,  suivait  les  cours  de  S*"  année  à  Cliambéry,  en 
1830,  et  fut  reçu  docteur  à  Turin  le  14  août  1837. 
Figure  parmi  les  praticiens  de  Modane  de  1866 
à  1878. 

Milliard  Claude,  maître  chirurgien  à  Cliam- 
béry ,  natif  d'Aoste  en  Daupliiné ,  1730 ,  1746. 
(Reg.  de  l'état  civil  de  Cliambéry.) 

MiLLiAS,  est  porté  à  V Annuaire  (1q  1776  comme 
médecin  ,  domicilié  au  faubourg  Montmélian  à 
Cliambéry. 

Million  Prosper-Gabriel,  né  à  Cliens,  canton  de 
Douvaine,  en  1817  et  élève  des  Jésuites  à  Brigg. 

Il  commença  ses  études  médicales  à  Lyon  en 
1837,  passa  à  Montpellier  en  1838  et  à  Paris  en 
1839  jusqu'en  1841,  où  il  revint  à  Lyon  concourir 
pour  l'internat.  Après  son  stage  .  en  novembre 
1846,  il  prit  son  doctorat  à  Paris.  En  1851,  il  était 
nommé  au  concours  médecin  des  hôpitaux  de  St- 
Etienne;  il  y  devint  en  1856  médecin  de  la  ma- 


195 

iiufacture  d'armes,  et  reçut  en  1874  la  décoration 
de  la  Légion  d'honneur. 

Million  Gabriel-Alexandre^  frère  de  Prosper- 
Gabriel,  né  comme  lui  à  Chens  en  1821,  a  fait  ses 
études  scolaires  chez  les  Jésuites,  d'abord  à  Brigg, 
puis  à  Mélan. 

Il  commença  ses  cours  de  médecine  à  Montpel- 
lier en  1840,  vint  à  Lyon  en  1841,  y  fut  lauréat, 
1^'"  prix  en  1843,  et  reçu  interne  la  même  année, 
se  rendit  à  Paris  en  1848  pour  y  présenter  sa  thèse 
doctorale  le  29  mars.  Revenu  à  Evian,  il  fut  mem- 
bre du  conseil  d'hygiène  de  l'arrondissement  en 
1869,  médecin-inspecteur  d'Evian  en  1875. 

Million  Jean-Pierre,  de  Megève,  où  il  débuta 
après  avoir  pris  son  doctorat  à  Turin  le  4  juillet 
1830.  Il  passa  plus  tard  à  Chamonix  où  il  est  mort. 

MiLLioz  Humbert,  né  à  Saint-Pierre  d'Albigny 
le  l'^'"  décembre  1770,  y  est  mort  le  12  septembre 
1826.  Après  avoir  d'abord  reçu,  le  6  ventôse  an 
XI,  un  certificat  de  capacité,  il  prit  à  Paris,  le  10 
germinal  an  xii  son  diplôme  de  docteur,  enregistré 
à  la  préfecture  du  Mont-Blanc  le  22  floréal  an  xii,  et 
au  tribunal  le  24.  Sa  thèse  était  intitulée  :  «  Essai 
sur  le  scorbut  qui  a  régné  k  Alexandrie  en  Egypte, 
pendant  le  blocus  de  cette  place,  en  l'an  ix,  pré- 
sentée et  soutenue  à  l'Ecole  de  médecine  de  Paris  le 
....pluviôse  an  xi,  par  Humbert  Millioz,  médecin 
et  chirurgien  de  l''^  classe  des  armées  ».  Paris, 
imp.  Bossange,  Masson  et  Besson,  an  xi  (1803); 


196 

37  p.  m-8°.    Le  4  ventôse  an  xii,  la  Société  de 
médecine  de  Marseille  le  nommait  correspondant. 

Ses  états  de  service,  délivrés  à  Paris  le  l"''  plu- 
viôse an  XI,  établissent  qu'il  fit  les  campagnes  de 
1793  comme  médecin  de  3"  classe  et  fut  au  siège 
de  Toulon.  Il  fut  attaché  à  l'hôpital  militaire  de 
Toulon,  médecin  de  2"  classe  durant  les  années  ii 
à  v.  Promu  en  1'''  classe  le  1®''  floréal  an  vi,  il  était 
à  la  prise  de  Malte,  au  premier  débarquement,  à 
la  prise  d'Alexandrie,  aux  batailles  de  Chébrais, 
des  Pyramides,  de  Salabée,  aux  sièges  d'El-Arich, 
de  Jaffa,  d'Acre,  aux  batailles  du  Mont-Tabor, 
d'Aboukir  (an  vu),  d'Héliopolis  (30  ventôse  an  ix) 
et  d'Aboukir,  au  blocus  d'Alexandrie. 

Nommé  en  l'an  x  à  la  72"  demi-brigade  comme 
chirurgien  de  2"  classe,  il  protestait  par  lettre  du 
9  germinal  au  Conseil  de  santé  des  armées.  La 
réponse  signée  Parmentier,  Coste  et  Heurteloup 
(n  germinal)  constate  qu'en  Egypte  le  nombre 
des  titulaires  de  l'"^  classe  étant  alors  illimité,  per- 
mit au  médecin  en  chef  de  l'armée  d'Orient  de  lui 
délivrer  une  commission  de  1'"  classe  en  récom- 
pense de  son  zèle  ;  mais,  aujourd'hui,  le  nombre 
étant  fixé  à  60,  plusieurs  chirurgiens  distingués 
promus  en  1''®  classe  avant  même  que  Millioz  fut 
au  service  ont  dû  redescendre  en  2^  On  lui  offrait, 
toutefois,  de  l'employer  dans  le  grade  qu'il  avait 
eu  en  Orient  s'il  lui  plaisait  de  s'embarquer  pour 
Saint-Domingue . 

Par  sa  lettre  datée  de  Paris,  rue  de  Seine,  115, 


197 

hôtel  de  France,  15  germinal,  il  refusa  soit  l'ex- 
pédition de  Saint-Domingue,  soit  la  72^  demi- 
brigade. 

MiRAMOND,  officier  de  santé  de  l'Ecole  de  Paris 
(16  mai  1825),  devenu  propriétaire  en  Savoie  par 
acquisition  du  domaine  Raymond ,  à  Fournet 
(Méry),  y  signait  :  docteur  médecin;  y  est  mort 
vers  la  fin  de  1877,  était  de  Pontoise. 

MoiROux,  né  à  Yenne,  obtient  en  juillet  1883 
une  des  deux  places  de  médecin  des  enfants  assis- 
tés du  canton  d'Yenne.  Le  docteur  Latlioud  qui 
avait  l'autre  place  ayant  obtenu  C[ue  la  préfecture 
rapportât  le  décret  qui  réparti ssait  les  services 
sanitaires  du  canton  en  deux  moitiés  et  ayant  été 
nommé  seul,  Moiroud  quitta  Yenne  et  devint  mé- 
decin de  l'usine  de  Tenay  (Ain).  Il  avait  la  réputa- 
tion d'être  exact,  laborieux  et  rangé. 

MoNROE  Marie-Charles-François ,  né  à  Lyon  lo 
22  mai  1852,  fils  de  M.  Henri  Monroë  actuelle- 
ment Premier  Président  de  la  Cour  d'appel  do 
Chambéry;  d.  m.  Lyon  du  6  août  1879.  Thèse  : 
Du  Drainage  capillaire  par  les  crins,  veuve  Cha- 
noine, Lyon,  1879.  Cette  thèse  a  été  traduite  en 
espagnol  par  le  D'"  Baldomero  Gonzalez  Alvarez, 
de  Madrid. 

De  l'action  des  Eaux  thermales  d'Aix-les- 
Bains  dans  le  traitement  de  la  sciadque,  in-8°,  42 
pages,  Genève,  imp.  genevoise,  1888. 

Le  D''  Monroë  est  médecin-adjoint  de  riiôpital 


198 

d'Aix-les-Bains  et  membre  de  la  Société  savoi- 
siemie  d'histoire  et  d'archéologie. 

MoLLARD  Léon,  de  Bassens,  docteur  de  Tmin 
en  1834,  devenu  riche  par  son  mariage  avec  M"®  de 
La  Croix,  et  valétudinaire,  avait  à  peu  près  re- 
noncé à  sa  profession  pour  s'occuper  d'agriculture 
dans  son  beau  domaine  de  la  Cluse  (St-Alban),  où 
il  est  mort  en  juillet  1-864.  Il  avait  coopéré  à  la 
fondation  de  la  Société  médicale  de  Chambéry. 

Son  fils,  élève  de  l'Ecole  des  Chartes,  est  bi- 
bliothécaire d'Auxerre  et  archiviste  de  l'Yonne. 
(Voir  Cafïc,  1884,  p.  335.) 

MoLLARD  Charles-Louis,  né  à  Chambéry  en 
1789.  D.  M.  p.  le  22  mai  1815,  mort  le  5  février 
1865.  Sa  thèse  sur  «  l'hygiène  des  femmes  encein- 
tes )> ,  dédiée  au  D""  Rey,  préludait  à  sa  spécialité 
d'accoucheur  apprécié. 

11  fut  nommé  médecin  des  aliénés  le  28  juin  1827 
avec  obligation  de  deux  visites  par  semaine  au 
Betton  :  l'appointement  était  de  1,200  fr.  Il  y  fut 
remplacé  en  1829  par  le  D''  Dianand,  qui  accepta 
la  résidence  devenue  nécessaire. 

Il  fut  l'un  des  fondateurs  de  la  Caisse  d'épar- 
gne de  Chambéry  et  l'un  de  ses  plus  zélés  admi- 
nistrateurs dès  avant  1837  ,  et  devint,  le  8  mars 
1849,  l'iui  des  vice-syndics  de  Chambéry. 

Président  aimé  de  la  Société  médicale  de  Cham- 
béry et  de  notre  Association  départementale,  sa 
biogrn])hi('  se  retrouve  ;'i  l;i   pnge  6  des  Comptes 


199 

rendus  de  cette  Association  (1865)  ;  aux  7  février 
1865  du  Courrier^  des  Alpes ^  et  8  du  Courrier  de 
Savoie  et  encore  21  mai  de  ce  journal  ;  à  la  page 
80deCafEe(20  février  1865),  au  Lyon  médical 
des  16  février  et  1'"'  mars  ;  au  Léman  du  12  fé- 
vrier, au  Bulletin  de  mars  de  la  Société  centrale 
d'agriculture. 

MoLLARD  Pierre.  Les  archives  Le  Blanc  men- 
tionnent un  médecin  de  ce  nom  à  Moûtiers  en 
1572. 

MoLLOz  Jean-Dominique-Marie,  d.  m.  t.,  mé- 
decin juré  du  duché  d'Aoste,  auteur  d'un  «  Traité 
des  eaux  de  Courmayeur  »  (Genève,  1728),  analysé 
par  Bonino.  (II,  825,  et  mentionné  par  Mont-Réal, 
ms.  2^  fol.  221  et  T.  Chap.,  68  du  2\) 

Nous  le  nommons  ici  quoique  Val-d'Aostain, 
soit  pour  le  mérite  de  son  ouvrage  d'hydrologie, 
soit  parce  que  cette  province  a,  comme  la  Savoie, 
formellement  défendu  sa  langue  française  jusqu'à 
1860  et  même  1870. 

MoNARD  Jean ,  d'Aix-les-Bains ,  interne  par 
concours  aux  hôpitaux  de  Lyon,  d.  m.,  lauréat  du 
prix  Gerdil  en  1877,  il  a  renoncé  à  ce  bénéfice  â  la 
fin  de  1879  après  avoir  publié  «  Contribution  à 
l'étude  de  la  détermination  du  principe  sulfuré  des 
eaux  minérales  de  Bagnère-de-Luchon.  »  (Paris, 
1879,  chez  Delahaye.) 

Il  a  inséré  dans  VEcho  des  villes  d'eaux  (août 
1878)  :  «  Valeur  thérap(Mithique  desphospliates  » 


200 

et  (octobre  même  année)  «  Une  excursion  à  Bri- 
des et  Salins.  Le  Lyon  médical  (juillet  1880)  a 
donné  son  travail  remarqué  sur  <(  la  métallothé- 
rapie  en  1820  »  ,  dans  lequel  il  restitue  au  docteur 
C.-H.-A.  Despines  sa  part  légitime,  et  réduit  à 
leur  valeur  relativ^e  les  expériences  du  docteur.. . . 

En  automne  1881,  il  était  envoyé  au  Sénégal 
en  mission  scientifique  ])our  y  étudier  la  fièvre 
jaune. 

Memljre  de  la  Société  médicale  de  Chambéry 
le  17  décembre  1879;  de  l'Association  départe- 
mentale mai  1880;  volontaire  en  1870  dans  les 
Chasseurs  des  Alpes,  il  a  obtenu  la  médaille  mili- 
taire «  pour  un  an  de  service,  une  campagne  et 
une  blessure. 

Monnet  Laurent,  docteur  et  chevalier,  membre 
de  la  Société  philanthropique  savoisienne,  sous 
Y^oH  494  p^^Ij^  -j^4g^  ç^^  inscrit  à  Paris,  rue  de  Lon- 
dres, 7.  Toutefois,  nous  le  trouvons  en  septembre 
18 . . ,  à  Turin,  complimentant  à  son  passage  Thiers 
à  la  tête  d'une  députation  de  la  colonie  française. 

MoNs  Etienne  (Montius),  savoyard,  professeur 
et  médecin  au  xvr  siècle,  a  publié  : 

«  De  his  qua)  ad  l'ationalis  medici  disciplinam, 
laudes  et  prœmium  pertinent  libellus  »  ,  in-4°, 
Lyon,  1537. 

«  Annotationnes  in  errata  recentiojuin  modi- 
corum  ».  (Ms  Mont-Héal.) 

MoN.'^  Jéi'<')ni(\   pi'ofosseur  au  xvi'"  siècl(^  fils  de 


20J 

Etienne,  suivant  d'autres  de  Sébastien,  a  beau- 
coup publié  de  1534  à  1567  ;  a  été  médecin  et  con- 
seiller d'Henri  II,  ami  de  Symphorien  Champier. 

A  publié  entre  autres  : 

1"  «  Anasceve  morborum  »  ,  3  v.  Lyon,  chez 
Jean  de  Tournes,  1560,  in-8°  ; 

2°  «  La  médecine  pratique  ».  Venise,  in-8°,  1624. 

3°  ((  Le  voyageur,  soit  l'itinéraire  »; 

4°  «  De  admirandis  facultatibus  quarum  causse 
latent,  centurias  duo  ». 

5°  «  Selecta  aliquot  in  aphorismos  reducta  » ,  en 
3  sections,  suivies  d'une  déclamation  contre  la 
louange  de  la  médecine,  par  un  impie  Erasme. 
Rotterdam  ; 

6°  <(  Un  petit  livre  de  la  discipline  »  ,  savoir  : 
louanges,  conseils  et  récompenses  de  la  médecine; 

7°  «  De  la  médecine  théorique  »  ,  1  v.  Lyon, 
chez  J.  de  Tournes  et  Pujey,  1556,  in-8"  ; 

8"  «  De  re  medicina ,  sex  sermones  (sectes , 
disciplines,  devoir,  excellence,  conseils,  stipendia 
des  dogmatiques;  différences  et  jugements  des  hu- 
meurs »  ).  Lyon,  chez  Trecsel,  in-8^,  1534  ; 

9°  «  Deux  commentaires  de  la  science  active  de 
la  médecine  ».  Lyon,  de  Tournes,  in-8°,  1567.  (Le 
premier,  de  la  salubrité  pour  prolonger  la  vie  ;  le 
second,  des  canons  universels  pour  la  cure)  ; 

10''  ((  Compendium  très  réduit  de  la  science  de  la 
cure  ».  (J.  de  Tournes,  1556,  in-8^)  On  y  a  joint  : 
Sylloge  des  purgations  ; 

11"  Halosie  des  fièvres  ([ui  sont  les  plus  graves 


202 

des  maladies  »,  liv.  10.  Lyon,  in-4",  1556.  J.  de 
Tournes  ; 

12"  «  Les  secours  de  la  chirurgie  pour  les  afEec- 
tions  qui  exigent  une  cure  subite  »  ; 

13°  «  Les  cures  du  mal  vénérien  ot  des  maux 
qui  l'avoisinent  ».  (Ibid)  ; 

14"  «  Des  fièvres  des  enfants  et  de  la  plupart  des 
autres  maux  ».  (Ibid); 

15°  ((  Un  livre  du  mal  français  »,  Tournes  et 
Pujey,  1558,  in-4°. 

Nota.  Les  n°«  11, 10,  9,  12,  1,  2,  sont  attribués 
par  la  Bibl.  des  scien.  méd.  de  1820  à  Jérôme  de 
Monteux  ou  de  Monteus. 

MoNTAGNi  Hyacinthe,  chirurgien  â  Chambéry, 
1748  (Etat  civil). 

MoNTFALCON  Louis-Apollouie ,  originaire  du 
Pont-Beauvoisin ,  frère  du  général  Montfalcon , 
baron  de  l'Empire,  oncle  du  J^aron  maire  de  Com- 
pessières. 

Le  docteur  Montfalcon  (le  savant  historiogra- 
phe, bibliothécaire  de  Lyon,  s'orthographie  Mon- 
falcon  et  a  prénom  Jean-Baptiste).  Est  né  vers  1760. 
On  voit  son  nom  parmi  les  souscripteurs  du  Dic- 
tionnaire de  Grillet  (1807).  Sou  diplôme  est  de 
Tiii'in  (1787);  il  s'établit  ensuite  à  Carouge.  (Dic- 
tionnaire des  médecins  français,  p.  266-7.) 

Voir  Mont-Réal,  ms.,  IV,  92,  et  T.  Chapperon, 
II,  23,  qui  renvoient  à  la  Bibl.  britannique. 

MoNTGELLAZ  Picrrc-Joseph  ,   n('  à    Fhimet  en 


203 

1795,  D.  M.  p.  1820,  et  d.  m.  t.  1822,  mort  le  9 
mars  1860.  Sa  thèse  (Paris,  14  août)  sur  les  «  Irri- 
tations intermittentes  »  ,  a  été  reproduite  en  1821, 
en  2  vol.  in-8"  (Paris),  et  a  eu  une  nouvelle  édition 
en  1839. 

Il  avait  en  outre  publié  en  1828  :  «  Art  de  con- 
server la  santé  et  de  prévenir  les  maladies  hérédi- 
taires »  ,  et  ((  Reflexions  sur  la  nature  et  le  siège 
des  affections  convulsives ,  comateuses ,  menta- 
les )),  etc. 

Député  cinq  fois  élu  par  le  canton  de  Reignier 
où  il  résidait,  il  a  des  articles  nécrologicjues  au 
Courrier  des  Alpes  (n°  126  de  1860)  ;  Caiïe,  30 
mars;  Académie  de  Savoie,  vol.  IV*"  1861,  page 
Lxvn.  Larousse  lui  consacre  dix  lignes,  ainsi  que 
Michaud;  mais  tous  tous  deux  parlent  plus  spé- 
cialement de  sa  femme,  Fanny,  nièce  du  célèbre 
doyen  de  la  Sorbonne,  Burnier-Fontanel. 

Fanny  Montgellaz  (1798-1830),  auteur  de  Vln- 
jluenec  des  feinines  »  ,  avait  débuté  par  Louis 
XVIII Qi Napoléon  aux  Chainps-Eli/sées  ))jSSiD.s 
nom  d'auteur,  qu'elle  écrivit  au  bénéfice  de  la 
grande  souscription  en  faveur  des  Grecs,  en  1825 
chez  la  veuve  de  Bertholet,  à  Arcueil,  et  qui  rap- 
porta 1,200  fr.  Cette  note  peu  connue  est  tirée 
d'une  lettre  écrite  par  le  docteur  au  bibliothécaire 
Bouchot,  le  16  novemljre  1845.  Voir  Larousse, 
Micliaud,  Calïe  et  Hemrion.  (Annuaire  biogra- 
phique.) 

Mon(;ellaz  Joseph,  fdsde  Pierre-Joseph,  d.  m.  t. 


204 

le  30  août  1858,  avec  une  thèse  de  3*2  pages  in-4°, 
chez  Speirani  :  «  Considérations  sur  l'iiérédité  dan  s 
les  maladies  ».  Membre  du  conseil  d'hygiène  en 
1869,  maire  de  Reignier  et  conseiller  général,  il  a 
quitté  Reignier  en  1880,  passant  â  Genève;  mais 
les  élections  municipales  de  mai  1884  le  reportent 
en  tête  de  liste  et  à  la  mairie. 

MoNTHOux,  chirurgien  à  St-Michel,  en  l'anxn' 

MoRARD  Ignace,  d.  m.  en  1573,  propriétaire  à 
Bellecombe-le-Bois  (Tarentaise) ,  portant  pour  ar- 
moiries une  tète  de  maure...  Sa  famille  avait  cons- 
truit un  château  â  Moùtiers,  sur  l'emplacement 
c[u'occupe  actuellement  le  clos  Du  Verger,  et  qui 
avait  passé  d'un  Pierre  des  Cours  aux  comtes  de 
Savoie.  {Avcluvcs  Le  Blanc.) 

MoRET  Josepli-Etienne-Hippolyte,  de  Sallan- 
ches,  D.  M.  M.  10  messidor  an  xii. 

MoRET  Louis,  de  Magland,  d.  m.  t.  le  20  ou  30 
juillet  1829;  exerceat  le  29  décembre  1834. 

MoTTARD  Antoine,  Saint-Jean  de  Maurienne. 
D.  M.  T.  11  juillet  1833,  médecin  des  eauxd'Echail- 
lon,  vaccinatcur,  magistrat  sanitaire,  médecin  des 
épidémies  pour  lesquelles  son  rapport  de  1877  lui 
valut  une  mention  honorable  (1880)  ;  absorbé  ])ar 
une  pratique  des  plus  actives,  ai)pelé  en  outre  par 
la  confiance  de  ses  concitoyens  â  la.  mairie  et  au 
conseil  divisionnaire  (1859),  Mottard  a  trouvé  en- 
core le  temps  de  publier,  soit  dans    les  journaux. 


205 

soit  à  part,  un  (c  Annuaire  d'observations  météo- 
rologiques »  paru  de  1835  à  1843  ;  «  Reflexions 
sur  la  petite  vérole  et  la  vaccine  »  (1839)  ;  «  Ex- 
traction de  riiuile  des  pépins  de  raisins  »  (1839)  ; 
«  Notice  historique  sur  Fodéré  »  (Chambéry , 
Putliod,  1843)  ;  «  Nécrologie  du  docteur  Dupraz  » 
(Courrier  des  Alpes,  1857)  ;  «  Les  fonctionnaires 
forcés  à  la  résidence  dans  les  foyers  cholériques  » , 
etc. 

Président  de  la  Société  d'archéologie  de  Mau- 
rienne  ,  il  a  enrichi  de  plusieurs  communications 
cette  institution  fondée  par  lui  ;  conservateur  du 
jardin  d'acclimatation  Bonafous. 

Son  50®  anniversaire  professionel  a  été  fêté  par 
tous  ses  amis  dans  une  réunion  spontanée  dont  le 
Courrier  des  Alpes  a  donné  le  récit,  le  26  juillet 
1883. 

MouTHON  Joseph-Marie,  de  Bupdignin?  méde- 
cin à  Taninges,  en  vertu  d'un  certificat  de  la  pré- 
fecture du  15  messidor  an  xi. 

MoYETTAz  Eugène,  à  Thônes,  d.  m.  m.  18  mars 
1872,  médecin  des  douanes,  membre  de  l'Asso- 
ciation. 

MuGNiER  Claude,  maître  chirurgien  à  Chambéry 
en  1743  et  en  1746.  (Reg.  état  civil.)  Le  docteur 
Salomon  était  à  cette  dernière  date  parrain  de 
son  fils. 

MuGNiER  Claude-Eugène,  de  Bellecombe  en 
Tarentaise,  d.  m.  p.  mars  1865,  médecin  de  la 


206 

Coiiip'''  des  paquebots  traiisatlaiiticiucs,  décembre 
1868,  et  attaché  clans  une  situation  importante  au 
Canal  de  Suez  par  la  bienveillance  motivée  de 
Ferdinand  de  Lesseps  en  mai  1882,  il  avait  débuté 
à  Moùtiers,  et  se  trouve  mentionné  par  Trésal  dans 
le  numéro  du  16  juillet  1865  de  son  journal,  Bri- 
des-Salins. 

Notre  Association  départementale  l'avait  élu 
conseiller  en  1866. 

MuRATORE  Antoine,  chirurgien  de  profession, 
fils  d'un  cabaretier  d'Asti,  époux  de  certaine  Ma- 
rianne Muratore,  détenue  àMiolanspour  sorcelle- 
rie. (Tl/ïb/a/^^  yjmo/z  c/'£'/rt^j  p.  197.)  Elle  l'avait 
quitté  pour  suivre  un  vagabond  et  se  tua  en  se 
précipitant  du  haut  des  remparts. 

N 

Naussac  Hyacinthe-Charles-Emmanuel,  d' Yon- 
ne, D.  M.  p.  8  avril  1868,  établi  dans  son  pays  natal, 
il  partageait  en  1880  l'inspection  des  enfants  assis- 
tés avec  le  D''  Delavenay;  mais,  bientôt  après,  il 
allait  occuper  le  poste  de  médecin-adjoint  â  l'hos- 
pice de  St-Jean-de-Dieu,  près  Lyon,  où  il  est  mort 
le  28  février  1883,  âgé  de  40  ans.  La  nécrologie 
de  cet  estimé  et  sincèrement  regretté  collègue  est 
à  la  page  14  du  Bulletin  de  notre  Association^,  et 
au  Lyon  médical. 

Neyret  Jean-Claude,  né  à  Lescherainos  le  18 
avril  1778,  mort  le  31  février  1864;  maire  de  sa 


207 

commune,  représentant  de  son  canton  au  Conseil 
provincial  ;  ce  «  patriarche  des  Bauges  »  a  sa  bio- 
graphie dans  le  Bulletin  de  l'Association  (Daii- 
phiné  médical^  1864,  et  tii'age  à  part,  et  Léman 
du  12  février  18G5).  ]\lon  hommage  à  ce  vénérable 
ami  a  été  analysé  par  Caiïe  (p.  94  ).  (Voir  aussi  le 
Courrier  des  Alpes  du  20  février  1864.) 

Jean-Claude  était  fils  d'un  médecin  Charles- 
Claude,  cité  par  Fleury,  clans  son  ouvrage  sur  la 
Boisse  (p.  35). 

Il  a  eu  lui-même  un  fils  médecin,  Julien,  d,  m.  t. 
de  1831,  mort  en  1862.  (Voir  Calïe,  p.  159.) 

Un  quatrième  du  même  nom,  mais  de  Gy  en 
Genevois,  avait  commencé  ses  études  médicales 
en  1830  à  Chambéry ,  mais  il  ne  paraît  pas  c[u'il 
ait  continué. 

Neyret  Victor-François,  de  Faverges,  où  il 
pratic[ue  après  avoir  débuté  en  Bauges,  d.  m.  p. 
1^'"  septembre  1870,  mort  en  1884  à  44  ans. 

Neyrod  Louis,  de  Chaumont,  diplômé  en  chi- 
rurgie à  Turin  en  1767,  a  pratiqué  dans  son  pays 
natal  au-delà  de  la  fin  du  siècle.  (Dictionnaire  des 
médecins  français,  p.  268.) 

Noël  Claude-Marie,  né  à  Tlionon  en  1798,  y  a 
pratiqué  dès  son  doctorat  pris  à  Paris  le  24  juin 
1826,  et  complété  par  l'Exerceat  le  11  décembre 
1834.  Il  est  magistrat  sanitaire  en  1858  et  meurt 
en  1865?  (Voir  Calïe,  cette  année,  p.  320.) 

Un  autre  Noël  signe,  comme  «  chirurgien  con- 


208 

sultant  de  l'armée  »  ,  au  diplôme  de  François  Ré- 
mond,  à  Cliambéry,  l'an  ii, 

NovEL  (dit  Catin),  né  à  la  Rochette,  aide-major 
à  la  brigade  de  Savoie  en  1835;  appliqué  à  l'hô- 
pital militaire  de  Cliambéry,  avec  Rophile,  en 
1842;  mort  à  Alexandrie  où  il  avait  pris  sa  retraite 
en  1848. 

Nycolas,  physicien  de  Nice,  vient  à  Ivrée  traiter 
le  duc  Philibert  atteint  de  la  pierre ,  février  et 
mars  1474.  (Yolande,  p.  100  et  Orfèvra^.) 

O 

Obriot  (dit  La  Palme),  d'où  l'on  fit  plus  tard  : 
Aubriot  de  la  Palme-Etienne  Louis,  cliirurgien, 
né  à  Oréancey  en  Bourgogne,  se  maria  à  Cliam- 
béry ;  y  faisait  baptiser  un  premier  enfant  en  1707  ; 
y  avait  perdu,  le  30  novembre  1706,  un  frère? 
André. 

Origan  (allias  Oregan)  N.  Jacques,  d.  m.,  né  à 
Kisach  en  Irlande,  marié  à  Chambéry  le  3  août 
1709,  à  M'"^  de  Dalmas  (ms.  T.  Chap.),  signe,  le 
19  août  1722,  «  médecin  du  Roy  de  Sardaigne  »  , 
un  certificat  pour  VEau  Davdel. 

Orsat  Claude ,  «  chirurgien  et  apothicaire  ,  à 
((  Rivière-Enverse  ».  (Certificat  préfectoral  du  15 
messidor  an  xi.) 

P 

Paccard  Michel -Gabriel  ,  né  à  Chamonix  , 
D.  M.  T.  le  16  juin  1779,  membre  correspondant  de 


209 

l'Académie  des  sciences  de  Turin  le  13  mars  1785. 
Paccard  a  publié  en  1786  :  «  Premier  voyage  à 
la  cime  de  la  plus  haute  montagne  du  continent  » . 
Son  portrait,  par  Bakler,  d'Albe,  conservé  à  la 
maison  commune  de  Sallanches,  porte  en  épin- 
gle :  «  Scendit  inaccessos  brumali  sydere  mon- 
tes ». 

Voir  :  Grillet,  I,  217,  et  II,  197;  Bonino,  II, 
472;  Dictionnaire  des  médecine  français,  267; 
Bourrit,  Voyage  à  la  sommité  du  Mont-Blanc, 
1786;  ms.  T.  Cliap..  4«  duIV^  et  Mont-Réal,  III, 
501. 

Paccard  fit  cette  première  ascension  du  Mont- 
Blanc  en  1786,  avec  Jacques  Balmat  :  Saussure  et 
Bourrit  l'avaient  tentée  inutilement  en  1785. 

Pacotte  François,  d.  m.  m.  15  décembre  1868, 
domicilié  à  Aix  jusqu'en  1879,  où  il  vendit  sa 
maison  au  D'"  Roë,  et  prit,  l'année  suivante,  la  di- 
rection de  l'établissement  liydrotliérapique  de 
Serins,  à  Lyon  en  1880. 

Paget  Antoine-Marie,  de  Montmélian,  d.  m.  m. 
25  juin  1874;  membre  de  l'Association  départe- 
mentale. 

Palmerins  ,  né  à  Florence ,  médecin  d'Amé- 
dée  VI  et  de  la  ville  de  Chambéry  de  1355  à  1362. 

(Voir  Dufour  et  Rabut,  Mém.  et  doc.  de  la  Soc. 
savoiv.  dliist.  et  d'arcJi.,  tome  XIV,  p.  18.) 
La  ville  de  Chambéry  s'adressa  à  lui  pour  em- 

14 


210 

prunter  300  llorins  afin  de  les  offrir  au  comte 
Vert  à  l'occasion  de  sa  réception  de  chevalier. 

Pannerin,  d'Hauteville,  à  la  Rocliette  en  1714. 

Panthot  Jean-Baptiste,  né  vers  1640  à  Lyon, 
a  publié  : 

((  Dissertation  sur  l'usage  des  bains  chauds 
principalement  sur  ceux  des  bains  d'Aix  en  Sa- 
voie »,  in-4°,  Lyon,  1700.  Bonino  le  croyait 
Savoyard. 

Pan  VIN  Amédée,  médecin  de  Son  Altesse  au 
château  de  Montmélian  en  1700.  Il  reçoit  en  1716, 
sur  déclaration  du  contrôleur  général,  une  somme 
de  8  livres,  2  sols,  4  deniers  pour  approvisionne- 
ments, etc.  (Dufour  et  Rabut,  Montmélian^  place 
forte.) 

Parpaglianus,  Parpalian  Michel,  de  Seyssel, 
professeur  de  médecine,  a  traduit  Caton  sous  ce 
titre  :  «  Paraphrase  sur  les  ouvrages  de  morale  de 
Caton  »  ;  Lyon,  1546. 

Parpalian  Bernardin ,  conseiller  du  duc  Char- 
les-le-Bon,  fut  envoyé  par  le  prince  de  Savoie  à 
Rome  pour  remercier  le  Pape  de  l'érection  de 
Chanibéry  en  évôché. 

(Voir  sur  les  deux  Parpaglian  ms.  Mont-Réal, 
Bonino,  Michaud,  etc.) 

Pascal  Hugues,  médecin  du  comte  de  Savoie 
Amédée  VIII,  en  reçoit  40  coupes  de  froment. 
(Compte  du  châtelain  de  Gex ,  1406-7.  Archives 
do  laCôte-d'Or). 


211 

Pascal  Fraiiçois-Giiillauiiie ,  médecin  à  Do- 
mène,  né  en  1753,  marié  à  Marie- Anne  Bertrand, 
fille  de  Charles  Bertrand,  avocat  à  Chambéry. 

Un  Pascal  A. ,  médecin  du  couvent  et  de  l'hôpi- 
tal de  la  Grande  Chartreuse,  médecin  cantonal  à 
St-Laurent-du-Pont  (Isère),  a  publié  dans  ce  siè- 
cle-ci un  prospectus  sur  ses  pilules  végétales  : 
«  Traitement  spécifique  et  curatif  du  rhumatisme 
et  de  la  goutte.  » 

Pasteur,  médecin  à  la  Chambre  en  1844,  n'avait 
pas  pris  ses  grades. 

Payot  Joseph-Marie,  d.  m.  m.,  est  né  à  Bourg- 
Saint-Maurice  et  mort  le  30  novembre  1880,  à 
Saint-Laurent  de  Chamousset.  Sa  thèse,  imprimée 
en  1846,  a  pour  sujet  :  «  Essai  sur  la  chorée  ». 

Il  a  d'abord  pratiqué  auprès  de  son  oncle  Bil- 
liottet,  puis  à  Saint-Laurent  de  Chamousset.  L'on- 
cle et  le  neveu  étaient  tous  les  deux  bien  doués, 
le  neveu,  encore  plus  que  l'oncle,  avait  une  grande 
facilité  d'élocution. 

Payot....,  médecin  à  Sallanches,  fut  reçut  dans 
l'Association  médicale  en  1882. 

Pelletier  Jacques,  du  Mans ,  était  médecin, 
mathématicien  et  poète,  a  été  attiré  à  la  Cour  de 
Savoie  par  la  duchesse  Marguerite  de  France , 
épouse  d'Emmanuel-Philibert.  Il  a  parcouru  la 
Savoie  et  a  publié  à  Annecy,  chez  Jacques  Ber- 
trand en  1572,  un  long  poème  intitulé  :  la  Savoie, 


212 

dont  Joseph  Dessaix  a  donné  une  seconde  édition 
dans  le  premier  volume  des  Mémoires  de  la  So- 
ciété savoisie/ine  d'histoire  et  d'archéologie.  Bo- 
nino  et  Grillet  font  erreur  sur  la  date  de  ce  poème 
qu'ils  mettent  en  1600. 

Pellissier  (alias  Pellicier),  d'Evian,  d.  m.  t. 
en  1833,  mort  en  1848;  exerçait  à  Evian. 

Pelloux  Pierre-Joseph,  nécâ  la  Roche,  d.  m,  t. 
en  1777,  a  exercé  à  la  Roche.  (Voir  Dictionnaire 
médical,  p.  267.) 

Pelloux  Joseph-François,  fils  du  précédent, 
D.  M.  T.  en  1821,  année  où  il  prit  part  aux  tenta- 
tives constitutionnelles  et  fut  exilé  avec  Coster, 
Pellegrini,  Santa  Rosa,  Collegno,  etc.,  conseiller 
général  en  1860.  (  Voir  CafEe  ,  page  16  de  1867.  ) 
Pelloux  est  mort  en  1867  ou  en  fin  de  l'année 
1866.  Il  avait  été  maire  de  la  Roche  où  il  était 
très  aimé;  ses  fils  Louis-Jérôme  et  Thomas-Léon 
ont  fait  partie  de  l'état-majoi-  de  l'armée  d'Italie 
en  1878. 

Pelloux  Thomas,  de  la  Roche,  non  diplômé, 
exerçait  avec  un  certificat  du  préfet  de  Bonneville 
du  7  prairial  an  xi.  Nous  ignorons  sa  parenté 
avec  les  précédents. 

Perraud  ou  Perrand  ,  docteur-médecin  de 
Mgr  de  Bernex,  évêc{ue  d'Annecy  en  1734.  (Vie 
de  Mgr.  de  Rossillon  de  Bernex.) 

Perret  Jean- Jacques,  né  à  Aix-les-Bains  le  25 


213 

janvier  1762,  mort  au  même  lieu  le  24  mars  1836. 

Le  D''  L.  Bouvier  a  fait  sa  biographie  (Assoc. 

Jlorim.,  8  janvier  1852;  voir  encore  Bulletin  des 

eaux  cVAix,  par  Constant  Despines ,  Annecy, 

1830;  Larousse  et  MichaucL) 

Perret  C. -François,  d.  m.  t.  en  1831,  mort  en 
1865,  à  58  ans.  Il  étudiait  à  l'Ecole  de  médecine  de 
Chambéry  en  1830;  a  exercé  à  St-Pierre  d'Albi- 
gny.  11  était  conseiller  général  en  1869,  il  s'occu- 
pait d'horticulture. 

Perret  Eugène ,  nommé  officier  de  santé  à 
Strasbourg  7  novembre  1866,  a  exercé  successive- 
ment à  Flumet  en  1866,  à  Thônes  en  1867,  à  Sal- 
lenôve  en  1882,  à  Cluses  en  1883. 

Perrier  Pierre-Marie-François,  né  à  Taninges, 
chirurgien  et  apothicaire  avec  certificat  du  préfet 
du  15  messidor  an  xi. 

Le  Dictionnaire  des  chirurgiens  français  cite 
(page  364)  un  Perrier  Pierre-François ,  chirur- 
gien de  Turin ,  1772,  exerçant  à  Saint-Pierre 
d'Albigny,  breveté  chirurgien  du  fort  de  Miolan 
en  1771  par  Victor-Amédée^  et  qui  aurait  exercé 
pendant  plusieurs  années  à  l'hôpital  militaire. 
d'Aix,  et  enfin  qui  aurait  été  nommé  inspecteur- 
adjoint  des  eaux  d'Aix  par  arrêté  du  8  vendé- 
miaire an  IX.  Ce  doit  être  le  mémo  que  Pierre- 
Marie-François. 

Socquet,  dans  \ Analyse  des  eau.c  d'Aix,  men- 


214 

tionne  un  Perrier  dont  il  ne  donne  pas  le  pré- 
nom, officier  de  santé  h  Aix  en  l'an  xni. 

Perrier,  médecin  k  Albertville,  y  exerça  vers 
1833  et  mourut  à  Saint-Gervais.  C'était  le  frère 
de  l'avocat  Perrier,  juge  de  paix  à  Cliamoux. 

Perissin  François,  d'Annecy,  d.  g.  t.  le  15 
mars  1786. 

Perissoud  Jean-Marie,  né  à  Thusy  (Rumilly), 
D.  T.  23  janvier  1834,  exerçait  à  Annecy,  mort  le 
8  avril  1872.  (Voir  Cafïe,  15  janvier  1873  ;  Asso- 
ciation  médicale,  1872,  page  9  et  1873,  page  8.) 
A  laissé  mst  un  livre  de  famille. 

Perollaz  Marie,  de  Sallanches,  d.  m.  t.  18 
octobre  1784, 

Perrotin  Alphonse,  de  Chambéry,  d.  m.  p. 
«  Des  injections  hypodermiques  d'ergotine  ».  Pa- 
rent, 1881,  50  p.  in-S".  Avait  commencé  ses  étu- 
des à  Lyon  et  à  Grenoble,  adjoint  aux  hôpitaux 
de  Chambéry  en  1883. 

Perrotino,  docteur-médecin  piémontais,  qui, 
après  avoir  servi  dans  l'armée  sarde,  a  exercé  pen- 
dant 14  ans  la  médecine  civile  à  Chambéry  où  il 
a  laissé  d'excellents  souvenirs  jusqu'en  1858,  an- 
née où  il  quitta  Chambéry  pour  se  reposer.  Il  est 
mort  à  Acqui  en  juillet  1862.  Avait  reçu  la  croix 
des  saints  Maurice  et  Lazare  et  la  médaille  de  la 
valeur  civile. 

Perroux  Jacques,  bourgeois  d'Annecy,  méde- 


215 

cin  à  Chambéry  est  obligé  de  vendre  son  mobilier 
pour  payer  une  dette  envers  le  marchand  Mathieu. 
(  7  juin  1735,  minutes  du  notaire  Genin.) 

PÉTHELLAZ  Angel-Balthazard-Francois-Joseph , 
né  à  Lanslebourg  (Savoie)  le  13  juillet  1852, 
D.  M.  M.,  médecin  de  1'''  classe  de  la  marine, 
nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  par  dé- 
cret du  7  juillet  1885,  actuellement  (1888)  méde- 
cin en  chef  de  l'hôpital  du  Pénitentiaire  de  Saint- 
Laurent-du-Maroni,  à  la  Guyanne. 

Thèse  de  doctorat  :  «  Etude  sur  une  épidémie 
de  choléra  observée  dans  la  province  de  Haï- 
Dzuong  (Tonkin)  ».  Montpellier,  Firmin  et  Gabi- 
ron, 1887. 

Petit  Alix,  de  Saint-Jean  de  Maurienne,  né 
en  1783,  mort  à  Paris  le  23  avril  1860,  élève  de 
Daquin.  (Voir  Gaffe,  1860,  p.  165,  article  repro- 
duit par  la  Savoie.)  Sa  thèse,  soutenue  à  l'Ecole 
de  médecine  de  Paris  le  11  décembre  1806,  est 
intitulée  :  «  Propositions  sur  divers  points  de  mé- 
decine et  de  chirurgie  ».  Il  a  légué  ses  livres  et  ses 
manuscrits  à  la  Société  médicale. 

Petit  Maurice,  de  Saint-Jean  de  Maurienne, 
D.  M.  T.  8  août  1850,  a  exercé  à  Saint-Jean  de 
Maurienne,  puis  au  Ghàtelard.  Il  a  été  conseiller 
général.  Il  a  donné  sa  démission  de  l'Association 
parce  que  Bouchot  allait  au  Ghàtelard. 

Petit  Joseph,  né  à  Ghambéry  en  1814,  a  étudié 
à  Turin  en  1838,   a  exercé  à  Albertville,  proto- 


216 

médecin  en  1847,  vaccinateur  en  1863,  mort  à  Aix 
chez  le  D''  Blanc,  le  13  juillet  1869,  à  55  ans.  (Voir 
Association,  1871,  p.  6  ;  article  par  Brachet.) 

Petit  Laurent,  père  du  précédent,  était  chi- 
rurgien et  dentiste  à  Chambéry ,  chirurgien  de 
Turin  1789,  fut  contrôleur  des  banquets  de  la  loge 
des  Amis  réunis. 

Petit  Joseph,  de  Tresserve,  d.  m.  p.  28  juin 
1868;  exerce  à  Aix,  conseiller  général. 

Petit  Eugène,  de  Chautagne.  Thèse  à  Paris  en 
1878,  sur  la  «  Méningite  dans  l'endocardite  », 
avait  étudié  à  Grenoble,  Lyon  et  Paris.  Frère  du 
curé  de  Cognin,  fixé  à  Saint-Pierre  d'Albigny 
en  1879. 

Petitjean  Joseph-François,  docteur  en  1818  ou 
1820,  mort  â  Moûtiers  en  mars  1865,  à  l'âge  de 
67  ans,  médecin  de  l'hôpital  des  prisons,  vaccina- 
teur, membre  de  l'Association  médicale.  (Voir 
Gaffe,  1865,  p.  176.) 

Petrus  de  Albiaco,  phisicus.  (Voir  Académie, 
tome  II  des  Documents,  p.  415.) 

Petroz  Cl. -Henri,  né  a  MontméUan  le  2  no- 
vembre 1788,  D.  M.  p.,  pharmacien  â  Paris  où  il 
est  mort  le  10  janvier  1867.  (Voir  Albrier,  Soc. 
d'hist.,  tome  XV,  p.  400;  Caffe,  1868,  p.  112.) 

Petroz  Antoine-Pierre,  fils  d'Henri,  mort  l'i  29 
ans,  D.  M.  i>.  en  janvier  18.54. 


217 

Petroz  Antoine  d.  m.  p.  1808,  né  le  2  juillet 
1781,  à  Montmélian,  naturalisé  le  3  octobre  1831, 
mort  le  29  août  1859  à  sa  campagne  de  Plessy- 
Boucharcl  (Seine-et-Oise).  Son  secrétaire,  cle  1851 
à  1859,  Crétin,  aussi  de  Montmélian,  a  publié  en 
1864  :  «  Etudes  de  thérapeutique  et  de  matières 
médicales  »,  de  Petroz,  précédées  d'une  biographie 
étendue.  (Gaffe,  1859,  p.  532,  la  biographie  de 
Michaud  et  Larousse.) 

Peysson,  collègue  de  Songeon  en  Pologne,  mort 
à  Lyon  le  22  mars  1848.  (Voir  Ga;:-eUe  médicale  , 
avril  1848.) 

Peytavin  Joseph-Emile,  né  aux  Chapelles  en 
Tarentaise,  était  neveu  du  cardinal  Billiet,  d.  m.  m. 
31  mars  18G8  ;  thèse  sur  les  «  Calculs  biliaires  »  , 
le  3  décembre  1867,  médecin  de  la  Compagnie 
rovale  des  mines  de  Tarentaise. 

Philbert  E.  ,  D.  M, ,  médecin  consultant  à  Brides 
et  à  Salins,  a  publié  une  brochure  sur  le  «  Traite- 
ment de  l'obésité  par  les  eaux  de  Salins  »  ;  nommé 
inspecteur  des  eaux  de  Salins  en  1880  par  suite 
de  la  division  de  la  place  de  Laissus.  (Décret  du 
12  mars.) 

PiAGET  médecin  du  roi  de  France  en  1750.  (  V. 
Michaud  et  Larousse.) 

PiCHAT  Bruno,  du  Pont-Beauvoisin,  étudie  h 
Chambéry  en  1830.  d.  m.  m.  2  mai  1838  ;  vaccina- 
teur  au  Pont-Beauvoisin  en  1860. 


218 

PiCHAT  Jacques,  chirurgien  à  Aix,  1670-1712. 

PicHENOT,  médecin  adjoint  à  l'asile  de  Bassens 
en  1883. 

PicHOLLET  Claude-François,  d.  m.,  né  à  Eloïse 
le  16  mars  1784,  fit  comme  chirurgien  les  campa- 
gnes de  Saxe  et  de  France  en  1813,  1814,  il  fut 
maire  à  Eloïse  pendant  les  Cent  jours;  mis  à  l'écart 
à  la  Restauration,  il  fut  syndic  de  cette  commune 
de  1815  à  1860,  mort  en  juillet  1867.  Sa  bienveil- 
lance et  sa  charité  l'on  fait  appeler  le  Père  de  la 
commune.  (Voir  VEcho  du  Salève,  juillet  1867.) 

PiCHOLLET  Jean-Pierre,  né  à  Sallenôve  en  1802, 
D.  M.  T.  en  1827,  a  exercé  jusqu'en  1878,  mort  en 
1879.  (Voir  sa  nécrologie  par  Cailles  dans  Asso- 
ciation  de  la  Haute-Savoie,  1879,  p.  13-44.) 

PicHON  Guillaume,  de  Chambéry,  exerçait  dans 
cette  ville  ;  il  donne  en  1613  pour  la  chapelle  de  la 
grande  congrégation  de  N.-D.  de  l'Assomption, 
22  ducatons  et  demi.  (Girod,  Soc.  sav.  hist.  et 
arcli.,  tome  XXI,  page  297.)  Reçu  dans  la  Con- 
grégation en  1619,  mort  en  1630. 

Pierre  (maître),  du  Bourget,  médecin  (physi- 
cien), est  témoin  dans  une  charte  de  1249,  par 
laquelle  le  comte  Amédée  de  Savoie  donne  aux 
religieux  du  Boui^get  la  Icyde  du  sel  dans  Cham- 
béry. (Voir  Guichenon,  Hist.  çjénéaL,  IV,  68  et 
Buinier,  sur  le  Bourget,  p.  34  et  99.) 

Pierre,  médecin  de  la  ville  de  Chambéry,  est 


219 

témoin  dans  un  acte  de  1288.  (Th.  Cliapperon.) 
Maître  Pierre  reçoit  plus  tard  40  livres  d'honorai- 
res. (Archives  de  la  Côte-d'Or.  Compte  du  châte- 
lain de  Pont-de-Vaux,  de  1296-99.)  C'est  peut-être 
le  même  que  le  précédent. 

Pierre  de  Maçon,  médecin  en  1416.  {Mcnioires 
Société  arch.,  tome  XV,  p.  8  et  21,  Dufour  et 
Rabut.) 

Pierre  de  l'Hôpital ,  chirurgien  en  1731  à  St- 
Pierre  d'Albigny.  (Arch.  Le  Blanc.) 

PiGNAL  Jean-Louis,  né  à  St-Geoire  (Faucigny), 
médecin  et  chirurgien,  a  pratiqué  à  Chambéry  en 
1840  et  les  années  suivantes. 

PiGNAL  Gustave,  né  en  1846  à  St-Jeoire  où  il 
est  décédé,  avait  un  diplôme  d'officier  de  santé. 
A  exercé  à  Ugines  en  1871-72,  puis  à  Chamonix. 

PiLLET  Amédée,  né  le  20  janvier  1738,  d.  m., 
est  cité  en  1778.  marié  à  Chambéry  à  Gasparde 
Pomcl  en  1772;  il  fut  le  père  ;  1°  du  chanoine 
Maurice-Barthélémy;  2°  de  Marguerite,  mariée  à 
M.  Ménabréa  ;  3°  de  Pierre-Louis,  capitaine;  4°  de 
Louis,  colonel.  Il  est  l'ancêtre  par  Pierre-Louis 
des  Pillet  de  nos  jours. 

PiNGET  Xavier,  né  à  Boëge  en  1798,  a  exercé  â 
Bonneville  et  à  la  Roche,  mort  en  janvier  1868,  à 
70  ans.  (Voir  Cafîe,  1868,  p.  96.) 

PiNGET  Joseph,  né  aux  Villards- sur -Boëge, 
D.  M.  T.  1827.  Son  Ererccai  est  du  27  décembre 


220 

1834,  a  pratiqué  à  Tlionon,  avait  commencé  ses 
études  à  l'Ecole  cle  médecine  de  Chambéry. 

PiOLLET  Pierre,  né  le  20  juillet  1794  à  Yenne, 
naturalisé  français  le  30  janvier  1822,  chirurgien 
aide-major  à  Belley  en  1822.  Il  parait  cju'il  a  été 
reçu  docteur-médecin  à  Paris  en  1817;  il  était 
déiste  et  libéral.  On  trouve  c{uelc{ue  part  :  né  à 
Lucey  d'un  père  médecin. 

Après  avoir  été  successivement  aide-major  dans 
la  garde  royale,  et  cliirurgien-major  d'un  régi- 
ment d'artillerie,  légionnaire,  il  s'est  retiré  à  Lucey 
où  il  exerçait  avec  avec  désintéressement  l'homéo- 
pathie; mort  à  Toulouse  en  1880, 

PioT  Charles-Jules-François,  d.  m.  p.  le  15  juin 
1873,  prati(|ue  à  Aiguebelle,  membre  de  la  Société 
médicale  de  Chambéry  en  1876  et  de  l'Association 
des  médecins. 

PissARD  Joseph-Marie,  chirurgien  à  Sallanches, 
certihcat  du  préfet  du  15  messidor  an  xi. 

Planchamp  Claude-François,  de  Mieussy,  cer- 
tihcat de  Turin  du  4  janvier  1791. 

PocQUEi.,  cliirurgien  à  Aix-les-Bains  vers  le 
milieu  du  xvu''  siècle,  épouse  en  secondes  noces 
Françoise  Pimbel  le  20  octobre  1672,  meurt  le  16 
décembre  1675.  (Livre  cle  raison  Domenget.) 

PoMEi  ou  PoMEY  (  uoblc  Jcan-Pierre),  conseil- 
ler et  médecin  du  duc  de  Savoie  en  1599.  (T.  C.) 
Un  autre  Pomey,   ])(Mit-ètre  le  mémo,  est  en 


221 

1664  lecteur  ordinaire  et  médecin  de  Charles- 
Emmanuel  et  des  princes  de  Savoie,  doyen  du  vé- 
nérable collège  médical  de  Turin.  (Trompeo,  13:) 

PoNET  (alias  Poncet),  figure  ainsi  C|ue  son  fils 
dans  la  réponse  à  Copponay  en  1684. 

PoNTicELLi  (Dom  Sylvestre  comte  de),  premier 
médecin  de  S.  A.  R.  l'Infant  dom  Philippe  en 
Savoie,  1742-48.  (Reg.  état  civil.) 

PoNSARD  Félix,  aux  Echelles,  d.  m.  t.  6  août 
1855,  vaccinateur  l'^''  avril  1863. 

PoRTAY  Jean-François,  né  à  Féternes  (Evian), 
chirurgien  à  Thonon  où  il  est  mort.  C'était  un  ex- 
cellent opérateur.  Il  était  chirurgien  de  l'hôpital. 
Il  a  marié  sa  fille  unique  au  docteur  homéopathe 
Dessaix. 

Porte  Jean-Charles,  né  à  Moùtiers  le  9  décem- 
bre 1833.  Sa  thèse  inaugurale,  imprimée  à  Paris 
1862,  a  pour  sujet  :  «  Le  climat  de  la  Savoie  sous 
le  rapport  hygiénique  et  médical  » .  Il  était  méde- 
cin dans  l'armée  et  fut  nommé  aide-major  de  2"" 
classe  le  31  décembre  1862.  Mort  en  1864. 

PoTOT  Pierre,  d.  m.,  doyen  du  collège  de  mé- 
decine de  Chambéry  dull  janvier  1685  au  21  juil- 
let 1695;  signe  avec  son  fils  Maurice,  aussi  d.  m., 
la  réponse  au  Sénat,  des  médecins,  chirurgiens  et 
apothicaires  jurés  contre  le  laboratoire  de  Cop- 
ponay en  1686. 

Poulet  Pierre,  de  St-Jorioz,  d.  m.  t.  16  jan- 


222 

vierl844;  mort  le  10  juillet  1878,  à  l' cage  de  62 
ans.  (Voir  Callies  dans  Association  de  la  Haute- 
Savoie.) 

Prallet,  officier  de  santé,  an  xiv,  â  Arvillard 
d'où  il  était  natif  ;  mort  â  la  Rochette.  Il  était  plus 
cultivateur  que  médecin. 

Prallet  Hippolyte,  docteur  le  29  mars  1854, 
médecin  à  Chambéry,  médecin  de  l' Hôtel-Dieu  le 
24  janvier  1874  jusqu'en  juin  1881  ;  a  aussi  été 
vaccinateur  en  1863,  ce  qui  lui  a  valu  une  médaille 
en  1868. 

Prallet  Laurent,  d.  m.  à  la  Rochette,  son 
pays  natal,  en  1846  et  1847. 

Prémaz  Laurent,  né  â  Montriond  (Haute-Sa- 
voie), D.  M.  T.  en  1840,  a  exercé  à  Clievenoz,  puis 
à  Evian  en  1858,  est  mort  dans  cette  ville  en  1859. 

Prévost,  chirurgien  à  la  Chambre  (an  xiii), 
était  de  Faverges  où  il  est  retourné. 

Probel  Jean-Pierre,  chirurgien  de  Turin  1774, 
a  exercé  longtemps  à  Faverges,  environ  28  ans. 
(Voir  Dict.  des  cliir.  français,  p.  364.) 

Provence  Michel,  de  Sallanches,  d.  t.  16  jan- 
vier 1844.  (Alias  d.  p.  22  juillet  1844.) 

PuGET  (Antoine  du),  chirurgien  du  duc  de 
Savoie  en  1514,  avec  un  traitement  de  20  écus  à 
courir  du  18  septembre.  (Th.  ChapperoiL) 

PuGET  Jean-Marie,  â  la  Roche,  d.  m.  p.  8  octo- 


223 

bre  1814,  mort  le  29  mars  1862,  à  78  ans.  Il  prati- 
quait à  la  Roche,  était  correspondant  de  l'Acadé- 
mie des  sciences  de  Savoie  et  de  la  Société  médi- 
cale de  Chambéry.  Sa  thèse  imprimée  à  Paris  en 
1814  est  intitulé  :  «  Essai  sur  l'éducation  physi- 
que des  enfants  ».  (^'oir  Caffe,  p.  175  de  1863  et 
troisième  compte  rendu  de  la  Société  mêd. ,  p.  10.) 

PuGiN  Charles,  chirurgien,  assiste  à  la  question 
de  Jeanne  David.  (Burnier,  Histoire  du  Sénat  de 
Savoie,  II,  176;  et  à  la  question  à  laquelle  fut 
soumis  le  soldat  Tranquillio  à  Miolan  le  29  sep- 
tembre; Dufour  et  Rabut,  Miolan,  p.  222.) 

On  trouve  sur  les  registres  de  l'état  civil  de 
Chambéry  un  autre  Pugin  Guillaume,  chirurgien, 
notamment  en  1748. 

PuiTz  (Barthélémy  du),  chirurgien  du  duc  Louis 
de  Savoie  qui  lui  donne,  pour  lui  et  pour  ses  enfants, 
les  biens  confisqués  à  Louis  de  Tison.  (Compte 
du  Châtelain  de  Rossillon  et  Ordonnaz,  de  1490. 
Archives  Côte-d'Or.) 


QuoEX  (M*^  Claude  de),  chirurgien-barbier  â 
Talloires  en  1470-1476;  souche  d'une  famille  noble 
d'Annecy ,  qui  porta  de  gueules  à  la  fasce  d'or 
chargée  d'une  fasce  d'azur  et  accompagnée  de  six 
bezans  d'or,  trois  en  chef  et  trois  en  pointe. 

QuoEX  (Nicolas  de),  chirurgien-barbier  â  Tal- 
loires, 1520-1523. 


224 

QuoEx  (Noble  Jean  de),  l'an  des  chirurgiens 
d'Emmanuel-Pliilibert  ;  ses  lettres  de  chirurgien 
sont  du  6  juillet  1561.  Il  fut  détaché,  d'ordre  du 
duc,  au  service  du  comte  de  Tournon,  gouverneur 
de  Savoie  en  1570  et  exempté  de  la  taille.  Il  fut  en 
1582  chirurgien  du  duc  de  Genevois  et  Nemours. 

QuÉTAND  Marius-François,  de  Cliambéry,  mé- 
decin de  la  marine.  Nommé  au  concours  profes- 
seur agrégé  de  médecine  à  l'Ecole  navale  de  Tou- 
lon, membre  de  l'Académie  des  sciences  du  Var. 
Auteur  d'un  travail  qui  a  pour  titre  :  ((  Topogra- 
phie médicale  de  quelques  contrées  de  la  côte  oc- 
cidentale d'Afrique.  » 

Embarqué  le  15  mars  1880  pour  les  Antilles,  il 
fut  nommé,  en  septembre  de  l'année  suivante,  chef 
du  service  de  santé  dans  les  Indes  françaises,  à  l'âge 
de  42  ans. 

QuiNDET  Jn-B'%  médcciu  â  Moùtiers  en  1810. 

R 

Rabut  Jean-Jacques-Toussaint,  fils  de  François, 
né  à  Cliambéry,  le  26  octobre  1854,  a  fait  ses  étu- 
des secondaires  au  Lycée  de  Dijon,  prit  successi- 
vement son  baccalauréat  des  lettres  et  son  bacca- 
lauréat restreint  des  sciences,  suivit  pendant  trois 
années  avec  succès  les  cours  de  l'Ecole  de  méde- 
cine de  Dijon,  étudia  pendant  un  an  à  l'Ecole  de 
médecine  navale  de  Brest  d'où  il  sortit  aide-mé- 
decin de  la  marine  en  1877  et,  de  là,  fut  envoyé  â 
Toulon,  son  port  d'attache. 


225 

Le  25  janvier  1879,  il  alla  à  Brest  pour  s'embar- 
quer sur  le  Calvados  pour  la  Californie,  en  qualité 
de  médecin  en  sous-ordre.  Il  revint  de  ce  voyage 
et  débarqua  à  Toulon  le  7  novembre  de  la  même 
année,  ce  qui  lui  faisait  neuf  mois  et  quelques  jours 
d'embarquement;  le  26  novembre,  il  embarqua  sur 
le  Colhertj  cuirassé  de  1®''  rang,  puis  en  décembre 
sur  le  Cassardj  puis  sur  la  Dévastation  en  1881, 
et,  à  la  fin  de  l'année,  il  venait  de  prendre  les  exa- 
mens de  concours  pour  le  grade  de  médecin  de  2^" 
classe  quand  il  fut  atteint  par  la  maladie  gagnée 
sur  la  Dévastation  échouée. 

11  revint  au  foyer  paternel  où  il  mourut,  dans 
les  bras  de  ses  parents  ^  le  25  mars  1882,  regretté 
de  tous  ceux  qui  l'avaient  connu.  Les  honneurs 
militaires  lui  ont  été  rendus  par  l'état-major,  le 
corps  de  santé  et  la  musique  du  27"  de  ligne. 

Ract  Georges,  né  à  Chambéry,  docteur  à  Turin 
en  1854.  Thèse  «  du  panaris  »  ,  mort  en  octobre 
1868.  Reçu  membre  de  la  Société  médicale  en 
février  1858,  a  exercé  dans  sa  ville  natale  où  il  a 
été  chirurgien  adjoint  à  Carret,  à  l'hôpital.  (Voir 
Calïe,  1868,  page  512;  Courrier  des  Alpes,  12  dé- 
cembre, et  Journal  de  la  Savoie,  25  novembre  et 
4  décembre. 

Rafford  Victor,  de  Megève,  d.  m.  t.  10  décem- 
bre 1779,  émigré. 

Ramel,  de  Montmélian,  médecin  de  la  Maison 

de  Savoie  en  1261. 

15 


226 

Rannaud  Pierre- André,  à  Sixt,  d.  m.  t.  20  no- 
vembre 1823,  figure  au  tableau  en  1861  et  en  1867; 
disparaît  entre  1867  et  1877. 

Raoul,  de  Montmélian,  médecin  de  la  Maison 
de  Savoie  en  1261 ,  professeur  de  médecine  à 
Vicenze.  (Voir  Trompée,  page  26.) 

Ratel  Matliieu,  né  à  Modane  le  20  juillet  1769, 
y  est  mort  le  21  décembre  1840  ;  docteur-chirur- 
gien de  Turin  en  l'an  vu  ;  pratiquait  à  Modane 
après  avoir  été  trente  ans  chirurgien-major  de  la 
brigade  de  Savoie,  émigré. 

Remonet  François,  d'Annecy,  chirurgien  l'ann 
à  Chambéry,  a  exercé  aux  armées  pendant  six  ans, 
puis  à  Ugines.  (Die.  chir.  français,  365.) 

Renand  Gabriel,  de  Bonneville ,  d.  m.  t.  10 
août  1818.  (Listes  de  1861,  1867  et  1877.) 

Rendu,  d.  m.  p.  ,  mort  à  Compiègne  en  1875,  à 
63  ans,  était  originaire  de  la  Savoie.  (\^oir  Calïe, 
page  m,  et  Larousse.) 

Revel  Etienne-Edouard,  né  à  Cluses  en  1793, 
pratiquait  à  Chambéry.  Il  était  membre  de  l'iVca- 
démie  de  Savoie,  dont  les  Mémoires  renferment 
quelques-uns  de  ses  travaux  (1).  Il  avait  déjà  pu- 
blié à  Paris,  en  1815,  un  mémoire  sur  «  l'allaite- 
ment maternel  ».  Il  a  aussi  publié,  dans  le  Journal 

(1)  2""  série,  tome  I,  page  227  et  j)age  lxxxiv.  M.  Revel 
était  trésorier  de  l'Académie. 


227 

de  médecine  de  Turin,  un  article  sur  un  «  cas  de 
médecine  légale  ».  Revel  Etienne-Edouard  est 
mort  le  31  décembre  1865.  (Voir  Courrier  des 
Alpes,  3  janvier  1866;  Soc.  méd.  26  janvier; 
Acad.  de  Savoie^  tome  IX,  2"^  série,  page  lxv  et 
suivantes,  etc.) 

Revel  Edouard,  fils  du  précédent ,  d.  m.  t  27 
juillet  1852,  né  à  Chambéry,  y  a  exercé,  trésorier 
de  l'Association  médicale,  archiviste  de  la  Société 
de  médecine,  ex-médecin  du  chemin  de  fer  et  des 
liôiDitaux;  fixé  à  Grésy-sur-Aix. 

Rey  Joseph-Robert,  chirurgien  agrégé  de  Turin 
en  1779,  professeur  et  chirurgien  en  chef  de  l'hos- 
pice civil  de  Chambéry  par  patentes  du  13  avril 
1785,  chirurgien  des  prisons.  (Dict.  des  chirur- 
giens français  :,  p.  365.) 

Rey  Aimé-Thérèse ,  fils  du  précédent,  né  à 
Chambéry  le  12  septembre  1782,  mort  le  15  mars 
1855,  D.  c.  p.  en  1803.  Sa  thèse  a  pour  sujet  : 
«  Essai  sur  les  hémorrhagies  produites  par  des 
causes  externes,  et  sur  les  moyens  propres  à  y 
remédier  ».  Membre  de  l'Académie  de  Savoie  et 
de  la  Société  médicale  de  Chambéry,  de  la  Société 
d'histoire  naturelle,  correspondant  de  la  Société 
de  médecine  clinique  de  Paris,  a  publié  :  «  Hyper- 
trophie delà  langue  ».  (Acad.,  tome  VII,  p.  59.) 

(Voir  Comptes  rendus.  Société  médicale,  1859  ; 
Acad.  de  Savoie,  tome  IV,  2®  série,  lxvi,  etc.) 


228 

Son  fils  Ennemond  a  suivi  la  carrière  de  son 
père...  (Voir  les  mêmes  articles  nécrologiques.) 

Rey  François,  à  Annecy,  d.  p.  28  juillet  1869. 

Reymond  Charles ,  d'une  famille  originaire  de 
Saint- Jean-de-Belle ville,  d.  m.  t.  2  juillet  1857, 
agrégé  en  1866,  professeur  à  Turin  en  1873, 

Reymond  Claude-Marie,  né  aux  Allues  le  11 
mai  1778,  mort  à  Beaufort  en  juillet  1870.  Il  exer- 
çait à  Thônes  lorsqu'il  publia  «  Manuel  théorique 
et  pratique  sur  les  accouchements  difficiles  et 
contre  nature  ».  Moùtiers,  1838  ,  in-12,  de  214  p. 
(Voir  Assoc.  médicale,  1872,  p.  9.) 

REYiMOND  Maxime ,  à  Bozel,  chirurgien,  mort  à 
Beaufort  en  1862  f 

Richard  Jean,  à  Montmélian,  chirurgien  l'an  xn, 
aide-major  du  P'"  empire,  prisonnier  sur  les  pon- 
tons anglais  avec  Songeon.  mort  peu  après,  en  1815. 

Richard  Jean-Baptiste^  né  à  Montmélian  le  14 
février  1810,  fils  du  précédent,  d.  m.  m.  en  1845  à 
son  retour  d'Afrique,  mort  le  28  février  1871. 
(Voir  l'article  nécrologique  par  Louis  Guilland, 
Association  mêd.,  page  6  de  1871.)  Cafïe  a  repro- 
duit l'article  de  Guilland,  page  96  de  1872. 

Richard  Jean-Pierre,  né  à  Termignon  en  1824, 
d.  m.  t.  22  décembre  1852  ;  vaccinateur  en  1863, 
mort  le  12  janvier  1876,  a  été  maire  de  Thermi- 
gnon.  (Voir  Assoc.  méd.,  1876,  p.  5.) 

RiEux  Jean- Jacques-Germain,  né  à  St-Pierre, 


229 

mort  le  19  février  1876,  vice-proto-médecin  en 
1840.  (y oiv  Société  inécL,  1851,  p.  38;  Lyon  méd., 
26  mars  1876;  Caffe,  30  mai  1876.) 

RiEux  Léon,  son  fils,  à  Lyon,  clievalier  de  St- 
Sylvestre,  a  publié  considérations  sur  «  l'étran- 
glement de  l'intestin  dans  la  cavité  abdominale, 
etc.  )) ,  1858. 

RiNGUET  Albert-Eugène,  néàRumilly,  d.  m.  t. 
V  janvier  1838,  mort  à  51  ans.  (Voir  Calïe,  10 
mai  1863.) 

RioNDET,  médecin  aux  Echelles  en  1765. 

RiTAUD,  médecin  à  Chambéry ,  Grande-Rue. 
(Annuaire  de  1776.) 

RivoD,  syndic,  juré  et  bourgeois  de  Chambéry, 
examine  en  1717  les  sorcières  Coré  et  Ribollet, 
détenues  à  Miolan.  (Miolan,  prison  d'Etat,  Du- 
four  et  Rabut,  pages  198  et  204.) 

RivoLLET  Maurice,  de  Veyrier,  chirurgien  do 
Turin  en  1785.  (Voir  Dict.  dur.  français,  p.  268.) 

Robert  Alexis,  né  à  Cluses  le  17  février  1806, 
D.  M.  p.  9  mai  1834,  a  pratiqué  5  ans  à  Paris, 
est  revenu  à  Cluses  en  1839,  y  est  mort  le  21  mai 
1874.  (Voir  Assoc.  médic.) 

Rochette  Joseph-Louis,  d'Annecy,  d.  c.  t.  le 
18  août  1781 .  Il  a  servi  à  l'hôpital  civil  comme  élève 
et  comme  chirurgien  en  chef.  Despines,  dans  son 
travail  sur  les  reliques  de  saint  François  de  Sales, 


230 

nous  apprend  que  Rochette  a  enlevé  ces  reliques, 
les  a  conservées  pendant  la  révolution  et  «  a  en- 
chaîné et  arrangé  ces  ossements  ainsi  que  ceux 
de  sainte  Jeanne  de  Chantai.  » 

RoË  (M'Roë,  Monroë  dit  Roë).  (V.  Monroë.) 

RoGÊs  Jean-Charles,  né  à  Talloires  le  21  mars 
1774,  fils  d'Antoine,  bourgeois  d'Annecy,  et  de 
noble  Elisabeth  de  Villarémond,  Gilly  et  autres 
lieux.  Reçu  docteur  en  médecine  à  Strasbourg  le 
28  vendémiaire  an  xii;  il  a  exercé  à  Valloires 
(Maurienne),  à  Alby  et  enfin  à  la  Roche  où  il  est 
mort  le  11  octobre  1852.  (Renseignements  fournis 
par  son  petit-fils  Rogès,  curé  d'Hauteville.) 

RoGÈs  Jean-Claude,  né  à  Talloires  le  17  janvier 
1783,  D.  M.  M.  et  œnophile,  a  été  reçu  docteur  en 
1837  et  a  pratiqué  50  ans  à  Talloires;  il  est  mort  en 
1869.  (Voir  Assoc.  mêd.)  Rogès  avait  d'abord  été 
autorisé  chirurgien  à  Turin  où  son  père  avait  déjà 
exercé. 

RoGÈs  Jean-Baptiste,  d'Aix,  d.  m.  t.  en  1838, 
a  été  président  de  la  Société  locale  de  l'Aube  ;  il 
est  mort  à  Troyes  en  1868,  et  non  en  1852  comme 
le  dit  Albrier,  à  l'âge  de  68  ans.  (Voir  Comptes 
rendus  de  V Associatioii ,  1868-69  ,  p.  5  ;  Caffe, 
p.  208  de  1868.) 

RoGULR  de  Beaufort  (le  baron),  docteur-méde- 
cin, aide-major  au  7^  d'infanterie  sarde,  mort  ;i 
Turin  le  22  août  1858.  (Voir  CatTc,  308.) 

Est-il  Snvovard  ■? 


231 

RoHEL,  médecin  à  Fa  verges,  grand-père  de  la 
femme  d'Alfred  Puget. 

RoNiA  Pierre,  de  Chambéry,  compagnon-chi- 
rurgien à  l'Hôtel-Dieu  de  Lyon  en  1821.  Le  com- 
pagnon-chirurgien était  un  élève  chargé  des  pan- 
sements. (Voir  Petrequin.  Histoire  de  l' Hôtel- 
Dieu  de  Lyon,  p.  103.) 

RoPHiLE  François,  de  Saint- Jeoire  en  Fauci- 
gny,  étudia  en  médecine  à  Chambéry  et  à  Turin, 
attaché  au  2®  régiment  de  Savoie,  qu'il  suivit  à 
Nice  en  1838  où  il  fut  appliqué  à  l'hospice  militaire 
sous  le  docteur  Jarrin,  chirurgien  en  chef;  puis 
chirurgien  en  second  à  l'hôpital  militaire  de  Cham- 
béry en  1842,  major  de  2""  classe  en  1843,  détaché 
plus  tard  au  fort  de  Lesseillon,  chirurgien  en  chef 
à  Peschiera  où  il  se  distingua  ;  mort  à  Turin  en 
1858.  (VoirCafîe,  350.) 

RossET  Nicolas ,  de  Méry ,  chirurgien  à  Aix 
en  1719. 

RossET  Joseph-Marie-François,  né  à  Albens  le 
27  décembre  1767,  d.  m.  t.,  mort  à  Saint-Girod 
le  7  septembre  1846,  a  été  chirurgien-major  dans 
les  armées  du  roi  de  Sardaigne,  puis  de  la  France 
et  fît  les  campagnes  d'Italie  et  d'Allemagne,  com- 
manda en  chef  à  l'hôpital  d'Alexandrie.  Admis  à 
la  retraite  en  1815,  il  fixa  sa  résidence  légale  au 
Pont-Beauvoisin  (France)  et  passa  les  vingt  der- 
nières années  de  sa  vie  tantôt  au  Pont-Beauvoisin, 
tantôt  à  son  château  de  Marcellaz  à  Saint-Girod, 


232 

où  il  soignait  les  pauvres  et  les  aidait  de  ses  aumô- 
nes. Il  avait  été  naturalisé  français  le  15  août  1817. 

RossET  Amédée ,  de  Chambéry ,  médecin  à 
Chambéry,  était  originaire  de  la  Maurienne,  mort 
en  1853.  Neveu  du  précédent. 

RossET  Léon,  médecin  à  Aibens,  d.  m.  p.  20 
août  1867,  protecteur  de  l'enfance  en  1880,  mem- 
bre de  l'Association  médicale  en  1881,  a  été  con- 
seiller général. 

Rossi  (alias  Roux  ) ,  médecin  de  la  Cour  do 
Savoie  sous  Jeanne-Baptiste  de  Savoie-Nemours. 
Il  fut  aussi  attaché  au  président  de  Lescheraines, 
affecté  d'une  maladie  mentale;  il  vint  respirer 
l'air  natal  à  Saint-Pierre  d'Albigny.  Il  y  était 
déjà  venu  en  mai  1707,  année  où  il  traita  le  prési- 
dent dans  cette  localité  d'où  il  regagna  Turin  l'an- 
née suivante  au  mois  d'octobre. 

RosTAiNG  Jean-François,  à  St-Michel,  d.  m.  t. 
5  août  1851,  conseiller  général  en  1861,  vaccina- 
teur  au  l*"  avril  1863;  a  été  maire  de  sa  commune. 

RouHAULT  Pierre-Simond,  premier  chirurgien 
du  roi  de  Sardaigne  et  de  ses  armées,  médecin 
consultant  du  duc  d'Aoste  à  Turin  le  12  avril  1725, 
mort  en  1740,  i)rofesseur  de  chirurgie  à  Turin, 
très  habile  dans  son  art.  Enti'cî  autres  ouvrages 
insérés  dans  les  Mémoires  des  Académies  de  Turin 
et  de  Paris,  citons  le  meilleur  des  ouvrages  connus 
sur  «  les  plaies  de  la  tète  »,  Turin,  1720.  (Voir 
Bonino  qui  lui   altribua  une  participation  à  l'ou- 


233 

verture  du  cadavre  du  duc  d'Aoste  le  12  avril 
1726  ;  voir  encore  Larousse  et  Michaud.) 

RouPH  en  consultation  pourLavini,  1769.  (Voir 
Miolan,  p.  308.) 

Roussel,  de  Genève,  mais  propriétaire  et  habi- 
tant de  CoUonges-sous-Salève,  a  eu  le  prix  de 
1,000  fr.  de  l'Académie  en  1879  pour  travaux  sur 
«  Transfusion  du  sang  ».  (Voir  Echo  du  Salève.) 
Il  a  été  promoteur  de  l'ambulance  de  Collonges 
en  1870,  chez  les  soeurs  de  la  Charité. 

RoussET  François  ,  attaché  à  la  personne  des 
princes  de  Savoie  à  la  fin  du  xvi^  et  au  commen- 
cement du  XVII''  siècle,  gradué  à  Montpellier  sous 
la  présidence  de  Rondelet  et  sous  la  protection  de 
Saporta,  dont  il  fut  l'hôte.  Chirurgien  habile,  il 
inventa  des  procédés  très  ingénieux  et  des  plus 
méthodiques  pour  l'opération  de  la  taille. 

Il  a  publié  :  «  Assertio  historica  pro  partu  Ca3- 
sareo  ».  Paris,  1560  ;  «  Apologia  pro  partu  Csesa- 
reo  ».  Paris,  1598.  On  ignore  le  lieu  de  sa  nais- 
sance. 

Roux  Louis,  chirurgien  à  Aix,  1713. 

Roux  Jules- Amédée,  né  en  France  de  parents 
savoyards;  Cafîe  le  dit  originaire  d'Annecy.  Il  fit 
ses  études  avec  succès  à  Paris  où  il  fut  prosecteur 
du  professeur  Gerdy.  Attaché  à  l'ambassade  de 
France  à  Madrid  qu'il  quitta  à  cause  de  sa  santé,  se 
rendit  à  Smyrne  puis  en  Russie  où  il  fut  médecin 


234 

du  gouverneur  de  laroslaw;  fut  amené  à  Péters- 
bourg  où  il  fut  un  des  médecins  du  Théâtre  fran- 
çais impérial;  revint  en  France  où  il  mourut  subi- 
tement à  Paris  ou  à  Passy  en  1856.  Il  était  venu 
en  Savoie  l'année  précédente.  (Voir  article  très 
curieux  de  CafEe,  p.  195  du  t.  XXI\^  et  30  mars 
1850.)  A  fait  des  legs  à  l'hôpital  d'Annecy  et  aux 
écoles  de  Pass}^ 

RuBiN  Claude,  de  la  Roche,  d.  m.  t.  en  1774. 
(Voir  Larousse.) 

RuFFiER,  chirurgien  à  Aix,  an  xni. 

RuLLiER  Pierre-Fortuné,  d.  m.  t.  le  4  août 
1849,  né  le  21  avril  1820;  vaccinateur  en  1863, 
exerçait  encore  à  Bourg-Saint-Maurice  en  1869. 


S.\rFON  Guillaume.  (Voir  Guillaume.) 

Salomon,  médecin  juif.  (  Voir  Mémoires  de  la 
Soc.  savois.  d'hist.  et  d'arch.,  t.  XV,  p.  20.) 

Sallavuard,  médecin  à  Abondance  en  1858, 
a  étudié  la  médecine  à  l'Ecole  de  Chambéry. 

Salomon  Jean-Baptiste,  docteur-médecin,  ma- 
rié avec  Françoise  Rivol  en  1731  ;  il  maria  sa  fille 
Marie-Marguerite  (née  à  St-Jean  de  Maurienne) 
avec  Louis-François  Gariod  le  17  avril  1740.  Il  est 
témoin  au  testament  de  Georges  Aimé,  avocat, 
le  22  février  1749  ;  médecin  de  M'"''  de  Warens 
et  (le  Rousseau,  après  le  docteur  Grossy. 


235 

Salomon  Joachim-Laurent-Thomas,  né  à  Ugi- 
nesen  1800,  mort  auTouveten  1856,  était  officier 
de  santé,  a  toujours  dit  qu'il  était  docteur  en  chi- 
rurgie et  en  médecine  de  Turin,  a  exercé  àUgines 
de  1825  à  1845;  puis,  au  Touvet  de  1845  à  1856. 

Salomon  Mathieu,  médecin,  conservateur  du 
vaccin  l'an  xni  à  Annecy.  Il  était  de  Saint-Jean 
de  Maurienne. 

Salteur  Geoffroy,  médecin  au  fort  de  Mont- 
mélian  le  1*"'  octobre  1594. 

Saluce  Claude,  chirurgien  à  la  Rochette  l'an 
xni,  né  le  27  janvier  1761,  dans  ce  bourg,  a  étu- 
dié à  Lyon,  est  mort  à  la  Rochette  le  14  décem- 
bre 1818;  conscrit  en  1721,  il  a  servi  pendant  12 
ans  dans  les  hôpitaux  militaires  de  Turin  et  autres 
lieux.  Parlant  avec  facilité  le  latin  et  l'italien,  il 
fut  en  1814  un  des  interprètes  pendant  l'invasion  ; 
son  fils  a  été  un  des  pharmaciens  les  plus  instruits 
de  Chambéry. 

Salvy-le-Grifoul,  chirurgien  â  Thonon  (1682- 
1690). 

Sanson  (maître),  médecin  juif,  soigne  Cathe- 
rine, fille  d'Amédée  V,  au  château  du  Bourget  en 
1310,  avec  maître  Barthélémy  et  son  fils.  (Spe- 
cht'o  cron.j,  Dufour  et  Rabut,  vol.  XV.  p.  18  des 
Mémoires  de  la  Société  sav.  d'hist.) 

Sandouville  Albert,  h  Evian,  d.  m.  p.  7  juil- 
let 1823,  figure  au  tableau  en  1861. 


236 

Sauthier,  à  Menthonex  près  Rumilly,  17 

18.. 

Sauthier  Jean-Marie ,  de  Magland ,  thèse  à 
Paris,  8  août  1822,  sur  les  «  phénomènes  essen- 
tiels à  l'apoplexie  ». 

Savigny  Pierre- Alexandre,  de  Perly-Certoux 
(canton  de  Confignon),  a  étudié  la  médecine  à 
Chambéry  en  1835-40,  d.  g.  t.  30  juillet  1842, 
pro-docteur  de  Turin  23  juillet  1841,  mort  en 
1863  à  Genève,  membre  du  grand  Conseil. 

Savoye  Antoine,  de  Saint- Jean  de  Maurienne, 
médecin  de  Saïd-Pacha,  vice-roi  d'Egypte,  mort 
au  Caire  du  choléra  le  16  juin  1855,  à  40  ans.  (V. 
Caffe,  page  420.) 

Savoyen  Louis,  de  Moûtiers,  mort  en  1861,  à  50 
ans  environ,  a  été  un  moment  professeur  à  Cham- 
béry, réformateur  des  études  à  Moûtiers.  «  Travaux 
sur  l'ozone  ».  (Voir  Caffe,  56.) 

ScHAYNE  Balthazard,  de  Chambéry,  chirurgien 
breveté  1°"'  juin  1624,  le  second  de  la  série.  (Voir 
Petrequin.  Histoire  de  V Hôtel-Dieu  de  Lyon, 
page  192.) 

Sécretan,  de  Lausanne,  propriétaire  des  bains 
de  la  Caille,  mort  en  1860  à  Onex,  près  Genève. 
(Voir  Cafïe,  1861,  pa^-e  42.) 

Seigle  François-Joseph,  docteur-médecin  à  Aix 
eu  1684,  signe,  cette  année,  la  requête  pour  le 
collèi''e  do  médecine  de  Chanibérv  du  17  novem- 


237 

bre.  Il  proteste  contre  Dubois,  d'Aix,  qui  pratique 
à  Chambéry  sans  être  agrégé  (1689).  Il  est  con- 
damné à  une  amende  le  31  janvier  1695  ,  «  pour 
être  en  arrière  de  tout  le  passé  et  n'avoir  daigné 
se  rendre  à  son  devoir  c|uoique  convoqué  par 
billet  d'assemblée  et  encore  qu'on  l'ait  envoyé 
chercher.  » 

Sestier  H^^acinthe,  de  Lanslebourg,  chirur- 
gien, breveté  le  16  juin  1685.  (Voir  Petreciuin, 
ibidem,  pages  101,  126,  154  et  189.) 

Sevez  Auguste,  du  Bourget-du-Lac,  aide-mé- 
decin de  la  marine  â  Toulon  où  il  meurt  à  24  ans, 
en  juin  1878,  victime  de  son  travail  et  de  son  dé- 
vouement. 

SiBiLAT  ou  SiBiLLAT  Authclme,  né  au  Pont- 
Beauvoisin  (Savoie)  en  1772^  officier  de  santé  et 
chirurgien  dans  les  armées,  mort  en  1860.  (Voir 
CafÊe,  p.  308,  une  colonne.) 

SiLVA  Louis,  de  Chambéry,  mort  en  août  1875, 
exerçait  à  Genève.  (Voir  Echo  du  Salève.) 

Simon  François  ,  né  au  Chàtelard,  d.  m.  t.  ,  a 
pratiqué  au  Chàtelard  en  1846,  conseiller  provin- 
cial, mort  en  1860.  (Voir  Cafie,  1860,  p.  294.)  Un 
de  ses  neveux  est  mort  étudiant  en  médecine. 

SocQUET  Joseph-Marie,  né  à  Megève  en  1771, 
D.  M.  T. ,  médecin  des  armées  sardes,  puis  des  ar- 
mées françaises  jusqu'au  traité  de  Campo-Formio 
(1797) ,  1^''  démonstrateur  au  grand  Collège  de 


238 

pharmacie  de  Venise,  docteur  es- sciences  de  Paris, 
professeur  de  physique  et  de  chimie  à  l'Ecole  cen- 
trale de  Clermont-Ferrand ,  puis  à  l'Ecole  centrale 
du  Mont-Blanc  et  au  Collège  de  Chambéry  où  il 
enseignait  les  sciences  en  1808;  secrétaire  de  l'A- 
cadémie de  Lyon,  correspondant  de  l'Académie 
des  sciences  de  Turin,  officier  de  l'Université. 
(Voir  Grillet,  I,  218,  et  III,  24,  qui  le  fait  naître 
en  1769;  Albrier  qui  le  fait  naître  en  1768  et  na- 
turaliser en  1818;  voir  surtout  Saint-Maitin,  bio- 
graphie de  Socquet  en  1839.) 

Socquet  est  mort  à  Turin  le  17  juin  1839  ;  il  a 
laissé  de  nombreux  ouvrages  ;  thèses  sur  la  chi- 
mie ,  traitement  du  choléra  ,  analyse  des  eaux 
d'Aix,  de  la  Perrière,  etc.,  extraction  des  mines, 
manuel  de  vaccination,  essai  sur  la  pneumonie  ; 
et  autres. 

Socquet  Jean-Antoine,  né  à  Aiguebelle  le  15 
janvier  1810,  d.  m.  p.,  médecin  des  hôpitaux  de 
Lyon,  naturalisé  français  en  1836,  mort  à  Lyon 
le  10  septembre  1883.  Il  a  publié  : 

((  Mémoire  sur  une  nouvelle  combinaison  de 
l'iode  ))  (Lyon,  1854). 

«  Principes  d'économie  médicale  »  (1849).  Et  un 
grand  nombre  d'autres  mémoires  Cjui  lui  ont  valu 
plusieurs  médailles  d'or,  entre  autres  de  la  Société 
médicale  de  Bordeaux.  (V.  Albrier,  Naturalisés  ; 
Société  sav.  d'hist.,  XII,  420.)  Il  avait  aussi  pro- 
fessé quelque  temps  la  médecine  dans  l'Ecole  de 
Lvon. 


239 

SoiGNON  Girard,  chirurgien  du  Daupliiné,  habi- 
tant à  Lyon,  reçoit  du  duc  de  Savoie,  par  lettres 
datées  du  Villars,  du  20  août  1451,  une  vigne  en 
albergement.  (Arch.  Côte-d'Or.  Compte  du  châte- 
lain de  Treffort,  de  1451-53.) 

SoNGEON  Joseph-Marie,  né  à  Chambéry  le  20 
janvier  1780,  mort  dans  cette  ville  le  18  juillet  1874 
à  l'âge  de  95  ans  ,  avait  servi  dans  les  armées 
françaises  et  a  été  prisonnier  sur  les  pontons  de 
l'Angleterre,  vint  à  la  Restauration  exercer  dans 
sa  ville  natale  en  1816.  Thèse  :  «  Aperçu  sur  l'em- 
ploi des  antispasmodiques  dans  les  fièvres  inter- 
mittentes ».  1807,  Paris.  (Voir  CafEe,  1874,  p.  286 
et  suivantes  ;  Association  médicale,  Société  médi- 
cale de  Savoie  et  Revue  savoisienne,  28  février 
1875.) 

Sonnet  Gabriel,  né  à  la  Chavanne  en  1802, 
pharmacien  de  l'Ecole  de  Lyon;  il  partit  pour 
Buenos-Ayres  en  1828  et  s'y  fit  recevoir  médecin, 
revint  en  Savoie  en  décembre  1850,  prit  un  nou- 
veau doctorat  à  Montevideo  en  1855  et  y  fut  mé- 
decin du  président  de  la  République  de  l'Uruguai. 
Il  y  mourut  le  17  juin  1863.  Il  a  publié  «  Observa- 
tions topographiques  et  médicales  recueillies  sur 
les  bords  de  la  Plata.  » 

SouRDET  Jules,  de  Séez,  d.  m.  p.  Sa  thèse  a 
pour  titre  :  «  Accidents  et  complications  des  avor- 
tements  spontanés ,  provoqués  et  criminels  »  , 
1876.  Aide-major  aux  mobiles  de  Maçon  (siège  de 


240 

Paris  1780-71),  passe  en  féviicr  1798  clans  Seine- 
et-Oise. 

Su  ARES,  né  à  Saint-Sigismond  où  il  est  cliiru- 
gien  en  l'an  xiii.  C'est  peut-être  bien  lui  qui  signe 
Georges  Suare:^  une  consultation  à  l'hôpital  de 
Cliambéry  avec  Falquet  le  20  novembre  1811.  Il 
passait  pour  descendre  d'un  médecin  venu  en  Sa- 
voie avec  les  troupes  espagnoles  et  resté  à  Ugines. 

SucHARD  Jean-Marie,  d.  m.  t.  7  novembre  1853, 
(alias  8  août) ,  médecin  à  la  Roclic ,  du  conseil 
d'hygiène  en  1869,  mort  le  14  juin.  1880.  (Voir 
Association  de  la  Haute-Savoie,  1880,  p.  23.) 

Sylvoz  Joseph-Philippe ,  de  Grésy-sur-Isère, 
chirurgien  à  Chambéry  en  1781,  a  exercé  â  Grésy- 
sur-Isère  pendant  de  longues  années,  cité  par  Da- 
quin.  fVoir  Dictionnaire  chir.  franc.,  p.  365.) 


Taberlet  François,  d.  m.  t.  en  1829,  mort  en 
1830. 

Taberlet  Jean-François  ,  d'Evian  ,  neveu  du 
précédent,  d.  m.  p.  7  septembre  1864.  Sa  thèse 
est  sur  «  les  eaux  d'Evian  et  d'Amphion  ».  Il  avait 
commencé  ses  études  à  Turin;  il  exerce  à  Evian 
et  a  exercé  quelque  temps  à  Thonon  ,  a  eu  en  1883 
l'inspectorat  d'Evian,  a  été  député  en  1872. 

Tardy,  chirurgien  à  Saint-Pierre  d'Albigny  en 
1705.  (Archives  Leblanc.) 


241 

Tard  Y  François-Lazare  dit  Zaret,  de  Cliambéry , 
de  la  promotion  de  1830,  n'a  pas  pratiqué;  mort 
en  1880,  le  8  mars  à  Cliambéry,  à  70  ans. 

Tardy  Lazare,  fils  du  précédent,  élève  du  Val- 
de-Grâce.  Thèse  en  1877  :  ^(  Altération  des  nerfs 
dans  la  paralysie  générale  » .  Sa  carte  porte  :  an- 
cien chef  de  clinique  ophtalmologique.  Il  annonce 
dans  les  journaux  :  consultation  gratuite  le  samedi 
pour  le  mal  des  yeux. 

Tavernier  Franc. -Joseph,  de  Morzine,  d.  m.  t. 
30  janvier  1834,  exerce  à  Thonon;  du  conseil 
d'hygiène  en  1869;  aux  eaux  d'Aix  en  1870-74  ; 
membre  de  l'Association  médicale. 

Teixeira,  portugais,  officier  de  santé,  exerçait 
la  médecine  à  Yenne.  Il  avait  servi  comme  aide- 
major  dans  le  corps  d'armée  espagnol,  enrôlé  par 
Napoléon;  se  trouvant  sans  emploi,  il  vint,  vers 
1824,  avec  un  nommé  Gevaudan,  exploiter  à  Yenne 
une  prétendue  mine  de  charbon  de  pierre.  Après 
la  déconfiture  de  cette  Société ,  ayant  arrangé 
avec  succès  une  jambe  cassée,  il  a  exercé  pendant 
15  ou  20  ans  la  médecine  et  la  petite  chirurgie  à 
Yenne.  Il  y  était  encore  en  1858. 

Tempia  laissait  vacant  le  proto-médicat  de  Ta- 
rentaise  en  1776.  (Voir  Annuaire  de  1776.) 

Ternerier  Denis,  médecin  du  duc  de  Savoie 

en  1469.  (Dufour  et  Rabut,  vol.  XV,  page  22  des 

Mémoires  de  la  Soc.  sav.  d'hist.) 

16 


242 

Terrier  Franrois,  d'Annecy,  né  en  1793,  mé- 
deciç  à  l'hôpital  militaire,  puis  aide-chirurgien  de 
la  marine  sous  le  P''  Empire,  mort  le  24  décembre 
1874,  au  château  de  Periaz,  à  Seynod  près  d'An- 
necy. C'était  un  homme  très  libéral  dans  tous  les 
sens  du  mot  ;  imbu  des  idées  philosophiques  du 
XVIII®  siècle,  il  prit  part  au  mouvement  constitu- 
tionnel de  1821  et  fut  interné  pour  15  ans  à  Sey- 
nod. Il  y  exerçait  gratuitement  la  médecine  pour 
les  pauvres  qui  sortaient  rarement  du  château  de 
Periaz  sans  emporter  des  marques  de  sa  généro- 
sité. Il  était  cependant  dépourvu  de  fortune.  (Voir 
Cafïe,  1875,  p.  80.) 

Terrier  Louis-Nicolas,  hls  du  précédent,  d'An- 
necy, D.  M.  T.  23  juillet  1855,  a  été  camarade  de 
Callies  ;  a  été  attaché  au  service  de  santé  de  la  Com- 
pagnie du  canal  de  Suez  où  il  est  mort  en  18G9. 
(Voir  Cafïe,  p.  512.) 

Tessier,  né  en  Savoie,  médecin  du  grand  hô- 
pital Saint-Jean,  docteur  coUégié  à  Turin  en  1842; 
auteur  d'un  traité  sur  les  bains  dans  les  affections 
de  la  peau,  est  mort  il  y  a  peu  d'années  à  Turin 
dans  un  âge  avancé. 

Thevenet  Pierre-Marie,  de  Magland,  d.  g.  t. 
28  mars  1789. 

Thevenot  (alias  Tiievenod)  Jules-François- 
Félix,  D.M.  T.  28  juin  1828,  mort  à  Viuz-en-Sallaz 
le  2  mars  1865,  à  61  ans. 

Thevenot  Jean-Louis,  de  Muz-en-Sallaz,  c.  m. 


243 

1788,  reçu  la  iiièiiie  année  à  Turin,  exerçait  clans 
sa  ville  natale.  (Dict.  chir.fvan.,  p.  268.) 

Thiébaud  Charles-Antoine,  amené  à  Evian  par 
un  sieur  de  Blonay  enl750,  d.  m.  t.  en  1753,  mort 
très  âgé. 

Thiébaud  Charles-François,  fils  du  précédent, 
né  à  Evian,  pharmacien  en  1778,  d.  m.  c.  t.  en 
1783,  mort  à  Evian  en  1840.  Médecin  distingué  et 
habile  administrateur,  il  a  été  maire  sous  la  Répu- 
blique et  sous  l'Empire.  Thiébaud  passa,  le  15 
août  1784  à  Paris,  une  convention  avec  Doppet  et 
Magnin  pour  élever  à  Turin  un  baquet  mesmerien. 
On  connaît  des  lettres  adressées  par  Doppet,  de 
Turin,  à  Thiébaud,  chirurgien,  hôtel  du  St-Esprit, 
rue  de  Tournon,  faubourg  Saint-Germain,  à  Paris, 
les  12  septembre  et  2  octobre  1784. 

Thiébaud  Charles-Gabriel,  fils  du  précédent,  a 
étudié  en  France  sous  l'Empire.  Il  était  aux  hôpi- 
taux de  Besançon  pendant  le  typhus  de  1814, 
D.  M.  c.  T.  en  1815,  vint  à  Evian. et  à  Thonon  où 
il  fut  pendant  25  ans  chirurgien  de  l'hôpital,  mort 
en  septembre  1846. 

Thomas,  d.  m.  ,  aide-major  au  79"  en  garnison 
à  Thonon  où  il  est  mort  en  1862.  Devait  être 
alsacien. 

Thonion  Bernard,  docteur  en  1858,  exerce  à 
Annecy  où  il  fut  membre  du  conseil  d'hygiène  en 
1869,  trésorier  de  l'Association. 


244 

TiOLLiER  Joseph ,  do  Chambéry ,  auteur  du 
«  Brevis  medecimi'  discursus  ».  Lausanne,  1677, 
in-16. 

TiVAT  Joseph-François,  à  GaiUard  (St-Julien), 
D.  T.  12  avril  1842. 

TissoT  chirurgien  à  Arvillard,  an  xni,  mort  en 
1805  ou  1806  à  l'âge  d'environ  55  ans. 

TissoT  Joseph,  né  à  Chambéry,  d.  m.  c.  t. 
6  août  1847;  est  resté  en  Italie. 

TissoT  Jean,  de  Chambéry,  reçu  le  premier  au 
concours  d'octobre  1877,  aide-médecin  de  la  ma- 
rine à  21  ans,  à  Toulon. 

TouRNiER  Antoine,  né  à  Chambéry  le  2  avril 
1849,  élève  des  lycées  de  Chambéry  et  de  Lyon, 
a  fait  ses  études  médicales  avec  succès.  Reçu  doc- 
teur le  13  janvier  1875;  médecin  stagiaire  au  Val- 
de-Gràce  1876,  a  fait  une  campagne  à  Constantine 

1877,  a  été  un  an  à  l'hôpital  militaire  de  Rennes 

1878,  a  fait  une  station  thermale  à  Bourbonne-les- 
Bains  1879,  puis  a  été  aide-major  de  1'°  classe  au 
109''  de  ligne  à  Chaumont  (Haute-Marne). 

Sa  thèse  :  (.  Etude  sur  les  inflammations  popu- 
leuses de  la  peau  ».  Montpellier,  1875,  56  pages 
in-4°.  En  1870,  il  avait  été  envoyé  de  Lyon  a  Aix 
pour  soigner  les  blessés  à  l'hôpital  militaire. 

Travers  Philippe,  né  à  St- Félix  le  17  septem- 
bre 1799,  D.  M.  T.  1''  juillet  1830.  Devenu  riche 
par  im  mariage,  il  a  abandonné  la  médecine,  mort 


o 


245 

en  1887  le  28  mai.  Il  a  été  plusieurs  années  maire 
d'Albens. 

Trelat  Ulysse,  né  à  Paris  vers  1827,  vient  s'é- 
tablir à  Mentlion  en  octobre  1876. 

Tremey  Jean-Pierre,  médecin  de  la  fonderie 
royale  d'Albertville  et  des  mines  où  il  succédait  à 
Villard  le  13  avril  1833.  Il  était  né  à  Moûtiers  le 
11  mai  1792.  Officier  de  santé,  il  avait  été  chirur- 
gien de  la  jeune  garde  en  1813  avec  Domenget  ;  il 
est  mort  à  Aime  le  26  mars  1864.  Il  a  publié  : 

«  Instruction  sur  le  régime  à  suivre  par  les  ou- 
vriers des  mines  royales  de  Savoie  afin  de  se  pré- 
munir du  choléra  et  sur  la  conduite  à  suivre  si  la 
maladie  se  déclare  » ,  1836  ,  in-8^ ,  cliez  Blanc  à 
Moûtiers. 

Trépied  Jean-Baptiste,  chirurgien  des  prisons 
de  Chaml^éry  en  1784.  Il  fut  bâtonné  par  le  capi- 
taine Togrola  parce  qu'il  avait  causé  une  hémor- 
rliagie  en  coupant  le  filet  à  un  de  ses  enfants,  et  en 
eut  une  indemnité  de  280  livres.  (Miolan,  p.  259.) 

Trésal  Jean-Baptiste,  né  à  Hauteville-Gondon 
19  janvier  1789.  Thèse  le  19  mai  1815  :  a  Essai 
sur  la  lièvre  adipeuse  qui  a  régné  dans  l'ile  de 
Walcheren  en  1809,  précédé  d'un  aperçu  topo- 
graphique de  la  même  île  )).  Paris,  Didot,  in-4'\ 
Il  y  était  probablement  attaché  à  l'hôpital  mili- 
taire. Il  a  exercé  à  Moûtiers,  à  Aoste,  à  Aime  où 
il  revint  en  1854  ;  magistrat  de  santé  ;ï  Moûtiers 
en  1856,  poète,  membre  et  lauréat  de  l'Académie 


246 

de  Savoie,  auteur  de  VAinédéïcie,  poème  en  six 
chants,  publié  en  1844  et  en  1847,  du  poème  sur 
le  dignement  de  l'Isère,  etc.,  des  bulletins  des 
eaux  de  Salins,  etc.,  membre  de  l'Association  mé- 
dicale, mort  le  11  juin  1873.  (Voir  Caffe,  p.  256.) 

Trésal  Alexandre  son  fils,  médecin  à  Bourg- 
St-Maurice,  puis  à  Moûtiers,  vaccinateur  en  1863, 
mort  le  20  février  1877  ;  auteur  d'une  excursion  à 
Tignes  (Galette  niécl.  de  Lyon,  16  janvier  1865.) 

Trombenat  Jean,  séquestré  à  Thonon  pour 
avoir  saigné  un  pestiféré,  septembre  1578.  (Pic- 
card,  Histoi/'c  de  Thonon^  p.  220.) 

Trouillet  Thomas,  chirurgien  à  Paris,  né  à 
Chambéiy  le  23  février  1763,  naturalisé  français 
le  2  juillet  1820.  (Voir  Albricr.) 

Truchet  Victor-Félix,  à  Annecy,  né  en  1798, 
D.  M.  M.  28  avril  1835,  mort  en  1874.  (Voir  Cafïe, 
page  368  de  1874.) 

Truffaz  Joseph-Marie,  de  Bons  en  Chablais, 
D.  M.  T.  en  1829,  mort  à  Bons  entre  1850  et  1860. 

TuRiNAz  Humbert,  du  Chàtclard ,  cousin  du 
docteur  François  Guilland  ;  mort  à  Amiens. 

TuRiNAZ  Jean-Joseph,  a  publié  chez  Didot  en 
1828  :  ((  Conseils  à  une  jeune  mère  »  ,  in-4''. 

TuRiNAZ  Alfred ,  né  au  Chàtclard,  a  étudié  <i  Grc- 
no1^I(^  en  1871-73,  à  Paris  en  1873-74;  reçu  à  Gre- 
jioblconicier  de  santé  eu  1874,  protecteur  de  l'en- 
fance en  1880,  membre  d(^  l'Association  médicale. 


247 
U 

Ulliel  Philibert,  médecin,  mort  le  11  octobre 

1777  à  Moùtiers,  collègue  d'Abondance. 

UsANNAz  Maurice,  d'Aimé,  officier  de  santé  en 
1858-09,  vaccinateur  en  1863,  né  aux  Chapelles 
(canton  de  Bourg- St-Maurice)  ;  il  a  laissé  des  notes 
originales^  des  éphémérides,  etc. 

V 

Vallet,  chirurgien  ;ï  Chambéry,  a  signé  le  14 
février  1676  les  statuts  de  la  confrérie  des  saints 
Cosme  et  Damien. 

Valliend,  officier  de  santé  à  la  Trinité,  an  (xni) , 
n'exerçait  pas,  vivait  solitaire,  sans  besoin  et  sans 
bruit,  fumant  sa  pipe  du  matin  au  soir  ;  mort  en- 
tre 1818,  1820. 

Vandiol  François,  de  Bagnol,  amené  par  le 
prince  Victor-Amédée  de  Carignan  vers  1712  à 
Turin,  s'y  fixa  et  fut  chirurgien  de  la  citadelle  par 
patentes  royales  du  11  mars  1732  et  de  la  compa- 
gnie des  gardes  suisses  par  lettres  du  12  avril 
même  année  ;  professeur  de  chirurgie  â  l'Univer- 
sité, médecin  de  la  maison  de  Caiignan,  mort  le 
5  octobre  1756  nonagénaire. 

Vandiol  René,  fils  du  précédent,  lui  succéda 
dans  toutes  ses  places,  fut  en  outre  chirurgien  du 
collège  des  nobles  et  mourut  en  mai  1712.  il  avait 

épousé  une  domoiselle  Ailloud,  do  Grésy-sur-Aix. 


248 

Vasta,  médecin  l'an  xiii  h  la  Chambre.  Ex- 
pulsé de  Naples  pour  causes  politiques;  il  vint 
exercer  à  la  Chambre  où  pendant  20  ans  il  a  joui 
d'une  bonne  réputation.  Il  s'est  rapatrié  vers  1820 
et  a  écrit  plusieurs  fois  à  ses  amis  savoyards  de- 
puis Nola  (Naples). 

Vauduc  Jean-Jacques,  docteur  en  médecine  à 
Chambéry  où  il  possédait  une  maison  rue  Juiverie 
en  1564.  (Note  fournie  par  M.  Mugnier,  conseiller 
à  la  Cour  d'appel.)  Peut-être  faut-il  lire  Bauduc. 

Vaudey,  ollicicr  do  santé  à  Moùtiers  (an  xni). 
Le  nom  de  Vaudey  se  trouve  à  Montvalesan-sur- 
Belleville  et  aux  Chapelles. 

Vaullet  François ,  né  à  la  Roche,  a  d'abord 
exercé  à  Paris,  puis  k  la  Roche  où  sa  santé  l'avait 
ramené  au  ]^ays  natal  en  1871. 

Vauthier  Pierre-Achille,  d.  t.  31  août  1868, 
exerce  à  Thonon  en  1878,  mond)re  do  l'Associa- 
tion médicale. 

Vège  (alias  Veigié)  (noble  Pierre  de),  né  ;\  la 
Roche,  vivait  vers  la  lin  du  xvr  siècle.  Cité  par 
Rossoto,  Grillct,  III,  215etBonino  I,  347  qui  don- 
nent les  titres  de  ses  deux  ouvrages  :  a  Pax  fidis- 
sima  et  probatissima  méthodicorum  seu  Galeni- 
corum,  etc. ,  »  et  «  Pcstis  prœca vendre  et  curand(ïi 
mcthodus,  etc....  « 

(  )n  hii  doit  encore  «  Foiimila'  de  Epilepsiie  Po- 
dagiM',    liy(]ro]>isis   et   Icprn'   curatic^no    »,  Lyon, 


249 

1619,  in-8^  et  1620,  in-12;  Genève  1688,  in-12. 
11  a  été  chiriigien  au  fort  de  Montmélian . 

A'erine  Jean-Baptiste,  né  a  Chevron  ou  à  Mer- 
cury-Gemilly  en  juillet  1806,  d.  m.  t.  20  juin 
1834;  exerçait  à  Albertville  depuis  son  doctorat, 
vaccinateur  en  1863,  médecin  de  la  maison  cen- 
trale et  de  la  garnison  jusqu'en  1876,  année  de  sa 
mise  à  la  retraite.  Il  est  mort  le  17  juin  1881.  (V. 
Comptes  rendus  de  V Aasociaiion  du  11  juin  1881 
et  le  Journal  d'Albertville.) 

Verrutis  (]\licliael  de),  médecin  ducal  en  1471 
(Ménabréa,  Yolande,  p.  12). 

Vespre  Jean,  chirurgien  à  Chambéry,  signe  le 
14  février  1674  les  statuts  de  la  confrérie  des 
saints  Cosme  et  Damien.  Il  possédait  en  1732  une 
maison  rue  Saint- Antoine. 

Veuillet  de  Vulliet  François,  né  à  Cham- 
bérv  le  6  septembre  1790,  d.  m.  m.  en  1822,  mort 
à  Paris  le  20  février  1866.  (V.  Cafîe,  1866,  p.  95.) 

Verna  (alias  Vernat)  ,  signe  comme  prieur  du 
collège  à  Turin  les  diplômes  de  Rosset  et  autres, 
et  à  Chambéry  celue  do  Sylvoz  Joseph-Philippe. 

Veyrat,  de  Montmélian,  d.  m.  p.,  a  épousé  la 
fille  du  sénateur  Parent,  est  venu  exercer  à  Cham- 
béry; a  pour  spécialité  les  maladies  do  l'oreille  et 
du  nez. 

Veyrat  Jean-Pierre,  à  Grésy-sur-Isère,  second 
de  la  promotion  de  1830. 


250 

Veyrat  Auguste-Emile ,  d.  m.  p.  en  1825,  à 
Turin  en  1849,  a  exercé  à  Aix  en  1841,  mort  à 
l'Hôtel-Dieu  de  Chambéry  à  67  ans  en  1808.  (Voir 
sa  nécrologie  au  compte  rendu  de  V Association 
médicale  de  1868,  et  Caffe  1868,  p.  191.) 

ViALLET  Louis,  D.  M.  P.  On  le  croit  d'une  fa- 
mille originaire  de  Beaufort  en  Tarentaise  qui  a 
fourni  des  banquiers  à  Toulouse.  Médecin  à  Ro- 
dez (Aveyron)  ,  professeur  d'accouchement  à  la 
maternité  de  cette  ville,  fondateur  du  premier 
hospice  ophthalmique  de  France  (asile  de  Saint- 
Cyrice),  ce  qui  lui  a  valu  une  médaille  d'honneur 
de  la  Société  d'encouragement  de  Paris,  auteur  de 
nombreux  travaux  de  médecine  et  d'archéologie. 

ViAUD  (alias  Vian),  Pierre-François,  chirur- 
gien en  1750  et  1760  à  1770,  à  Saint-Pierre  d'Al- 
bigny  où  il  est  né,  chirurgien-major  du  fort  de 
Miolaii.  (Miolaii,  Dufour  et  Rabut,  p.  378.)  C'est 
sans  doute  le  même  qui,  en  1796,  conseille  de  con- 
cert avec  Rouph  une  tisane  anti-oplitlialmic[ue 
pour  Lavini.  (Ibidem,  p.  303,  et  arch.  Leblanc.) 

Vidal  François,  néà  Aix-les-Bains  où  il  exerce; 
notre  condisciple  au  Collège  de  Chambéry,  d.  m.  t. 
6  juin  1843;  auteur  de  nombreux  ouvrages  sur 
les  eaux,  sur  l'hospice  d'Aix-les-Bains,  etc.  (Voir 
Bihl.  aixienne.) 

Vidal  Georges,  père  de  François,  d.  m.   m., 

mort  à  Aix  le  4  juillet  1864  à  73  ans.  (X'oir  Catïe, 
jxige  464  de  la  seizième  année,  ot  Société  médicale 

de  Chambéry.) 


251 

^^iDiRNÉ  OU  ^^iRGiNÉ,  médecin  du  faubourg 
Montmélian  à  Chambéry.  Il  en  est  question  dans 
V Histoire  du  Sénat,  de  Burnier,  II,  236. 

M.  Mugnier  vient  de  communiquer  à  la  Société 
d'histoire  une  note  que  l'on  croit  devoir  repro- 
duire ici  : 

«  Vers  1715 ,  un  juif  passant  par  Chambéry  y 
était  décédé  et  avait  été  enseveli  dans  un  ter- 
rain acheté  par  ses  coreligionnaires.  Son  corps 
fut  bientôt  exhumé  par  le  chirurgien  Virginé. 
Ce  praticien  en  fit  un  squelette  qu'il  exposa 
dans  sa  boutique  du  faubourg  Montmélian. 
La  communauté  des  Juifs  de  Turin  s'émut  avec 
raison  de  ce  singulier  moyen  de  réclame  et  se 
plaignit  au  roi.  Victor-Améclée  montra  l'esprit 
de  justice  dont  il  était  animé  en  faisant  remettre 
le  corps  à  un  mandataire  envoyé  par  les  Israé- 
lites de  Turin,  et  en  prescrivant  au  premier 
président  de  faire  amener  devant  lui  le  chirurgien 
et  de  le  blâmer  de  son  action.  Il  semble  qu'il  crai- 
gnait que  la  population  n'eût  pas  à  l'égard  des 
Juifs  les  mêmes  sentiments  que  lui,  car  il  recom- 
manda à  M.  Gaud  de  faire  accompagner  le  com- 
missionnaire par  un  de  ses  gardes.   » 

Voici  cette  pièce  curieuse  : 

Le  Roi  de  Sicile,  de  Hierusalem,  et  de  Chypre,  etc. 

Très  Cher,'  bien  amé  et  féal  ConseilJer  d'Etat.  L'Vni- 
uersité  des  Hébreux  de  cette  ville  (Turin)  nous  a  très 
humblement  fait  représenter  qu'vn  de  leur  nation  étant 


252 

mort  en  Savoie  pendant  cet  été,  ses  camarades  l'aucient 
par  notre  permission  expresse  fait  enterrer  dans  vn 
endroit  prés  de  Chambery,  dont  ils  ont  achetté  le  ter- 
rein,  et  qu'elle  a  cependant  apris  que  le  Chirurgien 
Virginé  du  fauxbourg  de  Montmeillan  a  deshumé  le 
Cadavre  du  df  Juif,  et  en  a  fait  une  anatomie,  et  a  as- 
semblé l'ossature,  qui  forme  le  squelettre,  qui  esta  pré- 
sent dans  sa  Boutique,  nous  aiant  très  humblement  fait 
supplier  de  vouloir  donner  les  ordres  pour  que  le  dit 
squelettre  fût  remis  au  présent  porteur  de  leur  nation, 
pour  qu'il  l'apportât  ici  pour  être  enseueli  dans  leur 
Cimetière,  et  leur  demande  étant  très  juste  vous  enuoie- 
rez  prendre  le  dit  Chirurgien,  auquel  vous  ferez  vue 
forte  reprimende  sur  la  témérité  qu'il  a  eu,  et  lui  ordon- 
nerez de  remettre  incessamment  la  ditte  ossature  au 
Porteur  du  présent,  le  quel  vous  ferez  à  ce  sujet  accom- 
pagner par  vn  de  vos  Gardes,  qui  puisse  vous  asseurer 
de  l'effectiue  remission,  et  qui  accompagne,  s'il  est 
besoin,  le  Juif  jusques  où  il  le  requerra.  Priant  Dieu  au 
reste  qu'il  vous  ait  en  sa  S<e  Garde. 

Signé  :  V.  Amédée. 
Conti'esigné  :  de  S '-Thomas. 

(Archives  du  Sénat.) 

Vii';iLLARD  Franrois-Marie  ,  cliii'ui'gieii  du  dtic 
de  Savoie  qui  donne,  en  1579, 150  écus  de  pension 
aux  enfants  de  Vieillard  :  Marguerite,  Charles, 
Julie,  Philibert  et  Jean-Baptiste. 

ViKii.LAiin  Jean-Baptiste,  lils  du  i))'écédent, 
reniplaee  son  père  auprès  du  i)rince.  (Comptes  de 
riiôtel  de  Savoie.) 

Vir.NET    Claude,  cliiiuigicu   à  Aix   (mi    1()92  et 


253 

1(395.  Il  ligure  alors  comme  témoin  clans  des  actes 
notariés.  (Minutes  ^^idal.) 

ViGNON,  chirurgien  à  Cbambéry,  témoigne  en 
faveur  de  Copponay  1677  et  en  1683. 

ViLLARD  (aliasYihhARU),  officier  de  santé  l'an 
xni,  médecin  de  la  compagnie  royale  des  mines 
de  Tarentaise,  né  à  Cliambéry  en  17. .,  il  est  mort 
à  Peisey  en  mars  1845.  Il  avait  servi  dans  l'armée 
d'Italie,  caractère  jovial. 

ViNAY,  né  à  Tlionon  le  15  novembre  1845  , 
D.  M.  p.  1873.  Fixé  à  Lyon  depuis  la  fin  de  ses 
études,  il  y  a  conquis  une  situation  très  honora- 
ble. Il  a  concouru  pour  l'agrégation  â  la  fln  de 
l'année  1879  et  a  été  nommé  l'année  suivante; 
médecin  des  hôpitaux  de  Lyon  ,  rédacteur  du 
Lyon  médical  où  il  a  inséré  en  1883,  en  août  et 
en  septembre  une  étude  sur  les  causes  qui  ont 
préservé  Lyon  du  choléra. 

Voisin  Benoit,  d'Annecy,  fils  d'un  père  savant 
botaniste,  a  publié  : 

1°  «  La  Panacée  végétale  composée  à  Talloire 
et  dépuratif  du  sang.. ..  » 

2°  Le  Médecin  familier  et  sincère....  » 

Nous  reproduisons  ici  un  article  bibliographi- 
que de  F.  Rabut  sur  ce  livre  dont  la  préface  ren- 
ferme des  détails  autobiographiques  de  Voisin,  ar- 
ticle inséré  dans  le  Patriote  du  4  septembre  1881  : 

Ce  livre,  dont  il  y  a  eu  plusieurs  éditions  en  français 
et  eu  italien,  et  des  traductions  eu  allemand  et  en  anglais. 


254 

a  pour  titre  :  Le  Médecin  familier  et  sincère  qui  ap- 
prend à  un  chacun  à  se  guérir  soi-même  de  toutes  les 
maladies  vénériennes,  de  même  que  de  la  goutte  nou- 
velle, et  de  calmer  les  douleurs  de  celle  qui  est  invété- 
rée,  et  d'en  retarder  les  attaques  des  années  entières 
et  plus,  et  de  guérir  plusieurs  autres  espèces  de  mala- 
dies avec  son  secret  qu'il  a  du  dépui^atif  du  sang  et  de 
sa  panacée  végétale,  composé  et  distribué  par  le  sieur 
Benoît  VOISIN à  Turin,  1741;  in-12,  de  132  pa- 
ges chiffrées  et  18  non  chiffrées. 

Ce  livre  a  paru  cette  année  1741  en  deux  éditions, 
une  françoise  et  l'autre  italienne.  Il  y  a  une  édition  ita- 
lienne de  1747,  in-8o,  d'après  Bonino,  qui  a  consacré 
une  page  à  Voisin  ou  Voysin  dans  sa  Biografia  medica 
piemontese. 

Benoît  Voisin  nous  apprend  à  la  page  11  de  son  livre 
qu'il  est  bourgeois  de  la  ville  d'Annecy.  C'est  dans  cette 
ville  qu'il  naquit  en  1686  et  qu'il  fut  initié  par  son  père 
aux  élémeuts  de  la  botanique  et  de  la  chirurgie. 

Son  père  était,  dit-il,  un  des  plus  habiles  botanistes  de 
son  temps.  Il  alla  ensuite  continuer  ses  études  à  Paris, 
où  il  travailla  deux  ans  ans  à  l' Hôtel-Dieu  et  deux  ans 
à  la  Charité  des  hommes.  Protégé  par  le  prince  Eugène 
de  Savoie,  il  fut  nommé  médecin  et  chirurgien-major 
de  l'armée  de  l'archiduc  Charles,  en  Catalogne,  alors 
que,  dans  la  guerre  de  la  succession  d'Espagne,  ce  prince 
autrichien  disputait  le  trône  de  Madrid  au  petit-fils  de 
Louis  XIV,  Philippe  d'Anjou,  proclamé  sous  le  nom  de 
Philippe  V. 

En  1709,  il  suivit  l'archiduc  à  Francfort  et  assista  à 

son  couronnement  comme  empereur.   Mais  il  ne  tarda 

pas  à  revenir  en  Savoie  et  auprès  du  duc  Victor-Amé- 
dée,  qui  le  nomma  médecin  et  chirurgien-major  de  ses 

gardes-du-corps  et  de  sa  maison  en  campagne. 


255 

A  ce  titre,  il  le  suivit  clans  ses  expéditions  militaires 
(1733-34). 

Le  duc  le  nomma  encore  inspecteur  des  hôpitaux  mili- 
taires. Il  revint  ensuite  à  Anneciavec  le  titre  de  docteur 
en  médecine  et  de  professeur  de  chirurgie  en  Savoie. 
Enfin,  il  fut  cliirurgien-major  du  régiment  de  Taren- 
taise.  Il  avait  71  ans  quand  il  donna  la  2^  édition  du 
«  Médecin  familier.  » 

Mais  revenons  au  livre  qui  nous  a])prendra  diverses 
autres  choses,  et  d'abord,  qu'en  1741  il  résidait  à  An- 
necy; puis  que  la  royale  Université  de  médecine  de 
Turin  a  approuvé  son  li^•re,  son  dépuratif  du  sang  et  sa 
]janacée  végétale  composée  de  plus  de  65  sortes  de  sim- 
ples, en  1737^  et  que  le  roi  de  Sardaigne  a  permis  d'im- 
jjrimer  avec  privilège,  la  même  année. 

Voisin  n'est  pas  modeste  :  ses  remèdes  et  ses  cures 
ont  attiré,  dit-il,  l'admiration  de  tous  les  généraux  et 
j)rincipaux  officiers  des  armées  de  France  et  de  Sardai- 
gne. Les  témoignages  lui  en  arrivent  d'un  nombre  de 
villes. 

Laissons-le-parler  : 

«  Outre  toutes  les  opérations  de  la  chirurgie  que  je 
fais  avec  dextérité,  j'excelle  dans  celle  de  la  litotomie  et 
dans  celle  de  la  fistule  à  l'anus  ;  je  suis  oculiste,  et  je  fais 
celle  de  la  cataracte,  de  la  fistule  lacrimatoire,  etc.  » 

Son  dépuratif  du  sang  est  un  secret  que  lui  a  donné  un 
savant  philosophe  et  alchimiste ,  Abraham  Melkutot- 
Mordacay,  qui  venait  de  pèlerinage  à  Saint-Jacques,  à 
Alexandrie,  où  Voisin  était  alors  chirurgien-major,  le  20 
octobre  1733,  et  qui  avait  alors  cent  moins  deux  ans, 
mais  n'en  paraissait  avoir  que  cinquante.  Ouf  î  II  y  a  des 
pages  entières  comme  cela. 


256 

A  la  page  88,  il  parle  de  deux  médecins  de  ses  amis 
qui  sont  morts  de  la  goutte,  l'un  nommé  Fernex,  âgé  de 
cinquante-huit  ans,  très  savant  dans  la  médecine,  et  l'au- 
tre nommé  Bucliard,  âgé  de  43  ans,  très  savant  aussi. 

Voisin  ne  manque  pas  d'avertir  le  public  et  de  le  met- 
tre en  garde  vis-à-vis  de  la  contrefaçon.  Ses  pillules  sont 
pliées  dans  un  carreau  de  papier  où  sont  imprimés  ses 
armes  et  son  nom,  et  sa  panacée  est  renfermée  dans  des 
boîtes  d'étain  fin,  sur  le  couvercle  desquelles  figurent  les- 
dites  armes. 

Ces  armoiries  sont  gravées  sur  bois  et  se  trouvent  au 
revers  du  faux-titre  de  son  livre,  au-dessous  des  armes 
du  roi  de  Sardaigne  :  un  lion  rampant  sur  un  fond  d'or 
dans  un  écu  ovale,  surmonté  d'un  casque  et  soulenu  par 
deux  palmes,  à  l'entour  de  la  légende  :  Benedictus 
Voysinus  D.  M.  Sabaudus,  et  dans  le  bas  ces 
mots  :  Privilégié  de  S.  M. 

A  propos  d'image,  rappelons  que  le  portrait  de  Voisin 
a  été  dessiné  et  gravé  par  Gardella. 

Le  livre  de  Voisin  coûtait  10  sols  et  était  donné  pour 
rien  à  ceux  qui  achetaient  une  certaine  quantité  de  ses 
drogues. 

On  le  trouvait  à  Lyon,  chez  M.  Delaroche,  imprimeur 
et  libraire,  rue  Mercière,  et  chez  tous  ceux  qui  tenaient 
des  bureaux  (lisez  dépôts)  des  produits  pharmaceutiques 
de  notre  empirique. 

Or,  ces  bureaux  étaient  très  nombreux.  Leur  liste  qui 
termine  le  volume  contient  128  villes,  et  les  grandes 
villes  avaient  deux  ou  trois  bureaux.  0  sainte  réclame  ! 

Je  finis  en  transcrivant  de  cette  liste  les  bureaux  de  la 
Savoie  et  ceux  des  villes  étrangères  tenus  par  des  Sa- 
voyards ; 


257 

A  Chambén/^  chez  le  sieur  Morel,  marchand-perru- 
quier. 

A  Saint-Jean  de  Maurienne,  chez  le  sieur  Salo- 
mon  fils. 

A  Moustievj  chez  le  sieur  Gazagne. 

A  Thonon,  chez  le  sieur  J ou rclan,  marchand. 

A  la  Bonne  Ville,  chez  le  sieur  Berard,  maître  chi- 
rurgien. 

A  Sallanche,  chez  le  sieur  Dumont,  maître  chirur- 
gien. 

A  Orléans^,  chez  le  sieur  Beaufort ,  marchand  sa- 
voyard. 

A  Livouvne ,  chez  le  sieur  Mufiiat,  marchand  sa- 
voyard. 

A  Leipzic,  chez  le  sieur  Couturier,  marchand  sa- 
voyard. 

A  Cologne,  chez  le  sieur  Dulcis,  marchand  savoyard. 

A  Hanovre,  chez  le  sieur  Bouchendy,  marchand  sa- 
voyard. 

A  Nuremberg ,  chez  le  sieur  Léaval,  marchand  sa- 
voyard. 

A  Aushourg,  chez  le  sieur  Mainard,  marchand  sa- 
voyard. 

A  Franfort ,  chez  le  sieur  Termignon ,  marchand 
savoyard. 

A  la  Cité  d'Aoste,  chez  M.  Léaval,  très  habile  maî- 
tre chirurgien,  etc.,  etc. 

Aujourd'hui,  le  livre  de  Voisin  est  coté  3  fr.  50  dans 
les  catalogues  des  livres  anciens. 

VouTiER  Joseph,  à  Aime  en  1871,  puis  â  Albert- 
ville en  1877;  protecteur  de  l'enfance  en  1880, 

mort  le  14  décembre  1880. 

17 


258 

VouTTiER  François,  à  St-Julien  ,  docteur  en 
1858, 10  août;  il  exerce  à  St-Julien  de  1867  à  1877, 
alité  dès  octobre  1879  à  avril  1880,  mort  le  11  de 
ce  mois.  (Voir  Association  de  la  Haute-Savoie, 
page  22.) 

VuLLiEL  François  ,  docteur-médecin  a  Ferté- 
St- Aubin  (Loiret),  figure  sous  le  n°  71  de  la  Société 
ph i lanthropi que  sa voisienne . 

VuLLiET  (Voir  Catïe,  1869,  p.  40.) 

VuLLiEz  Louis,  d'Evian,  docteur-médecin  sous 
l'Empire,  en  France,  mort  en  1840. 

Werner  de  Lachenal  (voy.  Lachenal),  doc- 
teur en  médecine  et  en  physique,  né  à  Bàle  en 
1736.  Thèse  imprimée  à  Bàle  en  1776  :  «  Observa- 
tiones  bot.  med. ...  )>  ;  l^otaniste  distingué  que  les 
Delachenal,  de  la  Savoie,  croient  parent  de  leur 
famille.  (Voir  Larousse  et  biog.  Micliaud.) 

Y 

YsAAC  (Jacot),  juif,  médecin  de  la  ville  de 
Chambéry  en  1418-1427,  au  traitement  de  18  flo- 
rins. (Chapperon.) 


c— ï-v^jCH^j-» 


MÉDECINS  ET  OFFICIERS  DE  SANTÉ 

EXERÇANT   DANS    LES    DÉPARTEMENTS    DE    LA    SAVOIE 
ET    DE    LA    HAUTE-SAVOIE    EN    1888. 


SAVOIE. 

Docteurs  en  médecine. 

Anselme  Joseph,  la  Rochette. 

Armand  Jules,  Albertville. 

Armand  Joseph,  Grésy-sur-Isère. 

Arnal  Gabriel,  Albertville. 

Arnaud  Joseph-Léopold,  la  Rochette. 

Basin  Auguste,  Chambéry. 

Berthet  Jean-Louis-Hyacinthe,  Albertville. 

Boudrie  Guillaume,  Bassens. 

Brachet  Léon,  Aix-les-Bains. 

Broquère,  Bassens, 

Buthod  Louis,  Chambéry. 

Carret  François,  Chambéry. 

Carret  Jules,  Chambéry. 

Cazalis  Henry,  Aix-les-Bains. 

Chaboud  Jean,  Aix-les-Bains. 

Cliiron  François,  Chambéry. 

Davat  Gaspard,  Aix-les-Bains. 

Debeauge  Jean,  Saint-Genix. 

Demeaux  Marc-Antoine,  Aix-les-Bains. 

Dénarié  Gaspard,  Chambéry. 

Dénarié  Antoine-Amédée,  Chambéry. 

Dubouloz  Jean-Baptiste,  Montmélian. 

Empereur  Constantin,  Bourg-Saint-Maurice. 

Emonet  Claude-Félix,  de  Serrières. 

Folhet  Antoine-Marie,  Aix-les-Bains. 

Fusier  François,  Chambéry. 

Gaillard  César,  Aix-les-Bains. 

(iaillard  Jean-Marie,  Serrières, 


260 

Gasca  Gaétan,  ]a  Motte-Servolex. 

Grand  François,  Chambéry. 

Guilland  Jean,  Aix-les-Bains. 

Grange  Gaspard-Victor,  St-Jean  de  Maurienne. 

Gravier  Emilien,  Modane. 

Humbert  François-Agricole,  Aix-les-Bains. 

Jarre  Léon,  Saint-Genix. 

Jarrin  François,  Chambéry. 

Laissus  Camille,  Moûtiers. 

Lathoud  François-Benoît,  Yenne. 

Lagrange  Maximin,  Aix-les-Bains. 

Liénard  Jacques,  les  Echelles. 

Macé  Charles,  Aix-les-Bains. 

Masson  Albert-Marie,  Chambéry. 

Massolaz  Sabin,  Chambéry. 

Michel  François-Henri-Eugène,  Moûtiers. 

Monnard  Jean,  Aix-les-Bains. 

M'Roë  Charles,  Aix-les-Bains. 

Mottard  Antoine,  Saint-Jean  de  Maurienne. 

Paget  Antone-Marie,  Montmélian. 

Petit  Joseph,  Aix-les-Bains. 

Petit  Eugène,  Saint-Pierre  d'Albigny. 

Peytavin  Emile,  les  Chapelles. 

Pichat  Bruno,  Pont-Beauvoisin. 

Piot  Charles-Jules-François,  Aiguebelle. 

Prallet  Hippolyte,  Chambéry. 

Puistienne  Josepli,  Aix-les-Bains. 

Rendal  Stanley-Morton,  Aix-les-Bains. 

Revel  Edouard,  Grésy-sur-Aix. 

Raymondon  Louis-Antoine- Prosper,  Chambéry. 

Richard  Edouard-Cyrille,  Tcrmignon. 

Rosset  Léon,  Albens. 

Rullier  Fortuné,  Bourg-Saint-Maurice. 

Travers  Philippe,  Albens. 

Veyrat  Ernest,  Chambéry. 

Vidal  François,  Aix-les-Bains. 

Wakehel  Willam,  Aix-les-Bains. 

Officiers  de  santé. 

Ringuelet  Auguste,  Valloires. 


261 


Turinaz  Alfred,  le  Châtelard. 
Waill  Georges,  à  Queige. 

HAUTE-SAVOIE 
Docteurs  en  médecine. 


ARRONDISSEMENT     D  ANNECY. 

Adam,  à  Talloires. 
Boymond  Marie- A.,  à  Annecy. 
Callies  Jules-Arist.,  à  Annecy. 
Carlioz  Jean-Marie,  à  Rumilly. 
Comoz  F.-J.,  à  Rumilly. 
De  Lavenay  Camille,  à  Pringy. 
Duparc  Claude-Marie,  à  Annecy. 
Favre  Hyacinthe,  à  Faverges. 
Francoz  Félix,  à  Annecy. 
Gaillard,  à  Annecy. 
Madelain,  à  Annecy. 
Moyettaz  Eugène,  à  Thônes. 
Rey  François,,  à  Annecy. 
Thonion  Bernard,  à  Annecy. 

ARRONDISSEMENT   DE    BONNEVILLE . 

Anthonioz  François,  à  Taninges. 
Berthet  Alphonse,  à  Taninges. 
Besson  Jean,  à  Saint-Jeoire. 
Bonnefoy  J.-E.,  à  Sallanchcs. 
Duport  René,  à  la  Roche. 
Gallais  à  Bonneville. 
Gavard  Alexandre,  à  Viuz-en-Sallaz. 
Girod  Louis,  à  Cluses. 
Grivel  Alfred,  à  Cluses. 
Guebey  Jean,  à  Saint-Jeoire. 
Guy  Hector,  à  Bonneville. 
Laffin  Jean,  à  Sallanches. 

ARRONDISSEMENT    DE    SAINT-JULIEN. 

Chatenoud  Alexis,  à  Frangy. 
Chautemps  Amédée,  à  Sainl-Julien. 
Dupuis  Albert,  à  Annemasse. 


262 

Favre  Charles-Eugène,  à  Annemasse. 

Goy  Emile,  à  Reignier, 

Jacquet  Louis,  à  Saint-Julien. 

Lassalle,  à  Seyssel. 

Mcliling  Stanislas,  à  Saint-Julien. 

Montgellaz  François-Joseph,  à  Reignier. 

ARRONDISSEMENT    DE    THONON. 

Albert  Joseph,  à  Thonon. 
Blanchard  Jean-François,  à  Thonon. 
Bordet  Gaspard,  à  Evian. 
Dénarié  Alphonse,  à  Thonon. 
Dubouloz  Joseph,  à  Thonon. 
Du  mur,  à  Evian. 
Garnier  François,  à  Montriond. 
Genoud  P. -F.,  à  Thonon. 
Germain  François,  à  Douvaine. 
Million  G. -A,,  Evian-lcs-Bains. 
Rocques  Henry,  à  Evian-les-Bains. 
Taberlet,  à  Evian-les-Bains. 
Tavernier  Fran-çois,  à  Thonon. 
Vauttier  Pierre-Achille,  id. 

Officiers  de  santé. 

Boimond  Jean-M.,  à  St-Jeoire. 
Bouchet  Louis,  à  Cruseilles. 
Deluermoz  Eugène,  à  Vul])cns. 
Gallet  Jean-Claude,  à  Rumilly. 
Perret  E.,  à  Alby. 


ERRATA   ET   ADDENDA 


Page      32,  ligne  5,  au  lieu  de  :  Voraclunn'i  dite,  lisez  :  Va- 

ruclinoïditc. 

J  \  au  lieu  de  :  Berthier,  lisez  :  Bertier. 

—  41     —        3,  ) 

—  51     —        4,  au  lieu  de  :  c/;a/'/a/r//(/f'r,  lisez  :  (7(r^s- 

t  ai  (j  nier. 

—  51     —      14,  aulieude  :Z)o/);?«i'ye/',  lisez:Z)o/»e/i(7f'^ 

—  54    —        S,  pablicatieas,  lisez  :p(iblicatio/is. 

—  58    —       11,  aulieude  :  C«/ir/<_7/i«/H,  lisez  :  C?//(//;- 

ghani. 

—  72    —        9,  au  lieu  de  :  M"  Pierre  du  Bnrget,  lisez  : 

de  Burgeto, 

—  81     —       '11,  'àXi-lieViàQ:  plaiiisantcric,\\s,Qz  :  plai- 

santerie. 

—  84     —      27,  au  lieu  de  :  Gai-ouUas  Allogrogiuni, 

lisez  Garoccllas  Allohrogium. 

—  85     —      13,  aulieu  de  : /j/(/?yy/n«/r«,  lisez  : /)A/pr/- 

iiiatia. 

—  85     —      17,  au  lieu  de  :  psoas,  lisez  :  proas. 

—  86     —        5,  aulieu  de:  «/-cA-co//;., lisez  :  «/•cA.croy/. 

—  88    —        3,  ajouter  :  a  exercé  k  Cliambéry. 

—  88    —        9,  au  lieu  de  :  ciivandi,  lisez  :  curandi. 

—  96    —        4,  au  lieu  de  :  1952-1815) ,  lisez  :  (1 752- 

1815). 

—  125  —  22,  au  lieu  de  :  Pignet,  lisez  :  Pugnet. 

—  128  —  11,  au  lieu  de  :  ont  Ut  dan.^,  lisez  :  on  lit. 

—  128  —  14,  au  lieu  de  :  soriètè,  lisez  :  société. 

—  150  —  9,  au  lieu  de  :  baluea,  lisez  :  halnea 

—  154  —  20,  au  lieu  de  :  nova,  lisez  :  nocœ. 
-  155  —  6,  au  lieu  de  :  nota,  lisez  :  novœ. 

—  156  —  15,  au  lieu  de  :  Aimé,  lisez  :  aîné. 


264 

Page     166,  ligne   15,  au  lieu  de  :  M.-C,  lisez  :    Chutdo- 

Philibcrt. 

—  174    —      23,  au  lieu  de:  P('/t'7«///,  lisez  :  Pt'?/r  7  ?«■/«. 

—  209    —        5,  au  lieu  de  :  en  épingle,  lisez  :  on  épi- 

graphe. 
212    —        9,  au  lieu  de  :  4777,  lisez  :  1777. 
225     —      13,  ajouter  aj^rès  il  mourut  ces   mots  : 

à  Dijun. 

—  234    —  à  la  dernière  ligne  ajoutez  :  vit  encore 

en  1753. 

—  235     —  au  lieu  de  :  1721,  lisez  ■.1781 


J'avais  d'abord  pensé  à  donner  en  un  supplément  les 
renseignements  qui  m'étaient  parvenus  pendant  l'impres- 
sion de  ce  travail;  mais,  mieux  conseillé,  je  laisse  pas- 
ser quelque  temps  avant  de  le  faire,  pensant  que  ceux 
qui  auront  lu  le  livre  pourront,  d'ici  à  ce  moment,  m'a- 
dresser  des  faits  ignorés  ou  même  des  noms  nouveaux. 
Je  remercie  aujourd'hui  ceux  qui  m'ont  fourni  quelques 
détails  pour  com^iléter  l'œuvre  de  mon  regretté  ami. 

R.  F. 


TANINGE 


ET 


SES    ENVIRONS 
MÉMOIRE     DESCRIPTIF     ET     HISTORIQUE 


PAR 


Hippolyte    TAVERNIER 

Docteur  en  Droit  ; 

Membre  de  la  Société  savoisienne  d'Histoire  et  d'Arcliéologie; 

Membre  correspondant  de  l'Institut  Genevois  ; 

Lauréat  de  la  Société  Florimontane. 


il  Nescio  qua.  natale  solum  dulcediite  captos 
u  Ducit,  et  immemorcs  non  sinit  esse  siii.  » 

«  La  terre  natale  a  je  ne  sais  quel  attrait  qui 
nous  enchaîne  et  ne  nous  permet  pas  d'en 
perdre  le  souvenir.  » 

(Ovide;  Politiques,  L.  i,  lettre  }.)] 


TANINGE  ET  SES  ENVIRONS 


I 


De  l'étroit  d'Antai't  à  Taninge.  —  Le  bourg  ;  premier  as- 
pect. —  Origines  historiques  et  étymologie  du  nom.  — 
Franchises  et  Bourgeoisie.  —  Le  Comté.  —  Chute  du 
régime  féodal.  —  Familles  distinguées.  —  Monuments 
et  curiosités.  —  La  Aille  moderne.  —  Institutions  et 
commerce. 


Franchir  la  cluse  d'Antart  est  l'afîaire  de  quel- 
ques minutes.  Le  défilé  est  étroit  et  ne  laisse  de 
place  que  pour  le  Gilïre  et  la  chaussée.  Jadis,  un 
cordon  calcaire,  d'une  hauteur  quelconque,  unis- 
sait par  la  base  les  deux  monts  voisins,  Orsaix  et 
Antart  ;  la  rivière,  rencontrant  cet  obstacle,  a 
formé  en  amont  un  lac.  Avec  les  siècles,  les  eaux, 
rompant  le  barrage,  se  sont  écoulées  peu  à  peu. 
Les  cassures  du  rocher,  sur  l'une  et  l'autre  rive, 
attestent  assez  ce  travail  de  la  nature.  «  Combien 
d'anciens  bassins  lacustres  on  reconnaît  encore  au 
l)ied  des  remparts  ébréchés  des  montagnes.  Telles 


sont  les  plaines  do  Sallanclies,  de  Bonncville,  de 
Taninge,  de  Samoëns  et  tant  d'autres  ayant  en- 
core riiorizontalité  de  niveau  que  leur  ont  donnée 
les  alluvions  déposées  par  les  eaux  dormantes. 
Dans  ces  incessantes  révolutions,  la  nature,  qui 
avait  formé  ces  lacs,  s'est  servie  de  la  même  cause 
pour  les  détruire.  Les  torrents  avaient  empli  les 
bassins,  ils  les  ont  vidés  plus  tard  en  rongeant  les 
parois  inférieures  (1).  » 

On  débouche  sur  un  terrain  plat.  La  vue  est 
circonscrite  :  à  droite,  par  une  colline  verdoyante  ; 
à  gauche,  par  une  grande  montagne  à  escarpements 
rocheux.  La  plaine  s'élargit,  animée  par  les  cultu- 
res, les  hameaux,  les  vergers;  elle  s'enchâsse  lon- 
guement entre  des  versants  mi- boisés,  couverts 
de  végétation  jusqu'à  la  ligne  de  faite.  Voici  la 
tour  haute  et  grise  d'un  clocher  et,  dans  le  loin- 
tain, la  coupole  blanche  du  Buet.  La  route  court 
entre  uue  fromagerie  et  un  gros  village  à  campa- 
nile, passe  entre  des  bâtiments  de  ferme  et  un 
faubourg,  et,  bientôt,  vous  entrez  dans  une  petite 
bourgade.  Un  torrent,  un  beau  pont  neuf,  des 
quais  ombragés  de  tilleuls,  une  vaste  église,  des 
maisons  proprettes  aux  toits  d'ardoises,  une  villa 
somptueuse,  un  monticule  herbeux  :  tel  est  le 
premier  aspect  de  la  ville. 

Taninge,  bourg  de  780  habitants,  commune  de 
2,316  âmes,  avec  une  superficie  de  4,001  hectares, 

(1)  Elisée  Reclus,  Nouvelle  géographicj  1887,  p.  209. 


chef-lieu  de  canton  (altitude  645  mètres).  Hôtels  : 
les  Balances,  l'Union  ;  plusieurs  auberges  et 
cafés.  Situé  sur  la  ligne  transversale  des  cols  des 
Gets  et  de  Chàtillon  ;  au  point  d'intersection  de  la 
route  départementale  de  Bonneville  â  Samoëns  et 
de  la  route  nationale  n°  20,2,  de  Grenoble  à  Tho- 
non  ;  à  l'angle  d'une  belle  plaine,  entre  Je  moUard 
de  Brion  et  le  pied  du  Marcelly,  â  l'entrée  des 
gorges  du  Foron  :  «  Bourg  bien  bâti,  mais  mal 
percé,  »  a  dit  un  voyageur.  Allons  d'une  rue  à 
l'autre  et  esquissons  la  chronique. 

Histoire 

Tout  d'abord,  écrivons  Taninge  sans  Vs  final, 
comme  on  écrivait  généralement  avant  1860.  L'o- 
rigine de  ce  bourg  se  perd  dans  l'obscurité  des 
siècles.  S'il  faut  en  croire  Albanis  Beaumont,  «  la 
ville  de  Taninge  a  été  fondée  par  une  colonie  de 
Bourguignons  qui  chassèrent  de  cette  vallée  une 
tribu  celtique.  Suivant  le  même  écrivain,  la  loi 
Goinbeite  y  fut  en  vigueur  jusqu'au  x""  siècle  (1). 

(1)  Description  des  Alpes,  II,  120.  «  D'après  les  reclier- 
olies  que  j'ai  faites  sur  les  lieux,  la  ville  de  Taninge  n'est 
pas  ancienne  ;  elle  daterait  du  vi'  siècle,  époque  où  elle  fut 
fondée  par  une  colonie  de  Bourguignons  qui  chassèrent  de 
cette  vallée  une  tribu  celtique  indépendante  malgré  la  con- 
quête romaine.  Elle  formait  vme  espèce  do.  p  a  g  us  qui  déj)en- 
dait,  à  la  vérité,  des  Acitacones,  mais,  comme  les  Romains 
n'avaient  pas  jugé  cette  vallée,   alors  couverte  de   forêts, 


Quoiqu'il  en  soit,  le  nom  de  Taninge  (Tagninge, 
d'après  le  patois  oral  ;  Tagningium,  d'après  les 
manuscrits  latins),  a  une  terminaison  du  Nord.  Le 
radical  Tan,  Tcuin  ou  Tanne ^  qu'il  signifie  ca- 
verne, sapin  ou  plutôt  chêne  (1),  a  pu  être  le  nom 
propre  d'un  chef  burgonde,  dont  un  descendant, 
Amédée  de  Taninge,  vivait  en  12G2.  Vien- 
nent ensuite  Johannette  de  Taninge,  en  1317  ; 
Rodolphe  de  Taninge,  en  1357  ;  Guillaume,  do- 
minus  Guillelmus  de  Tagningioj  en  1369  ;  noble 
Aimon  de  Taninge,  juge  du  Faucigny,  1414-1425  ; 
Pierre  de  Taninge,  licencié  en  droit,  homme-lige 
du  prince,  qui  déclare  tenir  de  ce  dernier  en  fief 
des  terres  situées  dans  la  paroisse  de  Flérier.  En- 
fin, un  Antoine  de  Taninge  possédait  un  droit 
d'aigage,  dans  le  Foron,  en  1506  (2).  Les  biens  de 
cette  famille  sont  passés  aux  nobles  de  la  Grange 
dans  le  xvi*"  siècle. 

digne  de  leurs  regards,  ils  s'étaient  contentés  d'un  tribut 
que  leur  payaient  les  habitants  de  cette  contrée  alpine.  Ce 
qu'il  y  a  de  bien  certain  c'est  que  les  lois  Gombettes  y  ont 
été  en  vigueur  jusques  vers  le  x°  siècle.  Il  en  est  fait  mention 
dans  les  diverses  chroniques  du  pays  qui  viennent  à  l'ap- 
pui de  ce  que  j'ai  avancé  ci-dessus,  d'après  un  vieux  ma- 
nuscrit du  xii"  siècle,  que  j'ai  eu  occasion  de  consulter  et 
qui  est  encore  en  ma  j^ossession.  » 

(1)  Tanncc  (coït).  —  Chênaie.  Taniic,  T<inncii  (allcm.), 
Sapin,  de  Sapin;  Ta/i-zia  (i^atois)  grotte. 

(2)  Regeste  GeiiecoiSj  p.  237.  —  Inccntaire  de  l'ahhaye 
d'Aulps.  —  Arch.  do  Turin.  —  Abeille  de  Chanwnix,  juil- 
let 1864. 


7 

D'après  une  légende,  la  bourgade  s'élevait  sur 
la  rive  droite  du  Foron.  Un  éboulement  de  rochers 
l'aurait  détruite  i^resque  en  entier  ;  après  le  désas- 
tre, l'église  fut  transférée  au  village  de  Flérier. 
Au  moyen  âge,  Taninge  dépendait  de  la  châtelle- 
nie  de  Chàtillon  et  Cluses.  Notre  bourg  ne  devint 
chef -lieu  de  mandement,  avec  un  juge  spécial, 
qu'en  1815.  Il  dut  son  importance  au  commerce  et 
son  histoire  n'est  guère  un  peu  connue  que  dès  le 
commencement  des  temps  modernes,  soit  dès  la 
fin  du  XY"  siècle. 

En  1457,  le  bourg  de  Taninge  obtient  le  marché 
du  jeudi  et  la  foire  d'avril. Plus  tard, en  1543,  Char- 
lotte d'Orléans,  mère  et  tutrice  de  Jacc[ues  de  Sa- 
voie-Nemours,  concède  un  conseil  de  ville,  deux 
syndics,  un  châtelain,  juge  des  causes  minimes, plus 
des  libertés  assez  étendues  dont  la  teneur  est  codi- 
fiée en  vingt-six  articles.  Ces  franchises  s'appelaient 
la  Bourgeoisie.  On  devient  bourgeois  par  Lettres- 
patentes,  ou  par  le  fait  de  demeurer  depuis  un  an 
dans  l'enceinte  d'un  territoire  déterminé.  Le  bour- 
geois est  lige  et  franc  ;  il  est  sous  la  protection  du 
prince,  il  dispose  à  volonté  de  ses  biens  ;  s'il  meurt 
intestat,  ses  parents  sont  ses  héritiers.  Il  peut 
tenir  des  fiefs  francs,  placer  des  bancs  sous  la 
halle  en  payant  un  droit  à  la  ville  et  au  domaine. 
La  prison  pour  dette  civile  est  abolie.  Octroi  sur 
la  vente  du  vin  au  profit  de  la  ville.  Telles  furent 
les  principales  dispositions  de  ces  franchises  (1). 

(1)  Documents    III,  IV,  VIII.  —  Arcli.  de  Turin  et  du 
château  du  "Waclie. 


8 

Ces  privilèges  profitaient  à  ceux  qui  demeuraient 
clans  le  bourg  et  sa  banlieue,  depuis  Flérier  in- 
clusivement juscju'à  Chessins,  et  depuis  les  forges 
des  Vuavres  jusqu'au  pont  d'Etaisières.  Les  fran- 
chises commerciales  sont  ensuite  augmentées  de 
trois  autres  foires,  celle  de  la  saint  Bartliélemi, 
en  1563,  celles  du  7  janvier  et  du  3  novembre,  en 
1696.  Ces  deux  dernières  foires  ont  été  accordées 
par  le  prince  «  en  récompense  de  la  fidélité  des 
habitants  et  de  leur  bonne  conduite  pendant  la 
guerre,  et  sans  finance  payer  »  (1). 

En  dehors  du  bourg  franc,  le  territoire  se  parta- 
geait entre  divers  fiefs  ou  rentes  féodales  de  pro- 
priété privée  et  le  fief  du  prince.  Ce  dernier,  ap- 
pelé aussi  le  Domaine^  était  de  beaucoup  plus 
considérable  :  il  fut  aliéné  par  Victor- Amédée,  en 
1700,  pour  le  prix  de  72,000  florins,  à  Paul-Jo- 
seph de  Gex,  baron  de  Saint-Christophe  et  érigé 
en  titre  de  comté  (2).  Quinze  ans  plus  tard,  ce  fief 
a  pour  maître  le  président  Joachim  de  la  Grange. 
Mais  l'institution  ne  fut  heureuse  pour  personne. 
Il  y  eut  lutte  entre  le  nouveau  comte  et  ses  com- 
patriotes, lutte  plus  âpre  encore  après  l'établisse- 
ment des  communes,  en  1738,  et  qui  finit  par 
l'extinction  du  comté.  En  effet,  le  roi  accorde  aux 
communes  de  Taninge  et  de  Rivière-Enverse  le 
droit  de  rachat,  après  c|uoi  ces  communes  se  font 
rétrocéder  le  fief  pour  le  prix  de  49,000  livres 

(1)  Arcli.  de  Turin.  —  Dor/nncji/   \I1I. 

(2)  Document  X  ci  XV. 


(1762)  (1).  Dès  ce  moment  on  affranchit  corps  et 
biens  les  habitants  taillables.  Les  autres  posses- 
seurs de  fiefs  en  firent  autant,  si  bien  que  phi- 
sieurs  années  avant  la  fin  du  même  siècle,  le  peu- 
ple se  trouva  libéré  de  la  taillabilité  dans  toute 
l'étendue  de  la  paroisse  de  Flérier  (2). 

Enfin  le  roi  Charles- Albert  accorde  au  bourg  de 
Taninge  le  titre  et  les  privilèges  de  ville  (29  dé- 
cembre 1835)  (3).  La  ville  paraît  avoir  des  armoi- 
ries qui,  suivant  M.  François  Rabut,  sont  «  écar- 
telé  en  sautoir,  à  dextre  et  à  senestre  d'azur,  en 
chef  et  en  pointe  de  gueules,  à  trois  chevrons  d'ar- 
gent, ceux  du  chef  renversés,  sur  le  tout  de  Sa- 
voie. Ces  armes  sont  à  enquérir  »  (4). 

Au  nombre  des  familles  distinguées,  aujour- 
d'hui éteintes  ou  émigrées,  qui  ont  lialnté  le  bourg 
de  Taninge,  il  y  eut,  outre  les  nobles  dits  de  Ta- 
ninge, les  suivantes  :  d'Avonay,  de  Mandolle,  de 
Chignin,  Burdet,  Goudard,  Duclos,  de  la  Grange, 
toutes  qualifiées  nobles.  Entre  les  familles  qui  ont 
donné  des  notaires  et  des  avocats,  on  compte  cel- 

(1)  Areh.  de  Turin,  Patentes  n°  56. 

(2)  JoacluDi^  quinzième  enfant  de  Jean  de  la  Grange,  né 
à  Taninge  le  4  août  1G74,  juge-mage  du  Faucigny  à  24  ans, 
sénateur  à  Cliambéry,  puis  président  an  même  Sénat.  En 
1742^  s'étant  trouvé  momentanément  gouverneur  de  cette 
ville,  il  la  préserva  du  pillage  en  calmant  le  général  espagnol 
à  qui  les  habitants  voulaient  en  refuser  l'entrée.  (Grillet, 
Diction.  III,  403.) 

(3)  Document  XI. 

{A)  Renie  sacoisiennc,  1863,  p.  24. 


10 

les-ci  :  Pleyson,  Mermct,  Fabry,  Faurc,  Ducret- 
tct,  Jay,  Clerc,  Miillin,  Duchastel,  Perron,  Par- 
chet,  Sacldoz,  Pellis,  Danthon,  Richard,  Moënne, 
Montant^  Jacquier  Joacliim,  Messy,  etc. 

Maintenant,  disons  un  mot  de  quelques-unes 
de  ces  maisons  et  des  principaux  édifices  et  monu- 
ments. 

L'Église 

Dédiée  à  saint  Jean-Baptiste,  construite  en 
1825-1832,  sur  le  dessin  de  l'architecte  Prosper 
Dunant,  l'église  est  de  style  néo-grec.  La  façade 
principale  est  ornée  de  quatre  pilastres  d'ordre 
dorique  avec  leur  entablement  et  fronton,  le  tout 
reposant  sur  un  socle  qui  fait  le  tour  de  1  édifice. 
La  porte,  garnie  d'un  chambranle  avec  frise  et 
corniche,  occupe  l'entre-pilastre  central.  Deux 
niches  sans  moulures.  La  façade,  qui  fait  attique 
au-dessus  de  l'ordre,  est  terminée  par  une  corni- 
che avec  sa  frise  ;  elle  est  percée  d'une  grande  fe- 
nêtre demi-circulaire  avec  son  bandeau  qui  repose 
sur  une  plinthe.  La  décoration  intérieure  montre 
des  pilastres  d'ordre  corinthien  simplifié,  avec 
leur  entablement  et  attique,  disposés  sur  chaque 
pied-droit  des  portiques.  La  voûte  est  à  berceau,  à 
plein  cintre,  divisée  par  des  arcs  doubleaux  et 
renfoncement  qui  correspondent  aux  pilastres  et 
aux  pieds-droits  des  portiques.  Les  arcs  des  porti- 
ques sont  ornés  d'une  archivolte  et  d'une  imposte 
avec  moulures  ;  au  niveau  do  rim])oste  est  placée 
la  tribune  garnie  d'une  balustrade  et  supportée 


11 

par  des  colonnes  d'ordre  dorique  grec.  Les  bas- 
côtés  ont  neuf  autels  ou  chapelles.  La  voûte,  do- 
minant le  sanctuaire,  est  un  quart  de  sphère  em- 
belli de  peintures  imitant  des  rosaces  dans  des 
caissons.  La  nef,  y  compris  le  sanctuaire  et  le  ves- 
tibule, a,  dans  oeuvre,  49  mètres  de  longueur  et 
11  mètres  de  largeur.  Bref,  le  visiteur  suppléera 
le  reste  (1).  La  tour  du  clocher,  avec  sa  lanterne 
octogone,  a  39  mètres.  Un  touriste  a  trouvé  que 
la  flèche  n'était  pas  en  liarmonie  avec  la  tour  : 
«  Ce  clocher,  dit-il,  a  des  prétentions  qui  ne  se 
continuent  pas.  «  Beau  temple  qui  attend  encore 
ses  orgues. 

Edifices  et  maisons  historiques 

En  remontant  la  rue  principale,  notons  quel- 
ques anciennes  demeures  des  autres  siècles  :  1° 
Château  des  nobles  Duclos  (hôtel  des  Balances), 
lia  vivait,  en  1635,  noble  Claude-Urbain  Duclos, 
seigneur  d'Hauteville  (Combloux),  veuf  de  Mi- 
chelle  Mermet,  remarié  à  Antonine  Desbordes. 
Vient  ensuite  son  neveu,  noble  Balthasard Duclos, 
marié  à  Marguerite  d'Arenthon  d'Alex,  dont  il  a 
a)  Antoine,  né  à  Taninge  en  1671,  officier  de  dra- 
gons ;  6)  Marguerite,  femme  de  noble  Claude  Du- 
boin  ;  c)  Isidore  qui  continua  la  branche  aînée,  à 
Cluses  et  à  la  Place  (Thiez)  ;  le  suivant,  noble 
Charles  Duclos,  mort  en  1 729,  marié  h  noble  Marie 

(1)  Plan-devis,  aux  archives  de  la  mairie. 


12 

cle  Comnéne,  veuve  Delarieii,  dont  il  eut  :   Jean, 
Isidore  et  Jean-François.  Ce  dernier,  par  son  tes- 
tament du  26  mai  1768,  Pralon,  notaire,  fait  héri- 
tier noble  Jacques-Gabriel  Duclos,  seigneur  de  la 
Place,  et  lègue  trois  mille  livres  à  Jean    Duclos 
fils  de  la  Marie  Chappuis.  La  maison-forte  devint, 
à  la  fin  du  siècle  dernier,  une  auberge  tenue  par 
Jean-Dominique  Duclos.  La  place,  devant  l'église, 
faisait  partie  du  manoir.  2°  Maison  de  Chignin 
(aux  frères  Pralon).  Elle  est  flanquée  d'une  tour  à 
pigeonnière.  Les  nobles  de  Chignin,  de  Taninge, 
ainsi  que  la  l^ranclie  qui  demeura  à  Cluses  et  qui 
eut  la  seigneurie  de  la  Place,  descendaient  de 
l'illustre  famille  de  Chignin,   près  Chambéry,  à 
laquelle  appartient  saint  Anthelme,  évoque  de 
Belley,  général  des  Chartreux.  En  1626  vivaient, 
à  Taninge,  Georges,  80  ans  ;  Jean,  fils  de  Nicolas, 
43  ans;   Etienne,  chanoine  de  Moùtiers,  40  ans  ; 
Georges,  fils  de  Nicolas,  41  ans  ;  François,  30  ans. 
Après  avoir  donné  un  curé  à  la  paroisse,  en  1480, 
R^  Ambigar  de  Chignin,  et  plusieurs  autres  ecclé- 
siastiques, vicaires,  recteurs  de  sainte  Anne  et 
régents  de  l'école  publique,  plus  des  syndics,  à  la 
ville  et  des  femmes  à  plusieurs  maisons  cle  la  val- 
lée, nos  de  Chignin  s'éteignent  â  François,  marié 
à  noble  Philiberte  de  Marigny,  qui  fut  son  héri- 
tière (1).  Une  console  de  cheminée  porte  les  armes 
de  la  famille  :  «  de  gueules  au  chevron  cliargé  de 
mouclietures  d'hermine.  » 

(1)  Registres  du  presbytère. 


13 

3°  Maison  Vuy  (ù  Charles  Rouge).  Cette  mai- 
son, qui  fait  angle  sur  la  place,  était,  en  1651,  une 
hôtellerie  tenue  par  Félix  Vuy,  pour  devenir  en- 
suite la  demeure  des  notaires  Pierre  et  François- 
Joseph  Vuy  et  du  châtelain  Georges  Vuy.  La 
famille  s'est  partagée  en  trois  l^ranches  :  l'une  est 
allée  s'établir  â  Contamine-sur-Arve  et  ^e  là  à 
Carouge  ;  l'autre,  en  Piémont  ;  la  troisième,  en 
Allemagne.  Celle-ci,  qui  vient  de  s'éteindre,  eut 
pour  chef  Pierre-Joseph  Vuy,  médecin  de  l'arche- 
vêque de  Trêves, mort  k  Sarrebruck  k  l'âge  de  109 
ans  (1).  A  la  branche  de  Carouge  appartient  M. 
Jules  Vuy,  jurisconsulte,  poète  et  historien,  père 
de  M.  Alphonse- Jules-Aimé  ;  né  le  21  septembre 
1815,  docteur  en  droit. 

4°  Maison  des  nobles  d'Avonay  (à  Joseph  La- 
vanchy) ,  sur  le  Char^  contiguë  à  la  maison  Joë- 
gne.  Nous  parlerons  de  cette  famille  à  l'article 
«  village  d'Avonay.  » 

5°  Maison  actuelle  Crochon-Signoud,  au-dessus 
de  la  fontaine  et  regardant  la  place  publique. 
Quels  furent  les  anciens  habitants  de  cette  mai- 
son remarquable,  aux  fenêtres  géminées,  avec 
meneaux,  accolades  et  chanfreins  ?  Peut-être  les 
Burdet  ou  les  Goudard,  deux  familles  contem- 
poraines et  sans  doute  alliées.  Pierre  Burdet, 
fondateur  de  la  chapelle  de  saint  Antoine,  en 
l'église  de  Flérier,  vivait  en  1391.  On  trouve  en- 

(1)  Lettre  au  maire  de  Taninge  de  M.  Karl  Alberts^  li- 
braire à  Oberweseb  dont  la  mère  est  uiie  demoiselle  Vuy 
(20  septembre  1883). 


14 

suite  Claude  et  Lancelot  en  1437  (ce  dernier, 
ainsi  que  Pierre,  était  notaire),  les  frères,  Fran- 
çois, docteur  en  droit,  Henri  et  Claude,  en  1456  ; 
noble  Angelin  Burdet,  en  1568  ;  noble  Aimon, 
père  d'Etienne  et  de  Claude  Burdet,  en  1585  (1). 

Raoul  Goudard  achète  d' Aimon  Passerat  des 
prés,  an  Pradelis,  en  1372. 

Laurent  Goudard  était  notaire  en  1480,  et 
noble  Nicolas  Goudard  en  1522.  Ces  deux  derniè- 
res maisons  sont  assises  sur  les  déclivités  du  mont 
Brion. 

Brion 

Ce  monticule  protège  la  ville  contre  le  torrent. 
11  a  reçu  son  nom  (bry)  haut,  (on)  eau,  de  la  tribu 
gauloise  qui  vint  camper  alentour.  Il  appartient 
au  triasique  moyen,  repose  sur  le  terrain  houiller 
et  présente,  avec  des  marnes  jaunâtres  ou  rougeà- 
tres,  un  calcaire  peu  utilisable.  Ce  calcaire,  gris 
ou  noir,  en  plaques  ou  en  rognons,  brécliiforme 
ou  jaspoïde,  renferme  des  traces  de  végétaux  in- 
déterminables. L'ancien  glacier  du  Gifîre  est  venu 
buter  là  et  y  a  laissé,  outre  un  grand  dépôt  argi- 
leux, une  surface  polie  au  sud-est.  Quoiqu'on  dise 
Albanis  Beaumont,  on  n'a  pas  la  preuve  que  notre 
mamelon  eut  un  château-fort  au  moyen  âge  (1). 
Une  chapelle,  sous  le  vocable  du  Saint-Sacrement, 

(1)  Arcli.  de  Turin.  —  Visites  des  évèques  de  Genève. 

(2)  Au  xii"  siècle  le  bourg'de  Taninge,  dit  M.  Beaumont, 
était  déjà  fermé  de  hautes  murailles  flanquées  de  tours  et 
défendu  par  un  château  dont  il  ne  reste  que  quelques  masu- 


15 

fondée  le  10  juin  lG32,Ducrettet  notaire, par  noble 
François  de  Cliignin,  y  subsiste  jusqu'en  1794. 
Jolie  vue  sur  la  vallée.  A  son  flanc  sud-occidental 
fut  construite  la  Voie-Neuve,  à  la  fin  de  l'autre 
siècle,  chemin  qui  a  succédé  à  un  antique  sentier 
dont  on  aperçoit  les  traces  parmi  les  broussailles 
et  dont  une  branche  descendait  vers  le  Foron  pour 
atteindre,  par  un  pont  en  bois,  le  hameau  des 
Vuavres. 

Chapelle  de  sainte  Anne 

Au  sommet  de  la  place  et  sur  les  bords  du  Fo- 
ron, voici  un  vieil  édifice  avec  beffroi  aplati  en 
oignon,  une  sorte  de  clocher  à  la  russe.  C'était  une 
chapelle  dédiée  à  la  mère  de  la  Vierge  Marie.  Un 
cartouche  en  pierre  de  la  façade  porte  le  millésime 
1583.  Suivant  une  légende,  ce  fat  à  la  suite  d'une 
grande  inondation  qu'on  aurait  bâti  là  une  cha- 
pelle protectrice.  Son  histoire  n'est  bien  connue 
qu'à  partir  de  1606,  année  où  le  conseil  de  ville 
fondait  une  rente  de  40  florins  annuels  «  pour  re- 
cevoir les  prédicateurs  de  carême.  »  La  chapelle 
devint  comme  une  succursale  du  culte,  on  y  chan- 
tait, fêtes  et  dimanches,  les  Vêpres  fondées  en 
1727  par  la  comtesse  de  Taninge,  dame  Marguerite 
d'Arestel.Unie  à  la  régence  du  Saint-Esprit  (celle- 

res  et  qui  fut  détruit  par  les  barons  de  Faueigny,  les  habi- 
tants ayant  refusé  d'obéir  aux  ordres  de  ces  princes  pour  se 
lier  avec  le  seigneur  de  Vercliei.  (Description  des  Alpes, 
II,  129.) 
Beauniont,  suivant  son  habitude,   ne  cite  aucune  source. 


16 

ci  école  publique) ,  sainte  Anne  eut  des  recteurs 
qui  furent  en  même  temps  les  instituteurs  ou 
régents  jusqu'à  la  Révolution  (1).  Après  avoir  été 
un  instant  le  temple  de  la  Raison ,  où  se  tenaient 
les  assemblées  populaires,  l'édifice  reprit  sa  desti- 
nation religieuse  qu'il  perd  en  1833.  Rappelons 
que  vers  1G38,  les  évéques,  députés  pour  informer 
sur  la  béatification  de  saint  François  de  Sales, 
savoir  André  Frémiot,  archevêque  de  Bourges, 
Jean-Pierre  Camus,  évêque  de  Belley,  et  dom 
Juste  Guérin,  «  choisirent,  pour  faire  les  enquêtes 
en  Faucigny,  la  chapelle  de  sainte  Anne,  à  Ta- 
ninge.  On  y  entendit  137  témoins, dont  environ  80 
répondirent  en  attestant  un  ou  deux  miracles  sous 
la  foi  du  serment  (2).  »  Ce  palladium  de  la  bour- 
gade est  aujourd'hui  une  scierie  avec  habitation 
du  propriétaire. 

Jaquemart 

Avant  de  quitter  la  place  pul)hquc  n'oubhons 
pas  feu  l'Hôtel-de- Ville  et  sa  cloche  appelant  les 
plaideurs  aux  audiences  du  juge  du  mandement. 
L'horloge  publique,  auparavant  â  Sainte-Anne, 
avait  pour  compagnon  Jaquemart,  le  gai  sonneur 
des  heures.  Le  vieux  serviteur  municipal  est  main- 
tenant â  la  retraite,  mais  il  aime  encore  la  foule  et 
le  bruit.  Il  faut  le  voir,  le  lendemain  de  la  vogue, 
faisant  avec  entrain  son  tour  de  la  ville  en  habit  à 

(1)  Arch.  de  la  mairie  et  du  presbytère. 

(2)  Pouvoir  de  saint  François  de  Sales.  —  Annecy,  1865, 
in-8°,  chez  Burdet. 


17 

épaulettes,  chapeau  gancé,  bottes    à    l'écuvère. 
Toujours  populaire,  Jaquemart. 

Le  Foron 

Traversons  sur  le  vieux  pont  notre  torrent.  Fo- 
ron du  gaulois^/b/' (amont),  et  de  o/i  (eau),  l'eau 
d'en  haut  ou  le  torrent.  11  a  ses  jours  de  colère. 
Ainsi,  en  juillet  1571,  il  emporte  le  pont,  des 
moulins,  des  maisons.  Citons  aussi  les  dates  :  20 
novembre  1825,  2  septembre  1853,  1*"''  novembre 
1859.  La  crue  de  1853  est  décrite  en  ces  termes 
dans  une  délibération  du  conseil  municipal  :  «  Un 
sac  d'eau  tombé  sur  la  montagne  a  grossi  Foron  au 
point  qu'il  s'est  répandu  de  toutes  parts  en  em- 
portant les  artifices  et  presque  toute  la  promenade 
publique  avec  les  arbres  séculaires  c|ui  en  faisaient 
l'ornement.  Il  s'est  replié  ensuite  sur  la  rive  gau- 
che où  il  a  rompu  une  digue  en  pierres  de  taille, 
construite  à  grands  frais,  il  y  a  douze  ans,  pour 
protéger  la  route  provinciale.  »  Plus  fortement 
digue  que  jamais,  le  fougueux  torrent  se  rabat  sur 
son  lit  qu'il  creuse  profondément  en  mettant  à 
découvert  un  banc  de  grès  houiller. 

La  villa  Humbert 

Au  débouché  du  pont,  voici,  sur  des  terrasses 
disposées  en  parterre,  le  Clos-du-Chalet,  une 
belle  résidence  créée  en  1856-1857,  par  M.  Hum- 
bert, dans  l'ancien  parc  des  comtes  de  Taninge. 


18 

Le  7  août  1859,  le  comte  de  Cavour,  venant  de 
Chamonix  par  le  col  d'Anterne,  avec  un  cousin, 
M.  de  la  Rive,  l'intendant  Bergoin  et  le  guide 
Auguste  Balmat,  arrive  â  Taninge.  Grand  dîner  à 
la  villa,  dîner  auquel  sont  conviés  les  notables  de 
la  ville.  M.  de  Cavour  parla  peu,  écouta  bien,  se 
montra  gracieux.  Pas  un  mot  de  politique  :  crai- 
gnit-il, le  célèbre  ministre,  de  laisser  échapper 
son  secret,  car  lui  seul  savait,  à  cette  heure,  que 
dans  quelques  mois  la  contrée,  berceau  de  la  fa- 
mille royale,  cesserait  d'être  italienne  ?  Il  passa 
ici  deux  jours.  Le  24,  même  mois,  viennent  à  leur 
tour  les  princes  de  Savoie,  Humbert  et  Amédée, 
accompagnés  du  géologue  Sismonda.  Les  princes 
sont  gais,  enjoués,  comme  des  écoliers  en  vacan- 
ces. Le  futur  roi  d'Italie  cause  de  chasse  et  de  la 
faune  des  Alpes  ;  le  duc  d'Aoste  joue  au  billard  et 
bat  son  monde  au  carambolage.  De  Taninge  les 
fils  de  Victor-Emmanuel  vont  à  Sixt,  d'où,  reve- 
nus à  Samoëns,  ils  assistent  à  une  fête  de  nuit,  au 
milieu  des  illuminations  et  de  l'allégresse  géné- 
rale. 

Le  Clos-du-Chalet  occupe  les  dépendances  du 
château  des  comtes  de  Taninge,  comme  nous  l'a- 
vons dit.  Ce  manoir,  acquis  par  la  commune  de  la 
marquise  du  Wache,  en  1850,  fut  vendu  à  M. 
Humbert  30,000  francs,  le  21  mars  1857.  Le 
château,  que  le  nouveau  propriétaire  fit  raser, 
s'élevait  là  où  se  montre  aujourd'hui  la  caserne 
de  la  gendarmerie.  Il  était  de  l'autre  siècle,  à  toit 


19 

aigu  d'ardoises  et  comprenait  :  «  au  rez-de-cliaus- 
sée,  trois  caves,  une  cuisine,  lavoir  et  chambre 
voûtée  ;  au  premier  étage,  cinq  chambres,  une 
chapelle,  archives  voûtées  ;  au  deuxième  étage, 
sept  chambres,  deux  greniers  à  plafond,  galetas 
au-dessus.  »  L'on  verra  au  Decument  XV  la  gé- 
néalogie de  ses  anciens  habitants. 


'o' 


Hospice  des  Capucins 

Au  XVII*'  siècle,  les  Pères,  le  plus  souvent  des 
Cordeliers  de  Cluses,  qui  venaient  prêcher  le  ca- 
rême â  la  chapelle  de  sainte  Anne,  logeaient  à 
l'hôtellerie  (la  Croix -Blanche).  Frappé  de  cet 
inconvénient,  un  marchand,  Claude  Desbois,  leur 
donna  sa  maison  appelée  dès  lors  V Hospice  des 
Capucins.  C'est  aujourd'hui  l'auberge  Pessat. 

L'Ecole  du  Saint-Esprit 

On  passeaubas  du  Clos-du-Chalet  et  l'on  atteint, 
à  l'angle  sud-ouest,  la  croix  dite  du  Saint-Esprit. 
Ce  nom  l'appelle  le  souvenir  de  la  première  école 
publique  du  pays  dont  la  maison  se  trouvait  là. 
«  Par  acte  du  28  avril  1632,  Delagrange  notaire, 
Jean  fils  de  Pierre  Roget,  fondait,  dans  la  chapelle 
de  sainte  Anne,  un  autel  dédié  au  Saint-Esprit,  à 
charge^par  le  recteur  qui  sera  nommé,  d'enseigner 
la  jeunesse  et  d'y  célébrer  la  messe  les  jours  fé- 


20 

riaux.  »  La  Régence,  ainsi  que  s'appelait  l'insti- 
tution, prospéra.  Jean  Roget  avait  donné  à  cette 
fin  quatre  journaux  de  terre  au  Cruat,  une  mon- 
tagne aux  VerchèreSj  une  vigne  à  Cliàtillon  ;  cinq 
cents  florins,  plus  une  maison  et  son  jardin,  lieu 
dit  vej^s  la  Tour.  Ces  dons  s'accrurent,  dans  la 
suite,  de  plusieurs  fondations  particulières  îi  charge 
de  messes.  Jusqu'à  1793  cette  école  eut  huit  ins- 
tituteurs ecclésiastiques,  les  Révérends  François 
Pavy,  Benoît  Delarieu,  François  Delarieu,  Jean- 
François  Delagrange,  Claude  Chastry,  Bernard 
Bel,  Jean-Baptiste  Martin  et  Jean-Baptiste  Briffoz. 
Dès  lors,  ce  furent  des  instituteurs  laïcs  jusqu'en 
1833,  année  où  l'on  confia  l'instruction  primaire 
aux  Frères  des  écoles  chrétiennes.  (Arch.  de  la 
mairie  et  du  presbytère  de  Taningc.) 

Maison  Pellis 

Tout  auprès,  sous  le  n°  4092,  se  montrait  la 
maison  des  Pellis,  aujourd'hui  à  M.  Basile  Orsat. 
On  trouve  les  notaires  Jean  et  Jacques  Pellis  ; 
ensuite  Jean  Pellis,  docteur  en  droit,  en  1G93, 
marié  à  Marie  Delagrange  ;  enfin,  l'avocat  Jean- 
François  'Pellis,  marié  à  Charlotte-Françoise  Jo- 
rand.  Josephte  Pellis,  l'une  de  leurs  quatre  filles, 
eut,  dans  le  partage  du  7  avril  1734,  quatre  jour- 
naux de  terre  au  Clos-Devant. 


21 

Bregil.  La  Tour 

Vient  ensuite  Bregil  ou  Brésil  et  la  Toui\  petit 
faubourg  où  se  voit,  avec  de  jolies  demeures,  un 
superbe  moulin  à  turl)ine,  dirigé  par  M.  Jean- 
Claude  Bel.  Ce  nom  de  La  Tour  semble  remémo- 
rer quelque  construction  féodale;  mais  légende  et 
manuscrits  sont  muets. 

A  Bregil  demeura,  pendant  près  de  deux  siècles, 
la  branche  cadette  des  delà  Grange  ou  Delagrange, 
domaine  acquis  d'un  François  Pittet,  le  29  mars 
1598,  Deronis  notaire,  pour  3,300  florins.  Là  se 
sont  succédé,  de  père  en  fils,  au  sein  d'une  fa- 
mille nombreuse,  les  notaires  Aimé,  François, 
Jean,  autre  François  et  Jean-Claude  Delagrange  ; 
ils  s'allièrent,  par  mariage,  aux  familles  Carrier, 
DumuUin,  Bastian,  Famel,  Antlioine,  Bel,  Dû- 
ment, de  Verdale,  Presset,  etc.  On  trouve  Fran- 
çois-Joseph Delagrange,  avocat,  François-Louis- 
Marie,  sénateur,  et  Joseph -Marie,  procureur  à 
Bonne  ville.  Ce  dernier  vend  Bregil  le  3  septembre 
1774,  M*'  Jean- Claude  Delagrange  notaire,  au  no- 
taire François-Joseph  Jacquier.  A  Bonne  ville,  les 
Delagrange  donnèrent  des  femmes  aux  familles 
Bastian,  Décret,  Jacquier,  Pacthod,  Rey,  etc.  A 
cette  branche  appartiennent  dom  Claude  Dela- 
grange ,  religieux  du  Saint  -  Bernard  ,  prieur 
d'Aulps  et  de  Chésery,  et  Claude- Jacques  Dela- 
grange, curé-doyen  de  Viry. 


22 


Haute- Ville 

Remontons  le  quartier  qui  s'élève  en  côte  sur  les 
premiers  gradins  de  la  montagne.  Voici  d'abord, 
au  lieu  dit  en  Bellegarde,  François  Lullin,  tour- 
neur de  son  état.  Ce  beau  vieillard  vous  apprendra 
qu'il  descend,  par  une  branche  émigrée  de  Ge- 
nève à  la  Réformation,  des  nobles  Lullin  de  cette 
ville,  «  la  plus  ancienne,  dit  Galifïe,  de  toutes  nos 
familles  genevoises  actuelles.  La  branche  aînée  fut 
]:)roscrite  par  le  parti  intolérant  (1).  »  Nos  Lullin, 
de  Taninge,  avant  de  s'établir  ici,  il  y  a  un  siècle 
et  demi,  demeuraient  à  Loëx,  près  Fillinges. 
Grillet  rappelle  cette  origine  en  parlant  de  Jean 
Lullin,  né  à  Taninge  le  20  février  1729,  et  qui  fut, 
à  Chambéry,  un  libraire-éditeur  de  renom  (2). 

Ce  vieux  faubourg  éparpille  ses  maisons  et  ses 
martinets  sur  un  sol  inégal  coupé  de  murgiers. 
Les  pierres,  dont  sont  formés  les  murs  secs,  spnt 
toutes  de  ce  calcaire  brèche  de  la  haute  monta- 
gne qui  domine  l'endroit.  La  présence  de  ces  blocs, 
comme  l'aspect  des  lieux,  accusent  un  ancien 
éboulement.  La  catastrophe  aurait  eu  pour  point 
do  départ  cette  dent  sans  nom  qui  précède  le  pic 
de  Marcelly,  dent  qui  se  montre  encore  fière, 
sinon  menaçante  ;  heureusement  les  couches  s'in- 
clinent vers  l'intérieur  du  massif.  Il  y  a,  sur  cet 

(1)  Familles  genevoises^  p.  83. 

(2)  Diction.  III,  401. 


23 

événement,  une  tradition  dont  nous  parlons  plus 
loin.  En  amont  de  ce  quartier,  au  lieu  dit  Epi- 
nettesj  jaillit  du  sol  une  source  assez  abondante 
pour  alimenter  d'une  excellente  eau  les  cinq  fon- 
taines de  la  ville. 

Quittons  la  ville  haute  et,  longeant  le  nant  de 
Croyère,  rentrons  dans  la  ville  basse  par  le  fau- 
bourg qui  avoisine  le  Foron.  Ici  furent  autrefois 
les  meilleurs  moulins  du  pays  avec  le  grand  four 
banal. 

Voici  maintenant  la  rue  des  Arcades,  rue  bor- 
dée à  droite  de  maisons  à  jardins  qui  furent  les 
demeures  d'anciens  bourgeois,  et,  à  gauche,  d'une 
ligne  de  maisons  avec  magasins  et  ateliers  ornés 
de  portiques.  Cette  rue  aboutit  à  la  partie  orien- 
tale du  bourg,  au  débouché  du  val  des  Gets  et  de 
la  vallée  d'Aulps,  quartier  peuplé  d'auberges  et 
fort  commerçant.  Entrepôt  d'ardoises  de  Mor- 
zine.  Les  carrières  fournissent  par  an  deux  mil- 
lions de  ces  ardoises  ;  le  marché  principal  est  à 
Taninge.  Les  grosses,  de  beaucoup  plus  nom- 
breuses, vendues  vers  1873  jusqu'à  45  francs  le 
millier,  coûtent,  en  1886,  de  30  â  33  francs.  Le 
haut  de  ce  faubourg,  au  pied  du  rocher,  s'appelle 
à  la  Pendue,  nom  patibulaire  dont  l'origine  est 
perdue,  mais  qui  doit  rappeler  quelque  tragique 
événement.  Ici,  pour  traverser  la  ville,  la  route 
nationale  emprunte  la  route  dite  de  Sixt  à  An- 
nemasse.  Cette  dernière  route,  créée  vers  1853, 
aux  fiais  des  communes  riveraines,  a  coûté  ii  la 


24 

commune  de  Taninge,  pour  sa  part,  cinquante 
mille  francs.  Voie  très  fréquentée  ;  les  comptages 
des  ponts  et  chaussées  donnent  80  colliers  par 
jour. 

Le  marché  du  jeudi,  huit  foires,  des  banques- 
escomptes  donnent  au  trafic  local  une  vive  impul- 
sion (1).  Outre  les  animaux  domestiques  et  leurs 
produits,  on  vend  des  écorces,  planches,  bois  de 
chaufïage,  bois  d'oeuvre  pour  charpente,  charro- 
nage,  menuiserie,  des  rcâteaux,  etc.  Il  y  a  une 
brasserie,  des  martinets,  des  scieries,  des  taillan- 
deries, des  tanneries,  etc.  Deux  foires  de  poulains. 
Les  mulets  et  mules  de  Taninge  sont  très  deman- 
dés en  Piémont,  en  Dauphiné  et  jusqu'en  Espa- 
gne ;  la  race  est  à  la  fois  fine  et  robuste. 

La  première  moitié  de  ce  siècle  jusqu'en  1860 
(année  h  laquelle  s'arrêtent  nos  recherches),  le 
conseil  communal  et  l'initiative  individuelle  ont 
été  d'une  activité  remarquable.  Après  la  construc- 
tion de  cette  grande  église  et  du  presbytère  sont 
venus  divers  travaux,  embellissements,  institu- 
tions. De  ce  nombre  sont  :  les  bâtiments  scolaires, 
fontaines,  quais-digues,  éclairage  de  la  ville,  etc. 
Ont  été  établies ,  la  gendarmerie  (  carabiniers 
royaux)  en  1822,  la  musique  en  1838,  la  pliarma- 


(1)  Deux  courriers  et  deux  diligences  par  jour.  —  Il  y  a 
soixante  ans,  le  service  de  la  poste  aux  lettres  se  i'aisait  pav 
un  pédon  venant  de  Bonneville  à  Taninge  deux  fois  i:)ar 
semaine. 


25 

cie  en  1839,  la  compagnie  des  pompiers  en  1844, 
la  société  pliilanthropique  en  1853,  etc.,  le  tout 
sans  subvention  du  département  ni  de  l'Etat.  Ce 
mouvement  s'est  accentué  encore  depuis  1860, 
notamment  en  matière  de  voirie.  Ainsi  les  con- 
quêtes du  progrès  s'enchaînent  les  unes  aux  au- 
tres ;  chaque  génération  apporte  son  contingent 
pour  en  transmettre  l'héritage  aux  descen- 
dants (1). 

(1)  En  1848,  les  trois  mandements  réunis  de  Taninge, 
Saint-Jeoire  et  Samoëns  forment  un  collège  électoral  pour 
nommer  un  député  au  parlement  Sarde.  La  votation  se  fit 
dans  notre  bourg.  On  élut  le  baron  Georges-Marie  Alla- 
mand  de  Sixt,  ancien  juge  du  mandement  de  Taninge,  et, 
successivement,  l'avocat  François  Bastian,  l'ingénieur  Som- 
meiller, le  comte  de  la  Flécher e. 


26 


II 


Industrie  et  mœurs.  —  La  mine  de  charbon.  —  Anciennes 
forges  et  maîtres  fabricants.  —  La  chaudronnerie.  — 
Ouvriers  en  bâtiment  ;  colonie  genevoise.  —  Emigration 
et  millionnaires.  —  Mouvement  de  la  population.  — 
Familles  anciennes  et  familles  modernes. 

Avant  de  commencer  nos  promenades  par  monts 
et  par  vaux,  un  mot  sur  la  vie  industrielle  du  pays 
dans  le  passé  et  au  temps  présent. 

Voici  d'abord  un  produit  naturel  du  sol  qui,  s'il 
se  présentait  dans  les  conditions  voulues,  serait  de 
nature  à  améliorer  considérablement  la  situation 
économique  de  la  vallée.  A  quelques  cents  mètres 
en  amont  de  la  ville,  les  gorges  du  Foron  mon- 
trent un  cliétif  hameau  appelé  Vers  les  Vuovres. 
Là,  sur  les  deux  rives  du  torrent  affleure  un  char- 
bon fossile,  mine  qui,  dans  ce  siècle,  a  été  plus 
d'une  fois  l'objet  de  recherclies,  jamais  d'une  ex- 
ploitation régulière.  Signalé,  dès  la  fin  de  l'autre 
siècle  par  le  Journal  de  Genève,  exploré  dès  lors 
par  des  personnes  du  pays,  par  un  Anglais,  M. 
Farr,  ce  gisement  fut  étudié  par  les  géologues  vers 
1850,  au  moment  qu'un  autre  étranger,  M.  Mar- 
chand, y  faisait  des  fouilles.  On  a  constaté,  en  cette 


27 

localité, la  présence  de  roches  triasiques(cargnieule 
et  g3i3se),  et,  plus  bas^  le  grès  liouiller  bien  carac- 
térisé. Ce  dernier  terrain  renferme  des  végétaux 
déclarés  identiques  aux  espèces  du  terrain  liouil- 
ler. M.  Heer  regarde  Taninge  comme  l'endroit  le 
plus  riche  en  plantes  fossiles  et  il  en  donne  la 
liste  (1). 

D'autre  part,  M.  François  Burtin,  de  Taninge, 
ingénieur  des  mines,  a  examiné  ce  bassin  dans  un 
rapport  manuscrit  adressé,  en  1856,  au  directeur 
des  mines  de  Saint-Etienne.  Il  explique  géologi- 
quement  la  formation  de  ce  charbon,  dans  les  con- 
ditions où  ce  dernier  se  trouve  relativement  aux 
roches  cristallines  delà  chaîne  des  Alpes,  et  il  dit 
c^ue  l'absence  de  principes  gazéïfiables  doit  le  faire 
placer  parmi  les  anthracites,  espèce  de  charbon 
qui  se  rapproche  plus  ou  moins  de  la  houille.  En- 
fin, après  avoir  fait  l'historique  des  recherches, 
M.  Burtin  termine  par  ces  considérations  :  «  Il  est 
(le  charbon  des  Vuavres)  d'un  noir  grisâtre,  bril- 
lant, à  texture  feuilletée  ;  il  a  une  densité  qui 
varie  entre  1.60  et  1.70;  il  brûle  en  laissant  une 
cendre  grisâtre,  ne  s'agglutinant  pas,  impropre  à 
la  fabrication  du  coke.  Pour  brûler,  il  exige  un 
courant  d'air  continu,  de  sorte  que  le  menu  de  ce 

(1)  Alph.  Favre,  Recherches  géologiques,  II,  §302.  Nous 
avons  donné  au  musée  d'Annecy  plusieurs  de  ces  emprein- 
tes végétales.  Il  s'y  est  trouvé  un  échantillon  de  Sigillarla 
qui,  d'après  M.  Rovon,  manquait  dans  les  plantes  fossiles  de 
la  Savoie.  (Lettre  du  8  décembre  1882.) 


28 

combustible  serait  sans  emploi  ;  mais,  avec  les 
procédés  comius  d'agglomération ,  on  pourrait 
l'utiliser  avec  avantage.  Le  charbon  de  Taninge, 
moins  utilisable  pour  les  forges,  peut,  selon  moi, 
être  employé  dans  les  hauts  fourneaux  pour  cuire 
la  chaux,  pour  le  chauffage  domestique,  chauffage 
des  chaudières,  etc.  Il  serait  à  souhaiter  qu'une 
compagnie  riche  se  mît  à  faire  des  recherches  acti- 
ves pour  connaître  l'allure  et  la  richesse  du  gîte. 
Cette  mine  est  d'un  accès  facile  et,  à  très  peu  de 
frais,  on  établirait  une  bonne  route  pour  venir  en 
ville.  Je  suis  convaincu  que  des  hommes  de  l'art, 
visitant  soigneusement  ces  montagnes,  y  décou- 
vriraient d'autres  gîtes  très  utiles  et  peut-être 
abondants,  tels  que  minerais  de  fer,  de  plomb  ou 
d'étain.  » 

Une  tentative  d'exploitation  a  été  faite,  en  1878, 
par  M.  Antoine  Laroche  ;  la  mine  fut  attaquée 
vigoureusement  par  trois  galeries,  une  sur  la  rive 
droite,  deux  sur  la  rive  gauche.  On  recueille  quel- 
ques beaux  échantillons,  on  lance  un  pont  sur  le 
torrent,  on  construit  un  four  à  plâtre.  Mais,  faute 
de  capitaux,  à  ce  qu'il  parait,  ce  dernier  essai  ne 
réussit  pas  mieux  que  les  autres. 

Si  l'on  remonte  à  deux  ou  trois  siècles,  on  trouve 
que  le  vallon  des  Vuavres  avait  une  usine  où  l'on 
fabriquait  des  faux  et  autres  instruments  à  l'usage 
de  l'agriculture.  Ces  outils,  dit  un  écrivain  du 
XVII"  siècle,    Augustin    Cliiesa,    étaient    l'objet 


29 

d'un  commerce  considérable  tant  en  Savoie  qu'en 
Piémont  et  en  Lombardie  (1). 

((  Taninge  borgo  non  molto  grande  ma  assai 
populato  come  quello  che  eccede  1,500  persone, 
ove  si  fabricano  e  si  vendono  le  falci  le  quali 
non  solamente  per  tuta  la  baronia  di  Faucigny  et 
Savoja,  ma  anche  per  Lombardia  e  Piemonte  in 
tanta  quantità  si  distribuiscono,  ch'  alcuni  hanno 
creduto  baver  da  esse  la  provincia  il  nome  di 
Falciniacum  riportato.  »  (Corona  reale^  II,  89). 

Jacques  du  Mullin,  «  maistre  feseur  de  daux  et 
dailles,  »  fabriquait  ici  des  faux  portant  la  mar- 
que d'un  rasoir  surmonté  du  soleil.  Des  rivaux  lui 
prennent  sa  marque,  il  réclame  ;  le  duc  de  Savoie 
lui  accorde  le  privilège  (1578)  (2).  Au  nombre  des 
maîtres  «  faucheurs  ou  faucheux,  »  comme  on 
appelait  ces  fabricants,  citons  :  Aimon  Foncet, 
Jean  Dessuet,  Jean-François  Pittet,  Joseph  Moge- 
nier,  etc.  Jean  Roget,  l'mi  d'eux,  travailla  aux 
forges  de  Vizille  pour  le  fameux  Lesdiguières.  Le 
gouverneur  du  Daupliiné  en  fut  très  content.  Par 
un  certificat  élogieux,  délivré  à  ce  Taningeois,  il 
déclare  qu'il  l'a  servi  fidèlement  deux  ans  (20 
août  1612)  (3). 

Le  fer,  employé  par  nos  ouvriers,  provenait  sans 
doute  de  l'usine  de  Sixt,  celle-ci  créée  par  l'ab- 

(1)  GriUet,  Diction.  III,  p.  403. 

(2)  Arch.  de  Turin,  sect.  III,  reg.  n°  17. 

(3)  Arch.  de  la  famille  Roget. 


30 

baye.  Cependant  la  ruche  de"  nos  forgerons  avait 
essaimé.  D'après  une  légende,  quelques-uns, 
comme  Joseph  Foncet,  s'en  allèrent  en  Allema- 
gne, emportant  avec  eux  le  secret  de  leur  art.  Un 
autre,  Jean  Ducrest,  part  pour  le  Dauphiné;  il 
obtient  d'Henri,  duc  de  Genevois,  la  marque  de 
fabrique,  «  un  dauphin  autour  duquel  il  gravera 
son  nom,  »  et  il  épouse  Luciane,  sœur  de  l'avocat 
Jean  Pellis.  En  1639,  il  demeurait  à  Voiron  où  il 
fabriquait  «  des  faux  belles  et  bonnes  qu'on  débi- 
tait dans  tout'le  royaume  de  France.  »  Un  jour,  le 
roi  Louis  XIII  se  trouvant  au  château  du  sire  de  la 
Buisse,  voulut  visiter  les  forges  de  Jean  Ducrest 
et  demanda  à  voir  confectionner  une  faux  ;  ce  qui 
fut  fait.  Charmé ,  le  monarque  fait  distribuer 
quelques  pièces  d'or  aux  ouvriers  et  confirme  au 
patron  la  possession  de  la  marque  du  dauphin 
couronné.  Ses  descendants  ont  continué  là  cette 
profession  jusqu'à  1836.  Leur  aciérie  de  la  Tivo- 
liére  était  devenue  célèbre.  De  nos  jours  la  famille 
est  représentée  par  M.  Camille  Ducrest,  comman- 
dant de  cavalerie  en  retraite,  et  par  M.  Louis 
Gautier,  président  à  la  Cour  d'appel  de  Grenoble, 
fils  d'Aspasie  Ducrest  ;  tous  les  deux  sont  venus  à 
Taninge  et  nous  les  avons  accompagnés  vers  les 
Vuavres.  Un  Louis  Ducrest  et  son  camarade 
nommé  Rophillie,  de  Taninge,  émigrèrent  en 
Espagne  d'où  ils  ne  sont  pas  revenus  (1). 

(1)  Arch.  de  la  famille  Ducrest. 


31 

Le  nom  de  Vuavres  ou  Forges  est  resté  à 
l'endroit  qui,  autrefois,  s'appelait  en  Pellis.  Notre 
houille  n'aurait  pas  été,  ce  semble,  employée  dans 
ces  martinets.  Les  clouteries  et  forges  qui  se 
trouvaient  à  Taninge  en  1782,  consommaient,pour 
faire  du  charbon,  deux  mille  chariots  de  bois  qai 
provenait  en  partie  de  Sixt  (1).  On  ne  fabrique 
plus  de  faux  dans  notre  bourg,  mais  la  taillande- 
rie prospère  toujours. 

Il  y  eut  aussi,  à  une  époque,  les  travailleurs  en 
cuivre,  et  l'on  faisait  un  commerce  assez  actif 
d'ustensiles  fabriqués  avec  ce  métal.  L'un  d'eux, 
Jean  Foncet,  s'établit,  dans  l'autre  siècle,  à  Saint- 
Jeoire,  où  il  fit  de  bonnes  affaires.  Son  fils,  Jean- 
Joseph,  excellent  jurisconsulte  et  conseiller  d'Etat, 
est  la  tige  des  barons  Foncet  de  cette  dernière 
ville.  Un  Joseph  Avril,  bourgeois  de  Taninge  et 
chaudronnier,  partit  pour  l'Alsace  et  demeura  à 
Bïichelberg.  Son  fils,  Claude  Avril,  était,  en  1773, 
greffier  de  S.  A.  le  prince  de  Heitersheim,  dans  le 
Palatinat  (2). 

Une  autre  industrie,  toujours  en  vigueur,  c'est 
l'art  du  bâtiment.  Suivant  Albanis  Beaumont, 
cette  profession  remonterait  jusqu'aux  Burgondes. 
«  C'est  à  cet  amour  pour  le  travail,  dit-il,  qu'il 
faut  attribuer  l'aisance,  la  propreté  et  le  degré 
d'instruction  que  l'on  observe  dans  cette  partie  du 

(1)  Arch.  de  la  mairie  de  Taninge. 

(2)  Areh.  de  la  mairie  de  Taninge. 


32 

Faucigny.  Chaque  homme  qui  sort  de  chez  lui 
pour  aller  exercer  au  dehors  l'état  de  maçon  ou  de 
tailleur  de  pierre,  rapporte,  dans  l'année,  une 
moyenne  de  250  livres,  et,  comme  chaque  prin- 
temps il  sort  de  la  vallée  quinze  cents  hommes,  il 
y  rentre  ainsi  plus  de  trois  cent  mille  livres»  (1). 

Le  chantier  principal  est  à  Genève.  A  partir  de 
1850,  époque  où  l'enceinte  fortifiée  a  été  rasée, 
cette  ville  a  doublé  sa  population.  Or,  elle  a  eu 
jusqu'à  trois  cents  travailleurs  de  Taninge.  Plu- 
sieurs d'entre  eux,  devenus  contre-maîtres,  entre- 
preneurs, architectes,  se  sont  créé  une  honnête 
aisance  et  y  sont  demeurés.  Ils  conservent  entre 
compatriotes  des  relations  aimables.  Travail,  hon- 
neur, probité,  voilà  leur  devise  ;  un  bon  exemple 
à  toute  la  colonie.  Cependant  le  souvenir  de  la 
patrie  est  resté  vivant  dans  les  cœurs.  Des  bords 
du  lac  on  aperçoit  la  grande  Pointe  de  Marcelly. 
Lorsque  l'été  arrive,  ils  songent  aux  parents,  à  la 
maison  natale.  Une  excursion  est  arrêtée  et  vite  en 
voiture. 

Laissons  l'un  d'entre  eux  raconter  à  sa  manière 
leur  arrivée  à  Taninge  :  «  Nous  entrons  dans  une 
vallée  resserrée,  les  rochers  nous  surplombent,  le 
ruisseau  coule  au  fond  du  ravin,  le  paysage  est 
splendide.  Les  vigies,  perchées  sur  l'impériale, 
signalent,  dans  le  lointain,  le  clocher  de  la  ville  : 
nous  y  voilà.  Mais,  que  se  passe-t-il  ?  Des  raes- 

(1)  Op.  cit.  II,  127,  129. 


33 

sieurs  en  barrent  l'entrée,  des  tables  sont  dressées 
sur  la  place,  on  tire  les  boîtes.  Y  a-t-il  fête  ?  oui^ 
c'est  la  fête  de  tout  le  monde.  Ils  ont  appris  le 
projet  de  leurs  parents  et  amis,  ils  les  reçoivent 
dignement.  C'est  le  maire,  c'est  le  notaire  qui  nous 
souhaitent  la  bienvenue.  Notre  président,  dit  le 
Petit-Gris  (M.  Pierre  Grange),  qui  a  la  parole  à 
son  commandement,  leur  répond.  On  trinque,  on 
boit,  on  retrinque,  en  un  mot  l'on  est  heureux.  La 
musique  de  cuivre  s'en  mêle  et  nous  accompagne  à 
l'hôtel.  Bref,  la  fête  est  complète.  »  (Souvenirs 
d'une  promenade  dans  la  vallée  du  Giffrej  11 
pages  in-8°.) 

Nos  émigrants  ont  abordé  les  grandes  villes  de 
France  :  Grenoble,  Lyon,  Marseille,  Bordeaux, 
Paris,  etc.  A  Paris,  où  elle  prospère,  la  colonie 
des  enfants  du  pays  vient  de  se  grouper  en  une 
Société  de  secours  mutuels  portant  le  titre 
^  Union  fraternelle  delà  vallée  du  Giffre,  sous  la 
présidence  de  M.  Bourgoin,  négociant.  Plusieurs 
sont  allés  en  Algérie,  en  Amérique  et  jusqu'en 
Austrahe.  La  famille  d'André  Burtin  possède  à 
Novo  (Illinois)  un  domaine  agricole  valant  deux 
millions  de  dollars.  Le  récit  de  toutes  ces  émigra- 
tions serait  trop  long  (1). 

Au  groupe  des  voyageurs  en  France,  sous  le 
régime  sarde,    appartiennent   M.   Humbert,   an- 

(1)  Elles  méritent  une  notice  spéciale  dont  nous  recueLllons 
les  éléments. 


34 

cieiî  négociant  en  bois,  et  M.  Kubin  Marie- Au- 
guste, né  au  Châtelard,  près  Taninge.  Ce  dernier, 
pauvre  et  orphelin,  partit  fort  jeune  pour  Paris. 
Plus  tard,  il  gagna  le  Pérou  d'où  il  est  revenu,  il  y 
a  quelques  années,  possesseur  de  dix-huit  cent 
mille  francs.  Il  vient  de  mourir  céliljataire  après 
avoir  testé  ;  il  laisse  5,000  francs  à  chacun  des 
hospices  de  Saint-Sigismond,  de  Cluses  et  d'An- 
necy, ainsi  C|u'une  égale  somme  aux  représentants 
de  chaque  branche  collatérale  de  sa  famille  ;  il 
donne  25,000  francs  à  la  ville  do  Lima,  «  en  re- 
connaissance, dit-il,  de  l'amitié  que  j'ai  reçue  dans 
ce  pays  où  j'ai  fait  ma  fortune.  »  Enfin,  il  crée 
pour  ses  héritiers  les  hospices  de  Paris. 

Mais  ces  départs  multipliés  entraînent  la  dépo- 
pulation de  nos  villages.  Voici  quelques  chiffres 
qui  le  prouvent  assez.  La  population  de  la  paroisse 
entière  de  Flérier,  y  compris  la  Rivière,  était,  en 
1412,  d'environ  800  âmes  ;  en  17G5,  elle  s'élevait  à 
2,200.  Seule,  la  commune  de  Taninge  avait,  en 
1801,  2,534  habitants,  chiffre  qui  est  allé  en  aug- 
mentant juscju'à  l'année  1844,  où  il  atteignait  le 
beau  chiffre  de  4,200  (1).  Dès  lors,  la  population 
n'a  cessé  de  décroître  ;  elle  ne  compte  plus, 
en  1881,  que  2,253  âmes.  De  1812  à  1822  la 
moyenne  annuelle  des  décès  fat  de  63,  celle  des 
naissances  de  84.  De  1860  à  1870  cette  moyenne 


(1)  Visites  des  évêques,  à  la  Bibliothèque  de  Genève.  — 
Avcli.  de  la  mairie  de  Taninge. 


35 

est  de  70  pour  les  décès  et  de  56  pour  les  naissan- 
ces. Cette  diminution,  que  l'on  constate  ainsi  dans 
la  commune  de  Taninge  seule,  se  rencontre  égale- 
ment dans  les  autres  communes  du  canton, excepté 
à  Côte-d'Arbroz.  Ainsi,  le  canton  de  Taninge  qui, 
il  y  a  quarante  ans,  avait  9,000  habitants,  n'en 
compte  plus  aujourd'hui  que  6,650. 

Si  au  lieu  d'un  petit  canton  des  Alpes  on  re- 
garde le  pays  en  général,  on  voit  la  même  chose 
un  peu  partout.  «  Dans  toute  la  France,  dit  M. 
Leroy-Beaulieu,  la  population  urbaine  est  le  tiers, 
la  population  rurale  est  les  deux  tiers  du  nombre 
total  des  Français.  Or,  depuis  plusieurs  années, on 
remarque  ce  grand  fait  économique,  savoir  :  pro- 
grès constant  de  la  population  des  grandes  villes 
et  décroissance  de  la  population  rurale.  D'autre 
part,  et  pour  le  territoire  envisagé  dans  son  en- 
semble, on  signale  comme  un  symptôme  fâcheux, 
inquiétant  même  pour  un  prochain  avenir,  à  sa- 
voir que  l'accroissement  se  ralentit  progressive- 
ment depuis  1851,  et  que  l'on  peut  prévoir  l'épo- 
que où  cet  accroissement  s'arrêtera  peut-être  pour 
se  transformer  en  un  mouvement  rétrograde. 
L'augmentation  vient  surtout  de  l'émigration 
d'étrangers.  Si  les  moeurs  ne  se  réforment  pas, 
avant  quinze  ou  vingt  ans  nous  n'aurons  plus  au- 
cun excédent  de  naissances  sur  les  décès,  et  il  se 
produira  une  sorte  de  migration  occulte,  mais 
continue  d'éléments  étrangers,  belges,  allemands, 
italiens,  conquérant  la  France  â  la  dérobée,  et. 


36 

dans  quelques  siècles,  l'élément  purement  français 
pourra  ne  plus  être  en  majorité  dans  notre  vieille 
Gaule  ))  (1).  Dieu  nous  en  préserve  ! 

La  lutte  pour  la  vie  et  le  besoin  d'acquérir  un 
peu  d'aisance  ne  sont  pas  le  seul  mobile  de  ce  cou- 
rant des  gens  de  la  campagne  vers  les  villes  ;  il  y 
a  aussi  le  désir  de  devenir  riclie  en  peu  d'années. 
Mais  ce  désir  est-il  bon  ?  La  fortune  a  son  ivresse, 
et  l'une  des  erreurs  du  parvenu  est  de  croire  que 
l'argent  c'est  tout.  D'ailleurs,  ainsi  que  l'a  dit  un 
spirituel  écrivain  :  u  la  fortune,  tant  enviée  de 
ceux  qui  en  sont  privés,  ne  fait  pas  le  bonheur  de 
ceux  qui  l'ont,  parce  que  ceux  qui  l'ont  ne  s'en 
servent  pas  assez  pour  faire  le  bonheur  de  ceux  qui 
ne  l'ont  pas  »  (2).  Enfin,  si  la  spéculation  enricjiit 
vite,  elle  ruine  plus  vite  encore. 

Vu  l'état  économique  dans  lequel  se  trouve 
aujourd'hui  la  vallée  du  Gitîre,  beaucoup  de  nos 
concitoyens, sans  doute,  sont  contraints  d'émigrei . 
Toutefois,  depuis  1850,  ce  mouvement  est  exces- 
sif. Quelques-uns  abandonnent  tout  esprit  de  re- 
tour, vont  jusqu'à  vendre  leur  patrimoine  ;  mais 
viendront  les  regrets,  et  plus  d'un  peut-être  redira 
cette  plainte  toujours  si  vraie  exprimée  par  ce 
couplet  de  nous  ne  savons  plus  quel  auteur  : 

(1)  Journal  officiel,  30  août  1882. 

(2)  Alexandre  Dumas  fils.  Discours   pour  le  prix  Mon- 
tliyon,  1877. 


37 

—  «  Vous  m'avez  dit  :  à  Paris,  jeune  pâtre, 
Viens,  suis-nous,  cède  à  tes  nobles  pencliants  ; 
Notre  or,  nos  soins,  l'étude  et  le  théâtre 
T'auront  bientôt  fait  oublier  les  champs  ! 

—  Je  suis  venu  ;  mais  voyez  mon  visage  : 
Sous  tant  do  fleurs  mon  printemps  s'est  fané  ! 
Ali  !  rendez-moi,  rendez-moi  mon  village 

Et  la  chaumière  où  je  suis  né  !  » 

Les  étrangers  prendront  les  places  vacantes. 
Cependant  à  Taninge  on  tient  encore  bon  avec  la 
forte  réserve  des  vieilles  familles,  celles-ci  répon- 
dant à  quarante-quatre  noms  patronymiques.  Voici 
ces  noms  :  Amoudruz,  Avril,  Baud,  Bel,  Bon, 
Bosonnet,  Bouvet,  Brun,  Burtin,  Coste,  De- 
costaz,  Delintraz,  Deront  (jadis  Derons),  Des- 
suet,  Devant,  Dorier,  Dumont,  Emonet,  Favre, 
Gay,  Gerdil,  Grange,  Henriod,  Humbert,  Jac- 
quier, Laurat,  Lavanchy,  Marcelly  (autrefois  de 
Marciller),  Michallat,  Mogenier,  Montant,  Mu- 
gnier,  MuUatier,  Passerat,  Pel,  Perrier,  Pralon, 
Pittet,  aliàs  Pictet,  Naclion,  Rouge,  Roget,  Roul- 
let,  Rubin,  Vu  y  (1).  Les  personnes  qui  portent 
ces  noms  forment  les  cinq  sixièmes  de  la  popula- 
tion totale.  Les  Burtin  et  les  Grange  comptent 
jusqu'à  trente  feux.  Les  registres  anciens  de  la 
paroisse  renferment  des  noms  d'hommes,  noms 

(1)  Document  II,  où  sont  dénommés  cent  chefs  de  ménage 
de  la  paroisse  de  Flérier,  relevés  par  le  duc  Louis  de  certaines 
déchéances  encourues  pour  omission  d'investitures.  (Arch. 
de  Turin.) 


88 

aujourd'hui  perdus,  tels  que  :  Biron,  Boudard, 
Bullier,  Cathan,  Deleschaux,  Descombes,  Dufour, 
Dumulliu,Duperrier,  Durier,  Faure, Gentil, Gonet, 
Guyat,  Isambert,  Lethant,  Levet,  Maclieret,  Ro- 
bert, Rophilie,Foncet,  etc.  A  côté  des  anciennes 
familles  précitées  et  non  éteintes,  il  en  existe  en- 
core d'autres,  de  nos  jours,  familles  plus  ou  moins 
récentes  et  qui  comptent  jusqu'à  soixante-quatre 
noms.  Elles  sont,  pour  la  plupart,  venues  des 
communes  des  environs  ;  quelques-unes  sont  ori- 
ginaires du  Dauphiné  ou  de  la  Franche-Comté. 
Parmi  les  derniers  étrangers  venus  ici,  il  y  en  a 
de  la  Suisse  et  du  Piémont,  une  douzaine  de  mé- 
nages en  tout.  Le  sang  indigène,  nous  l'espérons, 
se  défendra  toujours. 

D'autre  part,  quelques-uns  de  nos  émigrés  sont 
déjà  rapatriés,  tout  heureux.  A  leur  imitation, 
d'autres  rentreront  sans  doute  dans  cette  vallée 
que  la  nature  a  parée  de  tant  de  charmes  et  qui 
leur  offre  de  nobles  et  doux  souvenirs. 


39 


III 


Mélan.  —  Aspect  et  monuments.  —  Signification  du  nom 
et  origines  liistoriques.  —  Une  \dlla  princière.  —  La 
Cliartreuse  et  Béatrix  de  Faucigny.  —  Donateurs  illus- 
tres et  sépultures.  —  Le  Collège  et  son  Observatoire.  — 
Pourpris  et  paysage. 

Mélan,  au  sud-est  et  à  un  demi -kilomètre  de  la 
ville  de  Taninge  ;  agglomération  de  bâtiments  aux 
toits  d'ardoises, isolés  dans  la  plaine, entre  le  Giffre 
et  le  Foron.  Collège  d'instruction  secondaire,  au- 
trefois chartreuse  et  prieuré  de  Dames.  Curiosités 
principales  :  une  chapelle  gothique  et  des  cloî- 
tres. 

Albanis  Beaumont  explique  le  nom  de  Mélan 
par  «  les  eaux  traversant  les  terres  de  Mars.  »  Il  y 
eut  là,  ajoute  cet  écrivain,  un  village  qui  fut  sub- 
mergé parle  Giffre  au  viii''  siècle  (1).  Mais  l'éty- 
mologie  de  ce  nom  n'est  pas  si  compliquée  :  Mé- 
lan signifie  tout  simplement,  comme  Milan,  le 
milieu  du  pays.  «  En  effet,  dit  M.  Ch.  Toubin, 
professeur  au  lycée  d'Alger,  au  temps  de  la  Gaule 
indépendante,  chaque  tribu  avait  une  localité  où 

(1)  Description  des  Alpes,  II,  p.  131-139. 


40 

résidaient  les  druides  et  où  se  tenaient  les  assem- 
blées annuelles  des  guerriers.  Cette  localité,  située 
au  centre  même  du  territoire,  était  appelée  mêdio- 
lan  et  meado/i,  mots  qui  tous  deux  signifiaient 
sanctuaire  central  et  qui,  en  s'altérant,  sont  deve- 
nus, au  moyen  âge,  Moklon,  Mêdion,  Malaitij 
Meylan,  Montmélian ,  etc.  De  toutes  les  parties 
du  territoire,  les  personnages  marquants  s'y  fai- 
saient transporter  après  leur  mort  pour  y  être  in- 
humés »  (1).  Bref,  temple,  meus  ou  nécropole, 
Mélan  ne  nous  a  transmis  de  ces  temps  reculés 
que  son  vocable  gaulois. 

Les  seigneurs  de  Faucigny  firent  de  Mélan  une 
belle  résidence  à  leur  usage.  Agnès,  épouse  du 
comte  Pierre  de  Savoie,  dictait,  à  Mélan,  son 
testament  à  son  clerc  Jean  de  Collonges,  en  pré- 
sence de  son  médecin  Gilibert,  de  son  chapelain 
Veste  vent  et  de  huit  autres  personnes,  prêtres  sé- 
culiers, moines,  chevaliers  (mai  1262).  Ce  docu- 
ment, en  langue  romane,  est  clos  en  ces  termes  : 
((  Fait  au  mandement  de  Chastelion,  en  la  terre  de 
Fucignie,  en  la  parroche  de  Fleirie,  en  un  lue  qui 
est  appelez  Melans,  dedans  la  chapelle.  »  (Saint- 
Genis,  Hist.  de  Savoie,  III,  p.  441-446.) 

Agnès  et  le  comte  Pierre  étant  morts,  Béatrix, 
leur  fille,  gouverne  le  Faucigny.  De  son  mariage 
avec  le  daupliin  Guignes  VII,  elle  a  trois  enfants, 
Anne,  Catherine  et  Jean.   Formée   à  l'école   du 

(1)  Lettre  au  maire  do  Taiiinue,  8  mai  1880. 


41 

Petit-Charlemagne,  son  père,  cette  princesse  ad- 
ministrait ses  Etats  d'une  main  à  la  fois  ferme  et 
libérale  ;  on  l'appelait  la  Grande  Daupldne.  Jean, 
son  fils,  qui  devait  lui  succéder,  était  sa  joie  et 
son  orgueil  ;  mais,  hélas,  il  trépassa  à  l'âge  de 
dix-huit  ans,  à  Bonne  ville.  La  pauvre  mère,  en 
proie  à  une  douleur  qui  ne  peut  se  décrire,  s'arra- 
chait les  cheveux,  déchirait  ses  vêtements.  Ses 
femmes  la  contenaient  à  grande  peine,  et,  pour  la 
consoler,  lui  présentent  un  jeune  enfant  issu  du 
mariage  de  sa  fille  Anne  avec  Humbert,  sire  de  la 
Tour  (1). 

Les  grandes  épreuves  rapprochent  de  Dieu 
l'àme  humaine.  La  pensée  de  la  fragilité  des  cho- 
ses de  ce  monde  n'aura  pas  été  étrangère  au  pro- 
jet que  Béatrix  méditait  pour  l'exécuter  bientôt  : 
établir  un  couvent  et  y  finir  ses  jours.  Le  Fauci- 
gny  avait  déjà  plusieurs  monastères  d'hommes  ; 
il  n'avait  encore  aucun  couvent  de  femmes.  Or, 
une  institution  de  ce  genre  devait  répondre  aux 
mœurs  de  l'époque.  Il  y  avait  plus  décent  ans  que 
saint  Anthelme  de  Chignin,  prieur  de  la  Grande- 
Chartreuse,  sollicité  par  de  saintes  femmes  qui 
voulaient  vivre  en  communauté  sous  la  règle  de 
Saint-Bruno,  avait  chargé  le  bienheureux  Jean 
d'Espagne  de  leur  rédiger  des  statuts.  Telle  fut 
l'origine  des  chartreuses  de  dames  dont  la  ferveur 
s'est  soutenue  jusqu'à  la  fin  de  l'autre  siècle  (2). 

(1)  CiBRARio,  Storia,  II. 

(2)  Petits  BoUandistes,  Saint-Antliolmo. 


42 

En  1284,  deux  ans  après  la  mort  du  dauphin 
Jean,  Béatrix  se  trouvait  à  Mélan  le  samedi  après 
Saint-Luc,  et  aussi  le  4  novembre.  L'année  sui- 
vante, le  3  juin,  elle  posait  à  Mélan  les  bases  d'une 
chartreuse  de  filles  h  établir  dans  sa  propre  villa. 
Cette  donation  est  antérieure  de  sept  ans  à  la  date 
jusqu'ici  admise  par  les  historiens  ;  on  en  trouve 
la  preuve  dans  un  inventaire  manuscrit  et  inédit 
des  titres  de  ce  couvent  (1).  Le  pape  Clément  Vet 
Gaston  de  Baugé,  second  mari  de  Béatrix,  don- 
nent leur  approbation.  Puis,  le  12  avril  1292,  elle 
fait  rédiger  la  grande  charte  de  fondation  (2).  Ce 
document  énumère  les  biens  donnés  en  1285,  sa- 
voir les  bâtiments  de  Mélan  et  leur  pourpris  jus- 
qu'à l'Ile  de  Chessins,  l'alpe  de  Roy,  le  pré  de 
Lyex,  le  tènement  de  Brédillon,  etc.  Il  en  ajoute 
d'autres  comme  la  pêche  du  Gifïre.  Il  y  aura  40 
religieuses  et  7  religieux  prêtres,  dont  deux,  le 
vicaire  et  le  procureur,  sont  chargés  de  l'adminis- 
tration. A  la  tête  de  la  communauté  est  une 
prieure.  Catherine,  sa  fille,  y  prend  le  voile. 

Cependant  Béatrix  n'oubliait  pas  ses  devoirs  de 
souveraine.  Elle  donne  au  bourg  du  Château, 
Burgum  castri,  le  nom  de  Bonneville.  Cette  ville 
qu'elle  aimait  est  dotée  par  elle  de  franchises  et 
de  li])ertés  considérables  pour  l'époque  (1289)  (3). 

(1)  In-'I" cartonné,  56  feuillets  utiles,  sur  papier  ;  analyse 
(le  .394  pièces,  sacs  de  procès  et  liasses  ;  1285-1788. 

(2)  Arcli.  de  la  mairie  de  Rivière-Enverse . 

(3)  Charte  pul)lièe  par  MM.  Lnllin  et  Lefort,  d'après  une 
copie  trouvée  par  M.  Eugène  Bui'iiier. 


43 

Comme  elle  avançait  en  cage,  elle  met  Hugues 
Dauphin,  son  petit-fils,  en  possession  de  la  terre 
de  Faucigny,  se  réservant  pour  elle  les  mande- 
ments de  Sallanches  et  de  Chàtillon.  Après  quoi 
elle  se  retire  à  Mëlan  et  meurt  le  10  avril  1310.  On 
enterra  Béatrix  dans  la  chapelle  de  ce  couvent  où, 
dit-on,  reposait  déjà  son  premier  mari  (1).  Plus 
tard,  Humbert  de  Cholay,  le  célèbre  ministre 
des  derniers  barons  de  Faucigny,  choisissait  de 
même  sa  sépulture  h  Mélan,  dans  une  chapelle 
qu'il  fonda  à  cette  fin  en  1345.  Ainsi  Mélan  eut 
après  Contamine-sur-Arve  l'honneur  d'être  une 
nécropole  princière. 

Les  biens  de  Mélan,  affranchis  par  le  prince, 
étaient  allodiaux.  La  chartreuse  exploitait  ses 
possessions  par  les  mains  de  certains  serviteurs 
appelés  Frères  donnés,  Sœurs  données.  Les 
princes  de  Savoie  prirent  ce  prieuré  sous  leur  pro- 
tection spéciale  et  Amédée  YU  y  fondait  une  cha- 
pelle en  1374  (2).  La  chartreuse  se  recrutait  dans 
les  premières  familles  du  pays,  familles  toujours 
peuplées  de  nombreux  enfants.  Elle  subsiste  ainsi 
paisiblement  pendant  cinq  siècles.  En  1793,  ces 
Dames  sont  expulsées,  leurs  biens  sont  confis- 
qués. Les  terres,  autour  du  monastère,  furent  lo- 

(1)  A.  Chiesa,  op.  cit.  p.  9.5  :  «  Moi-ta  hiUinto  la  veehia 
Béatrice  nel  1.310  e  sepolta  ne] la  cliiesa  dclle  monaclie  cer- 
tosine  in  Mclan,  eonie  scrisse  il  Chenè.  » 

(2)  Inventaire  précité . 


44 

tisées  en  cent  portions  et  vendues  (1).  Restait  le 
corps  principal  de  l'édifice,  avec  les  jardins,  que 
l'abbé  Ducrey  achète  quelques  années  plus  tard 
pour  y  créer  un  collège  qu'il  dirige  jusqu'en  1833. 
Viennent  ensuite  les  PP.  de  la  Compagnie  de 
Jésus  qui  y  demeurent  quinze  ans  avec  trois  cents 
élèves.  Aujourd'hui,  Mélan  est  un  petit  séminaire 
diocésain  sous  la  conduite  des  PP.  de  Saint- 
François  de  Sales,  prêtres  savoisiens  ;  il  y  a  cent 
étudiants. 

Les  monuments  les  plus  intéressants  à  voir  sont, 
avons-nous  dit,  l'église  et  les  cloîtres.  M.  le  cha- 
noine Poucet  les  a  fort  bien  décrits  :  «  L'église, 
dit-il,  longue  de  31'"40,  large  de  9"'95,  et  d'une 
élévation  égale,  à  une  seide  nef,  frappe  au  pre- 
mier coup  d'œil.  Elle  est  d'une  ampleur  qui  sé- 
duit et  d'un  calme  qui  convenait  merveilleuse- 
ment aux  saintes  filles  qui  devaient  la  fréquenter. 
Dégradée  avant  la  Révolution,  sous  prétexte  de 
peintures  et  de  restaurations  à  l'italienne,  elle 
vient,  grcàce  à  l'intelligente  initiative  du  P.  Mes- 
selod,  d'être  rétablie  dans  ses  anciennes  formes. 


Cl)  Arcli.  de  la  mairie,  —  Suivant  une  légende  orale,  la 
chartreuse  était  gardée  par  de  gros  eliiens  dont  le  souvenir 
est  resté  dans  un  proverbe  local. Niez- vous,  par  exemple,  un 
méfait  qu'on  vous  impute?  de  suite  on  vous  répliquera  :  N'y 
est  portant  pas  lou  chin  de  Melon  (ce  ne  sont  pourtant  pas 
les  cliicns  de  Mélan).  »  A  Taninge  on  dit,  en  patois,  Melon, 
avec  une  tendance  marquée  à  j)rononcer  les  suffixes  an  en 
on. 


45 

Les  arcs  doubleaux  et  les  nervures  k  cinq  pans  de 
la  voûte  retombent  sur  des  culs-de-lampe.  Le 
fond  du  chœur,  carré,  est  éclairé  par  une  grande 
et  magnifique  fenêtre,  à  deux  meneaux,  dont  la 
baie  centrale  est  plus  élevée  que  les  deux  voisi- 
nes, et  qui  vient  d'être  enrichie,  comme  celle-ci, 
.d'un  très  beau  vitrage  à  personnages.  Tout  cela 
est  contenu  dans  un  vaste  encadrement  ogival, 
décrit,  à  l'extérieur,  par  un  évasement  à  double 
retraite,  surmonté  d'une  archivolte  faisant  goutte 
pendante.  L'intérieur  de  l'église  est  encore  orné 
de  belles  et  nombreuses  stalles  et  du  riche  parquet 
en  bois  de  diverses  couleurs  qui  s'y  trouvait  du 
temps  des  chartreuses.  Cette  belle  construction, 
faite  en  grandes  assises  de  tuf,  rappelle  celle  des 
abbayes  d'Aulps  et  d'Abondance,  bien  qu'un  peu 
postérieure.  Les  mêmes  matériaux  et  les  mêmes 
formes  architectoniques  se  trouvent  encore  à  la 
chapelle  de  Flérier,  chœur  conservé  de  l'ancienne 
église  de  Taninge.  Ces  deux  édifices  sont  bien  du 
xni®  siècle. 

«  Chose  remarquable,  en  examinant  les  ancien- 
nes constructions  du  petit  cloître  ou  bâtiment  ex- 
térieur qui  servait  de  logement  aux  prêtres  atta- 
chés à  la  maison,  on  aperçoit,  dans  le  bas  des 
murailles,  de  petites  fenêtres  romanes  entièrement 
bouchées.  Ceci  parait  indiquer  que,  antérieure- 
ment à  la  construction  du  grand  couvent  et  de 
l'église,  il  y  avait  déjà  là,  peut-être,  un  commen- 
cement de  communauté  avec  une  chapelle. C'est  là, 


46 

sans  doute,  ce  qui    aurait  déterminé  le  choix  de 
l'emplacement  actuel. 

((  En  rentrant  au  couvent,  on  trouve  une  cons- 
truction élevée,  deux  siècles  plus  tard,  qui  sert  de 
vestibule  à  l'église  :  c'est  le  cloître.  La  longueur 
des  galeries  est  de  23  mètres  d'un  côté  du  préau, 
et  de  17"'60  sur  le  côté  perpendiculaire,  ce  qui* 
donne  un  carré  long.  La  largeur  est  de  3"'85  sur 
une  hauteur  de  3"'G3.  Cette  élévation  peu  considé- 
rable, mais  suffisante  pour  des  religieuses,  eu 
égard  à  l'àpreté  du  climat,  est  justifiée,  du  reste, 
par  laposition  des  fenêtres  du  couvent  qu'une  plus 
grande  élévation  aurait  bouchées.  Les  voûtes  de 
ce  cloître  sont  à  nervures  allongées,  k  cavet,  et 
reposent,  ainsi  que  les  arcs  doubleaux,  sur  des 
culs-de-lampe.  Les  galeries  sont  partagées,  dans 
leur  longueur,  par  des  arcades  dont  les  trumeaux 
sont  en  pierre  de  taille  avec  colonnettes  prisma- 
tiques aux  tores  espacés  sur  les  angles.  Une  belle 
porte  d'entrée  de  même  style  avec  trois  colonnet- 
tes de  chaque  côté,  encadrant  le  linteau  et  la  vous- 
sure, et  une  quatrième,  portant  un  pinacle,  a  été 
construite  simultanément  pour  l'église,  l'utilité  de 
la  galerie  le  demandait.  En  face,  sur  l'un  des  tru- 
meaux, a  été  placé  également  un  beau  bénitier 
élégamment  taillé  et  faisant  corps  avec  celui-ci. 
Toute  cette  construction,  dont  les  caractères  ap- 
partiennent évidemment  à  la  dernière  période 
ogivale,  est  d'iyie  date  qui  n'est  pas  douteuse  du 
reste  ;  on  a  eu  soin  de  l'écrire  sur  une  espèce  de 


47 

cartouclie,  à  l'angle  sud-est  de  cette  galerie  : 
1530.  ))  (1). 

Le  bâtiment  extérieur,  aux  fenêtres  romanes 
1)0ucliées,  devait  être,  à  l'origine,  la  chapelle  de 
la  villa  princière  qui  a  précédé  le  couvent,  clia- 
pelle  desservie  par  un  aumônier  ou  chapelain.  On 
voit  encore,  â  Mélan,la  chapelle  du  Comte-Rouge, 
avec  les  armes  de  Savoie  sculptées  au-dessus  de 
la  porte  d'entrée,  plus  une  autre  chapelle  latérale 
montrant  l'épitaphe  de  l'abbé  Ducrey.  Celle-ci  est 
peut-être  la  chapelle  sépulcrale  qui,  au  témoi- 
gnage de  l'inventaire  des  titres  de  notre  char- 
treuse, aurait  été  fondée  par  le  sire  de  Cholay. 
Quoiqu'il  en  soit,  les  monuments  funéraires,  s'ils 
ont  jamais  existé,  relatifs  à  ces  anciens  et  illustres 
morts,  sont  perdus.  On  ne  retrouve  pas  les  tom- 
bes de  Béatrix,  du  Dauphin  son  époux,  ni  celle  de 
leur  fils  Jean. 

A  l'exception  d'un  second  étage  construit  par 
les  jésuites,  et  de  l'entrée  principale  du  monas- 
tère qu'ils  ont  changée  en  la  reportant  du  levant 
au  couchant,  Mélan  est  encore  â  peu  près  tel  qu'on 
le  voyait  avant  1793.  Un  observatoire  météorolo- 
gique et  hydrométrique,  créé  et  dirigé  par 
l'abbé  Alexandre  Montagneux,  professeur  de  phy- 
sique et  médaillé  du  Ministère,  est  installé  dans 

(1)  Etude  sur  les  anciennes  églises  de  la  Sacoic,  Mém. 
de  l'Académie  Salcsieiine,  tom.  VII 


48 

les  jardins  ;  il  correspond  avec  Annecy  et  Pa- 
ris (1). 

Autour  de  la  plaine  fleurie  se  déroule  une  dou- 
ble colline  avec  ses  hameaux  et  ses  prés-bois 
d'une  splendide  verdure,  le  tout  couronné  par  un 
panorama  onduleux  de  cimes,  depuis  le  Môle  jus- 
qu'aux neiges  du  Buet.  Il  n'a  pas  son  égal 
le  massif  du  Marcelly  (2),  vu  de  cette  plaine,  de 
jour  comme  de  nuit,  per  arnica  silentia  lunœ  ;  il 
se  dresse  là,  pareil  à  une  tente  gigantesque  mon- 
trant les  ombres  et  les  reliefs  de  ses  plis,  pompeux 
décors  sculptés  dans  la  grande  montagne.  Annales 
plus  de  six  fois  séculaires,  traditions  pieusement 
conservées,  lieu  favorable  à  l'étude,  air  pur,  pai- 
sible athénée,  séjour  aimé,  voilà  Mélan. 

(1)  Il  i'audrait  tout  un  volume  pour  faire  la  monographie 
complète  de  Mélan.  Une  plume  élégante  et  autorisée  saura 
l'écrire. 

(2)  De  marow  mor,  grand,  et  de  celly^  cellier,  bois. 


49 


IV 


De  Taninge  à  Cliâtillon .  —  Le  pont  d'Etaisières  et  le  Ijois 
des  Dames.  —  Le  Fayet  :  traversée  du  coL  —  Le  rocher 
du  Cuar  et  ses  ruines.  —  Chronique  du  château. 
Aimon  II  et  le  Petit-Charlemagne.  —  Le  Faucigny  et 
les  Dauphins  de  France.  —  Autour  du  manoir  :  un  sujet 
de  peinture,  le  gaz  hydrogène  carboné.  —  La  Pointe 
d'Avy. 

Un  joli  ruban  de  route,  bordé  d'arbres  plantés 
de  nos  jours,  partant  de  la  ville,  va  droit  au  sud 
et  atteint,  après  avoir  traversé  la  plaine  dans  sa 
plus  grande  largeur,  le  pont  d'Etaisières  (1  kilo- 
mètre et  demi).  Ce  pont,  un  bel  ouvrage,  construit 
par  l'Etat  en  1876,  sous  la  direction  de  M.  Xavier 
Vidonno,  entrepreneur  de  travaux  publics,  rem- 
place un  vieux  pont  à  tablier  étroit,  en  pierres  de 
cargnieule  et  à  deux  arches.  Ce  dernier  succédait 
à  un  pont  primitif  en  bois  porté  sur  des  piles  ou 
étais  de  môme,  circonstance  qui  explique  le  voca- 
ble Etaisières  et  non  les  Tésières  (1). 

Au  débouché  du  pont  neuf  on  laisse  à  droite  un 

(1  )  M .  Vidonne  vient  d'achever  avec  succès  la  route  na- 
tionale n°  202,  de  Taninge  à  la  Dranse  par  les  Gets. 


50 

joli  motif  de  promenade,  le  Bois-des-Daines,  ainsi 
nommé  en  souvenir  des  religieuses  de  Mélan  qui 
possédaient  la  ferme  de  Brédillon  ;  on  laisse  â 
gauche  le  Petit-Scunt-Bernard,  auberge  pittores- 
que ;  et,  suivant  les  lacets  d'un  sentier  coupant  la 
vieille  route,  le  long  des  sapins  du  Bois  au  Sei- 
gneur, on  atteint  un  bouquet  de  hêtres,  au  Fayet. 
Jolie  vue  sur  Mélan,  le  bourg  de  Taninge  et  le 
grand  pic  de  Marcelly.  Le  Fi\jei,/agetum,  en- 
droit peuplé  de  fayards,  rappelle  le  substantif ^ao 
(hêtre)  du  vieux  celtique,  mot  resté  dans  le  patois. 

Le  Fayet  marque  l'entrée  du  passage,  heureu- 
sement peu  élevé  (700  met.),  qui  conduit  dans  la 
vallée  de  l'Arve.Le  sol,  formé  de  sables  et  de  gra- 
viers d'alluvions,  laisse  voir  des  cailloux  roulés 
cristallins,  gneiss,  micaschistes,  etc.  La  présence 
de  ces  pierres  prouve  que  les  torrents  glaciaires 
de  Chamonix  ont  une  fois  bavé  sur  le  GifEre.  On 
traverse  un  plateau,  jadis  un  étang,  on  prend  à 
gauche,  entre  la  chapelle  de  Moiit-Proveni  et 
l'école,  un  chemin  neuf;  on  aborde  un  village 
rustique,  et,  par  une  courte  rampe,  que  l'on  vient 
d'adoucir,  on  escalade  la  terrasse  où  se  montre 
l'église  (765  mètres  ;  45  minutes  de  Taninge). 

Tout  auprès  se  dressent  des  pans  de  murs  bru- 
nis par  le  temps,  La  façade  orientale,  haute  de  40 
pieds,  tapissée  de  lierres,  est  percée  de  trois  ou- 
vertures superposées,  1)aies  d'anciennes  croisées, 
celles-ci  dépourvues  de  leurs  pieds-droits  et  de 
leurs  linteaux.  Ces  ruines,  allant  du  nord-est  au 


51 

sud-ouest,  forment  un  parallélogramme.  Le  corps 
principal  de  l'édifice  mesure  24  mètres  sur  17 
mètres  de  largeur,  non  compris  l'épaisseur  des 
murailles  qui  est  de  l'"30.  A  l'ouest,  les  restes 
d'une  tour  carrée  à  trois  étages.  Plus  de  charpente 
ni  de  toit.  Les  cargnieules  taillées  des  angles  sont 
enlevées.  Au-delà  de  ces  ruines  vient  un  bouquet 
de  sapinettes  suivi  d'un  promenoir  gazonné  domi- 
nant de  300  mètres  la  plaine  de  l'Arve.  Belle  vue 
sur  la  vallée  de  Cluses-Bonne  ville  et  sur  les  monts 
sévères  où  se  cache  la  chartreuse  du  Reposoir.  Ce 
belvédère  s'appelle  le  Cuar^  et  l'endroit  Chàtil- 
lon. 

Chàtillon,  castra  ni   Castellwnis,  a  donné  son 
nom  à  une  noble  famille,  dont  trois  membres  sont 
témoins  de  certaines  donations  faites  aux  char- 
treux du  Reposoir  par  les  princes  du  Faucigny  : 
Alimard  de  Chàtillon,  en  1185  ;  Conon,  en  1203, 
et  Girard,  vice  doininus  de  Castellone,  en  1209  (1). 
Au  xnie  siècle,  le  château  aj^partient  à  Aimon  II, 
seigneur  souverain    du   Faucigny  ;   il  y  réside. 
Cluses  est  la  capitale  de  la  contrée.  Ce  prince 
régna  cinquante  ans  et  porta  haut  le  nom  de 
Faucigny  :  à  lui  remontent  les  premières  franchi- 
chises  codifiées  dont  jouirent  les  petites  villes  du 
pays.  Agnès,  sa  fille  et  héritière,  est  mariée  à  un 
prince  de  Savoie  ;  «  Pierre,  sixième  fils  du  comte 
Thomas  qui  fut,  par  sa  vertu  et  prouesse,  sur- 

(1)  Regeste  genenevois.  —  Menabrca,  O////.  fèod. 


52 

nommé  le  Petit-Cliarlemagno  )>  (1).  Les  fiançail- 
les sont  célébrées  à  Cliàtillon  (février  1234)  (2). 
Le  fiancé  a  trente  ans,  il  est  déjà  célèbre,  il  gran- 
dira encore  en  renommée  :  maître  du  Chablais,  du 
Bas- Valais,   du    pays    de   Vaud,  protecteur  de 
Berne,  possesseur  de  l'anneau  de  Saint-Maurice, 
signe  d'investiture  des  Etats  burgondes,  conseiller 
du  roi  d'Angleterre  Henri  III,  son  neveu,  arbitre 
entre  ce  prince  et  St-Louis  roi  de  France^  son  autre 
neveu  ;  il  allait  devenir,  en  1263,  comte  titulaire 
de  Savoie  (3).  L'époux  d'Agnès  prend  soin   des 
forteresses  du  Faucignj^,  répare    le  château  de 
Châtillon  et  meurt,  comme  sa  femme,  en  1263, 
sans  avoir  eu  le  tein|)s  d'accomplir  le  dessein  de 
restaurer  au  profit  de  la  Maison  de  Savoie  l'anti- 
que royaume  de  Bourgogne.  Le  Petit-Chaiiema- 
gne  et  son  beau-père,  Aimon  11,  auraient,  dit-on, 
caressé  ce  projet  en  causant  ensemble  sur  le  ro- 
cher de  Cliàtillon. 

Béatrix,  leur  fille,  héritière  du  Faucigny,  garda, 
nous  l'avons  dit,  le  château  de  Châtillon  jusqu'à 
sa  mort  (4).  Enfin, le  dernier  baron, Humbert  Dau- 

(1)  Chronique  de  Sacoie,  p.  162. 

(2)  Regeste  genevois,  p.  177. 

(3)  Wurstembergei^  Pt'/er  Grafcon  ^ftco/yc/^  Berne,  1856. 
Regesto  genevois,  p.  23.5. 

(4)  13  février  1280.  —  Vente  par  Jean,  seig'  cl'Albon,  h 
Béatrix,  dame  de  Faucigny,  de  la  juridiction  qu'il  avait 
dans  la  vallée  de  Certons  pour  130  livres.  —  Actum  apud 
Caslellionem  in  castro  sibi  in  caméra  juxtà  salam  ubi  inter- 


53 

pliiii,  inféode  à  Béatrix  de  Vienne,  sa  tante, 
femme  de  Hugues  de  Chalons-Arlay,  le  mande- 
ment de  Cluses  et  Cliàtillon.  Abattu  par  la  perte 
de  sa  femme,  sans  enfants,  dégoûté  du  monde,  ce 
prince  céda  ses  États  à  la  couronne  de  France 
(1349).  C'est  en  souvenir  de  cette  cession  que  les 
fils  aînés  de  la  Maison  de  France  ont  porté  le  titre 
de  Dauphins.  Ainsi  le  Faucigny  obéit,  pendant  six 
ans,  au  roi  Jean  dit  le  Bon^  jusqu'au  traité  de 
Paris  par  lequel  cette  baronnie  fut  rétrocédée  au 
comte  de  Savoie  Amédée  VI  (5  janvier  1355). 
Mais  le  château  de  Chàtillon  resta  encore  pen- 
dant cinquante  ans  aux  mains  des  héritiers  de 
Béatrix  de  Vienne,  jusqu'à  l'abandon  que  Jean  de 
Chalons-Arlay  fit  de  tous  ses  droits  au  duc  Amé- 
dée VIII  (13  janvier  1406)  (1). 

Dès  lors  notre  château  cesse  d'être  une  demeure 
princière  ;  il  ne  sera  plus  que  la  résidence  des  offi- 
ciers, les  châtelains  placés  à  la  tête  du  mande- 
ment ou  châtellenie,  jusqu'à  l'époque  inconnue  où 
il  tomba  pour  ne  plus  se  relever  (2).  On  dit  qu'il 

fuerunt  viri  dni  Guillti^  de  Prissiaco  miles,  Giletus  Ala- 
maiidi,  Ihes  de  Revoreya,  Jaequetus  do  Boegio,  Ponetus 
Cla^'elli  et  Amedeus  de  Nuereto.  Et  ego  Radiilplius  de 
Vahe  P. 

(Arch.  de  Tm-in.  Sect.  I.  Paq.  10). 

Gérions  ou  Certous  fut  le  nom  que  porta,  au  moyen  âge , 
la  partie  supérieure  delà  vallée  du  Gilîre. 

(1)  Arch.  de  Turin,  seet.  III,  n"  7,  paquet  6  et  n°  10. 

(2)  Voir,  au  Document  V,  les  noms  do  plusieurs  de  ces 
fonctionnaires. 


54 

lut  Ijrùlë  par  les  Bernois  en  1589.  Avec  ses  débris 
on  a  bâti  l'église  actuelle.  Auparavant  l'église  de- 
vait se  trouver  au  bas  du  rocher,  au  village  de 
Martelet  (raarteret,  mortuarium) ,  vocable  qui 
rappelle  le  souvenir  d'un  ancien  cimetière.  Ce  ro- 
cher, où  se  sont  agitées  les  graves  affaires  de  la 
politique  et  de  l'administration,  est  maintenant 
désert.  De  l'orgueilleux  manoir  il  ne  reste  que  des 
décombres  cachés  sous  la  mousse  et  les  broussail- 
les, linceuls  de  toutes  les  raines,  comme  pour  rap- 
peler au  passant  l'éclat  fugitif  des  grandeurs  hu- 
maines. 

Le  rocher  de  Chàtillon,  de  calcaire  brèche,  est 
coupé  verticalement  à  l'est  et  jDlonge  sur  les  mai- 
tairies  et  les  vergers  ;  ce  roc  couronné  d'arbris- 
seaux, cette  église,  ces  ruines  féodales,  etc.,  le 
tout  ensemble  présente  un  tableau  qui  mérite  l'at- 
tention des  artistes.  A  côté  de  ce  paysage,  le  sol 
montre  une  merveille  d'un  autre  genre  :  il  s'agit 
d'une  émanation  de  gaz  hydrogène  carboné,  llam- 
bant  à  l'allumette.  On  peut  voir  ce  fluide  chez  uu 
villageois,  Victor  Grangerat,  ([ui,  par  un  trou 
pratiqué  dans  le  ])ois  du  planclier,  en  éclaire  sa 
chambre  du  poêle.  Ce  gaz,  dit  M.  Alphonse  Fa- 
vre,  rappelle,  sur  une  petite  échelle,  ce  qu'on  l'a- 
conte  des  flammes  qui  sortent  de  terre  aux  envi- 
rons du  Caucase  et  au  mont  Olympe,  i)hénomène 
observé  par  Pline  (1).  Ces  sources  d'hydrogène 

(1)   Rcr/icrclics  f/(''<i/()f/if/ii('.<,  II,  §404. 


55 

carboné,  rares  dans  les  anciens  Etats  sardes,  car 
on  n'en  avait  trouvé  que  dans  l'Ile  de  Sardaigne, 
ont  été  signalées  sur  plusieurs  points,  en  Italie, 
surtout  au  pied  des  Apennins.  Il  y  a  de  ces  gaz  qui 
brûlent  depuis  les  temps  les  plus  anciens,  comme 
au  mont  Chimère,  dans  l'Asie-Mineure.  Les  lieux 
de  l'Asie  où  se  dégagent  ainsi  des  matières  inflam- 
mables ou  enflammées  ont  été  en  grande  vénéra- 
tion parmi  les  adorateurs  du  feu,  comme  chez  les 
Guébres.  Généralement,  disent  les  livres,  on  uti- 
lise ces  feux  naturels  pour  la  cuisson  de  la  chaux, 
des  briques,  des  poteries.  Dans  quelques  contrées 
le  peuple  les  emploie  pour  faire  cuire  ses  aliments, 
et  souvent  il  provoque  le  dégagement  du  gaz,c[u'il 
enflamme  ensuite  par  des  trous  plus  ou  moins 
profonds  (1).  Ce  gaz,  qui  se  manifeste  plus  prés 
du  Gifire,  au  hameau  de  Prèle,  ne  serait  peut-être 
autre  chose  que  le  gaz  détonnant  des  houillères, 
le  grisou,  et  proviendrait  du  terrain  houiller  de 
Taninge. 

De  Chàtillon  on  peut,  en  passant  par  les  crêtes 
de  Vellard  et  par  l' ermitage-oratoire  du  bienheu- 
reux Innocent  (2),  un  anachorète,  gravir  la  pointe 
d'Orsaix  (2  heures).  D'autre  part,  une  promenade 
agréable^  c'est  à  la  croix  d'Agy  ou  de  la  Repo- 
sière  (1  heures  1/2).  Il  faut  monter  à  Balmotte 
(862  mètres).  Au-delà  de  ce  hameau  on  laisse  à 

(1)  Beudant,  M'uièralocjlc,  ^ITÎ). 

(2)  L'existence  de  cet  ermite  est  attestée  par  Augustin 
Chicsa  :  «  Castiglione,  patria  del  B.  Innocenzo  anacoreta  il 
cui  corpo  in  quella  chiesa  riiwsa.  »  Op.  cit.  II,  90. 


56 

droite  la  crête  de  Guidon,  on  suit  cà  travers 
champs  un  chemin  facile  et,  après  avoir  fait  un 
coude  près  d'un  oratoire,  on  grimpe  aux  Hauts- 
C heseaux  (i ,0d4:  mètres).  Berceau  de  la  famille 
Puthon,  jadis  Pucton  :  en  1489  vivait  Martin 
Pucton  de  altis  casalibus  (1).  Ce  nom  gaulois, 
Vncion,  àe  puch,  puy  (haut),  et  de  ton,  ioun 
(village),  traduirait  à  la  lettre  le  vocable  mo- 
derne Hauts-Cheseaux.  Ce  hameau  dépassé,  on 
laisse  à  droite  la  route  de  Saint-Sigismond  pour 
prendre,  sur  le  dos  de  la  colline,  un  sentier  bordé 
de  trembles,  d'aubépines  et  de  sorbiers.  C'est 
ainsi  que,  au  chant  des  pâtres  et  des  bruants,  on 
arrive  à  l'orée  d'un  bois  noir,  et  au  pied  d'un  ma- 
melon constellé  d'orchis  lilas,  de  genêts  d'or  et 
de  campanules  bleues.  Quelques  minutes  encore 
et  vous  atteignez  le  sommet  planté  d'une  croix 
monumentale  bardée  de  fer-blanc  (1,311  mètres). 
Vue  sur  le  bassin  de  l'Arve  et  sur  le  val  de  Gilïre, 
et  panorama  circulaire  de  montagnes  que  com- 
mande le  roi  des  monts,  à  la  tète  neigeuse,  d'une 
blancheur  immaculée. 

Agy  ou  Avy  (de  aciiSj  aiguille)  est  le  point 
terminal  à  l'est,  comme  Orsaix  â  l'ouest,  du  V 
très  ouvert  entre  les  branches  duquel  passe  le  col 
de  Chàtillon  ;  c'est  pour  notre  vallée  un  petit 
Rigi  qui  aura  un  jour  son  chalet-restaurant,  pie- 
mière  halte  d'une  excursion  au  lac  de  Flaine  et  à 
Pointe-Pelouse. 

(1)  Ai'cli.  de  la  maiviedc  Cliâlillon;  vol.  do  Roeonnaissances 
poiu-  l'église  déco  lieu. 


57 


V 


De  la  ville  au  rocher  cVAntart.  —  Faubourg  et  banlieue.  ~ 
Souvenirs  du  xiii"  siècle.  —  Flérier  :  étymologie  du 
nom.  —  L'ancienne  église  et  sa  légende.  —  Chronique 
féodale.  —  Vieilles  familles.  —  Un  tumulus  l)urgonde. 

—  L'cboulement  du  Perray .        La  Aoie  gallo-romaine . 

—  Vallon  des  Suets  et  ses  alentours . 


Au  sortir  de  la  bourgade  par  le  pont  neuf,  la 
route  sillonne  la  plaine  entre  le  domaine  de  Ma- 
negaet  et  le  Clos-Devant  qui  attend  sa  villa. 
Vient  ensuite  Bregil-la-Tour , un  faubourg  animé 
par  le  tic-tac  des  superbes  moulins  à  turbine,  dits 
du  Commerce^  dont  il  a  été  déjà  parlé. 

Ici,  vous  quittez  la  route  pour  prendre  à  gau- 
che un  chemin  sinueux  (l'ancienne  grande  route), 
qui  passe  entre  deux  fermes.  Ces  fonds  de  terre. 
Contamine  et  Vevs-les-Chênes,  rappellent  un  don 
que  fit  Agnès  de  Faucigny  aux  l)énédictins  de 
Contamine-sur-Arve,  en  ces  termes  :  «  Encor 
doin  et  outroi  à  la  maison  de  Contamine  l'arber- 
gement  dou  Prel  ensemble  toz  ses  appendimenz, 
salve  l'autrui  raison,  liquez  arbergement  assis 
entre  la  ville  de  Floirie  et  la  ville  <jui  est  appelée 


58 

li  Clicnaz  »  (1).  Li  Chena<  veut  dire  les  Chciics  ; 
il  y  avait  donc  là,  à  une  époque,  des  habitations  ; 
le  mot  villa  indiquant,  dans  le  parler  du  moyen 
âge,  un  hameau,  un  village.  A  cet  endroit  il  y 
avait  encore,  au  commencement  de  notre  siècle, 
des  chênes  séculaires.  Le  dernier  de  ces  beaux 
arbres,  le  chêne  de  Melly,  abattu  il  y  a  quelques 
années,  mesurait  plus  de  cinq  mètres  de  tour. 

Voici,  maintenant,  à  un  kilomètre  de  la  ville 
de  Taninge,  FlérieVj  gros  village  avec  une  cha- 
pelle. La  chapelle,  abrégé  de  la  vieille  église  pa- 
roissiale, conserve  le  chevet  de  celle-ci  avec  des 
fenêtres  trilobées,  en  tufs  calcaires,  dans  le  style 
gothique  lancéolé.  Au  bas  du  maitre-autel  sont 
couchées  deux  pierres  tombales  en  mémoire, 
l'une  de  Jean  Roget  fils  de  Pierre  (1620),  l'autre, 
d'un  curé  de  la  paroisse,  noble  Benoit  fils  de  Ma- 
rin Delaunoy  (1G7G).  A  l'cntour  est  le  cimetière, 
supprimé  en  août  1825,  et  qui,  jadis,  se  prolon- 
geait, en  aval  de  la  route,  dans  les  vergers  où  l'on 
a  trouvé  des  cercueils  en  pierre  de  cheliou,  sorte 
de  calcaire  ardoisier  qui  se  débite  bien  on  dalles. 

Flérier,  Florie,  Floiric,  Fleyrier,  en  patois 
Fleyri,  en  latin  Flcyriacmn  :  vu  son  antiquité,  le 
vocable  mérite  une  certaine  attention.  La  vieille 
finale  ac,  rendue  en  roman,  puis  en  français,  par 
ie,  ier,y,  ay,  ey,  etc.^  a  souvent,  dans  les  substan- 
tifs communs, le  sens  de  collectivité  tiré  des  objets 

(1)  Saint-Genis,  H  if^  foire  de  Sa  raie,  loc.  cit. 


59 

de  la  nature,  plantes,  pierre,  eau,  etc.,  et,  pour 
les  noms  propres  d'hommes,  le  sens  d'apparte- 
nance, de  domaine,  de  famille.  En  effet,  les  Gau- 
lois employaient  les  suffixes  ac,  ec ;  les  Romains, 
acus,  acum,  pour  adjectiver  des  noms  d'hommes 
et  en  faire  des  noms  de  propriétés.  Si  donc  on 
applique  ces  données  au  nom  qui  nous  occupe, 
Flérier  viendrait  deJloSj  la  flein\  et  voudrait  dire 
un  lieu  abondant  en  fleurs,  le  Fleuri,  ou  bien, 
et  plus  vraisemblablement,  de  F/orus,  un  pro- 
priétaire gallo-romain  (1).  En  souvenir  de  cet 
indigène  on  aura  appelé  sa  vilhi  d'abord  Floriac 
ou  Floiriac,  ensuite,  après  l'invasion  burgonde, 
Fleyry,  par  suite  de  la  propension  qu'a  le  pa- 
tois local  de  changer  la  diphtliongue  oi  en  ey  et 
Vier  en  y. 

Quoiqu'il  en  soit,  le  village  de  Flérier  devint  le 
chef-lieu  de  hi  paroisse.  Suivant  une  tradition 
rappelée  dans  une  requête  du  conseil  de  Taninge 

(1)  A  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  M. 
d'Arbois  de  JubaiiiAdlle  coiiamuniquait  une  note  sur  le  ftiii- 
dus  (domaine)  et  la  cilla  (constructions  servant  à  l'habita- 
tion du  cultivateur  et  du  propriétaire)  :  «  Les  noms  de  lieux 
de  la  Gaule,  dit-il,  ayant  la  terminaison  iacus,  dérivent,  on 
général^  de  gentilices  (noms  de  famille)  romains  ou  gallo- 
romains.  Ils  ont  été  formés  à  l'aide  du  suffixe  celtique  a-cos. 
Ce  sont  des  noms  de  fandi,  comme  l'établit  la  comjiaraison 
avec  la  «  Table  alimentaire  »  de  Veleia,  où  l'on  trouve  no- 
tamment un  <<  fil  ad  as  Qiiintiacus.  »  Joui'ual  ojjlcid,! 
juillet  188G.  (Voir  Houzé,  Signification  des  noms  de  lieux 
en  France,  p.  73.) 


GO 

au  préfet  du  Léman,  M.  de  B< usante,  requête  si- 
gnée par  le  maire,  M.  Jean-François  Orsat,  en 
1804  :  «  L'église  était  anciennement  au  bourg  ; 
«  des  ravins,  soit  éboulements,  l'avant  détruite 
«  avec  la  majeure  partie  du  bourg,  on  fut  forcé  de 
((  profiter  de  l'église  de  Fleyrier  qui  appartenait 
«  à  des  moines  »  (1).  Telle  est  la  légende  ;  une 
variante  de  cette  tradition  ajoute  que  la  première 
église  s'élevait  dans  la  côte  de  Nale,  à  l'ouest  do 
notre  ville.  A  part  cette  légende  on  ne  trouve 
rien  pour  éclairer  les  origines  de  cette  église.  Les 
chartes  en  font  j)our  la  première  fois  mention  sous 
l'épiscopat  d'Aimon  de  Grandson,  évéque  de  Ge- 
nève, en  1227.  Les  premiers  curés  connus  sont 
Antlielme,  en  1250,  et  Pierre  de  Bonne,  en  1301. 
La  paroisse  reçut  des  visites  pastorales  en  1411, 
1471,  1481, 1517.  etc.;  visites  dont  les  procès-ver- 
baux se  voient  aux  archives  de  Genève.  Le  pre- 
mier do  ces  titres  donne  à  la  paroisse  160  feux,  le 
second,  200  feux.  Flérier,  situé  dans  la  partie  oc- 
cidentale du  territoire,  n'était  pas  un  chef-lieu 
convenable,  surtout  lorsque  la  paroisse  com- 
prenait encore  la  rive  gauche  du  Giffre.  Aussi,  en 
1825,  on  transféra  l'église  â  la  ville  où,  pendant  la 
durée  des  travaux,  on  fit  le  service  divin  dans  la 
chapelle  de  Sainte-Anne.Nous  parlerons, dans  une 
notice  spéciale,  de  l'histoire  ecclésiastique  do  la 
paroisse  de  Flérier. 

(1)  Ai'ch.  do  l;i  mairie. 


61 

Au  xv"  siècle,  le  territoire  de  Flérier  se  parta- 
geait entre  deux  fiefs  principaux,  le  fief  de  Nex 
et  le  fief  du  Saix  (1),  du  nom  de  leurs  anciens  maî- 
tres. Le  premier  de  ces  fiefs,  après  noble  Antoine 
de  Nex,  est  passé  successivement  à  divers  proprié- 
taires :  aux  nobles  Mercier,  à  Jean  Avril,  docteur 
ès-lois,  au  notaire  Humbert  Montain,  etc.,  pour 
tomber  ensuite  entre  les  mains  des  sires  de  Clii- 
gnin.  Ceux-ci,  outre  leur  maison  de  la  ville, 
avaient,  à  Flérier,  un  manoir,  aujourd'hui  maison 
Pol.  Leur  héritière,  la  dame  de  Berbey,  Marie  de 
Marigny,  comtesse  d'Aviernoz,  vendait,  en  1737, 
actes  Joseph  Biord,  notaire,  divers  biens  et  terres 
situés  à  Flérier,  entre  autres  huit  journaux  à  M*" 
Joseph Pralon, avec  le  droit  à  la  chapelle  de  Sainte- 
Catherine,  en  l'église  paroissiale. 

Entre  les  familles,  aujourd'hui  disparues,  qui 
demeuraient  à  Flérier,  citons  les  Platel,  les  Cour- 
tois, les  Garin,  le  notaire  Pierre  Jay,  «  aberga- 
taire  des  protocoles  de  M°  François  Jay,  son  père,  » 
etc.  Au  nombre  des  familles  anciennes  non  étein- 
tes, il  y  a  les  Montant,  MontempSj  Montain^  qui 
eurent  deux  notaires  au  siècle  dernier  ;  les  Bur- 
tin  qui  donnèrent,  en  1597,  un  curé  à  la  paroisse, 
R'i  Humbert  Burtin  ;  les  Laurat,  un  curé  à  la 
même  paroisse  et  un  notaire,  Claude  Laurat,  en 

(1)  Inventaire  h  nob.  Jean  de  Saxo  et  à  ladame  de  Mus- 
siaco,  sa  mère,  pour  ses  cliâteaux,  fiefs  et  arrièrc-flef s . 
(Arch.  de  Turin.  Scct.  I). 


62 

1G32,  tige  do  toLites  les  biaiiclies  actuelles  des 
Laurut;  les  Pel,  dont  un  ancêtre,  Jacques  Pel, 
était  déjà  affranchi,  en  1574,  par  le  prince  Jac- 
ques de  Savoie,  suivant  l'original  sur  parchemin 
en  nos  archives.  Les  Pralon  eurent,  dans  le  siècle 
dernier,  un  médecin,  deux  notaires  et  un  avocat. 
Le  village  de  Flérier,  gardien  de  tant  de  souve- 
nirs, a  l'aspect  d'une  rusticjue  aisance  :  bon  climat, 
beau  vallon  et  doux  nom  qui  résume  â  lui  seul  la 
vieille  patrie  locale. 

Au-delà  de  Flérier  on  rejoint,  en  face  de  la  fro- 
magerie, la  grande  route.  Tout  auprès  se  mon- 
trent deux  monticules  herbeux  que  relie  une  cour- 
bure en  forme  de  selle  de  cheval.  Derrière  ces 
frères  jumeaux  se  cache,  au  pied  des  chênes,  une 
combette  mignonne,  dite  les  Cochenées  om  Coiiibe- 
Clicnaie.  Le  mamelon  occidental,  défriché  en 
1829,  puis  fouillé  archéologiquement  en  1880,  a 
donné  une  dizaine  de  tombes  en  dalles  de  cette 
pierre  schisteuse  vulgairement  nommée  c/ie/?o«(l). 
Dans  l'une  de  ces  tombes  gisait  une  belle  tête 
entière,  dont  un  côté,  où  se  voyaient  quelques 
cheveux,  était  fracassé  :  un  caillou  ovale,  de  la 
grosseur  d'une  pierre  de  fronde,  était  tout  proche 

(1)  MM.  le  docteur  Antlionioz,  Louis-Antoine  Orsat,  no- 
taire, et  Eugène-Franç'ois  Mornal,  greffier,  nous  ont  aidé 
dans  ces  recherches.  En  1820,  on  avait  trouvé  trente  tom- 
bes dont  une  en  dalles  de  grès  plus  grande  que  les  autres. 
(Récit  de  M.  le  docteur  Antlionioz  qui  a  vu  défricher  l'en- 
droit.) 


63 

de  ce  cràiie.  Dans  les  autres  tombes,  dont  Tune 
était  maçonnée  avec  des  briques  ou  fragments  de 
tuiles,  on  a  trouvé  divers  ossements  humains 
avec  quelques  têtes  bien  conservées,  un  morceau 
de  poterie,  deux  plaques  en  métal  où  se  voit  une 
croix.  Ces  objets,  mis  sous  les  yeux  de  M.  Louis 
Revon,  nous  ont  valu  les  solutions  que  voici  : 
«  Votre  fragment'de  pierre  verte  appartient  à  des 
vases  fabriqués  avec  une  serpentine  tendre  appe- 
lée yj/e/ve  ollatre,  parce  qu'on  en  faisait  et  qu'on 
en  fait  encore,  dans  les  Grisons,  des  ustensiles  et 
des  fourneaux  travaillés  au  tour.  Ces  vases  se  ren- 
contrent à  la  fin  de  l'époque  romaine,  mais  sur- 
tout pendant  toute  la  période  burgonde.  Le  mor- 
ceau de  tuile  rouge  est  une  tegula  romaine,  tuile 
à  rebords  qui  alternait  avec  les  tuiles  rondes,  les 
imbrices.  On  en  rencontre  souvent  dans  les  tombes 
des  Burgondes,  ceux-ci  utilisant  les  matériaux 
fabriqués  par  leurs  prédécesseurs.  Les  ronds  sont 
tracés  avec  le  doigt  par  le  potier  comme  marque 
de  fabrique.  Les  agrafes  de  baudrier  sont  en  fer 
avec  un  placage  en  cuivre  et  un  alliage  blanc.  Il  y 
a  l'empreinte  d'une  étoffe  que  la  rouille  a  conser- 
vée. Les  tombes  que  vous  trouvez  sont  évidem- 
ment burgondes  (V-x'' siècles)  (l).» Ces  têtes  et  ces 
agrafes  sont  au  musée  d'Annecy. 

Dans  le  voisinage,  un  joli  hameau  nommé  Pom- 
pagny  ;  en  amont,  rocher  de  quartzite  qui  doit 

(1)  Lettre  du  7  janvier  1881. 


64 

recouvrir  le  terrain  liouiller.  \^ieiit  ensuite  le 
Perray,  grande  accumulation  de  blocs  où  croît 
un  bois  de  fayards.  Cette  traînée  de  pierres  s'é- 
tend du  pied  de  la  montagne  jusqu'au  Giiïre.  La 
plaine  en  montre  du  volume  d'un  grenier  ;  on  en 
détruit  beaucoup  de  notre  temps.  Ces  blocs,  tous, 
sont  de  cette  brèche  qui  compose  le  massif  du 
Marcelly  :  ils  proviennent  non  pas  d'une  moraine 
glaciaire,  mais  d'un  éboulement.  Des  hommes  ont- 
ils  été  témoins  de  ce  drame  de  la  nature  ?  Nul  ne 
le  sait  (1).  Il  ne  faut  pas  confondre  cette  chute  de 
rochers  avec  F  éboulement  dont  il  est  parlé  plus 
haut  ;  l'un  est  à  quinze  cents  mètres  de  l'autre. 
Tout  porte  à  croire  que  l'événement  est  fort  an- 
cien ;  aucun  titre  n'en  fait  mention  et  la  tradition 
est  muette.  Si  d'en  bas  on  lève  les  yeux  vers  le 
haut  de  la  montagne,  on  remarque  une  coupe 
verticale  sillonnant,  à  angle  rentrant,  une  partie 
de  la  surface  ainsi  que  de  larges  déchirures  des 
couches  ;  c'est  l'endroit  d'où  serait  partie  l'ava- 
lanche de  pierres.  Au  bas  de  cette  paroi  vient 
une  pelouse  verte,  jadis  boisée  ;  on  y  faisait  du 
charbon  au  xvn''  siècle.  Un  jour  que  la  peste  sé- 
vissait à  Flérier,  les  habitants  étaient  allés  se  ré- 
fugier dans  cette  lanche  (2). 

(1)  A  Flérier  on  croit  que  l'cboulcment  est  contemporain 
de  saint  François  de  Sales.  C'est  une  erreur  :  on  coni'ond 
avec  le»  chutes  de  rochers  survenues  à  Sixt  en  1600  et  en 
1G02. 

(2)  Archives  du  presbytère,  1655. 


65 

Le  hameau  des  Montant  campe  sur  ces  abîmes. 
D'ici,  on  prend  le  vieux  chemin  circulant  au  pied 
d'une  crête  d'abord  boisée,  ensuite  rocheuse,  aux 
redans  de  laquelle  s'accrochent  des  ifs  éplorés  et 
un  beau  lis,  le  lilium  croceiim  (chaix),  de  couleur 
jaune,  très  rare  en  France,  et  qui  parait  avoir  été 
acclimaté  dans  nos  jardins.  Au  point  de  départ  du 
tronçon  de  la  route,  rectifiée  depuis  peu,  un  ou- 
vrier a  trouvé,  à  deux  mètres  de  profondeur,  une 
médaille  bronze  de  Julia  Aqidlia  Severa,  femme 
de  l'empereur  Elogabale.  ^^ue  pittoresque  sur  la 
gorge  d'Antart  et  ses  alentours.  Ce  tronçon  neuf 
vous  conduit  au  village  des  Suets  (45  minutes  de 
Taninge). 

Suet,  Soet  ou,  avec  le  son  doux  du  C,  Çoet, 
tire  son  nom  antique  des  bois  au  milieu  desquels 
ce  village  est  construit.  Un  ruisselet  court  parmi 
des  roches  éboulées.  On  aperçoit  le  Mont-Blanc. 
Ce  territoire  formait  une  fois  un  fief,  dont  le  seul 
titulaire  connu  fut  noble  François  de  Chignin, 
coseigneur  des  Suets.  Le  village  a  donné  son  nom 
auxDessuet,  fort  ancienne  famille  du  pays. 

Au-delà  des  maisons  s'étend,  entre  le  versant 
septentrional  du  mont  Antart  et  le  pied  du  Mar- 
celly,  un  très  joli  vallon  que  traversait,  au  moyen 
âge,  la  route  de  Taninge  à  Genève  (1).  Voici,  k 

(1)  Le  nom  Antart  a  son  jjetit  ah-  gaulois,  mais  n'abu- 
sons pas  de  l'étymologie.  On  trouve  passiin  dans  les  char- 
tes, «  Entert.  » 


GG 

gauclie,Ui  prairie  fraîche  et  rapide  clés  Pra-pencu  : 
on  y  voit  un  bloc  erratique,  de  calcaire  noir,  me- 
surant 4  mètres  de  hauteur  sur  5  de  largeur  et  7 
mètres  de  longueur.  Un  peu  plus  loin,  rencontre 
d'une  source,  mère  du  ruisselet  :  cette  eau,  la 
Fontaine  d'Antart  des  chartes,  était  la  limite 
juridictionnelle  entre  la  Salteria  de  Flérier  et  la 
Salteria  de  Mieussy.  On  passe  au  bas  d'une 
grande  lanche  boisée,  surface  unie  comme  on  n'en 
voit  nulle  part,  et,  prenant  un  sentier  bordant  la 
paroi  nord  -  occidentale,  on  gravit  le  sommet 
(915 mètres).  Vue  sur  le  bassin  de  Mieussy  et  sur 
le  bassin  central  de  Taninge-Samoëns.  Les  chê- 
nes, de  l'espèce  rouvre,  qui  croissent  autour  de  ce 
rocher,  ont  abrité,  une  fois,  la  bète  qui  aime  les 
glands  :  son  nom  est  resté  au  mas  dit  le  Beis  au 
Sanglier,  comme  le  nom  de  l'ours  à  son  voisin, 
le  mont  Orsaix  (ursi  saxum). 

Revenons  sur  nos  pas.  Après  avoir  tourné  l'an- 
gle nord-est  d'Antart,  où  se  voit  un  calcaire  à 
pierre  de  taille,  on  atteint,  sur  la  droite,  un  pan 
vertical  du  rocher,  surface  polie  comme  une  stèle, 
où  sont  gravés  ces  deux  vers  : 

«  Aimez  Dieu  de  tout  votre  cœur  ; 
Lui  seul  donne  le  vrai  bonlicur. 
—  par  François  Final.  1831.  » 

Le  signataire  de  l'inscription  rupestre  a  tenu, 
dans  la  maison  voisine,  une  école  privée  dont  on 
se  souvient  encore  au  pays.  Sur  Châiel,  nom  de 


G7 

cet  écart,  est  une  oasis  de  verdure  attachée  au 
flanc  oriental  de  ce  rocher.  Enfin,  à  l'angle  sud- 
est  et  près  du  défilé  d'Antart,  se  montre,  au 
Rocher-Rosset,  un  banc  de  marbre  rouge  brun, 
non  encore  exploité.  Une  plaquette,  donnée  au 
musée  d'Annecy  par  le  maire  de  Taninge,  M. 
Jean-Claude  Humbert,  a  été  très  remarquée.  Le 
conservateur,  M.  Louis  Revon,  nous  écrivit  ceci  : 
«  Votre  marbre  est  magnifique,  les  teintes  en  sont 
variées,  agréablement  mêlées  et  vives,  sans  être 
trop  criardes.  C'est  supérieur  à  tout  ce  que  j'ai  pu 
comparer  dans  notre  nombreuse  série  de  brèches 
savoisiennes  (1),  »  En  1820,  Flérier  et  les  Suets 
avaient  328  habitants. 

(1)  Lettre  du  18  janvier  1882. 


68 


VI. 


De  Taninge  à  Verchey.  —  Panorama  de  la  vallée.  —  Les 
Six-Villages.  —  Villas  modernes  et  vieux  manoirs.  — 
Familles  et  souvenirs.  —  La  voie  antique  et  les  méfaits 
du  Gift're.  —  Visite  aux  ruines  d'un  eliàteau.  —  Avo- 
nay  :  le  commandant  d'Avonay  et  le  général  Perrier.  — 
La  montagne  de  Loy.  —  Roches  cristallines. 

Au  sortir  de  la  ville,  par  la  porte  orientale,  le 
voyageur  a  sous  les  yeux  une  plaine  longue  et 
étroite  courant  entre  deux  versants  mi-boisés. 
Derrière  un  rideau  de  vernes,  coule  sournoisement 
le  Gifïre.  Dans  le  fond,  se  dresse  fièrement  une 
chaîne  de  rochers  lamés  de  névés,  avec  ses  hautes 
cimes  :  Criou,  l'Avoudru,  le  Buet,  les  Aiguilles 
rouges  et  une  pointe  chamoniarde,  l'Aiguille- 
Verte.  Dans  un  plan  inférieur,  la  robe  verte  et 
fraîche  des  alpages.  En  avant,  vous  aurez,  s'égre- 
nant  le  long  de  la  route,  une  série  de  hameaux  et 
de  villettes  qui  vous  présenteront  leurs  habitants, 
anciens  et  nouveaux.  Une  brève  esquisse  en 
passant,  cher  lecteur  ! 

Voici  d'abord  une  grosse  ferme,  avec  maison  de 
maître,  appelée,  de  son  nom  antique,  vers  les 
Hôtes.  Assise  devant  un  tableau  unique  en  son 


69 

genre  :  au  premier  plan,  la  chartreuse  de  Mélan, 
campée  dans  sa  plaine  fertile  ;  au  second  plan,  les 
prés-bois  de  la  rive  gauche,  avec  Avy,  la  gentille 
montagnette.  Celle-ci,  verte  en  été  de  la  base  au 
sommet,  se  pare,  en  automne,  d'une  tunique  déli- 
catement nuancée.  Les  pentes  en  sont  douces,  la 
cime  est  arrondie;  bref,  un  vrai  ballon  des  Vosges 
en  plein  Faucigny.  A  la  villa  des  Hôtes  vécurent, 
à.  la  fin  de  l'autre  siècle,  le  médecin  Jean  Andrier 
et  sa  femme,  noble  Françoise- Josephte  Lejeune, 
de  Samoëns  (1).  Ils  eurent  :  1°  Claude-François 
Andrier,  notaire  et  châtelain  à  Taninge,  marié  à 
Jeanne-Pauline  Anthonioz,  dont  est  né  Jean-Bap- 
tiste Louis,  notaire  à  Taninge  ;  2°  Jean-Baptiste, 
percepteur,  marié  à  Marie-Thérèse  Folliet,  dont 
sont  nés  Joseph,  curé  de  Lugrin  ;  François,  méde- 
cin à  Evian,  marié  à  Annette  Jordan,  qui  ont 
Thérésa,  femme  de  l'avocat  Grivaz,  et  Edouard, 
notaire  â  Evian,  marié  à  Eugénie  Grobel. 

Vient  ensuite,  dans  un  riche  territoire,  la  ferme 
des  BuchiUes^  avec  une  vieille  porte  en  pierre 

(1)  Au  nombre  des  médecins,  chirurgiens,  docteurs  en 
médecine  qui  ont  exercé  à  Taninge,  il  y  eut  :  Gervais 
Duniullin,  1684  ;  François  Pralon,  1693  ;  Etienne  Perret, 
1698  ;  Jean-Claude  Perret,  1704  ;  Jean-Jacques  Riclaard, 
1706  ;  Claude-François  Richard,  1724  ;  François  Bel,  1742  ; 
Jean-Baptiste  Boëjat,  1760  ;  Pierre  Perrier,  1757  ;  François 
Perrier,  1792  ;  Dominique  Lavancliy,  François  Boi'jat, 
1793;  François-Martin,  1814-1860;  Alfred-Jacquier,  1870- 
1876.  Aujourd'hui,  il  y  a  les  docteurs  François  Anthonioz  et 
Berthet  Ah^honse.  Jadis  on  les  nomm^xi  pi lysicicns. 


70 

taillée,  cintrée,  ouvrant  sur  la  route.  Ici  fut  une 
fois  la  résidence  des  nobles  de  MandoUe  ou  Man- 
dollaz,  seigneurs  des  Boddllies,  avec  une  maison- 
forte.  Le  souvenir  oral  de  cette  seigneurie  et  de 
ses  maîtres  est  perdu.  La  mention  qu'en  font  les 
manuscrits  remonte  au  xv"  siècle.  On  trouve  un 
Amédée  de  Mandolle  et  sa  femme,  Nicolarde  de 
Marigny,  en  1414  ;  Jacques,  vice-bailli  du  Fauci- 
gny,  en  1475.  Annable,  fille  de  Philibert  de  Man- 
dolle et  de  Pernette  de  Chignin,  épousa  spectable 
Claude-Nicolas  Arpaud,  ce  juge-mage  du  Genevois 
qui  ouvrit  le  testament  de  saint  François  de 
Sales  (1).  Le  dernier  seigneur  des  Bucliilles  fut 
noble  Jean-Gaspard  de  Mandolle,  mort  en  1659. 
Cette  famille  est  au  nombre  des  fondateurs  des 
franchises  de  notre  bourg  et  lui  a  donné  des  syn- 
dics et  des  conseillers.  En  1716,  un  comte  d'A- 
viernoz  possédait  le  fief  de  Mandolle,  fief  qui 
comprenait  un  martinet  aux  Vuavres,  l'ociége  de 
Routine  et  quatre-vingts  poses  de  terre. 

Près  des  Buchilles,  entre  la  plaine  et  le  coteau, 
se  montre  un  petit  hameau,  Gelinge,  GUI  in  g  iu  m, 
où  vivait,  en  1297,  un  Rodolphe  de  GiUinge.  Sur 
une  console  de  cheminée  de  la  maison  Garin  sont 
gravées  les  armes  des  Mandolle  :  «  d'or  à  la  l^ande 


(1)  En  1G.30,  ces  doux  époux  fondent  et  dotent  une  cha- 
pelle à  Annccy-lc-Vi(!ux,  près  de  Bj'ogny,  où  ils  sont  en- 
terrés. On  a  trouvé  leur  pierre  tombale  avec  une  inscrii")tion. 
(Reçue  sacoisie/mc,  1800,  p.  81.) 


71 

d'azur,  accompagnée  de  trois  cotices  de  sable  »  (1). 
En  1820,  Gelinge  avait  27  habitants.  Des  Buchil- 
les  on  arrive  à  Chessins,  patrie  de  Fabbë  Eugène 
Ducrettet,  de  l'ordre  des  pères  Maristes,  mission- 
naire dans  les  îles  de  l'Océan  Pacifique.  Un  Amé 
de  Chissins  est  mentionné  dans  le  testament 
d'Agnès  de  Faucigny,  comme  père  nourricier  d'un 
certain  Aimon.  Au-delà  de  Chessins,  la  route  tra- 
verse, à  la  Minière,  un  ancien  marais  que  tom"- 
nait,  en  amont,  la  vieille  route,  au  lieu  dit  Haute- 
Rive. 

A  vingt  minutes  du  bourg  on  atteint  la  Palud, 
village  qui  tire  son  nom  latin  palus  d'un  ancien 
marais  ;  peuplé,  en  1830,  de  67  âmes.  A  gauche 
se  voit  une  grosse  villa,  créée  par  M.  Audéoud, 
qui  essaya  d'y  acclimater  la  race  ovine  des  méri- 
nos. Familles  éteintes  :  Lhoste,  Delavilla,  Ros, 
etc.  Un  Rodolph  Puthod,  de  Vuipens  (canton  de 
Fribouro-),  est  venu  «'v  fixer  dans  l'autre  siècle. 
Résidence  du  notaire  Jean  Guicquet,  en  1607,  et 


(1)  Les  noms  de  lieux  de  la  SaA^oie  septentrionale  termi- 
nés par  ifige  sont  vraisemblablement  formés  avec  le  suffixe 
germanique  iiig  ou  oig.  Ce  suffixe  est  un  patronymique  et 
s'atiaelie  à  des  noms  d'homme  :  il  désigne  l'ensemble  d'une 
famille  et,  de  là,  son  centre  d'habitation.  Il  en  serait  de 
même  de  Neydens,  Franclens,  Usinens,  Vulbens,  etc.,  et 
des  noms  de  la  vallée  du  Gifîre,  Chessins,  Samocns,  Secocn, 
etc.  Tous  ces  noms  désigneraient  des  localités  formées  à  l'é- 
poque burgonde.  (Voir  notre  notice  sur  les  noms  de  lieux 
en  ingc.  —  Rcmic  savoisiennc^  1881,  j).  20.) 


72 

du  notaire  Pierre  Perrier,  époux  cl' Anne-Cathe- 
rine Dunoyer,  dont  la  fille,  Françoise,  est  la  mère 
du  cardinal  Gerdil.  Ce  domaine  appartient  au- 
jourd'hui â  M.  Moget  François.  Ce  village  rap- 
pelle, par  deux  exemples  d'infortune,  le  danger 
qu'il  y  a,  pour  le  campagnard,  de  vouloir  mener 
de  front  deux  choses  à  la  fois,  l'agriculture  et  le 
négoce,  alors  surtout  c|u'il  peut  déjà  vivre  du  tra- 
vail de  ses  terres. 

En  amont  de  la  Palud  et  près  d'un  territoire  dit 
à  la  Vigne,  il  y  a  un  joli  hameau  qui  donna  son 
nom  de  Veniaix  ou  Vernex  k  une  antique  fa- 
mille. En  1C60,  le  hameau  avait  pour  habitants, 
Aimé  Rubin,  Laurent  Henriod,  Jean  IMichallat, 
Aimé  Devant  et  ses  neveux.  Aujourd'hui^  les  no- 
tables de  l'endroit  sont  MM.  Nicolas  Sermonet  et 
Joseph  Devant. 

A  30  minutes  c'est  Plonnay,  au  bas  d'une 
combctte  d'où  une  cascatclle  se  précipite  sur  la 
roue  d'un  moulin.  Jolie  habitation  de  M.  P.  Saul- 
nier,  descendant  de  Jean  -  Claude  Saulnier,  de 
Bonne,  et  de  Marie  Gandin,  dont  le  fils  Henri 
épouse,  le  9  décembre  1772,  Françoise  Vuy. 
Source  minérale  cachée  par  la  végétation  dans  le 
verger  de  M.  Joseph  Nicodex.  Patrie  des  quatre 
frères  Grange,  arrivés  par  leur  travail  à  une  hon- 
nête aisance.  L'un  d'eux  demeure  encore  ;\  Pay- 
sandu  (Amérique  du  Sud).  Berceau  de  la  famille 
Vuy,  alias  Gaillard. 

Voici  Verdevant  ou  VerdeveuH  ;  au  pied  d'un 


73 

roc  sourcilleux  le  Guillainiow  VuiUamy  ;  sur  les 
bords  d'un  torrent  peu  aimable  (146  habitants  en 
1820).  Maison  d'école  avec  un  campanile  ;  capitale 
des  Six-  Villages  (les  autres  sont  la  Palud,  Plon- 
nay,  les  deux  Juteninge  et  Etry).  Patrie  du  capi- 
taine Chométy,  du  IQ"-  de  ligne,  à  Nantes.  An- 
ciennes sont  les  familles  Henriod,  Michallat,  Mu- 
gnier  (1). 

Un  marchand  de  ce  village,  Joseph  Puthon, 
émigravers  1727,  en  Lorraine  ;  il  s'établit  à  Re- 
miremont,  devint  échevin  de  cette  ville  et  y  fit 
souche  de  bourgeois.  Son  fils  et  son  petit-fils  sont 
avocats  au  Parlement.  La  famille  se  partage  en- 
suite en  deux  branches  anoblies,  l'une  de  robe  et 
l'autre  d'épée.  Celle-ci  a  donné  plusieurs  officiers 
distingués,  entre  autres  le  colonel  Marc- Antoine 
Puton,  baron  d'Empire,  aide  de  camp  de  cet  autre 
Savoyard,  l'héroïque  général  Humbert  immorta- 
lisé par  le  poète  Ponsard  dans  la  légende  du  Lion 
amoureux  (2).  La  branche  militaire  est  aujour- 
d'hui représentée  par  le  baron  Victor  Puton,  ca- 
pitaine du  génie.  L'autre  branche  est  représentée 
par  Auguste,  docteur  en  médecine  à  Remiremont, 

(1)  Ainionct  de  Verdeveiis  était  notaire  en  1383.  Nicolas 
Gay,  notaire,  y  demeura  en  158G. 

(2)  Notice  sur  les  Puthon  (nom  qui  a  perdu  l'A  en  Lor- 
raine), par  Albert  Albrier,  dans  le  tome  XV  des  Mémoires 
de  la  Société  savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie.  —  Ce 
général  Humbert  serait  originaire  de  Bcllentre,  en  1  arentaiso 
(Savoie). 


74 

et  par  M.  François  Alfred  Piilon,  inspecteur  gé- 
néral des  forêts,  directeur  de  l'Ecole  forestière  à 
Nancy,  officier  de  la  Légion  d'honneur.  Notre  sa- 
vant professeur,  docteur  en  droit,  a  publié  plu- 
sieurs ouvrages  ;  citons  entre  autres,  la  Louveterie 
et  un  Manuel  du  code  forestier  devenu  classicjue 
en  France.  Il  aime  la  Savoie  et,  depuis  vingt  ans, 
il  se  plait  à  nous  le  redire  clans  des  lettres  char- 
mantes (1).  Son  fils,  Bernard,  est  avocat  à  la  Cour 
d'appel  de  Nancy. 

Au-delà  de  Verdevens  on  traverse  des  filets 
d'eau  sulfureuse  et  ferrugineuse  et  l'on  atteint, 
près  de  la  villa  de  M.  Pierre-Joseph  Gerdil,  un 
antique  village,  Juteninge,  Jusiigningiuin  et,  dans 
le  patois  oral,  Chegninge.  Sous  cette  dernière 
forme  le  nom  signifierait  un  lieu  abondant  en 
chênes,  ki  chênaie,  étymoiogie  que  confirme  la 
flore  locale.  Le  village  est  partagé  en  deux  grou- 
pes, le  Grand- Juteninge  et  le  Petit-Juteninge. 
Le  premier  a  sa  chapelle  dédiée  à  la  Vierge- 
Marie  et  à  saint  Théodule,  et  un  vieux  tilleul. 
Résidence  d'une  vieille  famille  de  ce  nom  :  noble 
Vincent  de  Jutigninge  et  son  fils  Hi]^polyte,  en 
1517  ;  Nicoud,  fils  de  noble  Jean  de  Jutigninge, 

(1)  Eli  1872,  comme  il  clierehait  le  berceau  de  sa  famille, 
M.  François-Alfred  Puton  (init  par  découvrir,  à  l'aide  des 
titres  conservés  chez  des  cousins,  Ignace  et  Jean  Puthon  de 
Vci'devons,  son  ])ays  d'origine  à  Taninge  (ancienne  jmroisse 
de  Fléricr),  et  plus  anciennement  à  Saint-Sigismond,  i)rès 
Taninge. 


75 

1559,  mari  cl' Aima  de  Marigny,  mort  sans  enfants. 
Une  branche  de  ces  gentilshommes,  alliée  aux 
Galiffe,de  Genève,  demeurait  dans  cette  ville  d'où 
elle  fut  expulsée  avec  les  autres  grandes  familles 
savoyardes  attachées  au  parti  ducal.  Plus  tard, 
vint  â  Juteninge  noble  Louis-Auguste  INIarin,  un 
petit-fils  de  Claude  Marin,  l'ami  de  saint  François 
de  Sales,  à  Thonon  ;  ce  Louis-Auguste  était  marié 
à  demoiselle  Marie  Duboin,  de  Samoëns  (1).  La 
maison  Gerdil  ,près  du  tilleul , montre ,  dans  son  f  enil , 
un  vieux  salon  avec  des  lambeaux  de  peinture  à  la 
fresque.  Alentour  est  le  lieu  dit  la  Vieille-Tour. 
Ces  villages  eurent,  au  xvn''  siècle,  les  notaires 
Mathieu  Vuillet  et  Pierre  Amoudru.  Ancienne  et 
nombreuse  est  la  famille  Nachon  ;  remarquable, 
la  famille  Coppel.  M.  Joseph,  fils  de  Michel  Cop- 
pel,  géomètre,  est,  en  ce  moment,  entrepreneur 
de  travaiLx  publics  dans  l'Ain.  En  1820,leGrand- 
Juteninge  avait  82  habitants  ;  le  Petit,  G7. 

L'ancienne  route,  à  partir  de  Chessins,  serpen- 
tait entre  plaine  et  coteau  et  desservait  chacun  de 
ces  villages.  L'entretien  était  à  la  charge  des  pro- 
priétaires riverains,  sous  la  surveillance  du  châ- 
telain. La  plaine,  sans  défenses,  était  livrée  au 
bon  plaisir  du  Gifïrc.  En  1763,  une  crue  terrible, 
survenue  à  trois  reprises,  ravagea  541  journaux  de 
terre,  perte  qu'on  évalua  à  37,515  livres,  une 
grosse  somme  pour  ce  temps-là.  «  On  construisit 

(1)  Registres  de  la  paroisse. 


76 

des  digues  en  pilots  à  un  ou  deux  rangs  remplis 
de  fascines  et  surchargés  de  pierres.  Les  digues 
du  Foron  furent  à  arches  remplies  de  gros  cail- 
loux, ou  à  chevalets,  et  couchées  de  gros  arbres 
surchargés  de  pierres  »  (1).  De  nos  jours,  les  ri- 
verains, associés  en  syndicat,  font  de  grands  tra- 
vaux d'encliguement  avec  des  pierres  brutes  tirées 
de  l'éboulement  du  Perray  (Flérier). 

Au  sortir  du  Petit-Juteninge  on  laisse  à  droite 
le  hameau  de  CIos-Luche,  à  gauche  le  chemin  qui 
mène  au  hameau  à'Eti'y  ;  on  passe  au  sommet  du 
cône  d'évasement  du  torrent  de  Graveruaz  et  l'on 
aborde  un  moulin  campé  devant  une  cascade. 
Après  avoir  franchi  le  nant  on  tourne,  au  sud,  un 
mamelon  boisé  et,  gravissant  la  côte  près  d'une 
ferme  isolée,  on  atteint  une  terrasse  que  bor- 
dent les  fayards.  Jolie  vue  sur  la  vallée.-  Cette 
esplanade,  large  de  18  mètres,  longue  de  40  mè- 
tres, est  flanquée  de  pans  de  murailles  en  maçon- 
nerie. Ruines  d'un  château  féodal  au  pied  duquel 
passait  jadis  la  route  de  Taninge  à  Samoëns.  Ce 
manoir,  dit  Albnnis  Beaumont,  appartenait  à  une 
famille  qui  s'est  éteinte  au  xiV  siècle.  «  Vuillelme 
de  Verchei,  dernier  rejeton  de  ces  seigneurs,  eut 
la  tète  tranchée  pour  avoir  refusé  d'adhérer  à  cer- 
taines soumissions  qu'exigeait  de  lui  Hugues  de 
Genève,  lieutenant  général  du  dauphin  llunibert, 

(l)  Arch.  do  la  inaiiie. 


77 

en  Faucigny  »  (1).  Quoi  qu'il  en  soit,  les  chroni- 
ques du  xv''.  siècle  parlent  d'une  maison-forte  de 
Gravernel  (2)  et  mentionnent  des  personnes  de  ce 
nom.  Humbert  de  Gravernel  fut  abbé  de  Sixt  ; 
François  de  Gravernel  fit  la  campagne  de  Milan 
sous  le  duc  Amédée  VIII  ;  un  autre  Humbert  de 
Gravernel  reçoit,  en  1463,  l'investiture  des  fiefs 
(ju'il  possède  en  Faucigny  (3).  Armes  :  ('  De  sa- 
isie à  la  croix  d'argent,  cantonnée  de  4  coquilles 
oreillées  d'or  (Besson).  »  Cette  seigneurie,  qui 
s'étendait  en  partie  sur  les  Six- Villages,  passa 
aux  sires  de  Tlioire  et,  de  ceux-ci,  aux  barons  de 
Saint-Christophe,  de  Samoëns.  Ces  villages  ont 
des  pâturages  et  bois  communs,  fonds  dont  la 
propriété  leur  a  été  reconnue  par  un  arrêt  de  la 
Cour  d'appel  de  Charabéry  du  10  juillet  1857. 

Les  ruines  appelées  au  Devant  ou  Devens  ont 
pour  propriétaire  le  père  Brun.  Le  voici  qui  vient 
à  nous  et,  d'un  air  paterne,  prend  la  parole  :  «  Un 
jour  que  je  fouillais  dans  ces  décombres,  dit-il, 
j'ai  trouvé  trois  pièces  d'or  carrées  que  je  vendis 
à  Genève  pour  cinq  piastres.  En  1848, au  moment 
qu'ils  furent  expulsés  de  Mélan,  les  jésuites,  vou- 
lant bâtir  ici  un  pavillon  d'été,  m'offraient  trois 
mille   livres  pour   prix  de  cette   terrasse.  »  Le 


(1)  Description  des  Alpes,  IV^  139. 

(2)  Gravernel,  d'après  le  comte  A.  de  Foras.  On  trouve 
aussi  le  nom  écrit  Graceruel. 

(3)  Arch.  de  Turin.  Riondel,  Rec.  sac.  1875,  p.  69. 


78 

bon  vieillard  nous  parla  en  outre  d'un  sac  de  par- 
chemins que  son  frère  avait  jetés  au  feu.  Faut-il 
regretter  d'être  venu  trop  tard  et  de  ne  pas  en  sa- 
voir davantage  ? —  Non,  dit  Méry  :  «  l'histoire 
précise  tue  la  fleur  de  ] 'émotion  ;  devant  la  ruine 
rien  n'est  beau  que  le  vague  de  l'ignorance  !  » 
Mais  laissons  à  leur  solitude  cette  poussière  féo- 
dale et  son  gardien.  Après  avoir  une  dernière  fois 
contemplé  le  paysage, nous  descendons  par  les  prés 
en  fleurs  au  chant  des  merles  sous  la  ramée.  La 
nature  est  toujours  jeune. 

Nos  Six- Villages  occupent  le  versant  méridio- 
nal du  chaînon  de  Loy,  celui-ci  séparant  la  vallée 
du  Giffre  du  val  des  Gets.  A  la  partie  sud-ouest 
de  ce  massif  et  à  un  kilomètre  en  amont  du  bourg 
de  Taninge,  se  montre  un  ancien  village,  Avonay. 
Dans  les  temps  préhistoriques  la  langue  de  terre 
bordant  la  rive  gauche  du  Foron  à  partir  du  Brion 
jusqu'au  roc  de  Cheray,  aurait  été  peuplée  d'aul- 
nes et  de  frênes.  L'endroit  planté  d'aulnes  fut  dé- 
nommé par  les  premiers  habitants  Ver  net,  nom 
qui  subsiste  encore,  et  la  localité  où  le  frêne  domi- 
nait, Onne/i  ou  Aunnay.  En  effet,  le  patois  oral  a 
gardé  cette  forme  en  Aunnay  pour  désigner  le 
village  que  les  chartes  écriveiit  Avonay .  Or,  ce 
nom  d' Aunnay  est  celtique,  il  désigne  un  lieu 
abondant  en  frênes,  Vàji'ênaie  (1).  A  l'entrée  du 
village  se  voit  une  chapelle  dédiée  à  saint  Guérin, 

(1)  Houzé,  op.  cit.,  p.  23. 


79 

abbé  d'Aulps.  Une  peinture  à  l'huile  y  représente 
le  bienheureux  monté  sur  une  inule  au  moment 
cle  quitter  son  couvent  pour  se  rendre  à  Sion,  dont 
il  était  évèquG.  Le  petit  édihce  fut  construit  par 
les  notables  et  syndics  de  la  dizaine  d'Avonay, 
suivant  acte  du  5  mai  1726,  Perrier  notaire,  et 
]jénit  le  28  août  par  le  curé,  R'i  Favre.  Avonay 
avait,  en  1820,  309  habitants  ;  il  en  a  perdu  plus 
de  la  moitié.  Familles  anciennes  qui  y  subsistent 
encore  :  Bosonnet,Brun,  Delintraz,  Jacquier,  Per- 
rier, Pralon.  Ce  village  a  donné  son  nom  à  une 
antique  famille  ;  on  y  trouve  Rodolphe  et  Rolet 
d'Avonay,  notaires  (1421-1433).  Vient  ensuite 
noble  Louis  d'Avonay,  commissaire  à  terrier  de  la 
chartreuse  du  Reposoir  et  fondateur,  en  1470,  de 
la  chapelle  de  saint  Pierre,  en  l'église  de  Flérier. 
En  1565  vivaient  nobles  Rolet,  François,  Jacques 
et  vénérable  M'®  Claude  d'Avonay  qui  transigent 
avec  les  syndics  de  la  ville  de  Taninge  au  sujet 
d'un  emplacement  joignant  la  halle  (1)  ;  en  1580, 
nobles  Bernard,  Jean-François,  Claude  l'aîné  et 
Claude  le  jeune,  fils  de  noble  Rolet  d'Avonay.  Ce 
Bernard  d'Avonay  fut  capitaine  sous  le  baron 
d'Hermance,  au  château- vieux  des  Allinges,  et 
servit  avec  habileté  et  bravoure  les  ducs  de  Sa- 
voie à  la  fin  du  xyi*^  siècle  (2).  La  famille,  après 

(1)  Minutes  Coruut,  notaire  à  Samoëns. 

(2)  Arcli.  de  M.  le  commandant  d'Avonay,  à  Besançon. 
Presque  tous  les  titres  de  famille,  qui  étaient  nombreux,  ont 
été  perdus  lors  de  l'invasion  de  1815.  —  (Document  VII.) 


80 

avoir  donné  des  syndics  et  des  conseillers  de  ville 
à  notre  bourg,  émigra  en  Franche-Comté.  De  1620 
à  16G4,  ils  vendent  à  Nicolas  de  la  Grange  une 
maison,  le  droit  de  patronage  de  la  chapelle  de 
saint  Pierre  et  un  domaine  à  la  montagne  de  Loy, 
au  pra-Gontra^  (1).  Les  d'Avonay  ont  gardé,  au- 
delà  du  Jura,  les  traditions  d'honneur  qu'ils 
avaient  emportées  du  pays  d'origine  ;  ils  sont  au- 
jourd'hui représentés  par  un  commandant  d'artil- 
lerie en  retraite,  M.  Jean-Fortuné-Adrien-Adol- 
phe d'Avonay,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  et 
par  sa  sœur.  M.  d'Avonay  est  venu,  en  1805,  à 
Taninge,  visiter  le  berceau  de  sa  famille  ;  il  a  été 
reçu  par  M.  Jean-Joseph  Perrier,  conseiller  du 
village. 

Avonay  est  la  patrie  des  frères  Perrier,  fils  de 
Marie  Perrier,  médecin,  et  de  noble  Jeanne  de  la 
Grange,  l'un  major,  l'autre  général  de  division  en 
Piémont.  Celui-ci,  Louis-François,  né  à  Taninge 
le  10  novembre  1804,  est  décédé,  près  Chambéry, 
au  château  de  la  Croix-Rouge,  domaine  que  lui 
avait  légué  sa  tante  par  alliance,  dame  Marthe 
Favre  de  Saint-Etienne,  veuve  du  chevalier  Jo- 
seph-Marie de  la  Grange.  Il  laisse  de  son  mariage 
avec  Thérèse  Caréna,  entre  autres,  un  fils, M. Char- 
les Perrier,  que  nous  avons  eu  le  plaisir  de  visiter 
dans  son  gracieux  manoir.   La  mémoire  de  ces 


(1)  Inventaire  manuscrit  des  comtes  de  Taninge,  en  nos 
archives. 


81 

deux  officiers  supérieurs  reste  attacbëe  àla  Brigade 
de  Savoie,  qu'ils  ont  illustrée  dans  les  guerres 
d'Italie,  1848-1859.  Ils  ont,  àAvonay,  de  proches 
parents  du  nom  de  Perrier  (1). 

On  traverse  le  village,  on  passe  devant  l'au- 
berge Au  Soleil  levant,  et,  laissant  à  gauche  la 
route  nationale,  on  prend  en  écharpe,  dans  le  co- 
teau, le  chemin  qui  monte  à  la  montagne  de  Loy. 
On  laisse  à  droite  le  Moni,  village  entouré  de 
beaux  vergers,  au  pied  d'une  forêt  noire. On  atteint 
l'écart  des  Quatre-Vey,  où  est  né  le  photographe 
François  Delintraz,  élève  du  célèbre  Nadar,  à 
Paris.  On  côtoie  une  belle  terrasse  qu'on  laisse  à 
gauche,  on  serpente  parmi  les  hêtres  et  les  cou- 
driers, après  quoi  on  débouche,  au  Laquey,  vers 
les  premiers  chalets.  On  laisse  à  droite  le  sentier 
qui,  par  les  Linières,  la  Biolle,  etc.,  se  dirige  vers 
le  centre  de  la  montagne,  et  l'on  prend  à  gauche 
le  chemin  qui  domine  le  ravin  du  Foron.  On  passe 

(1)  Louis-François  a  été  cadet  garde  du  Corj)s  du  roi  de 
Sardaigne  en  1826,  lieutenant  en  1831,  capitaine  en  1842, 
major  en  1848,  colonel  du  2°  régiment  dans  la  Brigade-Sa- 
voie en  1856,  major-général  commandant  cette  brigade  en 
1850;  a  fait  les  campagnes  d'Italie,  s'est  distingué  au  combat 
de  la  Sforesca  et  à  Novare.  Officier  de  l'Ordre  militaire  de 
Savoie  pour  valeur  dans  le  combat  du  24  juin  1859,  à  la 
Madona  délie  Scoi^erte,  puis  commandant  du  même  Ordre; 
créé  le  11  décembre  1850  officier  des  SS.  Maurice  et  La- 
zare, et,  le  12  janvier  1860,  commandeur  de  l'Ordre  de  la 
Légion  d'honneur.  (Etat  de  services  du  général  Perrier,  d'a- 
près un  Mémoire  imprimé,  en  nos  arcliives.) 


82 

au  Sair  de  Loy,  près  d'un  banc  ardoisier,  jadis 
exploité.  Ces  ardoises,  comme  celles  du  Pradelis, 
blanchissent  vite;  mais,  contrairement  aux  prévi- 
sions des  géologues,  elles  ont  duré  longtemps  sur 
nos  toits.  Aujourd'hui  la  carrière  est  abandonnée. 
Après  avoir  traversé  la  combe  des  Mex,  on  at- 
teint, sur  une  motte,  un  beau  chalet  couvert 
d'ardoises  appartenant  à  M.  Jean  Puthon,  à  la  Ro- 
sière (altitude  1,400  mètres).  Jolie  vue  sur  le  val 
des  Gets  et  sur  le  massif  du  Pradelis. 

Le  nom  de  Loy,  Luex,  Lueys,  est  peut-être  une 
variante  de  Lex  ou  Lêe  (pâturage)  ou  de  Lesche, 
Lechère  (prairie  marécageuse)  ;  il  s'emploie  pour 
désigner  l'ensemble  de  la  montagne,  celle-ci  con- 
finant au  levant  le  sommet  de  Verchey.  La  Ro- 
sière, ([ui  est  le  bijou  de  l'endroit,  redit  le  souve- 
nir de  Béatrix  de  Faucigny.  Le  2  novembre  1285, 
cette  princesse  donnait  à  Sadoc  de  Cellières 
«  trente  seyturées  de  pré  en  ses  bougeries  de  Luex^ 
au  lieu  dit  Vers  Mayes.  »  Dès  l'an  1308,  la  char- 
treuse de  Mélan  y  posséda  des  biens  achetés  de 
Laurette  de  Cellière  en  1317,  de  Marie  Racliex 
en  1384,  de  Polet  Maniguet  en  1572,  etc.  (Inven- 
taire des  arch.  de  Mélan,  fol.  19,  21.)  Mais  la 
merveille  de  la  Rosière  a  trait  à  la  géologie  et  à  la 
minéralogie.  Ici,  comme  à  la  montagne  des  Gets, 
on  trouve,  dans  un  terrain  tertiaire  éocène,  des 
roches  en  place  des  premiers  âges, serpentine, stéa- 
tite,  euphotido,  hyporsthène,  ophite,  porphyre, 
granit,  etc.   Nous    en  parlerons  dans  une  notice 


83 

spéciale,  en  attendant  la  solution  scientifique  des 
questions  que  soulève  la  présence  de  ces  pierres 
si  variées  et  si  rares  ci  cette  distance  de  la  chaîne 
des  Alpes  (1). 

(1)  Roches  cristallines  dans  le  canton  de  Taninge,  par  H. 
Tavernier.  —  Annecy,  Abry,  1888,  in-8°,  15  images. 


84 


VII 


Rivière-Enverse.  —  Premier  coup  d'œil.  —  Village  de  Seil- 
1ères  :  chronique  féodale.  —  Le  gros  Fayard  et  Nicodex. 

—  Le  village  de  Morty  et  l'église  :  origines  paroissiales. 

—  La  pierre  des  Fontaines  et  moraine  quaternaire.  — 
Les  Marvel.  —  Le  général  Henriod.  —  Anciennes  fa- 
milles. —  Laboureurs  et  horlogers.  —  Emigration.  — 
Le  bonheur  champêtre. 

Lorsque  du  bourg  de  Taninge  on  se  dirige  vers 
le  Gifïre,  on  a  devant  soi  une  colline  s'élevant  en 
pente  douce  au-dessus  de  la  plaine  de  Mclan. C'est 
le  territoire  de  Rivière-Enverse,  ainsi  appelé  à 
cause  de  sa  situation  sur  la  rive  gauche  du  Gilïre. 
Point  de  nudités  rocheuses  ni  de  ravins  :  ha- 
meaux, champs  et  prairies  alternent  avec  les 
massifs  arrondis  des  fayards,  zone  d'émeraude 
enchâssée  entre  la  ligne  argentée  de  la  rivière  et 
un  long  ruban  de  sapins  noirs. 

Après  avoir  franchi  le  pont  d'Etaisières  on 
prend  à  gauche  la  grande  route,  on  traverse  le 
hameau  d'Arsenay,  on  laisse  en  amont,  caché 
dans  les  hêtres  du  Saix,  un  rocher  nummulitiquc 
et,  en  30  minutes,  on  arrive  à  Scillères.  Seillères 
ou  Cellières,  en  patois  Seillires  (du  celtique  seille 


85 

ou  ceille,  bois).  Village  assis  sur  un  tertre  qui,  par 
un  tronçon  de  vieux  chemin,  vient  baigner  ses 
pieds  dans  le  Gifîre.  Séjour  d'une  antique  famille, 
bienfaitrice  de  l'abbaye  d'Aulps,  et  qui  compta 
parmi  ses  membres  Rodolphe  de  Cellières,  Aimé 
son  frère,  Pierre  et  Girod  ses  neveux,  en  1235; 
Vuillerme,  Henri  et  Bonne  de  Cellières,  en  1243  ; 
Jacques  et  Mermet,  en  1362  (1).  Souvenir  de 
Pierre,  comte  de  Savoie,  qui,  en  1259,  achète  de 
Martin  de  Samoëns,  la  rente  en  blé  que  ce  dernier 
possède  à  Seillères  (2).  Viennent  ensuite  les  Sad- 
dod  ou  Saddoz,  famille  originaire  de  Bonne  ville, 
qui  donna  à  la  paroisse  de  Flérier  des  notaires  et 
des  instituteurs  ecclésiastiques,  recteurs  de  la 
chapelle  de  Sainte-Anne;  Pierre  Sadclod  était 
notaire  en  1531.  Enfin,  un  chevalier  de  Gascogne, 
noble  Jean-Louis  Delarieu,  ou  de  la  Ruz,  épouse, 
à  la  fin  du  xv!*"  siècle,  demoiselle  Etienna,  fille  de 
Laurent  Saddod,  et  fait  souche  de  seigneur  à  Seil- 
lères pendant  plus  d'un  siècle.  Les  Delarieu  s'al- 
lient aux  familles  nobles  de  Bellegarde,  de  Sau- 
vage, de  Comnène  ;  celle-ci,  d'après  M.  A.  de 
Foras,  «appartenant  aux  grands  Comnène  de  Cliam- 
l)éry  ;  »  ils  possèdent,  en  l'église  de  Flérier,  la 
chapelle  de  Saint-Sébastien.  Une  branche  de- 
meura à  Bonneville  où  naquit,  en  1682,  Jacc|ues- 


(1)  Inventaire  des  titres  de  l'abbaye  d'Aulps,  à  la  mairie 
de  Saint-Jean  d'Aulps.  Mermet,  «  curé  de  Cellière.  » 

(2)  Document,  I. 


86 

François  Delarieu,  marié  à  noble  Jeanne-Gas- 
parde  de  Lucinge.  François-Hyacintlie,  officier 
d'armée,  momait  à  Turin  en  1708,  après  avoir 
vendu  au  comte  de  Taninge  la  rente  de  Coindier, 
au  mas  de  Seillères.  Jacques-Philibert,  en  1688, 
avait  fondé  et  doté  la  chapelle  sous  le  vocable  de 
Saint-Grat.  Tombé  à  la  fin  de  l'autre  siècle,  le 
petit  édifice  fut  relevé  par  les  habitants  du  ha- 
meau, suivant  acte  Orsat  notaire,  en  1818.  En 
155G,  le  village  avait  son  notaire,  M®  Jean  Moge- 
nier  (1). 

Au-delà  de  Seillères  la  route  passe  sous  des 
hêtres  à  Fargot,  longe,  à  Evagny,  une  jolie  ter- 
rasse avec  des  maisons  sacrifiées  aux  arbres  frui- 
tiers trop  toufïus,  et  atteint  le  Gros-Fayard  (1  h. 
de  Taninge).  Ce  hêtre  est  plein  de  vigueur,  il 
donne  déjà  cinq  mètres  de  tour  et  monte  à  plus  de 
vingt  mètres.  Il  abrite,  depuis  le  15  août  1884, 
une  grotte  artificielle  dédiée  à  la  Mère  du  Sau- 
veur ;  joli  oratoire  fondé  par  M'"^  veuve  Humbert 
née*  Larmaz  et  ses  enfants.  Un  touriste,  M.  P. 
Trabaud,  désirerait  voir  construire  au  pied  de  ce 
bel  arbre  une  grille  circulaire  pour  le  protéger 
contre  les  injures  des  passants  qui  se  plaisent  îi 

(1)  Ils  eurent  Gaspard  Delarieu,  officier  de  cavalerie,  mort 
en  1 GG5  ;  marié  à  noljle  Jafxueline  de  Bellegarde,  dont  sont 
nés  noble  Jacques-François,  seigneur  de  Bellecombe,  Phili- 
herte  et  Jeanne,  religieuses  à  Melan  ;  François,  né  en  1635, 
mari  de  Pôronnc-Gasparde  de  Sauvage.  (Arcli.  du  presby- 
tère de  Taninge.) 


87 

graver  leurs  noms  sur  l'écorce.  En  amont  se  voit 
un  petit  hameau  où,  jadis,  avant  l'établissement 
de  la  commune,  en  1738,  se  tenait,  suivant  la  cou- 
tume, l'assemblée  des  chefs  de  famille.  Résidence 
du  notaire  Nicolas  Nicodex  qui  y  fonda,  au  xvn*" 
siècle,  la  chapelle  sous  le  vocable  de  l'Annoncia- 
tion. Vient  ensuite  Brochère  où,  laissant  à 
gauche  la  grande  route,  on  prend,  à  droite,  le  che- 
min qui  monte  au  chef -lieu . 

Mortier  ou  Morty,  de  mov  (grand)  et  de  ty 
(habitation),  soit  le  Grand- Village,  médiocre- 
ment bâti  et  trop  encombré  de  pommiers  ;  centre 
communal  avec  une  église  constituée  en  paroisse 
séparée  de  Flérier  en  1770,  sous  le  vocable  de 
saint  Pierre,  apôtre.  L'angle  du  cimetière  mon- 
tre une  croix  dont  la  pierre  vient  d'un  IjIoc  erra- 
tique gisant  à  mi-côte  dans  les  environs.  Ce  bloc, 
appelé  la  pierre  des  Fontaines,  est  situé  près  du 
village  de  les  Montées  ou  les  Montex,  à  trois  cents 
mètres  au-dessus  de  la  plaine  ;  depuis  un  siècle,  il 
donne  de  la  bonne  pierre  de  taille,  calcaire  urgo- 
nien  venu  du  fond  de  la  vallée,  et  cube  encore 
près  de  cent  mètres.  Cette  pierre  sert  de  point  de 
repère  pour  étudier  la  moraine  glaciaire  dont  les 
tronçons  s'étendent  à  partir  du  col  de  Chàtillon 
jusqu'à  Vercland.  Cette  moraine  est  composée  de 
débris  plus  ou  moins  volumineux,  calcaires  noirs 
ou  bleus,  gault  pétri  de  fossiles,  et  ce  grès  mou- 
cheté, sorte  de  mollasse  éocène,  vulgairement  ap- 
pelé/ô/v-'a/^,  dont  est  formée  en  partie  cette  chaîne 


88 

de  montagnes.  Jadis  fort  nombreux,  ces  l)locs 
sont  entrés  dans  la  construction  des  maisons  et  des 
murs  de  clôture.  Longtemps  obstacle  à  l'extension 
de  l'agriculture,  les  blocs  de  grande  dimension 
n'ont  cédé  qu'à  la  poudre  de  mine.  Un  de  ces  té- 
moins du  passé,  qu'on  aurait  dû  respecter,  c'est  la 
pierre  de  Cuvin,  ancienne  limite  paroissiale  entre 
Flérier  et  Morillon.  Il  y  eut  débat  au  sujet  des 
confins  de  ces  deux  paroisses,  débat  qui  s'est 
reproduit  plus  tard  entre  la  paroisse  de  Morillon 
et  celle  de  Ri vière-En verse.  (Voir  les  ordonnan- 
ces des  évêques  d'Annecy  sur  cette  question,  aux 
archives  du  presbytère  de  Rivière-Enverse.) 

Du  chef-lieu  on  descend  au  Petit-Marvd ,  ha- 
meau qu'animent  un  moulin  et  une  auberge,  à  la 
Croix-Blanche.  Patrie  de  M.  Félix  Bergoin,  né 
en  1806,  docteur  en  droit,  ancien  intendant  du 
Faucigny^  chevalier  des  SS.  Maurice  et  Lazare  (1). 
La  route, rectifiée  en  1884, longe  un  petit  biez, tra- 
verse le  village  du  Grand-Marvel  d'où  elle  at- 
teint, au  lieu  dit  en  Plan,  une  jolie  plaine  où 
demeure  M.  Apollinaire  Orsat,  maire  actuel.  \\iq 
sur  plusieurs  petits  hameaux  :  la  Biolle,  Crava- 
ri/i,  les  Taites,  les  P rats,  etc.  C'est  dans  l'un  de 
ces  modestes  groupes  d'habitation  qu'est  né,  le  23 
octobre  1763,  Jean-François  Henriod,fils  de  Jean- 


(1)  Ses  flls,  MM.  Aristide  et  Agénor  Bergoin,  sont,  le 
premier,  conseiller  d'Etat,  le  second,  docteur-médecin,  en 
Italie. 


89 

François  et  de  INlichelle  Burtin  ;  maréchal  de 
camp,  baron  militaire  et  chevalier  de  Saint-Louis. 
Ce  général  de  brigade  s'est  distingué  surtout  à  la 
bataille  d'Heilsberg,  le  10  juin  1807,  où  il  fut 
blessé.  Le  3  mars  1810,  il  reçoit  une  dotation 
de  c|uatre  mille  francs  de  rente.  Commandeur  de 
la  Légion  d'honneur,  il  portait  pour  armes  : 
((  d'azur  au  lion  armé  d'or  issant  d'une  rivière  en 
fasce  d'argent  et  accompagné  en  chef  de  deux 
fleurs  de  pensée  de  même  ».  INIort  aux  eaux  de 
Néris  (Allier),  le  20  juin  1825  ;  compatriote  et 
ami  de  M.  Jean-François  Orsat,  notaire.  Un  ne- 
veu du  général  Henriod,  M.  Victor  Dénarié,  fut 
capitaine  de  gendarmerie  à  Genève. 

Si  l'on  excepte  le  fief  seigneurial  de  Seillères 
et  sa  maison-forte,  cette  côte  ne  forma  c|ue  de 
petites  rentes  féodales  appelées  du  nom  de  ses 
possesseurs,  Marco ssay,  de  Thoire,  Pobel,  etc., 
rentes  qui  passèrent  plus  tard  aux  comtes  de  Ta- 
ninge.  Les  papiers  terriers  mentionnent  des  fa- 
milles aujourd'hui  éteintes  ou  absentes  du  pays, 
savoir  :  Bebey,  Bel,  Cherbod,  Fillod^  Syndique, 
Chappuis,  de  Cuvin,  Nachon.  Un  nom  patrony- 
mique ancien,  Bourgoin,  présente  une  significa- 
tion parlante  avec  le  souvenir  d'un  ancêtre  bour- 
guignon. 

Dans  ce  territoire  de  860  hectares,  on  est  la- 
boureur, économe,  pacifique  et  doux.  Le  sol, 
sable-schisteux  dans  la  plaine,  est  meilleur  dans 
la  côte  01 1  il  est  formé  d'une  épaisse  couche  cl'ar- 


90 

gile  glaciaire.  Dans  la  vallée,  on  récolte  le  fro- 
ment, l'orge,  l'avoine,  et,  comme  partout,-  la 
pomme  de  terre  pour  la  consommation  des  mé- 
nages. Un  temps  fut  où  l'on  exerçait  à  la  Rivière 
l'art  de  l'horloger,  ce  cjui  se  devine  à  l'ampleur 
des  croisées  dans  quantité  de  maisons.  Cette  in- 
dustrie, commencée  à  Cluses  vers  1720,  et  qui,  en 
1807,  occupait  clans  le  canton  de  ce  nom  près  de 
mille  ouvriers,  s'est  étendue  jusqu'aux  bords  du 
Gifïre  (1).  Ces  horlogers  de  la  Rivière  sont  allés 
s'établir  en  Valais,  à  Aoste,  à  Turin,  etc.  L'ha- 
bitant, que  son  domaine  morcelé  par  les  partages 
ne  fait  plus  vivre,  quitte  le  pays.  En  18G8,  cent 
hommes  et  treize  femmes  demeuraient  à  Paris, 
vingt-neuf  hommes  et  douze  femmes  à  Genève  et 
dans  les  autres  départements;  sept  jeunes  gens,  en 
Amérique.  Cependant,  restés  fidèles  à  l'amour  du 
toit  natal,  plusieurs  d'entre  eux  reviennent  pour 
ne  phis  quitter  ces  choses  que  vantait  déjà  le  poète 
romain  :  «  Une  campagne  de  médiocre  étendue 
avec  un  jardin,  une  source  d'eau  vive  près  de  la 
maison,  et,  en  outre,  un  petit  bois.  »  (2).  La  po- 
pulation qui,  en  1831,  comptait  900  âmes,  n'en  a 
plus  aujourd'hui  que  59G.  Les  familles  anciennes 
de     l'endroit,    familles    qui    y    existent    encore 

(l)Grillot,  Diction.  II,  2:n. 

(2)  Hoc  evyt  in  votis  ;  modus  agri  non  iU'i  nuignus, 
Hortus  ubi,  etc. 

(Horace,  Sal.  II,  (>). 


91 

aujourd'hui,  sont  :  Bauclier,  Besson,  Bourgoin 
(qui  tend  à  prendre  la  forme  de  Bergoin,  Ber- 
goën),  Buffet,  Delesmontex,  Dénarié,  Desbois, 
Gay,  Granger,  Maniguet ,  Mauris,  Mogenier, 
Mouchet,Nicodex,Orsat,  Pel,  Revillod,  Richard, 
Vallet.  Furent  notaires  :  Jean  de  les  Montex, 
1550;  Claude  Nicodex,  1644;  Rolet  Mogenier, 
1645. 


92 


VIII 


De  la  ville  au  Pradells.  —  Le  Pontet  :  la  vie  en  montagne. 
—  Ascension  du  Marcelly.  —  Le  Pradelis  :  aspect  gé- 
néral. —  Cirque  de  Grons.  —  Du  lac  de  Roy  au  pie  de 
de  Chalune.  —  La  prairie  des  Munes  et  la  corne 
d'Uble.  —  Val  de  Butigny.  —  Chronifj^ue  alpestre.  — 
Derniers  grands  animaux  sauvages.  —  Du  village  de 
Fry  à  la  croix  des  Combes.  —  Jadis  et  aujourd'hui.  — 
Adieux. 


Au  sortir  de  la  ville,  par  le  faubourg  de  Croyère, 
on  suit  le  cliemin  pierreux  qui  escalade  le  flanc 
sud-oriental  du  Marcelly.  On  passe  à  Che^-Ma- 
gnùi,  hameau  jadis  appelé  Lucu,  on  traverse  le 
creux  de  Nonfei  ou  Nant-Sec,  on  laisse  à  gauche 
un  sentier  forestier  qui,  lorsqu'il  sera  amélioré, 
deviendra  la  voie  Li  pkis  courte  pour  gravir  la 
Grand'Poinie,  et,  après  avoir  franchi  le  pas  de 
Leschaux,  on  atteint  (35  minutes)  l'oratoire  des 
Combes  (altitude  925  mètres). 

Ici  le  chemin  se  bifurque  :  on  laisse  à  droite  le 
chemin  qui,  par  les  Combes,  Rons  et  Fry,  monte 
aux  sources  du  Foron,  et  l'on  prend  à  gauche. 
L'écart  de  ChciKillij  (h'passé,  la  voie  rapide  et 
caillouteuse  se  recourbe  en  S  an  bas  d'un  grand 


93 

rocher  vertical  ;  on  traverse  la  Lapicu,  bancs  cle 
calcaire  ardoisier  dans  lequel  les  Dames  de  Mélan 
ont  fait  tailler  le  passage;  on  aperçoit  les  cascatel- 
lesdu  Bruinant  ;  enfin,  voici  une  ëcliancrure  du 
rocher  décrivant,  sur  le  fond  du  ciel  bleu,  comme 
les  deux  branches  d'une  fourche.  Bientôt,  tournant 
le  dos  au  val  du  Foron,  vous  abordez,  au  souffle 
d'une  brise  plus  fraîche,  le  Pontet  (1  h.  40  min.). 
Bon  gîte  chez  Pierre  Grange. 

Le  Pontet  (altitude  1,393  mètres)  a  sa  petite 
histoire  toute  récente  ;  voici  le  maître  de  céans  qui 
vous  la  contera.  «  En  1859,  j'ai  acheté,  dit-il,  de 
M.  Rocliat,  vingt-trois  hectares  de  terre,  prés,  pâ- 
turages et  bois,  cinq  mille  francs  ;  le  tout,  d'un  re- 
venu annuel  de  109  francs,  pouvait  nourrir  deux 
vaches.  J'ai  miné  et  défriché  sept  hectares  qui  ont 
été  ensuite  cultivés  en  céréales,  orge,  avoine,  pom- 
mes de  terre,  trèfle,  fenasse,  sainfoin,  etc.  Douze 
ans  plus  tard,  la  même  ferme  nourrissait  quinze 
vaches,  sans  compter  du  menu  bétail.  Jamais  cé- 
réales n'avaient  été  vues  en  ces  lieux.  J'ai  essayé 
môme  la  culture  du  froment.  »  Le  récit  est  long  ; 
pour  abréger,  retranchons  bien  des  détails  attes- 
tant l'infatigable  activité  de  cet  homme  qui, 
malgré  ses  soixante  ans,  conserve  la  verdeur  de  la 
jeunesse.  Lauréat  de  concours  cantonaux,  il  vient 
d'obtenir,  au  concours  régional  de  Grenoble ,  pour 
ses  irrigations,  une  médaille  et  un  prix  de  sept 
cents  francs.  Les  commissaires  experts,  venus  à 
cette  occasion  et  que  nous  avons  accompagnés, 


94 

furent  MM.  du  Peyrat,  inspecteur  générai  d'agri- 
culture,  son  secrétaire  Rougane  de  Clianteloup, 
A.  Tavan,  Arnoux,  Genin  et  Eugène  Raspail,  lau- 
réats de  concours  régionaux.  En  quittant  le  Pon- 
tet, M.  du  Peyrat  donnait  à  Pierre  Grange  ce  sage 
conseil  :   «  Ne  faites  pas  de  céréales  à   cette  alti- 
tude, c'est  trop  chanceux  ;  desséchez  encore  vos 
prés  et  fumez-les  dru,  dru  !  »  Le  climat  est  très 
variable  ici  ;  en  1879, on  y  a  semé  du  froment  le  20 
mai  ;  l'année  suivante,  trois  ouvriers  en  bras  de 
chemise  labouraient  une  pièce  de  terre  avec  la 
pelle  carrée,  le  18  mars.  Pendant  l'hiver,  notre 
montagnard,  pour  tuer  le  temps,  fait  des  obser- 
vations  météorologiques.  Un  ruisselet  à  truites 
coule  au  bas  de  la  maison.  Panorama  delà  chaîne 
du  Mont-Blanc. 

Vue  d'ici,  la  Pointe  de  Marcelly  n'a  plus  ce 
grand  air  offert  au  spectateur  c|ui  la  contemple  de 
la  vallée,  elle  est  comme  ramassée  sur  elle-même 
et  vieillie;  mais  cet  aspect  est  passager. D'ailleurs, 
le  Pontet  n'est  pas  le  belvédère  que  vous  aurez 
tout  à  l'heure  ;  la  vue  est  bornée  par  des  plans  qui 
s'inclinent  en  entonnoir  entre  le  chalet  élégant  de 
M.  le  juge  Vulliez  et  les  bougeries  du  Planay  aux 
arêtes  verdoyantes.  Ces  frètes  vont  se  souder  à  la 
Pointe  et  c'est  par  là  qu'on  y  monte  ordinairement, 
même  sans  guide,  pour  ceux  qui  ont  l'habitude  de 
la  montagne.  Un  sentier  y  est  presque  partout 
tracé.  A  mesure  que  vous  approchez  du  sommet,  la 
pente  devient  plus  forte.  Avec  le  bâton  de  l'alpi- 


95 

nistc,  cette  troisième  jambe,  vous  ne  craignez  pas 
le  vertige.  Enfin,  le  vide  se  fait  autour  de  vous, 
vous  êtes  arrivé  (2,009  mètres  suivant  les  uns, 
2, 166  mètres  suivant  d'autres). Le  point  culminant 
a  sept  mètres  de  largeur  sur  quatorze  mètres  de 
longueur.  Cette  pyramide  est  triangulaire  et,  au 
sud-est,  elle  plonge  à  pic  jusque  dans  le  vallon 
de  Flërier.  Asseyez-vous  sur  le  tapis  des  fleurs, 
primevères  odorantes,  dryas  à  huit  pétales,  alchi- 
milles  aux  folioles  de  satin,  trolles  d'or,  etc.,  et, 
tandis  que  les  hirondelles  au  croupion  blanc  cin- 
glent dans  les  airs,  vous  contemplez  le  panorama. 
La  dent  de  Marcellyest,  entre  le  Jura  et  les  Alpes, 
un  observatoire  de  premier  ordre.  Un  géologue, 
doublé  d'un  alpiniste,  en  parle  en  ces  termes  : 
«  De  Saussure,  en  contemplant  la  vue  du  Cra- 
ment, a  été  saisi  d'un  enthousiasme  que  j'ai  peu 
partagé  ;  la  vue  de  la  Pointe  de  Marcelly  m'a  cap- 
tivé bien  davantage.  L'isolement  dans  lequel  on 
se  trouve  ajoute  au  charme  du  spectacle,  et  de  ce 
belvédère  élevé,  j'ai  reconnu  la  structure  du  pays 
avec  une  clarté  et  une  précision  dont  les  cartes 
ne  m'avaient  jusque-là  donné  aucune  idée  »  (1). 

Revenons  au  Pontet  pour  suivre,  en  le  quittant, 
le  grand  chemin.  On  gravit  la  rampe  de  Canevet, 
on  laisse  à  droite  les  sapins  du  Jorat  et,  en  vingt- 
cinq  minutes,  on  aborde  un  plateau  où  sont  cam- 
pés des  chalets  avec  une  chapelle  minuscule.  C'est 

(1)  A.  Favre,  Recherches  gèolocjiqueSj  II,  44. 


96 

ici,  à  proprement  parler,  le  Pràdelis,  pratu m  de 
lieys  (1,510  mètres).  Pradelis  !  doux  nom  qui 
chante  comme  la  mélodie  du  Ran:-  des  vaches. 
Très  vivant  est,  en  effet,  l'endroit  :  partout  des 
chalets,  des  troupeaux  à  la  pâture,  des  vêlements 
de  bergers  mêlés  au  carillons  des  clochettes.  La 
chapelle  dédiée  aux  saints  Jaccpes  et  Christophe 
a  été  fondée  et  dotée  par  Pierre  Jay,  en  1G60.  Ce 
chef-lieu  pastoral  avait,  autrefois,  sa  vogue, 
bruyant  rendez-vous  des  pâtres. 

Orientons-nous.  La  région  dont  le  Pradelis  fait 
partie  est  creusée  dans  un  massif  de  rochers  d'un 
aspect  particulier.  Le  sol  est  moutonné.  Elle 
forme  deux  bassins  irréguliers  et  d'inégale  gran- 
deur, l'un  et  l'autre  débouchant  au  sud-est  et  ver- 
sant leurs  eaux  dans  le  Foron.  Ce  cirque  a  plu- 
sieurs lieues  de  tour  ;  il  est  dominé  par  des 
cimes  cjue  relie  entre  elles  une  chaîne  ovale,  à 
partir  du  Planay,  passant  par  le  pic  de  Marcelly, 
les  crêtes  de  Roy,  le  mont  Fleury,  Veran,  Craz, 
par  les  rocs  de  Vesine,  de  Chalune  et  parla  corne 
d'Uble,  pour  se  terminer  aux  Têtes  du  Pontet. 
L'aspect  général  est  déterminé  par  la  nature  pé- 
trographique  du  sol.  C'est  une  brèche,  espèce  de 
conglomérat,  dit  M.  Alphonse  Favre,  tantôt  fin, 
tantôt  grossier,  composé  de  roches  variées,  en 
général  calcaires,  et  de  grès  contenant  des  frag- 
ments dedolomie  jaunâtre,  de  parcelles  de  schistes 
talqueux  et  de  schistes  argilo-micacés.  Avec  cela 
on  voit  des  espèces  d'ardoises  noires,  grises,  rou- 


97 

ges  et  verdàtres,  etc.  Les  couches  sont  plissées, 
bouleversées.  De  là  des  excavations  et  des  bosses, 
des  combes  et  des  monticules,  le  tout  entremêlé 
de  brusques  déchirures  ;  il  y  manque  cette  har- 
monie des  lignes,  ces  crêtes  bien  dessinées  qui  se 
voient  ailleurs  clans  les  montagnes  crétassiques. 
Cependant  le  paysage  a  ses  attraits  tour  à  tour 
riants  et  sévères. 

En  amont  du  plateau  de  la  chapelle,  il  y  a  trois 
plateaux  encore  :  les  Bétais,  Grons  et  Roy.  Des 
Bétais  (étable),  ancienne  bougerie  des  Dames  de 
Mélan,  on  traverse  les  granges  du  Brésil  et  l'on 
monte  en  Grons.  Grand  cirque  à  pâturages  sans 
chalets,  Grons  est  adossé  à  clés  éboulis  de  rochers 
plaqués  de  névés  jusqu'en  août.  Le  fond  est  en 
partie  tourbeux,  montrant  des  fragments  de  sapins 
fossiles  ;  il  parait  avoir  été  formé  par  le  comble- 
ment d'un  ancien  lac,  comme  Viin  Gvund  de 
l'Hasli,  dans  l'Oberland.  Les  pentes  sont  tapissées 
d'une  riche  flore,  rosages,  daphnés,  anémones, 
etc.  On  cueille,  dans  le  terreau  frais  a  voisinant 
les  blocs,  une  petite  pensée  jaune  et  cette  douce  et 
frêle  compagne  des  neiges,  la  soldanelle  aux  yeux 
bleus.  Les  accenteurs,  fauvettes  des  déserts  alpins, 
gazouillent  leurs  tirits,  iirits,  en  volant  parmi  les 
fougères  et  les  raisins  d'ours.  Effrayée  à  votre  ap- 
proche une  gelinotte  s'enfuit  d'une  aile  lourde 
au-delà  des  crêtes.  Ces  roches  éboulées,  au  nord- 
est  de  la  pointe  de  ^Larcelly,  prouveraient  que 
celle-ci  a  perdu  de  son  ancienne  élévation.  Grons 


98 

a  son  histoire  qui  remonte  au  dauphin  Humbert. 
Le  28  juin  1329,  ce  prince  albergeait  à  la  char- 
treuse de  Mélan  et  aux  consorts  de  Flérier  «  l'alpe 
de  Grons  et  sa  jore  depuis  la  Forcla  jusqu'au  pré 
de  l'Evêque,  tendant  vers  les  mouilles  d'Alève  et 
de  là  aux  Mones  jusqu'à  l'entrée  de  Fruyez  par  le 
liant  de  Butigny  d'en  l^as  et  dés  ladite  entrée 
tendant  en  la  Forcla»  (1).  A  cotte  jouissance  in- 
divise qui  dura  des  siècles,  succéda  le  partage  en- 
tre les  albergataires.  Cette  division  ne  se  fit  pas 
sans  peine,  et  l'on  plaida  longtemps.  Le  différend 
portait,  entre  autres  choses,  sur  les  confins  ;  on  ne 
savait  où  prendre  la  Forcla  qX  l'entrée  de  Fry  (2). 
Un  arrêt  de  la  Cour  d'appel  de  Chambéry,  du  18 
mars  1861,  fixe  le  premier  de  ces  confins  à  certain 
roc  situé  à  l'angle  nord-est  de  la  combe  de  Grons , 
là  où  commençait  la  forêt  albergée,  et  le  second  à 
l'endroit  où  se  termine  le  bois  de  Vlniria.  Enfin, 
le  débat  prit  fin  au  contrat  de  partage  du  10  jan- 
vier 1867,  Jacquier, notaire  à  Bonneville  (3). 

En  quittant  Grons  on  escalade  une  côte  her- 
beuse et,  par  mi  petit  col,  on  pénètre  dans  un 
nouveau  cirque,  celui  de  Roy.  Beau  chalet  au  toit 
d'ard,oises  en  avant  d'un  laquet.  L'alpe  de  Roy, 
séparée  du  Pradelis  par  des  escarpements  rocheux, 


(1)  Inventaire  des  titres  de  la  chartreuse  de  Mclan,  iol.  I. 

(2)  Forcla,  gorge,  col,  fourche. 

(3)  Mémoire  imprimé  de  l'avocat  R.  Perrier  de  la  Bâtliio 
(procès  de  Grons.  Arch.  delà  mairie). 


99 

est  un  petit  bassin  à  part.  Elle  comprend  trois 
parties  :  la  combe  du  chalet,  la  combette  du  lac,  et 
un  troisième  circ|ue  appelé  Belleconibe.  Le  lac  est 
de  forme  ovale  (altitude  1,674 mètres). Il  avait,  en 
1738,  une  contenance  de  onze  journaux,  254  toi- 
ses. Ses  bords  sont  peuplés  de  ménianthes,  gra- 
cieux trèfles  d'eau  cjui  montrent,  à  la  fin  de  juin, 
leurs  fleurs  roses  et  blanches.  Des  poissons  minus- 
cules fendent  l'onde  avec  la  rapidité  d'une  flèche. 
Ces  pâturages,  RoeiSj  Rueœ^  donnés  par  Béatrix 
de  Faucigny  à  la  chartreuse  de  Mélan,  sont  au- 
jourd'hui la  propriété  de  MM.  Ferrier,  de  Genève. 
Ces  derniers,  accompagnés  de  cjuelciues  amateurs 
du  pays,  viennent  chasser  dans  ce  massif  ;  en  sep- 
tembre 1874,  ils  ont  tué  neuf  chamois  adultes  et 
capturé  vivant  un  chevreau  de  l'année. 

Au  midi  du  lac  s'étend  un  chaînon  secondaire 
d'où  se  détachent  deux  cimes  jumelles  d'un  aspect 
agréable.  La  plus  élevée,  la  pointe  de  Roy,  a  été 
prise  quelquefois  pour  la  dent  de  Marcelly  ou 
pour  le  mont  Fleury.  Celui-ci  doit  son  nom  â  la 
richesse  de  son  tapis  végétal,  orchis  noir  à  senteur 
de  vanilles,  gnaphales  aux  pattes  de  chat  blanches 
ou  roses,  immortelles  des  pacages,  lis  martagon, 
et  cette  délicate  plante,  à  la  corolle  de  neige,  in- 
clinée sur  sa  tige  et  qu'on  appelle  d'un  nom  virgi- 
nal le  lis  de  saint  Bruno.  Au  bas  du  Fleury  s'ou- 
vre un  col  d'où  on  peut  descendre  aux  chalets  de 
Rogepalud. 

Le  cirque  de  Roy  débouche  au  nord,  dans  la 


100 

direction  des  eaux  du  lac.  Celles-ci  vont,  après 
avoir  fait  le  saut  du  Nandan,  se  perdre  dans  une 
gorge  profonde.  Laissons-les  courir.  Le  chemin 
longe  des  combes  retranchées  dans  l'épaisseur  du 
chaînon  qui  sépare  le  bassin  du  Pradelis  du  bas- 
sin de  Somens,  serpente  sous  les  sapins  à  barbe 
grise  de  la  jore  du  Ban,  et  l'on  arrive  au  bas 
d'une  aiguille  cjui  figure  une  mitre,  au  Pré-l' Evo- 
que. Avant  d'aller  plus  loin,  envoyons  une  bonne 
efficléej  comme  on  dit  à  la  montagne,  aux  échos 
de  ces  lieux  !  Un  jour  d'octobre  1669,  les  officiers 
de  la  chartreuse  de  Vallon  étaient  venus  aux  Mu- 
nes  avec  les  procureurs  du  Tiers-d'Aval^goxMwnQ 
question  de  limites,  lorsque  tout  à  coup  on  voit 
venir  par  le  Pré-l'Evêque  une  troupe  d'hommes 
armés.  Les  uns  portent  des  haches,  les  autres  des 
pistolets  ou  des  fusils,  tous  faisant  grand  tapage. 
Heureusement,  il  n'y  eut  pas  de  sang  versé  ;  les 
manifestants,  au  nombre  de  soixante-douze,  fu- 
rent condamnés  par  le  juge  de  ce  couvent  à  payer 
chacun  dix  livres  d'amende  (1). 

Du  Pré-l'Evêque  on  descend,  pour  le  traverser, 
dans  une  espèce  de  vallon-col  qui  mène  à  Somens  ; 
on  laisse  à  droite  le  chemin  qui,  par  les  Mouilles- 
d'AlèvCj  mène  aux  chalets  des  Munes,  et  l'on 
passe  le  long  d'un  massif  rocheux  et  boisé.  Puis, 
laissant  à  gauche  le  sentier  qui,  par  les  Rochers- 


(1)  Archives  de  la  chartreuse  de  Vallon,   d'après  l'abbé 
Brand. 


101 

Rouges,  monte  au  col  de  Vêsine  pour  descendre 
aux  chalets  de  Petétaulps,  on  arrive  au  Chalet- 
Blanc.  Roches  grisâtres  ou  rougeâtres,  d'aspect 
dolomitique  ;  herbages  plantureux,  encombrés  de 
lapiaz  et  de  blocs  éboulés. 

A  partir  du  Chalet-Blanc  on  commence  l'ascen- 
sion du  pic  de  Chalune.  On  prend  en  écharpe  un 
sentier  frayé  parle  bétail,  ensuite,  faisant  un  coude 
en  avant  du  col  de  Foron,  on  s'élève  le  long  d'un 
précipice  à  droite  et  bientôt  on  arrive  au  sommet 
(2,123 mètres).  Il  y  a,  comme  au  Marcelly,  place 
pour  plus  de  dix  personnes.  Vue  circulaire  très 
belle  au  nord  et  â  l'est,  trois  sections  du  lac  Lé- 
man avec  ce  qu'on  a  appelé  «  le  drame  em- 
brouillé des  monts  chablaisiens,  »  Alpes  du  Va- 
lais, lesDents-du-Midi,  etc. La  pointe  de  Chalune, 
d'une  dolomie  grise,  est  taillée  verticalement  du 
côté  de  Belle  vaux.  Il  faut  descendre  par  où  l'on 
est  monté  et  c'est  en  se  gardant  du  précipice  â 
gauche.  Par  le  brouillard,  le  danger  est  grand. 
Nous  en  fimes  un  jour  l'expérience  avec  nos  collè- 
gues de  la  section  du  Mont-Blanc  du  Club  alpin 
français.  Pendant  que  nous  déjeunions  tranquille- 
ment sur  la  cime,  celle-ci  fut  soudain  enveloppée 
par  un  nuage  épais.  Descente  à  tâtons.  Par  bon- 
heur, une  éclaircie  de  quelques  secondes  nous  tira 
d'aiï.urc,  au  moment  que  nous  allions  tomber  dans 
l'à-pic  c{ui  plonge  dans  le  bassin  de  Souvro^. 

On  passe  aux  Mimes  (Mon nés.  Mornes),  <(  pas- 
quérages  et  joi'ies  »  qut^  les  chartreux  de  Vallon 


102 

albergèrent,  en  1275,  à  Pernet  de  Biissy  et,  en 
1465,  à  plusieurs  hommes  de  Mieussy,  pour  seize 
florins  d'introge  et  l'ociége  d'un  jour.  Ils  devaient 
((  tenir  close  de  pierres  et  de  bois  la  montagne  de 
Clialonna  »  (1).  Tous  ces  pacages,  Vesine,  Cha- 
lune,  les  INI  unes  et  Foron,  sont  situés  dans  le  bas- 
sin du  Gifïre.  Les  seigneurs  de  Faucigny  en  firent 
donation,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  aux  moines 
de  Vallon.  C'est  pourquoi,  de  nos  jours,  ce  terri- 
toire fait  partie  de  l'arrondissement  de  Tlionon. 

Ces  riches  prairies  dépassées,  on  descend  le  long 
d'un  rieu  qui  sautille  sur  des  bancs  de  roches 
moussues;  on  a,  à  gauche,  le  cône  penché  d'Uble. 
Uble,  Oubles  (nions  Oblarum),  est  une  haute  pe- 
louse ornée  à  sa  base  d'une  ceinture  de  forêts.  On 
monte,  en  foulant  l'herbe  des  gazons  fleuris,  au 
sommet  (1,900  mètres). Le  long  des  bois  s'échelon- 
nent les  granges  à  foin  et  les  bougeries.  Une 
charte  d'Amédée  VI,  du  2  décembre  1355,  donne 
en  emphytéose  la  jouissance  commune  de  cette 
montagne  à  divers  chefs  de  famille  des  paroisses 
de  Flérier,  de  Chàtillon  et  de  Thiez,  pour  cin- 
quante florins  d'introge  et  six  sols  genevois  de 
censé.  Cette  indivision  subsiste  encore  entre  les 
successeurs  de  ces  premiers  albergataires  et  le  titre 
précité  (à  l'exception  du  domaine  direct  du  prince), 
est  encore  en  vigueur  pour  l'ensemble  de  ses  dis- 

(1)  Ai'ch.  do  Vallon 


103 

positions  (1).  En  1776,  l'alpe  d'Uble  voyait  pâtu- 
rer dix  brebis,  trente-quatre  chèvres,  vingt-trois 
chevaux,  deux  cents  vaches. 

On  descend  ensuite  par  les  granges  de  Folliet 
et  de  Rosset,  à  Biitigny,  vallon  encaissé  entre  une 
épaisse  foret  noire,  V Intria,  et  une  paroi  rocheuse; 
on  laisse,  à  droite,  une  mine  d'ardoises  jadis  ex- 
ploitée, mais  non  épuisée,  et,  par  une  gorge  som- 
bre et  fi^oide,  on  débouche,  à  l'entrée  de  Fry, 
dans  le  val  du  Foron  (2). 

Mais  loin  de  nous  la  pensée  d'avoir  tout  vu  et 
tout  signalé  ;  l'excursion  du  Pradelis  n'est  jamais 
finie  ;  chaque  fois  que  vous  allez  là-haut  vous  trou- 
vez de  l'inattendu  et  de  l'inédit.  Du  reste,  ainsi 
que  l'écrivait  avec  raison  W.  Coxe,  un  alpiniste 
de  l'autre  siècle,  â  propos  de  certains  endroits  de 
la  Suisse,  «  sous  la  plume  tout  se  ressemble,  au 
lieu  que  dans  la  nature  il  n'est  pas  une  alpe,  un 
roc,  un  précipice,  une  cascade  qui  ne  soient  dis- 
tingués de  tout  autre  objet  de  même  espèce  par 
une  infinité  de  modifications  et  ]:>ar  toutes  sortes 
de  nuances.  »  Bref,  il  n'y  a  pas  en  Faucigny  un 
bassin  alpestre  où  la  population  soit  plus  dense, 
où,  dans  le  passé  comme  aujourd'hui,  la  vie  esti- 
vale soit  aussi  variée,  aussi  animée.  Si  donc,  aux 
avantages  tirés  de  la  nature  on  ajoute  l'intérêt 


(1)  Ai'cli.  d'Alexis  Baiid,  de  Cliâtillon,  et  copie   en    nos 
archives. 

(2)  Ancien  chemin  du  Pradelis. 


104 

qu'oSre  l'histoire  humaine,  avec  tout  le  mouve- 
ment qu'apporte  aux  chalets  cette  rëpul^lique  de 
pasteurs,  on  s'explique  assez  la  juste  renommée 
dont  jouit  le  Pradelis. 

On  quitte  le  val  de  Butigny  et,  descendant  par 
le  val  du  Foron,  on  laisse  à  gauche  le  plateau  de 
Bonneval  et  sa  cascade  où  les  religieuses  de  Mé- 
lan  avaient  un  domaine  alpestre  que  Perret  de 
Bussy  leur  avait  légué  en  1361,  sous  la  désigna- 
tion de  «  jorie  et  près  de  Bonneval  »,  don  qui  fut 
ratifié  par  le  Comte- Vert  (1).  Bientôt  on  arrive 
aux  Côtes.  Un  jour,  suivant  la  tradition  orale, 
dans  la  forêt  voisine,  un  sieur  Emonet  coupait  du 
bois.  Tout  à  coup  il  sent  comme  deux  pesantes 
mains  s'abattre  à  la  fois  sur  ses  épaules  ;  il  se  re- 
tourne et  se  trouve  nez  à  nez  avec  un  ours  de  belle 
taille.  Impossible  de  refuser  le  duel  ;  l'homme  et 
la  bête  s'empoignent  et  roulent  à  terre.  Le  bûche- 
ron parvient  à  se  saisir  de  sa  hache,  il  en  porte  un 
coup  solide  à  son  adversaire,  il  crie  au  secours,  des 
hommes  arrivent.  Ce  que  voyant,  le  compère  bat 
en  retraite  et  disparaît,  non  sans  laisser  sur  ses 
pas  une  trace  sanglante,  vers  le  haut  de  la  mon- 
tagne. C'était  au  commencement  du  siècle  ;  onc- 
ques,  depuis,  on  n'a  revu  ours  au  pays.  Un  lieu 
dit  la  Plata-à-l'Ors  se  voit  aux  environs. En  1641, 
le  conseil  de  ville,  à  Taninge,  paya  dix  florins  à 

(1)  Inventaire  de  l:i  cluirtreiise  de  Mékui. 


105 

Etienne  Duret  qui  avait  tué  un  ours  (1).  Le  dernier 
cerf  fut  pris  à  la  forêt  deLoy,  par  un  nommé  Du- 
crot,ily  a  cent  ans.  Depuis  cinquante  ans, les  loups 
ont  disparu  de  la  vallée  du  Giffre. 

On  franchit  le  Vuépi,  mauvais  pas  que  corrige 
un  projet  rectificatif  de  ce  chemin,  on  laisse  à 
droite  une  crête  boisée,  à  gauche  la  Provence  ou 
Provenche,  un  roc  formidable  au  pied  duquel  le 
Recard  fait  angle  entre  les  deux  torrents,  et  l'on 
atteint  le  plateau  de  Fry.  Fry,  Frocs,  Frueys, 
porte  un  nom  sauvage  comme  son  site  ;  bien  campé 
toutefois  à  l'embranchement  de  trois  gorges,  en 
face  du  Pont-des-Gets,  ce  village  est  pittoresque. 
Peuplé,  en  1523,  par  des  familles  Burtin,  Grange, 
Derons,  Dufour,  Fert,  Roget,  etc.,  il  a  perdu  ces 
trois  dernières  pour  garder  les  Grange  et  les  Bur- 
tin. Des  branches  de  ses  derniers  sont  allées  pren- 
dre domicile  à  Flérier  et  dans  les  environs  où  elles 
ont  formé  autrefois,  avec  les  habitants  do  cette 
plaine,  une  communauté  connue  sous  le  nom  de 
Tiers  d'aval  et  de  la  Côte.  Suivant  la  tradition^ 
Fry  serait  le  berceau  de  nos  Burtin  (2).  Ce  village 
avait,  ou  1820, 10.5  âmes. 

(1)  Arcli.  de  la  mairie^  comptes  des  syndics. 

(2)  On  trouve,  au  Journal  officiel,  MM.  Burtin,  major, 
officier  de  la  Légion  d'honneur,  et  M.  Burtin,  élève  de  la 
Maison  d'éducation  de  Saint-Denis  (1871)  ;  Burten,  prési- 
dent honoraire  delà  Société  de  géographie  de  Paris  (1872)  ; 
Burtin,  juge  de  paix  à  Haroué  (Meurthe-et-Moselle),  (1874); 
Burtin,  commandant  dans  le  10°  corps  d'armée,  ;ï  Montpel- 
lier (1870). 


106 

A  partir  de  Fry,  le  chemin  serpente  entre  des 
bois  de  hêtre  et  les  bords  escarpés  du  Foron,  le 
long  d'une  côte  cultivée,  et  l'on  atteint  Rons.  Ce 
village  qui,  à  la  même  époque,  avait  118  habitants, 
est  peuplé,  de  nos  jours,  par  des  Burtin  et  des 
Grange  encore,  et  par  des  familles  Deront  ou 
Derons,  Dorier,  Humbert.  Il  eut  des  familles  ré- 
pondant aux  noms  de  Baud,  Curton^  Genod,  Ro- 
bert, etc.  Suivant  une  légende,  les  premiers  hal^i- 
tants  de  Fry  et  de  Rons  furent  des  bûcherons  venus 
d'Italie.  A  ce  propos,  notons  le  penchant  qu'on  a, 
dans  la  campagne,  à  se  créer  une  origine  étrangère. 
Les  uns  viennent  de  l'Espagne,  les  autres  de  la 
Suisse  ou  des  divers  départements  de  France.  Par 
exemple,  les  Jacquier-Picard  viennent  de  Picardie. 
Cependant  c'est  là  presque  toujours  une  erreur, 
erreur  due  à  l'émigration,  dans  ces  contrées,  de 
quelques  membres  de  nos  familles  indigènes  ;  le 
voyageur,  une  fois  rapatrié,  reçoit  bien  vite,  pour 
surnom,  le  nom  national  du  pays  où  il  a  demeuré 
pendant  un  certain  temps.  Ainsi,  de  nos  jours,  M. 
Basile  Deront,  qui  revient  du  Missouri,  est  volon- 
tiers 'ày^QlèV Américain.  Peut-être  aussi  la  forme 
du  génitif  donné  souvent  par  les  chartes  latines 
aux  noms  patronymiques  connne  Burtini  pour 
Burtin,  Dcronis  pour  Derons,  Rubei  pour  Rouge, 
etc.,  aura-t-elle  contribué  â  répandre  ce  dit-on  de 
l'origine  italienne  f 

Au-del;i  délions  ontraverseleBruinant  ou/i/vV/- 
Nant,  aux  eaux  rapides  et  tapageuses,  et  l'on  ar- 


107 

rive  aux  Combes^  petit  hameau  abrité  contre  les 
avalanches  par  un  bouquet  de  grands  fayards. 
Patrie  de  M.  Humbert,  notre  milUonnaire,  qui  a 
fondé  là  et  doté  une  école  primaire.  En  quittant 
les  Combes  l'on  atteint  bientôt,  au  débouché  du 
Pradelis,  l'oratoire  creusé  dans  le  rocher  et  l'on 
vient  se  reposer  sur  son  banc  de  pierre.  Vue  sur 
la  ville  et  sa  iDanlieue. 

Ici,  récapitulant  les  âges,  vous  songez  au  temps 
où,  dans  les  cabanes  rondes  au  toit  conic[ue,  on 
parlait  allobroge  au  pied  du  Marcelly  ;  où  l'on 
portait  les  braies  et  la  saie,  pantalon  et  blouse 
des  Gaulois  ;  vous  rencontrez  sous  sa  casaque  en 
peau  de  bête  fauve  le  pâtre-chasseur  burgonde  à 
la  haute  taille  ;  vous  regardez,  sous  sa  veste  de 
laine  bhmche  et  son  large  chapeau  de  feutre,  le 
serf  du  moyen  âge  défricher  une  lande  déserte, 
et,  dans  sa  maison  étroite  et  sombre,  manger  son 
pain  noir.  Enfin,  après  avoir  vu  la  terre  affran- 
chie passer  aux  mains  du  paysan,  vous  arrivez  à 
notre  siècle  où  l'on  est  mieux  vêtu,  mieux  logé, 
mieux  nourri,  plus  libre  et  plus  lettré. 

Mais  trêve  de  ces  pensées  et  de  ces  douces  pro- 
menades ;  il  faut  retourner  au  métier  qui  fait 
vivre.  Adieu  donc  à  tous  ces  morts  de  la  patrie 
locale  !  aux  vivants,  salut  cordial,  et  souhaitons 
longue  prospérité  au  beau  pays  de  Taningc-Flé- 
rier  ! 


aVWVwvj-         ■ 


DOCUMENTS 


I. 

Pierre  de  Savoie  achète  de  Martin  de  Samoëns  le  revenu 
en  biè  que  celui-ci  possède  à  Sellières. 

(Juillet  1259). 
(Texte  inédit). 
Nos  henricus  abbas  de  Syz.  notum  facimus  universis 
presentem  litteram  inspecturis.  quod  martinus  dictus  de 
Samoyn.  in  nostra  presentia  non  ui  non  dolo.  non  timoré 
constitiitus.  Vendidit  pensata  ntraque  voluntate  dno 
j)etro  de  Sabaudia  omne  bladum  quod  liabebat  vel  ha- 
bere  debebat  apud  Sesleres.  sive  in  villa  dicta  Sesleres 
infra  parrocliicim  de  fleriertam  incensu.  quam  decimis. 
territoriis.  excepta  décima  Vgonis  de  Sesleres.  Et  traditit 
dicto  dno  j^etro  de  Sabaudia  et  posteritati  sue  dictum 
bladum  sub  titulo  expresse  venditionis  in  posterum  pa- 
cifiée possidendum.  de  qua  vendicione  bladi  prcfati 
dictus  martinus  recepit  a  dicto  dno  petro  de  Sabaudia 
viginti  et  quinque  libras  bonorum  geben.  de  quibus 
denariis  se  tenet  dictus  martinus  intègre  ])ro  pagato. 
abrenunciavit  siquidem  dictus  mailinusomni  exception! 
super  hoc  sibi  competenti.  et  oniiii  jiiri  t;un  canonico 
(|uam  civili.  hujus  rei  sic  geste,  testes  sun  Nos  licnricus 
abbas  de  Syz.  lianrers  de  codem  loco.  Nantelnms  tune 
1em|:)oris  castellamus  do  castellione.  petrus  cappollanus 
de  bareyc.    sive  presbiter.  bcnedictus  de  clusis  dictus 


109 

Ruphus.    et  multi  alii.  ut  auteni  islucl  non  posset  ab 
aliquo  p  calumpnia  iu  posterum    inpediri    presentem 
litteram  ad  peticionem  utriusque   partis   sigilli   nostri 
munimine  tradidimus  confirmatam.  Actuni  mense  julii 
anuo  dni  milesimo  ducentesimo  quinquagesimo  nono. 
Original  sur  lîarcliemin  avec  le  sceau  i^endant 
de  l'abbé  de  Sixt. 
(Arcli.  de  Turin,  sect.  I.  Province  deFaueigny^  n°  1, 
paquet  0). 


II. 


Rennso  faite  par  le  duc  de  Savoie  à  ses  hommes 
de  la  paroisse  de  Flèricr. 

15  octobre  1445. 
(Inédit). 

Ludovicus,  dux  Sabaudie,  etc. 

Universis  série  presentium  fiât  manifestum  Quod  cum 
Joli,  et  Jaquetus  de  Graugia  alias  Dessuetz  fratres  habi- 
tatores  de  Suetz.  Laurentius,  Aimo,  Johannes,  Mernie- 
tus  et  Jaquetus  de  Moliis  fratres.  Johannes  de  Antart. 
Laurentius  et  Jaquetus  Platelli  fratres.  Rodulphus  filius 
Stephani  Montens  et  Roleta  ejus  uxor  filia  quondam 
pétri  de  Grangia.  Jaquetus  et  Ste^^h,  Balli  fratres  fîlii 
quondam  Rodulphi  Balli.  Aimo  Balli.  Perretus  Greon 
et  Guill.  Greon.  Mermetus  Generis  et  Huguetus  ejus 
filius.  Lorentius  Rubini  alias  Maruglerii  et  Roleta  ejus 
uxor.  Petrus  de  Dompnus.  Rodulphus  Alliodi  de  flerier. 
Johan.   Garini   de   Pompagnier.     Petrus,   Imgoninus, 


110 

Nycodus  et  Claudius  Goudardi  fratres  filii  quondam 
Laurentii  Goudardi.  Jolian.  et  Rodulphiis  Burtini  fra- 
tres. Henricus,  petrus  et  aymo  Burtini.  Peroneta  relicta 
Johan.  Burtini,  Petrus  Vulliodi.  N.  de  Monte,  N.  de 
Calcibus.  Petrus  filius  Andrée  Joly.  Petrus  et  Claudius 
filii  Guill.  de  Furno.  Johan.  des  Combes.  Rodulphus 
de  Rons,  Guill^  et  Marg*afilie  quondam  Ansernii  Ruplii 
de  Rons,  N.  de  Sersonay.  —  de  Decimaria  Fleriaci. 

Rod.  et  Johan.  de  Grangia  habitatores  de  Chissins. 
Petrus  de  palude.  Johan.  Jacobus  et. . .  Geyat  fratres  de 
Chissins.  Johan.  de  facoz  deTagningio.  Petrus,  aymo, 
Jaquetus  et  Johan.  de  Vernex  fratres.  Catharina  filia 
Pétri  Johodi  de  Monte.  Petrus  et  aymo  Delintraz  de 
avonay.  Johan  filius  ansermi  Floret.  Joli,  filius  quon- 
dam Rod.  Floret.  Petrus  filius  quondam  Aym.  Floret. 
Petrus  filius  quondam  pétri  Floret.  Rodulphus  Messat. 
Rodulphus  Pereon.  Johan.  Germez  de  Monte.  Anser- 
metus  Guilliot.  Johan.  Aymo  et  Jacobus  Mulaterii,  An- 
serm.  Guilliot.  Hugonetus  et  Jaquetus  Guilliot.  Johan. 
Galliardi  de  Plonnay.  Mermetus  de  Passu.  Francesia 
Guffaz.  Petrus  filius  quondam  Jaqueti  Michallat.  Petrus 
Bufïet.  Petrus  Michallat  de  Verdevens.  Petrus  Pictet. 
Nicoletus  et  henricus  Mugnerii  de  Jutigningio.  —  de 
Tercio  de  Medio. 

Omnes  de  parrochia  et  de  Salteria  Fleriaci  manda- 
menti  nostri  Castellionis  et  Clusarum  homines  nostri 
tam  talliabiles  franchi  quam  censati  a  nobis  teneant  ex 
vendicione  permuiacione  afïrancamento  donacione  inter 
vivos  donacione  contractus  matrimoniiquam  aliis  dona- 
cionibus  quibuscumque  tam  in  feudum  taiilabile  fran- 
chum  censitum  quam  censale  certas  res  et  possessiones 
quas  nuper  recognoverunt  in  manibus  Aimonis  Barberii 
Commissarii  nostri. 


111 

(Suit  le  narré  des  faits,  après  quoi,  dans  un  court  dis- 
positif,  le  prince  les  tient  quittes  moyennant  la  finance 
de  66  flor.  d'or  p.  p.) 

Areh.  de  Turin,  sect.  1 .  Jean  de  Clauso,  tom  I,  f  139 


III. 


Quittance  du  droit  du  sceau  des  Lettres-Patentes 

relatives  à  la  création  d'un  marché  et  d' une  foire  dans  la 

paroisse  de  Fléricr. 

12  octobre  1457. 

(Inédit). 

Recepit  ab  hominibus   et  communitate  fleriaci  pro 

sigillo  litterarum  per  quas  domiuus   eisdem   concessit 

mercatura  in  die  jouis  et  uundenas   in   festo   Sancti 

Georgii  pro  et  mediantibus  quadraginta  floreuis  p.  p. 

habitis  manibus  G.  de  Cardona  tliesaurarii  qui  compu- 

tare  habet  ut  per  litteras  ipsas  datas  Chamberiaci  die 

duodecima  octobris  millesimo  IIIILVIIo  signatas   per 

Lestelley. 

Arcli.  de  Turin,  sect.  3,  registre  n°  70^  intitulé  :  «  Compu- 

tus  Caneellarie  Sabaudie  unius  anni  integri  noveni 

septimanarum  et  unius  diei  finitorum  die  8°  Januar. 

1458.   » 


IV. 


Lettres  patentes  de  Charlotte  d'Orléans,  duc/œsse 

de  Nemours,    accordant   le   titre   de  bourgeoisie  et  des 

franchises  municipales  à  la  tille  de  Taninge. 

10  mai  1543. 

Charlotte  d'Orlean  duchesse  de  Nemour,   comtesse 


112 

douairière  de  Genève  et  de  Genevois  baronesse  de  Fou- 
cigny  et  Beaufort,  tutrice  ayant  la  garde  noble  gouver- 
nement et  administration  des  personne  et  biens  de  notre 
très  cher  et  bien  aymé  fils  illustre  Jacques  de  Savoye 
duc  de  Nemour  comte  de  Genève  et  Genevois  baron  de 
Foucigny  et  Beaufort  et  Seigneur,  etc. 

Scavoir  faisons  comme  nos  cliers  et  bien  aymes  sujets 
les  manants  et  habitants  de  Taninge  Nous  ayant  requis 
leur  voulloir  octroyer  et  accorder  titre  de  Bourgeoisie 
dans  les  limites  sous  escrites  avec  aucune  franchise  et 
liberté  plus  à  plain  ci  dessous  spécifiées  et  annotées 
mesme  pour  ce  que  plusieurs  leurs  circonvoisins  ont 
par  cy  devant  obtenu  de  nos  aucestres  et  prédécesseurs 
telles  franchises  et  libertés  au  moyen  desquelles  ont  été 
édifiés  plusieurs  bourgs  et  ville' très  utiles  et  profitables 
pour  la  retraite  des  pauvres  sujetz  en  temps  de  guerre  et 
pour  demeures  en  seurté  leurs  personnes  et  biens  Pour 
ce  est  il  que  Nous  considéré  que  cest  chose  de  prince  et 
princesse  d'accomoder  les  sujetz  en  cas  non  dérogeants 
ny  prejudiciantz  a  noz  autorités  et  Sefgniories  et  d'élever 
ceux  qui  par  leurs  mérites  doivent  être  eu  recomman- 
dation comme  sont  lesdits  de  Taninge  qui  a  Jamais  et  de 
tout  temps  se  sont  si  bien  acquités  a  l'obéissance  de 
Nous  et  de  noz  prédécesseurs  en  tous  actes  et  debvoir  de 
subgection  si  quils  méritent  obtenir  choses  dont  eux  et 
les  leurs  a  perpétuité  s'en  puissent  ressentir  De  la  requête 
et  très  humble  supplication  desquels  veuillant  obtem- 
pérer, désirant  le  bien  commodité  et  proffît  de  noz  dits 
sujets  de  Taninge  nous  humblement  requérant  leur 
volloir  sur  ce  impartir  notre  grâce  ; 

Pourquoi  Nous  ces  choses  considérées  libéralement  à 
leur  dite  requête,  en  faveur  mememeut  des  bons  servi- 
ces que  espérons  ils  nous  feront  et  à  notre  très  cher  et 


113 

très  aymé  fils,  pour  ces  causes  et  autres  à  ce  nous  mou- 
vants Nous  les  avons  par  ces  présentes  faitz  créez  érigés 
et  establis,  faisons  créons  érigeons  et  establissons  de 
notre  grâce  spéciale  et  pl.eine  puissance  bourgeois,  et 
voulions  que  à  perpétuité  de  titre  et  bourgeoisie  ils  usent 
Jouissent  et  gaudissent  aussy  des  franchises  libertés  et 
prelieminences  cy  sous  par  articles  annotés  même  les 
manants  et  habitants  dudit  Taninge  et  que  pour  l'ad ve- 
nir habiteront  et  feront  résidence  dans  les  confins  et 
limites  cy  sous  spécifiés. 

1.  Premièrement  Nous  ordonnons  et  voilons  les  li- 
mites et  confins  du  dit  Bourg  de  Taninge  estre  des  le 
pont  d'Eteysieres  tendant  aval  suyvant  la  reviere  de 
Gifïre  Jusque  à  l'endroit  du  chemin  public  tendant  du 
dit  pont  à  la  croix  de  Platel  ou  des  Beaulx,  et  des  ladite 
croix  droit  par  le  chemin  tirant  Jusques  au  Bachaix  de 
la  Chenal  sus  le  clos  Corthey,  et  des  le  dit  Bachaix 
Jusques  à  la  grange  appartenant  à  Rond  Goudard  de 
Nales,  et  des  la  dite  grange  tirant  au  moulin  damont  les 
Espinettes  en  la  forge  de  Vuavres,  et  des  dits  Vuavres 
tirant  par  dessus  Brion  à  la  croix  de  Chissin  et  des  la 
croix  th'ant  aux  verneys  de  Melan,  retournant  des  dits 
verneys  de  Melan  droit  au  pont  d'Eteysieres. 

2.  Plus,  que  les  habitants  dans  lesdits  confins  puissent 
et  doivent  toutes  les  années  et  à  Jour  par  eux  esleu  et 
ordonné  eslire  deux  sindicques  et  les  conseillers  néces- 
saires il  assistants  le  Châtelain  de  Chatillon  ou  son  lieu- 
tenant quils  seront  tenus  y  appeler  Lesquels  sindics 
auront  pouvoir  de  faire  pour  les  affaires  de  la  ville  ainsy 
que  aux  autres  lieux  est  accoustumé  A  scavoir  pour 
leurs  négoces  et  bien  des  bourgeois  ils  puissent  avec  tous 
les  habitants  du  dit  lieu  s'assembler  pour  tenir  leur  con- 


114 

seil  el  conférer  par  ensembles  de  ses  négoces  y  assistant 
le  dit  châtelain  ou  son  lieutenant  qu'ils  seront  tenus 
comme  dessus  appeler  et  le  dit  châtelain  pour  affaires 
urgens  et  nécessaires  y  assister. 

3.  Plus,  ils  auront  plain  pouvoir  de  tenir  et  achepter 
tous  fiefs  francs,  rentes  censés  et  directes  comme  les 
bourgeois  des  autres  villes. 

4.  Plus,  qu'ils  puissent  tester  et  disposer  à  la  fin  de 
leurs  Jours  de  tous  leurs  biens  comme  les  hommes  lièges 
et  francs. 

5.  Plus,  que  lesdits  sindics  aient  pouvoir  d'eslire  et 
constituer  audit  lieu  un  serviteur  de  ville  pour  les  affai- 
res de  la  ville  lequel  ils  présenteront  au  châtelain  de 
Chatillon  pour  faire  le  serment  en  ses  mains. 

6.  Plus,  que  nul  des  dits  bourgeois  ne  soit  ny  doive 
estre  tiré  hors  dudit  lieu  pour  respondre  pardevant  le 
châtelain  ny  pour  cas  méritant  détention  corporelle,  ains 
soient  tenus  les  officiers  tenir  la  Court  en  la  banche  du- 
dit lieu  tous  les  Jours  de  marché  le  Jeudy  d'une  chacune 
semaine  comme  il  est  accoutumé  et  les  autres  Jours 
nécessaires. 

7.  Plus,  que  nul  des  dits  Bourgeois  ne  soit  emprison- 
nés pour  dettes  civiles,  ains  soit  contraint  tenir  l'arrest 
en  la  ville  de  Taninge  et  en  aultre  lieu  qu'en  sa  maison 
et  de  ses  parens  et  illec  demeurer  à  ses  despends  sans 
aultre  coustance  sinon  qu'il  rompit  l'arrest  et  le  débiteur 
fust  obligé  à  prinse  de  corps. 

8.  Plus,  que  le  châtelain  du  lieu  doive  marquer  toute 
mesure  et  poids  Justes  et  raysonnables  de  nos  armes 
estans  evocqué  et  requis  de  ce  fere  par  les  sindics  dudit 
lieu. 


115 

9.  Plus,  que  les  dits  sindics  aient  pouvoir  d'amoindrir 
les  mesures  de  vin  que  l'on  vendra  au  dit  lieu  d'un  quar- 
teron pour  chacune  chevallée  et  ce  qui  s'exigera  du  dit 
amoindrissement  convertir  au  profit  de  la  dite  ville. 

10.  Plus,  que  nulle  personne  puisse  vendre  du  vin  aux 
dites  mesures  sinon  les  Bourgeois  ny  aussi  hors  lesdites 
limites  de  leur  bourgeoisie. 

11.  Plus,  que  les  dits  sindics  aient  le  pouvoir  de  cons- 
tituer bochiers  à  la  dite  ville  et  défendre  aux  aultres  de 
n'en  vendre  pomt  de  chairs  que  lesdits  bochiers  esleus, 
réservant  les  langues  a  Madame  ou  à  qui  elle  les  a 
donnez. 

12.  Plus,  que  le  châtelain  ne  doive  fere  point  de  Visi- 
tation en  la  dite  ville  sans  la  présence  des  dits  sindics 
mesmes  es  choses  concernant  les  affaires  de  la  ville. 

13.  Plus,  que  les  dits  sindics  aient  le  pouvoir  de  visi- 
ter les  maisons  dudit  lieu  et  de  contraindre  les  habitans 
à  icelles  réparer  tant  pour  dangers  de  feu  qu'autres. 

14.  Plus,  que  les  dits  sindics  puissent  fere  les  égan- 
ces  de  toute  la  paroisse  de  Fleyrier  pour  les  négoces  et 
supportation  des  charges  d'icelle  du  consentement  des 
conseillers  esleus,  mesmement  pour  les  réparations  de 
l'esglise  ou  affaires  du  commun  de  la  ville  et  non 
aultres. 

15.  Plus,  que  les  dits  sindics  avec  leurs  conseillers 
aient  plain  pouvoir  de  recevoir  et  admettre  en  leurs  li- 
bertés et  franchises  des  aultres  bourgeoys  lesquels  Joui- 
ront des  dites  libertés. 

16.  Plus,  que  tous  ceux  qui  habiteront  dans  la  dite 
ville  un  an  et  un  Jour  ou  riere  les  limites  d'icelle  estre 


116 

premièrement  receuz  bourgeoys  par  les  dits  Sindics, 
Soyent  lièges  et  francs  et  participants  eu  toutes  libertés 
accoustumées  à  la  dite  bourgeoisie. 

17.  Plus,  que  tous  bourgeois  et  liabitans  dedans  les 
dites  limites  et  Jurés  de  la  dite  ville  tant  leurs  person- 
nes que  leurs  biens  soient  mis  et  réduits  maintenus  et 
gardé  perpétuellement  sous  notre  protection  et  sauve- 
garde. 

18.  Plus,  que  tous  les  bourgeois  et  Jurés  puissent  de 
leur  volonté  tester  codiceller,  donner  par  donation  à 
cause  de  mort  ou  autrement  et  que  leur  dernière  volonté 
soyt  tenue  et  observée. 

19.  Plus,  que  si  un  bourgeois  venait  à  mourir  sans 
enfans  de  son  propre  corps  sans  tester  ou  disposer  de  ses 
biens,  que  les  plus  prochains  parents  puissent  succéder 
es  biens  du  dit  deffunct. 

20.  Plus,  que  tous  ceux  et  celles  qui  feront  le  pain 
pour  vendre  puissent  seulement  gagnier  un  sol  pour 
octane  luy  estre  déduis  ses  despends  et  labeurs,  et  fesant 
le  contraire,  que  le  dit  pain  soit  levé  par  les  dits  sindics 
et  donné  aux  pauvres. 

21.  Plus,  que  les  sindics  dudit  lieu  appellent  le  châ- 
telain dudit  lieu  qui  assiste  avec  eulx  puissent  et  doivent 
visiter  les  poids  et  mesures  des  marchands  et  hostes  de 
ladite  ville  quand  bon  leur  semblera  pour  fere  punir  les 
personnes  qui  se  trouveront  tenir  laulx  poids  et  mesures 
et  que  les  sindics  du  dit  lieu  puissent  mettre  ordre  es 
affaires  de  la  ville  concernant  le  bien  public. 

22.  Plus,  que  nul  ne  soit  osé  de  vendre  eu  menu  en 
la  dite  ville  à  poids  ny  à  mesure  (luilz  ne  soyent  marqués 
et  signés  de  nos  armes. 


117 

23.  Plus,  qu'en  l'asle  dudit  Taninge  les  bourgeois 
puissent  fere  des  bancs  environs  tant  quilz  voudront  et 
les  bancs  ascenser  et  convertir  au  proufit  de  la  dite  ville 
a  la  charge  qnilz  seront  tenus  maintenir  ladite  asle  à 
leurs  propre  cousts  et  des))ends  et  icelle  ensemble  les 
bancs  recognoistre  es  mains  dés  commissaires  de  noz 
Extentes  de  Chatillon,  nous  rendanlz  de  servis  annuel 
trois  gros  quils  seront  tenus  payer  es  mains  de  notre 
Châtelain  du  dit  lieu  à  chascune  feste  de  S^  Michel 
archange. 

24.  Plus,  quilz  ayent  au  bourg  de  Taninge  et  dans  les 
limites  de  leur  dite  Bourgeoisie  toutes  les  années  une 
foyre  le  Jour  de  la  veille  de  S^  François. 

25.  Plus,  que  les  dils  Bourgeois  manants  et  habitans 
soyent  francs  des  leydes  de  leur  Bourgeoisie  et  aussy  en 
notre  ville  de  Cluses  tant  les  Jours  de  marchés  que 
aultres. 

26.  Plus,  quilz  ne  puissent  accepter  à  bourgeois  aul- 
cung  taillable  de  main  morte  et  que  ne  soit  franc  et  liège, 
et  desquelles  susdites  franchises  libertés  et  preheminen- 
ces  sus  annotées  et  par  articles  escripts  nous  voulons  que 
tous  manants  et  habitans  dans  les  susdits  confins  et  y 
fesant  résidence  doresnavant  et  doivent  et  puissent  Jouir 
user  gaudir  plainement  et  pleseblement  et  sans  contre- 
dicts  quelconques. 

Si  donnons  en  mandement  aux  gouverneurs  de  Gene- 
vois, gens  de  notre  Conseil  et  de  la  Chambre  des  Comp- 
tes de  Genevois,  ballits,  Juges,  procureurs  châtelains 
officiers  et  à  tous  nos  autres  officiers  et  sujets  et  à  ung 
chascun  d'eux  respectivement  à  peine  de  cent  livres 
genevoises  pour  ung  chascuns  des  dils  gouverneurs  du 
Conseil  et  de  la  Chambre  moiiidres,  que  de  la  dite  Bour- 


118 

geoisie  et  libertés  franchises  preheminences  prérogatives 
authorité  droit  profit  et  émolument  d'icelles  ils  mettent 
les  dits  de  Tagninge  en  possession  et  saisine,  les  facent 
et  souffrent  Jouir  et  user  plainement  paisiblementet  sans 
contredicts  et  à  eulx  obeyr  et  entendre  de  tous  ceux  et 
ainsi  qu'il  appartiendra  es  choses  touchant  la  dite  Bour- 
geoisie et  franchises,  Car  tel  est  Notre  plaisir.  En  témoin 
de  quoy  Nous  avons  signé  ces  présentes  de  notre  main, 
faict  sceller  du  scel  de  Nos  armes  et  contresigner  par 
lung  de  nos  Secretayres.  Donnes  a  Chambéry  le  dixième 
de  may  en  l'année  mil  cinq  cent  quarante  trois.  Signé  : 
Charlotte,  et  au  replis  :  par  Mad*^  la  duchesse  en  son 
Conseil  :  Granier. 

Arch.  de  Turin,  section  .3,  registre  n°  9  :  «  Contrats 
passés  en  la  Chambre  des  Comptes  de  Genevois.» 
—  Et  copie  aux  arcli.  du  château  du  A^'ache.  — 
Publié  par  la  Soc.  sav.  d'hist.  et  d'arcli.,  tome 
XXIII.  " 


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122 


VI. 


(Inédit.) 

Concession  d'une  n^arqnc  de  fahriqrœ  à  Jacques  Dumoidrn, 
fabricant  de  faux,  à  Taninge. 

24  septembre  1578. 

(Arch.  de  Turin.  Sect.  III.  «  Lettres  de  dons 
et    constitutions   d'offices.  ))    Genevois.    Reg.   n"  17, 

fol.  223). 

Jacques  de  Savoie,  duc  de  Genevois,  etc.  A  tous  ceux 
qui  ces  présentes  verront  salut. 

Receu  avons  l'humble  supplication  et  requeste  de 
lion'^i®  Jacques  Du  Moliu  l'un  des  faucheurs  de  Ta- 
gninge  rierc  notre  mandement  de  Chastillon  et  Cluses 
contenant  comme  tant  lui  son  père  que  ayeul  paternel 
auroient  exercé  et  continué  en  Testât  et  mestier  de  fau- 
cheur Et  que  pour  descerner  leur  besongne  et  ovre  d'avec 
celles  des  aultres  faucheurs  du  dit  lieu  auroient  toujours 
accoustumé  mettre  et  graver  aux  daulx  et  dallies  par 
eulx  faites  l'impression  et  marque  dung  rasoer  et  du 
pirasset,  et  encoures  le  suppliant  dempuis  quelque  temps 
en  ça  pour  obvier  à  la  fraude  que  se  pouvait  ferc  i)ar 
aultres  faisant  et  usans  de  tel  mestier  de  faucheur  et 
marquant  leur  besongne  de  semblables  marques  que  les 
susdites  auroit  adjouxté  a  iccllcs  la  marque  ou  figure  du 
soleil  dont  il  auroit  use  des  et  dempuis  le  dil  temps  jus- 
qua  ce  Jourdhuy  Et  pour  ce  que  se  double  que  quelques 
aultres  pour  donner  cours  et  ven'e  ;\  leur  marchandise 
que  ne  se  trouverait  de  telle  bonté  cl  si  bien  faite  que 


123 

celle  diidit  suppliant  ne  usent  des  dites  marques  Et  afRn 
de  cognoistre  ceux  qui  travallieront  et  besongneront  plus 
fidèlement  Nous  auroit  très-humblement  requis  et  sup- 
plié lu}-  volloir  donner  en  abergement  les  de»  marques 
de  rasoer  de  pirasset  et  celle  du  soleil  afin  den  user  pour 
descernement  de  sa  besongne  et  ouvrage  comme  dict  est 
A  laquelle  requeste  comme  Juste  et  raisonnable  nous 
inclinant  ensu  y  vaut  sur  ce  ladvis  et  délibération  des  gens 
de  No  Chambre  des  Comptes  et  procureur  fiscal  auquel 
la  de  requeste  auroit  esté  communiquée,  de  noire  certaine 
science  pour  Nous  et  les  nostres  hoiers  et  successeurs 
quelconques  aud'  Jacques  Du  Molin  et  aux  siens  perpé- 
tuellement avons  donne  et  alberge  donnons  et  albergeons 
par  ces  présentes  les  d^^  marques  du  rasoer  de  pirasset 
et  figure  du  soleil  avec  plein  pouvoir  authorité  et  faculté 
de  marquer  et  engraver  les  daulx  et  dallies  que  par  eux 
seront  des  hores  faictes  des  d^^  marques  du  rasoer  du 
pirasson  et  du  soleil  tant  pour  luy  que  pour  ses  entre- 
metteurs et  en  user  comme  le  suppliant  et  ses  entremet- 
teurs en  ont  par  cy  devant  use  de  telles  ou  semblables 

marques faisant  inhibition  et  défïense  a  tous  riere 

notre  obéissance  a  peyne  de  cent  livres  et  de  confiscation 
de  leur  marchandise  de  ne  user  de  telles  marques  Et 
cecy  avons  fait  et  faisons  tant  libéralement  et  de  grâce 
spéciale  et  pour  ce  que  a  plen  faire  moyennant  la  somme 
de  six  escus  d'or  pistollets  par  Nous  dud'  du  Molin  heu 
et  receu  par  les  mains  de  notre  bien  amé  Delespine 
recepveur  de  nos  parties  casuelles  qui  nous  en  demeu- 
rera comptable  comme  aussy  moyennant  la  somme  de 
trois  deniers  genevois  de  servis  annuel  et  perpétuel  que 
sera  tenu  païer  a  chaque  feste  de  St  André  apporter  es 
mains  de  n'«  châtelain  fermier  ou  recepveur  de  notre 
mandement  de   Chaslilloii  et   Cluses  lequel  servis  et 


124 

marques  suscle"?  led*  du  Molin  suppliant  et  les  siens 
seront  tenus  nous  recognoistre  entre  les  mains  de  notre 
bien  amé  le  comm''®  de  notre  dit  mandement  ])resent  et 
qui  sera  pour  ladvenir. 

Si  donnons  en  mandement,  etc.  (Clause  de  formule 
exécutoire.) 

En  foy  de  quoi  avons  octroyé  ces  des  Patentes.  An- 
nessy  ce  24^  Jour  de  septembre  1578.  Signé  :  «  Jac- 
ques. » 


VII. 

Lettre  adressée  à  Noble  Bernard  d'Avonay  par 
le  Conseil  d'Etat  de  C/iambèri/. 

31  mai  1591. 

A  M''  d'Avonay,  des  capitaines  de  son  Altesse,  aux 
Allinges.  Nous  avons  heu  advis  de  la  prinse  de  M^  le 
le  baron  d'Harmance  dont  nous  avons  esté  très  déplai- 
sant, et  parce  que  cela  porroit  donner  plus  de  veue  a 
l'ennemi  d'entreprendre  chose  nouvelle  tant  sur  le  fort 
des  Allinges  qu'autres  lieux  de  ce  Gouvernement  là, 
Nous  avons  estimé  convenable  vous  faire  la  présente 
pour  vous  dire  que  le  service  de  son  Altesse  requiert  en 
cette  occasion  que  vous  usiez  de  la  même  vigilance  et 
fidélité  que  vous  avez  usé  par  ci  devant,  vous  condui- 
sant en  bonnes  gardes  et  aiilros  choses  requises  pour  la 
conservation  de  cette  forteresse  avec  le  nicnie  ordre  que 
l'on  a  leini  par  ci-devant,  attendant  ])lus  ample  com- 
mandeuient  de  Son  Excellence,  et  laquelle  nous  mande 
en  diligence  et  aussi  pour  vous  faire  pourvoir  d'argoiit 
de  vivres  de  munitions  de  guerre  et  autres  choses  neces- 


125 

saires,  et  sur  russurance  que  nous  avons  en  votre  Mileur 
et  fidélité. 

Vos  meilleurs  amis  à  vous  faire  service 
Les  Gens  tenant  le  Conseil  d'Etat 
Signé  :  De  la  Court. 

P.  S.  Si  par  méchanceté  ceux  de  Genève  font  escrire 
quelque  chose  de  contraire  au  service  de  Son  Altesse,  ne 
croies  pas  mais  usez  de  vertu. 

(Archives  de  la  famille  d'Avouay^  à  Besançon.) 


VIII. 

Patentes  portant  confirmation  d'anciens  privilèges  an 
hourç]  (Je  Taningc  et  concession  de  nouvelles  foires. 

20  novembre  1598. 

(Arch.  de  Turin.  Sect.  III.  V^  Patentes.   Reg.  no  23, 

fol.  126-127). 

(Inédit). 

«  Charles  Emanuel  par  la  grâce  de  Dieu  duc  de 
Savoie,  etc. 

A  tous  ceux  qui  ces  présentes  verront  scavoir  faisons 
avoir  receu  la  très  humble  supplication  de  nos  chers 
bien  amés  et  feaulx  les  sindicz  manantz  et  habitantz  de 
notre  ville  de  Taninge  Mandement  de  Chatillon  sur 
Cluses  en  Fauciguy  contenant  comme  leurs  prédéces- 
seurs auroient  obtenu  plusieurs  privilèges  des  sérén'"cs 
ducs  de  Savoie  nos  progéniteurs  mesme  entre  autres  ung 
marché  le  Jour  de  Jeudi  toutes  les  semaines  et  deux 
foires  l'année  a  tenir  le  Jour  et  feste  de  S^.  George  et 


i2G 

l'autre  aujour  de  S'.  ADclré  comme  résulte  des  dits  Pri- 
vilèges à  euxfaicts  par  le  duc  Louis  en  l'année  1457  12 
octobre  despuis  confirmés  par  Dame  Blanche  duchesse 
de  Savoye  tutrice  du  duc  Charles  son  fils  le  l^'  Juin 
1492.  Autre  confirmation  faite  par  le  duc  Philibert  le  18 
février  1500,  et  finalement  par  le  duc  Charles  notre 
ayeul  le  9  Juin  1508.  Desquels  privilèges  droits  et  aultres 
choses  en  deppendants  lesdits  supp*^  ont  Joui  et  Jouis- 
sent et  useni  encore  de  ])résent.  Nous  suppliant  par  ce 
très  humblement  qu'il  soit  notre  bon  plaisir  leur  vouloir 
octroyer  nos  Lettres  de  confirmation  et  en  outre  leur 
voulloir  accorder  deux  aultres  foyres  lune  a  la  feste  des 
Roys  et  lautre  à  la  Magdeleine  estant  icelles  comme  les 
deux  autres   deux  ensemble  leur  marché  les  voulloir 
déclarer  franches  et  libres  au  moyen  de  quoy  les  circon- 
voisins  et  tous  aultres  et  puissent  venir  librement  pour 
doultant  plus  se  prévaloir  en  cela  de  noire  bonté  et  grâce 
et  dailleurs  se  pouvoir  par  là  remettre  des  grandes  char- 
ges misères  et  désolations  que  le  malheur  de  la  guerre 
leur  apporte. 

Sur  quoy  ayant  fait  voir  a  notre  Conseil  d'Etat  rési- 
dant près  notre  personne  les  privilèges  libertés  franchi- 
ses et  aultres  droits  a  eux  concédés  par  nos  ])redecesseurs 
et  faite  due  considération  sur  iceux  au  rapport  que  nous 
eu  a  esté  fait  en  l'assemblée  de  notre  Conseil  et  veuil- 
lantz  gratifier  les  suppliantz  en  considération  principale- 
ment de  la  très  louable  fidélité  et  obéissance  quils  ont 
toujours  porté  el  tout  ce  que  leur  a  esté  commande  pour 
notre  secours  et  ayant  égard  aux  grandes  charges  et 
dépenses  quils  ont  supportés  pendant  la  guerre  et  pour 
leur  donner  moyen  de  se  remettre  a  ladvenir. 

A  ceste  cause  inclinant  libéralement  a  la  requête  que 
nous  a  esté  faite  par  Nobles  philibert  de  Mandolla  Seig'' 


127 

de  Boucliillics,  Bernard  d'Avoiiay,  M^^^  pierre  Merniet 
et  Michel  Danllion  dud'  lieu,  Avous  de  notre  certaine 
science  plaine  puissance  et  authorité  souveraine  confirmé 
et  approuvé  et  ])ar  ces  présentes  avec  ladvis  de  notre 
Conseil  confirmons  et  approuvons  aux  dits  sindics  bour- 
geois manantz  et  liabitantz  de  notre  ville  de  Taninge  et 
leurs  successeurs  a  perpétuité  tous  les  dits  privilèges  de 
foires  marché  franchises  libertés  et  exemptions  a  eux 
concédés  par  nos  Seig^'^  prédécesseurs  de  point  en  point 
selon  leur  forme  et  teneur  avec  déclaration  que  nous 
faisons  que  le  changement  qui  a  ete  fait  ci-devant  de  la 
foire  a  eux  concédée  le  jour  de  S^  André  a  celle  de  S*. 
Barthélémy  continuera  attendu  que  le  dit  Jour  S^  André 
la  ville  de  Cluses  voisine  des  suppliants  dune  lieue  se 
trouve  avoir  obtenu  de  nos  prédécesseurs  une  foire  audit 
Jour.  Et  pour  démonstration  de  la  bienveillance  que 
Nous  avons  à  Tendroit  diceulx  et  en  rendre  témoniage  a 
la  postérité  au  bénéfice  desdits  suppliants  et  de  leurs 
successeurs  comme  aussy  en  considération  de  la  pau- 
vreté où  ils  se  trouvent  constitués  pour  les  grandes 
charges  quils  ont  supportées  comme  dit  est  pendant  la 
guerre  De  quoy  nous  sommes  très  certain  et  asseurés  et 
de  la  fidélité  quils  ont  toujours  démontré  a  nostre  obéis- 
sance Nous  leur  avons  semblablement  concédé  et  oc- 
troyé de  n''^  grâce  spéciale  et  authorité  souveraine  des 
aultres  foires  outre  les  deux  susdites  qui  se  tiendront  les 
jours  et  festes  des  Roys  et  S^e  Magdeleine  Lesquelles  4 
foires  ensemble  le  marché  susdit  nous  déclarons  libres 
franches  avec  entière  permission  a  tous  circonvoisins  et 
aultres  quelconques  dy  pouvoir  venir  librement  et  en 
toute  seurté  avec  leurs  marchandises  et  denrées  et  le 
jour  des  dites  foires  le  jour  auparavant  et  subséquent 
comme  aussy  celuy  du  marché  aulcuns  des  dits  etran- 


128 

giers  et  aultres  venaiilz  auxdiles  foires  et  marché  ne 
puissent  être  emprisonnés  de  leur  personne  ny  leurs 
marchandises  bestail  denrées  quelconques  détenues  pour 
alcungs  debtes  civils  Veullants  quils  eu  soient  et  demou- 
rent  immunes  et  exemplz  par  privilège  spécial  a  jamais 
irrévocable  Et  ce  avons  fait  et  faisons  de  n^'Q  grâce  spé- 
ciale et  afin  de  les  relever  de  la  pauvreté  en  laquelle  ils 
ont  été  ])ar  le  moyeu  des  ravages  et  ruynes  par  eulx 
souffertes  aux  présentes  guerres  tant  par  diverses  courses 
de  l'ennemy  sur  iceux  que  séjours  de  nos  armées  tant  en 
garnison  que  de  passage  et  sansaussy  quils  soient  tenus 
nous  payer  aulcune  finance  pour  raison  de  ce  soit  a  notre 
Chambre  des  Comptes  ou  ailleurs  de  laquelle  en  tant  que 
de  besoing  nous  leur  avons  fait  et  faisons  par  ces  pré- 
sentes don  put-  et  irrévocable  en  considération  des  choses 
susdfes  £(-]  pQm.  principalement  en  cela  leur  impartir  nos 
grâces  et  faveurs  pour  doresnavant  des  susdt®  privilèges 
foires  et  marché  a  eulx  concédés  comme  dessus  ensem- 
ble des  aultres  deux  foires  que  nous  leur  avons  de  plus 
augmenté  les  Jours  etfestesdes  Roys  et  de  S'e.  Magde- 
leine  toutes  les  années  et  marché  susdit  franches  et  libres 
de  tous  emprisonnements  détentions  de  leurs  dt*»  mar- 
chandises bestails  ny  aultres  choses  quelconques  les 
Jours  des  d^^  4  foires  ung  auparavant  icelles  et  lautre 
ensuyvant  comme  cely  dud^  marché  pour  debtes  citils 
comme  dit  est  Jouyr  et  user  plainement  et  paisiblement 
tout  ainsy  quils  ont  fait  ci-devant  deuement  et  Juste- 
ment et  en  jouissent  encore  de  présent  En  ce  néanmoins 
quils  ne  se  trouveront  contraires  aux  bonnes  mœurs 
edicts  règlements  et  Status  tant  nostres  que  de  nos  pré- 
décesseurs et  sans  préjudice  du  droit  du  tiers. 

Si  donnons  en  mandement  a  nos  très  cher  bien  âmes 
et  feaulx  conseillers    les  gens  tenant  notre  Sénat  et 


129 

Chambre  des  Comptes  de  Savoie  et  tous  aultres  nos 
Ministres  Justiciers  officiers  vassaux  et  Subjects  quil 
appartiendra  que  de  nos  pt«s  lettres  de  confirm^'^  et  con- 
cession des  dits  privilèges  et  franchises  ils  fassent  lais- 
sent jouyr  et  user  lesdts  suppts  et  leurs  success^s  a  per- 
pétuité sans  permettre  ny  souffrir  leur  estre  fait  mis  ou 
donne  ors  ou  pour  ladvenir  en  manière  que  ce  soit  aul- 
cuns  destourbies  ny  empeschement  nonobstant  quils 
nayent  rapporté  la  confirmation  des  privilèges  susdits  de 
feu  Monseig'"  et  père  le  duc  Em^  Philibert  et  toutes  autres 
difficultés  qui  leur  pourraient  être  opposées  au  contraire 
A  quoy  de  notre  grâce  spéciale  et  autorité  souveraine 
avons  dérogé  et  dérogeons  comme  aussy  a  tous  Statuts 
edicts  règlement  arrests  et  toutes  autres  choses  mesmes 
à  la  dérogatoire  de  la  dérogatoire  y  contenus  Car  tel  est 
notre  plaisir.  En  tesmoing  de  quoy  avons  signé  ces  pré- 
sentes de  n''<3  main  et  a  icelles  fait  aposté  le  scel  de  nos 
armoiries. 

Données  à  Thonon  le  20  Q^^e  1598.  Signé.  C.  Emanuel. 
V.  Rochette  Pi'  M'"  le  Grand  chancelier  soussigné  Ron- 
caz  Scellées  en  scel  pendant.  » 


IX. 


Lettres  de  Bourgeoisie  de  Taninge  en  faiseur 
de  Jean  Roget. 

25  mars  1607. 

«  L'an  courant  mil  six  cent  et  sept  et  le  vingt  cinquième 
Jour  du  mois  de  mars,  Parde^'ant  nioy  notaire  ducal 
soussigné  et  présents  les  témoings  soubs  nommés,  Soy 


130 

sont  establis  en  leurs  personnes  hon^'^^s  jehan  Micliallat 
et  Frans  Dumullin  le  jeune  Scindicqs  modernes  de  la 
ville  de  Tagninge  agissant  au  présent  acte  par  l'advis  et 
consentement  de  Noble  George  de  Chignyn,  Noble  Ber- 
nard d'Avonay,  égrége  François  Dumullin  l'ainé,  lion'^^^ 
Claude  Dumullin  son  frère,  lion^^'^  Jehan  Parchet, 
Jehan  Bidal,  Jehan  Pavy  et  égr.  Estienne  Durier,  leurs 
conseillers  de  la  d^  ville  ;  Lesquels  scachant  et  bien  ad- 
visés  de  leur  bon  gré  pour  eux  et  les  leurs,  font,  créent, 
constituent  reçoyvent  et  admettent  par  la  teneur  du  pré- 
sent acte  en  bourgeoys  et  habitant  de  la  dite  ville  de 
Taninge,  Scavoir  honneste  Jehan  fils  de  feu  Philibert 
Roget  mercier  icy  présent  acceptant  stipulant  et  recep- 
vant  avec  condignes  remerciations  pour  soy  ses  hoirs  et 
successeurs  quelconques,  Lequel  a  preste  le  serment  en 
tel  cas  requis  et  accoustumé. 

Promectant  ledit  hon^^^  Jehan  Roget  estre  loyal  à 
Monseigneur  et  aux  scindicq  et  bourgeois  de  la  d^  ville 
procurer  de  tout  son  pouvoir  le  proufit  et  utilité  de  mon- 
dit  Seigneur  et  de  la  d^  ville  éviter  leur  dommaige. 

Luy  donnant  plein  pouvoir  lesdits  S)*»  Scindicqs  et 
constituent  audit  Jehan  Roget  de  Jouir  et  gaudir  dores- 
navant  des  libertés,  franchises^  privilèges,  comme  les 
autres  bourgeoys  de  la  de  ville,  a  la  charge  qu'il  ])ayera 
et  suportera  toutes  charges  comme  les  autres  bourgeoys 
selon  ses  moyens  et  facultés  de  ses  biens.  Et  ce  ont  fait 
lesdits  S''«  Scindicqs  et  conseillers  avec  promissions  de 
serments  respectivement  faits  et  prestes  d'avoir  aggré 
tout  le  contenu  au  présent  acte  et  a  iceluy  ne  contrevenir 
en  Jugement  ni  dehors.  Renonciations  de  tous  droits  à  ce 
contraires  et  autres  clausules  icy  nécessaires  et  requises. 
Fait  et  passé  au  dessoubs  lasle  de  Taninge,  présents 
Claude  Robert  du  villaige  de  Rond  et  Jehan  feu  Jeanyn 


131 

de  Marcillier  du  lieu  des  Combes   p'^se  ^q  Fleyrier  tes- 
moins  requis,  et  moy  dit  Notaire  soubsigné  requis.  » 

((  Par  commandement  des  dits 
Ss^^  Sciudicqs  et  Conseillers.  » 

Signé  :  Guicguet  notaire. 
Jean. 

Et  plus  bas  : 
«  Je  soussigné  Jean  Guicguet  atteste  que  le  devant 
nommé  Jean  Roget  bourgeoys  a  realement  livré  aux 
devant  nommés  Sindicqs  sept  ducatons  pièces  quil  a 
financées  pour  la  bourgeoisie  ensemble  les  drulleries 
accoustumées,  cejourd'hui  25^6  mars  1607.  En  foy  de 
quoy  a  signé  cette  Recognoiss'-®  audt  Jean  Roget.  » 

Ainsi  est  :  Guicguet. 
(Arcliives  de  la  famille  Roget^  de  Taninge.) 


X. 


Inféodation  et  cvcctlon  en  comté  de  la  Terre  de  Taninge 

22  avril  1700. 
(Inédit). 

Victor  Amé  II,  par  la  grâce  de  Dieu  duc  de  Savoie, 
prince  de  Piémont,  etc.  A  tous  ceux  qui  ces  présentes 
verront  Salut.  Aïant  été  obligé  d'aliéner  nos  domaines 
de  Savoie  pour  le  paiement  des  dépenses  qu'il  nous  con- 
vient de  faire  pour  les  fortifications  de  nos  places  et  pour 
acquitter  partie  des  dettes  que  nous  avons  contractées 
pendant  la  dernière  guerre,  pour  ne  pas  surcharger  nos 
sujets  Nous  avions  fait  un  Edit  le  22  novembre  1698 
vérifié  par  notre  Chambre  des  Comptes  de  Savoie  le  28 


132 

du  même  mois  dont  les  publications  auraient  été  faites 
dans  les  lieux  accoutumés  de  nos  Etats  delà  les  monts, 
et  sur  la  remontrance  de  notre  très  cher  et  bien  amé  et 
féal  conseiller  d'Etat  procureur  patrimonial,  le  bourg  de 
Taninge  et  la  paroisse  de  Fleyrier  leurs  appartenances  et 
dépendances  ayant  été  publiés  et  assignation  donnée  de 
la  première  enchère  par  deux  fois,  les  miseurs  renvoyés 
au  10  mars  année  courante  pour  comparoir  au  Buteau  de 
notre  de  Chambre  pour  être  expédiés  au  plus  offrant  et 
dernier  enchérisseur,  la  chandelle  été  allumée  par  trois 
différentes  fois  à  la  manière  accoutumée.  Le  dit  bourg 
de  Taninge  paroisse  de  Fleyrier  et  dépendances  auroient 
été  expédiés  le  même  Jour  à  l'extinction  de  la  dernière 
chandelle  à  notre  très  cher  et  bien  amé  féal  Noble  Rd 
Mre  Prosper  de  Gex  de  S^  Christophe  doïen  de  Sallan- 
che  agissant  au  nom  de  notre  très  cher  et  bien  amé  féal 
Noble  Paul  Joseph  de  Gex  de  S^  Christophe  son  neveu 
baron  du  dit  lieu  de  S^  Christophe,  de  Couvette,  Vallon 
et  Morillon,  pour  la  somme  de  55,000  florins  le  17  du 
dit  mois  par  le  tiercement  au  sieur  La  Grange  pour 
56,500  et  finalement  par  autre  arrêt  du  24  duditmois  sur 
le  doublement  au  dit  sieur  doïen  de  Sallanche  faisant  au 
nom  dudit  baron  de  S^^  Xplie  son  neveu  pour  le  prix  de 
72^500  florins  sous  notre  bon  plaisir,  lequel  auroit  eu 
recours  à  Nous  pour  obtenir  des  L.  P.  portant  ratifica- 
tion et  confirmation  de  lad^  vente  faite  sous  les  réserves 
portées  par  notre  Edit  et  sous  les  conditions  insérées  en 
son  parti  d'ériger  led^  bourg  de  Taninge  et  paroisse  de 
Fleyrier  en  Comté  à  la  forme  ci-après. 

A  cette  cause  par  les  présentes  signées  de  notre  main 
de  notre  certaine  science  pleine  puissance  et  autorité 
souveraine,  eu  sur  ce  l'avis  de  notre  Conseil  Résident 
près  de  notre  personne,  Nous  avons  confirmé  approuvé 


133 

ratifié,  rattifions  confirmons  et  approuvons  lad^  vente  et 
expédition  et  en  tant  que  de  besoin  vendons  de  nouveau 
audit  Noble  Paul  Joseph  de  Gex  le  dit  bourg  de  Taninge 
et  paroisse  de  Flérier  appartenances  et  dépendances,  en- 
semble le  droit  de  fiefs,  de  le3^de,  poids,  dixme,  hommes, 
hommages,  emphitéoses,  domaines,  directes,  rentes, 
censés,  servis,  soufertes,  commises,  échutes,  pensions, 
plaids,  gardes,  courvées,  laods  et  vends,  laods  d'indem- 
nité, taillabilités  réelles  et  personnelles,  bans,  clames, 
cours  d'eau,  rivages,  moulins,  foulons  et  autres  artifices 
et  droit  d'en  faire  construire,  banalité  de  fours  et  mou- 
lins, péages,  messeleries,  sauveries,  charriages,  maisons, 
terres,  prés,  bois,  montagnes,  affouages,  aussieges,  j^ê- 
ches,  chasses,  chemins,  droit  de  geôle  et  de  marque, 
boucheries,  langues  bouvines,  mines,  minéraux.  Juri- 
diction omnimode,  haute,  moyenne  et  basse,  mère  et 
mixte  empire,  avec  pouvoir  d'établir  Juges  châtelains, 
curial,  métrai  et  autres  officiers  pour  l'adininistration  de 
la  justice  et  police,  droit  de  percevoir  les  amendes  et, 
généralement,  tous  les  droits  qui  nous  appartiennent  et 
peuvent  appartenir  dont  Nous  avons  Joui  et  pu  Jouir 
dans  toute  l'étendue  du  dit  bourg  de  Taninge,  paroisse 
de  Flerier  et  dépendances,  sans  rien  nous  réserver  aux 
choses  sus  vendues  sauf  le  droit  de  Souveraineté  et 
d'arrière-fief,  les  personnes  nobles,  leurs  domestiques, 
maison  et  pourpris  d'icelle  en  conformité  de  l'Edit  d'alié- 
nation du  Domaine  et  arrêt  de  vérification  d'icelui. 

Est  c'est  pour  et  moyennant  la  somme  de  72,500 
florins  avec  manutention  à  la  forme  du  droit,  laquelle 
somme  a  été  païée  entre  les  mains  de  notre  Trésorier 
général  de  là  les  monts  pour  être  em])loïée  suivant  la 
disposition  dudit  Edit. 

Donnant  à  ces  fins  pouvoir  audf  noble  Paul  Joseph  de 


134 

Gex  de  tirer  droit  cédé  de  noire  procureur  patrimonial 
auquel  nous  mandoiis  de  ce  faire  et  de  remettre  aud* 
acquéreur  tous  les  titres  et  terriers  pour  l'exaction 
des  droits  et  revenus  susvendus  et  qu'il  est  en  droit  de 
percevoir  avec  pouvoir  de  rechercher  toutes  les  usupa- 
tions  faites  à  notre  préjudice  riere  lade  terre  et  ses  dé- 
pendances et  généralement  exercer  tous  les  droits  et 
actions  que  notre  patrimonial  a  et  peut  avoir,  pour  avoir 
jouir  gaudir  et  posséder  à  l'exclusion  de  tout  autre  tout 
ce  qui  Nous  appartient  ou  pourroit  nous  appartenir  dont 
nous  avons  joui  et  den  jouir  à  cause  de  lad^  terre  et  ses 
dépendances  et,  généralement,  tous  les  droits  et  devoirs 
seigneuriaux  portés  par  les  livres  terriers  tant  anciens 
que  modernes  stipulés  à  cause  de  lads  terre  et  ses  dépen- 
dances de  quelle  nature  et  espèce  qu'ils  soient  et  en  quel 
lieu  qu'ils  soient  dus  et  situés,  le  subrogeant  en  tout  et 
pour  le  tout  en  notre  propre  lieu  droit  et  place  avec  en- 
tière cession  de  droit  et  clause  de  constitut  Desquelles 
choses  sus  vendues  ledf'  acquéreur  pourra  prendre  pos- 
session réelle  et  actuelle  quand  bon  lui  semblera  dont 
nous  sommes  dévêtus  et  l'avons  invetus  sans  que  l'on 
puisse  demander  ancuns  laod  de  la  présente  vente  duquel 
nous  le  libérons  de  même  que  ceux  qui  achetteront  de 
lui  le  tout  ou  partie  j)endant  l'année  de  la  vérification 
des  présentes  lesquels  ne  seront  non  plus  tenus  de  nous 
en  payer  aucuns,  étant  compris  dans  la  présente  vente 
les  revenus  dès  le  paiement  dclad^  somme,  avec  pouvoir 
de  faire  ériger  fourches  patibulaires  à  4  pilliers  et  piloris 
dans  les  endroits  que  bon  lui  semblera  et  bancs  de  Cours, 
les  appellations  toutefois  des  juges  qui  seront  par  lui 
établis  réservées  à  notre  Juge-Maje  de  Foucigni. 

Est  voulant  témoignor  aud'  Noble  Paul  Joseph  do  Gex 


135 

]a  considération  que  Nous  avons  pour  les  bons  services 
de  ses  prédécesseurs,  Nous  avons  érigé  et  érigeons  lad^ 
Terre  de  Tauinge  et  Flérier  en  titre  de  comté  qui  s'ap- 
pellera le  Comté  de  Taninge,  Voulant  qu'il  jouisse  des 
honneurs  dignités  prééminences  prérogatives  et  privilè- 
ges dont  jouissent  les  autres  comtes  de  nos  Etats  delà  les 
Monts,  le  libérant  pour  ce  sujet  de  donner  aucun  dénom- 
brement de  ses  biens  et  des  autres  astrictions  prescrites 
par  l'Edit  du  dernier  octobre  1576  et  autres  semblables, 
auxquels  nous  avons  dérogé  et  dérogeons  et  à  la  déroga- 
tion de  la  dérogation,  étant  informé  qu'il  en  a  suffisam- 
ment. 

Si  donnons  en  mandement  à  nos  très  cliers  bien  amés 
et  féaux  conseillers  les  gens  tenants  notre  Chambre  des 
Comptes  delà  les  Monts,  de  \érifier  et  enlériner  les  pré- 
sentes de  point  en  point  selon  leur  forme  et  teneur  sans 
aucune  limitation  ni  restriction  quelleconque,  dérogeant 
à  toutes  lois  et  édits  qui  pourraient  y  estre  contraires, 
voulant  que  la  présente  venle  sorte  son  plein  et  entier 
efïet,  mandant  à  ces  fins  à  nos  patrimoniaux  de  tenir 
main  à  l'observation  et  exécution  des  présentes  que  nous 
voulons  servir  aux  uns  et  aux  autres  de  l'"e,  2"'o  et  3'"e 
finale  et  péremption  jussion  et  commandement  précis. 
Car  ainsi  nous  plait.  Donné  à  Turin  ce  22  avril  1700. 

Signé  :  Victor  Amé.  Vu  ;  Bellegarde,  Gropelly,  etc. 

(Scellé  au  grand  sceau  pendant  et  contresigné  : 

Lanfranchi.) 

Arcli.  de  Turin.  Reg.  des  Patentes  ii°  56.  p.  34 1^  345. 


136 


XI. 


(Inédit). 

Le  roi  Charles- Albert  accorde  le  titre  rie  ville  an  bourg 

(le  Taninr/e. 

29  décembre  1835. 

Les  habitants  de  Taninges,  province  de  Faucigny, 
Nous  ont  représenté  que  leur  Commune  avait  été  érigée 
en  titre  de  ville  par  Lettre  Patentes  en  date  du  11  avril 
1562  par  lesquelles  Jacques  de  Savoie  duc  de  Nemours^ 
comte  de  Genevois,  avait  approuvé  et  ratilié  les  privil- 
léges  que  leur  avait  précédemment  accordés  sa  mère 
Charlotte  d'Orléans  duchesse  de  Nemours  par  Lettres 
Patentes  du  10  mai  1543. 

Ils  nous  ont  en  conséquence  supplié  d'ordonner  que  le 
bourg  de  Taninges  sera  considéré  comme  ville  et  jouira 
des  privilèges  attachés  à  ce  titre. 

Le  dévouement  de  ses  habitants  envers  Nos  augustes 
prédécesseurs,  l'importance  de  ce  bourg  sous  le  rapport 
de  son  étendue  et  de  son  aisance,  Nous  ont  déterminé  à 
accueillir  favorablement  ses  demandes  ; 

C'est  pourquoi  par  les  présentes  de  notre  certaine 
science  Royale  autorité  et  notre  Conseil  entendu,  Nous 
avons  accordé  ainsi  que  Nous  accordons  le  titre  de  ville 
au  bourg  et  territoire  de  Taninge  avec  les  honneurs  pré- 
rogatives et  prééminences  attachés  à  ce  titre  dont  nous 
l'autorisons  à  se  décorer  à  l'avenir,  ce  que  nous  avons 
fait  et  faisons  de  noire  grâce  spéciale  pour  et  moyennant 
la.  finance  de  cinq  cents  livres  que  la  conmiune  payera 
en  notre  trésorerie  générale. 


137 

Mandons  à  notre  Chambre  des  Comptes  d'entériner 
les  présentes. 

Données  à  Turin  ce  vingt-neuf  du  mois  de  décembre 
l'an  de  grâce  mil  huit  cent  trente  cinq,  et  de  notre  règne 
le  cinquième. 

Signé  :  C.  Alberto. 
Vu  Barbaroux  g^e  des  Sceaux. 
Signé  :  di  Pralormo. 

Enregistrées  au  Contrôle  gén' 

ce  29  mars  1836 
Re  79.  Patentes  C»  279. 

Le  Me  auditeur  chef  Di^'°° 
Signé  Traggia. 

Enreg''^'^  à  la  Roy'°  Chambre  des  Comptes 

le  11  avril  1836. 
j^ju-egées  au  Sénat  de  Savoie 
le  7  mai  1836. 

Le  M"-'  auditeur  Bellemin 

No  572. 
Emolument  livres    237.  50. 
Sceau      —  39.  58. 

Finance  —        500. 
Le  24  mars  1836. 

?'■  le  M^'  auditeur  émolumentateur  royal 
Signé  :  Moris 

Lettres  Patentes  par  lesquelles  V.  M.  accorde  le  titre 
de  Ville  à  la  commune  de  Taninges. 

Enregées  au  Ministère  des  Finances 
Re  7«  Patentes  Etat  C^s  206. 
Signé  :  Vigliotti. 


138 


XII 

L'ancien  conseil  de  ville.  —  Conseil  conunundl 
de  1732  à  1793.  —  Le  Budget .  —   Quinte  et  Lei/dc.  — 
Administration.  —  Maires  et  Syndics. 

Avant  la  création  de  la  commune  et  d'un  conseil 
unique  pour  toute  la  ])aroisse,  le  territoire  se  partageait 
en  quatre  districts  :  le  bourg  et  Tiers  du  Milieu,  le  Tiers 
d'aval  et  de  la  Côte,  les  Six- Villages,  Rivière-Enverse. 
Ces  districts,  ayant  chacun  une  espèce  de  communauté, 
parfois  nommés  dixains,  dizaines,  dimeries,  hameaux, 
avaient  à  leur  tête  un  s^nidic  élu  par  les  chefs  de  famille, 
un  rôle  ou  cottet  de  taille,  et  un  procureur  pour  exiger 
les  quartiers  d'impositions  levés  pour  le  prince.  Mais 
toute  la  vie  municipale  était  concentrée  dans  la  jjartie 
franche  du  territoire,  au  bourg  et  dans  l'enceinte  des 
Franchises.  Chaque  année,  les  bourgeois  et  contribua- 
bles «  excédant  en  nombre  les  deux  parts  de  trois,  les 
trois  faisant  le  tout,  »  réunis  sous  la  halle,  nomment  les 
deux  syndics  et  les  conseillers  (1).  Le  châtelain,  sorte 
de  defensor  de  la  cité ,  agent  du  pouvoir  central , 
assiste  aux  élections.  Les  syndics  procèdent  aux  ré- 
ceptions des  nouveaux  bourgeois.  Le  12  avril  1G27, 
Jean  Vuy,  cordonnier,  est  reçu  par  les  syndics  as- 
sistés du  secrétaire  de  la  ville.  La  ville  a  son  petit 
budget.  L'actif    dérive   do    trois  sources  principales  : 

(1)  Deux  syndics:  imitation  des  f/«»/)HV7'S  romains,  deux 
magistrats  chargés,  avec  le  conseil  niunici[)a],  de  l'adminis- 
tration de  la  ville. 


139 

l'impôt  sur  la  boucherie,  sur  les  bancs,  sur  la  vente  du 
vin  en  détail.  Pour  recouvrer  ces  taxes,  on  mettait  la 
recette  aux  enchères  :  elle  était  adjugée  à  ceux  qui  «  fai- 
saient la  meilleure  condition,  »  depuis  le  4  0/0  au-des- 
sous. Les  fonds  sont  remis  par  les  exacteurs  par  moitié 
aux  syndics,  qui  en  font  l'emploi  convenable.  La  ville 
entretient  le  pont,  les  digues,  la  halle,  l'horloge  ;  elle 
paie  le  salaire  du  serviteur  de  ville  et  des  gardes-foires, 
les  frais  du  prédicateur  de  Sainte-Anne,  etc. 

Parfois,  les  syndics  acquittaient  certaines  dépenses  à 
la  charge  delà  paroisse  entière.  Mais,  à  la  réception  des 
comptes,  ces  articles  étaient  rejetés,  sauf  aux  syndics 
leur  recours  contre  tous  les  habitants.  A  côté  des  dépen- 
ses normales,  il  y  a  des  dépenses  extraordinaires  ;  mais 
il  n'y  avait  pas  bien  de  quoi  faire  avec  si  peu  de  res- 
sources. Le  compte  rendu  par  chaque  syndic  est  reçu 
par  deux  procureurs  à  ce  députés,  en  l'assistance  do 
deux  auditeurs  ;  il  est  apuré  par  le  juge  de  Faucigny 
qui  vient  à  Taninge  accompagné  de  son  scribe.  (Do- 
cument XIII.) 

Voici  quelques  noms  de  syndics  :  Jean  Saddo  et 
Humbert  Montemps,  1565  ;  François  de  Chignin,  1619; 
Jean  Roget  et  Pierre  Laurat,  1626  ;  Jean  Bel,  syndic 
du  Tiers  du  Milieu,  1631  ;  Bernard  Durier,  syndic  du 
Tiers-d'aval,  1641  ;  Nicolas  Duperrier,  1645  ;  Claude 
Desbois  et  François  Michallat,  1653  ;  Jean-Baptiste  Pel, 
syndic  du  bourg  et  Tiers  du  Milieu,  1667  ;  Claude- 
François  Guyat,  1673  ;  Claude-Antoine  Bovet,  1674  ; 
Jean-François  Pralon,  1696  ;  Jean-Jacques  Richard, 
1608  ;  George  Pittet,  syndic  du  Tiers-d'aval,  1698. 

Le  revenu  principal  était  la  Quinte,  impôt  levé  sur  les 
cabaretiers  et  sur  les  débitants  do  vin  excepté  les  bour- 
geois vendant  en    détail  le  vin  de  leur  crû.   Or,  la 


140 

quinte,  remontant  aux  franchises  de  1543,  fut  d'abord 
d'un  quarteron  ou  deux  pots,  puis  de  trois  et  même  de 
quatre  pots  par  chevallée,  celle-ci  étant  de  64  pots  (1). 
Ainsi  cet  impôt  a  été  successivement  de  3^2  ,de^,  et  de  ^. 
Ce  dernier,  le  plus  lourd,  n'était  pas  toujours  perçu  sans 
opjjosition,  témoin  cette  requête  adressée  par  François- 
Joseph  Jacquier  à  sp'^^^Bastian,  juge  à  Taninge  :  «  Que 
((  le  27  mars  1763,  la  quinte  du  vin  qui  se  débite  par  les 
((  cabaretiers  riôre  Taninge  lui  a  été  expédiée  à  raison 
<(  de  4  pots  par  chevallée  soit  de  16  pots  par  tonneau, 
((  comme  il  est  de  coutume  de  Tacenser  et  de  la  faire 
«  payer  au  cabaretiers,  sauf  qu'ils  ne  soient  abonnés 
((  avec  le  fermier.  Le  suppliant  alla  chez  Me  Messy  no- 
ie taire  et  châtelain,  chez  Claude  Rouge,  Jacques  Bo- 
((  sonnet,  Aimé  Lacroix,  François  Joëgne,  Joseph  Du- 
((  pont  et  Jean  Derons,  pour  faire  la  visite  et  leur  donner 
((  les  ouches  qu'ils  refusèrent  en  disant  qu'ils  ne  paye- 
ce  raient  qu'à  raison  de  deux  pots  par  chevallée.  Ce  n'est 
((  pas  le  cabarelier  qui  paie  la  quinte,  mais  celui  qui  va 
((  boire  chez  lui  ;  tout  le  monde  sait  que  le  pot  de  quinte 
«  est  d'un  verre  plus  grand  cpie  le  pot  de  débit  du  caba- 
((  reticr.  Le  défendeur  le  reconnaît  en  s'ofïrant  de  payer 
«  8  pots  par  tonneau,  soit  cinq  livres  pour  le  prix  de 
((  huit  pots.  )) 

Le  fermier,  percepteur  de  la  quinte,  se  présentait  chez 
le  débitant  où  il  se  livrait  à  certaine  opération  dont  le 
détail  nous  échapj)e,  mais  qui  paraît  à  j^eu  près  indiqué 
dans  la  plainte  de  Jean  Derons,  au  banc  du  châtelain,  en 
1762  :  ((  Que  le  26  octobre,  il  s'est  présenté  chez  Joseph 
((  Dupont  aubergiste,  nuini  des  ouches  usitées  pour 
«  marquer  le  \in  (|u'il  a^aii  à  marquer  (un  tomieau  en 

(1)  A  Taninge,  ;i  Snnioiins,  ;ï  Saint-Jeolrc,  le  pot  de  quinte 
tenait  2  litres  25  c,  le  pot  de  débit  2  litres  05  c. 


141 

«  mou),  lequel  répondit  qu'il  n'avait  aucun  vin  à  mar- 
«  quer.  Sur  quoi  le  plaignant,  qui  ne  peut  pas  forcer 
«  les  caves  ni  les  personnes,  s'est  retiré  avec  les  ou- 
«  ches  sans  rien  marquer  (3).  »  Le  5  février  1764,  le 
Conseil  décide  qu'il  sera  fait  un  pot  de  quinte  en  cui- 
vre et  un  pot  vendant j  le  premier  devant  être  à  la  mesure 
d'un  quarteron  de  Genève,  le  second,  d'un  verre  moins. 
La  quinte,  toujours  payée  en  nature,  finit  par  se  payer 
en  argent,  à  raison  de  6  deniers  par  pot.  En  1780,  la 
ferme  de  cette  taxe  fut  adjugée  à  Joseph  Rouge  pour 
350  livres  et  50  pots  de  bon  vin,  savoir,  30  pots  pour 
ceux  qui  se  mettent  sous  les  armes  le  jour  du  «  Corps 
Dieu  ))  et  20  pots  pour  les  Capucins  qui  prêchent  le  ca- 
rême. 

Une  autre  taxe,  la  letjde,  frappait  les  denrées  et  mar- 
chandises, au  moment  de  leur  mise  en  vente.  On  la 
percevait  les  jours  de  foire  et  de  marché  de  tous  les 
marchands  excepté  des  bourgeois  non  forains,  suivant 
un  tarif  qui,  à  l'origine  fut  le  suivant  :  pour  une  vache, 
3  deniers  ;  pour  un  animal  de  race  chevaline,  4  deniers  ; 
pour  un  mouton,  1  denier  ;  pour  un  cuir  de  vache,  3 
deniers  ;  pour  un  porc  hiverné,  2  deniers  ;  pour  Tan- 
nage du  drap  et  de  la  toile,  chaque  pièce,  9  deniers,  etc. 
Sur  les  objets  de  consommation  ou  sur  certaines  mar- 
chandises^ le  leydier  levait  une  pièce  à  son  choix,  après 
que  le  vendeur  en  avait  levé  deux  :  ((  de  aliis  rébus  que 
((  in  foro  venduntur,  veluti  solutaribus,  ustensilibus  et 
((  ferraturis,  leyderius  levabat  unam  peciam  illius  mer- 
ce  cancie  quam  vol  ébat,  levatis  prius  per  venditorem  ip- 
((  sarum  duabus  peciis  »  (1).  La  leyde  appartenait  au 
prince  ;  on  l'affermait  jusqu'à  510  florins.  Le  fermier 

(1)  Arch.  du  château  de  Wache. 


142 

tenait  sur  la  place  du  marché  un  connnis  muni  des  poids 
et  mesures  nécessaires.  On  ne  pouvait  ni  vendre  ni 
acheter  hors  du  lieu  du  marché. 

L  edit  royal  du  15  septembre  1738,  de  la  péréquation 
générale,  porte  (c  qu'il  y  a  un  conseil  dans  toutes  les  pa- 
roisses pour  la  conservation  des  droits  et  des  intérêts 
d'icelles.  »  Une  lettre  de  l'Intendant  du  Fauciguy  aux 
syndics  de  Taninge,  du  17  novembre,  trace  ainsi  les  rè- 
gles touchant  l'élection  du  syndic  et  des  conseillers  : 
((  Le  conseil  doit  être  pris  parmi  les  plus  aisés  et  plus 
((  apparents^  les  plus  intègres  et  les  plus  capables.  » 
Puis,  dans   ses   instructions   au   châtelain,  il  ajoute  : 
((  L'élection  sera  faite  à  la  pluralité  ;  le  syndic  aura  un 
«  gage  convenable  et  réglé  par  nous.  Celui  qui  aura  été 
((  syndic  sortira  du  conseil  l'année  de  son  syndicat  ré- 
«  volue.  Le  plus  âgé  des  conseillers  de  cette  nomination 
((  sera  syndic  l'année  suivante  ;  il  sortira  de  même  en 
«  son  temps  du  conseil,  et,  à  la  place  du  syndic  qui 
((  sortira  chaque  année  du  conseil,  le   même  avec  les 
((  conseillers  restants  nommeront  un  autre  sujet  chaque 
((  année,  et  les  sujets  ainsi  nommés  seront  syndics  à  leur 
((  tour  par  ordre  de  réception.  Si  la  paroisse  a  plusieurs 
((  hameaux,  chaque  hameau  donnera  un  sujet,  s'il  y  en 
((  a  de  capables  ;  et,  s'il  y  a  plus  de  hameaux  que  de 
((  conseillers,  ils  en  auront  un  chacun  à  son  tour  ))  (1). 
L'édit  royal  est  publié,  ici,  le  23  novembre.  Le  châte- 
lain convoque  aussitôt  les  chefs  de  famille  en  assemblée 
générale  au  son  de  la  cloche,  sur  la  place  ]3ublique,  pour 
le  26  même  mois.  Là,  vérification   laite  qu'ils  sont  au 
nombre  de  plus  des  deux  tiers,  M^  Joachim  Jacquier 
écrit  les  noms  de  chacun  d'eux  et  recueille  les  suffrages. 


'■o^ 


(1)  Arch.  de  la  mairie. 


143 


Il  y  a  193  électeurs  :  40  pour  le  bourg,  25  pour  la  dizaine 
d'Avonay,  43  pour  les  Six-Villages,  40  pour  la  Côte  et 
45  pour  le  Tiers-d'aval.  Plusieurs  femmes,  des  veuves, 
sont  de  ce  nombre.  Le  résultat  donne  pour  syndic  M. 
Joseph  Pralon,  pour  conseillers  Jean-Claude  Montant, 
François  Bel,  Jean  -  Baptiste  Emonet,  Joseph  Bon, 
Etienne  Mugnier  et  Joseph  Bernaz  (1).  On  voit  par  là 
que  les  fonctions  de  syndic  et  de  conseillers  étaient 
obligatoires,  plus  redoutées  que  recherchées.  Il  en  fut  de 
même  sous  les  Romains  :  chaque  ville  avait  un  conseil 
municipal  appelé  CMn'e.Ceuxqui  possédaient  25  arpents 
de  terre  étaient  forcément  curiales  j  ils  ne  pouvaient 
s'en  dispenser. 

Pour  délibérer,  le  conseil  de  Taninge  s'assemblait 
après  midi,  au  son  de  la  cloche.  Le  châtelain,  sorte  de 
ministère  public,  nommé  par  l'Intendant  du  roi,  as- 
sistait de  droit  aux  séances.  Cette  organisation  munici- 
pale dura  jusqu'à  1792. 

SYNDICS 


1739.  —  Joseph  Pralon. 

1741.  —  François  Bel. 

1742.  —  Etie"^<=  Mugnier. 

1743.  —  Joseph  Bon. 

1744.  —  Laurent  Derons. 

1745.  —  François  Messy. 

1746.  —  Francs  Perrier. 

1747.  —  Pi-e  Bosonnet. 

1748.  —  France  Derons. 

1749.  —  Jn-BteBoëjat. 

1750.  —  France  Burtin. 

1751.  —  Jn-Cdû  Michallat 

1752.  —  Jn-Cde  Rouge. 


1753.  —  Joseph  Jacquier. 

1754.  —  F^-J 11  Richard. 

1755.  —  Joseph  Burtin. 

1756.  —  jqies.ps  Burtin. 

1757.  —  Francs  Roullet. 

1758.  —  France  Chatel. 

1759.  —  Joseph  Grange. 

1760.  —  Franc®  Jacquier. 

1761.  —  Jn-Btô  Boëjat. 

1762.  —  Nicol^Humbcrt. 

1763.  —  Jacques  Nachou 

1764.  —  Etienne  Rouge. 


1765. 


Ji'  Bosonnet. 


(1)  Arcli.  de  la  mairie. 


144 


17G6.  — 

Cde-jh  Avril. 

1776. 

—  Jn-Cde  Derons. 

1767.  — 

Joseph  Dessuet. 

1777. 

—  Jn-B'e  Devant. 

1768. 

Joseph  Coppel. 

1778. 

—  Jn-B^e  Claret. 

1769.  — 

jn_jrs  Garin. 

1779. 

—  France*  Nachon. 

1770. 

Jn-Fs  Derons. 

1780. 

—  Jean  Dupont. 

1771.  — 

Nicol-^  Derons. 

1781. 

—  Joachini  Bel. 

1772.  — 

jques  Bosonnet. 

1782. 

—  Joseph  Burtin. 

1773. 

jn-Bte  Baud. 

1790. 

—  Di"e  Lavanchy. 

1774. 

Bernard  Rouge. 

1791. 

—  Cào-Jh  Coppel. 

1775.  — 

Mi-Fs  Bouillon. 

1792. 

—  Cde-Jli  Roget. 

MAIRES 

1792.  — 

François  Messy. 

1800-1805.  —  Jean- France 

1793.  — 

pbert  Curtou. 

Orsat. 

1794.  — 

Fs-jim  Jacquier. 

1805-1814.  —  C<i«- Francs 

1795.  — 

François  Bel. 

SYN 

DICS 

Jacquier. 

1815-1839.  —  Fs  Martin. 

1858-1860.  —  BasiieOrsat. 

1839-1848.  —  Jn-B^e  An- 

1860. 

—  Cie-M'e   Garin, 

drier. 

président  de  la 

1848-1849.  —  L«  Orsat. 

Junte  munici- 

1849-1854. —  Jû  Giiebey. 

pale. 

1854-1858.  —  Jn-Jii  Rouge 

A  partir  de  1860  ont  été  maires  :  MM.  Ilumbert  Lau- 
rent-Marie, 1860-1863;  Garin  Claude-Marie,  1863- 
1865;  Anthonioz  François,  1865-1878;  Tétaz  Joseph- 
Alfred,  1878-1879.  M.  Humbert  Jean-Claude  est  maire 
depuis  1879. 

M.  Joseph  Jacquier,  notaire,  fut  pendant  43  ans  se- 
crétaire de  la  commune. 


145 


XIII 

Compte  que  rend  hon"  Estienne  Dollion  Scindicque  du 
ticr  du  Millieu  l'année  mil  six  cent  quarante  un  du 
maniement  quil  a  heu:;  de  la  moitié  des  recenus  du 
Bourg  de  Taninge  A  M°  Hugonin  Peron  M'  Jean  Des- 
suet  procureurs  de  la  Communauté  du  dit  Bourg. 

(Inédit). 
1641. 

Produit  et  affermé  j^ar  le  comptable  en  présence  de  M" 
Hugonin  Perron  et  JeanDessuet  et  en  l'assistance  d'honora- 
ble François  Delesmontex  et  Pierre  Clerc,  auditeurs  respec- 
tivement convenus  et  assermentés. 

Premièrement  se  charge  de  la  moitié  du  revenu  de  la 
quinte  de  l'admodiation  quil  ha  passe  a  fran.  Michallat 
le  30e  mars  1641  receu  par  Me  De  la  Grange  notre  et 
Sre  audit  lieu  tout  compris fl.     197  6 

Plus  se  charge  de  la  moitié  du  revenu  de  la 
Bocherie  de  la  dite  année  a  forme  de  l'admodia- 
tion a  Nicolas  Jacquet  dict  daulz  le  25'"e  mars 
de  la  de  année  receu  par  qui  dessus  tout  com- 
pris   fl-       32 

Plus  se  charge  de  la  moitié  du  revenu  des 
Bancs  dudit  Tagninge  de  lade  année  a  forme  de 
l'admodiation  passée  a  Me  Hugonin  Perron 
soubs  la  caution  d'honte  Claude  Nachon  tout 
compris A-       75 

Plus  se  charge  davoir  receuz  de  l'exacteur  du 
lier  de  la  Reuiere  psse  de  fleyrier  la  somme  de 


A  reporter fl     304  6 


146 

Report fl.     304  6 

dix  florins  p^  la  moitié  part  compétant  audit  tier 
de  la  despense  des  Pères  prédicateurs  delad©  an- 
née  il.       10 

Plus  se  charge  dauoir  retiré  des  exacteurs  de 
la  Coste  d'Avonay  et  des  six  villages  de  chacun 
deulx  un  ducaton  p'"  leur  part  de  la  d^  des- 
pence   fl.       21 

Total fl.     335  6 

(En  marge  de  chaque  article  est  écrit  :  accepté). 

Descharge  du  présent  compte. 

Premièrement  demande  estre  descharge  de  la  Somme 
de  cent  six  florins  trois  sols  quil  a  payé  pi"  sa  moitié  part 
à  honte  Robert  Chastel  pour  la  despence  des  pères  pré- 
dicateurs de  la  ds  année 11.     106  3 

Plus  demande  luy  estre  alloue  demy  ducatton 
quil  a  paye  p''  un  disne  à  l'arrivée  des  R^s  Pères 
prédicateurs,  présents  Mes  Gonin  Peron,  Jean 
Dessuet  et  Jean  Bel 11.         3  6 

Item  pour  avoir  fourny  un  pain  de  sucre  audt 
Rii  Père  prédicateur  et  p»'  la  moitié fl.         3  6 

Plus  demande  estre  descharge  de  quatre  flo- 
rins quil  a  paye  pour  sa  moitié  part  a  ceux  qui 
ont  descharge  la  neige  qui  accablait  le  couvert 
de  Ihasle  du  dt  bourg  (alloué  pour  2  florins) .  .fl.  2 
Item  demande  luy  estre  alloue  deux  florins  six 
sols  quil  a  fourny  pour  sa  moitié  part  pour  auoir 
fait  accomoder  le  pont  dudt  Tagninge  a  la  foire 
de  St  George  en  lad^  année 11.        2  6 

Item   demande  luy  estre  alloué  la  somme  de 
vingt  six  florins  quil  a  paye  p'"  sa  moitié  part  a 


147 

lacquis  et  façon   dune  robbe   p'"  le    vallet  de 
viUe fl.       26 

Plus  six  florins  six  sols  p''  les  despens  de 
presbtres  et  altres  servans  a  lesglise  valet  de 
ville  estans  en  procession  à  Cluses  (alloué  pour 
4  florins) fl.         4 

Plus  sept  florins  quil  a  paye  a  lacquis  dune 
douzaine  d'hais  que  pour  les  appliquer  à  la  répa- 
ration du  pont  de  Tagninge  a  la  foire  de  la  Mag- 
deleyne  de  lad^  année  (alloué  pour  6  florins),  .fl.        6 

Plus  cinq  florins  payé  pour  sa  moitié  part  à 
Etientie  Duret  qui  auoit  tué  un  ours fl .         5 

Pour  avoir  fait  raccomoder  la  Croix  estant  au 
devant  la  chapelle  de  Tagninge fl.         0  9 

Item  pour  auoir  faict  mettre  une  colonne  au 
pont  et  iceluy  redresser  en  sa  moitié  part  trois 
florins  six  sols fl.        3  6 

Item  cinq  florins  payé  en  sa  moitié  part  p*  lac- 
quis du  beurre  envoyé  à  St  Julien  au  R'^'^  pères 
Capucins fl .         5 

Item  vingt  florins  quil  a  payé  au  S''  Recteur  de 
la  chapelle  de  S^e  Anne  pour  la  moitié  de  la  censé 
anniie  qui  luy  est  due  en  telle  qualité fl.       20 

Item  sept  florins  quil  a  paye  p""  sa  moitié  part 
p'  les  despens  des  presbtres  et  autres  officiers  de 
lesglise  que  p''  les  conseilliers  estant  en  proces- 
sion es  Giets  (alloué  pour  3  florins  six  sols) .  .fl.         3  6 

Item  trois  florins  p*  sa  moitié  part  p''  avoir 
faict  porter  au  lieu  de  S^  Julien  les  bardes  des 
R<is  pères  prédicateurs fl .         3 

Plus  deux  ducattons  quil  a  paye  à  ceulx  qui 
onz  sonné  l'Aue  Maria  et  fait  battre  l'horloge  la 
de  année fl.       14 


148 

Item  dix  sept  florins  six  sols  quil  a  paye  en  sa 
moite  part  p''  le  disne  du  S'"  Recteur  presbtre  et 
et  aultres  quonz  assisté  au  disne  le  jour  de  Ste 
Anne  (alloué  pour  14  florins) fl .       14 

Item  huit  florins  quil  paye  aux  gardes  quil  a 
establis  aux  quatre  foires  de  Tagninge fl.         8 

Item  trois  florins  qu'il  a  paye  le  jour  de  S"^ 
Nicolas  tant  pour  luy  que  p^'  la  moitié  du  disné 
du  valet  de  ville fl .        3 

Item  quatre  florins  quil  a  paye  tant  pour  luy 
que  pi'  la  moitié  des  vacations  du  vallet  de  ville 
faisant  nettoyer  les  cheminées  (alloue  pour  2 
florins  six  sols) fl.        2  6 

Item  dix  neuf  florins  quil  a  paye  a  deux  sol- 
dats des  gardes  de  S.  E.  au  logis  de  la  Croix 
Blanche  p''  sa  moitié  part  (non  alloué,  sauf  au 
comptable  recours  sur  le  général  de  la  paroisse). 

Item  cinq  florins  p'"  la  dresse  du  présent 
compte fl .         5 

Pour  la  despence  de  bouche  faicte  a  la  redi- 
tion  du  présent  compte fl.       10 

Pour  Vous  Monsieur  le  Juge  quauez  ouy  et 

examiné  le  présent  compte fl.       10 

Pour  M.  Joliuet  vi«  scribe fl.        5 

Pour  les  auditeurs  p^'  chascun  deulx  un  flo- 
rin   fl.         2 

(En  marge  de  chaque  article  est  écrit  :  (alloué  ou  al- 
loué pour...) 

La  recepte  du  présent  Compte  se  monte  trois  cents 
trente  cinq  florins  six  sols  et  la  despense  deux  cents 


149 

soixante  huit  et  par  ce  le  comptable  débiteur  de  soixante 
sept  florins  six  sols. 

A  Tagninge  ce  7  avril  1653. 

Signé  :  Meclard  (1). 


XIV 

Acte  d'élection  de  Srjndic  et  conseillers  en  la  paroisse  de 

Tanin  g  c. 

(Archives  municipales,  paquet  n»  38.) 

Du  2G  novembre  1738. 

(Inédit). 

L'an  mil  sept  cent  trente  huit  et  le  vingt  six  du  mois 
de  novembre,  au  milieu  de  la  place  publique  du  Bourg 
de  Taninge,  paroisse  de  fleyrier,  étant  ainsy  qu'ajjres 
avoir  publié  le  vingt-trois  du  courant,  l'édit  de  la  Péré- 
quation générale  du  15  septembre  dernier,  J'aye  en 
même  tems  fait  lecture  aux  Communiers  assemblés 
])our  lors  à  l'issue  des  offices  divins,  de  la  Lettre  de  M'" 
de  Favier  Intendant  de  la  province  du  faucigny  en  exé- 
cution delaquelle  j'aurois  notifiés  aux  dits  communiers 
qu'ils  eussent  à  s'assembler  ce  jourd'hui  à  une  heure 
après  midy,  et  après  le  son  de  la  cloche,  sur  le  lieu  ac- 
coutumé à  tenir  les  assemblées,  pour  procéder  à  l'élec- 
tion d'un  Syndique  et  de  six  conseillers  marqués  dans 
la  susdite  lettre,  et  intimé  à  tous  les  chefs  de  famille  de 
se  trouver  à  ladite  assemblée  a  peine  de  désobéissance, 
et  de  cinq  écus  d'or  d'amende.  Pour  ce,  est-il  qu'ai)rès 

(1)  Arcli.  de.  la  mah'ie  de  Taninge.   —  Compte  de  1(541, 

n"  7. 


150 

auoir  fait  sonner  la  cloche  quelque  tems  auparauant,  je 
me  serois  rendu  cejourdhuy  a  la  dite  heure  dans  le  sus- 
dit lieu  où  étant  auroient  comparus  pardevant  moy  Joa- 
chim  Jacquier  châtelain  soussigné  de  la  présente  pa- 
roisse : 

(Suivent  les  noms  de  193  chefs  de  famille  des  divers 
hameaux.  Les  veuves  remplacent  leurs  maris  dé- 
funts) (1). 

Et  tous  ensemble  chefs  de  famille  possédant  biens 
dans  la  susdite  paroisse,  en  nombre  excédants  les  deux 
tiers,  les  trois  faisant  le  tout,  lesquels  après  avoir  en- 
tendu la  lecture  que  je  leur  ai  de  nouveau  fait  du  susdit 
Edit,  et  de  la  susdite  Lettre,  dont  je  leur  ai  bien  expli- 
qué le  contenu,  après  auoir  pris  le  suffrage  d'un  chacun, 
ont  nommés  ainsy  qu'ils  nomment  tous  unanimement 
pour  le  syndique  de  ladite  ])aroisse  le  sieur  Josepli  Pra- 
lon,  et  pour  conseillers  les  sieurs  Jean  Claude  Montant, 
Joseph  Bernaz,  Me  françois  Bel,  Jean  Baptiste  Emonet, 
Joseph  Bon  d'Auonex  et  Estienne  Mugnier,  tous  natifs 
et  habitants  de  la  ])résente  paroisse,  en  déclarant  que 
parmi  les  plus  aisés  d'entre  eux  ils  ont  reconnus  les  dits 
élus,  et  les  plus  capables  et  plus  en  état  d'agir  et  mieux 
seruir  la  Communauté,  ensuite  de  laquelle  nomination, 
Je  châtelain  susdit  ai  notifié  aux  dits  Syndiq  et  Conseil- 
lers qu'ils  ne  doiuent  s'assembler,  faire  aucunes  fonc- 
tions, ny  prendre  possession  de  leurs  charges  qu'aupa- 
rauant  le  Conseil  ainsy  formé  n'aye  été  a])prouué  par 
ledit  Seigneur  de  Favier  Intendant. 

Fait  et  passé  au  lieu  que  dessus  en  présence  d'hon'J^° 

(1)  C'était  alors  un  usage  général  dans  les  assemblées  des 
communautés  i^aroissiales.  (Voir  notanunout  Mugnu-.r,  Los 
lu-v(/((cs  de  Gcnève-A/uiecy,  p.  279,  note  3.) 


151 

Bernard  Antlionioz  natif  et  habitant  de  la  paroisse  des 
Gets,  Joseph  Bufflaz  natif  de  Pellionex  habitant  dudit 
Taninge,  témoins  requis.  »  — 

(Suivent  les  signatures  au  nombre  de  51,  et  les  mar- 
ques au  nombre  de  142.) 

((  Les  deux  témoins  étant  illitérés  enquis  par  Je  châ- 
telain soubsigné  recevant  le  sudit  jour.  »  Signé:  J.  Jac- 
quier châtelain. 


XV 

Chronique  du  comté  de  Taiiiiige. 
1700-1762. 

Dans  la  paroisse  de  Flérier  le  domaine  du  prince,  re- 
montant aux  seigneurs  de  Faucigny,  était  le  plus  consi- 
dérable d'entre  les  fiefs  du  territoire  ;  il  n'avait  pas  cessé 
d'être  de  la  dépendance  immédiate  de  la  Couronne. 
Voici  en  quoi  il  consistait  :  outre  la  juridiction  et  les 
émoluments  qui  en  dérivaient,  il  y  avait  la  leyde,  le 
poids  public,  les  langues  de  boucherie,  le  quart  et  demi 
de  la  dime  appelée  la  grande  dime,  Tociége  d'Uble  et  de 
Planajoux,  le  péage  de  Saint-Jean  d'Aulps,  la  chasse  et 
les  cours  d'eau,  ainsi  que  les  diverses  prestations  en 
nature  et  en  argent  dues  par  les  possesseurs  des  terres 
domaniales. 

Mais  les  finances  ducales  étaient  épuisées  ;  d'un  au- 
tre côté,  le  fief  rendait  assez  peu,  surtout  à  cause  des 
frais  de  perception.  C'est  pourquoi  Victor- Amédée  prend 
le  parti  de  l'aliéner.  L'acquéreur  est  un  riche  gentil- 
homme de  Samoëns,  Paul-Joseph  de  Gex,  baron  de 
Saint-Christophe  ;  le  prix  de  vente  est  de  72,000  flo- 


152 

rius  ;  le  fief  est  érigé  en  titre  de  comté  (1).  Le  12  juillet 
suivant,  la  Chambre  des  comptes  entérine  la  vente  en 
disant  :  «  Qu'il  sera  permis  au  nouveau  comte  de  plan- 
ter des  fourches  patibulaires  à  quatre  piliers,  au  pont 
d'Etézières,  et  un  pilori  en  place  publique  du  bourg  en 
bas  de  la  maison  de  Nicolas  Rouge  où  il  a  toujours  été, 
à  la  charge  par  ledit  seigneur  de  reconnaître  le  comté  de 
l'arrière-fief  du  prince  et  de  lui  prêter  l'hommage,  fidé- 
lité et  tous  autres  devoirs  auxquels  sont  tenus  les  autres 
vassaux»  (2). 

Cet  événement  fut  mal  accueilli  ici.  Sans  doute  les 
franchises  du  bourg  restaient  intactes.  Mais,  et  chacun 
le  comprit  bien,  le  vassal  ne  pouvait  être  aussi  hon 
prince  que  le  Souverain.  Si  le  fief  rendait  peu  au  Tré- 
sor, ne  devait-on  pas  craindre  que  le  comte  ne  lui  fit 
rendre  davantage  ?  Le  juge,  le  châtelain,  jusqu'ici 
choisi  par  le  prince,  allaient  être  nommés  par  le  comte. 
Un  parti  hostile,  le  sien,  n'allait-il  point  se  former  au 
détriment  de  la  paix  publique  dans  le  pays  ?  Ces  craintes 
étaient  fondées.  La  tenue  du  sire  de  Gex  dura  quinze 
ans.  A  l'exception  d'un  recours  à  la  Chambre  des 
comptes  pour  la  leyde  qu'on  cherchait  à  éluder,  ce  dé- 
but ne  fut  pas  signalé  par  de  grands  orages.  Du  reste  le 
baron  de  Sf.  Christophe  ne  tenait  pas  beaucoup  à  son 
comté.  Un  enfant  de  l'endroit  le  convoitait. 

Dès  l'an  1711,  .Toachim  de  la  Grange  et  Paul-Joseph 
de  Gex  échangent  une  promesse  de  vente  du  comté,  pro- 
messe qui  est  réalisée  à  Chambéry,  le  5  septembre  1715 
par  acte  du  notaire  Girerd.  Le  vendeur  cède  la  terre  de 

(1)  Voir  Docuiiient  X. 

(2)Arch.  do  Turin.  Scct.  l.  Province  de  Faucigny.  Ta- 
ninge,  paquet  10,  n"  '.]. 


153 

Taninge  telle  qu'il  l'a  acquise  lui-même  du  Domaine.  Il 
cède,  en  outre,  tout  ce  qu'il  y  possède  de  son  patrimoine 
propre,  en  fiefs  et  hommages  ;  le  tout  pour  le  prix  de 
82,000  florins  (1).  Mais  la  couronne  du  comte  aura 
bientôt  ses  épines.  Pas  plus  que  bon  prophète  l'on  est 
bon  seigneur  dans  son  pays.  Les  rapports  entre  M.  de  la 
Grange  et  ses  compatriotes  ne  tardent  pas  à  s'aigrir. 

Le  4  octobre  1725,  quinze  individus  de  Rivière-En- 
verse  déclarent,  par  serment,  à  Taninge,  devant  le  séna- 
teur Sclarandi  Spada,  que  le  seigneur  comte  les  a  me- 
nacé de  procès  par  ses  sergents  ;  qu'il  leur  a  fait  renou- 
veler dM-A^\k  de  la  juste  valeur,  payer  des  arrérages  mal 
à  propos  et  promettre  de  payer  des  droits  non  dûs.  Des 
plaintes  non  moins  vives  partent  de  la  rive  droite.  Le 
comte,  disait-on,  poursuit  les  échutes,  les  lods,  à  la  der- 
nière rigueur  ;  il  fait  exécuter  des  bans  champêtres  inu- 
sités ;  il  empêche  le  chapelain  du  bourg  d'assister  le  curé 
de  Flérier  les  fêtes  et  dimanches  ;  enfin,  il  gâte  avec 
excès  les  récoltes  en  chassant  avec  ses  chiens.  On  plaide. 
Il  existe,  en  effet,  aux  archives  de  Turin,  certaines  piè- 
ces démontrant  que,  entre  les  années  1726  et  1731,  la 
bataille  était  engagée  sur  toute  la  ligne  devant  le  juge- 
mage  et  au  Sénat.  Le  récit  de  cette  première  phase  de 
la  lutte  offre  peu  d'intérêt. 

Voici  des  détails  plus  amples  sur  les  revenus  de  la 
terre  de  Taninge  ;  on  les  trouve  dans  la  consignation 
qu'en  dut  faire  le  président  Joachim  à  la  délégation 
ro}^^^  le  1er  août  1734.  Il  déclare  :  «  Que  les  biens 
annexés  à  la  dite  comté,  rentes,  fiefs  et  revenus,  décla- 
rés féodaux  par  arrêt  de  la  Chambre  de  délégation  géné- 
rale du  10  décembre  1733,  consistent,  savoir  :  1»  deux 

(1)  Arcli.  (lo  la,  niaii-ie. 


154 

journaux  230  toises,  rière  Taninge,  rendant  4  quarts  et 
demi  de  froment,  2  quarts  d'orge,  13  quarts  d'avoine, 
un  quart  et  deux  douzaines  d'autres  ;  2»  7G  sols  gene- 
vois, une  livre  et  deux  onces  poivre  ;  3°  le  quart  et  demi 
de  la  dîme  qui  rend  300  livres  ;  4°  le  droit  de  leyde  qui 
s'exige  les  jours  de  foire  et  de  marché,  ainsi  que  le  droit 
de  poids,  le  péage  qui  s'exige  dans  la  paroisse  de  S*. 
Jean  d'Aulps,  l'ociége  dans  les  monlagnes  d'Onion,  le 
tout  rendant  400  livres  ;  5°  langues  des  bovines  qui  se 
tuent  à  la  boucherie,  10  livres  ;  6°  plus  les  rentes  et  fiefs 
que  ledit  comte  a  acquis  du  baron  de  S^.  Christophe  et 
déclarés  féodaux,  lesquels  consistent  en  servis  annuels, 
savoir  :  14  quarts  et  demi  de  froment,  1  quart  d'orge,  15 
quarts  et  deux  tiers  avoine,  1  quart  et  demi  et  un  dou- 
zain  fèves  ;  76  sols  genevois,  1  chapon  et  onze  parts 
d'autre  ;  et  de  tous  lesquels  servis  ledit  seigneur  dit  n'en 
percevoir  que  les  trois  quarts,  eu  égard  aux  frais  d'exac- 
tion, minutie  ;  partie  brisée  et  insolvabilité  d'icelles.  Il 
déclare,  de  plus,  qu'il  est  obligé,  pour  regard  des  autres 
revenus  sus-spécifîés,  de  payer  tous  les  trois  ans  vingt 
livres  pour  l'établissement  des  juges  ;  et,  à  l'égard  des 
biens-fonds,  ledit  seigneur  s'en  rapporte  à  l'estime  qui 
en  sera  faite,  déclarant  que  tous  les  droits,  biens  et  re- 
venus, relèvent  du  direct  domaine  do  S.  M.  et  ne  sont 
tenus  à  aucune  redevance  »  (1). 

Cependant  le  roi  venait  d'établir  le  cadastre  et  de 
transformer  les  paroisses  en  autant  de  communes  ;  deux 
institutions  considérables,  l'une  (pii  établissait  l'égalité 
des  maîtres  du  sol  devant  l'impôt,  l'autre  qui  appelait  les 
mandataires  du  peuple  à  gérer,  dans  des  réunions  pério- 
diques, les  affaires  de  la  généralité  des  habitants.   Ces 

(1)  Arch.  de  Turin  (ihid.j. 


155 

deux  institutions  portent  un  coup  mortel  à  ce  qui  restait 
du  régime  féodal  ;  elles  seront  d'un  grand  secours  pour 
aider  les  Taningeois  à  saper  le  comté. 

Malheureusement  rinvasion  espagnole  vient  pour 
plusieurs  années  suspendre  ces  efforts,  La  déclaration 
des  hostilités  est  annoncée,  ici,  le  8  septembre  1742,  à 
cinq  heures  du  soir.  Le  Conseil  assemblé  délibère  : 
«  Au  nom  de  Dieu,  à  tous  soit  notoire  que  S.A.  R.  dom 
Phili])pe,  infant  d'Espagne,  par  son  ordre  général  du  6 
septembre,  a  ordonné  à  tous  les  bourgs, villes  et  lieux  de 
ses  Etats  de  Savoie  d'élire  et  députer  une  personne  pour 
comparaître  au  camp  de  St.  Jean  de  Maurienne  et  se 
présenter  dans  cinq  jours  à  S.  A.  R.  pour  luy  prester 
serment  de  fidélité  ;  —  en  exécution  duquel  s'étant  as- 
semblé dans  la  maison  de  Je  secrétaire  lieu  accoutumé  à 
tenir  le  Conseil,  après  avoir  fait  battre  la  cloche,  suivant 
l'usage,  Etienne  Mugnier,  syndic,  Joseph  Bernard, 
François  Messy,  Jean-Baptiste  Bidard,  conseillers  du 
bourg,  Joseph  Bon,  conseiller  d'Avonay,  Laurent  Do- 
rons, conseiller  de  la  Coste,  Joseph  Burtin,  conseiller 
du  Tiers-d'aval,  représentant  tous  le  conseil  ordinaire  de 
la  paroisse,  lesquels  ont  élu  et  député  François  à  feu  M^ 
Pierre  Bel,  et  c'est  pour  se  transporter  à  S*.  Jean  de 
Maurienne  pardevant  S.  A.  R.  dom  Philippe  pour  luy 
prester  liommago  et  fidélité  en  l'âme  des  susnommés 
syndic  et  conseillers,  comme  dès  à  présent  ils  le  jurent 
au  nom  que  dessus,  moy  notaire  et  secrétaire  acceptant 
pour  sérénissime  dom  Philippe,  de  promettre  d'estre  à 
jamais  bons  et  fidèles  sujets  de  S.  A.  R.  »  (1). 

Le  sieur  Bel  étant  parti,  on  apprend  que  le  marquis 
d'Ensenadaz  a  levé  en   Faucignv  une  contribution  de 


^G' 


(1)  Arcli.  de  la  mairie. 


156 

mille  vaisseaux  de  froment  et  de  600  vaisseaux  d'avoine. 
Taninge  doit  pour  sa  part  25  coupes.  Nouvelles  réquisi- 
tions, le  22  septembre  :  cette  commune  est  taxée  62  cou- 
pes froment,  57  coupes  orge,  48  coupes  seigle  et  avoine. 
Le  conseil  décide  que  la  taille  de  la  paroisse  étant  de 
4,613  livres,  chaque  livre  de  cadastre  paiera  deux  livres 
trois  quarts  de  froment,  etc. 

1743,  fév.  10.  —  Deux  compagnies  de  cavalerie  du 
régiment  de  Séville  sont  logées  à  Taninge.  Le  Conseil 
délibère  que  M.  Duclos  donnera  sa  grange  ]30ur  maga- 
sin de  fourrages.  On  fournit  du  bois  et  de  la  paille.  Les 
soldats  sont  logés  dans  les  maisons  du  bourg,  ainsi  que 
les  chevaux.  Chaque  dragon  a  quatre  onces  d'huile,  le 
commandant,  deux  chandelles  ])arnuit. 

1747,  août  3.  —  Ordre  de  loger  16  cavaliers  du  régi- 
ment de  Séville.  Le  capitaine,  M.  d'Aguila,  est  logé 
chez  Etienne  Rouge. 

Le  17  novembre  1743,  le  Conseil  avait  notifié  que  la 
commune  était  taxée  pour  la  contribution  de  guerre  à  la 
grosse  somme  de  613  livres  par  mois.  Bref,  après  six 
ans  de  cette  funeste  occupation  étrangère,  le  pays  est 
délivré,  17  octobre  1748.  Le  souvenir  n'en  est  pas  en- 
core perdu  tout-à-fait  :  on  parle  encore  des  courses  que 
faisaient  les  soldats  pour  ramasser  des  œufs  de  poule 
dont  ils  étaient  friands.  L'un  d'eux  est  resté  à  Taninge, 
le  nommé  Rodriguez,  dont  la  descendance  a  subsisté 
jusqu'à  nos  jours. 

On  va  reprendre  la  lutte  contre  le  président  de  la 
Grange  et  le  comté  ;  l'aflaire  ira  vile.  Suivant  l'Edii.  du 
22  avril  1445,  le  domaine  de  la  Couronne  était  inaliéna- 
ble. Cette  règle  de  notre  droit  public  dut  fléchir  plus 
d'une  fois.  Dans  tous  les  cas  le  prince,  malgré  la  vente 
de  son  fief,  conservait  le  droit  de  rachat  et  ce  droit  pou- 


157 

vait  être  cédé  à  des  tiers.  Or,  si  nos  deux  communes, 
Taninge  et  Rivière-Euverse,  se  font  céder  par  le  roi  le 
droit  de  racheter  le  comté,  elles  forceront  le  comte  à  le  leur 
re\endre.  La  voie  était  trouvée  ;  on  s'y  jette  avec  ar- 
deur, et  un  recours  dans  ce  sens  est  adressé  à  la  Cour  de 
Turin.  La  requête  articule  les  griefs  ;  elle  ajoute  ceci  : 
((  Le  comte  veut  se  faire  payer  la  centième  partie  de 
tous  les  biens  pour  doter  sa  fille  mariée  il  y  a  18  ans. 
Pour  fixer  cette  somme,  le  seigneur  demande  une  décla- 
ration assermentée  de  la  valeur  de  ces  biens.  L'exaction 
de  ce  droit  met  le  peuple  dans  la  consternation  et  va 
obliger  beaucoup  de  personnes  à  quitter  le  pays  pour 
aller  chercher  un  asile  dans  des  Etats  où  ils  pourront  se 
mettre  à  l'abri  de  la  taillabilité.  Ils  prendront  ce  parti 
plutôt  que  de  donner  au  public  une  note  de  leurs  dettes 
et  affaire  de  commerce,  ou  de  se  rendre  parjures  en  ne 
donnant  pas  cette  note  juste  »  (1). 

Enfin,  par  lettres  du  25  octobre  1754,  le  roi  accorde  la 
faculté  de  racheter  le  comté.  Dès  que  le  rachat  sera 
exercé,  y  est-il  dit,  le  comté  demeurera  éteint  ;  les  com- 
munautés rétrocéderont  à  la  Couronne  la  juridiction  des 
dits  lieux  ;  elles  rembourseront  au  comte  le  prix  de  son 
acquisition,  avec  les  dommages  ;  elles  verseront  au  Tré- 
sor la  somme  de  24,000  livres. 

Opposition,  mais  la  Cour  des  comptes  l'en  déboute  ce- 
pendant. Les  formalités  à  remplir  viennent  retarder  le 
moment  heureux  où  l'on  pourra  signer  l'acte  du  rachat. 
Huit  années  se  passent  à  attendre.  Dans  l'intervalle,  le 
président  Joachim  passe  de  vie  à  trépas.  Son  fils,  Jo- 
seph, jaloux  de  ne  pas  déchoir,  achète  du  marquis  de 
Lescheraines,  pour  116,000  livres,  la  seigneurie  du  Wa- 

(1)  Arcli.  de  la  mairie. 


1^8 

che  qu'on  venait  d'ériger  en  marquisat,  3  septembre 
1758(1). 

Quatre  ans  plus  tard,  le  roi  supprime  en  Savoie  la 
taillabilité  personnelle,  par  édit  du  20  janvier  17G2.  Le 
15  septembre  suivant,  le  marquis  du  Waclie  revend  aux 
communes  de  Taninge  et  de  la  Rivière  la  juridiction  et 
fief  de  ces  lieux  pour  49,000  livres,  prix  payé  comp- 
tant (2).  Ces  communes  s'empressent  d'affranchir  leurs 
comnmniers.  A  lui  seul  le  Conseil  de  Taninge  passe 
375  contrats,  la  plupart  pour  taillabilité  personnelle. 
Chaque  affranchi  paie  une  somme  en  rapport  avec  sa 
fortune  et  sa  cotte  de  tailles. Cette  opération  produit 
25,191  livres.  Puis,  en  1763,  on  vend  aux  enchères,  les 
choses  ci-après  détaillées  :  au  notaire  Jean-Claude  De- 
lagrange,  le  quart  et  demi  de  la  dîme  du  Tiers-d'aval  et 
de  la  Côte  ;  au  notaire  Joachim  Jacquier  les  leyde  et 
poids.  9,000  livres  ;  au  S^'  Boëjal,  le  péage  de  S^.  Jean 
d'Aulps  et  l'ociège  d'Uble  et  d'Onion,  900  livres  ;  au 
sieur  Jean-Aimé  Rouge,  le  droit  des  langues  de  bouche- 
rie, 420  livres.  Le  premier  article  fut  expédié  pour 
7,500  livres.  Les  vingt-quatre  mille  livres  dues  au  Tré- 
sor furent  levées  par  mode  de  capitation  sur  la  base  des 
ressources  de  chaque  habitant. C'était, en  tout,uuesomme 
de  73,000  livres  qu'il  fallut  débourser  presque  dans  le 
même  temps.  Si  à  ce  gros  chiffre  ou  ajoute  les  frais  de 
procès,  on  voit  quels  lourds  sacrifices  le  pays  a  dû  s'im- 
poser. 

Ce  grand  acte  de  l'affranchissement  du  peuple  rece- 
vait, en  Savoie,  depuis  deux  siècles  un  commencement 
d'exécution.  Par  son  Edit  du  18  octobre  1561,  Emma- 

(1)  Areh.  de  la  mairie. 

(2)  Arch.  du  château  du  Wache. 


159 

nuel  Philibert  avait  déclaré  la  taillabilité  personnelle 
éteinte  et  rachetable  à  des  conditions  modérées.  Ce  mou- 
vement d'émancipation  sociale  se  termina  avec  les  Edits 
des  19  décembre  1771  et  10  décembre  1773,  autorisant  les 
villes  et  communes  à  tenir  des  assemblées  générales 
pour  demander  l'affranchissement  de  toute  taillabilité. 
Ici,  on  fut  donc  libéré  du  régime  féodal  avant  la  Révo- 
tion.  La  terre  était  passée  sans  secousses  politiques  aux 
mains  de  ceux  qui  la  cultivent. 

Ainsi  finit  le  comté,  dernier  soupir  de  la  féodalité 
mourante,  après  une  courte  durée  de  Q2  ans. 

GÉNÉALOGIE 
DE  LA  FAMILLE  DE  LA  GRANGE 

De  la  Grange,  de  Grangia,  nom  fort  ancien  à  Ta- 
ninge,  est,  aujourd'hui  encore,  le  nom  de  famille  le  plus 
répandu  après  celui  de  Burtin  dans  cette  commune.  Il  y 
est  resté  scus  la  forme  Grange  tout  court.  Le  de  s'est 
conservé  dans  les  deux  branches  des  notaires  de  la 
Grange. 

1303,  nov.  24.  —  a  lo.  de  Grangia  de  FLérié  cleri- 
cus,  »  est  témoin  au  testament  de  Martin  de  St.  Ger- 
main, évêque  de  Genève  (1). 

1339,  juin  29.  —  Peronetus  de  Grangia  est  au  nom- 
bre des  albergataires  de  l'alpe  de  Grons,  à  Taninge. 

Plus  tard,  on  trouve  des  notaires,  avec  la  suite  des 
générations  comme  suit  : 

I.  —  Jean  de  la  Grange  dit  la  «  Tesse,  »  notaire  et 
commissaire  d'extentes  du  duc  de  Nemours,  rière  Flé- 

(1)  Chartes  d'Ed.  Mallet,  Genève,  p.  318. 


160 

rier  et  Scionzier  ;  ép.  Tliévencia  Mogenicr  dont  il  a  : 
lo  Pliiliberte,  ép.  n.  Guillet  ;  2°  Nicolarcle,  ép.  Fran- 
çois Piltet,  puis  Jacques  Rouge  ;  3^  Angeline^  ép.  Jean 
Pittet  ;  40  autre  Pbiliberte,  ép.  Jean  Pellis  ;  5»  Aima, 
ép.  M°  Claude  Bailly  ;  6°  Pierre,  dont  l'alliance  est  in- 
connue, eut  plusieurs  enfants,  entre  autres,  Humbert  et 
Jean,  prêtres,  et  Pernette,  ép.  M^  Guillaume  Henrioux  ; 
70  le  suivant  : 

II.  —  Jean,  notaire  et  commissaire  d'extentes.  En 
1597,  le  procureur  fiscal  procède  contre  lui  ]30ur  l'obli- 
ger à  la  réception  des  Reconnaissances  et  Terriers  des 
Saulteries  de  Flérier  et  de  Scionzier.  (Arch.  de  Turin.) 
De  son  mariage  avec  Claude-Urbaine,  fille  de  Me  Go- 
nin  Mermet  et  de  Pernette  Martin,  il  eut  : 

1»  Rd  Jean,  premier  vicaire  de  Vaise,  aumônier  de 
Sk  Pierre,  à  Lyon  ;  2°  Rd  Claude  D''  en  tliéolopie,  vi- 
caire à  la  Collégiale  de  Lyon,  aumônier  de  S.  A.  R.  le 
duc  de  Savoie  (Besson,  p.  320),  le  désigna  pour  un  évê- 
clié  de  ses  Etats  ;  il  refusa  et  mourut  doyen  de  la  Col- 
légiale d'Aix  le  7  juillet  1G58,  âgé  de  76  ans  ;  3"  Lau- 
rent ;  40  Etienne  ;  5°  Jean-Baptiste  ;  6°  Clauda-Louise  ; 
70  Me  Aimé,  notaire,  auteur  de  la  branche  de  Brésil  ; 
8'J  le  suivant  : 

III.  —  Nicolas,  marchand,  ép.  Annable  DumuUin, 
dont  il  a  entre  autres  enfants  :  1°  Claude,  bapt.  le  27 
mars  1625  ;  2°  François  ;  3e  Jeanne-Philiberte  ;  4°  le 
suivant  : 

IV.  —  Jean,  notaire,  décédé  à  Taninge  en  1702,  à  78 
ans,  a  de  son  mariage  avec  D^ie  Andréanne,  fille  des 
nob.  Claude  Duboin  et  Guillermine  de  la  Pérouse  :  1° 
Rd  François,  D^'  en  Sorbonne,  chanoine  d'Annecy  ;   2° 


IGl 

Nicolas,  en  1G5-2  ;  3°  Françoise,  en  1G56  ;  Claudine,  en 
1668  ;  5°  Jean-Gaspard,  en  1659  ;  6c  Joseplite,  en  1660; 
7o  Marie,  en  1665,  ursuline,  à  Thonon  ;  8"  Jean-Bap- 
tiste, en  1667;  D"  Michel,  en  1669;  10»  Anne,  en  1672; 
11°  Jose])Ii,  en  1676  ;  12°  Balthasarde  ;  13"  Françoise- 
Gasparde  ;  14"  Pèronne,  à  Jean-François  Bel  ;  15°  le 
suivant  : 

V.  —  Joachim,  baptisé  à  Flérier,  le  4  août  1674  ;  sé- 
nateur et  président  de  Chambre  au  Sénat  de  Savoie  ; 
comte  de  Taninge  (1);  ép.  Antuine-Marguerited'yiresiîeZ, 
dont  il  a  : 

1°  Thomas-François,  né  à  Taninge  le  26  septembre 
1709  ;  2o  François-Nicolas,  né  k  Taninge  en  1710, 
mort  en  1731  ;  3°  Françoise-Marguerite,  née  à  Taninge 
en  1712,  ursuline,  à  Thonon  ;  4°  le  suivant  : 

VI.  —  JosepJi-Nicolas,  D^'  en  droit,  né  à  Chambéry, 
décédé  à  Taninge  le  13  septembre  1799,  âgé  de  86  ans  ; 
comte  de  Taninge,  marquis  du  Wache  et  de  Chaumont, 
ép.  Georgine-Françoise  de  la  Fléclière  de  Chàtillon, 
dont  il  a  : 

lo  Augustin-François-Marie,  né  à  Chambéry,  rec- 
teur de  la  chapelle  de  S*.  Pierre,  à  Flérier  (6nov.l771)  ; 
2»  Xavier-Françoise-Marie,  dite  Jeanne  ;  ép.  à  Taninge 

(1)  Le  pi'j-e  du  président  Joachim  de  la  Grange  «  pour 
aider  celui-ci  à  soutenir  avec  plus  d'éclat  les  frais  qu'il  est 
obligé  de  faire  dans  son  emploi,  lui  donne  les  l)iens  qu'il 
avait  licritôs  des  nobles  Jean  et  Michel  de  la  Grauge,  biens 
o.\)\)Ql(i-!i\'d  rente  de  Taninge .  (Areh.  de  Turin.)  Cette  déno- 
mination donne  à  croire  que  la  rente  dont  il  s'agit  ici,  com- 
prenait l'emplacement  où  s'éleva  plus  tard  le  château  des 
comtes  de  Taninge,  emplacement  qui  aurait  appartenu  à 
l'antique  famille  des  nobles  cUts  de  Taninge,  prénommés. 


162 

le  10  novembre  1800,  Marie  Perrier,  chirurgien.  «  avec 
dispense  de  disparité  de  conditions  ;  »  3°  Joseph-Marie, 
ba]3t.  à  Flérier  le  14  mars  1753,  officier  d'infanterie, 
appelé  le  «  chevalier  Bourbonge,  »  ép.  Marthe  Favre 
de  St.  Etienne,  sans  enfants  ;  4°  Joséphine,  à  M.  de 
Cevins  (veuve  le  26  ventôse,  an  V)  ;  5°  le  suivant  : 

VII.  —  François-Marie  (1),  né  à  Taninge  le  3  juillet 
1751,  mort  a  Carouge  en  1842,  marquis  de  Chaumont 
et  du  Wache,  chambellan  du  roi  de  Sardaigne,  colonel  ; 
ép.  en  li'es  noces  Marie- Antoinette  Favre  de  S^.  Estienne, 
de  Bramans  ;  2^'^^  noces  ép.  Charlotte- Françoise  de 
Grailly,  dite  Caroline^  dont  il  a  un  fils  qui  suit  : 

VIII.  —  Gaston  Louis-Marie-JosejjJi,  né  à  Carouge 
le  lei'  janvier  1822,  marquis  de  Chaumont  et  du  Wache, 
connu  sous  le  nom  de  Gaston  de  Chaumont,  ép.  Hen- 
riette Esther  d'Arces. 

Les  de  la  Grange  portent  :  «  d'azur,  au  chevron  d'ar- 
gent, accompagné  de  trois  gerbes  d'or  »  (2). 

(1)  Par  son  testament  du  9  mars  1839,  Boucliet  notaire, 
le  marquis  du  Wache  a  légué  aux  écoles  de  Taninge  plu- 
sieurs créa  aces  en  motivant  ce  don  par  un  mot  gracieux  : 
«  Je  fais  cette  libéralité  à  la  commune  de  Taninge,  dont  ma 
famille  est  originaire,  en  reconnaissance  de  la  bonne  conduite 
des  liabitants  envers  mes  parents  dans  des  temps  critiques, 
de  l'attachement  qu'ils  m'ont  toujours  témoigné  et  que  je  les 
prie  de  conserver  à  mon  fils.  »  Ici,  M.  de  la  Grange  vivait 
dans  l'intimité  de  son  notaire,  M.  Jean-François  Orsat, 
celui-ci  x)ôrede  M.  Alexandre  Orsat,  j)rcsident  à  la  Cour  de 
Grenoble. 

(2)  Ai'ch,  de  la  mairie  de  Taninge. 

—  Livres  de  comptes  des  sires  de  la  Grange. 

—  Registres  des  baptêmes,  mariages,  sépultures  de  la  pa- 
roisse de  Flérier. 


TABLE 


Pages. 

I.  De  l'étroit  d'Antart  à  Taninge.   Le  bourg;  ses 

origines;  familles,  institutions  et  commerce.  3 

II.  Industrie  et  mœurs  ;  émigration 26 

III.  Mélan;  aspect,  origine. —  Le  collège;  j)Ourpris 

et  paysage 29 

IV.  Cliâtillon  et  ses  ruines;  chronique  du  château; 

la  pointe  d'Avy 49 

V         Flérier  et  ses  alentours;  Vallon  de  Suets 57 

VI.  De  Taninge  à  Verchey;  la  montagne  de  Loy. .  68 

VII.  RiTiore-Enverse  et  ses  hameaux 84 

VIII.  Le  tour  du  Pradelis 92 

DOCUMENTS 

I.  Un  achat  de  Pierre  II  de  Savoie  à  Sellières. . .  108 

II.  Coni3ession  par  le  duc  Louis  aux  hommes  de 

Flérier  (1445)  109 

III.  Quittance  de  droit  de  sceau  (1457) 111 

IV.  Franchises  de  Taninge  (10  mai  1543) 111 

V.  Liste  des  châtelains  et  vice-châtelains 119 

VI.  Concession  d'une  marque  de  fabrique  de  faux 

(1578) 122 


164 

VII.  Lettre  du  Conseil  d'Etat  à   Bernard  d'Avonay 

(1591) 124 

VIII.  Confirmation  deiwivilèges  à  Taninge  (1598). . .  125 

IX.  Lettres  de  bourgeoisie  à  Taninge  (1G07) 129 

X  •       Erection  de  la  Terre  de  Taninge  en  comté  (1 700) .  1 31 

XI.  Concession  du  titre  de  tille  à  Taninge  (1835) ...  136 

XII.  Les  conseils;  le  budget;  administration 138 

XIII.  Comptes  d^m  syndic  (1641) 145 

XIV.  Election  d'un  syndic  et  de  conseiDers  (1738). . .  149 

XV .  Chronique  du  comté  de  Taninge  (1 700-1 762) ...  151 
Généalogie  de  la  famille  de  la  Grange 159 


CORRECTIONS 

Page  40,  ligne  18,  au  lieu  de  Vestevent,  lisez  Vertevent. 

Page  52,  ligne  13,  au  lieu  de  1263,  lisez  1268. 

Page  68,  ligne  15,  au  lieu  de  Anthelme,  lisez  Anselme. 


DEDIE 
A  LA  VILLE  DE  CHAMBÉRY 


LETTRES 


DES 


PPiimS  M  U II 


IF 


1^  un 

A  LA  VILLE  DE  CIL\MBÉR\ 

(1393  à  1528) 


Tl 


U 


LES  FILIGRANES  DES  PAPIERS  EN  SAVOIE 


PAR 

François    MUGNIER 

Conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Chambéry, 

Correspondant  du  ministère  de  l'Instruction  publique, 

Chevalier  de  la  Légion  d'honneur, 

Officier  de  la   Couronne  d'Italie  .  etc. 


DES  PRINCES  DE  SÂÏOIE  AUX  SYNDICS  DE  CllÂlÉRY 

(1393  à  1328) 


Les  archives  de.  la  ville  de  Chambéry  sont  fort 
riches.  Elles  contiennent  la  charte  originale  des 
franchises  c[ui  lui  furent  accordées  en  1232  par  le 
comte  Thomas  I  de  Savoie.  On  y  trouve  les  comp- 
tes des  Syndics,  —  souvent  avec  les  picèes  à 
l'appui.  Ils  forment  une  série  presque  ininterrom- 
pue allant  du  milieu  du  quatorzième  siècle  jusqu'à 
nos  jours.  Ces  comptes  et  une  foule  d'autres  pièces 
intéressantes  ont  été  consultés  et  mis  k  profit 
par  les  érudits  savoisiens,  Léon  Ménabréa,  Timo- 
léon  Chapperon,  François  Rabut,  etc.  Depuis  quel- 
ques années,  grâce  à  un  classement  complet  de 
tous  ces  documents  et  à  une  table  raisonnée  et 
méthodique  des  matières  exécutée  par  les  soins  de 
M.  Charles  Guillermin ,  ancien  président  de  la 
Société  savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie,  les 
reclierches  sont  devenues  faciles.  A  notre  tour 
nous  avons  puisé  dans  ce  riche  trésor  de  notre 
histoire  politique  et  municipale.  Nous  y  avons  re- 
cueilli de  précieux  renseignements   pour   notre 


170 

Histoire  du  Théâtre  en  Savoie;  aujourd'hui, 
nous  publions  une  série  de  lettres  de  princes  et 
de  princesses  de  la  Maison  de  Savoie  adressées  à 
leur  bonne  ville  de  Chambéry.  Elles  commencent 
à  1393  et  s'arrêtent  au  règne  de  Charles  III. 

Nous  les  ferons  précéder  de  quelques  notes  et 
éclaircissements.  Celles  d'Amédée  IX  et  de  sa 
femme  Yolande  de  France,  sœur  de  Louis  XI, 
étant  en  nombre  bien  supérieur  aux  autres,  nous 
donnerons  un  précis  des  événements  auxquels  elles 
se  rapportent,  et  nous  y  joindrons  les  délibéra- 
tions prises  à  leur  occasion  par  les  syndics  et  con- 
seillers de  Chambéry  (1). 

Nous  terminerons  notre  traAuil  par  l'indication 
des  divers  filigranes  servant  de  marque  aux  papiers 
sur  lesquels  les  lettres  sont  écrites,  ainsi  que  de 
ceux  que  nous  avons  rencontrés  sur  les  papiers 
employés  en  Savoie  aux  mêmes  époques. 

(1)  A  propos  de  ces  lettres  et  des  documents  semblables 
non  dates,  nous  siiinalons  l'utilité  du  bol  ouvrage  de  M.  P. 
Vayra  :  Autorjraji  clei  Principi  socrani  délia  Casa  di  Sa- 
coin.  Les  fac-similé  qu'on  y  trouve  de  l'écriture  et  de  la 
signature  des  princes  et  des  princesses  de  la  Maison  de  Sa- 
voie, depuis  Bonne  de  Berry,  et  de  celles  de  leurs  divers 
secrétaires,  aident  souvent  ;\  retrouver  l'autour  de  pièces 
d'une  lecture  difficile  ainsi  que  la  date  dos  documents. 


171 


Lettres  de  Jean,  duc  de  Berry  et  d'Auvergne 
ET  DE  Bonne  de  Berry,  sa  fille, 

COMTESSE    DE  SaVOIE. 

Amédée  VII,  dit  le  Comte  Rouge,,  était  devenu 
comte  de  Savoie  en  1383;  il  mourut  à  Ripaille  le 
l'''' novembre  1391,  laissant  pour  héritier  et  suc- 
cesseur son  fils  Amédée  VIII ,  âgé  d'environ  neuf 
ans.  La  tutelle  du  jeune  prince  fut  disputée  par 
sa  mère,  Bonne  de  Berry,  et  par  sa  grand'mère, 
Bonne  de  Bourbon,  veuve  d' Amédée  VI,  le  Comte 
Vert.  Les  deux  lettres  qui  suivent  sont  relatives 
aux  difficultés  survenues  à  cette  occasion. 

La  première  est  du  7  novembre;  la  seconde  du 
12.  L'année  n'étant  pas  indiquée,  nous  allons  es- 
sayer de  la  déterminer  à  l'aide  des  énonciations 
des  lettres  elles-mêmes. 

Le  8  mai  1393,  un  accord  était  intervenu  entre 
les  deux  princesses  et  leurs  partisans  réciproques. 
Le  mariage  d' Amédée  VllI,  qui  avait  alors  onze 
ans,  devait  être  conclu  le  28  septembre,  à  Cliàlon- 
sur-Saône,  avec  Marie,  fille  du  duc  de  Bourgogne, 
Amédée  conduit  au  château  de  Chambéry,  et  la 
régence  exercée  par  Bonne  de  Bourbon.  Au  jour 
désigné,  une  partie  seulement  de  ce  programme 
fut  réalisée.  Il  semble  que  Bonne  de  Berry  garda 
encore  quelque  temps  son  fils  auprès  d'elle,  à  Me- 
hun-sur-Yèvre  (près  de  Bourges)^  où,  le  8  jan- 
vier suivant,  elle  se  remariait  avec  Bernard,  comte 
d'Armagnac;  —  à  moins  que  l'enfant  ne  soit  resté 


172 

à  Paris  à  Vhostel  de  neelle  avec  son  grand-père. 
Le  duc  de  Berry  dit,  en  efîet,  dans  sa  lettre  du  7 
novembre  qu'il  l'amènera  lui-même  en  Savoie. 

Un  autre  indice,  que  les  lettres  sont  de  1303, 
résulte  de  ce  que  Jean  de  Berry  rappelle  aux  syn- 
dics que  le  comté  de  Genève  doit  appartenir  à  son 
petit-fils,  et  il  y  avait,  précisément  alors,  des 
contestations  à  ce  sujet.  Humbert  de  Tlioire- 
Villards,  fils  d'Humbert,  sire  de  Tlioire-Villards, 
et  de  Marie  de  Genève,  était  en  instance  auprès 
de  son  oncle ,  Robert  de  Genève  (F anti-pape  Clé- 
ment VII),  pour  qu'il  lui  cédât  ses  droits  sur  le 
Comté  de  Genevois.  Le  19  novembre  1393,  le  Pape 
lui  en  faisait  la  donation  authentique,  au  Palais 
d'Avignon,  dans  la  chambre  du  Cerf{l). 

La  lettre  du  duc  de  Berry,  écrite  à  Paris,  semble 
avoir  été  envoyée  d'abord  û  Bonne  de  Berry,  à 
Melmn-sur-Yèvre,  où  la  comtesse  y  joignit  la 
sienne  propre. 

L 
Suscription  : 

A  nos  chiers  et  bien  amez  les  nobles  bourgeois  et  coni- 
munité  de  la  ville  de  Chambéry. 

De  par  le  Duc  de  Berry  et  dauverg-ne  conte  de  Poitou 
de  boulongne  et  dauvergne 

(1)  GuicHFNON.  Hlst.  gciiùal.,  tome  II,  ^.  15  et  Prouves. 

Arcli.  de  Turin.  Diic/iè  de  Gencrots.  Toutefois,  le  comte 
ne  passa  définitivement  à  Amédée  VIII  que  par  la  vente 
qu'Odon  de  Villards,  oncle  et  héritier  d'Humbert,  lui  on  lit 
à  Paris^  le  5  août  1401. 

Bonne  de  Bourljon  gouvernait  k  Chambéry  en  mars  1393. 


173 

Chiers  et  bien  araez  nous  avons  sceu  par  1res  que 
nous  ont  envoyées  aucuns  des  marches  de  Savoie  de 
morienne  de  tharente  et  de  faucignie  que  on  semé  pa rel- 
ies au  pays  de  Savoye  que  belle  cousine  de  Savoie  doit 
briesveraent  retourner  au  dit  pays  de  Savoie  (2)  et  y  estre 
restituée  et  avoir  son  bien  comme  elle  souloit  avoir.  Si 
vueilles  savoir  que  de  ce  il  nest  riens  et  vous  en  tenir 
tous  seurs.  Car  beau  frère  de  bourgne  est  charge  de  ceste 
matière  Et  se  ne  fust  que  luy  et  nous  avons  este  occupes 
d'aucunes  grosses  besongnes  dont  mons»'  le  Roy  nous  a 
charges  p  deçà  espescialement  beau  frère  qui  encore  est 
augure  pour  mon  dit  seigneur,  nous  des  la  fes!e  de 
toussains  dernière  passée  eussions  este  p  delà  pour  mectre 
en  ordenance  le  fait  de  nre  dit  fils  especialement  le  fait 
touchant  ceste  matière.  Et  au  plaisir  de  dieu,  beau  frère 
venu  p  deçà  nous  partirons  pour  y  aler  ou  au  moins  lun 
de  nous  et  amènerons  avec  nous  nre  dit  fils  pour  demou- 
rer  a  Chambely  ou  il  a  du  tout  son  désir  daler  —  Pour- 
quoy  nous  vous  prions  et  ueantmoins  mandons  que  ce 
pendant  vous  ayez  toujours  nre  dit  fils  et  ses  faiz  et  be- 
soings  pour  bien  recomande  ainsi  que  de  tous  tems  aves 
et  dont  nous  vous  mercions.  Et  monsi'  vous  ait  en  sa 
garde.  Escrit  a  paris  en  nre  hostel  de  neelle  le  vije  jour 
de  novembre. 

Et  si  vous  estes  requis  par  les  gens  du  conseil  de  nre 
très  cher  ame  fils  sur  quoy  ?  nous  sommes  bien  informez 
si  vous  y  emploircz  de  fait  et  ainsi  que  vous  y  estes  tenus 
et  que  toujours  len  avez  aide  a  garder  et  acroistre  sa 
chevance  et  honneur  Escrit  comme  dessus. 

Signé  :  Jehan. 
(2)  Il  y  a  tantôt  Sacoic,  tantôt  Sacotjc. 


174 

II. 

Copie  de  1res  (1)  de  la  Comtesse  de  Savoie. 

Suscription  :  A  nos  très  chers  et  bien  amez  les  nobles 
bourgeois  et  hommes  de  Chambéry. 

Très  chers  et  bien  amez  nous  avons  receu  1res  que 
monsf  mon  père  nous  a  envoyées  ])  le  porteur  de  ces 
jjresentes  tochant  le  fait  de  nre  ti^es  cher  et...  fils  le  conte 
de  Savoye  et  de  son  pais.  Et  aussi  mon  dit  s^'  mon  père 
vous  en  escript  par  le  porteur,  ^y  vous  prions  bien,  afïet- 
tueusement  et  sur  tout  le  plaisir  que  fere  nous  voulez  que 
le  contenu  des  1res  que  mon  dit  s^"  mon  père  vous  envoyé 
veuillez  acomi)lir,  que  comme  vous  savez  mon  dit  s'' 
mon  pe  ne  vouldroit  riens  escripre  ne  mander  qui  ne 
fust  profitable  et  au  pffit  de  nre  dit  fils  et  de  son  pais.  Et 
se  chose  voulez  que  fere  puissions  escripvez  le  nous  car 
nous  [/e]  ferons  voluntiers.  mess,  vous  ait  en  sa  garde. 
Escript  à  Mehun  le  xij^  jour  de  novembre. 

(Pas  de  signature.) 

(1)  L'IiunLidUé  a  altéré  cette  lettre  et  en  a  rendu  une  partie 
presque  illisible.  Les  mots  en  italiques  sont  ceux  que  nous 
avons  restitués. 


175 

Lettres  d'Amédée  viii. 
I. 

Nous  plaçons  ici  une  lettre  qui  semble  provenir 
cl'Amédée  Mil,  et  se  rapporter  aux  mêmes  affai- 
res. Elle  est  de  1396  à  1400. 

Suscription  : 

A  noz  bien  amez  et  feaulx  les  sindiques  de  nre  ville 
de  Cliambêry 

Le  conte  de  Savoye 

Nous  vous  saluons.  Nre  trescher  seigneur  et  père  le 

Duc  de  bourgne  nous  a  hastement  escript  que  dimanche 

dernièrement  passée  il  partit  davignon  pour  sen  venir  a 

mascon  ou  a  tournuez  (Tournus)  pour  soy  aider  à  mectre 

bonne  conclusion  en  nre  M.   Si  est  nre  entencion  au 

plaisir  de  dieu  de  nous  traire  ]3  devers  lui  au  lieu  ou  il 

sera,  de  mascon  ou  de  tournuez.  pour  ce  vous  mandons 

et  vous  prions  expressément  q  vehues  (vues)  ces  1res  vous 

enveuilles  venir  p  devers  nous  pour  nous  accompagner  et 

conseller  a  cest  voyage.  A  dieu  soes.  Donne  a  bagie  le 

xnje  jour  de  juillet. 

(Sans  aucune  signature.) 

IL 

Amcdêe  VIII  invite  les  villes  de  Chambérv , 
Montmélian,  Moùtiers  et  St-Jean  deMamienne  à 
lui  envoyer  à  Tlionon,  le  30  août  1431,  des  délé- 
gués ayant  pleins  pouvoirs  pour  qu'ils  assistent  à 
un  fianccment.  Il  s'agissait  de  celui  de  Margue- 


176 

rite  de  Savoie,  fille  du  duc  et  de  INIarie  de  Bour- 
gogne avec  Louis,  duc  d'Anjou  et  du  don  (jva- 
tuilii  donnera  cette  occasion. 

Aux  mêmes. 

Le  duc  de  Savoye.  Copia  (1). 

Nous  vous  saluons  pour  certain  fiancement  quavons 
présentement  affaire  pour  le  bien  de  nous  et  tout  nre 
pays  vous  mandons  et  prions  tant  expressément  que  plus 
povons  que  le  dernier  jour  de  cest  moys  vous  soyez  a 
thonon  ])ar  devers  nous  ou  la  ou  lors  serons  en  amenant 
avecques  vous  un  des  sindiques  de  nos  lieux  et  bonnes 
villes  de  chamberi  de  mont  melian  de  moustier  en  la- 
renthayse  et  de  cliescung  lieu  dyceulx  ayant  pleyne  puys- 
sance  des  scindics  de  leur  dit  lieu  de  faire  pour  nous 
ycelluy  fiaocement  Si  vous  garde  bien  qu'il  nyait  faulte 
entant  quames  nre  honiour  et  estât. 

adieu  soyes  Escript  a  chamberi  le  x^  jour  daoust  mil 
cccc  et  XXXI. 

Datum  pro  copia  facta  collatione  cum  orir/inali. 
Item  n.  l.  philippi. 

(1)  Copie  du  temps. 


177 

Lettres  du  Duc  Louis. 

Louis,  associé  au  pouvoir  dès  1434  par  son  père 
Amédée  YIII,  et  devenu  duc  de  Savoie  en  1440, 
lorsque  son  père  fut  intronisé  pape  sous  le  nom  de 
Félix  V,  régna  longtemps,  mais  sans  gloire.  Les 
conseils  de  son  père,  qui  ne  mourut  qu'en  janvier 
1451,  puis  le  souvenir  de  ce  grand  homme  préser- 
vèrent la  Savoie  de  maux  pires  encore  que  ceux 
déjà  bien  considérables  qu'elle  eut  à  supporter. 

Anne  de  Lusignan  ou  de  Chypre^  femme  de 
Louis,  avait  amené  à  sa  suite  une  quantité  de 
gentilshommes  cypriotes  dont  l'influence  fut  per- 
nicieuse. Ces  étrangers  étaient  odieux  au  pays  et 
ce  sentiment  rejaillissait  un  peu  sur  le  duc  et  la  du- 
chesse. Il  semble  même  que  les  voisins  de  Louis 
cherchaient  à  profiter  du  désaccord  entre  les  villes 
et  le  souverain  pour  s'attirer  leur  amitié  à  son  dé- 
triment. On  peut  lire  à  ce  sujet  une  lettre  fort 
curieuse  adressée,  le  4  avril  1455,  par  Charles  MI 
à  la  ville  de  Bourg  (1). 

Louis  et  Anne  avaient  de  nombreux  enfants. 
Suivant  l'habitude,  les  fils  furent  apanages,  au 
grand  détriment  de  l'État,  et  il  fallut  doter  les 
filles.  Les  finances  étaient  gaspillées  et  obérées  ; 
l'on  devait  donc  recourir  au  peuple  pour  obtenir 
ce  qui  s'appela,  longtemps  encore,  un  don  gratuit; 
mais  qui,  en  réalité,  était  un  impôt  forcé. 

(1)  BoLLATi  DE  Saint-Pierre  ;  Comitioriun,  pars  pn'or  ; 
colonne  253,  note,  dans  Monumenta  patri.e,  XIV. 


178 

Louis,  ayant  marié  sa  fille  avec  Jean,  comte  de 
Montferrat ,  s'adressa  à  ses  sujets  qui  firent  la 
sourde  oreille.  La  dot  de  Marguerite  de  Savoie 
ne  fut  pas  la  seide  cause  des  demandes  de  Louis. 
Il  voulait  que  les  villes  l'indemnisassent  des  dé- 
penses qu'il  avait  faites  en  se  rendant  auprès  de 
Charles  VII  à  Saint-Pourçain  et  à  Gannat,  et  sur- 
tout qu'elles  ratifiassent  le  traité  qu'il  avait  conclu 
avec  le  roi  de  France.  Les  villes  trouvaient  la  de- 
mande de  subsides  trop  lourde  et  le  traité  attenta- 
toire à  leurs  franchises.  Elles  refusèrent.  Louis  eut 
alors  recours  à  la  menace.  Il  envoya,  dans  les  cités 
récalcitrantes,  des  commissaires  armés  du  droit  de 
frapper  les  syndics  et  bourgeois  d'amendes  consi- 
dérables et  du  pouvoir  de  les  emprisonner  en  cas  de 
résistance.  Devant  de  tels  arguments,  les  villes  du- 
rent céder.  Les  États  généraux,  tenus  à  Chambéry 
avant  avril  1457,  accordèrent  un  don  gi'atuit  de  25 
deniers  gros  par  chaque  homme  faisant  feu.  Les 
barons  et  bannerets  ne  furent  taxés  qu'à  14  de- 
niers (1). 

I. 

Le  duc  reproche  aux  habitants  de  Chambéry 
l'opposition  (ju'ils  font  au  traité  conclu  avec  Char- 
les VII  et  les  invite  â  le  ratifier. 

(1)  États  généraux  de  Tui'iii.  —  Lettre  du  duc  Louis,  du 
21  juillet  1456,  à  Jean  des  Costes  et  à  Jacques  de  Sandillanc, 
coinniissaires  pour  Montniéllan  ;  Coinitiorum^  pars  prior  ; 
col.  253,  257  et  suiv. 


179 


LE    DUC   DE  SAVOYE 


Nous  VOUS  saluons.  Vous  avez  sceu  et  entendu  les  cho- 
ses que  dernièrement  de  nre  part  et  en  vre  présent  furent 
exposées  aux  trois  estatz  de  nos  pais  tant  de  ca  que  de  la 
les  montz  Et  par  principal  touchant  les  ratifications  et 
scelez  qui  sont  a  faire  par  aucunes  de  nos  bonnes  villes 
entre  lesquelles  estes  lune  sur  le  fait  des  ailliances  et 
autres  choses  accordées  entre  Monsieur  le  Roi  et  Nous. 
tenes  aussy  lassignacion  faicte  auxdits  trois  estatz  au 
premier  jour  de  Juilliet  prouchain  a  revenir  devers  nous 
a  puissance  soufRsante  pour  acomplir  les  choses  dessus 
dictes  selon  la  promesse  quen  avons  faicte  a  mondt  sgi" 
le  Roy.  Sy  nous  a  este  rapporte  comme  nagueres  entre 
vous  et  en  vre  conseil  avez  j^rinse  sur  ceste  matière 
aucune  asses  estrange  deliberacion  et  conclusion  toute 
contraire  a  ce  que  nous  avons  ordonne  et  commande. 
Dont  véritablement  avons  este  et  encore  sommes  et  a 
bonne  cause  bien  merveilleux  et  desplaisant  et  a  pièce  ? 
neussions  ])ense  que  vous  qui  estes  lune  des  principales 
de  noz  bonnes  villes  en  laquelle  avons  eu  et  en  laquelle 
encore  avons  tant  de  fiance  amour  et  dilection  et  qui  ca 
devant  avez  este  des  premiers  qui  tousiours  et  en  toutes 
choses  avez  oubey  a  nos  commandements  que  mainte- 
nant soyez  en  cause  de  donner  aucune  probacion  en  ces 
matières  qui  si  grandement  touchent  le  bien  honneur  et 
estât  de  nous  et  de  nre  maison  et  de  tout  le  pays  aussy. 
S  y  sûmes  tous  certains  que  ces  choses  ne  viennent  pas 
de  la  voulonté  de  j^lusieurs  bons  et  loyaulx  qui  estes  la. 
Ames  daucuns  a  petit  nombre  qui  plustout  ont  regard  a 
leurs  affections  passionnées  quils  nont  au  bien  du  pays 
et  de  la  chose  publique  et  qui  bien  petitement  entendent 
lepoys  de  ces  matières.  Pourtant  voulontiers  vous  escri- 


180 

vons  toutes  ces  choses  afin  que  soyez  advertiz  de  nre 
inteucion  et  ayez  bon  advis  sur  tout  et  mesmement  que 
au  joor  assigne  aucuns  notables  a  povoir  souffisant  pour 
ratifier  et  faire  ce  que  de  nre  part  vous  a  este  ordonne  et 
commande.  Et  ce  sans  aucune  faulte  en  tant  que  vous 
aurez  le  bien  et  honneur  de  nous  de  nre  maison  et  de 
tout  le  pays.  Et  en  tant  que  doubtez  encourir  nre  indi- 
gnacion  perpétuelle  vous  advertissant  que  seaultrement 
le  faictes  Nous  y  ferons  telle  provision  quil  en  sera  mé- 
moire en  temps  advenir  et  exemples  aux  aultres.  Sy 
vous  mandons  et  aussy  pryons  très  acertes  que  mainte- 
nant ne  veuillez  faillir  âmes  féaux  etoubeyr  comme  jus- 
que cy  avez  fait  et  comme  en  vous  en  avons  nre  parfaite 
fiance  Et  a  dieu  soyez  Escript  a  bourg  le  xxxiije  [sic 
pour  xxvuje)  jour  de  iuing  mil  ccccLvj. 

Signé  :  Loys  ;  et  plus  bas  Lestelley. 

Suscription  :  a  nos  bien  amez  et  feaulx  les  sindiques 
conseillers  et  communauté  de  nre  bonne  ville  de  Cham- 
bery. 

II. 

Envoi  de  Claude  Perlet  k  Chambéry  pour  inti- 
mer aux  Sviidics  l'ordre  de  se  soumettre. 

Dux  Sabaudie,  etc. 

Salute  premissa.  miramur  displicenter  ferentes  cur 
ratifficationem  confcderationuni  inter  Regiam  mages- 
tatem  hinc  inhitarum  et  nos  inde  nedum  transmictere 
curastis  quare  ad  hoc  vobis  destinaverimus  dilectum 
fidelem  secretarium  nostrum  Claudium perleii .  Volontés 
circa  hec  expeditionem  celerem  fieri  nec  rem  hanc  ad 
morosa  vota  vra  proclielari  cum  ca  exosa  censeamus. 


181 

Vobis  hoc  ideo  per  expressum  mandamus  hac  dilatione 
pro  pheutoria.  ut  sine  ulterioris  more  dispeiidio  ratiffi- 
cacionem  ipsam  illico  nobis  mictalis.  Eciam  iiitentum 
circa  liée  nrm  est  de  opportune  excogitare  valeamusque 
remediis  nec  defficiatis  in  quesitum.  disgraciani  nostrani 
incurrere  formidatis.  Et  valete.  Scriptuni  gebenuis  die 
xvj  octobris  milo  cccco  lvjo. 

Signé  LOYS  e.i  plus  bas  de  Clauso. 

Suscription,  au  dos. 

scindicis  et  Communitati  ville  nre  Chamberiaci. 


182 

Lettres  d'Amédée  IX,  d'Yolande  de  France 

ET  de  leur  fils  PHILIBERT  P''. 

Le  14  août  1436,  Amé,  prince  de  Piémont,  fils 
aîné  de  Louis  et  d'Anne  de  Chypre,  avait  épousé 
Yolande,  fille  de  Charles  VII,  roi  de  France.  La 
mariée  avait  trois  ans  ;  l'époux,  né  â  Tlionon  le 
1*^''  février  1435,  avait  un  an  et  demi.  On  ne 
les  mit  toutefois  en  ménage  qu'en  octobre  1452, 
à  Feurs  en  Forey,  lorsque  Amédée  eut  atteint  sa 
dix-septième  année. 

L'année  précédente,  le  dauphin  Louis  avait 
épousé  la  sœur  d'Amédée^  Charlotte  de  Savoie. 
Le  mariage  eut  lieu  à  Chambéry  le  8  mars  1451  ; 
l'on  s'y  passa  du  consentement  de  Charles  VII. 

La  duchesse  Anne  mourut  â  Genève  le  11  no- 
vembre 1462  ;  le  duc  Louis,  â  Lyon,  le  29  janvier 
1465,  à  son  retour  d'un  voyage  auprès  de  son 
gendre  Louis  XI,  qui  aurait  voulu  l'entraîner  â 
faire  avec  lui  la  guerre  contre  la  ligue  si  impro- 
prement dite  du  bien  public. 

A  la  mort  de  son  père,  le  prince  de  Piémont, 
qui  vivait  à  Bourg,  devint  souverain  sous  le  nom 
d'Amédée  IX.  La  faiblesse  de  sa  santé,  de  son 
intelligence  aussi,  peut-être,  l'obligea  à  abandon- 
ner à  sa  femme  le  soin  du  gouvernement.  Elle 
eut  comme  conseillers  prépondérants  trois  gentils- 
hommes savoyards  :  Antelme  de  Miolans,  Louis 
de  Bonnivard,  seigneur  de  Oreiller,  et  Antoine 
d'Orlyé. 


183 

Amëdée  avait  de  nombreux  frères  ;  tous  fort 
alertes  de  corps  et  d'esprit,  si  ce  n'est  Louis, 
l'indolent  roi  de  Chypre.  Les  autres  étaient  : 
Janus  de  Savoie,  comte  de  Genève  (1);  Jacques 
de  Savoie,  comte  de  Romont,  baron  de  Vaud  (2); 
Philippe  de  Savoie,  comte  de  Baugé,  dit  Phi- 
lippe-Monsieur (3)  ;  Pierre  de  Savoie,  évéque  de 
Genève  à  huit  ans  et  archevêque  de  Tarentaise,  qui 
mourut  à  l'âge  de  18  ans  et  fut  remplacé  dans 
ses  charges  ecclésiastiques  par  son  frère  Jean- 
Louis  de  Savoie.  C'est  ce  dernier  qui  est  l'évéque 
de  Genève  dont  le  nom  revient  si  souvent  dans 
l'histoire  de  cette  époque  (4)  >  Il  y  avait  enfin F/'a/z- 
çois  de  Savoie,  qui  fut  aussi  évéque  de  Genève, 
puis  archevêque  d'Auch  (5). 

Les  comtes  de  Genève,  de  Romont,  de  Baugé 
et  l'évéque  Jean-Louis  étaient  fort  mécontents  de 
n'avoir  pas  dans  l'Etat  l'autorité  qu'ils  se  croyaient 
en  droit  d'y  exercer;  ils  résolurent  de  l'obtenir  par 
la  force. 

(1)  Décédé  à  Annecy,  le  22  décembre  1490. 

(2)  Mort  à  Ham,  le  30  janvier  1486. 

(3)  Mort  à  Chanibéry,  le  7  novembre  1497. 

(4)  Mort  à  Tm-in,  le  11  juin  1482.  Il  avait  d'abord  été 
connu  sous  le  nom  de  protonoiaire  de  Sacoie.  Il  était  en 
effet  protonotaire  apostolique. 

Louis  et  Anne  de  Chypre  avaient  eu  15  enfants  dont  deux 
seulement  moururent  en  bas  âge. 

(5)  Après  la  mort  d'Yolande  et  de  Philippe,  il  fut  à  son 
tour  gouverneur  de  Savoie  et  de  Piémont  ;  il  avait  eu  un  fils 
naturel  nommé  Jean-Françoi<5  de  Savoie  qui  fut  aussi  évoque 
de  Genève. 


184 

En  juillet  1471,  Philippe  entra  en  Savoie  avec 
une  armée  et  tenta  de  s'emparer  du  château  de 
Montmélian  où  la  duchesse  et  Amédée  s'étaient 
enfermés.  Le  comte  de  Genève  arriva"  et  imposa 
au  duc  un  traité  léonin  que  la  duchesse  accepta, 
mais  avec  l'intention  de  ne  pas  l'exécuter.  Elle 
profitait  des  leçons  de  duplicité  qu'elle  recevait 
de  son  frère  Louis  XI;  les  traités  servant  alors 
à  se  tirer  d'un  mauvais  pas  avec  le  moins  de  dom- 
mage possible. 

Le  château  de  Montmélian  ayant  été  livré  aux 
comtes,  ils  s'emparèrent  de  la  personne  d' Amédée. 
Yolande,  prétextant  quelque  dévotion  à  faire  à  la 
chapelle  de  la  Vierge  de  Myans,  au  moment,  sans 
doute,  où  on  les  conduisait  à  Chambéry,  réussit  à 
s'enfuir  au  château  tout  voisin  d'Apremont.  De 
là,  elle  dépécha  des  messagers  au  gouverneur  du 
Dauphiné  et  à  Louis  XL  Le  roi  de  France  lui 
envoya  une  troupe  d'honunes  commandée  par  le 
gouverneur  Jean,  bâtard  d'Armagnac,  comte  de 
Comminges,  et  qui  devait  être  placée  sous  les  ordres 
de  Charles,  fils  aîné  d'Amédée  et  d'Yolande  (1); 
mais  le  jeune  prince  mourut  de  la  dyssenterie  à 
Orléans,  au  moment  où  il  venait  de  se  mettre  en 
route. 

Le  comte  de  Connninges  rejoignit  Châteauneuf , 
maréchal  du  Dauphiné,  (jui  était  cantonné  â  la 

(1)  Mort  à  l'âge  de  15  ans.  Le  jeune  prince  avait  été  élevé 
à  la  cour  de  son  oncle  Louis  XL 


185 

Bussière,  assez  près  d'Apremont,  et  auprès  duquel 
se  trouvait  Jean-Louis  de  Savoie.  Guichenou,  à 
qui  nous  empruntons  la  plupart  de  ces  détails  his- 
toriques, raconte  qu'il  vinrent  assiéger  le  château 
d'Apremont  et  qu'ils  emmenèrent  Yolande  aux 
Jlam beaux.  11  n'y  eut  certes  pas  besoin  de  siège. 
Au  moyen  d'une  marche  rapide,  ils  franchirent 
dans  la  soirée  les  deux  ou  trois  lieues  qui  séparent 
la  Bussière  d'Apremont  (1),  et  dès  que  leur  pré- 
sence fut  signalée,  on  dut  s'empresser  de  leur  en 
ouvrir  les  portes.  Bien  que  la  duchesse  eût  écrit  le 
12  août  aux  syndics  de  Chambéry  que  son  intention 
n'était  pas  de  .se  retirer  en  Dauphiné,  à  savoir  à 
la  Bussière^  elle  n'hésita  pas  à  prendre  cette 
résolution.  Elle. y  fut  peut-être  déterminée  par  les 
nouvelles  que  son  fourrier,  Claude  cVAinbel^  rap- 
porta de  Chambéry,  où  elle  l'avait  envoyé  (2). 
Les  lettres  que  Claude  d'Ambel  porta  aux  chers 
et  biens  aînés  syndics  sont  empreintes  de  con- 
fiance et  d'affection. 

A  l'exemple  encore  de  son  frère^  elle  s'apj^uyait 
sur  les  villes;  mais  moins  heureuse  que  lui,  la 
mort  ne  la  débarrassa  pas  des  turbulents  adver- 

(1)  Malgré  son  nom  significatif,  le  château  d'Apremont 
n'est  élevé  que  de  quelques  mètres  au-dessus  de  la  plaine, 
un  peu  accidentée,  qui  s'étend  de  Chambéry  aux  Marches. 
L'anecdote  du  voyage  à  N.-D.  de  Myans  doit  jieut-être  se 
placer  plus  tard. 

(2)  Voir  la  lettre  IV  ci-apros. 


186 

saires  qu'elle  comptait  dans  sa  propre  famille  (1). 
La  férocité  que^  six  ans  auparavant^  le  comte 
Jacques  de  Montmayeur  avait  montrée  dans  ce 
même  château  d'Apremont  en  faisant  décapiter 
Guy  de  Fésigny,  le  chef  de  la  justice  de  Savoie, 
devait  lui  faire  redouter  de  tomber  entre  les  mains 
de  Philippe  et  de  ses  amis.  Elle  pouvait  se  souve- 
nir de  l'exécution  sommaire  du  chancelier  de 
Savoie,  Jacc^ues  de  Valpergue,  jeté  dans  le  lac  de 
Genève  en  1452;  et  si,  à  ce  moment,  Louis  de  la 
Chambre  manifestait  déjà  les  instincts  de  violence 
et  de  rapacité  cpi'il  satisfit  en  1481,  l'on  comprend 
que  la  duchesse  cherchât  partout  l'appui  des 
bonnes  villes.  Il  semble  que  Chambéry,  Montmé- 
lian,  Thonon,  Rumilly  (2)  lui  furent  toujours 
dévoués.  Nous  ne  parlons  pas  d'Annecy  parce  que 
cette  ville  était  de  l'apanage  du  comte  de  Gene- 
vois, qui  y  résidait  fréquemment  et  y  imposait  sa 
volonté.  Les  comptes  des  syndics  de  Chambéry 
font  foi  des  efforts  qu'ils  firent  pour  aider  à  la 
pacification  du  pays.  Cependant,  l'on  était  près  de 
se  battre,  lorsqu'il  y  eut  au  chcâteau  de  la  Pérouse, 
près  de  MontméHan,  ime  entrevue  entre  les  dé- 
putés des  deux  partis  et  les  ambassadeurs  de 
Berne  et  de  Fribourg.  Elle  amena  une  paix  mo- 

(1)  CliïU'le.s,  (lue  de  Guyenne  en  dernier  lieu,  frère  d'Yo- 
lande et  de  Louis  XI,  l'un  des  pires  cnnoniis  du  l'oi  de 
France,  monrut  à  Bordeaux,  le  21  mai  1472. 

(2)  Yolajidc  était  dame  de  Rumilly,  du  IJourget  et  de  Vil- 
lefranclie. 


187 

mentanée,  conclue  h  Cliambëry  le  5  septembre, 
et  en  vertu  cle  laquelle  les  ambassadeurs  des  ligues 
furent cliaro-ës  de  oarder  Cliambérv et  Montmélian. 

Les  conseillers  ordinaires  des  souverains  furent 
changés.  Guiclienon  rapporte  que  les  sceaux  furent 
enlevés  à  Humbert  Clievrier,  de  Rumilly,  et  don- 
nés à  Sibuel  de  Loriol,  président  de  Savoie;  c'est- 
à-dire  du  Conseil  résident,  successeur  de  Guy  de 
Fésigny.  Nous  pensons  qu'il  se  trompe  en  rappor- 
tant que  le  chancelier  était  prévenu  de  crime, 
car  nous  retrouvons  bientôt  Humbert  Clievrier 
avec  ce  titre,  en  possession  duquel  il  paraît  être 
mort  au  mois  de  mai  1473,  à  Turin.  Ses  obsèques, 
du  moins,  y  furent  faites  à  cette  époque  (1). 
Disons,  en  passant,  qu'une  clause  du  traité  rédui- 
sait à  douze  le  nombre  des  secrétaires  du  duc. 

Amédée  et  Yolande  s'en  allèrent  en  Piémont. 
Le  duc  résida  surtout  à  Verceil  où  il  mourut  la 
veille  de  Pâques  1472  (28  mars),  laissant  deux, 
fils,  Philibert  âgé  de  moins  de  six   ans  et  Charles 
qui  n'en  avait  que  quatre. 

Le  jour  même  de  sa  mort,  l'on  écrit  aux  syndics 

(1)  Mes ABRKX.C /ironiques  de  Yolande  de  Fi-ance,i).  *J9. 
Humbert  Clievrier  avait  des  vignes  près  deCliauibéry  et  ven- 
dait son  vin  en  détail  dans  cette  ville.  C'est  à  lui  que  les 
syndics  s'adressèrent  pour  fournir  le  vin  livré  aux  ambassa- 
deurs suisses  ;  on  lui  en  paya  28  sommées,  de  135  litres 
l'une  environ,  en  1471-1472.  La  ville  était  aussi  dans  l'usa- 
ge de  lui  faire  chaque  année  des  (îadeaux,  en  remerciement 
des  facilités,  qu'en  sa  qualité  de  cliancelicr  il  lui  accordait 
pour  l'exécution  des  lettres  et  ordonnances  qu'elle  sollicitait 


188 

de  Chambéry  au  nom  du  nouveau  duc  (1)  ;  mais 
bientôt  la  tutelle  est  donnée  à  Yolande  qui,  depuis 
ce  moment,  11  avril,  administre  en  son  propre 
nom,  et  ne  rappelle  que  rarement  sa  qualité  do 
tutrice.  Les  beaux-frères  de  la  duchesse  voulurent 
de  nouveau  avoir  leur  part  d'autorité.  Yolande, 
s'étant  rendue  en  Savoie,  dut  encore  s'enfermer 
au  château  de  Montmélian.  Les  comtes  de  Ro- 
mont  et  Baugé  l'y  assiégèrent.  Elle  capitula,  laissa 
son  fils  entre  leurs  mains  et  s'enfuit  â  Grenoble  (2). 
L'on  traita  ;  la  régence  fut  confirmée  à  Yolande, 
mais  on  lui  imposa,  comme  premier  conseiller, 
Jean-Louis  de  Savoie,  l'évêque  de  Genève.  En 
1474,  les  beaux-frères  de  la  régente  esssayèrent 
encore,  mais  sans  succès,  de  s'emparer  du  gouver- 
nement. 

L'on  était  â  l'époque  des  grandes  luttes  d'in- 
fluence entre  Louis  XI  et  le  duc  de  Bourgogne, 
Charles  le  Terrible  ou  le  Téméraire.  Yolande 
avait  pris  le  parti  de  Charles,  entraînée  peut-être 
par  son  beau- frère,  le  comte  de  Romont  qui  vou- 
hiit  recouvrer  son  apanage  dont  les  Suisses  lui 
avaient  enlevé  une  partie.  C'est  alors,  2  mars 
1476,  que  Charles  et  Romont  furent  battus  à 
Granson.  Cette  défaite  fut  suivie,  le  22  juin,  du 
désastre  de  Morat  dont  Charles  ne  se  releva  [)as. 

(1)  Voir  lettres  XV  et  XVI. 

(2)  C'est  peut-être  alors  ([u'eut  lieu  la  simulation  d'une 
visite  à  N.-I).  de  Mvans. 


189 

Il  dut  s'enfuir  à  Morges,  où  il  arriva  avec  une 
escorte  rëckiite  à  douze  cavaliers.  La  duchesse 
était  à  Lausanne  où  elle  attendait  les  événements. 
Elle  rejoignit  Charles  à  Gex.  Après  quelques  con- 
férences, le  prince  et  la  princesse  se  séparèrent. 
Charles  devait  rentrer  en  Bourgogne,  et  la  duchesse 
dans  ses  états.  Le  duc  s'aperçut  sans  doute  que, 
ne  consultant  que  ses  propres  intérêts,  Yolande 
allait  s'allier  à  Louis  XI  ;  aussi  fut-elle  à  peine 
sortie  de  Gex,  qu'il  donna  l'ordre  à  Olivier  de  la 
Marche ,  l'un  de  ses  capitaines ,  de  s'emparer 
d'elle,  de  ses  enfants  et  de  son  escorte.  Olivier 
s'embusqua  prés  de  Genève,  et,  profitant  de 
l'obscurité  de  la  nuit,  fit  la  duchesse  prisonnière 
avec  ceux  qui  l'accompagnaient  Quelques-uns 
réussirent,  toutefois,  â  s'échapper  et  parvinrent 
mémCj  grâce  au  désordre  de  ce  coup  de  main 
nocturne,  à  se  saisir  de  Philibert.  Olivier  mit  la 
duchesse  en  croupe  sur  son  cheval,  et  ne  s'avisa 
de  la  disparition  du  petit  duc  que  lorsque  celui-ci 
était  déjà  en  sûreté  clans  Genève.  Le  sieur  de  la 
Marche  emmena  Yolande  à  travers  la  Comté  et  la 
conduisit  au  château  de  Rouvres,  près  de  Dijon, 
où  elle  fut  retenue  par  Charles  juscju'aumois  d'oc- 
tobre suivant.  Les  affaires  du  duc  de  Boui^gogne 
allaient  de  mal  en  pis  ;  la  sur\'eillance  exercée  sur 
la  prisonnière  se  relâcha,  et  ses  amis  purent,  du 
consentement  de  Louis  XI,  aller  la  délivrer  et 
l'amener  à  Tours,  auprès  de  lui. 

Dans  ces  circonstances  douloureuses,  la  bonne 


190 

ville  de  Chambéry  n'avait  pas  abandonné  la  du- 
chesse. Elle  lui  adressa  à  Rouvres  divers  messa- 
gers et  enyoya  de  véritables  ambassades  à  Louis  XI 
qui  résidait  alors  à  Plessis-les-Tours. 

En  décembre  1476,  Yolande  est  de  retour  on  Sa- 
voie. Elle  convoque  les  Etats  généraux  à  Cham- 
béry et  leur  fait  connaître  qu'elle  a  dû  jurer  de 
former  amitié  avec  Louis  XI  et  de  renoncer  à 
toute  alliance  qu'elle  aurait  formée  en  son  nom 
ou  eii  celui  de  ses  enfants  avec  le  duc  de  Bourgo- 
gne. 

Sur  le  rapport  présenté  à  l'assemblée  par  Antoine 
Lambert,  doyen  de  Savoie,  les  Etats  approuvent 
la  conduite  de  la  régente  ;  et,  le  14  décembre,  ra- 
tifient sa  promesse.  Le  procès-verbal  est  signé 
par  le  comte  de  Genevois,  par  Urbain  Bonivard, 
évêque  de  Verceil,  Pierre  de  St-Michel  de  St- 
Cyr,  chancelier  de  Savoie,  Louis,  comte  de  la 
Chambre,  l'abbé  de  Tamié,  Urbain  de  Chivron, 
protonotaire  apostolique,  Gabriel  de  Seyssel,  sei- 
gneur d'Aix,  et  plusieurs  autres.  ( Coinitiorum  ., 
pars  prior,  dans  Monumenta  historl-î:  patri.e.) 

Yolande  se  retira  ensuite  en  Piémont  et  mourut 
au  château  de  Moncaprel  le  29  août  1478,  au  mo- 
ment où  son  pouvoir  commençait  à  n'être  plus  dis- 
cuté. Rassurons-nous  d'ailleurs  sur  ses  malheurs. 
Personne  plus  qu'elle  ne  sut  s'entourer  de  fêtes 
et  de  jeux  (1). 

(1)  Clu'oniqiic  (le  la  duchesse  Yolande. 


191 

Aussitôt  après  sa  mort  l'on  convoqua  les  Etats- 
généraux.  La  peste  étant  à  Cliambéryj  on  annonça 
que  la  réunion  se  tiendrait  à  Rumilly  et  serait 
ouverte  le  26  septembre.  Des  liéraults  furent  en- 
voyés dans  tous  les  pays  de  la  domination  de  Sa- 
voie :  le  Piémont,  Aoste,  Gex,  le  pays  de  Vaud, 
Gruyère,  la  Bresse,  le  comté  de  Villars,  etc. 

La  convocation  avait  pour  but  de  signifier  le 
décès  de  la  duchesse-régente  et  de  pourvoir  au 
gouvernement  du  pays  et  de  la  personne  de  Phi- 
liloert  L''  qui  était  encore  mineur. 

Le  29  septembre,  les  Etats  assemblés  résolurent 
d'envoyer  un  ambassadeur  auprès  de  Louis  XI  et 
élurent  le  magnifique  seigneur  Etienne  Movel, 
président  du  Conseil  résident.  Morel  s'acquitta  de 
sa  commission,  et  Louis  XI,  après  l'avoir  entendu 
à  Tours,  cliargea,  le  27  novembre  1478,  M.  d'Es- 
pergery  (ou  d'Orprangery),  président  de  Toulouse, 
cju'il  avait  envoyé  en  ambassade  â  Rome ,  de 
s'arrêter  en  Savoie  et  de  faire  connaître  ses  réso- 
lutions aux  trois  Etats.  Le  roi  déclare  dans  ses 
instructions  qu'il  veut  le  bien  du  duc,  «  son  ne- 
veu, et  de  ses  états,  de  la  même  «  façon  qu'il  dé- 
«  sire  le  bien  de  son  fils  le  dauphin  et  de  la 
«  France  »  ;  puis,  dans  le  dernier  article  :  j'n 
cauda  venenum,  il  annonce  «  qu'il  a  délibéré 
«  d'aider  le  duc  et  ses  sujets  dans  toutes  leurs 
«  aft'aires  ;  qu'en  conséquence  ceux-ci  pourront 
«  recourir  à  lui.  » 

Les  Etats  comprirent  ;  après  avoir  entendu  les 


192 

aiiibassacleurs  du  roi,  ils  déclarèrent  :  «  que  aux 
«  dits  estas  ne  soit  fait  autrement  senon  ainsi 
«  comme  le  Roy  a  déclairé  son  vouloir  'et  son 
«  l)on  plaisir, . .  car  selon  son  avis  et  son  bon 
«  plaisir  veuillent  procéder  et  cpie  autres  n'ayent 
«  entremise  ne  autrement  senon  comme  le  Roy  le 
«  dit  et  declaire  aux  dits  ambassadeurs.  Ils  prient 
«  le  roi  d'autoriser  les  alliés  (1)  à  assister  à  leurs 
«  conférences,  non  par  manière  d'estats  mais  pour 
«  avoir  conseil.  »  Ils  terminent  en  décidant  de  dé- 
pêcher un  homme  auprès  du  roi  pour  le  supplier 
«  d'envoyer  par  devers  mon  dit  seigneur  {le  duc) 
«  im  ou  deux  nottalîles  personnaiges  a  estre  au 
«  temps  et  avec  les  dits  estats  a  conduire  les 
((  matières  et  traictier  pour  le  faire  venir  à  bonne 
«  fin  et  conclusion  au  l3on  vouloir  du  Roy  hon- 
«  neur  et  utilité  de  mon  dit  seigneur  et  de  ses 
«  pays.  » 

Ils  profitent  de  la  circonstance  pour  prier  le 
roi  d'amener  les  comtes  de  Genève  et  de  Baugé 
à  payer  leur  part  de  la  dette  de  Savoie  envers  les 
Ligues  et  les  Fribourgeois. 

Ces  seigneurs  paraissent  avoir  voulu  rejeter  sur 
les  villes  et  les  provinces  les  frais  qu'ils  avaient 
faits  pour  eux-mêmes.  C'est  ainsi  que  Louis  do 
la  Chambre  réclamait  aux  patries  de  Tai'cntaise 
et  de  Maurienne  1,200  florins  p.  ]>.   (ju'il  avait 

(1)  Los  ligues  de  Berne  et  les  Fribourgeois. 


193 

dépensés  en  se  rendant  auprès  du  roi  (1).  Les  Etats 
généraux,  réunis  en  janvier  1479,  à  Cliambéry, 
rappelèrent  que  le  seid  envoyé  des  Etats  de 
Rumilly  avait  été  le  président  Etienne  INIorel,  et 
que  le  Comte  de  la  Chambre  n'avait  reçu  aucune 
mission;  ils  décidèrent,  en  conséquence,  que  les 
provinces  ne  devaient  payer  que  leurs  propres 
frais  (2). 

Louis  de  La  Chambre  était  allé  à  Tours  dans 
son  intérêt  particulier  ;  il  parvint  à  y  gagner  la 
confiance  de  Louis  XI,  qui  le  nomma  lieutenant- 
général  des  Etats  de  Philibert.  Il  ne  conserva  pas 
longtemps  cette  situation.  Les  oncles  du  roi  la 
convoitaient  ;  ils  réussirent  à  la  lui  enlever. 

Philibert  mourut  à  Lyon,  le  22  avril  1482.  Il 
eut  pour  successeur  son  frère  Charles  P"  qui  régna 
environ  7  ans,  et  mourut  à  Pignerol,  le  13  mars 
1479,  laissant  pour  héritier  son  fils  Charles- Jean- 
Amé  qui  n'avait  pas  encore  un  an.  Les  mêmes 
compétitions  pour  la  régence  et  l'administration 
du  royaume  se  renouvelèrent.  L'on  se  battit  pour 

(1)  Les  députés  de  Chambéry,  aux  Etats  généraux  de  Ru- 
niilly,  restèrent  absents  14  jours.  Il  y  avait  entre  autres 
Guigon  Banderet,  S'  de  Racorèe,  docteur  en  droit,  avocat 
de  la  ville  de  Chambéry  et  Jean  Micliot,  avec  leurs  gens. 
(Comptes  de  Chambéry  de  1478,  P  28.)  En  novembre,  la 
ville  de  Chambéry  fit  faii-e  des  cérémonies  religieuses  à  l'oc- 
casion de  la  mort  de  la  duchesse  Yolande. 

Louis  XI  mourut  le  30  août  1483. 

(2)  Coinitiorum  pars  prior. 


194 

toutes  sortes  de  choses  et  même  pour  révéclié  de 
Genève.  Le  jeune  duc  mourut  à  Montmélianj  le 
16  avril  1496. 

Philippe-Monsieur,  âgé  alors  de  58  ans,  put 
enfin  réaliser  ses  désirs  de  souveraineté.  Devenu 
duc  de  Savoie,  il  oublia  les  injures  reçues  par  le 
comte  de  Bresse  (1)  et  usa  du  pouvoir  avec  modé- 
ration. 11  eut  pu  vivre  encore  de  longs  jours  et 
se  faire  pardonner,  en  rendant  le  pays  fort  et 
prospère,  les  maux  qu'il  lui  avait  occasionnés.  La 
fortune  ne  le  lui  permit  pas.  Il  mourut  à  Cham- 
béry,  le  7  novembre  1497. 

I 

Lettres  d'Amédée  IX. 

Suscription  :  a  nos  très  chers  bien  âmes  et  feaulx 
les  conseillers  et  syndics  de  n'''  l)onne  ville  de 
Chambéry. 

Le  duc  invite  les  sj-ndics  â  se  rendre  auprès  de 
lui  â  All)in  (Arbin,  près  de  Montmélian). 

I 

Le  duc  de  Savoie 

Très  chers  bien  âmes  et  feaulx  pour  aulcunes  choses 
que  lung  vous  dira  do  n'^  part  vous  mandons  et  neant- 
moyns  prions  que  incontinant  verres  ces  présentes  venes 
par  devers  nous  en  cette  ville  dalbin  et  uy  veuillez  faillir 

(1)  C'est  à  son  exemple  qu'en  1498  Louis  XII  dut  oublier 
les  injures  faites  au  duc  d'Orléans. 


195 

en  tan  que  noz  vouldres  obeyr  et  doubtes  desplayre.  Et 
a  dieu  que  vous  ayt  en  sa  saincte  garde.  Escript  albin 
le  XXVI"  jour  d'aoust  |"  1471  ?  ]. 

II 

Aux  riièmes. 

Relative  à  une  contestation  entre  le  prieur  des 
Bénédictins  de  Lémenc  et  la  ville  de  Chambéry  au 
sujet  du  recteur  de  l'hôpital  de  Paradis,  situé  vers 
la  porte  du  Reclus.  Pour  diverses  raisons  qu'il 
énumère,  mais  principalement  à  cause  des  services 
de  Benoît  frère  de  Jaccjues  Tortellet,  le  duc  or- 
donne à  la  ville  de  ne  pas  maintenir  l'élection 
qu'elle  avait  faite  de  m''^  Antoine  Robert. 

Le  duc  de  Savoye, 

Chers  bien  âmes  et  feaulx  aulcune  différence  est  entre 
R  n''^  très  cher  et  bien  ame  orateur  le  prieur  de  lemens 
et  vous  à  cause  de  lospital  quest  assis  auprès  dune  des 
portes  de  Chambéry  par  ausi  que  lung  noz  a  rappourte 
sur  ce  que  le  dit  prieur  contre  celly  a  qui  affiert  du  dit 
hospital  a  pourveu  n^e  bien  ame  orateur  messire  guigue 
tortellet  quest  home  vertueux  de  bonne  vie  a  ce  propre. 
Et  auquel  lan  par  consideracion  de  ce  que  est  comme 
aussi  pour  les  services  que  touiours  sans  cesser  noz 
fetz  n'e  bien  ame  serviteur  benoyt  son  frère  (1)  avons 
singullier  amour.  Toultefois  vous  prétendant  en  ce  avoyr 
droyt  par  faveur  aussi  daulcunes  lettres  a  la  poursuyte 
de  messire  Anthoine  Robert  énoncées  aves  fectz  diclluy 
ou  daultre  élection.   Mes  a  celle  fin  que  tochant  cette 

(1)  Il  était  .socrétaii'C  ducal. 


196 

matière  soyes  anpleyn  de  n'-^  valoir  informes,  ne  volons 
et  a  bonne  cause  que  personne  que  a  noz  ne  soyt  bien 
confidente  du  dit  hospital  en  ayt  ladministration  a  cause 
du  lieu  la  ou  il  est  assis  pour  les  griefz  esclandre  et 
domages  que  a  ladite  ville  pourroyent  avenir.  Et  lant 
avons  le  dit  messire  guigue  tortellet  par  la  confidence 
quant  au  rectorage  du  dit  hospital  pour  ce  memement 
quest  dycelle  ville  et  pour  ce  aussi  que  violence  ne 
n . . .  es  droitz  du  dit  prieure  ne  soyt  fecte  a  pillement 
pour  le  bien  de  pays  vous  prions  et  aftectueu sèment 
que  au  dit  messire  guigue  veuilles  par  contemplacion  de 
noz  céder  et  remettre  le  droyt  que  au  dit  hosj^ital  tant 
pour  regard  delection  comme  aultrement  pourries  avoir 
en  le  benignement  mantenant  et  faysant  juj'r  paysible- 
ment  de  la  possession  dudit  hospital  que  sera  a  nous 
chose  aggreable  laquelle  cognoystrons  en  temps  et  lieu  Et 
a  dieu  soyez.  Escript  a  Vercel  le  xxvie  jour  de  janvier. 
Signé  .•  Amed,  et  plus  bas  Beczon  (1). 

Lettres  d'Yolande  de  France,  duchesse 
DE  Savoie. 

I 

A  nos  chers  bien  amez  les  sindiques  de  Chambéry 
(l'humidité  a  détruit  quelques  parties  de  la  lettre). 

Relative  au  prédicateur  du  carême. 
La  duchesse  de  Savoye 

Chers  et  bien  amez  vous  saves  comme  ca  devant  déjà 
long  temps  passe  a  este   et   sy  est  accustumc  que  au 

(1)  Nous  avons  publié,  au  tome  XXIII,  i)agexxii,  dos 
Mémowes  de  la  Société  sav.  d'iiist.  et  d'areh.,  une  autre 
lettre  d'Amédée  IX,  datée  de  Morges,  alors  qu'il  n'était  (lUc 


197 

temps  de  caresme  l'on  fait  predicaciou  a  Chambéiy  cest 
ascavoir  l'une  des  caresmes  au  couvent  de  Sainct  Franc- 
zois  et  ]aultre  des  Ireres  prêcheurs.  Neantmoins  avons 
entendu  combien  que  la  dite  predicacion  vienne  de 
fere  (1)  ces  te  prochaine  caresme  au  couvent  de  Sainct 
Franczois  la  veuilles  faire  sermonner  oultre  lusance  en 
leglise  de  Sainct  Legier.  Pour  quoy  vous  prions  et  man- 
dons que  ensuj^vant  la  d,  usance  ne  souffries  fere  la  d. 
predicacion  ceste  caresme  [ailleurs  que]  au  couvent  de 
Sainct  Franczois. 

[Escript  a]  Rumillier  le...  1471  ? 

Signé  :  Yolant  et  plus  bas  Lestelley. 

Cette  lettre  et  toutes  les  autres  d'Yolande  de 
France  étaient  fermées  par  un  petit  sceau  sur  hos- 
tie au  armes  delà  duchesse  :  France qI  Savoie. 

IL 

Envoi  de  Pierre  Lambert,  secrétaire  de  la  du- 
chesse, aux  syncUcs. 

Aux  mêmes. 

Chers  et  bien  âmes  nous  vous  saluons  Nous  envoyons 
nre  cher  et  bien  ame  pierre  lambert  p  devers  vous  le- 
quel vous  dira  certaynes  choses  de  nre  part  auquel  veuil- 
les croyre  come  a  nous.  Et  non  aultre  pour  le  presens. 

prince  de  Piémont  (6  mars  1461).  Il  y  prie  le  juge  du  Cha- 
blals,  le  seign.  de  Blonay,  d'accorder  un  sursis  à  Louis 
Bouvard,  seigneur  de  Chaste! . 

(1)  C'est-à-dire  :  doice  se  faire.  Il  y  avait  deux  cai'êmes, 
celui  de  VAccnt  et  celui  qui  commençait  le  mercredi  des 
Cendres  et  qui  est  resté  en  usage.. 


198 

Dieu  soyt  garde  de  vous.  Escript  a  Montmelian  le  ix^ 
jour  de  juihg  [1471  [. 

YOLANT. 

(Le  secrétaire  n'a  pas  signé.) 

m. 

Lettre  écrite  après  l'accord  de  Montmelian,  en 
1471,  annonçant  l'arrivée  à  Cliambéry  des  comtes 
de  Bagé  et  de  Romont  et  de  leurs  troupes,  ainsi 
que  le  prochain  départ  de  la  duchesse  pour  assis- 
ter à  un  mariage. 

Aux  mêmes. 

La  Duchesse  de  Savoye, 

Chers  et  bien  âmes.  Mon  très  redoubte  seigr  et  mes 
frères  les  contes  de  Bagie  et  de  Romont  (1)  sen  vont  a 
Chambery  et  mont  promis  mes  dits  frères  que  les  alciers  i? 
(archiers  f)  nentreront  point  en  la  ville  ne  feront  aulcun 
desplaisir,  pourtant  nous  vous  mandons  et  prions  tant 
expressément  que  pouvons  q  incontinent  le  (les)  receves 
et  loges  comme  gens  a  cheval  car  au  plaisir  dieu  se  tout 
[si  tôt)  que  serons  venus  d'espouser  nous  nous  en  irons 
de  p  de  la  et  ferons  ensemble  comme  est,  aydant  nre 
sgr  que  vous  ait  en  sa  ste  gde.  Escript  a  Montmelian  le 
xvj«  jour  de  juing  [1471]. 

Nous  y  envoyons  nre  ecuyer  Jehan  Faure  avecques 

le  forier  de  nre  fre  le  conte  de  Bagie  pr  y  aider"^  a  fera 

les  logis. 

YoLANT.  et  plus  bas  Floret. 

(1)  Philippe  comte  de  Bagé  ou  Baugé,  de  Bieugey  ou 
Beugcy,  et  de  Bi'esse  ;  Jacques,  comte  de  Romont. 


199 
IV. 

La  duchesse  déclare  que  son  intention  est  de 
résider  à  Chambéry  et  non  en  Danpliiné. 

Aux  mêmes. 
La  Duchesse  de  Savoye 

Chers  et  bien  amez  nous  envoyons  pntement  par  delà 
non^e  cher  et  bien  arae  fourrier  giaude  dambel  pour  là 
pparer  les  logis  de  mon  très  redoute  segr  et  de  nous.  Or 
est  voicy  que  avons  sceu  que  Ion  vous  a  rapporte  que  nous 
voulions  encoures  retirer  au  Dauphine  Cest  assavoir  a  la 
buxer  (La  Bussière)  que  na  pas  este  de  nre  intencion  Vray 
est  que  hyer  f  usmes  au  chasteau  de  Montmelian  mais  pour 
ce  que  le  logis  nest  pas  bien  adorne  sûmes  venue  cy  Et 
car  nre  intencion  tout  ellememe  est  de  résider  a  Cham- 
béry avec  mon  dit  très  redoute  seigr.  Pour  tant  vous 
mandons  que  faictes  ....ture  au  dit  fourrier  :  ladrecez  : 
le  tenez  seur  et  en  oultre  vous  prestez  tellement  en  ceste 
matière  ainsi  quen  vous  nous  confions.  Et  a  dieu  so3'-ez. 
Escript  a  Aspremont  le  xije  jour  d'aoust  [1471  ?]. 

YoLANT  et  au  bas  Lestelley. 

V. 

La  duchesse  rappelle  aux  syndics  qu'ils  ont 
nommé  M''^  Ant.  Robert,  recteur  de  l'hôpital  de 
Mâché  et  leur  recommande  de  faire  sortir  à  effet 
cette  nomination. 

A  nos  chers  et  bien  âmes  les  sindiques  et  bourgeois 
de  Chambéry. 

La  duchesse  de  Savoye 
Très  chers  et  bien  âmes  vous  saves  corne  a  nre  reques- 


200 

tre  et  faveur  nous  esianls  de  par  delà  vous  donnaltes  a 
vénérable  nre  bien  arae  clianlre  et  cliapeliaiu  messire 
Antlioine  Robert  lospital  de  mâche  et  despuys  obstauts 
aucuns  empecheraens  q  en  j'celly  luy  ont  estes  fais  nen 
a  lieu  aucune  jouyssance  combien  quen  signe  de  posses- 
sion luy  eussies  [remis]  les  clefs  Et  car  nre  intencion  est 
de  luy  ayder  a  garder  ce  q  a  nre  requeste  luy  aves  done 
nous  vous  mandons  et  prions  très  acertes  q  en  observa- 
cion  de  ce  q  par  deliberacion  de  tout  vre  conseil  nous 
aves  promis  luy  veuilles  fere  avoir  plainne  jouyssance 
dud  hospital  et  de  ses  appartenances  Et  tellement  lavoir 
pour  recomande  quil  cognoisse  que  pour  amour  de  nous 
la  chose  sortisse  bon  efïait  ce  que  reputerons  a  bien  grand 
plaisir  lequel  recoignoistrons  quant  choses  vouldres  que 
puissions  Sy  ny  veuillez  faillir  car  nous  nous  confions 
du  tout  a  vre  promesse  Et  a  dieu.  E script  a  Verceil  le 
iiije  jour  de  novembre  [1471  1\. 

YoLANT  et  au  bas  Floret. 

VI. 

La  duchesse  remercie  les  habitants  de  leur  em- 
pressement aux  fortifications,  leur  envoie  la  con- 
firmation de  leurs  piivilèges  et  leur  dit  de  suivre 
les  instructions  dont  elle  a  chargé  pour  eux  le  sei- 
gneur de  la  Barre. 

Aux  mêmes. 

Chers  et  bien  aniez  Nous  avons  sceu  et  cogneu  le  bon 
vouloir  quavez  a  la  fortificacion  delà  d  ville  de  Cham- 
béry  dont  en  verile  sommes  très  contente.  \q\\  mesme- 
ment  que  mon  très  redoubte  seigr  et  nous  sommes  icelle 
fortificacion  très  fort  desirans.  Sy  avons  mon  dit  seigr  et 


201 

nous  este  meuz  a  vous  octroj-er  et  vous  concéder  les 
privilèges  chapitres  et  manclemens  en  faveur  de  tenure? 
contenus  es  lettres  patentes  sur  ce  faictes  lesquelles  vous 
baillera  nre  très  cher  et  bien  ame  le  seigr  de  la  barre 
porteur  des  j^resentes  Pour  ce  vous  mandons  et  jurions 
le  plus  acertes  que  pouvons  que  veuilliez  monstrer  par 
effaict  le  bon  vouloir  que  dessus.  Et  mectez  en  ceste  ma- 
tière tel  ordre  et  telle  dilligence  quen  vous  il  y  puisse 
apparoir.  Et  que  rien  ne  se  perde  de  ce  que  est  des  d^^ 
tenure  ?  ains  dilligentement  submissez  a  exécution  les 
sud  Ires  ainsy  que  monseig  et  nous  en  avons  parfaicte 
fiance  Par  ainsy  quavons  commis  au  dit  seigr  de  la 
barre  toutes  ces  choses  plus  a  plain  vous  dire  de  part 
nous  Auquel  veuillez  feablemeut  croire  comme  a  nous 
mesmes.  Et  a  dieu  chers  et  bien  amez  qui  soit  garde  de 
vous.  Escript  a  Verceil  le  xvje  de  novembre  mil  cccclxxj  . 

YoLANT  et  au  bas  Lambert. 

VII 

La  Duchesse  envoie  à  Cliambéry  Léonard  de 
Gourt  (I),  maître  de  l'artillerie,  et  Uu  donne  une 
mission  pour  les  syndics. 

Aux  mêmes. 

La  Duchesse  de  Savoye 

Chers  et  bien  araes  nous  envoyons  présentement  do 
par  délia  nre  cher  et  bien  ame  Lyonnard  du  Gourd  au- 
quel avons  done  charge  vous  dire  aulcunes  choses  do 

(1)  Léonard  de  Gord,  ou  du  Gourt,  possédait  une  tour  à 
Cliambéry.  Il  y  eut  dans  cette  ville  une  Montre  le  1"  juillet 
1471,  dans  remplacement  situe  entre  cette  tour  et  celle  de 
Donat  Far  fin.  (Comptes  des  syndics.) 


202 

lire  part  tant  pour  aulcunes  vos  afferes  comme  pour  la 
fortiflicacion  de  la  ville  pour  laquelle  escrivons  a  nre 
cher  et  bien  ame  cosin  le  mareschal  de  Savoye  (1).  Sy 
vous  mandons  et  neantmoins  prions  que  incontinent 
faictes  et  accomplisse  tout  ce  que  vous  comandons  Et 
aussy  croyes  le  dit  lyonard  de  ce  qui  vous  dira  de  nre 
part  et  ses  rapports  mectez  a  bon  et  brefz  effectz  et  quand 
qque  chose  vouldres  de  nos  voulontiers  noz  le  ferons, 
chers  et  bien  âmes  nre  sgr  soyt  garde  de  vous.  Escript 
a  Verceille  XXVI  Je  jour  de  novembre  [1471?] 

Volant  et  au  bas  Tortellet. 

VIII 

La  ducliesse  recommande  de  nouveau  aux 
syndics  de  mettre  m'"  Ant.  Rol)ert  en  possession 
do  riiôpital  de  Mâché,  le  prieur  des  Bénédictins 
de  Lémenc  ayant  échoué  dans  la  contestation 
qu'il  avait  soulevée  â  ce  sujet. 

Aux  mêmes. 

La  duchesse  de  Savoie, 

Chers  et  bien  âmes  dernièrement  nous  estaus  a  Cham- 
bery  pour  contemplacion  et  a  la  requeste  de  nous  lut 
délibère  par  vous  de  pourreoir  de  recteur  en  lospital  de 
mâche  nre  cher  et  bien  anic  orateur  et  chantre  de  la 
chapelle  de  mon  très  redoute  seigr.  messire  Anthoine 
Robert.  Et  persévérant  en  vre  bonne  volonté  et  désir 
nous  fere  playsir  a  la  contredicte  du  prieur  de  lemens 
vous  estes  submiz  a  lordonnance  de  deux  docteurs  les- 

(1)11  y  avait  deux  mavécliaux  de  Savoie.  Eu  1471,  les 
maréchaux  étaient  le  comte  de  Gruere  et  le  comte  de  Seyssel. 


203 

quels  ont  ordonnes  et  proniinces  sur  ce  nomme  avons 
et  sûmes  informez  Et  que  par  vous  na  este  ne  reste  que 
vre  promesse  a  nous  en  faveur  du  d  messiro  Anthoine 
faicte  naye  lieu,  âmes  p.  led  prieur  contrediseur  a  lor- 
donnance  et  prononciacion  desd  docteurs  eslitz  combien 
que  point  ou  bien  peu  aye  auctorite  et  le  droit  aud 
hôpital.  Si  vous  mercions  vre  bon  vouloir  et  désir  et 
vous  prions  que  vre  dite  promesse  veuillez  mectre  a 
efîert  et  pourveoir  au  dit  messire  Anthoine  du  dit  hospi- 
tal  en  mantenant  vos  droitz  lesquels  cas  avenant  voulons 
soultenir  et  défendre  avecques  vous,  au  plaisir  dieu  chers 
et  bien  amez  qui  vous  ait  en  sa  sainte  garde.  Escript  a 
Verceil  le  V^  jo^"  de  décembre  mil  cccclxxi. 

YoLANT  et  plus  bas  Lestelley. 

IX 

La  duchesse  recommande  aux  syndics  les  habi- 
tants du  faubourg  dit  de  Montmélian,  auxquels  le 
duc  a  fait  don  de  ses  droits  sur  le  revenu  du  four 
et  du  commundu  vin  dans  ce  faubourg.  Elle  prie 
la  ville  de  leur  donner  de  son  côté  une  somme  an- 
nuelle pour  les  aider  â  rebâtir. 

La  duchesse  de  Savoye 

Chers  et  bien  amez.  Les  requestes  envoyées  par  vous 
en  faveur  des  habitans  au  bourg  dit  de  la  porte  Mont- 
meliant  ont  este  j^resentees  à  mon  très  redoulte  seigr  et 
a  son  conseil  et  pour  le  présent  y  a  este  pourveu  comme 
verrez  escript  apprcs  une  chascune  requeste  et  y  a  deux 
points  qui  principalement  touchent  toute  la  communité 
cest  le  four  situe  et  le  comnum  du  vin  ([ui  se  prend  en 
ce  bourg,  lesqueulx  en  tant  que  touchent  a  mond  dit 


204 

seig''  il  a  oultroyé  es  dits  de  ce  bourg.  Mais  appres 
mond  seigi'  a  vous  tous  en  comun  touche  principalement 
la  réparation  du  dit  bourg  quest  lung  des  bons  membres 
et  principalx  de  la  ville  et  bien  peu  fera  cela  a  celle 
réparation  de  laquelle  bien  et  asses  plus  avant  vous 
debvez  employer  et  mon  dit  seigr  pour  faveur  dicelle 
nagueres  vous  a  donne  des  privilèges  grands  bons  et 
prouffitables  que  pas  ne  nous  desplait.  Mais  de  ce  nous 
fait  fere  coraraemoracion  la  pitié  quavons  des  bons  ha- 
bitants dudit  bourg  qui  assez  voluntairoment  sont  ainsy 
gouvernes?  Et  pour  ce  vous  prions  de  bon  cuer  que  oultre 
les  dits  four  et  partie  du  commun  Entre  vous  ordonnes 
quelque  annuelle  somme  dargent  debvoir  a  payer  et  expe-' 
die  es  dits  du  bourg  pi'  la  reparacion  seulement  des 
maisons  et  ediffîces.  Et  cela  faisant  mond  seig'"  et  nous 
adviserons  d'aulcuns  aultres  biens  fere  a  ceste  mesme 
matière  Et  vous  en  gênerai  et  en  particulier  aurons 
tousiours  en  singulière  memoyre.  Sy  vous  prions  de 
richief  q  ceste  nro  requeste  soit  mise  a  bonne  et  bricve 
exequicion  et  telle  q  bien  nous  doive  estre  agréable  ;  chers 
et  bien  âmes  nre  seigr  vous  ait  en  sa  ste  garde.  Escript 
de  Verceil  le  xifto  jo»'  de  décembre  mcccclxxj. 

YoLANT  et  plus  bas  L.  peclet. 

X 

La  duchesse  recommande  la  vigihxncc  dans  la 
garde  de  la  ville  et  annonce  nn  succès  procliain. 

Aux  mêmes. 
La  duchesse  de  Savoy e 

Chers  et  bien  amez  nous  vous  voulons   advertir  et 
prier  que  ayes  lœil  afere  fere  bon  guetet  bonne  garde  lan1 


205 

en  la  ville  corne  es  portes  dicelle  et  sil  vous  en  vatroj-) 
a  garder  advises  de  bien  garder  les  principales  et  clore 
les  aiiltres  (1).  Et  surtout  vous  gardes  doubles  en  ayant 
lœil  au  boys  corne  aves  faict  jusques  cy.  Car  en  briefs 
jours  nous  espérons  que  aj^dant  nre  sgr  et  nos  bons  amys 
nous  vous  et  tous  les  bons  subgetz  garderons  de  force  et 
violence  Et  cognoistrons  ceulx  que  nous  auront  bien 
servye.  Au  plaisir  dieu  qui  vous  ait  en  sa  garde.  Escript 
a  Rivolles  le  viije  jour  de  janvier  (1472?) 

YoLANT  et  plus  bas  Ducheri. 

XI 

La  duchesse  remercie  les  syndics  de  la  nomina- 
tion  d'Antoine  Robert  au  rectorat  de  l'hôpital  de 
Mâché;  elle  les  prie  de  lui  accorder  un  délai  pour  se 
rendre  â  son  poste,  parce  que  son  absence  de  la  cha- 
pelle du  duc,  dont  il  est  chantre,  serait  nuisible  (2). 

Aux  mêmes. 

La  duchesse  de  Savoye 

Chers  et  bien  amez  Nous  avons  sceu  et  cogneu  lafïec- 
tion  et  vouloir  de  complayre  quavez  heu  envers  de  nous 
en  pourvoyant  de  los])ital  de  macliie  a  vénérable  nre 
chier  et  bien  ame  serviteur  et  chantre  de  la  chapelle  de 

(1  )  On  suivit  le  conseil  de  la  ducliesse  et  pour  diminuer  le 
fardeau  des  gardes,  l'on  mura  la  porte  du  Reclus  :  «  murando 
de  grossis  lapidlbtis  et  contra  pontein  Iccaioriuin  porte 
Reclusi  ad  ccrtaiidum  pcriculu/ii  i/tierre.  »  (Comptes  dos 
syndics.) 

(2)  Guigue  Tortellct  et  Antoine  Robert  n'a-s -aient  obtenu 
ni  l'un,  ni  l'autre,  semble-t-il,  le  rectorat  de  l'iiôpital  de 
Paradis  ;  ils  sont  encore  concurrents  l'année  suivante  pour 
l'hôpital  de  Mâché. 


206 

mon  très  redoucte  seigr  messire  Anthoine  Robert  selon 
la  promesse  dernièrement  snr  ce  a  nous  faicte  nous 
vous  mercions  de  très  bon  cuer  Et  pour  tant  que  le 
dit  hospital  requiert  du  dit  recteur  ou  soufïisant  lieute- 
nant la  résidence  ainsy  quest  accoustiime,  voulait  le  dit 
messire  Anthoine  aller  par  devers  vous  p  fere  son  devoir 
et  obéir  a  ce  q.  par  vous  seroj^t  ordonne.  Sy  nest  possible 
pour  le  présent  l'envoyer  car  son  absence  a  la  dite  cha- 
pelle seroit  nuysible  et  sa  présence  est  moult  nécessaire. 
Néant  moins  avons  délibère  le  plus  tou^.  que  fere  se 
pourra  donner  licence  au  d'  messire  Anthoine.  lequel 
singulièrement  vous  recomandons  Et  quant  aulcune 
chose  vouldrez  que  puissions  nous  la  ferons  de  très  bon 
cuer  ainsy  que  plus  a  plain  vous  informerons  nos  très 
chers  et  bien  amez  pierre  Lambert,  estienne  Rosset  et 
girardin  esquelx  avons  donne  sur  ce  charge,  et  a  ung 
chacun  deux  ;  Sy  les  veuillez  croyre  Et  a  dieu  chers  et 
bien  amez  qui  vous  ait  en  sa  garde.  Escript  a  Verceil  le 
xie  joi"  de  janvier  mil  ccccLXXij 

YoLANTCtplus  bas  Toltems  [L.  Totems'?)  (1). 

XII 

Lu  duchesse  abuiidonue  M'''  Antoine  Kol)ert  et 
recommande  pour  le  rectorat  de  Fliôpitai  de 
Mâché,  M'"''  Guigue  Tortellet,  le  candidat  même  du 
prieur  de  Lémenc  ;  elle  prie  le  conseil  de  renoncer 
aux  droits  qu'il  prétend  avoir  de  faire  l'élection. 

Aux  mêmes, 
La  duchesse  de  Savoye, 
Chers  et  bien  âmes  nagayres  que  vous  avo)is  rescript  en 

(1)  Il  y  avait  ;i  Runiiily,  nu  xvi'  siMo,  nno  f;uuille  de 
ce  nom. 


207 

faveur  de  mess.  Anthe  Robert  sur  ce  que  le  vousise  (pour 
voulussiez)  avoir  pr  recomande  es  élections  et  rece- 
torage  de  TOspital  appelle  hospital  de  Machies  car  alors 
nestoys  pas  informée  des  droys  que  aud  hospital  a  nre 
bien  ame  orateur  messire  guigne  tortellet  par  vigueur 
de  la  colation  aly  du  d  hospital  fecte  par  R.  nre  t.  cher  et 
bien  anie  orateur  le  prieur  de  Saint  pierre  de  lemenc 
Toutefïoys  noz  a  este  rapourte  que  vous  pretendans  aud 
hospital  avoyr  droyt  delection  aureries  dones  turbe  aud 
messire  guigne  en  la  possession  dicelluy  hospital  etcart 
nre  intencion  nest  pas  que  soubz  lombre  et  colleur  de 
nos  d.  1res  ce  droys  dud  prieur  vreynet?  a  ceux  dud, 
messire  guigue  soyt  fecte  ([uecunques  lésion  ne  violence 
Mes  ayns  par  vigueur  dicelles  soyent  mantenu  et  pserve 
Pourquoy  aussi  p''  le  bien  du  pays  et  aultres  raysons 
desquelles  plus  au  pleyn  vous  rescript  mon  très  red.  sgr 
Vous  prions  que  deshorsmays  aud.  messire  guigue  ne 
veuilles  au  rectorage  du  d.  hospital  dones  impeschement 
mais  ce  queque  droyt  en  ycelluy  aves,  ])^  contemplacion 
de  nos  le  luy  remectes  en  le  benignement  maintenant  en 
la  possession  dud.  hospital  et  feysant  juj-r  dicelle  poysi- 
blement.  que  a  noz  sera  chose  bien  agréable  laquelle 
recognoystrons  en  temps  et  lieu.  Et  adieu  soyes.  Escript 
a  verceil  le  xxvj  jour  de  janvyer  1472. 

YoLANT  et  plus  bas  Beczon. 

XIII 

Envoi  de  Léonard  de  Gourt  à  Cliambéry. 

Aux  mêmes. 

La  duchesse  de  Savoye, 
Chers  et  bien  amez  nous  envoyons  par  delà  nre  cher 


208 

et  bien  ame  escuyer  leonard  du  gort  maistre  de  nos  ar- 
tillieries.  Auquel  avons  donne  charge  de  vous  dire 
aucunes  choses  de  nre  part,  desquelles  le  croies  com- 
me nous  mesmes  et  ses  rappourt  mectes  a  execusion. 
Et  a  dieu  soyes  escript  à  Rivolles  le  x  jour  de  février 

[1472] 

YoLANT  et  au  bas  Lestelley. 

XIV 

Louis  Charrier,  organiste  delà  chapelle  ducale, 
est  envoyé  aux  syndics  de  Chambéry  pour  l'affaire 
du  rectorat  de  l'hôpital  de  Mâché. 

La  duchesse  de  Savoye 

Chers  et  bien  âmes  nous  avons  charge  aucunes  choses 
a  nre  cher  et  bien  ame  messire  loys  charrier  chantre  et 
organiste  de  la  chapelle  de  monsgr  touchant  le  fait  de 
Ihospital  de  Machy  vous  dire  de  nre  part.  Sy  vous  prions 
et  mandons  que  sur  ycelles  iîablement  le  croyez  et  les 
desnie  (daignez)  mectre  a  bon  efïaict.  Et  chers  et  bien 
amez  dieu  soit  garde  de  vous.  Escript  a  Verceil  le  xije 
jour  de  février  [1472], 

Signé  :  Yolant  et  au  l)as  Lestelley. 

Lettres  de  Philibert  L''. 

Bien  qu'émanant  du  duc  de  Savoie,  les  deux 
lettres  qui  suivent  proviennent  évidemment 
d'Yolande,  sa  mère. 

XV 

Aux  mêmes. 

Notification  de  la  mort  d'Amédée  IX  et  recomman- 
dation de  s'approvisionner  de  vivres  et  d'artillerie. 


209 

Le  duc  de  Savoye 

Chers  bien  âmes  et  feaulx.  11  a  pieu  a  dieu  fere  son 
commandement  A  mou  très  red  sgi'  et  père  monsgi- 
le  duc  ame  que  dieu  absolve  laquelle  cliouse  vous  avons 
vouslu  fere  savoir.  Comme  a  nous  bons  feaulx  subgectz 
et  voilons  que  en  la  ville  et  es  passages  et  lieux  de  garde 
faictes  et  ordonnez  fere  jour  et  nuyt  bonne  garde  et  aussy 
provision  de  vivres  et  artilleries  avisant  nen  mectre  de- 
dans plus  fort  q  vous  savez  m  (mieux)  fere.  Et  a  ce  ne 
faictes  faulte  en  tant  q  nous  âmes  et  redoubtez.  Et  A 
dieu  soyez. 

E script  a  Verceil  le  lendemain  de  pasques  mil  cccc 

Lxxii  (30  mars). 

Signé  au  bas,  Peclet. 

XVI 

Envoi  de  Léonard  de.Gourt  à  Cliambéry  avec  des 
instructions  pour  la  Ville. 

Le  duc  de  Savoye 

Chers  bien  âmes  et  feaulx  Apprès  ce  q  vous  avons 
escript.  touchant  le  bon  gueyt  et  garde  comme  verres  par 
noz  lectres.  Nous  avons  avise  et  par  conseil  délibère, 
voz.  dire  et  commander  ancoures  chouses  de  nre  part 
lesquelles  avons  comises  a  nre  :  bien  ame  féal  serviteur 
leonard  de  gourt  porteur  des  pntes.  Et  voilons  que  es 
rappours  quil  vous  fera  et  a  ce  v  dira  de  nre  part  aious- 
tiez  pleine  foy  et  créance  Et  preniez  poyne  dacomplir 
comme  vous  prions  et  en  vous  avons  une  parfaicte  fiance 
Et  A  dieu  quil...  vous  ait  en  sa  gd.  Escript  a  Verceil 
le  dernier  jour  do  mars  mil  cccclxxu. 

Signé  au  bas,  Peclet. 


210 

XMl  (1) 

La  ducliesse  revient  à  Antoine  Ro1)ert  pour  le 
rectorat  de  l'hôpital  de  Maclié. 

Aux  mêmes. 
La  duchesse  de  Savoye 
Chers  et  bien  âmes  pour  ce  que  soyes  informes  du 
vouloir  quavons  au  fait  delospitalde  Machy  lequel  aves 
donne  a  n™  requeste  a  messire  Anthoine  Robert  nous 
vous  signifhons  que  sûmes  délibérée  de  ly  tenir  la  main 
en  son  bon  droit  encontre  tous  non  obstant  toutes  aul- 
tres  lettres  faisans  au  contraire  que  pourrions  autrefois 
avoir  escriptes.  Pourtant  vous  mandons  et  prions  ceste 
foys  pour  toutes  que  semblablement  vous  veuillez  ayder 
et  maintenir  et  garder  le  bon  droit  du  dit  messire  An- 
thoine. Et  en  oultre  faire  vre  devoir  a  j^reserver  les  droyis 
du  dit  hospital  come  pourres  plus  a  plain  voir  par  le  con- 
tenu des  lettres  patentes  que  sur  ce  vous  seront  adrecees. 
Et  a  dieu  soyez.  E script  à  verceil  le  xxi^  jour  davril 

MCCCCLXXn. 

YoLANT  et  au  bas,  /.  de  Puteo  (Dupuis). 

XVIII 

Le  duchesse  recommande  la  vigilance  dans  la 
garde  de  la  ville  et  ordonne  de  n'y  recevoir  per- 
sonne si  ce  n'est  les  députés  de  Berne  et  de  Fri- 
bourg  qu'il  faudra  loger  au  château  et  défrayer. 

La  duchesse  de  Savoye 
Chers  et  bien  âmes  pour  certaines  causes  dont  avons 
este  avverti  nous  vous  mandons  et  prions  le  plus  acertes 
que  povons  quayez  continuellement  bon  advis  sur  la 

(1)  Suite  des  lettres  de  la  Duchesse  Yolande. 


211 

garde  de  la  dite  ville  de  Chambéry  faisant  bon  guet  jour 
et  nu}'t  et  en  manières  du  monde  ne  souffrez  entrer  de- 
dans personnes  quelconques  de  quel  estât  ou  condition 
que  ce  soit  plus  puissant  de  vous  Ames  se  quelcung  il 
vouloit  entrer  a  puissance  dictes  luy  questes  assez  puis- 
sant pour  la  garder.  Et  vous  y  portes  tellement  que  nul 
inconvénient,  que  dieu  ne  veuille,  ny  puisse  survenir 
ainsy  quen  vous  en  avons  fiance.  En  oultre  l'advoyer 
de  berne  et  panillard  (ou  Pavillard)  Boursier  de  fribourg 
sen  vont  présentement  par  delà.  Sy  vous  prions  que  les 
veuilles  pourvoir  et  les  faire  bonne  chiere  et  accueil  et 
encoure  les  mectez  dedans  le  chastel.  et  se  quelque  af- 
faire vous  survenoit,  conseilles  vous  par  eulx  come  ceulx 
en  qui  avons  toute  fiance.  Et  a  dieu  très  chers  et  bien 
âmes  que  soit  garde  de  vous.  E script  a  Verceil  le  xxi^ 
jour  davril  mil  cccc  lxxii. 

YoLANT  et  au  bas,  Lambert. 

XIX 

La  Duchesse  remercie  la  ville  de  son  dévoue- 
ment et  lui  adresse  des  instructions  par  les  dépu- 
tés de  Chambérv  retournant  chez  eux. 

Aux  mêmes. 

La  duchesse  de  Savoye 

Cliers  et  bien  amez  Nous  avons  veu  ce  que  nous  avez 
escript  par  nos  chers  et  bien  amez  guigonet  mares- 
chal  (1)  et  pierre  lambert.  Et  ouy  bien  au  long  ce  quils 
nous  ont  dit  de  part  vous.  Sy  vous  mercions  vos  bonnes 
offertes  ensemble  le  bon  et  grand  vouloir  quavez  envers 

(1)  Giiigoniiet  Marescluil,  trésorier  des  guerros. 


212 

nous  et  nre  très  cher  et  très  ame  fils  Philibert  duc  de 
Savoie,  prions  très  affectueusement  que  tousiours  y 
veuillez  perserver  corne  jusques  cy  l'avez  faict  et  en  vous 
en  avons  parfaicte  fiance.  Veuillez  aussy  continuelle- 
ment avoir  bon  advis  sur  la  garde  de  la  sd  ville  corne 
bien  faire  le  sperez.  Et  ne  souffrez  en  aucune  manière 
entrer  dedans  icelle  personne  quelconque  plus  puissant 
de  vous,  tellement  que  aucun  inconvénient  que  dieu  ne 
veuille  uen  puisse  survenir.  Par  aussi  quavons  charge 
auxd  guigonet  et  pierre  et  a  chun  d'eulx  plus  a  plain  le 
vous  dire  de  nre  part  Auquelx  veuillez  sur  ce  fiablement 
croire  comme  a  nous  mesmes  Et  a  dieu  chers  et  bien  amez 
qui  soit  garde  de  vous.  Escript  à  Verceil  le  xxi^  jour 
d'avril  mil  cccclxxu. 

YoLANT  et  au  bas  Lambert. 

XX. 

La  duchesse  annonce  c^u'elle  recourt  au  comte 
de  Nemours  (1)  et  dit  de  recevoir  les  soldats  qui 
seront  envoyés  à  Chambéry. 

Aux  mêmes. 
La  duchesse  de  Savoye 

Chers  et  bien  âmes  et  fealx.  Pour  les  occurans  desja 
a  vous  assez  notoires,  il  est  expédiant  come  d'aultre  part 
rescourons  a  nre  trescher  et  ame  cousin  le  conte  denne- 
mours  (juon  face  bon  gueyt  et  garde  en  la  ville  et  au 

(1)  Jacques  (rArmaguac,  due  de  Nemours,  ennemi  de 
Louis  XI,  ([ui  le  fit  décapiter  aux  Halles  de  Paris,  le  1  août 
1477.  Les  fils  du  condamne  furent,  a-t-on  dit,  placés  sous 
récliafuud  afin  que  le  sang  du  pore  coulât  sur  leur  tète. 


213 

cliasteau.  Sy  ^'ous  mandons  que  faictes  et  ordonnez  en 
la  ville  fere  tout  ce  quappartiendra  a  la  bien  garder  et 
venant  la  les  advoyers  de  berne  et  de  fribourg  ou  aultres 
mandes  i^ar  eux  en  armes  ou  aultremeut  a  la  garde  et 
préservation  de  la  ville  et  du  chasteau  honnorablement 
les  recepvez  et  loges  come  sappartient  au  nom  de  nre 
très  cher  et  très  ame  fils  le  duc  Philibert  votre  seigr.  Et 
gardez  quil  ny  ait  faulte.  Et  a  dieu  soyez.  Escript  a 
Verceil  le  xxje  d'avril  mcccclxxij. 

Signe  :  Yolant  et  au  bas  Peclet. 

XXL 

Mission  à  Pierre  Lambert  auprès  de  la  ^^ille. 

Aux  mêmes. 

La  duchesse  de  Savoye 

Chers  et  bien  ame  nre  cher  et  bien  ame  pierre  Lam  - 
bert  pourteur  des  présentes  sen  va  présentement  par  delà 
auquel  avons  comis  aucunes  choses  vous  dire  de  nre  part 
sy  vous  prions  et  mandons  très  a  certes  que  sur  ycelles 
le  veuilles  croire  feablement  come  nous  mesmes  et  ses 
rapports  mectre  a  bon  effect  ainsy  que  en  a^sons  en  vous 
nre  pfaite  fiance.  A  dieu  soyes.  Escript  a  Verceil  le  vnje 
jour  de  may  [1472]. 

Yolant  et  au  bas  Beczon. 

XXIL 

La  Duchesse  envoie,  par  Georges  d'Ivonne,  des 
lettres  patentes  relatives  aux  fortifications  de 
Chambéry.  Elle  ordonne  de  suspendre  les  travaux 
afin  que  le  peuple  ne  soit  plus  mécontent. 

A  nos  très  chers  et  bien  âmes  les  seigrs  de  Grelh'cr  et 


214 

de  la  barre,  conseiller  de  Lescheraine  et  pierre  carion, 
escuyer,  capitaine  et  sindiques  de  Cliambery. 

La  duchesse  de  Savoye 

Très  chers  et  bien  amez  Nous  avons  concède  lettres 
pour  les  fossaulx  fortifficacions  et  aultres  choses  men- 
tionnées en  ycelles  lesquelles  pourte  nre  cher  et  bien 
ame  escuyer  georges  dyvone  présent  pourteur  que  ne 
voulons  au  présent  mectre  a  execucion  affin  que  le  peu- 
ple ne  soit  mal  content  Sy  vous  mandons  que  ne  per- 
mectez  ycelles  mectre  a  execucion  de  présent  Et  sur  ce 
croes  le  dit  george  comme  nous  mesme  a  dieu  très  cher 
et  bien  amez  que  vous  ait  en  sa  s^  garde.  E script  à 
Montcallier  le  x^  jour  de  may  [1472]. 

YoLANT  et  au  bas  Beczon. 

XXIII. 

La  duchesse  remercie  les  syndics  et  charge  d'un 
message,  pour  eux,  Antoine  LamTjcrt,  doyen  de 
Savoie  (1),  qui  retourne  à  Chambéry. 

Suscription  :  A  nos  très  chers  et  bien  âmes  les  sindi- 
ques conseillers  hommes  et  communite  de  Chambéry. 

(En  marge  de  cette  suscription,  ou  lit  :  la  lectre  resceue 
le  xxviije  joi"  de  may  de  mos''  le  doyen  de  Savoye  ;  — -  et 
d'une  écriture  plus  récente  :  lettre  escritte  et  signée  de  la 
main  de  dame  Yolant  a  la  ville  de  Chambéry). 

La  duchesse  de  Savoye 

Chers  et  bien  amez.  Nous  sûmes  bien  pleinement  in- 

(1)  Le  territoire  formant  la  plus  grande  partie  du  diocèse 
actuel  de  Chambéry  faisait  partie  du  diocèse  de  Grenoble  et 
formait  le  décanal  de  Savoie^  dont  Antohie  Lambert  était 
alors  le  clief . 


215 

formée  des  bous  vouloir  amor  si  affection  quavez  envers 
nous  et  nre  tresclier  et  ame  fils  le  duc  Aussi  quest 
garde  et  fortiffications  que  faictes  continuellement  au  4it 
Chambery.  Dont  vous  scavons  très  bon  gre  et  seurement 
le  recougnoistrons  et  ferons  recougnoistre  par  nre  dit  fils 
p  manière  que  cougnoistrez  qaaurez  servy  nous  et  ly. 
Révérend  père  en  Dieu  nre  tresclier  et  bien  ame  conseiller 
mess^'e  antlie  Lambert  doyen  do  Savoye  sen  va'p  delà 
Auquel  avons  comis  aucunes  choses  vous  dire  de  nre 
part  crées  le  corne  nous  mesme.  Et  ses  rapports  mectez 
a  bon  effect  comme  en  avons  en  vous  nre  parfaite  fiance. 
Cliers  et  bien  amez  nre  sgr  soit  garde  de  vous.  Escript  a 
Montcalier  le  xxje  joi"  de  may. 

Puis,  ces  lignes  de  la  main  de  la  duchesse  : 

«  Jay  entendeu  vre  bon  voir  dont  je  vous  mersie  et 
«  vous  prie  que  veulies  continuer  et  garde  en  manière 
«  que  la  puises  rendre  vous  a  quy  cela  doit  estre  et  que 
((  venant,  veres  sa  dieu  plet  et  au  regart  de  moy.  pryes 
«  âmes  que  je  ly  plaise  a  cors  et  bien  pour  vous  garde 
«  et  de  fandre  et  écrit  de  ma  mein.  )) 

YoLANT  et  au  bas  Beczon. 
XXIV. 

Lettre  de  crédit  adressée  aux  Syndics 

DE  Chambery 

pour  Léonard  du  Gourt. 

Aux  mêmes. 

Yolant  de  France  duchesse 
Et  Philibert  duc  de  Savoye 
Chers  et  bien  amez  Nre  cher  et  bien  ame  lyonnard  du 
Gours   pnt  pourteur  sen  va  présentement  p  delà  auque]^ 


216 

avons  comis  aucunes  choses  vous  dire  de  nre  part  sy 
^'ous  prions  et  mandons  très  acertes  que  sur  icelles  le 
veuillez  croire  feablement  comme  et  nous  mesmes  et  ses 
rapports  mectre  a  bon  effect  ainsy  que  en  vous  en  vous 
(pour  avons)  nre  parfaicte  fiance  Cliers  et  bien  âmes  nre 
sgr  soit  garde  de  vous.  Escript  a  Verceil  le  xxix®  joi"  de 
may  mcccclxxij. 

YoLANT  et  au  bas  Beczon. 

XXV 

La  duchesse  adjure  les  habitants  de  Chambéry 
d'achever  les  fortihcations  et  menace  d'amende  et 
de  peines  dont  on  gardera  mémoire  ceux  c[ui  y 
mettront  obstacle  (1). 

A  nos  bien  âmes  tous  les  défenceurs  de  la  ville 
de  Chambéry. 

La  duchesse  de  Savoye 

Bien  âmes  Nous  avons  entendu  q  lorsque  fat  pinns 
de  dihgence  a  prefaire  les  fauses  brayes  (2)  du  dit  lieu  de 
Chambéry  et  autres  ordres  concernant  la  fortification 
messire  Claude  de  Seyssel  feu  mareschal  de  Savoye  sur 
fortification  de  ce  dit  lieu  de  Chambéry.  Et  ce  pour  le 
deflt'aut  daucuns  de  vous  qui  vous  rendez  lens  et  négli- 
gens  a  ceste  œuvre  tant  louable  dont  sûmes  fort  mer- 
veilleuse Et  ne  pouvons  aucunement  comprendre  dont 
cecy  vient  si  non  pour  ce  que  ceulx  de  vous  qui  se 
rendent  lens  et  negligens  a  lœuvre  vouldroient  come 
pensons  que  survinst  quelque  inconvénient  a  la  ville  en 

(1)  Voir  la  lettre  XXII. 

(2)  Fausses  brayes,  espèces  de  bastions  avec  porto. 


217 

quoy  navons  point  de  bonnes  suspicions.  Vous  savez 
combien  lœuvre  est  nécessaire  et  urgente  et  quelle  acce- 
leration  elle  requiert  (1),  sy  desirons  de  tout  nre  cuer  et 
surtout  noz  autres  désirs  briesve  expedicion  dicelle. 
Pourquoi  nous  vous  mandons  et  comandons  et  expressé- 
ment soub  nre  indignacion  perpétuelle  et  paine  de  cent 
marcz  dargent  por  ung  chun  de  vous  que  incontinent 
veues  ces  présentes  faictes  mectre  œuvre  es  dits 
fauses  brayes  a  toute  puissance  et  par  plusieurs  ouvriers 
continuellement  jusqu'à  la  perfection  dicelles.  tellement 
quelles  soient  briesvement  acomplies  et  que  nayons 
cause  destre  mal  contente  de  vous  et  seurement  se  ny 
diligentez  nous  sûmes  délibérée  de  scavoir  a  qui  de  vous 
y  tiendra  Et  en  après  ceux  par  qui  la  chose  restera  ou 
retardera  pourveoir  tellement  quil  en  sera  mémoire 
Faictes  doncque  bonne  diligence  a  ce  quaions  cause  de 
nous  contenter  de  vous  Et  a  dieu  soyez.  Escript  à  Yvree 
le  xxe  jour  de  Janvier  mil  cccc^  Lxxnij. 

YoLANT  et  au  bas  Luhidon. 

XXM 

La  duchesse  recommande  de  travailler  aux  for- 
tifications et  annonce  un  secours  prochain. 

Aux  syndics,  etc. 
Très  chers  et  bien  âmes  Nous  avons  comis  au  sgr  daix 
la  fortiiicacion  et  creacion  des  fossez  de  Chambéry.  Sy 
vous  mandons  et  expressément  q  de  vre  couste  et  en 
tant  que  vous  touche  veuillez  diligenter  et  vaquer  en 
cest  œuvre  tellement  quelle  soit  mise  a  chef  le  plus  tost 
que  fere  se  pourra  pour  plus  legiere  garde  de  vous  et  du 
pays,  touchant  les  gens  darmes  nous  espérons  que  ne 

(1)  Remarquer  cette  phrase  toute  moderne. 


218 

vous  en  souffrez  mais  vous  tenez  fors  et  faictes  bon  guet 
et  bonne  garde  car  se  chose  que  sûrement  dieu  ne  veuille 
nous  sûmes  délibérée  de  vous  donner  et  mender  inconti- 
nent tel  secours  que  leur  résisterez  et  pourrez  résister 
a  laide  nro  sgr  qui  soit  garde  de  vous.  Et  a  dieu  soyez. 
Escript  a  Lausanne  le  pénultième  jour  de  mars   mil 

CCCC  LXXVI. 

YoLANT  et  au  bas  Rohin. 

XXVII 

La  Duchesse  est  partie  pour  se  joindre  à  Charles 
le  Téméraire.  Pendant  son  absence,  elle  a  confié 
la  garde  de  Chambéry  au  seigneur  d'Aix.  Elle  no- 
tifie sa  nomination  aux  syndics  de  la  ville. 

Chers  et  bien  amez  Nos  avons  constitue  nrc  Irôs  cher 
et  bien  ame  cousin  le  sgr  days  cappitaine  des  cliastel  et 
ville  de  Chambéry  Sy  voulons  et  commandons  très 
acertes  que  lui  assistiez  et  obéissiez  come  a  noz  propre 
daultre  j^art  sûmes  informes  des  paynes  fraicts  et  labeurs 
quaves  prins  et  procures  tous  les  jours  a  la  garde  fortif- 
ficacion  et  gueyte  de  la  ville  de  Chambéry  dont  vous 
savons  bon  gré  vous  priant  que  y  veuillez  persévérer  Et 
noz  le  recoignoistrons  en  temps  et  lieu  a  laide  dieu  chers 
et  bien  amcs  que  ^■os  ait  en  sa  Sainte  garde.  Escript  à 
lausaune  le  xxni  jor  de  may  [1476]. 

YoLANT  et  au  bas  Beczon 

XXVIII 

Li-rTiir:  de  crédit  au  s''  de  Verchamp,  frère  de 

LA  COMTE.SSE  D'EnTREMONT 
Aux  mêmes. 
La  ducliesse  de  Savoye 
Très  chers  et  biens  âmes  le  sgr  de  Verchamp  senva 


219 

présentement  par  delà  por  visiter  la  clame  dentremont 
auquel  avons  comis  et  prie  qu'il  veuille  prendre  la  pay- 
ne  daviser  la  forlifficacion  tant  de  la  ville  que  du  chastel 
Sy  Vous  mandons  et  prions  que  le  recepviez  honnora- 
ment  Et  ly  délivres  bon  logis  car  il  est  personnaige  que 
vault  beaucoup  Semblablement  quon  ly  baille  des  vivres 
et  autres  choses  a  ly  et  a  ses  gens  nécessaires  moyen- 
nant salaire  compétent  Et  ny  faicte  aucunement  faulte 
corne  plus  a  plain  vous  dira  Glaude  dambel  pnt  por^'  A 
dieu  soyez  Escript  a  lausanne  le  xxvie  jor  de  may  [1476]. 

YoLANT  et  au  bas  Rocherij 

XXIX 

Nouvelle  lettre  pour  le  sieur  de  Vercliamp. 

Aux  mêmes 

La  duchesse  de  Savoye, 

Chers  et  bien  amez  nous  avons  veu  ce  que  nous  avez 
appris  ])ar  Valyer  (1  )  et  entendu  sa  créance  Et  au  regart 
des  diligences  que  faictes  aux  susd.  castelle  et  fortiffica- 
tions  de  Chambéry  vous  en  savons  très  bon  gre  priant 
quen  icelle  veuillez  tousiours  tr  diligement  persévérer 
ainsi  que  vees  que  est  mesti  (mestier,  besoin  ),  Au  regart 
des  gens  du  sgi'  de  Vercliamp  comme  nous  aves  ad- 
verty,  seurement  il  ne  s'en  va  a  Chambéry  synon  pour 
visiter  sa  seur  la  dame  d'Entremont,  layder  et  conforter 
ainsy  que  parait  au  cas.  Et  de  ce  avons  adverty  le  gou- 
verneur du  dauphine  par  dambel.  Et  por  plus  monstrer 
cecy  estre  vray  lui  mandasmes  icy  [lettrées  ?)pov 

(1  )  Procureur  de  la  ville  de  Chambéry  envoyé  auprès  de 
la  duchesse  à  Thonon. 


220 

faire  renvoyer  toutes  ses  gens  desquelx  il  se  porra  pas- 
ser a  son  simple  estât  Et  ainsi  naura  cause  personne 
quelconque  de  soy  irriter  a  la  cause  de  la  venue  dud  sgr 
de  Verchamp  lequel  toutefois  vous  recommandons  com- 
me nre  tresclier  amy  et  serviteur  priant  en  oultre  que 
faictes  fere  procession  présentement?  en  grande  devocion 

por  la  conservacion  do  nou  Et  adieu  soyes. 

Escript  a  Thonon  le  xxix?  de  may. 
YoLANT  et  au  bas  Rocherii.  (1.) 

.  XXX. 

La  duchesse  remercie  les  syndics  et  bourgeois 
des  ])rocessions  qu'ils  font  pour  le  bien  de  l'État 
et  les  prie  de  continuer. 

Elle  est  à  Gex,  après  la  défaite  de  Morat. 

Aux  mêmes. 

La  duchesse  de  Savoie, 

Chers  et  bien  âmes  Nous  avons  sceu  la  peyne  que 
prenez  a  faire  fere  processions  et  aultres  prières  pour  la 
conservacion  et  accroissement  de  nreestaz.  et  vous  mer- 
cions.  Si  vous  prions  que  tousiours  en  celly  bien  veuillez 
continuer  sans  cesser...  indhuyses  le  peuple  a  plus  dé- 
votement le  bon  commencement  ensuyvre  Et  a  dieu  chers 
et  bien  âmes  qui  soyt  garde  de  vous.  Escript  a  Geys  le 
xvnjo  jour  de  Juing  [1476]. 

YoLANT  ;  et  au  l)as  Tortcllet. 

XXXL 

La  duchesse  envoie  de  Gex  un  messager  aux 
syndics  de  Chambéry. 

(1)  Des  taches  d'iinniidité  cmpèclient  de  lii'e  certains  ])as- 
sages  de  cette  lettre. 


221 

Aux  mêmes. 

Chers  et  bien  âmes  Nous  envoyons  présentement 
pdevers  vous  le  juge  de  Tbarentaise  auquel  avons  donne 
charge  vous  dire  aucunes  choses  de  nre  part  Si  vous 
mandons  et  prions  que  le  croyes  Et  ces  raports  mectez 
a  brefs  effectz.  Chers  et  bien  âmes  nre  sgr  soit  garde  de 
vous.  Escript  a  Geys  le  xxnije  jour  de  Juiug  [1476]. 

YoLANT  ;  et  au  bas  TorteUet. 

XXXII. 

La  duchesse  écrit  de  Montereaii  ?,  lorsc^u'elle 
est  conduite  au  château  de  Rouvres  ;  elle  remercie 
la  Ville,  prie  de  veiller  aux  fortifications  et  de 
faire  contribuer  tout  le  monde  aux  frais,  même  les 
ecclésiastiques. 

Aux  mêmes. 

La  duchesse  de  Savoie 
Chers  et  bien  âmes  pour  avons  veu  vos  letres  et  ouy 
ce  que  nre  bien  ame  glaude  Vallier  (1)  procureur  et  bour- 
geois de  Chambery  nous  a  dist  de  vre  part  touchant  la 
response  quavions  charge  franco  bourgeois  de  Cham- 
bery dont  sûmes  et  avons  este  bien  contente  de  vous  et 
de  vos  bons  vouloyr  et  avons  fort  agréable  lad  response. 
Nous  vous  prions  et  mandons  que  en  suyvant  vos 
prédécesseurs  veuilles  fere  come  dites  p  manyere  quen- 
treteues  toujour  ce  don  vosd.  prédécesseurs  ont  heu  sy 
bonne  reputacion  entre  tous  les  aultres  des  pays  de  mon 
très  cher  et  très  ame  fils  le  duc  que  quant  mon  dit  fils 
sera  de  âge  quil  puisse  cognoistrc  vos  bons  services  et 
fidélité  Et  quant  aussy  le  ferons  come  le  tenons  scure- 

(1)  Procureur  de  la  ville. 


222 

ment  et  sans  doubte  vons  nous  trouverez  tousiours  déli- 
bérée de  fere  pour  vous  ce  que  nous  sera  possible,  nous 
avons  parle  plus  largement  aud.  glaude  Vallier  lequel 
vous  rapportera  nre  intencion  sur  cecy  Au  regard  de  la 
fortiffîcacion  nous  vous  prions  et  mandons  que  la  des- 
pesche  et  le  plus  tôt  que  fere  se  pourra  nous  avons  asses 
pourveu  contre  tous  ceulx  qui  estoient  résistons  faictes 
exécuter  nos  lettres  contre  tous  sans  nul  exception  Et  se 
aucun  contredit  signifies  le  nous  par  nom  et  nous  y 
pourvoyrons  en  manière  quil  cognoystra  quil  na  pas  fait 
son  devoir.  Au  regard  des  gens  deglise  nous  leur  rescu- 
pérons  ?  Et  ce  p.  cestes  (fois)  ne  font  leur  devoir  nous  y 
pourvoyrons  p  manière  quils  cognoistront  quils  ne  sont 
pas  bien  ad  vises  ne  ceulx  quils  doivent  estre  et  sy  feront 
leur  devoir,  nre  sgr  cliers  et  bien  âmes  vous  ait  en  su  ste 
garde  Escript  a  Mont  eraud  (1)  le  xxix  jour  de  Juing 

[1476]. 

YoLANT  et  au  bas  Monyer. 

XXXIII 

La  Ducliessc  remercie  le  cominaudcur  de  Saint- 
Michel,  président  du  conseil  résideiit,  le  révérend 
prieiu"  de  S*-Antoine  et  Amcd  Am])er  (2)  de  la 
peine  qu'ils  prennent  pour  son  cas  (sa  délivrance), 
malgré  les  menaces  que  ses  ennemis  leur  adres- 
sent. 

(1)  Il  semble  que  la  dudiosse  a  été  détenue  quelques  jours 
à  Mont  Eraud  (Moiitereau?)  avant  d'être  renfermée  au  châ- 
teau do  Rouvres. 

(2)  Nous  n'avons  pas  retrouvé  ce  nom  dans  les  comptes  des 
syndics.  Quant  aux  deux  autres  et  à  Boni  face  de  Lazc  ou  de 
Laezio,  nous  allons  voir  ce  que  leurs  missions  coûtèrent  à  la 
ville. 


223 

A  Révérend  :  noz  très  chers  et  bien  amez  conseillers 
et  commandeur  de  Sainct  Michel  et  amed  Amber  envoyés 
par  nre  ville  de  Chambery  et  chcun  deulx. 

(En  note,  d'une  écriture  du  temps  :  ibi  detinehatur 
lUus''^^  Dna  cum  duobusquefllijs  excepta  duci  nostro  a 
duce  hiœgondie). 

Révérend.  Chers  et  bien  amez  conseillers  par  le  rap- 
port de  nre  cher  et  bien  ame  boniface  de  lase  avons  sceu 
la  dilecte  vre  peyne  et  travail  quaves  prins  et  prenes  po'^' 
la  poursuyte  de  nre  cas.  dont  ne  vous  pourrions  a  suffi- 
sence  mercier.  Et  combien  que  par  nos  adversaires  de 
par  delà  en  ayes  a  cause  de  noz  malveulliances  par 
plusieurs  menasses.  Neantmoyns  vous  prions  très  acer- 
tes  que  pourtant  ne  laisses  de  continuer  et  persévérer 
pour  diligenter  de  plus  en  plus  nre  d.  cas  ainsy  quil 
nous  est  bon  besoing  sy  quen  avons  en  vous  parfaicte 
confiance  A  divertissence  que  nous  experons  bien  avoir 
des  bonnes  nouvelles  lesquelles  heues  vous  signiffierons 
incontinent  Et  par  temps  et  lieu  cognoistrez  envers  vous 
les  services  que  nous  aurons  receuz  de  vos  en  ce  temps 
de  tribulacion.  Ainsy  quavons  plus  a  plain  commis 
vous  dire  aud.  boniface,  lequel  crées  come  nous  mesme. 
priant  nre  sgr  que  révérend  très  chers  et  bien  amez 
conseillers  ait  en  sa  digne  garde.  E script  à  Rouvres 
lexxvije  jour  de  septembre  [1476]. 

YoLANT  et  au  bas  Rocherii. 

Nous  avons  dit  que  la  ville  de  Chambery  se 
montra  fidèle  à  Yolande.  Voici  les  divers  mes- 
sagers qu'elle  lui  adressa  alors. 

Le  30  juin,  elle  lui  dépêche  Galvaiid  Piochcti, 
doctem"  es  lois,  pro  certis  ardais  neffociin. 


224 

Le  12  juillet,  Jean  Dompnier,  docteur  es  lois,  et 
Léonard  doit  Gourt,  lui  sont  envoyés  â  Gex. 

Le  l'""  août,  l'on  a  appris  à  Cliambéry  l'enlève- 
ment de  la  duchesse  par  Olivier  de  la  Marche  ; 
aussitôt  on  mande  auprès  d'elle,  ad  partes  Bur- 
guridie,  Boniface  de  Laczio.  Il  met  onze  jours 
pour  faire  son  voyage,  aller  et  retour. 

«  Item  libraverunt ,  disent  les  comptes  des 
((  syndics,  nobili  Bonifacio  de  Lazcio  destinato 
«  parte  dicte  communitatis  ad  illustrissimam 
«  dominam  nostram  duchissam  ad  partes  Bur- 
«  gondie  (ad  ipsam  visitando  ex  ordinatione  super 
«  hoc  facta  die  prima  Augusti) ,  ad  cjue  vacavit 
«  cum  duobus  equis  spatio  undecim  dierum  tam 
«  eundo,  stando,  cjuam  redeunclo  ratione  septem 
((  denariorum  grossorum  pro  persona  et  ecjuo  et 
((  die  qualibet,  que  sunt  simul.  xii  fl.  x  d.  g. 
((  pro  locagioef|uorum.  ii  fl.  ix  d.  g. 

Le  11  août  au  soir  ou  le  12,  Boniface  put 
rendre  compte  de  sa  mission.  Sans  doute,  la  Du- 
chesse l'avait  chargé  de  demander  à  la  ville  d'in- 
plorer  en  sa  faveur  le  concours  de  son  frère.  La 
ville  s'y  décide  immédiatement,  et  le  14  août  elle 
envoie  à  Louis  XI  rev'*  père  en  Christ,  le  prieur 
de  S*^  Antoine,  avec  Philippe  Chcvrier  (1),  Jean 
Malet  et   Antoine  Royal. 

Les  ambassadeurs  ont  à  se  rendre  â  Tours ,  à 

(1)  Il  sera  encore  envoyé  en  Piémont,  au  mois  de  novem- 
Vjro  1178,  époque  à  Inquelle  la  ville  fait  eélébror  un  se^^"ice 
funèbre  pour  la  duchesse  délunte. 


225 

Rouvres  et  auprès  du  duc  de  Bourgogne,  aussi 
leur  voyage  est-il  long  ;  il  dure  39  jours,  ii  compter 
du  16  août. 

«  Libraverunt  die  14^  Augusti  (1476)  ex  ordi- 
«  natione  facta  in  magno  reffectorio  fratrum  mi- 
((  norum  per  nobiles  et  burgenses  dicte  communi- 
«  tatis  ambaxiatam  ad  serenissimum  regem  Fran- 
«  cie,  ill.  dominam  nostrara  ducliissam  sabaudio 
«  et  ducem  Burgundie  cuni  licteris  credencie  et 
((  informationibus  ad  requirendum  festim  expe- 
«  ditionem  ad  patriam  sabaudie  ipsius  domine 
«  nostre  que  occupabatur  armis  per  armigeros 
«  prefati  domini  ducis  Burgondie  (s?c).  » 

La  Duchesse  est  délivrée  et  arrive  auprès  de 
Louis  XI;  alors,  nouvelle  ambassade  et  plus  solen- 
nelle encore.  Elle  est  composée  du  prieur  de  S*- 
Antoine,  avec  6  chevaux  et  5  personnes;  du  Pré- 
sident du  Conseil  résident  avec  5  chevaux  et  4 
personnes,  de  Jean  Millet  avec  3  chevaux  et  2  per- 
sonnes, de  Boniface  de  Lazcio  avec  2  chevaux  et  1 
personne  et  d'Antoine  INIaitre  avec  2  chevaux  et  1 
personne  ;  le  total  des  18  personnes  et  18  montures 
coûta  â  la  ville  320  florins.  L'ambassade  fut  de 
retour  â  Chambéry  le  1"'  décembre. 

Signalons  encore  deux  députations  envoyées 
par  la  ville  de  Chambéry  auprès  de  la  duchesse  : 
celle  de  Boniface  de  Lazcio  qui,  le  25  avril  1477, 
va  à  Annecy  où  Yolande  s'était  rendue  pour  l'ap- 
pointeinent  avec  les  Allemands  (Suisses)^  et  celle 
de  Pierre  Carrion,  capitaine  de  ville,  en  1478. 


226 

Lettre  de  Charles  P''  (1482-1490). 

Le  duc  recommande  aux  syndics  de  Chambéry 
de  convoquer  les  chanoines  du  chapitre  de  la  S'® 
Chapelle  et  aultres  aux  processions,  si  nombreuses 
alors,  et  pour  lesquelles  la  ^^ille  payait  chaque  an- 
née de  grosses  notes  chez  le  fournisseur  des  torches 
de  cire  que  les  syndics  y  portaient.  Les  aultres 
sont  la  suite  du  chapitre  :  sa  chapelle,  itmocents 
ou  enfants  de  chœur,  1)edeaux,  etc.  Le  prince 
n'indique  pas  la  place  que  le  chapitre  devra  occu- 
per; il  prévoit  que  celui-ci  n'obtiendra  pas,  sans 
lutte,  la  prééminence. 

Le  duc  de  Savoye 

Chers  bien  amez  et  feaulx.  Nous  avons  sceu  que  sou- 
ventes  foys  aves  fait  fere  ])rocessions  générales  et  parti- 
culières pour  la  paix  et  le  bien  publique.  Et  aussy  pour 
la  préservation  et  la  prospérité  de  nostre  estât.  De  quoy 
vous  scavous  très  bon  gre.  En  lesquelles  naves  point 
évoques  sellon  quavons  entendu  les  chanoines  et  aultres 
de  nre  chapelle  collégiale  de  Chambéry  dont  sommes 
esmerveiUes.  Si  vous  mandons  que  en  toutes  les  proces- 
sions que  désormais  fere  les  evoquies  et  les  y  faictes 
venir  en  leur  lieu  et  place  deue  en  observant  leur  pré- 
rogative preheminences  et  privilèges,  car  tel  est  nre 
vouloir.  Et  si  par  aventure  esdites  processions  a  point  de 
difficulté  et  defïense  entre  les  ecclésiastiques  le  nous 
rescripves  affin  que  puissions  pourvoir  de  remède  opor- 
tune  et  a  dieu  Escript  à  Savillian  le  no  jour  de  juing. 
Signé  :  Chaule  ;  et  plus  bas  Lestelley. 


99 


/ 


Lettres  de  Philippe  de  Savoie, 
COMTE  de  Baugé. 

Nous  rencontrons  d'abord  deux  très  courtes  let- 
tres en  latin  datées  de  Tlionon  le  14  janvier,  sans 
millésime.  La  façon  pressante  dont  le  comte  de 
Baugé  y  invite  les  syndics  de  Cliambéry  à  se  ren- 
dre à  Genève  auprès  de  lui,  le  28  du  même  mois, 
nous  fait  croire  qu'elles  sont  de  1462,  ou,  sur- 
tout, de  1463.  On  sait  qu'en  octobre  1462,  Philippe 
réussit  à  s'emparer  du  chancelier  Jacques  de  Val- 
pergue  qu'il  fit  juger  à  Morges  par  des  hommes  de 
loi  du  pays  qui  le  condamnèrent  à  mort.  Valper- 
gue  fut  jeté  au  lac;  d'autres  de  ses  parents  et  amis 
furent  tués  aussi,  ou  durement  rançonnés.  Le  duc 
Louis  voulut  se  venger  du  meurtre  du  chancelier 
et  eut  recours  à  Louis  XL  Philippe,  s'étant  rendu 
en  France  au  printemps  de  1463,  fut  arrêté  à 
Vierzon  (1)  et  resta  détenu  au  château  de  Loches 
pendant  trois  ans  environ. 

Avant  l'expédition  contre  Valpergue  et  les  Cy- 
priotes à  Tlionon,  le  comte  de  Baugè  avait  cherché 
â  nouer  amitié  avec  la  Ville  de  Cliambéry.  Nous 
relevons,  en  effet,  dans  le  Comptes  des  syndics 
qu'en  août  1462,  elle  avait  député  Claude  Vcdter 

(1)  Philippe  fut  arrêté  le  12  avril  1463,  suivant  les  uns  ; 
1464,  suivant  d'autres.  Cette  divergence  tient  peut-être  à  ce 
qu'en  France  l'année  commençait  à  Pâques  tandis  qu'on 
Savoie  elle  commençait  à  Noël. 


228 

auprès  de  Philippe,  â  Genève,  en  même  temps 
qu'elle  envoyait  une  ambassade  au  duc  Louis. 

Le  20  septembre  une  nouvelle  députation  se 
rendit  dans  cette  ville  auprès  du  duc.  Parmi  les 
délégués  se  trouvait  l'avocat  de  la  Ville  qui  eut,  le 
23  ou  le  24,  une  entrevue  secrète  avec  un  émis- 
saire de  Philippe  :  «  Pro  duobus  pastis  quos 
«  huic  dominus  advocatus  cum  ipsis  ambaxiatori- 
«  bus  uno  alio  quem  huic  Johannes  Amadulphi 
«  qui  veniebat  a  loco  ubi  erat  dominus  Philippus 
«  de  Sabaudia  (1),  qui  venit  ad  conferendum  cum 
«  ambaxiatoribus  (sic)  ».  En  janvier  14G3,  Phi- 
lippe qui  s'était  aperçu  de  la  colère  de  son  père 
cherchait  sans  doute  quelque  combinaison  pour  y 
échapper  et  c'est,  vraisemblablement,  dans  le  but 
d'obtenir  leur  aide,  qu'il  appelait  les  syndics  de 
Chambéry  auprès  de  lui  (2). 

(1)  Philippe  était  à  Romont.  Voir  la  RibelUone  ili  Pl- 
lippo  Seiu-a  terra,  publiée  par  M.  E.  Bollati,  dans  le  tome 
XVI  des  Miscellanea  cli  storia  patriu,  p.  487.  C'est  une 
chronique  française  fort  curieuse  de  la  révolte  de  Philippe. 

(2)  En  1467,  la  ville  de  Chambéry  offrit  à  Philippe  en 
don  de  joyeuse  arrivée  six  vases  d'argent  pesant  12  marcs  et 
2  onces  et  demie;  le  marc  valant  10  florins. 


229 
I 

Lettre  DE  CRÉANCK  a  Claude  du  Saix  (1). 
Dilectis  nostris  sinclicis  ville  Cliaraberiaci. 

Cornes  Bagiaci 

Sainte  premissa  quedani  comisimus  dileclo  consilia- 
rio  noslro  Glaudio  de  Saxo  vobis  reffei-enda  iiostra  parte 
Eius  relalionibus  credere  velitis  fiducialiler  tanquani 
nobis  Valete   Scriptum  Tliononij  die  xviiij  Januarij. 

Signé  au  bas  Dyvoxa  (2), 

II. 

Aux  mêmes. 
Cornes  Bagiaci 

Salule  premissa  niandamus  vobis  rogando  quantum 
plus  possumus  expresse  qts  (quatenus)  die  vigesima  oc- 
tava  mcnsis  liuius  Januarij  ad  nos  apud  gebennas  in- 
fallibiliter  intersitis  quedam  audituri  jjer  nos  vobis  ex- 
ponenda  nobis  mandata  p.  illustrissimum  dnum  meum 
metuendissimum  vobis  exponeuda.  Nec  defficere  veli- 
tis quomodolibet  in  preraissis  Valete  Scriptum  Tliononij 
die  xinj  Januarij. 

(Pas  de  signature.  L'écriture  est  celle  du 
secrétaire  à!  Yvonne). 

(1)  Claude  du  Saix  avait  été  maître  d'hôtel  d'Ainédée  VIII  ; 
Jean  du  Saix  partagea  à  Loches  la  captivité  de  Pliilippe. 

(2)  Les  à'Yi-onnc,  de  Chambèry,  ùtaiout  appelés  aussi  du 
Bourrjet. 


230 

III. 

Donation  d'une  maison  a  la  villic 
DK  Chambéry. 

Cette  troisième  lettre  de  Philippe-Monsieur, 
n'a  pas  de  millésime  non  plus;  mais  il  est  facile  de 
le  ti'ouver,  car  les  archives  de  Chambéry  contien- 
nent l'original  de  l'acte  authentique  qui  fut  passé, 
quatre  jours  après,  le  7  septembre  1491,  pour  ré- 
gulariser la  donation  contenue  dans  la  lettre  (1). 
La  maison  était  celle  que  le  comte  de  la  Chambre 
possédait  à  Cliam  béry  et  qui  avait  été  confisquée 
avec  ses  autres  biens  après  la  défaite  que  Pliilippe 
lui  avait  infligée  à  Lancy,  près  de  Genève. 

A  noz  t  cliiers  et  bien  aiiiez  les  sindiques  et  conseillers 
de  Chambéry. 

Chiers  et  bien  âmes  le  clavaire  (greffier)  présent  por- 
teur a  este  ycy  qui  ma  requis  de  vre  part  q  je  vous  vou- 
lusse faire  don  de  la  maison  du  seigneur  de  la  chambre 
estant  a  Chambéry  pour  vous  aider  tant  a  tenir  vre  conseil 
loger  vre  artillerie  et  servir  a  vos  affaires  Et  pour  ce  que 
je  vous  ai  trouve  bons  et  loyaulx  subgets  et  debvoues  de 
vous  acc|uiter  et  rendre  vre  devoir  Je  vous  octroyé  et  donne 
lad  maison  VA  quant  bien  me  requerreries  de  plus  grant 
chose  cognoissant  vre  bon  vouloir  vous  deves  estre  asseu- 
res  quil  ne  vous  seroyt  pas  reffuse  Comme  pr  nre  sg^'  qui 
vous  ayt  t.  chiers  et  bien  âmes  en  sa  saincte  garde  Escript 
a  la  chambre  (en  Maurienne)  le  ni^  jour  de  septembre. 

Le  conte  de  beugie  lieuten  gnal  et  gouverneur  de  Savoie 
PiuL  DE  Savoie  ;  et  au  bas  Sauvage. 

(1)  Archives  municii^ales.  L'acte  est  signé  par  Plhlippe 
Clievrier,  devenu  président  de  Savoie,  etc. 


231 

Lettre  de  Philibert  II  le  Beau. 

Le  duc  convoque  les  Etats  généraux  à  Genè\'e 
pour  le  31  juillet. 

Cette  lettre  n'a  pas  de  millésime.  II  est  possible 
qu'elle  soit  de  1498.  Cette  année-là,  et  le  19  mars, 
Pliilil^ert  II  avait  donné  un  tournoi  à  Genève. 
Nous  n'avons  pas  ti'ouvé,  dans  le  grand  ouvrage 
de  M.  Bollati  de  St-Pierre,  d'Etats  généraux  te- 
nus à  Genève  le  31  juillet. 

A  nos  chers  bien  âmes  et  feaulx  les  sindiques  bour- 
geois et  habitans  de  Chamljéry 

Le  duc  de  Savoie 
Cliers  bien  âmes  et  feaulx  Pour  aucunes  choses  qui 
présentement  nous  occurrent  touchent  grandement  a  la 
préservation  de  nos  estats  et  pays  avons  ordonne  das- 
sembler  les  gens  des  estats  de  ce  pays  de  Savoye  en  ceste 
ville  au  dernier  jour  du  prochain  moys  de  Juillet  pour 
avoir  leur  advis  ayde  et  conseil  si  vous  prions  et  man- 
dons que  y  veuillez  envoyer  au  dit  jour  ung  ou  deux  de 
vous  pour  ouyr  conseller  et  conclure  sur  ce  que  lors  de 
nre  ])art  sera  propose  A  quoy  ne  faictes  faulte.  Et  a  dieu 
soyez  Escript  a  Genève  le  xxi  Juing 

Signé  Philibert;  et  au  bas  Buctet. 

La  signature  du  duc  est  à  [)cu  près  illisible; 
mais  elle  est  semblable  au  fac-similé  publié  par 
M.  de  Quinsonnas,  dans  Matériaux  pour  servir 
à  l'histoire  de  Marguerite  d'Autriche,  tome  III, 
planche  II;  c'est  donc  bien  celle  de  Philibert  II. 


232 

Lettres  du  Duc  Charles  111. 

L'une  de  ces  deux  lettres,  étant  adressée  au 
seigneur  de  Dérée,  président  du  Conseil  résident, 
les  deux  pièces  s'emplacent  de  1513  à  1528,  époque 
durant  laquelle  Louis  Dérée  exerça  cette  fonction. 

Le  Saint-Suaire  était  alors  déposé  à  la  Chapelle 
du  Château.  Nos  lettres  prouvent  que  le  souverain 
emportait  dans  ses  voyages  les  clés  du  meuble  (jui 
renfermait  la  reli(|ue.  La  fête  du  Saint-Suaire 
étant  proche,  le  Conseil  de  ville  délègue  l'un  des 
syndics  pour  aller  les  demander  au  duc,  et  celui- 
ci  les  fait  porter  par  son  aumônier  au  président  de 
Dérée.  Il  a  soin  de  charger  la  ville  de  défrayer  le 
messager  qu'il  lui  envoie. 

Les  lettres  sont  écrites  d'Annec^'  où  le  duc 
s'était  rendu  peut-être  afin  d'éviter  la  peste  (jui 
sévissait  à  Chambéry. 

L 

Le  duc  de  Savoye 

Très  chers  bien  amez  et  feaulx  nous  a\'ons  reccu  vro 
Ire  par  le  sinclique  pnt  porteur  et  pour  ce  que  nre  iuleii- 
tion  est  se  doive  monstrer  le  Sainct  Suayre  le  jour  de  sa 
teste  Et  que  a  ceste  cause  envoyrons  Rf^  nre  haulmosnier 
labbe  de  Cavor  qui  portera  les  clefs  vous  prions  donner 
ordre  sur  les  vivres  et  demeurant  suivant  vre  bonne 
coustuiue  de  sorte  que  inconvénient  ny  advienne  Et 
vous  nous  feres  plaisir  vous  disant  adieu  très  chers  bien 
amez  et  feaulx  que  vous  ait  en  sa  garde,  dannessy  ce 
xxvn  jour  davril. 

Signé  Charles  ;  et  plus  bas  Roquier. 


233 

Suscription  :  a  nos  très  chers  bien  amez  et  feaulx  les 
scindiques  hommes  et  communauté  de  Chambery.  — 
Petit  sceau  sur  hostie  ;  écusson  avec  la  croix  de  Savoie 
surmonté  d'une  couronne  ducale. 

II. 

Le  duc  de  Savoie 

Très  cher  bien  ame  et  féal  conseiller  nous  avons  receu 
vre  lettre  que  la  communauté  de  Chambery  nous  at 
envoyé  par  km  des  scindiques  dicelle  put  porteur  |)our 
scavoir  nre  intention  de  moustrer  le  Saiuct  Suayre  le 
jour  de  sa  feste  Et  pour  ce  que  comme  leur  escripvons 
nre  intention  est  telle  se  doit  monstrer  le  dit  jour  pour  ce 
quoy  envoyrons  R'^'  nre  haulmosnier  labbe  de  ca^'or  qui 
portera  les  clefs  A  ceste  cause  vous  jurions  faire  venir  les 
sindiques  et  principaulx  conseillers  de  la  ville  pdevant 
vous  pour  donner  ordre  sur  le  tout  tel  que  vous  verres 
estre  nécessaire  de  sorte  que  nul  inconvénient  de  peste 
ny  aultre  y  advienne.  Et  vous  nous  feres  plaisir  vous 
disant  a  dieu  très  cher  bien  ame  et  féal  conseiller  que 
vous  ait  en  sa  garde  de  Annessy  le  xxvn  davril. 

Charles  ;  et  plus  l)as  Roquier. 

Suscription  :  A  nre  très  cher  bien  ame  et  féal  conseil- 
ler président  eu  Savoye  le  s^'  de  Deree.  (Il  ny  a  pan  de 
miUcHinic). 


234 

RELATION   DE  L'AFFAIRE  D'APREMONT-LA  BUSSIÈRE, 
tirée  des  archives  de  Grenoble  (1). 

I.  De  obsidione  Montis  Meliani  et  capcione  Dorrô^ 
Sabaudie  ducisfactaper  ejus  fratres.  —  Anno  Do- 
mini  M''  IIIJo  LXXJmo  a  Nativitate  sumpto  et  de  mense 
jullii,  illustris  et  magnificus  dom^  Philippus  de  Sabau- 
dia ,  dominiis  Bressie ,  associatus  multis  Burgondis , 
Alamanis  et  Sabaudiensibus,  vi  armorum  obsidionem 
firmavit  ante  Montem  Melianum,  ubi  se  retraxerat  se- 
renissimus  dom''  (Amédée  IX)  dux  Sabaudie,  ejus  fra- 
ter,  et  illustrissima  dom^  Yolanda  de  Francia,  duchissa 
ejus  uxor,  et  eorum  liberi,  et  taliler  ipsos  terruit  quod 
se  reddideruntetfuit  captuni  castrum  cum  villa  predicta 
Montis  Meliani  ;  dictas  dom.  dux  fuit  translatus  et  cap- 
tivatus  ad  voluntateni  et  beneplacitum  dicti  domini 
Breyssie,  et  per  diversa  loca  ducatus  Sabaudie  ductus. 

II.  De  decessu  dom)  principia  Pedemoniis. 
L'annaliste  y  rapporte  la  mort  de  Cliarles  fils  aine 

d' Amédée  IX,  à  Orléans. 

III.  De  capcione  dom^  duchisse  Sabaudie  capiicate 
in  castra  Asperimontis.  —  Dictas  vero  dom.  conies 
Comenarum  (de  Comenges),  volons  exequi  precep- 
tum  regium  sibi  factam,  se  transtulit  ad  hanc  patriam 
Dalphinatus  et,  congregato  toto  exercitu  armatorum  pos- 

(1)  Nous  croyons  utile  de  j^ublior  ici  cette  relation  peu 
connue  que  nous  avons  extraite  de  Clioix  de  docrimcnts 
hisioriquci  siii'  Ir  Ddiip/iiiic,  par  l'abbé  C.-U.-J.  Chevalier, 
Lyon,  Auguste  lîruii,  I.STI,  p.  ;J92  et  5.  (Ce  précieux  ou- 
vrage est  tiré  (lu  t.  \\  (le  la  3'  série  du  Bulletin  de  la  So- 
ctcté  (le  s(atisti'/i/c  i\o  l'Isère.) 


235 

sibili,  accessit  apucl  Buxeriam,  ubi  jam  certa  pars  ar- 
mate  aderat  sub  conductu  mag^-i  domini  Castri  Novi, 
marescalli  dicti  Dalphioatus  ;  qui  una  cum  domo  epis- 
copo  Gebennensi  (Jean-Louis  de  Savoie),  qui  cum  dicto 
dom.  comité  venerat,  accesserunt  ad  castrum  Asperi- 
montis,  ubi  dicta  dom.  ducliissa  Sabaudie  et  sui  liberi 
f uerant  repositi  et  captivati  (1).  Quibus  ibidem  applicatis 
circa  mediam  noctem,  aliquo  forte  (2)  priori  tractatu 
hahito  cum  custodibus  dicti  castri,  ipsum  castrum  fuit 
in  manibus  dicti  dom.  comitis  Comenarumtraditum  ; 
qui  eum  custodiendum  commisit  dom"  Francisco  de 
Viennesio,  militi,  et  ipsa  dom.  duchissa  cum  fassibus 
tota  nocte  fuit  ducta  lionorifRce,  cum  dictis  suis  liberis, 
dominabus  et  domicellis  sue  domus,  usque  ad  villam 
Buxerie  ubi  applicuerunt  circa  solis  ortum. 

IV.  Qualiter  dom^  duchissa  intravit  honoriffice  ci- 
vitatem  Gracionopolis.  —  In  crastinum  vero  dicta  dom. 
duchissa,  associata  dictis  dnis  comité  Comenarun,  epis- 
copo  Gebennensi,  domino  Castri  Novi  et  aliis  magnati- 
bus  et  nobilibus  dicti  Dalphinatus,  venit  ad  hanc  civi- 
latem  Gracionopolis,  ubi  fuit  recepta  honorifice  :  sicut 
factum  fuit  prefato  domino  nostro  régi,  tune  dalphino, 
quando  primo  eandem  civitatem  intravit  ;  que  fuit  bos- 
pitata  cum  statu  suo  in  domo  thesaurarie  dalphinalis, 
ubi  mansit  per  spatium  unius  mensis  vel  circa. 

(1)  Erreur  de  l'analyste.  La  dueliesse  s'était  réfugiée  elle- 
même  à  Apremont. 

(2)  Au  lieu  Ae  forte  l'on  aurait  pu  écrire  ccrtc.  Ceci  con- 
firme nettement  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut  de  l'accord 
entre  Yolande  et  le  comte  de  Conienges.  Elle  le  reçut,  jion 
en  ennemi,  mais  comme  un  libérateur. 


236 

V.  De  obsicUone  Jîrniata  ante  villam  Chamheviaci. 
—  Qua  doin'>  duchissa  in  ipsa  civilate  Gracionopolis, 
exislente,  prefatus  dominus  noster  rex  in  succursum 
siiuni  niandavit  certos  capitaneos  cum  magna  comiti va 
armatorum,  videl.  dominum  Crusseolij  capitaneum  cen- 
luni  lancearura,  dom"'  Rufïetum,  senescallum  Belli 
Cadri,  capitaneum  IIU™  francorum  arclieriorum ;  item 
doni''  Acquitanie  dux  (Charles,  duc  de  Guyenne),  frater 
dicte  dom.  duchisse,  pariter  mandavit  in  ejus  succur- 
smn  dominum  de  Corton  necnon  senescallos  Armagniaci 
et  de  Agenneys  cum  centum  et  quinquagenta  lanceis. 
Qui  omnes  transitum  fecerunt  per  liane  civitatem  Gra- 
cionopolis et,  una  cum  dictis  dnis  comité  Comenarum, 
e])iscopo  Gebennensi  et  domino  Castri  Novi,  marescallo 
Dalphinatus,  arrociaverunt  prefatam  dom.  duchissam 
cum  suis  liberis  et  eorum  statu  usque  ad  dictum  cas- 
trum  Asperimontis;  et  tandem  totus  exercitus  armato- 
rum predict.,  circa  ]^rincipium  mensis  augusti  anno 
])redicto,  obsidionem  firmaverunt  ante  villam  Chambe- 
riaci,  \\h\  circa  par  octo  dies  steterunt  :  in  quo  loco 
Chamberiaci  erant  in  garnisione  inlrusi  dominus  de 
Romon  (Jacques),  frater  dicti  dominiBressiefP7u7/)jpejj 
necnon  dominus  du  Lau,  cum  magna  quanlitate  Ala- 
manorum. 

VI.  Qualiter  iotus  exercitus  intravit  villam  Moniis 
Meliani.  —  Paulo  post  dictes  octo  dies  dicti  dom.  comes 
Comenarum  et  alii  capitanei  et  armigeri  prefati,  liabcn- 
tes  ut  diccl)atur  super  hoc  spéciale  mandatum  a  prel'alo 
domino  nostro  rege,  (|ui  nolebat  quod  terre  suorum  nepo- 
tum  destruerentur,  se  retraxerunt  in  foresta  Sancti  Geo- 
rii  (St-Jeoire)  ad  unan  leucam  prope  Chamberiacum, 
ubi  steterunt  circa   per  alios  octo  dies  ;  et  po^niodum 


237 

iverunt  et  se  hospitaverunt  infra  villam  Monlis  Meliaiii, 
ubi  steterunt  circa  per  quindecim  clies  et  donec  castruni 
dicti  loci  fuit  redditum  obediencie  dicte  dom.  duchisse, 
mediante  certo  tractatu  pacis  facto  inler  dictam  dom. 
duchissam  etprefatum  dominum  Breyssie  :  quo  tractatu 
mediante  dictus  dom.  dux  Sabaudie  fuit  relaxatus  et  in 
suo  libero  arbitrio  positus,  et  ipsa  dom.  duchissafuit 
reintegrata  in  possessione  regiminis  dicti  ducatus  Sa- 
baudie, de  consensu  prefati  domini  nostri  régis;  que 
tandem  reccssit  ad  principatum  Pedemontis,  ubi  resi- 
denciam  fecit  spatio  duorum  annorum  continuorum. 


238 


SYNDICS   DE  CHAMBÈRY,   DE    1459  A    1505. 

1459  -  1460.  —  Claude  Testi. 

1461.       —        Claude  Robert. 

1460-1461.  —  Maurice  Candie  ;  Antoine  Rapié. 

1461  - 1462.  —  Pierre  Carion  ;  Guigues  d'Andace. 

1462-1465.  —  Claude  de  Verel  ;  Jelian  de  Charan- 

sonnay. 
1465  -  1466.  —  Vincent  Oddinet  ;  Antoine  Oddinet. 
1466-1468. —  Pierre  Mareschal  ;  Claude  Veronèse. 
1468-1469. —  Antoine  Maczonet,  docteur  es  lois  ; 

Pierre  de  Verel,  alias  Brùlefer. 
1469-1470.  —  Pierre  Castellan;  Claude  Garrel. 
1470-1471.  —  Pierre  Castellan  ;  Jean  de  Clairvaux. 

1471  -  1472.  —  Jacques  Vilard  ;    Guignes  d'Andace. 

Après  la  mort  de  Vilard ,  Jean  de 
Clairvaux. 

1472  - 1474.  —  Jean  de  Clairvaux  ;  Guignes  d'Andace. 

1474  - 1475.  —  Lambert  Oddinet  ;  Jelian  de  Leschaux 

(De  Calcibus). 

1475  - 1476.  —  Antoine  Mietre  ;  Gallois  Jacquemard. 

1476  - 1477.  —  Michel  Maczon  ;  Jelian  de  Truc. 
1477-1478.  —  Peronet  Emeric;  Pierre  Lomet. 
1478-1479.  —  Pierre  Verel;  Claude  Honoilier. 

1480.  —  Antoine  d'Andace;  Georges  de  Pradel. 

1481 .  —  C  lande  Perlet  ;  P  ierre  de  Verel . 

1482.  —  Jean  de  Clairvaux  ;  Galliac  Gruet. 

1483.  —  Guigues  Bauderet  ;   Gallois    Jacque- 

mard. 

1484.  —        Claude  Garrel  ;  Pierre  Brùlefer. 
1485-1486.  —  Jacques  Lambert;  Etienne  Camellin. 

1487.  —         Philippe  Allegret  ;  Antoine  Janin. 

1488.  —        Jean  Lestelley;  Claude  Honoflier. 


239 

1489.      —        Martin  de  Sutriac;  Benoît  Lancri. 
1490-1491.  —  Antoine  de  Belletrucbe  ,  seigneur  de 
Gerbaix;  Georges  Anterni. 

1492.  —        Etienne  Camellin;  Jean  Ginod. 

1493.  _         Pierre  Lambert;  Claude  Paquelet. 

1494.  —        Jean  de  Lestelley  ;  id. 

1495.  —        Jean  de  Leschaux;  Jean  d'Yvonne. 
4496.       —         Pierre  Salteur,  docteur  en  médecine; 

'Antoine  de  Trêve,  alias  Janin. 

1497.  —  Pierre  Tenand;  Antoine  de  Trêve. 

1498.  —  Ponet  Emeric;  Antoine  de  Trêve, 

1499.  —  Pierre  de  Feysigny;  Antoine  de  Trêve. 

1500.  —  Etienne  Canielin  ;  Pierre  Dieulefils, 

1501.  —  Etienne  Camelin  ;  Louis  Carrion. 

1502.  —  François  Mercier,  docteur  es  droits; 

Pierre  Millanês. 

1503.  _        Etienne  Camellin  ;  Antoine  de  Trêve. 
1504  - 1505.  —  Aymon  Gringalet,  docteur  es  droits  ; 

Ginet  de  Rognas. 


240 

LES   FILIGRANES. 


Les  lettres  qui  précèdent  sont  toutes  écrites  sur  du 
papier  de  chiffons  dont  l'usage  à  la  Cour  de  France  re- 
montait à  Philippe  VI  de  Valois  (vers  1330).  Le  papier 
fut  sans  doute  employé  à  la  Cour  de  Savoie  à  la  même 
époque  ,  peut-être  même  un  peu  auparavant  à  cause  du 
voisinage  de  l'Italie  où  les  battoirs  de  papiers  étaient  déjà 
assez  nombreux  au  commencement  duxive  siècle  (1). 

(1)  Il  s'agit  de  l'iisdfjc  cota-an  t.  En  réalité,  le  papier  de 
chiff'e  ou  de  chiiïons  est  employé  dans  nos  pays  depuis  le 
xi'  siècle.  On  consultera  avec  fruit,  à  ce  sujet,  l'étude  de 
M.  C.-M.  Briquet,  de  Genève  :  Recherches  sw  les  premiers 
papiers  emplor/ès  e/i  Occident  et  en  Orient  du  x"  au  xiv' 
siècle^  Paris,  1886;  dans  le  tome  XLVI  des  Mémoires  de  la 
Société  des  Antiquaires  de  France.  Le  savant  auteur  jm- 
bliera,  incessamment,  daiis  les  A  tti  délia  Società  ligure  cli 
Storia  pcdria,  un  nouveau  Mémoire  intitulé  :  Papiers  et 
Jlligranes  des  Archives  de  Gênes  —  11.54  à  1700— avec 
593  dessins  de  filigranes. 

MM.  Midoux  et  Matton  ont  publié  chez  Dumoulin  à  Paris, 
en  1868,  une  excellente  Etude  sur  les  ^filigranes  desjjapiers 
emplogès  en  France  aux  xiv'  et  xv°  siècles.  Elle  contient 
environ  1,800  dessins.  Voir  aussi:  au  Bulletin  archéologi- 
(jue  du  Comité  des  Travaux  historiques,  numéro  1  de  1888, 
un  article  de  M.  J.-M.  Richard  :  Filigranes  de  papiers  de 
la  première  moitié  du  xiv°  siècle,  —  avec  dessins;  —  Sa- 
muel Leigh  Sotheby,  Paper-marhs  in  t/te  earlg  hlock- 
hooks  of  the  NetJierlands  and  Germcuiy  (première  partie 
àePrincipia  tgpograph ira, ) ,hondrefi,  1858;  — enfin Jansen, 
Essai  sur  l'origine  de  la  gravure  en  bois  et  en  taille-douce; 
Paris,  1808,  2  volumes.  Les  filigranes  y  tioniiont  luie  ]Aaco 
importante. 


•      241 

Le  parchemin  n'eu  continua  pas  moins  à  servir  pour  les 
actes  aulientiques  et  pour  les  pièces  destinées  à  former 
titre.  Dans  notre  pays,  les  copies  et  les  extraits  des  actes 
publics  ne  commencent  à  être  écrits  sur  papier  que 
vers  1540;  l'usage  du  parchemin  est  même  prépondérant 
jusqu'en  1570. 

Les  fabricants  de  papier  ont,  dès  l'origine,  apposé 
leur  marque  sur  leurs  produits,  au  moyen  de  figures 
ou  dessins  appelés  filigranes  placés  dans  la  pâte,  et 
qui  apparaissent  plus  ou  moins  extérieurement.  Plu- 
sieurs de  nos  lettres  ont  un  filigrane  ;  un  plus  grand 
nombre  n'en  porte  pas^  parce  que  la  feuille  de  papier 
étant  coupée  en  divers  morceaux  la  marque  ne  se  rencon- 
trait que  sur  l'un  d'eux. 

Beaucoup  parmi  les  signes  les  plus  employés  de  nos 
jours  existaient  déjà  au  moyen  âge  et  au  xve  siècle  ,  le 
raisin  (c'est  platôt,  d'abord,  une  pormne  de  pin) ,  le 
potj  la  cloche,  etc. 

Les  syndics  avaient  été  établis  à  Chambéry  en  1330. 
En  1344,  leurs  employés  écrivent  les  détails  des  comptes 
sur  du  papier  ayant  pour  filigrane  un  dessin  ressem- 
blant vaguement  à  une  corme  d'abondance. 

Nous  rencontrons  ensuite  les  filigranes  suivants  :  en 
1374  :  trois  ronds  au  bout  de  trois  tiges  (branche  d'ar- 
bre avec  fruits'^)  autre  branche  d' arbre  avec  fruits  (c'est 
le  numéro  51,  de  l'article  de  M.  Richard)  ;  une  espèce 
de  casque  léger.  Plus  tard  ce  filigrane,  plus  accentué, 
se  rencontre  souvent.  En  1393,  un  cercle  traversé  par 
une  tige  surmontée  d'une  étoile  à  5  rais;  —  une  rosace 
à  5  branches  (papier  un  peu  grossier  J  j  une  dague  j 
1394,  rosace  à  6  branches  j\2Ql ,  grande  cloche j  1398, 
croix  de  Malte, 


242 

Au  xive  siècle,  le  iiligrane  qui  se  rencontre  le  plus 
souvent  est  la  rosace  à  6  branches. 

En  1403,  nous  trouvons,  sur  beau  papier,  des  ciseaux; 
1407,  une  roue  avec  ornements  à  la  circonférence;  1409, 
étoile  à  8  rais; — à  11  rais.  Une  patente  de  1412 
d'Amédée  VIII  aux  syndics  de  Chambéry  a  une  tète 
d'homme  sans  barbe,  coiffée  d'un  bonnet  (seul  exemplaire 
de  filigrane  à  tète  humaine,  dessin  bien  plus  correct  que 
celui  des  têtes  de  l'article  de  M.  R  ichard,  nos  g,  15  et  40); 
lAlA,  fleur  de  lys  héraldique;  1420^  un  cercle  surmonté 
d'une  croix,  lettres  gothiques  I.  P.  ;  1426,  2  cercles  con- 
centriques surmontés  d'une  croix  j  1427,  tète  de  bête  à 
cornes  avec  une  tige  ornée  au-dessus  de  la  tète  (nom- 
breux types  de  ce  genre  de  filigrane)  ;  fleur  de  lys  sur 
tige  contournée  (divers  types);  —  raisin;  espèce  de 
nœud  surmonté  d'une  croix  de  Malte  ;  une  main  ou- 
verte. 

1430,  1431,  1432,  1437;  \o\xe  feuille  d'arbre,  une 
roue;  un  raisin;  une  tète  de  vache  ;  un  chien;  une  main; 
une  feuille  de  trèfle  avec  tige  droite  ou  en  spirale  (  le 
papier  au  trèft'e  est  le  plus  grossier  de  tous);  1463,  ro- 
sace à  8 pans;  pot  ;  couronne;  balances  ;  dague  ;  1473, 
jmt  sans  anses  ;  1493,  1496,  tète  très  allongée  de  va- 
che; —  tète  plus  large;  un  cercle  ;  — feur  de  lys  ;\q\\ 
pot  avec  une  anse;  un  triangle;  une  her^se  à  labourer  ; 
un  cœur  ;  dessin  en  spirale  ;  raisin;  une  espèce  d''écu 
surmonté  d'une  croix  ornée;  trois  dessins  différents 
fort  confus.  Les  filigranes  à  la  fleur  de  lys  sont  en 
grand  nombre.  On  peut  en  conclure  que  Ton  se  fournis- 
sait volontiers  de  papier  en  France,  vraisemblablement 
en  Dau|)hiné. 

En  149(S,  grand  raisin  sur  papier  de  grand  format; 
IhQQ,  fleurs  de  lys,  triangle,  trèfe;  1504,  main,   mar- 


243 

teau,  raisin,  tvbjle,  quadrupède  ressemblant  à  une  chè- 
vre (à  jambes  courtes),  divers  dessins  rappelant  vague- 
ment une  ra^ae^^e  y  1505,  cœur  allongé  surmonté  d'une 
croix;  1507  ,  petit  pot  ;  espèce  de  petite  lyre  ;  calice, 
verre  à  pied,  chien  ;  1512,  une  coquille  avec  un  man- 
che à  jour  et  un  ornement  au-dessus ,  d'un  joli  dessin, 
ressemblant  à  un  miroir  à  main;  —  ornement  supérieur 
d'un  sceptre;  trèjle  ;  1514-1517,  sur  une  procédure  de 
Tofficialité  de  Genève  pour  l'église  de  Rumilly,  une  li- 
corne, une  jïeur  de  lys  ornée  surmontée  d'une  croix; 
une  croix  à  branches  diagonales  sur  un  socle  en  lo- 
sange contenant  une  croix;  autre  c/^oi'a?  à  branches  dia- 
gonales sur  un  socle  en  forme  de  croix;  en  1592,  à 
Rumilly,  sur  un  terrier  un  écu  surmonté  d'un  diadème 
et  contenant  les  lettres  M,  B.  reliées  par  un  signe  s'éle- 
vant  au-dessus  d'elles  ;  en  1568  à  Annecy,  les  armes  de 
Genève,  aigles  et  clef;  en  1580,  à  Montmélian ,  un 
cœur  dans  lequel  on  lit  les  tettres  T  (?)  C  ;  en  1581,  à 
Bourg,  deux  triangles  superposés  en  sens  inverse  et 
surmontés  d'une  couronne;  en  1598,  à  Chambéry,  dans 
un  carré  long  la  lettre  P  avec  un  quatre-feuille  à  droite 
et  à  gauche;  etc.,  etc. 

Les  archives  départementales  d'Annecy  possèdent  un 
rouleau  sur  papier,  très  étroit  et  fort  long  (12  à  15  mè- 
tres), sur  lequel  est  écrite  une  enquête  faite  à  Ugines 
(à  2  petites  lieues  de  Faverges)  en  1339.  Le  papier, 
assez  blanc,  soyeux,  a  été  découpé  en  bandes  que  l'on  a 
cousues  les  unes  au-dessus  des  autres.  L'on  a  ainsi 
coupé  le  filigrane  en  deux  parties  inégales.  Ce  filigrane 
se  compose  d'un  cercle  en  renfermant  un  second  de 
moitié  moins  grand,  traversés  l'un  et  l'autre  par  une 
raie  horizontale,  avec  des  appendices  un  peu  triangu- 
laires se  terminant  par  des  renflements  ou  petites  bon- 


244 

les  ;  il  y  a  aussi  deux  petits  ronds  à  droite  et  à  gauche  de 
la  base  de  l'appendice  supérieur. 

Dans  les  lettres  que  nous  publions,  l'on  trouve  les 
filigranes  suivants  : 

Lettres  d'Amédée  VIII  :  l^yz/s  entrelacés  sans  des- 
sin précis  ;  2°  une  main  ouverte  vue  de  dos,  avec  bro- 
derie simulant  la  manchette.  La  lettre  d'Amédée  IX, 
du  26  janvier,  a  pour  filigrane  un  trait  en  spii^ale,  sur 
du  papier  presque  fin. 

La  lettre  II  de  la  duchesse  Yolande,  écrite  à  Mont- 
calier  (Piémont),  porte  un  trèfle j  ses  lettres  V,  VI,  VII, 
XVI,  XXV,  ont  une  pomme  de  pin;  la  lettre  VIII,  trois 
cercles  concentinques  avec  des  dessins  confus  à  l'inté- 
rieur ;  la  lettre  X,  un  croissant  léger  sur  une  tige  ;  la 
lettre  XVIII,  un  quadrupède  paraissant  supporter  2  oi- 
seaux superposés,  dessin  confus. 

La  lettre  de  Philippe-Monsieur,  de  1491,  porte  une 
cloche  ;  celle  de  Philibert  II,  une  tète  de  bœuf  surmon- 
tée d'une  tige  terminée  par  un  ornement;  celles  de 
Charles  III  :  la  première,  une  tète  de  bœuf;  la  seconde, 
une  espèce  de  siphon.  L'on  rencontre  encore  une  assez 
grande  quantité  de  filigranes  à  dessins  qui  semblent  faits 
au  hasard  tant  ils  sont  confus  et  qui  ne  peuvent  être 
décrits. 

Nous  pensons,  avons-nous  dit,  qu'en  Savoie  l'on  ti- 
rait du  Dauphiné  une  partie  des  papiers  employés,  ceux 
d  lajleur  de  lySj  notamment.  Il  en  devait  venir  aussi 
beaucoup  du  Piémont  et  de  Genève.  Ce  n'est  pas,  toute- 
fois, que  notre  province  ne  possédât  pas  de  battoirs  à 
papiers.  (jÙWqI  (Dict.  liist.,  II,  p.  269)  rapporte  qu'il 
en  existait  un  à  Faverges  en  1352.  M.  Briquet  a  bien 
voulu  nous  faire  connaître  que,  sur  un  parchemin  du  15 


245 
décembre  1436,  il  a  lu  le  nom  de  Jean  de  la  Pérose, 
PAPiRiER,  habitant  alors  à  Annecy.  M.  Briquet  ajoute 
que  le  battoir  d'Arentlion  en  Faucigny  fonctionnait  en 
1551  et,  qu'en  1668,  il  était  la  propriété  de  N.  César  et 
Jean  Diodati.  La  papeterie  de  Ct^an,  près  d'Annecy,  était 
exploitée  en  1685  ;  il  est  possible  qu'elle  soit  bien  plus 
ancienne. 

La  papeterie  de  Leijsse,  près  Chambéry,  aurait,  sui- 
vant Grillet,  été  fondée  en  1740.  Un  peu  plus  tard  et  à 
l'époque  de  l'invention  des  aérostats ,  elle  ap^mrtenait 
aux  Montgolfière  d'Annonay.  C'est  son  directeur-pro- 
priétaire actuel,  M.  Charles  Forest,  conseiller  général 
du  département  de  la  Savoie,  qui  a  fourni  le  beau  papier, 
dit  japonais,  sur  lequel  ont  été  tirés  cent  exemplaires 
de  notre  ouvrage. 

On  pourra  y  voir  ce  filigrane  :  dans  un  carré  long 
formé  par  quatre  morceaux  de  bainboUjles  mots.  Bam- 
bou-Japon  Lerjsse  suivis  d'un  signe  japonais  àQ  fantai- 
sie, et  au-dessous  marque  déposée. 

Autrefois,  les  papiers  à  la  cuve  fabriqués  dans  les  pa- 
peteries de  Leysse  avaient,  au  milieu  de  la  feuille,  un 
filigrane  représentant,  ordinairement,  l'objet  donnant  le 
nom  du  format,  tel  que  :  cloche^  coquille,  etc.. 

Depuis  ,  les  papiers  faits  à  la  machine  n'ont  reçu 
d'autre  filigrane  que  le  nom  du  fabricant. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Pages. 

Avant-propos.  Archives  de  la  ville  de  Chambéry 169 

Lettres  de  Jean ,  duc  de  Berry  et  de  Bonne 
de  Berry 171 

Lettre  du  due  de  Berry  aux  syndics  de  Chambéry,  re- 
lative au  prochain  retour  du  jeune  comte  Amédée 
VIII  à  Chambéry 173 

Lettre  de  la  comtesse  Bonne  de  Berry 174 

Lettres  d' Amédée  VIIL 

I.  Il  prie  les  syndics  de  venir  à  Mâcon  pom*  lui 
donner  conseil 175 

II.  Convoquant  les  syndics  au  flancement  de  sa  fille 

Marguerite,  à  Thonon 176 

Lettres  du  duc  Louis. 

Notice 177 

I.  Lettre  du  27  juin  1466,  réclamant  la  ratification 

du  traité  conclu  avec  Charles  VII 179 

II.  Intimation  pour  le  même  objet 180 

Lettres  d' Amédée  IX  ,  d'Yolande  de  France 

et  de  leur  fils  Philibert  P'". 

Notice  historique 182 

I.  Lettre  d' Amédée  IX  invitant  les  syndics  à  se  ren- 

dre à  Arbin 1 94 

II.  Relative  à  la  nomination  du  recteur  de  l'hôpital 

de  Paradis 195 

Lettres  de  la  duchesse  Yolande 

I.  Lettre  relative  au  prédicateur  du  carême 196 

II.  Envoi  de  Pierre  Lambert  aux  syndics 197 

III.  Avis  de  l'arrivée  des  comtes  de  Baugé  et  de  Ro- 

mont 198 


248 

IV.  La  ducliesse  écrit  qu'elle  ne  se  retirera  pas  en 

Dauphinc 199 

V.  Lettre  en  faveur  de  M'"  Antoine  Robert  pour  le 

rectorat  de  l'hôpital  de  Machô 199 

VI.  Envoi  d'instructions  relatives  aux  fortifications 

de  la  ville  (16  novembre  1471) 200 

VII.  Pour  le  même  objet 201 

VIII.  Nouvelle   reeonimandation  pour  M"  Antoine 

Robert  (5  décembre  1471) 202 

IX.  Recommadation  en  faveur  des  habitants  du  fau- 

bourg de  Montmélian  h  Cliambéry  (12  décem- 
bre 1471) 203 

X.  Avis  de  faire  bonne  garde 204 

XI.  Remerciements    de  la  nomination  d'Antoine 

Robert  et  demande  d'un  délai  en  sa  faveur 

(11  janvier  1472) 205 

XII.  Demande  de   remplacement  de  M'"  Antoine 

Robert,  par  Guigne  Tortellet,  au  rectorat   de 
l'hôpital  de  Mâché  (26  janvier  1472) 206 

XIII.  Envoi  à  Cliambéry  de  Léonard  du  Gom't,  maî- 

tre de  l'artillerie 207 

XIV.  Envoi  de  Louis  Charrier  pour  l'affaire  du  rec- 

torat de  l'hôpital  de  Mâché 208 

XV.  Lettre  du  30  mars  1472,  écrite  au  nom  de  Phi- 

libert I",  notifiant  aux  syndics  le  décès  d'Amé- 

dée  IX 208 

XVI.  Envoi  de  Léonard  du  Gourt 209 

XVII.  Lettre  de  la  duchesse  du  16  avril  1472,  recom- 

mandant de  nouveau  Antoine  Robert 210 

XVIII.  La  duchesse  recommande  la  vigilance  aux 
syndics,  et  les  invite  à  recevoir  les  envoyés 
suisses  (21  avril  1472) 210 

XIX.  Lettre  du  même  jour  relative  à  la  garde  de  la 

ville 2îl 

XX.  Lettre  du  même  jour  annonçant  l'arrivée  de 

gens  de  guerre  qu'il  faudra  recevoir 212 


249 

XXI.  Envoi  de  Pierre  Lambert  auprès  des  syndics.       212 

XXII.  Avis  de  surseoir  aux  ti^a-\vaux  des  fortifications 

afin  de  ne  pas  mécontenter  le  peuple 213 

XXXIII.  Lettre  autogi-aphc  de  remerciements  aux 
syndics  et  mission  à  Antoine  Lambert,  doyen 
de  Savoie.  (Autographe  de  la  duchesse) 214 

XXIV.  Lettre  de  créance  pour  Léonard  de  Gourt  (29 

mai  1472) ; 215 

XXV.  Ordre  d'achever  les  fortifications  (  20  janvier 

1473 216 

XXVI.  Ordre  de  travailler  aux  fortifications  ;  avis 
d'mi  secours  procliain  (de  Lausanne,  le  30 
mars  147G) 217 

XXVII.  Le  seigneur  d'Aix  est  chargé  de  la  garde  de 
Chambéry 218 

XXVIII.  Lettre  de  crédit  pour  le  s'  de  Verchamp 218 

XXIX.  Lettre  pour  le  même 219 

XXX.  Demande  aux  syndics  de  continuer  les  pro- 
cessions (de  Gex,  le  18  juin  1476) 220 

XXXI.  Envoi  d'un  message  aux  syndics  (de  Gex,  le 

24  juin  1476 220 

XXXII.  Lettre  de  la  duchesse   détenue  aux  syndics 

(29  juin  1476) 221 

XXXIII.  Remerciements  au  président  du  conseil  ré- 
sident et  au  prieur  de  St-Antoine  (  de  Rou- 
vres, le  27  septembre  1476) 222 

Missions  de  la  ville  auj^rès  de  la  duchesse  en  Bour- 
gogne, et  auprès  de  Louis  XI 224 

Lettre  du  duc  Charles  P'". 

Elle  est  relative  à  la  convocation  du  chapitre  de 

la  Ste-Chapelle  aux  processions 226 

Lettres  de  Philippe-Monsieur. 

Notice 227 

I.  Lettre  de  créance  à  Claude  du  Saix 229 

IL  II  demande  aux  syndics  de  se  rendre  h  Genève  au- 
près de  lui 229 


250 

m.  Don  à  la  ville  deChanibéry  d'une  maison  confis- 
quée sur  Louis  de  la  Chambre 230 

Lettre  de  Philibert  II 

11  convoque  la  ville  de   Chambéry  à  des  Etats 
généraux 231 

Lettres  du  duc  Charles  III. 

Notice 232 

I.  Lettre  relative  au  Saint  Suaire 232 

II.  Lettre  pour  le  même  objet  à  Louis,  seigneur  de 

Derée,  président  du  conseil  résident 233 

Relation  de  l'atïaire d'Apremont-La  Bussière, 

tirée  des  Archives  dauphinoises  (1471) 234 

Liste  des  syndics  de  Chambéry 

de  1459  à  1505 \ 238 

Les  Filigranes 

Filigranes  des  papiers  employés  en  Savoie  au  xiv' 

et  au  xv"  siècles 240 

Quelques  anciennes  papeteries  savoisiennes 245 

Filigranes  de  la  papeterie  actuelle  deLcrjsse  près  Cham- 
béry        245 


— o>^)^<— 


251 

LOI  des  30-31  mars  1887,  relative  à  la  conser- 
vation des  monuments  et  objets  d'art  ayant  un 
intérêt  historique  et  artistique. 

CHAPITRE  I".  —  IMMEUBLES  ET  MONUMENTS  HISTORIQUJLS 
OU    MÉGALITHIQUES. 

Article  1er.  Les  immeubles  par  nature  ou  ])ar  desti- 
nation dont  la  conservation  peut  avoir,  au  point  de  vue  de 
l'histoire  ou  de  l'art,  un  intérêt  national,  seront  classés 
en  totalité  ou  en  partie  par  les  soins  du  ministre  de  Tins- 
truction  publique  et  des  beaux-arts. 

S.  L'immeuble  appartenant  à  l'Etat  sera  classé  par 
arrêté  du  ministre  de  l'instruction  publique  et  des  beaux- 
arts,  en  cas  d'accord  avec  le  ministre,  dans  les  attribu- 
tions duquel  l'immeuble  se  trouve  placé.  Dans  le  cas 
contraire,  le  classement  sera  prononcé  par  un  décret  rendu 
en  la  forme  des  règlements  d'administration  publique. 

L'immeuble  appartenant  h  un  département ,  à  une 
commune,  à  une  fabrique  ou  à  tout  autre  établissement 
public,  sera  classé  par  arrêté  du  ministre  de  l'instruc- 
tion publique  et  des  beaux-arts,  s'il  y  a  consentement  de 
l'établissement  propriétaire,  et  avis  conforme  du  ministre, 
sous  l'autorité  duquel  l'établissement  est  placé.  En  cas  de 
désaccord,  le  classement  sera  prononcé  par  undécret  rendu 
en  la  forme  des  règlements  d'administration  publique. 

3.  L'immeuble  appartenant  à  un  particulier  sera 
classé  par  arrêté  du  ministre  de  l'instruction  publique  et 
des  beaux-arts,  mais  ne  pourra  l'être  qu'avec  le  consen- 
tement du  propriétaire.  L'arrêt  déterminera  les  condi- 
tions du  classement. 

S'il  y  a  contestation  sur  l'interprétation  et  sur  l'exé- 
cution de  cet  acte,  il  sera  statué  par  le  ministre  de  l'ins- 
truction publique  et  des  beaux-arts,  sauf  recours  au 
Conseil  d'Etat  statuant  au  contentieux'. 

4.  L'immeuble  classé  ne  pourra  être  détruit,  même 
en  partie,  ni  être  l'objet  d'un  travail  de  restauration,  de 
réparation  ou  de  modification  quelconque,  si  le  ministre 
de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts  n'y  a  consenti. 

L'expropriation  pour  cause  d'utilité  publique  d'un  im- 
meuble classé  ne  pourra  être  poursuivie  qu'a])rès  que 
le  ministre  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts 
aura  été  appelé  à  présenter  ses  observations. 


252 

Les  servitudes  d'alignement  et  autres  qui  pourraient 
causer  la  dégradation  des  monuments  ne  sont  pas  appli- 
cables aux  immeubles  classés. 

Les  effets  du  classement  suivront  l'immeuble  classé, 
en  quelques  mains  qu'il  passe. 

5.  Le  ministre  de  l'instruction  publique  et  des  beaux- 
arts  pourra,  en  se  conformant  aux  prescriptions  de  la  loi 
du  3  mai  1841,  poursuivre  l'expropriation  des  monu- 
ments classés  ou  qui  seraient  de  sa  part  l'objet  d'une 
proposition  de  classement  refusée  par  le  particulier  pro- 
priétaire. 

iFpourra,  dans  les  mômes  conditions,  poursuivre  l'ex- 
propriation des  monuments  mégalithiques  ainsi  que  celle 
des  terrains  sur  lesquels  ces  monuments  sont  placés. 

6.  Le  déclassement,  total  ou  partiel,  pourra  être  de- 
mandé par  le  ministre  dans  les  attributions  duquel  se 
trouve  l'immeuble  classé  par  le  département,  la  com- 
mune, la  fabrique,  l'établissement  public  et  le  particu- 
lier propriétaire  de  l'immeuble. 

Le  déclassement  aura  lieu  dans  les  mêmes  formes  et 
sous  les  mêmes  distinctions  que  le  classement. 

Toutefois,  en  cas  d'aliénation  consentie  à  un  particu- 
lier de  l'immeuble  classé  appartenant  à  un  département, 
à  une  commune,  à  une  fabrique,  ou  à  tout  autre  établis- 
sement public,  le  déclassement  ne  pourra  avoir  lieu  que 
conformément  au  §  2  de  l'article  2. 

7.  Les  disposition  de  la  présente  loi  sont  applicables 
aux  monuments  historiques  régulièrement  classés  après 
sa  promulgation. 

I  Toutefois,  lorsque  l'Etat  n'aura  fait  aucune  dépense 
pour  un  monument  appartenant  à  un  particulier,  ce  mo- 
nument sera  déclassé  de  droit  dans  le  délai  de  six  mois 
après  la  réclamation  que  le  propriétaire  pourra  adresser 
au  ministre  dep'instruction  publique  et  des  beaux-arts, 
pendant  l'année  qui  suivra  la  promulgation  de  la  pré- 
sente loi. 

CHAPITRE  n.  — 'objets   MOBILIERS. 

8.  Il  sera  fait  par  les  soins  du  ministre  de  l'instruc- 
tion publique  et  des  beaux-arts,  un  classement  des  objets 
mobiliers  appartenant  à  l'Etat,  aux  départoments,  aux 
communes,  aux  fabriques  et  autres  établissements  pu- 


253 

blics,  dont  la  conservation  présente,  au  point  de  vue  de 
l'histoire  ou  de  l'art,  un  intérêt  national. 

9.  Le  classement  deviendra  définitif  si  le  départe- 
ment, les  communes,  les  fabriques  et  autres  établisse- 
sements  publics  n'ont  pas  réclamé,  dans  le  délai  de  six 
mois,  à  dater  de  la  notification  qui  leur  en  sera  faite.  En 
cas  de  réclamation,  il  sera  statué  par  décret  rendu  en  la 
forme  des  règlements  d'administration  publique. 

Le  déclassement,  s'il  y  a  lieu,  sera  prononcé  par  le 
ministre  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts.  En 
cas  de  contestation,  il  sera  statué  comme  il  vient  d'être 
dit  ci-dessus. 

Un  exemplaire  de  la  liste  des  objets  classés  sera  dé- 
posé au  ministère  de  l'instruction  publique  et  des  beaux- 
arts,  et  à  la  préfecture  de  chaque  département,  où  le  pu- 
blic pourra  en  prendre  connaissance  sans  déplacement. 

10.  Les  objets  classés  et  appartenant  à  l'Etat  seront 
inaliénables  et  imprescriptibles. 

11  Les  objets  classés  et  appartenant  aux  départements, 
aux  communes,  aux  fabriques  ou  autres  établissements 
publics,  ne  pourront  être  restaurés,  réparés  ni  aliénés 
par  vente,  don  ou  échange,  qu'avec  l'autorisation  du 
ministre  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts. 

IS.  Les  travaux,  de  quelque  nature  qu'ils  soient, 
exécutés  en  violation  des  articles  qui  précèdent,  donne- 
ront lieu,  au  profit  de  l'Etat,  à  une  action  en  dommages- 
intérêts  contre  ceux  qui  les  auraient  ordonnés  ou  fait 
exécuter. 

Les  infractions  seront  constatées  et  les  actions  inten- 
tées et  suivies  devant  les  tribunaux  civils  ou  correction- 
nels, à  la  diligence  du  ministre  de  l'instruction  publique 
et  des  beaux-arts,  ou  des  parties  intéressées. 

13.  L'aliénation  faite  en  violation  de  l'article  11  sera 
nulle  et  la  nullité  en  sera  poursuivie  par  le  propriétaire 
vendeur  ou  par  le  ministre  de  l'instruction  publique  et 
des  beaux-arts,  sans  préjudice  des  dommages-intérêts 
qui  pourraient  être  réclamés  contre  les  parties  contrac- 
tantes et  contre  l'officier  public  qui  aura  prêté  son  con- 
cours à  l'acte  d'aliénation. 

Les  objets  classés  qui  auraient  été  aliénés  irréguliè- 
rement, perdus  ou  volés,  pourront  être  revendiqués  pen- 


254 

pendant  trois  ans,  conformément  aux  dispositions  des 
articles  2279  et  2280,  C.  civ.  La  revendication  pourra 
être  exercée  par  les  propriétaires,  et,  à  leur  défaut,  par 
le  ministre  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts. 
CHAPITRE  111.  —  FOUILLES. 

14.  Lorsque,  par  suite  de  fouilles,  de  travaux  ou  d'un 
fait  quelconque,  on  aura  découvert  des  monuments,  des 
ruines,  des  inscriptions  ou  des  objets  pouvant  intéres- 
ser l'archéologie,  l'histoire  ou  l'art,  sur  des  terrains  ap- 
partenant à  l'Etat,  à  un  département,  à  une  commune, 
à  une  fabrique  ou  autre  établissement  public,  le  maire  de 
la  commune  devra  assurer  la  conservation  provisoire  des 
objets  découverts,  et  aviser  immédiatement  le  préfet  du 
département  des  mesures  qui  auront  été  prises. 

Le  préfet  en  référera,,  dans  le  plus  bref  délai,  au  mi- 
nistre de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts,  qui 
statuera  sur  les  mesures  définitives  à  prendre. 

Si  la  découverte  a  eu  lieu  sur  le  terrain  d'un  i)articu- 
lier,  le  maire  en  avisera  le  préfet.  Sur  le  rapport  du  pré- 
fet, et  après  avis  de  la  commission  des  monuments  his- 
toriques, le  ministre  de  l'instruction  publique  et  des 
beaux-arts  pourra  poursuivre  l'expropriation  dudit  ter- 
rain en  tout  ou  en  partie  pour  cause  d'utilité  publique, 
sui  vaut  les  formes  de  la  loi  du  3  mai  1841 . 

15.  Les  décisions  prises  par  le  ministre  de  Tinstruc- 
tioii  publique  et  des  beaux-arts,  en  exécution  de  la  pré- 
sente loi,  seront  rendues  après  avis  de  la  commission  des 
monuments  historiques. 

CHAPITRE  IV.  —  DISPOSITIONS  spéciales  a  l'algérie 

ET   AUX    PAYS    DE    PROTECTORAT. 

16.  La  présente  loi  est  applicable  à  l'Algérie. 

Dans  cette  partie  de  la  France,  la  propriété  des  objets 
d'art  ou  d'archéologie,  édifices,  mosaïques,  bas-reliefs, 
statues,  médailles,  vases,  colonnes,  inscriptions,  qui 
pourraient  exister  sur  et  dans  le  sol  des  immeubles  ap- 
partenant à  l'Etat  ou  concédés  par  lui  à  des  établisse- 
mciits  publics  ou  à  des  particuliers,  sur  et  dans  des  ter- 
rains militaires,  est  réservée  àrEtal. 

17.  Les  mêmes  mesures  seront  étendues  à  tous  les 
pays  placés  sous  le  protectorat  de  la  Franco  et  dans  les- 
quels il  n'existe  pas  déjà  une  législation  spéciale. 


mu  Ml  lïïlIfiES 


BULLETIN 

Pages. 

I.  Travaux  de  la  Société  (1887  - 1888) v 

Séance  du  6  novembre  1887.  Réception  de  MM.  Jo- 
seph Collongeet  baron  Auguste  Angleys,  en  qua- 
lité de  membres  effectifs v 

Contrat  de  rachat  de  (h'oits  féodaux  par  la  com- 
munauté de  Saint-Jean-de-Chevelu  en  1784.  (Com- 
munication de  M.  Fuzier,  avocat.) v 

Rai^port  de  M.  Mugnier  sur  la  bibliothèque  de  l'an- 
cien Collège  des  Jésuites  à  Chambéry,  annexée 
en  1887  à  la  BlUiothèque  publique  de  Chambéry.  vi 

Mort  de  M.  Spencer  Fullerton  Bair,  secrétaire  de  la 

Smithsonian  Institution ix 

Séance  du  18  décembre  1887.  Réception  de  MM.  Guil- 
laume Tardy  et  J.  Martin-Franklin x 

Don  de  livres x 

Description  d'une  épingle  romaine  trouvée  à  Saint- 
Just,  Lj'on,  j)ar  M.  Laurent  Rabut x 

Renseignements  sur  l'ancienne  église  du  Bourget- 
du-Lac,  par  M.  Latlioud xi 

Communication,  par  M.  Revillod,  secrétaire  général 
de  la  mairie  de  Saigon,  d'un  acte  de  vente  d'une 
terre  à  Cognin,  en  1562,  par  les  Dominicains  de 
Chambéry xi 

M.  Marie-Girod  présente  une  copie  manuscrite  du 
rarissime  poème  de  Nouvellet,  les  Dicinaillcs  ; 
citations xvi 


256 

Vente  de  flefs  au  Vivier  et  dans  les  environs,  par 
Charles-Emmanuel  l"  k  la  famille  de  Sonnaz. 
(Communication  de  M.  Charles  Caljaud.) xvn 

Séance  du  29  janvier  1888.  Demande  d'estampages 
d'inscriptions  romaines  par  le  Ministère  de  l'ins- 
truction publique xviii 

Afflclio  d'un  concert  franco-italien  à  Chambéry  vers 

1835.  (Communication  de  M.  A.  Boget.). ......  xix 

Présentation  du  manuscrit  de  M.  Tavernier  :  Ta- 

ninge  et  ses  environs xix 

Mission  envoyée  par  la  ville  de  Bourg  en  1442  au- 
près du  pape  Félix  V  à  Bâle xix 

Testaments  de  Catherin  Pobel,  premier  présient  du 
Sénat  de  Savoie  au  xvie  siècle;  de  Reymond  Po- 
bel et  de  Claude-François  Pobel,  comte  de  Saint- 
Alban.  (Communications  de  M.  Mugnier.) xx 

M.  Charles  Schefer,  membre  de  l'Institut,  est  élu 
membre  honoraire  de  la  Société xxvi 

Notice  sur  Borée,  auteur  dramatique,  par  M.  An- 

tony  Dessaix xxvi 

Séance  du  19  février  1888 xxix 

Comptes  du  trésorier xxx 

Election  du  bureau  de  la  Société xxx 

Lettre  à  cachet  de  Victor-Aniédée  II ,  au  premier 
président  Gaud  (vers  1716),  relative  au  squelette 
d'un  juif  exposé  par  le  chirurgien  Virginé,  dans 
sa  boutique,  à  Chambéry,  (  Communication  de 
M.  Mugnier.) xxxi 

Analyse,  par  M.  Mugnier,  de  deux  testaments  de 
Louise  de  la  Chambre ,  veuve  du  comte  de  Mont- 
réal, 1623  et  1628 xxxn 

Bulle  du  pape  Benoît  xiv,  présentée  par  M .  A .  Finet.       xxxv 

Carte  de  membre  da  Club  de  Cruseilies  vers  1793, 
présentée  par  M.  Carie xxxvi 

Traité  do  logique;  manuscrit  ayant  appartenu  à 
François-Amé  Milliet,  archevêque  de  Tarentaise. 


257 

(Communication  de  M.  Marie-Girod.) xxxvi 

Patentes  de  confirmation  de  nol)lesse  en  1605, 
jDOur  Etienne  Gentil.  (  Communication  de 
M.  Latlioud.) xxxvii 

Etude  de  M.  Mugnier  sm'  une  ordonnance  de  taxe 
des  denrées  à  Cliambéry,  promulguée  par  le 
prince  Thomas  de  Savoie,  en  janvier  1632 xxxvui 

Séance  du  11  mars  1888.  Réception  de  MM.  Victor 
Roche  et  François  Pelaz xu 

Avis  relatif  au  congrès  des  Sociétés  savantes  à  la 

Sorbonne xui 

Présentation  de  chartes,  par  M.  Charles  Cabaud  : 
quittance  par  Barthélemi  de  Boczosel  ,  1478  ; 
vente  par  Guiguet  de  Bergin ,  de  St-Jean- 
de-Chevelu,  1482;  vente  de  la  maison  de  Belle- 
garde,  rue  Juiverie  à  Cliambéry,  et  échange  de 
biens  aux  Marches,  entre  les  Bellegarde  et  les 
Deville,  mai  et  août  1564;  nomination  de  Jean- 
François  Gabet  au  sous-secrétariat  des  affaires 
étrangères  à  Turin  le  7  août  1773 xlii 

Lettre  du  3  décembre  1737,  de  Frédéric-Guillaume, 
roi  de  Prusse,  au  roi  de  Sardaigne,  relative  à  la 
succession  du  savoisien  Claude  Burnet,  mort  à 
Stettin.  (Communication  de  M.  Mugnier.) xuv 

Communication  du  même,  sur  des  lettres  et  un 
sceau  de  M"°  de  Wareus xlv 

Séance  du  22  avril  1888.  Réception  do  M.  Eugène 
Levet xLv-i 

Dons  do  livres  à  la  Société xlvii 

Le  1"  volume  des  Mémoires  de   l'Académie  cha- 

blaisicnne xlu 

Affiche  électorale  du  collège  d'Annecy  présentant  la 
candidature  du  comte  de  Cavour  ;  — mariage  d'Es- 
pagnols à  Chambéry  en  1745;  —  à-'Aïcha,  captive 
dotée  j)ar  Victor- Amédée  II;  reconnaissance  de 
fiefs  sous  le  mont  Nivolet,  par  la  famille  Cartier, 


258 

h  la  fin  du  xvi°  siècle.  (Coui°°  de  M.  Mugnier.)..       xLviii 
Séance  du  20  mai  1888.  Réception  de  M.  Paul  Ber- 

tulus.  Dons  de  livres  à  la  Société l 

Analyse  et  publication  ,  par  M.  Mugnier,  d'une 
charte  de  1311,  relative  aux  possessions  de  l'ab- 
baye de  Vallon  ;  nombreux  personnage  désignés .  li 

Séance  du  24  juin  1888 lvu 

Traduction  française,  par  A.  de  Gumoëns,  du  t.  1" 
de  la  vie  de  Pierre  II,  comte  de  Savoie,  de  Wurs- 

teniberger lvu 

Traité  de  combourgeoisie  de  la  ville  de  Seyssel  en 
Bugey,  avec  la  ville  de  Rumilly  en  1619.  (Com- 
munication de  M.  Croisollet.) ' lviu 

Le  prieuré  de  Saint-Bernard  et  de  Saint-Clair,  et 
charte  de  1293  relative  à  un  droit  d'affouage  ac- 
cordé à  ce  2>rieuré  par  le  comte  de  Genevois. 
(Lecture  de  M.  Mugnier.) lx 

II.  Membres  de  la  Société  et  Sociétés  corres- 
pondantes. —  Bureau  et  Commissions. .  .         liv 

Mémoires.  —  Première  partie. 

Notes  pour  servir  à  l'histoire  des  Savoyards  de 
divers  états 1 

Les  Médecins,  par  feu  le  docteur  Louis  Guilland 
et  M.  François  Rabut 5 

Deuxième  partie. 

Taninge  et  ses  environs,  par  Hippolyte  Tavernier,  1 

Lettres  des  Princes  de  la  Maison  de  Savoie  à  la 
ville  de  Chambéry.  —  Les  Filigranes  des  anciens 

papiers  en  Savoie,  jpar  François  Mugnier 165 

Loi  pour  la  conservation  des  monuments  et  oV)jets 
d'art  ayant  un  intérêt  historique  et  artistique . . .  251 


FIN   DU    TOME    VINGT- SEPTIEME 


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