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Full text of "Minéralogie de la France et de ses colonies; description physique et chimique des minéraux, étude des conditions géologiques de leurs gisements .."

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J 


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MINERALOGIE 


LA   FHANCE 


Di3iiizedb,G00gle 


1-e  présent  volume  a  été  publié  en  deux  fascicules,  parus 
le  premier  (pages  1  à  352)  en  septembre  1896,  le  second  en 
ctérembre    1897. 


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s 


A.^ACROIX 

minéralo)[le  au  Muséum  d'hialuîra  naturelle 


M  iXERALOGf 

DE  LA  FRANCE 

ET 

DE  SES   COLONIES 


DESCRJPTION  PHYSIQUE  ET  CHIMIQUE  DES  MINÉRAU) 
ÉTUDE  DES  CONDITIONS  GÉOLOGIQUES 
DE  LEURS  GISEMENTS 


TOME    DEUXIEME 


PARIS 
,^x  1  Mî.xl'dîi   !'i:)l,M|.:(:ii.Mnri;,  UAroiiV  i-i 


MAISON    A    LIÈGB,      HUE     DE    LA    RÉfiENCE, 

1897 


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INTROOUCTION  DU  TOME   II 


Lorsqu'il  y  a  trois  ans,  j'ai  entrepris  la  pubJicatioE 
Minéralogie  de  la  France  et  de  ses  colonies,  j'avais  un 
but. 

Je  me  proposais  tout  d'abord  d'étudier  en  détail  et  à 
points  de  vue  les  minéraux  antérieurement  signalés  dai 
pays,  en  y  ajoutant  ceux  que  j'y  ai  trouvés  moi-même 
grand  nombre.  La  comparaison  des  documents  publii 
mon  premier  volume,  avec  ceux  qui  sont  donnés  d 
ouvrages  récents  les  plus  complets,  ne  laissera,  je  1' 
aucun  doute  dans  l'esprit  de  mes  lecteurs,  sur  l'exacti 
l'opinion  que  je  formulais  en  1893  relativement  aux 
de  la  pauvreté  minéralogique,  tout  apparente,  du  te 
français.  Je  ne  doute  pas  que  la  lecture  de  la  fin  de  m( 
ne  confirme  encore  cette  première  impression. 

D'autre  part,  dans  tous  les  traités  de  minéralogie 
jusqu'à  présent,  les  minéraux  sont  surtout  étudiés  ai 
de  vue  de  leur  propriétés  intrinsèques.  Je  ne  crois  pas  q 
ait  cherché,  dans  aucun  ouvrage  d'ensemble,  à  détermine 
façon  méthodique  toutes  les  conditions  de  gisement  des  « 
minérales  et  à  passer  en  revue  les  formes  sous  lesquel 
espèces  se  présentent  dans  chacun  d'entre  eux.  De  plus, 


■iiiSilB-      "  Dig.t.edbyGoOglc 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

linéraux  considérés  comme  éléments  de  roche  est  toujours 
maliquement  reléguée  dans  des  ouvrages  spéciaux. 
;st  un  travail  de  détermination  de /ouïes  les  conditions  de 
lent  des  minéraux  d'un  grand  pays  qui  constitue  la  seconde 
!  de  mon  plan.  Ayant  moi-même  visité  la  plupart  des 
ns  dont  je  parle,  il  m'a  été  possible  d'apporter  sur  cette 
ion  de  nombreux  documents  nouveaux  et  une  réelle 
sion  dans  leur  examen. 

ipère  que  les  efforts  que  j'ai  faits  dans  cet  ordre  d'idées  ne 
t  pas  perdus  et  montreront  —  ce  qui  semble  presque 
i  en  France  —  que  l'étude  des  questions  rattachant  la 
■alogie  à  l'histoire  naturelle  n'est  pas  sans  offrir  quelque 
;t  général  et  mérite  mieux  que  l'intérêt  restreint  qu'on  lui 
de  généralement.Laminéralogieainsi  comprise  cesse  d'être 
limple  annexe  des  sciences  mathématiques  et  physico- 
ques  pour  former  une  science  ayant  sa  raison  d'être  en 
lème  et  éclairant  de  nombreuses  questions  géologiques, 
ïécution  de  ce  plan  m'a  entraîné  plus  loin  que  je  ne  le 
is  tout  d'abord.  A  l'origine,  je  comptais  pouvoir  traiter 
les  Silicates  et  Tiianates  dans  un  premier  volume  et 
isacrer  un  second  aux  autres  classes  de  minéraux.  L'abon- 
dé matières  me  force  à  réserver  la  moitié  du  tome  II  à  la 
l'histoire  des  Silicates  et  Titanates  et  à  augmenter  mon 
je  d'un  volume. 

jlupart  des  personnes  qui  m'ont  aidé  de  leurs  communi- 
s  pour  mon  premier  volume  ont  bien  voulu  les  continuer; 
s  à  leur  en  témoigner  ma  reconnaissance,  ainsi  qu'à  tous 
[ui  depuis  lors  m'ont  procuré  de  nouveaux  documents, 
mi  lesquels  je  citerai  :  MM.  Bouhard,  Berthier,  Carnet, 
rt,  Gentil,  Mourgues,  Tirlet,  Vernières,  et  tout  particu- 
ent  M.  Ncntien. 

is,  2  janvier  1896. 

A.  LACROIX. 


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MINERALOGIE  DE  l 


SILICATES  ET    TU 


METASILICAl 

{Suite) 


Pseudocubique. 


LEUCITE 
KAISPO" 


Formes  observées,  a"  {211}  (fig.  2). 

Macles.  (Voir  à  propriétés  optiques). 

Clivages.  Clivages  b*  (110)  peu  nets.  CasBu: 

Dureté.  5,5  à  6.  Fragile. 

Densité.  2,45  à  2,50. 

Coloration  et  éclat.  Blanche,  grise.  Transp 

Inclusions.  La  leucîte  présente  souvent  d 
vitreuses,  inclusions  d'augite,  de  magné- 
tite,  etc.)  distribuées  d'une  façon  régulière 
(fig.  1)  en  zones  concentriques  parallèles 
a  ses  contours  extérieurs.  Tantôt  ces 
inclusions  sont  bien  individualisées;  tantôt, 
au  contraire,  elles  forment  des  couronnes 
concentriques  continues. 

Propriétés  optiques.  La  leucîte,  pseu- 
docobique  h  la  température  ordinaire, 
devient  rigoureusement  cubique  h  partir 
de  500»  (Klein,  Penfield,  Rosenbusch).  La 
biréfringence  est  faible,  mais  souvent  appré- 
ciable en  lames  minces.  La  structure  intiro 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

les  hémitropes  croisées  a  angle  droit  dans  les  sections  paral- 
(001),  à  60°  et  k  120'  dans  les  sections  parallèles  à  l'oclaèdre 
faces  du  dodécaèdre.  On  peut  avec  M.  Klein  interpréter 
iriétés  en  admettant  que  la  rorme  cubique  extérieure  est 
par  l'interpénétration  de  trois  cristaux  rhombiques  niaclés 
!>*  (110);  les  trois  individus  constitutifs  peuvent  être  iuéga- 
léveloppés,  et  même  un  seul  cristal  peut  prédominer,  renfer- 
;  bandelettes  qui  correspondent  aux  deux  autres  orientations, 
^rice  positive  /i,  est  perpendiculaire  à  une  {acep  (100)  ;  l'écar- 
leg  axes  est  petit, 
ringence  et  la  biréfringence  sont  très  faibles. 

De  =  1,509  (Dx.); 
Dp  =  1,508  ; 
Ug  —  Dp  =0,001. 

\silion  chimique.  La  formule  donnée  plus  haut  correspond  à  la 
ion  suivante  : 

SiO" 55,0 

AI'O'....        23.5 

K"0 21,5 

100,0 

pt/rognosCiques.  Infusible  au  chalumeau.  Avec  l'azotate  de 
onne  la  couleur  bleue  de  l'alumine.  Décomposée  par  l'acide 
rique  sans  faire  gelée. 

'ions.  La  leucite  est  fréquemment  transformée  suivant  deux 
ifférents. 

ns formation  en  zéolites  [analcime,  christianite).  Ce  genre 
omorphose  est  fréquent  dans  les  roches  leucitiques  tertiaires 
mes. 

insformation  en  feldspath.  Ce  mode  d'altération  estréa- 
I  les  leucotéphrites  carbonifères  dont  il  sera  question  plus 
leucite  y  est  entièrement  transformée  en  petites  lamelles  d'al- 
iciées  à  quelques  paillettes  micacées  :  dans  d'autres  régions,  le 

produit  est  de  l'orthose. 

•Stic.  La  leucite  peut  être  confondue  avec  l'analcirae,  qui  pos- 
mêmes  formes  géométriques  et  présente  des  phénomènes  de 


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biréfringence  analojçues.  Le  meilleur  procédé  de  diagnostic  c 
chauffer  au  rouj^e  le  miaéral  ou  la  roche  qui  le  renferme  ;r 
devient  opaque  et  dégage  de  l'eau,  alors  que  la  leucite  reste  tram 
Les  essais  microchimiques  moDtrcnt  le  potassium  domiaant 
cas  de  la  leucite,  le  sodium  dans  celui  de  l'analcime.  Enfin  ci 
minéral  fait  gelée  avec  les  acides  el  possède  une  densité  pi 
[2,22  à  2,29). 

aiSEBCENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  leucite  se  rencontre  exclusivement  dans  les  roches  érupi 

à  la  considérer  dans  les  deux  catégories  de  roches  suivantes  ; 

1*  Dans  des  roches  volcaniques,  comme  élément  essentiel; 

2°  Dans  un  basalte  feldspalhique,  conime  élément  anormal. 


1°  Dans  les  roches  volcaniques,  comme  élément  esse 

Plateau  Centrai.  —  La  leucite  n'existe  dans  aitcune  roc 
nique  tertiaire  ou  pleistocène  du  Plateau  Central.  Jusqu'à  ces 
temps,  la  leucite  a  été  regardée  comme  l'apanage  exclusif  de 
roches  volcaniques  tertiaires,  pleistocènes  ou  récentes.  Dep 
on  a  découvert  au  Brésil,  dans  l'ArWansas,  en  Sibérie,  des  ro 
citiques  antéterti aires.  Nous  avons,  M.  Michel  Lévy  et  mi 
récemment  nue  roche  de  ce  genre  provenant  du  Mùconnaîs  ( 
n"  45.  1895)  ;  ce  gisement  est  fort  remarquable,  eu  égard  à 
rareté  de  ce  type  de  roche  ancienne. 

Saone-el- Loire.  Entre  les  hameaux  de  La  Place  et  des  C 
Clermain,  se  trouvent,  à  la  base  des  tufs  porphy- 
riques  du  Cuira  et  parfois  entre  les  tufs  et  les 
schistes  il  empreintes  végétales  [Sagenaria,  Slig- 
maria,  Sphenopteris  dissecla),  des  leiicoléphrites 
et  des  porpkyrites  micacées  ainsi  quedes  brèches  < 
de  ces  deux  roches,  comprenant  probablement 
les  débris  d'une  ancienne  coulée. 

Les  leocotéphrites  sont  compactes,  d'un  gris 
verdâtre  foncé,  rappelant  celui  des  phonolites. 
A  l'ceil  nu,   on  distingue  de  grands  cristaux  de  ^'^-^ 

pyroJtène  et  des  trapézoèdres  blancs  de  leucite         Tfipi'oer., 
à  arêtes   vives  (atteignant  2°"°  de  diamètre].   Au  microscope 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ju'avec  ces  minéraux  il  existe  de  l'apatite,  de  la  biotite,  dissé- 
;  dans  un  magma  formé  de  microlitcs  d'augite,  d'oligoclase  (?)  et 
grande  quantité  de  trapézoèdres  de  leucite. 
grands  et  les  petits  cristaux  de  leucite  sont  complètement 
trmés  en  albite  accompagnée  de  paillettes  de  biotite,  de  grains 
ate  et  d'aiguilles  microscopiques  d'actinote. 
;érle.  —  Oian.  L'existence  de  roches  à  leucite  a  été  signalée 
a  première  Fois  par  M.  Vélain  ù  l'Ile  de  Rachgoun,  à  l'entrée  de 
ta.  Des  leucititcs  et  des  néphélinites  y  sont,  d'aprbs  lui,  recou- 
par  des  coulées  basaltiques. 

.  Curie  et  Flamand  {Les  roches  éruptives  ^Algérie,  1890)  ont 
des  leucotéphrites  dans  les  falaises  n  l'ouest  de  Nemours  et  aux 
ns  d'Aïn-Té mouchent  [Djebel-Guerrien,  Djebel-Arsa,  tuilerie 
Tolba).  M.  Gentil,  quia  récemment  exploré  cette  région,  a  rap- 
et  m'a  communiqué  de  beaux  échantillons  de  ces  roches.  Celle 
itère  du  lac  Ben-Ganah  renferme  des  cristaux  de  leucite  riches 
lusions  régulièrement  distribuées. 

dagasoar.  —  En  examinant  la  collection  de  roches  rapportées 
iséum  par  M.  Catat,  j'ai  trouvé  [Les  end.  des  roches  vole.  536) 
ucitite  néphélinique  ii  olivine  provenant  du  mont  Tsiafajavona 
d'Imérina).  Elle  est  formée  par  de  grands  cristaux  d'olivine  et 
te  englubésdans  un  magma  constitué  par  de  gros  niicroli  tes  d'augite 
eucttc  avec  beaucoup  de  magnétite  et  de  biotîte.  Cette  roche,  qui  a 
!t  extérieur  d'un  basalte,  renferme  de  petites  ségrégations  for- 
>ar  de  la  leucite  et  de  l'augîte  grenue,  avec  un  peu  d'œgyrîne,  de 
^e  et  d'orthose. 

Il-Bé.  —M  .Vélain  a  bien  voulu  me  communiquer  une  intéressante 
1  leucite  recueillie  par  leD'Cnssiencn  1882,  à  AnkoronkarBny,sur 
;  occidentale  de  l'île  ;  il  l'a  brièvement  signalée  antérieurement 
LXXXIII.  1205.  1876).  L'échantillon  étudié  offre  la  plus  grande 
ieavec  les  leucophonolitesdu  Kaiserstuh).  Des  trapézoèdres  nets 
cite  zéolitisée,  atteignant  4"""  de  diamètre,  sont  engagés  dans 
te  d'un  gris  verdâtre.  Au  microscope,  on  constate  que  les  grands 
X  de  leucite  accompagnés  par  des  rhombododécaèdres  de  grenat 
te  (brun  à  structure  zonée)  et  de  l'augite  verte,  de  l'apatite  sont 
es  dans  un  magma  microlittque  essentiellement  formé  par  de  la 
,  de  l'augite  et  des  microlîtes  feldspathiques  (orthose  et  oligo- 
La  roche  renferme  de  l'iegyrine  et  de  lu  calcite  secondaires. 


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2*  Dans  un  basalte,  comme  produit  de  formation  an 

Plateau  Central.  —  Puy-de-Dôme.  J'ai  trouve  une  vi 
leucite  forinée  dans  le  basalte  des  plateaux  qui  couronnent 
d'OrdcQche  {C.  R.  CXIII.  751.  1891.  et  Les  end.  des  roches 
pi.  III,  (ig.  5).  L'échantillon  que  j'ai  examiné  renferme  deu? 
blanches  de  leucite  ayant  environ  1""°  d'épaisseur  et  5'"  ■ 
surrace.  La  leucite,  sans  formes  distinctes,  moule  les  parois  di 
par  places,  elle  est  séparée  de  celui-ci  par  du  feldspath  tricltnii 
l'orthose  aplatis  suivant^  C^l*^)  ^^  groupés  en  rosettes.  Il  < 
outre  un  peu  de  pyroxène,  de  blotite  et  de  magnétitc  englo 
la  leucite  ou  la  moulant.  La  formation  de  tous  ces  minéraux 
contemporaine. 

La  leucite  et  les  feldspaths  sont  criblés  de  longs  cristt 
pyroxène.  Au  microscope,  il  est  facile  de  constater,  dans  cett 
les  macles  et  les  propriétés  optiques  caractéristiques  de  ce  mi 
Il  est  extrêniement  remarquable  de  voir  la  leucite  se  forn 
localement  dans  un  basalte  normalement  dépourvu  de  cette  si 
La  structure  de  la  veine  leucitique  semble  indiquer  une  I 
par  voie  ignée.  D'autre  part,  l'acidité  des  feldspaths,  plus  grni 
la  veine  leucitique  que  dans  le  basalte,  l'existence  dans  ci 
minéraux  n'existant  pas  dans  celte  roche,  prouvent  un  apport  di 
étrangère.  Il  est  probable  que  la  leucite  et  les  minéraux  qui 
pagncnt  sont  le  résultat  de  la  transformation  d'une  encio 
incomplètement  résorbée  et  étirée  par  suite  de  la  fluidalitéde 
La  structure  des  feldspaths  est,  du  reste,  celle  que  l'on  obsi 
vent  dans  les  enclaves  acides  en  voie  de  recristallisation  au  i 
basalte.  Cette  hypothèse  est  rendue  vraisemblable  par  l'ai 
d'enclaves  énallogènes  dans  le  basalte  de  cette  région  et 
d'un  fragment  de  diabase  englobé  dans  l'échantillon  même  d 
étudié. 

Une  des  veines  leucitiques  montre  à  l'œil  nu,  dans  sa  cas) 
surface  blanche  irrégulière,  comme  scoriacée,  couverte  ( 
octaèdres  de  spinellîdes  et  de  lamelles  de  biotite. 


□igitizedbyGoOglc 


ŒBALOGIE  DE  LA  FBANCE 
BÉRYL 

CrAl'Si'O" 

(=1000  :  498,838.  (Dx). 
[o  .0=  0,49884] 

(0001),,»  (lOIO),  *<  (llJO),  /.■(2130),  a'  (1121), 

,  a,=  (II' b'"  h')  (2m). 

lur  les  cristaux  de  Ln  Villeder  ; 

ior  un  criatn)  des  environs  de  Chanteloube. 


v«* 

185-  V 

135'  ^{Lx.) 

a'o'adj.   138-38' 

f/"*" 

ITT'Sff 

177'5S-(L..) 

~ino,odj.    l42Mr  14ï°ï0'(t,O 

»"l» 

82.21' 

™n'odj.  127-43'  137-53' (Li) 

pb* 

160-  3' 

149*65'tLi.) 

mi'j.fl'   101-27'  10i-35'(Li.) 

h' m 

119-57' 

120-  5'  (Lx.) 

a.fl'adj.  les-SI' 

pm 

90- 

a'i'adj.    1&G-44' l&6*4S'(Lz.) 

fi 

1S3-16 

1Ï3-1Î'(U') 

a'n'.nr/.  104-34'  104-30' (L«') 

ek^ 

W 

i*i'iOTp  151*  6' 

Tous  les  cristaux  de  béryl  des  gisements  fran- 

int  l'axe  vertical  et  présentent  la  base.  Ils  sont 
parfois  un  peu  aplatis  suivant  une  face 
m  (lOTO);  les  faces  de  la  zone  verticale  sont 
quelquefois  striées  verticalement  (iîg.  1}, 
d'autres  fois  elles  sont  ternes.  Les  faces  du 
sommet  sont  généralement  très  brillantes, 
elles  sont  souvent  dissymétriques  comme  dans 
les  cristaux  de  l'Oural  (Voir  page  13). 

Quelques    cristaux    du    pont    de    Barost 

présentent  une  structure  fibreuse  tris  nette. 

Déformations  mécaniques.  Les  cristaux  de 

'  béryl    des   pegmatites   sont  souvent  brisés  ; 

ors  cimentés  par  du  quartz.  Dans  la  pegmatite 


□igitizedbyGoOglc 


du  parc  de  Montjeu,  j'ai  observé  un  cristal  courbé  en  arc  de  ce 
n'a  subi  aucune  fracture  (Bg.  6],  dans  d'autres  cas,  il  y  a  torsi< 
coTdale  (fig.  10). 

Clivages.  Clivage  p  (0001)  imparfait.  Cassure  conchoïdale  ou  : 

Dureté.  7,5  à  8. 

Densité.  2,63  h  2,80;  2,690  b.  de  Miser!,  2,702  b.  du  ) 
Barost,  2.719  b.  de  La  Villeder,  2,73  b.  rose  de  Madagascar  (M.  D 

Coloration.  Incolore,  jaune  plus  ou  moins  foncé,  vert  clair,  vc 
âtre  [aiguë- marine)  a  vert  émeraude  {émeraude),  rarement  vi 
rose.  Poussière  blanche. 

Eclat  vitreux.  Transparent  ou  translucide. 

Inclusions.  Le  béryl  est  généralement  très  ricKe  en  ini 
liquides  à  bulles  parfois  mobiles.  Quelques  cristaux  de  La  Villei 
absolument  creux  ou  remplis  par  du  quartz. 

Propriétés  optiques.  Un  axe  négatif  (np).  J'ai  mesuré  les  indii 
vants  par  la  méthode  du  prisme  (lumière  jaune). 

L.  Vill«l,r  IB.  iDMlor.)  lI.<l>E»c>r  |B. 

nt=  1.5785  1,582! 

np=  1,5735  1.576 

Ug  —  Iïf=  0.006  eo  moyeDDC. 

Le  béryl  présente  fréquemment  des  anomalies  optiques  :  une 

basique  est  alors  divisée  en  six  secteurs  biaxes  avec  souvent  ui 

nniaxe.  Les  cristaux  de  gisements  français   que  j'ai  examinés 

sentent  pas  ces  phénomènes  d'une  façon  régulière. 

Les  cristaux  possédant  une  structure  fibreuse(Chanteloube),  £ 

parallèlement  à  leur  base,  montrent  parfois  le  phénomène  de  l'a 

etdu  cercle  parrhélique  (échantillon  communiqué  par  M.  £■  ^' 

Pléochroîame.   Le  béryl   est  plus  ou  moins   pléochroïque  * 

épaisses  ; 

B.  KW»  B.  jiuiiH  B.  bkai  V-mi 

n^  ^   incolore  janoe  d'or  bien  verdâtre  à  incolore  vert  ja 

Hp  =   rose  pâle         jaune  rougeilre    bleu  vert  bl 

Composition  chimique,  a)  Composition  théorique  correspo" 
formule  GF  AP  Si«  O"  ; 

Analyses  :  b)  du  béryl  de  Chanteloube,  par  Vauquelin  ; 

c)  du  béryl  de  Chanteloube,  par  Klatzo  [Jaht-b.   Cheni.  l^l' 

d)  du  béryl  bleu  de  Charmoz,  par  M.  Mrazec  (Thèse  Gcnè 
p.  42); 


Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
béryl  rose  de  Madagascar,  par  M.  Damour  (B.  S.  M.  IX.  153. 


SiO  ... 
Al'O',. 
FeO... 
FeO.  ., 
MdO.  , 
GIO ... 
MgO.. 
CaO., 
Pcrlo 


!•) 

c) 

■*) 

e) 

67.4 

67,78 

63,6Ï 

66.56 

16,1 

17,58 

19,19 

18,66 

a 

0,27 

» 

« 

0,7 

" 

5,00 

0.21 

13,3 

13,72 

9,94 

12,47 

99,y5 


rcs  MM.  Pcnfield  et  Harper  {Am.  J.  of  Se.  XXXII.  110.  I88C), 
nd  nombre  de  béryls  renrerment  des  alcalis  (K,  Na.  Cs)  ;  celui 
ogea  confient  0,73  de  Na^O. 

is  pyrognosiitiues.  Au  chalumeau,  tes  cristaux  transparents 
lent  blancs  et  opaques,  le  béryl  fond  dilïicilement  sur  les  bords 

scorie  bulleuse.  Les  béryls  riches  en  alcalis  fondent  plus  faci- 
que  ceux  qui  n'en  renferment  que  peu.  L'émeraude  donne  avec 
X  les  réactions  du  chrome.  Inattaquable  par  les  acides. 
ations,  —  Kaolinisation.  — Les  cristaux  de  bOryl  se  fissurent 
;,    deviennent  opaques,   et,    dans  leurs  fentes,  se  développe  du 

M.  Damour  a  étudié  des  cristaux  de  La  Vilate  qui,  tout  en  con- 

leurs  formes  extérieures,  perdent  leur  éclat,  leur  transparence 
dureté  ;  ils  sont  alors  constitués  par  une  masse  terreuse,  douce 
her,  englobant  des  grains  cristallins  non  altérés.  Cette  masse 
s  est  formée  par  de  la  kaolinite,  dont  l'analyse  a   été  donnée, 

page  462. 

'ansformation  s'effectue  le  long  des  nombreuses  fissures  qui 
int  le  minéral.  Quand  la  kaolinisation  s'effectue  par  la  périphérie 
itaux  homogènes  et  non  fissurés,  on  observe  la  production  de 
-ieuses  figures  de  corrosion  sur  les  fragments  non  altérés  et  en 

très  limpides.  Dans  la  zone  prismatique,  elles  ont  la  forme  de 
s  très  allongés  suivant  l'axe  vertical.  Sur  la  base,  au  contraire, 
rai  est  creusé  de  profondes  cavités  de  corrosion  très  régulières 
t  la  forme  d'i.soscéloèdrea  atteignant  plusieurs  millimètres  sui- 
ir  axe  vertical. 


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BERYL 

L«s  cristaux  ainsi  altérés  présentent  fréquemm 
barillets  représentés  par  la  fig.  2. 

Ce  mode  d'altémtion  met  en  évidence  la  struc- 
ture fibreuse  de  quelques  cristaux  de  béryl, 
certaines  Bbres  s'attaquant  plus  rapidement 
que  d'autres. 

Production   de    bertrandite.  —  Au  lieu 
de  cette  kaolinisation   produite  par  élimination 
de  la  glucine,    le  béryl    de    quelques  localités 
françaises  a  donné  naissance  à  de  petits  cristaux      Vi 
de    bertrandite;    ces    derniers    sont   implantés         ' 
directement  sur  le  béryl  non  transformé  (Chanlelout 
place  de   cristaux  hexagonaux  disparus  (La  Villeder, 

Diagnostic.  Le  béryl  a  été  souvent  confondu,  dar 
l'apatite,  qui  l'accompagne  fréquemment  et  qui  possc 
et  la  même  couleur;  la  dureté  plus  forte  et  surtou 
l'action  des  acides  constituent  un  excellent  diagnosl 
minéral.  L'apatite  bleue  de  La  Villeder,  qui  se  trouve 
collections  sous  le  nom  de  béryl,  possède  un  clivage 
base,  qui  est  également  différentiel  du  béryl. 

GISEMENTS  ET  ASSOGIATIO 

J'étudierai  successivement  le  béryl  dans  les  gisemc 
1°  Dans  les  Glons  stannïfères  associés  à  des  granuli 
2°  Dans  lesgranulites  et  les  pegmatites; 
3°  Dans  les  micaschistes. 

1*  Dans  les  filons  stannïfères. 

BretaCfnO-  —  Morbihan.  Les  plus  beaux  cristaux 
proviennent  des  mines  d'étain  de  La  Villeder  près  de  ] 

Ces  cristaux  aujourd'hui  assez  rares  atteignentparfoi 
vertical  ;  par  leur  limpidité  et  la  netteté  de  leurs  faces 
liser  avec  ceux  de  l'Oural.  Je  dois  à  l'obligeance  de 
plupart  des  cristaux  que  j'ai  étudiés.  Un  de  leurs  ca 
constant,  consiste  en  ce  que  toutes  les  faces  de  la  zo 
dépolies,  alors  que  la  base  et  les  pyramides  sont  rema 


□igitizedbyGoOglc 


MINJÎRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Les  cristaux  transparents  sont  incolores,  mais  on 
lêrae  gisement  des  cristaux  bleus  ou  tileu  verd&tre, 
qui  sont  opaques  ou  faible- 
ment translucides.  On 
trouve  souvent  dans  les 
collections,  sous  le  nom 
d'  «  émeraude  de  La  VU- 
teder  »,  de  jolis  cristaux 
transparents  vertsou  bleus 
d'apatite  riches  en  faces, 
qui  seront  étudies  tome  ni. 
J'ai  observé  dans  les  crl- 
'^*^''*  staux  transparents  de  béryl 

formes  suivantes:/)  (0001),  m  (lOÎO)  (fig.  1),  ;>/n  A' 
(fig.  3),  pma^  (fig.  13),  i'  (lOlI)  avec  ou  sans  A* 
(6g.  4)  eti"  (1.0.Î.14)  (fig.  6).  Ces  faces  sont 
souvent  réduites  à  de  très  petites  modifications; 
plus  rarement,  elles  sont  largement  développées 
comme  dans  les  cristaux  de  l'Oural  (fig.  5),  Les 
faces  b^"  sont  toujours  petites;  les  faces  a*  sont 
souvent  bordées  par  de  petites  facettes  arrondies 
(fig.  6),  que  je  n'ai  pu  mesurer  avec  précision. 

Ces  cristaux  transparents  se  trouvent  dans  les 
cavités  du  quartz,  de  la  muscovite;  ils  sont 
parfois  implantés  avec  apatite  sur  les  cristaux 
de  cassitérite  ;  on  les  observe  aussi  fréquemment 
thoïdes  de  béryl,  elles-mêmes  engagées  dans  du 
quartz  laiteux. 
^^  De  beaux  cristaux  p  m  translucides  se 
trouvent  aussi  empâtés  dans  le  quartz  laiteux 
ou  même  dans  une  granulite  à  mispickel . 

Les  cristaux  de  La  Villeder  présentent  sou- 
vent des  particularîtésintéressantes.  L'un  d'eux 
montre  à  l'œil  nu  une  division  en  six  secteurs 
des  plus  nettes  ;  je  n'ai  pu  l'étudier  au  point  de 
vue  optique. 

II  n'est  pas  rare  de  trouver  deux  cristaux 
face  m  (lOÎO)  ;  il  y  a  fréquemment  alors  aplatisBe- 


□igitizedbyGoOglc 


ment  des  cristaux  suivant  leur  face  d'accolement.  Souvent  aussi  les 
faces  a*  et  i'  de  ces  cristaux  aplatis  sont  inégalement  développées  ; 
quelques-unes  d'entre  elles  manquent  ,^  ,^ 

même  complètement  :  le  cristal  peut 
prendre  des  allongements  variés  et 
offrir  alors  une  apparence  très  dissy- 
métrique (Kg.  7  et  8). 

Les  cristaux  de  béryl  transparents 
sont  rares,  relativement  aux  variétés 
translucides  ou  1  ithoïdes,  qui  abondent 
dansceffisement.  Celles-cisontenfflo-    _  ,  ..      "',''.       .   .       ^'.'^''l  v^  , 

o  o  PiojKliou.  lur  ]*  bue.  tm  d«u  oriitiu  d*  btty\ 

bées  dans  le  quartz  fétide,  plus  rare-         *Mi.m«"dii.jiii«iri<iMi(uviB.icr). 
ment  dans  la   granulite;  enfin,  elles  constituent  de  véritables  rocbes 
avec  de  la  muscovite  et  de  la  cassîtérite. 

J'ai  trouvé  à  La  Villeder  des  cristaux  de  béryl  remplacés  par  de 
petits  cristaux  de  bertrandite  (Voir  page  118  du  tome  I).  Le  béryl  de 
ce  gisement  se  transforme  souvent  partiellement  en  kaolinite. 

Le  béryl  transparent  de  La  Villeder,  s'il  avait  été  plus  abondant  quand 
lamine  était  encore  exploitée,  aurait  pu  être  utilisé  dans  la  joaillerie. 

Loire-Inférieure.  Le  béryl  a  été  rencontré  en  cristaux  d'un  blanc 
jaunâtre  associé  à  la  cassitérite  de  Piriac. 


2"  Dans  les  granulites  et  les  pegmadtes. 

Le  béryl  est  assez  fréquent  dans  les  granulites  et  pegmatites  françaises  ; 
il  y  est  partout  associé  b  de  la  tourmaline,  du  grenat  almandîn,  du 
quartz,  etc.  Les  pins  gros  cristaux  sont  engagés  dans  les  pegmatites  à 
grands  éléments  et  particulièrement  dans  leur  quartz.  Beaucoup  de 
gisements  signalés  autrefois  dans  le  Plateau  Central  comme  renfermant 
du  béryl  ne  contiennent  que  de  l'apatite. 

Normandie.  —  Ome.  Le  béryl  est  très  anciennement  connu  dans 
les  granulites  des  environs  d'AIençon  et  particulièrement  dans  celles 
des  carrières  de  Pont-Percé  et  de  Hertré.  M.  L.  de  La  Foye  a 
décrit  ce  gisement  {Mém.  Soc.  Unnéenne  du  Caloados,  1. 215.  1824)  ;  il 
y  a  trouvé  dans  la  granulite  une  fissure  de  12*"  de  large  sur  1"  de  haut 
entièrement  tapissée  de  rosaces  de  cristaux  de  béryl,  atteignant 
jusqu'à    8""   de   diamètre.    Chaque    rosace   était   constituée    par   des 


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•GlE  DE  LA  FRANCE 

foncé  partant  d'un  centre.  Quelquefois 
ents  et  non  fendilles.  Les  cristaux  ter- 
minés étaient  très  rares  :  il  n'était  guère 
possible  d'en  isoler  d'entiers.  Je  dois 
à  l'obligeance  de  M.  Le  Tellier  un 
échantillon  de  béryl  blanc  grisâtre 
présentant  ces  groupements  bacillaires, 
dont  le  Muséum  possède  quelques  bons 
spécimens;  ils  sont  englobés  par  delà 
granulite  à  grains  6ns  (iig.  9).  Les 
carriers  les  désignent  sous  le  nom  de 
«  Saint-Sacrement  ». 

Le  même  minéral,  en  cristaux  plus 
ou  moins  nets,  d'un  vert  clair,  parfois 
trausparents,  se  trouve  aussi  dans  les 
filonneis  pegmatoïdes  de  cette  granulite, 
>it  dans  le  feldspath.  Ils  n'ont  pas,  à  ma 
s  les  géodes  qui  dans  ces  gisements  ont 
js  de  «  quartz  enfumé,  a 

1«  D'  Le  Hir  a  trouvé  en  abondance  le 
leMorlaix,  6  mai  1842,  et  Congrès  scient. 
sont  engagés  dans  les  6lons  de  pegmatite 
>anc  de  Sainte-Anne  en  Saint-Pol,  de  l'ile 
ère-ar-Ménez,  de  la  butte  du  moulin  de 
nilaîres],  de  Terenez  en  Plougasnou,  de 
igou),  de  Roscoff,  de  Coat  Crenn  et  Tro- 
z  des  micaschistes),  de  TrefQez,  etc. 
hexagonaux  (atteignant  parfois  plusieurs 
aunàtre,  rarement  vert  foncé  (émeraude) 
-Cheval  en  Saint-Pol],  Us  sont  fréquem- 

a  cité  quelques  gisements  de  béryl  dans 
en  a  découvert  de  nombreux  autres  dans 
ristaux  {op.  cit.  49  et  B.  S.  M.  X.  131. 
oint  de  vue  les  localités  suivantes  :  car- 
t-Clair  (avec  tourmaline),  Petit-Port  et  La 
m  (à  1  km,  N.  du  bourg),  Le  Chêne- Vert 


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ea  Saint-Herblain,  Orvault  (avec  iourmnl 
Dite,  etc.).  Dans  ces  gisements,  les  cnst 
parfois  transparents  offrent  les  formes/) 
le  quartz  soit  dans  le  feldspath  des  pegm 
de  béryl  ont  parfois  disparu,  laissant  un 
de  bertrandîte. 

La  collection  du  Muséum  reuferme  ui 
vert  émeraade  clair  engagé  dans  du  qus 
de  Renues  à  Nantes.  Il  n'est  pas  inutile 
gisement,  qui  a    fourni  de  si  beaux  min 

A  Saint-Ctair,  M.  Baret  a  trouvé  des 
pesant  plusieurs  kilogrammes;  elles  soi 
sation . 

A  Miséri  près  Nantes,  le  même  savant 
lucides  d'un  vert  pâle,  dépassant  15''"'  d 
formes/*  (0001),  m  (lOÏO),  A»  (11§0);  ils  s. 
On  les   trouve  dans  une  pegmatite  ^ 
deux  micas  avec  tourmaline,  apatile, 
grenat,  mispickel,  molybdénite,  éru- 
bescitc,  chalcopyrîte,  etc.   {D.  S.  M. 
X.  131.  1887). 

Nous  avons  signalé,  M.  Baret  et 
moi  {B.  S.  M.  XII.  531.  1889),  dans 
les  gtandules  quartzcux  des  schistes 
micacés  de  la  Noeveillard  en  Sainte- 
Marie  près  Pornic,  un  cristal  de 
béryl  p  m  aplati  suivant  la   base.  ( 

Enfin     Dubuisson     a    signalé    les 
gisements   suivants,   que  je   n'ai    pu  vis 
Nantes   même,  le  cours  Henri  IV  et  le  Fa 

La  fig.  10  représente  un  cristal  de  h 
provenant  de  La  Salle-Verte  à  Saint-Claî 
mécaniques  remarquables  (torsion  hélico 

Pyrénées.  —  Basses-Pyrénées,  Le^ 
grisâtres  de  béryl  dans  le  quartz  du 
précise  [Descript.  géol.  de  la  Haute~Gari 

Hautes-Pyrénées.    J'ai  recueilli   de  jol 


□igitizedbyGoOglc 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

teux  de  bëryl  dans  les  glandules  de  pegmatïte  que  l'on  ren- 
ns  les  schistes,  en  montant  de  l'hàteHerie,  au  pic  du  Midi.  Ces 
atteignent  4™.  Au  lac  Bleu  et  près  de  rémissaire,  j'ai  trouvé 
!  hexagonal  basé,  d'un  bleu  verdâtre  pâle  ;  il  est  engagé  avec 
orthose  dans  une  géode  d'une  pegniatite  en  61on  au  milieu  des 
eldspathisés. 

Garonne.  Coquand  a  signalé  {B,  S.  G.  IX.  226.  1836)  de  gros 
ie  béryl  dans  les  pegmatites  de  la  vallée  de  Burbe  près 
-de-Luchon.    D'après    Leymerie   [Descr.  géof.   de   la  Haute- 

212],  François  a  également  recueilli  ce  minéral  dans  la  même 
lieu  dit  Clôt  de  Culgo.  M.  Gourdon  a  trouvé  le  même  minéral 
is  d'un  bleu  ou  jaune  verdâtre  aLucbon  même,  au  Bosquet  des 
ins  une  pegmatite  b  tourmaline. 

Les  pegmatites  traversant  les  schistes  micacés  du  mont 
enferment  en  assez  grande  abondance  des  cristaux  de  béryl 
bservéssurtoutverslccol  d'Aigotorto);  ce  minéral  est  quelque- 
ié  11  de  la  cordiérite,  mais  ne  se  rencontre  pas  avec  l'anda- 
andis  que  celle-ci  est  particulièrement  fréquente  dans  les  filons 
n  feldspath,  le  béryl,  au  contraire,  est  surtout  abondant  dans 
)ont  très  feldspathiques.  C'est  dans  les  mêmes  conditions  que 
lli  un  gros  cristal  arrondi  de  béryl,  au  sud  d'Ax,  sur  le  bord 
au  de  Gnôles  peu  avant  d'arriver  à  l'étang  de  Naguille. 

trouvé  également  des  cristaux  de  2""  dans  une  pegmatite 
tourmaline  et  en  grenat  rose  saumon  près  du  confluent  de 
t  du  ruisseau  descendant  de  l'étang  de  Baxouillade. 
es-Orientales.  J'ai  recueilli  de  gros  cristaux  de  béryl,  trana- 
'un  blanc  verdâtre,  dans  les  pegmatites  k  grands  éléments  qui 
:  le  granité  sur  le  bord  de  la  route  de  Sainl-Paul  à  Saînt- 
-Fenouîllet  et  à  peu  de  distance  de  ce  village.  Ces  pegmatites 
lames  de  muscovite  sont  riches  en  tourmaline. 

LU   Central.    —    HatUe~Loire.  Le  béryl  a    été    trouvé   par 

ird  (C.  R.  1283.  1886)  dans  les  veines  degranulite  traversant 

de  La  Chaise-Dieu  à  environ  500  mètres  su  nord  du  bourg. 

al  y  constitue  de  petits   prismes  hexagonaux  blancs  ou  jau- 

sociés  au  grenat   almandin,  à   la  tourmaline  bacillaire  et  à 

erte. 

Vienne.  Le  béryl  se  trouve  en  grande  abondance  au  sud  de 


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Bessines  dans  les  carrières  de  pegmatite  des  environs  de  Chanteloubc. 
Il  y  a  été  découvert  en  1801  par  Lelièvre  (Haiiy,  op.  cit.  IV.  512.  1801) 
et  s'y  est  même  rencontré  en  telle  quantilé  dans  les  exploitations  de 
feldspath  qu'il  a  servi  à  une  certaine 
époque  à  charger  1^  route  entre  le 
pont  de  Barost  et  Chanteloube.  11  est 
surtout  abondant  dans  les  carrières 
situées  à  droite  de  la  route  de  Bessines 
à  Chaoteloube,  bien  qu'on  l'ait  aussi 
trouvé  dans  la  carrière  de  La  Vîlate 
(voir  à  orthose),  oii  il  formait  parfois 
le  centre  d'énormes  sphéroïdes  feld- 
epathiques  et  micacés. La  fig.ll  repré- 
sente un  échantillon  de  la  collection 
du  Muséum  constitué  par  un  de  ces 
sphéroïdes  de  moindre  taille. 

Le  béryl  decette  région  se  présente  p.    ,, 

d'ordinaire  en  masses  prismatiques,       Cri«.id.  Mryi(Bi  cmour*  jqn.  g»»  dii. 
,      ,  , ,  ■  ..  '■'"  !'''•  P"'»  '•'"  "•'■'■e'  ^'  V""-  ™ 

généralement  cannelées  suivant  1  axe         cideniuKorii.(M).  dunitioub...  fR«du«ion 

vertical  et  atteignant  parfois  plus  de  * 

100  kg.  Elles  sont  faiblement  translucides  ou    opaques.    Les  cristaux 

n'ayant    que    quelques    décimètres    ou     quelques    centimètres    sont 

souvent  translucides,  blancs  ou  d'un  blanc  verdâtre.  Jaunes  de  diverses 

nuances;    leurs    faces    sont    fréquemment 

brillantes;  leur  forme  la  plus  habituelle  est 

p  (0001),  m  (10lO)(fig.  1). 

Cependant  on  trouve  parfois,  à  l'extré- 
mité   de    gros    cristaux    translucides,   des 
facettes  larges  et  très   brillantes.  Grâce  à      m^ 
l'obligeance    de    M.    E.    Bertrand    et    de 
M.  Guyot  deGrandmaison,j'ai  pu  examiner 

quelques    pointements    de   ce   genre  :  ils     p„j„,ion,„i.b.«diin  crimid. 
possèdent  un  aspect   rhomboédrique    par  wrji  d.  chimioubt. 

suite  du  développement  exagéré  de  trois  fiiccs  a'.  L'un  des  cristaux  de 
M.  Bertrand  présente  la  combinaison  a^  (1121),  b*  (lOTl)  et  a^  (2131) 
(fig.  12)  ;  un  autre  montre  les  faces  6"  (1.0. 1.  14);  les  mesures  données 
plus  baut  (Lx')  sont  celles  que  j'ai  prises  sur  ces  cristaux. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANXE 

les  carrières  voisines  du  pont  de  Barost,  on  a  trouvé  des  cri- 
e  béryl  absolument  limpides,  iucolores  ou  bleuâtres,  atteignant 
rs  centimètres  de  longueur  et  de  diamètre;  ils  sont  générale- 
eu  allongés  suivant  l'axe  vertical  et  sont  engagés  dans  un  kaolin 
le  neige  formé  à  leurs  dépens  :  ils  sont  alors  corrodés  (6g.  2). 
irc  d'altération  a  été  décrit  page  10.  M.  Damour,  comme  je  l'ai 
fait  remarquer  plus  haut,  a  le  premier  signalé 
ces  pseudomorphoses  en  kaolin  dans  les  peg- 
matites  de  LaVilate.  La  forme  de  ces  cristaux 
est  celle  du  prisme  hexagonal  (fig.  *i),  avec 
parfois  les  faces  à*  (6g.  13). 

Des  échantillons  de  béryl  incolore  ont  été 
recueillis  aussi  à  Margnac,  aux  Bureaux  et  à 
Malabard    (Barret,     Géoîog.    du    Limousin, 
Fig.».  1892.55). 

du  poui  d>  Diro.i.  Lg  béryl  transparent  du  Limousin  a  été  taillé 

irni  d'assez  jolies  pierres  ;  la  variété  lithoïde  est  utilisée  par 
:rie  chimique  pour  l'extraction  de  la  glucinc. 
dc-Dôme.  D'après  M.  Gonnard  {Jî.  S.  M.  XL  21.  1887.  etc.), 
rral  décrit  comme  béryl  par  Bouillet  et  Lecoq  à  Anthezat-le- 
it,  à  la  Grande-Côte  près  Saint-Amand-Tallende  et  à  Houre  est 
ité  de  l'apatitc.  Des  cristaux  de  béryl  vcrdâtre,  souvent  kaoli- 
sc  rencontrent  dans  la  pegmatite  de  Binuchaud  au  nord  de 
ierrc-ia-Bourlhogne  ;  ils  atteignent  0°32  sur  2''"'5  de  diamètre 
rd  et  Adelphe  :  B.  S.  M.  XVIII.  614.  1894). 
!,  En  1789,  de  Bournon  signala  aux  environs  de  MontbrisoD 
ncR  de  divers  minéraux  et  entre  autres  de  l'cmeraudc  (/.  P. 
:5<I).  Quelques  années  plus  tard,  Passinges  revint  sur  ce  mîné- 
\I.  XXXVll.  203.  1797),  en  donna  la  description  et  signala  notam- 
ss  cristaux  d'émeraude  ic  (istulcux  ou  percés  d'un  bout  à  l'autre  ». 
son  traité  de  minéralogie  (IV.  361.  1801),  Haiiy  cite  ce 
nt  d'émeraude  avec  un  point  de  doute  et  le  fait  suivre  de  Tob- 
in suivante  :  «  L'opinion  qu'il  existe  des  émeraudes  en  France 
auteur  le  célèbre  de  Bournon,  qui  regardait  comme  tels  de 
ristaux  en  prismes  hexaèdres  réguliers,  qu'il  avait  trouvés  dans 
^vant  Forez,  où  ils  occupaient  le  même  filon  de  feldspath  qui  a 
epuis  à  l'observation  de  ce  minéralogiste  la  substance  que  dous 


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BERYL 

avons  nommée  feldspath  apj're  [andalousite].  La  dureté  de  ces 
variait  beaucoup  :  les  uns,  suivant  Bournon,  avaient  celle  de  Véi 
ordioaire  et  les  autres  se  laissaient  facilement  entamer.  J'en  ai  i 
la  collection  du  cit.  Gillet,  sur  lesquels  la  pointe  d'un  couteau 
nne  trace  très  sensible.  Leur  couleur  est  tantôt  uniformément  i 
et  tantôt  en  partie  verdâtre,  en  partie  grise.  » 

L'année  suivante,  de  Bournon  répliqua  {Philos.  Trans,  Londoi 
p.  94  du  tîra^  à  part),  en  maintenant  son  opinion. 

Enfin,  toot  récemment  M.  Gonnard  [B.  S.  M.  VU.  467.  I( 
ebercbant  îi  retrouver  le  gisement  du  minéral  en  question,  re 
sur  les  bords  du  Vizézy,  aux  environs  de  Moutbrison,  des  fî 
pegmatite  à  cordtérite  renfermant  de  petits  cristaux  d'apa 
répondent  assez  bien  à  In  description  des  auteurs  précédents. 

La  collection  du  Muséum  possède  l'échantillon  qu'Haûy  di 
examiné  chez  GilIct  de  Laumont.  Il  porte  l'étiquette  suivante  : 
raude  des  environs  de  Montbrîson  en  Velay.  Bournon.  »  Il  faisi 
tie  de  la  collection  Gillet  de  Laumont  acquise  en  1835  par  le  M 
Il  est  facile  de  le  reconnaître  à  la  description  donnée  par  Haij^ 
distingue  plusieurs  cristaux  de  la  forme  m  (lOlO),  p  (0001 
non  b*'^')\  le  plus  grand  a  environ  2  millimètres  suivant  l'axe 
et  1  millimètre  de  diamètre  dans  la  base. 

J'ai  pu  m'assurer,  par  un  essai  chimique,  que  le  minéral 
rapatite[5.  S.  ^.  XVII.  41.  1894). 

Rhône.  Le  béryl  a  été  cité  aux  environs  de  Lozanne,  de  Dom 
à  l'ile  Barbe,  avec  grenat,  apatite,  tourmaline,  etc.  (Drian,  op.  ci 
Gonnard  :  B.  S.  M.  VI.  1889). 

La  collection  du  Muséum  possède  un  échantillon  d'une  pe 
rose  à  tourmaline  montrant  un  cristal  de  béryl  jaunâtre  en  ' 
kaolinisation  et  provenant  de  Maltaverne  sur  la  route  de  Cl 
LyoD. 

A/lier.  La  granulite  de  Droiturler  près  I^  Palisse,  employée 
pavage  de  la  ville  de  Clermont,  renferme  (Gonnard  :  B.  S.  M, 
1892),  dans  ses  parties  pegmatoïdes,  de  gros  cristaux  blanc  a 
opaques  de  béryl.  Le  minéral  se  trouve  aussi  en  petits  crista 
pides  pm  transparents  (3  à  4"")  dans  des  géodes  delà  mêm( 
qui  contient  localement  un  peu  de  molybdénite. 

Saône-et-Loire.  Les  pegmatites  des  environs  d'Autun  sont  ri 
cristaux  de  béryl  blanc  verdâtre,  rarement  transparents,  qui  atl 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

lécimètre.  Ils  y  ont  été  découverts  pnr  Champeaux 
du  siècle.  Le  gisemeot  le  plus  remarquable  à  ce 
!  parc  de  Montjeu.  Le  béryl  y  est  généralement 
t2  grisâtre  d'une  pegmatite  à  très  grands  éléments; 
énormes  cristaux  de  tourmaline  et  à  de  gros  trapé- 
mandin.  Les  formes  habituelles  sont  p  (0001),  m 
'  (1120),  A''{2i30)  (ftg.  14  et  15).  Quelques  crisUux 
sont  déformés  par  déve- 
loppement anormal  de 
deux  ou  plusieurs  faces  m. 
Les  cristaux  présentent 
parfois  de  remarquables 
phénomènes  de  torsioQ 
(fig.  16);  dans  d'autres  cas, 
des  cristaux  brisés  en 
plusieurs  tronçons  sont 
Fig.  is.  ressoudés  par  du  quartz, 

Le   béryl  de  Montjeu  est 
ions  liquides  à  bulle  mobile. 

ents  à  citer  sont  :  Broyé,  Marmagne,  Saint-Sym- 
ihorien-de-Marmagne ,  etc.  Dans  ces  derniers 
risements,  le  béryl  est  très  souvent  engagé  dans  le 
éldspath,  et  parfois  en  voie  de  kaolinisation. 

Lorsqu'on  veut  extraire  de  ces  roches  les  cristanx 
le  béryl,  ils  se  brisent  avec  la  plus  grande  facilité, 
^fin  de  les  obtenir  entiers,  il  est  bon  de  laisser  it 
'air  pendant  quelques  jours  les  blocs  extraits; 
es  cristaux  perdent  alors  leur  eau  de  carrière, 
irennent  de  la  solidité  et  peuvent  être  extraits 
ilus  aisément  de  leur  gangue. 

Vosges-  —  M.  Vélain  a  trouvé  de  gros  cristaux 
ranslucides  de  béryl  associés  à  la  tourmaline  et  au 
^enat  dans  les  pegmatttes  à  mica  palmé  de  l'Étang 
l'Huchère  à  Saint-Nabord;  de  petits  cristaux  du 
I  rencontrés  à  Raon-t'Ktapepar  le  même  géologue. 
f  du  mont  Blanc.  Haute-Savoie.  Soret  a  décrit  en 
ilomatiqiie),   sous   le  nom  de  a  corindon  »,  de  jolis 


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prismes  hexa^naux  d'un  bleu  foDcé,  engagés  dans  ud  grat 
gine)  trouvé  au  pied  de  t'aiguille  de  Charmoz.  M,  Spezia 
1875  (Alti  délia  H.  Accad.  Science  di  Torino,  XI.  82),  que  le 
question  était  du  béryl.  M.  des  Cloizeaux  arriva  aux  mêmes  i 
par  l'étude  des  propriétés  optiques  {B.  S.  M.  IV.  94.  1881). 
Lévy  a  décrit  la  roche  et  montré  sa  richesse  en  épidot» 
n"  9.  I.  13.  1890).  Dans  son  mémoire  sur  la  protogine  du  n 
M.  Mrazcc  {Thèse.  Genève,  1892.  p.  42)  a  donné  une  an 
ce  bérj'l,  qui  constitue  Jusqu'à  10  "/,  de  la  roche  qui  le  con 

Le  gisement  en  place  est  inconnu.  Cette  roche,  très  ra 
d'huî,  se  rencontrait  autrefois  dans  les  éboulis  de  l'un  < 
couloirs  descendant  de  l'aiguille  de  Charmoz,  du  côté  de 
Glace.  Ce  béryl,  d'un  très  joli  bleu,  est  très  pléochroïque; 
les  formes/)  (0001),  m  (lOTO). 

M.  BruD  a  signalé  [Z.  K.  V.  104.  1880)  de  petits  cristau 
dans  les  moraines  du  glacier  de  Miage. 

Uaclasrasoar.  —  M.  Damour  a  décrit  [B.  S.  M.  IX.  15c 
fragment  de  cristal  de  béryl  rose,  fendillé  et  ressemblant  à 
par  places,  il  est  transparent  et  constitue  une  véritable  pierre 
II  a  été  donné  comme  provenant  de  Farafatrana  (côte  oi 
l'ile);  il  était   accompagné  de  tourmaline,  de  quartz,  de  tri 

C'est  sur  un  fragment  que  je  dois  à  la  bienveillance  de  '. 
qu'ont  été  mesurés  les  indices  donnés  plus  haut. 

M.  Suberbie  a  rapporté  de  Madagascar  {rivières  descenda 
sifd'Aokaratra  sur  la  câte  occidentale]  des  fragments  trans 
béryl  aigue-marine  bleuâtre. 

3*  Dans  les  micaschistes. 

Bretagne.  —  Loire-Inférieure.  Dans  la  collection  du  '. 
trouve  un  échantillon  de  micaschiste  à  bîotite  indiqué  c< 
venant  des  environs  immédiats  de  Nantes  ;  il  renferme  d< 
A'émeraude  d'un  vert  superbe  ;  ils  ont  près  d'un  centimètre  s 
vertical  et  sont  transparents. 

Gisements  incertains. 

Pyrénées.  —  Ariège.  M.  Boubée  a  signalé  {Bull,  c 
&*  section,  p.  8)  des  cristaux  d'aigue-marine  limpide  dans 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

gangue  quai-tzeuse  près  de  Saînt-Larj  daos  la  Val- 
rérifier  cette  observation,  qui  demande  conârmation. 

!.  D'après  une  note  de  M.  Héricart  de  Thury  publiée 
i  Tableau  des  Espécet  minérahs,  1813.  138,  des  cri- 
parents  de  béryl  blaoc  verdfttre  auraient  été  trouvés, 
ec  quartz,  anatase,  feldspath,  rutile  et  cblorîte,  près 
l'Ënversin  en  Vaujany  (Oîsans],  Depuis  lors,  ce 
é  cité  par  personne;  il  n'existe, à  ma  connaissance, 
ctîoD,  et  il  est  très  probable  que  la  substance  à 
allusion  est  la  phénacite  décrite  tome  I,  page  2031. 

icalion  du  lome  I,  nom  avoni  pu,  M,  des  Cloizcaux  et  moi 
93),  étudier  de  beaux  crisUux  de  ce  minéral  et  nous  assurer 
EODcluaton  formulée,  page  203  (lome  I),  an  sujet  de  l'aBainii- 
des  petits  prismes  du  DaaphiDé,  décrits  comme  Lourma- 
tillon  de  la  collection  du  Muséum  que  noua  arons  examiné 
ovenant  de  Sainl-Cbristopbe-en-Oisana. 


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FELDSPATHS 


POLYSIUCATES 


GROUPE  DES  FELDSPATHS 

Les  minéraux  constituant  le  groupe  des  feldspaths  présentenl 
eux  de  nombreux  caractères  communs;  leurs  formes  cristallinf 
voisines,  bien  que  les  uns  soient  monocliniques  et  les  autres 
niques.  Ils  possèdent  deux  clivages  faciles  Taisant  entre  eux  un  anglt 
(feldspaths    monocliniques)  ou  voisin  de  90°  (feldspaths  triclin 

Leur  densité  varie  de  2,5  à  2,9;  leur  dureté  est  de  6  à  6,5. 

A  l'état  frais,  ils  sont  Incolores,  vitreux,  mais  ils  prennent  fr^ 
ment  par  altération  une  couleur  grise,  jaune,  verte,  rouge,  etc. 

Au  point  de  vue  chimique,  ce  sont  des  silicates  d'aluminiu 
potassium,  de  sodium  ou  de  calcium,  avec  rarement  du  baryum. 

Les  feldspaths  ont  une  importance  considérable,  non  seulen 
cause  de  leurs  propriétés  intrinsèques  et  des  questions  théoriqu 
soulève  leur  étude,  mais  encore  en  raison  du  rôle  considérable 
jouent  dans  la  nature.  Ils  forment  l'un  des  éléments  essentiels 
plupart  des  roches  éruptives  et  métamorphiques;  ils  se  renco 
dans  nombre  de  roches  sédimentaires.  Vouloir  étudier  à  fond  ton 
manières  d'être  des  feldspaths  serait  en  somme  écrire  un  tra 
pétrographie.  Le  cadre  restreint  de  cet  ouvrage  me  force  k  ne  d 
sur  ce  sojet  que  des  notions  générales,  limitées  aux  catégories  dt 
ments  existant  en  France. 

On  peut  classer  les  feldspaths  en  deux  grands  groupes,  d'aprè 
système  cristallin  : 

a)  feldspaths  monocliniques; 

b)  feldspaths  tricliniques. 

Les  divisions  secondaires  établies  dans  chacune  de  ces  série 
basées  sur  la  composition  chimique,  dont  les  variations  entraîne 


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Ç-IINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ces  dans  les  diverses  propriétés  physiques.  Le  tableau  suivant 
id  les  divers  types  feldspathiques. 


a)  Feldspaths  monocliniques 

Orthose. K  Al  Si*  0' 

"  Hyalophane {R%  Ba)  Al'  Si'  O 


:1dspaths 
ipotaBsiques 
-monocl  iniques) 


eldspalhs 
[cosodiques 

lagioclases) 


b)  Feldspaths  tricliniques 

Microcline K  Al  Si'  0^ 

Anorthose (Na,  K)  Al  Si*  O" 

Albite NaAlSi'O* 

Oligoclase 1 

Andésine i  m  Na  Al  Si'  0« 

Labrador +  n  Ca  Al*  Si*  O' 

Bytownite 1 

Anorlhite* Ca  AI'  Si^  O* 


elatioDs  existant  entre  les  propriétés  optiques  et  les  propriétés 
graphiques  de  ces  divers  feldspaths  seront  exposées  dans  le 
des  paragraphes  consacrés  aux  plagioclases. 
l'éviter  les  répétitions  et  avant  d'aborder  l'étude  particulière 
c  séries  feldspathiques,  je  m'occuperai  d'un  certain  nombre  de 
es  communs  aux  feldspaths  en  général. 

I  des  cristaux.  Les  cristaux  simples  des  divers  feldspaths,  biea 
résentant  avec  une  abondance  très  inégale  dans  chacun  d'eux, 
irtent  tous  à  un  petit  nombre  de  types.  Les  différences  angu- 
le  l'on  observe  entre  les  feldspaths  monoclioiques  et  les  feld- 
tricliniques  sont  assez  peu  considérables  pour  que  tous  les 
bs  présentent  un  air  de  famille,  qui  les   fait  aisément  recon- 


■Dorthite  de  baryle  (ceUîan)  vient  d'être  déconvcrtc  à  Jacobsberg  (Suède) 
[isemeol  de  magnélitc.  Ce  feldspath  avait  été  obtenu  autrefois  par 
que  et  Michel-Lévy  (par  fusion  ignée  des  éléments),   ainsi   que  les  divera 

igioclaBes. 


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FELDSPATHS 

Je  vais  énomérer  rapidement  ces  divers  types  : 
jointes  représentent  la 
combinaison  la  plus  pauvre 
CD  faces;  les  combinaisons 
plus  compliquées  seront 
décrites  plus  loin  dans 
l'étude  particulière  des 
gisements  des  différents 
feldspaths. 

Type].  CristAUX  aplatis 
suivant  g^  (010),  allongés 
saivantraxeTertical(fig.i). 

Type  11,  Cristaux  allon- 
gés suivant  l'arêle/»^  (001)  (010);   ces  cristaux  ont   l'ap 
baguettes  quadrangulnires  (fig.  2). 


TjpB  l(ortlnml. 


Type  m.  Cristaux  lamelleux  suivant  g^  et  limités  le  pi 
par  les  faces  ;i{001),  a"*  (501)  (fig.  3} 
on  a*  (ÎOl)  {fig.  5);  ils  présentent  fré- 
quemment   des  groupements  suivant        ><  •^ 

l'axe   vertical  en   forme  de  dents   de 


«cie(fig.  4  et  6);  c'est  la  forme  de  beaucoup  de  microlites  feld 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ois  types  simples  existent  dans  tous   les  feldspaths;  les  nutres 
bien  développés  que  dans  quelques-uns  d'entre  eux. 

Type  IV.  Cristaux  allongés  suivant  l'axe 
vertical,  ne  présentant  dans  la  zone  prisma- 
tique que  les  faces  m  (110)  très  développées; 
c'est  le  type  habituel  de  la  variété  d'orthose 
désignée   sous  ie  nom  A'adiilaire  (fig.  7). 

Type  V.  Cristaux  allongés  suivant  l'arête 
de  zone  /*  A'  (001)  (010);  type  de  certains 
cristaux  d'albite  {pêricliné)  (voir  fig.  16),  très 
rarement  d'orthose. 

Type  VI.  Cristaux  aplatis   suivant  p  (001) 

f.  T.  Tji»iv,  et  d'ordinaire  également  développés  suivant 

les  axes  o  et  A  (fig.  8)  ;   ce  type  est  réalisé 

those  de  quelques  gisements  volcaniques,  des  calcaires,  etc. 

Type  VII.   Cristaux   allongés   suivant  une 

\  arête  {f-  a*  (010)  (ÏOl)   et  aplatis  suivant  une 

/  face  de  la  zone  ^  a*  perpendiculaire  à  g';  je 

ne  connais  cet  allongement  que  dans  l'albite 

(voir  à  cet  article). 

Ces  divers  types  viennent   se    compliquer 
par  l'existence  de   macles  suivant  les  diverses 
lois  qui  vont  élre  énumérées. 
>.s.  Les  feldspatlis  présentent,  en  effet,  des  macles  nombreuses. 
1".  Maclede  Carisbad. 
—    Macle    par    rotation  de 
180°  autour  de  l'axe  vertical. 
La    face     d'association     est 
généralement   g^  (010).    On 
verra,  aVorthose  et  à  ValbitSy 


5^ 


SïV 


que 


ta  face  d'association  est 


parfois  une  face  perpendicu- 
laire à  g^  (010)  faisant  partie 
de  la  zone  verticale  [M  (100) 
pour  l'orthose]  ou  une  face 
perpendiculaire  à  l'axe  verti- 
cal. Ces  cristaux  macles  sont 
et  ne  présentent  parfois  pas  d'angles  rentrants  (orthose)  (fig.  9), 


□igitizedbyGoOglc 


FELDSPATHS 

OU   interpénétrés  (fig.  10);  ils  sont  généralement  constitués 

îadividus,  rarenient  par  un  plus  grand  nombre  (6g.  8  de  l'on 

2".     Macle    de   Four-la>Brovique  ou  de  Manebach^ 

[d'aBserablage   p  (001]  et   axe  de   rotation  perpendiculaire   : 

fig.  11). 


3".  Macle  de  Baveno.  —  Plan  d'assemblage  e*'*  (021)  ( 
tbose,  i*'*  (021)  dans  les  l'eldspaths  tricliniques  et  axe  d< 
perpendiculaire  (fig.  12).  Les  cristaux  maclés  suivant  cette 
toujours  allongés  suivant  p^  et  parfois  en  outre  aplatis  suivai 

Ces  macles  sont  communes  à  tous  les  feldspaths  sans  except 
sont  généralement  simples. 

Les  suivantes  sont  par- 
ticulières aux  reldspaths 
tricliniques. 

4VMaclede  l'albite. 
—  Plan  d'assemblage  g^ 
(010)  et  axe  de  rotation 
perpendiculaire  à  cette 
même  face  (fig.  13).  La 
macle  est  presque  toujours 
polysynthétique  et  déter-  'ig"-  Fig. i 

mine  sur  le  clivage/»  (001) 

1.  Cette  macle  a  été  décrite  pour  la  première  fois  par  Haûy  (op.  c 
1801)  d'apr^B  de»  crislaux  provenant  de  La  Clayette  {Saiine-el-/-oire) 
lois).  Le  oom  den  macle  de  Four-la-Brouque»  ai^té  propos<>  par  M.  God 
rappeler  aon  extrême  abondance  dans  le  giiement  auvergnat  de  ce  uoni. 

2.  Les  faces  m,  a"*,  p,  g'  de  la  partie  Bupérienre  de  la  ligure  doivi 
g  ne  barre  îb  férié  are. 


^^^3=SSJ     '^^^^5 


Di3iiizedb,G00gle 


ERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

s  h  la  trace  de  ^''{010),  produites  par  des  angles 
;s  et  saillants;  ces  cannelures  sont  caractéris- 
elles  y  sont  presque  constantes, 
xiste  aussi  dans  Torthose,  mais,  ce  minéral  étant 
rotation  perpendiculaire  à  g*  (010)  est  un  axe 
macle  consiste  alors  simplement  dans  l'accole- 
semblablement  orientés  (Rg.  14). 
lurné  .  —  Cette  macle,  qui,  en  France,  n'existe 
que  dans  l'albîte  de  certains  gisements,  sera 
étudiée  eu  détail  à  l'article  alhite.  Je  ferai 
seulement  remarquer  ici  qu'elle  consiste  en 
une  double  macle  de  l'albite;  deux  groupes  de 
cristaux  maclés  suivant  la  loi  de  l'albite  sont 
macics  entre  eux  à  nouveau  suivant  la  même 
loi  et  interpénétrés  de  telle  sorte  que  l'on 
peut  considérer  la  forme  d'accolement  théo- 
rique comme  étant  la  face  de  la  zone  ver- 
ticale exactement  perpendiculaire  à  g^  (010), 
c'est-à-dire  une  face  voisine  de  A'  (100).  En 
réalité,  il  n'y  a  pas  accolement  suivant  un 
plan,  mais  interpénétrations  îrrégulières.  Les 
\  cristaux  niaclés  suivant  cette  loi  sont  toujours 

aplatis  suivant^  (lig.  15). 
ricline.  —  Le  plan  d'assemblage  présente  une 
livant  les  types  feldspath iqu es,  mais  îl  reste 
à  plagioclases).  L'axe  de  rotation  est  l'axe  A 
Cette  macle  est  p  cl  y  synthétique  comme  les  pré- 
cédentes etn'est  généralement  visible 
qu'à  l'aide  des  propriétés  optiques. 
Toutefois,  les  cristaux  d'albitc  [jièri- 
clinc)  la  présentent  parfois  à  l'état 
macroscopique  :  ils  sont  allongés 
suivant  l'arête  p  k*  (fig.  16). 

7°.    Macle    du  microoline.   — 

M-        Cette     macle    se     rencontre     d'une 

!  microcline  (voir  plus  loin)  :  elle  ne  diffère  de 

que  le  plan  d'assemblage  est  très  éloigné  de 

'  (010)  un  angle  de  99»  avec;»  (001)   et  de  17" 


□igitizedbyGoOglc 


FELDSPATHS 

avec  A'  (100)  [dans  l'angle  obtus  p  h*  (001)  (iOO)]  ;  il  esl  par  su 
voisin  de  a"*  {kOV),  car  dans  l'orthose  on  a  (angles  des  normoh 

/,fl*'*  =  99°3',       a"*  A' =  17''4'. 
Cette  macle  est    toujours  polysynthétlque;  associée  à  celle  de 
elle  n'est  pas  visible  à  l'œil  nu. 

8°,  Macle  de  l'Esterei.  —  Cette  macle  n  été  signa 
M.  des  Ctoizeaux  dans  l'andésine  de  l'Esterei  (c'est  k  cause  A 
circonstance  que  je  la  désigne  sous  le  nom  de  «  macle  de  ['Es 
et  dans  l'albite  d'Ala.  Elle  o  pour  face  d'association  p  (001]  co 
macle  de  la  péricline,  mais  l'axe  de  rotation  est  l'axe  a  (aréti 
les  cristaux  qui  la  présentent  olTreot  une  apparenceextérieure  ai 
à  ceux  qui  sont  maclés  suivant  la  loi  de  Four-la- Brouque.  Cetti 
sera  étudiée  en  détail  à  l'article  andésine  :  on  y  verra  qu'au  [ 
vue  optique  elle  possède  une  particularité  intéressante. 

Je  ne  m'occuperai  pas  des  groupements  plus  complexes  et  fo: 
qui  ont  été  signalés  dans  des  cristaux  d'orthose  du  Saint-Got 
qui  ne  sont  pas  réalisés  dans  les  gisements  étudiés  dans  cet  o 

Combinaison  de  ces  diverses  macles.  —  Les  cristaux 
de  feldspath  sont  souvent  fort  complexes;  cela  tient  à  c 
causes  : 

1"  A  ce  que  les  formes  des  éléments  constitutifs  de  la  macle  j 
varier  d'un  échantillon  h  l'autre; 

2"  A  ce  que  les  diverses  macles  peuvent  se  combiner  entre  t 
la  façon  la  plus  variée. 

Dans  les  feldspaths  tricliniques,  les  macles  de  l'albite,  de  1 
clioe  et  de  Cartsbad  coexistent  très  fréquemment,  sans  que  pou 
structure  extérieure  soit  compliquée,  les  macles  de  l'albite 
péricline  ne  constituant  alors  que  des  lames  poly synthétiques 
scopîques. 

Je  décriraïplusloînles  groupements  d'orthose  des  rhyolites(poi 
présentant  des  associations  des  diverses  roaclesde  Carisbad,  de  ] 
de  Four-la-Brouque,  soit  entre  elles,  soit  avec  des  cristaux  sim 

Dans  l'albite  des  calcaires  des  Alpes  et  des  Pyrénées,  on  re 
fréquemment  des  combinaisons  multiples  des  macles  de  l'ail 
Carisbad  et  du  Hoc  Tourné  dans  lesquelles  les  formes  accessi 
cbacuo  des  individus  composants  peuvent  elles-mêmes  varier. 

Les  macle  de  l'albite,  de  la  péricline  et  de  l'Esterei  s'associt 
randésioe  de  l'Esterei. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

■iations  régulières  des  feldspaths  entre  eux  ou  avec  d'autres  miné- 
a  outre  des  groupements  rétîculaires  qui  viennent  d'être  décrits, 
ipaths  présenteat  souvent  d'autres  genres  dégroupements  régu- 
li  peuvent  être  très  variés  : 

'oupements  de  deux  ou  plusieurs  feldspaths  entre  eux  ; 
'oupements  des  feldspaths  avec  d'autres  minéraux, 
ipement  des  feldspaths  entre  eux.  —  L'étude  des  roches 
ré  que  les  groupements  de  ce  genre  sont  extraordînaircment 
Is.  Deux  ou  plusieurs  feldspaths  sont  associés  de  telle  façon 
rs  axes  cristatlographîques  sont  sensiblement  dans  la  même 
n.  Il  semble  au  premier  abord  qu'il  ne  puisse  pas  y  avoir  faci- 
ie  groupements  réguliers  de  ce  genre  entre  les  feldspaths  tricli- 
et  les  feldspaths  monocliniques,  mois  il  se  passe  là  un  fait 
t  dans  l'histoire  des  minéraux  à  forme  limite  :  l'inclinaison  des 
ei  xy  des  feldspaths  tricliniques  n'étant  pas  trcs  diSerente  de 
s  paramètres  étant  voisins  de  ceux  de  l'ortbose ,  ce  dernier  feld- 
irticipe  aux  groupements  au  même  titre  que  tes  feldspaths  trlcli- 

Toupemcnts  peuvent  se  produire  de  trois  façons  différentes  : 
r  périmorphose.  —  Ce  cas  est  fréquent  pour  l'albite  qui 
e  sur  l'orthose  ou  le  microcline;  sur  les  cristaux  de  ces  der- 
enncnt  s'implanter  des  cristaux  d'albîte  disposés  de  telle  sorte 
faces  ^  (flO)  des  deux  minéraux  coïncident.  Ils  sont  bient6t 
pés  par  un  ou  plusieurs  cristaux  d'alhite  semblablement  orientés, 
les  différences  angulaires  existant  entre  l'angle/'^'*  (*^l)  (^iO) 
s  minéraux  permettent  d'obtenir  simultanément  un  clivage  de 
liage.  L'examen  microscopique  fait  voir  que  peu  à  peu  le  feld- 
itassique  est  imbibé  d'albite,  qui  finit  parfois  par  l'épigéniser 
:nt.  Ces  groupements  sont  réalisés  en  grand  dans  les  pegma- 
ils  sont  généralement  d'origine  secondaire,  l'albite  étant  formée 
ration  de  l'orthose  ou  du  microcline.  Inversement  il  existe  des 
lents  d'orlhose  (adulaire)  sur  albite  qui  seront  étudiés  plus  loin 
\eorlliose  :  je  les  considère  comme  d'origine  primaire, 
ait  voir  [Les  end.  des  roches  voh.)  que,  dans  les  roches  (gra* 
ciss)  enclavées  par  les  roches  volcaniques  et  notamment  parles 
s  du  Mont  Dore,  etc.,  les  feldspaths  (orthosc,  oligoclase)  ont 
vent  corrodes  par  voie  métamorphique.  Sur  leurs  débris  est 
stalliser  l'orthose  néogène,  dont  les  cristaux  renferment  ainsi 


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FELDSPATHS 


un  petit  squelette  ancien  qui  leur  n  servi  de  point  de  départ  e) 
miné  leur  orientation  cristallographique  (fîg.  17]. 


tamit  fu  i.  Il  .illiminile  (41'),  de  Tindlilaiiiit*  (41|.  d.  I.  bimile  lit),  dilicord) 
(li|tt  il  l'aligocUic  (3).OIl<«i  Ml  p>r  plico  «Blou rie  par  <tt  l'orlhDi  D*og*M. 
Iirgo  iiTii*  m  i.pi..««  ds  iridjBuH.  (Lumiirt  pohriiit.] 

Des  faits  du  même  geure  s'observent  dans  les  roches  vole 
où  les  grands  cristaux  intratelluriqiies  renferment  souvent 
centre  un  fragment  corrodé  d'une  uutrc  espèce  feldspathique, 
ce  fragment  représente  réeïlement  une  enclave,  soit  que  de  1 
changements  dans  les  conditions  physiques  ou  chimiques  di 
aient  amené  la  dissolution  partielle  des  cristaux  déjà  formés; 
cas,  cependant,  on  observe  plus  fréquemment  les  feldspaths 
rement  zones  qui  vont  être  étudiés  plus  loin. 

a)  Perthiteet  microperthite.  —  On  donne  ce  nom  à 
pénétration  de  deux  ou  plusieurs  feldspaths  (feldspaths  acides  : 
microcline,  anorthoac,  nlbite)  qui  possèdent  lu  môme  or 
j^oroétrique  :  faces  ^'' (010)  communes,  faces/;  (001)  aussi 
que  ie  comporte  la  valeur  des  angles  pg*  des  individus  con 
Le  feldspath  dominant  forme  en  quelque  sorte  lu  charpente 
fîce,  dont  l'autre  ou  les  autres  feldspaths  constituent  le  ren 
flous  forme  de  facules  plus  ou  moins  abondantes  et  régulières 


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[E  DE  I,A  FRANCE 

.  Dans  le  gisement  classique  de  Perth 
globe  l'albite  blanche. 

Le  plus  généralement,  et  c'est  le 
cas  des  ieldspaths  Traiiçais,  ces  grou- 
pements ne  peuvent  être  décelés  que 
par  l'étude  microscopique  (Gg.  18). 
On  peut  distingueras  divers  types 
suivants  :  orthose  micropertkitUjue, 
microcHne  microperthitique,  suivant 
que  c'est  l'ortbose  ou  le  microcline 
qui  englobe  les  facules  d'albite  ou 
d'anorthose. 

M.Broggeradonnélenomde^/y/)- 
toperikUe  a  des  groupements  sub- 
microperthttiques  d'orthosu  et  d'al- 
bite qui,  aux  faibles  grossissements, 
d  bomogène  (orthose  sodique]  et  ne 
)rts  grossissements  (voir  à  microcline)  : 
pond,  du  reste,  ti  cette  hypothèse, 
aire  du  type  précédent  fournit  des 
si  celles-ci  sont  le  résultat  direct  de 
Unique   de   Pouzac,    albitites     de  la 

'andis  que  les  microperthîtes  s'ob- 
iths  acides,  les  feldspaths  zones  sont 
ique,  bien  qu'on  les  constate  d'une 
}  feldspaths. 

cristal  est  formé  de  zones  concen- 
E,  généralement  régulières  et  embol- 
a  plus  extérieure  donne  au  cristal  sa 
Bcopique  fait  voir,  d'après  la  forme  de 
it,  que  fort  souvent  le  cristal  n'a  pas 
X  divers  stades  de  sa  formation,  Cer- 
des  particularités   de   structure,    de 

les    unes  d'inclusions  qui  manquent 

ituées  par  des  feldspaths  de  composi- 
les   sont  généralement  au    centre  du 


□igitizedbyGoOglc 


cristal,  mais  ce  fait   souffre  des  exceptioDS. 
diverses  zones  se  succèdent  régulièrement  da 


Fisc  >•   (OtOj   d'as    friElil   faldwilhiqui    loiit   du        Fnx 
iruli]-!*  .afiliqu»  *  olLïJn»  da  L«  Mariage   (f.y-  |h 

SOI.  DligôcliH-iiidtsLDs,  And.  aiulétii»,  L.  Iitan-  fa 

m,  L.B.  LabMdop-hjMwniKi.  lii 

croissante  en  allant  de  la  périphérie  au  centr 
c'est  l'inverse  qui  a  lieu  (fig.  20).  Dans  d'à 
brusques  d'un  type  basique  à  un  type  acide 
observe  des  retours  (simples  on  alternatifs}  à  1( 
précédente  (fig.  22)  (voir  aussi  les  deux  photo 
loin,  aux  généralités  des  pfagioc/ases). 

Ces  variations  de  structure  peuvent  être  st 
par  l'altération  de  certaines  zones,  alors  i 
d'autres  restent  intactes,  ou  grâce  à  des  es; 
chimiques  (la  facile  attaque  par  un  acide 
l'anortliite,  par  exemple,  quand  elle  est  nssoc 
à  un  feldspath  inattaquable).  Mais  l'examen 
propriétés  optiques  de  ces  diverses  zones 
particulièrement  la  méthode  de  t'éclairem 
comniun  étudiée  par  M.  Michel-Lévy)  est 
procédé  le  plos  propre  à  mettre  en  évide 
leur  véritable  nature  (voir  ii  plagiodases). 

L'interprétation  théorique  du  mode  de  gen 
de  cet  cristaux  zones  est  facile.  A  mesure  q 
se  produit  des  cristallisations  feldspathiq 
dans  un  magma  en  voie  de  consolidation,  la  i 
se    transforme,  celle  des  produits  formés  se 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

nt  très  lentes  ou  quand  lacriatallUatioa  Teldspa 
thique  est  très  rapide,  les  cristaux  Tornaés 
sont  homogènes  ;  dans  le  cas  contraire, 
ils  sont  zones.  Si  les  variations  de  compo- 
sition sont  faibles,  les  zones  d'accroissement 
ont  des  propriétés  voisines;  quand,  au 
contraire,  la  composition  ou  la  tempé- 
rature du  magma  varie  beaucoup,  les  cri* 
staux  déjà  individualisés  peuvent  se  dis- 
soudre partiellement  ou  être  enveloppés 
par  des  espèces  feldspathiques  de  compo- 
sition éloignée  :  ces  cristaux  produits  dans 
des  magmas  de  composition  et  de  saturation 
..  différentes  peuvent  en  outre  donner  naîs- 
7t  sance  à  des  formes  éphémères  dont  la  trace 
ih     n'est  souvent  laissée  que  par  des  traînées 

d'inclusions, 
iliers  de  feldspaths   avec  d'autres  sub- 
;ments  réguliers   de  feldspaths  *  avec  d'autres 
les  types  fort  nombreux.  On  peut  les  classer 


ipnlh  à  orieDUlioQ  quelcooque 

'      .  ,.  .  ."  .    '  Ennp<llien<a  aphiliquB. 

:  miaerala  onentalioD  unique, 
ipalh  k  oriealalioD  quelconque 
s)  à  forme  deolclée. 

■gmatùjues  et  micropegmatifiues.  —  Ce  genre  de 
est  bien  connu  dans  la  pegmatite  graphique. 
ts  de  quartz,  allongés  suivant  l'axe  vertical,  sont 
re  dans  un  cristal  de  feldspath,  de  telle  sorte 
:ulaire  à  l'axe  vertical  de  l'un  d'eux  coupe 
autres  (fig.  23). 

es  groupemenlR  affectent  U  totalité  ou  une  grande 
>che  qui  lee  renrerme,  celle-ci  est  dite  posséder  U 
ique  ou  ophitique. 


Di3iiizedb,G00gle 


Daos  les  syénites  né 
pegmatites  graphiques  « 
Dans  les  micropegmatil 
mêmes  pegmatites  grap 
se  rencontrent,  mais  dans 
microscopique;  tantôt ell 
distribuées  sans  ordre  c 
roche,  tantôt  elles  sont  gn 
autour  d'un  minéral  plus 
(quartz  on  feldspath]  sur 
s'oriente  l'élément  sembla 
la  micropegmatite  {mie 
matite  à  quartz  ou  fel 
auréolé  (6g.  24)  de  M.  h 
Léïy)  :  ce  genre  de  group 
est  très  fréquent. 

Dans  d'autres  cas,  l'i 
unique,  mais  par  des 
plages  à  orientation 
différente  { micropeg- 
matite à  êtoilement)  (fig. 
25,  en  haut)  ;  souvent 
même  le  fragment  cen- 
tral des  figures  données 
plusbautdisparatt  et  la 
micropegmati  te  forme 
des  sortes  de  larges 
sphérolites.  Le  quartz 
est  alors  en  éléments 
très  fins  ;  souvent  même 
il  ne  se  voit  qu'avec  de 
fort  grossissements, sur 
leur  bord,  et  ces  grou- 
pements (fig.  25,  à 
gauche  eo  bas),  passent ali 

1.  Od  peut  voir,  tome  I,  paj 
de  tourmaline  (fig.  8  et  9);j'aii 
logues   de  qunrtz  et  de  idubcov 


Di3iiizedb,G00gle 


CE 

isiliceux)  :  ceux-ci  sont 
i  de  quartz  (fig.  25,  h 
use.  Ces  passages  des 
Riicropeginatites  aux 
sphérolites  pétrosîli- 
ceun  ont  été  mis  en 
évidence  par  les  tra- 
vaux de  M.  Michel- 
Lévy(4.3/.Vni.400. 
1875  et  Struct.  et 
classific.  des  roch. 
èrnpt.  1889.  21). 

Les  groupements 
micropegmatiques  se 
rencontrent  comme 
éléments  microsco- 
piques des  micropeg- 
matites,  des  rhyolites 
{porphyres}  pétrosili- 
istitué  par  de  l'orthose, 
ites,  diabases,  gabbros 
.  particulièrement  dans 
ennent  de  l'orthose. 
d'associations  de  feld- 
irtz,  il  y  a  lieu  d'ajouter 
rment  le  quartz  decor- 
FouquéetMichel-Lévy) 
Jichel-Lévy).  Dans  une 
lique,  il  se  développe 
dans  les  lames  minces, 
nce  de  larmes  ou  de 
^.26),  BU  lieu  de  préaen- 
géom étriqués  comme 
egmatite.  Il  existe  des 
cesdeuxcatégoriea  de 
es  groupements  vermi- 

ics.  —  Tandis  que  le» 


□igitizedbyGoOglc 


groupements  pe^tnatiqoes  sont  fréq 
daDS  les  roches   basiques  que  se  rei 
pemeots    pcecîlîtiques.  Dans  Geux-< 
englobe  un  grand    nombre  de  cri- 
staux d'un  ou    plusieurs  minéraux 
n'ayant  entre   eux  aucune  relation 
d'orientation, ou  bien,  inversement, 
c'est  un  autre  miuéral  qui  englobe 
des  cristaux  ou  des  grains  diverse- 
ment orientés  de  feldspath. 

Les  gneiss  à  pyroxène  montrent 
souvent   du    grands     cristaux    de 
labrador,  de  byto^vnite  ou  d'anor- 
thite,  englobant  des  grains  ou  des 
cristaux  de  pyroxène  {6g.  27).  t!n 
faisant    miroiter   à    la  lumière  un  *^' 
clivage   de   feldspath,   on   voit   le 
pyroxène  formerau  milieu  de  celui- 
ci  des  taches  noires'.  J'ai  décrit  de 
pyroxène    du      même    genre    dans    I 
Ifaerzolite  de  l'Ariège. 

Les  diorites  et  gabbros  de  Levi 
(Corse)  présentent  souvent  des  crista 
sieurs  ceotimëtres.  englobant  des  ci 
feldspath,  avec  lesquels  ils  constitue 
à  voir,  même  sans  le  secours  du  micr 

La  même  structure  se  rencontre  i 
des  roches  (groupements  micropœcili 

Dans  beaucoup  de  basaltes  d'Auvei 
au  lieu  de  se  produire  en  microlites,  I 
grande  quantité  de  microlites  d'augit 

1.  Les  groupements  pcrcili tiques  [tustr 
•ont  fréquents  dans  les  roches  ood  felds) 
(serpentine)  des  harzburgites,  hornblende 
{j4riège),etc.  ;eofiD,  on  en  trouve  de  magnilli 
d^rës  comme  type  de  celte  structure,  dans  ! 
qnï  ont  englobé  dea  grains  de  sable  quartze 
et  dans  certaioa  cristaux  de  gypse  d'Algéri 
(iroir  à  gjrpae  et  a  calcile). 


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;  DE  LA  FRANCE 

:s  rhyolites  (porphyres)  à  quartz  glo- 
ipements  pœcilitiques  de  feldspath  et 
1  feldspiithiqucs  étnnt  englobés  dans 
ion   homogène  {quartz  globulaire  Aa 

équents  dans  les  roches  niicrolitiquei 
>ndairc  (trachytes,  andésites  quartzi- 

B  nom  de  ic  structure  ophitiqtie  »  a  été 
i.  G.  VI.  156.  1877)  à  la  disposition 
nées  et  dans  un  très  grand  nombre 
iltes,  labradorites.etc).  Elle  consiste 
ou  moins  grand  nombre  de  cristaux 
s  suivant  ^'(010)  sont  englobés  par 
Tantôt,  cette  disposition  est  visible 
is  de  certaines  ophites  à  grands  élé- 
les  Alpes,  du  Fallet,  etc.);  tantôt, 
our  la  déceler  (groupements  micro- 
phitiqnes)  [basaltes,  la  plupart 
des  ophites  des  Pyrénées,  etc.]. 

Bien  que  dans  le  langage  pétro- 
graphique  la  dénomination  de 
«structure  ophttique»  soitréservée 
aux  groupements  de  feldspath  et 
de  pyroxéne,  on  peut  l'appliquer 
aussi  à  ceux  qui  sont  représentés 
par  lu  fig.  3  de  la  page  63  du 
tome  I  :  on  y  voit  de  l'albite  aplatie 
suivant  g^  (010)  moulée  par  des 
')<  plages  de  quartz,  par  de  la  cassi- 
térite,  de  la  topaze,  etc.  Ces 
rôle  que  le  pyroxéne  dans  lesophiles 


les  Ae  grouppments  pncililiqucs  non  feld- 
fre  Je  conl.icl  dos  ophites.  (Voir  a  dipyre.) 
ites  (niicrolilcs  d'augile  englobt^a  dans  de 
c  résullal  d'une  tranufornialioD  lecondaire 
es  (amphibole  englobée  par  le  dipyre). 


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FELDSPATHS 

c)  Groupements  dentelliformes.   —  , 
nom   de  groupements  dentelliforinea  e 
ciatîons  régulières  de  feldspath  etd'un 
l'oD  rencontre  fréquemmeot  réalisées^ 
dans  les  schistes  cristallins.  L'élément 
coloré     (pyroxène ,     amphibole)    est 
formé   par  des    cristaux  creusés    de 
cavités  qui  dans  les  lames  minces  se 
présentent  sous  une  forme  dentelée, 
dont  les  jours  sont  limités,  soit  par 
des   contours    anguleux   en    rapport 
avec  ta  symétrie  cristalline  du  miné- 
ral, soit  par  des  contours  arrondis. 

Le  feldspath  (généralement  tricli- 
nique),  su  lieu  de  former  une  plage 
unique  comme  dans  le  cas  de  la  struc- 
ture pegmatique,  est  constitué  par 
des  plages  grenues  ne  présentant  le 
plus  souvent  aucune  orientation  les  i 
feldspath  remplit  tous  les  jours  de  la 
coloré. 

Comme  exemple  de  ces  groupementi 
et  de  labrador  des  amphîbolites  de 
Marmagne  (Michel-Lévy  :  B.  S.  M. 
1.  41.  1878),  ceux  d'albite,  d'amphi- 
bole et  de  pyroxène,  que  j'ai  décrits, 
dans  les  éclogites,  les  gneiss  amphibo- 
liques  et  pyroxéniques  de  la  Loire- 
InféHeore  {B.  S.  M.  Xll.  1889;  B.  Se: 
nul.  Ouest,  I.  1892)  (fig.  29). 

La  figure  30  représente  des  grou- 
pements   dentelliformes    d'anorthite 
et    d'amphibole    verte    produits  par 
transformation  de  la  Iherzolile  du  Tue   ' 
d'Ess  (voir  à  anorthite). 

Comme  variétés  de  groupements  dei 

1.   Celle  Btructure  dcDlelliforme  s'observe  i 
de  qaartz;  d'amphibole,  de  pyroxène  et  de  qv 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


"éridotites 
dans  les 
très, etc.; 
b^ant  l'axe 
diculaire- 
le  g^renat, 
fucs  sont 
irtnet  à 
ue  de  la 
lans  une 
ares  aux 
tesrepré- 
inant  des 
9  ils  pré- 
eoce  que 
;meat  est 
Lii  consti- 


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FELDSPATHS 

formées  pnr  de  l'amphibole  fibreuse.  L'emploi  du  microscope 
de  déceler  leur  véritable  nature. 

Des  groupements  microscopiques  du  même  geure  se  renc 
dans  les  gneiss  b  pyroxène  de  Bretagne  (structure  mîcrokélypi 

(r,g.  32). 

Inclusions.  Suivant  leur  origine,  les  divers  feldspaths  peuvent 
der  des  inclusionsmicroscopiques  (primaires  ou  secondaires),  ga 
liquides  ou  vitreuses,  qui  sont  parfois  régulièrement  orient< 
leur  hôte,  sans  cependant  présenter  rien  de  caractéristique, 
est  pas  de  même  pour  certaines  inclusions  que  peuvent  possède 
laire,  l'albite,  l'oligoclase  et  le  labrador,  pour  l'étude  desquf 
renvoie  ii  ces  articles. 

Ahérations.  Les  feldspaths  présentent  un  nombre  considéra 
modes  d'altérations.  Les  uns  se  montrent  indistinctement  dans  1 
feldspaths  ;  d'autres,  au  contraire,  sont  spéciaux  à  quelques-uns  < 
eux.  On  peut  les  résumer  de  la  façon  suivante  : 

Altérations  atmosphériques.  —  a)  Transformation  en  mi 
phylliteux.  —  Les  minéraux  secondaires  que  je  désigne  sous  < 
sont  caractérisés  par  l'existence  d'un  clivage  facile  suivant  la  ba 
se  présentent  sous  la  forme  de  petites  paillettes  ;  ce  sont  la  i 
vite  (damourite),  la  kaollnite,  l'hydrargillite  et  enfin  la  chlorite. 

a)  Damouritisation. —  La  transformation  en  mica  est  fréquenl 
tous  les  feldspaths.  Elle  se  propage  le  plus  souvent  dans  les  c 
faciles  '  ;  peu  à  peu  le  minéral  est  comme  rongé  et  parfois  entié] 
transforme  en  paillettes  d'un  mica  incolore.  Celles-ci  sont  souven 
tocrislallines,  mais  elles  sont  parfois  de  taille  sufDsante  poi 
l'examen  de  leurs  propriétés  optiques  soit  possible;  l'écarteme 
axes  est  généralement  très  faible,  ce  qui  m'engage  à  assimiler  ur 
nombre  de  ces  micas  à  In  variété  de  muscovite  désignée  sous  I 
de  damourite. 

Les  feldspaths  transformés  en  micas  deviennent  tout  d'abord  tri 
puis  ils  perdentleuraspect  vitreux,  pour  prendre  un  aspect  cireu: 

1.  Le  mica  «ecoDdaire  se  produiaaat  soureat  le  long  dps  clivages^  (001), 
des  feldspBlhR,  on  comprend  pourquoi  daos  It^s  lames  inincL's  de  roche  les  p 
■nicacc^a  de  Teldspath  «Uért<  se  présentent  souvent  orientéeB  dans  deux  di 
rectaD)^laircB  ou  voisioea  sealement  de  90>.  Les  cliTnges  m  (110)  de  Tort 
l'Ariêge  sont  ausii  recouverts  d'un  enduit  oncré  de  dninouritc. 


Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

mÎDue,  leur  densité  augmente.  A  l'œil  nu,  ils  apparaissent 
l'uD  beau  jaune.  Le  résultat  de  cette  transformation  a  été 
lar  divers  auteurs  sous  le  nom  de  pinitoïde  :  le  graaite  de 
le  [Snône-et-Loire]  donne  de  superbes  exemples  de  ces  produits 
';  la  prétendue  fi/larsUe  du  granité  du  Forez  et  du  Morvan, 
:té  question  tome  1,  page  194,  n'est  pas  autre  chose  que  du 

damouritisé. 

ansformation  est  souvent  irrégulière,  affectant  tantôt  le  centre, 

)ériphérie  des  cristaux.  Dans  les  feldspnths  zones,  certaines 

:  parfois  altérées,  alors  que  d'autres  sont  intactes.  On  rencontre 

anc  associé  à  de  l'épîdote,  du  quartz,  de  la  calcîte. 

lans  les  pegmatites,  le  développement  de  muscovite  drusique 

X  dépens  des  feldspaths  est  parfois  accompagné  de  cristalli- 

quartz  et  d'albite. 

ilogie  avec  leur  composition  chimique,  on  peut  supposer  que 

econdaire  formé  aux  dépens  des  feldspaths  tricliniqucs  sodo- 

se  rapporte  dans  certains  cas  à  la  paragonite.  Les  pro- 
itiques  sont  impuissantes  à  démontrer  cette  hypothèse  et  les 
imiques  ne  sont  guère  possibles  pour  assurer  sa  vérification. 
I  a  analysé  les  feldspaths  tricliniqucs  de  beaucoup  de  roches 
16;  dans  quelques-uns  d'entre  eux,  et  particulièrement  dans 
1  diabase  de  Ternuay  [Haute-Saône],  il  a  constaté  la  présence 
ntité  notable  de  magnésie,  de  potasse  et  d'eau.  En  réunissant 
lances  h  la  chaux  et  à  la  soude,  il  a  obtenu  un  rapport 
■■  conduisant  à  une  formule  intermédiaire  entre  celle  du 
'X  celle  de  l'nnorthîte.  Considérant  ces  feldspaths  comme  une 
finie,  il  l'a  désignée  sous  le  nom  de  voftgite  [A.  M.  XII.  287. 

SiO' 49,32 

APO'..,...  30,07 

Fe'O" 0,70 

MnO 0.60 

C»0 4,25 

MgO 1,96 

Na"0 4,85 

K'0 3,45 

H'0 3,15 

99,35 

n  microscopique  montre  que  le   feldspath  de  Ternuay  dont 


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FELDSP^ 

l'analyse  vient  d'être  donoée  n'est  ai 
plètement  transformé  en  mica  :  le  noi 
de  la  nomenclature  inlaéralagique. 

3]  KaolinisntioD.  —  Un  stade 
conduit  à  la  Torination  de  kaolinite  ps 
apport  de  magnésie  comme  dans  le  c: 
l'action  des  eaux  météoriques  chargé 
les  alcalis  sous  forme  de  carbonate 
feldspath  s'effectue  suivant  la  même 
tion;  le  produit  altéré  est  souvent  d'i 
du  feldspath  diminue,  et  sa  densil 
(distinction  d'avec  la  damouritisation] 
feldspaths  acides  (orthose,  microcltm 
de  décomposition,  origine  première 
Dite  ainsi  formée  par  altération  des  ( 
concentrer  mécaniquement  dans  des 

L'examen  microscopique  montre  < 
kaolinite  sont  de  plus  petite  taille  qu 

On  a  vu,  à  la  page  464  du  tome  1,  q 
n'est  pas  toujours  un  phénomène  d 
reviendrai  sur  ce  sujet  page  49. 

y)  Transformation  en   chlorite.  — 
n'est  pas  rare  de  voir  les  fcldspaths  : 
de  vue  il  y  a  lieu  de  signaler  les  trar 
phite)  de  l'orthosede  SainteMarîe- 
aux-Mines  (fig.   33)   dont  il   a   été 
qaestion  page  388  du  tomel.  Cette 
transformation  s'effectue  pardépart 
d'alcalis    et  apport  de    magnésie, 
de   fer    empruntés    aux    éléments 
voisins. 

Dans  qnelquesgabbrosde  Corse  ' 
(groupe  supérieur  de  la  première 
série  basique  signalée  page  590  du 
tome  1),  les  feldspaths  tricliniques  s 
d'un  vert  clair.  Dans  ua  échantillon 
que  m'a  communiqué  M.  Nentien,  o 
de  la  corroaioD  graduelle  des  feldsp 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

arîtîsation  comme  un  cas  particulier  de  la  aaussuritisation,  car 
lans  la  même  roche,  on  voit  se  développer,  dans  le  feldspath 
ritisé,  de  grands  cristaux  de  zoî'site  et  même  tous  les  minéraux 
i  de  la  saussurite  qui  se  mêlent  à  la  chlorîte.  Ces  gabbros  sont 
ment  riches  en  glaticnphane. 

nsTormation  en  glauconie.  — Ce  genre  de  transformation  ne 
I  qne  dans  les  calcaires  sédîmentatres  ou  tertiaires,  dans  Ics- 
i  grains  élastiques  d'orthosej  de  microcline,  sont  parfois  très 
tt  imprégnés  de  paillettes  de  glauconie  qui,  peu  à  peu,  enva- 
omplètement  le  minéral  et  le  transforment  en  un  agrégat  de 
vertes  excessivement  fines.  Les  calcaires  cénomaniens  des 
du  Havre  m'ont  fourni  les  plus  beaux  exemples  de  ce  genre 
on. 

ansformations  se  sont  opérées  dans  le  fond  des  mers  (voir 
page  409),  sans  l'intervention  d'agents  chimiques  autres  que 
sont  dissous  dans  l'eau  de  mer.  C'est  pourquoi  j'ai  placé  jci 
d'altération. 

nsformation  enhydrargillite. —  Cette  transformation  s'observe 
lans  les  roches  basiques  et  particulièrement  dans  les  basaltes, 
microlites  sont  transformés  souvent  d'une  façon  complète  en 
amelles  d'hydrargillite  ;  ce  minéral  se  distingue  aisément  des 
its  par  la  grande  obliquité  des  extinctions  des  sections  de  la 
pendiculaire  au  clivage,  par  les  macles  polysynthétiques  rap-  . 
elles  des  feldspaths  tricliniques,  par  le  signe  positif  de  la 
ce  aiguë  oblique  au  clivage.  I.a  biréfringence  est  d'environ 
^  0,019  (voir  à  hydrargillite).  Le  même  minéral  forme  gène- 
,  sur  les  parois  des  cavités  de  la  roche,  des  croates  fibrola- 
i  se  prêtant  bien  à  l'examen  des  propriétés  optiques, 
nsformation  en  calcite,  épidote,  quartz.  —  I^es  pseudomor- 
a  calcite,  épidote,  quartz  sont  fréquentes  et  ne  présentent  pas 
^ularités  bien  remarquables. 

yrisation.  —  J'ai  décrit  avec  détail  {B.  S.  M.  XÏV.  16.  1891) 
amènes  de  transformation  en  dipyre  des  feldspaths  triclinîques 
des  diabascs  amphiboliques  et  des  ophites  des  Pyrénées.  La 
le  cette  altération  est  toujours  la  même;  dans  les  fentes  des 
s  ou  sur  la  périphérie  des  plages,  on  voit  apparaître  du  dipyre, 
corrosion  gagne  de  proche  en  proche  et  finit  par  épigéniser 
at  le  minéral  aux  dépens  duquel  il  se  produit.  Un  même  cristal 


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de  dipyre  de  grande  taille  se  forme  | 
grand  nombre  de  cristaux  de  feldspath, 
alors  à  beaucoup  plus  grands  éléments 
qu'à  l'état  intact.  Ce  fait  est  surtout 
remarquable  quand  la  dipyrisation  n 
lieu  aux  dépens  de  roches  de  contact 
microlitiqnes  ou  finement  grenues.  La 
dipyrisation  est  presque  toujours 
accompagnée   d'ouratitisation  du  pyro- 

Les  ophites  dipy risées  se  recon- 
naissent aisément  à  l'œil  nu  ;  l'élé^ 
ment  blanc  devient  très  apparent,  d'un 
blanc  de  laît.  La  roche  perd  généra- 
lement de  sa  ténacité. 

La  dipyrisation  est  un  phénomène 
qui  a  commencé  à  se  produire  à  une  ép< 
roches  pyrénéennes  ;  elle  ne  peut  cepc 
liée  nécessairement  aux  phénomènes  dyr 
porains  des  plissements  pyrénéens,  cat 
dans  lesquels  le  dipyre  a  subi  des  a 
(structure  en  ciment),  alors  que  souvent 
formant  aux  dépens  d'éléments  anciens  é 
n'ayant  subi  aucune  déformation  mécanitj 
est  facile  de  constater  que  la  dipyrisation 
qui  se  continue  certainement  à  l'heure  ac 
on  voit  eu  outre  nettement  que  le  phén 
diaclases,  facilitant  \a  pénétration  des  eau: 
ophitique. 

d)  Zéolitisatîon.  —  Dans  les  gisement 
transformations  de  feldspaths  (urthose,  a 
les  syénites  □éphéliniques  de  Poazac(Haiii 
homœogènes  (syénîte  néphélinique  ou  so 
lites  néphéliniques  du  Plateau  Central  et 
phyroîde  du  puy  de  Saînt-Sandoux.  C< 
mésotype,  d'hydronéphélite  et  plus  rarer 
tiaoitej  commence  toujours  aux  dépens  d 
du  groupe  de  la  sodalite,  pour  se  propag 


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:  LA  FRA^■CE 

t  de  ff raoite  englobés  et  métatnor- 
ques  et  acides  du  PInteau  Central, 
h.  vole)  des  zéolites  (Christian ite, 
rant  emprunté  leurs  éléments  aux 
ilablement  fondus  :  ce  n'est  donc 
imorphose  dont  il  s'agit  ici,  bien 
ion  ait  pu  attaquer  les  fragments 

3  au  sujet  des  zéolites  (chabasie 
'ophite  de  Lez  près  Saint-Béat 
ic  [Hautes-Pyrénées],  etc.  ;  celles- 
1  (labrador)  après  sa  transforma- 
éial  qui  semble  avoir  été  décom- 
ance  aux  minéraux  qui  viennent 

;.   —  Les  gneiss  à  pyroxène  de 
n\.{Puy-de-Donie)  et  de  Saint-Féli- 
cien  [Ardèche)  renferment  de 
la  wollastonite,  qui,  au  moins 
en  partie,  est  d'origine  secon- 
daire et  produite  aux  dépens 
de  l'anorthite  de  ces  roches. 
A  Roguédas,  le    feldspath  se 
remplit  peu  à  peu  de  fibres  de 
wollastonite    offrant    souvent 
les    macles    suivant  A*  (100)  ; 
par  places  elles   forment  des 
faisceaux    plus  ou   moins  pa- 
rallèles ou  divergents,  ailleurs 
elles  s'enchevêtrent  de  la  façon 
la  plus  irrégulière,  puis  peu  à 
peu  le  feldspath  est  totalement 
M   épigénisé  {fig.  35). 
.<*^        Altérations  spéciales 
isées.  — Saussuritisation.  —  Les 
wnite,  anorthite]  des  gabbros  des 
articulic rement  ceux  (eupholides) 
fent  une  transformation  profonde. 


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} 


FELDSPATHS  47 

Us  sont  remplacés  par  une  masse  finemeDt  grenue,  à  éclat  mat,  d'uo 
blanc  bleuâtre,  grisâtre  ou  verdâtre,  dont  la  densité  est  généralement 
plus  grande  que  celle  des  feldspaths  et  atteint  3,40.  Ce  produit  fut 
d'abofd  considéré  comme  une  substance  spéciale.  H.  B.  de  Saussure 
[Voyage  dans  les  Alpes,  I.  114.  1787)  l'a  rapporté  au  jade;  Dela- 
metherie  l'a  désigné  sous  le  nom  de  lehmanite  [Théorie  de  la  Terre, 
11.354.  1797)  ;  enfin  Th.  de  Saussure  l'a  décrit  sous  celui  de  saiissurite 
[J.  M.  \1X.  205.  1806],  sous  lequel  il  a  été  désigné  jusqu'au  jour  où 
les  études  microscopiques  ont  définitivement  montré  son  hétérogénéité 
(voir  notamment  Cathrein,  Z.  K.  X.  444.  1885). 

D'une  Taçon  générale,  les  feldspaths  saussuritisés  sont  transformés 
en  un  mélange  de  zoïsite,  d'épidote,  de  feldspath  acide  (ordinairement 
albite)  avec  souvent  des  amphiboles  (trémolîte  et  actinote)  incolores 
ou  peu  colorées,  et  parfois  du  grenat,  dn  rutile,  plus  rarement  une  wer- 
nerite,  dn  quartz;  consécutivement  les  pyroxèncs  sont  ouralitisés  (sma- 
ragdite,  glaucophane,  etc.). Ces  transformations  présentent  des  diffé- 
reaces  individuelles  considérables,  et  il  me  parait  utile  de  donner  la 
description  de  quelques  échantillons  de  localités  françaises  permettant 
de  préciser  la  nature  de  ces  différences. 

Ces  phénomènes  de  saussurttisation  se  rencontrent  exclusivement 
dans  les  gabbros  de  régions  dynamométamorphisées;  ils  sont  souvent 
accompagnés  par  une  structure  schisteuse  rubanée,  pseudofluidale,  qui 
est  le  témoin  des  phénomènes  mécaniques  subis  par  les  roches  qui  les 
présentent. 

Dans  le  gabbro  de  Villarodin  près  Modane  (5acoi«),  le  feldspath  tri- 
clinique  primordiai  a  totalement  disparu  :  il  est  remplacé  par  des  grains 
irréguliers  d'épidote  et  de  zoïsite  se  touchant  presque  tous  et  moulés 
par  des  plages  globuleuses  et  irrégulières  d'un  feldspath  non  maclé, 
qui,  par  le  signe  positif  de  sa  bissectrice  aigufi,  l'écartement  de  ses 
axes  optiques (2  V  =  75''à80°),  parait  être  de  l'albite.  Il  existe  en  outre 
quelques  aiguilles  d'une  amphibole  incolore  en  lames  minces.  L'albite 
forme  souvent  une  enveloppe  relativement  pauvre  en  épidote  aux 
grands  cristaux  de  diallage  en  voie  d'ouralitîsatîon.  Dans  d'autres 
échantillons,  la  structure  originelle  de  la  roche  est  à  peine  visible  au 
microscope,  le  diallage  est  totalement  transformé  en  amphibole  verte 
ou  en  glaucophane.  Ces  deux  minéraux  sont  extrêmement  abondants, 
mélangés  aux  produits  de  saussuritisation,  à  du  sphènc  secondaire  et 
par  places  à  de  la  calcite  (voir  tome  I,  page  581}. 


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IINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

«.^chantilloD  est  plus  transformé  encore  que  les 
le  par  ses  caractères  extérieurs  il  ait  conservé 
bbro.  L'examen  microscopique  montre  qu'il  est 
istaux  d'épidote,  des  cristaux  allongés  d'une  glau- 
i  Prusse  foncé  trèspléochroïque,  englobés  par  de 
e;  il  existe  des  fragments  d'une  biotite  foncée;  le 
•mé  en  sphène. 

lions  de  gabbros  (euphotides)  du  mont  Genèvre, 
:  feldspath  est  entièrement  transformé  en  grands 
:s  de  zoïsite  atteignant  plusieurs  millimètres, 
Iqiies  aiguilles  d'amphibole  incolore  et  englobés 
ts  d'albite  très  rarement  maclée.  Par  places  et  par- 
Isinage  de  grands  cristaux  de  diallage  ouralitisé 
libole   en   petites  aiguilles   devient   extrêmement 

lotides)  à  smaragdite  de  Corse   offrent  des  trans- 

\rvieu  {Avet/ron),  tandis  que  la  bronzite  se  trans- 
ite, le  labrador  se  décompose  en  albite  grenue, 
ictinote,  etc. 

I  pHT  fumerolles  acides.  — a)  Transformation 
en  tourmaline.  —  J'ai  décrit  dans  le  tome  I, 
page  98,  des  pseudomorphoses  de  gros  cristaux 
d'orthose  de  la  mtcrogranulite  deChaludet  [Puy- 
de-Dôme)  en  tourmaline  fibreuse.  Quand  le  rem- 
plissage du  cristal  d'orthose  est  incomplet,  la 
tourmaline  y  présente  des  Ibrmes  nettes  à  l'ex- 
trémité libre  des  fibres  divergentes  {fig.  36). 

Ces  transformations  ont  été  opérées  par  voie 
de  fumerolles  et  sont  comparables  aux  pseudo- 
morphoses   d'orthose  en    ciissitéritc    du  Corn- 
wall;  elles  sont  identiques  à  celles  qui  ont  été 
,1   observées    par     Breithaupt    dans    l'orthose  de 
".   Johann-Georgenstadt   [in   Blum,    Pseudomorph. 

II.  136). 
5du  tome  I,  que  beaucoup  de  gisements  de  kaolin 
issitérite   se  sont  vraisemblablement  produits  par 
;s  fluorées  sur  les  feldspaths. 


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FELDSPATHS  « 

p)  Transformation  en  alunite. —  Les  tuTsandésitiqueset  trachytiques 
du  ravin  de  la  Craie  au  Mont-Dore  ont  été  traversés  par  des  émanations 
sulfureuses  (voir  à  soufre)  qui  les  ont  profondément  altérés.  Les  feld- 
spaths  potassiques  (sanidine,  anorthose,  etc.)  ont  été,  de  même  que  la 
niasse  de  la  roche,  plus  ou  moins  attaqués  et  transformés  en  alunite, 
alors  que  les  plagioclases  résistaient  davantage.  An  microscope,  on  con- 
state que  les  feldspaths  altérés  sont  remplacés  par  de  petites  plages 
d'alunite  faciles  à  reconnaître  par  leurs  propriétés  optiques.  Le  clivage 
parallèle  a  a'  (0001)  est  perpendiculaire  à  l'axe  optique  unique  positif. 
La  biréfringence  maximum  n^  —  /ip  =  0,020.  On  peut  distinguer  dans 
les  géodes  de  petits  rhomboèdres  basés  du  même  minéral.  La  roche 
altérée  est  souvent  riche  en  soufre  natif,  qui  vient  remplir  les  vides 
laissés  par  la  destruction  complète  de  grands  cristaux  feldspathîques. 

Traasformalionspar  fumerolles  à  sels  alcalins.  —  Les  roches 
feldspalhiques  enclavées  par  les  magmas  volcaniques  acides  (trach)'tes, 
andésites  à  biotite  ou  hornblende)  ont  subi  des  phénomènes  de  résorp* 
tion  parfois  très  intenses,  souvent  facilités  par  une  fusion  préalable.  J'ai 
décrit  [Les  end.  des  roches  vole.  1893]  de  nombreux  exemples  de  feld- 
spaths monocliniques  ou  tricliniques  de  gneiss  ou  de  granité  (enclavés 
dans  les  roches  trachytiques  d'Auvergne)  corrodés  et  nourris  par  de 
l'orthose  sodique  récente,  géométriquement  orientée  sur  les  fragments 
anciens  (lig.  17}  :  la  production  de  ce  dernier  minéral  est  due  à  l'action, 
snr  les  éléments  de  l'enclave,  des  fluides  alcalins  ayant  accompagné 
l'émission  de  la  roche  volcanique. 

Dans  les  andésites  et  les  trachytes  enclavés  par  les  trachytes  plus 
récents  du  mont  Dore,  les  grands  cristaux  de  sanidine  atteignant 
plusieurs  centimètres  de  longueur  sont  fréquemment  plus  ou  moins 
corrodés  et  remplacés  par  un  agrégat  miarolitique  de  sanidine,  de 
tridymite,  d'aagite,  d'hypersthéne,  etc.  :  ces  minéraux  se  sont  produits 
par  le  même  mécanisme  que  dans  les  enclaves  énallogènes. 

Transformation  sous  l'action  de  la  chaleur.  —  Les  feld- 
spaths des  enclaves  quartzofeldspnthiques  que  l'on  rencontre  en 
grande  abondance  dans  les  roches  volcaniques  d'Auvergne  ou  dans 
leurs  tufs  ont  souvent  subi  des  transformations  physiques  très  intenses. 
Ils  sont  étonnés,  leurs  clivages  s'ouvrent  largement,  puis  ils  fondentpro- 
gressivement  et  parfois  recristallisent  en  présentant  de  nombreuses 
particularités  pour  la  description  desquelles  je  renvoie  a  mon  mémoire 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

.  Le  minéral  se  charge  d'ÎDclusions  gazeuses,  vitreuses,  qui  le 
trouble.  L'orthose  est  optiquement  déformée  [tufs  basaltiques 
r  et  en  particulier  de  La  Denise  prés  le  Puy  (Haute-Loire)]. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

«upe  des  feldspaths  est  l'un  des  plus  importants,  non  seule- 
cause   des  intéressantes  propriétés  qui  ont  été  exposées  plus 

|ui  seront  étudiées   plus  en  détail  dans  les  paragraphes  sui- 

lais  encore  à  cause  du  rôle  considérable  que  ses  divers  membres 

ans  la  constitution  des  roches. 

me  paraît-il  utile  de  donner   ici  quelques    indications   géné- 

r  les  conditions  dans  lesquelles  on  les  trouve,  ce  qui  évitera 

titions  dans  les  paragraphes  spéciaux  h  chacun  d'entre  eux. 

Idspaths  se  rencontrent  dans  tes  diverses  catégories  suivantes 

lenls  : 

1*  Dans  les  roches  érupttves. 
et.  Comme  élément  essentiel . 

dspaths  constituant  l'élément  essentiel  et  souvent  caractéristique 
ipart  des  roches  éruptives,  je  crois  devoir  rappeler  sommaire- 
les  principes  de  la  classification  et  de  ta  nomenclature  pétro- 
le dont  j'ai  fait  usage  dans  ce  livre.  Ce  sont,  avec  quelques 
lions,  celles  qui  ont  été  à  diverses  reprises  exposées  par 
très,  MM.  Pouqué  et  Michel-Lévy  [Minéralogie micrographique, 
(78,  et  Michel-Lévy,  Structure  et  classification  des  roches  érup- 
39). 

incipe  de  la  classification  repose  sur  la  considération  de  la 
:  et  de  la  composition  minéralugique  ;  la  nomenclature  qui  lui 
nd  permet  de  désigner  une  roche  par  ses  propriétés  intrin- 
eules,  abstraction  faite  de  toute  notion  extérieure.  L'avantage 
mblnble  classification  saute  aux  yeux,  car  elle  laisse  les  faits 
ition  précis  en  dehors  de  toute  question  théorique  sur  le  gise- 
l'origine  de  la  roche  étudiée.  Les  roches  ainsi  minéralogi- 
spéciliées  peuvent  ensuite  être  groupées  en  familles  géo- 
dont    l'établissement    et    l'étude    sortent    du    sujet    de    cet 


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rivEs 


Élëmenis  colorés 
caractéristiques    J*^^'*' 


CHES  NON  FELDSPATHIQUES 


OHITIQUE 


-l 


?E  OU  SEMI-OPHITIOUE 


Il  e 

Dans  la  série  mictii 


Le»  noms  de  por/   iradoHtes  et  basalles  aatélertiaii 

pour  le  laog' 
Dans  la  Bérie  de  i 

de  leur  py"^   - 


TOiéQolites  diO^reot  les  unes   des  autres  par  la  nature 
l'olivine  {picrites.   hanburgiies.  ivehrlile.  IhertoliUs). 


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Di3iiizedb,G00gle 


FELDSPATH! 

La  considération  de  la  structure  pern 
éruptives  en  deux  grands  groupes,  ce 
cristallines  {granités,  diorites,  gabbros, 
roches  microtiticjues,  dans  U  cristiillisati' 
distÎDguer  nettement  deux  périodes  et  d 
souvent  un  résidu  vitreux  non  cristallisé 

La  considération  de  la  composition  i 
duire  dans  ces  deux  groupes  des  divii 
roches  à  structure  grenue,  en  premier  li 
en  second  lieu  à  la  nature  du  feldspath 
roches  à  structure  microlitique,  tout  d' 
du  second  temps  de  consolidation  (mien 
ferrugineux. 

Le  tableau  ci-joint  donne  une  vue  d'en: 
pétrographiques,  dont  chacun  est  sus 
divisions  secondaires. 

Ce  tableau  est,  à  quelques  modifïcati 
celui  que  j'ai  donué  dans  mes  conférence: 
plusieurs  années  et  que  j'ai  publié  en 
vole).  Il  fait  disparaître  cette  dualité 
même  composition  suivant  quelles  son 
dualité  qui  ne  peut  être  admise  dans  une 

En  ce  qui  concerne  les  roches  grenu 
indiquée  à  l'aide  d'un  adjectif,  an  giibOrc 
dont  le  feldspath  appartient  à  la  série  de 
sitique  est  réservée  pour  désigner  les  rocl 
tiennent  aux  séries  de  l'oligoclase  et  de  1 

Dans  les  roches  micro/iliques,  quand 
qui  servent  a  dénommer  la  roche  sont  ac 
élément  ferrugineux,  celui-ci  est  spécifié 
ferrugineux  en  cristaux  du  premier  temps 
énumérés  (ils  sont  précédés  de  la  prépositi< 
augiliffue  à  olivine  est  une  roche  dont  le 
chyte...  »)  sont  accontpagués  de  microlite 
la  roche  renfermant  de  grands  cristaux  d 

Dans  ce  tableau  de  classification,  il  n'a 
ciale  pour  les  roches  à  structure  ophiti 
cales,  établissent   le  passage  entre   les 


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MINERALOGIE  DE  LA  FKANCIÎ 

s,  ni  pour  les  roches  vitreuses  qui  portent  le  nom  de 
>ur  tout  le  groupe  des  roches  qiiartzi Pères,  d'obsidiennes 
e  des  trachytes  et  des  andésites,  de  tachyliles  pour  les 
basiques. 

:  sous  laquelle  les  feldspaths  se  rencontrent 
dans  les  roches  éruptives. 

grenues.  Les  feldspaths  des  roches  grenues  se  présentent 
mes  géométriques  ou  sans  formes  distinctes  ;  dans  le  pro- 
se rapportent  ordinairementau  type  I  ou  11  (voir  page  25)  ; 
énéralement  pas  susceptibles  d'être  isolés  en  cristaux  nets, 
5  roches  à  structure  miârolitique'  ;  le  plus  souvent  ils  se 
mutuellement  au  moment  de  leur  cristallisation  et  ne 
des  cristaux  arrondis  ou  même  des  plages  irréguliëres 
éléments  plus  anciens. 

rai  rapidement,  au  point  de  vue  de  la  nature  de  leurs  fcld- 
diSerentes  roches  grenues,  pour  ne  m'occuper,  aux  para- 
Iciaux  à  chaque  série  feldspathiquc,  que  des  gisements 
uelque  particularité  intéressante. 

—  Dans  le  granité  normal,  le  feldspath  caractéristique  est 
rfois  accompagnée  demicrocline,d'anorthose.  Les  feldspaths 
istÎDCte  (sauf  dans  les  granités  porphyroïdes]  sont  postérieurs 
hs  tricliniques,  qui,  dans  les  granités  normaux,  appar- 
^roupe  de  l'oligoclase  et  de  l'aiidéaine,  mais  peuvent  dans 
à  amphibole  devenir  plus  basiques,  atteindre  le  labrador, 
et  même  l'anorthite  [granité  de  Vaugneray  (Michel-Lévy, 
élermin.  des  feldsp.,  1893)].  Ces  feldspaths  basiques,  géné- 
s  zones,  sont  surtout  fréquents  dans  les  granités  à  amphj- 
ts  par  métamorphisme  endomorphe  au  contact  de  roches 
Iles-mêmes  exomorphisées.  De  beaux  exemples  de  faits  de 
t  été  mis  en  lumière  par  les  travaux  de  M.  Michel-Lévy 
en  ai  moi-même  trouvé  de  magnifiques  dans  les  Pyrénées 
it  au  sud  d'Ax.  Ces  granités  à  amphibole  passent  à  de  véri- 

ure  miaroliliqiic  est  caractërisûe  par  l'exisleDce  de  crisinux  a  formes 
vctrsnt  et  Inissant  entre  eux  des  espaces  vides  que  tapisEent  des 
cls.  Les  dons  granulitiques,  les  sanidiniles  des  trachyles  préscnteot 
iplcs  de  cette  structure. 


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FELDSPATHS 

tables  dïorites,  par  l'intermédiaire  de  diorites  quartzifèr 
quartz  et  en  orthose. 

L'orthose  des  granités  présente  de  fréquentes  associ 
perthitiques  avec  de  l'albite  et  plus  rarement  de  l'aDorth 

Granulites.  —  Danslagronulite,  lesfeldspaths,  comm 
reste,  ont  une  grande  tendance  à  prendre  des  formes  propr 
nent  extrêmement  fréquenteg  dans  les  filons  mîarolitiqt 
recueillis  quelques-uns  des  plus  intéressants  cristaux  d'ortl 
décrits  plus  loin.  Ils  y  sont  accompagnés  de  cristaux  d'ail 
généralement  enfumé,  de  muscovite,  d'apatite,  de  tourm 

De  beaux  cristaux  d'orthose  ou  de  microcline  se  1 
engagés  dans  les  liions  de  quartz  de  pegmatites.  Ce  ^ 
menl  produit  les  plus  gros  cristaux  de  feldspath  dont 
sion  de  parler  plus  loin.    Leurs  poids  atteint  parfois  p 

Les  feldapaths  dominants  des  granulites  sont  l'orthosf 
cline,  seuls  ou  associés.  C'est  dans  cette  catégorie  de 
microcline  atteint  son  maximum  de  développement.  L 
microcline  forment  fréquemment,  dans  les  pegmatitei 
laminaires  de  très  grande  dimension,  très  souvent  ii 
tilonnets  microscopiques  de  quartz  et  d'aîbitc. 

L'albite  se  rencontre  aussi  à  l'état  primaire  dans  nom 
lites  et  d'une  façon  particulière  dans  celle  des  gisemen 
[Montebras,  Limousin,  etc.),  ainsi  que  dans  tes  variété: 
grains  fins,  pauvres  en  plagioclascs  calcosodiques  (aplîte 
de  Nantes,  etc.). 

Il  existe  toute  une  catégorie  de  granulites  dans  lesqnel 
clases  calcosodiques  manquent  h  peu  près  totalement.  ( 
riches  en  orthose  sodique,  anorthose  et  albite,  sont  rc 
France  par  les  granulites  et  aplites  à  rtebeckitc  et  aegyri 
décrites  dans  le  tome  I  (page  695). 

Les  plagioclases  calcosodiques  (oligoclase,  andésine,  ei 
dinaire  peu  abondants  dans  les  granulites,  mais  ils  : 
au  contraire,  en  superbes  échantillons  dans  celles  de  i 
ont  été  endomorphisées  à  leur  contact  avec  des  roches 
liennes  ou  sédîmentaîres  basiques.  Nous  en  retrouverons 
exemples  aux  articles  oligoclase,  andésine  et  anorthite.  ( 
analogue  à  celui  qui  a  été  signalé  plus  haut  au  sujet  du  ;> 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

—  Les,  feldspaths  essentiels  des  syénites  sont  l'orthose 
s,  seuls  ou  associés   et  souvent  groupés  en  niicroperthite 

le  microcline  s'y  présente  parrois.  C'est  dans  quelques- 
roches  que  se  trouvent  les  groupements  submicrosco- 
Lose  et  d'albite  désignés  sous  le  nom  de  «  kryptoper- 
feldspaths  sont  aplatis  suivant  g*  (010),  enchevêtrés  et 
5s  par  du  quartz  (syénites  quartzifères).  Quand  il  existe 
s  tricliniques,  ceux-ci  prêtent  aux  mêmes  remarques  que 
te. 

!t  l'anorthose  de  ces  syénites  tend  parfois  à  prendre  des 
ilitiques  en  s'aplatissant  beaucoup  suivant  g^  (010)  et  en 
petite  taille  :  on  est  ainsi  conduit  à  des  types  trachytiques 
,  kératophyres).  Ces  roches  existent  soit  comme  roches 
)ît  comme  forme  de  contact  des  syénites. 

éphél  inique.  —  L'orthose  sodi  que,  l'anorthose,  quelque- 
line,  seuls  ou  associés  en  microperthite  entre  eux  ou  avec  de 
fin  l'albite  constituent  les  feldspaths  essentiels  des  syénites 
s,  dont  les  filons  pegmatoïdes  présentent  fréquemment  de 

:  leurs  larges  masses  luminaires  feldspathiques  sont  com- 
lles  des  pegmatites  granitiques.  Dans  les  syénites  néphé- 
feldspaths  sont  fréquemment  aplatis  suivant  g^,  leurs  inter- 
)u1és  par  de  la  néphéline  ou  de  la  sodalite,  qui  jouent  alors 

que  le  quartz  dans  le  granité.  Les  plagioclases  sont  géné- 
!9  (oligoclase). 

'.&  néphéliniques,  par  aplatissement  de  leurs  feldspaths,  et 
inution  de  taille,  passent  souvent  à  des  phonolîtes(enclavcs 
es  phonolites  de  la  Haute-Loire)  ou  même  perdent  leur 
ur  se  transformer  en  trachytes  (orthophyres)  à  microlites 
is  ou  sphérolitiqucs  (contact  de  la  syénite  néphélinique 
'autes-Pyrénéesfi. 

diabases,  gabbros.  —  Dans  ces  différentes  roche»,  les 
ienticls  sont  exclusivement  constitués  par  des  plagioclases, 
t  grenus,  parfois  aplatis  suivant  g*,  le  plus  souvent  dépour- 
es  géométriques.  Toute  la  série  des  plagioclases  s'y  ren- 
ant  des  types  andésitiques,  labradoriques,  anorthiques, 
es  dans  les  différentes  parties  d'un  même  massif.  Les  feld- 
sont  parfois  remarquablement  beaux  (sud  d'Ax).  Les  feld- 


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FELDSPATHS  66 

spaths  basiques  de  ces  roches  présentent  souvent  les  phéDomèncs  de 
Bchillerisatton  dont  il  sera  question  à  l'article  labrador. 

Toutes  ces  roches  sont  susceptibles  de  présenter  des  types  très 
basiques,  riches  en  anorthite,  et  d'autres,  au  contraire,  relativement 
acides  passant  latéralement  au  granité  par  introduction  du  quartz  et 
de  l'orthose  :  ces  deux  minéraux  présentent  alors  la  même  structure 
que  dans  le  granité,  c'est-à-dire  qu'ils  moulent  les  feldspaths  tricltniques. 
L'orthose  est  souvent  associée  au  quartz  sous  forme  de  micropegmatite. 
Ces  types  acides  de  roches  basiques  peuvent  donc  se  présenter  comme 
produit  endomorphe,  soit  de  roches  plus  acides  au  contact  de  sédiments 
calcaires,  soit  de  roches  plus  basiques  au  contact  de  roches  elles- 
mêmes  plus  acides  [norites  quartzil^res  du  Pallet  (Loire'Inférieure)]. 

Dans  les  gabbros  el  les  diabases,  les  feldspaths,  au  lieu  d'être  grenus 
etd'englober  les  pyroxènes,  sont  fréquemment  aplatis  suivant  g^  (0^^)  et 
moulés  par  les  pyroxënes  (structure  ophitique)  :  les  roches  offrant  cette 
structure  [gabbros  (euphotides)  de  Corse  et  des  Alpes,  ophîtes  des  Pyré- 
nées, etc.]  établissent  le  passage  avec  les  roches  microlitiques,  qui, 
elles  aussi,  offrent  des  types  ophitiques, 

b)  Boches  microlitiques.  Dans  les  roches  microlitiques,  sauf  excep- 
tions qui  seront  indiquées  plus  loin,  les  feldspaths  existent  à  deux 
états  :  en  grands  cristaux  macroscopiques  (phénocristaux),  qui  peuvent 
parfois  (trachytes  du  mont  Dore)  atteindre  plusieurs  centimètres  de  lon- 
gueur, et  en  cristaux  microlitiques  (second  temps  de  consolidation). 

Phénocristaux.  —  Les  grands  cristaux  ou  phénocristaux  sont  sou- 
vent d'origine  întratellurique  ;  la  plupart  des  microlites  se  sont  formés 
dans  le  trajet  filonien  ou  pendant  l'épanchement  de  la  roche  micro- 
litique . 

La  forme  des  grands  cristaux  peut  être  rapportée  soit  au  type  I,  soit 
au  type  II.  Les  premiers  sont  généralement  maclés  suivant  la  loi  de 
Carlsbad  et  en  outre  dans  les  feldspaths  tricliniques  suivant  la  loi  de 
i'albite.  Leur  aplatissement  suivant  g^  (010)  est  le  plus  souvent  très 
net.  Les  faces  sont  peu  nombreuses.  Dans  les  trachytes  du  mont  Dore, 
l'orthose  [sanidine)  atteint  3  à  4""  de  plus  grande  dimension.  Les 
feldspaths  tricliniques  qui  les  accompagnent,  au  contraire,  dépassent 
rarement  2  à  S""",  et  dans  les  roches  microlitiques  françaises  les  feld- 
spaths tricliniques  se  présentent  rarement  en  cristaux  de  plus  grande 
dimension. 


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MINÉRALOGIE  DE  l.A  FRANCE 

ristatix  présentent  de  très  Tréquents  phénomènes  de 
h  l'action  du  magma,  qui  sont  souvent  visibles  sans  le 
croscope. 

i .  —  Le  magma  du  second  temps  des  roches  qiiarlzifères 
tructure  tout  à  fait  différente  de  celle  des  roches  sans 
les  microgranites  et  les  microgranulites,  l'orthose,  plus 
tes)  les  fetdspuths  tricliDiques,  forment  des  grains  arron- 
des  cristaux  nets  moulés  par  du  quartz  ou  accompagnés 
ce  minéral  ;  dans  les  mieropegmatites,  le  quartz  et  le 
associés  sous  forme  de  mieropegmatites. 
colites  (porphyres)  à  quartz  globulaire,  le  feldspath  a  la 
il  est  englobé  par  les  éponges  de  quarlz  globulaire.  Dans 
étrosiliceuses,  le  feldspath  se  présente  le  plus  souvent 
sphéroiites  imprégnés  de  quartz  dont  il  sera  question  a 
•,e. 

oches  non  quartzifères,  les  microlites  ont  les  mêmes 
9  grands  cristaux,  mais  ils  sont  beaucoup  plus  petits, 
•ement  1"™;  les  cristaux  du  type  I  sont  beaucoup  plus 
que  les  grands  cristaux.  Dans  les  trachytes  acides  de  la 
'S,  les  microlites  d'orthose  ont  des  formes  très  nettes  qui 
iiesd'une  façon  distincte  quand  la  matière  vitreuse  abonde  ; 
i  par  les  faces  p  (001),  a>  (lOl)  ou  «^  '»  (201)  (Micbel-Lévy  ; 
I.  721.  1890);  ils  sont  groupés  en  dents  de  scie  etmaclés 
de  Carlsbad  (fig.  4  et  6,  page  25). 

honolites,  les  formes  des  microlites  d'orthose  sont  les 
ils  sont  pins  larges,  à  bords  souvent  indécis,  Orientés 
direction,  ils  déterminent  la  fissilité  de  la  roche,  nussi,  les 
!s  de  phonolile  présentent-elles  des  aspects  fort  différents 
is  sont  taillées  parallèlement  à  la  fissilité  [les  cristaux  se 
)rs  comme  dans  les  figures  3  et  5)  ou  perpendiculaiie- 
ons  offrent  alors  l'apparence  de  minces  baguettes). 
:es  de  plagioclase  des  basaltes  sont  souvent  aplatis  sui- 
Leurs  formes  sont  difficiles  à  voir  quand  il  n'existe 
de  verre  ;  les  tachylites  basaltiques  se  prêtent,  au  con- 
\  cette  élude  ;  leurs  surfaces  exposées  à  l'air  mettent 
!rté  les  grands  microlites  après  décomposition  du  verre 
be.  A  Perier,  près  d'Issoire,  les  microlites  aplatis  de 
limites  par  les  Ibrmcs  p  (001)  et  n'  (iOl)  ;  ils  sont  maclés 


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FF.r.DSPATirS 

suivant  lu  loi  de  l'albite  et  souvent  celle  de  CarUbad  (Michel 
B.  S.  M.  X.  69.  1887). 

Les  microlites  appartenant  au  type  II,  c'est-à-dire  ayant  la  Te 
bâtonnets  allongés  suivant/»  g^  (001)  (010),  sont  trapus  (trachytt 
vine  du  mont  Dore,  enclaves  diabasiques  delà  dacitcde  Saiiit-R 
des  trachytes  et  andésites  du  mont  Dore,  etc.),  ou  allongés  et  ] 
filirormes.  Quand  ils  sont  de  grande  taille,  leur  centre  est 
Ibrmé  par  de  la  matière  vitreuse. 

H  existe  des  roches  microhtiques  qui  renferment  deux  catégc 
microlites  de  taille  diflerente,  produits  les  uns  pendant  l'asceni 
magma  dans  les  cheminées  souterraines,  les  autres  pendant  \'é\ 
ment  (certains  basaltes  de  la  Chaîne  des  Puys,  etc.) 

EnEn,  il  y  a  lieu  de  signaler  le  cas  réalisé  par  le  basalte  à 
cristaux  du  mont  Dore,  dit  a  basalte  demi-deuil  »,  qui  a  été  dé 
M.  MicbeULévy  sous  le  naïnAeh;isa\it  se mi-ophili<i ne.  Dans  eett 
les  cristaux  du  premier  temps  de  consolidation  sont  constitués 
l'olivine  ainsi  que  par  de  l'augite  et  du  labrador  en  cristau 
morphes,  groupés  ophitiquement  et  noyés  dans  un  magma  i 
liqae. 

Ces  deux  catégories  de  cristaux  feldspathiques,  phénocris 
microlites,  ne  coexistent  pas  dans  toutes  les  roches  d'épanchi 
structure  microlitique.  Les  microlites  manquent,  en  effet,  parft 
ou  moins  complètement.  C'est  ce  qui  a  lieu  dans  les  roches  re 
brusquement  (obsidiennes,  scories  et  ponces).  Les  grands  < 
existent  alors  seuls  au  milieu  d'un  verre  plus  ou  moins  homogèr 
dieune  de  Ramburtet,  de  Verrière  (Canta/)^  etc.]. 

Dans  d'autres  cas,  nu  contraire,  ce  sont  les  phéoocrista 
manquent  totalement.  C'est  ce  qu'on  observe  en  particulier  d 
roches  basiques  (labradorites  et  basaltes)  qui,  épanchées  en  ^ 
masses  et  à  huute  température,  se  sont  refroidies  lentement  [I 
doléritiques  (dolentes  des  anciens  auteurs)  du  Plateau  Centra! 
zcntès  près  Saint-Flour,  Serieis,  Bercheval,  Espinasse,  G 
[Cantal],  Battu  {Puy'de-Dàmé),  andésite  diabasique  de  Beaulieu  p 

I.  Dans  beaucoup  de  peclislcins.  de  perlitc3  (iDont  Dore)  d'obsidicn 
f^rnnds  crislaux  iDanquent  cuK-m^mcs  et  In  roche  est  entièrement  vitreuse. 
n'.ii  pas  à  m'occuper  de  ce  cas  dans  ce  chapitre,  cciosacri'   exclu  si  vemcul   a 


□igitizedbyGoOglc 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

■du-Rhâne),  qui  pri5sentent  la  plus  grnnde  analogie  avec  les 
anciennes  ayant  une  même  origine].  Dans  ces  roches,  les  pla- 

(andésine,  labrador,  labrador-bytownite),  et  rarement  l'or- 
jociés  aux  feldspaths  tricliniques,  Torment  de  grands  cristaux 
livant  ^  (010),  orientés  dans  le  sens   de  la  fluidalité  de  la 

enchevêtrés  si  la  consolidation  s'est  eiTectiiée  dans  des  con- 
arfaites  de  tranquillité.  Leurs  intervalles  sont  remplis  parle 
,  la  magnëtîte,  et  le  plus  souvent  par  un  résidu  vitreux  plus 
.  abondant,  qui  contient  parfois  quelques  micrnlites.  Quand  le 

forme  de  grandb  cristaux  au  lieu  de  se  présenter  en  micro- 
roche  devient  ophitique.  Beaucoup  d'ophites  holocristallines 
nées  sont  à  rapporter  à  ce  type  pëtrographique  :  elles  éta- 
le passage  entre  les  roches  microlitiques  proprement  dites  et 
ï  grenues. 

:hes  microlitiques  filoniennes  ne  renferment  souvent  du  feld- 
à  un  seul  temps  de  consolidation  ;  c'est  ce  qui  a  lieu  notam- 
ir  les  trachytes  [orthophyres],  les  andésites  et  les  labradorites 
'tes)  micacées  et  amphiboliques  anciennes,  si  abondantes  dans  le 
Central,  le  Morvan,  les  Vosges,  etc.  Les  cristaux  feldspa- 
e  ces  roches  peuvent  être  comparés  aux  microlites  des  roches 
les  ;  il  en  est  de  même  pour  les  feldspaths  des  variétés  à  grands 

de  ces  mêmes  roches  [minettes  des  Vosges,  kersantites  de 
,  etc.). 

des  formes  normales  de  microlites  qui  viennent  d'être  énu- 
1  y  a  lieu  de  signaler  la  tendance  que  ceux-ci  ont  dans  certaines 
prendre  une  forme  arborîsée  [andésites  siluriennes  (porphy- 
Menez  Hom  [Finistère),  andésites  micacées  (porphyrites)  de 
tu  à  se  grouper  en  sphérolites. 
lans  les  roches  vitreuses  les  microlites  présentent  très  fréquem- 

formes  cristallitiques  et  squelettîques  fort  intéressantes, 
olites.  —  Les  sphérolites  feldspathiques  sont  formés  par  la 
autour  d'un  centre,  de  fibres  ou  de  lamelles  appartenant  le 
ent  à  des  types  acides  (orthose,  oligoclase).  Ce  dernier  cas  est 
rement  réalisé  dans  la  variolite  de  la  Durance,  du  Chablais 
e],  dans  les  trachytes  (orthophyres)  et  les  andésites  (porpky- 
icces]da  Morvan,  dans  les  rhyulites  (porphyres)  pétrosiliceuses. 
ints  de  ces  sphérolites  sont  le  plus  souvent  allongés  suivant 
(010). 


Di3iiizedb,G00gle 


FELDSPATHS 

Dans  des  cas  plus  rares  (rhyolite  de  ITsclade  au  Mont  Dor 
sphérolîtes  d'orthose  à  alIoDgement  pg*  sont  accompagnés  pi 
sphérolites  dont  les  propriétés  optiques  impliquent  un  nllong 
suivant  A'  §■'  (100)  (OiO)  ou  p  h'  (001)  (100)  (orthose  sodique). 

Cette  disposition  palmée  ou  variolitique  des  microlites  s'o 
dans  les  roches  refroidies  lentement  et  dans  des  conditions  de 
quillité  parfaite.  Elle  a  été  reproduite  synthétiquement,  avec  I 
grande  facilité,  par  MM.  Fouqué  et  Mîchel-Lévy. 

Les  tableaux  suivants  indiquent  la  nature  des  grands  cristaux 
niicrolites  de  quelques  types  de  roches  volcaniques  françaises  i 
ment  étudiés  par  M.  Fouqué  {B.  S.  M.  1894).  On  y  verra  qi 
feldspaths  peuvent  être  très  variés,  surtout  au  premier  temps  de 
lidation,  et  que  d'une  façon  générale  les  microHtes  sont  plus 
que  les  cristaux  intratelluriques;  cette  loi,  posée  pour  la  premiè 
par  M.  Fouqué,  dans  son  étude  des  roches  de  Santorin,  a  été 
lors  généralisée  par  tous  les  minéralogistes  qui  ont  étudié  des 
volcaniques. 

Ces  tableaux  montrent,  en  outre,  que  la  nature  des  microli 
beaucoup  moins  variée  que  celle  des  phénocristaux.  Les  mie 
sont  rarement  zones,  tandis  que  l'inverse  est  presque  la  règle  pi 
phénocristaux.  Ce  fait  légitime  l'importance  attribuée  par  MM.  F 
et  Michel-Lévy  aux  microlites  pour  l'établissement  de  la  classifi 
des  roches  microlltiques. 

f>es  noms  écrits  en  italique  sont  ceux  des  feldspaths  dominant 


Premier  lemp»  do  con«.lidntion 

SacoDd  temp*  de  co 

'.Pke-nocrUlaux) 

{MùroItU 

BASALTES 

a)  Basaltes  dolériliques 

CtiMtal.  BouwDlti. 

Andésine,  labradar.  h 
niU,  bjtownîle. 

Sériera. 

* 

nffe,  moulés  par  un 
acide  (oligoclase). 

Bercheval.     pris    Le 

a 

LabnàoT.lBlrrador-byt 

Vanlmier. 

nite,  puis  mîcrolib 
de  labrador. 

E.pi«...e. 

■ 

Andéiini,  labrador,  b; 

Atcyron.  Caïaagol,  pris  Mor- 

■ 

Labrador,  bylownite. 

de- Barrei. 

hs-de-Dâme.  Baltu. 

Labrador. 

LuKlade    (nunit  . 

Hadé, 

line,  labrador.  bytowDite  grou- 

•  OUgoclate-andétine. 

Dore).  Baealle 

péi 

, 

liiie. 

Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
b)  Basaltes  normaux. 

Labrador,  labrador-bylowaiU ,  quel-  Labrador. 

que  foi  s  bylofailt, 
Labrador.  Labrador. 

Labrador,  bslownUe.  Labrador. 

labrador,  labrndor-bytownilE.  Labrador,  labrador- bylowniU. 

Labrador,  labrador- by tu wni le,   by-  Labrador,  labrador-bj/lotvitUe. 

LHbrndor.labrador-bj'lawnite,  by-  Labrador. 


c)  Basaltes  à  hornblende. 

Labrador,  tabrador-bytowaHe.  Labrador. 

d)  Basaltes  andésiliques . 

te.  Olig^^clasc-andétine,  andétlne.  Ollgoclate-aadiilne*. 

se.  Otigoetast-aitdétiBt,  andétine.  Oiigoclaie-andétlae. 

.      Anorthote    et     aanidiae,    oligoclnie-  Oligaclaie-anditinr. 

aadéiine,     labrador.      labrador* 

bjlownile,  bylowniU. 


LADHADOniTES 
Andé«iae,  labrador,  bytownitr.  Andiaine,  labrador, 

a)  Andésites  aiigitiques. 

a  Aadftinr,  labrador,  a 

Oligx>clage-andéaine,aii(léiine, /airs-  OUgoclate-andétine. 


b)  Andésites  à  aiigite. 

Andéginc,  labrador,  iabrador-bylow-  Otigoclaie^aïUâlnr,  ondjaine? 
nlle,  bjrlownile. 

c)  Andésites  à  hornblende. 

OUgoctate-andétinc,  nndfainc.  Oligoclair-andriinr. 

id.  id. 

:.      Andéaiae,  labrador.  id. 

Labrador.  id. 

Aadriiae.  id. 

Aadittne,  labrador,  lubradar-bylow-  id, 

oile,  bylovrnite. 


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Chambeail. 
Cheflade. 
Combe  nègra. 
RaTin  d'Alagnon. 

id. 
Crèle  de  Lapioa. 
ViogrntD- 
Aaiolle-Haut. 


FELDSPATHS 

Aadnine,  labrador. 
Aadéiine.  labrador. 
Labrador,  tahrador-bglawFiiU. 
Oligoclaae-BndéBJne,  andétint,  liibra- 


■  andéiii 


Oliracla>e 
Aadéêitie,  labrador. 
Oligoclase-andéiine, 
Oli^oclase-andéiine, . 


Oligocla; 
Oligoclai: 


d)  Andésites  à  hornblende  et  bîolile. 
Cantai.  Lioran.  Oligoclase-andésine,  andétint.  Oliguclat 

e)  Andésite  à  biotite. 


Cantal.  Pcyre-Ari 


Andéaine.  OI!gocla>e~aii 

Cbaatel  prit  Mnrat.    Oligoclase-andtaine,  <in</^>He,labrn-  id. 

dor,  labrador-bylowDile. 
Hamiac.  AnH^tint-  fd. 

Pied  n.  da  Plomb.        Oligoolaie-andéiine.  aadéiine, 
Ramburtet  (obsidiennn].  Oligoclaie-andéaine,  aadéiine.  id. 

Carrière    de   Leacuno  O!igoclaae-andé»ine,anrf(fiine,labra-  Oligoclaie-ani 

près  Marat.  dor. 

Le  Croiiet.  Oligoclaae?  oligoclase-andéaîne,  sn-  Olig'ocleae-Qii 

Paif-4e-Déme.    Ri^tcUHaul   Oligoclase-andéaine,  andéiiae.  id. 

(roonl  Dore). 

f)  Andésite  micacée  à  biotite. 
Andéiiae,  Oligoclaie-aai 


Cntal.  FraiBse-Haut. 


g)  Andésite  à  hornblende  et  haut/ne  [téphrite). 

Contai.  BaUnillonic.  Oligoclase-andësine,  nnif(ti(ii«,labrD-  Oligoclaie-an< 

dor. 


TRACHVANDBSITBS 

Fnif-de-Dâiite.  Pny-Ferrand.     Oligoclaie-aadèiint ,  andétitie,  i 
dise. 
Vuli^  delà  Cour.  Oligoelaie-aidiiine,  lanidiae, 

La  Morangie.      Oligvclaie,  oligoclaie-andéiiae,  a 


ù-  Oligoctaic^and 

Oligociase,  oli 


Sommet 
Ln  ad  acte. 


tkoi. 


Oligoctate-aadé*ine,  andéaine,  aaor-  Oligoch 

thoie,  laaidine.  dine. 

Oligocloae-andéaine,  aadéaiae,  anor-  OUgacli 


Di3iiizedb,G00gle 


MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 


a)  Phonolites  feldspathiques. 
Oligoclaie-andésine,  anorlhoie.  Oligvclate-andésine ,     anorlhi 

sanidine. 
id.  Oligoclaie-andésine,  anorthot 

Oligoclase-QDdiaine,  anorthan.  id. 

Anorlhaie.  id. 

b)  Phonolites  nèphéliniques. 

Anortbose  et  «aDidine.  Anorlkoie  et  lanidae. 


p.   Comme  produit  secondaire. 

éruptives  renferment  parfois  des  feldspaths  produits  par 
re  aux  dépens  d'autres  feldspaths.  L'albite  surtout  se  forme 
ditlons;  on  la  rencontre  dans  le  granité  et  les  granulites, 
tdanalesrocheséruptivesbasiques,  les  leucotéphrites,  etc. 
ente  parfois  en  très  beaux   cristaux  drusiques.    Dans   les 

les  filons  de  pyroxénolites  qui  leur  sont  associés  [Pyrénées), 
des  cas  intéressants  de  production  d'unorthite  qui  seront 
loin. 

<xns  les  roches  sédimentaires  métamorphisées 

par  les  roches  e'ruptives 
L  l'article  orthose  que  le  granité  et  la  granulite  déterminent 
et  dans  les  gneiss,  dans  les  micaschistes,  dans  les  schistes 
lans  les  grès  paléozoïques,  la  formation  des  feldspaths 
renferment  eux-mêmes  :  il  se  produit  ainsi  des  roches  qui 
»  grande  analogie  avec  les  schistes  cristallins  feldspathiques 
ranite  :  Flamanville,  Saint-Léon,  Pyrénées  —  schistes  et 
granulitisés  du  Morvan,  de  Bretagne,  etc.). 
*es  métamorphisés  par  les  mêmes  roches  sont  fréquem- 
rmés  en  roches  basiques  (amphibolites,  cornéennes),  dans 
i  plagioclases  basiques  abondent. 

é  que,  dans  les  Pyrénées,  les  calcaires  jurassiques  méta- 
ar  la  Iherzolite  sont  parfois  riches  en  feldspaths  grenus,  les 
;s  pouvant  présenter  associées  de  l'anorthite  et  de  l'or- 
microcline. 

t  des  ophttes  des  Pyrénées,  plus  rarement  à  celui  de  la 
es  calcaires  renferment  de  remarquables  cristaux  d'albite 
êmes  formes  que  ceux  qui  vont  être  signalés  plus  loin. 


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FELDSPATHS 

Les  enclaves  éDallogèoes  des  roches  volcaniques  acides  fourr 
parfois  (mont  Dore)  des  cristaux  iiéogènes  d'orthose  sodique. 

Z°  Dans  les  schistes  cristallins  et  les  roches  sêdimentai 
transformés  en  dehors  de  l'action  de  roches  éruptiva 

Les  roches  cristallopKjllieDnes  qui  renferment  des  feldspath 
désignées  dans  cet  ouvrage  sous  le  nom  général  de  gneiss.  Les 
normaux,  les  gneiss  porphyroïdes,  les  gneiss  amphiboliques,  les 
pyroxéniques,  correspondent  respectivement,  comme  composition 
ralogique,  sinon  comme  structure,  au  granité,  au  granité  porphj 
à  la  diorite,  à  la  diabase.  Leurs  feldspath»  sont  généralement  j 
et  dépourvus  de  formes  géométriques. 

La  formation  de  roches  similaires  aux  gneiss  par  l'action  de  : 
éruptives  sur  des  sédiments  donne  des  indications  sur  le  mode  i 
mation  probable  de  beaucoup  de  ces  roches.  Il  faut  donc  donner  d 
de  «gneiss  »  une  signification  minéralogique  plutôt  que  stratigrap 

Des  feldspaths  sont  aussi  rencontrés  dans  tes  calcaires  (ci 
intercalés  dans  les  gneiss  ou  micaschistes  feldspathisés  ;  ils  y  fc 
généralement  des  grains  arrondis,  très  rarement  pourvus  de  co 
géométriques. 

De  nombreux  schistes,  et  calcaires  paléozoïquesou  moinsancii 
contact  desquels  ne  s'observe  aucune  roche  éruptive,  renferme 
feldspaths  dont  la  formation  peut  être  attribuée  au  métamor[ 
régional  ;  ils  seront  décrits  aux  articles  orthose  et  albile.  Dans  1 
caires  (albite),  ils  forment  des  cristaux  remarquablement  nets  :  d 
schistes,  ils  constituent  le  plus  généralement  des  masses  globi 
sans  formes  géométriques,  ils  donnent  parfois  à  la  roche  une  t 
globulaire  ou  porphyroîde  (Alpes,  Corse).  La  formation  de  ces  ci 
est  fréquente  dans  certaines  régions  où  les  actions  dynamtqu 
été  énergiques.  Mais  celles-ci  ne  sont  pas  indispensables  p( 
production  de  ces  feldspaths,  qui  se  rencontrent  dans  les  ca 
sédimentaires  jurassiques  ou  crétacés  de  régions  telles  que  le 
de  Paris. 

4'  Dans  les  fentes  de  roches  diverses,  par  voie  hydrother 

Les  fentes  d'un  grand  nombre  de  roches  éruptives  ou  métamorp 

sont  tapissées  de  cristaux  feldspathiques  appartenant  exclusivei 

l'orthose  (adutaire]  et  à  l'albite  (et  plus  rarement  à  l'oligoclase-i 


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MINERALOGlIi:  DE  I.A  t'HANCK 

linaire  rcmarquaMement  nets,  et  fournissent  de  beaux 
!  collection.  Le  quartz,  l'axinite,  l'épidote,  l'anatase,  la 
pidolite,  l'nsbeste,  la  calcite  les  accompagnent  gOnéra- 
8  gisements  français. 

5'  Dans  les  roches  clastiquts. 
;t,  d'une  façon  plus  générale,  toutes  les  roches  sédimen- 
li  proximité  de  massifs  de  roches  éruptives  ou  niétamor- 
ment  comme  élément  clastique  les  feldapaths  de  ces  der- 
rencontrent  ainsi  comme  résidu  jusque  dans  la  oruie  du 


FELDSPATHS  MONOGLINIQUES 

OIITHOSE 

K  Al  Si^  0" 

]uc.  mm  ^=  lt8''48'  (Dx.,  Kuppfer). 

00;  46'i,273.       D=  835,128.       ^=550,056. 

angle  plan  de /)  =  liS'lS'SO" 

angle  plan  de  m  =  114"  0'46" 

Ta  :  6  :  c  =  0,G5865  :  1 :  0,5i>593:"| 

L  zx=  63°53'  J 

irfées.  p  (001),  m  (110).  A'  (100),  g"  (010),  ^  (130), 
201),  e*'*  (021),  b"^{in). 

macle  la  plus  fréquente  est  celle  de  Carisbad.  Elle  se 
m  sans  pénétration;  elle  est  généralement  formée  par 
seulement  (iig.  9  et  10,  page  26). 

l'albite  ne  se  manifeste  ni  par  des  angles  renti-anta,  ni 
[■ences  de  propriétés  optiques;  l'axe  de  rotation  étant 
erpendiculaire  à  ^  (010).  Elle  consiste  donc  tout  simple- 
;roupement  à  axes  parallèles  de  deux  ou  plusieurs  cri- 
icnt  qui  n'est  apparent  que  grâce  à  l'iiTégulière  dimension 
:onstituants  ou  ii  leur  ligne  de  suture  (fig.   14,  page  27). 

de  Baveno  (fig.  12,  pag  27)  et  de  Four-la-Brouque 
s,  dans  certains  gisements  seulement.  Les  cristaux  sont 
illongés  suivant  l'arête /Ji,-^  (001)  (010)  et  parfois  en  outre 
:r-la-Brouquc,  fig.  11,  page  27)  aplatis  suivant  p  (001). 
ic  Fuurla-Brouque  olfrcnt  des  aspects  différents  suivant 


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ORTHOSÉ  es 

leurs  gisements,  voir  à gr a nuUte  (page  18)  et  à  microgianulhe  (page  84). 
Ces    diverses  macles  présentent  entre  elles  des  associations  régu- 
lières, qui  seront  étudiées  page  88  à  l'occasion  des  cristaux  de  Four- 
la-Brouque,  dans  lesquels  elles  sont  fréquentes. 

Les  angles  observés  donnés  ci-dessous  représentent  les  moyennes  de 
mes  mesures  prises  sur  de  petits  cristaux  à  faces  brillantes  des  pegma- 
tites  de  Batz. 


118-48' 

118'40- 

r>''  " 

135-3' 

135-  7 

iuA< 

lft»-a4' 

>'«'" 

134-57 

134-58' 

£'  m  anl. 

128-53'    128-50' 

«y» 

120*36' 

1 10-37 

L/w' 

90- 

*"    m  nnl. 

85-  8'      85-  9' 

W 

160*  0' 

160*  2' 

[>m  anl. 

112-16' 

112-16- 

°î''^'"\,, 

45-41'      45-38' 
96-47'      96-40' 

*V 

150*38' 

/.*'/' adj. 

124'4Î' 

124-45'   |_i.,,^,^,dj 

140-32'    140-32- 

-pa'  adj. 

116'  r 

^^a.,1. 

102-28' 

102-31' 

^e"V  anl. 

140-13'    140-10' 

12B-40' 

129-42' 

V  **'" 

116-53- 

116'50'     .*"V'P"«l. 

125-  0'    125-  4' 

•-,•*' «Jj. 

114-1  S' 

y*"' 

90° 

«'"S^anl. 

66-31'      66-31 

/.«•"adj. 

W3T 

99'38' 

_*•"  *■"..  o' 

I26MV 

o'^po,t. 

101-37' 

a'  "*'  adj. 
«'PA'adj. 

1W,-16' 
170-41' 

e'C  m  post. 

95-IS' 

96'15' 

Macle  de  Fd 

r.la-BrouqDe 
160-46' 

n'  «*•  adj. 

171>a4' 

a'mant. 

6»-13' 

"'  a' 

129-40' 

Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  simples  d'orthose  se  présentent 
sous  quatre  formes  principales  : 

!•  Cristaux  aplatis  suivant^*  (010)  et  allongés  suivant  l'axe  vertical 
(type  I,  fig.  1,  p.  25).  Ils  ont  parfois  un  aspect  orthorhombique,  par 
suite  de  l'égal  développement  de  p  (001)  et  de  o*  (ÏOI). 

2°  Cristaux  allongés  suivant  l'arête /?^  (001)  (010).  tantôt  les  faces 
p  et  g^  sont  également  développées  (type  11,  fig.  2,  page  25),  tantôt  il 
y  a  aplatissement  suivant^*  (010)  (fig.  44,  page  98)  ou  plus  rarement 
suivant  p  (001)  (fig.  45.  page  100). 

Ces  deux  formes  se  rencontrent  dans  la  plupart  des  roches  volca- 
niques. 

3"  Cristaux  lamelleux  suivant  g*  (010)  (type  111,  fig.  3  à  6  de  la 
page  25)  :  c'est  la  forme  d'un  très  grand  nombre  de  microlites  d'or- 
those; ils  s'enfilent  parfois  en  grand  nombre  suivant  l'axe  vertical 
(trachytes  du  Puy-de-Dôme,  etc.). 

4°  Cristaux  également  développés  suivant  les  axes  a  et  6  et  très 
aplatis    suivant  p  (001}  (type   VI,   page  26,   fig.  8).  Cette   forme   est 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ux  druses  des  roches  volcaniques  et  ît  celles  de  leurs  enclaves, 
aux  allongés  suivant  l'axe  vertical  présentant  le  plus  souvent 
I  (110),  a*  (loi),  avec  ou  sans  p  (001).  Cette  forme  est  carac- 
de  l'adulaire  (type  IV,  page  26).  Ces  cristaux  se  groupent 

grand  nombre  à  axes  parallèles  A*  (100)  (Bg.  51,  page  112). 

lessphérolites,  l'ortbose  est  le  plus  généralement  allongée 
■^(001)  (010),  elle  l'est  plus  rarement  suivant  A*  ^  (100)  (010) 
)1)  (100). 

es  des  cristaux  maclés  ont  été  étudiés  plus  haut. 
is  de  la  zone  prismatique,  et  surtout  m  (110),  ^  (130),  sont 
iées  verticalement  dans  l'adulaire.  Dans  cette  dernière  variété 
'  (130)  sont  souvent  ternes  et  recouvertes  de  ripidolite.  Les 
01)  et  a*  (loi)  sont  parfois  sirîées  parallèlement  à  leurs 
ins  mutuelles  et  passent  ainsi  insensiblement  l'une  a  l'autre 
taux  cristaux  des  sommets  arrondis.  La  face  (i*(I01)est  beau- 
s  brillante  et  se  distingue  aisément  de  p  (001)  dans  les  macles 
id  :  les  deux  faces  appartenant  à  deux  individus  différents  se 
lors  sensiblement  sur  le  même  plan. 

)e  se  présente  souvent,  en  outre,  bous  forme  de  masses  lami- 
s  contours  géométriques. 

allons  mécaniques.  L'ortbose  des  roches  dynamométamor- 
ésente  de  remarquables   phénomènes  d'écrasement    et    de 

!.  Clivage  parfait  suivant/)  (001),  moins  facile  suivant^  (010). 
ilus  ou  moins  faciles  suivant  m  (110)  (Limousin),  souvent  aidés 
ésence  de  lamelles  de  damourite  (env.  de  Vicdessos);  parfois 
ss  clivages  est  plus  facile  que  l'autre.  Plans  de  séparation 
es?)  suivant  A' (100)  et  suivant  une  face  o'^^  (701)  ou  a*  "(801) 
ede  A'(IOO);  c'est  à  l'existence  de  ces  derniers  qu'est  attribuée 
ice  de  certaines  variétés  d'orthose  (adulnire,  pierre  de  lune, 
sanidines,   etc.).  Les  cristaux  de  sanîdine  sont  extrêmement 

6.  La  sanidine  est  très  fragile. 
2,55  a  2,58;     2,56  adulaire  (dôme  du  Goûter). 
Ion  et  éclat.  Incolore,  blanc  gris,  rose  de  chair,   rougeStre, 
.  Toutes  ces  colorations  sont  d'origine  secondaire  et  dues   à 
ions  ou  à  des  altérations. 


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ORTHOSE 

Transparente  [adutaire,  sanidine). 

Poussière  bUocIie.  Éclat  vitreux,  nacré  sur  le  clivage  p  (001] 
cristaux  d'orthose  des  roches  volcaniques  récentes  possèdent  un 
vitreux  très  vif;  ils  sont  très  fendillés  et  ont  reçu  le  nom  de  san 

Inclusions.  L'orthose  ne  présente  pas  d'inclusions  caractéristi 
les  inclusions  gazeuses,  liquides  ou  vitreuses  qu'elle  contient 
seulement  parfois  géométriquement  orientées  suivant  les  faces  lîn 
le  cristal. 

Dans  l'adulaire  des  Pyrénées  et  des  Alpes,  on  observe  souvc 
très  grande  abondance  des  inclusions  de  rîpidolite  unifurméme 
irrégulièrement  distribuées.  Elles  donnent  aux  cristaux  qui  le: 
ferment  une  couleur  verte  et  une  surface  raboteuse  [adiilaire  ckk 
(fig.  49,  page  110).  Dans  des  cristaux  translucides  d'adulaii 
rOisans,  j'ai  observé  un  noyau  brunâtre  (lig.  52)  constitué  pa 
produits  chloriteux,  entouré  par  un  revêtement  extérieur  limpidi 

Propriétés  optiques.  Dans  la  plupart  des  orthoses,  le  plan  des 
optiques  est  perpendiculaire  à  ^  (010),  sa  trace  /ip  fait  dans  ^ 
un  angle  de  +  5'  avec  p  (001). 

La  bissectrice  aigué  est  négative 
(/ip)  ;  la  bissectrice  obtuse  n^  est 
rigoureusementperpendiculaire  au 
clivage  g"  (010). 

M.  des  Cloizeaux  a  fait  voir  que, 
lorsqu'on  chauffe  progressivement 
une  lame  d'orthose  perpendiculaire 
à  la  bissectrice  aiguë  «p,  l'écarte- 
ment  des  axes  diminue  avec  l'aug-  Fig.  i,  tig.i. 

mentation  de  température,  devient '*"''"''  "''"  déformée.  onhoM  d*foi 

'^,  PltDilMmi»  <>pllqu(>pir>llil<iif<|01(l 

nul,  puis  les  axes  s  ouvrent  dans  un 

plan  perpendiculaire  au  premier,  c'est-à-dire  parallèle  à  g'  (010). 

Dans  les  feldspaths  à  axes  presque  réunis,  le  plan  des  axes  est 
vent  perpendiculaire  à  ^(010)  pour  les  rayons  rouges  et  parai 
g*  (010)  pour  les  rayons  bleus. 

Ce  changement  de  propriétés  est  réversible,  à  condition  que  la 
pérature  n'ait  pas  été  poussée  au  delà  de  600°,  car  alors  la  tra 
mation  devient  permanente.  Cette  position  du  plan  des  axes  op 
existe  normalement  dans  certaines  orthoses  appelées  orlkoses 
mées  par  opposition  au](  orthoses  normales  {orthoses  non  défor. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ns  feldspaths  présentent  même  les  deux  orleatations  dans  des 
.  différentes  d'un  même  cristal. 

s  les  orthoses  non  déformées,  autour  de  la  bissectrice  aiguë,  la 
sion  horizontale  est  nette,  avec  p  >  v  ;  dans  les  orthoses  défor- 
la  dispersion  inclinée  est  peu  intense,  avec  p  <  c. 
artement  des  axes  des  orthoses  est  très  variable;  il  paraît  plus 
dans  les  orthoses  des  roches  anciennes  (granité,  granulite, 
rranulite,  gneiss)  et  parfois  dans  les  Bssures  de  roches  diverses 
re)  que  dans  celle  (sanidine)des  roches  volcaniques.  M.  des  Cloi- 
a  observé  dans  l'adulaire  :  2  E  =  120°12'  (d'où  2  V  voisin  de  70"). 
mesuré  les  angles  suivants  sur  les  feldspaths  de  gisements 
;  plus  loin  : 

2B  (Na) 
lae  des  microgranulUes  de   Croux   (Sa ône-et- Loire)  SS^SO 

des  granulitesde  Bati  (Loire-inférieure)  79o 

isanidine)  des  tufs  volcaaiqnet  de  Raachgoun  63°         (Fq| 

_         de  l'andësile  d'Ayreos  (Cnnlal)  62'> 

—  des  trschytes  de  la  Grande  Cascade  {Pny-dc-Ufime)  60°34'  {Dx) 

id.  54» 

—  des  lurs  Irachyliques de  Raulhac  (Canlal)  58«30 

S  les  roches  d'Auvergne,  récemment  étudiées  par  M.  Fouqué 
\f.  XVII.  1894),  l'angle  des  axes  de  la  sanidine  est  toujours 
ibie. 

itre  part,  j'ai  pu  constater  que  dans  les  feldspaths  des  granités 
;iss  enclavés  dans  les  roches  basaltiques  d'Auvergne  l'orthose 
te  un  ccartement  d'axes  très  faible,  souvent  presque  nul  ;  tantôt 
ïral  est  déformé,  tantôt,  au  contraire,  il  ne  l'est  pas  :  cette  modifî- 
des  propriétés  optiques  est  due  à  l'action  de  la  forte  chaleur  à 
e  ont  été  portées  ces  roches  pendant  leur  enclavement, 
ésumé,  dans  l'orthose  non  déformée,  l'angle  2V  varie  de  0"  k  70' 
n.  11  est  toujours  faible  dans  l'orthose  déformée.  M.  des  Cloizeaux 
nu,  pour  l'adulaire  du  Saint-Gothard  (rayons  jaunes)  : 

Ilg  =1.5260 

nn,!=  1,5237 

Dp  =  1,5190 

Ug  —  H;  <=  0,007 

''ouqué  a  donné  pour  la  sanidine  sodique  de  l'île  de  Raschgoun  : 
nn,^^  1.5282     (Na( 
1,5253     (Li) 
roches   sodiques  renferment   une   variété    d'orthose   riche    en 


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sodium  [orthose  aodique,  Natronorthoklaa)  dans  laquelle  l'angle  d'extinc- 
tion atteint  -j-  11°.  La  birérrîngence  est  plus  forte  que  celle  de  l'orthose 
potassique,  qu'elle  épigénise  parfois  dans  les  syé- 
nites  népbéliniques.  L'écartemeat  des  axes  optiques 
parait  être  plus  grand  que  celui  de  l'ortbose  nor- 
male, qui  l'accompagne  parfois. 

Groupements  d'ortkose  el  de  divers  minéraux.  Je 
renvoie  pour  plus  de  détails  à  la  page  .30.  Je  rappel- 
lerai seulement  ici  combien  sont  fréquents  les  grou- 
pements micropertbitiques  d'orthose  et  d'albite  (ce 
dernier  feldspath  formant  dans  l'ortbose  des  trainées 
irrégulières,  dans  lesquelles  il  est  géométriquement 
orienté  avec  elle),  d'orthose  el  d'anorthose  (ce  der- 
nier feldspath  se  présentant  ordinairement  en  facules  au  milieu 
du  premier). 

Dans  les  cavités  des  pegmatites,  il  existe  souvent  des  cristaux  d'or- 
those recouverts  par  de  l'albite  géométriquement  orientée  sur  eux  : 
on  verra  plus  loin  que  ces  périmorphosea  sont  d'origine  secondaire. 

M.  Brôgger  a  donné  le  nom  de  krypiopertkile  à  des  groupements 
submicroscopiques  d'orthose  et  d'albîte  [syéniies  népkétiniques).  L'angle 
d'extinction  de  l'albite  dans  g*  (010)  étant  d'environ  20"  et  celui  de 
l'ortbose  5°,  l'extinction  du  groupement  est  d'environ  12",  et  le  minéral 
examiné  aux  faibles  grossissements  parait  être  une  orthose  sodique. 

Composition  ckimie/ue. 

a)  Composition  correspondant  il  la  formule  K  Al  Si^O"; 

Une  petite  quantité  de  potassium  est  souvent  remplacée  par  du 
sodium.  On  a  vu  plus  haut  que  Vortkose  sadique  se  rapproche,  par  ses 
propriétés  optiques,  de  l'anorthose,  plus  riche  en  sodium  qu'en  potas- 
sium. 

Analyses  :  b)  de  la  sanidinc  de  la  Grande  Cascade,  par  Berthier 
{A.M.W.  540.  1834); 

c)  deTorthosede  la  microgranulite  de  Four-la-Brouque,  pur  Pisani 
{in  Gonoard,  op.  cit.,  47); 

d)  de  l'orthose  de  la  pegmatite  de  l'étang  du  Xénois,  par  Dclesse 
[A.  M.  XVI.  99.  1849); 

e)  de  l'orthose  rose  du  granité  amphibolique  du  Ballon  de  Ser- 
vanee,  par  Delesse  {A.  M.  XIIL  671.  1848); 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

those  blanche  de  la   protogine  de   Chamoaix,   par  Delesse 
.  233.  1849)  ; 

:hose  des  tufs   leucitiques    de  Rascbgoun,    par  M.    Véleia 
:X.  250.  1874). 

a)  b)  c]  d]  e\  f)  g) 
64,7       66,10     64,65     63.92     64,26     66.48     66,72 


18.4 

19,80 

20.30 

20,05 

19,27 

19,06 

19,73 

> 

» 

traces 

. 

. 

» 

0.50 

. 

g 

■ 

0,30 

. 

* 

u 

16.9 

6,90 

12,61 

10,41 

10,58 

10,52 

3,71 

. 

3,70 

1.85 

3,10 

2.88 

2,30 

7,63 

„ 

o 

0.40 

0,75 

0,70 

0,63 

2,20 

" 

1 

0.70 

0,60 
0,41 

0,77 
0.40 

a 

0,10 

100 .0 

98,50 

100,51 

99,54 

99,36 

98,99 

tOO.09 

ici  comme  document  historique  l'analyse  de  Berthier,  qui 
jr  un  feldspath  impur  ;  je  n'ai  pas  cru  devoir  faire  une  nou- 
e  de  ce  feldspath,  tous  les  cristaux  de  sanidîne  du  Mont 
li  examines  étant  criblés  de  bandelettes  d'aaorthose. 
g)  semblerait  indiquer  que  le  feldspath  de  RaBch^un  est 
ose  ;  on  verra  plus  loin  les  raisons  pour  lesquelles  je 
feldspath  à  l'orthose. 

piiblié  {C.  R.  LCII.  1059.  1881)  une  série  d'analyses  d'or- 
nicrocline  des  pegmatitesdela  vallée  deBagnères-de-Luchon; 
X  étudiés  étaient  notoirement  impurs. 

des  nëphélinîtes  renferme  souvent  une  petite  quantité  de 
13  pouvoir  cependant  être  rapportée  à  la  hyalophane. 
iiognostiques.  L'orthose  fond  au  chalumeau  en  un  émail 
tant  plus  facilement  que  la  proportion  de  soude  est  plus 
ittaquable  par  les  acides  ordinaires,  très  attaquable  par 
•hydrique. 

M,  L'orthose  présente  des  altérations  nombreuses,  et  parti- 
la  damouritisatîon  et  la  kaolinisation.  Ces  altérations  ayant 
plus  haut,  je  n'y  reviendrai  pas,  me  contentant  de  rappe- 
produits  de  transformation  sont  souvent  constitués  par  une 
:ée,  jaune  cirtuse  {pinitolde),  qui  se  rencontre  en  abondance 


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dans  toutes  les  régions  granitiques.  Le  quartz,  l'épidote  ac 
souvent  ces  diverses  pseudomorphoses. 

La  transformation  en  glauconie  est  fréquente  dans  les 
atiques  d'orthose  de  certaines  roches  sédimentaires  {voir  pi 

Ce  n'est  que  dans  l'orthose  de  Sainte-Marie-aux-Miae 
servent  (page  43)  les  pseudomorphoses  en  pseudophite. 

J'ai  indiqué  page  45  les  conditions  dans  lesquelles  . 
zéolitisation  des  orthoses  des  roches  sodiques. 

Dans  un  seul  gisement  français  (Chaludet,  page  48)  j'ai 
transformation  d'orthose  en  tourmaline. 

Les  saoidines  des  roches  volcaniques  d'Auvergne  présent 
exemples  de  transformation  en  alunite  sous  l'influence  di 
sulfureuses  (page  49). 

Enfin  tes  feldspaths  potassiques  des  enclaves  des  roches 
montrent  très  fréquemment  les  diverses  modifications  di 
question  page  30  (fig.  7). 

Diagnostic.  La  caractéristique  de  l'orthose,  indépendan 
composition  chimique,  réside  dans  son  système  cristallin  [en 
valeur  de  90°  pour  l'angle  des  deux  clivages  faciles  p  (OOi) 
et  dans  ses  propriétés  optiques.  L'orthose  est  de  tous  les  feld 
dont  l'angle  des  axes  optiques,  la  réfringence  et  la  densité  s 
faibles. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  dissémination  de  l'orthose  est  très  grande.  Ce  feldspath 
dans  un  grand  nombre  de  gisements  comme  élément  norn 
et  dans  d'autres  comme  élément  accidentel. 

Je  passerai  successivement  en  revue  les  divers  modes  d 
suivants  : 

1*  Dans  les  roches  éruptives  et  leurs  enclaves  homœogèn 

2'  Dans  les  roches  sédimentaires  modifiées  au  contact 
éraptives; 

3*  Dans  les  schistes  cristallins; 

4°  Dans  les  roches  sédimentaires  roétamorphisées  indéj: 
de  l'action  de  roches  éruptives; 

5*  Dans  les  fissures  de  roches  diverses,  comme  produit  se 

6*  Dans  les  roches  élastiques. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FBANCE 

1"   Dans  les  roches  éruplives. 

a)  Dans  les  roches  quarlzifères . 
a..    Dans  te  granité. 

;onstitue  un  des  éléments  dominants  des  granités  normaux. 
:  des  individus  sans  contours  géoraétriques,  postérieurs 
ses  qui  enx-mémes  englobent  les  éléments  colorés.  Le 
atérieur  à  l'orthose. 

is,  l'orthose  du  granité  est  incolore,  transparente,  et  pos- 
de  l'adulaire;  mais,  en  réalité,  ce  l'eldspath  ne  se  présente 
18  sous  cet  aspect  :  il  est  blanc,  jaune,  rouge  ou  vert,  plus 
aquc,  grâce  à  des  produits  d'altération  nombreux  qui  se 

dépens;  la  coloration  rouge  si  fréquente,  notamment,  est 
filtrations  lerrugineuses. 

ions  micacées  transforment  l'orthose  en  une  masse  d'un 
U  moins  vif,  tendre  et  plus  dense  que  te  minéral  intact 
Iles  se  produisent  soit  par  le  centre  soit  par  la  périphérie  ; 
d'épidote  dans  le  feldspath  n'est  pas  rare, 
du  granité  est  fréquemment  maclée  suivant  la  loi  de 
examen  microscopique  montre  qu'elle  renferme  souvent 
tes  d'albite,  d'anorthose  et  que  (surtout  sur  le  bord  des 
litiques,  à   leur  contact   avec   des  roches   sédimentaires, 

:  B.  C.  F.  n"  36.  1894)  elle  est  riche  en  inclusions  de 
;ulé  (fig.  26,  page  36). 

inite  normal,  les  divers  éléments  sont  bien  calibrés,  mais 
i  des  types  devenus  porphyroïdes,  grâce  au  développement 
staux  d'orthose  ou  de  microcline  qui  souvent  s'orientent 
actions  parallèles.  Cette  orientation,  qui  n'est  parfois  pas 
les  échantillons  de  collection,  est  manifeste  quand  on  étudie 
lace  et  en  particulier  sur  le  front  de  taille  des  carrières. 

granités  porphyroïdes  constituent,  dans  les  massifs  grani- 
lasses  intrusives  spéciales,  dont  l'âge  diffère  de  celui  des 
es  (c'est  ce  qui  a  lieu  notamment  dans  certaines  parties 
;ne,  etc.);  tantôt,  au  contraire,  ils  ne  représentent  que 
rites  de  granité  h  grains  uniformes  ;  ce  cas  est  réalisé  dans 
aitique  de  Quértgut  (Ariège),  à  La  Sorderie  prés  Roche- 
tdée).  Le  socle  de  la  statue  de  Napoléon   1*'  érigée  à  La 


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Roche-Bur-YoD  est  constitué  par  un  magnifique  bloc  de  grani 
phyroïde  provenant  de  ce  dernier  gisement;  dans  la  carrière  d 
été  extrait,  on  ne  trouve  plus  actuellement  que  du  granité  norma 

Les  grands  cristaux  d'orthose  se  rapportent  à  deux  types 
(type  I,  fig.  1,  page  25)  présente  les  formes  p  (001),  g*  (010),  a* 
m  (110)  et  plus  rarement  ^(130);  ils  sont  allongés  suivant  l'ax 
cal,  aplatis  suivant  g*  et  souvent  maclén  suivant  la  loi  de  C 
(fig.  9  et  10,  page  26);  l'autre  (type  II,  fig.  2,  page25)  estconst 
les  mêmes  formes,  mais  les  cristaux  sont  allongés  suivant 
pf^.  Ces  cristaux  sont  toujours  pauvres  en  faces. 

L'ortbose  des  granités  porphyroïdes  est  souvent  de  grande  1 
particulièrement  dans  le  premier  type.  li  n'est  pas  rare  de 
des  cristaux  atteignant  et  même  dépassant  un  décimètre  de  plus 
dimension.  Ils  se  distinguent  de  ceux  des  microgranulites,  qui 
étudiées  plus  loin,  par  la  rugosité  de  leurs  faces,  qui  porten 
preiote  de  la  biotite,  du  quartz  et  des  autres  feldspaths  consti' 
roche.  Cette  particularité  permet  de  reconnaître  aisément,  au 
pour  les  gisements  français,  les  cristaux  d'orthose  provenant  det 
granitiques.  Elle  s'explique  aisément  :  l'ortbose  du  granité 
l'élément  le  dernier  produit  des  roches  qui  le  renferment,  a  i 
les  nombreux  minéraux  déjà  formés  et  par  suite  n'a  pu  prendre  d 
rigoureusement  planes. 

Les  granités  porphyroïdes  sont  très  développés  en  France 
citerai  ici  que  quelques  gisements  dont  j'ai  étudié  les  grands  < 
afin  de  tes  différencier  de  ceux  de  microcline,  dont  il  sera  questi 
loin.  Je  ne  m'occuperai  pas  du  granité  normal,  qui  ne  prése 
grand  intérêt  au  point  de  vue  de  l'ortbose. 

Bretagne-  —  Finistère.  L'orthosedu  granité  porphyroïde  di 
que  m'a  remise  M.  Barroîs  présente  les  deux  formes  habituelles 

Vendée.  —  Les  grands  cristaux  du  granité  porphyroïde  de  I 
derie  prés  Rocheservière  sont  à  rapporter  à  l'ortbose. 

Pyrénées.  —  Haute-Garonne.  Toutes  les  collections  pé 
phtques  renferment  des  échantillons  du  granité  porphyroïde 
d'Oo  ;  les  cristaux  d'orthose,  d'un  beau  blanc,  y  atteignent  un  déc 
ils  sont  très  aplatis  suivant  g*  (010),  très  abondants  et  orientés 
sorte  que  la  roche  présente  souvent  un  aspect  gneissique. 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

■ientales.  Les  graads  cristaux  rosés  du  granité  porphy- 
Duve  entre  Amélie-les-6ains  et  Palndn  sont  constitués 
e  riche  en  bandelettes  d'albite. 

—  Gard.  Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Dorlodot  d'Arnioot 
orthose  du  type  II  provenant  du  granité  porpbyroïde  de 
Ltrémité  des  Cévennes. 

cristaux  rougeàtres  du  mont  Lozève  près  Geaolhac 
^s  M.  Frossard  appartiennent  au  même  feldspath. 

antraJ.  —  Haute-Loire  et  Lozère.  Le  granité  porphy- 
cristaux  blancs  d'orthose  atteignant  10  "^^  de  longueur 
irtie  la  moitié  méridionale  de  La  Margeride  (bord  sud- 
ille  du  Puy)  et  se  prolonge  à  l'ouest  sur  les  confins  du 
la  Lozère  (Gévaudan)  sur  les  feuilles  de  Mende  et  de 
l'ai  examiné  les  cristaux  de  feldspath  provenant  [Haute- 
gués,  d'Ardennes,  de  La  Derochade  (gros  cristaux  non 
7'^"  suivant  l'axe  a  et  4'^'°  5  suivant  l'axe  vertical).  Ils 
es  par  de  l'orthose.  On  peut  les  recueillir  en  indi- 
lans  les  arènes    granitiques;  ils   sont   souvent  orientés 

outre   du  granité   porpbyroïde  de  La  Margeride,  qui  se 

le  Cantal,  la  même  roche  avec  grands  cristaux  porphy- 
se  se  rencontre  à  l'ouest  d'Aurillac  aux  environs  d'Omps 
imet  (gros  cristaux  blancs). 

le  partie  de  la  Corrèze  est  constituée  par  le  granité  à 
X  porpbyroïdes.  J'ai  examiné  ceux   de  Mazière;  ils  sont 

de  l'orthose;  il  paraît  y  exister  aussi  du  microcline. 
le.  Du  granité  porpbyroïde  à  grands  cristaux  d'ortbose  se 

canton  de  Saini-Germain-Lherm  et  sur  le  flanc  occiden- 
ore  entre  Latour  et  Saint-Donat.  C'est  aussi  l'orthose 
;strès  grands  cristaux  porpbyroïdes  du  granité  de  L'Etang 
•,eux  de  la  montée  de  Ceyrat  à  Berzet. 
ollection  du  Muséum  renferme  un  gros  cristal  non  maclé 
enant  du  granité  porpbyroïde  de  Dardilly;  il  mesure  7'"* 
ertical. 
ristaux  porpbyroïdes  blancs  du  granité  de  Noiretable  sont 

de  l'orthose. 


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Saône-et-Loire .  Les  grands  cristaux  rouges  du  graaitc  de  Ri 
soDt  égalemeot  constitués  parl'orthose;  il  «n  est  de  même  At 
grtDÎte  porphyroide  de  divers  gisements  du  Morvan  (et  en  p 
de  celui  de  Bissey,  du  Binchot  en  Saiiit-Micaud,  que  m'a  com 
M.  de  Freminvîlle],  de  Dardon  près  TouloD-sur-Arroux  (M.  1 
du  MâcDDuais  (Saint-Sorlin,  Berzé-la-Ville),  etc. 

Nièvre-  J'ai  en  l'occasion  de  constater  que  c'est  à  l'ortl 
doivent  être  rattachés  les  cristaux  porphyroîdes  du  granité 
sanche  à  2  kilomètres  du  bourg  sur  la  route  de  Château-Chin 

Vosges-  —  Les  cristaux  blancs  porphyroîdes  des  granités 
bole  de  La  Bresse  et  les  cristaux  rouges  du  ballon  de  Serv: 
constitués  par  de  l'orihose. 

^.  Dans  les  granulites  et  les  pegmatites. 

L'orthose  est  l'un  des  éléments  constitutifs  de  la  granuliti 
présente  le  plus  généralement  avec  des  formes  distinctes; 
variétés  à  grands  éléments  de  cette  roche,  on  l'observe  en  raas 
naires  ou  en  gros  cristaux  à  formes  nettes.  En6n,  dans  les  ii 
miarolitiques  ou  les  fissures  des  filons  pegmatoïdes,  on  trouv 
à  l'état  libre  des  cristaux  d'orthose  à  formes  très  variées  ( 
extrêmement  nettes  ;  ce  sont,  parmi  les  gisements  étudiés,  les 
avec  ceux  des  enclaves  de  trachyte,  présentent  des  faces  suff 
brillantes  pour  pouvoir  être  mesurés  au  goniomètre  de  réfl« 
sont  associés  à  des  cristaux  de  quartz  hyalin  ou  enfumé,  à  de 
des  micas,  du  béryl,  de  la  tourmaline,  etc. 

C'est  de  ces  cristaux  que  je  m'occuperai  surtout  dans  ce  pai 
l'ortbuse  en  masses  laminaires  étant  tellement  abondante 
suffira  d'en  citer  quelques  gisements  bien  typiques.  Tous  lesf 
cités  aux  articles  tourmaline,  almandin,  miiscovite,  renlerm 
cette  forme  l'orthose  seule  ou  associée  au  microcline. 

Nonnanclte-  —  Orne.  Dans  les  granulites  du  Pont-Percé 
Galochère  en  Condé-sur-Sarthe  près  Alençon  se  trouvent  d 
pegmatoïdes  souvent  géodiques.  Elles  renferment,  avec  les 
cristaux  de  quartz  enfumé  désignés  sous  le  nom  de  «  diamant 
çon  »  (voir  quarlz),  de  fort  jolis  cristaux  d'orthose  à  faces  b 


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:rV 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ibservé  quelques  échantillons  qui  m'ont  été  en  partie  commu- 
r  M.  Le  Tellier  et  M.  de  la  Durandiëre. 

(taux, dépassant  souvent  6'™  de  plus  grande  diinensioD,  appar- 
lUX  types  suivants  : 

taux  sans  allongement  ni  aplatissement  marqué,  avec  les  faces 
m  (110),  g'  (010),  a'  (Toi),  a"*  (201),  A*'^  (Tli), 
e»'»(021). 

2°  Cristaux  offrant  les  mêmes  formes,  mais 
allongés  suivant  l'axe  vertical  (fig.  4)  et  parfois 
un  peu  aplatis  suivant  ^(010);  ils  sont  simples 
ou  maciés  suivant  la  loi  de  Carlsbad;  les  macles 
n'ont  généralement  pas  d'angles  rentrants  (lig.  9, 
page  26). 

3°  Cristaux   allongés  suivant  l'arête  /)^(001) 
(010),  simples  ou  maciés  suivant  la  loi  de  Carls- 
bad. Ce  sont  les  cristaux  de  cette  dernière  forme 
ie>  curiini         qui  atteignent  les  plus  grandes  dimensions. 

4°    Plus  rarement  l'orthose  se  présente  avec 
es  de    l'adulaire  (fig.   7,    page  26)  daus    des  géodes    tapis- 
sées de  cristaux  de  quartz   enfumé,   d'albile 
blanche  et  de  muscovitc. 

Les  cristaux  des  trois  premiers  types  sont 
parfois  profondément  corrodés  le  long  de  leurs 
gfp  clivages;  cette  corrosion  est  fort  irrégulière, 
elle  transforme  le  cristal  en  une  masse  caver- 
neuse dans  laquelle  on  peut  faire  miroiter 
les  lames  de  clivage  encore  intactes.  Ces 
cristaux  sont  souvent  consolidés  par  ia 
formation  d'albite,  géométriquement  orientée 
aur  eux  ;  ils  sont  aussi  recouverts  de  cristaux 
d'apatite  bleue,  de  bertrandite,  etc. 
:taux  maciés  suivant  la  loi  de  Baveno.  Ces  cristaux,  à  faces 
(110),  g'  (010),  ^  (130),  a'  (loi),  o"^  (201),  b'P  (TU)  (fig.  5), 
iralement  de  très  grande  taille. 

'os.  L'ancienne  carrière  de  La  Bellière  prés  Vire  a  fourni  de 
t  cristaux  d'orthose  m  (110),  ^  (010),  ;>(001),  a*  (lOl),  o''»(201)^ 
livant  g^  (010)  et   allongés    suivant    l'axe    vertical    (type   L). 


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ils  sont  constitués  par  d 
:  d'albite, 

ES  laminaires  blanclies  d 
avirons  de  Saint-Malo, 
us  la  même  Torme  dans 
de  Siec,  etc. 
me  forme  dans  les  pe, 
Pontivy,  du  golfe  du  H 

a  forme  de  l'adutaire  se 

LaVilleder. 

[uables  gîse- 

iten  France 

:z.  Dans   les 

ïodes  renfer- 

e  tourmaline 

cuvent    être 

is  et  de  l'île 

ués  M.  Baret 


f.c«,lW»l). 


sont  aplatis 
t  tes  formes 
.  Tantôt  les 
ïDt  dévelop- 
s  symétriques  (fig.  1,  p: 
prend   un 


■s  suivant 
alors   les 


ralement  en  outre  les  facei 
juentes  que  les  précède 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

>ur-la-Brouque.  Contrairement  à  ce  qui  arrive  dans 
■granulites,  dans  ce  gisement  ces  macles  sont  tou- 
ant  p  (001)  ;  leurs  faces  dominantes  sont  p  (001), 
plus  rarement  a*<^  (501)  ;  les  faces  m  (110),  f  (130) 
absentes  (Rg.  11,  page  27)  ou  réduites  (fîg.  7). 
its  complexes.  Parmi  les  cristaux  de  ce  gise- 
un  certain  nombre  de  groupements  complexes  for- 
IX  simples  ou  mactés. 

a.  Macle  de  Carisbad  et  cristal  simple.  Assez 
souvent  on  trouve  des  cristaux  de  la  forme 
représentée  par  la  fîg.  8  et  maclés  suivaot  la  loi 
de  Carisbad  par  accolement.  Le  groupement  est 
constitué  par  trois  cristaux,  avec  cette  particu- 
larité que  les  individus  de  même  orientation  se 
trouvent  à  l'extérieur.  On  peut  donc  considérer 
l'assemblage  comme  constitué  par  un  grand  cristal 
unique  au  milieu  duquel  se  trouverait  un  autre 
cristal  de  même  dimension,  quoique  moins  large, 
et  maclé  avec  lui  suivant  la  loi  de  Carisbad. 
"-  Lorsqu'on  fait  miroiter  la  face  p  du  cristal 
péripbériqiie,  la  face  a^  apparaît  comme  une  bande 
Ile,  et,  inversement,  quand  on  examine  la  face  a'  du 
grand  cristal,  la  face  p  du  cristal  central  se 
distingue  nettement  par  son  éclat  brillant.  Il 
arrive  fréquemment,  en  outre,  que  le  cristal 
péripbérique  ne  présente  qu'une  seule  face  e*  '^,  ce 
qui  rend  le  groupement  moins  symétrique. 

h.  Macle  de  Baveno  et  cristal  simple.  La 
fig.  9  représente  ta  projection,  sur  un  plan  per- 
pendiculaire k  p  cX-'a  ^,  d'un  groupement  du 
mOme  ordre  dans  lequel  un  grand  cristal  allongé 
suivant  l'arête  />^  et  un  peu  aplati  suivant  ^ 
renferme  un  petit  cristal  maclé  avec  lui  d'après 
>     la  loi  de  Baveno. 

c.  Groupement  de  deux  macles  différentes, 
ristal  constitué  par  une  macle  de  Baveno  maclée 
our-la-Brnuque  avec  un  cristal  simple  (fig.  10). 


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Di3iiizedb,G00gle 


MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

.  —  Basses-Pyrénées.  Dans  le  Labourd,  l'orthoseaccom- 
■ocline  dans  les  pegmatites.  A  Itsatsou,  dans  la  carrière 
'ai  recueilli,  au  contact  immédiat  de  ces  roches  et  des 
pathiques,  des  échantillons  qui,  débarrassés  de  la  calcite 
orydrique,  présentent  des  cristaux  d'orthose  de  1  ""  asso- 
e  brun  ;  leurs  faces  sont/>  (001),  m  (110).  g*  (010),  n*  (ÎOl)  ; 
ircis  suivant  l'axe  vertical. 

inées.  On  trouve  de  grandes  masses  d'orthose  dans  les 
Loucrup  et  d'Ordizan  près  Bagnères-de-Bigorre.  A 
xiste  souvent  des  plans  de  séparation  suivant  m  (110) 
oduits  micacés  secondaires.  L'orthose  se  trouve  aussi 
inaires  dans  les  pegniatites  du  massif  du  pic  du  Midi  de 
c'est  surtout  le  microcliae  qui  y  domine. 
r  (tome  l)leB  gisements  de  pegmatite  signalés  à  l'article 

SDtral-  —  Les  pegmatites  sont  extrèmementabondantes 
'lateau  Central.  L'orthose  en  masses  laminaires  est  donc 
]uente;  cependant  peu  de  gisements  sont  à  signaler  par 
ularité  intéressante  (Voir  les  gisements  de  grenat  alman- 
naline). 

.  De  gros  cristaux  atteignant  7"°   de  longueur  ont  été 
les  pegmatites  de  Fix,  de  Saint-Privat-d'Allier  (macles 
liection  du  Muséum),  de  la  Roche  Rouge  près  Le  Puy. 
pegmatites  a  orthose  sont  particulièrement  abondantes 
,  etc. 

le.  Il  existe  au  N.-E.  de  Limoges,  entre  les  communes 
e  Saint-Sylvestre  et  d'Ambazac,  des  granulites  et  des 
rands  éléments  riches  en  minéraux  rares, 
rai  souvent  l'occasion  de  parler  des  gisements  de  cette 
nnerai  ici  quelques  détails  sur  leur  position  exacte.  Ils 
usités  de  Limoges.  Bessines  se  trouve  à  environ  25  kilo- 
e  ville  sur  la  route  de  Paris.  Tous  les  minéraux  qu'on  a 
lette  région,  sous  les  noms  de  Chanteloube  ou  d'environs 
it  été  extraitsde  carrières  autrefois  ouvertes  pourl'exploi- 
path.  Sur  la  route  de  Bessines  à  Saint-Sylvestre,  entre 
ces  villages  et  le  hameau  de  Chanteloube,  se  trouvent  (à 


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orthose 

droite  de  la  route)  les  carrières  dites  de  Chanteloube  et  not 
ceUe  da  poot  de  Barost;  à  gauche  de  la  route,  il  y  a  aussi  divert 
rièrea,  dont  la  plus  célèbre  est  celle  de  La  Vilate. 

A.U  sud  de  Saint- Sylvestre  se  trouve  la  carrière  des  Hureaui 
Saint-Sylvestre  et  Ambazac,  celle  de  la  Chèze. 

Kn  outre  des  feidspaths,  les  carrières  de  Ctiantelonbe  on 
surtout  du  béryl,  plus  rarement  de  Vaulunite  ;  celles  de  La  Chè 
lépidolite,  de  la  topaze  et  de  la  cassitérite  ;  celles  des  tiureau 
La  Vilate,  des  phosphates  [iriplite,  IripkyîlUe,  alluaudite,  e 
produits  d'altération,  hélérosite,  kiiréauUte,  dufrénite,  etc.) 
cassitérite,  du  mîspickel,  de  Vapatite,  ainsi  que  de  la  ntobite  f 
tantalite,  du  wolfram,  de  la  spessarline,  du  malacon,  de  Yér 
(La  Vilate),  de  la  tourmaline,  des  micas  et  enfin  du  quartz.  Dep 
les  carrières  sont  fermées,  la  plupart  des  minéraux  qui  viennei 
éoumérés  sont  devenus  introuvables. 

Ces  minéraux  n'étaient  pas  distribués  d'une  façon  quelconqi 
la  pegmatite  :  ils  présentaient  des  niasses  distinctes  atteignant 
10  mètres  cubes  (M.  Alluaud)  et  affectant  des  formes  sphéroîdi 
noyau  d'ortbose  ou  de  béryl  étant,  par  exemple,  entouré  par  de 
puis  par  des  enveloppes  concentriques  de  mica  et  de  quar 
page  17,  fîg.  11.)  Je  reviendrai,  à  l'article  triplite,  sur  la  st 
des  masses  phosphatées. 

L'orthose  de  la  région  qui  nous  occupe  ici  est  en  grandes 
blanches  ou  rose  clair  et  parfois  en  cristaux 
distincts,  simples  ou  maclés  suivant  la  loi 
de  Carlsbad  (fig.  9  et  tO,  page  26),  atteignant 
un  décimètre  de  longueur.  Ces  macles  sont 
souvent  aplaties  suivant  ^  (010),  nvec  ou 
sans  allongement  très  marqué  suivant  l'axe 
vertical. 

Les  macles   de  Baveno  ne  sont  pas  très 
rares;   les   cristaux   que  j'ai  examinés  sont  in^b. la. 

très  allongés  suivant  pg^  *^i  ne  présentent  à     ('™jn:iion,.uriinpi.op.rp 
leur  sommet  que   m,  m,   avec  parfois^,  g^       (Ciiininoubti, 
et  plus  rarement  û""  (lU),  a^'^  (201)  (fig.  12).  M.  de  Mauroi  m" 
muniqué  uoe  macle  de  ce  genre  d'un  blanc  rosé,  engagée  avec 
enfumé  et  muscovite  dans  une  halloysite  d'un  blanc  jaunâtre. 

Tous  les  cristaux  quej'ai  examinés  étaient  étiquetés  h  Chantel 

A-Licuii.  —  VÙ»nlo{tt.ll. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ent  parrois  les  clivages  m  (110)  (Dx)  et  renferment  de  nom- 
lies  microscopiques  d'albite;  ce  feldspath  l'accompagne, 
le  façon  constante. 

st  exploitée  dans  cette  région  et  employée  pour  la  fabri- 
âte  et  surtout  de  l'émail  de  la  porcelaine, 
ents  de    pegmatite   exploités    pour   leurs  feldspaths    se 
ur  la  rive  gauche  de  la  Briance  (Vigen,  Solignac,  etc.). 
indissement  de  Saint-Yrieix,  la   pegmatite  à  grands  é)é- 

en  mica,  se  trouve  au  milieu  des  gneiss  et  des  amphibolitea. 
■  ne  bande  qui  s'étend  depuis  la  limite  de  la  Corrèze 
ieix  et  Le  Chalard  (carrières  de  Coussac-Bonneval,  de  Bois- 
cognac,  de  La  Seinie,  du  Clos-de-Barre,  etc).  Ces  pegma- 
aurtie  kaolinisées  (voir  kaolinite,  tome  I)  et  exploitées  h  la 

feldspath  et  le  kaolin.  M.  des  Cloîzeaux  a  observé  sur 
che  ou  rouge  de  Saiot-Yrîeix  les  mêmes  particularités  que 
,a  Vilute. 

rriére  de  La  Viiate  et  dans  celle  du  pont  de  Barost,  on  a 
èodes  de  cristaux  transparents  ou  translucides  d'orthose, 
pect  de  l'adnlaire,  associés  à  des  cristaux  de  quartz  enfumé, 
ties  formes /7  (001),  m  (110),  ^*  (010).  ^(130),  A'«  (111), 
sont  généralement  allongés  suivant  l'axe  vertical,  bien  que 
ntre  qui  présentent  un  allongement  suivant  pg*.  Ils  sont 
es  par  la  réunion  d'un  grand  nombre  de  cristaux  groupés 
èles  et  portant,  sur  leurs  faces  p  (001),  des  stries  paraU 
c  p  h*  (001)  (100),  indice  de  pénétrations  plus  intimes 
ices  prismatiques  sont  souvent  irrégulièrement  cannelées, 
istaux  que  j'ai  examinés  est  très  allongé  suivant  l'arête 
formé  par  un  grand  nombre  d'individus  accolés  suivant 
;mble  exister  une  large  face  h'  (100),  malheureusement 
trop  striée  pour  se  prêter  à  des  mesures  précises. 
Tze,  Loire.  Voir  les  gisements  de  tourmaline,  de  muscovite. 
rmi  les  gisements  de  pegmatîtes  cités  aux  minéraux  pré- 
I  lieu  de  faire  une  mention  spéciale  pour  les  pegmatites 
3caunan,  d'Irigny  (carrière  du  diable]  (belles  masses  )ami- 
rosé  translucides  recueillies  par  M.  Gonnard).  Le  granité 
.,  et  en  particulier  celui  de  Juliénas,  deChenas,  est  traversé 
lets  pegmatoïdes,  formés  d'orthose  rougeàtre  et  de  quartz, 
lis  drusiques  et  renferment  des  cristaux  nets  d'orthose, 


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Di3iiizedb,G00gle 


MINÉRALOGIEJDE  LA  FRANCE 
tz  globulaire],   l'orthose  est  ud  des  éléments  consti- 

)graDullte5,  elle  se  trouve  en  grands  cristaux,  attei- 
int  plusieurs  centimètres  de  plus  grande  dimeDsion, 
ux  ou  en  grains  microscopiques. 

tes  [porphyres],  ce  feldspath  existe  en  grands  cristaux 
[  des  microgranulitcs  et  en  éléments  microscopiques, 
r  des  microlites  ondes  globules,  suit  par  de  véritables 

ccessivement  en  revue  les  grands  cristaux  porphy- 
de  la  pâte  de  ces  roches. 

*  Grandi  erUiaux  porpkyriquta  (fihénocrùtaux). 

itRux  se  rapportent  aux  deux  types  signalés  plus  haut 
de  granité  :  cristaux  simples  [type  I  (fig.  1]  et  type  II 
(Rg.  2]  page  24  et  fig.  13],  et  cristaux  raaclés 
suivant  la  loi  de  Carlsbad.  Ceux-ci  se  pré- 
sentent sous  les  deux  formes   représentées 
par  les  figures  9  et  10  de   la   page  26.  La 
première    présente    en     général     les     faces 
p  (001).  m  (110),  ^(130],  ^  (010),  û'«(50I), 
6'''' (111).  Cette  dernière  forme  ne  constitue 
que  de  petites  facettes  triangulaires  sur  les 
angles  p  a*'*  g^  de  la  fig.    10.    La    seconde 
nhoM   dM  combinaison  est  plus  complexe  ;  elle  présente, 
en  outre,  a*   (ÎOl)  et  e*'*  (021);   les  faces 
9  développées  et  les  faces  e"^,  au  contraire,  réduites 
,  (6g.  37,  page  93). 

On  trouve,  en  outre,  des 
cristaux  maclés  suivant  les 
lois  de  Baveno  et  de  Four- 
la-Brouque.  La  forme  domi- 
nante de  ces  macles  (fig.  14 
à  17]  est  différente  de  celle 
qui  est  habituelle  dans  les 
j^B^V.'Vrtôûi-ii-B™,;.    oranulîtes  (fi?.  7). 

Toutes     ces    formes    se 
i  de  la  façon  la  plus  complexe.  L'examen  des  lames 


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MINERAI,OGIE  DE  LA  FRANCE 

jme.  Le  gisement  d'orthose  le  plus  remarquable  que  j'aie  à 
s  les  microgranulites  est  celui  de  Four-la-Brouque.  II  est 
s  le  commencement  du  siècle,  mais  sa  richesse  en  cristaux 
a  été  mise  en  lumière,  il  y  a  quelques  années  seulement, 
lard  (S.  .Ç.  M.  VI.  265.  1883;  VIII.  307.  1885  et  XI.  177. 

le  travail  va  être  brièvement  résumé  :  toutes  les  figures 
s  loin  sont  extraites  des  mémoires  de  ce  savant.  M.  Gonnard 
1  me  confier  ses  nombreux  cristaux  ;  je  dois  aussi  la  commu- 
itéressants  échantillons  h  M.  Bielawski. 
ax  d'orthose  se  trouvent  sur  la  rive  droite  de  l'Allier  dans 
;  microgranulite  des  environs  de  Four-la-Brouque.  Celui 
ret  en  Yronde-et-Buron  est  proche  de  l'Allier;  d'antres 
ints  s'observent  sur  les  deux  rives  du  ravin  de  la  Laye,  le 
nt  du  ravin  ii  la  grotte  de  Four-la-Brouque,  le  second  se 

Moïdas  en  Orbeil.  Les  filons  de  Prat-Moret  et  des  Moïdas 
ces  plus  facile  et  sont  plus  riches  que  celui  de  Four-la- 
s  cristaux  de  ces  gisements  sont  étiquetés  dans  les  anciennes 
Qiinéralogiques  :  «  Saint-Yvoine  »,  «  Issoire  »  {bourg  et 
de  Four-ln-Brouque)  ou  d'une  façon  plus  vague  :  «  Puy- 
«  Auvergne  «. 

K  gisements  de  Saint-Pardoux,  de  Vic-)e-Comte,  du  puy 
Lade,  qui  ont  été  cités  comme  fournissant  des  cristaux 
s  n'en  renferment  pas,  d'après  M.  Gonnard  [op.  cit.,  45). 

aux  simples.  —  Cescristaux  présentent  les  deux  formes 
type  I  et  II,  page  24),  possédant  parfois  en  outre  les  faces 
'  (201),  «•"=  (021),  A*'^  (TU).  Ils  mesurent  en  moyenne  2"" 
n  qu'ils  prennent  parfois  une  plus  grande  taille.  D'après 
i,  les  faces  a^  et  a"*  (401),  signalées  antérieurement  [op. 
s  un  cristal  de  ce  gisement,  n'existent  pas,  le  cristal  étudié 
acie  de  Four-la-Brouque  incomplète. 

tux  maclés.  —  a)  Macle  de  l'albite.  On  a  vu  page  27 
icle  se  réduit  à  des  groupements  h  axes  parallèles  de  deux 
luisant  des  cristaux  à  apparence  simple. 
le  Carlsbad.  Cette  macle  est  la  plus  commune;  les  cri- 
ouvent  de  grande  dimension  :  ils  ont  en  moyenne  de  3'" 
nt  l'axe  vertical  et  peuvent  atteindre  7*", 


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Di3iiizedb,G00gle 


!  DE  LA  FRANCE 


s  formes  p  (001),  g"  (010),  m  (110), 
t"»  (Tll).  Les  faces  g"  (130)  y  sont 
ïment  ii  ce  qui  arrive  dans  les  cristaux 


!s  carafitéristique  de  ce  gisetnenl. 
1  macles.  —  L'intérêt  des  cristaux  de 
lans  les  combinaisons  suivantes  de 
1  individus  simples, 
jntre  elles  suivantlaloi  de  l'albite.  — 
nt  dans  l'accolement  suivant^  (010) 
que  l'axe  de  rotation  de  la  macle  de 
culaire  à  ^  (010);  les  deux  individus 
n;  la    même  observation  s'applique 


les  de  Carisbad.   —  M.   Gonnard  a 


'  d«  in  mtcle  it  Bm.guo. 

ctcs  de  Carisbad  dont  les  faces  ^'(010) 


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Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ique  il  sa  face  p  (001)  en  coÏDcidence  avec 
;.  (001)  de  l'un  des  individus  de  In 
macle  de  Carlsbad  et  Bensiblemeiit 
avec  a*  (TOl)  de  l'autre  individu  de  la 
même  macle.  L'individu  I  de  la  macle  de 
Carlsbad  et  l'individu  II  de  la  macie  de 
Four-la-Brouque  sont  donc  maclés 
entre  eux  suivant  la  loi  de  Carlsbad. 

Ç.  Macte  de  Four-la-Brouque  et  d'un 
cristal  simple.  —  Un  cristal  simple 
aplati  suivant  ^  (010)  est  maclé  suivant 
la  loi  de  Carlsbad  avec  une  macle  de 
Four-la-Brouque  (fig.  28). 

Dans  d'autres  cas,  une  macle  de  Four- 
la-Brouque  se  continue  par  un  cristal 
if^e  est  allongé  suivant  l'arète/)^. 


uque  et  macle  de  Baveno.  —  Ces  groupement» 
s'effectuent  de  la  même  façon  que  le 
précédent.  L'une  des  extrémités  du 
cristal  est  formée  par  une  macle  de 
Baveno,  et  l'autre,  par  une  macle  de 
Four-la-Brouque. 

Tous  les  cristaux  présentant  le  groupe- 
ment de  ce  genre  sont  allongés  suivant 
une  arête  /'^(OOl)  (010)  (fig.  30  et3l). 
Ces  groupements  sont  parfois  de  grande 


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ORTHOSE 

taille  et  ont  toujours  plusieurs  c 
caractéristiques  du  gise- 
ment de  Four-la-Broaque, 
de  même  que  ceux  reprë- 
tés  par  les  figures  29 
et  34. 

6.  Macle  de  Four-la- 
Brouque  et  macle  de  l'al- 
bile.  —  Deux  cas  peuvent 
se  présenter;  un  cristal 
■impie  est  maclé  suivant 
la  loi  de  Four-la-Brouque 
avec  deux  cristaux  maclës 
entre  eux  suivant  la  loi  de 
ralbite(fig.  32),  ou  bien  les  Fig.3i, 

deux     composants    de    la  ""p»"""     """'"" ^l  ^l"^^'  """*"' ° 

macle  de  Four-la-Brouque  sont  constitués  par  une  macle  suivi 
de  l'albite  (fig  33). 


y  ^' 


f/'' 


i. Macle  deBaveno 
et  cristal  simple.  — 
Une  macle  de  Ba- 
veno  se  termine  Ji 
l'une  de  ses  extré- 
mités par  un  cristal 

simple,  celui-ci  pou-  ïtf^bt'^fRg'^u*'  '"'""'  '"  '"'  "'^a'.  «w'.m"u  î^ 
vant  avoir  ses  faces  ^  parallèles  aux  laces  ^  (010)  (fig.  34)  ou 
/>  (001)  de  la  macle  de  Baveno  (fig.  35). 
Les  deux  cristaux  ont  en  général  les 
mêmes  dimensions  et  semblent  au  pre- 
mier abord  constituer  un  cristal  unique, 
ayant  la  forme  d'an  prisme  quadratique 
à  extrémités  dyssymétriques  (fig.  34  et 
35). 

Lemodede  jonction  des  deux  cristaux     p„„iio„,ur  ij„*™ 
est    souvent    invisible   {6g.    34)  ;    mais  «W»"  •'■'<••"  ">•'>'  ^'  i 

dans  d'autres   cas,  on   peut   constater,  grâce  à  une  suture 
moins  nette,  que  la  jonction  se  fait  par  pénétration  irrégiilière 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

j  a  lieu  de  faire  une  place  à  part  à  un  groupement  que 
M.  Connard  a  reocoutré 
une  seule  fois.  Deux  cri- 
staux simples  sontassociés 
de  telle  sorte  que,  l'axe 
vertical  de  chacun  d'eux 
coïncidant,  lafaee^  (010] 
de  l'un  est  sensiblement 
parallèle  à  une  face  m  (110) 
de  l'autre.  On  peut  consi- 
dérer l'un  des  cristaux 
comme  ayant  tourné  de 
59'26'  autour  de  l'axe  ver- 
Celui-ci  serait  donc 


h  BiTeno  grDijpie  ■ 


iiapln  Ipini*  droîMdsIiGg^ri)'  tlCal. 

ent  un  axe  quasi-binaire,   mais   aussi 
si-ternaire,  et    par  suite  quasi-senaire 
^ni.  307.  1885). 
de  ces   groupements    réguliers,    on 

Four-ta~Brouque,  en  quantité  conei- 
i  associations  par  à  peu  près  et  d'autres, 
.  curieuses,  qui  ne  paraissent  assujel-        ^      3 
le  régularité.  fig.  w. 

lié,  page  97,  les  cristaux  d'orthose  de      piadicuiVîn  t  rnxu  rr 
inulite  de  Cbaludet  à    l'ouest  de    La      gisbut ud  miid  lioipic. 
ont  parfois  complètement   disparu  et   ont    été   remplacés 
mrmaline  (lig.  36,  page  48). 

■Loire.  De  Dréc  a  découvert  autrefois  un  riche  gisement 
ans  une  microgranulite  altérée  de  La  Chapelle  près  La 
les  cristaux  sont  d'un  rose  chair  foncé,  qui  les  fait  distin- 
ux  de   tous  les  autres   gisements   français;   ils   sont   sou- 

et  ressoudés  par  la  pâte  de  la  microgranulite.  Ils  étaient 
lauy,  qui  a  décrit  pour  la  première  fols  la  macle  de  Four- 

d'après  des  cristaux  de  ce  gisement  que  lui  avait  remis  de 
't.  11.  603.  1801).  Les  cristaux  que  j'ai  examinés  ont  été 
on  grand-père  par  ce  dernier.  Ils  présentent  les  deux  types 
is  haut  à  Four-la-Brouque  :  cristaux  simples  (types  I  et  II 
t  37)  et  macles  de  Carisbad  :  quant  aux  macies  de  Four-la- 
lles  se  rapportent  aux  types  des  figures  14  à  17, 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

M.  Nentien  m'a  signalé  notamment  les  Iscalités  suivantes  : 
jse  ;  haute  vallée  du  Rouflon  ;  en  aval  des  mines  de  Boson,  le 
Reyran,  et  li  la  source  de  son  alTluent  le  Gargalong. 
>hyre  renferme  en  quantité  considérable  de  jolis  petits  cristaux 

hyalins  à  reflets  opalisants  n'atteignant  que  1  à  2  millimètres  ; 
;  parfois  cette  roche  en  blocs  altérés  dans  les  tufs;  par  la 
iition  de  la  matière  vitreuse  de  la  roche,  les  cristaux  de  Teld- 
t  mis   en  liberté  eu  même  temps  que  des   cristaux  hyalins 

bi  pyramides. 

;hantillons  que  j'ai  examinés  m'ont  été  communiqués  par 
nd  ;  ils  ont  les  formes  communes  ;  les  cristaux  simples, 
suivant  p  ^  (001)  (010),  abondent;  les  faces  ^(130)  y  sont 
sez  développées  ;  les  macles  de  Carisbad  sont  fréquentes,  celles 
a-Brouque  s'y  rencontrent  quelquefois. 

3*  Don*  la  p4U  dtt  iniero/tranulitei  et  des  rkyoliUs. 

■  magma  du  second  temps  des  mîcrogranulites  et  des  micro- 
l'orthose  se  trouve  en  petits  individus,  visibles  seulement  à 
microscope  :  ils  possèdent  les  formes  communes  des  grands 
)u  sont  dépourvus  de  contours  géométriquement  définis. 
Ispath  forme  parfois  des  associations  micropeguiatoïdes  avec 
:  celles-ci  sont  distribuées  sans  ordre  dans  la  roche  {micro- 
s]  ou  orientées  sur  les  grands  cristaux  [mUropegmatites 
ou  à  étoilemeiits .)  Les  mîcrogranulites  de  Cochinchine  offrent 
it  de  magnifiques  exemples  de  ces  diverses  micropegmatites, 
s  dans  le  Plateau  Central,  le  Morvan,  les  Vosges,  la  Cur.se,  etc. 
ïrtaines  rhyolîtes  (porphyres),  l'oithose,  pure  ou  imprégnée  de 
morphe,  de  quartz,  l'orme  des  sphérolites  à  croix  noire  pas- 
gradations  insensibles  à  des  associations  de  micropegmatites 
:s  35  et  36,  hg.  24  et  25).  Ces  sphérolites  feldspathiques  sont 
uivant  l'arête /î  g^  (001}  (010),  et  sont  par  suite  négatifs  [Voir 
ivy  :  A.  M.  Vlll.  378.  1875):  ils  sontparTois  macroscopiques 
'des).  Plus  rarement,  ces  sphérolites  sont  allongés  suivant 
i»(001)  (100)  ou  h*  g"  (100)  (010)  ;  ils  sont  alors  généralement 
t  leurs  fibres  élémenfaii'es  sont  plus  individualisées  que  celles 
olites  communs. 

m  Contrai-  —  Puy-de-Dôme.  Les  sphérolites  microscopùjiies 
ites  du  ravin  de  Lusclade  au  mont  Dore  [Puy-de-Dôme)  sont 


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Surfu*  polit  àt  iphirolil»!  KilP'ii"Kl''"  àt  micro|MgiB«il.,  d«>  micfos-inulim  de  di»]»! 

s'élève  jusqu'aux  hautes  créles  de  la  l'aglia  Orba.  du  Muute  Cii 
Monte  Padrn.  On  peut  citer  notamment  les  localités  suivantes 
Partinello,  Osnni,  Girolata,  Galeria,  Argentella,  Pîrio,  etc. 

L'examen  microscopique  de  ces  gros  sphérolites  m'a  mon 
les  échantillons  du  Muséum  et  dans  ceux  que  je  dois  à  M. 
tous  les  types  de  passage  entre  la  micropegmatite  à  étoilemt 
sphérolites  palmés  dans  lesquels  le  quartz  n'est  souvent  plus  ii 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


nds  sphérolites  sont  le  plus  souvent  formés  par  de  vraies 
tites.  Ils  sont  parfois  colorés  par  de  fines  paillettes  de 
osées  entre  les  fibres.  La  roche  qui  les  renlerme  est  une 
ite  qui  est  aux  microgranulites  normales  ce  quelagranulite 
le  Fonnî  (Sardaigne)  et  la  diorite  orbiculaire  de  Santa 
illano  sont  respectivement  aux  granulites  et  aux  diorites 
I  figures  24  et  25  des  pages  35  et  36  ont  été  dessinées 
échantillons  de  pyroméride  compacte  à  sphérolites  violacés 
millimètres  de  diamètre  provenant  de  Calasima. 

h)  Dans  les  roches  non  <fuattzifères. 
tes   syénites  et  les  syénites    néphéliniqucs. 

yénites  et  les  minettes,  l'orthose  est  souvent  sodique,  asso- 
iment  en  microperthites  avec  tiel'alhite  ou  del'aiiorthose. 
oralement  aplatie  suivant^' (010)  ,  souvent  maclée  suivant 
Dssède  les  mêmes  propriétés  que  dans  les  granités, 
^nite  néphéliniquede  Pouzac,  l'aplatissement  de  l'orthose 
)I0)  est  très  marqué,  les  macics  de  Carlsbad  sont  fré- 
méme  que  les  associations  micropertHitiques  d'orthose, 
et  aussi  parfois  d'albite  (fîg.  18,  page  32).  Parfois  ces 
psd'alblte  et  d'orthose  sont  tellement  fines  que  l'on  peut 
loupçonner  avec  de  forts  grossissements  [kryptoperthite). 
1  de  cette  syénite,  j'ai  observé  [B.  S.  G.  XViri.;521.  et 
.2.  1890)  d'intéressantes  modifications  endomorpbcs:  la 
parait,  et  la  syénite  se  transforme  en  une  sorte  de  trachyte 
olites  palmés  d'orthose,  parfois  groupés  en  rosettes  se 
ie  la  bostonile  de  M.  Rosenbusch. 

is  les  diorites,  les  diabases  et  les  gabbros. 
orites  passant  aux  syénites  et  dans  les  diorites  quarlziféres 
ranite  à  hornblende,  on  observe  de  I  orthose  entourant 
ses  et  possédant  la  même  orientation  qu'eux;  dans 
le  feldspath  potassique  se  trouve  en  plages  granitoïdes 
rstices  laissés  par  les  plagioclases.  Il  est  souvent  asso- 
en  micropegmatites.  C'est  sous  cette  dernière  forme  qu'on 
uemment  dans  les  diabases  (Bretagne,  Plateau  Central). 


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ProjnttoD  aur  f>  (dlO)  d*  Ditniilu  d'artIuMa,  apiiiii  luinot  {■  (DIO) 

1"  Cristaux  aplatis  suivant  ^  (010],  allongés  suivant 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

rète  p^  et   maclés  suivant  la    loi  de  CarUbnd  avec  ou 
■n.  (Type  I,  fig.  1,  page  25,  et  fig,  9  et  10,  page  26.) 
;s  présenteot  les  mêmes 
a   seconde   est  la   plus 
extrême  aplatissement 


f"  (MO). 


S  renferment  fréquemment  des  enclaves  à  structure  mia- 
sentieliement  formées  par  de  la  santdinc.  Ces  sanidinites 
jnsîdérécs  comme  le  résultat  de  la  cristallisntiun  intra- 
agma  épanché  sous  la  forme  trachytique.  Elles  sont  sou- 
minéraux  accessoires  [Les  encl.  des  rocit.  vole.  352). 
:  et  andésites  acides  et  leurs  enclaves  homœogènes.  — 
tes  du  Plateau  Central,  l'orthose  microlitique  est  le  plus 
souvent  aplatie  suivant  ^  (010),  formant  de 
petites  lamelles  a  contours/»  (001),  o*  (TOl)  ou 
a}  1^  (201),  dont  les  formes  se  voient  très  net- 
tement nu  microscope  dans  les  dômites  du 
Puy-de-Dôme  plus  ou  moins  riches  en 
matière  vitreuse  (fig.  40  à  43). 

Dans    les    roches    plus    cristallines,   les 
formes  ne  se  distinguent  pas  nettement,  à 
cause  de  la  richesse  en  cristaux  et  de  la  pau- 
vreté en  matière  vitreuse.  L'examen   micro- 
niDo"c)'."'        scopique  permet  toutefois  de  constater  que 
les  mêmes  que  dans  la  dômite. 

es  trachytes  et  andésites,  au  contraire,  les  microlitcs 
a  forme  de  la  fig.  2,  page  25,  c'est-à-dire  de  petites 
ngulaires  peu  allongées  suivant  l'arête/)^*  (001)  (010) 
îques  à  olivine  du  mont  Dore).  Dans  les  types  vitreux 
es  formes  des  microlites  sont  remarquablement  nettes. 


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Di3iiizedb,G00gle 


MINÉRALOGIE  DE  LA  FRAN'CE 

les  mêmes  formes  que  la  sanidine  d'Ayrens. 
a  signalé  l'existeoce  de  cristaux  nots  de  sanidine,  dans 
it  leurs  tufs,  de  la  vallée  du  Goul  (route  entre  Raulhac 
)njou)  {Est  d'Aurillac),  ainsi  qu'au-dessous  du  village  de 
près  de  La  Roque  (dans  un  affluent  du  Goul). 
hyte  de  Menet,  j'ai  trouvé,  en  très  grande  abondance,  de 
nidinites  miarolitiques  dont  le  feldspath  est  constitué 
rthose  sodique  soit  par  de  l'anorthose.  La  sanidine  y 
taux  ayant  parfois  plusieurs  centimètres,  mais  ne  mesu- 
rai que  quelques  millimètres.  Ils  sont  aplatis  suivant 
s  friables.  Dans  les  cavités  miarolitiques  s'isolent  rare- 
aux  transparents  à  formes  nettes  g"  (010),  /*(001),  a*  (lÔl), 
(îll),  e*'*(021),  associés  à  du  zircon,  du  sphène,  etc. 
ne.  Une  des  caractéristiques  pétrographiques  du  mont 
[ans  l'abondance  des  grands  cristaux  porphyroïdes  de 
e  rencontrent  dans  les  trachytes  et  les  trachyandésites  de 
irariable  qui  renferment  même  parfois  del'olivine  (Michel- 
G.  XVllI.  812.  1890). 

cristaux  se  recueillent  dans  les  cendres  trachy tiques 
de  la  Grande  Cascade  (coulée  supérieure), 
dans  le  ravin  des  Égravats,  au  ravin  d'Enfer, 
au  col  et  au  sommet  du  pic  du  Sancy  et  un 
peu  partout  dans  la  vallée  du  Mont-Dore, 
si  riche  en  blocs  éboulés  des  hauteurs.  On 
peut  signaler  aussi  La  Croix  Morand,  le 
puy  de  la  Tache,  le  puy  Poulet,  La  Morangie 
ta.'  en    Picherande'   (revers    sud   du    pie   du 

iD  dai  ÉBHT.H,  Saocy).  Ce  sont  ces  cristaux  qui  se  trouvent 
lections  sous  le  nom  de  o  sanidine  d'Auvergne  ».  On  y 
ux  types  habituels  de  cristaux  de  sanidine  ;  les  faces  sont 
liantes,  presque  toujours  recouvertes  par  un  reste  de  verre 
Les  macles  de  Carlsbad  sont  formées  par  des  cristaux 
rant  l'axe  vertical  (fig.  10,  page  26)  ou  suivant  l'arête  pg* 
s  toujours  aplatis  suivant^*  (010).  J'ai   recueilli   dans  le 

i  a  expliqué  la  préseacede  l'olivine  dans  quelques-unes  de  ces  roches 
en  admetlaul  qu'ellca  sonl  consliluées  par  des  andésites  à  saoîdine 
maniées  par  un  épnochemcnt  basaltique,  (fi.  S.  M.  XVII.  467.  )89S.) 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

s.  —  J'ai  observé  de  grandes  plages  d'orthose  dans  les 
éritiques  du  puy  de  Saint-Sandoux  [Puy-de-Dôme) 
(Bouckes-du-Hhàne)  {voir  tome  I ,  page  500)  ;  elles 
éline  :  ce  Teldspath  est  faiblement  barytique  comme 
hes  similaires  allemandes. 

oches  basaltiques  ou  dans  leurs  tufs,   comme 
enclaves. 

iqoes  ou  lesroches  basaltiques  elles-mêmes  du  Plateau 
;nt  assez  souvent  des  fragments  vitreux  et  hyalins  d'or- 
tuent  certainement  des  enclaves  énallogènes,  c'est-à- 
s  ayant  cristallisé  en  dehors  du  magma  basaltique. 
m  semble  peu  douteuse  (Les  cncl.  des  roches  vole), 
)as  très  facile  de  préciser  davantage  au  sujet  de  l'ori- 
paths.  Par  une  coïncidence  curieuse,  tous  les  gisements 
;e  trouvent  dans  des  régions  dont  le  substratum  est 
oches  anciennes  et  ou  les  roches  basiques  ont  été 
:s  éruptions  acides.  On  peut  se  demander  dès  lors  si 
tituent  des  fragments  de  sanidinites,  à  grands  éléments, 
consolidation  en  profondeurdu  magma  épanché  sous  la 
e,  ou  si,  au  contraire,  elles  ne  sont  pas  plutôt  des  frag- 
anciennes  granitiques,  la  grande  profondeur  à  laquelle 
;é  arrachées  permettant  d'expliquer  leur  fraîcheur,  à 
ation  de  toutes  les  roches  anciennes  aflleurant  dans 
le  prouve,  du  reste,  qu'il  faille  donner  une  solution 
ème.  En  ce  qui  concerne  les  gisements  du  Puy-de- 
is  prononcé  pour  la  deuxième  hypothèse  dans  mon 
enclaves;  il  y  a  lieu  de  remarquer  en  faveur  de  cette 
cristaux  oUrent  l'aspect  de  l'adulaire  plutdt  que  celui 

tral.  —  Puy-dc-Dôine.  Le  gisement  le  plus  important 
taudou  signalé  par  M.  Jannettaz  [B.  S.  M.  XIII.  372. 
y  est  sodique,  associée  à  de  l'oligoclase.  J'ai  trouvé, 
es  roches  grenues  à  grands  éléments  feldspathiques  ren- 
Q,  de  l'ilménile,  minéraux  inconnus  en  place  dans  la 
es  laminaires  transparentes  de  15°™  m'ont  été  commu- 
[lautier  et  M.  Demarty.  Ces  grands  cristaux  de  feld- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


îs  les  roches  se'dimentaires  modifie'es par 
les  roches  éruplives. 

i)  Contact  du  granité  et  de  la  graniilite. 

wy  a  inontié  [fl.  S.  G.  IX.  18t.  1881  et  B.  C.  F.  n"  9  et 
1  beaucoup  de  contacts  immédiats  du  granité  avec  les 
lïqucs  (Saint-Léon  [Allier),  Flamanville  [Manche),  env. 
Rhône),  etc.),  ces  derniers  sont  injectés  par  la  roche 
iformés  sur  une  petite  distance  en  véritable  gneiss,  par 
ments  de  l'orthose  et  du  quartz  et  développement 
itite. 

ses  schistes  micacés  se  présente  en  grains  arrondis.  A.u 
es  voit  envelopper  les  éléments  anciens  du  schiste.  Dans 
y  a  formation  de  véritables  cristaux  d'orthose  à  formes 
elant  ceux  des  gneiss  porphyroïdes. 
dans  les  Pyrénées  de  magnifiques  exemples  de  ce  mode 
me  du  granité  [Cauterels,  massifde  Néouvielle  [Uaulea- 
i'Ax,  de  Quérigut  [Ariègé),  de  Saint-Paul-de-Fenouil- 
ientales)],  qui  a  une  grande  importance  théorique,  en 
le  mode  de  formation  probable  de  beaucoup  de  gneiss, 
laléozoïques  présentent  aussi  de  remarquables  modifia 
ict  des  granulites,  qui  souvent  les  transforment  aussi 
lées  feldspathiques  très  analogues  aux  gneiss  granuli- 
ra  question  plus  loin.  L'ortbose  y  possède  les  mêmes 
lans  ces  roches  [Bretagne,  Pyrénées  (Ariège),  Morvan, 

b)  Contact  de  la  Iherzolite  et  des  opliites. 

—  Haute-Garonne   et  Ariège.   J'ai    signalé  [B.    C.  F. 

fréquence  de  l'orthose  comme  produit  ncogène  dans 
lires  liasiques  métamorphisées  par  la  Iherzolite  de  la 

et  surtout  de  l'Ariège.  Dans  ces  roches,  l'orthose  est 
!  et  le  plus  souvent  associée  à  des  feldspaths  très 
niteou  anorthite).  Cette  orthose  est  surtout  abondante 
(  micacés  dt'crits  it  l'article  dipyre. 


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ORTHOSE 

Les  gisements  de  ces  schistes  sont  énumérés  plus  loin 
dipyrè]  ;  les  plus  riches  en  orthose  sont  les  schistes  non  tach 
ravins  débouchant  dans  le  Bastard  entre  le  pont  de  Massât  f 
de  Lherz.  Les  grains  d'orthose  atteignent  rarement  1"" 
mètre. 

L'orthose  existe  aussi  dans  les  calcaires  secondaires  noirs  n 
phisés  au  contact  de  la  Ihcrzolite  et  imparfaitement  silicates, 
présente  en  petits  cristaux  distincts  m  (110),  p  (001),  rarement 
ne  dépassant  guère  S*"".  Ils  accompagnent  le  dipyre  à  Cap- 
{Haute-Garonne)  {M.  Gourdon),  à  Seix  (des  Cloizeaux,  op.  cit. 

Enfin  M.  des  Cloizeaux  m'a  indiqué  de  petits  cristaux  noirs  i 
minéral  qu'il  a  recueillis  en  blocs  éboulés  dans  la  haute  vallée 
{Hautes-Pyrénées);  ils  se  rapportent  au  même  type,  mais  je  ne 
pas  les  conditions  de  gisement  des  calcaires  qui  les  renfermen 

L'orthose  de  tous  ces  gisements  est  sodique. 
c)  Dons  les  enclapea  énallogènes  des  roches  volcanifjiies  contint 
néogène. 

Flatea.a  Central.  —  a.  Enclaves  de  roches  anciennes 
gneiss,  etc.).  —  J'ai  fait  voir  [Les  end.  des  roches  vole.')  que 
sodique  grenue  est  un  des  minéraux  qui  se  forment  le  plus  I 
ment  dans  la  transformation  des  enclaves  quartzofeldspathi^ 
trachytes,  des  phonolites  et  des  andésites  acides  du  Plateau 
Quand  il  subsiste  des  restes  de  leurs  feldspaths  primordiaux  (orti 
goclase,etc.],oo  voit  l'orthose  néogène  s'orienter  sur  eux  (fig.  1' 

Dans  quelques  gisements,  et  en  particulier  au  Capucin  [Mui 
le  volume  des  minéraux  néogènes  étant  plus  petit  que  celui 
ments  résorbés  de  l'enclave,  il  y  a  produc- 
tion d'une  géode  dans  laquelle  l'orthose, 
latridymite,  les  pyroxènes(augiteet  hyper- 
sthène),  la  magnétite,  etc.  ont  pu  librement 
cristalliser. 

L'orthose  de  ce  gisement  est  aplatie  sui- 
vant/)  (001)  (fig.  46);  les  cristaux  sont  tou- 
jourstrèspetitsij'ai  pucependantconstatcr         „  .         „  ''' , 
les   formes    suivantes  :   p   (001),    m   (110),  c.pn.in. 

^'(010),  A' (100), ^(130),  rt'(T01},  «'"(201),  e*«  (021);  ils  so 
ment  maclés  suivant  la  loi  de  Four-la-Brouque.  Cette  forme  est  ■ 
cristaux  d'orthose  des  litbophyses  des  rhyolites  du  Yellowstoi 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 


■méej  ils 
limiqucs 

lU  Capu- 
;Valette) 
X  libres 
nclaves, 


idspaths 
s  volca- 
1  Mont- 
bmelles 
écrites  ; 
rstht-nc, 
iclaves  ; 
:  dépens 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

nus  à  pyroxëne,  avec  ou  sans  weroerite  (voir  à  dipt/re), 
ie  est  grenue  et  dépourvue  de  formes  géométriques, 
ites  paléozoïques  de  beaucoup  de  régioDS  (Bretagne,  Alpes, 
ment  parfois  de  l'orthose  développée  indépendnininent  de 
roches  éruptives.  Tantôt  ce  minéral  n'y  existe  qu'à  l'état 
]ue  ;  tantôt  il  se  présente  aussi  en  petits  nodules  [massifde  la 
ifOJ>)  (M.  Termier)]  oumême  [côte  de  Sainte-Marie  {Loire- 
en  gros  cristaux  arrondis,  de  plusieurs  centimètres,  simples 
tuivant  la  loi  de  Carlsbad,  qui  offrent  les  plus  grandes  ana- 
tructure  avec  ceux  des  gneiss  porphyroïdes. 

les  calcaires  sédimeniaires,  comme  produit  récent 
'nde'pendant  de  inaction  de  roches  éruptives. 

i  se  rencontre  assez  abondamment  répandue  dans  beaucoup 
s  sédimentaires  d'âge  très  varié,  comme  produit  néogène 
nt  microscopique. 

1.  —  Sa6ne-et-Loire.  Dclesse  a  signalé  [B.  S.  G.  IX.  137. 
[istence  de  cristaux  d'orthose  d'un  blanc  rosé  dans  le  cal- 
|ue  à  Gryphœa  arcuata,  cristallin  et  d'un  gris  jaunâtre 
Morat  (ou  plutôt  Champ-Morel)  en  Saint-Laurent-en-Brion- 
erlhier  a  bien  voulu,  sur  ma  demande,  faire  des  recherches 
isement,  sans  pouvoir  retrouver  le  minéral  signalé  par 
1  n'y  a  rencontré  que  de  petits  échantillons  de  barytine  rose 

—  Isère,  Basses-Alpes,  Drame,  etc.  Lory,  qui  a  beau- 
é  sur  l'abondance  de  l'albite  dans  les  calcaires  triasiques 
ignalé   l'orthose   dans   les   calcaires  jurassiques   [bajocien, 

callovien,  oxfordien]  de  In  région  subalpine  (C.B.  CllI.  309. 
calcaires  ne  présentent  pas  d'apparence  extérieure  de  meta- 

;  quelques-uns  d'entre  eux  sont  oolithiques,  et,  à  Corenc 
ble.  les  cristaux  de  feldspath  se  trouvent  dans  les  moules 
!S  du    bathonien.    Les   cristaux    d'orthose,  aplatis    suivant 

mémoire,  il  cite  l'orthose  oéog^oe  daoi  uae  argilolile   de  Ln  Poir4e 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


hes  diverses,  comme  produit 
ndaire. 

le  gisements  tous  ceux  dans  lesquels 
'est  produite  dans  des   fissures,  par 
hydrothermale,  quelle   que  soit  du 
:ure  de  la  roche  traversée  par  elles, 
aux  que  l'on  observe  dans  ces  condi- 
toujours   le   même  aspect   ;   ils   sont 
faces  et  présentent  lesrorniesm(llO), 
;c  ou  sans/>(001};yj,  et  ^  sont  striées 
mt  it  leur  intersection  mutuelle,  les 
Qt  plus  ou  moins  allongés  suivant  l'axe 
i  sont  souvent  transparents  ou  forte- 
lucides,  constituant  alors  la  variété 
s  le  nom  d'adulaire. 
ite,  qui   fréquemment    les    imprègne 
(adulaire    chloritée),    à    du    quartz 
hyalin,  du  sphène,  de  l'axinite,  de 
l'ëpidote,  de  l'anatase,  de  la  bysso- 
lite,   etc.    L'examen   microscopique 
fait  voir  que  ces  cristaux  prt^sentent 
des    plages    ondulées    [Alpes)    avec 
apparence  de  macles  semblant  indi- 
quer que  le  minéral  est  IricUnique  : 
peut-être  quelques  adulaires  doivent- 
elles  être  rattachées  à  l'anorthose. 
Les    cristaux    présentent    de     fré- 
quentes torsions  hélicoïdales. 
Pyrénées.  —  Hautes-Pyrénées. 
•   Les    fissures    des    schistes    paléo- 
zoïques  métamorphisés  par  le  gra- 
is  les  environs  de  Barèges,  et  particu- 
ids,  sont  parfois  tapissées  de  petits 
.  formes  m  (110),  a'  (lOl),  mpa*;  ils 


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MINERALOGIE  bE  LA  FRANCE 

lignnlë   des  cristaux  d'adulaire  chloritée,  associés  à  du 
quartz,  de  l'iilbite,  de  la  galène,  dans  les  moraiaes 
du  glacier  de  Miage  (Z.  K.  V.  104.  1880). 
^^  La  collection  du  Muséum  renferme  des  cristaux 

F^^>     noirs  d'adulaire,  n  faces  très  brillantes,  accom- 
''"'^        pagnes  de  cristaux   de   quartz  de   la   vallée    de 
^^^     l'Arve  :  ils  sont  implantés  sur  du  gneiss. 
'^  Isère.  L'adulairc  est  abondante    dans  l'Oisans, 

"^  soit  dans  la  zone  à  axinlte  {voir  tome  i,  page 
294)  (fissures  des  schistes  cristallins  granutllisés 
I)  <^  (les  deux  rives  de  la  Romanche),  soit  dans  la  zone 
luLire  des  gisements  d'anatase  et  d'albite  (druses  des 
granulites  et  des  schistes  amphibolîques)  des 
int-Christophe-en-Oîsans. 

lière  (Balme  d'Auris),  ce  minéral  accompagne  l'axinite, 
uartz  en  cristaux  souventblanc  laiteux   :  mà^.mpa^de 
petite  taille.  Les  macles  de  Carlsbad  symétriques  par 
rapport  à  h^  (100) ne  sont  pas  rares;  dans  la  seconde 
(S'  Christophe,  glacier  du  M'   de  Lans,  les   Puits, 
etc.),  il  forme  des  cristaux  plus  souvent  transparents 
•^    associes  au  quartz,  à  l'albite,  à  l'anatase,  à  la  broo- 
kite,  etc.;  ils  ont  les  mêmes  formes  et  présentent  sou- 
vent des  phénomènes  de  torsion  hélicoïdale.  Dans  un 
échantillon  de  la  collection  du  Muséum  formé  par 
de  gros  cristaux  offrant  cette  particularité  et  présen- 
n*.    tant  les  faces  m,  a*  et  p,  l'examen  microscopique  du 
"    clivage  g*  (010)  montre  que  la  cristallisation  a  com- 
"l    menée  par  la  formation  d'un  cristal  dépourvu  des 
faces  p  (001)  et  possédant  une  couleur  brune   qui 
la  couleur  blanche  de  la   périphérie, 
ents  en  dents  de  scie  (iig.  51)  et  les  associations  d'adu- 
9  (fig.  50)  se  rencontrent  dans  l'Oisans  :  ils  me  paraissent 
s  que  dans  les  gisements  précités, 
de  la  Selle,  l'adulaire  en  cristaux  troubles  accompagne 
lidote,  l'albite,  l'asbeste  et  la  calcite  en  lamelles  a*  (0001), 

qui  a    montré    l'identité   de  l'adulairc  et   de   l'orthose 


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MINERALOGIE  DE  T,A  FRANCE 
iSPATHS    PSEUDO-MONOCLINIQUES 

orthose (Na,  K)  AI  SP  O" 

irocline K  AI  SP  0" 

se  distinguent pns,  au  premier  abord,  de  l'orthose, 
s  formes  extérieures  habituelles,  l'angle  de  leurs 
B  />  et  ^  (001)  (010)  ne  différant  de  90"  que  de 
lette  valeur  de  l'angle  pf^  ne  permet  pas  de  voir 
lOl)  les  stries  dues  à  la  macle  polysynthétique  suî- 
ite  qui  sont  si  caractéristiques  des  plagioclases. 
optiques  qu'il  Taut  avoir  recours  pour  distinguer 
de  l'autre  et  les  différencier  de  l'orthose.  Ils  ne 
s  tous  les  gisements  de  l'orthose,  mais,  dans  tous 
antre,  ils  sont  les  satellites  ou  les  remplaçants  de 
quel  ils  se  groupent  fréquemment  en  microper- 
nt  aussi  associés  ii  l'albite. 

ANORTHOSE 

(Na,  K)  Al  Si'  0" 

is  très  voisin  de  l'orthose. 

I°29'  Quatre  Ribeiras  (Açores)  (Fouqué). 

Afachs  et  faciès  des  cristaux.  Les  formes  et  les 
les  observées  dans  les  cristaux  d'anorthose  sont 
'orthose.  Les  macles  macroscopif/ues  de  Carisbnd, 

et  de  Baveno  sont  fréquents.  L'examen   micro- 
t  parfois  d'y  déceler  l'existence  de  la  macte    de 
ne  et  peut-être  du  microcliiie. 
s  français  décrits  plus  loin,  je  n'ai  pu  isoler  aucun 
;;es  assez  brillantes  pour  se  prêter  il  des  mesures 

p  (001)  parfait  et  ^'  facile, 
orthose. 

,60;  2,5G7  Vidalenc  (Fq.),  2,592  Liberté  (Fq.). 
\t,  incolore,   rouge  ou  verdfttre  par  altération  on 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

iron  (d'après  M.  Rosenbuscfa,ces  nombres  devraient  être 
;ds  Dégatif). 

chimique,  L'anortfaose  peut  être  considérée  au  point  de 
:oiDine  formée  par  des  mélanges  en  proportions  variables 
albite;  elle  est  souvent  un  peu  calcique. 
]  de  l'anorthose  du  trachyte  dcVidalenc,  par  M.  Foiiqué; 
ihose  de  la  phonolite  de  Liberté,  par  M.  Fouqué  {op.  cil.). 
a)  b) 

SiO» 66,9      68.0 

Al'O" 19.8      20,1 

Na'0....„        -,6      lO.t 

K*0 4.5        1,2 

C»0 1,3        0,6 

101,1    100.0 
DcDsilé  2,567    2,592 

^nostiques.  Comme  l'orthose,  mais  donne  une  forte  réac- 

le. 

Comme  pour  l'orthose. 

Voir  il  microcline,  page  122. 

USEHENTS  ET  ASSOCIATIONS 

est  toujours  accompagnée  d'orthose  et  forme  très  fré- 

c  ce  feldspath,  des  associations  microperthitiques.  L'exa> 

ique  augmentera  certainement  le  nombre  des  gisements 

linéral. 

n'a  été  observée  jusqu'à  présent  en   France  que  dans 

ptives. 

1*  Dans  les  roches  quartzifères. 
a)  Granités  et  granulites. 

iccompagne  l'orthose  dans  un  grand  nombre  de  roches 
it  en  cristaux  distincts,  soîteu  associations  microper- 
ce dernier  feldspath;  elle  se  rencontre  aussi  dans 
ites  ou  pegmatites.  Voici  quelques  gisements  particu- 
essants  à  ce  puïnt  de  vue. 

—  Hautes-Pyrénées.  Les  graoutites   et  pegmatites  du 
lu  Midi  et  notamment  celles  de  la  région  du  lac  Bleu 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

rieures  que  ceux  de  sanîdine;  ils  sont  souvent  constitues 
upements  microperthitiques  des  deux  minéraux, 
se  forme  aussi  partie  intégrante  et  essentielle  des  sanidî- 
lioiques  ou  sodalitiques  constituant  les  enclaves  homœo- 
lonolites  de  Brocq-en-Menet  (Candï/)  el  du  Pertuis  [Haute- 
oches  ont  la  même  structure  que  la  syénite né phéli nique  de 

les  et  andésites.  Dans  les  trachytes  et  lesandésites,  l'anor- 
lagne  souvent  la  sanidine,  avec  laquelle  elle  est  très  fréqucm- 
e  en  micruperthite  ;  c'est  ce  qui  a  lieu  notamment  dans  les 
ides  [dôniites]   du   Puy-de-Dôme   et  dans  la   plupart   des 

trachyandésites  à  sanidine  du  Mont-Dore  (Michel-Lévy  : 
'III.  1890;  Fooqué,  op.  cit.)  cités  page  100.  M.  Fouqué  a 
extrait  de  petits  cristaux  d'anorthose,  du  magma  scoriacé 
•is  clair  qui   s'observe  sur  la   roule  de  Latour  à  environ 

du  mont  Dore  prés  du  pont  jeté  sur  le  ruisseau  de  Vida- 
istaux,  rcndillés,  aplatis  suivant  g*  (010)  et  maclés  suivant 
Isbad,  sont  associés  ii  des  cristaux  plus  petits  d'andésine- 
il  en  est  de  même  pour  ceux  des  cendres  des  tracbyan- 
Ivine  de  Cliergue. 

ives  homceogénes  (sanidiniles)  des  trachytes  du  Cantal 
:a  Haute-Loire  {Monac),  du  Mont-Dore  (roc  de  Cuzeau],dunt 
tion  au  sujet  de  la  sanidine,  sont  fréquemment  très  riches 


MICROCUNE 

K  Al  Sf  0" 

[ue,  mais  géométriquement  très  voisin  de  l'orlhose. 
bseroées  :  p  {001},  m  (iTO),  /  (110),  A*  (100),  g^  (010), 
(130);  a*  (ÎOl),  «\/^  (201);  e"»   (051),  i'^^(021);  A"^  (ITl), 

pg'  =  gClÔ'  (Dx).     mf  ^US-ai'  (Dx). 
Macles  macroscopiques  suivant  les   lois   de    Carisbad,  de 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ait  avec  cette  face  un  angle  d'environ  +  99°.  Il  en  résulte 
lis  que,  dans  les  plagioctases  maclég  suivant  la  loi  de  la  pérî- 
lames  /(  (001)  ne  montrent,  en  lumière  polarisée  parallèle,  que 
rlettes  de  la  macle  de  l'albite,  celles  de  miciocline  font  voir, 
lire,  ces  bandelettes  croisées  à  angle  droit  avec  celles  de  la 
crocline.  Le  quadrillage  qui  en  résulte  (fig.  2)  est  caractéris- 
ée dernier  feldspath.  Suivant  les  gisements,  il  est  net,  ou 
irelesbandelettes  qui  le  constituent  sont  plus  ou  moins  fondues. 
le  nom  de  «  microcline-anortliose  »,  M.  Fouqué  a  décrit 
SCVII.  420.  ;i&34)  un  feldspath  de  Molompize  (CanlaF}  difTérant 
cline  normal  par  l'écartement  des  axes  optiques,  qui  se  rop- 
e  celui  de  l'anorthose.  Le  plan  de  la  macle  du  niicroclinc  fait 
•01)  un  angle  de  +  107» 

Tiig  Sflp 

DlompizG  5  à  8"  88i>30'  2  V  =  56''8' 

chel-Lëvy  a  montré  (S.  S.  M.  II.  135,  1879)  que  les  proprié- 
ues  de  l'orthose  pouvaient  se  déduire  de  celles  du  microcline, 
osant  le  premier  de  ces  feldspaths  composé  d'associations  sub- 
piques  de  lamelles  de  microcline,  hémitropes  suivant  les  lois 
te  et  de  la  péricline. 


<ements  réguliers  de  microcline  et  d'aiilres  feldspaths.  Le  micro- 
ssente  des  groupements  réguliers  presque  constants  avec  l'al- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


nt  le  qundrillage  caractéristique  des  macles  suivant  les  lois 
et  du  mîcroclîne  et  l'extinction  de  -\-  15"  par  rapport  à  la 
:livage  ^  (010).  Cet  angle  est  dislinctif  de  l'anorthose  dont 
très  Jines  s'éteignent  dans  p  (001)  sous  des  angles  très  voi- 


GZSEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

lent  principal  du  microcline  est  la  granulite,  la  pegmatitc 

■  es   métamorphisées  par  elles.  On  le  rencontre  toutefois  en 

s  d'autres  gisements  : 

les  granulites,  les  pegmatites,  et  dans  les  roches  modifiées 

chistes  cristallins  ou  paléozoïques)  ; 

les  granités  ; 

les  microgranolites  ; 

les  calcaires  métamorphisès  par  la  Iherzolite. 

•.s  granulites,  les  pegmatites,  les  roches  modifiées  par 
elles,  et  dans  les  schistes  cristallins,  etc. 

natites  et  particulièrement  les  pegmatites  graphiques  ren- 
microclîne,  plus  fréquemment  peut-être  que  l'orthose.  Il  s'y 

grandes  masses  clivables,  rarement  en  cristaux  distincts. 

:  minéral  constitue,  dans  les  granulites,  l'un  des  éléments 

plus  souvent  postérieur  aux  autres  feldspaths.  II  n'est  pas 
^s  gneiss  et  particulièrement  dans  les  gneiss  granuiitiques 
açon  générale,  dans  les  roches  granulitisées,  où  il  accom- 
lose. 

que  pour  ce  dernier  minéral,  il  ne  saurait  être  question 
une  liste  de  tous  les  gisements  français  de  microcline  ;  je 
que  quelques-uns  pour  exemples  :  à  peu  près  tous  les  gise- 
igmatite  cités  aux  articles  tourmaline,  miiscovite,  a/mandin, 
Hre  répétés  ici. 

le.  —  Ciiles-du-Nord.  Les  pegmatites  de  Dinard  près  Saînt- 
iches  en  grandes  masses  blanches  de  microcline. 

Le  microcline  abonde  dans  les  pegmatites  graphiques   de 
r  en  Loctudy,  de  Kerien-Ailan  en  Combrit,  etc. 
Prieure.  Il  est  de  même  très  abondant  dans  les  pegmatites  de 
■rieure  :  Couôron,  environs  de  Nantes,  de  Saint-Nazaire,  etc 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

tes  et  les  pegmatites   du   Plateau  Central  que  dans  celles 
ss.  En  voici  quelques  gisements  intéressants  : 
ïîre.    Le   microclioe  constitue  le  feldspath  de  beaucoup  de 
de  la  Haute-Loire  et  en  particulier  de  celle  de  Fix, 
H.  Fouqué  a  décrit  sous  le  nom  de  microcHne-anorikone  un 
ilnnc  laiteux  dont  les  propriétés  ont  été  données  plus  haut. 
),  avec  oligoclase,  albite,  quartz,  biotite,  dans  les  filons  de 
raversant  les  gneiss  amphiboliques  de  Molompize. 
enne.  Le  mîcrocline  accompagne  l'orthose  dans  les  pegma- 
ivirons  de  Sainl-Yrieix,  de  Marcogn:ic  et  de  Chaotcloube  ; 
e  en  très  grandes  masses,  ainsi  que  dans  les  leptynites  du 
l'ielie,  Limoges,  etc.). 

)6me.  La  plupart  des  pegmatites  à  tourmaline  citées  tome  I 
des  masses  laminaires  de  microcline;  il  faut  y  ajouter 
liauchaud  prés  Saint-Pierre-la-Bourlhogne,  dans  lesquelles 
ard  et  Adelphe  ont  trouvé  récemment  du  béryl  et  du  mica 
S.  M.  XVII.   614.   1894),  celle  de  Berzet  {pegmalite   gra- 

.  Gonnard  a  trouvé,  sur  les  bords  du  Vizézy  (C.fl.LCIX,  711. 
kilomètres  de  Montbrison  sur  la  route  de  Saint-Bonnet-le- 
les  pegmatites  à  mîcrocline  renfermant  des  géodes  tapissées 
i-al.  Ces  cristiiux  présentent  la  forme  rare  /t^  (100);  ils  sont 
les  pseudomorphoses  de  cordiérite  en  gigantolite. 
<e  mîcrocline  abonde  dans  les  pegmatites  du  Lyonnais. 
1.  —  Le  même  minéral  est  abondant  en  masses  laminaires 
gmatitcs  de  l'Autunois  et  en  particulier  dans  celles  de  la  val- 
svrin  (Broyc,  Marmagne],  à  l'Étang  [masses  rouge  chair], 
es  Autun  (gros  cristaux  maclés  suivant  la  loi  de  Baveno),  etc. 
.  —  Dans  les  pegmatites  vosgiennes,  le  mîcrocline  est  sou- 
i  à  l'orthose  [voir  orlkose). 

—  Massif  du  mont  Blanc.  Haute-Savoie.  Des  granulites 
natites  à  microcline  se  rencontrent  dans  le  massif  protogi- 
lont  Blanc. 

.  —  A/ger.  Le  feldspath  laminaire  de  la  pegmatite  à  tour- 
loulevard  Bon-Accueil  à  Mustapha  (Alger,  porte  de  l'Agha) 
lé  par  du  microcline  riche  en  filonnets  d'albite  (Delage,  Le 
;er,  1888,  144). 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ne.  —  Câtes'dii-Nord,    Le  granité   du  Rostrenen  renferme 

cristaux  de  microcline. 

t.  Il  en   est  de   même  du  granité   porphyroïdc  du    moulin 

près  Siiint'Jacut (gros  cristaux  aplatis  suivant^' (010), maclés 
loi  de  Carisbad  et  très  allongés  suivant  l'axe  vertical). 
\bB-  —  Hautes-Pyrénées.  Les  grands  cristaux  du  granité 
le  du  (lanc  nord  du  pic  du  Midi  (ravins  de  Binaros,  d'Ardalos) 
itués  par  du  microcline.  Cette  roche  se  trouve  en  blocs 
s  les  vallées  de  Lesponne  et  de  l'Adour. 

Aude  et  Pyrénées-Orientales.  Le  massif  granitique  de 
résente  comme  accident  un  granité  à  grands  cristaux  porphy- 
aîcrocline,  que  l'on  peut  observer  dans  les  ravins  descendant 
■  inevravers  Mijanès,  àla  sortie  de  Quérigutsur  la  route  du 
;  conduisant  ii  Puyvalador,  aux  baina  de  Carcanicres,  etc. 

Et  Central.  —  CaïUal.  Le  microcline  se  trouve  en  grands 
ins  le  granité  porphyroïde  des  environs  de  La  Roquebrou, 
elle  Viescamp,  etc. 

1!  en  est  de  même  dans  un  grand  nombre  de  gisements  de 

et  en  particulier  dans  celui  de  Mazières. 
-Loire.  M.   de  Fréminville  m'a  communiqué  de  grands  cri- 
microcline   provenant    du   granité  porphyroïde    de    Saint- 
;3  le  mont  Saint-Vincent. 

—  Massif  du  mont  Blanc.  Savoie.  Le  granité  (protogine)  du 
mont  Blanc  est  par  places  porphyroïde  (N.-E.  du  massif  du 
s  grands  cristaux  rosés  appartiennent  au  microcline. 

1  syénile  micacée  ou  le  granité  amphibolique  peu  quartzeux  du 
I  dont  il  est  question  à  l'article  ^/j/iènc  est  riche  en  microcline. 

—  C'est  au  microcline  qu'il  faut  rapporter  les  cristaux  d'un 
;é  do  granité  porphyroïde  d'Algajoia, riche  en  cristaux  bruns 
ainsi  que  ceux  de  In  plupart  des  granités  porphyroïdes  corses, 

3°  Dans  les  microgranitlites . 

aes.  —  Le  microcline  parait  être  une  grande  rareté  dans  les 
ulites.  Les  gros  cristaux  de  la  microgranulitc  (porphyroTdc) 
près  Deville  sont  en  partie  formés  par  ce  feldspath. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

s  volcaniques  d'Auvergne,  a  propose  d'ÏDterpréler  les  faits 
D  différente  (B.  S.  M.  XVIII.  607. 1894),  d'admettre  qu'entre 
l'anorthîte  il  existe  un  certain  nombre  d'espèces  intermé- 
imposition  déterminée.  Ce  seraient  ces  types  déGnis  qui,  en  se 
it,  donneraient  naissance  à  des  composés  intermédiaires  entre 
théorie  conduit  aux  mômes  résultats  pratiques  que  celle  de 
l(  ;  elle  se  base  sur  la  fréquence,  dans  les  feldspaths  étudiés 
uquc,  de  types  bien  définis  présentant  entre  eux  les  associa- 
iques  des  fcliïspat/m  zones. 

t  pas  ici  le  lieu  de  discuter  cette  loi  au  point  de  vue  théo- 
!  renvoie,  pour  ce  sujet,  aux  récents  mémoires  de  M.  Michei- 
(!e  sur  la  détermination  des  feldspaths.  Paris,  1894  et  189C), 
lisent  à  cette  conclusion  que,  pratiquement,  les  résultats 
irésentent,  avec  le  calcul,  un  accord  satisfaisant,  bien  que 
lits^  prouvent  que,  comme  la  plupart  des  lois  physiques,  la 
:hermak  n'a  pas  une  rigueur  mathématique, 
je  soit  du  reste  le  point  de  vue  auquel  on  se  place,  que  l'on 
a  continuité  absolue  dansia  série  des  plagioclases,  ou  qu'au 
on  accepte  l'existence  de  types  définis,  intermédiaires  entre 
;  l'anorthite,  il  est  nécessaire,  pour  la  facilité  des  descrip- 
,ablir  parmi  les  plagioclases  un  certain  nombre  de  coupures, 
la  première  hypothèse  représentent  des   divisions  arbitraires 

lieu  de  faire  remarquer  que  In  présence  de  la  poUsae,  signalée  duos  un 
Dombre  d'analysei  et  parfois  en  proporlioo  notable,  rend  nécessaire 
on,  daos  ces  feldspaths.  d'un  élément  potassique  (série  anorthose- 
,  doDl  il  y  aurait  lieu  de  tenir  compte  dans  la  discustioD  de  la  théorie  de 
,  ce  qui  complique  encore  la  question. 

ceux-ci,  il  faut  citer  les  résultats  fournis  par  la  méthode  d'écUîre- 
un.  M.  Michel-Léry  a  montré  que,  si  la  loi  de  Tschermak  était  rigou- 
Listerait,  pour  chaque  section  d'orientation  déterminée  des  plagioclases 
igle  caractéristique  d'éclairemcnt  commun  correspondant  à  la  disparition 

des  zones  d'accroissement  du  cristal  :  dans  cette  position,  ce  dernier 
'aitre  homogène.  Le  cas  particulier  le  plus  sensible  de  celte  propriété 
ns  lequel  l'éclairement  commun  coïncide  avec  les  directions  d'extinction 
(sections  perpendiculaires  à  un  axe  optique  de  l'une  des  zones)  :  or, 
'ers  cas,  M.  Micbel-Lévy  a  constaté  que  l'éclaireraeDi  commun  présen- 
'érenccB  de  3o  ù  4°  entre  les  plagioclases  basiques  et  les  plagioclases 
spaths  de  la  Gaiile,  côte  d'Algérie),  ce  qui  montre  que  la  loi  n'est  qu'ap- 

S.  .V.  XVIII.  '9.  1895}  [Voir  aussi  la  note  de  la  page  134  au  sujet  du 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 


«  es"  m"  c4"  c-î  c-î  oT  <m'  c^'  cJ  c*f  ï-T  es  oT  of  c^  es"  es"  -* 

wH    o"  O    O    oT  OD    t-^  CD    CO    lO"  ■^*  -a*"  fO"  es    es"  *■    ■^"  O  O" 

s  (O  ^_  o^  es  rt  o  *a*_  Oi_  **  00  fo  t>  eo  eo  -a-^  o_  T-^  S 

o  th"  e^"  f^'  -^  in  c-^  00  00  o"  --^  !>«'  fo  irt"  <D  t>  oo"  o  ^ 

in  0)_  (O  *j_  -H_  o_  ■*  tD  -H_  ce  (0_  ^^  c^  te  •^_  »»  03_  i-^  ■= 

oT  o  -^  c^"  fo"  **"  in  to  i>  ûo  oT  q"  »J'  e^  m"  "^*  v»"  co  S 

■rtesescqesesesesesesesSfOfOcocoe^eîS  S 

i>  '=0,  >>.  "^^  f^  O  ^.  t  "^  *.  "^  ^  "^  ™.  "^  •*.  ^  ^.  ■" 

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MINERALOGIE  DE  LA  FBAh'CE 

e  des  propriétés  optiques  en  lumière  polarisée  parallèle. 

Rath  et  de  Viik  ont  montré  que  le   plao  de 

composition   de    cette  macle    n'est 

pas  le  même  pour  les   divers  pla- 

gioclases,  bien  que   ne  s'éloignaot 

jamais    plus    de    22°    de  p  ;    elle 

est   constituée    par    un    plan     {^ec- 

tion  rhombique)  dont   Tiiitersection 

avec    m    (lIO),  (  (110)  et   g'   (010) 

PI    3  forme  des  angles  plans  égaux  (fig.  2 

?"■"■"". <>■  1»  ■•«'•"'   et  3,  d'après  vora  Rath).  Le  tableau 

itiu.  suivant  donne,   d'après   ce    savant, 

plan  fait  dans  g^  avec  la  trace  de  p.   Les  signes  sont 

!  même  sens  que  les  extinctions  (voir  page  134). 


+  20*  à        22" 

Oligoclase-albite ....  +  âO*  à  +   lO» 

Oligoclase |  _|_    ^  ^  gj^Q, 

Oligoclase-andésine ( 

+     1'  à  —     \.\ 

avec  0*  pour  Ab^  A1I3 

-    9-  à  —  iO' 

, -  15'  à  —  18' 

éclat.  A  l'étut  frais,  les  plagioclases  sont  incolores, 
:  même  que  les  feldspaths  passés  en  revue  plus  haut,  ils 
tt,  et  particulièrement  dans  les  roches  anciennes,  des 
ies  dues  k  la  formation  de  produits  secondaires. 
crocine  a  été  proposé  par  M.  Tschermak  pour  désigner 
lagioclases  des  rocbes  volcaniques  possédant  l'éclat 
rthose,  la  sanidine. 


e  la  page  23  représeole  celte  maclc  d'après  M.  Schrauf.  La  trace 
(010)  y  est  iaeiactemeDt  dessioée  ;  elle  doit  faire,  en  effet,  avec 
[;lc  de  220  d'avaDt  eo  arrière  au  lieu  de  lui  être  parallèle. 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FBANCE 

à  partir  du  labrador,  une   seule  des  deux    hyperboles    est 

ns  le  champ  du  microscope. 

e  /ip  est  plus  DU  moins  rapproché  de  l'arête  p  g^. 

ire  4,  due  à  M.  Michel-Lévy,  résume  les  travaux  de  MM.  des 
Cloîzeaux,  Fouqaé  et  de  Fedoroff  surla  posi- 
tion des  Indices  principaux  des  plagîoclases. 
Parmi  les  données  caractéristiques  des 
feldspaths,  il  y  a  lieu  de  citer  d'abord  les 
angles  d'extinction  sur  les  faces  p  et  g', 
particulièrement  étudiées  par  MM.  des  Cloi- 
zeaux  et  Max  Schuster.  Les  signes  =t  indi- 
qués dans  le  tableau  donné  plus  loin  vis-à- 
vis  de  ces  angles  correspondent  à  la  figure  5  ; 
les  extinctions  (direction  du  plus  petit 
indice  de  la  section  considérée)  sont  rappor- 
tées à  l'arête^  ^,  le   signe  -|-  étant  compté 

îns  du  mouvement  des  aiguilles  d'une  montre  et  le  signe  — 

averse. 

e  2  V  et  le  signe  de  la  bissectrice  aiguC  varient  dans  le  sens 


ifioM^lWHjrtf'lOllI). 


!  «igui  positive  :  aibite 


labrador 
oligoclase      andétine-oligoelaae    bylowaife 
3  aiguë  négative  :  oligoclase-andétine  anorthite 

persion  des  axes  est  p  <  <•  autour  de  tig  de  l'albite  aux  andé- 
p  >  c  du  labrador  à  l'anorthite,  avec  un  mélange  de  disper- 
linée  et  horizontale  ou  tournante,  dont  il  sera  question  aux 
agioclases. 

dices  principaux  croissent  avec  la  basicité. 
Éfringence  (/ig  —  «p)  varie  de  0,013  (anorthite)  à  0,009  (aibite), 
nt  par  un  minimum  de  0,0065  pour  une  andésine. 
>leau  de  la  page  suivante  résume  les  données  fournieaparM.  des 

^allerant  a  établi  (C.  R.  CXXl.  740. 1895)  let  formules  AattutM  l'aogle  2  V 
■clascs  en  fonction  des  valeurs  de  2  V  de  l'albite  et  de  l' anorthite  et 
réfriogeuce,  et  montré  que,  xi  la  loi  de  Tscbermak  était  mathématiquc- 
te,  il  ne  devrait  y  avoir  qu'un  seal  plagioclase  pour  lequel  2  V  ^  0*. 
a  trois.  Toutefois,  ea  calculant  les  points  intermédiairca  de  la  courbe 
int  les  valeurs  de  2  V  dans  les  divers  plagioclases,  M.  Wallerant  a 
existence  d'une  înfleiion  voisine  des  oligoclases,  qui  prouve  que,  si  la  loi 
naak  n'est  pas  rigoureusement  exacte,  elle  est  an  moins  approchée. 


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LOGIE  DE  LA  FRANCE 

'y  ai  joint  les  extinctions  (maximum]  dans 
laire  à  ^,  dont  la  détermination  constitue 
Dtique  les  plus  précieux  pour  la  distinc- 
s.  Ces  derniers  nombres  ont  été  établis 
it  mémoire  duquel  je  renvoie  pour  ce  qui 
loclases  suivant  tous  les  procédés  connus, 
feldspaths  entre    eux.    —    J'ai    exposé 
page  29  les  cas  les  plus  habituels 
de  groupements  de  deux  ou  plusieurs 
feldspatlis.  Dans  les  plagioclases , 
les  individus  zones  sont    extrême- 
ment fréquents  :  ils  présentent  les 
combinaisons  les  plus  variées. 

Aux  exemples  donnés  et  figurés 
plus  baut,  je  joindrai  un  cristal  de  la 
t.  i     granulite  à  amphibole  de  La  Grandc- 
GuHte   qui  vient  d'être   décrit  par 
M.  Michel-Lévy  :mon  savant  maître 
a  bien  voulu  m'autoriser  à  repro- 
duire  les  Hg.  6  à  8,   extraites    de 
son   mémoire  [Détermin.   des  feld- 
^^1^1    spaths,    1896,  pi.    xix).  La  section 
!"«•     considérée  est  parallèle  à  g*  (010) 
et   maclée  suivant  la  loi  de  Carls- 
•uit  de  l'extérieur  à   l'intérieur  (Gg.   6). 

Feldipmtbi 
11). 

oligodase  (20o/a  d'anorihile) 
lahraJor  (54»/o  id.) 

bytownite  ("0"/,  id.) 

oligoclase-aDdéilîne  (26<>/o  id.) 

8]  montrent  l'importance  de  l'éclairement 

-ci  aont  copslitnéea  par   les  angles  d'extinction 

bissectrices,  que  M.  Fouqué  a  détermioéa  et 
ir  le  diagDOBlic  :  ces  sections  sont  notées  S 
*eclrice  aiguë  positive  (Sng)  ou  négative  (Sopl] 
9  bissectrice  obtuse  D^galive  (Top)  ou  positive 


Di3iiizedb,G00gle 


PLAGIOCLASES  137 

commun  pour  mettre  en  lumière  les  diverses  zones  d'un  mstal.  Dans 

la  fig.  7,  le  cristal  est  placé 

dans   la   position  d'éclai- 

rement    commun     de     la 

macle  de  Carlsbad  (polari- 

seur  à  45°  de  la  bissectrice 

des  clivages  pp).  Les  zones 

de  même  nature  dans  les 

deux   cristaux  offrent  les 

mêmes  teintes  :  la  bande 

éteinte  est  constituée  par 

le  labrador  b,  de  la  fig  6. 

Dans  la  lîg.  8,  la  plaque 
est  orientée  de  telle  sorte 
que  la  bytownite  du  cri- 
stal II  (la  zone  c)  est 
éteint,  tandis  que  c'est 
l'oligoclase  -  andésine    [d] 

qui    est    éteint    dans    le     PhDiafnpbiiJ'iin>hc<>t>  ii>i(iM'°"r<i.i.p>ihioutd<LiGriiHi>- 
cristal  i. 

Le  plus  souvent  les  diverses 
zones  d'un  même  cristal  sont 
plus  régulières  comme  struc- 
ture que  dans  l'exemple  qui  vient 
d'être  étudié. 

Essais  pyrognostiques.  Les 
feldspaths  tricliniques  sont  tous 
fusibles  au  chalumeau,  mais 
avec  une  Facilité  très  inégale, 
qui  va  en  décroissant  du  labra- 
dor à  t'anorthite,  en  passant  par 
l'oligoclase  et  l'albite. 

L'albite,  lesoligoclaseset  les 
andésines  sont  réfractaires  à 
l'action  de  l'acide  chlorhy- 
drique    bouillant    (pendant  un 

quart  d'heure);  le  labrador  et  Fig. s. 

lelabrador-bytowniteposscdent   ^''"d°^.^i^!:^^7''.''.L'^/S:."'t«''.î'I'Uf■*uin^""'' 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

opriétëa,  d'après  M.  Fomjué;  les  bytownites  et  l'anor- 
ent  d'autant  plus  facilement  qu'elles  sont  plus  basiques, 
rain  de  feldspath  attaquable  se  transforme,  dans  l'acide 
e  botiillant,  en  une  masse  de  plus  grand  volume  à  aspect 
action  sur  la  lumière  polarisée  :  on  la  distingue  alors  des 
X  de  feldspath  non  attaqué  qui  peuvent  l'accompagner, 
iierche  du  degré  de  résistance  aux  acides,  il  faut  tenir 
I  fréquence  des  cristaux  zones,  dont  les  diverses  parties, 
on  différente,  se  comportent  différemment  vis-à-vis  de 
yé. 

.Les  diverses  propriétésqui  viennent  d'être  résumées  dans  ce 
ent  facile  le  diagnostic  différentiel  des  plagioclases,  celui-ci 
nandé  surtout  aux  propriétés  optiques  résumées  dans  le 
page  135.  Les  épures  publiées  par  M.  Michel-Lévy  {o/>.  cit., 
i)  donnent  d'élégantes  solutions  des  multiples  problèmes 
l'étude  des  feldspaths  dans  les  lames  minces  de  roches. 


ALBITE 

KaAlSi'O'^Ab 

je.  m  (  =  (20»47'  albite  (Dx.). 

OOO:  1029,938:  478,107. D  =  857,567.  rf=  543,106. 

angle  plan  de^  =  115'*19'  8' 

angle  plan  de  m  =  107*  4'54" 

angle  plan  de  ;  =  100"28'  5" 
■      a:  4  :(;=  0,63331  ;  1  :  0,55716 
yz  =  94"  3'  zx  =  116-27    .ry  =  88-  9, 
X  =  93-36'    Y  =  116-25    Z    =  89-56_ 

serpM». /)  (001),  m  (IJO),  ((llOj.g*  (010),  J=(i20),/ (130)) 
(150),  »'  (loi),  <r"'  (403),a  '/•  (201),  i-""  (021),  e'i"  (02l) 
P(ni),  «"•  (111). 

acies  suivant  la  loi  de  l'albite  presque  constantes,  parfois 
icroscopiques;  macles  de  Carlsbad,  de  la  péricline  (variété 
1  Roc  Tourné,  de  l'Estercl. 


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Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

1  mises  en  regard  des  mesures  prises  par  Marignac  sur  les 
lu  col  du  Bonhomme  [in  Dx.,  op.  c//.3I8);  parM.desCloïzeaux 
de  Modane  {id.)  ;  par  M.  Sella  {R.  Ac.  Lincei,  IV.  454.  1888) 
de  Gebroulaz,  par  M.  Franck  (B.  Ac.  de  Belg.  XXI.  606. 
'  ceux  de  Revîn,  et  par  moi-même  sur  ceux  de  l'Oisans'. 
des  cristaux.  Les  faces  de  la  zone  prismatique  sont  très  striées 
nent  à  l'axe  vertical,  a*  (101)  et  a^'*  (403)  sont  souvent  arron- 
triées  parallèlement  à  leur  intersection,  h^^  (^^1)  ondulée, 
lès  des  cristaux  d'albite  est  fort  variable.  Ils  sont  souvent 
livant  ^*  (010)  et  tantôt  allongés  suivant  l'axe  vertical,  tantôt 
aréle  ^  o*  (010)  (lOl)  et  très  rarement  suivant;)^  (001)  (010). 
bis  (Oisans),  les  cristaux  sont  aplatis  suivant  une  face  de  la 
ïendiculaire  à  g^  et  voisine  de  a*  (ÎOl)  ou  allongés  suivant  p  a* 
l)  (péricline). 

es  pegmatites,  des  cristaux  de  la  forme  p  a^'*  g^  (fig.  1)  se 
it  parfois  en  grand  nombre  à  axes  imparfaitement  parallèles, 
des  groupements  en  gerbes,  en  éventail  qui  rappellent  un  peu 
a  prehnite, 

istaux  d'albite  sont  généralement  maclés  suivant  la  loi  de  i'al- 
à  l'œil  nu,  parait  souvent  binaire  ;  l'examen  microscopique  laisse 
toujours  voir  des  lamelles  hémitropes  dans  ces  cristaux  en 
e  simple.  A  l'île  de  Groix,  j'ai  cependant  observé  des  cristaux 
ntant  ni  macles  macroscopiques,  ni  macles  microscopiques  : 
ssèdent  que  les  faces  ^  (010)  et  /  (110)  dans  la  zone  prisraa- 

iclcs  du  Roc  Tourné  sont  très  caractéristiques  de  l'atbite  des 

e  se  présente  aussi  en  masses  lamellaires  ou  grenues. 

îs.   Clivages  :  p  (001)  parfait,  g*  (010)  parfois  moins  facile, 

mparfait.  Clivage  ou  plan  de  séparation  suivant  A*'*  (111)  (G. 

issure  inégale  ou  conchoïdale.  Fragile. 

.  6  k  6,5. 

K   2,62  à  2,63;  2,623  col    du    Bonhomme;    2,624    Modane, 

du;  2,625  Oisans;  2,628  Saint-Denis-Ia-Chevasse  et  Arnave. 

lion  et  éclat.  Incolore,  blanche;  par  altération  ou  par  înclu- 

letilCB  difTiïreDcee  existant  enlre  les  nombres  calculés  ci-desEus  et  ceux 
:M.  des  Cloizeaui  (op.  cit.,  317)  tiennent  i  delégèi 
tre  a  bien  voulu  me  communiquer. 


Di3iiizedb,G00gle 


Di3iiizedb,G00gle 


142  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

e)  de  l'albite  du  calcaire  du  col  du  Bonhomme,  par  Marigaac  {in  des 
Cloizeaux,  op.  cit.,  I.  323); 

f)  de  l'albite  du  calcaire  du  Roc  Tourné,  par  M.  Fouqué  {B.  S.  M. 
XVII.  395.  1894). 

a)            b)  c)  d)                 e)  n 

Si  O' 68,7  67,99  68.5?  67,9  67,66  68,2 

Al'  O» 19,5  !9,61  19,67  19,4  20,40  19,0 

Na'0 11,8  11,12  11,90  10,9  10,81  13,5 

K'O .             ■  >  0,3  0,61  1 

Cn  0 »  0,66  >  2,i                 »  ■ 

MgO »            .  B                   .  0.07  . 

100.0       99,38    100,14  100,9  100,00    100,7 

Densité  ■  ■  >        2,590  B  2,595      2,633    2,600 

Essais  pyrognostiques.  Fusible  au  chalumeau  en  un  verre  iocolore 
ou  blauchâtre  et  colore  la  flamme  en  jaune.  Inattaquable  par  les 
acides  ordinaires. 

i4/(era((o/i«.  Comme  l'orthose  1. 
Diagnostic.  Voir  page  i38. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 
L'albite  est  un   des  feldspaths  les  plus  abondants  en   cristaux  nets. 
Elle  est  moins  fréquente  comme  élëmeot  constitutifdes  roches,  ou,  plus 
exactement,  on  l'a  rarement  signalée  dans  de  semblables  conditions. 
Les  progrès  des   études  optiques  et  la  connaissance  plus  approfondie 
des  propriétés  optiques  des  feldspaths  conduira,  selon  toute  vraisem- 
blance, à  la  découverte  de  nombreux  gisements  nouveaux  de  ce  mioéral. 
Je  l'envisagerai  successivement  dans  les  conditions  suivantes  : 
1°  Dans  les  roches  éruptives,  comme  élément  normal  ou  secondaire'; 
1"  Dans  les  schistes cristallinaetlesschistes métamorphiques, comme 
élément  essentiel; 

3°  Dans   les   fissures    de  roches    diverses  (éruptives    ou    métamor- 
phiques), comme  produit  secondaire  formé  par  voie  bydrotbermale  ; 
4°  Dans  les  filous  métallifères  ; 
5°  Dans  les  calcaires  sédîmentaires. 
1°  Dans  les  roches  éruptives,  comme  élément  normal  ou  comme 
produit  secondaire. 
a)  Dans  les  granulitcs  et  les  pegmatitea. 
L'albite  est   fréquente  dans  les  granulites  et  les  pegmatites,  mais  il 
n'est  pas  toujours  aisé  de  savoir  si  elle  y  existe  comme  élément  normal 
ou  comme  produit  secondaire.  C'est  pourquoi  je  n'ai  pu  disjoindre  ces 
1.  Voir  H  analeime  pour  les  pseudomorphoses  parliellee  de  ce  miaéral  en  albite. 


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JIE  DE  LA  FRANCE 

ils  sont  riches  en  faces  :  m,  t,  g^,  g^,  ^g, 
accompagnent  le  quartz  enfumé,  l'or- 

those   (adulaire)    et  la   muscovite   en 

lames  hexagonales. 

Bretagne.  —  Loire-Inférieure.  La 
granulite  de  Barbin  et  d'Orvault  reu- 
fermederalbite  comme  élément  consti- 
tutif qui  s'isole  parfois  dans  les  géodes 
en  petits  cristaux.  Dans  ce  gisement  se 
trouve  une  granulite  blanche  à  grains 
fins,  riche  en  grenats  rouges.  L'albite 
est  aplatie  suivant  ^  (010)  et  orientée. 

Ke/i(/e'e.M.\Vallerantm'aremi3une 
c  nacr^,  qu'il  a  recueillie  à  Saint-Denis- 
egmatite  traversant  les  éclogites. 

hche.   M.  Gonnard  m'a  communiqué  un 
crêtes  indistincts  provenant  d'un  filon 
environs  de  Saint-Félicien  (fig.  1). 
rès  abondante  dans  les  pegmatites  de 
Saint-Yriex,  où  elle  forme  souvent  des 
ïrthose  ;  elle  y  est  recherchée  pour  l'in- 
ede  la  porcelaine;  elle  sert  plus   parti- 
;ment  h  la  fabrication  des  boutons. 
:  se  kaolinise  à  la  façon  de  l'orthose. 
is   les   pagmatites   de     La  Vilate  (voir 
31),  M.  des  Cloizeaux   a    recaeillî   des 
IX  d'albite  d'un   blanc  jaunâtre  consti- 
des  groupes  crêtes  [p  (001),   ^  (010), 
)3)  (fig.  i)].  Ces  cristaux  atteignent  plu- 
centimètres. 

signalé  (tome  I,  page  63,  fig.  2  et  3) 
dance  de  l'albite,  comme  produit  pri- 
des  granulites  à  lépidolite,  cassitérite  et 
azac.  L'albite,  aplatie  suivant  ^  (010), 
et  la  topaze  par  de  l'orthose  et  enfin  par 


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ALBITE 

Creuse.  Les  graniilUcs  à  cassitérite  des  mines  de  Montebras  en  I 
mans contiennent  de  l'albite,  comme  élément  normal. 

Rhône.  M.  Gonnard  a  trouvé,  dans  lapegmatitc  des  carrières  è 
piy  près  Lyon,  un  feldspath  triclinique  altéré  en  masses  roses 
d'après  l'analyse  suivante  de  M.  Damour,  est  une  albite  :  densité,  ". 

SiO" 6Î.26 

APC 21.58 

Na'0 9.51 

K'0 1.27 

Cb  O 0,88 

100,50 
Alpes.  —  Massif  du  mont  Blanc.  —  Hatite-Savnie.  L'albite  se 
contre  en  petites  plages  blanches  dans   la  granulite  à  béryl  ble 
Cbarmoz  (voir    p.  20);    elle    a    été   étudiée   par  M.  des  Cloizeaux 
cit.,  99)  et  paraît  constituer  un  élément  normal  de  cette  roche. 

Isère.  Les  granulites  à  albite  abondent  dans  l'Oisans  :  les  min^ 
qui  tapissent  leurs  fentes  ont  été  étudiés  à  diverses  reprises  dan 
ouvrage  :  il  en  est  de  même  de  celles  du  glacier  de  la  Meije  prè 
Grave  {Hautes- Alpes),  voir  page  149.  M.  Michel-Lévy  m'a  signal 
granité  à  amphibole,  dont  le  feldspath  est  constitué  par  de  l'i 
d'un  blanc  de  lait  :  il  est  riche  en  sphène  et  constitue  un  galet  rec 
par  M.  Kilian  au  Ratz-Bernin. 

Corse.  —  Les  granulites  à  riebeckite  de  Corse  (voir  tome  I, 
695)  renferment  parfois  de  l'albite  associée  à  l'anorthose. 

GnyanS-    —  La  même    observation   peut    être  faite   au   suj( 
masses  laminaires  blanches  d'albite  provenant  d'une  pegmatite  à  b: 
et  microcline  de  la  crique  Boulanger  (Dx.,  op.  cit.,  118). 
b)  Dana  les  microgranulites. 
Ardennes.  —  Le  célèbre  porphyroïde  de  la  forge  de  Mairus 
Devilie  {Ardennes)  renferme,  à  cdté  de  gros  cristaux  rosés  de  m 
cline  et  d'anorthose,  des  cristaux  blancs  plus  petits  d'albite  ne  di 
sant  guère  1"°  de  plus  grande  dimension.  Je  n'en  ai  eu  que  peu 
disposition,  mais  ils  paraissent  fort  intéressants.    Ils    sont  blam 
opaques  à  cause  de  la  grande  quantité  de  produits  secondaires  mi 
qu'ils  renferment.  Ils  se  rapportent  aux  trois  types  suivants  : 
Type    L    Cristaux  simples  aplatis  suivant  p  (001)  et  allongés  su 

A.   Li»all.  —  V»ml.;n.'u. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
1)  (010)  ;  lei  forme»   «onl  :  p  (001),  m  (lIO),  t  (110),  §•  (010). 

1).  . 

II.  (i)  Cristaux  de  la  forme  précédente,  mais  maclés  suivant  la 
>rtsbad;  b]  Cristaux  présentant  les  mêmes  formes,  avec  souvent 
s  e*«  (021),  i"^  (021),  6*'»  (lll),  c"^[lîl)  et  maclés  suivant  ta 
!artsbad  avec  allongement  suivantl'axe  vertical  ((ig.  3,  page  181). 
istaux  ressemblent  beaucoup  plus  par  le  développement  à  l'or- 
[u'à  l'atbite. 

ïldspath  est  depuis  longtemps  cité  comme  andèsine.  M.  Kle- 
in a  donné  [Bull.  Mus.  kist.  nalur.  Belgique,  V.  168.  1888) 
le  suivante  : 

SiO' 60,39 

APO'  . ..  22,12 

Ca  0 5,39 

N-i'O.  ...  7,73 

K'O.    ...  0,52 

Fe'O'....  2,24 

Mr  O  . . . .  0,15 

H»0 1.24 

100,00 

imen  microscopique  montre  que  ces  cristaux  sont  criblés  d'indu- 
e  calcite,  de  muscovite  et  d'tipidote.  On  s'explique  dès  lors  facile- 
iie  l'analyse  en  bloc  de  tels  cristaux  ne  représente  pas  la  composi- 

idc  des  propriétés  optiques  de  ces  cristaux  ne  laisse  aucun 
ur  leur  véritable  nature. 

lichel-Lévy  m'a  signalé  l'existence  de  l'albite  dansnn  autre  por- 
le  de  la  vallée  de  la  Meuse  (gisement  n°  7  de  M.  Gosselet  à 
très  au  nord  de  La  Petite-Commune  (L'Ardenne,  p.  87.  1888). 
!  parait  abondante  dans  les  roches  similaires  de  l'Ardeone  : 
trouve  aussi  dans  leurs  fentes  (voir  page  157). 

c)  Dans  les  syénites  et  les  syénites  népkéliniquea . 

syénites,  et  particulièrement  les  syénites  Qéphéliniques(Pouzac], 
icnt  de  l'albite  seule  ou  associée  à  l'anorthose  en  microper- 
lucuii  gisement  français  ne  se  recommande  spécialement  à  cet 
Cette  albite  est  en  partie  d'origine  secondaire. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

peut-être  par  une  formation  sur  place  qu'il  y  a  lieu  d'expH- 

production  d'albtte  daDs  uoe  ophite  du  col  d'Ayré,  dans  la 
'Ossau,  à  moins  que  cette  albite  ne  soit  un  produit  drusique  à 
'  page  154.  L'unique  échantillon  que  j'aie  examiné  se  trouve 
collection  du  Muséum;  il  est  formé  par  une  masse  mîaroli- 
mstituée    par   l'enchevêtre  ment    de    cristaux    aplatis    suivant 

Je  n'ai  pas  visité  moi-même  ce  gisement. 
e)  Dans  les  roches  microlitiques. 
agne.  — Mayenne.  M.  Michet-Lévy  a  découvert  des  roches 
iques  à  albite  [albitites],  en  étudiant  des  échantillons  d'une  roche 
ledu  Begon  prts  Entramnes  (Mayenne),  que  lui   avait  soumise 
ert.  Cette  roche  est  noire,  compacte,  et  ne  montre  à  l'œil  nu 

cristaux  vitreux  de  feldspaths  ayant  quelques  millimètres  de 
r.  Au  microscope,   on  constate  que  l'albite  existe  en  phéno- 

et  en  micrulttes,  accompagnés  par  quelques  microlites  d'or- 

par  des  éponges  de  quartz  ;  il  existe,  en  outre,  de  la  chlorite, 

ignétite,  de  l'oligisle,  etc.  [C.  R.  1895). 

un  filon  voisin,  les  phénocristaux  sont  formés  par  une  micro- 

d'albite  et  d'anorthose. 

9au  CentrEUl.  —  Saône-et~Loire.  J'ai  indiqué  page  5  l'abon- 
e  l'albite   comme  produit  secondaire  formé  aux  dépens  de  la 
it  remplissant  les  cavités   des  leucotéph rites  carbonifères  des 
I  de  Clcrmain. 
S  les  schistes  cristallins  et  les  schistes  mélamorphiques, 

comme  élément  essentiel. 
ïrvation  faite  plus  haut  au  sujet  du  granité  peut  s'appliquer 
istcs  cristallins  et  aux  schistes  paléozoïquea  transformés  par 
rphisme  général.  L'albite  accompagne  souvent  l'orthose  des 
i  la  façon  de  celte  des  granités;  elle  entre  piobablement  dans 
}sition  de  beaucoup  d'entre  eux. 

les  Alpes  et  en  Corse,  l'albite  est  notamment  abondante,  en 
cristaux  globuleux,  comme  élément  récent  des  schistes  paléo- 
et  peut-être  même  plus  récents  (schistes  phylliteux  du  massif 
anoise  {Termier,  B.  C.  F.  n"  20.  1891)  et  du  point  1514  au  N. 
get,  près  Modane,  etc.,  et  en  Corse,  schistes  verts  de  Canari 
'se),  etc.)  [échantillons  communiqués  par  M.  Nentien].  Cette 
l  tiès  Iruiche  ;  elle  est  souvent  non  maclûe  ou  maclée  seulenicot 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ens  granulitisée  (entre  La  Balme  d'Auris  et  Le  Freney  d'Oi- 
sans]  qui  supportent  les  assises  liasiquea  d'Auris. 
Ils  se  trouvent  aussi  sur  la  rive  gauche  de  la 
Romanche  et  au  sud  de  cette  rivière,  entre  le  pont 
Saint-Guillerme  et  Le  Freney.  Les  gisements  les 
plus  riches  sont:  le  rocher  d'Armentières,  qui  a 
fourni  les  beaux  cristaux  d'axinite  représentés  par 
la  hg.  32  de  la  page  298  du  tome  1"  [l'albite  de 
ce  gisement  en  cristaux  jaunâtres  atteignant  2"°  ne 
se  trouve  guère  que  dans  les  vieilles  collections],  La 
Balme  d'Auris,  Le  Freney  (sur  schiste  amphî- 
bolique). 

*-  L'albite  est  fréquemment  associée  à  l'axinite, 

xi)      '  à  du  quartz,   de  l'ortbose,  de  l'épidote;  elle  est 

'cnt  chloritée. 

nde  catégorie  de  gisements  se  trouve  au  sud  de  la  première  ; 
elle  est  limitéeau  nord  par 
la  Romanche,  à  l'ouest  par 
la  vallée  du  Vénéon. 

L'albite  s'y  rencontre,  le 
plus  souvent,  dans  les  fen- 
tes d'unegranuliteà  grains 
fins  ^  elleyestassociée  à  du 
quartz,  de  l'adulaire,  du 
sphène,  de  l'anatase,  de 
l'ilménite  (chrichtonite) , 
plus  rarement  de  la  broo- 
kite  et  de  la  turnerite. 
Les  cristaux  que  j'ai 
les  mains  sont  rarement  chlorités,  moins  gros,  mais  plus 
que  ceux  des  gisements  de  la  précédente  catégorie.  Les  g>se- 
plus  riches  se  trouvent  aux  environs  de  Saint-Christophe- 
(à  la  montagne  des  Puys  notamment). 

ette  région,  l'albite  se  trouve  plus  rarement  dans  les  fissures 
es  amphiboliques  (combe  de  La  Selle),  avec  adulaire,  preh- 
ote,  quartz,  etc. 

staux  d'albite  du  Dauphiné  présentent  une  grande  variété 
bien  qu'en  réalité  ils  n'aient  qu'un  nombre  limité  de  formes  : 


7^ 


^ 


"  (Ttp.  I). 


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Di3iiizedb,G00gle 


162  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

l'action  des  roches  éruptives  présenteot  les  mêmes  formes  que  ceux 
qui  vieoDcnt  d'être  étudiés  au  contact  des  opliites  et 'de  la  Iherzolite. 
Je  n'ai  à  les  signaler  que  dans  les  Alpes.  J'ai  fuit  remarquer  toutefois 
[B.  C-  F.  a°  42.  1895)  que  pour  quelques  gisements  alpins  l'absence 
complète  de  liaison  entre  la  production  de  l'albite  et  l'action  sur  les 
calcaires  de  roches  éruptives  a  besoin  d'une  confirmation,  car,  aux 
environs  de  Modane  et  au  mont  Jovet  en  Tarentaise,  il  existe,  au  voi- 
sinage des  calcaires  à  albite,  des  cuphotides  qui  semblent  leur  être 
postérieures.  N'ayant  pas  étudié  sur  place  ces  gisements,  je  me  borne 
à  poser  la  question,  qui  est  intéressante'. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  n'est  pas  douteux  que,  dans  les  Alpes  comme 
dans  les  Pyrénées,  l'albite  de  ces  roches  soit  d'origine  hydrother- 
male et  que  ce  minéral  ait  pris  naissance  par  les  mêmes  réactions 
chimiques.  Ce  fait,  joint  à  la  communauté  du  milieu  calcaire  dans  lequel 
s'est  effectuée  la  cristallisation,  permet  de  comprendre  l'identité  des 
formes  et  des  macics  des  cristaux  d'albite  de  ces  divers  gisements. 

Ils  sont  nplatis  suivnnt  g*  (010)  et  présentent  la  macle  du  Roc 
Tourne.  Suivant  les  gisements,  ils  correspondent  au  type  I  ou  au 
type  II  établis  page  165.  Les  deux  types  coexistent  quelquefois  dans 
la  m^me  localité. 

En  outre  des  gisements  qui  vont  être  décrits  et  qui  fournissent  des 
cristaux  macroscopiques  d'albite,  Lory  a  fait  voir  que  tous  les  calcaires 
triasiques  des  Alpes  françaises  renferment  le  même  minéral  comme 
élément  microscopique  [B.  S.  G.  XV.  43.  1816).  11  a  notamment  cité  à 
ce  point  de  vue  le  marbre  triasîque  de  l'Étroit  de  Siex,  entre  Moutiers 
et  Anne  en  Tarentaise;  îl  a  fait  voir  en  outre  que  la  présence  de  ces 
cristanx  n'était  nullement  liée  à  la  cristallinité  générale  du  trias  alpin, 
car  ils  existent  aux  environs  de  Grenoble,  duos  les  dolomies  triasiques 
de  Vizilie,  d'AUevard,  dans  l'iufralias  à  Aviciila  conlorla  recouvrant  le 
gypse  des  carrières  de  Champ  près  Vizille,  dans  les  septarias  oxfor- 
diens  à  géodes  de  Meylan,  dans  le  lias  supérieur  à  Vilette  en  l'arentaîse 
et  enSn  dans  les  calcaires  nummulitiques  de  Montricher  près  Saînt- 

1.  La  même  observatioD  peut  élrc  faite  au  sujet  d'un  intéresianl  ^sèment 
signalé  par  M.  Isael  (C.  S.  CX.  420.  1890)  aax  enviroDs  de  Rovegoo.  sur  1>  Treb- 
bia  près  Pavie  :  des  cristaui  d'albite  se  sont  forniés  dans  des  calcaires  éocènes, 
ahernaat  avec  des  roches  vertes  (serpcotioe,  eupholide).  Ils  CDglobeot  parfois  des 
foramintféres.  J'ai  pu  en  enamiuer  des  échantillons,  grâce  à  l'obligeance  de  M.  Issel; 
ils  sont  semblables  à  ceux  des  Alpes. 


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Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

u  l'occasioD  d'étudier  plusieurs  milliers  de  cristaux  du  Roc 
provenant  de  la  dissolution  d'uae  centaine  de  kilogrammes 
aire  qu'a  bien  voulu  me  faire  ramasser  M.  le  C"  Ply.  Je  n'y  ai 
lucune  face  nouvelle,  mais  j'ai  rencontré,  dans  les  macles,  de 
jses  particularités  intéressantes  à  ajouter  à  celles  qui  ont  été 
sa  par  M.  des  Cloizeaux  et  par  G.  Rose.  Les  fig.  20,  21,  25  à 
empruntées  au  mémoire  de  ce  dernier  ;  j'ai  dessiné  les  autres 
les  cristaux  que  j'aî  personnellement  étudiés, 
les  cristaux  de  Modane  présentent  au  moins  les  doubles  macles 
te  et  du  Roc  Tourné.  On  a  vu,  page  128,  que  la  macle  du  Roc 
pouvait  être  considérée  comme  une  double  macle  de  l'albite  ; 
deux  groupes  de  cristaux  maclés  suivant 
cette  dernière  loi  étant  macles  entre  eux 
par  rotation  de  180°  autour  d'un  axe  nor- 
mal à  g-*  (010),  avec  pénératiun   irrégulière 


R«  Toumt.  tliit 


ccolement  régulier  comme  dans  la  fig  théorique  21  -  tous  les  iodi- 
la  macle  ont  un  même  axe  vertical    les  fates^  (010)  sont  sur  le 


U  parallèles  entre  elles;  sur  ^  (010),  les  traces  de  p  (001)  de 


mpliquer  cca  liff" 


a  iodiqué  «eulemeat 


g',  sans  projeter  sur  lo  plia  g'  les  faces  6'/*,  c'/',  p. 


Di3iiizedb,G00gle 


ALBITE 

tous  l«s  individus  soot  parallèles.  Quand  on  brise  un  cristal 
on  constate  que  les  faces  />  et  ^  font  un  angle  rentrant  ;  les  fai 
un  angle  saillant;  les  plana />  et  p,  petp  ont  respectÎTement 
orientation.  La  fig.  21  représente  une  projection  sur  un  plai 
dictilaire  à  l'axe  vertical  de  la  iig.  20. 

On  observe  dans  les  cristaux  qui 
nous  occupent  les  deux  types  sui- 
vants : 

Type  I.  Les  cristaux  de  ce  type 
présentent  toujours  les  facesg'  (010), 
g^  (130)  [en  gouttière  sur  g*  (010)], 
/î(001)et  û"»  (201);  ils  ont  la  forme 
de  petites  lamelles  parallélipipédiqucs 
(fig.  22  et  23);  les  faces  m  (lIO), 
'g  (130)  existent  souvent,  mais  elles 
sont  très  petites.  Les  cristaux  de  c 
0™5  dans^  {010}). 

Parfois  OD  voit  apparaître  les  faces  c*'*  (lîl)  et  fi*'*(ÎIl) 
Quand  elles  deviennent  très  développées,  le  cristal  s'allon^ 
une  arête  ^  c  "*  (010)  (lîl);  ces  cristaux  sont  souvent  pli 
pins  épais  que  les  précédents  ;  ils  atteignent  1*™  dans^  (010 

Type  IL  Dans  le  type  II,  a*i^  (501)  est  très  réduite  et  mér 
souvent  disparaît  complètement.  Les  cristaux  ont  la  forme  d< 
allongés  (fig.  31)  ;  ils  présentent  la  particularité  d'être  toujou 


d.  i'  (010).  (Ttp.  I 
:  type  sont  de  petite  tail 


suivant  la  lot  de  Carisbad  en  même  temps  que  suivant  celle  d 


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>G1E  DE  LA  FRANCE 

i6  développées  et  autant  que  les  faces 
a  Torme  de  losanges  presque  réguliers 
:  ce  genre  sont  ceux  qui  atteignent  les 
plus  grandes  dimensions;  ils 
dépassent  souvent  2"°  de  lon- 
gueur dans  ^  (010). 

G.  Rose  a  fait  remarquer 
quedanslamacledeCarIsbad 
les  deux  individus  contigus 
T<nic>[  d'où      de  la  macle  de  l'albite  sont 
généralement  peu  développés 
raitre  complètement;    ce  sont  alors  les 
cristaux  extérieurs  qui  déter- 
^         minent  l'aspect  du  groupe- 
~^      ment,  et,  quand  les  cristaux 
intérieurs  ont  complètement 
disparu,  on  observe  la  forme 
représentée  par  les   fîg.  28 
et   29.    On   constate  que  la 
macle  est  bien  une  macte  de 
Carisbad  en  regardant  le  cri- 
inicoopinini*.    stal  par  transparence  à  tra- 
vers g^,  on  voit  alors  le  cli- 
couper  suivant  un  angle  d'environ  128°. 
t  de  la  macle  de  Carisbad  se  fait,  tantôt 
g.  26),  tantôt  par  la  face  ^  (010)  gauche 


Fif.  31. 
Mou.  <D<r.  (    1  «r,..pond.nl  .»  gnnip*  ialïrimr  d.  I.  ..cl. 

res  des  Pyrénées,  les  cristaux  ofirant  les 


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macVes  triples  présentent  une  grande  régularité,  ceux  de  Modane,  au 
contraire,  montrent  de  grandes  variations,  qui  tiennent  au  développe- 
ment inégal  de»  faces  m  (lîO),  'g- (130),  6'"  (Hl),  c*'»(lîl),à  l'ab- 
sence on  à  la  présence  des  faces  a'^  (201).  Enfin  les  quatre  paires  de 
cristaux  maclés  suivant  ta  loi  de  l'albite  n'ont  pas  nécessairement  les 
mêmes  facea  (fig.  30  et  31). 

J'ai  observé  souvent  des  maclesde  ce  genre  formées  par  l'empile- 
ment, suivant  l'axe  vertical,  de  plusieurs  de  ces  groupes,  individuelle- 
ment variés  de  forme  (fig.  32)  et  donnant  des  assemblages  en  forme  de 
denïs  de  scie. 


Dans  d'autres  cas,  la  partie  antérieure  du  groupement  est  développée 
normalement  et  la  partie  postérieure  alropliiée  (fig,  33). 

Macle,  suivant  la  loi  du  Roc  Tourné,  d'une  macle  double 
(lois  de  l'albite  et  de  Carlsbnd)  et  d'une  macle  simple  sui- 
vant la  loi  de  l'albite.  —  Je  n'ai  trouvé  que  peu  d'échantillons  de 
ce   curieux   groupement;  il  diffère  des 
groupements  triples  habituels  en  ce  que 
la  partie  antérieure  est  constituée  par 
une  seule  macle  de  l'albite  ayant  l'épais- 
seur du    groupement    de   Carlsbad   de 
l'extrémité    postérieure.     En     général, 
cette  macle  de  l'albite  a  la  forme   des  Fig,  «, 

macles  simples,  c'est-ii-dire  que  à^'^  y        muti*  'doabie  °mt^t  II  l'tXI'c  ci''d° 
est  très  développée.   Ces  groupements 
ont  an  aspect  dissym<!'trique  représenté  par  la  Og.  34. 

Macle  quadruple.  —  J'ai  observé  un  seul  cristal  atteignant  dans 
g'    (010)   3™   et  dont   la    projection   est   représentée   par  la  fig.   35. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

s  macle  triple  avec  disparition  des  individus  centraux  et  qui 
tie  postérieure  est   composée  par  trois  cristaux  dont  les  deux 

a' ,   ,  _        j' ^,  extérieurs     possèdent    la 

g*  ]^  P^  ^yt.       même  orientation.  Le  cri- 

~f  X.  P  yÇ        stal    supplémentaire  p'  est 

p-    ,j  ^  donc  macié  avec  )e  cristal/) 

'  un  pi«n  perpmdicBiw»  1 1'*»  ymicmi  d'nni     suivant  la  loi  de  Carlsbad, 

»  pir  l'xijaDciioo  d'un  cinqaitn»  criitii  mmcu     mais  avcc   plan    de    péné- 

ll]  d«  g>i»£>  (en  bu)  .uiTinl  1.   loi    d.    Orhbid  .  ,-        ,     . 

i»Di  >iii»i>t  BU  plan  pnptodieuitiro  à  g'  (010).        tratioH    pcrpeudiculaire    à 

Ce  groupement  apparaît  sur  la  face  g*  grâce  aux  clivages, 
le  H  signalé  dans  l'albite  de  Modane  un  clivage  suivant  b*"{^\i). 
istaux  d'albite  sont  distribués  dans  le  calcaire  d'une  Taçon 
ue;  on  les  trouve  parfois  associés,  dans  des  veines  ou  filons, 
imboèdres  de  dolomie,  des  cristaux  de  quartz  hyalin  dépourvus 
prismatiques.  Ils  renferment  souvent  des  inclusions  de  rutile, 
lolorent  en  noir.  Dans  le  résidu  du  traitement  du  calcaire  par 

j'ai  trouvé  des  cristaux  de  rutile,  de  sphène,  de  pyrite, 
loonets  de  quartz  ayant  quelques  centimètres  d'épaisseur 
:>uverts  de  cristaux  d'albite  à  leur  contact  avec  le  calcaire. 
1  microscopique  de  ce  quartz  fait  voir  qu'il  englobe  des  cristaux 
it  qu'il  est  très  riche  en  inclusions  liquides  à  bulle  mobile  et  ii 
cubiques  de  sel  gemme. 
les  calcaires  jaunes  ou  noirs  du  fort  de  l'Esseillon,  j'ai  observé 

cristaux  noirs  d'albite  offrant  une  forme  différente  de  ceux 
lent  d'être  décrits  :  ils  sont  très  allongés  suivant  l'axe  vertical, 
ar  les  faces  m  (lîO),  (  (100),  p  (001),  a*  (lOl),  avec  ou  sans^ 
land  cette  face  manque  ils  ont  l'aspect  de  l'adulaire. 
la  a  signalé  (A.  Lincet,  IV.  454.  1884)  dans  le  gypse  du  glacier 
lulaz,  près  du  chalet  du  Saut,  des  cristaux  d'albite  associés  à 
Tf/c,  de  la  fluorine,  de  Va/i/iydrite,  du  soufre,  de  la  dolomie,  du 

de  la  célesline.  Ils  sont  rares,  aplatis  suivant  g'  (010)  et  pré- 
ES  macles  de  l'albite  avec  les  formes  :  p  (001),  g"  (010),  t  (110), 
r*(120), ^(130),  ^g(m),g'r^{i50), a' (101),  A*'*(ïll), e"'(lll). 
V.  Favre  a  observé  dans  les  calcaires  triasiques  du  mont  Jovet 
e  Moutiers  en  Tarentaise  [Recherches  géol.  sur  la  Safoie,  III. 
7)  des  cristaux  d'albite  blancs  dans  les  calcaires  blancs,  noirs 
:alcaires  noirs.  11  attribue  leur  formation  à  l'action  des  roches 
irpentines)  voisines.  C'est  là  le  second  gisement  dont  l'étude 


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OLIGOCLASES  « 

devrait  être  reprise  au  sujet  de  la  recherche  de  l'origine  de  l'albite. 

OLICjOCLASES 


OUGOCLASE-ALBITE,    OLIGOCLASE,    I 

(Abi,  An,  à  Ab^  n,) 

m  =  7,7  à  25 

Triclinique  :  m  t  =  l'îO'B^' {oligoclase  v.  Rath). 

b:c:h=  1000:998,95:  466,63.  D=  844,86.  (^  =  53 

angle  plan  de/»  =^  H5''23 

angle  plan  de  m=:  106°25' 

angle  plan  de  t  =  lOi"  4' 

[a  ■,b:c=  0.63206  :  1   :  0.55239 
yz  =  93»4'       zx  =  1 16°22'        xy  =  90»4' 
X  =93"28'      Y  =  H6"25-         Z  =  91'37' 

Les  mesures  données  par  M.  des  Cloizeaux  [op.  cit  ,  I.  312) 
prises  sur  l'oligoclase-andésine  d'Areudal. 

Formes  observées  et  macles.  Dans  un  seul  gisement,  j'ai  obseï 
cristaux  à  forme  de  péricline  :  en  général,  ces  feldspaths  ue 
contrent  qu'en  masses  laminaires  dans  lesquelles  l'examen  mi 
pique  montre  les  macles  de  l'albite,  de  Carlsbad,  de  la  péricline. 

Clivages.  Clivage/»  (001)  parfait,  moins  facile  suivant  ^(010), 
fait  suivant  m  (ITO).  parfois  (Penfield.  Z.  K.  XXIII.  262.  1894 
de  séparation  suivant  (A^  '^P  g*)  (î^l)  :  l'angle  p  x  ^  92°35'  ; 
la  trace  de  ce  clivage  fait  avec  la  trace  de  ^  un  angle  de  38°!'. 

Dureté.  6. 

Densité.  2,635  à  2.671;  2.635.  ol.-albile  du  Tue  d'Ess. 

Coloration  et  éclat.  Incolore,  blanc  laiteux,  rosée,  rouge  ou  v< 
(altération).  Transparent  ou  translucide.  Eclat  vitreux,  nacré  sur^ 

Inclusions.  La  pierre  de  soleil  doit  ses  reflets  à  des  inclusions 
laires  d'oligiste  régulièrement  orientées. 

Propriétés  optiques.  Voir  page  135.  M.  des  Cloîzeaux  a  obser 
dispersion  assez  forte  p  <  c  autour  de  n^  avec  dispersion  toi 
notable  d'un  côté  et  faible  de  l'autre,  combinée  avec  dispersion  i 
plus  ou  moins  forte. 


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MINÉRALOGiE  DE  LA  FRANCE 
ées  suivantes  ont  été  fournies  par  des  oligoclases  étudiées 

Tnn  Slip         iM  ïv       rinoti   «*{Dia)     DwuU 

Tue  d-Eu  «"  st"  >       nUi  ta  «0*  s^'iir        ■ 

Vtn«t<tï  Lniionoc  •  ■  >  ■■•IS>Ii>*T°  ■ 

Gajl»  •  ■  «3-90  ■  loti*       tfi  T>  • 

Goyinc  tis-      u°  à  s>*  n-<'i>5<40'        >       fil-         •     i.eaTti.«t« 

Molomiiiie  0>!«'àfBD'l-iW  IH'OïI'IO'  •  >  •  • 

*  100^' 
Sog  Tnp 

Altgaon  VifaO'    IVklf         .  ■  .  I.«i0>l.at« 

vid4ieDe  b'it'        Tt'  •  m°u>.        •  i,u»ài,6(a 

on  chimique.  Voir  page  130. 

de  t'oligoclase-andésine  de  la  vallée  d'Alagnon  par  M.  Foutjué 

;3;. 

SiO' 62,4 

AI'O' 22,8 

CaO 7.0 

Ka"0 8,* 

K»0 0,5 

101,1 
:   comme  documents  les  analyses  suivantes  faites  par  divers 

des  oligoclases  de  gisements  français,  que  je  ne  puis  clas- 
nent  en  l'absence  de  propriétés  optiques  :  ces  analyses 
ont  dû   être   faites  sur  des   matériaux   impurs,  autant,  du 

l'on  peut  en  juger  par  l'examen  des  feldspatbs  de  roches 
provenant  des  mêmes  régions. 

:  a)  de  l'oligoclasede  l'Ariëge,  par  Laurent  {in  Dx.  op.  cit., 

iligoclase  bleu  verdàtre  de  la  protogine  des  Alpes,  par 
S.  G.  VI.  234.  1849); 

oligoclase  de  la  kersantite  de  Vissembach,  par  Delesse 
.  705.  1850)  : 

")  !>)  c) 

SiO" 62.6  63,25  63,88 

kVO' ....     24.6  23,92  22,27 

Fo'O' 0.1  B  0,51 

Na'0 8.9  6,88  6.66 

K"0 B  2,31  1,21 

CaO 3,0  3,23  3,45 

MgO...,.       0,2  0.32  » 

Perle                    s  »  0.70 

99,4        99,91       98,68 
noie  de  la  page  176. 


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OLIGOCLASES  171 

Altérations.  Les  altérations  sont  les  mêmes  que  celles  de  l'albite;  la 
kaolin isation  y  est  moins  fréquente. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'oligoclase'albile  et  Voligoclase  paraissent  être  moins  répandues  que 
l'oligoclase-andésine,  au  moins  dans  les  gisements  passés  en  revue 
ici.  Ces  feldspaths  se  rencontrent  : 

1"  Dans  les  roches  érnptives; 

2'  Dans  les  schistes  cristallins. 

i'  Dans  les  roches  e'ruptives. 
a)  Dans  les  roches  granitiques. 

D'après  des  observations  que  M.  Fouqué  a  bien  voulu  me  commu- 
niquer, l'oligoclase-albite  et  l'oligoclase  sont  beaucoup  moine  abon- 
dantes dans  les  granités  qu'on  ne  le  suppose  généralement;  les  feld- 
spaths tricliniques  dominants  de  ces  roches  sont  surtout  l'oligoclase- 
andésine  et  l'andésine-oligoclase. 

L'oligoclase-albite  a  été  trouvée  notamment  dans  le  granité  d'Esquiers 
près  Perz  et  de  Saint-Exupéry  (Corrèze),  dans  celui  du  Creach-Saint- 
André  en  Saint-Pol  {Finistère);  l'oligoclase,  dans  celui  de  Flamanville 
[Manche),  de  Huelgoat  dans  le  Finistère  (associée  à  l'albite). 

Ces  oligoclases  manquent  souvent  dans  le  granité  à  amphibole,  qui 
renferme  des  feldspaths  plus  basiques. 

Dans  les  granités,  les  plagioclascs  sont  rarement  homogènes  et  les 
cas  de  feldspaths  zones  sont  presque  la  règle,  l'urthose  ou  le  microcline 
leur  sont  postérieurs. 

Par  contre,  dans  les  granulites  et  les  pegmatites,  l'oligoclase  est  très 
fréquente,  tantôt  seule  (Fleurie  (/{Aô/ie}  etc.),  tantôt  associée  à  l'oligoclase- 
albite,  à  l'oligoclase-andésine  (Saînt-Prix-sous-Bcuvray  {Saone-et- Loire), 
etc.,  Pont-du-Vernet  [Cantal],  etc.)  ou  à  l'albite. 

C'est  dans  les  pegmatites  que  peuvent  être  recueillis  des  échantillons 
bien  individualisés  de  ces  feldspaths.  Je  signalerai  spécialement  à  cet 
égard  les  gisements  suivants,  dont  j'ai  pu  étudier  des  échantillons. 
C'est  à  cette  catégorie  qu'appartiennent  notamment  les  feldspaths  des 
pegmatites  è  pyroxëne  et  sphène  endomorphisés  h  leur  contact  avec  les 
schistes  cristallins  basiques. 

Breta^e.  —  Loire-Inférieure.  Les  feldspaths  des  pegmatites  tra- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

gaeiss  à  dipyre  de  la  carrière  de  l'Etang  près  Satot-Nazaire 
par  de  t'oligocUse  ;  ceux  qui  se  trouvent  dans  les  mêmes 
dans  les  gneiss  à  dipyre  de  la  carrière  de  Roiloup  près 
n  et  dans  les  éclogites  de  la  Rouxière  près  Saint-Colom- 
Dnstitués  par  de  l'oligoclase-albite, 

eS'  — L'otigoclase-albite  paraît  être  le  feldspath  triclinique 
es  pegmatites  à  microcline  bleuâtre  si  abondantes  dans  le 
lie  du  Midi  de  Bigorre  (lac  Bleu,  notamment),  dans  l'Ariège 
ement  au  sud  d'Ax].  Le  feldspath  étudié  par  M .  des  Cloizeaux 
!))  et  indiqué  comme  recueilli  dans  la  vallée  de  Lesponne, 
ine  pegmatite  probablement  éboulée  de  ta  région  du  lac  Bleu. 
1  Ceatral-  —  Haute-Loire.  L'oUgoclase-andésine  accompa- 
ine  dans  les  granulites  à  cordiérite  des  tufs  volcaniques  du 

W.  Fouqué  a  trouvé  de  l'oligoclasc  en  masses  blanches  dans 
le  pegmatite  traversant  des  gneiss  amphiboliquesde  Molom- 
Idspath  y  est  associé  à  de  l'anorthuse  et  de  l'andésine. 
ase-andésine  se  trouve  dans  les  mêmes  conditions  en  masses 
minaires  sur  les  bords  de  l'Alagnon  (vallée  de  Bleste,  à  2  kilo- 
mont  de  ce  village,  sur  la  route  conduisant  à  Molëve]  :  elle 
:  à  la  hornblende. 

^es  pegtnatites  h  pyroxène  de  Duerne  renferment  de  l'oligo- 
et  de  l'oligoclase  laminaires. 

•Loire.  Les  oligoclases,  et  particulièrement  l'oligoclase-andé- 
ipagnent  l'andésine  en  masses  blanchesou  d'un  blanc  rosé 
ons  de  pegmatites  traversant  les  gneiss  basiques  de  l'Autu- 
iment  à  Marmagne. 

.  —  \_Alsace].  Il  en  est  de  même  des  feldspath»  des  pegma- 
ixène  et  sphène  traversant  tes  cipolins  delà  carrière  Saint- 
Sain  te-Marie-aux-Mines. 

).  M.  des  Cloizeaux  a  étudié  une  oHgoclase  accompagnant 
ae  dans  une  pegmatite  de  la  Guyane. 

b)  Dans  les  roches  grenues  non  qtiartzifères. 

>clases  de  ce  groupe  existent  dans  certaines  diorites,  dia- 
santites  ;    je   n'ai   pas   de  documents   suHlsamment    précis 


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OLIGOCLASES  173 

pour  cher  des  gisements.  Dans  tous  les  cas,  ces  feldspaths  n'y  forment 

que  de  petites  masses  grenues  ou  aplaties  suivant  g^  (010)  dans  les  ker- 

santites  et  les  dinbases  ;  l'oligoclase-andésine  y  est  la  plus  abondante. 

c)  Dans  des  filons  traversant  la  therzoHte. 

Pyrénées.  —  Haute-Garonne.  Au  Tue  d'Rss  en  Coulédoux,  j'ai 
observé  au  milieu  de  la  Iherzolite  des  61ons  de  quelques  mètres  con- 
stitués par  de  l'oligoclase-albite  blanche  ou  noirâtre  en  masses  lami- 
naires atteignant  20""  de  plus  grande  dimension.  Ce  feldspath,  fine- 
ment maclé  suivant  la  loi  de  l'albite,  est  associé  à  de  la  hornblende  et 
se  transforme  localement  en  dipyre;  ses  fissures  sont  parfois  tapissées 
de  larges  sphérolîtes  de  trémolite. 

Les  lames  de  clivage  sont  fréquemment  courbes  et  l'examen  micro- 
scopique montre  des  phénomènes  de  déformation  mécanique  (structure 
en  ciment)  des  plus  remarquables. 

Ariège.  J'ai  retrouve  ce  feldspath  dans  les  mêmes  conditions  en  filons 
dans  la  Iherzolite  serpentinisée  de  Serreing  en  Sentenac. 

Ce  genre  de  gisement  est  k  comparer  k  celui  qui  a  été  signalé, 
page  147,  dans  la  serpentine  du  cap  Corse. 

d)  Dans  les  roches  microlitiques. 

Dans  les  roches  volcaniques,  rollgoclase-albite  etToligoclase  ne  se 
rencontrent  que  dans  les  types  acides  (trachytes  et  trachyandésitea}, 
soit  en  microlites,  soit  en  grands  cristaux.  Il  résulte  du  travail  récent 
de  M.  Fouqué  que  ces  feldspaths  y  sont  rares  (voir  page  80).  En 
tous  cas,  ils  ne  se  rencontrent,  dans  aucun  gisement  français,  en 
cristaux  macroscopiques  dignes  d'être  cités.  L'oligoclase-andésine  et 
l'andésine-oligoclase  constituent  les  microlites  de  la  plupart  des  andé- 
sites à  hornblende  et  biotite  du  Cantal.  Ces  feldspaths  existent  aussi 
en  microlites  dans  certains  trachytes  (orthophyresj  et  andésites  (por- 
phyrites}  anciens. 

2"  Dans  les  schistes  cristallins. 

L'oligoclase-albite,  l'oligoclase  et  l'oligoclase-andésine  se  trouvent 
dans  les  gneiss  acides  et  dans  les  roches  granitiques  de  composition 
analogue  ;  ces  feldspaths  y  sont  abondants  ;  ils  se  rencontrent  dans  les 
gneiss  amphiboliques  et  pyroxéniques  (quartzifères),  mais  je  n'ai  étudié 
spécialement  que  les  échantillons  des  gisements  suivants. 

Bretagne.  —  Loire-Inférieure.  A  la  carrière   de    la  Ménageraie, 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

~  Saint-Viaud,  se  trouvent  des  gneiss  amphiboliques,  doot  le 
)ath  est  constitué  par  des  cristaux  un  peu  aplatis  suivant  ^ 
souvent  des  formes  distinctes,  p  (001),  m  (lîO),  (  (110),  g*  (010). 
>nt  en  grande  partie  constitués  par  de  l'oligoclase  souvent  for- 
it  translucide.  Ils  sont  très  fendillés,  ce  qui  leur  donne  leur 
ur  blanc  nacré;  les  cristaux  atteignent  un  centimètre  de  plus 
le  dimension.  Ils  sont  associés  à  de  la  Hornblende  et  parfois  à 
:istaux  a*  (111)  de  magnétite  à  clivages  octaédriqucs  faciles. 
Baret  m'a  communiqué  des  masses  laminaires  blanches  d'oligo- 
andésine  provenant  des  gneiss  amphiboliques  d'Oudon  et  de  la 
re  de  l'Andouillet  près  Frossay-  Les  oligoclases  se  rencontrent, 
le  élément  microscopique  grenu  dans  les  gneiss  à  pyroxène 
sifères  des  environs  de  Saint-Nazaire  et  de  Saint-Brévin. 
rânées.  —  Hautes-Pyrénées.  A  la  montée  du  lac  Bleu  (massif 
z  du  Midi  de  Bigorre),  j'ai  recueilli,  dans  les  fentes  de  gneiss  à 
ène,  quelques  cristaux  d'oligoclase-atbîte  ayant  8  millimètres.  Ils 
Qtent  la  forme  de  la  périctine  (6g.  1(3,  page  28),  sont  simples  ou 
s  suivant  la  loi  de  la  péricline  :  ils  offrent  les  formes  p  (001) 
'03),  m(lïO),  t{\iO)/g*[0\%  A*'*  (îïl),  f"^  (lîl).  La  macle  de 
e  est  microscopique. 

ANDÉSITE 

iVNDÉSINB-OLIGOCLASB    ET    AKDÉSINB 

Ab,  An,  à  Ab^  ka^ 
m  =  33,3  à  42,9 
riclinique  :  mt=^  120"40'       {andésine,  v.  Rath.) 
:  :A  =  1000  :  1000,257  :  46G,2%.  D=844,08.  (i^53G.464. 
angle  plan  de />    =^  115"  ?■ 
angle  plan  de  m  ^=  106*48' 
angle  plan  de    (  =  100°55' 

a:b:c  =  0,63556  :  1  :  0,55206 
yz  =  93'^3'  2.C  =  ii6"29'  .xt/  =  89"59- 

X  =  93046'  Y  =  H6»32'  Z  =  91''40-_ 

mes  observées.  p{00i),  m  1T0)^(  (110)./(010),  V  (130),  ^  (130), 
01),  e"^  (05l),  i*'*  (021),  è*/*  (111),  c"^  (111). 


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mt 

I20<.i0' 

'm  g' 

118"-25' 

'g' 

120"56' 

.AVg.oche 

88''20- 

'ph'  ant. 

He'sa- 

«.a"" 

98"16' 

ANDÉSINES  175 

Macles.  Macles  de  l'albîte,  de  la  pérîcline,  de  Baveno,  de  Carisbad 
et  de  l'Esterel.  Les  macles  de  la  péricline  ne  s'observent  qu'a  l'état 
microscopique. 

Les  cristaux  décrits  plus  loin  ne  permettent  que  des  mesures  au 
goniomètre  d'application. 

Angl»  ulcnl«>.  Augl»  cilcaUi,  Anglas  ulail4>. 

■pe'"  nm-  [  pi  114°33' 

■^y'gauche  se"»'  L'P''"'  laS^lG' 

pi"'  133°29'  g^c'l'  tie°26' 

_e'i'  i'"  gû»;^  't">yt  ll'."40' 

pV"  ni"  6' 

"»  fldj.  125"  V 

Faciès  des  crUiaux.  Les  cristaux  d'andéaine  ne  se  trouvent  isolés 
que  dans  les  gisements  de  l'Esterel;  ils  ont  souvent  l'apparence  de 
cristaux  d'ortbose,  par  suite  de  l'absence  fréquente  de  la  macle  macro- 
scopique suivant  la  loi  de  l'albite.  Les  cristaux  simples  se  rapportent 
au  type  I  [allongement  suivant  l'axe  vertical  (page  257}]  ou  au  type  II 
[allongement  suivant  l'arélc/»^  (001)  (010),  avec  parfois  aplatissement 
suivant  p  (001]].  Les  macles  de  Carisbad  et  de  l'Esterel  sont  fréquentes. 
Ces  cristaux,  extraits  d'une  microgranultte  à  pyroxène,  ont  toujours 
des  faces  ternes  par  altération  superficielle. 

Clivages.  Clivage  ^  (001)  parfait,  ^  (010)  moins  facile,  parfois  clivage 
'  (110). 

Dureté.  5  à  6. 

Densité.  2,671  li  (oligoclase-andésiae),  à  2,684  (andésine). 

Coloration  et  éclat.  Incolore,  blanc  souvent  laiteux,  jaune,  plus  rare- 
ment rose  ou  verdâtre.  Éclat  vitreux,  nacré  sur  le  clivage  facile.  Pous- 
sière blanche.  Transparente  ou  translucide. 

Propriétés  optiques.  Voir  page  135.  Dispersion  autour  de  n,  p  >  o, 
avec  dispersions  horizontale  notable  et  inclinée  faible  (Dx.). 

Nous  avons  mesuré,  M.  Michçl-Lévy  et  moi,  les  indices  suivants  sur 
l'aodésine  de  Rocbe-Sause  (N.) 

Ugo  ].556 

Ila  =  ],553 

np=  1,549 
Les  données  suivantes  sont  dues  à  M.  Pouqué  {op.  cit.);  celles  qui 
ont  été  fournies  par  M.  des  Cloizeaux  [B.  S.  M.  Vil.  313)  sont  suivies 
de  la  mention  Dx. 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 


«PO       Z"  ="«■ 

■  f    ■  •  ;'     ■  "  î  -  ;  "  î  î     -s  s  s 


.  SÈA      î' 


i  î         ^  '5  -s  ■■ 

k  4         1 1  i  •* 


■f  s  3  I 


Di3iiizedb,G00gle 


M.  des  Cloizeaux  a  trouvé,  sur  un  feldspath  des  sables  d'Espaly 
{Haute-Loire),  des  nombres  aberrants  qui  ont  peut-être  été  pris  sur 
des  fragments  de  feldspaths  différents. 

p  S  2  V  HliKIion  (Dr  f>  iiliDcUa»  ihf  ft 

111O30'  â  114O30'  68o58'  (?)  —  t"  a  2o30-       —  2»  à  3<>30' 

Composition  chimique.  Voir  page  130  pour  la  composition  théorique. 
Analyses  de  l'andésine  :  a)  des  tufs  basaltiques  de  Rochesauve,  par 
M.  Daniour  {B.  S.  M.  VI.  287.  1883); 

b)  des  tufs  basaltiques  de  Chenavari,  par  M.  Fouqué  (op.  cit.)  ; 

c)  de  la  microgranulite  à  amphibole  (porphyre  bleu)  de  Saint-Raphaël, 
par  Ch.  Sainte-Claire-Deville(vl.  P.  C.  XL.  285.  1854); 

rf)id.  par  M.  Rammclsberg(^a72f/£.  d.  minerai.  Chcmie,  1860,  p.  608)  ; 
e)  id.  par  vom  Rath  [P.  A.  C.  XLIV.  245.  1871); 
/)  des  gneiss  de  Francheville,  par  M.  Damour  [B.  S.  A/.  VII.  323. 1884)  ; 
^)dela  pegniatite  de  Marmagne,  par  M.  Damour  (in  Dx.,  op.  cit.). 
h]  du  porphyre  brun  du  Rimbachthal  (Alsace),  par  M.  Osann  [Abh. 
geol.  Specialkarte  EUass-LotkrAW.  Heft.  2.  1887). 


a) 

6) 

c} 

d] 

e) 

f) 

g) 

h) 

SiO' 

.       58.71 

58,65 

59,07 

58.32 

58.03 

57,23 

55.69 

54,09 

Al'O*  .... 

25,49 

26,50 

26,67 

26.52 

26.64 

27.60 

27,23 

28,98 

CaO 

9,05 

9.41 

7,96 

8,18 

8,07 

6,52 

8,76 

9,13 

N.'  0  . . . . 

5.45 

6.09 

4,95 

5.27 

6,16 

7,89 

7,34 

5,19 

K»0 

0,78 

0,37 

traces 

2.36 

0.97 

0,38 

. 

1,19 

MgO 

• 

> 

0,58 

0,11 

» 

■ 

• 

0,94 

Perle  au  feu            » 

• 

0.77 

0,60 

" 

0,90 

1.06 

■ 

99.48     101,02    100,00    101,36      99,87     100,52     100.08     99,52 
DcDsilë  2.68  3,662à2.685  2,678      2,68  .  3,68        2,67       2,697 

Les  analyses  suivantes  ont  dit  être  faites  sur  des  feldspaths  impurs. 
Analyses  :  <j)  du  plagioclase  des  diabases  du   Bourg-d'Oisans,   par 
Lory  (in  Dx.,  op.  cit.)  ; 

b)  de  l'andésine  blanche  du  granité  amphîboUque  de  Servance,  par 
Delesse(^.  M.  XIII.  673.  1848); 

c)  de  l'andésine  rouge  du  granité  amphibolique  de  Corarvilliers,  par 
Delesse  [A.  M.  XIII.  673.  1848); 

d)  de  l'andésine  de  la  diorite  de  Faymont  (val  d'Ajol),  par  Delesse 
^A.  JU.  XVI.  357.  1849); 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


a) 

*} 

c) 

rf) 

SiO' 

59,9 

58,92 

58,91 

59,38 

Al'O' .... 

25,1 

25,05 

24,59 

25,57 

CaO 

> 

5,64 

4,01 

6,50 

Nn'O 

7.4 

7,20 

7.59 

7,30 

K'O 

1,2 

2,06 

2,54 

Fe=0^ .... 

3,7 

, 

0,99 

MgO 

0,7 

0,41 

0,47 

H'O 

1|' 

1,27 

0,98 

1,25 

99,7 

99,55 

100,00 

100,00 

Densité 

> 

2.683 

2,651 

■is  pyrognostiques .  Fusible,  but  les  bords  seuleoient,  en  écailles 
.  Très  diUicilement  attaquée  par  les  acides. 
'ations.  Comme  oligoclase. 
■nostic.  (Voir  page  135.) 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

désine  se  rencontre  dans  un  grand  nombre  de  gisements. 

>aiis  les  roches  granitiques; 

ans  les  roches  porphynques  ; 

'ans  les  roches  volcaniques  non  quartzilèrcs  et  dans  leurs  tufs; 

ans  les  schistes  cristallins. 

i°  Dans  les  roches  granitiques. 
a)  Dans  le  granité. 
andésines  sont  abondnntes  dans  les  granités;  elles  constitueut 
Ifioclases basiques  lesplus  fréquents  des granitesnormaux;  dans  les 
s  amphiboliques,  elles  sont  souvent,  au  contraire,  associées  h  des 
ths  plus  basiques.  Les  analyses  de  Delcsse  données  plus  haut 
portent  à  des  feldspaths  des  granités  amphiboliques  vosgiens. 

h)  Dans  (es  granuliles  et  jieginatites. 
indésines  se  rencontrent  dans  un  grand  nombre  de  grnnutitesetde 
;ite8  et,  d'une  façon  toute  particulière,  dans  celles  de  ces  roches 
trouvent  en  filons  ou  en  lits  dans  les  schistes  cristallins  basiques 
bolites,  gneiss  amphiboliques  et  pyruxéniques).  Elles  y  résultent 
ransformation  endoniorphique  de  la  ruche  éruptive  ;  le  fait  peut 
vilement  mis  en  évidence  par  l'étude  comparative  des  filons  de 
;ites  qui  dans  une  même  localité  traversent  les  gneiss  acides  et 
X  qui  coupent  les   roches  basiques  intercalées   au   milieu   des 


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premiers.  La  plupart  des  andésines  étudiées  par  M.  des  Cloizeaux 
et  par  M.  Fouqué  proviennent  des  pegmatites  dans  lesquelles  elles 
forment  des  masses  laminaires  de  grande  dimension.  Je  ne  citerai  ici 
que  les  gisements  dont  les  échantillons. ont  été  examinés  optiquement, 
en  appelant  l'attention  des  minéralogistes  sur  l'intérêt  qu'il  y  aurait  à 
multiplier  l'examen  des  feldspaths  se  rencontrant  dans  les  conditions 
qui  viennent  d'être  spécifiées. 

Plateau  Central.  —  Haute-Loire.  L'andésine  abonde  dans  les 
granulitcs  avec  ou  sans  cordiérite  que  l'on  trouve  en  blocs  plus  ou 
moins  fondus  dans  les  tufs  des  environs  du  Puy  (Denise,  rochers  Cor- 
neille et  Saint-Michel,  Cheyrac,  etc.).  Les  grains  d'andésine  des  sables 
d'Espaly  ont  cette  même  origine  (Dx.  :  B.  S.  M.  VII.  309.  1884). 
M.  Jannettaz  a  analysé  {B.  S.  M.  V.  324.  1882)  un  feldspath  de  cette 
région  qui  semble  être  une  enclave  feldspathique  en  partie  fondue. 

Cantal.  L'andésine  se  trouve  à  Molompize,  dans  des  filons  de  pegma- 
tite,  coupant  le  gneiss  amphibolique  :  elle  forme  des  masses  d'un  blanc 
laiteux,  avec  anortbose,  microcline,  oligoclase,  quartz  et  biotite. 

Saône-el-Loire.   C'est  encore  un  gisement  analogue  qui  a  fourni  à 

MM.  Damour,  des  Cloizeaux  et  Fouqué  les  masses  blanches  d'andésine 

de  Marmagne,  dont  l'analyse  et  les  propriétés  optiques  ont  été  données 

plus  haut;  elles  sont  accompagnées  d'oligoclase-andésine  rosée. 

c)  Dans  les  roches  értiptivea  basiques. 

Les  andésines  sont  les  feldspaths  constitutifs  fréquents  des  kersan- 
tites,  des  diorites;  elles  sont  plus  rares  dans  les  gabbros  et  norites. 
Elles  s'y  présentent  en  masses  lamellaires  sans  formes  géométriques. 
Dans  les  diabases  (ophites  des  Pyrénées),  elles  sont  souvent  aplaties 
suivant  ^(100). 

d)  Dans  les  roches  porphyrir/ues. 

Les  andésines  se  trouvent  en  grands  cristaux  dans  beaucoup  de  roches 
quartzil^res  îi  deux  temps  de  consolidation  [microgranulitcs,  rhyolites, 
(porphyres),  etc.].  Il  s'y  présentent  parfois  avec  des  formes  très  nettes  ; 
ils  atteignent  même  plusieurs  centimètres  de  longueur,  mais  ils  sont 
toujours  de  taille  plus  petite  que  les  cristaux  d'orlhose  quand  ces  der- 
niers existent  en  même  temps.  Ce  sont  ces  gisements  qui  présentent  les 
seuls  cristaux  nets  d'andésine  dont  j'ai  a  m'occuper  ici. 

Vosges.  —  [Alsace].  J'ai  donné  plus  haut  l'analyse  faite  par 
M.  Osaon  sur  l'andésiae  du  porphyre  brun   du  Himbachthal.   Leur 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
sur/j  (001)  est  de  —  5'  à  6°,  sur  g"  (010)  de  — 19»  à20». 
Esterel'  —  Var.  La  mîcrogranu- 
lite  il  amphibole  (porphyre  bleu),  située 
entre  Saint-RaphaCl  et  Agay  (voir 
Michel-Lévy,  B.  C.  F.  1896),  ren- 
Terme  en  grande  quantité  de  l'andé- 
sine  ;  l'une  des  variétés  de  cette  roche, 
provenant  de  Boulouris  (Boulerie) 
(derrière  le  pensionnat)  et  des  Petits- 
Caoux,  en  contient  de  grands  cristaux 
dépassant  parfois  2°";  ils  ont  en 
moyenne  l'^"5.  Quand  la  roche  est 
altérée,  il  est  possible  de  les  extraire. 
I.  Souvent  analysés  (page  177)  et  étu- 

BDaiour».  diég  optiquement,  ils  ont  été  notam- 

ce  dernier  point  de  vue  par  M.  des  Cloizeaux  [op. 
.  M.  Vlir.  313.  1885)  et  par  M.  Foiiqué  {op.  cit.).  J'en 
I  nombre  de  cristaux  isolés,  que  je  dois  à  l'amitié  de 

X  simples  ou  maclés  suivant  la  loi  del'albite.  Ces  cri- 
(uivant^-^  (010),  allongés  suivant  l'arête /Jé-^IOOIJCOIO), 
suivant  l'axe  vertical  ou  suivant  l'arête  p  g*. 
Le  plus  souvent  les  seules  faces  existantes 
sont  p  (001),  g*  (010),  a*  «  (201),  m  (lïO)  et  t  (110)  ; 
les  cristaux  offrent  te  type  de  la  lig.  1.  D'autres 
cristaux  correspondent  au  type  II  (6g.  2  de  la 
page  25)  avec  quelquefois  aplatissement  suivant 
/>  (001).  Dans  les  cristaux  du  type  de  la  fig.  1,  les 
formes  c*^^(lîl),  i"' (îîl)  peuvent  prendre  autant 
de  développement  que  m  ait,  et  être  accompagnées 
de  g^  (130),  et  ^g  (130).  Beaucoup  de  ces  cristaux 
ont  l'apparence  simple  :  les  maclcs  de  l'albite 
n'y  pouvant  être  décelées  qu'au  microscope. 

Type  II.  Maclc  de  Carisbad.  Oes  macles  pré- 
sentent les  deux  aspects  de  celles  de  l'orthose; 
mêmes  que  dans  le  type  l,  c"*  et  i"'  sont  absentes 
s  à   de  petites  facettes,  les  faces  e*'*  (021)  el  i*'* 


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ANDESINES  181 

|p21)  BODt  rares  et  peu  développées.  Ces  macles  sodI  toujours  allongées 

suivant  l'axe  vertical. 

La  face  d'aasociatioD  de  ta  macle  de  Carisbad  n'est  pas  toujours  g* 

(010),  mais  parfois  une  face  de  la  zone  verticale  perpendiculaire  à^  (010). 

C'est  là  un  cas  analogue  à  celui  que  j'ai  cité  page  153,  dans  l'albite.  Va 

greiq>emeat  de  ce  genre  peut  se  produire  entre  un  cristal  simple  et  une 

macle  de  Carisbad  ordinaire  (fig.  3.) 

Type  III.  Macle  de  l'Esterel  (fig.  6).  Ces 
macles  ont  été  décrites  par  M.  des  Cloizeaux 

'  {op.  cit.,  I.  310).  Elles  sont,  en  général,  for- 

mées par  des  cri- 
8tauxm(ll0),r(110), 
P  (001),  ^(010)  i'« 
(îïl),  etc.,  macles 
suivant  la  loi  de  l'al- 
bite et  généralement 
aplatis  suivant  p  ou 
g'.  Deux  de  ces  cri- 
staux se  groupent 
entre  eux  par  rota- 
face  d'association.  Ce 


cale  HrpvDdictilaiir 


de  l'EMtrcE  (Ggvn  thioric 

tionde  180° autour  de  l'arête /ï^  avec/» (001)  pi 

groupement  devrait  produire  un  vide  entre  les  faces/)  de  deux  des  indi 

vidus  composants  (fig.  4),  mais  l'un  des  individus  se  développe  d'une  façon 

exagérée,  de  façon  à  le  combler  (fig.  6).  L'assemblage  oflFre  alors  quatre 

faces    m  (lIO)  d'un  côté,  et  quatre  faces  t  (110) 

de    l'autre,    un     angle    rentrant    entre    deux   de 

ses    faces  g^,    un   angle   saillant  entre    les   deux 

autres,  enfin  les  deux  ren- 
trants entre  ses  faces  p  (001) 

supérieures  et  inférieures. 

Le  plus  souvent,  tandis  que 

l'une  des  extrémités  de  la 

macle  est  terminée  par  les 

faces  m,  l'autre  est  formée 

par  un  pointement  à  quatre 

faces    A''*  (ITl),  avec    ou 
(».^  4.  vBM«d).  sans  a*  "  (201)  :  les  formes     ^i  .''d"^"'"""'  "'  '' 

«ont  comparables  aux  figures  14  et  16  de  la  macle  de  Four  la  Brouque 
de  l'orthose. 


dieultJ»' 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

.  Macle  de  Baveno.  J'ai  observé  ud  seul  groupement  craci- 
aot  cette  loi,  rappelant  l'aspect  des  macles  de  rtiarmotome. 
iments  complexes.  —  Les  combinaisons  de  ces  diverses 
it  assez  nombreuses.  J'ai  observé  notamment  les  suivantes, 
it  être  comparées  à  celles  de  l'orthose  de  Four  la  Brouque. 
I  de  Carlsbad  et  cristal  simple.  La  macle  de  CarUbad,  alloa- 
t  l'axe  vertical,  reposesurun  cristal  simple  de  même  épaisseur, 
vant  l'arête  pg*.  (Comparer  à  la  figure  27  de  la  page  90.) 

de  Carlsbad  et  macle  de  l'Esterel.  Les  relations  mutuelles 
X  macles  sont  les  mêmes  que  dans  la  figure  24  de  la  page  89, 
stal  simple  serait  remplacé  par  la  macle  de  l'Esterel 
:  de  l'Esterel  et  cristal  simple,  a)  Un  cristal  simple  repose 
;le  de  l'Esterel  comme  celui  de  la  figure  10  de  la  page  79 

une  macle  de  Baveno.  —  h)  La  macle  de  l'Esterel  englobe 
plus  petit,  maclé  avec  elle  suivant  la  loi  de  Carlsbad. 

e)  Dans  les  roches  volcaniques. 
a)  Comme  élément   constitutif. 

spaths  sont  ceux  qui,  dans  les  roches  volcaniques  françaises, 
la  plus  large  distribution  (voir  page  59).  Dans  celles  du  Plateau 
indésine  ne  se  trouve  que  comme  élément  accessoire  des 
irmaux,  elle  se  rencontre  en  phénocristaux  clairsemés  dans  les 
^s,  les  basaltes  andésitiques  et  les  andésites  augitiques.  Les 
sont  en  partie  constituées  par  de  l'andésine-oligoclase,  les 
itaux  macroscopiques  par  de  l'andésine. 
ipos,  la  roche  doléritîque  de  Beaulien  {Boucbes-du-Rhône) 

mention  spéciale  :  elle  constitue  une  grande  masse  au  milieu 
te  compact.  Elle  est,  en  partie,  formée  par  des  feldspaths 
ant  ^  (010),  se  présentant  parfois  avec  de  petites  facettes  dîs- 
is  les  nombreuses  cavités  de  la  roche,  où  ils  accompagnent 
:s  d'ilménite,  de  l'augite.  M.  Fouqué  a  fait  voir  [B.  S.  M. 
,1894)  que  ces  feldspaths  sont  constitués  par  de  l'andésine 

un  peu  de  labrador;  ils  sont  très  zones  et  entourés  par  de 
I  (fig..21,  page  33).  Tous  ces  feldspaths  sont  macles  suivant 

l'albtte,  de  Carlsbad,  de  la  péricline  et  parfois  de  Baveno. 


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ANDÉSINES  183 

La  structure  de  cette  roche  k  ud  seul  temps  de  consolidation  rappelle 
celle  de  certaines  diabases  aaciennes. 

Les  aodésines  sont  les  plagîoclases  macroscopiques  dominant  des  andé- 
sites à  hornblende  et  à  biotite  du  Cantal,  bien  qu'elles  soient  associées 
parfois  aux  types  plus  acides  ou  plus  basiques;  elles  y  forment  des 
cristaux  atteignant  l'"  :  je  n'ai  pu  en  extraire  aucun  cristal  distinct. 

Je  renvoie  page  60  pour  l'indication  de  quelques  gisements. 

Ces  feldspaths  se  rencontrent  avec  les  mêmes  particularités  dans  les 
roches  raicrolitiques  antétertîaires  :  ils  y  présentent  les  mêmes  altéra- 
tions que  dans  les  granités. 

P]  Dans   les   tufs  volcaniques. 

Plateau  Central.  —  Les  tufs  basaltiques  du  Plateau  Central  con- 
tiennent dans  quelques  localités,  et  particulièrement  dans  le  massif  des 
Cuirons  [Ardècke)et  dans  la  Haute-Loire,  des  fragments  de  feldspaths 
hyalins  à  angles  arrondis,  très  variés  au  point  de  vue  de  leur  composi- 
tion (orthose,  anorthose,  andésine,  labrador,  bytownite,  etc.). 

On  peut  se  demander  quelle  est  leur  origine.  Sont-ils  en  relation 
avec  le  magma  volcanique  qui  les  a  amenés  au  jour  et  sont-ce  des 
enclaves  homœogènes,  ou  bien,  au  contraire,  ne  sont-ils  que  des  frag- 
ments arrachés  de  la  cheminée  volcanique  (enclaves  énallogènes)?  La 
première  hypothèse  est  probable  pour  les  deux  gisements  suivants  : 

Ardèche.  M.  Damour  a  analysé  des  fragments  transparents  d'andé- 
sine  provenant  des  basaltes  de  Rochesauve  [B.  S.  M.  VI.  287.  1883). 
Ce  feldspath  a  été  étudié  par  M.  des  Cloizeaux  et  par  M.  Fouqué;  il 
est  accompagné  de  labrador,  de  magnétite,  de  sphëne  jaune,  d'augite, 
etc.  Il  se  trouve  aussi  en  enclaves  dans  le  basalte  de  la  même  localité. 
M.  Gaubert  a  trouvé,  dans  les  mêmes  conditions,  au  volcan  de  Chena- 
vari,  des  fragments  arrondis  d'andésine,  de  labrador,  de  sanidine  et 
d'anorthose.  Dans  ces  deux  gisements  se  trouvent  des  enclaves  grenues 
de  norite  à  grains  fins.  (Voir  a  hypersthène.) 

2"  Dans  les  schistes  cristallins. 
Les  andésines  sont  associées  à  d'autres  plagioclases  dans  les  schistes 
crîstallina,  et  leur  présence  dans  ces  roches  peut  donner  lieu  aux  mêmes 
observations  que  dans  le  granité.  C'est  surtout  dans  les  gneiss  amphi- 
boliques  qu'elles  sont  abondantes.  Elles  y  forment  des  masses  laminaires 
sans  formes  géométriques.  Je  citerai  comme  exemple  la  localité  sui- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

désiii6  se  rencontre  en  masses  blanches  très  carnctériséos. 
[!6ntral.  —  Rhâne.  MM.  Damour,  des  Cloizeaux  et  Fou- 
lié  l'andésine  du  Pigeonnier  de  Francheville,  provenant 
iphibolique  décrit  par  Fourmet  sous  le  nom  d'oligoklasite 
cil.,  289).  Ce  plagioclase  y  forme  des  masses  laminaires 

LABRADOliS 

LABDADOn    KT    LABRADOH-BYTOWMTR. 

Ab'  An^  à  Ab,  An^ 
m^=DO  à  66,6 
nique,  ml  =  121";t7'    (labrador-bytownite.) 
10  :  986,392  :  454,783.  D  =  8i4,6'i9.  d  =  522,725. 
angle  plan  dep  =  116°29'30'  ; 
angle  plan  de  m  =  I05'';i3'l2"  ; 
angle  plan  de  (   =  100''46'25". 

û:è:c:=0,6l859i  i  :  0,53845 
y:=  92-38-     Z.X  =  1 1 5-32'  .xi/  =  90«53 
X  =  93"20'      Y  =  1 15'34-    Z  =  92-  4- 

st^rwées.    p    (001),   m  (lïO),   t  (IlO),  g'  (010),     a*''  (20l), 
(iïl). 
lacles   de   l'albite    et   de  Carisbad   apparentes  ;  ces  deux 
constantes  dans  les  cristaux   que  j'ai  eu  l'occasion  d'étu- 
de la  périclîne,  de  Baveno,  microscopiques. 


121''3-'  L     p}  Tenir.            173o20'  p'i'g^ 

117»30'  r     /.niant.              110«50'  \  c'"  g' 

120i'53'  L     pc'-"  nAy            125''2fl'  p^^,^ 

125"  0'  C     pi  .-•ni.                lia-Si'  ,^^     , 

98-5B'  f  "■'"*'  «""'^''^    90"20-  ["^\'[', 

93''20'  •-     o"'' à''"  Borl.    I79o20'  |_'«  '  ' 


gauche 

114,44 

fçauche 

62059 

80«52 

iof. 

136'>41 

up. 

84H2 

f. 

135"12 

cristaux.  Tous  les  cristaux  de  labrador  qui  seront  décrits 
viennent  de  roches  volcaniques;  ils  sont  aplatis  suivant 
lés  suivant  tes  lois  de  l'albite  et  de  Carisbad  ;  ils  présentent 

êtres  sont  ceux  de  Mari^ac-des  Cloizeaux,  avec  des  corrections 
oîxeaui    ■   bien   voulu  m'indiqaer  :  ils  différent  agaez  notablement 


Di3iiizedb,G00gle 


LABRADORS  185 

la  forme  de  lamelles  limitées  par  p  (OOi),  è^/»  (TTl)  avec  parfois  a*  '*  (501). 

Le  labrador  se  préseate  aussi  en  masses  grenues  ou  laminaires. 

Clivages.  Clivages  parfaits  suivant^?  (001),  faciles  suivant^-"  (010),  diffi- 
ciles suivant  m  (lIO)  et  divers  autres  prismes,  g"^  (150),  ^"^  (150), 
^"  (180),  *'^g'(l70)  {plans  de  séparation?). 

Dureté.  5  à  6. 

Densité.  2,694  à  2,716;  2,698  labrador-bjtownite  de  La  Besseyre 
(Fouqué). 

Coloration  et  éclat.  Blanc,  gris  noirâtre,  gris  violacé.  Transparent 
ou  translucide.  Éclat  vitreux,  nacré  sur  le  clivage  p  (001).  Quelques 
variétés  en  masses  laminaires  présentent,  dans  ^  (010),  des  reflets 
chatoyants  parfois  métalloïdes  avec  teinte  jaune,  rouge,  verte. 

Inclusions.  Les  labradors  colorés  et  chatoyants  renferment,  en  grande 
abondance,  des  inclusions  lamellaires  d'oligiste  ou  d'ilménite.  On  trouve 
aussi  parfois  des  inclusions  noires  aciculaires  rcctilignes  ou  ondulées, 
courbes,  etc.,  régulièrement  orientées  dans  leur  hôte  (gabbros,  norites, 
météorites).  Les  reflets  du  labrador  sont  liés  à  l'existence  des  inclusions 
régulièrement  orientées  suivant  l'axe  vertical  et  l'axe  a . 

Le  labrador  renferme  fréquemment,  en  outre,  des  inclusions  de  grains 
extrêmement  petits  de  divers  minéraux  plus  anciens  (augite,  amphi- 
bole, magnétite,  etc.),  ainsi  que  des  inclusions  liquides. 

Propriétés  optiques.  Voir  page  133.  Autour  de  n^,  dispersion  p  >  c 
avec  dispersion  tournante  notable  dans  les  deux  systèmes  d'anneaux 
et  dispersion  inclinée  faible  (Dx.). 

Les  données  numériques  suivantes  ont  été  fournies  par  les  cristaux 
des  gisements  étudiés  plus  loin. 


i(L  (Ni)  I.SSIS  1,53TB  I.SjtS  W  &»•    Sn°<D' isa-lô'     >             ■  3.nM 

Id.  <Li|  l,3»4  l,»tt  I.SilT         .                                 ■                .                •  . 

Lal>nilar-       UanH]:»           ■  l.HtT  1,5«1T  31*  S»>              Tr.'IO'     —3'  —  IB*  a.CM 

bjtowpiu  |N>] 

de  cem  donnés,  page  131,  d'aprta  M.  Grolh;  c^s  derniers  s'accordcDl  mieux  avec 
l>  théorie  de  la  continuité  et  sont  probablement  plus  exacts  ;  je  donne  cependant 
ceux  de  Marignac.  parce  qu'il  sont  déduits  de  mesures  elTcctné^s  sur  des  cristaux 
de  composition  connue.  L'flude  cristatlographique  de  ce  minéral  e?l  du  re^le  a 
reprendre. 


Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

?n  chimique.  Voir  page  130. 

:  du  labrador-bytownite  a)  des  tufs  labradoriqueB  de  La 

rM.  Fouqué  {op.cii.,  333); 

idordes  labradorites  de  la  Guadeloupe  par  Cli.  Saînte-CIaire- 

F.  G.  Vin.  426.  1851); 

►rite  d'Arvieu,  par  M.  Pisani  [C.  R.  LXXXVI.  1420.  1878); 

ador  altéré  des  labradorites  de  Bellaby,  par  Delcsse  [A.  M. 


o) 

ft| 

«1 

à) 

0' 

54,5 

54,25 

52,90 

52,89 

'0' 

29,8 

29.89 

29,40 

27.39 

*o» 

» 

.. 

1,30 

1,24 

,0 

11,14 

11,12 

11,30 
4.28 

5,89 
5,24 

l'O 

4,5 

3,63 

o 

0,3 

0,33 

0.30 

4,58 

îO 

« 

0,70 

1,20 

0,30  (MdO) 

rte 

■ 

■ 

0,43 

0,28 

100,5 

99,92 

101. H 

99,86 

ïDiité 

2,698 

a 

2,72 

2.714 

Fusible  en  un  verre  incolore.  Très  diffici- 
]ué  par  une  longue  ébullition  dans  l'acide  chlorhydrique 
coup  de  cristaux  zones  s'attaquent  partiellement,  par  suite 
e  de  bytownite  ou  d'anorthite. 

s.  Les  labradors  présentent  des  altérations  micacées  (c'est 
ument,  des  feldspaths  appelés  vosgites  par  Delesse)  et  la 
on  en  saussurlte  décrite  page  46  (dans  les  gabbros);  la 
y  est  fréquente  dans  les  Pyrénées,  etc.  Les  labradors  des 
niques  se  transforment  en  hydrargillite. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

snts  des  labradors  sont  moins  nombreux  et  moins  variés  que 

[spaths  précédents. 

'étudier  dans  les  conditions  suivantes  : 

^s  roches  éruptives  et  dans  leurs  tufs; 

!s  schistes  cristallins. 

lors  accompagnent  accessoirement  la  bytownite  et  l'aaor- 

)  météorites  (eucrites),  ainsi  que  dans  les  roches  de  contact 

it  de  la  Iherzolite  des  Pyrénées,  mais  ils  n'y  jouent  qu'un 

ire  et  y  sont  toujours  microscopiques. 


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LABRADORS 

I*  Dans  les  roches  éruptives. 
a]  Dans  les  granités. 

Les  labradors  se  rencontrent  dans  les  granités  à  amphibole 
quemmeot  qu'on  ne  le  croit  généralement  ;  ils  s'y  trouvent,  soi 
vidus  distincts,  soit  associés,  dans  des  cristaux  zones,  à  de 
clases  plus  acides  ou  plus  basiques  ou  même  à  tous  deux. 

Les  gisements  les  plus  remarquables  à  citer  à  ce  point  de 
ceux  du  sud  d'Ax  [Ariège],  de  Vaugneray  dans  le  Rhône  (vai 
de  l'ile  delà  Grande-Galitte  [Algérie). 

b)  Dans  les  roches  grenues  non  quartziféres. 

Le  véritable  gisement  des  labradors  est  constitué  par  les  roi 
nues  basiques  ;  dans  les  diorites,  les  diabases,  les  gabbros 
grenus,  ils  forment  de  grandes  plages  sans  formes  géométri' 
tinctes,  des  masses  laminaires  de  plusieurs  centimètres  de  c< 
les  diabases  et  les  gabbros  ophitiques,  ces  feldspaths  ont  la 
lames  aplaties  suivant  ^  (010). 

Breta^O-  —  Loire- Inférieure.  Le  massif  de  gabbro  oph 
Pallet  {B.   S.   M.    XIL   238.    1889)   renferme   des   roches 
éléments   dont    on    peut    extraire    de    belles    masses    viol: 
labrador  et  de  tabrador-bytownite  (notamment  à  la  carrière  di 

Pyrénées.  —  Le  labrador   et   le   labrador-bytownite  ce 
les  feldspaths  dominants  d'un  grand  nombre  de  diabases  o 
(ophites)  des   Pyrénées  ;  ce   sont  ces   feldspaths   qui    sont 
ment  dipyrisés  (voir  page  45).   Ils  y  forment  des  cristaux  ap 
vant  g^  (010)  ;  il  est  fort  diflicile  d'en  extraire  des  lames  atteig 

Les  mêmes  feldspaths  se  rencontrent  aux  environs  de  Saint- 
des  diabases  à  hornblende  brune  :  ils  y  sont  souvent  dipyris 
est  de  ra£me  pour  les  roches  analogues  que  j'ai  trouvées  ai 
Saleix  (Ariège)  ;  ces  feldspaths  sont  souvent  cerclés  d'andésic 

Le  labrador-bytownite,  plus  rarement  le  labrador,  sont  ass 
bytownite  dans  les  belles  diorites  à  gros  graios  du  sud  d'i 
bytoivnite). 

Plateau  Central-  — Aveyron.  La  norite  à  grands  éléments 
renferme  un  labrador-bytownite  en  petites  masses  lamella 
blanc  laiteux  à  éclat  nacré,  dont  l'analyse  a  été  donnée  en  c 


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MINÉBALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ijuentes  ahératioDS  et  il  est  en  partie  transformé  ea  grenat, 
lote  (voir  à  anthophyllite,  tome  I,  page  639). 
t  Corse.  —  C'est  au  labrador  et  au  labrador-bytownite 
pporter  le  Feldspath  de  beaucoup  de  gabbros  et  de  oorites 
ments  des  Alpes  et  de  Corse  (Casaluna,  cap  Corse,  etc.).  Ces 
ont  fréquemment  saussnritisés,  et,  dans  beaucoup  de  loca- 
it  dans  les  Alpes,  leur  transformatiou  est  complète. 
e-Galédonle .  — Ces  deux  feldspaths  se  trouvent  aussi 
)broB  et  norites  à  grands  éléments,  en  filons  dans  les  serpen- 
Nouvelle-Calédonie. 

c)  Dans  fes  roches  microHtiquea. 

dors  n'existent  qu'en  petite  quantité  parmi  les  grands  cri- 
oches  volcaniques  acides  (trachytes  de  la  chaîne  des  Puys 
Dore);  leur  véritable  gisement  se  trouve  dans  les  roches 

plus  basiques  qui  vont  être  passées  en  revue  par  ordre 
:e  à  ce  point  de  vue. 

dor  et  le  labrador-bytownite  constituent  les  feldspath» 
t  caraetéristiques  des  basaltes  du  Plateau  Central,  où  les 
désitiques  sont  rares.  Suivant  les  localités,  c'est  l'un  ou 
:s  feldspaths  qui  domine  (voir  page  58)-  Quelques  gisements 
:et  égard  une  mention  spéciale  :  ce  sont  ceux  dans  lesquels 

est  distinct  à  l'œil  nu. 

s  doléritiques  —  Sous  ce  nom,  M.  Fouqué  a  décrit  (S.  S.  M. 

1894)  des  basaltes  [dolérites  des  anciens  auteurs  français) 
par  l'existence  d'un   seul  temps  de    cristallisation.    Les 

très  abondants,  sont  aplatis  suivant  ^*  (010)  et  enche- 
ne  dans  les  diabases,  englobantdu  pyroxène,  de  l'olivine,  de 
B  et  de  l'ilménite;  la  matière  vitreuse  est  rare  ou  absente. 
;s  sont  miarolitiques,  et  dans  leurs  cavités  se  présentent 

cristaux  feldspathiques  distincts  offrant  toujours  l'aspect 

aplaties  suivant  ^  (010)  avec  les  formes  ^  (010),  p  (001), 

(ÎÎI),  c"^  (iTl)  et  quelquefois  «  (ITO),  i  (110),  a*  "  (501).  Ces 
trèmement  minces,  sont  maclées  suivant  la  loi  de  l'albite  et 
si  suivant  celle  de  Carisbad. 
ipaux  gisements  à  citer  sont  : 


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LABRADORS  189 

Plateau  Central.  —  Cantal.  Bouzentës  près  Saint-Flour,  Seriers, 
Bescheval,  Espinasse,  Cussagol. 

Puy-de-Dôme.  Battu,  environs  d'Ardes. 

SSadagascar-  —  Dans  les  basaltes  doléritiques  de  Diego  Suarez, 
j'ai  observé  des  cristaux  nets  de  labrador  possédant  la  forme  indi- 
quée plus  haut.  Dans  un  échantillon  recueilli  par  M.  Gautier  à  Maron- 
dava,  le   plagioclase   en   grands   cristaux   est  le   labrador-bytownite. 

La  Réunion.  —  11  en  est  de  même  pour  les  basaltes  doléritiques  de 
la  rivière  Satnt-Étienne  à  la  Réunion,  d'où  j'ai  extrait  de  petites  lames  de 
labrador-bytownite  de  0°"  5  se  prêtant  bien  à  l'étude  optique  sur^  (010). 

b)  Basaltes  à  feldspaths.  —  Ces  basaltes  diS%rent  des  basaltes  nor- 
maux en  ce  qu'ils  renferment  dans  une  pâte  microlitique  une  grande 
quantité  de  phénocristaux  de  plagioclases  pouvant  atteindre  4""  de 
diamètre.  Les  plus  beaux  types  que  l'on  puisse  citer  à  ce  point  de  vue 
sont  ceux  du  basalte  du  Mont  Dore  appelé  «  basalte  demi-deuil  »  par 
Lecoq  et  décrit  par  M.  Michel-Lévy  sous  le  nom  de  «  basalte  semi- 
ophitique  »  {B.  S.  G.  XVIII.  829.  1890).  Dans  une  pùle  brune  ou  noire 
se  détachent  de  gros  cristaux  d'augite  aplatis  suivant  h*  (100),  des 
lames  blanches  de  plagioclases  aplaties  suivant  g^  (010)  possèdent 
les  faces  p  (001),  i»/"  (îïl),  c '«  (lïl)  et  quelquefois  «"»  (201).  Ces 
cristaux  sont  souvent  orientés,  et  les  blocs  de  la  roche  montrent  dans 
certaines  directions  non  plus  des  lamelles,  mais  de  fines  baguettes  striées 
qui  sont  constituées  par  les  cassures  transversales  des  premières.  L'exa- 
men des  propriétés  optiques  a  montré  à  M.  Michel-Lévy  et  à  M.  Fou- 
qué  {op.  cit.)  que  la  plus  grande  partie  de  ces  feldspaths  est 
constituée  par  du  labrador  avec  (en  petite  quantité)  des  types  plus 
acides  et  des  types  plus  basiques  (labrador-bytownite  et  bytownite). 
Ils  sont  maclés  suivant  les  lois  de  l'albite  et  de  Carlsbad.  Us  sont 
associés  ophitiquement  avec  des  cristaux  distincts  d'augite  et  englobés 
dans  un  magma  microlitique. 

La  Banne  d'Ordenche,  la  Croix-Morand,  Mareuge  sont  les  localités 
à  citer  pour  ce  basalte  curieux,  dont  les  cristaux  feldspathiques  sont 
surtout  très  apparents  sur  les  surfaces  exposées  à  l'air. 

Mada^rasoar.  —  Des  basaltes  à  grands  cristaux  de  labrador  se 
trouvent  aussi  à  Madagascar. 

Antilles.  —  Des  basaltes  et  labradorites  à  hypersthène,  riches  en 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

taux  de  labrador  et  de  labrador-bytownîte,  associés  parfois 
iclases  plus  basiques,  se  trouvent  ea  abondauce  à  la  Guade- 
la  Martinique.  (Voir  l'analyse  £.) 

;8  normaux.  —  Dans  la  plupart  des  basaltes  d'Auvergne,  la 
microlites  n'est  pas  facile  à  distinguer,  à  cause  de  la  trop 
tallinitéde  la  roche  dans  laquelle  les  microlites  sont  pressés 
itre  les  autres  et  de  plus  gênés  dans  leur  développement 
es  éléments  :  augite,  magnétite,  etc.  Il  n'en  est  plus  de  même 
les  basaltes  très  vitreux  qui  se  sont  refroidis  brusquement 
oductioa  de  gros  microlites  feldspathiques.  Ceux-ci  sont 
té  par  la  décomposition,  à  l'air  libre,  de  la  matière  vitreuse 
lobe  ;  ils  apparaissent  alors  sous  forme  de  petites  paillettes 
ciles  à  blanchir  à  l'aide  d'un  traitement  par  l'acide  chlorhy- 
forme  de  ces  paillettes  est  celle  qui  a  été  signalée  plus 
les  basaltes  doléritiques ,  elle  est  comparable  à  celle  de 
furée  page  25  (6g.  5),  avec,  en  plus,  la  macle  de  Carlsbad. 
ent  le  plus  remarquable  à  signaler  k  cet  égard  est  celui  qui 
é  par  M.  Munier-Cbalmas,  et  décrit  par  M.  Michel-Lcvy 
'..  71.  1887),  à  Périer  près  Issoire,  dans  le  gisement  de  zéo- 
ra  étudié  n  l'article  ckabasie.  L'angle  d'extinction  dans 
de  —  20"  à  23*.  Ces  lames  feldspathiques  présentent  une 
ogie  avec  celles  du  Schiffenberg  près  Giessen,  étudiées  par 
elles  atteignent  rarement  l"""  de  plus  grande  dimension, 
lorites.  —  Les  labradors  des  labradorites  du  Plateau  Central 
les  mêmes  particularités  que  ceux  des  basaltes. 
tes.  —  Dans  les  andésites  augitiques  et  dans  une  partie  des 
hornblende  du  Plateau  Central,  le  labrador  est  le  feldspath 
n  pbénocristnux  ;  il  est  parfois  associé  à  du  labrador- 
ilus  souvent  à  de  l'andésine,  qui  domine  dans  les  andésites 
le  et  biotite  et  surtout  dans  les  andésites  à  biotite.  Dans 
es  roches,  le  labrador  n'existe  pas  en  microlites  ;  les 
iix  de  labrador  des  andésites  paraissent  être  en  moyenne  de 
taille  et  moins  aplatis  suivant^'*  (010)  que  dans  les  basaltes, 
suis  occupé  jusqu'ici  que  des  roches  volcaniques  tertiaires, 
.  ou  modernes,  les  labradors  se  rencontrant,  bien  entendu, 
hes  de  composition  analogue  d'âge  antctertiaire,  mais  leurs 
I  lieu  d'être  vitreux  et  frais  comme  dans  les  roches  plus 
int  le  plus  souvent  troubles,  opaques,  ternes,  colorés   de 


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LABRADORS  191 

diverses    façons  et  particulièrement  en  vert;  ils   possèdent  un   éclat 
cireux.  Je  ferai  une  meotion  spéciale  pour  les  gisements  suivants. 

Pyrénées.  —  Hautes-Pyrénées.  Sur  la  bordure  nord  du  massif 
granitique  du  Néouvîelle,  depuis  lepic  d'Arbizon  jusqu'aux  environs  de 
Barèges,  ainsi  que  dans  le  massif  du  pic  du  Midi  (lac  Bleu),  j'ai  observé 
de  nombreux  filons  minces  de  roches  microlitiques.  Ils  se  trouvent  dans 
les  roches  éruptives  (granité,  granulile),  dans  les  schistes  et  calcaires 
paléozoïques  métamorphîsés  par  elles.  Ces  filons  dépassent  rarement 
quelques  mètres  d'épaisseur  ;  ils  n'ont  souvent  que  quelques  centimètres. 
Leur  composition  oscille  entre  celle  d'andésites  et  de  labradorites  (por- 
phyrites)  ;  leur  cristallinité  est  assez  grande  pour  en  faire  presque  des 
diabases.  Parfois  (ravin  d'Escoubous  près  la  Piquette  dcras  lids  en 
Barèges,  et  lac  Bleu,  massif  du  pic  du  Midi),  ils  renferment  des  phéno- 
cristaux  de  plagioclases  dépassant  1""  de  plus  grande  dimension.  Ces 
cristaux  font  saillie  sur  les  surfaces  exposées  â  l'air.  Ils  sont  généra- 
lement troubles,  d'un  blanc  laiteux,  mais  parfois  (lac  Bleu)  ils  sont 
vitreux  et  aussi  frais  que  dans  une  roche  volcanique  moderne.  Ils 
sont  constitués  par  des  labradors.  Leurs  altérations  consistent  en 
calcite  et  en  produits  micacés. 

Vos^S.  —  Vosges.  Haute-Saône.  Territoire  de  Belfort.  Les  labra- 
dorites (porphyrites) ,  en  coulées  dans  le  culm  des  Vosges  à  Belfahy 
[Haute-Saône),  Giromagny  (  Vosges)  et  Le  Puix  près  Belfort,  présentent 
de  remarquables  phénocristaux.  de  labrador. 

Ces  roches  sont  très  analogues  au  porphyre  vert  antique  de  la  Lacooic 
utilisé  par  les  Romains.  Sur  une  pâte  d'un  vert  sombre  se  détachent 
des  cristaux  de  labrador  d'un  vert  plus  ou  moins  clair,  atteignant  2'^", 
ainsi  que  de  petits  cristaux  clairsemés  d'augite.  Dans  les  échantillons 
polis,  on  constate  que  les  cristaux  feldspathiques  sont  zones  et  qu'ils 
possèdent  fort  souvent  près  de  leur  périphérie  une  zone  ayant  la  couleur 
de  la  pâte  de  la  roche.  Ils  sont  aplatis  suivant  g^  (010),  mais  beaucoup 
moins  que  ceux  des  basaltes  récents.  Leurs  formes  sont  :  g^  (010), 
/>(001),a'(ï01),a''*(20I),etc.  ;  ils  sontmaclés  suivant  les  lois  del'albile 
et  de  Carlsbad  (macles  macroscopiques),  de  Baveno,  de  la  périclinc 
^macles  microscopiques],  et  présentent  des  groupements  de  plusieurs 
individus  qui  fourniraient  des  observations  intéressantes  s'il  était 
possible  de  les  isoler. 

Ils  sont  criblés  de  produits  micacés,  de  calcite,  etc. 


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MINEBALOGIE  DE  LA  FRANCE 

d)  Dans  les  tufs  volcaniques. 

C«6Iltral-  —  Hante-Loire.  Ardèche.  Les  tufs  busiques  de  la 
(notamment  à  La  Besseyre]  et  des  Coirons  (Chenuvarî, 
renferment  des  cristaux  arrondis  transparents  de  lubra- 
s  à  d'autres  feldspath»  et  à  de  nombreux  types  d'enclaves. 
1  accolés  à  de  la  magnétite,  de  l'augîte;  du  sphène,  ils 
de  cristallisations  profondes  du  magma  basique. 

2"  Dans  les  schistes  cristallins. 

lors  sont  extrêmement  abondants  comme  éléments  consti- 
leiss  amphibolîques  et  pyroxéniques  français  {Bretagne, 
rai,  Morvan).  Aucun  gisement  ne  mérite  cependant,  à  ma 
,  une  mention  spéciale  ii  cet  égard,  les  feldspaths  en  ques- 
>ntant  en  grains  sans  contours  distincts  et  de  petite  taille. 


BYTOWNITES  ET  ANORTHITES 

[Ab,  An,  à  Ab,  An«]  à  [Ab,  An  à  Ab„  An,] 

\ie  :  ml—  V%0-W  (anorthite,  Dx.). 

[000:981,358:460,136.  D  =  836,382.  rf=53l,033. 

angle  plan  àe  p  =  H5'*10'50" 
angle  plan  de  m^  106'3r48" 
angle  plan  de  t  =  lOO'AO'  7" 

a:  b  :  c  — 0,634185  :  1  :  0,5501. 
î/3=93M3  Z.V  =  115-57'  a-t/  =  91 
X  =  94"i0'    Y=  116n8'      Z 


!-54'  J 


mnéa.  p  (001),  m  (ITO),  l  (110),  g"  (010),  a'"  (501), 
(021),  4'»(ni),  «'"(lll). 

s  macles  de  i'albite  et  de  Carlsbad  se  rencontrent  à  l'état 
je  dans  les  eristaux  d'anorthite  étudiés  plus  loin  ;  celles 
de  la  périeline  y  existent  à  l'état  microscopi(]ue. 


Di3iiizedb,G00gle 


BYTOWNITES-ANORTHITES  19a 

J'ai  pris  les  mesures  données  dans  ce  tableau  sur  les  cristaux  d'anor- 
thite  de  l'île  Saint-Paul.  Les  angles  des  mncles  se  rapportent  à  la 
roacle  de  l'albite. 


[/•"'» 
f-'" 


1Î0»30'  120*35' 
117*34'  117'S0' 
131-56'  121*50' 
87*  6'  87M7' 
la'i'SÎ'  124-40' 
116-  r  116'IS' 


133M4'  1Î3-14' 
1Î2*36'  13î*38' 
85*50'    W57' 


"g'  adj- 


i37»sr 

137-20' 

43-11' 

171-40 

171-43' 

«•48' 

110-40' 

110-39' 

12S*43 

1Î5-40' 

-««•■'.dj. 

™a''.dj. 


123-3t'  123-34' 


114-14' rin-'adj. 
22*»  I    (r-'ïuro'  ' 


115-7'  116-14' 
«1*47' 
117*47'  117*40- 


Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  d'anorthite  étudiés  plus  loin  sont 
rarement  développés  d'une  façon  à  peu  près  égale  suivant  leurs  trois 
axes  cristallographiques  :  le  plus  souvent  ils  sont  aplatis  suivant^''  (010). 

La  bytownite  et  l'anorthite  se  rencontrent  dans  les  gisements 
françaÎB  plus   souvent   en  masses    laminaires  qu'en  cristaux  distincts. 

Clivages.  Clivage  p  (001)  parfait,^''  (010)  moins  facile. 

Dureté.  6  à  6,5. 

Densité.  2,728  bytownite;  2,736  à  2,749  anorthite  de  Saint-Clé- 
ment (M.  Fouqué);  2,737  à  2,758  anorthite  pure. 

Coloration  et  éclat.  Incolore,  blanc  plus  ou  moins  laiteux,  jaune, 
rouf^e  par  altération.  Éclat  vitreux.  Transparente  ou  translucide.  Pous- 
sière blanche. 

Propriétés  optitjues.  Voir  page  135.  Autour  de  «p,  dispersion  p  <  f, 
avec  faibles  dispersions  inclinée  et  tournante  (?)  (Dx). 

Les  donoëes  suivantes  ont  été  prises  sur  des  cristaux  provenant  de 
gisements  français  (Pq-)' 


Bjtownite     Saiol-Clémeot 

57o 

43"  à  43- 

. 

Anorthite     Xaketj- 

57» 

49» 

ObocL 

53"i54- 

48'>30' 

SaÎDt-ClémeDt 

53»  i  56» 

47»  à  48" 

—  r,' 

Siiot-Paal 

■ 

—  swa 

Dig.zedb/GoOgle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

:e  de  Saint-Clément,  nous  avons, M.  Michel-Lévyetnioi, 
îes  suivants  {C.  R.  CXI.  846.  I890){Na). 

n,  =         1,S86 

IL»  s  1,581  (P) 

np  =  1,574 

ng  —  Dp  =  0,012 

•■himique.  Pour  la  composition  théorique,  voir  p.  130. 

ivnite  de  la  diorite  orbiculaire  de  Santa  Lucia  de  Tallano, 
R.  XXVII.  4t.  1848); 
ite  de  Saint-Clément  [Lx.)  ; 

ite  de  la  météorite  de  Juvînas,  par  M.  Rammelsberg, 

les  impuretés  [in  Cohen,  Meteoritenkunde,  307.  1894). 

a)  b)  c] 

SiO' 48,62        46,05        42,84 

Al'Oa 34,66        35.10        36.78 

CaO 12,02        18.32        18.18 

Ha'O 2,55  0,50  1,85 

K^O 1,06  .  0,35 

MgO 0.33  .  . 

FeO 0.66  1  ■ 

H'0 0,49  *  1 

100,39      100,07      IM.OO 
DensilÉ  2,737  u  • 

t  a  donné  l'analyse  de  deux  anorthites  du  val  d'Ore;;za 
e  dissertation  inaugurale  (Rrlangen,  1889)  que  je  n'ai 
1  mains. 

lostiques.  Fusible  au  chalumeau  en  un  verre  incolore, 
[uable  {surtout  l'anorthite)  par  les  acides,  avec  résidu 
euse. 

ans  les  gisements  étudiés  pitis  loin,  l'anorthite  présente 
licacées  la  saussuritisation  ainsi  que  la  transformation 
décrites  page  46.  La  vosgite  de  Delesse  est  un  labrador 

ISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

se  rencontre  dans  les  conditions  suivantes  : 

iches  éruptives; 

étéorites  ; 

-oches  sédimentaires  modifiées  au  contact  des  roches 


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BYTOW'NITES-AN-ORTHITES  195 

4'  Dans  les  roches  sédiments  ires  modifiées  par  les  incendies  souter- 

5°  Dans  les  schistes  cristallins. 

1°  Dans  les  roches  eruptîves. 
n)  Dans   les  roches    gianitiqiien. 

Les  bytownites  et  l'anorthitenese  rencontrent  que  rarement  dans  les 
roches  quartzifëres.  Dans  les  granités  amphiboliques,  ces  feldspaths 
sont  parfois  associés  h  toute  une  série  de  feldspaths  tricliniqiies  moins 
basiques.  Ces  cristaux  sont  généralement  très  zones. 

L'existence  de  ces  feldspaths  basiques  dans  le  granité  amphibolîque 
(vaug^nérite)  de  Vaugneray  {Bhâne)  explique  une  observation  de  Drian 
[op.  cil.,  511)  qui  indique  que  les  feldspaths  de  cette  roche  s'attaquent 
à  la  longue  par  l'acide  sulfurique  étendu. 

Dans  les  granulites  et  les  pcgmatites,  ces  feldspaths  se  rencontrent 
surtout  nu  contact  de  roches  cristallines  basiques  (gneiss  à  pyroxène, 
amphibolites,  cipolins);  ils  y  sont  le  résultat  de  phénomènes  d'endo- 
morphisme.  On  s'explique  aisément  Ips  variations  de  composition  des 
feldspaths  de  semblables  roches,  l'irrégularité  de  leurs  zones  et  l'exis- 
tence fréquente,  au  centre  des  cristaux,  de  types  moins  basiques  que 
ceux  de  certaines  zones. 

C'est  à  ce  genre  de  gisement  qu'il  y  a  lieu  de  rapporter  une  partie 


nés  de  granu- 

ii  pyroxène, 

ierai  page  202. 


des  feldspaths  de  Saint-Clément  {Puy-de-Dôme) 
lite  de  ce  gisement  sont  si  intimement  associées  i 
qu'il  n'est  guère  possible  de  les  en  séparer  :  Je  les  étudie 
J'en    ai  observé   aussi  de   remarquables   exemples    dans  les  granités 
endoraorphisés   au  contact  des   calcaires   paléozoïques   du  sud    d'Ax 
(Baxouillade  en  Orhi,   Roc  Blanc,  etc.)  [Artège).  L'anorthite  constitue 
fréquemment  une  zone  intérieure  entre  une  zone  de   labrador  et  des 
zones  "périphériques  de  labrador,  d'andésine  et  d'oligoclase. 
b)  Dana  les  roches  ènipliocs  grenues  fiasù/ues. 

Les  gisements  principaux  de  la  bytownite  et  de  l'anorthite  dans 
les  roches  éruptives  grenues  sont  les  gabbros,  les  norites,  les  diabases, 
plus  rarement  les  diorites.  J'ai  observé  accidentellement  ces  miné- 
raux dans  une  Ihcrzolite. 

Je  ne  m'occuperai  ici  que  de  quelques  gisements  dans  lesquels  ces 
feldspaths  constituent  des  masses  importantes  dont  il  est  possible 
d'extraire  de  gros  échantillons. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Lées.  —  Haute-Garonne.  J'ai  signalé  [Nouv.  Archives  du 
Yl.  1894]  un  cns  curieux  de  production  d'nnorthîte  dans   une 

du  Tue  d'Ess  en  Caulédoux.  La  Iherzolite  k  grands  éléments 
irnie  localement  en  une  roche  verte  compacte,  qui,  au  micro- 

rësout  en  une  dentelle  de  hornblende  dont  tous  les  vides 
)Iis  par  de  grandes  plages  d'noorthite,  maclées  suivant  ta  loi 
■  (lig.  30,  page  39). 

lalé  également,  dans  les  dîallagites  de  Moncaup,  des  Iransfor- 
nalogues. 

II  a  été  question  plus  haut  des  dtorites  que  j'ai  trouvées  au 
;t  au  pic  de  Bédeiilat  entre  la  petite  vallée  de  Gnôles  (montée 
guille)  et  celle  de  Paraou  en  Orhi.  Le  feEdâpath  en  grands 
atteignant  parfois  plus  d'un  centimètre  est  constitué  souvent 
ncnt  par  de  l'aiiorlhite  ou  de  la  bytownite,  qui  est  en  général 
ssociée  à  du  labrador-bytownite,  du  labrador  et  de  l'andé- 
même  que  dans  les  granités  endomorphîsés   de  Baxouillade 

été  question  plus  haut,  l'anorthile  n'occupe  souvent  pas  le 
s  cristaux.  Il  est  fort  possible,  du  reste,  que  les  diorites  de 
lents  ne  soient  que  des  pointements  granitiques  entièrement 
hisés  par  absorption  d'assises  calcaires. 

—  On  a  vu  à  la  page  48  que  le  gabbro  à  smaragdite  iyerde  di 
Corsica)  d'Orezza  renferme  de 
l'anorthite  transformée  en  wol- 
Instonite.  Ce  feldspath,  ainsi  que 
la  bytownite  associée  parfois  au 
labrador,  parait  très  abondant 
dans  les  divers  gabbros,  norites  et 
diorites  duN.-E.de  la  Corse(voir 
tome  ï,  page  589)  [Monte  Grosso, 
au  cap  Corse)  ;  ces  minéraux  y 
sont  souvent  saussuritîsés. 

Dans  les  gabbros  et  norites  de 
■''ï'  '■  l'iUTondissement  de  Sartène,  la 

""(Hf^uriio^d-ir"  °  """'  bytownite  et  l'anorthite  en  cri- 

1  est  parfois  englobée  dans  de  grandes  plages  pœcîlitiques 
;nde  (Lcvie,  San  Gavino).  La  bytownite  est  l'élément  domi- 
diorite  orblculaire  qui  a  ren  lu  célèbre  le  gisement  de  Sanla 


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BYTOWNITES.ANORTHITES  19? 

Lucta  de  Tallano.  Cette  roche  est  constituée  pur  des  orbiculcs  attei- 
gnant 8  centimètres  de  diamètre  essentiellement  constitués  par  du 
feldspath  et  de  l'amphibole.  Ils  sont  réunis  par  un  mélange  grenu  des 
mêmes  éléments.  Les  orbicules  se  montrent  à  l'œil  nu,  surtout  consti- 
tuées par  du  feldspath  ;  ils  ont  une  structure  fibrolamellaire  divergeant 
d'un  centre.  Des  zones  concentriques  sont  dessinées  par  de  l'amphi- 
bole verte.  Dans  certains  échantillons  à  plus  gros  éléments,  le  feld- 
spath existe  presque  seul. 

Au  microscope,  on  constate  souvent  une  structure  parsecteurs  :  cha- 
cun de  ces  derniers  est  constitué  par  l'entassement  de  grains  de  bytow- 
nite,  à   axes  obliques,    offrant    une    association    extrêmement  répé- 
tée de  macles  de  l'albile  et  de  la  pén'clîne  (fig,  2).  Le  plus  souvent,  ces 
maclcs,  au  lieu  de  for- 
mer deux    séries    de 
bandelettes    se    cou- 
pant   régulièrement, 
contituent  une   série 
de    bandes    enchevê- 
trées et  interrompues 
défiant  la  description. 

Tantôt  les  zones 
feldspath  iqu  es  sont 
absolument  dépour- 
vuesd'amphihole,  tan- 
tôt, au  contraire,  ce 
minéral  se  rencontre  Fig-t. 

en  petits  éléments  Lim  miii»  d'un  globul.  <■■  U  flmr.  l.  Kn  hml,  un  ïM,hI  criiUl  J«  horn- 
Clairseniés.       Dans      le       dMliondom:  phologriiAii.  Lumière  pol.ri.«.) 

magma  à  grands  éléments,  englobant  les  orbicules,  la  hoiblende  verte 
est  souvent  ophitique  par  rapport  nu  feldspath. 

NoUTeUe-Calédonle.  —  Les  péridotiles  (dunites)  de  la  Nouvelle- 
Calédonie  sont  traversées  par  des  filons  minces  de  nombreuses  roches 
feldspatbiques  basiques  (norites  et  gabbros),  dans  lesquelles  l'anorthite 
se  présente  parfois  en  masses  laminaires  dépassant  5'™  de  plus  grande 
dimension  ;  cela  a  lieu  notamment  à  Nakéty,  sur  la  côte  nord  de  l'ile, 
d'où  provient  l'échantillon  dont  les  propriétés  optiques  ont  i^té  données 
plus  haut.  Je  dois  cet  échantillon  à  l'obligeance  de  M.  L.  Pelatan. 

Dans  la  même  région,  les  gabbros  et  norites  à  grands  éléments  sont 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

t  par  des  roches  finement  grenues,  blanches  ou  d'un  vert 
mdues  dans  le  commerce  sous  le  nom  de  jade  océanien. 
ont  des  diabases  ou  des  gabbros  montrant  au  microscope 
nés  d'écrasement,  de  structure  en  mortier,  les  plus  remar- 
is sont  constituées  en  grande  partie  et  parfois  exolusive- 
feldspaths  Iricliniques  (anorlhite,  bytownite  ou  labrador), 
un  pyroxène  qui  possède  une  belle  couleur  vert  émeraude 
roche  doit  sa  couleur.  C'est  dans  une  diabase  de  ce  genre 
ntre  l'ouwarovite  décrite  tome  I,  page  230. 
i  travail  sur  les  gneiss  à  pyroxène  [B.  S.  M.  Xll.  348. 
gnalé  ces  roches,  en  faisant  remarquer  leur  analogie  avec 
tiros  il  saussurite.  En  l'absence  de  documents  stratigra- 
la  région  dont  elles  proviennent,  je  les  avais  citées  pour 
1  les  comparant  aux  gneiss  à  pyroxène  de  Bretagne, 
lossëdent  la  structure.  Des  indications  de  M.  Pelatan,  il 
ces  ruches  forment  des  dlons  minces  dans  les  serpentines 
)îveDt  par  suite  ^tre  rattachées  au  groupe  des  roches  érup- 
s. 

c)  Dans  les  roches  nolcanif/ues. 

site  et  l'anorthite  ne  se  rencontrent,  comme  élément  essen- 
s  un  très  petit  nombre  de  basaltes  du  Plateau  Central  ;  c'est 
ements  coloniaux  qu'il  faut  aller  chercher  des  échantillons 
Prisés  de  ces  minéraux.  Ces  feldspaths  se  présentent  avec 
:ax  et  la  structure  fendillée  de  la  sanîdine. 
—  Dans  des  basaltes  envoyés  d'.Obock  au  Muséum  par 
n,  j'ai  trouvé  des  échantillons  renfermant  de  grands  cri- 
>athiques  d'anorlhjte  qui  atteignent  1''".  Dans  les  cendres 
de  cette  région  se  trouvent  des  fragments  transparents  du 
al,  qui  ont  permis  à  M.  Fouqué  de  déterminer  les  proprié- 
données  plus  haut.  Ces  échantillons  ont  été  recueillis  sur 
ge  d'une  langue  de  terre  située  au  fond  oriental  du  Gubhut 

it-Paul  et  Amsterdam-  —  M.  Vélain  a  signalé  [Descr. 

presquiïe  tTAden,  de  hi  Réunion,  etc.  Paris.  293.  1878} 
de  l'anorthite  dans  les  basaltes  des  iles  Saint-Paul  et 
en  cristaux  porphyroïdcs,  atteignant  parfois  plusieurs  cen- 

s  roches  à  anorthite  sont  remarquablement  belles  et  offrent 


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BYTOWNITËS-ANORTHITES  199 

la  plus  grande  ressemblance  avec  les  laves  à  anortbhe  décrites  par 
M.  Fouqué  à  SaDtorin. 

Le  même  feldspath  se  rencontre  en  grande 
abondance  en  cristaux,  pour  la  plupart  isolés, 
dans  les  tufs  accompagnant  ces  basaltes  à  Vi\e 
Saint-Paul  ;  il  y  forme  des  cristaux  jaunâtres  très 
riches  eu  inclusions  vitreuses,  associés  à  des 
cristaux  d'augile.  Je  dois  à  l'obligeance  de  M. 
Vélain  un  très  Joli  petit  cristal  jaune  provenant 
de  ce  gisement;  il  présente  environ  5°"  dans  la 
direction  de  chacun  de  ses  axes  et  offre  les 
(ormes;» (001),  «i  (lIO).  ((110),  ^■*(010),û''^(201),  Fi„.  j. 

e*!^  (051),  I'*''  (021),  bY  (TÎI),  c'I^  (lll)  (fig.  3).  *"«"■"">. rn.g^„.-p.„i. 
C'est  sur  ce  cristal  que  j'ai  pris  les  mesures  données  plus  haut.  Les 
propriétés  optiques  de  cette  anorthite  sont  très  voisines  de  celles  de 
ï'anorthite  de  la  Somma. 

d)  Dans  les  enclaves  de  roches  éruptives. 

Plateau  Central.  —  J'ai  indiqué,  tome  I,  page  565,  l'existence, 
dans  les  basaltes  du  Plateau  Central,  d'enclaves  grenues,  riches  en 
hypersthéne,  augite  et  plagîoclases.  Je  les  considère  comme  des 
enclaves  énallogèncs  des  basaltes,  bien  que  quelques-unes  d'entre 
elles  puissent  être  des  enclaves  homœogènes,  c'est-à-dire  des  produits 
de  formation  du  magma  basaltique  lui-même.  La  bytownite  et  Ï'anor- 
thite constituent  un  élément  essentiel  de  quelques-unes  d'entre  elles. 
Ces  feldspaths  se  rencontrent  parfois  dans  les  enclaves  homœogènes 
grenues  des  andésites,  labradorites  et  basaltes  ayant  la  composition 
de  dîorites  ou  de  diabases  {Les  encl.  des  roches  vole). 

Esterel.  —  Var.  M.  Michel-Lévy  m'a  signalé  l'existence  de  la  bytow- 
nite  et  de  Ï'anorthite  comme  élément  essentiel  d'enclaves  homœogènes 
à  grands  éléments  trouvées  dans  la  microgranulite  à  amphibole  (por- 
phyre bleu)  du  Dramont  près  Agay.  J'en  ai  examiné  un  bel  échantillon 
que  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Nentien.  C'est  aux  dépens  des 
feldspaths  de  ces  enclaves  que  se  sont  formées  les  zéolites  (analcime, 
stilbite,  laumonite)  dont  il  sera  question  plus  loin. 
2'  Dans  les  météorites. 

L'anorlhite  et  la  bytownite  constituent  un  des  éléments  essentiels 
de  certaines  météorites.  Quelques-unes  de  celles-ci  (type  eucrite)  sont 
très  analogues,  comme  structure,  à  des  labradorites  h  structure  ophî- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

es  Barbezieux  [Charente- Inférieure),  13  juin  1816,  et 
),  chute  du  15  juÎD  1821),  alora  que  d'autres  [koivar- 
!  extrêmement  déformée  par  action  mécanique,  ren- 
Terment  du  pértdotet  peu- 
vent être  comparées  à  des 
diabases  à  enstatîte  et 
olivine  très  dynamométa- 
raorphisées  (Le  Teilleul 
[Manche),  14  juillet  1845). 
Dans  la  météorite  du 
Teilleul,  l'anorthite  est  en 
petites  plages  microsco- 
piques ;  il  n'en  est  plus  de 
même  de  l'eucrite  de  Juvi- 
(cuiriie)  A'  JoTjnM,  criiKi  •inpi«      nHS,  oui  cst  Irès  cristalline, 

ralnnlli  liHdoGiirlib*d{lig.ï|.  .... 

miaroJitique,  et  qui  pré- 
d'où  ont  été  extraits  les  cristaux  de  pyroxèae  étudiés 
I,  et  des  cristaux  d'anorthite  qui  ont  fait  l'objet  d'une 
dlograpliiquc  de  G.  Rose  et  de  M.  von  Lang  [SUzb. 
,  Wien,  I,VI.  1067).  La  fig.  4  représente  un  cristal 
:nier,  tel  qu'il  a  été  redessiné  par  M.  Schrauf  [Atlna 
en,  1864)  ;  la  fig.  5  est  une  maclc  de  Carisbad,  d'après 

lont  aplatis  suivant  g^  (010)  et  présentent  les  faces 
m(lîO),  ((110),  a>  (T01),c<'*(05l),  i"*(02l),  A"»  (Tll), 
t  macics  suivant  les  lois  del'albite  et  de  Carisbad, 
oscopique  fnît  voir  que  la  roche  ressemble  à  une  brèche 
I  assez  brisée.  La  structure  est  ophîtique  avec  de  très 
s  dans  la  dimension  des  éléments  constituant  une  même 
es  feldspaths  montrent  les  deux  macles  signalées  plus 
la  maclede  la  péricHne.  Quand  on  les  étudie  au  point 
iction  dans  les  sections  perpendiculaires  aux  bissec- 
te  que  le  feldspath  dominant  est  l'anorthite  associée 
!  et  à  du  labrador-bytownite.  Ils  renferment  desioctu- 
:es  analogues  à  celles  des  gabbros  Scandinaves, 
rite  de  Jonzac,  le  feldspath  se  présente  en  cristaux 
formes  que  dans  celle  de  Juvinas,  mais  atteiguant  de 
lensions. 


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BYTOWNITES-ANORTHITES  20t 

3'  Dans  les  roches  sédimentaires  mëlamorphîsées  par  lesroches 

éruptives. 

a)  Contact  de  la  Iherzolite. 

Pyrénées.  —  On  trouvera  ii  l'nrticKe  dipyre  la  description  des  remar- 
quables roches  siticatées  que  j'ai  observées  au  contact  des  Iherzoliteset 
des  calcaires  marneux  jurassiques  des  Pyrénées,  Dans  ces  roches  méta- 
morphiques, l'anorthite  et  la  bylownite  sont  associées  à  l'orthose.  Ces 
minéraux  sont  finement  grenus  et  ne  peuvent  généralement  être  décelés 
que  par  le  microscope,  mais  j'ai  trouvé  aussi  [Bois  du  Fajou  près 
Caiissou[<4/-iè^e)]des  cornéennes  blanches  presque  entièrement  formées 
par  de  l'anorthite  en  plages  de  plusieurs  millimètres,  englobant  des 
cristaux  de  pyroxène,  d'amphibole  (structure  pœcilitiquc).  Dans  l'anor- 
thite de  ces  roches  de  contact,  je  n'ai  observé  que  la  mode  de  l'albite. 
b)  Contact  du  granité. 

La  bytownite  et  l'anorthite  ne  sont  pas  rares  en  plages  finement  gre- 
nues dans  les  cornéennes  résultant  de  la  transformation  des  calcaires 
paléozoîques  par  le  granité.  Dans  tous  les  gisements  étudiés  (^'orman- 
die,  Pyrénées,  Plateau  Central],  ces  feldspaths  sont  microscopiques. 

4"  Dans  les  roches  houillères  fondues  par  les  incendies 
souterrains. 

L'anorthite  en  roicrolites  abonde  dans  les  roches  néngënes  formées 
par  la  fusion  des  schistes  houitlers  dans  les  incendies  souterrains 
(voir  tome  I,  pages  531  et  602},  C'est  Mallard  qui  a  signalé  le  premier 
{B.  S.  M.  IV.  230.  1881)  ce  minéral  à  Commentry  {Allier),  où  il  s'isole 
parfois  dans  des  géodes  en  petites  lamelles^»' (010),  aplaties  suivant 
cette  face  {^^pa^mt).  Je  l'ai  retrouvé  à  Cransac  {Aveyron),  Epinac 
[Saône-et-Loire)  ;  enfin  M.  Vélain  m'en  a  communiqué  de  jolis  cristaux 
provenant  des  mines  d'anthracite  de  Peychagnard  (Isère).  Ils  consti- 
tuent des  )ames  g*  (OtO),  très  minces,  limitées  par  les  faces  p  (001), 
a*  (loi),  a''/*  (403),  o'"  (201),  m  (iTO),  t  (110), 

5°  Dans  les  schistes  cristallins. 

L'anorthite  et  la  bytownite  sont  fréquentes  dans  les  gneiss  amphi- 
boliques  et  dans  les  gneiss  pyroxéniques  associés  ou  non  à  des  cipo- 
lios.  Quelques-uns  d'entre  eux  méritent  une  mention  spéciale;  pour 
plus  de  détails  sur  ces  gneiss  et  en  ce  qui  concerne  leur  bibliographie, 
je  renvoie  à  la  description  que  j'en  ai  publiée  {B.  S.  M.  XII,  1889). 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

.  — •  Morbihan.  Le  gneiss  à  pyroxène  de  Roguédas  près 
DnDu  depuis  longtemps  pour  son  aaorthite,  associée  da 
es  plagioclases.  Cette  anorthîte  est  tranarormée  en  partie 
te. 

^entrai.  —  Ardèche.  Des  gneiss  à  pyroxèae,  à  anor- 
iteet  woilastonite,  se  rencontrent  en  bancs  minces  près 
Icien  (à   la  sortie   du  village  dans  un  chemin  conduisant 

ne.  J'ai  donné,  dans  le  mémoire  cité  plus  haut  (p.  146], 
1  du  gneiss  à  pyroxéne  de  Saint-Clément,  découvert  par 
Cette  roche  avait  été  décrite  antérieurement  sous  le 
le  «  gabbro  à  anorthite  »  {B.  S.  M.  IX.  46. 1886).  Ce  gise- 
:-Clément  est  intéressant,  car  il  reoTerme  des  roches  dont 
de  composition  sont  dues  à  ce  qu'aux  gneiss  à  pyroxéne 
:  des  veinules  de  granulilc  qui  ont  été  endomorphisées  et 
it  des  feldspaths  très  divers.  M.  Gonnard  m'a  remis  des 
[ène  renfermant  des  morceaux  de  feldspaths  qui  mesurent 
timètres  de  plus  grande  dimension  :  ils  sont  mélangés  seu- 
peu  de  pyroxéne,  alors  que  d'autres  sont  associés  à  du 
mpDsitioD  de  ces  feldspaths  oscille  entre  celle  de  l'anor- 
pure  et  celle  de  la  bytownitc..  Il paratt  probable  qu'une 
mdie  d'un  plus  grand  nombre  d'échantillons  ferait  décou- 
roches  quartziféres.des  feldspaths  moins  basiques.  Cette 
le  des  associations  pœcîlitiques  d'anorthite  et  de  pyroxéne. 
le  Chaignon  m'a  communiqué  un  superbe  gneiss  pyroxé- 
ids  éléments  analogue  à  celui  de  Saint-Clément.  Dans 
intillons,  la  bytownite  forme  des  lames  de  clivages  de  plu- 
iîtres  carrés,  riches  en  cristaux  de  pyroxéne  {structure  pœci- 
!  roche  a  été  trouvée  en  blocs  dans  les  champs  sur  le  bord 
3  Montbrison  à  Bar,  à  300  m.  au  delà  du  pont  qui  franchit 
Ile  constitue  vraisemblablement  des  bancs  dans  les  gneiss 
m. 

iire.  L'anorthite  abonde  dans  les  gneiss  amphiboliques 
notamment  dans  ceux  du  moulin  Guissenot  près  Broyé. 

—  L'anorthite  est  le  feldspath  dominant  de  quelques 
[joliques  de  Saint-Maxime. 


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WERNEBITES  203 

GROUPE  DES  WERNERITES 

Le  groupe  des  wernerites  est  coastitut^  par  des  minéraux  quaJrn- 
tiques  (avec  hémiédrie  pyramidale)  cUvables  suivant  les  faces  du 
prisme  et  présentant  entre  eux  de  remarquables  relations,  analogues 
à  celles  du  groupe  des  feldspaths. 

M.  Tschermak,  en  effet,  a  fait  voir  {Ber,  Akad.  Wien,  LXXXVlll- 
1842.  1883]  que  leur  composition  chimique  pouvait  être  interprétée 
en  admettant  qu'ils  sont  constitués  par  des  mélanges  isomorphes  des 
deux  termes  extrêmes  : 

Méionite Ca*  AI"  Si"  O'"  =  Me 

Marialite  ...     Na*  AP  Si"  O"  CI  =  Ma. 

Des  noms  spéciaux  ont  été  donnés  à  un  grand  nombre  de  ces  miné- 
raux. On  peut  admettre,  dans  leur  série,  les  groupements  suivants  : 
Méionite. ...      Me  à  Mej  Ma, 
Scapolite  . . .     Me^  Ma*  à  Me,  Ma^ 

Dipyre Me^  Ma^  à  Me,  Mag 

Marialite  . . .      Me^  Ma,  à  Ma 

correspondant  aux  compositions  suivantes  : 


Me 


,  Ma,     Mp,  Ma,  Me, 


,  Me,  Ma,    Me, 


Ma 


Si  O» 40. 5  46, 10  48, 03  51,90  55, 85  57, 85  63,  y 

Al»  O' . . . .  34. 4  30, 48  26, 16  26,  47  23.  73  22. 35  18. 1 

C»0 25.1  19,10  17,04  12,90  8,67  6,53  t, 

Na»0 .  3,5i  4.76  7,15  9,62  10,87  14,7 

Cl >  1, 01  1, 35  2, 04  2, 75  3, 10  4, 2 

100, 0      100, 23      100. 34      100, 45      100,62      100. 70      100, 9 
■  déduire  O  =  2  Cl. 

Quelques  wernerites  renferment  en  outre  un  peu  d'eau  et  d'acide 
sulfurique. 

Eu  1889,  j'ai  fait  voir  d'autre  part  {B.  S.  M.  Xll.  356.  1889),  par 
les  mesures  d'indices  de  réfraction  reproduites  plus  loin,  que  les 
indices  des  diverses  wernerites  décroissent  d'une  façon  continue  de  la 
méionite  à  la  marialite,  entraînant  un  décroissement  consécutif  de  \u 
biréfringence.   En   d'autres  termes,  les  wernerites  sont  d'autant  plus 


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MINÉRALOGIE  DE  I.A  FRANGE 
plus  biréfringentes  que  leur  teneur  en  chaux  est  plus 

oit  en  même  temps  avec  la  teneur  en  chaux  de  2,566 
74  (méionite). 

HgM  DP*  lU  —   Dp 

lîllesta  (Suède) 1,584  1,557  0.037 

:hristiaDsaiid 1,592  1,552  0,037 

lomma 1,594  1 ,558  0,036 

lolton  (MaBs.) l,Sgg  1,552  0,036 

latajA 1,588  1.553  0.035 

lolton 1,583  1.552  0,031 

liikal  (glaucoliie) 1,581  1,551  0,030 

.Burinkiri  (FinUndE) 1,583  1,553  0,030 

.rendal  (Norwège) 1.583  1,55'>  0,029 

.nby  (Suède) 1,570  1,547  0.023 

ireodal  jDi.) 1.566  1,545  0,021 

■arga»  (Suède) 1.577  1,550  0,017 

>ouz«c 1,558  1,543  0.015 

■icrrepoint 1,562  l,5'i6  0,016 

le  de  Procida ■  •  0,010 

nouveaux  seraient  nécessaires  pour  préciser  les  rela- 
iriét<''S  optiques  et  ile  la  composition,  mes  recherches 
le  le  sens  de  la  variation.  11  serait  indispensable,  pour 
e  genre,  d'analyser  le  cristal  même  qui  a  servi  aux  dealer- 
ques,  la  composition  chimique  des  wernerites  d'un 
t  n'étant  pas  toujours  constante.  La  question  est  cepeu- 
lie  que  pour  les  feldspaths,  car  je  n'ai  pas  constaté  de 
isés  de  groupements  physiques  de  plusieurs  des  types 
laut. 

néraux  du  groupe  des  werneritcs,  seuls  le  dipyre  et  la 
contrent  en  France  ;  c'est  d'eux  seuls  dont  j'aurai  à  m'oc- 

DIPYRE 

Me,  Ha,  à  He,  Ha, 
:iue    b:h=  1000  :  449.177    D  =  707. 107 

[a  :  c=i:  0,63523  (Dx)] 
Wm.  m  (110),  A'  (100),  h^  (210)1,  „•  (tOl),  i*  (112). 

Goldschmidl,  Index  d.  Krjsl.,  ill.  130.  1891. 


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Mac/es.  Dans  les  roches  à  dipyre  de  la  Loire-Inférieure,  j'ai  souvent 
observé  une  macte  dnns  laquelle  l'axe  vertical  de  l'un  des  individus  fait 
nn  angle  de  90'  avec  celui  de  l'autre  {fig.  4). 


~mm       90»        90°  ih'h<         153«26'    153033'  (G.)  l  A'  6's./»  133o38' 

«*•    135"      134«56'    (G.)      L*'*'        161''34-  a' 6'        ISÎ'ii'IS^oSO'  (Dx. 

m  k'  1S3"26'  L  n'  A'       122"25'  122o2-  (Di.)  \_a'  a"         135023  I35»43- 

mi'    161''3416M7',15'{G.)  [■  6»  m         IK"!!'  à  136"30' 

Faciès  des  cristaux.  Quand  le  dipyrc  se  présente  en  cristaux 
distincts,  il  forme  des  prismes  quadratiques  m  (itO]  avec  souvent 
de  petites  facéties  A*  (100);  ils  sont  très  striés  verticalement.  Les  cristaux 
terminés  par  des  sommets  distincts  sont  rares  et  n'ont  été  trouvés 
qu'à  Pouzac  et  à  Saint-Béat;  le  prisme  b}  (100)  y  est  rarement  pins 
développé  que  m  (110).  Les  faces  de  la  zone  prismatique  sont  striées 
verticalement  (fîg.  7  et  9). 

\je  plus  généralement  les  cristaux  n'ont  aucune  terminaison  géomé- 
trique; ils  sont  souvent  creux,  arrondis  et  ovoïdes.  Le  dîpyre  forme 
fréquemment  des  cristaux  en  forme  de  grains  d'orge  ou  en  globules; 
c'est  la  forme  sous  laquelle  on  le  rencontre  dans  les  roches  de  contact 
entièrement  silîcatées. 

Déformations  mécaniques.  Les  cristaux  de  dipyre  des  Pyrénées  pré- 
sentent de  nombreuses  déformations  mécaniques;  dans  tes  calcaires, 
on  les  trouve  souvent  écrasés  et  brisés  en  plusieurs  tronçons  que 
cimentent  de  la  calcite.  Dans  les  roches  entièrement  silicatées  à  dipyre, 
ce  minéral  est  fréquemment  écrasé,  il  présente  des  phénomènes  de 
torsion,  des  extinctions  roulantes  ainsi  que  lo  structure  en  ciment. 

Clivages.  Clivage  suivant  m  (tlO)  plus  ou  moins  facile  suivant  les 
gisements  ;  traces  de  clivage  ou  cassures  transversales  suivant  p  (001). 

Dureté.  6.  Fragile. 

Densité.  2,62  à  2,646  (Libarrenx),  2,68  (Pouzac). 

Coloration.  Incolore  et  limpide,  souvent  blanc  laiteux  ou  verdàtre, 
gris,  noir,  violacé,  grâce  à  de  nombreuses  inclusions  (voir  plus  loin). 
Éclat  vitreux,  un  peu  soyeux  dans  les  variétés  fibreuses.  Transparent 
ou  translucide. 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRA>XÉ 

.  Le  dipyre  est  très  riche  en  inclusions;  leur  étude  a  un 
it,  car  elle  permet  d'expliquer  les  différences  présentées 
yses  de  dîpyre  d'une  même  localité  et  de  rejeter  comme 
e  nom  de  couseranile  donné  n  certains  dipyres. 
le  vue  des  inclusions,  il  y  n  lieu  de  considérer  successive- 
'redes  calcaires  et  celui  des  roches  entièrement  silicatées. 
upe  ici  que  des  inclusions  primaires,  renvoyant  au  para- 
ations  pour  les  inclusions  secondaires. 
les  calcaires.  —  Les  cristauiE  hyalins  les  plus  purs  de 
rmeot  toujours  des  inclusions  de  calcite;  îls  sont  souvent 
sentent  des  irrégularités  de  structure  qui  sont  bien  mises 
par  les  coupes  minces  des  roches  qni  les  renferment, 
lifficilc  d'obtenir  un  cristal  entier  parl'attaque  des  calcaires 
:s. 

itaux  hyalins,  on  passe  aux  cristiux  colorés  et  partïculiè- 
iristaux  noirs  des  calcaires  noirs  de  l'Ariège  (Seix,  port  de 
;  deLherz,  port  de  Massât,  etc.),  on  constate  que  le  pig- 
nneuxdu  calcaire  s'est  toujours  concentré  dans  le  dipyre; 
ié  à  des  paillettes  de  mica,  des  grains  de  quartz.  Souvent 
is  s'accumulent  au  centre  du  cristal  dont  les  bords  restent 
st  pas  rare  de  trouver  des  cristaux  de  dipyre  gris  ou  noi- 
in  calcaire  blanc  ;  dans  ce  cas,  au  moment  de  sa  formation 
ttiré  à  lui  toiit  le  pigment  de  la  roche. 
9  cristaux  noirs  dont,  en  1828,  J.  de  Charpentier  décrivit 
;s  extérieurs  (o/;.  cit.,  225}  et  qu'il  proposa  de  nommer 
,  Dufrénoy  [A.  Pc.  XXXVIH.  280.  1828)  en  fit  une  nou- 
les  cnit  monocliniques,  en  donna  l'analyse  {«)  et  confirma 
Charpentier.  It  est  curieux  qu'aucun  de  ces  deux  savants 
ée  de  comparer  ce  minéral  au  dipyre  qu'ils  connaissaient 
Engoumer,  à  quelques   kilomètres  de  leur  gisement  de- 

^alcaircs  de  Prades,  j'ai  souvent  trouve,  dans  le  dipyre,  des 
i  feldspath,  d'amphibole  ;  dans  un  échantillon  du  ravin  deNa- 
cdessos,  chaqueaiguillcde  dipyre  renferme  un  petit  grenat. 


si  lire  de  celui  de  l'nucieDac  province   du    Couserans  ;  l'orthograpbe 
)a  a  écrit  «  incorrectement   ■  f  couzi'rAaile   i,  ■  couse- 


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DIPYRE  807 


b)  Dans  les  schistes  micacés  de  contact  des  ophites.  —  Dans  les 
schistes  micacés  de  contact  des  ophites  qui  seront  décrits  plus  loin,  le 
dipyre  est  crihié  de  paillettes  de  mîca,  d'aiguilles  de  tourmaline,  de 
rutile,  d'actinote.  On  s'explique  dès  lors  les  couleurs  variées,  brunes, 
violacées,  etc.,  des  soi-disant  couseranites  des  divers  gisements  et 
notamment  de  Pouzac.  Tantôt  ces  inclusions  sont  distribuées  d'une 
façon  quelconque,  tantôt  elles  sont  orientées  suivant  l'axe  vertical  du 
dipyre. 

c)  Dans  les  roches  si/icalres  de  contact  de  la  Iherzoiite,  —  Dans  ces 
roches  dépourvues  de  pigment  charbonneux,  le  dipyre  globuleux  ren- 
ferme en  inclusions  tous  les  autres  éléments  de  la  roche  [mica  en  pail- 
lettes arrondies,  pyroxène  grenu,  tourmaline,  etc.)  ;  soit  en  fragments 
ultramicroscopiques,  soit  en  individus  assez  gros;  il  en  résulte  alors 
une  structure  pœcilitîque  (fig.  1,  8,  10). 


Dans  les  schistes  micacés  et  surtout  dans  les  cornéennes,  les  inclu- 
sions sont  souvent  beaucoup  plus  abondantes  que  le  dipyre  qui  les 
renferme;  celui-ci  est  réduit  à  une  sorte  d'épongé  cristalline  servant 
.  de  ciment  aux  autres  minéraux.  J'ai  donné  antérieurement  de  nom- 
breuses figures  de  ces  inclusions  du  dipyre  {Noiiv.  Arch.  du  Muséum, 
VI.pl.  7.8.  10.  1894). 

d)  Dans  les  gneiss  à  pyroxène  et  à  dipyre.  —  Dans  le  dipyre  des 
gneiss  à  pyroxène  de  la  Loire- In  férié  tire,  j'ai  observé  de  très  fines 
aiguilles  noires  opaques  distribuées  parallèlement  à  l'axe  vertical  de 
leur  hôte  ;  elles  occupent  souvent  le  centre  seulement  du  cristal  ;  elles 
sont  insolubles  dans  l'acide  chlorhydriquc  et  paraissent  primaires,  car 
on  les  [rouve  aussi  dans  la  calcite  associée  à  ce  gneiss  h  pyroxène. 


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INliRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Un  axe  négatif.  Les  indices  mesurés  par  M.  des 
>]  a)  et  par  M.  Lattermann  b),  sont  les  suivants  : 

=  1,558  1,5545 

=  1,543  1.5il7 

lp  =  0,015  0,0128 

le.  Voir  p.  204,  pour  la  composition  théorique, 
marquer  qu'aucune  des  analyses  du  dipyre  des 
e  chlore, 
ipyre   hyalin  de  Libarrenx,  par  Delesse  [A,  M. 

tarent  du  même  gisement,  par  Pisani  (voir  Dx., 

auzac,  par  M.   Damour  ifi  Dx.  (op.  cit.,  I.  229)  ; 
îiac,  parSchulze.m  Goldschmidt{V./.,B«V.,  Bd 

lysc  parait  avoir  été  faite  sur  une  substance  ren- 
de phlogopite  incolore  ainsi  qu'en  témoigne  la 

jOetdeK"0. 
(couseranite)   du  port  de  Saleix,    par  Dufrénoy 

.  1825). 


55,5 

56.69 

56,22 

53,97 

52.37 

24,S 

32,68 
0,39 

23,05 

23,68 

24,02 

9.0 

6,85 

9,44 

8.76 

11,85 

9,4 

8,65 

7,68 

3,55 

3,96 

0,; 

0.78 

0,90 

6.43 

5,52 

0,49 

■races 

1,40 

1,40 

• 

4,55 

2,41 

0.98 

" 

99^ 

101,08 

99.-0 

98,77 

99,12 

!.646 

2,62 

2,65 

2.613 

2,69 

lei.  Au  chalumeau,  blanchit  et  fond  facilement 
eux;  les  cristaux  noirs  colorés  par  de  la  matière 
>lnrent   par  calcînation.  Diflfîcilement  attaquable 


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DIPYRE  209 

Altérations.  Les  produits  d'altération  formés  aux  dépens  du  dipyre 
sont  nombreux;  ils  se  rencontrent  surtout  dans  les  schistes  micacés 
de  contact  des  ophites  et  dans  le  dipyre  des  calcaires.  C'est  à  une 
partie  de  ces  cristaux,  et  notamment  à  ceux  de  Pouzac,  que  l'on  a  attri- 
bué le  nom  de  couaeranite  (page  108).  M.  Frossard  a  même  proposé 
récemment  [B.  S.  M.  XIIl.  187.  1890)  d'employer  désormais  ce  nom  de 
couseranîte  pour  désigner  le  dipyre  altéré.  Un  semblable  changement 
est  contraire  aux  règles  de  la  nomenclature  scientifique;  îl  serait  peu 
logique,  du  reste,  les  cristaux  originaux  de  couserauite  de  Charpen- 
tier et  de  Dufrénoy  n'étant  pas  constitués  par  du  dipyre  altéré,  mais 
comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  par  du  dipyre  surtout  riche  en  inclusions 
variées. 

J'ai  observé  les  modes  suivants  d'altération  : 

l*  Altération  sans  formation  de  produits  cristallisés.  —  Le  dipyre, 
avant  de  se  décomposer,  présente  des  clivages  largement  ouverts  et 
prend  une  structure  fibreuse;  il  est  alors  blanc  soyeux.  Au  micro- 
scope, les  clivages  sont  bordés  par  une  zone  monoréfringente  et  le 
.  minéral  offre,  entre  les  niçois  croisés,  l'apparence  d'un  feldspath 
triclÎDtque  avec  bandes  alternativement  monoréfringentes  et  biréfrin- 
gentes (fig.  2). 


Vif.  1. 

roliROcliii  (t)  <t  do  dipyre  (1«)deT<iiiuBbrcuI^pir>ll6[iti<>ii. 

2*   Transformation  en  mica.  —  Cette  altération  est  assez  fréquente; 
A.  LucoR  —  iiMrmUpt.  n.  u 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

st  le  plus  souvent  complètement  transformé  en  un  agrégat 
ullin  de  fines  paillettes  micacées  très  birérringcntes  ;  l'alté- 
iropage  souvent  le  long  des  clivage».  Le  minéral  devient 
6  difHcilement  fusible  au  chalumeau  sur  les  bords, 
ibablement  à  ce  mode  d'altération  qu'il  y  a  lieu  de  rapporter 
livantc  faite  par  M.  Pisani  sur  les  cristaux  (dits  couseranite), 
^voir  Dx.,  op.  cit.,  l,  p.  234}. 

SiO» 58,33 

Al'O" 20,20 

FeO 1,90 

MgO 7,20 

CaO 0.99 

K'0 8.82 

Na'0 0,76 

H'0 2,35 

100,55 

'formation  en  ieuchtenhergitc.  —  La  pseudomorphose  s'ef- 
même  façon  que  la  précédente,  mais  les  lames  de  la  lench- 
sont  de  plus  grande  taille  et  il  est  facile  de  déterminer 
s  propriétés  optiques  (voir  tome  I}.  Ce  mode  d'altération 
it  à  Libarrenx,  Pouzac,  etc.  La  formatioo  de  leucbtenber- 
vent  accompagnée  de  celle  de  calcite. 

icotion  et  qiiarlzificalion.  —  Fréquemment  les  cristaux  de 
t  transformés  en  calcite  cryptocristalltne,  accompagnée  ou 
irtz.  Les  plus  beaux  exemples  de  ce  genre  d'altération  s'ob- 
erde,  dont  les  cristaux  de  1  ''"  se  dissolvent  presque  cnmplè- 
:  effervescence  dans  les  acides  en  laissant  un  résidu  pulvé- 
lequel  n'existe  souvent  plus  trace  du  minéral  primordial. 
^formation  en  zèolites.  —  Les  gisements  de  dipyre  des 
ont  souvent  riches  en  zèolites  qui  se  sont  formées  à  leurs 
i  pu,  du  reste,  constater  le  fait  d'une  façon  positive  dons 
Lez  oii  la  chabasie  et  la  stilbite  forment  des  géodes  dans 
i-méme.  Celui-ci  montre  au  microscope  l'altération  suivant 
:  c'est  dans  la  matière  colloïde  d'altération  que  sont  logées 
(chabasie  et  stilbite). 

•c.  Le  dipyre  se  distingue  des  autres  wernerites  par  sa  faible 
ce,  du  quartz  qui  l'accompagne  souvent  par  sa  biréfringence 


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DIPYRË  211 

plus  Forte,  le  signé  oégatir  de  son  axe  optique  et  enfin  par  son  système 
cristallin. 

Ainsi  que  l'a  fait  remarquer  déjà  M.  des  Cloi/.eaux  [op.  cil.,  234),  on 
trouve  souvent  dans  les  collections  sous  le  nom  de  couseranite  les 
minéraux  suivants  engagés  dans  des  calcaires  noirs  :  1°  cristaux  noirs 
de  quartz  (Pouzac,  pic  de  Ger  près  les  Eaux-Bonnes);  2"  hornblende 
noire  (cirque  de  Troumouse,  dans  la  vallée  de  Héas);  3°  orthose  noire 
m(lfO),  p  (001)  (vallée  deHéas,  Seix,  cap  de  Mont,  etc.).  Il  faut  y  ajouter, 
en  outre,  4°  albitc  noire  m  (110),  t  (HO),  p  (000),  La  forme  de  ces 
cristaux  ne  permet  pas  cependant  de  les  confondre  avec  le  dipyre. 

On  a  vu  en  outre  (tome  I]  que  M.  Charpentier  a  attribué  à  l'snda- 
lousite  (cfaiastolite)  les  cristaux  de  dipyre  noir  de  quelques  calcaires  de 
la  Haute-Garonne. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

J'ai  montré  à  diverses  reprises  la  diffusion  du  dipyre  dans  tes  gise- 
ments les  plus  variés. 

I^s  Pyrénées  sont  à  ce  point  de  vue  fort  remarquables  en  présen- 
tant ce  minéral  en  abondance  considérable  dans  toutes  ses  diverses 
conditions  de  gisement.  Je  l'ai  observé  : 

1"  Dans  les  schistes  cristallins  et  les  cipolins  qui  leur  sont  associés  ; 

2'  Dans  les  roches  d'âge  secondaire  métamorphiséesau  contact  des 
Iherzolites  et  des  ophites  ; 

3'  Dans  des  roches  éruptives  comme  produit  secondaire. 

1"  Dans   les  schistes  vristallins  et  les  cipolins  qui  leur  sont 
associes. 

Dans  mon  mémoire  sur  ]ea  gneiss  à  pyroxène  et  les  roches  àivernerite, 
j'ai  fait  voir,  par  de  nombreux  exemples,  l'abondance  do  dipyre  dans 
les  gneiss  à  pyroxène  grenus  qui  sont  souvent  associés  à  des  cipolins. 

Il  existe  fréquemment  des  passages  entre  ces  deux  catégories  de 
roches;  ils  se  produisent  par  l'intermédiaire  de  gneiss  particulièrement 
riches  en  dipyre  (S.  S.  M.  XII.  83-364.  1889  et  Bull.  Se.  nat.  de 
rOiiest,  1.  173.  1891).  Ces  gneiss  k  pyroxène  se  trouvent  en  général 
à  la  partie  supérieure  de  la  série  gneissique;  ils  sont  associés  à  des 
micaschistes  granulitisés  et  i  des  roches  amphiboliques. 

Brotagne.  —  Finistère.  Le  gneiss  pyroxénique  à  dipyre  de  Brun- 


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MINERALOGIE  DE  1,A  FRANCE 


isseny  [op.  cit.,  134)  est  rubané,  grâce  à  l'orientation  du 
le  r.imphibole.  Le  dipyre  est  l'cIfîmeDt  blanc  dominant  ; 
larPois  un  peu  nllongé  suivant  l'axe  vertical  et  moule  une 
é  d'oligoclase. 


IC,  dipjr*  iTBD  iscluiiono  ^rugi»<u»;  li,  •pbtnc  10.  dlop^ 

eure.  Les  plus  importants  gisements  de  gneiss  à  dipyre 
!6  se  trouvent  dans  la  Loire-Inrérieure;  l'un  s'observe  sur 
de  la  Loire,  sur  la  route  de  Saiot-Brévin  à  Corsept  (de 
-es  y  ont  été  ouvertes  à  Roitoup,  au  moulin  de  la  Crée). 
le  trouvent  sur  la  rive  droite  de  la  Ix)ire  près  de  Saint- 
^re  de  l'Etang,  à  5  km.  5  N.  de  cette  ville,  sur  la  route  de 
les-Ëaux  et  à  2  km.  E.  de  la  ville,  et  sur  In  côte  de  Ville- 
pen  avant  le  fort). 

ces  gisemeuts,  les  gneiss  à  dipyre  sont  des  roches 
làtre,  compactes,  d'apparence  souvent  homogènes;  elles 
itement  quand  elles  sont  riches  en  dipyre  :  c'est  dans 
'ai  observé  les  macles  ii  angle  droit  de  dipyre  (fîg.  4). 
ion  du  pyroxène  ou  de  l'amphibole,  suivant  des  plans 
tst  pus  toujours  dtstincle  dans  la  roche  fratche,  mais 
!s  altérées  on  voit  toujours   l'indication   nette   du    ruba- 

b  grands   éléments  que  l'un  trouve  dans  ces  gisements 


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sont  eii  général  des  roches  exceptionnelles  dues  à  l'action  de  la  granu- 
lite  sur  les  gneiss  à  dipyre. 


Quand  le  gneiss  renferme  un  peu  de  calcite,  ce  dernier  minéral  est 
dissous  aux  aiTleurements  par  les  eaux  atmosphériques  et  laisse  à  décou- 
vert les  minéraux  qu'il  englobe,  H  en  résulte  de  petites  géodes  dans 
lesquelles  on  trouve,  mais  en  cristaux  toujours  arrondis,  les  éléments 
constituants  de  la  roche  :  dipyre,  pyroxène,  amphibole,  pyrrhotinc, 
sphène,  etc. 

Le  plus  souvent,  le  dipyre  est  grenu,  plus  rarement  allongé  suivant 
l'axe  vertical,  mais  il  ne  se  présente  jamais  en  cristaux  mesurables.  11 
est  parfois  associé  à  des  feldspath»  (oligoclase,  orthose).  Il  existe  tous 
les  passages  possibles  entre  les  gneiss  à  pyroxène  riches  en  dipyre, 
dépourvus  de  feldspaths  et  les  gneiss  à  pyroxène  feldspathiques  sans 
dipyre. 

Le  gisement  de  Ville-ès-Martin  est  fort  remarquable,  car  on  y  voit 
une  alternance  de  bancs  minces  de  gneiss  feuilletés,  de  cipolins  et  de 
gneiss  à  pyroxène.  Les  salbandes  des  cipolins  sont  constituées  par  des 
gneiss  grenus  à  wcrneritc  qui  dérivent  des  cipolins  par  enrichissement 
de  ces  derniers  en  dipyre  et  disparition  consécutive  de  la  calcîte.  Dans 
ces  roches  de  passage,  j'ai  observé  des  groupements  pegmatoïdes  de 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

dipyre,  avec  cette  particularité  que  les  individus  formant 
:  sont  disposés  de  telle  sorte  que  l'axe  vertical  de  l'un 
!  de  90"  avecfelui  de  l'aulre. 

t  de  remarquables  modifications  métamorphiques  subies 
ss  à  dipyre  au  contact  de  la  granulite  [op.  cit.,  117);  ils 
à  grands  éléments  et  l'on  trouve  des  plages  de  dipyre 
i  au  milieu  de  grands  cristaux  néogènes  d'oligoclase. 
S.  —  Ariège.  Dans  le  lit  même  du  ruisseau  du  Bastard 
lu  port  de  Massât  pour  rejoindre  le  ruisseau,  de  Massât  au- 
tang  de  Lherz,  j'ai  trouvé  du  dipyre  formant  des  masses 
i  atteignent  la  grosseur  de  la  tête  et  sont  parfois  mélangées 
.  Ce  dipyre  se  trouve  dans  des  bancs  de  gneiss  amphibo- 
alës  dans  des  gneiss  grenatil%res  eux-mêmes  associés  à  des 
ilite.  Malheureusement  toutes  ces  roches  sont  fort  altérées 
visibles  que  dans  le  ruisseau  ;  il  n'est  pas  possible  dès 
>ir  si  le  dipyre  y  est  primaire  au  même  titre  que  celui  de 
irieure,  ou  secondaire,  formé  aux  dépens  desfeldspaths  des 
s  comme  au  port  de  Saleix  et  à  l'étang  de  Lherz,  ou  enfin 
l'influence  de  la  Iherzolite  qui  se  trouve  à  peu  de  distance 
t  du  dipyre  dans  tous  les  calcaires  du  voisinage. 
)  roches  gneissiques  du  ravin  du  Bastard  sont  imprégnées 


ï  roches  d'âge  secondaire  métamorphisées  au  contact 
des  Iherzolites  et  des  opkites. 

)8-  —  La  formation  du  dipyre  est  l'une  des  caractéris- 
lus  constantes  de  l'action  de  la  Iherzolite  et  des  ophiles 
caires,  les  marnes  calcaires  et  les  grès  secondaires    des 

,é  deux  mémoires  sur  ce»  phénomènes  de  métamorphisme 
[Nouvelles  Archives  du  Muséum,  VI.  209-308.  pi.  5-10. 
C.  F.  n"  42.  1-140.  1895),  les  renseignements  qui  suivent 
aits.  Je  crois  devoir  entrer  dans  des  détails  circonstanciés 
à  cause  de  l'importance  des  gisements  de  ce  minéral  dans 
s  :  des  phénomènes  de  ce  genre  n'ont  du  reste  pas  été 
i  d'autres  régions. 


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DIPYRE  215 

Les  phénomènes  de  contact  de  la  Iherzolite  et  ceux  des  ophites 
présentent  entre  eux  les  plus  remarquables  analogies  ;  ils  ne  ditl^rent 
guère  les  uns  des  autres  que  par  leur  intensilé  moins  grande  dans  le 
cas  des  ophitea  que  dans  celui  des  Iherzolites. 

En  outre  du  dipyre,  on  trouve  dans  tous  ces  contacts,  comme  élé- 
ments néogènes,  de  la  tourmaline,  des  micas,  de  l'albite,  des  amphi- 
boles, des  chlorites,  du  rutile,  du  sphène  (voir  a  ces  espèces),  plus 
rarement  du  quartz.  Mais  dans  les  sédiments  modifiés  par  la  Iherzolite 
ils  sont  souvent  accompagnés  d'orthose,  de  mîcrocline,  de  fcldspaths 
tricliniques  basiques,  de  pyroxènes.  L'albite  et  la  chtorîte  (leuchtenber- 
gite],  sont  plus  communes  dans  les  contacts  d'ophtte  que  dans  ceux 
de  Iherzolite. 

L'existence  constante  du  dipyre  aussi  bien  au  contact  de  la  Iherzo- 
lite qu'à  celui  de  l'ophite  rend  parfois  difficile  l'exacte  appréciation  de 
la  part  due  à  chacune  de  ces  roches  dans  les  phénomènes  métamor- 
phiques des  régions  ob  elles  existent  à  proximité  l'une  de  l'autre. 

Les  transformations  métamorphiques  ducs  aux  ophites  peuvent  être 
comparées  à  celles  qui  s'effectuent  à  quelque  distance  de  la  Iherzolite 
plutôt  qu'à  celles  que  l'on  observe  au  contact  immédiat  de  cette  roche. 
La  Iherzolite  seule,  en  effet,  détermine  la  formation  de  roches  entiè- 
rement silicatées  dont  la  cristallinitë  rappelle  celle  des  schistes  cristal- 
lins (schistes  micacés,  cornéennes,  roches  amphiholiques),  tandis  que 
te  plus  généralement  les  schistes  micacés  de  contact  de  l'ophite  sont 
constitués  seulement  par  des  aiguilles  de  dipyre  et  d'amphibole  englo- 
bées dans  une  masse  de  mica  microcristallin. 

En  ce  qui  concerne  plus  spécialement  te  dipyre,  on  le  rencontre 
dans  les  conditions  suivantes  : 

1'  En  cristaux  allongés  suivant  l'axe  vertical  atteignant  souvent  plu- 
sieurs centimètres,  ils  sont  engagés  dans  des  calcaires  plus  ou  moins 
cristallins  ;  ils  sont  blancs  si  ceux-ci  sont  blancs;  ils  concentrent  généra- 
lement le  pigment  charbonneux  que  possèdent  souvent  les  calcaires.  On 
a  vu  plue  haut  que  ces  cristaux  de  dipyre  noirs  ont  été  autrefois  consi- 
dérés comme  une  espèce  spéciale  (couseranile).  Je  n'ai  à  citer  que  deux 
gisements  dans  lesquels  ces  cristaux  de  dipyre  présentent  des  sommets 
distincts.  Le  plus  généralement  on  n'observe  que  des  faces  prisma- 
tiques nettes-  Les  cristaux  ont  subi  de  nombreuses  déformations  méca- 
niques (voir  plus  haut]  (contact  immédiat  des  ophites  et  contact  à  dis- 
tance des  Iherzolites). 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

itaux  allongés  suivant  l'axe  vertical  pouvant  atteindre  plus 
être  et  engagés,  avec  ou  sans  actinote,  pyrite,  dans  des 
itocristallins  souvent  calciféres.  Au  microscope,  on  constate 
le  ces  roches  est  constituée  par  on  fond  de  biotite  micro- 
infermant  souvent  des  grains  de  quurtz,  des  aiguilles  de 
irmaline.  L'albite  y  est  plus  rare. 

es  sont,  en  général,  peu  cohérents,  se  délayent  dans  l'eau, 
fait  désigner  autrefois  sous  le  nom  d'argiles  talqueuses.  Ils 
calcaires  par  acquisition  de  calcite  (contact  immédiat  des 
sont  le  résultat  de  la  transformation  de  marnes  calcaires, 
staux  globuleux  dans  les  roches  entièrement  silicatées  de 
lédiat  de  la  Iherzolite  provenant  de  marnes  calcaires.  J'ai 
>  types  suivants  parmi  ces  roches  : 
nnea.  —  Ce  sont  des  roches  très  denses  blanches,  grises. 


unes,  tantôt  à  éléments  très  fms,  tantôt  à  éléments  de  pln- 
nëtres  de  plus  grande  dimension.  Par  leurs  caractères  exté- 
rappelleut  quelques  gneiss  à  dipyre  de  la  Loire-Inférieure, 
nts  essentiels  sont  constitués  par  le  dipyre  (qui  forme  sou- 
80*/,  de  la  roche),  des  feldspaths  (variant  de  l'orthose  à  l'anor- 
lyroxènes,  des  amphiboles,  de  la  tourmaline,  du  mica,  du 


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DIPYRG  217 

sphène,  du  rutile.  Elles  sont  fréquemment  rubanécs  par  suite  de  la 
concentration  de  leurs  éléments  colorés  dans  des  lits  distincts.  Les 
plus  grandes  variations  existant  dans  ces  cornéennes  tiennent  à  la 
coexistence  de  plusieurs  de  ces  minéraux  comme  élément  essentiel  ou 
il  l'existence  de  l'un  seulement  d'entre  eux.  Parfois  les  cornéennes  riches 
en  dipyre  forment  des  lits  minces  au  milieu  des  schistes  micacés  [fig.  5). 

La  structure  est  grenue,  mais  présente  des  variations  individuelles 
considérables.  Le  dipyre  est  souvent  comme  spongieux,  englobant  une 
quantité  considérable  de  grains  de  pyroxène,  d'amphibole,  de  tourma- 
line, des  l^paillettes  de  mica  et  présentent  tous  les  types  possibles  de 
structure  pœcilitique. 

b)  Schistes  micacés.* —  Ces  schistes  ressemblent  parfois  à  des  mica- 
schistes, tant  est  grande  leur  cristallinité.  Leur  minéral  caractéristique 
est  la  biotile  ;  elle  est  toujours  accompagnée  d'un  élément  blanc,  dipyre 
ou  feldspath  (orthose,  oligoclase-albite,  bytownite  ou  anorthitc). 

Ils  peuvent  à  l'œil  nu  être  distingués  en  deux  groupes.  Dans  les 
schistes  micacés  tachetés,  on  observe,  au  milieu  de  In  biotite  riche  en 
inclusions  de  pyroxène  et  de  tourmaline,  des  taches  blanches  ayant  de 


m-Mtffnit  l>bii.lllï|n)«d(laCDU>ai>liQ<|T).(L^~;<<->   nsiurcUt.) 

(mm  ^  jem  j^  diamètre  ;  elles  sont  le  plus  généralement  constituées  par 
ua  globule  de  dipyre  renfermant  en  inclusions  les  minéraux  précités, 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
;inent  par   un  mélange  tt'aaorthite,  de  pyroxëne  avec  ou 

autre  catégorie  de  schistes  micacés,  il  n'existe  plus  de 
les,  le  dipyre  ou  les  feldspalhs  (variant  de  l'orthose  à  l'anor- 
ouvent  ces  deux  types  extrêmes  intimement  associés), 
minéraux  réunis  sont  régulièrement  grenus  ou  générale- 

par  de  la  biotite.  La  structure  de  beaucoup  de  ces  roches 
iblement  identique  à  celle  des  schistes  micacés  de  contact 

alors  que  dans  d'autres,  elle  rappelle  celle  des  mica- 
elques-uns  de  ces  schistes  renferment  du  quartz,  de  la 

schistes  micacés  à  dipyre  alternent  avec  les  cornéennes  ; 
termes  de  passage  entre  ces  deux  catégories  de  roches. 
ampkiho/ù/iies. — Ces  roches  présentent  deux  types  :  l'un 
une  diorite,  il  est  formé  en  grande  partie  par  l'enchevé- 
ingues  aiguilles  de  dipyre  et  d'actinote.  L'autre  offre  Tap- 
ie amphibolite;  mais  au  microscope,  il  se  montre  générale- 
en  feldspaths  basiques  grenus,  parfois  en  dipyre,  en  cal- 
liène, 

es  ces  roches  de  contact  immédiat  de  la  Iherzolite,  le 
'bonneux  qui  les  colorait  originellement  a  disparu  ;  il  n'en 
même  quand  on  observe  les  mêmes  roches  à  quelques 
stance  de  la  Iherzolite. 

es  roches  métamorphiques  qui  viennent  d'être  énumérées 
traversées  par  des  filonnets  de  dipyre  obliques  à  la  schis- 
arement  par  des  filonnets  de  quartz  renfermant  du  dipyre, 
ite,  de  la  zoïsite,  etc.  Enfin,  leurs  fissures  sont  tapissées 
ies  zéolites  qui  seront  étudiées  plus  loin, 
taux  allongés  dans  des  quartzites  micacés  résultant  de  la 
)n  des  gri-3  d'âge  secondaire  au  contact  des  ophites. 
i  rapidement  en  revue  les  principaux  gisements  de  ces 
de  dipyre. 

rénéesK  Le  dipyre  existe  au  contact  des  ophites  dans 
de  la  tranchée  du  chemin  de  fer  qui  précède  le  tunnel 
|ue,  sur  la  voie  de  Bayonne  à  Ossès  (avecalbite  et  quartz), 
le  la  mer,  entre  Biarritz  et  Caseville. 

is  à  op.  cit.  sont  relalifs  à  mon  m.*moirc  B.  C.  F.,  a'  12.  1895.  J'y 
g:rapbie  de  la  question,  sur  laquelle  je  ne  reviendrai  pas  ici, 


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DIPYRE  219 

Le  dipyre  se  rencontre,  bien  qu'en  faible  quantité,  dans  des  cor- 
néennes  à  biotite,  pyroxëne,  sphène,  métainorphisées  par  une  syénite 
augitique  au  km.  9  de  la  route  d'Arudy  à  Saint-Christau  (marnes  cal- 
caires ou  Hysch  cénomaDien,  d'après  MM.  Seunes  et  Beaugey,  qui  ont 
décrit  ce  gisement}. 

Le  gisement  de  Libarrenx  mérite  une  mention  spéciale,  car  c'est  lit 
qu'en  1786,  Gillet  de  Laumonl  et  Leliévre  ont  découvert  le  dîpyre. 
J'ai  pu  étudier  leurs  échantillons  conservés  au  Muséum  (coll.  Gillet  de 
Laumont).  Le  gisement  se  rencontre  à  2  km.  au  sud  de  Mauléon,  un  peu 
en  avant  du  moulin  de  Libarrenx  (com.  de  Gotcin-Libarrenx)  et  dans  le 
lit  même  du  Saison.  La  stone  métamorphisée  est  actuellement  noyée 
dans  le  gave. 

Le  dipyre  se  trouve  :  i"  dans  un  calcaire  jaune  en  cristaux  de  2  h 
3"",  souvent  calcifiés  avec  pblogopile,  leuchtenbergite,  pyrite  et 
grands  cristaux  de  quartz;  2°  dans  des  schistes  micacés  en  cristaux 
hyalins  avec  faces  m  (110)  et  h*  (100)  nettes  ou  en  cristaux  globuleux  n 
forme  de  grains  d'orge. 

Les  pseudoraorphoses  en  leuchtenbergite  sont  fréquentes.  L'analyse 
donnée  plus  haut  a  été  faîte  par  Delesse  sur  le  dipyre  de  ce  gisement. 

Le  dipyre  se  rencontre  aussi,  mais  rarement  dans  les  calcaires  et 
gypses  à  quartz,  leuchtenbergite,  rutile,  tourmaline  (voir  tome  I, 
page  105),  etc.,  des  carrières  de  gypse  de  Lys. 

HauteS'Pyrénêes.  Le  gisement  de  Pouzac  est  un  des  plus  célèbres 
des  Pyrénées.  La  halte  de  Pouzac  est  située  sur  un  petit  pointement  de 
syénite  néphélinique  entouré  par  une  ophite.  Contre  celle-ci  vient  s'ap- 
pliquer une  épaisse  série  de  couches  sédimentaires  métamorphisées 
qui  peut  être  suivie  vers  le  sud  sur  te  chemin  de  Bagnères-de-Bigorre 
jusqu'à  Montloo,  sur  près  de  1200  mètres.  M.  Frossard,  qui  étudie  ce 
gisement  depuis  plus  de  40  ans,  a  donné  )a  liste  détaillée  des  minéraux 
que  l'on  y  rencontre  [Bull.  Soc.  Ramond  1888). 

On  peut  y  distinguer,  comme  dans  les  autres,  contacts  d'ophite  [op. 
cil.  102),  des  calcaires  à  minéraux  parmi  lesquels  domine  le  dipyre  et 
des  schistes  micacés  à  dipyre. 

Le  dipyre  est  particulièrement  remarquable  dans  des  calcaires 
blancs  marmoréens  tachetés  de  jaune  qui  se  trouvent  entre  l'ophite  et 
la  syénite  néphélinique  et  tout  près  de  cette  dernière.  Us  renferment 
de  grands  cristaux  hyalins  de  dipyre  atteignant  plusieurs  centimètres 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

[uels  on  trouve,   bien  que  rarement,   les  faces   a*  (f  01)  et 
ociéea  aux  prismes  m  (110),  A' (100)  (fig.  7},  A'' ou  A*  (310).  Ils 
sont  accompagnés  par  de  l'actinute,  de  la  tré- 
V5>-.^.,^^        molite,    de   la    phlogopite   et   de  la  pyrite.  Ce 
-^---^*rl        dipyre  est  toujours  intact,    mais  dans   les  cal- 
caires jaunes,  il  est  souvent  épigénisé  par  de  la 
calcite  ;  il  y  est  accompagné  par  du  quartz  et  des 
paillettes  hexagonales  de  leuchtenbergite. 

Je  ne  crois  pas  que  le  dipyre  existe  dans  les 
calcaires   renfermant  des  cristaux  d'albite.  Près 
de  la  maison  Amaré  se  rencontrent  des  calcaires 
■  p  extrêmement  riches  en  dipyre  violacé  (ancienne 

coiiseranife)  et  en  actinote  verte;  ces  cristaux 
1'"  et  sont  parfois  si  abondants  qu'en  s'enchevètrant  ils 
squelette  de  la  roche  qui  est  remplie  par  de  la  calcite  grenue 
de  la  magnétite,  de  In  biotite  et  de  la  tourmaline.  L'actinote 
ieure  au  dipyre. 
aritiun  de  la  calcite  conduit  à  des  schistes  micacés  crypto- 


itic,  Globulci  it  dipy»  <i) 
Diliuel  d«lic>lciu    {Umù 


dans  lesquels  le  dipyre  et  l'actinote  forment  de  grands  cri- 
phyroïdes  (fig.  8).  Fort  souvent  le  dipyre   ne  forme  pas  de 


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DIPYRE 


221 


cristaux  nets  comme  dans  les  calcaires,  mais  constitue  des   globules 
ovoïdes  rappelant  la  forme  de  grains  d'orge. 

Sur  la  rive  droite  de  l'Adour,  ea  amont  de  Bagncres-de-Bigorre,  il 
existe  des  calcaires  à  dipyre,  à  Gerde  et  à  Asté.  Les  cristaux  de  Gerde 
se  trouvent  en  grande  abondance  dans  un  calcaire  jaune  sous  forme 
de  longs  cristaux  quadratiques  à  arêtes  nettes;  ils  sont  totalement  cal- 
cifiés; il  existe  aussi  des  schistes  micacés  à  dtpyre  dans  ce  gisement. 
Des  roches  analogues  existent  à  Argelès-Debat,  dans  le  lit  du  Sus, 
petit  affluent  de  l'Arros;  M.  Frossard  a  signalé  le  dipyre  ii  Ossun 
(route  de  Pontacq]  où  je  ne  l'ai  pas  observé  moi-même. 

Haute-Garonne.  Le  calcaire  marmoréen  de  Saint-Béat  renferme,  au 
Cap  de  Mont,  des  cristaux  hyalins  et  incolores 
de  dipyre  atteignant  k"°  de  longueur.  DanF  la 
carrière  de  Rie,  j'ai  trouvé  de  petits  cristaux  éga- 
lement transparents  présentant  les  pointements 
a'  (101)  souvent  arrondis.  Dans  les  calcaires  noirs 
du  Cap  de  Mont,  le  dipyre  est  lui-même  noir. 

Le  calcaire  de  Saint-Béat  renferme  de  très 
□ombreux  autres  minéraux  (trémolîte,  orthose, 
albite,  tourmaline,  mica,  quartz,  apatite,  fluorine, 
etc.),  qui  sont  étudiés  dans  cet  ouvrage. 

Tous  les  calcaires  et  grès  secondaires  des 
environs  de  Saint-Béat  sont  riches  en  dipyre;  il 
faut  faire  une  mention  spéciale  pour  les  calcai 
par  la  route  de  Saint-Béat  à  Boutx,  an  vois 
Lez  :  ils  se  trouvent  en  contact  avec  rophite;j'y  ai  décrit  notamment  des 
cornéennes  et  des  grès  micacés  tachetés  (o/j.  cit.,  98).  Le  dipyre,  associé 
au  pyroxène  blanc  jaunâtre,  remplit  souvent  des  fentes  de  ces  roches 
métamorphiques  et  forme  d'intéressants  échantillons  de  collection  sur 
lesquels  M.  Gourdon  a  appelé  mon  attention.  Des  roches  analogues  à 
celles  de  cette  route  se  rencontrent  à  Cierp  près  Marignac,  sur  le 
prolongement  de  la  bande  triasique  de  Lez. 

Leymerie  {Gêol.  de  la  Haute-Garonne)  a  signalé  le  dipyre  dans  les 
calcaires  du  Ger  de  Boutx  ainsi  qu'au  contact  de  l'ophite  de  Cazau- 
nous;  on  la  trouve  aussi  à  Moncaup,  à  Arguénos,  au  voisinage  de 
l'ophite. 

Le  dipyre  est  extrêmement  abondant  dans  les  calcaires  et  les  schistes 


s  et  les  : 
lage 


Tes  coupes 
a   tour    de 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

icacés  de  la  route  de  Sengouagnet  à  Portet,  au  voisinage  du 
.  A  la  Coumc  de  Bareille,  j'ai  recueilli  des  schistes  micacés 
,  très  durs,  ressemblant,  à  s"y  méprendre  6  l'œil  nu, 
iennes  à  andalousite  de  contact  du  granité.  Sur  les  surfaces 
il  l'air,  le  dipyre  forme  de  petites  masses  verruqueuses  globu- 
contact  immédiat  de  la  llierzolite  du  tue  d'Ess,  les  calcaires 
les  métairies  du  Tou  sont  prolbudémenl  métamorphisés;  on 
\op.  cit.,  80),  les  calcaires  à  minéraux,  les  schistes  micacés 
souvent  quartzifères),  les  cornéennes  et  les  roches  amphtbo- 
imérées  plus  haut.  Le  dipjre  est  extrêmement  abondant  et 
vent,  dans  ces  roches  métamorphiques,  des  iilonnets  obliques 
listosité. 


caires  jurassiques  des  environs  de  Portet  d'Aspet  (route  du 
ortet,  de  Saint-Lary,  col  de  Balagué,  etc.),  sont  extrè- 
iches  en  dipyre  blanc  ou  noir  (suivant  les  couleurs  du  Gal- 
les renferme),  parfois  associé  à  de  la  trémolite,  du  mica,  de 
etc.  Ces  gisements  étaient  connus  de  J.  de  Charpentier  et 
rie. 
Les  calcaires  à  dipyre  de  Saint-Lary  sont  le  prolongement 
je   Portet.  Les  environs  d'Enguumer,    sur   le  bord  du  Lez, 


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entre  Saint-Gtrons  et  Caslillon,  ont  été  signalés  pur  de  Charpentier 
comme  riches  en  dipyrc.  Ce  minéral  se  rencontre  dans  les  mêmes 
conditions  et  les  mêmes  gangues  qu'à  Libarrenx. 

Les  schistes  micacés  à  dipyre  de  Loutrein  (ou  Lottringen)  et  ceux 
de  la  forge  d'Engoumer  ne  se  trouvent  plus  guère  que  dans  les  vieilles 
collections  et  ce  n'est  que  dans  les  calcaires  que  l'on  peut  actuellement 
trouver  le  dipyre.  Le  même  minéral  existe  dans  tous  les  calcaires  iia- 
siques  de  cette  région  au  voisinage  des  ophites,  M.  Caralp  les  a 
notamment  signalés  {Et.  gêol.  sur  les  Pyrénées  Centrales.  279.  1888) 
à  Cescau  près  Castilloa,  et  dans  la  vallée  de  Betmale,  à  Ourjou, 
Aulignac-en-Bordes-sur  Lez. 

J'ai  découvert  récemment  à  la  ferme  de  Coumes  en  Audressein  et  à 
la  butte  de  Castera  près  Castillon,  sur  le  versant  regardant  Cescau, 
des  Iherzolites  serpentin isées,  associées  aux  ophites  et  modifiant  d'une 
façon  intense  les  marnes  liaslques  qui  sont  transformées  en  divers 
types  de  cornéennes  et  de  roches  amphiboliques  à  grands  éléments  de 
dipyre  :  plus  loin  du  contact,  ces  masses  se  transforment  en  schistes 
micacés  noduleux,  en  schistes  tachetés  de  moins  en  moins  cristallins. 
De  magnifiques  échantillons  de  calcaires  cristallins  riches  en  cristaux 
hyalins  ou  rosés  de  dîpyre,  accompagnés  de  pyrite,  d'actinote,  etc.,  se 
trouvent  au  tue  de  Coumes,  à  Salsein,  etc. 

Le  dipyre  (noir  et  blanc)  abonde  dans  les  calcaires  jurassiques  au 
voisinage  de  l'ophite  qui  se  trouve  entre  Seix  et  Sentenac  (rive  g.  du 
Salât).  C'est  aux  environs  de  Seix,  à  environ  2  km.  au  sud  de  ce  vil- 
lage et  au-dessus  du  chemin  qui  conduit  au  pont  de  la  Taule,  queJ.de 
Charpentier  a  trouvé,  pour  la  première  fois,  les  cristaux  noirs  de 
dipyre  qu'il  prit  pour  une  espèce  spéciale  et  décrivit  sous  le  nom  de 
couseranite  [Ess.  gèogr.  sur  les  Pyrénées.  226).  Cette  indication  géo- 
graphique s  été  inexactement  rapportée  par  les  auteurs  qui  ont  suivi 
J.  de  Charpentier  et  qui  indiquent  le  dipyre  au  pont  de  la  Taule  ;  celui- 
ci  est  construit  sur  les  calcaires  griottes  patéozoïques  qui  ne  ren- 
ferment pas  de  dipyre,  minéral  exclusivement  cantonné  dans  les  cal- 
caires secondaires. 

Les  beaux  cristaux  de  dipyre  se  rencontrent  particulièrement  aux 
environs  de  Seix  dans  les  rochers  calcaires  qui  bordent  la  route  du 
pont  de  La  Quorre  (beaux  cristaux  hyalins  et  groupés  en  gerbes 
atteignant  un  décimètre  de  longueur).  Entre  cette  route  et  Sentenac, 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

itaux  noirs  se  trouvent  dans  les  calcaires  noirs  du 
;he.  J'ai  recueilli  des  cornéennes  et  des  roches  amphi- 
;rands  élémenls  de  dipyre  en  Bleychen,  sous  Sentenac, 

Soumères,  etc. 
Icaire   allant   de  Seix   k    Aulus  renrerme   du    dipyre  ; 
:nt  signalé  nu  pic  de  Géoux  (picou  de  Ceux),    au  col 

abonde  à  la  porte  d'Aulus  dans  toutes  les  montagnes 
minent  la  route  au  nord;  il  y  est  souvent  associé  à  de 

Uns  la  même  zone  calcaire  depuis  Aulus  jusqu'au  delà 
IX.  Dans  ce  dernier  gisement,  la  zone  ii  dipyre  se 
s  assises  des  calcaires  du  lias  moyen,  intercalées 
du  lias  inférieur  qui  repose  sur  le  gneiss  et  la  brèche 
ssique  supérieur  {op.  cit.,  75).  Il  forme  de  grands  cri- 
avec  ceux  de  la  région  de  Lherz  dont  il  sera  question 
s  plus  gros  qui  existent  dans  les  Pyrénées  ;  ils  atteignent 
-,  Les  faces  m  (110)  et  A*  (100)  seules  sont  nettes.  Ces 
irtout  engagés  dans  un  calcaire  noir  et  ils  sont  eux- 
nent  riches  en  pigment  charbonneux.  Ils  sont  parfois 
ébris  de  fossiles  {bêlemnites ,  pecten,  uequivali>is,  moules 
.  Le  dipyre  est  associé  k  la  tourmaline  et  à  quelques 
ica.  Ce  gisement  de  dipyre  était  connu  de  J.  de 
e  Dufrënoy,  qui  citent  ces  cristaux  noirs  comme  type 
ite. 

au  port  de  Saleix  des  calcaires  extrêmement  riches  en 
oeuse  et  en  grains  ovoïdes  de  dipyre  qui  doivent  leur 
des  déformations  mécaniques. 

nilieu  de  ces  calcaires,  se  trouvent  des  schistes  et  des 
es,  riches  en  matière  charbonneuse,  qui  contiennent 
ilaire  ;  ils  sont  coupés  par  des  tilonocts'  minces  de 
it  du  dipyre,  de  l'aclinote,  de  la  muscovite.  A  leur 
stes  sont  plus  cristallins  et  la  matière  charbonneuse 
en  graphite. 


;  ces  schistes  sont  aussi  parfois  tapissées  de  crislaax  de  zoîsite 
^anl  S™™  de  longueur;  \\e  présenleDl  les  faces  m  (110)  et  uq 
C'est  un  nouveau  genre  de  gisement  de  xoiaile  à  ajouter  1  ceux 
ge  133  du  lome  I. 


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DIPTRE  225 

Ces  roches  à  dipyre  se  prolongent  à  l'est,  dans  la  direction  de  Vio- 
dessos,  sur  la  rive  gauche  du  ruisseau  de  Saleix.  J'ai  montré  que  te 
dipyre  de  tous  les  gisements  de  la  zone  calcaire,  située  entre  Aulus  et 
le  port  de  Saleix,  était  en  relation  avec  les  importants  massifs  de  Iher- 
zolite  qui  se  trouvent  sur  le  flanc  nord  de  cette  région  montagneuse 
(étang  de  Lherz  ;  ravins  de  la  Plagnole,  de  l'Homme-Mort  et  de  Lherz 
débouchant  dans  lé  ravin  du  Bastard;  enfin  près  du  port  de  Massât, 
rochers  de  Bernadouze,  de  l'Escourgeat  et  divers  autres  points  de 
la  forêt  de  Freychinède  sur  la  rive  droite  du  ruisseau  de  Suc). 

Les  plus  gros  cristaux  de  dipyre  de  cette  zone  se  trouvent  dans  les 
calcaires  liasiques  noirs  sur  le  sentier  allant  du  col  d'Eret  à  l'étang  de 
Lherz  (et  tout  prés  du  contact  des  calcaires  jurassiques  et  des  schistes 
cristallins),  ainsi  qu'à  la  montée  du  port  de  Massât,  entre  la  tourbière 
de  Bernadouze  et  le  port  (côté  sud  du  port).  Ils  atteignent  4'^"  de  lon- 
gueur; les  faces  de  la  zone  verticale  sont  particulièrement  nettes. 

Au  voisinage  immédiat  du  massif  Iherzolitique  de  l'étang  de  Lherz, 
des  fragments  de  calcaire  ù  dipyre  se  trouvent  dans  la  brèche  du 
jurassique  supérieur  dans  le  ravin  d'Artigous. 

Au  contact  de  la  Iherzolite,  dans  les  ravins  de  la  Plagnole  (pic  de  la 
Fontéte  rouge),  de  l'Homme-Mort,  j'ai  décrit  [op.  cit.,  63)  udg  grande 
variété  de  roches  à  dipyre  (schistes  micacés  non  tachetés  et  parfois 
amphiboliques,  cornéennes  souvent  feldspathiques,  roches  amphibo- 
liques  et  enfin  calcaires  à  minéraux).  Dans  les  contacts  de  l'Escourgeat 
et  de  la  forêt  de  Freychinède,  les  roches  dominantes  sont  des  schistes 
tachetés  à  dipyre,  des  roches  amphiboliques  feldspathiques,  et  enfin 
tous  les  types  de  cornéennes  à  dipyre.  A  l'Escourgeat,  j'ai  trouvé  des 
blocs  de  dipyre  fibreux  atteignant  la  grosseur  du  poing. 

Aux  environs  immédiats  de  Vicdessos,  le  dipyre  abonde  dans  les 
calcaires  liasiqnes  en  cristaux  allongés,  associés  à  de  la  trémolite.  Dans 
le  ravin  de  Nadaliss  et  particulièrement  au  pic  del  Picouder,  au  nord 
du  bourg,  on  peut  recueillir  de  forts  beaux  échantillons  de  ce  minéral; 
i)  s'y  trouve  ea  cristaux  d'un  blanc  de  lait  [/n  (110), /e*  (100)]  remarquable- 
ment nets  et  atteignant  1'^™  de  longueur;  ils  font  saillie  sur  les  sur- 
faces exposées  à  l'air  et  sont  parfois  extraordinairemcnt  abondants.  Ils 
sont  accompagnés  de  biotite  et  d'amphibole  verte,  de  sphène,  de 
quartz,  etc.  Dans  un  de  mes  échantillons,  chaque  cristal  de  dipyre 
renferme  des  inclusions  de  grenat,  minéral  excessivement  rare  dans  les 
contacts  de  Iherzolite. 

A.  LjtCDOIi.  —  ITÙHralofiI.  11.  \b 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

t  gisements,  j'ai  observé  des  roches  entièrement  silica- 
dipyre  (schistes  micacés  quartzifères,  cornéennes, 
liques).  Il  y  a  lieu  de  faire,  parmi  celles-ci,  une  men- 
ur  une  roche  composée  de  longs  cristaux  de  dipyre  et 
t  foncé  rappelant  les  ophites  dipyrisées  qui  sont  étu- 
lapitre  suivant. 

ment  fort  remarquable  est  celui  que  j'ai  découvert  dans 
à  la  Croix  de  Saiute-Tanoque,  au  N.-O.  de  Lercoul. 
dipyre,  pyroxène,  mica,  alternent  avec  des  schistes 
is  à  dipyre  ou  à  feldspath,  et  avec  des  cornéennes  it 
er  minéral  se  rencontre,  du  reste,  sporadiquement  dans 
tre  Sem  (mine  de  Rancié)  et  Lercoul. 
roite  de  l'Ariëge,  il  existe  de  nombreux  gisements  de 
septentrional  est  celui  d'Arnave.  Dans  les  carrières  de 
:  du  village  ainsi  que  sur  la  route  de  Cazenave  (jusqu'au 
oute  avant  d'arriver  au  Castelet)  et  près  de  la  chapelle 
calcaires  du  trias  sont  riches  en  dipyre,  associé  à  de 
!  la  leuchtenbergite.  Sur  la  route  de  Cazenave,  j'ai 
les  calcaires  jaunes,  des  cristaux  de  dipyre  ayant  plus 
leur  sur  1""  de  largeur;  ils  sont  toujours  plus  ou  moins 
calcite  et  en  leuchtenbergite  et  parfois  associés  à  de 

blanc  rosé,  intercalés  dans  le  gypse  d'Arnave,  m'ont 
ristaux  transparents,  blanc  verdâtre,  de  dipyre  asso- 
1  des  cristaux  d'albite  accolés  sur  ceux  de  dipyre,  etc. 
;mes  carrières  d'Arnave  renferment  des  schistes  mica- 
auphibole  offrant  la  plus  grande  analogie  avec  les 
s  de  Pouzac. 
;hes  métamorphiques  de  ce  gisement  sont  en  relation 

isif  de  schistes  cristallins  du  pic  Saint- Barthélémy  et 
uve  une  chaîne  de  calcaires  secondaires  du  même 
i  Vicdessos,  Lherz,  Aulus,  Seix,  qui  a  été  passée  en 
;  ;  le  dipyre  y  abonde  partout  où  il  existe  à  proximité 
es  Iherzolites. 

calcaires  situés  à  la  limite  des  communes  de  Lordat  et 
nt  fourni  non  seulement   de   nombreux   exemples    de 


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DIPYRE  3S7 

calcaires  blancs  à  beaux  cristaux  de  dipyre,  mais  encore  une  très  nom- 
breuse série  de  schistes  micacés  tachetés,  de  cornéennes  et  de  roches 
a  m  phi  bol  i  que  s  à  dipyre.  Dans  ce  gisement,  les  roches  métamorphiques 
sont  très  souvent  traversées  de  veinules  de  dipyre  grenu  atteignant  plus 
d'un  centimètre  d'épaisseur. 

Plus  BU  sud-est,  dans  le  ravin  du  bois  du  Fajou  près  Caussou,  se 
trouve  un  remarquable  contact  de  Iherzolite  et  de  calcaire  liasique 
{op.  cû.,45)  offrant  tous  les  types  de  roches  métamorphiques  décrits 
plus  haut  et  particulièrement  les  schistes  tachetés  à  dipyre,  des  roches 
amphiboliques  et  une  très  grande  variété  de  cornéennes  à  dipyre  et  à 
feldspath. 

La  bande  calcaire  que  nous  venons  de  suivre  s'infléchit  vers  l'est 
pour  gagner  le  département  de  l'Aude;  aux  environs  de  Prades,  les 
calcaires  à  dipyre  abondent,  mais  ce  minéral  ne  ï'y  présente  pas  en 
très  grands  cristaux.  De  même,  les  roches  entièrement  silicatées  à 
dipyre  y  sont  moins  développées  que  dans  les  autres  gisements  de 
l'Ariège.  Le  dipyre  s'y  observe  souvent  en  filonnels  ou  en  nodules 
associés  à  du  pyroxèoe,  du  quartz,  de  la  prehnite. 

Aude.  Ces  mêmes  calcaires  à  dipyre  se  trouvent  sur  la  route  de 
Prades  à  Belcaire  et  particulièrement  aux  environs  de  Camurac;  je  ne 
les  ai  pas  suivis  plus  loin. 

Pyrénées-Orientales.  Je  cite  comme  document  le  dipyre  des  calcaires 
delà  vallée  de  l'Agly;  je  ne  l'y  ai  pas  retrouvé.  Durocher  considère  ces 
calcaires  comme  crétacés  et  métamorphisés  par  le  granité  {A.  M.  VI. 
82.  1844).  J'ai  montré  {B.  C.  F.  a"  53.  1896)  que  cette  opinion  est 
inexacte,  le  granité  des  environs  de  Saint-Paul  de  Fenouillet  se  trou- 
vant en  galet  dans  le  trias. 

Algérie.  —  Il  existe  en  Algérie  beaucoup  de  pointements  ophi- 
tiques  associés  ii  des  gypses  et  9t  des  calcaires  renfermant,  d'après 
MM.  Curie  et  Flamand  (Z^s  roches  éruptives  £  Algérie,  1890],  des 
mméranx  qui  offrent  une  grande  analogie  avec  ceux  se  trouvant  dans 
les  Pyrénées  dans  de  semblables  conditions  :  dipyre,  tourmaline, 
alhite,  pyrite,  etc.  (Aïn  Nouissy,  env.  de  Dublineau].  Je  n'ai  person- 
nellement pas  eu  l'occasion  de  voir  le  dipyre  de  ces  gisements  qui 
n'a  fait,  jusqu'à  présent,  l'objet  d'aucun  travail  détaillé. 

D'après  ces  deux  géologues,  la  roche  à  dipyre  et  amphibole  décrite 
page  231  ne  serait  pas  une  ophite  dipyrisée,  mais  une  marne  calcaire 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

B.  L'étude  minéralogique  des  échantillons  que  j'ai  ctu- 
i  pas  de  trancher  définitivement  (a  question. 

s  roches  éruptives,  comme  produit  secondaire. 

Lii  aboode  dans  les  roches  métamorphiques  des  PjrréDées 
;  la  Iherzolite  est  très  fréquent  aussi  dans  les  roches 
s  toujours  comme  élément  secondaire, 

!s  ophites  et  Vautres  roches  feldspalhiques  basiques. 

iches,  le  dipyre  se  produit  aux  dépens  des  feldspaths 
livant  un  mode,  toujours  le  même,  que  j'ai  étudié  en 
r.  XIV.  16.  pi.  1.1891). 

iont  constituées,  on  le  sait,  par  un  assemblage  holocristal- 
1  tnclinique(oligoclase  etplus  Tréqucmment  labrador)  et 
ossédantia  structure  ophitique.  GéDéraieineatlepyroxène 
ins  complètement  transformé  en  amphibole  parourallti- 
ites  dipjrisées  sont  de  couleur  plus  claire  que  les  ophites 
hibole  est  verte,  l'élément  blanc,  d'un  blunc  de  lait, 
pyrisatioa  commence,  on  voit,  au  microscope,  se  former 
des  cristaux  feldspathiques  de  minces  Blets  de  dipyre 
gagnent  toutes  les  cassures  du  minéral,  forment  au  milieu 
res  vermtculées  et  enfin  l'épigénisent  complètement  (voir 
14). 

e  remarquable  de  cette  transformation  est  de  donner 
;taux  de  dipyre  ayant  de  grandes  dimensions,  cristaux 
pens  d'un  très  grand  nombre  de  petites  plages  feldspa- 
résulte  que  la  roche  transformée  possède  une  cristalli- 
E  que  la  roche  intacte. 

initiale  reste  souvent  très  distincte,  mais  souvent  aussi 
e  pyroxéne,  au  lieu  de  conserver  leurs  formes,  se 
s'ouralitisnot  et  alors  la  roche  altérée  possède  une 
rente  de  celle  de  l'ophite  intacte;  dans  celle-ci  lëlé- 
julait  l'élément  blanc,  tandis  que  dans  la  roche  traosfor- 
-ci  qui  englobe  le  pyroxéne.  Les  roches  de  ce  genre 
grande  analogie  avec  certaines  roches  amphiboliquesde 
erzolite,  et,daus  quelques  gisements  pyrénéens  dont  la 


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DIPYRE 


239 


situation  stratigraphique  n'est  pas  cette,  je  n'ai  pu  trancher  avec  cer- 
titude la  question  de  l'origioe  de  ces  dernières. 

La  transformation  du  feldspath  en  dîpyre  me  parait  être  un  phëao- 
mëne  d'altération  comparable  à  la  zéolîtisation.  Le  dipyre  ne  doit  pas 
être  considéré,  selon  moi,  comme  un  produit  de  dynamométamor- 
phisme.  On  l'observe,  en  effet,  aussi  bien  dans  les  régions  pyré- 
néennes très  plissées  que  dans  la  plaine,  dans  des  roches  extrême- 
ment écrasées  et  dans  celles  qui  ne  présentent  aucune  trace  d'actions 
mécaniques. 

La  dipyrisation  a  dû  commencer  à  une  époque  relativement 
ancienne,  car  j'ai  observé  des  échantillons  dans  lesquels  le  dipyre 
avait  certainement  subi  les  mêmes  phénomènes  d'écrasement  que  les 
éléments  normaux  de  la  roche;  dans  d'autres  cas,  le  feldspath 
écrasé  (structure  en  mortier)  est  épigénisé  par  du  dipyre  qui  est 
évidemment  postérieur  aux  déformations  mécaniques  de  la  roche, 
qu'il  tend  à  masquer.  Mais,  d'autre  part,  il  me  paraît  évident  que  ce 
phi'-noméne  de  dipyrisation  se  poursuit  encore  de  nos  jours  et  qu'il  est 
dû  6  uue  altération  superBcielle  :  cette  opinion  reçoit  sa  démonstration 
par  les  faits  suivants  que  j'ai  constatés  dans  de  nombreux  gisements 
(Pouzac,  Lez,  sur  la  route  de  Saint-Béat  à  Boutx,  CasteretprèsCastillon]. 

Dans  une  masse  d'ophite,  la  dipyrisation  est  irrégulière,  elle  se  pro- 
page suivant  les  diaclases  de  la  roche  et  gagne  de  proche  en  proche 
comme  par  imbibition;  de  plus,  la  dipyrisation  est  superficielle,  elle 
disparait  souvent  à  quelques  mètres  de  la  surface  et  atteint  son  maxi- 
mum d'intensité  aux  affleurements  immédiats.  J'ai  pu  constater  très 
nettement  ce  fait  à  Lez,  oii,  lors  de  la  rectification  d'une  route,  la 
roche  presque  intacte  a  été  mise  à  découvert,  après  élimination  d'une 
zone  très  dipyrisée.  Dans  celle-ci,  le  dipyre  est  intimement  associé  à  des 
zéolites  (stilbite  et  surtout  chabasie)  qui  lui  sont  postérieures  et  se  sont 
sans  doute  formées  à  ses  dépens. 

Dans  quelques  gisements,  le  dipyre  fibreux  forme  dans  l'ophite  de 
véritables  filonnets  de  plusieurs  centimètres  d'épaisseur. 

Pyrénées.  —  Les  phénomènes  que  je  viens  de  décrire  s'observent 
dans  deux  catégories  de  roches  pyrénéennes. 

1°  Dans  les  ophites.Jene  citerai  que  quelques  exemples  caractéris- 
tiques ; 

2"  Dans  des  diabaaes  à  hornblende  brune  associées  à  des  gneiss  et 
dans  des  gneiss  amphiboUques. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

(renées.  L'ophite  de  Pouzac   mérite   une  mention   tout  à 

à  cause  de  l'intensité  de  sa  dipyrisation. 

"onne.  La  diabase  à  hornblende  brune  d'Eup  près  Saint- 

ts   riche    en    dipyre    où    ce    minéral   a    été    signalé   par 

tch  {Mikros.  Pkysiogr.  IX.  212.  1887)'.  Dans  les  échantil- 

i  recueillis,  le  dipyre  en  grands  cristaux  souvent  altérés 

tructure  fibreuse  qui  donne  au  minéral  examiné  entre  les 

s  l'apparence  d'un  feldspath  trîclinique. 

lePortet  d'Aspet  et  celle  de  plusieurs  des  gisements  de  la 

>nt  également  dipyrisées.  Il  en  est  de  même  des   diorites 

|ui   percent  en  filons   minces    la    Iherzolite  du    Tou    en 

«  ophîtes  de  Castillon,  d'Aleu,  d'Aulus  (entre  le  village  et 
aleix,  etc.)  sont  souvent  complètement  dipyrisées. 
a  de  CastilloD,  on  peut  suivre  avec  la  plus  grande  netteté 
tes  carrières  la  marche  suivie  par  la  dipyrisation,  chemi- 
a  roche  le  long  des  diaclases.  Dans  l'ophite  de  Bordes- 
la  route],  j'ai  trouvé  un  fîlonnet  de  dipyre  fibreux  mélangé 
te  atteignant  3°*°  d'épaisseur, 

e  à  hornblende  du  port  de  Saleix  (versant  Est)  m'a  fourni 
u  travail  précité  sur  la  transformation  du  feldspath  en 
t  une  roche  à  grands  éléments  dans  laquelle  on  trouve  des 
pyre  atteignant  1  "°  de  plus  grande  dimension. 
!s  de  la  forêt  de  Freychiuède  (vallée  de  Suc)  sont  presque 
lipyrisées.  Près  de  l'Escourgeat,  j'ai  recueilli  des  masses 
>reax  blanc  ayant  la  grosseur  du  poing  et  qui  provienneot 
it  defilonnets  analogues  à  ceux  de  Bordes 
s  umphiboliques  recouverts  par  les  calcaires  jurassiques 

ibuBch  cite  les  localités  de  Garraui,  BéziuB,  Eup  et  Saiot-Lary 
le)  ;  les  trois  premièrea  ta  coDfoadeot,  la  roche  en  question  se  trou- 
e  des  communee  d'Eup  et  de  Bezios-Garraux.  Je  ne  connais  pas  de 

e  à  Sainl-Lary  [Haute -Garonne).  Les  plus  ToisioeB  deSaiut-Lary 
les  ophitcs  de  Porlel  d'Aspet  [Haute-Garonne).  Le  mfoie  savant 
possible  un  passage  eulre  ces   diabasea  et  les   ophitea  par  l'înter- 

a  roche  du   pic  Saint-Moat  ;  il  s'agit   probablement    ici   du   cap  de 

t  adossée  la  diabaae  d'Eup.  mais  alors  les  deux  gisements  n'en  foDt 

I. 


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DIPYRE  231 

de  l'étang  deLherz  (sur  le  sentier  de  l'étaDg  au  col  d'Eret)  sont  riches 
en  dipyre  secondaire.  J'ai  parlé,  page  214  du  dipyre  des  gueiss  du 
ravin  du  Bastard,  qui  a  peut-être  la  même  origine. 

AlgéFto. — Alger  et  Oran.  Les  ophites  sont  nombreuses  en  Algérie; 
je  n'ai  pas  eu  l'occasion  d'en  étudier  d'échantillons,  mais  M.  Delage 
m'a  remis  des  fragments  d'une  roche  grenue  essentiellement  composée 
de  dipyre  et  d'amphibole  qu'il  a  découverte  à  l'Arba  et  décrite  (le  Sabel 
d'Alger.  Montpellier,  p.  153)  sous  le  nom  de  diorite  à  wernerite.  J'ai 
moi-même  décrit  cette  roche  (S.  5.  Jl/.  XII.  167.  1S89]  en  la  considérant 
comme  une  roche  éruptive  dipyrisée  [Id.  XIV.  22.  1891).  On  a  vu  plus 
haut  que  MM.  Curie  et  Flamand  la  regardent  comme  une  roche  méta- 
morphique. L'étude  des  roches  de  contact  décrites  plus  haut  m'a  rendu 
moins  afHrmatif  et  je  ne  crois  pas  pouvoir  trancher  définitivement  la 
question  de  l'origine  de  cette  roche.  Cependant  la  seconde  opinion 
qui  vient  d'être  formulée  paraft  renforcée  par  la  découverte  que  vient 
de  faire  M.  Gentil  à  Letourneux,  à  l'Oued  Boumann  [Alger]  et  à  Noïsy- 
les-Bains  [Oran],  de  véritables  diorites  feldspathiques  en  relation  avec 
des  ophites  et  dans  lesquelles  les  feldspaths  tricliniques  (andésines, 
labradors)  se  transforment  en  dipyre,  suivant  le  mode  habituel. 

b)  Dans  la  Ikerzolite, 

Pyrénées.  —  Ariège.  Je  n'ai  trouvé  que  dans  l'Ariège  le  dipyre  au 
milieu  des  Iherzolitcs  [op.  cit.,  26).  Il  y  remplit  des  diaclases  d'une 
épaisseur  variant  de  moins  del""àl'^"  (étang  de  Lherz,  Fontète 
ronge,  ravin  de  l'Homme-Mort,  etc.).  Le  dipyre  englobe  de  l'amphi- 
bole verte  en  cristau^  nets  ou  en  groupements  dentelUformes  appli- 
qués contre  les  parois  de  la  fissure  ;  ils  sont  formés  aux  dépens  de 
tons  les  éléments  de  la  Iherzolite. 

La  présence  du  dipyre  dans  de  telles  conditions  implique  un  apport 
riche  en  alcalis;  il  est  probable  par  suite  que  la  formation  de  cesfilonnets 
a  été  consécutive  de  l'intrusion  de  la  Iherzolite  et  qu'elle  est  le  résul- 
tat d'une  action  de  fumerolles,  le  dipyre  étant  le  minéral  le  plus 
développé  dans  les  assises  sédimentaires  au  contact  de  cette  roche 
éruptive. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


Le  caractère  dlfîereDtiel  da   djpyre  et  <lc  la  scapolite 
a  biréfringence  plus  grande  de  cette  dernière. 

ng    —  Dp   =^  0,024  ii  0,025  (Mercms  et  Arignac). 
0,028  {Cacenave). 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

:e  se  rencontre  en  France  dans  les  gisements  suivants  : 
)  gneiss  à  pyroxèae  et  les  cipolias  qut  leur  soDt  associés; 
9  enclaves  calcaires  des  roches  volcaoiques. 

Dans  les  gneiss  à  pyroxène  et  les  ctpolins. 

ï.  —  Ariège.  Je  n'ai  trouvé  {S.  C.  F.  n"  II.  1890)  la 
t  dans  quelques  cipolins  de  l'Ariège  ainsi  que  dans  les 
xèoe  qui  leur  sont  associés. 

e  est  rare  en  cristaux  microscopiques  dans  les  cipolins 
de  Mercus.  A  Mercus,  j'ai  observé  des  gneiss  grenus  à 
iB  lesquels  ce  minéral  constitue  les  3/4  de  la  roche.  Tantôt 
rmée  de  scapolite,  de  pyroxèoe,  d'amphibole,  de  quartz, 
ntraîrc,  la  scapolite  est  remplacée  par  de  l'oligoclase  ou 
Ces  roches  rappellent  les  gneiss  pyroxéniques  du  Wald- 
passent  aux  cipolins  :  dans  ceux-ci  la  scapolite  est  pris- 

te  d'Arnave  à  CazeDuve(à  mi-chemin  de  ces  deux  villages} 
lu  dernier,  j'ai  trouvé  au  milieu  des.gneîss  des  bancs  de 
aphite,  scapolite,  pyroxène,  oligoclase  dont  les  salblandes 
ées  par  des  gneiss  pyroxéniques  très  riches  en  scapolite. 
résentent  des  tras  de  puissantes  actions  mécaniques. 
:ée  du  lac  Naguille,  les  géodes  de  diopside  renferment 
s  baguettes  m  (110),  h*  (100)  de  scapolite  blanche  attci- 
imètres,  suivant  l'axe  vertical. 

icar.  —  Parmi  les  roches  intercalées  dans  les  gneiss 
ar  M.  E.  Gautier  au  col  d'Helakelaka  au  N.-O.  du  fort 
rouvent  des  cipolins  et  des  gneiss  à  pyroxène  riches  en 
tUastonite  et  pyroxène;  ces   minéraux   sont   englobés  par 


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SPHÈNE  233 

de  l'ortfaose  sodiqne.  Je  n'ai  reocontré  dans  aucua  autre  gisement  ce 
type  de  roche  à  scapoHte  et  à  woUastouitG  sans  grenat. 

2°  Dans  les  enclaves  calcaires  des  roches  volcaniques. 

Vosges.  —   J'ai  observé  {Les  end.  des  roches  vole.  152.   1893)  la 

scapolite  comme  élément  microscopique  des  cornéennes  produites  par 

la   transformation    d'enclaves  calcaires  de   la  néphélinite  d'Essey-la- 

Côte.  Elle  moule  de  la  wollastonite,  de  l'auorlhite  et  du  pyroxène. 

Gisements  de  nature  incertaine. 
Pyrénées.  — Hautes-Pyrénées.  J.  de  Charpentier  (o^.  cit.,  135)  a 
signalé,  d'après  Picot  de  Lapeyrotise,  la  scapolite  dans  les  montagnes 
granitiques  d'Aiguecluse  (gorge  latérale  de  la  vallée  du  Bastan,  au 
sud-est  de  Barèges.  Le  minéral  en  baguettes  divergentes  m  (110), 
A'  (100)  de  4'"™  de  longueur  est  entièrement  transformé  en  micas  cryp- 
tocristallins (échantillon  communiqué  par  M.  Cnralp).  La  scapolite  a 
été  aussi  signalée  aux  environs  de  Luchon  dans  les  roches  de  contact 
du  granité  ou  de  la  granulite  (Juzet.  Montauban,  etc.)  :  les  échantillons 
que  j'ai  étudiés  se  rapportent  ii  la  wollastonite  ou  au  diopside. 

SPHÈNE 
Ca  Ti  Si  0^ 

Monoclinique  :  mm  =  li;i"3r(Dx). 

b:h=  1000  :  681,902       D  ^  798,207       d  =  602.384 

Angle  plan  de  ^  ^  10.5''5;V  6' 

—         àe  m  =  107°2227' 

ra  %  b:c:  =  0,75450  :  1  :  0,85429"] 

L  zx  =60»  17'  J 

Formes  observées,  p  (001)  ;  m  (110),  A'(100};  o^  {im),  a^/'(502), 
«^'^(021);  rf*{112),  ^"^(111),  <f/'«{883},  i*"'^  (3.3.20),  6*  (Tl2),  i»« 
;ïll);«  =  (t*<i'V)(ï21). 

Macles.  Macle  suivant  A'  fréquente,  donnant  aux  cristaux  groupés 
une  apparence  faémimorphe.  Sur  aucun  cristal  français,  je  n'ai  observé 
la  macle  suivant  p  (001),  ni  celle  suivant  A"*  (221)  (fréquente  dans  la 
greenovite  et  la  léderile)  qui  est  généralement  accompagnée  de  plans 
de  séparation  parallèles  à  cette  face. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

iations  M.  T.  Lx.  correspondent  aux  meEures  respective- 
parMarignac  sur  les  cristaux  de  TaléFre,  par  M.  Termier  sur 
I  lac  Lovitel,  et  par  moi-même  sur  les  cristaux  de  sphène 
des  Puits  et  de  Saint-Brévin. 


les'se,  les'iyfTj  i 


(M)  rV,/"*Mi.) 

iLi)14ï-15'(T)  l.rf'"  4'/' 
(II.)  1S3-(T)    o'^''iti\.) 


^t"' 
f*.,. 


133-20' 
llî'iS' 
84-30- 
151*3S' 


o»i'(rij.)  131*33'  121-W  (M) 

35'iLi.)  d"' 


•a  cristaiij:.  Les  faces  A*  (100)  et  A*  (Tl2}  sont  cannelées 
it  à  leur  intersection  avec  m  (HO).  Les  faces  e*''{021)  sont 
lèlement  à  leur  intersection  avec  p  (001),  rf*'^  (111)  et  i*/* 
)t  très  souvent  arrondie  et  présente  des  oscillations  avec 
o"/»  (5.0.12)  (Dx.)  ;  p  est  parfois  ondulée. 

des  cristaux  de  spbène  est  très  variable,  ainsi  s'expli- 
ombreux  noms  spéciaux  qui  ont  été  donnés  aux  variétés 
al.  Dans  les  gisements  qui  seront  décrits  plus  loin,  les  cri- 
ât être  rapportés  aux  types  suivants  : 

es  cristaux  présentent  les  faces  d*/*  rf*/^  très  développées  ;  ils 
de  petites  tables  rectangulaires  formées  par  les  faces  d*[*, 
c  ou  sans  o^  (fig.  11  ii  13);  parfois  les  cristaux  sont  plus 
ongés  suivant  une  arête  rf"*  d^P.  C'est  ta  forme  dominante 
nîtes,  les  granulites,  les  gneiss,  etc. 

.es  cristaux  sont  (granité,  gneiss,  diorîtes,  syénites  néphé- 
>ngés  suivant  l'axe  vertical  (fig.  17).  Plus  rarement  [enclaves 
olcaniques,  syénite  ncphélinique,  etc.),  ils  sont  filiformes 
:  vertical  (fig.  20). 

Les  formes  dominantes  sont  d*'^  et  m,  les  cristaux  ont  une 
;  rappelant  celle  des  graines  de  lin,  d'où  le  nom  de  sèmé- 
r  a  été  donné  par  Fleuriau  de  Bellevue  (fig.    17  et  18.) 


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SPHÈNE  2» 

Type  IV.  Le  spinthère  d'Hafly  offre  le  même  aspect  que  la  séméline, 
avec  cependant  les  faces  o*  (102)  constantes,  leur  présence  rt^duit  les 
faces  <^/»(fig.  6). 

Type  V.  Dans  la  variété  pictite,  les  cristaux  sont  très  allongés  sui- 
vant l'arête  e*/*  e"*  (fig,  5). 

Type  VI.  Les  fentes  de  granulites  et  des  schistes  granulitisés  de 
rOisans  présentent  des  cristaux  à  aspect  pseudo-rhumbohédrique 
caractérisés  parla  prédominance  des  faces  &*(Î12)  et  o*  (102]  à  peu  près 
également  développées  (fig.  8  et  9). 

Type  VII.  Les  cristaux  de  ce  type  présentent  sensiblemeut  les  mêmes 
formes  que  ceux  du  type  VT,  mais  ils  sont  lamellaires  suivant  a'  et  par- 
fois minces  comme  une  feuille  de  papier,  bien  qu'atteignant  1  centi- 
mètre de  plus  grande  dïmcDsion  (fig.  10). 

Type  VIII,  Je  range  dans  celte  catégorie  tous  les  cristaux  (fig.  4) 
dépourvus  d'allongement  et  d'aplatissement;  ils  sont  généralement 
riches  en  faces. 

D'une  façon  presque  générale,  quand  les  cristaux  sont  mnclés  sui- 
vant A*  (100)  et  que  cette  forme  existe,  ils  sont  aplatis  parallèlement  à 
elle. 

Clivages.  Clivage  m  (110)  distinct,  A*  (100),  A*  (Ï12)  difficiles;  plans 
de  séparation  suivant  b^j^  (^^i)  accompagnés  de  lamelles  hémitropes. 

Dureté.  5  à  5.5. 

Densité.  3,4  Ji  3,541. 

Coloration   et  éclat.   Jaune  de   miel,  jaune    vert,    rougeâtre,    brun 
plus  ou  moins   rougeâtre,   gris,    noir.    Poussière 
blanche.  Couleur  souvent  inégalement  distribuée. 
Éclat  adamantin  et   résineux   dans   la   cassure. 

Inclusions.  Le  sphène  des  filons  alpins  ren- 
ferme fréquemment  des  inclusions  de  ripidolite 
identiques  à  celles  de  l'adulaire  (fig.  49,  p.  110),  et 
de  l'albite  qu'ils  accompagnent  :  elles  sont  souvent 
localisées  au  centre  des  cristaux. 

Propriétés  optiques.  Plan  des  axes  optiques 
parallèle  à  g*  (010),  bissectrice  aiguJ>  positive  (n^), 
presque  perpendiculaire  à  o'  (102).  La  bissectrice 
fait  par  suite  un  angle  d'environ  51°  avec  l'axe  vertical  (fig.  1). 


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ALOGIE  DE  LA  FRANCE 

;  très  variable.  2  E  varie  de  32'  environ  à  88°. 
j'ai  observé  : 

;  48"  MaroDoe  (Spinthëre):    70°  Saiol-Brévin. 
forte,  p  >  p  avec  dispersion  inclinée  à  peine 

:-Gothard,  M.  Busz  a  trouvé  pour  les  indices 


1,9987 

2.0093 

2,0232 

1.8839 

1,8940 

1.9041 

1,8766 

1,8879 

1,8989 

57»20' 

52''29- 

47054' 

29'>30' 

27° 

24W 

ques  localités  (Dauphiné,  Grisons,  etc.),  j'ai 
alies  qui  n'ont  pas  été  signalées  et  qui  sem- 
tau  dn  sphène  est  en  réalité  triclinique.   La 
in  o"  de  sphène  du  lac  Noir.  Quand  on  l'exa- 
parallèle,  il  y  a  éclairement  commun  lorsque 
lont  parallèles  ou  perpendiculaires  aux  sec- 
s.  Les  secteurs  opposés  par  le  sommet  ont 
même   orientation  et  s'éteignent  sous    des 
angles  atteignant  17**  de  la  ligne  de  jonc- 
tion avec  le  secteur  contigu.  Cette  extinction 
ne  peut  être  obtenue  qu'en  lumière  bomo- 
gëne.  Cbaque  secteur  est  lui-même   formé 
par  des  lamelles  bémitropes  parallèles  aux 
contours  extérieurs, 
(fig.  3]  est  constituée  de  même,  mais  les  sec- 
possèdent  pas  de  bandelettes  et  sont  indivi- 
ent  bomogènes. 

sciions^'  (010)  et  A' paraissent  homogènes, 
irtement  des  axes  optiques  est  très  faible  et 
i  se  trouvent  dans  la  zone  de  symétrie  de 
lupements  complexes,  qui  réapparaissent 
9  sections  obliques  et  notamment  dans  les 
A*  (Î12),  lorsqu'on  a  eu  soin  de  les  faire  pas- 
s  le  cristal  de  telle  sorte  qu'elles  intéressent 
istituanl  le  groupement, 
hroïsme  du  sphène  est  parfois  extrêmement 


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SPHENE 


intense,  particulièrement  dans  les  variétés  très  colorées.  On  observe 
les  teintes  suivantes  dans  les  lames  minces  (0""°  02)  de  beaucoup  de 
cristaux  de  sphène  et  notamment  dans  ceux  des  gneiss  à  pyroxène  : 


Dm  =  rose  ïerdâlre. 
Dp  =:  jaUDe  verdâtre. 


Composition  c/iiiiiùjue.  Le  sphcne  ne  se  présentant  jamais  dans  les 
gisements  français  qu'en  petite  quantité,  je  n'ai  pu  en  faire  aucune 
analyse.  La  composition  suivante  correspond  à  la  formule  Ca  Ti  Si  0". 

SiO" 30.6 

TiO". 40,8 

CaO 28.6 

100,0 

Une  petite  quantité  de  la  chaux  est  parfois  remplacée  par  du  proto- 
xyde  de  fer.  Il  existe  souvent  un  peu  de  fer,  de  manganèse,  d'yttrin 
(grothilé). 

Essais  pyrognostiqiies.  Au  chalumeau,  certains  sphènes  jaunissent. 
Le  minéral  est  fusible  en  un  verre  incolore  ou  plus  ou  moins  coloré 
snivant  sa  teneur  en  oxyde  métallique.  Avec  le  borax,  il  donne  un  verre 
léfi^èrement  jaune  verdàtre.  Avec  le  sel  de  phosphore  et  dans  le  feu 
réducteur  donne  une  perle  violette. 

Difficilement  et  imparfaitement  attaquée  par  l'acide  chlorhydrique 
bouillant.  La  solution  concentrée  et  additionnée  d'étain  métallique 
donne  une  coloration  violette  (Ti).  Attaquable  complètement  par  l'acide 
sulfurique. 

Altérations.  Le  sphène  en  s'altérant  perd  sa  dureté  et  son  éclat.  Il 
a  été  indiqué  comme  se  transformant  en  ilménite,  en  rutile,  en  aoa- 
tase,  en  perowoskite,  en  calcite  ;  enfin  A.  Muller  a  décrit  les  curieuses 
pseudomorphes  eu  brookite,  dont  il  est  question,  page  252. 

Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  de  I.imur  de  petits  cristaux  jaune 
clair  de  l'Ile  de  Groix  devenus  ternes  et  à  aspect  terreux  ;  ils  ressemblent 
beaucoup  par  leurs  caractères  extérieurs  au  xanihilane  de  l'Henderson 
C»  [N.  Caroline)  décrit  par  M.  Eakins  [U.  S.  G.  Survey.  Bull.  60.  135. 
1890)  et  considéré  par  ce  savant  comme  un  produit  de  décom- 
position   du    sphène,   sorte  d'argile  dont   la   silice  serait   remplacée 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Unique.  L'exameD  microscopique  fait  voir  que  les  cri- 
très  rendillés,  sont  en  partie  intacts  et  imprégnés  par 
:  amorphe. 

es  formes  sont  caractéristiques  du  sphène.  Dans  les 
rai  est  en  outre  facile  à  reconnaître,  grâce  à  sa  très 
nce.  jointe  à  une  biréfringence  très  élevée,  le  signe 
lectrice  aiguS  autour  de  laquelle  les  axes  optiques  sont 

rISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

l  un  minéral  extrêmement  abondant;  l'examen  mtcros- 
trouver  dans  presque  toutes  les  roches,  aussi  ne 
ci  que  des  gisements  dans  lesquels  il  existe  en  cristaux 

ruses  des  roches  éruptives  et  cristallins  ; 

ïment  normal  de  ces  roches  ; 

oduit  secondaire  de  décomposition  sur  place  de  miné- 

[leucoxène). 

catégorie  de  gisement  est  celle  qui  fournit  les    plus 


^s  druses  des  roches  éruptives  et  des  schistes 
cristallins. 

lUX  cristaux  de  sphène,  ceux  qui  présentent  la  plus 
de  formes  se  rencontrent  dans  les  cavités  des  roches 
schistes  cristallins.  Je  renvoie  nu  paragraphe  suivant 
quelques  rares  exemples  de  production  de  ce  minéral 
I  des  roches  volcaniques  ou  dans  celles  de  leurs  enclaves 
per  ici  que  des  minéraux  formés  dans  les  fissures  de 
is  ou  de  schistes  cristallins. 

—  Basses-Pyrénées.  Beaucoup  de  collections  françaises 
is  le  nom  de  «  sphène  de  Sainte-Colombe  »,  des  cristaux 
un  jaune  citron  un  peu  vert,  vert  clair  ou  rougeâtre; 
a  par  du  gypse  et  tapissent  les  fissures  de  l'ophite 
près  Sainte-Colome   (cette  ophite  se  trouve  au  milieu 


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SPHÈNE  289 

du  gj'pse  il  tourmaline  décrit  à  In  page  105  du  tome  I).  Les  échan- 
tillons que  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  de  Limur  et  de  M.  de  Gramont 
ainsi  que  ceux  de  la  collection  du  Muséum  sont  tous  formés  par  un 
grenat  o'  (211),  A*  (HO),  dont  les  cristaux  arrondis  et  déformés  offrent 
une  biréfringence  des  plus  marquée  (type  I).  Je  n'ai  pu  trouver  parmi 
eux  trace  de  sphène.  Leur  aspect  extérieur  et  leur  couleur  expliquent 
dans  une  certaine  mesure  qu'un  examen  superficiel  les  ait  fait  prendre 
pour  ce  minérah 

C'est  probablement  dans  les  fentes  d'une  ophite  qu'ont  été  trouvés 
de  petits  cristaux  de  sphène  jaune,  associés  à  l'albite  du  col  d'Ayré 
(vallée  d'Ossau). 

Hautes-Pyréttées.  Des  cristaux  de  sphène  ont  été  signalés  aux 
environs  de  Barège;  ils  doivent  probablement  accompagner  l'albite, 
je  n'en  ai  pas  eu  à  ma  disposition. 

Alpes.  —  Massif  du  mont  Blanc.  Haute-Savoie.  De  très  beaux 
cristaux  de  sphène  se  rencontrent  dans  le  massif  du  mont  Blanc,  dans 
les  fentes  de  la  protogine  et  des  schistes  cristallins  qui  fournissent 
l'albite,  l'adulaire,  la  ripidolite,  la  prehnite,  l'axinite  et  le  quartz.  Le 
sphène  y  est  associé  au  quartz,  à  l'albite,  à  l'adulaire,  à  la  ripidolite 
et  surtout  à  la  calcite.  Il  se  présente  avec  des  aspects  très  différents. 

Rarement  ces  cristaux  sont  globuleux  et  riches  en  faces  (type  VIII). 
La  Gg.  4  donnée  par  M.  des  Cloizeaux  (op.  cit.)  montre  tes  laces 
m  (110),  h*  (100), /j  (001),  o^  (102),  e^P  (021),  d'/»  (111),  6*  {ÎI2),  ^  (Î21) 
et  représente  un  cristal  du  Talèfre. 

La  forme  la  plus  fréquente  consiste  en  cristaux  jaunes  ou  roses 
aplatis  suivant  o*  (102)  (type  Vil),  minces 
comme  wne  feuille  de  papier  et  extrêmement 
tranchants  (Gg.  10).  \\s  proviennentdu  jardin 
du  glacier  de  Talèfre,  des  Courtes,  de  la 
montagne  de  la  Côte  près  Charaonix,  etc. 
Ceux  que  j'ai  examinés  font  partie  de  la  col- 
lection du  Muséum  ou  m'ont  été  communiqués 
par  MM.  Brun  et  Leroux.  Les  macles  suivant 

■  Siib^nc  A«  Talifre  (lype  Vlllj. 

A  sont  assez  fréquentes. 

Dans  le  massif  du  mont  Blanc  il  existe  une  forme  plus  rare  de 
sphène  (type  V).  Pictet  a  décrit,  en  effet,  en  1787  (/.  P.  XXXI.  308) 
comme  espèce  nouvelle  de  petits  cristaux,  d'un  hyacinthe  pâle,  rap- 
pelant la  couleur  de  l'axinite  et  accompagnant  la  ripidolite,  le  quartz 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

path,  dans  les  fentes  d'un  bloc  de  protogine  éboulé  daDS  la 
moraine  du  glacier  des  Bois  au-dessous  du  Talèfre. 
H.-B.  de  Saussure  réunit  ce  minéral  au  sphène 
en  le  désignant  sous  le  nom  de  schort  rayonné 
en  gouUière.  [Voij.  dans  les  Alpes.  IV.  105.  1796.) 
De  Lametherie  admit  l'hypothèse  de  Pictet 
décrivit  le  minéral  {Théorie  de  ta  Terre.  II.  282 
1797)  sous  le  nom  iepiclite.  Cette  substance  parait 
avoir  été  fort  rare,  car  en  1822  Sorct  publie  sur  cf 
sujet  «ne  note  {fî/W.  Unip.  de  Genève.  XIX,  134. 
'■  1822,  et    Rapport  sur   les  minéraux    rares    de   la 

ViiMrc.  collection  de  Genève.  1828)  dont  les  éléments  lui 
lis  par  échantillon  de  Pictet,  ce  savant  avait  trouvé 
même  substance  en  meilleurs  cristaux  à  Binnen,  dans  le 
en  donne  la  description  cristallographiquc  et  persiste  à  con- 
pictite  comme  une  espèce  distincte.  Cette  opinion  n'a  pas 
il  ne  faut  voir  dans  la  pictite  qu'un  sphène  présentant  un 
nent  spécial.  Les  cristaux  sont,  en  effet,  allongés  suivant 
e*i^  (012)  (0T2)  et  terminés  par  les  faces  i*  (Il2)  et  m  (110) 
B  n'ai  pas  eu  entre  les  mains  de  pictite  de  cette  localité, 
ictet,  les  cristaux  étaient  très  engagés  dans  la  gangue  et 
mesurer;  la  6g.  5  représente,  d'après  M.  des  Cloizeaux, 
t  caractéristique. 

te  a  été  aussi  signalée  dans  la  protogîne  elle-même  ii  Por- 
sphène  jaune  que  j'ai  observé  dans  cette  roche  appartient 
et  possède  les  formes  représentées  par  les  fig.  11  à  13  et 
de  la  pictite. 

Jans  le  Dauphlné,  le  sphène  se  prouve  dans  deux  régions, 
îergroupe  de  gisements  estsituédans  la  chaîne  des  Grandes- 
se  prolonge  au  sud  jusqu'à  la  Romanche.  Il  est  beaucoup  moins 
e  second  ;  le  sphène  s'y  rencontre  surtout  avec  du  quartz  hyalin 
Icite.  Les  filons  de  quartz  de  Maronne  (entre  la  Garde  et  Huez) 
rni  autrefois  de  si  beaux  cristaux  de  calcite  et  de  quartz  enfumé 
t  comme  grande  rareté  de  petits  cristaux  blanc  verdàtre,  sou- 
^gnés  de  chlorile  qu'IIuiiy  désigna  sous  le  nom  de  spintlière 
n  au  scintillement  qu'on  observe  sur  leurs  faces  quand  on 
luvoir  devant  la  llammc  d'une  bougie  (op.  cit.    398.    1801). 


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SPHENE  241 

L'analyse   o'ayaat  pas  été   faite,  Haiiy  plaça  le    spinthère   parmi   les 
espèces  incertaines. 

Fleuriau     de    Bellevue,    ud     précurseur    peu    connu    dans    l'étude 
microscopique  des  minéraux,   montra  la  ressemblance  de  ce  minéral 
et  de  la   aéméline   qu'il    avait   découverte    dans    des   roches  volcani- 
ques (/.  P.  LI.   447.  1800).    Dans   la  seconde   édition   de   sa   miné- 
ralogie {IV.  510.  1832),  Hauy  exposa  les  analo- 
gies de  ces   deux   minéraux,   sans    toutefois   se 
décider  à  admettre  leur  identité  qui  n'a  pas  été 
mise  en  doute  par  les  minéralogistes  qui  l'ont 
suivi. 

Le  spinthère  se  présente  en  petits  cristaux 
aplatis  ayant  la  forme  d'une  pointe  de  lancette  ; 
ils  présentent  le  plus  souvent  les  faces  o*  (102), 
OT(HO),rf*/"(lll),  avec  rarement  A*  (100).  Cette 
forme  représentée  par  la  6g.  6  est  celle  des 
deux  petits  cristaux   de  la  collection   de  Haiiy 

et    d'un  très  joli    cristal    de    la    collection   du  sptatiie(>piDtii*Hii<>Uaroi>Da). 
Muséum.  <^=""  '^1 

M.  dcsCloizeaux  a  donné  [op.  cit.,  Atlas,  fig.  242),  d'après  Phillips 
[Introd.  to  Mtneralogy,  1837,  259)  le  dessin  d'un  cristal  qui  présente 
en  outre  les  faces  A*  (100)  et  a»/*  (502)  (fig.  7). 

Hessenberg  [Senck-Abhand.  V.  256,  1864}  a  mis  en  doute  l'exacti- 
tude de  cette  interprétation,  et  pensé  que  le  cristal  en  question  devrait 
être  noté  de  la  façon  suivante  : 
Dx. 
Al  (100)  o2  (102) 

m  (110)  ï  =  (di^fii"V^  (7.17.7) 

diiï(lli)  <f*'2(ui| 

o'(102)  A»  (1001 

a»*  (502)  p  (001) 

J'ai  pu  mesurer  le  cristal  type  de  la  collection  d'Haûy  (fig.  6)  et 
constater  que  l'interprétation  de  M.  des  Cioizeaux  était  correcte. 

La  face  a'/^  qui  à  la  suite  du  mémoire  d'Hessenberg  avait  été  suppri- 
mée de  la  liste  des  formes  du  sphène,  semble  donc  devoir  être  main- 
tenue ;  je  ne  l'ai  pas  observée. 

L'examen  microscopique  fait  voir  que  les  irrégularités  des  faces  du 
spinthère  sont  dues  à  de  très  nombreuses  inclusions  vermiculées  de 
ripidolite  d'un  vert  extrêmement  paie. 

A.  LuRO».  ~  Mifiraltfi,.  IL  le 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ite  cette  variété  de  aphéne  a  Chalanches,  près  AUemont. 
Lévy  {Descrip.coll.  Heuland.  III.  355.  1837)  a  figuré 
un  cristal  de  sphène  de  Maronne  provenant  d'ao 
groupe  de  petits  cristaux  d'un  brun  clair  éclatant 
engagés  sur  du  quartz  hyalin  avec  catcîte.  La  figure  10 
de  la  planche  LKXVIII  de  Lévy  montre  que  rallon- 
gement des  cristaux  a  lieu  suivant  une  arête  b^b*  ;  il 
semble  qu'il  faille  rapporter  ce  cristal  à  mou  type  VI 
(fig,  8)  dans  lequel  l'allongement  suivant  6'  6*  serait 
exagéré.  Le  cristal  offre  les  mêmes  facettes  secondaires 
que  la  Gg.  10  avec  [t  en  moios. 

Je  ferai  remarquer  en  passant  que  Lévy  a  pris  pour 
e  forme  primitive  différente  de  celle  adoptée  ici.  Voici 
:e  des  deux  systèmes  :/>  =  A*  (Lévy),  o^:^a^.  A*  =  p,  d"' 
e*,  b^  ^  m,  en  ce  qui  concerne  les  faces  du  cristal  ci- 
ion  Hatty  possède,  avec  la  simple  indication  «  Isère  », 
)n  de  quartz  hyalin  qui  semble  provenir  de  Maronne  et 
de  petits  cristaux  analogues  à  la  fig.  10. 
groupe  de  gisements  est  constitué  par  la  région  située  au 
partie  de  la  Romanche  coulant  E,  O.  avant  d'arriver  au 
ns  et  la  vallée  du  Vénéon  ii  l'ouest.  C'est  celle  dont  il 
lestion  au  sujet  de  l'albite  et  sur  laquelle  je  reviendrai 
!ans  le  tome  III  aux  articles  brookite,  anatase  et  turnérite. 
s'y  rencontre  avec  albite,  adulaire,  quartz,  ripidolite  dans 
granulites.  Les  principaux  gisements  à  citer  sont  lesenvi- 
lontagne  des  Puits  près  Saint-Christophe,  le  glacier  du 
i,  le  lac  Noir  au  pied  de  la  Tète  du  Toura  (côté  Nord). 
IX  (type  VI)  sont  de  beaucoup  plus  abondants  que  dans 
les  régions  précédentes  ;  ils  atteignent 
parfois  plus  d'un  centimètre,  mais 
ils  sont  généralement  pauvres  en  faces. 
Ils  ont  un  aspect  pseudorhombo- 
édrique  par  suite  de  l'égal  dévelop- 
Pig  g.  pement  des  faces  o'(102)  b*(ïl2)  qui 

n»  vijduiMNoir.  les  constituent  (fig.  8).  Leur  couleur 

e  et  souvent  inégale,  le  sommet  pseudoternaire  du  cristal 
lir  que  les  bords.  J'ai  observé  des  cristaux  gris  de  fumée 


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SPHENE  243 

presque  blancs  au  centre,  presque  noirs  à  la  périphérie  (Montagne 
dca  Puits),  Il  n'est  pas  rare  de  trouver  dans  cette  région  des  cristaux 
de  sphèoe  offrant  une  forme  différente  au  centre  et  à  la  péri- 
phérie. Le  centre,  toujours  réduit  aux 
Termes  o^  et  b*,  est  coloré  par  des 
inclusions  microscopiques  de  ripido- 
lite  verte  ou  jaune  pâle.  Le  plus  sou- 
vent ces  cristaux  sont  brun  rougeà- 
tre  avec  parfois  des  reflets  cuivrés 
(cristaux  implantés  sur  quartz   avec 

ripîdolite  bruns  à  éclat  métalloïde  du  d'm.  crimi  du  ijpovi.  (L«Noir.) 

lac  Noir)  :  ils  sont  quelquefois  maclés  suivant  h*  (100)  ((ig.  9.) 

Cette  forme  n'est  pas  la  seule  que  l'on  trouve  dans  cette  région,  j'ai 
étudié  des  échantillons  provenant  du  glacier  du  mont  de  Lans,  près  du 
lac  Noir;  le  sphène  s'y  présente  en  cristaux  minces  identiques  à  ceux  du 
massif  du  mont  Blanc  (type  VII), 
avecalbite,  adulaire,  ripidolîte.  Ils 
présentent  (&g.  iO)  [es  mêmes 
faces  que  dans  la  figure  4,  mais 
toutes  les  formes  autres  que  b*  et  o* 
sont  réduites  à  de  très  petites 
facettes.  On  y  trouve  parfois  des 
macles  suivant  A*  constituant  des 
cristaux  cruciformes  de  deux  lamelles. 

En6n,  la  collection  du  Muséum  renferme  un  échantillon  provenant 
de  Saint-Christophe,  sur  lequel  sont  implantés  de  petits  cristaux  jaune 
d'or  (type  V)  de  pictite  (fig  5.)  :  ils  sont  accompagnés  de  quartz  hya- 
lin, d'albite  et  d'anatase. 

2°  Comme  élément  normal  de  roches. 
a)  Dans  les  granités,  les  granuliles  et  les  syènites. 

Le  sphène  se  rencontre  comme  élément  presque  constant  en  cris- 
taux microscopiques  dans  toutes  les  roches  énumérécs  ici  ;  il  s'y  trouve 
parfois  en  grande  abondance  eu  cristaux  macroscopiques  qui  présentent 
des  formes  remarquablement  identiques  dans  tous  les  gisements.  II 
est  surtout  abondant  en  beaux  et  gros  cristaux  d'un  brun  cho- 
colat dans  les  roches  amphiboliques  ou  pyroxénîques  et  particn- 
lièreroent  dans  les  granités  ou  pegmatites  endomorphîsëa  au  contact 
d'amphibolites,  de  gneiss  à  pyroxène  ou  de  cipolins. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


taux  de    sphène  coirespoadent  au  type  I  ;  ils  sont  aplatis 
e  la  prédomiDance  des   faces  tC^  (1^^)  accompagnées  de 


(100)  {fig.  11)  quelquefois  de  m  (110)  (fig.  12)  et  de  o"  (102) 
Juand  ils  sont  allongés,  c'est  suivant  l'arête  <PI^  d"^.  Les 
\^  raacles  A*  (100)  sont  assez  fréquentes,  avec  apla- 
tissement parallèlement  à  A*  {fig,  14  et  15). 

Plus  rarement,  les  cristaux  correspondent  au 
type  II,  ils  sont  allongés  suivant  l'axe  vertical 
(fig.l7)- 

Voici  quelques  gisements  particulièrement  riches 
en  cristaux macroscopiquesdespbène,  jenem'occu- 
perai  pas  des  gisements  de  cristaux  microscopiques, 
>.  car  ils  sont  innombrables. 

i*<<i(M).  Normandie.    —    Manche.  Dufrénoy  a   cité  le 

granité  de  Flamanville. 

ne.  —  Loire-Inférieure.  Les  granulites  en  fiions  dans  les 
gneiss  pyroxéniques  à  dipyre  des  environs  de 
Saint-Brévin  (carrière  de  Roiloup)  ont  subi 
des  phénomènes  d'endomorphisme  intense 
qui  se  sont  notamment  manifestés  par  la  pro- 
duction de  beaux  cristaux  de  pyroxéne  et  de 
sphcne  ii  faces  brillantes  [B.  S.  M.  XII.  120. 
1889). 

Les  cristaux  de  ephène,  d'un  brun  rouge, 
offrentlesformeshabituelles</*'*(ill),/>(001) 
1  (iw»).  s««-Br*.i».  A*  (100)  avec  parfois  les  faces  o*(102)  rédui- 
itee facettes  triangulaires (fig.ll à  13). Rarement  l'importance 


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SPHÈNE  345 

relative  des  faces  p  (011)  et  o*  (102)  est  renversée.  Les  macles  suivant 
A*  (100)  sont  fréquentes.  A  l'inverse  des  cristaux  simples,  ces  macles 
sont  aplaties  suivant  h^  (100)  (fîg.  15). 

Ces  cristaux  à  faces  très  brillantea  atteignent  exceptionnellement 
l"°de  longueur;  ils  ont  en  moyenne  0"°5  et  peuvent  aisément  se 
détacher  de  leur  gangue  feld apathique. 

Pyrânâes.  —  Basses-Pyrénées.  Dans  le  massif  du  Labourd,  j'ai 
trouvé  de  jolis  cristaux  bruns  de  sphène  associés  à  du  zircon  de  même 
couleur  {^.  S.  M.  XIV.  324.  1891);  ils  se  rencontrent  dans  un  filon 
de  pegmatite  à  microcline  en  filon  dans  le  cipolin  delà  carrière  d'Itsat- 
sou  ;  ils  présentent  les  mêmes  formes  que  ceux  de  Saint-Brévin. 

Platean  Central.  —  Cantal.  La  même  forme  se  trouve  dans  le 
sphène  des  pegmatites  en  filon  dans  les  gneiss  amphiboliques  de  Molom- 
pize. 

Loire.  C'est  également  au  même  type  qu'il  y  a  lieu  de  rapporter  tes 
gros  cristaux  de  sphène  brun  des  granulites  endomorphisées  au  con- 
tact des  gneiss  à  pyroxëne  de  Saint-Denis-le-Courreau. 

Rhénfi.  M.  Gonnard  a  trouvé,  dans  les  mêmes  conditions,  des  cri- 
staax  de  2""  dans  les  granulites  endomorphisées  de  Duerne  (B.  S.  M. 
XV.  235.  1892).  Le  sphène  est  très  abondant  dans  le  granité  du  Rhône 
et  du  sud  de  Saône-et-Loire.  M.  Drouot  avait  même  distingué  à  Fleurie 
des  types  excessivement  riches  en  ce  minéral. 

Vosges.  —  Vosges.  Le  sphène  est  très  abondant  dans  les  granités 
à  amphibole  (ancienne  syénite)  des  Ballons  (Servance,  Corarviltiers, 
vallée  de  Senones,  etc.);  ils  ont  été  étudiés  par  Delesse  [A.  M.  XIIL 
382.  1845)  et  Carrière  {A.  Sac.  d'Em.  Vosges.  218.  1852).  Ses  cristaux 
varient  du  jaune  au  brun  foncé  ;  ils  présentent  la  forme  des  fig.  11  à  14. 

[Alsace].  Le  même  minéral  se  rencontre  dans  le  granitc  à  amphi- 
bole du  Champ-du-Feu  et  de  la  Jxgerthal.  Mais  le  gisement  le  plus 
remarquable  à  signaler  dans  cette  région  consiste  dans  les  filons  ou 
nodules  des  granulites  à  pyroxëne  se  trouvant  dans  les  cipolîns  de  la 
carrière  Saint-Philippe  près  Sainte-Marie-aux-Mines  et  à  la  partie 
supérieure  de  celle  du  Val  de  Ville.  Ce  sphène  en  beaux  cristaux  mar- 
ron foncé  a  été  étudié  par  Delesse  ;  ces  cristaux  atteignent  plusieurs 
centimètres  de  longueur  ;  ils  ont  la  forme  habituelle  dans  ce  genre  de 
gisement  (fig.  11  u  15).  (Voir  page  252.) 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

—  Massif  du  mont  Blanc.  —  Haute-Savoie.  Le  sphène  en 
ux  jaune  de  miet  est  fréquent  dans  U  protogine  et  particu- 
ID5  celle  à  grands  cristaux  de  microcline  qui  se  trouve  dans 
)Uections  sous  le  nom  de  protogine  de  Pormenaz. 

1  observé  de  jolis  cristaux  de  sphène  dans  des  blocs  de 
phibole  (cristaux  jaune  de  miel]  erratique  à  la  Placette  près 
îg,  11  à  15]  ainsi  que  dans  un  granité  k  microcline  très 
staux  nets  d'amphibole  et  pauvre  en  quartz  (passage  à  la 
leillis  par  M.  Rouast,  sur  la  rive  gauche  du  lac  Lovitel 
),  prèsle  Bourg-d'Oisans. 

it  de  la  mise  en  pages  de  cette  feuille,  M.  Termier  vient  de 
«^  décrire  ce  gisement  [B.  S.   M.  XIX.  81.   1896). 

Les  cristaux  sont,  d'après  lui,  surtout  abondants 
à  la  base  des  escarpements  qui  dominent  Viva- 
ras,  au  nord-ouest  du  lac  et  près  du  chemin 
muletier.  Ils  dépassent  rarement  5  millimètres. 
En  outre  des  formes  communes  que  j'ai  obser- 
vées, M.  ïermier  a  trouvé  des  cristaux  un  peu 
allongés  suivant  la  zone  verticale,  et  présentant 
les  faces  d*  (112)  et  les  formes  nouvelles  d^'*^ 
(883)  [ou  d"*  (221)]  et  h  '"/» (3.3.20]  [ou  b^ïiG)]. 
''       .  La  fig.  16  représente  ces  cristaux  d'après  l'au- 

teur précité  :   cet  aspect  est  celui  qui  domine 
its  cristaux.  Les  maclcs  h*  (100]  sont  rares  dans  cette  com- 

—  Le  granité  amphibolique  porphyroïde  à  microclioe  rose 
!st  depuis  longtemps  célèbre  par  ses  beaux  cristaux  de 
1  atteignant  1*"  (fig,  11  a  15)  ;  ils  sont  souvent  recouverts 

d'ilménite. 

es  indications  que  M.  Nentien  a  bien  voulu  me  cummuni- 
s  grande  partie  du  granité  de  la  feuille  (carte  d'État-Major) 

riche  en  cristaux  macroscopiques  de  sphène;  on  peut  citer 
ilièremeut  à  cet  égard  le  granité  de  la  partie  ouest  de  la 
izino,  celui  coupé  par  la  route  de  la  Haute  Balague,  entre 
apessa,  celui  d'Aregno. 

b)  Dans  les  sj/éniles  nèpkéliniqiies. 
syénites  néphéliniques  comme  dans  la  plupart  des  roches 


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SPHÈNE  247 

sodiques,  la  forme  dominante  du  sphène  est  celle  de  la  séméline 
(type  III),  avec  parfois  allongement  suivant  l'axe  vertical,  surtout  quand 
les  cristaux  sont  maclés  suivant  A'  (100). 

Pyrénées.  — Hautes-Pyrénées.  Le  sphène  estasses  abondamment 
répandu  dans  la  syénite  néphélinique  de  Pouzac.  A  la  partie  supé- 
rieure de  la  carrière  de  ta  Sablière,  se  trouve 
une  variété  très  altérée  de  cette  roche,  se  désa- 
grégeant facilement;  elle  est  très  amphibolique 
et  contient  souvent  assez  de  sphène  (type  III} 
pour  qu'il  soit  possible  d'en  extraire  en  abon- 
dance de  nombreux  cristaux  jaune  de  miel 
ayant  jusqu'à  3  ""■  et  présentant  les  formes 
rf"*  (111),  m  (110)  et  A*  (100),  m  et  rf""  sont 
également  développées,  alors  que  h*  ne  forme 
qu'une  petite  facette  (fig.  17)  ou  est  absente 
(fig.  18).  Les  macles  suivant  A' (100)  sont  rares 
dans  les  cristaux  que  j'ai  observés. 

c)  Dans  les  dioriles,  les  diabasea  et  lesgabbroa. 
Le  sphène  est  fréquent  en  gros  cristaux  dans  sphto»  de  u .y<ii)n 

»,  ^  o  ntphtlialqut  dt  Panne, 

les  diontes,   diabases,   gabbros.    II   y  présente 

généralement  les  mêmes  formes  que  dans  les  gisements  granitiques. 

(Typel),  (fig.  11  à  15). 

Je  ne  connais  pas  d'autres  gisements  qui  méritent  une  mention  spé- 
ciale que  tes  suivants  : 

Bretagne.  -~  Finistère.  Dans  la  diorite  du  Moulin-Chate),  en 
Lannilis,  M.  Barrois  a  trouvé  un  échantillon  contenant  un  gros  cristal 
brun  de  sphène  qu'il  a  bien  voulu  me  communiquer  ;  ce  sphène  est 
très  pléochroïque  ;  d'après  ce  savant,  ce  même  minéral  serait  très  abon- 
dant dans  les  diorites  du  N.-O.  du  Finistère  et  dans  celles  de  l'île  de 
Batz. 

Pyrénées.  —  Haute-Garonne.  Le  sphène  se  trouve  en  grands  cri- 
staux d'un  jaune  foncé  dans  la  diorite  d'Eup  près  Saint-Béat.  Je  dois 
à  l'obligeance  de  M.  Gourdon  un  cristal  net  présentant  la  forme  de  la 
Ggnre  19- 

d)  Dans  les  roches  volcaniques. 

Plateau  Central.  —  Certains  trachytes,  certaines  andésites 
acides  et  les  phonolites  du  Plateau  Central  renferment  du  sphène  en 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ibondance  comme  élément  microscopique  ancien.  Ce 
it  parfois  macroscopique  et  peut  s'observer  en  cristaux 
:  d'or;  le  type  séméline  domine  (fig.  17  et  18),  modifié 
;courcissement  des  faces  de  la  zone  prismatique  (fig.  19]. 
;  égard  les  quelques  gisements  suivants  : 

Haute-Loire.  M.   Boule    m"a    remis  de  jolis 
cristaux  bruns  de  sphène  engagés  dans  la  pho- 
nolite  d'Araules,  ils  ont  de  1  à  2""  et  présen- 
y  tent  les  formes  des  figures  17  et  18. 

Le  même  minéral  se  trouve  en  cristaux  jaune 
cilron  dans  les  trachytes  d'Ardemais,  de  Saint- 
Pierre  Eynac  (L.  Pascal). 

Cantal.   M.   Fouqué   m'a   donné   des   échan- 

/        tillons  du  trachyte  de  la  Font  d'Alagnon  ren- 

/  fermant  de  jolis  cristaux  de  sphène  qui  mesurent 

de  3  à  4"°".  Le  gisement  précis  de  ces  cristaux 

se  trouve  au  nordde  l'ancienne  routepassantau  col 

du  Lioran,  entre  l'Alagnon  et  le  col  (au-dessus 

du  sentier  allant   de  la  gare  du  Lioran  au  puy 

Griou.) 

.  Le  sphène  se  rencontre  en  petits  cristaux  jaune  de 

miel  (type    III]    dans  les    phonolitcs   du   Mont 

Dore  et  notamment  dana  celle  de  la  Sanadoire. 

\  On  le  trouve  aussi  dans  la  phonolite  de  Chaux 

Montgros  [cristaux  jaunes  translucides  de  2°"° 

avec    les  faces  rf*"*  (111),    m   (110)  et   h^  (100) 

(fig.    19).]  Le   même  minéral  se  rencontre  dans 

les  trachytes  à  biotite  (dômites)  de  la  chaîne  des 

"^f        Poys  (puy    de    Dôme,   Sarcouy,    puy  Chopine, 

-ny  etc.). 

-^  M.  Gonnard  [op.  cit.,  82)  l'indique  en  pelits 

cristaux  à  la  surface  des  lames  d'oligiste  de   la 
gro.l.  dùmitc  du  puy  de  la  Tache. 

î)  Dans  lea  enclaves  des  roche.i  volcaniques. 

a)  Enclaves  humœogcnes. 
[entrai.  —  Le  sphène  se  rencontre  fréquemment  dans 
des  trachytes. 


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SPHÈNE  249 

Cantal.  Le  gisement  de  Menet  est  à  ce  point  de  vue  très  caractéris- 
tique. J'y  ai  trouvé  {B.  S.  M.  XIV.  315.  1891)  le  sphène  à  deux  états, 
en  grands  cristaux  de  5'"™  jaune  de  soufre,  fendillés,  présentant  les 
faces  m  (110)  et  tî*'*  (111)  également  développées  avec  A*  (100)  très 
large  (type  de  la  fig.  16),  et  en  cristaux  transparents  6]iformeg  suivant 
l'axe  vertical,  souvent  maclés  (fig.  20)  et  terminés  par  les  faces  rf"*  (111). 
Ces  derniers  cristaux  se  rencontrent  exclusivement  dans  des  géodes  où 
ils  se  sont  produits  par  sublimation  ;  leurs  faces  sont  généralement 
caverneuses.  Us  y  sont  associés  à  des  aiguilles  de  zircon  rose  dont 
l'allongement  contraste  avec  la  forme  trapue  des  cristaux  rouge  hya- 


cinthe du  même  minéral  qui  se  présente  comme  ëlén 
sanidinite. 

0]  Enclaves  énallogcnes. 

Plateaa  Central.  —  Haute-Loire.  C'est  éga- 
lement par  voie  de  fumerolles  que  le  sphène  s'est 
produit  dans  les  cavités  du  trachyte  de  Montcharret 
en  La  Prade  formées  par  la  résorption  d'enclaves 
quartzofeldspathiques.  Il  y  constitue  des  cristaux 
atteignant  à  peine  1  """,  extrêmement  aplatis  et 
souvent  maclés  suivant  A*  (100);  ils  sont  associes 
à  de  l'iegyrine,  de  la  chabasie,  du  quartz,  de  la 
tridymite,  etc.  Les  échantillons  que  j'ai  examinés 
m'ont  été  communiqués  par  M.  Gonnard. 

Puy-de-Dôme.  J'ai  rencontré  de  très  jolis  cristaux 
de  sphène  dans  une  enclave  de  gneiss  à  cordîérite  du    spi,)„  d. 
trachyte  du  Capucin  (Mont-Dore).  ''* 

y]  Dans  les  tufs  volcaniques,  en  cristaux  isolé 
Plateau  Central.  —  Hante-Loire.  Les  scories  basnltiqi 


nt  normal  de  la 


s  de  la 


Haute-Loire  et  les  sables  des  ruisseaux  qui  les  traversent  renferment 
fréquemment  de  gros  cristaux  roulés  de  sphène  d'un  brun  rougeâtre 
associés  à  des  cristaux  de  zircon,  de  corindon;  ils  proviennent  de  )a 
démolition  de  roches  fetdspathîques  arrachées  des  profondeurs  par  les 
éruptions  basaltiques  [scories  du  Croustet,  de  Taulhac,  de  Saiozelle, 
tables  du  Riou  Pezzouliou  (Pascal,  op.  cit.)].  Les  cristaux  que  j'ai 
observés  atteignent  parfois  plusieurs  centimètres  de  longueur,  ils  pré- 
sentent les  formes  m  (110),  A*  (100),  (/*'*  (111),  b'"^^  (îll)  :  ils  corres- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

[  (fig.  2i)  ;  quelquefois  les  faces  <i*'*  (111)  sont  extroor- 
oppées.  le  cristal  est  allongé  suivant  leur  intersec- 
autres   formes  étant  réduites  k  de  petites  facettes 


{Ifft  111).  du  CrDuilst. 

lUX  sont  allongés  suivant  l'axe  vertical,  alors  que 
ir  plus  claire,  sont  à  rapporter  au  type  I. 

fs  basaltiques  de  Rochemaure  et  de  Chenavari  four- 
-îstaux  isolés  de  sphène. 

•an.  Dans  les  mêmes  conditions,  M.  Gentil  a  trouvé 
e  (Type  I]  roulé,  associé  à  des  cristaux  d'augite  et 
is  le  cratère  de  Ben  Ganah  (région  d'Aïn  Teinou- 
otcanique  de  ce  gisement  est  une  leucotéphrite. 


■  Dans  les  schistes  cristallins. 

icontre  abondamment  dans  les  schistes  cristallins, 
pes  amphiboliques.  Il  y  forme  des  cristaux  de  beau- 
aille  que  dans  les  roches  éruptîves  ;  ceux-ci  ont  géné- 
forme  que  dans  le  granité.  (Type  I)  {fig.  lia  16}. 
lolites  et  les  micaschistes,  on  a  signalé  des  cristaux 
aces  rf*/^  (111).  6'(Ï12).  • 

schistes  cristallins,  se   rencontrent  d'énormes  cri- 
itinctes,  arrondis  et  clîvables  suivant  m  (110). 


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SPHÈNE  SSl 

BrotafirnO-  —  Morbihan.  De  beaux  cristaux  de  sphène  se  trouvent 
à  l'île  de  Groix  et  notamment  dans  les  chloritoschistes  de  l'anse  de 
Bilhéry;  ceux  qne.je  dois  à  l'obligeance  de  M.  de  Limur  sont  ternes 
et  sourent  assez  analogues  comme  aspect  au  xanthitane  des  gisements 
américains  (voir  page  237).  Von  I^saulx  a  signalé  [Verhandl.  nieder- 
rkein.  Ver.  Bonn^  XL.  271.  1883}  dans  les  fentes  des  micaschistes  de 
la  baie  de  Pourroelin  dans  la  même  île,  de  petits  cristaux  maclés  sui- 
vant A'  (100)  et  clivables  parallèlement  à  &'. 

Le  sphène  est  peu  abondant  en  petits  cristaux  bruns  dans  les  gneiss 
à  pyroxène  du  Morbihan  (Roguédas}. 

Loire-Inférieure.  M.  Baret  a  trouvé  un  joli  cristal  transparent  de 
sphène  jaune  d'or  dans  les  gneiss  de  Saint- Viaud  \  le  cristal  n'a  pu 
être  mesuré.  Dans  les  gneiss  amphiholiques  de  la  Menageraie  près 
Saint-Viaud,  se  rencontrent  des  cristaux  bruns  semblables  comme 
Formes  et  dimensions  à  ceux  des  granulites  de  Saint-Brévin  :  dans  la 
carrière  de  la  Ramée,  au  contraire,  ils  sont  jaune  de  soufre  et  attei- 
gnent 1*°;  leurs  iàces  sont  arrondies  {fig.  19). 

Des  cristaux  (fig.  11)  atteignant  1"°  se  rencontrent  dans  les 
micaschistes  granulitisés  de  Ville-ès-Martin  près  Saïnt-Nazaire  (cri- 
staux bruns],  dans  les  amphibolites  de  la  Chaterie  en  Saint-Herblain 
(cristaux  et  masses  clivables  jaunes),  dans  les  gneiss  amphiboliques 
dtt  chemin  de  la  Jutîère  en  Port-Saint-Père,  dans  les  micaschistes  de 
la  Tremissinière  (petits  cristaux  jaune  citron)  près  Nantes,  et  dans 
de  nombreux  autres  gisements  des  environs  de  Nantes. 

Pyrénées.  —  Basses-Pyrénées.  Dans  les  cipolins  et  ampbîbolites 
de  Cambo,  j'ai  recueilli  des  cristaux  déformés  de  sphène  brun  attei- 
gnant 2  ""  de  plus  grande  dimension  ;  ils  sont  accompagnés  de  pyrite, 
d'actinote,  d'épidote, 

Hautes-Pyrénées.  Des  cristaux  de  sphène  brun  se  rencontrent  dans 
les  mômes  conditions  et  associés  aux  mêmes  minéraux  à  la  montée  du 
lac  Bleu  (massif  du  pic  du  midi  de  Bigorre). 

Plateau  Central.  —  Le  sphène  se  présente  en  abondance  dans 
les  amphibolites  et  gneiss  amphiboliques  du  Plateau  Central;  je  n'ai 
pas  de  documents  personnels  précis  sur  cette  catégorie  de  gisements. 

Haute-  Vienne.  La  collection  HaUy  renferme  une  amphibolite  indiquée 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

du  Pont  rompu  (Haute- Vienne)  et  renferinant  un  cri- 

sphène  à  formes  distinctes  (Type  I,  fig.  11). 

la   même    collection,   se     trouve     une    amphîbolite 

le;  elle  contient  un   agrégat  de  cristaux  de  sphène 

eignant  1'^'"  de  plus  grande  dimension.  Ce  gisement 

iauy  [op.  cil.,  IV.  359.  1822). 

1.  Gonnard  m'a  indiqué  de  gros  cristaux  de  sphène 

la  côte  de  la  Pinatelle,  a  Ârdes. 

op.  cit.,  412)  cite  des  cristaux  de    sphène   dans  le 

ne  du  pigeonnier  de  Francheville.  J'ai  indiqué  plus 

^ranulites  de  Duerne  associées  à  des  gneiss  a  pyroxène, 

lages.  De  gros  cristaux  de    sphène   brun  dépassant 

s  par  Delesse  (A.  M.  XVI.  361.  1849)  dans  les  gneiss 

Val  d'Ajol,  à  Faymont,  sur  la  route  de  Courupt  à 

op.  cit.,  218),  dans  ceux  d'Etival  près  Raon-l'Ëlape. 

al  se  rencontre  en  cristaux  nets  dans  les  cipolins  de 

ipal. 

a  carrière  de  Saint-Philippe  près  Sainte-Marie-aux- 

le  se  rencontre  pas  seulement  dans  les  bancs  de  gra- 

:  on  le  trouve  aussi  dans  les  cipolins  et  dans  les 
ques  transformés  en  pseudophite,  décrits  page  43. 
extrêmement  abondant  ;  Carrière  dit  en  avoir  isolé 
oc  de  pseudophite  de  la  grosseur  du  poing.  Ces  cri- 
:  recouverts  d'une  pellicule  blanche  dont  il  est  facile 
C'est  dans  cette  gangue  que  A.  Millier  a  trouvé 
udomorphoses  de  sphène  en  brookite  [Verhandi. 
3esell.    Base!,   1857.   573)  ;  les   petites   lamelles  de 

bleu  épigénisent  complètement  ou  partiellement  le 
irve  sa  forme  extérieure  ;  elles  sont  implantées  per- 
aux  faces  du  sphène,  leurs  intervalles  étant  remplis 
;reuse  jaune. 

édonie.  —  Des  cristaux  de  sphène  se  rencontrent 
istes   de    la  vallée  du    Diahot.   Au  microscope,    on 

parfois  un  centre  de  rutile. 

*  roches  de  contact  des  roches  éruptives. 
Ariège.  Dans  les  roches  scdimcntaires  modiGées  par 


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SPHËNE  253 

les  roches  éruptives  le  sphène  est  assez  Tréquent  comme  élément 
microscopique.  Je  ne  l'iii  observé  en  cristaux  distincts  macroscopiques 
que  dans  la  forêt  de  Freychinëde  au  milieu  d'un  calcaire  jurassique 
modifié  par  la  Iherzolite.  Il  y  forme  des  cristaux  distincts,  bruns,  de  la 
forme  commune  (fig.  11).  M.  des  Cloîzeaux  l'avait  déjà  signalé  dans 
de  semblables  conditions  au  milieu  de  calcaires  modifiés  par  la  Iher- 
zolite a  Engoumer  (o/}.  cit.,  I.  151). 

b"  Dans  les  roches  sédimentaires  modifiées  en  dehors  de 
l'action  des  roches  éruptives. 

Alpes.  —  Savoie.  En  dissolvant  dans  les  acides  une  grande  quan- 
tité de  calcaire  triasique  de  Modane,  j'ai  trouvé,  en  outre,  des  nom- 
breux cristaux  d'albite  décrits  p.  163,  du  rutile  et  de  jolis  cristaux 
transparents  de  sphène  jaune  o"  (102),  i'  (Î12)  (type  VI,  Gg.  8)  ;  ils  ne 
dépassent  guère  1"°  de  plus  grande  dimension.  Ils  sont  rarement  accom- 
pagnés de  petits  cristaux  transparents  de  tourmaline,  et  sont  souvent 
embrochés  par  des  aiguilles  de  rutile. 

6°  Comme  produit  secondaire  dans  diverses  roches. 
Le  sphène  se  rencontre  avec  une  très  grande  fréquence  comme  élé- 


ment secondaire  dans  toutes  les  roches  renfermant  des  minera 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

une  façon  spéciale  aux  dépens  de  l'ilménite,  de  la 
re,  du  rutile,  mais  toujours  comme  élément  mîcro- 
:  23  représente  la  photographie  d'un  cristal  d'ilménite 
me.  On  recoonatt  la  symétrie  ternaire  du  minéral  ori- 
'ariété  de  sphène  qui  a  été  tout  d'abord  considérée 
spécial  et  appelée  titanomorphite,  leucoxène. 


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SILICATES    HYDRATES 


ZEOLITES 

Les  zéolites  constituent  une  nombreuse  et  intéressante  fainille  de 
minéraux,  oITraot  entre  eux  les  plus  grandes  analogies  de  mode  de  (or- 
matioD  et  de  conditions  de  gisement. 

Leur  caractère  distinctîT  parmi  les  silicates  réside  dans  une  grande 
fusibilité  au  chalumeau,  accompagnée  d'un  bouillonoeraent  qui  leur  a 
fait  donner  leur  nom  (I|eIv,  bouillonner;  XtOs;,  pierre),  dans  une  faible 
dureté,  dans  une  faible  densité  (2,0  à  2,4]  et  enfin  dans  une  facile 
attaque  par  les  acides  avec  production  de  silice  gélatineuse,  floconneuse 
ou  pulvérulente. 

Les  zéolites  sont  des  silicates  hydratés  d'aluminium,  de  calcium, 
de  potassium  on  de  sodium,  avec  plus  rarement  du  baryum  ou  du 
strontium.  On  les  a  depuis  longtemps  comparées  à  des  feldspaths 
hydratés  :  les  rapports  atomiques  de  quelques-unes  d'entre  elles,  déduc- 
tion Faite  de  l'eau,  sont  ceux  d'une  anorthite  ou  d'une  albite  calcîque, 
et  ces  produits  peuvent  être  obtenus  par  fusion  et  recuit  de  ces 
zéolites  ;  mais  là  s'arrête  l'analogie  avec  le  groupe  des  feldspaths.  Les 
zéolites  en  effet  ne  forment  pas  un  groupe  continu  :  elles  constituent 
des  espèces  ou  des  groupes  d'espèces  indépendants  les  uns  des  autres, 
différant  à  la  fois  par  leur  formule  chimique,  leurs  formes  et  leurs  pro- 
priétés optiques.  Dans  les  groupes  particuliers  de  cette  famille,  il 
n'existe  pas  non  plus  de  série  comparable  &  celle  des  feldspaths  tricli- 
niques.  Dans  le  groupe  des  natrolites,  par  exemple,  le  sodium  peut 
bien  se  substituer  à  une  partie  du  calcium,  mais  l'existence  d'un  type 
exclusivement  sodique  n'entraîne  pas  dans  celui-ci  une  élévation  de 
silice  comparable  à  celle  qui  distingue  l'albite  exclusivement  sodiquc 
de  l'anorthite  complètement  calcique. 

L'état  dans  lequel  l'eau  existe  dans  les  zéolites  a  provoqué  des  travaux 
dont  la  discussion  sort  du  cadre  de  cet  ouvrage  :  je  rappellerai  seule- 
ment que  ces  minéraux  perdent  et  reprennent  leur  eau  avec  la  plus 

I.  On  peu l  joindre  aux  léoliles  proprement  diles  un  petit  groupe  dépourvu  d'alu- 
miniam,  celui  de  VapophjUite. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ilîté.   M.   Damour  a  fait  r  cet  égard  des  expériences  clas- 

P.  C.  LUI.  438.  1858).  Divers  auteurs,  et  notamment 
M.  Klein  et  Rinne,  oot  montré  comment,  dans  beaucoup  de 
tte  perte  et  cette  reprise  de  l'eau  étaient  accompagnces 
]tea  modifications  optiques,  modifications  observées  toutes 
on  cbauffe  ces  minéraux.  Ces  modifications  dues  à  ta  perte 
ent  servir  à  expliquer  les  anomalies  optiques  offertes  par 
is  des  minéraux  qui  nous  occupent, 
ent  de  la  mise  en    pages  de  cette  feuille,  M.  G.  Friedel  a 

S.  M.  XIX.  93.  1896)  que  l'eau  de  toutes  les  zéoHtes  peut 
lent  chassée  sans  que  le  réseau  cristallin  de  la   substance 

:  non  seulement  cette  eau  peut  être  reprise  avec  énergie, 
e  elle  peut  être  remplacée  par  divers  gaz  (gaz  ammoniac, 
sulfuré,  anhydride  carbonique,  alcool  éthylique,  hydrogène, 
lérique),  par  des  composés  volatils  du  silicium  (fluorure  et 
re)  et  même  par  de  la  silice.  Suivant  une  expression  de 
us  ces  corps  imprégneraient  donc  le  réseau  cristallin  des 
mme  une  éponge.  M.  G.  Friedel  a  pu  colorer  les  zéolites  en 

absorber,  après  déshydratation,  diverses  substances  miné- 
■ganiqucs,  sans  pouvoir  cependant  leur  donner  du  pléo- 
:.  B.  CXXH.  1009.  1896). 

de  vue  de  leur  mode  de  formation,  les  zéolites  sont  toujours 
ts  secondaires  d'altération  formés  par  voie  aqueuse  aux 
litres  minéraux  et  particulièrement  de  silicates  :  elles  sont 
ntre  elles  ou  avec  d'autres  produits  secondaires  :  calcite, 
quartz,  opale,  datholite,  prehnite,  pectotite,  épïdote,  chlo- 

distinguer  les  genres  suivants  de  gisement  : 
ïtion  actuelle  dans  les  grandes  profondeurs  des  océans. — 
a  montré  {Bull.  Ac.  Se.  Belgique,  XIX.  1890),  par  l'étude 
s  des  sondages  du  Challenger,  qu'une  zéolite,  la  christia- 
ue  en  proportion  considérable  dans  les  grandes  profondeurs 
Pacifique,  par  la  simple  action  de  l'eau  de  mer  à  +  2"  à  3°  C. 
luils  volcaniques  basiques  qui  en  constituent  le  substratum. 
ition  dans  les  sources  thermales.  —  Les  travaux  de  M.  Dau- 
lontré  qu'un  grand  nombre  de  zéolites  (christtanite,  cha- 
se  sont  formées  par  l'action  lente  de  sources  thermales 
Usées  sur  des  briques  cl  bétons  romains.   Elles  ne  se  pro- 


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ZEOLITES  257 

duiseiit  que  dans  ces  produits  calciques,  auxquels  ils  empruntent  leurs 
élémenls.  Lu  stilbitc  a  l'té  trouvée  aux  griffons  de  la  source  d'Oletle. 
La  température  de  ces  sources  est  inférieure  à  100"  C.  :  78"  (Olettc), 
70"  (Plombières),  68"  à  58"  (Bourbonne),  46"  (Luxeuil). 

3°  Dans  les  filons  métallifères.  —  Ce  mode  de  formation  se  rattache 
étroitement  au  précédent.  Les  espèces  produites  (harmotome,  chabasie 
stilbite,  heulandite,  laumontite)  se  trouvent  surtout  dans  des  filons  con- 
crétionnés  plombif^res,  argentifères  ou  zincifères  h  gangue  calcaij 
plus  rarement  quartzeuse. 

4"  Dans  les  fentes  de  roches  diverses,  — C'est  encore  par  circulation 
d'eau  que  les  zéolites  se  forment  dans  les  fentes  des  roches  les  plus 
diverses  —  éruptives  (granités,  diorites,  diabases.  gabbros)  —  cristal 
lophylliennes  (gneiss,  micaschistes]  ou  sédimentaires  métamorphiques 
(phylladcs  et  calcaires  paléozoïques,  calcaires  secondaires,  etc.).  A 
cet  égard,  les  gisements  décrits  plus  loin  apporteront  de  nombreux 
documents  nouveaux  sur  cette  catégorie  de  gisements  dans  lesquels 
on  trouve  snrtout  :  chabasie,  stilbite,  heulandite,  browsterîte,  laumon- 
tite, analcime,  scolécite,  thomsonite,  etc. 

Dans  ces  gisements,  les  zéolites  se  sont  formées  par  altération  des 
roches  qui  les  renferment,  soit  sous  l'action  d'eaux  thermales  ascen- 
dantes, soit  plus  souvent  par  ruissellement  superficiel  des  eaux  plu- 
viales ou  de  celles  des  névés  :  c'est  ce  qui  a  lieu  notamment  dans  beau- 
coup de  gisements  des  Pyrénées.  Les  éléments  de  ces  minéraux  ont 
souvent  été  empruntés  sur  place  aux  roches  zénlitifères,  dans  d'autres 
cas,  ils  ont  été  en  partie  apportés,  c'est  ainsi  que  ce  sont  des  zéolites 
calciques  (chabasie,  stilbite)  et  non  des  zéolilcs  potassiques  ou  sodiques 
qui  se  sont  produites  dans  les  fentes  des  granulites  et  gneiss  acides 
de  Cambo. 

5°  Dans  les  vacuoles  de  roches  éruptives  et  particulièrement  dans 
celles  des  roches  basiques.  —  Ce  genre  de  gisement  est  le  plus  généra- 
lement connu.  Dans  les  basaltes  et  labradoritcs  nmygdalaires,  les  zéo- 
lites se  produisent  sur  place  aux  dépens  des  feldspaths  de  la  roche  ou 
de  ses  enclaves;  les  espèces  formées  dans  ces  conditions  sont  nom- 
breuses :  c'est  le  gisement  principal  de  la  mésotype  et  des  autres  natro- 
liles,  de  la  christinnite,  de  la  gismondine,  etc.  ;  toutes  les  autres  espèces 
peuvent  s'y  rencontrer.  Les  mêmes  minéraux  se  trouvent  dans  les  pho- 
nolitea,  les  trachytes  ;  ils  y  sont  formés  aussi  par  corrosion   sur  place. 

A.  LuKOU.  —  UntintBii:  II.  tT 


Di3iiizedb,G00gle 


MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 
ZÉOLITES  ALUMINEUSES 

(zÉOLITBS     PROPREMBNT     DlTEs) 

THOMSONITE 
(Ca,Na")Al^Si^0''+2,5H»0 

imbique.  mm  =  90'  25'  (Brôgger). 
000  :  716,480.       D  =  709,707.       d  =  704,487. 
[a:b:  c  =  0,9925  :  1  :  i,0095'] 

'.rvées.  p  (001},  m  (110),  h}  (100),  ^'  (010). 
■ristaux.  Les  cristaux  de  thomsonite  sont  généralement 
nt  l'axe  vertical,  les  faces  de  la  zone  prismatique  sont 
lement  ;  souvent  le  minéral  est  lamelleux  suivant  ^  (010), 
>nt  parfois  terminés  par  des  pointemcnts  p  (001).   Enfin 
i\és  sont  fibreuses  et  se  présentent  en  masses  mamelonnées 
[  :  ce  sont  elles  qui  ont  reçu  le  nom  de  mésole. 
;iivage  §■*  (010)   parfait,  k'  (100)   difficile,    trace   suivant 
lires  transversales,  cassure  inégale. 
5,5. 

;  à  2,4;  2,357  (bois  du  Fajou). 

H  éclat.  Incolore,  blanche,  jaune  ou  rougcûtre.  Poussière 
isparente  ou  translucide. 

Éclat  vitreux   parfois    un    peu    narré.    Eclat 
soyeux  dans   les  variétés  fibreuses. 

Propriétés  optiques.    Plan   des   axes   optiques 
parallèle  à  p   (001)   c'est-à-dire   transversal    à 
^  l'allongement  du  minéral. 

S.  La  bissectrice  uiguO  csl  positive  («g)  et  perpen- 

diculaire il  j^'  (010).  La  dispersion  est  notable, 

2  V  =  53»  environ. 


Bg 

= 

1,525  Dx. 

On. 

= 

1,503; 

Hp 

= 

1,498; 

Dp 

= 

0,027. 

s  metteDi  en  évidence  le  réseau  pBeudocubiqae  de  la  thomioaile. 


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THOMSONITE  259 

Composilion  chimitjue.  Composition  théorique  répondant  n  la  futniulc 
(Ca,  Na")  AI-  Si*  0"  +  2,5  H"  0  :  rt)  avec  Ca  O  :  Na^  0  -=  3  :  1.  ;  h) 
avec  CaO  :  Na''0  =  1  :  1. 

«(  il 

Si  O' 37,0  3G,8 

Al^O' 31,4  31.3 


K^  O •  " 

H' O 13.9  i;j,8 

100.0  100.0 

Les   mésoles   sont  souvent  plus  riches  en  silice  que  la  thomsonitc. 

Essais  pyrognostiqueB.  Au  chalumeau,  fond  avec  gonflement  en  un 
émail  blanc.  Décomposée  par  l'acide  chlorhydrique  en  faisant  gelée. 

Diagnostic.  Parmi  les  zéolites,  la  thomsonite  possède  une  place  à 
part  au  point  de  vue  du  diagnostic,  grâce  à  In  position  du  plan  des 
axes  optiques  perpendiculaire  à  l'allongement  de  ses  libres,  et  à  sa  haute 
biréfringence.  Ce  dernier  caractère  optique  est  nécessaire  pour  distin- 
guer ce  minéral  de  la  mésolite,  la  difFérenciation  n'étant  pas  possible 
par  des  essais  pyrognostiques  ou  qualitatifs. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  thomsonite  est  toujours  accompagnée  par  d'autres  zéolites  ou  par 
de  la  prehnite.  Elle  existe  en  France  dans  les  conditions  suivantes  : 

1"  Dans  les  roches  volcaniques  basiques. 

1"  Dans  les  Gssures  des  schistes  paléozoïques. 

3°  Dans  les  calcaires  et  les  marnes  calcaires  métamorphisées  par  la 
Iherzolile. 

1'  Dans  les  roches  volcaniques  basiques. 

Dans  ce  genre  de  gisement,  la  thomsonite  se  présente  souvent  sous 
forme  de  mamelons  fibreux  [mésole). 

Plateau  Central.  —  Ardèche.  J'ai  observé  de  beaux  échantillons 
de  mésole  en  globules  atteignant  \."°  de  diamètre  dans  le  basalte  por- 
phyroïde  d'Aubenas,  riche  en  enclaves  calcaires.  Ce  minéral  y  est 
intimement  associé  à  delà  christianite  el  plus  rarement  ii  de  la  cha- 
basie.  M.  Gonnard  l'a  rrnconlré  dans  le  basalte  de  Chabane  près  de 
Saint-Agrève. 


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260  MINIÎRALOGIE   DE    LA  FRAXCE 

Puy-de-Dôme.  On  verra  page  279  que  le  minéral  deGignut({)l.itcau  de 
la  chaux  de  Bergonne),  <[ui  a  été  décrit  comme  mésole,  constitue  une 
espèce  spi)ciale  \i\  ^onnardiie.  Je  n'ai  trouve'  que  rarement  les  globules 
de  ce  minéral  recouverts  d'un  enduit  de  thomsonitc  oiTrant  une  stnic- 
ture  à  la  fois  zonaire  el  Gbreiise. 

M.  Gonnard  m'n  fait  savoir  que  les  petits  globules  blancs  du  basalte 
de  Prudelle  qu'il  a  cités  autrefois  comme  mésole  [op.  cit.  75)  sont  en 
réalité  constitués  par  de  la  calcite. 

Loire.  La  cbristianite  des  basaltes  du  bois  de  Verrière  est  accom- 
pagnée de  petits  mamelons  de  mésole  et  de  cristaux  divergents  de 
thomsonite  à  formes  nettes  rappelant  celles  de  la  comptonite  de  Bobème 
(Gonnard). 

Algérie.  —  Al^er.  Les  Inbradorites  des  environs  de  Dellys  et  parti- 
culièrement celles  du  cap  Bengut  (en  face  du  phare)  contiennent  de  nom- 
breuses zéolites  parmi  lesquelles  M.  Gentil  a  trouvé  de  la  thomsonite. 
Ce  minéral  y  forme  des  masses  fibreuses  divergentes  dont  les  cristaux 
constitutifs  dépassent  1*^"  de  longueur  :  ceux-ci  sont  blancs,  transpa- 
rents ou  fortement  translucides  à  leur  extrémité  libre  et  intimement 
associés  II  de  l'uniilcime.  Le  minéral  est  très  altéré;  aussi  sa  densité 
n'est-elle  que  de  2.25  (B.  S.  M.  XVIIL  374.  1895). 

2"  Dans  les  fissures  des  schistes  paléozoïques. 

Pyrénées-  —  Hautes- Pyrénées.  Le  seul  échantillon  à  rapporter  à 
ce  genre  de  gisement  m'a  été  signalé  par  M.  Gourdon. 

La  thomsonite  forme  de  longs  cristaux  aplatis  suivant  g*  (010)  asso- 
ciés à  de  la  prehnite  dans  les  fissures  d'un  schiste  paléozoiique  n:élamor- 
phisé  du  pic  de  Sarrouyès  (vallée  de  Louron). 

'i"  Dans  les  calcaires  et  dans  les  marnes  calcaires 
métanwrphise's  par  la  Iherzolite. 

'*"Ténées.  —  Ariège.  J'ai  trouvé  la  thomsonite  dans  les  fissures 
histes  micacés  tachetés  h  dipyre  du  bois  du  Fajou,  prés  Caussou 
'Escourgeat  dans  la  vallée  de  Suc  (voir  à  dipyre).  Rlie  y  forme  des 
s  crctées,  à  surface  régulièrement  ondulée.  Les  cristaux  sont 
eux;  ils  ne  constituent  pas  de  sphérolites,  mais  sont  implanté 
Icmcnt  il  la  paroi  schisteuse.  Les  lames  de  clivage  g^  (010)  laissent 
e  petites  facettes  A'  (100)  et/J  (001). 


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HYDRONIÎPHELITE 

HYDRONKPflÉUTE 
H  Na*  AI'  Si^  0'=  +  3  ff  0 

tlexagonal. 

Faciès.  L'hydronéphélite  forme  des  masses  h  appni-ence  compa 
iDODtrant  au  microscope  constituées  par  des  plages  cristallines  . 
leuses  ou  un  peu  fibreuses. 

Diireié.  4,5  à  6. 

Densiiè.  2,263. 

Coloration  et  éclat.  Blanche,  rosée  on  d'un  gris  noir.  Eclat  vi 
Translucide  ou  opaque. 

Propriétés  optiques.  Uniaxe  et  posîtil. 

Dg  —  Uf  =■  0.010  «nvtron. 


Composition  chi/niqiic 

r.  La  formule 

donnée  plu 

s  haut  correspon 

composition  suivante  : 

SiO'.... 

39,3 

AI'O'.... 

33,4 

Na'O.... 

13,5 

H"0 

IM 

100,0 

Une  petite  quantité  de  calcium  remplace  souvent  une  prop 
équivalente  de  sodium. 

Essais  pyrognostiques. -VacWemeat  fusible  en  un  émail  blanc.  D 
posée  par  l'acide  chlorhydrique  en  faisant  gelée. 

Diagnostic.  L'hydronéphélite  se  distingue  de  la  mésotype  par] 
blanc  qu'elle  produit  par  fusion,  et  par  ses  propriétés  optiqui 
unique  positif).  Les  groupements  de  niésotype  décrits  page  165 
duisant  à  l'uniaxie,  ôtent  de  sa  valeur  à  ce  dernier  caractère. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'hydronéphélite  est  un  produit  d'altération  de  la  sodalite  et 
aépbcline.  Je  l'ai  rencontrée  dans  les  roches  des  gisements  sul' 

1"  Dans  les  syc'nîtes  néphéliniques. 
Pyrénées.  —  liantes-Pyrénées.  Dans  la  syénite  néphélinîqu 
Sablière  de  Pouzac,  la  sodalite  et  la  néphéliue  présentent  de  fréq 
altérations  qui  ont  été  décrites  dans  le  tome  1. 11  n'est  pas  rare  de  v 


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MlNÉRALOGrE    DE   LA  FKANCE 

ranformés  en  hydrunéphélite  souvent  mélangée  demcsotype. 
soler  il  l'état  de  pureté  une  ([uantité  suffisante  de  matière 
les  essais  chimitjues  quantitatifs.  Lesprupriétés  optiques, 
,  ne  laissent  guère  de  doute  sur  l'existence  de  l'hydronéphé- 
is  pseudomorphoses.  A  l'œil  nu,  elles  se  présentent  avec  une 
:  ou  légèrement  rosée. 

2'  Dans  les  ne'p/ie Imites 

1  Centrai-  —  Puy-de-D6ina.  A  l'article  néphéline,  j'ai 
omarquable  roche  à  grands  cristaux  de  néphéline  du  puy 
indoux  (Barneire).  L'hydrouéphéUtc  y  est  fréquente  comme 
londaire  formé  avec  la  mésotype  cl  la  chrtstianite  aux  dépens 
iline  et  des  feldspatha. 


GROUPE  DES  NATROLITES 

rolites  présentent  entre  elles  de  remarquables  analogies, 
;i'istallîsant  dans  des  systèmes  différents  (ortborhombique, 
|ue,  tricllnique).  Leur  forme  extérieure  est  pseudoquadrn- 
ï  pseudosymétrie  est  parfois  accentuée  par  des  macles'  micro- 
Tous  ces  minéraux  se  clivent  facilement  suivant  les  faces 
le  voisin  de  91°. 

des  axes  optiques  est  compris  dans  g^  {010)  [mésotype),  ou 
K)}  [scolécite)  :  il  est  presque  perpendiculaire  à  l'axe  vertical 
holite;  la  bissectrice  aigué  est  parallèle  à  l'axe  vertical  et 
ms  la  inèsotypc,  ou  seulement  voisine  de  cet  axe  et  négative 
lécite,  alors  que  c'est  l'indice  moyen  qui  occupe  cette  position 
■Bolite. 
pe  comprend  les  trois  types  suivants  : 

tésotïjpe Na^  AP  Si"  0*"  +  2  H'  O 

colecile Ca  AP  Si'  O*"  +  3  H^  O 

....  1      m    Na*  Al*  Si'' O*"  +  2  H^  O 

*"        /  +  «  Ca  AI*  Si^  O^"  +  3  H-^  O 


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MÉSOTYPE 
Na^  Al*  Si'  0'"  +  2  IF  0 

Orthorhom bique,     mm  ^=91" 
b:  h=  1000  :  251,071       D  =  713,250      (/=  700,909 
[a:b:  c  =  0,98270  :  1  :  0,35201] 

Formes  ohnsrvée»,  p  (001);  /i'  (100),  m  (110),/  (010);  e'  (OU);  b"° 
(331),  A™/*  (40.  40.  39),  t'/^(lll);  x  =  (i*  A*«'  h"")  {10.  11.  11), 
i/^(A"»i*/™/)(34.  36.  1). 

J/ac/e«.  D'après  M.  Brogger  (Z.  A".  XVI.  596.  1890)  une  partie  des 
mésotjpes  seraient  monocliaiques  {ph^  =  90*5')  et  présenternient  une 
symétrie  pseudoorthorbombique  grâce  à  des  macles  suivant  /i*  (100). 
On  verra  plus  loin  que  la  mésotype  offre  d'intéressantes  macles  mîcro- 
scopiqaea  suivant  m  (110). 

Les  abréviations  G  et  G*  sont  mises  en  regard  des  mesures  prises  par 
M.  Gounard  sur  les  cristaux  de  roésotype  du  puy  de  Marman  et  de  la 
tour  de  Gevillot. 


I  4> 


91- ff 

lU-30' 

116-«)'116>M(G)1!(G')    4'v 
«in-lft'llîMÎ-vGjSCG'îrjf'* 
tWîft'  li6*M,  (G) 


I  4'=4</>a 


.       lïB-W  126'53'{G)35'(G')iJ 
'6.p  125-30'  |« 

p     ll!»53' 113- 8(G)  |i 

le.    U2*W' 14S'4ft'(G)n'(G')'^ 
lOS'SO'  108>i8'  (G")  A 

mt.  143'20'  143^f(G')  » 


146*28- 
107*  S' 
.1. 108-M' 
US*3S' 
loe-51' 

in- 


108'29-(G) 
11>57'(G) 


Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  de  mésotype  des  gisements  français 


K 

ni: 

il 

\çy 

'^/S\  ** 

/ 

z 

Z  *i  \ 

m^                y 

FroJHtloaiiiFf  |Ml)il'uii  poinunnit 
de  nfcéKIjrpe  dia  fay  de  Hflrfbnii. 

sont  toujours  allongés  suivant  l'axe  vertical  ;  ils  offrent  un  aspect  pseudo- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


]ue  {iig,  1  et  2)  -,  [es  l'iices  prismatiques  soat  souvent  ternes  et 
s  verticalement.  La  mésotype  d'Auvergne  présente  fréquemment 
Ecments  dyssymétriques  [fig.  9  îi  16), 


il  a  une  grande  tendance  k  former  des  masses  bacillaires, 
fibreuses  ou  sphérolitiques  (fîg.  2).  Les  variétés  à  appa- 
rence compacte  sont  en  réalité  finement  fibreuses. 

Clivages.  Clivage  m  (110)  parfait;    clivage  ou  plan  de 
*7        séparation  suivant  g^  (010)  imparfait.  Cassure  inégale. 
Dttrelé.  5  à  5,5. 

Ueimié.  2,2  .i  2,2.5;  2,213  (le  Pallet);  2,255  (P.  de 
Marman);  2,27  (Essey-la-Côtc). 

Coloration  et  éclat.  Incolore  ou  blanc,  gris  jaunâtre 
ou  rotigeàtre.  Éclat  vitreux.  Transparente  ou  translucide. 
(t..  op-  Propriélcs  optiques.  Plan  des  axes  optiques  paral- 
"'"■'''•   léleà^'' (010).  Bissectrice  aigutS /wsiïife  («g),  perpcndi- 

p[m\),f<^. 

Dr  =  l.'i887  (rou)(e)  Dx. 

n,fl=  1,479:    (Puy  do  Marman). 

np  =1.4768 

ng— Dp  =0.0119 
d'où  2  V  =  59"29'    cl      2  E  =  9'i''2;' 

96''28'  rouae  ) 

95"5lblo«     ("■^«"^^d.recie 

instatë  que  les  cristaux  du  puy  de  Marmun  et  de  Pnrentignat, 
eur  apparente  homogénéité,  présentent  d'une  façon    presque 


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coastantc  des  modes  en  rapport   avei 
tique.  Qunnd  en  effet  on  examine  en 


leur  symétrie  pseudo-qundrn- 
imière  polarisée   parallèle  une 


section  parallèle  à  p  (001),  on  I»  croit  homogène,  mais  si  on  lui  supf^r- 
pose  un  mica  quart  d'oode,  on  constate  que  la  bordure  de  la  plaque 
est  criblée  de  bandes  ou  de  petites  plages,  irrëgulicres  dans  lesquelles 
le  plan  des  axes  optiques  est  situé  sensiblement  à  90°  de  celui  du  resti* 
delà  préparation  (6g.  5). 

La  mésotype  Gbreuse  de  Pouzac  est  formée  non  par  un  cristal  à  orien- 
tation dominante  renfermant  des  plages  irrégulièies  à  orientations  diT- 
férentes,  mais  par  Tenchevètrement  en  damier  irrégulicr  d'un  grand 
nombre  d'individus  offrant  des  orientations  à  angle  droit  (fig.  (S).  J'ai 
observé  une  disposition  analogue  dans  la  galactite  de  Bisbopton 
(Ecosse).  Dans  la  mésotype  de  Dellys,  le  centre  des  cristaux  est  homo- 
gène, il  est  entouré  par  une  bande  de  même  diamMre  que  lui,  présen- 
tant la  structure  de  la  figure  6, 

Dans  la  mésotype  fibreuse  du  puy  de  la  Piquette  imprégnant  un 
fragment  de  tignite,  j'ai  constaté  l'exis- 
tence d'un  cristal  unique  limpide,  en- 
touré par  une  zone  fibreuse  dans  laquelle 
les  fibres  sont  assez  finement  et  assez 
régulièrement  entrecroisées  pour  con- 
duire à  l'uniaxie  complète  (fig.  7). 

Ces  groupements  s'expliquent  aisément 
par    une     macle    suivant   m    (110),    avec      l.ok.  ;>  imI)  de  i/moairp*  d»  puy  do 
rotation  de  90°  autour  de   l'axe  vertical,  *  .<[utin.  (  umi  r. po  «..  • 

qui  est  presque  un  axe  pseudoquaternaire.  Cette  macle  a,  du  reste,  otv 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

s  les  cristaux  de  Marburg,  maïs  avec  p  (001)  comme  plan 
t  (Slndtlander,  N.  S.  1885.  II.  113).  Les  gisements  qui 
tre  décrits  sont  remarquables  par  la  netteté  et  In  constance 
pcments  pseudoquadratiques  qui  existent  également  mnis 
dans  Vedingtonite  d'Ecosse.  M.  0.  Nordenskiold  a  du  reste 
norphisme  de  l'edingtonlte  de  Suède  et  de  la  mésotype. 

a  étudié   {op.  cil.)   les  variations  de  propriétés  optiques 

à  la  perte  d'eau  par  la  chaleur  signalée  plus  loin.  En  per- 
I,  le  minéral  devient  monoclinique  (/néfa/ia^ro/i'/e).  Une  sec- 

n'<^st  plus  bomogène  et  se  divise  en  quatre  secteurs  dans 
ixes  /tp  des  deux  secteurs  contigus  font  entre  eux  un  angle 
<".  L'auteur  admet  que  l'axe  vertical  devient  alors  l'ortbo- 
1  minéral  monoclinique.  I>cs  faces  m  deviennent  o*  (101) 
t  le  cristal  est  maclé  suivant  h*  (100)  ou  p  (001). 
m  ckÙHÎijue.  a)  Composition  correspondant  à  la  formule 
i^APSi^O"'+  2  H^O. 

b)  et  c)  de  li^  mésolype  d'Auvergne  par  J.  N.  Fucbs 
,.  Ph.  Svh^'eiggei:  XVIIL  12.  1816). 

mésotype  du  puy  de  Marman,  par  M.  Gonnard  [B.  S.  M. 
891). 

ésotype  de  la  tour  de  Gevillat,  par  le  même  (irf.). 
a)  b)  c)  rf)  e| 

4;  .4  48.17  47,76  48.03  47.88 

■ 26,8  36.51  25.88  26,68  26.12 

1 16.:t  16.12  16,21  15,61  15,63 

>  0,17  0,13  .  0.45 

9,5  9,13  9,31  9,62  9.80 

100,0        100,10  99,29  99.94  »9,8« 

ira  montré  [A.  P.  C.  LUI.  438.  1858}  que  la  raésotype 
c  se  déshydrate  pas  quand  elle  est  placée  dans  l'air  sec, 
C.  elle  perd  la  presque  totalité  de  son  eau  en  devenant 
paque.  Par  exposition  à  l'air  humide,  elle  réabsorbe  l'eau 
cependant  reprendre  sa  transparence.  Cette  eau  réabsorbée 
environ  90"  C. 

rognoslitjties.   Au  chalumeau,   fusible   à    la    flamme  d'une 
I  verre  incolore.  Dans  le  tube,  blanchit  et  donne  de  l'eau. 
>ec  les  acides. 
-.  La  mésotype  se  distingue   aisément  des  autres  zéolitcs 


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MESOTYPE  267 

fibreuses  ;  de  lu  tbomsoDit«,  par  si)  biréfringence,  la  position  du  plan 
des  axes  optiques  parallèle  à  rallongement,  sa  perle  incolore  au  chalu- 
meau ;  de  la  Qiésolite  et  de  la  scolécite  par  son  système  cristallin  ortho- 
rhombique,  le  signe  positif  de  son  allongement,  enfin  par  sa  perle 
incolore  et  l'absence  d'une  quantité  notable  de  chaux.  (Voir  à  hydroné- 
phélite.) 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Le  gistiinent  principal  de  la  mésotype  en  France  est  le  Plateau 
Central  où  elle  se  trouve  dans  les  roches  volcaniques  et  particulièrement 
dans  les  roches  basiques.  Les  gisements  situés  en  dehors  de  cette  région 
sont  peu  nombreux  et  plusieurs  d'entre  eux  demandent  une  confirmation. 

1'  Dans  les  roches  volcaniques. 

Languedoc.  —  Hérault.  Je  dois  à  l'obligeance  de  MM.  Delagc 
et  de  Mourgues  la  communication  d'un  fort  bel  échantillon  de  méso- 
type qu'ils  ont  recueilli  dans  le  basalte  de  Montferrier  près  Montpel- 
lier. Ce  minéral  qui  tapisse  une  cavité  de  la  roche  forme  des  houppes 
fibreuses  constituées  par  de  très  fines  aiguilles  d'un  blanc  jaunâtre 
de  2""  de  longueur,  libres  à  l'une  de  leurs  extrémités.  Elles  sont,  du 
reste,  peu  cohérentes,  d'une  délicatesse  et  d'une  fragilité  extrêmes. 

Plateau  Central.  —  Ardèche.  Faujas  de  Saint-Fond  a  découvert 
en  1775  la  mésotype  fibreuse  dans  le  basalte  de  Rochemaure  (Itech.  sur 
les  volcans  éteints  du  Vîvarais  et  du  Velay.  103  et  Minéralogie  des 
Volcans.  1784).  Le  même  minéral  a  été  signalé  dans  le  basalte  de  la 
source  de  la  rivière  de  Pouraeille,  près  Montpezat  (Delmas,  Descript. 
gêol.  de  FArdéche.  1872.  38). 

Il  paraît  n'être  pas  rare  d'une  façon  générale  dans  les  basaltes  des 
Coirons,  mais  je  ne  crois  pas  qu'il  y  ait  été  rencontré  autrement  qu'en 
masses  fibreuses. 

Haute-Loire.  Pascal  {op.  cit.,  392)  a  indiqué  la  mésotype  dans  le 
trachyte  de  Gerbison,  de  Monedeyre  oi)  elle  est  associée  h  la  chahasie, 
dans  les  basaltes  de  l'Aubépin,  de  Saint-Pierre  Eynac,  dans  les  laves 
de  Farges,  de  Coubon  (avec  chabasie). 

Elle  se  trouve  en  sphérolites  dans  les  cavités  de  la  phonolite  de  la 
ferme  de  Jacassy  sur  le  sentier  allant  du  village  des  Estables  au  sommet 
du  MézeDc,  associée  à  la  néphéline  (Bourgeois,  D.  S.  M.  IG.  1883). 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

dois  h  M.  Rames  l'indiciitioD  de  mésolype  en  masses 
is  les  cavités  du  basalte  de  Coissy,  près  Aurillnc,  dans  les 

du  busalte,  au-dessus  de  Lacondamine,  près  Aurtllac  et 
générale  dans  les  vacuoles  du  basalte  des  plateaux  du 
luette  région,  l'aragonite  est  très  abondante  et  a  été  souvent 

la  mésotype. 

le.    Le    Puy-de-Dôme  est  la  régiou  i' 

lux  de  mésotype;  ce  minéral  a  été 

la  première  fois  par  Pasumot  à 
''aujas  de  Saint-Fond,  op.  cit.).  H 
lors  l'objet  de  nombreux  travaux. 
a  publié  récemment  sur  ce  sujet 
js  {B.  S.  M.  XIV.  164,  1891  et 
;02),  dans  lesquels  il  a  fait  la 
i>servations  anciennes  et  y  a  ajouté 
y  renvoie  pour  les  gisements  dou- 
accnperai  que  de  ceux  dont  l'exis-  Ptg.s. 

une.  MéMlTpo  do  pu;  itg  HErm.D. 

t  le  plus  remarquable  pour  la  beauté  des  cristaux   et  par 


:e  est  celui  du  puy  de  Marman,  près  des  Martres  de 
otype  s'y  rencontre  dans  les  cavités  des  basaltes  ou  des 
les  accompagnent.  Ces  géodes  atteignent  parfois  plusieurs 
les  cristaux  qui  les  tapissent  plusieurs  centimètres.  On 
e  minéral  en  fines  aiguilles  ou  en  masses  fibreuses, 
iscment  que  proviennent  la  plupart  des  échantillons  de 
ivergne,  que  possèdent  toutes  les  collections. 


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Les   combinaisons    de  formes  tes  plos  fréquentes    sont  :   m  (110), 
4'»  (111);  «1*'*''";  plus  rarement  m^' 6"V  (10.  11.  il);  m  k'b'"  x; 


iiif^  b'i^  {33i)  i"^  J-.  M.  Goiinaid  a  signiilé  en  outre  1»  f'rîqucnce 
d'une  forme  très  voisine  de  //''',  It^'^  (40.  40.  39);  ainsi  que  la 
présence  de  p  (001),  e'  (OU)  (fig.  15)  et  de  i,  {.3'..  36.  ^)  (lig.  Il)  sur 
quelques  cristaux  plus  ou  moins  riches  en  faces. 


^ 

K"// 

/ 

> 

I.C8  cristaux  de  mésotype  sont  loin  de  présenter  un  développement 
régulier  de  toutes  leurs  formes,  les  (ignres  9  à  16  empruntées  au 
dernier  mémoire deM.  Gonnard  montrent  l'itrégularité  qui  est  presque 
la  règle  dans  leur  développement  relatif.  I-a  nuisotype  du  puy  de 
Murman  est  parfois  recouverte  de  cristaux  d'analcimc,  de  chabasie 
(phncolitc)  et  de  christianite  \  elle  forme  rarement  des  sortes  de  stalac- 
tites autouTii'un  axe  de  caicttc,   ou  se  trouve  en  cristaux  liipyramidés 


Tlobés  dans  de 


rhomboèdres  «'  de  cnicite  (CiO 


,r,l). 


De  beaux  cristaux  de  mésotype  ont  élé  trouvés  ii  la  tour  de  Cicvilliit, 
près  de  Parentîgnat  (ce  gisement  est  quelqueTois  appelé  tour  de  Boii- 


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MINERALOGIE  DE  !,A  FRANCE 

combinaisons  que  l'on  y  observe  sont  m  i'  ",  m  A'  i'  ",  m  g* 
plus  rarement  J  (10.  11.  Il)  et  b  ^i'".  Ces  dernières  formes 
ns  nettes  qu'au  Puy  de  Mnrman,  les  masses  fibreuses  sont 
•  (%■  3). 

Les  cristaux  de  ces  deux  gisements 
présentent  d'une  façon  presque  constante 
les     mactes     microscopiques     suivant     m 

{I10)(fig.  6). 

J'ai  trouvé  dans  la  collection  du  Muséum 
(B.  S.  M.  XVII.  46.  1894)  un  échantillon 
de  mésotype  dont  les  cristaux  peuvent 
lutter  par  leur  beauté  avec  ceux  des 
gisements  précédents  ;  il  est  indique 
r  p  (Ml)  d-ua  criitui  ds       comme  provenant  des  pépérites  du  puy  de 

"""  '    °"   '*  Saint-Snndonx  (ou  de  Barneîre). 

'  de  la  Piquette,  la  mésotype  forme  des  houppes  de  beaux 
transparents,  atteignant  2"", .5;  leur  forme  est  m  (110), 
.  Ils  accompagnent  l'apophyllite  dans  les  cavités  des  blocs  de 
à  phrygancs,  englobés  dans  les  pépériles.  Ces  minéraux 
les  caviti>s  des  tubes  de  phryganes. 

otype  empâte  aussi  en  masses  fibreuses  d'un  blanc  de  lait  des 
>  de  lignite  englobés  dans  les  pépérites  :  c'est  cette  mésotype 
nte  les  phénomènes  décrits  page  265  (fig.  7). 
ilte  de  Buron  renferme  des  nodules  fibreux  de  mésotype  sans 
lets;  il  en  est  de  même  de  ceux  de  l'eyreneyre,  prés  Snint- 
allende;  bien  qu'accidentellement,  on  trouve  dans  ce  dernier 
de  beaux  cristaux  analogues  à  ceux  du  puy  de  Marman. 
de  la  Poix,  près  le  puy  de  Cruiiël  a  fourni  quelques  jolis 
le  mésotype  associes  à  de  la  calcite. 

istianite  et  la  chabasic  signalées  plus  haut  dans  le  basalte  de 
irès  Issoire,  sont  parfois  accompagnées  par  de  la  mcsolype 

»  niésotypc  se  rencontre  encore  dans  la  pépérite  de  Cournon, 
e  Mur,  de  Dallet  sur  les  bords  de  l'Allier,  dans  {e  basalte  du 
(larde,  au  sud  de  Saint-Jean-des-Oliières  près  Diliom  [B.  S 
323.  1801).  J'y  ai  signalé  dans  ce  gisement  la  forme  m  (110). 
C'est  t""(lll)  qu'il  faut  lire. 


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Saâne-et-Loire.  Le  busalte  du  Drevin,  près  Couches,  renTernie 
quelques  rares  nodules  de  mésotype  blanche  fibreuse  atteignant  la  gros- 
seur d'une  ooix. 

Vosges.  —  La  néphélinite  d'Essey-la-Côte  purnit  être  assez  riche 
en  mësotype  fibreuse;  elle  y  n  été  signalée  par  Lebrun  (basalte  d'Essey- 
la-Côte,  Nancy.  1858].  J'ai  eu  l'occasion  d'en  examiner  quelques  échan- 
tillons grùce  â  l'obligeance  de  M.  Vclain. 

Algérie.  —  Alger.  \a  mésotype  a  été  signalée  au  cap  DJinet  près 
Dellys,  par  M.  Delage  (Le  Sakel  (T Alger,  thèse);  elle  y  forme  des  masses 
6breu5es  dans  un  basalte.  J'ai  eu  de  beaux  échantillons  de  ce  gisement, 
grâce  à  la  bienveillance  de  M.  Damour  :  le  minéral  est  intimement 
mélangé  avec  de  l'apopbyllite  :  les  maclcs  suivant  m  {110)  y  sont  fort 
nettes. 

2'  Dans  les  roches  éruptives  non  volcaniques. 

Vendée.  —  Lotre-Infèrieiue.  A  la  limite  du  département  de  la 
Veudée,  le  gabbro  du  Pallet  renferme  une  zéolite  blanche,  en  rosettes 
dont  les  fibres  atteignent  un  centimètre  (échantillons  recueillis  par 
M.  Baret).  Je  rapporte  cette  zéolite  à  la  mésotype.  Des  essais  quanti- 
tatifs que  je  n'ai  pu  faire  seraient  cependant  nécessaires  pour  voir  si 
ce  minéral  n'est  pas  une  hydronéphélite  ;  elle  est  sodique,  mais  ren- 
ferme un  peu  de  chaux;  les  fibres  sont  parallèles  à  un  axe  optique  unique 
positif  oa  k  une  bissectrice  aiguC  autour  de  laquelle  les  axes  optiques 
sont  presque  réunis. 

Pyrénées.  —  Hautes-Pyrénées.  On  a  vu  tome  I  que  la  méso- 
type est  associée  à  l'hydronéphélite  comme  produit  d'altération  de  hi 
néphéline  et  de  la  sodalite  de  la  syénite  néphélinique  de  Pouzac.  Ces 
deux  zéolites  forment  des  masses  blanches,  grises  ou  roses,  visibles 
à  l'œil  nu.  Elles  sont  fibreuses  ou  compactes.  Dans  les  variétés  fibreuses, 
les  macles  suivant /n  (110)  sont  remarquablement  nettes  et  s'étendent 
à  toute  l'étendue  d'un  même  cristal  (fig.  G).  Cette  mésotype  est  impré- 
gnée de  calcite. 

Gisements  douteux. 

Pyrénées.  —  La  mésotype  a  été  signalée  par  M.  Frossard  au  pic 
du  Midi  de  Bigorr*-,  au  lac  Bleu  [B.  S.  M.  VI.  87.  1883);  les  minéraux 
de  ces  gisements  que  j'ai  étudiés  sont  a  rapporter  n  la  laumontite  ou  îi 
la  sGolécite. 

Alpes.  —  Massif  du  mont  Blanc  [Haute-Savoie].  F.  Sorct  a  indiqué 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

rpc  en  libres  divergentes  comme  associée  à  In  stilbite  du 
:  Miage  [Soc.  l'ht/s.  Genève.  179.  1821),  sur  une  roche  formée 
,  d'asbestc  et  de  disthène  {?).  On  verra  plus  loin  que  ce  minéral 
de  la  mésotype,  mais  de  la  scolécite. 

SCOLÉCITE 

Ca  Al^  Si^  0*"  +  3  H^  0 

clinique:  mm  =  *>1''22'. 

=  1000:242,765      0  =  715,413      f^=  698,6% 

Angle  plan  de  />  =  91''21'i8- 

Angle  plan  de  m  =  90°48  12' 

ra  :  b:  t  =  0,97663  .■  l  :  0,33934] 

]  zx  =  88'50'  .1 

.•  ohser\>ées.  m  (110),  g^  (010),  d"^  (111),  t<'»  (lU). 


['  mm  91"23-  r 

r'mrf'"      ll(i'3'i'  r   g^<  *'.'  107-â!' 

mi"'      115.t4'  y    bi-ty-t  144-16 

Lrf"'M"     143*34' 
:  ei  faciès.   Les  cristaux  de   sculécitc   sont  allongés    suivant 
ical  et  striés  longitudinalemcnt  ;  leurs  formes  extérieures  sont 
la    mcsotype.   Ils  se  présentent  le  plus  souvent  en  masses 
plus  ou  moins  divergentes. 

.  Macles  suivant  A*  {100}  fréquentes,  se  produisant  très   sou- 
int  une  surface  irréguliëre  ;  rarement  macles  microscopiques 
t  (110)  semblables  à  celles  de  la  mésotype. 
!s.  Clivage  m  (110)  parfait. 
.  5  à  5.5. 
.  2.16  i.  2.4. 

rion  et  éclat.  Incolore,  blanche.  Transparente  ou  translucide, 
ïtreux  ou  soyeux  dans  les  variétés  fibreuses, 
edccko  a  décrit  des  scolécitcs  tricliniques  (A',  /.  1881.  II. 
M.  Schmidt(Z.  K.  XI.  595.  18.30)  regarde  comme  nionocli- 
)ans  des  sections  de  la  scolccîte  du  glacier  de  Miagc  perpcn- 
i  à  l'axe  vertical,  j'ai  observé  une  division  en  quatre  secteurs 


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SCOLECITE 


273 


semblables  à  ceux  décrits  par  les  auteurs  précédents  :  ils  cor- 
respondent h  la  macle  h*  (100).  Quand  on  dispose  la  plaque  de  façon  que 
ses  diagonales  soient  parallèles  aux- sec- 
tions principales  des  niçois,  on  n'obtient 
pas  d'extinction  comme  cela  devrait  être 
si  le  minéral  était  monoclinîque;  il  y  a 
égal  éclairement  commun,  et  il  faut  tour- 
ner de  3  ou  4"  à  gauche  ou  à  droite  de 
la  ligne  de  macle  pour  obtenir  successi- 
vement l'extinction  des  deux  paires  de 
secteurs.  Ce  fait  semble  indiquer  que  le 
réseau  des  cristaux  étudiés  est  en  réalité 
triclintque.  Ces  cristaux  sont  trop  petits  .    ^  „  ii,iir*.r'.iiJicuimir.ir..B 

pour  ponvoir  être    taillés    dans    la    zone         J£j^;i£r;(mHXttZ^^^^^ 
verticale.    Dans   quelques  sections   de  la 

scolécite  de    ce  même  gisement,  j'ai   constaté    l'existence   de  plages 
maclées  avec  le  reste  du  cristal  suivant  m  (110)  (fig-   1). 

Propriétés  optiques.  Plan  des  axes  optiques  perpendiculaire  à  ^  (010). 
La  btssextrice  aigué  négative  fait  dans  ^  (010)  un  angle 
de  15  à  16"  (fig.  2]  dans  l'angle  obtus  de  /.A'  (001)  (100). 


Ds 


=  53»»'  (Dt.): 

=  1,4952  {Schmidl). 


Propriétés  électriques.  Les  cristaux  maclés  de  scolé- 
cite présentent  des  phénomènes  de  pyroélectricité 
très  nets.  Le  pôle  positif  par  échauffement  est  placé 
à  l'extrémité  tenant  à  la  gangue.  MM.  C.  Friodel  et  de 
Oramont  ont  fait  voir  en  outre  [B.  S.  M.  VIII.  75.  1885)  f.„  , 
que  la  scolécite  possède  deux  axes  de  pyroélectricité  '''"'  ' 


s  g*  (010)  :  l'un  sensiblement  parallèle  à  l'a 


l'autre  sensible- 
ment horizontal.  Dans  la  macle,  les  faces  A*  extérieures  deviennent 
négatives  par  échaulFement,  et  les  faces  h^  intérieures,  positives. 
Quand  on  opère  sur  les  cristaux  ni.aQlés,  on  constate,  par  suite,  que 
les  deux  faces  A'  sont  négatives  et  les  deux  faces  g^  positives  par 
échauflTement,  Ces  savants  en  ont  conclu  que  la  macle  avait  lieu  par 
rotation  suivant  l'axe  c  et  non  suivant  la  normale  à  A*  (100). 

A.  ttaoa.  —  Uùiirileiii.  II.  1S 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

n  chimique.  La  formule  Ca  AP  Si'  0*"  -|-  3  H*  O  cor- 
compositioD  suivante  : 

Si  0" 45.9 

Al"  O" 26,0 

Ca  O 14.3 

H*  O 13,8 

100,0 
a  peut  être  partiellement  remplacé  par  du   sodium  (voir 

.  Damour  {op.  cit.),  la  scolécite  ne  perd  son  eau  qu'au  delà 
M",  il  y  a  une  perte  de  5  "/oi  qui  est  réparée  par  exposition 

l'air  humide.  La  perte  est  de  12  "/g  au  rouge  sombre  et  de 
[e  vif, 

ognostiijues.  Au  cha^umea\l,  blanchit,  gonlle  et  fond  facile- 
verre  blanc  bulteux  à  peine  translucide.  Décomposée  par 
lydrique  en  faisant  gelée. 
.  A  l'œil  ou,  la  scolécite  fibreuse  ne  se  distingue  pas  de  la 

constatation  de  la  chaux  en  quantité  notable  d'une  part, 
t  négatif  et  l'extinction  oblique  des  sections  de  la  zone 
de  l'autre  permettent  aisément  de  diSerencier  ces  deux 
es  propriétés  optiques  de  la  mésolite  données  plus  loin  et 

thomsonite   exposées  plus  haut  sont    distinctives  de  ia 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

ignalerla  scolécite  que  dans  les  gisements  suivants  : 

l"  Dans  les  roches  volcaniques. 
Central.  —  Puy-de-Dâme.  L'existence  de  la  scolécite  en 
J té  admise  (DuCrénoy ,  Minéralogie  ;  Delafossc,  Minéralogie, 
52)  sur  la   foi  de  l'analyse  suivante  de  Guillemin  (A.  M. 
'26). 

Si  O' 49.0 

AI'  O» 26.5 

Ca  O 15,3 

H»  0 9.0 

99.8 
teur  fait   suivre  son  analyse  de  la  phrase  suivante  :  «  La 
;  la  soude  est  très   facile,  ce  minéral  étant  entièrement 


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SCOLÉCITE  275 

soluble  dans  l'acide.  Les  nombres  ci-dessus  rentrent  dans  la  forniule 
Na  Si'  +  2  Al  Si  +  4  Aq  assignée  à  la  mésotype  d'Auvergne  ». 

Il  considère  du  reste  le  minéral  analysé  comme  de  la  mésotype. 

Il  me  parait  évident  que  c'est  par  une  erreur  de  transcription  que 
chaux  a  été  mis  à  la  place  de  soude.  En  comparant  l'aimlyse  ainsi 
modifiée  avec  celles  de  la  mésotype  de  Marman  données  page  266,  il 
ne  reste  aucun  doute  au  sujet  de  l'exactitude  de  cette   interprétation. 

Les  recherches  faites  par  M.  Gonnard  [B.  S.  M.  XIV,  165. 1891)  pour 
trouver  la  scolécite  dans  les  natrolitcs  Sbreuses  d'Auvergne  sont  restées 
sans  résultat  :  tous  les  échantillons  qu'il  a  étudiés  étaient  constitués  par 
de  la  mésotype.  Toutefois  c'est,  selon  toute  vraisemblance,  à  la  scolécite 
sodique  qu'il  y  a  lieu  de  rapporter  une  zéolite  fibreuse  blanche  que  m'a 
communiquée  ce  savant.  Elle  tapisse  en  rosettes  blanches  les  fentes  du 
basalte  de  Gergovia,  près  du  domaine  de  Prat  [du  côté  de  Sartiève); 
ses  fibres  sont  négatives  suivant  leur  allongement  et  renferment  à  la 
fois  de  la  chaux  et  de  la  soude. 

La  zone  périphérique  de  la  gonnardite  de  Gignat  est  formée  par 
des  fibres  très  minces  négatives  d'une  zéolite  qui  est  sans  doute  de  la 
scolécite  :  elle  paraît  d'origine  secondaire. 

2'  Dans  les  fentes  des  roches  ériipti\>es  anciennes 
et  des  schistes  cristallins. 
Alpes. —  Massif  du  mont  Blanc  Haute-Savoie.  Le  minéral  du  gla- 
cier de  Miage  indiqué  par  Soret  comme  mésotype  est  en  réalité  constitué 
par  une  scolécite  sodique  en  petits  cristaux  nets  implantés  dans  les 
cavités  de  la  stilbite  et  de  la  heulandite  qui  remplissent  les  fentes  d'une 
granulite.  Ces  cristaux  sont  toujours  maclés  suivant  M  (100).  lis  pré- 
sentent les  formes  m  (110).  A*  (100),  g^  (010),  d^'^  (111),  6*"(Tll).  Leurs 
propriétés  optiques  ont  été  données  plus  haut. 

3°  Dans  les  fentes  des  roches  sédimenlaires  me'tamorphisées 
au  contact  des  roches  e'ruptives. 
Pyrénées.  —  Haulea-Pyrénées.  Les  fentes  des  calcaires  paléozoïques 
(métamorphisés  par  la  granulite)  qui  avoisinent  l'observatoire  du 
pic  du  Midi  de  Bigorre  sont  rarement  tapissées  par  de  larges  rosettes 
d'un  blnoc  de  lait  formées  par  des  aiguilles  de  scolécite  longues  de 
2  centimètres.  Les  essais  microchimiqnes  y  déci-lent  de  la  chaux  et  de 
la  soude.  Au  microscope,  j'ai  pu  constater  la  macle  et  les  propriétés 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

I  de  la  scolécite.  Les  libres  sont  en  partie  transformées  en  pro- 
onoréfringents  et  imprégnées  de  caictte  :  c'est  cette  zéolitc  que 
sard  a  ÎDdiquée  comme  mésotype  [B.  S.  M.  VI.  87.  1883). 
e.  J'ai  recueilli  de  larges  rosettes  de  scolécite  d'un  blanc  nacré, 
u  associées  à  de  la  chabasîe,  dans  les  fentes  des  calcaires  paléo- 
de  la  vallée  de  Batbonne  (en  amont  de  l'étang]  en  Mijanès, 
ontact  avec  le  granité. 

ntes  des  calcaires  et  marnes  calcaires  liasiques  mctamorpbisées 
lerzolite  renferment  de  nombreuses  zéolites.  Au  bois  du  Fajou 
lou  et  à  l'Escourgeat  dans  la  vallée  de  Suc,  les  surfaces  tapissées 
isie  sont  souvent  recouvertes  par  des  globules  de  la  grosseur 
s  formés  par  des  aiguilles  entrelacées  d'une  scolécite  assez 

sonde. 

Gisement  douteux. 
néeS-    ~   Hautes-Pyrénées,   M.   Frossard    a    rapporté    à    la 

[B.  S.  M.  VI.  87.  1883)  une  zéolite  en  masse  compacte  d'un 
se  provenant  de  la  syénite  uéphélinique  de  Pouzac.  Je  n'ai  pas 
me  espèce  dans  l'étude  que  j'ai  faite  de  cette- roche  iotéres- 
.  S.  G.  Xltl.  51 1.  1890)  ;  les  échantillons  que  je  dois  à  l'obtï- 
le  M.  Frossard  sont  constitués  par  delà  mésotype  (voir p.  271) 
êe  de  ealcite. 


MESOLITE 

a"  Al=  Si"  0*"  +  2  ff  Oj  +  n  (Ca  Al^  SP  0"  +  3  ff  0) 
nique. 

s  et  faciès.  Les  cristaux  toujours  groupés  intimement  possèdent 
îs  très  voisines  de  celles  de  la  scolécite. 

aérai  ne  se  présente  que  rarement  avec  des  poiotenients 
le  plus  généralement,  il  ne  se  trouve  qu'en  niasses  divergentes 
fibreuses. 

itil  a  mesuré  sur  un  cristal  d'Algérie  ; 
min  91«22';      m  f  H5-28'. 
.  Macle  microscopique  suivant  h^  (100),  constante.  Elle  ne  peut 
lée  que  par  l'étude  optique. 

>s.  Clivages  m  (iTO),  t  (110)  parfaits.  Les  cristaux  sont  fragiles, 
es  fibreuses  le  sont  moins. 


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MESOLITE  377 

Dureté,  5. 

Denailé.  2,2  à  2,4;  2,276  Dellys  (Geutil). 

Coloration  et  éclat.  Incolore,  blanche,  grise  ou  jaunâtre  ;  les  fibres  très 
serrées  sont  d'un  blanc  de  porcelaine. 

Eclat  vitreux  dans  les  cristaux.  Transparente  ou  translucide. 

Propriétéa  optiques.  M.  des  Cloîzeaux  a  montré,  par  l'étude  des  pro- 
priétés optiques,  que  le  minéral  est  trlclinique  [op.  cit.  I.  389);  les 
sections  perpendiculaires  à  t'axe  vertical  des  cristaux  qu'il  a  étudiés  se 
montrent  Tormés  par  2  on  4  secteurs.  Dans  le  cas  de  deux  secteurs 
triangulaires,  leur  extinction  se  fait  à  20*  ou  24°  l'un  de  l'autre.  Dans  le 
cas  de  quatre  secteurs,  l'extinction  des  secteurs  opposés  est  la  même  : 
l'extinction  de  l'une  des  séries  de  secteurs  se  produit  ii  11°  ou  IS'de  celle 
de  l'autre.  Dans  les  faces  de  la  zone  verticale,  on  voit  parfois  deux  bandes 
dont  l'extinction  diSère  de  5'  à  6°  l'une  de  l'autre. 

J'ai  pu  compléter  l'étude  des  propriétés  optiques  de  ce  minéral,  grfkce 
aux  cristaux  des  FéroC  et  d'Islande  que  M.  des  Cloizeaux  a  bien  voulu 
me  donner  ou  quej'aitrouvésdansia  collection  du  Muséum,  ainsi  qu'aux 
cristaux  d'un  nouveau  gisement  d'Algérie,  que  m'a  remis  M.  Gentil. 

L'examen  des  sections  perpendiculaires  à  l'axe  vertical  de  tous  ces 
cristaux  montre  les  secteurs  signalés  par  M.  des  Cloîzeaux  ;  ils  sont 
identiques  à  ceux  de  la  macte  de  la  scolécïte  décrite  page  273,  mais 
les  diagonales  de  la  section  ne  correspondent  plus,  comme  dans  ce 
minéral,  b  des  directions  d'éclairement  commun.  Tandis  qu'une  des 
paires  de  secteurs  est  presque  éteinte  quand  les  diagonales  de  la  section 
sont  mises  en  coïncidence  avec  les  sections  principales  des  niçois, 
l'autre  paire  ne  s'éteint  qu'à  15"  ou  18"  de  cette  direction.  Dans  les 
lames  très  minces,  les  secteurs  présentent  des  bandelettes  très  fondues 
rappelant  celles  des  macles  de  certains  microclines. 

L'examen  en  Inmière  convergente  montre  que  la  section  est  presque 
parallèle  au  plan  des  axes  optiques. 

A  travers  une  face  prismatique,  on  voit,  en  lumière  convergente,  un 
axe  centré  :  l'hyperbole  est  bordée  d'un  côté  par  du  bleu  foncé  et  de 
l'autre  par  du  jaune  bronzé.  Ce  sont  ces  couleurs  que  l'on  observe  en 
lumière  parallèle  :  elles  rappellent  les  teintes  de  polarisation  des  pcn- 
nines  et  de  l'apophyliite.  La  bissectrice  aiguË  est  positive  (n^)  et  sensi- 
blement perpendiculaire  à  A*  (100).  L'écartement  des  axes  est  grand 
et  didîcile  à  mesurer  exactement,  à  cause  des  superpositions  dues  aux 
macles.  La  dispersion  p  >  c  est  très  forte.  L'extinction  des  sections 


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MINERALOGIE  DET  LA  FRANCE 

res  aux  deux  bissectrices  se  Tait  à  S'ou  6°  de  l'axe  vertical. 
'  ces  propriétés  que  la  mésolite  se  sépare  nettement  de 
très  oatrolites.  L'allongement  est  tantôt  positif,  tantôt 
réfringence  est  plus  (ie  la  moitié  moindre  que  eelle  de  la 
l'on  s'explique  dès  lors  pourquoi  les  mésolites  fibreuses 
lèlement  à  leurs  fibres  dans  la  zone  d'allongement  sont 
ue  monoréfringentes  en  lames  très  minces, 
ike  admet  {N.  J.  II.  28.  188i  et  ZeiUich.  Nat.  HaUe. 
i90)  l'existence  de  trois  mésolites,  l'une  orthorhonibique 
chaux  {galactite  de  Bishopton),  une  autre  monoclinique 
la  plupart  des  mésolites  (Islande,  etc.),  une  troisième 
que,  uniquement  représentée  par  les  cristaux  décrits 
loîzeaux  [op.  cit.,  I.  389),  tandis  que  M.  Schmidt,  au  con- 
tre toutes  les  mésolites  comme  monocliniques.  Les  données 
i  je  viens  d'exposer  ne  laissent  plus  aucun  doute  de 
lolue  de  la  galactite  et  de  la  mésotype  (page  265)  déjà 
M.  des  Cloiiieaux;  elles  permettent  d'affirmer  l'existence 
^triclinique,  qui,  bien  loin  d'être  rare  et  limitée  au  cristal 
des  Cloizeaux,  est,  au  contraire,  très  abondante  dans  les 
lande,  FéroC,  Algérie,  etc.)  ;  je  propose  de  réserver  le  nom 
iix  cristaux  possédant  les  propriétés  que  je  viens  d'établir 
Lvec  les  scolécites  toutes  les  natrolites  calcosodîques  dans 
bissectrice  aiguë  est  négative  et  voisine  de  l'axe  vertical, 
ces  derniers  minéraux  dont  M.  des  Cloizeaux  a  donné 
les  axes  dans  son  article  mcsoliie  {op.  cil.,  390). 
•t  chimique.  La  mésolite  peut  être  considérée  comme  un 

1    Si'  0^"  +  2  H*  0)  +  /i  (Ca  AHSi'O"»  +  3  H*  O); 

ariables  dans  les  divers  échantillons  étudiés.  Le  plussoo- 
1  :  2  et  l'on  a  alors  la  composition  suivante  : 

SiO» 46.4 

A1»0» 26,3 

Nfl'0 5,3 

C«  O 9,6 

II  O 12,4 

100,0 
gnosfi/jiies.  Donne  de  l'eau  dans  le  matras.  Au  chalumeau, 


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GONNARDITE  279 

se  gonfle,  se  tord  et  fond  racïlement  en  un  email  blanc.  Décomposée  par 
l'acide  chlorhydrique  en  faisant  gelée. 

Diagnostic.  La  mésolite  se  distingue  de  la  mésotype  et  de  la  scolécite 
par  les  propriétés  optiques  qui  ont  été  exposées  plus  haut. 

aiSEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Je  n'ni  ù  signaler  la  mésolite  que  dans  les  deux  gisements  français 
suivants  : 

Dans  les  roches  volcaniques. 

Algérie-  —  Alger.  M.  Gentil  m'a  remis  un  très  joli  échantillon  de 
mésolite  en  houppes  formées  par  de  longues  aiguilles  (2""  de  longueur] 
terminées  par  une  pyramide  surbaissée.  Ce  minéral  a  été  recueilli  dans 
une  cavité  de  l'andésite  de  la  rivière  de  Takdempt  près  Dellys. 

M.  Damour  m'a  communiqué  un  niinéral  provenant  des  basaltes  de 
Dellys  et  formant  des  masses  blanches  divergentes  très  finement 
fibreuses,  rappelant  un  peu  l'okenite.  L'extrémité  des  fibres  est  souvent 
translucide  et  possède  alors  un  vif  éclat  vitreux.  Elles  ne  présentent 
pas  de  sommets  distincts,  car  l'intérieur  des  géodes  de  plusieurs  centi- 
mètres de  diamètre  qu'elles  tapissent  est  rempli  par  de  l'apophyllite. 

L'examen  mlcroscopi<{ue  montre  que  cette  zéolite,  malgré  les  réac- 
tions de  la  chaux  et  de  la  soude  qu'elle  fournit,  n'est  pas  delà  mésolite, 
mais  de  la  mésotype  normale  imprégnée  d'apophyllite.  Les  macles  sui- 
vant m  (110)  y  sont  très  distinctes. 

Martinique.  —  Les  tufs  basiques  de  la  Martinique  renferment  par- 
fois de  belles  géodes  tapissées  d'aiguilles  capillaires  enchevêtrées  de 
mésolite. 


GONNARDITE 
(Ca,  Na')  '  Al^  SP  0"*  +  5,5  H*  0  (?) 
Ortborhombique  (?). 

Faciès.  La  gonnardite  forme  des  mamelons  blancs  à  structure  fibreuse 
rappelant  l'aspect  du  mésole. 
Dureté.  4,5  à  5. 

Densité.  2,246  à   2,26  ;    2,357  (Gonnard).  Ces  variations  sont  dues 
aux  mélanges  dont  il  est  question  plus  loin. 


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MINERALOGIE  DE  I-A  FRANCE 

ionet  éclat.  Blanche.  On  voit  souvent,  à  i'œîl  nu,  des  zones 
ement  plus  ou  moins  blanches.  Éclat  soyeux;  translucide, 
ife  en  lames  minces. 

tés  optiques.  Plan  des  axes  optiques  parallèle  à  l'allongement  ; 
;  aiguë  positive  (/ig)  parallèle  aux  fihres.  L'écartement  des 
Etrêmement  faible  ;  le  minéral  parait  souvent  uniaxe. 
tients  avec  d'autres  minéraux.  Altérations.  —  Lagonnardite 
snt  absolument  pure.  Le  plus  souvent,  quand  on  examine 
œil  nu  une  lame  mince  du  minéral,  on  constate  que  le  centre 
olites  est  limpide,  alors  qu'k  l'extérieur  se  trouvent  une  ou 
Eones  blanches  diSusant  la  lumière.  L'examen  microscopique 
ue  ces  zones  blanches  sont  formées  par  des  (ihres  entre- 
rminant  sans  solution  de  continuité  celles  de  la  gonnardite, 
sont  d'allongement  négatif,  et  leur  contact  avec  la  gonnar- 
it  par  une  zone  monoréfrîngente  par  compensation.  Il  me 
ibable  que  ce  minéral  d'allongement  négatif  est  un  produit 
m  de  la  gonnardite  à  rapporter  peut-être  à  la  scolécite  (?), 
s  en  lumière  convergente  sont  trop  mauvaises  pour  qu'il 
l)Ie  d'être  très  affirmatif  ii  cet  égard.  11  y  a  lieu  de  remarquer 
iste  jamais  de  mélange,  fibres  à  fibres,  de  ce  minéral  et  de  la 
e.  Ces  associations  par  zones  alternatives,  positives  et  néga- 
ellent  celles  du  quartz  et  de  la  calcédoine, 
lus  rarement,  celte  zone  d'altération  est  remplacée  par  une 
I  fois  fibreuse  et  zonée  de  thomsonite  (mésole)  limpide. 
ition  chimique .  La  formule (Ca,  Na*)*Al*Si^O"'+  5,5  H^[dans 
CaO  :  Na^O  =  5:3]  correspondant  à  la  composition  donnée 
:  déduite  de  l'analyse  b);  peut-être  celle-ci  ne  représente-t-elle 
tment  la  composition  du  minéral,  les  mamelons  de  gonnardite 
ime  on  vient  de  le  vol  r,  souvent  cerclés  de  scolécite  et  de  thomso- 

produit  analysé  n'ayant  pas  été  examiné  optiquement. 
rse  du  minéral  de  Gignat,  par  Ptsani  [in  Gonnard,  op.  cit.,  75}. 
a)  b) 

Si  0' 41,7  42,30 

AI'O" 28,4  2B.10 

CaO 9,5  10,00 

Na'0 6,3  6,70 

K'  0 »  traces 

H  "^ 13,9  14,10 

100,0  101,20 

oyrognostiques.  Comme  la  mésolite  et  la  thomsonite. 


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Diagnostic.  La  gonnardite  se  distingue  de  la  thorasODÎtc  {mésole)  par 
sa  biréfringence  beaucoup  plus  faible,  la  position  de  sa  bissectrice 
parallèle  aux  fibres;  de  ta  niésotype,  par  sa  composition  chimique  et 
sa  biréfringence  plus  faible  ;  de  la  mésolite,  par  la  position  du  plan  des 
axes  optiques,  la  biréfringence  plus  grande,  enfin  de  la  stilbite  fibreuse 
[pufleritè),  par  le  signe  de  ses  fibres  et  de  sa  bissectrice. 

aiSEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Les  propriétés  optiques  qui  ont  été  données  plus  haut,  ainsi  que  la 
composition  chimique,  permettent  d'affirmer  que  le  minéral  qui  nou» 
occupe  ici  est  bien  distinct  de  toutes  les  zéolites  connues.  Je  proposé 
de  le  nommer  gonnardite,  en  l'honneur  de  mon  ami  M.  Gonnard,  le 
savant  auquel  l'Auvergne  doit  la  découverte  d'un  grand  nombre  de  ses 
richesses  minera  logiques  et  qui  a  le  premier  appelé  l'attention  surle 
remarquable    gisement  de  Gignat,  d'où  provient  la  gonnardite. 

Plateau  Central-  —  Puy-de-Dôme.  M.  Gonnard  a  décrit,  sous  le 
nom  de  «  mésole  »,  le  minéral  assez  abondant  à  Gignat  (Chaux  de  Ber- 
gone,  plateau  dominant  la  vallée  d'Issoire)  (Soc.  agricuU.  et  hiat.  nat. 
de  Lyon.  1871  et  C.  R.  LXXIII.  1447.  1871)  que  j'appelle  gonnardite, 

Cette  substance,  en  mamelons  blancs  fibreux  de  la  grosseur  d'un 
pois,  y  tapisse  les  nombreuses  vacuoles  de  la  partie  inférieure  d'une  coU' 
lée  de  basalte  dolérîtique.  Elle  est  recouverte  par  des  cristaux  de  chri 
stianite,  de  chabasie,  d'aragooite,  etc.,  et  présente  en  outre  les  pro- 
priétés et  particularités  décrites  plus  haut- 

J'aî  retrouvé  le  même  minéral  dans  les  échantillons  du  basalte  dolé' 
rïtique  du  puy  de  Cbalus  près  Cournon,  que  m'a  envoyés  M.  Bonhard  ; 
la  zone  extérieure  de  signe  négatif  est  plus  large  que  dans  le  minéral  de 
Gignat.    Les  roches  de  ces  deux  gisements  sont,  du  reste,  identiques. 


ANALCIME 

Na  Al  Si'  0"  +  H*  0 

Pseudocii bique ,  pseudoquadratique ,    probablement    trlcli- 
lique. 
Formes  obtervées.  p  (001),  a*  (211),  a"^  (332), 

p  «"^  adj.,  129*46',     p  a"^  opp.,  115»14'. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

cristaux.  La  forme  ta  plus  habituelle  est  le   trapézoédre 
1).  Parfois  le  cube  domine  (6g.  2)  et  les  facettes  du  tra- 
pézoédre sont  alors  réduites  à  de  petites  facettes 
sur  les  angles  du  cube. 

Les  cristaux  des  gisements  décrits  plus  loin 
sont  quelquefois  implantes  sur  leur  gangue,  de 
telle  sorte  que  quelques-unes  seulementde  leurs 
faces  sont  visibles  et  développées  d'une  façon 
anormale. 

Clivages.  Traces  de  clivage  suivant /;  (001). 
Dureté.  5  à  5,5. 
>■  .      ,  Denailé.  2,22  h  2,278;  2,24  Dellys  (M.  Gen- 

i.  i™u™..    ^.|^^  2264  (Réunion). 

Incolore,  blanche,  jauuc,  rose.  Les  cristaux  de  Cambo 
superficiellement  colorés  en  jaune  foncé  et  irisés.  Éclat 
sparente  ou  translucide. 

ojitiques.  L'analcîme  est  un  des  minéraux  pseudocubiques 
>riétés  optiques  ont  donné  lieu  aux  plus  vives  discussions, 
e  les  explique  par  des  décroissements  de  densité  dans  des 
imentaires  formant  le  cristal  et  ayant  leur  sommet  au  centre 

pour  bases  les  faces  extérieures. 

expliqué  ces  propriétés  en  admettant  que  le  minéral  est 
groupement  à  angle  droit  de  trois  cristaux  pseudoquadra- 
n  d'eux  étant  en  réalité  formé  par  deux  individus  nrthor- 
ont  les  axes  a  et  6  sont  égaux.  Les  vingt-quatre  cristaux 
jues  qui  constituent  un  cristal  d'analcime  correspondent 
ttre  faces  d'un  hexatétraèdre  :  il  est  probable  que  le  réseau 
l'est  pas  orthorhombique,  mais  triclinique  (Brogger). 

pour  plus  de  détails  aux  mémoires  des  auteurs  précités 

M.  Brauns,  les  cristaux  des  gisements  français  ne  per- 
porter  aucun  jour  sur  la  question  :  j'ai  pu  seulement 
un  cristal  de  Cambo,  une  plaque  parallèle  à  une  face 
'oisine  de  la  surface  du  cristal  :  elle  se  divise  en  quatre 
iblement  perpendiculaires  à  une  bissectrice  aigué  négative 
tiques  presque  réunis. 

i  montré  [op.  cit.]  que  la  chaleur,  en  déshydratant  l'anal- 
isforme  en   une  leucite  sodique  plus  biréfringente  que  le 


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ANALCIME  283 

minéral  hydraté.  Celle-cî  est  triclinîque;  la  bissectrice  négative  est 
inclinée  de  4'  sur  l'axe  pseudoquaternaire. 

M.  G.  Frtedel,  qui  a  obtenu  des  résultats  analogues  sur  la  désby- 
dratation  de  l'analcime  [B.  S,  M.  XIX.  14.  1896),  a  fait  voir  que,  con- 
trairement il  l'opinion  émise  par  M.  Klein,  l'analcime  ne  devient  pas 
isotrope  quand  on  la  chau&e  dans  la  vapeur  d'eau  :  d'après  lui,  elle 
est  peut-être  réellement  cubique  après  chauffage  au-dessus  du  rouge. 

La  biréfringence  est  très  faible  et  voisine  de  0,001  '. 

Composition  chimique,  a)  Composition  théorique  correspondant  à 
la  formule  Na  Al  Si*  O*  +  H'  0  ; 

b)  Analyse  de  l'analcime  de  Cambo  (Lx). 

"}  6) 

SiO' 54,5  54.39 

Al*0" 23,2  22,97 

Na'0 14,1  13,89 

H'  0 8,2  8.78 

JOO.O  100.03 

Essais pyrognostiques.  Donne  de  l'eau  dans  le  tube.  Au  chalumeau, 
fond  en  un  verre  incolore.  Attaquable  par  les  acides  en  faisant  gelée. 

Altérations.  L'analcime  se  transforme  rarement  en  albite  et  en 
prehnite. 

Diagnostic,  La  forme  de  l'analcime  est  très  caractéristique  ;  le  dia- 
gnostic différentiel  d'avec  la  leucite  qui  présente  les  mêmes  formes 
réside  dans  l'existence  de  l'eau  et  de  la  soude  dHns  Tnaalcime,  alors  que 
la  leucite  est  anhydre  et  potassique. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'analcime  est  une  zéolite  relativement  peu  abondante  dans  les  gise- 


l.M.BrAgger.  en  démantraDiridentilé  de  l'eudoophile  et  de  l'analcime  [Z.  K.  XVI, 
569,  note,  1890),  conaidère  la  birëfrîngeace  de  ce  minéral  comme  égale  à  celte  du 
labrador  et  contredit  formellement  l'opinion  que  j'ai  formulée  {S,  S.  JT.VIII.  359. 
1S85)  en  disant  que  la  biréfriogence  de  cette  lubstauce  esl  Irès  faible.  L'examen 
Doateau  que  j'ai  fait  de  mes  échantilloDS  me  permet  de  maintenir  complèlement  le 
rétnltat  de  mes  aneienues  observationa.  Les  échantillons  que  j'ai  étudiés  sont 
ceux  qui  ont  été  antérieurement  décritt  par  M.  des  Cloizeaux,  ainsi  que  de  beaux 
X  d'aoalcime  du  LangesuDdfjOrd  provenant  de  la  collection  du  Muséum. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
ais.  On  l'y  rencontre  exclusivement  dans  les  deux  conditions 

es  roches  éruptives  d'épanchement  et  dans  leurs  tufs; 

es  fentes  des  schistes  cristallins. 

1°  Dans  les  roches  éruptives  d'épanchement 

et  dans  leurs  tufs. 
i)  Dans  les  roches  basaUû/ues  et  dans  leurs  tufs. 
Central.  —  Haule-Loùe.  L.  Pascal  {op.  cit.)  a  cité  l'anal- 
e  basalte  de  Queyrières. 

*6me.  I/analcinie  se  rencontre  soit  dans  les  tufs  basaltiques 
soit  dans  les  basaltes  compacts. 

es  pépérites.  Elle  a  été  signalée  pour  la  première  fois  par 
1  {Zeitschr.  Heriha.  XIV.  22.  1828),  dans  la  pépérite  bltumi- 
ntdu  Château.  M.  Gonnard  a  indiqué  {B.  S.  M.  X.  296. 1887], 
léral  dans  les  pépérites  du  Puyde  la  Piquette  (revers  regar- 
ige  du  Crest);  les  vacuoles  et  les  fissures  de  la  roche  sont 
petits  trapézocdres  translucides  souvent  accompagnés  de 
1  est  h  remarquer  que  tandis  que  dans  ce  gisement,  l'apo- 
leaux  cristaux  se  rencontre  dans  les  blocs  de  calcaire  à  phry- 
lés  dans  les  pépérites  et  n'existe  pas  dans  les  pépérites  elles- 
ihénomène  inverse  a  lieu  pour  l'analcime. 
auteur  a  trouvé  récemment  l'analcime  en  petits  cristaux 
ociés  à  de  la  mésotype  ou  à  de  la  oalcite  dans  les  pépérites 
du  puy  de  Chalus  près  Cournon. 

rvé  de  petits  trapézoëdres  Incolores  d'analcime  accom- 
\  cristaux  de  quartz  et  de  l'opale  dans  des  pépérites  impré- 
ume,  recueillies  par  M.  Gautier  au  puy  Long  ;  ils  existent 
elles  dupuy  de  Saint-Sandoux  [ou  de  Barneire]  près  Cler- 
s  accompagnent  la  mésotype. 

is  basaltes.  On  rencontre  l'analcime  dans  le  basalte  du  puy 
en  petits  trapézoèdres  hyalins  et  incolores  ou  d'un  blanc 
uvrant  directement  les  cavités  de  la  roche.  Elle  est  souvent 
nveioppée  par  de  la  calcite  de  formation  plus  récente.  Elle 
is  se  trouver  dans  les  mêmes  druscs  que  la  mésotype  qui  a 
re  ce  gisement.  L'analcime  existe  aussi  dans  le  basalte  de 
,  sous  la  tour  de  Gevlllat  (rive  droite  de  l'Allier),  il  Gergovîa 
entrée  du  village  de  Merdogne)  (M.  Gonnard). 


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Algérie.  —  Alger.  L'aoalcîme  se  trouve  en  gros  trapézoèdres  0^^(211) 
atteignant  l*"de  diamètre  eten  niasses  dépourvues  de  formes  géométri- 
ques, au  cap  Bengut,  près  Dellys.  M.  Gentil  l'y  a  rencontrée  intimement 
associée  à  la  thomsonite  au  milieu  d'une  labradorite  très  altérée. 

Réonion.  —  L'analcime  n'est  pas  rare  dans  les  basaltes  vacuolaires 
de  la  Réunion.  Ses  cristaux  sont  parfois  parfai- 
tement limpides  et  dépassent  un  centimètre  de 
diamètre  ;  ils  se  rencontrent  notamment  avec  cha- 
basie  au  cirque  de  Salazie.  La  forme  dominante 
est  le  trapézoèdre  régulier  a"  [211)  avec  ou  sans 
p  (100),  J'ai  observé  plus  rarement  le  cube  domi- 
nant avec  de  petits  poiutements  a^(fig.  2). 

Ses  Kerguelen.  —  L'analcime  est  abondante  *»*i"™'  ^^  '•  R^"»»- 
dans  les  cavités  des  basaltes  dolérltiques  plus  ou  moins  altérés  des  Des 
Kerguelen  (Buchanan  :  Proceed.  Roy.  Soc.  XXIV.  617.  1876;  J.  Rotb  ; 
Ber.  Verbandl.  k.  preuss.  Ahad.  Berlin.  LX.  723.  1875)  et  particulière- 
ment dans  ceux  de  Greenland  Harbour,  de  Sonntagbafen  et  de  Palli- 
serhafen. 

M.  Laspeyrea  a  décrit  (/.  K.  I.  204.  1877]  des  cristaux  d'analcïme  de 
1*"  provenant  des  iles  Kerguelen,  sans  gisement  précis  :  ils  présentent 
la  forme  des  trapézoèdres  a^  (211)  accompagnés  de  a^''-'  (332)  ;  cette  der- 
nière forme  est  limitée  à  de  très  petites  facettes. 

b)  Dans  les    roches   trachytoîdes 
(andésites  acides,  trachytes  et  phonoliCea). 

PSrrénées.  —  Basses-Pyrénées.  L'andésite  que  l'on  trouve  près  du 
village  d'Arudy,  sur  la  route  de  Saint-Christau  renferme  des  trapé- 
zoèdres  d'analcïme  très  nets  ayant  5  à  6"""  de  diamètre;  ils  sont  en 
général  transformés  en  albite  et  eu  prehnite.  Les  échantillons  que 
j'ai  étudiés  ont  été  recueillis  par  M.  de  Limur  :  ils  sont  d'un  blanc 
Jaunâtre  et  opaques  ;  leur  véritable  nature  est  facile  à  déceler  au 
microscope.  La  structure  de  ces  pseudomorphoses  est  fort  curieuse  : 
l'albite  forme,  avec  la  prehnite  qui  l'enveloppe,  une  véritable  sirnctiire 
ophiiiqiie.  M.  Kûhn  {Zeitsckr.  d.  d.  geol.  Gesellsch.  XXX.  396.  1881) 
avait  déjà  cité  ce  gisement;  il  signale  le  même  fait  dans  les  diabases  de 
la  butte  d'Ogeu  et  de  Bélair. 

Plateau  Central.  —  Cantal.  L'analcime  se  trouve  en  trapézoèdres 


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MINÉRALOGIE  DE  LA,  FRANCE 

xanslucides,  de  5"™  de  dinmètre,  dans  les  phonolites  du 
et  dans  ses  enclaves  amphiboliques  {B.  S.  M.  XIV.  324. 1891). 
les  me  l'a  indiquée  en  trapézoèdres  incolores  dans  les  cavités 
lyte  que  l'on  rencontre  sur  la  route  de  Murât  aux  Chazes, 
r  passé  le  pont  de  Pey retaillade. 

Dame.  Constant  Prévôt  a  signalé  de  petits  cristaux  d'anal- 
la  phénolitede  la  Roche  Tuilière  xu  Mont-Dorc  {B.  S,  G.  IV, 

tline.  De  petits  trapézoèdres  d'analcime  se  trouvent  dans  les 
:  l'andésite  quartzifère  de  Bou  Serdonn,  pr&s  Colio,  qui 
,t  i'apophyllite  (Gentil,  B.  S.  M.  XVII.  85.  1894<). 

^ascar.  —  J'ai  observé  de  très  petits,  mais  très  limpides 
res  d'analcime  dans  les  druses  d'une  phonolite  néphélinique 
entre  la  baie  de  Diego  Suarez  et  celle  du  Courrier. 

c)  Dans  les  fentes  des  imcrogranulites. 

il.  —  Var.  De  petits  cristaux  limpides  a*  (211)  d'analcime 
[naIésparM.Gonnard{S,^.  ^.XV.  231. 1892)  dans  les  fentes 
rogranulite  à  amphibole  (porphyre   bleu   de  Saint- Raphaël) 

tien  m'a  communiqué  une  géode  d'une  enclave  granitoïde 
et  hornblende)  de  cette  même  roche  recueillie  dans  la  carrière 
mt  (voir  à  andésine).  Elle  contient  avec  des  cristaux  de 
!  laumonite  et  d'épidote  de  jolis  trapézoèdres  d'analcime. 

2°  Dans  les  fentes  des  schistes  cristallins. 

ies.  —  Uasses-Pyrènées.  J'ai  rencontré  de  beaux  cri- 
ulcime  dans  les  fissures  des  gneiss  du  tunnel  de  Camb»  ;  c'est 
-\m  y  est  la  moins  fréquente  ;  elle  est  presque  toujours  associée 
■dite,  it  la  chabasie,  à  la  calcite  et  b  la  pyrite.  La  seule  forme 
stie  trapézoèdre  a^  (211).  Les  petits  cristaux  de  1  à  2°"°  de 
ont  parfaitement  translucides  et  complets. 

;tle  iiole  M.  Gonlil  a  di^cril,  en  outre,  des  crislaui  de  datholite  provc- 
Dies  roches.  C'est  uu  (psenicnl  ù  ajouter  à  ceux  que  j'ai  dotinds  â  la  p>g« 
'  nt  étudiés  avec  plus  de  délails  dans  mon  premier 


préaeDlent  les  faces  A'  (100),  A' (210), ;j  (001),  e'  (OU),  f  =  (rf'/' (T/' A') 
.•ArA')(211). 


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HEULANDITE  287 

Des  cristaux  de  plus  grande  taille  atteignant  i"^  5  de  diamètre  et 
d'un  blanc  laiteux  sont  appliqués  sur  le  gneiss;  ils  sont  aplatis  et 
déformés,  ils  constituent  une  sorte  d'enduit  à  la  surface  du  gneiss  ;  de 
telle  sorte  qu'une  partie  seulement  de  leurs  Taces  est  visible  et  qu'ils  ne 
peuvent  être  isolés  de  leur  gangue.  Quelques-uns  de  ces  cristaux  sont 
jaunes  et  présentent  souvent  un  éclat  pseudo-métallique,  grâce  à  une 
légère  pellicule  ferrugineuse. 

L'analcime  recouvre  toujours  directement  la  paroi  gneissique;  toutes 
les  autres  zéolites  lui  sont  postérieures. 


GROUPE    DE    LA    HEULANDITE 

Le  groupe  de  la  beulandite  ne  comprend  que  deux  espèces,  dont  la 
composition  peut  être  représentée  par  une  même  formule  ; 

Heulandite H*  Ca  AI*  Si'  0"  +  3  H*  O 

Brewsterite H*  (Sr,  Br,  Ca)  AI*  Si"  O"  +  3  H'  O. 

Elles  présentent  de  grandes  analogies  de  formes,  de  clivages  et  de 
propriétés  optiques.  Toutes  deux  sont  monocliniques  avec  fréquents 
groupements  intimes. 

HEULANDITE 
H*  Ca  Al"  Si"  0*"  +  3  ff  0 

Monoclinique  :  mm  =  ISG^'  (Dx.)'. 

b:  h=  1000  :  796.195.  D  =  927,360.  d  =  379,170. 

angle  plan  de/)^  136''3'i4"; 

angle  plan  de  m  ^   90'31'59'; 

\a:  b:  c  =  0,40347  :  I  :  0,85858] 

l  zx  =  88»34'  J 

Formes  observées,  p  (001),  m  (110),  ^  (010),  o*  (101)  a'  (TOl). 

Les  angles  mesurés  ont  été  pris  par  moi  sur  la  heulandite  de   la 

1.  J'ai  adoptf,  pour  U  henlandîte  et  pour  la  brewaterile,  les  formes  et  les 
paramètres  donnés  par  M,  des  CloJzeaux.  Beaucoup  d'auteurs  preoDcnt  pour  c 
une  valeur  moitié  moindre  :  o*  |101)  devient  alors  o^  '"  |201),  etc. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
s  l'Étang,  près   Saint-Nazaire  et  sur  celle  de  Cambo  (Lx.). 

A°El»  Angl.! 

136-  4'  135-54'  1*6"  Li  Lo<  a'  sur  A'  129-40'  129038'  Li 

111*58'  111-40'  58'  Lx  />  m  ont.  91'19'  91*12'  Li 

116-20'  116-28'  24'  Lx  m  o*  aij.  147-16'  147*25'     Iff  Li 

114-  0'  114-53'  10'  Li  mo'ddj.  112*53'  146-50'  Lx 

es  cristaux.  Les  cristaux  de  heulandite  soDt  peu  variés  de 
peuvent  être  rapportés  à  deux  types.  DaDs  le  premier,  les 
int  plus  ou  moins  aplatis  suivant  le  clivage  nacré  ^  (010) 
s  présentent  les  faces  g'  (010),  p  (001),  o'  (101),  a»  (ÎOl). 
V  (110),  presque  toujours  présentes,  sont  peu  développées, 
cristaux  sont  allongés  suivant  une  arête  o*  a*  (101)  (ÏOl) 
(ace  o'  est  généralement  plus  développée  que  p  et  o^  (101) 

)• 

second  type,  les  faces  m  [110),  o'  (101)  et  a*  (101)  sont  à  peu 
ment  développées.  Les  cristaux  sont  peu  aplatis  et  ressem- 
;  prismes  quadratiques  {beaamontite)  (fig.  3). 
.  Clivage  j^  (010)  parfait. 
3,  5  à  4.  Fragile. 
2,18  à  2,26.  2,25  (Cambo). 

j/(  cl  éclat.  Blanche,  jaunâtre  ou  jaune,  quelquefois  rouge 
ferrugineuses).  Poussière  blanche.  Eclat  vitreux,  nacré  sui- 
9).  Transparente  ou  translucide. 

es  optif/nes.  Plan  des  axes  optiques  perpendiculaires  à^(OtO), 
ivcnt  presque  parallèle  a  p  (001),  mais  quelquefois  presque 
ilaireà  cette  face.  La  bisscxlriccaiguë^osi/ice(/iu)est  perpen- 
^''  (010).  LVcartement  des  axes  est  très  variable  dans  l'éten- 
méme  plage,  2  R  ^  0°  à  92".  La  valeur  la  plus  habituelle 
de  52".  Dispersion  faible,  p  <Z  v  quand  le  plan  des  axes 
le  à  p  (001),  p  >■  f  quand  il  est  perpendiculaire  a  cette  face 
jersiou  croisée  très  nette.  I^e  plan  des  axes  pour  le  rouge 
les  axes  pourle  bleu  sont  inclinés  l'un  sur  l'autre  de  1'  à  12°. 
^loizeaux  a  montré  {op.  cit.,  426)  qu'en  chauQant  une  lame  de 
vers  100°,  on  voit  l'écartement  des  axes  rouges  diminuer, 
1;  les  axes  pour  le  bleu  s'ouvrent  ensuite  dans  un  plan  perpeo- 
celui  qui  contenait  précédemment  les  axes  pour  le  rouge;  puis, 
ue  la  température  s'élève,  les  uns  et  les  autres  s'écartent  de 


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HEL'LANDITE  289 

plus  en  plus  de  ce  plao.  Mallard  a  fait  voir  {B.  S.  M.  V.  255.  1882)  que 
ce  changement  de  propriétés  optiques  est  Hé  ii  la  perte  de  deux 
molécules  d'eau  effectuée  vers  150°  (la  troisième 
part  à  180°)  ;  il  est  réversible  quand  la  hculandtte 
les  a  réabsorbées  par  exposition  à  l'air  humide. 
Quand  te  chauffage  a  été  porté  assez  loin, 
la  normale  à  la  plaque  n'est  plus  une  bissec- 
trice, mais  »„.  A  ce  moment,  les  secteurs  de 
la  hg.  1  n'existent  plus,  et  le  plan  des  axes 
est  parallèle  a^  (010),  M.  Rinne  [op.  cit.),  qui  a 
repris  la  question,  considère  le  minéral  comme  p.    , 

étant  alors  orthorhombique.  Si  la  chaleur  est  Lid»  ;Moio)  d«  konimii» 
poussée   plus  loin,  les  secteurs  réapparaissent; 

le  plan  des  axes  devient  perpendiculaire  à  ^  et  np,  perpendiculaire 
à  a*  (Toi).  Une  nouvelle  augmentation  de  température  Tait  dîsparaitre 
les  secteurs  et  diminue  la  biréfringence,  qui  finit  par  devenir  nulle. 

D;  =  1,503  {M  L.  et  Lx.); 

Dm  =  1.499; 

np  =  1.49B; 

Hg  —  Dp  =  0.007, 
Composition  chimique,  a)  Composition  chimique  répondant  à  la  formule 
H*CaAI*Si*'0"  +  3H*0j 

b)  Analyse  de  la  beulandite  de  Cambo  (Lx.). 


") 

'-1 

SiO'.... 

. .     59,2 

58,27 

APOV.. 

. .     16,8 

16,79 

C.O.... 

..       9,2 

8.37 

N«'  0  . . . 

■ 

1,45 

H'O... 

..    IM 

15.97 

100,0 

100,45 

Une  petite  quantité  de  CaU  est  souvent  remplacée  par  une  proportion 
équivalente  de  SrO. 

Basait  pyrognostiqices.  Au  chalumeau,  blanchit,  se  gonfle  et  fond  en  un 
émail  blanc.  Décomposée  par  l'acide  chlorhydrique  en  donnant  de  la 
silice  pulvérulente. 

Diagnostic.  La  heulandite  se  distingue  aisément  de  la  stilbite  (qu'elle 
accompagne    fréquemment)     par    son     clivage    facile,    donnant    des 

A.  LxODix.  -~  Minirtltfi:  U.  ]  f 


Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

)  et  non  ondulées  comme  celui  de  la  stilbite  ;  ces  lames  de 
it  perpendiculaires  à  la  bissectrice  nigue  positive  et  non 
u  plan  des  axes,  comme  dans  la  stilbite.  (Voir  page  294  pour 
ic  d'avec  la  brewsterite.) 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

1°  Dans  les  roches  éruplives, 
a)  Dans  les  roches  volcaniques. 
indite,  si  abondante  dnns  les  roches  volcaniques  d'Islande, 
etc.,  manque  dans  celles  du  Plateau  central.  Elle  se  trouve 
mygdales  des  basaltes  des  gisements  coloniaux  suivants  : 
dt-Paul.  —  M,  Vélain  a  bien  voulu  me  remettre  d'inté- 
ressants bnsiiltes  vacualaircs  qu'il  a  recueillis  à  l'Ile 
Saint-Paul  (baie  des  Manchots),  et  dans  lesquels 
il  avait  remarque  de  nombreux  et  brillants  petits 
cristaux.  Ceux-ci,  dans  les  échantillons  que  j'ai 
examinés,  sont  exclusivement  constitués  par  de 
la  keiilandite  présentant  les  formes  habituelles 
avec  aplatissement  suivant  g*  (010)  et  allongement 
suivant  l'axe  vertical. 

iF^elen.  —  La  heulandile  se  trouve  en  grande  quantité 
ssures  et  les  amygdales  des  basaltes  doléritiques  des  îles 
et  particulièrement  à  Greenlnnd  Harbour,  au  montMoseley 
)sie  et  calcite),  à  Ilafeninsel,  entre  Sonntaghafen  et  Palli- 
vec  chabasie,  analcime,  calcédoine,  quartz)  (voir  ii  analcime). 

h)  Dans  les  roches  èriiptives  anciennes. 
ne.  —  Loii-e-Inférieiire.  Nous  avons  signalé,  M.  Barct  et 
M.  XII.  533.  1889),  de  petits  cristaux  de  heulandite  iden- 
xde  Saint-Nazaire  décrits  plus  loin,  dans  les  fentes  du  gabbro 
du  Pallet,  h  la  carrière  de  Liveau,  près  Gorges;  ils  sont 
a  calcite  et  ne  dépassent  pas  1"**  de  plus  grande  dimension. 

2°  Dans  les  fentes  des  schistes  cristallins 

et  des  roches  se'dimentaires. 
lareraî  pas  les  uns  des  autres  ces  divers  gisements,  qui  sont 


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La  heulanditi 


HEULANDITE 
les  seuls  de  la  France  continentale  dans  lesquels 
rencontrée  jusqu'à  présent. 

Bretagne.  —  Loire- Inférieure.  J'ai  décrit 
[B.  S.  M.  XII.  103.  1889)  de  petits  cristaux  de 
heulandite  d'un  blanc  jaunâtre,  que  M,  Baret  a 
découverts  dans  les  fentes  du  gneiss  pyroxénique 
à  dipyre  de  la  carrière  de  l'Etang,  près  Saint- 
Nazaire.  Elle  présente  les  formes  de  la  beatimon- 
tile  de  Baltimore.  Les  cristaux  n'ont  guère  plus 
de  2""'  ;  ils  sont  rares. 

Pyrénées-  — Basses-Pyrénées. 
des  faces  remarquablement  nettes 
et  brillantes  ;  c'est  elle  qui  a  fourni 
les  angles  donnés  plus  haut.  Les 
cristaux  ne  dépassent  guère  4""". 
Ils  sont  toujours  associés  ii  la 
chabasie  et  à  l'analcime,  plus  rare- 
ment à  la  stilbîte.  Les  échantillons 
dans  lesquels  j'ai  trouvé  ces  quatre 
zéolites   réunies    ne   proviennent  iiiui» 

pas  du  remplissage  de  fentes  reclilignes  comme 
dans  ce  gisement,  mais  de  géodes  très  irrégulic 
décomposition  profonde  du  gneiss,  qui  est  littéra 
zéolites,  il  est  par  suite  devenu  très  fragile  et  f< 
centimètres. 

Les  formes  les  plus  habituelles  sont  g*  (010), 
m  (110),  avec  souvent  allongement  des  cristaux  su 
(fig.  4  et  5). 

La  heulandite  de  ce  gisement  est  souvent  color 
imprégnations  ferrugineuses.  Sa  surface  est  parf< 
un  éclat  pseudo-mctallique.  Elle  est  nettement  pos 
et  quelquefois  implantée  sur  la  chabasie. 

Hautes-Pyrénées,  La  heulandite  est  rare  en  pcl 
fissures  de  diverses  roches  métamorphiques  des  < 
(massif  du  pic  du  Midi  de  Bigorre). 

Elle  se  présente  en  masses  laminaires  de  grande 
des  calcaires  paléozoïques  de  Rioumaou,  sur  la  rout 
(voir  à  breivslerité). 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

liii  heulaudite  accompagne  «n  petits  cristaux  du  premier 
jite  de  la  route  d'Arnave  à  Cazenave. 

—  Massif  du  mont  Blanc.  Haute-Savoie.  \a  heulandite 
ristaux  ou  en  lames  sans  contours  distincts  est  associée  à  la 
placier  de  Mi  âge. 

même  minéral,  arec  ses  formes  habituelles,  accompagne 
de  rOisans;  il  y  est  beaucoup  plus  rare  que  ce  dernier 
,  Grotli  l'a  signalé  notamment  avec  calcite  et  axioîte  à  la 
ris.  {Sitzb.  d.  k.  bayer  Akad.  394.  1885.) 


BREWSTERITE 
W  (Sr,  Ba,  Ca)  Al"  Si"  0"  +  3  H^  0 

MonocUnique  :  mm  =  136°  (Brooke.) 

A  =  1000  :  779,42.  0  =  926,917.  ii=  375,267 

angle  plan  dep  =  135°  S'S" 

angle  plan  de  m  =  91''22'31- 

ra:&:  c  =  0,40486  : 1  :  0.84084"] 

[  zx=86'20'  J 

bservées.  p  (001),  m  (ilO),  g"  (010),  g"  (120).  <;«  (016).  J'ai 
angles  suivants  sur  les  petits  cristaux  de  Rioumaou  : 


mm 

13»*  V    186-  6'    r   /.é» 
J58*  ly    158-  8'    L  •'■'"• 

176-  0'    176*  *■ 

m  h* 

rp    17a*  <y 

'm  g* 

lis.  (y    IIS-IO'           pm 

93-S4'      93-28 

VA* 

1Î8*5»'    laS-SO-           e'  ma 
B3*4ff 

at.       94*53' 

S  cristaux.  Les  cristaux  de  brensterite  forment  des  tables 

livant  l'axe  vertical  plus  ou  moins  aplaties  suivant^  (010). 

de  la  zone  prismatique  sont  striées  verticalement  ;  y>  et  e"  sont 

Dndies. 

Clivage  parfait  suivant  g^  (010),  traces  suivant  A*  (100). 

à  5,5. 

2,12à2.45.  2,403.  (Rioumaou.) 


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BREWSTERITE 

Coloration  et  éclat.  Blanche,  jaune  ou  verdàtre.  Eclat  vit 
nacré  suivant  le  clivage  raoile^(010).  Poussière  blanche.  ' 
ou  translucide. 

Incliisiona.  A  Rioumaou,  j'ai  observé  des  cristaux  pén< 
dolite  d'un  gris  verdàtre.  Les  lames  minces  du  minéral  sa 
identiques  à  celles  de  l'adulaire  chloritée  des  Alpes  repré 
fig.  49  de  la  page  110. 

Propriétéa  optiques.  Plan  des  axes  optiques  perpendicula 
Bissectrice    aigufi    positive    (ig),    perpendiculaire    à 
cette    même   face.    Dispersion    p   >    c  et  dispersion 
croisée    faible.  Le   plan  des   axes  pour  le   rouge  est 
incliné  de  1*  à  2°  sur  celui  pour  le  bleu. 

La  brewsterite  de  Rioumaou  présente  souvent  une  j^f 
structure  homogène.  Dans  une  lame  ^  (010)  (dg.  1], 
la  trace  /tp  du  plan  des  axes  optiques  fait  un  angle 
de  21'  à  23°  avec  h*,  dans  l'angle  obtus  Acpk*  (001)(100) 
(rayons  rouges),  et  un  angle  de  22*  pour  les  rayons 
bleus  (Dx.). 

2  E  =  102  il  103%  lumière  blanche; 
94'  — ■       (rouge). 

La  structure  de  la  brewsterite  n'est  pas  toujours  auss 
plus  souvent,  les  lames^  (O^^)  présentent  un  secteur  cunë 
une  orientation  diSérente  de  celle  do  reste  de  la  plag 
indique  l'aspect  de  ces  divers  secteurs,  d'après  M.  des  Cloi 

Les  angles  d'extinction  ne  sont  pas  les  mêmes  pans  le  se 
que  dans  la  plage  qui  l'englobe, 
mais  ils  varient  avec  les  localités. 
D'après  les  observations  que  M.  des 
Cloizeaux  a  bien  voulu  me  commu- 
niquer et  que  j'ai  répétées  sur  les 
plaques  qu'il  m'a  données  ou  sur  celles 
des  échantillons  recueillis  par  moi- 
même,  dans  la  brewsterite  de  Stron- 
tian  et  du  col  du  Bonhomme,  l'angle 
d'extinction  du  secteur  central  (fig.  2) 

se  fait  à  14  ou  15°  de  l'axe  vertical  ;  ""—■">••■  ■"■™".  -"' 
celle  des  deux  autres  secteurs  à  19»  environ  de  l'extii 
premier  secteur,  c'est-à-dire  il  33  ou  34*  de  l'axe  vertical, 


F.Mt'lOIOKdtl. 


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MINERALOGIE  DE  LA  PRAXCE 

■■  lûmes  de  Barèges,  au  contraire,  l'angle  d'extinction  du 
tral  est  voisin  de  20°  et  celui  des  autres  secteurs  de  24°  ; 
Dc  plus  qu'une  différence  de  4°  entre  les  diverses  orîen- 
1  lame/  (010)  (fig.  2].  Elle  devient  nulle  dans  les  cristauK 
>u  dont  les  lames/  sont  par  suite  homogènes  comme  on  l'a 
t. 

nent  des  axes  augmente  légèrement  par  ia  chaleur.  Le 
es  optiques  se  déplace  d'environ  4°54  (rouge)  entre  21''5  C. 
(Dx.). 

ion  chimique.  La  formule  H*  (Sr,  Ba,  Ca)  Al*  Si"  0"  + 
respond  à  la  composition  suivante,  dans  le  cas  ob  le 
:  Ba  1  Ca  =4:2  :  1. 

SiO' 54,4 

Al'O" 15,3 

Sr  0 8.9 


H'0 13,6 

100,0 
'frognoatiqiies.  D'après  M.  Damour,  la  brewsterite  perd 
au  après  un  mois  d'exposition  à  l'air  sec.  A  100°,  elle  perd 
130",  7,7  '/oj  â  cette  température,  les  cristaux  deviennent 
et  s'attirent  mutuellement;  ils  sont  blancs  et  opaques.  Après 
d'exposition  a  l'arr  libre,  la  perte  est  en  partie  compensée 
ilua  que  de  2,7  %}-  A  190°,  le  minéral  perd  8,2  "/„  et  revieut 
i  initial  après  48  heures  d'exposition  à  l'air,  A  270°,  il  perd 
ievient  opaque;  après  huit  jours  d'exposition  à  l'air  humide, 
a  réabsorbé  de  l'eau  et  sa  perte  est  réduite  à  1,2  "/,,  Au 
jre,  la  perte  est  de  12,8°/,,  et  le  minéral  ne  réabsorbe  plus 
ouge  vif,  il  perd  13,3  "/,. 

imeau,  la  brewsterite  fond  facilement  en  un  émaîl  blanc 
le  est  attaquée  par  l'acide  chlorhydrique,  avec  dépôt  de 
irulente. 

ns.  La  brewsterite  des  Pyrénées  se  transforme  en  calcitc. 
le.  La  forme  et  les  propriétés  optiques  permettent  aisé- 
listinguer  la  brewsterite  de  la  heulandite,  qui  possède  en 
eosité  plus  faible;  l'existence  de  la  baryte  et  de  la  strontiane 
ussi  un  caractère  différentiel  important  de  la  brewsterite. 


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BREWSTERITE  395 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  brewsterite  est  un  minéral  des  dnises  des  schistes  crîstntlins,  des 
roches  métamorphiques,  etc. 

Pyrénées.  —  Hautes-Pyrènèes.  La  brewsterite  a  été  signalée  par 
M.  des  Cloizeaux,  aux  environs  de  Barèges,  d'après  des  échantillons 
de  la  collection  du  Muséum  et  de  celle  de  l'École  des  Mines,  recueillis 
autrefois  par  Picot  de  Lapeyrouse, 

J'ai  trouvé  ce  minéral  dans  un  grand  nombre  de  localités  de  cette 
région.  Le  gisement  le  plus  remarquable  est  l'ancienne  carrière  de 
calcaire  du  quartier  de  montagne  Rioumaou,  sur  la  route  de  Luz  à 
Gavarnie,  peu  après  avoir  dépassé  le  pont  de  Saint-Sauveur  ;  c'est  de 
là  que  proviennent  certainement  tes  échantillons  de  Picot  de  Lapey> 
roDse. 

Les  parois  de  cette  carrîèru'  sont  traversées  par  des  diaclases 
tapissées  de  cristaux  de  brewsterite  pouvant  atteindre  1  centimètre  5 
de  longueur  ;  ils  sont  intimement  associés  à  de  lacalcite,  lamellaire  sui- 
vant a^  (0001)  ;  les  autres  zéolttes (chabasie,  laumontite)  qui  se  trouvent 
dans  la  même  roche  s'observent  dans  des  géodes  distinctes.  Les  cri- 
staux, très  frais,  présentent  les  faces ^*  (010),  m  (110),  ^  (120),  p  (001) 
et  e*  (016)  (fig.  4  et  5). 

Dans  la  collection  de  Gillet  de  Laumont,  conservée  au  Muséum,  j'ai 


troavé  un  groupe  de  cristaux  provenant  de  ce  même  gisement  et  attei- 
gnant individuellement  1"°  5  suivant  l'axe  vertical.  Ils  présentent  les 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRASCE 

(001),  h'  (100),  ^>^  (010)  :  Us  étaient  étiquetés  «  apophyllite 
îauveur  ».  Ils  constituent  sans  doute  les  plus  grands  cristaux 
teritc  qui  aient  été  trouvés  jusqu'ici.  Quelques-uns  d'entre 
pseudomorphisés  en  calcite  ;  ils  doivent  leur  couleur  gns- 
1  des  inclusions  de  ripidolite, 

vsterite  n'est  pas  rare  dans  les  schistes  métamorpfaisés  des 
granitiques  des  environs  immédiats  de  Barèges,  depuis  la 
léras  lids  jusqu'au  col  du  Tourmalet.  Les  cristaux  y  sont  sou- 
mais  moins  abondants  et  plus  petits  qu'à  Rioumaou. 

Gisements  incertains. 

—  Massif  du  mont  Blanc.  Dufrénoy  a  signalé,  d'après 
ntillons  de  l'Ecole  des  Mines,  l'existence  de  la  brewsterite  au 
nhomme.  La  forme,  l'aspect,  les  propriétés  optiques  de  ces 
ont  identiques  à   ceux  de   la  brewsterite   blanc-jaunâtre  de 

en  Ecosse;  ils  reposent  sur  la  même  gangue  (gneiss  grani- 
ssi  peut-on  se  demander  si  le  gisement  en  question  est  bien 
le,  l'origine  des  échantillons  en  question  étant  inconnue.  Je 
las  que  la  brewsterite  du  col  du  Bonhomme  ait  jamais  été 
n  place  ni  qu'elle  existe  dans  aucune  autre  collection.  Favre 

la  Savoie,  III.  53.  1867),  en  citant  ce  gisement  d'après  les 
ns  précités,  pense  que  le  minéral  en  question  a  pu  être 
rés  des  chalets  de  la  Saucé,  oii  se  trouvent  des  schistes  cri- 


^.  des  Cloizeaux  signale  [op.  cil,  I.  422)  l'existence  de  la 
:e  «  dans  le  département  de  l'Isère?  »  sans  indication  plus 
!  n'at  pu  recueillir  aucun  renseignement  précis  â  ce  sujet. 


GROUPE  DE  LA  CHRISTIANITE 

éraux  de  ce  groupe  sont  au  nombre  de  trois  : 

•istianite (K%  Ca)  AP  Si*  O"  +  4,5  H'  O 

rmotome H"  (K%  Ba)  AP  Si''  0"  +  5  H'  0 

(àite (Na%  Ca)  AP  Si"  0*"  +  6  H'  0 


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CHRISTIANITE 

Ils  présentent  entre  eux  les  analogies  les  plus  grandes  dans 
formes  et  leurs  propriétés  optiques.  Des  groupements  intérieurs  a 
macles  macroscopiques  conduisent  à  des  formes  exlérieitres  pseud< 
dratiques  ou  pseudorhombiques  :  l'étude  des  propriétés  optiques  mi 
que  le  réseau  est  en  réalité  trlclinîqne,  bien  que  pseudomonoclin 

Les  macles  sont  les  mêmes  dans  cea  divers  minéraux  ;  leur  coi 
cation  atteint  son  maximum  dans  la  christianite  :  elles  sont  rédui 
des  groupements  microscopiques  dans  la  stilbite.  Maltard  a  montn 
ces  minéraux  avalent  des  paramètres  pseudocubiques  et  qu'ainsi 
pliquent  les  groupements  rectangulaires  qui,  dans  leur  état  de 
fection  le  plus  complet,  conduisent  au  rhombododécaèdre  régulie 
dernier  mode  de  groupement  est  fort  remarquable  en  ce  qu'il  ap 
une  preuve  palpable  a  l'explication  que  Mallard  a  donnée  de  la  t 
ture  d'un  grand  nombre  de  minéraux  pseudocubiques. 

On  peut  joindre  à  ce  groupe  ta 

Gismondine Ca  A!'  Si*  O"  +  4  H*  0. 


CnmSTlANITE 

(K%  Ca)  Al»  Si*  0'^  +  4,5  ff  0 

Monoclinique  :  mm  =  i20'6'  (Dx.) 

b:  h  =  iOOO  :  9%,999.  D  =  818,529.  d  =  574,466 

angle  plan  de  m  ==  109'52'30' 

angle  plan  de  m  =  109°  8'  8' 

^a.è:  c  =  0,7018  :  1  :  1,21801 

Formes  observées,   p  (001),  m  (110),  A*  (100),  5*  (010),  ^   (12( 
Les  angles  suivants  ont  été  mesurés  par  M.  Gonnard  sur  des  cri; 
du  moot  Simiouse. 


~mm 

lïO*  & 

r-p  A*       124'49'    12S*54-  ù  129-18'  G.  p  e'               135- 

Ht  h' 

1W3' 

La'Ï*      U0>ÏS'    IlO-SCG.                  mS  .orL     179-38' 

mi^ 

1W54- 

r?»MH.  llO-Sff                                                macla.  de  Harb« 
\_mm      120-4!'                                          ™m  rentr.    180-22' 

t^ 

isa-y 

-*■** 

w 

macl«>  de  Périe 

Macles  et  faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  de  christianite  son 
jours  mnclés  ;  ils  présentent  les  types  suivants  : 


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DE  LA  FRANCE 

la  tnorvenite)  (voir   ii  harmolome). 

^ant/i  (001)  ;  l'assemblage  présente  une 

I  pseudorhom bique  (fîg.  1). 
doubles.  Deux  macles  suivant  la  loi  de 
se  groupent  en  croix,  de  façon  à  être 

le   face  voisine  de  e*  (011)  (c*  e*  étant 

e  90"). 

)ements  peuvent  se  produire   suivant 

de  Mnrburg,  —  Les  faces  ^  (010) 
[  sont  à  l'extérieur  du  groupement, 
ésenter  des  angles  rentrants  (fig,  2) 
jépourvus  (fig.  14).  Les  faces  m  (110) 
mt  présentent  des  stries  parallèles  à 
tion  avec  les  faces  ^  (010)  extérieures  ; 
X  individus   font  entre  elles  un  angle 


.  faces  p  (001)  sont  à  l'extérieur.  Les 
immet  permettent  de  différencier  cette 
ont  perpendiculaires  à  l'arête  d'inter- 
•8  extérieures.  Les  faces  m  adjacentes 
it  entre  elles  un  angle  saillant  à  peine 
ou  ne  pas  y  avoir  d'angles  rentrants 


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On  verra  ptus  loin  qu 
ment  de  distinguer  ces  d 

c)  Macle  de  Bowl: 
rarement,  la  macle  est  di 
sorte  que  les  faces  ey 
constituées  à  la  fois  par 
(001)  et  ^  (010)  (fig.  4 
cette  disposition  dans 
d'harmotome  de  Bowling 
existe  dans  les  cristaux  du  i 

3"  Macles  triples.  Troi 
cruciformes  de  l'un  des  ty 
groupés  suivant  m  (110). 
croisés   à  angle  droit.   L 


de  KÔhler  [P.  A.  XXXV: 
ces  groupements  comp 
rhombododécaèdre  [fig- 7] 

Toutes  ces  macles  se  p 
en  revue  plus  loin. 

Clivages.  Clivages  p  (0 

/)«re/^.4à4,5. 

Densité.  2,2. 

Coloration  et  éclat.  Inc 
geâtre  par  suite  d'un  comi 
parente  ou  translucide. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

optU/ues.  Plan  des  nxes  optiques  perpendiculaire  à 
g*  (010).  Dans  g*  (010),  la  bissectrice  aiguë  po- 
sitive (/i,  )  fait  avec  p  (001),  dans  l'angle  aigu 
AJ  de  pk'   (001)   (100),   un  angle   de   II»   à   30", 

■^  suivant    les   échantillons    (Dx.)    (fig.    8).    Cet 

V.AJ  angle   est    le    suivant    dans    les    christianites 

3/J  franfatses  : 

H'IS'  Verrière  (Di.); 
16«58'  Prudelle  {Dt.); 
H"  Pcrier  (M  L.l. 

L'examen  en  lumière  polarisée  parallèle 
ne  l'a  déjà  signalé  M.  Langemann,  que  la  christianite  est 
ue.  Surp  (001)  l'extinction  dépasse  souvent  10°  par  rapport 
'.  Sur  les  sections  perpendiculaires  à  l'uxe  a  [voisines 
l'extinction  des  secteurs  atteint  souvent  5  ou  6"  de  part  et 
ligne  de  macle  au  lieu  de  lui  être  parallèle,  comme  cela 
;i  le  minéral  était  monoclinique  (fig.  U). 
étés  optiques  qui  viennent  d'être  établies  font  voir  qu'il 
aide  des  seules  propriétés  optiques,  de  distinguer  l'une 
macle  de  Marburg  de  celle  de  Périer.  En  effet,  les  sections 


'^ 

r 
/-M 

r 

'X 

r 

ires  h  l'arête  p  g*,  c'est-à-dire  à  l'arête  d'allongement  de 
ruciformes,  montrent  une  division  en  secteurs  dont  les 
lonnent  la  représentation  théorique.  En  réalité,  les  lignes 
[>nt  toujours  irrégulières,  te  contact  des  individus  maclés 
pas  suivant  un  plan.  Ces  sections  transversales,  étant  per- 
,à^(010),  contiennent  l'axe  «pqui,  dans  la  macledeMarburg, 


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CHRISTIAMTE  301 

est  dirigé  presque  perpendicuUîremeDt  aux  faces  extérieures,  et,  dans  la 
macle  de  Périer,  parallèlement  n  la  trace  de  ces  faces  sur  le  plan  de 
figure.  Il  en  résulte  que,  dans  le  premier  cas  (mode  du  Marburg),  la 
diagonale  des  secteurs  triangulaire  est  de  signe 
négatif  [fif^.  9)  et  qu'elle  est  de  signe  positif  dans 
le  cas  de  la  macle  de  Périer  (lig.  10).  Ce  moyen 
de  diagnostic  est  très  commode  pour  l'étude  des 
cristaux  de  christianite  engagées  dans  les  roches. 

La  figure  11  montre  que  les  figures  précédentes 
sont  théoriques;  en  réalité  les  secteurs  sont  très 

enchevêtrés.  II  se  produit  même  des  croisements  SM[i™ii«ii'mnitii»Mirbiirï 
de  lames  conduisant  en  lumière  polarisée  pn-  ptr|PH-^^a«ni«iM  »  r.M  =  isi- 
rallèle  à  des  compensations  et  en  lumière  polarisée  convergente  h  une 
véritable  uniaxie  (partie  pointillée  de  la 
figure). 

La  macle  de  Marburg  se  reconnaît  aisé- 
ment dans  les  sections  parallèles  aux  faces 
extérieures  g*  (010),  à  condition  que  la 
plaque  passe  à  la  surface  du  cristal  (fig.  12). 
Cette  face  est  en  effet  peu  oblique  sur 
la  bissectrice  obtuse  Rp  (fig.  11).  Si  la 
plaque  n'est  pas  faite  près  de  ta  surface 
elle  intéresse  tous  les  individus  du  groupe-  *■•  M"i>n'» 

ment,  et  alors  on  observe  à  la  fois  et  souvent  enchevêtrées  des  plaques 
parallèles  à  g*  (010)  et  d'autres  parallèles  à  p  (001). 

Dans  les  échantillons  de  Gignat,j'ai  observé  decurîeux  groupements. 
Une  section  d'un  cristal  de  christianite,  perpendiculaire  k  l'arête  pg*, 
montre  la  forme  représentée  par  la  figure  13  :  elle  est  entourée  par 
une  zone  à  fibres  positives  implantées  perpendiculairement  à  ses  faces 
extérieures.  Tout  cet  ensemble  est  englobé  par  de  plus  larges  fibres 
respectivement  parallèles  et  perpendiculaires  aux  diagonales  du  cube. 
Elles  sont  de  signe  positif.  On  peut  mettre  en  évidence  ces  deux  séries 
de  fibres  en  les  éteignant  successivement. 

L'angle  des  axes  est  très  variable,  suivant  tes  localités  et  même  les 
échantillons  d'une  même  localité,  ce  qui  s'explique  par  les  enchevê- 
trements décrits  plus  haut. 

2  V  =  62°  à  80°. 

L'indice  moyen  déduit  des  mesures  d'écartement  d'axes  présente  tes 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
variations    n„    ^=    1,48    (Sommn]    1,51    (Richmond)    (Dx.). 


ScO-ion  pirpcndiiiiliini  1  l'iK  ■  d'iiDV  niulcds  Slamptl  (Glgnit). 

après  M.  Rinne  [op.  cil.),  sous  l'influence  de  la  chaleur,  les  pro- 
és  optiques  changent  peu  ;  le  plan  des  oxes  optiques  se  rapproche 
(001)  et  la  biréfringence  diminue. 

mposUion  chimique,  a)  Composition  théorique,  correspondant  à  la 
nie  (K^  Ca)  AP  Si*  O''  +  4,5  H" 0,  dans l'hjpotfaêse Ca  :  K"=  2 : 1  ; 
Analyse  de  la  christianite  de  Prudelte,  par  Pisaoi  {in  Gonnard 
rA.  70). 


") 

6) 

SiO'.,.. 

...     48.8 

45,10 

Al'  0'. . . 

...     30,7 

24,10 

Cn  0 . . . . 

...       7,6 

7.80 

K-O... 

. . .       6.1 

7.00 

Nb'O... 

• 

0,74 

IPO.... 

...      16.5 

16,34 

100,0 

101,08 

sais  pf/rogiiostiijues.  Au  chalumeau,  facitement  fusible  en  uu  email 
;.  Fait  gelée  dans  l'ncide  chlorhydrique. 

^gnoslic.  Les  macles  constituent  le  meilleur  caractère  diflerenticl 
christianite.  Elles  ne  permettent  pas,  cependant,  de  la  distinguer 


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CHRISTIANITE  -803 

de  l'harmotome ,  qui  est  beaucoup  plus  rare;  mais  les  propriéti^s 
optiques  donnent  un  boa  diagnostic;  ce  dernier  minéral  possède,  du 
reste,  une  densité  plus  grande  :  2,44  à  2,50  ;  il  s'attaque  par  l'acide 
chlorhydrique  sans  faire  gelée  ;  enfin,  la  chaux  y  est  remplacée  par  la 
baryte,  et  il  est  plus  pauvre  eu  alcalis  que  la  christianite.  Ces  deux  der- 
nières différences  sont  faciles  à  constater  par  un  essai  roicrochimiquc. 

GISEMENTS    ET    ASSOCIATIONS 

La  christianite  n'avait  été  rencontrée  que  dans  des  roches  volca- 
niques, et  dans  des  sources  thermales,  jusqu'à  lu  découverte  récente  que 
j'ai  faite  de  cristaux  de  ce  minéral  au  milieu  d'autres  zéolites  produites 
dans  les  fentes  de  marnes  liasiques  métnmorphisées  par  la  Iherzulite  ; 
la  chabasie  est  son  satellite  le  plus  habituel.  Souvent  aussi  la  chris- 
tianite est  associée  à  de  la  thomsonite  (mésole),  à  de  Ja  calcite,  à  de 
l'aragonite,  plus   rarement  i  de  l'apophyllile. 

Je  l'étudicrai  successivement  dans  les  gisements  suivants  : 

1°  Dans  les  roches  volcaniques  ^  et  leurs  enclaves; 

2'  Dans  les  roches  métamorphiques  (produit  de  druses); 

3'  Dans  les  sources  thermales  actuelles,  comme  produit  de  formation 
récente. 

1'  Dans  les  roches  volcaniques  et  leurs  enclaves. 

a)  Dans  les  roches  basiques  {basaltes,  labradorites,  ticphélinites). 

La  christianite  se  forme  le  plus  généralement  dans  les  vacuoles  ou 
les  fissures  des  roches  basiques  ;  parfois,  cependant,  elle  les  imprègne 
complètement.  Les  roches  acides  (granité,  gneiss,  etc.),  enclavées 
dans  les  basaltes  sont  généralement  plus  ou  moins  fondues;  le  verre 
résultant,  facilement  attaquable,  a  très  souvent  donné  naissance  à  des 
zéolites  et  particulièrement  ii  de  la  christianite,  ce  qui  s'explique  aisé- 
ment par  la  richesse  originelle  de  ces  enclaves  en  orthose,  qui  a 
ainsi    fourni   la    potasse   nécessaire   à   ta  production   de   ce   minéral. 

LanpiedOC  —  Hérault.  MM.  Delage  et  Mourgues  m'ont  signalé 
l'existence  de  cristaux  de  christianite  dans  le  basalte  de  Montferrier, 
près  Montpellier. 

1,  Je  rappellerti  eo  outre  l'aboodaDce  de  In  chrislianile  en  crislaux  microsco- 
pique* daoB  les  grondes  profaDdeurs  de  l'Océno  Pncifique,  surtoul  cotre  Hawai  et 
Tahili  ;  elle  abonde  «nrlout  dam  les  argiles  rouges,  clic  est  plus  rare  dans  les 
taset  il  radiolaires  el  dans  celles  à  globîgérines  (Toirpage  256). 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

lau  Central-  —  Ardèche.  Les  zéolites  sont  abondantes  dans 
f  basaltique  des  Coîroas.  J'ai  observé  de  beaux  cristaux  de 
christianite  (1""°5)  dans  un  échantillon  du 
basalte  constituant  la  nappe  inférieure  du 
massif,  à  Saint-Jean-le-Centenier.  Je  le  dois  » 
l'obligeaDce  de  M.  Torcapel.  Les  cristaux 
maclés,  suivant  la  toi  de  Marburg  te  plus  sou- 
vent sans  angles  restreints  (flg.  14),  sont  peu 
allongés;  les  faces  m  (110)  sont  targemcnt 
développées.  Parfois,  ces  cristaux  sont  enca- 
puchonnés de  calcite  qu'il  est  facile  de  faire 
disparaître  avec  une  aiguille  sans  endommager 
la  christianite.  Il  existe,  en  outre,  de  rares 
Mirburg  uni  hiiel»  cTistaux  dc  chakasic  (phacolite).  Les  vacuoles 
renfermant  ces  zéolites  sont  étirées  suivant  la 
é  de  la  roche;  elles  dépassent  3'^"'  de  plus  grande  dimension, 
lasattes  porphyroïdes  d'Aubenas  sont,  par  places,  criblés  de 
tes  unes  vastes,  les  autres  microscopiques,  tapissées  de  zéo- 
e  frère  Euthyme  a  bien  voulu  m'en  communiquer  un  grand 
d'échantillons.  La  christianite  (macle  de  Marburg),  avec  ou 
luttière,  y  abonde,  mais  forme  rarement  de  bons  cristaux, 
istitue  des  croates  cristallines  incolores  et  hyalines,  tantôt 
s  et  opaques  (et  ressemblant  alors  à  de  la  stilbite)  par  suite 
nmencemcnt  d'altération.  Elle  est  associée  à  de  la  thomsonîte 
tique  (mésote)  et  à  de  rares  rhomboèdres  de  chabasie. 
ristianile  se  rencontre  dans  le  basalte  de  Rochemaure  dans  des 
atteignant  jusqu'à  20  centimètres  de  diamètre  (Gonnard, 
r.  XH.  54.  1893);  les  échantillons  que  j'ai  examinés  présentent 
e  de  Périer.  Elle  accompagne  (macle  de  la  morvénite)  la  gis- 
e  et  la  thomsonite  dans  le  basalte  de  Chabane,  près  Sainte- 
(Gonnard,  B.  S.  M.  XVII.  31.  1894).  Ses  cristaux  s'accolent 
sur  de  petits  prismes  allongés  de  sidérose  ;  ils  sont  recouverts 
rismondine. 

f~Loire.  J'ai  signalé  [B.  S.  M.  XIV.  323.  1891)  dc  jolis 
L  de  christianite  hyalins  accompagnant  la  chabasie  dans  le  basalte 
es  et  les  labradorites  vacuolaires  de  la  Croix  des  Boutières,  au 
Méxenc,  que  je  dois  ii  l'obligeance  de  M.  Boule  [B.  C.  F.,  a"  28, 


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CHRISTlANllÉ  30â 

pp.  89  et  124.  1892).  Le  gisement  il*ArauIes  se  trouve  sur  le  chemin 
allaat  de  ce  village  au  cot  de  Courcoules,  au  point  oii  il  traverse  un 
petit  col  creusé  dans  uo  basalte  scoriacé.  Les  cristaux  de  christia- 
nite  atteignent  2"°', 

D'après  M.  Gonnard  [B.  S.  M.  XV.  28.  1892),  la  christianite  se  ren- 
contre en  très  petite  quantité  dans  les  basaltes  de  la  rive  droite  du 
Lignon,  au-dessous  de  Fay-le-Froid,  â  Saint-Jeures  (rive  gauche  du 
Lignon),  ainsi  qu'aux  environs  du  Puy,  sur  la  route  de  Taulhac  :  ils 
présentent  la  macle  de  Marburg. 

Cantal.  La  christianite  se  trouve  en  très  petite  quantité,  associée 
à  la  chabasie  de  la  route  d'Albepierre,  près  Murât,  qui  sera  étudiée 
plus  loin. 

Puy-de-Dôme.  Le  Puy-de-Dôme  est  ta  région  auvergnate  dans 
laquelle  j'ai  à  signaler  le  plus  grand  nombre  de  gisements  de  christia- 
nite :  elle  a  été  particulièrement  fouillée  ii  ce  point  de  vue  par 
M.  Gonnard  [Soc.  agr,  et  hist.  nal.  de  Lyon,  19  novembre  1869 
et  15  décembre  1871;  C.  R.  18  décembre  1871,  28  avril  1889; 
B.  S.  M.  VII.  156.  1884,  et  op.  cit.  p.  68). 

Les  gisements  décrits  par  ce  savant  sont  les  suivants  : 
Puy  de  Marman,  au-dessus  de  Martres  de  Veyres,  ta  christianite,  asso- 
ciée à  de  la  chabasie,  y  forme  des  croûtes  sur  des  cristauxaltérés  de  méso- 
type (fig.  7);  le  puy  de  laVelIe,  près  Champeîx;  le  cap  de  Prudelle,  les 
cristaux  de  cette  localité,  souvent  très  beaux,  se  sont  formés  au  milieu  de 
cavités  creusées  dans  des  enclaves  granitiques  imparfaitement  résorbées  ; 
on  les  trouve  aussi  dans  tes  fentes  du  basalte.  Ils  sont  accompagnés 
d'apopbytiite,  de  catcite  et  d'aragonite.  M.  des  Clotzeaux  y  a  trouvé 
la  macle  de  Marburg  avec  ou  sans  gouttière  [B,  S.  M.  VII.  139. 
1884}  ;  Gergovia  (ravin  de  Bonneval,  prés  du  petit  Perignat)  ;  au-dessus 
du  village  d'Aubières  (avec  aragonite);  Gignat  (Chaux  de  Bergon ne, vaste 
plateau  dominant  Issoire,  au-dessus  de  Saint-Germaîn-Lambron).  Dans 
ce  gisement,  la  christianite  présente  la  oiacle  de  Marburg  et  plus  rare- 
ment celle  de  Stempel  ;  elle  devient  fibreuse  ;  elle  accompagne  la  gon- 
nardite,  la  chabasie,  plus  rarement  la  gismondine.  Ces  zéolites  se 
trouvent  dans  la  partie  inférieure  (vacuolaire)  d'un  basalte  à  grands 
éléments  (dolérite).  Je  dois  à  l'obligeance  de  l'un  de  mes  élèves, 
M.    Bonhard,   une  grande   quantité  d'échantillons   de  zéolites   de  ce 


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IIÎRALOGIE  DE  LA  FRA,NCE 
eux  que  j'ai  trouvé  les  curieux  groupements 

''■.... 

nalé  à  Périer,  près  Issoîre,  un  remarqunble  gise- 
>.  M.  X.   70.   1887)  découvert  par  M.  Municr 
ment,  trouvé  la  christianite,  la  chabasie  (pha- 
trouvent  duna  des  vacuoles  distinctes  du  basalte 
que  l'on  rencontre  dans  une  petite  futaie, 
sur  le  chemin  du  village  de  Périer  au  pla- 
\       teau   de   Pardines.   Les  macles   de  Périer 
I        sans  angles  rentrants  (fig.   15)  y  dominent 
dans  les   cristaux  de  quelques  niillîmëtres 
I        que   l'on  trouve   dans  le  basalte  compact. 
Elles  sont   très    peu    allongées  et  oBrent 
1res  fréquemment  les  macles  de  Stempel 
(fig.    6).     Dans    les    vacuoles    du   basalte 
vitreux  du  même  gisement,  se  trouvent  de 
petites  aiguilles  offrant  les  mêmes  formes  ; 
,       c'est  sur  elles. que  j'ai  étudié  plus  spécia- 
lement les   macles   que  je  désigne  par  le 
s  fournit.  Elles  sont  associées  â  de  petits  mame- 
.érissés  de  pointes  cristallines, 
lis  cristaux  de  cbristianite  dans  les  échantillons 
ar    M.    Micbel-Lévy,   dans  l'éperon   N.-E.   de 
IX,  très  allongés,  sont  incolores  et  tiansparenls. 
M.  XIV.  320.  1891),  dans  la  carrière  de  Mon- 
tres jolis  cristaux  translucides  de  christianite 
l'axe   vertical  ;  ils  présentent  souvent  la  macle 
au  pseudo-décaèdre  régulier.  Les  cristaux  ont, 
résentée  par  les  fig.  6  et  7.  Ce  minéral  semble 
en  cristaux   macroscopiques;  il  est  accompa- 
te,  mais  il  abonde  en  cristaux  microscopiques 
is  toutes  les  fissures  des  nombreuses  enclaves 
ue  renferme  le  basalte. 

lions  de  la  macle  de  Stempel   (avec  lignes  de 
auvent  dans   les  vacuoles  du  puy  de   Chatus, 
ns  que  m'a  remis  M.  Bouhard). 
p-oïde  du  puy  de  Suint-Sandoux  (ou  de  Bnr- 
christianite,  qui  constitue  une  partie  notable 


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CHBISTIANITE  307 

de  la  roche  comme  élément  microscopique.  Cette  roche  est  une  des 
plus  riches  en  christianite  que  j'ai  eu  l'uccasioD  d'étudier. 

Loire.  M.  Gonnard  a  montré  [B.  S.  M.  VU.  156.  1884,  et  XIII.  70. 
1890),  que  la  christianite  était  très  abondante  au  mont  Simiouse,  prés 
Montbrtson.  Au  lieu  dit  k  chez  Masson  -a,  le  basalte,  très  vacuolaire, 
renferme  en  outre  de  ta  chabaaie  et  de  Voffrétite. 

La  christianite  se  présente  sous  deux  variétés  de  formes  s'isolant  dans 
des  géodes  distinctes.  La  première  est  constituée  par  la  macle  de 
Marburg  avec  les  faces /j  (001),  m  (110),  g"  (010),  ^  (120),  on  trouve 
aussi  la  niacle  de  Streropel  (fig.  5)  ;  les  cristaux,  très  petits,  sont  lim- 
pides et  brillants. 

La  seconde  variété,  plus  rare,  est  formée  par  des  cristaux  ternes 
aplatis  suivant^^  (010)  et  offrant  la  macle  de  la  mor- 
venite,  avec  seulement  tes  faces  p  (001),  m  (110), 
A*  (100)  (fig.  16);  ils  présentent,  en  outre,  parfois, 
la  macle  de  Bowling  (fig.  4). 

D'après  M.  Gonnard,  la  christianite  serait  le 
minéral  que  Griiner  a  décrit  dans  ce  gisement 
comme  mésotype  (Desc.  géoL  et  min,  du  dépar- 
tement de  la  Loire.  1857.  p.  689). 

La  christianite  abonde  dans  les  basaltes  qui 
s'observent  près  de  la  route  de  Verrière  à  Saint- 
Anthème,  et  dans  ceux  du  hameau  de  Robert  et  de 
Bruyère,  aux  environs  de  Gummières;  ce  minéral 
y  forme  des  croates  cristallines  associées  à  de  la  mésotype  fibreuse  et 
à  de  lacalcite.  Les  cristaux  de  Verrière,  examinés  par  M.  des  Cloizeaux 
(S.  S.  M.  VII,  1884),  présentent  la  macle  de  Marburg. 

Alg^érle.  —  Oran.  Les  roches  volcaniques  basiques  (basaltes)  de 
nie  de  Rachgoun,  à  l'entrée  de  la  Tafna,  recueillies  par  M,  Gentil  et 
étudiées  par  lui,  sont  imprégnées  de  christianite. 

b)  Dana  les  rochet   volcaniques  acides. 

Plateau  Central.  —  llaïUe'Loire.  J'ai  trouvé  en  abondance 
[B,  S.  M.  XIV.  322. 1891)  la  christianite  dans  les  enclaves  de  sanidinitcs 
du  tracbyte  du  Suc  de  Monac,  près  Saint-Julien-Chapteuil.  Les  cristaux 
sont  raccourcis  et  offrent  les  groupements  suivant  la  loi  de  Stempcl 
(fig.  6  et  7).  Le  pseudododécaèdre  est  parfois  presque  parfait  (fig.  8). 
Les  cristaux  sont  blancs,  laiteux  et  opaques,  dés  qu'ils  dépassent  0"""  5, 


Mltl»  At  U  mon 


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308  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

M.  Goanard  a  signalé  de  la  christiantte  blanche,  opatjuc  et  associée 
à  de  jolis  cristaux  limpides  de  chabasie,  de  quartz,  etc.,  dans  le  tra- 
chyte  du  Montcharret  en  la  Prade,  exploité  près  du  hameau  de 
Bous9oulet{fl.^.i/.  XV.  28.  1892). 

2'  Dans  les  roches  métamorphiques. 

Pyrénées.  —  Ai-iège.  Je  n'ai  trouvé  la  christianite  que  dans  deux 
des  nombreux  contacts  de  Iherzolite  et  de  marnes  calcaires  que  j'ai 
décrits  dans  les  Pyrénées  [B.  C.  F.  n'  42.  1895],  au  bois  du  Fajou  près 
Caussou,  et  à  l'Escourgeat  dans  la  vallée  de  Suc. 

Elle  y  forme  de  petits  cristaux  ayant  environ  t*"",  maclés  suivant  la 
loi  de  Marhurg,  associés  à  la  chabasie,  qui  sera  étudiée  plus  loin. 
Ces  zéolites  tapissent  les  fentes  de  schistes  micacés  tachetés  à  dipyre. 

C'est  lli,  à  ma  connaissance,  le  premier  exemple  de  christianite  for- 
mée en  dehors  d'une  roche  volcanique. 

3°  Dans  les  sources  thermales  actuelles,  comme  produit 
de  formation  récente. 

Vosges.  —  M.  Daubréc  a  signalé  {C.  li.  XLVI.  1086. 1858 et  B.  S.  G. 
XII.  562.  1859)  la  formation  de  cristaux  de  christianite  associés  a  la 
chabasie,  dans  les  bétons  romains  des  sources  thermales  de  Plombières. 
Je  renvoie  à  l'article  chabasie  pour  la  description  plus  détaillée  de  ce 
gisement  si  intéressant  au  point  de  vue  théorique. 

Les  cristaux  que  M.  Daubrée  a  bien  voulu  me  donner  sont  parfaite- 
ment hyalins.  Ils  présentent  la  macle  de  Marhurg  et  atteignent  2""*  ; 
ils  ont  été  autrefois  mesurés  par  de  Senarmont,  et  M.  des  Cloîzeaux  a 
constaté  l'identité  de  leurs  propriétés  optiques  avec  celtes  de  la  chris- 
tianite des  roches  volcaniques. 

Champagne.  —  Haute-Marne.  Jura.  —  HatUe-Saône.  Algérie. 
—  Oran.  M.  Daubréca  trouvé  la  christianite,  la  chabasie,  etc.,  formées 
dans  les  mêmes  conditions  qu'à  Plombières  [A.  M.  VlII.  439.  1876),  à 
Bourbonne-les-Bsins  {f/aiite-Marne),  a  Luxeuil  (Haute-Saône)  et  dans 
les  environs  d'Oran  [Algérie]. 


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;^^^,*?iî^e^'î 


BARMOTOME 


HARMOTOME 
H'(K",Ba)Al'Si»0"  +  4H'0 
Monoclinique  :  mm  =  120°1'      (Dx.) 


4  ;  A  =  1000  :  1007,0      D  =818.02  <i  =  575,19 

angle  plan  de  />      =  109*46'27' 
angle  plan  de  m      =  109'10'50' 

■.b:c=  0,70315  :  1  :  1,2310        l 
2X=  55nO' 


[•' 


Forme,  obar,ie>.  p  (001),  m  (110),  1'  (100),  g^  (010). 

Aagfei  tilniKt  An^n  silinKa  Angln  »1cul<a 

['mm  IW  1'  f-^'  IJS'SO'  r-  lt»-S»' 

Modes  et  faciès  des  eriataujc.  Le  faciès  et  les  macles  de  l'harmotome 
Bont  semblables  à  ceux  de  la  christiaoîte,  tout  en  présentant  un  moins 
grand  nombre  de  types  distincts.  On  observe  : 

t*  Macle  de  la  morvenite.  Groupement  de  deux  individus  suivant 
p  (001),  donnant  naissance  à  des  cristaux  pseu  do  quadratiques  ou  pseu- 
dorhombiques  analogues  à  ceux  de  la  cbristianîte  (Sg.  1,  page  298)  ; 

2°  Groupements  cruciformes  de  deux  macles  de  la  morvenite  avec 
disposition  caractéristique  de  la  macle  de  Marburg  (faces  ^  en  dehors) 
(fig.  2,  page  298,  et  fig.  14,  page  304). 

Les  faces  m  et  ^  présentent  des  stries  parallèles  à  leurs  intersections 
mutuelles. 

Clivages.  ClÎTage  ^  (010)  facile,  p  (001)  difficile.  Cassure  inégale. 
Fragile. 

Dureté.  4,5. 

Densité.  2,44  à2,50;  2,439  Yialas,  2,488  Piquette  déras  lids. 

Coloration  et  éclat.  Incolore  ou  blanc  laiteux,  jaunâtre  par  altéra- 
tion. Eclat  vitreux.  Transparente  et  plus  fréquemment  translucide. 

Propriétés  optiques.  Plan  des  axes  optiques  perpendiculaire  à 
^  (010).  Bissectrice  aiguë  aositive  (n^),  perpendiculaire  à  la  même  face 


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LOGIE  DE  LA  FRANCE 

»Ue).  Dans  ^f*  (010),  ta  bissectrice  obtuse 
I  angle  de  62°30'  (rouge)  avec  l'axe  vertical 
igle  obtus  de  pk^  (001)  {100}  et  par  suite 
î  de  62"I8'  avec  la  trace  de  p  (Dx.)  (fig.  1). 

nm=l,5t6(Di.); 
n«  —  Dp  =>  0,005. 

tcte  de  Marburg  prête  aux  mêmes  obser- 
que  pour  la  christianite.  La  fig.  2  repré- 
I  structure  théorique  d'une  face  ^  {010} 
stal  ntaelé  suivant  cette  loi.  La  fig.  3  montre 
lure  réelle  d'un  cristal  de  Vialss;  les  sec- 
jvent  entremêlés  de  plages  sans  extinction, 
ion  des  deux  orientations  dues  a  la  macle. 


Fig.  ï. 

■lUan  P(»  ff  (010)  it  l'barmalolH  k  dlipaaltion 

déras  lïds  (fig.  4]  m'a  offert  une  particula- 
rité curieuse  :  le  plan  des  axes,  au  lieu 
de  Faire  un  angle  d'environ  63"  avec 
/)(001),  Tait  avec  la  trace  de  cette  face 
un  angle  de  45".  11  en  résulte  que  la 
lame  ^  (010),  examinée  en  lumière 
polarisée  parallèle,  parait  homogène, 
car  elle  possède  une  extinction  presque 
unique,  avec  quelques  taches  toujours 
éteintes  el  d'autres  ne  s'éteignant  qu'im- 
parfaitement. 

une   lame  de  mica   quart  d'onde,  on   voit 


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HARMOTOME  311 

apparaître  la  structure  réelle.  Dans  les  plages  sans  extinction,  on 
voit,  en  lumière  convergente,  des  croisements  d'hyperboles,  avec  pré- 
dominance d'un  système  sur  l'autre.  Dans  les  plages  toujours  éteintes, 
il  y  a  mélange,  en  égale  proportion,  des  deux  orientations  et  uuiaxie 
complète. 

D'après  M.  Langemann,  l'harmotome  serait  en  rénUfé  Iricliniquc. 
M.  Rinne  a  constaté  que  le  plan  des  axes  optiques  se  rapproche  de 
p  (OOi)  et  que  la  biréfringence  augmente,  quand  on  chaufTe  le  minéral. 

Composition  chimi//ue.  La  composition  chimique  correspondant  à  la 
formule  H'  (K",  Ba)  Al*  Si=  0*"  +  4  H»0  est  la  suivante. 


SiO'.... 

47,1 

AI'O'... 

.       16,0 

B.O.... 

.       20,6 

K»0.... 

2.1 

H"0.    .. 

14,2 

100.0 

Essais  p^rognostiques.  ku  chAiumeuu,  l'harmotome  s'émiette,  puis 
lond  en  un  verre  blanc  translucide.  Décomposée  par  l'acide  chlorhy- 
drique  sans  faire  gelée.  Donne  la  réaction  du  baryum. 

Diagnostic.  Voir  à  cbristianîte,  p.  302. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'harmotome  n'a  été  rencontrée  jusqu'ici  que  dans  trois  gisements 
français,  dans  des  filons  plombifères  ou  zincifères  :  les  cristaux  des 
deux  derniers  sont  analogues  à  ceux  de  St-Aadreasberg,  dans  le 
Harz. 

Pyrénées.  —  Basses-Pyrénées.  J'ai  ob- 
servé quelques  superbes  cristaux  d'harmo- 
tome  atteignant  près  de  l'"  de  longueur 
sur  des  échantillons  de  blende  de  la  mine 
d'Anglas  près  des  Eaux-Bonnes.  Ils  sont 
associés  aux  cristaux  d'albite  cités  page  157, 
à  du  quartz  hyalin,  de  la  calcite,  de  la  cala- 
mine et  de  ta  chlorite.  La  formation  de  l'har- 
motome est  contemporaine  de  celle  de  la 
blende  dans  laquelle  ce  minéral  est  implanté.  f\g-  s. 

Ce   gisement   rappelle  celui  d'Andreasberg.         »"•«"   >  ■no»       («■ 

L'harmotome  d'Anglas  possède  les  formes  simples  de  la  morvenite 


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NERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

L,  page  298)  ;  ses  cristaux  sont  légèrement  teintés 

uits  ferrugineux  d'altération. 

'icot  de  Lapeyrouse  a  trouvé,  en  1786,  à  la 
Piquette  déras  lids,  un  échantillon  d'har- 
motome  engagé  dans  du  quartz  renfermant 
une  trace  de  galène  (l'n.  de  Charpentier, 
op.  cit.,  277).  Il  est  probable  qu'il  provient 
d'un  filon  quartzeux  traversant  le  granité. 
Malgré  mes  recherches,  je  n'ai  pu  retrouver 
ce  gisement.  Grâce  à  l'obligeance  de  M. 
Caralp,  j'ai  examiné  l'échaatillon  original 
de  la  collection  de  Picot  de  Lapeyrouse, 
conservée  a  la  Faculté  des  sciences  de  Tou- 
louse. Les  cristaux  ayant  en  moyenne  2'°'° 
présentent  les  macles  cruciformes  avec  sou- 

très  profondes  :  la   jonction   des   individus   du 

ujours  la  régularité  théorique  et  les  pointements 

Trent  fréquemment  des  angles  rentrants.  Ils  sont 

s  à  de  petits  cristaux  de  calcite. 

^  Lozère,  Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Garreau 

irmotome  qui  a  été  trouvé  accidentellement,   ii 

nnées,  dans  la  galerie  de  Villaret  des  mines  de 
cristaux  identiques  à  ceux  de  la  Piquette  déras 

r  de  la  calcite  ferrugineuse  lamellaire. 


SriLBITE 

!ïa%  Ca)  Al*  Si"  0"  4- 4  r  0 

m=H8°50- 

949,743      D  =  795,264       rf  =  606,263 
;le  plan  de/>  =  !05'21'37' 
:1e  plan  dem=  liO°57'15' 
i:c  =  0,762341:  1  :  1,19424  "1 
zx  =  50'50'  J 

'  (00l),m  (110),  ^  (010),  a»  (ÎOl),  e'  (011). 


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Angl« 
«•»'  ••■ao'  r'pm  IW»»'!»*  1Ï»*MI' 


Les  angles  ci-contre  ont  été  mesurés  sur  les  cristaux  de  Superba- 
gnères. 

[■■•■  11B>M)  118°»'       pt<i'«irf  H<W  M-ao'  r> 

rpjk"  Il»«t0'  !»•  »■      l^i'  ï*  lïS^TJO'  »i  n      lai-ÏIK         ISI'13' 

La  correspondance  de  cette  position  (choisie  pour  mettre  en 
lumière  les  analogies  de  la  stilbite  avec  l'harmotome  et  la  christianite) 
et  de  l'ancienne  position  admise  par  M-  des  Cloizeaux  (hypothèse 
orthorhombique)  {op.  cit.,  L  416)  est  la  suivante  : 

f'  (010)  =  s'  (010)  \Dx.)  «•  (100)  =  p  (001) 
m  (110}  =  /.■  "  (111)  e'   (011)  =  m  (110)- 

p   (001)  =   h'  (100) 

Macles  et  faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  de  stilbite  sont  toujours 
maclés  d'une  façon  analogue  à  la  christianite  et  à  l'harmotome  [macle  de 
la  morvenite  suivant  p  (001)]  ;  les  cristaux  sont  aplatis  suivant  g*  (010) 
et  présentent  extérieurement  uue   apparence  orthorhombique. 

Ils  se  groupent  très  fréquemment  ti  axes  imparfaitement  parallèles 
pour  donner  des  agrégats  en  gerbes  très  caractéristiques. 

Clivage.  Clivage  g^  (010)  parfait,  donnant  des  lames  plus  ou  moins 
gondolées;  traces  de  clivage  suivant/)  (OÔl). 

Dureté.  3,5  à  4.  Cassure  inégale.  Fragile. 

Densité.  2,094  i)  2,205  ;  2,15  (Miage,  Cossa);  2,123  Superbagnères; 
2,143  Dellys  (Gentil);  2,166  (Col  de  Girabal);  2,167  Barthèque;  2,168 
à  2,174  Cambo. 

Coloration  et  éclat.  Blanche  avec  aspect  plus  ou  moins  laiteux,  parfois 
jaune,  braoe,  ou  rouge,  grâce  à  des  inclusions  ferrugineuses.  Poussière 
blanche.  Eclat  vitreux,  nacré  sur  le  clivage  facile^  (010).  Transparente 
ou  translucide. 

/*ro/jrie/e»  o/)/iy«es.  Plan  des  axes  optiques  parallèle  à^  (010).  La 
bissectrice  aiguë  négative  (n  )  fait  un  angle  d'environ  5**  avec  la 
trace  p  (001)  dans  l'angle  obtus  ph^  (001)  (100)  ;  elle  est  donc  presque 
perpendiculaire  à  a*  (lOI)  P  "^  ''■ 

27=33"  environ. 
n,  =  1,500  (ML.  et  Li.)  Kilpatrick  (Na)  ; 
Dm  =1,498; 
np  =  1,494; 

ng  —  Up  =  0,006. 

Les  lames  parallèles  à^'  (O^'^]  ^^  divisent  en  quatre  secteurs  asscm- 


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MINERALOGIE  DE  h&  FRANCE 


irallèlement  a  p  (001)  et  ii  a*  (lOI)  :  l'angle  d'extinction  s'y  fait 
iviron  de  part  et  d'autre  de  la  trace  de^  (001)  {fig.  1). 


.  -„  ,    («10)  dt 

Fie*  ;>   (010)  (■•  Il  Xilbite  de  SouIid.  ru<  «i  liimi«n  pola- 

d<  CmIm.  ri>«D  pariUtk. 

itilbîte  en  cristaux  nets  des  gisements  des  environs  de  Bagnères 
hon  se  comporte  comme  un  minéral  orthorhombique  quand  on 
ine  en  lames  épaisses,  mais  en  lames  minces  la  division  en  sec- 
Jevient  généralement  nette  :  il  existe  des  plages  irrégulières 
ant  celles  de  la  heulandite  avec  bandes  parallèles  aux  faces 
iui'es  du  cristal  (Kg.  2).  Les  lames  ^r*  (010)  ont  rarement  la  régu- 
.héorique  de  la  iig.  1  :  il  y  a  généralement  interpénétration  de 

d'orientation  différente, 
très    une  observation    de  M.  Langemann,    la  stilbitc  serait  en 

triclinique;  l'angle  d'extinction   dansa'  (TOI)  étant  de  5°  par 

ta  l'arête  a*  ^  (ÏOl)  (010).  M.  Rinne  a  fait  voir  que  par  l'action 

chaleur,  le    minéral  devient  rigoureusement   orthorhombique. 

latre  secteurs   de   la   face  ^   (010)  disparaissent  et  l'extinction 

t  parallèle  à  la  trac©  de  p  (001). 

position  chimique,  a)   Composition  correspondant  à  la  formule 

",  Ca)  Al'Si«0"  +  4  11*0  ; 

lyses  ;  A)  de  la  stilbîte  du  glacier  de  Miage,  par  Cossa  [Alt,  Ace, 

V.  87.  1880)  ; 

e  la  stilbite  de  formation   actuelle  de  la   source  d'OIette,    par 

is(6'.  «.  XXX.  V!l.  234.  1853). 

«)                       l'\  c| 

SiO" .s:.4  56,'.:  57,6 

Al'O" 16.3  17.06  16.1 

CaO 7.7                    7,74  8.6 

Na'0 1.4  traces  i 

H"  0 17.2  18.26  17.6 

100,0  99,56  99,9 

Densité                   >                    2,15  > 


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Easaia  pyr agnostiques.  Au  chalumeau  s'exfolie,  gonfle,  puis  fond  en 
an  émail  blanc.  Décomposée  par  l'acide  chlorhydrique  sans  faire  gelée. 

Diagnostic.  La  stilbite  se  distingue  aisément  de  la  heulandite,  qu'elle 
accompagne  si  souvent,  par  la  surface  ondulée  de  son  clivage  facile  et 
par  les  propriétés  optiques  de  celui-ci,  qui  est  parallèle  au  plan  des 
axes  optiques  au  Heu  d'être  normal  à  la  bissectrice  a.\gaë  poaitine,  comme 
dans  la  heulandite.  Ses  formes  extéri«ures  ne  permettent  pas  de  la 
coaTondre  avec  la  christianite  et  l'harmotome,  qui  ne  sont  jamais 
lamellaires  suivant^  (010). 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Tous  les  gisements  de  stilbite  que  j'ai  à  signaler  se  trouvent  dans  les 
fissures  de  roches  ëruptives  métamorphiques  ou  sédîmentairea.  Elle 
y  est  généralement  associée  à  de  la  calcite,  à  la  chabasie,  plus  rarement 
à  la  heulandite,  l'analcime,  ou  à  la  laumonite.  On  la  rencontre  : 

i"  Dans  les  roches  éruptives,  les  schistes  cristallins  et  les  roches 
paléozoïques  métamorphisées  ; 

1"  Dans  les  calcaires  secondaires  plus  ou  moins  métamorphisés; 

3°  Dans  les  sources  thermales  actuelles. 
1°  Dans  les  roches  éruptives^  les  schistes  cristallins 
et  les  roches  paléozoïques. 

PjrrénéeS-  —  Basses-Pyrénées.  Le  plus  remarquable  gisement  de 
zéolites  existant  en  France  est  celui  que  j'ai  décou-  ^ — -^ 

vert  à  Cambo  (C.  R.  CX.  967.  1890).  Le  tunnel  du  / ^     A 

chemin  de  fer  a  été  creusé  dans  les  gneiss,  coupés  /        /      1 

par  de  nombreux  filons  de  pegmatite  riche  en  mi-  /'       "/  ^ /\ 

néraux  (cordiérite,  siltimanite).  A  la  sortie  du  tun-  /    '"  /    '   '     I 

nel,  du  côté  d'itsatsou,  le  gneiss  est  parcouru  de         f—y^-^y'  );'  ^'  j 
fissures  tapissées  de  zéoliles.  Lorsqu'en  1890  j'ai         |  X"  1    ■'  \   / 
visité  ce  gisement,  j'ai  pu  observer,  avant  que  la         r"     !■'    •  y 
ligne  du  chemin  de  fer  ne  soit  livrée  à  la  circula-  \v?'  A    / 

lion,  des  surfaces  de  plusieurs  mètres  carrés  entiè-  ^^y^-X/ 

rement  recouvertes  de   zéolites  et  notamment  de 
cristaux  de  chabasie  atteignant  V"  5.  Malheureu-      stiibu»  (rom*  «mmii») 
sèment,  les  fissures  étant   presque  toujours  per- 
pendiculaires à  la  schistosité  d'un  gneiss  très  compact,  il  est   souvent 
très  difficile  d'obtenir  des  échantillons  d'une  certaine  surface. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

stilbitc  forme  souvent  des  croules  cristnllînes  qu'il  est  possible  de 
]er  en  prenant  quelques  précautions.  Ses  cristaux  ont,  eu  géné- 
e  4  à  5""°;  ils  atteignent  rarement  l*"".  Ils  sont  aplatis  suivant 
D],  allongés  suivant  p  g^  (001)  (010)  ;  ils  présentent  les  oiacles  habi- 
s  [Bg.  1).  La  face  a*  (TOl)  est  généralement  la  seule  qui  soit  très 

et  encore  est-elle  le  plus  souvent  arrondie;  il  y  a  tendance  k  la 
iction  d'agrégiits  flobelli formes.  La  stilbite  forme  parfois  à  la 
;e  du  gneiss,  lui-même  recouvert  de  calcite,  des  croûtes  presque 
lues  coostituées  par  des  cristaux  implantés  normalement  à  leur 

et  serrés  les  uns  contre  les  autres.  Souvent  aussi  les  cristaux 
moins  nombreux    et  implantés  d'une   façon  quelconque   sur  le 

^ambo,  la  stilbite  se  trouve  plus  souvent  seule  ou  accompagnée  de 
e  qu'associée  aux  autres  zéolîtes  :  chabasie,  analctme,  /teiilandile 
u  contraire,  se  rencontrent  presque  toujours  ensemble  ;  ces  asso- 
ns  ont  lieu  dans  les  gneiss  très  altérés  et  creusés  de  cavités, 
lez  rarement,  la  stilbite  s'observe  en  grains  Qabelliformes  avec 
i'  (loi]  très  large  dans  les  gneiss  à  pyroxènc  de  la  même  localité, 
de  Gramont  m'a  communiqué  des  échantillons  de  stilbite  flabelli- 
:  qu'il  a  recueillis  dans  les  fentes  de  calcaires  noirs  de  Barthèque, 
les  Eaux-Bonnes.  Ils  sont  d'un  jaune  foncé  et  atteignent  3"°  sui- 
'axe  vertical.  Ils  sont  très  analogues  à  quelques  échantillons  de 
te  du  Dauphiné,  bien  que  de  couleur  plus  foncée. 
iites-Pyrénées.  J'ai  rencontré  la  stilbite  dans  les  fissures  des  schis- 

calcaires  métamorphiques  du  massif  du  pic  du  Midi  et  notamment 
:  Bleu  et  sur  le  sentier  conduisant  de  ce  lac  au  col  d'Aube.  Ce 
des  cristaux  blancs,  laiteux,  offrant  la  même  forme  commune  et 

une  tendance  a  former  des  groupements  flabelliformes. 
stsous  la  môme  forme  que  la  stilbite  se  trouve  très  fréquemment 
les  schistes  métamorphisés  par  le  granité  (de  Charpentier,  op.  cit, 
des  massifs  du  Néouvielle  et  du  pic  d'Arbizon;  il  n'est  guère 
saire  de  citer  de  gisements  précis,  car  ce  minéral  se  rencontre  un 
lartout  dans  cette  vaste  région  ;  j'indique  cependant  d'une  façon 
particulière  les  ravins  limitant  la  Piquette  déras  lids  et  le  pic 
lade,  les  ravins  et  les  talus  même  de  la  route  du  Tourmalet 
oguel),  les  éboulis  des  pics  de  Montfaucon  et  d'Arbizon. 
rsque  ces  cristaux  on  t  des  formes  nettes  (fig.  3  et  4),  ils  se  rapprochent 
ux  qui  vont  être  décrits  à  Luchon,  mais  ils  sont  toujours  de  plus 


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STILBITE  3i7   . 

petite  taille  et  le  plus  souvent  d'un  blauc  laiteux,  jaunâtres  et  opaques. 

La  stîlbite  a  été  signalée  (de  Charpentier)  dans  les  mêmea  condi- 
tions à  Rioumaou,  prés  de  Luz.  Je  n'ai  observé  dans  ce  gisement  que  la 
beulandite,  la  lanmontite  et  surtout  la  brewstcrite. 

M,  Frossard  a  trouvé  ce  minéral  dans  les  fentes  des  roches  méta- 
morphisées  par  le  granité  du  pic  de  Péguère,  à  Cauterets. 

Haiile-Garonne.  Le  gisement  des  Pyrénées  qui  a  fourni  les  meilleurs 
cristaux  de  stilbite  sur  lesquels  ont  été  prises  les 
mesures  données  plus  haut,  est  celui  du  Mail 
de  Soulan,  près  Bagoères  de  Lucboo.  Ils  se 
trouvent  dans  les  cavités  d'une  granulite.  Ils 
atteignent  8  n  9™"*  et  sont  souvent  parfaits  et 
très  transparents.  Ils  sont  aplatis  suivant^*  [010] 
et  présentent  les  faces  p  (001),  m  (110),  o*  (ÎOl), 
e*  (011)  {fig.  3  et  4). 

M,  Gourdon  m'a  signalé  de  la  stilbite  colorée 
en  jaune  par  un  enduit  ferrugineux,  dans  les 
fentes  des  chistes  feldspathîsés  de  Castel-Viel. 

La  stilbite  a  été  indiquée  dans  les  fissures  de 
schistes  paléozoïques,  à  Saint-Mamet. 

Ariège.  Sur  la  route  de  Cazenave  à  Arnave  (massif  du  pic  Saint- 
Barthélémy)  et  à  2  km.  environ  de 
fentes  de  gneiss  {B.  S.  M.  XII.  526. 
1889)  des  fissures  remplies  par  de  la 
stilbite  fibrolamcllaire  constituant 
des  surfaces  de  plusieurs  mètres  car- 
rés. Elle  est  d'une  couleur  blanc 
jaunâtre;  les  lames  atteignent  1'™  de 
longueur.  Parfois,  dans  les  géodes  se 
rencontrent  des  masses  flabelliformes 
à   surfaces    arrondies    et     brillantes  f'e-  ï- 

(fig.  5).  Elles  rappellent  celles  de  la 

stilbite  d'Islande  ou  quelquefois  des  globules  à  fibres  serrées  analogues 
à  ceux  de  la  puflérite  du  Tyrol.  Il  existe  eu  outre,  dans  ce  gisement, 
un  peu  de  heulandite,  de  laumonlite. 

Le  même  minéral  se  trouve  en  petits  cristaux  analogues  ii  ceux  de  la 
région   du  Néouviellc,  ainsi  qu'en  grandes  lames  sans  formes   nettes 


'  ce  village,  j'ai   trouvé  dans  les 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

schistes  graoulitis^ïs  du  col  de  Girabal  sur  le  flanc  ouest  du 
t-Barthélemy,  où  il  accompagne  la  chabasie. 
icore  rencontré  la  stilbîte  dans  les  gneiss  et  les  schistes  paléo- 
de  l'entrée   du  lac  Naguille,  dans   la  diorite   et   les  schistes 

par  elle  du  col  de  Terre-Noice  et  de  la  ronme  de  Deilla 
(lames  blanches  et  très  jolis  cristaux  transparents,  (îg.  3  et  4) 
les  schistes  palëozoïques  métamorphisés  des  environs  d'Ax 
Savignac,  etc.,)  où  elle  accompagne  la  laumontite,  beaucoup 
mdante  qu'elle. 

,  j'ai  recueilli  dans  un  couloir  d'avalanche  descendant  du  pic 
eîl,  à  environ  3  km.  de  la  forge  d'Orlu,  un  bloc  curieux  jaune, 
ir  des  grains  de  diopside  et  de  grenat  englobés  par  de  la  stilbite 
s  les  cavités,  s'isole  en  petits  cristaux  nets  de  la  forme  de  ceux 
deSoulan;  ils  sont  de  couleur  jaunâtre  et  offrent  des  macles 
spiques  remarquablement  nettes. 

S.  —  Massif  du  mont  Blanc.  Haute-Savoie.  La  stilbite  est 
depuis  longtemps  dans  les  fentes  du  granité  (protogïne)  et  des 
cristallins  du  massif  du  mont  Blanc  (Soret,  Mém.  soc.  phys.  et 
.  Genève,  1822. 479  ;  Brard,  Minéralogie,  1838.  248,  etc.).  Favre 
mment  signalée  (Desci:  de  la  Savoie,  III.  68)  avec  fluorine, 
îte  etscolécite. 

onné  plus  haut  l'analyse  d'une  stilbite  en  masses  fibreuses 
i  publiée  par  M.  Cossa  {Ace.  Lincei,  V.  87.  1880).  Ce  minéral 
cueilli  avec  de  petits  cristaux  de  hculandîte  dans  les  fissures 
s  à  la  schistusité)  d'un  gneiss  du  glacier  de  Miage,  sur  le  versant 
u  Dôme  du  Coûter  par  l'aiguille  Grise  (ait.  3,700  m.) 
La  découverte  de  la  stilbite  dans  l'Oisans  est  duc  à  Schreibert 
y,  op.  cit.,  III,  165).  Ce  minéral  est  assez  abondant  dans 
ires  des  schistes  cristallins  de  la  région  du  Bourg-d'Oisans 
celles  des  granulites  des  environs  de  Saint-Chrîstophc- 
iis  (combe  de  la  Selle,  etc.).  Il  y  forme  des  masses  flabelli- 
â  sommets  arrondis  et  brillants  constitués  par  des  cristaux 
x  atteignant  souvent  7"°  de  plus  grande  dimension.  Ces  échan- 
ont  souvent  d'un  jaune  plus  ou  moins  foncé. 

i  CCS  gUemcDlsil  csti^vidcnlque  les  zéolileB  se  sont  formées  par  alldralion 
de  la  roche  eous  l'influence  de  l'eau  des  névés  (voir  k  laumontite). 


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De  fort  beaux  échaotillons  de  stilbîte  d'un  blanc  Jaunâtre  ont  été 
recueillis  autrefois  ii  là  mine  des  Chalanches,  près  Allemont. 

EiSterol  —  Var.  Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Nentien  un  intéressant 
échantillon  de  zéolites  qu'il  a  recueilli  dans  une  enclave  bomœgènc  de  la 
microgranuliteà  amphibole  (porphyre bleudeSaint-Raphael)dela  carrière 
du  Dramont  près  Agay.  Une  fissure  de  la  roche  est  tapinsée  par  des  tra- 
pézoèdres  d'analcime  recouverts  par  des  groupes  flabellifornies  de 
stilbite  d'un  blanc  rosé,  associés  à  de  la  laumontite  et  à  de  l'épidote. 

2°  Dans  les  calcaires  secondaires  metamorphisés  au  contact 
de  la  Iherzolite  et  des  ophites ,  ainsi  que  dans  les  ophites 
elles-mêmes. 

Pyrénées-  —  I^a  stilbite  accompagne  quelquefois  la  cbabasie 
dans  les  fissures  de  calcaires  et  marnes  calcaires  metamorphisés  par  la 
Iherzolite  ;  elle  y  est  toujours  beaucoup  moins  abondante  que  cette 
dernière  zéolitc.  Elle  se  reorontre  aussi  dans  les  fentes  des  ophites. 

Landes.  De  Charpentier  a  cité  [op.  cit.^  495]  la  stilbite  dans  les  fentes 
de  l'ophite  des  environs  de  Dax. 

Haute-Garonne.  Aux  environs  de  Saînt-Bcat,  sur  la  route  condui- 
sant à  Boutx  et  après  avoir  passé  la  tour  de  Lez,  les  grès  et  calcaires 
metamorphisés  par  l'ophite  renferment  dans  leurs  fissures  de  la  stilbite 
lamellaire  et  de  la  chabasie  ;  les  mêmes  minéraux  se  trouvent  dans  les 
fentes  de  l'ophite  elle-même. 

J'ai  rencontré  des  masses  flabelUrormcs  de  stilbite  dans  les  calcaires 
et  les  schistes  micacés  à  dipyre  de  la  route  du  col  de  Portet  à  Sen- 
gouagnet  (non  loin  de  leur  contact  avec  la  Iherzolite  du  Tue  d'Ess) 
et  notamment  près  de  la  coume  de  Bareilles;  elles  y  sont  accompagnées 
par  de  la  chabasie,  de  la  laumontite  et  de  la  calcite. 

Ariège.  An  bois  da  Fajou,  près  Caussou,  et  à  l'Escourgcat  (vallée  de 
Suc),  la  stilbîte  se  trouve  sur  les  schistes  micacés  à  dipyre  en  croûtes 
fibreuses  mamelonnées  à  surface  brillante,  rappelant  par  leurs  caractères 
extérieurs  la  puflerite  du  Tyrol.  Ces  petits  mamelons  de  stilbite  sont 
transparents  ou  translucides. 

3"  Dans  les  roches  volcaniques. 

AlgériO-  —  Alger.  Les  labradorites   du  cap  Bengut,  près  Dellys, 

contiennent  des  filonncts  de  stilbite  lamellaire  de  1'^"  d'épaisseur  envi- 


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MIXERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ninéral  ne  se  trouve  pas  dans  les  mêmes  fentes  que  la  thom- 
l'aDalcirae  (Gentil,  B.  S.  M.  XVIII.  375.   1895). 

4"  Dans  les  sources  thermales  actuelles. 

léeS'  —  Pyrénéet-Orienlales.  i.  Bonis  n  observé  dans  la 
ermale  de  la  Cascade,  à  Olette,  qui  sourd  au  milieu  du  granité, 
ioD  d'une  croûte  de  1  à  2'°°'  d'épaisseur  d'un  minéral  fibro- 
i  blanc  rougeâtre  extérieurement,  aj'ant  la  composition  de  la 
malyse  c).  M.  des  Cloizeaux,  qui  a  bien  voulu  ine  commuoi- 
lantillon  original  de  Bouis,  a  constaté  que  ce  minéral  possé- 
jroprîétés  optiques  delà  stilbite  {op.  ctt.,ï.  553}.  La  tempéra- 
i  source  d'Olette  est  de  78", 

tbservation  a  un  grand  intérêt  théorique  en  ce  qu'elle  vient 
T  les  conclusions  tirées  de  l'étude  des  nombreuses  zéolites  de 


Gisements  douteux. 

léSS-  —  Ariège.  De  Charpentier  a  signalé  [np.  cit.  495)  la 
ins  les  fissures  des  ophites  de  Rimont,  de  Saint-Girons,  de  la 
le  Sérou.  Le  seul  minéral  que  j'y  ai  rencontré  est  la  prehnite 
;  :  il  est  probable  que  c'est  ce  minerai  auquel  de  Charpentier 
ision. 

\M  Central.  —  La  stilbite,  si  abondante  dans  les  roches 
es  d'Islande,  des  Férue,  etc.,  parait  ne  pas  exister  dans  les 
nihiires  d'Auvergne. 

î  M.  Gonnard  [op.  cit.,  75),  le  minéral  qui  a  été  cité  comme 
ar  l'abbé  Lacoste  au  Mont-Dore,  par  Bouillet  k  Charade,  à 
tu  et  il  Gergovia  [Puy-de-Dôme),  n'appartiendrait  pas  à  cette 

inard  a  bien  voulu  me  faire  savoir  que  les  globules  du  puy  de  la 
il  avait  attribués  avec  doute  ii  la  puflérite,  sont  constitués  par 
sédoine  ;  ils  accompagnent  la  mésotype,  la  giobertite  et  la 
ns  une  pépérite  bituminifcre. 


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Ca  Al»  Si*  0*'  +  4  H"  0 

Monoclinique,  pseudoquadratique, 

Macles  et  formes  observées.  La  forme  adoptée  ici  est  celle  qui 
admise    par    M.    Rinne  [Ber.    Akad.  * 

Wissensch.   Berlin.    1027.   1890). 

Les  cristaux  extérieurement  pseudo- 
quadratiques (6g.  1)  sont  foroiés  par 
deux  cristaux  éléroentalres  e*  (011) 
maclé»  suivant  un  prisme  voisin  de 
90".  Chacun  de  ces  cristaux  élémen- 
taires est  lui-même  constitué  par  deux 
individus  maclés  suivant  p  (001). 

Les  angles  suivants  ont  été  mesurés 
par  M.  Gonnard  sur  les  cristaux  de  Saînt-Agrève  : 

èi  e*  adj.  93"3'  à93«ll'  e»  e*  opp.  120»24-  h  tS0"3t' 

Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  de  gismondine  ont  une  forme 
constante,  celle  de  pseudo-octaèdres  quadratiques  (fig.  1),  dont  l'étude 
optique  montre  toute  la  complexité  de  structure  intérieure. 

Fréquemment,  l'on  constate  à  l'œil  nu  que  ces  cristaux  sont  formés 
par  la  réunion  d'un  très  grand  nombre  d'individus  ayant  la  mtïme  forme  ; 
ils  sont  groupés  ù  axes  parallèles.  Leurs  faces  sont  alors  rugueuses  et 
trahissent  la  nature  polysynthélique  de  l'assemblage.  Les  cristaux  de 
gismondine  de   Saint-Agrève  sont  souvent  empilés  suivant  leur  axe 
vertical  (Gonnard). 
Clivages,  11  n'existe  pas  de  clivage.  Cassure  inégale. 
Dureté.  4,5. 
Densité.  2,265. 

Coloration  et  éclat.  Incolore  ou  blanche.  Eclat  vitreux.  Transparente 
ou  translucide. 
Altérations.  Les  cristaux  de  gismondine  comme  ceux  d'apophyllite 

1.  La  face  «upérienre  Ae  gauche  doit  élre  notée  ë'  au  liou  de  e*. 

A.  LHun.  —  tlinirëhpt.  It.  Jl 


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322  MI.NEBALOGfE  DE  LA  FRANCE 

devicnDeiit  parfois  troubles,  Iait«u\  ou  opaques,  par  suite  d'un  commeD- 
cement  d'altération.  Cette  transformation  ne  s'observe  souvent  que  sur 
une  partie  des  cristaux. 

Propriétés  optîfjues.  M.  des  Cloizeaux  a  démontré  {B.  S.  M.  VI.  301. 
183  et  VII.  135.  1884}  que  la  gismondîne  est  formée  par  des  groupe- 
ments d'individus  monocliniques. 

D'après  M.  Rinne,  la  bissectrice  aiguC  négative  (fip)  est  perpendi- 
culaire à  g^  (010)  i  rig  est  sensiblement  normal  à  fi*  (100). 

Dans  les  sections  parallèles  à  la  base  de  la  pyramide  (Jîg.  1),  on 
observe  quatre  secteurs  ayant  deux  à  deux  la  même  orientation  optique. 
Les  deux  premiers  secteurs  s'éteignent  à  5°  des  autres. 

I^s  sections  parallèles  aux  faces  de  la  pyramide  montrent  des  plages 
respectivement  perpendiculaires  à  n,  et  à  «p. 

2  V  =  82»  i  83»;        nn.  =  1,5385  (M.  RioDe). 

M.  Rinne  a  fait  voir  en  outre  que,  sous  l'influence  de  la  chaleur, 
le  minéral  devient  orthorhombique  ;  la  bissectrice  aiguC  négative  {n^ 
est  alors  parallèle  k  l'axe  vertical. 

2H  =  24''57'(vert). 

Je  n'ai  pu  avoir  à  ma  disposition  d'assez  gros  cristaux  de  gismondinc 
des  gisements  français  pour  pouvoir  étudier  leurs  propriétés  optiques. 

Composition  chimique.  La  formule  (Ca  AP  Si*  0"  +  4  H'^  0)  cor- 
respond à  la  composition  suivante  : 

SiO' 34,3 

Al=0" 29,1 

CaO 16,0 

H    0 20.6 

100,0 

Une  quantité  de  calcium,  variable  avec  les  échantillons  analysés,  est 
remplacée  par  du  potassium. 

Essais  pyrognostir/ues .  A  100°,  la  gismondine  perd  un  tiers  de  son 
eau  et  devient  blanche  et  opaque. 

Au  chalumeau,  elle  blanchit,  gonfle  et  fond  en  un  émail  blanc  :  elle 
est  décomposée  par  l'acide  chlorhydrique  en  faisant  gelée. 

Diagnostic.  La  forme  extérieure  ne  permet  de  confondre  la  gismon- 
dine avec  aucune  autre  zéolite. 


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GISMONDINE  SS3 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  gismondîne  est  une  des  zéotites  les  plus  rares  de  l'Auvergne; 
elle  s'y  rencootre  exclusivement  dans  les  cavités  du  basalte  :  elle  y  est 
le  plus  généralement  associée  à  la  christianitc,  a  la  chabasie,  à  la  sidé- 
rose, etc. 

Plateau  Central.  —  Ardèche.  Le  gisement  de  gîsmondine  le  plus 
remarquable  ^  signaler  est  celui  qui  a  été  décrit  par  M.  Gonnard 
{B.  S.  M.  XVIII.  30.  1894).  Il  se  trouve  à  2  kilomètres  de  Saint-Agrève, 
sur  la  route  de  I^bâtic  d'Andaure,  au  lieu  dit  Chabane  (à  500  ou 
600  mètres  de  la  route).  Le  basalte  y  a  été  exploité  sporadiquement  pour 
l'empierrement  des  routes;  il  renferme  de  rares  vacuoles,  toujours 
de  petite  taille,  qui  sont  tapissées  de  cristaux  octaédriques  de  gismon- 
dine,  limpides  sur  les  bords  et  opaques  au  centre.  Souvent  aussi,  ces 
cristaux  sont  complètement  laiteux  ;  ils  n'ont  jamais  plus  de  2""". 

La  gismondine  de  ce  gisement  est  associée  à  la  christianite,  à  la 
thomsonite,  à  la  sidérose;  elle  est  de  formation  postérieure  à  celle  de 
la  christianite,  mais  elle  est  plus  ancienne  que  la  thomsonite;  elle  est 
parfois  recouverte  par  de  la  hyalite. 

Puy-de-Dôme.  La  gismondine  est  rare  à  Gignat  près  Issoire  (plateau 
de  la  Chaux  de  Bergonne)  ;  elle  forme  dans  les  cavités  du  basalte  doléri- 
tique  des  croates  cristallines  constituées  par  l'empilement  de  petits 
octaèdres  blancs  à  faces  rugueuses.  i 

Bien  que  la  christianitese  trouve  abondamment  dans  la  même  roche, 
ces  deux  zéolites  remplissent  des  géodes  distinctes  (Gonnard,  C.  R, 
XCVIll.  1067.  1884). 

Loire.  C'est  aussi  M.  Gonnard  qui  a  signalé  [C'R.  XCVIII.841. 1884) 
dans  le  basalte  du  bois  de  Verrière  (sur  la  route  de  Montbrison  ii  Saint- 
Antbème)  l'existeiice  de  cristaux  octaédriques  rugueux  de  gismondine, 
associés  à  la  christianite,  la  mésotype,  la  thomsonite,  la  calcite.  Ils 
sont  formés  par  l'empilement  h  axes  parallèles  d'un  grand  nombre  de 
petits  cristaux. 

Gisement  incertain. 

Vosges.  —  M,  Daubrée  a  signalé  avec  réserve  [lî.  S.  G.  XVI.  579. 
1859)  l'existence  de  cristaux  de  gismondine  en  petits  globules  cristallins 
recouvrant  la  chabasie,  etc.,  au  milieu  des  béions  romains  immergés 
dans  les  sources  thermales  de  Plombières  (voir -à  cAaiasiV). 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


Je  n'ai  pu  trouver  de  gîsmondine  dans  les  èchaatilloos  de  i 
ment  que  M.  Daubrée  a  bien  voulu  me  confier. 


CHABASIE 
(Ca,Na*)AI^Si*0"  +  6ffO 

Pseudorhomboédrique.    /jp=94''46'  (Phillips). 

Angle  plan  du  sommet  du  rhomboèdre  =  94''24'2'. 
[«:  f=  i  :  1,0860] 

Formes  observées,  p  (lOll),  i*  (Oll2),  e*  (022l),  t»  (1123),  e"^(0223). 

Modes.  1°  Macles  par  pénétration  très  communes  avec  rotation  de 
60°  autour  de  l'axe  ternaire  (fig.  9  Gt  10)  :  elles  donnent  parfois  des 
cristaux  à  formes  très  régulières,  complètement  dépourvus  d'angles 
rentrants  {fig.  7  et  8)  [phacoUte]  ; 

2"  Macles  par  accolement  suivant  p  (lOll)  (6g.  6). 

Les  angles  marqués  M  L.  ont  été  mesurés  par  M.  Michel-Lëvy  sur 
les  cristaux  de  phacolite  de  Périer  (S.  5.  M.,  X.  69.  1887). 


I   g< ,'         llfU'  I   fb^  adj. 

I  p*'opp.     «•»»■  I    t»M.dj, 

L'"  •'  «ij.  Hï-W  |_  S'  1"  cul" 


M-istaux.  Les  cristaux  de  chabasie  peuvent  se  rapporter 
à  deux  types  distincts.  Dans  l'un,  le  rhomboèdre 
p  (lOTl)  e.\iste  seul  ou  domine.  Les  cristaux  sont 
simples  ou  macles  [par  pénétration  ou  sui- 
vant/j  (lOlT)]. 

Dans  le  second  type,  les  cristaux  sont  toujours 
macles  par  pénétration  et  souvent  sans  angles 
rentrants.  Ils  présentent  les  faces  b*  (1123) 
dominantes  avec  f^  (02^1)  (fig.  8  et  9)  plus  rare- 
ment e^  "^  (0223). 
rorn»  mumana).  ^gjj  d'évitcr  les  répétitions,  je  désignerai  sous 

de  phacolite  les  cristaux  de  ce  second  type;  dans  les  gisements 


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français,  ils  oifrent  parfois  la  plus  grande  analogie  avec  la  seebachite 
de  RichiQond  (Victoria)  ;  je  o'ai  pas  observé  les  cristaux  hexagonaux 
aplatis  suivant  a*  (0001)  du  type  de  la  herschelite  de  Sicile.  C'est  peut- 
être  à  cette  variété  qu'il  y  a  lieu  de  rapporter  l'offrétite  décrite  plus  loin. 

Les  faces  p  et  b^  sont  fréquemment  striées  parallèlement  à  leur  inter- 
section mutuelle  :  A^  est  striée  parallèlement  à  son  intersection  avec 
b\ 

Clivages.  Clivage  p  (lOll)  distinct.  Cassure  inégale. 

Dureté.  4  à  7.  Fragile. 

Densité.  2,08  à  2,17;  2,080  Murât,  2,084  Lherz,  2,087  bois  du  Fa- 
joa,  2,092  Araules,  2,096  Pouzac,  2,097  Montcharret. 

Coloration  et  éclat.  Incolore,  blanc  plus  ou  moins  laiteux,  jaune  ou 
rouge  clair.  Éclat  vitreux  très  vif.  Transparente  ou  translucide. 

Propriétés  optiques.  L'examen  des  propriétés  optiques  montre  que 
le  réseau  de  la  chabasie  n'est  pas  rhomboédrique  et  que  ses  rhom- 
boèdres sont  toujours  constitués  par  des  groupements  intimes  d'indi- 
vidus probablement  tricliniques. 

M.  Bccke  interprète  les  propriétés  optiques  de  la  chabasie  de  la 
façon  suivante  :  les  rhomboèdres  sont  constitués  par  un  ou  plusieurs 
individus  tricliniques;  chacun  d'eux  est  clivable  suivant  trois  plans, 
correspondant  aux  clivages  rhomboédrique  s  et  pouvant  être  notés 
p  (001),  A*  (100),  ^  {010}  pour  chaque  individu  composant.  Ceux-ci 
sont  maclés  entre  eux,  suivant  les  faces  m  (lIO)  et  suivant  1(1 10),  faisant 
entre  elles  un  angle  de  IIS'S', 

Ces  cristaux  élémentaires  tricliniques  peuvent  être  groupés  de  trois 
façons  différentes,  suivant  que  ce  sont  leurs  faces  p  (001),  /i*  (100],  ou 
^  (010)  qui  constituent  les  faces  extérieures  du  pseudo-rhomboèdre. 
Le  dernier  cas  est  très  rare. 

Dans  tous  ces  cristaux,  quel  que  soit  leur  type,  la  bissectrice 
aiguë  est  plus  ou  moins  voisine  de  l'axe  vertical  pseudoternaire, 
mais  elle  est  tantôt  positive  et  tantôt  négative. 

L'angle  des  axes  2Vest  variable. 

Type  I  (faces  p  extérieures).  Une  section  perpendiculaire  à  l'axe 
pseudoternaire  montre  une  division  en  six  secteurs,  qui  s'éteignent  deux 
à  deux  symétriquement  par  rapport  à  leur  ligne  de  jonction  suivant  la 
trace  du  plan  des  axes  optiques  (lîg.  2).  La  bissectrice  est  positive 
(Rinne  et  Brauns). 


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MINERALOGIE  DE  I.A  FRANCE 


action  parallèle  à  une  face  rhomboédrique  montre  une  dtVÎsion 
plages  avec  extinction  symétrique  de   9°  à  10°  par  rapport  à 


BtaUlB  a>   (00011  du  lyp«  1.  B<Klio>  gl   (0001}  do  tjpi  II. 

e  de  joQCtioD  (fîg.  4).  Ce  type  est  te  plus  fréquent  dans  les 
s  françaises,  et  notamment  dans  celles  des  Pyrénées. 
7  (faces  h*  (100)  extérieures).  La  fig.  .3  donne  la  disposition  du 
axes  optiques  dans  les  six  secteurs  parallèles  à  leur  base.  La 
ce  est  négative  (Binnc  et  Brauns). 


F>«  f  (1011)  du   I^tpo  I.  Pici  r  (1011)  du  lyp<  )l. 

e  d'extinction  atteint  24°  dans  les  sections  parallèles   à  une 

Tiboédrique  (fig.  5). 

W/ (faces  ^  (010)  extérieures).   L'angle  d'extinction   dans   les 

parallèles  à  une  face  rhomboédrique  est  de  46"  environ. 

d,  puis  M,  Klein,  ont  pensé  que  la  variation   des  propriétés 

de  la  chabasie  était  en  relation  avec  la  teneur  en  eau. 

lue  {pp.  cit.)  a  étudié  en  détail  l'action  de  la  chaleur  sur  les 

is  optiques  de  ce  minéral.  D'après  lui,  les  chabasies  positives 

nt  négatives  quand,  après  avoir  été  chauffées,  elles  ont  perdu 

,  Une  augmentation  de  chaleur  rend  plus  grande  la  biréfrin- 

a  substance  est  alors  positive.  Il  serait  donc  intéressant  de 

er  la  quantité  d'eau  respectivement  contenue  dans  les  variétés 

aie  naturellement  positives  et  négatives. 


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Les  iodices  suivants  ont  été  mesurés  par  M.  K.  Bertrand  sur  une 
chabasie  positive  : 


=  1.485; 
=  0.003  en 


Composition  ckimii/ne.  La  formule  {Ca,  "Sa.")  Al*  Si*  O'*  +6  H*  O  cor- 
respond à  la  composition  suivante  :  a),  si  Ca  est  seul,  b),  si  Ca  et  Na^ 
sont  dans  le  rapport  de  1  :  1. 


a)  b) 

SiO' 47.4  47.2 

AI'O' 20.2  20,0 

CaO 11,1  5,5 

Nb-O 6.1 

H'0 21,3  21,2 

100,0  100,0 


La  composition  de  beaucoup  de  chabasies  s'éloigne  de  celles  données 
par    les   analyses   cï-dessus.   M,   Streng  explique    ces    variations   en 
admettant  que  ces  minéraux  sont  le  résultat  du  mélange  i: 
deux  composés  suivants  : 


phe  des 


m(Ca,  Na*)  Al»  Si^  0"  +  4  ÏP  0, 
n  (Ca,  Na^)  Al»  Si"  O'"  +  8  H*  O. 


La  formule  donnée  plus  haut  correspond  au  c 
m:n=i:l. 


s  particulier 


M.  Damour  a  montré  que  la  chabasie  perd  7,2  */d  ^^  ^^^^  poids  après 

mois  d'exposition  à  l'air  sec  ;  elle  compense  sa  perte  (avec  excès 
de  0,15  "/b.  après  quelques  mois  d'exposition  à  l'air  libre). 

Elle  perd  2,75  0"/,  à  100»  C,  14  «/.à  180»,  17 -/^à  230",  19  •/„  à  300". 
Au  rouge  sombre,  la  perte  est  de  21  "/„  et  de  24  "/„  au  rouge  vif.  Le 
minéral  se  gonfle  alors  et  fond. 

Ettaig  pyrognostiques.  Au  chalumeau,  fond  en  bouillonnant  en  un 
verre  plus  ou  moins  opaque.  Décomposée  par  l'acide  chlorhydrîque 
avec  dépôt  de  silice  floconneuse. 

Diagnostic,  La  forme  extérieure  rhomboédrique  et  les  propriétés 
optiques  sont  très  caractéristiques  de  la  chabasie. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

liabasie  est,  de  toutes  les  zéolites,  celle  qui,  en  Fraace,  se  ren- 
dans  le  plus  de  gisements  différents  ;  les  espèces  qui  l'accom- 
t  varient  avec  la  nature  de  ceux-ci.  Je  la  considérerai  successî- 

aus  les  roches  éruptives  ; 

ans   les  roches  sédimentaires  métamorphisées  au  contact  des 

éruptives  ; 

ans  les  fentes  des  schistes  cristallins  ; 

ans  les  sources  thermales  actuelles,  comme  produit  de  formation 

i"    Dans    Us    roches    éruptives. 
a)  Dans  les  roches  volcanitjues. 

:  les  roches  volcaniques,  la  chabasie  est  le  plus  souvent  associée 
l'istianite.  C'est  dans  les  gisements  de  ce  genre  qu'elle  présente 
de  formes  variées  se  rapportant  à  l'un  ou  à  l'autre  des  types 
plus  haut. 

ans  les  basaltes,  les  labradorites  et  les  andésites, 
exclusivement  dans   ces    roches  que  j'ai  rencontré  la  variété 
te   qui  parait   n'accompagner  que  rarement  les   rhomboèdres 
.  de  chabasie.  Dans  les  gisements  français,  ces  derniers  sont  les 
^quents. 

leaa  Central.  —  Ardèche.  Faujas  de  Saint-Fond  parle  de  la 
e  (zéolîte  cubique)  de  Rochemaure,  dans  son  mémoire  sur  la 
{Descr.géol.  du  Vifaraia  et  du  Velay,  1778)  et  dans  sa  Minera- 
a  volcans  (1784). 

encontre  ce  minéral  associé  ii  la  christîanite  de  Saint-Jean-le- 
ier.  Elle  constitue  des  cristaux  de  2'°'°  de  diamètre,  ofirant  la 
le  la  phacolite  (f){r.  7);  leur  sommet  est  généralement  très 
.  La  chabasie  existe  aussi  dans  les  basaltes  des  environs 
nas. 

e-LoU-e.  J'ai  signalé  {B.  S.  M.  XIV.  32^  1891)  les  gisements 
es  (petit  col  creusé  dans  les  basaltes  scoriacés,  sur  le  chemin 
ge  à  Courcoules)  et  de  la  Croix  des  Boutières,  au  sud  du  Mézenc 
ibradorite  scoriacée)  découverts  par  M.  Boule  (B.  C.  F.  a'  28, 


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p.  89  et  124.  1892).  Les  cristaux  sont  extrêmement  abondants  et  d'une 
limpidité  parfaite,  surtout  dans  le  premier 
gisement,  oii  la  macle  suivant /j(lOll)  n'est 
pas  très  rare  (fig.  6). 

D'après  les  indications  verbales  que  m'a 
données  M.  Boule,  la  chabasîe  est  fré- 
quente dans  les  scories  basaltiques  du 
Velay.  Pascal  l'a  signalée  à  Touraine, 
dans  te  basalte  de  l'Aubépin,  de  Saint- 
Pierre- Eynac,  de  Foyes,  de  Coulon  (asso- 
ciée il  la  mésotype). 

Cantal.  Un  des  plus  beaux  gisements  de      M»ci«pâriccoi.D«oi.ui..oi,(ioii). 
chabasie  d'Auvergne  est  celui  des  environs  de  Murât  (talus  du  chemin 
forestier    d'Empalat,  à    quelques    mètres    de    son  point  de  jonction 
avec  la   route  d'AIbepierre)  ;  j'y  ai  été  conduit  par  M.  Fouquè. 

Le  tuf  basaltique  de  ce  gisement  est  constitué  par  des  scories  rouges 
extrêmement  huileuses,  dont  toutes  les  cavités  sont  remplies  de  rhom- 
boèdres de  chabasie  atteignant  4°"°  ;  ils  sont  incolores,  transparents  ou 
d'un  blanc  laiteux  et  extraordinairement  abondants.  Je  n'y  ai  reucontré 
que  le  rhomboèdre  p  (lOTl)  avec  de  très  fréquentes  macles  par  pénétra- 
tion (Gg.  10). 

Un  gisement  qui  mériterait  d'être  étudié  est  celui  de  la  descente  du 
Meynial  à  la   Vaissière,   près    Murât.  J'ai,  en   eOet,   observé  sur  des 
échantillons  d'andésite  à  hornblende,  recueillis  autrefois  par  M.  Fou- 
què, des  cristaux  de  phacolite  d'environ  4™'",  présentant  les  combinai- 
sons i"  (1 153)  et  e*  (0251)  {fig.  7),  avec 
parfois  e"^(0223).   Leur  sommet   est 
arrondi,    les   faces  triangulaires   e*'^ 
présentent  une  structure  en  escalier 
trahissant  la  structure  poly synthétique 
des  cristaux. 

D'après  les  indications  que  m'a  don- 
nées M.  Rames,  la  chabasie  est  abon- 
dante   dans    le   basalte    miocène  des  ^'t-  '- 

Jil        -Il  ,1^1-  Cb«b..it  (phicoliu).  nucli  p.r  ptatiHlIou 

environs  d  Aurillac   (La    Londamine,  •■ni  «gii  nnuwii  (Ueyaoïj. 

etc.).  Dufrénoy  et  Élic  de  Baumont  l'ont  déjà  signalée  à  la  porte 
d'Aurîllac,  sur  la  route  de  Vic-sur-Cère,  avant  d'arriver  à  la  Maison 
Neuve.  On  trouve  aussi  ce  minéral  dans  le  basalte  du  puy  Mary. 


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lE  DE  LA  FRANCE 

le  rencontreque  dans  un  petit  nombre  de 
■esque  toujours  sous  forme  de phacolile . 
i  Issoire,  renferment  un    gisement  de 
ivert  par  M.  Municr-Chalmas  et  étudié 
.  X.  69.  1887).  Il  se  trouve  au  milieu 
des  Roches,  dans  une  coulée  intercalée 
s  et  les  alluvions  fluviatiles  de  la  base 
asie   est   associée   à    la  mésotype,  h  la 
cite  et  à  de  la  hyalite.  Elle  se  présente 
;lle  est   complètement  seule,    la   chris- 
tianite  remplissant  des   géodes  spé- 
ciales.    Tantôt     les     cristaux    sont 
clairsemés    dans    les    cavités    de    la 
roche;     ils     ont     alors    des    formes 
nettes.   Tantôt,  au  contraire,  ils  les 
remplissent  complètement  et  ils  sont 
alors   enchevêtrés.    Dans   ce  dernier 
cas,    il    arrive    fréquemment    que  la 
chabasie  recouvre    des    cristaux    ou 
des  sphérolites  de  calcite. 

Dans  ce  gisement,  la  chabasie  se  prc- 
de  phacolile  (fig.  8),  les  cristaux  ayant 
it  vifs,  ce  qui  n'a  pas  lieu  généralement 
'ergnats.  Les  formes  dominantes  sont 
s  /7{lûTl)  accessoire.  Les  faces  i*  appar- 
tenant à  deux  individus  contigus  sont 
souvent  séparées  par  une  gouttière  très 
apparente.  Ces  cristaux  atteignent 
4"°  de  plus  grande  dimension. 

La  pbaeolite  a  été  signalée  par  M. 
Gonnard  à  la  surface  des  cristaux 
altérés  de  mésotype  du  puy  de  Marnian. 
Le  même  savant  l'a  trouvée  en  abondance 
dans  les  géodes  du  basalte  de  Gignat 
(Chaux  de  Bergonne),  où  elle  accom- 
pagne et  recouvre  la  gonnardite  et  la 
christiiinite  {op.  cil.,  66);  plus  rare- 
on  rencontre  des  rhomboèdres  de  eha- 


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basie.La  fig.  9  empruntée  à  M.  Schraufreprésentc  la  forme  de  cristaux 
qui  m'ont  été  remis  par  M,.  Bouhard. 

J'ai  observé  des  cristaux  de  phacolite  semblables  à  ceux  de  Gîgnat 
dans  les  échantillons  de  basalte  du  puy  de  Chalus  près  Cournon, 
que  m'a  donnés  M.  Bouhard,  Les  roches  de  ce  gisement  ressemblent 
beaucoup  à  celles.de  Gîgnat.  Les  rhomboèdres,  très  striés,  présentent 
avec  une  grande  fréquence  e*  (02^1)  avec  ou  sans  b*. 

C'est  sous  la  forme  de  rhomboèdres  simples  que  ce  minéral  accom- 
pagne très  rarement  la  christianiteb  la  surface  des  enclaves  du  basalte 
dePrudelies  (Gonnard,   C.  R.  CIV.  719.  1887). 

La  chabasie  existe  probablement  aussi  à  Montaudou  et  ii  Gergovia. 

Loire.  La  christianite  et  l'oflrétite  du  moot  Simiouse,  près  Montbri- 
BOD,  sont  accompagnées  de  rhomboèdres  le  plus  souvent  groupés  de 
chabasie  limpide,  parfois  maclés  suivant/»  (1011). 

Vosges.  Dans  la  note  citée  plus  haut  au  sujet  de  la  mésotype,  Lebrun 
a  signalé  l'existence  de  la  chabasie  dans  la  néphélinitc  d'Essey-la-Côte 
(sommet  de  la  Croix). 

Réunion.  —  La  chabasie  a  été  signalée  pour  la  première  fois  en 
1776,  dans  les  cavités  du  basalte  de  la  Réunion,  par  Pasumot  {in  Fau- 
jas  de  Saint-Fond,  op.  cil.y  Les  échantillons  que  j'ai  examinés  ont  été 
recueillis  par  Leschenault  de  La  Tour  et  par  M.  Vèlain.  Ce  sont  de 
gros  rhomboèdres  incolores  et  transparents,  quelquefois  blanc  laiteux, 
simples  on  maclés  par  pénétration.  Ils  atteignent  8""°  et  présentent 
parfois  la  hase  p  (0001)  avec  (fig.  il)  ou  sans  &'  et  e'  (02^1];  ils  sont 
souvent  maclés  par  pénétration  [fîg.  9). 

Mad&gascar.  —  J'ai  observé  de  petits  rhomboèdres  limpides  de 
chabasie  dans  un  basalte  provenant  des  environs  de  Mevatanana.  Il  est 
probable  que  le  même  minéral  abonde  dans  les  basaltes  de  l'ile  et 
particulièrement  dans  ceux  du  Nord  et  du  Nord-Est,  dans  lesquels  ont 
été  signalées  des  zéolites  sans  antre  spécification. 

Iles  Kerguelen.  ■—  Les  basaltes  doléritiques  des  lies  Kerguelen 
renferment  de  la  chabasie  (mont  Moseley,  Hafeninsel,  Sonntaghafen, 
Palliserbafen),  souvent  associée  a  de  la  heulandite,  a  de  l'analcime,  de 
la  calcite,  de  la  calcédoine,  du  quartz,  etc. 

P)  Dans  les  trachytcs. 
La  chabasie  est  beaucoup  moins  abondante  dans  les  trachytes  que 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

roches  volcaniques  plus  basiques;  elle  n'a  été  jusqu'à  pt-éseot 
■ée  que  dans  ceux  de  la  Haute-Loire, 

lau  Central.  —  Haute-Loire.  Pascal  a  indiqué  l'existence  de 
sie  dans  le  trachyte  du  Gerbison  et  de  Monoedeyre,  où  elle  est 
Ignée  de  mésotype. 

onnard  a  trouvé  des  rbomboèdres  de  chabasie  parfaitement 
i  et  parfois  rosés,  de  3  à  4™"  de  côté,  à  la  surface  d'enclaves 
ues  (en  partie  fondues)  du  trachyte  de  la  Prade  (dit  du  Mont- 
,  près  du  hameau  de  Boussoulet.  La  chabasie  y  est  associée 
artz  hyalin,  de  la  tridymite,  de  la  christianite,  etc. 
b)  Dans  /es  roches  ériiptiyes  non  volcaniques. 
ranites  basiques  et  les  ophites  des  Pyrénées  renferment  parfois 
labasie  dans  leurs  parties  altérées.  Dans  ces  dernières  roches, 
ition  de  ce  minéral  est  consécutive  de  la  transformation  du 
h  en  dipyre.  Il  est  probable  que  la  chabasie  s'est  produite  aux 
du  dipyre. 

iné6S-  —  Hautes-Pyrénées.  Des  rhomboèdres  blancs  de  cha- 
t  été  trouvés  par  M .  Frossard  dans  les  fentes  de  l'ophite  de  Pouzac. 
■■■Garonne.  Le  gisement  le  plus  intéressant  à  ce  point  de  vue  se 
lur  le  chemin  de  Saint-Béat  à  Boutx.  L'ophite  qui  afQeure  au 
e  de  Lez  et  qui  a  été  entaillée  il  y  a  quelques  années  pour  la 
tion  du  chemin,  m'a  fourni  de  fort  jolis  rhomboèdres  de  cha- 
ui  sont  surtout  abondants  dans  les  parties  très  dipyrisées  de  la 
Is  sont  parfois  accompagnés  de  lamelles  de  stilbite. 
e.  J'ai  recueilli  des  cristaux  de  chabasie  sous  les  névés  du  ver- 
E.  du  col  de  Terre-Noire  (entre  le  lac  Naguille  et  la  coume  de 
Elle  s'y  forme  dans  les  fissures  d'un  granité  endomorphîsé  et 
stes  modifiés  par  elle  (voir  à  /aumonlile). 

î  les  roches  métamorphtse'es  par  les  roches  éruplives. 
inées-  —  Depuis  quelques  années,  j'ai  découvert  dans  les 
s  un  grand  nombre  de  gisements  de  chabasie  dans  lesquels  ce 
,  parfois  associé  à  d'autres  zéolites  (stilbite,  laumontite,  thora- 
rarement  christianite),  tapisse  les  fentes,  soit  des  calcaires  et 
calcaires  métamorphisés  au  contact  immédiat  de  la  Iherzolite, 
calcaires  à  dipyre  moins  transformés  et  situés  à  une  certaine 
!  de  la  roche  éruptive.  Ce  genre  de  gisement  peut  fournir  de 


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très  remarquables  échantillons  de  collection  {C.  R.  C\V.  377.  1892  et 
3.  C.  F.  n«  42.  1895), 

La  chabasie  est  aussi  fréquente  dans  les  fentes  des  calcnires  et  des 
schistes  modifiés  par  le  granité. 

Haute-Garonne.  Les  calcaires  et  schistes  micacés,  que  la  route  de 
Scngouagnetà  Portet  coupe  au  voisinage  de  la  Iherzolite  du  Tue  d'Ess, 
renferment  de  très  jolis  rhomboèdres  de  4°"°  blanc  laiteux  de  chabasie, 
particulièrement  entre  la  coume  de  Bareille  et  le  col  de  Portet.  Ils 
sont  associés  à  de  la  calcite,  de  la  laumontite,  de  la  stilblte.  La  chabasie 
est  plus  rare  dans  les  roches  métamorphiques  du  Tou,  au  contact  immé- 
diat de  la  Iherzolite. 

Ariège.  J'ai  recueilli  des  cristaux  de  chabasie  atteignant  1"°  dans  les 
fissures  des  schistes  micacés  et  des  calcaires  à  dipyredu  port  deSaleix. 
Le  même  minéral,  en  très  petits  cristaux  limpides,  y  est  très  abondant, 
et  l'on  peut  aisément  en  recueillir  au  pied  du  port  oii  de  profondes 
déchirures,  creusées  dans  les  assises  métamorphiques  très  fragiles, 
apportent  de  nombreux  blocs  de  roches  des  hauteurs.  Pour  trouver 
ces  échantillons  en  place,  il  faut  grimper  sur  les  rochers  du  flanc 
nord  de  ia  vallée  du  Saleix  ;  la  chabasie  est  presque  exclusivement 
cantonnée  dans  les  assises  noires  fossilifères  du  lias  moyen,  elle  est 
accompagnée  de  calcite. 

La  chabasie  forme  toujours  des  cristaux  limpides  dans  les  cornéenncs, 
les  roches  amphiboliques  et  surtout  les  schistes  micacés  au  contact  de  la 
Iherzolite  de  l'Escoui^eat  et  de  divers  points  de  la  forêt  de  Freychinêde 
dans  la  vallée  de  Suc,  de  Lordat  (à  la  limite  de  ce  village  et  de  celui 
de  Lordat],  du  bois  du  Fajou  près  Caussou.  Dans  ces  diverses  roches, 
il  existe  des  géodes  produites  par  la  dissolution  de  ta  calcite  ayant 
échappé  à  la  silicatisation.  La  chabasie  y  recouvre  le  mica,  le  dipyre,  le 
pyroxène,  l'amphibole,  etc.  Dans  les  schistes  micacés,  elle  tapisse 
fréquemment  des  surfaces  continues  de  plusieurs  décimètres  carrés  ;  ses 
cristaux  ont  de  2  à  4""".  La  forme  unique  est  le  rhomboèdre  primitil, 
quelquefois  maclé  suivant  p  (lOTl). 

A  l'ËscDurgeat  et  au  bois  du  Fajou,  on  trouve,  avec  la  chabasie,  de 
la  thorosonite,  de  la  christianlte,  de  la  stilblte.  Ces  zéolites  sont  en  très 
petite  proportion  relativement  à  la  chabasie  ;  la  stilblte  existe  seule 
avec  la  chabasie  h  Lordat. 

Enfin,  H  Prades,  la  chabasie  se  rencontre  en  très  petits  cristaux 
incolores  dans  les  calcaires  k  dipyre;  ils  sont  associés  à  de  la  calcite 


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334  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

uînsi  qu'à  des  cristaux  de  hornblende  et  de  dipyre.  Ceux-ci  sont 
mis  en  relief  par  la  dissolution  superficielle  des  calcaires  métamor- 
phiques. 

J'ai  trouvé  la  chubasie  en  extrême  abondance  dans  les  fentes  de  cal- 
caires et  schistes  paléozoîques  métamorphisés  par  le  granité  du  Paraou, 
du  roc  Blanc,  de  Baxouillade  (montagnes  d'Orlu  et  de  Mijanès). 

3'  Dans  les  fentes  des  schistes  cristallins. 

J'ai  découvert  quelques  remarquables  gisements  de  chabasie  dans 
les  fissures  des  schistes  cristallins  des  Pyrénées.  C'est  eux  qui  four- 
nissent  les  plus  beaux  cristaux  de  chabasie  que  j'ai  à  citer  dans  cet 
ouvrage.  Les  zéolites  qui  les  accompagnent  ne  sont  pas  celles  qui 
forment  les  satellites  de  la  chabasie  dans  les  roches  volcaniques  du 
Plateau  Central  ;  ce  sont  la  stilbite,  laheulandîte,  la  laumontite  et  l'anal- 
cime.  La  chabasie  ne  s'y  rencontre  pas  sous  forme  de  phacolite. 

Pyrénées.  —  Basses-Pyrénées.  J'ai  trouvé  en  abondance  la  cha- 
basie dans  les  déblais  du  tunnel  de  Cambo  : 
1"  Dans  des  fentes  perpendiculaires 
à  la  schistosité  des  gneiss  peu  altérés.  Des 
surfaces  de  plusieurs  mètres  carrés  sont 
recouvertes  de  cristaux  de  chabasie  ayant 
souvent  plus  de  1'™  5.  Ces  cristaux  sont 
seuls  ou   associés  à   de  la  calcîte. 

2"  Dans  des  géodes  très  irrégulières  creu- 
sées dans  les  gneiss  très  altérés.  Les  cristaux 
y  font  de  plus  petite  taille,  implantés  sur 
de  l'analcime  et  accompagnés  par  de  la  heu- 
>  i>iin]>c«<p>rpiD<iniioB.  [jm^jj^^  pjyg  rarement  par  de  la  stilbite,  de 
la  calcite,  de  la  pyrite.  Tous  ces  cristaux  quelquefois  colorés  en 
jaune  par  des  infiltrations  ferrugineuses  sont  généralement  blancs 
et  plus  ou  moins  opaques.  Leur  opacité  augmente  dans  les  blocs  ex- 
posés aux  intempéries  atmosphériques.  Ce  fait  peut  être  notamment 
constaté  dans  les  déblais  du  tunnel  rejclés  sur  les  bords  de  la  Nive. 
Les    formes   de   ces  cristaux   sont  p  (lOÎO),  avec   rarement  fi'  (OlT2i 

(fig- 11)- 

3'  Dans  les  fissures  de  corrosion  des  cipolins,  des  gneiss  pyroxé- 
niques  et   amphiboliques  coupés  par  le  tunnel;  on  rencontre  en  abon- 


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CHABASIE  835 

(tance  des  blocs  de  ces  roches  entre  le  tunnel  et  la  Nlve.  Les  lits 
minces  de  calcite  des  gneiss  basiques  ont  été  dissous  par  les  circu- 
lations  d'eau  et  ont  laissé  ainsi  des  géodes  peu  profondes,  que  suivent 
les  sinuosités  du  rubanement  de  la  roche. 
On  y  trouve  de  très  jolis  rhomboèdres  trans- 
parents de  chabasie  ayant  en  moyenne  de 
2  à  3°"°,  suivant  une  arête  rhomboédrîque  ; 
ils  sont  implantés  sur  les  minéraux  du 
gneiss  et  associés  à  de  la  pyrite  cubique,  à 
de  l'épidote,  etc.  Je  n'ai  observé  que  le 
rhomboèdre  primitif  et  très  rarement  les 
macles  suivant/)  (001)  (%.  6). 

Ariège.  I,a  chabasie  en  rhomboèdres  accom-  ch«hi««  a»  c«o.i™. 

pagne  la  stilbite  de  la  route  d'Arnave  ù  Cazenave,  ainsi  qu'au 
col  de  Girabal  (massif  du  Saint-Barthélémy)  ;  ils  se  trouvent  au  col 
même,  mais  surtout  il  quelques  mètres  au-dessous,  sur  le  versant  N.-E. 

Le  ruisseau  du  Bastard,  qui,  descendant  du  port  de  Massât,  vient 
rejoindre  le  ruisseau  de  Massât  un  peu  au-dessous  de  l'étang  de  Lherz, 
est  creusé  dans  un  gneiss  à  grenat  qui  alterne^vec  des  granulites  e 
des  amphibolites  riches  en  dipyre.  Toutes  ces  roches  sont  fort  altéréei 
et,  à  la  hauteur  de  l'étang  de  Lherz,  absolument  imprégnées  de  chaba- 
sie. Les  blocs,  que  l'on  fait  facilement  ébouler  des  parois  du 
sont  souvent  complètement  entourés  de  cristaux  de  ce  minéral,  comme 
si  on  les  avait  laissés  séjourner  dans  uncristallisoîr  de  sucre  candi.  Ces 
cristaux  ne  dépassent  guère  5"""  et  sont  généralement  plus  petits;  ils 
présentent  le  rhomboèdre  primitif  avec  parfois  la  macle  suivant />  (lOll). 
Ce  gisement,  que  j'ai  découvert  l'an  dernier,  est  le  plus  abondant  de 
ceux  des  Pyrénées.  La  chabasie  y  est  évidemment  de  formation 
actuelle  et  produite  par  l'action  du  ruissellement  des  eaux  sur  les 
roches  du  lit  du  ravin,  en  dehors  duquel  elle  n'existe  pas. 

4°  Dans  les  sources  thermales  actuelles,  comme  produit 
de  formation  re'cente. 

La  chabasie  se  rencontre  avec  d'autres  zéolites  moins  abondantes 
qu'elle,  comme  produit  de  formation  actuelle  dans  les  ciments  et 
briques  d'anciens  ouvragesromainsimmergésdans  des  sources  thermales. 

Elle  s'y  présente  toujours  sous  forme  de  rhomboèdres  dépourvus  de 
modîBcations  ;  les  macles  par  pénétration  (fig.  10]  sont  fréquentes, 


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336  MINERALOGIE  DE  l.A  PBANCE 

Vosges-  —  Le  gisement  le  plus  célèbre  est  celui  de  Plombières,  décrit 
par  M.  Daubrée  {C.  R.  XLVI.  1086.  1858  et  B.  S.  G.  XIE.  562.  1859). 
Il  s  été  découvert  au  cours  de  travaux  qui  ont  mis  à  jour  des  bétons 
romains,  destinés  au  captage  de  la  source  tbermale.  Sous  l'action  de 
celle-ci,  le  ciment  de  ce  béton,  ainsi  que  les  briques,  ont  été  en  partie 
transformés.  De  nombreuses  zéolites  se  sont  produites  dans  les  cavités 
du  béton  et  dans  les  soufflures  des  briques.  Les  cristaux  de  chabasie 
en  rhomboèdres  isolés  ou  maclés  par  pénétration  sont  parfois  absolu- 
ment limpides,  tantôt  très  adhérents  à  la  brique,  tantôt  formant  dans 
les  cavités  du  béton  des  enduits  d'une  délicatesse  extrême.  Ils  attei- 
gnent 2"™  et  sont  associés  à  de  la  christianite,  à  de  la  calcite,  etc. 

Les  eaux  thermales  de  Plombières  sont  chlorurées  et  sodiques,  leur 
température  est  de  70'  C, 

Clhampagne.  —  HatUe-Mame.  La  chabasie  et  la  christianite  ont 
été  signalées  par  M.  Daubrée  [A.  M.  VIIL  439.  1876)  dans  les  cavités 
des  briques  d'un  puisard  romain  des  sources  de  Bourbonne-les-Baîns 
(eaux  chlorurées  et  sulfato-alcalîues,  température  58"  à  68°  C). 

Vosges.  —  Haute-Saône,  Des  cristaux  de  chabasie  ont  été  trouvés, 
dans  les  mêmes  conditions  qu'à  Plombières  (Daubrée,  B.  S.  G.  XVllI- 
109.  1860),  dans  un  béton  romain,  aux  sources  thermales  de  Luxeuil 
(température  de  46°  C).  Les  cristaux  formés  dans  les  cavités  des 
briques  sont  fort  nets,  mais  plus  petits  que  ceux  de  Plombières. 

Algérie.  —  Oran.  Les  mêmes  associations  roinéralogiques  ont  été 
signalées  dans  les  bétons  romains  des  environs  d'Oran  (Daubrée,  C.  R- 
LXXXIV.  157.  1877). 


OFFRETITE 
Pseudorhomboédrique  ou  pseudohexagonal. 

Formes  observées,  a*  (0001),  m  (lOlO). 

Machs.  Groupements  intérieurs  faisant  penser  que  le  réseau  est 
orthorhombique.  Groupements  orthogonaux  de  deux  prismes. 

Faciès  des  cristauj:.  L'offrétlte  se  montre  en  très  petits  prismes 
hexagonaux.  La  base  est  souvent  creuse  et  le  prisme  arrondi  en  forme 


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OFFRETITE  337 

de  barillet,  rappelant  les  cristaux  de  campylite.  Les  faces  du  prisme 
sont  striées  verticalement.  Le  plus  sonvent,  ces  prismes  se  réunissent 
pour  former  des  sphérolites  à  surface  hérissée  de  pointes  cristallines. 
Clivages.  Clivage  prismatique.  Cassure  vitreuse. 
Dureté.  Très  fragile. 
DengUé.  2,13  (Gpnnard). 

Coloration  et  éclat.  Incolore.  Eclat  vitreux.  Transparente. 
Propriétés  optiques.  Les  cristaux  coucbés  sur  une  face  prismatique 
s'éteignent  parallèlement  à  leur  axe  vertical.  Ils  sont  extrêmement  peu 
biréfringents  et  présentent  parfois  une  structure  en  sablier  ;  l'allon- 
gement est  positif.  Les  sections  parallèles  à  la  base  montrent  une 
division  en  sïx  secteurs  rappelant  ceux  de  la  herschelite  (Gonnard). 
J'ai  observé,  sur  de  petits  cristaux  constituant  les  sphérolites,  des 
individus  dont  les  deux  extrémités  sont  de  signe  différent.  A  leur 
point  de  jonction,  il  existe  une  zone  de  compensation  qui  reste  tou- 
jours éteinte  entre  les  niçois  croisés.  Les  cristaux  que  j'ai  eus  entre 
les  mains  étaient  trop  petits  et  trop  peu  biréfringents  pour  que  leur 
étude  puisse  être  poussée  plus  loin. 

Composition  chimique.  La  formule  théorique  (K',  Ca)*  Al*  Si"  0™ 
+  17  H^  0  correspond  à  la  composition  donnée  en  a  dans  le  cas  où 
CaO  :  K^O  =  3  :  5. 

b)  Analyse  de  l'ofirétite  du  mont  Simtouse,  par  M.  Gonnard  (fi.  S.  M 
XIV.  60.  1891). 

Cette  composition  rapproche  l'offrétite  de  la  variété  de  chabasie 
désignée  sous  le  nom  d'acadialite  [analyse  c)  de  l'acadialite  de 
Nouvelle-Ecosse,  par  Hayea  {Amer.  J.  of  Se,  \.  122.  1846)],  dont  elle 
est  probablement  une  variété  potassique.  Ses  propriétés  optiques  et  ses 
formes  sont  très  analogues  à  celles  de  la  herschelite,  autre  variété  de 
chabasie. 

a)  b\  c) 

SiO» 52.13        52.47        52,02 

Al'O' 18,99        19.06        17,88 

CaO 2,S0  2.'.3  4,24 

K'0 7.29  7.72  S,03 

Na^O .  .  4.07 

H'0 18.99        18.90        18,30 

100,00      100,58        99,5i 
Etsais  pyr agnostiques.  Au  chalumeau,  blanchit  et  fond  sans  bouil- 
lonnement. Difficilement  attaquée  par  l'acide  chlorhydrique. 

A.  L*nau.  —  irf«n(>p>.  U.  11 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

■.  L'offrétîte  ne  se  distingue  guère  de  In  herschelite 
ir  ses  propriétés  extérieures,  sauT  cependant  par  son  allon- 
matique,  alors  que  la  herschelite  est  géuéraleinent  aplatie 
ase.  La  richesse  en  potasse  permet  de  la  différencier  de 
linéral,  dont  elle  n'est  peut-être  qu'une  variété  potassique. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Gântral'  —  Loire.  L'offrétitc  a  été  découverte  par 
I  dans  les  druses  d'un  basalte  du  mont  Simiouse  près 
et  décrite  par  lui  [B.  S.  M.  XIY.  58.  1891). 
nssociée  à  la  christiaoite  et  à  la  chabasie.  Elle  y  forme  de 
IX  prismatiques  et  plus  souvent  de  petits  mamelons  cristal- 
■ents  et  incolores.  Les  cristaux  n'ont  guère  plus  de  0  ""  75. 
1  n'a  été  trouvé  jusqu'à  présent  dans  aucun  autre  gisement. 


LAUMONTITE 

H*  Ca  kV  Si*  0'*  +  2  H^  0 

lique.  mm  =86*16'  (Dx.)'. 

=  1000  :  388,4625  D  =  657,777  d  =  753.212 

angle  plan  Ae  p=    82"15'40' 

angle  plan  dem=:  I05'49'37' 

Ui:b:c=  1,1459  :  1  :  0,59057] 

I  zx  =  68»46'  J 

bservces.    j,  (001),  m  (HO),  g'  (010),    a'P'  (20i),  ^!^  (111), 

acte  suivant  A'  (100)  avec  axe  de  rotation  perpendiculaire, 
iations  G.  Lx.  sont   mises  en  regard  des  angles   mesurés 

'  qui  a  i;ti>  prise  ici  (Mit  la  moilié  de  celle  «doplée  pur  M.  des 
e  a  l'avaclagc  de  monlrcr  les  relalioDS  de  forme  eiislanl  cotre  la  iao- 
'  pyroxèoct  inoDOcHniqueB.  Dans  ce  système,  o*  |101)  (Dx.)  devient 
:i12i  Dx  =  J'"  (lil).i'  (112)Di..±zÈ'li")- 


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LAUMONTITE  339 

par  M.  Gentil  sur  I«s  cristaux  de  Bou  Serdoun,  et  par  moi-tnéme  sur 
ceux  d'Ax. 

Anslïi  Aoglw  Amgin 


U«lt' 

M 

ly  G 

>''            IM"»'    '«"WT- 

mk>                  113»  »■ 

lïL. 

V-  .=<-       IM-M'   ">♦•'  «l- 

-,■            las.M' 

V-                lli-H- 

.1'  ■" «       iiioîr 

f*  «Ij.         IM"  S' 

(■rfi.ï       IIÎOIC 

■."■*<.dj.  !»««• 

(1  11  •»         1Ï0"1*' 

Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  de  laumontîte  sont  toujours  allon- 
gés suivaut  l'nxe  vertical.  La  forme  la  plus  fréqucnle  est  m  (110)  avec 
p  (001),  ou  a*!*  (201).  Leur  fragilité  et  la  facilité  avec  laquelle  ils 
s'altèrent  rendent  difBcile  la  récolte  de  cristaux  intacts  de  ce  minéral. 
Les  faces  de  la  zone  prismatique  sont  striées  verticalement. 

Clivages.  Clivages  parfaits  suivant  ^'(010)etf/i  (110),  mauvais  suivant 
A*  (100)  et  a* /^  (201). 

Dureté,  3,5  à  4.  Très  fragile. 

Densité.  2,25  à  2,41;  2,275  Bou  Serdoun  (M.  Gentil),  2,29  à  2,33 
Huelgoat. 

Coloration    et  éclat.  Incolore,  blanc  laiteux,  grise,  jaune  et  plus 
rarement  rouge   de   diverses  nuances.   Éclat 
vitreux,    nacré   sur    les    lames    de    clivage. 
Translucide.  Par  exposition   à   l'air,  devient 
opaque  et  tombe  en  poussière. 

Propriétés  optiques.  Plan  des  axes  optiques 
parallèle  h  g^  (010).  Bissectrice  aiguë  néga- 
tive (/ip)  faisant  dans  ^  un  angle  de  60°  à 
65*  avec  l'arètc  h*  (100)  dans  l'angle  obtus 
de  ph*  (fig.  1).  Dispersion  des  axes  très 
notable  p  <  c.  Dispersion  inc/inée  très  faible. 

2  E  =  52-2i-    (rouge)  Huelgoat  (Dx.) 
=  56'>15'    (bleu)  . 

Composition  chimique,  a)  Composition  théorique  correspondant  h  la 
formule  H*  Ca  Al"  Si*0"  +  2H»  O. 
Analyses  de  lalaumontite  :  b)  deHuelgoat,  parMulngutîelDurocher  ; 
c)  id.  par  Lemberg  [Zeiuchr.  d.  d.  g.  Geself.  XXXVII.  987); 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


Ile  de  Courmayeur,  par  Durrenoy  (^.  M.  VIII.  506.  1835): 
lie  d'Aï  (Lx.). 


«) 

''; 

<■) 

rf) 

ei 

SiO' 

51,1 

52,47 

50.« 

50.38 

51,13 

Al'O  .... 

21,7 

22,56 

22,81 

21,43 

21,32 

CaO 

11,9 

»,41 

12,17 

ll!l4 

11,47 

H'O 

15.3 

15,56 

15.74 

16,15 

18.27 

100,0 

100,00 

101.07 

99,10 

100,19 

DeD«ité 

• 

2.29 

» 

2,33 

■ 

iDtile  perd  souvent  une  partie  de  son  eau  de  cristallisation 
est  exposée  à  l'air  libre  ;  elle  devient  alors  d'un  blanc 
tombe  en  poussière.  Les  cristaux  de  quelques  localités 
t,  au  contraire,  aucun  changement.  Suivant  Durocher  et 
i  laumontite  d'Huelgoat  perd  26  "/,  dans  le  vide  au  bout 
et  3,85  "/g  au-dessus  de  l'acide  sulfurique.  Le  minéral 
>n  eau  par  exposition  dans  une  atmosphère  humide.  Par 
,  il  perd  3,17  "/„  de  10  à  100»,  2,91  de  100  à  200»,  de  200  k 
-li'dire  7,28  °/„.  Le  reste  de  l'eau  n'est  chassé  qu'au  rouge 

yrognoaliqiies.  Au  chalumeau,  bouillonne  et  fond  en  on 
bulleux.  Décomposée  por  l'acide  chlorhydrique  en  faisant 

'c.  La  forme,  les  clivages  et  surtout  la  facilite  avec  laquelle 
;e  s'émiette  à  l'air,  constituent  un  bon  diagnostic  différentiel 
al  et  des  autres  zéolites. 

aiSEMBNTS  ET  ASSOCIATIONS 

pal  gisement  de  la  laumontite  en  France  se  trouve  dans  les 
schistes  cristallins  des  roches  sédimentaires  ainsi  que  dans 
Dches  éruptives.  Je  l'examioerai  successivement  : 
es  schistes  cristallins  et  les  roches  sédimentaires  ; 
ES  roches  éruptives. 

ejf  schistes  cristallins  et   les  roches  sédimentaires. 

e.  —  Finistère.  La  laumontite  a  été  découverte  en  1785  par 
umont  et  décrite  par  llauy  {op.  cit.,  Ul.  410}  sous  le  nom 
IJîorescente.  Ce  fut  en  1808  que  le  même  savant  lui  donna 


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LAUMONTITE  3« 

le  nom  de  laumonite'  [Tableau  comparatif  des  résultats  de  la  cristallo' 
graphie). 

Ce  minéral  se  trouvait  en  assez  grande  abondance  au  milieu  des 
schistes  argileux  traversés  par  les  galeries  de 
la  mine  de  galène  de  Huelgoat.  La  laumontite 
de  ce  gisement  possède  au  plus  haut  point  la 
propriété  de  s'altérer  à  l'air.  Les  cristaux  sont 
allongés  suivant  l'axe  vertical  et  ne  présentent 
d'ordinaire  que  les  faces  m  p,  ou  m  a*f*; 
plus  rarement,  on  observe  les  combinaisons  : 
m  h*  g*  a*";  p  m  g*  a'P;  p  m  g'  a"*  rf*/*  A"* 
(fig.  2,  d'après  M.  des  Cloizeaux).  Pig.  ». 

Le    minéral    forme    des    masses    lamellaires         ijn"«tit.  d.  HuiiEut. 
associés  à  de  la  calcite.   Dans  les  nombreux   échantillons  que  j'ai   eu 
l'occasion  d'examiner,  je  n'ai  observé  aucune  autre  zéoUte. 

Les  mines  du  Huelgoat  étant  aujourd'hui  abandonnées,  ce  riche 
gisement  doit  être  considéré  comme  épuisé. 

Pyrénées.  —  La  laumontite  est  très  abondante  dans  les  Pyrénées  ; 
je  ne  donne  ici  que  les  localités  où  je  l'ai  rencontrée  en  certaine 
abondance. 

Baaaes-Py renées.  J'ai  trouvé  en  petite  quantité,  mais  en  cristaux 
nets,  dans  les  fissures  des  gneiss  de  Cambo,  la  laumontite  associée  à  la 
chabasie  et  à  l'analclme. 

Hautes-Pyrénées.  La  laumontite  est  assez  abondante  en  cristaux 
lamellaires  dans  les  schistes  et  calcaires  métamorphiques  de  toute  la 
région  du  lac  Bleu  (massif  du  pic  du  Midi  de  Bigorre),  et  particuliè- 
rement sur  sa  rive  sud. 

Haute-Garonne.  J'ai  rencontré  cette  zéolite  avec  stilbite,  chabasie 
et  calcite  dans  les  fissures  des  schistes  micacés  et  calcaires  liasiques 
métamorpbisës  par  la  Iherzolite  du  tue  d'Ess.  Ces  zéolites  se  ren- 
contrent particulièrement  entre  la  coume  de  Bareille  et  le  col  de 
Portet. 

M.  Gourdon  a  bien  voulu  me  communiquer  des  échantillons  de  ce 
minéral  qu'il  a  recueillis  dans  les  fentes  des  schistes  siliceux  de  l'Es- 
ponne,  au-dessus  de  la  vallée  du  Lys  près  Luchon, 

1.  Le  nom  de  laumontite  «  été  adopté  au  lieu   i 
forme  à  l'orthographe  dn  Dom  d'où  il  est  tiré. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Àu-dessous  d'Ax,  sur  U  route  de  Prade»,  j'ai  trouvé 
719.  1889]  la  laumontite  en  quantité  considérable.  Elle  y 
re  les  feuillets  de  schistes  paléozoïques  métamorphlsés  par 
:,  des  croûtes  atteignant  6"°  d'épaisseur  formés  par  des 
chevêtrés  dans  lesquels  s'observent  des  géodes  tapissées 
à  formes  nettes  m  (110)  avec/.  (001)  et  «*'*  (201j.  L'abon- 
!tte  zéotite  avait  déterminé,  en  1889,  un  éboulement  de  la 
iteuse  bordant  la  route;  ou  pouvait  alors  ramasser  le 
I  pelle;  il  était  très  altérable. 

uvé  la  laumontite  dans  les  mêmes  conditions  à  Ascou,  ii 
lU  lac  Naguille,  dans  le  massif  du  Saint-Barthélémy,  sur  la 
lave  à  Cazenave  (avec  stilbite,  etc.)  et  au  col  de  Girabal  avec 
Btilbîte,  etc. 

1  Central.  —  HkSne.  M.  Gonnard  m'a  communiqué  des 
9  de  laumontite  lamellaire  rosée  qu'il  a  trouvée  dans  les 
me  granulite  intercalée    dans   les   schistes  cristallins    de 

—  Massif  Jii  mont  Blanc,  Haute-Savoie,  La  laumontite  de 
r  a  été  étudiée  par  Soret,  dans  une  note  lue  à  la  Société  de 
e  Genève,  le  20  septembre  1821,  Elle  a  été  plus  tard  ana- 
ufrénoy.  D'après  ce  savant  (^.  M.  op.  cit.),  elle  formait  un 
is  les  schistes  cristallins.  Elle  s'altère  moins  à  l'air  que  la 
de  Huelgoat. 

;nale  aussi  la  laumontite  au  glacier  de  Miage  avec  mésotype, 
iiine,  quartz,  etc.  [Descr.  de  la  Savoie.  III.  68). 

2°  Dans  les  roches  éruptives. 

a)  Dans  les  granités  basiques  et  les  dtorttes. 

eS-  —  Ariège.  Le  granité  du  roc  de  Bragues  et  de  toute  la 
ant  la  vallée  d'Orlu  de  celle  de  Mijanès  est  profondément 
isé  au  contact  de  calcaires  paléozoïques  eux-mêmes  méta- 
Voir  tome  I,  à  grossulaire).  Il  se  charge  de  hornblende,  de 
9  basiques  et  passe  à  une  véritable  diorite.  Pendant  la 
de  cette  feuille,  j'ai  exploré  cette  région,  où  des  recherches 
t  faites  actuellement  au  petit  col  de  l'Estagnet,  sur  un  pro- 
du  roc  de  Bragues  dans  la  vallée  de  Mijanès.  J'y  ai  trouvé 


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LAUMONTITE  343 

en  très  grande  abondance  de  la  laumontite  formgnt  dans  le  granité 
endomorphisé  des  filonnets  atteignant 8  centimètres  d'épaisseur.  Ils  sont 
constitués  par  des  cristaux  de  3  ou  4  millimètres,  enchevêtrés  les  uns 
dans  les  autres  et  s'isolant  parfois  dans  des  géodes  avec  les  formes 
habituelles.  Ce  minéral  s'est  évidemment  formé  aux  dépens  de  la  roche 
éruptive  d'après  le  mode  qui  va  être  indiqué  dans  le  gisement  suivant. 

En  explorant  la  vallée  de  Paraou  en  Orlu,  j'ai  observé  au  col  de 
Terre-Noire  (faisant  communiquer  la  coume  de  Deilla,  ou  de  Bedeilla, 
avec  l'étang  de  Naguille)  tin  intéressant  cas  de  formation  actuelle  de 
laumontite.  Ce  col  est  constitué  par  un  granité  endomorphisé,  injectant 
des  schistes  :  cette  roche  est  profondément  altérée  au  col  même  et 
dans  un  couloir  d'avalanche  orienté  N.-E.;  ses  multiples  fentes  sont 
imprégnées  de  laumontite  accompagnée  de  stilbite  et  de  cfaabasie. 
Ces  mêmes  zéolîtes  se  trouvent  également  sur  les  roches  en  petits 
débris  que  recouvrent  les  névés  de  la  coume  de  Deilla. 

Il  est  évident  que  dans  ces  gisements  les  zéolites  résultent  de  l'action 
longtemps  prolongée  de  l'eau  qui  suinte  goutte  à  goutte  des  névés 
pendant  le  printemps  et  l'été  ^,  à  la  surface  de  roches  déjà  désagrégées 
par  les  gelées.  Ces  zéolites  se  forment  sur  place,  sans  apport,  par 
décomposition  des  feldspaths  basiques  de  la  roche  qui  les  renferme. 

La  production  de  la  laumontite  favorise  la  désagrégation  du  petit  col 
de  Terre-Noire  :  cette  zéolitc,  en  elTet,  pour  se  former,  agrandit  les 
fissures  faites  par  les  gelées.  Sous  l'influence  du  soleil  de  l'été,  elle  se 
déshydrate  ensuite, quand  la  couche  de  neigeamoncelée pendant  l'hiver 
est  fondue,  et  alors  la  partie  superficielle  de  la  roche  se  dégrade  plus 
facilement  encore  qu'auparavant. 

b)  Dans  les  micrograniilUes . 

Esterel.  —  Var.  J'ai  signalé  plus  haut  l'association  d'analcime,  de 
stilbite,  de  laumontite  et  d'épidote  observée  par  M.  Nentien  dans  les 

1.  Il  est  probable  qne  les  zéolites  d'ua  grand  nombre  Jei  giaeinents  pyrénéens 
décrit!  dans  ce  volume  ont  une  semblable  origine.  J'ai  élé  frappé,  depuis  longtemps, 
notamment  delà  fréquence  des  zéolites  aur  les  cols  élevés  dirigés  du  N.-O.  auN.  et 
an  N.-E.,  c'est-à-dire  aur  ccui  qui  sont  recouverts,  pendant  l'hiver,  d'une  épaisse 
couche  de  neige,  disparaissant  lentement.  Pour  que  des  zéoliles  abondent  dans  ces 
conditions,  il  faut  nalnrellement  que  la  roche  du  aobslralum  soit  elle-même  faci- 
lement altérable  comme  celles  des  deux  gisements  étudiés  ci-dessus. 


Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LÀ  FRANCE 

une  enclave  dîoritiqiie  de  la  micrograiiulite  ti  amphibole 
bleu)  du  Dramont  près  Agay,  Les  cristaux  de  l'échantillon 
Laminé  sont  blancbâtres  et  présentent  les  formes  communes 
.  (001),  a*"  (501). 

c)  Dana  tes  roches  vohaniqites. 

e.  —  Conslantine.  M.  Gentil  a  trouvé,  an  col  de  Bou  Ser- 
Collo,  avec  les  beaux  cristaux  d'apophylite  décrits  plus  loin, 
cristaux  nets  de  laumontile  blanche  de  l""  à  1'"  de  lon- 

Ssentanl  les  faces  m  (110),  a*'»  (501)  (S.  S,   M.  XVII.  18. 

Gisements  douteux. 

kU  Central.  —  Puy-de-Dôme.  La  laumontite  n'a  pas  été 
'ec  certitude  dans  les  roches  volcaniques  du  Plateau  Central. 
ird  a  rapproché  de  ce  minéral  [op.  cit.,  68)  une  substance 
;ompacte,  translucide  sur  les  bords,  ayant  l'apparence  de  ta 
lie  est  incomplètement  attaquable  par  les  acides  et  renferme, 
le  analyse  de  M.  Pisani  : 

Si*0' 46,0 

AP  O" 21,0 

CaO 2,2 

MgO 1,2 

K'0 4.0 

Sa'0 5,2 

FeO irace» 

H'0 19,8 


iibstance  accompagne  diverses  zéolites  dans  les  basaltes  du 
ïme  (notamment  à  Prudelles)  et  de  la  Loire  (Verrières)  :  elle  ne 
pas  constituer  une  espèce  minérale  définie. 


□igitizedbyGoOglc 


APOPHYLLITE 


ZEOLITES  NON  ALUMINEUSES 

APOPHYLLIÏE 
ff  K  Ca*  Si*  0'*  +  4,5  H*  0 

Quadratique. 

b  :  A=  iOOO  :  1251,505         D  =  707,107  (Dx) 
[a:  c=  i:  1,7699] 

Formes  observées,  p  (001),  m  (110),  A'  (100),  K"  (310),  a>  (101), 
a"  (103),  b*  (112),  A"  (114),  6^(1.  1.  10). 

Les  abréviations  D.  G.  et  Lx-  correspondent  respectivement  aux 
mesures  prises  par  DuTrénoy  sur  l'apophyllite  du  puy  de  la  Piquette; 
par  M.  Gentil  sur  celle  de  Bou  Serdoun,  par  l'auteur  sur  ceux  de  ces 
deux  localités. 

Angle.  Angl..  Angl» 


G.  ri'm    12!"  ï'  121'57'  G. 
G.  U**      128*38' 1!»*11'  D. 

149*28'  \kfkf  G.  p*»  165-57'         ItH'hV  Li.  rft'  m    141-Ï2' 

-       -      -  12g.  ff 

104-  0'  HW12'  D. 


[pa'    149*28'  t4»-M'  G.  r>*»  165-57'         IW-BV  Li.  rft'  n» 

-pa"     119-28'  119-34'  G.     ft  ™'  104-  3'  |  m  a' 

«■  o*  ISO*       149-58'  6.  i/fi'  147-58'         147-50'  G.    La*  a' 

Faciès  des  cristaux.  L'existence  ou  l'absence  de  la  base  donne  des 
faciès  variés  aux  cristaux  d'apophyllite  qui  peuvent  être  en  outre  allongés 
ou  raccourcis  suivant  l'axe  vertical.  Les  faces  m  (110)  sont  ondulées  ou 
striées  parallèlement  à  l'axe  vertical  et  souvent  finement  striées  parallè- 
lement à  l'arête  p  m. 

Clivages.  Clivages,^  (001)  parfait,  m  (110)  moins  facile.  Cassure 
inégale. 

Dureté.  4,5  à  5.  Fragile. 

Densité.  2,3  à  2,4;  2,372  Bou  Serdoun  (M.  Gentil),  2,38  puy  de  la 
Piquette. 

Coloration  et  éclat.  Incolore,  blanche,  blanc  laiteux,  par  altération 
[albine),  rarement  jaune  ou  rougeâtre.  Éclat  vitreux,  nacré  sur  p  (001). 
Transparente;  devient  trouble  ou  même  opaque  par  altération. 

Propriétés  optiques.  Double  réfraction  faible  à  un  axe  positif  ou  qucl- 


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MINÉRALOGIR  BE  LA  FRANCE 

légalif.  Les  apophyllites  des  gisements  étudiés  plus  loin  sont 
i.  La  dispersion  est  forte. 

dices  mesurés  par  M.  Gentil  sur  l'apophyllite  de  Bon  Serdoun 
suivants  : 

Na  Li 

Ht  =1,5368  1,5343: 

Up  =1.5347  1.5328; 

nj— Up  =0,0031  0,0015. 

jetions  basiques  présentent  presque  toujours  des  anomalies 
connues  depuis  les  travaux  de  Brewster,  de  des  Cloizeaux, 
et  d'autres  auteurs. 

>hyllite  de  Bon  Serdoun  étudiée  par  M.  Gentil  ofTre  des 
ces  de  lames  btréfriiigentes  et  de  lames  mouoréfrinj^entes, 
s  régulièrement  autour  d'un  centre  monoréfringent.  Dans  les 
biréfringentes  dont  l'extinction  se  fait  suivant  les  arêtes 
(110),  le  plan  des  axes  est  tantôt  parallèle,  tantôt  perpendicu- 
s  arêtes.  2  E  =25"  environ.  Les  plages  mouoréfringcntes  pont 

ts  M.  Doelter,  le  minéral  devient  rigoureusement  uniaxe  à 
température  à  laquelle  il  perd  son  ean  de  cristallisation. 
tsitioa  chimique.  La  formule  H''  K  Ca*  Si*  0"  -f-  4,5  H*  O 
nd  à  la  composition  a.  Un  peu  de  fluor  remplace  une  pro- 
équivalente  d'oxygène.  M.  G,  Frîedel  a  constaté  en  outre 
tnéral  renferme  presque  toujours  une  petite  quantité  d'ammo- 
).38  Y„  Bou  Serdoun)  [C.  R.  CXVIIl.  1233.  1895). 
lysede  l'apophyllite  de  Bou  Serdoun  par  M,  Gentil  {B.  S.  M. 
!.  1894). 

a)  b) 

Si  O' 53,7  53.32 

C«  0 25,0  25,30 

MrO >.  0.57 

K'0 5,2  4.83 

Nb*  0 ■  0,80 

H'0 16,1  16,66 

100,0        100.48 
ir  n'a  pas  été  trouvé  dans  l'analyse  b,  a  cause  du  procédé  em- 
apophyllite  de  Bou  Serdoun  est  en  effet  fluorifère  comme  celle 
ïs  gisements  (A.  E.  NordenskiÔld). 
pyrognoatiques.  Dans  le  tube,  s'exfolie,  blanchit  et  donne  de 


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APOPHYLLITE  347, 

l'eau  alcaline  ammoniacale  (Frledcl).  Au  chalumeau,  s'exfolie  en  colorant 
la  Bamme  en  rouge  et  Tond  en  un  émail  blanc  bnlleux. 

Décomposée  par  l'acide  chlorhydriquc,  en  donuant  de  la  silice  pulvé- 
rulente mélangée  d'un  peu  de  fluorure  de  calcium. 

La  présence  du  fluor  peut  être  mise  en  évidence  par  le  procédé  sui- 
vant dA  à  Berzelius.  Le  résidu  de  fluorure  de  calcium,  laissé  inso- 
luble après  attaque  du  minéral  par  l'acide  chlorhydrique,  est  recueilli 
ettraitépar  l'acide  sulfurique,  qui  met  en  liberté  de  l'acide  fluorhydrique  : 
l'existence  de  celui-ci  est  décelée  par  la  corrosion  d'une  lame  de  verre. 

Altérations.  Les  cristaux  d'apophyllîtc  sont  parfois  blancs  et  opaques 
[aJbine]  ;  ils  doivent  cette  particularité  à  l'existence  de  calcite  qui  les 
imprègne. 

Diagnostic.  La  Forme  quadratique,  le  clivage  basique  facile  et   les 
anomalies  optiques,  jointes  aux  propriétés  pyrognostiques  ne  permettent 
pas  de  confondre  l'apophyllite  avec  aucun  autre  minéral. 
GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'apophyllite  n'a  été  rencontrée  que  dans  un  petit  nombre  de  gise- 
ments français,  dans  des  roches  volcaniques  ou  dans  des  roches  en  rela- 
tion avec  elles. 

1*  Dans  les  roches  volcaniques  ou  leurs  enclaves. 

Plateau  Central.  —  Puy-de-Dôme.  L'apophyllite   a   été    trouvée 
en  très  beaux  cristaux  dans  les  blocs  de  calcaire  à 
phryganes,  englobés  dans  la  pépérite  du  puy  de  la 
Piquette,  au-dessous  du   Crest. 

Dufrénoy,  qui  l'a  décrite  [A,  M.  IX.  172.  1836), 
attribue  sa  découverte  à  M.  de  Laizer,  qui  a  donné 
au  Muséum  les  beaux  échantillons  qu'il  possède. 
D'après  Bouiltet,  ce  gisement  aurait  été  trouvé  en 
1832  par  Launoy. 

Les  cristaux  d'apophyllite  de  cette  localité,  qui 
atteignent  1°"  suivant  l'axe  vertical,  présentent  les 
faces  m  (110),  a<(ilO](flg.l), plus  rarement  &'(112): 
quelques-uns  d'entre  eux  ne  présentent  que  a*.  Ils 
sont  parfois  parfaitement  limpides,  mais  le  plus  sou- 
vent ils  sont  opaques  en  tout  ou  en  partie.  Ils  sont  a 
houppes  de  la  mésotype  et  quelquefois  traversés  par  des 
minéral. 


à  de  jolies 
aiguilles  de  ce 


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INERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

contre  exclusivement  daos  les  tubes  des  calcaires 
tais  été  recueillie  dans  la  pépérite  elle-même.  On 
:'est  l'inverse  qui  a  lieu  pour   l'analcime  de  ce 

e  rencontre  à  l'ouest  de  Prudelle,  au-dessus  de 
Clermont,  appelé  le  Grand-Tournant  (Gonnard. 
\.  Elle  y  est  implantée  sur  la  cbriatianite,  elle- 
dëpens  d'enclaves  granitiques;  l'apophyllite 
iplètement  celles-ci  {Les  end.  des  roches  noie, 
impides  sont  aplatis  suivant  la  base  et  présentent 
(110),  a>  (101)  (fig.  2  et  3).  Ils  sont  associés  à  de 
tasie,  il  de  l'aragonite,  etc. 


d,  les  cristaux  signalés  dans  diverses  autres  loca> 
sous  le  nom  d'apophylltte   seraient  à  rapporter 

.  M.  Damour  a  bien  voulu  me  communiquer  de 

eux  d'apophyllite  qu'il  a   trouvés   associés  à  la 

alte  du  cap  Djînet,  à  l'ouest  de  Dellys.  Ils  n'ont 

létriques  distincts. 

lentil  a  décrit  (S.  S.  M.  XVII.  12.  1894)  un 
remarquable  gisement  d'apophyllite  décou- 
vert par  M.  J.  Curie  au  col  de  Bon  Serdoun, 
à  environ  5  km.  de  Collo,  sur  la  route  de 
Cheraia.  Au  milieu  d'une  andésite  quartziiiée 
se  trouvent  des  druses  atteignant  souvent  50'^" 
de  diamètre;  elles  sont  remplies  de  cristaux 
enchevêtrés  d'apophyllite  d'où  l'on  peut 
extraire  d'énormes  cristaux  qui  peuvent 
atteindre  4"°  de  plus  grande  dimension  et 

Poonah.  Les  gros  cristaux  sont  d'un  blanc  laiteux; 

sont  relativement  rares  et  ne  dépassent  pas  1™; 


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PLOMBIER  [TE  349 

ils  se  rencontreot  surtout  dans  les  géodes  de  dimension  moyenne 
dans  lesquelles  ils  ont  pu  se  former  librement. 

Les  formes  observées  dans  cette  localité  se  rapportent  ii  deux  types, 
dont  l'un  est  presque  dépourvu  de  prismes  et  présente  la  combinaison 
o'  (103),  û*  (101).  Dans  l'autre,  au  contraire,  le  prisme  est  très 
développé  et  les  cristaux  plus  ou  moins  allongés  suivant  l'axe  vertical 
(fig.  4).  Les  principales  combinaisons  sont  les  suivantes  :  p  (001)  m  (110) 
a'  (101)  (fig.  5)  ;/>nja'fl'  ;  pma*a*  b'  (ll4);//mA*  A*  a^a'  a*;  ma'  (fig.  6); 
les  formes  b*  A'  J*  o'  a^  sont  toujours  réduites  à  de  petites  facettes. 

Cetteapophyllite  est  parfais  accompagnée  par  de  petits  cristaux  de  lau- 
montite,  d'analcime,  de  calcite,  et  par  de  l'actinote,  de  la  delessite,  du 


ApDpbjUit*  da  Ban  Sardonn. 

quartz,  de  la  biotite,  etc.  ;  mais  ces  minéraux  se  trouvent  généralement 
dans  des  géodes  distinctes  de  celles  que  tapisse  l'apopbyllite. 

2**  Dans  les  sources  thermales  actuelles, 
Vosges.  — M.  Daubrée  a  signalé,  dans  les  bétons  de  Plombières 
avec  la  chabasie  et  d'autres  zéolitce,  de  petits  cristaux  d'apophyllîte 
sous  forme  de  pyramides  quadratiques  [Géol.  expér.  1879.  184).  Je  n'ai 
pu  retrouver  ce  minéral  dans  les  très  nombreux  échantillons  de  zéolites 
de  Plombières  que  M.  Daubrée  a  bien  voulu  me  confier. 

PLOMBIÈRITE. 

M.  Daubrée  a  donné  le  nom  de  plombiérite  (C.  R.  LXVI.  1088. 
1858;^.  M.  Xm.  244.  1858  et  B.  S.  G.  XVI.  579.  1859)  à  une 
substance  qui  s'est  formée  à  Plombières  {Vosges)  dans  les  cavités  de  la 
partie  inférieure  de  la  couche  de  béton  romain  qui  lui  a  fourni  de  nom- 
breuses zéolites  (voir  chabasie,  christianUe,  etc.). 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

coloration  et  éclat.  Ce  produit,  au  moment  oii  on  le  recueille, 
eux,  incolore,  transparent  ou  translucide.  En  se  desséchant 
;,  il  devient,  au  bout  de  quelque  temps,  opaque  et  d'un  blanc 

antillons  que  je  dois  à  la  bienveillance  de  M.  Daubrée  sont 
une  masse  mamelonnée  à  structure  concentrique  et  vaf^uement 

>  l'œil  nu,  elle  parait  homogène  :  l'examen  microscopique 

des  résultats  opposés. 

lyrognostiqiies.  Le   minéral   donne   de    l'eau  dans  le  tube; 

leau,  il  fond  avec   bouillonnement,    en   donnant  une   perle 

>nque.  Il  est  décomposé  par  les  acides  en  faisont  gelée  et  en 
de  l'acide  carbonique. 

'(l'on  chimique.  Les  analyses  suivantes  en  ont  été  faites  : 

i.  Daubrée  [op.  cit.); 

I.  Fouqué  [in  Daubrée.  Géol.  ex})èr.  186.  1879). 

a)  b\ 

SiO'.- 40,6  41,89 

CnO 34,1  33.30 

MgO t  0.21 

■A1'0= 1,3  1,18 

Fe'  O* ■  trnces 

Sa'O  +  K'Û.  »  0,10 

CO' \  11,26 

lia  dégagée  an-dessua  de  120»  !  23.2  5,83 

—  de  120"  BU  rouge  vif  )  6.69 

99,2       100,46 
position  de  la   zéolite   me    parait  pouvoir  être  déduite   de 
|.  Si,  en  eËTet,  on  en  déduit  l'alumine,  l'acide  carbonique  et  la 
orrespondante  de  chaux,  nécessaire  pour  faire  de  la  calcite, 
la  composition  suivante  : 

SiO'  56,:8 

CaO  26,11 

Na>0+  K'O  0,14 

H°  O  16,95 

100,00 

pond  h  celle  de  Kokcnile. 

n  microscopique  tend  à  prouver  que  la  substance  n'est  pas 

,  mais  tri'8  riche  en  calcite:  la  zéolite,  faisant  gelée  aux  acides, 


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CHALCOMORPHITE 


n'est  que  cryptocristalline  et  ne  peut  par  suite  être  assimilée  à  l'okenite, 
qui  est  oettement  cristallisée. 


CHALCOMORPHITE 
Hexagonale. 

b:  h  =  1000:  1909,10 
[a:c  =  i:  1,9091  vom  Rath] 

Formes  et  faciès.  La  chalcomorphite  se  présente  en  prismes  arrondis, 
rarement  basés,  rappelant  l'aragonite  ;  ils  sont  parfois  groupés  en 
houppes  ou  en  rosettes. 

>  b*  114''24'        b'  b'  (adj.)   125"50. 

Cfivaget.  Clivage  p  (0001)  distinct. 

Densité.  2,54. 

Coloration  et  éclat.  Incolore,  blanc  jaunâtre,  Ëclat  vitreux,  parfois 
éclat  soyeux  très  vif  surtout  dans  les  cristaux  imprégnés  de  calcite 
(Gravenoire). 

Propriétés  optiques,  Uniaxe  et  négative.  La  biréfringence  est  assez 
élevée,  mais  n'a  pas  été  déterminée  avec  précision. 

Composition  chimique.  La  chalcomvrphite  du  lac  de  Laach  est, 
d'après  une  analyse  de  vom  Rath,  un  silicate  de  calcium  et  de  sodium 
hydraté  avec  une  faible  quantité  d'alumine. 

L'imprégnation  par  de  la  calcite  des  cristaux  provenant  des  gisements 
français  ne  m'a  pas  permis  de  faire  l'analyse  quantitative  de  ce  minéral  ; 
on  peut  seulement  constater  que  $a  composition  qualitative  est  celle  de 
la  chalcomorphite  de  Laach. 

Essais  pyrognostiqiies.  Dans  le  tube,  blanchit,  devient  opaque  et 
perd  de  l'eau.  Fond  sur  les  bords  en  se  tordant  à  la  façon  de  la  sco- 
lécite.  Soluble  dans  les  acides  en  faisant  gelée. 

Altérations.  La  chalcomorphite  des  gisements  français,  et  particuliè- 
rement celle  de  Gravenoire,  est  imprégnée  de  calcite,  qui  forme  à  ses 
cristaux  une  enveloppe  continue.  En  attaquant  par  l'acide  acétique 
(sous  le  microscope)  ces  cristaux  à  éclat  soyeux  et  !i  peine  transparents, 
on  voit  la  calcite  se  dissoudre  avec  effervescence  et  laisser  en  liberté 
la  chalcomorphite  transparente,  qui  s'attaque  aussitôt  elle-même. 


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«2  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Ce  minéral  ne  se  trouve  jamais  qu'en  petite  quantité,  dons  les  gise- 
ments suivants  : 

1°  Dans  les  enclaves  calcaires  ou  marneuses  des  roches  volcaniques; 
2°  Dans  tes  sources  thermales  actuelles. 

1"  Dans  les  enclaves  de  roches  volcaniques. 

PlateftU  Centrai.  —  Puy-de-Dôme.  J'ai  observé  en  assez  grande 
abondance  la  chalcomorphlte  dans  des  blocs  d'argile  calcaire  recouverts 
par  le  basalte  ou  englobes  par  lui  dans  la  petite  carrière  de  la 
Brenne,  ouverte  dans  la  coulée  basaltique  de  Gravenuire. 

Cette  argile  est  cuite,  transformée  en  une  matière  poreuse  jaune 
rougcàtre  dont  les  fentes  renferment  de  délicates  houppes  blanches  ou 
d'un  blanc  jaunâtre  de  chalcomorphite.  De  très  belles  rosettes  du 
même  minéral  ayant  2""  de  diamètre  sont  presque  entièrement 
imprégnées  de  calcite  :  les  aiguilles  qui  les  constituent  sont  souvent 
creuses  et  remplies  par  le  même  minéral. 

Les  nombreux  échaattUons  que  j'ai  étudiés  m'ont  été  donnés  par 
M.  P,  Gautier  ou  bien  ont  été  recueillis  par  moi  dans  une  course  faite 
avec  ce  géologue.  Ce  gisement,  qui  n'avait  que  quelques  mètres  carrés, 
est  aujourd'hui  épuisé  ;  la  chalcomorphite  yétait  accompagnée  d'enduits 
blancs  et  parfois  de  cristaux  distincts  de  calcite. 

2°  Dans  les  sources  thermales  actuelles. 

Vosges.  —  Vosges.  J'ai  trouvé  le  même  minéral  en  belles  houppes 
soyeuses  dans  des  blocs  de  béton  romain  de  Plombières  que  je  dois  à 
M.  Daubrvc.  Ce  minéral  se  trouve  dans  des  géodes  distinctes  de  celles 
des  zéolites  qui  ont  été  étudiées  plus  haut. 

Champagne.  —  Ifaule-Marne.  Le  même  minéral  en  aiguilles 
hexagonales  basées  a  été  trouvé  par  M.  Daubrée  avec  chnbasie  et 
christianite  dans  les  cavités  du  béton  romain  de  Bourbonne-lcs-Bains 
{A.  M.  VIIL  439.  1876). 


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CORPS    SIMPLES    NATIFS 


Métalloïdes 


Cubique,  tétraédrique  ? 

Macles.  Maclcs  de  contact  ou  de  pénétration  suivant  a*  (111)-  Mnclcs 
suivant  un  axe  quaternaire,  les  individus  sont  symétriques  par  rapport 
à  une  face  du  cube,  ils  sont  entrecroisés. 

Formes  observées.  Le  diamant  se  présente  avec  des  formes  variées 
dans  lesquelles  dominent  l'octaèdre,  le  dodécaèdre,  des  hexoctaèdres, 
le  cube;  les  cristaux  n  aspect  tétraédrique  ne  sont  pas  rares. 

Faciès  des  cristaux.  Les  faces  des  cristaux  sont  souvent  arrondies, 
leurs  arêtes  courbes.  Les  macles   sont  fréquemment  aplaties  suivant 

Le  bort  est  une  variété,  en  grains  arrondis,  à  surface  rugueuse, 
possédant  une  structure  fibreuse  ou  une  cristallisation  confuse.  Le  car- 
bone (carbonado)  est  un  agrégat  finement  grenu  et  légèrement  poreux 
de  petits  cristaux  noirs. 

Dureté.  10,  plus  grande  sur  a'  (111)  que  sur  p  (100)  ;  la  dureté  est 
plus  grande  dans  le  bon  et  dans  le  carbone  que  dans  les  cristaux 
distincts;  elle  varie  avec  les  gisements. 


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354  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Densité.   3.525  (cristaux),  3.503  (bon),  3.293  (carbone). 
Coloration  et  éclat.  Incolore,  blanc,  parfois  verdâtre,  jaime  orangé, 
bleu,   brun,   noir.   Éclat  adamantin,   gras   (bort)   ou   terne  (carbone). 
Transparent,  traDsIucide,  opaque. 

Inclusions.  Le  diamant  renferme  des  inclusions  variées,  gazeuses  ou 
Holides;  ces  dernières  sont  souvent  abondantes  et  constituées  par 
diverses  substances  dont  les  plus  fréquentes  sont  des  matières  charbon- 
neuses noires  (crapauds). 

Propriétés  optiques.  Réfringence  et  dispersion  très  élevées,  n  ^^ 
2,4195  (Dx),  (Na).  Le  diamant  présente  parfois  des  phénomènes  de  biré- 
fringence qui  ne  sont  que  rarement  très  nets.  Ils  sont  tantôt  régulière- 
ment orientés  dans  le  cristal,  tantôt  localisés  autour  d'inclusions.  Le 
diamant  est  parfaitement  transparent  pour  les  rayons  Rœntgen. 

Phosphorescence.  Le  diamant  devient  phosphorescent  après  exposi- 
tion au  soleil  ou  à  une  décharge  électrique  dans  le  vide. 

Propriétés  électri<juea .  Le  diamant  se  charge  d'électricité  positive 
par  friction;  il  n'est  pas  conducteur  de  l'électricité. 

Composition  chimique.  Lediamant  est  du  carbone  pur  ne  laissant  après 
combustion  que  peu  ou  pas  de  cendres.  Le  carbone  laisse  un  résidu, 
variant  de  0,24  à  2,03  •/„. 

Essais  pif rognostiq lies.  Le  diamant  chauffé  dans  une  atmosphère 
privée  d'oxygène  reste  inaltéré  ;  au  contact  de  l'air,  il  se  transforme  en 
graphite.  Dans  l'oxygène,  il  brûle  en  donnant  de  l'acide  carbonique. 
Inattaquable  par  les  acides  et  les  alcalis. 

Diagnoslic.  La  dureté,  l'éclat,  la  résistance  à  tous  les  acides  et  les 
alcalis,  en  même  temps  que  la  combustion  dans  l'oxygène,  ne  permettent 
de  confondre  le  diamant  avec  aucune  autre  substance, 

GISEMENT  DOUTEUX 

Algérie.  —  Constantine.  La  collection  du  Muséum  possède  un  dia- 
mant oui  a  été  acheté  en  1833  comme  provenant  d'Algérie.  Dufrénuy 
ta  à  la  Société  géologique  et  le  bulletin  de  celle-ci  (IV.  164. 
le  à  cette  occasion  la  note  suivante  du  secrétaire  :  a  Ces  dia- 
ui  ont  été  trouvés  dans  les  sables  aurilèrcs  de  la  rivière  de 
probablement  Oued-Roumel]  de  la  province  de  Constantine 


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GRAPHITE 
dans  la  régence  d'Alger,  ont  fait  dernièrement  partie  de  l'exp 
d'Alger.  Ils  ont  été  donnés  en  payement  à  M.  Peluzo,  négoci 
consul  de  Sardaignc  en  ce  pays.  L'indigène  qui  les  lui  a  doni 
demanda  quel  prix  on  attacherait  à  ces  diamants  dont  on  p 
créer  une  exploitation  «  puisque,  dit-il,  le  Goumel,  rivière  d 
pays,  les  dépose  dans  les  sables  avec  des  paillettes  d'or.  » 

Dufrénoy  terminait  sa  présentation  en  ajoutant  :  «  Ce  fait  es 
tant  plus  intéressant  que  jusqu'ici  on  avait  douté  que  l'Afriq 
jamais  fourni  de  diamants.  »  La  découverte  des  gisements  de  1'^ 
australe  devait  être  faite  32  ans  plus  tard  !  L'échantillon  du  M 
est  un  octaèdre  verdàtre,  à  faces  courbes,  pesant  9i  milligraran 

Depuis  1833,  on  n'a  plus  entendu  parler  des  diamants  d'Alg 
il  est  probable  que  ce  gisement  n'est  pas  authentique. 

GRAPHITE 

G 

Rhomboédrique  :pp  ^=  85°29' 
[o  :   c  =  i  :    1,3859    (Kenogott)] 
a'p  =  122° 
Faciès.  Le  graphite  cristallisé  se  rencontre  généralement  soue 
de  lamelles  hexagonales   à  bords  souvent  arrondis,  elles  porte 
fois  des  stries  parallèles  aux  arêtes  a'  (0001)  p  (lOÏl). 

Le  plus  souvent,  ce  minéral  constitue  des  masses  foliacées  i 
géant  parfois  d'un  centre,  des  masses  fibreuses,  compactes  ou  tei 
qui  ne  sont  que  cryptocristallines  [graphitile). 

Clivages.  Clivage  parfait  suivant  «'(0001),  traces  suivant  y:»  (lOÎ 
lames  de  clivage  sont  flexibles,  mais  non  élastiques. 
Dureté.  1  à  2,  Toucher  gras. 
DeasiU.  2.09  à  2.23. 

Coloration  et  éclat.  Noir  de  fer  à  gris  d'acier  noir.  Éclat  méti 
*  Opaque. 

Propriétés  èlectriifiies .  Bon  conducteur  de  l'électricité. 
Composition  chimii/iie.  Carbone  comme  le  diamant; il  contiei 
nlement  des  impuretés  (sesquioxyde  de  fer,  argile,  etc.). 


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»5I>  MINERALOGIE  DE  LA  KRA^■CE 

EsHais pyrognosliques.  Le  graphite  possède  de  très  curieuses  pro- 
priétés pyrognostiques.  En  effet,  si  l'on  projette  du  graphite  dans  le 
liquide  rouge  orangé,  produit  par  la  dissolution  de  chlorate  de  potasse 
absoliinient  sec  dans  l'acide  azotique  fumant,  le  minéral  au  bout  d'un 
temps  plus  ou  moins  long  se  transforme  en  oxyde  graphitique'.  Celui- 
ci,  suivant  les  gisements,  est  vert  ou  jaune  et  peut  même  être  décoloré 
par  plusieurs  traitements  au  mélange  oxydant.  L'oxyde  graphitique 
détonne  par  la  chaleur  en  augmentant  beaucoup  de  volume  et  en  lais- 
sant un  résidu  ooir  d'oxyde  pyrographitique,  mélangé  aux  impuretés 
insoluhles  que  renferme  souvent  le  graphite. 

Le  graphite  possède  une  autre  propriété  curieuse  sur  laquelle  ont 
insisté  M.  Luzi  et  plus  récemment  M.  Moissan  [C.  R.  CXIX.  976. 
1894  et  CXXI.  531.  1895),  elle  permet  d'établir  deux  catégories  dans 
les  graphites  naturels  et  artificiels.  Quelques-uns  d'entre  eux,  en  effet, 
imbibés  d'acide  azotique  fumant,  séchés,  puis  chauffés,  foisonnent  d'une 
laçon  plus  ou  moins  considérable  à  partir  de  175".  D'autres  graphites, 
traitésde  la  même  façon,  ne  foisonnent  pas.  M.  Moissan  a  fait  voir  que 
tous  les  graphites  artificiels  produits  par  cristallisation  dans  un  bain 
métallique  en  fusion  (fer,  chrome,  platine,  etc.),  foisonnent,  alors  que  ceux 
obtenus  par  volatilisation  du  carbone,  par  l'arc  électrique  ou  par  simple 
transformation  calorifique  d'autres  formes  de  carbone  ne  foisonnent 
pas.  Les  relations  pouvant  exister  entre  le  gisement  des  graphites  natu  - 
rels  foisonnants  et  celui  des  graphites  qui  ne  foisonnent  pas  mériteraient 
d'être  étudiées  ;  dans  les  gisements  français,  le  graphite  nettementcris- 
tallisédescipolins,  seul  foisonne,  et  d'une  façon  remarquablement  intense. 

Le  graphite  est  infusible  au  chalumeau,  fondu  avec  du  nitre  dans  un 
creuset  de  platine,  il  déflagre;  le  produit  de  la  fusion  est  constitué  par 
du  carbonate  de  potassium,  faisant  effervescence  avec  les  acides. 
Inattaquable  par  les  acides. 

Le  graphite  est  la  forme  de  carbone  la  plus  stable  à  haute  tempéra- 
turc  et  à  la  pression  ordinaire.  Le  diamant  et  le  carbone  amorphe  se 
transforment,  en  effet,  eu  graphite  par  chauffage  îi  haute  température. 
Le  graphite  résiste  d'autant  mieux  au  mélange  oxydant  indiqué  plus 
haut  qu'il  a  été  produit  ou  porté  postérieurement  à  une  température 
plus  élevée. 

1.  Celte  propriélt^  est  assez  c»racl<5rialique  du  grajihitu  pour  que  M,  Bprlhelot 
ait  pu  le  définir  ■  toute  variété  de  carbone  susceptible  de  produire  par  Oïyîa- 
tiOD  UD  oxyde  (graphitique  ». 


Di3iiizedb,G00gle 


GRAPHITE  357 

Si  au  lieu  de  chauffer  le  graphite  à  l'air  libre,  on  le  chautFe  dans  un 

courant  d'oxygène,  il  brûle  comme  le  diamant  à  une  température  variant 

de  600' à  690''{Moissan). 

Diagnostic.  Voir  il  molybdénîte. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Le  graphite  se  rencontre  en  France  dans  un  assez  grand  nombre  de 
gisements,  mais  aucun  d'entre  eux  n'est  trts  considérable,  ni  suscep- 
tible d'exploitation  fructueuse.  On  peut  citer  particulièrement  les  gise- 
ments suivants  qui  se  trouvent  dans  les  diverses  conditions  cjui  vont 
être  éonmérées: 

1°  Dans  les  roches  éruptives  et  les  schistes  cristallins; 

2"  Dans  les  roches  scdimentaires  modifiées  au  contact  de  roches 
éruptives  ; 

3"  Dans  les  roches  sédimentaires; 

4'  Dans  les  houillères  embrasées; 

5°  Dans  les  météorites. 

1"  Dans  les  roches  éruptives  et  les  schistes  cristallins. 
a)  Dans  /es  granités,  tes  granuUtes,  les  gneiss  et  les  micaschistes. 

Bretagne.  —  Morbihan.  I-e  graphite  s'est  trouvé  avec  quelque  abon- 
dance dans  le  quartz  des  filons  stannifëres  de  la  Villeder.  On  l'u  ren- 
contré aussi  dans  les  micaschistes  des  environs  de  Pontivy  et  de  beau- 
coup d'autres  points  de  cette  région.  Plus  au  sud,  depuis  la  vallée  de 
l'Étel  jusqu'au  golfe  du  Morbihan,  les  micaschistes  renferment  des  intci- 
calalions  de  schistes  à  graphite  indiqués  par  M.  Barrois  sur  la  renille 
de  Vannes  de  la  carte  géologique.  Les  principaux  gisements  se 
trouvent  de  Landevant  it  Pluneret,  de  Locoal-Mendon  au  sud  d'Ami- 
don et  enfin  de  PIoémel  au  château  de  Kergonano  en  Baden 
et  à  l'île  d'Arz.  Le  gisement  de  Kergonano  a  fait  l'objet  d'une  tentative 
d'exploitation.  Les  échantillons  que  je  dois  à  M.  de  Limur  sont  consti- 
tués par  ungraphite  assez  impur  mélangé  à  du  feldspath  altéré. 

Loire-Inférieure.  Des  lits  de  graphite  ont  été  observés  dans  les  mica- 
chistes  entre  Mauves  et  Thouaré,  au  Portillon  prés  Vertou,  prés 
Pornic  sur  ta  côte  de  Sainte-Marie,  etc. 


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358  MINEBALOGIE  DE  LA  FRANCK 

Vendée.  —  Dans  les  schistes  à  séricite  situés  à  300  mètres  au  sud- 
ouest  de  Saint-Maurice  le  Girard  (sur  lù  route  de  la  Caillère)  se  trouvent 
des  lits  riches  en  graphite. 

Pyrénées-  —  Basses-Pyrénées.  De  Charpentier  cite  dans  le 
I,abourd  toute  une  série  de  gisements,  que  je  u'ai  pas  observés  moi- 
même  aux  environs  de  Mendionde  (au  nord-ouest  de  Lek.burrun  et  au 
Sud  de  Macnye)  sur  la  montagne  d'Ursovia  ;  le  graphite  s'y  trouve  dans 
les  micaschistes  granulitisés  en  lamelles  ou  en  masses. 

[Ai-dgoiî].  De  Charpentier  signale  à  la  montagne  de  Barbarisia,  au 
nord  du  port  de  Sahun,  du  graphite  en  gros  rognons  assez  purs  pour 
(juc  les  charpentiers  puissent  l'utiliser  comme  crayon  {pp.  cit.  138). 

Ariège.  Le  même  auteur  indique  le  graphite  dans  le  granité  du  port 
de  la  Quorre  (vallée  de  Bethmale)  au  Tal  d'Alos  ;  il  l'a  trouvé  en  nids  ou 
en  rognons  dans  la  vallée  de  Suc  et  notamment  au  Tauzal  d'Escourgeat, 
au  lac  d'Arbu  avec  tourmaline,  etc.  :  ces  graphites  compacts  ne  foi- 
sonnent pas. 

Plateau  central.  —  Aoeyron.  Le  graphite  a  éxé  autrefois  exploité 
près  de  Trémouille  :  il  existe  aussi  à  Sagncs  près  Saint- Cyprîen, 
Artiguos,  Monpestcls,  Saint-Parthem,  le  Cayla,  le  Clôt,  etc. 

Ardèfhe.  Le  graphite  a  été  trouvé  en  petits  lits  dans  les  micaschistes 
de  Saint  Félicien. 

llaiite-Loire.  Des  lames  de  graphite  se  rencontrent  dans  les  blocs  de 
gneiss  granulitique  à  cordiérite,  enclavés  dans  la  brèche  basaltique  des 
environs  du  Puy  et  dans  quelques  roches  similaires  en  place  dans  la 
région. 

Canlal.  M.  Fouqué  m'a  signalé  le  graphite  à  Ronesque  près  de  Mur 
de  Barès  au  milieu  des  micaschistes;  il  forme  dans  ceux-ci  de  petits 
amas  disposes  en  chapelet  et  devient  surtout  très  apparent  là  ou  la 
roche  est  altérée. 

Des  masses  compactes  ou  schisteuses  de  graphite  m'ont  été  données 
par  M.  Bouhard  qui  les  a  recueillies  dans  les  micaschistes  de  la 
Valette,  au  sud  de  Massiac. 

Df.ii.r-Shrea.  Des  schistes  à  graphite,  semblables  h  ceux  de  Saint- 
Maurice,  existent  au  Bousseau  ;*comme  dans  ce  dernier  gisement,  ils 
ont  été  pris  pour  de  la  houille. 

Charente.  Les  micaschistes  de  la  bordure  occidentale  du  plateau  cen- 


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GRAPHITE  359 

tral  renfermeat  localement  du  graphite.  (La  couleur  noire  que  ce  miné- 
ral donne  a  la  roche  a  même  conduit  quelques  personnes  à  y  faire  des 
recherches  pour  y  trouver  de  la  houille!)  On  peut  citer  les  environs  de 
l'Age  près  Montembœuf,  Lesterpsct  Brigncuil,  etc. 

fiante-Vienne.  Le  graphite  n'est  pas  rare  dans  le  Limousin,  soitdans 
les  gneiss  ou  les  micaschistes,  oli  il  accompagne  les  micas,  soit  dans  les 
filons  quartzeux  qui  les  coupent  (Saint-Laurent-les-Egliscs,  Chatenet, 
etc.) 

VosgBS.  —  [Ahace].  Des  lits  de  graphite  se  rencontrent  dans  les 
gneiss  d'Urbeis  et  surtout  de  Sainte-Marîe-nux-Mines;  ce  minéral  a 
été  plusieurs  fois  rencontré  en  grande  abondance  dans  les  exploita- 
tions de  ce  gisement  célfebre. 

Alpes.  —  Massif  du  mont  Blanc.  Haute-Savoie.  Le  graphite  a  été 
indiqué  dans  les  schistes  cristallins  grenatifères  des  environs  de  Sainte- 
Mnrie  de  Fouilly,  dans  la  vallée  de  Chnmonix  et  en  divers  autres  points 
du  massif  du  Mont  Blanc,  au  Mont  du  Greppon,  aux  Aiguilles  rouges, 
à   la  Fontaine  de  Caillet. 

ITauten- Alpes.  Les  gneiss  des  environs  de  la  Grave  renferment  du 
graphite  entre  le  petit  tunnel  et  le  Grand-Clos. 

Maures-  —  Var.  Le  graphite  se  trouve  dans  les  micaschistes  du 
massif  des  Maures  et  notamment  aux  Chauvins  en  Gassin,  entre  La 
Molle  et  Cavalaire. 

b)  Dana  les  cipolins. 

\a8  calcaires  (cipolins)  intercalés  dans  les  schistes  cristallins  ren- 
ferment assez  souvent  des  paillettes  hexagonales  de  graphite  y  jouant 
le  même  rôle  que  le  mica.  Elles  atteignent  parfois  jusqu'à  5  millimètres 
de  diamètre;  leurs  contours  sont  souvent  arrondis. 

Le  graphite  des  cipolins  est  foisonnant.  Les  lames  d'itsatsuu  et  de 
Ville-ès-Martin  sont  surtout  remarquables  à  ce  point  de  vue  :  quand  on 
les  chauffe,  après  les  avoir  humectées  d'acide  azotique  fumant,  elles 
se  transforment  en  petits  boudins  vcrmiculés  atteignant  souvent  plu- 
sieurs millimètres  de  longueur  :  ce  foisonnement  est  bien  supérieur 
h  celui  que  l'on  obtient  en  chaufiant  la  vermiculite. 

Breta^e.  —  Loire-Inférieure.  Le  graphite  en  lames  nettes  se 
rencontre  dans  les  lits  de  cipolins  de  VilIe-ès-Martin,  près  Saint- 
Nazaîre,  il  y  est  associé  à  de  la  phlogopite,  etc. 


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:ï60  MINERALOGIE  DE  I,A  FRANCE 

Pyrénées-  —  liasses-Pj/rénées.  La  bande  de  cipulins  qui  se  trouve 
il  la  lisière  sud  du  massif  ancien  du  Labuurd  entre  Itsatsoii  et  Hélette 
est  riche  en  lamelles  de  graphite  ;  les  meilleurs  échantillons  se  trouvent 
dans  la  petite  carrière  ouverte  sur  la  route  de  Catnbo  ii  Louhossoa 
près  du  village  d'itsutsou,  non  loin  du  pont  jeté  sur  la  Nive.  Ces 
lamelles  hexagonales  sont  généralement  très  gondolées. 

Ariége.  Le  graphite  n'est  pas  rare  sous  la  même  forme  dans  les 
cipolins  de  Mercus  et  d'Arignac. 

Plateau  central.  —  Puyde-Dome.  De  petites  lamelles  hexago- 
nales de  graphite  se  rencontrent  dans  les  cipolins  de  Savenoes. 

Vosges.  —  Des  lames  hexagonales  de  graphite  abondent  dans  les 
ripolins  de  Laveline(  Vosges)  et  de  Sainte-Marie-aux-Mînes  [Alsace], 

Alpes-  —  Massif  du  mont  Blanc.  /faute-Savoie.  Le  graphite  a  été 
signalé  dans  les  calcaires  saccharoides  de  l'Arpille  (entre  le  Triant  el 
le  château  de  Bathie,  à  la  Tète-Noire,  etc.). 

Algérie.  —  Alger.  Les  cipolins  du  Bouzaréah,  près  d'Alger,  ren- 
ferment des  paillettes  de  graphite. 

1"  Dans  les  roches  mélamorphisces  par  les  roches  éruptives. 

La  matière  charbonneuse  des  schistes  et  calcaires  sédimentnîres  est 
fréquemment  transformée  en  graphite  quand  ceux-ci  sont  métamorphi- 
sés  au  contact  des  roches  éruptives.  Les  gisements  français  de  ce  genre 
ne  présentent  rien  de  bien  particulièrement  intéressant. 

a)  Contact  du  granité,  de  la  graniiUte  et  de»  roches  poiphyriqiiea. 

Bretagne.  —  Finistère.  Le  graphite  existe  dans  de  nombreux 
scliistes  métamorphiques  des  environs  de  Morlaix  et  notamment  à 
Pliissier,  dont  le  minéral  a  été  autrefois  analysé  par  Vauquelin. 

Pyrénées.  — /fautes-Pyrénées.  Les  schistes  micacés  de  la  vallée  de 
Barèges  renferment  des  lames  de  graphite  ;  il  en  est  de  même  pour  les 
calcaires  qui  leur  sont  associés  {Pic  d'Espade,  Piquette  déras  Lîds,  etc.). 
De  Charpentier  signale  ce  minéral  dans  les  joints  des  calcairesde  Rîou- 
niaou  près  Saint-Sauveur,  dans  le  massif  du  pic  du  midi  de  Bigarre 
(partie  sud  dn  bassin  renfermant  le  lac  d'Oncet  au-dessous  de  l'hotelle- 
rie  du  pic).  Il  indique  en  outre  (ofi.  cit.  198)  dans  la  vallée  de  Gistain 
[.Ira^'o/ijprès  du  port  do  Lapez  un  schiste  micacé  aussi  riche  en  gra- 
phite qu'en  mica. 


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GRAPHITE  361 

Haute-Garonne.  Les  schistes  métamorphiques  de  la  vnllée  de  Louron 
renferment  par  places  du  graphite. 

Ariège.  Le  graphite  existe  aussi  occasionnellement  dans  les  calcaires 
paltîozoTques  métamorphisés  par  le  granité  de  ce  département. 

Rhône.  Des  lames  de  graphite  se  trouvent  dans  les  schistes  de  Sain- 
Bel  {Drian,  op.  cit.  193),  métamorphisés  pnr  le  granité. 

Alpes.  —  flaiiles'A/pes.  Un  gisement  intéressant  de  graphite, 
antrefois  exploité,  se  trouve  dans  la  montagne  du  Chardonnet  au  nord- 
ouest  de  Briançon.  Depuis  le  col  du  Chardonnet  Jusqu'au  milieu  de  la 
pente  qui  descend  dans  le  vallon  de  la  Ponsonnière,  se  trouve  une  alter- 
nance de  grès  anthrucifëres  et  de  couches  charbonneuses,  entremêlées 
de  filons  couches  intrusifs  d'une  roche  éruptive  (porphyrite). 

D'après  les  descriptions  d'Élie  de  Beaumont  qui  a  décrit  ce  gisement 
(Anti.  Se.  nat.  XV.  1828)  et  Lory  qui  l'a  étudié  plus  tard  (Deacr.  géol. 
du  Dauphiné  III.  531.  1864),  le  graphite  est  le  résultat  de  la  transfor- 
mation de  l'anthracite  par  la  roche  éruptive.  La  couche  la  plus  impor- 
tante est  irrégulière,  elle  a  environ  2  mètres  d'épaisseur  ;  c'est  une  sorte 
d'argile  noire  schisteuse,  contenant  des  rognons  et  de  petits  lits  de  gra- 
phite. Celui-ci,  souvent  taché  de  rouille,  ne  pourrait  guère  servir  que 
pour  adoucir  les  frottements  des  machines  ou  pour  la  fabrication  des 
creusets.  Ëlie  de  Beaumont  a  vu  la  roche  éruptive  se  ramifier  dans  les 
argiles  graphiteuses  qui  passent  insensiblement  à  de  l'anthracite  ren- 
fermant des  empreintes  végétales.  Le  graphite  le  plus  pur  se  trouve  au 
contact  même  de  lu  roche  éruptive. 

Je  n'ai  pu  visiter  ce  gisement,  mais  j'ai  examiné  des  échantillons  en 
provenant  (coll.  du  Muséum);  ils  sont  constitués  par  la  belle  qualité  du 
minéral  qui  est  un  peu  lamelleuxet  appartient  au  type  non  foisonnant. 

hère.  Lory  a  signalé  comme  peut-être  identique  au  précédent,  au 
point  de  vue  du  gisement,  un  graphite  se  trouvant  au  nord  de  Saint- 
Christophe  en  Oisans  dans  les  hauteurs  d'où  descend  le  torrent  du 
Diable  [Descrip.  géol.  du  Dauphiné.  215). 

b)  Contact  de  la  Iherzolite  et  des  opliites. 

Le  graphite  n'est  pas  très  fréquent  dans  les  roches  métamorphisées 
par  la  Iherzolite  ;  il  ne  s'y  présente  jamais  en  beaux  échantillons,  sauf 
cependant  dans  les  schistes  liasiques  du  port  de  Saleix  [Ariège)  au  con- 
tact de  petits  (ïlonnets  de  quartz  à  dipyre,  zoïsite,  etc.,  ainsi  qu'à  la 


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362  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Coume  de  Bareille  près  de  la  Iherzolite  du  Tiic  d'Ess  en   Coulédoux 

(Haute-Garonne). 

Dufrénoy  le  cite  [Minéral .   II.  88.  1856)  dans  le  gypse  d'Arignac 

{Ari^ge). 

3'  Dans  les  roches  nédimenlaires . 

Le  graphite  se  rencontre  comme  pigment  dans  un  certain  nombre 
de  roches  sédimentaires  et  notamment  dans  les  schistes  carbures 
paléozoïques  (siluriens,  dévoniens  et  carbonirères).  Il  n'a  pas  fait 
l'objet  d'études  spéciales  et,  dans  tous  les  cas,  il  ne  se  présente  en 
masses  isolées  que  dans  le  gisement  suivant  : 

Alpes.  —  Ifautes-A/pes.  Des  tentatives  d'exploitation  ont  été  faîtes 
sur  des  lits  d'argile  schisteuse  graphiteuse,  intercalés  dans  des  calcaires 
secondaires  du  vallon  de  Fréjus  près  du  col  de  l'Echauda,  à  l'O.-N.-O. 
de  Briançon.  Ce  gisement  fournit  des  rognons  de  graphite  très  pur  et 
c'est  peut-être  de  là  plutôt  que  du  col  du  Chardonnet  que  viennent  les 
échantillons  étiquetés  dans  les  collections  «  graphite  de  Briançon  ». 

Une  exploitation  a  été  tentée  infructueusement  dans  des  lambeaux 
de  schistes  noirs  (éocënes),  intercalés  avec  grès,  dans  le  massif  cristallin 
du  flanc  occidental  du  Pelvoux  à  l'Alefroide,  dans  la  vallée  de  Vallouise. 

4"  Dans  les  houillères  embrasées. 

Le  graphite  a  été  cité  dans  les  houillères  embrasées  à  Commentry 
[Ailier),  Cransac  [Aveyron),  comme  produit  de  la  transformation  de  la 
houille  par  la  chaleur. 

5°  Dans  les  kolosidères. 

Le  graphite  se  trouve  dans  un  grand  nombre  de  fers  nickelés  (holo- 
sidères).  Il  y  entoure  souvent  les  nodules  de  Iroilite.  Le  fer  de  Caille 
[Var)  peut  ^tre  cité  comme  exemple;  le  graphite  y  existe  en  petites 
lamelles.  M.  Stanislas  Meunier  qui  en  a  fait  l'analyse  a  trouvé  que  ce  gra- 
phite renfermait  2.4  7„  de  fer   (Météorites.  Encijclop.  chim.  1884.  21). 

6°  Dans  les  produits  de  rindustrie. 

On  .sait  que  le  graphite  s'isole  aisément  sous  forme  de  lames  hexa- 
gonales dans  la  fabrication  de  la  fonte  ;  les  usines  métallurgiques 
produisent  parfois  de  beaux  échantillons  de  ce  genre. 


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SOUFRE  363 

Les  objets  de  fontegriseet  notamment  les  boulets,  ayant  séjourné  pen- 
dant de  longues  années  dans  la  mer  sont  souvent  encroûtés  de  sable 
que  cimente  de  la  limonite.  Sans  perdre  de  volume,  ils  sont  devenus 
légers,  transFormés  en  limonite  et  surtout  en  chlorure  basique  de  fer, 
très  oxydable  à  l'air  et  riches  en  lames  de  graphite.  Cet  élément  de  la 
fonte  s'est  concentré  dans  le  produit  d'altération  de  celle-ci  par  suite 
de  la  disparition  d'une  partie  du  fer. 

Des  boulets  offrant  ce  genre  d'altération  ont  été  étudiés,  notam- 
ment par  Vauquelin  {A.  M.  IX.  508  1836)  ;  ils  avaient  été  recueillis  h 
Saint-\Vaast-la-Hougue  [Manche)  et  provenaient  de  l'escadre  de  Tour- 
ville,  détruite  en  1692.  Des  échantillons  analogues  ont  été  rencontrés 
dans  la  rade  de  Brest  [Finis(ère),  etc. 


Le  soufre  est  connu  dans  les  laboratoires  sous  de  nombreuses  formes 
allotropiques.  La  forme  orthorhombique  (soufre  octnédrique)  est  obte- 
nue par  cristallisation  dans  divers  dissolvants  (sulfure  de  carbone,  etc.). 
On  connaît  trois  formes  monocliniques  obtenues  par  cristallisation  pnr 
fusion  {voir  Muthmann.  Z.  K.  XVII.  336.  1890),  et  une  forme  rhom- 
boédrique,  sans  parler  do  soufre  mou,  du  soufre  insoluble,  du  soufre 
noir  pour  lesquels  je  renvoie  aux  traités  de  chimie. 

La  forme  orthorhombique  parait  être  la  seule  existant  dans  la  nature. 
Cependant  par  analogie  avec  ce  qui  se  passe  dans  les  expériences  de 
laboratoire,  il  est  certain  que  le  soufre  recueilli  en  masses  fonduesdans 
les  solfatares  à  haute  température  et  dans  les  houillères  embrasées  a  di^ 
originellement  être  constitué  par  du  soufre  monoclinique,  mais  cette 
forme  instable  a  été  transformée  postérieurement  en  soufre  ortho- 
rhombique. 

Orthorhombique.  mm  =  101°  46' 
b:  h=  iOOO  :  1476,82.  D  =  775,889  d  =  630.867 
[a:b:c=  0,81309  :  1  :  1,90339,  (Kokscharofi)] 
Mac/es.  i°   Macles  suivant  a*  (101)  offrant  parfois  un  aspect  symé- 
trique et  une  apparence  prismatique  ; 

2°  Macles  suivant  m  (110)  peu  communes  ; 


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364  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

3°  Macles  suivante' {011). 

Forme*  oise/We.f./j(001);/»  (110), ^''(OlOj;  a' (101);  c^  (013),  e' (OU); 
//•'*(lln),  i^^^(113),  b'  (112),  i'/^(Ul),  j:=  [b*!^  b'I''  g'P)  {iZ3). 

Les  angles  suivants  ont  été  mesurés  sur  les  petits  cristaux  de  la  cen- 
clriére  de  Trëpail  et  sur  ceux  des  Malines. 


ll)l"46- 

101»43' 

1Î9»  -' 

120»  ft' 

113-  8' 

113°  7 

WW 

46°  1  G' 

UT-ae'so- 

147°34' 

11 5° 13' 

t15°10' 

11 -"W 

t17°45' 

55«!6' 

h^ir 

150O  6'30- 

tW  5' 

»8'53'30- 

148°ao' 

117^7- 

IM-M' 

134<4G' 

smo- 

123-32' 

1S3°28- 

68»V 

IOB'20' 

108°2r 

36H0'3O- 

1G4-48' 

1450Ï2' 

139«S6'30' 

iis-as'ao- 

11S°60' 

avanll4t<>5r 

14λ 

ùvant  1!6°51' 

12l>o4' 

Ht       116°!3' 

llC°3i' 

126°4r 

143»13' 

ayant  106^' 

lOC-ÎO' 

90° 

cité    13î°44' 

13ï'47- 

vAlé     I13°14' 

tl3°I7 

é           9g°2S' 

fl9°25' 

137°28' 

t60°17' 

160°14- 

I52°IT' 

]62°10- 

132.34' 

13ï"31- 

cftt*        HS"  8' 

85»  12' 

[=r 


Faciès  des  cristaiij:.  Les  cristaux  de  soufre  présentent  généralement 
In  pyramide  i*'*  (111),  seule  ou  sissociée  à  un  certain  nombre  d'autres 
formes.  Les  diiTércnces  d'aspect  sont  dues  principalement  à  la  pré- 
sence ou  à  l'absence  de  la  base  qui,  dans  le  premier  cas,  est  plus  ou 
moins  développée.  Certains  cristaux  riches  en  faces  ont  un  aspect  glo- 
buleux. Dans  quelques  localités  (non  françaises),  les  cristaux  de  soufre 
prennent   un  développement  sphénocdrique  très  remarquable. 

Dans  les  solfatares,  les  cristaux  de  soufre  formés  par  A"'(lll)  ont 
une  structure  polysynthétiquv  remarquable  (fîg.  2);  leurs  formes 
squelettiformes  et  cristallitiques  seront  étudiées  plus  loin. 

Le  soufre  se  présente  aussi  en  masses  compactes  ou  terreuses. 

Clivages.  Clivages  imparfaits  suivant/*  (001),  m  (110),  A»''*(lll).  Cas- 
sure conchoïdale  à  inégale. 


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SOUFRE  365 

Dureté.  1,5  à  2,5.  Fragile  et  peu  sectile. 

Densité.  2,05  à  2,09. 

Coloration  et  éclat.  Jauae  île  soufre,  jaune  paille,  jaune  brun,  vcr- 
dâtrc,  roiigeâtre,  gris  rougeâtre,  blanc  jaunâtre.  Poussière  blanche. 

Eclat  résioeux.  Transparent  à  translucide  ou  opaque. 

Propriétés  optiques.  Plan  des  axes  parallèle  à  g'  (010).  Bissectrice 
aiguë  positive  perpendiculaire  a  p.  ç  <.  v. 

Ug  =2,24052  (raie  D,  Schrauf) 
Il„  =  2,03832 


Propriétés  électriques.  Très  mauvais  conducteur  de  l'électricité.  Se 
charge  d'électricité  négative  par  friction. 

Propriétés  calorifiques.  La  conductibilité  calorifique  du  soufre  est  très 
faible,  ce  qui  explique  la  facilité  avec  Inquelle  les  échantillons,  cristal- 
lisés ou  non,  se  fendillent  en  produisant  des  craquements  caractéris- 
tiques, quand  on  les  prend  dans  la  main.  Ce  fendillement  est  dû  aux 
inégales  dilatations  qui  se  produisent  à  l'intérieur  de  l'échantillon  cl 
à  sa  périphérie  cchauflëe  au  contact  de  la  main. 

Composition  chimique.  Soufre  pur,  contenant  parfois  des  traces  di' 
sélénium  (variété  rouge  orange)  et  fréquemment  mélangé  avec  du  bitume, 
de  l'argile,  du  calcaire,  etc. 

Propriétés  pyrngnostiques .  Fusible  à  113"  C.  Brûle  à  270"  avec  uiio 
flamme  bleue  en  dégageant  de  l'acide  sulfureux  ;  bout  n  448".  Insoluble 
dans  l'eau  et  dans  les  acides.  Très  soluble  dans  le  sulfure  de  carbone, 
le  pétrole,  etc. 

Altérations.  Le  soufre  s'oxyde  sous  l'action  de  l'air  humide  et  de  l'eau 
riche  en  oxygène;  il  se  transforme  en  acide  sulfureux,  puis  en  acidi' 
sulfurique  produisant  à  son  contact  des  sulfates,  et  c'est  ainsi  que  dans 
les  gisements  sulfurifères,  il  disparaît  fréquemment  aux  affleurements. 

Diagnostic.  Les  propriétés  physiques  et  chimiques  énumérées  plus 
haut  et  notamment  la  propriété  de  brâleren  dégageant  de  l'acide  sulfu- 
reux, sont  tuuti)  fait  caractéristiques  de  ce  minéral. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


OISEBOINTS  ET  ASSOCIATIONS 

Le  soufre  se  rencontre  dans  des  conditions  très  variées.  Dans  les 
gisements  français  qui  vont  être  passés  en  revue,  on  le  trouve  : 

1"  Dans  les  solfatares  ; 

2*  Dans  les  produits  de  l'inflammation  des  houillères  ; 

3°  Dans  les  sources  thermales  ; 

4°  Dans  les  gisements  sédimentaires  par  réduction  de  sulfates 
{so/fares)  ; 

5°  Dans  des  gisements  divers  oii  il  résulte  de  la  décomposition  de 
sulfures  métalliques. 

1°  Dans  les   solfatares. 

Les  Tumerolles  qui  apparaissent  dans  les  régions  volcaniques  à  la  fin 
des  éruptions  et  qui  se  prolongent  souvent  pendant  des  siècles  après 
l'extiDction  du  volcan,  sont  à  une  température  voisine  de  100*  ou  infé- 
rieure et  sont  essentiellement  caractérisées  par  l'abondance  de  l'acide 
carbonique,  de  l'hydrogène  sulfuré  et  de  la  vapeur  d'eau.  Sous  l'in- 
fluence de  l'air,  il  se  produit  des  réactions  variées,  donnant  naissance, 
suivant  les  cas  et  parfois  même  simultanément,  à  des  dépôts  de  soufre 
et  a  la  formation  d'acide  sulfureux  qui  s'oxyde  à  son  tour  pour  donner 
de  l'acide  sulfurique.  Celui-ci  attaque  violemment  les  roches  au  milieu 
desquelles  se  trouve  la  bouche  de  sortie  des  émanations  volcaniques  et 
produit  il  leurs  dépens  de  nombreux  sulfates  solubles  (gypse,  aluns,  etc). 
Les  gisements  de  soufre  produits  dans  ces  conditions  sont  les  solfa- 
tares. Le  soufre  des  solfatares  est  généralement  bien  cristallisé,  le  plus 
souvenl  constitué  par  de  petits  cristaux  simples  de  forme 
(fig.  l)  et  n'ayant  alors  que  les  faces  A*^  (111);  ils  s« 
groupent  pour  former  des  associations  cristallitiques  à  faces 
,  creuses  (fig.  2). 

Parfois  le  soufre  ne  tapisse  pas  de  géodes,  mais  remplit  com- 
plètement toutes  les  cavités  de  la  roche  volcanique  altérée. 
A  la  bouche  des  solfatares  des  volcans  en  activité,  obser- 
l'iS'  I-  vés  pendant  des  périodes  de  repos,  la  température  est  par- 
di »ii*un>i.  fois  assez  élevée  pour  que  le  soufre  puisse  fondre,  formant 
alors  des  masses  d'un  jaune  orange  sur  lesquelles  viennent  se  former  des 


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SOUFRE  367 

cristaux  plus  récents.  Il  est  probable  qu'au  moment  de  sa  formation, 
ce  soufre  était  monoclinique  et  qu'il  g'est  transformé  ensuite  en  soufre 
orthorbombîque  comme  cela  a  lieu  dans  les  expériences  de  laboratoire. 

Plateau  Central.  —  Puy-de-Dôme.  —  Les  tufs  andésitiques  et 
trachytiques  (cinérites)  du  Mont  Dore  ont  été  dans  le  ravin  de  la  Craie 
(au  pied  du  Sancy)  traversés  par  des  fumerolles  sulfurées  qui  les  ont 
profondément  altérés  et  en  partie  transformés  en  alunile(voir  à  alunite). 
Il  s'est  en  outre  déposé  du  soufre  qui  remplît  les  cavités  de  la  roche. 
Les  cristaux  de  feldspath  sont  parfois  remplacés  par  ce  minéral  qui  se 
présente  en  petites  masses  translucides  d'un  beau  jaune  très  rarement 
pourvues  de  formes  cristallines  déterminables.  La  seule  forme  que 
j'ai  observée  est  la  pyramide  ft*'*(lll). 

Antilles-  —  Guadeloupe.  La  soufrière  de  la  Guadeloupe  a  été  décrite 
par  Cb.  Sainte-CIaire-Deville  {B.  S.  G.  IV.  428.  1846);  elle  s'observe 
sur  un  cône  volcanique  situé  à  9  kilomètres  de  la  ville  de  Basse-Terre. 
Les  fumerolles  donnant  de  la  vapeur  d'eau,  de  l'hydrogène  sulfuré  et 
de  l'acide  sulfureux,  se  trouvent  le  long  de  la  grande  fente  qui  traverse  la 
montagne  du  nord  au  sud.  Au  nord  de  la  grande  fente,  se  trouvait  en 
1846  une  caverne  en  partie  éboulée,  -tapissée  d'alun,  de  gypse,  etc.  Le 
soufre  n'existe  en  abondance  qu'autour  de  l'orifiec  des  fumerolles.  Sur  les 
Hunes  de  la  montagne,  on  ren~ 
contre  parfois  des  végétaux  en 
partie  transformés  en  soufre. 

La  collection  du  Muséum  ren- 
ferme de  beaux  échantillons  de  ce 
gisement,  ainsi  que  des  cristau.x 
distincts  isolés;  ce  sont  des  pyra- 
mides i*'*(lll),  atteignant  par- 
fois 1'^"  suivant  l'axe  vertical.  Elles 
sont  elles-mêmes  constituées  par 
un  grand  nombre  de  cristaux 
plus  petits,  groupés  :i  axes  paral- 
lèles (fig.  2)  et  dont  il  est  facile  r,g.  t. 
de  déceler  la  structure  en  les  faî-    Cn.i.u»  [b'f  (iiin  d.  .ouf»,  cnBii.  .uituh 

1  «Ht  Ti-rlie.l,   Soiralare  d<  Il  Cuadcloupi.  (Wmb- 

sant  miroiter  au  soleil.  Ces  cris-       jrroji*itj™»Jeur >.•».«»(.) 
taux  polysyntbétiques  sont  généralement  caverneux.  Quand  ils  s'en- 
filent en  grand  nombre  à  la  suite  les  uns  des  autres,  ils  forment  de. 


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368  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

longues  aiguilles  ;  celles-ci  s'accolent  elles-mêmes  parfois  à  axes  paral- 
lèles pour  former  des  croûtes  cristallines  poreuses,  beaux  échantillons 
de  collection. 

Réunion-  —  Le  soufre  abonde  dans  les  volcans  de  la  Réunion  sous 
les  mêmes  formes  qu'à  la  Guadeloupe;  on  y  voit  aussi  des  échantillons 
de  basalte  celluleux  dont  les  cavités  sont  remplies  de  soufre  qui  parait 
avoir  été  fondu. 

Madagascar.  — •  Le  soufre  est  exploité  à  Madagascar  près  d'Antsî- 
rabe  et  dans  le  nord-est  d'Ankaratra  au  milieu  de  régions  volcaniques. 
C'est  certainement  un  gisement  de  solfatare,  sur  lequel  je  n'ai  pu  recueil- 
lir aucun  renseignement  précis. 

2°  Dans  les  produits  de  sublimaiion  des  houillères  embrasées. 

Des  enduits  jaunes  de  soufre  généralement  fondu  et  associés  à  de 
l'orpiment,  à  du  réalgar  et  à  de  nombreux  autres  minéraux  (voir  à  rénl- 
gar]  se  trouvent  â  la  surface  des  roches  houillères  calcinées  par  les 
incendies  spontanés.  Le  soufre  de  ce  genre  de  gisement  ainsi  que  les 
minéraux  qui  l'accompagnent  sont  le  résultat  du  grillage  des  sulfures  ' 
métalliques  qui  se  trouvent  dans  la  houille.  Il  se  forme  aussi  de  l'acide 
sulfureux  dont  l'oxydation  donne  naissance»  de  l'acide  sulfurique  qui 
à  son  tour  attaque  les  roches  grillées  et  forme  à  leurs  dépens  les 
nombreux  sulfates  qui  seront  étudiés  dans  le  tome  111  ;  eux  aussi 
offrent  une  grande  analogie  avec  les  sulfates  des  solfatares. 

Plateau  central.  —  La  Ricamaric  près  Saînt-Élienne  {Loire) 
est  le  gisement  le  plus  remarquable  à  citer  à  cet  égard  :  on  peut 
indiquer,  en  outre,  Cransac  {AveyroH)  et  Commentry  {Allier). 

3"  Dans  les  sources  thermales. 

Les  sources  thermales  sulfurées  ou  sulfatées  produisent  h  leurs 
points  d'émergence  du  soufre  pulvérulent  ou  concrétiouné,  blanc  ou 

1.  C'est  par  un  mi^canisme  annlogue  qu'en  1811,  b'csi  produilc  une  certaine  quan- 
tité de  HOufre  it  CfacsEy.  Los  exploitants  de  la  mine  eurent  alors  l'idée  malheu- 
reuse de  griller  des  pyrites  sur  des  haldes  pyritensee  dans  lesquelles  se  propagi'ii 
le  feu  qui  dura  pcnd.-int  plusieurs  mois  cl  ne  fui  éteint  que  difficilement.  Des 
caisses  en  bois  furent  installées  au-dessus  des  las  en  combuBlloD  el  servirent  à 
recueillir  du  soufre  sublimé  (J.  M.  XXX.  379.  1811). 


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SOUFRE  369 

jaune  pùle:  quelques-unes  d'entre  elles  fournissent  ainsi  de  beaux 
échantillons  de  collection  (Bagnères-de-Luchon). 

Les  sources  thermales  françaises  offrant  ces  particularités  peuvent  se 
grouper  de  la  façon  suivante  (voir  pour  la  composition  de  ces  eaux  : 
Jacqiiot  et  Wilm.  Les  eaux  minérales  de  la  France.  1894): 

1"  Les  eaux  sulfurées  sodùfites  sont  remarquables  parla  constance  de 
leurs  caractères  (température  élevée  atteignant  78°  à  Olette),  minérali- 
sation faible  Ogr.  25  à  0  gr,  6  par  litre  {constituée  par  du  sulfure,  de  l'hy- 
posulfite,  du  sulfate,  du  carbonate  et  du  chlorure  de  sodium  avec  faible 
proportion  de  silice  et  présence  de  matières  organiques  {harégine 
glairine)  à  leur  point  d'émergence. 

En  France,  ces  sources  sont  concentrées  dans  la  chaîne  pyrénéenne. 
[CauteretB  (Hautes-Pyrénées);  Saint-Sauveur,  Barèges  [Basses-Pyré- 
nées) ;  Bagnères  de  Luchon  {Ilaiite-Garonne)  ;  Ax,  Carcanières  [Ariège]  : 
Escouloubre  (Aude);  Olette,  Canaveilles,  le  Vernet,  Molîly,  Nossn, 
Amélie-les-Bains,  la  Preste  (Pyrénées-Orientales);  on  en  trouve  aussi 
en  Corse  (Guegno,  Guitera,  Pietropola)]. 

Ces  eaux  renferment  parfois  une  quantité  de  chlorure  de  sodium  supé- 
rieure à  celle  du  sulfure.  [Eaux-Bonnes  [Basses- Pyrénées)  ;  GazosI, 
Labassëre   [Hautes-Pyrénées)]. 

Sous  le  nom  d'eawjr  sulfureuses  dégénérées,  on  désigne  des  sources 
dont  les  sulfures  sont,  au  contact  de  l'air,  transformées  en  hyposullïtcs 
ou  en  sulfites  ;  les  sources  d'Aix-les-Baios  [Savoie]  en  sont  un  exemple 
caractéristique. 

2"  Il  existe  une  dernière  catégorie  d'eaux  sulfureuses,  ce  sont  les 
eaitx  sulfureuses  calciipies,  minéralisées  par  du  sulfure  de  calcium 
associé  parfois  a  des  sels  de  magnésium,  du  chlorure  de  sodium,  etc. 
Elles  sont  froides  et  se  trouvent  généralement  dans  les  plaines.  Elles 
paraissent  résulter  du  lavage  d'assises  triasiques  ou  tertiaires  riches  en 
gypse.  Ces  eaux  chargées  de  sulfate  de  chaux  passent  ensuite  à  travers  des 
couches  bitumineuses  [Allevard  [Isère);  Digne,  Gréoux  [Basxes- Alpes)]; 
ou  même  simplement  des  couches  tourbeuses  ou  riches  eu  matière  orga- 
nique [Enghien  [Seine-et-Oise),  Pierrefonds  [Oise]]  qui  réduisent  le 
sulfate  en  sulfure.  Souvent,  dans  ce  genre  de  source,  quelques-uns  seu- 
lement des  griffons  sont  sulfureux,  les  autres  sulfatés. 

Toutes  ces  eaux  sulfureuses  s'altèrent  ii  l'air,  parfois  elles  deviennent 
opalescentes,  bleuâtres  [eau  bleue  d'Ax)  par  suite  de  la  présence  de 
soufre  très  divisé  en  suspension.  D'autres  fois,  l'eau  reste  limpide,  mais 

A.  Uaun.  -  MmirmkgU.  11.  n 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


t  et  dégage  u 


odeur  d'acide  siillliydrique;  il  se  produit  un  poly-- 


B  (Baréges],des  hyposulfites,  des  sulfites, 
cide  carboui<]ue  de  l'air  Joue  un  rôle  important  dans  l'altéralion 
aux  sull'ureuses  ;  il  permet  la  formatioa  de  l'hydrogène  sulfuré 
5  décompose  bientôt  en  donnant  de  l'eau  et  le  soufre  dont  il  a  été 
ion  plus  haut.  Celui-ci  s'oxyde  en  partie  et  fournit  de  l'acide 
rique  qui,  en  attaquant  la  roche  au  milieu  de  laquelle  sourd  l'eau 
raie,  donne  naissance  à  de  nombreux  sulfates  (gypse,  aluns,  etc.) 
eront  étudiés  tome  III. 

précipitation  du  soufre,  au  point  d'émergence  des  eaux  sulfu- 
ses,  est  aussi  produite  par  un  travail  physiologique  dû  à  des 
s  microscopiques  ;  ce  sont  elles  qui  sécrètent  ces  matières  glai- 
a  dont  il  a  été  question  plus  haut  et  qui  ont  été  désignées  sous 
m  de  glaiiine  et  de  barégine.  C'est  alors,  au  milieu  de  ces  der- 
s,  que  l'examen  microscopique  permet  de  distinguer  de  noni- 
les  espèces  de  bactériacées  qui  ont  été  particulièrement  étudiées 
I.  Wînogradsky  au  mémoire  duquel  [Beitr.  Morphoi.  der  Bacté- 
rien. 1888)  sont  emprun- 
tées les  figures  3  à  5 
isi:  VanTicghem. 
Traité  de  botanique.  il95. 
1891). 

Les  bactériacées  thio- 
gènes  ou  sii/fiibaclériées 
constituent,  comme  l'a  fait 
remarquer  M,  Van  Tie- 
ghem,  un  groupe  pure- 
ment physiologique, 
\u'B^si'nintîu\.  renfermant  les  formes  les  SBiroi>«i«ri<M  pourprea. 
j».  »u  ricb. .,.  kïJr^  plus  diverses  (bactérîa-  '  .%'àrf;„T.'ûd«ir^"dïï:: 
II»  MU  p™rt  d-hyd^r  cées  rouges  et  bactéria-  ,  Rh,'îXX«Bâie  (fl*.u.r*«-^ 
'"oni  Vi"i '""•i"'™*!  c'cs  incolores).  Toutes  "■ '"'"'«)■ 
"«  boon»  d*  «ijonr  ont  besoin  pour  vivre  d'emmagasiner  du  soufre 
•ïi'trîtTr"™."'»^  dans  leur  protoplasme  ;  pour  cela,  elles  décom- 
posent l'hydrogène  sulfure,  mettant  en  liberté 
ufre  qu'elles  oxydent  ensuite  pour  l'éliminer  a  l'état  de  sulfate; 
liydrogène  sulfure,  elles  meurent.  Elles  pullulent  non  seulement 
>int  d'i-mergence  des  eaux  sulfureuses,  mais  encore  elles  peuvent 


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SOUFRE  371 

vivre  partout  où  du  sulfRte  de  chaux  est  réduit  par  de  la  matière 
organique  en  décomposition  {voir  p.  375).  Ce  fait  peut  être  mis  expé- 
rimentale m  eut  en  évidence  en  plaçant  des  rhizomes  de  butome, 
souillés  de  vase,  dans  une  solution  aqueuse  de  sulfate  de  chaux  ;  on 
voit  bientôt  les  bactériacées  thiogènes  y  prospérer. 

Les  bactériacées  incolores  (Ëg.  3}  appartiennent  à  deux  groupes,  les 
Bégiates  en  filaments  libres,  flexibles  et  mobiles,  sans  gaine,  et  les 
Tkiothrickea  en  filaments  fixés,  rigides  et  immobiles  pourvus  d'une 
gaine.  Ces  algues  ont  reçu  le  nom 
vulgaire  de  au!furaires. 

Les  bactéries  rouges  sont  beau- 
coup plus  nombreuses  ;  elles  ne  corn-  ^ 
prennent  pas  moins  de  douze  genres 
(Ckromate,  Rhabdochromate ,  Aini- 
bobacler,  Thiothèce,  Tkiodycte,  etc.), 
dont  quelques  formes  sont  représen-  Suifobâoiéri<.i  poorp™ 

tées  ci-contre   (fiff,  4  et  5)  :  ce  sont      „  „  ,     '"''"*  '    """»""  "  ■"")' 
elles  qui  sécrètent  la  g/airine.  t  "  c  criiui«  KcréoDi  da  i»  g,um  iji.ivnf). 

Puy-de-Dâme.  Des  dépôts  pulvérulents  de  soufre  sont  laissés  par  une 
petite  source  située  au  pied  du  ravin  de  la  Craie  au  Mont  Dore,  au-des- 
sous du  gisement  d'alunite  cité  page  367. 

La  source  du  mont  Cornadore  ii  Saint- Nectaire  dépose  aussi  du 
soufre  dont  une  géode  de  beaux  cristaux  a  été  jadis  trouvée  dans  un 
trou  de  maçonnerie  (Lecoq.  Eaux  Minérales.  53), 

De  petits  octaèdres  de  soufre  sont  déposés  par  la  source  du  puy  de  la 
Poix.  Enfin  c'est  au  même  mode  de  formation  qu'il  y  a  lieu  de  rapporter 
les  enduits  pulvérulents  ou  cristallitiques  du  même  minéral  qui  tapissent 
les  fentes  du  gneiss  altéré  de  Loubarlac  près  de  Dore  l'Eglise  (à  1  km. 
sur  la  droite  de  la  route  de  Crnponne)  et  de  diverses  sources  du  Mont- 
Dore,  de  EaBourboule,  etc.,  renfermant  de  petites  quantités  de  sulfates, 

4"  Dans  les  roches  sédîmentaires  par  réduction  de  sulfates. 

b)  Dana  /es  formations  gypsettses. 

Le  soufre  se  rencontre  assez  fréquemment  dans  les  assises  gyp- 
seuses;  il  est  le  résultat  de  la  réduction  du  gypse  sous  l'influence  de 
matières  organiques  ou  de  gaz  ayant  traversé  la  roche.  Ce  minéral  se 


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372  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

rencontre  par  suite  dans  ces  conditions  huk  deux  grandes  époques  de 
dépôts  gypseux,  dans  le  trias  et  dans  le  tertiaire.  Enfin,  je  rattache 
il  ce  groupe  de  gisements  la  formation  actuelle  du  soufre  par  réduction 
de  plâtras. 

a)  Dans  les  gypses  d'âge   secondaire 

Dans  les  gypses  trinsiques  français,  le  soufre  ne  constitue  qu!un  acci- 
dent, sans  importance  industrielle.  Il  y  forme  des  masses  oristallines, 
des  cristaux  transparents  ou  translucides  dont  l'aspect  est  générale- 
ment différent  de  celui  des  gypses  tertiaires  décrits  plus  loin. 

Je  rapporte  à  cette  même  série  les  gypses  pyrénéens  et  algériens, 
ussociés  aux  ophites  ;  l'âge  triasique  de  quelques-uns  d'entre  eux  n'est 
pas  douteux,  la  question  est  discutée  pour  d'autres  (voir  à  gupsé). 

Basses-Pyrénées.  Le  gisement  de  Saint-Boès  [Basses-Pyrénéen)  prôs 
Dax  [Landes]  est  bien  connu  pour  les  beaux  cristaux  de  soufre  qu'il  a 
fournis  autrefois.  D'après  les  recherches  de  Palassou  et  de  Thore,  on 
sait  que  des  sondages  ont  fait  découvrir,  au-dessous  de  la  terre  végé- 
tale, une  couche  d'argile  ocreuse  renfermant  des  fragments  de  lignite, 
puis  des  graviers  imprégnés  de  pétrole,  cl  enfin  un  banc  calcaire  noi- 
râtre avec  argile  gypseuse  bleue  ou  bitinche  et  dépôt  de  soufre,  en 
amas  atteignant  parfois  100  kg.,  ainsi  qu'en  cristaux.  Dans  toute  cette 
formation,  le  pétrole  suinte  de  tous  côtés  au  voisinage  d'une  source 
sulfobitumîneusc  froide.  Des  géodes  sont  tapissés  de  très  beaux 
cristaux  de  soufre  natif,  associés  à  de  la  calcite  et  plus  rarement  it  de 
la  célestinc.  M.  Seunes  attribue  cette  formation  »u  trias  ;  on  peut  cer- 
tainement affirmer  qu'elle  est  antérieure  au  cénomanien. 

Les  cristaux  de  soufre  sont  souvent  imprégnés  par  du   bitume  qui 
leur  donne  l'apparence  des  cris- 
taux de  Cesena  (Romagne)  ;  ils 
sont  parfois  recouverts  d'un  en- 
\  duit  de  cristaux  de  calcite.    Ils 
atteignent  2  centimètres  de  lon- 
gueur, sont  parfois  parfaîtement 
mpideset  peuvent  rivaliser  alors 
avec  les  cristaux  de  Sicile.   Les 
sour™   de  siini-itoii.    combinaisons  de  formes  que  j'ai      Soof™  do  BiIhi-Bo^l 
observées  sont   assez   variées    i"^  [lllj  (fig.    1);  A"*  (111)  i='"  (113)  ; 
t>(ï  ia;.  ^1  ^101)  ;  pb*l^  ;  pb'l^  è"^  ;  pi,""  b*!''  e'  (011)  (fig.  6),  avec  par- 


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fois  a^  (fig.  7).  Les  faces  p  (001)  soat  généralement  peu  développées, 
ce  n'est  qu'exceptionnellernent  que,  par  suite  de  leur  très  grand 
développement,  les  cristaux  sont  aplatis. 

La  collection  du  Muséum  renferme  de  beaux  cristaux  de  soufre 
eoduits  de  bitume,  identiques  à  ceux  qui  viennent  d'être  décrits,  ils 
sont  indiqués  comme  provenant  de  Basteones  (Landes).  Il  est  pos- 
sible qu'ils  proviennent  de  l'une  des  mines  de  bitume,  jadis  exploitées 
dans  cette  localité. 

Les  carrières  de  Lys  près  Saînte-Colomme,  dont  il  a  été  question  a 
l'article  tourmaline  (t.  I,  p.  105),  ont  fourni  autrefois  de  magnifiques 
lames  transparentes  de  gypse.  La  collection  du  Muséum  en  possède  un 
cristal  incolore  et  transparent  renfermant  des  cristaux  de  soufre  d'un 
beau  jaune  qui  atteignent  1'"  suivant  l'axe  vertical  et  offrent  les 
formes  b'f^  (lit),  P-^  (113},  p  (001)  avec  ou  sans  a'  (101)  et  e*  (OU) 
(Gg.  6  et  7).  Ces  cristaux  se  voient  par  transparence  h  travers  le 
gypse  qui  les  englobe. 

Le  soufre  natif  a  été  aussi  trouvé  dans  le  gypse  de  Salies  de  Béarn . 

Ariège.  De  petites  masses  de  soufre  ont  été  recueillies  dans  les  car- 
rières de  gypse  de  Betchat  et  de  Lacourt. 

liOrralne  et  Jura.  —  La  plupart  des  salines  de  la  Lorraine  et  du 
Jura  (voir  à  sel  gemme)  renferment  localement  des  nids  ou  nodules  de 
soufre  cristallin. 

Alpes. —  Savoie.  Du  soufre  en  masses  transparentes  ou  translucides 
se  trouve  dans  la  plupart  des  gisements  de  gypse  de  la  Maurienne  et 
de  la  Tarentaise.  On  peut  citer  notamment  les  suivants  :  Pesey, 
Laval  de  Tignes,  Modane  et  enfin  le  glacier  de  Gebroulaz  près  Mou- 
tiers,  où  il  est  associé  à  l'anhydrite,  t'albite,  la  sellaîte,  etc. 

Algérie-  —  Constantine.  I>es  gypses  triasiques  de  la  région  de 
Souk-Ahras  renferment  assez  fréquemment  du  soufre.  M.  Blayac  m'a 
notamment  signalé  ceux  du  flanc  nord  du  Djebel  bou  Kebch,  à  environ 
20  mètres  de  la  route  du  Kef,  Des  tentatives  infructueuses  d'exploitation 
ont  été  faites  sur  ce  gisement  qui  n'a  pas  fourni  de  cristaux  distincts. 

0)  Gisements  d'âge  tertiaire. 

Dans  tous  les  gisements  qui  vont  être  énumérés  sauf  un  seul,  le 
soufre  ne  se  trouve  pas  en  cristaux  distincts.  Dans  plusieurs  d'entre 
eux,  ta  formation  de  ce  minéral  est  peut-être  moderne. 


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374  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Bassin  de  Paris.  —  Seine.  Les  marnes  du  gypse  de  Montmartre 
h  Paris  ont  rourni  de  petites  masses  terreuses  de  soufre,  résultant  de 
la  réduction  du  gypse  ;  il  est  possible  que  ce  soufre,  soit  de  formation 
actuelle  et  par  suite  à  rapporter  au  paragraphe 
suivant. 

Marne.  Grâce  à  l'obligeance  de  M.  Cout- 
tolenc,  j'ai  pu  étudier  de  très  jolis  cristaux  de 
soufre  provenant  des  fentes  du  lignite  de  la 
Cendrière  de  Trépail  près  Reims  ;  ils  sont  riches 
en  faces  ;  la  combinaison  la  plus  fréquente  est  la 
suivante  :  p  (001),  e^  (013),  e'  (OU),  b^'^  (115), 
A^'*(112),  i'(112),  i'«(lll),;r(133)(fig.8}.  Ces 
cristaux  sont  fréquemment  cristallitiques,  ré- 
duits parfois  il  un  enduit  appliqué  contre  le 
lignite  et  sur  lequel  on  ne  distingue  que 
quelques  faces   trës    brillantes. 

Bassin  du  Rhdne.  —  Vautluse.  Un  gisement  de  soufre  est 
exploite  aux  Tapets  près  Apt.  On  y  observe  trois  couches  de  soufre 
compact,  mélangé  de  calcaire  et  de  gypse  et  alternant  parfois  en  lits 
minces  avec  celui-ci.  Cette  formation  appartient  à  l'oligocène  (ton- 
grien).  Elle  présente  une  particularité  curieuse  {A.  M.  XVII,  289. 
1879);  aux  afDeurements  le  soufre  n'existe  plus,  partout  oii  les  couches 
sulfurées  ont  la  iorme  de  fond  de  bateau,  le  soufre  a  également  dispa- 
ru et  le  calcaire  gypseux  qui  lui  sert  de  gangue  est  devenu  poreux  et 
celluleux  comme  une  cargneule.  Il  est  bien  évident  que  cette  dispa- 
rition du  soufre  placé  dans  ces  conditions  particulières,  est  due  à  une 
dissolution  eifcctuée  par  les  eaux  sauvages. 

Le  soufre  des  Tapets  est  jaune  clair,  compact;  je  n'ai  observé  aucun 
cristal  distinct  dans  les  nombreux  échantillons  que  j'ai  examinés. 

La  production  du  soufre  des  Tapets  a  atteint  6.400  tonnes  en  1890; 
le  minerai  a  été  utilisé  soit  pour  l'extraction  du  soufre,  soit  directe- 
ment pour  le  traitement  des  maladies  de  In  vigne. 

Bouckes-du-Rhône.  Le  soufre  se  trouve  dans  des  conditions  ana- 
logues à  celles  du  gisement  précédent  aux  Camoins,  près  Marseille. 

Alp6S-  — Basses-Alpes.  Des  exploitations  de  soufre  ont  été  tentées 
dans  le  tongrien  de  Manosque.  Le  soufre  y  est  associé  à  du  gypse  et  à 
des  lignites.   Il  forme  des   mas.ses  dans  un  calcaire   et   offre   la   plus 


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SOUFRE  375 

grande  analogie  avec  celui  des  Tapets  ;  de  même  que  dans  ce  gisement, 
il  ne  se  présente  pas  en  cristaux  distincts. 

Corbléres.  —  Aude.  Des  grains  de  sourrc  ont  été  signalés  dans 
une  plâtrièrede  Vidilharn  (Tournai. /oMr/i.  de  Pkarm.  500.  1828).  Le 
même  auteur  a  observé  du  soufre  retiré  du  forage  d'un  puits  a  Malvézy 
près  Narbonne;  la  couche  sulfureuse  est  recouverte  par  dn  gypse 
(miocène)  exploité,  se  couvrant  d'efQorescence  de  sulfate  de  soude. 
D'après  la  description  de  l'auteur,  ce  soufre  serait  jaune  pâle,  léger, 
tendre,  à  cassure  esquîlleuse,  happant  à  la  langue  et  se  polissant  par 
le  frottement.  Il  était  englobé  dans  une  argile  bleuâtre  fissile  et  bitu- 
mineuse. 

Alg^érle.  —  Constantine.  M.  Blayac  m'a  signalé  de  petits  nids  de 
soufre  natif  dans  le  gypse  des  marnes  oligocènes  des  berges  de  la 
Scybouse,  non  loin  d'Héiiopolis  (environs  de  Guelma). 

Alger.  Le  soufre  se  rencontre  dans  le  gypse  d'EI-Kébrita  (6  km.  5 
ouest, 5°  S.  du  marabout  de  Sidi-Bou-Zid  et  33  km.  Est,  10°  S.  de 
Téniet-el-Uâad). 

Oran.  Des  tentatives  d'exploitation  ont  été  faites  sur  deux  gisements 
de  ce  département  :  à  Kef-eï-Djir  ou  Bou-Halloufa  (50  km.  N.,  37»  Est 
de  Relizane  et  à  2  km.  S.  de  Mazouna).  Le  soufre  est  dissémine  dans 
des  marnes  tortoniennes  (sahélien). 

A  £I-Bordj  (20  km.  Nord,  38°  Est  de  Mascara)  le  soufre  est  mélangé 
à  des  cristaux  de  gypse  dans  une  argile  noire  micacée  (hcivëtien). 

y)   Formation   actuelle. 

La  réduction  du  sulfate  de  chaux  (plâtras)  des  produits  de  démolition 
sous  l'influence  de  matières  organiques  est  un  fait  fréquent. 

Seine.  Le  soufre  produit  dans  ces  conditions  a  été  souvent  observé 
dans  le  sol  de  Paris.  Je  citerai  seulement  les  deux  cas  suivants  : 

Haiiy  a  signalé  des  enduits  et  des  cristaux  de  soufre  à  la  surface  de 
plâtras  (recouvrant  un  ancien  dépôt  de  vidange),  mis  au  jour  en  1778 
lors  de  la  démolition  de  la  Porte-Saint-Antoine,  près  la  Demi-Lune 
[Méin.  Acad.  Se.  1780.  105  et  op.  cit.  III.  282).  La  collection  du 
Muséum  renferme  des  échantillons  de  ce  gisement.  On  y  distingue  de 
fort  jolis  petits  cristaux  i"*  (111),  cristallitiques,  souvent  empilés  sui- 
vant leur  axe  vertical  (fig.  2),  Ils  présentent  des  formes  en  trémies 
e  le  soufre  des  solfatares. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
ibrée  a  décrit  (C.  R.  XCM.  101.  et  1440.  1881}  une  véritable  sou- 
en  voie  de  formation  dans  le  sous-aol  de  la  pliice  de  la  Rëpu- 
!  (sud-est  de  la  place).  Le  soufre  s'y  est  produit  dans  les  plâtras 
mblayage  de  l'iincien  fossé  d'enceinte  commencé  en  vertu  d'un 
lu  7  juin  1670.  Ce  fossé  fut  remplacé  par  un  rempart  dontl'em- 
nent  est  devenu  le  Boulevard  Saint-Martin.  Le  soufre  a  été 
vé  sur  50  mètres  x  20  mètres,  à  partir  de  0"  20  de  la  surface 
qu'à  une  profondeur  de  3  m.  qui  n'a  pas  été  dépassée.  Il  forme 
tits  cristaux  nets  b*  (112),  b^"  (111),  m  (110)  cimentant  de  menus 
en(s  de  plâtre  ou  imprégnant  des  morceaux  de  bois;  il  est  asso- 
le la  calcite  et  à  du  gypse  néogêne. 

b)  Dans  les  ca/caires. 

rénéBS.  —  [Aragon].  Charpentier  signale  [op.  cit.  463)  la  pré- 
de  petites  masses  de  soufre  natif  dans  un  calcaire  fossilil^re  de  la 
de  Biclsa,  dans  la  vallée  de  la  Cînca  sur  le  revers  espagnol  des 
Ignés  des  Ilautes-Pyrànées. 

uie-daronne.  Lecalcairemarmoréende  la  carrière  de  Bie,  à  Saint- 
voir  a  tourmaline),  renferme  assez  Iréquemment  des  masses  cristal- 
de  soufre,  translucide  ou  transparent  dont  la  magnifique  couleur 
tranche  sur  la  blancheur  éclatante  du  marbre  blanc.  Dans  les  fentes 
roche,  se  trouvent  parfois  des  cristaux  distincts,  difficiles  à  isoler, 
ordinaire  ils  touchent  aux  deux  parois  de  la  géode.  M.  Gourdon  m'a 
luniqué  un  bel  échantillon  présentant  les  formes  p  (001),  i'  '^  (11 1). 

Formation  par  décomposition  de  sulfures  métalliques. 

soufre  se  produit  fréquemment  par  altération  de  sulfures 
liques.  Ce  n'est  que  dans  les  gisements  métallifères  qu'il  se  pré- 
en  cristaux  distincts,  généralement  très  riches  en  faces  ;  dans  les 
lents  sédîmentaires,  le  soufre  de  réduction  des  sulfures  ne  se 
e  guère  qu'en  masses  pulvérulentes  on  cristallines  dont  la  couleur 

est   très  pâle  et  rappelle  celle   du   soufre    des    sources   thcr- 


a)  Formation  aux  dépens  de  la  pyrite  et  de  la  marcaaite. 

r  leur  décomposition,  la  pyrite  et  la  marcasite  donnent  assez  fré- 
ment  naissance  à  du  soufre  (voir  à  pyrite)  ;  celui-ci  se  trouve  notam- 


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SOUKRE  357 

nient  dans  rintérieur  des  nodules  de  marcasîte  transformes  en  limo- 
nite,  il  est  parfois  associé  à  du  gypse.  C'est  à  la  même  origine  qu'il  y 
a  lieu  de  rapporter  le  soufre  pulvérulent  trouvé  parfois  dans  les  silex. 
Je  me  contenterai  de  citer  !i  cet  égard  quelques  gisements  caractéris- 
tiques : 

Aquitaine.  —  Dordagne.  Le  soufre  pulvérulent  a  été  signalé  par 
Delanoue  [B.  S.  G.  X-  II.  1838)  en  petites  masses  dans  la  craie  (tudeau) 
des  environs  de  Périgueux.  Il  est  probable  qu'il  provient  de  la  décompo- 
sition directe  delà  pyrite;  toutefois  l'existence  de  matière  bitumineuse 
associée  à  ce  soufre  peut  faire  penser  que  celui-ci  a  pris  naissance  par 
u^e  réaction  secondaire  (réduction  par  des  matières  organiques  de 
sulfate  de  chaux  provenant  lui-même  de  la  décomposition  de  la  pyrite). 

Platsau  Central.  —  Corrèze,  La  pyrite  du  filon  quartzeux  de 
Meymac  se  transforme  en  limonite  parfois  caverneuse  et  renfermant  de 
petits  cristaux  de  soufre  (Friedel.  B.  S.  M.  XIV   230.  1891). 

Champagne.  —  Aube.  Les  nodules  de  mnrcasite  (transformés  en 
limonite)  delà  craîe  blanche  de  Montgtieux  près  Troyes  sont  souvent 
constitués  par  une  enveloppe  solide,  hérissée  de  pointements  cristiil- 
lins,  qui  limitent  une  cavité  remplie  par  du  soufre  en  poudre  incohc- 
rente,  parfois  mélangée  de  lamelles  de  gypse  (Leymcrie.  B.  S.  (i. 
m.  240.  1832). 

L'échantillon  que  possède  la  collection  du  Muséum  renferme  une 
quinzaine  de  grammes  de  ce  soufre  en  poudre  cristalline  d'un  janne  très 
pâle. 

Vosges.  —  {Alsace],  Daubrée  a  cité  le  soufre  comme  produit  de  la 
décomposition  de  la  pyrite  de  Bouxviller.  (Descr.  géologique  du  Bas- 
Rkin.  407.  1852). 

Haute-Saâne.  Le  soufre  pulvérulent  a  été  trouvé  dans  des  silex  de 
Fretigney. 

Jura.  —  Doubs.  Les  silex  jurassiques  de  l'abbaye  de  la  Charité 
près  Besançon  ont  parfois  leur  centre  constitué  par  du  soufre  pulvé- 
rulent jaune  pâle,  intimement  mélangé  avec  le  silex  ;  ïl  occupe  la  pince 
de  pyrite. 

Jura.  Il  en  est  de  même  du  soufre  des  silex  des  calcaires  de  Poligny 
déjà  connus  du  temps  d'Haity  [op.  cit.  III.  252). 

Des  échantillons  semblables  ont  été  signalés  dans  les  silex  noirs  des 


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878  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

monts  de  Revigny,  de  la  forêt  de  Chaux  ;  le  même  minéral  a  été  tiouvé 
dans  des  grains  de  minerai  de  fer  à  HIéger  et  a  la  Chapelle  Voland 
(Ogérien.ffwï.  nal.  diijura.  I.  272.  1865). 

Alpes.  —  Isère.  Les  filoas  des  Chalanches  ont  fourni  une  petite 
quantité  de  soufre  natif  pulvérulent,  d'un  blanc  jaunâtre,  formé  sans 
aucun  doute  par  la  décomposition  de  la  pyrite. 

Algérie.  —  Alger.  C'est  à  la  décomposition  de  la  pyrite  plutôt 
qu'il  la  réduction  du  gypse  qu'il  y  a  lieu  de  rapporter  de  petits  cri- 
staux de  soufre  que  m'a  remis  M.  Gentil.  Il  les  a  recueillis  dans  les 
carrières  de  Tiniegheras,  à  Rovigo:  ils  tapissent  dans  le  gypse  des  cavif  es 
résultant  de  la  disparition  de  cristaux  de  pyrite,  dont  on  trouve 
fréquemment  les  fragments  entourés  par  du  soufre.  Ce  dernier  miné- 
ral se  présente  en  cristaux  simples  de  forme,  généralement  cristallt- 
tiques  et  déformés. 

b)  Formation  aux  dépens  de  la  blende. 

CéTennes.  —  Gard,  Les  mines  des  Malînes  près  Saint-Laurent-Ie- 
Minier  (voir  ù  blende)  ont  fourni,  il  y  a  qqelques 
années,  de  fort  jolis  cristaux  transparents  de 
soufre  qu'accompagnent  la  smithsonite,  la  cé- 
rusite,  l'anglésite,  te  gypse,  etc.,  dans  les  cavités 
de  la  blende  concrétionnée,  M.  Michel  n  signalé 
dans  ces  cristaux  {B.  S.  M.  XIII.  213.  1890)  les 
formes  suivantes:  /î  (001),  m  (110),  g*  (010),  a* 
(loi),  e='(013),  e*(011),  i»'^  (115),  A"»  (113),  i* 
(112),  i'/»  (111),  X  =  (A*'*  A*'»  ^i^)  (133).  Ces 
cristaux  offrent  la  plus  grande  analogie  avec  les 
cristaux  de  soufre  de  la  solfatare  de  Pouzzoles 
décrits  et  figurés  par  Scaechi  (iig.  9).  Ce  gise- 
ment a  fourni  de  beaux  échantillons  de  collection  dont  j'ai  étudié  un 
certain  nombre. 

c)  Formation  aux  dépens  de  la  galène. 

La  galène  d'un  grand  nombre  de  gisements  donne  du  soufre  par  sa 
décomposition;  celui-ci  se  produit  dans  les  clivages  delà  galène  qui 
est-  alors  cieusée   de  cavités   cubiques  tapissées  d'un  enduit  de  très 


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PWWP 


minces  cristaux  ;  ceux-ci  semblent  quelquefois  uoirûtres  à  cause  de  leur 
transparence  qui  permet  de  voir  à  travers  eux  la  galèae  sous-jacente. 
Les  galènes  présentant  ce  geure  d'altération  donnent  naturellement 
.  h  l'analyse  un  excès  de  soufre  et  ont  été  désignées  sous  le  nom  de 
JoknsConile . 

.'  Les.haldes  abandonnées  de  la  plupart  des  mines,  citées  h  l'article 
-  galène,-renrerment  de  ce  soufre  néogène.  Je  l'ai  rencontré  particulière- 
ment sur  celles  des  environs  de  Chcnelettc  {Rhône). 

Les  gisements  français  de  ce  genre  ne  m'ont  pas  fourni  de  cristaux 
géométriquement  déterminables. 

Algérie.  —  Constantine,  M.  Daubrée  m'a  donné  un  échantillon  de 
galène  grenue  provenant  des  environs  de  Gnelma  dont  les  cavités  sont 
remplies  par  de  petits  cristaux  transparents  de  soufre,  ayant  la  même 
fornie  que  ceux  des  Mnlines. 

d)  Formation  aux  dépens  de  la  stibine. 

Dans  quelques  gisements  de  stibine,  peu  nombreux  du  reste,  la 
décomposition  de  ce  minéral  donne  lieu  à  la  formation  de  soufre.  Je 
citerai  notamment  à  cet  égard  les  gisements  du  cap  Corse  [Corse],  du 
Djebel  Hamlinat  et  de  Sanza  {Constantine). 


GROUPE  DE  L'ARSENIC 


Les  métalloïdes  de  ce  groupe  sont  rhomboédriques  et 
Ils  présentent  entre  eux  de  grandes  analogies. 


Ce  sont  les  suivants  : 

PP 

'Tellure 86'57' 

Arsenic 85"  6' 

Allemontite .  .  .  » 

Antimoine. . . .  87°  7' 

Biamutk 87''40- 


Clivage  parfait     Clivages   difficiles 

n'  b' 

«•  6' 


Di3iiizedb,G00gle 


380  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Ils  sont  volatils  à  des  températures  variées;  les  propriétés  pyro- 
gnostiques  données  plus  loin  permettent  aisément  de  les  distinguer 
les  uns  des  autres.  Le  tellure  seul  ne  parait  pas  se  rencontrer  dans 
les  gisements  français  :  Boissc  indique  bien  [A.  M.  II.  1852)  que 
Marcel  de  Serres  a  trouvé  ce  minéral  à  Entraygnes  {Aveyron\,  mais  ce 
fait  demande  confirmation. 


Rhomboédrique  pp  =  85*6'. 
[a:   c  =   1.4013  (Zepharovich)]. 

Macles.  Macles  suivant  A*  {Oll2). 

Formes  et  faciès.  Dans  les  gisements  français,  l'arsenic  se  trouve  en 
masses  granulaires,  souvent  réniformes,  botroydes  à  structure  teatacée. 
Clivages.  Clivage  a*  (0001)  parfait, 
i'  (0112)  ditDcile.  Cassure  inégale  et 
finement  grenue.  Fragile. 
Dureté.  3.5. 
Densité.  5.63  à  5.73. 
Coloration  et  éclat.  Blanc  d'étain, 
se  ternissant  très  rapidement  à  l'air 
tn  devenant  noir  grisâtre.  Eclat  mé- 
tallique.    Poussière    blanc    d'étain. 
Opaque. 

Composition  chimique.  Arsenic , 
souvent  mélangé  à  un  peu  d'anti- 
moine, de  fer,  d'argent,  etc. 

Essais pyrognostiques .  Sur  lechar- 
Amnic  niiii  i.MM*d«siinifrMirie-.u»-Miiiti    '*°"'     ®*      volatilise     sans     fondrc  ; 
{piuH,.gr.f),i, fri-d-r  n.i„„ti,\  dégage   une    odeur  d'ail    caractéris- 

tique et  couvre  le  charbon  d'un  enduit  blanc  d'acide  arsénieux, 
celui-ci  se  volatilise  au  feu  réducteur  en  colorant  la  flamme  en  bleu. 
Soluble  dans  l'acide  azotique. 


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ARSEXIC  381 

Altérations.  La  croûte   noire  terne   qui  s'observe  sur  les  cassures 

anciennes  de  l'arsenic  est  produite  par  un  mélange  d'arsenic  et  d'acide 

arsênîeux  ;  ce  dernier  produit  (arsénolite)  se    forme  aussi  parfois  en 

enduits  ou  en  cristaux  blancs  distincts. 

Diagnostic.  Les  essais  pyrognostiques,  l'altération  à  l'air  de  la  cou- 
leur constituent  les  meilleurs  diagnostics  de  ce  minerai. 


GISEMENTS   ET  ASSOCIATIONS 

L'arsenic  natif  est  un  minéral  des  filons  argentifères  ;  il  y  accompagne 
les  minerais  d'argent,  de  plomb,  de  cuivre,  etc.  II  se  trouve  aussi 
comme  produit  de  volatilisation  dans  les  houillères  embrasées. 

a]    Dans   les    filons    ntélallifèrex . 

Vosges.  —  \Alsace\.  Le  gisement  le  plus  remarquable  à  citer  ici 
est  celui  de  Sainte-Marie-aux- 
Mines.  On  y  a  rencontré  dans 
les  mines  d'argent,  aujourd'hui 
inexploitées,  des  blocs  d'arsenic 
pesant  plusieurs  kilogrammes. 
De  magnifiques  échantillons  de 
ce  genre  se  trouvent  actuelle- 
ment dans  la  collection  du  Mu- 
séum. Ils  ont  une  structure  tes- 
tacée  (fig,  1)  et  sont  remarqua- 
blement homogènes.  Leur 
cassure  est  finement  grenue.  : 
Cet  arsenic  est  accompagné  de 
galène,  de  panabase,  d'argent 

natif,  de  proustite  et  de  pyrar-  ^"'"  '' 

gyrite,  de  cobaltine,   de    mis-     Did<«iFii<.  5(inM-»>ri<>->ui-Mm<>>''.Vw^>pii^n"V'' 
pickel,  etc. 

Une  autre  variété  d'arsenic  natif  fort  curieuse  est  constituée  par 
des  groupements  bacillaires  de  calcite  dont  les  baguettes  sont  mou- 
lées par  de  l'arsenic  natif,  La  fig.  2  représente  un  échantillon  de 
ce  genre  à  gangue  quartzeuse,  provenant  de  la  collection  du  Muséum. 


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882  MINEHALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Les  fig.  3  et  4  montrent  un  échantillon  dans  lequel  îl  y  a  formation 
d'une  véritable  pegmatite  :  les  cristaux  de  calcite  à  section  triangu- 
laire jouent  le  même  rôle  que  le  quartz  dans  la  pegmatite 
graphique. 


L'arsenic  natif  a  été  surtout  trouvé  dans  les  (iloas  de  Saint-Jacques 
et  de  Gabe-Gottes  (voir  argent). 

Plateau  Central.  —  (Loire).  Griiner  (Descrip.  géol.  de  la  Loire, 
453,  1857)  signale  l'existence  d'arsenic  natif  testacé  dans  le  6lon  de 
mispickel  de  Saiot-Martin-la-Sauveté. 

b)  Dans   les  houillères  embrasées. 

Plateau  Central-  —  Lnh-e.  L'arsenic  natif  se  trouve  dans  les 
effloresccnccs  noires  qui  recouvrent  les  roches  houillères  des  envi- 
rons de  Saint-Ëtienne,  cnirinées  par  les  incendies  spontanés  (voir 
à  salmiac).  M.  Mayençou  a  aussi  signalé  l'existence  de  petits  cris- 
taux de  ce  minéral  dans  les  croûtes  cristallines  qui  recouvrent  ces 
mêmes  roches  (6'.  R.  LXXXVl.  491.  1878)  à  Reveux  en  Saint-Jean 
Bonnefond.  L'échantillon  que  je  dois  ii  l'obligeance  de  ce  savant 
supporte  des  rhomboèdres  p  (1011),  très  nets,  d'un  blanc  éclatant. 


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ALLEMONTITE  383 

ALLEMONTITE 

Sb  As'. 
Rhomboédrique. 

Formes  et  faciès.  L'allemontîte  se  trouve  excluBiverncnt  en  masses 
cristallines  formées  par  des  cristaux  lamelleuxdont  les  lames  sont  fré- 
quemment courbes.  Elle  est  aussi  parfois  très  finement  grenue. 

Clivages.  Clivage  a*  (0001)  parfait,  b^  (Oll2)  dilHcile.  Fragile. 

Dureté.  3,5. 

Densité.  6,203  (Rammelsbcrg). 

Coloration  et  éclat.  Blanc  d'étain  à  gris  rougeâlre,  avec  quelquefois 
teinte  bleuâtre  (se  ternissant  à  l'air  dans  les  variétés  riches  gd 
arsenic).  Éclat  métallique  brillant.  Opaque. 

Composition  chimique.  La  formule  SbA.s^  correspond  à  la  composi- 
tion donnée  eu  a). 

6)  Analyse  de  l'nllemontite  des  Chalanches  par  M.  Rammelsberg. 
[P.  A.  LXII.  137.  1844). 

La  composition  de  l'allemontite  des  Chalanches  n'est  pas  fixe  et  il 
paraît  exister  des  passages  entre  ce  minéral  et  l'antimoine  natif  qui  lui 
est  associé. 


34,8 


[62.15] 
100,00 


Essais  pyrognoi' tiques.  Au  chalumeau,  fond  en  donnant  des  fumées 
arsenicales  et  antinionieuses,  puis  un  globule  métallique  qui  prend  feu 
et  brûle  en  laissant  un  enduit  blanc  d'acide  antimonîeux. 

Décomposée  par  l'acide  azotique  avec  formation  d'un  résidu  blanc 
d'acide  antimonique. 

Altérations.  Comme  antimoine. 

Diagnostic.  L'association  des  réactions  de  l'arsenic  et  de  l'antimoine 
permet  de  distinguer  l'allemontite  de  ces  deux  minéraux  considérés 
individuellement.  Sa  couleur  est  du  reste  d'un  gris  moins  blanc  que 
celui  de  l'antimoine,  les  variétés  riches  en  arsenic   tirent  sur  le  gris 


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384  MINËRAF.OGIE  DE  LA  FRANCE 

bleuâtre  et  se  ternissent  d'autant  plus  rapidement  à  l'air  qu'elles  sont 

plus  arsenicales. 

aZSEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Alpes.  —  hère.  L'allemontite  a  été  découverte  dès  le  début  de  l'ex- 
ploitation de  la  mine  des  Chalanches  (voir  page  409].  Elle  fut  décrite 
tout  d'abord  par  Sage  sous  le  nom  de  pyrite  arsenicale  à  facettes  hej:a- 
gones  [Elémentit  minéral.  II.  71.  1777).  HaDy  la  désigna  sous  le  nom 
d'artiimaine  natif  arsenifère  et  ce  fut  Haidingcr  [Handbuch  Minerai. 
557.  1845)  qui  lui  donna  le  nom  d'aliemonlite,  du  nom  d'Allemont, 
bourg  oii  était  établie  la  fonderie  servant  au  traitement  des  minerais  des 
Chalanches. 

L'allemontite  se  présente  dans  les  mêmes  conditions  que  l'antimoine 
natif  de  ce  gisement,  en  nodules  irréguliers,  superficiellement  oxydés. 
La  structure  est  très  variée,  tantôt  elle  est  finement  grenue  a  la  façon 
de  certaines  galènes,  tantôt  elle  présente  une  texture  testncée  par  suite 
de  la  disposition  régulière  d'un  grand  nombre  de  lamelles  à  faces 
courbes.  Suivant  que  la  richesse  en  arsenic  est  faible  ou  considérable, 
la  couleur  se  rapproche  de  celle  de  l'antimoine  natif  ou,  au  contraire,  tire 
vers  celle  de  l'arsenic  en  se  ternissant  alors  à  l'air,  mais  en  conservant 
le  plus  souvent  une  teinte  bleuâtre.  L'allemontite  est  parfois  recouverte 
ou  mélangée  de  kermésite  fibreuse,  d'enduits  blancs  de  valcntinite. 

Gisement  douteux. 

Breta^e.  —  Finistère.  L'allemontite  testacée  a  été  indiquée  par 
Berzélius  (Z)e  l'e/n/jloi  du  chalumeau,  tiaduct.  Fresnel,  1837.  172)  it 
Poullaouen,  mais  il  me  semble  probable  que  ce  nom  a  été  mis  par  erreur 
à  la  place  de  celui  d'Allemont  qui  n'est  pas  cité  dans  l'ouvrage. 


ANT/AW/NE 

Sb 

Hhomboédrique  :/»/)  =  87°7 
[a  -.c^l:  1,32362  (Laspejrcs)]. 

Macles.  Macles  polysyntbétiques  suivant  £'  (0112). 

Formes  et  faciès.  L'antimoine  natif  se  présente  dans  les  gisements 


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ANTIMOINE  385 

français  en   masses  lamellaires,  parfois  à  grands   éléments,  dans  les- 
quelles les  clivages  sont  très  distincts. 

.  C/(Va^es.  CHvagc  a*  (0001)  parfait,  parfois  i'(0lT2)  distinct,  /(*(ll20) 
indistinct.  Cassure  inégale.  Fragile. 

Dureté.  3  à  3,5. 

Demité.  6,65  à  6,72. 

Coloration  et  éclat.  Blanc  d'étain.  Poussière  de  la  même  couleur. 
Éclat  ntétBlliqne.  Opaque. 

Composition  chimique.  Antimoine  presque  pur,  avec  une  petite  quan- 
tité d'arsenic,  de  fer,  d'argent. 

Propriétés  pyrognostifjues.  Fusible  à  632".  Au  chalumeau,  fond  faci- 
lement en  donnant  des  fumées  d'acide  antimonieux,  puis  brâle  (même 
si  le  feu  est  interrompu)  et  se  couvre  d'aiguilles  blanches  de  valen- 
tiiiite.  L'enduit  blanc  formé  sur  le  charbon  se  volatilise  en  colorant  la 
flamme  de  réduction  en  bleu  vcrdàtre.  L'antimoine  fondu  cristallise 
par  refroidissement. 

Attaqué  par  l'acide  azotique  avec  dégagement  de  vapeurs  nitreuses 
et  transformé  en  acide  antîmonique  blanc. 

Altérations.  L'antimoine  natif  s'altère  h  l'air  et  se  recouvre  d'une 
couche  blanche  ou  d'un  blanc  jaunâtre  de  valeiilinite  (voir  t.  III). 

Diagnostic.  Voir  les  essais  pyrognoatîques  de  l'allemontite. 

GISEMSNTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'antimoine  natif  accompagne  certains  minerais  d'argent  et  de  bis- 
muth dans  quelques  gisements  métallifères. 

Alp6S.  —  Isère.  De  fort  beaux  échantillons  d'antimoine  natif  ont  été 
trouvés  dans  les  filons  argentifères  delà  montagne  des  Chalanches(voir 
à  argent);  ils  y  ont  toujours  constitué  une  rareté.  Ils  forment  des 
rognotfs  généralement  englobés  dans  la  terre  ocreuse  des  filons  ;  ils 
sont  entourés  et  parfois  pénétrés  par  de  la  valentinite  pulvérulente  ou 
fibreuse  et  parfois  aussi  par  de  la  kermésite  fibreuse.  L'allemontite 
leur  est  aussi  associée. 

La  structure  de  l'antimoine  natif  est  éminemment  cristalline,  sans 
qu'aucun  cristal  isolable  ait  pu  être  trouvé.  Rarement  à  grains  fins,  il 
se  trouve  le  plus  généralement  en  grandes  lames  parfois  courbes 
pouvant   atteindre  presque  1"°  de  diamètre. 


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386  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Gisements  incertains. 

La  collection  du  Muséum  possède  deux  échantillons  d'antimoine  natif, 
l'un  à  très  grandes  lames  indiqué  comme  provenant  du  département  du 
Gard;  l'autre,  à  grains  fins,  donné  comme  venant  de  Corse.  Je  n'ai  pu 
recueillir  aucune  donnée  sur  le  gisement  réel  de  ces  échantillons. 

BISMUTH 
Bi 

Rhotnboédrique  :  pp  =  87°40' 
[a:c  =  {  :  1,3036.  (G.  Rose)]. 

Macles.  Macles  suivant  b*  (OtT2)  pouvant  être  obtenues  par  pression 
d'après  M.  Fletcher. 

Formes.  Dans  les  gisements  français,  le  bismuth  natif  se  présente 
SOU5  forme  grenue  ou  lamellaire.  Les  cristaux  artificiels  constituent 
des  trémies  à  formes  rappelant  des  cubes. 

Clivages.  Clivage  a*  (0001)  parfait,  moins  facile  suivant  e*  (022l).  à 
peine  distinct  suivant  b*  (DlT2).  Scctile  et  fragile;  malléable  à  chaud 
seulement. 

Dureté.  2  à  2,5. 
Densité.  9,7  à  9,8;i. 

Coloration  et  éclat.  Blanc  d'argent  avec  teinte  légèrement  rosâtre. 
Poussière  de  même  couleur.  Se  ternit  à  l'air  et  prend  des  nuances 
irisées  avec  teintes  jaunes  et  rouges  dominantes.  Opaque. 

Composition  chimique.  Bismuth  pur,  avec  souvent  traces  d' aident, 
de  soufre,  de  tellure,  d'antimoine,  d'arsenic,  etc. 

Analyse  du  bismuth  natif  de  Meymao  (Corrèze)  par  M.  Carnot  {€.  R. 
LXXIX.  477.  1874). 

Bi 99,00 

Sb.. 0.15 

A» 0.09 

S ,  0,06 

Pb 0,41 

Fe 0.10 

99,81 


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BISMUTH  Mî 

Essais  pyrognoattques.  Fond  à  265°  C.  et  cristallise  aistiment  par 
refroidissement.  Sur  le  charbon,  pent  être  entièrement  volatilisé  en 
laissant  un  enduit  jaune  orange  à  chaud  et  jaune  citron  à  froid. 

Soluble  dans  l'acide  azotique.  La  solution  étendue  de  beaucoup  d'eau 
donne  un  précipité  blanc  de  sous-azotate  de  bismuth. 

Diagnostic  ;  la  structure,  la  couleur  et  les  irisations  superficielles  sont 
très  caractéristiques  du  bismuth  natif  qui  peut  être  aisément  diagnos- 
tiqué par  des  essais  mtcrochimiques. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Le  bismuth  natif  souvent  associé  à  d'autres  minéraux  bismuthifcres 
est  un  minéral  des  filons  argentifères  et  cobaltifères.  Il  n'en  existe  en 
France  qu'un  seul  gisement  important. 

Breta^e.  — Finistère.  Le  bismuth  natif  a  été  indiqué  par  Bron- 
gniart  {Minéral.  IL  132.  1807)  dans  les  mines  de  Bretagne.  C'est  de  la 
mine  de  Poullaoueu  dont  il  s'agit.  Je  n'ai  pu  vérifier  cette  observation. 

Pyrénées.  —  [Aragon].  J.  de  Charpentier  (o/?.  cit.  360]  signale  le  bis- 
muth natif,  sur  l'autorité  de  Picot  de  Lapeyrouse,  dans  le  filon  cobal- 
tifère  de  Saint- Jean-de-Giataîn  non  loin  de  la  frontière  franco-arago- 
naise  (province  de  Huelva).  Le  bismuth  natif  serait  associé  iila  bismu- 
thinite,  à  la  smaltinc  (voir  à  Smaltine).  Cette  association  du  bismuth 
natif  avec  des  minerais  cobaltifères  est  analogue  à  celle  qui  est  bien 
connue  à  Schneeberg  en  Saxe  et  dans  d'autres  gisements. 

Plateau  Central.  —  Corrèze.  Un  intéressant  filon  quartzeux  bis- 
muthifère  a  été  découvert  en  1867  à  Meyniac  et  a  été  exploité  pen- 
dant quelques  années.  Il  se  trouve  dans  une  granuUte  à  grains  fins, 
elle>même  située  au  milieu  d'un  important  massif  de  granité  porphy- 
roïde. 

D'après  les  renseignements  publiés  par  M,  Carnot  (C.  R.  LXXIX. 
477.  1874),  aux  afQeurements,  le  filon  était  surtout  riche  en  wolfram, 
bientôt  remplacé  en  profondeur  par  de  la  scheelite  et  son  produit  d'al- 
tération la  meymacite.  Le  bismuth  natif  en  très  grandes  lames  est  asso- 
cié h  la  bismuthinite,  à  du  mispickcl  hismuthifère,  de  la  pyrite,  de  la 
limonite.  A  la  partie  supérieure  du  filon,  le  sulfure  de  bismuth  est  très 
altéré  et  transformé  en  bismite  et  en  bismuthite  qui  ont  été  surtout 
exploités.  Il  existait  aussi  dans  ce  gisement,  aujourd'hui  abandonné, 


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388  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

divers  produits  plombifères  oxydés  :  cërusite,   pyromorpbile,  wolfé- 

nite,  etc. 

Haute-Vienne.  Le  bismuth  natif  a  été  trouvé  en  petite  quantité  dans! 
les  filons  de  quartz  de  Puy-les-Vignes  près  Soint-Léoaard,  qui  ont  été 
exploités  pour  l'extraction  du  wolfram  ;  ces  deux  minéraux  sont  asso- 
ciés à  la  scheelite,  ii  une  très  petite  quantité  de  cassitérite,  etc. 

Vosges.  —  [Alsace].  De  petits  cristaux  lamellaires  de  bismuth  natif 
ont  été  trouvés  par  Daubrée  {B.  S.  G.  VH.  352.  1850)  avec  cristaux 
d'uligiste  dans  une  géode  de  calcite  du  gite  de  fer  de  Framout.  Ces 
cristaux  riches  en  faces  n'ont  pas  été  mesurés,  ils  possédaient  les  pro- 
priétés physiques  et  chimiques  du  bismuth  natif.  Ce  minéral  n'a  pas  été 
retrouvé  depuis  lors  il  Framoot. 

Gisement  incertain. 
Pyrénées.  —  Basses-P>jrénèes.  Brongniart(vVi/ie/-(r/.  11.  132.  1807) 
signale  l'existence  de  bismuth  natif  dans  la  vallée  d'Ossau,  saus  indi- 
cation plus  précise.  Je  n'ai  pu  recueillir  aucun  document  sur  ce  gise- 
ment. Peut-être  ce  minéral  a-t-il  été  trouvé  dans  les  filons  cobaltifëres  de 
la  miue  d'Ar  anciennement  exploitée,  ou  peut-être  aussi  cette  observa- 
valioii  cst-ellc  tirée  de  la  mention  faite  par  de  Dietrîch  {Discr.  gîtes  des 
Pyrénées.  405.  1786)  d'une  mine  de  bismuth  au  Turon  d'Arcau,  quar- 
tier de  Bartéques,  au  sud  de  Laruns  (il  existe  dans  ce  gisement  des 
filons  de  galène). 


METAUX 


ETAIN 

Sn 

Dimorphe,  Quadratique  et  orthorhonibique (cristaux  artificiels). 

Faciès.  L'étain  natifa  été  trouvé  très  rarement  en  grains  roulés, seuls 

ou  associés  à  de  l'or. 

Dureté.  Très  malléable.  Sectile. 
Densité.  7,17. 


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ETAIN  —  PLATINE  389 

Coloration  etéclat.  Blanc  gris.  BrilUat  dans  la  cassure  fraîche  ;  se  ter- 
nit à  l'air. 

Composition  chimique.  Le  minéral  est  formé  par  de  l'étain  pur. 

Essais  pyrognostiques.  Fusible  à  233'  C,  Attaqué  par  l'acide  azotique 
avec  dégagement  de  vapeurs  nitreuses  et  résidu  blanc  d'acide  stan- 
nique. 

Diagnostic.  La  couleur  et  l'éclat  métallique,  la  malléabilité,  le  peu  de 
dureté  et  l'action  de  l'acide  azotique  constituent  les  caractères  dis- 
tinctifs  de  l'étain  natif. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'étain  natif  a  été  signalé  dans  les  sables  aurifères  et  ptatinifères  de 
quelques  gisements  (N"'  Galles  du  Sud,  Sibérie,  Bolivie}.  Le  gisement 
indiqué  ici  est  curieux  à  cause  de  l'intéressante  association  de  l'étain  et 
delW. 

Guyane.  —  M.  Damour  a  décrit  [C.  H.  LU.  688.  1861)  une  petite 
pépite  d'or  de  l'Approuague  englobant  quelques  grains  de  quartz  et 
formés  par  un  mélange  d'or  natif  et  d'étain  métallique,  blanc  grisâtre, 
très  malléable,  brillant  dans  la  cassure  fraîche;  des  pépites  du  même 
genre  auraient  été  trouvées  à  plusieurs  reprises  dans  ce  même  gise- 
ment. 

PLATINE 

Pt 

Cubique. 

^acie«.  Le  platine  se  trouve  rarement  en  cristaux  distincts;  le  plus 
souvent  on  le  rencontre  en  paillettes  ou  en  pépites. 
Clivages.  Pas  de  clivages. 
Dureté.  4  à  4,5.  Malléable  et  ductile. 

Densité.  2t  k  22  chimiquement  pur.  li  à  19  (platine  natif). 
Coloration  et  éclat.  Gris  d'acier.  Éclat  métallique  très  brillant. 

1.  Schreiber  a  rnoolré  {J.  M.  I.  1.1794)  que  l'étain  mélallique,  trouvé  aux  Pii?ax 
(Manche)  et  donné  comme  natif,  étoh  un  produit  artificiel. 


Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE    LA  FRANCE 
triétés  magnétiques.   Parfois  magnétipolaire  (variétés   riches  en 

position  chimique.  Platine  allié  avec  un  peu  de  fer,  d'osmium, 

im,  de  rhodium,  etc. 

>riétéa pyrognostiques.  Infusible  au  chalumeau.  Soluble  à  chaud 

eau  régale. 

moslic.  La   couleur,  la  densité,  la  résistance  à  tous  les  acides 

que  l'eau  régale  sont  caractéristiques  du  platine  natif. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

tagne.  —  Morbihan.  M .  de  Ltmur  a  signalé  [Soc.pkH.  Morbihan, 

'existence  de  rares  paillettes  de  platine  accompagnant  l'or  natif 

s  sables  stannifères  de  la  côte  de  Penestin. 

ennes.    —  Gard.    D'après   GraefT,    des   paillettes   de    platine 

it  été  trouvées  par  Emilien  Dumas  avec  l'or  alluvial  de  la  Cèze 

Or). 

n.  —  D'après  Dœbereiner,  l'or  du  Rhin  serait  accompagné  de 

rane.  —  Le  platine  natif  se  trouve  dans  tes  sahles  aurifères  de  la 
B.  M.  Damour  a  décrit  {C.  B.  LU.  688.  1861)  un  très  curieux 
illon  provenant  d'Aïcoupaï  (crique-Hamelin)  dans  le  bassin  de 
ouague.  11  consiste  en  une  pépite  d'un  blanc  d'argent,  du  poids 
r,  85,  ayant  une  densité  de  13,65.  Elle  se  laisse  aplatir  sous  le 
n,  fond  au  chalumeau  plus  diflîcilement  que  l'or.  L'acide  azotique 
ue  aisément  en  dissolvant  du  cuivre  et  de  l'argent;  il  reste  un 
spongieux  d'or  métallique  brun  et  des  paillettes  blanches  de 
^  La  composition  centésimale  est  la  suivante  : 

Pi 41,96 

Au 18,18 

Ag 18,39 

Co 30.56 

99,09 

acile  attaque  par  les  acides  montre  que  cet  échantillon  est  cons- 
on  par  un  alliage,  mais  par  un  mélange  mécanique  de  ces  quatre 


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NOIlTelIe-Calédonle.  —  M.  Pelatan  a  sigaaié{Les  mines  de  la  Nou- 
velle-Calédonie. Paris,  1892,  p.  53)  l'exislence  de  paillettes  de  platine 
natif  daos  les  sables  aurifères  du  ruisseau  d'Andam,  au  delà  de  Bondé 
(vallée  du  Diahot). 


GROUPE  DU  FER 

Je  distinguerai  dans  ce  groupe  deux  types  :  l'un  est  formé  par  du  fer 
pur,  ou  ne  renfermant  que  des  traces  de  nickel  ;  le  second,  au  con- 
traire, riche  en  nickel,  constitue  les  holosidères  qui  sont  en  partie 
considérées  comme  d'origine  météorique. 

FER 

Fe 

Cubique. 

Les  cristaux  artificiels  de  fer  sont  généralement  dendritiques,  formés 
par  des  chapelets  d'octaèdres  allongés  suivant  un  axe  quaternaire. 

Macles.  Macles  a'  (111)  avec  pénétration  et  groupements  polysynthé- 
tiques  produisant  des  lames  minces  parallèles  h  a"^  (2^')- 

Clivages.  Clivage/)  (100)  parfait  et  structure  lamellairesuivant  a'(lll) 
el  b*  (110). 

Dureté.  4,5.  Malléable. 

Coloration  et  éclat.  Gris  d'acier  à  noir  de  fer.  Eclat  métallique. 
Opaque. 

Propriétés  magnétiques.  Très  magnétique. 

Composition  chimique.  Le  fer  natif  est  do  fer  pur  renfermant  sou- 
vent du  nickel,  du  cobalt,  une  petite  quantité  de  cuivre,  de  soufre,  de 
carbone,  de  phosphore,  de  silicium,  etc. 

Propriétés pyrognostiquea.  Fusible  vers  1500°.  Au  chalumeau,  avec  le 
borax  ne  donne  que  les  réactions  du  fer  :  perle  vert  bouteille  au  feu  de 
réduction  et  jaune  au  feu  d'oxydation.  Soluble  aisément  dans  l'acide 
chlorhydrique  en  donnant  une  liqueur  jaune. 

Altérations.  Le  fer  natif  s'altère  rapidement  à  l'air  en  se  recouvrant 
d'une  croûte  de  limonite  plus  ou  moins  caverneuse. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


GISEMENTS  ET  ASSOCIATtONS 

ir  natif  a  été  signalé  dans  des  basaltes,  dans  les  assises  sédî- 
[■es  de  divers  gisements,  mais,  en  France,  je  n'ai  h  l'étudier 
iB  les  conditions  suivantes  ; 

Dans  un  filon  ferrifère. 

as.  —  Is^re.  Schreiber  a  découvert  (/.  P.  XLI.  3.  1792)  dans  le 
Il  Grand-Galbert  à  Oulles  une  niasse  stalacttforme  de  limonite 
ée  de  quartz  et  d'argile  et  contenant  à  son  centre  un  noyau  de 
atlique,  Schreiber  était  un  minéralogiste  trop  habile  pour  que 
puisse  avoir  confiance  en  son  observation.  Il  est  probable  que 
n  question  provient  delà  réduction  d'une  pyrite.  Des  Taits  ana- 
sont  du  reste  connus  à  Gross-Kamsdorf  et  ù  Eibenstock  en  Saxe 
e  la  limonite.  On  a  signalé  du  Ter  métallique  dans  un  nodule 
s  du  Keuper  de  MUhlhausen  en  Tburinge,  etc.  '. 

Gisement  incertain. 

;eaa  Central.  —  Allier.  On  a  vu  (t.  I,  p.  467]  que  le  massil 
tique  d'Échassières  est  traversé  par  de  nombreux  filons  quart- 
ux  alentours  desquels  la  granulîte  est  très  altérée  et  transformée 
lin. 

aolin  est  activement  exploité  ;  la  roclie  très  friable  est  démolie  ii 
he,  puis  lavée;  le  kaolin  plus  léger  est  enlevé  par  un  courant 
t  va  se  déposer  dans  des  bassins  disposés  à  cet  effet.  Les  résidus 
ge  sont  lavés  ànouveau  d'une  façon  plus  complète  etl'on  arrive 
obtenir  un  concentré,  riche  en  grains  d'une  cassitérite  noire 
originellement  disséminée  dans  la  roche  kaolinisée  en  parli- 
■  lines  qu'il  est  difficile  de  trouver  un  échantillon  de  celle-ci 
quel  la  cassitérite  soit  visible  à  l'œil  nu. 

imen  d'une  certaine  quantité  de  ces  sables  denses  qu'a  bien  voulu 
lettre  M.  Morineau  m'a  permis  de  constater  qu'ils  contiennent 
ilement  de  la  cassitérite  mais  encore  beaucoup  de  topaze,  d'un 

cours  de  li  mise  en  pages  de  celle  feuille.  M.  E.  T.  Allen  vient  de  décrire 
itif  non  nickelifèrc  dans  Ica  ^rès  et  argile»  carbooif^res  du  Missouri 
/.  ofsc,  IV.  99.  1897). 


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niobate  jaune  pâle  en  octaèdres  réguliers  du  groupe  du  pyrochlore 
(voir  tome  IH)  et  enfin  une  petite  quantité  de  fer  métallique. 

Celui-ci,  que  t'en  ne  peut  déceler  que  par  un  traitement  à  l'aimant, 
forme  de  petits  grains  irréguliers  peu  roulés;  ils  sont  souvent  oxydés 
superficiellement,  mais  il  suffit  de  tes  marteler  dans  un  mortier  d'agate 
pour  fiiire  disparaître  cette  croûte  d'oxyde  et  voir  apparaître  la  couleur 
blanche  du  métal  qui  est  nettement  malléable.  Ce  fer  ne  contient  pas  de 
nickel. 

Il  y  a  lieu  de  se  demander  quelle  est  l'origine  de  ce  fer  métallique. 
Les  dimensions  de  ses  grains  sont  exactement  celles  des  minéraux 
topaze,  cassitérite  et  pyrochlore  qui  l'accompagnent;  il  est  doné 
possible  d'admettre  qu'il  a  la  même  origine  qu'eux  et  qu'il  provient  de 
la  granulite  kaolinisée.  Celte  opinion  peut  du  reste  s'appuyer  sur  un 
fait  analogue,  l'existence  de  petites  pépites  d'un  alliage  de  fer  et  de 
nickel,  l'awaruite  (Fe  Ni')  dans  les  sables  stannilïres  et  aurifères  de 
la  George  River  en  N"*  Zélande.  Les  échantillons  d'awaruite  que  j'ai 
examinés  grâce  a  l'obligeance  du  baron  de  Mitller,  montrent  ce  minéral 
en  petites  pépites  très  roulées  comme  les  autres  éléments  du  sable  qui 
le  renferme.  Leur  surface  est  dépourvue  d'oxydation,  ce  qui  s'explique 
par  leur  richesse  en  nickel. 

On  peut  sedemander  toutefois  si  les  particulesde  fer  des  Echassières 
ne  proviennent  pas  de  l'usure  des  instruments  (pioches  et  pics)  dont 
on  se  sert  pour  abattre  le  minerai,  mais  celui-ci  est  si  peu  cohérent 
qu'il  semble  dlflicile  d'expliquer  une  quantité  aussi  grande  de  fer  dans 
CGB  sables  ;  de  plus,  il  semble,  que  dans  ce  cas,  le  fer  devrait  avoir  des 
formes  en  rapport  avec  cette  origine  et  qu'il  devrait  se  présenter 
avec  des  dimensions  moins  régulières  que  cellcsque  je  viens  de  signaler. 
Toutefois,  j'ai  eu  trop  peu  de  matière  pour  pouvoir  me  faire  une 
opinion  définitive  sur  la  question  de  l'origine  de  ce  fer  que  je  considère 
comme  incertaine  jusqu'à  étude  plus  complcte. 

Gisements  improbables. 

Plateau  Central-  —  Puy-de-Dôme.  Haute-Loire.  Mossier  a  décou- 
vert en  1824  dans  les  cendres  volcaniques  de  Gravenoire  près  Clermont 
un  échantillon  de  fer  métallique  qui  est  cité  dans  la  plupart  des  traités 
de  Minéralogie.  Ce  savant  avait  envoyé  des  fragments  de  son  minéral  h 
Hafly  dans  la  collection  duquel  je  les  ai  retrouvés. 

C'est  un  fer  creusé  de  cavités;  il  ne  me  semble  pas  douteux  que  ce 


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394  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ne  soit  un  produit  artîtîclel.  Ayant  constaté  que  ce  fer  ne  contenait 
pas  de  nickel  et  qu'il  était  carburé,  j'en  ai  fait  polir  une  surface,  qui 
montre  de  petites  aiguilles  brillantes  disséminées  sur  un  fond  plus 
terne.  Je  l'ai  communiqué  à  M.  Osmond,  spécialiste  bien  connu  par 
ses  beaux  travaux  sur  la  structure  microscopique  des  métaux.  Ce  savant 
n'a  pas  hésité  à  reconnaître,  dans  mon  échantillon,  de  t'acier  de 
cémentation  et  il  a  bien  voulu  me  donner  les  indications  complémen- 
taires suivantes  : 

H  On  obtient  d'habitude,  dans  l'industrie,  ce  genre  d'acier  en  chauf- 
fant  pendant  un  temps  suffisant  des  barres  de  fer  it  une  température 
de  1000  à  1050°  au  contact  d'un  cément  à  base  de  charbon  de  bois  ;  on 
peut  aussi  l'obtenir  en  coulant  le  fer  fondu  au  contact  d'une  paroi  de 
carbone  dans  des  conditions  telles  que  la  quantité  de  carbone  dissout 
ne  dépasse  pas  les  limites  voulues. 

La  teneur  en  carbone  est,  en  général,  de  1,40  à  1,60"/,  dans  l'échan- 
tillon  considéré,  avec  des  irrégulurïtés  très  notables  en  certaines 
régions,  notamment  au  contact  de  grains  d'oxyde. 

L'échantillon  a  été  un  peu  déformé  au  rouge,  comme  le  prouve  la 
rupture  assez  fréquente  des  aiguilles  de  cc'me/id'W  (Fe^C)  (voir  s  cohe- 
nite)  ;  mais  la  déformation  n'a  pas  été  poussée  bien  loin. 

Il  a  été  trempé,  mais  très  irrégulièrement,  soit  que  le  chauffage 
avant  trempe  ait  été  très  inégal,  soit  que,  celui-ci  étant  uniforme, 
on  n'ait  immergé  qu'une  partie  du  morceau  dans  l'eau.  Certaines 
régions  indiquent  une  trempe  dans  l'eau  très  froide  k  partir  d'une  tem- 
pérature exagérée  voisine  de  1050°,  alors  que  la  trempe  est  négative 
dans  d'autres  régions,  c'est-ii-dirc  que  le  refroidissement  dans  ces 
dernières  régions,  tout  en  étant  assez  rapide,  ne  l'a  pas  été  suffisam- 
ment pour  donner  la  dureté. 

Ce  métal  a  donc  subi  des  traitements  qui  me  paraissent  supposer 
l'intervention  d'un  homme  qui  n'était  pas  du  métier.  Les  irrégulari- 
tés de  composition,  combinées  avec  les  irrégularités  de  traitement  en 
font  une  véritable  carte  d'échantillons.  Mais  les  diverses  structures 
constatées  sont  toutes  connues  et  peuvent  être  reproduites  artificiel- 
lement dans  des  conditions  déterminées.  » 

La  même  observation  peut  être  faite  pour  le  prétendu  fer  natif  du 
Croustet. 

AIpQS.  — hère.  Un  bloc  de  fer  métallique  superficiellement  oxydé 
a  été  trouvé  par  Elie  de  Beaumont  au  cours  d'une  excursion  faite  avec 


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FER  NICKELE  395 

Gtieymard  dans  les  carrières  de  calcaire  jurassique  de  Grolée  entre 
Cordon  et  Quirieu  (C.  R.  LXXIl.  187.  1871).  M.  Moissenet  qui  a  exa- 
miné la  composition  chimique  de  l'échantillon  n'y  a  trouvé  ni  cobnlt,  ni 
nickel  {C.  R.  LXXIII.  761.  1871)  et  il  a  admis  que  cet  échantillon  de 
fer  est  un  débris  d'outil,  peut-être  cette  opinion  a-t-elle  été  basée  uni- 
quement sur  l'opinion,  inexacte  comme  on  l'a  vu  plus  haut,  qu'un  fer 
natif  devait  être  nécessairement  nickelé  ? 

FER    NICKELÉ 
Fe-(Ni,Co)-. 

On  a  vu  (tome  1,  page  190)  que  le  fer  nickelé  est  un  élément  presque 
constant  des  météorites  et  qu'il  sert  même  de  base  à  leur  classification. 
Dans  les  unes,  il  constitue  la  totalité  de  la  masse  [holosidères)  ;  dans  les 
autres  il  forme  un  réseau  englobant  des  globules  pierreux  [syssidères], 
enfin  dans  d'autres  cas,  il  est  moins  abondant  et  ne  constitue  que  des 
grenailles  disséminées  au  milieu  d'une  gangue  pierreuse  (sporadosi- 
dères).  Je  ne  m'occuperai  que  des  hotosidéres  et  des  sporadosidëres, 
les  syssidères  n'étant  pas  connues  parmi  les  chutes  françaises. 

a)  Holosidères. 

Je  rappellerai  ici  qu'un  nombre  infime  seulement  d'holosidères  a 
une  origine  météorique  indiscutable.  La  plupart  des  masses  de  fer 
nickelé,  considérées  comme  météorites,  ont  été  trouvées  à  la  surface 
du  sol  et  peuvent  être  d'origine  terrestre;  cette  origine  a  été  récem- 
ment démontrée  pour  les  blocs  de  quelques  gisements  considérés 
jadis  comme  cosmiques  [Ovifak,  probablement  CaHon  Diablo,  Sainte- 
Catherine).  II  est  donc  possible  que  bon  nombre  des  holosidères  con- 
nues soient  nettement  telluriques  (voir  de  Lapparent.  Rev.  des  quesl. 
acientif.,  1897). 

Quoi  qu'il  en  soit,  à  ce  point  de  vue,  l'examen  des  fers  nickelés,  consti- 
tuant les  holosidères,  permet  de  les  diviser  en  trois  grands  groupes. 

Le  premier  groupe  renferme  les  fers  sans  structure  cristalline  dis- 
tincte;  ceux-ci  paraissent  avoir  une  composition  homogène. 

Le  second  groupe  {fers  cubiques)  contient  les  fers  à  structure  cubique 
nette,  avec  parfois  des  clivages  suivant  les  faces  du  cube. 

Le  troisième  groupe  enfin  {fers  octaédriques),  constituant  la  plupart 


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396  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

des  holosidères,  a   une  structure  octaédrîque,  avec  souvent  plans  de 

imble  montrer  que  les  fers  snns 
srs  cubiques  sont  homogènes',  les 
es  par  des  groupements  réguliers 

ont  généralement  accompagnes  de 
de  carbures  {co/ieniie),  de  sulfures 
[vers  autres  minéraux  accessoires 
le  renvoie  pour  leur  étude  et  pour 
ur  les  météorites  {Stan.  Meunier, 
>rUenkunde,  1894,  etc.). 
t  la  surface  d'un  fragmeut  de  fer 
laufTe   ou    qu'on  l'attaque  par  un 
acide,    on    voit    apparaître    une 
structure  complexe,  attestée  par 
des  bandes  d'un  gris  de  fer,  bor- 
dées par  des  lignes  plus  brillantes 
d'un  blanc  d'argent  (fig.  1).  Ces 
bandes  qui,  suivant  les  échantil- 
lons, varient  depuis  0™"'15  jus- 
qu'à 2"""5  s'entrecroisent  et  leurs 
intervalles  sont  remplis  par  une 
troisième  substance   métallique. 
Ces  figures  sont  désignées  sous 
le  nom  de  figures  de    Widman- 
sUïtten,  du   nom  du   savant  qui 
inccs  qui  les  constituent  ont  été 
m  balkeneisen,  twnite  ou  bandeiaen, 

ide,  le  minéral  le  plus  vite  attaqué 
plus  facilement  par  la  chaleur;  c'est 
rofonds  dans  les  figures  de  Wid- 
résiste  mieux  ii  l'action  de  l'acide  et 
aillies  rectilignes  ;  elle  s'oxyde  dtf- 

a  années   sur    les  iciors   me     donneni  à 


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FER  NICKELE  3W 

ficilemeiit.  Quant  »  la  plessîte  qui  coostitue  le  remplissage  de  la  trame 
des  deux  minéraux  précédents,  sa  résistance  aux  acid«s  et  son  oxyda- 
bilité  sont  intermédiaires  entre  celles  des  deux  autres  éléments  de 
météorites  octaédriques. 

La  structure  des  fers  octaédriques  peut  s'expliquer  aisément;  la  kama- 
cite  et  la  taenite  constituent  des  lamelles  disposées  suivant  les  quatre 


paires  de  faces  d'un  octaèdre  régulier,  parallèlement  auxquelles  se 
produisent  souvent  (surtout  dans  les  piirties  oxydées)  des  plans  de  sépa- 
ration (fîg.  2).  La  plessite  rem- 
plit tous  les  vides  laissés  entre 
elles  par  ces  lamelles. - 

Les  figures  deWidmanstiittcn 
résultent  de  la  section  de  ces 
lamelles  parle  plan  de  la  plaque 
étudiée.  Les  angles  sous  les- 
quels ces  lames  se  roupent  mu- 
tuellement dépendent  naturel-  s<^<^iiD>>. 
lement  de  la  position  de  la 
section  par  rapport  aux  laces  octnédriqi 
técB  au  Lehrbuch  der  Minéralogie,  de. 


.  Les  ligures  3  à  6,  emprun- 
.  Tschermak   [189  i,   p.    585) 


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398  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

iodiquent  l'aspect  que  prennent  ces  figures  suivant  que  la  section  est 
parallèle  aux  faces  de  l'oc- 
taèdre, du  cube,  du  rhom- 
boèdre ou  d'une  face  quel- 
conque. 

Les  blocs  de  fer  octaédrîque 
actuellement  connus  sont  cons- 
titués, soit  par  un  seul  cristal, 
soit  par  la  réunion  des  cristaux 
SKiiou  pan]i»i<*  !>•(£■  S),  k  niui  fk»  obiiqna  (fig.  t)    Orientés  entre  eux  d'une  façon 
•  nie  un     I  riipit.  qucIconquc  ;  îls  Constituent  por 

suite,  dans  ce  dernier  cas,  une  véritable  roche  grenue. 

fers  cubiques.  Les  fers  cubiques  sont  constitués  par  de  la  kamacile 
presque  pure  ou  par  des  alliages  voisins,  auxquels  ils 
doivent  leurs  clivages  cubiques.  L'attaque  par  un 
acide  d'une  surface  polie  donne  naissance  ii  des 
lignes  interrompues  qui,  sur  une  face  cubique,  sont 
paralR-Ies  aux  diagonales  de  la  face  ou  à  des  droites 
joignant  un  angle  au  milieu  d'un  des  c6tés  {figures  de 
Neumann).  Les  surfaces  attaquées  parles  acides  ont 
un  moiré  métallique,  Au,  d'une  part,  aux  figures  de  K>r  t. 

Neumann  et,  de  l'autre,  à  des  figures  de  corrosion     rM^'r^'^.^VBÎMn™ 
de  Ibrme  cubique  (fig.  7,  d'après  Tschermak).  «biqne. 

La  composition  de  la  kamacite  est  représentée  par  ta  formule  Fe'*  Ni, 
la  teneur  en  (Ni-|-Co)  est  en  moyenne  de  6  à  7°/,. 

L'analyse  suivante  a  été  faite  par  M.  Stan.  Meunier  sur  la  kamacite 
extraite  de  In  météorite  de  la  Caille. 

Fe 9),9 

Ni  +Co 7.0 

98,9 

Deosilé 7,652 

La  composition  de  la  tsoniie  est  moins  bien  établie.  Reichenbach  et 
M.  Stan.  Meunier  adoptent  la  formule  Fe"  Ni,  MM.  Flighl  et  Weins- 
cbenk  Fe*  Ni'^,  Shepard  Fe*  Ni°.  La  tieiiite  de  Caille  a  fourni  à 
M.  Stan.  Meunier  la  cooiposltion  suivante  : 

Fe 85.0 

Ni 15.0 

100,0 
DeDsilf 7,380 


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FER  NICKELE  399 

Quant  à  la  plessile,  sa  formule  exacte  est  encore  douteuse  ;  sa  teneur 
en  nickel  et  cobalt  parait  être  intermédiaire  entre  celle  de  la  kamacite 
et  de  la  taenite. 

L'état  des  connaissances  actuelles  sur  les  minéraux  des  météorites 
et  la  description  de  types  moins  fréquents  de  fer  nickelé  est  donné  en 
grand  détail  par  M.  Cohen  dans  son  livre  :  Meteoritenkunde  (1894). 

AlpeS'Maritimes.  La  collection  du  Muséum  possède  un  bloc  de  623 
kg.  découvert  en  1828  par  Brard  à  la  porte  de  l'église  de  Caille  oii  il 
avait  été  apporté  de  la  montagne  Audîfert  située  non  loin  de  là.  D'après 
la  tradition,  il  aurait  été  trouvé  sur  cette  montagne  deux  cents  ans 
auparavant,  après  un  violent  orage. 

Le  bloc  de  fer  représenté  par  la  fig.  2  porte  sur  un  de  ses  côtés 
un  clivage  montrant  des  lignes  régulières  qui  se  coupent  sous  des 
angles  de  60°.  Elles  indiquent  que  le  fer  possède  la  structure  octné- 
drique;îl  présente  dans  sa  masse  de  nombreux  trous  résultant  de  la 
disparition  de  gros  nodules  de  troïHte.  Il  existe  aussi  des  grains  irrégu- 
liers de  schreibersite  disséminés  dans  le  bloc.  La  (ig.  1  représente  une 
surface  polie  de  ce  fer,  attaquée  par  l'acide  azotique  pour  mettre  en 
évidence  les  figures  de  Widmanstîitten. 

On  a  vu  plus  haut  la  composition  chimique  de  la  kamacite  et  de  la 
ti-nite  de  celte  holosidère. 

Les  analyses  en  bloc  de  ce  fer,  faites  par  de  Luynes  (a)  [[A.  M.  V, 
161. 1844)],  par  Boussingault  (6),  {C.  R.  LXXIV.  1287.  1872),  par  Rivot 
(c  et  d),  (in  Boussingault),  ont  donné  tes  résultats  suivants  : 


92.7 


Ni 

Co 

Cr 

Cu.. 

11.37 

9.76 

C 

Si 

Résidu  insoluble 

0.12 
0.59 

99.00 

100.00 

AlgérlQ-  —  Alger.  Une  autre  holosidère  a  été  recueillie,  en  1865,  à 
Dellys.  Le  petit  fragment  qui  se  trouve  au  Muséum  pèse  76  grammes. 
D'après  M.  Stan.  Meunier,  il  serait  compose  par  un  mélange  de  tœnite 
et  d'un  alliage  nîckelilire  qu'il  appelle  braunite  (Fe^^Ni). 


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400  MmERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

b)  Dans  les  météorites  sporadosidères. 

Dans  ces  météorites,  dont  la  structure  a  été  étudiée  tome  I,  p.  190,  le 
fer  nickelé  forme  des  grenailles  qui  sont  disséminées  au  milieu  des  sili- 
cates sans  constituer  au  milieu  d'eux  une  trame  continue  ;  ces  grenailles 
moulent  les  éléments  silicates.  On  a  vu  que  les  méléorites  sporadosi- 
dères ont  été  divisées  par  Daubrée  en  polysidères,  o/igosidères  et 
cryfitosidères,  suivant  que  le  fer  est  très  abondant,  peu  abondant  ou 
indîarevnable  à  l'œil  nu  ;  cette  dernière  catégorie  [crifptosidères) 
n'est  représentée  dans  les  cbutes  françaises  éuuniérées  p.  192  du 
tome  I  que  par  la  météorite  d'Ornaos  (Dottbs),  Toutes  les  autres 
correspondent  au  groupe  des  oltgosidéres. 

Ces  grenailles  ferrugineuses  ont  été  peu  étudiées  au  point  de  vue 
de  leur  structure  intime.  G.  Rose  a  observé  cependant  sur  des  grains 
de  météorites  de  Barbotan  et  d'Aussun  des  figures  de  corrosion  pro- 
duites par  l'action  d'un  acide,  sans  toutefois  que  leur  étude  ait  été 
poussée  plus  loin. 


CUIVRE 

Cu 


Cubique. 

Jtfac/ea.  Maclesa^{lU) 

Formes  observées,  p  (001),  a*  (111),  b^  (110). 

Faciès.  Le  cuivre  natif  des  gisements  français  se  présente  rarement 
en  cristaux  distincts^  le  plus  souvent,  il  constitue  des  masses  dendri- 
formes,  ramuleuses,  ou  dépourvues  de  formes  régulières  Quelquefois 
elles  sont  constituées  par  des  groupements  cristallitiques  de  cristaux 
allongés  suivant  un  axe  ternaire  et  groupées  suivant  des  angles  de  60° 
et  de  120".  Les  cristaux  ont  souvent  des  faces  creuses. 

Clivages.  Pas  de  clivages. 

Dureté,  2,5  à  3.  Malléable  et  très  ductile. 

Densité.  8,8  à  8,9. 

Coloration  et  éclat.  Rouge  de  cuivre,  même  dans  la  poussière  opaque. 

Propriétés  électrique»  et  calorifiijuea.  Très  bon  conducteur  de  l'élec- 
tricité et  de  la  chaleur. 


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CUIVRE  401 

Composition  chimùjiie.  Cuivre  pur,  contenant  parfois  de  l'argent,  du 
bismuth,  etc. 

Propriétés  pijrognostiques.  Fusible  \\  780'  C.  Par  refroidissement,  se 
couvre  d'une  couche  noire  d'oxyde, 

Soluble  dans  l'acide  azotique  avec  un  vif  dégagement  de  vapeurs 
nitreuses.  La  solution  est  verte,  elle  devient  d'un  bleu  foncé  par  addi- 
tion d'ammoniaque. 

Altérations.  Le  cuivre  natif  est  fréquemment  altéré  en  cnprile,  en 
malachite,  quelquefois  en  chessylite.  Ces  minërtiux  sont  iilors  intime- 
ment mélangés  à  lui. 

Diagnostic.  \.a  couleur,  la  malléabilité  et  les  rcaclions  chimiques 
constituent  de  bons  caractères  diSerentiels  du  cuivre  et  des  autres 
métaux  natifs. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Le  cuivre  natif  ne  constitue  à  lui  seul  en  France  aucun  gisement 
exploité,  mais  on  le  trouve  comme  accident  dans  quelques  mines.  Il 
se  trouve  particulièrement  dans  les  gisements  de  chalcopyrite,  mais 
il  existe  aussi  comme  rareté  Jans  quelques  filons  plombifères  ou  stan- 
nifères.  Il  y  provient  évidemment  de  la  réduction  aux  alïlcurements  de 
solutions  cuprifères,  formées  par  l'altération  de  sulfures  riches  en 
cuivre. 

a)  Dans  les  gisements  métallifères. 

Pyrénées.  —  Basses-Pyrénées.  Le  cuivre  natif  parait  avoir  été 
une  rareté  dans  les  filons  cuprifëres  de  Baigorry  (voir  à  panabase).  De 
Dietrich  l'y  a  notamment  trouvé  à  la  mine  Saint-Michel. 

Pyrénées-Orientales.  Le  cuivre  natif  a  été  trouvé  également  comme 
accident  dans  la  mine  de  Canaveilles. 

Plateau  Central.  —  Tarn.  J'ai  décrit  il  y  a  quelques  années(C  S.  AJ. 
XVII.  37,  1894)  un  curieux  gisement  cuprifère  découvert  dans  la  mine 
de  las  Costes  en  Alban  la  Fraysse.  Vers  1892,  les  travaux  ont  mis  à 
jour,  au  mur  du  filon  d'hématite  exploité,  une  poche  rcmjjjie  de  cuivre 
natif,  de  ouprite,  de  malachite  et  de  lunnite  avec  une  gangue  de  quartz 
cristallisé.  Cette  poche,  peu  importante  du  reste,  a  été  rapidement 
vidée;  elle  semblait  se  prolonger  suivant  la  stratification  des  schistes 
encaissants.    , 


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M1NERALOGII-;  DE  I,A  FRANCE 


cuivre  nnUry  était  intimement  mélangé  a  delà  cuprite  d'un  beau 
cochenille  et  à  du  quartz.  Il  est  dépourvu  de  formes  géomé- 
s   et   constitue  parfois  des  blocs  de  plusieurs   kilogrammes.  La 


rinniirdriutritlquBdt  Cheny.  A  droite  KDt  plicite  dti  nFoupmen»  rMicalti  du  n<tti»  nilntnl 

hite  et  la  lunnite  (voir  tome  III)  se  sont  formées  aux  dépens  du 
:  nnlifet  de  la  cuprite  qu'elles  remplacent  parfois  complètement. 

associations  minéralogiques  de  ce  gisement  rappellent  celles  de 
ibreilenbarh  dans  In  Prusse  rhénane. 
^yroH.  Le  cuivre  natif  a  été  rencontré  eu  petite  quantité  dans  les 

de  la  Bessière  près  Najac,  avec  chalcopyrile,  galène,  bourno- 
jlcndc. 

t-de-Diiiiie.  Kotirnet  a   signalé  l'existence  de  petites  quantités  de 
;  nalii'  dans  la  niîne  de  galène  de  Rosier  à  Pontgibaud. 
treille.  Du  cuivre  en  cubes  ou  en  masses  irrégulières  est  signalé 

.  Barret  (6Vo/.  du  Limousin,  1802.  189)  dans  la  galène  du  gisc- 
le  Boryat. 

tic-Vienne.  C'est  comme  accident  rare  que  ce  minéral  a  été  tronvé 
es  parties  hautes  des  filons  stannifércs  de  Vaulry  avec  wolfram, 
;kcl,  cassitérite,  or  natif,  etc. 


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CUIVRE  403 

Rhône.  Le  cuivre  n:itir  s'est  trouvé  en  cortuine  nbonjnnce  sous  forme 
de  dendrites  ou  de  petites  masses  rarauleuses  minces  dans  l'argile  de  la 
mine  rouge  de  Chessy.  La  fîg.  1  représente  un  échantillon  de  ce 
genre.  A  la  mine  noire  du  même  gisement,  il  était  généralement  asso- 
cié au  quartz. 

J'ai  rencontré  de  petites  masses  mousseusos  de  cuivre  natif  dans  les 
géodes  de  quartz  des  haldes  des  mines  de  gnlfeae  de  Monsuls  et  des 
Ardillais  près  Beaujeu;  ce  minéral  provient  de  la  décomposition  de 
la  panabase  fréquente  dans  ces  gisements. 

Vosges.  — [Alsace].  Le  cuivre  natif  a  été  trouvé  comme  accident 
minéralogiquedans  la  mine  de  Framunt. 

Alpes.  —  Hauies-Alpes.  Des  masses  de  cuivre  natif  pesant  Jusqu'à 
deux  kilogrammes  ont  été  trouvées  avec  érubescite  dans  le  vallon  de 
Saint-Véran. 

Alpes-Maritimes.  Diverses  mines  de  la  vallée  du  Var,  Inexploitées 
aujourd'hui,  se  trouvant  dans  les  schistes  rouges  et  les  grès  bigarrés, 
odE  fourni  autrefois  de  remarquables  échantillons  de  cuivre  nutif. 
M.  Manhès  m'a  potammcnt  communiqué  des  masses  ramuleuscs  pro- 
venant des  mines  de  la  Roua  en  Saint-Guillaume  et  de  la  mine  de  la 
Cerisaie  en  la  Croix,  près  Puget-Thénicrs. 

M.  Nentien  m'a  signalé  une  masse  de  cuivre  natif  pesant  environ 
60  kg.  trouvée  dans  1'  une  de  ces  ancii  nnes  mines. 

Corse.  —  Le  cuivre  natif  en  masses  compactes  ou  ramuleuscs  cons- 
titue un  accident  dans  les  mines  de  sulfure  de  cuivre  (voir  ériibestile 
et  ckakopyrite)  qui,  en  Corse,  se  trouvent  dans  les  schistes  éocènes  au 
contact  des  gabbrus  et  des  serpentines.  Les  loculilcs  les  phis  remar- 
quables à  cet  égard  sont  les  suivantes  :  Focicchia,  Erbajulo  et  Linguiz- 
zetta. 

Nonvelle-CalédODie.  —  Le  cuivre  natifcstassez  nbondantduns  les 
mines  du  nord  de  Tile  et  notamment  aux  mines  Balade  et  l'îlou.  Il 
forme,  il  Balade  notamment,  des  masses  ramuleuscs  ou  dcndritiques 
constituées  par  des  cristaux  déformés  dans  lesquelson  )ieut  parfois  dis- 
tinguer les  formes^  (100),  a'(lll),  i*  (110).  Il  est  toujours  intimement 
associé  à  de  la  cuprîte  dont  il  supporte  parfois  de  fort  jolis  cristaux 
transparents  d'un  beau  rouge  rubis.  Ces  minéraux  sont  englobés  dans 
le  quartz  des  micaschistes  grenatifères  eux-mêmes  imprégnés  par  les 
produits  cuivreux.   II  est  probable  qu'une  reclieiche  approfondie  per- 


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DE  LA  FRANCE 

ment  des   cristaux    intéressants   et 

celles  du  Lac  Supérieur.  Les  échan- 

le  sont  pas   sulfisantE  pour  alTirmer 

raisemblable. 

a  quelques  années,   de    très  beaux 

'Ambohiniarina,   au   sud  de  Diégo- 

it  sur  les  conditions  de  ce  gisement. 

ididier  a  bien  voulu  me  fournir,  ces 

loin  que  cette  localité,  constituée  pur 

ce  supérieur). 

cémetitation. 

lines  de  cuivre  sont  souvent  chaînées 
de  sulfate  de  cuivre  résultant  de 
la  décomposition  de  sulfures  cu- 
prifères. On  les  recueille  dans  des 
bassins  renfermant  des  rognures 
de  fer  qui  réduisent  le  cuivre  et 
permettent  de  l'isoler  sous  forme 
métallique.  Ce  cuîvie  de  cémenta- 
lion  forme  rarement  des  cristaux 
distincts;  il  constitue  le  plus  sou- 
vent des  rognons  ou  mamelons  en 
choux-fleur  plus  ou  moins  irrégu- 

Une  réduction  analogue  s'efTec- 
tue  naturellement  dans  les  mines 
elles-mêmes,  l'agent  réducteur 
étant  constitué  par  les  poutres  du 
boisage  des  galeries.  Le  cuivre  se 
miiule  alors  sur  elles.  Des  échan- 
tillons de  ce  genre  ont  été  très 
souvent  observés  à  Chessy  lors  de 
l'exploitation  de  ces  mines  célè- 
bres. La  figure  2  représente  un  bel 
as  la  mine  d'Herrengrund  (Hongrie) 


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CUIVRE  —  PLOMB  —  ARGENT  405 

c)  Dans  /es  fonderies. 

Les  fonderies  de  cuivre  fournissent  souvent  des  cristallisations  arti- 
ficielles de  cuivre  métallique. 

A  ce  point  de  vue,  la  fonderie  de  Sain-Bel,  où  était  autrefois  traité  le 
minerai  de  Chessy  mérite  une  mention  spéciale.  Borné  de  l'Isle  a  décrit 
des  échantillons  en  provenant  ;  c'étaient  des  rameaux  flexibles,  articu- 
lés, formés  par  le  groupement  d'octaèdres  réguliers  (^('rist.  III.  308. 
1783). 

PLOMB 

Le  plomb  natif  accompagné  d'oxydes  a  été  signalé  par  de  Gensanne 
[llist.  natiir.  da  Languedoc,  partie  minerai,  et  gi-oponique.  III.  186  et 
208.  1777)  dans  diverses  localités  de  l'Ardèche.  Il  résulte  d'une  enquête 
faite  plus  tard  par  le  (ils  de  ce  savant  que  les  produits  dont  il  est  ques- 
tion sont  constitués  par  des  résidus  de  fonderie  de  plomb  et  non  par 
un  produit  naturel  (/.  M.  IX.  317.  1799). 

La  collection  du  Muséum  renferme  un  échantillon  de  l'un  de  ces 
gisements  (l'Argentiëre).  Il  a  été  donné  autrefois  comme  plomb  natif;  il 
est  constitué  par  des  grains  de  plomb  métallique  englobés  dans  un 
laitier  verdùtre,  translucide. 


Ag 

Cubique. 

Mac/es.  Macles  suivant  n'  (111),  Fréquents  groupements  se  coupant 
sous  des  angles  de  60*  parallèlement  aux  diagonales  d'une  face  octaé- 
drique. 

Formes  observées,  p  (100),  o'  {Hl}- 

Faciès  des  cristaux.  L'argent  natif  des  gisements  français  se  présente 
rarement  en  cristaux  distincts  ;  le  plus  souvent,  il  constitue  des  masses 
aciculaires,  fibreuses,  contournées  ou  mousseuses.  Dans  quelques  gise- 
ments, on  trouve  des  chapelets  d'octaèdres  (Huelgoat,  Nouvelle-Calé- 
donie), soit  seuls,  soit  le  plus  souvent  groupés  en  assemblages  réticulés 


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iOG  MINERALOGIE  DE  LA  FRA^■CE 

ou  arborescents  (Sninte-Marie-aux-Mines).  Fréquemment  ces  octaèdres 

sont  allongés  suïvunt  uu  axe  ternaire  montrant  alors  une  symétrie  pseu- 

dorhomboédrique. 

L'argent  natif  se  présente  aussi  sous  forme  de  (ils  pelotonnés,  en 
enduits  ou  en  masses  pulvérulentes,  disséminées  dans  divers  mine- 
rais. 

Clivages.  Pas  de  clivages. 

Dureté.  2,5  à  3.  Ductile  et  malléable. 

Densité.  10,1  à  11,1.  10,5  (argent  chimiquement  pur). 

Coloration  et  éclat.  Blanc  d'argent  se  ternissant  à  l'air,  le  minéral 
devient  alors  Jaune,  gris,  puis  noir.  Eclat  métallique.  Opaque. 

Composition  chim'wfiie.  Argent;  souvent  allîé  à  une  petite  quantité 
d'or,  de  cuivre,  d'antimoine,  d'arsenic,  de  mercure,  de  platine,  etc. 

Essais pyrognostiques.  Fusible  ii  1050"  C.  en  un  bouton  blanc  d'ar- 
gent; cristallise  par  refroidissement  ;  donne,  au  feu  oxydant,  un  enduit 
muge  foncé  d'oxyde  d'argent.  Sohible  dans  l'acide  azotique,  l'introduc- 
tion d'une  lame  de  cuivre  dans  la  solution  détermine  la  réduction  de 
l'argent  métallique,  l'acide  chirorhydrique  le  précipite  sous  forme  d'un 
précipité  cailleboté  de  chlorure  d'argent,  insoluble  dans  Tiieidc  azo- 
tique et  soluble  dans  l'ammoniaque. 

Altérations.  L'argent  natif  est  souvent  recouvert  d'enduits  d'argyrile, 
de  cérargyrite  et  de  divers  sulfures  ou  sulfosels  argentifères. 

Diagnostic.  L'absence  de  clivage  distingue  l'argent  natif  de  la  dys- 
crasite  et  de  l'amalgame.  Il  se  ternit  plus  facilement  ii  l'air  que  ces 
minéraux.  Le  diagnostic  est  complété  pur  les  propriétés  chimiques  et 
la  structure. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Dans  les  mines  françaises,  l'argent  natif  se  trouve  dans  deux  catégo- 
ries de  filons,  les  uns  sont  des  filons  argentifères,  cobaltifèrcs  et  cnpri- 
fct-es  a  gangue  calcaire,  les  autres  des  filons  de  galène  à  remplissage 
qiiartzeux*. 

'  t.  On  a  vu  CD  outre,  pnge  389,  que  les  sables  de  l'Approuaguc  {Guyane)  rtn- 
ferrueal  de  pelites  pépiles  conleiiaut  à  U   fois  du  plaljne,  de  l'or,  de  l'argeut  cl  du 


Di3iiizedb,G00gle 


1*  Dans   les  filons  argentifères,  cuprifères ,   coballifcres 
ou  nickelifères. 

Pyréttées.  —  Basses-Pyrénées,  hca  fiions  de  hiendu  de  la  minp 
d'Ar,  près  les  Enux-Bonnes,  sont  coupés  par  de  minces  croiseurs  ii 
gangue  calcaire,  essentiellement  consCittics  par  un  peu  de  Iilendc, 
mélangée  à  de  l'uritc  (voir  à  arite),  de  l'ullmannite,  de  l;i  pyrrhotine  et 
enfin  divers  minéraux  argenlifères.  L'argent  natif  y  a  été  rencontré  en 
petites  masses  capillaires  contournées,  mais  le  minerai  argentifère  le 
plus  fréquent  semble  avoir  été  la  dyscrasitr.  On  peut  aisément  isoler 
ces  minéraux  en  attaquant  leur  gangue  par  de  l'acide  chloihydriquc 
faible. 

Des  tentatives  d'exploitation  ont  été  faites  à  de  nombreuses  reprisis 
sur  ces  Rions  qui  sont  trop  pauvres  et  situés  à  nne  altitude  trop  élevée 
pour  pouvoir  fournir  quelque  bénéfice;  ils  sont  actuellement  abandon- 
nés. 

Vosges-  —  [Alsace].  Les  mines  de  Sainte-Marîc-aux-Mincs  {Mar- 
kirch)  ont  joui  autrefois  d'une  très  grande  renommée  et  elles  sont 
encore  célèbres  par  le  grand  nombre  des  minéraux  qui  y  ont  été  ren- 
contrés. Il  semble,  d'après  les  anciennes  descriptions,  que  les  écbantil- 
lons  actuclleraentconservés  dans  les  collections  sont  bien  peu  de  chose, 
si  un  les  compare  a  ceux  qui  furent  jadis  trouvés  dans  ce  gisement. 

D'après  Gobet  (Anciens  minéralogistes),  les  mines  de  Sainte-Marie 
étaient  exploitées  au  vu*  siècle.  La  premièie  trace  certaine  de  l'exploi- 
tation date  de  963;  celle-ci  cessa  en  1280  pour  reprendre  vers  148G. 
Les  mines  furent  presque  complètement  abandonnées  vers  1623;  puis 
elles  furent  rouvertes  par  intermittence,  avec  des  allernatives  de  suc- 
cès et  d'insuccès;  elles  sont  actuellement  inexploitées.  Leur  histoire 
a  été  faite  par  Delbos  et  Koecklin-Schlumbergcr  [Descr.géot.  dit  Haut- 
Rhin,  11.407.  1867,  voir  aussi  Carrière,  Ann.  Soc.  èmn!.  Saint-Dir,  Vif. 
18â0).  Comme  il  sera  souvent  question  de  ce  gisement  dans  ce  volume, 
je  donnerai  dès  à  présent,  pour  n'y  plus  revenir,  les  renseignements 
tnpograpbiqucs  qui  le  concernent. 

Les  mines  de  Sainte-Marîe-aux-Mines  aboutissent  à  cinq  valions 
creusés  dans  le  massif  du  Brésoir  ;  ils  sont  situés  au  sud  de  la  ville. 
Ce  sont,  en  allant  de  l'ouest  vi  l'est,  le  vallon  de  la  petite  Liepvre  (Lever- 
ihal),  le  vallon  de  Phaunoux  (Rauenthal)  qui  se  réunit  au  précédent  au 


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408  MINERALOGIE  DE  J,A  FRANCE 

îllage  d'Echery  cl  qui  en  est  séparé  par  le  Rain  de  l'horloge  (Schti- 
lenberg),  le  vallon  de  Siirlatte  (Zillerthul),  le  Saint-Philippe  (Prahegetz) 
qui  s'ouvre  à  Sainte-Marie,  enfin  le  vallon  de  Fertru  (Furtelbach). 

Il  existe  h  Sainte-Marie  deux  catégories  de  filons.  Les  uns  à  gangue 
de  calcite  et  de  quartz  sont  surtout  constitués  par  de  la  panabase 
argentifère  et  contiennent  en  outre  de  l'argent  natif,  de  l'nrgyrtte,  de 
la  pyrai'gyrite,  de  la  proustile,  de  In  chalcopyrite,  de  la  malachite,  de 
la  snialttne,  de  la  cobaltine,  de  ta  chloanthite,  de  l'ar&enic  natif,  de  In 
pharniucolitc,  do  la  blende  (voir  a  ces  espèces),  etc.  Ce  sont  ceux  qui  ont 
fourni  la  plus  grande  partie  de  l'argent  extrait  de  Saînte-Marie-aux- 
Mincs.  Ils  se  trouvent  plus  spécialement  dans  le  Rnin  de  l'horloge  et  ils 
ont  été  atta<iués  pnr  les  deux  versants,  dans  le  val  de  Lièpvro  et  dans  le 
vallon  de  Phaunoux. 

Les  antres  liions  sont  plombifèrca  et  se  trouvent  surtout  dans  les  mas- 
sifs séparant  les  vnllons  de  Surlalle,  de  Saint-Philippe  et  de  Fertru.  Ils 
renferment  de  la  galène  avec  une  gangue  argiloschisteusc,  souvent 
riche  en  graphite. 

Les  principales  mines  de  la  région  portent  les  noms  de  Saint- 
Jacques,  Chrétien,  GIûck-Auf, 
Gabe-Goltes,  Saint-Guillaume, 
Fertru,  Saint-Nicolas,  Mine  des 
Trois,  Saint-Louis,  Saint-Phi- 
lippe, Trois  Rois,  Toussaint, 
Surlatte,  etc. 

Il  semble  que  c'est  surtout  a 
la  découverte  qui  a  été  faite 
autrefois  de  grandes  quantités 
d'urgent  natif  que  les  mines  de 
Sainte-Marie  doivent  leur  an- 
tique célébi'ité.  Les  anciens  uu- 
tcurs  citent,  en  effet,  la  décou- 
verte de  blocs  d'argent  natif 
"^'^  'fil  M  ■  M-  pesant  50  livres  en  1530,  plus 
c™.p.n.e..  r«j.ui* d^.r,.n^^^^^^  "'"'  dc  100  iivrcs  cH  1539,  de  1185 

livres  en  1581,  de  500  Hvrcs  en  1606,  Rome  de  l'isle  cite  [Crialalhgra- 
phie,  m.  433.  1783)  d'après  Davila  un  magnifique  échantillon  d'argent 
natif  sur  gangue  pesant  un  marc  ;0  kg.  25.5]  et  constitué  par  des  grou- 
pements d'octaèdres  articulés  et  enchevêtrés  les  uns  dans  les  autres. 


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ARGENT  409 

Les  beaux  échantillons  d'argent  natil  sont  devenus  fort  rares  depuis 
[a  fermeture  des  mines.  Ceux  que  j'ai  examinés  se  trouvent  dans  la  col- 
lection du  Muséum  et  lui  ont  été  en  partie  donnés  par  M.  Daubréc. 

Je  citerai  tout  d'abord  un  échantillon  de  cristaux  réunis  eu  groupe- 
ments réticulés  représentés  par  la 
fig.  1.    Ils  sont  engagés  dans  du 
quartz  qui  les  moule. 

Les  fig,  2  et3  représentent  deux 
beaux  échantillons  d'argent  rainu- 
leux  et  filiformes  de  la  même  ori- 
gine ;  ils  sont  tout  à  l'ait  dépour- 
vus de  gangue. 

Enfin  j'ai  vu  d'assez  nombreux 
échantillons  d'argent  natif  capil- 
lîiire  constitués  par  de  très  petits 
(Ils  entrelacés.  Ces  échantillons 
remplissent  les  cavités  du  quartz 
hyalin  et  sont  associés  ù  des  té- 
traèdres de  panabase  qu'ils  im-  *■'*■  *  "  ^' 
prégnenl  fréquemment,  à  de  la  '''''Tu"ML»Jpt"f^'ph^!"i^°H^^^^^^^ 
dolomie,  de  l'argyrite,  etc. 

On  a  trouvé  aussi  l'argent  natif  associé  à  de  la  blende,  de  la  proustite. 

L'argent  natif  n  été  surtout  rencontré  dans  les  filons  du  vallon  de 
Phaunoux  (Saint-Philippe,  Chrétien  supérieur,  Gliick-auf,  Gabe-Gottes, 
Saint-Guilliiume]  et  dans  les  anciens  travaux  de  la  vallée  de  Fertru. 

Alpes.  —  hère.  La  mine  de  la  montagne  des  Chalanches,  située  ii 
2159  métrés  d'altitude  au-dessus  du  confluent  de  l'OlJes  et  de  la 
Romanche,  est  un  des  gisements  minéralogitjues  français  les  plus  remar- 
quables. Étudiée  à  de  nombreuses  reprises  par  de  Bournon,  Dolomicu, 
Faujas  de  Saint-Fond,  de  Dietrich,  Guettard,  etc.,  elle  a  été  notamment 
décrite  par  Schreiber,  son  premier  directeur  (/.  P.  XXIV.  380.  1784), 
par  de  Bournon  (id.  200  et  430)  et  par  Héricart  de  Thury  (/.  M.  XX. 
1806.  41).  Découverte  en  1767,  concédée  en  1776  au  comte  de  Pro- 
vence, elle  devint  propriété  nationale  en  1792  et  fut  cédée  à  des  parti- 
culiers en  1805.  Après  des  alternatives  de  fermeture  et  de  réouverture, 
elle  est  aujourd'hui  abandonnée. 

D'après  Gueymard  (Slalisl.  minéral,  de  l'Isi-re,  1844,  i07),  cotte  mine 
a  produit,  depuis  l'origine  jusqu'à  1801,  9453  kg.  470  d'argent.  Les 


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410  MINERALOGIE    DE  LA  FKANCE 

minerais  des  Chnianchcs  étaient  traitvs  dans  les  roDdcries  d'AIIemonl  et 
c'est  sous  re  dernier  nom  que  les  minériiux  que  nous  allons  étudier  sont 
souvent  désignés  dans  les  collections. 

Les  Tilons  s'observent  sur  une  surface  d'environ  600  m.  sur  500  m., 
au  milieu  des  gneiss  et  des  amphibolîtes  :  ils  sont  extrêmement  nom- 
breux et  irréguliers,  deux  ou  trois  seulement  atteignent  100  mètres  et 
beaucoup  n'ont  que  quelques  mètres  de  longueur.  Leur  richesse  eu 
argent  n'est  pns  moins  variable,  tels  d'entre  eux,  renfermant  par  places 
30  à  40°/,  d'argf^nt,  n'en  contiennent  plus  du  tout  a  quelques  mètres 
plus  loin.  II  existe  aussi  des  filons  couches  et  des  rognons  de  minorai 
irrégulièrement  distribues. 

Les  gangues  ordinaires  sont  constituées  par  de  la  calcile,  une  limo- 
nite  plus  ou  moins  argileuse,  de  l'épidote,  de  l'asbeste,  parfois  du 
quartz,  du  gypse.  Le  minerai  argenliJere  principal  est  l'argent  natif, 
maison  y  trouve  aussi  l'argyrite,  la  dyscrasitc,  la  pyrargyrite,  la  cérur- 
gyrite  et  de  nombreux  autres  minéraux  qui  seront  étudiés  ti  leur  place 
dans  cet  ouvrage  :  mercure  natif,  cinabre,  amalgame,  galène,  pana- 
base,  chalcopyrite,  malachite  nickéline,  chloanthlte,  pyrite,  mispickel, 
lullingite,  blende,  smaltine,  cobnltine,  asbolane,  érythrine,  antimoine 
natif,  allemonlite,  stibine,  etc. 

L'argent  natif  n'a  jamais  été  trouvé  cristallisé;  il  est  ramuleux,  fili- 
forme, capillaire,  lamelleux,  granuleux  ou  pulvérulent.  Les  nombreux 
échantillons  que  j'ai  eu  l'occasion  d'étudier  proviennent  soit  des  exploi- 
talions  du  siècle  dernier,  soit  de  la  dernière  reprise.  Leur  gangue  la 
plus  habituelle  est  une  asbolane  noire  ayant  souvent  un  aspect  ter- 
reux. Ce  minéral  est  fréquemment  mélangé  de  cinabre  (il  est  alors  plus 
noir),  d'érythiiue,  d'annabergite,  etc.  I>'argcnt  natif  forme  au  milieu 
de  cette  substance  des  masses  ramuleuscs  ou  filiformes;  il  y  est  aussi 
finement  divisé  et  l'on  a  cité  dus  blocs  de  ce  minerai  renfermant  plus 
de  50  °/,  d'argent  bien  que  ce  métal  n'y  soit  pas  visible  à  l'œil  nu. 
Ce  mélange  d'asbolane,  d'érythrine,  d'argent  natif,  avec  parfois  un 
peu  de  malachite,  est  ce  que  les  anciens  nitjiéialogistes  appelaient 
mine  (forgent  meitieeroie,  «  à  cause  de  son  peu  de  consislanrc  et  des 
couleurs  variées  qu'on  y  remarque  telles  que  le  jaune,  le  verl,  le  noîr, 
le  rougeâtre  etc.  »  (Rome  de  l'isle,  Descripl.  mèthod.  d'une  collection  de 
minéraux,  1750.  lIT.i.  p.  32).  Ce  mineriii  est  généralement  fragile,  ii 
moins  qu'il  ne  contienne  une  très  grande  quantité  d'argent  nntil  qui 
lui  donne  de  la  cohésion. 


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L'argent  natif  filiforme  s'est  rencontré  aussi  parfois  dans  la  calcite, 
le  quartz,  l'épidote,  la  chlorite,  la  nickéline,  la  blende,  la  panabase, 
parfois  la  cobaltine,  l'antimoine  natif. 

J'ai  entre  les  mains  un  bel  échanlillon,  provenant  du  puitsVausse- 
nat,  dans  lequel  de  l'argent  natif  filiforme  est  intimement  mt^'langé  à 
de  l'argyritc  lamellaire  dans  une  gangue  calcaire. 


2°  Dans  les  filons  plomhifères  à  gangue  fjuarizeuse. 

L'argent,  si  abondant  sous  forme  de  giilène  argentifi-re,  ne  se  trouve 
il  l't'tat  natif  que  dans  fort  peu  de  gisements  français;  il  n'y  constitue 
qu'un  accident  limité  aux  parties  superficielles  des  filons. 

Bretagne.  —  Finistère.  La  cclcbre  mine  de  galène  de  Hnelgoat, 
dont  il  sera  question  à  l'article  galène,  a  produit  autrefuis  un  minerai 
argentifère  très  riche.  11  était  constitué  pur  du  quartz,  mélangé  à  une 
lîmonile  terreuse,  scoriacée  ou  stalactiformc,  toujours  très  poreuse, 
imprégnée  d'argent  natif,  de  cérargyrite,  de  bromyiite.  Ces  minéraux 
y  étaient  souvent  très  divisés  et  invisibles  à  l'œil  nu,  mais  souvent 
aussi  ils  s'isolaient  dans  de  petites  géodes. 

Les  échantillons  d'argent  natif  que  j'ai  examinés  se  trouvent  aujour- 
d'hui dans  la  collection  du  Muséum  et  m'ont  été  donnés  par  M.  de 
Limur.  L'argent  natif  forme  de  petites  masses  mousseuses  ou  des 
aiguilles  constituées  par  des  octaèdres  empilés  le  long  d'un  axe  ter- 
naire et  se  groupant  sous  des  angles  de  GO  et  120*  environ.  Ils  rem- 
plissent les  cavités  d'une  limunite  à  faciès  ligneux  ou  stalactt forme. 
Ces  échantillons  d'argent  n'adhèrent  pas  à  leur  gangue  et  sont  souvent 
si  délicats  que  le  moindre  soulTle  les  en  détache. 

Les  mines  de  Iluelgoal  sont  depuis  longtemps  abandonnées  et  ces 
jolis  échantillons,  noircissant  rapidement  à  l'air,  ne  se  trouvent  plus 
aujourd'hui  que  dans  les  vieilles  collections. 

Plateau  central.  —  Loire.  L'argent  natif  a  été  trouvé  en  1805  et 
en  1869  dans  la  mine  de  galène  de  la  Pacaudière,  associé  à  la  cérusifc 
et  il  divers  minéraux  plomhifères  et  cuprifères.  M.  Mnnhès,  qui  a  fait 
cette  découverte,  a  bien  vonln  me  communiquer  les  échantillons  que 
j'ai  étudiés. 

Ils  consistent  en  morceaux  de  chrysocole  verte,  compacte,  seule  ou 
associée  ii  de  la  cérusite  ;  l'argent  natif  y  est  englobé  en  larges  lamea, 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
et  dépourvues    de   forines   géométriques.  L'argent    natif  n'a 
îonstitué  dans  celle  mine  qu'un  nccident  min^ralogique. 
ù.  L'nrgenl  nulif  n  été  signalé  dans  le  Hlon  de  Montchonay  en 
lillatB  (voir  à  panabasé).   Je  n'ai  pas  vu  d'échantillons  de  ce 
it. 

^es-  —  J'ai  obsei-vé  de  petites  masses  ramuleuses  d'argent 
ins  les  cavités  d'un  échantillon  de  quartz  du  filon  de  la  Croix- 
les.  Il  y  est  associé  ii  de  la  prouslite,  de  In  pnnabuse  et  de  la 
hite. 

e-Saône.  Thirrta  signale  l'argent  natiT  comme  minerai  acces- 
Bs  anciennes  mines  de  galène  de  Château-Lambert  (.^^af. /w/nc'r, 
Çaone,  1833). 

irie.  —  Constantine.  J'ai  observé  de  petits  filaments  d'argent 
oupés  en  masses  mousseuses  dans  les  géodes  d'un  échantillon  de 
le  provenant  de  la  mine  de  Kef-oum-Théboul  [voir  cArt/co/>y/7Ve). 
fO  fk*an{;als.  —  Parmi  les  échantillons  de  dioptase  rapportés 
douli  par  M.  Thollon  (voir  tome  I,  p. 260)  se  sont  parfois  ren- 
de petits  cristaux  dargenl  natif  (Jannettaz,  B.S.M.  XIV.  68. 
Ce  sont  des  octaèdres  réguliers  empilés  suivant  un  axe  quater- 

les  échantillons  que  j'ai  personnellement  observés,  l'argent 
1  rameaux  ou  en  petites  masses  cristallines  est  implanté  sur  la 
e  ;  les  deux  minéraux  sont  recouverts  par  de  la  calcile. 
velle-CalédOOlB.  —  Les  parties  superficielles  oxydées  de  la 
[eretrice  (rive  gauche  du  Diabot)  sont  riches  en  limonite  sco- 
renfermanten  assez  grande  abondance  les  cristaux  de  cénisite 
glésile  qui  seront  décrits  tome  lit.  Dans  quelques  échantillons, 
;n  cérusile,  j'ai  observé  (S.  S.  M.  XVIM.  53.  1894)  une  sorte 
isse  d'argent  natif  d'un  beau  blanc  ù  éclat  métallique.  Elle  est 
lée  par  des  fibrilles  extrêmement  fines  et  enchevêtrées  ;  celles-ci 
rfois  implantées  sur  des  cristaux  de  cérusite.  li  y  a  une  grande 
e  d'aspect  et  de  mode  de  formation  entre  cet  argent  nalif  et 
t  lluclgoat  dont  il  a  été  question  plus  haut. 

Gisement  improbable. 

mandie.  —  Calvados.  L'existence  d'argent  natif  en  granules, 
^s  fentes  des  schistes  ardoisicrs  de   Curcy,  a  été  signalée  par 


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ARGENT  —  AMALGAME  413 

Ht'rault  {A.  M.  11.  71.  1826).  Bertliier.  qui  en  n  fait  l'annlysc,  a  montré 
que  ce  métal  avait  la  composition  de  l'argent  monnayé  (Ag  ^^  90, 
Cn  =;  10).  Ce  gisement  paraît  donc  apocryphe. 


AMALGAME 

(ArHg") 

Cubique. 

Formes  observées  :  p  (100),  a'  (111),  //  (1  tO),  a"  (211). 
Faciès.  I/araalgame  se  présente  soit  en  cristaux  normalement  déve- 
loppés, p  (100),  t*(110),  a>  (111),  n^(211),  etc.,  soit  cn  grains  ou  en 
masses  irrégulières. 

Clivages.  Traces  de  clivage  suivant  6*  (110).  Cassure  conchoïdale  ou 
inégale. 

Dureié.  3,35.  Fragile  dans  les  variétés  riches  en  mercure.  Malléable 
[arqiiérite). 

Densité.  \Z,n  a  14,1. 

Coloration  et  éclat.  Le  minéral  et  sa  poussière  sont  blunc  d'argent. 
Éclat  métallique  brillant.  Opaque. 

Composition    chimif/iie.     La     composition  '    varie    de     Ag*  Hg'  (a)    à 
Ag**  Hg  [artfiiérite)  (6)  et  Ag**  Ag  [kongsbergite)  [c).  d,  analyse  de  I  amal- 
gamc  de  la   mine  des  Chalanches,  parCordier  (/.  M.  XII.  1.  1802). 
a)  U)  c)  d) 

Ag 26.4        86.6        95,1        27.5 

Hg 73,6        ia,i  '..9        72.5 

100,0      100.0       100,0      100,0 

Essais pyrognostiijiies.  Dans  le  tube  fermé,  décrépite,  puis  le  mercure 
se  sublime  en  gouttelettes,  laissant  un  résidu  d'argent  métallique.  Sur 
le  charbon,  le  mercure  se  volatilise,  laissant  un  globule  d'argent. 
Quand  ou  frotte  avec  une  lame  de  cuivre  un  échantillon  d'amalgame, 
l'argent  se  dépose'à  la  surface  du  cuivre. 

Soluble  dans  l'acide  azotique. 

Diagnostic.  Les  essais  pyrognosliqucs  constituent  un  bon  diagnostic 
différentiel  de  l'argent  natif  et  de  la  dyscrasile.  L':^malgamc  ne  se  ter- 
nit pas  à  l'air  comme  ces  minéraux. 


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'ill  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'amalgame  est  connu  dans  quelques  mines  de  cinabre  et  d'argent. 
Je  n'ai  ii  citer  qu'un  seul  gisement  français. 

Je  I  appellerai  que  le  gisement  qui  r  fourni  les  plus  beaux  cristaux 
de  ce  minéral  est  celui  de  Moscheliandsbcrg  (dans  le  Puliitinat),  qui 
n'est  pas  loin  de  In  frontière  de  Lorraine. 

Alpes.  —  Isère.  Schreiber  a  découvert,  en  1786,  dans  les  fiions 
argentifères  de  la  mine  des  Clialanches  (/.  M.  432.  1779),  un  amal- 
game mou  (et  par  suite  pauvre  en  argent)  associé  au  mercure  niitif, 
indiqué  plus  loin.  C'est  celui  qu'a  analysé  Cordier  (analyse  d). 

Ce  minéral  paraît  avoir  constitué  une  grande  rareté  aux  Chalanclics 
et  Héricart  de  Thury  ne  le  cite  même  pas  dans  sa  monographie  de  ce 
gisement  (/.  M.  XX.  85,  1803).  J'en  ai  trouvé  un  bel  échantillon 
parmi  les  argents  natifs  des  Chnlani'hcs  que  possède  la  collection  du 
Muséum.  Il  est  forme  par  de  l'asbolane,  veinée  d'érythrine.  Au  milieu 
de  ces  produits  terreux,  s'observent  des  filets  d'argent  natif,  noircis 
par  le  temps  et  de  l'amalgame  se  distinguant  bien  de  l'argent  natil 
par  sa  couleur  d'un  blanc  très  vif  et  son  éclat.  Il  existe  quelquis 
petits  cristaux  arrondis  p  (100),  A*  (110),  o*  (111),  a*  [211).  et  surtout 
de  petites  masses  clivabies.  Le  minéral  est  malléable  et  donne,  dans  le 
tube,  un  abondant  sublimé  de  merrurc  natif. 

Gisement  douteux. 

Bretagne.  — Morbihan.  Je  citerai  avec  doute  l'existence  signalée 
parDurocher(6'.rt.  XXXII.  902.  1851.)  d'amaignme  d'or  et  d'argent 
accompagnant  le  mercure  natif  dans  les  alluvions  stannîfères  de  la  val- 
lée des  Haies  entre  Sérent  et  Malcstroit. 

MISnCURE 

Hg 

Liquide  à  la  température  ortlinaire.  Solide  et  cubique  avec 
clivages  cubiques  à  —  40"  C. 

Densité  :  13,596  (ii  —  40»  14,4). 
Coloration  et  ëiial.  Bliinc  d'étain.  0])a<[tie 


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MERCURE  4t5 

Composition  chimique.  Mercure  pur,  avec  souvent  des  traces  d'ar- 
gent. 

Essais  pyrognostiques.  Au  chalumcnu,  entièrement  volatil  à  350°  C. 

Facilement  solublc  dans  l'acide  azotique  nvec  dégagement  de 
vapeurs  nitreuses. 

Diagnostic.  L'élut  liquide  du  mercure  ii  la  température  ordinaire 
sulTil,  il  lui  seul,  à  caraclêriser  le  minéral. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Le  mercure  natif  est  un  minéral  rare,  suintant  parfois  dans  les 
fentes  du  cinabre.  Il  a  été  signalé  dans  des  geysers  et  parfois  dans 
des  argiles,  des  scliJstes  de  diverses  formations  géologiques.  L'authen- 
ticité de  beaucoup  de  gisements  de  cette  dernière  catégorie  peut  être 
mise  en  doute. 

1°  Dans  les  gisements  de  cinabre. 

Alpes.  —  Isère.  Le  mercure  natif  a  été  trouve,  en  1786,  dans  un 
filon  de  la  mine  des  Chalanches  (voir  page  409}. 

Les  gouttelettes  étaient  mélangées  à  du  cinabre,  de  l'argent  natif, 
de  l'amalgame,  de  l'asbeste,  englobés  par  de  l'asbolane.  Le  minerai 
enveloppant  ces  minéraux  mercurifères  renfermait  212  grammes  d'ar- 
gent par  kilogramme  (Schrelber,  /.  M.  IX.  431.  1799}. 

Nouvelle-Calédonie.  —  Le  mercure  natif  en  gouttelettes  suinte 
dans  les  fentes  du  cinabre  de  Bourail  dont  il  sera  question  plus  loin. 

2°  Gisements  douleur. 

Le  mercure  natif  coulant  a  été  signalé  à  diverses  reprises  par  plu- 
sieurs auteurs  dans  des  gisements  français;  pour  quelques-uns  d'entre 
eux,  il  est  fort  probable  que  le  mercure  trouvé  a  drt  y  être  apporté; 
pour  d'autres,  les  observations  demandent  confirmation.  Je  n'ai  aucun 
document  personnel  sur  cette  question  et  suis  fort  sceptique  sur  l'nu- 
tbenticité  de  tous  ces  gisements  qui,  chose  à  noter,  se  trouvent  presque 
tous  dans  des  lieux  habités  actuellement  uu  anciennement. 

Bretagne.  —  Morbihan.  On  a  vu  plus  haut  que  Duroclier  a 
signalé  du  mercure  et  des  amalgames  d'or  el  d'argent  dans  les  allu- 


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MINEKALOGIE  DE  1,A  FRANCE 
i  stanniftres   et  aurifères  de  la   vallée  des  Haies  entre  Sérent  et 
stroit. 

irbiëres.  —  HèraiiU.  Le  mercure  natif  a  été  anciennement 
lié  à  Montpellier  (Sauvage,  in  Hisl.  At:ad.  Se.  MonIpelUer.  1760. 
D'après  Chaptal  [Éléni.  Chim.  II.  368. 1796),  le  minéral  formait  des 
telettes  dans  des  grès  ferrugineux,  ceux-ci  appartiennent  :i  l'asUen 
couvrent  les  sables  de  Montpellier  (plaisancien).  Marcel  de  Serres 
î,  C.  C.  IV.  367.    1834)  revint  sur  cette  question;  en  1830  et  en 

,  d'abondantes  gouttelettes  de  mercure  furent  trouvées  dans  une 
le  calcaire  (te  divers  quartiers  de  la  ville,  notamment  près  du 
lin  de  fer  de  Celte  et  au  Champ  de  l'Olivette  près  le  ruisseau  de 
■  relies.  Ce  mercure  était  associé  n  de  petites  veinules  de  calomel 
résenlant  en  cristaux  distincts.  M.  Dclage  m'a  fait  savoir  que  la 
ction  de  la  Faculté  des  sciences  de  Montpellier  possède  un  échan- 
1  de  ce  mercure  en  gouttelettes  dans  le  poudingue  plaisancien, 
vé  dans  les  fondations  du  palais  de  justice.  M.  Delage  le  consi- 
comnie  ayant  bien  été  trouvé  en  place;  M.  de  Rouville,  du  reste, 
loule  pas  de  l'authenticité  de  ce  gisement  (Descr.  géol.  de  Mont- 
er. 95.  1853). 
existence  de  mercure  natif  abondant  n  été  indiquée  par  M.  Tho- 

(C.  R.  LXXXII.  1111.  1876)  dans  les  détritus  de  la  montagne 
>ois  de  Cazilhac  [canton  de  Ganges).  sur  les  versants  de  la  rivière 
1  Vis  en  amont,  et  de  l'Hérault  en  aval,  ainsi  qu'à  Saint-Jean-de- 
^es  (canton  de  Saint-Martin-de-Londres),  sur  les  versants  de  la 
le  delà  Foux. 

.  Duchartre  a  donné  au  Muséum,  en  1867,  un  échantillon  d'une 
ie  salleuse  micacée  d'Aureille  prés  Cnpestang,  supportant  à  sa 
ICC  un  grand  nombre  de  gouttelettes  de  mercure.  L'échantillon 
ndiqué  comme  ayant  été  Irouvé  lors  du  creusement  des  fondations 
e  maison. 
évennes.  —   Gard.    Leymerie    n   rapporté   une    observation    de 

Quatrefages  [C.  II.  LXXXIV.  912.  1877)  d'après  laquelle  une 
z  grande  quantité  de  mercure  natif  aurait  été  trouvée  au  milieu 
champs  du  domaine  du  Cros,  à  Vallernugue. 

lateau  Central.  —  Aveyron.  Le  même  auteur  a  longuement 
■it  (6'.  li.  XVI.  1313.  1843  et  LXXXII.  1418.  1876)  la  découverte 
nercure  qui   aurait  été   faîte  à  Saint-Paul-des-Fonts,'  au   pied  du 


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MERCURE  U: 

massif  calcaire  de  Larzac,  dans  des  marnes  liasiques  à  bélemnîtes.  Ce 
minéral  aurait  été  recueilli  en  grande  quantité  h  l'aide  de  rigoles  au 
milieu  des  terres  labourées  et  utilisé  par  les  paysans  pour  le  traite- 
ment des  maladies  de  leurs  moutons.  Les  paysans  auraient  constaté 
l'action  nocive  du  minéral  sur  la  végétation.  Leymerie  considère  le 
mercure  de  ce  gisement,  ainsi  que  celui  des  localités  qui  viennent 
d'être  énumérées,  comme  existant  réellement  en  place. 

Haute-Vienne.  Le  mercure  natif  a  été  signalé  par  Alluaud  [A.  M. 
IX.  415.  et  B.  S.  G.  VU.  203.  1836)  à  Peyrat-le-Ch3teau.  Une  dou- 
zaine de  livres  de  mercure  auraient  été  trouvées  dans  des  roches  gra- 
nulitiques  altérées,  ouvertes  pour  les  fondations  d'une  maison,  située 
elle-même  sur  l'emplacement  d'un  vieux  château  féodal.  D'après  la 
description  d'Alluaud  qui  considérait  le  mercure  comme  en  place,  ce 
métal  se  serait  trouvé  à  l'état  d'imprégnation  irréguliëre  sur  une  sur- 
face d'une  centaine  de  mètres-  Sur  ma  demande,  un  de  mes  élèves, 
M.  Bouhard,  s'est  rendu  sur  les  lieux  ;  il  n'y  a  pas  trouvé  trace  de 
mercure. 

Bassin  du  Rhône.  —  hère.  On  a  signalé  du  mercure  en  grande 
quantité  à  Vienne,  sur  le  quai  longeant  le  torrent  du  Chères,  dans  les 
fondations  d'une  maison  creusées  dans  un  tuf  calcaire  poreux.  Bournon 
considérait  ce  mercure  comme  étant  d'origine  accidentelle  (/.  P. 
XXIV.  207.  1784). 

Var.  Des  gouttelettes  de  mercure  natif  ont  été  signalées  par  de  Vil- 
leneuve-Flayosc  (Z)esf7r.  min.  du  Var,  509.  1856)  dans  les  marnes  juras- 
siques entre  Ollioules  et  le  quartier  d'Alaofon. 

AlgéPle. — Alger.V\\\aa  cilé  (Recherches  sur  les  roches,  etc.,  (TOran, 
384.  1852)  la  trouvaille  faite,  en  1847,  du  mercure  natif  dans  une  car- 
rière de  calcaire  tertiaire  de  la  ville  d'Arzeu  :  il  était  disséminé  dans 
une  argile  rougeâtre,  remplissant  les  fentes  de  ce  calcaire. 

Sénégal-  —  A  plusieurs  reprises,  du  mercure  a  été  rapporté  du 
Sénégal  et  indiqué  comme  provenant  de  Saint-Louis  ou  d'autres  lieux 
habités. 

En6n  Hellot  {L  7)  a  cité  le  mercure  dans  une  terre  de  Bourbonne- 
les-Bains  [Haute-Marne)  et  h  Langon,  à  une  trentaine  de  kilom.  de 
Bordeaux  [Gironde)  [op.  cit.,  51). 

A.  LuuHi.  —  MiiirtUp:  IL  SI 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


OR 


Cubique. 


Au 


Formes  observées,  a*  (111).  Dans  les  gisements  français,  l'or  n»tif 
ne  se  rencontre  en  cristaux  qu'il  laGardette;  d'ordinaire,  on  le  trouve 
en  masses  contournées,  apintics,  en  écailles,  en  petits  grains  roulés 
ou  en  pi'pites. 

Clivages.  Pas  de  clivages. 

Dureté.  25  à  3.  Très  malléable  et  ductile. 

Densité.  15.6  à  19.33.   Électrum  12.5  à  15.5. 

Coloration  et  éclat.  Jaune  d'or,  rarement  orangé,  jaune  passant  au 
blanc  d'argent  [électrum).  Eclat  métallique.  Opaque. 

Composition  chimique.  Or  pur,  le  plus  souvent  allié  à  des  quantités 
variables  d'argent  ;  l'or  natii  renfermant  plus  de  20  '/>  d'argent  consti- 
tue V  électrum. 

Quelques  ors  renferment  du  palladium  [porpezite],  du  rhodium  {rho 
dite),  du  bismuth  (maldonite).  Ces  variétés  n'existent  pas  dans  nos  gise- 
ments. 

Essais  pyrognosîiques.  Au  chalumeau,  fond  facilement.  Sans  action 
sur  le  borax  et  le  sel  de  phosphore.  Soluble  dans  l'eau  régale  seule- 
ment; l'électrum  laisse  un  résidu  de  chlorure  d'argent. 

Diagnostic.  La  couleur,  les  propriétés  physiques  et  la  résistance  à 
tous  les  acides,  autres  que  l'eau  régale,  ne  permettent  de  confondre  l'or 
avec  aucun  autre  minéral  métallique. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'or  natif  se  rencontre  dans  deux  catégories  de  gisements. 

1*  Dans  des  gisements  en  place. 

2°  Dans  des  formations  sédimentaires. 

L'or  du  second  genre  de  gisements  provient  de  la  démolition  des 
roches  aurifères  du  premier. 

Les  écrivains  de  l'antiquité  (Diodore  de  Sicile  (V.  27.  1),  Strabon, 
Pline),  sont  tous  d'accord  sur  l'existence  de  mines  d'or  en  Gaule  {GaUia 


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OR  419 

aatifera);  ils  semblent  nvoir  connu  les  gisements  <Ies  Pyrénées  et  des 
Cévennes,  ainsi  qu'il  résulte  des  indications  suivantes  que  M.  Boulier 
a  bien  voulu  vérifier  sur  le  texte. 

Strabon,  notamment,  dans  trois  passages  diOerents,  nous  indique 
les  principaux  gisements  exploités  à  son  époque. 

D'abord,  dans  la  région  centrale  des  Pyrénées,  le  pays  des  Tarbel- 
lieus,  où  il  est  aisé  de  reconnaître  le  nom  de  Tarbes,  renfermait 
les  mines  où  le  travail  était  le  plus  actif.  (Strabon,  111.  2.  1.  'E^ouoi 
îâ  T«p6eX),oi  lit  xiXicov  ;  xap  o'ç  'im\  ti  yp-joeia  TS0u6ai:ta-:a  icivtwv,  elc. 
On  y  trouvait,  dit-il,  dans  des  tranchées  peu  profondes  des  pépites 
presque  pures  et  assez  grosses  pour  remplir  la  main  (?). 

Les  Tectosages  ou  Toulousains  possédaient  un  territoire  riche  en  or. 
(Strabon,  IV.  1.  13  :  TcoXi^puoiv  îe  vijiovTa'.  Y^J^)-  Comme  ils  étaient  fort 
superstitieux,  la  plus  grande  partie  de  ce  métal  s'entassait  dans  les 
temples  ou  même  sous  forme  de  lingots  dans  les  étangs  sacrés  dont  le 
pays  était  parsemé.  Si  l'on  considère  que  la  cité  des  Albigeois  faisait 
partie  de  ia  confédération  des  Tectosages,  on  aura  de  fortes  raisons 
pour  croire  que  c'était  dans  leur  pays  que  se  trouvaient  les  mines  d'or 
citées  par  Pline  l'Ancien  et  qui  fournissaient  l'or,  pauvre  en  argent, 
appelé  metallum  aîbicratense  (Pline  l'Ancîen,  XXCIII.  23). 

En  rapprochant  le  passage  de  Pline  du  texte  de  Strabon  relatif  aux 
mines  d'or  de  la  Gaule  (Strabon,  III.  2.  8  et /oc.  citât.)  :  «  Les  mines 
les  plus  riches  de  la  Gaute  se  trouvent  dans  la  partie  des  Cévennes  qui 
regarde  le  nord  et  qui  appartient  aux  Volces  Tectosages'  >i,  nous 
sommes  amené  k  conclure  que  les  gisements  les  plus  riches  connus 
par  les  Romains  se  trouvaient  aux  environs  de  la  Montagne  Noire 
et  des  Cévennes. 

On  verra  plus  loin  que  les  Gaulois  ont  certainement  connu  les  gise- 
ments du  Limousin  et  de  la  Bretagne.  Il  est  probable  du  reste  qu'ils 
n'ont  jamais  exploité  que  les  alluvions  aurifères. 

i'  Dans  les  gisements  en  place. 
a)  Dans  les  graniiUlea. 

Bretagne.  —  Loire-Inférieure.  L'or  natif  dans  les  roches  éruptives 
est  fort  rare.  J'ai  à  citer  à  cet  égard  un  gisement  fort  intéressant,  autre- 


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420  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

fuis  trouvé  par  Diibuisson  aux  environs  de  Nantes,  dans  lu  carrière  de 
Rodières,  sur  la  route  de  Rennes.  L'échantillon  que  la  collection  du 
Muséum  doit  à  ce  savant  renferme  de  petites  masses  lamelleuses  d'or 
natif,  associées, dans  une  géode  de  la  granulite,  à  des  cristaux  de  quartz 
et  d'apatite  violette.  Les  granulites  de  cette  région  (Do u Ion)  renferment 
de  la  cassîtérite. 

Peut-être  est-ce  à  un  genre  de  gisement  analogue  qu'il  y  a  lieu  de 
rapporter  l'origine  de  l'or  alluvial,  qui  n'est  pas  rare  dans  divers  points 
de  la  Bretagne. 

b)  Dans  les  filons  quarlzeux. 

C'est  surtout  dans  des  filons  de  quartz  que  se  trouve  i'or  natif  (ilo- 
nien.  C'est  là,  ou  dans  quelques  cas  exceptionnels  dans  les  schistes 
cristallins  coupés  par  eux,  que  nous  aurons  à  l'étudier  dans  les  gise- 
ments français. 

L'or  des  filons  quartzeux  est  parfois  visible  à  l'œil  nu,  formant  dans 
le  quartz  des  masses  cristallines  ou  feuilletées,  mais  souvent  aussi  il 
existe  en  particules  extrêmement  fines,  invisibles  même  à  l'aide  d'une 
loupe  ;  comme  d'autre  part  la  totalité  de  l'or  de  certains  filons  quartzeux 
n'est  pas  amalgamable,  on  a  pensé  qu'une  partie  de  cet  or  pouvait  y  être 
à  l'état  d'à  u  rosi  licate. 

C'est  un  fait  presque  général  que  les  filons  aurifères  s'apprauvris- 
scnt  en  profondeur.  A  la  surface  du  sol,  l'or  y  existe  à  l'état  natif, 
mais  en  profondeur,  on  rencontre  des  pyrites,  des  sulfures,  sulfoantimo- 
niures,  sulfoarséniures,  parfois  des  tellurures,  beaucoup  plus  difliciles 
à  traiter  pour  l'extraction  du  précieux  métal. 

Si  l'or  existe  surtout  à  l'état  natif  aux  affleurements,  c'est  parce  que 
IcE  sulfures  et  surtout  la  pyrite,  à  laquelle  il  est  généralement  associé, 
se  sontallérés  sous  l'action  oxydante  des  eaux  superficielles  ;  il  se  produit 
alors  des  oxydes  de  fer  et  de  l'or  natif,  englobé  par  le  cadavre  de  la 
pyrite.  Parfois  ces  oxydes  disparaissent  complètement,  laissant  l'or  en 
feuilles,  en  petites  masses  ou  en  cristaux  dans  des  cavités  du  quartz 
qui  représentent  la  place  des  anciens  cristaux  de  pyrite. 

Le  quartz  aurifère  offre  des  aspects  variés,  il  se  rapproche  parfois 
du  quartz  hyalin,  il  est  alors  bleuâtre  en  profondeur,  rosé  aux  aifleu- 
remenls;  dans  d'autres  cas,  il  est  blunc. 

du  pays  des  Tarbelliens  étnieat  les  plua  sérieusemeat  exploitées,  mais  que  cepeD- 
danl  celles  des  Tectosages  éuieDl  les  plua  riches, 


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L'or  Datif  est  toujours  plus  ou  moins   argentifère. 

L'association  de  l'or  natif  à  des  tellurures  n'existe  pas  dans  les  gise- 
ments étudiés  dans  ce  livre.  Nous  aurons  à  citer  plus  loin  des  gise- 
ments français  dans  lesquels  il  existe  des  mispickels  aurifères  [Bournac 
[CanlaC],  Pontgibaud  [Pity-âe-Dôme),  Saint-Pierre  Montlimart  (J/rt(/ie- 
et-Loire),  etc.],  des  galènes,  des  panabases,  des  chalcopyrites  contenant 
le  même  métal  précieux  qui  n'y  a  cependant  Jamais  été  trouvé  k  l'état 
individualisé  (voir  à  ces  minéraux). 

Je  ne  m'occuperai  ici  que  des  Rions  de  quartz  à  or  natif  libre. 

Plateau  Ceatral-  —  Cantal.  M.  E.  Becquerel  a  signalé  l'existence 
de  paillettes  extrêmement  fines  d'or  natif  dans  le  filon  de  galène  de 
Saint-Santin-Cantalès  qui  serait  à  la  fois  argentifère  et  aurifère. 

Haute-Vienne.  Les  filons  stannifères  de  la  chaîne  de  Blond  sont  auri- 
fères surtout  à  leur  partie  supérieure.  L'or  y  est  extrêmement  divisé 
(Vaulry  et  surtout  Cieux),  mais  il  apparaît  au  lavage  et  se  retrouve  dans 
les  alluvions  stannifères  résultant  du  démolissage  des  filons.  La  pré- 
sence de  l'or  dans  les  deux  gisements  précités  a  été  mise  en  évidence 
par  les  recherches  entreprises  en  1856;  ces  mines  sont  aujourd'hui 
abandonnés. 

Loire.  Un  mémoire  de  Jars  le  fils,  inséré  dans  la  collection  des 
anciens  minéralogistes  de  Gobet(n.  624.  t770),  est  consacré  à  une  mine 
d'or  située  àSaint-Martin-la-Plaine.EIle  aurait  été  abandonnée  à  cause 
de  sa  pauvreté,  mais  aurait  donné  à  un  certain  moment  beaucoup  d'or 
natif.  L'auteur  cite  notamment  ce  passage  de  VHistoire  de  France  de 
Pierre  Mathieu  (t.  II.  207.  1709]  :  «  La  première  production  fut  admi- 
rable; et,  entre  plusieurs  belles  pièces  qui  s'en  tirèrent,  j'en  montrai 
une  au  roi,  aux  Tuileries,  belle,  riche  et  admirable,  en  laquelle  l'or 
paraissait  et  poussait  comme  des  bourgeons  de  vigne.  »  L'or  de  celte 
mine  aurait  fourni  la  matière  d'une  coupe  contenue  daus  le  trésor  de 
l'abbaye  de  Saint-Denis  et  portant  d'un  côté  l'inscription  suivante  : 
o  Vase  faicl  de  l'or  de  la  mine  de  Saint-Martin  »  et  de  l'autre  «  Offert 
à  Marie  de  Médicis  »  (Rimaud,  /iec.  du  Lyonnais,  IX.  140.  1839). 
M.  E.  Milntz,Bicompétent  ences  matières,  a  bien  voulu,  sur  ma  demande, 
faire  des  recherches  dans  les  inventaires  du  trésor  de  l'abbaye  de 
Saint-Denis,  sans  rien  trouver  se  rapportant  à  ce  vase  dont  l'authenti- 
cité parait  douteuse. 

D'après  Riraaud,  cette  mine  d'or  se  trouverait  près  du  hameau  de 
Bissieux  dans   la  vigne  connue  sous  le  nom  de  la  Mine,  Les  derniers 


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OR  433 

Provence  à  l'occasion  du  premier  lingot  d'or  obtenu  à  In  fonderie 
d'AlIemont  avec  l'or  de  la  Gardette.  Plus  récemment,  en  1831,  le 
gisement  a  été  à  nouveau  concédé  et  l'exploitation  ne  tarda  pas  à 
être  abandonnée  (1840)  ;  malgré  ces  insuccès  répétés,  de  nouveaux 
travaux  vont  être,  parait-il,  prochainement  entrepris. 

Le  filon  de  la  Gardette  atteint  0'"9  de  puissance;  il  est  constitué 
par  du  quartz  compact  ou  confusément  cristallisé,  renfermant  par 
places  de  grandes  géodes,  hérissées  de  magnifiques  cristaux  de  quartz 
hyalin  qui  constituent  la  plus  grande  partie  des  échantillons  se  trou- 
vant dans  les  collections  sous  le  nom  de  quartz  du  Daupbiné.  Ce  filon 
est  remarquable  par  la  fréquence  des  surfaces  polies,  ou  miroirs  de 
glissement,  marquées  de  stries  parallèles  horizontales.  Il  présente  un 
certain  nombre  de  réouvertures  dont  le  remplissage  se  distingue  par 
des  dilTérences  de  structure  et  de  composition  minéralogique. 

Les  minéraux  accompagnant  l'or  sont  constitués  par  de  la  galène,  de 
la  blende,  de  la  pyrite,  de  la  chalcopyrîte,  de  la  panabase,  de  la  Utno- 
nite,  des  oxydes  de  manganèse,  de  la  pyromorphite  qui  sont  tous  auri- 
fères (Héricart  de  Thury,  /.  M.  XX.  110.  1806).  L'or  natif  se  trouve 
en  lames  ou  en  grains,  le  plus  souvent  englobés  dans  un  quartz 
bleuâtre  ;  il  est  particulièrement  abondant  dans  les  étranglements  du 
filon.  L'or  imprègne  parfois  aussi  de  la  galène  à  larges  faces;  enfin  il 
existe  également  dans  le   quartz,  en  particules  invisibles  ïi  l'œil  nu. 

Dans  les  nombreux  échantillons  que  j'ai  eus  entre  les  mains,  l'or  est 
quelquefois  accompagné  par  de  l'aikinite  avec  laquelle  il  est  intime- 
ment mélangé  et  par  un  autre  minéral  noir  à  éclat  gras,  rappelant 
celui  du  polycrase.  Il  cristallise  en  longues  aiguilles,  aplaties,  fortement 
striées  longitudinalement.  Le  minéral  est  infusible  au  chalumeau, 
dii&cilement  attaqué  par  l'acide  azotique,  décomposé  par  l'acide  sulfu- 
rique  bouillant  :  au  chalumeau,  avec  le  sel  de  phosphore,  il  donne 
au  feu  réducteur  un  verre  jaune  à  chaud,  vert  à  froid  (uraue).  La  solu- 
tion sulfuriqae  évaporée  à  sec,  puis  additionnée  d'acide  chlorhydrique 
prend  une  belle  coloration  bleue.  Ilest  probable  que  ce  minéral  est  voisin 
du  polycrase  ;  je  n'ai  pu  malheureusement  en  recueillir  que  des  traces  : 
il  est  englobé  par  la  galène  et  par  l'or;  c'est  sans  doute  lui  ou  l'aiki- 
nite  que  Héricart  de  Thury  a  indiqué  sous  le  nom  de  tellure  en 
aiguilles. 

Plusieurs  des  échantillons  du  minerai  provenant  de  l'exploitation  de 
1840  (filon    Gueymard),   que  j'ai   examinés,   renferment  des    masses 


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MINERALOGIE  DE  LA  FIUNCE 
uses  d'or  imprégnant  de  la  galëoe  a  larges  clivages.  Elles  sont 
s  parfois  par  des  cristaux  irréguliers  caverneux,  associés  souvent 
aléne  sous  forme  de  pegmatite.  En  dissolvant  la  galène   dans 

a^Eotique,  j'ai  pu  isoler  des  cristaux  distincts  coiistituant  des 
cristallitiques  à  symétrie  bJoaire,  dont  l'interprétation  exacte  est 

impossible  par  le  mauvais  état  des  faces  qui  ne  permet  aucune 

précise. 

^mard  a  découvert,  en  1852,  un  autre  filon  aurifère,  situé  près 
tenu  de  Lamotte-les-Bains,  au  milieu  d'un  calcaire  du  lias  supé- 
L'or  natif  est  disséminé  dans   les  fissures   d'un  petit  filon   de 

ferrifère  et  parfois  accompagné  d'aonabergite  (B.  S.  G.  XII. 
Je  n'ai  vu  aucun  échantillon  de  ce  gisement. 
^ane-  —  On  verra  plus  loin  les  indications  relatives  aux  placers 
uyanc  ;  l'or  se  trouve  aussi  dans  cette  région  au  milieu  de  liions 
rtz  qui  commencent  à  être  exploités  avec  succès. 
6te  de  la  Guyane  est  formée  par  une  zone  très  basse  d'alluvions 
t  de  laquelle  s'élèvent  des  collines  qui  ne  dépassent  guère  300 
d'altitude;  elles  sont  elles-mêmes  dominées  par  un  plateau 
igeux  et  par  d'autres  collines  inexplorées.  Les  exploitations 
es  se  trouvent  dans  la  première  zone  de  collines.  Le  sol  parait 
ué  par  des  schistes  cristallins  (gneiss,  micaschistes,  etc.), 
es  par  des  roches  éruptives  anciennes  (granités,  granuittes, 
s)  ;  les  filons  aurifères  semblent  être  en  relation  avec  les  diorites. 
:  dans  toutes   les    régions   tropicales,  les   roches  sont  décom- 

a  leurs    affleurements    et  transformées  en  une  sorte   d'argile 

appelée  cascajo.  On  trouve  parfois,  uu  milieu  de  celle-ci,  des 
aurifères  restés  en  relief,  mais  il  y  aurait  aussi,  d'après  M.  Viala 
Ions  d'or  de  la  Guyane,  1886},  des  veinules  aurifères  posté- 
I  au  cascajo. 

quartz  aurifères  les  plus  riches  sont  d'un  gris  bleuâtre  foncé, 
\  blanc  laiteux  ou  rose  clair  ;  ils  renferment  rarement  de  petites 
I  et  ont  parfois  une  structure  saccharoïde.  En  profondeur,  ces 
se  chargent  de  pyrite.  L'or  y  est  souvent  concentré  en  larges 
i,  mais  le  plus  souvent  il  est  extrêmement  divisé  et  invisible 
I    nu;    c'est  ce   qui    arrive    fréquemment   dans  les  quartz  très 

collection  du  Muséum  renferme  de  beaux  échantillons  riches 
lamclleux,  qui  forme  une  trame  continue  au  milieu  du  quartz. 


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OR  425 

Les  fïlonB  aurifères  ont  été  reconnus,  sinon  exploités,  dans  la  plu- 
part des  régions  à  placera,  énumérées  plus  loin.  Les  placers  Elysée, 
Enfin,  Dieu-Merci,  Saint-Élie,  le  Pottineur,  Adieu-Vat  et  Montaibo 
près  Caycnne  peuvent  être  cités  à  ce  point  de  vue. 

Madagascar.  —  D'après  des  échantillons  aurifères  provenant  des 
placers  de  Mevatanana,  échantillons  donnés  au  Muséum  par  M.  Suber- 
bie,  il  semble  qu'il  existe  dans  cette  région  des  filons  de  quartz  auri- 
fères. Ils  sont  constitués  par  du  quartz  blanc  rosé  renfermant  des  nids 
d'or,  visibles  à  i'œil  nu. 

NoUTOlle-Calédonlâ'  —  Des  filons  quartzeux  aurifères  irrégu- 
liers et  pauvres  ont  été  trouvés  dans  la  vallée  du  Diahot  à  la  base  des 
schistes  supérieurs.  L'un  d'eux  a  même  été  exploité  à  Manghine,  sur 
la  rive  gauche  du  Diahot.  L'or  y  est  accompagné  de  pyrite,  de  chnlco- 
pyrite,  de  galène,  de  blende,  de  mispickel.  L'échantillon  que  possède 
la  collection  du  Muséum  est  constitué  par  un  quartz  blanc  laiteux 
offrant  quelques  mouches  aurifères  visibles  à  l'œil  nu;  l'or  est  d'une 
couleur  très  pâle  ;  il  est  riche  en  argent  {électrum). 

M.  Robellaz  m'asignalé  aussi  de  petites  quantités  d'or  (7  à  Sgrammes 
à  la  tonne)  dans  les  serpentines  du  nord  de  l'île. 

c)  Dans  les  schistes  cristallins. 

Madagascar.  —  On  verra  plus  loin  que  Madagascar  renferme  un 
grand  nombre  de  gisements  aurifères  sédimentaires.  Les  recherches 
ne  sont  pas  suffisamment  avancées  pour  qu'on  puisse  préciser  d'une 
façon  bien  certaine  toutes  les  conditions  du  gisement  primordial  de  l'or; 
il  résulte  cependant  des  observations  faites  dans  la  province  de  Boina 
(Boeny)  que  l'or  existe  beaucoup  plus  souvent  à  l'état  d'imprégnation 
dans  les  schistes  cristallins  (gneiss,  amphibolites,  etc.)  que  dans  des 
filons  de  quartz.  D'après  les  renseignements  que  m'a  fournis  M.  Mori- 
ncau,  directeur  de  l'exploitation  de  M.  Suberbie,  des  roches  de  ce 
genre,  imprégnées  d'or,  se  trouvent  a  Ampasiry,  Ambodiroka,  Man- 
draty,  Tninanjidina,  etc.  M.  Suberbie  m'a  en  outre  communiqué  un 
très  intéressant  échantillon  de  gneiss  à  biotite  absolument  imprégné 
d'or  natif  qui  moule  les  grains  de  quartz  et  qui  parait  être  tout  à  fait 
contemporain  de  la  formation  de  la  roche. 

D'après  les  observations  de  M.  Chauveau  sur  le  Betsiléo,  l'or 
est  dans  cette    province    finement   disséminé  dans   les  terres  rouges 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 
ibondantes  résultant  de  la  décomposition  de  roches  amphîbo- 
>.  CftIeS'Ci  sont  peut-être  les  équivalents  du  cascajo  de  la 
le  et  ces  gisements  seraient  alors  à  reporter  au  paragraphe  pré- 
it.  Le  métal  précieux,  associé  à  de  la  maguétite,  est  très  inégale- 
répandu  dans  ces  roches.  C'est  dans  les  alluvions  dont  il  sera 
ion  plus  loin,  que  se  trouvent  actuellement  les  exploitations  de 

adan.  —  D'après  une  communication  de  M.  Robellaz,  les  schistes 
ns  du  Soudan  seraient  aurifères,  et  exploités  ainsi  que  des  brèches 
a;ineuses  analogues  à  la  canga  du  Brésil. 

2°  Gisements  sédimentaires. 

•r  natif  que  l'on  rencontre  dans  les  gisements  sédimentaires 
ent  le  plus  généralement  du  remaniement  des  diverses  catégories 
sements  en  place  qui  viennent  d'être  étudiés.  Il  est  toutefois  pro- 
que,  dans  quelques-uns  d'entre  eux,  l'or  a  pu  se  déposer  sous  forme 
'rite  aurifère,  plus  tard  décomposée,  ou  que  des  phénomènes  de 
lution  postérieure  aient  agi  pour  modifier  des  paillettes  ou  pépites 
!lastiqiie. 

distinguerai  ici  deux  catégories  de  gisements  sédiraentaires  :  les 
jans  lesquels  l'or  se  trouve  au  milieu  de  roches  sédimentaires 
ieures  à  la  période  tertiaire  ;  les  autres  constitués  par  les  gisc- 
s  alluvionnaires  pleistocènes  ou  modernes  {placers). 

a)  Dans  les  roches  sédimentaires  anletertiaires. 

ivennes-  —  Ardècke  et  Gard.  D'après  Simonin  (C  R.  LXII. 
,  1886),  l'or  natif  existe  dans  le  ciment  argiloschisteux  du  con- 
érat  houiller  de  Bordezac,  au  nord  du  département  du  Gard,  vers 
imites  avec  l'Ardèche,  et  non  dans  les  débris  de  quartzites  mica- 
uî  constituent  les  blocs  de  ce  conglomérat.  Il  y  aurait  donc  là 
|ue  chose  d'analogue  à  ce  qui  a  été  constaté  dans  les  gisements 
lentaires  du  Transvaal. 

conglomérat  serait  ainsi  la  source  de  l'or  roulé  par  la  Gagniëre, 
rend  sa  source  à  Bordezac  et  dont  il  sera  question  un  peu  plus  loin. 
)Sg6S-  —  Bottin  [Annuaire  du  Bas-Rhin  pour  Fan  VIÎl)  signale 
couverte  faite  par  de  Dietrich,  au  sommet  du  Dooon,  d'un  galet  de 
vosgien  renfermant  des  paillettes  d'or. 


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b)  Dans  les  aîluvions  {placera), 

La  rormatioD  des  dépôts  d'alluvions  sur  lesquels  j'aurai  souvent  l'oc- 
casiOQ  de  revenir  à  l'occasion  de  nombreux  minéraux  est  soumise  h 
des  lois  régulières.  Elle  consiste  en  une  véritable  préparation  méca- 
nique dans  laquelle  les  minéraux  sont  classés  à  la  fois  d'après  leur  den- 
sité et  leur  dureté. 

Les  éléments  des  roches  en  place  sont  attaqués  par  les  agents 
atmosphériques^  l'action  des  eaux  superficielles  leur  fait  perdre  leur 
cohésion,  puis  les  entraîne  dans  les  ruisseaux  et  les  rivières.  Minéraux 
et  roches,  charriés  par  les  courants,  frottent  les  uns  contre  les  autres 
et  sont  soumis  à  une  usure  d'autant  plus  énergique  que  leur  dureté 
est  moindre  et  le  courant  plus  rapide. 

1^8  minéraux  à  la  fois  tendres  et  légers,  tels  que  les  feldspaths, 
le  quartz,  disparaissent  les  premiers,  usés  ou  entraînés  par  le  courant  ; 
les  minéraux  plus  lourds  et  plus  résistants  à  l'usure,  au  contraire, 
tels  que  le  platine,  l'or,  la  cassitérite,  la  magnétite,  l'ilméiiite,  les 
gemmes  (corindon,  grenat,  zircon,  diamant,  topaze,  etc.)  se  réunissent 
et  se  concentrent  partout  où  un  coude,  un  barrage,  un  trou  profond 
de  la  rivière,  une  fissure  du  sol  ou  une  cause  quelconque  déterminent 
un  arrêt  local  de  l'eau  et  des  remous. 

En  raison  de  leur  densité,  ces  minéraux  denses  s'accumulent  dans 

parties  profondes  du  lit  des  rivières  et  sont  souvent  arrêtés  par 

les  anfractuosités  de  celui-ci  (lit  du  Gardon,  placers  de  la  Guyane,  etc.). 

Tous  ces  minéraux  d'alluvions  sont  d'autant  plus  roulés  qu'ils  sont 

cueillis  plus  loin  de  leur  gisement  originel  ;  l'or  natif  notamment  se 
rouve  fréquemment  en  paillettes  arrondies,  aplaties  et  parfois  extrê- 
mement minces  (Ariège,  Rhône,  Rhin)  lorsqu'elles  ont  suivi  un  long 
rajet  dans  le  fleuve,  alors  que  dans  d'autres  cas  [{Madagascar, 
Guyane)]  les  grains  ou  pépites  recueillis  ont  conservé  des  formes  angu- 
leuses, des  arêtes  vives,  attestant  que  leur  gisement  primitif  n'est  pas 
éloigné  des  alluvîons  qui  les  fournissent. 

Les  gisements  qui  seront  énumérés  plus  loin  sont  pour  ta  plupart 
des  gisements  d'alluvions  de  rivière,  provenant  eux-mêmes  de  la  des- 
truction d'alluvions  plus  anciennes. 

Les  gisements  d'alluvions  sont  plus  abondants  que  les  gisements  en 
place  :  ce  sont  eux  qui  ont  été  surtout  et    peut-être  exclusivement 


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MINERALOGIIÎ  DE  LA  FRANCE 
crchés  par  les  anciens.  I^eur  exploitation  active  a  été  abandonnée 
'rance  comme  dans  presque  toute  l'Europe  occidentale  lors  de  la 
uverte  du  Nouveau-Monde,  mais  de  nos  jours  il  existe  encore  çà 
quelques  orpailleurs  qui  gagnent  chichement  leur  vie. 
retagno.  —  Ille-et-Vilaine.  L'existence  de  sables  aurifères  fa 
t-Perreux  près   Redon  a  été  constatée  en  1863  [B.  S.  G.  XIX. 

orbihan  et  Loire-Inférieure.  Les  dépôts  superficiels  de  )a  zone  lit- 
e  séparant  les  embouchures  de  la  Vilaine  et  de  la  Loire  con- 
tent de  la  cassitérite  assez  abondante  par  places  pour  avoir  été 
;fois  exploitée  ;  il  en  est  de  même  à  la  surface  et  sur  les  pourtours 
lassif  granitique  séparant  les  vallées  de  l'Oust  et  de  la  Clavc,  au 
de  Jossclin.  L»  cassitérite  de  ces  alluvions  est  en  grains  arron- 
louvant  atteindre  la  grosseur  d'une  noix  ;  elle  est  accompagnée  de 
)don,  de  zircon,  d'ilménite,  et  enfin  de  paillettes  d'or  natif.  Ce 
il  précieux  a  été  notamment  trouvé  à  Piriac  {Loire- Inférieure),  à 
ïstin  [Morbihan)  et  dans  les  vallées  situées  au  sud  de  Josselîn. 
)t  or  provient  du  démantetlement  de  filons  quartzeux  stannifères 
e  granulite.  On  a  vu  plus  haut,  en  efiet,  que  les  granulites  des 
rons  de  Nantes  renferment  en  place  à  la  fois  de  la  cassitérite  et  de 
natif. 

après  Durocher  [C.  H.  XXXIL  902.  1851),  un  mètre  cube  de  sable 
[lifèrede  Penestin  renferme  de  10 à  15kgr.  de  cassitériteet  au  moins 

50  d'or  natif,  ce  qui  est  une  teneur  un  peu  supérieure  â  celle 
graviers  aurifères  du  Rhin.  M.  de  Limur  y  a  même  signalé  des 
ettes  de  platine.  J'ai  eu  l'occasion  de  voir  dans  la  collection  de 
]e  Limur  des  paillettes  d'or  provenant  de  Penestîn  ;  la  collection 
rluséum  possède  un  échantillon  de  sable  stannifcre  avec  paillettes 
provenant  de  Guehenno,  situé  dans  la  seconde  des  régions  citées 

haut. 

est  peu  douteux  que  les  alluvions  aurifères  du  Morbihan  n'aient 
ni  aux  Gaulois  la  matière  des  nombreux  objets  d'or  trouvés  dans 
olmens. 

fTânâes.    —   Ariège.    L'Ariège  est    connue    depuis    longtemps 

l'or     qu'elle     charrie.     Réaumur    {op.     cit.),     Guettard     [Afém. 

l.  Se,  299.  1761),  puis  de  Dietrich  {Descripi.  des  gîtes  de  minerai 

Pyrénées,  I.   1,    1786),    ont  décrit  en  détail  les  modes   de   gîse- 


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ment  et  d'exploitation  de  ses  alluvions  aurifères.  Les  renseignements 
qui  suivent  sont  extraits  du  livre  de  ce  dernier  anleur. 

L'Ariège  et  ses  afFIuents  sont  aurifères  à  partir  de  Crampagna,  au 
nord  de  Foix  Jusqu'il  Saverdun;  dans  cet  intervalle  tous  les  alHuents 
de  l'Ariège  sont  également  aurifères  (ruisseau  de  Rieux,  de  Peyre- 
blancjue,  de  Baron,  de  la  Caramille,  de  la  Gouto,  etc.].  Les  paillettes 
les  plus  grosses  se  trouvent  entre  Varilles  et  Pnmiers  (plaine  de 
Bénagues,  ruisseau  de  Ferries,  de  la  Grosse  Milly,  de  TrObout)  ;  d'après 
Réaumur,  leur  diamètre  maximum  était  de  4"""  5,  suivant  Pailhès  (in 
Guettard,  p.  199),  on  aurait  trouvé  des  pépites  pesant  près  de  15  gr. 
L'or  natif  se  rencontre  exclusivement  dans  les  alluvions  anciennes 
et  disparait  avec  elles,  ii  la  limite  des  montagnes  calcaires  qui  bordent 
la  vallée  de  l'Ariège. 

Les  paillettes  d'or  de  l'Ariège  sont  généralement  isolées  complète- 
ment de  toute  gangue,  rarement  accolées  à  de  petits  fragments  qiiart- 
zeux.  Les  parties  lourdes  résultant  du  lavage  des  alluvions  sont  riches 
en  petits  grains  ou  galets  ferrugineux.  J'ai  examiné  un  échantillon  de 
ce  sable  provenant  de  la  collection  Gillet  de  Laumont  au  Muséum;  il 
est  essentiellement  formé  de  magnétîte  et  d'uligiste  avec  du  grenat 
rose,  du  zircon,  du  rutile,  du  corindon,  de  l'épidote,  un  peu  de  musco- 
vite,  de  quartz,  de  feldspath. 

L'exploitation  de  l'or  de  l'Ariège  était  très  active  dans  la  première 
moitié  du  siècle  dernier,  Pailhès  raconte  que  de  1750  à  1761  on  a 
apporté  au  bureau  de  Pamiers  19  kilogrammes  580  (80  marcs)  d'or, 
sans  compter  la  contrebande;  celle-ci  devait  èlre  très  active  ii  cause 
du  bas  prix  (72  livres  l'once)  auquel  l'or  était  payé  aux  orpailleurs, 
obligés  de  le  livrer  à  des  bureaux  officiels  qu'avait  établis  la  cour 
des  monnaies  de  Toulouse.  Le  même  auteur  assure  qu'antérieurement 
à  1750  la  monnaie  de  Toulouse  avait  reçu  jusqu'à  48  kilogrammes  951 
(200  marcsy  d'or  par  an  des  orpailleurs  de  l'Ariège,  du  Salât  et  de  la 
Garonne. 

L'Ariège  n'est  pas  la  seule  rivière  fournissant  de  l'or  dans  l'ancien 
comté  de  Foix;  de  Dietrich  cite  encore  les  suivantes  dont  il  a  fait  laver 
les  sables  et  dont  il  a  retiré  de  l'or  :  le  ruisseau  de  Pailhès  sur  la 
route  de  Pamiers  au  M&s  d'Azil,  le  ruisseau  de  lu  Béouze  près  la  Bas- 
tide de  Sérou  et  non  loin  de  !à,  ceux  de  Taliol  et  de  Pitrou  (à  l'est  de  la 
Bastide),  le  ruisseau  de  l'Arize  à  Durban  et  celui  d'Ordas  près  de 
Durban,  le  ruisseau  de  Saint-Martin. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
>alat  est  également  aurifère  ;  du  temps  de  Dietrich,  il  était  orpaillé 
',  Soueix  etde  Saint-Seroin,  ainsi  que  son  aIHuent,  le  Nert,  à  par- 
Riverenerl;  mais  c'est  surtout  en  aval  de  Saint-Girons,  de  Bon- 
:  à  Roquefort  que  le  Salât  était  exploité. 

jourdon  possède  dans  sa  collection  un  peu  d'or  recueilli  dans 
it  près  de  la  turbine  d'une  usine.  Les  paillettes  très  minces  ont 
\  3  millimètres  de  diamètre. 

te-Garonne.  La  Garonne  est,  elle  aussi,  aurifère;  M.  Frossard  a 
e  orpailler  à  Martres- Tolosanes  et  obtenir  ainsi  quelques  pail- 
lu  précieux  métal  {Bull.  Soc.  lîamond.  1894). 
inéea-Orientales.  L'or  a  été  signalé  dans  les  sables  de  la  Tct  et 
ch. 

'ennes.  —  Gard  et  Ardèche.  La  Gagnière  qui  prend  sa  source 
e  Bordezac  (voir  page  426)  et  la  Cèze,  à  partir  seulement  de  son 
ïut  avec  cette  rivière,  roulent  de  l'or  qui  a  été  autrefois  assez 
nent  exploité,  notamment  à  Saint-Ambroix  près  le  vieux  château 
ntalet,  non  loin  de  Bessèges  etde  Lalle  et  enfin  près  de  Borde- 
or  y  est  souvent  arrêté  par  les  anfractuosités  des  grès  on  les 
ts  des  schistes  relevés  verticalement  dans  le  lit  de  ces  rivières, 
lillettes  de  la  Cèze  sont  parfois  de  grande  taille  et  atteignent  le 
.re  d'une  lentille.  L'or  natif  est  associé  à  du  zircon,  de  la  magné- 
:  l'ilménite.  C'est  probablement  à  cette  particularité  qu'Agricolu 
allusion,   en   disant  :    «  Aiiritm  in  Cevennis  inveniUtr  in  lapiUïa 

alluvions  du-  Gardon  d'Alais  et  du  Gardon  d'Anduze  sont  aurifères 
été  autrefois  activement  orpaillés.  Ém.  Dumas  y  a  signalé  en 
lu  platine.  L'Ërîeux  est  aurifère  près  de  Beauchastel  (Ardèche). 
n,  il  y  a  lieu  de  signaler  une  remarquable  pépite  de  537  grammes 
rait  été  trouvée  en  18B9  près  du  hameau  des  Avols.  Cet  échantil- 
jourdliui  dans  la  collection  de  M.  de  la  Bouglisea  ta  forme  d'une 
e  de  terre  écrasée;  il  mesure  94""  de  long  sur  50""  de  plus 
(  largeur  et  8""  d'épaisseur.  Sa  densité  est  de  16.  L'analyse  faite 
Riche  a  fourni  98  d'or,  l,8d'argent  et  des  traces  de  fer.  D'après 
quête  faite  par  les  soins  de  M.  Boussinesq  (Stan.  Meunier,  La 
î,  6  juillet  1889),  trois  pépites  plus  petites  auraient  été  trou- 
itérîeurement  dans  cette  région.  La  pépite  présente  des  rayures 
raissent  faites  de  main  d'homme.   L'authenticité  de-cet  échantil- 


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OR  va 

Ion  comme   pépite  naturelle  n'est  peut-être  pas  ù  l'Hbri  de  critique. 

Plateau  Central.  —  Tam.  Ausone  {Mosella  V.  465)  :  Et  auriferum 
poalponet  Gallia  Tarnein,  et  Sidoine  Apollinaire  parlent  des  lavages 
aurifères  du  Tarn.  Massol  [Descr.  du  Tarn.  215.  1818)  rapporte 
qu'il  a  vu  des  orpailleurs  vendre  le  produit  de  leur  travail  chez  les 
orftvres  d'AIbi, 

Loire.  De  la  Tourette  [Voyage  au  mont  Pilai.  Lyon.  1770)  indique 
l'existence  de  l'or  dans  les  sables  du  Gier  k  son  embouchure  avec  le 
Rhâne.  Drian  {pp.  cit.,  292)  cite  d'anciens  mémoires  iodiquaDt  la  pré- 
sence du  métal  précieux  dans  les  sables  de  la  petite  rivière  de  Chenava- 
!et  près  Saint-Etienne  et  dans  le  Garoa,  enfin,  il  a  été  signalé  dans  le 
Bosançon  passant  à  Saint-Martin-la-Plaine  (Grûner.  Descrip.  géol.  de 
la  Loire.  262.  1857). 

Cantal.  D'après  une  indication  due  à  M.  Rames,  la  Jordannc,  prés 
d'AurîlIac,  aurait  été  orpaillée  au  siècle  dernier. 

Puy-de-Dôme.  De  petites  paillettes  d'or  ont  été  signalées  dans  les 
sables  de  l'Allier  à  son  passage  dans  le  département  du  Puy-de-Dôme. 

Creuse  et  Haute-Vienne.  Toutes  les  rivières  qui  descendent  de  ta 
chaîne  granulitique  de  Blond  renferment  dans  leur  lit  des  alluvioiis 
staimo-aurirëres  dont  l'épaisseur  atteint  localement  2  mètres;  elles 
reposent  directement  sur  les  roches  granitiques  et  peuvent  être  exploi- 
tées sur  environ  1  mètre,  à  partir  du  fond  ;  la  partie  superficielle  essen- 
tiellement constituée  par  une  argile  verdàtre  est  stérile.  Ces  alluvions 
aurifëres  contiennent  des  fragments  des  éléments  des  granulites,  des 
grains  de  quartz,  de  la  cassitérite,  du  wolfram  et  enfin  des  paillettes 
d'or  en  notable  proportion  ;  la  collection  du  Muséum  renferme  des 
échantillons  d'or  provenant  de  la  vallée  du  Grand  étang  de  Cîcux  et 
de  la  Glageole  à  Vaulry.  L'or  de  ces  alluvions  ainsi  que  la  cassitérite 
doit  son  origine  à  la  démolition  des  filons  signalés  plus  haut. 

Mallard  a  appelé  l'attention  (,4.  M.  X.  321.  1866]  sur  des  fouilles 
de  la  période  antéhistorique  qui  abondent  dans  le  Limousin  et  la 
Marche  (Creuse);  dans  le  Limousin,  elles  ont  pris  le  nom  d'Aurières, 
celles  situées  entre  Millemilange  et  Couzeix  sont  alignées  parallèle- 
ment à  la  petite  rivière  d'Aurance.  Or,  il  n'est  pas  douteux  quele  nom 
de  celle-ci  vienne  de  l'or  dont  elle  roule  des  paillettes  qui  étaient 
encore  exploitées  â  la  fin  du  siècle  dernier. 

Les  principales  fouilles  dont  il  s'agit  et  dans  lesquelles  il  y  aurait 


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432  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

peut-être  lieu  de  Taire  des  lavages  d'or  sont  les  suivantes,  en  outre  des 
gisements  qui  viennent  d'être  cités  et  qui  sont  certainement  aurifères 
aussi  :  dans  la  Creuse,  Bénévent,  Monrioux,  Ceyroux,  la  Ribiérc  prcs 
Morsac,  la  Paye  près  Chamborand;  dans  la  Haute- Vienne,  Lieuras 
entre  Junailhac  et  la  Roche  l'Abeille,  entre  le  Chalard  et  Lavignac, 
Montier,  Rozeille  entre  Aubusson  et  Fellelin,  etc. 

Vosges-  [Alsace].  Des  cbartes  de  G67  font  mentioD  de  la  donation 
du  droit  de  lavage  de  l'or  du  Rhin,  concédée  à  un  monastère  par  Kthi- 
coD,  duc  d'Alsace.  L'exploitation  de  l'or,  active  au  moyen  âge,  a  été  en 
déclinant  et  n'était  plus  guère  active  en  1846,  lorsque  Daubrée  a  publié 
son  mémoire  sur  la  distribution  de  l'or  dans  la  plaine  du  Rhin  (4.  M.  X. 
1.1846). 

Le  Rhin  est  particulièrement  riche  en  or  depuis  Bàle  et  Mannheim 
et  surtout  depuis  Rhinau  et  Wittenweier,  c'est-à-dire  à  100  km.  environ 
au  nord  de  Bàle.  Les  orpailleurs  opéraient  notamment  sur  les  deux 
rives  du  fleuve  depuis  9  km.  en  amont  de  Kehl,  vis-à-vis  Strasbourg, 
jusqu'à  Daxiand  près  Carisruhe.  D'après  Daubrée,  tout  le  lit  du  Rhin 
est  aurifère,  maisie  métal  précieux  se  concentre  dans  certains  lits  (Gold- 
grunde),  formés  à  quelque  distance  à  l'aval  d'une  rive  ou  d'une  île  de 
gravier  rongée  par  le  courant  ;  l'or  se  concentre  avec  de  gros  cailloux  ;  il 
est  accompagné  d'il  ménite  (d'autant  plus  abondante  que  l'or  est  lui-même 
en  plus  grande  quantité);  le  zircon,le  grenat,  le  quartz  rose,  et  d'autres 
minéraux  lourds  leur  sont  également  associés.  L'or  ne  se  rencontre 
jamais  dans  le  sable  lin,  privé  de  cailloux,  laissé  par  le  fleuve  au  moment 
de  ses  crues,  pas  plus  que  dans  les  endroits  où  le  courant  est  violent. 

La  zone  aurifère  s'étend  avec  les  alluvtons  anciennes  à  10  ou  12  km. 
du  lit  actuel  du  (leuve.  D'après  l'auteur  précité,  le  rapport  du  poids  de 
l'or  au  poids  du  sable  varie  de  0,000000562  à  0,000000008  avec  une 
moyenne  de  0,000000132  correspondant  à  Ogr.  234  par  mètre  cube 
pesant  environ  1,800  kg.  (10  à  12  paillettes  d'or  au  mètre  cube).  Dau- 
brée considère  l'or  du  Rhin  comme  provenant  de  la  destruction  des 
quartzites  alpins,  charriés  parle  fleuve. 

Le  même  savant  a  signalé  [Minera/,  du  Bas-Rhin,  408.  1872)  la 
découverte  laite  en  1849  à  Strasbourg,  dans  l'Ill,  d'un  galet  de  quart- 
zilc  tr.iversé  par  une  veinule  d'or  natif. 

[Lorraine].  La  Moselle  à  Metz  est  aussi  aurifère  (B.  S.  G.  VIII.  347. 
1851). 


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OR  ^33 

JUFa-  — '  De  vieilles  chartes  indiquent  que  le  Doubs  et  surtout  son 
aHlueat  l'Ognon  ont  été  exploités  par  des  orpailleurs  dès  une  époque 
très  reculée.  Cette  rivière  est  au  nombre  de  celles  citées  par  Rénumur 
comme  aurifères.  D'après  Ogérien  [Uist.  nat.  du  Jura.  I.  319), 
les  orpailleurs  ont  surtout  travaillé  ù  Neublans,  au  Petit-Noir  et  à 
Ijongwy. 

AlpeS-  —  Haute-Savoie.  Le  Rhdne  a  été  orpaillé  autrefois  à  partir 
de  son  confluent  avec  l'Arve  et  jusqu'à  cinq  lieues  en  aval.  L'Arve,  le 
Fier  et  son  afïluent  le  Cheran  (ii  partir  du  détroit  de  Banges)  fournissent 
aussi  quelques  paillettes  d'or. 

Savoie.  La  collection  minéralogique  de  la  Sorbonnc  possède  un  petit 
échantillon  de  paillettes  d'or  recueillies  dans  le  torrent  de  Cassy  qui 
se  jette  dans  le  lac  du  Bourget. 

Bassin  du  RhAne.  —  HhSne.  11  faut  redescendre  dans  le  Lyonnais 
pour  trouver  d'anciennes  recherches  d'or  dans  le  Rhône.  Rèaumur  les 
a  longuement  décrites;  le  Père  Colonia  [Hist.  Hltér.  de  Lyon.  39) 
indique  que  les  orpailleurs  étaient  nombreux  au  commencement  du 
xviii'  siècle  ;  mon  grand-père  m'a  dit  en  avoir  vu  encore  vers  1817. 
L'orpaillage  se  faisait  surtout  à  Sainte-Colombe,  Saint-Pierre-de-Bœuf, 
Givors,  Miribel,  Condricu,  etc. 

Drame.  L'Isère,  au-dessous  de  La  Rocbe-dc-Glun  et  le  Rhône  près 
de  ce  bourg  roulent  des  paillettes  d'or  aplaties,  signalées  piir  GraeR 
[op.  cit.,  202). 

Ardèche.  Les  deux  rives  du  Rhône  près  La  Voulte  ri'nferment  des 
lamelles  d'or  natif  assez  larges,  associées  à  de  l'ilménilc  et  à  de  nom- 
breuses gemmes. 

Tunisie.  —  L'or  natif  existerait,  d'après  Fuchs  (Fuchs  et  de  Lau- 
nay,  op.  cit.,  II.  986),  dans  les  sables  riches  en  magnetite  de  Sidi- 
Boussaïb  près  Carthage  ;  ces  sables  proviennent  de  la  désagrégation 
de  conglomérats  tertiaires. 

Sénégal  et  Soudan  français-  —  L'or  natifest  recueilli  par  les 
indigènes  dans  toute  la  vaste  région  située  entre  le  Sénégal  et  le 
Niger  et  notamment  dans  le  Bambouk  (Kenieba,  Natakoo,  etc.), 
chez  les  Bambaras  et  plus  au  sud,  chez  les  Mandiiigues,  nu  nord 
du    pays    des    Achantis    et   du    Dahomey.    Cet    or    provient    de   la 


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434  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

destruction  de  filons  quartzeux;  il  se  présente  généralement  en  petites 

paillettes. 

CdtO  d'Ivoire.  —  Cette  colonie  fournit  une  certaine  quantité  d'or 
d'alluvions  qui  est  vendu  à  Grand-Bassam  et  Assinie  ;  cette  région 
aurifère  est  la  continuation  vers  l'Ouest  de  celle  des  Achantis  (CAte- 
d'Or)  et  vers  le  Sud-ouest  de  cvlle  des  Mandingues. 

Guyane.  —  Depuis  le  xvi'  siècle,  l'or  est  connu  dans  la  Guyane  ; 
les  premières  exploit  itions  régulières  datent  de  1856,  En  1886,  l'ex- 
traction de  l'or  a  fourni  1800  kilogr.  de  métal  précieux  et,  en  1890, 
1342  kilogr.  On  a  vu.  page  424,  l'indication  des  conditions  de  gise- 
ment des  filons  dont  la  destruction  a  donné  naissance  aux  dépdts  riches 
des  alluvions  ;  celles-ci  se  trouvent  dans  les  bassins  de  la  plupart  des 
fleuves,  le  Maroni,  la  Mana,  le  Sinnamary,  le  Kourou,  la  Comté,  l'Ap- 
prouague,  le  Couronaïe,  etc. 

Ces  alluvions  ont  rarement  plus  d'un  mètre  d'épaisseur  ;  on  y  ren- 
contre souvent  de  très  gros  blocs  de  quartz  aurifère^  les  formes  angu- 
leuses de  l'or  en  pépites  ou  en  paillettes  prouve  que  le  métal  précieux 
u'a  pas  été  charrié  de  loin  et  qu'il  se  trouve  à  peu  de  distance  de  son 
gisement  originel.  Comme  dans  les  placers  de  Californie,  les  ruis- 
seaux forment  de  nombreux  coudes  (criques),  où  l'or  s'est  fréquem- 
ment concentré  au  contact  de  la  roche  solide. 

La  surface  occupée  pjr  ces  alluvions  aurifères  est  très  grande  et  se 
poursuit  dans  la  Guyane  hollandaise  et  aussi  dans  le  territoire  con- 
testé. Elle  se  trouve  dans  une  région  fiévreuse  et  à  une  assez  grande 
distance  de  la  mer,  dans  la  zone  de  collines  peu  élevées  (100  à  300*°) 
située  entre  la  plaine  basse  de  la  côte  et  un  plateau  marécageux  d'al- 
titude supérieure. 

La  composition  de  l'or  varie  avec  les  gisements;  celui  de  la  Mana 
est  à  978  millièmes;  celui  de  la  Comté  et  de  la  Sinnamary  n'est  qu'au 
890  ;  le  déchet  est  surtout  formé  par  de  l'argent  (Fuchs  et  de  Launay. 
Trailc  des  gîtes  métallifères.  II.  987). 

Les  principaux  placers  sont  les  suivants  :  entre  In  Mana  et  le  Maroni 
h  200  km.  de  la  côte.  Pas-trop-tôt,  Enfin,  Elysée  sur  la  rive  gauche  et 
à  40  km.  de  la  Sinnamary  [h  100  km.  de  la  côte),  Saint-Élie,  le  Potti- 
neur,   Adieu-Vat,  sur  la  Comté,  Placer  Bief,  etc. 

L'examen  des  sables  aurilcres  y  montre  une  grande  abondance  d'il- 
ménite,  de  magnétite,  de  grenat,  de  zîrcon,  et  parfois  de  staurotide 


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(sables  d'Aîcoupnïe  sur  l'Approuague],  de  tourmatinc,  de  zircnn, 
de  chromile,  etc. 

Le  placer  Saint-ËMe  a  fourni  de  grosses  pépites  d'or  dépassiint 
300  gr.  On  a  vu,  à  la  page  390,  la  description  d'une  curieuse  pépite 
provenant  d'AïcoupaTe  (crique  Hamelin)  dans  le  bassin  d'Approuague, 
qui  est  formée  par  un  mélange  mécanique  de  platine,  d'or,  d'argent  et 
de  cuivre  natif;  l'or  y  forme  avec  le  cuivre  et  l'argent  une  trame  spon- 
gieuse englobant  le  platine. 

D'après  M.  Damour,  les  pépites  de  l'Approuague  présentent  souvent 
des  empreintes  en  creux  de  cristaux  de  pyrite;  elles  renferment  géué- 
ralement  de  9i  à  96  %  d'or,  plus  rarement  elles  n'en  contiennent  que 
88  à  90  "/o,  le  reste  étant  formé  par  de  l'argent  et  des  traces  de  cuivre. 
Leur  couleur  est  alors  d'un  jaune  pâle. 

Nouvelle-Calédonie.  —  Il  existe  des  alluvions  aurifères  dans  le 
lit  de  la  plupart  des  ruisseaux  affluents  du  Diahot  et  des  rivières  ou  lor- 
rents  de  la  câte  orientale.  L'or  provient  du  démantèlement  des  Glons 
quartzeux,  cités  plus  baut;  il  est  toujours  peu  obonrlnnt  et  n'n  pas 
été  exploité.  Dans  le  ruisseau  d'Andam  au  delà  de  Bondé  (vallée  du 
Diahot),  M.  Pelatan  a  trouvé  quelques  paillettes  de  platine  accom- 
pagnant l'or  et  des  grains  de  cinabre  dans  Ici  sables  de  la  rivière  de 
Nakéty. 

Annam.  —  Il  parait  exister,  dans  le  baut  Laos,  un  assez  grand 
nombre  de  gisements  aurifères,  plus  ou  moins  ricbes,  exploités  locale- 
ment par  les  indigènes. 

On  peut  citer  notamment  les  alluvions  du  Song-Ca  (fleuve  passant 
par  Vinh)  et  de  son  affluent  de  gauche,  le  Song-Mô,  ainsi  que  celles 
de  plusieurs  affluents  de  gauche  du  Mékong,  te  Nam-Ngoum,  le  Nam- 
Nbiep,  le  Nam-Sam. 

Le  cours  de  ces  deux  dernières  rivières  arrose  une  partie  du  Tran- 
Ninh  et  a  été  récemment  prospecté  par  M.  Maltel  qui  a  trouvé  de  l'or 
fm  notamment  aux  environs  de  llat-Liet  (sur  le  Nam-Sam]  et  de  Munng- 
Nbiam  {sur  le  Nam-Nhiam,  affluent  de  gauche  du  Nam-Sam),  ainsi 
qu'en  divers  points  des  environs  de  Xieng-Khouang. 

Cette  région  est  essentiellement  constituée  par  des  roches  éruptives 
(granité,  diorite,  des  schistes  crislallins  et  probablement  des  schistes 
anciens);  l'or  se  trouve  dans  des  alluvions  et  parait  avoir  été  arraché  à 
des  filons  quartzeux. 


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436  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Je  n'ai  vu  qu'un  seul  échantillon  d'or  de  celte  région  rapporté  par  le 
D''  Yersin.  Il  constitue  de  petites  pnillettes  très  roulées,  recueillies  à 
Bong-Mieu  (Quang-Nahm),  au  sud  de  llué.  Elles  sont  acccumpagnées 
de  grains  de  grenat,  de  zircon,  de  magnétite,  de  quartz. 

Tonkin.  —  L'or  natif  se  rencontre  dans  diverses  rivières  du  Tonkin, 
M.  Cumenge  m'a  remis  notamment  un  échantillon  provenant  du  Fleuve 
rouge  Çi'ea  Baj). 

Madagascar-  —  Les  lois  draconiennes  des  Malgaches  concernant 
les  mines  avaient  paralysé  jusqu'à  présent  les  recherches  de  gisements 
aurifères  ;  elles  sont  poussées  activement  depuis  la  conquête  française, 
mais  ne  sont  pas  encore  sullîsamment  avancées  pour  qu'il  soit  possible 
de  présager  d'une  façon  certaine  de  l'avenir  de  la  nouvelle  colonie 
ce  point  de  vue.  On  peut  affirmer  toutefois  que  l'or  y  est  extrèmemeni 
répandu  dans  tout  le  massifcentral.  Celui-ci,  de  forme  ovoïde,  com- 
prenant l'Imérina  et  le  Betsiléo,  est  essentiellement  constitué  par  des 
roches  anciennes  localement  recouvertes  par  des  roches  volcaniques 
tous  les  fleuves  qui  en  descendent,  au  nord,  à  l'ouest  et  an  sud,  son! 

Les  régions  qui  paraissent  particulièrement  riches  ii  ce  point  de  vue 
sont  les  environs  de  Mundritsara,  la  province  de  Boina  (Boeny)  {sur  la 
côte  nord  ouest),  la  région  du  lac  Alaotra,  celle  du  lac  Itasy  dans  l'Imé- 
rina, le  Betsiléo,  le  pays  des  Bares. 

Des  renseignements  plus  précis  m'ont  été  fournis  sur  la  province  de 
Boina  (Boeny)  par  M.  Suborbie  qui  m'a  communiqué  de  nombreux 
échantillons  provenant  des  placers  des  environs  de  Suberbieville  et  de 
Mevatanana-.  Les  recherches  de  M.  Suberbie  ont  porté  sur  te  cours 
de  la  Menavava,  sur  la  partie  supérieure  de  l'Ikopa,  de  la  Betsiboka 
et  de  tous  leurs  afiluents.  Ce  sont  surtout  les  alluvtons  qui  sont  exploi- 
tées actuellement.  L'or  s'y  trouve  non  seulement  en  paillettes  de 
grosseur  variable,  anguleuses  ou  très  roulées,  mais  encore  en 
grosses  pépites. 

M,  Suberbie  m'a  communiqué  des  pépites  pesant  plus  de  100  gr. 
pruven;int  des  environs  de  Mevatanana;  elles  sont  irrégulières,  bran- 
clnies,  souvent  à  peine  roulées,  ce  qui  indique  qu'elles  ont  été  recueil- 
lies non  loin  de  leur  gisement  primordial. 

L'or  natif  de  la  province  de  Boina  se  rencontre  fréquemment  englobé 
dans  des   blocs  de  quartz  dans  les  alluvîons;  il  est  associé  à  de  nom- 


□igitizedbyGoOglc 


OR  iSI 

breuses  gemmes  :  lourmalïnes  de  toutes  couleurs,  corindon  bleu 
(saphir),  béryl  aigue-marine,  zircon,  grenat,  etc.  Il  est  à  haut  titre  et 
d'un  jaune  foncé. 

Le  Betsiléo  a  été  exploré  par  M.  Chauveau  {Génie  civil,  mai  1895} 
qui  y  a  constaté  l'existence  d'exploitations  plus  ou  moins  rudimen- 
taires  distribuées  dans  toute  la  province,  mais  dont  les  centres  soitt  à 
Ambositra  (à  120  km.  au  nord  de  Fianarantsoa]  et  surtout  à  Ambohi- 
mandroso,  h  60  km.  au  sud.  Cette  dernière  région  aurifère,  la  plus 
importante,  s'étend  de  Vtnanitelo  aux  monta  Andringitra  formant  une 
large  bande  à  l'ouest  de  la  grande  forêt  et  passant  par  Amboasiiry, 
l'Ambondrombe,  Itaolana,  Valokianja.  On  peut  citer  aussi  de  nombreux 
points  du  district  d'itola  (Analasampa,  Andrîanavo,  Amboditanaiiii, 
enfin  Vobibé,  Valokianja,  Lomaka). 

C'est  dans  les  alluvions  remplissant  les  vallées  et  formées  niix 
dépens  de  ces  terres  rouges  dont  il  a  été  question  page  425  que  l'or 
s'est  concentré  et  c'est  là  qu'on  l'exploite;  il  est  toujours  très  lîri, 
les  plus  grosses  pépites  ne  dépassent  pas  la  tète  d'une  épingle.  On  y 
rencontre  aussi  des  fragments  de  roches  renfermant  de  l'or. 

Gisements  incertains. 

Il  est  peu  de  régions  montagneuses  dans  lesquelles  des  traditions 
plus  ou  moins  vagues  n'indiquent  l'existence  de  mines  d'or.  Il  m'a 
paru  inutile  de  relever  et  d'énumérer  le  grand  nombre  des  indications 
de  ce  genre  que  j'ai  pu  recueillir,  mais  qui  ne  m'ont  paru  reposer  sur 
aucune  donnée  précise. 

Je  rappellerai  seulement  que  MM.  Duval  et  Meillet  ont  signalé  des 
enduits  d'or  natif  à  la  surface  de  grains  de  timonite  mélangés  de  pyrite 
et  englobés  dans  une  argile  plastique  éocène  du  mont  Sarrans,  piès 
de  Crémant,  au  sud  d'Épernay  [B.  S.  G.  XIV.  102.  1842). 

Enfin,  je  citerai  la  trouvaille  faite  en  1809  à  Tronquay  près  Saint- 
Quentin  [Aisne),  d'une  pépite  d'or  pesant  9  kilogrammes,  et  à  Relerre 
[Creuse),  d'une  autre  pesant  871  grammes,  2o  (Lcgris.  C.  R.  XXIV.  !)2.') 
1842).  Ce  sont  là,  sans  doute,  des  lingots  du  métal  précieux  et  non  des 
échantillons  naturels  :  ne  serait-ce  p.is  aussi  le  cas  de  la  pépite  des 
Avol8?(voir  page  430), 


□igitizedbyGoOglc 


Di3iiizedb,G00gle 


CARBURES,  SULFURES,  PHOSPHURl 
ARSÉNIURES,  ANÏIMONIURES 


SULFURES  DES  MÉTALLOÏDES 


As  S 

Monoctinique  :  mm  =  74°  26'  (Marignac,   I>x) 

l>:h  =  1000:554,860'.  D  =  570,316  rf=  821,426 

angle  pian  de  p  =   69°  32'  36' 

angle  plan  de  m  =  109*  27'    7" 

r«  ;«:<;=  1,4403  :  1  :  0.9729  l' 

L  XI/  =  66"  5'  J 

foymei  oherpéei  :  Il  (001)  i  m  (tlO).  s'  (010),  A' (210);  e"  (012) 
(111). 

Les  angles  suivants  ont  été  mesurés  sur  de  petits  cristaux  ( 
Guadeloupe  et  de  Moitra. 

AnglM  Angl..  Ai 

im  74''26'  740  20' L  **'«"*  ÏSS" 58'                   L     ™''""     ISrsr 

.A»  160"34'  i60"35' r    p  e*       156M'  30'                   p  k'        109''48' 

■A'  113°  17'  113"  10'  I 

ly'  I42''47'  142''40'  [ 

A-  1130  55' 


•  T  /-• 

r  L     e'e»      132''3'  P     g'  i"»    133<'l' 

12''40'  r     pm         104"12'       ««"«L      i'"  è'"    93''58' 

I      pb*"  Seog'  me'       123"12' 

Faciès,  Les  cristaux  de  réalgnr  sont  généralement  peu  allongét 
vant  leur  axe  vertical  (fig.  2  et  3);  cependant  dans  le  gisement  > 

1.  Ces  paramètres  sont  ceux  qui  ont  été  cnlculés  par  M.  des  Cloizeaax   I 


Di3iiizedb,G00gle 


minkralogil;  de  la  frange 

plus  loin,  cet  allongetueiit  est  plus  considérable  :  les  faces  pris- 
es sont  striées  verticalement.  Le  réalgar  forme  très  souvent  des 
masses  grenues  ou  compactes  ou  dans  certains  de  ces 
gisements  des  enduits  vernissés  à  surface  fondue. 

Clivages.    Clivages    ^  (OIC)    parfait,    faciles    suivant 
p  (001),  A'  (100),  m  (110)  et  h^  (210). 
Dureté,  l,  5  à  2.   Seclile. 
Densité.  3,  56. 

Coloration   et    éclat.    Rouge    orangé, 
Poussière  de  mè 
l""i*°i"à  neux.  Transpare 

Propriétés  optiques.  Plan  des  axes  optiques  parallèle 
10).  Bissectrice  aiguC  négative,  n^,  faisant,  avec  l'axe  vertical,  un 
Je  11"  dans  l'angle  obtus  de  p  /t'  (001)  (100),  Forte  dispersion 
e,  avec  p  >  v. 


Jaune    orangé, 
me  couleur,  mais  plus  claire.  Éclat  rési- 
ii  translucide. 


fringence  élevée. 
vroïsme.  Le  rénlg 
ninces.  Ou  observ 


position   chimirpii 
ivante  : 


2  Hj  = 


r  possède  un  pléocbroïsme  très  net  même  en 

ng  =  rouge  vermilloQ 
Dm  =  rouge  vermilloa 
Ilp   ^  rouge  orangé 

La  formule  AsS  correspond  à  la  composi- 


29,9 
ÎO.l 


triétés  pyrognostiques.  Dans  le  tube  fermé,  le  réalgar  fond,  se 
se  en  donnant  un  sublimé  rouge  transparent,  Dans  le  tube 
,  il  donne  des  vapeurs  sulfureuses  ainsi  qu'un  sublimé  d'acide 
ïux.  Sur  le  charbon,  il  bràle  avec  une  flamme  bleue,  en  dégageant 
eur  sulfureuse  et  arsenicale.  Soluble  dans  les  alcalis  cnustiquef. 


n  partaut  des 


de  Marignac;  toutefois  l'axe  vertical  a 
fli'*  lDï(,  fri.'*=  6*'*  (Dx),  etc. 


□igitizedbyGoOglc 


Altérations.  A  la  lumière,  le  réalgar  se  transforme  en 
vérulent  et  en  arsénolite. 

Diagnostic.  Par  ses  caractères  extérieurs,  le  réalgar  i 
être  confondu  qu'avec  le  cinabre  dont  II  se  différence  ais 


forme  cristall 


a  dureté,  In 


uleur  de 


I  pOUSf 


pyrognostiques.  Dans  les  lames  minces  de  roche,  il  se  d 
ment  par  ses  propriétés  optiques  et  son  pléochroîsme 
orthorbombique  et  non  pléochroîque. 


GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Le   réalgar  est  généralement  associé  à  l'orpiment,  il  s 
les  divers  gisements  suivants  : 
i"  Dans  les  solfatares; 
2'  Dans  les  houillères  embrasées  ; 
3"  Dans  des  gisements  métallifères. 
4°  Dans  des  liions  spéciaux. 


1'  Dans  les  solfatares . 

Antilles-  —  Guadeloupe.  Le  réalgar  accompagne  I< 
les  produits  de  sublimation  des  solfatares  de  la  Guade 
lection  du  Muséum  possède  des 
écbantillons  provenant  de  ce  gise- 
ment. Ils  sont  constitués  par  de  petits 
cristaux  transparents  d'un  magnifique 
rouge,  et  reposent  sur  des  enduits 
ou  de  petites  aiguilles  d'orpiment 
qui  recouvrent  elles-mêmes  des  frag- 
ments d'une  roche  volcanique  pro- 
fondément altérée.  Leur  structure  ^'^'  *  "  ' 
est  un  peu  fibreuse.  J'y  ai  reconnu  R«iig»r d« i.  Ou. 
les  formes  suivantes  ;  p  (001),  m  (110),  li^  (210),  e"  {0: 
(fig.  2  et  3). 

Les  mesures  sont  souvent  mauvaises  par  suite  de  l'in 
faces  et  des  cannelures  de  celles  de  la  zone  verticale  :  ces 
à  rapprocher  comme  aspect  et  comme  mode  de  formation 
solfatare  de  Pouzzolcs. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
1"  Dans  les  houillères  embrasées. 

Central.  —  Aveyron.  Les  incendies  spootaoéB  des  houil- 
in  rournissent  de  beaux  échantillons  de  réalgar,  associé  à 
ut,  à  de  l'arsénotite  octaédrique,  à  du  soufre,  à  du  salmiac 
tac),  etc.  Parfois  il  colore  ce  dernier  minéral  en  rouge.  Le 
ne  te  plus  souvent  des  enduits  minces  a  la  surface  des 
nées;  son  rouge  magnifique  fait  le  plus  bel  effet  à  cdté  des 
mes  et  blanches  des  minéraux  qui  l'accompagnent. 
:\é  des  échantillons  dans  lesquels  le  réalgar  fournit  des 
isparcntes  de  plusieurs  millimètres  d'épaisseur.  Elles  sont 
e  fendillent  rapidement  par  exposition  à  l'air, 
ar  ne  se  trouve  pas  seulement  sous  forme  d'enduits 
rface  vitreuse  ou  comme  vernissée,  il  se  présente  aussi  en 

cristaux  transparents,  implantés  sur  les  enduits  fondus 
[  la  disposition  des  cristaux  de  soufre   des    solfatares    que 

implantés  sur  du  soufre  fondu.  Ils  possèdent  les  formes 
la  Guadeloupe  (fig.  2  et  3)  ;  la  base  manque  assez  souvent. 
e  réalgar  se  rencontre  ii  la  Ricamarie  (Le  Brûlé)  dans  les 
Citions  et  avec  les  mêmes  formes  qu'à  Aubin. 
Loire.  Il  se  trouve  également,  mais  en  moindre  quantité,  à 
-Forges  et  à  Montceuu-les-Mines. 

3°  bans  des  filons  spéciaux. 

—  M.  Neiitien  m'a  signalé  l'existence  de  masses  de  réai- 
es schistes  lustrés  de  Matra  et  d'au-dessous  de  Porta 
ni.  L'échantillon  qu'il  m'a  communiqué  est  constitué 
sse  de  réalgar  grossièrement  grenu^  creusée  de  géodes  que 
es  mamelons  d'orpiment,  des  cristaux  de  calcite  qui 
elques  rares  aiguilles  transparentes  de  réalgar,  qui  pré- 
faces p  (001),  m  (110),  h!"  (210),  ^  (010),  e»  (012)  :  ces 
nt  plus  allongés  que  ceux  des  gisements  précédents.  Le 
je  gisement  offre  la  plus  grande  analogie  avec  celui  que  les 
lisent  pour  sculpter  les  bibelots  que  l'on  trouve  fréquemment 
illections.  Il  se  transforme  superficiellement  en  orpiment 
et  par  places,  il  imprègne  les  schistes. 


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RBALGAR  443 

L'examen  microscopique  de  lames  minces,  taillées  dans  ce  réalgar 
compact,  montre  qu'il  est  bien  moins  homogène  qu'on  pourrait  le  sup- 
poser au  premier  abord.  Il  est  intimement  mélangé  avec  de  la  calcite 
.  en  rhomboèdres  nets  et  avec  de  l'orpiment.  Ces  trois  minéraux  paraissent 
de  formation  contemporaine,  car,  suivant  les  plages  considérées,  ils 
s'englobent  ou  se  moulent  mutuellement. 

4°  D,ans  des  gisements  métallifères. 

Vosges.  —  \Alsacè\.  Le  réalgar  a  été  trouvé  parfois  en  petites 
masses  d'un  rouge  orange,  en  partie  transformées  en  orpiment  et 
associées  à  l'arsenic  natif  ainsi  qu'aux  autres  minéraux  arsenicaux  de 
Saînte-Marie-aux-Mines. 

Nouvelle- CâJédOnle.  —  Les  filons  de  stibine  des  environs  de 
Nakély  renferment  en  petite  quantité  du  réalgar,  associé  à  la  stibine, 
comme  dans  les  gisements  bien  connus  de  Hongrie.  Dans  les  échantil- 
lons que  M.  de  Limur  m'a  communiqués,  le  réalgar  superficiellement 
altéré  en  orpiment  pulvérulent  n'a  pas  de  formes  géométriquement 
déterminables  ;  il  est  enveloppé  dans  du  quartz. 


GROUPE  DE  LA  STIBINE 

Les  minéraux  de  ce  groupe  possèdent  une  formule  chimique  ana- 
logue et  des  formes  cristallines  extrêmement  voisines.  Tous  ont  un  cli- 
vage facile  suivant  ^  (010)  ;  l'orpiment  est  transparent,  les  trois 
autres  minéraux  sont  opaques  et  possèdent  un  vif  éclat  mélallique. 

Orpiment As*  S'' 

Stibine Sb*S^ 

Bismuthinite , . .  Bi"  S^ 

'Guanajuatite. , .  Bi*  Se^ 

La  guanajuatite  seule  ne  se  trouve  pus  dans  les  gisements  étudiés 
dans  ce  livre. 


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MINERALOGIE  UE  LA  FRANCE 


As*S^ 


thorhom bique  :  mm=  il7'49'. 

b:  h=  lOOQ:  577,405.  U  =  856,341.  d  =  516,408. 

[a  :  b:  c  =  0,60304  :  i  :  0,67427  (Mohs)] 
dès.   L'orpiment  se   trouve   rarement   en  cristaux  nets  ;  le  plus 
nt,   il  est  en   masses   lamellaires,  réniformes,  en  enduits  ou   en 
!s  pulvérulentes. 

l'Oses.  Clivage^  (010)  parfoit,  micacé,  donnant  des  lames  flexibles, 
non  élasti<]ues.  Les  lames  de  clivage  sont  striées  verticalement. 
:s    de    clivage  suivant  A*  (100),   plans    de  séparation,  d'origine 
daire,  parallèles  a;^(001). 
reté.  1,5  à  2.  Seclile. 
nsité.  3,4  à  3,5. 

îoration  et  éclat.  Jaune  citron.  Éclat  nacré  très  vif  sur  le  clivage 
tO).  Éclat  résineux.  Poussière  jaune  citron  pâle.  Translucide  ou 
parent. 

opriétés  optiques.  Plan  des  axes  optiques  parallèle  à  p  (001). 
ctrice  atgufi  positive   rig,    normale  à   h'  (100).    Dispersion  forte, 

2  E  =  70°24'     ligne  D.  Miers  (cristaux  de  Tojona|. 
Te^aO'     ligne  C. 

mposition  chimique.  La  composition  chimique  correspondant  à  la 
jle  As*  S"  est  la  suivante  : 

S 39,0 

As 61,0 


100,0 

sais  pyrognoaliqiies.  Dans  le  tube  ferme  l'orpîmenl  fond,  se  vola- 
et  se  sublime  (voir  pour  les  autres  réactions  à  rénigar).   Soluble 

l'eau  régale  et  dans  les  alcalis. 

agnosiic.   Les  caractères   extérieurs   permettent  aisément  de  dis- 

ler  l'orpiment  des  autres  minéraux  du  groupe;  la  forme, la  cou- 
la densité  sont  également  distinctifs  d'avec  le  réalgar. 


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GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Dans  les  gisements  français,  l'orpiment  se  trouve  dnns  les  con- 
ditions suivantes  : 

1"  Dans  les  solfatares; 

2**  Dans  les  houillères  embrasées; 

3°  Dans  les  sources  thermales  ; 

4"  Dans  des  filons  exclusivement  arsenicaux. 

1"  Dans  les  solfatares. 

Antilles-  — Guadeloupe.  L'orpiment  se  trouve  parfois  à  l'état  d'cn- 
duits  dans  les  solfatares,  où  il  accompagne  le  soufre  et  le  rëalgar. 

Les  cristaux,  de  réalgar  décrits  p.  442  reposent  sur  des  géodes 
tapissées  de  petites  aiguilles  d'orpiment  d'un  jaune  un  peu  verdàtre, 
qui,  au  premier  abord,  rappellent  certaines  pyromorphites.  Il  n'est 
pas  possible  d'en  extraire  des  cristaux  distincts. 

2°  Dans  les  houillères  embrasées. 

C'est  également  associé  au  soufre  et  au  réalgar  que  se  trouve  l'or- 
piment  dans  les  produits  de  sublimation  des  incendies  spontanés  des 
houillères  de  VAveyron,  de  la  Loire  et  de  Saône-et- Loire.  Ce  minéral 
n'est  pas  rare  à  Aubin  et  dans  les  environs  de  Saint-Etienne  (la  Rica- 
marie),  à  Perrecy-les-Forges,  à  Montceau-Ies-Mines.  Il  n'y  forme  que 
des  enduits  ou  colore  en  jaune  des  enduits  el  des  cristaux  de  salmiac, 

3'  Dans  des  filons  exclusivement  arsenicaux. 

AlpâS.  —  Alpes-Maritimes.  Le  seul  gisement  français  ayant  fourni 
de  beaux  écliantiltons  d'orpiment  est  celui  de  Luceram.  Ce  minéral  y 
a  été  trouvé  en  magnifiques  masses  laminaires  à  la  base  do  cénoma- 
nien  ;  une  tentative  d'exploitation  a  même  été  faite  sur  ce  gisement, 
aujourd'hui  abandonné.  L'orpiment  est  englobé  par  de  la  barytine  et 
de  la  calcite  lamellaires. 

Corse.  —  L'orpiment  en  petites  niasses  cristallines  accompagne  le 
réalgar  de  Matra  près  Moïta,  voir  p.  442. 

Dans  l'échantillon  que  M.  Nentien  a  bien  voulu  me  donner,  la  masse 
est  creusée  de  géodes  remplies  de  calcite  et  renfermant  des  sphéro- 
lites  d'orpiment,  associés  à  des  cristaux  nets  de  réalgar. 


□igitizedbyGoOglc 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


'i"  Dans  les  sources  thermales. 


iateau  Central.  —  Puy-de-Dôme.  Les  sources  thermales  de 
it-Nectaire-le-Haut  qui  sont  très  connues  par  les  incrustations  cal- 
es, utilisées  par  l'industrie  (voir  il  ra^iVe),  ont  autrefois  laissé  dépo- 
des  produits  d'une  tout  autre  nature.  On  observe  ces  derniers  dans 
K  gisements  distincts. 

'un,  signalé  en  1831  par  Lccoq,  se  trouve  sur  le  bord  de  la  route 
>aint-Nectaire-B3s  à  Saint-Nectaîre-Ilaut;  il  est  constitué  par  un 
s  d'opale  résinite  d'un  gris  brunâtre  de  13  mètres  de  longueur  sur 
iiètres  de  profondeur  et  1  mètre  d'épaisseur;  il  repose  sur  une  couche 
crains  de  sable,  elle-même  en  contact  avec  le  granité.  Cette  opale 
aloppe  une  grande  quantité  de  roseaux  [Artinda  phragmilesysWicl- 
;  sa  pâte  est  riche  en  diatomées  {Pinniilarta,  Cocconema,  Odonlî- 
n);  elle  renferme  des  cristaus  de  quartz  et  des  granules  d'orpiment, 
e  second  g'sement  se  trouve  dans  les  fentes  du  granité.  L'opale  y 
le  des  croûtes  très  adhérentes  â  la  rouhe  ancienne.  Cette  opale  a 
Bouvent  rencontrée  dans  les  travaux  de  captage  de  sources.  Les 
nombreux  échantillons  que  j'ai  étudiés  ont  été  recueillis  par 
des  Cloizeaux,  lors  de  travaux  effectués  en  1877,  à  quelques  cèn- 
es de  mètres  au-dessous  de  l'établissement  thermal  du  mont  Cor- 
jre  (Assoc.  franc,  avanc.  des  sciences,  552.  1878).  L'opale  est  tan- 
^ranslucide,  et  tantôt  colorée  en  jaune  orange  foncé,  elle  est  alors 
itiquc  à  Uforckérile  de  Knittelfeld  en  Slyrie. 

ette  forchérîte  exposée  à  l'air  devient  terne  et  s'altère  rapidement, 
I  elle  se  conserve  bien  dans  les  collections.  Les  échantillons 
icillis  au  contact  de  l'eau  sont  transformés  en  masses  coralliformes 
orées  en  tous  sens  ou  en  masses  spongieuses  et  légères.  Ils  sont 
uverts  par  une  sorte  de  glairine  renfermant  de  l'orpiment.  Il  est 
>able  du  reste  que  la  précipitation  du  sulfure  d'arsenic  est  liée  à 
stence  de  bactériacées  (voir  p.  370). 

'examen  microscopique  de  la  fortihêritc  montre  qu'elle  englobe 
ques  diatomées  beaucoup  moins  abondantes  que  dans  les  dépôts 
oseaux.  L'orpiment  est  distribué  au  milieu  de  cette  opale  sous  la 
ie  de  grains  pulvérulents  ou  de  petites  aiguilles  (voir  i)  opale). 
ette  formation  d'orpiment  est  à  comparer  à  celle  du  même  miné- 
lans  les  geysers  du  Yellowstone-Park. 


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ORPIMENT  —  STIBINE  447 

La  collection  du  Muséum  renferme  un  échantillon  de  forchërite  dont 

toutes  les  cavités  sont  remplies  par  de  l'aragonite  bacillaire  qui  est  de 

formation  postérieure,  car  il  ne  renferme  pas  trace  du  minéral  arsenical. 

Gisement  incertain. 

Vosges.  —  [Lorraine].  M.  Jacquot  a  signalé  l'existence  de  l'orpi- 
ment dans  un  filon  d'hématite  des  environs  de  Creulzwald  [Desir.  géol. 
et  min.  du  dép' de  la  Moselle.  411.  1868).  Le  bel  échantillon  qu'il  a  eu 
eoti'e  les  mains  n'avait  pas  été  recueilli  par  lui  et  l'authenticité  de  ce 
gisement  n'est  pas  établie  d'une  façon  définitive. 


Orthorhonibique  :  mm  ^=  90"26' 

è:k  =  1000:722,428.  D  =  709,739.   d  =704,465. 

[a.-è.-c  =  0.99257:  1:  1.01788  (Dana)] 

Formes  obsenx^es.  m  (110).  A*  (100),  g'  (010),  A"  (210),  g^(130)j  A"* 

{111},  A*'»(113);T  =  (<i*6*^^'^(343),  <\/={d'"b"^g"^){im). 
Les  angles  suivants  ont  été  mesurés  sur  des  cristaux  de  la  Haute- 
Loire  et  du  Cantal. 


~  mm 

90^ii' 

WÏ5' 

*■'>*»" 

"/ 

69»22' 

69«20' 

r  *-.*»." 

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\w  no- 

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las-ii'     \_f"m 

1<i5°lB' 

[  *.i.^ 

107»56' 

n.A' 

153»31!0- 

153"3i' 

m^* 

153°2r 

163'>25' 

Tt  iir  p 

60'54' 

(jl>>ïË' 

r  *<"*." 

tué 

108"35'30- 

mg' 

m-^T 

134  "46' 

125»i2' 

h'h' 

137M3' 

r  j»"*"' 

|!,8"43' 

V,S*3V 

h'J,' 

161»4f30- 

,**'" . 

I>l 

10i"35' 

ffV 

m  g' 

142»S2' 

r,  ,,,« 

[;r 

-fn^ 

161026' 

ISl-ÏO' 

*•"*"' 

ni 

]09''12' 

]oy»io' 

ISB'ftS' 

«'6"" 

125"24' 

rb'"b 

"iMf 

128"34' 

128=30' 

TT  «"■! 

03"  5' 

93» 

ff  «w 

163«64' 

b'i^m 

11B"43' 

.fi'T 

1Ï3-27-30- 

Faciès.  Les  cristaux  de  stibine  sont  toujours  très  allongés  suivant 
l'axe  vertical,  parfois  un  peu  aplatis  suivant^'',  face  parallèle  au  clivage 
parfait.  11  n'est  pas  rare,  dans  les  gisements  indiqués  plus  loin,  de  trou- 


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«ft  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ver  des  groupements  enchevêtrés  d'aiguilles,  mais  leurs  sommets  sont 
rarement  distincts  ;  les  faces  de  la  zone  verticale,  fortement  striées  ou 
cannelées  sont,  d'f>rdinaire,  seules  distinctes. 

La  stibine  se  trouve  aussi  en  masses  lamellaires,  fibrolamellaires, 
fibreuses  (avec  ou  sans  structure  bacillaire),  ou  même  compactes. 

Déformation.  Les  cristaux  de  stibine  sont  fréquemment  tordus,  plies, 
présentant  des  aspects  curieux,  dont  quelques-uns  sont  reproduits  par 
la  figure  8. 

Clivages.  Clivage/ (010) parfait,  A*  (100),  m  (110)  imparfaits;  plans 
de  séparation  suivant  p  (001)  se  manifestant  sur  le  clivage  g*  par  des 
stries  perpendiculaires  à  l'axe  vertical.  Cassure  un  peu  conchoïdale. 

Dureté.  2,  Les  cristaux  sont  un  peu  flexibles  et  scctiles. 

Densité.  4.52  i.  4.62. 

Coloration  et  éclat.  Gris  de  plomb,  gris  d'acier.  Éclat  métallique. 

Composition  chimique.  La  formule  Sb*S'  correspond  à  la  composition 
suivante  : 

S 28.6 

Sb 71,4 

100,0 

Quelques  variétés  sont  ferrilïres,  argentifères  ou  aurifères. 

Essais  pyrognostiques.  Fusible  à  la  flamme  d'une  bougie  en  colorant 
la  flamme  en  bleu  verdàtre.  Dans  le  tube  ouvert,  dégage  des  vapeurs 
sulfureuses  et  donne  un  sublimé  blanc  non  volatil  d'acide  antîmonicux. 

Sur  le  charbon,  dégage  de  l'acide  sulfureux,  fond  en  jaillissant  et 
couvre  le  charbon  d'un  enduit  d'acide  antimonieux  qui,  au  feu  réduc- 
teur, se  volatilise  en  colorant  la  flamme  en  bleu  verdàtre.  Soluble  dans 
l'acide  chlorhydrique.  Décomposée  par  l'acide  azotique  avec  résidu 
blanc  d'acide  antimonique. 

Altérations.  La  stibine  s'altère  avec  la  plus  grande  facilité  :  ses  cristaux 
se  ternissent  à  l'air  et  deviennent  noirs,  puis  le  minéral  se  transforme 
souvent  en  kermès  rouge,  en  valentinite  et  enfin  en  stibiconite.  Ces 
produits  conservent  la  forme  de  la  stibine  et  sont  généralement  com- 
pacts ou  terreux  ;  lis  se  trouvent  cependant  parfois  en  cristaux 
distincts  dans  des  cavités.  Ces  altérations  sr>nt  constantes  aux  aflleure- 
ments  des  gisements  de  stibine. 

Diagnostic.  Voir  à  zinkenile  et  h  berthiêrite. 


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GISEMENTS  BT  ASSOCIATIONS 

La  stibine  est  un  minéral  très  répandu  en  France  ;    ii  n'est  exploité 
actuellement  que  dans  queltjues  mines   seulement.  La  production   du 
minerai  extrait  s'est  élevée  en  1889  à  2.230  tonnes.  On  la  trouve  : 
1°  Dans  des  iilons; 
2'  Dans  des  formations  sédimentaires. 

1'  Dans  les  filons. 

Les  gisements  filoiiiens  de  stibine  sont  les  plus  fréquents.  Ce  mjué- 
ral  a  généralement  pour  gangue  le  quartz,  la  barytïnc,  parfois  (Algérie) 
la  calcite.  11  est  associé  à  de  la  pyrite,  de  la  blende,  de  la  galène,  du 
cinabre,  du  réalgiir,  etc.;  il  est  alors  le  minerai  dominant  des  tilons, 
mais  il  existe  aussi  comme  minéral  accidentel  dans  quelques  gisements 
cuprifères  ou  plombifères.  On  a  vu  plus  haut  que  la  stibine  à  ses  affleure- 
ments est  très  fréquemment  altérée  en  stibiconite  ou  en  kermésite. 

Bretagne.  —  Ille-et- Vilaine.  La  stibine  en  masses  fîbrolamellaires 
se  trouve  dans  un  filon  de  quartz  a  Martigné-Ferchaud  (avec  mjspickel} 
et  dans  le  filon  de  galène  de  la  Touche,  près  Pontpéan. 

Morbihan.  Des  travaux  effectués,  il  y  aune  trentaine  d'années,  près 
de  la  citadelle  de  Belle-lle-en-nier,  ont  mis  à  découvert  des  rognons  de 
stibine  fîbrolamellairedont  le  gisement  exact- n'a  pas  été  étudié. 

Loire-Inférieure.  C'est  également  sous  forme  fibrolamellaire  que  la 
stibine  se  rencontre  dans  les  filons  quartzeux  du  Cellier,  des  allées  de 
la  Couterie  en  CouSTé  et  enfin  au  bourg  de  Batz.  M.  Baret  m'a  montré 
des  lames  de  lO'"  de  longueur  qu'il  a  recueillies  à  Batz  dans  des  filons 
traversant  la  granulite.  La  stibine  de  ces  gisements  est  recouverte  des 
enduits  habituels  de  kermésite  et  de  stibiconite;  elle  ne  se  présente 
pas  en  cristaux  distincts. 

Vendée-  —  D'assez  nombreux  filons  de  stibine  existent  en  Vendée. 
Les  uns  n'ont  pas  été  reconnus  d'une  façon  sulTisante  et  leur  existence 
n'est  décélée  que  par  des  blocs  de  minerai  recueillis  à  la  surface  du 
sol  (Mouchamps,  Petit  Cbaîllou  entre  le  Boupère  et  la  Pierre  de  Crau], 
les  autres,  an  contraire,  ont  été  exploités  autrefois  avec  activité  :  c'est  le 
cas  des  gisements  de  la  Pierre  de  Crau  et  surtout  de  la  Ramée  eu  le  Bou- 

A.  Lias».  —  iTiatHlofi'..  11.  3» 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
,  La  gangue  de  ces  liions  est  le  quartz.  La  collection  du  Muséum 
!rme  un  bel  échantillon  de  la  stibine  de  ce  dernier  gisement;  elle 
breuse  et  l'on  y  distingue  des  baguettes  enclievètrées  avec  formes 
ticles»!  {110),/(010),  4""(U1),  (fig.  1)  et  quelquefois  A' {100). 
■ux-Sévres.  La  stibine  a  été  signalée  aux  environs  de  Châtillon. 

gênées.  —  Basses-Pyrénées.  }.  de  Charpentier  a  signalé  {pp.  cit., 
Texistencc  de  la  stibine  aciculaire  dans  une  druse  quartzeuse  du 
de  Berg-op-zoon)  des  mines  aujourd'hui  abandonnées  de  Baigorry 
à  panabasé)  :  le  même  minéral  se  rencontre  accidentellement 
le  filon  de  Saint-Martin  d'Arrosa  avec  sidérose,  galène,  blende, 
LIS  rarement  barytine. 

lutes-Py renées.  La  stibine  a  été  indiquée  à  la  Courette. 
lute-Garonne.  Des  recherches  ont  été  faites  récemment  sur  des 
i  de  stibine  à  Jurvielle  et  à  la  montagne  de  Poubeau  dans  la  vallée 
arboust  près  Luchon  :  les  filons  se  trouvent  dans  le  permocarboni- 

trblères.  —  Aude.  La  stibine  en  masses  hbrolamellaires  a  été 
éc  dans  divers  gisements  de  l'Aude  et  notamment  à  Palairac,  Quin- 
,  Cascatel  et  à  la  mine  de  la  Scorbe  près  Maisons.  J'ai  trouvé  dans 
eurs  vieilles  collections  des  échantillons  de  ce  gisement  inexac- 
nt  étiquetés  zinkénite;  peut-être  sont-ce  des  échantillons  de  ce 
;  qui  sont  indiqués  dans  la  collection  de  Strasbourg  (Groth.  Mine- 
Samml.  227)  comme  provenant  de  Corbières  {Aude)  a  moins  qu'il 
it  eu  erreur  de  département  et  qu'ils  ne  proviennent  de  Corbières 
(ron)ii  la  limite  de  Vfférau/l? 

ivenites.  —  Gard.  Des  filons  de  stibine  sont  connus  à  Ctauzel 
les  fibrolamellaires),  aux  environs  d'Uzês.  Quelques  filons  de  sti- 
se  trouvent  à  Saint-Paul  Lacoste.  Les  filons  de  Malbosc  (Ardèche) 
olongent  sur  le  territoire  du  Gard. 

ateau  Central.  —  Il  existe  un  assez  grand  nombre  de  filons  de 
le  il  gangue  quartzeuse  dans  lePlateau  Central  et  ses  dépendances, 
iraissent  être  souvent  en  relation  avec  des  roches  acides  (granu- 
et  microgranulites).  Quelques-uns  d'i'ntre  eux  sont  aujourd'hui 
ités;  la  plupart  de  ceux  qui  étaient  en  exploitation  au  siècle  der- 
ne  le  sont  plus  actuellement. 


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Lozère.  Dans  son  étude  sur  les  gisements  métallîréres  de  la  Lozère 
Lan  a  cité  {A.  M.  VL  492.  1864)  toute  une  série  de  filons  de  stibine 
dont  les  principaux  sont  ceux  de  Vieijouve,  de  Moissac,  de  Saint-Ger- 
main de  Calberte,  de  Saînt-Ëtienne-Vallée-française  (la  Coupelte),  du 
Collet  de  Dèze,  etc.  C'est  de  ce  dernier  gisement  que  provient  un 
échantillon  de  stibine  fibreuse  que  j'ai  trouvé  dans  la  collection  du 
Muséum  avec  la  dénomination  de  zinkénite. 

Ardèche.  Le  gisement  antimonil^re  de  Malbosc  a  fait  l'objet  de  nom- 
breux mémoires  (voir  notamment  E.  de  Beaumont.  Explic.  de  la  carte 
géologifjue.  1841.  173),  La  stibine  en  masses  fibrolamellaires,  et  parfois 
en  très  fines  aiguilles  soyeuses,  est  distribuée  très  inégalement  avec 
calcite  et  barytine  dans  des  filons  qui  coupent  les  micaschistes. 

La  stibine  a  fait  aussi  l'objet  de  recherches  h  Lagarde  en  Rompon. 

Haute-Loire.  A  Langeac,  des  filons  de  stibine  se  trouvent  dans  le 
micaschiste  ;  les  cristaux  nets  sont  rares  ;  ils  sont  asso- 
ciés à  de  la  blende,  du  quartz  hyalin. 

De  la  stibine  a  été  en  outre  trouvée  à  Saint-Ilpize, 
Blesie,  Ally,  Fromcnit,  Pinols,  LavoUte-Chilhac, 
Saint'Austremoine,  Chastel  et  Vieille  Brioude,  Frej- 
cenet,  Chazelles  Haut,  Mercœur  (La 
Licouroe,  Monte),  Vaindou),  Cestroisder- 
niers  gisements  sont  exploités. 

Le  gisement  le  plus  remarquable  de 
cette  région  au  point  de  vue  minéralogique 
se  trouve  à  la  frontiëredu  Cantal  et  non  loin  ^'t-  ' 

de  Massiac,  à  Lubilhac.   Les  anciennes  RunniuDii. 

mines  de  cette  localité  ont  fourni  de  magnifiques  cristaux 
de  stibine  ;  ils  atteignent  plusieurs  décimètres  de  longueur 
et  sont  souvent  groupés  en  belles  masses  bacillaires  se  ter- 
minant dans  des  géodes  par  des  cristaux  ou  pointemcnts 
distincts.  La  collection  du  Muséum  possède  notamment 
"'!■  plusieurs  groupes  de  cristaux  recueillis  au  siècle  dernier 
et  atteignant  15™  de  longueur  sur  3™  d'épaisseur;  ils 
sont  uniformément  terminés  par  lo  pyramide  6"^  (1 1 1)  et  présentent  dans 
la  zone  verticale  de  nombreuses  faces  striées  nt  (110),  g*  (010),  (figl), 
A' (210),  ^'(130)  [fig.  2),  Ces  cristaux,  conservés  depuis  plus  de  cent  ans 
dans  les  vitrines  sont  devenus  superficiellement  noirs  et  ternes,  ils  sont 


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^ 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
^couverts  d'un  enduit  de   cristaux  de    quartz  hyalin  (fig.  4) 
eux-mêmes  de  la  blende  brune. 

La  fig.  3  empruntée  à  Lévy  {op.  cit.)  représente 
^^  un  cristal  de  Lubilhac  oflVant  une  combinaison  de 
^'*  formes  que  je  n'ai 
pas  observée  dans 
ce  gisement.  Dans 
In  mênie  mine  on 
a  trouvé  aussi 
de  magnifiques 
masses  à  grandes 
iibx.       lames. 

mine  du  Dahu  (Daij)  en 
a  fourni  des  géodes  d'où 
quelques  cristaux.  Leur 
ue  réside  dans  leur  poin- 
tcment  t  (343),  (fig.5) 
parfois  accompagné  par 
■b  (146).  Les  faces  de 
la  zone  verticale  sont 
variées  :  ,«  (110),  / 
(010),  A*  (100),  h^  (210), 

f>     ^  I    •■    &•         I  SliMns  di   Lubilhac  rtcouicrlc  de  quirti.  [PholD- 

Ces    géodes     renfer-         griphii  ■•«  rédgeiion  d»  i/i  ccina.) 
ment  parfois  de  petites  aiguilles  remarquablement  con- 
tournées. La  fig.  8  représente  quelques-unes  d'entre  elles 
détachées  d'un  échantillon  re- 
I.  Bouhard. 

a  région  de  Massîac  est  riche  en 
bine  traversant  les  micaschistes  ; 
ceux  de  Lubilhac  situés  dans  la 
et  dont  il  vient  d'être  question, 
ceux  d'Ouches  en  Massiac,  de 
,  de  Boiinac  et  surtout  de  Saint- 
n.  Les  géodes  y  sont  fréquentes  ; 
de    stibine    lonirs    et   souvent  "■ 

..."  Slibliiidu  Dil.u.  (ProjKliaiiHir 

d  ordinaire  intimement  mélangés  ■•  bi».) 

artz   cristallisé.   Ils  offrent  des  forme  différentes  de  ceux 


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de  Lubilhac,   et  ils  sont  de  plus  petite  taille,   dépassant  rarement  5'°* 
de   plus  grande   dimension.     Les    cristaux    que    j'ai    examinés    sont 
terminés     par    i^'^    (113)    (flg.     7)  :     ils    présentent     aussi     parfois 
de    nombreuses    facettes   que   je    n'ai    pu 
mesurer  par   suite  de  leur  peu  d'éclat.  Je 
dois  à  M.  Bouhard  des  groupes  de  cristaux 
de  cette  même  localité  dont  tous  les  inter- 
valles sont  remplis   par   de  la  kaolinite  en 
petites     lamelles    dont    la 
cristallinité     se    distingue 
nettement  à  l'œil  nu.   Des 
filons   de  stibine   se   trou- 
vent aussi   près   de  Saint- 
Poney  et  â  Moulergue  près 
Pinols. 

Corrèze.  Des  recherches  Ai™iiMd-»ibiD.d*rorn.*..,«ir.i,e. 
stibiu daSù^-Mirr-   ""'  ^*^  faîtes  sur  des  filons     DXu,^PLÔioi^^ph™,m'o"'^D'l- 

it-piain.  Je    stibine   à   Labbé    près     •"•™"*   """<"'  *"■  o") 

Ussel,  à  Argentat  et  à  Ayen  (avec  galène),  ii  Ségur  (avec  chalcopyrite). 
Enfin  une  véritable  exploitation  a  eu  lieu  à  Channac  à  10  km.  au  sud 
de  Tulle  (Carnot.  A.  M.  XIII.  394.  1878)  sur  des  veines  de  stibine  (0"  40 
à  0°'70  d'épaisseur),  encaissées  dans  des  schistes  argileux  noirâtres. 
Les  échantillons  de  ce  gisement  que  j'ai  eu  l'occasion  d'étudier  sont 
constitués  par  une  stibine  compacte  ou  finement  fibreuse  qui  est  fré- 
quemment mélangée  d'une  façon  intime  a  de  la  kermcsite  fibreuse, 

Haute-Vienne.  Il  existe  d'assez  nombreux  filons  de  quartz  et  de  sti- 
bine dans  ce  département.  Gruner,  qui  les  a  étudiés,  les  considère 
comme  en  relation  avec  la  granulite.  On  peut  citer  notamment  les 
gisements  suivants  :  Saint-Priest  Ligoure,  château  des  Biards  près 
Sain t-Yriex-la -Perche,  Glandon,  Coussac-Bonneval.  Ils  ont  été  exploi- 
tés au  siècle  dernier;  les  produits  d'altération  y  sont  fréquents  (ker- 
mésite,  stibiconite,  etc.) 

Des  filons  du  même  genre  ont  été  trouvés  à  Limoges  [au  N.-O.  vers 
Montjovis,  où  on  les  a  trouvés  lors  de  la  percée  du  tunnel  des  Cha- 
rentes  ;  au  S.-E.  vers  le  nouveau  pont].  M.  B arrêt  cite  encore  Rilhac- 
Lastours,  Iste  près  Limoges. 

D'après  GrQner,  le  filon  de  stibine  de  la  forêt  de  Biaz  en  Glandon  se 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
au  centre  d'un  filoD  de  granulite  épais  d'un  mètre,  il  est  lui-même 
ué  por  deux  bandes  quartzeuses  reofermant  des  mouches  de  stibine 
lurantune  veine  de  stibine  pure  de  1  à  2  centimètres  d'épaisseur. 
rente.  La  stibine  s'est  rencontrée  dans  un  filon  près  du  hameau 
isac  à  l'est  d'Estagnat  ;  elle  y  est  accompagnée  d'enduits  de  valen- 
et  de  kermésite.  Elle  a  fait  autrefois  l'objet  d'une  exploitation  ; 
le  minéral  est  cité  par  Coquand  en  rognons  près  de  Villechaise, 
l  de  Confolens. 

'ise.  Des  gisements  de  stibine  existent  k  Anglar,  à  Villerange 
ssac,  a  Drux  en  Reterre,  a  Chîrade  en  Mainsat,  ii  Crocq,  à  Merin- 
t  à  Blaudeix.  Ce  dernier  gisement  a  été  exploité  il  y  a  quelques 
j  (Barret,  Géol.  du  Limousin.  188.) 

ilon  de  Villerange  est  intéressant  au  point  de  vue  géologique,  car 
pe  nettement  les  gruuwackes  du  culm.  Celui  d'Anglar  renferme 
re  de  la  berthiérite  (voir  plus  loin]. 

i-de-Dome.  La  stibine  a  été  signalée  dans  de  nombreux  gisements 
département.  Mazoires,  Apchat,  Chassagne,  Courgoul,  Lévaux 
^hampeix,  puy  de  Clugel  (avec  galène),  Chaumadoux  en  Messeix, 
oupy,  Angle-Haut  et  Angle-Bas  en  Rochefort,  Tauves,  Taravant 
'pezat,  Montaigut  en  Combraillcs,  Malrochc  près  l'étang  de  Pécha- 
(stibine  cuprifère),  Saînt-Sauve,  etc. 

it  peut-être  de  l'un  de  ces  gisements  que  provient  l'échantillon 
collection  de  Strasbourg  dans  lequel  M.  Groth  signale  des  cris- 
lets  A"»  (111),  /i'  (210),  ^  (010)  et  m  (110).  Il  est  indiqué  comme 
nant  de  Pontgibaud  oii  ce  minéral  n'a  pas  été  trouvé  i  ma  con- 
nce. 

ine.  Un  filon  quartzeux  avec  stibine  et  pyrite  se  trouve  au  moulin 
rrières  à  Boucivre  près  Tarare,  à  Grandris  (stibine  fibreuse  et 
aire). 

re.  D'assez  nombreux  filons  de  stibine  se  trouvent  dans  la  Loire  ; 
oup  d'entre  eux  furent  exploites  au  siècle  dernier  :  Chagnon, 
ères,  Montmin  en  Sainte-Colombe,  Néronde  (avec  kermésite  et 
onite).  Ce  dernier  filon,  d'après  GrQner,  coupe  les  schistes  et 
Icairesnnthracifères,  souvent  eux-mêmes  imprégnés  par  la  stibine 
f.  XIX.  88.  1841);  k  Vallleury,  des  filons  de  stibine  sont, 
:s  le  même  auteur,  en  relations  avec  la  granulite  ;  ils  se  trouvent 
!e  gneiss. 


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Allier.  Des  tentatives  d'exploitation  ont  été  fnites  sur  des  filons  de 
stibine  à  gangue  quartzeuse  dans  diverses  localités  de  ce  département 
et  notamment  à  Nades  (à  1  km.  à  l'ouest  du  bourg),  à  Montmalard  en 
Bresnay  et  à  Montîgnat  en  Petite  Marche.  Ces  deux  derniers  ont  été 
exploités  au  siècle  dernier  et  c'est  sans  doute  de  l'un  de  ces  gisements 
que  provenait  la  stibine  de  l'Allier  analysée  par  Vauquelin  et  indiquée 
par  lui  comme  particulièrement  pure. 

Saonè-et-Loire.  L'existence  de  stibine  fibreuse  à  ChaufTailles  est 
signalée  par  Drian  [op.  cit.). 

Vosges-  —  [Alsace],  La  stibine  est  peu  abondante  dans  les  Vosges. 
ï)aahrée{Descr.géol.  du  Bas-Rhin.  303.  1852]  l'a  signalée  aux  hameaux 
de  Charbes  et  de  Honilgoutte  en  Lalaye.  Ces  liions  antimoniféres  se 
trouvent  au  nord  de  ceux  d'Urbeis;  la  stibine  y  forme  de  petites 
aiguilles  et  des  niasses  iîbrolamellaires  accompagnées  de  kermésite  et 
de  stibiconite  avec  quartz,  pyrite,  sidérose  et  à  Honilgoutte  de  ber- 
tbiérite. 

La  stibine  s'est  trouvée  aussi  comme  accident  dans  les  mines  de  plomb 
et  de  cuivre  d'Urbeis  et  du  Kalbcrhugel  près  Dambacb,  dans  la  raine 
d!hématite  de  Tcrlingoute  à  Framont. 

Alpes.  —  Mnsnif  du  mont  Blanc.  Haute  Savoie.  Des  filons  de  sti- 
bine ont  été  autrefois  reconnus  dans  la  montagne  de  Pormenaz. 

Savoie.  Dans  les  mines  et  galeries  de  Pesey  près  Moutiers,  on  a 
trouvé  des  géodes  quartzeuses,  remplies  de  très  fines  aiguilles  capiU 
ialres  et  noires  de  stibine, 

hère.  La  stibine  a  été  signalée  dans  les  filons  quartzeux  aurifères  de 
la  Gardette  dont  il  a  été  question  page  422.  Un  filon  du  même  minéral  a 
été  aussi  indiqué  à  l'inferoet  dans  la  vallée  de  la  Romanche,  en  amont 
du  bourg  d'Oisans. 

Gueymard  a  trouvé,  au  moment  du  creusement  de  la  grande  galerie 
du  Freney  d'Oisans  destinée  au  passage  de  la  route  de  Briancon,  des 
filonnets  de  stibine  en  aiguilles  capillaires  fort  longues.  Ces  Glonnets 
traversaient  les  schistes  cristallins  [Statist.  miner,  hère.  447.  1844]. 

Elle  n'a  été  trouvée  qu'accidentellement  en  forme  de  rognons  ou  de 
masses  fibrolamellaires  dans  la  mine  des  Chalanches  où  l'antimoine 
existe  surtout  à  l'état  d'antimoine  natif,  d'allemontite  et  de  valentinite. 

Au-dessus  d'Auris,  sur  la  rive  droite  de  la  Romanche,   il  existe  un 


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4S6  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

filon    peu   important  de  stibine  aurifère,  accompagnée  de  galène,  de 

blende,  etc. 

Enfin,  j'ai  observé  de  petites  aiguilles  capillaires  et  noires  de  stibine 
dans  les  géodes  de  la  mine  du  Grand-Lac  de  LafFrey,  dont  il  sera  ques- 
tion dans  l'étude  de  la  blende.  Elles  recouvrent  la  galène  et  la  blende 
dont  les  cristaux  renferment  parfois  assez  de  ce  minéral  pour  être 
colorés  en  noir. 

Sfaures-  —  Var.  Des  filons  de  stibine  se  trouvent  au  Pas  du  Cerf, 
dans  la  concession  de  la  Rieille  en  Collobrières  près  Hyèrea;  le  même 
minéral  accompagne  aussi  d'autres  sulfures  (blende,  galène,  chalco- 
pyrite,  etc.)  dans  plusieurs  filons  de  cette  même  concession. 

Corse.  —  Les  filons  de  stibine  sont  nombreux  et  activement  exploi- 
tés h  l'extrémité  nord  du  cap  Corse,  dans  les  mines  de  Luri,  de  Méria 
et   d'Ersa,    qui  fournissent   près   de  la 
moitié    de    la    production    actuelle   de 
l'antimoine  en  France. 

Ces  filons  se  trouvent  dans  les  scbistes 
sériciteux  de  la  base  de  la  formation 
schisteuse  constituant  tout  le  nord-est 
de  l'ile.  Ils  sont  généralement  dépourvus 
de  gangue  ou  pauvres  en  quartz  (notam* 
ment  dans  le  gîte  de  Pastina  en  Méria) 
et  formés  par  de  la  stibine  pure,  parfois 
accompagnée  de  pyrite,  de  blende,  de 
soufre  et  de  cinabre  qui  forme  une 
gaine  régulière  autour  des  cristaux  de 
stibine,  comme  dans  les  gisements  algé- 
riens qui  vont  être  étudiés  plus  loin. 

La  stibine  du  cap  Corse  ne  se  trouve 
pas  seulement    en   masses   fibrolqjjiel- 
laires;  elle  se  rencontre  aussi  en  beaux 
échantillons  drusiques  formés  par  l'en- 
aib-    flb  b  iiiii    juC»  Cor..        chevctrement  de  cristaux   qui,   d'après 
(phoiogr.phi.iiiipinigro.tf.),  igg  spécimens  que  je  dois  à  M.  Nentien, 

sont  tantôt  longs  et  gros  atteignant  plusieurs  centimètres  de  lon- 
gueur (fig.  9),  tantôt  formés  par  de  petites  aiguilles  éclatantes  d'un 
noir  de  fer.   Les  groupements   de  ce  genre  sont  d'une  délicatesse  et 


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STIBINE  457 

d'une  fragilité  extrêmes.  L'eDchevëtrement  de  ces  cristaux  «Ht  tel 
qu'il  est  difficile  de  les  isoler  pour  avoir  des  poiatements  distincts. 
Les  faces  de  ta  zoae  verticale  sont  nombreuses,  mais  tellement  striées 
que  les  mesures  précises  ne  sont  ^ëre  possibles. 

La  stibine  forme  fréquemment  entre  les  feuillets  des  schistes  de  la 
mine  de  Lurï  des  rosaces  régulières  ayant  environ  3  centimètres  de 
diamètre  :  elles  ne  constituent  qu'un  mince  plissage  inexploitable  qui 
explique  le  nom  de  fioracce  (mauvaise  fleur)  que  leur  donnent  les 
mineurs  corses. 

Algérie.  — C'est  peut-être  à  des  imprégnations  de  calcaire  plutôt 
qu'à  des  filons  proprement  dits  qu'il  y  a  lieu  de  rapporter  tous  les  gise- 
ments algériens  à  gangue  calcaire.  Ils  sont  d'un  âge  plus  récent  que 
ceux  de  la  France  continentale  puisqu'ils  percent  nettement  le  juras- 
sique  et  le  crétacé. 

Constantine.  Le  gisement  antimonilïre  du  Djebel  Hamimat,  à  30  km. 
sud-ouest  d'Aïn-Beida,  est  célèbre  par  les  cristaux  de  senarmontite 
qu'il  renferme.  Le  minerai  forme  des  amas  sans  gangue  dans  des 
marnes  et  des  calcaires  que  M.  Blayac  a  récemment  déterminées 
comme  appartenant  au  gault;  le  minéral  est  essentiellement  constitué 
par  des  oxydes  (voir  à  senarmontite).  J'ai  observé  de  très  jolies 
aiguilles  de  stibine  implantées  sur  des  octaèdres  de  senarmontite  et 
sur  les  sphérolites  de  calcite  qui  recouvrent  ces  derniers.  La  stibine 
est  à  Hamimat  un  accident  mioéralogique  rare. 

A  Sanza  (Sensa),  à  4  km.  tt  l'ouest  d'Hamîmat,  près  Aïn-Bebbonch, 
se  trouve  dans  les  mêmes  conditions  un  gisement  antimonilïre.  I.a 
collection  du  Muséum  possède  un  échantillon  de  cette  localité  donné 
autrefois  par  de  Senarmont  à  Daubrée  et  qui  est  fort  intéressant  ;  il 
rappelle  ceux  fournis  par  la  mine  de  Guelma.  Il  est  constitué  par  de 
grandes  baguettes  de  stîbiconite  provenant  de  la  transformation  de 
cristaux  cannelés  de  stibine.  Chacun  de  ceux-ci  est  entouré  par  une 
gaine  de  cinabre. 

La  mine  du  Djebel-Taya  près  Kammam-Meskoutine,  située  non  loin 
des  célèbres  grottes  du  Taya,  se  trouve  au  milieu  de  calcaires  juras- 
siques à  Diceras,  d'après  les  renseignements  qu'a  bien  voulu  me  four- 
nir M.  Blayac.  La  stibine  est  le  minéral  exploité  ;  elle  est  en  partie 
transformée  en  oxyde  et  associée  à  des  mouches  de  cinabre  et  de 
galène.   C'est   ce   dernier    minéral  qui  a   été   autrefois  exploité  à  la 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 
e  romaine;  la  gangue  est  qaartzeuse,   calcaire  et  un  peu  bary- 
La  «tibine  se  trouve  dans  les  joints  de  stratification  et  les  lis- 
irerticales  des  calcaires  ;  olle  se  rencontre  aussi  en  boules  radiées 
tact  du  calcaire  et  des  marnes. 

i  l'Ouled-AU  (non  loin  d'Ënchir-Saïd),  à  16  km.  N.-N.-O.  de 
a,  des  veines  de  stibine  en  partie  oxydées,  recouvertes  d'en- 
ie  cinabre,  se  trouvent  dans  les  calcaires  h  Inocéramea  du  aéno- 

environs  de  Guelma,  la  stibine  se  rencontre  encore  dans  les 
calaminaires  d'El-Guelaa  (Djebel-Debar),  avec  cinabre  dans 
ngue  de  quartz  et  de  barytîne,  et  à  Bou-ZîtouD  avec  barytîne. 
tlTelle-Calédonle.  —  De  beaux  échantillons  de  stibine  fibro- 
)ire  ont  été  recueillis  dans  les  mines  de  Nakéty.  J'ai  eu  entre  les 
une  géode  quartzeuse  de  ce  gisement  renfermant  de  larges 
es  de  stibine  pliées  qui  indiquent  que  de  bons  cristaux  y  pour- 
ètre  trouvés. 

a  vu,  page  443,  que  dans  ce  gisement  la  stibine  est  parfois 
pagnée  de  réalgar,  comme  en  Hongrie. 

iMn.  —  Des  gisements  de  stibine  ont  été  indiqués  au  Tonkin.  Je 
r  eux  aucun  renseignement  précis. 

2"  Dans  les  formations  sédimentaires, 

itagne  6t  Anjoil.  —  Lobe-Inférieure  et  Maine-et-Loire.  Les 
es  dévoniens  de  la  Loire-Inférieure  et  de  l'Anjou  renferment 
inules  ou  des  amas  de  stibine  englobés  dans  la  calcite  lamel- 
:t  fréquemment  recouverts  d'enduits  rouges  de  kermésite.  11  y  a 
!  citer  notamment  à  cet  égard  les  carrières  de  calcaire  d'Erbray 
Inférieure)  et  d'Angers  [Maine-et-Loire).  La  stibine  y  forme, 
e  longues  baguettes,  distinctes  dans  la  calcite  ou  groupées  en 
I  lamellaires,  soit  des  masses  fibrolaracllaires  de  grande  taille. 
teau  Central.  —  Ardèche.  Les  dolomies  triasiques  des  envi- 
de  Charmes,  qui  recouvrent  le  granité,  ont  été  imprégnées  de 
ts  quartzeux  et  de  stibine.  Ce  minéral  se  rencontre  en  amas 
liers  à  gangue  de  silex  brun  et  de  barytine;  il  forme  parfois  des 
i»  et  des  nodules  à  structure  radiée  ;  il  est  associé  à  des  mouches 


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STIBINE  —  BISMUIHINITE  459 

Jorft.  —  La   stibine  aciculaire  a  été   rencontrée    (Ogérien,    Hist. 

nat.  du  Jura.  t.  273]  dans  les   cloisons  d'une  ammonite  jurassique  au 

Pontet  près  Saint-Claude,  et  aux  Piards. 
Algérie.  —  Voir  plus  haut. 

BISMUTHINITE 

Orthorhombique  :  mni=  91''52'. 

i:A  =  1000:  707,767.  0  =  718,546.  <i  =  695,480 
[a:  b:  c  =0.%79  :  1  :  0.  9850  (Groth)]. 

Faciès.  La  bismutbïnite  ne  se  trouve  que  rarement  en  cristaux  tou- 
jours aciculaires  ;  le  plus  souvent  on  la  rencontre  en  masses  fibreuses, 
lamelleuses  ou  compactes. 

Clivages.  Clivages  ^  (010)  parfait.  A*  (100)  et  m  (110)  imparfaits. 

Dureté,  2.  Faiblement  sectile. 

Densité.  6,4  à  6,6.  6,60  (Meymac,  M.  Carnet). 

Coloration  et  éclat.  Gris  de  plomb  à  blanc  d  argent  ;  le  minéral  se 
ternit  à  l'air  ou  devient  jaunâtre  en  prenant  de  belles  couleurs  irisées. 
Éclat  métallique.  Poussière  de  même  couleur  que  le  minéral.  Opaque. 

Composition  chimique,  La  composition  correspondant  à  la  formule 
6i'  S"  est  donnée  en  a). 

b)  Analyse  de  la  bismutbinite  de  Meymac  (Corrèze)  par  M.  Carnot 
{C,  R.  LXXIX.  303.  1874). 


"} 

*) 

g 

, 

i  

81.2 

78.'iO 

b.   .     . 

0.75 

^ 

0  40 

g 

, 

„ 

^ 

ïaogue.. 

100,0 

0,90 
99,18 

Propriétés pjfrognostiques.  Fusible  à  la  flamme  d'une  bougie.    Dans 


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460  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

le  tube  ouvert,  dégage  de  l'acide  sulfureux  et  dégage  un  sublimé  blanc 
qui,  au  chalumeau,  fond  en  donnant  des  gouttes  brunes  a  chaud  et 
jaunes  a  froid. 

Au  chalumeau,  dégage  de  l'acide  sulfureux,  puis  fond  en  jaillissant 
et  donne  un  enduit  jaune  d'oxyde  de  bismuth.  Fondue  avec  de  l'io- 
dure  de  potassium,  donne  un  enduit  jaune  d'iodurc  de  bismuth. 

Soluble  dans  l'acide  azotique  ;  la  solution  par  addition  d'eau  dépose 
un  précipité  blanc  de  sous-nitrate  de  bismuth. 

Altérations.  La  bismuthinite  se  transforme  par  altération  en  bismite, 
bismuthite,  etc. 

Diagnostic.  La  bismuthinite  offre  souvent  une  grande  analogie  de 
caractères  extérieurs  avec  la  stibine.  Ses  réactions  au  chalumeau^  sa 
dissolution  sans  résidu  blanc  dans  Tacide  azotique  et  les  carac- 
tères de  cette  dissolution  permettent  de  distinguer  facilement  ces  deux 
minéraux. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  bismuthinite,  associée  parfois  à  d'autres  minéraux  bismuthifères, 
il  des  minerais  d'argent  ou  de  cobalt,  se  trouve  dans  les  deux  catégories 
de  gisements  suivants  : 

l"  Dans  les  filons  métallifères; 

2°  Dans  les  houillères  embrasées. 

1*  Dans  les  filons  métallifères . 

Pyrénées.  —  [Aragon].  Picot  de  Lapeyrouse  a  signalé  la  bismu- 
thinite associée  au  bismuth  natif  [in  Charpentier,  op.  cit.,  368)  dans 
les  filons  Gobaltil^rea  de  Saint-Jean-de-Gistain,  non  loin  de  la  fron- 
tière franco-aragonaise  (voir  à  smalline). 

Platean  Central.  —  Corrèze.  La  bismuthinite  semble  avoir  ori- 
ginellement constitué  le  principal  minerai  bismuthifère  du  filon  de 
Meymac.  Elle  y  est  associée  au  bismuth  natif,  au  wolfram,  à  la  schee- 
iite  (voir  à  bismuth,  page  387).  La  bismuthinite  de  ce  gisement  offre 
un  aspect  un  peu  spécial  ;  elle  est  d'un  gris  de  plomb  bleuâtre,  rappe- 
lant la  stibine  ;  elle  forme  des  masses  tibrolamelleuses,  parfois  rayon- 
nées  à  grands  éléments.  Elle  est  généralement  transformée  en  bismite 


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BISMUTHINITE  —  MOLYBDENITE  461 

et  CQ  bismuthite  qui  constituaient  la   plus  grande  partie  des  matières 
qui  y  ont  été  exploitées. 

Saone-et- Loire.  De  petites  mouches  de  bismuthinite  lamellaire  se 
trouvent  dans  le  quartz  fîlonien  des  Champs-Carrés  près  Cluny,  Elles 
y  constituent  une  rareté  miaéralogique. 

2°  Dans  les  houillères  embrasées. 

Plateau  Central.  —  Loire.  L»  bismuthinite  en  aiguilles  très 
brillantes  a  été  rencontrée  par  M.  Mayençon  {C.  R.  XCtt.  854.  1881) 
parmi  tes  produits  de  sublimation  des  houillères  embrasées  des  envi- 
rons de  Saint-Etienne.  11  est  probable  qu'elle  a  la  même  origine  que 
la  galène  qui  l'accompagne  et  qui  provient,  sans  aucun  doute,  de  la 
volatilisation  de  sulfures  existant  en  petite  quantité  dans  la  houille. 
On  sait  que  les  galènes  sont  parfois  faiblement  bîsmuthifères  et  c'est 
là  sans  doute  qu'il  faut  chercher  l'origine  première  de  ce  sulfure  de 
bismuth  plutôt  que  dans  l'existence  de  bismuthinite,  antérieurement 
formée  dans  les  gisements  houillers. 

Gisement  incertain. 

Pyrénées.  —  Haute-Garonne.  Picot  de  Lapeyrouse  a  signalé 
[J.  P.  XXVI.  438.  1785)  l'existence  de  la  bismuthinite  dans  le  quar- 
tier de  Montagne  de  Raitz,  à  Melles,  ce  minéral  y  formerait  des  masses 
lamellaires  ayant  l'aspect  de  la  galène.  C'est  le  minéral  de  ce  gisement 
qui  est  signalé  par  Rome  de  l'isle  avec  la  mention  «  dans  les  Pyré- 
nées ;  sans  indication  plus  précise  {Cristall.  III.  117.  1783)  »  je  n'ai  pu 
recueillir  aucun  autre  renseignement  sur  lui. 


MOLYBDENITE 

Ho  S' 

Hexagonale? 

Formes  et  faciès.  La  molybdénite  se  présente  en  lames  ou  en  cri- 
staux hexagonaux,  analogues  à  ceux  des  micas  et  du  graphite.  Il  existe 
parfois  une  pyramide  px  =  105°  (Dana).  Les  faces  prismatiques  soat 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
es  parallèlement  a  leur  iatersection  avec  ta  base.  En  général,  le 
Tal  forme  des  lames,  des  écailles  contournées,  il  est  plus  rarement 
u. 

ifoges.  Clivage  a*  (0001)  micacé,  donnant  des  lames  très  flexibles, 
non  élastiques.  Sectile. 
irecé.  1  il  1.5.  Toucher  gras. 
în«"r^.  4.7  k  4.8. 

iloration  et  éclat.  Gris  de  plomb  bleuâtre.  Le  minéral  donne  sur  la 
elaine  une  trace  verdâtre  et  sur  le  papier  une  trace  bleuâtre. 
imposition  chimique.  La  composition  théorique  correspondant  à  la 
lute  Mo  S^  est  la  suivante  : 


S 40.0 

Mo 60.0 

100.0 

:  minéral  est  généralement  très  pur. 

ssais  pyrognostiques.  Dans  le  tube  ouvert,  la  molybdénite  donne  des 
urs  sulfureuses  et  un  sublimé  d'acide  molybdique  jaune  pâle.  Infu- 
!au  chalumeau,  mais  colore  la  flamme  en  vert  jaunâtre.  Sur  le  char- 
te minéral  peut  être  grillé,  il  donne  alors  un  enduit  d'acide  molyb- 
e  jaune  à  chaud  (rouge  de  cuivre  près  de  l'essai]  et  blanc  â  froid; 
i  volatilisant,  celui-ci  colore  la  flamme  en  bleu  azur  (feu  réducteur). 
Scomposée  par  l'acide  azotique  avec  résidu  blanc  d'acide  molyb- 
e  qui  se  dissout  aisément  dans  l'ammoniaque.  La  solution  ammo- 
ale,  acidifiée  à  nouveau  par  l'acide  azotique,  donne  un  précipité 
e  citron  par  addition  d'un  fragment  de  phosphate  de  soude. 
Hérations.  La  molybdénite  est  souvent  recouverte  d'enduits  jaune 
m  de  molybdite  formée  à  ses  dépens  (Voy.  tome  III). 
iagrtostic.  Les  réactions  pyrognostiques  permettent  de  distinguer  In 
^bdénite  du  graphite,  le  seul  minéral  dont  l'aspect  extérieur  se  rap- 
he  de  celui  de  la  molybdénite.  La  couleur  laissée  sur  le  papier  ou 
ïrcelaine  n'est  pas  la  même  pour  les  deux  minéraux. 

aiSEHENTS  ET  ASSOCIATIONS 

n  molybdénite  se  rencontre  comme  clément  constitutif  de  quelques 


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MOLYBDENITE  463 

roches  éruptives  anciennes  (granité,  granulite,  syénite  néphélinî((ue), 
des  gneiss,  des  cîpollns;  plus  rarement  on  1r  trouve  dans  des  filons 
métallifères. 

1"  Dans  les  roches  granitiques  et  les  schistes  cristallins. 

Iles  aaglo-nomiaildes-  —  [Jersey.]  Des  filons  de  quartz  des 
Handoîs  ont  fourni  de  beaux  échantillons  de  molybdénite  lamellaire. 

BretaCfne.  —  Loire-Inférieure.  La  molybdénîte  se  rencontre  dans 
les  pegmalites  riches  en  biotite  et  en  moscovite  des  carrières  de  Miséri 
près  Nantes.  Elle  y  accompagne  le  béryl,  la  lollingite,  ta  chalcopy- 
rite,  etc. 

Le  même  minéral  a  été  rencontré  dans  le  gneiss  amphibolique  de  la 
carrière  de  Coteaux  à  la  Martinière,  près  le  Pellerin. 

Plateau  Central-  —  Rhône.  De  beaux  échantillons  de  molybdé- 
nite  lamellaire  ont  été  trouvés  par  Héricart  de  Thury  à  Chessy  dans  la 
granulite  et  dans  les  filons  pyriteux  au  contact  des  cornes  vertes.  Le 
même  minéral  se  rencontre  aux  environs  de  Beaujeu  dans  une  granu- 
lite rouge  à   grains  fins  (Coll.  du  Muséum}. 

Allier.  J'ai  trouvé  la  molybdénite  en  petites  lamelles  contournées, 
irrégulièrement  distribuées  dans  une  granulite  rouge  sans  mtcas,  exploi- 
tée à  Droiturier  près  Lapalisse  cl  employée  à  Clermont  pour  le  pavage 
des  rues. 

VOS^S.  —  La  molybdénite  a  été  rencontrée  dans  les  filons  de 
quartz  de  Thillut,  dans  la  granulite  de  Remiremont. 

Haute-Saône.  Le  même  minéral  se  trouve  à  Faucogney  dans  une 
granulite  à  feldspath  rouge. 

Alpes.  —  Haute-Savoie.  Massif  du  mont  Btanc.  La  molybdénite 
n'est  pas  rare  dans  la  protogine  ou  dans  des  filonnets  de  quartz  qui  la 
traversent.  On  peut  citer  notamment  les  localités  suivantes  :  le  Talèfre, 
le  glacier  de  l'Argentière,  les  Courtes,  la  Mer  de  glace,  les  Charmoz, 
les  glaciers  de  Miage,  de  la  Brenva,  la  Chapelle  d'Orny,  l'Aiguille  du 
Midi,  la  Bérarde.  Elle  a  été  trouvée  pour  la  première  fois  par  de  Saus- 
sureau  col  du  Géant  do  côté  de  Courmayeur, 

HauteS'Âlpes.  De  très  beaux  échantillons  de  molybdénite  se  trouvent 
dans  la  granulite,  ou  en  filonnets  au  milieu  d'elle,  au  glacier  de  la  Meije 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRA^'CE 

M  Grave.  La  molybdéoite  y  tapisse  parfois  des  surfaces  de  plu- 
décimètres  carrés.  Elle  est  superficiellemeut  recouverte  d'un 
jaune  de  molybdite. 

'S6-  —  La  niolybdëiiîtc  a  été  trouvée  associée  à  de  la  molybdite 

les  filons  de  quartz  entre  Calvi  el  Argeotella. 

llveUe-Calédonle.    —  L'exposition  des  colonies  renferme  un 

;illon  de  molybdénite  engagée  dans  du  quartz  avec  pyrite  :  il  vient 

Nouvelle-Calédonie,  mais  les  conditions  de  son  gisement  ne  sont 

diquées. 

2°  Dans  les  filons  métallifères. 

•tfiau  Central.  —  Aveyron.  La  niolybdénite  a  été  rencontrée 
e  accident  dans  tes  filons  cuprifères  et  plombifères  de  Corbières, 
nite  du  département  de  VHérault. 

Ile-Vienne.  La  molybdénite  est  l'un  des  nombreux  minéraux 
pagnant  la  cassitéiite  dans  les  filons  stanniftres  de  Vaulry  ;  elle 
icontre  dans  le  quartz  et  aussi  dans  le  gneiss.  Elle  existe  dans 
:mes  conditions  à  Cieux  et  dans  les  filons  quartzeux  wolframï- 
le  Moudelisse  entre  Saint-Léonard  et  Limoges. 
'ne.  Voir  plus  haut. 

âges. —  Les  filons  GUpriferesde  Château-Lambert  ont  fourni  comme 
nt  des  échantillons  de  molybdénite  :  ce  minéral  y  est  englobé 
lu  quartz  avec  de  la  pyrite. 


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CARBURES,  SULFURES,  PHOSPHURES, 
ARSÉNIURES,  ANTIMONIURES  DES  META 


SÉRIE    BASIQUE 


DISCRASITE 

Ag»  Sb"" 

Orthorhombique  :  m/ït  =  H9°59'. 

b:h  =  1000  :  581,756.  D  =  865,988.  d  =  500,097. 

[a:b  :c  =  0.  5775  ;  I  :  0.6718  (Haussmann)] 

Macles.  Macle  suivant  m  (110)  conduisant  à  des  formes  pseudo-ti 
gonales. 

Formes  observées,  p  (001),  m  (110),  g*  (010). 

Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  sont  prismatiques;  les  faces  p  i 
sont  striées  parallèlement  à  l'arête  plt^  (001)  (100).  Les  cristaux 
sont  rares;  le  minéral  se  présente  le  plus  souvent  sous  forme  dendriti 
lamellaire,  grenue  on  compacte. 

Clivages.  Clivages/!  (001)  et  e'(011)  assez  nets,  imparfaits  suiva 
(110).  Cassure  inégale.  Sectile. 

Dureté.  3.5  à  4. 

i>en*i(e.  9,44à9.85. 

Coloration  et  éclat.  Blanc  d'argent  à  blanc  d'étain,  se  ternii 
il  l'air  en  jaunissant  ou  en  noircissant.  Ëclat  métallique.  Opaque. 

Composition  chimique.  La  composition  est  discutée  et  semble  ost 
entre  les  deux  formules  Ag"  Sb  (compositions)  et  Ag^Sb(compositio 

Ag "2,9  84,3 

Sb 27.1  15,7 

100.0  100,0 
li  existe  souvent  un  peu  d'arsenic. 


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466  MrNERALOGlE  DK  LA  FRANCE 

Propriétés pi/rognostiques.  Au  chaluinciiu,  fond  en  un  globule  (qui  finit 
par  être  formé  d'argent  pur),  avec  auréole  d'acide  antimonieux.  Inso- 
luble dans  l'ncide  chlorhjdrique,  ce  qui  permet  de  l'isoler  de  ses 
gangues  calcaires.  Soluble  dans  l'acide  azotique  avec  résidu  blanc 
d'acide  antîmonique. 

Diagnostic.  Les  clivages  faciles,  les  réactions  pyrognostiques  et  le 
résidu  d'acide  nntimonique  laissé  après  attaque  par  l'acide  azotique,  cons- 
tituent les  caractères  différentiels  de  la  dyscrasite  et  de  l'argent  natif, 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  dyscrasite  est  un  minéral  des  filons  argentifères  et  particulière- 
ment de  ceux  à  gangue  calcaire. 

Pyrénées.  —  Basses- Prf renées.  Le  filou  de  blende  de  la  mine  d'Ar 
près  des  Eaux-Bonnes,  dont  il  sera  question  à  l'article  arite  est  traversé 
pardesfilonnetsminces  de  calcaire  renfermant  del'arite,  del'ullmannite, 
de  la  blende  et  parfois  des  minéraux  argentifères  qui,  à  de  nombreuses 
reprises,  ont  faitl'objet  de  tentatives  malheureuses  d'exploitation.  L'ar- 
gent natif  y  a  été  signalé,  mais  il  est  probable  que  ce  minéral  y  est 

^- ^        rare  et  remplacé  par  de  la  dyscrasite  dont  j'ai  étudié 

-,^„— [^  un  bon  échantillon,  grâce  à  l'obligeance  de  M.  Braly, 

Il  est  constitué  par  de  petites  masses  ramuleuses, 
faciles  à  dégager  du  calcaire  par  l'acide  chlorhydrique  ; 
on  y  voit  de  rares  cristaux  prismatiques,  allongés  sui- 
vant l'axe  vertical  et  généralement  groupés  en  grand 
nombre,  à  axes  parallèles  pour  former  des  masses 
columnaires. 

D  >cr»iud<is  io  Vosges.    —    [A/sace].  La   collection   du    Muséum 

Hirit-iui-yiuo.  possède  un  bel  échantillon  de  dyscrasite  indiqué 
comme  provenant  de  la  mîne  de  Saint-Jacob  dans  le  Rauenthal,  n 
Sainte-Marie-aux-Mines.  C'est  un  calcaire  lamellaire  dans  lequel  sont 
engagés  des  cristaux  de  dyscrasite  atteignant  V"  de  plus  grande 
dimension.  Ils  sont  allongés  suivant  l'axe  vertical  et  sont  creusés  de 
cavités  irrégulières  remplies  par  de  la  calcite.  Ils  présentent  les  faces  : 
/,(001),  ,«(110),^(010)(fig.  1). 

Alpes.  —  Isère.  La  dyscrasite  était  l'un  des  minéraux  argentifères 
de  la  raine  des  Chalanches  près  AUemont.  Elle  s'y  est  présentée  en 
petites  masses  grenues,  dépourvues  de  cristaux  distincts. 


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GROUPE  DE  LA  RHABDITE 

Ce  groupe  renferme  des  phosphures  de  fer  iiickelifères  que  l'un  ren- 
contre dans  les  holosidères. 

Le  nom  de  rkabdile  a  été  plus  particulièrement  donné  à  ceux  qui  se 
trouvent  en  aiguilles  et  celui  de  schreibersUe  h  celui  que  l'on  rencontre 
en  lamelles  ou  en  grains  :  il  a  y  a  peut-être  entre  eux  qu'une  différence 
de  structure. 

Dans  ce  groupe,  se  range  un  miuéral  cristallisé  trouvé  dans  les  houil- 
lères embrasées  du  Plateau  central  et  qui  est  une  forme  exclusivement 
ferrifère  de  ce  groupe  :  c'est  lui  qui  me  servira  de  type. 

RHABDITE 

Fe'F 

Quadratique. 

b:  h=  iOOO  :  345,068,  D  =  707,  i07. 
[a:c=\:  0,4880  {Maliard)]. 
Formes  observées.  A»  {100),  m  (110)  ;  a*  (101). 

Les  angles  suivants  ont  été  mesurés  par  Maliard  sur  les  cristaux 
de  Commentry  : 

Angl»  Angl» 

cakuU.  mtwrA.  oIcdU.  nainré. 

pa*  153»59'        'ma^  XW't  a' a"  adj.  143''52'        143''42' 

Faciès.  La  rhabdite  de  Commentrj  se  trouve  en  masses  cristallines 
dans  les  fentes  desquelles  se  rencontrent  parfois  des  cristaux  prisma- 
tiques groupés  en  éventail  :  les  pointements  distincts  sont  rares. 

Clifoges.  Pas  de  clivages.  Cassure  grenue,  le  minéral  est  aigre. 

Dureté.  Difficilement  rayée  par  l'acier. 

Densité.  7,14. 

Coloration  el  éclat.  Gris  d'acier  très  brillant.  Irisée  superficielle- 
ment. Éclat  métallique.  Opaque. 

Propriétés  magnétiques.  Très  magnétique. 

Composition  chimique.  Le  nom  de  rhabdite  a  été  donné  à  un  phos- 
phure  de  fer  et  de  nickel  trouvé  par  G.  Rose  dans  l'holosidcre  de  Braunau 
(Bohême).  Mallard  en  a  rapproché  le  phosphore  de  Commentry  dont  il 
est  question  ici. 

La  composition  théorique  correspondant  à  la  formule  Fe''  P'  est  duH- 


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468  .MrNKKALOGll-;  DE  LA  KKAXCli: 

née  en  a  ;  elle  se  rapproche  de  celle  du  minéral  de  Commentry  [ana- 
lyse b  par  M.  Carnot  (B.  S.  M.  JV.  230.  1881)  si  l'on  suppose  le 
soufre  comme  combiné  nu  fer  sous  forme  de  FeS]. 

La  schreibersitc  des  holosidères  parait  correspondre  plutôt  à  la  for- 
mule (Fc,  Ni)"  P^,  correspondant  à  l'analyse  c. 

a)  b)  c) 

P 13,7        12.10        15,4 

As •  1.65  » 

S j.  1,75  « 

C «        traces  . 

Fe 86,3         84,28         55,S 

Ni «_       _    i>  29.1 

100,0         99,78       100,0 
Propriétés pyrognostiqiies.  Quand  on  atta([ue  le  minéral  de  Commen- 
try par  l'acide  chlorhydrîquc,  le  sulfure  de  fer  est  d'abord  décomposé 
et  ce  n'est  qu'ensuite  que  la  rhnbdite  s'attaque  a  son  tour  :  il  se  dégage 
d'abord  de  l'hydrogène  sulfuré,  puis  de  l'hydrogène  phosphore. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Les  minéraux  de  ce  groupe  se  rencontrent  dans  les  deux  conditions 
suivantes  : 

1°  Dnns  les  météorites  pierreuses  et  dans  les  holosidères. 
2°  Dans  les  houillères  embrasées. 

1°  Dans  les  météorites  pierreuses  et  dans  les  holosidères. 

Les  types  nickeliftres  se  trouvent  exclusivement  dans  ce  genre  de 
gisement.  La  variété  grenue  ou  écailleuse  [schreibersile]  est  la  plus 
répandue;  la  rhabdite  aciculaire  ne  se  trouve  guère  que  dans  quelques 
fers  il  structure  cubique,  elle  est  parfois  régulièrement  orientée,  suivant 
les  axes  quaternaires  de  ceux-ci  (fer  de  Brnunau).  Ces  minéraux  sont 
toujours  de  petites  dimensions;  cela  est  notamment  le  cas  pour  la 
schreibersitedu  fer  de  CaiIie{Ka7-),qui  n'y  existe  qu'en  faible  quantité. 

La  schreibersite  n'est  pas  localisée  dans  les  holosidères,  on  la  trouve 
aussi  dans  les  divers  types  de  météorites  pierreuses.  Il  est  possible  de 
mettre  en  évidence  ces  minéraux  en  traitant  a  l'ébullition  le  mélange 
de  fer  nickelé,  de  schreibcrsiteet  de  troïtite  de  celles-ci  par  une  dissolu- 
tion de  chlorure  de  cuivre,  jusqu'à  disparition  du  fer  nickelé  :  la  schrei- 
bersite est  ensuite  débarrassée  du  cuivre  réduit  par  l'acide  azotique,  de 
la  troïlîte  par  un  traitement  rapide  à   l'acide  chlorhydrique. 


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BHABDITE  —  COHEMTE  'i69 

2"  Dans  les  houillères  embrasées. 

Plateau  Central.  —  Allier.  La  rhabdite  de  Commentry  a  été 
trouvée  par  M.  Fayol  et  étudiée  par  Mallard  (S.  5.  W.  IV.  230.  1881); 
elle  se  trouvait  dans  une  roche  à  faciès  basaltique,  essentiellement  consti- 
tuée par  de  l'anorthite  et  de  l'augite  et  résultant  de  la  fusion  sur  place 
de  roches  schisteuses  houillères.  (Voir  tome  I,  p,  531). 

Dans  cette  roche,  le  minéral  est  disséminé  en  petits  globules  sphé- 
riques,  en  masses  de  quelques  centimètres  de  diamètre,  ii  contours 
irréguliers,  moulés  par  la  matière  fondue,  ou  enlin  en  masses  irrégu- 
guliéres  atteignant  la  grosseur  du  poing.  Elles  sont  cristallines  et  leurs 
cavités  sont  parfois  tapissées  par  des  aiguilles  à  formes  nettes.  Quelques 
rares  échantillons  se  sont  montrés  sous  forme  de  belles  baguettes 
quadratiques,  parfois  disposées  en  masses  bacillaires.  Lorsqu'il  y  a  cinq 
ans,  j'ai  visité  la  mine  de  Commentry,  la  rhabdite  y  était  peu  abondante 
et  je  n'ai  pu  y  recueillir  que  des  échantillons  de  petites  dimensions. 

Ce  minéral  s'est  évidemment  formé  grâce  à  la  réduction  par  le  charbon 
des  éléments  ferrugineux  phosphores  contenus  dans  les  schistes.  C'est 
aux  dépens  de  cette  rhabdite  que  se  sont  ensuite  produits  les  cristaux 
de  vivianite  qui  seront  étudiés  longuement  dans  le  tome  IH. 

Aveyron.  Les  houillères  embrasées  de  Cransac  ont  fourni  des  échan- 
tillons de  rhabdite  et  de  vivianite  identiques  à  ceux  de  Commentry. 


COHENITE? 

M.  Wetnschenk  a  décrit  sous  le  nom  de  cohenîle  des  carbures  de 
fer  qui  se  trouvent  dans  divers  fers  nickelés  ;  les  uns  sont  représentés 
par  la  formule  (Fe  Ni)'  C  (fers  de  Magura  et  de  Bendcgo)' ,  les  autres 
par  la  formule  (Fe  Ni)'  C  {fers  du  comté  de  Wichita). 

C'est  il  ce  groupe  qu'il  y  a  lieu  de  rapporter  un  fer  métallique 
qui  a  été  trouvé  en  1804  par  Mossicr  dans  les  schistes  houillers  fon- 
dus par  les  incendies  souterrains  de  Commentry  (La  Boutche),  si  toute- 
fois l'analyse  donnée  plus  bas  est  exacte.  D'après  la  description  qu'en  a 
faite   Cocq  (/,    M.  XIX.  430.  1806),  ce  fer  constituait  un  bloc  pesant 


1.  Cette  cokenile  est  par 

suite  UD  type   i 

lickelé  de  lu  cémentite  {Fe"  C),  le  carbui 

D   Biguilles  brillanles   qui 

consliluc   l'un 

i    des   t^lcments   coosiitutifs  des    aciei 

idustriels  (voir  p.  395). 

Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
n  8  kilogrammes  ;  il  avait  une  forme  tabulaire  et  renfermait  quel- 
ulles  à  sa  partie  inférieure  qui  adhérait  à  des  fragments  de  schistes 

scoriacés  et  de  houille  en  partie  brûlée.  Le  minéral  rayait  l'acier 
i  dont  il  avait  l'aspect.  Sa  densité  était  de  7,4417. 
intyse  faite  par  Godon  de  Saint-Memin  (/.  P.  LX.  340.  1805)  a 

les  résultats  suivants  consignés  en  a. 

a]  b) 

C 4,3  4,14 

P 1.2  ■ 

Fe 94,5  95.86 

100.0  100,00 

omposition  donn<^e  en  b  est  celle  qui  correspond  à  la  formule  Fe^C. 
«que  deux  ans  après  la  découverte  de  Mossîer,  Cocq  se  rendît  sur 
ux,  il  ne  put  retrouver  le  bloc  en  question,  maïs  il  rencontra  de 

globules  d'une  substance  analogue  dans  les  alvéoles  de  roches 
cées  ;  ces  globules  étaient  accompagnés  de  vîvianite  :  c'était  prô- 
nent la  rhabdite  décrite  plus  haut. 

ninéral  a  été  désigné  sous  le  nom  à'acier  natif  de  la  Boidche  dans 
»ités  de  minéralogie  publiés  depuis  le  commencement  du  siècle, 
it  dans  le  même  gisement  et  exactement  dans  les  mêmes  condi- 
que  77  ans  plus  tard,  M.  Fayol  a  trouvé  la  rhabdite. 

deux  minéraux  paraissent  avoir  une  grande  analogie  de  carac- 
^xtérieurs.  Ils  dificrent  cependant  par  leur  composition  et  par 
densité,    11  ne  serait   pas    extraordinaire    de    trouver,    dans   le 

gisement,  et  dans  les  mêmes  conditions,  des  composés  pré- 
it  de  semblables  différences  de  composition.  J'ai  fait  voir,  en 
voir  tome  I,  p,  531],  que  les  roches  fondues  et  reeristaliisées  de 
lentry  présentent  des  différences  de  composition  minéralogiquc 
tantes  à  quelques  décimètres  de  distance  ;   cela   s'explique  du 

puisqu'elles  résultent  de  la  fusion  et  de  la  recristallisation  sur 

sans  brassage,  de  roches  originairement  élastiques  et  par  suite 
igènes.  La  teneur  en  acide  phosphorique  de  semblables  roches 
entaires  est  variable  d'un  lit  à  l'autre,  de  même  que  celle  des 
nls  ferrugineux  dont  la  réduction  a  donné  naissance  aux  produits 
ms  occupent  ici.  Je  n'ai  trouvé  de  traces  de  l'échanlillon  étudié 
lossier  dans  aucune  collection. 


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MONOSULFURES 


GROUPE  DE  LA  GALENE 


Le  groupe  de  la  gatône  est  formé  par  de  nombreux  minéraux;  tous 
ceux  qui  sont  connus  en  cristaux  sont  cubiques  et  hoioédrîques. 


Galène . 
'Altaîte . 
'Claustkalite , 
*Naumannite. 

Argyrite. 
'Hessiie. . 
*Petzite  . .  ■ . , 
*  Berzelianite 
*Lehrbachite 
*Eucairite . 
*Zorgile  . . 
'Crookesite 


PbS 
PbTe 

PbSe 

{Ag^  Pb)  Se 
Ag^S 
Ag^Te 
(Ag,Au)^Te 
Cu'  Se 
{Pb,  Hg)  Se 
(Cu,  Agf  Se 
(Pb,  Gu*,  Ag*)  Se 
(Cu,Tl,  Ag)"Se 


La  galène  et  l'argyrite  seules  se  rencontrent  dans  les  gisements  qui 
vont  être  passés  en  revue. 

GALÈNE 

PbS 

Cubique. 

Macles.  l'Macletrcs  Tréquente  suivanta*  (Itl)  (macle  des  spineilcs), 
se  produisant  soit  par  accolement(lig.  13),  soit  par  pénétratioD((îg.  14). 
Cette  macle  est  parfois  répétée. 


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472  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

2»  Macles  suivant  «^(311),  û*"(441),  a'f  (331)  se  maDifestantpar  des 

lamelles  polysyo- 
thétlques  et  des 
stries  sur  les  cli- 
vages cubiques.  Ces 
macles  paraissent 
secondaires  et  dues 
à  la  pression. 

Formes  obser- 
vées, p  (001),  o' 
(111);  4*  (110),  b^ 
(210);  a"=  (722), 
n^l^  (221)  ;  a*" 
(40.1.  1),  fl^(211); 

iri..,^,.,^i.  réd.i„  i.  i«r.  «..,™.)  ISS'BS'     a'"  ,     a* 

ISenO-,  a^"  a*  127'17',  ««'û«'  sur  6  177"8'. 

Faciès  des  cristaux.  Suivant  les  gisements,  la  forme  dominante  est 
le  cube,  le  cubo-octaèdre,  ou  l'octnëdre,  imprimant  aux  cristaux  un 
cachet  caractéristique.  Les  cristaux  de  galène  présentent  parfois  des 
développements  anormaux,  allongements  suivant  un  axe  quaternaire 
(6g.  16),  ou  un  axe  binaire  (iig.  5  et  6).  Leurs  faces  sont  quelquefois 
arrondies,  ou  présentent  des  particularités  étudiées  plus  loin. 

Le  plus  souvent,  la  galène  se  trouve  en  masses  clîvabtes  (fîg.  1}  dont 
les  éléments  peuvent  varier  depuis  plus  de  10"°  de  côté  jusqu'à  une 
fraction  de  millimètre.  Elle  se  trouve  aussi  en  masses  finement  fibreuses, 
parfois  compactes.  Une  variété  très  compacte,  fragile,  d'uu  gris 
bleuâtre  foncé  qui  se  trouve  parfois  dans  des  galènes  à  plus  gros 
grains  et  dont  la  compacité  parait  due  h  des  actions  mécaniques. 

Groupements  avec  d'autres  minéraux.  On  verra  a  l'article  pyrrkolite 
de  curieuses  pseiidomorphoses  de  ce  minéral  en  galène,  présentant  une 
disposition  géométrique  remarquable. 

Clivages.  Clivage  parfait  suivant  p  (fig.  1),  rarement  suivant  a* 
(galène  bismuthifëre).  Ce  clivage  disparait  après  cbaufTagc  à  200  ou  300°, 
il  est  remplacé  par  le  clivage  cubique.  Cassure  subcunchoîdale  ou  iné- 
gale. 

Dureté.  2,5  à  2,75. 


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GALENE  473 

Densité.  7,4  à  7,6;  7,67  galène  bismulhilcre  du  mont  Blanc 
(M.  Brun). 

Coforation  et  éclat.  Gris  de  plomb.  Poussière  également  grise. 
Éclat  métatlique.  Opaque. 

Propriétés  électriques.  Thermoélectrique  -|-  ou  —  suivant  les  loca- 
lités. 

Composition  chimique.  La  formule  PbS  correspond  h  la  compo- 
sition : 


La  galcne  renferme  presque  toujours  de  l'argent  qui  peut  varier  de 
plus  de  1  7<n  à  quelques  millièmes  ou  même  à  zéro.  Aucun  caractère 
extérieur  ne  permet  de  distinguer  les  galènes  très  argentifëres  de  celles 
qui  ne  le  sont  pas;  dans  certains  gisements,  les  galènes  h  éléments  fins 
sont  plus  riches  en  argent  que  celles  a  grandes  lames,  mais  ce  fait 
n'est  pas  général.  Les  galènes  argentifères  sont  de  véritables  minerais 
d'argent.  On  trouvera  plus  loin,  aux  articles  locaux,  la  teneur  en 
argent  des  galènes  de  quelques  gisements  français  ;  elle  est  souvent  très 
variable,  du  reste,  même  dans  un  Hlon  déterminé. 

Les  galènes  pauvres  en  argent  [alquifottx)  sont  parfois  exploitées 
pour  faire  du  vernis  de  poterie. 

Il  existe  parfois  aussi  dans  la  galène  de  petites  quantités  de 
sélénium,  de  zinc,  de  cadmium,  d'antimoine,  de  bismuth,  de  cuivre, 
et,  peut-être  même  de  platine  (galèue  de  la  Charente,  de  Roudouhtr 
en  Hanvec  {Finistère)  {Bertraud-Geslin.  B.  S.  G.  IV.  164.  1833)  et  de 
l'Isère). 

Propriétés  pyrognostiques.  Dans  le  tube  ouvert,  donne  des  vapeurs 
sulfureuses.  Au  chalumeau,  sur  te  charbon,  fond  en  dégageant  de 
l'acide  sulfureux,  puis  couvre  le  bord  de  l'essai  d'un  enduit  de  mas- 
sicot {PbO]  et  à  quelque  distance  d'un  enduit  blanc  de  céruse,  enfin 
donne  un  globule  malléable  de  plomb.  Décomposée  par  l'acide  azo- 
tique concentré,  avec  dépôt  de  soufre  et  de  sulfate  de  plomb. 

Altérations.  La  galène  est  très  altérable  par  les  agents  atmosphéri- 
ques, aussi  les  parties  superficielles  des  filons  plombifères  sont-elles  le 
lieu  d'élection  de  nombreux  minéraux  oxydés.  Dans  les  gisements  frao- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
lapyroinorpkile,  la  inimétUe,  la  cênistle,  plus  rarement  la  n-ulféitife, 
esite,  la  lanarkite,  la  linarite  (dans  les  gisements  plumbocuprî- 

sont  les  espèces  que  l'on  trouve  le  plus  souvent  dans  de  semblables 

tions.  Elles  se  rencontrent  en  général  su  voisinage  et  souvent 

:  h  lit  place  de  la  galt-ne,  aux  dépens  de  laquelle  elles  se  sont 

:es. 

)  minéraux  sont  parfois   aussi  enveloppés    dans   de    la  llmonite 

neuse,  résultant  de  la  décomposition  de  la  pyrite  qui  accompagne 

Icne,  ou  associés  à  la  smithsonîte  et  à  la  calamine  produites  par 

composition  de  la  blende.   La  fréquence  de  la  limonite  dans  les 

!s  oxydées  de  ces  filons  leur  a  fait  donner  depuis  longtemps  le 

Je  chapeau  de  fer. 

rgenl  mis  en  liberté  par  la  décomposition  de  la  gaR-ne  argeoti- 

'isole  parfois  à  l'état  d'argent  natif,  de  cérargyrite  ou  de  broniy- 

ans  le  chapeau  de  fer  des  filons  plombiR'res(Huelgoat). 

transformation  presque  totale  d'un  gisement  de  galène  en  aaglésïtc 

n   phénomène  beaucoup  plus  rare  et  dont  un  seul  exemple  a  été 

vc  en  France,  à  Pallières  {Gard). 

I  il  lieu  de  signaler  en  outre  la  présence  assez  fréquente  de  soufre 

formé  dans  les  clivages  de  galt-ne  et  particulièrement  dans  celle 

séjourné  longtemps  h  l'air  sur  des  vieilles  haldes  de  mines;  la 
e  ainsi  altérée  renferme  naturellement  un  excès  de  soufre.  Le  nom 
inslonite  a  été  donné  autrefois  à  ces  galènes  sursulfurées. 
is  les  gisements  où  la  galène  est  associée  à  des  minéraux  cupri- 

il  se  produit  sauvent,  à  la  surface  des  clivages  de  galène,  des 
ts  bleus  de  covelline. 

galène  forme  parfois  des  psendomorphoscs  de  pyromorphîle, 
laupt  les  a  désignées  sous  le  nom  Ae  plumbéine,  les  considérant 
lc   une  espèce  distincte.  De  magnifiques  pseudomorphoses  de  ce 

dans  tous  les  stades  de  leur  formation  étaient  abondantes  autre- 

Huelgoat. 

'.gnoslic.  Les  clivages,  l'éclat,  les  réactions  pyrognostiques  ne 
;ttent  de  confondre  la  galène  avec  aucun  autre  sulfure  ;  les  réac- 
particulières  du  tellure  et  du  sélénium  différencient  aisément  le 
■al  d'avec  les  tcllurures  et  séléniures  de  plomb  isomorphes. 


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GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Lfi  gaR-ne  est  un  des  sulfures  métalliques  les  plus  abondamment 
répandus  dans  la  nature.  Elle  se  rencontre  dans  les  conditions  les 
plus  variées  ;  je  la  considérerai  successivement  : 

1'  Dans  les  gisements  métallifères  ; 

2°  Dans  les  roches  sédimentaires  ; 

3°  Dans  les  fentes  des  roches  éruptives  ; 

4*'  Dans  les  cipolins  et  les  calcaires  métamorphiques  ; 

5°  Dans  les  sources  thermales  ; 

6°  Dans  les  houillères  embrasées  ; 

1"  Dans  les  produits  métallurgiques. 

La  blende,  la  pyrite,  la  chalcopyrite,  le  quartz,  la  calcite,  la  bary- 
tine,  la  fluorine  sont  ses  compagnons  les  plus  habituels,  la  limonite,la 
panabase  se  rencontrent  souvent  aussi  avec  elles  ;  il  s'y  joint  les  miné- 
raux oxydés  dont  il  a  été  question  plus  haut,  qui  proviennent  de  sa 
décomposition, 

1°  Dans  les  gisements  métallifères. 

Je  désigne  sous  ce  titre  général  tous  les  gisements  dans  lesquels  la 
galène  se  rencontre  seule  ou  associée  à  d'autres  minéraux  métalliques 
pour  constituer  de  véritables  minerais. 

Je  diviserai  ces  gisements  en  deux  catégories  :  la  première  comprend 
tous  les  filons  à  gangue  qnartzeuse  ;  la  seconde  les  filons  à  gangue  cal- 
caire et  les  amas  d'imprégnation,  dans  lesquels  la  galène  est  associée 
le  plus  souvent  à  des  minéraux  zîncîfi'res;  ces  amas  sont  par  suite 
analogues  ou  identiques  aux  gisements  calaminaires  {yovcasmithsonite), 
ils  établissent  souvent  le  passage  aux  gisements  d'origine  sédimen- 
taire. 

Cette  distinction  est  intéressante  au  point  de  vue  minéralogîque  à 
cause  de  l'abondance  de  certains  minéraux  secondaires  plus  grande 
dans  l'une  de  ces  catégories  que  dans  l'autre. 

Il  y  a  lieu  de  faire  remarquer  que  les  filons  plombifères  proprement 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
•-  trouvent  daas  les  terrains  peu  attaquables,  tels  que  les  roches 
ves,   les   gneiss,  les   schistes  et  quartzite»  sédimentaires,  alors 
:s  amas  cnlaminaires  constituent   des   gites  de  substitution  dans 
caires  seulement. 

Eluence  de  la  roche  encaissante  sur  la  richesse  des  filons  est 
)a  évidence  dans  quelques  gisements  français  où  la  galène  est 
jlièrement  abondante  quand  les  filons  sont  en  relation  avec  des 
I  éruptives  (voir  à  Pontgibaud  et  Pontpéan). 
is  tous  les  gisements  qui  vont  être  passés  en  revue,  le  minéral 
lifère  originel  est  toujours  la  galène,  et  c'est  exclusivement  ii  ses 
s  que  se  sont  produits  les  minéraux  plombiières  oxydés,  souvent 
abondants  pour  être  exploités. 

isociation  de  la  pyrite  et  de  la  galène  est  fréquente,  souvent  en  rela- 
yée un  enrichissement  du  minerai  en  argent.  Aux  aflleuremeots, 
pyrite  est  altérée,  transformée  en  limonite  plus  ou  moins  caver- 

On  a  vn  plus  haut  que  c'est  dans  ce  chapeau  de  fer  des  filons 
itionnés  que  l'on  trouve  en  abondance  les  minéraux  oxydés  : 
ie,  anglêsite,  pyromorphite,  mimétUe,  wulfénite,  etc.  Ces  derniers 
aux  paraissent,  au  moins  dans  les  gisements  étudiés  plus  loin, 
»up  plus  abondants  dans  les  filons  à  gangue  quartzense  que  dans 

gangue  calcaire.  C'est  également  dans  cette  limonite  d'oxydation 
e  concentre   souvent,    à   l'état   natif,   l'argent  contenu   dans  la 

(tluelgoat,  Nouvelle-Calédonie,  etc.);  l'argent  s'y  trouve  aussi 
jefois  à  l'état  de  chlorure  ou  de  bromure  (Huelgoat). 

(t)  Dans  les  filons  à  gangue  quartzense . 

filons  à  gangue  quartzeuse  peuvent  être  considérés  comme  le 
les  filons  concrétionnés,  ils  sont  de  beaucoup  les  plus  abondants, 
isolés, et  tantôt  .groupés.  Enfin,  parfois,  ils  s'entre-croisent  en 
nombre  (Champs  de  fracture)  (Vialas,  etc),  ou  enfin  se  trouvent 
nules  éparpillées  dans  les  schistes  (Pesey,  etc). 
barytinc  et  la  fluorine  sont  souvent  associées  ru  quartz  comme 
e;  quand  lu  barytine  domine,  le  minerai  est  généralement  pauvre 
>buj:).  Fréquemment  des  filons  presque  exclusivement  barytiques 
fleurcments,  deviennent  très  quartzeux  et  plue  riches  en  profon- 
llaiite- Loire). 


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11  existe  une  grande  variété  dans  la  disposition  des  maticres  miné- 
rales dans  les  filons  plombifères.  Tantôt  elles  se  sont  déposées  le  long 
de  leurs  parois  (épontes),  en  produisant  des  zones  alternatives  de 
composition  différente  plus  ou  moins  symétriquement  distribuées  par 
rapport  à  un  plan  longitudiual,  tantôt  le  remplissage  du  filon  est  îrré- 
gulîer  et  en  partie  constitué  par  des  fragments  de  roches  tombées  des 
parois.  Ces  fragments  sont  souvent  très  altérés,  transformés  plus  ou  moins 
complètement  en  argile  et  cimentés  par  les  sulfures  qui  forment  quel- 
quefois des  enveloppes  régulières  autour  d'eux.  Les  mines  de  Pontgibaud 
fournissent  de  bons  exemples  de  ces  filons  brécbiformes.  Le  plus  géné- 
ralement, la  blende  est  postérieure  à  la  galène  ;  elle  est  elle-même  recou- 
verte par  de  la  pyrite  et  de  la  marcasite  (Pontpéan). 

La  galène  et  les  autres  sulfures  sont  inégalement  distribués  dans  les 
filons  ;  parfois  ils  y  forment  des  filets  continus,  le  plus  souvent  ils  consti- 
tuentdesamas,  des  mouches,  ou  enfin  des  colonnes  ricbes,plusou  moins 
inclinées  dans  le  plan  du  filon  :  à  Pontpéan,  par  exemple,  la  galène 
est  surtout  abondante  au  mur  du  &lon,  les  autres  minerais  à  son  toit. 

Les  filons  concrétionnés  quartziiëres  sont  riches  en  cavités  que 
tapissent  de  fort  beaux  cristaux  des  minéraux  constituant  les 
gangues  (quartz,  fluorine,  barytine,  etc.),  les  minerais  (galène, 
blende,  pyrite,  chalcopyrite,  etc.),  et  aux  affleurements  de  cristaux 
des  produits  oxydés. 

Les  filons  de  galène  des  gisements  français  se  rencontrent  dans 
les  diverses  roches  éruptives  anciennes,  dans  les  schistes  cristal- 
lins, dans  les  formations  paléozoïques,  et  l'on  en  connaît  qui  sont 
certainement  postjurassiques  ;  les  filons  algériens  sont  plus  récents 
encore. 

La  dissémination  en  France  des  filons  plombifères  est  extrême. 
Il  m'a  paru  inutile  de  faire  le  dénombrement  complet  de  tons  ceux 
qui  ont  été  recherchés,  cette  énumératîon  n'offrant  aucun  intérêt 
général  en  l'absence  de  documents  minéralogiques  spéciaux.  Je 
ne  m'occuperai  que  des  gisements  ayant  fourni  des  cristaux  étu- 
diables,  quelques  particularités  intéressantes,  ou  un  intérêt  écono- 
mique réel. 

Le  lecteur  qui  serait  intéressé  par  cette  catégorie  de  filons  trouvera 
des  documents  sur  les  gites  exploités  avant  la  Révolution  dans  les 
ouvrages  suivants  :  Gobet,  Les  anciens  minéralogistes  de  France,  1779  ; 
de  Gensaone,  Hist.  natiir.  du  Languedoc,  1776-79;  de  Dictrich,  Descr, 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
tes  de  minerais  des  Pyrénées  et  de  CAIsace,  etc.,  1786,  et  enfin 
les  exploitations  de  ce  siècle  dans  la  partie  administrative  du 
al  des  Mines  et  des  Annales  des  Mines  qui  lui  font  suite.  J'ai,  en 
dans  mon  texte,  renvoyé  à  quelques  monographies  spéciales, 
itéressantes,  du  reste,  au  point  de  vue  de  l'ingénieur  qu'à  celai 
néralogiste. 

rmandie.  —  Manche.  Un  gisement  de  galène  peu  argentilère  a 
:ploité  à  Pierreville.  D'après  les  anciennes  descriptions  (/.  M. 
1795),  il  semble  que  cette  mine  ait  fourni  de  très  beaux  échan- 
.  ;  la  galène  y  forme  des  amas  au  contact  du  calcaire  et  des 
es  paléozoïques,  la  variété  lu  plus  commune  est  h  grandes 
!s,  parfois  fibrolamellaires.  Des  cristaux  />,  a*,  pa^  y  ont  été 
iS,  associés  à  de  la  blende  brune,  de  la  pyrite,  de  la    smlth- 

■et-Vilaine.  La  mine  de  Pontpéan  en  Bruz,  a  10  km.  de  Rennes, 
i  aujourd'hui  exploitée,  a  été  découverte  en  1730. 

filons  à  gangue  quartzoargileuse  coupent  les  schistes  siluriens  et 

;n  relation   avec   une  diorite.  Les  minerais  sont   la    galène,   la 

i,  et  des  sulfures  de  fer  (marcasite  et  pyrite). 

galène  se  trouve  surtout  en  incrustations  au  mur  du  filon  dont 

•t  séparée  par  une  salbande  argileuse  ;  la  blende  et  la  marcasite, 

itraire,  sont  surtout  abondantes  au  toit.  La  galène  se  trouve  aussi 

;nons  au  milieu  du  filon,  englobant  fréquemment  des  fragments 

irois  encaissantes. 

is  les  échantillons  que  j'ai  étudiés  et  que  je  dois,  pour  la  plupart, 

'intendant  militaire  Pavot,  la  galène  est  fréquemment  à  grandes 

dépassant  5  centimètres  d'arête  :  elle  est  souvent  enveloppée 
B  la  blende  fibreuse  (voir  la  fig.  4  de  la  page  526),  ou  enfin 
le  croûte  de  marcasite;  ses  formes  les  plus  habituelles  sont  a*, 
fig.  2).  Les  variétés  fibreuses  et  finement  grenues  sont  rares  à 
éan. 
né  de  l'Isle  a  décrit  autrefois  des  cristaux  de  galène  provenant 

gisement  et  ayant  leurs  angles  arrondis  comme  par  fusion; 
ivot  m'a  communiqué  un  échantillon  de  ce  genre  recouvert  de 
cristaux  de  blende  noire. 

emble  probable  que  cette  mine  a  fourni,  à  un  moment  donné, 
inerais  d'argent.  MM.  Fuchs  et  de  Launay  ont  fait  remarquer,  en 


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.  498),  que  la  richesse  en  argeot  du  minerai 
e  parFois  en  raison  inverse  de  la  teneur  en 


effet  {Traité  gîtes  miner.  1 
n'est  pas  constante  et  va 
plomb. 

On  verra  plus  loin  la  description  des  intéressantes 
pseudomorphoses  de  pyrrhotite  en  marcastte,  en  pyrite 
provenant  de  cette  mine  et  dans  quelques-unes  des- 
quelles lagalène  prend  une  disposition  régulière  des 
plus  remarquables. 

La  mine  de  la  Touche  près  Vieuxvy,  voisine  de 
celte  de  Pontpéan,  renferme  une  galène  pauvi 
argent  avec  de  la  blende,  de  la  stibine  et  beaucoup  c.ijn.  [forin. «.mmoBïj. 
de  pyrite  (ou  marcasite).  D'après  M.  Lodin,  le  filon  serait  pauvre 
quand  il  est  encaissé  par  le  granité  et  très  minéralisé  quand  il  suit  la 
granulite. 

Côtes-du-Nord.  Des  recherches  ont  été  faites  sur  des  filons  de  galène 
et  de  chalcopyrîte  à  Carno€t  et  Plusquellet  à  l'est  des  mines  du  Huel- 
goat. 

Les  anciennes  mines  de  Châtelaudren  ont  fourni  surtout  de  la 
galène,  parfois  intimement  mélangée  à  de  la  chalcopyrite,  de  la  pyrite. 
On  y  a  trouvé  de  beaux  cristaux  de  galène  {p  et  p  a'),  des  variétés 
fibreuses  de  ce  minéral,  de  la  smaltine,  etc. 

/^in/stére.  Les  mines  de  Huelgoat  et  de  Poullaouen  voisines  l'une  de 
l'autre,  déjà  exploitées  sous  Louis  XIII,  ont  eu  une 
grande  célébrité  au  commencement  de  ce  siècle; 
elles  sont  malheureusement  aujourd'hui  abandon- 
nées. Huelgoat  compte  parmi  les  gisements  français 
les  plus  intéressants  au  point  de  vue  minéraingique. 
A  Poullaouen,  la  galène  se  trouve  dans  des  filons 
quartzeux  traversant  les  schistes  et  grauwackes 
GtièDt  (form*  cMiim«ii().  dévonîennes.  Elle  contient  de  2  à  5  millièmes  d'ar- 
gent. La  blende  accompagnait  toujours  la  galène,  mais  la  propor- 
tion de  ces  deux  minéraux  était  en  raison  inverse  l'une  de  l'autre. 
Les  types  cubiques  {fig.  3)  et  octaédriques  (fig.2)  de  galène  y  ont  été 
trouvés. 

La  collection  Rome  de  l'Isle  renferme  un  cubo-octaèdre  constitué  par 
le  groupement  à  axes  parallèles  d'un  grand  nombre  d'individus  de 
même  forme.  Un  autre   échantillon  de    même    origine    est    constitué 


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480  MINKRALOGLE  DE  t.k  FRANCE 

également  par  des  cubo-octaèdres  groupés  à  axes  parallèles,  mais  ils 
présenteDt  en  outre  la  particularité  de  supporter  à  chacun  de  leurs 
angles  octaédri<]iies  un  cristal  plus  petit  p  a*,  tri's  aplati  suivant  une 
face  octaédrique.  Ces  petits  cristaux  ont  la  même  orientation  que 
le  cristal  central  (lig.  4), 

On  a  trouvé   aussi  h   Poullaouen  d'énormes  cristaux  nplatîs  suivant 
d'  :  ils  constituent  de  larges  lames  gondo- 
||  lées  â  bords  déchiquetés. 
']      Fort  peu  de  minéraux  secondaires  (pyro- 
morphite,    cérusite]   ont   été   trouvés   dans 
I  cette  mine    (galerie  Caraot),  contrairement 
F  à  ce  qui  a  lieu  à  Huelgoat,   distant  seule- 
'    ment  d'environ  4  kilomètres,  5. 
Ij       A  Huelgoat,  les  filons  de  quartz,  coupant 
3  le  granité,  la  granulile,  les  schistes  dévo- 
pi    ,  niens  et  carbonîR'res,    s'enrichissent  dans 

Orou[»ineDi  r*ïd«r  de  cn.uui  de  les    rochcs    durcs,    s'appauvrissent     dans 
(ftijiur  numriiii.)  Ies    sctiistcs.    IJs    sout    riches    en    géodes 

tapissées  de  gros  cristaux  de  quartz.  La  galcne  est  en  général  à  grains 
moyens,  tenant  en  moyenne  1  à  2  millièmes  d'argent.  La  blende  est 
moins  abondante  qu'à  Poullaouen.  Dans  les  filons,  on  a  trouvé  des 
moules  en  creux  de  cristaux  de  calcite,  limités  par  du  quartz,  et  souvent 
recouverts  de  blende  fibreuse  ou  lamel- 
laire, de  pyromorphite,  etc.  La  pyrite  et 
la  mareasite  sont  très  abondantes,  pos- 
térieures à  tous  les  aulres  produits. 

C'est  particulièrement  aux  affleure- 
ments et  au  voisinage  des  failles  que 
l'on  a  rencontré  les  terres  rouges  (oxydes 
de  fer)  très  argentifères,  contenant  des 
cristaux  d'argent  natif,  de  bromyrite, 
de  cérargyrite  ainsi  que  la  plumbogum- 

mite  et  les  magnifiques  cristaux  de  pyro-  '^'îl""„^\ *,''£".!«. 'lîT'mi'iiilhîrî  "tt 
morphite,  qui  ornent  toutes  les  collée-  îl'/j'^^i^X'ïriididmi'^iïi»?"'*"" 
tiens. 

On  a  vu  page  345  que  c'est  à  Huelgoat  que  la  laumontite  a  été 
découverte  dans  des  schistes  calcaires  coupés  par  les  travaux  de 
recherche  de  la  mine. 


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1 


GALKNi;  58! 

Des  détails  intéressants  sur  cette  vieille  mine  depuis  longtemps 
ioe:iploitêe  se  trouvent  dans  les  ^«na/«»rffi*  mine*  (Perdonnet,  X.  253. 
I8'i6). 

Les  combinaisons  de  formes  les  plus  habituelles  des  cristaux  de 
galène  de  ce  gisement  sont 
p,  a',  p  fl'.  Les  cristaux  attei- 
gnent plusieurs  centimètres.  Les 
octaèdres  sont  quelquefois  apla- 
tis suivant  une  de  leurs  faces. 
Ils  sont  plus  rarement  allongés 
suivant  un  axe  binaire  et  présen- 
tent alors  une  apparence  ortho- 
rhombique  (fig.  5),  ou  même 
miinoclinique  (fig.  G),  par  suite 
de  la  disparition  d'une  partie 
des  faces  devant  exister  norma- 
*^'''  lement  '. 

Gil^ni^ciiiictiidrMirraiidiidaHudE»». 

)p*oio.Mf.t»  «rfyin  j-.»w>on  1/3.)  On  a  trouvé  aussi  à  lluelgoat 

des  cubo-octaédres  maclés  par  accolement  et  allongés  suivant  un  axe 
binaire. 

La  fig.  7  est  la  reproduction  d'une  photographie  d'un  échantillon 
de  galène   du    Huelgoat   (col-  ,  „ 

lection  du  Muséum)  supportant 
de  gros  cristaux  (/)«')  défor- 
més et  à  faces  arrondies 
par  suite  de  l'existence  de 
trioctaèdres  très  surbaissés  ;  \ 
il  est  possible  que  ces  faces  se  I 
soient  produites  par  corrosion 

et    dissolution     partielle    des  Fig.  s. 

cristaux  qui  les  présentent.  i 

La    mine   du    Huelgoat,   si 
riche  en  magnifiques  cristaux  de  pyromorphile  atteignant  parfois  plu- 
sieurs centimètres  de  longueur,   a   fourni  de  très  belles  pseudomor- 


1.  L'exUlence  de  serablablet.  ^, 
argument  eo  faveur  d'une  iDterprâtiitioi 
dimorphe  de  l'argyrite. 

A.  La>»<h>.  -  ilùiirMU-i,.  11. 


;  gnièae  pseudortiombiqui?    peut  ftri 
■mbiable  de  l'acaalhite,  regardée  con 


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«82  MINERALOGIE  Uli  LA  FRANCE 

phoses  en  gnlène  de  ce  minéral  (fig.  8).  Tantût  le  prisme  hexagonal  de 
pyromorpliite  est  entitTement  remplacé  par  de  la  galène  grenue,  tantôt 
il  acte  seulement  recouvert  d'un  enduit  de  gali'ne,  puis  il  a  été  posté- 
rieurement dissous,  de  telle  sorte  que  la  pseudomorphase  est  creuse 
(voir  à  /)i/romorpliile).  Les  échantillons  de  ce  genre  sont  généralement 
associés  à  de  la  pyrite  ou  de  la  marcasite  dont  la  décomposition  a  sans 
doute  joué  un  rôle  actif  dans  la  production  de  ces  épigénies. 

La  galène  de  Roudouhir  en  Hanvec  est  platinifère,  d'après  des  essais 
faits  autrefois  à  Huelgoat. 

Morbihan.  Des  filons  quarlzeux  renfermant  de  la  galène  ont  été 
explorés  sans  succès  à  Saint-Maudez  près  Baud  ;  des  filons  analogues 
se  trouvent  aux  environs  de  Sarzeau  et  de  Pluméliau. 

Des  mouches  de  galène  ont  été  rencontrées  dans  les  fîloDS  stanni- 
fères  de  la  Villeder  (voir  à  cassUéHte). 

Loire-Inférieure.  Les  filons  de  galène  de  la  Loire-Inférieure  sont 
peu  abondants  et  inexploités.  On  peut  citer  ceux  du  Crossac  et  du 
Pouliguen  qui  ont  fourni  de  la  galène  à  grandes  lames. 

Poitou.  —  Vendée.  Des  filons  de  galène  à  gangue  quartzeuse  ont  été 
exploités  en  1780  ii  l'Essart-en-Saint-Hilaire-dc-Talmont. 

Deux-Sèvrea.  Des  filonnels  de  galène  ii  grandes  lames  ont  été 
exploités  autrefois  à  Melle  (Montagne  de  Saint-Pierre)  ;  ils  sont  i 
gangue  quartzeuse  et  barytique  et  se  trouvent  dans  les  calcaires  lia- 
siques  à  Pecten  xquivalvis. 

Pyrénées.  —  Hautes-Pyrénées.  Des  filons  de  galène  se  trouvent  à 
Saiot-Pé  (galène,  blende  et  pyrite),  h  Héas,  Gèdre,  Gavarnie  (concession 
de  Coumély)  (galène  peu  argentilere  dans  une  gangue  quartzeuse  et 
barytique),  k  la  Géln  en  Aragnouet  sur  la  frontière  espagnole. 

Je  signalerai  comme  document  l'existence  de  filons  plombïfèresdans 
le  massif  de  Néouvielle,  à  quelques  kilomètres  au  sud  de  la  Piquette 
déras  lids,  car  c'est  là  que  Picot  de  Lapeyrouse  a  trouvé  non  seulement 
de  )a  pyro.-norphite,  mais  encore  l'harmotome  décrite  page  312. 

Haute'Garonne.  Des  filons  de  galène  ont  été  exploités  à  Pal  de  Raz; 
la  galène  y  est  associée  à  de  la  blende,  au  lac  glacé  d'Oo  (rives  N.  et 
N.-O.  du  lac).  Dufrénoy  signale  une  galène  à  clivages  palmés  de 
Bagnères-de-Luchon  :  cette  structure  est  due  sans  doute  à  des  macles 
secondaires. 


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Ariège.  De  très  nombreux  liions  de  galène  se  rencontrent  dnns  les 
vallées  du  Saint  et  de  ses  arHuents.  Leur  étude  a  été  faite  par  M.  Mussy 
[Bull.  Indiistr.  min.  X,  1864).  Ils  se  trouvent  presque  tous  au  voisi- 
nage du  granité  :  je  ne  citerai  que  les  suivants  : 

Dans  la  vallée  du  Garbet  près  d'Aulus,  les  mines  des  Argenticres  et 
de  Laquorre  se  trouvent  dans  les  calcaires  paléozoïqnes  ou  à  leur  con- 
tact avec  des  schistes  métamorphisés  par  le  granité.  Le  gîte  de 
Laquorre  est  remarquable  par  l'iibondance  de  la  cérusite  et  par  l'exis- 
tence de  la  lanarkite  (voir  tome  111),  minéraux  qu'il  a  fournis  autrefois. 
On  ne  trouve  plus  aujourd'hui  sur  les  haMes  que  de  rares  fragments 
de  galène  grcnne,  de  blende,  de  calamine  et  de  smithsonite. 

Ces  gisements,  qui  sont  voisins  des  filons  à  ganguf^  calcaire  de  Pouech 
(voir  p.  499),  ont  été  exploités  des  l'époque  romaine  et  ont  fait  aux 
siècles  derniers  l'objet  de  travaux  très  actifs.  Ils  jouissaient  autrefois 
d'une  très  grande  réputation  qui  a  fait  qualilier  la  vallée  d'Aulus  d'Indes 
françaises  (Malus  in  Gobet.  Anciens  mitiérnlogisles.  I.  129). 

Les  filons  de  CarbouËre,  dans  la  vallée  d'Ustou,  se  trouvent  dans 
les  schistes  siluriens,  ils  renferment  de  la  galène,  de  la  blende,  de  la 
smithsonite  dans  une  gangue  quartzense. 

Pyrénées-Orientales.  La  galène,  la  blende  argentifère,  la  chalcopy- 
rite  et  divers  antres  minéraux  argentifères  se  trouvent  dans  des  filons 
quartzeuxbarytiques,  riches  en  sidérose,  à  Lamanère.  La  collection  de 
l'Ecole  des  Mines  renferme,  sous  l'indication  Prades,  une  galène 
imprégnée  de  schalenblende  et  ressemblant  beaucoup  aux  échantillons 
de  Welkenraedt  (  voir  à  blende). 

GorblèreS  et  Montagne  Noire.  —  Aude.  La  galène  a  été  ren- 
contrée dans  les  localités  suivantes  sur  lesquelles  je  n'ai  pas  de  rcnsei- 
ments  précis  :  Fadern,  Montgaillard,  Cascastcl.Lascombes,  Escou- 
loubre,  Massac-Cédeillan,  Duilhac,  Embres,  Davéjean,  Les  Costeils 
(près  Maisons),  las  Corbes  (ruisseau  de  Cotirlillon),  le  Cardon,  Saint- 
Pancrasse,  la  Caunette,  Villcneuve-Ies-Chanoinea,  Cabrespinc. 

Hérault.  Des  Glons  de  galène  se  trouvent  dans  les  localités  suivantes  : 
RoDgas,  Riols,  Villeveyrac,  Lamalou,  Colombicre,  Le  Pradal,  Cazillac 
(environs  de  Ceilhes).  Dans  le  catalogue  de  la  collection  de  Strasbourg, 
des  cristaux  sont  indiqués  comme  provenant  de  Ceilhes  et  comme  pré- 
sentant les  formes  a*  a*''  p. 

Tarn.  A  Lacabarcde,  se  rencontrent  des  hlons  de  galène,  blende  et 


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484  MINEKALOGIIÎ  DE  LA  KRAXCt; 

pyrite,  remarquables  p»r  leur  stérilité  dans  le  gneiss  et  leur  minérali- 
sation au  contact  de  la  granulite. 

Aveyron.  L'Aveyron  renferme  un  grand  nombre  de  Hlons  de  galène 
à  gangue  quartzcuse;  ils  ont  fait  l'objet  d'un  mémoire  de  M.  Boisse 
(.4,  M.  IL  467.  1852)  auquel  je  renvoie  pour  plus  de  détails. 

eux  filons  du  district  de  Viliefranche,   la  galène  est 
il  éléments  très  fins,  souvent  intimement  mélan- 
gée h  la  gangue  quartzcuse  et  barytique;  elle 
est  parfois  accompagnée  de   bournonitc  (filon 
de    Cantagrel),     de    nickelite    (Goiirniès,    La 
urne),   de  panabase,   plus  souvent  de  clial- 
iopyrite,    de  pyrite  ;  la  teneur  en  argent  est 
luvent  élevée  et  atteint  0,445  "/„  à  Peiiavayre. 
Une  autre  série  de  filons  se  trouve  aux  environs 
d'Asprières  et  de  Peyrusse,  la  galène  n'y  est 
accompagnée  que    par  un  peu  de  pyrite  et  de 
chalcopyrite,  de  blende  dans  une  gangue  quartzobarytique.   D'autres 
filons  existent  au  Minier  du  Tarn  et  k  Creissels  ;  ils  sont  souvent  riches 
en   minéraux  cuprifères   (chalco- 
pyrite, bournonite,  cuprite,  etc.). 
Gard.  Les  plus  beaux  cristaux 
français    de   galène    que   j'ai    eu 
l'occasion  d'examiner  proviennent 
des  filons  de  Rouveguère  à  Mer- 
coirol   près    Alais;    ce    sont    des 
octaèdres  de  4*"  de  plus  grande 
dimension,  offrant   en   outre   les 
formes  p    (100),  a'    (111)  et  aV* 
(221),  avec  parfois /ji'  (fig.  9). 

A  la  frontière  de  la  Lozère  se 
trouvent  les  mines  de  Saint- 
Sauveur- de-Pou  rc  il  s,    au    sud  de 

Meynieis     (Lozère),     activement  ^^^^^^ ^^ ,ubo-«i.id«. d!!s.iôi-8.nT,nr. (/■t.i.yï,*;. 
exploitées   au   siècle    dernier,  ce  rM.if.  j-mw™i/î.) 

gisement  a  produit  autrefois  de  beaux  cristaux  de  cérusite. 

La  fig.  10  représente  un  groupe  de  beaux  cubo-octaëdres  provenant 
de  cette  mine  :  il  fait  partie  de  la  collection  dé  Sage  conservée  jus- 


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GALËNE  485 

qu'en  1825  à  l'hôtel  de  la  Monnaie  et  donnée  à  cette  époque  au 
Muséum. 

Lozère.  Les  filons  de  galène  argentifère  à  gangue  quartzeuse  et  sou- 
vent barytique  sont  abondants  dans  la  Lozère;  ils  se  trouvent  particu- 
lièrement :  l"  aux  environs  de  Meyrueis  et  Gatuzières  près  de  l'Ai- 
gounl;  2"  sur  une  ligne  E.-O.  allant  de  Cassagnas  à  Collet  de  Dèze  et 
Portes  (Gard)  (notamment  filon  de  Bluech-en-Saint-Privat  de  Val- 
longue);  sur  une  ligne  E.-O.  allant  de  Florac  à  Chamborigaud  et 
Peyremale  [Gard)  en  passitnt  par  Cocurès,  Bédouès,  Pont  de  Mont- 
vert,  Vialas,  c'est-à-dire  longeant  le  revers  sud  des  monts  Lozère  ; 
4'  le  long  d'une  ligne  reliant  Mende  et  Villefort  (revers  nord  de  la 
Lozère,  Mazimbert,  Peyrelade). 

Pour  plus  de  détails,  je  renvoie  au  mémoire  de  Lan  [A.  M.  VI.  428. 
i8S4)  qui  a  montré  que  dans  ces  districts  miniers,  le  type  dominant  de 
galène  était  d'un  gris  d'acier  à  grains  fins,  très  argentifère  (jusqu'à 
600  gr.  d'argent  par  100  kg.  de  plomb  d'œuvre)  ;  les  galènes  pauvres 
en  argent  augmentent  en  même  temps  que  la  barytine  devient  plus 
abondante  dans  les  gangues. 

Le  même  auteur  a  signalé  en  outre,  dans  cette  région,  un  grand 
nombre  de  filons  de  galène  à  grandes  lames  (pauvres  en  argent),  fré- 
quemment accompagnées  de  chalcopyrite.  Ils  sont  très  riches  en  bary- 
tine. 

Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Fabre  la  communication  de  très  jolis 
cristaux  de  galène  irisée  provenant  du  Valat  de  Challonge  à  Villefort  ; 
ils  présentent  la  forme  pa^,  avec  faces  courbes.  Je  n'ai  vu  aucun  autre 
cristal  de  galène  provenant  de  ces  gisements.  Les  mines  de  Villefort 
ont  fourni  de  beaux  échantillons  de  liuorine,  de  chalcopyrite.  On  verra 
plus  loin  que  les  filons  de  Vialas  renfermant  la  galène  riche  en  argent 
sont  à  gangue  calcaire,  alors  que  les  filons  à  gangue  quartzeuse  qu'ils 
accompagnent  ne  renferment  que  de  la  galène  pauvre. 

Ardèv/te.  Il  existe  dans  rf\rdècbe  de  nombreux  filons  de  galène;  les 
principaux  sont  les  suivants  :  le  Désert  en  Mayres  {avec  barytine}, 
Mandonne  en  Jaujac  galène  à  grandes  facettes  (avec  barytine);  Bros- 
sain(avec  chalcopyrite,  pyrite,  blende,  barytine);  Lavaud  en  Vinzieux, 
Souiller  en  Savas,  Balais  en  Talencieux,  Gravières,  le  filon  de  l'Echalette 
Thines  (cristaux  pa',  avec  blende),  Sainte-Marguerite,  Lafigère,  les 
Noniêres,  le  Creux  de  Layre,  le  Pouznt,  Rumpon  près  les  bains  de 
Celles,  etc. 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 
s   filons    de  Notre-Dame  de  Laval   el  de  Largentiére  se   trouvent 
les  calcaires  du  trias,  ceux  de  Rouverge  dans  les  micaschistes;  ce 
or  gisement  a   fourni  de  beaux  cristaux   dans  lesquels  la  forme 
nante  était,  parait-il,  le  rliombododécaèdre. 
la  limite  de  la   Loire,  La  Combe  de  Roussin  est  une  arête  granî- 

allant  de  Saint-Marcel  d'Annonay  à  Saint-Pierre-le-Bœuf,  elle  a 
ongncur  d'une  dizaine  de  kilomètres.  Elle  renferme  de  nombreux 
i  de  galène  (filons  de  la  Pause,  d'Etheizc,  des  Egats,  etc.),  exploî- 
j  siècle  dernier.  Ils  lenfermcnt  de  la  galène,  de  la  blende  et  de 
-itetrès  inégalement  distribuées  dans  une  gangue  de  quartz,  de bary- 
et  de  fluorine.  Ces  filons  font  partie  de  la  concession  de  Sainf- 
n-Molin-Molette  (Loire).  (Pour  l'historique  de  ces  mines,  voir 
er.  Descr.  géol.  Loire.  210). 

'lite-Loire.  Les  environs  de  Brioiide,  Brassac  et  Langeac  renferment 
ombreux  filons  quarizeux  barytiques  et  plombifèrcs  qui  ont  été 
its  par  Dorihac  [Bu//.  Soc.  Jnduslr.  miner.  VIIl.  1862)  au  mémoire 
el  je  renvoie.  Ils  renferment  parfois  de  la  fluorine  (Aurouze  el 
fre)  et  ont  souvent  été  exploités  pour  la  barytine.  Les  filons  d'Au- 
;  près  Paulhaguct  présentent  la  particularité  d'avoir  aux  afBeu- 
nts  une  gangue  presque  exclusivement  barytique  qui  devient 
tzeuse  en  profondeur  ;  ils  sont  stériles  au  point  de  vue  de  la 
le,  quand  la  gangue  n'est  pas  quartzeuse.  Le  seul  échantillon  cri- 
se de  cette  région,  que  j'ai  eu  entre  les  mains,  provient  de 
Ate-sur-Loire  près  Langeac;  il  est  constitué  par  les  formes^n*. 
'.niai.  La  galène  de  Casaret  prés  Saiut-Sanlin  Cantalès  est  à  petits 
is;  elle  est  mélangée  d'un  peu  de  pyrite,  de  chalcopyrite  et  de 
le.  Elle  est  riche  eu  argent,  d'après  les  essais  de  Berthier  (/l.  M. 
534.  183fi),  elle  contient,  en  eÉFet,  jusqu'à  0,0116  "/„  d'argent  ; 
nt  Becquerel,  elle  serait  même  aurifère. 

rrèze.  La  galène  s'est  rencontrée  en  octaèdres  dans  les  fentes  de 
aiiultte  à  deux  mïcas  coupée  près  d'Ussel  par  le  chemin  de  fer  de 
!  à  Clermont.  Elle  est  enveloppée  dans  une  argile  grise. 
s  filons  de  galène  de  Chabrignac  ont  une  gangue  quartzeuse  et 
ire  ;  ils  coupent  les  schistes  cristallins,  le  huuiller,  les  grès  pcr- 
s  ou  Iriasiqucs  qu'ils  ont  imprégnés  de  galène  et  de  pyrite.  Ce 
nent   établit  le  passage  entre    les  filons   proprement   dits  et    les 

scdimentaires.   La  galène  de  Chabrignac  est  pauvre  en  argent, 


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/ 


GALÈNE  487 

elle  u'en  renferme  que  8  gr.  à  30  gr.  par  100  kg.  de  plomb  d'œuvre. 

De  nombreux  autres  gisements  ont  été  Touillés,  sans  grand  succès 
du  reste,  i>  Argentat,  Auriac,  Ayen,  Mercœur,  Monestîer  du  Port- 
Dieu,  Meilhac,  Nonards,  Ribeyrol,  etc. 

Hante-Vienne.  D'assez  nombreux  gisements  de  galène  se  trouvent 
dans  le  Limousin,  notamment  entreGlangee  et  Vicq  (Cibœuf,  Fargeas), 
etc.  (voir  i  Barrct.  Gèol.  du  Limousin.  180.  1892). 

Charente.  Aux  environs  de  Confolens,  se  trouvent  les  mines  de  Che- 
lonies  et  d'Alloué  dans  lesquelles  la  galène  s'observe  en  iilons  dans  le 
jurassique  et  les  arkoses  triasiques^  il  existe  en  outre  de  la  blende 
brune,  de  la  cérusite  argentifère.  A  Alloue,  on  rencontre  de  la 
smithsouite;  les  cristaux  de  galène  sont  des  cubes,  des  cubo-octaèdrea 
ou  des  octaèdres.  La  gangue  est  une  roche  siliceuse  noire,  A  Chelonies, 
la  gangue  est  un  jaspe  ronge,  mélangé  d'une  sorte  de  montmoril- 
lonite;  la  galène  est  à  grandes  facettes.  Tous  ces  gisements  sont  voi- 
sins du  granité,  il  en  est  de  même  de  ceux  du  Menet,  de  Montbron,  etc. 

Loi.  A  Combecave  près  Figeac,  il  existe  dans  les  calcaires  liasiqucs 
des  iilonnets  de  quartz  et  de  bnrytine  contenant  de  la  galène  et  de  la 
smithsonite. 

Creuse.  Un  filon  quartzeux  de  galène  avec  calcite,  pyrite,  cérusite 
a  été  recherché  à  Mornat  près  Ahun  (0,0015  à  0,002  d'argent),  et 
dans  quelques  autres  localités  de  ce  département  (Bellegarde,  Babon- 
neix,  Bosmoreau). 

Puy-de-Dôme.  La  principale  région  plombifère  du  Puy-de-Dôme  est 
située  aux  environs  de  Pontgibaud.  Les  mines  forment  deux  groupes, 
le  premier,  à  environ  5  km.  au-dessus  de  la  ville,  comprend  les  mines 
de  Roure,  de  Rosiers,  do  la  Brousse  et  enfin  de  la  Goutelle.  Le  second 
à  ta  même  distance  de  Pontgibaud,  mais  au-dessous,  est  constitué  par 
les  exploitations  de  Barbecot,  de  Pranal  et  les  anciennes  exploitations 
de  Chalussct  et  des  Combres.  M.  Lodin,  quia  décrit  ces  mines  en  détail 
[A.  M.  I.  389.  1892),  a  montré  que  leurs  filons  sont  toujours  stériles 
quand  ils  sont  encaissés  dans  les  gneiss  ou  les  micaschistes  et  qu'ils 
deviennent  riches  dans  la  micro graiiulî te  et  la  granulite.  Ln  galène  s'y 
trouve  en  cristaux  et  en  masses  lamellaires  ou  grenues. 

Les  cristaux  sont  des  cubes  à  Chalussct  ;  à  Pranal,  la  forme  domi- 
nante est  l'octaèdre  régulier«'(lll)  souvent  assu<:ié  ii  p,  A',  «*''^  (^211. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
itnèdres  de  Pranal  présentent  très  rréquemment  la  macte  du 
e  par  acoolcment  ou  par  pénétration,  (fig.  14).  Ils  tapissent 
souvent  des  géodes  de 
grande  dimension  et 
fournissent  de  beaux 
échantillons  de  collec- 
tion à  faces  très  réRé- 
rhissuntes.  Ln  fig.  15 
représente  la  photo- 
graphie d'un  groupe  de 
ces  inacles. 
*■  Despseudomorphoses 

nt  été  trouvées  à  Prnnal. 
s  argentiOre  suivant  les  filons;  0,1587% 


umorphile  en  galène  c 
;alène  est  plus  ou  moii 
ire,  0,22  •/„„  h  la 
e;  0,1325  7„  à  Bar- 
(Gonnard,  op.  cil., 
certains  échantillons 
m    jusqu'à    0,8   7. 


principales  ganguei 
)  t|iiartz,  la  barytinc 
uve  aussi  de  la  pyrite 
re,  de  la  cérusite,  de  w«i""«i"in.',p.r.c»i™fnMSg.  is).pMp*ii«rMioii[fi!:.n). 
omorphite,  de  la  mimétite  à  la  Brousse,  de  la  panabase  et 
bournonite  à  Pranal  ;  la  blende  est  abondante  à  Barbecot  et  à 
,  etc. 

nombreux  autres  filons  de  galène  existent  dans  le  département  : 
\mand-Roche-Savine,  Auzelles,  Montneboiit,  Joursaten  Singles, 
ides  près  Jumeaux,  Courgoul,  Sauriers,  Voissières  en  Chanibon, 
de  la  Mioiizc  en  Banson  (avec  chaicopyrïte),  La  Rochettc,  Mas- 
et  Youx  près  Montaigut,  etc. 

■e.  Les  filons  de  Saint-Julien-Molin-Moielte  (Combe- Noire, 
e,  etc.),  se  trouvent  sur  le  prolongement  de  ceux  de  la  Combe- 
issin  (voir  à  Ardèche,  page  486)  et  dans  la  même  concession, 
présentent  les  mêmes  particularilcs.  Je  n'ai  examiné  qu'un 
illon  de  ce  gisement  :  il  est  constitué  par  des  cubo-octaèdres  de 
nssoeiés  à  des  cubes  de  fluorine  jaunùtre. 


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GALÈN'Ë  489 

GrQner  {Descr.  géol.  Loire.  454)  a  examiDc  de  très  nombreux  filons 
de  galène  existant  dans  ce  département  :  ils  renferment,  pour  la 
plupart,  de  la  blende  et  de  la  chalcopyrite. 
Ils  se  trouvent  aux  environs  de  Roanne 
dans  les  vallées  de  l'Aix  (Saint-Martin-Ia- 
Sauveté,  etc.),  de  Saint-Thurîn  et  de  la 
Loire.  Leur  gangue  est  le  quartz  et  la 
barytine;  ils  ne  présentent  rien  d'inté- 
ressant au  point  de  vue  minéralogiqiie 
et  sont   inexploités  aujourd'hui. 

Drian  signale  des  cristaux  p  et  p  a^ 
recouverts  de  quariz  dans  le  filon  de 
Pont- la -Terrasse  près  Doizieux. 

Enfin  une  mention   spéciale   est  due  au  vif.ts. 

gisement  de  la  Pacaudière,  malheureuse- photoiniphic  d'un  «dnomion  lUquinidi 
ment  abandonné.  Il  consiste  en  un  puis-  gtiënc  nitcW  par  ptntuaiLan.  (avi- 
sant fdon  quarlzeux  et  barytique  traver- 
sant la  microgranulite;  la  galène  y  est  associée  à  divers  minerais 
cuivreux;  chaicosine,  éruhescîte,  chalcopyrite.  Le  chapeau  de  fer  du 
filon  était  particulièrement  intéressant,  a  cause  de  l'abondance  de  la  céru- 
sile,  de  la  chrysocole,  parfois  imprégnées  d'argent  natif.  Les  échantillons 
que  j'ai  étudiés  m'ont  été  obligeamment  communiqués  par  M.  Manhès. 

Rhône.  De  nombreux  liions  plombifëres  se  rencontrent  dans  le  Bi 
jolais  et  notamment  dons  les  localités  suivantes  :  les  Ardillats,  Mon- 
sols,  Cheneictte  (la  Nuissièrc).  Claveysolles  (Longefa^y),  Poule,  Pro- 
pières,  Saint-Didier  près  Bcaujeu,  Vernay,  Quincié,  Monchamps 
Vaux,  etc.  La  gangue  est  le  quartz,  associé,  soit  à  de  la  barytine,  soil 
enfin  à  de  la  fluorine.  A  Montchonay  en  les  Ardillats,  la  galène  es! 
accompagnée  par  beaucoup  de  panabasc,  par  de  la  chalcopyrite,  de 
l'argent  natif,  de  la  chalcosinc,  etc. 

Les  gisements  de  cette  région  que  j'ai  beaucoup  étudiés  depuis  l'a- 
bandon de  leur  exploitation  sont  surtout  remarquables  par  l'abondance 
des  minéraux  oxydés,  pyromorphite,  campylitc,  plumbogummite,  wul- 
fénite,  cérusite,  etc.,  qui  seront  étudiés  à  leurs  articles  respectifs. 
La  galène  s'y  est  présentée  tantôt  sous  forme  finement  grenue,  tantôt 
sous  forme  de  mnsses  largement  clivablos  (5  à  6  centimètres  suivant 
une  arête  cubique).  La  teneur  en  argent  dépasse  rarement  25  gr.  par 
100  kilogrammes. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

an  a  cité  dans  ce  département  d'autres  gisements  moins  impor- 
:  le  Vnletier  au  S.  de  Tarare  (avec  mispickel],  la  Poya  près  la 
ères  dans  la  vallée  d'Azergues,  Chaponost  (mouches  duos  la 
tne,  etc.),  Enfin  la  galène  s'est  trouvée  comme  accident  dans 
alcopyrite  de  Sain-Bel  et  de  Chessy,  à  Lantigné  dans  la  mine 
ignétite,  etc. 

ine-et-Loire.  Dans  l'Autunois,  les  filons  abandonnés  de  Saînt- 
•ur-Beuvray  méritent  une  mention  spéciale  à  cause  des  minéraux 
■s  (mimélite,  cérusite,  etc.)  que  renferment  leurs  haldea.  Les  tra- 
du  tunnel  du  Bois  Clair  près  Cluny  ont  coupé  des  filons  quartzeux 
a;alène,  pyromorphite,  wulfénite,  etc. 

ier.  Des  filons  quartzeux  renfermant  de  la  barytine  et  quelque- 
c  la  fluorine,  de  la  galène,  se  trouvent  à  la  Prugne  près  de  Nize- 
les,  à  Marcillat  et  aux  moulins  de  Couteliers  en  Cusset. 

?r.  Des  Blons  de  galène  et  de  chalcopyrite  ont  été  explorés  autre- 
Beaumerle  près  Cbàteau-Meillant  et  à  Urciéres  ;  ils  se  trouvent 
les  micaschistes. 

■vre.  Les  filons  abandonnés  d'Arleufont  fourni  en  abondance  des 
■aux  oxydés  intéressants,  pyromorphite,  wulfénite,  que  j'ai  pu 
iner,  grâce  a  l'obligeance  de  M.  Bougier.  D'autres  filons  de  galène 
!nt  à  Chitry,  Saint-Frangy,  etc. 

>S0es.  —  [Lorraine],  La  galène  a  été  trouvée  en  petite  quantité 
blende  dans  les  filons  d'hématite  de  Creutzwald. 
sace],  La  galène  fait  partie  constituante  des  filons  d'Urbeis,  de 
e,  d'Orschwiller  et  du  Katzenthal  près  Lembach.  Ce  dernier,  qui 
-se  les  grrs  des  Vosges  était  exclusivement  ferrugineux  aux 
rements;  ce  n'est  qu'en  profondeur  que  l'on  a  rencontré  des 
rais  plombifères,  surtout  constitués  par  de  la  cérusite  argentifère 
la  pyromorphite,  de  la  barytine,  de  la  cnlaroioe,  avec  un  peu  de 
e,  etc. 

tges.  La  galène  était  le  principal  minéral  exploité  à  la  Croix-aux- 
);  les  variétés  grenues  à  grands  et  à  petits  éléments  s'y  sont 
ntrées  mélangées  à  de  lu  blende,  de  la  panabase,  de  la  pyrite, 
chalcopyrite,  de  la  cbloanthitc.dela  sidérose,  de  la  doloniie,  de  la 
c.   Les  cristaux  nets  sont  constitués  par  des  cubes  on  des  cubo- 


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il 


^  GALENE  491 

ocUèdres  parfois  allongés  suivant  un  axe  quaternaire  (fig.  16);  les 
mines  de  la  Croix  sont  célèbres  par  leurs  cristaux  de  cériisile  et  de 
pyromorphite  qui  seront  décrits  dans  le  tome  III  :  la 
collection  d'HuiJy  renferme  un  octaèdre  isolé  provenant 
de  ce  gisement. 

Des  cristaux  cubiques  nets  de  galène  se  trouvent 
à  Lusse  dans  une  gangue  de  barytine  et  de  limonite. 

Haule-Saâne.  Les  filons  de  Plancher-les-Mines 
renferment  de  la  galène  dans  une  gangue  de  cjuartz 
et  de  fluorine.  De  forts  beaux  cristaux  cubiques  y  ont 
été  trouvés  jadis,  associés  h  des  cubes  de  fluorine, 
de  la  pyrite  et  de  la  calcite.  Le  même  minéral  a  été 
trouvé  à  Ternuay,  Presse,  Saint-Bresson,  Faucogney. 

Belfort.  Les  filons  de  Giromagny  et  d'Auxelles-Haut  rainât 

sont  riches  en   galène  argentifère,  associée  à   de   la     ""   "?   q««i;n«irt 
chalcopyritc,    de    la    pyrite,    de    la   blende  et  de  la 
fluorine.  De  beaux  cristaux  pa*  ont  été  rencontrés,  notamment  dans 
les  mines  de  Saint-Daniel,  à  Giromagny  ainsi  qu'à  Lepuix. 

Dans  les  recherches  récentes  d'Auxelles,  on   a  trouvé   des  cristaux 
de    galène    crîslallitiques,    implantés    sur    du    quartz  et   oQrant    la 


Uldiille  fnpp^c  en  1Sa«  »ec  l'irginl  dg  !•  mine  do  P»ey. 

plus  grande  ressemblance  avec  ceux  qui  sont  décrits,  page  501.  Ils 
en  dîdcrent  cependant  en  ce  que  les  cavités  des  trémies  sont  vides 
et  ne  renferment  ni  blende,  ni  smithsonite. 

M.  Meyer  a  trouvé  sur  les  haldcs  du  Solgat  (Giromagny)  de  la  galène 
altérée  riche  en  soufre  libre. 

Alpes,  Massif  dit  Mont  Blanc.  —  Haute-Savoie.  De  très  beaux 
cristaux  cubiques  de  galène  ont  été  trouvés  avec  argyrite,  bournonite, 


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492  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

chalcopyrite,    etc.,    dans    les   mines    de    Roissy  ;    le    luème    minéral 

accompagnait,     en    rhombododécaëdres    A*    (110),    la    panabasc,    la 

sidérose  et  la  barytine  dans  la  mine  de  Pormenaz  près  Servoz  (voir  à 

bournonile). 

La  galène  s'est  rencontrée  avec  blende  et  pyrite  aurifère  dans  le 
filon  quartzeux  de  Vaudagne,  au  S.-O.  de  Servoz,  ainsi  qu'à  Saiote- 
Marie-aux-Fouilly. 

Les  schistes  cristallins  du  massif  du  Brèvent  sont  traversés  par 
des  filons  contenant  de  la  gaU'oe,  de  la  blende,  de  la  panabase,  de 
la  bournonite,  de  la  ctialcopyrite  dans  une  gangue  de  quartz,  de 
barytine  et  de  calcite.  Le  minerai  brut  renferme  160  gr.  d'argent  à  la 
tonne. 

Savoie.  La  plus  célèbre  des  mines  savoyardes  est  celle  de  Pesey  en 

'l'arentoise.     Découverte    en 

1714,    elle   a    été    exploitée 

jusqu'en  1812. 

L'an    10    (t802),   on     eut 

l'idée  originale  d'y  installer 

une  école  des  mines  dont  le 

directeur  fut  Schreiber.  Mais 

l'école  ne  fut  établie  qu'à  20  o.itncdt  Pe»j. 

à    Moutiers,   le   gisement  de  Pesey  se  trouve  en 
effet  à   l.')80"'  d'altitude,  au  pîed  du  glacier  de  Pépin. 

La  fig.  17  est  la  repro- 
duction d'une  médaille 
frappée  à  la  Monnaie  de 
Paris  en  1806,  avec  l'ar- 
gent de  la  mine  de  Pesey 
et  offerte  à  NiipolOon  1" 
par  le  Conseil  des  Mines 
au  nom  de  I'IlcoIp  des 
Mines  du  Mont-Blanc.  La  mine  de  Pcscy 


K^ 


mètres  en 


couche,   situé  dai 


le  perm 


ien.  La  gnlèi 


iverte  sur  un  filoi 
grains  fins  (ayant  jusqu'à 


210  gr,  d'argent  pour   100   kg.    de    plomb),    imprègne  une    gangue 
schisteuse  dans  Uiquclle  elle  forme  aussi  dits  filets  et  des  nids. 

Cette  mine  a  fourni  de  belles  géodes,  tapissées  de  magnifiques  cri- 
staux de  galène,  de  barytine,  de  gypse,  de  bournonite,  de  quartz, 
de  dolomic,   d'albitc,  de  gypse.  On  a  trouvé,  en  outre,  dans  ce  gise- 


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GALliNE  493 

ment,  de  l'anhydrite.  de  la  proiistite.  Je  renvoie  pour  la  description  de 
ces  minéraux  à  leurs  articles  respectifs. 

J'ai  eu  entre  les  mains  de  benux  cristaux  de  galène  de  Pesey  attei- 
gnant 4™  d'arètc  (collection  Haiiy)  ;  les  formes  dominantes  sonl/t  (100), 
souvent  avec  !>'  (110),  a' 

(111),  «M^ii)  (fig-   18  à 

20)  ;  ils  sont  implantés 
dans  des  géodes  avec  des 
cristaux  de  quartz,  de 
dolomie,  de  gypse. 

Je  dois  à  l'oblîgeance 
de  M.  Seligmann  la  com- 
munication d'intéressants 
cristaux  isolés  de  galène  de 

ce  gisement.  L'un  présente  nu.  n nia. 

la  forme  b^  (210),  associée        Pi.»WB"i.hi«d'.,«f«.M.i.g.i*«d.p...^!fiw.M).«d= 

au  cube,    ses     faces    sont    î";.*j;^'."^J*'';;i[i*i/iî'i'^V<lûrB"^d^/ts^'™i'«c" 
irréguliëres  et  portent  des    nidn»  oriïnittioDiMUBïurtî. 

stries  profondes,  perpendiculaires  a  leur  intersection  avec  A*  (HO);  les 
faces  de  cette  dernière  forme  présentent  des  stries  analogues,  mais  plus 
fines  :  il  existe  aussi  des  faces  n^,  largement  développées  et  irrégulière- 
ment bordées  par  des  faces  arrondies  plus  voisines  de  a"^  (722), 
que  de  «^  (311)  (fig,  21). 

Un  cristal  du  même  gisement  est  a  faces  octaédriqucs  brillantes,  tan- 
dis que  les  faces  cubiques  sont  ternes  et  creuses  ;  elles  montrent  des 
bosselures  irréguliëres  et  des  ligures  nettes  constituées  par  des  trioc- 
taèdres  très  surbaissés.  La  fig.  22  est  la  reproduction  d'une  pholo- 
grapbie  d'une  face  cubique  de  ce  cristal  grossie  deux  fois.  A  droite 
(fig.  23)  se  trouve  la  photographie  d'une  face  cubique  d'un  cristal  de 
plus  grande  titille  (à  faces  p  dominantes  avec  de  petites  troncatures  a*), 
offrant  des  accidents  analogues,  mais  dont  les  figures  en  relief  corres- 
pondent à  des  cubes  pyramides  :   cet  échantillon  vient  du  Derbyshire. 

Quand  la  mine  de  Pesey  fut  épuisée,  Schreiber  attaqua  celle  de 
Macot  près  Aime,  située  à  environ  10  km.  de  la  première  ;  cette  mine 
n'a  été  fermée  qu'en  1866.  Les  filons  se  trouvent  dans  les  schistes  lus- 
trés; la  galène  est  à  petites  facettes,  elle  est  mélangée  à  du  quartz,  de 
la  barytine  et  parfois  à  de  la  panabase  ;  les  cristaux  de  galène  de  Macot 
présentent  les  (ormes  p,  b*  elpa'. 


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494  MINERALOGIE  UE  LA  FRANCE 

Les  mines  de  Largenttëre,  dnns  les  cfiiartziles  de  la  gorge  dn  Four- 
nel,  ont  une  gangiie  quartzeusc  et  barytique  ;  la  galène  est  â  graios 
fins  et  renferme  0,003  d'argent. 

I.a  mine  de  Sarraztn,  au-dessuiia  Je  Modane,  sur  la  montagne 
de  N.-D.  Charmeix  près  les  Fourneaux,  a  rourni  une  galène  à 
petites  facettes  (0,0012  d'argent)  avec  chalcopyrite  et  panabase, 
quartz,  calcite,  blende.  Il  existe  en  Savoie  diverses  autres  mines 
notamment  aux  environs  de  Saint-Jean-de-Mauricnne  (Bouvillard, 
etc.),  pour  lesquelles  je  renvoie  au  mémoire  de  Leiivec  (/.  M.  XX.  460. 
1806). 

hère.  Des  galènes  aurifères  ont  été  signalées  (Gncymard.  Statîs. 
miner.  Isère.  1844.)  dans  différents  gisements  de  l'Isère.  Voici  lee 
principaux  :  lîlon  de  Pontraut  au-dessus  d'Oz  et  de  Vaujany  (244  gr. 
572  d'argent  et  2  gr.  884  d'or  par  100  kg,  de  plomb)  ;  filon  du  Mulard 
en  Allemont,  exploité  en  1785  (122  gr.  286  d'argent  et  2  gr.  254  d'or 
par  100  kg.  de  plomb). 

Le  filon  aurifère  de  la  Gardette  renferme  de  la  galène  en  très 
grandes  lames  qui  est  parfois  absolument  imprégnée  d'or  natif  et  con- 
tient des  aiguilles  de  polycrase  (voir  page  422). 

D'après  Gueymard,  la  galène  de  Montjean,  au-dessus  de  Vaulna- 
veys,  est  platinifère. 

Les  filons  d'Oulles  ou  de  l'Infernet  renferment  un  peu  de  barytine 
dans  un  quartz  peu  cristallin  ;  la  galène  à  petites  facettes  y  est  accom- 
pagnée de  cristaux  de  panabase. 

La  collection  du  Muséum  possède  un  échantillon  de  galène  pn*, 
associée  à  des  cristaux  de  pyrite  et  à  du  quartz,  et  provenant  d'un  filon 
situé  à  Fresney  d'Oisans. 

Des  filons  plombifères  ont  encore  été  signalés  à  la  Fare,  entre  le 
Buisson  et  A.llemont,  aux  mines  de  Séchilienne  (avec  blende  et  pana- 
base argentifère),  au  mas  des  Ramiettes  et  de  la  Genevaisa  en  'l'heys, 
et  aux  différentes  mines  des  environs  d'Iluez  (avec  sidérose  et  blende). 

Les  grès  houiUers  de  Peycliagnard  sont  traversés  par  de  petites 
veines  de  quartz  et  de  doloniie  renfermant  de  magnifiques  cristaux  de 
galène  [p  a'),  associés  à  la  bournonite  qui  sera  décrite  plus 
loin. 

Au  Pey  et  au  Grand-Tarmet  en  Lavaldens,  la  gangue  de  la  galène 
est  surtout  barytique  ;  à   tu   Combe  de   l'Ours  en   Livet  et  en  Gavet 


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GAIJÎNE  495 

ainsi  qu'à  la  Combe  du  Lac  et  au  ravin  d'Enlraîguea  la  galèDC  est 
associée  à  de  la  chalcopyrite. 

Enfin  je  citerai,  en  terminant,  le  gisement  de  Laffrey  (la  Longe- 
rolle,  la  Peyrére,  le  Grand  I.itc)  dans  lesquels  le  minéral  principal 
est  la  blende  (voir  ii 
blende).  Des  filons  à 
gangue  quartzeuse  s'y 
observent  dans  les  cal- 
caires liasiques  ;  ils 
renferment  de  la 
galène,  de  la  blende, 
de  la  panabase,  de  la 
sidérose,  quelquefois 
de  la  chalcopyrite  (La 
Fayolle)  ;  ces  minéraux 

se  présentent  en  cris-  ^'*'  "■ 

taux  très  nets,  directe-   ^''•Jg^Tiu^j  jïg°ii«Tn^gri*"rL"n"«"di.1j^ 
ment  implantés  sur  le      *"'"'■ 

calcaire  et  associés  à  des  cristaux  de  dolomie,  de  calcite,  de 
quartz.  Le  type  dominant  dans  les  cristaux,  parfois  fort  beaux, 
de  galène  est  l'octaèdre  régulier  avec  ou  sans  p  et  i*.  Ils  sont 
associés  à  des  cristaux  transparents  de  blende,  parfois  des  aiguilles  de 
stibine,  et  constituent  de  magnifiques  échantillons  de  collection.  Le 
Muséum  possède  une  superbe  géode  de  ce  genre  provenant  du  Grand 
Lac,  A  côté  de  cristaux  brillants  de  galène,  se  trouve  un  octaèdre  du 
même  minéral  à  faces  ternes,  couvert  de  cristaux  de  cérusite.  C'est 
probablement  de  l'un  de  ces  gisements  que  provient  l'échantillon 
représenté  parla  figure  24  (collection  de  l'Ecole  des  Mines) ,  c'est  une 
galène  k  grandes  lames  montrant  une  pcgmatite  de  galène  dans  galèue. 
Les  clivages  p  contigus  des  deux  individus  font  entre  eux  un  angle 
de  150°  environ. 

De  nombreux  filons  de  galène,  généralement  associés  à  de  la  blende, 
dans  une  gangue  quartzeuse  et  barytique,  ont  été  exploités  à  diverses 
reprises  aux  environs  de  Vienne  (fdons  de  la  Poype,  de  Saint-Just, 
de  Saint-Christ,  etc.).  A  la  Poype,  de  gros  cristaux  de  galène  (/><*') 
sont  parfois  recouverts  de  cristaux  de  quartz  ;  la  blende  est  plus  abon- 
dante que  la  galène. 

Hautes-Alpes.  Les  mines  de  Grand-Clos   près  la  Grave  (filons   de 


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MlNÉKALOGIlî  Util  LA  KKANCK 
-Noire,    de    Grandc-Balme,    de    l'Escarcelle,    de    Jnvanelle,    de 
nbier,  etc.),  sont  célèbres  par  leur  situation.  Les  fiions,  coupés 
a  Romanche,    se  dressent  en  effet  avec  une  régularité  schënia- 

sur  une  falaise  de  micascliistes  qui  n'a  pas  moins  de  800™  de 
■ur.  La  fjalène  argentifire  est  engagée  dans  une  gangue  quart- 
:.  Les  explorations  abandonnées  en  1880  ont  Tourni  de  magnifiques 
ïesde  cristaux  cubiques  {avec  ou  sans  a').  Au  Chnzelet  près  La 
e,  les  calcaires  liasiques  sont  traversés  par  des  filonnets  de  quartz 

calcaire  avec  fluorine,  et  galène  argentifère,  renfermant,  d'après 
mard,  9"/o  de  cobalt:   la  présence  de  ce   métal  parait  due  à  un 
âge  de  cobaltine. 
ns  la  haute  vallée  de  la  Durancc,  se  trouvent  les  mines  de  Chàteau- 

et  de  l'Argeutière,    Cette    dernière  est  dans   les  quarlzites  tria- 
is; elle  a  été  exploitée,  pour  la  dernière  fois  en  1870,  elle   avait 
xplorée  dès  1127.  Je   n'ai  en  aucun  échantillon  provenant  de  ce 
nent. 
ns  le  Valgodemar,  au  sud  de  la  Chapelle  (vallon  de  Navette),  est 

le  filon  de  galène  du  Pendillon  ;  ceux  du  village  de  Rip-du- 
à  gangue  de  quart?,  et  de  barytine  et  ceux  du  Clôt  (filons  Chan- 
le  et  de  la  Touisse)  se  trouvent  dans  les  gneiss. 

ïr.  La  galène  a  été  exploitée  à  la  mine  de  Vancroy  près  la  Garde- 
let,  et  il  celles  de  Faucon  l'Argentière  près  Cogolin  (avec  blende, 
ine,  barytine,  quartz)  ;  a  la  mine  des  Bormctlcs  près  liyères 
I  blende,  bournonite,  chalcopyrite),  ii  celle  de  Rieille  en  Collo- 
es  (avec  blende  dominante,   bournonite,  sidérose,  chalcopyrite); 

les  filons  barytiques  des  Mayons  de  Luc,  de  Noire-Dame  des 
mas    (entre    Grimaud     et    la    GardePreinct)  (avec    blende),    etc. 

Bormetles  la  galène  assez  abondante  h  la  surface,  diminue  en 
indeur  et  devient  en  même  temps  pauvre  en  argent  (1  kilo- 
ime  d'argent  à  la  tonne  de  plomb  d'œuvre  au  lieu  de  1500 
imes),  (voir  à   blende);  elle   forme   des   mouches  ou  des  veinules 

la  blende. 


irse.  —  Les  liions  d'Argentella  se  trouvent  dans  le  granité.  Les 
les  les  plus  argentifères  (490  à  815  gr.  par  100  kg.  de  plomb 
vre)  sont  à  grandes  lames;  elles  sont  localement  (Ogliastrone) 
mpagnécs  de  blende  et  de  pyrite.  Ces  filons  ont  été  exploités 
;fois  par  les  Génois. 


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GALÈNE  497 

A  l'île  Rousse,  la  galène  est  engagée  clans  une  gangue  de  quartz  et 
de  fluorine.  Le  même  minéral  se  trouve  aussi  dans  les  vallées  du  Tar- 
taggine  et  de  la  Navaccia. 

Algérie-  —  Constantine.  Aux  environs  de  Philippeville  (Ouled-cl- 
Hadj,  Oued-Oudina,  Oued-Bibi,  El  Monader),  des  liions  de  galène 
avec  blende  se  trouvent  dans  le  terrain  cristallophyllien.  Je  n'ai  pas 
de  renseignements  précis  sur  ces  gisements  que  je  place  ici  par  ana- 
logie avec  des  gisements  connus. 

Oran.  Les  mines  de  Ghar  Rouban  (30  km.  S.  1°  0.  de  Lalla-Maghnia 
et  de  Sidi-Aramon),  déjà  exploitées  à  la  période  romaine,  se  trouvent 
principalement  dans  les  schistes  paléozoïques.  La  galène  à  grandes  lames 
acconipagnt'e  de  blende,  parfois  de  chalcopyrite,  est  contenue  dans 
une  gangue  de  quartz  et  de  fluorine.  On  rencontre  parfois  des  cristaux 
nets  (/'û*). 

C'est  dans  les  mêmes  conditions  que  se  présente  le  gUe  d'EI-Ary,  à 
20  km.  E.-N.  de  Nemours. 

Congo.  Il  existe  au  Congo  des  liions  de  galène;  je  rappellerai  ici 
que  la  dioptase  de  Mîndouli  (voir  tome  I)  parait  se  trouver  au  cha- 
peau d'oxydation  d'un  filon  contenant  en  profondeur,  à  la  fuis  de  la 
galène  et  des  sulfures  de  cuivre  :  elle  est  du  reste  accompagnée  de 
cérusite,  de  mimétite,  etc. 

Madagascar.  Des  filons  de  galène  ont  été  indiqués  dans  le  massif 
central  de  l'Ile,  je  n'sti  pu  recueillir  sur  eux  aucun  renseignement  précis. 

Nouvelle-Calédonie.  —  Dans  la  partie  nord  de  l'île  (vallée  du 
Diahot]  se  trouvent  d'épais  amas,  constitués  par  un  mélange  de  galène 
argentilîire,  de  blende  et  de  pyrite.  On  observe  aussi  la  galène  en 
veinules  dans  les  filons  cuprifères  (voir  à  clta'copyriie)  de  la  nicmc 
région. 

Le  gisement  le  plus  intéressant  à  citer  est  la  mine  Meretrice  ;  dans 
les  échantillons  que  j'ai  eus  entre  les  mains,  je  n'ai  observé  que  des 
masses  clivables  ii  grains  de  dimensions  variées,  mais  cette  mine  fournit 
aux  affleurements  de  nombreux  minéraux  oxydés,  souvent  très  bien 
cristallisés,  tels  que  cérusite,  angléfite,  pyromorphite,  et  même  en 
outre  de  l'argent  natif,  etc.,  englobés  dans  de  la  limonite  terreuse  ou 
scoriacée. 

Tonklll'  Des  filons  de  galène  i\  gangue  quartzeuse  ont  été  reconnus 

A.  Lieu».  —  Uifirtheù.  M.  U 


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498  MINERALOGIE  DE    LA    FRANCE 

duiis  diverses  légions  du  Tonkio,  les  seuls  ëchantilluDS  que  j'ai  vus 
sont  constitués  pnr  des  galèties  it  grands  clivages  ou  ii  grains  fins  sans 
forme  ci'istalline  dislincte. 


b)  Filons  à  gangue  de  carbonates. 

Pyrénées.  —  Baxses-Py rénées.  Les  mines  d'Anglfls,  au-dessus  de 
Courette  près  les  Eaux-Bonnes  et  celles  d'Ar  (Arre)  ont  été  exploitées 
dans  les  calcaires  dévoniens;  on  y  trouve  de  la  galène  et  de  la  blende 
(voir  à  blende).  Je  n'iii  pas  vu  île  cristaux  de  galène  dans  ce  gisement 
abandonné  aujourd'hui. 

Des  filons  analogues  â  ceux  d'Anglas  se  trouv  nt  à  Biirtèque,  au 
S.-O.  de  Laruns  :  leur  remplissage  est  surtout  formé  par  de  la  blende, 
de  la  chalcopyrite  et  de  la  pyrite;  mais  on  y  trouve  aussi  de  la  galène 
»  grandes  lames  (fig.  1). 

La  galène  et  la  blende  se  trouvent  en  quantité  plus  ou  moins  grande 
dans  tous  les  liions  de  sidérose  exploités  à  In  limite  des  Basses-Pyré- 
nt'cs  et  de  l'Espagne  (vallées  de  la  Nive  et  de  la  Bidassoal  [la  Bayon- 
nette,  Saint-Martin  d'Arossa,  Ainhoa,  Baigorry]  [soir  a  sidérose). 

Hautes-Pyrénées.  Les  mines  de  Pierrefitte  (ou  de  Courtes),  au-dessus 
de  la  route  de  Cauterets  et  celles  d'Estaing,  sur  le  versant  ouest  de  la 
même  montagne,  sont  plus  riches  en  blende  qu'en  galène  et  ren- 
ferment un  peu  deb:irytine,  il  y  existe  aussi  de  la  chalcopyrite  :  à  Pier- 
refitte on  trouve  assez  fréquemment  une  galène  très  finement  fibreuse. 

Haute-Garonne.  De  nombreux  filons  de  galène  avec  blende  domi- 
nante ont  été  exploités  à  la  Coume-de-C^er,  à  Uls,  à  Melles,  à  Argut  : 
ils  appartiennent  au  même  champ  de  filons  que  ceux  des  mines  de 
Sentein  [.irtège]  et  que  ceux  qui  se  trouvent  en  Espagne  dans  le  Val 
d'Aran,  notamment  à  Cancjau  (vallée  du  Toran)  et  au  voisinage  du  port 
d'Urets  ;  toutes  se  trouvent  dans  les  mêmes  conditions  géologiques. 

Ariège.  Le  gisement  de  Sentein  est  exploité  au  quartier  de  Bentail- 
lou,  à  une  altitude  de  1900  mètres;  il  se  trouve  au  contact  de  calcaires 
et  de  schistes  siluriens,  les  calcaires  formant  le  mur.  Il  est  creusé  de 
poches  remplies  de  blende,  de  galène,  de  calamine,  etc.  Les  sulfures 
sont  souvent  engagés  en  amas  ou  en  rognons  dans  des  terres  carbona- 
tces  renfcrmunl  eu  moyenne  35  "/»  "le  plomb,  avec  souvent  une  as»cz 
grande  teneur  en   argent.   Au  contact    du   calcaire,   se   trouve   de  lu 


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GALENE  499 

smtthsonite  ou  de  ['hydrozincite  mamelonnée.  C'est  dans  des  poches  de 
ce  genre  qu'ont  été  trouvées  nutrefois  de  magnifiqnes  stalactites  de 
céruslte  »  structure  fibreuse. 

Dans  la  vallée  d'Aulus,  non  loin  des  filons  ii  gangue  quurtzeuse  indi- 
qués p.  483,  se  trouvent,  sur  les  bords  du  Garbet  de  nombreux  filons 
à  gangue  calcaire,  filons  de  Lauqueillc  (Castelminîer)  et  de  Pouech- 
de-Guafi",  renfermant  parfois  aussi  de  la  sidérose,  de  la  blende.  Des 
travaux  considérables  ont  été  faits  jadis  sur  ces  filons. 

Le  filon  de  galène  et  de  blende  de  Cadarcet  (Moncoustant)  se  trouve 
dans  les  schistes  dévoniens,  au  contact  d'un  trachyle  (orlhophyre).  I.a 
galène  est  à  très  grandes  lames  ;  elle  est  plus  rarement  fibreuse  ;  les 
solides  declivage  atteignent  5'™  de  plus  grande  dimension.  Les  cristaux 
nets  sont  rares  et  de  grande  dimension  (/"»').  parfois  superficiellement 
corrodés  etrecouverts  de  quelques  petits  cristaux  de  cérusiteetdepyro- 
morphite  mamelonnée.  La  galène  est  fr<.'qucmment  enveloppée  par  la 
blende.  Les  gangues  sont  constituées  par  de  la  calcite,  de  la  dnlomic 
(ankérite),  de  la  sidérose,  etc.;  il  existe  aussi  un  peu  de  barvtinc  et 
fort  peu  de  pyrite. 

La  galène  et  la  blende  forment  parfois  de  petits  amas  aveu  sidérose 
dans  le  ghe  d'hématite  de  Rancié  près  Vicdessos. 

Pyrénées-Orientales.  C'est  dans  des  conditions  identiques  que  l'on 
trouve  parfois  la  galène  dans  les  gisements  ferrifères  des  Pyrénées- 
Orientales. 

Montagne  Noire.  — Aude.  Les  mines  de  In  Caunette,  à  14  km. 
de  Carcassonne,  dans  la  vallée  de  l'Orbiel  (environs  de  Mas-Cabardès) 
sont  ouvertes  sur  une  série  de  filons  dont  les  épais  chapeaux  de  fer 
d'oxydation  sont  enchevêtrés  et  ontété  longtemps  exploités  pour  le  fer. 
Ils  se  rencontrent  dans  les  calcaires  paléozoïques  et  ont  une  structure 
bréchiforme  (Bernard.  A.  M.  X.  597.  1897).  Les  plus  récents  sont 
riches  en  galène,  mélangée  à  des  oxydes  de  fer  argentifères,  à  de  lu 
blende,  de  la  pyrite,  de  la  chalcopyrite.  La  galène  à  grains  fins,  ou 
compacte  et  rubannée,  atteint  3  kg.  320  d'argent  (anrii'ère)  à  la  tonne 
de  plomb.  Ces  filons  à  gangue  de  calcite  et  de  sidérose  sont  orientés 
N.  IQf  0.  Ils  coupent  des  liions  E.-O.  remplis,  les  uns  par  delà 
blende,  de  la  sidérose,  de  la  calcite,  de  la  chalcopyrite,  les  autres  par  de 
la  sidérose  blanche,  avec  quartz,  panabase,  argent  ruuge,  etc.  Les 
oxydes  de  fer  du  chapeau  de  ces  filons  sont  très  argentifères,  et  peuvent 
être  comparés  à  ceux  de  Huelgoat. 


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500  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

CévenndS.  —  Gard,  Ardèche.  Dans  les  départements  de  l'Ardèche, 
de  la  Drôme  et  surtout  du  Gard,  se  trouve  une  série  de  gisements 
zincifères,  situés  au  milieu  d'assises  sédimcntaires,  entre  le  trias  et 
l'oxfordicn.  Ils  sont  essentiellement  constitués  par  de  la  smithsonite, 
associée  à  de  la  galène,  de  la  bleude  et  de  lu  pyrite. 

Dans  quelques-uns  d'entre  eux,  l'exploitation  u  eu  lieu  d'abord  sur 
la  galène,  qui  n'y  constitue  plus  actuellement  qu'un  minerai  accessoire. 
Il  faut  citer,  AansY  Ardèche  :  Saint-Cierge  ;  dans  le  Gard  :  les  environs 
de  Saint-Félix  de  Palliëres,  de  Saint-Laurent-le-Minier,  Les  Malines, 
Fous,  Avinière,  et  surtout  Coste-Durforl,  Dans  ce  dernier  gisement, 
situé  dans  le  lias,  il  existe  des  amas  de  galène  à  grandes  facettes  avec 
calamine,  quelques  mouches  de  blende  blonde  et  beaucoup  de  fluo- 
rine blanche,  rose  ou  violette. 

Les  mines  de  Saint-Félix  de  Palliëres  offrent  une  particularité 
remarquable,  signalée  par  M.  Parran  [A.  M.  XV.  47.  1859);  la  partie 
supérieure  de  l'amas  est  constituée  par  de  la  pyrite,  superficiellement 
transformée  en  oxyde  de  fer.  La  pyrite  est  remplacée  en  profondeur 
par  de  la  galène.  Au  contact  des  deux  sulfures,  se  trouve  une  zone 
épaisse  dans  laquelle  la  galène  est  transformée  en  anglésite  compacte, 
mélangée  à  une  terre  jaune  ;  celle-ci  est  constituée  par  de  la  pastréite 
(voir  tome  III),  avec  du  gypse,  des  grains  de  quartz,  etc.  A  la  mine 
Saint-Félix,  la  galène  renferme  des  géodes  de  beaux  cristaux  d'anglé- 
site  et  de  cérusite.  C'est  cette  même  mine  qui  a  fourni  autrefois  la 
fibroferrite.  La  galène  de  Saint  Félix  contient  environ  130  gr.  d'argent 
à  la  tonne  de  plomb  d'teuvre  ;  l'anglcsite  est  plus  riche. 

Lozère.  L'étude  approfondie  du  champ  de  filons  de  Vialas  près 
Genolhac  a  montré  à  Rivot  {A.  M.  VI.  1863)  que  dans  ce  remarquable 
gisement,  aujourd'hui  h  peine  exploité,  il  existait  des  filons  de  galène 
riches  en  argent  (la  teneur  en  argent  atteint  QjlQ'j^  à  gaugue  de  cal- 
cite  et  de  barytine  rose,  qui  sont  postérieurs  aux  liions  quartzcux  ou 
barytiques  de  la  même  région,  dans  lesquels  la  galène  est  toujours 
pauvre  en  argent. 

Les  mines  de  Vialiis  ont  fourni  de  très  beaux  cristaux  de  calcite  et 
debaryline  et  plus  rarement  de  galène  :  dans  ceux-ci  l'octaèdre  domine, 
avec  on  sans  petites  faces  cubiques.  La  mine  de  VÎUaret  faisant  partie 
de  ce  district  a  produit  accidentellement  les  cristaux  d'harmotome 
dccrils  p.  312. 

Les  filons  de  Vialas  renferment,  en  outre,  de  la  pyrite,  de  la  blende,  etc. 


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GALENE  501 

Tarn.  La  mine  de  Peyrebmne  (ou  du  Dûdou)  est  située  à  quelques 
kilomètres  de  Réalmont.  D'anciennes  galeries  ont  i:té  creusées  sur  la 
rive  gauche  du  Dadou  (arUuent  de  l'Agnet),  sur  le  territoire  de 
Montredon;  celles  qui  sont  actuellement  exploitées  se  trouvent  sur  la 
rive  droite  de  la  rivière  dans  la  commune  de  Lîeux-la-Fenasse. 

La  galène  est  intimement  mélangée  à  de  la  blende  ferrifére.  f^e 
remplissage  du  filon  est  formé 
par  de  la  calcîte,  de  la  dolomie 
rosée,  de  la  sidérose  (très  abon- 
dante} et  de  la  fluorine.  On 
rencontre  de  très  beaux  échan- 
tillons montrant  bien  la  nature 
concrétionnée  du  (ilon.  Les 
couches  concentriques  ont,  en  ' 
général,    la    composition     sui-  Kig.  ii. 

vante,    en   partant  de  la   paroi        phoi<>gr>piiied-iincii><iei  d>  giitncdgiimined* 
du   filon  :  calcite  avec  zone   de  «t"  n.o«.    «n  ™r  »•  u^  e.| 

blende,  de  galène  et  de  sidérose,  puis  sidérose,  fluorine,  pyrite,  et  enfin 
calcite  en  cristaux  nets  dans  les  géodes.  Celles-ci  sont  aussi  tapissées 
de  cristaux  de  fluorine  (voir  à  fluorine),  de  quartz,  etc. 

La  galène  est  surtout  à  très  grands  éléments:  les  solides  de  clivage 
de  5  centimètres  d'arête  ne  sont  pas  rares  ; 
ils  ont  souvent  une  surface  palmée  due  à  des 
macles  secondaires  de  la  zone  pa*;  les  bandes 
sont  trop  plissées  pour  que  des    mesures 
,   précises    soient    possibles    (fig.    25).    Los 
U"    cristaux  géodiques  ne  sont  pas  fréquents; 
tous  ceux  que  j'y  ai  recueillis  sont  des  octaè- 
dres réguliers  avec  de  petites  facettes/)  (100), 
A*  (110)  et  a*'*  (211)  et  plus    rarement  a* 
Fig.  M.  (211)  ;  enfin  pour  quelques-uns  d'entre  eux, 

GiUiH  d*  PcTnhruns.  les  faccs  p  sont   remplacées  par  un  trapé- 

zoèdre  très  surbaissé  d'"  (40.  1.  1)  (fig.  26^  ;  ils  ne  dépassent  pas  0"°,5 
suivant  un  axe  quaternaire. 

Il  existe  aussi  à  Peyrebrune  une  variété  de  galène  très  compacte 
d'un  bleu  foncé.  Enfin  j'ai  rapporté  de  cette  mine  des  échantil- 
lons constitués  par  des  cubes  de  galène  entièrement  cristallitiques, 
offrant  les  apparences  curieuses  des  cristaux  de  sel  gemme  figurés  plus 


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503  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

loin.  Tous  leurs  iuteivalles  sont  remplis  par  de  la  blende  cuocrétionnéc 

BuperRciellement,  tiiinsforniée  en  sinîthsonite  (voir  il  blende). 

Les  fiions  de  Peyrebrune  se  trouvent  nu  milieu  des  schistes  silu- 
riens ;  ceux-ci  sont  traversés  par  des  fiions  de  diabase  et  des  dykes 
de  microgranulite. 

Vosges.  — [Alsace],  La  galène  est  très  fré(|ueDte  dans  les  fdons 
argentifères  de  Saintc-Mnrie-aux-Mînes  ;  elle  est  souvent  cristallisée 
et  le  plus  généralement  en  cubo-octaèdres  à  faces  irisées.  J'ai  aussi 
observé  de  petits  cristaux  de  la  forme  a*  6*  a"*.  La  gangue  la 
plus  habituelle  est  la  ca!cite;à  Surlatte,  elle  est  formée  par  une 
roche  argiloschisteuse  riche  en  graphite. 

Alpes-  —  Isère.  La  galène  très  argentifère  a  été  rencontrée  en 
masses  granulaires,  laminaires  ou  compactes  dans  la  mine  des  Cha- 
lanches.  Les  cristaux  y  ont  été  parfois  nets  et  variés  de  forme  {p,pa', 
a*);  leur  surface  est  souvent  irisée.  Les  minéraux  oxydés  {cérusite, 
wuifénite,  mimétite,pyromorphite)  sont  peu  abondants  dansce  gisement. 

De  jolis  cristaux  à  faces  brillantes  de  galène  (pà'),  associés  â  de  la 
blende  lamellaire  jaune  ou  verte,  se  rencontrent  dans  la  sidérose  de 
Saint-Pierre  d'Allevard. 

Hautes-Alpes.  Des  filons  de  galène  à  grains  fias  et  à  gangue  calcaire 
se  trouvent  près  de  Champoléon  (filon  de  Barbe  noire). 

Basses-. Alpes.  Ce  département  renferme  dans  le  jurassique  quelques 
Blons  de  galène  à  gangue  de  enlcite  et  de  barytine,  ils  sont  générale- 
ment fort  irréguliers  et  pauvres  en  argent.  Plusieurs  d'entre  eux  ont  été 
exploités  au  siècle  dernier  ;  tous  sont  actuellcmenl  abandonnés.  On  peut 
citer  les  suivants  :  Nnux  en  Saint-Geniez  au  N.-E.  de  Sisternn,  et  plus 
au  S.-E.  Auribeau;  Neyrac  en  Piegu,  Barles,  Curbans  au  pied  de  la 
montagne  .\ujardc,  etc.  Des  filons  analogues  ont  été  trouvés  dans  le 
calcaire  nummulitiqiie  à  la  Malune  près  Mourjuan  (entre  Allos  et  Bar- 
celonnette). 

DrAme.  Il  existe  dans  la  Drôme  des  filons  de  galène  fort  analogues 
à  ceux  des  Basses-Alpes  et  se  prêtant  aux  mêmes  observations;  on 
peut  citer  les  suivants  :  leRoueten  Condorcet,  Mcrylan,  la  Jalaye  entre 
le  Buis  et  Propiac  (avec  blende),  les  environs  de  Chàtilion,  etc.  Le  gise- 
ment de  Condorcet  est  remarquable  par  une  gangue  riche  en  céles- 
tine  (voir  à  cèlesline).  Il  renferme  de  la  blende. 


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Algérie.  —  Il  existe  en  Algérie  un  grand  nombre  de  gisements  de 
galène,  à  noter  surtout  à  cause  de  leur  âge  ;  tous  les  gisements  métal- 
lifères de  cette  région  sont,  en  effet,  récents,  souvent  même  tertiaires. 

Aucun  des  gisements  exploités  n'a  fourni,  fi  ma  connaissance,  de 
galène  intéressante  au  point  de  vue  minéralogîque.  Les  localités 
citées  plus  loin  n'ont  donc  qu'un  intérêt  de  statistique;  leur  liste  est 
extraite  de  la  notice  mtnéralogique  publiée  en  1889  par  le  service 
des  mines  d'Algérie,  on  trouvera  dans  celle-ci  l'indication  d'un  plus 
grand  nombre  de  gisements  ;  je  ne  cite  ici  que  les  plus  importants.  Les 
renseignements  contenus  dans  cette  notice  sout  insoflisants  pour  me 
permettre  de  classer  avec  sûreté  la  plupart  des  gisements  algériens  dans 
les  divisions  adoptées  dans  mon  livre.  Je  donne  ici  ceux  qui  sont  sûre- 
ment ou  probablement  dans  une  gangue  calcaire  en  taisant  cependant, 
pour  quelques-uns  d'entre  eux,  des  réserves  sur  la  nature  exacte  de 
cette  dei 


Conutantine.  Au  Djebel-Youssef  (S.  de  Sétif],  un  gisement  de  galène 
se  trouve  dans  l'aptien  avec  traces  de  cinabre  et  de  chatcopyrite  ;  à 
Cavallo  (ouest  du  Djidjelli),  un  filon  de  galène  avec  blende  et  pyrite 
a  été  exploité  pendant  quelque  temps;  à  Kandek-Chaou  (21  km.  S. 
de  Collo),  la  galène,  la  blende  et  des  traces  de  chalcopyrite  se  trouvent 
dans  le  nummulitique  supérieur. 

Les  gisements  du  Djebel-Taya  près  Cuelma  sont  dans  les  calcaires 
jurassiques,  ceux  des  environs  de  Souk-Ahras  (Ras-el-Arous)  dans  le 
pliocène,  celui  de  Kef-Kanouna  (avec  calamine  et  cérusïte,  dans  le 
sénonien,  celui  du  Djebel-Frina,  dans  l'éucène  inférieur  et  enfin  ceux 
de  Meslouba  (à  37  km.  5°  N,-E.  d'.\ïn-Beïda)  (avec  bournonite)  dans 
l'aptien.  Les  filons  de  Sidi-Kambez  près  Phîlippevitle  paraissent  avoir 
pour  gangue  de  la  sidérose  et  de  la  barytine,  d'après  les  échantillons 
que  j'ai  eus  entre  les  mains. 

Alger.  Il  n'existe  pas  de  gisement  de  galène  important  dans  la  pro- 
vince d'Alger  ;  je  citerai  seulement  l'Oued- Rehane  (contact  d'une  rhyo- 
lite  et  du  gault)  et  Zaccar-R'harbî  (dans  le  néocomien)  près  Milianah; 
rOued-Beni-Aza  près  Blidah  (avec  blende  et  chalcopyrite]  dans  les 
marnes  cénomaniennes.  La  galène  est  associée  à  la  sinithsonite,  la  cala- 
mine, etc.,  au  Djebel-Ouarsenis.  Enfin  au  Belloua  près  Tïzi-Ouzou,  la 
galène  associée  à  la  blende  et  à  la  chalcopyrite,  se  rencontre  en  vei- 
nules dans  les  dolomies  cristallophylliennes. 


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soi  MINERALOGIE  DE  l.A  FRANCE 

De  jolis  cristaux  de  galène  (pa^)  ont  été  rencontres  dans  les  mines 
de  cuivre  de  la  région  de  Tenès  (Oued-Allelah)  ou  milieu  de  géodes  de 
dolomic  et  de  sidérose  en  même  temps  que  les  beaux  cristaux  de  clial- 
copyritc  (giii  seront  décrits  plus  loin. 

Oran.  La  galène  est  disséminée  dans  les  calcaires  et  dolomies  juras- 
siques de  Tazouat  près  Saint-Cloud,  dans  les  dolomies  bathoniennes 
des  environs  de  Saïda  et  de  Kseina  (à  28  km.  N.-O.  de  Frenda).  Des 
amas  de  galène  ont  été  exploités  dans  les  amas  calaminaîres  du  Mazis 
(ouest  de  Lalla-Maglinia}et  du  Djebel  Filhaoucen  (au  S.-E.  de  Nemours). 

Tunisie.  —  D'après  les  renseignements  que  m'a  fournis  M.  de 
Fage,  la  galène  se  trouve  en  boules  ou  en  veinules  irrégulières  comme 
accident  dans  les  diverses  mines  calamiiiaires  de  la  Tunisie  énumérécs 
plus  loin  (voir  îi  blende),  et  notamment  dans  celles  du  Djebel-Reças 
[montagne  de  plomb]  (dans  le  jurassique],  du  Djebel-Bou-Yuber  et  de 
Djebel-Slata  {dans  l'urgo-aptien],  du  Khanghuet-Kef-Tout  et  de  Sidi- 
Youssef.  Tous  ces  gisements  ont  été  exploités  pour  la  galène  par  les 
Romains  qui  laissaient  la  smithsonite  dans  les  déblais. 

2°  Dans  les  roches  sédimeniaires . 
a)  Dans  les  assises  paléozoïijiies. 

La  galène  existe  à  l'état  d'accident  minéralog!quc  associée  à  de  la 
pyrite  dans  quelques  gisements  paléozoli'ques  et  souvent  dans  des  gise- 
incnts  houillers  ;  c'est  certainement  là  qu'il  faut  chercher  l'origine  de 
la  galène  sublimée  citée  p.  507  dans  les  produits  de  l'inQammation 
des  bouillèresde  la  Ricamarie. 

Flandre.  —  Nord.  Des  cubes  de  galène  ont  été  rencontrés  dans 
des  géodes  ou  dans  la  masse  du  calcaire  frasoien  de  la  carrière  du 
Chàteau-Guillard  en  Trélon.  Dans  les  géodes,  ce  minéral  est  associé  à 
de  la  blende  et  à  de  la  pyrite  (Cayeux.  Ann.  Soc.géol.  du  Nord,W\.  89. 
1891).  M.  Cossclet  m'a  signalé  le  même  minéral  dans  des  roches  car- 
bonifères de  Givet. 

Bretagne. — Mayenne.  De  petits  cubes  de  galène  ont  été  observés 
par  M.  Kerforne  dans  les  fentes  des  grès  siluriens  de  Chaffenu  au  nord 
de  Saint-Jean  de  Mayenne. 

Anjou.  —  Maine-et-Loire.  La  galène  se  trouve  en  petite  quantité 
dans  le  calcaire  anthracifère  de  Montjean,  dans  les  veinules  à  calcite, 
stibine  et  blende  des  calcaires  dévonicns  des  environs  d'Angers. 


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GALENE  SOS 

Pyrénées.  —  [Aragon].  La  collection  du  Muséum  possède  uo 
curieux  échantillon  étiqueté  Bielle  {Pyrénées),  qui  provient  probable- 
ment des  environs  de  Bielsa,  dans  la  vallée  de  la  Cinca,  c'est  un  grès 
(grès  rouge?)  dont  une  fente  est  tapissée  par  de 
trùs  jolis  petils  cristaux  de  galène  en  octaèdres 
ou  cubo-octaèJres  simples  ou  maclés  et  extrê- 
mement aplatis  suivant  une  face  octaédrique 
(Rg.  27).  Ils  ressemblent  par  suite  à  des  rhom- 
boèdres basés  ;  ils  sont  généralement  implantés 
sur  leur  gangue  de  telle  façon  que  la  face  d'apla-  ^''»-  "- 

tissement  est  plus  ou  moins  perpendiculaire  a  Bieiia. 

celle-ci.  Il  existe  bien,  dans  les  Basses-Pyrénées,  une  mine  de  Bielle, 
mais  on  n'y  trouve  que  de  la  sidérose,  de  la  ehalcopyrite  et  ces  miné- 
raux se  trouvent  au  milieu  de  calcaires  et  non  de  grés. 

Plateau  Central.  —  Lo/re.  La  galène  a  été  trouvée  accidentelle- 
ment avec  blende  et  barytine  dans  les  rognons  de  fer  carbonate  des 
mines  du  Treuil  près  Saint-Étienne. 

Nièvre.  La  collection  du  Muséum  renferme  un  échantillon  de  houille 
des  mines  de  Dccîze  à  la  Machine,  contenant  de  la  galène  ;  les  formes 
dominantes  sont  p,  p  a*.  L'échantillon  est  très  altéré  par  suite  de  la 
présence  de  pyrite  en  voie  de  décomposition. 

Vos^S.  —  Haule-Saâne.  La  galène  a  été  signalée  dans  les  nodules 
de  fer  carbonate  du  terrain  houiller  à  Ronchamp  et  à  Champagney, 

b)  Dans  lex  assises  secondaires. 

La  galène  se  rencontre  en  abondance  dans  les  fentes  des  arkoses 
trîasiques  du  Plateau-Central,  avec  blende,  quartz,  fluorine  (voir  à 
fluorine).  On  les  trouve  aussi  dans  quelques  autres  gisements. 

Maine  —  Sarthe.  Des  m'>uches  de  galène  ont  été  trouvées  dans  le 
calcaire  aux  environs  dn  Mans  (collection  du  Muséum). 

PoltoU'  —  Vendée.  Les  calcaires  jurassiques  de  Foussay,  des  envi- 
rons de  Fontenay  (Fontaines,  le  Mazenu],  ceux  des  environs  de  Chan- 
tonnay  renferment  quelquefois  de  petits  nids  de  galène. 

Vienne.  Les  calcaires  jurassiques  de  Sauxais  près  Poitiers  renferment 
de  petites  mouches  de  galène,  associées  à  de  la  fluorine  cubique. 


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506  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Deax-Sèvres.  Le  même  minéral  a  été  rencontré  dans  de  semblables 
conditions  à  Cours  près  Chiimpdeniers  et  aux  environs  de  Coulonges 
entre  Mayné  et  Gatebourse,  dans  le  lias  des  environs  de  Saint-Maixent 
(avec  barytine  et  fluorine),  etc. 

PlatâfiU  Central-  —  Gard.  Dans  le  gisement  de  Carnoulès  ou  de 
Saint-Sébastien  d'Aigrefenille,  la  galène  imprègne  les  nrkoses  Iria- 
siqnes,  sur  une  zone  qui  a  été  exploitée  sur  5'^"  d'épaisseur;  elle  est 
associée  à  de  la  pyrite. 

Nièvre,  Saône-et-Loire.  Les  arkoses  triasiques  du  Morvan  et 
du  Maçonnais  renferment  souvent  dans  leurs  Tentes  de  petits  cris- 
taux de  galène  p  ou  pa*,  associés  à  de  la  blende,  de  la  pyrite,  de  la 
fluorine. 

A  Génelard,  j'ai  recueilli,  dans  le  lias  inférieur,  des  échantillons 
ligniteux,  imprégnés  de  calcite  a  grandes  lames,  de  blende,  de  galène 
et  de  pyrite. 

Côte-d'Or.  La  galène  n'est  pas  rare  avec  lluorîne  et  barytine  dans  les 
arkoses  de  Sainte-Sabine,  Remilly,  Monllay,  Thwstes,  Thoisy-la-Ber- 
cbère,  Semur,  etc.  Le  même  minéral  se  trouve  avec  pyrite  dans  l'infra- 
lias  de  l'Auxois  (Beauregard)  ;  à  Locour-d'Arcenay,  on  trouve  des  fos- 
siles transformés  en  galène,  en  blende  et  en  barytine. 

Vosges.  —  {Lorraine].  La  galène  existe  sous  forme  de  mouches 
accidentelles  dans  les  marnes  du  muschelkalk,  dans  ses  dolomies, 
ainsi  que  dans  l'oolithe  ferrugineuse  de  Ja  Lorraine. 

Un  gisement  plus  important,  exploité  au  siècle  dernier,  se  rencontre 
dans  les  assises  inférieures  do  grès  bigarré  au  Bleyberg,  à  Saint-Avold 
et  à  Hagarten-Ies-Mioes.  La  galène  argentifère  y  est  disséminée  irré- 
gulièrement en  nodules,  produits  par  l'imprégnalion  locale  du  grès  ;  il 
existe  aussi  dans  cesgites  un  peu  de  cérusite. 

3'  Dans  les  fentes  des  roches  éruptives. 

La  galène,  souvent  associée  à  la  blende,  se  rencontre  dans  quelques 
gisements  de  roches  éruptives  en  cristaux  parfois  très  nets. 

Bretagne.  —  Loire-Inférieure.  Les  fentes  de  la  granulite  de  Miseri 
près  Nantes,  de  Chantenay  {carrière  du  petit  Saint-Joseph)  renferment 
parfois  de  très  jolis  cristaux/j  (100),  a*  (111)  de  galène,  souvent  allon- 


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gés  suivant  un  axe  quaternaire;  ils  sont  fréquemment  accompagoés  de 
blende  et  de  Quorîne. 

Alpes-  Slasslf  du  Mont-Blanc.  —  Haute-Savoie.  M.  Brun  a 
trouvé  {B.  S.  M.  IV.  260.  1881)  dans  les  fentes  de  lu  protogine  du 
pied  des  Grandes  Jorasses,  sur  le  glacier  de  Leschant,  un  cristal  de 
galène  {pa^)  associé  à  du  quartz  hyalin.  Ce  cristal,  du  poids  de  15  gr., 
possède  un  clivage  octaédrique  très  net,  il  contient  environ  1°/,  de 
sulfure  de  bismuth  et  une  trace  de  fer. 

4"  Dans  les  cipolins  et  les  calcaires  mélamorphisés  au  contact 
des  roches  éruplives. 

Les  cipolins  des  gneiss  renferment  parfois  des  mouches  de  galène 
qui  y  sont  fréquemment  associées  à  de  la  blende  et  jouent  le  même 
rôle  que  les  micas  ou  les  pyruxënes  qui  les  accompagnent.  Les  cipolins 
de  Mercus  et  d'Arignac  {Ariège)  sont  particulièrement  à  noter  à  cet 
égard. 

Les  calcaires  paléozoïques  métamorphisés  parles  roches  granitiques 
du  pic  du  Midi  de  Bïgorre  [Hautes-Pyrénées)  m'ont  fourni,  au-dessous 
de  l'Observatoire,  de  beaux  échantillons  lamellaires  de  galène  et  de 
blende,  accompagnés  de  malacolite  et  de  grossulaire. 

5°  Dans  les  sources  thermales. 

Plateau  Central.  —  Allier.  La  galène  a  été  trouvée  par  Daubréc 
à  la  surface  de  tuyaux  de  plomb  immergés  dans  le  puisard  romain  de 
Bourbonne-les-BaÎHs  {voir  à  panabase)  et  sur  les  croûtes  de  phosgc- 
nite,  formées  par  altération  de  ces  mêmes  tuyaux.  De  la  cérusite  et 
de  l'anglésite  ont  été  rencontrées  dans  les  mêmes  conditions. 

6°  Dnns  les  houillères  embrasées. 

Plateau  Central. —  Loire.  Des  cristaux  de  galène  ont  été  recueil- 
lis par  Mayençon  à  la  Ricamarie  près  Saint-Ëtienne  dans  les  fentes 
des  schistes  houillers  calcinés  par  les  incendies  souterrains  (voir  à 
hiamuthinite).  L'échantillon  que  j'ai  examiné  est  constitué  par  de  petits 
cubes  mesurant  environ  O^^S  d'arête:  le  même  minéral  s'y  est  ren- 
contré en  trémies. 


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508  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

7°  Dans  les  fonderies,  etc. 

Les  fonderies  où  l'on  traite  les  minerais  de  plomb  présentent  par- 
fois de  magnifiques  échantillons  de  galène  obtenue  par  fusion  ou  subli- 
mation. Celte  galène  se  présente  généralement  en  trémies.    La  fig.  28 

représente  un  échan- 
tilloD  de  ce  genre, 
provenant  de  la  fon- 
derie de  Couéron  près 
Nantes  :  on  en  a  trouvé 
aussi  autrefois  dans 
les  fonderies  de  Poul- 
laouen. 

J'ai  examiné  des 
échantillons  de  la  fon- 
derie de  Couéron  près 
Nantes,  dans  lesquels 
le  plomb  métallique 
remplit  toutes  les  ca- 

Fis-   M.  .     ,       ,  '  (       . 

vîtes  des  trémies  de  la 

Tr<n>iueubiq<i»deg>IÈiic.  (PoDileriidi  Contran).  ICrindaur  nilurulM.  ,,  -,      -  ■ 

^         '        ^  '^  '    galène;   il   joue  donc 

le  même  rôle  que  la  blende  et  la  smilhsonite  dans  les  échantillons  de 
Peyrcbrune  décrits  p.  502. 

De  beaux  échantillons  analogues  aux  précédents  ont  pris  naissance  il 
y  a  quelques  années,  lors  del'iucendie  d'une  fabrique  d'acide  sulfuriquc 
à  Montluçon  ;  ils  ont  été  produits  aux  dépens  des  chambres  de  plomb 
de  cette  usine.  Les  cristaux,  sous  forme  de  trémies,  recouvrait  de  la 
galène  lamellaire  ou  du  plomb  métallique. 

Enfin,  M.  Gonnard  a  trouvé,  dans  de  vieux  creusets  d'une  cristalle- 
rie de  Lyon,  de  beaux  groupements  en  trémies  de  galène  dont  les 
interstices  sont  mouli'S  par  de  la  chalcopyrite  [B.  S.  M.  II.  186. 1879}. 


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ARGYRITE  tO». 

ARamiTE 
Ag,s 

Cubique. 

Modes.  Macles  par  pénétration  suivant  a*. 

Formes  observées,  p  (100),  a*  (111),  6*  (110),  a?  (311),  û^/î  (322). 

a'/'a*/»  (arêlehorii.}     12l<'58'     T/ja'    154''i6'      raV'      les-aS' 
a'i'a'l'-  (arêle  oblique)  160»i5'     Ijja»''  136H1'     U<<i'        150«30' 

Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  sont  souvent  déronnés',  tordus; 
ils  sont  aussi  associés  à  axes  parallèles  formanl  des  groupements  réti- 
culés, dendritiqucs.  L'argyrite  se  présente  aussi  en  masses  filiformes 
ou  compactes  et  en  enduits. 

Clivages.  Trace  de  clivages  suivant  a'  (111)  et  b*  (110).  Cassure  sub- 
conchoïdale. 

Dureté.  2  a  2,5.  Très  seclile. 

Densité.  7,8  k  7,36. 

Coloration  et  éclat.  Gris  de  plomb  noir.  Poussière  de  mèmv  cou- 
leur. Rayure  brillante  [argent  vitreux).  Eclat  métallique.  Opaque. 

Composition  chimique.  La  formule  Ag^'S  correspond  à  la  composi- 
tion : 


Ag 8--1 

100,0 

Propriétés  pyrognostiquea.  Dans  le  tube  ouvert,  dégage  de  l'acide 
sulfureux.  Au  chalumeau,  facilement  fusible  en  se  gonflant  et  en  don- 
nant un  globule  d'argent  :  il  n'est  pas  nécessaire  d'employer  une  tem- 
pérature élevée  pour  obtenir  de  l'argent  filamenteux  aux  dépens  d'un 
fragment  d'argyrite. 

Soluble  dans  l'acide  azotique,  avec  dépôt  de  soufre.  La  solution 
donne  par  l'acide  chlorhydrique  un  précipité  caillebolé  soluble  dans 
l'ammoniaque. 

Altérations.  L'argent  natif  se  forme  quelquefois  par  réduction  de 
l'argyrite  ;  le  minéral  se  ternit  à  l'air  et  prend  un  aspect  terreux. 

1.  h'acantkile,  considérée  comme  uoe  forme  orthorhombique  de  Ag"  S  n'est 
peut-f  tre  que  de  l'argyrile  déformée  et  ailongéc  suiraiit  un  axe  binaire. 


Di3iiizedb,G00gle 


510  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Diagnostic.  L'argyrîte  se  distingue  aisément  des  autres  minéraux 
de  ce  groupe  par  sn  parfaite  sectilité,  sa  raclure  brillante,  sa  couleur, 
son  éclat  et  enfin  ses  propriétés  pyrognostiques. 


GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'argyrîte  est  un  minéral  Tréquent  dans  les  filons  argentifères,  sur- 
tout dans  ceux  à  gangue  caliaire;  il  accompagne  l'argent  natif  et 
d'autres  minéraux  argentifères. 

Pyrénées.  —  Bassex-Py rénées.  L'argyrite  a  été  rencontrée  en 
petite  quantité  avec  dyacrasite,  etc.,  dans  les  lilounets  calcaires,  à  la 
mine  d'Ar  près  Laruns  (voir  à  arîte).  Elle  ne  s'y  présente  pas  en  cri- 
staux distincts. 

J'ai  trouvé  le  même  minéral  en  légers  enduits,  d'un  noir  de  fer,  dans 
la  galène  du  même  gisement. 

Plateau  Cântra.1-  — Puy-de-Dôme.  L'argyrite  semble  avoir  été 
trouvée  récemment  dans  les  mines  de  galène  de  Villevieille  près  la 
Goutelle  (Pontgibaud). 

Vosges-  — [Ahace].  L'argyrite  a  été  rencontrée  en  assez  grande 
abondance    à    Sninte-Marie-aux-Mines   et   particulièrement   dans    les 
mines   d'EngeIsbourg,    de 
Chrétien     et     de     Saint- 
Guillaume,  dans    la  vallée 
de   Phaunoux   (Rauenthal) 
'  et  dans  quelques-unes  de 
celles  du  vallon  de  Fertru. 
Les  crislaux  trouvés  dans 
les  ancieus  travaux  parais- 
^'g-  '  ■'  *  sent  avoir  été  fort  beaux  ; 

"^^  les    lormes    étaient   assez 

variées  p  (100),   a''  (111),  />  a';  la   (ig.    1    représente,   d'après  Lévy 
{Descr.  de  la  co/lert.  Hetiland),  un  cristal  de  la  forme //n^"  (322). 

J'ai  moi-même  observé  un  très  beau  cristal  donné  par  Daubrée  au 
Muséum  et  offrant  les  faces  a'  (111)  dominantes,  avec  é*  (110),  û^  (31 1) 
(fig.  2).  Il  est  associé  ii  de  la  proustite  et  à  de  la  calcite  {e'  (lOlO), 
b*  (01 Î2)]. 


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ARGYHITE  511 

L'argyrite  de  Sainte-Mari*:  dans  une  gangue  de  calcîte  ou  de  bary- 

tîne  est  généralement  associée  ù  des  argeots  rouges,  ù  de  l'argent  natif. 

Alpes.  Bfassif  da  mont  Blanc.  —  Haute-Savoie.  L'argyrite 
(argent  vitreux)  a  été  signalée  (/.  M.  I.  39.  1794)  avec  galène,  bourno- 
iiite,  etc.,  dans  la  mine  de  Rotssy  près  Servez  (voir  à  hournonite). 

Isère.  L'argyrite  s'est  trouvée  abondamment  dans  les  filous  des  Cha- 
lunches.  Elle  y  forme  des  masses  compactes  ou  lamellaires,  engagées 
dans  le  calcaire  ou  dans  le  mélange  d'argent  natif,  d'asbolane,  d'éry- 
thrine,  de  cérargyrite  (dont  il  a  été  question  page  410}.  J'ai  examiné 
un  bel  échantillon  d'argent  natif  de  ce  gisement  intimement  mélangé 
il  de  l'argyrite  noire  lamellaire.  Des  cristaux  cubiques  n'ont  été  trouvés 
que  très  rarement. 

Gisement  probable. 

Bretagne.  —  Il/e-et- Vilaine.  La  haute  teneur  en  argent  de  cer- 
taines galènes  de  la  mine  de  Puntpéan  fait  penser  que  l'argyrite  doit 
s'y  trouver  parfois  mélangée  au  minerai  de  plomb  exploité.  En  eflèl, 
non  seulement  la  teneur  en  argent  deces  minerais  n'est  pas  constante, 
mais  encore  elle  parait  augmenter  quand  celle  du  plomb  diminue  (Fuchs 
et  De  Launay.  Trailé  des  gîtes  minéraux.  II.  504.  1893). 


GROUPE  DE  LA  CHALCOSITE 

Ce  groupe  comprend  les  deux  minéraux orthorhombiques  suivants  : 

Chalcosite . . , .      Cu*  S 
Stromeyerite. .     (Cu,  Ajç)*  S 

auxquels  il  faut  ajouter  le  suivant  : 

Acanlhite Ag^  S 

s'il  n'est  pas  de  l'argyrite  cubique,  allongée  suivant  un  uxe  binaire. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


CHALCOSITE. 


Orlhorhombique  :  mm  =  119°35'. 

b'.h=  1000  :  838,364.  D  =  864,204.  d  =  303, 140 
\a:h:c'.=  0,5822  :  1  :  0,9701  (Miller)] 

Macles.  Macles  nombreuses.  1*  Mnclvs  suivant  m  (110)  couduisant 
à  des  groupements  pseudohexagouaux  ;  2*  macles  cruciformes  suivant 
^f^  (032)  dans  lesquelles  les  deux  individus  se  croisent  sous  des  angles 
de  110'  et  69°;  3"  macles  plus  rares  suivant  A'  (112). 

Formes  observées,  p  (001);  »i  (110)  ^  (010)  ;  4=*/^  (113),  A*  (112), 
*'/*(lll);  e^(012),  ey  (023).  e'/'(021). 

Les  mesures  suivantes  ont  été  prises  sur  de  petits  cristaux  de  Bour- 
bonne-les-Bains  ;  les  zonespg*  etpmseules  donnent  des  mesures,  assez 
mauvaises  du  reste,  à  cause  des  cannelures  des  faces. 


II*.35' 

lî;';: 

1Ï0°IÏ'30- 

IM»  7'30' 

p/.*'" 

taip 

128°15'       128' 

b'fb' 

1* 

147°6'30" 

pb' 

t'f 

114M3'       !»•  r 

b'b't 

136»S2' 

pyi' 

ilUW      91»  10' 

4'/'  4' 

ABgl» 

117016' 

i'i'i'; 

avant 

148-26' 

B4°3Ï' 
1 14-32' 

54-20' 
147M0' 

b'i'b'i 

avant 
a«ant 

13(f  8' 

13K>  3' 

136M5' 

fi'b"^ 

ceu 

124*17' 

92°  6' 

117»21'30 
U<>49' 

117'W 

côté 
cbU 

iM'ir 

79-47' 

Faciès.  Parmi  les  gisements  décrits  plus  loin,  les  sources  thermales 
seules  ont  fourni  des  cristaux  distincts  :  ils  sont  soit  allongés  suivant 
l'axe  b  et  très  striés  parallèlement  à  cette  direction,  soit  un  peu 
allongés  suivant  l'axe  vertical  ;  ils  ont  alors  une  symétrie  pseudohexa- 
gonale.  Les  cristaux  sont  souvent  squelettiformes  ou  cristallitiques. 

La  cbalcosîte  de  nos  autres  gisements  présente  des  aspects  exté- 
rieurs très  différents,  suivant  qu'elle  est  très  cristalline  (Urdos,  la 
Garde  en  Oisans),  finement  grenue  (cap  Garonne),  compacte  (la  Pacau- 
dière),  ou  terreuse  (Nouvelle-Calédonie). 

Clivages.  Clivages  m  (110)  souvent  a  peine  distincts.  Cassure  coa- 
clioïdale. 

Dureté.  2,5  ii  3,  Fragile, 


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CHALCOSITE  513 

Densité.  5,5  b  5,8. 

Coloration  et  éclat.  Gns  de  plomb  noir,  le  minéral  s'irise  et  devient 
parfois  bleuâtre  par  exposition  à  l'air.  Poussière  d'un  gris  de  plomb 
noir.  Opaque. 

Composition  chimique.  La  formule  Cu^S  correspond  à  la  composi- 
tion suivante  : 

S 20.2 

Cu  . . . .       79,8 
100,0 

Il  existe  parfois  un  peu  de  fer  ou  d'argent. 

Essais  pyrognosliques.  Dans  le  tube  fermé,  la  chalcosîte  reste  inal- 
térée. Dana  le  tube  ouvert,  elle  donne  des  vapeurs  sulfureuses.  Au 
chalumeau,  elle  fond  tumultueusement  en  un  globule  noir. 

Le  minéral  peut  être  réduit  sur  le  charbon  en  un  globule  de  cuivre. 
Soiuble  dans  l'acide  azotique. 

Altérations.  La  chalcosite  s'altère  aisément  et  se  transforme  nutam- 
ment  en  covellite,  puis  en  inalacbite,  en  chessylite,  etc.;  le  mélange 
intime  de  chalcosite  et  de  cuvellite  a  été  aulrcfuîs  pris  pour  une  espèce 
distincte  et  appelée  digenite  par  Breithaupt. 

Diagnostic.  Voir  à  covellite. 

aXSSMENTS  ET  ASSOa&TIONS 

La  chalcosite  se  rencontre  dans  les  deux  catégories  suivantes  de 
gisements  : 

1"  Dans  les  gîtes  métallifères  ; 

2°  Dans  des  sources  thermales  comme  produit  récent. 

i'  Dans  les  gîtes  métallifères. 

Les  gisements  cîtés  plus  loin  sont  tous  des  gites  filoniens,  sauf 
celui  du  cap  Garonne  dans  lequel  les  minéraux  cuprifères  imprègnent 
des  poudÎQgues  Iriasiques  :  la  chalcosite  y  a  été  exploitée  comme 
minerai  de  cuivre. 

Pyrénées.  — Basses-Pyrénées.  De  jolis  échantillons  de  chalcosite 
ont  été  rencontrés  à   In  Coussia,  au-dessus  d'Urdos  (vallée  d'Aspe].  Ce 


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5I'i  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

minéral  remplit  les  fentes  de  calcaires  gris;  il  se  trouve  souvent 
CD  masses  d'un  noir  un  peu  violet  offrant  les  clivages  m  (110)  plus  Faciles 
que  d'ordinaire.  Le  minéral  est  accompagné  de  chalcopyrite,  d'éru- 
bescite,  de  malachite,  de  chessylite,  etc. 

CorbièreS-  —  Aude.  Les  mines  de  Saint-Pancrassc  en  Monthoumet 
ont  rourni  autrefois  de  la  chalcosite  d'un  gris  noir,  associée  dans  du 
quartz  et  de  la  barytine  à  un  mélange  intime  de  galène,  d'érubes- 
cite  et  de  chalcopyrite. 

Plateau  Central.  —  Loire.  La  chalcosite  a  été  exploitée  à  la 
Pacaudiëre.  Les  échantillons  que  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Mnnhès 
sont  très  compacts  et  mélangés  à  de  l'érubescite.  Ils  sont  associés  à 
de  la  chessylite.  Ces  minéraux  sont  atgentifères  (voir  p.  489), 

Vosges.  —  [Alsace],  Les  filons  de  Framont  ont  fourni  un  curieux 
minerai,  essentiellement  constitué  par  de  la  chalcosite  massive  inti- 
mement mélangée  à  de  l'érubescite  à  cassure  jaune  rosée. 

De  la  chalcosite  semblable  à  celle  de  Framont  a  été  trouvée  dans 
diverses  mines  de  Sainte-Marie-aux-Mines  et  notamment  dans  celle  de 
Gabe-Gotles,  des  Trois,  à  la  Petite-Lîepvre. 

Belforl.  Les  mines  de  Giromngny  ont  fourni  jadis  de  la  chalcosite 
compacte. 

Alpes.  —  hère.  La  mine  de  la  Garde  en  Oisans  a  donné  de  la  chal- 
cosite. L'échantillon  que  possède  la  collection  du  Muséum  est  noir, 
compact,  un   peu  lamellaire  et  imprégné  de  malachite. 

Maure.  —  Var.  La  chalcosite  5oement  grenue  est  l'un  des  miné- 
raux constituant  les  imprégnations  des  poudingues  permiens  du  cap 
Garonne  prés  Toulon. 

Algérie.  —  Constantine.  La  chalcosite  compacte  forme,  avec  la 
chalcopyrite,  des  rognons  dans  les  schistes  et  conglomérats  de  l'éocénc 
supérieur  de  i'Oued-Goudi,  à  11  km.  O.-N.O.  de  Jemmapes. 

Nouvelle-Calédonie.  —  La  chalcosite  en  masses  noires  com- 
pactes, b  cassure  d'un  gris  noir  et  à  éclat  métallique,  intimement 
mélangée  de  mélaconitc  terreuse,  a  été  l'un  des  minéraux  exploités 
autrefois  dans  la  mine  de  Balade  près  d'Onégou  (région  du  Dlahot]  ;  elle 
y  est  accompagnée  de  chalcopyrite,  de  cuprite,  de  cuivre  natif  et  de 
divers  minéraux  oxydés.  Elle  imprègne  des  micaschistes,  parfois  riches 
en  cristaux  de  grenats  qui  restent  englobés  au  milieu  des  sulfures. 


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CHALCOSITE  515 

Le  même   minéral    est  associé    a   la   chalcopyrite,    l'énibescile,    la 
covellite,  etc.,  à  la  mine  Pilou  (voir  à  galène). 

2°  Da/is  les  sources  thermales  ou  non. 

La  chalcosite  formée  dans  les  sources  thermales  ou  dans  l'eau 
douce  aux  dépens  de  monnaies  romaines,  est  duc  ù  l'action  sur  le 
bronze  de  celles-ci  de  sulfures  solublcs,  prove- 
nant eux-mêmes  de  la  réduction  de  sulfates 
eSectués  par  la  matière  organique  (voir  à 
panabaai^. 

Champagne.   —  Hante-Mamc.    La    chai- 
cosite  est  un  des  minéraux  les  mieux  cristal- 
lisés  qui  aient  été  trouves  par  Daubrée  à  la   ''  °'"'"'"  *    "     ""•-"■ 
surface    des    monnaies    romaines  recueillies  dans  les   griffons  de  la 
source  thermale    de   Bourbonne-les-Bains  (-4.    M.    VIII.  439.   1875). 


Elle  se  présente  en  petits  cristaux;  ceux  que  j'ai  étudiés  appar- 
tiennent à  deux  types  :  l'uu  est  allongé  suivant  l'axe  de  zone  b.  Les  faces 
de  cette  zone  sont  nombreuses  :  «^(012),  e''^  (023),  e'  (OU),  e"*(021). 


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516  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

p  (001};  l«s  cristaux  sont  terminés  par  V^  (^^^)-,  quelquefois  f  (112), 
^113  (lllj.  Ha  sont  souvent  cristallitiques,  leurs  fnces  sont  alors  très 
striées  ou  creuses  et  îrrégiiliéres  :  ils  atteignent  très  rarement  un 
millimètre.  La  5g.  1  représente  leur  aspect  qui  est  celui  des  cristaux 
bien  connus  de  Bristol. 

Les  cristaux  du  second  type  ont  un  aspect  pseudohexagonal  par 
suite  de  l'égal  développement  des  faces  m  (110)  et^f*  (010).  J'ai  cons- 
taté les  mêmes  formes  que  dans  le  premier  type  ;  elles  sont  en  géné- 
ral moins  nombreuses,  mais  plus  nettes  dans  un  même  cristal. 

La  figure  2  représente  des  monnaies  de  bronze  épigénisées  en  cbal- 
cosite  qui  englobe  en  outre  des  fragments  de  bois  intact  et  des 
noisettes;  celles-ci  sont  réduites  à  leurs  enveloppes,  elies-niémcs 
transformées  en  chalcosite. 

Vosges-  —  La  chalcosite  a  été  trouvée  dans  les  mêmes  conditions 
qu'il  Bourbonne-les-Bains  ù  la  surface  d'un  robinet  en  bronze  romain 
de  la  source  thermale  de  Plombières  (Daubrée.  A.  M.  XU.  29i.  1859). 

Corse.  —  C'est  probablement  :i  la  chalcosite  qu'il  faut  rapporter 
un  sulfure  de  cuivre  signalé  par  Daubrée  en  épigénie    de   monnaies 


romaines  de  bronze  (Hadrien  et  Étruacilla],  trouvées  dans  la  source 
thermale  de  Baraccî  en  Olmeto.  Des  essais  qualitatifs  seuls  ont  été 
faits  et  ont  indiqué  l'existence  d'une  petite  quantité  d'étain  dans  ce 
minéral.  S'il  y  existe  réellement  à  l'état  combiné,  le  minéral  pourrait 
être  de  la  slannine  [C.  H.  XCII.  92.  57.  1881). 


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CHALCOSITE  517 

Flandre.  —  Nord.  Dana  lea  gUcraenlB  qui  viennent  d'être  cités, 
la  transformation  de  monnaies  de  bronze  en  chalcosite  a  été  effectuée 
dans  des  sources  thermales.  Le  gisement  dont  il  est  question  ici  en 
diffère  ;  il  se  rencontre  dans  une  nappe  d'eau  limpide  située  à  Flines- 
lès-Roches,  appelée  la  mer  de  Flincs  (Daubrée.  C.  H.  93.  XCIII.  572. 
1881)  ;  le  niveau  de  celle-ci  est  stationnaire  sans  qu'on  aperçoive  les 
sources  qui  l'alimentent.  De  nombreux  poissons  et  mollusques  y  vivent. 
Cepetit  étang  ayant  300  m.  de  diamètre  est  utilisé  pour  le  rouissage  du 
lin.  Des  statuettes  gauloiseset  romaines  y  ont  été  trouvées,  ainsi  que 
les  monnaies  en  bronze  qui  sont  plus  ou  moins  complètement  trans- 
formées en  sulfures  cristallisés.  Ceux-ci  enlourent  parfois  un  noyau 
intact  formé  par  le  reste  de  la  monnaie  de  bronze  (Kg.  3).  Le 
sulfure  dominant  est  constitué  par  de  la  chalcosite  en  lamelles 
hexagonales  enchevêtrées,  très  striées  et  parfois  extérieurement 
recouvertes  de  chulcopyrite. 

Ces  épîgéuies  se  trouvaient  dans  une  vase  noire  riche  en  coquilles 
qui  sont  souvent  elles-mêmes  emprisonnées  par  les  sulfures  comme  le 
montre  la  figure  4.  Les  espèces  de  mollusques  observés  dans  ces  condi- 
tions sont  assez  nombreuses  :  Vafvata  piscinalis,  Ancytus  fliuntnaUs, 
Lymnœa  aurkulala,  etc.  : 

Les  photographies  données  ci-dessus,  ainsi  que  les  précédentes  ont 
été  faites  à  l'aide  des  échantillons  légués  au  Muséum  par  Daubrée. 

STROMEYEHITE 

(Ag,  Cu)2S 

Orthorhombique  :  mm  =  iVA"  35'. 
b  :  A  =1000:835,512.     I)  =  86'i,20'(.     rf  =  503.riO. 
[a  :  à:  c  =  0,5822  :  i  :  0,9668.  (lîose)  j 
Faciès.  La  stromeyerite  est  rare  en  cristaux  ii  faciès  pseudohexagonal, 
avec  macles  suivant  m  (110);  le   plus  souvent,  elle  se  rencontre  en 
masses  compactes,  et  c'est  le  cas  pour  celle  du  gisement  cité  plus  loin. 
Cassure.  Cassure  plus  ou  moins  conchoîdale. 
Dureté.  2,5  à  3. 
Denailé.  6,15  h  6,3. 

Coloration  et  éclat.  Gris  d'acier  notr,  plus  ou  moins  foncé  :  poussière 
de  même  couleur  ;  éclat  métallique  parfois  un  peu  gras  :  opaque. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


•position  chimique,  La  formule  (Ag,  Cuj^  S,  avec  Cu  :  Ag  =  1:1. 
pond  à  la  composition  suivante  : 


Ag....        53.1 

Cu...        31.1 

100,0 

friétès  pyrognostiqites.  Dans  le  tube  ferme,  fond  aisément  sans 
p  de  sublimé.  Dans  le  tube  ouvert,  dégage  des  vapeurs  sulfureuses. 

charbon,  fond  en  un  globule  un  peu  malléable  qui  donne  les 
msculoréea  du  cuivre,  et  fournit  par  coupellation  un  bouton  d'ar- 
Soluble  dans  l'acide  azotique  avec  dépôt  de  soufre  ;  la  solution 

un  précipité  de  chlorure  d'argent  par  addition  d'acide  chlorhy- 
.  Il  se  dissout  dans  l'ammoniaque  en  même  temps  que  la  liqueur 
»re  en  bleu  intense. 

^noslic.  La  stromeyerite  se  distingue  de  l'argyrite  par  sa  non 
,é  et  sa  cassure;  de  la  chalcosite  par  l'abondance  de  l'argent, 
lies  variétés  rappellent  la  stephanitc  par  leur  cassure  :  elles  s'en 
louent  par  la  ri-action  dans  le  tube  et  la  dissolution  dans  l'acide 
lie  sans  résidu  blanc. 

GISEMENTS   ET  ASSOCIATIONS 

ïges-  —  La  stromeyerite  se  trouve  dans  quelques  gisements 
ifères  et  cuprifères.  La  collection  de  l'Kcole  des  mines  renferme, 
nom  d'argent  sulfuré  de  la  Croix-aux-Mincs,  un  échantillon  d'un 
il  répondant  il  la  description  donnée  plus  haut.  Sa  cassure  est 
tïdale,  l'éclat  est  métallique  et  un  peu  résineux.  Il  n'est  pas  sec- 
est  riche  en  cuivre  et  en  argent.  La  gangue  est  calcaire. 


Udin  il  trouvé  (B.  S.  M,  VI.  178.  1883),  sur  les  baldes  de  l'an- 
mine  du  Roux,  prts  de  Saint-Maurice  dans  le  Valgodemar 
s-Alpes),  un  minéral  a  structure  fibrolamellaire  d'un  gris  bleu 
Il  est  accompagné  de  chalcopyrite,  de  blende,  de  galène  et  de 
ise  argentifère  dans  un  filon  quarlzeux  traversant  la  granulite. 
analyse  donnée  plus  loin  a  été  faite  sur  une  substance  réellement 


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SULFURE  DE  CUIVRE  ET  DE  PLOMB  519 

homogène,  le  minéral  de  Saint-Maurice  constituerait  une  espèce  dis- 
tincte. N'ayant  pas  eu  entre  les  mains  d'échantillons  de  ce  minéral,  je 
n'ai  pu  me  faire  une  opinion  à  cet  égard. 

Composition  chimique.  L'analyse  £},  due  à  M.  Lodin,  conduit  à  la 
formule  2  Cu'  S,  Pb  S  qui  correspond  à  la   composition  donnée  en  à), 

a)  b) 

S 17,30  17,51 

Cu 45,40  44,52 

Pb 37,30  35.87 

Ar .  0.11 

Sb ■  0,62 

As B  Incea 

Ke ■»  0.79 

Si  0' ... .            1  0.25 

100.00        99.70 
Deoeité  >  6,17 

T^  forme  cristalline  n'étant  pas  connue,  il  n'est  pas  possible  de 
savoir  s'il  faut  rapprocher  ce  minéral  de  la  chalcosile  ou  de  la  galène, 
dans  le  cas  où  it  constituerait  une  espèce  distincte.  I, 'abondance  du 
cuivre  m'a  engagé  k  le  placer  ici.  M.  Dana  [Sysl.  ofminer.bi.  1892} 
le  range  à  la  suite  de  la  galène  avec  deux  autres  produits  similaires, 
la  cuproplumbite  (Cu*S,  2  PbS)eira/(soniïe  (SCu*  S,  PbS). 

Essais  pyrogHostiqiies.  Fond  au  chalumeau  et  recristallise  par 
refroidissement.  Donne  les  réactions  du  cuivre  et  du  plomb. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


GROUPES  DE  LA.  BLENDE  ET  DE  LA  WURTZITE 

I^  tableau  suivant  permet  de  paralléliser  les  divers  termes  de  ces  de 
groupes  dans  lesquels  se  trouvent  plusieurs  types  dimorphes. 


Syalème 
Cubique  (lélraédriqne). 


Blende  . 


Syalème 
Rhomboédriquc  ou  hei*gooat. 

Zn  S Wurtzile        1     (heiagooale 

C<1  S Greenockite  \     hémimorphe) 

MnS » 

»  (Mn,  7.0)  S      *Erythrozincite  (henagoDale) 

»  Cu  S Covellite  (rhomboédriquc) 

' Métacinabre Hg  S Cinabre  (id.) 

*Tiemannùe , .     Hg  Se . , . .  » 


Âlnbandiie  , 


Les  espèces  précédées  d'une  *  ne  se  trouveut  pas  da 
rraofnis. 


GROUPE  DE  LA  BLENDE 


s  les  gisements 


Cubique,  télraédrique. 

Afacfes.  Macles  suivant  <i*.  La  face  de  contact  est  a' (111)  ou  perpen- 
diculaire à  a*  (111)  (6g.  1,  2,  5,  11,  12):  les  cristaux  de  ce  genre  se 
rencontrent  fréquemment  dans  les  gisements  étudiés  plus  loin.  Ces 
macles  sont  souvent  polysynthétî(|ues  et  donnent  naissance  n  des 
lames  liémitropes  répétées.  Plus  rarement  In  macle  donne  par  répé- 
tition un  assemblage  pseudo-hexagonal  (fig.  6). 

Fornifia  observées  :  p  (100);  i' (110)  ;  A^'*  (520),  A"'^  (12.5.0),  i'/» 
(320).  ^"^(970), /r'*  (540); 

+  l/2«'L«(llI)]-  +  l/2''"[x(12.1.1)l.  +  i/a  a'''»[x(17.2.2)],  + 
1/2  a'-  [r.  (51 1)].  +  1/2  «*    [x    (411)],  +  l/â  aV^  [x   (722)],  +  i/2  fl"  [x 

(311)], +  V2û'''M«iy'i'i']; 

-   1/2  a*  X  [(lll)]  ;  -  1/2  a"*  [x  (22l)],  -  1/2  «*'*  [x  (552),   —  1/2 


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a'  '  «  [(331)],  - 1/2  a'I-  W  881)1  ;  -  i/a  «•  l«  (611)1.  -  l/î_»'  [x  (5ll)], 
-  1/2  a'Jx  (4ll)],   -  1/2  «'/■  [x  (722)1,  -  1/2  a"  [,  (522)],    -    1/2 

«•(•  [x  (944)1,  -  1/2  »■  [x  (2ll)l,  -  1/2  "'"  [x  (3Î2)]. 

Les  angles  calculés  suivants  sont  ceux  des  zones  principales  des  cris- 
îl  a'y  a  pas  îi  tenir  compte  du  signe  des  formes 


taux  décrits 

dus  haut 

hëmiédriques. 

~p  °;;^;<»j- 

t^s-ir 

l'0°33' 

pa' 

166-W 

pa" 

164-13' 

/"** 

160-32' 

pà'l' 

158- 

pa' 

]5^»46' 

pa''' 

150»30- 

pa"' 

117»51' 

pa* 

)44«4V 

pa"" 

136'>41' 

/">* 

125-16' 

p  a' "sut  a 

109"28' 

pa"' 

lOS^iS' 

95»  3' 

90" 

IGiolS' 
160»32' 

158- 

149-1?' 

Ui'>44' 

109-28' 

131''59' 


138-32' 
141-  4' 
144-44' 


PP' 


t47'>16' 
150-30' 
154046' 
157-15' 
I60»32' 
16B°35' 
158-12' 
157-23' 
146-19' 


Faciès.  Dans  les  cristaux  de  blende,  on  peut  distinguer  deux  types 
principaux: 

1°  Type  tétraédri- 
que  ;  ce  sont  les  for- 
mes hémiëdres  qui 
dominent;  quand  le 
minéral  est  très  fer- 
rifère  et  noir,  il  pré- 
sente parfois  une  cer- 
taine analogie  avec  la 

panabase  (fig.  7  à  9  ^,^__^  «.lll',  „.  ,„„. 

et  20); 

2°  Type  dodécaédrique  ;  les  cristaux  de  ce  type  sont  souvent  très 
riches  en  faces  (fig.  16). 

Les  macles  polysynthctiques  viennent  compliquer  beaucoup  ces 
cristaux  de  blende  et  particulièrement  ceux  du  type  11. 

D'après  M.  Beeke,  les  formes  hémiëdres  -{-  seraient  d'une  façon  géné- 
rale moins  abondantes  que  les  faces  — ;  les  faces  des  premières  sont 
unies,  finement  striées;  celles  des  secondes  fréquemment    arrondies 


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A  FRANCE 

oient  suHisanimeDt  précis  pour 
ces  faces  les  unes  des  autres. 
ly  qui  soDt  décrits  plus  haut, 
i  faces  sont  unies,  il  est  tou- 
lèdre— ~est  strié  parallèlement 
res   sans  distinction  de  signe 

déformés,  leurs  faces  et  partî- 
crîstal  prend  alors  des  formes 

1/2  a'  sont,  d'après  M.  Becke, 
ief.  La  forme  1/2  n^,   très   fré- 

masaes  ciivables  à  éléments 
plus  ou  moins  grands,  en 
masses  finement  grenues, 
fibreuses  ',  concrétionnées, 
botroydnies;  elle  se  rencon- 
tre rarement  à  l'état  pulvé- 
rulent. 

La  schalenblende  est  une 
variété  concrétionnée  variant 
du  jaune  clair  au  brun  foncé. 
Sa  surface  est  réniforme  ; 
elle  est  parfois  in  ter  stratifiée 
avec  des  lits  de  galène  et  de 
marcasite.  Souvent  aussi, 
elle  est  concrétionnée  autour 
de  blende  lamellaire,  de 
galène  ou  d'un  fragment  de 
gangue.  La  fig.  3  représente 
un  échantillon  de  ce  genre 
.  Des  concrétions  analogues 
jais,  mais  elles  sont  en  géné- 


□igitizedbyGoOglc 


BLENDE  523 

L'examen  microscopique  mootre  que  ces  schiilenblendes  sont  con- 
stituées par  de  la  blende  cubique,  parfois  mélangée  de  wurtzite  (Noel- 
ting.  Inaugur.  Dissertât.  Kîel.  1887). 

Clivages.  Clivage  i*  (110)  parfait.  Cassure  conchoîdale. 

Dureté.  3,5  à  4, 

Densité.  3,9  à  4,1.  3,919  (Pontpéan). 

Coloration  et  éclat.  Très  rarement  incolore  [cJeiophane),  jaune  de 
diverses  nuances,  rouge  {ruby-blendé),  brune;  noire,  plus  rarement 
verte.  L'examen  microscopique  des  blendes  colorées  montre  que  fort 
souvent  la  coloration  est  inégale  :  les  zones  diversement  colorées  sont 
parallèles  ou  perpendiculaires  aux  faces  b^  (HO)  et  parfois  disposées 
parallèlement  à  leurs  diagonales.  Poussière  variant  suivant  la  couleur 
du  minéral,  du  blanc  au  jaune  pâle  et  au  brun.  Transparente  à  trans- 
lucide. Dana  quelques  localités,  les  cristaux  sont  absolument  lim- 
pides. 

Eclat  résineux  à  adamantin. 

Propriétés  optiques.  La  blende  possède  un  indice  de  réfraction  très 
élevé  n  =  2,36923  (Na)  (Ramsay). 

Beaucoup  de  blendes  sont  monoréfringentes,  mais  il  en  est  qui  pré- 
sentent des  phénomènes  de  biréfringence  très  nets  ;  ils  ont  été  récem- 
ment étudiés  par  M,  Brauns  [Preissckrift  Jab/onotvsk,  Gesellsch. 
Leipzig.  166.  1891).  Une  lame  de  clivage  b^  peut  présenter  des  bandes 
biréfringentes,  perpendiculaires  à  un  ou  à  deux  des  côtés  de  la  face; 
dans  ce  dernier  cas,  les  deux  systèmes  de  bandes  se  coupent  sous  des 
angles  de  120°.  Il  peut  aussi  exister  des  bandes  parallèles  à  la  grande 
diagonale  de  la  face  b*.  Quand  ces  bandes  biréfringentes  coexistent 
avec  les  précédentes,  elles  sont  plus  larges  qu'elles,  leur  allongement 
est  tantôt  positif,  tantôt  négatif. 

M.  Brauns  a  fait,  sur  la  bicnde  de  Pico  (Santander),  une  expérience 
qui  réussit  fort  bien  avec  celle  des  gisements  français  fournissant  des 
cristaux  transparents  (Laffrey  notamment).  Quand  on  pique  avec  une 
aiguille  une  lame  b*  de  blende  monoréfringente,  on  voit  apparaître, 
autour  du  point  attaqué,  deux  Hammes  biréfringentes  perpendicu- 
laires au  côté  de  la  face;  elles  sont  allongées  dans  la  direction  de  »p  et 
persistent  après  l'enlèvement  de  la  pointe. 


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524  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Des  phénomènes  de  birérringence  analogues  sont  flétermines  par 
une  pression  efiectiiée  perpendiculairement  aux  cotés  de  la  Tace  b*. 

Propriétés  électriques.  La  blende  est  pyroélectriqoe  (Friedel). 

Phosphorescence.  Plusieurs  variétés  deviennent  phosphorescentes 
sous  le  choc  du  briquet,  par  friction  ou  par  insolation. 

Compoailion  ckiinit/ue.  La  composition  théorique  correspondant  à  la 
formule  Zn  S  est  donnée  en  a.  Le  plus  souvent,  le  minéral  contient  du 
fer,  du  manganèse,  du  cadmium,  parfois  de  l'argent,  de  l'or, (peut-être  du 
platine),  du  mercure,  du  plomb,  des  traces  d'iridium,  de  thallium,  etc. 

C'est  dons  la  blende  des  minée  de  Pierrefitte  que  M,  Lecoq  de 
Boisbaudran  a  découvert  le  gallium  (6'.  fl.  LXXXI.  493.  1875). 

Les  blendes  cadmifèree  ne  renferment  jamais  plus  de  5  "j^  de  cad~ 
mium  {Przibramile).  D'après  M.  Damour  {A.  M.  XU.  245.  1837),  celle 
de  Proprîères  [Rhône)  en  contient  1,136  7»  =  **"e  de  Cheronies 
(analyse  é]  n'en  renferme  que  des  traces,  au  lieu  des  20  °/o  annoncés 
par  Barruel. 

Les  variétés  de  blende  renfermant  plus  de  iO'/iide  fer  constituent 
la  marmatite. 

Analyses  :  b)  de  la  blende  écailleuse  des  Pyrénées  (Wertheim.  Thèse, 
1851.78.  Paris); 

c)  de  la  blende  de  Bagnères-de-Luchon  (Berthter.  A.  M,  IX.  420. 
1824)  ; 

d)  de  la  blende  brune  de  Cogolin  {Var)  [ibid.); 

e)  de  la  blende  de  Cheronies,  par  Lecanu[/.  Pharm.  IX.  257.  1824); 

f)  de  la  blende  fibreuse  de  Pontpéan  par  M.  Fagu  {Bu//,  indust. 
minera/.  VIII.  1862). 


a 

b 

t 

d 

e 

f 

S 

.       33.0 
.       67.0 

33,4 
6'i,3 

33,6 
63,0 

30,3 
50,2 

33.5 
51,0 

33.54 

Zd 

60,41 

Cd 

. 

> 

,. 

> 

0,39 

Fe 

2,3 

3,i 

10.8 

7,9 

3,34 

Mn 

0,05 

Pb 

Ar 

» 

» 

6,8 

" 

0,20 

Cu 

„ 

M 

0,9 

Perte.... 

„ 

>, 

., 

1.57 

Gangue.. 

> 

• 

• 

u 

0,50 

100.0 

mô 

100.0 

98,0 

"97T 

100,00 

Di3iiizedb,G00gle 


BLENDE  525 

Propriétés  pyrognostïques.  Dans  le  tube  ouvert,  donne  des  vapeurs 
sulfureuses  et  souvent  change  de  couleur.  Sur  le  charbon,  fond  diffici- 
lement, mais  donne  un  enduit  d'oxyde  de  zinc,  jaune  clair  à  chaud  et 
blanc  à  froid  ;  celui-ci,  humecté  avec  de  l'azotate  de  cobalt,  devient 
vert  quand  on  le  chauffe  au  feu  oxydant.  Les  variétés  cadmifères  don- 
nent en  outre  un  enduit  brun  rouge  d'oxyde  de  cadmium  qui  se 
produit  au  delà  de  celui  d'oxyde  de  zinc.  Après  grillage,  les  variétés 
ferrif^res  donnent,  avec  le  borax,  les  réactions  du  fer. 

Soluble  dans  l'acide  chlorhydrique  avec  dégagement  d'hydrogène 
sulfuré  :  la  blende  est  décomposée  à  froid  par  cet  acide  plus  facilement 
que  la  wurtzite. 

Ahérations.  Par  altération  atmosphérique  ou  sous  t'influence  de  cir- 
culations d'eau  au  voisinage  des  affleurements  des  filons,  la  blende 
s'oxyde,  donnant  du  sulfate  de  zinc  soluble  [goslarite]  et  le  plus  souvent 
de  la  smithsonite  et  de  la  calamine  qui  cristallise  in  situ  ou  à  dis- 
tance (voir  à  amitlisonite).  Les  variétés  ferrifèrcs  donnent,  en  outre 
de   la  limoDlte,   tes  variétés  cadmifères  de  la  greenockite. 

Diagnostic.  Les  clivages  dodécaédriques,  l'éclat  vitreux,  les  réac- 
tions pyrognostiques  rendent  facile  la  distinction  de  la  blende  et  des 
minéraux  qui  lui  sont  associés.  L'examen,  en  lumière  polarisée,  per- 
met de  différencier  les  variétés  fibreuses  de  la  wurtzite  présentant  la 
même  structure. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  blende  accompagne  habituellement  la  galène  ;  il  est  peu  de  gise- 
ments du  second  de  ces  minéraux  qui  ne  contiennent  le  premier.  On 
peut  classer  ses  gisements  de  la  même  façon. 

1"  Dans  les  gisements  métallii^res; 

2°  Dans  les  roches  sédimentaires; 

3°  Dans  les  roches  éruptives; 

4"  Dans  les  roches  métamorphiques. 

Ces  diverses  conditions  de  gisement  vont  être  passées  en  revue. 

1°  Dans  ies  gisements  métallifères. 

Je  distinguerai  deux  catégories  de  gisements  métallifères  au  point 
de  vue  particulier  qui  m'occupe   ici.   Le  premier  comprend  les  filons 


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'  DE  LA  FRANCE 
is  calaminnires  situés  dans  les  cal- 
n'est  qu'un  minéral  accessoire  au 
s  (sinithsonite  et  calamine).  Je  ferai 
les  passages  entre  ces  amas  calami- 
lements  sédimentaires  d'une  autre. 

•is  mélalUfères . 

me  cités  plus  haut  qui  ne  renferme 
inde  abondance  ;  il  me  parait  donc 
:  de  gisements.  Je  renvoie  aux  pages 
l'indiquer  un  petit  nombre  de  loca- 
lités  dans    lesquelles   la    blende 
est    purticulièrement    abondante 
ou  se  présente  avec  des  particula- 
rités intéressantes. 

Normandie.  —  Manche.  Les 
filons  de  galène  de  Pierreville 
ont  fourni  de  la  blende,  aux 
dépens  de  laquelle  s'est  formée 
de  la  smithsonite. 

Bretagne.  —  llh-ct-Vilainc. 

La  mine  de  galène  de   Puntpéan 

en  Bruz  (voir  page  478)  renferme 

de  la  blende  brune  cadmifére  et 

fcrrîfère  (analyse  f).  Les  cristaux 

paraissent  rares  :    le   minerai    se 

présente  le  plus  souvent  en  masses 

aires.    On  verra    plus  loin   qu'une 

\r    de   la    wurtzite.   La    blende  est 

recouverte   par    de    la    pyrrhotite 

trouve    surtout   au  toit  du  filon  ou 

avec  la   galène    des    fragments    de 

gurc    4  représente    nn  échantillon 

]ues   entourée    par   une    croûte   de 

rquabic   par    sa    teneur  en    argent, 

grammes   de   minerai.  Elle  est  plus 


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est   fibreuse;  sa 


BLENDE 

M.  l'inleiidant  mililalrc  Pavot  vient  iJc  donner  nu  Muséum  un  n 
quable  échantillon  constitué  par  un  nodule  ovr.ïde   de  blende    aj'ant 
environ  0"'25  de  plus  grand  diamètre  ;  sa  structure 
périphérie  est  hérissée  de  pointes  cristallines 
parmi  lesquelles  domineut  des  pointements 
ternaires  de  rhombododécacdre.  / 

I.es  cristaux  distincts  qui  recouvrent  la 
j^nlène  ou  tapissent  les  fentes  du  quartz  sont 
noirs,  très  éclatants  :  i'  y  domine  toujours, 
souvent  accompagné  de  -j-  1/2  a*,  de  p,  de 
-|-  i/-î  a'',  et  plus  rarement  de  -|-  1/2  a*/* 
[x  (944)1-  Les  macles  se  rapportent  à  l'un  ou 
l'autre  des  types  représentés  par  les  figures  1  '•«■'>■ 

et  2.  J'ai  aussi  trouvé  des  cristaux  identiques  ««tmuiv.ntaMnil- Bitnda  a. 
H  ceux    de   Slolberg  frgurés    par    Sadebeck  ; 

ils  sont  parfois  plus  compliqués  par  suite  de  l'existence  de  p,  -^-  l/â  «^ 
ou-|-t/2  a"'''  disposées  sur  les  arêtes  ù*  du  cristal  indiqué  en  poin- 
tillé dans  la  figure  ci-jointe. 

J'ai  observé  sur  un  échantillon  de  ce  gisement 
et  associés  à  cette  macle,  de  beaux  cristaux  offrant 
la  macle  répotée,  représentée  par  la  (îg.  6,  et 
qui  conduit  à  un  édifice  pseudo-hexagonal. 
Cette  macle  est  identique  à  celle  bien  connue 
dans  la  sndalite  ;  je  la  signalerai  plus  loin 
dans  le  salmîac.  H  y  a  parfois  combinaison  des 
yi^  g  figures  5  et    (i,    le    cristal    non    pointillé     dans 

Hici*  j>  irnii  indi.idi»  di     la    fig.    5  étunt   alors  remplacé    par    une    macle 
semblable  à  celle  que  représente  la  figure  6. 

Côtes-du-Nord .  A  Chàtelaudren,  lu  galène  est  associée  à  une  blende 
lamellaire  transparente  jaune  ou  rouge  grenat;  les  cristaux  que 
j'ai  vus  sont  peu  nets  et  appartiennent  au  type  dodécnédriquc  ;  ifs 
sont  souvent  recouverts  de   calcédoine  mamelonnée. 

Finistère.  Les  mines  de  Poullaouen  et  de  Iluelgoat  ont  fourni  de 
beaux  cristaux  de  blende  noire  ou  d'un  brun  rouge  foncé.  Dans  l'une 
et  l'autre  de  ces  mines,  on  a  trouvé  des  cristaux  appartenant  aux 
deux  types  dodécaêdrique  et  tétraédriquc.  La  collection  du  Muséum 
renferme   de  jolis   tétraèdres  ±  1/2   n*   avec   parfois  p  (fig.  7  ii  9), 


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LA  FRANCE 

t  faces  et  leurs  angles  sont  par- 
ues sont  souvent  très  groupés  et 


ilus  nets  reposent  sur  la  galène  ; 
otces  par  les  figures  1,  2  et  5, 
Lq  fig,  10  représente  un 
échantillon  concrétionné  de 
blende  lamellaire  et  de  quartz 
de  Huelgoat. 

Anjou.  —  Maine-et-Loire, 
La  blende  en  petits  tétraèdres 
bruns  se  trouve  avec  fluorine 
dans  les  filons  de  quartz  qui 
traversent  les  schistes  de  la 
Grnvelle  pr^s  Trélaxé. 

Pyrénées.  —  Baases-Py- 
rvvif'es.  Les  filonsdegaièned'Ar 
et  d'Anglas   prts   des   Eaux- 
Bonnes  ont  fourni  une  grande 
quantité     de     blende    brune 
Itimeliaire.  (Voir  à  galène). 
]ue  rarement  trouvés  dans   ce 
,   Braly,  j'ai  pu  cependant  étu- 
ende  noire  donnant  des  clivages 
inde  dimension;  les  gros  cris- 
extrémement  poly synthétiques 
irfois   \ji  a^.   Quand  l'octaèdre 
l    la    forme    de    la    macle    des 


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BLENDE  5S9 

spinelles  (fîg.  11).  Ils  son!  associés  duns  des  géodes  a  des  cristaux 
de  qiiurtz,  à  de  la  calcite,  de  la  ripîdolite,  de  l'harmotome.  Tous 
ces  minéraux  sont  contemporains  de  la  blende  qui  les  englobe  ou  qu'ils 
recouvrent;  il  y  a  aussi  de  petits  mamelons  postérieurs  de  smîthsonite. 
Des  recherches  ont  été  faites  sur  un  filon  de  blende  situé  à  Bar- 
tèque  en  Laruns,  au  milieu  de  calcaires  dévu- 
niens.  Son  remplissage  consiste  eu  calcîte, 
blende  et  galène;  celle-ci  a  quelquefois  0"  40 
d'épaisseur  alors  que,  dans  d'autres  cas,  elle 
forme  des  rognons  dans  le  calcaire.  Il  existe 
des  veines  de  pyrite  disséminées  dans  le  cal- 
caire du  toit  et  du  mur  du  filon.  On  a  trouvé 
aussi  des  veines  de  quartz  et  de  panabase. 

I.a  blende  en  très   beaux   cristaux  transpa-        BUmi*.  M«ie  .uiviniû». 

rents  jaune    citron    ou  rouge  hyacinthe  a  été  trouvée  autrefois  dans 

les  dlons  cuprifères  de  Baigorry  et  particulièrement  dans  celui  d'Ou- 

daroUes  (Dietrich,  Descr.  gîtes  min.  Pyrcnées.  489.  1876)  ;  (Charpentier, 

op.  cit.,  365).  Elle  était  accompagnée  de  panabase,  de  chalcopyrite  et 

englobée   par  du  quartz.   La    blende   se   trouve 

accessoirement  dans  les  autres  mines  de  la  vallée 

de   la  Nive   et  de  celles  de    la    Bidassoa  (voir  à 

sidérose), 

Naules-Py/énèes.  Les  fdons  de  Pierrefitte  (ou 

de  Coutres),  sur  la  route  de  Cauterets,  et  ceux 

d'Estaing,    dont  il   a  été    question    plus   haut, 

'•«■  "■  sont  très  riches  en  blende  brune  lamellaire;  c'est 

BUndi.  Mui>  niTuii  *i(iii).  dans  ce  minéral  que  M.   Lecoq  de  Boisbaudran 

"'""     '  a  découvert  le  gallium.  La   blende  de  Pierrefitte 

est  cadmtfère,   et  je    décrirai   plus   loin    les   beaux    échantillons    de 

greenockite  que  j'ai  recueillis   sur   elle;  je   n'ai  trouvé  aucun  cristal 

distinct    dans    les    mines   de   cette   région.  Elles   sont  abandonnées 

depuis  peu  de  temps  :  la  blende  accompagne    la  galène    dans  le   tiloo 

de   Coumélie    et  dans   divers  autres  filons  des  vallées   d'Héas  et  de 

Gavarnie,  ainsi  que  dans  ceux  de   la   Géla  en  Arngnouet. 

Haute-Garonne.  La  blende  a  été  exploitée  avec  la  galène  dans  les 
mines  de  Meltes,  de  Coume  de  Ger,  de  Pale  de  Raz,  d'Uls,  d'\rgut. 
Je  citerai  encore  la  blende  cadmil^re  du  filon  de  Huorîne  de  Cazarilh 

A.  LA<nan.  —  ilinirmUfit.  II.  3t 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
hun,  qui,  par  sa  décomposition,  donne  naissance  aux  enduits 
iQockite  connus  dans  ce  gisement. 

letits  cristaux  rouges  de  blende  transparente  ont  été  trouvés 
urdon)  dans   le  quartz  de  la  mine  de  manganèse  d'Adervielle, 

vallée  de  Louron. 

(TAran],  Dans  le  Val  d'Aran,  la  blende  accompagne  la  galène 

ements  énumérés  dans  l'étude  de  la  galène. 

f«,  La  blende  se  rencontre  dans  les  mines  de  l'Ariège  (Sentein, 

l'AuIus,  etc.),  sans  présenter  de  particularités  intéressantes. 

ia  mine  de  Cadnrcet  (Montcoustant),  elle  se  trouve  en  très 
s  lames  brunes  empâtant  parfois  la  galène,  et  parfois  en  gros 
)dodécaèdres  :  de  beaux  cristaux  transparents  de  blende  ont  été 
s  par  Mussy  dans  les  filons  d'bématite  et  de  pyrite  de  Ferrières 
[. 

lende  recouverte  de  greenockite  a  été  trouvée  accidentellement 
alêne  dans  des  amas  de  sidérose  de  la  mine  de  Rancié  près 
•os. 

jiâreS-  —  Montagne-Noire.  Aude.  Hérault.  Voir  à  galène. 
tule  mine  de  cette  région  est  intéressante  au  point  de  vue 
lende,  c'est  celle  de  la  Caunette,  à  14  kilomètres  de  Car- 
ie (voir  page  499];  elle  se  trouve  surtout  dans  les  filons  cupri- 
îlle  y  renferme  de  320  grammes  à  1  kilogr.  280  d'argent  a 
e.  Elle  se  rencontre  aussi  dans  les  filons  plombifères  qui 
t  les  premiers. 

SnneS-  —  Gard.  Voir  à  galène. 

ollection  du  Muséum  possède  un  joli  échantillon  de  quartz  de 
lartin  près  Alais,  supportant  de  nombreux  cristaux  rouges 
rents  de  blende.  Ils  se  rapprochent  du  type  dodécaédrique, 
iirs  faces  sont  trop  courbes  pour  pouvoir  être  mesurées. 

.  Les  filons  à  gangue  calcaire  de  Feyrebrune  (en  Montredon- 
tre  et  en  Lieux-Lafenasse)  près  Réalmont  (voir  k  galène),  sont 
en  blende  ferrif^re  associée  à  de  la  galène.  Elle  est  générale- 
ngagée  dans  de  la  calcite  ou  de  la  sidérose  ;  les  cristaux  sont 
nts,  généralement  très  maclés,  mais  rarement  très  nets.  J'y  ai 
les  formes  suivantes  :  b^  (forme  dominante,  avec  ou  sans 
^(fig.  1,2,  11),  »>. 


Di3iiizedb,G00gle 


BLENDE  531 

J'ai  recueilli  dans  ce  gisement  les  curieux  échantillons  de  galène 

en  trémies  cubiques  dont  il  a  été  question  plus  haut.  Ils  sont  empâtés 

dans  de   la  blende,  se  transformant  en   smithsonite  jaune.  Quand  on 

détermine   un    clivage 

cubique  de  la   galène, 

on  voit  celle-ci  former 

des   groupes  cristalli- 

tiques  au  milieu  de  la 

blende    concrétionnée 

qui    rappelle    par    sa 

structure,     mais     en 

petit,  les  échantillons 

bien  connus  de  Wel- 

kenraedt  (fig.  13). 
Aveyron.  La  blende 

fie  rencontre  dans  les 

Blons   de  galène    étu-  '''^'  "' 

diéS      plus      baUt.    Ceux  Bl«.d.ro«r*lionné..  «glol,.uld.>lr*n,i..d.g.Lin.. 

du  district  de  Ville- 
franche  (le  filon  de  la  Beaume  est  seul  exploité  aujourd'hui)  paraissent 
surtout  riches  à  ce  point  de  vue.  Ils  fournissent  des  géodes  de  blende 
brune  ferrifère  dans  lesquelles  se  trouvent  quelquefois  des  cristaux 
atteignant  1  '"  ;  c'est  ie  type  dodécaédrique  qui  y  domine  avec  ou 
sans  p,  ±  1/2  a*  et  1/3  d';  les  macics  sont  fréquentes. 

Lozère.  La  blende  accompagne  la  galène  dans  un  grand  nombre  de 
filous  de  la  Lozère  (voir  page  485),  et  notamment  dans  ceux  de 
Mazimbert  près  Villefort;  elle  s'y  trouve  avec  pyrite,  chalcopyrite, 
calcite,  barytine,  quartz. 

Ardèche.  Le  filon  de  galène  de  l'Échelette,  à  Theys,  a  fourni  d'as- 
sez jolis  cristau-x  jaunes  transparents  de  blende  (type  dodécaédrique) 
et  des  masses  ëcailleuses  du  même  minéral  associées  à  des  cristaux  de 
galène  et  à  de  la  barytine. 

La  mine  de  Largentière  renferme  aussi  de  la  blende,  associée  à  de  la 
galène.  Son  altération  donne  naissance  àdeseillorcscencesde^os/afiïe. 

Haute-Loire.  Voir  à  galène^.  La  blende  brune  accompagne  la  stibine 
dans  les  filons  de  Lubilhac;  elle  est  postérieure  k  ce  minéral  et 
recouvre  souvent  le  quartz  dont  elle  enveloppe  les  cristaux. 


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532  MINERALOGIE    DE  LA  FKANCE 

■    Cantal.  Corrèze.  Voir  à  galène. 

Charente.  Sur  la  bordure  du  Plateau  Central,  la  blende  se  trouve 
en  grandes  lamea  ferrugineuses  dans  les  divers  gisements  de  galène 
des  environs  de  Confulens.  La  collection  du  Muséum  possède  un  petit 
morceau  de  blende  concrétionnée  cadmifére  (schalenblende),  tout  à  fait 
identique,  comme  structure,  à  l'échantilloa  représenté  par  la  figure  3. 
Au  Grand  Neuville  près  cette  ville,  s'observent,  dans  le  granité,  des 
liions  de  quartz  contenant  une  blende  à  très  grandes  lames  dans 
laquelle  ont  été  signalées  des  traces  de  platine.  A  Alloue,  ce  même 
minéral  se  trouve  aussi  en  tétraèdres  nets  (voir  à  galène). 

Puy-de-Dôme.  La  blende  se  trouve  dans  les  gisements  de  galène 
cités  page  487,  mais  elle  est  particulièrement  abondante  à  Pranal 
près  Pontgibaud  en  masses  lamellaires  ou  en  cristaux  d'un  brun 
rouge.  Les  cristaux,  parfois  de  grande  taille,  sont  généralement  peu 
nets  par  suite  des  groupements  irréguliers.  J'ai  cependant  recueilli 
de  petits  cristaux  nets  appartenant  au  type  dodécaédrique  et  offrant 
souvent  \j%  a^  avec  des  macles  polysyatbétiques. 

Loire.  Voir  page  488.  La  blende  est  particulièrement  abondante 
dans  les  filons  de  Saint-Julien-Molin-Molette  et  de   Pont-Ia-Terrasse. 

Rhône.  Parmi  les  filons  quartzeuxplombifères  du  Beaujolais  qui  tous 
renferment  de  la  blende,  il  y  a  lieu  de  faire  une  mention  spéciale  pour 
celle  de  Poule,  de  Monsola,  de  Cheoelette,  et  surtout  pour  celle  de 
Propières,  qui  a  une  teneur  élevée  en  cadmium  (voir  page  524).  Elle 
forme  parfois  des  dodécaèdres  avec  ou  sans  1/2  a*,  mais  le  plus  sou- 
vent, elle  BC  rencontre  en  masses  lamellaires  d'un  jaune  brun  rou- 
geâtre  engagées  dans  le  quartz. 

La  blende  se  trouve  mélangée  à  la  pyrite  et  à  la  chalcopyrite  de 
Sain  Bel  et  Chessy,  à  la  pyrrhotite  de  Quiocié,  etc. 

Saône-et-Loire ,  Allier,  Cher,  Nièvre.  Voir  &  galène. 

Vosges.  —  [Lorraine],  La  blende  lamellaire  constitue  avec  la 
galène  un  accident  minéralogique  des  filons  d'hématite  de  la  plaine  de 
Creutzwald. 

[Alsace],  Les  filons  d'Urbeis,  de  Lalaye,  du  Katzenthal  près  Lem- 
bach  (avec  calamine],  de  Tliann  (gros  cristaux  />,  ûz  i/2  a'  avec  macles 
polysynthétiques)  peuvent  être  cités  comme  gisements  de  blende, 
accompagnant  la  galène. 


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BLENDE  533 

La  blende  s'est  trouvée  accidentellement  dans  la  plupart  des  filons 
argentifères  de  Sainte-Marie-aux-Mines,  en  masses  lamellaires  ou  en 
cristaux  transparents  jaunes  ou  noirs  appartenant  an  type  rhombodo- 
décaédrique  avec  ou  sans/»,  a*,  a^  (311)  ;  les  macles  y  sont  fréquentes. 
L'argent  natif,  la  panabase,  les  argents  rouges  sont  associés  »  cette 
blende  qui  est  engagée  dans  la  calciteou  ie  quartz. 

Dans  les  Blons  de  galène  proprement  dits,  la  blende  est  lamellaire 
et  d'un  brun  noir. 

De  la  blende  en  lames  Jaune  citron  u  été  accidentellement  trouvée 
dans  le  filon  d'hématite  de  Framont. 

Haute-Saône.  La  blende  est  l'un  des  minéraux  des  filons  de  Plan- 
cber-les-Mines  et  de  Château-Lambert. 

Alpes.  —  Haute-Savoie  et  Savoie  (voir  ii  galène). 

Je  citerai  seulement  ici  les  anciennes  mines  des  environs  de  Saint- 
Jeau-de-Maurienne,  fermées  depuis  la  fin  du  siècle  dernier  (La  Tan- 
nière  de  l'Ours,  Bonvillard,  etc.),  qui  ont  fourni  de  beaux  cristaux 
(+  a*,  b*,  p),  associés  à  de  la  mésitite,  du  quartz  hya)in,  de  la  fluo- 
rine, de  la  chalcopyrite  et  de  la  galène. 

hère.  Les  gisements  français  de  blende  les  plus  remarquables  par 
la  beauté  de  leurs  cristaux  sont  ceux  de  Laffrey.  Des  fiions  quartzcux 
y  traversent  les  calcaires  du  lias.  Souvent  la  gangue  manque  coroplè- 
temeot  et  la  blende,  la  galène,  en  magnifiques  cristaux,  tapissent  des 
cavités  du  calcaire.  Ces  géodes  contiennent  en  outre  quelquefois  des 
cristaux  de  quartz,  de  dotomie,  de  calcite,  etc. 

Il  y  a  trois  gisements  principaux  dont  les  minéraux  ont  un  cachet 
spécial. 

C'est  au  Grand  Lac  de  Lafîrey  que  se  trouvent  les  plus  beaux  cris- 
taux de  blende  ;  ils  sont  transparents,  d'un  jaune  paie,  d'un  jaune  d'or, 
d'un  Jaune  roiigeàtre,  parfois  verts  ou  noirs.  Leurs  faces  sont  très 
brillantes  :  ils  sont  associés  ii  des  cristaux  de  galène. 

Ce  sont  les  plus  beaux  spécimens  de  blende  que  j'ai  eu  l'occasion 
d'étudier.  J'y  ai  trouvé  les  deux  types  dodécaédrique  et  tétraédrique. 

J'ai  examiné,  notamment,  un  échantillon  de  calcaire  gris  dont 
les  fentes  supportent  de  nombreux  cristaux  de  galène  et  de 
blende  atteignant  1  centimètre  de  plus  grande  dimension.  Leurs 
faces  sont  extrêmement  brillantes  et  donnent  de  bonnes  mesures; 
leur     couleur     superficielle     est      noirâtre,      mais      quand      on      les 


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MISEBALOGIE  DE  LA  FRANCE 
:   de  près,  on  constate  qu'ils  sont  verdàtres   et  traoslucidcs  ; 
ite  foncée  est  due  à  un  nombre  considérable  d'inclusions   aci- 
de stibine.    La  (ig.    14  représente    la    combinaison    la   plus 
simple ,     constituée     par 
A'  (110)    et   +   1/2   a'    [x 
(3il)]  ;    ces    deux   formes 
ne  manquent  jamais,  elles 
sont     parfois      accompa- 
gnées par  de  très  petites 
facettes  +  i/2  a*  [n  {Hi)] 
et    par    des    faces     plus 
*■*«  "  "  '*■  larges  —  i/2  a*  [%  (lïl)]. 

Bi.«i.d>.grÉndiâ=d.  L.(rr=j.  Tandis  que    le    tétraèdre 

a  des  faces  lisses  et  brillantes,  les  faces  du  tétraèdre  inverse 
us  larges  et  portent  des  stries  parallèles  à  leurs  càtés,  avec 
une  bordure  constituée  par  —  1/2  a'I^  [i.  (221)],  —  l/2  a*"  [r 
t  plus  rarement  — 1/2  a'/"  [x,  (H81)]  et  —  1/2  a^P  [(552)]  ;  les  faces 
)e  sont  fréquentes  (fig,  15).  Dans  ces  cristaux,  les  hémitra- 
■es  positifs  sont  assez  fréquents  et  variés  -\-  1/2  a"  [x  {12.  1.  1)], 
x(511)],  +  l/2a'  [x  (411)].  +1/2»^''  [« 
ils  sont  réduits  à  de  petites  facettes  et 
nt  presque  jamais  complets  dans  un  même 
lent  ternaire  ;  ils  sont  souvent  indiqués 
enl  par  des  stries,  situées  entre  p  et  l'extré- 
ntigué  de  1/2  a'  ;  enfin  de  petites  facettes 
ondant  à  des  tétrabexaédres  ne  sont  pas 
1^1^  {520),  i"JV12.5.0),  63/^{320),  i'"'{970), 
0);  eux  aussi  sont  rarement  complets 
d'un  même  pointement  quaternaire.  La 
-eprésente  une  combinaison  de  ce  genre  dans  laquelle  les  hémi- 
dres  et  les  tétrahexaèdres  ont  été  représentés  complets,  les 
ipezaèdres  ont  été  indiqués  par  des  stries  afin  de  ne  pas  cora- 
la  figure. 

^pe  tétraédrique  diffère  du  précédent,  qu'il  accompagne  par- 
ir  1»  prédominance  du  tétraèdre  —  1/2  a*  et  par  le  développe- 
bémitrioctaèdres  négatifs,  alors  que  les  bémitrioctaèdres  positifs 
précédent  manquent  complètement.  J'ai  observé  dansées  crîs- 
i',  a'/"^, —  i/'ia',  quelquefois -j- 1/2  a' ;  les  formes  hémiédriques 


te  d«  LtBVtj. 


Di3iiizedb,G00gle 


BLENDE 


53S 


négatives  sont  —  l/2  a*'*,  —  i/2  a*'^,  plus  rarement  — 1/2  a^'*'  [x  (883)], 
—  i/a  <!''=>  [x  (552))  ;  1/2  a"  [x  (5ll)].  — 'l/2  a*  [x  (4ll)],  —  i/i  a  '/"  [x 
(722)],  —  1/-2  a«'*  [x  (944)],  —  1/2  a»  [x  (2ll)],  —  l/a  a=/»  [x  (322)]; 
elies  sont  inégalement  distribuées  et  réduites  à  de  fines  facettes  striées. 
Ces  combinaisons  se  compliquent  d'interpénétrations  à  axes  împnrraî- 
tement  parallèles  qui  rendent  souvent  difficile  l'interprétation  de  ces 
cristaux. 

I^s  deux  catégories  de  cristaux  qui  viennent  d'être  décrites  pré- 
sentent des  macles  Tré- 
quentes.  Elles  sont  sur- 
tout répétées  dans  le  type 
tétraédrique  et  notam- 
ment dans  des  cristaux 
jaune  d'or  transparents, 
englobés  souvent  seuls 
dans  des  géodes  de  cri- 
staux de  calcite  en  rhom- 
boèdres contournés.  ""*'■  ^'  *"  ^'^"■ 

A  la  Peyrère,  les  cristaux  sont  plus  gros,  d'un  jaune  pâle  :  ils  sont 
transparents  ou  translucides.  Le  plus  souvent  une  partie  au  moins 
de  leurs  Taces  sont  ternes  et  recouvertes  de  smithsonite  ;  ils  sont 
fréquemment  associés  à  de  gros  scaiénoèdres  de  calcite  laiteuse.  Plus 
rarement,  on  trouve  dans  ce  gisement  des  géodes 
tapissées  de  rhomboèdres  de  dolomie  avec  cristaux 
de  galène,  de  blende  jaune  verdàtre  recouverts 
par  des  aiguilles  extrêmement  fines  de  stibine. 

Les  figures  17  et  18  représentent  les  formes  les 
plus  fréquentes  de  ces  gros  cristaux  dans  les- 
quels on  observe  aussi  les  macles  habiluelles. 
J'ai  étudié  un  cristal  tétraédrique  (fig.  19)  ayant 
plus  de  2  centimètres  de  plus  grande  dimension. 
La  collection  du  Muséum  possède  un  bel  échantillon,  étiqueté  Laf- 
frey,  et  provenant  sans  doute  de  ce  gisement,  dans  lequel  les  cristaux 
de  blende  jaune  sont  recouverts  d'une  pellicule  de  smithsonite  mame- 
lonnée, qui  n'altère  cependant  que  peu  leur  forme  extérieure.  Quand 
on  enlève  cette  croûte  superficielle,  on  trouve  une  cavité  imparfaitement 
remplie  par  la  blende  corrodée  et  parfois  arrondie:  on  peut  constater 
que  la  corrosion  se  propage   le  long  des   clivages  dodécaédriques. 


Bliule  da  la  Pijrin. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
1   a  Longerolle  s'est  rencontré   un   filon  de  blende  compacte, 
it  grenue,  jaune  d'or  ayant  l'aspect  de  résine;  elle  se  trouve 
dëne  et  bournonîte. 

lende  se  trouve  associée  Jt  de  la  smithsonite,  à  de  la  panabase, 
-Arey  et  à  Priinières  (Pellancon). 

Fayolle  en  Saint  Théoffrey  se  trouve  un  filon  de  blende  avec 
,  chalcopyrite,  limonite,  panabase  ;  il  a  fourni  de  jolis  cristaux 
)de  rappelant  ceux  de  Lnffrey.  Au  Grand  Roc  de  Mizoën,  il 
lin  filon  de  blende  à  gangue  quartzeuse. 

très  belles  macles  clivables  de  blende  transparente  jaune  d'or 
le  verdâtre  se  rencontrent  avec  cristaux  de  galène  [pa')  dans  les 

de  la  sidérose  de  Saint-Pierre-d'Allevnrd  :  je  n'y  ai  pas  observé 
taux  distincts. 

<  les  mines  des  environs  de  Vienne  et  notamment  dans  celle  de 
pe,  la  blende  est  le  minéral  dominant,  engagé  dans  une  gangue 
rtz  culcédonieux  avec  galène,  barytine,  calcite,  dolomie,  sraith- 
De  gros  cristaux  nets  + 1/2  a*  et  è*{l  10),  -f- 1/-2  a'  [x  (31 1)] ,  simples 
lés,  ont  été  trouvés  autrefois  dans  ce  gisement.  Drian  y  a  signalé 
mies  eu  creux  laissés  par  des  tétraèdres  de  blende,  recouverts 
rtz  et  de  calcite. 

lende   n'a  été   observée  que  comme  produit  accessoire  dans  les 
irgentifères  de  la  montagne  des  Chalanches,  Elle  ne  s'y  trou- 
l'en  masses  lamellaires   rouges,  brunes  ou  verdâtres,  accompa- 
'argent  natif,  la  panabase,  la  galène,  etc. 
cristaux  de  blende  transparents  ont  été  autrefois  signalés  avec 

dans  les  mines  de  Maronne-en-Oisans,  dans  celles  de  Tbeys 
ralëne   et   sidérose],  dans  celles  de   Séchilienne   (vallée   de  la 
che),  etc. 
'.es-Alpes.  Voir  à  galène. 

te.  Les  filons  de  Condorcet  renferment  un  peu  de  blende  et  de 
associée  à  de  la  célestitc  (voir  à  céleslite), 

ireS'  —  Var.  La  blende  accompagne  la  galène,  la  fluorine,  la 

e  et  le  quartz  dans  la  mine  de  Vaucron  près  la  Garde-Freinet 

uc  dans  celle  de   Faucon  l'Argentière  près  Cogolîn  (avec  (luo- 

es  Mayons  du  Luc,  de  Notre-Dame  de  Miramas  (entre  Grimaud 

irde-Freinet). 

line   des  Bormettes,  située  à  l'Argentière,  sur  le   bord  de  la 


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mer,  non  loin  d'Hyères,  est  ouvert) 
eant  la  partie  supérieure  des  schistee 
permieu  qui  les  surmonte. 

Il  existe  trois  veines  inégales  souv 
minéralisation,  mais  très  irrégulière 
par  une  mince  salbande  argileuse.  (E 
BormeCtes,  Marseille  1895).  Le  rempl 
noire  et  du  quartz  avec  un  peu  de  gn! 
pyrite;  tous  ces  minéraux  sont  mél: 
une  roche  rubanée.  La  blende,  dam 
M.  Fonteille,  est  à  grandes  lames  d 
7  à  8°/j  de  fer  et  des  traces  de  cadmiu 

Les  cavités  sont  extrêmement  rares 
pas  de  cristaux  distincts. 

Dans  le  iilon  exploité  à  la  Rîelle  e 
fermant  pas  plus  de  l,t4'*/o  de  fer  e 
nante  et  à  de  la  bournonite,  de  la  sid^ 

Algérie.  —  La  blende  existe  en 
comme  élément  accessoire  d'un  cer- 
tain nombre  de  filons  de  galène  ou 
de  cbalcopyrite  d'Algérie  cités  plus 
haut.  Elle  n'y  présente  d'intérêt 
minéralogîque  que  dans  les  gisements 
suivants  : 

Consta mine,  ha  aûaç  A' Kia-hathuT, 
dans  laquelle  on  exploite  In  cbalco- 
pyrite, a  fourni  autrefois  de  magni- 
fiques cristaux  de  blende  noire, 
atteignant  plusieurs  centimètres  de 
plus  grande  dimension  ;  ils  sont 
constitués  par  des  tétraèdres  l/â  ri*, 
associés  aux  formes/»  (100),  i  '2  a^'*  [x  ( 
grande  analogie  de  forme  avec  la  pam 
description  de  la  collection  de  Slrasl 
les  formes  habituelles  de  ces  remarqui 

Les  mines  de  Sidi-Kamber  (35  kilot 
ont  fourni  de  beaux  échantillons  de  I 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
iibes  de  galène.  Ils  se  trouvent  dans  les  cavités  de  la  sidérose 
s  cristaux  de  barytine  (pm).  Ces  globules  de  blende  atteignant 
îeur  d'une  noisette  dans  les  échaiitilloDs  que  j'ai  examinés, 
int  en  petit  les  nodules  de  Pontpéan.  Ils  en  diffèrent  par  leur 
e  intérieure  qui  est  lamelleuse  et  non  fibreuse. 
Blons  de  Kef-Oura-Theboul  renferment  une  très  belle  blende  à 
i  lames  brunes,  parfois  associées  à  une  variété  fibreuse  du 
linéral  dont  j'ai  constaté  la  monoréfringence;  les  minéraux  qui 
agnent  la  blende  sont  la  chalcopyrite,  la  pyrite,  la  galène,  etc. 
'.  De  beaux  cristaux  de  blende  jaune  ou  brun  clair,  transpa- 
I  translucides  ont  été  rencontrés  dans  les  mines  des  environs 
;s-,  ils  recouvrent  la  chalcopyrite  et  sont  parfois  enduits  d'un 
vernis  doré  de  ce  minéral.  Ils  présentent  surtout  les  formes 
'  et  6*  et  sont  généralement  riches  en  macles  polysynthétiques. 
Telle-Calédonle.  —  La  blende  accompagne  la  galène  dans 
ments  de  la  vallée  du  Diahot  et  notamment  à  la  mine  Mérétrice 
«alêne).  Les  échantillons  que  j'ai  eus  entre  les  mains  ne  présen- 
:un  cristal  distinct,  mais  sont  constitués  par  des  masses  lamel- 
u  finement  grenues. 

b)  Amas  ca/aminaires. 

ace  ici  toute  une  série  de  gisements  qui  sont  intermédiaires 
!s  filons  proprements  dits  et  les  gîtes  d'imprégnation  d'assises 
itaires.  Ils  se  trouvent,  en  France,  particulièrement  dans  le 
ais  on  les  rencontre  jusque  dans  l'oxfordien;  et   en   Algérie, 

crétacé.  Ils  seront  décrits  en  détail  à  l'article  smithsonile,  ce 

étant  leur  substance  caractéristique. 

ïDIieS-  —  Gard.  Au  nord  d'Alais,  sur  la  rive  gauche  du  Gar- 
ins  les  environs  de  Chirac,  des  filons  de  blende  brune  avec 
s  de  galène  et  de  smithsonite  se  trouvent  dans  les  calcaires 

du  lias.  A  Clarpon  près  Bessèges,  la  blende  est  mélangée  de 
nite.  L'exploitation  de  toutes  ces  mines  est  rendue  difficile 
bondance  de  la  barytine  et  de  la  pyrite  ;  le  gisement  passe  aux 
its  pyriteux  qui  seront  décrits  plus  loin. 

ndras  près  Alais,  la  blende  n'est  qu'un  accident  dans  un  gise- 
jrtout  formé  par  de  la  culamine  :  c'est  dans  cette  localité  qu'ont 


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BLENDE  539 

été  trouvés  autrefois  les  cristaux  de  bouroonite  dont  il  sera  question 
plus  loin. 

De  nombreux  filons  se  rencontrent  près  du  Mas  d'Etzas,  non  loin 
de  Saint-Félix  de  Palltëres;  Ils  percent  les  calcaires  du  lias  reposant 
sur  des  quartzites  en  contact  avec  le  granité  ;  leur  remplissage  est  con- 
stitué par  de  la  blende,  de  la  galène,  de  la  pyrite  et  de  la  smilhsonite. 

La  zone  la  plus  riche  se  trouve  aux  environs  de  Saint-Laurent-le- 
Minier  (Fons,  Avinîëres,  Bouillans,  Mas  Rigal,  Mandesse,  Coste  Dur- 
fort  (blende  lamellaire  jaune  d'or),  et  surtout  les  Maltnes,  la  seule  mine 
en  active  exploitation  aujourd'hui.  Ce  dernier  gisement  consiste  en 
filons  ou  amas  de  smithsonite  avec  galène,  blende,  etc.). 

La  blende  est  jaune  orangé  ou  brune.  C'est  dans  les  cavités  d'une 
blende  brune,  finement  grenue,  tapissée  de  cristaux  de  calamine  que 
se  trouvent  les  beaux  cristaux  de  soufre  dont  il  a  été  question  plus 
haut.  La  blende  des  Mnlines  renferme  jusqu'à  lO'/g  de  fer. 

AlpeS-  —  Drame.  Le  gite  de  Merglon  (montagne  de  Piémart,  en  face 
Châtillon  en  Diois,  sur  la  rive  gauche  du  Bez,  aiHuent  de  la  Drame)  se 
trouve  dans  les  calcaires  et  les  marnes  oxfordiennes.  Les  filons  sont 
constitués  par  de  la  calcite  et  de  la  smithsonite  avec  de  la  galène  et 
de  la  blende  accessoires. 

Plateau  Central-  —  Ardèche.  Le  gisement  de  Saint-Cierge  est 
analogue  au  précédent. 

Algérie.  —  Les  gisements  calaminaircs  d'Oran  et  de  Constantine 
(voir  à  smiUisonite)  renferment  presque  exclusivement  de  la  smithsonite 
avec  parfois  de  la  calamine.  La  blende  n'est  abondante  que  dans  ceux 
du  département  d'Alger. 

Alger.  Les  mines  des  environs  de  l'Arba  (R'Arbou  et  Sakamody, 
etc.)  et  de  Palestro  (Guerrouma)  se  trouvent  dans  les  schistes  cénoma- 
niens  (R'Arbou),  ou  le  sénonien  ;  la  gangue  est  calcaire  ii  R'Arbou, 
constituée  par  de  la  sidérose  et  de  la  barytine  à  Sukamody.  La  blende 
forme  dans  ce  gisement  des  lentilles  massives,  souvent  très  pures, 
parfois  mélangées  à  un  peu  de  galène,  de  smithsonite  et  de  cérusitc, 
ainsi  qu'aux  débris  des  terrains  encaissants  qu'elle  cimente.  M.  Gentil 
a  trouvé  quelques  cristaux  de  blende  (/>  A*,  avec  les  faces/»  dominantes), 
associés  à  de  la  galène  et  de  la  cérusite  dans  le  gîte  calaminaire  de 
rOuarsenis. 

Tunisie.  —  Il  existe  en  Tunisie  d'assez  nombreux  gisements  cala- 


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5'.0  MINERALOGIE  DE  LA  FRAN'CE 

minaires  dont  le  minerai  principal  est  la  smithsonite,  mais  qui  ren- 
ferment  aussi  de  la  blende  abondante  ou  accidentelle.  Les  gisements 
suivants  ont  fait  l'objet  de  demandes  de  concession  : 

Djebel  Bou-Jaber  (30  km.  E.  de  la  gare  de  Morsott]  ;  Djebba  (24  km. 
S.-E.  de  Souk-el-Kemis)  ;  Kanguet-el-Tout  (30  km.  au  N,  de  Béja); 
Sidi-Ahmet  (40  km.  de  Béja);  Zaghouan  (60  km.  au  S.  de  Tunis);  El- 
Akhouat  (32  km.  S.-O.  de  Teboursouk)  et  enfin  Djebel-Reças  (25  km. 
S.-E.  de  Tunis).  Ce  dernier  gisement  a  été  étudié  par  M.  Stache 
[Verhandt.  k.  k.  geol.  Reicks.  Wien.  1876.  56)  qui  y  a  signalé  les  miné- 
raux suivants  :  blende,  galène,  voitzite,  smithsonite  et  calamine,  wil- 
lemite,  kapnite,  zincite,  hydrozincite. 

2"  Dans  les  terrains  sédîmentaires. 

Dans  les  gisements  qui  suivent,  la  blende  se  trouve  en  très  petite 
quantité,  souvent  associée  à  la  blende  et  à  la  pyrite  :  elle  ne  constitue 
qu'un  accident  minéralogtque  intéressant. 

a)  Dans  /es  assises  paléozoïques . 

Flandre.  —  Nord.  Des  masses  de  blende  d'un  jauue  de  miel  rou- 
geâtre,  atteignant  parfois  la  grosseur  du  poing,  se  rencontrent  dans 
les  géodes  du  calcaire  frasnien  de  la  carrière  du  château  Guillard 
en  Trélon  ;  ce  minéral  est  accompagné  de  pyrite  et  de  galène 
cubiques  (Cayeux.  Ann.  Soc.  géof.  Nord.  XIX.  89.  1891).  La 
blende  se  trouve  avec  pyrite  en  dodécaèdres  maciés  et  interpé- 
nétrés dans  les  6ssures  des  roches  de  la  formation  houillère  des 
mines  d'Anzin  (Saint-Mark). 

Artois.  —  Pas-de-Calais.  La  blende  a  été  trouvée  en  concrétions 
mamelonnées  dans  un  calcaire  gris  des  environs  d'Arras  (Brongnïart. 
Minéralogie.  II.  143.  1807). 

Plateau  Central.  —  Loire.  La  blende  accompagne  la  galène  et  la 
bnrytine  cristallisée  dans  les  rognons  de  fer  carbonate  des  mines  de 
houille  du  Treuil  près  Saint-Étienne. 

Saône-el-Loire ,  De  petits  cristaux  [b*  (110),  1/2  a'  (IH)]  ont  été 
trouvés  avec  pyrite  dans  les  fentes  des  schistes  houillcrs  d'Igornay, 

Vosges.  —  [Alsace].  De  petits  grains  de  blende  ont  été  r 
trt's  dans  les  grès  houillers  de  Lalayc. 


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BLENDE  541 

HautS'Saône.  Des  mouches  de  blende  se  trouvent  dans  les  nodules 

de  fer  carbonate  lithoïde  du  houîDer  de  Ronchamp  et  de  Champagney. 

b)  Dans  les  formations  secondaires. 

Plateau  Central.  —  Rhône  et  Ardèche.  La  blende  forme  des 
mouches  dans  le  lias  du  Mont  d'Or  lyonnais,  duns  celui  d'Arches 
près  Saint-Fortunat  [Ardèche)  (Drian,  op.  cit. ,515). 

SaSne-et-Loire.  J'aî  recueilli  autrefois  dans  les  carrières  de  calcaire 
Itasique  de  Gcnelard  des  échantillons  de  galène,  de  blende  vitreuse 
jaune  (&*)  et  de  pyrite  dans  des  nodules  ligniteux,  riches  en  calcite 
cristallisée. 

[Lorraine],  La  blende  se  trouve  avec  eélesttte  et  pyrite  dans  les 
fentes  des  septarias  des  marnes  liasîques  de  la  Moselle  et  notamment 
à  Grimottt.  On  la  trouve  aussi  dans  le  minerai  de  fer  oolithique. 

Vosges.  —  [Alsace].  Daubréc  a  signalé  [Desc.  géol.  Bas-Rhin. 
411)  l'existence  de  petits  cristaux  de  blende  d'un  rouge  grenat  dans 
l'argile  verte  formant  la  gangue  du  minerai  de  fer  pisolitique  de  Neu- 
bourg  en  Danendorf  et  sur  les  pisolites  eux-mêmes. 

Jura.  —  De  petits  cristaux  b*  rougeùtres  transparents  de  blende  se 
rencontrent  dans  des  calcaires  ferrugineux  en  amont  de  Montaigu  et  dans 
l'intérieur  même  de  leurs  fossiles  aux  Piards,  à  Chevry,  à  Saint-Romain 
de  Roches  (Ogérien.  Hist.  nat.  Jura.  I.  318). 

c)  Dans  les  assises  tertiaires. 

Bassin  de  Paris.  —  Seine.  La  blende  a  été  trouvée,  en  petits 
cristaux  associés  à  de  la  galène,  dans  l'argile  plastique  des  environs 
de  Paris  (Meudon,  Auteuil,  etc.). 

Oise.  La  blende  en  très  jolis  cristaux  bruns  transparents  ou  translu- 
cides tapisse  les  fentes  de  l'argile  ligniteuse  deMîrancourt  prèsNuyon  : 
les  formes  dominantes  sont  6'  et  \jt  a*  avec  de  fréquentes  macles  poly- 
synthétiques. 

VoSgeS'  —  [Alsace].  Dans  lu  collection  que  Daubrée  a  léguée  au 
Muséum,  j'ai  trouvé  de  Jolis  petits  cristaux  du  même  minéral,  implan- 
tés dans  les  fentes  d'une  argile  bleuâtre  de  Mietesheim  ;  c'est  proba- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
celle  dans  laquelle  ce  savant  a  indiqué  [Desc.  gèol.  Bas-Rhin. 
petits  lits  de  lignite  et  de  la  pyrite  et  qu'il  attribue  à  réocëne. 

3"  Dans  les  fentes  des  roches  éruplives, 

agne.  —  Loire-Inférieure.  La  blende  accompagne  la  galène 
fentes  des  granulites  des  environs  de  Nantes,  à  Mîseri,  à  Bar- 
!Ihantenay  (carrière  du  petit  Saint-Joseph]  ;  elle  y  forme  de 
istaux  d'un  brun  rouge,  parfois  très  nets,  b*  (110),  ij-l  a'  simples 


"  Dans  les  cipôlins  et  les  calcaires  paleozoît^ues. 

ïnées.  —  Hautes-Pyrénées.  De  la  blende  brnae  en  masses 
s  ou  en  mouches  se  rencontre  dans  le  massif  du  pic  du  Midi  de 
et  notamment  au-dessous  de  l'Observatoire  dans  les  calcaires 
l'queR  raétamorphisés  par  la  granulite.  Elle  est  surtout  fréquente 
s  calcaires,  entièrement  silicates  et  transformés  en  agrégats 
ns  de  grossulaire  et  de  diopside. 

-e.  Les  cipôlins  des  gneiss  de  Mercus  et  d'Arignac,  dans  lés- 
ai rencontré  une  si  grande  quantité  de  minéraux  intéressants 
'lumites),  renferment  par  places  de  la  blende  brune  lamellaire, 
alêne  et  de  la  pyrite  associées  notamment  à  de  la  phlogo- 
est  dans  la  carrière  de  Mercus  que  j'ai  trouvé  ces  sulfures  en 
ande  quantité.  Ils  sont  régulièrement  distribués  dans  le  cal- 
omme  les  minéraux  métamorphiques. 

ALABANDITE. 
Hn  S 
que,  tétraédrique. 
es.  Macle  des  spinetles. 
es  observées,  à"  (111). 

'.s.  L'alabandite  se  trouve  soit  en  cristaux  nets,  soit  en  masses 
lires  ou  massives. 
ges.  Clivage  cubique  parfait.  Cassure  inégale.  Fragile. 


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ALABANDITE  543 

Dnreté.  3,5  à  4. 
Densité.  3,95. à  4. 

Coloration  et  éclat.  Noir  de  fer,  se  ternissant  rapidement  à  l'air  et 
devenant  brun.  Poussière  verdàtre. 

Composition  chimique.  La  composition  théorique  est  In  suivante  : 

S 36,9 

Mn 63,1 


Essais  pyrognostiques.  Dans  le  tube  fermé,  le  minéral  n'est  pas  modi- 
fié ;  dans  le  tube  ouvert,  il  donne  un  dégagement  d'acide  sulfureux.  Sur 
le  charbon,  après  grillage  l'alabandite  est  transformée  en  oxyde  qui 
donne  les  réactions  colorées  du  manganèse.  Soluble  dans  l'acide  chlo- 
rhydrique,  même  étendu,  avec  dégagement  d'hydrogène  sulfuré. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Fyrénéas.  —  Hautes-Pyrénées.  Le  seul  gisement  français  d'ala- 
bandite  se  trouve  à  Adervieille  (vallée  du  Louron).  M.  E.  Bertrand  l'y 
a  trouvé  en  petits  cristaux  noirs  associés  à  la  diatlogite  et  à  la  friede- 
lite.  Dans  les  échantillons  que  j'ai  examinés,  l'alabandite  est  englobée 
dans  la  diallogite.  Comme  celle-ci,  elle  résulte  de  l'altération  superfi- 
cielle d'un  gîte  profond  de  rhodonite  (voir  à  friedelite,  t.  I,  p.  302)  ; 
elle  se  présente  aussi  en  masses  de  plus  ou  moins  grande  dimension, 
possédant  un  clivage  cubique  des  plus  nets. 


GROUPE  DE  LA  WURTZITE 

Le  groupe  de  la  wurtzite   comprend  deux   minéraux  isomorphes, 
hexagonaux  et  bémimorphes,  qui  sont  : 

Wurtzite Zn  S 

Greenockile Gd  S 

On  peut  rapprocher  de  ce  groupe  la  poltzite  (Zn'^S*0),  qui,  au  point 
de  vue  chimique,  est  une  wurtzite  (Zn''  S^)  dont  une  partie  du   soufre 


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5V4  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

est  remplacée  pardeToxygène  {voir  plus  loin).  L'exameD  optique  montre 
que  le  minéral  est  uniaxe  et  positif  comme  la  wurtzile.  La  voitzite  n'a 
pas  encore  été  rencontrée  en  cristaux  distincts. 

WURTZITE 

ZnS 

Hexagonale  hémimorphe. 

b:  h  =  1000  :  817,47 
[a  :  c  =  i  :0,  81747    (Friedel)] 

Formes  et  faciès.  Les  cristaux  de  wurtzite  sont  hémimorphes  comme 
ceux  de  la  greenockite  ;  dan»  les  gisements  français,  ce  minéral  se  pré- 
sente non  en  cristaux  distincts,  mais   en  masses  fibreuses  (spiautèrite). 

Clivages. Dans  les  cristaux,  il  existe  des  clivages  faciles  suivante* 
(liSO),  et  un  clivage  diflicile  suivant />  (0001).  Dans  les  masses  fibreuses 
que  j'ai  observées,  c'est  le  clivage/)  qui  me  semble  le  plus  facile. 

Dureté.  3,5  à  4, 

Densité.  3,98  h  3,919. 

Coloration  et  éclat.  Noir  brunâtre.  Eclat  résineux,  Poussière  brune. 

Propriétés  optiques.  Pléochroîame.  Uniaxe  positif  :  la  biréfringence 
est  peu  élevée.  Les  fibres  de  wurtzite  sont  constituées  par  des  lamelles 
aplaties  suivant  la  base  ;  leur  section  est  par  suite  de  signe  toujours 
négatif.  Elles  sont  faiblement  pléochroiques  dans  les  teintes  jaunes, 
avec  maximum  d'absorption  suivant  Rp. 

Composition  chimique  et  essais  pyrognostiqiies.  Comme  la  blende, 
mais  plus  facilement  attaquée  par  l'acide  chlorbydrique. 

Diagnostic.  La  forme  des  cristaux  distincts  est  caractéristique  du 
minéral;  les  propriétés  optiques  seules  peuvent  permettre  de  distin- 
guer la  wurtzite  tibreuse  de  la  blende  quand  celle-ci  possède  la  même 
structure. 

GISEUENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  wurtzite  se  rencontre  dans  les  filons  argentifères  et  zincifères; 
elle  y  accompagne   la   blende.   Elle  constitue   une   partie  des  variétés 


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WURTZITE  —  GREENOCKITE  545 

de  blende  fibreuse  désignées  sous  le  Dom  de  schalenblende,  celle 
notamment  dont  les  fibres  sont  larges  et  écailleuses  [apiaiitérite]  :  elle 
est  parfois  intimement  associée  à  de  la  bleiide  fibreuse. 

BretElgne.  — ■  Ille-et-Vilaine.  La  wurtzite  fibreuse  a  été  signalée  à 
Ponpéoa  par  M.  Groth  d'après  un  échantillon  de  la  collection  de 
Strasbourg  [op.  cil.).  Les  très  nombreux  échantillons  de  sulfure  de  zinc 
fibreux  de  ce  gisement  que  j'ai  eu  l'occasion  d'examiner,  sont  monoré- 
fringeats  et  constitués  par  de  la  blende  fibreuse,  (voir  page  526). 

GHEENOCKITE 

CdS 
Hexagonale,  hémimorphe. 

è:  k=  1000:  810,91. 
[a  :   c  =  1  :  0,81091.  (Mûgge)] 

Faciès.  La  greeoockite  ne  se  rencontre  dans  aucun  gisement 
français  sous  la  forme  de  prismes  hexagonaux  hémimorpbes,  si  carac- 
téristiques des  cristaux  de  ce  minéral  ;  on  l'y  trouve  exclusivement  en 
enduits  pulvérulents. 

Clivages.  Les  cristaux  se  clivent  assez  facilement  suivant  A'  (11^), 
très  imparfaitement  suivant/)  (0001). 

Dureté.  3  à  3,5. 

Densité.  4,9  à  5. 

Coloration  et  éclat.  Jaune  citron,  jaune  d'or,  jaune  orangé,  jaune  de 
bronze.  Les  cristaux  ont  un  éclat  adamantin  et  résineux.  Les  enduits 
sont  terreux.  La  poussière  des  cristaux  varie  du  jaune  orangé  au 
rouge  brique.  Transparente  ou  translucide.  Les  enduits  sont  opaques. 

Propriétés  optiques.  Uniaxe  et  positif. 

Dp  =  2,688  (Miller). 

Composition  chimique.  La  composition  théorique  est  la  suivante  : 


S 22,3 

Cd 11,1 

100,0 
Essais  pyrognostitiues.  La  greenockite  devient  d'un  rouge  carmin 

A.  IflcIUHI.  —  Minirtliigii.  II.  IJ 


Di3iiizedb,G00gle 


5i6  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

quand  elle  est  chauffée  lurtement  daus  le  tube  fermé,  puis  revient  à 
sa  couleur  primitive  ea  refruidissaiit.  Dans  le  tube  ouvert,  elle  dégage 
de  l'acide  sulfureux. 

Sur  le  charbon,  au  feu  réducteur,  la  greenackite  donue  l'enduit 
brun  rouge  caractéristique  du  cadmium. 

Suluble  dans  l'acide  chlorhydrique  avec  dégagement  d'hydrogène 
sulfuré. 

Diagnostic.  I,n  belle  couleur  jaune  de  la  greenockite  et  ses  réactions 
pyrogD astiques  constituent  les  caractères  distinctifs  de  ce  minéral. 

GISEBfENTS  ET  ASSOCIATIONS 

On  sait  que  les  cristaux  de  greenockite  ont  été  trouvés  dans  les  fis- 
sures de  porphyrites  d'Ecosse  oii  ils  sont  associés  à  la  prehnite. 

Dans  tous  les  gisements  français,  le  minéral  est  le  résultat  de  la 
décomposition  de  la  blende  cadmifëre.  Quand  celle-ci  s'altère,  le  zinc 
disparaît  sous  forme  de  sulfate  soluble  ou  se  transforme  en  calamine 
ou  en  smithsonite;  le  cadmium  s'isole  sous  forme  d'enduit  jaune  de 
greenockite,  recouvrant  directement  la  blende  ou  se  déposant  dans  les 
fissures  de  la  gangue.  Parfois  aussi  la  greenockite  est  englobée  par  les 
composés  zincifères  oxygénés  (smithsoDÏte,  calamine)  qu'elle  colore  en 
beau  jaune  d'or. 

Pyrénées.  —  Basses-P y  renées.  Les  enduits  de  greenockite  ne 
sont  pas  rares  sur  la  blende  ou  le  calcaire  des  mines  d'Ar  et  d'Anglas 
près  des  Eaux-Bunnes. 

Ilaiites-Py renées.  C'est  dans  les  mines  de  Pieirefite  que  j'ai  recueilli 
(B.  S.  M.  VII.  463.  1381)  les  plus  iutércssauts  échantillons  de  gree- 
nockite que  j'ai  à  citer  ici  :  les  enduits  de  ce  minéral  y  sont  plus  épais 
que  dans  les  gisements  précédents.  La  blende  de  Pierrefitte  est  par 
place  recouverte  d'un  enduit  régulier  de  calamine,  hérissé  de  poin- 
tements  cristallins;  ce  minéral  est  parfois  extrêmement  riche  en  inclu- 
sions de  greenockite  et  possède  alors  une  magnifique  couleur  jaune 
d'or.  Il  est  nécessaire  d'employer  la  loupe  ou  même  le  microscope  pour 
voir  la  disposition  de  ce  pigment  coloré,  distribué  suivant  des  zones 
concentriques, 

Haute-Garonne,    De  légers  enduits  de  greenockite  ont  été  trouvés 


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GREENOCKITE  —  CINABRE  bM 

dans  le  filun  de  fluorine  de  la  moDtagne  de  Cnzarilh  près  Barcugnas 
(en  face  la  gare  de  Luchon).  Ils  proviennent  de  la  décomposition  de 
la  blende  et  se  trouvent  à  la  surface  des  divers  minerais  et  gangues 
du  gisement. 

Ariège.  J'ai  trouvé  des  enduits  de  greenockite  h  la  surface  de  la 
blende  et  de  ses  gangues  sur  les  baldes  de  l'ancienne  mine  des  Argen- 
tières  près  Aulus  :  elle  existe  aussi  sous  la  même  forme  dans  des 
rognons  de  galène,  de  blende  et  de  sidérose,  trouvés  accidentelle- 
ment dans  la  mine  d'hématite  de  Rancié  en  Sem  prés  Vicdessos. 

Plateau  Central.  —  Dordogne.  ha  cotlection  du  Muséum  possède 
de  petits  échantillons  de  blende  noirâtre  de  Saint-Martin-le-Pin  prés 
Nontron,  qui  sont  recouverts  par  un  enduit  jaune  de  greenockite. 

Rhône.  J'ai  observé  des  enduits  de  greenockite  h  la  surface  de  la 
blende  cadmifëre  de  Propîéres. 


Hg  S 

Rhomboédrique,  trapézoédrique./i/j  =92''37' 
{a:c=\.:  l ,  1 4526  (Schabus)] 

Mac/es.  Macles  avec  rotation  de  120°  autour  de  l'axe  ternaire,  se 
faisant  par  pénétration  ou  par  accolement  suivant  a'  (0001). 

Formes  observées,  a'  (0001),  e'  {lOÎO),p  (lOll). 
pp  ^92°37'  /jo^=127»6' 

Faciès  des  cristaux.  Le  type  le  plus  habituel  des  cristaux  de  cinabre 
est  formé  par  des  rhomboèdres.  Dans  le  seul  gisement  étudié  ici  qui 
ait  fourni  d'une  façon  certaine  des  cristaux  distincts,  cenx-ci  sont  con- 
stitués par  des  prismes  hexagonaux  uHongés  suivant  l'axe  vertical. 

Le  cinabre  se  trouve  aussi  en  masses  grenues,  compactes  ou  ter- 
reuses. 

Clivages.  Clivage  parfait  suivant  e^  (1010).  Cassure  conchuïdale  ou 
inégale. 

Dureté.  2  h  2,5.  Un  peu  sectile. 

Densité.  &'a  8,2. 


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548  MINÉRALOGIE  DK  LA  FRANCE 

Coloration  et  éclat.  Rouge  cocheDilIe,  rouge  brun  à  gris  de  ploinb. 

Éclat  adamantin,  un  peu  métallique  dans  les  variétés  foncées. 
Aspect  terreux  dans  les  enduits.  Poussière  rouge  écarlate. 

Transparent  ou  opaque. 

Propriétés  optiques.  Uniaxe  et  positif  :  le  cinabre  possède  la  polari- 
sation rotatDire(Des  Cloîzeaux};  les  cristaux  sont  plus  souvent  gauches 
que  droits,  quelquefois  on  observe  les  spirales  d'Airy,  grâce  ii  des  péné- 
trations de  deux  individus  de  signe  contraire.  Les  enchevêtrements 
des  cristaux  maclés  sont  souvent  très  complexes. 

Ug  —  3,201  (Dx) 
Dp  =  2.854 
ng  —  Dp  =  0,3i7 

Com/Msilion  chiuiitjiie.  Lu  formule  HgS  correspond  à  la  composi- 
tion suivante  : 


100,0 

Le  cinabre  est  souvent  mélangé  à  des  argiles,  des  oxydes  de  fer,  des 
matières  bitumineuses,  etc. 

lissais  pyrognostiques.  Dans  te  tube  fermé,  le  cinabre  donne  un 
sublimé  noir  de  sulfure  de  mercure;  après  addition  de  carbonate  de 
sonde,  il  fournit  un  sublimé  de  mercure  métallique.  Dans  le  tube 
ouvert,  il  dégage  des  vapeurs  sulfureuses  et  un  sublimé  de  mercure 
en  gouttelettes.  Sur  le  charbon,  il  se  volatilise,  ne  laissant  que  les 
impuretés  dont  il  était  mélangé. 

Soluble  dans  l'acide  azotique. 

Diagnostic.  Les  formes,  le  pouvoir  rotntoire  et  les  réactions  pyrognos- 
tiques ne  permettent  de  confondre  le  cinabre  avec  aucun  autre  des 
minéraux  (argents  ronges,  etc.)  possédant  une  couleur  rouge  voisine 
de  la  sienne. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Je  n'ai  ii  considérer  le  cinabre  que  dans  les   conditions  suivantes   : 
1°  Dans  des  gisements  métallifères  ; 
2"  Dans  des  assises  sédimenlaires. 


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Dans  des  gisements  étrangers  à  la  France,  le  cinabre  a  été  trouvé 
en  outre  dans  des  sources  thermales  en  relation  avec  des  solfatares. 

1"  Dans  les  gisements  métallifères. 
a)  Dans  des  gisements  essentiellement  mercurifères. 

Le  cinabre  se  rencontre  parfois  dans  des  filons  oii  il  constitue  le 
minerai  principal  fréquemment  associé  à  de  la  pyrite.  La  plupart  de 
ces  filons  ont  une  gangue  quartzeuse;  ceux  d'Algérie  ont  une  gangue 
de  barytine. 

NonUftHdie-  —  Manche.  Une  mine  de  cinabre  a  été  exploitée  au 
XVIII*  siècle  à  Menildot,'  environ  à  1  km.  de  la  Chapelle-en-Juger, 
près  de  Sainl-Lô.  Le  cinabre  mélangé  de  pyrite  imprègne  un  filon  de 
quartz  -,  il  existe  aussi  dans  les  schistes  paléozoi'quesen  contact  avec  le 
filon  (/.  M.  I.  30.  1794).  Je  ne  crois  pas  que  le  minéral  ait  Jamais  été 
trouvé  en  cristaux  ou  même  en  masses  cristallines;  les  échantillons 
que  j'ai  vus  sont  constitués  pur  du  quartz  compact  imprégné  par  lo 
cinabre.  Cette  mine  était  déjà  abandonnée  à  la  fin  du  siècle  dernier  ; 
la  dernière  reprise  a  eu  lieu  en  1730. 

Plateau  Central-  —  Tam.  Des  filonnets  de  quartz,  riches  en 
cinabre,  traversent  les  schistes  permiens  des  environs  de  Réalmont. 
Des  galeries  de  recherches  ont  été  notamment  creusées  sur  le  bord  du 
ruisseau  qui  longe  la  route  de  Réalmont  à  Albi,  à  800  mètres  environ 
de  la  sortie  du  village,  ainsi  que  sur  la  route  de  Réalmont  à  la  gare  de 
Laboutarié  (à  3  km.  du  village). 

J'ai  visité  ce  gisemeut  sous  la  conduite  de  MM.  Barbey  et  Brémond. 
Le  cinabreforme  au  milieu  d'un  quartz  blanc  jaunâtre  des  masses  très 
cristal  Unes,  facilement  clivahles,  transi  ucides  sur  les  bords.  Elles 
recouvrent  des  cristaux  (l/2  b^)  de  pyrite  transformés  en  limonïte.  Je 
ne  doute  pas  que  des  cristaux  distincts  ne  se  rencontrent  dans  ce  gise- 
ment s'il  vient  à  être  exploité;  la  petite  galerie  de  recherche  est 
actuellement  inondée. 

Algérie-  —  Conatamine.  Les  filons  de  cinabre  de  Ras-el-Ma  (à 
10  km.  S.-O.  de  Jcmmapes)  se  trouvent  dans  tes  grès  de  Téocfene 
supérieur  (ligurien)  ;  ils  sont  riches  en  bnrytine  et  fournissent  un 
ciuabre  pulvérulent  d'un  rouge  vermillon  magnifique. 

Le  gisement  de  l'Oued-N'oukhal  (à   12  km.  N.-N,-E.  de   Jeinmnpes) 


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550  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

renferme  des  veines  pauvres  de  cinabre  !i  gangue  de  barytine,  traver- 
sant les  calcaires  liguriens. 

NouveUe-CEtlédoniO-  —  Des  Hlons  de  cinabre  ont  été  rencon- 
très,  il  y  a  peu  de  temps,  aux  environs  de  Nakéty,  à  la  mine  Fougères 
et  à  Bourail.  Les  échantillons  que  j'ai  examinés  et  dont  l'un  d'eux  m'a 
été  remis  par  M.  de  Limur,  consistent  en  quartz,  renfermant  du  cinabre 
qui  s'isole  même  dans  des  géodes;  il  se  trouve  en  cristaux  nets,  allon- 
gés suivant  l'axe  vertical  et  présentant  d'ordinaire  la  combinaison 
unique  n' (0001),  c*(10Î0),  raremeni  avec/>{10Tl}.  Ces  cristaux  atteignent 
4  à  5  millimètres  de  longueur  :  leurs  faces  sont  ternes.  Le  cinabre  se 
trouve  aussi  en  masses  grenues,  mélangées  a  de  la  pyrite  ;  du  mercure 
natif  en  gouttelettes  s'observe  dans  ses  fentes, 

b)  Dans  des  gisements  anliinonifèrês. 

Le  cinabre  est  associé  a  la  stibine  de  quelques  gisements  de  stibine 
se  présentant  dans  diverses  conditions  géologiques  (filons  quartzcux, 
roches  anciennes  ou  filons  calcaires  d'âge  postcrétacé). 

Corse.  — Le  cinabre  accompagne  la  stibine  des  mines  du  cap  Corse, 
décrites  page  4^6-  Il  abonde  surtout  dans  le  gite  de  Pastina  en  Méria. 
Ce  minéral  est  intimement  associé  ii  la  stibine  dont  il  entoure  fré- 
quemment les  cristaux  autour  desquels  il  forme  une  gaine  continue.  Il 
constitue  des  masses  cristallines  dépourvues  de  cristaux  géométriquo- 
ment  distincts.  Ce  cinabre  est  accompagné  de  pyrite,  de  soufre  natif, 
etc.  La  gangue  de  ces  minéraux  est  du  quartz  parfois  extrêmement 
peu  abondant. 

Je  n'ai  aucun  renseignement  précis  sur  le  gisement  de  Balagna  en 
Occhia  (k  l'est  de  Calvi],  cité  par  Niiggerath  (Z.  Berg.  Hûtten  preiiss. 
Staat.  XD.  386.  1862)  comme  fournissant  du  cinabre  très  pur. 

Algérie.  —  Constantine.  Le  cinabre  se  rencontre  dans  divers 
gisements  antimonifcres  (voir  page  457)  du  département  de  Constantine. 
Il  présente,  et  notamment  à  Oulcd-Ali,  n  16  km.  N.-N.-O.  de  Guelm», 
à  Sanza  et  à  Hamimat,  au  Djebel-Taya  près  Hamniam-Meskoutîne,  les 
mêmes  particularités  qu'au  cap  Corse.  Ce  minéral  y  forme  des  masses 
compactes,  finement  grenues,  d'un  rouge  foncé,  qui  se  présentent, 
soit  disséminées  dans  le  calcaire,  soit  plus  souvent  disposées  sous 
forme  de  gaine  autour  de  cristaux  de  stibine  intacts,  ou  trans''ormés 
en  stîbiconite.  Dans  les  échantillons   que  j'ai  examinés,  la  croate  de 


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CINABRE  551 

cinabre,  qu!  peut  atteindre  près  de  0'''°,5  d'épnisseur,  est  hérissée  de 
pointements  cristnilins  plongeant  dans  le  calcaire;  ils  snnt  formés  par 
de   petits  rhomboèdres,  mais  je  n'ai  pu  isoler   aucun  d'eux, 

c)  Dana  des  gise/nr^nts  cuprifères,  plonibifêres,  zincifères. 

Vosges.  —  Belfort.  \.s\  collection  du  Muséum  possède  un  vieil 
échantillon  provenant  des  mines  de  Giromagny.  Il  est  constitué  par  de 
la  pnnnbase  argentifère  renfermant  un  nid  de  cinnbre  en  belles  lames 
rouge  rubis,  très  translucides,  qui  englobent  des  rhomboèdres  blancs 
d'un  calcaire  magnésien.  Le  cinabre  de  ce  gisement  est  remarquable- 
ment beau  ;  je  ne  crois  pas  qu'il  ait  été  signalé  jusqu'à  présent. 

Alpes.  —  Isère.  Schreiber  a  trouvé  (/.  M.  IX.  433.  1799),  dans 
la  mine  des  Chalanches  des  masses  cristallines  de  cinabre  renfermant 
quelquefois  de  petits  rhomboèdres  transparents.  Ce  minéral  se  trou- 
vait dans  des  filonnets  minces  à  gangue  calcaire;  il  était  englobé 
dans  de  l'asbolane  avec  argent  natif,  mercure  natif,  asbeste. 

Le  même  auteur  a  étudié  les  recherches  de  Petlancon  en  Saint- 
Arey  (ou  Saint-Herey)  près  Lamure  [op.  cit.,  433),  déjà  signalées  par 
de  Bournon  (/.  P.  XXIV.  207.  1784);  le  cinabre  piilvéruU'nt  s'y  trouve 
dans  un  calcaire  jurassique  avec  galène  et  blende.  Il  n'y  a  pas  de  filon 
a  proprement  parler,  le  calcaire  est  traversé  par  des  veinules  de  cal- 
cite  apathique  de  quelques  centimètres  d'épaisseur  imprégnées  de 
cinabre  d'un  beau  rouge. 

A  In  montagne  de  Prunièrcs  (Combe  Guichard,  Combe  du  Merle), 
située  entre  Pellancon  et  Lamure,  on  a  rencontré,  dans  les  m^mcs 
conditions,  un  peu  de  cinabre  avec  de  la  bournonite,  de  la  malachite, 
de  la  blende,  de  la  galène. 

Dans  les  nombreux  échantillons  de  ces  gisements  que  j'ai  eu  l'occa- 
sion d'étudier,  le  cinabre  forme  des  enduits  rouge  foncé  dans  les  cavi- 
tés caverneuses  de  catcite,  de  smithsonite  ou  à  la  surface  de  blende  et 
de  galène  très  corrodées. 

Algérie.  —  Constantine.  I.e  cinabre  se  trouve  à  Taghit  (42  km. 
S.,  8°  Ouest  de  Bntna),  dans  la  vallée  de  l'Oued-Abd,  au  milieu  de 
filons  traversant  le  néocomirn  et  renfermant  en  outre  de  la  blende  et 
de  la  galène. 

A  Bir-Beni-Salah  (à  17  km.  S.  de  Collu),  une  concession  a  été 
accordée  pour  l'exploitation  d'un  filon  de  cinabre  et  de  galène  travcr- 


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MlSÉRAi.OGlE  DE  LA  FRANCE 
s  gneiss.  Des  mouches  de  cinabre  ont  été  trouvées,  avec  galùne 
labnse,    dans    les  calcaires   de  Téocëne  supérieur  (ligurien)  du 
'Grcier,  à  5  km.  E.-S.-E  de  Jemmapes. 

indices  de  ciuabre  existent  aussi  au  nord-est  de  Batna,  à  Sarit 
laude-Fontaine. 

rr.  Le  cinabre  se  rencontre  mélangé  ii  la  galène  et  à  la  blende 
;  gite  de  Douar-Gerrouraa,  situé  près  de  Palestro,  dans  des  cal- 
crétacés. 

tisie.  —  Des  mouches  de  cinubre  et  de  panabnse,  accompagnées 
essylite,  se  trouvent  daus  des  filons  de  fluorine  affleurant  au 
de  calcaires  jurassiques  du  Djebel-Oust  (contrôle  de  Tunis]. 

2"  Dans  des  formations  sédimentaires. 

itérai  ici  les  deux  gisements  suivants,  bien  qu'ils  se  trouvent  en 
ue,  à  cause  de  leur  analogie  avec  celui  d'antres  sulfures,  tels  que 
ne,  la  blende,  la  pyrite,  etc.,  étudiés  plus  haut  ou  plus  loin. 
Igiqae]-  —  Le  cinabre  en  lames  ou  en  grains  a  été  trouvé 
:  accident  rare  a  Dave,  dans  la  dolnmic  carbonirèrc  et  dans  une 
de  calcit  '.  apathique  du  calcaire  frasnien.  M,  Césaro  l'a  rencon- 
(//.  Ac.  Belg.  XXX.  56.  1895)  au  Rocheux  en  petits  rhomboèdres 
Is  à  axes  împarraitement  parallèles.  Ces  cristaux  dépassent 
mètre;  ils  sont  terminés  par  a'  (0001)  et  sont  implantés  dans  de 
rtine.  Ils  sont  superficiellement  irisés;  ils  présentent  parfois  la 
suivant  a*. 


COVELLITE 
CuS 
:agonale  (rhomboédrique  ?). 

b:h  =  iOOO  :  1 14.66. 
[n:v=  0, 1 1466  (Kenngott)] 

lies  et  faciès.   La  covellite   n'existe    pas   en    cristaux  dans   les 
nts  français;  elle  ne  s'y  rencontre  qu'en  masses  compactes. 
2ges.  Clivage  a'  (0001)  facile,  donnant  des  lames  minces  flexibles 


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COVELLITE  553 

Dureté.  1,5  à  2. 

Densité.  4,59  à  4,64. 

Coloration  et  éclat.  Bleu  indigo,  parfois  presque  noir.  Les  cristaux 
ont  un  éclat  métalloïde,  un  peu  gras,  nacré  sur  le»  lames  de  clivage, 
un  peu  résineux  ou  terreux  dans  la  cassure.  Poussière  d'un  gris  noïr  à 
noir  opaque. 

Composition  chimique.  La  formule  CuS  correspond  à  la  composi- 
tiou  suivante  : 


Cu 66.4 

100,0 

Essais  pyrognostiqiies.  Dans  le  tube  fermé,  donne  un  sublimé  de 
soufre.  Dans  le  tube  ouvert,  dégage  des  vapeurs  sulfureuses.  Au  chalu- 
meau, brAle  avec  une  flamme  bleue,  en  dégageant  une  odeur  sulfureuse, 
puis  fond  en  un  globule  de  cuivre. 

Avec  les  acides,  se  comporte  comme  la  chalcosite  (voir  p.  513}. 

Diagnostic.  Les  réactions  dans  le  tube  fermé  et  la  façon  dont  la 
covellite  se  comporte  sur  le  charbon  permettent  de  distinguer  ce  miné- 
ral de  la  cbalcosite. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  covellite  se  rencontre  dans  un  très  grand  nombre  de  gisements 
cuprifères  et  plombifères;  elle  résulte  de  l'altération  de  la  chalcopy- 
rite,  de  la  chalcosite,  etc.  Elle  est  parfois  intimement  mélangée  à  celle- 
ci  {digenile  de  Breithaupt). 

Quelques-uns  des  gisements  énumët-és  à  l'article  chalcopyrile  et 
beaucoup  des  mines  de  galène  renfermant  accessoirement  de  la  chol- 
copyrite,  contiennent  de  la  covellite  sous  forme  d'enduits. 

Aucjin  gisement  français  ne  mérite,  îi  ce  point  de  vue,  une  mention 
spéciale  pour  la  beauté  des  échantillons  de  covellite  qu'ils  fournissent, 
sauf  toutefois  les  deux  suivants  : 

Plateau  Central.  —  Hhâne.  La  covellite  a  été  trouvée  à  Chessy 
en  beaux  échantillons  irisés. 

NOUTelIe-Calâdonie.  —  La  covellite,  d'un  bleu  indigo,  accom- 
pagne l'érubescite.  lu  cbalcosinc,  la  chalcopyritc  dans  la  mine  Pilou 
[voir  à  chalcopyrile)  ;  elle  y  forme  de  beaux  échantillons  de  collection. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

GROUPE  DE  LA  MILLERITE 

ninéraiix  de  ce   groupe  sont  hexagonaux  ou  rhomboédriques 
ntent  des  paramètres  voisins.  Ce  sont  les  suivants  : 

Millerite Ni  S 

Ntckelite Ni  As 

Alite Ni  (As.  Sb) 

Breilkauplite .....  Ni  Sb 

TroUitc Fe  S 

i  on  peut  ajouter  l'espèce  suivante  ^ 

Pyrrkotite Fe"  S"  +  ' 

MUXERIIE 
Ni  S 
UhomboéJrique  •  p  p  =  i)8"4.'i' 
[a  -.0=  {  :  0,9883  (Miller)] 
I.  La  mitlcrite  se  présente  en  fines  aiguilles,  parfois  groupées 
pes  délicates.  Ces  aiguilles  sont  souvent  capillaires,  d'où   le 
harkise   qui  leur  a  été  souvent   donné.    Rlle    forme   aussi   des 
îbreuses  à  surface  mamelonnée. 

-es.  Clivages  parfaits  suivant  i"/"'  (IOT6),  a^^  (Ollfi),  a'^'^(10Î3), 
)ll3).  Cassure  inégale. 
é.  3  à  3,5. 
ê.  5,3  il  5,65. 

ition  et  éclat.  Jaune  de  laiton,  jaune  bronze  devenant  gris  et 
is  les  surfaces  exposées  à    l'air.    Kclat   métallique.   Poussiï-rc 
■.  Opaque. 
isiiion  chimûjiie.  La  formule  Ni  S  correspond  à  la  composition 

S 35/. 

Ni 64.6 

100,0 


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MILLERITE  &56 

Il  existe  souvent  un  peu  de  cobnit,  de  cuivre,  de  Ter,  rentplaç<tiit 
une  proportion  équivalente  de  nickel. 

Essais  pyrognosUques .  Dans  le  tube  ouvert,  dégage  de  l'acide  sulfu- 
reux. Au  chalumeau,  fusible  en  un  globule  magnétique  qui  donne, 
après  dépôt  de  soufre,  une  perle  violette  au  feu  oxydant,  grise  au  feu 
réducteur  (Ni).  Le  résultat  du  grillage  sur  le  charbon  est  magné- 
tique. 

Altérations.  Se  transforme  très  facilementen  morénosile. 

Diagnostic.  Les  caractères  extérieurs  de  la  millerite  fibreuse  peuvent 
la  faire  confondre  avec  la  marcasitc,  mais  les  essais  pyrognostiques 
rendent  facile  le  diagnostic.  La  structure  capillaire,  si  fréquente  dans 
la  millerite,  est  très  caractéristique  de  ce  minéral. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Plateau  Central.  —  Dordogne.  Des  filons  de  pyrite  ont  été 
exploités  dans  les  contreforts  des  montagnes  du  Limousin,  à  Chabnnne 
en  Saint-Romain,  non  loin  de  Thiviers.  Le  gîte  renferme  des  géodes, 
tapissées  de  cristaux  de  calcite  dans  lesquels  M.  Barrct  a  trouvé  de  la 
millerite  {Géol.  du  Limousin.  190.  1892).  L'échantillon  que  je  dois  à 
l'obligeance  de  M.  Barrct  renferme  quelques  aiguilles  capillaires  de 
millerite  jaune,  excessivement  minces,  à  peine  adhérentes  à  leur 
gangue  calcaire.  Elles  sont  associées  a  de  petits  cristaux  de  pyrite.  La 
millerite  paraît  avoir  été  peu  répandue  dans  ce  gisement. 

[Bel^que].  —  La  millerite  a  été  rencontrée  dans  des  géodes  de 
dolomie  ferrifèrc  du  charbonnage  du  Hasard,  h  Micheroux  {Firket. 
Ann.  Soc.  géni.  Belgique.  1878,  p.  cxx)  sous  forme  de  longues  aiguilles 
divergentes. 

mCKELlTE 

Ni  As 
Hexagonale. 

b:  h  =  819,/é. 
[a\c={:  0,8194  (Breithaupt)] 
Formes.    Dans     les  gisements    français,    la    nîckclite    se    rencontre 
exclusivement  sous  forme  de  masses,   très    finement   cristallines,    ou 


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556  MINÉRALOCIE  DE  LA  FBAN'CE 

même    tout  à    fuit  compactes.    Elle    forme   aussi  des    masses    réni- 

formes. 

Clivages.  Pas  de  clivage.  Cassure  inégale.  Fragile. 

Dureté.  5  à  5,5. 

Densité.  7,33  a  Ifil. 

Coloration  et  éclat.  Rouge  de  cuivre  pâle  se  ternissant  par  exposi- 
tion à  l'air  et  prenant  alors  une  teinte  grise  ou  noirâtre.  Poussière 
noire,  brunâtre  clair.  Opaque. 

Groupements  réguliers  avec  tCaiitrea  miiiéranx.  La  nickelite  est  fré- 
quemment associée  â  ta  chloanthite;  il  n'y  a  pas  entre  ces  deux  miné- 
raux de  relation  géométrique,  mais  ils  présentent  un  mode  régulier 
d'association  La  nickelite  concrétionnée  est  recouverte  d'un  enduit 
de  chloanthile  qui  en  moule  toutes  les  sinuosités  (Rg.  1)  et  qui  se 
termine  à  l'extérieur  par  des  pointements  cristallins.  Je  n'aî  jamais 
observé  une  disposition  inverse  de  ces  deux  minéraux. 

Compositian  chimique.  La  composition  théorique  correspond  à  la 
formule  Ni  As  donnée  en  a. 

Généralement,  le  minéral  renferme  un  peu  de  soufre,  de  fer,  de 
cobalt  :  souvent  il  contient  de  l'antimoine  et  il  se  produit  alors 
des  passages  à  la  breithauptile  par  l'intermédiaire  de  Varite  sous  le 
nom  de  laquelle  j'ai  rangé  toutes  les  variétés  renfermant  plus  de  10 '/o 
d'antimoine. 

b)  Analyse  de  la  nickelite  de  la  mine  des  Chalnnclies  par  Berthier 
[A.  M.  IV.  467.  1819). 


48,80 
8.00 
2,00 

39,94 
0,16 


Propriétés  pyrognostitjiies.  Dans  le  tube  fermé,  donne  un  sublimé 
blanc  d'acide  arsénîeux.  Dans  le  tube  ouvert,  verdit  et  donne  des 
vapeurs  arsenicales  avec  des  traces  de  vapeurs  sulfureuses  dans  les 
variétés  contenant  du  soufre  (Chalanches).  Sur  le  charbon,  donne  les 


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NJCKEUTE  557 

réactions  dv  l'arsenic  et  un  globule  qui  fournit  les  réuctiona  du  nic- 
kel et  des  minéraux  accessoires  qui  l'accompagnent.  Pour  les  variétés 
antimonilères,  voir  à  arite. 

Insoluble  dans  l'acide  chlorhydrique,  soluble  dans  l'eau  régale. 

Altéraliona,  La  nickelite  s'ultëre  superficiellement  en  se  couvrant 
d'enduits  d'un  vert  pomme  constitués  par  de  l'annabergite  [nickefocre 
des  anciens  auteurs)  (voir  à  annabergite). 

Diagnostic.  Voir  à  breithaitptile .  Les  réactions  pyrogn  os  tiques  du 
nickel  et  l'absence  de  magnétisme  permettent  de  distinguer  la  nicke- 
lite de  la  pyrrhotite  qui  est  plus  jaune  que  ce  minéral. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  nickelite  accompagne  les  minerais  d'argent,  de  cobalt,  de  cuivre, 
de  zinc,  etc.  ;  elle  est  souvent  associée  à  de  la  chloanthite  qui,  dans  les 
gisements  étudiés  plus  loin,  lui  est  toujours  postérieure. 

Pyrénées.  —  Hautes-Pyn'néi's.  La  nickelite  a  été  trouvée  par 
de  Dietrich  [Dexcr.  des 
glles  de  minerai  des 
Pyrénées.  340.  1786)  en 
filonnets  dans  les  cal- 
caires paléozoiques  de 
la  carrière  de  Rioumaou 
(Riémau),  sur  le  bord  de 
la  route  de  Luz  à  Gavar- 
nie,  peu  après  le  pont 
de  Saint-Sauveur.  Il  est 
aujourd'hui  impossible 
de  trouver  en    place  ce 

minéral.    Les    échanlil-    ^^^^^  ^  w.  d'mit  .iirf.«    i'i!d<iii«cb>iiti]ii>n<ieu>*ii^  de 
Ions  de   la  collection  du       ^•:::'J;,^X''ci'^''£\r^''^'ë^^^^^ 
Muséum  un  t  été  recueillis      ''"  '""  *■  '■  "■*■='  i™"'.  («™""<""i  J'  'i"'  /m.) 
par  de  Dietrich  ;  ils  sont  un  peu  antimoniTcres.  Leur  couleur  est  rouge 
de  cuivre  et  se  distingue  bien  de  celle  de  l'arite  des  Basses-Pyrénées 
qui  tire  vers  le  violet. 

La  nickelite  forme,  dans  un  calcaire  très  cristallin,  de  petites  veines 


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558  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ne  dépassant  pas  6"'"  d'épaisseur.  Elle  est  aouvenl  recouverte  par  de 
la  pyrite  et  de  la  chloanthite  ou  entière  ment  mélangée  it  celle-ci.  Les 
mêmes  minéraux  associés  se  trouvent  aussi  disséminés  en  petits  grains 
dans  la  calcile.  Les  échantillons  exposés  à  l'air  sont  généralement 
recouverts  par  de  l'annabergite. 

[Aragon].  Les  gisements  de  la  vallée  de  Gistain  qui  seront  décrits 
plus  loin  h  l'article  smaltite  renferment  aussi  de  la  nickelite  concrétion- 
née  et  recouverte  de  chloanthite.  La  fig.  1  représente  un  échantillon 
de  ce  genre. 

Plateau  Central.  — Ai>eyron.  La  nickelite  a  été  trouvée  en  petite 
quantité  dans  le  filon  de  la  Beaume  près  Villefranche.  Dans  les  échan- 
tillons que  j'ai  examinés,  la  structure  concrétionnée  est  très  nette;  on 
voit  sur  les  cassures  fraîches  la  nickelite  d'un  jaune  rouge,  enveloppée 
de  chloanthite  bianche,  elle-même  englobée  par  la  blende  grenue  et 
celle-ci  par  la  sidérose.  Ce  minéral,  découvert  en  1868,  a  été  retrouvé 
en  1876  au  3*  niveau  de  la  mine,  à  253™  d'altitude  et  à  environ  126" 
au-dessous  de  l'orifice  du  puits  (Daubrée.  A.  M.  X.  532.  1876].  Il  a  été 
signalé  aussi  dans  la  mine  de  Gourniès. 

Puy-de-Dôme.  Mossicr  aurait,  d'après  Bnuillet  {Topog.  miner.  147), 
trouvé  a  Pontgibaud  la  nickelite  associée  à  la  smnitite  et  à  la  cobaU 
lite. 

Jara.  —  La  nickelite  a  été  signalée  par  Ogérlcn  (ffîsl.  nat.  Jura. 
\.  317)  dans  un  filon  de  la  forêt  de  Frénois. 

Alpes.  —  Isère.  La  nickelite  est  un  des  minéraux  abondants  des 
filons  argentifères  de  la  montagne  des  Ghalanches  ;  elle  se  présente 
généralement  sous  forme  de  rognons  h  cassure  compacte,  d'un  rouge 
jaunâtre,  souvent  recouverts  par  do  la  chloanthite.  L'association  des 
deux  minéraux  peut  être  facilement  mise  en  évidence  par  le  polissage 
des  échantillons  qui  montre  la  surface  arrondie  de  lu  nickelite  recou- 
verte par  la  chloanthite,  qui  pénètre  aussi  la  masse  de  la  nickelite. 
Les  mamelons  sont  toujours  de  plus  grande  taille  que  dans  l'échantil- 
lon représenté  par  la  figure  1. 

La  nickelite  de  ce  gisement  se  trouvait  parfois  mélangée  d'une  très 
grande  quantité  d'argent  natif.  L'analyse  b)  montre  qu'elle  renferme 
une  quantité  très  notable  d'antimoine  et  qu'elle  établit  par  suite  un 
passage  avec  l'arite. 


□igitizedbyGoOglc 


NICKELITE  —  BREITHAUPTITE  —  ARITE  559 

La  partie  superficielle  des  rognons  de  nickelite  est  souvent  recou- 
verte de  croates  mamelonuées  vert  pomme  d'annubergite. 

C'est  probablement  aux  dépens  de  lu  nickelite  que  s'est  formée 
l'aanubergitc  signalée  par  Gueymard  dans  un  filon  de  blende  et  de 
culcite  traversant  le  lias  de  lu  Salle  en  Beaumout  (canton  de  Corps) 
[rive  gauche  du  ruisseau  de  la  Salle,  à  25  mètres  de  l'église). 

11  en  est  de  même  pour  l'annabergîte  qu'accompagne  l'or  natif  duns 
un  Blon  de  calcitc  ferrifëre  traversant  les  calcaires  liasiques  du  châ- 
teau de  Lamotle-Ies-Bains  (Gueymard.  B.  S.  M.  XII.  515.  1855). 

Je  n'ai  pus  eu  entre  les  mains  d'échantillons  provenant  de  ces  deux 
gisements. 


BREITHAUPTITE  et  ARITE 
Ni  Sb  Ni  (As  Sb) 

b:h=  1000  :  858,6. 
E  :  6-  =  i  :  0,858G  (Breithaupt')] 


Hexagonales. 


Formes  djs  cristaux.  Les  cristaux  de  brcithauptite  et  d'arite  sont 
de  menus  prismes  hexagonaux  basés  ;  un  ne  peut  les  isoler  que  par 
dissolution  du  calcaire  qui  les  enveloppe  ;  ils  sont  plus  ou  moins  cris- 
talliques  et  arborescents.  L'aritc  forme  le  plus  souvent  des  musses 
compactes. 

Clivages.  Pas  de  clivages.  Cassure  conchoïdale  et   inégale.  Fragile. 

Durelé.  5,5. 

Deitaité.  7,541  (breithauptite)  à  7,19  (urite) 

Coloration  et  éclat.  Rouge  de  cuivre,  passant  au  violet.  Les  arites 
sont  d'autant  plus  violettes  qu'elles  renferment  plus  d'antimoine. 

Éclat  métallique  très  vif.  Poussière  brun  ruuge.  Opaque. 

Composition  chimu/ue.  La  breithauptite  pure  (Ni  Sb]  possède  la 
composition  théorique  <i.  Je  rauge  sous  la  dénomination  d'arite  tous  les 
types  dans  lesquels  lu  proportion   d'antimoine   dépasse  10  "/,.  Ceux 

1.  Bruilhuuplilc, 


Di3iiizedb,G00gle 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
lesquels  la  composition   peut  être   représentée  par  la  formule 
,  Sb)  avec  As  :  Sb  =  1  ;  1  correspondent  »  l'analyse  b. 
t  d)  analyse  de  l'arite  de  Balen,  par  Berthier  {A.  M.  VII.  538. 

innlyse  de  l'arite  de  la  mine  d'Ar,  par  Plsani  [6*.  R.  LXXVI.  239. 


As 

24.0 

32,3 

33,0 

Sb.... 

..       67,2 

3S,4 

28,0 

[27.8] 

Ni 

. .       32,8 

37,6 

34,5 

33,0 

Fc 

. 

1.4 

1.4 

Zn  . . . . 

. 

« 

1 

S 

> 

2,5 

2.8 

SiO'.. 

» 

2,0 

2.0 

100,0 

100,0 

100,7 

100,0 

lis  pyrognoaliques.  Dans  le  tube  ouvert,  donne  des  fumées  anti- 
les  (et  arsenicales  pour  l'arite).  Sur  le  charbon,  su  feu  réduc* 
le  minéral  fond,  l'antimoine  (et  l'arsenic  dans  l'arite)  dispa- 
it,  en  laissant  un  enduit  blanc.  Donne  les  réactions  du  nickel, 
ble  dans  l'acide  chlorhydrique,  ce  qui  permet  d'isoler  les  crîs- 
lar  l'action  de  cet  acide  sur  les  gangues  calcaires.  Dans  l'acide 
lie,  aisément  soluble  avec  résidu  blanc  d'acide  nntimonique. 
\rnostic.  La  couleur  de  l'arite  et  de  la  breithauptite,  d'un  rouge 
sur  le  violet,  permet  de  distinguer  au  premier  abord  ces  miné- 
te  la  nickelile  ;  l'action  de  l'acide  azotique  permet  de  déceler 
tnce  de  l'acide  antimonique  qu'il  est  facile  en  outre  de  mettre 
lence  par  les  essais  pyrognos tiques. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

TénéfiS.  —  Basses-Pyrénées.  La  breithauptite  pure  n'existe  pas 
nce;  le  minéral  qui  a  été  désigné  par  Adam  sous  le  nom  A^arite 
jiix  minéral.  40. 1869),  et  parM.  Pisani  {op.  cit.)  sous  celui  d'aarite 
ve  h  la  mine  d'Ar  [Aar,  Are),  au-dessus  des  Eaux-Bonnes.  Il  accom- 
l'argent  natif,  la  dyscrasite,  l'ulmannite,  la  blende,  la  pyrrhotite, 
ans  de  petits  croiseurs  qui  coupent  les  filons  de  blende.  Le  plus 
lement  à  la  mine  d'Ar,  l'arite  forme  des  veinules  ou  des  masses 


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BREITHAUPTITE  —  ARITE  —  TROILITE  —  PYRRHOTITE  561 

compactes  iDÛmement  mélaogées  à  la  blende  et  à  l'ullmniinite.  On 
trouve  cependant  dans  la  blende  des  veines  très  riches  en  arite. 

J'ai  fait  polir  un  échantillon  de  ce  genre  sur  lequel  on  voit  très  net- 
tement les  formes  hexagonales  de  l'arite  se  dt'tachant  sur  un  fond 
blanc  de  calcite. 

Plus  récemment,  des  échantillons  analogues  ont  été  trouvés  dans  des 
tas  de  minerais  extraits  des  mines  d'Anglas  au-dessus  de  Gourette  et 
non  loin  du  premier  gisement;  l'arite  s'y  trouve  avec  les  mêmes 
associations  minérales,  mais  quelquefois  aussi  on  la  rencontre  dans  un 
calcaire  à  très  grandes  lames  courbes  où  elle  constitue  des  cristaux 
dendritiques  tout  à  fait  analogues  à  ceux  d'Andreasberg  dans  le  Hartz. 
En  attaquant  par  l'acide  chlorhydrique  ces  calcaires,  j'ai  pu  en  isoler 
des  associations  crîstallitiques.  Elles  sont  formées  par  de  petits  prismes 
hexagonaux  basés,  accolés  à  axes  parallèles,  pour  former  des  grou- 
pements columnaires,  creusés  de  cavités  irrëguliêres  et  profondes  que 
remplissait  la  calcite.  Ces  cristaux  sont  aussi  associés  à  de  l'ullmannite 
cristalli  tique. 

L'ullmannite  parait  jouer  dans  les  gisements  d'arite  le  même  rôle 
que  la  chloanthite  dans  ceux  de  nickelitc. 

J'ai  vu  en  activité  les  mines  d'Ar  et  d'Anglas,  il  y  a  cinq  ans  ;  elles 
sont  actuellement  abandonnées. 

C'est  probablement  du  gisement  d'Ar  que  proviennent  les  premiers 
échantillons  qui  furent  analysés  par  Berthier  (analyse  li)  et  indiqués 
par  lui  comme  venant  de  Balen,  localité  dont  le  nom  ne  se  trouve 
sur  aucune  carte;  peut-être  est-ce  un  ancien  nom  de  quartier  de  mon- 
tagne de  cette  région  ? 


TROILITE  et  PYHRHOTITE 
Fe  S  Fe  „  S  "+' 


Hexagonales. 

b:h=  1000:  870,1. 
[a:c=i  :  0,8701  (G.  Rose)] 

Formes  observées,  p  {OOOi);  m  (lOÏO),  A' (Ill20);a' (1121);  A' (lOll), 
b'P  (2021). 

A.  Ucunx.  —  Uviérmlati:  36 


□igitizedbyGoOglc 


olculit         meurt. 

«l«l«i 

)i9"53- 

j-È'.'a- 

153-24' 

134052- 

U'i'h^" 

ura'    126'>49' 

90°16' 

lei^is'  leo-Si' 

A'  b'  «dj 

138»3(C 

ii6°27'  iie-sr 

127»  6' 

a'  a'  sur 

iV      lîS'aS- 

MINERALOGIE  DE  LA,  FRANCE 
es.   Mucles   suivant  i'  (lOTl)  avec  axes  verticaux  des  cristaux 
'.a  angle  droit. 

ngles  suivants  ont  été  mesurés  par  G.  Rose  sur  la  pyrrhotite 
de  la  météorite  de  Juvinas. 

Angle)  Angla 


ph^'^ 


S.  Les  cristaux  de  pyrrhotite   sont  des  pi-ismes    hexagonaux 
moins  modifiés,  allongés  suivant  l'axe  vertical  ou  aplatis  parai- 
t  a  la  base  ;  ils  sont  rares.  Le  minéral  se  présente  le  plus  sou- 
masses  compactes  a  structure  plus  ou  moins  grenue. 
oements  réguliers  avec  d'autres  minéraux.  Voir  page  565. 
•;es.  Clivage    basique,   parfois  très  net.  Clivages  difficiles  sui- 
(1120).  Cassure  inégale  ou  imparfaitement  couchoïdale. 
è.  3.5  il  4,5.  Fragile. 
ïe.  4,58  à  4,64  ;  4,75  à  4,82  (troïlite). 

ation  et  éclat.  Jaune  de  bronze,  rouge  de  cuivre,  se  teraissant 
n  brunissant.  Poussière  noir  grisâtre  foncé. 
•iéli'-s  magnétiques.  La   pyrrhotite  est  magnétique,  mais   d'une 
es  inégale  suivant  les   échantillons.  Quelques-uns  d'entre  eux 
gnétipolnires. 

ositioii  chimique,  La  formule  de  la  pyrrhotite  est  douteuse  ou 
noins  ne  parait  pas  constante;  elle  est  toujours  cependant  de  la 
is°  S""*"'.  Les  analyses  conduisent  à  des  rapports  variant  de 
Pc"'  S".  Les  nombres  suivants  correspondent  ii  la  formule 
.  qui  représente  la  composition  la  plus  habituelle. 

S 38,4 

Fe 61,6 


100,0 
rrbotite   renferme  parfois  une  petite  quantité  de  nickel  et  de 


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TROILITE  —  PVRRHOTITE  563 

La  composition  des  mioéraux  analogues  k  la  pyrrliotilc  que  l'on  trouve 
dans  les  fers  nickelés  et  dans  les  météorites  pierreuses  n'est  pas  moins 
variable.  Ceux  des  météorites  pierreuses  se  rapprochent  de  la  formule 
Fe"  S"  ■•"  ',  tandis  que  ceux  des  holosidères  soni  voisins  de  la  formule 
Fe  S,  on  les  désigne  généralement  sous  le  nom  de  troïlite.  La  com- 
position théorique  correspondant  à  cette  formule  est  la  suivante  : 

S 36.4 

Kc 63,6 

100,0 

Les  dilférenccs  de  composition  entre  la  pyrrhotite  et  la  troïlîte 
sont  peu  considérables  ;  les  diiricultés  de  purification  et  d'analyse  sont 
assez  grandes  pour  laisser  douteuse  la  question  de  savoir  si  ces  deux 
espèces  sont  identiques  ou  distinctes,  elle  a  été  i(''cemment  discutée 
par  M.  Cohen  [Meteortlenskiinde).  La  forme  des  deux  minéraux  étant  la 
même,  je  ne  les  séparerai  pas. 

Essais  pyrognostiqiiea.  Dans  le  tube  fermé,  les  pyrrhotites  ne  subis- 
sent pas  d'altération.  Dans  le  tube  ouvert,  elles  donnent  des  vapeurs 
sulfureuses.  Sur  le  charbon,  elles  fondent  au  feu  réducteur  en  une 
masse  noire  magnétique  qui,  au  feu  oxydant,  se  transforme  en  oxyde 
feriiquc  rouge  ;  celui-ci  donne  les  réactions  du  nickel  et  du  cobalt  dans 
quelques  variétés. 

Décomposées  par  l'acide  chlorhydrique  avec  dégagement  d'hydro- 
gène sulfuré. 

Altérations.  La  pyrrhotite  se  transforme  paribis  en  pyrite  et  en  mar- 
casîte  ;  elle  peut  être  êpigcnisée  en  galène.  Je  décrirai  plus  loin  de 
remarquables  pseudomorphoses  de  ce  genre  que  j'ai  observées  à  Pont- 
péan.  Plus  généralement  lu  pyrrhotite  se  transforme  en  limonite  par 
le  même  procédé  que  la  pyrite. 

Diagnostic.  La  pyrrhotite  se  distingue  de  la  pyrite  par  sa  couleur, 
sa  forme  cristalline,  sa  densité,  par  son  magnétisme  dans  les  varié- 
tés magnétiques,  et  enfin  par  sa  décomposition  par  l'acide  chlorhy- 
drique. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  pyrrhotite  est  un  minéral  assez  abondamment  répandu  dans  la 
nature,  mais  qui  se  présente  assez  rarement  en  cristaux  distincts. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
i  rencontre  dans  les  conditions  suivantes  : 
ans  les  roches  éruptivesj 
ins  tes   roches  sédimentaires  modifiées  par  des  roches  érnp- 

9ns  les  météorites  pierreuses  et  tes  holosidères; 
ans  les  filons  métalliTères; 
ans  les  schistes  cristallins. 

1'  Dans  les  roches  érupUves. 

rrrhotite  n'est  pas  r»re  dans  les  roches  éruptives  basiques  (dio- 
iahases,  gabbros)  ;  elle  y  forme  le  plus  généralement  de  petits 
ou  (les  veinules  dépourvues  de  formes  géométriques.  Aucun 
it  français  ne  mérite  de  mention  spéciale  àcet  égard,  saufpeut- 
lui  des  gabbros  du  Pallet  {Loire-Inférieure)  et  des  diabases  du 
Bilet  près  Arudy  [Hautes-Pyrénées). 

2'  Dans  les  roches  sédimentaires  modifiées  par  les 
roches  éruptives. 

schistes  et  calcaires  métamorphisés  par  le  granité  renferment 
iment  de  la  pyrrhotite,  semblable  à  celle  des  roches  basiques 
'es,  Beaujolais);  ce  genre  de  gisement  ne  fournit  pas  de  bons 
lions,  pas  plus  qje  les  calcaires  secondaires  métamorphisés  par 
olite  et  les  ophites  [Seix  [Ariège),  etc.] 

')ans  les  météorites  pierreuses  et  dans  les  holosidères. 

r'rrkotite  est  un  élément  presque  constant  des  météorites  pier- 

et  des  holosidères. 

lose  a  décrit  de  très  jolis  cristaux  de  pyrrhotite  extraits  de  In 

te  (eucrile)  de  Juvinaa  {Ardèche)  (A.  C.  P.  XXXI.   81.   1826). 

i  est  la   reproduction   de  celle  qu'il   a  donnée  de  l'un  d'eux, 

)1  présente  les  formes  p  (0001),  m  (lÛÎO),  h'  (ll20),  a'  (ll3l}, 

L)et  A»«(202l). 

lémc   minéral  ne   se    rencontre    qu'en  grains   dans   toutes   les 

tes   oligosidères    françaises    énumérées    dans  le    tome   I,    à    la 

)2.  11  forme  de  petites  grenailles  irrégulières,  associées  au  fer 


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TBOILITE  —  PYBRHOTETE  565 

nickelé,  moulant  les  éléments  silicates  et  notamment  les  chondres  ;  plus 
rarement  il  constitue  de  véritables  nids  comme  dans  la  météorite  de 
Tadjera  près  Sélif  [Conslanline). 

On  a  vu  plus  haut  que  la  pyrrhotïte 
des  météorites  pierreuses  semblait  avoir 
une  composition  voisine  de  celle  des 
pyrrhotites  terrestres,  alors  que  celle 
des  holosidères  parait  se  rapprocher 
de  la  formule  Fe  S.  On  donne  aux  der- 
nières le  nom  de  troTlîte.  La  troïlite  forme 
des  masses  plus  ou  moins  grosses,  sou- 
vent séparées  du  fer  nickelé  qui  les  Fig  i. 
englobe  par  une  zone  de  graphite.  Le  pyrriotindiii  ii.*i*«i-iiad.jnTiDM 
fer  de  Caille  (Var)  renferme  des  nodules 

de  ce  minéral  ;  la  place  de  l'un  d'eux  est  indiquée  par  la  cavité  de 
l'échantillon  représenté  par  la  fig.  2  de  la  page  397. 

4'  Dans  les  filons  métallifères. 

La  pyrrhotite  se  rencontre  dans  un  certain  nombre  de  gisements 
métallilères  de  nature  variée;  C'est  là  qu'on  la  trouve  en  beaux  cris- 
taux parfois  pseudomorphîsés  en  marcasïte. 

Breta^^e.  —  Ule-el-Vilaine.  La  mine  de  Pontpéan  a  fourni  de 
magnifiques  groupes  de  cristaux  de  pyrrhotite,  que  j'ai  récemment 
décrits  {Bull.  Mus.  d'Hist.  nat.  IL  1896.  et  C.  H.  CXXIV  1897),  d'après 
de  remarquables  échantillons  donnés  au  Muséum  par  M.  l'intendant 
militaire  Pavot. 

Ces  pseudomorphoses  forment  des  lames  hexagonales  dépassant  2'" 
de  diamètre.  Elles  sont  souvent  empilées,  à  axes  imparfaitement 
parallèles*  et  implantées  en  grand  nombre  sur  la  gongue,  perpendi- 
culairement ou  obliquement  a  leur  face  d'aplatissement  (fig.  2}. 
Elfes  rappellent  souvent  par  leur  disposition  les  lames  de  zinnwaldîte 
des  gisements  stannif^res  de  Bohême.  Il  existe  parfois  plusieurs  cen- 
taines de  semblables  cristaux  sur  une  surface  de  l<''"i.  Plus  rare- 
ment, le  même  minéral  forme  des  prismes  hexagonaux  de  plus  grand 
diamètre,  plus  épais  (lîg.  3)  et  quelquefois  un  peu  allongés  suivant  l'axe 
vertical. 


□igitizedbyGoOglc 


MINÉKALOGIE  DE  LA  FRANCE 
iiile  de  Li  disparition  complète  de  la  substance   Initiale  de  ' 


rcasite 
iRn  de 

cepen- 
ristaux 
lement 
a  pyr- 
tcnlcnt 
ilarités 
scudo- 
ninéral 
pyrite 
divers 
Is.mais 
intérêt 

n,  c'est 
ms   ces 


I  plus 


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TROILITE  —  PYRBHOTETE  567 

implantés  sur  In  face  m  (lOTO)  de  la  pyrrhotite  et  leurs  stries,  paral- 
lèles à  leur  axe  a,  sont  elles-mêmes  parnllcles  à  l'nrète  basique  de  la 
face  du  prisme  hexagonal  de  la  pyrrhotite.  Il  résulte  de  ce  fait  que 
l'axe  binaire  b  de  la  marcaaite  est  ^ 

parallèle  à  l'axe  sénairedela  pyr-  /\ 

rhotile  et  que  les  deux  autres  axes  ^7^  J^ 
binaires  c  et  d  de  la  marcasite  sont  irC  m. 
parallèles  à  deux  axes  binaires  du  ^ 

prisme  hexagonal  (îia.  4).  Quand  '^' 

\  .  °  )     ^         '         .  Di.p».iliD»   (k4»r<qa.  d.  )•  m»R..L»  .ur  un.  (.»  . 

de  petits  cristaux  de  marcasite  ne      (ioTdj  d.  pyrrhoiî»  a  g.uchc,  ud  cri.i.i  de  ourcii. 

sont   pas    venus    s'implanter,    en      '  '"^  "p"*""'*  •'"  '■  diwi.on  d.  «••loi. 

outre,  irrégulièrement  sur  la  base  a*  (0001)  de  la  pyrrhotite,   celle-ci 

présente  un  aspect  moire,  dû  aux  réflexions  sur  les  arêtes  mm  des 
crislnux  de  marcasite,  respectivement  perpen- 
diculaires aux  côtés  de  la  Tace  hexagonale  (fig.  5). 
Sur  les  faces  m  du  prisme  hexagonal,  l'ensemble 
des  stries  de  la  marcasite  simule  les  stries  paral- 
lèles aux  arêtes  basiques  qui  existent  normale- 
ment dans  la  pyrrhotite. 

Groupements    de  marcasite  et  de  pyrite   sur 
Fig.  s.  pyrrhotite.  —  Ces  groupements,  beaucoup  plus 

Fi«  .1  (0001)  d>  pyrrhoiiu   rares   que   les    précédents,    n'en   diCTèrent   que 

pHudomorpliil^c     an    miiTt-  i,-  ii        i     '        ^  1  -  l 

•iit. naninui II diwtiDK d«  parce  que  I  intervalle  laissé  par  les  cristaux  de 
diipoiiM  »n»ne>i«iindi<|ii(  marcasIte  est  occupé  par  de  petits  cubes  de 
pyrite,  orientés  de  telle  sorte  qu'une  de  leurs 
faces  est  parallèle  à  la  base  et  une  autre  à  une  face  du  prisme  hexagonal 
(tig.  6);  leurs  trois  axes  quaternaires  coïncident  donc  en  direction  avec 
les  axes  binaires  de  la  marcasite,  avec  l'axe  sénaire  et  deux  des  axes 
binaires  de  la  pyrrhotite  (fig,  7). 

Groupement  de  marcasite  et  de  galène  sur  pyrrhotite.  —  Ces  grou- 
pements ne  se  rencontrent  que  dans  les  grands  cristaux  ayant  une  cer- 
taine épaisseur  {fig.  3).  Le  cristal  paraît  extérieurement  formé  par  de 
la  galène,  souvent  recouverte  d'une  croûte  irrégulière  de  marcasite; 
quand  on  le  brise,  on  voit  que  la  galène  ne  forme  qu'un  enduit  exté- 
rieur et  des  lames  imprégnant  le  cristal  qui  est  intérieurement  formé 
par  de  la  marcasite.  L'orientation  de  la  galène  par  rapport  à  la  pyrrho- 
tite est  la  même  que   celle  qui   vient  d'être  indiquée  pour  la  pyrite, 


□igitizedbyGoOglc 


E  LA  FRANCE 

ite.  Ce  minérnl  ne  constitue  pas, 
ux  comme  la  pyrite;   le  prisme 
ar  trois  cristaux  de  galène  grou- 
pés en  croix  {fig.  8  et  9);  ils 
ont  tous  :  1°  une  face  p  com- 
mune, parallèle  à  la  base  du 
prisme    hexagonal  ;    2°    une 
face  p,  parallèle  à   une   face 
du     prisme     hexagonal.     Il 
en     résulte     que     lorsqu'on 
examine   un    semblable   édi- 
fice, sur  la  face  basique  de  la 
pyrrhotite,  on  n'aperçoit  pas 
sa  nature  complexe.  Si  d'au- 
tre part  on  place  sur  le  gonio- 
mètre  le  cristal,  de    façon    à 
mesurer  l'angle  des  deux  fa- 
ces  prismatiques   contiguës, 
après   avoir   eu  soin   decor- 
,o     cher  les  arêtes  verticales  du 
'"■'  cristal,  on  voit  apparaître  une 
des  autres  de  60°  ou   de   30°. 


'ïqna  de  !■  mircatUe  et  dt  II  |fyritc  dîna  l'^hiD- 
Id  pir  ]t  fifiar*  C.  A  gaQch«.  un  crtitil  do  ppiln  «I 

ieudomorpbose  de  galène,  rem- 
isme  hexagonal,  sont  t'inverse 
:s  pseudo-hexagonaux  dans  les- 
;  symétrie  supérieure  est  formé 
ent  d'individus  de  symétrie  infé- 

le  minéral  élémentaire  qui  pos- 

la  plus  élevée. 

c  et  joue,  par  rapport  à  celle-ci, 


□igitizedbyGoOglc 


TROILITE  —  PYRRHOTITE 
un  rôle  annlogue  ii  celui  de  la  catcile  dans  les  céli-brcs  rliomboèdi 
des  grès  de  Fontainebleau,  avec  cette  diffé- 
rence toutefois  que  la  marcasite  étant  ellc- 
méme  orientée,  la  structure  est  pegmatitfiie  et 
non  pcecititique,  comme  dans  les  cristaux  de 
Fontiiinebleau  dont  les  grains  de  quartz  ont,  les 
uns  par  rapport  aux  autres  et  par  rapport  à  la 
calcîte,  une  orientation  quelconque. 

Le  tableau   suivant    résume  les  relations    de 
symétrie    liant  la    niarcasitc  oithnrhomhiqua,    la    y^^^    loiwDdoioi. 
pvrite  et  la  galène  cubiques  à  l'éditice  liej:asonal      '""'  '',^i-i"»>''i'''  <■« 

*^-  0_  '  C  Vlgft  cuLiqu«  de  chique 

de  la  pyrrholite  qu'elles  ont  remplacé  :  Mur  d.  g.uBï. 


Axe  sénaire. 
Axe  binaire  i 
Aie  binaire  de  accondr 


Axe  binnire  h. 
Axe  binaire  a. 
Axe  binaire  c. 


Axe  qualernai 
Axe  qualernai 
Axe  qualernai 


Pyrénées.  —  Basses' Pyrénées.  De  la  pyrrhotîte  compacte,  magné- 
tipolaire,  se  rencontre  à  la  mine  d'Ar,  au-dessus  des  F.aux-6onnes, 
avec  ullmannitc,  arite,  blende,  etc.,  dans  une  giinguc  quartzeuse  et 
calcaire;  on  l'y  trouve  seule  dans  le  quartz  du  filon  Saint-Pierre.  Le 
même  minéral  se  rencontre  à  la  mine  d'Anglus,  notamment  à  Souri- 
née,  au-dessus  du  lac  sur  la  route  de  la  mine  d'Ar. 

Ariège.  J'ai  eu  récemment  entre  les  mains  de  beaux  blocs  de  pyr- 
rholite associée  à  de  la  cbalcopyrite  dans  un  filon  situé  au-dessus  de 
Lacour,  sur  la  rive  droite  du  Salât. 

Plateau  Central.  —  Rhône.  La  pyrrhotîte  massive  a  été  trouvée 
parfois  en  abondance,  associée  h  la  pvrite  et  à  la  chalcopyrite  de  Sain- 
Bel,  à  la  pyrite  de  Claveysollcs. 

Alpes.  —  Savoie.  La  pyrrhotite  s'est  rencontrée  en  masses  com- 
pactes dans  les  filons  de  cbalcopyrite  de  Bonneval. 

Algférle-  —  Les  mines  d'Aïn-Barbar  près  Bône  ont  fourni  des  pseu- 
domorphoses  en  marcasite  analogues  à  celles  de  Freyberg  (Groth. 
MineraammL  Strasb.  45).  Elles  sont  accompagnées  de  blende,  de 
galène,  etc. 


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870  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

^i°  Dans  les  schistes  cristallins. 

La  pyrrholite  est  très  abondante  en  petits  grains  dans  les  roches 
basiques  do  la  série  des  schistes  cristallîas,  gneiss  pyroxéniques  et 
nmphtboliques,  amphibolitcs,  pyroxénites,  cipolins;  les  échantillons 
de  ce  genre  de  gisement  sont  généralement  plus  gros  que  dans  les 
roches  éruplives  et  sédimentaîres.  J'ai  parfois  observé  dans  leur  cas- 
sure des  rudiments  de  prismes  hexagonaux.  Voici  quelques  gisements 
particulièrement  riches  en  pyrrholite. 

Breta^e.  —  Loiielnférieure.  Les  amphibolitcs  et  grès  amphtbo- 
liques  des  environs  de  Nantes  sont  depuis  longtemps  connus  par  leur 
pyrrhotite  (Haute-Indre,  La  Chaterie  en  Saint-Herblain,  etc.)  qui 
s'isole  parfais  en  niasses  à  contours  géométriques  dans  des  veines 
feldspathiques.  On  la  trouve  aussi  dans  les  gneiss  à  pyroxène  et  dipyre 
de  Saint-Nuzaîrc  et  de  Saint-Brevin. 

Pyrénées.  —  Hautes-Pyrénées.  Des  blocs  de  pyrrholite  ont  été 
rencontrés  à  Saligos,  dans  la  vnllce  de  Luz,  nu  milieu  des  schistes 
cristallins. 

Ariège.  La  pyrrhotite  en  grains  est  abondante  dans  les  cipolins  de 
Mercus  et  d'Arignac,  ainsi  que  dans  les  bancs  silicates  qui  y  sont  fré- 
quents (voir  à  hiimite). 

Plateau  Central.  —  Corrèze.  Parmi  les  amphiboliles  et  les  grès 
amphiboliques  du  Plateau  Central,  ceux  des  environs  d'Uzerche  (sur  la 
route  de  Brive)  se  recommandent  par  leur  richesse  en  pyrrholite. 


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BISULFURES 


GROUPES    ISODIMORPHES   DE   LA   PYRITE 
ET  DE  LA  MARCASITE 


CnOUPS    DE    LA 

pvniTs 
Densité. 

RIIOUPK    BK    l,A 

Densité. 

Pyrite 

4,9à5,l 

Fc  S" 

Atfircasile .  .  . 

..   1,85  à  4,9 

» 

Fe  As" 

LolUiigile  .  . 

..   7  à  7,4 

» 

FeAsS 

Mispicliel  . . 

..  5,9  à  6,2 

'Hauerite  .  .  .  . 

3,163 

Mn  S" 

n 

Smaltite .... 

6,  là  6,5 

Co  As' 

'Sa/florile  .  . 

..   6,9  à  7,3 

Gohaltile 

6  à  6,3 

Co  As  S 

> 

*Ferroc(ibnltil 

(Co,  Fe)As  S 

'GUiucodol.. 

..  5,9  à  6,01 

» 

(Co,Fe)(As,Bi 

S  ' AUoclnsilc  . 

..  6,6 

Cktoanthite  . 

6,'ià6,G 

Ni  As" 

'  liammelabei 

glle  0,9  it  7,2 

Gersdorffile . 

5,6  à  6,2 

(Ni,  Fe)  As" 

> 

1, 

Ni  As  S 

» 

'Coryniie..  .  . 

5,99  à  6,03  NI  (As,  Sb)S 

•WolfnvhUe. 

...  6,372 

Uttmannite. . 

6,2  6  6,7 

NiSbS 

n 

^Sperrytite. .  . 

10,6 

Pi  As' 

« 

'Ltiurite 

6,9!) 

Ru  S" 

» 

On  voit  d'après  ce  tableau  que  pour  les  types  pyrite  et  marcasitc, 
c'est  la  forme  cubique  qui  est  la  plus  dense  et  que  pour  tous  les  autres 
type  de  ces  groupes,  c'est  l'inverse  qui  a  lieu.  Le  curnctère  tiré  de  la 
densité  est  le  seul  caractère  distinctif  qui  subsiste  en  l'absence  de 
formes  f^i^ométriques  délerminables.  Il  existe  de  nombreux  pnssages 
entre  quelques-uns  des  types  de  cette  l'amilte. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
ipèces  dont  les  noms  sont  précédés  d'une  *  n'existent  pas  dans 
nents  français. 

eut  ratlaclier  ù  ce  groupe  de  minéraux  la  leucopyrite  (Fe'  As*), 
ie  la  lullîngite,  et  possédant  la  même  forme,  de  même  que  la 
dite  (Co  As^)  qui  est  cubique  et  pyritoédrîque  comme  la  smallite 
,  sa  densité  est  de  6,  7  à  6,86. 


GROUPE  DE  LA  PYRITE 


FeS^ 

s.  Maclc  par   pénétration   autour  d'un  axe  quaternaire  (mac/e 
li)  avec  axes  parallèles  (fig.  13],  rarement  macles  par  contact. 

T»  observées.  p[\.00);  a*  [iW);   b*    (110);  fl*(411),  o^  (311),  a' 
"*  (443),  a*'*  (221),   a"^  (331); 

b'i'  [X  (430)],  +  1/2  i*  [,:  (210)1  ;  +  0  i"''  b    (530)1,  + 
x(310)],  +  1/2  à'  [x  (310)],  +  1/2  i^"  [x  (750)1.  +  1/2  f»'"  [ît 
-  t/2  ft"^  [x  (650)]  ; 
'■  b' [T.  (2m; 
X  (321)]  ;  1/2  (  [x  (421)]  ;  1/2  „  [x  (432)];  l/2  n  [x  (10.5.1)]. 

igles  calculés  suivants  sont  ceux  des  principales  zones  utilisées 
détermination  des  formes  des  cristaux  étudiés  plus  loin. 


144»'.4' 
125'16' 
•  11>57' 
109"28' 
103°  16' 
161  "34' 


!  des  cristaux.  Les  cristaux  de  pyrite  présentent  des  types  dia- 
iuivant  que  la  forme  dominante  est   le   cube,    l'octaèdre,   les 


ph" 
pb-i 

149°  2'      - 

l'ie^iï 

14'i»28' 

pb^ 

143»  8' 

pb' 

140"  12' 
135" 

pt^ày 

150»48' 

-a'«    164"46 

ps 

143M8' 

a's     157-48 

pa'l' 

131''49' 

a'  A'  140-46 

/it'opp. 

90"  0' 

sb*     I62'>59 

a"=  6»adj 

140<'3O' 

a'  4'  adj. 

155°5V 

tV  adj. 

16"''24' 

rt(."nclj. 

174-53' 

Di3iiizedb,G00gle 


PYRITE  573 

dodéc.-ièdres  pentugonaux  (fig.  4),  les  hémilicxoctiiëdres  (diploèdres) 
(6g,  43],  ou  enfin  le  i-hombododécaèdre  (Hg.  57);  ce  dernier  type  est 
extrèmemeot  rare. 

Les  formes  hémièdres  sont  très  fréquentes,  lenr  nature  est  souvent 
caractéristique  de  certains  gisements. 

Les  cristaux  de  pyrite  sont  parfois  allongés  suivant  un  axe  quater- 
naire, ternaire  on  binaire  ;  ils  présentent  alors  une  pseuJ «symétrie 
quadratique,  rhomboédnqiie  ou  rhombique. 

Les  faces  du  cube  présentent  des  stries  parallèles  à  une  seule  des 
arêtes  basiques,  les  stries  des  trois  faces  cnn- 
tigu^s  étant  perpendiculaires  les  unes  aux 
autres  [pyrite  triglyphe  (fig.  l)].Dan3  les  do- 
décaèdres pentagonanx,  ît  existe  des  stries 
tantôt  parallèles,  tantôt  perpendiculaires  aux 
arêtes  cubiques  (voir  à  thermoélectricité). 

Les  trapézoèdres  sont  fréquemment  striés  j 

parallèlement   à  leurs  intersections  avec  a^  \       stri.<  lur  i»  f.c»  du  euh.. 
enfin  de  nombreuses  faces  présentent  parfois  [Pjr.i.  ir.eij-pu..) 

des  particularités  qui  seront  signalées  au  cours  de  la  description  dt's 
gisements. 

Dans  les  gypses  pyi'énéens,  il  n'est  pas  rare  de  trouver  des  cristaux 
il  faces  complètement  courbes 
et  arrondies  qui,  çà  et  là,  oRrent 
quelques  faces  remarquablement 
planes  et  brillantes. 

La  pyrite  se  trouve  aussi  en 
masses  compactes,  finement  gre- 
nues, en  croûtes  plus  ou  moins 
grossièrement  fibreuses,  en 
échantillons  globuleux,  rénifoi- 
mes,  stalactiformes,  etc.  Quand 
la  pyrite  se  produit  dans  les 
ntDdri  de  riu.uruIfftaiiie.dc.rhiiK  houiii.r  fcntcs  et roitcs,  notamuicnt  entre 
|W=ioî«(.*..^jiA.ri,«ur./i..i  les   feuillets    des   schistes,    elle 

prend  fréquemment  des  formes  cristallitiques  arborescentes  dont  la 
fig.  2  donne  une  idée. 

Déformations  mécaniques.  Les  cristaux  de  pyrite  des  roches  lami- 
nées présentent  souvent  des  déformations   mécaniques  rcmarquable- 


□igitizedbyGoOglc 


les  cubes  de  pyrite 
[ues  exemples  de  ces 

^es  à  peine  distincts 
al   a'  (111)-    Cassure 
égale. 
'.  Fragile. 

5,10. 

éclat.  Jrudc  laiton. 
:  très  brillar.t.  l'ous- 
re   ou   aoir  brunùlre. 


■ite  est  thermoélec- 
ntré  {B.  S.  Af.  VIII. 
aitc  incidemment  par 


Ion  (Rg.  5)  sont  plus 
lombre  d'exceptions  à 
de  ces  deux  types  de 
quent  diins  les  gise- 

([uc  correspond   it  la 


titéa  d'arsenic,  d'anli 


□igitizedbyGoOglc 


PYBITE  575 

moine,  des  traces  de  aickel,  de  cobalt,  de  cuivre,  de  thallium.  Ce  der- 
nier corps  se  concentre  dans  les  chambres  de  plomb  des  fabriques 
d'acide  suliurique  ou  dans  le  résidu  du  grillage  des  pyrites. 

La  pyrite  est  Tréquemment  aurilïre;  dans  les  gisements  Trançais  la 
eneur  en  or  est  trop  faible  pour  que  ce  métal  précieux  puisse  en  être 
extrait. 

Enfin,  Gueymard  a  signalé  {B.  S.  G.  XII.  429.  1855)  des  traces  de 
platine  dans  des  pyrites  d'un  certain  nombre  de  gisements  de  i'Isére 
(Bourg  d'Oisans,  la  Balme  en  la  Chapelle  du  Bard  et  â  la  Perrière 
près  Allevard),  des  Hautes-Alpes  (Villard  d'Arènes,  Rip-du-Sap  dans 
le  Volgodemar),  etc. 

De  nombreuses  analyses  de  pyrite  de  gisements  français  ont  été 
publiées  par  Mène  [C.  H.  LXIV.  868.  1864)  et  plus  récemment  par 
MM.  Aimé  Girard  et  Morin  [A.  P.  C.  VII.  229.  1876)  aux  mémoires 
desquels  je  renvoie,  les  analyses  ne  présentant  pas  de  particularités 
intéressantes  au  point  de  vue  purement  miuéralogiquc  auquel  nous 
nous  plaçons  ici. 

Essais  pyrognosliques.  Dans  le  tube  fermé,  la  pyrite  donne  un 
sublimé  de  soufre  et  un  résidu  magnétique.  An  chalumeau,  elle  dégage 
du  soufre  qui  brûle  avec  une  flamme  bleue,  en  laissant  un  résidu 
donnant  les  mêmes  réactions  que  la  pyrrbotîte. 

Insoluble  dans  l'acide  chlorhydrique,  décomposée  par  l'acide  azo- 
tique avec  résidu  de  soufre. 

Aftcralions.  Les  bisulfures  de  fer  naturels  {pyrite  et  marcasile)  pré- 
sentent l'un  et  l'autre  de  fréquentes  altérations  ;  la  pyrite  cubique  est 
plus  stable  que  la  marcasite  ;  mais  il  est  des  cas  où  elle  se  décompose 
très  aisément.  C'est  ce  qui  a  lieu  notamment  pour  la  pyrite  que  l'on 
trouve  dans  certains  schistes  paléozuïques,  dans  la  houille,  dans  beau- 
coup de  lignites,  etc.  Cette  altération,  plus  facile  que  de  coutume, 
peut  tenir  d'une  part  a  l'état  de  division  de  la  pyrite  dans  des  matières 
absorbant  facilement  l'oxygcne  de  l'air  humide,  ou  ii  une  structure 
peu  homogène,  et  de  l'autre,  ainsi  que  l'a  montré  M.  A.  Julien  [Ann. 
New-York  Acad.  III.  1887),  à  de  très  fréquentes  inclusions  microsco- 
piques de  marcasite  :  ces  mélanges  des  deux  sulfures  dimorphes 
peuvent  être  originels  ou  résulter  de  paramorphoses.  Le  même  savant 
a  montre,  en  elTet,  à  l'aide  de  nombreuses  expériences,  que  les  pyrites 
présentent  des  variations  de  densité  insensibles  entre   le   maximum 


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576  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

5,10  fourni  par  lu  pyrite  pure  et  le  minimum  4,50  présenté  par  la 
marcasile.  Les  pyrites  sunt  d'autant  plus  blanches  qu'elles  sont  plus 
riches  en  marcastte. 

Les  modes  d'altération  de  la  pyrite  et  de  la  marcasite  sont  les 
mêmes,  ils  peuvent  être  divisés  en  deux  groupes. 

l"   Altération  hépatique.    —   Le   résultat    ultime   de    ce  mode 
d'altération  est  constitué  par  on  oxyde  de  fer,  le  plus  souvent  la  lîmo- 
nile,  parfois  la  guthite,  plus  rarement  l'oUgiste.  Le  minéral  conserve  sa 
forme,    souvent  le  poli    des   faces,  mais  d'ordinaire,  il  devient  terne, 
d'un    brun   Jaune   ou  rouge;  sa    densité    s'abaisse.    Souvent    l'inté- 
rieur du  cristal  est  cloisonnt!  ou  présente  des  vides  dans    lesquels   on 
peut  voir  apparaître  du  soufre  natif  (voir  page  377).  C'est  dans  de  sem- 
blables conditions  que  des  réductions  de  fer  à 
l'état  métallique  ont  été  signalées  précédemment 
(voir  page  392].  La  figure  6  montre  une  pseudo- 
morphose  de  ce  genre,    le  cristal   est   réduit    à 
une  enveloppe  compacte  entourant  une  cavité  au 
milieu  de  laquelle  se  trouve  de  la  limonite  caver- 
^  neuse.  Quand  la  pyrite  altérée  était  originellement 

PMudomorpUoM  d.  pjrix  aurifère,  il  est  fréquent  de  voir  l'or  natif  appa- 
(/'Aoio-«;.ii.j«.i>j.of.ou«v(..|  raitre  dans  les  produits  de  décomposition,  alors 
qu'il  était  invisible  dans  le  minéral  intact. 

Ce  mode  d'altération  est  celui  qui  domine  dans  la  pyrite  cubique; 
dans  un  grand  nombre  de  ses  gisements  tous  les  cristaux  de 
pyrite  oOrcnl  cette  transformation  hépatique.  Elle  n'est  pas  rare  dans 
la  marcasite,  mais  ne  s'y  présente  que  dans  les  échantillons  enveloppés 
dans  une  argile  ou  dans  une  roche  qui  empêche  le  contact  immédiat 
de  l'air.  Ce  (ait  peut  être  aisément  mis  en  évidence  à  l'aide  des  [nodule» 
de  marcasile  de  la  craie  qui,  dans  leur  gisement  originel,  présentent  de 
très  fréquentes  attérutîons  hépatiques  et  qui,  au  contraire,  se  trans- 
forment très  rapidement  en  sulfates  (2*  mode)  par  exposition  à  l'air 
libre  ou  même  par  simple  séjour  dans  les  tiroirs  d'une  collec- 
tion. 

La  transformation  hépatique  est  due  à  une  oxydation  directe  de 
lu  pyrite  sous  l'action  d'eau  chargée  d'oxygène.  Il  est  probable  que 
dans  certains  cas  des  eaux  chargées  de  bicarbonates  solubles  ont  éli- 
miné l'acide  sulfurique  du  sulfate  produit,  et  transformé  d'abord  le  miné- 
ral en  carbonate;  celui-ci   perd  ensuite  son  acide   carbonique    pour 


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donner  de  la  limonïte  puis  de  l'oligiste.  De  la  sidérose  en  petits  grains 
cristallins  se  produit  dans  l'argile  plastique  des  environs  de  Paris,  par 
réaction  sur  du  calcaire  des  produits  de  la  décomposition  de  la  pyrite. 

Lorsqu'on  expose  à  l'air  un  échantillon  de  marcasite,  imparfaitement 
transformé  en  limonite,  la  décomposition  se  continue  par  le  second 
mode  d'altération  qui  va  être  étudié. 

Ces  transformations  hépatiques  sont  extrêmement  fréquentes  dans 
tous  les  gisements  de  pyrite,  mais  d'une  façon  plus  particulière  dans 
ceux  des  terrains  sédimentaires  et  au  chapean  de  fer  des  filons  en 
amas  pyriteux. 

2°  Altération  saline.  —  Ce  mode  d'altération  est  plus  particu- 
lièrement fréquent  dans  la  marcasite,  où  il  se  produit  avec  une  rapi- 
dité extrême,  même  dans  les  collections. 

Pour  son  développement,  la  présence  de  l'air  humide  est  nécessaire. 
Quand  l'altération  a  commencé  dans  un  échantillon,  aucune  précaution 
n'est  guère  susceptible  de  l'arrêter.  On  sait  quelle  difUcullé  on  éprouve  à 
conserver  certains  cristaux  de  marcasite  ou  certains  fossiles  pyrilisés, 
malgré  les  vernis  ou  enduits  les  plus  divers. 

Quand  une  pyrite  ou  une  marcasite  offre  ce  genre  d'altération,  elle 
se  fendille;  ses  fissures  se  remplissent  de  mélantërite  en  petites 
aiguilles  blanches  qui  gagnent  peu  à  peu  et  transforment  bientôt  com- 
plètement le  minéral. 

Si  celui-ci  reste  à  l'abri  de  l'eau  (dans  une  collection,  par  exemple), 
l'évolution  s'arrête  à  ce  stade  ;  à  peine  voit-on  çà  et  là  de  petits  points 
jaunes  produits  par  une  oxydation  de  la  niélantérite.  Mais  si  l'altéra- 
tion s'effectue  dansun  gisement  naturel,  sous  l'influence  de  l'air  humide, 
la  mélantérite  cristalline  se  transforme  en  une  masse  confusément 
cristallisée  à  texture  butyrique  ;  elle  constitue  des  mamelons,  ou  des 
stalactites  d'un  jaune  de  soufre  plus  ou  moins  foncé.  Elle  est  généra- 
lement formée  par  un  mélange  de  mélantérite  et  de  sulfates  de  ses- 
quioxyde  de  fer  (copiapitc),  de  l'halotrichite,  du  gypse,  etc. 

Minéraux  produits  par  réactions  secondaires.  —  La 
décomposition  des  pyrites  donne  naissance,  non  seulement  à  de  la 
mélantérite,  mais  encore  à  de  l'acide  sulfurique  libre  qui  attaque  les 
roches  renfermant  ces  minéraux  et  produit  ii  leurs  dépens  toute  une 
série  de  produits  secondaires  :  ceux-ci  disparaissent  souvent  par  dis- 
solution, mais  parfois  ils  peuvent  être  observés  en  place. 

I^e  plus  fréquent  de  ces  minéraux  est  \e  gypse  que  l'on  trouve  cons- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
ment  associé,  et  parfois  en  beaux  cristaux,  aux  pyrites  altérée»  des 
ncs  calcaires  (lias,  bajocien,  callovien,  oxfordien,  crétacé,  argile 
ilique  des  environs  de  Paris,  etc.),  et  parfois  des  calcaires, 
'ans  les  schistes  argileux,  on  trouve  en  abondance  des  sulfates  d'alu- 
e  [olunogène],  des  aluns  de  fer  [ka/otrickite]  désignés  sous  le  nom 
>eurre  de  montagne,  à  cause  des  enduits  gras  qu'ils  forment  à  la 
ace  des  roches  pyriteuses  (schistes  paléozoïques  des  Pyrénées,  de 
tagne,  etc.).  Dans  l'argile  plastique  la  tvebsler'Ue  se  produit  dans 
emblables  conditions. 

nfin,  la  décomposition  de  la  copiapitc  au  contact  des  calcaires  et 
nos  calcaires  donne  lieu  à  la  formation  de  gypse  et  d'un  sulfate 
que  de  sesquioxyde  de  fer,  Vapalélile  (argile  plastique  des  environs 
*aris).  La  pastréite  du  Gard  doit  son  origine  à  une  réaction  ana- 
le. 

es  divers  minéraux  seront  étudies  en  détail  it  leurs  articles  respec- 
[volr  aussi  mon  mémoire  sur  le  gypse  de  Paris  {Nouvelles  Ârch. 
\fméum,  IX.  201.  1897i]. 

iagnostic.  La  couleur  et  les  réactions  du  fer  permettent  la  diSéren- 
on  aisée  de  In  pyrite  et  des  autres  minéraux  cubiques  de  ce  groupe. 
Dfine  cristalline,  la  densité  plus  forte,  la  couleur  plus  jaune,  la 
itnnce  plus  grande  n  l'altéralîon  constituent  le  mode  de  distinction 
I  pyrite  et  de  la  niarcasite  ;  en  l'absence  de  formes  géométriques,  les 
licrs  caractères  subsistent  seuls  et  ils  ne  sont  pas  toujours  d'une 
ication  facile,  surtout  a  cause  des  fréquents  mélanges  mécaniques 
es  deux  minéraux. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

)  pyrite  se  rencontre  dans  de  très  multiples  gisements;  c'est  un 
minéraux  les  plus  répandus  dans  la  nature  où  il  se  présente  dans 
onditions  les   plus  diverses,  aussi   ne  faut-il  pas  songer  ii  en  indi- 

tous  les  gisements  français,  mais  seulement  ii  étudier  les  princi- 
t  conditions  dans  lesquelles  il  se  trouve.  Je  le  considérerai  succes- 
acnt  : 

Dans  les  roches  éruptives; 

Dans  les  gisements  métallifères; 

Dans  les  schistes  cristallins  ; 

Dans  les  lormations  sédimentaires  : 


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5**  Dans  les   roches  sédimeotaircs   métomorphisées   par  les  rochec 
éruptives; 

6°  Dans  les  sources  thermales. 


1"  Dans  les  roches  éruptives. 

La  pyrite  se  rencontre  comme  élément  secondaire  dans  un  grand 
nombre  de  roches  éruptives  et  particulièrement  dans  les  roches 
basiques  (dioritcs  ou  diabases)  notamment  en  Bretagne,  dans  la 
Mayenne,  dans  le  Plateau  Central  ;  elle  est  an  contraire  rare  dans  les 
ophites  des  Pyrénées;  mais  il  est  peu  de  gisements  dans  lescjuels  elle 
se  trouve  en  abondance  on  en  cristaux  dignes  d'être  cités;  elle  y  est 
d'ordinaire  disséminée  en  petits  grains  parfois  microscopiques. 

11  y  a  lieu  de  faire  remarquer  l'extrême  rareté  et  presque  l'absence 
de  la  pyrite  dans  les  roches  volcaniques  tertiaires  ou  plus  récentes  des 
gisements  français,  à  opposer  à  leur  abondance  dans  les  roches  pnléo- 
zoïques  de  composition  identique  ou  analogue. 

Les  gisements  cités  plus  loin  se  recommandent  par  quelque  particu- 
larité. 

a)  Dans  les  roches  éruptives  antelertiatres. 

Bretagne.  —  Loire-Inférieure.  Les  fentes  de  la  granulitc  de 
Barbin  renferment  parfois  de  petits,  mais  forts  jolis 
cristaux  de  pyrite  de  la  forme/) a'  ;  ils  sont  souvent 
allongés  suivant  un  axe  quaternaire,  prenant  alors  une 
allure  pseudoquadralique  (6g.  7).  Ils  sont  associés  à 
du  quartz  hyalin. 

Côtes-du-Nord.  De  gros  cubes  de  pyrite  atteignant 
1  '"  suivant  une  de  leurs  arêtes,  abondent  dans  les 
schistes  verts  de  Locquirec,  qui  sont  considérés  par 
M.  Barrois  comme  des  tufs  volcaniques  précam- 
briens. 

Alpes.  —  Savoie  et  Ilaiiies-A/j/es.  M.  Kilian  m'a 
signalé  de  beaux  cubes  de  pyrite  dans  les  labradoritcs 
[spiHtes)  de  Montvernier  [Savoie]  et  du  Villar  d'Arène  [Hautes-Afpes). 
Dans  le  premier  de  ces  gisements,  le  même  minéral  se  rencontre  aussi 
dans  la  dolomie  triasîque  au  voisinage  de  la  roche  éruptive. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
g[érle.  —  Oran.  M.  Flamand  m'a  communiqué  d'intéressants 
tillons  d'une  roche  ophitique  très  altérée,  imprégnée  d'slbite 
daire,  dans  laquelle  se  trouvent  en  abondance  des  cristaux  fort 
le  pyrite  superficiellement  altérés,  atteignant  0™ 5  de  plus  grande 
isîon.  Ces  cristaux,  rappelant  comme  apparence  ceux  qui  seront 
;s  plus  loin  dans  les  calcaires  du  col  de  Lnrdé,  présentent  unifor- 
!nt  la  combinaison  suivante  :  l/2  è^  p  a*  avec  souvent  l/à  b"'" 
0)].  Le  gisement  de  ces  échantillons  est  le  Djebel-Melah(Mouilah) 
rbaonah,  à  25  km.  environ  O.-S.-O.  de  Arbah-Fahtani  (cercle  de 
rille).  On  verra  plus  loin  que  la  roche  ophitique  dont  il  estques- 
ci  accompagne  un  gisement  de  sel  gemme. 

b)  Dans  les  roches  vo/canù/iies  tertiaires. 

petits  cristaux  de  pyrite  se  trouvent  dans  les  fissures  de  certains 
ytes  et   andésites  du   Liornn   et  des   Gardes,  à  la  base  ouest  du 
b  du  Cantal,  dans  le  trachyte  de  Thiézac,  à  la  surface  du   basalte 
cascade  de  Faillitoux. 
Lte  pyrite  est  de  formation  secondaire,  probablement  actuelle. 

2**  Dans  les  gisements  métallifères. 

a)  Filons  ou  amas  pyriteiix. 

existe  en  France  un  petit  nombre  de  filons  exclusivement  pyri- 
qui  sont  exploités  assez  activement  et  dont  les  produits  sont  uti- 
pour  la  fabrication  de  l'acide  sulfurique.  Contrairement  à  ce  qui 
jse  dans  les  filons  oii  la  pyrite  n'est  qu'un  minéral  accessoire,  ces 

sont  pauvres  en   cristaux  de  pyrite  et  ne  renferment  guère  ce 
rai  qu'en   masses  grenues  ou   compactes,  mélangées  à  de  petites 
jtés  d'autres  sulfures  :  chalcopynte,  galène,  blende,  etc. 
>  allleurements  de  ces  filons  de  pyrite  sont  oxydés  et  constitués 
le  la  limonite  plus  ou  moins  caverneuse. 

nature  des  gangues  de  la  pyrite  a  une  grande  importance  au  point 
te  de  l'emploi  de  celle-ci  dans  la  fabrication  de  l'acide  sulfurique. 
stence  de  gangue  calcaire  occasionne  une  perte  considérable  en 

sulfurique  et  la  présence  de  la  fluorine  introduit  dans  l'acide 
que   de  l'acide  fluorhydrique.  Une  étude   sur  les  gisements  pyrî- 


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PYRITE  581 

teux  du  Rhàne,  du  Gard  et  de  l'Ardèche  a  été  publiée  par  MM,  Aimé 
Girard  cl  H.  Morin  {A.  C.  P.  VU.  1876). 

La  pyrite  filonicDDe  est  quelquefois  aurifëre. 

PyréaéâS-  —  Ariège.  Il  existe  dans  l'Ariège  de  nombreux  filons 
d'oxyde  de  fer  qui  peuvent  être  le  résultat  de  l'altération  superficielle 
de  pyrites  :  on  peut  citer  les  suivants  dans  lesquels  la  pyrite  abonde 
encore  :  vallon  de  Fouillet  à  50™  au-dessus  du  col  de  la  Freychinière 
près  Aulus,  environs  de  Massât  (vallée  de  l'Oartigous,  la  Ferrasse), 
Ferrière  de  Foîx  (beaux  cristaux  avec  blende,  sidérose),  etc.  (voir 
Mussy.  A.  M.  XVI.  547.  1866),  celui  de  Ranet  près  Vicdessos  (avec 
chalcopyrite). 

Monta^no  Noire-  —  Aude.  Les  fiions  d'hématite  cloisonnée  de 
Salsigne  ont  pour  toit  des  calcaires  paléozoïques  et  pour  mur  des 
schistes.  En  profondeur,  on  trouve  des  pyrites  au  toit  et  il  n'est  pas 
douteux  que  l'oxyde  ne  soit  un  chapeau   d'oxydation  de   ce  minéral. 

Plateau  Central.  —  Tarn.  Un  filon  de  pyrite  est  actuellement 
exploité  près  de  Mazamet,  à  Lacabarède.  La  pyrite  y  est  finement  gre- 
nue, facilement  altérable  ;  les  géodes  y  sont  peu  fréquentes  et  ne  con- 
tiennent que  des  cubes. 

Dordogne.  A  l'extrémité  sud  des  monts  du  Limousin,  un  filon  de 
pyrite  et  des  schistes  anciens  imprégnés  par  ce  minéral  ont  été  exploi- 
tés aux  Chabannes,  à  la  limite  de  la  commune  de  Thiviers  et  de  Saint- 
Romain.  La  gangue  est  qunrtzeuse  et  dolomitique;  la  pyrile  est  fine- 
ment grenue,  elle  est  souvent  associée  à  de  la  millérite  capillaire  et 
à  de  fort  beaux  cristaux  de  calcite. 

Cantal.  De  la  pyrite  aurifère  grenue  provenant  d'un  (ilon  de  quartz 
de  Ruines  m'a  été  communiquée  par  M.  Manhès. 

Rhône.  Les  principaux  gisements  pyrîteux  de  cette  région  sont 
situés  dans  In  vallée  de  la  Brevenne;  les  filons  se  divisent  en  deux 
groupes  :  ceux  de  Chessy,  sur  la  rive  gauche  de  la  Brevcniie  se 
trouvent  dans  le  précambrien,  ceux  de  Sain-Bel  et  de  Sourcieux,  sur 
la  rive  droite  de  cette  même  rivière,  dans  les  micaschistes.  C'est  la 
partie  sud  de  ces  derniers  filons  qui  est  actuellement  exploitée  et  qui 
fournit  la  majeure  partie  de  la  production  française  en  pyrite  (208,235 
tonnes  en  1890). 

Les  âlons  de   pyrite  de   Chessy,   aujourd'hui  abandonnés,   ont   été 


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582  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

recoDiius  au-dessous  des  anciennes  mines  de  cuivre  qui  seront  étudiées 

à   l'article   chessylite;  on  les  a  suivis  sur  une  longueur  de  10  km. 

Les  filons  de  Sain-Bel  sont  connus  sur  une  égale  longueur  ;  ils  ont 
été  exploités  autrefois  pour  le  cuivre,  près  de  Sourcieux,  où  ils  ren- 
ferment de  la  chalcopyrite  et  de  la  blende.  La  masse  du  Pigeonnier  a 
près  de  20  mètres  d'épaisseur;  la  gangue  est  formée  par  du  quartz  et 
de  la  barytine.  Le  filon  tendre  atteignant  40  mètres  d'épaisseur  est 
constitué  par  de  la  pyrite  friable  très  pure  avec  gangue  de  barytine  et 
de  quartz. 

Les  pyrites  du  Rhône  sont  de  bonne  qualité,  pauvres  en  arsenic, 
généralement  finement  grenues.  Les  petits  cristaux  cubiques  y  sont 
une  rareté.  On  les  trouve,  au  contraire,  dans  les  cbloritoschistes  et 
dans  les  schistes  à  séricîtc  imprégnés  de  sulfures.  Dans  les  échantil- 
lons que  je  dois  ti  l'obligeance  de  M.  Lequin,  les  cristaux  cubiques  de 
ces  schistes  présentent  souvent  de  profondes  déformations. 

D'après  des  essais  de  M.  Mayençon  {C.  R.  XXIX.  152,  1849),  la 
pyrite  de  Sain-Bel  serait  un  peu  auriffere. 

Des  filons  de  pyrite  se  rencontrent  k  Thizy,  sur  les  bords  du  Mar- 
manton. 

Le  chapeau  de  fer  d'un  lilon  de  pyrite  a  été  autrefois  exploité 
à  Claveysolles  ;  il  est  constitué  par  une  limonite  caverneuse.  Les 
eaux  qui  coulent  à  la  surface  de  ce  filon  sont  très  vitrioliques.  La 
pyrite  de  Claveysolles  est  finement  grenue  et  associée  à  de  la 
pyrrhotite. 

Sa6ne-el-Loire.  La  montagne  de  Chizeuil,  près  Bourbon-Lancy,  forme 
une  butte  essentiellement  constituée  par  du  quartz  et  de  la  limonite, 
offrant  des  variétés  de  forme  très  curieuses  qui  seront  décrites  dans  le 
:ome  IIL  Pendant  plusieurs  années,  cette  limonite  a  été  exploitée  ;  les 
ravaux  ont  montré  qu'en  profondeur  elle  renfermait  de  la  pyrite  et 
22  mètres  le  filon  est  exclusivement  formé  par  ce  minéral.  La  par- 
ie supérieure  du  gîte  n'est  donc  qu'un  chapeau  d'oxydation  du  filon 
pyriteux.  La  mine  de  Chizeuil  est  intéressante  à  cause  des  beaux  cris- 
aux  de  barytine  qu'elle  renferme.  A  2  km.  5  de  Chizeuil,  ît  Mont- 
penoux,  se  trouvent  d'autres  filons  de  pyrite  grenue,  un  peu  cupri- 
fère :  elle  ne  se  trouve  pas  en  cristaux  distincts. 

Nièvre.  Le  filon  de  Prabis  près  de  Champrobert  en  Chide,  aux 
nvirons  de  Luzy,  n'a  fourni  que  de  la  pyrite  grenue,   sans  cristaux 


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PYRITE  583 

distincts  :  le  chapeau  oxydé  de  ce  filon  a  été  exploité  pendant  quelque 
temps  ;  In  gangue  est  quartzeuse  et  baryttque. 

VoSgeS-  —  [Alsace],  Le  filon  de  Grandrontainc,  à  Framont,  n'est 
pas  sans  analogie  avec  ceux  de  Chizeuil,  cités  plus  haut.  Les  oxydes 
de  fer,  exploités  pendant  longtemps,  font  place  en  profondeur  à  de  la 
pyrite  aux  dépens  de  laquelle  ils  se  sont  formés. 

La  pyrite  est,  du  reste,  souvent  mélangée  à  l'hématite  et  à  ses 
gangues.  De  beaux  cristaux  ont  été  trouvés  notamment  h  Terlingoutte 
et  dans  la  galerie  de  la  Chapelle  ;  les  formes  les  plus  fréquentes  sont 
p,  p  a*,  p,  i/2  i*  ;  j'ai  moi-même  observé  de  tros  gros  cristaux  offrant 
les  formes  l/2  b'  avec  de  petites  facettes  p  ;  enfin  Carrière  a  signalé  dans 
la  pyrite  de  la  Chapelle  la  combinaison  p  a*,  iji  s  [x  (321)]  dans  une 
gangue  de  grenat,  d'épidole,  de  magnétite  et  de  calcite. 

Alpes.  —  Isère.  Des  filons  de  pyrite  aurifère  ont  été  trouvés  a 
Auris  en  Oissns.  M.  Kilian  m'en  a  signalé  dans  les  micaschistes  de  la 
rampe  des  Commères,  sur  la  rive  gauche  de  la  Romanche,  vis-à-vis 
Auris. 

Algérie.  —  Constantinc.  M.  Flamand  m'a  communiqué  des  échan- 
tillons provenant  d'une  nouvelle  recherche  ell'ectuée  aux  environs  de 
Bougie,  sur  des  affleurements  de  filons  de  pyrite  probablement  en 
relation  avec  des  roches  éruptives  tertiaires.  La  pyrite  massive  ren- 
ferme des  géodes  dans  lesquelles  se  trouvent,  avec  des  cristaux  de 
quartz,  des  cristaux  de  pyrite  correspondant  à  deux  types.  L'un  d'eux 
est  caractérisé  par  la  prédominance  de  </2  b'^  avec  de  petites  facettes 
p  et  a*,  tandis  que  l'autre  présente  comme  forme  dominante  l'oc- 
taèdre régulier  avec  presque  toujours  l/2  i",  p  et  parfois  i',  l/2  s 
[,  (321)]. 

Je  dois  à  l'obligeance  du  même  savant  des  échantillons  provenant 
d'Aîn-Sedma  ;  les  cristaux  sont  cubiques  avec  de  petites  facettes  a*  ; 
ils  sont  accompagnés  d'oligiste  lamellaire. 

b)  Amas  interslratifiéa  dans  les  formations  sédimenlaires. 

Cévennes-  —  Gard.  Il  existe  dans  le  Gard  une  série  nombreuse 
d'amas  de  pyrite  interstratifiés  dans  des  assises  jurassiques.  Ils 
sont  situés  sur  une  ligne  Sud-Ouest-Nord-Est;  ce  sont  ceux  de: 
Saint-Martin-de-Pallières,  la  Baraquette  des  Adams  {à  5  km.    d'An- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
puis,  au   delà    d'AIais,    Saiot-Jutien-du-Piii,   Siiint-Martin-de- 
[ues,  le  Soulier,    Sainl-JuIien-de-Valgalgues,  Panissiëre,  Saint- 
tet  Meyrpnnes. 

deux  gisements  de  Saint-Julien-de-Valgalgues  el  du  Soulier 
ont  importants  ;   ils  ont  été   étudiés  par  MM.  A.  Girard  et  H. 

i  de  Saint-Julien-de-Valgalgucs  est  situé  à  environ  7  km.  N.-E. 
;  il  constitue  un  amas  fusiforme  entre  le  lias  et  l'oolilhe  moyenne, 
irtie  supérieure  du  gîte,  la  pyrite  passe  à  un  amas  de  limonite 
:é  exploité  dans  les  hauts-fourneaux  de  Tamaris.  Dans  la  partie 
ire,  elle  est  mélangée  à  de  la  calcite.  A  la  jonction  de  la 
et  de  la  limonite,  la  pyrite  est  tendre  et  imprégnée  de  mé- 
,e;  il  est  évident  que  le  chapeau  ferrugineux  provient  de 
tion  de  la  pyrite.  Ce  minéral  renferme  des  fossiles,  ce  qui 
f  bien  que  le  gîte  est  dû  à  une  imprégnation  de  couches  sédi- 
res. 

ai  pas  eu  entre  les  mains  de  cristaux  de  pyrite  de  ce  gisement 
ir  contre,  m'a  fourni  de  merveilleux  cristaux  de  calcite  (voir 
I).  La  gangue  est  formée  par  de  la  calcite,  de  la  fluorine  et  un 
;e  de  grès  blanc  et  d'argile,  ce  qui  donne  au  minerai  de  ce  gise- 
ine  moindre  valeur  qu'à  celui  du  Rhône,  étudié  plus  haut; 
ur  en  arsenic  du  minerai  brut  atteint  0,15  "/o  d'après  les  essais 

isement  de  Soulier,  situé  près  de  Saint-Julien,  se  trouve  dans 
iditions  géologiques  analogues,  en  amas  indépendants  dans  le 
t  l'infralias  ;  la  gangue  est  constituée  par  un  calcaire  magné- 
a  pyrite  de  ce  gisement  est  très  altérable,  mais  à  peine  arséni- 
04 "/o  d'arsenic). 

■c/ie.  11  existe  dans  l'Ardèche  un  certain  nombre  de  gisements 
X  qui  sont  sur  le  prolongement  de  ceux  du  Gard  :  Joyeuse, 
Soyons,  Saint-Peray  et  Tournon. 

line  de  Soyons  seule  a  eu  autrefois  de  l'importance  ;  elle  se 
en  face  de  Valence  et  à  4  km.  de  cette  ville  ;  la  pyrite  forme  un 
iterstratifîé  dans  le  trias  au  toit  d'un  banc  dolomitique. 
)yrite  de  Soyons  a  tin  aspect  caractéristique,  elle  est  grise  ou 
e,  compacte,  très  dure.  Elle  se  présente  parfois  en  masses  con* 
nées  à  structure  fibreuse,  très  caractéristique.  D'après  les 
le  M,  Aimé  Girard,  elle  est  très  arsenicale  [0,39  "/„  d'arsenic)  et 


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coDtteDt  parfois  jusqu'à  0,47°/,  d'antimoine  ;  la  gangue  est  argilocaU 
caire,  avec  traces  de   fluorine.  Il  est  possible  qu'uue  partie  au  moins 
des  sulfures  de  fer  de  l'Ardëche  et  du  Gard  soit  constituée  par  de  la 
marcasite.  Je  n'ai  pu  m'en  procurer  d'échantilloos  cristallisés. 
Saône-et-Loire.  Voir  page  604. 

c)  Dans  des  filons  métallifères  divers. 

La  pyrite  se  rencontre  comme  minéral  accessoire  dans  tous  les 
filons  métallirères,  elle  y  est  plus  ou  moins  abondante.  On  pourrait 
donc  citer  à  ce  point  de  vue  tous  les  gisements  énumérés  aux  articles 
galène,  blende,  chalcopyrile,  cuivres  gris,  etc.  Je  me  contenterai  de 
citer  dans  ce  paragraphe  quelques  gisements  dans  lesquels  la  pyrite  est 
très  abondante  ou  se  distingue  par  quelque  particularité  intéressante. 
Il  y  a  lieu  de  signaler  la  fréquence,  on  pourrait  presque  dire  la  con- 
stance des  dodécaèdres  pentagonaux  dans  les  cristaux  de  pyrite  des 
filons  ferrifères  ou  cuprifères  à  gangue  de  sidérose. 

Bretagne.  —  llle-et-Vilaine.  La  mine  de  galène  de  Pontpéan  ren- 
ferme du  fer  sulfuré,  la  marcasite  semble  y  être  plus  abondante  que  la 
pyrite  :  des  cristaux  nets  (l/2  b^)  de  ce  minéral  y  ont  été  cependant 
rencontrés  dans  des  croiseurs  du  filon  principal.  Les  pyrites  sont  posté- 
rieures à  la  blende.  On  verra  plus  loin  la  description  de  groupements 
réguliers  de  pyrite  et  de  marcasite  épigéntsant  la  pyrrhotite. 

Finistère.  Les  mines  de  Huelgoat  et  de  Poutlaouen  ont  fourni  autre- 
fois beaucoup  de  pyrite  ;  les  échantillons  que 
j'ai  eus  entre  les  mains  sont  conslitués  par  des 
cubes  avec  de  petites  facettes  1/2  A^'^  [n  [320)] 
présentant  des  stries  perpendiculaires  aux 
arêtes />(fig.  8).  Enfin  je  dois 
à  l'obligeance  de  mon  col- 
lègue, M.  Gaudry,  un  échan- 
\  tiUon   dans  lequel   la  forme  fij.  ». 

dominante  est  le  diploèdre         f'^'^'"  ^  ""'s™'- 
1/2  t  [x  (421)J  avec  (fîg.  9)  ou  sans  l/2  h^ p,  a*.  Ces 
cristaux  représentent  une  forme  assez  fréquente  à 
'''«■  •-  Traversella. 

iVi..  d.  H-iso.,.  Les   filons    stannifères    de   la  Villeder    (voir   h 

cassitérite)   ont   fourni   autrefois  de  la   pyrite,   surtout  abondante  en 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
cependant   M.  de  Limur  m'a   communiqué  de  curieux  petits 
cristaux  reposant  sur  du   quartz  et  présentant 
une   forme  peu  habituelle    dans    la   pyrite,   le 
trioctafedre  a*'^(331)  avec  de  très  petites  facettes 

,  <•'  (fig- 10). 

Pyrénées-  —  Basses-Pyrénées.  De  beaux 
cristaux  de  pyrite  ont  été  trouvés  autrefois  dans 
les  filons  cuivreux  de  Baigorry  et  notamment 
dans  celui  d'Orissoii  (voir  à  paitabase).  Ils  pré- 
sentent la  forme  p,  tjîl/'  et  sont  associés  à  du 
mie,  de  la  sidérose,  de  la  galène,  de  la  blende,  de 

Sme  minéral  en  Jolis  cristaux  s'est  rencontré  dans  les  filons 
îs  les  Eaux-Bonnes  (voir  à  arite).  Ils  accompagnent  le  quartz  et 
ose  dans  de  grandes  géodes.  Ceux  que  j'ai  examinés  sont  de 
taille  ;  ils  dépassent  3  centimètres  ;  les  seules  formes  distinctes 
b^  et  d*,  les  faces  b^  sont  profondément  cannelées,  perpendicu- 
;it  aux  arêtes  cubiques  ;  les  cristaux  sont  parfois  aplatis  suivant 
:  A^ 

e.  De  petits  cristaux  cubiques  de  pyrite  se  trouvent  dans  les 
;  galène  de  Cadarcet  (Montcoustant). 

lères.  —  Aude.  Le  filon  cuprifère  d'Escouloubre  a  fourni  des 
très  nets  de  pyrite  (l/2  A",  avecyj  et  a*)  engagés  dans  de  la 
:,  du  quartz  et  de  la  calcite.  Le  fdon  de  galène  de  la  Caunette 
499)  renferme  de  la  pyrite  argentifère  et  aurifère  qui  est 
jte  l'origine  du  principal  chapeau  d'oxydation  de  ce  filon. 

rencontre  du  reste  dans  les  nombreux  filons  de  cette  région 
>era  question  à  l'article  sidérose  (voir  tome  III). 
inneS-  —  Gard.  Des  filong  de  sidérose  ont  été  exploités  autre- 
environs  d'Alais  diins  les  micaschistes  du  Ronvergue  {le  Valmv 
-Roman),  et  à  une  vingtaine  de  kilomètres  de  là,  dans  la  mine 
esalade,  à  l'Ailénadou-en-Portes  ;  dans  ce  dernier  gisement,  la 
forme  un  amas  stratifié  dans  le  houiller  de  la  Grand-Combe. 
)breux  minéraux  cristallisés  y  ont  été  rencontrés  en  même 
ue  la  sidérose  dont  les  rhomboèdres  atteignent  2  '",  ce  sont 
ces  suivantes  ;  quartz,  galène,  blende,  panabase,  chalcopyrite, 
>ournonite,  kaolinite.  C'est  probablement  de  ce  dernier  gise- 


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PYRITE  587 

ment  que  proviennent  des  cristaux  de  sidérose  nssociés  à  de  In  dolo- 
mie  (voir  tome  111}  que  possède  la  collection  du  Muséum,  avec  la 
seule  indication  «  Gard  ».  L'un  d'eux  supporte  de  très  beaux  cris- 
taux de  pyrite  l/2  b^  avec  de  petites  facettes  A'  (tlO)et  a*  (lU)-  Les 
associations  minérales  de  ce  gisement  rappellent  celles  de  Saint-Pierre- 
du-Mésage,  dont  il  sera  question  plus  loia. 

Plateau  Central-  —  Tarn.  La  pyrite  se  rencontre  assez  abon- 
damment dans  la  mine  de  galène  et  de  blende  de  Peyrebrune  près 
Réalmont  (voir  à  galène).  Elle  est  mélangée  à  ces  sulfures  dans  leur 
gangue  de  calcaire  ou  de  sidérose  ;  on  la  rencontre  aussi  intimement 
associée  à  la  fluorine.  Dans  les  géodes,  elle  recouvre  souvent,  sous 
lornie  d'enduits  réguliers,  les  énormes  cubes  de  fluorine  qui  constituent 
le  minéral  le  plus  intéressant  de  cette  mine  ;  elle  est  aussi  associée 
(8  cristaux  de  calcite.  La  seulo  forme  que  j'ai  observée  est  le  cube, 
cristaux  généralement  enchevêtrés  présentent  souvent  de  belles 
irisations. 

Des  cristaux  nets  {1/2  b^)  transformés  en  limonite  sont  englobés  par 
le  cinabre  des  filons  quartzcux  de  Réalmont. 

Corrèze.  La  pyrite  est  assez  abondante  dans  le  filon  quartzeux  de 
Meymac,  dont  il  a  été  question  à  l'article  du  bismuth  natif;  du  soufre 
natil  a  été  trouvé  parmi  les  produits  de  sa  décomposition. 

Haute-Loire.  La  pyrite  (/;  et  l/2  l^)  est  très  abondante  dans  le  filon  de 
stibine  du  Dahu  en  Lubilhac.  On  la  trouve  aussi  dans  les  filons  de 
Barlet  en  Lanjeac  oii  elle  est  localisée  aux  épontes. 

Charente.  La  pyrite  est  assez  abondante  dans  les  filons  de  galène 
des  environs  de  Confolens,  de  Boyat  près  Brigneuil,  et  dans  celui  de 
stibine  de  Lussac  près  Etagnat. 

Puy-de-Dôme.  De  petits  cubes  (/),  t/2  6^)  de  pyrite  se  rencontrent  à  la 
surface  de  la  blende  et  de  la  galène  des  mines  de  Pranal  et  de  Rosiers  ; 
à  Pontgibaud,  à  la  Brousse,  on  trouve  aussi  de  petits  octaèdres  du 
même  minéral  présentant  aussi  de  petites  facettes  iji  b^. 

La  pyrite  a  été  également  abondante  dans  le  filon  Satnt-Georges,  à 
Roure  où  ce  minéral  a  fourni  à  lui  seul  des  colonnes  compactes. 

Les  mines  d'Auzelles  ont  donné  de  curieux  échantillons  de  calcite 
(rhomboèdres  è'),  épigénisés  par  de  petits  cristaux  de  pyrite  {1/2  b^)  ; 
ces  minéraux  sont  implantés  sur  quartz  avec  de  la  blende. 


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588  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Des  cubes  de  pyrite  d'une  assez  grande  taille  accompagnent  le 
mispickel  du  filon  quartzeux  de  Boberty. 

Loire.  Les  filons  métallirères  de  la  Loire  sont  tous  plus  ou  moins 
riches  en  pyrite  ;  on  peut  citer  à  ce  point  de  vue  le  massif  du  Pilât, 
les  filons  de  Saint-Julîen-Molin-Molette,  de  la  Valla,  de  Saint  Feréol, 
etc. 

Des  filons  pyriteux,  oxydés  superficiellement,  se  trouvent,  d'après 
GriJner,  à  Joncieux  et  au  col  de  Saint-Meyras,  entre  Saint-Sauveur  et 
Riotort,  entre  Boën  et  Noirétabie. 

La  pyrite  se  trouve  dans  les  filons  de  galène  de  Pont-la-Terrasse, 
soit  en  cubes,  englobés  par  du  quartz,  soit  en  cristaux  qui,  dans  les 
géodes,  recouvrent  le  quartz.  Us  sont  souvent  eux-mêmes  recouverts  à 
leur  tour  par  du  quartz  plus  récent  :  leur  forme  est  p  1/2  b*. 

Vosges.  —  \_AUace\.  Les  mines  de  Sainte-Marie-aux-Mines  ont 
fourni  parfois  de  bons  cristaux  de  pyrite  (mine  de  Gabe-Gottes,  de 
Tîrliugoutte  et  de  Toussaint),  mais  ils  ont  toujours  été  peu  abondants  ; 
les  principales  combinaisons  sont  p,  p  iJ2  b^,  l/â  b^.  Ils  sont  souvent 
associés  à  la  calcite  et  recouverts  d'un  léger  enduit  brun  rouge  d'oxy- 
dation. 

Belforl.  Le  même  minéral  se  trouve  avec  les  mêmes  formes  dans  les 
filons  plombiféres  et  cuprifères  de  Giromagny. 

Ilaule-Saone.  La  pyrite,  parfois  aurifère,  abonde  dans  les  filons 
cuprifères  et  plombiféres  de  Château-Lambert  et  de  Plancher-les- 
Mines. 

Alpes.  —  Massif  du  mont  Blanc.  Haute-Savoie.  La  pyrite  auri- 
fère a  été  trouvée  dans  les  mines  des  environs  de  Servoz  (voir  à  bour- 
nonile)  :  mines  de  Roissy  et  de  Vandagne,  dans  celles  de  Sainte-Marîe- 
de-Pouilly  ;  les  cristaux  de  ce  dernier  gisement,  que  j'ai  examinés, 
sont  constitués  par  des  dodécaèdres  pentagonaux  (iji  b")  engagés  dans 
du  quartz. 

Savoie.  De  jolis  cristaux  de  pyrite  ont  été  trouvés  jadis  dans  les 
mines  de  galène  de  Pesey  près  Moutiers.  M.  Dinetti  a  bien  voulu  me 
signaler  un  échantillon  de  ce  genre  que  possède  la  collection  de  l'école 
des  ingénieurs  du  Valentino,  à  Turin  ;  les  cristaux  implantés  sur  dolo- 
mie  et  quartz  présentent  les  formes/?,  t/2  i*,  1/2  6*'*  {■s  [430}],  l/-2  b^'^ 
[-.  (530)],  iji  s  [r,  (321)],  a*  (211),  a'I^  (221). 


\k 


Di3iiizedb,G00gle 


PYRITE  589 

hère,  La  pjrite  s'est  rencontrée  dons  les  liions  argentifères  de    la 

montagne   des  Chalanches  et  dans  les  schistes   cristallins   au    milieu 

desquels  se  trouvent  ceux-ci.  Le»   formes  sont  p,  a>,  iji  A*,  l/3  It^p, 

1/2  b'  o*. 

Mais  c'est  dans  les  filons  de  sidérose  de  l'Isère  que  la  pyrite  s'est 
surtout  rencontrée  en  magnifiques  cristaux  qui  font  l'ornement  des 
collections  minéralogiques;  les  gisements  des  environs  d'Allevnrd  et 
de  Vîzille  sont  particulièrement  intéressants  à  ce  point  de  vue.  La 
pyrite  s'y  trouve  en  cristaux  implantés  sur  le  quartz,  la  sidérose,  la 
dolomîe;  elle  y  est  parfois  associée  h  de  la  panabase,  de  la  bourno- 
nite,  de  l'oligiste,  etc. 

Aux  environs  de  Vizillc,  le  gisement  pyriteux  le  plus  intéressant  est 
celui  de  Saînl-Pierre-de-Mésage.  La  pyrite  y  est  engagée  dans  la  sidé- 
rose (voir  il  sidérose),  ses  cristaux  atteignent  un  centimètre  de  dia- 
mètre ;  ils  sont  brillants,  parfois  superficiellement  recouverts  d'une 
pellicule  rouge  foncé  d'oxyde;  leurs  formes  les  plus  communes  sont 
1/2  6',  avec  1/2  è*'*  [it  (650)]  et  fréquemment  o*  (111)  plus  ou  moins 
développée. 

La  6g.   11  représente  un  cristal  plus  complexe  décrit  par  M,  Groth 
[Miner.    Sainmt,    Univ.   Strassb.    pi.    IH, 
Bg.  21)  ;   il  offre  la  combinaison  de  1/2  i* 
[t.  (210)],  1/a  b""'  [ic  (650)],  1/2  A'^/*  [t.  (540)], 
1' (111),  a"  (211)  et  s  [:t  (321)]. 
C'est    certainement  de  ce   même   gise- 
'  ment  que  proviennent  deux  cristaux  im- 
plantés sur  sidérose  qu'a  décrits  vom  Bath 
(P.   A.   CXLIV.   582.    1872).    Ils   ont   été 
indiqués  par  lui  comme  provenant  de  Chi- 
cbiliane  ;  l'un  d'eux  est  du  même  type  que 
^'^   "■  les  cristaux  précédents  et  présente  la  forme 

pyH« -.  B.iM-p.«,^..Mé»î..  ^  j^^  jj_  i/ofcor.^aS  a^>>(fig.  12);  l'antre 
est  remarquable  par  ce  fait  que  la  forme  dominante  y  est  le  rhombo- 
dodécaèdie  &*  (liO)  accompagné  par  les  mêmes  faces  que  dans  le 
cristal  précédent,  avec  en  outre  1/2  b^  [it  (310)]  (fig.  13).  Cette  opinion  ', 

1.  D'après  les  reoseignemeDlB  <ja'a  bien  voola 
loire  de  ChichiliaDDe  est  constitué  par  des  muroi 
teUK  ;  il  n'y  existe  pas  de  liions  susceptibles  dt 
vom  Rath. 


ne  fournir  M.  Kilîan,  le  torri- 
s  valaDginieDDeB  ù  fossiles  pyi'l- 
ronroir  les   cristaox  décrits  par 


Di3iiizedb,G00gle 


10  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Tiise  déjà  par  M.  Groth,  trouve  sa  confirmation  di 


faîte  d'un  bel  échantillo 


l'étude   que  j'ai 
de  Saint-Pierre-de-Mésage,  dans  lequel  de 


gros  cristaux  de  pyrite  sont  implantés  sur  quartz  hyalin  et  sidérose. 

Ils    présentent    la    forme    iji    b'   dominante,    avec   tantôt    6*  ('1^*). 

tantôt  l>°'^. 

Les  autres  cristaux  de  ce  gisement  que  j'ai  étudiés  se  rapportent  au 

même  type,  mais  ne  présentent  pas  Â*. 

Les  cristaux  de  Saint-Pierre  d'Allevard  sont  très  analogues  à  ceux 
de  Saint-Pierre-de-Mésage;  ils  offrent 
les  mêmes  associations  minéralogiques. 
La  fig.  14  représente,  d'après  Des  Cloi- 
zeaux,  un  cristal  de  ce  gisement  offrant 
les  formes  p,  1/2  i*,  l/-2  b*!'  [x  (430)1, 
(]',  a^  :  c'est  cette  forme  que  j'ai 
u))servée  dans  les  nombreux  cristaux 
de  ce  gisement  que  j'ai  examinés  :  a*  et 
'''"■  '*■  a'  manquent  parfois  ;  les  cristaux  offrent 

PjriK  d'Allt.Énl.  ,  V-         ■  -  .  -  I 

les  combinaisons  représentées  par  les 
figures  15  et  16.  Dans  un  gros  cristal  de  ce  même  gisement,  j'ai 
trouvé  les   combinaisons  i/i  i^   l/2  i'^'   [x  (750)],   1/2  f'^  [x  (650)J, 

J'ai  observé   un  curieux  échantillon  de  pyrite  en  gros  dodécaèdres 


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penfagonaux  l/-2  b^  allongés  suivant  un  axe   quatcrnairi 
faces   i"  sont   irrégiilicres,    creusées   de  cavités 
arrondies,    tandis    que    des     faces  a*  et    t/2  s  \j: 
(321)]   sont  fort  brillantes  {fig.  16). 

Tous  les  dodécaë<Jres  pentagonaux  des  cris- 
taux des  gisements  dauphinois  sont  striés  parallè- 
lement il  une  arête  cubique. 

C'est  peut-être  de  l'un  des  gisements  précé- 
dents que  provient  le  cristal  représenté  par  la 
Gg.  17,  empruntée  à  Lévy  [op.  cit.)  qui  l'indique 

:  celle  d'un  cristal  de  pyrite  de  l'Isère,  engagé  dans  un  gros 
cristal  de  quartz.  Il  diQ%re  cependant  des  cristaux 
précédents  par  la  prédominance  du  diploèdre  iji  a 
[z  (321)].  J'ai  observé  un  échantillon  de  sidérose 
'  d'Allevard  supportant  de  petits  cristaux  ayant  le  même 
faciès  que  ce  cristal,  mais  la  forme  dominante  au 
lieu  d'être  s,  est  un  diploèdre  dont  les  faces  font 
avec  b"^  des  angles  voisins  de  180"  qui  n'ont  pu  être 
déterminés  avec  précision;  les  faces  p  et  a^  sont  très 
pjrriti  dAiii'.rd.  réduites,  ou  même  manquent  complètement. 
Les  cristaux  dont  il  vient  d'être  question  se  trouvent  dans  des 
géodes  de  sidérose  avec  crîslaux  de  quartz 
hyalin  et  parfois  de  panabase,  de  galène, 
de  blende,  etc.;  on  rencontre  aussi  le 
même  minéral  engagé  dans  la  sidérose; 
les  cristaux  de  ce  genre  sont  réduits  aux  , 
faces  1/2  i*,  généralement  plus  striées 
que  dans  les  cristaux  des  géodes. 

J'ai  vu  de  beaux  cristaux  de  la  forme 
p  a*  indiqués  comme  provenant  de  Fres- 
nay  d'Oisans;  ils  ont  été  probablement 
trouves    dans   le   filon   qui    a    fourni    les  Fis  " 

cristaux    de     panabase   décrits  plus  loin.  ^^' 

\a  pyrite  existe  dans  les  fiions  concrétionnés  de  la  Poype,   d'Es- 
tressin   (voir  à  galène). 


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MINERALOGIE   DE    LA   FRANCE 

%ns  les  schistes  cristallins  et    les  schistes  paléozoïqites . 

a)  Dans  les  gneiss,  les  micaschistes  et  les  amphibolUes. 

•rmandle-  —  Manche.  Les  schistes  précambriens  des  environs 
lerbourg  renferment  en  assez  grande  abondance  de  la  pyrite  en 
:  cubes  nets  et  plus  rarement  en  dudëcaèdrcB  pentagonauic. 
es-du-Noid,  j'ai  eu   entre   les  mains  de  beaux  cubes  de  pyrite 
nant  des  amphibolites  de  Jugon. 

re-lnfèrieiire.  De  gros  cristaux  de  pyrite  (l/2  J')  se  rencontrent 
les  gneiss  de  Couëron  ;  dons  les  amphibolites  de  la  Martiniëre, 
trouvent,  soit  dans  la  roche  elle-même,  soit  dans  ses  fentes  ;  la 
dominante  est  />«'.  M.  Baret  a  trouvé  en  outre  de  gros  octaèdres 
iers  dans  les  veines  tjuartzeuses  du  Grand  Auverni  ;  elles  tra- 
it  des  roches  quartzeuses  dans  lesquelles  la  pyrite  ne  se  trouve 
cubes. 

yenne.  De  gros  cubes  de  pyrite  ont  été  trouvés,  il  y  a  quelques 
s,  dans  les  schistes  précambriens  lors  de  la  construction  d'un 
I  Saint-Praimbault-dePrières. 

i/te.  Les  fentes  du  gneiss  de  l'Ile  Barbe,  près  de  Lyon,  sont  par- 
npissées   de  croûtes  cristallines  constituées  par   des    cubes    de 

•ite-Loire.  Les  gneiss  et  micaschistes  de  In  Haute-Loire  sont  loca- 
t  pyriteux  ;  les  cristaux  iji  b"^  et  plus  souvent  p  ont  été  signalés 
.  Pascal  dans  les  localités  suivantes  :  Servissac,  AUeyras,  Vieille- 
Je,  Le  Brignon,  Saint-Germain,  Saint-Just,  Allègre,  Saint-Pierre- 
;,  Vergougheon,  Pont-du-Lignon,  etc. 

}es.  —  Isère.  De  jolis  cristaux  de  pyrite  l/2  b^  se  trouvent  dans 
listes  talqueux  de  la  chaîne  des  Grandes-Rousses,  près  du  Bourg 

[■se-  —  La  pyrite  est  abondante  dans  les  schistes  lustrés  de  l'île  ; 
:i  sont,  par  place,  tellement  imprégnés  de  ce  minéral  qu'ils  en 
incnt  exploitables  ;  c'est  ce  qui  a  lieu  notamment  ii  Gardo  près 
,  à  Lancone  près  la  gorge  de  Bevinco,  à  Vezzani,  à  Frangone, 
lette  pyrite  est  souvent  assez  riche  en  cuivre  pour  qu'on  ait  pu 
titer  pour  l'extraction  de  ce  métal  (Cardo,  Frangone).  La  pyrite 


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PYRITE  593 

de  Vezznni,  que  j'ai  vue,  forme  de  grosses  masses  coostituées  par  des 
cristaux  1/2  P  de  plusieurs  centimètres  de  diamètre  portant  de  petites 
troncatures  de  l'octaèdre  a*  (111)  et  de  diploèdres  indéterminables. 
C'est  probablement  de  ce  gisement  que  viennent  les  cnslnux  compli- 
qués de  forme  que  DufrèDoy  a  cités  en  Corse,  sans  indications  plus 
précises. 

Algérie.  —  Constantine.  M.  Flamand  m'a  communiqué  un  chlo- 
ritoschiste  dePendek  renfermant  des  octaèdres  nets  de  pyrite, 

b)  Dans  les  cipoUns. 

La  pyrite  est  plus  ou  moins  abondante  dans  tous  les  cipolins  Iran- 
çais  {voir  à  biolite,  tome  I,  page  332).   Les  gisements     „_---'^~/7~~~~>, 
suivants  m'ont  seuls  fourni  de  beaux  cristaux.  f^    \"'f    \ 

Pyrénées.  —  Basses-Pyrénées.  Les  cipolins,  qui 
forment  une  bande  presque  continue  au  sud  du  massif 
cristallin  du  Labourd,  renferment  des  cristaux  de  pyrite 
nets,  mais  généralement  de  petite  taille.  Dans  la  car- 
rière d'Itsatsou,  j'ai  notamment  recueilli  de  jolis  cristaux 
pa*  qui,  par  allongement  suivant  un  axe  quaternaire, 
prennent  un  aspect  quadratique  (fig.  19). 

Ariège.  La  pyrite  se  présente  dans  les  cipolins  d'Ari-     *'ï""  'l■^^■•l"•"■ 
gnac  et  de  Mercus  sous  forme  de  cubes  avec  souvent  a'  (111)  et  1/2  b', 

5°  Dans  les  formations  sédimentaires. 

La  pyrite  abonde  comme  produit  accidentel  des  formations  sédimen- 
taires.  Dans  beaucoup  de  cas,  elle  peut  être  considérée  comme  con- 
temporaine du  sédiment,  mais  dans  d'autres,  sa  formation  est  évidem- 
ment secondaire;  c'est  ce  qui  a  lieu  particulièrement  pour  tous  les 
cristaux  formés  dans  les  fentes. 

Les  gisements  français  dignes  d'intérêt  a  ce  point  de  vue  vont  être 
successivement  passés  en  revue  par  ordre  chronologique. 


a)    Dans  les 
Dans  les  assises  sllu 


palèozoïfjues. 
unes  et  dévontennes. 


Dans  les  schistes  siluriens  et  dévoniens,  la  pyrite  se  trouve  parfois 

A.  Licuoii.  —  Mùtirwhtiê.  11.  U 


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594  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

en  cristaux  très  abondants  et  remarquablement  nets  :  ce  sont  le  plus 

souvent  des  cubes  sans  modifications. 

Normandie-  —  Calvados  ei  Orne.  La  pyrite  forme  de  petits  amas 
à  la  partie  supérieure  des  grès  armoricains  (Bagnoles)  ;  elle  se  trouve 
aussi  en  nodules  au  milieu  des  courbes  de  limonite  qui  séparent  les 
grès  armoricains  des  scbistes  à  Calymene  (May-sur-Orne),  Dans  ces 
derniers,  la  pyrite  se  trouve  en  cristaux  cubiques  généralement  plus 
petits  que  ceux  des  scbistes  précambriens  de  la  Manche, 

Manche.  De  la  pyrite  en  cristaux  cubiques  ou  eu  masses  se  trouve 
dans  la  magnétite  exploitée  à  Dîélette. 

Bretagne.  —  lUe-et-Vilaine.  Les  schistes  ardoîsiers  siluriens  de 
Fougeray,  du  Pré-Cbatel  renferment  de  beaux  cubes  de  pyrite  :  dans 
ceux  de  Bain,  ce  minéral  se  rencontre  plutôt  sous  forme  de  nodules 
fréquemment  entourés  ou  pénétrés  par  du  gypse  fibreux.  Dans  les 
ardoises  de  Riadan,  la  pyrite  se  trouve  non  seulement  en  cristaux 
cubiques,  mais  encore  en  nodules  et  en  épigénies  de  divers  fossiles 
{cyslidées,  iriniicleus,  etc.).  Ces  épigénies  sont  souvent  recouvertes  de 
c.ilcite  fibreuse. 

Côtea-du-Nord .  La  pyrite  abonde  dans  les  ardoisières  siluriennes 
de  Caurel  ;  elle  s'y  trouve  en  cubes. 

Finistère.  Les  srbistes  dévoniens  de  la  rade  de  Brest  renferment  de 
beaux  cristaux  cubiques  de  pyrite  ou  des  sphéroïdes  aplatis  du  même 
niinérnl  qui  s'oxyde  facilement  aux  ulBeurements. 

Loire-Inférieure.  Des  cristaux  cubiques  de  pyrite  souvent  aplatis  et 
groupés  en  masses  testacées  se  rencontrent  dans  le  calcaire  dévonlen 
d'Erbrny  ;  j'ai  observé  dans  les  belles  géodes  de  calcite  du  calcaire  de 
Cop-Choux  des  cristaux  de  ce  minéral  entièrement  recouverts  par  un 
enduit  mince  très  brillant  de  pyrite. 

Des  cristaux  cubiques  de  pyrite  atteignant  l'^™5  d'arête  m'ont  été 
signalés  par  M.  Davy  dans  les  grés  siluriens  qui  s'éteudent  d'Erbray 
à  Saint-Julien  de  Vouvantès  et  notamment  au  voisinage  de  cette  dernière 
localité. 

Mayenne.  La  pyrite,  souvent  en  cristaux  cubiques  nets,  est  assez 
abondante  dans  le  silurien  de  la  Mayenne.  Je  dois  à  l'obligeance  de 
M.  Qiihiert  l'indication  du  niveau  précis  des  gisements  suivants  : 
schistes  ordoviciens  à  Calymene  rr/s/a/ii  (Andouillé,  Mootsurs,  etc.); 


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PYRITE  •  595 

schistes  ordoviciens  à  Triniicleus  Pougerardi  [Reniizé),  la  pyrite  s'y 
trouve,  soit  en  cubes  distincts,  sott  en  épigénie  du  tégument  de  tri- 
lobites,  des  tiges  d'encrine^,  etc.];  grès  du  silurien  supérieur  (la 
Croixille,  Le  Geoest,  etc.)  ;  schistes  ampclitcux  du  silurien  supérieur 
(Loupfuugères,  Briassé  en  Entrammes  [cubes  et  nodules]). 

La  pyrite  se  reneonlre  en  outre  en  cubes  nets  dans  le  calcaire  dévo- 
nien  inférieur  de   Saint-Germuin-le-Fouilloux,  de  Saint  Généré,  etc. 

Je  rappellerai  que  ce  minéral  forme  parfois  entre  les  feuiltels  des 
schistes  ardoisiers,  de  curieuses  dendrites  qui  ont  été  prises  pour  des 
restes  de  végétaux  [Eopteris  Morierî). 

AnJOU-  —  Maine-et-Loire.  Les  ardoises  d'Angers  (Angers,  Tré- 
lazé,  La  Forêt  en  Combrié,  elc),  sont  célèbres  pur  les  beaux  cubes 
de  pyrite  triglyphe  (6g.  1]  qu'ils  renferment.  Ils  sont  parfois  associés 
a  de  la  calcite.  La  pyrite  s'y  rcncontie  aussi  dans  les  filons  de  quartz 
(cordes  de  chat)  qui  traversent  les  schistes  ardoisîers;  elle  est  parfois 
accompagnée  par  un  peu  de  galène,  de  blende,  de  sidérose,  dechlo- 
rite,  etc.  Des  cristaux  cubiques  et  des  rognons  atteignant  i5*'"  de  dia- 
mètre se  trouvent  aussi  dans  les  calcaires  du  silurien  supérieur  de 
Ghaudefonds  et  dans  les  calcaires  de  la  Mctgnanne  :  la  pyrite  de  ces 
gisements  est  souvent  oxydée. 

Pyrénées.  —  Les  schistes  paléozoïques  des  Pyrénées  sont  riches 
en  pyrite,  ainsi  qu'en  té- 
moignent les  fréquentes 
concrétions  de  sulfates  de 
fer,  qui  se  forment  à  leur 
surface.  Les  suivants  seuls 
cependant  méritent  d'être 
cités  pour  la  beauté  de 
leurs  cristaux. 

Basses-Pyrénées.  M.  de 
Lîmur  m'a  communiqué  de 
beaux  cubes  de  pyrite  re- 
cueillis dans  les  schistes 
ardoisîers  de  Louvie  près 
Laruns.  *''»■  **■ 

P,vr;ii>  ciibli|iie  JiDi  icl.iili  irduiilcr  d<  Lourd». 

Hautes  -  Pyrénées.      Les  ipi,i>ii>s"phii  ««p^  .-.ju»-.) 

ardoises  siluriennes  de  Lourdes  sont  riches  en  beaux  cristaux  cubiques 


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596  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

de   pyrite  qui  se  trouvent  dons  toutes   les  collections  (fig.  20).  Il  en 
■  existe  «également  à  Labassère,  à  Saint-Créac  (carrière  Majesté). 

Dans  ces  gisements,  la  pyrite  dc  se  rencontre  pas  seulement  en 
cristaux  distincts,  elle  tapisse  aussi  des  joints,  formant  des  placages 
ayant  plusieurs  mètres  carrés. 

Haute-Garonne.  La  pyrite  cubique  est  fréquente  dans  les  schistes 
siluriens  des  environs  de  Bagnèrcs-de-Luchon.  On  peut  notamment 
citer  ceux  du  Pont  dc  Cubèrc  où  M.  Gourdon  l'a  trouvée  dans  les 
schistes  à  Orl/ioceras  (Poubeau  dans  la  vallée  de  Larboust,  Juzet,  la 
Casseyde  près  Luchon,  etc.). 

Ariège.  Les  calcaires  métallifères  siluriens  de  Rancic  en  Sem  ren- 
ferment de  gros  cristaux  t/2  i^  de  pyrite,  souvent  en  partie  transfor- 
més en  limonitc. 

Corbiéres.  —  Hérault.  Dans  le  dévonien  supérieur  de  l'Hérault, 
les  gonialites  sont  souvent  transformés  en  pyrite  (Neffiez,  Vaiihan)  qui, 
elle-même,  est  épigénisée  en  limonite. 

ArdonneS-  —  De  magniGques  cubes  de  pyrite  abondent  dans  les 
ardoises  vertes  cambriennes  de  Monthermé,  Deville,  Rimogne;  ils 
sont  souvent  concentrés  dans  des  lits  distincts  et  présentent  de  remar- 
quables phénomènes  de  déformation  et  d'étiremeut.  Les  cristaux  de 
Rimogne  ont  souvent  plusieurs  centimètres  d'arête. 

b)   Dans  les  assises  permo-carbonifères. 

D'une  façon  générale,  la  pyrite  se  rencontre  dans  tous  les  bassins 
houillers  sous  forme  dc  cristaux,  de  lentilles,  de  veinules,  de  minces 
placages  aussi  bien  dans  la  houille  elle-même  que  dans  les  schistes, 
grès,  elc,  qui  l'accompagnent.  Je  ne  citerai  que  les  gisements  dont 
j'ai  pu  examiner  des  échantillons.  1,'oxydation  de  cette  pyiile,  souvent 
très  finement  divisée  a,  dans  certains  cas,  une  influence  sur  les  inflam- 
mations spontanées  de  la  houille,  soit  dans  les  gisements  souterrains, 
soit  dans  les  déblais  de  |mines  extraits  et  amenés  au  jour.  On  verra  ii 
l'article  sahinac  que  dans  beaucoup  de  cas,  ces  incendies  spontanés 
paraissent  dus  à  une  autre  cause  (voir  aussi  à  marcasite). 

Les  cristaux  de  pyrite  de  la  houille  appartenant  aux  types  cubiques, 
octaédriques  ou  dodécaédiiqucs,  sont  souvent  remarquables  par  leur 
structure  polysyuthétique. 


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PYRITE  597 

Flandre  et  Artois.  — Nord  et  Pas-de-Calais.  Bien  que  la  pyrite  ne 
soit  pas  rare  dans  le  bassin  du  Nord  et  du  Pas-de-Calais,  peu  de  gise- 
ments se  recommandent  d'une  façon  particulière  par  l'abondance  ou  la 
beauté  des  échantillons  de  ce  minéral.  D'après  les  renseignements  que 
je  dois  à  l'obligeance  de  M.  G.  Léon,  il  existe  dans  le  Pas-de-Calais, 
entre  la  base  du  houiller  productif  et  du  calcaire  carbonifère,  une  zone 
de  schistes  stériles  qui,  au  voisinage  du  calcaire,  devient  riche  en 
petits  grains  de  pyrite;  cet  horizon  pyriteux  paraît  très  constant.  On 
peut  citer  comme  gisements  oii  il  a  été  notamment  reconnu  :  Fléchi- 
nelle  en  Ligny-lès-Aire,  Auchy-aux-Bois,  Douvrin,  Carvin,  Vendin, 
Lens  {Pas-de~Cafais),  Annœulin  [Nord]. 

M.  Domézon  m'ii  communiqué  d'intéressants  échantillons  de  pyrite 
des  mines  de  Courrières  :  ce  sont  des  cubes  avec  ou  sans  l/2  i^  présen- 
tant les  formes  des  &g.  25  à  27;  ils  dépassent  2  centimètres  de  plus 
grande  dimension.  Ces  cubes  présentent  en  outre  parfois  de  curieuses 
déformations,  très  analogues  à  celles  de  la  fluorine  de  Romanéche  : 
ils  sont  étirés  suivant  un  axe  ternaire  à  l'une  des  extrémités  duquel 
les  arêtes  p  sont  rectilignes,  alors  qu'à  l'autre  les  laces  sont  courbes 
et  déformées. 

M.  Léon  m'a  remis  des  échantillons  de  pyrite  cubique  de  la  con- 
cession d'Anzin  [Nord},  Saint-Mark,  La  Grange,  Haveluy.  Dans  ces 
gisements,  il  existe  aussi  du  sulfure  de  fer  dans  les  veinules  de  calcite 
traversant  les  couches  houillères;  il  est  possible  qu'une  partie  de 
celui-ci  soit  constituée  par  de  la  marcasite  ;  les  échantillons  que  j'ai 
étudiés  sont  insuflisants  pour  que  je  puisse  l'allîrmer.  A  Saint-Mark, 
la  pyrite  est  'parfois  associée  à  de  la  barytine  et  à  de  la  blende. 

La  pyrite  se  trouve  aussi  dans  cette  région  en  très  mince  placage 
dans  les  diaclases  de  la  houille  ;  celles-ci  sont  irisées  et  c'est  à  leur 
abondance  que  In  Veine  bleue  de  l'Escarpelle  doit  son  nom. 

Normandie.  —  Calvados.  La  pyrite  est  abondante  dans  le  terriiin 
houiller  de  Littry.  Les  écailles  des  poissons  ganoïdes  des  schistes  per- 
miens  de  la  même  localité  sont  souvent  transformées  en  pyrite 
(M.  Bigot). 

Bretagne.  —  Mayenne.  Des  cubes  très  nets  de  pyrite  ni'ont  été 
signalés  par  M.  Œhlert  dans  le  calcaire  carbonifère  d'Argentré  (niveau 
de  Sablé),  de  Rouessé  près  Laval  (niveau  de  Laval),  dans  les  schistes  de 
la  Couidre  en  Entrammes  ;  dans  l'anthracite  (carbonifère  moyen)  de  la 


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598  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Biizouge,   de  Chûmérc,  dans  celui  (ciirboniftre  supérieur)  de  Lhuisse- 

rie,  MoQtignc,  Le  Gcnest,  Sablé,  etc. 

Corbiëres-  —  Hérault.  La  pyrite  esl  peu  abondante  dans  le  bas- 
sin houiller  de  Graissessac;  elle  se  rencontre,  au  contraire,  en  assez 
grande  quantité  plus  à  l'est,  dans  celui  du  Bousquet  d'Orb.  Grâce  à 
l'obligeance  de  M.  Parisse,  il  m'a  iHé  possible  d'étudier  un  certain 
nombre  d'écbantillons  de  pyrite  de  ces  deux  centres  houillers  ;  ils  pré- 
sentent les  mômes  particularités. 

Cette    pyrite   est    toujours    cristallisée    en     cubes    avec    rarement 

de   petites    facettes    \ji    i*,  n*  et  plus  rarement 

M^ "^^^^^   encore  avec    le   diploèdre  i/2  s  [x  (321)]  (fig,  21). 

'  V  Ces  cristaux  piésenlent  au   plus  haut  point    la 

,        structure    polysynthétîque  qui    se    retrouve   dans 
presque  tous  les  cristaux  de  pyrite  de  la  houille. 
/   Chaque  cube  est  constitué  par  le  groupement  b 
axes  parallèles  d'un  très  grand  nombre  de  petits 
'''*■  ***  cristaux  de  la   même  forme.   Les  individus  élé- 

mentaires de  ces  groupements  ne  sont  jamais 
rigoureusement  parallèles,  il  en  résulte  que  les  faces  très  brillantes 
des  cristaux  présentent  une  série  de  réflexions  voisines  quand  on  les 
regarde  devant  une  lumière  ;  de  plus,  les  lignes  de  suture  des 
individus  sont  fort  nettes.  Quelquefois  les  individus  constituant  les 
groupements  sont  disposés  de  telle  sorte  que  les  faces  cubiques  sont 
concaves  et  rappellent  celles  des  cristaux  de  smaltite  des  Cha- 
lanclies. 

Ces  groupements  présentent  des  déformations  plus  intenses  condui- 
sant à  des  cubes  ii  faces  contournées  qui  rappellent  tout  à  fait  comme 
forme  les  rhomboèdres  en  selle  de  la  dolomie.  Dans  aucun  autre  gise- 
ment, je  n'ai  observé  d'exemples  aussi  nets  de  ces  déformations. 

Ces  cristaux  de  pyrite  ne  forment  pas  seulement  de  volumineux 
nodules  ;  ils  sont  souvent  isolés  dans  la  houille  en  petits  groupements 
ne  dépassant  pas  quelques  centimètres  de  diamètre. 

Câvennes.  —  Gard.  J'ai  eu  entre  les  mains  de  fort  beaux  cristaux 
de  pyrite  provenant  des  mines  de  Ruchebelle;  ils  sont  constitués  par 
les  deux  formes  o'  et  1/2  i*  seules  ou  associées  (fig.  22  k  24). 

D'assez  beaux  échantillons  de  pyrite  (l/2  b^  et  p,  avec  ou  sans  a*  et 
l/2  i*)  se  rencontrent  aux  mines  de  Salles  et  Montalet  à  Gagnières  ;  ils 


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sont  engagés  dans  la  houille,  les  schistes  ou  les  grès.  Les  cristaux  que 
m'a  remis  M.  Nagel  dépassent  1  ""  de  plus  grande  dimension . 

Dans  la  concession  de  la  Grand-Combe,  la  pyrite  se  présente  en 
cubes  ou  en  dodécaèdres  pentagonaux  l/2  b^,  d'après  les  échantillons 
que  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Bouquet.  Il  existe  aussi,  dnns  les 
fentes  des  grès  et  des  schistes  houillers,  des  géodes  tapissées  de 
petits  cubes  striés,  à  faces  très  brillantes,  groupés  en  grand  nombre 
h  axes  plus  ou  moins  parallèles.  ' 

Plateau  Central.  — Parmi  les  nombreux  bassins  ou  lambeaux 
houillers  du  Plateau  Central,  il  y  a  lieu  de  faire  une  mention  spéciale 
pour  les  suivants  au  point  de  vue  de  la  pyrite. 

Ardèche.  Les  mines  de  Prades,  Nieigles  et  Sumène  sont  à  citer 
pour  les  cristaux  de  pyrite  qu'ils  renferment  :  ce  sont  des  cubes 
avec  ou  sans  petites  facettes  i/-Z  b'  et  a'  ;  ils  sont  réunis  parfois  en 
grand  nombre;  ceux  que  m'a  remis  M.  Couderc  dépassent  souvent 
1  ""  d'arête. 

Tarn.  Les  mines  de  houille  d'AIbi  renferment  de  très  beaux  cris- 
taux de  pyrite,  présentant  des  particularités  curieuses  ;  ils  atteignent 
4""  5  d'arête,  mais  sont  rarement  entiers  ;  ils  sont  constitués  par  l'ag- 
glomération il  axes  parallèles  d'un  très  grand  nombre  de  cristaux 
ayant  la  même  forme  ;  ce  sont  des  cubes  avec  de  petites  facettes  a'  et 
1/2  b'  (fig.  31).  Toutes  les  faces  du  cristal  présentent  des  décroissements 
en  escaliers.  Quelques-uns  de  ces  cristaux  sont  réduits  à  trois  faces  à 
peu  près  régulières,  formant  un  pointement  trièdre,  qui  surmontent  une 
masse  îrrégulière.  On  rencontre  aussi  des  nodules  arrondis,  a  surface 
moirée  qui,  dans  certaines  positions,  montrent  une  série  de  réflexions 
sur  des  plans  parallèles  en  escaliers  correspondant  à  des  faces  p  ou 
a*.  Les  cristaux  nets  de  ce  gisement  sont  patfois  saupoudrés  d'une 
grande  quantité  de  petits  cristaux  du  même  minéral,  ayant  la  même 
forme. 

On  trouvera  plus  loin  la  description  de  la  marcasite  qui  se  ren- 
contre dans  la  houille  de  Carmaux.  Parmi  ces  cristaux,  j'ai  trouvé 
quelques  échantillons  de  pyrite.  Ce  sont  des  cubes  groupés  à  axes 
imparfaitement  parallèles.  Leurs  faces  et  leurs  arêtes  sont  souvent 
courbes',  des  facettes  a*  (111)  et  plus  rarement  ijî  b^  les  acconipagnent. 
Ces  cristaux  sont  associés  k  la  pyrite  sans  se  grouper  gcuinétriquement 
avec  elle. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
?yron.  La  pyrite  est  rare  en  cristaux  distincts  dans  le  bassin 
1er  d'Aubin.  Elle  s'y  rencontre  dans  les  fissures  de  la  houille  et  des 
!S  houillères  en  octaèdres  petits,  mais  Tort  nets,  dont  les  sommets 
généralement  tronques  par  des  facettes  cubiques;  de  très  petites 
es  1/2  b^  sont  plus  rares  [tig.  22  et  28).  Les  échantillons  que  j'ai 
es  m'ont  été  donnés  par  M.  Masson  ;  leurs  (entes  sont  tapissées 
Ire  par  des  cristaux  de  gypse  et  par  de  la  kaolinite  pulvérulente. 
?nse.  La  pyrite  est  abondante  dans  le  houiller  de  la  Creuse  et 
:ulièrement  dans  le  bassin  d'Ahun.  Griice  à  l'obligeance  de 
afTard,  j'ai  pu  examiner  une  série  d'échantillons  pyriteux,  recueîl- 
ms  la  mine  de  Lavaveix-les-Mînes  ;  ils  constituent  des  nodules 
rmant  parfois  de  petits  lits  interstratifiés  de  houille  ;  dans  d'autres 
ils  sont  constitués  par  des  groupements  de  cristaux  atteignant 
eurs  centimètres.  Quand  on  les  frappe  superficiellement,  il  est 
ble  de  faire  sauter  une  enveloppe  schisto-charbonneuse,  envelop- 
des  faces  souvent  fort  nettes.  Ces  cristaux  appartiennent  n  deux 
1  :  les  plus  gros  sont  des  dodécaèdres  penlngonaux  (1/2  h^)  (fig.  24, 


t  30),  souvent  déformés  et  dont  l'éclat  moiré  traduit  la  structure 
synthétique.  Dans  les  autres  cristaux,  l'octaèdre  est  très  déve- 
é,  tantôt  il  est  seul  et  tantôt  il  est  accompagné  des  faces  i/2  A*  et 
)is  p  (fig.  22  et  28).  Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  des  pseudo-ico- 
res,  formés  par  l'égal  développement  de  <z*  et  de  l/2  t*  (fig.  23). 
ly-de-Doine.  Les  mines  de  Brassac  sont  aujourd'hui  pauvres  en 
te.  On  y  a  trouvé  autrefois  des  cristaux  de  ce  minéral  particulière- 
t  nets  ij)  et  1/2  b"^). 

BS  lentilles  de  pyrite  compacte  se  rencontrent  dans  la  couche 
■icure  de  la  houille  exploitée  à  Mcsscix  ;  le  même  minéral  se  ren- 


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PYRITE  601 

contre  à  l'état  très  divisé  dans  les  houilles  Triables  et  dans  les  schistes. 
Je  n'ai  observé  aucun  cristal  distinct  dans  la  série  d'échantillons  que 
m'a  communiquée  M.  Patelin. 

Loire.  Ln  pyrite  est  assez  fréquente  dans  le  bassin  de  Saint-Etienne, 
mais  ne  s'y  trouve  pas  en  très  beaux  cristaux. 

Dans  les  mines  de  ta  Roche-ln -Molière  et  de  Firminy,  elle  se  trouve 
surtout  en  mince  placage  dans  la  houille  :  cependant  M.  Voisin  m'a  com- 
muniqué d'intéressants  nodules  de  fer  carbonate  lithoïde  renfermant, 
dans  leur  masse,  de  nombreux  petits  cristaux  de  pyrite,  qui  se  trouvent 
également  en  abondance  à  leur  périphérie.  Ces  cristaux  ont  des  faces 
très  brillantes  et  sont  fréquemment  irisés.  Leur  structure  polysynlhé- 
tique  est  remarquable  ;  les  plus  réguliers  sont  constitués  par  des  grou- 
pements à  axes  parallèles  d'un  grand  nombre  d'individus  à  faces  p, 
très  cannelées,  présentant  en  outre  des  facettesl/2  t^  et  n' très  planes 
(fig.  25  à  27  et  30).  Souvent  aussi  ces  cristaux  se  groupent  d'une  façon 
quelconque  pour  constituer  des  globules  de  quelques  millimètres  de 
diamètre,  limités  de  tontes  parts  par  de  brillantes  facettes. 

Les  cristaux  de  pyrite  des  houillères  de  Montrambert  et  de  la  Bérau- 
dière,  que  m'a  remis  M.  Murgue,  sont  très  disséminés  dans  la  houille  : 
ils  se  concentrent  dans  les  laveurs.  Ce  sont  des  cubes,  groupés  à  axes 
plus  ou  moins  parallèles  ;  leurs  faces  sont  fréquemment  courbes  et  les 
groupements  selliformes  ne  sont  pas  rares.  Une  particularité  curieuse 
réside  dans  les  groupements  constitués  par  l'enfilement  d'un  grand 
nombre  de  cristaux  de  taille  décroissante  le  long  d'un  même  axe  ter- 
naire. Ces  assemblages  offrent  une  grande  analogie  avec  les  (igures  de 
décroissement  télraédrique  d'HaOy. 

La  pyrite  des  mines  de  la  Perronière  ii  la  Grand-Croix,  que  j'ai  étu- 
diée, m'a  été  communiquée  par  M.  Charousset.  Elle  est  abondante, 
en  masses  compactes  dans  lesquelles  ne  se  rencontrent  qu'en  petite 
quantité,  des  cristaux  cubiques. 

Allier.  Dans  le  bassin  houiller  de  Commentry,  la  pyrite,  seule  ou 
mélangée  avec  de  la  sidérose,  forme  quelquefois  l'axe  de  troncs 
d'arbres  fossilisés.  De  bons  cristaux  cubiques,  parfois  associés  à 
de  la  kaolinite,  ont  été  trouves  dans  les  fentes  des  diverses  roches 
houillères. 

On  ne  rencontre  plus  aujourd'hui  les  gros  cristaux  de  pyrite  de  pins 
d'un  centimètre  d'arête  qui  ont  été  trouvtis  autrefois  dans  la  houille  des 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


mines  de  Commentry  et  de  Montvicq.  C'étaient  des  cubes,  souvent  très 
groupés  h  axes  imparfititement  parallèles,  avec  ou  sans  iJ2  b"  et  a*. 
Par  suite  de  développement  inégal,  les  cristaux  présentent  parfois 
un  aspect  pseudorhomboédritjue. 


D'après  les  docum 


l'obligeance  de  M.  Buissoa,  la 


pyrite  ne  se  retrouve  aujourd'hui  dans  ces  mines  que  sous  forme  de 
minces  placages  ou  de  nodules  constitués  par  de  très  petits  cristaux  ii 
faces  éclatantes,  dans  lesquels  c'est  tantôt  le  cube  et  tantôt  l'octaèdre 
régulier  qui  domine,  ils  sont  surtout  associés  l/2  6"  {fig,  22  à  30),  Ces 
nodules  ont  parfois  une  structure  miarolitique  dont  les  vides  sont«ou- 
venl  remplis  par  de  la  sidérose. 

La  pyrite  n'existe  pas  en  beaux  cristaux  dans  les  mines  de  Doyet  ; 
les  échantillons  que  m'a  communiqués  M.  Obé  sont  de  petits  cubes 
avec  facettes  a*  ;  ils  se  trouvent  d'ordinaire  dans  les  fentes  de  la  houille 
ou  des  schistes,  touchant  à  leurs  deux  parois  et  ne  pouvant  par  suite 
être  dégagés  que  très  dilTicilement. 

Dans  les  mines  de  Ferrières,  la  pyrite  constitue  de  gros  nodules 
grenus  à  la  surface  desquels  ne  se  trouvent  que  de  très  petits  cristaux 
a'  iJ2  5*.  Il  en  est  de  même  à  Bczenet.  Dans  cette  mine,  le  type 
cubique  domine  avec  souvent  l/2  i*  a'  ;  les  échantillons  que  j'ai  étu- 
diés ont  été  recueillis  par  M.  Lévy. 

Nièvre.  La  mine  de  la  Machine  près  Decize  renferme  de  beaux 
échantillons  de  pyrite.  Ceux  de  la  houille  et  des  schistes  houillers 
offrent    une  grande  analogie  avec  ceux  du  bassin   d'Ahun.    Dans  les 


échantillons  que  j'ai  pu  examiner,  grùce  à  M.   Busquct,  j'ai  observe 
divers  types  : 

1"  Cubes  très  déformés  à  faces  bombées  à  arêtes  courbes  par  suite 
d'oscillation  avec  i/a  i*  (fig.  25  et  26)  ;  2"  cristaux  avec  1/3  fc*  dominant. 


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PYRITE  603 

présentant  en  outre  parroisy;  et  a*  (Gg.  24,27  et  30);  les  faces  a*  et  p 
sont  très  brillantus  niors  que  celles  de  iji  H^  sont  ternes  ;  dans  d'autres 
cristaux,  toutes  les  faces  sont  égiitement  brillantes;  3°  cristaux  avec 
l'octaèdre  dominant,  mais  toujours  associé  kij-lb^   età/)(fig.  28ct29). 

Les  cristaux  de  ces  divers  types  dépassent  souvent  2'^"  de  pins 
grande  dimension  ;  ils  se  groupent  à  axes  parallèles  pour  former  des 
nodules  de  plus  grande  taille,  creusés  de  cavités  plus  ou  moins  pro- 
fondes. 

Les  fentes  des  grès  houillers  sont  parfois  recouvertes  d'une  croûte 
de  pyrite  grossièrement  Ëbreuse  ayant  5  à  6"™  d'épaisseur;  leur  sur- 
face libre  est  formée  par  un  encbevètrement  de  faces  dans  lesquelles 
on  peut  recounaîlre/},  a',  1/2  b^,  avec  prédominance  des  deux  pre- 
mières formes  ;  elles  sont  recouvertes  par  de  très  petits  cristaux  de 
calcite. 

Saâne-el-Locre.  Les  gisements  houillers  de  la  Chapelle-sous-Duo 
près  la  Clayette  renferment,  d'après  Driau,  des  cristaux  de  pyrite  (/»  a*). 

D'après  les  échantillons  que  je  dois  h  l'obligeance  de  M.  Gardon, 
ce  minéral  ne  se  trouve  pas  aujourd'hui  en  cristaux  distincts,  mais  en 


masses  constituées  par  l'empilement  de  lames  minces  formant  parfois 
des  masses  cloisonnées,  dues  nu  remplissage  par  la  pyrite  de  minces 
fissures  du  charbon. 

Les  mines  de  Montceau  fournissent  de  beaux  cristaux  de  pyrite  dont 
j'ai  étudié  quelques  échantillons  communiques  par  M.  Suisse.  Ce  sont 
des  cubes  avec  ou  sans  iji  IP'  et  o',  formant  souvent  de  beaux  groupes  ; 
fréquemment  leurs  arêtes  sont  courbes  et  les  cristaux  sont  réunis  en 
éventai);  ils  dépassent  1  "^  de  plus  grande  dimension.  Des  cristaux 
plus  petits,  à  faces  arrondies,  sont  accompagnés  de  marcasite. 


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G04  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

M.  PilTaut  a  bien  voulu  me  recueillir,  dans  les  mines  de  Perrecy-les- 
Forges,  une  série  d'échantillons  de  pyrite  ;  les  cristaux  sont  peu  abon- 
dants ;  ce  sont  des  cubes  atteignant  1'"  d'arête,  les  faces  iji  b^,  u*  et 
ijt  s  [%  (321)]  existent  aussi  quelquefois  {fig.  31  à  33). 

Dans  cette  même  mine,  se   rencontrent  des  groupements  de  cubes 


disposés  en  éventail,  remarquables  par  leur  régularité;  ils  peuvent  être 
comparés  comme  aspect  à  l'échantillon  de  prehnite  représenté  par  la 
fig.  8  de  la  page  275  du  tome  1. 

Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Schneider  une  série  des  cristaux  de 
pyrite  provenant  du  Creusot  (puits  Saint-Paul]  (i/2  h^)  et  de  Montcha- 
nin  (puits  Wilson  et  concession  de  Longpendu)  ;  ils  sont  assez  variés 
de  forme  {fig.  25  à  30).  Ils  ont  la  structure  polysynthétique  habi- 
tuelle, sont  souvent  groupés  en  éventail,  en  associations  selliformes 
rappelant  celles  de  Graissessac.  Ils  se  réunissent  fréquemment 
pour  constituer  de  petits  nodules  ayant  plusieurs  centimètres  de  dia- 
mètre. 

Les  travaux  effectués  autrefois  entre  cinq  et  six  cents  mètres  dans  le 
puits  de  la  Drée,  à  Ëpinac  (houiller  inférieur),  ont  fait  découvrir  un 
amas  de  pyrite,  ayant  quatre  à  cinq  mètres  d'épaisseur.  Il  a  été 
exploité  pendant  quelque  temps, 

Vosges-  —  Haiite-Saone .  La  pyrite  n'est  pas  rare  en  cristaux,  en 
rognons  et  en  enduits  dans  les  roches  houillères  et  dans  la  houille  de 
Ronchamp  et  de  Champagney.  M.  Luc  m'a  communiqué  quelques 
échantillons  de  cette  mine  ;  les  cristaux  sont  petits,  mais  très  éclatants, 
parfois  associés  dans  des  géodes  à  des  rhomboèdres  de  dolomie.  Ce 
sont  des  cubes  très  striés  avec  ou  sans  a*  et  \ji  b^.  Dans  quelques  cris- 
taux, c'est  cette  dernière  forme  qui  domine. 


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?YBITE  605 

Alpes.  —  Savoie.  De  très  Itenux  cubes  de  pyrite,  parfois  engagés 
dans  le  quartz,  se  trouveut  dans  le  houiller  de  la  Tarentaise  et  notam- 
ment aux  environs  de  Moutiers. 

Isère.  Le  même  minéral  est  abondant  dans  les  mines  d'anthracite 
(base  du  carbonilère  supérieur)  des  environs  de  Laniure  (Peychagnard 
en  Susville,  La  Motte  d'Aveillans]. 

II  s'y  présente  sous  les  deux  types  dodécaédrique  et  cubique.  Les 
dodécaèdres  pentagonaux  (iji  b^]  sont  parfois  associas  ù  des  facettes 
cubiques  et  octaédriques  (fig.  23,  27,  29  et  30)  ;  ils  se  groupejit  en 
grand  nombre  pour  former  dans  les  schistes  des  veinules  atteignant 
2"™  d'épaisseur;  celles-ci  sont  hérissées  de  pointements  cristallins, 
englobés  par  les  schistes  et  possèdent  une  structure  grossièrement 
fibreuse.  Dans  les  échantillons  que  je  dois  ù  l'obligeance  de  M.  Bou- 
vier, ces  libres  n'ont  pas  d'orientation  géométrique  constante,  car 
si  quelques-unes  sont  bien  sur  le  prolongement  d'un  pointement 
ternaire  de  cristaux  (l/-2  b^]  faisant  saillie  extérieurement,  le  plus  grand 
nombre  semblent  orientées  d'une  façon  quelconque  par  rapport  à 
ceux-ci.  Les  cubes,  souvent  très  déformés,  atteignent  3*^"  suivant  un 
axe  quaternaire.  De  très  petits  cristaux  [pa^],  â  laces  brillantes,  sau- 
poudrent de  jolis  rhomboèdres  selliformes  qui  accompagnent  le  quartz 
hyalin  dans  des  filonnets  traversant  la  formation  aolliracifère.  La 
pyrite  de  ces  gisements  est  très  altérable. 

Le  même  minéral  abonde  aussi  en  blocs  dépassant  la  grosseur  du 
poing  dans  les  schistes  du  houiller  supérieur  de  Communay. 

c)  Dans  /es  assises  secondaires. 

La  pyrite  abonde  dans  les  terrains  secondaires,  soit  en  cristaux  dis- 
tincts, soit  souâ  forme  d'épigénies  organiques. 


Je  m'occuperai  tout  d'abord  des  principaux  niveaux  dans  lesquels 
se  trouvent  en  grande  quantité  des  fossiles  et  surtout  des  céphalopodes 
transformés  en  pyrite,  pour  étudier  ensuite  les  gisements  donnant  des 
cristaux  indépendants  de  pyrite. 

Il  est  à  remarquer  que  ces  épigénies  de  fossiles  se  trouvent  surtout 
dans  les  sédiments  à  faciès  vaseux,  qu'elles  manquent  dans  ceux  à 
faciès  oolitbique  ou  corallien.  La  pyrite  résulte  évidemment  de  la  réduc- 


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606  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

tion  du  gypse  pur  tles  matières  orgaQÎtjues  en  présence  d'oxyde  de  fer. 
C'est  cette  même  réaction  qui,  aujourd'hui  encore,  dans  les  vuses  de 
aos  côtes,  donne  naissance  à  de  la  pyrite  cristallisée. 

Dans  \c  jurassique,  la  pyrite  sous  forme  d'épigénie  de  divers  fos- 
siles est  particulièrement  abondante  à  certains  niveaux  dans  les  marnes 
du  fias  {moyen  et  supérieur),  du  bajocien,  du  batkonien,  du  cal/ovien, 
de  Vo-tfordien. 

Dans  le  crétacé,  il  existe  aussi  des  niveaux  de  marnes  à  ammonites 
pyriteuses  dans  le  valanguùen,  le  haicterivien,  le  barréini'en,  Vaptien 
et  enfin  le  cénoiitanten. 

Dans  un  grand  nombre  de  gisements,  ces  fossiles  ne  se  trouvent 
aux  affleurements  qu'à  l'état  de  limonite,  produite  par  altération  hépa- 
tique de  la  pyrite  ;  ils  sont  souvent  alors  accompagnés  de  cristaux  de 
gypse. 

Il  est  fort  probable  qu'une  partie  de  ces  épigénies  organiques  sont 
constituées  par  de  la  marcasiteet  non  par  de  la  pyrite.  Il  n'est  guère 
possible  d'établir  la  distinction  certaine  entre  ces  deux  formes  du  sul- 
fure de  fer,  en  l'absence  de  formes  cristallines  déterminables,  quand  il 
s'agit  d'échantillons  trop  impurs  pour  que  la  détermination  précise 
de  la  densité  puisse  être  faite.  J'ai  donc  rangé  tous  ces  gisements  à 
l'article  pyrite,  beaucoup  d'entre  eux  fournissant  accessoirement  des 
cristaux  de  pyrite  cubiques,  en  même  temps  que  les  pseudomorphuses 
dont  je  m'occupe  ici. 

Il  serait  sans  intérêt  de  citer  les  innombrables  localités  où  se 
trouvent  ces  fossiles  pyriteux.  Je  me  contenterai  de  citer  quelques 
gisements  typiques,  intéressants  par  l'abondance  ou  la  belle  conserva- 
tion de  ces  épigénies  ;  ces  noms  de  localités  ont  été  relevés  dans 
diverses  publications  géologiques  ;  j'ai  étudié  personnellement  quel- 
ques-uns de  ces  gisements  et  d'autres  enfin  m'ont  été  obligeamment 
signalés  par  MM.  Arnaud,  Blayac,  Breton,  Bigot,  Collot,  Fournier, 
de  Grossouvre,  Haug,  Kiliau,  l'uquier,  Péron,  Petitclerc,  Welscb. 

Jurassique . 

Lias  moyen. 

Calvados.  (Tilly-sur-Sculles,  Fontcnay-le-Pesnel,  Subies,  et  en 
général  tout  le  Bessin.) 


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PYRITE  607 

Cher.  (SaÎDt-Amand,  Sancoîns.) 
Corrèze.  (Brîve.) 
Avetjron.  (Villefranche,  Millau.) 
Dordogne.  (Nontron,  'l'hiviers.) 
Jura.  (Salins.) 
Doiiùs.  (Besançon.) 
Belfori.  (Belfort.) 

Haute-Saône.  (Environs  de  Vesoul,  entre  Grallery  et  Vaivre.) 
Côte-d'or.  (Veraney,  Pouillenay,  tout  l'Auxots.) 
Yonne.  (Environs  d'AvulIon.) 
Nièvre. 
Saône-et-Loire.  (Génelard.) 

Lias  supérieur. 

Vienne.  (Environs  de  Poitiers,  entre  Ligugé  et  Smarves,  pont  de  lu 
Bournigale,  Bénasse  près  Couhé,  Civray.) 

Haute-Vienne.  ^Saint-Barbant.) 

Aveyrim.  (Fressac,  Millau.) 

Lozère.  (Lauvéjols.) 

Lot-et-Garonne,  Tarn-el-Garonne.  {Vallée  de  la  Bonnette  et  bordure 
méridionale  du  dôme  de  la  Grésine.) 

Saàne-et- Loire.  (La  Croix-Blanche,  Chevagny,  Solutré.) 

Yonne.  (Vassy-lès-Avallon.) 

Ardennes. 

Doubs.  (Valentin.) 

Haute-Saône.  (Motte  de  Veaonl.) 

Niènre,  Cher,  Indre,  Deux-Sèvres ■ 

Savoie.  (Saint-Colomban-lès-Villard.) 

Bajocien. 

Hautes- Alpes.  (Gap.) 

Basses-Afpes.  (Beaumont  près  Digne.) 


Basses- A/fjes.  (Digne.) 

Bouches -du- Rhô  ne.  (Saint-Marc  près  Aix.) 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


Callovien. 


^as-de-Calais .  (Le  Wast  près  Boulogne.) 

Calvados.  (Villcrs,  falaises  de  Diveset  des  Vaches  noires.) 

Irdèche.  (La  Voulte.) 

faute-Marne.  (Bologne,  LiiToI.) 

'lira.  (Palente  près  Besançon,) 

iasses-Alpes.  (Les  Blaches  près  Castellane,  Dourbes.) 

ieiise,  Vosges,  Doubs,  Cher,  Deux-Sèvres,  Vendée. 

Oxfordien. 

ura.  (Champagnole,  Andelol,  La  Biissiére.) 

)oulis.  (Tarcenay,  Epeugney,    Arc-sous-Montenot,  Trepot,  Palente 

s  Besançon.) 

Un.  (La   Chartreuse  de  Sélignat  près   Amans,   Suint-Rnmbert-en- 

^ey,  NiiDtua.) 

'ker.  (Chàteauoeufsur  Cher.) 

'aéite-et- Loire.  (Ftacé-lès-Mûcou.) 

leuse,  Vosges,  Hauie-Marne,  Deux-Sèvres,  Vendée. 

Basses-Alpes.  (Col  de  Font  Freye,  près  le  Poil.) 

iouches-du-Rh6ne.  (Vallée  de  Vauvenargues,  près  Aix.) 

^as-de-Calais.  (Le  Wast,  près  Boulogne.) 

Crétacé. 
Vnlanginion. 

>s  Alpes  françaises  depuis  la  Savoie  jusqu'aux  Alpes-Maritimes  et 

animent  r  Visère  (Grande-Chartreuse,  Chlchiliane),   la  Drôme  (Cha- 

}n-en-Dlois,) 

iasses-Alpes.  (Montagne  de  Lure,  Huut-Chàteau  près  Novante,  Lioux 

s    Senez,  Pont-Julien   près  St-André  de  Ts'éouilles,  Cheiroo  près 

tellane.) 

iard.  (Saint-Hîppolyle.) 

Hauterivien    et  Bnrrémien. 
>râine.  Basses- Alpes . 


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Conslantine.    (Djebel-OuHch,    la   Taya,  Medjez,  SHi  près  Duvivier 
Djebel  Djaffa.) 

Aptien. 

Yonne.  (Gurgy.) 

Haute-Marne.  (Saint-Dizier.) 

Vauclnse.  (Gargaa  près  Apt.) 

Baases-Afpes.  (Carnîol,  Hyëger  près  Muriez,  Prnmatou  près  Vergons, 
Lioux  près  Senez,  Blieux,  Btmime,  etc.) 

Z)/-(ime.  (Environs  deSailhins,  Rovans.) 

Constantine.  {Oued  Chéniour.) 


AlbieD  (gault). 

Haute-Marne.  (Montiérender.) 

Ardennes,  Haute-Saône. 

Aube.  (La  Villeneuve-aux-Chènes,  Dienville.) 

Càte-d'Or.  (Bèze,  Pontailler.} 

Constantine.  (Oued  Chéniour,  Djebel  Amar  Kaddoi 


Alger.  (Oued  Chéniour.) 
Constantine.  (Berrouagnia,  Boghar.) 


Gisements  de 


istaux  de  pyrile. 


Corbiëres.  — Aude.  De  très  jolis  cristaux  de  pyrite  (1/2 1*)  avec  made 
de  Lurdé  (fig.  43)  se  rencontrent  dans  le  gypse  de  Fitou  (voir  a  epsomile). 

Pyrénées.  —  Les  calcaires,  les  marnes  et  les  gypses  qni,  dans 
les  Pyrénées,  sont  attribués  au  trias  sont  généralement  riches  en  cris- 
taux de  pyrite;  ceux-ci  seront  décrits  page  619,  car  ils  se  trouvent 
surtout  en  abondance  là  où  les  roches  dont  nous  nous  occupons  ici 
sont  métamorphisées  par  les  ophites  ou  la  Iherzolite. 

Vosges.  —  Haute-Saâne.  Les  assises  gypseuses  et  salifères  keu- 
périennes  de  la  Haute-Saône  sont  recouvertes,  it  Gouhenans,  par 
des  couches  de  houille  très  pyriteuse,  associée  a  des  schistes  argileux. 
J'ai  pu  examiner  une  série  d'échantillons  de  ce  genre,  grâce  à  i'obli- 


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610  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

geancc  de  M.  Baissac.  La  pyrite  est  dissémioée  dans  la  houille  dure 
et  dans  In  houille  tendre  )  mais  c'est  dans  cette  dernière  seulement  que 
se  rencontrent  les  cristaux  dislincta  [pa^)  avec  parFois  de  petites 
facettes  a'  (311)  (forme  semblable  a  celle  de  la  Gg.  59).  Le  gypse  ûbreux 
ne  se  rencontre  rjue  dans  la  houille  dure,  à  un  niveau  inférieur  à  celui 
de  la  houille  tendre.  Les  schistes  qui  forment  le  toit  de  la  couche  de 
houille  renferment  de  gros  nodules  globuleux  ou  arrondis  de  pyrite  un 
peu  blanche,  rappelant  par  leur  forme  ceux  de  la  craie  ;  ils  sont  formés 
par  des  cubes  enchevêtrés, 

La  pyrite  de  Gouhenans  est  extraite  par  séparation  mécanique  de  la 
houille  (2,5  à  3  "/g)  et  utilisée  pour  la  fabrication  de  l'acide  sulfurique. 

Vosges.  —  [Lorraine.]  La  pyrite  s'est  trouvée  en  grande  quantité 
au  milieu  de  lits  de  combustibles  minéraux  subordonnés  aux  grès  du 
keuper  de  Lorraine.  Deux  concessions  ont  même  été  accordées  pour 
l'exploitation  de  ces  combustibles  pyriteux  qui  ont  servi  à  la  fabrica- 
tion de  l'alun  et  du  vitriol  (Valmunster,  Ottouville,  Velvinget  Hestrofi', 
Saint-Bernard,  Piblange,  Villers-Bettnach  dans  l'ancien  arrondissement 
de  Metz.) 

AlpflB.  —  Les  schistes  lustrés  et  les  gypses  triasiques  des  Alpes 
sont  parfois  assez  riches  en  cristtiux  de  pyrite  ;  jeciterai  notamment  les 
gisements  suivants  : 

Savoie.  Le  gypse  des  environs  de  Modane  renferme  parfois  de  beaux 
cristaux  de  pyrite.  La  collection  de  l'école  des  Mines  possède  un 
cristal  provenant  d'Aussois,  à  l'est  de  cette  ville  :  sa  forme  dominante 
est  le  diploèdre  1/2  s  [a  (321)],  avec  de  très  petites  facettes  a*,  p,  et 
i/2  ft». 

Hautes-Alpes.  M.  Paquier  a  trouvé  dans  le  gypse  de  Montrond  près 
Serres,  des  cristaux  de  pyrite  (l/£  b^  et  /j\  associés  à  de  la  galène  et  à  de 
la  célestite. 

Basses-Alpes.  \  Vcrdachcs  près  Digne  (Basses-Alpes),  de  jolis  octa- 
èdres réguliers  de  pyrite  de  O™  5  sont  distribués  dans  un  schiste 
quartzomicacé  et  calcaire.  Des  filonnets  de  quartz  traversant  le  schiste 
renferment  des  poches  tapissées  de  gros  cubes  striés,  très  altérables. 

Provence.  — M.  Foumier  m'a  signalé  de  beaux  cristaux  cubiques 
de  pyrite  dans  les  marnes  gypseuses  du  keupcr  des  Caillols,  près 
Saint-Julien. 


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PYRITE  611 

Algérie-  —  Conslantine.  Les  marnes  irisées  et  le  gypse  de  Souk- 
Ahras  renferment  en  abondance  de  beaux  cristaux  de  pyrite  accompa- 
gnant le  quartz  bipyramidé.  Les  cristaux,  dont  la  forme  est  l/â  &'avec 
de  petites  facettes/}  et  o*,  sont  généralement  limonîtiscs  et  atteignent 
un  centimètre  de  plus  grande  dimension. 

DaBi  U>  atihtt  /uraiiiquei. 

Normandie-  —  Cahados.  Les  marnes  calloviennes  de  Villers-siir- 
Mer,  de  Dives,  des  Vaches  Noires,  etc.,  renferment  des  nodules  de 
pyrite  fnrmés  par  des  octaèdres  associés  aux  faces  dn  cube;  ils 
sont  fréquemment  enchevêtrés  et  cmboités  les  uns  dans  les  autres, 
donnant  des  formes  polysynthétiques  souvent  très  complexes. 

Artois-  —  Pas-de-Calais.  Des  exploitations  de  lignite  pyriteuse  ont 
été  faites  autrefois  à  la  base  du  bathonien  à  Leulinghen,  près 
Marquise.  Le  kimméridjien  et  le  portlandien  moyen  du  Boulonnais 
renferment  aussi  de  semblables  lignites  pyriteux. 

Anjou.  —  Maine-et-Loire.  Des  cristaux  de  pyrite  fort  nets  (pa*)  se 
trouvent  dans  l'Anjou  au  milieu  des  calcaires  bajociens  des  carrières 
du  Chalet  et  des  Garennes. 

Poitou.  —  Deux-Sèvres.  M.  Bizard  m'a  remis  de  jolis  cristaux  (/»rt') 
de  pyrite,  transformés  en  limonite  provenant  des  calcaires  (banc  pourri) 
d'Échiré  près  Niort. 

Vienne.  Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Welsch  des  échantillons  de 
pyrite  provenant  des  calcaires  marneux  du  lias  supérieur  du  pont  de  la 
Bénasse  près  Couhé,  ce  sont  des  cubo-octaèdres.  Dans  les  géodes  de  ce 
gisement,  les  cristaux  de  calcite  sont  parfois  saupoudrés  de  petits 
cubes  de  pyrite.  De  belles  pseudomorphoses  de  pyrite  cubique  se 
trouvent  dans  les  calcaires  jurassiques  de  Londun. 

Des  masses  stalactiformes  de  pyrite  couvertes  de  cristaux  {pa^)  se 
trouvent  à  la  surface  des  calcaires  de  la  gare  d'Avanton. 

Charente.  Le  même  géologue  m'a  communiqué  de  jolis  cristaux 
(0*,/"^*)  provenant  du  calcaire  bajocien  de  In  Grange  de  la  Péranche  près 
Pleuville,  à  la  limite  de  la  Vienne. 

Pyrénées  {Voir  page  619)-  —  Basses-Pyrénées.  Les  calcaires 
jurassiques  qui  bordent  le  massif  du  Labourd  renfermeut  parfois  de 
beaux  cristaux  de  pyrite  ;  dans  ceux  d'Hnsparren  se  trouvent  des 
dodécaèdres  pentagonaux  (i/2  A'j  atteignant  1  "°,  5  de  diamètre. 


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613  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

De  très  gros  cristaux  de  ce  genre  ofTrnnt  la  macle  de  Lurdé  et  géné- 
ralement transformés  en  limonite  ont  été  rencontrés  à  Louvie  Juzod. 

Hautes-Pyrénées.  Les  calcaires  jurassiques  des  environs  de  Bagnères- 
de-Bigorre  renTerment  des  cristaux  de  pyrite  généralement  trans- 
l'orniés  en  limonite  ;  dans  quelques  gisements,ils  constituent  de  magnîR- 
ques  échantillons.  Ln  collection  du  Muséum  possède  un  superbe  groupe 
de  cristaux  (i/2  b^)  ntteignimt  individuellement  10  '^'°  de  plus  grande 
dimension  et  provenant  d'Estrémes  de  Salles  en  Agos  {Vallée  dArgelèa). 
M.  P'rosiard  m'a  communiqué  de  beaux  cristaux  provenant  du 
Castel  en  Gerde  (1/2  b^)  et  atteignant  la  grosseur  du  poing,  de  Cot 
de  Ger  à  Bagnères  [la  forme  ordinaire  est  le  cube,  on  trouve  aussi 
de  très  gros  cristaux  (l/2  b'^)  présentant  la  macle  de  Lurdé]  et  de 
Sulut  en  Bagnères  (cubes  plus  ou  moins  décomposés). 

Ariège.  Les  blocs  de  calcaire  bleuâtre  constituant  la  brèche  que  l'on 
rencontre  sur  la  route  d'Ax  à  Prades,  peu  après  avoir  passé  le  col  de 
Mîirmnre,  renferment  en  abondance  des  octaèdres  réguliers  de  pyrite, 
atteignant  2°""  de  plus  grande  dimension  ;  ils  sont  légèrement  cupri- 
fères et,  par  leur  décomposition,  ils  s'entourent  d'un  enduit  verdàtre 
de  malachite. 

Plateau  Central.  — Ardéche.  Les  couches  du  minerai  de  fer  oolithi- 
quequi  estexpinité  entreSaint- 
'_     Prîest  et  Privas  dans  le  lias  sont 
traversées  par  des  Gssures  rem- 
plies de  calcite  ;  à  leur  contact 
ivec  le  minerai,  on  observe  de 
■     petits  amas  de  pyrite,  qui  sont 
'     loci-lisés  dans  cette  position. 
Aveijroti.    Les    marnes   liasi- 
ques  de  Millau  renferment  non 
seulement    des     fossiles    pyri- 
teux,  mais  encore  de  jolis  cris- 
taux (1/2  t'  fl'j  de  pyrite 
•'         Z,r>t/'d.  Des  filonnets  de  pyrite 
^'^-  "*■  se  trouvent  dans  les  calcaires 

i.^clï'SL,\s"6^',f\«Sl^'{R'^°'!iZ''j'''^^^  jurassiques  de  la  Rivoire,  près 

SnôiiL-L-t-Loifc.  L'oxfordien  des  environs  de  Màcon  est  localement 


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PYRITE  613 

riche  en  énormes  cristniix  de  pyrite,  formant  des  groupes  de  cnbo- 
octnèdres  de  toute  beauté.  J'en  ai  recueilli  un  bel  échantillon  dans  le 
jardin  de  l'école  normale  de  Màcon  et  de  nombreux  autres  dans  les 
carrières  actuellement  exploitées  à  Crèches  {fig.  34). 

Côte-£Or.  Des  cristaux  de  pyrite  se  trouvent  parfois  <lans  les  joints 
de  lumachelle  de  Saulieu. 

Yonne.  La  pyrite  en  beaux  cubes  se  rencontre  dans  1er.  veinules 
de  calcite  spathique  qui  traversent  les  calcaires  loarciens  de  Vassy-lés- 
Avallou  ;  le  mémo  minéral  en  nodules  à  poîntemenls  octaédriqiies 
s'observe  (avec  gypse)  dans  les  marnes  kimmeridjiennes  de  Vilon,  au 
nord  de  Cruzy. 

Jura-  —  Les  calcaires  bajociens  de  Saint-Jean  d'Étreux  renferment 
de  beaux  groupes  d'octaèdres  de  pyrite  limonitîsée,  atteignant  1  '" 
de  plus  grande  dimension. 

Ain.  Des  rognons  de  pyrite  hérissés  de  cubo-octaèdres  ont  été  trouvés 
dans  le  minerai  de  fer  oolithique  de  Villebois  et  de  la  Verpillière. 

Alpes.  —  Isère.  De  gros  cubes  striés,  avec  ou  ssna  1/2  A*,  ainsi  que 
cette  dernière  forme  isolée,  se  renrontrent  dans  les  marnes  liasiques 
dn  col  de  Serre  en  Saint-TheofFrey  et  Lavaldens.  Les  dodécaèdres  pen- 
tagonaux  de  ce  gisement  présentent  parfois  de  curieuses  déformations. 

M.  Kilian  m'a  signalé  de  très  beaux  cubes  de  pyrite  dans  les  calcaires 
liasiques  de  ThoUonges,  et  des  cubo-octaèdres  dans  l'oxfordien  de 
Meyian. 

Hautes-Alpes.  La  pyrite  abonde  en  dodécaèdres  pentagonanx  dans 
le  calcaire   tithonique    de  Barret,   d'Orpierre,  etc.   (M.   Paquier). 

Drame.  La  pyrite  se  trouve  en  cristaux  1/2  Ir  dans  les  calcaires  litho- 
niques du  col  de  Cabre,  etc. 


Les  sulfures  de  fer  cristallisés  que  l'on  rencontre  dans  les  assises  cré- 
tacées et  particulièrement  dans  celles  du  snpracrétacé  sont  surtout  for- 
més par  de  la  marcasite  (voir  plus  loin);  des  cristaux  de  pyrite  cubi- 
ques se  trouvent  cependant  dans  les  gisements  suivants  : 

Charente-Inférieure.  Les  assises  sénonienncs  (santonien)  de  Cognac 


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614  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

renferment  de  la  pyrite  {pa')  en  groupements  complexes,  transformés 
en  hcmatite  ou  en  limonite  :  les  échantillons  que  j'ai  exuminés  m'ont 
été  communiqués  par  M.  Arnaud. 

Pyrânées-  —  Hautes-Pyrénées.  Les  marnes  bleuâtres  crétacées 
de  Capvern  renferment  de  très  curieux 
échantillons  de  pyrite  ;  ils  sont  groupés 
en  nodules  aplatis  ayant  la  forme  d'une 
pièce  de  monnaie  ;  ils  mesurent  en 
moyenne  2  "°  5  (fig.  35).  Ils  sont  con- 
stitués par  de  petits  cristaux  distribués 
sans  ordre  dans  lesquels  on  distingue 
parfois  les  faces  ^  et  1/2  i*. 

Ardennes ,     Yonne ,    Aube ,    Haute  - 
Nodui»  de  |.jrii.  dina  ni»™*  dt  caprern.    Marne.  Lcs    lignites    aptîens    (cendres 
(««„«.,  w.  .n.,,«  .n»™,).  noires)    de   Liart    et    de    la    Folie  Not 

[Ardennes)  et  les  sables  verts  altérés  de  cette  région  sont  très  souvent 
pyriteux.  De  gros  nodules  pyriteux  avec  facettes   cubiques  ont  été  si- 
gnalés à  Jauglesà  l'ouest 
de  Rou  ve  ray  (avec  gypse) , 
à  Villefarjeau  (Yonne).  -^ 

L<*  marcasite  de  la 
craie  de  Creney,  près 
Troyes  {Aube),  est  ac- 
compagnée de  pyrite  en 
octaèdres  avec  ou  sans 
faces  du  cube.  lU  sont 
fréquemment     empilés 

,  Fie.  M. 

suivant    un    axe  quater- 

/"  P,ri.=  d=  C™.7,   pri.  Troy«  (.(.t.),  (C™.J.„,  »«,r,H..( 

naire    et    rappelent    les 

groupements    de     martite     qui     seront    figurés    dans     le    tome     ITI. 

Ces  cristaux  s'enchevêtrent  aussi  pour  former  des  groupements  que 
j'ai  étudiés  dans  les  échantillons  que  m'a  communiqués  M.  de  Mauroi 
(fig-  36). 

Ils  présentent  fréquemment  une  grande  analogie  avec  les  maeles 
pseudo-octaédriqiies  de  la  marcasite  qu'ils  accompagnent  et  il  n'est 
pis  toujours  facile  de  les  distinguer  les  uns  des  autres  quand  les  mesu- 
res précises  sont  impossibles;  les  cristaux  sont  toujours  limonitisés. 


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Alpes.  — ■  Haute-Savoie.  Les  calcaires  grîs  compacts  de  Giezprès 
Faverges  renferment  de  petits  Dodules  de  pyrite  à  surface  lisse,  affec- 
tant parfois  des  Formes  fort  bizarres. 

Drame,  On  trouve  la  pyrite  en  cristaux  1/2  P  dans  les  calcaires  valan- 
giniens  du  Diois. 

Provence-  —  Bouches-du-Wiêne.  Les  lignites  du  sénonien  supé- 
rieur [fuvélienj  exploités  à  Voldonne  et  à  Gardanne,  renferment  la 
pyrite  sous  forme  d'enduits  ou  délits  minces  avec  cristaux /jo^  géné- 
ralement peu  distincts  dont  j'ai  pu  examiner  des  échantillons  grâce  à 
l'obligeance  de  M.  Domage. 

Des  rognons  noduleux  de  pyrite  se  rencontrent  dans  les  marnes  de 
l'aptien  de  la  Bédoule  où  ce  minerai  se  trouve  plus  rarement  en 
épîgénie  de  fossiles, 

Algérie.  —  Oran,  De  gros  cristaux  de  pyrite  en  cubes  groupes 
comme  ceux  de  la  fig.  34  se  trouvent  dans  les  calcaires  crétacés  (nêo- 
comiens  7)  de  Sidi  Fintous  (Aïn  Trid)  dans  le  Djebel  Tessala. 

Constantine.  J'ai  examiné  de  jolis  cristaux  de  pyrite  provenant  des 
calcaires  crétacés  (gault,  d'après  M.  Blayac),  du  Djebel  A.mar  Kaddou, 
sur  la  bordure  N.-O.  du  Chatcl  Gueleff,  à  mi-chemin  entre  les  lignes  de 
chemin  de  fer  Constintîne-Biskra  et  Constantine-Aïn-Beida.  Ils  offrent 
h  forme  l/2  b*,  avec  la  macle  de  Lurdé  constante  (fig.  43)  ;  ce  sont  de 
fort  jolis  cristaux  non  oxydés.  M.  Brive  a  recueilli,  dans  les  marnes 
sénoniennes  de  Sidi  Saïd  (Dahra),  de  gros  échantillons  de  pyrite 
formés  par  des  octaèdres  et  des  cubo-octaëdres  enchevêtrés.  De  gros 
cubes  groupés,  épigénisés  en  limonîte,  se  trouvent  dans  les  mêmes 
conditions  à  El  Kantnra  (M.  Ficheur).  Ce  sont  encore  de  gros  cubes 
qui  se  rencontrent  dans  les  calcaires  noirs,  compacts  (cénomnnîcn) 
des  Portes  de  Fer  et  de  la  région  de  l'Oued-Cherf. 


Le  sulfure  de  fer  est  abondant  dans  certaines  assises  tertiaires,  mais 
il  semble  que  dans  la  plupart  des  gisements  il  est  constitué  par  de  la 
marcasitc  et  non  par  de  la  pyrite  cubique.  Dans  les  gisements  suivants 
existe  la  forme  cubique. 

Bassin  de  Paris.  —  Seine.  J'ai  observé  des  dendrites  de  pyrite 


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616  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

sur  le  bord  de  cristaux  maclés  de  gypse  (gypse  en  fer  de  lance),  des 
marnes  intragypseiises  du  ludien  de  Pantin  près  Paris,  mais  je  les  con- 
sidère comme  d'origine  secondaire  {Nouvelles  areh.  Muséum,  i897) 
et  probablement  de  formation  tictuelle. 

Alp6S'  —  Basses-Alpes.  Les  calcaires  ardoisiers  gris  du  flysch 
(éocène  supérieur)  de  la  vallée  de  l'Ubaye  renferment  tout  près  et  au 
sud  de  la  ville  de  Barcelonnette  des  cubes  de  pyrite  extrêmement  nets 
qui,  par  leur  aspect  et  leurnbondance,  rappellent  les  cristaux  similaires 
des  ardoises  siluriennes  de  la  Bretagne  et  des  Pyrénées  ;  les  plus  gros 
atteignent  1  ""  d'arête,  le  cube  est  toujours  simple.  Les  déformations 
mécaniques  ne  sont  pas  rares.  Ces  calcaires  sont  appelés  dans  le  pays 
pierres  de  carrelets.  Je  dois  à  MM.  Arnaud  et  Haug  ces  renseigne- 
ments précis  sur  leur  gisement. 


Le  sulfure  de  fer  se  produit  fréquemment  dans  les  milieux  renfermant 
à  la  fois  des  oxydes  de  fer,  des  sulfates,  tels  que  le  gypse,  et  enfin  des 
matières  organiques  capables  de  déterminer  une  réduction  de  ce  der- 
nier minéral.  C'est  ainsi  que  Malaguti  a  signale  un  sulfure  de  fer  dans 
les  vases  bleuâtres  de  Saint-Malo  {Itle-et-Vilnine)  [C.  R.  XXXIV.  696. 
592),  que  Cbevreul  a  indiqué  un  semblable  produit  sous  le  pavé  de 
Paris  et  dans  la  vase  de  la  Bièvre  (C.  R.  XXXVl.  553.  1853),  que  Ber- 
thier  l'a  trouvé  sur  une  ancre  retirée  de  la  Seine  (A.  if.  XIII.  664, 
3°  série),  mais  ce  sulfure  qui  n'a  pas  été  isolé  est  décompoaable  par 
l'acide  chlorhydrique;  il  est  sans  dunte  formé  par  du  protosulfure  et 
non  par  de  la  pyrite.  De  même,  les  arbres,  recueillis  a  marée  basse  à 
Cherbourg  (Manche)  et  provenant  de  forêts  submergées  depuis  la 
période  bistorique,  ainsi  que  la  tourbe  de  nombreux  gisements,  sont 
fréquemment  recouverts  d'efllorescenccs  de  sulfate  de  fer,  indiquant  la 
présence  de  sulfure  de  fer  finement  distribué  dans  leur  masse,  mais 
généralement  invisible  à  l'œil  nu. 

Il  n'en  est  pas  de  même  pour  la  pyrite  moderne  des  gisements  sui- 
vants qui  ont  fourni  de  beaux  échantillons. 

Normandie.  —  Orne.  Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Le  Tcllier  un 
très  intéressant  échantillon  de  pyrite  de  formation  moderne.  H  y  a 
environ  iO  ans,  lors  de  la  construction  du  viaduc  d'Ozé  jelé  sur  la  Sar- 
the  aux  environs  d'Alençon,  de  grandes  tranchées  furent  faites  dans  la 


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PYRITE  617 

prairie  à  10  ou  15  mètres  du  thnlweg  de  la  vallée.  Les  fondations  du 
viaduc  durent  être  laites  sur  pilotis,  car  à  10  mètres,  les  travaux  étaient 
toujours  dans  des  alluvioos  tourbeuses,  riches  en  débris  végétaux  et 
notamment  en  troncs  de  saules.  C'est  au  milieu  de  ces  alluvions  que 
furent  trouvés  d'énormes  blocs  de  pyrite.  L'échantillon  que  j'ai  entre  les 
mains  a  été  détaché  par  M.  Le  Tellier  d'un  bine  d'un  demi-mètre  cube  ; 
il  est  constitué  par  de  petits  cubo-oclaédres  {pa')  ayant  en  moyenne  2 
millimètres;  ils  sont  enchevêtrés  pour  donner  une  masse  à  apparence 
scoriacée  qu'il  est  dillicilc  de  débarrasser  complètement  de  l'argile. 
Ces  cubo-octaèdres  sont  eux-mêmes  formés  de  lames  superposées  dont 
l'ensemble  rappelle  les  figures  de  décroissenient  d'IIaûy  ;  ils  sont  par 
places  couverts  par  de  la  pyrite  finement  grenue  et  mamelonnée. 

La  fraîcheur  et  l'abondance  de  ces  échantillons  ne  permettent  pas 
d'admettre  qu'ils  ont  été  formés  autrement  que  sur  place. 

Bretagne.  —  Finistère.  M.  Davy  m'a  signalé  l'existence  de  nodules 
pyriteux  de  formation  actuelle  dans  la  vase  de  l'anse  de  Toulven, 
à  l'estuaire  de  l'Odet,  au  sud  de  Quimper. 

Alg^érie.  —  Oran.  M.  Gentil  m'a  communiqué  une  intéressante 
géode  qu'il  a  recueillie  dans  le  lac  Karar,  près  Montagnac.  Elle  est 
constituée  par  de  la  pyrite  compacte,  lisse  et  brillante  à  l'extérieur, 
mamelonnée  et  concrétionaée  à  l'intérieur.  Cette  pyrite  se  dépose  dans 
des  eaux  artésiennes  h  la  température  de  30°  C.  ;  fréquemment,  elle 
agglomère  un  sable  siliceux  ou  encroûte  des  haches  préhistoriques; 
on  la  trouve  plus  rarement  en  cristaux  cubiques. 

Un  curage  du  lac  a  permis  récemment  l'extraction  d'une  grande 
quantité  de  ce  minéral  qui  en  s'altérant  il  l'air,  donne  de  jolis  cristaux 
de  mélantérite. 


5°  Dans  les  roches  sédime maires  modifiées  par  les  roches 
éruptii'es. 

a)  Dans  les  roches  métamorphisées  par  les  roches  granitifiiies. 

Les  schistes,  les  grès  elles  calcaires  métamorpbisés  par  le  granité  ou 
la  granulite  renferment  fréquemment  de  la  pyrite  en  plus  ou  moins 
grande  abondance  ;  on  pourrait  citer  à  cet  égard  beaucoup  de  gisements 
de  la  Bretagne,  des  Pyrénées,  du  Plateau  Central  et  des  Alpes,  mais 


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618  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ils  ne  présentent  pas  ce  minéral  avec  des  particularités  intéressantes, 
et  ne  fournissent  pas  de  niasses  susceptibles  d'exploitation;  le  suivant 
seul  mérite  d'être  cité  : 

Pyrénées.  —  Arîège.  J'ai  trouvé  de  curieux    cristaux  de    pyrite 
yk     dans  les  carrières  de  talc,  exploitées  à  Trimounts 

y^\  gtk.  /-'  i  et  à  Pitourless  en  Lordat,  dans  le  massif  du 
^i^£3    j^^  ■noi*  Saint-Barthéicmy.  Ces  gisements  sont  in- 

^ÊW   ^^r     ^P^  téressants  car  ils  montrent  l'influence  du  milieu 
Txt-  i'-  sur  la  forme  des  cristaux. 

^''"*\'na\^vhaùÂl™ ""        ^  Trlmounts,  les  couches  de  talc  blanc  (silu- 

Moio-n.pdrf  gniiu  imj  fmi.)  pig^j  reposcut  SUT  Ics  micaschlstes  et  sont  tra- 
versées par  la  granulile  h  tourmaline.  Elles  renferment  des  cristaux 
cubiques  de  pyrite  toujours  intacts. 

Le  talc  blanc  exploité  est  recouvert  par  une  alternance  de  lits  de 
talc  impur  d'un  gris  jaunâtre  et  de  calcaire  ; 
les  uns  et  les  autres  sont  riches  en  pyrite, 
toujours  plus  ou  moins  transformée  en  limo- 
nite.  Je  n'y  ai  jamais  trouvé  de  cubes, 
seulement  l'octaèdre  régulier,  seul  ou  associé 
à   de  petites   facettes   p,    l/2    i^.    Ces    cris-  l'yi"""»-**"-''"""""»'*": 
taux  atteignent   1""  de  plus  grande  dimen- 


ine  alternance  ae  iits  ae 


présentent  de   fréquents   allongements    anormaux;  ils 
alors  tantôt  allongés  suivant  un  axe  tei 
nant    des    cristaux    pseudorhomboédri 


(fig.  37),  et  tantôt  allongés  suivant  un  axe  binaire,  affectant  alors  d<is 
formes  pseudorhombiques  {fig.  38).  Dans  quelques  lits,  tous  les  cris- 
taux octaédriques  sont  traversés  par  une  baguette  aplatie  de  même 
composition;  leur  surface  rugueuse  est  terminée  par  des  facettes  cris- 


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PYRITE  619 

tallines  ayant  respectivement  la  même  orientation  que  l'une  des  faces 
du  cube  ou  de  l'octaèdre  (fig.    39]. 

Les  couches  de  calcaire  qui,  h  Pîtourless,  recouvrent  tes  IJU  tal- 
queux,  sont  traversées  par  des  filons  de  quartz,  au  contact  desquels 
s'est  développée  la  trémo- 
lite  étudiée  tome  1,  p.  650. 
Ces  filons  et  le  calcaire 
lui-même  sont  riches  en 
gros  cristaux  de  pj-rite 
limonitisés,  atteignant  3"° 
de  plus  grande  dimension; 
leurs    formes   sont  celles 

d'un  octaèdre  à  faces  cour-  p.    4,  ,,  jj 

bes  et  arrondies,  oscillant  p^^ib  d>  PiiouHt». 

verslcIrapézoèdre«'(2H) 

(fig.  40);  celui-ci  se  rencontre  quelquefois  aussi  en  cristaux  très  striés, 
mais  nets  (fig.  41),  avec  souvent  des  faces  ^  et  1/2  i*  {fig,  42). 

b)  Dans  les  calcaires  et  les  gypses  métamorphisés  par  la  Iherzolite   et 
les  opkitea. 

Les  calcaires,  les  gypses  et  les  couches  de  sel  des  Pyrénées  et  d'Al- 
gérie, métamorphisés  au  contact  de  la  Iherzolite  et  des  ophites,  con- 
stituent un  gisement  riche  en  beaux  et  intéressants  cristaux  de  pyrite. 
Pour  indiquer  toutes  les  localités  oii  j'ai  recueilli  ces  cristaux  de  pyrite, 
il  me  faudrait  citer  sans  exception  toutes  celles  que  j'ai  éuumérées  k 
l'article  dipyre  auquel  je  renvoie  (page  214).  Je  me  contenterai  de 
citer  ici  les  gisements  qui  se  recommandent  par  la  beauté  ou  l'abon- 
dance de  leurs  cristaux  de  pyrite.  Quand  ces  derniers  sont  englobés 
dans  les  calcaires,  ils  sont  souvent  transformés,  au  moins  superficiel- 
lement, en  limonite;  dans  les  gypses,  ils  sont  au  contraire  d'ordinaire 
intacts. 

Landes.  Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Nentien,  un  petit  cristal 
de  pyrite  (l/2  A"  a*)  provenant  du  sel  gemme  de  Saint-Pandelon,  asso- 
cié à  une  ophite. 

Pyrénées.  — Basses-Pyrénées.  J'ai  recueilli  en  très  grande  nbon- 


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INERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

pyrite  dans  les  calcaires   métamorphisés  par   la 

ou  en  Louvie-JuzoQ.  Ce  sont  des  octaèdres  avec 
petites  Tacettes  l/2  i*  :  on  les  trouve  par  mil- 
liers dans  le  gisement  d'albite  (voir  page  100), 
mais  ils  se  rencontrent  surtout  dans  des  blocs 
distincts  de  ceux  qui  contiennent  ce  feldspath. 

Les  calcaires  jaunes  triasiques,  métamorphisés 
au  contact  de  l'ophite  des  cols  de  Sieste, 
d'Iseyre  et  surtout  de  Lurdi,  renferment  en 
abondance  des  cristaux  de  pyrite  ijî  b',  avec 
ou  sans  p,  présentant  les  inacles  que  j'ai  dési- 
gnées plus  haut   sous  le  nom  de  h   macle    de 

I.  Ces  cristaux  ne  dépassent  tjue  rarement  5""" 
souvent  trans- 

iperficiellement 

rfois  accompa-  | 

i 
nux  identiques, 

le  gypse  d'Es-  1 

).  de  Lys.  C'est  j 

dernier    gisc- 

un     fragment  ^ 

nta?onal     avec  y<g-  «. 

Ue     possède     la  d»  Lurd*  rcnrerm.DI  ui»  irucl.  d.  p^rilo. 

les  Mines  avec  iCr«.^»-."<  •"  *'-  («'.) 

re  {Basses- Pyrénées).  Les  cristaux  de  Lys,  que 
extraits  soit  du  gypse,  soit  du  calcaire  à  grandes 
n  blocs  au  milieu  de  ce  dernier.  Dans  le  gypse, 
omine  avec  de  petites  facettes  p,  ij'i  A*,  i/2  a 
calcaire,  au  contraire,  c'est  généralement  le  cube 
nantc,  généralement  associée  à  a',  a',  a%  a*!', 
'îstaux  rappellent  ceux  d'Arnave,  mais  ils  sont 
parfois    accompagnés    (le    beaux    octaèdres    de 

m  relation  avec  les  ophites  de  Villefr-inehe,  de 
ne  des  «cristaux  de  pyrite  analogues  à  ceux  des 

es  gisements  les  plus  riches  en  pyrite  sont   ceux 


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PYRITE  62i 

de  Pouzac,  de  Gerde;  les  crislaux  épigénisés  en  limonite  offrent  les 
Formes  suivantes  :  p  avec  on  sans  l/2  i*;  ou  bien  i/2  b^  avec  ou  sans 
p  et  a*;  '^à  Gerde  ils  atteignent  2  centimètres  de  diamètre  :  dans  ce 
gisement,  )es  calcaires  à  dipyre  renferment  parfois  des  cubes  très  can- 
nelés, aplatis  suivant  une  face  cubique  (voir  page  612). 

Haute-Oaronne,  Les  calcaires  métamorphiques  de  Saint-Béat  (car- 
rière de  Rié  et  surtout  carrière  du  pic  de  Mont)  renferment  de  magni- 
Gqnes  cristaux  de  pyrite  qui  y  sont  distribués  d'une  façon  irrégulière; 
en  1895,   j'ai  pu  en   recueillir  un  grand  nombre, 

La  forme  dominante  dans  les  grands  (3  centimètres)  et  les  très 
petits  cristaux  est  l'octaèdre,  avec  presque 
toujours  d/2  A^  (fig,  22).  L'égal  développe- 
meut  de  ces  deux  formes  donne  aux  cris- 
taux l'apparence  d'icosaèdres  (Gg.  23);  les 
faces ^  sont  fréquentes  (fig.  28  à  29).  Les  petits 
cristaux  ont  généralement  leurs  faces  très  ^ 
brillantes  et  arrondies  :  j'ai  observé  en  outre 
des  formes  précédentes  lj-2  s  [it  (321)]  (fig.  45), 
fl^(211)(fig.  53),  plus  rarement  1/2  ([7c(42i)]: 
le  plus  Ëouvent,  du  reste,  les  faces  sont 
tellement  arrondies  que  des  mesures  précises  p,ri,.  d.  B>iDt-B«>t. 

sont  impossibles. 

Les  cristaux  de  dimensions  moyennes  sont  généralement  des  cubes  à 
stries   triglyphes    ou   des  dodécaèdres  pentagonaux  l/2  A*;  ces  deux 
formes  se  combinent 
,  entre  elles  de  façons 
.  très  variées  (fig.  24 
25,  27,  30). 

Les    cristaux    du  ^ 
„   .    ''.'"'  **'  ..  premier    type 

rarement     dévelop- 
pés d'une  façon  normale;  les  faces  l/2  ù^  sont  de 
grandeur  très  variée,  manquant  souvent  à  l'une 
des  extrémités  de  l'axe  vertical  ;  le  cristal  pré- 
sente alors  l'aspect  de  la  fig,  47.  La  fig.  46  repré-  Fig.  «. 
sente  une  torme  assez  fréquente  des  cristaux  du        '"''"'  ^  s.ini-w«i. 
troisième  type,  allongés  suivant  un  axe  quaternaire.  Quand  on   isole 
ces  cristaux  de  pyrite  en  attaquant  le  calcaire  par  un  acide,  on  cons- 


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MINERALOGIE  UE  LA  FRANCE 
u'ils  sont  creusés  de  cavités  profondes  et  réduits  n  un  squelette 
i  par  de  la  cnicite. 

magnifiques  cristaux  de  pyrite  transformés  en  limonite  ont  été 
is  aux  environs  de  Portet  d'Aspet,  à  la  montée  du  col  de  Bala- 
gué  (montagne  à  Colas  de  Charpentier,  op.  cit  , 
228).  Ils  sont  engagés  dans  le  calcaire  ou  tapissent 
des  géodes  de  limonite  massive,  englobée  dans  le 
\  calcaire.  La  collection  de  Hauy  renferme  un  cristal 
de  ce  gisement  mesurant  7  centimètres  :  il  a  été 
recueilli  autrefois  par  de  Charpentier.  C'est  iin 
dodécaèdre  pentagonal  l/'2  b^  avec  de  petites  fa- 
F'«-  "■  cettes  a'  (111),  et  l/2  s  [t.  (321)]  (Kg.  48) 

ift.  ^^  ^^j  ggjj^i^^  trouvé  dans  les  sondages  de 
i  de  Salât  (voir  à  sel  gemmé)  renferme  quelques  cristaux  de  pyrite, 
.,  mais  fort  nets  ;  l'ootaèdre  domine,  accompagné  par  a^(211)  et 
i21),  plus  ou  moins  développées.  Ces  cristaux  se  présentent  dnns 
èmes  conditions  que  ceux  qui  vont  être  décrits  plus  loin  dans 
:ge  ;  le  gisement  de  ces  derniers  est  le  même,  avec  cette  difiTérence 
fois  que  le  gypse  n'y  est  pas  accompagné  de  sel. 
iège.  Les  gypses  métamorphiques  de  l'Ariëge  sont  riches  en 
ifiques  cristaux  de  pyrite  qui  se  concentrent  souvent  dans  des 
les  calcaires.  Je  citerai  notamment  k  cet  égard  les  trois  gisements 
nts  situés,  l'un  dans  la  vallée  du  Salât,  celui  de  Betchat  [Betchat 
mitrophe  de  Marsoulas  [Haute-Garonne],  aussi  les  cristaux  de 
c  de  ce  gisement  se  trouvent-ils  souvent  dans  les  collections  avec 
cation  Marsoulas,  ou  encore  Salies  du  Salât,  station  balnéaire 
le],  les  autres,  dans  la  vallée  de  l'Ariège,  ceux  d'Arignac  et  d'Ar- 

giscraent  de  Betchat,  que  j'ai  récemment  étudié,  peut  être  com- 
ii  celui  de  Traversella,  en  Piémont,  pour  la  beauté  des  cris- 
dont  la  richesse  en  faces  est  remarquable.  Il  existe  du  reste  une 
le  analogie  de  combinaisons  de  formes  et  de  développement  entre 
■pes  octaédriques  de  ces  deux  gisements  et  plusieurs  des  figures 
ntes  ont  pu  être  empruntées  à  la  monographie  de  ce  gisement 
ée  par  M.  Strûver  {Afcad.  Se.  Torino.  XXVL  1869). 
s  cristaux  de  Betchat  peuvent  atteindre  quelques  centimètres, 
li  plusieurs  centaines  de  cristaux  de  toute  taille  que  J'ai  étudiés,  je 
rouvé  que  rarement  des  individus  entiers,  normalement  développés; 


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le  plus  souvent,  leurs  faces  sont  arrondies,  leurs  arêtes  courbes  (surtout 
daos  les  types  riches  en  faces],  comme  si  le  crîstai  avait  subi  ud  commen- 
cement de  dissolutioD  ;  les  cristaux  de  petite  taille  deviennent  globuleux 
et  leur  surface  est  si  brillante  que  quand  on  les  porte  sur  le  gonio- 
mètre, ils  donnent,  dans  une  position  quelconque,  une  série  ininter- 
rompue de  réflexions.  Parfois  une  partie  du  cristal  est  ainsi  arrondie, 
tandis  que  le  reste  présente  des  arêtes  vives,  des  faces  admirablement 
planes  et  brillantes  donnant  des  images  irréprochables.  Dans  d'autres 
cas,  les  cristaux  sont  en  quelque  sorte  cristalHtiques  et  quand  on  les  a 
détachés  du  gypse,  mécaniquement  ou  par  dissolution,  on  obtient  un 
squelette  creusé  de  cavités,  avec  parfois  çà  et  lii  de  nombreuses  faces 
brillantes.  Ces  diverses  particularités,  jointes  à  des  développements 
anormaux  de  quelques  faces 
aux  dépens  d'autres,  rendent 
parfois  l'interprétation  de 
ces  cristaux  quelque  peu  dif- 
ficile au  premier  abord.  ' 

Une  particularité  qui  se 
retrouve  dans  tous  les  cris- 
taux de  pyrite  des  gypses 
pyrénéens,  réside  dans  la 
fréquence  du  trapézoèdre  a*  ''^"'   "    ""  "' 

(211)  et  dans  celle  du  trioctaèdre  a^'^  (2tl)  qui  s'observent  aussi  bien 
dans  le  type  cubique  que  dans  l'octaédrîque  ;  le  dodécaèdre  pentagonal 
1/2  b^  ne  s'y  trouve  pas,  au  contraire,  isolé,  bien 
qu'on  le  rencontre,  au  moins  à  l'état  d'indica- 
tion, dans  presque  tous  les  cristaux. 

Les  cristaux  que  j'ai  recueillis  peuvent  être 
rapportés  h  trois  types  qui  sont  esseotiellement 
caractérisés  par  la  prédominance  de  l'octaèdre, 
du  cube  et  de  diploèdres. 

Le  type  oclaédrîque  est  le  plus  fréquent,  c'est 
'''»•  "■  lui  qui  présente  les  plus  grands  cristaux.  L'un 

de  ceux  que  j'ai  recueillis  ne  mesure  pas 
moins  de  5  centimètres  suivant  un  axe  quaternaire;  l'octaèdre  seul 
n'est  pas  fréquent,  il  est  le  plus  souvent  combiné  au  cube  (fig.  49),  au 
cube  et  il  a"  (211)  (fig.  50),  à  <i"^  (2U)  (fig.  51),  îi  I/2  i^  (Hg.  22  et  28), 
à  p,  t/2  i'  et  l/2«  [-'  (321)]  (fig.  45  et   52)   avec  très  souvent  a'  (211) 


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62S  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

(Cg.  53)  et  quelquefois  en  outre  1/2 1  r.  [{421)]  ;  la  forme  i*  (110)  est  plus 
rare  (fig.  54  et  55)  ;  celle-ci 
n'est  souvent  indiquée  que 
par  l'arrondissement  ou 
par  la  corrosion  des  arêtes 
a'  fl*.  La  fig.  56  repré- 
sente une  combinaison 
que  j'ai  observée  assez 
fréquemment  ;  les  faces 
a*'*,  «"  et  1/2  s  prennent 
souvent  un  plus  grand 
développement  que  dans  cette  figure,  de  façon  à  lairc  presque  complëte- 
mentdisparaitre  les  faces 
a*  ;  leurs  arêtes  d'inter- 
section avec  cette  forme 
sont  fréquemment  cour- 
bes. 

La  fig.  57  représente 
un  très  beau  cristal  dont 
les  faces  a*  portent  des 
stries  fines  et  serrées 
qui     disparaissent      au  ^3""  •■•  ^•^^"■ 

centre  de  la  face  et  sont  remplacées  par  des  figures  triangulaires 
dont  les  côtés  sont  respectivement  pa- 
rallèles aux  trois  directions  de  stries. 
Les  cristaux  de  ce  type  présentent  de 
fréquentes  déformations  et  des  allon- 
gements variés  dont  les  plu»  fréquent» 
ont  lieu  suivant  un  axe  quaternaire 
comme  dans  les  fig.  46  et  47,  ou  suivant 
une  arête  s  s;  ces  allongements  sont 
généralement  accompagnés  du  dévelop- 
pement inégal  de  quelques  faces  et  de 
l'arroDdissementdecellesdelazoned'al- 
^'^'  *"■  longement. 

Pyri«  de  B<lch.l.  "  . 

Les  cristaux  a  torme  cubique  domi- 
nante sont  rares  parmi  les  échantillons  que  j'ai  recueillis  moi-même; 
ils  existent  seuls,  au  contraire,  dans  un  bel  échantillon  que  je  dois  à 


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PYRITE  ( 

l'obligeance  de  M.  Sem.  Le  cube  est  rarement  seul,  ses  arêtes  sont  gén 
raleoient  arrondies  ou  remplacées  par  de 
petites  facettesl^2  ^^[Gg-  25). J'aien outre 
observé  les  formes  a' (111),  i/2s[ïc  (321)] 
{fig.21et38),  a*(211)(fig.59),o'/»(221}. 
Un  cristal  m'a  présenté  la  combinair 
son  plus  complexe  de  p,  a'  (211),  a^  , 
(311),  a"  (411),  a^l^  (221),  l/2»[,t(321)], 
l/-i  H  [ic  (432)],  i/2  i*.  Dans  un  autre, 
les  deux  diploèdres  ijis  et  \ji  t  [r.  (421)] 
sont  combinés  avec  a^(211)  et  a*'^(221), 
1/2  i*,  d'  et  p  qui  dominent. 

Dans  le  type  diploédrique,  les  cris-  '''"■  ^''■ 

taux  ne  sont  généralement  pas  entiers;  ^"" 

ils    sont    très    déformés    par    aplatissement    suivant    une    de    lei 
faces.  Les  fig.  60  à  62  représentent  la  forme 
théorique  de  ces  cristaux  qui,  à  l'inverse  de 
e  qui  a  lieu  à  Traver- 
sella,  sont  rares  à  Bet-   | 
chat. 

Enfin  pourtermini 
il  y  a  lieu  de  signaler 
quelques   cristaux   dé- 
formés pour  la  plupart,  '''«-  '*■ 
pjriw  d>  B*u)i4i.         qui    sont    à    comparer              ''^'"'"  '*' 
nux  fig.  4i  et  42  et  par  suite  analogues  à  ceux  de  Pitourlès  en  Lordat  ; 


mais  à  Betchat  les  faces  a*  et  o'  sont  brillantes,  au  lieu  d'être  striées 
comme  dans  ce  dernier  gisement. 


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626  MINERALOGIE  DE  LA  h'RANCE 

Dans  ces  gisements,  la  forme  a^  qui  est  très  fréquente,  mais 
rarement  assez  développée  pour  dominer,  joue  le  même  rôle 
quelediploèdre  iji.  t  [te  (421)}  dans  les  crist»ux  de  pyrite  de  Tra- 
versella. 

A  Arlgnac  et  surtout   k   Arnave,  les   cristaux   de  pyrite    sont   très 

abondants;  le   plus   souvent,   ils  sont  de  petite   taille  et  à  faces  très 

arrondies,  A  Arnave,  j'ai  cependant  recueilli,  dans  un  bloc  de  calcaire 

gypseux,  de  fort  beaux  échantillons,  la  forme  dominante  y  est  le  cube. 

Les  combinaisons  que  j'ai   observées  sont 

nombreuses  et  riches  en  formes/;  a*  o'  1/2 

-[^(321)],  i/2([:.(421)](fig.66)«"^,,>a* 

ifl*  a*i^  ij-l  s,  iji.  b^  (lig.  63).  J'ai  examiné 
notamment  un  fragment  de  cristal  attei- 
gnant l^""  ;  il  est  très  riche  en  faces  dont  le 
poli  est  remarquablement  parfait;  il  pré- 
sente  la  combinaison  p,  a',  l/2  b^,  a^,  a* 
tt^'^  (221),  a^'*  (443)  avec  les  diploèdres  \jt 
^  s,   l/a  u  [k  (432)].  Les  faces  octaédrique» 

pyr.iD  d-Ainiio.  sont  quelqucfois   très  réduites  ou  absentes 

dans   les  cristaux  de   ce   type. 

Quand  dans  ces  cristaux  les  laces  du  cube  se  réduisent  ou  dispa- 
raissent, on  est  conduit  à  des  types  dans  lesquels  les  faces  i/2  s,  a',  a"^ 
et  a*  sont  à  peu  prcs  également  développées.  Parmi  les  cristaux  que 
j'ai   examinés,    s'en     trouvaient  deux   forts     intéressants;   dans    l'uu 
(fiff,  65)  la  combinaison 
de  forme   est   1/2   s,    a", 
a^l',  a\    h*,   ij-l   6^  avec, 
entre  les   faces  a^l^,   de 
,  petites  facettes    i'    fllO) 
'  ctenfin  — l/2A=(i:(2Î0)].    ' 
Ce  cristal  est  le  seul  dans 
•''"•  ^*-  lequel    j'ai    observé    les 

Fjrin  dArnxii.  Jeux  formcs  conjuguées  pjri«  aAmivt. 

de  A^  (210\  Dans  l'autre  cristal,  la  combinaison  est />  l/2  A",  a',  a^, 
a*,  «*,  a"^  avec  les  trois  diploèdres  1/2  s,  iji  t  et  1/2  h  [7:(432)1.  Les 
trapézoèdres  sont,  dans  ce  cristal,  réduits  à  de  petites  facettes 
linéaires,  «*  n'a  pas  été  dessiné  dans  la  figure  64. 

Les  petits  cristaux  d'Arnave   et  d'Arignac  présentent  le  type  octué- 


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drique  et  j'y  ai  observé  1»  plupart  des  formes  signalées  plus  haut  à 
Betchat. 

Parmi  les  combinaisons  compliquées  les  plus  fréquentes,  il  y  a 
lieu  de  citer  notamment  les  suivantes  :  a'  a'  tz^'^  ij-î  s  également  déve- 
loppées avec  p  et  l/î  A'  réduites,  et  enfin  à*  i'  n^  a"^  ij-2  s  l/a  i'  p. 

D'une  façon  générale,  on  voit  donc  que  les  cristaux  de  pyrite  d'Arnave 
et  d'Àrignac  offrent  la  plus  grande  analogie  de  formes  avec  ceux  de 
Betchat;  les  formes  a^  (211)  et  a*'^  (-^^1)<  notamment,  y  sont  surtout 
fréquentes. 

Algérie'  — Alger.  On  a  vu  page  227  que  les  gypses  métamor- 
phiques d'Alger  présentent  une  grande  analogie  minéralogique  avec 
ceux  des  Pyrénées,  On  y  rencontre  également  la  pyrite  avec  des  carac- 
tères analogues.  Les  gisements  les  plus  intéress.ints  à  ce  point  de  vue 
sont  ceux  de  l'Arba,  des  environs  de  Rovigo(carrièresde  Timegheras). 

J'ai  pu  étudier  quelques  bons  cristaux  de  ce  gisement,  grikce  à 
l'obligeance  de  MM.  Delage,  Gentil  et  Guyot  de  Grandmatson. 

Des  cristaux  provenant  de  l'Arba  offrent,  avec  le  cube  dominant,  les 
faces  a'  (111),  «'/^  (221),  a»  (211)  et  parfois  i/2  6=' qui  n'est  le  plus  sou- 
vent décélée  que  par  l'arrondissement  des  arêtes  cubiques. 

Les  cristaux  des  plàtrières  de  Timegheras  se  rapportent  à  trots 
types  :  1°  le  cube  avec  des  arêtes  et  des  angles  arrondis  et  traces 
des  faces  \jl  b^,  a',  a},  etc.  ;  les  cristaux  de  ce  type  atteignent  3  cent, 
de  plus  grande  dimension;  2°  le  cube  avec  les  faces  a*,  a'  très  déve- 
loppées. Ces  cristaux  offrent  des  aspects  très  variés,  dus  aux  dimen- 
sions relatives  des  faces  appartenant  aux  formes  a*  et  a^\  3°  cristaux 
de  grande  taille,  avec  les  formes  1/2  6^,  a*  et  a'  également  dévelop- 
pées et  avec  des  déformations  fréquentes  :  p  n'apparaît  qu'en  fines 
facettes. 

Oran.  Le  gypse  et  le  calcaire  de  Noisy-les-Bains  renferment  des 
cristaux  de  pyrite  souvent  limonïtisés;  dans  ceux  que  m'a  remis 
M.  Gentil,  l'octaèdre  régulier  domine. 

6°  Dans  les  sources  thermales. 

Du  sulfure  de  fer  se  forme  actuellement  dans  un  certain  nombre  de 
sources  thermales  sulfatées,  où  il  est  le  résultat  de  la  réduction  de 
sulfates  en  présence  de  matières  organiques   (voir   page  C16  pour  lu 


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628  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

pyrite  de  formation  actuelle  dans  les  sédiments).  Je  place  ici  tous  les 
gisements  de  ce  sulfure;  la  séparation  de  la  pyrite  d'avec  la  marcasite 
est  impossible,  le  minéral  ne  se  trouvant  qu'en  enduits  dépourvus  de 
formes  géométriques. 

Plateau  Central.  —  Cantal.  La  formation  actuelle  de  pyrite  a  été 
signalée  par  Lonchamp  {A.  C.  P.  XXXIII.  260.  1826)  dans  la  source 
thermale  de  Chaudesaigues. 

Puy-de-Dôme.  Lecoq  a  indiqué  la  formation  de  la  pyrite  dans  les 
sources  de  Saint-Nectaire  (on  a  vu  plus  haut  qu'il  se  forme  aussi  de 
l'orpiment  dans  ce  gisement)  ;  la  pyrite  a  été  trouvée  dans  les  mêmes 
conditions  à  )a  Bourboule  et  au  Mont-Dore,  ainsi  que  dans  les  sources 
du  Tambour,  au  puy  de  la  Poix  (avec  bitume  et  barytine,  aragonile, 
calcédoine)  et  dans  les  pépérites  calcaires  du  puy  de  Cournon,  oii  elle 
cEt  associée  à  du  bitume,  à  delà  calcédoine. 

Allier.  La  pyrite  de  formation  actuelle  a  été  observée  par  de  Gouve- 
nain  dans  les  thermes  de  Bourbon  l'Archambault  (C  R.  LXXX.  1297. 
1875i  à  la  surface  d'un  fragment  de  fer  métallique. 

Saône-ct-Loire.  La  pyrite  forme  daus  la  source  thermale  de  Bour- 
bon-Lancy  des  enduits  vernissés,  servant  de  ciment  à  des  cailloux 
quartzeux  ;  cette  pyrite,  dont  j'ai  examiné  quelques  échantillons  dans  la 
collection  du  Muséum,  est  très  facilement  altérable. 

Champagne.  —  Haute-Mame.  Daubrée  a  trouvé  des  enduits  de 
pyrite  dans  les  fentes  de  briques  du  carrelage  de  puisards  romains  à 
Bourbonne-les-Bains.  Cette  pyrite  est  accompagnée  de  cristaux  de 
calcite  ;  elle  agglomérait  aussi  de  petits  galets  quartzeux  dans  l'argile 
du  puisard,  situé  au-dessous  de  la  zone  à  panabase  dont  il  sera 
question  plus  loin. 

Algérie.  —  Conslantiiie.  La  source  thermale  de  Hammam  Meskou- 
tine  (température  95°  C.)  donne  naissance  aux  remarquables  pisolites 
calcaires  qui  seront  décrits  tome  III  ;  parfois  ils  sont  imprégnés  de 
pyrite  néogène  (Daubrée.  C.  ft.  LXXXI.  854.  1875).  Dans  les  échantil- 
lons que  j'ai  examinés,  cette  pyrite  forme  à  la  surface  des  pisolites  des 
enduits  uniformes  et  brillants,  d'un  beau  jaune  d'or. 


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PYRITE  _  SMALTiTE 


Co  Asz 


Cubique,  parahémiédrique. 

Formes  observées,  p  (100),  a*  (111). 

Faciès,  La  smaltite  se  trouve  en  cristaux  distincts,  leurs  fuces  sont 
souvent  creuses,  surtout  lorsqu'ils  sont 
de  grande  dimension  ;  ils  présentent 
quelquefois  des  groupements  réticulés 
à  symétrie  quaternaire  (fig,  l).  On 
rencontre  aussi  ce  minéral  en  masses 
compactes  ou  finement  grenues. 

Dureté.  5,5  à  6. 

Denaité.  6,1  à  6,5. 

Coloration  et  éclat.  Blanc  d'étain, 
gris  d'acier  parfois  irisé,  se  ternissant 
à  l'air  et  devenant  grisâtre.  Poussière 
noire  griafttre.  Opaque. 

Propriétés    électriques,  pyroéleclri-  SmiUiu  r«itui«e. 

qttes,   thermoélectriques.   Les  variétés  [PM^ffUi  p*i,4t,r -êUrtUt.) 

-|-et  —  sont  connues. 

Composition  chimique.  La  composition  chimique,  représentée  par  la 
formule  Co  As',  est  la  suivante  ; 


100.0 

La  substitution  de  nickel  ji  une  partie  du  cobalt  conduit  à  la  chloan- 
thite.  Il  existe  en  outre  souvent  une  petite  quantité  de  nickel  et  une 
proportion  plus  ou  moins  grande  de  fer.  L'examen  microscopique 
montre  que  la  smaltite  et  la  chloanthite  sont  souvent  zonées  ou  irré- 
gulièrement tachetées  de  produits  de  composition  difTérente  dont  l'exis- 
tence explique  les  variations  de  composition. 


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630  MINERALOGIE   DE    LA  FRANCE 

Essais  pyrognostifiues.  Dans  le  tube  ferme,  la  stnaltite  donne  un 
sublimé  d'arsenic  métallique.  Dans  le  tube  ouvert,  elle  donne  un 
sublimé  blanc  d'acide  arsénieux  et  parfois  des  fumées  sulfureuses. 
Sur  le  cburboQ,  elle  fond  en  dégageant  des  vapeurs  arsenicales;  le 
globule  offre  les  réactions  du  cobalt  et  souvent  celles  du  fer  et  du 
nickel. 

Altérations.  Ln  smaltite  se  transforme  par  altération  en  érythrite 
rose. 

Diagnostic.  La  smaltite  se  distingue  aisément  de  la  cobaltite  par  la 
façon  différente  dont  elle  se  comporte  dans  le  tube  fermé  ;  elle  donne 
en  effet  un  sublimé  d'arsenic  métallique,  alors  que  la  cobaltite  reste 
intacte  ;  les  réactions  du  cobalt  peuvent  en  outre  aider  à  distinguer  ce 
minéral  de  In  chloanthite;  il  existe  du  reste  de  nombreux  types  de 
passage  entre  la  smaltite  et  la  chloanthite.  La  densité  seule,  en  l'ab- 
sence de  formes  géométriques,  peut  faire  distinguer  la  smaltite  (densité 
de  6,1  à  6,5)  de  la  safflorite   orttiorhombique  (densité  6,9  à  7, .3). 


OISEUENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  smaltite  accompagne  d'autres  minéraux  cobaltîfères  dans  des 
gisements  argentifères  ou  des  filons  spéciaux. 

Bretagne.  —  Côtes-dn-Nord.  La  smaltite  a  été  signalée  parCavil- 
lier(/,  P.  XXXI.  33.  1787)  dans  la  mine  de  Chatelaudren.  Ce  savant  l'y 
a  trouvée  en  masses  d'un  gris  blanc  d'argent,  avec  de  )a  galène  ii  grandes 
facettes  et  de  la  blende  dans  une  gangue  quartzeuse;  elle  était  alors 
assezabondantedansce  gisement.  Par  altération,  le  minéral  se  recouvre 
d'efïlorescences  d'érythrite  rose,  avec  des  enduits  verts  semblant  indi- 
quer la  présence  de  chloanthite.  Je  n'ai  pas  eu  à  ma  disposition  de 
smaltite  de  ce  gisement. 

Pyrénées.  —  Haule-Garonne.  D'après  les  échantillons  de  la  col- 
lection du  Muséum,  c'est  surtout  la  smaltite  ferrifère  compacte,  d'un 
gris  noir,  qui  parait  avoir  constitué  le  minerai  recherché  en  1784  dans 
les  filons  quartzeux  du  Juzet  près  Montauban-dc-Luchon. 

Les  produits  de  cette  mine,  ainsi  que  ceux  de  la  vallée  de  Gîstain, 
dont  il  sera  question  plus  loin,  étaient  traités  dans  une  usine  établie  à 


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SMALTITE  631 

Snint-Mamet  (de  Dietrich.  Deac,  gît.  rninrral.  Pijrénèes.  I.  295.  1786). 
Les  échantillons  de  Juzet,  aujourd'hui  fort  rares,  sont  fréquemment 
recouvert»  d'un  enduit  d'érythrite, 

[Aragon],  Des  gisements  cobaltifères,  exploités  nu  siècle  dernier, 
se  trouvent  non  loin  de  la  frontière  française,  dans  ta  vallée  de  Gistain 
(province  de  Huescn).  Les  Rions  cobaltifères  ont  été  rencontres  à  envi- 
ron 5  km.  du  village  de  Saint-Jean  de  Cîistnin  ;  ils  sont  à  gangue  cal- 
caire et  se  trouvent  au  contact  des  schistes  et  des  calcaires  paléo- 
zoïques.  Le  minéral  principal  est  une  smnltite  ferrîfère,  compacte 
accompagnée  de  nickélite,  de  chloanthite,  et  d'après  Picot  de  Lapey- 
rouse  (de  Charpentier,  op.  cit.,  368),  de  bismuth  natif,  de  bismuthi- 
nite,  etc.  L'éi-ythrine  et  l'annabergite  abondent  oomme  produit  d'al- 
tération. 

Ces  mines  ont  été  reprises  en  1872,  puis  abandonnées  à  nouveau. 
Les  principales  portent  les  noms  suivants  :  Baronia,  San  Pedro,  San 
Benito,  Emîlia,  Provîdencia,  Esperanza,  San  Barbara,  Theresa. 

Vosges.  —  [Alsace].  La  smaltite  a  été  autrefois  exploitée  à  Sainte- 
Marie-aux-Mines.  Le  filon  le  plus  célèbre  à  ce  point  de  vue  est  celui 
de  Chrétien,  dans  le  vallon  de  Phaunoux  (Bauenthal).  Le  minéral  s'est 
rencontré  également  dans  des  filons  du  vallon  de  Fertru  et  dans  la 
mine  de  Gabe-Gottes. 

La  gangue  est  de  la  calcJte  ;  la  smaltite  est  associée  à  de  la  chloan- 
thite, de  l'argent  natif,  de  la  panabase,  etc.  Les  cristaux  atteignent 
parfois  un  centimètre  de  diamètre;  ils  sont  d'un  blanc  d'argent  écla- 
tant. Leur  forme  dominante  est  le  cubo-octaëdre  avec  les  faces  octaé- 
driques  plus  ou  moins  développées.  Elles  sont  souvent  irrégulières. 
Ces  cristaux  sont  tellement  identiques  à  ceux  des  Cbalauches  qu'il 
est  difllcile  de  distinguer  les  échantillons  sur  gangue  provenant  de  ces 
deux  gisements.  La  smaltite  a  été  trouvée  aussi  en  masses  compactes, 
coDcrétionnées. 

Alpes.  —  Isère.  La  smaltite  est  l'un  des  minéraux  trouvés  dans  les 
filons  calcaires  de  la  montagne  des  Chalanches  ;  elle  n'y  est  qu'acces- 
soire, peu  abondante  et  généralement  peu  argentifère.  Le  plus  sou- 
vent, elle  s'y  est  présentée  sous  forme  compacte,  mais  cependant  on  a 
rencontré  parfois  de  très  beaux  cristaux  d'un  blanc  d'argent  engagés 
dans  de  la  calcîte  lamellaire  un  peu  jaunâtre  et  présentant  les  formes 


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632  MINÉRALOGIE  DE  I.A  FRANCE 

p,  p^,  pa^  ;  ceux  que  possède  la  collection  du  Muséum   ont 

1  ""  de  plus  grande  dimeasion,  leurs  faces  sont  on- 
dulées et  UD  peu  coDcaves;  comme  il  vient  d'être 
\dit,   ils  ressemblent  beaucoup  à  ceux  de  Sainte- 
/  Marie-aux-Mines. 

J'ai  examiaé  un  curieux  échantillon  de  smallite 
recueilli  dans  le  puits  Vaussenat,  lors  de  la  dernière 
exploitation  ;  il  est  constitué  par  un  groupement 
smiiiiii  d«  ubiiuchM.  çj,  chou-fleur  d'un  très  grand  nombre  de  cubes  de 
smaltite  ferrifère  d'un  gris  noir,  enfilés  en  grand  nombre  suivant  un 
axe  ternaire.  Ces  cristaux  ne  sont  groupés  qu'à  axes  imparfaitement 
parallèles;  chaque  branche  de  ce  groupement  estterminée  par  un  pseu- 
doi-homboèdre  formé  d'écaillés  régulières  et  tient  à  sa  gangue  par  un 
grêle  pivot.  Ces  groupements  de  cubes  déformés  rappellent  ceux  qui 
seront  décrits  plus  loin  dans  la  fluorine  de  Romanëche  et  surtout 
dans  le  sel  gemme. 


CHLOANTHITE 
Ni  As' 

Cubique,  parahémiédriquc. 

Mncles.  Macles  a*  (111)  par  pénétration. 

Formes  observées  :  p  (001)  ;  a"  (111)  ;  b*  (110). 

Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  cubiques  de  chloanthîte  se  réu- 
nissent souvent  en  grand  nombre  pour  former  des  groupements  en 
chou-fleur  ou  des  groupements  réticulés.  Les  cristaux  sont  fréquem- 
ment contournés,  arrondis. 

Dureté.  5,5  a  6. 

Densité,  6,4  à  6,6.  6,411  Chalanches  (Rammelsberg). 

Coloration  et  éclat.  Blanc  d'étain,  gris  d'acier,  parfois  irisé,  se  ter- 
nit à  l'air  en  devenant  grisâtre.  Poussière  noir  grisâtre.  Opaque. 

Propriétés  électriques,  ïhermoélectrique.  On  trouve  les  variétés  -\- 
et  — 

Composition  chimique,  La  formule  Ni  As*  correspond  à  la   composi- 


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CHLOANTHITE  633 

tion  donnée  en  a.  Beaucoup  de  chloanthites  sont  cobalttfères  et  éta- 
blissent ainsi  le  passage  avec  la  amaltite  \  les  variétés  ferrirères  sont 
désignées  sous  le  nom  de  chatkamite. 

b)  Analyse  de  la  chloanthite  de  la  mine  des  Chalanches  par  Ram- 
ineUberg(/.  Prakt.  Chem.  LV.  486.  1852). 

L'analyse  c  a  été  faite  par  M.  Volkhardt  {Z.  K.  XIV.  408.  1888)  sur 
une  chloanthite  de  Sainte-Marie-aux-Mines.  Cette  analyse  conduit  à  la 
formule  Ni  As^;  ce  minéral  serait  donc  une  sorte  de  skutterudite  nicke- 
lifère. 

a)  b)  c) 

A 71,9        71,11        Î7,9'. 

S »  2,29  » 

Ni 28,1         18,71        12,01 

Co ..  trace»  3.69 

Pc ..  6,82  5,07 

100,0        98,93        98,71 
Deasité  «  n  6.32 

Essais  pyrognoatiques.  Ils  ne  diffèrent  de  ceux  de  la  smaltîte  que 
parce  que  les  réactions  du  nickel  sont  remplacées  (  ou  accompagnées 
dans  les  types  de  passage]  par  celles  du  cobalt. 

Altérations.  La  chloanthite,  de  même  que  la  nickélite,  se  recouvre 
superSciellement  par  altération  d'un  enduit  vert  clair  d'annabergite. 

Diagnostic.  La  chloanthite  possède  une  densité  plus  faible  (6,4  à 
6,6)  que  la  rammelsbergite  qui  a  la  même  composition  (6,9  à  7,2]  ; 
en  l'absence  de  formes  déterminables,  c'est  le  seul  caractère  dis- 
tinctif  de  ces  deux  espèces.  Les  réactions  du  nickel  permettent  de 
différencier  la  chloanthite  de  la  smaltite  et  de  la  cobaltite  (voir  à 
gersdorffite). 

GISEMENTS  KT  ASSOCIATIONS 

La  chloanthite  se  trouve  dans  les  mêmes  gisements  que  la  nickélite 
qu'elle  accompagne  fréquemment.  Quand  ces  deux  minéraux  sont  asso- 
ciés, la  chloanthite  est  plus  récente  que  la  nickélite. 

Bretasrne.  —  C6les-du-Nord.  La  chloanthite  a  dû  se  rencontrer 
autrefois  à  Chatelaudren,  ainsi  que  l'attestent  les  enduits  d'annaber- 
gite, associés  à  ceux  d'érythrine  qui  ont  été  signalés  à  la  surface  de  la 
smaltite  de  ce  gisement  (voir  à  amaltite). 


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634  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Pyrénées.  —  Hautes-Pyrénées.  On  a  vu  page  557  que  la  chloan 
thitc  est  intimement  associée  à  la  nickelito  de  Rioumaou  près  Saint- 
Sauveur.  Les  échantillons  du  calcaire  qui  leur  sert  de  gangue,  traités 
par  les  acides,  metteut  en  liberté  de  petites  veines  de  nickelite  grenue, 
recouvertes  par  une  zone  mince  et  irrégulière  de  cristaux  cubiques  ou 
de  grains  impurs  de  chloanthite  blanche,  généralement  associés  à  des 
cubes  striés  de  pyrite. 

\Aragon\.  Le  gisement  cobaitiTère  de  la  vallée  de  Gistain  (voir 
page  631)  a  faurni  de  la  chloanthite  tout  à  fait  identique  à  celle  qui 
sera  décrite  plus  loin  à  la  mine  des  Chalanches.  Elle  entoure  des 
mamelons  de  nickelite;  sa  surface  extérieure,  engagée  dans  le  cal- 
caire, est  souvent  hérissée  de  petits  cristaux  cubiques.  La  Rg.  1,  de 
la  page  5.57,  représente  la  photographie  d'un  échantillon  poli  d'un 
groupement  de  ce  genre.  Ces  minéraux  sont  recouverts  d'annaberglte. 

Plateau  Ceatral.  —  On  a  vu,  page  558,  que  la  nickelite  du 
filon  de  la  Beaume  près  de  Villefranche  est  toujours  entourée  d'une 
zone  extérieure  de  chloanthite  blanche,  que  recouvre  de  la  blende 
grenue  plus  récente. 

Vosges.  —  Vosges.  En  étudiant  un  échantillon  de  panabase  de  la 
Croix-aux-Mines,  faisant  partie  de  la  collection  du  Muséum,  j'ai 
observé  de  petits  rhombododécaèdres  de  chloanthite,  à  faces  courbes 
qui  sont  englobés  dans  le  cuivre  gris  comme  ceux  de  geradorflile 
de  Mouzaïa.  Les  deux  minéraux  sont  intimement  mélangés  et  se  dis- 
tinguent à  peine  de  la  panabase  par  leur  couleur  d'un  gris  plus  clair. 
La  gangue  de  ces  minéraux  est  du  quartz  blanc  dont  les  géodes 
renferment  également  quelques  cristaux  de  prousiile. 

[Alsace}.  La  chloanthite  en  cristaux  nets/)  (100),  a*  (111)  a  été  ren- 
contrée avec  les  minéraux  cobaltifères  à  Sainte-Mnrie-aux-Mines 
(mines  Saint-Jacques  et  Gabe-Gottes).  M.  Volkardt  a  trouvé  parmi 
eux  des  cristaux  de  même  forme  dont  l'analyse  donnée  plus  haut  (ana- 
lyse c)  conduit  à  la  formule  (Ni,  Co,  Fe)  As^  qui  est  celle  d'une  shutte- 
rudile,  avec  nickel  dominant. 

Alpes.  —  Isère.  La  chloanthite  a  été  rencontrée  ii  ta  montagne  des 
Chalanches.  L'analyse  b)  montre  qu'elle  est  exemple  de  cobalt  et  assez 
ferrifère.  Les  nombreux  échantillons  que  j'ai  examinés  se  rapportent 
il  deux  types. 

Le  plus  fréquent  est  d'un  beau  blanc  d'argent,  les  cristaux  ont  des 


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CHLOANTHITE  —  COBALTITB  635 

faces  éclatantes  ;  ils  présentent  la  forme  de  cubes  ou  de  cubo -octaèdres. 
La   chloantbite  enveloppe   des  mamelons  de  nickelite;   elle  est  elle- 
oiètne  recouverte  de  quelques  petits  cristaux  de  quartz  et  de  calcitc. 
Cette  calcite  englobe  des  cubes  et  cubo-octaèdres  très  nets  de  chloan- 
tbite ;  par  dissolution   postérieure,   la  calcite  a,  par  places,  disparu, 
laissant  libres  des  géodes  tapissées  par  les  cristaux  distincts  de  chloan- 
tbite. Ceux-ci  sont  généra- 
lement çii  et  là  recouverts 
de    mamelons  vert  pomme 
d'nnnabergite.  Les  cristaux 
de   ce    type   ne    dépassent 
guère  1  "■"  déplus  grande 
dimension. 

J'ai  observé  le  second 
type  de  chloanthite  dans 
un  des  échantillons  de  la 
collection   du   Muséum.    Il 

est    formé   par   un    bloc  à  p.    , 

structure  mia roi i tique,  con-     ptaoïo^mpiu*  du»  <ci»i>tiii<>ii poii de  »]«ib d» ch>iawhH 
stitué  par  des  rhomboèdres  d"™»    •  b™ 

contournés  de  calcite  magnésienne,  englobant  des  groupements  réti- 
culés de  chloanthite.  La  fig.  1  représente  une  surface  polie  de  cet  échan- 
tillon. Les  groupements  de  chloanthite  y  sont  creux;  il  est  probable 
que,  comme  à  la  Beaume,  leur  partie  centrale  a  été  prlmordialement 
remplie  par  un  minéral  aujourd'hui  disparu  (probablement  nickelite). 

Ce  type  de  chloanthite  rappelle  les  groupements  réticulés  de  smal- 
tite  de  Schneeberg. 

COBALTITE 

Co  S',  Go  As^ 

Cubique,  parahémiédrique. 

Formes  observées,  p  {{(30),  a'  (111),  1/2  6*  ['  (210)]. 
Faciès  des  cristaux.  Les  faces  du  cube  sont  striées  comme  celles  de 
la  pyrite.  Le  minéral  se  trouve  aussi  en  masses  grenues  on  compactes. 
Clivages.  Clivage  p  (100)  parfait.  Cassure  inégale.  Fragile. 


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636  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Dureté.  5,5. 
Densité.  6  à  6,3, 

Coloration  et  éclat.  Blanc  d'argent,  gris  d'acier  teinté  de  rose,  grU 
noir  dans  les  variétés  très  ferrifères.  Poussitre  noir  grisâtre. 

Propriétés  électriques.  Thermoélectrique,  la  variété  +  et  la  variété 
—  se  rencontrent  :  leur  relation  avec  les  stries  sur  les  faces  Â^  est  moins 
nette  que  pour  la  pyrite  (voir  page  374). 

Composition  chimique.  La  forniiile  Co  S^,  Co  As^  correspond  à  la 
composition  a).  Certaines  variétés  contiennent  jusqu'il  28  "/g  de  fer 
[ferroco  balt  ite) . 

S 19,3 

Ab 45,2 

Co 35,5 

100,0 

Propriétés  pyrognostiques.  Dans  le  tube  Terme,  la  cobaltite  reste  inal- 
térée ;  dans  le  tube  ouvert,  elle  donne  des  vapeurs  sulfureuses  et  un 
sublimé  d'acide  arsénieux.  Surle  charbon,  elle  dégagedes  vapeurs  sul- 
fureuses etarsentcales  et  fond  en  un  globule  magnétique.  Mêmes  réac- 
tions colorées  que  la  smnitite.  Soluble  à  chaud  dans  l'acide  azotique 
avec  dépôt  de  soufre. 

Altérations.  La  cobaltite  donne,  en  s'altérant,  de  l'érythrite  rose 
pulvérulente. 

Diagnostic.  Voir  à  smaltite.  Les  réactions  du  cobalt  et  l'absence 
d'altération  dans  le  tube  fermé  permettent  de  distinguer  la  cobaltite 
de  la  gersdorflite. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Pyrénées.  — Hautes-Pyrénées.  De  Dietrich  et  de  Charpentier  {op. 
cit.,  280)  ont  indiqué  la  cobaltite  comme  associée  à  la  nickelite  de 
Rioumaou  près  Saint-Sauveur  ;  de  Dietrich  parle  d'enduits  rosés 
constatés  à  la  surface  du  calcaire  de  ce  gisement.  Dans  tous  les 
échantillons  que  j'ai  examinés,  le  minéral  blanc  accompagnant  la 
nickelite  est  la  chloanthite  (voir  page  634). 

Vosges.  —  [Alsace].  La  cobaltite  a  été  signalée  à  Sainte-Marie- 


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COBALTITE  -  GERSDORFFITE  637 

aux-Mînes  par  Voltz  {Aperçu  des  miner,  des  deux  départements  du 
Rhin.  9).  Daubrée  a  indiqué  le  même  minéral  à  Lalaye  dans  les  car- 
rières de  Noire-Goutte  {Descr.géoL  du  Bas-Rhin.  410). 

Alpes.  —  Isère.  D'après  les  anciens  auteurs,  la  cobaltîte  aurait 
été  le  minéral  cobaltifére  le  plus  fréquent  des  filons  argentifères  de 
la  montagne  des  Chalanches  ;  elle  s'y  serait  présentée  le  plus  géné- 
ralement sous  forme  compacte,  mais  on  y  aurait  trouvé  aussi  quelque- 
fois des  cristaux  nets.  Cette  cobaltite,  d'un  gris  noir,  est  indiquée 
comme  fréquemment  associée  a  la  nickelite,  quelquefois  à  l'argent 
natif.  Dans  les  nombreux  échantillons  que  j'ai  examinés,  le  minéral 
accompagnant  la  nickelite  est  de  la  chloanthite  et  non  de  la  cobaltite. 

Hautes-Alpes.  C'est  très  probablement  la  cobaltite  qui  est  l'origine 
du  cobalt  signalé  par  Gueymard  daos  la  galène  de  Cbazelet  près  la 
Grave. 

Aigrie.  —  Oran.  La  collection  du  Muséum  possède  une  série  de 
très  jolis  cristaux  éclatants  de  cobaltite,  donnés  comme  provenant  du 
département  d'Oran  sans  indication  plus  précise.  Ces  cristaux  sont 
semblables  comme  forme  et  comme  aspect  'a  ceux  du  gisement  célèbre 
de  Tunaberg  en  Suède  ;  ils  présentent  les  formes  p,  l/2  b^,  avec  ou 
sans  a*  (Gg.  22  à  31  de  la  pyrite). 

D'après  une  indication  que  je  dois  à  M.  Flamand,  la  cobaltite 
(^cobalt  gris)  a  été  signalée  (Papier.  BuU,  Acad.  Hippone,  n"  11.  145. 
1873],  au  Djebel-Touîaia,  dans  la  région  de  Lourmel,  associée  à  de  la 
chalcopyrite  et  de  l'oltgiste.  Il  est  possible  que  ce  soit  de  ce  gise- 
ment que  viennent  les  cristaux  que  j'ai  étudiés. 


GEnSDOnPFlTE 

Ni  S%  Ni  As' 

Cubique,  parahémiédrique. 

Formes  obsen-ées.  p  (100)  ;  û*  (111)  ;  l/2  i"  [r.  (210)]. 

Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  de  gersdorflite  ne  sont  pas  sou- 
vent distincts;  ils  se  présentent  le  plus  souvent  en  masses  lamellaires 
ou  compactes. 


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638  MINERALOGIE  DE  LA  E-BANCE 

Clivages.  Clivage  p  (100)  assez  facile.  Cassure  inégale. 

Dureté.  5,5.  Fragile. 

Densité.  5,6  à  6,2. 

Coloration  et  éclat.  Blanc  d'argent  à  gris  d'acîer.  Éclat  métallique. 
Le  minéral  se  ternit  à  l'air  et  noircit.  Poussière  gris  noir.  Opaque. 

Composition  vlnmiquc.  La  formule  NiS^NiAs^  correspond  à  la 
composition  suivante  : 

S 19,3 

As Î5.3 

Ni 35.4 


Le  nickel  est  souvent  remplacé  par  une  quantité  équivalente, 
parfois  considérable  de  fer.  Il  existe  presque  toujours  un  peu  de 
cobalt. 

Essais  pyrognosliques.  La  gersdorlKte  décrépite  dans  le  tube  fermé, 
en  donnant  un  sublimé  jaune  brun  de  sulfure  d'orsenic.  Dans  le  tube 
ouvert,  elle  donne  des  vapeurs  sulfureuses  et  un  sublimé  blanc  d'acîdc 
arscnicux. 

Snr  le  charbon,  elle  dégage  des  vapeurs  arsenicales  et  fond  en 
unglobule  qui,  avec  le  borax,  donne  les  réactions  du  fer,  puis  par 
addition  d'une  nouvelle  quantité  de  borax,  celles  du  nickel  et  du 
cobalt. 

Altérations.  Ln  gersdorlfite  s'oxyde  ii  l'air  et  se  transforme  en  anna- 
bergite,  généralement  terreuse  et  d'un  beau  verl  clair. 

Diagnostic.  Voir  li  cobaliite. 


GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS* 

Pyrénées.  —  Haute-Garonne.  Parmi  les  échantillons  de  la  raine 
de  Juzet  près  Montauban-de-Luchon  (voir   page  630]  que  possède  la 

1.  M.  Br6on  a  signalé  [B.S.  G.  Vni.291.  1880)  rciciateiice  d'uD  soiroarsënjurc  de 
nickel  dans  le  qiinrU  du  filon  de  Cliizcuîl  {Saôae-et-l.oire)  :  d'après  une  com- 
municalion  que  ce  savant  a  bien  voulu  me  faire,  l'échanlilion  étudié  doit  i^tre 
rapporté  à  la  paoabasc. 


Di3iiizedb,G00gle 


GERSDORFFITE  —  ULLMANNITE  639 

collection  du  Muséum,  se  trouve  un  échantillon  très  compact,  à  c»s- 
Bure  d'un  gris  noir  recouvert  d'une  effloresceuce  verte  {morénosUé], 
Ce  minéral  possède  toutes  les  propriétés  pyrognostiqucs  de  la  gers- 
dorflite. 

Algérie.  —  Alger.  Les  vieilles  collections  renferment  des  échantil- 
lons de  gersdorffite,  provenant  des  mines  de  Mouzaïa  (voir  à  panabase); 
on  en  trouve  aussi  indiqués  comme  provenant  de  Tenès.  Le  minéral 
est  le  plus  généralement  compact,  englobé  dans  de  la  barytine  ou  dans 
de  la  panabase,  elle-même  massive.  Parfois  il  se  trouve  en  cristaux 
distincts,  enchevêtrés,  présentant  les  formes /j  [100),  a'  (111)  avec  ou 
sans  1/2  b^. 

Quand  l'ordre  de  succession  est  visible,  on  constate  que  la  gers- 
dordite  est  postérieure  à  la  panabase  et  antérieure  à  la  barytine. 

Dans  les  échantillons  de  la  collection  du  Muséum,  la  gcrsdorflftte 
est  localement  recouverte  d'un  enduit  vert  d'annabergite. 


ULLMAN.SITE 

Ni  S*,  Ni  Sb* 

Cubique,  parahémiédrique  (Klein),  tétraédrique  (Zepharo- 
vich). 

Formes  observées,  p  (100). 

Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  présentent  parfois,  sur  les  faces 
du  cube,  des  stries  semblables  à  celles  de  la  pyrite.  D'après  Miers, 
les  cristaux  de  Sarrabus  possèdent  une  double  série  de  stries  montrant 
la  combinaison  des  deux  hémiédries.  Le  minéral  se  trouve  soit  en  cris- 
taux distincts,  soit  en  masses  grenues  ou  compactes. 

Clivages,  p  {iWf)  parfait.  Cassure  inégale.  Fragile. 
Dureté.  5  à  5,5. 
Densité.  6,2  à  6,7. 

Coloration  et  éclat.  Grîs  d'acier,  blanc  d'argent.  Poussière  noir  gri- 
sâtre. Opaque. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


Composition  chimique.  Lt>  formule  Ni  S^,  Ni  Sb*  correspond  à  la  com- 
position a).  Il  existe  souvent  une  petite  quantité  d'arsenic, 

«I 

S 15.2 

Sb 57,0 

Bi 27.8 

100,0 

Essais  pt/rog/tostitfues.  Dans  le  tube  Fermé,  l'utlmannite  donne  un 
sublimé  blanc  d'acide  antîmonieux.  Dans  le  tubeouvert,  etledégage  de 
l'acide  sulfureux  et  des  vapeurs  antimonieuses  qui  se  subliment.  Au 
chalumeau,  elle  fond,  bouillonne  en  dégageant  des  vapeurs  arsenicales. 
Le  bouton  donne  les  réactions  du  nickel. 

Insoluble  dans  l'acide  chlorhydrique,  ce  qui  permet  d'isoler  les 
cristaux  engagés  dans  le  calcaire.  Décomposée  par  l'acide  azotique  avec 
dépôt  d'acide  antimonique  et  de  soufre. 

Diagnostic.  L'ullmannite  se  distingue  facilement  de  la  gersdorllite, 
de  la  chloanthite,  etc.,  par  ses  caractères  pyrognostiques  et  par  le  résidu 
d'acide  antimonique  qu'elle  laisse  après  attaque  par  l'acide  azotique. 
Les  clivages  cubiques  sont  plus  faciles  dans  l'ullmannite  que  dans 
la  gersdorÛite. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'ullmannite  se  rencontre  dans  des  mines  d'argent  à  gangue  calcaire 
et  dans  quelques  gisements  plombifferes. 

Pyrénées.  —  Basses-Pyrénées.  L'ullmannite  se  trouve  à  la  mine 
d'Ar  près  des  Eaux-Bonnes  oii  elle  accompagne  l'arite  (voir  karile),  la 
dyscrosite,  la  blende,  la  pyrrhotite,  le  quartz,  dans  des  filonnets  à  gangue 
calcaire  traversant  des  filons  de  galène  et  de  blende.  Le  minéral 
forme  des  masses  compactes  ou  clîvables,  plus  rarement  des  cristaux 
cubiques  nets.  L'ullmannite  a  été  rencontrée  non  loin  de  là,  à  la  mine 
d'Anglaa  ;  M.  Braly  a  bien  voulu  m'en  remettre  des  échantillons  ren- 
fermant des  cubes  d'ullmannite  qui  atteignent  1""5  d'arête  ;  ils  sont 
difficiles  a  dégager,  se  clivent  avec  la  pins  grande  facilité;  ils  sont 
associés  a  de  la  blende.  L'attaque  par  les  acides  du  calcaire,  qui  lent 


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ULLMANNITE  641 

sert  de  gangue,  permet  de  les  dégager;  ils  ont  toujours  leurs  faces 
creusées  de  profondes  cavités. 

Dans  l'échantilloQ  de  calcaire  renfermant  les  cristaux  d'arite  décrits 
plus  haut,  j'ai  trouvé  des  cristaux  cristallitiques  d'ullmannite,  formés 
par  des  empilements  de  cubes,  allongés  suivant  un  axe  quaternaire. 

AlpeS'  —  hère.  Un  sulfoantimoniure  de  nickel  en  filon  dans  le 
gneiss  a  été  signalé  par  Gueymart!  {B.  S.  G.  XII.  516.  1855)  ii  Péchau- 
den  en  Valbonnais  ;  l'analyse  parait  avoir  été  faite  sur  une  matière 
impure.  C'est  de  ce  gisement  ou  de  la  mine  des  Chalanches  que  pro- 
vient un  échantillon  d'ullmannite  grenue,  renfermant  des  cristaux  à 
clivages  cubiques,  qu'a  bien  voulu  me  donner  mon  collègue  M.  Gau- 
dry  ;  cet  échantillon  est  indiqué  comme  provenant  des  environs  de  Gre- 
noble. 

Gisement  incertain. 

Plateau  Central-  —  La  collection  de  Strasbourg  possède  un 
échantillon  d'ullmannite  compacte  associée  it  de  la  galène,  de  la 
blende  dans  de  la  barytine  et  indiqué  comme  provenant  de  Corbières 
[Aude)  (Groth.  Strasb.  miner.  Samml,  43).  11  est  probable  qu'il  y  a 
erreur  de  département  dans  cette  indication  et  que  cet  échantillon 
provient  de  l'une  des  mines  de  Corbières  situées  à  la  limite  de  V Hérault 
et  de  YAveyron,  mines  qui  renferment  tous  les  minéraux  associés  à 
l'ullmannite  dans  l'échantillon  en  question  (voir  à  bournoitite). 


GROUPE  DE  LA  MAnCASITE 

M  ARC  A  SITE 

Fe  S* 

Orthorhombique  mm  =  lO»"»' 

b:  h  =  1000  :  979,690.  D  =  793,789.  d  =  608,199. 

[a-.b  :  c  =  0,7662  :  1  :  i,2342  (Saclebeck)] 

Macles.  Les  macles  de  la  niarcasile  sont  extrêmement  fréquentes  et 
caractéristiques,  elles  sont  au  nombre  de  deux. 

A.  Laooii.  —  Xitin-htif.  II.  *> 


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6Ï2 


MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 


1°  Macle  suivant  m.  Cette  macle  est  la  plus  commuoe  ;  elle  pré- 
sente des  types  variés  suivant  la  forme  élémentaire  des  cristaux  élé- 
mentaires qui  la  constituent. 

Macle  en  crèle  Je  coq.  Dans  cette  macle  les  individus  constiluanls 
possèdent  toujours  les  faces  m  et  des  clinodûmes  avec  ou  saaa  p  (001) 
[type  II  étudié  plus  loin).  La  macle  est  rarement  formée  par  deux  indi- 
vidus seulement  ;  le  plus  souvent,  il  en  existe  un  grand  nombre,  la 
rancle  donne  lieu  à  des  groupements  polysynthétiques  rappelant  ceux 
des  feldspaths  trîcliniques  ;  quand  tous  les  angles  rentrants  se  trouvent 
du  même  côté,  on  a  alors  les  groupements  crètés  que  montre  bien  la 
%.  10. 

Il  arrive,  assez  rarement  du  reste,  que  cette  macle  se  produise  par 
entrecroisement,  de  telle  sorte  que  l'on  observe  des  angles  rentrants 
aux  deux  extrémités  du  groupement  et  pas  d'angles  saillants, 

Macle  de  la  aperkise.  Cette  macle  est  surtout  fréquente  dans  la  mar- 
casile  de  la  craie  et  de  la  houille  ;  elle  est  caractérisée  par  l'abscoce 
presque  complète  d'angles  rentrants;  les  seules  faces  normalement 
développées  sont  celles  de  la  zone  pg^  ;  tantôt  les  cristaux  sont  aplatis 
suivant  p  (001)  ou  présentent  des  dômes  obtus,  tantôt  au  contraire 
les  faces  e*  étant  seules  développées,  le  groupement  conduit  à  des 
formes  pseudo-oclaédriques  régulières. 

Souvent  aussi  la  macle  est  plusieurs  fois  répétée,  constituée  par  4, 
(fig.  Va),  5  (fig.  1),  G  (flg.  2)  individus  donnant  dans  ces  deux  derniers 
cas  un  solide  fermé  en   forme  de  roue.  C'est  surtout  quand  la  niaclc 


est  constituée  par  4  ou  5  individus,  qu'un  grand  nombre  de  semblables 
groupements  s'cnlilent  suivant  une  arête pm  et  forment  ainsi  les  solides 


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MARCASETE  6Ï3 

en  pointe  de  flèche  qui  ont  fait  donner  le  nom  de  (speeikies)  îi  cette 
variété  de  marcasite. 

Macle  prismatique.  Les  cristaux  de  Pontpéan  décrits  plus  loin  offrent 
un  aspectspécini  dans  leurs  macles.  Cesontde  longs  prismes  hexnj^onaux 
dont  deux  des  faces  sont  remplacées  par  une  gouttière  verticale  (fîg.  7), 

2*Macle  suivant  a*.  Dans  cette  macle  beaucoup  plus  rare  que  la 
précédente,  les  cristaux  se  croisent  sous   un  angle  voisin  de  60°. 

Les  angles  suivants  ont  été  mesurés  sur  les  cristaux  de  Carmaux,  de 
Pontpéan  et  du  cap  Blanc-Nez. 


105°  a- 
14Ϋ3Î'30' 
1S7"Î7'30' 
1!1*5(>' 
«Soie 
167*51' 
155'W 
157=39' 


141*10' 
151*!1' 

15S»t7' 


127-32' 
113°53' 

89°l!t' 
13S°M' 


rasilc  piésentent  quatre 


Faciès  des  cristaux.  Les   cristaux   de   i 
types  principaux  : 

1°  Le  premier  type  est  formé  par  les  cristaux  peu  allongés  suivant 
l'axe  vertical,  présentant  toujours  les  fxces  a' (101)  et  g*  (011)  avec 
très  fréquemment  p  (001),  m  (HO)  et  i"^  (111) 
(fig.  3).  Ils  offrent  au  premier  abord  l'apparence 
de  cristaux  de  pyrite  qui  seraient  formés  par  les 
faces  de  l'octaèdre  régulier,  d»  cube  et  du 
rhombododécaèdre.  Des  mesures  permettent  { 
aisément  d'établir  la  distinction  qui  n'est  cepen- 
dant pas  toujours  facile  quand  ces  cristaux,  au 
lieu  d'être  isolés,  sont  groupés  et  ne  présentent 
quequelquesfacettesdistinctes  se  mesurant  mal. 

2'  Le  deuxième  type  est  caractérisé  par  l'apla- 
tissement, suivant  p  (001)  (fig.  4),  de  cristaux 
qui  présentent  les  faces  m;  c'est  lui  qui  fournit  la  macle  en  crétc  de 
coq.  Une   variété  de  ce  type  est  constituée  par  des  cristaux  pseudc- 


U.rc.«U  l.jp.  I). 


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6ii  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

hexagunaux  dans  lesquels  les  faces  m  el  g'  sont  également    dévelo}>- 

pées  ;  ils  sont  aplatis  suivant  la  base. 

3"  Le  troisième  type  (fig.  12)  est  surtout  réalisé  dans  la  macle  de  la 
sperkise  ;  les  cristaux  qui  le  présentent  sont  aplatis  suivant  p  (OOt)  et 
allongés  suivant  une  arête  y?  g*  ;  le  plus  souvent  ils  ne  montrent  dans 
leurs  groiipemeuts  que  les  faces  de  la  zone /j^  (001)  (010)  et  i'^,  avec 
rarement  de  petites  facettes  m,  en  gouttière. 

4"  Le  quatrième  type  que  j'ai  observé  pour  la  première  fois  dans  le 
gisement  lie  Pontpéan  est  constitué  par  des  prismes /^  (001)  m  1,110) 
(fig.  5  ut  6),  très  allongés  suivant  l'axe  vertical  et  identiques  par  suite 
aux  cristaux  de  mispickel  de  Munzig  en  Saxe. 

Les  faces  de  la  zane /Jg^  sont  très  fortement  striées,  parallèlement  à 
leurs  intersections  mutuelles;  ces  stries  correspondent  a  des  oscilla- 
tions entre  p  (001)  et  des  dames  très  obtus.  Les  faces  de  cette  zone 
sont  souvent  aussi  disposées  en  escalier. 

Les  cristaux  de  marcasite  sont  fréquemment  cristallitiques,  creusés 
de  cavités  plus  ou  moins  irrégulières,  les  mncles  y  sont  plus  abondantes 
que  les  cristaux  simples  ;  ii  Pontpcan  les  cristaux  de  marcasite  sont 
très  souvent  formés  par  le  groupement  h  axes  parallèles  d'un  grand 
nombre  de  petits  cristaux  conduisant  ainsi  des  sortes  de  barillets. 
Les  macles  prismatiques  oITrent  aussi  des  décroissements  réguliers 
donnant  à  l'édiBce  une  section  qui  rappelle  celle  des  macles  du  gypse 
de  Paris,  dites  eu  fers  de  lance. 

La  marcasite  a  une  grande  tendance  à  former  des  masses  fibreuses, 
des  rognons  globulaires,  fibreux  du  centre  à  la  périphérie,  parfois 
bérissés  à  l'extérieur  de  pointes  cristallines  rappelant  celles  du  type  I 
ou  du  type  III.  Ces  rognons  sont  quelquefois  allongés,  botroydes,  sta- 
lactiformes,  ils  affectent  les  formes  les  plus  variées  et  les  plus  bizarres. 
On  trouve  en  outre  ce  minéral  en  masses  grenues  ou  compactes,  en 
enduits  scoriacés,  etc. 

Enfin  une  variété  bien  connue  de  ce  minéral  est  la  marcasite  cloison- 
née représentée  par  la  fig.  11.  Elle  résulte  du  développement  dans  les 
clivages  de  galène  de  petits  cristaux  de  marcasite,  orientés  d'une  façon 
quelconque  ;  la  galène  a  postérieurement  disparu,  laissant  une  masse 
caverneuse,  cloisonnée  d'une  façon  régulière. 

Clivages.  Clivages  m  (110)  distincts,  traces  de  clivage  suivant  e*  [OU). 

Dureté.  6  à  6,5.  Fragile. 


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MARCASITE  (145 

Densité.  4.85  h  4,9 

Coloration  el  éclat.  Jaune  de  bronze,  fonçant  par  exposition  »  l'air  ; 
les  variations  arsenicales  sont  presque  blanches,  parfois  grises  ou  noir 
br&niitre.  Eclat  métallique  très  vif  dans  les  cristaux  non  altcrës. 
Opaque. 

Groupements  avec  d'autres  minéraux.  La  marcasite  se  groupe  par- 
fois (l'une  façon  régulière  avec  les  cristaux  de  pyrite.  Le  plus  souvent 
alors,  la  pyrite  a  une  face/j  (100)  parallèle  à  une  facem  (liO)  de  la  mar- 
casite, et  une  autre  face  p  parallèle  à  p  (001)  de  ce  dernier  miné- 
ral. Ce  genre  de  groupement  se  trouve  notamment  dans  les  macles  de 
la  spcrkise.  Plus  rarement,  la  pyrite  estdisposi'e  dételle  sorte  qu'une 
de  ses  faces  6*  (110)  est  parallèle  n  ^*  (010)  de  la  marcasite. 

J'ai  décrit  page  565  les  remarquables  associations  de  la  marcasite 
dans  des  pseudomorplioses  de  pyrrhotite  ;  je  n'y  reviendrai  pas,  je 
ferai  seulement  remarquer  que  dans  le  cas  où  la  pyrite  ou  la  galène 
participent  à  ces  pseudomorphoses,  leurs  axes  quaternaires  coïncident 
avec  les  axes  binaires  de  In  marcasite. 

Composition  chimique  et  essais  pyrognoslîques .  Comme  pyrite. 

Altérations.  Comme  pyrite.  Toutefois,  la  marcasite  s'altère  beaucoup 
plus  rapidement  que  ce  minéral. 

Diagnostic.  Voir  à  pyrite. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  marcasite  est  un  minéral  abondant  se  trouvant  dans  les  trois 
catégories  suivantes  de  gisements. 

1"  Dans  les  roches  éruptives  ; 

2'  Dans  les  gisements  métallifères; 

3°  Dans  les  formations  sédimentaires. 

Il  est  probable  que  la  marcasite  est  beaucoup  plus  répandue  en 
France  qu'on  ne  le  suppose.  Je  ne  citerai  ici  que  les  gisements  dans 
lesquels  ont  été  trouvés  des  cristaux  permettant  d'affirmer  que  le  miné- 
ral étudié  est  bien  orthorhomblque. 

1"  Dans  les  roches  éruptives. 

Bretagne.  —  Loire-Inférieure.  La  granulite  de  Barbin  près  Nantes 
renferme  non  scolrment  de  la  pyrite  cristallisée,  mais  encore  des  cris 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
rcasite  se  présentaDt  sous  forme  de   petites  lamelles  hexn- 
101),  m  (110),  ^  (010)  à  surface  généralement  terne,  d'un  noir 
Iles  sont  associées  à  des  cristaux  de  quartz  hyalin,  d'apalitc, 
llte,  etc. 


2°  Dans  les  filons  métallifères, 

itioD  faite  pour  les  gisements  suivants'  de  marcasite  s'ap- 
ux  des  filons  métallil^reg.  Ce  minéral  y  est  certainement 
int  ;  il  est  souvent  confondu  avec  la  pyrite  en  l'abBence  de 
tallines.  J'ai  observé  des  cristaux  distincts  dans  tous  les 
luivants  : 

ne.  — lUe-el-Vi/aine.La  marcasite  est  très  abondante  dans 
Puntpéan  en  Bruz,  elle  est  postérieure  à  la  blende  qui  olle- 
obe  la  galène.  Elle  existe  soit  pour  elle-même  en  cristaux 
n  masses  réniformes  ou  concrétionnées  à  structure  fibreuse, 
jdomorphoses  complexes  de  pyrrhotite. 
pseudomorphoses  régulières,  je  renvoie  à  la  page  565,  rap- 
ement  que  les  cristaux  élémentaires  de   marcasite   qui  les 

constituent  appartiennent  au  type  II  (fig.  4)  ;  ils 

jO;i^^T~r~7~~s.^  offrent  des  groupements  réguliers  avec  galène 

/7<^^__J  et  pyrite  qui  ont  été  également  décrits  plus 

haut. 
I  Les    cristaux    libres    offrent    généralement 

un  aspect  différent  (type  IV)  (fig.  5),  bien  qu'ils 
ilituéspar  les  mêmes  formes  simples.  Ils  sont  très  allongés 
ixe    vertical  ;    leur    structure    est 
lujours   polysynthétique  ;    ils  sont 
par  le  groupement  a  axes  presque 
d'un  grand  nombre  de  petits  îndi- 
léme  forme.    Assez    fréquemment, 
fsultant,  au  Heu  d'avoir  un  déve- 
régulier,  présente  une   forme   en 
it  la  ligure  6  évite  une  plus  longue 
I  ;    les   cristaux  de  ce   type  attei- 
ieurs  centimètres. 
es  cristaux  sont  maclés  suivant  m, 
la    forme    d'un    prisme    hexagonal  irrégulier    dont    deux 


i^~: 


Fig.  iMt. 


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MARCASITE 


6«7 


faces  sont  remplacées  par  une  profonde  goiiltière  verticale  (fig.  7 
et  8).  Souvent  ces  macles  oiTrent  des  décroissements  réguliers 
donnant  à  leurs  sections  la  forme  en  fer  de  lance  repré- 
sentée par  la  lig.  9.  Les  décroissements  ne  sont  pas 
seulement  réguliers  dans  la  direction  de  la  ligne  de 
macle;  le  cristal  devient  de  plus  en  plus  large  dans  la 
direction  de  l'axe  vertical  pour  se  fondre  insensiblement 
dans  la  marcasite  qui  supporte  les  cristaux  libres. 

La  marcasite  de  Pontpéan  est  blanche  et  prend  une 
teinte  verte  livide  par  altération;  les  pscudomorphoses 
ont  parlois  une  couleur  superficielle  jaune  de  laiton.  ■''b  ^- 

Touteslesvariétésde  marcasite  de  ce  gisement  s'altèrent  |!(ri""l(>°i<™i- 
avec  une  très  grande  facilité  et  il  est  fort  dtlTicile  de  conser-     ""  "  '"*'' 

ver  des  échantillons  en 

collection.  Cette  grande 

altérabilité  est  peut-être 

^  dueenpartieâlastructu- 

<  re  bétérogène  du  minéral 

qui,  grâce  a  cette  parti- 

■"       *'  cularité.ofTre  une  grande 

Praj»tioD.  .ur  .  (Ml)  d.  I.  m«b  .uitl.l  .   (110)  r 

df  11  m>R»te  d*  PoBipiEii.  suriace  a  J  oxydation. 

Finistère.Cest  à  la  marcasite  qu'il  y  a  lieu  de  rapporter  une  partie 
des  pyrites  des  vieilles  mines  de  Huelgoat  et  de  PouUaoueo.  D'après 
les  descriptions  datant  de  l'exploitation  de  la  mine,  il  semble  que  ces 
pyrites  étaient  les  derniers  minéraux  sulfurés  formés;  on  les  trouvait 
fréquemment  sur  les  cristaux  de  quartz  des  géodes  si  fréquentes  dans 
ce  célèbre  gisement.  La  marcasite  de  ces  mines  est  extrêmement  alté- 
rable; elle  est  fréquemment  associée  à  la  pyromorpbitc,  à  la  plumb- 
gummite  et  c'est  sa  décomposition  qui  produit  si  fréquemment  la  des- 
truction de  ces  êcbantillons  conservés  dans  les  collections. 

Céveniies.  —  Gard,  ha  collection  de  l'Ecole  des  Mines  possède  un 
échantillon  de  marcasite  stalactil'orme  qui  est  indiqué  comme  venant 
de  Tamaris;  il  provient  sans  doute  de  l'une  des  nombreuses  mines  des 
environs  d'Alais,  dont  il  a  été  question  page  583.  Il  est  probable 
qu'une  partie  du  sulfure  de  1er  de  ces  mines  est  formée  par  de  la  mar- 
casite et  il  en  est  peut-être  de  même  pour  celles  de  Soyons  [Ardèche). 


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648  MINÉHALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Je  n'ai  pu  malheureusement  avoir  â  ma  disposition  d'cchautillons  de 
ces  mines  aujourd'hui  abandonnées.  C'est  h  la  marcastte  qu'il  y  a  lieu 
de  rapporter  le  sulfure  de  Saint-Jean-dc-Valeriscle  près  la  Grand- 
Combe  ;  il  se  trouve  dans  une  gangue  quartzo-calcnire  en  masses  con- 
crétionnées,  testacées,  a  structure  fibreuse. 

Plateau  Central' — Puy-de-Dôme.  La  marcasitc,  en  petits  cristaux 
le  plus  souvent  indistincts,  accompagne  la  galène  et  In  blende  dans  la 
raine  de  la  Brousse  (Pnntgibaud)  et  parfois  la  pyromorphite  n  Pranal. 

Loire.  La  marcasite  en  roi^nons  de  la  grosseur  du  poing  a  été  signa- 
lée par  Drian  [op.  cit.  16G)  dans  les  filons  de  quartz  plombifère  de 
Pont-la-Terrasse.  Ce  minéral  s'altère  facilement. 

VosgeS'  [Ahacc-I  J'ai  trouvé  dans  la  collection  du  Muséum  quel- 
ques jolis  échantillons  de  marcasite  provenant  des  anciennes  mines  de 
Sainte-Marie-aux-Mines  ; 
les  uns  sont  en  voie  de 
décomposition ,  les  autres 
sont  entièrement  transfor- 
més en  limonite.  Les  cris- 


{P/tal^S^phi,  i-«rf«,r  ha/.«H..)  {Phaugriph!,  g^ajtur  -«««II..) 

taux  n'offrent  que  les  faces/»  (001)  et  m  (110)  ;  ils  présentent  la  dispo- 
sition en  crête  de  coq  représentée  par  la  fig.  10. 

D'autres  échantillons  également  très  altérables  présentent  une  struc- 
ture cloisonnée  (fig.  11)  :  ils  constituent  une  épigénie  partielle  de 
galène  ;  les  cloisons  de  marcasite  correspondent  aux  directions  de  cli- 
vage de  cette  dernière. 

La  collection  du  Muséum  possède  un  échantillon  de  marcasite  pro- 


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MARCASITE  649 

venant  des  Rions  du  Val  de  Villers  d'Urbeis  ;  des  cristaux  brillants 
offrant  la  macle  de  la  sperkise  sont  engagés  dans  du  quartz  qui  ne  laisse 
libre  qu'une  étroite  bordure  brillante  formée  par  des  faces  c*  (011). 

AlgérlB.  —  Constantine.  J'ai  indiqué  page  569  l'existence,  dans  les 
mines  de  l'Aîn-Barbar,  de  pscudomorphoses  de  pyrrhotite  en  marca> 
site. 

3°  Dans  les  assises  sédimentaires. 

a)  Dans  les  assises  paléozoïijues. 

Il  est  possible  qu'une  partie  des  sulfures  de  fer  des  scbistes  et  autres 
assises  paléozoïqucs  soient  constitués  par  de  la  mnrcasitc.  Ces  roches 
et  surtout  les  schistes  s'altèrent  en  effet  avec  une  grande  facilite  à  l'air 
et  il  est  souvent  diflicile  de  conserver  par  exemple  les  fruits  ou  autres 
fossiles  pyritisés  du  peimien  ou  du  houîller  (Autunois,  bassin  de  Saint- 
Etienne,  etc.},  qu'ils  contiennent. 

Toutefois  dans  tous  les  gisemenis  dont  j'ai  examiné  des  cristaux  dis- 
Cincls,  le  minéral  est  constitué  pur  de  la  pyrite  cubique  ;  ceux  qui 
sont  étudiés  plus  loin  font  seuls  exception.  Cette  facile  altération  du 
sulfure  de  fer  quel  qu'il  soit  est  liée  à  l'état  de  division  extrême  dans 
lequel  il  se  trouve  au  milieu  de  roches  plus  ou  moins  poreuses  ayant 
une  grande  tendance  à  absorber  l'oxygène  do  l'aîr. 

Il  est  fort  probable  du  reste  que  dans  nombre  de  ces  gisements  la 
pyrite  et  la  marcasite  sont  associées  ;  ces  minéraux  ne  peuvent  être 
distingués  qu'en  présence  de  cristaux  distincts  ;  le  gisement  de  Car- 
maux  est  à  citer  h  cet  rgard. 

Flandre  et  Artois.  —  Pas-de-Calais.  Nord.  La  marcasite  en 
cristaux  existe  probablement  dans  les  géodes  calcaires  de  quelques 
fosses  houillères  du  Pas-de-Calais  et  du  Nord  ;  les  échantillons  que 
j'ai  eus  en  mains  sont  insuffisants  pour  que  je  puisse  l'alliimer. 

ArdenneS'  —  La  collection  de  l'École  des  Mines  renferme  un 
échantillon  de  marcasite  en  cristaux  crêtes  [pm]  (du  type  I)  prove- 
nant du  calcaire  cnrbonifbre  de  Givet.  Ils  sont  associés  à  de  la  bary- 
tine  et  à  de  la  calcite. 

Plateau  Central.  —  Tarn.  On  a  vu,  page  599,  que  la  houille 
de  Carmanx    renferme  de  la  pyrite  en  cristaux  cubiques.   Dans   les 


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LNCE 

[lier  M.  Ch.  Perës,  se 
castte  ayant  extérieure- 
mais  possédant  une  cou- 

I  la  cassure  fraiche.  Les 
es  de  marcasite  sont  rares 

dimension  ;    ils   appar- 

II  et  sont  aplatis  suivant 
p  sont  striées  paralléle- 
;  on  observe  en  outre  les 
■fois  ft"»(lll). 

lacle  de  la  sperkise;  les 
nontrant  quelquefois   de 


représentés  par  la 
fig.  21,  avec  cette  diffé- 
rence, toutefois,  que  les 
faces  e*  (011)  sont  pla- 
nes, brillantes,  que  p 
manque  souvent  et  que 
6*  "est  très  développée. 
Quelquefois  les  macles 
de  marcasite  sont  sau- 
poudrées de  petits  cris- 
taux {p  a*)  de  pyrite 
distribués  sans  ordre 
et  ne  laissant  libre  que 
casite. 
curieux  échantillon   de 


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MARCASITE  651 

marcasite  stnlactiforme  trouvé  récemment  dans  les  mines  de  bog- 
head  des  Thélots-lës-Autun  ;  il  m'a  été  communi(]ué  par  MM.  Ber- 
thier  et  Bayle.  Sa  couleur  est  le  blanc  jaune  verdâtre;  les  baguettes 
qui  le  constituent  sont  hérissées  de  pointements  cristallins  non  déter- 
minables.  Cet  échantillon  s'est  formé  par  concrétion  dans  une  cavité 
de  la  roche  dont  il  englobe  des  fragments.  Je  dois  â  l'obligeance  de 
M.  de  Limur  un  bel  échantillon  de  marcasite  du  même  gisement, 
formé  dans  les  mêmes  conditions  :  il  est  constitué  par  des  cristaux 
groupés  en  crête  de  coq  tout  à  fait  analogues  ii  ceux  que  représentent 
la  figure  10,  mais  ils  sont  peu  épais,  fragiles  et  d'une  grande  délica- 
tesse. 

J'ai  rencontré  un  échantillon  de  marcasite  parmi  la  série  des  cris- 
taux de  pyrite  des  mines  de  Muntceau  dont  il  a  été  question  page  603, 
Ils  mesurent  seulement  un  à  deux  millimètres  de  plus  grande  dimen- 
sion et  ont  les  mêmes  formes  que  ceux  de  Curmaux. 

b)   Dans  les  assises  secondaires. 

J'ai  énuméré  page  607  les  divers  niveaux  de  fossiles  pyrîteux,  ne 
pouvant,  en  l'absence  de  cristaux  nets,  établir  dans  ces  épigénics  orga- 
niques de  distinction  certaine  entre  la  pyrite  et  la  marcasite.  Je  n'ai 
eu  du  reste  entre  les  mains  qu'un  petit  nombre  d'échantillons  prove- 
nant de  quelques-uns  seulement  de  ces  gisements.  Dans  la  plupart 
de  ceux-ci,  ces  pseudomorphoses  sont  accompagnées  de  cristaux  de 
pyrite  cubique  ;  il  est  néanmoins  fort  probable  qu'un  certain  nombre 
de  ces  épigénies  organiques,  et  notamment  les  types  facilement 
altérables   du  crétacé,  sont  en  réalité  constituées  pur  de  la  marcasite. 

Je  ne  m'occuperai  donc  ici  que  des  gisements  fonrnissant  de  In  mar- 
casite nettement  caractérisée. 

a  Dans  le  jurassique. 

Plateau  Central. —  ArJècke.  Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Iloh 
d'intéressants  échantillons  de  marcasite  provenant  de  Crussol,  vis-à-vis 
Valence;  ils  forment  des  nids  dans  une  marne  calcaire  duséquanien. 
Il  est  facile  de  les  isoler  par  un  lavage  à  l'acide  chlorhydiiqne  étendu. 
Les  cristaux  sont  très  aplatis  (type  I),  présentant  les  faces  m  (liO), 
e  (011),  ^  (012)  et  surtout  e^  (013]  ;  ils  sont   un  peu  allongés  suivant 


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INERALOGIE  DE  LA  FRAXCE 
lëlement   r  iRquelle  ils    sont   fortement    striés. 
Les  macles  de  deux  ou  plu- 
sieurs   individus    sont    fré- 
quentes, se  produisant  soit 
par  accollement,  soît  parpé- 
^  nétration,    comme    dans    la 

fig.  5  de  la  page  668  [mispi- 
kel).  II  n'est  pas  rare  de  trou- 
ver des  cristaux  dépourvus 
d'angles  rentrants  et  offrant 
les  divers  aspects  présentés 
"■  par  les  figures  15  et  16. 

icCruuai.  Aveyron.  La  collection  du 

X  cristaux  isolés  de  marcasite  indiqués  comme 
dans  le  lias). 

[ninerai  de  fer  oolithique  qui  forme  des  lentilles 
angiens  â  Mazenay  renferme  des  nodules  de  mar- 
is que  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Schneider 
du  poing.  Ils  sont  finement  fibrenx,  leur  surface 
,  parfois  terminée  par  des  poinlcmenls  cris- 
ngtobés  par  une  calcite  lamellaire,  ressemblent 
le  plastique  d'Ivry,  qu'a  ceux  de  la  craie;  ils 
Itérables. 

tns  les  assises  crétacées. 

le  les  ammonites  pyriteuses  du  crétacé  sont  pro- 
pigénisées  par  de  la  marcasite,  mais  le  véritable 
il  est  le  supracrélacé  où  on  le  trouve,  avec  une 
l'ant  les  gisements,  dans  le  cénonianien,  dans  le 
nien.  La  marcasite  s'y  présente  rarement  en  cris- 

le  plus  généralement  des  boules  de  grosseurlrès 
arrivera  peser  phisicurs  kilogrammes,  leur  struc- 
mt  de  vrais  sphérolites  souvent  hérissés  de  poin- 

17  et  18).  Plus  rarement  ces  boules  sont  constt- 
igglomérés  sans  ordre  (fig.  20  et  23). 
rcasile,  désignés  en  général  par  les  paysans  sous 
>udre,  subissent  dans  leur  gisement  originel  l'al- 


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MARCASITE 


térutiun  hépatique,  maïs  ils  se  transforment  très  rapidement  en  mél»a- 
térite  (altération  saline)  dès  qu'ils  sont  exposés  à  l'air  libre,  lis  sont 


souvent  imprégnés  de  gypse  lamellaire  qui  se  développe  entre  leurs 
fibres.  Leur  association  avec  les  silex,  les  fossiles,  n'est  pas  rare  ;  ils 
les  englobent  ou  sont  implantés  sur  eux. 

La  marcasite  se  rencontre  dans  toutes  les  régions  françaises  consti- 
tuées par  le  supracrétacé.  Comme  elle  se  présente  avec  les  mêmes 
formes  dans  les  divers  niveaux,  je  ne  considérerai  pas  ceux-ci  dans  des 
paragraphes  distincts.  Les  gisements  suivants  se  recommandent  par 
l'abondance  ou  la  beauté  des  écbanliJIuns  qu'ils  fournissent. 

Artois.  — Pas-de-Calais.  La  région  qui  fournit  en  France  les  plus 
remarquables  échantillons  de  maicasiteest  le  bas  Boulonnais.  Ce  miné- 
ral abonde  dans  toute  la  ceinture  de  craie  céuomanienne  qui  lui  sert 
de  limite. 

Le  gisement  le  plus  intéressant  au  point  de  vue  de  l'abondance  et 
de  la  beauté  des  cristaux  est  le  cap  Blanc-Nc/.  La  marcasite  s'y  trouve 
particulièrement  dans  la  zone  ;i  Ammonites  cenomaniensis  ;  elle  offre 
divers  aspects  :  dans  les  niveaux  les  plus  bas,  elle  forme  des  rognons 
irrégviliers  et  volumineux,  parfois  mamelonnés  el  hérissés  de  cristaux 
mal  formés,  enchevêtrés  (fig.  17  et  18). 

Plus  rarement,  on  rencontre,  non  plus  ces  boules  ii  structure 
fibreuse,  mais  des  agrégats  de  cristaux  enchevêtrés,  laissant  entre 
eux  des  vides  qui  permettent  de  distinguer  nettement  leurs  formes 
qui  vont  être  étudiées  plus  loin  (fig.  20  et  23). 


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654  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Le  second  aspect  de  la  mRrcasite  est  fourni  par  des  rognons  de  toute 

grosseur,    arrondis   ou  cylindriques,  de  couleur  foncée,  sans  trace  de 

cristaux;    leur    structure 

est  rayonnée  dans  la  cas- 
sure. Ces  rognons  s'al- 
tèreut  avec  la  plus  grande 
facilité,  donnant  des  pseu- 
domorphoses  en  lîmonite 
désignées  par  les  paysans 
sous  le  nom  Ae  fer  bouilli. 
Les  échantillons  bien 
cristallisés  que  j'ai  étu- 
diés, proviennent  de  la 
collection  du  Muséum,  ou 
m'ont   été   obligeamment 

communiqués  par  M.  Sau- 
Pi..  I».  ,1  ■ 

vage.     Ils    appartiennent 

aux  trois  types  suivants  : 

r  quatre  individus  e*  (011), 


Uid>  d>  tu  (puklM.  (PA'Ufrapkù  (rn 


l''Macles  de   la   sperkise  constituées  j 

p  (001),  souvent  enfilés  en  plus  ou 

moinsgrand  nombresuivant  l'axe     i 
de  macle  (fig.  13)  ; 

2°  Macics  de  la  sperkise  avec 
groupements  réguliers  eu  roue  de 
5(fig,  l],plus  rarement  de6(fig.2) 
individus.  Elles  se  réunissent  en 
grand  nombre  pour  former,  par 
leur  enchevêtrement,  des  boules 
dépassant  la  grosseur  du  poïng. 
11  est  possible  de  les  dégager  par 
lavage  de  la  craie  marneuse  qui 
les  englobe.  La  fig.  20  représente  ~ 
un  bel  échantillon  de  ce  genre. 
Fréquemment  les  macles  de  la  T«r»qi.ii 
sperkise    sont   individuellement  [P'.."r';'*'"^"'"  ^' "■""■  ■"«"■•) 

constituées  par  l'empilement  parallèlement  à  p  ^001)  de  plusieurs 
individus  semblables  ;  quand  ces  empilcmenls  se  font  ii  axes  impar- 
faitement   parallèles,   il    se    produit    des    groupements   en    gerbes  : 


Rg.  M. 


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MARCASITE  655 

3°  Macles  de  la  sperkise  cunslituées  par  deux  individus  seulement, 
allongés  suivant  une  arête^  m.  Ces  macles  sont  généralement  squelettî- 
formes.  Elles  sont  Tonnées  pnr  le  croisement  de  deux  lûmes  aplaties,  l'une 
suivant/)  et  portant  latéralement  deux  faces  m, 
l'autre  suivant  m  et  limitée  en  outre  par  deux 
faces/'.  L'extrémité  libre  du  «rroupement  est 
constituée  par  quatre  faces  c'  îrréguliiires  et 
souvent  unegouttière  mm, 
avec  ou  sans  i'/*  ï'^.  Les 
fig.  21  et  22  montrent  ,. 
celte  macle  vue  parallè- 
lement à  p  ainsi  qu'une 
section  perpendiculaire  à  Prnjecii»n  mr  un  pii-.  p<rp<n- 


Fi(.  ti . 


''7(L"d".T;.Ai.?:'C;     rarête/^Ai.  La  fig.23est    ^    „        . 
la  reproductron  d  une  pho- 
tographie  d'une  boule    formée  par  la   réunion   d'un  grand    nombre 
de  macles  de  ce  type. 

Tous  ces  échantillons,  par  la  netteté  de  leurs  formes,  peuvent  être 
comparés  à  ceux  qui  se  trouvent 
de  l'autre  côté  du  détroit  du  Pas- 
de-Calais,  à  Folkeatonc;  ils  s'en 
distinguent  par  leur  altération  plus 
grande;  tous  les  échantillons  que 
j'ai  examinés  sont  en  effet  au  moins 
recouverts  d'une  mince  couche 
ronge  d'oxyde  et  parfois  entière- 
ment  transformés    en    hématite. 

C'est  également  dans  le  cêno- 
manien  que  se  trouvent  les  amas 
(le  sulfure  de  fer  quî  ont  été  ex- 
ploités autrefois  sous  le  nom  de 
mine  de  Saint-Pol  près  Wissant,  ji^  ^a 

On  y  a   trouvé   des   masses    iné-     Nodoio  d»  m.rc.iiii  du  c.p  m.nc-^«  formi  oir 
gales,  hérissées  de  pointes  cristal-       àinia:  {Phaair-phù  t-"<i'-r "••"'li'-) 
lines  et  des  globules  de  la  grosseur  du  poing,  cloisonnés  à  l'intérieur 
et  associés  à  de   la  phosphorite.  La  niarcasite  abonde  aussi  dans  les 
nodules  phosphatés  du  Boulonnais. 

On  peut  citer  encore  les  localités  suivantes  ofi  la  marcasite  se   ren- 


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OGIE  DE  LA  FRANCE 
ry,  les  environs  de  Montrcuîl-sur-Mer. 
Collache  des  nodules  de  marcasite  trouvés 
n  [tourtia]  coupé  à  125  m.  de  profondeur 
•■léchinelle,  à  Ligny-les-Aire.  M.  Doiué- 
es  provenant  des  mines  de  Courrières. 
argiles  luroniennes,  désignées  par  les 
n  de  dièves,  rciirerment  de  la  marcasite 
formes  qui  sont  parfois  hérissés  de  poin- 
Dorignîes  près  Uonai).  Le  même  minéral 
is  dans  le  sénonien  de  Lezennes. 

marcasite,   en   fort  beaux  rognons  sou- 
:arligny. 

irieure.  De  très  beaux  échantillons  de 
ontrent  d;ins  le  turonïen  et  le  sénonien 
ocalitéssur  la  côte  de  la  Manche  (Dieppe, 
;hantillons,  avec  pointemeuts  cristallins 
■uns. 

rencontre  dans  la   craie   sénonienne    de 
1  Villette  près  Louviers,  etc. 
lomanien  que  la  marcasite  se  trouve  en 
uville  ;   il  n'est  pas  rare  de  voir  de  larges 
es  de  ce  minéral  qui  existe  aussi  dans  le 

se.  La  craie  turonienne  et  sénonienne 
des  environs  de  Beauvais  (le  Becquet  et 
Goincourt,  HardiviUiers,  Margny-lès- 
Compiègne},est  riche  en  nodules  de  ma  r 
casitc.M.  Janetabien  voulu  mccummu 
niquer  l'échantillon  représenta  par  la 
lîg.  24.  C'est  un  silex  englobé  par  iin 
rognon  de  marcasite  ;  il  a  été  recueilli 
dans  la  craie  à  Marsupites  de  Goin- 
court près  Beiiuvais.  On  trouve  aussi 
des  oursins  dans  ces  mêmes  conditions. 
Seine-et-Oise.  Dans  ce  département, 

I  la  marcasite  n'est  pas  rare  dans  la 
craie  sénonienne,  notamment  aux  en- 

i-Gnyon,  Dennemont,  etc. 


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MARCASfTE  657 

Seine.  Les  rognons  de  marcasite  sont  rares  et  de  petite  taille  dans 
la  craie  de  Meudon  ;  ils  sont  souvent  recouverts  de  cristaux  de  gypse, 
formés  par  leur  décomposition. 

Aisne.  Les  grès  verts  du  ganlt  sont  riches  en  marcnsite,  notamment 
R  Besumé,  Leuze,  la  Folie-Hut,  Aubenton.  Il  en  est  de  même  de  la 
craie  à  belemnites  phnits  (Autreppos)  et  de  la  craie  sénonienne  de 
Belcnglîse  prés  le  Catelet.  Les  échantillons  que  j'ai  examinés  m'ont  été 
communiqués  par  MM.  Barrais  et  Gosselet. 

Champagne.  —  Marne.  Des  boules  de  marcasite  de  très  grande 
taille  se  trouvent  dans  la  craie  de  Champagne  et  notamment  à  Eper- 
nay,  aux  environs  de  Chillons-sur-Marne  (Camp  de  Chàlons),  à  Chepy, 
il  Reims  (zone  iiiférieure  de  la  craie  à  Beleinnitella  t/iiadrata). 

Aube.  Les  carrières  de  craie  des  environs  de  Troyes  fournissent  de 
très  beaux  échantillons  de  marcnsite  en  boules  et  parfois  des  cristaux 
distincts  (Creney,  Montgeux,  Saint-Parres-aux-Tertres),  souvent  associés 
il  des  octaèdres  de  pyrite  également  limonitisés.  Je  dois  à  l'obligeance  de 


F)g.  15  II  M. 

UikhIu  impliniti  >nr  idi  lirtbriiiiU  it  U  enie  d.  Sitnt-Pimi-iui-Ttrlni 

IftipIPirtphu  an  pta  riiaiu.) 

M.  de  Mauroi  les  échantillons  que  j'ai  étudiés.  C'est  dans  le  premier  de 
ces  gisements  qu'on  a  trouvé  du  soufre  natif  au  milieu  de  boules  de 
marcasite  évidées  et  transformées  en  limonite.  Les  fig.  25  et  26  repré- 
sentent un  curieux  échantillon  provenant  de  Saint-Parres-aux-Tertres  ; 
il  m'a  été  communiqué  par  M.  Stan.  Meunier;  on  y  voit  des  cristaux 
de   marcasite   limonitisée,   groupés  sur  une  térébratule. 

Ardennes.  —  La  marcasite  imprègne  les  grès  verts  du  gault  de 
l'Ardenne  (Aubigny,   Lognybogny,  Marlemont,  Vaux-Vilaine,  Faleul, 

A.  LioMiu.  —  iriWnlifil.  II.  4J 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
te.)  ;  des  nodules,  ny.iiit  parfois  uoe  grande  taille,  se  trouvent 
;raie  blanche  de  l'arrondissement  de  VouzierH. 

grogne.  —  Yonne.  Les  boules  de  niarcasite  sont  plus  abon- 
nns  le  cénomuuien  (Aillant)  et  le  turonien  (Turny,  (Dracy), 
que  dans  le   séoonien  (Brion). 

—  Ogérten  signale  des  nodules  de  roarcasite  dans  la  craie, 
et  de  Saint-Julien. 

I.  —  M  aine- et- Loire.  Des  nodules  de  niarcasite  ont  été 
dans  le  tufleau  turonien  de  Baugé,  de  Charcé,  etc. 

an  et  Berrl-  —  Niènm  et  C/ier,  La  craie  marneuse  cénoma- 
les  environs  de  Vailly  et  la  craie  glauconiuse  de  Vicrzon,  le 
la  Nièvre  et  du  Cher  renferment  des  nodules  de  marcasite  que 
[ués  M.  de  Grossouvre. 

inteS-  —  Charente  et  Charenle-Infcrieiire .  Grâce  à  l'obligeance 
rnaud,  j'ai  pu  examiner  des  échantillons  de  marcasite  pro- 
ss  divers  niveaux  crétacés,  si  bien  étudiés  par  ce  géologue. 
isite  en  rognons  fibreux,  très  altérable  et  souvent  accom- 
e  gypse,  de  résine  fossile,  abonde  dans  les  argiles  ligniteuses 
ic  du  cénomanien  l'gardonienj,  [île  d'Aix,  Fouras,  Piédemont, 
t,  etc  ]  :  elle  se  présente  parfois  sur  les  canaux  de  teredos 
)gments  de  bois  silicifié  qu'ils  accompagnent.  Au  pont  des 
on  constate  au  milieu  des  calcaires  â  Anoj-thojiygns  orùicu- 
istcnce  d'une  traînée  de  petits  nodules  de  marcasite  altérée. 
e  sénonien  (santonien)  du  Cognac,  il  existe  de  beaux  groupe- 
!  marcasite  (macie  de  la  sperkise  à  faciès  octaédrique)  :  les 
ms  étudiés  sont  accompagnés  de  pyrite  ip,  a*i  altérée  ;  ils  pro- 
de  carrières  détruites  pour  la  construction  du  chemin  de  fer. 
rcasite  se  rencontre  encore  dans  le  campanien  d'AngouIème; 
is  le  maestrichtien  idordonien),  elle  existe  dans  la  partie 
des  marnes  à  Clypaolainpas  Lukci. 

le.  —  Conslantine.  D'après  les  renseignements  que  je  dois  h 
r,  la  marcasite  en  nodules  librcux  est  assez  abondante  dans 
gisements  crétacés  de  Constantinc. 


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Dans  les  assises  tertiaires. 

Bassin  de  Paris.  —  Seine.  La  mnrcasite  abonde  duDS  l'argile 
plastique  (notamment  dans  les  sables  constituant  le  niveau  moyen  de  la 
formation  et  dans  les  fausses  glaises  qui  les  surmontent)  de  la  base  de 
l'éocène  des  environs  de  Paris.  Elle  y  forme  des  rognons,  des  masses 
irrégolièrea  à  aspect  bizarre,  parfois  tuberculeuses.  Leur  structure  est 
finement  grenue  ;  elles  sont  parfois  riches  en  moules  de  mollusques  et 
en  empreintes  végétales  (Issy,  à  la  porte  de  Versailles).  On  voit  aussi 
des  rognons  à  utruclure  fibreuse  se  distinguant  de  ceux  de  la  craie  par 
leur  surface  polie  et  par  la  finesse  de  leurs  fibres;  le  plus  souvent  ces 
nodules  sont  irréguliers  (Ivry,  Arcueil).  Cette  marcaslte  est  très  alté- 
rable. Dans  les  carrières  d'issy,  le  sol  des  parties,  où  abonde  le  minéral, 
est  couvert  d'elHorescencea  blanches  de  niélantérite  s'altérant  en 
copiapite,  etc.;  des  réactions  secondaires  sur  l'argile  donnent  nais- 
sance ft  des  cristaux  de  gypse,  à  de  la  webstérite,  à  de  l'apatélite,  etc. 
(voir  à  ces  minéraux). 

Marne,  Oise,  Seine-et-Oise,  Aisne.  Les  lignites  [cendres  noires)  du 
Laonnais  et  du  Soissonnais  (sparnacien)  qui  sont  les  équivalents  de 
l'argile  plastique  des  environs  de  Paris,  sont  parfois  imprégnés  de  mar- 
casite  qui  s'eflleurissent  avec  la  plus  grande  facilité.  Aussi  ces  lignites 
sont-ils  utilisés  soit  comme  amendement  agricole,  soit  comme  minerai 
j'aluQ  et  de  sulfate  de  fer.  On  les  exploite  particulicremeot  dans  les 
cendrières  de  VAtsne  (Chaillevct,  Mailly,  Urcel,  Festieux,  Montaigu, 
Suzy,  Soissons,  Saint-Quentin,  Laon,  Château-Thierry),  dans  VOtse 
(Arcy,  Beaurains),  et  en  Seinn-el-Oise,  a  Bonafie  etc.  ;  dans  la  Marne 
(Bcrru,  Trépail,  forêt  de  Verzy,  etc.).  Dans  ces  lignites,  la  pyrite  est 
extrêmement  divisée;  elle  donne  par  décomposition  de  la  mélantérite, 
parfois  du  soufre  et  fréquemment  du  gypse. 

Sologne.  —  Loir-et-Cher  et  Loiret.  Les  argiles  de  Sologne  renfer- 
ment des  nodules  de  marcasite  que  m'a  signalés  M.  de  Grossouvre. 

CliaronteS-  —  Charente.  Les  argiles  noires  tertiaires  de  Lafaye  en 
llonac  sont  riches  en  nodules  ovoïdes  de  marcasite  à  structure  fibreuse. 

Plateau  Central.  —  Cantal.  Les  assises  (tertiaires  ou  quater- 
naires?) de  randanite  (voir  tome  III)  exploitées  a  Auxillac  en  Vîrargues 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
s  petits  nodules  aplatis  de  marcasîte  compacte.  Je  n'ai  pas 
istaux  nets  dans  les  échantillons  que  je  dois  à  l'obligeance 
•d. 

me.  Les  marnes  lîgniteiises  aquitanienncs  de  Menât  (voir 
ferment  en  grande  abondance  des  nodules  un  peu  aplatis 
:  leur  structure  est  fibreuse.  J'ai  étudié  une  nombreuse 
échantillons  qui  m'a  été  communiquée  par  M.  Gontrulct. 
[in.  M.  Deperetm'a  signalé  l'existence  de  gros  nodules  de 
s  altérable  dans  les  mines  aquitanicnDes  de  Pyrimoot. 

Dans  les  assises  thermales. 

ge  628  que  du  sulfure  de  fer  se  produit  dans  un  certain 
>urces  thermales  françaises  oii  il  provient  de  la  réduction 
Il  est  possible  que  dans  quelques-uns  de  ces  gisements 
it  constitué  par  de  la  marcasîte.  La  démonstration  de  celte 
est  pas  possible,  la  substance  en  question  ne  formant 
lits  très  minces,  dépourvus  de  cristaux  détermîoables. 

LÔLLINGITE  ET  LEUCOPYRITE 

Fe  As,  Fe'  S* 

Orlhorhombique  :  mm  =  HS'S/' 
=  1000:  1024.95.  I)  =  831,-200.  </  =  555,97;i. 

[a:b:c^-  0,6689  :  1  :  1,2331  (Brogger)] 
icles  suivant  a}  (101)  de  deux  ou  trois  individus. 
serrées. p  (001),  m  (110),  e"  (013). 

suivants  ont  été  mesurés  par  M.  Schraufsur  des  cristaux 
des  Chalanches. 

Angle  Kut\n 

•27'  ■  113-iO'  r  «*«•  Xik'W 

•IS'  102»35'  \_  e't"  sur/i       tSWlfl'  133'jO' 

livage  p  (001)  parfois  net.  Cassure  inégale. 

i  5,5.  Fragile. 

à  7,4. 

et  éclat.  Blanc  d'argent  à   gris  d'acier.    Poussière   noire 

que. 


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LOLt-lNGITE  ET  I.EUCOPYRITE  661 

Composition  chimique.  La  formule  Fe  As*  [lôllingilé]  correspond  ù  la 
composition  a,  la  formule  Fe^  As*  [leutopyrite)  h  la  composition  b. 

Quelques  variétés  renferment  une  quantité  notable  de  cobalt  {glaitco- 
pyrite)  et  établissent  le  passage  à  la  safflorite;  c'est  le  cas  du  minéral 
de  la  mine  des  Chalanches  dont  l'analyse  est  donnée  en  cd'après  Fren- 
zel  [N.J.  &11.  1875).  Ce  minéral  renferme  aussi  une  quantité  notable 
d'antimoioe.  Certaines  variétés  {geyerile)  sont  sulfureuses  et  passent  au 
mispickel;  leur  densité  est  plus  faible,  6.2  ii  6.8. 


*) 

^) 

64,1 

63,66 

) 

5,61 

100.0      100,0      100,59      100,0 

Essais  pyrognostiqitea.  Dans  le  tube  fermé,  donnent  un  sublimé 
d'arsenic  métallique,  dans  le  tube  ouvert  un  sublimé  blann  d'acide 
arsénieux;  les  variétés  aotimonilères  donnent  en  outre  un  sublimé 
d'acide  aotimonieux  avec,  dans  la  geyerite,  des  vapeurs  sulfureuses. 
Sur  le  charbon,  donnent  les  vapeurs  de  l'arsenic  (et  parfois  les  réac- 
tions de  l'antimoine],  et  un  enduit  btanc,  au  feu  oxydant;  au  feu 
réducteur,  un  globule  magnétique  qui,  dans  les  variétés  cobaltilères, 
fournit  les  réactions  du  cobalt  en  plus  de  celles  du  fer. 

Altérations.  Comme  le  mispickel. 

Diagnostic.  La  liJllingite  et  la  leucopyrite  se  distinguent  du  mispickel 
dans  le  tube  fermé  ;  elles  donnent  immédiatement  un  anneau  noir 
d'arsenic  métallique  et  pas  de  sulfure  d'arsenic  comme  ce  dernier 
minéral. 

aiSEBIENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  lôllingite  se  rencontre  en  France  dans  des  pegmatites  et  dans  des 
filons  métallifères, 

1°  Dans  les  pegmatites  et  les  schistes  cristallins. 

Bretagne.  —  Loire-Inférieure.  La  liillingite  se  présente  en  masses 
blanches  compactes  dans  les  pegmatites  de  Mîseri  près  Nantes  et  en 


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662  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

petits  cristaux  dans  celles  d'Orvault.  Dans  un  échantillon  de  la  collec- 
tion du  Muséum,  j'ai  observé  de  petits  cristaux  [mè')  de  lûllingite  ; 
ils  ont  environ  1  millim.  et  sont  engages  en  grand  nombre  dans  un 
micaschiste  tourmalinifère  des  Douves  Saint-NIcoUs  à  Nantes. 

Plateau  central-  —  Haute-Vienne.  La  lolHngite  se  trouve  en  niasses 
compactes  d'un  blanc  grisiitre  dans  la  pegmatite  de  la  Vilate  pK-s  Chan- 
tcloube,  elle  acompagne  la  nlobite,  la  spessartine,  le  wolfram  et  les 
autres  minéraux  dont  il  a  été  question  page  81. 

2"  Dans  des  gisements  métallifères. 

Pyrénées.  —  Hautes-Pyrénées.  De  la  lollingite  en  fines  aiguilles 
que  je  n'ai  pu  dégager  de  leur  gangue  de  quartz  compact,  u  été 
trouvée  avec  chalcopyrite  par  M.  de  Limur  dans  des  filonnets  traversant 
le  granité  du  pic  d'Arbizon. 

Plateau  Central.  —  Hante-Vienne.  J'ai  observé  de  la  lollingite 
lamellaire  dans  une  masse  jaune  de  la  mine  d'étain  de  Vaulry;  elle 
accompagne  la  molyhdénite  et  la  cassitérite  ainsi  que  la  moscovite. 

Alpes.  —  hère.  L'analyse  b  est  celle  d'une  lollingite  trouvée 
par  Frenzel  dans  la  mine  des  Chalanches  ;  elle  établit  le  passage  de 
la  lollingite  à  la  danaïte  ;  elle  est  remarquable  en  outre  par  sa  forte 
teneur  en  antimoine.  M.  Groth  en  donnant  l'analyse  du  mispickel  de 
ce  gisement  a  fait  remarquer  (Ber.  Akad.  Milnchen.  384.  1885)  que 
les  cristaux  m  (110)  é'  (011)  mesurés  par  M.  Schrauf  (A^.  /.  677.  1075) 
et  indiqués  par  lui  comme  lollingite  appartiennent  sans  doute,  eux 
aussi,  au  mispickel.  La  collection  du  Muséum  renterme  plusieurs 
échantillons  de  lollingite,  en  cristaux  malheureusement  indistincts; 
dans  l'un  d'eux,  la  lollingite  se  trouve  sur  de  l'allemootite  ;  dans  un 
autre,  les  cristaux  sont  engagés  dans  de  la  smaltite.  Chauffés  dans  le 
tube  fermé,  ils  donnent  immédiatement  une  auréole  d'arsenic  métal- 
lique sans  trace  de  sulfure  d'arsenic. 

Algérie.  — Conslanline.  De  petits  cristaux  de  lollingite  se  rencon- 
trent dans  le  gisement  plombifère  de  Kef-Oom-Theboul  ;  les  géodes 
qu'ils  tapissent  renferment  parfois  de  l'argent  natif  filiforme. 


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MISPICKEL 
Fe  S*,  Fe  As* 

Orthorhombique  :  mm  =  ■H'-'iô'  (Dx). 

b  :  h=  1000  :  991,529.  0^827,815.  <;=  561.0. 

[a:b:c  =0,67750:  1:  1,19804.] 

Macles.  Les  macles  les  plus  Tréquentes  sont  les  mêmes  que  dans  la 
marcasite. 

1°  Macles  suivant  m  (110)  simples  ou  polysynthétiques  donnant  des 
groupements  formés  de  cinq  individus  semblables  à  ceux  de  la  sperkise. 

2°  Macles  cruciformes  suivant  a^  (101)  de  deux  ou  trois  individus  se 
coupant  sous  des  angles  voisins  de  60°, 

Formes  observées,  p  (001)  j   m  (110)  ;  a*  (101)  ;  e'  (013)  ;  e*  (012)  ; 

eVoii). 

Dans  le  tableau  d'incidence  qui  suit,  les  abréviations  Dx  et  Lx 
sont  mises  en  regard  des  mesures  prises  par  M.  Des  Cloizeaux  sur  des 
cristaux  de  la  mine  d'Ar,  et  de  moi-même  sur  les  cristaux  de  Saint- 
Prix. 

Angl«  Angl»  Angl» 


'mm             m«15' 

nt«40'(Di) 

•(■'("aur/.  tIS'IO'                              mf"  ndj      102"  ff 
/«•              129051'SO- 

pa'         na-ao' 

e'e'»iir/>    TS-iï'       7ff50'(Dx)    ""'' •>^i    "»°*5 

n'a'-ur/.     59»  0' 

5a"65'  (Di) 

'Sl'^r                        „,  ^,        ,„    9 

a'  a*  inrA-  lïl-  0' 

1ïl'15'(Lï) 

e».'          160-46V(r                                            ^ 

/«'              158°14' 

■    ™«<Bdi    136-6'                           -•-"         117-23 

e'e'iur/.    ISe-ÏS' 

a'*'           1OB-23'30' 

p^              149»  5' 

me'  adj      115'30'3O-|14-J0'(Di) 

Faciès  des  cristaux.  I,es  cristaux  de  mîspickcl  se  présentent  avec  des 
faciès  variés,  suivant  qu'ils  ont  ou  non  les  faces  m  (110)  et,  dans  le 
premier  cas,  qu'ils  sont  allongés  suivant  l'axe  vertical  (lig.  8}  ou  sui- 
vant l'axe  a  (fig,  5).  Quand  il  n'existe  pas  de  faces  hj  (110),  les  cristaux 
sont  allongés  suivant  l'axe  b  (fig.  7).  Les  faces  de  la  zone  pg^  sont 
striées  parallèlement  à  l'axe  de  velle-ci. 

Le  mispickel  se  trouve  aussi  en  masses  lamellaires,  grenues  ou 
compactes. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRA^'CE 
^es/n  (110)  assez  nets,  tracée  suivant /;  (001).  Cassure 

,  Fragile. 

î,2. 

lai.  Blanc  d'argent  à  gris  d'acier.  Le  minéral  se  ternit 

^B  cobaltifères  deviennent  alors  rosées.  Eclat  mctal- 

loîre  grisâtre.  Opaque. 

triques.   Tliermoélectrique.  Les  variétés  -\-  f^i  —  se 

imique,  La  formule  Fc  S',  Fe  As'  correspond  à  la  com- 
lartie  de  l'arsenic  peut  être  remplacée  par  de  l'anti- 
th.  Dans  quelques  variétés  désignées  sous  te  nom  de 
ie  du  fer  est  remplacée  par  du  cobalt  (4  à  10  0/0). 
tion  de  cobalt  est  plus  élevée,  le  minéral  passe  au 
['autres  cas,  une  partie  de  l'arsenic  est  remplacée  par 
:t  du  bismuth.  Enfin  beaucoup  de  mispickels  sont 
ntiféres;  celui  de  la  Miouse  {P.  de  D.)  renferme  de 
r  à  la  tonne  {B.  S.  M.  IX.  241.  1886). 
aispickel  de  la  mine  des  Chalanches  par  Zimmermann 
kad.  Mimcken).  385. 1885);f)rf}c)*  de  Meymacpar  M. 
4IX.  479.  1874),  Ce  mispickel  renferme  environ  8  gr. 
kil.  et  des  traces  d'or  non  dosable. 

a)  b)  c)  d)  e) 

'i6,0  45,78  40,15  39,96  39,80 

1.70  1,90  1,00 

»  »  1,62  4,13  6,58 

19,7  19,56  16,34  15,92  14,60 

34,3  34.64  31,90  30,21  28,71 

•  .  0,16  0,76  1,07 

>  •  0,10  traces  0,10 

■  1  6.10  4,90  5,70 

rie •  n  1.93  2,22  2,44 

100.0  99,98  100,00  100,00  100,00 

astiques.   Dans   le  tube  fermé,  le  mispickel  donne  un 
:  réalgar,  puis  un  anneau  noir  d'arsenîc.  Dans  le  tube 

bismulhiftreB  soni  à  comparer   à  Valloclasite  d'Orawitza  (Co, 


Di3iiizedb,G00gle 


MISPICKEL  G65 

ouvert,  il  dégage  des  vapeurs  d'ucide  sulfureux  et  Iiiisse  un  sublimé 
blanc  d'acide  autimonieux.  Sur  le  charbon,  il  se  comporte  comme  la  liil- 
lîngite  ;  les  variétés  contenant  de  l'antimoine,  du  bismuth  ou  du  cobalt 
donnent  en  outre  les  réactions  de  ces  corps.  Fait  feu  sous  le  briquet 
comme  la  pyrite  en  dégageant  une  odeur  aillacée.  Décomposé  prir 
l'acide  azotique  avec  dépôt  de  soufre. 

Altérations.  Le  mispickel  s'altère  facilement  à  l'air ,  il  se  ternit  d'a- 
bord, puis  donne  naissance  h  de  la  scorodite  et  à  de  la  pharmacosidé- 
rite,  plus  rarement  h  de  la  symplésite  qui  cristallisent  souvent  à 
la  place  même  du  minéral  aux  dépens  duquel  ils  se  sont  produits. 

Diagnostic.  Voir  à  lôflùigite.  La  couleur  et  les  réactions  de  l'arsenic 
permettent  aisément  la  distinction  du  mispickel  et  de  la  marcasîte. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 


Le  mispickel  se  rencontre  dans  les  divers  gisements  suivants  : 
1"  Dans  des  roches  éruptives  ; 
2°  Dans  des  filons  métallifères; 
3°  Dans  des  schistes  cristallins. 

Le   second  de  ces  genres  de   gisements  est  de   beaucoup   le    plus 
important. 

1°  Dans  des  roches  éruptives. 

Sret&gnB.  —  Loire-Inférieure.  Des  cristaux  nets  de 
macles  en  roue 
suivant  m  (110) 
(fig.  1)  ont  été 
trouvés  par  M. 
Baretdansla  gra- 
nulite  de  Bnrbin 
près  Nantes, 
Pyrénées. — 
■''«■  ^-  Ariège.    J'ai    re-  ^'*-  *■ 

"^  cueilli  des  masses  ' 

cristallines  de  mispickel  avec  rares  cristaux  m  (100),  e*  (011),  et  quel- 
quefois a*  (fig.  2)  dans  les  grnnniites  des  carrières  de  talc  de  Tri- 
mounts  en  Lordat.   Ils  y   sont  accompagnés  de  quartz. 


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ÈRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

-f  Tarn.  Je  dois  à  l'obligeance  de  MM.  Brc- 
ristaux  de  mispickel  (m  e')  trouvés  pur  eux  dans 
Montredon.  Ces  cristaux  atteignent  2  """  de 


is  les  filons  métallifères. 

lions  stannifêres  et  wol f r ami f ères. 

s  satellites  habituels  de  In  cassiti^rite  et  du  wol- 
esque  tous  les   filons  français  renfermant  ces 

han.  Le  célc-bre  gisement  stannifère  de  la  Vil- 
I  a   fourni   autrefois  de  très  beaux  cristaux  de 
ié  de  nombreux  échantillons,  grâce  à  l'obli- 
geance de  M.  de  Limur.  Ils  sont  générale- 
ment engagés  dans  du  quartz  laiteux  fétide  ; 
ils   peuvent   atteindre  4''"   de    plus  grande 
dimension  ;    leurs   formes   sont  :    a*    (101), 
é  (011),   e^  (012).    Ils  sont  plus   ou   moins 
allongés  suivant  l'arête  e*  e*  (ilg.  3)  et  leurs 
faces  de  la  zone  d'allongement   sont  forte- 
ment   cannelées    suivant   leur    intersection 
mutuelle,  alors  que  les  faces  a'  (101)   sont 
s.    Par   leur    altération,  ces  cristaux  donnent 
cryptocristallins  mal  définis, 
lispickel  a  été  trouvé  en  masses  grenues  dans 
Piriac. 

-  Haute-Vienne.  Le  mispickel  se  rencontre  dans 
s  de  la  chaine  de  Blond,  h  Vaulry  et  à  Cieux 
cassitcrite,  wolfram,  lollingite,  molybdénite, 
Vignes,  près  Saint-Léonard  (avec  wolfram,  cas- 
ù  Mondelisse,  entre  Saint-Léonard  et  Limoges 
lite  et  scheclite)  el  dans  les  filons  de  quartz 
la  Creuse  et  du  Limousin  dont  il  a  été  parlé 
gisements,  le  mispickel  forme  des  masses  cris- 
pas vu  de  cristaux  distincts  dans  les  échantîl- 
n  d'étudier.  C'est  par  la  décomposition  de  ce 


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MISPICKEL  667 

mispickel  que  se  sont  formés  les  beaux  cristaux  de  scorodite  et  de 
pharmncolite  qui  seront  décrits  dans  le  tome  II!. 

Corrèze.  Dans  le  filon  bismuthifcre  et  wolframifère  de  Meymac,  on 
a  trouvé  en  abondance  un  mispickel  en  niasses  compactes  ou  cristal- 
lines offrant  une  teinte  rosée  sur  les  cassures  oxydées  a  l'air.  M.  Car- 
nol  en  a  fait  les  analyses  données  en  c)  d)  e)  qui  montrent  une  compo- 
sition exceptionnelle  rapprochant  ce  minéral  de  VaKoelasite. 

Puy-de-Dôme.  Le  mispickel  a  été  trouvé  dans  un  filon  de  quartz, 
contenant  du  wolfram  et  signalé  en  1861  par  Fournet  au  pont  de  la 
Miouse  en  Gelles  près  Pontgibaud  (derrière  l'hôtel).  D'après  M.  Gon- 
nard  {B.  S.  M.  IX.  243.  1886),  ce  mispickel  renferme  de  40  à  100  gr. 
d'or  à  la  tonne  ;  les  échantillons  que  je  dois  à  l'obligeance  de  ce  savant 
sont  formés  de  masses  cristallines  d'uD  blanc  d'acier  superficiellement 
irisées,  dépourvues  de  formes  géométriques.  Des  recherches  ont  été 
faites  à  Madras  (1  km.  S-  E.  de  Pontgibaud)  sur  un  filon  quartzeux  de 
mispickel  aurifère  et  argentifère  qui  est  probablement  le  prolonge- 
ment de  celui  de  la  Miouse.  Des  recherches  ont  été  tentées  en  1860  h 
Argentellc  au-dessous  du  hameau  de  Mont-la-Côte  sur  un  filon  de 
quartz  traversant  le  granité  et  renfermant  avec  beaucoup  de  mispickel 
quelques  mouches  de  cassitérite. 

b)  Dans  tes  filons  quartzenx. 

Je  réunis  Ici  un  certain  nombre  de  gisements  dans  lesquels  le  mis- 
pickel a  été  trouvé  engagé  dans  des  filons  de  quartz  n'ayant  fourni  ni 
cassitérite,  ni  wolfram.  I(  est  possible  qu'une  étude  approfondie 
sur  le  terrain  permette  de  rattacher  ces  filons  soit  au  groupe  qui  vient 
d'être  étudié,  soit  au  suivant.  Les  mouches  de  mispickel  sont  assez 
fréquentes  dans  les  filons  de  quai-tz  ;  je  ne  cite  que  les  gisements 
dans  lesquels  ce  minéral  se  présente  avec  quelque  abondance  ou  en 
cristaux  distincts. 

Anjou.  —  Maine-et-Loire,  l.e  mispickel  est  connu  depuis  longtemps 
dans  les  environs  d'Angers,  h  Saint-Pierre  Montlimart  au  milieu  d'un 
filon  quartzeux  de  0™  80  de  puissance,  situé  sur  la  grande  route  (près  du 
village)  à  Jallais  au  Champ  de  Mars  et  au  Lion  d'Angers.  Le  mispickel 
de  Saint-Pierre  de  Montlimart  est  aurifère;  d'après  les  essais  de 
MM.  Cumenge  et  Rebellas  le  quartz  ferrugineux  de  ce  gisement 
contient  17  grammes  d'or  à  la  tonne. 


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ALOGIE  DE  LA  FRANCE 

ent  trouvé  ce   mioéral  {Bull.    Soc.  Se.  nal. 

I  Desit-re  (ou   Desine)  près  Avrillé,  dans  un 


>ité  pour  l'empierrement  près  d'uDc  ancienne 
'y  observe  eo  masses  cristallines  ou  en  cris- 
:ié  à  de  la  sidérose.  J'ai  observé  les  formes 
m  (110)  et  e'  (013)  {fig.  4  et  5),  les  cris- 
taux sont  quelquefois  allongés  suivant 
^  e^  et  présentent  des  macles  fort  nettes 
(fig.  6). 

Les  cristaux  sont  souvent  brisés  et  res- 
soudés par  du  qiiartz  ;  ils  sont  difficiles  à 
isoler. 

La  décomposition  du  mispickel  a  donné 
naissance  à  des  enduits  cristallins  de  «co- 
de petits  mamelons  fibreux  de  dufrénite. 
1  possède  des  mosses  cristallines  de  mispie- 
s  à  de  la  galène  et  provenant  du  petit  Mon- 
-Floront-Leviet  ;  ce  mispickel  a  une  gangue 

Pyrénées.  Un  filon  de  quartz  avec  mispickel 
;.  Je  n'ai  pu    extraire    de  cristal   d'un  échan- 
geance  de  M.  Nentien. 
cts  de  quartz,  riches  en  mispickel  grenu,  se 
;  les  schistes  modifiés  par  lui,  dans  les  ravins 

collection  du  Muséum  renferme  deux  échan- 
gé dans  du  quartz  sur  le  gisement  exact 
aucun  renseignement  précis.  L'un  est  indi- 

la  montagne  de  la  Lnjade  près   la  Preste, 


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MISPICKEL  669 

l'autre  du  col  de  la  Galiuc  dans  le   massil'  du   Canîgou.  Ce  sont  des 
masses  cristalliaea  s'nltéi'ant  facilement. 

CorblëreS-  —  Aude.  Le  mispickel  de  la  Farenque  prî'S  Carcas- 
sonnc  a  ^té  autreruis  analysé  par  Vauquelin.  Je  n'ai  pas  de  rensei- 
gnements sur  son  gisement.  Aux  mines  de  Mas  Cabardès,  se  trouvent, 
dans  les  micaschistes,  deux  puissants  filons  de  mispickel,  celui  de 
Roqueffere  et  celui  de  Carrus  (avec  pyrite). 

Plateau  Central.  —  Ardèche.  Le  mispickel  a  été  signalé  dans 
des  filons  de  quartz  à  Saint-Cierge-la-Serre  et  Saint-Vincent-dc-Dur- 
fort  (Delmas.  Miner,  dans  FArdèche.  341.  1872);  à  Flaviac,  le  même 
minéral  est  également  engagé  dans  le  quartz  avec  pyrite. 

II  me  parai't  probable  que  l'étude  de  ce  gisement  permettrait  d'y 
découvrir  de  bons  cristaux. 

Lozère.  Du  mispickel  massif  a  été  rencontré  dans  des  filons  quart- 
zeux  aux  environs  de  Villefort.  Le  même  minéral,  seul  ou  associé  à  de 
la  pyrite,  abonde  dans  les  petits  filons  quartzeux  de  la  région  antimonî- 
1ère  de  la  Lozère  et  particulièrement  aux  environs  de  Moissac,  de 
Saint  Germaîn-de-Calberte,  de  Saint-Martin-de-Bobaux  et  dans  toute 
la  région  comprise  entre  Saint-Privat-de-ValIongiie,  le  Collet  de  Doze 
et  Saint-Andéoi-de-Clerguemort, 

Caillai.  C'est  dans  une  gangue  quartzeuse  qu'a  été  exploité  à  Bon- 
nac  près  Mnssiac,  un  mispickel  aurifère.  Ily  forme  des  masses  cristal- 
lines dans  lesquelles  je  n'ai  pas  vu  de  cristaux  distincts.  Un  filon  de 
quariz  avec  mispickel  se  trouve  dans  les  environs  de  Saînt-Mary-le 
Plain. 

Puy-de-Dôme.  Le  mispickel  a  été  autrefois  exploité  dans  le  filon 
quartzeux  de  Bosbarly  (Bauberty)  en  Anzat-le-Luguet.  Les  échantillons 
que  j'ai  examinés  sont  constitués  par  du  mispickel  fragile,  intime- 
ment mélangé  à  du  quartz  blanc.  Je  n'ai  pu  un  extraire  que  des  frag- 
ments de  cristaux;  ils  sont  allongés  suivant  l'axe  vertical,  rappelant 
ainsi  par  leurs  faciès  les  cristaux  bien  connus  de  Munzig  (Saxe). 

Le  même  minéral  a  été  trouvé  à  Taillefer  en  Tortebesse  ;  il  renferme, 
d'après  Baudin,  0,0005  "/o  d'argent. 

Haute-Vienne.  Des  filons  quartzeux  renfermant  du  mispickel  auri- 
fère et  argentifère  sont  connus  dejiuis  longtemps  à  la  Mértnc,  entre 
Saint- Yrieix  et  Coussac-Bonneval. 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
e-el-Loire.  Des  travaux  effectués,  il  y  a  quelques  années,  dans 
t  de  Saint-Prix  (montagne  de  la  Brûlée  ou  du  Haut-Folîn),  ont 
lécouvert  un  filon  de  nlîspickel.  Il  est  essentielicineat  constitué 
mélange  de  chlorite  et  de  quartz,  englobant  des  cristaux  ou  des 
grenues  de  mispickel,  associé  à  un  peu  de  pyrite  cubique, 
cristaux  de  mispickel  atteignent  1  centimètre.  Ils  sont  fragiles  et 
diSïciles  kisoler.  Cependant  j'ai  pu  extraire  quelques  très  bons 
t  à  faces  brillantes  d'un  échantillon  que  je  dois  à  l'obligeance 
^  de  M.  Bougier  et  dans  lequel  la  gangue  chlo- 

riteuse  est  remplacée  par  une  muscovite  cry- 
ptocristalline. 

Tous  les  cristaux  de   ce   gisement  ont  la 
même    forme    a*  (101),   é^  (013)    et    m    (110) 
Fig -T.  p  (001)  (fig,  7);  les   faces  yj,   e"  sont   striées 

pe  a    «  •ini-  ni.  parallèlement  h  leurs  intersections  mutuelles. 

;e9  prismatiques  sont  généralement  petites  et  les  cristaux  offrent 
ne  de  fuseaux  allongés  suivant  l'arête  a*  a*  ;  ils  ont  parfois 
ect  dissymétrique  par  suite  du  faible  développement  de  deux 
r*  (101)  parallèles.  Ces  cristaux  rappellent,  par  leurs  formes, 
e  Hohenstein  près  Schemnitz. 

nispickel  de  Saint-Prix  est  d'un  beau  blanc  d'argent,  ou  d'un 
unâtrc  dans  les  échantillons  à  gangue  chloriteuse.  Les  cristaux 
it  mesurés  sont  fréquemment  recouverts  d'une  poussière  blanche 
lement  mince  qu'il  est  facile  d'enlever  par  la  simple  friction  du 

igeS-  —  [A/sace],  Un  filon  de  mispickel  a  été  exploité  dans 
ntagne  d'Ober-Pers  près  de  Sternensee  (Delbos  et  Kochlin- 
nberger,  op.  cit.,  345). 

;)  Dans  des  filons  anlimonifèies,  plombifèreu,  argentifères, 
cuprifères,  etc. 

nispickel  se  rencontre  parfois  en  très  bons  cristaux  comme  éié- 
iccidentel  dans  un  grand  nombre  de  filons  métallifères  dans  les- 
il  se  présente. 

itagne.  —  Ille-el-VUaine.  Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Davy  la 
unîcalion  de    jolis   cristaux    de    mispickel,    trouvés   par   lui  à 


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MISPICKEL 
Martîgné-Ferchaud.  lis  se  trouvent  dans  uo  schiste  argileux , 
contact  immédiat  des  filons  quartzeux,  riches  en 
stibine.  Ils  sont  extrêmement  nets  et  Atteignent 
8  millimètres  ;  ils  s'isolent  Tncilentent  de  leur  gangue  ; 
leurs  formes  sont  m  [ilfi],  e'  (013);  généralement 
elles  sont  également  développées 
(Gg.  4),  mais  parfois  les  cristaux 
sont  allongés  suivant  l'axe  vertical 
{fig.  8). 

Pyrénées-  —  Basses-Pyrénées.  ''' 

Le  mispickel  est  assez  abondant  dans  la   mine  d'Ar 
près  des  Eaux-Bonnes  (voira  arite);  il  s'y  présente 
P'B'  »-  d'ordinaire  en  masses  compactes;  on  l'y  trouve  cepen- 

de  u  i^^ne  d'Ar.        dant  aussi  en  jolis  cristaux  m  (110),  e*  (OH)  (fig.  9). 
Plate&U  Central.   —   Aveijron.  Le   mispickel  est  rare  dans  les 
luiacs  de  l'Aveyron,   II  a  été  signalé  dans  un   filon  allleurnnt  sur  le 
bord  de  la  route  de  Villefranchc  â  la  Guépie  vers  le  km.  5. 

Haute-Loire.  Les  filons  de  galène  à  gangue  quartzeuse  de  Deau- 
moDt  renferment  du  mispickel  en  masses  cristallines  ;  je  n'ai  pas  pu  en 
isoler  de  cristaux  déterminables. 

Pay-de-Dome.  Le  mispickel  a  été  rencontre  dans  les  mines  de  Pont- 
gibaud  en  cristaux  cuatournés,  associés  ii  la  galène,  la  pyrite  et  la 
barytine. 

Loire.  A  Valsonne,  ce  minéral  a  été  autrefois  exploité  pour  l'extrac- 
tion de  l'arsenic  ;  il  est  mélangé  à  de  la  galène  et  à  de  la  chalcopyrite 
dans  une  gangue  quartzeuse. 

Vosges.  —  Belfort.  Le  mispickel  se  trouve  dans  les  mines  de  Giro- 
magny,  ainsi  qu'il  Auxelles  ;  il  ne  parait  pas  s'y  rencontrer  en  cristaux 
distincts. 

M.  L.  Meyer  a  récemment  signalé  [Bull.  Soc.  helfortaise  d'Enud. 
1805)  sur  les  anciennes  haldes  du  Solgat,  à  Giromagny,  un  mispickel 
cobaltifère  [danaïté)  d'un  gris  noir  foncé  qui,  par  sa  décomposition, 
donne  naissance  à  de  petites  houppes  d  erythrite. 

[Alsace]:  Le  mispickel,  eu  petits  cristaux  m  (HO),  c^  (014)?  et  en 
masses  grenues,  a  été  rencontré  autrefois  avec  smaltite,  arsenic  natif, 
panabase,     dans    les    filons    arsenifères   de    Sainte-Marie-aux-Mines 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
jf)  ;  je  n'ai  pas  eu  entre  les  maias  de  mispickel  de  cette  loca- 

.  —  Isère.  Le  mispickel  se  rencontre  assez  fréquemnient  à  la 
Chalanches  et  toujours  en  cristaux  petits,  mais  nets.  Ils  sont 

nent  engagés  dans  l'asbolite  argentifère;  leurs  faces  sontbrit- 
combinaison  la  plus  habituelleest /;j  (110),  e'  (0L2)  ete'  (Oil), 

letites  facettes  a*  (101). 

le.  —  Le  mispickel  a  été   signalé  dans  lu  mine  de  blende 

rbar. 

Blle-CalédontC  —  Le  mispickel    se   rencontre  en   petite 

ivec  galène,  blende,  pyrite,  or  natif  dans  les  filons  quRrtzeux 

liine,  sur  la  rive  gaucbe  du  Diaho'. 

les  schistes  cristallins  et  les  schistes  métamorphiques. 

.gne.   —  Loire-Inférieure.    Le    mispickel    est   as.ez   commun 

micaschistes    plus   ou   moins    granulitisés  des   environs  de 

a  de  Nantes  même.  Sur  les  bords  du  ruisseau  de  Gèvres  près 

lière,  M.  Barel  a  recueillî  des  cristaux  atteignant  1'™  avec 

5  individus  (Hg.  1).  Les  autres  gisements  à  citer  sont  :  le  Pé 
)  eu  Pallet,  la  carrière  des  Sœurs  ii  Petit-Port,  celle  des  deux 

Nantes  (masses  grenues],  la  carrière  de  Gigont,  à  Plessis-de- 
près  Nantes  (masses  compactes  dans  les  veinules  des  mica- 
ail  Central.  —  Loire.  Le  mispickel  a  été  rencontré,  avec 
t,  andalousite  et  grenat  dans  les  lentilles  quartzeuscs  des 
stes  de  Rive-de-Gier. 

I.  —  Savoie.  La  collection  de  Strasbourg  possède  un  échantil- 
histe  de  Pesey  renfermant  des  cristaux  de  mispickel  [m  (HO), 
allongés  suivant  la  zone  verticale.  Le  même  minéral  a  été  ren- 
ins  les  schistes  du  mont  Yalézan-sur-Seez. 


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SULFOSELS 


SULFOFERRITES 


ÉRUBESCITE 
3  Cu*S.    Fe^S^ 

Cubique. 

Macles.  Macle  suivant  a*  (111).  par  péDétrHtîon. 

Formes  observées,  p  {\m),  «'(111),  b*  (110). 

Faciès.  L'érubescitc  cristallisée  ne  se  trouve  parmi  les  gisements 
français  que  dans  les  produits  de  sources  thermales.  Dans  les  autres 
gisements,  elle  ne  s'observe  qu'en  masses  compactes  ou  grenues, 

Clwagea.  Traces  de  clivage  suivant  a*  (111)  dans  les  cristaux.  Cas- 
sure inégale. 

Dureté,  3.  Fragile. 

Densité.  4,9  à  5,4. 

Coloration  et  éclat.  Rouge  de  cuivre  à  brun  tombac  dans  la  cas- 
sure fraîche.  Le  minerai  prend,  à  l'air,  de  magnifiques  irisations 
bleues  et  rouges.  Poussière  d'un  gris  noir.  Opaque, 

Composition  chimique.  La  composition  théorique  répondant  ù  la  for- 
mule 3  Cu*S,  Fe*  S^(Groth)  est  donnée  en  a). 

b)  Analyse  de  l'érubescite  de  Monte-Lucia  (Corse),  par  Ch.  Mine 
{C.  R.  LXIII.  54.  1886),  déduction  faite  de  81  •/,  de  quprtz  ; 

A.  Umaa.  —  JTw^tofH.  II.  43 


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MINEBAtOGIE  DE  LA  FRANCE 
ubescile  de    Saint-Pancrasse  [Aude),  par  Berthicr  {A,  AI- 

fi). 


a) 

b) 

e) 

S 

28,1 

S8.0 

22,8 

Cu 

55,5 

55,5 

59,2 

Fe 

16.1 

16.5 

13.0 

Gangue  . 

• 

- 

5,0 

100,0      100,0        100,0 

s  compactes  présentent  des  variations  de  composition, 
'e  à  des  mélanges  mécaniques  de  chalcopyrite,  de  chalco- 
Dsi  que  l'analyse  suivante  a  été  faite  par  Bertbier  {A.  M. 
sur  un  minéral  de  Nadaud  {Haute- Vienne). 

S 20.0 

Cu 70,0 

Fe 7.9 

Quarti 0,2 

98. 1 

;e  est  parfois  argentifère.  Celle  dont  l'analyse  est  donnée 
ne  0,0075  d'argent. 

}gnostiques.  Comme  pour  la  chalcopyrlte. 

L'érubescitc  se  distingue  de  la  chalcopyrîte  par  sa  cou- 
le cuivre  et  ses  irisations  qui  l'ont  fait  souvent  appeler 


GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

e  est  un   excellent  minerai  de  cuivre;  elle  se  rencontre 
minerais  cuprifères  dans  les  gisements  suivants  : 
:s  roches  éruptives; 
s  filons  métallil^res  ; 
s  sources  thermales. 

1°  Dans  des  roches  éruptives. 

.  —  Loire-Infcrieure.  De  belles  masses  irisées  d'érubea- 
gnées  de  chalcopyrîte  se  trouvent  dans  la  pegmatile  à 


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ERUBESCITE  «75 

grands  éléments  de  Miseri  près  Nantes.  Cette  roche  renfernie,  en  outre, 
de  la  biolite,  de  la  muscovite,  du  béryl,  intimement  mélangés  aux 
deux  minéraux  métallîqueB. 

Pyrénées.  — Haute-Garonne.  M.  Gourdoo  m'a  indiqué  l'existence 
de  l'érubescîte  associée  à  de  la  fluorine  dans  la  gronulite  de  la  car- 
rière du  pont  des  Mouaquères  près  Bagnères-de-Luchon. 

2°  Dans  tes  filons  métalli/ères. 

Dans  les  filons  métallifères,  l'érubescîte  est  le  plus  souvent  associée 
à  la  chalcopyrite,  parfois  à  la  galène  et  it  la  blende. 

Pyrénées.  —  Pyrénées-Orienlatea.  L'érubescîte  «  été  rencontrée 
avec  chalcopyrite  et  malachite  dans  une  gangue  de  quartz  à  Roques 
des  Albéres  près  Sparregueri,  non  loin  de  Collioures. 

CorbièreS.  —  Aude.  Le  filon  de  Saînt-Pancrasse  en  Monthoumet  a 
iburni  un  minerai  essentiellement  constitué  par  un  mélange  intime  d'é- 
rubescite,  de  chalcopyrite  et  de  galène.  Ce  mélange  renferme  U,02  '/, 
d'argent,  alors  que  l'érubescite  seule  en  contient  0,0075  (Berthier.  A. 
M.  Vil.  1875),  le  même  minerai  renferme  de  la  chalcosite.  L'érubescîte 
se  rencontre  aussi  dans  le  lilon  de  Limousin  (près  Mas  Cabardès)  avec 
oxyde  de  fer  et  carbonate  de  cuivre. 

Pl&teau  central.  —  Aveyron.  L'érubescîte  est  rare  dans  les  filons 
cuivreux  de  l'Aveyron;  elle  n'a  été  trouvée  que  dans  celui  de  Coibières, 
n  la  limite  de  l'Hérault,  nvec  chalcopyrite,  panabase,  blende, 
sidérose,  etc. 

Loire.  L'érubescite  mélangée  à  de  la  chalcosite  »  été  trouvée 
dans  le  filon  de  la  Pacaudière,  les  deux  minéraux  sont  intimement 
mélangés. 

Haule-Vienne.  Berthier  a  analysé  {A.  M.  111.  48.  1833)  une  érubes- 
cite  compacte  amor{>he,  à  cassure  raboteuse  provenant  du  bois  de  Nadaud 
en  Saint-Sylvestre  qui  possède  la  composition  donnée  plus  haut.  Ce 
minéral,  d'un  jaune  métallique,  nuancé  de  rouge  et  de  violet,  est  pro- 
bablement un  mélange  mécanique  d'érubescile  et  de  chalcosite.  Je  n'ai 
pu  me  procurer  d'échantillons  de  ce  minéral,  indiqué  par  Berthier 
comme  s' étant  trouvé  en  très  petite  quantité. 


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MINERALOGIE  DE  LA.  FRANCE 
L,e  gisement  français  d'érubescite  le  plus  important  est  celui 
:r  près  La  Prugne  qui  a  fait,  il  y  a  quelques  aDoées,  l'objet 
oitation.  Ce  filon  se  trouve  sur  la  rive  droite  de  la  Besbre 
roche  chloriteuse  (schiste  paléozoïque  métamorphique)  vert 
e  liion  est  aussi  en  relation  avec  un  filon  de  microgranulite 
,  B.  S.  G.  l.  407.  1873). 

jclte  forme  des  masses  compactes  à  cassure  d'un  brun  vio- 
istitue  parfois  dans  la  roche  verte  des  veinules  dont  la  cas- 
inéralement  rosée.  Il  n'a  pas  été  trouvé  du  cristaux  daos  ce 
lujourd'hui  abandonné  ;  l'érubescite  y  est  accompagnée  d'un 
nlcopyrite  ;  la  pyrite  se  rencontre  aussi  en  cubes  dans  les 
Infin  le  filon  cuprifère  est  traversé  par  des  filons  minces  de 
le  barytine. 

les.  —  [Belgique],  De  petites  masses  d'érubescite  ont  été 
vec  chalcopyrite  dans  les  filons  quartzcux  traversant  les 
iléozoïques  de  Vieil-Salm. 

|.  —  [Alsace],  L'érubescite  a  été  rencontrée  à  Framont,  inti- 
élangée  à  de  la  chalcosite  massive.  Sa  couleur  est  le   rouge 

L'érubescite  compacte  a  été  trouvée  au  Tillot  ;  elle  est  mé- 
B  la  pyrite. 

—  Massif  du  mont  Blanc,  Haute'Savoie.  L'érubescite  accom- 
lialcopyrite  dans  le  (ilon  de  Roissy  près  Servez  (voir  à  hour- 

e  petites  veines  d'érubescite  ont  été  trouvées  dans  les  cal- 
ques de  Prunières  près  LafTrey  (voir  à  blende), 
il/tes.  L'érubescite  en  quantité  peu  notable  s'est  reucontrée 
on  quartzeux  situé  dans  la  protogine  au  sud-est  de  l'hospice 
t,  vers  la  source  de  la  branche  droite  de  la  Guisane. 
beaux  échantillons  du  même  minéral,  ne  constituant  malheu- 
que  des  veinules  peu  importantes,  ont  été  trouvés  dans  la 
du  vallon  de  Saint- Véran  dans  le  Briançonnais;  ils  étaient 
lés  de  cuivre  natif. 

icite  se  présente  sous  forme  de  petits  nodules  avec  chalco- 
)  les  spilites  de  la  mine  du  Chapeau  en  Champoléoo  (voir  k 


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ERUBESCITE  677 

Alpes-Maritimes.  L'érubcscite  est  l'un  des  minerais  de  cuivre  des 
anciennes  mines  de  cuivre  des  environs  de  Puget-Théninrs  (Mines  de 
La  Cerisaie  en  La  Croix,  de  Val-de-Btore,  etc.). 

Corse. —  Il  existe  à  Ponte  Alla  Leccia  un  gisement  cuprifère  ana- 
logue à  celui  de  Monte-Catini.  Le  gabbro  de  cette  localité  est  traversé 
par  des  filons  remplis  par  du  quartz,  de  l'érubescite  et  de  la  chalcopy- 
rite.  Ces  minerais  imprègnent  aussi  les  roches  chloriteuses  et  serpen- 
tineuses  du  voisinage  et  forment  même  des  nodules  dans  les  parties 
argileuses  de  celles-ci.  L'érubescite  se  rencontre,  en  quantité  plus  ou 
moins  grande,  dans  la  plupart  des  gisements  corses  de  chalcopyrite  : 
Castifao,  Vallica,  Canavaggio,  Lento,  etc.  (voir  page  686). 

NoilTeUe-GalédOnle.  —  L'érubescite  en  masses  compactes  à  sur- 
faces irisées  est  associée  aux  autres  sulfures  cuprifères  exploités  à  la 
mine  de  Pilou,  dans  la  région  du  Diahot  (voir  à  chalcopyrite). 

3°  Dans  les  sources  thermales, 

L'érubescite  a  été  trouvée  comme  produit  néogfene  dans  quelques 
sources  thermales  avec  chalcosite,  chalcopyrite,  panubase.  Ces  sulfures 
y  sont  formés  aux  dépens  du  bronze  de  monnaies  romaines  (jetées 
comme  offrandes  dans  les  sources),  par  les  sulfures  solubles  résultant 
de  la  réduction  du  sulfate  de  l'eau  par  les  matières  organiques. 

Plateau  Central.  —  Allier.  [On  verra  plus  loin  la  description 
des  monnaies  romaines  transformées  en  érubescite  et  en  chalcopyrite 
par  la  source  thermale  de  Bourbon-l'Archambault. 

diampagne.  —  Haute-Marne.  L'érubescite  en  petits  ci'istaux 
nets  p  (100),  a*  (111),  à  faces  courbes,  a  été  rencontrée  assez  abondam- 
ment parmi  les  sulfures  néogënes,  formés  aux  dépens  de  monnaies 
romaines  dans  les  thermes  de  Bourbonne-Ies-Baîns  (voir  à  panabase). 


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Di3iiizedb,G00gle 


C  a  ALCO  PYRITE  679 

conjuguée  (fig.  2)  ;  parfois  celle-ci  est  réiuite  à  de  petites  facettes  bril- 
lantes non  striées,  alors  que  celles  qui  donnent  au  cristal  son  principal 
aspect  sont  larges,  ternes  ou  oxydées  et  portent  des  stries  parallèles 
à  leur  diagonale.  Les  deux  formes  conjuguées  sont  parfois  également 
développées  (fig.  3). 

Le  minéral  se  présente  soit  en  cristaux  distincts,  soit  en  masses  sans 
formes  géométriques  ou  en  masses  mamelonnées,  botroydes,  stalacti- 
formes. 

Clivages.  Clivages  a*^  (201)  quelquefois  nets,  clivages  indistincts 
suivant  p  (001). 

Dureté.  3,5  à  4.  Cassure  inégale.  Fragile. 

Deruàé.  4,1  à  4,3. 

Coloration  et  éclat.  Jaune  de  laiton,  se  ternissant  à  l'air.  Le  minéral 
est  brillamment  irisé  dans  les  teintes  rouges  et  bleues.  Eclat  métal- 
lique très  vif.  Poussière  noir  verddtre.  Opaque. 

Groupement»  réguliers  avec  d'autres  minéraux.  La  chalcopyrite  et  la 
panabase  présentent  parfois  des  groupements  réguliers  qui  seront  dé- 
crits à  la  panabase. 

Composition  chimie/ne.  La  formule  Cu*  S,  Fe*  S^  correspond  à  In 
composition  a). 

b)  Analyse  de  la  chalcopyrite  de  Sain-Bel  par  Guenîveau  (in  Brard. 
Miner.  366.  1824). 


«1 

*) 

35.0 

3Î,0 

34,5 

30,2 

30,5 

32,3 

100,0 

99,5 

Les  analyses  montrent  souvent  une  teneur  en  fer  supérieure  qui 
parait  due  à  des  mélanges  mécaniques  de  pyrite.  Il  existe  parfois  des 
traces  de  thallium,  de  sélénium,  etc. 

Breithaupt  a  donné  le  aoïaA'komicklin  (Berg.  u.  Huit.  Z.  XVII.  385. 
1858  et  XVIll.  65.  321.  18S9)  à  un  minéral  d'un  jaune  bronzé,  ressem- 
blant à  de  la  chalcopyrite,  mais  renfermant  plus  de  cuivre  (S  =  30,21. 
Fe  =  25,81.  Cu  =  43,76  =  99,78),  il  l'a  notamment  signalé  en 
Algérie  sans  indication  précise.  Peut-être  est-ce  une  chalcopyrite, 
en  partie  altérée  en  érubescite  (Dana). 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 
iriétés   pyrogiiosliquea .    Dans    le    tube   fermé,  la  chalcopyrite 
ite  et  donne  un  sublimé  de  soufre;  dans  le  tube  ouvert,  dégage 
leurs  sulfureuses. 

halumenu,  elle  fond  en  un  globule  magnétique  qui,  avec  la  soude, 
un  bouton  de  cuivre  ferrifère. 

ble  dans  l'acide  azotique  avec  dépôt  de  soufre.  La  liqueur  verte 
nnée  d'ammoniaque  devient  bleue  et  donne  un  précipité  de  ses- 
de  de  fer. 

-ationa.  La  chalcopyrite,  par  son  altération,  donne  de  nombreux 
ux.  Elle  est  souvent  recouverte  d'un  enduit  bleu  de  covellite, 
;  chalcosite  ou  de  mélaconite;  elle  se  transforme  aussi  en  chal- 
,e,  en  malachite  et  en  chessylite,  etc. 

•nostic.  \.a  forme  cristalline,  la  couleur  et  la  densité  permettent 
inguer  la  chalcopyrite  '  de  l'érubescite  qui  possède  la  même  com- 
n  qualitative.  Les  réactions  du  cuivre,  la  couleur  jaune  plus  do- 
nstituent  un  bon  diagnostic  différentiel  de  la  pyrite. 


GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

dierai  successivement  la  chalcopyrite  dans  les  trois  conditions 


ans  les  roches  éruptives  ; 
ans  les  gisements  métallifères  ; 
ans  les  sources  thermales. 


i°  Dans  les  roches  éruptives. 

tagne.  —  Loire-Inférieure.  Les  pegmatites  à  grands  éléments 
eri  et  de  Barbin  renferment  des  nids  de  chalcopyrite  qui,  dans 
lier  de  ces  gisements,  est  associée  ii  de  l'érubescite. 


cubanite  (CuS.  Fe*  S^)  de  couleur  jaune  Isiton  a  jaune  de  bronze  (densité 
M)  possède  la  compositian  suirsnte:  S=  35, ^.  Cu  =  23,3.  Fe  —41,3  = 
e  oITi-e  des  caractères  extérieurs  très  analogues  à  ceux  de  la  chalcopyrite, 
t!  est  cubique,  avec  clivage  suivant  p  très  net. 


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CHALCOPÏRITE 


2°  Dans  les  filons  métallifères. 

La  chalcopyrite  se  rencontre  dans  des  (îlons  proprement  dits  à  gan- 
gue de  quartz  ou  de  sidérose,  dolomie,  calcaire.  FJIe  y  est  souvent 
associée  à  de  la  panabase.  On  la  trouve  aussi  dans  des  gîtes  d'impré- 
gnation. 

Elle  constitue  l'un  des  minéraux  qui  accompagnent  fréquemment  la 
galène  dans  les  filons  concrétionnés.  Pour  cette  dernière  catégorie  de 
gisements,  je  n'ai  cité  que  quelques  exemples,  In  plupart  des  localités 
énumérées  à  l'article  galène  fournissant  au  moins  des  mouches  de  ce 
minéral. 

Bretagne.  —  Finistère.  De  la  chalcopyrite  se  trouve  avec  blende 
et  galène  dans  le  filon  quartzeux  de  Kervoal  près  Huelgoat. 

PyrénâeS-  —  Basses-Pyrénées.  On  trouvera  à  l'article  panabase 
des  indications  sur  les  mines  de  cuivre  de  Baigorry  ;  la  chalcopyrite  a 
été  l'élément  constitutif  de  certains  filons;  elle 
accompagne  généralement  la  panabase.  On 
trouve  en  magnifiques  sphénoèdes  1/2  A*'"  [x  (111)]  ^ 
(fîg.  1)  avec  souvent  la  forme  inverse  (fig-2)  r  par 
fois  l'une  et  l'autre  sont  également  développée 
(fig.  3);  les  formes  o^/»  (201)  (fig.  4),  p  (001),  c 
(101),  ne  sont  jamais  représentées  que  par  de  très 
petites  facettes.  Ces  cristaux  sont  remarquables  par  "* 

leurnetteté;  ils  présentent  fréquemment  les  grou-  chiicopiriit. 

pements    réguliers  avec   la    panabase    qui   seront  """'  °'""""'"°' 

étudiés  plus  loin  (voir  à  pa- 
nabase). Les  macles  suivant 
6'/=  (111)  sont  fréquentes 
(Bg.  5  et  6). 

Les  cristaux  de  chalco- 
pyrite de  Baigorry  sont  gé- 
néralement implantés  dans 
des  géodes  de  sidérose  avec 
quartz,  dolomie,  panabase, 
etc. 

Les  fiions  de  sidérose  à  gangue  quartzeuse  d'Ainhoa  (Perlamborda) 
sont  imprègnes  de  minéraux  cuivreux,  chalcopyrite,  érubescite,  pana- 


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682  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

base  qui  (ornieat,  dans  la  sidérose,  des  grains,  des  cristaux  ou  même 
de  petits  (ilonDels.  Le  quartz  et  la  sidérose  constituent  dans  le  filon 
des  bandes  alternantes  ;  quelquefois  les  cristaux  de  quartz  sont  rayon- 
nés  autour  d'un  noyau  central  de  sidérose  (structure  en  cocarde).  L'im- 
prégnation de  cette  sidérose  par  les  minéraux  cuprifères  ia  rend 
impropre  à  l'exploitation  du  fer. 

Des  filons  analogues  se  trouvent  à  Lisqueta  près  Saint-Etienne-de- 
Baigorry,  au  sud  de  Lescun,  à  Aspeich  (en  Gëre-Belesten,  Bielle  et 
Bilbère).  La  chalcopyrite  s'est  rencontrée  dans  les  filons  de  blende  de 
la  mine  d'Ar. 

Hautes-Pyrénées.  De  petits  filonnets  de  chalcopyrite  h  gangue  cal- 
caire ont  été  rencontrés  par  M.  de  Limar  dans  les  carrières  de  marbre 
de  Campan,  près  Bagnères-de-Bigorre. 

Ariège.  La  chalcopyrite  se  rencontre  parfois  en  très  beaux  échantil- 
lons dans  les  filons  de  quartz  traversant  le  silurien  de  divers  points  de 
l'arrondissement  de  Saint-Girons  (Escalatozte,  Mede,  etc.)  ;  ces  filons 
sur  lesquels  des  tentatives  d'exploitation  furent  faîtes  au  siècle 
dernier,  sont  aujourd'hui  abandonnés. 

Pyrénéea-Orienlalea.  Il  existe  dans  ce  département  quelques  filons 
de  chalcopyrite  :  celui  de  Roque-des-A Ibères  près  Sparregueri  (non  loin 
de  Collioures),  a  fourni  de  bons  cristaux  ;  ce  minéral  y  est  associé  à  de 
l'érubescite,  du  quartz  et  de  la  malachite.  Je  ne  crois  pas  qu'on  ait 
trouvé  de  cristaux  distincts  dans  le  filon  de  Canavieille,  riche,  au  con- 
traire, en  malachite  et  en  chrysocole. 

Corbiéres  et  Montagne  Noire.  —  Aude.  Les  filons  de  Saint- 
Pancrasse  en  Monthoumet,  renferment,  dans  une  gangue  de  quartz  et 
de  barytine,  de  la  chalcosite  et  un  mélange  intime  de  chalcopyrite^, 
d'érubescite  et  degalêne,  renfermant  0,02  '/s  d'argent,  d'après  les 
essais  de  Berthier.  La  chalcopyrite  compacte  est  engagée  dans  de  la 
calcite  (6*),  à  Mas  Cabardès. 

Aux  environs  d'Escouloubre,  on  a  exploité  autrefois  un  filon  de 
chalcopyrite,  en  partie  transformé  aux  affleurements  en  une  masse 
rouge  foncé,  enduite  de  malachite  dans  laquelle  Berthier  a  trouvé 
24,7  "/o  d'oxyde  de  cuivre  et  57  "/o  de  sesquioxyde  de  fer  [A.  M.  \\\. 
46,  1833).  Enfin  ce  minéral  se  rencontre  à  La  Fayole,  Missègre.  Cas- 
catel,  le  Cardon,  Bouissc. 

Les  assises  paléozoïques  de  Mas-Cabardës  et  de   Labastide-Espar- 


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CHALCOPYRITE  683 

beirenque  sont  traversés  par   des  filons  quartzeux   renfermant  de  la 
fluorine  et  de  la  chalcopyrile. 

Dans  les  mines  de  la  Caunette  (voir  page  499^,  il  existe  un  peu  de 
chalcopyrite  dans  les  filons  plombifères,  mais  ce  minéral  existe  surtout 
dans  les  filons  cuivreux,  orieutés  E.--0.  ;  il  y  accompagne  la  blende 
dans  une  gangue  de  sidérnse  et  de  calcaire. 

Hérault.  La  chalcopyrite  a  été  exploitée  à  Cabrières,  dans  un  filon 
de  quartz  (avec  panabasc),  ramifié  dans  les  schistes  paléozoïques  ;  on 
la  connaît  aussi  à  Lunas,  au  Bousquet  d'Orb,  à  Villecelle,  Vieussan, 
Boussagues. 

Cévennes.  — ■  Gard.  Des  filons  cuprifères  se  trouvent  aux  envi- 
rons de  SaInt-Jean-du-Gard,  notamment  au  mont  Briou,  à  la  Valmy 
(à  6  ou  800  mètres  des  Gardons  et  du  hameau  du  Serre,  au  sud  du 
Bec-du-Jo).  Ce  minéral  s'y  présente  souvent  en  jolis  cristaux  rb  l/2  A*'*, 
simples  ou  maclés,  implantés  sur  de  ia  dolomie,  recouvrant  elle-même 
le  granité.  Près  Saumane,  se  trouve  un  filon  de  mispickel  et  de  chal- 
copyrite, avec  magnétite  et  gangue  de  sidérose  et  de  quartz. 

Plateau  Central.  —  Aveyron.  La  chalcopyrite  abonde  dans 
l'Aveyron  où  on  la  trouve  en  filons  dans  les  formations  les  plus  diverses 
et  Jusque  dans  le  lias.  Dans  le  district  métallifère  de  Najac,  elle 
accompagne  la  galène,  la  bournonite,  la  blende,  etc.,  dans  ce 
quartzeux.  Elle  est  moins  abondante  aux  environs  de  Villefranche,  du 
Minier  du  Tarn  et  de  Creissels;  elle  est  plus  fréquente,  au  contraire, 
à  Corbicres  et  à  Sylvanès,  à  la  frontière  de  l'Hérault.  Je  ne  crois  pas 
que  des  cristaux  distincts  aient  été  trouvés  dans  les  nombreux  filons 
de  cette  région  étudiés  par  Boisse  (.4.  M.  II.  453.). 

Lozère.  Les  mines  de  galène  de  Villefort  ont  fourni  de  la  chalcopy- 
rite, parfois  bien  cristallisée  (formes  communes)  associée  à  de  la  fluo- 
rine cubique,  de  la  pyrite,  de  la  blende  ;  un  véritable  filon  de  chalco- 
pyrite existe  à  Freissinet  près  Villefort.  Aux  environs  de  Meyrueis  et 
de  Florac,  se  trouve  un  vaste  réseau  de  filons  quartzeux  ;  les  uns  sont 
riches  en  galène,  les  autres  en  chalcopyrite  et  panahase  avec  ou  sans 
galène  et  barytine.  Ces  filons  sont  dans  les  schistes  cristallins.  Au 
Causse-Mejean  près  Florac,  la  chalcopyrite  se  trouve  dans  des  assises 
liasiques  silicifiées. 

Ardècfte,  La  chalcopyrite  s'est  rencontrée  abondamment  en  masses 


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684  MINERALOGIE  DE  LA  FBANCE 

compactes  dans  le  filon  de  galène  de  l'Argentière  et  particulièrement 

dans  celui  des  Sablières. 

Haute-Loire.  De  belles  masses  de  chalcopyrite  compacte  ont  été 
rencontrées  dans  des  filons  quartzeux  des  environs  de  Lnngcac. 

Puy-de-Bome.  Des  filons  de  chalcopyrite  avec  gangue  de  barytine, 
de  quartz  associé  à  un  peu  de  galène,  se  trouvent  dans  ie  gneiss  du 
ravin  de  la  .Miouse,  au-dessous  du  village  de  Baason  (Tournaire.  il.  .1/. 
XVII.  1860). 

Le  même  minéral  a  été  trouvé  en  filon  dans  le  granité  du  Pégu  près 
de  Champagnat-le-Jeune. 

Rhône.  La  chalcopyrite  a  été  rencontrée  en  grande  abondance  à 
Chessy  ;  c'est  l'oxydation  de  ce  minéral  qui  a  donné  naissance  au 
gisement  célèbre  de  chessylîte  qui  sera  étudié  dans  le  tome  111  ;  elle 
existe  du  reste  dans  tous  les  gisements  pyriteux  de  Sain-Bel,  Sour- 
cieux,  etc.,  décrits  page  581.  La  chalcopyrite,  dans  ces  mines,  est 
associée  à  la  pyrite,  constituant  parfois  avec  elle  des  masses  rubanées. 
Les  cristaux  sont  rares;  ils  présentent  les  formes  habituelles  avec 
macles  fréquentes  (fig.  1  à  6}. 

La  chalcopyrite  existe  aussi  à  Savigny  et  dans  la  plupart  des  filons 
de  galène  de  la  région  ainsi  que  dans  la  mine  d'oligiste,  inexploitée 
aujourd'hui,  de  Lantigné. 

Loire.  Un  filon  pauvre  de  chalcopyrite  compacte,  n  gangue  de  quartz, 
se  trouve  à  Gumières;  ce  même  minéral  se  rencontre  comme  accident 
dans  les  filons  plombiféres  de  Saint-Julien-Molin-Molette. 

Vosges.  —  Haute-Saône.  La  chalcopyrite  a  été  exploitée  autre- 
fois dans  les  filons  de  Château-Lambert  et  de  Plancher-Ies-Mines. 

Belforl.  La  chalcopyrite  a  été  abondante  dans  les  mines  de  Giroma- 
gny  (filon  de  Saint-Daniel,  du  Solgat,  de  Saint-Pierre,  de  Teutsch- 
grund),  de  Lepuix  {Sainte-Barbe,  Saint-André,  Saint-Nîcolas-des- 
Bois),  d'Aiixelles  (Saint-Jean,  Sainte-Barbe,  Scheenmittte,  Saint-Mar- 
tin, Bagralle).  Elle  s'y  est  le  plus  souvent  rencontrée  en  masses  com- 
pactes dans  une  gangue  de  quartz  et  de  fluorine,  mais  on  l'a  aussi 
observée  en  cristaux  simples  ou  maclés  ±  i/2  b*'^  (fig.  1  à  6). 

{Alsacel.  La  chalcopyrite  a  été  trouvée  dans  la  plupart  des  filons 
de  la  région  de  Sainte-Maric-anx-Mines  ;  tes  cristaux  [zh  l/2  i''' 
simples  ou  maclés]  ont  été  surtout  fréquents  dans  le  ravin  de  Phau- 


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CUALCOPYRITE  6S6 

noux  (Rauenthal)  et  particulièrement  dans  les  anciennes  mines  de  Saint- 
Guillaume,  Glûckauf,  Saint-Nicolas  et  de  Gabe-Gnttes  ;  ils  sont  parfois 
fort  beaux,  implantés  sur  du  quartz  ou  de  la  barytine,  de  la  calcite, 
de  la  dolomie. 

Delbos  et  Schlumberger  signalent  en  outre  ce  minéral  sous  forme 
compacte  dans  un  grand  nombre  de  mines  alsaciennes  du  Sîlberthal, 
des  vallées  de  Guebwiller,  de  Munster,  etc.  {Desc.  géol.  du  Haut- 
Rhin.  II.  352.  1867). 

La  chalcopyrite  était  peu  abondante  à  Framont,  dans  la  mine  du 
Donon,  en  veinules  associées  à  la  panabase,  dans  la  mine  jaune  (avec 
blende  et  galène),  et  enfin  dans  la  mine  de  Grandfon laine. 

Alpes.  — Massif  du  mont  Blanc.  La  chalcopyrite  a  été  exploitée 
autrefois  dans  les  mines  des  environs  de  Servoz  (voir  à  boiirnonite), 
dans  les  filons  de  Sainte-Marie-aux-Fouiily,  de  Roissy,  de  Pormenaz. 

Savoie.  Des  filons  de  chalcopyrite  ont  été  jadis  exploités  à  Doncy 
(avec  panabase),  à  Fougère  en  Fessons  (avec  panabase  et  blende),  aux 
Rognots  en  Beaufort,  au  Bourget,  à  Malrocher-en-la-Table  (avec 
panabase),  à  1h  mine  de  Presle,  au-dessus  du  Bourget  (avec  panabase), 
et  surtout  à  Saint-Georges  d'Heurtières  (gangue  de  quartz,  de  calcite 
ferrifère,   de  sidérose  avec  pyrite,  galène,  etc.). 

hère.  Il  existe  dans  l'Oisans  un  assez  grand  nombre  de  filons  con- 
tenant de  la  chalcopyrite  comme  élément  essentiel  ou  accidentel  ;  il  y 
lieu  de  citer  notamment  ceux  du  col  de  la  Cochette,  entre  Vaujany 
{Isère)  et  Saint-Sorlin  [Savoie],  de  Theys  et  de  la  montagne  des  Cha- 
lanches  (filon  Saînt-Louis),  qui  sout  aurifères  (Gueymard.  Slalist. 
miner.  Isère.  1844). 

La  chalcopyrite,  associée  à  la  panabase,  est  un  accident  'des  mines 
d'Oulles,  de  Séchilienne.  On  la  trouve  dans  les  gUes  du  Ravin  en 
Entraigues  (avec  galène),  des  Sables  en  Livet  et  en  Gavet,  de  Ridort 
en  Mizoèns,  etc. 

H  au  les 'Alpes.  Les  environs  de  la  Grave  renlerment  de  nombreux 
filons  remarquables  par  les  hauteurs  considérables  sur  lesquelles  on 
tes  voit  apparaître  sur  les  deux  parois  de  la  gorge  de  la  Romanche;  il 
y  a  lieu  de  citer  notamment  les  filons  de  chalcopyrite  à  gangue  quart- 
zeuse  de  Riftord  (rive  droite)  et  de  Combe  de  Courbette  (rive  gauche) 
le  61on  de  Pontlong  (rive  droite)  (avec  galène,  blende,  etc.) 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
B   Briançonnais,  je   oiterai  un   gisement  de    chalcopyrite  et 
ise,  nu  Chardonnet,   des  lïlonnets  des  inéraes  minéraux  près 
Christoul,  au-dessus  de  la  Salle. 

:  Valgoderaar,  se  trouvent  divers  filons  de  chalcopyrite  à 
Liartzeuse  [l'Échailion  (avec  pyrite),  ta  Molière],  en  relation 
pîlites,  elles-mêmes  en  contact  avec  les  calcaires  liasiques. 
aussi  un  filon  de  ce  minéral  dans  un  lambeau  lÎBsique  pincé 
eiss  sous  le  glacier  descendant  du  col  du  Loup  et  de  la  mon- 
Jarroux  (Garroux). 

tarilimes.  Les  gisements  des  environs  de  Puget-Thénier  (le 
etc.),  renferment  de  la  chalcopyrite. 

Un  filon  de  chalcopyrite  à  gangue  de  barytine  et  de  sidérose 
vé  dans  le  lias  de  Propiac  près  le  lieu  dit  La  Jalaye  (Stobieski. 

IL  40.  1844).  La  chalcopyrite  est  associée  à  la  chessylite. 
ÎB,  —  Var.  La  chalcopyrite  se  trouve  en  petite  quantité 
artie  très  quartzeuse  et  pauvre  du  filon  des  Bormettes  (voir  à 
ille  accompagne  la  panabase  à  Nolre-Dame-des-Maures. 
nés  de  Vidaubao  et  du  cap  Garonne  près  Toulon  renferment 
ilcopyrite,  associée  à  de  la  galène,  de  la  panabase,  dans  des 
tzeux  blancs  de  la  base  du  trias  (gîte  d'imprégnation). 

.  —  La  chalcopyrite  accompagne  la  panabase  dans  de  nom- 
eroents  de  contact  (schistes  éocènes  au  contact  de  gabbros  et 
itine),  et  notamment  dans  les  suivants  :  Castifao,  Moltifao 
ccia,  Soveria,  Corle  (et  principalement  sur  le  versant  sud  du 
i-Quilico),  Linguizelta,  vallées  de  la  Casaluoa  et  de  la  Navac- 
cchia,  Erbajolo,  etc.;  on  la  trouve  encore  dans  les  schistes  de 
avec  pyrite),  dans  ceux  d'Argentelia. 

le. —  Constantine.  Des  filons  cupriit-res  sont  exploités  sur  la 
tunisienne,  à  environ  12  km,  ii  l'est  de  la  Galle,  à  Kef-Oum- 
ïls  traversent  des  marnes  et  des  grès  tertiaires  ;  leur  remplis- 
le  la  chalcopyrite,  de  la  pyrite,  de  la  blende,  de  la  galène 
re  et  aurifère  avec  une  gangue  de  quartz  et  de  barytine.  Les 
sont  intimement  mélangés  et  ne  se  présentent  pas  en  cristaux 
;  la  pyrite  est  antérieure  à  la  chalcopyrite  et  celle-ci  à  la 
>aiis  le  gîte,  la  teneur  en  argent  diminue  avec  la  profondeur, 
e  un  certain  nombre  de  gisements  cuprifères  aux  environs  de 


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CHALCOPYRITE  6i1 

Bône  ;  ceux  d'Aïn-Barbar  renferment  de  la  chalcopyrite  et  de  la  blende 
(voir  à  blende)  dans  une  gangue  quartzeuse  ;  ils  traversent  Téocèue 
supérieur;  ceux  de  Mellaha  renferment  les  mêmes  minéraux,  mais  sont 
dans  les  schistes  cristallins. 

Aux  environs  de  Philippeville,  à  l'Oued  Meçadjet,  des  filons  de 
chalcopyrite  ont  été  autrefois  exploités  dans  les  schistes  éocènes; 
ils  renferment  divers  minéraux  cuprifères  :  oligiste,  pyrite,  galène, 
blende. 

La  chalcopyrite  se  trouve  dans  les  filons  de  Jemmapes  [Ras-Pharaoun 
(avec  panabase  et  galène),  Souk-es-Sebt  (avec  oligiste).  Oued  Goudî 
(avec  chalcosite)]  et  dans  ceux  des  environs  de  Khenchelo  [Bled-el- 
Hammam  (avec  panabase)],  des  environs  de  Collo  [Cheraïa,  Achaïchs], 
de  Bougie  (Igzer-el-Bghall),  etc. 

Alger.  De  nombreux  filons  cuprifères  se  rencontrent  dnns  le  miocène 
des  environs  de  Tenès  (DJebel-Hadid,  Sidi-Bou-Aïssi,  Oued  Bou- 
Hullou,  Oued  Allelah,  Oued  Taffilès,  Cap  Ténès).  La  chalcopyrite  y  est 
associée  à  la  sidérose  et  à  l'ankérite.  Les  trois  dernières  mines  ont  été 
concédées,  mais  celle  de  l'Oued  Allelah  a  été  seule  exploitée  jusqu'en 
1858.  Elle  a  fourni  de  magnifiques  échantillons  de  chalcopyrite  cristal- 
lisée. 

Ils  sont  constitués  par  la  réunion  d'un  nombre  considérable  de  cris- 
taux, le  plus  souvent  enchevêtrés  et  dilficîles  à  isoler,  mais  au  milieu 
desquels  se  rencontrent  ça  et  là  des  cristaux  très 
distincts  atteignant  souvent  près  de  0*'"8;  tes  faces 
sont  simples  +  1/2  6'",  avec  parfois  a*/"  (201)  et  c' 
(101),  p  (001)  (fig.  7).  Ils  sont  presque  toujours  maclés  ^ 
par  accolement  ou  par  pénëtrution  et  présentent  de 
nombreuses  macles  (Gg.  5  et  6). 

Les  cristaux  de  ce  genre  se  groupent  parfois  en  très  '''«-  ^' 

grand  nombre  !t  axes  plus  ou  moins  parallèles  pour  ««pj'i». 

former  le  squelette  de  grands  cristaux  ayant  plusieurs  centimètres  de 
diamètre. 

La  chalcopyrite  de  l'Oued  Allelah  est  souvent  superficiellement 
irisée  et  recouverte  de  rhomboèdres  contournés  d'ankérite  ou  de  sidé- 
rose. Parfois  c'est  elle  qui  est  implantée  sur  ces  mêmes  minéraux. 

Dans  les  environs  de  Milianah  (Aïn-Kerma,  Ai'n-Soltan,  Oued  Adelia 
Hammam  Bhir),  la  chalcopyrite  forme  dans  le  miocène  des  nodules  ou 
des  amas  à  gangue  de  calcite  ou  de  sidérose;  elle  est  associée  à  de  la 


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688  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

mélaconitc,  de  la   mnlachite,   etc.  ;   aucun   de  ces   gisements   o'a  été 

exploité. 

C'est  encore  dans  une  gangue  de  calcaire,  d'ankérite,  de  sidérose  et 
de  quartz  que  se  trouvent  les  mines  abandonnées  de  l'Oued  Merdja  et 
de  l'Oued  Keblr,  au  sud  de  BlidRh  ;  ces  filons  se  trouvent  dans  le  cré- 
tacé. A  l'Oued  Bouman  et  à  l'Oued  Ouradzgea,  la  chalcopyrite  et  la 
pnnabase  se  rencontrent  en  nodules  ou  en  Glonnetsdans  des  filons  d'hé- 
matite qu'encaisse  le  cénomanien. 

Oran.  Des  recherches  ont  été  faites  sur  des  filons  de  chalcopyrite  à 
Abla,  au  sud-est  de  Lalla-Maghnia  (avec  galène  et  blende)  et  au  Djebel- 
Mzaïta  a  l'ouest  d'Oran.  La  chalcopyrite  compacte  accompagne  la 
galène,  la  malachite  à  Gar  Rouban  (.30  km.  S.-O.  de  Lalla-Maghnia). 

Nouvelle-Calédonie.  —  La  pointe  nord  de  l'ile  est  assez  riche 
en  gisements  métallifères.  D'après  M.  Pelatan  {Génie  ci fù  1892),  ceux- 
ci  se  rencontrent,  soit  à  l'état  d'amas  intercalés  dans  des  micaschistes, 
soit  en  filons  recoupant  les  phyllades  et  les  schistes  ardoisiers  qui 
leur  sont  superposés.  Ils  présentent  des  remplissages  à  gangue 
quartzeuse,  avec  des  sulfures  et  particulièrement  de  la  chalcopyrite, 
associée  a  de  l'érubescite,  de  la  chalcosite,  de  la  covellite,  de  la  pyrite; 
ils  sont  souvent  parcourus  par  des  veinules  de  galène  et  de  blende.  Ces 
gisements   ïont  probablement  subordonnés    à  des   diabases. 

Les  mines  les  plus  anciennement  exploitées  sont  celles  de  Batade 
près  d'Onegoa  (versant  droit  du  Diahot);  celles  qui  fournissent  actuel- 
lement les  échantillons  rapportés  en  France  sont  celles  do  Pilou,  au 
nord-ouest  de  la  mine  de  Meretrice,  qui  a  produit  beaucoup  de  miné- 
raux intéressants.  Les  produits  de  ces  deux  mines  arrivent  générale- 
ment mélangés  en  Europe. 

J'ai  observé  (B.  S.  M.  XVII.  49.  1894)  les  minéraux  suivants  parmi 
les  produits  de  ces  diverses  mines.  Ils  seront  étudiés  à  leurs  articles 
respectifs. 

Mine  de  Balade  r  chalcopyrite,  chalcosite,  pyrite,  cuivre  natif,  eu- 
prite,  chessylitc,  malachite. 

Mine  Pilou  :  chalcopyrite,  érubescitc,  chalcosite,  covellite,  galène, 
chessylite,  malachite,  linaritc,  anglésite,  cérusite,  buratite,  atacamite, 
cuivre  natif,  cuprite. 

Mine  Mérétrice  :  galène,  blende,  chalcopyrite,  argent  natif,  angle- 
site,  cérusite,  pyromurphite,  barytine. 


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CHALCOPYRITE  689 

Les  minéraux  oxjdés  de  ces  diverses  mines  sont  généralement  englo- 
bés dans  de  la  limoaite  terreuse  ou  caverneuse. 

La  chalcopyrite  est  rarement  cristallisi^e  (l/2  A*'^i,  maclëe  et  accom- 
pagnée de  quartz.  Le  plus  souvent,  elle  forme  des  masses  compactes 
jaune  de  laiton,  irisées  superriciellement. 

3"  Dans  (es  sources  thermales. 

La  chalcopyrite  se  trouve  dans  diverses  sources  thermales  chlorurOcs 
cl  sulfatées  où  elle  résulte  de  l'action  sur  des  monnaies  romaines  de 
sulfures  produits  par  réduction  des  sulfates  dissous  dans  l'eau.  Elle 
constitue  seulement  des  enduits  à  la  surface  d'autres  sulfures  (chalco- 
site)  ou  sulfoantimoninies  [panabase). 

FlandrO.  —  Nord.  On  trouve  la  chalcopyrite  dans  de  semblables 
rouditiuns  dans  la  mer  de  Flines  [voir  à  chalcosité]. 

Pyrénées.  —  Haule-Oaronne.  Daubrce  a  signalé  (S.  S.  G.  XIX. 
5'i9.  1862)  la  lormatîon  de  chalcopyrite  aux  dépens  de  monnaies 
romaines    trouvées  dans  la  source  thermale  de  Bagnères-dc-Bigorre. 

Plateau  central.  —  Allier.  D'intéressants  minéraux  secondaires 
ont  été  observés  par  M.  de  Gouvenain  [C.  R.  LXXX.  129.  187r>)  au 
cours  de  travaux  de  captage  de  la  source  chlorurée  sodique  (52"  C.)  de 
Bourbon  l'Archambault,  émergeant  au  milieu  du  granité.  Des  monnaies 
romaines  de  Licinius  et  de  Constance  Chlore  sont  recouvertes  d'une 
carapace  de  sulfures  ou  même  sont  entièrement  épigénisécs  par  ceux- 
ci.  Au  centre,  se  trouve  de  l'érubescite  et  a  la  périphérie  de  la 
chalcopyrite  ;  parfois  à  la  limite  de  séparation  de  ces  deux  minéraux 
s'observent  de  petites  lames  de  cclestite.  Dans  la  même  fouille,  on  a 
extrait  un  fragment  de  fer  mélallicjue  recouverl  de  pyrite  et  de  petits 
cristaux  de  sidérose. 

Champagne-  —  Haute-Marne.  La  chalcopyrite  en  petites  musses 
cristallines  et  en  enduits  est  un  des  minéraux  formés  aux  dépens  des 
monnaies  romaines  trouvées  dans  les  thermes  de  Bourbonne-les-Bains 
(voir  apanabasc). 

4°  Dans  les  produits  d'usines. 

M.  Gonnard  a  trouvé  de  petits  enduits  de  chalcopyrite  dans  des 
creusets  d'une  cristallerie  de  Lyon;  elle  y  moulait  des  cristaux  di 
galène  (voir  page  508j. 


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MINÉRALOGIE  DÉ  LA  FBANCE 


GROUPE  DE  LA  ZINKENITE 


ferme  un  certain  nombre  de  minéraux  orthorhom- 
types  les  plus  communs:  zinkenite,  emplectitc,  ber- 
;ontrent  plus   souvent   sous  la  forme   fibreuse  qu'en 


lëces  suivantes: 

inkenite Pb  S,    Sb*  S* 

irtorite Pb  S,    As"  S^ 

mplectite Cu' S,     Sb' S^ 

hnlcostibîte  . , .  Cu^  S,     Sb'  S' 

ilenobismuiite  Pb  S,    Bi*  S' 

^rthiérite Fe    S,    Sb"  S^ 

athildile Ag*  S,    Bi"  S= 

rgyrite  qui  possède  la  même  formule  {Ag*  S,  Sb*  S^, 

ique. 

:  la  berlhicrite  sont  les  seules  espèces  dont  j'ui  à  m'oc- 


ZÎNKENITE 

3rthorhombique  :m/n  =  121°43'. 

000  :  554,874.  D=  873.404.  rf=  486,923. 

»  :  c=  0,5575  :  1  :  0,6353  (G.  Rose)] 

s.  La  zinkenite  ne  se  trouve  pus  en  cristaux  distincts 

le  y  a  été  rencontrée  seulement  en  masses  fibreuses, 

impactes. 

e  clivage  net.  Cassure  inégale. 

j,35. 


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ZINKENITE  691 

Coloration  et  éclat.  Gris  d'acier.  Eclat  métallicjuc.  Opaque. 
Composition  chimique.  La  formule  Pb  S,  Sb'S^  correspond  à  la  com- 
position suivante  : 

S 22,:{ 

Sb 41.8 

Pb 35,9 

100,0 

Une  petite  quantité  de  l'antimoine  peut  être  remplacée  par  de  l'ar- 
Benic. 

Propriétés  ptfrognosliqites.  La  zinkenîte  fond  très  facilement  en  dë- 
crépitant.  Dans  le  tube  fermé,  elle  donne  un  sublimé  de  soufre  et  de 
kermès.  Dans  le  tube  ouvert,  elle  donne  des  vapeurs  sulfureuses  et  un 
sublimé  blanc  d'acide  antimonieux.  Au  chalumeau,  elle  peut  être 
presque  entièrement  volutilisée,  il  se  forme  un  enduit,  jaune  foncé  sur 
le  bord  de  l'essai,  blanc  à  l'extérieur  (Pb).  Avec  In  soude,  au  feu  réduc- 
teur, elle  fournit  un  globule  de  plomb. 

Soluble  dans  l'acide  chlorbydrique  chaud,  avec  dégagement  d'hydro- 
gène sulfuré  et  dépôt  de  chlorure  de  plomb  par  refroidissement. 

Diagnostic.  La  zinkenite  et  les  autres  sulfoantimoniures  de  plomb, 
décrits  plus  loin,  se  distinguent  delà  stibine  par  le  résidu  de  chlorure 
de  plomb  qu'ils  donnent:)  froid  après  traitement  par  l'acidv  chlorby- 
drique, ainsi  que  par  les  réactions  du  plomb  au  chalumeau.  Ils  se  dis- 
tinguent les  uns  des  autres  par  leur  densité  d'autant  plus  grande  que 
la  teneur  en  Pb  S  est  plus  élevée  ;  enfin  leur  couleur  est  une  bonne 
indication. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Plateau  Central.  —  Puy-de-D6me.  Des  recherches  ont  été  faites 
à  Peschadoirc  près  Pontgibaud  sur  un  hlon  quartzeux  renfermant  un 
sulfoantimoniure  qui,  d'après  M.  Connard  [B.  S.  M.  V.  49.  1882), 
contient  4.5  "j^  d'antimoine  et  0,5  '/„  d'argent. 

Le  minéral  en  masses  d'un  gris  d'acier  est  altéré  en  bieiniérite,  jaune 
brun  à  brun  châtaigne,  à  éclat  résineux. 

Vosges.  —  Beffort.  Des  recherches  récentes  faites  à  Auxelles  près 
Giromagny  ont  fait  découvrir  un  sulfoantimoniure  de  plomb  en  appa- 
rence  assez  homogène,  d'un  gris   bleuâtre,  que  je  n'ai  pu  purifier  ;  il 


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692  MINERALOGIE  DK  LA  FRANCE 

est  en  effet  intimement  niclangé  îi  de  la  blende  Ininellairc  et  englobé 
par  de  In  culcite  et  du  quartz  ;  l'examen  microscopique  montre  que 
ccâ  deux  minéraux  sont  beaucoup  plus  abondants  que  ne  le  fuit  suppo- 
ser l'exiimen  à  l'œil  nu.  Je  rapporte,  sous  toutes  réscivcs,  ce  minéral 
à  la  ziiikcuite. 

Gisement  douteux. 

La  collection  de  Strasbourg  renferme  un  éi-Uantillon  étiqueté  zi»- 
kenite  de  Corbiërcs  (Aude)  (Groth.  Miner.  Sainml.  Strtissùurg.  58).  Il 
est  possible  que  cet  échantillon  ne  soit  autre  chose  que  la  stibine  de 
La  Scorbe  (Hérault),  citée  page  450.  J'ai,  en  effet,  trouvé  ce  minéral 
dans  diverses  collections,  étiqueté  sous  le  nom  de  zinkenite  de  La 
Scorbe,  dans  les  Corbièrcs  (Aude).  Si  le  minéral  en  question  est  bien 
de  la  zinkenite,  il  est  possible  qu'il  provienne  des  filons  plombeux 
de  Corbières  [ÀPeyroii],  mais  je  n'ai  pas  connaissance  que  l'on  y  ait 
trouvé  de  «inkenite. 

La  même  collection  renferme,  avec  la  même  indication  de  gisement, 
un  échantillon  étiqueté  plagionitc  ['J.  59)  qui  se  prête  aux  mêmes  ob- 
servations. 

JÎERTI HÉRITE 
Fe  S,  Sb^  S^ 
Orlliortiombique  ? 

Forinisel  finies.  La  berthtcrite  ne  se  rencontre  pas  en  crrslaux  dis- 
tincts ;  elle  forme  des  fibres  très  allongées,  des  masses  constituées  par 
des  aiguilles  entrelacées  ou  enfin  des  masses  finement  grenues. 

Clivages.  Clivage  dillicile  faisiint  partie  de  la  zone  d'allongement  des 
fibres. 

Dtiretc.  2  ii  3. 

Densité.    '1  il  4,:î. 

Cri/nratiim  et  étial.  Noir  ou  gris  d'acier.  Éclat  métallique.  Par  expo- 
sition à  l'air  le  minéral  se  ternit,  noircit,  puis  prend  des  irisations 
superficielles.  Opaque. 

Coinpositiim  chiiaû/ae.  Les  berthicrites  du  Plateau  Central  semblent 


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BERTHIERITE  693 

ne  pas  avoir  toutes  In  même  composition,  aussi  Nordenskiuld  n-t-il 
proposé  de  les  désigner  sous  des  noms  différeiits  :  aitg/nrtie,  cka- 
ze/lite  el  marloiirite  [Ato/H.  Chem.  Miner.  System.  1848). 

a)  Composition  théorique  correspondant  à   la   rormule  FeS,  Sb*   S'* 
[anglarite). 

b)  Analyse  de  la  berthiérite  [anglarite)  à' Kn^ar  [Creuse]  parBerthier 
{.-l.  M.    III.  49.  1833).  déduction  faite  de  70  "/,  de  gangue. 

c)  Composition  théorique  correspondant  k  la  formule  3  Fe  S,  3  Sb" 
S'  (cknzel/ile). 

d)  Analyse  de  la  berthiérite  {chazellile)  de   Chazelle  [P.  de  D.)  par 
Berthier  [A.  P.  C.  XXXV.  35t.  1827). 

e)  Composition  théorique  correspondant  à  la  formule  3  Fe  S,  4  Sb'  S^ 

/}  Analyse  de  la  berthiérite  {martourite)  de  Marl«uret(P.  de  D.)  par 
Berthier  (^.  M.  III.  /j9.  1833)  déduction  faite  de  60"/,  de  gangue. 

a)               b)  c)  d|  0)  f) 

S 30,2  30,0  30,8  30,3  29,9  29,81 

Sb 56,6  57,7  51,3  52,0  59,7  60,21 

Fe 13,2  12,3  17,9  16,0  10,1  9,98 


100,0        100,0  98,6        100,0        100,00 


Essais  pyragnnstiques.  Dans  le  tube  fermé,  fond  en  donnant  un  subli- 
mé de  soufre  ;  à  haute  température,  fournit  un  sublimé  de  kermès  noir 
àchaud,  brun  rouge  II  froid.  Dans  le  tube  ouvert,  le  minéral  donne  les 
mêmes  réactions  que  ta  stibine. 

Au  chalumeau,  sur  le  charbon,  la  berthiérite  donne  les  fumées  sul- 
fureuses et  antimoniules  avec  enduit  blanc;  il  reste  une  scorie  noire 
magnétique,  présentant  les  réactions  du  fer.  Facilement  soluble  dans 
l'acide  cblorhydrique  avec  dégagement  d'hydrogcuc  sulfuré.  Décom- 
posée par  l'acide  azotique  avec  résidu  d'acide  autimonique,  la  couleur 
jaune  de  ce  résidu  est  d'autant  plus  foncée  que  la  teneur  en  fer  du 
minéral  est  plus  élevée. 

Diagnostic.  La  berthiérite  se  distingue  de  la  stibine  par  le  résidu 
jaune  qu'elle  laisse  par  évaporation  de  la  liqueur  d'atlaque  par  l'acide 
azotique,  la  stibine  donnant  un  résidu  blanc  d'acide  antimonique,  et 
par  la  scorie  noire  magnétique  qu'elle  abandonne  surlc  charbon  après 
volatilisation  de  l'antimoine. 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

liérite  est  un  minéral  des  filons  concrétionnés,  qui  a  Hé  trouvé 
emière  Tois  dans  les  gisements  auvergnats  suivants  : 
.U  Central.  — Puy-de-Dome.  La  berthiérîtc  fut  découverte, 
par  Berlhier  [A.  M.  XXXV.  351.  1827),  à  Chazelle;  il  la 
DUS  le  nom  d'haidingerùe.  La  même  année,  Haldinger  dési- 
>uvelle  espèce  sous  le  nom  de  berthièrite,  en  l'honneur  du 
iste  français  qui  venait  de  le  décrire  [Edtnb.  J.  of.  Se, 
1827).  On  a  vu  plus  haut  que  Nordenskiold  l'a  appelée  cha- 

istitue  des  mnsses  confusément  lamellaires,  mêlées  de  quartz, 
ferriftre,  de  blende  et  de  cubes  de  pyrite, 
ne  minéral  a  été  trouve  par  Berthier  dans  la  mine  de  Mar- 
M.  Ml.  49.  1833).  La  composition  centésimale  n'étant  pas 
it  la  même  que  pour  le  minéral  de  Chazelle,  Nordens- 
lésignée  sous  le  nom  de  martourite .  Ce  minéral  parait  homo- 
ne  sulfoantimoniure,  mais  il  est  très  mélangé  de  quartz.  II  est 
par  des  libres  parallèles;  la  cassure  transversale  est  grenue, 
ate,  la  couleur  est  le  gros  bleu,  moins  vif  que  dans  la  stibine. 
Le  nom  d'anglarite  a  été  donné  par  Nordenskiold  ii  la 
d'Anglar,  analysée  par  Berthier.  D'après  celui-ci,  dans  les 
iglar,  les  parois  sont  formées  par  de  la  pyrite  compacte,  puis 
tterthiérite  ;  enfin,  le  centre  du  filon  est  constitué  par  de  la 
ire,  renfermant  des  nids  de  berthièrite.  Celle-ci  est  d'un 
:  bronzé,  à  cassure  grenue  fibreuse  et  à  fibres  minces  paval- 
îrrées,  tandis  que  la  stibine  pure  est  d'un  gris  bleu  il  grandes 
ngées,  éclatantes  et  lamellaires. 

!)es  blocs  de  bertliiérilc  ont  été  trouvés  dans  les  champs  prés 
lléand  (Griitier.  Descripl.  géol.  de  ta  Loire.  259.  1857)  :  le 
en  place  n'a  pas  été  observé. 

S.  —  [Alsace],  Daubrée  a  signalé  la  berthièrite  dans  les 
Honilgoutte  en  Lalaye  {Desrrtpl.  gcol.  du  Bas-Rhin.  303. 
minéral  est  un  peu  arsenical  et  zincifère.  Les  échantillons 
:ment,  légués  par  Daubrée  au  Muséum,  sont  formés  par  des 
I  surface  irisée,  engagées  dans  le  quartz. 


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BOULANGERITE  695 

GROUPE  DE  LA  FREIESLEBENITE 

Le  groupe  de  la  freieslebenite  ne  comprend  que  trois  minéraux, 
dont  l'uD  était  jusqu'à  présent  rattaché  au  groupe  de  la  bournonite. 
M.  Sjogren  vient  de  faire  voir  {Geol.  Foreiting.  Stockholm.  XIX.  153, 
1897]  que  la  composition  chimique  de  laboulangérite  est  représentée, 
non  par  la  formule  (3  PbS,  Sb'  S^,  mais  par  celle  donnée  plus  loin  ; 
la  mesure  des  cristaux  a  montré  en  outre  que  la  forme  se  rapprochait 
de  celle  de  la  diaphorite. 

Deux  des  minéraux  de  ce  groupe  sont  orthorhom biques  et  isomorphes 
laboulangérite,  diapkorité),  le  troisième,  la  freieslebenite,  est  monuoli- 
nique. 

Boulan^érile     5  PbS.  2  Sb^  S^ 
'  Diaphorite 
*  Freislebenit 

La  boulangérite  seule  a  été  rencontrée  en  France. 

BOULANGERITE 
5  Pb  S,  2  Sb*  S' 

Orthorhombique  :  m  m  =  122°  8'. 
é  : /t  =  1000  :  654,486.    D  =  875,214.    ^=483,732. 
[a:b:  c  =  0,5527  :  1  :  0,7478  (Sjogren)]. 

formes  et  faciès.  La  boulangérite  des  gisements  français  forme  des 
masses  fibreuses,  plumeuses,  granulaires  ou  compactes. 

Dureté.  2,5  à  3. 

Densité.  5,97  (Molières)  à  6,18. 

Coloration  et  éclat.  Gris  de  plomb  bleuâtre,  se  ternissant  rapide- 
ment par  exposition  à  l'aîr.  Opaque. 

Composition  chimique.  La  composition  théorique  correspondant  à  la 
formule  S  Pb  S,  2  Sb^  S^  est  donnée  en  a). 

b)  Analyse   de  la   boulangérite  de  Molières,  par  Boulanger  [A.  M, 


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ftALOGIE  DE  LA  FRANCE 

n  faite  de  5,6  "j^  de  pyrite  et  de  0,6  "/,  de 

18.88      18,5 

b 25.75      25,5 

b 55,37       53,9 

e g  1,2 

u .  0.9 

100.00  100,00 

Comme  pour  la  ziukenite  (p.  690). 

gérite    s'ultëre  t^^s  facilement  à  l'.iir;  elle  se 

:aches  ou  d'un  enduit  régulier  j»uiie  de  />/ei- 

en'Ue). 

NTS  ET  ASSOCIATIONS 

^e  minéral  a  été  découvert  en  1835,  b  Molières 
ît  par  Boulanger  sous  le  nom  de  snlfui  e  double 
l.  M.  VII.  575.  1835).  Son  nom  actuel  lui  a 
[P,  A.  XLI.  216.  1837).  Ce  minéral  forme 
cassure  Bbreuse  et  contournée  d'un  gris 
le.  Il  est  recouvert  de  taches  de  limunitc  et 
Iniéi'ite,    Ln  gangue   est   cunstîtuée   par   du 


ué  autrefois  comme  abondant  à  M(diëres  ; 


J" 


e  est-ce  à  la  boulangérite  qu'il  y  a   lieu  de 


nifèrc  e 


s  rayonnees,  signa- 


iit.  d'Auvergne.  1882)  dans  un  fd on  de  sidé- 
Bourg-Lastic,  a  Joursat  et  au  Cros-eii-Vol- 
îxamlner   aucun    échantillon    de    ces   divers 


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JAMKSONITE 


GROUPE    DE    LA    JAMESONITE 

Pnrmi  les  minéraux  de  ce  groupe,  un  seul,  lii  jiimesonite,  se  ren- 
contre en  Frnnce  :  tous  sont  orthorhombiques  et,  sauf  la  duTrénnysite, 
se  présentent  plus  souvent  en  masses  compactes  ou  fibreuses  qu'en  cris- 
taux distincls.  Ces  minéraux  sont  les  suivants  : 

' Dufrénoysite  ...  2  PbS,  As"  S^ 

*CosaUle 2  PbS,  Bi"  S^ 

'Schapbachile. . .  2  (Pb,  Ag*)  S,  Bi"  S^ 

Jamesonitt 2  PbS,  Sb"  S^ 

'KobeUite 2  PbS,  (Bi,  Sb)  2  S^ 

Il  faut  ajouter  la  * brongniardite  [2  (Ag*,  Pb)S,  Sb"  S']  qui  est 
cubique. 

JAMESONITE 

2  PbS,  Sb'  S^ 

Orthorhombique.  m  /w  =  iOI'  20' 
[a  .-*=  0,915  :  1] 

Faciès.  La  jamcsonite  forme  des  aiguilles  souvent  capillaires  '.j'Iii- 
rnoaile,  antimoine  sulfuré  capiZ/aire),  des  masses  fibreuses,  Rbrolamcl- 
laires,  compactes. 

Clipages.  Clivage/)  (001)  parfait,  m  (110)  et  ^-^  (010)  moins  faciles. 
Cassure  inégale  et  conehoïde. 

Dureté.  2  à  3.  Fragile. 

Densité.  5,5  ii  6. 

Coloration  et  éclat  Gris  d'acier  à  gris  de  plomb.  Poussière  gris  noir. 
Opaque. 

Composition  chimique,  La  formule  2  PbS,  Sb"  S^  correspond  h  ta  com- 
position a).  Il  existe  souvent  un  pen  de  fer,  d'argent,  b)  analyse  de  la 
jamesonite  de  Ponlvieux  près  Tauves  (déduction  faite  de  23,5  0/0  de 
pyrite  et  de  20  0/0  de  quartz,  par  Berthier  (.4.  M.  XV.  634).  II  existe, 


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MINERALOGIE  DE  LA  FKANCE 
etite  quantité  d'arf^ent  aurifère.  Cette  composition  est 
ntre  celle  de  la  jamesonite  et  celle  de  la  plagionite, 
1   est  trop   impur  pour   qu'il  soit  possible   d'en  tirer 


certaine. 

a) 

i) 

-) 

S.... 

19,î 

20,7 

21,5 

Sb... 

29,5 

34.8 

37,8 

Pb... 

50,8 

44.5 

40.: 

100,0 

100,0 

100,0 

léral  a  été  étudié  par  Baudin  qui  y  a  trouvé  (minéral 
!6  0/0  d'argent  et  0,00007  d'or. 
toslù/ues  et  diagnostic.  Voir  à  zinkenite. 

:SEMENTS   ET  ASSOCIATIONS 

—  Finistère.  Grâce  à  l'obligeance  de  M.  Dorlodot 
u  examiner  des  échantillons  provenant  d'une  recherche 
Kervoal  en  Huelgoat.  Ils  renferment  de  la  jamesonite 
s  d'un  beau  noir  de  fer,  remplissant  de  leurs  groupe- 
DUS  les  interstices  d'un  quartz  blanc  laiteux  en  cristaux 

zinkenite  est  associée  à  de  la  blende. 

—  Hérault.  M.  Daniour  possède  dans  sa  collection  un 
umcsonite  fibrocompacte  de  la  mine  de  la  Bouisso  (La 

de  la    ciilcite,  du   quartz   et  de  la 


•se  a  signalé  ce  même  minéral  à  las  Parets  (côte  de  la 
Millau),  dans  un  calcaire  magnésien. 

itral.  —  Puy-de-Dôme.  La  jamesonite  a  été  trouvée  au 
Tauves  et  des  recherches  ont  été  faites  à  diverses 
filons  à  gangue  quartzeuse  dans  lesquels  la  jamesonite 
es  compactes  ou  fibreuses.  Dans  les  échantillons  que 
Bouhard,  la  jamesonite  constitue  de  petites  masses 
intimement  mélangées  à  du  quartz  et  à  de  ta  pyrite 
la  stibine. 


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BOURNONITE 


GROUPE    DE   LA   BOURNONITE 


Ln  composition  des  minéraux  du  groupe  de  la  bournonite  est  repré- 
sentée par  la  même  formule  générale  que  celle  des  argents  rouges 
étudiés  plus  loin  3  RS,  (Sb,  Bi,  As]^  S^  ;  tous  paraissent  orthorhom- 
biques,  mais  la  bournonite  est  la  seule  de  ces  espèces  qui  soit  net- 
tement cristallisée.  Les  minéraux  dont  les  noms  sont  marqués  d'une  ' 
ne  se  trouvent  pas  dans  les  gisements  français*. 

Bournonile  .  .  3  (Ph,  Cu")  S,  Sb"  S' 

•SlylotypUe  . .  3  (Cu",  Aj^,  Fe)S,  Sb"  S 

'Witlichenile  .  3  Cu"  S,  Bi"  S" 

Aikiaile 3  (Pb,  Cu")  S,  Bi"  S' 

'Lillianite. ...  3  PbS,  (Bi,  Sb)"  S" 


BOURNONITE 

3  (Pb,  Cu")  S,  Sb"  S' 

Orthorhombique.  m/rt^93°40' 

4:/i=1000:  6.54,141.  0=729,368,  rf=684,123. 
[n  :  «  :  c  =  0,93797  :  1  :  0,89686  (Miller)J 

Mnplea.  Macles  suivant  m  (110;  très  souvent  répétées,  avec  plans  de 
jonction  parallèles  ou  perpendiculaires  à  cette  face:  elles  donnent  des 
assemblages  cruciformes.  Il  existe  aussi,  fréquemment,  dans  les  cris- 
taux des  lames  hémitropes. 

Formes  obserncs.  p  (OOli;  h'  (100),  ^  (010),  m  (110),  A'  (430),  *'" 
(950),  A" (210),  A"(310).  g'  (340),  j""  (380),  /(120),  j^{t30),  g"  (140), 
f  (1.50),  ^'1  (160)  [et  peut  être  f  (230),  g"  (780)]; 

a"ll02),  »""(304),o'il01),  <i""i203)i  e*»  (034),e»'"(023),  e<(011), 
e"»(0.32),  «""(OSl); 

1.  Voir  page  695  pour  la  boulangérile. 


Di3ilizedb,G00gle 


-00  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

i'  (112),  b-"'  (123),  b'^r^SSi],  b"\mt.  A»'*  (5541,  A*"  (221). 
,  =  (6'  A'  '"  g^l")  (568\  e^,^  (134),  =  =  {Ù'P  b'I'  A'/»)    (ll.3A\  a.^ 
(211);  e3  =  (i*6'V){121)'. 

Les  abréviations  T  et  Lx  indiquent  les  angles  mesurés  par  M.  'fer- 
mier et  par  moi-même  sur  les  cristaux  de  Peychtignard  et  de  Ceilhes. 


mm 

B3«40- 

1  P  «•■' 

44-2r 

m  /•• 

136°50' 

136°58'  T 

/la' 

54027' 

I54°40'  Li 

h'  h'' 

1W°53' 

U5"23'  T 

-p  e'.= 

64>>  4' 

146''24' 

II'  A' 

I4T-59' 

l'i7°'.0'  Li 

pt'l^ 

49»  :■ 

h  *■"- 

1SÏ°W 

pe' 

38«  ?■ 

138-10-U 

h' h' 

Wi'iS! 

154.30'  T 

pe"' 

26»3-' 

127.1Ï-T 

II'  h' 

16Ï038' 

ISS"  6-  T 

/Je"' 

10«23' 

"g' 

1S3«W 

laa»  9-  Li 

"/Jft- 

4G°4ri' 

148«40'  U 

x'g" 

136»56' 

phV> 

38°51' 

s's' 

141-21' 

m»  u 

ph^" 

36.2»' 

g'  g' 

1V.«36' 

pb'P 

Ï7"20- 

127»  9'  Il 

g' g" 

ISlȈ6' 

ISI'Sff  u 

p6"- 

%\'n- 

121''30'  U 

g' g'" 

15B.I3- 

_pb"' 

1<»52- 

111°  5Li 

*'«' 

160"26' 

IGO-ÎO'  Il 

P  * 

37»55' 

137>58'  T 

g<  g.,. 

1650  4' 

"::•■ 

49«15' 

tx"'' 

167°S8' 

167°45'  U 

20«16' 

1Ï0»24'  U 

g'e^'' 

169"55' 

a'6' 

&1-44' 

151°40'U 

/la» 

15WJ' 

154O40'  Li 

,  i'e' 

50»48' 

150o40'li 

pa'-" 

]47'29' 

IftT'SÏ  T 

'  mt. 

48«1D' 

117°11' 

117'  8 

Li 

144°55' 

125-27' 

125*24 

Li 

144«33' 

144-35 

l\ 

142.21' 

12Ï.57' 

1S2>50 

U 

11?»  3- 

1470  2 

II 

IS5'Î3' 

155011 

T 

12(M6' 

lïOoll 

T 

1I6»32' 

101»13' 

90» 

153»28' 

tS3o  5 

«154 

164«41' 

165023 

ii9°5i' 

150-45 

128'i2' 
lia-lï' 

128-5Ï 

no- 3 

Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  de  bournonîte,  souvent  compliqués 
par  des  niacles  se  rapportent  à  divers  types,  les  uns  sunt  aplatis  sui- 
vant la  base,  les  autres  un  peu  ou  très  allongés  suivant  )'»xe  vcr- 
ticaL  Les  cristaux  aptatts  suivant  la  base  offrent  eux-mètnes  diverses 
variétés  d'aspect,  suivant  que  les  faces  de  la  zone  prismatique  existent 
ou  n'existent  pas  ;  ils  peuvent  èlre  allongés  suivant  l'axe  <i  ou  suivant 
l'axe  b. 

Les  faces  prismatiques  sont  généralement  très  cannelées  parallèle- 
ment à  l'axe  verticLil.  La  bonrnonite  se  présente  aussi  en  masses  com- 
pactes ou  grenues. 

Dureté.  2,5  Ji  3.  Cassure  conchoïdale  ou  inégale. 

Densité.  5,7  à  "»,9;  5,78  i  Peychagnard). 


1.    Voir   page    705   pour   liuili-uti 
M.  GoDnard  nu  moment  du  IJrago  àe 


I   de  quelijiiï 
Uc  rcuillc. 


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BOURSONITE  701 

Coloralion  et  éclat.  Grïs  d'acier  ii  gris  de  plunib  noirâtre,  noir  di' 

(er.  Éclat  mélallique  1res  brillant.  Opaque. 

Composition  chimitjiie.  La  formule  3  {Pb,  Cu*)S,  Sb"  S^)  correspond 

à  la  composition  donnée  en  d]. 

£)  Analyses  de  la  bournonite  d'Alais,  par  Dnfrénoy  [A.  M.  X.  371. 

18361. 

c)  de  Peychagnard,  par  M.  Pisani  {B.  S.  M.  XIX.  102.  1897). 

d]  des  Bormettes,  parM.  Fonteilles  [Notice  sur  la  mine  de Bormelles. 
Marseille.  1895). 


«) 

A) 

c) 

rf) 

19.8 

19,4 

20.2 

20,15 

2i,7 

29.4 

24,7 

24.54 

42,5 

3B.9 

40,0 

41,83 

13.0 

12,3 

13.7 

13,48 

100,0 

100,0 

98.6 

100.00 

Essais  pyrognosl tîntes.  Dans  le  tube  ferme,  décrépite  et  donne  un 
enduit  rouge  foncé  d'oxyde  de  fer  et  d'antimoine.  Dans  le  tube  ouvert, 
donne  des  vapeiirâ  sulfureuses  et  un  enduit  blanc  d'acide  antimo- 
nique.  Au  chalum  au,  facilement  fusible  en  donnant  tout  d'abord  un 
enduit  blanc  d'acide  antimonique,  puis  un  enduit  plombifère  jaune. 
Le  résidu  réduit  par  la  soude  fournit  un  globule  de  cuivre.  Ln  bour-, 
nonite  est  décomposée  par  l'acide  azotique,  elle  laisse  une  solution 
bleue  et  un  résidu  blanc  contenant  à  la  fois  de  l'antimoine  et  du 
plomb. 

Ahéraliona.  La  bournonite  s'altère  avec  grande  facilité  en  donnant 
le  plus  généralement  des  produits  jaunes,  luarbrés  de  vert  qui  sont  en 
partie  formés  par  de  la  bletniérite,  mélangée  de  malachite.  La  trans- 
formation s'eiTectue  souvent  sans  que  les  faces  des  cristaux  perdent 
leur  netteté;  quand  elle  est  presque  complète,  le  minéral  non  altéré 
reste   en  grains  au    milieu    des    produits  secondaires. 

Diagnostic.  La  forme  de  la  bournonite  est  coractérislique  de  ce  miné- 
ral; les  variétés  compactes  ou  grenues  ne  peuvent  guère  être  distin- 
guées des  variétés  plombifcres  de  panabase  que  par  des  essais  quanti- 
tatifs destinés  h  mettre  en  évidence   une  grande  quantité  de  plomb. 


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702  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  bourDoiiite  est  un  minéral  tilonien  qui  accompagne  généralement 
la  galène,  parfois  la  blende,  la  pyrite.  In  panabase,  les  minerais  d'ar- 
gent, etc. 

Corbidres.  —  Hérault  et  Avfyron.  De  nombreux  filons  métalli- 
fères, aujourd'bui  inexploités,  se  trouvent  à  la  limite  des  départements 
de  l'Hérault  et  de  l'Aveyron,  à  Ceilhes  (filon  de  la  Barre),  a  Avesne 
(filon  de  la  Bouisso,  désigné  inexactement  dans  quelques  collections 
sous  le  nom  de  filon  de  la  Boussole)  {Hérault)  et  à  Corfaières  {Aveyron). 
Les  beaux  cristaux  de  bournonite  de  ces  gisements,  engagés  dans  la 
barytine  lamellaire,  sont  quelquefois  indiqués  comme  provenant  de 
Mourgts  ;  le  Grand  Mourgis  est  une  montagne  dont  le  signal  se  trouve 
sur  ia  liniite  des  deux  départements.  La  bournonite  de  la  Bouisso 
est  associée  à  de  la  blende  et  de  la  calcitc. 

Les  cristaux  de  ces  gisements  présentent  toujours  les  formes/)  ;0<)1), 
m  (110),  A*  (100),  é''  (010),  souvent  accompagnes  de  :  a»  (102),  a' ilOl', 
e"  lOll);  b*{in),  6''»  (111),  et  parfois  de  i*'^  (554),  iV*  (221i.  et  de 
divers  prismes,  A^  (210).  A»  (310),  g'  (340),  g>  (120),  g^t^  (ISO),^'  (130)  ; 


les  fig.  1  à  3  représentent  lespectivenient,  d'après  M.  Schrauf,  des 
cristaux  de  bournonite  de  Redrulb,  de  Nagyag  et  de  Neudorf,  elles 
montrent  les  divers  aspects  des  cristaux  provenant  des  gisements  qui 
nous  intéressent  :  quand  ils  sont  allongés,  l'allongement  se  produit 
soit  suivant/^ /('(fig,  2),  soit  suivant  pg*  (dg.  3).  Ces  cristaux  atteignent 
1""  de  plus  grande  dimension.  Les  niacles  suivant  m  (110)  y  sont 
fréquentes  et  souvent  complexes. 

La  bournonite  a  été  rencontrée  dans  divers  autres  filons  de  la  même 


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BOURNOMTE  Î03 

région  (Lastioiiscs,  Puy  de  Rostes),  ainsi  que  loin  de  la  montagne 
Noire  dans  le  Rouergue  aux  environs  de  Villefranche  (Cantagrel.  la 
Baume)  dans  des  filons  quartzeux  et  barytiques  qui  ont  été  exploités 
pour  galène,  blende,  etc.  Enfin,  Dufrénoy  l'indique  {Minéral.  111.  239. 
1856)  à  Cransac. 

GévenneS-  —  Gard.  Les  mines  de  galène  des  environs  d'Alais  ont 
fourni  jadis  de  la  bournonite.  Dufrénoy  a  décrit  et  analysé  [A.  M.  X 
371.  1836)  les  cristaux  trouvés  par  Brard  à  la  mine  de  Cendras. 
M.  Miers  a  fait  remarquer  dans  son  mémoire  sur  la  bournonite  {Miner. 
Magazine)  que  les  angles  donnés  par  cet  auteur  sont  dilTicilemcnt  Intel 
ligibtes;  il  est  probable  que  les  faces  qu'il  signale  sont />  m  h*  a^  b*  6"^. 

La  collection  du  Muséum  possède  plusieurs  échantillons  de  ce  gi 
ment.  Les  cristaux  de  bournonite,  implantés  sur  du  quartz  avec  de  la 
pyrite,  sont  très  altérés,  fendillés;  leurs  faces  sont  noires,  ternes  et  ter- 
reuses, les  mesures  au  goniomètre  d'applica- 
tion sont  seules  possibles.  Le  type  le  plus 
fréquent  est  celui  de  la  figure  4  et  paraît  cor- 
respondre aux  cristaux  étudiés  par  Dufrénoy; 
les  formes  que  j'y  ai  observées  sont  p  (OOi),  kir.  *, 

a*(10i),  e'(Oli),  A*(112),  i"*(lll).  Quelques         B=urn™«  (.tp« "-■"■■l- 
petits  cristaux  ont  la  forme  de  tablettes  rectangulaires  exclusivement 
constituées  par  p  (001),  a'  (101)  et  e*  (101). 

Le  même  minéral  a  été  aussi  rencontré  à  la  mine  de  Mercoirol  prés 
Alais  (filon  de  Rouverguc);  l'échantillon  que  j'ai  examiné  renferme  des 
cristaux  d'un  centimètre  environ;  ils  présentent  des  macles  très  répé- 
tées avec  les  faces  p  (001),  a*  (101),  e*  (OU),  ù*  (112),  i*/»  (111);  les 
faces  sont  assez  brillantes.  Ils  sont  associés  à  de  la  dolomic  et  à  de  la 
barytine  dans  une  géode  quartzcuse. 

D'après  une  indication  que  M.  Miers  a  bien  voulu  me  donner,  la  col- 
lection du  British  Muséum  possède  un  échantillon  de  bournonite  indi- 
qué comme  provenant  d' Alais,  sans  indication  plus  précise;  il  contient 
de  grands  cristaux  tabulaires  suivant  p  (OOlj,  associés  à  de  ta  dolomie 
et  de  la  pyrite  sur  du  quartz;  ces  cristaux  présentent  les  formes  p  mg^ 
e\  e«"  (023).  «'"•(031),  a»  (1021,  i'  (112),  i^'*  (223),  fc"^  (111),  «3(121); 
ils  sont  maclés  avec  plans  de  macles  parallèles  et  inclinés. 

La  bournonite  en  bons  cristaux  a  été  trouvée  avec  panabase,  chai' 
copyrite,  quartz,  etc.,  dans  les  filons  de  sidérose  de  Palmesalade  en 
Portes.  Je  n'ai  pas  vu  d'échantillons  provenant.de  ce  gisement. 


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704  MINKRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Hanle-Loire.  Des  lentilles  de  bounionite,  de  blende,  de  g.-ilcne,  se 
renconlient  dans  les  filons  de  fluorine  de  Bnriet  en  Langeac;  d'après 
les  renseignements  que  je  dois  à  M.  Bouhnrd,  ces  minéraux  se  trouve- 
raient dans  l'axe  du  filon  alors  que  les  épontes  sont  riches  surtout  en 
pyrite  et  en  chalcopyiite.  Les  cristaux  de  bournonite  que  j'ai  vus  sont 
de  grande  taille,  mais  peu  nets  {p  m  h*  g'  a'  e'  A*  i*'^). 

Plateau  Central.  —  Pmj-de-Dôme.  Grâce  n  l'obligeance  de  M.  P. 
Gautier,  j'ai  pu  examiner  quelques  cristaux  de  bournonite  qu'il  a 
trouvés  avec  barytine,  quartz  byalin,  pyrite  et  limnnite  dans  les 
tissures  des  micaschistes  des  bords  de  la  Dordogne,  au-dessous  du 
château  de  Chapelle  près  Avèze.  Ces  cristaux,  simples  ou  maclés  sui- 
vant/»  (110),  sont  aplatis  parallèlement  a  p  (001). Les  uns  présentent 
les  faces  m  (110)  très  développées,  avec  ^'*  et  e*,  les  autres  ne  pos- 
sèdent pas  de  faces  de  la  zone  prismatique  mais  ont  les  faces  e^  ^0*0) 
très  développées  avec  parfois  a},  a^  et  fi*  (112j  (fig,  4).  Ces  cristaux  se 
transforment  en  un  mélange  de  bleiniérîte  et  malachite. 

La  bournonite  a  été  trouvée  par  Fuurnet  à  la  mine  de  Barbecot 
pris  Pontgibaud  [Ann.  Se.  Auccr^rte  1828)  en  masses  compactes  ou 
en  cristaux  atteignant  rarement  3"°.  Dufrénoy  a  figuré  {Minéralogie, 
1856,  pi.  98,  fig.  277  et  278)  les  combinaisons  p  a*  h*  b*  e*,  et  p  k* 
fi'  e*  nu  sujet  desquelles  il  y  a  lieu  de  faire  la  même  observation  que 

pour  les  cristaux 
d'Alais.  Cette  mine 
est  depuis  long- 
temps fermée. 

Des  cristaux  p 
(001),  A'  (100),  g' 
[OlOl,  e*  (011),  i* 
(112)  ont  été  ren- 
contrés à  la  mine  de 
Roure(Gonnard.S. 
S.  M.  V.  47.  1882) 
dans  la  barytinc  ; 
'''  ils     ont     des     faces 

BouroaniK  d*  Pfia.l.  (P*c.i^g™,*ù  rii«i»  un  f««  "-.«».) 

ternes  et  rugueuses. 
A  Pranal,  la  bournonite  forme  de  beaux  cristaux,  atteignant  souvent 
plusieurs  centimètres.  Ils  sont  fréquemment  irréguliers  et  déformés  : 
leurs  faces  sont  planes,  maïs  surtout  ternes.  On  les  trouve  â  la  surface 


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BOL'RNONITE  705 

de  géodes  de  quartz,  associés  à  des  octaèdres  de  gnlène.  La  fig.  5 
reproduit  un  fort  bel  échantillon  de  ce  genre  que  j'ai  récemment  acquis 
pour  la  collection  du  Muséum. 

Les  cristaux  que  J'ai  examinés,  peu  nombreux  du  reste,  sont  unifor- 
mément  aplatis  suivant  p  (001)  :  ils  aSectenllos  formes  de  tables  rec- 


langulaires  par  suite  du  développement  de  A'  (100]  et  de  g'  (010), 
accompagnés  de  m  (110),  et  parfois  A"  (310),  h^  (210)  :  les  faces  m 
prennent  qnelquefois  un  grand  développement;  lc$  autres  formes  les 


Bonrnonlta  da  PoDlgibiud. 

plus  habituelles  sont  A*  (112),  A»'»(lll),  é{^\-i],  a'  (102),  a'  (101), 
Og  (211).  Les  macles  sont  fréquentes  et  souvent  complexes. 

Au  moment  ob  celte  feuille  allait  être  tirée,  M.  Gonnard  a  bien 
voulu  me  communiquer  les  premiers  résultats  qu'il  a  obtenus  sur  des 
cristaux  beaucoup  plus  compliqués  que  ceux  que  j'ai  étudiés.  Son  Ira- 

A.  Unon.  -  MMrtltpÊ.  H.  *> 


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MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 
iraitra  dnns  le  Bulletin  de  décembre  de  la  Société  française  de 
ilogie,   auquel  je  renvoie   pour  plus  de  détails.   En  outre  des 

signalées  plus  haut,  M.  Gonnard  a  observé  :  A*  (970),  o"^(301), 
i»A*/^A"*)  (214)  ;  U  =  a.;,  (314),  e^  (121),  9  =  a^,,  (213), 
formes  nouvelles  suivantes  :  k^"  (18.5.0).  e,,^  =  0  (5.7.12). 
li/4  i,u'-  ^Ai")  ^9T8),  F,  {b'i"''b*l"'g'r^j  (50.66.59),  S=  (t'A''*  A'") 
Dans  quelques  cristaux,  la  zone  §  (214),  S  (212),  a,  (211)  est 
éveloppée. 

es.  —  Massif  du  mont  Blanc.  Haute-Savoie.  Les  mines  des 
is  de  Servoz,  exploitées  en  1791  (/.  M.  1.  39.1794)  et  fermées 

longtemps,  ont  fourni  de  nombreux  et  beaux  minéraux  qui  ne 
ivent  plus  que  dans  les  vieilles  collections.  Elles  sont  situées 
is  vallées  de  Servoz,  de  Cbamonix  et  de  Valorsîne. 
line  de  Sninte-Marie  aux  Fouilly  (à  l'extrémité  occidentale  de 
ie  de  Chamonix)  se  trouve  au  bas  de  l'Aiguillette  (chaîne  du 
t);  elle  a  fourni  de  la  panabase,  de  la  chalcopyrite  et  de  la 
dans  une  gangue  quartzeuse  et  calcaire.  Les  filons  de  In  mon- 
le  Pormenaz,  dominant  Servoz,  traversent  le  granité  et  ont 
nngue  le  quartz  et  la  barytine;  ils  ont  été  attaqués  des  deux 
e  la  montagne,  au  nord  par  la  mine  de  Pormenaz,  au  sud  par 
;  Roissy.  C'est  dans  cette  dernière  que  l'on  a  trouvé  le  plus  de 
jx  intéressants  :  chalcopyrite,  érubescite,  pyrite  aurifère,  bour- 

malachile,  galène,  argyrite. 

irmenaz,  on  a  rencontré  de  magnifiques  cristaux  de  barytine,  de 
se,  de  galène,   ainsi   que    de  beaux  cristaux   lenticulaires    de 


ne  de  Vnudagne,  située  au  S.-O.  des  anciennes  fonderies  de 
à  la  base  de  la  pointe  de  Saix,  a  produit  de  la  pyrite  aurifère, 
de  la  blende  et  de  la  galène  dans  une  gangue 
quartzeuse. 

La  bournonite  est  le  minéral  le  plus  remar- 
quable des  mines  de  Servoz;  les  cristaux  sont 
fort  beaux.  Ils  sont  parfois  un  peu  allongés  sui- 
vant l'axe  vertical,  et  présentent  souvent  en  plus 
'*'  des  faces  représentées  par  la  figure  I,  a"  (102), 

,.,,.  d.  s.rToz.         ^3(210),  etc. 

liers  a  bien  voulu   me  signaler,  dans  la  collection  du  Bn'tish 
n,   l'existence  de  gros  cristaux  de  bournonite  offrant,  les  nos. 


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BOURHONITE  707 

les  combinaisons  p  m  h'-  k^  h^f^  g^ ^  a>  a''^,  lA ,  les  autres,  p  m  h^  g^ 
d'e'A'  fc*'^,  etc.  C'est  aussi  sur  une  macledc  ce  gisement  que  le  même 
savant  a  trouvé  le  prisme  g''"''  (160). 

Lm  collection  du  Muséum  renferme  un  ëchantîlloD  indiqué  comme 
provenant  de  la  mine  du  glacier  de  la  Gria  (vallée  de  Chamonix);  ii 
présente  quelques  petits  cristaux  de  bournonitu,  très  allongés  et  très 
cannelés  parallèlement  à  l'axe  vertical  ;  ils  sont  accolés  sur  leur 
gangue  de  quartz  par  une  face  prismatique  et  associés  à  de  la  blende. 
Je   n'ai  pu   isoler  de  cet  échantillon   des  cristaux  délerniinables. 

M.  Damour  possède  un  cristal  de  bournonite  indiqué  comme  pro- 
venant de  la  Combe  Taneau  près  la  Bérardc.  Les  faces  dominantes 
sont  p  (OOi),  m  (110)  et  un  dôme  indéterminé. 

Savoie.  La  bournonite  a  été  rencontrée  autrefois  dans  la  mine  de 
Pesey,  près  Modane.  M.  Dinetti  m'en  a  signalé  de  bons  cristaux  que 
possède  la  collection  de  l'École  des  ingénieurs  (Vitlentino)  de  Turin; 
ils  ont  3  à  4  cm.  de  grosseur  et  sont  implantés  sur  de  la  chalco- 
pyrite  et  du  quartz.  Leurs  formes  sont  les  suivantes  :  p(fiOi),k'  (100) 
g*  (010),  m  (110),  a' (101),  e'  (Oil),  h*  {112),  b  ■'*  (111).  La  bournonite 
compacte  (aurifère  et  argentifère)  a  été  rencontrée  aux  environs  de 
Saint-André,  près  Modane. 

Isère.  Les  mines  de  sidérose  de  Saint-Pierre  du  Mésage,  près  Vizille, 
ont  fourni  de  bons  cristaux  de  bournonite;  ils  accompagnent  des 
cristaux  de  dulomie,  de  sidérose  et  de 
pyrite.  Dans  un  échantillon  de  la  col- 
lection du  Musenm,  la  bournonite  est 
implantée  sur  des  cristaux  de  ce  der- 
nier minéral;  ses  faces  sont  ternes,  pù.  ii. 
un  peut  y  reconnaître  toutefois  les  Boumomi..  mki»  luiv.nt  «. 
formes  /»  (001),  m  (110),  A' (100),  g' {Oi%  A*  (111),  a' (101),  e<  (OU); 
dans  la  zone  prismatique,  les  faces  h*  et  ^-^  dominent  :  il  existe  des 
macles  polysynthétiques  nombreuses. 

La  collection  du  Muséum  renferme  uu  échantillon  de  bournonite, 
indiqué  comme  provenant  de  Lallrey.  Il  présente  des  cristaux  de 
1  centimètre  associés  à  de  la  sidérose  et  à  du  qnariz,  de  la  pyrite. 
Cette  association  rappelle  beaucoup  celle  de  Saint-Pjcrre  du  Mésage. 
Les  prismes  {m,  g'  /(')  sont  réduits  à  des  facettes  linéaires.  Les  formes 
dominantes  sont  p  (001),  n*  (101),  e*  (OU),  b*  (112),  à  peu  près  égale- 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
i.  Ces  cristaux  oifrent  des  macles  et  des  pénétrations 
[ées.  M.  Gonnard  m'a  signait!  l'existence  du  même 
idérose  de  Saint-Pierre  d'AIlevaid. 
i  cristaux  de  bournonite  ont  été  trouvés  autrefois  à 
:teignent  9  centimètres  et  sont  généralement  en 
\s  en  un  mélange  de  bleiniérite  et  de  malachite, 
ticvètrés  forment  de  petites  veines  dans  les  calcaires 
blende);  ils  renferment  environ  0,0018  %  d'argent, 
'ai  examinés  sont  des  macles  offrant  les  faces  y;  (001), 
'i*  (112),  avec  des  traces  de  ^  (010).  A  Senepî,  dans 
le,  la  bournonite  se  rencontre  dans  la  sidérose  ;  à  la 
,  elle  est  associée  au  cinabre  et  à  la  smtthsonite. 
trepris  il  y  a  quelques  années  dans  la  mine  d'anthra- 
lard  ont  coupé  une  veine  de  dolomie,  avec  galène  et 
cristaux  de  ce  dernier  minéral  ont  été  décrits  par 
>.M.  XIX.  101.1897);  ils  atteignent  2™  5  de  plus 
11  et  sont   riches  on   formes  ;    on  y  observe:  p  (001), 

m  (110),  A*  (310),  h"  (210),  A"»  (950),  ^*'-  (380), 
334),«=[i*'«A^^"«)  (568),  <',/,(t34),  i  =  lb';'  b'i* 
'  (034),  e  ^/3  (032),  a^'*  (203),  avec  quelques  prismes 
is  n'ont  pas  été  établis  avec  une  absolue  certitude: 
,  g^  (120),  g^  (230).  La  caractéristique  de  ces  cristaux 
and  développement  de  la  zone  [A*  i*P  e*/^J- 
'ar.  La  bournonite  accompagne  la  blende  et  la  galène 

Bormettes.  Elle  y  apparaît  irrégulièrement  (surtout 
ïst  du  filon)  (environ  3  "/,  du  minerai  bnit)  en  mouches 
D  gris  de  fer,  un  peu  lamellaire  dans  les  échantillons 
bligcance  de  M.  Fonteilles  :  elle  renferme  environ 
à  la  tonne  (voir  ù  blende).  On  n'a  pas  trouvé  dans  ce 
«taux  distincts  de  bournonite  :  le  même  minéral  est 
ne  de  la  Ricille  en  CoUobrières  (voir  a  galène). 

?onstantine.  La  bournonite  a  été  signalée  dans  l'amas 
Mesboula  (37  km.   d'Aïn  Beïda),  se  trouve   dans  les 


□igitizedbyGoOglc 


3  (Pb,  Cu')  S,  Bi'  S' 

Orthorhombique.  mm  =  91"  38'. 

A:  A=1000:  x,  D  =  717,  il.  rf  =  6%,96. 
[a:  b:€=  0,9719  :  i  :  x  (Miers)] 

Formes.   L'aikinite   forme   de   longues  baguettes   allongées  suivant 
l'axe  vertical,  parallèlement  auquel  elles  sont  striées. 

Clivages.  Pas  de  clivages,  c;assure  inégale. 

Dureté.  2  à  2,5. 

Densité.  6,1  à  6,8. 

Coloration  et  éclat.  Gris  de  plomb  se  ternissant  ^  l'air  et  devenant 
alors  rouge  de  cuivre.  Opaque. 

Composition  chimique.  La  formule  3  (Pb,  Cu*)  S,  Bi'  S'  correspond 
à  la  composition  suivante  dans  le  cas  où  Pb  ;  Cu  ^  2  =  1. 


36,2 


100,0 


Essais  pyrognostiques.  Dans  le  tube  ouvert,  donne  des  vapeurs  sulfu- 
reuses et  un  sublimé  blanc  fusible  en  gouttes  claires  devenant  blanches 
et  opaques  par  refroidissement.  Au  chalumeau,  lond  très  facilement  en 
un  enduit  blanc  bordé  de  jaune  foncé  sur  le  bord  du  minéral.  Avec  le 
sel  de  phosphore,  donne  les  réactions  du  cuivre  ;  après  réduction  com- 
plète donne  un  globule  de  cuivre  métallique.  Attaquée  aisément  par 
l'acide  azotique  avec  dépôt  de  soufre  et  de  sulfate  de  plomb. 

Altérations.  L'aikinite  se  décompose  facilement  en  bismite,  en  hismii' 
tite  terreuses,  mélangées  de  cérusite,  de  mulachite,  etc. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Alpes.  —  Isère.  J'ai  trouvé  dans  un  échantillon  de  quartz  anril^re 
de  la  mine  de  la  Gardette  (voir  or),  près  le  Bourg  d'Oisans,  de  fines 
aiguilles  métalliqnes  tout  à  fait  identiques  comme  aspect  et  propriétés 


□igitizedbyGoOglc 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
czowsk  dans  l'Oural.  Elles  sont  intimement  mélan- 

parfois  de  pyrite.  La  proportion  du  minerai  que 
itble;  j'ai  pu  y  constater  la  présence  du  soufre,  du 
>  et  du  cuivre.  Il  semble  que  ce  dernier  métal  soit  en 
ion  que  dnns  te  minéral  de  Berezowsk;  il  est  donc 

substance  soit  intermédiaire  entre  Vaikinile  et  la 
me  aikinite  non  cuprifbre.  L'analogie  de  caractères 
1  minéral  et  de  l'aikinite  de  Berezowsk  est  trop 
on  pnisse  penser  à  une  cosalite  {2  PbS.Bi^S'}  cupri- 


DUPE  DES  ARGENTS  ROUGES 

ipaux  minéraux  de  ce  groupe,  ayant  la  même  for- 
la  bournonitc,  sont  la  proustile  et  la  pyrargyrite. 
I  que  la  xanthoconite  et  la  pyrostilpnite  devaient  être 
e  des  espèces  dimorphes  des  précédentes. 
^es  sont  donc  constitués  par  les  espèces  suivantes  : 
MonacliniquoB 

....     3  Ag*  S.  As^  S^  .  .  .  .     Xanthoconite. 

....     3  Ag^  S,  Sb*  S'.  . , .      Pyrostilpnite. 
la  sangiiinite,  voisine  de  la  proustite,  et  prubable- 

ue. 

rognostiques  suivantes  permettent  de  distinguer  les 

iénicaux  des  argents  rouges  antiinonieux. 

Proustite  et  Xanthoconite  Pjrargyrite  et  Pyrostilpnite 

Fusibles  en  donnant  un  su-  fusibles  en  donnant  UP  su* 

iliinc  brun   rouge  de   snifurc      blimé  rauge  foncé  <je  Itermcs. 

Donnent  des  vapeurs  aulfu-  Donnent  de»  vapeurs  buITu' 

cuses  et   un  ■ublimc   volatil      reuses  et  un  sublimé   non  ro- 
l'acide  nrsénieux.  latil  d'acide  antimoniquc. 

Fondent  en  jnillitsaut,  déga- 
gent une  odeur  sulfureuse  et 
donnent  un  enduit  blanc  de 
Sb'  O'  avec  un  globule  de  sul- 
fure d'argent. 


Di3iiizedb,G00gle 


ARGENTS  BOUGES  711 

Au  feu  oxydant  ou  au  Teu  réducteur,  avec  de  la  soude,  donnent  un 
bouton  d'argent.  Pour  trouver  des  traces  d'arsenic  diuis  les  pyrar- 
gyrites,  fondre  le  minérul  au  feu  réducteur  sur  le  charbon,  avec  du  car- 
bonate de  soude  (odeur  aillacée). 

dépôt       Décompoaéee  avec  dépôt  de 


Action  de  taeide 


Décomposée! 
de  soufre. 


lufre  et  du 


La  couleur  de  la  poussière   snflît  à    elle  seule  pour  distinguer  1» 


proustitede  la  pyrargyrite;  celle  de  la  proustîte  est  rouge  vermillon, 
celle  de  la  pyrargyrite  d'un  rouge  pourpre. 

Les  cristaux  de  proustite  et  de  pyrargyrite  présentent  de  nombreuses 
variétés  d'aspect,   suivant  que  le 
prisme  ou  les  scalénoèdres  domi- 
nent :    ils  possèdent  aussi   divers 
types  de  pointements.  Les  figures 
1  à  8  représentent   diverses  com- 
binaisons signalées  par  Lévy  dans 
la    description    de    la    collection 
Heuland  ;  elles  donnent  une  idée 
des  principaux  aspects  qu'oiTrent 
ces    minéraux.  Lévy   n'ayant  pas 
distingué   la  proustite  de  la  pyr- 
argyrite,  il  n'est  pas  possible  de  ig- *  «  s. 
savoir  auquel  de  ces  deux  miné- 
raux correspondent  ses  diverses  figures.  M.   Miers,  dans  sa   monogra- 
phie des  argents  rouges,  Tait  remarquer,  du  reste,  après  examen   des 
échantillons  étudiés  par  Lévy,  que  si  les  figures  sont  fort  bien  faites. 


□igitizedbyGoOglc 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


mbient  peu   aiix  échaulillons,  actuellement  dans  la  collec- 
vant  rejette  les  formes  ë*  (4041)  et  e*/*  (OlTl).  )e  ne  m'occu- 


■-Mlrlc-tDI-Uinel. 

loin  que  des  formes  trouvées  dans  ce  gisement  par  les 
is  récents  et  par  moi-même  et  je  ne  donne  ces  figures  que 
umects,  appelant  de  nouvelles  recherches  sur  les  minéraux 
lent. 

PROUSTITE 

3  Ag"  S,  As'  S* 

ihomboédrique  hémimorphe,  p  p  =  107°48'. 
[a  •.€={  :  0,80393  (Miers)J. 

L"  Maclcs  fréquentes  suivant  a^  (10l4)  ne  se  présentant  sou- 
lus  forme  de  lames  hémitropes. 

s  suivant  p  (1011)  également  fréquentes.  Les  cristaux   se 
esque  à  angle  droit. 
s  suivant  n'  (0001)  assez  rares, 
s  suivant  b*  (0112). 

)Asfi/feM  :  «*  (0001)  ;  /»  (lOll)  ;  e'  (lOjO),  d*  (IlSO),  r,  (4150); 
a*(10Î4);  A*(1123);  A^{2134);  rf»(2131);  n' =  [è'^  d' d"*) 
E  =  (rf'/^d'"i"^}(2573). 


166"56' 

-b'b^ 

leo'K' 

a'a^ 

157"25- 

137"  8' 

b'p 

14'.»19' 

<f  d'au 

r  e'    105«61' 

90" 

p<P 

155'>26- 

d'd'Miir 

e'     164012' 

155"  6- 

,,d' 

126"  6- 

EE,ar 

e'      15f29' 

107"S8' 

d'à' 

150O40' 

1». 

m^' 

ifie^ar 

b'b' 

I37"i4' 

staiix.  Les 

ristau 

se  trouvent 

urtout  en 

scalénoèdrcs 

Di3iiizedb,G00gle 


PROUSTITE  713 

et  en  rhomboèdres  aigus,  mais  de  nombreux  cristaux  affectent  la  forme 
prismatique.   Le  minéral  est  souvent  massif,  compact. 

Les  faces  de  la  zone  p  b^  d^  sont  particulièrement  striées  parallèle- 
ment à  leur  intersectioD  ;  les  faceap  et  b^  sont  souvent  courbes. 

Clhages.  Clivages  p  (lOTl)  distincts.  Cassure  conchoïdale  à  inégale. 
Dureté.  2  à  2,5.  Fragile. 
Densité.  5,57  à  5,64  (variété  antimoniale]. 

Coloration  et  éclat.  Vermillon  ou  écarlate,  noircissant  à  la  lumière; 
ce  n'est  qu'en  lames  minces  que  la  couleur  est  absolument  caractéris- 
tique, rappelant  celle  du  cinabre,  mais  tirant  un  peu  plus  sur  le  rouge 
brique.  Eclat  adamantin. 

Propriétés  optiques.  Uniaxe  et  négatif. 
L»  Na 

ng   =  2,9789  3.0877     fFiz»a) 

Dp    =  2,7113  2,7921 

ns  — Dp  =0,2676  0,3956 

Pléochroîsme.  Le  pléochroïsme  est  faible. 
ng  =  rouge  aang. 
np   =  rouge  cocheoille. 

Composition  chimique.  La  composition  correspondant  à  la  formule 
3  Ag'S  As'S'est  la  suivante  : 

S 19.'. 

AS t5.2 

Ag 65.4 

100.0 
Une  très  petite   quantité  d'arsenic   est   parfois    remplacée  par  de 
l'antimoine. 

Altérations.  A  la  lumière,  la  proustite  noircit  et  se  transforme  en 
argyrite. 

Essais  pyrognoatiques  et  diagnostic.  Voir  page  710. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  proustite  est  un  des  minéraux  des  liions  argentifères  oJi  elle  accom- 
pagne généralement  la  pyrargyrite,  l'argyrite,  la  panabase,  l'arsenic 
natif,  etc. 


□igitizedbyGoOglc 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
llectîon  du  Muséum  renTerme  un  échantillon  de 
>ix  aux  Mines  engagé  dans  du  quartz  :  ses  cavités 
s  cristaux  de  proustite  d'ua  beau  rouge  rubis  ;  ce 
xagonaux  enchevêtrés  dont  les  extrémités  ne  sont 

ents  rouges  ont  été  trouvés  dans  un  grand  nombre 
res  de  Sainte-Marie-aux-Mtnes  et  notamment  dans 
es,  de  Giuck-Auf,  de  Saint-Jean,   d'Cngelsbourg, 
c.  It  semble  qu'à  une  certaine  époque  ces  minéraux 
y  nient  été  extrêmement  abondants  et  qu'on  les 
ait  trouvés  en  magnifiques  cristaux.  Depuis  la 
fermeture    des    mines,    on    n'en    observe   plus 
guère  d'échantillons  que  dans  les  vieilles  col- 
lections. 

La  figure  1  représente  la  projection  sur  la  base 
d'un  petit  cristal  de  proustite  de  ce  gisement. 
La  fig.  2  montre  la  forme  de  jobs  petits  cris- 
taux que  j'ai  observés  dans  des  géodes  de  quartz, 
associés  à  de  la  panabase.  Ils  sont  parfois  très 
xe  vertical.   J'ai  observé   aussi   de  petits  cristaux 
la  forme  de  la  figure4  {page  711),  avec  en  outre  A*, 
tudié   des  cristaux  prismatiques  suivant   </*,   ter- 
;  c'est  notamment  la  forme 
UR  M.   Seligmann  m'a  com- 

'oulu  me  donner  la  descrip- 
itillnns  de  proustite  qui  se 
1  Muséum.  L'un  d'eux  est 
■os  cristaux  prismatiques  d' 
rminés  par  des  faces  arron- 
re  /;'  (1153)  et  t»  (2114),  p„„..i,.  [.\i.,^i,.«. 
nie  natif  et  à  de  la  barjline.  .ui-hîhm. 

fréquemment  maclés  suivant  p  (1011)  et  pré- 
s   lames    polysynthétiques    de    la    macle    suivant 

autre  échantillon  présentent  les  mêmes  macles, 
snts  sont  constitués  p»r  les  formes  b*  (0lT2)  et 
s    a'    sont   ternes  et   striées  ;   ils   sont  implantés 


1 


Di3iiizedb,G00gle 


PROUSTITE  —  PYRARGYRITE  7(5 

avec  quartz,  calcite  (e*  b*)  sur  dolomie,  quartz  et  panabase,  la  calcîte 
est  en  partie  postérieure  à  la  proustite. 

Dans  le  mémoire  cité  plus  haut,  M.  Miers  signale  les  combinaisons 
d*  (1120),  ■n  (4150).  A'  (0112),  E  (2573),  n'  (8.  3.  ÎI.  2). 

Enfin  un  dernier  (échantillon  oITre  des  cristaux  de  proustite, 
implantés  sur  calcite,  quartz  et  arsenic  natif  botroyde  ;  ils  sont  accom- 
pagnés par  de  la  Tanlhocoiiite  ;  leur  pointement  est  constitué  par  la 
forme  b*-  (01Ï2)  dominaute  avec,  en  outre,  l/^  (11^3). 


PYRARGYHJTE 

3  AgT  S,  Sb'  S' 

Rhoraboédrique,  hémimorphe  pp  =  lOS'SS'. 
[a  ■.€={:  0,78916,  (Miers)] 

Mactes.  1"  Macles  très  communes  suivant  k*  (1120)  avec  l'axe  verti- 
cal comme  axe  de  rotation  et  la  base  a'  (0001)  comme  face  d'accolement. 

2°  Macles  suivant  a^  (1014)  communes,  avec  plan  d'association  per- 
pendiculaire à  a^,  les  axes  des  cristaux  font  entre  eux  un  angle  de 
25*40';  quelquefois  le  plan  d'association  est  (10l4).  Cette  macle  ne 
se  manifeste  parfois  que  par  des  lamelles  hémitropes. 

3°  Macles  rares  suivant /<  (1011). 

4*  Macles  rares  suivant  A*  (OlT2). 

/b/-m«soAse/'i'(;ea./)(10ll);  e*(10Î0,rf'(ll50);  A*(01Ï2);  A^(il23), 
A' (2134)  (voir  ù proustite); 

6'  h^  >.r  A'  153-5',  A*  b^  »T  b'  UO-SO". 

Faciès  des  cristaux.  Le  type  prismatique  domine  dans  les  cristaux  de 
pyrargyrite.  L'hémimorphisme  est  souvent  caché  dans  les  cristaux  bipy- 
ramidés  par  des  macles,  mais  il  est  parfois  très  net;  il  se  manifeste  aussi 
dans  la  zone  verticale  par  l'existence  du  prisme  e',  réduit  à  3  faces 
et  par  des  stries  dissymétriques  sur  d*  (1120),  correspondant  à  la  forme 
(1671)  (Miers).  Le  minéral  se  trouve  aussi  à  l'état  massif  ou  compact. 

Clivages.  Clivages  p  (lOll)  distincts,  A'  (0ll2]  imparfaits.  Cassure 
conchoïdale  ou  inégale. 

Dureté.  2,5.  Fragile, 

DensUé.  5,77  à  5,86. 


□igitizedbyGoOglc 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
tforation  et  éclat.  Rouge  de  diverses  nuances  devenant  noir  à  l'air, 
^e  pourpre  foncé  par  transparence.  Eclat  métallique  et  adamantin, 
sière  rouge  pourpre  rappelant  celle  de  la  kermésite.  Transparente 
imes  minces. 
'ûpriétés  optiques,  Uniaxe  et  négatif. 

ng  ^  3.08^     (FUeau) 
Dp  =  2,881 
ng  —  np  =  0,203 

•mposition  chimUjtie.  La  formule  3  Ag^  S,  Sb^  S^  correspond  à  la 
>08ition  suivante  : 

S 17,8 

Sh 22.3 

Ag 59.9 

100,0 

existe  parfois  ud  peu  d'arsenîc  remplaçant  une  proportion  éqtii- 

ite  d'antimoine. 

■opriétès pyrognostiqiies  et  diagnostic.  Voir  page  710. 

térations.  Comme  pour  la  prouslite. 

GISEMENTS  ET  ASSOCX&.TIONS 

I  pyrargyrite  accompagne  la  proustite  et  divers  autres  minéraux 
ntifères  dans  certains  Glons  métallifères. 

yréïïées.  — Basses-Pyrénées.  Je  dois  à  M.  de  Limur  la  commu- 
:ion  d'un  échantillon  de  pyr.-irgyrite  de  la  mined'Ar  (voir  à  ariie)  : 
incral  forme  de  petites  masses  cristallines  dans  de  lacalcile  lamel- 

renfermaat  en  outre  de  la  blende,  de  la  pyrite. 
DSg^es.  —  [Alsace].  La  pyrargyrite  parait  plus  rare  que  la  prous- 
Jans  les  filons  de  Sainte-Marie-aux-Mines.  M,  Miers  a  bien  voulu 
ignaler  la  forme  des  cristaux  de  ce  gisement  qu'il  a  observés  dans 
illection  du  British  Muséum.  Ce  sont  des  prismes  d^  (11^0),  avec 
010)  terminés  par  des  faces  arrondies  et  striées,  oscillant  entre 
l23)  et  b^  (21^4).  Ils  sont  associés  à  des  prismes  hexagonaux  de 
te  sur  de  l'arsenic  natif  et  de  la  galène. 

est  possible  qu'une  partie  des  cristaux  décrits  par  Lévy,  appar- 
ie à  la  pyrargyrite. 


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PYRARGYRITE  —  XANTHOCONITE  717 

Alpes.  —  Savoie.  Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Seligmann  la  com- 
munication d'un  échantillon  de  pyrargyrite  provenant  de  la  vieille  mine 
de  galène  de  Pesey,  près  Moutiers.  Il  est  constitué  par  de  petits 
cristaux  rouge  rubis,  engagés  dans  du  gypse,  et  prét>entant  les  lormes 
£^,  p  et  b*  avec  allongement  suivant  l'axe  vertical. 

hère.  La  pyrnrgyrite  est  un.  des  minéraux  argentifères  rares  des 
filons  des  Chalunches;  elle  offre  diverses  associations.  La  collection 
du  Muséum  possède  un  échaotillon  de  quartz  grenu  renfermant  ce 
minéral  en  particules  très  fines.  J'ai  examiné  des  cristaux  d'environ 
3""°  implantés  sur  les  parois  d'une  géode  de  quartz.  Ils  oETrent  la 
forme  rf*  (1120);  p  (lOTl),  A'  (0lT2)  et  (f^{2131},  moins  développés  que 
dans  la  figure  2  de  la  page  714. 

Enfin,  j'ai  étudié,  également  dans  la  collection  du  Muséum,  un  vieil 
échantillon  de  smaltite  ferrugineuse,  mélangée  à  de  l'asbolane,  des 
cristaux  de  lullingite  et  de  l'érjthrine.  Il  renferme  des  masses  cristal- 
lines fortement  translucides  de  pyrargyrite  sur  lesquelles  je  n'ai  pu 
trouver  aucune  forme  distincte.  Il  est  curieux  que  cet  échantillon  si 
riche  en  arséniures  renferme  de  la  pyrargyrite  et  non  de  la  proustite. 

CorbièreS-  —  Aude.  Dans  un  récent  mémoire  sur  les  mines  de  la 
Caunette  [voir  h  galène)  M.  Bernard  a  signalé  l'existence  de  cristaux 
allongés  d'argent  rouge  (pyrargyrite  ou  proustite?}  ayant  2  à  3  milli- 
mètres de  longueur  associes  à  la  panabase.  Ils  se  trouvent  dans  les 
filons  cuivreux,  orientés  E.-O.,  qui  coupeut  les  liions  de  galène. 


XANTHOCONITE 

3Ag'  S,  As*  s* 

Monoclinîque  mm  =  SâM'. 
A  :  ^  =  1000  :  900,266.    D  =  462,182.    ^=886,787. 
[a:  ù:  c  =  1,9187  :  I  :  1,0152  (Miers)] 
ont/  =  88°47' 

Mac/es.  Macles  suivant  p  (001)  fréquentes. 

Formes  observées,  p  (001);  h*  (100)  ;  o*'"  (501),  o'"  (701)  ;  rf*/*  (111), 
rf'/»(443),  b*P{ïil). 


□igitizedbyGoOglc 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
es  suivnnts  ont  été  mesurés  par  M.  Mîers  {op.  cit.) 


Lpb'" 


131  »28'     131 HS' 
117°3r  I  pd^'     123'>3e'     123»57' 

91=13'      go-Il.'  Lpli^'"     t30°50'    t30o38' 


po^"        111»45' 

îs  cristaux.  Les  cristaux  de  xanlhoconite  de  Sainte-Marie- 
sont  caractérisés  par  )e  développement  des  pyramides  de 
(001)  (110)  :  ils  ressemblent  au  premier  abord  à  des  rhom- 

sidérose. 

Clivage/)  (001)  distinct.  Cassure  conchoïdale. 

!  à  3.  Fragile. 

5,54. 

71  et  éclat.  Brun  rouge  orangé  (jaune  citron  par  transpa- 
at  adamantin  à  nacré.   Poussière  jaune  orangé.  Transpa- 

■s  optitjiies.  Plan  des  axes  perpendiculaire  à  g^  (010).  Bissec- 
négative  («p)  presque  perpendiculaire  à  p  (001)  5  <  c. 

2  E  =  125o  environ  (Mîers) 

ion  chimique  et  essais  pyrognostiques.  Comme  la  proustile. 
^cent  travail  de  M.  Mters  la  formule  attribuée  â  la  xantho- 

;  3  Ag^  S,  As^  S\ 

ic.  Voir  page  710.  La  xanthoconite  se  distingue  de  la 
ar  sa  forme  monoclinique  et  sa  couleur. 


OISEBfENTS  ET  ASSOCIATIONS 

I.  — [Alsace].  Des  cristaux  de  xanthoconite,  rappelant  ceux 
g  ont  été  trouvés  par  M.  Mîers  {Miner.  Mag.  X.  194.  1893.) 
lantillon  provenant  de  Sainte-Marie-aux-Mines  et  faisant 
i  collection  du  British  Muséum.  Ils  sont  d'un  jaune  orangé, 
ts,  et  recouvrent  de  la  dolomie  avec  jolis  cristaux  de  protis- 


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XANTHOCOMTE  —  CUIVRE  GRIS  719 

tite  et   de   calcîte   sur  de   l'arsenic  natif  bolroyde.   La   xanthoconile 
parait  être  contemporaine  de  la  proustite. 

M.  Miers  a  observé  des  groupements  de  cristaux  dans  lesquels  l'un 
d'eux  a  tourné  de  180°  autour  de  la  normale  à  g^  (010);  les  faces  p  et 
p  sont  sensiblement  parallèles;  les  formes  observées  sont  p  (001), 
A*  (100),  o'f  (501),  oV'(701),  (^7^111),  d^,"  (443),  A7^  (111):  les  formes 
rf*/*  et  rf^*  sont  surtout  très  développées. 


GROUPE  DES  CUIVRES  GRIS 


Les  cuivres  gris  présentent  entre  eux  une  grande  ressemblance  exté- 
rieure. Ils  cristallisent  dans  le  système  cubique,  avec  hémiédrie  tétrué- 
drique.  La  prédominance  habituelle  du  tétrnèdre  régulier,  seul  ou 
associé  à  diverses  autres  formes,  les  a  fait  souvent  désigner  sous  le 
nom  de  tèlraéârite. 

La  formule  générale  de  ces  minéraux  est  4  R  S  (Sb,  ASj^  S^.  Les 
types  aotimonifères  constituent  lapanaùase,  les  arséniféres,  la  lennan- 
tite  ;  il  existe  de  nombreux  passages  entre  eux.  Le  métal  est  essen- 
tiellement constitué  par  du  cuivre,  mjîs  d'autres  métaux,  argent, 
mercure,  zinc,  fer,  plomb,  peuvent  exister  en  quantité  considérable, 
on  y  trouve  rarement  du  platine;  le  bismuth  peut  remplacer  une 
partie  de  l'antimoine  ou  de  l'arsentc.  Ces  variations  de  composition 
chimique  entraînant  des  variations  consécutives  dans  la  couleur, 
l'éclat,  la  densité,  etc.,  ont  conduit  à  la  création  de  nombreux  noms 
de  variétés.  Le  tableau  suivant  donne  la  liste  des  principaux  d'entre 
eux,  pouvant  se  légitimer  jusqu'à  un  certain  point  par  de  grands 
écarts  dans  la  teneur  en  cuivre  et  la  nature  des  métaux  qui  le  rem- 
placent en  partie. 

Panabase 4  Cu*  S,  Sb*  S'' 

Freibergiie 4  (Cu',  Ag*)  S,  Sb^  &' 

Sch^tzile 4  (Cu%  llg')  S,  Sb^  S" 

MalinowikU,^ 4  (Cu',  Pb)S,  Sb*  S^ 


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720                                  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
Tennaniite 4  Cu*  S,  As*  S^ 

Sandbergerite 4  (Cu",  Zn)  S,  As*  S^ 

tiionite 4  Cu"  S,  (As,  Bi,  Sb'f  S= 

Il  exisle  deux  minéraux  plombifères  possédant  la  même  formule,  la 
jordanile  [4  PbS,  As»  S^]  et  la  meneghinite  [4  PbS,  Sb*  S*],  mais  ils 
cristallisent  dans  le  système  orthorhombique  et  ne  peuvent  par  suite 
être  parallélisés  avec  les  cuivres  gris. 

Essais  pyrognostiques.  Les  essais  pyrognostiques  des  cuivres  gris 
sont  naturellement  très  variables  suiviint  la  composition  du  minéral. 

Dans  le  tube  fermé,  les  cuivres  gris  fondent,  ils  donnent  un  sublimé 
rouge  foncé  de  kermès  [panabasé)  ou  de  sulfure  d'&rseuic  [lennantite); 
la  schwalzite  donne  aussi  un  sublimé  ji^ris  noir  de  mercure. 

Dans  le  tube  ouvert,  ils  fondent  en  dégageant  des  vapeurs  sulfureuses 
avec  un  sublimé  d'acide  antinionîeux  [panabasé)  ou  d'acide  arséuîeux 
(len/ianlile),  coexistant  dans  les  types  intermédiaires. 

Sur  le  charbon,  ces  minéraux  fondent  en  donnant,  suivant  )a  compo- 
silion,  les  endiiils  caractéristiques  de  l'antimoine,  de  l'arsenic,  du  bis- 
muth, et  ceux  du  zinc,  du  plomb.  La  présence  de  l'arsenic  est  déce- 
lée en  parkie  par  l'odeur  d'ail.  Le  globule  qui  reste  sur  le  charbon, 
fondu  avec  du  carbonate  de  soude,  donne  un  bouton  de  cuivre. 

Solubles  dans  l'acide  azotique  avec  résidu  de  soufre  et  d'acide  antïmo- 
nique  (panabasé). 

Réactions  spéciales  à  certaines  variétés.  La  freibergite  après 
dissolution  dans  l'acide  azotique  et  décantation  du  résidu  du  soufre  et 
d'acide  antimonique  donne  par  addition  de  chlorure  de  sodium  un 
abondant  précipité  blanc,  soluble  dans  l'ammoniaque  (Ag). 

La  schwatzite  mélangée  à  trois  fois  sou  poids  de  soude  sèche  et 
chauffée  dans  un  tube  de  verre  donne  des  gouttelettes  de  mercure,  se 
sublimant  dans  les  parties  froides  du  tube.  La  maliuowskite  donne  les 
réactions  du  plomb. 


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PANABASE 


PANA  BASE 

A  Cu^ S,  Sb'  S' 

Cubique,  tétraédrique. 

Mac/es.  Macles  suivant  a';  le  plan  de  eoDtacl  se  fait  suivant  a*  ou 
perpendiculairement  ù  cette  l'ace;  ces  macles  se  produisent  aussi  par 
pénétration,  elles  sont  IVéquemment  polysynlhétiques.  Il  existe  des 
macles  a  axes  parallèles,  symétriques  par  rapport  à  une  face  cubique  : 
elle»  sont  rares. 

Formes  ob^LTi'èes.jj  [100);  A' (111),  i^  (210),  A'' (310)  ; 

+  1/2  «'  [x  (111)];  +  a"  [x  1,8111],  +  l/2  a"'*  [x  (13.  2.  2.)].  +  «'  [x 
(41l!],  +  1/2  «Mx  (211)],  +  i/2  a'''  [X  (221)]  ; 

—  l/-2«'[Mlll)]; 

1/28  =i/-2(i*  i^/^A^'--^  [x  (321.]. 

Faciès.  Les  cristaux  sont  généralement  caractérises  par  la  prédo- 
minance des  formes  tétraédriques  qui  ont  fait  donner  à  ce  minéral  le 


nom  de  tètraédrite.  Ce  n'est  que  très  rarement  que  la  face  dominante 
est  le  rhombododécaèdre.  Les  tétraèdres  et  les  hémitrapézoèdres  posi- 
tifs ont  d'ordinaire  leurs  faces  brillantes,  les  formes  inverses  sont  sou- 
vent ternes. 

Le  minéral  se  présente  aussi  en  masses  compactes  ou  tout  au  moins 
dépourvues  de  formes  géométriques  nettes. 

Clivages.  Pas  de  clivage.  Cassure  subconchoïdale  ou  inégale.  Fragile, 

Dureté.  3  à  4,5. 

De/isité,  La  densité  varie  avec  la  composition  4,75  à  4,9  [panabase), 

K.  Lumoa.  —  Uiairmhfâ.  11.  Il 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

5,1  {freibergile),  [5,04  frcibergite  de  Pranal  (Gonnard)],  5,10 
•jpzite). 
^ration   et   éclat.  La  coloration   n'est  pas  moins  variable   :  cite 

du  gris  d'acier  au  noir  de  fer;  la  freibergite  possède  les  eou- 
es  plus  claires  (gris  d'acier  clair),  les  plus  foDcées  (noir  de  fer) 
résentëes  par  la  schwatzite.  La  poussière  est  de  même  couleur 
minéral;  quelques  variétés  (freibergite)  ont  la  poussière  rouge, 
métallique  très  vif.  La  schwatzite  est  souvent  plus  ou  moins 
Opaque  ou  translucide  en  lames  excessivement  minces  et  dans 
rouge. 


ipements  réguliers  avec  d'autres   minéraux.   La    létraédritc   se 
:  à  axes  parallèles  avec  d'autres  minéraux,  la  blende  et  la  chalco- 

position  chimiijue.  On  a  vu  plus  haut  que  l'antimoine  est  souvent 
ce  en  partie  par  de  l'arsenic  (passage  il  la  lennantile),  qu'une 
du  cuivre  peut  être  remplacée  par  de  l'argent  (freibergite),  du 
e  [ackivalzite),  du  plomb  [malinoivskiie),  du  zinc,  du  fer;  tous 
l'res  gris  antimonifères,  dans  lesquels  ces  corps  n'existent  qu'en 
unntité,  constituent  les  panabases  proprement  dites  dont  la  com- 
1  théorique  est  donnée  en  à).  La  richesse  en  argent  de  certains 
gris  en  l'ait  parfois  de  véritables  minerais  d'argent, 
stence  de  traces  de  platine  a  été  signalée  par  Gucymard  [il.  M. 
95.  1849)  dans  les  panabases  de  divers  gisements  alpins  [mine 
peau  [Hauies-Alpes],  Saint-Arey  [Isère],  Blons  de  Cavallcs  dans 
Jsses  (Oisans)  et  Presie  (Savoie)].  Les  essais  ont  été  en  partie 
lés  par  Ebelmen  [id.  505),  mais  il  semble  résulter  des  études 
ar  ces  chimistes  que  la  distribution  du  platine  dans  ces  mioé- 
est  très  variable  et  très  irrégulière, 
lyses 
la  panabase  de  Corbièrcs,  par  Berthier  (.4.  M.  IX.  529.  1836). 

—  ~       de  Mouzaïa,  par  Ebelmen  (.1.  M.  XL  51.  1817). 

—  —       de  Sainte-Murie  aux-Mines,  par  Rose   (P.,  A   XV. 

576). 

—  —       de   Moncbonay  en  les  Ardillats,   par  Grûner  [in 
{„n.  Iniustr.  miner.  XIIL  422.  1869,)], 

la  freibergite  de  Pranal  (Pontgibuudj  (in    Gonnard.  Met».  Ac 
CXVl.  1882). 


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PANABASE  723 

g)  de  la  panabase  néogène  des  thermes  de  Bourboiine  ^Jn  Daubrée 

C.  R.  LXXX.  461.  1875). 

h)  du  cuivre  gris  des  Ardillats,  par  Ch.  Mène  [C.  H.  41.  4f>3.   1860). 

La  teneur  en  argent  est  de  0,0005  à  0,021. 

i)  du  Valgodemar,  par   le   même   {C.  R.  411.    1326).    La  teneur  en 

argent  est  de  0,0008  à  0,0011. 


a)  b)         c)  d)  e)  f)  g] 

23,1  2.5,3  27,25  26,83  26.37  21.36  23,44 

>  1.5  9.12  10,19  7,88  •  traces 
24,8  25,0  14,77  12,46  9,97  22,30  26.40 
52.1  34.3  41,57  40.60  42,92  23,56  43,20 

■  0,7         •  0,60  0.65  19,03  »  » 

>  1,7      4,66  ^.66  4,69      6,53  4.00        3,0 
6,3       2,24  3,69  5,70       2,3i  ImceENi      . 

•  3,2          >  »  Iraces         *  Ira  ce  s  Sa  12,0 


23,0 


22.0 
32,0 


21.7 
10,0 
21,5 
30.8 


100.0    98,0    99,61     99.03 


Densité 


)8.11    97,24       100,0    100.0 
>  .  5,04       5,137 


Les  analyses  h  et  *  sont  données  ici  comme  document,  il  est  possible 
qu'elles  aient  été  faites  sur  des  mélanges  riches  en  galcne  (voir  p.  728). 

Altêrotions.  Par  décomposition,  la  panabase  donne  de  la  malachite, 
de  la  chessylite.  On  rencontre  des  pseudomorphosos  de  ce  minéral  en 
chalcopyrile,  bournonile,  rovellite,  cinabre,  etc. 

Diagnoslic.  La  panabase  se  dislingue  des  autres  sulfoantimoniures 
par  sa  forme  tétraédrîque;  les  variétés  compactes  se  différencient  de 
la  bournonite  par  l'absence  de  quantités  notables  de  plomb  :  la  mall- 
nowskite  ne  peut  guère  toutefois  se  distinguer  de  ce  dernier  minéral 
que  par  une  analyse  quantitative. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  pauabase  constitue  le  minéral  dominant  de  beaucoup  de  filons 
cuprifères;  dans  quelques-uns,  elle  est  associée  à  la  chalcopyrtte;  enfin 
elle  accompagne  fréquemment  la  galcne  dans  les  filons  concrétionnés. 

Je  n'ai  pas  cru  devoir  séparer  ces  divers  gisements  n'ayant  pas  vu 
beaucoup  d'entre  eux  et  ne  pouviint  pas  toujours  définir  exactement 
les  conditions  dans  lesquelles  ils  se  trouvent. 

Enfin  on  a  rencontré  la  panabase  dans  quelques  sources  thermales 
françaises. 


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MINERALOGIE  DE  LA  CRANCE 
1°  Dans  les  filons  mélallifères. 

rrénéeS-  —  Basses-Pyrénéen.  Les  mines  des  Pyrénées  les  plus 
rtjuables  au  point  de  vue  des  minéraux  que  l'on  y  trouve  soûl 
\  de  Buncu,  ou  de  Biiigurry,  dont  Dîetricli  a  donné  uue  longue 
îption  {^bescri/jt.  des  gis.  des  minerais  des  Pyrénées.  461.  1786). 
9  filons  ciipiifères  de  Baieorry,  aujourd'hui  inexploités,  se  trouvent 
il.  au-dessus  de  Saint-Etienne  de  BHÎgorry,  près  du  hameau  de 
irielta,  oii  étaient  installées  les  unciennes  usines.  Ils  sont  pour  la 
irt  suv  le  (tanc  ouest  de  la  vallée  de  la  Nive,  au  milieu  de  schistes 
tant  avec  des  quartzites;  les  principaux  liions  sont  ceux  des  Trois 
de  Sainte- Marthe,  de  Berg-op-Zoom,  de  Sainte-Elisabeth,  de 
e-Marie,  de  Saint-Louis,  de  Saint-Antoine,  de  Philipsbourg. 
s  filons  peu  épais  sont  constitués  par  du  quartz,  de  la  dolomie,  de  la 
ite,  de  la  sidérose,  de  la  calcite  avec  divers  minerais  dont  les 
importants  sont  lu  panubase,  la  chiilcopyrite,  le  cuivre  natif 
:  Saint-Michel),  parfois  accompagnés  de  pyrite;  la  blende  est 
m  beaux  cristaux  trouvés  seulement  dans  le  filon  quartzeux  d'Ou- 
darnlles;  la  stibine  a  été  rencontrée  par  de  Char- 
pentier dans  une  drose  de  quartz  du  filon  de  Berg- 
op-Zoom. 

II   existe,   dans   le   voisinage,    d'autres    mines 
iinalogues  dont  uue  des 
principales  est  celle 
d'Escourleguy  (filons  de 
Fig.  f.  sidérose  avec  panabase, 

Au.  d.  B.ip,«j.        chalcopyrite  et    pyrite), 
ces   mines,  on  trouve  souvent  des  frag- 
ï  anguleux  des  roches  encaissantes  englo- 
ans  les  gangues  ou  dans  les  minerais, 
collection  Gillet  de  Laumont,    fondue  kjr.  s. 

celle  du  Muséum,  et  la  collection  d'Hatty  °™'';".'l"p^5;'""if " /h'.^Pi^^ 
t  fourni  d'importants  matériaux  d'étude.  ***  '"  i»'"'!"')' 
panabase  et  la  chalcopyrite  formaient  le  minerai  exploité.  La 
Jase  constitue  à  elle  seule  des  portions  du  filun,  mais  le  plus 
ut,  elle  se  trouve  mélangée  au  quartz  et  à  la  mésitite.  Dans  la 
des  Trois  Rois,  on  a  découvert  une  masse  de  panabase  et  de  chal- 


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PANABASE  725 

copyrite  atteignant  environ  98  mètres  x  5  mètres,  93  X  0  mètre,  98, 
presque  uniquement  composée  par  le  mélange  de  ces  deux  minéraux. 

Les  cristaux  de  panabase  de  Baîgorry  sont  généralement  isolés 
dans  des  géodes  de  sidérose  lenticulaire,  et  associée  à  des  cristaux  de 
chalcopyrîte,  de  quartz,  de  dolomie;  leurs  faces  sont  très  brillantes, 
les  tétraèdres  positifs  et  négatifs  ne  possèdent  pas  la  différence  d'éclat, 
si  fréquente  dans  les  cristaux  d'autres  gisements.  J'ni  observé  diverses 
combinaison»  de  +  a',  +o*,i*:le8  formes  — a' et  —  a' n'existent  pas 
toujours  (fig.  4  et  5)  et  sont  généralement  réduites  ii  de  petites  Tacettes. 

Les  groupements  réguliers  de  panabase  et  de  chalcopyrîte  sont  fré- 
quents; ils  ont  été 
décrits  par  Sade- 
beck  {Z.  d.  d.  geol, 
Gemllschaft.  XVI. 
443.  1872)  :  les  figu- 
res 5  et  6  emprun- 
tées à  son  mémoire 
permettent  de  cons- 
tater la  loi  simple 
qui  les  régit. 

La  collection  du 
Muséum  possède  de 
gros  cristaux  de  pa- 
nabase (t/2  «*,  \\-l  a" 

recouverts  d'un  en-     p  ,    -  f     —   «d  i  ^    b     d'  ir*  uiicrdo 

duit  mince  de  chai-  p»inb«n  •■  d»  ch.icopjTiie  [r.  Fhiiiopvcii<«iciipDiiitm«i. 

copyrite  qui  rappellent  les  cristaux  bien  connus  du  Cornwall;  ils  sup- 
portent de  petits  cristaux  de  dolomie. 

Les  filons  de  sidérose  d'Ainhou,  de  Lisqueta  (près  Saint-Etienne  de 
Baigorry)  de  Lescun  (quartiers  d'itosque,  de  Cambouetet  de  Sabatou); 
d'Aspeîch  (en  Gère  Belesten,  Bielle  et  Bilbère)  renferment  aussi  de  la 
panabase  associée  à  de  la  chalcopyrite. 

La  panabase  a  été  rencontrée  dans  les  filons  de  blende  de  la  mine  d'Ar. 

Ariège.  —  Des  filons  cuprifères  se  trouvent  dans  la  Vallongue  à  la 
Soquette,  au  fond  de  la  gorge  du  Riverot  d'Augirein;  ils  ont  été  cités 
par  de  Charpentier  {op.  cit.  359}  qui  avait  donné  a  Hady  un  petit 
échantillon  de  panabase  compacte  que  j'ai  examiné  dans  sa  collection. 

Aude.   La  panabase  a  été  exploitée  autrefois  dans  divers   filons  de 


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7-26  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

l'Aude;  il  ne  semble  pas  que  ces  exploitntions  aient  fourni  de  cristaux. 
Berthier  a  essayé  des  minerais  (À.  M.  VII.  1835)  provenant  des  gise- 
ments suivants  :  Quintillan  (0,003  d'argent  aurifère),  il  existe  dans  le 
gisement  un  peu  decérusite;  Moisans  (mine  de  Caueilles),  la  gangue  de  la 
panabase  est  la  barytine  avec  un  peu  de  quartz.  Dans  la  mine  de  Sainte- 
Marie,  aux  minéraux  précédents  se  joint  la  caleite  ferrugineuse. 

M.  Delagc  m'a  signalé  en  outre  la  panabase  dans  les  gisements  sui- 
vants :  Padern,  Montgaillard,  Auriac,  Massac-Cédeillan,  las  Cannes, 
Davcjean.  Les  mines  de  la  Caunette  dont  il  a  été  question  page  499, 
servent  à  l'exploitation  d'un  filon  de  sidérose  blanche,  superâcielle- 
ment  oxydée  qui  renferme  des  mouches  et  des  rognons  de  panabase 
contenant  jusqu'il  3,60/0  d'argent  :  elles  sont  associées  a  des  cristaux 
d'argent  rouge. 

La  collection  du  Muséum  possède  un  bel  échantillon  de  panabase 
compacte,  associée  ii  un  peu  de  blende,  provenant  de  Palairac. 

Uonta^e  Noire-  —  IférauU.  La  panabase  a  été  exploitée  avec 
chalcopyrîtc  à  Cabrièrcs.  Elle  s'y  trouve  dans  un  filon  quartzeux 
traversant  les  schistes  paléozoi'ques.  C'est  probablement  de  ce  gisement 
que  provient  un  magnifique  échantillon  de  pa- 
nabase que  possède  la  collection  de  l'école  des 
mines.  La  fig.  7  représente  la  projection  de 
ce  cristal  sur  une  face  —  a*  ;  la  panabase  de  Ca- 
brières  est  accompagnée  de  quartz  et  de  chalco- 
pyrite. 

Cévennes.    —    Gard.    M.    de    Mauroi    m'a 
^'•K-  '-  communiqué  un  échantillon  de  panabase  corn- 

d'iin"iw!!i"dt 'p™w' d»     pacte  englobée  dans  de  la  baryline  et  provenant 
csbfKHs («(rnr.io.  jg  [g  i-omg  jg  Montdardier  à  Saint- Laurent. 

J'ai  eu  entre  les  mains  de  jolis  cristaux  {-|-  l/2  a^)  provenant  de  Saint- 
Félix  Pakiers  près  Caduz;  ils  sont  recouverts  de  pyrite  et  implantés 
sur  du  quartz.  Des  tétraèdres  de  panabase  ont  été  rencontres  avec 
bournonite,  quartz,  chalcopyritc,  etc.,  dans  les  filons  de  sidérose  de 
Palmesalade  en  Portes. 

Plateau   Central-   —    Avcyron.  Le  cuivre  gris  a  été  trouvé  dans 

un  grand  nombre  de  filons  cuprifères  et  plombifères  à  gangue  quartzeuse 

de  l'Aveyron.  Voici  les  principaux  gisements  cités  par  Boisse  {pp.  cit.)  : 

A  la  limite  de  l'Hérault,  à  Corbières  et  à  Fonserènc,  avec  érubescite, 


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chalcopyrite,  blende,  sidérose,  malachite  et  chessylite;  h  Lnstiouses  et 
à  la  Barre  avec  bouroonite,  blende  et  pyrite;  à  Ooyre,  avec  malachite 
et  chessylite  ;  à  la  Baume  près  Sylvanès  avec  calcite,  stibine  et  enfin  an 
Mas  d'Andrieu  avec  calcite  ;  à  la  mine  de  Falgayrolies  (dans  les  envi- 
ron» de  Najac),  où  les  filons  de  quartz  se  trouvent  dans  les  gneiss,  ils 
renrermcnt  en  ontre,  de  la  chalcopyrite,  de  la  malachite  et  de  la  ches- 
sylite ;  dans  les  environs  de  Villefranche  à  Maguols,  avec  galène  dans 
une  gangue  de  quarts,  de  barytine  et  de  calcite;  à  Gaudiës,  avec  chal- 
copyrite  dans  le  quartz; à  la  Bessière,  avec,  en  outre,  blende  et  quartz, 
i)  Viallurdet  avec  chalcopyrite  et  blende;  au  Minier  dans  la  vallée  de 
TAnialou  aiTluent  de  droite  du  Tarn  (avec  galène). 

J'ai  eu  à  ma  disposition  des  échantillons  de  que]ques>uns  de  ces 
gisements  notamment  de  ceux  du  Minier  et  d'Ouyre  :  ils  sont  constitui.'a 
par  de  la  paoabase  compacte,  sans  cristaux  distincts.  L'analyse  A]  a  été 
faite  par  Berthier  sur  une  pnnabase  de  Corbîères. 

Piiy-de-Dâme.  La  panabuse  a  été  signalée  par  Fournet  dans  la  galène 
du  filon  Saint-Denis,  i)  Rosiers  près  Pontgibaud. 

A  la  mine  de  Pranni  (voir  à^a/è/jc),  situéeà  5km.  au-dessus  de  Pont- 
gibaud, sur  la  rive 
gauche  de  la  Sioule, 
on  a  trouvé  de  ma- 
guiâques  cris- 
taux de  cuivre  gris, 
atteignant  7 ""  5 
d'arête  ;  ils  sont 
implantés  sur  ga- 
lène, et  consti- 
tuent les  plus  beaux 
échantillons  cristal- 
lisés de  panabase 
trouvés  en  France.  > 
La  fig.  8  représente     t 

un  échantillon  que  Pig.  s.' 

j'ai   récemment  ac-  p»iuiiMie  j»  Pr.mi. 

quis  pour  la  collée-  '•'•>s'"p 

tion  du  Muséum.  Ces  cristnux  appelés  burins  par  les  mineurs  du  pays 
sont  rares.  L'analyse  donnée  plus  haut  montre  qu'ils  constituent  une 
freibergite  par  leur  haute  teneur  en  argent.  Les  faces  dominantes  sont 


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728  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

-|-  1/2  a^[v.  (211)]  (fig.  9)  av«c  souvent  les  faces  -|-  j/2  a*  plus  ou  moins 
développées  et  plus  rarement  des  facettes  linéaires  -{•  )/2  a*'*  [x  (221)] 
qui  remplacent  les  arêtes  a'  a'  aboutissant  aux  poïntemcnts  ternaires. 
M.  Gonnard  a  signalé  de  petits  té- 
traèdres de  panabase  sur  la  stibine  acicu- 
laire  des  environs  d'Anzat  le  Luguet. 

Ce  même  minéral  a  été  trouvé  dans  des 

filons    de   quartz    de    Chalameyroux   avec 

chessylite    provenant     de    son    altération 

(Lccoq  et  Bonillet,  Vues  et  coupes  206). 

li/iiine.  La  panabase  se  rencontre  duns 

''   '  la  plupart  des  filons  plombifères  à  gangue 

P.n.b«i.    (Form.  i!oi.niuiie.)  '^       ^  -  ,       r.  O        & 

quartzeuse  des  environs  de  Beaujeu  et  par- 
ticulièrement dans  ceux  de  Monsols,  des  Ardillats,  de  Cheneictte;  elle 
s'y  présente  en   masses  compactes,  rarement  en  tétraèdres  réguliers, 

Ch.  Mène  a  décrit  sous  le  nom  de  fournelite  {C.  R.  LI.  463.  1860)  une 
variété  de  panabase  d'un  gris  d'acier  se  trouvant  avec  galène  et  quartz 
aux  Ardillats,  dans  un  filon  qui,  contrairement  à  ceux  du  voisinage  ne 
renfermait  ni  barytine,  ni  fluorine.  Fournet  dit  n'avoir  pas  trouvé  ce 
minéral  qui  serait  d'après  lui  un  mélange  de  panabase  et  de  galène 
(C.  R.  LIV.  1099.  1862  et  LU.  311).  La  composition  donnée  par  l'ana- 
lyse h  peut  être  rapprochée  de  celle  de  la  malinowskite  et  il  est 
possible  que  le  minéial  en  question  soît  homogène,  toutefois  aucun 
des  échantillons  que  j'ai  recueillis  dans  cette  région  n'est  plombil^re. 

Le  filon  de  Montchonay  en  les  Ardillats  est  particulièrement  riche 
en  panabase  et  en  magnifiques  cristaux  de  fluorine  :  il  a  fourni  aussi  de 
la  chalcotrichite,  de  la  cérusite,  de  la  malachite,  etc.  La  panabase  et 
la  galène  scmt  rarement  mélangées;  quelques  variétés  friables  ren- 
ferment jusqu'à  2  kg.  d'argent  par  100  kg.  de  minerai. 

Saâne-et- Loire.  La  panabnse  en  petites  mouches  se  rencontre  dans 
le  quartz  des  filons  de  pyrite  de  Chizeuîlprès  Bourbon-Lancy.  L'échantil- 
lon que  je  dois  a  l'obligeance  de  M.  Bréon  ne  renferme  pas  de  cristaux. 

Vosges.  —  La  panabase  argentifère  a  été  rencontrée  en  petite 
quantité  dans  la  mine  de  galène  de  la  Croix-aux-Mines  (1/2  a'). 

[Alsace].  La  panabase  s'est  trouvée  en  magnifiques  cristaux, 
comme  minéral  accessoire  assez  rare,  dans  les  géodes  du  minerai  de 
fer  de  la  mine  grise  et  de  la  mine  de  Grandfontaine  à  Framont.  Les 


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irement  6'°"  de  plus  grande  dimension,  ils  sont 
eiirs  faces  sont  très  réfléchissantes.  Les  cristaux 


,^^>, 


sont  généralement  assez 
compliqués.  Ils  appartien- 
nent soit  au  type  tétraédri- 
que,  soitau  type  dodécaé- 
drique.  Dans  letypetétra- 
riquej'nî  observé  le  plus 
souvent^  l/2  a*,  avec  ou 
sans±  i/3(i^;-)-)/2n^se»l 
^'^-  '*■  {fig.9),avec80uveutdelrès  p,n.bi« 

P.n.b.».  Mn=l.  .Ul«n.  ,■.     ^^jj^^^   focCtleS    -|-    l/2    a^  '*-''°  P""'"-™"n..nt. 

La  collection  du  Muséum  posst^de  un  superbe  échantillon  de  cristaux 
de  panabase  tapissant  une  géode  d'hématite 
rouge  :  les  cristaux  ii  faces  éclatantes  présentent 
les  formes  suivantes  r  +  '/-  "'t  i  V^  "*•  /' 
(100),  b'  (110),  A*  (310)  :  ces  dernières  faces 
sont  remarquablement  nettes  (fig.  15). 

Les    macles    par    entre-croisement    sont  très 

fréquentes  (lig.     10  et    fig.   11,    dans    laquelle 

le  tétraèdre  dominant  seul    a  été  dessiné).  La 

fig.   12   reproduit  la  photographie  d'une  macle 

(  de    ce    genre,  vue    perpendiculairement   à 


Fi|.  11. 
1*  FrmmDut.  (Mule  p. 
liHinaiii.]  L>  nicla  . 
.IKItmcnt  à  UD  plan 


Dans  le  type  dodécaédrique 
cependant  pas  observé  i^{3iO). 
Ces  cristaux  sont  fréquemment 
allongés  suivant  un  axe  ter- 
naire, prenant  alors  une  symé- 
trie pseudorhomboédrique  (fig. 
13  et  14).  Ils  ont  été  quelque- 
fois indiqués  comme  tennan- 
tite,  sans  doute  à  cause  de  leur 
forme  ;  tous  ceux  que  j'ai  exa- 
minés se  rapportent  sans  aucun 
doute  n  la  panabase.  P«nibi.. 

La  panabase  était  un  des  principaux 


axe  binaire  commun  aux  deux  tétraèdres 
sont  les 


pes  en  croix. 

,   les  foi 


mêmes  :  je  n  y  ai 


[nii/ie  d'argent  ^ 


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730  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

exploites  ù  Sainle-Marie-aux-Mines  pour  l'extraction  de  l'argent.  Elle 
était  surtout  abondante  dans  les  filons  de  Saint-Nicolas,  d'Engels  bourg, 
de  Grosser  Hsldes  et  de  Gott-Hil(ï-Gewis  dans  lé  val  de  Liepvre,  dans 
les  mines  de  Chrétien,  de  Gabe-Gottes,  de  Saint-Guillaume  et  de  Saint- 
Jacfjues  dans  le  vallon  de  Phauuoux  (Rauenthal). 

L'analyse  d)  donne  la  composition  de  ce  minéral,  parlois  accompagné 
de  tennantite. 

Lh  panabase  de  Sainte-Marte  est  d'un  grîs  d'acier  plus  ou  moins  clair; 
on  la  trouve  associée  dans  le  quartz  aux  argents  rouges,  à  l'argent 
natif,  à  la  dolomie,  etc. 

Les  cristaux  sont  remarquablement  nets  et  assez  variés  de  formes  : 
±  {1/2  a',  ±  1/2  a',  *'.  p,  t"). 

Dans  la  description  de  la  collection  de  Strasbourg,  M.  Groth  a 
signalé  (op.  cit.  66)  des  cristaux  présentant  les  (aces  i/2  o^  l/2  u^,  b* 
avec  en  outre  de  petites  facettes  i^  (210)  et  probablement  b'  1^310). 

La  panabase  a  été  trouvée  à  Urbeis  en  masses  compactes,  associée 
à  la  chalcopyrite,  à  la  sidérose  et  au  quartz.  ' 

Belfort.  Les  anciennes  mines  de  Giromagny  (Giromagny,  Lepuix, 
Auxelle-haut]  ont  fourni  jadis  beaucoup  de  panabase  argentifère.  Ces 
gisements  qui  se  trouvent  sur  le  prolongement  de  ceux  de  Sainte- 
Marie-aux-Mines  ont  été  longuement  décrits  par  Guiltot-Duhamel 
(/.  M.  VII.  213.  1798).  D'après  M.  L.  Meyer  [Bull.  Soc.  belfortaUe 
d'émulation  1895),  leur  panabase  renferme  une  petite  quantité  d'ar- 
senic; aujourd'hui,  on  ne  rencontre  guère  que  de  médiocres  échan- 
tillons sur  les  haldes  de  la  mine  de  Saint-Daniel. 

Autrefois  les  filons  de  Fanitorne  (Pfennigthurm),  Saint-Pierre,  Saint- 
Daniel,  Teutschgrund,  Ssint-Kicolas,  Saint-Georges  ont  fourni  des 
cristaux  nets  offrant  les  mêmes  formes  que  ceux  de  Sainte-Marte-aux- 
Mines  ;  ils  étaient  associés  à  la  chalcopyrite  sur  du  quartz. 

liaiite-SaÂne.  La  panabase  accompagne  la  chalcopyrite  et  la  galène 
dans  les  filons  de  Loury  et  du  Crémailint  à  Plancher-les-Mines. 

Alpes.  —  Hante-Savoie.  Les  mines  des  environs  de  Servez  {voir  à 
botirnonilé)  ont  fourni  jadis  de  la  panabase  associée  ii  la  chalcopyrite 
et  à  la  galène  .mine  de  Saintc-Marie-aux-Fouilly),  ainsi  qu'à  la  bary- 
tine,  à  la  sidérose  (mine  de  Pormenaz),  à  la  dolomie,  etc. 

J'ai  trouvé  dans  la  collection  du  Muséum  des  échantillons  de 
ce  gisement    supportant  un  grand  nombre  de  jolis  cristaux  de  pana- 


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PANABASE  731 

base  d'un  noir  de  fer  éclatnnt.  Ils  sont  géoéralement  riches  en  faces; 
les  combinaisons  les  plus  compliquées  sont  constituées  par  l/2  a' 
(striée),  zt  l/2aV21l),  /•'  (110)  et p  ,100)  avec 
parfois  f  (310)  et  plus  rarement  +  V3a'[«  (108)]. 
Ces  cristaux  sont  iniplantés  sur  quartz,  avec  de 
lu  galène,  etc. 

Savoie.  Des  (ilons  quartzeux  renfermant  de/ 
la  panabasc  argentifère,  de  la  chalcopjrile,  deHrfj 
la  sidérose,  de  la  pyrite  ont  été  exploités^ 
autrefois  à  Bonnevsl  au  nord  du  Bourg  Saint- 
Maurice  (avec  pyrrbotite),  près  de  Grnnicr  au-  ^'''  '■''■ 
dessus  de  la  forêt  de  Mial  (gangue  de  sidé-  ""^  '"  C''""'""-  """I 
rose),  dans  la  mine  de  galène  de  Macot  et  de  Thermigntm,  enfin  n 
Presle  aux  environs  du  Bourgel  ,0,0043  d'argent  et  un  peu  d'or),  à 
Doucy,  pi'ès  Moâtiers  (avec  chalcopyrite),  à  Fougères  en  Fessons 
(avec  chalcopyrite  et  blende),  à  Rognots  en  Beaufort  (avec  chalcopyrite 
dans  quartz  blanc),  h  Malrocher  en  la  Table  (avec  chalcopyrite;  la 
pannbase  de  ce  dernier  gisement  est  riche  en  argent),  au  mont  de  la 
Flèche  en  Lans-Ie-Villai-d. 

J'ai  examiné  un  échantillon  de  la  mine  de  la  Presle,  11  présente  des 
cristaux  nets  de  panabase  (-|-  l/i  a*  avec  petites  facettes  -|-  ijîa*),  asso- 
ciés à  de  la  sidérose  crélée. 

Isère.  La  panabase  abonde  dans  les  filons  métallifères  de  l'Isère. 
Elle  existe  généralement  avec  chalcopyrite  dans  une  gangue  de  quartz 
et  de  barytine;  tandis  que  la  chalcopyrite  ne  renferme  d'ordinaire  pas 
de  métaux  précieux,  la  panabase  au  contraire  contient  parfois  jusqu'à 
220  gr.  d'argent  par  100  kg.  Héricarl  de  Thury  a  donné  (/.  M.  XXII. 
130,  1807)  d'intéressants  détails  sur  les  anciennes  mines  de  plomb  et 
de  cuivre  de  la  chaîne  des  Rousses;  celles  des  environs  de  Huez,  de 
Brandes  sont  a  gangue  de  barytine  fétide  et  de  quartz  :  dans  cette  der- 
nière mine,  le  filon  descend  du  haut  de  la  montagne  jusqu'à  la  rive 
droite  de  la  Sarenne,  le  minerai  est  constitué  par  de  la  panabase 
argentifère  et  de  la  galène;  celui  du  Lac  Blanc,  au  nord-est  d'Huez, 
a  la  même  constitution,  de  même  que  celui  de  l'Herpie  à  l'est  de 
Brandes;  dans  ce  dernier  gisement  la  gangue  est  exclusivement  quart- 
zeuse;  la  mine  était  riche  en  cérusite.  EnHn  la  panabase  a  été  exploi- 
tée au  Grand  Galbert  au-dessus  de  Livet,  non  loin  du  filon  de  galène 
d'OulIes  qui  contient  aussi  de  In  panabase. 


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732  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Un  échantillon  provenant  de  l'une  de  ces  mines  et  portant  la  seule 
indication  de  montagne  des  Rousses  (Oisans)  se  trouve  dans  la  collec- 
tion du  Muséum.  Il  est  constitué  par  des  cristaux  nets  (-|-  l/2  a*,  -|-  1/2 
a^,  b',  p),  implantés  sur  du  quartz  et  recouverts  en  partie  par  une  croate 
de  chessylite.  La  même  collection  renferme  des  échantillons  de  pana- 
base  {-]-  i/2  a*  i*)  indiqués  comme  provenant  de  Fresney  d'Oisans. 

La  panabase  argentifère  était  un  des  minéraux  assez  communs  des 
filons  des  Chalanches  ;  elle  ne  s'y  est  trouvée  qu'en  masses  compactes, 
souvent  associées  à  de  l'asbeste  soyeuse. 

La  panabase  se  rencontre  assez  fréquemment  dans  la  sidérose  des 
mines  d'ÂlIevard  associée  à  de  la  pyrite,  etc.  ;  celles  des  mines  du 
Buisson  sont  remarquables  par  leur  teneur  en  or  (0,003158)  qui  les  a 
lait  considérer  par  Gueymard  comme  un  véritable  minerai  d'or.  Les 
cristaux  de  ce  gisement  que  j'ai  examinés  ont  été  pour  la  plupart 
recueillis  par  M.  Gaubert  dans  les  minerais  de  Saint-Pierre  d'AlIevard. 
On  y  trouve  les  deux  tétraèdres  parfois  isolés,  l'un  terne  et  l'autre  brillant. 
Quand  ils  sont  réunis,  c'est  le  tétraèdre  terne  qui  domine,  l'autre 
constituant  seulement  de  très  petites  facettes  brillantes  accompagnées 
de  J*  ;  les  faces  a^  accompagnant  le  tétraèdre  à  faces  ternes,  sont  très 
éclatantes,  de  même  que  celles  de  p.  Les  combinaisons  communes  de 
ce  gisement  sont  représentées  par  les  figures  1  à  3. 

La  panabase  se  trouve  aussi,  mais  plus  rarement,  dans  les  Ëlnns  de 
Saint-Pierre  du  Mésage. 

J'ai  examiné  un  échantillon,  indiqué  comme  provenant  de  Laffrey, 
et  contenant  de  jolis  petits  cristaux  brillants  de  panabase  associés  à  du 
quartz  hyalin  et  de  la  pyrite.  La  forme  dominante  est  l'hémitrapézoèdre 
+  1/2  à^  [*  (211)],  accompagné  de  +  l/^  «\  +  "/^  «T  [*  (13.2.2)], 
/)  (100).  Ces  pointements  sont  constitués  par  b*  et  —  1/2  a*. 

Des  masses  de  panabase  argentifère  (0,0028  '/o  d'argent)  ont  été 
trouvées  autrefois  dans  les  calcaires  liasiques  de  la  Combe  Niveuse  en 
Saint-Arey  (Saint-Harey);  la  collection  du  Muséum  possède  un  magni- 
fique échantillon  de  ce  gisement.  Il  est  formé  par  une  masse  homogène 
il  cassure  conchoïdale  d'un  beau  noir  extrêmement  brillant;  il  est 
entouré  de  malachite  et  de  chessylite  et  englobe  un  cristal  de  quartz. 

La  panabase  a  été  rencontrée  plus  rarement  à  la  mine  de  la  Fayolle 
en  Saint- Theoffrey  :  elle  accompagne  en  beaux  cristaux  -(-  l/â  a', 
-|-l/2  a',  la  blende  transparente  et  le  quartz  hyalin  dans  une  gangue 
de  sidérose. 


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PANABASE  733 

Hautes-Alpes.  Le  gite  du  Bas  du  Pic  en  face  de  Villard  d'Arène  ren- 
ferme surtout  de  la  panabase  avec  de  la  chalcopyrîte  dans  une  gangue 
quartzeuse;  il  se  trouve  au  contact  du  calcaire  jurassique  et  d'une  roche 
granitique.  Des  filonnets  de  panabase,  érut>escite,  gaiëne,  chalcopy- 
rite  se  trouvent  dans  le  vallon  de  l'AIp  aux  sources  de  la  Romaoche. 

Dans  le  Valgodemar  se  rencontre,  à  l'ouest  de  Saint-Maurice,  le 
filon  de  panabase  à  gangue  quartzeuse  des  Roux.  Peut-être  est-ce  de  là 
que  provient  l'échantillon  analysé  par  Mène  (analyse  §■);  si  cette  ana- 
lyse est  exacte,  le  minéral  est  une  malinowskite . 

Un  gisement  intéressant  est  celui  du  Chapeau  en  Champoléon,  à 
environ  L  km.  au-dessus  du  Cliatelard.  U  se  trouve  au  contact  du  gra- 
nité et  des  dolomies  liasiqnes,  elles-mêmes  traversées  par  des  filonnets 
de  spilîte.  Dans  le  granité,  les  filons  renferment  surtout  de  la  galène, 
avec  un  peu  de  panabase,  mais  dans  les  dolomies,  le  minerai  dominant 
est  une  panabase  compacte,  altérée  en  malachite.  Elle  possède  une 
cassure  un  peu  conchoïdale,  d'un  beau  noir;  la  teneur  en  argent  de  ce 
minéral  varie  de  0,5  à  6  "/g.  C'est  dans  cette  panabase  que  Gueymard 
a  trouvé  une  teneur  notable  en  platine.  Ce  minéral  formait  des  rognons 
irréguliers  distribués  dans  un  sable  fin  siliceux. 

D'après  Gueymard,  la  panabase  de  la  Chapelle  en  Valgodemar  ren- 
fermerait de  ]  à  2  millionième  de  platine. 

Alpes-Maritimes.  La  mine  du  Cerisier,  près  Puget  Théniers,  est  un 
gisement  d'imprégnation  des  jjrès  triasiqucs,  analogue  à  celui  du  Cap 
Garonne.  Il  a  fourni  de  la  panabase. 

ProVBDCO.  —  Var.  La  panabase  est  associée  à  la  chalcopyrîte 
dans  les  filons  de  Notre-Dame  des  Maures  (concession  de  Rieille,  en 
Collobrières,  près  Hyères).  On  la  trouve  enfin  dans  les  gisements 
d'imprégnation  de  la  base  du  trias  de  la  Provence  (Vidaubau,  Cap 
Garonne,  près  Toulon).  Elle  y  accompagne  la  galène,  la  chalcopy- 
rîte et  divers  minéraux  oxydés. 

Cor86-  —  La  panabase  n'est  pas  rare  en  Corse  dans  les  schistes 
éocènes  au  contact  des  gabbros  et  des  serpentines.  M.  Nentien  m'a 
notamment  signalé  les  gisements  suivants  :  Castifao,  Moltifau,  Ponte 
Leccia,  Soveria,  Corte  {principalement  sur  le  versant  sud  du  col  de 
San  Quilico);  Linguizetta,  vallées  de  la  Casaluna  et  de  la  Novaccia, 
Focicchia,  Erbajolo,  etc.  Elle  y  forme  des  masses  peu  importantes 
associées  à  de  la  chalcopyrîte,  de  l'érubescite,  etc. 


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734  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Alg^ériO'  —  La  panabuse  est  très  abondante  en  Algérie,  mais  sur- 
tout dans  la  province  de  Constanline  et  dans  une  partie  de  celle  d'Al- 
ger; elle  s'y  rencontre  soit  comme  élément  dominant,  soit  comme 
produit  accessoire  accompagnant  la  chalcopyrite.  Presque  partout, 
elle  est  argentifère.  Tous  ces  gisements  sont  postjuraseiques. 

Constanline.   La   panabase  abonde  dans  les  filons  des  environs  de 
Bougie,  à  l'ouest  de  cette  ville,  à  Tagma  dans  le  cénomanien  et  h  l'est 
au  Djebei  Azarar  et    au   Djebel-Dib   (Tizi-el- 
Kramis),  à  Tadergount  et  à  Sidi  Djeber  dans 
les  calcaires  liasiques. 

J'ai  étudié  de  remarquables  cristaux  prove- 

'  naut  de  Tadergount.  Us  présentent  une  forme 

peu  habituelle  dans  la  panabase.  Leur  forme 

dominante  y  est  en  effet  i'  (110),  accompagnée 

de  -f-  a*  (211)  et  parfois  de  +  il2s[>.  (321)], 

Fie.  w.  de—  1/2  a' (111)  et  de  —  1/2  fl*(411)  (fig.   16). 

Pinibui  d>  T.jurgomii.        Qçg    cristaux   sont  d'un  gris  noir  de   fer,    ils 

atteignent  2  ''"  de  diamètre;  leurs  faces  sont  ternes  et  se  mesurent 

dilficilement. 

Des  filons  de  panabase  se  trouvent  ii  El  Hamma  (à  52  km.  S.  5°  0. 
de  Sétif),  ainsi  qu'à  une  centaine  de  kilomètres  de  Djidjelli,  aux  Béni 
Mcraï  et  au  Grand  Babor  (El-Anasser);  ces  gisements  sont,  comme  les 
précédents,  dans  les  calcaires  secondaires. 

Au  Djebel-Touggourt  (à  13  k.  0.  3°  S.  de  Batna),  le  même  minéral 
imprègne  le  jurassique. 

La  panabase  accompagne  la  chalcopyrite  (en  liions  dans  l'aptien)  à 
Bas  Pharaoun  et  ii  Ghil-oum  Djinn,  à  Bled-el-Hammani  (avec  galène), 
à  .\zerou-An)ellal  (avec  galène)  près  Khenchela;  on  la  trouve  à  Sîdi- 
Rgheïss  également  dans  l'iiptien,  au  Djebel-Guereier,  près  Jemmapes 
(avec  galène  et  cinabre)  dans  les  calcaires  de  l'éoccne  supérieur. 

Alger.  Il  existe  à  l'ouest  d'Alger  une  intéressante  zone  cuivreuse 
essentiellement  cunstituée  par  des  filons  de  panabase;  elle  s'observe 
sur  près  de  150  kilomètres  entre  Ténès  et  Mouzaïa  (massif  de  Milianab)  ; 
les  principales  recherches  ont  été  faites  aux  environs  de  Mouzaïa,  de 
Milianab  et  de  Ténès.  Cette  zone  se  prolonge  au  sud  de  Bougie  entre 
Aït-Abbès  et  le  Djebel  Babor  sur  près  de  50  kilomètres  ;  la  principale 
mine  à  citer  est  celle  de  Téliouïne. 

Ces  gisements  sont  constitués  pur  dos  filous  de  panabase  argentifère 


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PANABASE  735 

et  de  chalcopyrile,  avec  gangue  de  sidérose,  de  barytiiie  et  de  calcite. 
Ils  se  trouvent  daos  le  crétacé,  lui-même  en  contact  avec  des 
ophites. 

Duns  les  environs  de  Ténës,  les  mines  de  Oued  Bou-Hallou  et  de 
Sidi  Bou-Aïssi  rournissent  surtout  de  la  chalcopyrite  avec  de  la  pana- 
base  argenlilere;  dans  celles  de  Béni  Aquil,  la  panabase  argentifère 
se  trouve  seule  en  filon  dans  le  sénonien  avec  hématite,  barytine  et 
sidérose.  Ce  sont  les  niètnes  gangues  qui  renferment  la  panabase  de 
Mouzaïa,  en  filon  dans  le  calcaire  et  les  marnes  crétacés. 

La  panabase  de  ce  gisement  a  été  souvent  analysée  (voir  les  analyses 
citées  plus  haut);  elle  se  présente  en  magnifiques  cristaux  à  faces  bril- 
lantes qui  font  l'ornement  des  collections.  Ceux  que  j'ui  observés  pro- 
viennent de  Mouzaïa,  de  Beni-Aquil  et  de  l'Oued  Bou-Hallou;  ils  pré- 
sentent les  mêmes  formes  et  atteignent  parfois  3  centimètres  de  plus 
grande  dimension.  La  plupart  d'entre  eux  l'ont  partie  depuis  longtemps 
de  la  collection  du  Muséum;  quelques-uns  m'ont  été  communiqués  par 
M.  Gentil  :  ils  sont  uniformément  constitués  par  -|-  l/2  a*,  -|-  t/2  a^ 
également  développées  et  de  i*  (110)  (fig.  5  sans  —  1/3  a').  Ce  n'est  que 
rarement  qu'existe  le  tétraèdre  inverse,  sous  forme  de  très  petites 
facettes; —  o*  est  plus  rare  encore,  Les  gros  cristaux  ont  parfois  une 
structure  polysynthétique  par  suite  de  l'embultement  suivant  un  axe 
ternaire  de  plusieurs  individus  de  même  forme.  Ces  cristaux  ont  sou- 
vent les  faces  -|-  a'  bombées.  Quand  ils  sont  implantés  dans  leur 
gangue  par  un  pointement  ternaire  et  bien  engagés  dans  la  gangue,  ils 
ont  l'aspect  de  rhomboèdres  basés  d'hématite.  M.  Fiajolot  a  décrit 
[A.  M.  III.  852.  1853)  des  cristaux  de  ce  gisement,  allongés  suivant 
un  axe  ternaire.  Les  uns  dans  lesquels  b^  (110)  domine  ont  le  faciès 
des  fig.  13  et  14;  les  autres,  au  contraire,  conservent  un  pointement 
tétraédrîque,  mais  avec  un  allongement  extrême.  Je  n'ai  pas  observé 
ces  divers  aspects  dans  les  cristaux  que  j'ai  étudiés. 

Au  delà  de  Blidah,  la  panabase  se  rencontre  en  filon  dans  le  céno- 
manien  des  Ouled  Abed  (13  km.  5  Sud,  48°  Est  de  Blidah)  avec  hématite, 
galène,  etc.;  a  l'Oued  Bouman  et  a  l'Oued  Ouradzgéa  (au  Sud  de 
Rovigo),  avec  chalcopyrite,  dans  le  cénomanïen;  enfin  à  Tarazeouïne  et 
à  Azeroun  {à  8  k.  S.  de  i'Arba),  avec  galène,  blende  et  gangue  ferrugi- 
neuse dans  le  cénomanien. 

Tunisie.  —  La  panabase  se  trouve  avec  Quorine  dans  la  mine  du 
DjebeUOust  près  Zaghouau. 


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736  MINERALOGIE  DE  LA  FRA.NXE 

2"  Dans  les  sources  thermales. 

ChampUgne.  —  Haute-Marne.  Des  travaux  de  captage  effectues 
en  1875  duos  les  sources  thermales  de  Bourbonne-les-Bains  ont  mis  à 
découvert  un  puisard  romain  qui  a  éti^  asséché.  On  a  découvert  au  fond 
de  celui-ci  une^boue  argileuse  noire,  renfermant  à  la  partie  supérieure 
des   morceaux  de  bois,  des  noisettes,  etc.,  et  plus  bas  près  de  4600 

monnaies  de  bronze, 
256  monnaies  d'ar- 
gent et  4  pièces  en 
or  (portant  les  efïi- 
giesde  Néron, d'Ha- 
drien, de  Fanstine 
et  d'Honorius]  ainsi 
que  des  statuettes  et 
divers  autres  objets. 
Ces  monnaies 
étaient  en  partie 
transformées  en  sul- 
fures cristallisés. Au- 
i7,g, ,;  dessous  de  la  couche 

PholDgripbi»  d'un  ëchliitlIlDD  de  piD>bl>t  dn  Huns»  de  BonrbonDi-lei-     ar^ileUSC,     SC      trou- 
Bail».  «piK'Diient  une  moDueie   loaiui»  •!  lîmealent  de  pMili   eeiUoui  ?  ,. 
qnirxeuk.  (firW.-r  e«i.«H«.)  A  droit.  I.  p.fiit  cri.ulli.é*  d«  r*:heo.    vait     UD    ht    gréseux 

de  5  *"  d'épaisseur 
dont  les  éléments  étaient  cimentés  par  des  sulfures  métalliques;  il 
renfermait  également  beaucoup  de  médailles  extrêmement  sulfurées. 
Tous  ces  minéraux  ont  été  étudiés  par  Daubrée  {C.  B.  LXXX.  46L  et 
604.1875  et  LXXXI.  182.834.1008). 

Les  sulfures  observés  isolément  ou  réunis  sont  la  chalcosite,  la  chal- 
copyrite,  l'érubesctte  et  surtout  la  panabase. 

La  panabase  forme  des  cristaux  exirêmement  nets-{-  1/2  o*  avec  ou 
sans  -|-  1/2  a'  [211);  leurs  faces  sont  brillantes,  mais  un  peu  arrondies. 
Ce  minéral  ne  se  distingue  en  rien  des  cristaux  naturels  (analyse  i]. 

La  fig.  17  représente  un  des  nombreux  échantillons  que  j'ai  pu  exa* 
miner  dans  la  collection  léguée  par  M.  Daubrée  au  Muséum. 

Dans  ce  même  gisement,  on  a  observé  de  la  cuprite,  de  la  malachite, 
de  la  cbessylite,  de  l'alacamite  et  des  minéraux  plombifëres  :  galène, 
cérusite,  angtésite. 


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TEN.VAKTITE 

TENNANl'ITE 
4  Cu-...  S,  As^  S' 

Cubique,  tétracdrique. 

Macles.  Comme  la  punabase. 

Formes  observées,  p  (100),  «'  (Ul),  6'  (110). 

Faciès.  La  tt:Dnaritite  et  ses  variétés  se  préseiitinl  souvent 
forme  de  rhonibodudécacdres  seuls  ou  associés  à  des  rurmes  ti 
driques  :  celies-ci  s'observent  aussi  distinctes. 

Clivages.  Traces  de  clivages  suivant  b^  (HO,. 

Dureté.  3  à  4,5. 

Densité.  4,37  à  5,12. 

Coloration  et  éclat.  Gris  de  plomb  noirâtre,  à  iioir  de  l'cr. 
métallique.  Opaque. 

Composition  chimique.  La  formule  4  Gu*  S,  As*  S"  correspom 
composition  donnée  en  a). 

Le  cuivre  est  souvent  remplacé  eu  partie  par  du  fer,  du  zin 
l'argeut;  l'arsenic  peut  être  aussi  partiellement  remplacé  par  de 
timoine  (passage  à  la  panabase),  du  bismuth  [annivilé) 

h)  analyse  de  la  tennantite  de  Saiute-Maric'Uux-Mincs  par  Be 
[A.  M.  1"  série  XI.  121.). 

a)  b) 

S 23,5  22,8 


25,0 
39,2 

4,5 


Essais  pyrognostifjues.  Voir  à  panabase. 

Diagnostic.    Voir   à    panabase.    La    tennantite    se    distiugui 
panabase  par  la  prédominance  des  réactions  de  l'arsenic  sur  ci 
l'antimoine  qui  manquent  complètement  dans  les  types  purs. 
A.  Uogii,  —  i/»^i>fù.  a. 


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MIKERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

B  tenn.intite  se  trouve  dans  les  mêmes  gisements  que  la  panabase 
:  laquelle  elle  présente  de  nombreux  passages. 
lateau  central.  —  Rhône.  La  tennantite  a  été  trouvée  en  petits 
jles  dans  le  quartz  et  la  pyrite  cuivreuse  de  Sain  Be!  [voir  Four- 
{Ann.  Soc.  A^ric.  Lyon.  VI.  320)  pour  la  description  des  cristaux 
ide  arsénieux  produits  par  grillage  de  ces  minerais]. 
OSges.  —  [AUacé\.  L'analyse  b)  faite  par  Berthier  montre  que  la 
antite  accompagne  la  panabase  à  Sainte-Marie-aux-Mînes.  L'échan- 
a  analysé  présentait  les  mêmes  caractères  extérieurs  que  la  pana- 
du  même  gisement.  L'analyse  d)  de  la  page  723  montre,  du 
!,  que  celle-ci  renferme  une  quantité  d'arsenic  presque  égale  à 
:  de  l'antimoine. 

Igérie.  —  Alj^er.  L'analyse  c)  de  la  page  723  lait  voir  aussi  que 
uivre  gris  de  Mouzaïa  possède  une  composition  intermédiaire 
e  celle  de  la  panabase  et  celle  de  la  tennantite. 


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OXYSULFURES 


Sb'  S'  0 

Monoclinique. 

[a  :  c  =  l  :  1,4791  (Kenngotl)] 
X  y  ■=  77°51' 

Formes  et  faciès.  La  kermésite  constitue  tantôt  des  aiguilles  à 
rarement  nettes,  allongées  suivant  l'orthodiagonale,  tantôt  de 
masses  fibreuses. 

Clivages.  Clivage  A'  (100)  parfait.  Sectile.  Flexible  en  lames  i 

Dureté.  1  à  1,5. 

Densité.  4,5  à  4,6. 

Coloration  et  éclat.  Rouge  cerise.  Éclat  adamantin  et  mél 
Poussière  brun  ronge.  Transparente  en  laraes  minces. 

Propriétés  optiques. 

Composition  chimique.  La  formule  Sb^S^O  que  l'on  peiH 
2  Sb*  S^,  Sb^O^  correspond  à  la  composition  suivante  : 


100,0 

Essais  pyrognostiques.  Dans  le  tube  fermé,  la  kermésite  noiri 
et  donne  un  sublimé  blanc  d'acide  antimonique.  Si  ta  tempérii 
très  élevée,  la  kermésite  se  sublime.  Les  autres  réactions  sont  c 
la  stibine  (voir  page  448). 

Diagnostic.  La  coloration,  les  réactions  pyrognostiques  et  ! 
tion  constante  avec  d'autres  minéraux  antimonifères  permc 
reconnaître  aisément  la  kermésite. 


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7'iU  MINÉRALOGIE  DE  LA  KBANCË 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Lu  kermésitc  accompagne  très  fréquemment  la  stibine  aux  dépens 
de  laquelle  elle  s'est  formée.  Presque  tous  les  gisements  de  stibine 
énumérés  page  4'i9  et  suivantes  renferment  à  leurs  afileurements,  en 
quantité  plus  ou  moins  grande,  des  enduits  terreux  rouges  de  kermésite 
générLiIcment  méliingée  à  de  la  stibiconite,  de  la  valentinitc.  Il  me 
semble  donc  inutile  de  répéter  cette  longue  liste  de  gisements,  d'autant 
plus  que  j'ai  déj'i  indiqué  à  cette  place  les  gisements  les  plus  riches 
en  kermésile.  Je  me  contenterai  de  parler  ici  de  trois  gisements  dans 
lesquels  le  minéral  se  trouve  en  échantillons  nettement  cristallins. 

Plateau  central.  —  Conéze.  La  stibine  de  la  mine  de  Cliannc 
est  parfois  intimement  mélangée  k  de  la  kermésite  en  houppes  soyeuses 
d'un  beau  rouge  cerise,  qui  semble  être  de  formation  contemporaine, 

Alpes.  —  Isère.  La  kermésite  se  trouve  à  la  mine  des  Cha- 
ianches  en  petites  houppes  à  éclat  très  vif,  engagées  dans  l'antimoine 
natif;  plus  rarement,  on  la  trouve  associée  à  l'allemontite. 

Alg^érie.  —  Constantîne.  Le  gisement  d'Hamimate,  célèbre  par 
les  magnifiques  cristaux  de  aenarmontite  (voir  tome  III)  qu'il  renferme, 
a  fourni  quelques  échantillons  intéressants  de  kermésite.  Les  spéci- 
mens que  j'ai  examinés  m'ont  élé  donnés  par  M.  Moreau  ;  ils  con- 
sistent en  un  agrégat  de  fines  aiguilles  de  stibine,  creusé  de  nom- 
breuses géodes  que  tapissent  des  croûtes  fibreuses,  des  spliérolites  ii 
structure  lâche  ou  des  houppes  d'aiguilles  de  kermésiti-.  Elles  ren- 
ferment en  outre  parfois  de  fort  beaux  octaèdres  incolores  et  lim- 
pides de  senarmontite.  Ce  minéral  est,  au  moins  en  partie,  postérieur 
à  la  kermésite  qu'il  englobe  parfois  en  prenant  alors  une  coloration 
rouge. 

Ces  associations  minérales  donnent  lieu  ii  de  fort  remarquables 
échantillons  de  collection. 


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VOLTZITE 

zr  s;o 

Hexagonale  ? 

Les  propriétés  optiques  données  plus  loin  montrent  que  la  « 
est  uniaxe  :  par  uDulogie  avec  la  wiirtzitc,  on  peut  supposer 
minéral  est  hexagonal.  On  ne  le  trouve  qu'en  globules  ajantparli 
structure  zonaire  très  nette,  grâce  à  laquelle  on  peut  enlev 
écailles  concentriques  :  u  ce  point  de  vue  la  vnitzite  est  à  com[ 
la  plumbogummite  (voir  tome  III). 
Dureté.  4  à  4,5. 
Densité.  3,66  à  3,80. 

Coloration  et  éclat.  Rouge  rosé  sale,  brun  jaunâtre.  Opaque, 
lucide  en  écailles  très  minces.  Transparente  en  tanies  minces. 

Propriétés  optiques.  M.  E.  Bertrand  a  montré  que  la  voltï 
Joachimsthal  est  uniaxe  et  positive  (S.  S.  M.  IV.  39.  1881). 

Composition  chimique.  La  formule  Zn^'S^Gou  4  ZnS,  ZnO  t 
pond  à  la  composition  donnée  en  a). 

b)  analyse  de  la  voitzite  de  la  mine  de  Rosiers  près  Pontgibau 
Fournet(A.  jtf.  m.  519.  18331. 

a)  b\ 

ZdS 82,7  82,82 

ZoO 17.3  15.34 

Fe"0' »_  1.64 

100.0  100.0 

Essais  pyrogiiostiqnes.  Dans  le  tube,  décrépite  vîolemmenl 
faible  chaleur  dégage  un  peu  d'eau  avec  une  odeur  aromatique,  t 
le  minéral  noircit,  puis  prend  une  teinte  vert  brunâtre,  et  enfin 
Infusible.  Les  autres  réactions  sont  celles  de  la  blende  pure.  1 
azotique  versé  sur  le  minéral  pulvérisé  l'attaque  violemment  avec 
gement  de  chaleur  et  de  vapeurs  rutilantes.  L'acide  chlorhy 
attaque  le  minéral  avec  effervescence. 

Diagnostic.  La  densité,  l'action  de  la  chaleur  et  la  compositio 
tésimale  permettent  seules  de  distinguer  la  vultzite  de  la  wtirtzit 


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MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 
GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

1  central-  —  Puy-de-Dôme.  La  voitzite  a  été  trouvée  pour 
e  Tois  par  Fournet  {A.  M.  III.  519.1833)  dans  la  raine  de 
es  Pontgibaud. 

•al  s'est  présenté  dans  les  fentes  d'un  quartz  noir  ou  brun 
le  en  pyrite  très  divisée.  Il  forme  des  mamelons  de  la 
un  petit  pois,  accolés  et  se  recouvrant  les  uns  les  autres.  Le 
mamelons  est  cristallin,  le  reste  de  leur  masse  est  testacë  et 
n  calottes  concentriques  à  cassure  conchoTde  qui  possède 
reuK,  parfois  résineux.  Les  calottes  vues  à  plat  ont  un  éclat 
le  couleur  rnsâtre  saie  ou  jaune. 

u  trouver  dans  aucune  collection  d'échantillons  français  de 
.  Celui  que  possède  M.  Damour  et  celui  de  la  collection 
taraissent  provenir  du  même  fragment  sont  très  tibreux  et  ne 
ent  qu'imparfaitement  à  la  description  de  Fournet;  de  plus, 
;  est  de  la  calcite  blanche  lamellaire  alors  que  le  minéral  des 
it  implanté  sur  du  quartz  noir.  Ces  échantillons  sont  mono- 
et  semblent  provenir  de  Raibel  en  Carinthie. 

I.  —  M.  G.  Stache  a  cité  sans  description  [Verkandl,  K.  K. 
\sanst.  Wien.  1876.56]  l'existence  de  la  voitzite  dans  le 
alaminaiie  du  Djebel  Reças,  à  25  km.  sud-est  de  Tunis;  ce 
accompagne  la  blende,  la  galène,  la  smithsonite,  la  cala- 
le  n'ai  pas  eu  l'occasion  de  voir  d'échantillons  provenant  de 


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SELS  HALOÏDES 


CHLORURES,  BROMURES,  lODURES, 
FLUORURES 


[SEL  GEMME  ET  SEL  MAR/.V) 

NaCl 

Cubique. 

Maclespulysynthùtîques  suivant  a'' '^(20.20. 7) signnléegparM.Brauns 
sur  UQ  cristal  provenant  probablement  de  Stussfurlh  (voir  plus  loin). 

Formes  obserpées.  —  p  {100],  a*  (111),  A*  (210). 

Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  des  salines  sont  des  cubes  offrant 
très  rarement  des  modifications;  ils  sont  parfois  de  très  grande  taille. 
Les  cristaux  qui  sont  produits  par  l'évaporatïon  rapide,  naturelle  ou 
artificielle  d'eau  salée,  prennent,  au  contraire,  des  Tornies  cristal- 
litiques  dont  le  type  le  plus  fréquent  est  constitué  par  les  trémies 
des  raarais  salants.  Ce  sont  des  cubes  ii  faces  creuses  constitués  par 
une  série  de  gradins  décroissants  dont  l'ensemble  limite  une  cavité 
pyramidale  ayant  son  sommet  au  centre  du  cristal  [fig.  1). 

L'influence  des  conditions  de  la  cristallisation  sur  la  forme  des 
cristaux  de  sel  gemme  est  mise  en  évidence  par  un  magnifique  échan- 
tillon  que  possède  la  collection  du  Muséum.  Il  consiste  en  un  madrier 
de  bois,  long  de  1  mètres  qui  a  séjourné  pendant  18  ans  dans  une  gale- 
rie des  salines  deDieuze  où  circulait  un  filet  d'eau  salée.  Il  est  couvert 
de  plus  de  deux  milles  cubes  de  sel  gemme,  absolument  réguliers  attei- 


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7ii  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

gnant  3  centimètres  d'arête  (fig.  2).  Ces  cristaux  sont  identiques  à 
ceux  qu'on  trouve  normalement  dans  les  mines  de  sel  et  ils  difï!.'rcnt 
par  suite  des  cubes  en  trémies 
qui,  seuls,  se  produisent  par 
cristallisation  artificielle  rapide 
des  enux  salées  traitées  dans  ce 
m^me  gisement.  Des  formes 
dendritiques,  remarquables, 
produites  par  la  réunion  à  axes 
parallèles  d'nn  très  grand  nom- 
bre de  cristaux,  sont  aussi  oblc- 
enues  artificiellement  par  l'éva- 
poration  des  eaux  salées  des  sa- 
lines. On  verra  plus  loin  que  ces 
Fig.  I.  groupements  sont  allongés  sui- 

Trémi»  de  >s]  miriD  d«  mirai.  ••i*iii.  de  Outra  ado.      vaut  Un  nx<-  ternaire  ((îg.  8  à  10). 
I     oi^gr^p  u  s^ii't  '<•'[<'<•■)  i^g    ggj   gçm^g    gg    présente 

aussi  en  masses  clivables, largement  ou  finement  cristallines,  en  masses 
fibreuses,  bacillaires,  stu- 
lactiformes  on  compactes. 

Fif{rireit  de  corrosion. 
Pur  exposition  ii  l'air  hu- 
mide, les  cristaux  de  sol 
gemme  se  creusent  de 
ligures  de  corrosion  ayant 
la  formede  pyramides  qua- 
drangiilaircs,  correspon- 
dant à  des  cubes  pyrami- 
dfa  (%.  i2). 

Clivages,      Clivages     p  '^•t?- 

(100)  parfaits,  sur  lesquels       '^•'^'  ^'  "'  ï™""  ''"■°*'  *  "  """"  ■*■""  p""'"  Mi«d, 

^  '^     ,  '.      ,        P^  Dieu...  lfWr.p*..  .«..»-..  ,^«  .w™.) 

on  peut  obtenir  des  ligures 

de  percussion  parallèles  aux  axes  binaires.  Cassure  conchoïdale. 

Durcie.  2,5.  Fragile. 

Densiii'.  2,1  il  2,6. 

Coloration  et  éclat.  Incolore,  blauc,  parfois  jaune,  rouge,  bleu.  La 
coloration  rouge  est  due  à  des  inclusions  ferrugineuses.  L'origine  de 


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SEL  GEMME  ET  SEL  MARIN  745 

la  couleur  bleue  a  donné  lieu  à  de  nombreuses  discussions.  Dans  uii 
récent  travail  {6*.  H.  Acad.  Se.  Cracovie.  1892),  M,  Kreutz  a  montré 
que  les  hypothèses  proposées  (phénomène  optique  spécial,  existence 
de  sous-chlorure  de  sodium,  de  composés  sulfurés,  etc.),  étaient  inex- 
actes et  que  cette  coloration  était  due  à  un  sel  de  fer,  à  déterminer  plus 
exactement,  qui  se  décolore  par  chauffage  au  feu  oxydant  et  redevient 
bleu  par  chaulTnge  dans  l'hydrogène  en  présence  de  vapeurs  réductives 
de  sodium. 

Éclat  vitreux.  Transparent  ou  translucide. 

Saveur.  Saveur  salée  caractéristique. 

Inclusions.  Le  sel  gemme  renferme  des  inclusions  d'argile,  de  gypse, 
d'anhydritc,  de  se!  gemme  de  couleur  différente  (sel  bleu  de  Dax), 
etc.,  on  observe  aussi  des  inclnsions  liquides  avec  bulles  mobiles  on 
non.  Ces  inclusions  sont  souvent  d'assez  grande  taille  pour  être  vues  à 
l'œil  nu,  elles  atteignent  même  plus  d'un  centimètre  de  diamètre. 

Propriétés  optiques.  L'indice  de  réfraction  est  de  1,5442  (Langley). 
Le  sel  gemme  présente  parfois  des  phénomènes  de  biréfringence 
plus  ou  moins  nets. 

Propriétés  calorifiques.  —  Fortement  diathermane. 

Compo.^ition  chimif/iie.  Lu  halite  de  sodium  pure  a  pour  composition  : 

Cl...      39,4 

Na  .  .       60,6 
100,0 

Le  minéral  est  généralement  impur,  il  est  souvent  intimement 
mélangé  à  divers  chlorures  (de  calcium,  de  magnésium),  à  du  sulfate  dn 
magnésium  qui  le  rendent  hygrométrique  et  déliquescent,  à  du 
gypse,  de  l'anhydrite,  etc.  Les  analyses  ci-jointes  donnent  la  compo- 
sition de  quelques-uns  des  sels  utilisés  en  France  pour  l'alimentation. 

Analyses  : 

a)  du  sel  marin  de  Marcnne  (sel  desséché],  par  Berthicr. 

b)  de  l'Etang  de  Berrc,  par  Naville. 

c)  du  sel  recristallisé  des  salines  de  Gouhenans  (Ilaute-Sa6ne),  par 
MM.  Lange  et  Naville. 

d)  de  Yarangéville  (Meurlhe-et-Moselle),  parMM.  Lange  et  Naville. 


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746  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

e)  de  Art-sur- Moselle,  par  MM.  Laoge  et  Naville. 

a)  b)  c)  d]  e) 

Chlorure  de  sodium 97,20       97,10       90.05       96,20       94.61 

Chlorure  de  magnéaium. . .         0,40         0,10         0,75  »  ■ 

Sulfflle  de  magnésium 0,50         0,22         1,45         0,21         0,37 

Sulfate  de  cslcium 1,20         1,12         0,95         0,42         0,37 

Eau ,.  1,40         6,65         3.07         4,59 

Résidu  insoluble 0,70        0.05        O.IB        0.10        0.06 

100,00      99,99    100,00     100,00    100,00 
Essais  pi/roff/tostiques.  Dans  le  tube  fermé,  la  halite  décrépite  par 
suite  de  In  mise  en  liberté  de  liquides  et  de  gaz  contenus  à  l'état  d'in- 
clusions.  Elle   fond  au  rouge  (et  cristallise  par   refroidissement),  en 
colorant  la  flamme  en  jaune  intense.  Il  est  volatil  au  rouge  blanc. 

La  halite,  ajoutée  a  une  perle  de  sel  de  phosphore,  saturée  d'oxyde 
de  cuivre,  colore  la  flamme  en  bleu  d'a^tur  foncé  (chlorure  de  cuivre). 
Soluble  dans  trois  fois  son  poids  d'eau-,  la  solubilité  est  presque  la 
même  à  1°  C.  qu'à  100°  C. 

Altérations.  Le  sel  gemme  ne  s'altère  pas,  mais  il  est  hygromé- 
trique quand  il  est  impur;  il  disparaît  de  ces  gisements  par  dissolution 
avec  la  plus  grande  facilité.  Quand  il  est  englobé  dans  des  argiles,  il 
laisse  souvent  alors  un  moule  qui,  postérieurement,  peut  être  rempli 
par  de  l'argile,  du  quartz,  du  calcaire,  par  des  cristaux  de  gypse 
(fig.  14,  16  à  18).  Ces  moules  oflrent  toutes  les  particularités  des  tré- 
mies décrites  plus  haut  (marnes  du  trias). 

Dans  d'autres  cas,  c'est  l'inverse  qui  se  produit,  les  trémies  de  sel 
gemme  se  remplissent  d'argile,  puis,  le  minéral  disparait  par  dissolu- 
tion, laissant  ainsi  l'empreinte  en  relief  de  ses  trémies  (fig.  15)  sous 
forme  de  six  pyramides  réunies  autour  d'un  centre  (environs  de  Paris), 
Diagnostic.  La  saveur  salée  constitue  le  caractère  essentiel  de  In 
halite  et  permet  de  la  distinguer  de  tuus  les  autres  minéraux  solubtcs; 
les  réactions  du  chlore  et  la  coloration  de  la  flamme  en  jaune  intense 
constituent  aussi  des  caractères  complémentaires  précieux. 

GISEMENTS    ET   ASSOCIATIONS 

La  halite  provient  essenliellemcnt  de  l'évaporation  de  l'eau  de  mer 
ou  de  la  concentration  d'eau  salée  ayant  lavé  des  terrains  riches  en 
chlorure  de  sodium.  Je  le  considérerai  successivement  : 

1'  Dans  les  gisements  où  il  cristallise  actuellement  [sel  marin); 

2°  Dans  diverses  assises  géologiques  [sel  gemme). 


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SEL  MARIN 

1"  5e/  de  cristallisation  actuelle. 

Il  y  a  lieu  de  distinguer  deux  principales  catégories  de  giseï 
sel  actuel. 

La  première  est  constituée  par  les  marnis  salants,  la  seconde 
lacs  salés  des  régions  désertiques. 

a)  Dans  les  marais  salaiitt. 

L'évaporation  spontanée  de  l'eau  de  mér  dans  dos  bassins  s 
ment  aménagés  pour  l'exploitation  du  sel  faurnit  une  quantité 
de  la  production  annuelle  du  sel  eu  France  :  elle  s'est  i 
352.000  tonnes  en  1890.  Ces  bassins  portent  le  nom  de  marah 
sur  les  côtes  de  l'Océan,  de  salins  sur  celles  de  la  Méditerrané< 
On  sait  que  l'eau  de  mer  ne  contient  pas  seulement  du  chic 
sodium  en  dissolution.  D'après  Usîglio  (-4.  P.  C.  XXVII.  2 
1000  gr.  d'eau  de  la  Médilerranée  prise  au  large  de  Cette,  ren 
tes  éléments  suivants,  en  ne  tenant  compte  que  de  ceux  qui 
quantité  notable  : 

Chlorure  de  sodium 29.424 

—       de  polassiuiD  .  . .  0,505 

Bromure  de  sodium 0,556 

Chlorure  de  magnésie 3,219 

Sulfate  de  calcium 1.357 

Sulfate  de  roagoésium 2,477 

Carbonale  de  calcium 0,1 1'> 

Oxyde  de  fer 0,OQ3 

37.(165 
Soit  prèsde  30  kg.  de  chlorure  de  sodium  par  mètre  cube.  I 
ration  de  l'eau  de  mer  permet  aux  sels  qu'elle  tient  en  dissoli 
cristalliser,  suivant  leur  ordre  décroissant  de  solubilité.  Quand 
de  saturation  est  atteint  pour  l'un  des  sels  dissous,  celui-ci  cri 
A  partir  d'un  cerlaiu  degré  de  concentraliun,  le  phénomène 
pliquc  par  la  formation  de  sels  doubles.  Le  carbonnte,  puis  \> 
de  calcium  commencent  par  se  déposer  (entraînant  des  tr 
strontium),  cela  a  lieu  pour  le  second  quand  IVau  salée  a  été 
de  37  0/0;  le  chlorure  de  sodium  ne  cristallise  que  lorsque  9 
l'eau  a  été  évaporée,  puis,  un  voit  apparaître  le  sulfate,  le  chl< 
magnésium,  celui  de  potassium ,  les  bromures,  des  (races  de  born 
Les  salins  et  marais  salants  sont  essentiellement  constitués 


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7S8  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

triple  scrie  de  bassins  du  profondeur  décroissante.  Ils  communiquent  avec 
la  mer  par  un  réservoir  dans  lequel  IVau  se  clarifie.  Celle-ci  passe  ensuite 
dans  la  première  série  de  bassins  oii  elle  laisse  déposer  son  carbonate  de 
cbaux  et  son  oxyde  de  fer  ;  elle  se  concentre  davantage  dans  la  deuxième 
série  oiielle  perdson  suirutedecbaux (gypse),  et  enfin  laisse  déposer  son 
sel  marin  dans  lu  troisième.  Ces  bassins  sont  réunis  entre  eux  par  de  nom- 
breux canaux;  les  eaux  mères  sont  versées  delà  troisième  série  h  la  mer; 
dans  les  salins  du  Midi,  elles  sont  recueillies  et  traitées  pour  l'extraction 
des  sels  qu'elles  renferment  (sulfate  de  sodium  et  cblorure  de  potassium}. 
L'existence  (Océan)  ou  l'absence  (Méditerranée)  de  marées  nécessite 
des  particularités  spéciales  dans  la  construction  et  l'exploitation  des 
marais  salants;  leur  détail  sort  du  cadre  de  cet  ouvrage. 

L'établissement  de  marais  salanls  exploitables  nécessite  non  seule- 
ment l'existence  d'une  température  sulTisamment  élevée,  mais  encore 
celle  de  vents  secs,  c'est  pourquoi  ce  genre  d'exploitation  ne  peut  pas 
réussir  indistinctement  sur  toutes  les  côtes  plates  olFrant  la  disposition 
topographique  nécessaire.  L'influence  de  ces  conditions  climatériques 
sur  la  production  du  sel  dans  les  marais  salants  est  mise  en  évidence 
par  le  tableau  suivant  emprunté  à  MM.  Fuchs  et  de  Launay  et  don- 
nant la  production  annuelle  moyenne  du  sel  par  hectare. 

Portugal  (Setuba).  Rio  Sndo}  ...       250  loonea. 

Camargue 80  à  !00  lonnes. 

Ouest  de  In  Fronce 25  à  30  tonnes. 

En  France,  les  principaux  centres  de  salines  se  trouvent  sur  la  cfile 
de  la  Méditerranée  près  de  l'embouchure  du  Rhône  et  sur  les  côtes  de 
l'Océan  autour  de  celle  de  la  Loire,  de  la  Charente,  etc. 

Sur  les  côtes  de  la  Méditerranée,  le  peu  de  fréquence  des  pluies  per- 
met de  ne  faire  que  rarement  la  récolte  du  sel  (en  moyenne  tous  les  qua- 
rante jours  et  parfois  une  fois  par  an),  celui-ci  forme  alors  des  couches 
épaisses  de  plusieurs  centimètres;  il  est  très  pur,  d'un  beau  blanc. 

L'abondance  des  plnîes  dans  l'ouest  au  contraire,  force  les  saulniersà 
écumer  avec  un  râteau  la  surface  des  eaux  concentrées,  et  cela  tous  les 
jours  quand  le  temps  le  permet.  Le  sel  ne  se  trouve  alors  qu'en  petits  cris- 
taux fréquemment  souillés  par  un  peu  d'argile  qui  lui  donne  une  teinte 
grisâtre.  Il  est  ensuite  disposé  en  tas  recouverts  et  laissé  ainsi  à  l'air  de 
façon  à  permettre  aux  sels  de  magnésium  déliquescents  de  disparaître. 

Les  cristaux  de  sel  formés  dans  les  salins  et  les  marais  salanls  ont 
toujours  la  forme  de  trémies   dont  la  figure  1  représente   les  princi- 


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paux  types.   Dans   les    mar 
généralemeot  isolés;  dans 
d'ordinaire   de    plus    grandf 
ayant  plusieurs  centimètres 
dans  leurs  débris  de  ciuieii 
représente    un    exemple. 
Ces  trémies  sont  consti- 
tuées  par   l'emboîtement 
le  long  d'un  axe  ternaire 
d'un     grand    nombre    de 
trémies  élémentaires   ré- 
duites   h    trois    faces.   Le 
cristal    qui   se    trouve    à 
l'extrémité  de   ces   grou- 
pements à  symétrie  rhom- 
boédrique    a    des    arêtes 
vives  et   des  faces  géné- 
ralement planes.  Les  au- 
tres sont  cristallitiques  et 
vont    en    augmentant  de     ' 
taille  il  mesure  que  l'un  s'élc 
terminal  seul  est  libre  à  la  i 

b)  Dans  h 

Les  salines  naturelles  ou 
mioéralogiques  intéressante 
fonds  en  voie  d'évaporation, 
lavage  des  terrains  plus  ou 
graphique.  Leur  évaporatior 
ciaux  donne  pendant  l'été  ui 
a  été  exploitée  depuis  la  pit 

Les  eaux  de  ces  lacs  renft 
chlorures  de  magnésium,  di 
taine  quantité  de  carbonate 

Le  sel  de  ces  gisements  | 
graphiques  que  celui  des  sa 

Constantine .  Des  salines 
S.  de  Bordj-bou-Arréridj),  i 


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"50  M[NERAL0G1R  DE  LA  FBAXCE 

Melloul,  El-Hamiel,  El-Harbine,  EI-Bazer,  El-Beîda),  à  Chol-Melrir 
(80  km.  S.-E.  de  Biskra),  au  sud  de  Constantine  (Mzour!  et  Tiuoilt), 
Djendeli,  El-Meursel,  Ank-el-Djemel,  El-r.iiellif),à  EI-Tarf(28  km.  O. 
33"  S.  d'Aïn  Beïda)  et  a  Sbikra  {16  km.  E.  S.-E.  de  KhcDcheia). 

Alger.  Les  salines  onturelles  sont  abondantes  dans  le  département 
d'Alger;  on  en  exploite  à  Zahrez-R'arbi  (42  km.  N.  55"  0.  de  Djelfa)  et 
à  Zahrez-Ghergui  [64  km.  N.  35»  E.  de  Djelfa). 

Oran.  Les  salines  du  Grand  lac  d'Oran,  d'Arzeu  (14  km.  de  cette 
ville),  de  Bou-Zian  (14  km.  N.  37°  E.  de  Relizane),  de  Bordjia  près 
Moslaganem  sont  exploitées. 

La  saline  d'Arzeu  a  été  spécialemeat  étudiée  par  Ville  [Recherches  sur 
les  roches,  les  eaux,  etc.,  de  la  province  d'Alger  et  d'Oran.  82.1852); 
la  cristallisation  du  sel  commcuce  en  avril;  tous  les  corps  faisant  sail- 
lie au-dessus  de  l'eau  s'entourent  alors  d'une  enveloppe  de  cristaux 
cubiques  de  sel,  ayant  de  1  à  2""  d'arête.  Le  fond  du  lac  se  couvre  de 
boursoufllures  (ayant  de  4  à  5"""  de  flèche  sur  20  à  30*"  de  diamètre) 
supportant  de  beaux  cristaux  de  sel.  La  couche  saline  ne  dépasse  pas 
10'"  d'épaisseur.  Ce  sel  renferme  en  moyenne  2  0/0  de  chlorures  ter- 
reux, dont  on  peut  le  débarrasser  en  l'exposant  aux  eaux  de  pluie. 

M.  Flamand  m'a  signalé  des  gisements  de  sel  dans  la  région  saha- 
rienne comprise  entre  les  plateaux  de  Lammadas  et  l'Erg.  (Daîa-Melah- 
Mta-Zirara  et  Haci-el-Morr).  Le  sel  de  Zîrara  est  gris,  très  cristallin;  il 
forme  des  couches  de  20  h  30"",  alternant  avec  des  bancs  gypseux  et 
des  bancs  de  gypse  ;  il  s'étend  sur  2  km.  5  de  long  sur  700  mètres  de 
large.  Il  est  recouvert  par  des  dépôts  à  Cardium  edule,  il  est  proba- 
blement quaternaire  récent.  C'est  »  ces  dépôts  qu'appartiennent  les 
gisements  de  sel  du  Touat  et  du  Gourara  et  la  célèbre  sebkha  d'Amad- 
gliar  des  itinéraires  Flatters.  A  Haci-el-Morr  le  sel  est  très  magnésien 
et  par  suite  de  mauvaise  qualité. 

Soud&n  AranpaiS-  —  Des  gisements  de  sel  sont  exploités  par  les 
Maures  dans  le  Sahel  soudanais;  ces  gisements,  signalés  récemment 
par  M.  de  Larligue  [Afrique  française,  a"  3),  se  trouvent  dans  deux 
centres  principaux. 

La  sebkha  la  plus  occidentale  est  celle  d'EI-Khadera,  ii  20  jours  de 
marche  au  N.  de  Chinguitti.  C'est  une  vaste  dépression  dont  le  centre 
est  occupé  par  une  sorte  de  lac  rectangulaire,  mesurant  environ 
50  km.  de  côté  (ce  lac  est  complètement  à  sec  pendant  l'été];  pour 


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SEL  GEMME  751 

l'exploiter,  les  Maures  enlèvent  tout  d'abord  la  couche  superficielle  de 
snble  apportée  par  le  vent,  puis  ils  détachent  sous  forme  de  bnrres  \c 
sel  grenu,  disposé  par  couches  successives,  ayant  de  5  à  8  '"  d'épais- 
seur; il  est  parfois  d'un  beau  bleu  d'azur.  A  une  profondeur  d'environ 
I  mètre,  l'exploitation  cesse  par  suite  de  la  rencontre  de  l'eau.  Les 
cavités  artificielles  ainsi  formées  sont  remplies  d'eau  pendant  I9  saisiiii 
des  pluies;  il  suiTit  de  deux  ou  trois  ans  pour  qu'elles  soient  de  nou- 
veau remplies  par  du  sel  cristallisé. 

Le  centre  de  l'exploitation  le  plus  oriental  est  la  sebkha  de  Tara/.' 
(à  deux  journées  au  nord  de  Taodenit)  située  sur  la  route  de  caravunu 
de  Tombouctou  au  Maroc;  elle  fournit  un  sel  très  blanc  dans  les  mènu's 
conditions  que  la  sebkha  précédente. 

Notons  enfin  que  l'évaporation  spontanée  de  toutes  les  marcs  du 
Sahel  fournit  un  sel  impur,  exploité  par  les  indigènes. 

2*  Dans  les  formations  sédimentaircs  antérieures  au  quaternaire . 

Les  dépôts  de  sel  que  l'on  rencontre  dans  les  assises  géologiques 
{sel gemme)  doivent  leur  origine  k  des  phénomènes  spontanés  analogues 
à  ceux  qui  sont  réalisés  artificiellement  dans  les  marais  salants  et  qui 
se  produisent  spontanément  aujourd'hui  encore  sur  les  bords  de  la  mer 
Caspienne  et  de  la  mer  Noire. 

Leselgemmeest  associé  à  du  gypse,  àdel'anhydrite,  à  de  la  polyhalitc, 
à  de  la  carnallite,  à  de  la  glauberite,  à  des  carbures  d'hydrogène,  etc. 

Les  conditions  de  formation  de  semblables  dépôts  ont  été  analyséo-i 
par  M.  Ochsenius  (Congrès  géof.  intern.  Berlin,  1885;  voir  anssi  de 
Lapparent,  Géologie.  324.  189't).  Il  faut  tout  d'abord  que  le  bassin  d'évii- 
poration  soit  séparé  de  la  mer  par  un  barrage  qui  gène  sa  commuuir;i- 
tîon  avec  elle,  sans  l'interrompre  toutefois;  il  faut  que  le  climat  soit  sec. 
afin  que  l'évaporation  soit  possible  et  enfin  que  le  bassin  ne  reçoive  que 
peu  d'eau  douce.  Quand  ces  conditions  sont  réalisées,  l'évaporiition  se 
produit  et  la  cristallisation  commence  dans  l'ordre  indiqué  plus  haut  : 
elle  débute  par  des  dépôts  de  gypse  ',  puis  le  sel  gemme  se  forme.  Si  \.\ 
communication  avec  la  mer  est  possible  et  si  la  densité  de  l'eau  métc 
(sulfates,  chlorures,  bromures,  iodures,  etc.)  lui  permet  de  vaincre  hi 

I.  Telle  est  l'origine  de  la  plupart  des  gisemenla  de  gjpsc  fraoçaii  qui  scrmil 
éludiét  dans  le  tome  III;  je  ne  m'occupe  ici  que  des  giHcmcnts  dans  Icsqiii'l- 
révaporalion  de  la  lugune  a  élé  poussive  assez  loin  pour  donner  du  sel. 


Di3iiizedb,G00gle 


752  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

force  du  courant  apportant  l'eau  du  large,  tous  les  sels  très  solubles 
disparaissent  du  bassin  d'évaporatioa.  L'eau  de  mer  eu  arrivant  dans 
celui-ci  laisse  précipiter  son  sulfate  de  chaux  qui,  d'après  M.  Ochse- 
nius,  peut  se  déshydrater  dans  ce  milieu  riche  en  sels  dissous  et  former 
ainsi,  k  la  surface  du  sel  gemme  déjà  cristallisé,  un  dépôt  d'anhydrite. 

Le  même  savant  explique  la  production  de  la  polyhalite  par  l'attaque 
de  l'anhydrite,  consécutive  de  l'évaporation  complète  de  l'eau  de  mer, 
quand  un  accident  orogénique  vient  interrompre  d'une  façon  définitive 
la  communication  avec  le  large.  Ainsi  s'expliquent  le  dépôt  des  sels 
variés,  généralement  déliquescents,  qui  surmontent  les  dépôts  de  sel 
gemme  du  célèbre  gisement  de  Stassrurtb  en  Prusse,  mais  qui  ne  se 
rencontrent  dans  aucun  des  gisements  étudiés  plus  loin. 

En  même  temps  que  ces  phénomènes  de  cristallisation  se  produisent 
dans  les  bassins  d'évaporatîon,  des  vases  se  déposent  et  viennent  alter- 
ner avec  les  dépôts  salins.  Les  principaux  gisements  salil^res  se  trou- 
vent dans  le  trias  et  ii  divers  niveaux  du  tertiaire. 

La  production  française  a  atteint  491.000  tonnes  en  1890. 

a)  Dans  les  assises  Iriasùji/es. 

Le  principal  niveau  dans  lequel  on  trouve  en  France  du  sel  gemme 
est  constitué  par  le  trias  et  notamment  par  sa  partie  supérieure,  le 
keuper  (marnes  irisées).  Il  est  toujours  associé  à  du  gypse  avec  lequel 
il  forme  généralement  des  alternances  de  couches,  maintes  fois 
répétées. 

Tous  les  gisements  étudiés  plus  loin,  sauf  ceux  d'Algérie,  n'aflleurent 
pas  h  la  surface  du  sol,  mais  se  trouvent  en  profondeur;  un  petit 
nombre  d'entre  eux  sont  exploités  dans  des  mines,  le  plus  grand 
nombre  le  sont  par  dissolution  à  l'aide  de  sondages  qui  atteignent  la 
masse  gypseuse  et  y  font  pénétrer  les  eaux  des  niveaux  aquifëres 
traversés.  Ces  eaux  sont  ensuite  pompées  et  évaporées  artificiellement. 

Je  citerai  daus  ce  même  paragraphe  quelques  sources  chlorurées 
sodiques,  très  riches  en  sel,  qui  proviennent,  â  l'évidence,  du  lavage 
naturel  de  gisements  analogues  â  ceux  dont  il  vient  d'être  question.  Le 
lecteur  que  celte  question  intéresserait,  trouvera  l'étude  de  tontes  les 
sources  chlorurées  françaises  dans  le  livre  de  MM.  Jacquot  et  Wilm 
(Les  eaux  minérales  de  France.  1894). 

Le  sel  gemme  ne  se   présente  pas  comme  le  sel  marin  en  trémies, 


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SEL  GEMME  75a 

mais  en  cristaux  à  faces  plaDes,  facilement  clivnbles  et  dépassant 
souveot  un  décimètre  de  plus  grande  dimension.  Il  lorme  aussi 
des  masses  lamellaires,  fibreuses, 
grenues,  etc.  Il  ne  peut  être  em- 
ployé à  cet  étal,  sauf  pour  le  bétail  ; 
il  est  donc  ensuite  dissous  et  traité 
comme  les  eaux  salées  naturelles. 
Les  eaux  résultant  de  sa  dissolu- 
tion sont  évaporées  ;  dans  les 
gisements  français,  on  a  presque 
complètement  abandonné  le  vieux 
système  de  première  concen- 
tration, consistant  à  faire  tomber 
l'eau  à  travers  des  tas  de  fagots 
disposés    dans    la    direction     du  Fi«.  i. 

vent  principal  de  la  région  (bâti-  (fLw^Jd'r  m'^V j^T^ù.) 

ments  de  graduation);  ce  procédé  permet  d'obtenir  non  seule- 
ment une  concentration,  mais  encore  une  purification  de  l'eau  salée 
qui  laisse  déposer  son  carbo- 
nate et  son  sulfate  de  calcium 
ainsi  que  son  oxyde  de  fer.  Au- 
jourd'hui ces  eaux  salées  (parfois 
purifiées  par  addition  d'un  lait 
de  chaux  qui  précipite  du  sul- 
fate de  calcium  et  de  la  magné- 


sie  hydratée)  sont  concentrées  par  la  chaleur  artificielle. 

On  fait  varier  à  volonté  la  grosseur  du  sel  d'après  la  façon  dont  est 

conduite  l'évaporation.  Si  celle-ci  est  lente,  les  petits  cristaux  qui  se 

forment  à  la  surface  du  liquide  se  réunissent  pour  former  des  trémies 

A.  LxcRDii.  ~  uiBirmi'gii.  II.  ta 


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75i  MINERALOGIE  DE  LA  hRANCE 

qui  tombent  iiu  fond  de  la  dissolution  quand  ils  ont  pris  une  certaine  taille. 

Si,  au  contraire,  on  Tait  cristalliser  le  sel  à  l'cbullition,  les  petits  cubes 

ne  peuvent  se  souder 

et  l'on  a  alors  le  sel  fin 

ou  sel  à  la  minute. 

La  fig.  4  représente 
de  gros  cristaux  cubi- 
ques de  sel,  avec  indi- 
cation de  trémies  obte- 
nues par  cristallisation 
à  40  ou  55'  C  :  leurs 
dimensions  varient  de 
5""°  il  3  centimètres. 
Les    f]g.    5    a    7   sont 

laites  d'après  des  photographies  de  ti-émies  obtenues  entre  55  à  65°  C. 

Pour  obtenir  des  trémies  de  grande 

taille,    atteignant   10  centimètres 

d'arête,  ïl  est  nécessaire  d'ajouter 

à  la  dissolution  une  petite  quantité 

d'alun.  Les  photographies  ci- 
jointes  montrent  bien  la  struc- 
ture de  ces  trémies,   et  font  voir 

comment   elles    s'accroissent    par 

l'adjonction      de     petits     cubes, 

groupés  à  axes  parallèles.  Je  dois 

les  beaux  échantillons  photogra- 
phiés à  l'obligeance  de   M.    Mau- 

gras    qui  les   a  obtenus  à  Varan- 

géville. 

Au  cours  de  l'évaporation,  il  est 

nécessaire  d'enlever  les  sels  moins 

solubles  que  le  chlorure  de  sodium 

qui  se  précipitent  avant  lui;  cette 

opération    du   sc/ihllage    précède 

bien    entendu  la   récolte   du   sel,  --    , 

ou  salinage.  Umup»  de  «iitm  d>  ••!  (SiUhh  dtStii»). 

Les  eaux  mères  sont  conservées  {PkaufnfkùrM-iuMt  ««^mw  •■»«..) 

et  utilisées  pour  l'extraction  de  quelques-uns  des  sels  qu'elles  tiennent 

en  dissolution. 


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SEL  GEMME 


La  fig.  8  représente   un    groupement   de  sel  obtenu  ii  Salins  pur 
cristallisation  spontnnée   d'une  solution   coocentrée.   Il  est  constitue 


par  des  groupements  de  cubes,  disposés  à  axes  a  peu  prés  parallèles 
pour  former  de  grands  squelettes  cubiques. 

La  (ig.  9  représente  un  fragment  grossi  du  même  échantillon. 

Enfin,  la  fig.  10  donne  un  exemple  de  l'allongement  suivant  un  axe 


ntproduil  pir  I*  lig.  S.)  {Pholii^phir  granJti 

I  groupements  de  cubes;  on  ; 


voit  en  petit  la  disposi- 


ternaire  de 

tion  représentée  par  la  fig.  2, 

Dans  beaucoup  de  gisements  triasiques,  on  ne  trouve  plus  de  sel 
gemme,  mais  la  présence  de  ce  minéral  au  moment  du  dépôt  dce 
marnes  irisées  est  attestée  par  l'existence  de  cubes  en  forme  de  tré- 
mies (fig.  12),  résultant  de  l'cpigénic  de  ses  cristaux  par  de  la  marne, 
du  calcaire,  du  quartz,  etc. 


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756  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Pyrénées.  —  Il  existe  dans  le  sud-ouest  de  la  France  de  nombreux 
gisements  salif^res  en  reliitîon  avec  des  ophîtes  et  des  marnes  bariolées 
qui  sont  attribuées  par  beaucoup  de  géologues  au  trias,  alors  que 
d'autres  y  voient  des  sédiments  du  crétacé  ou  même  parfois  du  ler- 


.  Je  le! 


inge  1 


i  le  trias  pai 


alogie 


:  les  gisements 


ophitiques  triasiques  de  l'Ariège  que  je  connais,  sans  préjuger  du 
reste  de  la  question  sur  les  gisements  salifères  en  particulier  que 
je  n'ai  pu  étudier  persounellement  avec  assez  de  détail.  M.  Nentien 
m'a  fourni  de  nombreux  renseignements  sur  cette  région. 

Landes.  Le  bassin  salifëre  de  Dax  s'étend  de  Dax,  au  nord,  ii  Fouil- 
Ion,  au  sud.  11  comprend  les  concessions  de  Dax,  de  Lescourre,  de 
Montpeyroux  et  de  Saint-Pandelon,  Les  travaux  de  la  première  mine 
sont  actuellemeut  suspendus  :  ils  s'étendaient  sous  la  ville  de  Dax  et, 
après  quelques  affaissements,  on  a  jugé  prudent  de  les  suspendre.  Ceux 
de  Saint-Pandelon  sont  aujourd'hui  à  la  profondeur  de  135  mètres. 
Les  concessions  de  Lescourre  et  de  Montpeyroux  n'ont  jamais  été 
exploitées. 

Le  sel  se  trouve  (Dax,  Saint-Pandelon,  Montpeyroux,  etc.)  en 
masses  lenticulaires,  plus  ou  moins  mélangées  avec  des  argiles  bario- 
IcfS.  Il  renferme  en  outre  des  fragments  d'ophite,  de  gypse,  d'anhy- 
prite,  de  calcaire.  Les  argiles  bariolées  au  milieu  desquelles  se  trouvent 
ces  gites  de  sel  sont  stratifiées  comme  le  sel  lui-même  et  renferment  eu 
abondance  des  lits  de  gypse  (parfois  fibreux)  et  de  l'anliydrite,  des 
cristaux  de  dolomîe  noire  (Saînt-Paudelon),  de  l'aragonite  (type 
Bastennes)  (notamment  entre  Dax  et  Pouillon]  et  plus  rarement 
(Sutnt-Pandelon],  des  cristaux  de  pyrite,  etc.  Les  terrains  voisins 
appartiennent  au  crétacé  supérieur.  L'argile  bariolée  salifèie  et  le 
sel  lui-même  renferment  de  jolis  cristaux  de  quartz  rouge  bipyra- 
midés  qu'on  trouve  en  abondance  au  fond  des  cuves  de  dissolution 
et  mieux  encore  sur  les  lialdes  où  l'on  dépose  les  boues  de  disso- 
lution ;  la  pluie  en  délayant  l'argile  les  laisse  en  saillie.  Quelquefois 
le  gypse  devient  assez  abondant  au  milieu  des  argiles  pour  être 
exploitable  (carrières    à    l'ouest    du  cap   de  Montpeyroux). 

11  existe  une  source  salée  naturelle  à  mi-chemin  entre  Mimbaste 
et  Pouillon. 

Le  sel  de  Dax  présente  de  grandes  variations  d'aspect.  A  côté  de 
roclics  il  grains  uniformes,  se  trouvent  de  nombreux  types,  rendus 
porphyroïdes  par  suite  du  développement  de  cristaux  de  grande  taille 


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SEL  GEMME  757 

pouvant  atteiadre  plus  d'un  décimètre.  Les  variétés  fibreuses  sont  assez 
fréquentes. 

Les  variiitions  de  couleur  ne  sont  pas  moindres;  les  types  incolores, 
blancs,  jaunes,  rougeàtres,  rouge  vif  et  enfin  bleus  se  rencontrent  soit 
seuls,  soit  mélangés,  donnant  ainsi  des  échantillons  d'un  très  bel 
effet. 

Une  mention  spéciale  doit  être  faite  pour  le  sel  bleu.  Tantôt 
la  coloration  est  répandue  d'une  façon  irrégnlîère  au  milieu  d'un 
bloc  de  sel  gemme,  tantôt  elle  est  localisée  dans  de  petits  cristaux 
d'un  bleu  pouvant  devenir  presque  noir;  ces  cristaux  sont  distribués 
d'une  façon  quelconque  au  milieu  de  la  masso  grenue  ou  même  au 
milieu  d'un  gros  cube  de  sel. 

L'examen  microscopique  montre  que  dans  ces  cristaux  bleus  la 
matière  colorante  est  distribuée  sans  ordre,  sous  forme  de  flammèches 
irrégulirres  se  fondant  insensiblement  sur  leurs  bords. 

J'ai  examiné  quelques  cubes  de  clivage  présentant  une  légère  teinte 
opaline.  Au  microscope,  on  voit  que  celle-ci  est  due  à  des  inclusions 
bleuâtres  renfermant  parfois  une  large  libelle. 

A  Saint-Pandelon,  se  trouvent  dans  les  argiles  de  magnifiques  cris- 
taux transparents  atteignant  plus  d'un  décimètre  de  plus  grande  dimen- 
sion. Les  échantillons  de  ce'te  région  m'ont  été  obligeamment  com- 
muniqués par  M.  Favre. 

Dans  le  même  département  et  à  la  frontière  des  Basses-Pyrénées, 
il  faut  citer,  comme  très  analogues  aux  précédents,  les  gisements  de 
gypse  de  Bastennes-Gaujacq  dans  lesquels  se  trouvent  quatre  anciennes 
concessions  de  bitume  (Armantieu,  l'Échalassière,  Labourdette,  Pozat)  ; 
on  y  trouve  des  sources  salées,  mais  les  sondages  n'y  ont  pas  encore 
fait  trouver  de  lentilles  de  sel.  C'est  dans  le  gypse  de  Bastennes  que 
se  rencontrent  les  cristaux  bien  connus  d'aragonitc  (voir  tome  III). 

Basses-Pyrénées.  Le  bassin  salifére  de  Salies  de  Béarn  est  le  plus 
anciennement  connu  dans  les  Pyrénées;  il  a  été  longuement  décrit  par 
deDietrich  quia  donné  d'intéressants  détails  sur  le  curieux  régime  éco- 
nomique de  son  exploitation,  régime  qui  s'est  en  partie  conservé  jusqu'à 
nos  jours-  Ce  bassin  renferme  du  Nord  au  Sud  les  trois  concessions  de 
Salies  (eau  salée)  [Puits  du  Griffon,  de  la  Trompe,  de  Baudat  et  Fon- 
taine de  Boyàa,  cette  dernière  très  ancienne],  d'Oraas  {eau  salée]  et  de 
Sauveterre-de-Béarn  (sel  gemme).  Dans  ce  dernier  gisement  deux  son- 
dages ont   rencontré  le  sel  gemme  sur  plus  de  150  m.  de  puissance 


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758  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

snns  en  atteindre  la  limite.  Il  se  trouve  dans  les  mêmes  conditions 
que  dans  les  précédents  gisements,  mais  l'ophite  y  afîleure  plus  rare- 
ment. 

Les  bancs  de  gypse  de  Caresse  sont  »  lapporter  a  la  même  bande 
salif^re.  Il  existe  d'ailleurs  des  sources  salées  h  Caresse  et  à  Léren,  loca- 
lités situées  à  l'ouest  de  Salies-de-Béarn. 

Les  gisements  de  Salies  paraissent  prolonger  vers  le  Sud  celui  de 
Bnstennes-Gaujacq.  Il  faut  rapporter  à  la  même  bande  les  gisements 
de  bitume  de  l'arrondissement  d'Ortliez  [Baigts,  Bérenx,  Sainte- 
Suzanne,  Cistagnède)  et  aussi  le  gisement  de  soufre  de  Saint-Boës. 
Signalons  enfin  ici  les  sources  salées  de  Camou  et  de  Larrau,  dans 
1»  Soûle,  et  celles  d'Aincille  et  d'Estércncuby  près  de  Saitit-Jenn- 
Pied-de-Port.  Ces  dernières  étaient  exploitées  du  temps  de  Dietrich, 
elles  sont  aujourd'hui  complètement  abandonnées. 

Le  bassin  salifëre  de  Bayonne-Briscous  renferme  de  nombreuses 
concessions  de  sel  gemme  (Brindos,  I.arralde,  Eyhart/ia,  Saint-Jouan, 
Urcuit,  Bidart)  et  de  sources  salées  {Harretchia,  si.\  concessions  réu- 
nies de  Briscous,  Urcuit,  Gortiague  ;  enfin  d'autres  sources  salées  non 
concédées  :  Urgatia,  etc.). 

Le  centre  des  sources  salées  est  la  dépression  de  Mouguerre-Bris- 
cous,  mais  le  sel  gemme  existe  ii  peu  près  partout  et  l'ensemble  du 
bassin  orienté  de  t'Est  à  l'Ouest  occupe  une  partie  des  collines  basses 
située  au  Sud  de  l'Adour,  et  forme  une  bande  de  largeur  variable 
(maximum  i  km.)  allant  de  l'Océan  (au  Nord  de  Bidart)  à  Urt. 

Les  conditions  de  gisement  sont  identiques  à  celles  de  Dax  :  au 
milieu  des  calcaires,  schistes  et  quartzites  du  cénomanien  (flysch  à 
silex],  on  trouve  des  dépressions  occupées  par  des  argiles  bariolées  à 
quartz  rouge  bipyramidé  et  aragonite  (type  Bastennes),  enlremêlées  de 
lits  plus  ou  moins  minces  de  gvpse  et  d'unhydritc.  Le  sel,  bien  stratifié, 
forme  des  lentilles  au  milieu  de  ces  argiles  et  renferme  comme  elles  des 
fragments  d'ophite,  de  gypse  et  d'anhydrite.  Ce  gisement  salifèrc  est 
en  relation  évidente  avec  des  pointements  d'ophite  qui  en  jalonnent  la 
direction,  et  dont  le  plus  important  est  celui  du  tunnel  de  Villefranque, 
entre  les  deux  mines  de  Brindos (Bassusarry)  et  de  Larralde(Villefrunque}, 

M.  Detroyat  a  bien  voulu  me  communiquer  une  intéressante  série  de 
sels  de  Brindos;  ils  sont  à  éléments  moyens,  plus  rarement  porphy- 
roides  qu'à  Dax;  les  belles  variétés  rouges  rappellent  celles  du  sel  de 
la    Lorraine:   les  grands  cristaux  cubiques  ne   sont  pas   rares;  mais, 


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SEL  GEMME 
c'est   surtout   à    Larralde   (Ville franniip^   n 
quemment,  engagés   dans    l'argile, 
gemme   absolumejit  transparents, 
donnant   par  clivage  des    solides 
d'une  limpidité  et  d'une  transpa- 
rence parfaites.  Ces  cristaux  pré- 
sentent   souvent    des    figures  de 
corrosion  (fig.    11)    remarquable- 
ment nettes  (voir  plus  haut). 

Le  gypse  en  masses  importantes 
est  exploité  à  Lahonce  dans  deux 
grandes  carrières  situées  ou  pied 
d'un  escarpement  ophitique,  au 
voisinage  du  chemin  de  fer, 

Haute-Garonne.  A  Salies  du  Si 
sel  gemme  dans  les  mêmes  cond 
exploite  depuis  1884  par  dîssolutioi 
existe  aussi  une  source  chlorurée 
30  gr.  de  chlorure  de  sodium  par  li 
Les  premiers  sondages  ont  renco 
arrêtés  à  250  mètres  de  profondeur, 
mètres.  Les  échantillons  de  ce  n 
l'obligeance  de  M.  Hue,  sont  const 
gris  blanc,  rouge  ou  violacé,  il  est 
gypse  et  de  pyrite,  A  261  mètres,  ' 
formée  par  du  sel  incolore  englobar 
quelques  cristaux  de  pyrite.  L'exam 
tater,  en  outre,  l'existence  de  gypse 
des  lamelles  blond  clair  de  phlogoj 
tourmaline  et  de  rutile.  Tous  ces 
grandes  plages  de  sel  gemme  à  cHi 
parfois  pour  former  dans  le  sel  des 
cette  roche  ne  fait  pas  penser  au  f 
gène,  mais  les  échantillons  exposa 
un  filet  d'eau  permettent  de  distinj 
insolubles  qui  restent  en  relief  à  sa  s 
sont  ceux  que  j'ai  signalés  dans  U 
de  cette  région,  métamorphisées  pai 


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760  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Ân'ège.  Les  sources  salées  de  Camarade  et  de  Gausseraing,  près  le 
Mas  d'Âzil  se  trouvent  également  dans  les  mêmes  conditioas;  celles  de 
Camarade  étaient  déjà  conoues  du  temps  de  Dietricb. 

Corbiëres.  —  Aude.  Près  de  la  petite  station  thermale  de  Rennes- 
les-Bains,  sont  situées  les  sources  de  la  Salz,  à  Sougraine,  qui 
sourdent  à  707  mètres  d'altitude  au  milieu  de  marnes  bariolées  h 
quartz  bipyramidé;  elles  renferment  66  gr.  de  sels  par  litre  (56  gr.  de 
chlorure  de  sodium);  elles  ont  été  exploitées  autrefois. 

Plateau  Central.  —  Rhône.  Les  argiles  bariolées  de  Chessy,  de 
Poleymieux  au  Mont  d'Or,  de  Blacé, 
prés  Villefranche,  renferment  des 
trémies  cubiques,  épigénies  de  sel 
gemme. 

Saâne-el'Loire .  Les  marnes  bario- 
lées de  la   Grange-du-Bois,   près 
Solutré   et  Leynes  renferment   en 
assez  grande  abondance  des  trémies 
PMDd<m.arph«..d.cni».d.Mig«,m.<i«»..rû<.  cubiqucs    argilcuses,    pseudomor- 
birioUei  du  iri«.  (p*«sp-v*"r<a»ii..i,ii,ri.i     p^oges  jg  cHstaux  de  sel  gemme. 

Câle-d'Or,  Des  pseiidomorphoses  du  même  genre  m'ont  été  signa- 
lées par  M.  CoUot  dans  les  arkoses  trîasiques  de  Malain  et  dans  les 
grès  de  Thoreille  près  Arnay-le-Duc. 

[Alsace]-  —  Des  pseudomorphoses  de  sel  gemme  se  rencontrent 
aussi  dans  le  trias  de  Saint-Avold. 

Lorraine.  —  Meurthe-et-Moselle.  Les  gisements  salil%res  de  la 
Lorraine  se  trouvent  dans  la  partie  supérieure  dn  keuper  gypseux.  Le 
sel  gemme  conslitue  de  très  nombreuses  coucbes,  associées  b  du 
gypse  rcnferm.-int  parfois  des  cristaux  bipyramidés  de  quartz. 

Les  concessions  exploitées  se  rencontrent  dans  les  vallées  de  la 
Meurthe  et  du  Sanon,  depuis  Nancy  jusqu'à  Rosières-sur-Salines  et 
Einvilie-au-Jard  :  ce  sont  les  suivantes  que  j'énumérerai  en  allant  du 
Sud-Ouest  à  l'Est  :  Sainte-Valdrée,  les  Aulnois,  Pontde  Saint-Phlin,  la 
Madeleine  à  Laneuveville,  Art-sur-Meurttie,  Saint-Nicolas  et  Rosières- 
en-Varangéville,  Dombasle,  Portieux,  Flaînval,  Crévic,  Sommcrviller, 
Maixe,  la  Sablonnière  et  Saint-Laurent-en-Einville. 

Du  sel  gemme  a  été  trouvé  aussi  dans  des  sondages  à  Lunéville. 


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SB 

Les  lentilles  de  sel  sont  el 
superposés  qui  se  distinguent  U 
structure  ou  de  couleur.  Le  sel 
cubes  de  diverses  dimensions,  t 
mètres.  En  général,  le  sel  est 
l'argile  et  il  n'est  que  transluci 
baucs  marneux  dans  lesquels  so 
parents  pouvant  atteindre  plus 

Certaines  couches  sont  fin 
bacillaires.  Celles-ci  sont  alloi 
de  clivage  p  montrent  desnngb 
des  feldspaths  tricliniques.  Ci 
polysynthétique  suivant  un  octi 

L'exploitation  de  toutes  ces 
Varangéville  et  à  Sainl-Laurent 
des  mines  souterraines.  C'est 
viennent  la  plupart  des  beaux 
collections;  ceux  qne  j'ai  exami 

Le  sel  de  Lorraine  est  accon 
encore  d'anhydrite,.  de  polyhnli 

[Lorraine].  Les  célèbres  mîi 
Salin  et  de  Dieuze  situées 
dans  la  vallée  de  la  Seille, 
non  loin  de  lo  frontière  fran- 
çaise, sont  sur  le  prolonge- 
ment septentrional  des  gise- 
ments de  la  Meurthe-et- 
Moselle.  Le  sel  gemme  s'y 
trouve  dans  les  mêmes  con- 
ditions, il  se  présente  en 
magnifiques  échantillons.  La 
collection  du  Muséum  pos- 
sède un  cube  de  ael  prove- 
nant de  Vie  qui  atteint  8'^"' 
d'arête;  il  montre  une  large  , 
face  a*  {111),  La  collection 
de  l'École  des  mines  renferme 
sel  recuetllî  dans  une  galerie  ( 


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7«î  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

aplatis  suîviint  une  face  p,  avec  des  faces  l>' (210)  et  a*  (111);  celles- 
ci  présentent  dans  leur  développe- 
ment une  tendance  à  l'bémiédrie 
tétraédrique. 

A  Dieuze,  les  couches  fibreuses  de 
sel  ont  souvent  plus  de  20  ""  d'épais- 
seur dans  la  direction  d'allongement 
des  fibres  [dg.  13];  les  échantillons 
rouges  y  sont  très  abondants. 

J'ai    décrit    page  744   le    curieux 

échantillon  (fig.   12)   de  cristaux  de 

Fif.  ».  sel  de  Dieuze  que  possède  la  collée- 

Cub<  d*  «1  Kcnn».  maDinnt  d»  loiifi  d'ic-   tiott    du    Muséum,    cristaux    formas 

RprtMf,i«p.ci>Eg.  1.  MinedoUieo».  lentement  dans  une  galerie  abandon- 

«<»-rif  I.  frai,.,   («r  f-,.)  ^^^  Q^^  cristaux  cubiques  sont  zones 

(tîg.  14)  et   présentent  sur  les  faces  cubiques  des  reflets   chatoyants 

bleuâtres  rappelant  ceux  de  la  pierre  de  lune. 

Vosg^eS-  —  Haute-Saône.  Des  salines  existent  à  Gouhenans  et  à 
Melecey;  elles  sont  exploitées  par  sondages. 

Jura.  —  Les  gisements  du  Jura  se  trouvent  à  un  niveau  inférieur  à 
celui  des  gisements  lorrains;  ils  s'observent  à  la  base  du  keuper. 

Doubs.  Plusieurs  salines  sont  situées  aux  environs  de  Besançon  et 
notamment  à  Pouilley-les-Vignes,  à  Miserey,  à  Chàtillon.  Elles  sont 
exploitées  par  dissolution,  le  niveau  salifère  est  à  150  ou  200  mètres 
au-dessous  du  niveau  du  sol. 

Jura.  Dans  ce  département,  l'industriesaulnière  est  assez  active  aux 
environs  de  Lons-le-Saulnier  (salines  de  Montmorot,  de  l'Étang  du 
Siiloir),  à  Salins  et  à  Arc  et  enfin  à  Grozon  entre  Arbois  et  Poligny. 

L'exploitation  se  fait  par  dissolution;  les  sondages  ont  rapporté  des 
blocs  de  sel  gemme  blanc,  gris,  jaune,  rouge  ou  noir,  parfois  cristal- 
lisé en  cubes  nets,  mais  constituant  le  plus  souvent  des  masses  lami- 
naires ou  fibreuses.  D'après  Ogérien,  les  variétés  fibreuses  sont  mélan- 
gé<'S  de  polyhalite. 

Par  évaporation  des  eaux  riches  en  sel,  il  se  produit  parfois  de  magni- 
fiques cristallisations.  Les  figures  8  à  10  représentent  un  échantillon 
de  ce  genre  provenant  de  Salins.  Il  est  formé  par  des  groupements 
cristallitiques  de   cubes  offrant  une   grande  analogie    avec  ceux   qui 


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SEL  GEMME  763 

ont  été  signalés  dans  la  galèac.  Ils  sont  ici  d'une  remarquable  régulurilé. 

A  Salins,  des  sources  salées  sont  utilisées  pour  l'usage  balnéaire; 
elles  renferment  23  gr.  de  chlorure  de  sel  par  lilrc. 

AlpeS-  —  Savoie.  Les  calcaires  du  musclieikalk  de  la  Tarentaise  sont 
recouverts  par  de  puissantes  couches  de  gypse  et  d'anhydrite  qui  sont 
localement  imprégnées  de  sel  gemme  (Bourg  Saint-Maurice,  Moûtiers). 

A  Salins,  localité  située  à  1,600  m.  au  sud  de  Moûtiers,  se  trouve 
une  source  minérale,  aujourd'hui  utilisée  pour  la  thérapeutique,  mais 
exploitée  comme  saline  jusqu'en  1866.  La  densité  de  son  eau  est  de 
34°  C  ;  elle  renferme  16  gr.  69  de  résidu  par  litre  dont  12,49  de  chlorure 
de  sodium. 

Algférle-  —  II  existe  en  Algérie  un  grand  nombre  de  gisements  de  sel 
gemme  qui,  grâce  au  climat  chaud  et  sec  de  cette  région,  peuvent  affleu- 
rer à  la  surface  du  sol.  Des  sources  salées,  exploitées  par  les  indigènes 
pour  l'extraction  du  sel,  sont  le  résultat  du  lavage  de  gisements  ana- 
logues, situés  en  profondeur.  Ces  gisements,  renfermant  des  marnes 
bariolées  (avec  parfois  des  cristaux  bipyramidés  de  quartz)  et  de  gypse 
ont  été  rapportés  par  la  plupart  des  géologues  algériens  à  divers 
niveaux  du  crétacé  et  même  du  tertiaire.  M.  Marcel  Bertrand  et  plus 
récemment  MM.  Blayac  et  Gentil  ont  attribué  quelques-uns  d'entre 
eux  au  trias.  Je  les  réunis  ici  tous  ensemble  sans  rien  préjuger  de  la 
question  d'âge  que  je  n'ai  pas  élé  personnellement  à  même  d'appré- 
cier (Voir  à  ce  sujet,  Ville.  Recherches  sur  les  roches  des  provinces 
d^Alger  et  d'Oran  1852  et  1857  et  la  Notice  minéral,  publiée  en  1889 
par  le  service  des  mines  d'Algérie). 

Constanline.  Une  énorme  masse  de  sel  gemme  se  trouve  à  El-Outaïa 
(25  km.  N.  20°  O.  de  Biskra],  dans  des  masses  bariolées  à  cristaux  de 
quartz,  associées  à  des  cargneules  et  des  gypses  (triasiques  d'après 
M.  Marcel  Bertrand)  ;  il  est  rare,  au  contraire,  dans  les  mêmes  condi- 
tions au  Djebel-Zouabi,  près  Sedrata  (trinsiquc  d'après  MM.  Blayac  et 
Gentil),  au  Djebel  Metlili  (66  km.  0.  28°  S.  de  Batna),  à  l'Ouleb-Kobbcb 
(18  km.  O.-S.-O.  deMilah). 

De  nombreuses  sources  salées  se  trouvent  aux  environs  de  Bougie 
(Mont  Sissa,  Béni  Ourtillan,  El  Metlaha,  Dra-el-Arbaa),  de  Sétif  (Ain- 
Kronna,  Béni  Ismaïl),  de  Batna  (Ouled-Ali,  Djebel  Touggourt,  Kraïm- 
Saïd},  de  Milah  (Aïn-Radjcradja,  Aïn-Serzokra),  de  Constanttne  (Djebel- 
Zrouabî). 


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76Î  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Alger.  Le  rocher  de  sel  (Djebel  Sahari)  de  Rang-eUMelah,  ii  23  km. 
N.-N.-O,  de  Djelfa,  forme  des  escarpements,  atteignant  35  mètres  de 
hauteur.  11  est  formé  en  grande  partie  par  du  sel  gemme  d'un  gris 
bleuâtre,  veiné  de  diverses  couches  d'argile  gypseuse.  Sa  surface  e&t 
très  ravinée  ;  les  circulations  d'eau  souterraine  y  ont  creusé  de  grandes 
cavités,  tapissées  de  stalactites  de  sel.  De  beaux  cristaux  et  de  larges 
lames  de  clivages  cubiques,  transparentes,  ont  été  trouvées  au  Djebel 
Sahari. 

Ville  et  les  auteurs  qui  ont  écrit  sur  cette  région  ont  considéré  ce 
gisement  salif^re  comme  éruptifet  postérieur  au  miocène.  Des  sources 
salées  sortent  de  ce  rocher  de  sel. 

A  Aïn-Hadjera  {44  km.  0.  de  Djelfa)  se  trouve  un  gisement  analogue, 
mais  moins  important. 

Des  sources  salées  se  rencontrent  à  El-Melah-Mlà-el-Habeth  (10  km. 
0.  de  Tenès  sur  le  bord  de  la  mer),  à  Anseur-el-Louza  (21  km.  N. 
36"  E.  de  Teniel-eUHaàd),  k  l'Oued  Melah  {25  km.  E.  3' S  de  Feniet- 
el-llaàd),  à  l'Ouled-Hcdim  et  à  Rebaïa  (au  snd  de  Médéah),  à  l'Oued 
Sebka  (29  km.  E.  30''S.  de  Bouïra).  Elles  affleurent  dans  le  crélacc  et 
sont  exploitées  par  évaporatîon  pour  l'extraction  du  sel. 

Oran.  Des  amas  de  sel  gemme  associés  à  du  gypse,  dans  des 
marnes  bariolées  renfermant  des  paillettes  d'oligiste  et  du  quartz  bipy- 
ramidé,  se  trouvent  à  l'Ouled-Khalfa  (11  km.  0.  d'Aïn-Tenoouchent), 
à  Aïn-Ouerkal  {41  km.  E.  2»  S.  d'Aïn-Sefra),  k  l'Oued  Cheria  (40  km.  S. 
de  Gerj-ville),  au  Djebel  Malah  (52  km.  S.  15»  0.  d'AHou),  à  Khang- 
el-Metah  (au  sud  d'AHou,  sur  la  route  de  Laghouat),  à  El-Zerga  (4  km. 
N.-O.  du  poste  de  Djenien-Bou-Resk).  Les  échantillons  de  ces  gise- 
ments, que  M.  Flamand  m'a  communiqués,  sont  constitués  par  du  sel 
gemme  à  grands  clivages  gris  ou  blancs  :  ils  renferment  parfois  des 
géodes  avec  cristaux  cubiques. 

Une  source  salée  est  exploitée  à  Teilout  (34  km.  E,  15'  N.  de 
Tlemcen). 

b)  Dans  les  assises  tertiaires. 

Bassin  de  P&rls-  —  Seine.  Les  marnes  du  gypse  de  Paris  ont 
fourni  des  moulages  de  trémies  de  sel  gemme  qui  ont  donné  lieu  à  de 
nombreuses  discussions.  Découvertes  par  Desmarets  et  Constant 
Prévost  {/.  P.  CXIX.  158.1809)  dans  les  marnes  jaunes  à  Pho/adomya 


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SEL  GEMME 
hidensis  (voir  à  gypse)  de  la  Hutte-aux-Gardes 
été  rencontrées  depuis  dans  toute  la  ceintun 
Passy  jusqu'au  faubourg  du  Temple  (notam 
Saint-Louis);  à  Montreuil,  ainsi  qu'à  Argentei 
forme  parfois  un  décimètre  de  plus  grande  di 

Constant  Prévost  les  a  retrouvées  aussi  da 
marneux  et  dans  des  marnes  supérieures  au  gy 
moreney,  Monlignon  et  Saint-Prix.  La  collt 
sëde  un  échantillon  de  Monlignon  ne  se  dis 
forme  de  ceux  des  marnes  du  gypse  {B.  S.  S. 

Notons  enfin  que  M.  Munier  CKalmas  a  trou 
identiques  dans  l'éocëne  moyen  du  bassin  de  1 
lasses,  dont  i!  sera  longuement  question  dans 

Des  moulages  identiques  ont  été  rencontré! 
étrangers  en  même  temps  que  des  pseudomorpl* 
(lig-  12)  reproduisant  le  cristal  de  sel  lui-m 
de  ses  cavités  régulières. 

Ces  moulages  sont  constitués  par  des  pyramid 
tant  des  stries  en  escaliers  parallèles  à  leur 
base  (fig.  15).  Elles  se  fondent  insensiblement 
dans  la  marne  argileuse  qui  les  renferme  et 
dont  elles  possèdent  la  composition;  elles 
sont  souvent  emboîtées  6  par  6,  leur  sommet 
étant  au  centre  de  l'assemblage  :  elles  coii^;- 
tituent  ainsi  un  cube  dont  les  faces  ne  sont  pas 
distinctes. 

La  disposition  régulière  des  6  pyramides, 
si  fréqueule  dans  la  constitution  des  sub- 
stances pseudocubiques  et  qui  est  un  des 
meilleurs  arguments  que  l'on  puisse  mettre 
en  avant  pour  défendre  l'hypothèse  d'un  mi- 
néral cubique  originel  en  général,  et  du  sel  gi 
une  des  raisons  qui  conduisirent  Constant  I 
à  imaginer  l'hypothèse  des  fentes  de  retrait  pr 
longtemps  dans  la  science,  est  aujourd'hui  r< 
{B.  S.  G.  VIIJ.  320.  1837,  IV.  455.  1847). 

Les  particularités  de  ces  échantillons  pei 
fagon  suivante  :  le  sel  gemme  a  ciislallisé  dam 


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766  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

sous  forme  de  gros  cubes  en  trémies,  réduits  ii  leurs  arêtes  et  a  de 
minces  cloisons.  Dès  l'origine,  la  marne  qui  englobait  ces  trémies  a  eu, 
par  suite,  la  forme  de  six  pyramides,  réunies  autour  du  centre  et  por- 
tant l'empreinte  de  toutes  les  irrégularités  de  la  structure  des  trémies. 
Quand  plus  tard,  le  chlorure  de  sodium  a  été  dissous,  ces  pyramides 
ont  conservé  leur  position  mutuelle.  La  continuité  de  la  matière  de  ces 
pyramides  et  de  la  marne  ambiante  s'explique  aisément,  puisque  ces 
pyramides  ne  sont  autre  chose  que  la  marne  elle-même  ayant  pénétré 
dans  le  cristal  en  voie  de  formation. 

Il  est  facile,  du  reste,  de  reproduire  des  pyramides  tout  à  fait  iden- 
tiques a  celles  qui  viennent  d'être  décrites,  en  remplissant  avec  de  la 
parafEne  les  grandes  trémies  de  sel  semblables  à  celles  qui  sont  repré- 
sentées par  la  figure  7,  et  en  dissolvant  ensuite  le  sel  dans  l'eau. 

Provence.   —  Bonches-du-Rhône.    Les    figures   16  à   18  sont  la 


iunl-Miln  1  1»  GfiuHi 
1.  \PliMsptf>iit  rH.iu 


reproduction  de  photographies  de  curieuses  pseudomorphoses  de  sel 
marin  qui  se  rencontrent  dans  les  marnes  gypseuses  aquitanienoes  de 
Saint-Mitre,  entre  Aix  et  Eguillet. 

Ce  sont  des  cubes  à  faces  creuses  entièrement  constitués  par  des 
cristaux  lenticulaires  enchevêtrés  de  gypse  jaunâtre.  Ces  pseudomor- 
phoses atteignant  15  centimètres  d'arête  n'ont  pas  toujours  la  régula- 
rité de  la  lig.  16  ;  le  plus  souvent  elles  sont  déformées,  prenant  une 
.ipparcnce  rhomboêdrique  ou  monoclinique  {fig.  17  et  18).  Ce  sont  ces 
cristaux  déformés  qui  avalent  frappé  Coquand  qui  les  compara  à  des 
cristaux  de  caicite  quand  11  les  découvrit  {B.  S.  G.  IX.  220.  1838). 
NOggerath  leur  a  assigné  Itiur  véritable  origine  {N.  J.  XIV.  309.  1846). 


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SALMIAC 
AzH'Cl 

Cubique.  Plagiédrique  (hémiédrie  holoaxe). 

Macles.  Maele  suivant  a'   (^lO- 

Formes  observées,  p  (100),  a^  (111),  i'  (110),  a^  (211). 
Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  de  salmiac  des  gisements  décrits 
plus  loin  sont  parfois  normalement  développés,  mais  le  plus  souvent 
ils  sont  déformés,  allongés  suivant  ud  axe  ternaire,  binaire  ou  quater- 
naire, et  groupés  pour  former  des  masses  stalacliformes,  des  croûtes 
cristallines,  des  elSorescences,  etc. 

Le  rhombododécaèdre  est  la  forme  la  plus  commune,  mnis  on  trouve 
aussi  p,  a*,  o', 

L'h«!miédrie  holoaxe  du  salmiac  a  été  mise  en  évidence  par 
M,  Tschermak  qui  a  ob- 
servé sur  des  trapézocdres 
les  stries  et  figures  de 
corrosion  représentées 
par  les  ligures  1  et  2, 
correspondant  à  l'hé- 
raihexoctaèdre(875)(r.j1/. 
IV.  533  1882).  Dans  le 
seul  échantillon  de  sal- 
I  ]«  Mri» ut ]« liKDm  miac    de    la    Ricamarie 

offrant  la  forme  a^,  que 
j'ai  eu  l'occasion  d'étudier,  les  faces  sont  profondément  corrodées, 
mais  d'une  façon  tout  à  lait  irrégulière. 

Clivages.  Clivage  p  (100)  imparfail.  Cassure  conchoïde. 
Dureté.  1,5  à  2.  Fragile. 
Densité.  1,528. 

Coloration  et  éclat.  Incolore,  gris,  jaune.  Éclat  vitreux.  Transparent. 
Propriétés  optiques.  L'indice  du  salmiac  est,  d'après  Grailich,  ii  ^ 
1 ,6422. 

Saveur.  Saveur  piquante. 


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768  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Composition  chimique.  L.i  composition  théorique  coiTespondaat  à  la 
formule  Az  H*C1  est  donnée  eu  à). 

L'existence  de  l'iode  dans  le  salmîac  de  Commentry  a  été  îadiquée 
par  Bussy  (/.  Pharmacie  XXV.  718.1839);  le  brome  n'y  a  pas  été 
recherché.  D'après  ce  savant,  l'iode  disparaît  assez  rapidement  par 
exposition  à  l'air. 

Le  salniiac  de  la  Ricamarie,  près  Saint-Étîenne,  renferme  à  la  fois 
du  brome  et  de  l'iode  (M.  Mayençon];  d'après  une  analyse  de  M. 
Damour,  la  teneur  en  bromure  et  en  iodure  d'ammonium  s'élève  à 
0,26  "/„  [B.  S.  M.  VIll.  347.1884). 

La  coloration  janne  est  due  b  des  traces  de  chlorure  de  fer. 


100.0 

Essais  pyiognostiijues.  Dans  le  tube  fermé,  le  salmiac  se  volatilise 
sans  fondre.  ChaufTé  dans  un  tube,  avec  de  la  chaux  hydratée,  il 
dégage  des  vapeurs  ammoniacales.  On  peut  constater  l'existence  de 
l'iode  et  du  brome  de  la  façon  suivante  :  on  ajoute  à  la  solution  aqueuse 
concentrée  du  minéral  un  petit  fragment  d'amidon,  puis  deux  gouttes 
d'ocide  azotique,  l'amidon  se  colore  bientôt  eu  bleu  (iode)  ;  par  une 
nouvelle  addition  d'acide  azotique,  la  coloration  bleue  disparaît  et 
fuit  place  à  une  coloration  orangée  (brome). 

Sohible  dans  trois  fois  son  poids  d'eau  froide. 

Diagnostic.  La  saveur  piquante  et  le  dégagement  d'ammoniaque 
dans  le  tube,  quand  le  minéral  est  chauffé  avec  de  la  chaux,  per- 
mettent facilement  la  distinction  du  salmiac  et  du  sel  gemme. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

Plateau  GentraL  —  Le  salmiac  est  l'un  des  produits  les  plus  abon- 
dants qui  se  forment  soit  dans  les  houillères  embrasées  par  des 
incendies  spontanés',  soit  dans  les  déblais  des  puits  en  exploitation 

1.  L'iaflauimBlioii  spoolancc  da  la  houille  a  été  pendant  longlempB  attribuée  à 
la  seule  oxydation  des  pyrites.  M.  Fayol  >  moutré  {Bull.  m.  indasir.  minéral. 
VIII.  64Ï,  1879)  que  ce  phénomène  était  easeutiellemcat  d'un  autre  ordre,  qu'il  était 


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qui  preanent  feu  après  leur  sortie  au  jour  et  brâtcnt  leDtcment  en 
développant  une  très  grande  chaleur,  de  la  fumée  et  des  flammes 
visibles  la  nuit.  C'est  surtout  dans  les  déblais  qu'il  est  possible 
d'étudier  la  formation  de  ces  minéraux  doDt  le  mécanisme  de  produc- 
tioQ  rappelle  celui  des  fumerolles  volcaniques. 

Les  houillères  des  environs  de  Saint-Etienne  {Loire),  et  notamment 
celles  du  Brulc,  à  la  Ricamarie,  de  la  Mine  en  Montrambert,  de  la 
Béraudiére  au  puits  des  Rosiers  (côte  Chaude,  au  quartier  Gaillard), 
sont  celles  qui  ont  fourni  ces  produits  en  plus  grande  quaDtité.  On 
peut  citer  encore  :  Commentry  [Allier],  Cransac  [Aveyron],  Perrecy- 
les-Forges  (Saone-et- Loire),  etc. 

Entre  les  blocs  de  roche  qui  recouvrent  l'incendie,  on  voit  se  former 
de  véritables  fumerolles  dont  l'ouverture  est  garnie  de  délicates  cristal- 
lisations et  d'enduits  concrétionnés  plus  ou  moins  durs. 

Les  produits  cristallins  sont  surtout  formés  par  du  salmiac  en 
cristaux  incolores,  blancs,  rouges,  jaunes,  suivant  que  le  minéral  est 
pur  ou  associé  à  du  réalgar,  de  l'orpiment  ou  du  soufre.  On  observe 
aussi  des  octaèdres  d'arsénolite.  M.  Mayençon  qui  a  étudié  ces  produits 
a  signalé  aussi  des  efilorescences  noires,  constituées  par  des  produits 
arsenicaux  et  même  des  cristaux  distincts  d'arsenic  natif  (Reveux  eu 
Saint- Jean-Bon nefonds},  de  galène  (La  mine),  de  bismuthinlte  (puits 
des  Rosiers,  etc.)  {C.  H.  LX  XXVI.  491.1878). 

Les  croûtes  cristallines  sont  essentiellement  formées  par  des  sul- 
fates d'aluminium  et  de  fer,  mélangés  à  du  sulfate  et  du  chlorhy- 
drate d'ammoniaque,  de  l'arsenic  natif,  parfois  de  la  galène,  et  divers 
produits  arséDifères,  etc. 

Tous  ces  minéraux  proviennent  directement  de  la  combustion  du 
charboD  et  des  pyrites  qu'il  renferme  ;  des  réactions  secondaires  inter- 
viennent, en  outre,  pour  produire  l'oxydation  du  soufre,  la  formation 
d'acide  sulfurique,  puis  l'attaque  par  celui-ci  des  roches  calcinées. 

Les  nombreux  échantillons  du  Brûlé  que  j'ai  examinés  et  qui  ont 
été  recueillis  il  y  a  une  quinzaine  d'années,  présentent  des  particula- 
rités intéressantes;  ils  se  rapportent  à  trois  formes  ;  la  plus  commune  est 
le   rhombododécaèdre,  les   cristaux   sont  souvent  déformés,  ils   sont 

le  résultat  de  l'abBorption  de  l'oiygène  atmosphérique  par  la  houille  :  les 
meilleures  coadiltons  pour  l'échaufTeiaent  d'une  houille  donnée,  eont  :  un  mélange 
de  fraj^ments  et  de  poussière  avec  température  élevée,  une  graude  inasBe  et  une 
certsiae  quantité  d'air. 

A.  Lummx,  —  Mln^nltp,.  IL  i» 


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770  MINËKALOGIE  DE  LA  FRANCE 

implantes  sur  leur  gangue  par  un  mînce  pédoncule  à  l'extrémité 
duquel  quelques  faces  du  cristal  sont  normalement  développées.  Cet 
axe  d'allongement  est  le  plus  souvent  un  axe  ternaire,  plus  rarement 
un  axe  binaire  ou  un  axe  quaternaire.  Quand  de  semblables  cristaux 
sont  accolés  à  côté  les  uns  des  autres,  il  se  produit  de  véritables 
masses  fibreuses.  Les  cristaux  sont  souvent  aussi  squelettifoinies. 

J'ai  observé  quelques   niacles  intéressantes  par  pénétration  rappe- 
lant celles   de    l'érubescitc,    et    des    macles   par   accolement.  Tantôt 
'  il  n'existe  que  deux  individus,  tantôt,  au  con- 

traire, il  y  on  a  trois  et  la  macle  est  alors 
identique  aux  macles  pseudorhombiques  de  la 
sodalite  de  la  Somma  et  de  la  blende  de  Pont- 
péan  (fig.  3). 

Beaucoup    plus    rarement,    on    observe    des 

cubes  à  faces  planes  ou  en  trémies,  des  octaèdres 

siinii»^  de  ■•  Kicuinir».       avec  ou  sans  faces  du  cube  et  des  rhombododé- 

!»>•  iD  ...  u..      cnêdres  :    ces    derniers    cristaux    sont   parfois 

aplatis  parallèlement  à  une  face  cubique. 

Enfin,  pins  rarement  encore,  le  salmiac  des  environs  de  Saint- 
Etienne  se  présente  en  Irapczoëdres  a'  (211),  assez  fréquemment  sque- 
lettifurmes  et  réduits  à  quelques-unes  seulement  de  leurs  faces. 

Vosges.  —  [Alsace],  Des  cristaux  de  salmiac  ont  été  trouvés  parmi 
les  produits  de  la  combustion  des  lignites  d'L'ttwilIer. 

La  collection  du  Muséum  possède  de  beaux  écbantillons  de  salmiac, 
qui  ont  la  nièmf  origine,  mais  qui  ont  été  produits  artificiellement.  La 
mine  de  lignite  de  Bouxwiller  n  été  pendant  longtemps  exploitée  pour 
la  fabrication  du  sulfate  de  fer  et  de  l'alun.  Le  lignite  pyriteux  disposé 
en  tus  était  brûlé  lentement  (voir  à  mé/anlérite)  ;  après  12  à  IS  mois 
de  grillage,  la  masse  était  reprise  par  l'eau  qui  dissolvait  tous  les  sels 
solublcs.  C'est  dans  le  traitement  de  ces  eaux  mères  que  se  sont  formés 
les  gros  cubes  que  j'ai  examinés;  les  uns  ont  des  faces  planes  et  rap- 
pellent les  cristaux  de  sel  gemme  des  salines,  alors  que  d'autres  sont 
creusés  en  trémies  et  sont  identiques  aux  cristaux  du  sel  marin  des 
marais  salants;  ils  sont  colorés  en  brun  par  une  matière  organique 
bitu] 


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CERARGYRITE 


GROUPE  DE  LA  CERARGYRITE 


Les  minéraux  de  ce  groupe  sont  les  suivants  : 

"Cérargifrile Ag  Cl 

'Embolite Ag  (Br,  CI) 

Bromyrile " .  Ag  Br 

'ïodohromiie Ag  {CI,  Br,  1) 

*îodyrUe Ag  1 

Les  quatre  premières  espèces  sont  cubiques,  l'iodynte  est  hexago- 
nale et  hémimorphe.  Le  tableau  suivant  donne  les  réactions  pyrognoa- 
tiqucs  des  chlorures,  bromures  et  iodures  d'argent,  permettant  aisé- 
ment leur  diagnostic  diiTérentiel. 

Cirargjrite  Bromyrile  lodyrite 

Dana  le  tube  fermé.  FuEÎbles  sbdb  df  corn  position.  Food,  puis  de- 

gé  à.  chaud  el  re- 
prend «a  couleur 
jaune  i  froid. 
Sar  le  eharhoi».  Fusibles  eo' laissant  un  globule  d'argent. 

Dégage  dei  va-        Dégage  des  va- 
peurs de  brome,    peuri  d'iode. 
Héaclions  générales.  Placés  sur   une   lame  de   zinc    humide,    noircis- 

sent, puis   donaeot   de  l'argent  qui  prend  l'éclat 
métallique  par  le  frottement. 
Réaciioiii  spéciales.  Le     mîoéra  I         Fondu  avec  du  j,c\  de  phosphore 

ajouté  à  une  pcr-    dans  un  tube  fermé,  le  minéral  dé- 
le  de  sel  de  phos-    gage  : 

phare ,      suturée        Des      vapeurs        Des      vapeurs 
d'oxydcde  cuivre   jaune    brun     de     violettes  d'iode, 
colore  la  flamme    brome, 
eu  bleu  d'azur. 
Action  de  taeide  atolique.  iQaolublcs 

Action  de  l'ammoniaque.  Très  facile-  DifRcilemenl  eoinblcs. 

meut  soluble. 

Dans  les  gisements  français  on  ne  trouve  que  la  cérargyrite  et  la 
bromyrite. 


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773  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

CÉRARGYRITE 

Ag  Cl 

Cubique. 

Mactes.  Macles  suivant  a^  (lil)- 

Formes  observées,  p  (100),  a'  (111). 

Faciès,  Les  cristaux  sont  relativement  rares.  Le  plus  souveot,  ta  cérar 
gyritc  est  compacte  et  constitue  des  croates  plus  ou  moins  cristallines. 

Clivages.  Pas  de  clivages.  Cassure  conchoîdale. 

Dureté.  1  à  1,5.  Parfaitement  sectile. 

Densité,  5  à  5,55. 

Coloration  el  éclat.  Incolore,  gris  perle,  jaune  verdâtre;  le  minéral 
devient  brun  violet  par  exposition  à  l'air.  Eclat  résineux  et  adamantin. 
Transparent  ou  translucide. 

Propriétés  optiques.  L'indice  de  la  cérargyrîte  (Na)  est  2,0611 
(M.  Wernicke). 

Composition  chimique.  La  composition  correspondant  n  la  formule 
Ag  Cl  est  la  suivante  : 

CI....      24,7 

Ag...       :5.3 

100,0 

Altérations.  La  cérargyrîte  devient  violette,  puis  noire  par  exposition 
ù  la  lumière;  par  réduction  complète  elle  donne  de  l'argent  métallique. 
M.  de  Limur  m'a  communiqué  un  curieux  échantillon  de  ce  genre 
qui  s'est  produit  accidentellement  dans  sa  collection.  Un  fragment 
de  cérargyrite  de  Huelgoat  avait  été  placé  sur  une  griffe  de  laiton  ;  au 
bout  de  quelques  années,  celle-ci  était  couverte  d'un  enduit  vert  de 
chlorure  de  cuivre,  et  la  cérargyrite  a  été  transformée  en  une  masse 
d'argent  métallique. 

Essais  pyrognostiques  et  diagnostic.  Voir  page  771. 

GISEMENTS    ET    ASSOCIATIONS 

La  cérargyrite  se  trouve,  avec  divers  autres  minerais  d'argent,  sur- 
tout dans  les  parties  superficielles  de  certains  filons  métallifères.  Elle 


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CÉRARGYRITE  —  BROMÏRITE  773 

y  est  d'ori^ne  secoodaîre;  elle  est  souvent  alors  engagée  dans  de  la 
timontte. 

Bretagne.  —  Finistère.  La  cérargyrite  n  été  trouvée  à  Huelgoat  en 
petits  cristaux  cubiques  h  éclat  très  brillant,  parfois  associée  à  la  bro- 
myrite,  dans  les  oxydes  de  fer  terreux  ou  scoriacés  dont  il  a  été  ques- 
tion page  480.  Ce  minéral  semble  avoir  aussi  existé,  très  finement 
divisé,  dans  les  mêmes  gangues  dont  la  teneur  en  argent  est  souvent 
élevée.  Les  mines  d'Huelgoat  étant  aujourd'hui  fermées,  ce  minéral  ne 
se  rencontre  plus  que  dans  les  vieilles  collections. 

Montagne  Noire.  —  Aude.  La  cérargyrite  parait  exister  à  l'état 
finement  divisé  dans  la  limonite  du  chapeau  de  fer  d'oxydation  des 
filons  plonibifètes  de  la  Caunette  (voir  page  499)  :  d'après  les 
essais  de  M-  Bernard,  ces  minerais  renferment,  en  effet,  une  quantité 
très  notable  d'argent  qui  peut  être  en  partie  extraite  par  l'ammoniaque  ; 
il  existe  peut-être  aussi  des  traces  à^iodyrite.  Ces  minéraux  ne  sont 
pas  disceruahles  à  l'œil  nu. 

Vosges.  —  [AUacél.  La  cérargyrite  a  été  trouvée  autrefois  en  cer- 
taine abondance  dans  les  filons  argentifères  de  Sainte-Marie  aux-Mines  ; 
elle  est  aujourd'hui  très  rare  dans  les  collections.  Le  seul  échantillon 
que  j'ai  vu  est  constitué  par  une  masse  compacte,  recouvrant  un  frag- 
ment d'argile  ferrugineuse;  il  a  été  donné  au  Muséum  par  Daubrée; 
ce  minéral  a  été  cité  »  Sainte-Marie  en  petits  cubes  confusément 
groupés. 

Alpes.  — ■  Isère.  La  cérargyrite  s'est  rencontrée  en  assez  grande 
abondance  dans  les  filons  argentifères  de  la  montagne  des  Chalanches 
sous  forme  d'enduits  ou  de  croates  minces,  associées  à  l'argent  natif 
et  surtout  à  l'asbolite  argentifère  qu'elle  imprègne  parfois  [voir  à 
argen(\.  Schreiber  l'a  trouvé  une  fois  en  cubes  nets. 


BROMYRITE 

Ag  Br. 

Cubique. 

Formes  observées,  p  (100),  <i*  (lil). 

Faciès.  Les  cristaux  sont  rares,  le  minéral  forme  le  plus  souvent  des 
masses  compactes  ou  concrétionnées. 


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774  MINERALOGIE  DE  LA  PRANCE 

Clivages.  Pas  de  clivages.  Ciissure  inégtile. 
Dureté.  2  .i  3.  Sectile. 
Denailé.  5,8  h  6. 

Coloration  et  éclat.  Jaune  vif,  jaune  d'ambre  verdâtre,  parrois  vert 
olive  par  exposition  à  l'air.  Éclat  résineux  k  adamantin.  Transparente 
à  translucide. 

Propriétés  optiques.  L'indice  mesuré parM.  Wernicke(Na) est 2,2533. 
Composition  chimique.  I,a  composition  correspondant   à  la  formule 
Ka  Br  est  la  suivante  : 

Br...       57,4 
Ag...       42.6 
100,0 
Essais  pyrognostiques.  Diagnostic.  Voir  page  771. 

GISEMENTS    ET    ASSOCIATIONS 

Bretagne.  —  Fiuisière.  Les  oxydes  ferrugineux,  caverneux  du  cha- 
peau de  fer  des  filons  de  Huelgoat  ont  fourni  non  seulement  ta  cérar- 
gyrîte  dont  il  a  été  question  p.  773,  maïs  encore  de  jolis  petits  cristaux 
d'un  vert  olive  de  bramyrite.  Ils  ont  été  signalés  pour  la  première  fois 
par  Berthier  {A.  M.  XIX.  741.  1841].  Les  échantillons  que  j'ai  examinés 
m'ont  été  communiqués  ou  donnés  par  M.  Daubrée  et  par  M.  de  Limur; 
leurs  faces  sont  très  brillantes;  on  observe/»  (001)  avec  ou  sansn'  (111)- 

Il  est  possible  que  certains  de  ces  cristaux  renferment  du  éhlorc  et 
soient  constitués  par  de  VentboUte.  La  rareté  de  cette  substance  ne  m'a 
pas  permis  de  faire  d'essais  convaincants  à  cet  égard,  d'autant  plus 
qu'elle  est  souvent  associée  ii  la  cêrargyrite. 


CALOMEL 

HgCl. 


Quadratique, 

b:  h  =  1000  :  1218,27.  D  =  707,i07. 
[a  :  c  =  1  :  i, 72291  (Schrauf)} 
Clivages.  Clivage  suivant  h*  (100)  et  i""  (111).  Cassure  conchoïdale. 
Dureté.  1  à  2.  Sectile. 


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CALOMEL  —  FLUORINE  *75 

Densité.  6.482. 

Coloration  et  éclat.  Blanc  ou  gris  jaunâtre  brun.  Eclat  adamantin  très 
vif.  Poussière  blanc  jaunâtre.  Transpurent  ou  translucide. 
Propriétés  optif/iies.  Uniaxe  et  positif. 

Ug  ^^  2,60  (SenarmoDl) 
Dp  =  1.96 
iif  —  np  =  0.64 
Composition  chimique,  La  formule  Hg  Cl  correspond  n  la  composition 
suivante  ; 

CI..,      15.1 

Hg..       84.9 

100,0 

Essais  pyrognostiqiiea.  Dans  le  tube  fermé,  le  calomel  se  volatilise 

sans  fondre  et  se  condense  dans  les  parties  froides.  ChaufTé  avec  de  la 

soude,  il   donne    des  gouttelettes  de  mercure.   Insoluble  dans   l'eau, 

soluble  dans  l'eau  régale,  noircit  sous  l'influence  des  alcalis. 

Diagnostic.  La  forme,  l'éclat,  joints  à  la  réaction  dans  le  tube,  avec 
la  soude  permettent  aisément  de  distinguer  le  calomel. 

Gisement  Incertain. 

Corbières.  —  Hérault.  D'après  nne  note  publiée  dans  le  Bulletin 
de  la  Société  géologique  (IV.  367.  1837),  le  calomel  aurait  été  trouvé 
dans  les  marnes  tertiaires  de  Montpellier  en  petites  veinules  et  en 
cristaux  distincts  dont  la  forme  se  rapportait  ii  celle  d'un  prisme  à 
base  carrée  modifiée  sur  ses  bords,  Je  renvoie  à  cet  égard  h  la  discus- 
sion de  la  page  416  coneernautle  mercure  natif  de  Montpellier. 


FLUORINE 

Ca  r. 


Cubique. 

Macles.  Macles  par  pénétration  suivant  a*  (110)  (Rg,  1). 
Formes   observées,    p   (100);    a*   (111);    è'  (110);   a^  (311);    6*  (310); 
/  =  (ftiii'»i<'*}  (421);  «'  =  (*'  b^P  i''^)(731). 

Faciès.  Les  cristaux  de  fluorine  sont  en  général  normalement  déve- 


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776  MINERALOGIE  DE  LA.  FRANCE 

loppés;  les  faces  du  cube  présenteut  souvent  des  pyramides  quadra- 
tiques très  surbaissées  dues  à  l'existence  de  cubes  pyramides  très 
obtus.  Parfois,  la  fluorine  prend  des  formes 
cristallitiques  allongées  suivant  un  axe  qua- 
ternaire ou  un  Hxc  ternaire;  leurs  faces  sont 
alors  généralement  courbes  (Romanèche). 

Il  n'est  pas  rare  de  trouver  des  cubes  ou 
des  octaèdres  à  structure  polysynthétique, 
rappelant  les  célèbres  figures  de  décroisse- 
ment  d'Hagy  {6g.  5). 

Les   faces   des   cristaux    de    fluorine  pré- 
fig-  *■  sentent  parfois  des  figures  de  corrosion  cor- 

uonno.  I  idd  par  |>«o*ifti.on.)    pespoudanl  à  diverses  formes  et  notammeut  à 
0=*  (311)  et  à  è'  (310). 

La  fluorine  se  présente  aussi  en  masses  clivables,  à  éléments  plus  ou 
moins  gros,  etenmasses  fibro- 
lamellaires     généralement     à 
grands  éléments  et  à  structure 
concrétionnée  (fig.  2). 

Clivages.  Clivages  parfaits 
suivant  n*  (111),  donnant  sou- 
vent des  surfaces  gondolées 
ou  mêmes  hémisphériques. 

Coloration  et  éclat.  Inco- 
lore, jaune,  verte,  violette,  Kij.  ». 
parfois  presque  noire,  bleue 
de  différents  tons,  rarement 
rose  ou  rouge.  Les  variétés  vertes  et  violettes  sont  les  plus  communes. 
La  distribution  du  pigment  coloré  est  souvent  très  inégale.  Les  sec- 
tions des  cristaux  montrent  alors  des  bandes  alternativement  colorées 
ou  incolores  (Hg.  3).  La  fig,  3  reproduit  la  photographie  microscopique 
d'une  lame  parallèle  à  ^  de  la  fluorine  violette  de  Qulncié.Les  par- 
ties colorées  sont  noyées  dans  des  plages  incolores.  Parfois  un  même 
échantillon  offre  les  couleurs  les  plus  diverses. 

Quplques  variétés  présentent  une  fluorescence  bleuâtre  :  les  cristaux 
sont  bleus  par  réflexion  et  verts  par  transparence. 

Eclat  vitreux  très  vif;  éclat  parfois  un  peu  nacré  sur  les  lames  de  cli- 
vages. Poussière  blanche. 


\Phi:ttfrtfUi  if 'ui  Kkimatm  ptli  niùl 


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Phosphorescence.  La  fluorine  est  phosphorescente  après  avoir  été 
chaufTée  légëremeut.  Les  couleurs  Ae  phosphorescence  sont  variées  et 
indépendantes  de  la  couleur 
propre  du  rainéraL  On  a  donné 
le  nom  de  chlorophane  aux 
variétés  phosphorescentes 
dans  les  teintes  vertes. 

Propriétés  optiques.  L'ÎD- 
dice  de  la  fluorine  pour  les 
rayons  jaunes  est  de  1,4339 
(Sarrazin).  Beaucoup  de  fluo- 
rines présentent  des  phéno- 
mènes nets  de  biréfringence. 
Les  petits  cristaux  de  fluorine 

du  calcaire  grossier  supérieur  p^^  ,,1,  j.„„  ^„,  '^i,^  j,  -y,  b„„^^  ,i«i«,,  t, 
(éocène  moyeiilde  Paris  mon-  Oninci» {p.r.Uii. à  ^i.  ncninm  rii.(|.i. *«ra.uiioii 
trent,  en  lumière  polarisée  pa-       ''■  **  -"""im.) 

rallèle,  dans  les  sections  parallèles  aux  faces  cubiques,  une  biréfrin- 
gence très  faible.  II  existe  un  cadre  biréfringent  entourant  un  centre 
mouoréfringent  ;  l'extinction  a  lieu  suivant  les  côtés  de  la  face  parallèle- 
ment auxquels  se  trouve  disposé  le  plus  petit  indice  de  la  section  étudiée. 

D'après  M.  Hussak,  les  phénomènes  de  biréfringence  de  la  fluorine 
ne  sont  pas  détruits  à  la  température  du  rouge. 

Propriétés  électriques.  Les  angles  et  les  arêtes  des  cubes  de  fluorine 
présentent  des  différences  notables  de  potentiel  électrique  sous  l'action 
de  la  chaleur  et  de  la  lumière. 

Composition  chimique.  La  formule  CaF*  correspond  à  la  composition 
suivante  : 

F...       48,9 

Ca..      51,1 

100,0 

Dans  les  variétés  colorées,  il  existe  de  petites  quantités  d'oxyde  de 
fer  et  de  manganèse.  La  coloration  violette  n'est  toutelois  pas  toujours 
due  à  du  manganèse,  ainsi  qu'en  témoignent  les  essais  faits  sur 
la  fluorine  de  Quincié  dont  la  coloration  violette  est  extrêmement 
intense.  D'après  M.  Wyrouboff  [Bull.  Soc.  Ckim.  V.  334.  1866),  le 
pigment  coloré  habituel  de  la  fluorine  serait  constitué  par  un  mélange 


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778  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

de  carbures  d'hydrogène.  Dans  une  fluorine  verte  du  Beaujolais,  il  a 
trouvé  0,012  7,  d'un  carbure  renrermaiit  C  =  0,0095  et  H  =  0,0025  ; 
il  existe  aussi  0,0065  de  F*'<y. 

MM.  H.  Becquerel  et  Moissan  ont  montré  que  la  variété  d'un  violet 
presque  noir  de  Qulncié  [Hkâne],  identique  à  fantozonîte  de  WoUen- 
dorf  en  Bavière  contient  du  fluor  libre  (6'.  R.  CXI,  669. 1890).  Cette 
fluorine,  quand  on  la  choque  avec  le  marteau,  dégage  une  odeur  péné- 
trante, rappelant  celle  de  l'ozone  et  du  fluor;  cette  particularité  est  due 
à  la  propriété  que  possède  le  fluor  de  décomposer  Tair  humide  en  déga- 
geant de  l'acide  fluorhydrique  et  de  l'oxygène  ozonisé. 

La  fluorine  de  Quincié  mouillée  par  une  solution  étendue  d'iodure 
de  potassium  et  d'empois  d'amidon,  puis  examinée  sous  le  microscope, 
dégage,  quaud  on  l'éorase,  des  bulles  gazeuses  autour  desquelles  se 
produit  une  coloration  bleu  intense,  due  a  l'action  sur  l'amidon  de  l'iode 
mis  en  liberté.  Le  minéral,  broyé  avec  du  chlorure  de  sodium,  dégage 
du  chlore.  Chauffé  au  rouge  sombre,  il  se  décolore,  prend  une  teinte 
ocreuse  et  perd  la  propriété  de  dégager  de  l'ozone.  Réduit  en  poudre 
et  chauffé  dans  nn  tube  de  verre,  il  dépolit  la  surface  interne  de 
celui-ci. 

La  fluorine  de  Quincié,  pulvérisée  et  absolument  sèche,  chauffée  avec 
du  silicium  en  poudre,  dégage  une  odeur  piquante,  due  à  du  fluomre 
de  silicium  qui,  au  contact  de  l'air,  donne  un  résidu  de  silîce.Enfin,  le 
minéral,  placé  dans  l'eau,  donne  au  bout  de  quelque  temps  à  celle-ci 
une  réaction  acide;  cette  eau  évaporée  dans  un  verre  de  montre  cor- 
rode ce  dernier.  Toutes  ces  réactions  qui  ne  sont  partagées  par  aucune 
autre  fluorine  prouvent  que,  dans  In  fluorine  de  Quincié,  il  existe  une 
petite  quantité  de  (luor  libre. 

Essais  pi/rognostiques.  Dans  le  tube  fermé,  la  fluorine  décrépite  et 
devient  phosphorescente.  Au  chalumeau,  elle  fond  facilement  en  colo- 
rant la  flamme  en  rouge,  et  en  donnant  un  émail  à  réaction  alcaline. 

Fondue  sur  le  charbon  avec  du  gypse,  elle  se  transforme  en  un  verre 
transparent  qui  devient  opaque  par  refroidissement. 

Fondue  avec  du  sel  de  phosphore  dans  un  tube  ouvert,  elle  donne 
des  vapeurs  qut  corrodent  le  verre.  Le  minéral  traité  par  l'acide  sul- 
furique  dégage  des  fumées  d'acide  fluorhydrique  attaquant  violemment 
le  verre. 

AUèrations.  La  fluorine  est  légèrement  soluble  dans  l'eau  chargée  de 


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FLUORINK  f}9 

bicarbonate  de  calcium;  l'action  des  carbonates  alcalins  n  pour  résnl- 
lat  de  la  transformer  en  calcite;  ce  mode  d'altération  est  sans  doute 
celui  qui  a  précédé  la  transformation  de  la  fluorine  en  quartz.  On  verra 
plus  loin  que  cette  transformation  quarlzeuse  de  la  fluorine  n'est 
pas  rare  en  France.  Quand  la  fluorine  est  accompagnée  de  quartz, 
ce  dernier  minéral  lui  est  postérieur;  la  disparition  de  la  fluorine 
laisse  des  moules  en  creux  de  cubes  ou  d'octaèdres. 

Diagnostic.  La  forme  cristalline,  les  faciles  clivages  octaédriques, 
l'éclat  vitreux,  les  réactions  pyrognusttques  et  notamment  la  fusibilité 
[spath  fusible),  sont  les  propriétés  caractéristiques  de  la  fluorine  qui 
ne  permettent  de  la  confondre  avec  aucun  autre  minéral. 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

La  fluorine  est  un  minéral  assez  commun  se  présentant  dans  les 
diverses  conditions  suivantes  : 

1"  Dans  les  roches  éruptives  et  les  schistes  cristallins; 

2°  Dans  des  liions; 

3*  Dans  dos  roches  sédimentaircs  ; 

4"  Dans  des  sources  thermales. 

1°  Dans  les  roches  e'ruptives  et  les  schistes  cristallins. 

La  fluorine  se  trouve  rarement  dans  ces  roches  comme  élément  nor- 
mal; le  plus  souvent,  elle  tapisse  leurs  fentes  de  cristaux  nels  et  leur 
mode  de  formation  peut  être  alors  comparé  à  celui  des  filons.  La  fré- 
quence de  la  fluorine  dans  la  granulite  fait  cependant  penser  que  dans 
beaucoup  d'entre  eux  ce  minéral  est  le  résultat  de  fumerolles,  en 
relation  d'origine  avec  la  roche  qui  les  renferme. 

Dans  ces  gisements,  la  fluorine  est  associée  a  du  quartz,  parfois  à  de 
la  barytine  et  à  quelques  sulfures  :  pyrite,  hlcnde,  galène. 

Normandie.  —  Orne,  Les  granulites  des  carrières  de  Pont  Percé 
en  Condé  sur  Sarthe  sont  par  places  kaolinisées.  Le  kaolin  y  est  tra- 
versé par  des  veinules  d'un  quartz  gris,  ii  éclat  pierreux,  parfois  un 
pen  gras;  elles  sont  tapissées  d'octaidres  réguliers  de  la  même  couleur, 
dépassant  rarement  1  centimètre  de  plus  grande  dimension;  ils  consti- 
tuent des  pseudomorphoses  de  fluorine.  It  est  probable  que  la  lorma- 


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780  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

tioD  de  la   fluorine  ainsi  que  celle  de  ces  pseudomorphoses  est  con- 
temporaine de  la  kaolinisation  de  la  granulite. 

La  fluorine  octaédrique  verte  se  rencontre  aussi  dans  les  géodes  de 
In  granulite  du  mèroe  gisement,  elle  moule  le  quartz;  elle  y  constitue 
du  reste  une  rareté. 

Breta^e^  —  Loire-Inférieure.  Les  fentes  de  la  granulite  des  envi- 
rons de  Nantes  (Miseri,  la  Contrie,  Villeneuve-Lalande  et  Petit-Saint- 
Joseph  en  Chnntenay),  sont  fréquemment  tapissées  de  jolis  cristaux  de 
fluorine.  A  Miseri,  ils  sont  incolores,  blancs  ou  jaunâtres,  souvent 
fournis  par  l'emboîtement  à  axes  parallèles  d'un  grand  nombre  de 
cristaux  plus  petits;  ils  forment  des  enduits  ou  des  croûtes  sur  de  la 
fluorine  compacte  d'un  violet  foncé;  celle-ci  se  résout  au  microscope 
en  petits  cubes.  La  fluorine  est  fréquemment  recouverte  par  de  la  bary- 
tine  crétée.  Dans  les  fentes  du  gneiss  de  la  carrière  du  Clos  a  Saint- 
Herblain,  la  fluorine  se  trouve  en  cubes  violets  avec  ou  sans  petites 
facettes  i*  (fig.  4). 

Pyrénées.  —  Haute-Garonne.  La  granulite  et  les  schistes  granu- 
s  de  Luchon  renferment  parfois  dans  leur  masse  de 
la  fluorine  verte  ou  violette  lamellaire  [pont  de 
Ravi,  carrières  du  pont  des  Monsquères  (avec 
érubescîte]  et  de  la  Picadère]. 

Plateau   Central-  —  Ardèche.  De  jolis 

cristaux  de  fluorine  violette  de  la  forme  p  b* 

(fig.  4],   parfois   épigénisés  en   quartz,  ont  été 

trouvés  dans  les  fentes  de  la  granulite   sur  la 

"'*'  route  d'Aubenas  à  Lazuel;  des  octaèdres  violets 

du  même  minéral  se  trouvent  avec  cristaux  de 

quartz  dans  les  fissures  des  gneiss  granulitiques  de  Saint-Laurent-les- 

Bains. 

Alpes.  —  Massif  du  mont  Blanc.  Haute-Savoie.  La  fluorine  d'un 
beau  rose  constitue  l'un  des  minéraux  les  plus  intéressants  et  les  plus 
recherchés  des  fentes  de  la  protogine  du  massif  du  mont  Blanc.  Elle 
est  connue  dans  un  assez  grand  nombre  de  localités  :  Mer  de  Glace, 
Charmoz,  AiguDIe-Verte  derrière  le  Dru,  Glaciers  du  Talèfre,  de  Mïage, 
d'Argentiëre  (on  y  trouve  aussi  de  la  fluorine  bleue],  mais  dans  aucun 
d'entre  eux  le  minéral  ne  se  présente  en  abondance.  Ses  octaèdres 
réguliers  sont  implantés  sur  du  quartz  hyalin  ou  du  quartz  enfumé 


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FLUORINE  581 

et  accompagnés  de  divers   autres  minéraax  :  prehnite,   sphène,   adu- 
laîre,  etc. 

hère.  Les  feotes  du  granité  de  Pont-l'Évèque,  près  Vienne,  sont 
localement  tapissées  par  des  cubes  nets  de  fluorine  violette, 

2°  Dans  des  filons. 

La  fluorine  constitue,  presque  à  elle  seule,  des  liions  dans  lesquels 
elle  est  associée  au  quartz  et  à  la  barytine;  elle  y  esl  localement 
exploitée  comme  fondant  pour  la  verrerie  ou  la  métallurgie.  Dans 
beaucoup  de  cas,  ces  filons  quartzofluorés  sont  en  relation  intime  avec 
des  filons  concrétionnés  plombifères  ;  il  existe  tous  les  passages  entre 
ces  deux  catégories  de  filons  de  même  qu'avec  les  gisements  des 
arkoses  triasiques  dont  il  sera  question  page  792. 

On  trouve  aussi  la  fluorine  dans  divers  filons  métallifères  ferrugineux 
ou  manganésileres. 

a)  Dana  des  filons  essentiellement  fluorés. 

le  citerai  ici  quelques  filons  de  fluorine  paraissant  indépendants  de 
filons  métallifères  ou  tout  au  moins  dans  lesquels  les  sulfures  ne  jouent 
qu'un  rôle  tout  h  fait  subordonné;  c'est  sur  quelques-uns  de  ces  filons 
que  des  exploitations  de  fluorine  ont  été  tentées. 

Bretagne-  ■^Morbihan.  La  fluorine  octaédrique  verte  ou  violette  a 
été  trouvée  à  Caden,  près  do  Mélansac;  une  variété  lamellaire  a  été 
exploitée  pour  l'empierrement  des  roules  à  Botcouarh,  près  Vannes  : 
on  l'a  trouvée  (o*)  a  Saint-Avé,  près  la  même  ville. 

De  belles  pseudomorphoses  quartzeuscs  de  ce  minéral  ont  été 
recueillies  par  M.  de  Limur  (op.  cil.  4)  à  Luscannen  et  à  Botcouarh.  Les 
échantillons  que  ce  savant  a  bien  voulu  me  remettre  atteignent  parfois 
3''°°  de  plus  grande  dimension;  ils  présentent  la  forme  a*  avec  ou  sans 
fi*. 

Loire-Inférieure.  M.  Baret  m'a  signalé  au  coteau  de  Haute-Indre  en 
Saint-Herblain  l'existence  d'octaèdres  de  fluorine,  transformés  en 
quartz  :  ils  se  trouvent  dans  un  filon  de  quartz. 

Pyrénées.  —  Basses-Pyrénées.  Un  important  gisement  de  fluorine 
a  été   découvert  par   Des  Cloizeaux  {B.   S.  G.  XIX.  418.1662]  dans 


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Î82  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

L)  prairie  de  Roumiga  (commune  espagaote  de  Saiieut)  sur  le  chemin 
de  Gabas  à  Pentîcosa  et  à  200  ou  300  mètres  de  la  frontière.  Le  filon 
est  essentiellement  constitué  par  de  la  fluorine  incolore;  il  traverse  des 
schistes  siliceux  dont  les  fentes  sont  tapissées  de  cristaux  de  quartz  et 
de  fluorine  cubique. 

La  fluorine  de  Roumiga  est  parfois  assez  limpide  pour  être  travaillée. 
La  collection  du  Muséum  possède  une  lentille  de  2  centimètres,  3  de 
diamètre,  absolument  limpide  et  sans  défauts  qui  a  été  taillée  dans  un 
bloc  de  ce  minéral.  Les  clivages  octaédriques  de  cette  fluorine  sont  sou- 
vent gauches  et  irrégulîers. 

C'est  à  la  surface  de  l'un  de  ces  cristaux  et  engagés  dans  sa  masse 
que  se  trouvent,  très  rarement  du  reste,  de  petits  cristaux  de  topaze 
qui  seront  étudiés  dans  le  supplément  de  cet  ouvrage. 

Haute-Loire.  La  fluorine  et  In  barytine  se  rencontrent  dans  les  filons 
de  la  région  de  Langeac,  de  Paulhaguet  signalés  plus  haut  au  sujet 
de  la  galène;  beaucoup  d'entre  eux  renferment  ce  dernier  minéral  en 
plus  ou  moins  grande  quantité,  mais  quelques-uns  eo  sont  à  peu  prés 
dépourvus. 

La  fluorine  est  notamment  exploitée  à  Barlet,  ii  7  kilomètres  au  sud 

de  Langeac.  Cette  mine  a  fourni  de  magnifiques  géodes  de  gros  cristaux 

cubiques,  verts  de  différents 

tons,  parfois  remarquablement 

limpides  que  j'ai  pu  examiner 

grâce    à    l'obligeance    de  M. 

Bnuhard.  Il  n'est  pas  rare  d'y 

trouver  des   groupements   de 

cristaux  rappelant  les  célèbres 

figures   de  décroissement 

d'tlaiiy     et     notamment    Aes 

groupes  de  cubes  conduisant 

à  un  édifice  octaédrîque  [fig.  5). 

La  fluorine  de  cette  mine  est 

Pis.  G.  remarquable    par    les    varia- 

Cuini  it  iidorii»  conitiiuiDi  un  groupcmani  «ixiiriquB.    tions  dc  coulcur  (violacéc,  vio- 

'         '  '  lette,    rose,    verte)    que    1  od 

trouve  dans  un  même  échantillon  :  ce  gisement    renferme  en   pelîie 

quantité  de    la  stibine,  de  la  bournonite,  de  la  galène,  etc. 

On  peut  citer  comme  gisements  ayant  fourni  de  beaux  cristaux  de 


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FLUORINE  783 

fluorine  souvent  violette,  verte  ou  incolore  dans  un  même  échantillon  : 
les  environs  de  Paulhaguet  (la  Tourelle  et  Saiote-Marguerite,  près 
Josflt,  Chnvagnac,  Aurouze),  La  Dérochade,  la  Besseyre,  Saint-Haond. 
La  forme  octaédrique,  avec  ou  sans/',  domine;  les  cristaux,  parfois  très 
nets,  sont  souvent  englobés  par  du  quartz  ou  de  la  barytine.  A  AurouKC, 
â  la  Tourette,  etc.,  ils  sont  quelquefois  pseudomorpbisés  en  quartz; 
ces  gisements  ont  fourni  de  beaux  échantillons  de  ces  épigénies. 

Charente.  La  fluorine  d'un  beau  vert  émeraude  forme  un  filon  dans 
les  schistes  cristallins  du  Vignaud  en  Saint-Germain  de  Confolens. 

Puy-de-Dôme.  L'un  des  gisements  français  de  fluorine  fournissant 
le  plus  de  cristaux  est  celui  de  la   Roche  Cornet  en  Saint-Jacques 
d'Amburg.  Tla  sont  octaédriques  [avec  b*  (Bg.  6) 
et  parfois  p\  généralement  verts,  plus  rarement 
violets;   ils   atteignent  jusqu'à    12   centimètres 
de  plus  grande  dimension,  leurs  faces  sont  son- 
vent  ternes  et  courbes.  Ces  cristaux  sont  par- 
fois formés  par  des  interpénétrations  à  axes  paral- 
lèles de  plusieurs  individus.  Ils  sont  implantés 
sur  un  quartz  jaunâtre   se   détachant   en   pla- 
quettes et   permettant  aisément  d'obtenir    des 
échantillons  de  collection  de  très  grande  taille.     FiuoriM.  (Fonm  coromuiif.) 
Ils  sont  associés  à  de  la  barytine  et  englobés  par  de  l'argile  d'où  il 
est  facile  de  les  isoler. 

Il  existe  aussi  un  autre  type  de  cristaux  de  fluorine  à  la  Roche 
Cornet  :  ce  sont  des  cubes  avec  parfois  dé  petites  facettes  d'hexoctaèdres  : 
ils  sont  vert  pâle,  vert  bleuâtre  ou  bleu  de  ciel  et  fréquemment  de 
grande  taille.  Enfin  plus  rarement,  on  rencontre  à  la  Roche  Cornet 
des  cristaux,  p  b',  violacés,  avec  maximum  de  coloration  sur  les  faces 
cubiques.  Les  cristaux  de  ce  gisement  sont  quelquefois  recouverts  d'une 
pellicule  quartzeuse. 

Au  sommet  du  village  de  Cornet,  se  trouvent  parfois  aussi,  avec 
quartz  et  barytine,  des  cubes  verdâtres  de  fluorine  qui  tapissent  des 
cavités  constituées  par  le  même  minéral.  La  fluorine  fibrolamellaîre 
est  rare  dans  ce  gisement.  Le  même  minéral  se  rencontre  encore  a  La 
Vernède  (beaux  cristaux  cubiques  jaune  d'or]. 

Loire,  Un  grand  filon  de  quartz  et  de  barytine  se  trouve  à 
Ambierle,  aux  roches  de  Monteneau  :  il  renferme  de  la  fluorine  zonée 


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784  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

verte,  violette  ou  rougeàtre  (Gg.  2),  occupaot  son  cèDtre  ;  ce  minéral 

est  d'une  abondance  très  variable. 

Rhône.  Un  puissant  filon  de  fluorine  (verte  et  violette)  a  été  exploité 
à  Vauxrenard  (il  passe  au-dessous  du  télé^aplie  de  Chirouble),  il  ren- 
ferme du  quartz  et  de  la  barytine.  A  Juliénas,  sur  la  route  de  la  Cha- 
pelIe-de-Guincbay,  se  trouve  dans  le  granité  un  filon  de  fluorine  dont 
les  cristaux  sont  zones  de  violet,  de  vert  et  de  blanc. 

Le  granité  de  Lantigné  est  traversé  par  des  lîlonnets  de  la  fluorine 
cristallisée  d'un  violet  presque  noir,  dégageant  du  fluor  par  le  choc, 
dont  il  a  été  question  page  778  (fig.  3). 

A  Doirieu,  entre  la  Maison  Blanche  et  Yzeron,  la  fluorine  forme  un 
filon  dans  le  gneiss  ;  on  y  trouve  de  gros  cubes  brunâtres  englobés  dans 
la  barytine,  A  Mercruy,  les  filons  quartzeux  de  fluorine  violette 
empâtent  souvent  des  fragments  du  granité  encaissant.  Des  filons  de 
fluorine  violette  parfois  mamelonnée  se  trouvent  aussi  à  Vaux. 

Allier.  Les  sources  thermales  de  Néris  sont  en  relation  avec  des 
filons  de  quartz,  riches  en  fluorine  et  en  barytine,  qui  traversent  le 
granité.  Ils  sont  surtout  abondants  au  Nord-Est  de  la  ville,  l'un  d'eux 
situé  sur  le  chemin  de  Néris,  à  Serclier  (an  delà  du  ruisseau  qui  longe 
le  Billoux),  a  même  fait  l'objet  d'une  exploitation.  La  fluorine  de  ces 
gisements  est  verte  ou  violette,  ses  cristaux  (p)  y  atteignent  1  centi- 
mètre :  elle  se  présente  aussi  en  masses  concrétion  né  es  fibro-lamelUires 
dont  les  zones  sont  alternativement  violettes,  vertes  ou  blanches. 

Sur  le  chemin  de  Néris,  à  Commentry,  des  recherches  ont  été  faites 
autrefois  sur  des  filons  de  fluorine  violette  dépourvus  de  barytine. 

La  collection  du  Muséum  possède  un  magnifique  échantillon  de 
fluorine  jaune  en  cubes  atteignants  centimètres  d'arête,  et  provenant 
d'un  filon  du  mJme  genre  qui  a  été  exploité  à  Capitan,  prés  Cusset. 

Des  filons  analogues  eoupent  les  micaschistes,  le  granité,  la  granu- 
lite  et  le  pennien  de  Commentry;  la  barytine  est  souvent  au  centre  du 
filon  et  la  fluorine  sur  ses  bords;  de  semblables  filons  se  trouvent  aux 
Grivats,  près  Vichy. 

Nièvre.  Des  filons  de  fluorine  bleue  avec  quartz  et  parfois  un  peu 
de  chalcopyrite  se  rencontrent  aux  environs  de  Luzy,  d'autres  ont  été 
exploités  à  Las  près  Chides,  au  sud  de  Grury,  h  AIligny-en-Mor- 
van,  etc.  Ceux  de  Las  ont  fourni  de  belles  pseudomorphoses  quart- 
zeuses  :  à  Grury,  les  lames  de  clivages  sont  souvent  hémisphériques. 


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FLL'ORLM;  785 

Sadne-et-Loire.  La  fluorine  verte  ou  violette  (/?  dominante)  se  ren- 
contre dans  des  filous  de  quartz  à  la  Selle,  Mesvres,  Siûut-Pierre-de- 
Varenne,  la   petite  Verrière,  etc.  A  Voltenne   eu   Petitt-Verriére,  on 


trouve  parfois  des  octaèdres  formés  de  couches  alternativement  vio- 
lettes et  incolores.  La  fig.  7  représente  la  coupe  d'un  échantillon  de 
ce  genre  que  m'a  donné  M.  Stanislus  Monnier. 

Haijy  a  cité  des  rhombododccaèdres  de  fluorine,  provenant  d'un  filon 
situé  entre  le  Breuil  et  Charrecey,  sur  la  route  du  petit  Montcenis  à 
Chàlon  {op.  cit.  II.  262.1801),  ce  gisement  porte  le  nom  de  Chalancey 
(et  non  Chniucey  comme  l'a  indiqué  Dulrénoy). 

Des  pseudomorphoses  qtiartzeuses  de  cristaux  \p  et  «']  de  fluorine  se 
trouvent  dans  beaucoup  de  filons  de  l'Autunois  et  notamment  à  la 
Boulaye  en  Roussillon,  à  la  Petite  Verrière. 

Les  filons  de  cette  région  donnent  parfois  de  beaux  échantillons  de 
masses  lamellaires  dont  les  clivages  sont  très  courbes  (fluorine  testacée) 
{Petite  Verrière). 

Vosges.  —  Le  granité  de  Plombières  est  traversé  par  des  filons  de 
quartz  renfermant  de  la  fluorine  verte  en  cristaux  cubiques  très  nets, 
plus  rarement  en  jolis  rhumbodudécaèdres.   Des  filons  analogues  se 


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786  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

trouvent  à  Saint-Nabord.  Au  bas  d'Herival  (Cluse  de  la  vallée  des 
Roches),  près  de  Val  d'Ajol,  existe  un  filon  à  structure  bréchiforme 
renfermant  du  quartz,  de  la  (luorine,  puis  de  la  barytiue  et  de  l'héma- 
tite; ces  minéraux  éuumérés  dans  leur  ordre  de  formation  sont  parfois 
cimentes  par  un  jaspe  rouge.  La  fluorine  a  quelquefois  disparu,  laissant 
des  vides  cubiques. 

[A/sace].  Des  filons  quartzeux  et  barytiques  riches  en  fluorine 
s'observent  îi  Orschwiller  et  se  prolongent  à  Bergheim  et  Rîbeauvilié 
(notamment  entre  Sainl-Hippolyte  et  Oberbergheim,  derrière  le  châ- 
teau de  Reichenberg  et  an  Schiusselsteio ,  près  Ribeauvillé);  ils  ren- 
ferment de  la  calcite  et  localement  un  peu  de  galène.  La  collection  du 
Muséum  possède  de  magnifiques  cubes  de  fluorine  d'un  violet  foncé 
provenant  de  ces  derniers  gisements;  ils  ont  jusqu'à  1  centimètre,  5  de 
plus  grande  dimension  et  sont  associés  à  de  la  barytîne  blanche 
lamellaire.  Des  filons  analogues  se  trouvent  aux  environs  de  Trûtten- 
hausen. 

Alpes.  —  Sanoie.  Un  filon  de  fluorine  a  été  rencontré  sur  la  rive 
gauche  de  l'Arc  au  sommet  de  la  montagne  du  Roche  ray-en-M  au - 
rien  ne. 

Hauies-Alpea.  C'est  probablement  d'un  filon  analogue  que  provient 
la  fluorine  en  belles  masses  blanches  on  gris  de  fumée  de  Roche 
Courbe,  près  la  Grave. 

UaureS  et  Esterel-  —  Var.  Des  filons  de  quartz  et  de  fluorine 
avec  barytine  se  trouvent  an  hameau  des  Adrets,  à  l'Esterel,  à  Baume 
de  Coutéun  et  enfin  entre  le  vallon  de  Vaux  et  le  château  de  Guignes. 

b)  Dans  les  filons  ploiiibifères. 

La  fluorine  est  une  gangue  fréquente  des  filons  quartzenx  plombï- 
fères,  elle  accompagne  généralement  la  barytine.  Je  ne  citerai  que  les 
filons  ayant  à  ma  connaissance  fourni  de  beaux  cristaux  ou  renfermant 
une  très  grande  quantité  de  fluorine.  Fréquemment,  dans  une  région 
plombifère  donnée,  quelques  filons  seulement  sont  riches  en  fluorine 
à  l'exclusion  des  autres,  c'est  ce  qui  a  lieu  notamment  dans  le  Beau- 
joUi.. 

Pyrénées.  —  Hautes-Pyrénées.  De  beaux  cubes  de  fluorine  jaune 


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FLrORINR  787 

se  trouvent  duns  les   filons  de   gHlène  de  Gela,   près  d'Arngouet  sur 
la  frontière  de  l'Aragon. 

Haute-Garonne.  Le  filon  de  galène  de  Moustajon,  près  Luciion,  n 
pour  gangue  une  fluorine  compacte  d'un  blanc  verdàtre  ;  la  fluorine 
a  été  trouvée  aussi  dans  les  fllons  pauvres  en  blende  de  la  montagne 
de  Cazarîlh  près  Barcugnas,  en  face  de  la  gare  de  Luchon  [ffaiitna- 
Py  rénées). 

Ariè{;e.  La  fluorine  se  rencontre  en  petite  quantité  dans  les  filons 
de  Laquorre  et  des  Argentières,  près  Aulus. 

Montagne  Noire.  —  Aude.  Les  filons  de  Mns  Cabardès  et  de 
Labastide  Esparbeirenque,  situés  dans  ta  partie  sud  de  la  Montagne 
Noire  renferment  des  filons  de  quartz  et  de  chalcopyrite  qui  con- 
tiennent de  la  fluorine. 

Cévennes-  —  Gard.  La  fluorine  de  couleur  très  variée,  blanche, 
rose,  violette,  etc.,  est  très  abondante  dans  les  filons  de  galène,  blende, 
etc.,  de  Cosle  Durfort.  Ce  minéral  s'y  présente  parfois  en  cubes. 

Plateau  Central.  —  Tam.  La  fluorine  n'est  pas  très  abondante 
dans  les  mines  de  Peyrebrune,  près  Réalmont  (voir  à  galène),  mais  elle 
s'y  présente  en  magnifiques  échantillons.  Le  minéral  est  généralement 
transparent,  jaune  d'or,  jaune  pâle,  plus  rarement  bleuâtre  ou  ver- 
dâtre.  La  fluorine  est  très  souvent  recouverte  de  cristaux  de  quartz 
transparents  ou  d'une  fine  croûte  quartzeuse  brunâtre  constituée  par 
de  très  petits  cristaux;  on  la  trouve  parfois  aussi  enduite  de  cristaux 
de  calcite,  de  pyrite,  etc. 

Le  gisement  de  Peyrebrune  est  celui  qui,  en  France,  fournit  les  plus 
beaux  cristaux  de  fluorine,  ils  peuvent  rivaliser  avec  ceux  des  gisements 
classiques  du  (!umberlnn<i  et  de  Saxe.  La  collection  du  Muséum 
possède  un  magnifique  échantillon  mesurant  0'",55  sur  0*°,  50 
qui  lui  a  été  donné  par  M.  Soulages.  II  est  constitué  par  un  amas 
de  cubes  de  fluorine  dont  les  arêtes  dépassent  10  centimètres  de  plus 
grande  dimension.  Ces  cubes  sont  zones,  alternativement  incolores 
et  gris  de  fumée  avec  une  légère  teinte  superficielle  violacée.  De  petits 
cristaux  de  quartz  blanc  laiteux  les  recouvrent. 

Dans   le   filon,   la   fluorine   est  postérieure  à   la  sidérose,  elle   est 

moulée  par  le  quartz  qui  en  renferme  souvent  des  empreintes  en  creux. 

Lozère.   De  très  jolis  cristaux  de  fluorine  limpide  ont  été  trouvés 

dans  les  filons  plombitères  de  Villefort.  Ils  sont  fréquemment  associés 


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788  MINÉRALOGIE  DE  LA  FRANCE 

à  de  la  chulcopyi-ite  et  recouvrent  parfois  le  graoîte.  Un  même  êchan- 
tilloD  présente  souvent  de  grandes  variations  de  nuances  d'un  très  joli 
elTet  :  incolore,  violet,  vert  pâle.  La  forme  habituelle  est  le  cube,  avec 
parfois  de  1res  petites  faces  a^  .^^^  •  t"  [310). 

Puy-de-Dôme.  La  lluorine  en  cubes  jaunes  atteignant  5  à  8'"  d'arête 
et  souvent  recouverte  de  cristaux  de  quartz  se  trouve  dans  les  (îlons 
plombileres  de  la  Goutellc,  près  Pontgibaud;  on  la  rencontre  aussi  à 
Youx  et  Masboutia,  près  de  Montalgut  (cristaux  cubiques  jaunes  ou 
violets' . 

Loire.  La  fluorine  associée  au  quartz  et  à  la  barvline  est  l'une  des 
gangues  habituelles  des  filons  plombileres  traversant  le  terrain  de  tran- 
sition de  la  Loire.  On  peut  citer  notamment  les  gisements  suivants  qui 
ont  fourni  de  bons  cristaux  :  Juré,  Grézolles,  Saint-Martin-la-Sauveté 
beaux  cristaux  jaunes  ou  vert  pâle  ,  Sainl-Julien-Molin-Molette  [filons 
d'Etheize  et  de  la  Pauze,  crislaux  jaunes),  Pont- la-Terrasse  en  Saint- 
Just  en  Doizieux.  La  forme  habituelle  de  la  fluorine  de  ces  gisements 
est  le  cube.  A  Pont-la-Terrasse,  de  gros  cubes  de  fluorine  sont  empâtés 
parle  quartz  ou  recouverts  d'une  pellicule  quartzeuse;  ils  renferment 
parfois  à  leur  centre  un  cube  de  galène. 

Rhàne.  \a  fluorine  est  abondante  dans  quelques-uns  des  Sloos 
coocrétionnés  plombif^res  des  environs  de  Beaujea  et  notamment  dans 
ceux  de  Chenelette  et  des  Ardillats.  Celui  de  Montcbonay  en  les  Ardit- 
lats  surtout,  riche  en  panabase,  a  fourni  de  magnifiques  groupes  de 
fluorine  verte  dont  les  cubes  atteignent  3  ou  4  ""  d'arête.  Ils  sont  par- 
fois couverts  d'une  croûte  d'oxyde  de  fer  et  saupoudrés  d'aiguilles  de 
cérusite.  Toutes  ces  mines  sont  aujourd'hui  abandonnées  :  sur  leurs 
haldeSfj'ai  fréquemment  recueilli  des  échantillons  de  quartz  constituant 
des  empreintes  en  creux  de  cubes  de  fluorine. 

Allier.  Des  liions  de  quartz  plumbobarytique  renfermant  de  la 
fluorine  se  trouvent  au  moulin  de  la  Rt\ière  sur  la  rive  gauche  du 
Sichun,  à  2  km.  en  amont  de  Cusseli  de  beaux  échantillons  de  fluorine 
ont  été  trouvés  aussi  dans  les  filons  de  galène  de  la  Prugne,  près 
Nizerolles. 

Indre.  Aux  environs  de  Saint-Benoit-du-Sault,  sur  le  chemin  de 
Chaillac  aux  Brosses  en  Rossignol  se  trouve  un  lilon  de  barytine  et 
de  fluorine  avec  galène,  chalcopyrîtc,  etc. 

Nièvre.  La  fluorine  est  l'une  des  gangues  du  filon  quarlzeux  plombî- 


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FLUORINE  789 

ftre  de  Chitry-les-Mines.  Elle  s'y  est  rencontrée  eu  beaux  cristaux 
cubt(|ues. 

Saône-et-Loire.  Le  filon  de  galène  de  Sainl-Prix-sous-Bciivray  est 
riche  en  fluorine  cubique;  le  tunnel  du  Bois-Clair,  près  Cluny,  a  coupé 
des  iîlonnets  de  quartz  renfermant  de  la  galène  et  de  ta  fluorine  en 
beaux  cristaux  cubique!-. 

Vosges-  —  Haule-Sa6ne.  La  fluorine  se  trouve  comme  gangue 
dans  les  filons  métallifères  de  Plancher-les-Mines,  de  Presse,  de  Sainl- 
Bresson,  près  de  Faucogney,  de  Château-Lambert.  Rome  de  Lislo  a 
décrit  [Cristallogr.  III.)  un  magnifique  échantillon  de  galène,  suppor- 
tant de  gros  cubes  de  fluorine,  eux-mêmes  recouverts  de  pyrite,  puis 
de  cristaux  de  calcite.  Cet  échantillon  provenait  de  Plancher-lcs- 
Mines. 

[Alsace].  La  fluorine  cubique  de  couleur  généralement  pâle  se  ren- 
contre dans  les  filons  de  Sainte-Marie-aux-Mines  et  notamment  dans 
tes  filons  de  Kleingrùbendinn  (fluorine  verte,  bleuâtre,  incolore^  de 
Saint-Guillaume  Supérieur  {fluorine  rosée).  La  fluorine  y  est  associée  à 
la  calcite  an  quartz,  à  la  barytine  et  aux  minerais  argentifères  et 
plombifères  étudiés  plus  haut. 

Le  même  minéral  se  trouve  aussi  en  cubes  dans  les  filons  de  T hann, 
de  Schletzenbourg,  du  Schlâsselstein,  etc. 

Be]fort.  La  fluorine  est  l'une  des  gangues  fréquentes  des  filons  plom- 
bocuprileres  de  Giromagny,  du  Puix  (Gy)  et  d'Auxelle-Haut;  elfe  s'y 
présente  parfois  en  très  beaux  cristaux  cubiques,  offrant  des  couleurs 
variées,  mais  particulièrement  les  couleurs  vertes,  jaunes,  parfois  vio- 
lettes, bleues. 

La  fluorine  est  souvent  recouverte  de  cristaux  de  quartz  qui  la 
moulent;  par  disparition  de  la  fluorine,  il  reste  des  vides  cubiqurs 
dans  lesquels  sont  souvent  venus  se  déposer  des  cristaux  de  blemle 
noire. 

Alpes.  —  Savoie.  La  fluorine  se  trouve  comme  gangue  de  quel- 
ques filons  plombifères  des  environs  de  Saint-Jean-de-Maurîeniio 
(Tannièrc  de  l'Ours);  les  cristaux  sont  cubiques. 

Isère.  La  fluorine  abonde  dans  les  filons  de  galène  d'Estressin,  de 
Scyssuel,  près  Vienne.  Elle  y  est  associée  a  du  quartz  et  de  la  barytine, 
de  la  blende,  de  la  chalcopyrile ;  le  cube  est  la  forme  dominante;  li's 
couleurs  sont  extrêmement  variées. 


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790  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Jlaiiles- Alpes.  La  fluorine  cubique  se  rencontre  dnns  les  lîluns  de 
galène  de  Chazelet,  près  Lu  Grave. 

Maures.  —  Var.  On  trouve  ce  minéral  dans  les  filons  de  galène 
et  de  blende  de  la  mine  di:  Vaucron,  près  la  Garde-Freinet  (avec  bary- 
tine  et  quartz)  et  dans  ceux  de  Faucon  l'Argentière,  près  Gogolin.  Des 
filons  presque  purs  y  ont  été  exploités  pour  fondaut. 

Corse.  Les  filons  de  galène  de  l'Ile  Rousse  renlermcnt  <le  la  fluo- 
rine verte  parmi  leurs  gangues. 

Algérie.  —  Conslantine.  Les  mines  de  galène  de  Gar  Rouban  sont 
riches  en  fluorine  qui,  dans  les  géodes,  forme  parfois  de  beaux  cristaux 
cubiques  limpides  et  incolores. 

Tunisie-  —  La  fluorine  se  trouve  avec  panabasc,  cinabre,  etc.,  nu 
Djebel-Oust,  près  Znghuan. 

Congo.  —  J'ai  trouvé  de  très  petits  cubes  jaunes  de  fluorine 
implantés  sur  la  dioptase  de  Mindouli.  Ce  minéral  parait  être  une 
rareté  dans  ce  gisement,  car  je  ne  l'ai  observé  que  sur  un  seul  des  très 
nombreux  échantillons  que  j'ai  eus  entre  leu  mains  (Voir  à  dioptase, 
tome  I.  260). 

c)  Dana  ha  filons  ferrifères  et  manganésifères. 

Plateau  Central-  —  Tarn.  Des  cristaux  cubiques  de  fluorine  d'un 
blanc  verdâtre  ont  été  signalés  dans  un  filon  d'hématite  à  Brassac  et 
duns  celui  de  Kaïmar,  près  LuncI;  dans  ce  dernier  gisement  il  existe, 
en  outre,  de  la  barytinc  dans  la  gangue  quartzeuse. 

CévenneS-  —  Gard.  De  beaux  cristaux  de  fluorine  ont  été  ren- 
contrés dans  le  gisement  de  pyrite  de  Saint-Julien-de-Valgalgues; 
ils  sont  associés  aux  cristaux  de  calcite  qui  seront  étudiés  dans  le 
tome  m. 

Rhône.  J'ai  recueilli  autrefois  sur  les  halde»  de  l'ancienne  mine  de 
magnétite,  de  I^antigné,  près  Beaujeu,  un  échantillon  de  fluorine  jau- 
nâtre dont  la  forme  mérite  d'être  signalée. 

Les  cristaux  ont  environ  8'"'"  de  plus  grande  dimension;  la  fo'me 
dominante  est  le  cube,  presque  toujours  accompagné  dutrapézoèdre  a^ 
(311)  il  faces  brillantes,  et  souvent  de  deux  hexoctaëdres  dont  les  faces 
sont  au  contraire  courbes  et  ne  peuvent  se  mesurer  avec  précision;  il 


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FLUORINE 
est  cependant  peu  douteux  que  ce  ne  soient  les  formes  (  t^  ( 


1/.*/=*"^) 


(421).  ei  m  =  (ft*  i"^ft*/')  (731). 

Saône-eC-Loire,  La  fluorine  abonde  dans  les  filons  mnnganéstieres  de 
Romanèche,  elle  y  sert  de  gangue  à  la  psilomélane,  elle  est  violelte  et 
parfois  verte.  Les  géodes  y  sont  peu  abondantes  contenant  des  cubes 
nets  et  des  cristaux  octaédriques,  formés  le  plus  souvent  par  la  réunion 
de  petits  cubes.  Ces  octaèdres  sont  donc  construits  comme  ceux  repré- 
sentés par  la  figure  5  (page  782],  mais  leurs  éléments  constitutifs  sont 
plus  petits,  de  telle  sorte  que  leur  nature  polysjnthélique  n'est  sou- 
vent révélée  que  par  drs  quadrillages  ou  des  escaliers  sur  leurs  faces. 

Leymerie  a  signalé  dans  ce  gisement  des  cristaux  en  rhombododé- 
caèdres  {B.  S.  G.  IX.  279,  1838)  que  je  n'y  ai  pas  rencontrés. 

A  côté  de  cette  fluorine  de  formation  ancienne,  rarement  en  cristaux 
distincts,  se  trouve  une  autre  venue  plus  récente  du   même  minéral. 

Elle  est  toujours  en  crislaux  , 

généralement    incolores    el    /^^   ^^'j^^^^     /^  .^ô^ 

limpides,   parfois  teintés  de     ''  A\t      I        l  7     1 

jaune  ou  de  rouge  (dans  les 
gangues  ferrugineuses).  Ces 
cristaux  de  fluorine  sont  tou- 
jours des  cubes;  parfois  ils 
présentent    de    petites    fa-  ►■*g-  s  «  *- 

cettes    (    (421),    des    cubes  riuori».  d.  h™.*.i... 

pyramides,  b'  (310),  ou  d'autres  formes  très  obtuses  qu'il  n'est  pas 
possible  de  déterminer  avec  précision.  Ces  cristaux  sont  presque  tou- 
jours déformés,  trois  de  leurs  faces  aboutissant  à  un  axe  ternaire  sont 
normalement  développées,  mais  courbes,  le  reste  du  cristal  est  cristal- 
litique  et  souvent  réduit  à  un  long  pédoncule  par  lequel  le  cristal  est 
attaché  ii  sa  gangue.  Ces  cristaux  ressemblent  ù  ceux  de  gaU-ne,  de 
sel  gemme  et  de  salmiac  qui  ont  été  décrits  plus  haut.  Ils  sont  im- 
plantés dans  les  géodes  de  psilojnélanc,  de  limonîte;  ils  sont  quelque- 
fois associés  à  du  quartz  ou  implantés  sur  de  la  fluorine  ancienne  cor- 
rodée dont  ils  ne  possèdent  jamais  la  couleur. 

Vosg'OS-  —  [i4/s(iee].  M,  Carrière  a  signalé  comme  rareté  l'existence 
de  cristaux  de  fluorine  bleuâtre  dans  les  géodes  de  dolomie  ferrifire  de 
Framont  (mines  de  Grandfoiitaine).  Ce  sont  des  cubes,  avec  ou  sans  b^ 
(310). 


Di3iiizedb,G00gle 


792  MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Jura.  —  Un  filon  ferrugineux  riche  en  fluorine  et  barjrttne  se 
trouve  à  Chailinc. 

3°  Dans  les  assises  sédimentaires. 

La  fluorine  se  rencontre  dans  quelques  roches  sédimentaires,  où  elle 
parait  résulter  de  la  concentration  des  traces  de  fluorures  contenues 
dans  la  niasse  de  la  formation.  Dans  d'autres  cas,  le  même  minéral 
se  trouve  exclusivement  dans  des  fentes  et  parait  avoir  une  origine 
fîlonienne,  c'est  le  passage  aux  filons  concrétionnés. 

a)  Dans  les  assises  palt'ozoîques. 

AqJOU-  —  Maine-et-Loire.  De  jolis  échantillons  de  fluorine,  d'un 
violet  foncé  ont  été  trouvés  dans  les  filonnets  de  calcaire  spathique  qui 
sillonnent  les  calcaires  dévoniens  des  environs  d'Angers,  de  la  Mei- 
gnanne  (carrière  de  la  Rocanne),  de  Lire,  etc. 

Ardennes-  —  La  fluorine  violette  et  parfois  blanche  a  été  signalée 
dans  le  calcaire  carbonifère  de  Givet.  M.  Gosselet  me  l'a  indiquée  dans 
les  calcaires  givetiens  et  frasniens  deTrélon. 

b)  Dans  les  assises  triasiqiies  et  Jurassiques. 

Poitou-  —  Vienne.  De  jolis  cristaux  de  fluorine  cubique  accom- 
pagnent des  mouches  de  galène  dans  les  calcaires  jurassiques  de 
Sauxais  près  Poitiers. 

Plateau  Central.  —  l-es  arkoses  triasiques  de  tout  le  Plateau 
Central  et  de  ses  annexes  sont  fréquemment  sillonnés  par  des  fentes 
que  tapissent  de  jolis  petits  cristaux  cubiques  de  fluorine,  associés  à  de 
la  baryline,  de  la  galène,  de  la  blonde,  du  quartz;  ces  minéraux 
imprègnent  même  parfois  la  masse  de  l'arkose. 

Le  mode  de  formation  de  ces  cristaux  est  comparable  à  celui  des 
filons  quartzcux  si  nombreux  que  l'on  trouve  dans  In  même  région  et 
qui  sont  pour  la  plupart  à'à^e  triasique. 

Ces  imprégnations  minérales  peuvent  être  considérées  comme  de 
véritables  filons  avortés. 

De  bons  types  de  cette  catégorie  de  gisements  de  fluorine  dans  les 
arkoses  triasiques  se  trouvent  dans  le  Morvan  [Mièvre,  Saône-et-Loire, 
Yonne,   Ciife-d'Or),  Fragny,   les  Croliers   en  Antully   [Saône-et-Loire) 


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FLUORINE  793 

environs  d'AvnlIon  (Yonne),  Sainte-Si)bîne  [Côte-d'Or),  Serre-les- 
Mouliéres  {Jura),  etc.,  de  même  aussi  que  sur  le  revers  ouest  et  sud- 
ouest  du  Plateau  Central  (Bressuîre,  Saint-Maixent  [Deiix-Sèvres).  Les 
iormes  des  cristaux  sont  simples;  ce  sont  le  cube  avec  l'octaèdre  et 
le    rhombododécaèdre  réduits  à  de  petites  facettes. 

Des  cubes  jaunes  de  fluorine  ont  étt'  trouvés  aussi  dans  les  fentes  du 
calcaire  à  gryphées  de  Courcelle  Fremoy  en  Auxoîs  {Càle-eTOr). 

Vosges.  —  La  collection  Daubrée  renferme  de  petits  cubes  violets 
de  iluoriiie  associés  à  du  calcaire  doloniitique  dans  une  géode  du  grès 
rouge  de  Robacbe  près  Saint-Dié. 

Alpes.  —  Savoie.  L'anbydrite  du  glacier  de  Gebroulaz  (roc  du 
Soufre  près  du  chalet  du  Saut)  renferme  de  la  fluorine  blanche  ou  vio- 
lette en  eu bo- octaèdres  de  7  à  8  millimètres,  associés  au  gypse  lamel- 
laire, à  la  sellaïte,  au  soufre,  à  la  célestine,  au  quartz  et  à  l'albite. 

c)  Dans  les  assises  crétacées. 

Alpes.  —  Haute-Savoie.  Les  calcaires  urgoniens  de  l'extrémité 
septentrionale  du  Salève,  de  la  côte  d'Etrembières  près  du  Trou  de 
Taoabara  renferment  dans  leurs  cavités  de  jolis  cristaux  incolores  ou 
jaunes  de  fluorine  de  forme  variée  />,  p  f>',  p  a*,  p  a',  ils  ont  été 
signalés  autrefois  par  Soret  (jl/em.  Soc.  phys.,  Genève.  11.476.  1822), 

d)  Dans  les  assises  tertiaires. 

Bassin  de  Paris.  —  Seine.  La  fluorine  se  rencontre  en  très  jolis 
cubes  incolores  ou  plus  souvent  jaunâtres  dans  les  géodes  de  cristaux 
de  calcite  [e*  (0221)]  qui  abondent  à  la  partie  supérieure  du  calcaire 
grossier  (lutétien)  de  Paris  et  de  ses  environs  immédiats.  On  verra 
dans  le  tomelM,»  l'article  gypse,  que  ces  agrégats  minéraux  résultent 
de  la  pseudoraorphose  de  coucbes  de  gypse  sur  le  bord  de  la  vallée 
de  la  Seine.  Le  premier  gisement  oii  ce  minéral  ait  été  trouvé  est  le 
Marché  aux  chevaux,  à  côté  du  Jardin  de  Plantes;  on  l'a  rencontré 
ensuite  en  beaux  cristaux  à  Neuilly,  à  Gentilly,  à  Arcueil,  etc.  Les 
cristaux  sont  souvent  formés  de  plusieurs  cubes  emboîtés  ii  axes  paral- 
lèles; ils  sont,  soit  implantés  sur  les  rhomboèdres  de  calcite,  soit 
englobés  dans  une  masse  miitroli tique  et  fragile  de  calcite.  Ils  ncdépas- 


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TM  MIXÉ&AUMIC  DE  LA  FRANCE 

Bent  guère  2  adGmfttres  et  offrent  géoéralenient  dea  phénomènes  de 
biréfringence  fort  nets;  ils  sont  accompagnés  de  quartz  hyalin, 
recouvert  de  lutécite. 

Seine-et~OUe.  Les  caillasses  d'Herblay  renferment  des  cristaux  de 
fluorine  jaune  pâle,  tout  k  fait  identiques  à  ceux  de  Paris. 

Plateau  Central.  — Haute-Vienne.  M.  Barr^-t  [Géol.  du  Limou- 
sin. 158)  signale  l'existence  de  fluorine  violette  granulaire  ou  cristallisée 
et  de  calcédoine  dans  le  ciment  d'un  conglomérat  (oligocène?)  de 
Morterolles. 

é)  Dana  les  calcaires  mctamorphitiiien, 

Pyrénées.  —  Haute-Garonne.  Les  calcaires  jurassiques  de  Rié  à 
Saint-Béat,  métamurphisés  au  contact  des  ophites  et  transformés  en 
marbre  blanc,  renferment  de  petits  nodules  verts  bordés  de  violet,  à 
structure  finement  compacte  ou  grenue  dans  laquelle  on  constate  au 
microscope  une  composition  complexe;  la  partie  verte  est  colorée  par 
de  la  fuchsite,  la  bordure  violette  par  de  petits  cubes  de  fluorine  mélan- 
gés à  du  rutile,  de  l'albite,  de  l'apatite,  de  la  pyrite,  du  quartz  et  de  la 
calcite.   La  fluorine  est  postérieure  â  tous  ces  minéraux  et  les  moule. 

4"  Dans  les  sources  thermales. 

Vosges.  —  Parmi  les  nombreux  minéraux  néogènes  observés  par 
Daiibrée  dans  le  puisard  de  la  source  thermale  de  Plombières  (voir  à 
chabasie),  il  y  a  lieu  de  citer  I»  fluorine  qui  y  forme  des  enduits  pul- 
vérulents blancs  ou  violacés  tapissant  des  cavités  du  béton  romain. 
Dans  les  griffons  de  la  source,  le  même  savant  a  vu  des  fragments 
brisés  de  quartz  et  de  fluorine  ressoudés  par  de  petits  cubes  peu  cohé- 
rents de  fluorine  de  formation  actuelle. 


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MgF 

Quadratique. 

«  ;  A  =  1000  :  8:t'i,"55.  D  =  707,107 

[a  :  c=  1  :  0,65963  (Sella)]. 

Forme,  otiemta  :  m  (110),  4'  (100),  A"  (210),  ft=  (.320)  ; 

a'  (101),  o"«  (605),  o«"  (502),  »•'•  (301)  ; 

*•  (112),  }•»  (558),  f"  (334),  4""  (1111,  4'/'  (221),  4'»"  (551); 

,=  (*"»  4'/'  /,'!•)  (525)  ;  .  =  (4'"  4"'"  A'")  (7331  ;  2  =  (J''»  4""  A'") 
(944);S=(i' *'"  A'»)(212)  ;  Y=(*' *"»  A"')  (323);  t  =  (4»  4"'A')  (972). 

Lea  angles  suivants  ont  été  mesurés  par  M.  Q.  Sella  (o/j.  ciV.)  qui 
signale  en  outre  quelques  faces  arrondies  voisines  de  la  zone  pris- 
matique (17.5.1),  (16.5.1)  et  (971). 


Anglf. 


161"34' 

lGt"34 

I68°il 

168"39 

113-il' 

103-17' 

62-28- 

53-27' 

130°  11' 

Ul^'lV 

Î6;"10 

17I-58' 

171»59 

I    (,'/-«"» 


93»59' 

161M2' 

145»  7' 

145"  l 

163"J5' 

IGS-SO 

lee^ss- 

166''29 

171''19' 

i:i°2o 

142°  6' 

142>>10 

141''  6' 

141"  0 

163-32' 

163"35 

Faciès  des  crlslatix.  La  sellaïte  ne  se  rencontre  qu'en  cristaux 
allongés  suivant  l'axe  vertical  et  parfois  un  peu  fibreux. 

Déformations  mécanit/iies.  Les  cristaux  de  sellaïte  sont  souvent  bri- 
sés et  un  peu  tordus  par  suite  de  l'augmentation  de  volume  de  l'iin- 
hydrlte  incluse  dans  le  minéral  et  postérieurement  transformée  en 
gypse. 

Clivages.  Clivage  parfait  suivant  m  (110)  et  A'  (100). 

Dureté.  5, 

Densité,  2,972  (Strûver)  à  3,15  (Sella). 


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795  MI.-SERALOGIE  DE  LA  FRANCE 

Coloration  et  éclat.  lacolore.  Éclat  vitreux  très  brillaDt.  Transpa- 
rente; opaque  qnand  les  cristaux  renrerment  des  inclusions  de  gypse 
ou  de  soufre. 

Propriété»  optiques.  Unîaxe  et  posïtif.  Les  indices  ont  été  mesurés 
par  M.  Sella  et  par  Mallard   B.  S.  M.  XI.  303.  1888). 

Sella  Msllird 

ll(^    1,3897  1,389 

Ila.=     1,3780  1,379 

Dj  — np=     0.0117  O.OtO 

La  sellaîte  est  de  tous  les  minéraux  connus  le  moins  réfringent. 
Composition  chimique.  La  formule  Mg  F  correspond  à  la  composition 
donnée  en  a). 

b)  Analyse  de  la  sellaîte  de  Gebroulaz,  par  M.  Sella  [op.  cit.''. 


Mg.. 


a) 

i) 

38,6 

38,42 

61,4 

61.58 

Essais  pyrognostiques.  Au  chalumeau,  la  sellaîte  fond  en  se  gonflant. 
Insoluble  dans  l'eau  et  les  acides,  saufTacide  sulfurique  qui  détermine 
un  dégagement  d'acide  fluorhydrique. 

Diagnostic.  La  sellaîte  pourrait  être  confondue  avec  le  dipyre  à  cause 
de  sa  forme,  de  sa  couleur  et  de  son  mode  de  gisement  à  comparer  à 
celui  du  dipyre  pyrénéen.  Elle  s'en  distingue  par  ses  clivages  faciles, 
son  signe  optique,  sa  densité  et  le  dégagement  d'acide  fluorhydrique 
qu'elle  donne  par  traitement  à  l'acide  sulfurique. 

GISEMENTS    BT    ASSOCIATIONS 

Alpes.  —  Savoie.  La  «ellaïte  a  été  trouvée  par  M.  Striîver  sur  un 
échantillon  d'anhydrite  de  la  collection  de  l'École  des  Ingénieurs  au 
Valentino  de  Turin  et  indiqué  comme  provenant  des  Altues  (glacier  de 
Gébroulaz)  près  Moutiers  {Au.  R.  Accad.  Torino  35.  1869  et  XII.  59. 
1876J;  ce  n'est  qu'en  1887  que  M.  A.  Sella,  le  fils  de  l'illustre  miné- 
ralogiste auquel  ce  minéral  est  dédié,  put  le  retrouver  en  place 
[Accad.  Lincei  C.CLWWS .  1887);  il  l'a  rencontré  ou  glacierdeGébrou- 


□igitizedbyGoOglc  i 


SELLAITE  —  AÏACAMITE  797 

az  prés   du  (Chalet  du  Saut,  là  où  le  commencement  de  la  inornine 
rorme  une  cîme  plus  élevée  (Roc  du  soufre). 

La  sellaïle  se  trouve  dans  l'anhydrite  avec  des 

**   cristaux  de  dolomie,  de  la  giobertilo  {voir  tome  III) 

du  soufre,  de  la  fluorine,  de  l'albite,   du    quartz 

et  de  la  céleslite;  elle  est  parfois  engagée  dans  le 

soufre. 

Les   cristaux   de   sellaïte    sont   de  petite  tiiille, 

allongés   suivant   l'axe  vertical,  parfois  (ibreux;  ils 

sont  souvent  brisés  ne  présentant  que  inh*,  h^;  la 

combinaison  de  formes  la  plus  commune  est  h'  ni 

^'*  '■  a'  et  A"^,  avec  prédominance  de  a*  sur  i*'*({ig.  1). 

'  ™"  '■      Les  autres  formes  sont  associées  aux  précédentes, 

généralement  en  petit  nombre  sur  un  même  cristal. 


A  TAC  A  MIT  F. 

Cu*  Cl  ff  0' 

Orthorho0ibiquemm=  liS'S'. 

b:h=  1000  ;  626,8'40.  D  =  834,130.  rf=  551,577 
[a:b:c  =  0,fi6l26  :  1  :  0,75149  (Zepharovich-Klein)] 

Mac/es.  Macles  suivant  m  (110). 
Formes  obserfées.  m  (110),  e*  (011). 


Le.   angle, 
vallée  du  Diahot. 

Anglu 

mm  113°  3'       113°  0' 


Ruts  ont  été  mesurés  sur  de  petits   cristaux  de  la 


irp  lOe»  9'       106"  4' 


Faciès  des  cristaux.  Les  cristaux  d'atacamite  sont  allongés  suivant 
l'axe  vertical,  leurs  faces  prismatiques  sont  striées  parallèlement  à  leur 
intersection  mutuelle.  L'atacamite  se  présente  plus  souvent  sous 
forme  d'agrégats  cristallins,  constitués  par  des  aiguilles  enchevê- 
trées, ou  en  masses  Bbreuses,  granulaires,  en6n  sous  forme  de  sable 
rristallin. 


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798  MLNËRAI.OGIB  DE  LA  PRAN'CE 

Clivages.  Clivage  g^  (010)  parfait.  Traces  de  clivages  difficiles  sui- 
vant d'  (101).  Cassure  conchoîdale. 

Dureté.  3  à  3,5.  Fragile. 

Dentité.  3,75  à  4,31. 

Coloration  et  éclat.  Vert  de  diverses  nuances,  allant  du  vert  éme- 
raude  presque  noir  au  verl  clair.  Eclat  adamantin  ou  vitreux.  Poussière 
vert  pomme.  Traosparente  ou  translucide. 

Propriétés  optiques.  Plan  des  axes  optiques  parallèle  à  h*  (100).  Bis- 
sectrice aigui^  négative  {np)  perpendiculaire  au  clivage  ^  (010).  Disper- 
sion p  <  i*. 

2  H  =  91"50'  rouge,  94-  11'  jaune.  100*23'  bleu  (Chili)  Dx. 

Plèockrolsme.  Le  pléochroïsme  est  faible  dans  les  teintes  vertes  : 
H)  ^  vert  d'berbc 
nu  =  lerl  jaunâtre 
Dp   =  verl  d'berbe  plus  pâle 

Composition  chimique.  La  formule  Cu'ClH^O^,  correspond  à  la 
composition  suivante  : 

Cl 16.6 

Cn n.9 

CuO 55,8 

H'O 12.7 

100,0 
Essais  pyrognostiques.  Dans  le  tube  fermé,  dégage  de  l'eau  et  donne 
un  sublimé  gris.  Sur  le  charbon,  fond  en  colorant  la  flamme  en  bleu 
azur  (feu  oxydant)  bordé  de  vert,  donne  un  enduit  brun  et  un  autre 
vert,  qui  au  feu  réducteur  se  volatilise  en  colorant  la  flamme  eu  bleu 
uzur.  Quand  la  réduction  est  complète,  on  obtient  un  bouton  de 
cuivre  métallicjuc. 

Facilement  solubledans  les  acides. 

Diagnostic.  L'atacamite  peut  être  au  premier  abord  confondue  avec 
In  malachite  ou  la  brochantite.  Elle  s'en  distingue  aisément,  au  chalu- 
meau, par  la  couleur  bien  d'azur  qu'elle  communique  à  la  flamme  qui  est 
au  contraire  colorée  en  vert  émeraude  par  les  deux  autres  minéraux. 
VMg  se  dissout  dans  l'acide  azotique  sans  elTervescence  (distinctif  ou  avec 
de  la  malachite)  ;  sa  dissolution  dans  les  réactions  de  chlore  (distinctif  ou 
nvec  de  la  brochanlite  dont  la  solution  donne  de  l'acide  sulfurique). 
Les  propriétés  optiques  sont  aussi  difiereutcs  dans  ces  divers  minéraux. 


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ATACAMITE 

GISEMENTS  ET  ASSOCIATIONS 

L'atucamite  accompugne  d'autres  minéraux  cuprifères  et,  cou 
résulte  de  la  décomposition  de  sulfurés  cuivreux;  on  l'a  trou' 
comme  produit  réceot  formé  dans  des  sources  thermales. 

a]  Dans  les  filons  cuprifères. 

NouvellO-GalédOnie.  —  L'atacamite  ne  se  trouve  pas 
gisements  cuprifères  continentaux  français,  elle  a  été  rappor 
Nouvelle-Calédonie  oii  elle  accompagne  dans  la  mine  Pilou, 
chite,  la  chessylite,  etc.  Les  échantillons  que  j'ai  étudiés  soi 
tués  par  des  masses  très  cristallines  à  structure  miarolitîque 
cavités  desquelles  s'isolent  de  petits  cristaux  allongés  suivi 
vertical  et  ne  présentant  que  les  faces  m  (110)  et  e*  (011). 

i)  Dans  les  sources  thermales. 

ClUUlipagne.  —  Haute-Marne.  Dans  le  puisard  des  sourc 
maies  de  Bourbonne-les-Bains  dont  il  a  été  question  à  l'artici 
base,  Daubrée  a  trouvé  des  enduits  cristallins  verts  d'utacamit 
à  la  surface  des  tuyaux  de  bronze  ayant  servi  à  capter  la  sou 
poque  romaine. 


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Di3iiizedb,G00gle 


TABLE   DES    MATIEUES 

DU  DEUXIÈME  VOLUME 


A 

Aduloire 26,  66 

Aikinile 708 

Alabandite 542 

Albine 345 

Albiie 138 

Allemoniite 383 

Alloclaaite 664 

Ainphigëne  (leucîle] 3 

Amalgame 413 

Analcime 28t 

Andésine 174 

Anglarite 693 

Anorthite 192 

Anorthose 114 

Apophylliie 345 

Antimoine 384 

Antimoine  natif  arsénifère  (al- 

lemontite  ) 383 

Antimoine  sulfuré  (stibine) 447 

Antozonite ' 

Argent 405 

Argent  aniimonial  (discrHsite).  ' 

—      chloruré  (cérargyrite)..  ' 

Argents  rouges  (Groupe  des)..  ' 

Argent  sulfuré  (argyrile) 504 

Argent  vitreux  (argyrile) ! 

Argyrite '. 

Argjrythroae  (pyrargyrite). . .  ' 

Arite i 

Arsenic  [Groupe  de  1'] I 


Arsenic  sulfuré jaune(orpiraeii 

—         —      rouge  (réalgar 

Atacamile 

B 

Balkeneisen 

Bandeisen 

Barégioe 

Berthiérite 

Béryl 

Bismuth 

—      sulfuré  (bismulhinite 

Bismuthinite 

Blende 

Bornile  (érubescite) 

Bort 

Boulangériie . 

Bournonite  (Groupe  de  la) .   , 

Breithauptite 

Brewsterite 

Bromyrite 

By  townile 

G 

Calomel 

Carbonado 

Cémentite 

Cérargyrîte  (Groupe  de  la). . 

Chahasie 

Chalcomorphite 


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MIJfLHXL'jfAE  XtF.  LA  FtJLXCC 


^rril*.    . 

Ç7^ 

«il* 

512 

.  tï 

V« 

,U-'M , 

eïï 

lar.itf!   Ot'fvfn:  4*  ii 

rw 

*r*tr.i'.*l    «OiifliK 

*.i^» 

</K> 

wz* 

5r>2 

VA 

•  Sfrin   Gr'tope  <**■«. .... 

719 

—     panai^h    érob*»- 

«T.'t 

!  «nlfnré  '<:lui|(r(MtJ(/;    . 


gsntdurH'ite. , 


»cilr; 


710 


T.  (panat)Bfii:, 

»illji.  'Gro.ipe  (l<-H^  . 
lUlliN  iiKinoclî niques. 
>nlli>>  irir]iriii|u«i>. . . 

P(iii|n:  diij 

KfrriiruI/lr.tlinKii'^;.. 

itkdi'- :wr. 

Ifiiri'  (|>yriti-].. . 572 


mo 


FUuriu 

Fnnb«T;pt« 

Fi!l*i»«i 


Gal«De   Groupe  de  1j  . 

tivnàoritut 

OUnKiodÏD« 

Gbirioe 


32i 


GoananJil* 279 

GrspfaUe 3ôâ 

Graphilite 355 

Greenockile 545 

H 

Halile 743 

HarkiM  'millerite, 554 

Harmotoroe 300 

IleoUndile  'Groupe  de  la)  ... .  287 

Homichlin 679 

Hydronéph*li(e 261 

Jai 


Kamacile 396 

Kermésiie 739 

Kr>-]itoperlhîle 69 


Laumonite  (laumontite) 338 


I.aumontite . 
Labrador 
Leucite. . 


Leucopynie bbO 

Lcucoxène  (8|ihène) 254 

Lrillingile 660 


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TABLE  DES  MATIERES 


M 


Magnetkise  (pyrrholite) 

Manganèse  sulfuré  (uliibanilite) 

Marcasite  (Groupe  de  tn) 

Martourite 

Mercure 

—  argental  (amalgume)  . . . 

—  chloruré  (calomel} 

—  sulfuré  (cinabre) 

Mésole  (thomsoniteî. .    

Mésolite 

Mésotype 

Microcline 

MUlerite  (Groupe  de  la) 

Mispickel 

Molybdénite 

N 

Natrolites  (Groupe  des) 

Nickel  <intinionial(breithauptitej 
Nickel  arsenical  (chloiintliite),. 
Nickel  antîmonié  sulfuré   (uU- 

mannite] 

Nickel  sulfuré  (millerilel 

Nickelite 


0 


Offrétite 

Oligoclases . 

Or 

Orpiment 

Orlhose. . . . 


Panabase 

Péricline 

Phacolite  (chabasie). . . . 
Phillipsite  (chrislinnite;. 
Philtipsite  (érubescite)  . 


Pictîte  (spbène) 

Plagioclases 

Plombiérite 

Platine 

Plessite 

Plomb 

—  sulfuré 

Plumbéine 

Proustite 

Pyrargyrite 

Pyrite  (Groupe  de  la).  . 

—  magnétique  (pyrrl 
Pyrrhotite 


R 


Réalgar . . 
Rliabdite . 


Salmiac 

Sanidine  (orthose) 

Scapoltle 

Schreibersite 

Scolécite 

Seebachite  (chabasie). . , 
Sel  ammoniac  (salmiac) . 
Sel  gemme 


Sein 

Sellalie 

Séméline  (sphène]  . . . 

Smallite 

Soufre 

Spath  fluor  (nuorine]. 
Sperkise  (marcasite)  . 

Sphalérite 

Sphène 

Spinthère  (sphènej... 

Stibine 

Stilbite 

Stromeverite . 


□igitizedbyGoOglc 


MINERALOGIE  DE  LA  FRANCE 


390 

379 

737 

nabase) 721 

258 

e) 233 

(aphène; 254 

'. 561 

U 

630 

\' 
741 


W 

Wernéi-ites  (Groupe  des) 203 

Wurtziie  (Groupe  <ie  la) 544 

X 

Xunthiune 237 

Xanlhoconite 717 

Z 

Zéolites 255 

Zéolites  ulumineuees 258 

Zéolites  non  alumiaeuscs  ....  345 

Zinc  sulfuré 520 

Zinkenile  (Groupe  de  îa) ttno 


□igitizedbyGoOglc 


Di3iiizedb,G00gle 


Di3iiizedb,G00gle