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FOR THE PEOPLE
FOR EDVCATION
FORSCIENCE |
LIBRARY
OF
THE AMERICAN MUSEUM
OF
NATURAL HISTORY
MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE
DE FRANGE
POUR L'ANNÉE 1 900
LILLE. — IMF. LE BIGOT FRERES
MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE
DE FRANCE
[RECONNUE D'UTTLITÉ PUBLIQUE)
ANNEE 1900
TOME XIII
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE
S8, rue Serpente (Hôtel des Sociétés savantes)
1900
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OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DU DÉPARTEMENT
DE L'INDRE (t)
MŒURS ET REPRODUCTION DU LÉZARD VERT,
PAR
RAYMOND ROLLINAT.
Commua clans le département de l'Indre, le Lézard vert, Lacerta
viridis Diiméril et Bibron, habite les bois et les champs entourés de
fortes haies; assez répandu dans les plaines, il abonde dans les
endroits accidentés. 11 creuse sa demeure au pied d'une haie ou
dans le talus d'un fossé; il s'installe très souvent dans les terriers
abandonnés des Campagnols et des Mulots. Dans les lieux couverts
de rochers et dans les carrières, il établit sa demeure dans les
fissures, les tas de pierres et de débris. On le rencontre communé-
ment sur les talus et dans les tranchées des voies ferrées, et là où il
vit, il sait toujours s'assurer plusieurs retraites dans lesquelles il
disparaît lorsqu'il se sent menacé, car il est peu nomade et ne
s'éloigne guère à une très grande distance de l'endroit qu'il habite.
Les ruines, les contreforts placés pour retenir les terres des talus,
abritent aussi bon nombre de Lézards verts.
Rien n'est plus bizarre que le caractère de ce Reptile. Tantôt il
fuit à la moindre alerte, et le bruit qu'il fait dans les herbes et les
broussailles indique la rapidité de sa course ; tantôt, au contraire,
il reste en place et regarde, immobile, l'Homme qui s'approche, ne
se sauvant que lorsqu'on fait mine de le saisir.
Agile, vigoureux, il poursuit avec acharnement, pendant les
beaux jours, les Lépidoptères, Diptères, Orthoptères, Coléoptères
qui forment sa nourriture presque exclusive; il s'attaque aussi aux
Crustacés, aux Mollusques et aux Vers. Dans le tube digestif de ce
Lézard, j'ai trouvé des Chenilles rases et poilues, des Papillons de
petite taille, des Mouches, des Sauterelles, des Courlilières, des
Hannetons, des Cloportes, de jeunes Escargots, plus rarement des
fragments de Lombrics. L'un a l'estomac distendu par la présence
d'une énorme Gourtilière ; chez un autre, cet organe contient deux
(1) Raymond Rollinat, Observations sur quelques Reptiles du département de
l'Indre. Mœurs et reproduction de l'Orvet fragile. Mémoires de la Société Zoolo-
gique de France, X, 1897. — Idem, Observations sur quelques Reptiles du dépar-
tement de l'Indre. Mœurs et reproduction du Lézard des murailles. Bulletin de la
Société nationale d' acclimatation de France, juillet 1897.
b R. ROLLINAT
très gros Hannetons ; chez un troisième, je trouve l'estomac dilaté
parla présence de sept jeunes Escargots, doux petits Coléoptères et
une Sauterelle ; un quatrième a avalé une Chenille, deux petites
Hélices avec leur coquille et un Hanneton ! Le Lézard vert est donc
un animal très utile, absolument inoffensif et qu'on devrait proté-
ger. Les faibles dégâts qu'il commet peuvent être considérés comme
nuls; une seule fois j'ai trouvé dans son estomac un gros grain de
raisin rouge, aplati, mais ayant encore une partie de sa pulpe, sa
peau et ses pé|)ins. Je sais que les jardiniers accusent le Lézard des
murailles d'entamer parfois le fruit de la treille et de lécher avec
délices le jus qui en sort; mais pour un grain de raisin endommagé,
que d'Insectes, que de Mollusques détruits par ce charmant Rep-
tile. Si son grand congénère se laisse aller, lui aussi, à commettre,
dans les vignes, quelque inofïensif larcin, il est bien pardonnable
en raison de ses immenses bienfaits. Ce n'est d'ailleurs pas pour
cela que de nombreux cultivateurs détruisent sans pitié le Lézard
vert ; c'est parce qu'ils ont une peur atroce du Guilleret ou GuiUan-
rert (1), animal terrible dont la morsure est aussi dangereuse que
celle de l'Ophidien le plus venimeux. D'autres, au contraire, res-
pectent le Guilleret ; pour eux, c'est l'ami de l'Homme ; c'est lui qui,
en passant sur le corps du moissonneur endormi, le prévient de
l'approche delà Vipère! Autant de préjugés, dont pâtit ou profite le
Saurien paré d'émeraude. Les enfants ne manquent pas de lui lan-
cer des pierres chaque fois qu'ils le rencontrent. Dans sa jeunesse,
il est la proie des Musaraignes et de quelques Serpents ; plus tard il
a à se défendre contre les attaques des Belettes, des Faucons, des
Vipères et de bien d'autres animaux. Souvent j'ai trouvé son
cadavre près de la nichée du Faucon cresserelle: j'ai enlevé du tube
digestif d'une Vipère aspic un énorme Lézard vert dont la queue
sortait encore en partie par la bouche de l'Ophidien; mais son
ennemi le plus terrible est la Belette commune. Ce petit Carnivore,
fort agile, audacieux et continuellement en chasse, dont les méfaits
sur les Lézards et les Oiseaux sont à peine compensés par la guerre
acharnée qu'il fait aux Campagnols et aux Mulots, attaque sans
hésiter le Lézard vert, mais ne sort pas toujours victorieux de sa
lutte avec le robuste Saurien. Plusieurs fois, j'ai vu sortir précipi-
tamment d'une haie ou de la broussaille un Lézard vert suivi d'une
Belette cherchant à s'en emparer : si le Lézard se laisse saisir par la
tète ou la partie antérieure du corps, il est perdu ; mais si la Belette
le prend sur une partie éloignée de la tète, un solide coup de
(1) Noms vulgaires sous lesquels est connu, (hins l'Indre, le Lézard vert.
OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DE l'iNDRE 7
mâchoires lui fait lâcher prise et la force à recommencer l'attaque.
Souvent la queue du Reptile reste sur le champ de bataille, et
l'agresseur se contente alors de ce morceau frétillant, tandis que le
Lézard mutilé regagne à la hâte sa retraite hi plus proche. 11 serait
intéressant de savoir comment une Vipère peut parvenir à capturer
un Lézard vert bien adulte, car ses mâchoires sont bien moins
puissantes que celles de la Belette. Tl faut croire que, dans ce cas,
l'appareil à venin est employé. Comme la respiration et la circula-
tion sont très actives pendant la saison chaude, le Saurien succombe
probablement assez vite après avoir été blessé par les crochets veni-
meux de rOphidien (i).
Ce Lézard, malgré sa taille, n'est pas difficile à capturer. Il est
assez rare qu'on puisse le prendre à la main, car il s'enfuit ordi-
nairement lorsqu'on cherche à le toucher; de plus, on risque de lui
briser la queue, très fragile. Je le capture le plus souvent à l'aide
d'une perche à ligne formant canne et composée de plusieurs mor-
ceaux pouvant se fixer les uns à l'extrémité des autres; j'emploie
deux, trois ou les quatre morceaux de ma perche, selon que l'ani-
mal est plus ou moins éloigné. Je fixe à l'extrémité de la perche un
nœud coulant en fil noir, et je donne à ce nœud, qui est placé exac-
tement à l'extrémité de la perche et n'est pas pendant, un diamètre
d'environ quatre centimètres. Cela fait, je m'approche doucement
d'un Lézard qui se chauffe au soleil sur un rocher, une haie, ou sur
le talus d'un fossé, et, tout en prenant garde que l'ombre de mon
corps ou de ma perche ne vienne se projeter sur lui, je lui passe
lentement, délicatement le nœud coulant autour du cou; je relève
brusquement la perche, et le Lézard, pendu, se débat dans le vide à
l'extrémité de l'engin. 11 s'agit maintenant de décrocher l'animal,
qui, ouvrant largement sa bouche armée de petites dents aiguës,
cherche à se défendre. On peut couper le fil après avoir mis le Lézard
au-dessus du récipient — grand bocal, cylindre de zinc fermés de
toile métallique — qui doit l'emprisonner: on peut aussi lui pré-
senter un petit morceau de bois sur lequel il referme immédiate-
ment les mâchoires pour ne plus les ouvrir pendant un certain
(t) Après avoir rédigé le manuscrit de ce travail, j'ai fait plusieurs expériences
sur des Vipères et des Lézards verts que j'avais dans mes cages. Jai pu constater
qu'il était impossible à une Vipère aspic de grande laille, malgré les morsures
multiples qui semblaient n'avoir aucun effet sur le Saurien, de s'emparer d^un
Lézard vert adulte; c'est le plus souvent la Vipère qui est atrocement battue par
son adversaire. Les Lézards verts de grunie taille qu'on trouve dans l'estomac
des Vipères doivent donc avoir été rencontrés morts ou moribonds par l'Ophidien
qui les a avalés.
8 R. ROLLINAT
temps, et on a alors la faculté de pouvoir desserrer et enlever le
nœud coulant sans trop craindre les morsures. Cependant, il m'est
arrivé bien des fois d'être mordu ; cela n'a aucun inconvénient, car
la morsure de ce Saurien est inofïensive et c'est à peine si les dents
des sujets très adultes parviennent à percer la peau et à faire sai-
gner la légère blessure; il est seulement désagréable de rester pen-
dant quelques instants avec un Lézard fixé au bout d'un doigt qui,
à force d'être violemment serré, finit par devenir momentanément
douloureux.
Si l'animal s'entuit lorsqu'on l'approche, si on le manque, on
peut revenir un peu plus tard ou le lendemain, et on a des chances
pour le rencontrer de nouveau, car, comme je l'ai dit, il s'éloigne
peu de l'endroit qu'il habite.
Au printemps, les Lézards qui vivent dans les remblais des voies
ferrées ayant une direction nord-sud, et qui ont leur demeure dans
la partie faisant face à l'ouest, c'est-à-dire dans celle qui reste dans
l'ombre pendant les premières heures de la journée, remontent dans
la matinée sur le haut des talus, afin de s'exposer aux rayons du
soleil venant frapper la crête.
A la fin du printemps et en été, ce Reptile ne reste pas, pendant
les heures les plus chaudes, sur les rochers surchauffés par le
soleil; il se réfugie dans sa retraite, mais le plus souvent sous les
herbes, où il trouve un peu de fraîcheur et aussi quelques Insectes.
C'est pourquoi, à cette époque, il est préférable de le chercher par
un beau soleil succédant à une forte averse, car on le rencontre
alors dans les endroits dénudés, les herbes et les broussailles étant
devenues trop humides; il est ainsi facile de le voir et de le cap-
turer.
Il n'est pas arboricole; néanmoins, on le trouve de temps à autre
sur les haies épaisses, sur les buissons, où il se place au soleil ou
pour donner la chasse aux Insectes. Je l'ai plusieurs fois rencontré
ainsi perché, et, si on s'approche de lui pour s'en emparer, il
dégringole rapidement de branche en branche et ne tarde pas à
gagner le sol et les broussailles, où il a tôt fait de se rendre invi-
sible.
Le Lézard vert se fait assez bien à la captivité. Pendant longtemps
j'ai conservé, dans des cages contenant du sable humide recouvert
d'un épais matelas de mousse sèche et munies d'un petit récipient
plein d'eau, plusieurs sujets adultes qui s'apprivoisèrent assez vite
et ne tardèrent pas à venir prendre dans ma main les Blattes ou
autres Insectes que je leur donnais ; une fois apprivoisés, ils ne me
OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DE l'iNDRE 9
mordaient jamais et se laissaient caresser avec plaisir. Lorsqu'ils
avaient saisi une grosse Blatte, ils l'écrasaient un peu en la serrant
fortement entre leurs mâchoires, puis, l'Insecte avalé, ils se pas-
saient sur le museau leur langue échancrée, à la façon d'un Chien
qui se pourléche. Il me fut impossible de les faire reproduire en
cage; une de mes femelles, captive depuis longtemps, pondit quel-
ques œufs qui furent mangés ou détériorés par le mâle placé dans
la même cage.
11 est très facile de faire pondre en cage des femelles ayant leurs
œufs dans les oviductes au moment de leur capture, c'est-à-dire sur
le point de pondre ; c'est ce que i'ai tenté avec succès sur le Lacerta
stirpiujn et sur deux Ophidiens, le Tropidonotuii natrix et le Tropi-
donotus ciperinus ; j'ai eu aussi des femelles de Lacerta vivipara et
d'Anguis fragilis qui, capturées lorsque leurs œufs étaient dans les
oviductes, ont pondu dans mes cages les œufs à enveloppe mince
dont les petits sortent immédiatement après la ponte, ces deux der-
nières espèces étant ovovivipares. Mais chez les femelles capturées au
moment où les œufs commencent à se développer aux ovaires et qui
ne se sont pas encore accouplées, et qui sont ensuite placées dans
des cages occupées par des mâles, il est bien difficile d'obtenir de
bons résultats. Dans un jardin parfaitement clos, où j'avais placé
plusieurs Lézards verts, mes tentatives pour les faire reproduire
échouèrent encore; mes animaux demeurèrent sauvages et finirent
par disparaître, tués probablement par des Chats. J'avais pourtant
réussi avec des Lézards des murailles, qui, installés dans mon jar-
din où ils vivaient en liberté, se reproduisirent et devinrent fami-
liers à tel point qu'ils ne se sauvaient pas à mon approche et
venaient prendre à mes pieds les Blattes que je leur jetais (1).
Le Lézard vert, qu'on voit à chaque instant pendant la belle sai-
son, disparaît en novembre et reste blotti dans son trou de rocher
ou de terre, rarement sous les souches d'arbres ou les amas de
feuilles mortes, jusqu'en février ou mars, selon la précocité des
beaux jours. 11 reste ainsi, isolé ou par très petits groupes, dans une
immobilité presque continuelle, et, le plus souvent, les yeux fer-
més. L'engourdissement n'est jamais absolument complet; un
Lézard qu'on déterre, même pendant les grands froids, fait toujours
quelques mouvements lorsqu'on le touche. Il est beaucoup plus fri-
leux que le Lézard des murailles, et ou ne le trouve pas au dehors
pendant les mois de décembre et de janvier; je ne l'ai jamais vu
hors de sa demeure entre le 10 novembre et le 10 février. Tous les
(1) Depuis, je suis parvenu à les leur faire prendre dans ma main.
10 15- ROLLINAT
Lézards verts qu'on retire des rochers ou des trous de terre en
décembre et janvier ont l'estomac vide, ce qui prouve bien que
l'hibernation est complète, et cette espèce ne commence à manger
que vers le milieu du mois de mars, quoiqu'elle sorte souvent de sa
retraite avant la fin de la première quinzaine de février.
Pendant ce long jeûne, le Lézard vert a, pour entretenir sa vie,
deux masses de graisse plus ou moins arrondies ou aplaties, qui
occupent chaque côté de la partie postérieure de l'abdomen ; ce sont
les corps gras, dont la coloration varie du jaune foncé au jaune
clair, presque blanc, et au jaune légèrement brunâtre; ordinaire-
ment, plus ces corps sont petits, plus ils sont jaunes. Pendant l'hi-
vernage, la circulation et la respiration étant fort ralenties, le
Lézard ne faisant que peu de mouvements, la dépense pour la vie est
peu considérable. Cependant il faut que l'animal vive sans que son
organisme en soit trop débilité ; les corps gras, en se résorbant peu
à peu, lui permettront d'atteindre, sans trop de perte, la fin de la
mauvaise saison ; ce sont eux aussi qui, le mauvais temps survenant
momentanément pendant In période d'activité, donneront au Lézard
la faculté de rester impunément plusieurs jo\irs sans manger. La
résorption des corps gras ne suit pas une marche semblable chez
tous les sujets; j'ai remarqué que ceux qui hivernaient dans la terre
humide et froide, et chez lesquels, par conséquent, l'engourdisse-
ment était assez profond, perdaient beaucoup moins de graisse que
ceux qui passaient la saison des frimas dans les trous des rochers,
c'est à-dire dans des endroits mieux abrités, un peu plus secs et
plus chauds : alors que la réserve de graisse est, en février, encore
assez considérable chez les premiers, elle est plutôt faible chez les
seconds, et chez certains de ces derniers elle a même disparu
presque entièrement.
Pendant les premières semaines qui suivent leur capture, les
Lézards emprisonnés dans des cages mangent fort peu, maigrissent
beaucoup et vivent aux dépens de leur réserve de graisse; si on en
dissèque quelques-uns après un ou deux mois de cage, on constate
que les corps gras ont presque entièrement disparu. Plus tard,
lorsqu'ils seront habitués à la captivité, l'appétit reviendra, les
animaux auront un plus bel aspect, et, peu à peu, les corps grasse
reformeront.
Ayant disséqué, aussitôt après leur capture et pendant chaque
mois de l'année, de nombreux Lézards verts, j'ai fait les obser-
vations suivantes au sujet des corps gras : en octobre et novembre, ils
sont ordinairement très volumineux chez les sujets des deux se.xes ;
OBSERVATIONS SUR QURr.QUES REPTILES DE l'iNDRE 11
en décembre, janvier, février et mars, ils ont plus ou moins ou même
à peine diminué chez certains sujets et sont devenus presque invi-
sibles chez d'autres. Dès la seconde quinzaine de mars et en avril,
les animaux recommencent à manger, et, chez certains individus
un peu amaigris par l'hivernage, les corps gras augmentent de
volume ; d'ailleurs, ainsi qu'on l'a vu plus haut, ces masses de
graisse sont plus ou moins volumineuses selon que le Reptile a
hiverné dans la terre ou dans les rochers ; chez beaucoup de mâles
adultes qui. dans la seconde quinzaine d'avril, sont déjà en rut,
les corps gras diminuent beaucoup de volume et deviennent parfois
très petits, car ces mâles sont très actifs, batailleurs, et sont plus
occupés à poursuivre les femelles qu'à chercher leur nourriture.
La période d'accouplement et le développement des œufs aux ovaires
semble aussi fatiguer les femelles, mais chez elles la résorption des
corps gras est cependant moins accentuée que chez les mâles. En
mai, les corps gras des mâles sont, en général, assez petits, car
l'accouplement continue, et chez quelques uns ils sont presque
entièrement résorbés ; il en est de même chez les femelles, surtout
chez celles qui ont leurs œufs dans les oviductes, mais j'ai remarqué
que ces corps gras diminuaient énormément plus de volume chez
les femelles de Lacerta miiralis ayant leurs œufs dans les oviductes,
que chez celles du I.acerta rvrif^i!^ se trouvant dans le même état. Les
femelles mangent peu ou n'avalent que de petites proies avant la
ponte, car les œufs qui sont dans les oviductes occupent presque
toute la place disponible dans l'intérieur du corps. Dans les
femelles dont les œufs sont encore peu développés aux ovaires, la
réserve de graisse est ordinairement plus considérable. Ce qui
prouve bien que l'accouplement et le développement des œufs
fatigue et amaigrit les femelles, c'est que chez une bête très adulte
et de grande taille, capturée le 8 mai, et qui cependant n'était pas
en état de se reproduire et ne l'aurait jamais été, car elle avait
l'ovaire gauche très atrophié et déformé, et le droit si petit qu'il
était presque invisible, et qui de plus n'avait pas même éprouvé
le besoin de s'accoupler, car ses oviductes ne contenaient pas
de spermatozoïdes, les corps gras étaient énormes et beaucoup
plus développés que chez les autres femelles adultes. En juin,
les corps gras sont, chez les sujets des deux sexes, à peu
près dans le même état qu'en mai. En juillet, les Lézards verts
mangent beaucoup ; aussi les corps gras augmentent rapidement
de volume et deviennent énormes en août et septembre. Dans les
sujets d'un an et de deux ans, les corps gras sont, en toutes les
12
R ROLLINAT
saisons, très petits ; ce n'est que vers la troisième année qu'ils se
développent bien.
L'épiderme des Lézards se renouvelle plusieurs fois pendant la
période d'activité, à des intervalles irréguliers ; il se détache par
lambeaux. Lorsqu'il a entièrement perdu son vieil épiderme, le
Saurien paraît orné de brillantes couleurs.
Il est très facile de reconnaître, chez cette espèce, le mâle adulte
de la femelle adulte ; même sur des animaux à l'état libre et circu-
lant sur les rochers, il est impossible, avec un peu d'habitude, de
ne pas distinofuer les sexes, car le mâle est en général très légère-
ment de taille un peu plus grande que la femelle, et sa tête est
proportionnellement beaucoup plus grosse. La queue du mâle est,
près du cloaque, large, presque carrée et moins arrondie en cet
endroit que celle de la femelle, car c'est là que se trouvent les deux
pénis ; pendant toute l'année, mais surtout à l'époque de l'accou-
plement, les pores fémoraux des mâles sont beaucoup plus
apparents que ceux des femelles ; chez les deux sexes, la queue est
à peu près de même longueur.
La coloration des parties supérieures du Lézard vert varie à
l'infini, aussi bien chez le mâle adulte que chez la femelle adulte.
Je vais décrire sommairement le costume du type de l'espèce et des
différentes variétés :
Lézard vert, type de l'espèce: Parties supérieures vertes ou d'un
vert clair, légèrement brunes sur la tête et la queue ; parties infé-
rieures d'un beau jaune, surtout à l'époque de l'accouplement,
bleuâtres sous la tête et la gorge, principalement chez le mâle en
rut, et brunâtres vers l'extrémité de la queue.
Variété piquetée : Parties supérieures comme chez le type, mais
plus ou moins marquées de points noirs souvent très rapprochés
les uns des autres ou même se touchant et formant des dessins
variés ; gorge et parties inférieures comme chez le type.
Variété à deux raies : Parties supérieures d'un vert brunâtre,
parfois entièrement brunes, avec deux raies d'un blanc jaunâtre
sur chaque flanc et de larges taches noires près de ces raies ; gorge
et parties inférieures comme chez le type.
Ces variétés s'accouplent entre elles ou avec le type ; je possède,
dans ma collection, une série de sujets adultes des deux sexes,
dont les parties supérieures sont un mélange bizarre du costume
des variétés et du type.
Après l'époque de l'accouplement, chez beaucoup de mâles et de
femelles, les parties inférieures, au lieu de lester d'un jaune vif.
OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DE l'iNDRE 13
deviennent d'un jaune moins intense et très légèrement verdàtre.
Le mâle très adulte peut mesurer 11 à 12 centimètres du museau
à l'ouverture du cloaque, et 20 à 22 centimètres du cloaque à l'extré-
mité de la queue; j'ai capturé de grandes femelles ayant 12 centi-
mètres de tète et corps, et 21 centimètres de queue. La différence
de taille entre les grands animaux des deux sexes est donc très peu
sensible ; mais, en général, je le répète, les mâles adultes sont
ordinairement de taille un peu plus forte que les femelles.
La queue de ce Lézard se brise très facilement, soit lorsque le
Reptile est attaqué par un de ses nombreux ennemis, soit lorsque
les mâles se battent entre eux au moment du rut, soit encore
lorsque les mâles, poursuivant les femelles, les saisissent par cet
organe au lieu de les prendre à l'un des flancs.
Lorsqu'un sujet a eu la queue brisée, l'organe ne tarde pas à
commencer à se reformer. Un bourgeon se développe peu à peu à
l'endroit de la blessure, s'allonge de plus en plus et forme une
nouvelle queue qui met fort longtemps à devenir presque semblable
à la première ; en examinant la queue d'un Lézard, on reconnaît
toujours si elle a été brisée autrefois. S'il se forme un autre bour-
geon près du bourgeon principal ou sur celui-ci, il se développe
alors deux queues plus ou moins allongées. Dans ma collection, je
possède un beau sujet capturé près d'Argenton et présentant ce cas
curieux de monstruosité: Trois bourgeons se sont formés à l'endroit
où la cassure a eu lieu ; deux d'entre eux se sont développés et ont
formé deux queues assez longues ; le troisième bourgeon, qui n'a
pas continué à s'allonger, forme une excroissance arrondie à la base
des deux nouvelles queues.
Vers le milieu de février, quand la température est favorable, ou
bien en mars, si les beaux jours se font attendre, le Lézard vert
sort de sa retraite et se place dans les endroits bien exposés; mais
à cette époque de l'année il s'éloigne très peu de sa demeure et ne
reste dehors que pendant les heures ensoleillées, rentrant dès qu'un
nuage vient cacher le soleil; ordinairement les mâles se montrent
plusieurs jours avant les femelles. Si la mauvaise saison a été
humide, les sujets qui ont hiverné dans les trous de terre ont la
peau maculée d'une mince couche de boue, qui ne disparaît entière-
ment que lorsque l'animal perd son vieil épidémie.
En février, les testicules des mâles adultes sont encore peu volu-
mineux et très légèrement jaunâtres ; ils ne contiennent pas de
spermatozoïdes, de même que l'épididyme et le spermiducte, qui,
de chaque côté, correspondent avec chacun des testicules ; les pores
14 K. BOLLINAT
fémoraux sont peu développés. Les ovaires des femelles portent de
très petits (Buts légèrement jaunâtres, qui sont ceux qui se déve-
lopperont pendant l'année, et d'autres, encore plus petits et
incolores, qui sont la réserve pour les années suivantes.
Vers le milieu de mars, les testicules des mâles, qui ont grossi et
sont devenus presque blancs, contiennent quelques rares sperma-
tozoïdes; à la tin de ce mois, ils en contiennent beaucoup plus, sur-
tout chez les mâles très adultes, et, chez ces derniers, les spermi-
ductes commencent aussi à renfermer une petite quantité de
sperme encore peu riche en spermatozoïdes à corps cylindro-
conique un peu recourbé et à appendice filiforme lin et allongé.
Les pores fémoraux se développent. Dans la seconde quinzaine de
mars, les œufs jaunâtres que les femelles doivent pondre dans
l'année ont environ deux millimètres de diamètre.
En avril, les Lézards verts sont devenus très actifs; les mâles
poursuivent les femelles et se battent entre eux, car c'est pendant
ce mois que commence l'accouplement. J'ai trouvé de nombreux
spermatozoïdes dans les oviductes d'une femelle adulte dès le
2(3 avril ; ces spermatozoïdes étaient localisés dans la partie posté-
rieure des organes, c'est-à-dire dans celle qui avoisine le cloaque, ce
qui prouvait que l'accouplement était assez récent. Les oviductes
de cette femelle étaient plissés, épais et prêts à recevoir les œufs dès
qu'ils se seraient détachés des ovaires; les gros œufs, jaunes, ronds,
encore aux ovaires, avaient en moyenne six millimètres de dia-
mètre. Cette femelle s'était accouplée depuis plusieurs jours déjà,
car chacun de ses oviductes était fermé, à son extrémité postérieure,
par un bouchon de mucus blanc, opaque, sécrété par cette partie
des oviductes, dont les parois, en cet endroit, sont très épaisses ;
ces bouchons de mucus blanc, dans lesquels et surtout à la surface
antérieure desquels on rencontre de nombreux spermatozoïdes
agglutinés, ont probablement pour but d'empêcher le sperme de
s'échapper en partie au dehors entre l'accouplement et la féconda-
tion ; ils sont souvent réunis à leur base par quelques parcelles
d'urine caséeuse restées dans le cloaque ; très peu adhérents aux
parois de l'ouverture des oviductes, ils sont souvent arrachés et
expulsés lorsque les fèces, sortant du rectum et traversant le vesti-
bule cloacal, les accrochent au passage ; ils se forment beaucoup
moins régulièrement chez le Lacerta viridis que chez le Lucerta
muralis.
C'est donc pendant ce mois que commence l'accouplement chez
les sujets très adultes. Les testicules des grands mâles sont blan-
OBSERVATIONS SUR QUFXQUES REPTILES DE l'iNDRE 15
châtres, volumiueux, oui uue forme légèrement ovale et mesurent
sept à ueuf millimètres dans leur plus grand diamètre ; ils contien-
nent de nombreux spermatozoïdes, de même que l'épididyme et le
spermiducte qui sont gonflés de sperme extrêmement riche en
spermatozoïdes animés de mouvements assez vifs qu'on observe
surtout parmi ceux qui sont contenus dans les spermiductes. Chez
d'autres mâles, les spermatozoïdes, abondants dans les testicules,
sont rares dans les autres organes de l'appareil génital; on ren-
contre aussi des mâles à peine adultes dont les testicules, d'un blanc
un peu jaunâtre, ne contiennent que de rares spermatozoïdes, ces
animaux n'étant pas encore en plein rut.
Les femelles ne s'accouplent pas toutes pendant ce mois, mais
toutes ont les ovaires en travail. On remarque à ces organes de très
petits œufs incolores ou blanchâtres, réserve pour les années sui-
vantes, et d'autres œufs jaunes, ronds, mesurant trois millimètres
de diamètre chez les unes et jusqu'à six millimètres chez d'autres.
Le Lézard vert s'accouple de la même façon que le Lézard des
murailles. Le mâle saisit la femelle à l'un des lianes, près des
cuisses, et la tient tellement serrée dans ses mâchoires qu'il n'est
pas rare de voir la trace des dents du mâle sur le liane de la femelle,
et ces traces forment plus tard des marques noirâtres qui persistent
assez longtemps ; puis il recourbe son corps et rapproche son cloaque
de celui de sa femelle ; le double pénis du mâle maintient les
cloaques absolument joints et le sperme s'écoule des spermiductes
du mâle et gagne peu à peu les oviductes de la femelle. V. Gollin de
Plancy, qui a observé l'accouplement sur des animaux de cette
espèce qu'il conservait en captivité, a parfaitement décrit l'accou-
plement du Lézard vert (1).
Sous chacune des cuisses de cette espèce, on remarque une ligne
formée de points plus ou moins saillants selon l'âge, le sexe et
l'époque à laquelle on examine les individus. Ce sont les pores
fémoraux qui, lors de l'accouplement, servent au mâle à se fixer à
sa femelle au moment de la copulation. Ces pores sont, chez le
mâle, au nombre de 13 à 17 sous la cuisse droite et de 13 à 18 sous
la cuisse gauche ; sous les cuisses des femelles on eu compte 14 à
17 à droite et 14 à 18 à gauche ; ils ne sont pas toujours en nombre
égal sous chaque cuisse chez le même individu, et souvent l'une
des cuisses, la gauche principalement, en porte un ou deux de plus
que l'autre.
(1) V. CoLLiN de Plancy, L'accouplement et la ponte chez les Lézards de
France, Bulletin de la Société Zoologique de trance, 1877, pages 325 à 358 et
PI. VL
16 R. ROLLINAT
Les pores fémoraux des mâles adultes sont déjà très développés
en mars et deviennent assez rugueux par suite de l'humeur jaune
sécrétée par une série de glandes communiquant avec les pores ;
cette humeur se durcit à l'air et forme, à l'orifice des pores, une
petite saillie arrondie. Si, à cette époque, on presse vigoureuse-
ment entre les doigts la ligne des pores, il sort de chacun d'eux
une petite quantité d'humeur jaune et très épaisse formant cinq à
sept hâtonnets réunis à leur souimet par suite du durcissement de
l'humeur au contact de l'air. Ces pores sont très apparents en avril,
mai, et même en juin ; mais en juillet et août ils diminuent de
volume et ne grossissent de nouveau que vers la fin de février ou en
mars. Cependant, en les pressant fortement, on peut faire sortir
l'humeur jaune des pores des mâles adultes pendant tous les mois
de l'année. Les pores des sujets n'ayant pas encore atteint une
grande taille sont moins développés que chez les animaux très
adultes, et l'humeur sécrétée est moins jaune.
Il est certain que les pores fémoraux des mâles jouent un rôle
dans l'accouplement eu empêchant les cuisses du mâle de glisser
sur l'épiderme écailleux de la femelle, au moment où il cherche à
rapprocher son cloaque de celui de sa compagne.
Les pores fémoraux sont beaucoup inoins développés chez les
femelles que chez les mâles ; même à l'époque de l'accouplement,
ils restent très petits. Ils laissent parfois s'échapper, sous une forte
pression, de minuscules bâtonnets d'humeur incolore et transpa-
rente.
Sur quelques sujets des deux sexes, l'humeur qui ferme les pores
paraît noirâtre par suite des poussières ramassées au contact du
sol.
En mai, les organes génitaux des mâles sont, chez presque tous
les sujets, en état de fonctionner, car c'est l'époque de l'accouple-
ment. Les testicules sont volumineux, blancs, ou d'un blanc très
légèrement jaunâtre, et contiennent de très nombreux spermato-
zoïdes; de chaque côté, l'épididyme qui correspond à chacun des
testicules est énorme, blanc et gonflé de sperme très riche en sper-
matozoïdes ; les deux spermiductes sont aussi gonflés de sperme. Les
testicules n'atteignent pas la même grosseur chez tous les individus,
mais pendant ce mois, chez tous les adultes, ils contiennent des
spermatozoïdes; quoique les testicules soient moins développés
chez certains mâles adultes, l'épididyme et le spermiducte sont
gonflés de sperme dans lequel on observe de nombreux sperma-
tozoïdes.
OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DE L'INDRE 17
Les ovaires portent de ^ros œufs jaunes, arrondis, mesurant de
sept à neuf millimètres de diamètre. Chez quelques femelles les
œufs ont quitté les ovaires et se sont introduits dans les oviductes,
au pavillon desquels ils ont été fécondés par les spermatozoïdes
emmagasinés dans ces organes depuis l'accouplement.
C'est là que les œufs prennent leur forme ovale. Le vitellus, tou-
jours arrondi, s'entoure d'albumine : puis l'œuf descend de plus en
plus dans la partie postérieure des oviductes qui. en cet endroit,
ont les parois plus blanchâtres et plus épaisses qu'aux autres épo-
ques de l'année, et est revêtu peu à peu de la coque libreuse
chargée de sels calcaires qui doit le protéger. Cette enveloppe est
souple, parcheminée, d'un blanc mat; elle permet à l'œuf de
rebondir sans se briser lorsqu'on le laisse tomber d'une faible hau-
teur, et ressemble beaucoup à celle qui protège les œufs du Lézard
des murailles, du Lézard des souches et des Tropidonotes.
En quittant l'ovaire, l'œuf laisse à cet organe, à l'endroit où il
s'est développé, une cavité qui se rétrécit rapidement et dans
laquelle on observe une faible quantité de liquide épais, d'un blanc
jaunâtre, qui n'est autre que le résidu provenant de la formation du
vitellus. Ces cavités ressemblent à des petites poches jaunâtres à la
surface desquelles il est bientôt impossible de remarquer la déchi-
rure par où s'est échappé l'œuf. Les œufs qui sont fournis par
l'ovaire droit s'introduisent dans l'oviducte correspondant, et ceux
qui proviennent de l'ovaire gauche entrent dans l'oviducte gauche.
Plusieurs semaines après la ponte, il est encore possible de recon-
naître, par l'examen des poches jaunes aux ovaires, combien d'œufs
ont été déposés par la femelle, car dans les femelles n'ayant pas
encore pondu, le nombre d'œufs conlenus dans chaque oviducte est
toujours exactement le même que le nombre de poches jaunâtres
qu'on observe à l'ovaire correspondant. Le liquide épais que con-
tiennent les poches change de couleur; de jaune qu'il était au
moment de l'introduction des œuts dans les oviductes, et même de
la ponte, il devient d'un jaune foncé et souvent d'un jaune rou
geâlre ; puis eu juillet et août les poches se désorganisent et leur
contenu se mêle et se résorbe de plus eu plus pour disparaître en
septembre ou octobre, mais chez quelques femelles on peut encoie.
jusqu'en décembre, en voir quelques vestiges d'un rouge vermillon.
On remarque souvent aux ovaires, après l'introduction des gros
œufs dans les oviductes, de petits œufs jaunes qui ont été arrêtés
dans leur développement dès le mois de mars ou le commencement
d'avril et qui n'auraient continué à se développer que l'année sui-
Mcrn. Soc. Zool. de Fr., liS'J'J. xiii. — ±
18 li. KOLLINAT
Vciute ; on les recoiiuaît facilement des très petits œufs incolores ou
blanchâtres qui reprëseuteut la réserve pour les pontes futures.
D'autres feuielles, eucore plus avancées, déposent leur ponle :
j'ai trouvé les œufs de cette espèce dès le 18 mai. La femelle place
ses œufs dans une fissure du sol. sous une uiutte de terre, dans un
trou creusé par elle eu plein champ ou daus un tas de terre ou de
sable, rarement sous les pierres. Ordinairement, plus les œufs qui
composent la ponte sont nombreux, plus ils sont petits. Ils sont
toujours libres ; très rarement on en trouve deux ou trois collés
faiblement ensend)le. J'ai observé, dans mes cages, des pontes dont
les œufs, collés les uns aux autres, formaient un petit paquet;
mais il n'en est pas ainsi à l'état libre.
La femelle du Lézard vert pond, en une seule fois, et une seule
fois chaque année, de six à dix-neuf œufs. J'ai compté, aux ovaires,
de six à dix-neuf gros œufs jaunes arrivés au moins au tiers de
leur développement, c'est-à-dire à uue période à laquelle ils conti-
nuent toujours à se développer et ne sont jamais arrêtés dans leur
évolution. J'ai trouvé, dans les oviductes de femelles sur le point de
pondre, de neuf à seize œ-ufs. Enfin, daus les trous de terre ou de
sable, j'ai rencontré les œufs de cette espèce au nombre de sept à
dix-sept par ponte. C'est donc avec raison que je puis dire que le
nombre d'œufs pondus par- la femelle varie entre six et dix-neuf.
C'est aux environs d'Argenton-sur-Creuse (Indrej, dans les ban-
quettes de sable du chemin de fer de la ligue de Paris à Toulouse,
(|ue j'ai fait les plus abondantes récoltes d'œufs de cette espèce. Je
dois à l'obligeance de M. Prillieux, Inspecteur général au Ministère
de l'Agriculture, et de M. Baudu, Chef de section à la Compagnie
d'Orléans, ce dont je les remercie bien sincèrement, l'autorisation
de circuler à pied sur les voies ferrées, pour y capturer les Reptiles
nécessaires à mes études, autorisation qui m'a été accordée par
M. le Ministre des Travaux publics et par M. le Directeur de la
Compagnie d'Orléans. Quoique les trains soient fort nombreux
sur cette ligne, les Sauriens et les Ophidiens y sont abondants,
surtout dans les endroits où le chemin de fer traverse des terrains
bien cultivés ; (;'est ordinairement là, dans les tranchées, sur les
talus où ils ne sont pas continuellement tracassés par la présence
de l'Homme, leur éternel et parfois bien injuste ennemi, que les
lieptiles ont leur demeure; le souffle puissant, les coups de sifflet
des locomotives et le bruit des wagons ne semblent pas les effrayer,
habitués qu'ils sont à ce vacarme intermittent. Mais le bonheur n'est
jamais parfait, et il arrive de temps à autre qu'un Lézard, une
OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DE l'iNDRE 11)
Couleuvre ou une Vipère se l'ait surprendre et écraser par un train ;
j'ai plusieurs t'ois trouvé le cadavre mutilé d'un Reptile imprudent !
L'époque de la ponte étaut arrivée, la femelle du Lézard vert, le
corps arrondi, distendu par la présence des œufs, cherche un
endroit convenable pour déposer sa ponte. (Test le plus souvent à
quelques centimètres des rails, dans la banquette de sable dont le
petit talus a une inclinaison de 4o', qu'elle creuse la demeure où
reposeront ses œufs ; plus rarement elle va pondre sous le sentier
qui borde les banquettes ou dans les grands talus des remblais, les
banquettes de sable, au point de vue de la chaleur et de la légère
humidité qu'elles conservent, étant très favorables au développe-
ment de l'embryon. L'endroit clioisi, dans l'une ou l'autre des
banquettes qui bordent les voies, elle creuse un premier trou qu'elle
abandonne parfois pour aller eu ouvrir un autre plus loin, soit
que la banquette lui ])araisse trop sèche et trop dure à creuser jus-
qu'à ce qu'elle rencontre le sable humide, soit qu'elle y trouve
quelque gros caillou difficile à contourner et qui la décourage, soit
eucore par suite d'éboulements. Enfin elle établit, au moyeu de ses
pattes de devant et parfois de son museau, les membres postérieurs
ayant pour mission de rejeter le sable au dehors, un trou de douze
à vingt cinq et trente centimètres de profondeur, horizontal ou
légèrement incliné, s'enfonçant droit dans la banquette ou se con-
tournant un peu d'un côté ou de l'autre, presque toujours vers la
droite ; l'extrémité du trou, plus large que le couloir, lui permet de
se retourner, et elle se repose, après ce travail qui a duré de longues
heures, en attendant que le premier œuf vienne se présenter à
l'ouverture du cloaque; j'ai pris des femelles dans cette position.
Dans le sable, une journée lui sutïit pour creuser sa galerie. Tout
au fond du trou, dans le coin de droite ordinairement lorsqu'on
ouvre la banquette, et par conséquent dans l'endroit qui se trouve à
gauche de la bète lorsqu'elle s'est retournée pour pondre, la femelle
dépose le contenu de ses oviductes. Les œufs se touchent ou sont
séparés par un peu de sable, mais s'ils se touchent il est bien rare,
comme je l'ai dit, qu'ils se collent les uus aux autres. Lorsqu'une
femelle est dérangée dans sou travail, je crois qu'elle n'abandonne
pas le trou commencé si l'endroit est favorable : le 23 mai, je ren-
contre, vers quatre heures du soir, une grosse femelle occupée à
creuser son trou ; je lui brise la queue en l'arrachant de sa galerie,
encore peu profonde, et je la jette dans les herbes du talus, après
avoir constaté qu'elle était sur le point de poudre, car son abdomen
était énorme. Elle revint sans doute déposer sa ponte dans ce même
2,0 K. HOLLINaT
tron, car quelques jours après j eu relire douze œufs pondus depuis
peu, mais légèremenl plissés par suite de la sécheresse. Ce qui uie
laisse croire que c'est hien cette inêiiie femelle qui a pondu là, c'est
que le trou n'avait pas été creusé plus avant dans la banquette et
qu'il n'avait pas une profondeur sutTisaute, probablement parceque
la bête mutilée éprouvait une vive souffrance par suite de la plaie
qu'elle avait à la base de la queue ; une autre femelle aurait certai-
nement creusé ce trou jusqu'au sable humide.
La poDte terminée, la femelle abandonne ses œufs et ne s'en
occu|)e plus ; elle ne prend même pas soin de fermer d'un peu de
sable l'entrée du trou, et c'est la première grosse pluie d'orage qui
fait s affaisser et se fermer l'orilice de la galerie. Quand la douce
chaleur du sol aura fait éclore les petits Lézards, ils n'auront qu'à
déblayer l'entrée du trou, qu'ils abandonneront bientôt pour aller se
cacher sous les herbes, sous les pierres et dans les moindres fissures.
Pendant le mois de mai, il nest pas rare de rencontrer déjeunes
femelles dans leur troisième année qui vont se reproduire pour la
première fois. Aux ovaires, les (Eufs jaunes qui doivent se déve-
lopper pendant l'année n'ont que trois à quatre millimètres de
diamètre, et les oviductes, à parois encore peu épaisses, ne con-
tiennent pas de spermatozoïdes dans la première quinzaine de
mai. C'est vers la fin de ce mois que ces jeunes femelles s'accou-
plent et ce sont elles qui fourniront les pontes tardives.
En juin, les testicules des mâles adultes diminuent de volume,
mais ils fournissent encore de très nombreux spermatozoïdes; l'épi-
didyme et le spermiducte sont toujours gonflés de sperme très
riche en spermatozoïdes animés de mouvements rapides.
Parmi les femelles adultes, on en rencontre qui viennent de
déposer leur ponte et qui portent au haut de chaque tlanc un pli de
peau caractéristique, pli qui ne disparaît entièrement qu'après
plusieurs semaines ; aux ovaires, on remarque de très petits œufs
blanchâtres et quelquefois d'autres de même taille, mais déjà un
peu jaunâtres, qui sont ceux qui se seraient développés l'année sui-
vante. Lorsque le printemps a été froid et humide, on trouve des
femelles adultes qui n'ont pas encore déposé leur ponte.
En juillet, les testicules des mâles deviennent petits, jaunâtres
on d'un blanc jaunâtre ; ils ne contiennent plus que quelques sper-
matozoïdes ; l'épididyme et le spermiducte sont beaucouj» moins
gonflés de sperme dans lequel les spermatozoïdes deviennent de
plus en plus rares. Il est à remarquer (jue les testicules des mâles
qui ne sont i>as encore très adultes sont les derniers à diminuer de
OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DE l'iNDRE 21
volume, et cela se comprend, car od sait que ces jeunes mâles sont
aussi les derniers à entrer eu rut au printemps.
Les ovaires des femelles bien adultes sont dans le même état
qu'en juin ; ordinairement, à cette époque, toutes ont pondu.
Les organes génitaux des mâles sont complètement au repos en
août. Les testicules ont encore diminué de volume et sont moitié
moins gros qu'à l'époque du rut ; ils sont jaunâtres ou d'un blanc
jaunâtre et ne contiennent plus de spermatozoïdes. Dans la faible
quantité de liquide qu'on peut extraire de l'épididyme et du sper-
miducte on ne trouve i)lus de spermatozoïdes.
Les ovaires des femelles portent de très petits œufs blanchâtres
ou parfois d'un blanc jauuâlre; ces derniers se seraient développés
l'année suivante. Les oviductes ne contiennent rien.
En septembre, les testicules des mâles diminuent encore et ne
donnent pas de spermatozoïdes. En octobre, novembre, décembre
et janvier ces organes recommencent à grossir un peu, deviennent
moins jaunâtres, mais ne sécrètent des spermatozoïdes que vers le
15 mars chez les sujets très adultes. De septembre au milieu de
mars on ne rencontre pas de spermatozoïdes dans l'épididyme et le
spermiducte de droite ni dans l'épididyme et le spermiducte de
gauche. Le Lézard vert n'est donc jamais en état de s'accoupler à
l'automne, comme le font, ainsi que je l'ai observé, quelques-uns
de nos Ophidiens et notre Chélonien, la Cistude d'Europe (1).
Les ovaires des femelles portent, en septembre, octobre et
novembre, des œufs minuscules blanchâtres et d'autres un peu
jaunâtres. En décembre et janviei- ces organes ont déjà, outre les
très petits œufs blanchâtres ou plutôt incolores, d'autres œufs ou
ovules plus gros, de deux millimètres de diamètre environ, franche-
ment jaunâtres et déjà en voie de développement, mais ces œufs
restent à peu près dans cet état jusqu'au commencement d'avril,
époque à laquelle ils grossissent rapidement chez les femelles
adultes. En automne et en hiver, je n'ai rencontré nulle trace de
spermatozoïdes dans les oviductes de cette espèce.
Pendant bien des années j'ai essayé, sans pouvoir y parvenir, de
faire éclore les œufs du Lézard vert ; à peine arrivé à la moitié de
son développement, l'embryon se laissait mourir. Mais chaque
année je modifiais, je perfectionnais mes ustensiles de l'année pré-
(1) Raymond Rollinat, Sur raccoiiplement des Ophidiens à la fin do l'été et au
commencement de l'automne. liullelni île la Société Zonlogiquede France, XXIII,
1898.
Ide.m., Sur l'accouplement automnal de la Cistude d'Europe. HuUetiii de la
Société Zoologùjue de France, XXIV, 1899.
22 n. noLUNAT
cédente, et finalement j'iniagiuai, en 189o, une boite d'élevage fort
simple qui me donna un succès complet et au moyen de laquelle je
fis éclore plus de deux cents œufs de Lacerla r-iridis et de iMcerta
muralis, et environ le mêjne nombre en 189G. .l'avais aménagé plu-
sieurs boîtes dans mou jardin et j'avais ])ris soin de les placer
dans les endroits les mieux exposés au soleil.
Cette boîte, en bois de chêne assez épais, a 25 centimètres de
hauteur, 33 de largeur et 40 de longueur ; elle n'a pas de fond et
est fermée, en dessus, d'un couvercle composé d'un cadre de bois
sur lequel est tendue de la toile métallique, couvercle muni de
charnières et de crochets. Chacune de mes boîtes est soigneuse-
ment peinte, pour que le bois ne pourrisse pas dans la terre et
aussi pour éviter l'oxydation de la toile métallique du couvercle.
Après avoir fait un trou dans la terre, j'y place ma boîte de
façon à ce que la partie supérieure sorte de 8 centimètres au-dessus
du niveau du sol, après quoi je la remplis, jusqu'au niveau du sol
extérieur, de sable de rivière; ce sable, assez fin et peu terreux,
laisse s'écouler facilement l'eau lors(|u'on arrose l'intérieur de la
boîte. Avec quatre grands morceaux d'ardoise, (pie j'enfonce verti-
calement et complètement dans le sable jusqu'à ce qu'ils soient au
niveau de celui-ci, je forme un rectangle dont les cotés sont paral-
lèles à ceux de la boîte et à 6 centimètres de ces derniers; j'enlève
le sable contenu dans ce rectangle jusqu'à une profondeur d'envi-
ron 6 centimètres, |)Our avoir une chambre assez spacieuse que je
recouvre avec une grande ardoise; j'obtiens ainsi une boîte à parois
et couvercle d'ardoise et à fond de sable, enfermée dans la boîte en
bois. Cela l'ait, je mets un peu de mousse sur le sable de la cavité
rectangulaire, c'est-à-dire sur le fond de la boîte interne, et sur
(;ette mousse je place les œufs en les rangeant eu ligne, ponte par
ponte, après avoir arrosé copieusement le fond de mousse et de
sable pour obtenir l'humidité nécessaire sans laquelle les œuis ne
tarderaient pas à se llétrir. Je recouvre la boite interne de son cou-
vercle d'ardoise; puis, entre cette ardoise et le couvercle en toile
métallique de la boîte de bois, je place un épais matelas de mousse.
Pour éclore, les œufs des Lézards ont besoin de chaleur et d'hu-
midité. 11 est donc urgent de visiter chaque matin, ou tous les deux
jours, la cavité dans laquelle sont les œufs; on s'assure ainsi que
l'humidité est suffisante, ou qu'il faut mettre un peu d'eau dans
l'endroit où sont les œufs, ce qu'il est facile de faire au moyen
d'un petit arrosoir à bec fin et recourbé, en évitant, autant que
possible, de mouiller les œufs. Si la chaleur devient trop intense,
OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DR l'iNDRE 23
on peut humecter un peu le gros matelas de mousse situé, comme
je l'ai dit, entre l'ardoise qui recouvre la cavité où sont les œufs et
le couvercle grillagé ; si, au contraire, l'eau du ciel a imbibé trop
fortement ce matelas de mousse, il est bon de le remplacer par un
autre de mousse sèche, et, si la pluie persiste, de recouvrir la toile
métallique de deux ou trois ardoises placées en partie les unes sur
les autres de façon à éviter que l'eau n'imprègne de nouveau le
matelas de mousse. Il est nécessaire de ne pas oublier que la trop
grande humidité peut être funeste aux embryons contenus dans les
œufs; aussi, dans l'endroit où ils sont placés, il faut cesser momen-
tanément de mettre un peu d'eau lorsque la température se refroi-
dit. i\.vec ce système, j'ai fait éclore non seulement des œufs de
Lézai'ds, mais aussi un assez grand nombre d'œufs du Tropidonote
à collier et du Tropidonote vipérin.
Le 18 mai 1896, je rencontre, dans un trou situé au haut du talus
du chemin de fer, sous le sentier qui longe la petite banquette de
sable au haut de laquelle sont les rails, une femelle de Lézard vert
qui venait de déposer sa ponte à l'instant même ; cette bête, aplatie,
flasque, semblait exténuée et se laissa capturer facilement. Je
prends la femelle et, au fond du trou qui avait environ 30 centi-
mètres de profondeur, je trouve neuf œufs blancs fraîchement
pondus. Le trou n'était pas creusé absolument droit: il présentait
quelques sinuosités causées par des pierres que le Lézard avait dû
contourner pour établir sa galerie.
Lesœufsdont je venais de m'emparer avaient en moyenne 15 milli-
mètres de longueur sur 10 de largeur; leur forme était un peu
allongée.
De retour chez moi, je tue la femelle en la plaçant dans un bocal
dans lequel j'avais introduit un peu de coton imbibé de chloroforme.
Je l'ouvre et je constate que ses ovaires contiennent de très petits
œufs incolores ou blanchâtres, et d'autres, à peu près aussi petits,
très légèrement jaunâtres ; mais je remarque surtout que l'ovaire
droit porte quatre poches contenant une matière épaisse, d'un
jaune foncé, et que le gauche a cinq poches semblables ; ces neuf
poches, qui contenaient les œufs fournis cette année aux oviductes,
correspondent exactement au nombre d'œufs trouvés dans le trou
où était cette femelle. Les oviductes, entièrement vides, sont con-
gestionnés, épais, et, à chacun d'eux, l'ouverture qui communique
avec le cloaque est très large.
Je place, dans une des boîtes d'élevage installées dans mon jardin,
les ncufœnls que je venais de retirer du trou en même temps que la
femelle.
24 R. ROLUNAT
Premier œuf. — Un mois après, le 18 juin, je relire un de ces
œufs de la boîte d'élevage 11 mesure 16 millimètres de longueur et
13 millimètres de laigeur; il a une forme plus arrondie qu'au
moment de la ponte. L'embryon qu'il contient est encore fort petit,
blanchâtre ou plutôt incolore; il a les yeux proéminents et mesure
12 millimètres de tête et corps, et 7 millimètres de queue; les
quatre membres sont très petits et à l'état de moignons informes;
le vitellus, jaune, est considérable.
Deu.rième œuf. — Le 3 juillet, j'examine un second œuf. Il mesure
17 millimèties de longueur et 14 millimètres de largeur; il est
arrondi. L'embryon, d'un blanc légèrement rose, ou pour mieux
dire incolore, a 15 millimètres de tête et corps, et 12 millimètres de
queue ; la tête est énorme, et les yeux, noirâtres, se forment; les
membres se développent, et les doigts, encore courts, sont palmés.
L'embryon forme un cercle presque complet ; la queue est enrou-
lée sur elle-même, près du corps.
Troisième œuf. — Le 18 juillet, l'œuf, volumineux, mesure 20 mil-
limètres de longueur et 15 millimètres de largeur. L'embryon, d'un
blanc rose, a 22 millimètres de tête et corps, et 21 millimètres de
queue. La tête est grosse; les yeux sont énormes. Les membres se
développent de plus en pluset sont presque entièrement formés; les
doigts, bien formés, ne sont plus palmés : les ongles ne sont pas
encore apparents. L'embryon a la même position que précédem-
ment. Le vitellus est encore considérable.
Quatrième œuf. — Le 3 août, l'œuf mesure toujours 20 millimètres
de longueur et 15 millimètres de largeur. L'embryon commence à
prendre une teinte légèrement noirâtre sur les parties supérieures ;
il a 27 millimètres du museau à l'anus, et 37 millimètres de queue.
La tête est beaucoup moins volumineuse proportionnellement au
corps; le petit être est presque entièrement formé; ses doigts,
allongés, commencent à être pourvus d'ongles; on reconnaît son
sexe : c'est un mâle (1); la dent caduque se forme. L'embryon est
toujours dans la même position. La masse vitelline est beaucoup
moins considérable.
Cinquième œuf — Le 18 août, l'œuf a les mêmes dimensions. Le
fœtus a les parties supérieures noirâtres et, par endroits, légèrement
(1) Penihinl \t' ilùveloppcmcnt, de rombryon, les deux pénis du inAh; se fornuînt,
au dehors; quelque temps avant réclosion, chacune des V(>rges rentre dans sa
gntne, et, au moment où le Lézard sort de l'œuf, il est extrêmement dilîieile et
même impossible de reconnaître ;i quel sexe appartient l'animal sans le dissé-
quer.
OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DE l'INDRE 25
olivâtres; les parties inférieures sont d'un blanc jaunâtre; les
côtés de la tête deviennent jaunâtres. Il mesure 33 millimètres du
museau à l'anus et 50 millimètres de l'anus à l'extrémité de la
queue. Sa dent caduque est formée; ses ongles le sont presque
entièrement ; on voit très bien tous les détails de l'épiderme écail-
leux. Il est très développé, et le vitellus diminue de plus en plus.
Le fœtus n'occupe pas absolument la même position que précédem-
ment; du museau à l'extrémité de la queue, il est enroulé en spi-
rale.
Ayant ouvert un grand nombre d'œufs vers la fin du développe-
ment, j'ai constaté que le fœtus, entièrement enroulé sur lui-même,
n'occupait pas invariablement la même position ; tantôt c'est la
queue qui est sur la tête et le corps, tantôt elle est dessous, en spi-
rale ou décrivant les courbes les plus variées. Le petit animal fait
d'ailleurs, sous sa coque, quelques mouvements qui peuvent chan-
ger la position du corps, des membres et de la queue.
Ayant ouvert aussi de nombreux œufs de cette espèce entre la
ponte et la fin du développement, j'ai trouvé, une seule fois, deux
embryons dans le même œuf. Cet œuf gémellaire se composait de
deux vitellus enfermés sous une seule coque, et chacun des vitellus
portait un embryon arrivé à la moitié de son développement;
quoique l'œuf fût à peine plus gros que les autres œufs de la même
ponte, les deux embryons étaient bien vivants et parfaitement con-
formés. J'ai conservé, dans ma collection, ces embryons encore
enfermés dans une partie de la coque qui les recouvrait.
Sixième œuf. — Le Lézard contenu dans cet œuf fend sa coque le
27 août; il naît le 30, cent quatre jours après la ponte.
Septième œuf. — Le jeune Lézard fend sa coque le 28 août et eu
sort complètement le 30 août.
Huilième œuf. — Le petit Lézard failles premières coupures à sa
coque le 28 août et naît le 31 août.
Neuvième œuf. — Le Lézard fait la première incision à sa coque
le 29 août et sort de son enveloppe le 3.1 août.
J'ai fait développer beaucoup de pontes de cette espèce. J'en
trouvais souvent dans les trous des banquettes de sable du chemin
de fer, près des rails. Les poseurs, qui travaillaient au renouvelle-
ment des traverses, mettaient à découvert, en faisant leurs travaux,
bon nombre d'œufs. J'avais remis à ces braves gens une petite
boîte en fer blanc contenant de la mousse humide dans laquelle ils
plaçaient les œufs dès qu'ils les trouvaient ; l'un des poseurs habi-
tant près de chez moi, avait la bonté de me l'apporter dans la soirée,
26 R. ROLLINAT
lorsqu'il rentrait de son travail. Les cultivateurs des environs
d'Argenton me procurèrent aussi des œufs, j'eus donc bon nombre
de pontes que j'installais, au furet à mesure des découvertes, dans
les boîtes d'élevage de mon jardin.
Sur chaque ponte, j'ai remarqué que l'œuf augmentait de
volume pendaut le développement de Tembryon. Souvent, lorsque
le petit Reptile est sur le point de naître, certaines parties de la
coque, moins épaisses, paraissent légèrement noirâtres, parce
qu'elles laissent apercevoir la coloration sombre du fœtus.
En 189o, l'éclosion commence le 16 août et est terminée le
1''' octobre.
Lorsque les petits contenus dans une ou plusieurs pontes sont sur
le point de naître, plus il fait chaud plus les éclosions sont nom-
breuses : (hins la même boîte d'élevage, quatorze Lézards verts
naquirent en trois jours, les 19, 20 et 21 septembre 1895 ; le 22 sep-
tembre, dix-huit petits sortirent de leur coque. Au contraire, s'il
survient des intempéries, il y a un peu de ralentissement dans les
éclosions, et les jeunes sont moins alertes que lorsqu'il fait chaud.
J'avais isolé plusieurs pontes dans mes boîtes d'élevage, pour
savoir combien de temps se passait entre l'éclosion du premier
petit et celle du dernier de chaque ponte ; voici ce que j'ai observé :
1» Ponte de douze œufs : les jeunes Lézards sortent de leur coque
en deux jours seulement.
2° Ponte composée de neuf œufs : le premier petit naît le 29 sep-
tembre; le dernier sort de l'œuf le 1«"' octobre. Les petits étaient tous
nés en l'espace de trois jours.
3° Ponte de douze œufs, trouvée le 25 mai dans une banquette de
sable; ces œufs sont pondus depuis peu : le premier petit naît le
30 août, et le dernier le 3 septembre. L'éclosion était terminée en
cinq jours.
4° Ponte de douze o'ufs : les petits naissent en onze jours, du
28 août au 7 septembre.
En 1896, l'i'closion commença le 14 août. Pendant la seconde
quinzaine d'août et tout le mois de septembre les éclosions furent
nombreuses; en octobre, elles se ralentirent beaucoup, et, à partir
du 10 de ce mois, la température devenant de plus en plus froide et
humide, les éclosions ne se produisirent plus ; alors, chez les quel-
ques anifs qui me restaient, — à peine une douzaine, — les fœtus
se laissèrent mourir dans leur coque.
Pendaut le développement du fœtus, il se forme, à l'extrémité
de la mâchoire supérieure, une dent plate, horizontale, assez large
OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DE l'iNDRE 27
à sa base et dont l'extrémité, tranchante, affecte différentes formes;
tantôt elle est arrondie, tantôt, au contraire, elle est assez aiguë;
c'est la dent caduque, fixée à l'interniaxiliaire par une sorte de
pédoncule très court et recourbé à angle droit; en passant le doigt
sur l'extrémité du museau du Reptile, on sent très bien cette dent,
qui fait un peu saillie au dehors. Lorsque le moment de l'éclosion
est arrivé, le petit Lézard s'agite sous son enveloppe parcheminée
et fend, d'un coup de cette dent, la coque qui l'emprisonne. De la
fente, il s'échappe aussitôt un peu d'albumen ; l'enveloppe, disten-
due, s'affaisse légèrement. Un second coup de museau, porté de
gauche à droite ou de droite à gauche, fait une seconde coupure,
aussi nette que celle qu'on ferait au moyeu d'un rasoir. Ordinaire-
ment les coupures sont assez nombreuses et convergent toutes
vers le même point; parfois il n'y en a qu'une ou deux. Le jeune
Saurien sort alors son museau par l'une des ouvertures, respire à
l'aise et passe de temps à autre sa langue sur l'extrémité de son
museau. Puis il sort la tête, la partie antérieure du corps, et enfin,
couvert d'albumen transparent qui ne tarde pas à sécher, il se
décide à quitter sa prison. J'ai constaté qu'entre la première cou-
pure et l'éclosion définitive, il pouvait se passer plusieurs heures
ou plusieurs jours. Cela dépend dans quel état est le Lézard au
moment de la première coupure ; si ses enveloppes fœtales ne sont
pas entièrement résorbées, il attendra souvent un ou deux jours
avant de quitter sa coque. Cela dépend aussi de la température;
s'il fait très chaud, l'éclosion sera assez rapide; s'il fait froid, les
mouvements du Reptile étant beaucoup plus lents, il ne sortira que
peu à peu et lentement de son enveloppe. Après l'éclosion, si l'on
presse entre les doigts la coque de l'œuf, il en sort une petite quantité
d'albumen transparent ou blanchâtre. Si, lorsque le Lézard a sorti
l'extrémité du museau par l'une des ouvertures faites à sa coque,
on le tracasse au moyen d'un instrument quelconque introduit par
une autre des coupures, il n'hésite pas à sortir brusquement et à
s'enfuir aussitôt; vif, alerte, les yeux grands ouverts, il va se cacher
sous les herbes, sous les mottes de terre, sous le premier abri qu'il
rencontre, et si on lui laisse la liberté, il ne tardera pas, quelques
jours après, à donner la chasse aux petits Insectes, aux Pucerons
qui composent sa première nourriture. La dent caduque reste peu
de temps à l'extrémité du museau du nouveau-né; parfois même
elle tombe lorsque l'animal fait les dernières coupures à sa coque.
Pour étudier la chute de celte dent, j'ai mis en cage quelques
sujets, chacune des cages renfermant les individus nés pendant la
même journée. Voici le résultat de mes observations :
20 U. ROLLINAT
Deux Lézards verts naissent le 23 août. L'un d'eux perd sa dent
caduque moins de vingt-quatre heures après être né ; chez le
second, elle tombe dans la matinée du 23 août.
Un Lézard naît le 29 août ; sa dent tombe le 1^^ septembre.
Un Lézard naît dans la soirée du 3 septembre, et perd sa dent
le 6 du même mois.
Un Lézard naît dans la matinée du 8 septembre ; sa dent caduque
tombe le lendemain jnatin.
Sept Lézards naissent le 11 seittembre. ('Àiu\ perdent leur dent
caduque dès le lendemain, un la perd dans la matinée du 13 sep-
tembre, et chez le septième elle ne tombe (jue le Ki du même mois.
En résumé, la dent caduque tombe du premier an cinquième
jour après la naissance; lorsqu'elle se détache, l'endroit où elle
était fixée est parfois sanguinolent.
Rarement le Lézard qui vient d'éclore traîne, fixés à l'ombilic,
quelques vestiges de ses enveloppes embryonnaires, qui ne tardent
pas à sécher et à tomber.
A sa naissance, le jeune Lézard vert mesure 31 à 34 millimètres
du museau à l'ouverture du cloaque, et 39 à 52 millimètres du
cloaque à l'extrémité de la queue. En dessous, sur la ligne médiane,
on voit très bien la cicatrice de l'ombilic. Les parties supérieures
sont d'un brun foncé olivâtre, avec des reflets bronzés ; une raie
plus claire se montre sur le haut de chaque flanc et se prolonge
sur la queue ; chaque flanc est aussi orné d'une bande interrompue
un peu plus visible que la précédente. Les parties inférieures sont
d'un jaune verdâtre pâle, avec des reflets métalliques roses ; les
côtés de la tête et du cou sont d'un vert jaunâtre. Tous les jeunes
de cette espèce ont à peu près la même coloration à la sortie de
l'œuf et ce n'est que beaucoup plus tard qu'on pourra reconnaître
ceux qui auront la coloration du type de l'espèce, ou celle de la
variété piquetée ou de la variété à deux raies, ou encore un mélange
du costume des variétés et du type.
Les nombreux Lézards verts nés chez moi et lâchés dans mon
jardin furent exterminés par mes Chats, qui leur firent une guerre
continuelle. Au lieu d'habiter les murs ou un rocher disposé près
du bassin des Cistudes d'Europe, comme le faisaient les Lézards des
murailles, ils vivaient dans les bordures de l)uis, sous les mottes
de terre et dans les herbes des carrés. Cela causa leur perte, et
aussi celle de (|uelques-uns de mes Chats, auxquels je ne pouvais
permettre sentblable licence et qui d'ailleurs donnaient aussi la
chasse à mes Lézards des murailles et ne se gênaient nullement
OBSERVATIONS SUR QUELQUES REPTILES DE LINDRE 29
pour frapper de leurs gritles acérées la tète de mes Cistudes, car ils
visitaient souvent les bords du bassin où ils venaient voler la
viande et les Poissons que je distribuais à mes paisibles Ghéio-
niens ; plusieurs de mes Tortues furent ainsi éborgnées par eux.
Vers la fin d'octobre et en novembre, les ouvriers qui travaillent
la terre trouvent parfois des pontes de Lézard vert contenant des
embryons plus ou moins développés. Ce sont les œufs déposés dans
des endroits mal exposés par des femelles déjà en retard pour
opérer leur ponte. Les embryons contenus dans ces œufs périssent
d'ordinaire aux premières gelées un peu fortes. Des laboureurs
m'ont apporté, le 9 octobre, des œufs contenant des embryons à
peine arrivés à la moitié de leur développement et qui ne seraient
certainement pas sortis de leur coque avant la lin du mois de
novembre, car plus la température s'abaisse plus le développement
se ralentit. J'en ai fait l'expérience sur une ponte tardive de Lacerta
■stirpiuin placée dans une de mes boîtes d'élevage ; j'ai retiré des
coques, dans la première quinzaine de décembre, des fœtus très
développés mais auxquels il aurait fallu encore quelques jours pour
éclore; je crois même que ces fœtus seraient morts avant d'être en
état de sortir de l'œuf, le temps devenant de plus en plus froid.
Le Lézart vert croît lentement. Pendant la première année, il est
assez sociable, et j'ai rencontré déjeunes Lézards par groupes com-
posés de quelques individus ; mais je ne veux pas dire que cela soit
une règle, car on trouve bien souventces jeunes absolument isolés.
A six mois, les petits Lézards onten moyenne 110 à 136 millimètres
du museau à l'extrémité de la ({ueue; la coloration de leurs parties
supérieures est ordinairement un peu plus claire que lorsqu'ils
viennent d'éclore, et, chez les individus qui appartiendront à la
variété à deux raies, les raies des flancs sont plus apparentes ; chez
les autres, au contraire, ces raies sont moins visibles qu'au moment
de la naissance. Ce n'est guère qu'en les ouvrant qu'on peut recon-
naître leur sexe, et leurs organes génitaux sont extrêmement petits.
Eu mai, quelques sujets ont déjà 163 millimètres de longueur
totale; leurs lianes sont un peu plus jaunâtres et verdàtres ; leurs
parties supérieures sont d'un brun clair olivâtre. Eu juin, on trouve
des jeunes atteignant 184 millimètres. Puis les Lézards se déve-
loppent petit à petit et prennent de plus en plus, dans le courant
de leur deuxième année, le costume qu'ils doivent avoir définitive-
ment.
D'après les observations que j'ai pu faire sur des individus de
taille différente, ce n'est, je crois, que dans le courant de sa troi-
30 R. ROLLINAT
sième aunée que ce Sauiien est en étal de se reproduire; il a alors
25U millimètres et plus de longueur. Chez les mâles qui semblent
avoir cet âge, on trouve, à l'époque du rut, de nombreux spermato-
zoïdes dans leurs testicules assez l)ien développés : mais ils ne sont
en état de s'accoupler qu'après les mâles adultes. Les l'emelles de
trois ans s'accouplent aussi après les femelles très adultes. Je crois
que certaines femelles ne sont en état de se reproduire que dans le
couraiit de leur quatrième année.
31
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES,
PROVENANT DE LA COTE D'ANGOLA (AFRIQUE OCCIDENTALE)
PAR
LE D' J. G. DE MAN
(Planches I et II)
Vers la lin de l'auuée dernière, mou cousin M. P. Kamerniau,
chef d'une maison de couimerce à Catumbella, près de Benguella
(x^ngola), a eu l'obligeance de m'envoyer la petite collection inté-
ressante, décrite dans ce mémoire. Le village de Catumbella est
situé à une heure de distance de la côte de l'Océan, sur une rivière ;
les Crustacés ont été récoltés, par mon cousin lui même, dans une
localité de la côte, dite Lobito, près de Catumbella, sans doute la
même localité dont fait mention M. B. Ozorio (l). Ce sont dix
espèces, dont une seule me paraît nouvelle. D'autres espèces inté-
ressantes et, à ce qu'il me semble, nouvelles pour la faune de ce
pays, sont le Leptodius punctatiis Miers et le CycloijrapsHs oi-ciden-
talis A. M. E., trouvés jusqu'ici à Corée et aux îles du Cap Vert,
puis le Pachygrapsus transoersus Gibbes des Antilles et le Petrolis-
tlies leporiiius Heller de Rio de Janeiro.
Ayant reçu plusieurs types des uiusées de Paris et de Leyde, pour
l'envoi bienveillant desquels je témoigne tous mes remerciements
aux Directions de ces établissements, je me permets d'ajouter quel-
ques observations sur le Pachygrapsus inaurus Lucas et sur le
Grapsus simplex Herklots.
La plupart des espèces sont représentées par un plus ou moins
grand nombre d'exemplaires, qui tous sont en parfait état de con-
servation, et se trouvent dans l'alcool.
(.cure LEPTODIUS A. M. E.
Leptodius plnctatus Miers.
(PI. I, Fig. 1).
Leptodius punctatus Miers, On a Collection of Crustacea made by
Baron Hermann Maltzan at Goree Island, Senegambia. Annals and
Magazine of Natural Hiatory, (5), VIII, 1881, p. 214, pi. 13, fig. 3.
(1) B. Ozorio. Joranl Sciencias Math., Pliys. e Naturaes, Lisboa, 1887.
32 J. G. DE MAN
93 exemplaires (59 cT, 34 9) out été recueillis à Lobito. Deux
ont été envoyés par moi à Londres, où M. R. I. Pocock, du Musée
Britannique, a eu l'obligeance de les comparer avec les deux exem-
plaires types décrits par Miers. M. Pocock me répondit que ces
derniers et les individus envoyés appartenaient sans doute à la
même espèce.
J'ai devant moi un exemplaire type du Chlorodius americanus
Saussure mâle, provenant de la Guadeloupe ; cet exemplaire m'a
été envoyé de la manière la plus bienveillante par la Direction du
Musée d'Histoire Naturelle de Genève. Parmi les types du Musée
de Paris se trouvent deux mâles adultes et une jeune femelle du
l.t'ljlodins convexus A. M.-E., recueillis par M. Bouvier aux îles du
Cap Vert (1). Dans la belle série récoltée à Lobito, les mâles sont
deux fois aussi nombreux que les femelles ; les exemplaires sont de
tous les âges, depuis le plus jeune jusqu'à l'âge adulte. Parmi les 34
femelles il n'y en a que deux qui sont pourvues d'œufs. Selon Miers
la carapace aurait une largeur de 23'"'" ; celle du plus grand indi-
vidu mâle a une largeur de 26 l/2"i°^., celle du plus grand indi-
vidu femelle est large de 22 1/2"""., et pour les deux femelles pour-
vues d'œufs ces chiffres sont 17 1/3 et 18 1/3"^™. Le mâle est donc
probablement plus fréquent que la femelle et atteint une taille un
peu plus grande. L'abdomen des femelles portant des œufs est
ovalaire, guère plus de deux fois aussi loug que large. Les œufs
sont petits, ne mesurant qu'un tiers de millimètre.
Les nombreux exemplaires s'accordent tous très bien avec la
description donnée par M. Miers. Il faut cependant remarquer le
suivant. Selon l'auteur anglais, le Lcptodius piuictatus ne présente-
rait pas n)ème de traces de crêtes sur l'eudostome. Or, chez tous
nos exeuiplaires, sans exception, je vois sur la partie postérieure
de l'endostome, de chaque côté, une crête oblique, se dirigeant
vers la ligne médiane, mais ne s'étendant que jusqu'au milieu de
reudoslome. Aussi M. Miers dit que le bord frontal est légèrement
épaissi {ihc jionlai margin somewhat thickened). Ceci n'est pas juste
non plus, car le bord frontal est himarginé, précisément comme chez
le l.cptodias convexus \. M.-E. et le Loptodim americanus Saussure
(PL 1, lig. 1* et 2). Chez deux individus le bord frontal présente
une disposition anormale. (>hez un jeune uiàle il est droit, simple,
non pas bimargiué et sans échancrure médiane. Chez l'autre, une
jeune femelle, le bord frontal n'est qu'indistinctement marginé et,
(1) A. MiL.NE-EuwAKus, Reçue cl Mag. de Zool. (2) XXI, tSr.'.t, p. 'ilu.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 33
VU d'en haut, paraît concave, les deux lobes externes étant plus
avancés que les lobes internes: l'échaucrure médiane existe. Tous
les lobules de la carapace présentent, à la loupe, des ponctuations
très fines et serrées, mais ils en portent en outre de plus grosses et
fie grandeur différente', chez les individus adultes ces dernières
ponctuations se voient aussi d'ordinaire sur la région cardiaque,
mais les régions intestinale et branchiales postérieures qui ne
sont pas lobulées, ainsi que les bords latéro-postérieurs, sont à
peu près lisses. Les bosselures de la carapace sont en général assez
proéminentes, séparées par des sillons assez profonds et lisses;
parfois cependant ces sillons sont moins profonds et les lobules
par conséquent moins saillants. Outre par les grosses ponctuations
sur la plus grande partie de la surface de la carapace, qui ont donné
le nom à l'espèce, le Leptodtus punetalus se reconnaît aussi à ses
quatre dents du bord latéro-antérieur, qui, comme l'exprime très
juste M. Miers, sont plus ou moins tubercnlifomtes {antero-lateral
leeth distinct and someuhat tuberculiform.) La première dent paraît
double, étant composée de deux tubercules superposés. Les bords
latéro-antérieurs sont assez épais, non pas ininces ni tranchants. La
dépression circulaire sur le mérognathe des pattes-mâchoires
externes est située près du bord interne.
Le pénultième article de l'abdomen du mâle est un peu plus large
que long ; en avant la largeur dépasse un peu celle du bord posté-
rieur, de sorte que les bords latéraux légèrement concaves sont un
peu convergents en arrière. Les troisième, quatrième et cinquième
anneaux sont soudés en une seule pièce, presque sans aucune indi-
cation des sutures, car on n'en voit des traces que tout près des
bords latéraux.
Les pattes antérieures du mâle sont inégales, la grosse i)ince
(Fig. i b) se trouve d'ordinaire au côté droit; chez la femelle ces
pattes sont subégales. Les rides et enfoncements réticuleux, qui
couvrent la surface du carpe et la moitié supérieure de la face externe
de la main, sont en général plus développés chez les femelles que
chez les mâles.
Tout comme les espèces iudopacifiques de ce genre, la couleur de
nos nombreux exemplaires varie beaucoup. Chez beaucoup d'exem-
plaires, la carapace et les pattes antérieures sont, en dessus, d'un
rouge de cuivre foncé, présentant des marbrures de cette couleur
sur un fond plus clair. Chez d'autres le fond est d'un gris pâle ver-
dâtre, et chez ces individus on observe assez souvent des taches
rouges sur le bord frontal et sur les dents des bords latéro-antérieurs.
Mém. Soc, Zool. de Fr., lyuO. xiii. — -i.
34
.1. C. Di: MAN
Chez deux individus, la surface de la carapace est ornée, de cliaque
côté, d'une laclie rouge de cuivre qui s'éteud des orl)ites jusque sur
la région hrauchialo mitoyenne, de chaque côté du sillon gastro-
braucliial. Les régions situées entre et en arrière de ces deux taches
ont une couleur pâle grisâtre, les dents des bords latéro-antérieurs
sont jauues rougeàtres. Les doigts des pinces sont noirs, à dents et
extrémités blanchâtres; le doigt mobile ofïre, tout à la base, encore
la couleur de la maiu, et chez le mâle la coloration noire du doigt
immobile n'occupe même pas la longueur entière de ce doigt (lig. Ib).
Le Leplodlns amcricanus Saussure des côtes de Haïti et de la Guade-
loupe est une espèce dilïérente et se distingue du Leplodiiis puncUitus
de la manière suivante : Les dents du bord latéro-autérieur ont une
forme différente et sont beaucoup pins proéminentes ; les lobules de la
surface de la carapace sont également plus proéminents, les sillons
interrégionnaires étant plus profonds. La forme des pinces (fîg. 3)
est un peu dilïérente, à ce qu'il me semble, la concavité du bord
inférieur se trouvant plus au milieu du bord, et, en outre, ces deux
espèces se distinguent par la coloration noire du doigt immobile
qui. chez le mâle, s'étend un peu plus loin, c'est-à-dire un peu
au-delà de l'articulation des doigts (tîg. 3). Pour le reste, les deux
espèces se ressemblent beaucoup. Le front a la même forme et les
mêmes caractères, le bord frontal étant également bimarginé et
l'abdomen du mâle présente la môme forme.
Le Leptodius floridanus Gibbes, qui, selon M. Stimpson (1), est
une autre espèce que le Leptodius aniericanus Saussure, est certai-
nement différente (2).
C'est remarquable que M. Miers compare bien le Leptodius
punctatus avec le Leptodius des Antilles, mais non pas avec le Lepto-
dius convexus A. M.-E., qui habite les mêmes mers que le punctatus,
c'est-à-dire les mers des îles du Cap Vert. Or, ce Leptodius con-
vexus (3) offre une très grande ressemblance avec nos exemplaires
des côtes d'Angola. La seule différence que j'observe est offerte
par les bords latéro-antérieurs de la carapace.
Chez le Leptodius couvexus, ces bords sont plus minces, tranchants
et les dents sont plus aplaties, non- pas tuberculi formes (fig. 2). Nos
individus du Leptodius punctatus présentent la plus grande largeur
aux dents latérales de la dernière paire, mais chez le plus grand
(1) Stimpson, Annals Lyccuin Nul. Histnrij nf N^'in-Yorl;, VII. ISCO. p. 209.
(2) A. MiCNE-KbWARDs, Crustacés de la Région Mexicaine, 188U, p. 268, pi. XLIX,
fig. 2.
(3) A. iMilnk-Edwarus, Revue et Magasin de Zoologie, nov. 1869, p. 410.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CKIISTACES DECAPODES
35
exemplaire tyite du cowx'xus la plus grande largeur s'observe aux
dents latérales de la pénultième paire. Un nouvel examen de nom-
breux exemplaires des deux espèces, capturés sur les côtes de
Gorée et des îles du Cap Vert me parait nécessaire pour pouvoir
constater la constance de ces dilïérences.
Dimensions en millimètres :
1
2
3
\
5
f)
O^
a^
9
9
d^
O^
Largeur de la carapace.
26
17
±2. 3/4
13 1/2
20 2/5
18
Longueur id. . . .
16 1/2
tl
14 1/2
8 3/4
13
1 1 1/2
Distance des angles extra-
orbitaires. ......
11 1/2
8 2/3
11
7 1/4
10 1/2
1) 1/4
Distance des angles internes
. des orbites ......
7 1/.5
5 1/2
6 3/4
4 2/0
6 2/5
5.3/4
Longueur horizontale de la
grosse pince. ....
18
11
7 3/4
7 3/4
16
14
Longueur horizont. des doigts
71/2
4
0
2 3/4
61/2
6
Hauteur de la grosse pince à
l'articulation des doigts
8 1/2
0
5 2/3
3 2/3
81/2
6 3/4
N<^ 1-4 Leptoflins punctatus Miers, Lobito.
No 5 et 6 f.eptodius convexus A. M.-E., Iles du Gap Vert, types du
Musée de Paris.
Le Leptodius punctatus Miers a été découvert a Gorée.
Genre EUPANOPEUS Rathb.
EUPANOPEUS AFRIGANUS A. M.-E.
Pi. 1, Fig. 4.
l'anopeus africaniis, A. Milne-Edwards, Descriptions de quelques
espèces nouvelles de Crustacés Brachyures, .4 ima/es Soc. Entom. de
France, (4), VU, 1867, p. 276.
13 exemplaires, 7 mâles et 6 femelles, ont été recueillis sur la
côte de Lobito, près de Catumbella ; les exemplaires sont de tous
les âges.
Dans la collection de types du Musée de Paris se trouvent : l^deux
exemplaires adultes du Panopeus Herbstii H. M.-E., provenant des
côtes de l'Amérique septentrionale; 2° deux jeunes exemplaires de
la même espèce provenant de Bahia; 3^ deux exemplaires du Pano-
36 J. G. DE M AN
peus africanm A. M.-E., recueillis par M. Duparquel au Gabon, et
4° deux individus de petite taille de cette dernière espèce, capturés
par M. Barboza du Bocage sur la côte d'Angola.
Outre ces types, j'ai pu encore examiner deux exemplaires de ce
genre, une femelle sans œufs et un mâle un peu plus jeune que je
crois appartenir à VEupanopens Hrrhstli M.-E. var. obesa. Ces deux
exemplaires, faisant partie des collections du Musée de Gôttingen,
proviennent de Port of Spain, à l'île de Triuidad, (^hez tous les deux
la face externe des pinces est maculée de petites taches roagedtres.
Les exemplaires de Lobito s'accordent parfaitement avec les types
du Panopeus africanus. D'après M. A. Milue-Edwards la carapace
atteint une largeur de 27'"™, le plus grand exemplaire de Lobito a
une largeur de 28™'". C'est à juste titre que Miss Rathbun (t)
rapporte le Panopeas africanus au genre Enpanojtens Ratbbuu, dont
le Panopeus Herbstii est le représentant. Dans le tableau des espèces
de ce genre donné par M. Benedict et Miss Ratbbun (2) le l'anopeus
africanus n'est pas cité. Dans ce tableau cette espèce devrait être
raugée sous A' B' C D " et elle se rapproche le plus du Panopeus
occidentaUs Sa ussure et du Panopeus serrattis Saussure des Indes Occi-
dentales. La première espèce se distingue par ['absence des lignes
transversales granuleuses sur la carapace, taudis que la seconde
diffère de l'espèce de Lobito par ses pattes ambulatoires plus grêles.
La carapace de VEupanopeus ajvicamis est peu voûtée dans la direc-
tion antéro-postérieure, moins que cliez VEupanopeus Herbstii ; les
sillons interrégiounaires sont étroits, peu profonds. Des granu-
lations bien nianjuécs couvi-ent, à peu près comme chez VEupanopeus
Herbstii, le front, la partie antérieure de la régiou gastrique, les
régious latéro-anlérieures el la partie déclive de la région bran-
chiale; ces granulations sont déjà visibles à un faible grossisse-
ment, à une plus forte loupe le reste de la surface du bouclier
céphalo-lhoracique paraît également granulé, mais les granula-
tions sont ici beaucoup plus fines et ne se voient que chez les exem-
plaires adultes, tandis que chez les autres le reste de la surface
paraît lisse, n'otïrant que des ponctuations irrégulièrement distri-
buées. Chez tous nos exemplaires les lignes transversales granu-
leuses sur la surface de la carapace sont bien développées. Une de
ces lignes existe tout en avant sur les lobes épigastriques et chaque
(l) Miss Hathhun, Bulletin fro m Ihe Laboratories oj Nai. HikI., Slatc Univer-
versilij of loud,, 1898, p. 273.
(È) Benedict et Rathbun, Proceed. U.H. Autional Muséum, XIV, 18'Jl, p. 357.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 37
lobe protogastrique est également délimité en avant par une ligne
granuleuse, souvent interrompue, en arrière de laquelle on aperçoit
d'ordinaire encore quelques autres plus petites. Sur la région
mésogastrique il en existe une, en avant, de chaque côté, près de
l'extrémité postérieure des lobes protogastriques; ces deux lignes
ont souvent une direction un peu oblique et chacune est remplacée
parfois, comme chez le plus grand exemplaire mâle, par deux
lignes transversales plus petites, situées l'une en arrière de l'autre.
Une ligne semblable, dirigée un peu obliquement d'avant en arrière,
se trouve sur les lobes épibranchiaux et parallèle avec elle, une
autre sur le lobe mésobranchial. Toutes ces lignes granuleuses
sont garnies de petits poils courts.
Le front a la même largeur et la même forme que chez VEupanopeus
Herbslii, seulement la fissure médiane paraît un peu plus profonde
chez l'espèce d'Angola. De même les deux fissures du bord supé-
rieur des orbites sont un peu plus profondes, la portion médiane
située entre ces deux fissures est tronquée, droite, interrompant à
peine la courbure régulière du bord orbitaire. L'hiatus externe de
l'orbite est triangulaire, profond, assez large en avant. L'angle
sous orbitaire interne s'avance en une dent proéminente, qui fait
un angle obtus avec le bord inférieur; à la base de cette dent le
bord inférieur de l'orbite présente une légère échancrure et une
autre se voit près de son angle externe obtus et arrondi, de façon
que la portion située entre ces deux échancrures parait un peu
convexe. Parfois cependant les deux échancrures font défaut et le
bord est alors droit.
Les dents latéro-antérieures ressemblent également à celles de
l'Eupanopeus Hcrbstii. La dent post-orbitaire est triangulaire, assez
aiguë et séparée de la deuxième dent latérale par une échancrure
large, triangulaire ou arrondie : les deux dents sont soudées à la
base (fig. 4a). La portion postérieure, c'est à-dire la deuxième dent
latérale, est plus grande que la portion antérieure ; elle est obtuse,
dirigée en avant et son bord externe est arrondi. Chez un individu
mâle de taille moyenne, la dent soudée présente une forme diffé-
rente (fig. 4b). Les trois dernières dents sont assez pointues. La
troisième est dirigée en avant et en dedans ; son bord externe est
courbé, parfois droit ou même un peu concave. La quatrième se
dirige en avant et son bord est convexe ; la dernière dent enfin est
dirigée obliquement en dehors, et c'est au niveau des dents de la
cinquième paire que le bouclier céphalo-lhoracique offre sa plus
grande largeur. Les bords du front, des orbites et des dents latéro-
38 J. G. DE MAN
antérieuressontgranulés.Letuberculesous hépatique estassezlarge.
Les régions latéro-inférieures de la carapace sont velues, et l'on
voit d'assez longs poils sur la face inférieure des dents latéro-anté-
rieures. L'endostonie se rapporte comme chez VEupanopeus Herbstii.
En arrière l'endostonie est garni de chaque côté d'une crête sail-
lante ; ces crêtes cependant ne s'étendent que jusqu'au milieu de
l'endostome, n'atteignant pas son bord antérieur. Chez l'autre
espèce ces crêtes sont encore plus courtes.
L'abdomen du mâle (fig. 4c) ressemble à celui de VEupanopeus
occidentaUs Saussure (1). Le septième article a l'extrémité arrondie et
n'est guère plus court que large à la base. Le sixième a la même
longueur, est un peu plus large que long et présente sa plus
grande largeur immédiatement en arrière de son bord antérieur,
de sorte que les bords latéraux convergent légèrement en arrière.
Les trois articles suivants sont soudés en une seule pièce, presque
sans aucune indication des sutures. Les bords latéraux du second
article sont concaves et font un angle aigu avec le bord postérieur,
tandis que ceux du premier segment sont droits, légèrement arqués
en avant. Le premier segment n'est guère moins large que le troi-
sième. Tout en avant, dans l'angle du cadre buccal, le plastron
sternal est finement granulé, le reste est lisse et pubescent. Quoique
le septième segment du sternum soit assez beaucoup exposé, les
coxae des pattes de la cinquième paire sont pourtant en contact
avec le troisième article de l'abdomen, à peu près autant que chez
VEupanopeus Hartii Smith (2).
La carapace de la femelle pourvue d'œufs est large de 22 mm. 1/2,
les œufs sont fort petits, l'abdomen triangulaire, assez étroit.
Les pattes antérieures sont inégales, chez la plupart la droite est
la plus grande. Le carpe présente, parallèle au bord articulaire
antéro-externe, un sillon, ou plutôt une dépression du reste peu pro-
fonde et superficielle (fig. 4d) ; cette dépression, visible à l'œil nu,
existe aux deux pattes. Pour le reste Tavant-bras, vu à un faible
grossissement, paraît finement granulé, et la dent à l'angle interne
est assez aiguë. La grosse pince du mâle (fig. 4e) paraît un peu plus
haute, par rapport à sa longueur horizontale, que chez les types de
VEupanopeus Herbstii du Musée de Paris, mais ressejnble pourtant
fort bien à la figure de cette espèce donnée par Benedict et
Kathbun (l. c. pi. XXIIl, fig. 10). On observe au bord supérieur de
la main un sillon longitudinal et superficiel, mais tandis que ce
(1) Benedict et l{ATiiiiUN, Loc. cit., pi. XXlll. tig. l'i.
(2) II)., Loc. cit., pi. XXIV, fig. :;.
NOTE SUR UNE F^ETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 39
sillon s'étend chez les jeunes individus jusqu'à l'articulation du
pouce, il disparaît ciiez les vieux déjà vers le milieu du bord.
A l'œil nu, la face externe de la main parait lisse et polie, mais
très finement granulée et ponctuée à la loupe. Ces fines granulations
sont le mieux développées en dessus et près de l'articulation de
l'avant-bras ; près du bord supérieur la main parait parfois légère
ment rugueuse à cause de petites dépressions superficielles entre
les granulations. Le bord inférieur delà main est un peu concave à
la base du doigt immobile. Les doigts sont robustes, distinctement
sillonnés, chez le mâle moitié aussi longs que la portion palmaire,
mesurés horizontalement, chez la femelle un peu plus longs ; le
doigt mobile porte une grosse dent à sa /;ase et est fortement courbé.
Les doigts de la petite pince ne sont guère plus courts que la portion
palmaire.
Les pattes ambulatoires sont un peu moins r/rêles que celles de
VEupanopeus Herhstii, surtout les carpo et les propodites ; ces articles
sont eu effet un peu plus élargis et les doigts sont plus courts (voir les
dimensions) ; de longs poils soyeux et serrés sont implantés sur les
bords et les trois derniers articles sont en outre revêtus d'un duvet
court, (fig. 4 et 4 f).
La carapace présente en dessus, chez les exemplaires préservés eu
alcool, une couleur rouge brunâtre pâle, à taches marbrées et jau-
nâtres, parfois elle est marquée, sur un fond clair, de petites taches
et de petits points rouges ; les pointes des trois dernières dents
sont blanchâtres. Chez certains individus les bords du front, des
orbites et des dents latéro-antérieures sont blanchâtres, à taches
d'un violet foncé. La face supérieure de l'avant-bras et la moitié
supérieure de la portion palmaire des pinces sont en général d'un
beau violet foncé, la moitié inférieure blanchâtre ou rougeàtre,
parfois la main paraît en dessus plutôt rougeàtre que violet. Les
doigts des pinces sont d'un hruu foncé, à extrémités plus pâles.
Chez le mâle la coloration brune du doigt immobile s'étend un peu
plus loin sur la main que celle du pouce (fig. 4 e), mais non pas
chez la femelle. Tant chez les types de VEupanopeus Herbstii du
Musée de Paris que chez le jeune mâle de cette espèce de Port of
Spain, la couleur foncée du doigt immobile ne s'étend pas si loin que
chez l'espèce d'Angola, dépassant à peine la grosse dent basilaire du
pouce. Les petites taches rouges que j'observe, chez les individus
de Port of Spain, sur la face externe des mains, ne se voient pas
du tout chez VEupanopeus africanus. Les pattes ambulatoires sont
grisâtres.
40
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NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 41
Il résulte de la description précédente que VEupanopeus africanus
est une espèce très voisine de VFytipanopeus HerbstiL lui ressem-
blant beaucoup, mais ces deux espèces sont néanmoins facilement
à distinguer par les diviensions de leurs pattes ambulatoires, et puis
par la coloration différente des mains. Il me paraît probable que
VEupanopeus serratus Saussure des Antilles est identique avec VEu-
panopeus Herhstii. Dans ses mémoires sur les Crustacés de la côte
occidentale de l'Afrique, par exemple dans « Jornal Scievcias Math.,
Phys. eNat. N° 44 Lisboa, 1887 » M. B. Ozorio du Musée de Lisbonne
cite toujours le Panopeus Herbstii comme l'espèce qui habite ces
mers : fort probablement il a toujours eu sous les yeux VEupanopeus
africanus. Pour les dimensions en millimètres voirie tableau page 40.
Nos \ — g Eupanopeus africanus A. M. E., Lobito ;
N** 7. Type de VEupanopeus africanus A. M. E., Gabon;
N'* 8. Type de VEupanopeus africanus A. M. E., Angola ;
N* 9. Type de VEupanopeus Herbstii M. E., des côtes de l'Amé-
rique septentrionale;
N*^ 10, type de VEupanopeus Herbstii M. E., Bahia;
N^'s 11 et l'2. Eupanopeus Herbstii M. E. var. obesa. Port of Spain,
Tvinidad.
Genre GALLINEGTES Stimps.
Callinectes marginatus a. m. E.
PL I, Fig. o.
Neptunus marginatus A. Mil ne-Edwards, Arckives du Muséum,
X, p. 318, pi. 30, fig. 2.
Callinectes larvatus Ordway, Rathbuu, Proceed. U. S. National
Mïiseum, XVIII, 1896, p. 358."
Callinectes marginatus Rathbun, P,roc. Biolog. Soc. of Washing-
ton, XI, 1897, p. 149.
Un très jeune mâle de Lobito est rapporté à cette espèce, quoi-
qu'il ne s'accorde pas complètement avec les descriptions.
Les dents médianes du front sont très petites, obtuses, et s'accor-
dent avec la figure donnée dans les Archives du Muséum (/. c.
fig. 2, a) et avec celle donnée par Miss Rathbun (/. ("., pi. 24, fig. 5).
Miss Rathbun dit que ces dents sont plus proéminentes que chez le
Callinectes ornatus, mais on n'aperçoit pas de dilïérences quand
on compare les figures3et 5 de sa planche 24 les unes avec les autres.
Les dents mitoyennes sont obtuses, arrondies à bords convexes.
L' (( intramedial area » (Rathbun) a la même forme que chez le
larvatus, mais elle diffère de celle que l'on observe chez le Callinectes
42 J. G. DE MAN
ornatiin: le bord antérieur mesure 6 mm. i/2, le bord postérieur
3 mm. 1/2, la lonj^ueur 2 mm. 2/3. Selon Miss Ratlibun, les dents
du bord latéro-antérieur seraient .séparées les unes des autres
par des a tlcep rounded sinuses » : ceci n'est pas le cas chez l'exem-
plaire de Lobito, les bords latéraux des dents se rencontrent sous
des angles aigus (tig. 5). La deuxième, la troisième et la qua-
trième dent ont une pointe obtuse, la cinquième est un peu plus
pointue, comme aussi la sixième, mais la septième et la huitième
dent se terminent par une pointe aiguë, courbée en avant et blan-
châtre. La dernière dent est deux fois et demi aussi longue que la
huitième. La cinquième est un peu plus large que la sixième et de
toutes les dents le boid postérieur est distinctemeut plus long que
le bord antérieur. L'abdomen (fig. 5a) ne ressemble pas à la figure
donnée par Miss Rathbun (/. c. pi. 25, fig. 4), le pénultième article
est plus court, plus élargi en arrière, de façon que les bords laté-
raux convergent un peu plus en avant ; le dernier article est égale-
ment plus court et par conséquent l'abdomen présente une autre
forme. Est-ce que cette différence doit être attribuée au jeune âge
de notre exemplaire? D'après M. Smith l'abdomen figuré par A.
Milne-Edwards serait celui d'une jeune femelle (Rathbun, /. c.
p. 359).
Dimensions en millimètres :
Largeur du bouclier céphalo-thoracique 30 d/2
Longueur — — 14 1/2
Distance des angles orbitaires externes 14
Distance des angles internes et supérieurs des orbites. li i/2.
Genre OGYPODE Fabr.
OcYPODE ippEUs Olivier.
18 exemplaires (15d^, 3 9) ont été récoltés sur la côte, près de
l'embouchure de la rivière de Catumbella. Les mâles sont d'âge
différent, les femelles sont adultes, quoique dépourvues d'œufs. Le
bouclier céphalo-thoracique, tant du plus grand mâle que de la
plus grande femelle, est large de 53 millimètres. A l'exception des
deux individus mâles les plus jeunes, chez tous les exemplaires les
pinceaux de longs poils aux extrémités des yeux sont parfaitement
développés; la carapace du plus grand des deux jeunes mâles, chez
lesquels les pinceaux de poils manquent encore complètement, a
une largeur de S millimètres. Au contraire, la carapace du plus
jeune exemplaire mâle, chez lequel les pinceaux .sont déjà dévelop-
pés, est large de 20 millimètres.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 43
M. Ozorio nous a déjà fait connaître en 1887 la côte d'Angola
comme l'habitat de VOcypode ippeus, il l'observa à Novo Redondo,
Lobito ei Benguella (1) et M. Renedict l'a trouvée à SL Paul de
Loando (2).
Genre GRAPSUS M. E.
Grapsus simplex Herkiots.
PI. II, Fig. 6 (Peli) et 7 {simplex).
Grapsus simplex Herkiots, Additamenta ad Faunam ("arcuiologicani
Africae Occidentalis, L. B. 1831, p. 9, Tab. I, fig-. 8.
Grapsus simplex de Man, Notes from the Leyden Muséum. 1, 1879,
p. 68. ■
Un type de cette espèce, un mâle, et deux types du Grapsus Peli
Herkiots, un mâle et une femelle, se trouvent devant moi. Ces types
appartenant au Musée de Leyde, ont été recueillis, il y a plus d'un
demi-siècle, par M. Pel, à Boutry, petit lieu situé à la côte, deux
milles à l'Est de CapeThree Points, près de Dixcove (côte de Guinée).
L'étude de ces types montrait que le Grapsus simplex Herkiots n été
établi sur un jeune individu du Grapsus Peli Herkiots et que ces deux
espèces sont par conséquent identiques. Les exemplaires du Grapsus
Peli ont encore une belle couleur rouge jaunâtre, moins intense
sur les pattes antérieures, mais l'exemplaire du Grapsus simplex
est décoloré. Les subtiles différences que j'observe peuvent être
expliquées par le jeune âge de l'exemplaire du Grapsus simplex.
Chez les deux exemplaires du Grapsus Peli, les petites dents épi-
branchiales sont un peu plus proéminentes, latéralement, que les angles
orbitaires externes, chez le type du Grapsus simplex elles ne les
dépassent pas, de sorte que chez celui-ci la distance des dents épi-
branchiales est précisément égale à la distance des angles orbitaires
externes, chez les types du Grapsus Peli au contraire un peu plus
grande que celle ci fOg. 6 et 7). Chez les types du Grapsus Peli,
le bord frontal inférieur présente, de chaque côté de la partie
médiane lisse et légèrement échancrée, de petites granulations
suhspiniformes, mais chez le type du Grapsus simplex on n'en voit
que des traces. Quant aux granulations du front et la direction
des lignes saillantes de la surface du bouclier céphalo-thoracique,
le type du Grapsus simplex ressemble parfaitement à ceux du
(1) Ozorio, Jornal de Scienelas mathematicas, physicax e naturars, Lisboii,
1887, p. 7.
(2) Benedii:ï, Proceed, U. S. National Muséum, XVI, iS'J'.i, p. S^H.
44 .1. G. DK MAN
(Wapsiis Peli. De même les petites dents aiguës et les épines qui
garnissent les pattes antérieures du Grnpsus Peli, sont encore
imparfaitement développées chez le (irapsus simple.c. C'est ainsi que
l'on observe, chez les exemplaires du Grapsns Peli, à la moitié
proximale du bord antérieur des bras des pattes de la première
paire, quatre ou cinq dents spiniformes aiguës (Herklots, /. c.
fig. 7) : chez le Grapsus aimplex on n'en observe que des traces,
mais les dents pointues à la moitié distale de ce bord sont déjà
aussi développées que chez les exemplaires du Grapsm Peli. De
même les dents aiguës que l'on observe au bord inférieur des
pinces sont beaucoup plus petites chez le type du Grapsus simplex,
mais du reste les pinces présentent la même forme et les mêmes
caractères chez les trois types. Quand aux pattes ambulatoires,
les trois types s'accordent parfaitement.
J'ai déjà démontré en 1879 (/. c, p. 68), que le Grapsus Peli
Herklots est identique avec le Goniopsis cruentatus Latreille, ayant
eu occasion de confronter avec les types du Grapsus Peli des
exemplaires du Mexique envoyés au Musée de Leyde par M. A.
Milne-Edwards sous le nom de Goniopsis cruentatus. Cette iden
tification a été bien juste, parce que M. Ozorio, dans ses mémoires
sur les Crustacés des côtes occidentales de l'Afrique, ainsi que
M. Benedict (1), citent le Goniopsis cruentatus Latreille comme habi-
tant ces côtes.
Maintenant, cependant, je désire fixer l'attention sur quelques
différences qui existent entre les deux types du Grapsus Peli et
les figures publiées par Dana (pi. 21, fig. 7) et par H. Milne
Edwards (2). En 1879, l'ouvrage du naturaliste américain n'était
pas encore à ma disposition. Comme le prouvent les dimensions
et ma figure 6b, les pattes ambulatoires des types du Grapsus Peli
sont plus grêles que Dana ne les figure, et, de plus, sur la figure
de M. Dana le bord inférieur du front paraît droit, tandis que chez
les exemplaires de Boutry il est légèrement échancré. Sur la figure
de Dana, la dent extraorbitaire paraît plus grande. Si le Grapsus
Peli est donc vraiment identique avec le Goniopsis cruentatus, il
faudra conclure que la figure de Dana n'est pas exacte. Sur la
figure citée des Mélanges Carcinologiques, le lobe sous-orbitaire
interne paraît semicirculaire et se joint au front, de façon à exclure
complètemeni la tigelle antennaire de l'orbite. Tant chez les deux
types du Grapsus Peli que chez celui du Grapsus siuiplex ces lobes
(1) BiNKDicT, Pror.. II. S. Nat. Muséum, XVI, 1893, p. 338.
(2) H. MiLNK- Edwards. Ann. Scienr. A'ai., (3), T. 20, pi. VU, fig. 2.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 43
soDt triangulaires à sommet obtus et ne se joignent pas au front;
on observe une crête oblique sur leur face inférieure ou externe
(lig. a,).
D'après i\I. de Saussure (1), le Go7iiopsi!i crueutatus serait une
espèce un peu variable. (Ihez des exemplaires provenant des côtes
de Cuba, de Saussure décrit les lobes sous orbitaires internes comme
(( plutôt triangulaires que demi-circulaires ». Comme il a été déjà
remarqué, chez le type du Grapsas slmplex, ces lobes ne s'unissent
pas non plus au front ; c'est pourquoi qu'en 1879 cette espèce était
regardée par moi (/. c.) comme appartenant au genre Grapaiis s. s.
Le bord inférieur des orbites ressemble pour le reste à la figure des
Mélanges Carcinologùiues et comme M. de Saussure les décrit
chez les individus du Mexique. La portion externe du bord sous-
orl)itaire est séparée de la portion médiane ou interne par une
incision peu profonde, triangulaire, semblable à celle que figure
de Saussure (/. r. lig, 18 b), mais la gouttière carrée que cet auteur
figure séparant la portion externe de l'angle extra-orbitaire, manque
tout à fait, et la lame externe est très peu saillante (fig. 6a).
De même comme chez les individus du Mexique dont parle de
Saussure, le mérognathe des pattes-màchoires externes paraît un
peu moins grêle que sur la figure des Annales des Sciences Natu-
relles ; sur cette figure (/. c. tig. 2'^^) le mérognathe est long de
10 mm 1/2 et large en avant de 6 ™"i 1/2 : chez les types du Grapsus
Peli ces chiffres sont respectivement 3 et 2 1/2, chez le type du
Grapsus simplex enfin 2 et 1 3/5 (fig. 6c).
Comme chez les individus du Mexique décrits par de Saussure,
le front est quatre fois aussi large que haut ; sou bord supérieur est
à peu près lisse, n'offrant que des traces de granulations.
Outre les exemplaires déjà cités du Mexique et des côtes occiden-
tales de l'Afrique, le Musée de Leyde ne possède pas de représen-
tants de notre espèce provenant du Brésil ou des Antilles et le
Goniopsis crueutatus n'existe pas non plus dans les collections du
Musée Royal d'Histoire Naturelle de Bruxelles. J'étais ainsi inca-
pable d'étudier d'autres individus américains, mais néanmoins je
voulais fixer l'attention sur cette question.
(1) De Saussure, Mémoires pour servir à l'iiist. aatur. du Mexique, des Antilles
et des États-Unis. Crustacés. Genève-Paris, 1838, p. 31.
46
J. G. DK MAN
Dimensions en millimètres
Distance des angles orbitaires externes
Distance des dents épibranchiales .
Longueur de la carapace, l'abdomen excepte
Largeur du bord supérieur du front . .
Hauteur du front au milieu (1) ....
Largeur du bord postérieur de la carapace
Longueur de l'article terminal de l'abdomen
Longueur du pénultième article.
Largeur du bord antérieur de cet article .
Largeur du bord postérieur de cet article.
Longueur horizontale de la pince. .
Longueur horizontale des doigts ...
Hauteur de la pince
Longueur des méropodites.
Largeur —
Longueur des propodites
Largeur —
Longueur des dactylopodites .
O^
28 1/2
29
23
16 1/3
3 1/2
10
4 1/2
4
5
7 1/2
17
8
8
18 3/4
8 1/2
14 1/2
4 1/2
9
2\) 1/2
30 1/2
24 1/2
17
4
12
17
8 1/2
8
18 1/2
9 1/3
13 1/2
4 1/2
10
:3
19 1/2
19 1/2
15 3/4
11 1/3
2 2/3
7
3
2 2/3
3 1/2
5
10 1/2
3 1/3
0
12 2/3
3 2/3
9 1/4
2 3/4
7 1/3
N"* 1 et 2. Types du Grapsus Peli Herkiots :
N" 3. Type du Grapsus mnplex Herklot?.
Grapsus Kingsleyi u. sp.
PL II, Fig. 8.
Mâle de Lobito, peut-être jeune encore. Cette espèce que je crois
nouvelle et que j'ai le plaisir de dédier à M. le prof. Kingsley
de Tufts Collège, Mass., se rapproche du Grapsus l(m<jitarsis Dana
des îles Paumotu (Dana, pi. 21, fig. 4), mais se distingue au premier
coup d'oeil par les doigts beaucoup plus courls des pattes ambulatoires
et par les méropodites des pattes de la dernière paire qui sont
inermes à l'extrémité de leur bord inférieur (2).
Quant à la forme générale de la carapace, le Grapsus Kingsleyi
ressemble à un jeune individu du Grapsus strigosus Herbst de ma
(1) A cause de l'échancrure du bord inférieur, le front parait un peu moins
haut dans la ligne médiane qu'aux côtés.
(2) La figure 4 i de Dana n'est probablement pas exacte : le propodite de la
pénultième patte gauche parait plus grêle que celui de la patte droite.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DB CRUSTACÉS DÉCAPOEDS M
collection, provetiaut de Pontianak et dont les dimensions sont indi
quées ci-dessous. La longueur et la largeur sont dans la proportion
de 4 : 5. La surface de la carapace est aussi déprimée, tant d'avant
en arrière que transversalement, mais se courbe régulièrement vers
les bords latéraux. Le sillon gastro cardiaque est profond, de même
comme les sillons obliques qui se dirigent vers les dents extraorbi-
taires et qui séparent la région gastrique de la région épibranchiale;
ces sillons n'aboutissent pas au sillon gastro-cardiaque, mais en
arrière aux sillons peu profonds qui séparent les régions bran-
chiales de la région cardiaque, sillons qui d'abord se dirigent en
dedans, puis en dehors vers les pattes de la dernière paire. La
pointe étroite du lobe mésogastrique est indiquée. Une dépression
transversale sépare la région épibranchiale de la région branchiale
postérieure. Les régions branchiales sont garnies de stries obliques
s'étendant des bords latéraux de la carapace jusqu'aux sillons brau-
chio-gastrique et branchio-cardiaque ; il y en a onze depuis la dent
épibranchiale jusqu'au bord postérieur. Le front est un peu moins
large par rapport à la distance des angles extraorbitaires et à la
largeur de la carapace que chez le Grapsus lougitarsis Dana et que
chez le jeune individu du Grapsus strigosus Herbst : la distance des
angles extraorbitaires est un peu plus de deux fois aussi grande
que la largeur du front au niveau de ces angles. Le front s'incline
obliquement en bas. les bords latéraux qui sont concaves ont la
même direction que chez le Grapsus strigosus Herbst. Comme chez
l'espèce de Herbst les lobes protogastriques ou surfrontaux sont
situés dans une ligne concave (fîg. 8a et 8b ), mais plus reculés en
arrière, de sorte que le front parait plus long en proportion de sa
largeur que chez le Grapsus slrigosus. Chez le jeune individu de cette
espèce-ci la largeur du bord antérieur mesure 8™™, et la distance,
dans la ligne médiane, du bord antérieur jusqu'aux lobes surfron-
taux internes, :2'^"û; chez l'exemplaire du Grapsus Kingsleyi ces chiffres
sont 3 4/5 et 1 1/4, de sorte que la hauteur est égale à un tiers de
la largeur du bord libre, chez le Grapsus strigosus à un quart. Vu
d'en haut, le bord libre du front paraît droit au milieu, tandis qu'il
se courbe aux côtés vers les bords latéraux (fig. 8a). La surface du
front est un peu concave au milieu, très finement granulée et porte
de chaque côté un tubercule un peu en arrière du bord antérieur
(fîg. 8b). Les lobules protogastriques sont couverts de petits tuber-
cules coniques et obtus, d'autres plus déprimés encore se voient
sur la région gastrique et on observe de petites crêtes transversales
sur les parties latérales de cette région, juste tin arrière du bord
48 J. G. DE MAN
orbitaire et sur la région mésogastrique. Une légère dépression
sépare la région cardiaque qui est lisse, de la région intestinale
qui se courbe en bas vers le bord postérieur de la carapace; deux
stries transversales, parallèles avec le bord postérieur, se voient
sur cette partie infléchie. Le bord postérieur est une fois et demie
aussi large que le bord libre du front. Pour le reste la surface de
la carapace paraît lisse et brillante et ce n'est qu'à une forte loupe
que l'on observe quelques ponctuations éparses et très fines sur la
région cardiaque.
Les bords latéraux de la carapace ressembleut à ceux du ^rrapsiis
strigosus, ainsi que la dent extraorbitaire et la dent épibrancliiale
plus petite ; la dent extraorbitaire est très pointue, dirigée en avant
à bord externe à peine courbé, la dent épibranchiale est de même
très aiguë, dirigée en avant et en dehors. Vu d'en bas le bord libre
du front paraît également droit au milieu. La face inférieure du
front, l'épistome et les pattes-màchoires externes ressemblent à ce
que l'on voit chez le lirapsus strigosas. Le bord postérieur de l'épi-
stome est crénelé ou granulé au milieu. Le bord infraorbitaire
présente cinq ou six crénelures à sa partie interne" vis-à-vis de la
base des pédoncules oculaires, mais du reste il est lisse; une petite
échancrure arrondie sépare le bord infraorbitaire de la dent extra-
orbitaire (fig. 8 f), mais chez le (rrapsus strigosus on observe ici une
gouttière profonde (tig. S-). On voit chez le Grapaus sirigusiis, au
bord inférieur de la dent extraorbitaire, une échancrure triangu-
laire, de sorte qu'il y existe un lobe dentiforme à la base de cette
dent entre cette échancrure et la gouttière profonde qui la sépare du
bord inférieur de l'orbite ; chez le (irapsus Kingsleyi, au contraire,
le bord inférieur de la dent extraorbitaire est entier, concave.
Les pattes-màchoires externes sont lisses, le mérognathe est un
peu plus long que large.
L'abdomen du mâle (fig. S ) a une autre forme que chez le
Giapxus strigosua. Il présente cependant de même sa plus grande
largeur au milieu du troisième article, dont les bords latéraux sont
fortement courbés. Le seplième ou dernier article est triangulaire
à sommet obtus et est un peu plus court que large à la base; le
sixième ou pénultième est un peu plus long ((ue le septième, sou
bord postérieur est presque deux fois aussi large que l'article est
long et ses bords latéraux sont droits. Le cinquième article est plus
court que le sixième, son bord postérieur, légèrement concave, est
trois fois aussi large que l'article est long; c'est ainsi ([ue les bords
latéraux de l'abdomen sont assez concaves depuis le troisième jus-
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 49
qu'au dernier article. Chez le Grapsiis stingosus, au contraire, le cin-
quième OU antépénultième article est presque deux fois aussi long
que le sixième et les bords latéraux de l'abdomen ne sout que peu
ou point concaves. Le plastron sternal et l'abdomen sont lisses,
n'offrant que quelques ponctuations fines et éparses.
Les pattes antérieures sont égales. Le bord supérieur du bras est
inerme au bout, mais offre des rugosités transversales. Sur la partie
distale du bord antérieur se trouvent deux épines acérées, dont la
postérieure est la plus grande, la patte gauche ne présente que la
dernière de ces deux épines. Le bord externe du bras se termine
par une très petite épine et on observe des lignes saillantes trans-
versales sur la face externe. L'avant-bras est armé en dedans
d'une épine courbée et pointue, sa surface est rugueuse endessus
et porte quelques petites dents ou granulations pointues, de plus
on en voit une au bord antéro-interne et une au bord postéro-
interne, à peu près comme chez Grapsus strigosus. Les pinces ont la
même forme (Fig. 8('). Les doigts, creusés aux extrémités jaunâtres
en cuiller, sont un peu plus longs que la portion palmaire ; celle-
ci porte des granulations sur la moitié supérieure de sa face externe
et deux lignes saillantes sur la moitié inférieure, dont l'inférieure
se prolonge jusqu'au bout du doigt immobile. Le bord inférieur de
la main est garni de lignes obliques.
Les pattes ambulatoires sont plus allongées et plus grêles que chez
le Grapsus strigosus. Ainsi celles de la dernière paire sont deux
fois, celles de l'antépénultième paire deux fois et demie aussi
longues que la carapace ; les cuisses des pattes de l'antépénultième
paire (Fig. Sd) sont deux fois et demie aussi longues que larges,
chez le Grapsus strigosus '^nëre plus de deux fois. Le bord supérieur
plus ou moins courbé des cuisses se termine par une épine aiguë,
et la face externe est couverte de lignes transversales saillantes.
Les méropodites sont denticulés à l'extrémité de leur bord inférieur,
à Vexception de ceux de la dernière paire qui sont inerines. Les articles
suivants sont de même plus grêles que chez le Grapsus strigosus,
mais offrent du reste les mêmes caractères. Ainsi les propodites de
l'antépénultième paire (Fig. Sd) sont un peu plus de quatre fois aussi
longs que larges, chez le Grapsus strigosus, trois fois. Comme chez
l'espèce de Herbst ces articles portent sur leur face supérieure,
près du bord externe, une ligne submarginale de poils, tandis que
leurs bords externe et interne sont garnis de petites épines mobiles.
Les doigts enfin ressemblent de même à ceux du Grapsus strigosus,
Méiu. Soc. Zool. de Fr., 1900. xui. — 4.
50
J. G. DE M AN
mais ils sont un peu plus courts par rapport à la longueur des pro-
dodlles.
M. Kiugsley a créé nu nouveau geure Orthoç/rapsKS pour le Grapsus
longitarsis Dana et pour une espèce nouvelle des Antilles, VOrtho-
(jrapsus Hillii Kingsley.
La description de cet Orthograpsus Hillii (1) est trop courte et
insuflisante; en outre M. Kingsley n'en a pas donné de ligure.
Comme il m'était ainsi impossible de reconnaître cette espèce,
M. Kingsley a eu l'amabilité de m'en envoyer les dimensions ainsi
qu'une assez bonne photographie de l'exemplaire type qui se trouve
actuellement au Musée de Philadelphie. 11 en résultait, au premier
coup d'œil, que YOrlho(jrapsHs HiMii est une espèce tout à fait
ditïérente du Grapsus Kingsleni et qu'elle s'en distingue surtout par
ses pattes ambulatoires beaucoup plus élargies. C'est ainsi que les
méropodites et les propodites des pattes de l'antépénultième paire
ne sont pas encore deux l'ois aussi longs que larges.
Dimensions en millimètres :
Distance des angles extraorbitaires
Distance des dents épibrancliiales
Largeur de la carapace ....
Longueur — ....
Largeur du front au niveau des angles extraorbitaires
Largeur du bord libre du front
Largeur du bord postérieur de la carapace. ...
Longueur des pattes de l'antépénultième paire
Longueur des méropodites de ces pattes ....
Largeur — — .....
Longueur des propodites — .....
Largeur — —
Longueur des doigts —
1
9 3/4
10 1/4
11 1/4
9 1/2
4 1/2
3 3/4
7 3/4
3
5 3/4
1 1/4
3 1/4
17
18 1/2
21 1/2
19
9
,s
!» 1/2
4(J
13 1/2
6
9 1/2
3 1/4
()
N" 1. Type du Grapsus Kingsley i n. sp.
N" 2. Individu jeune femelle du Grapsus strigosus Herbst.
Genre GEOGRAPSUS Stimps.
Geograpsus lividus h. m. E.
Grapsus H cidus Milue-Edw^rds, Hist. Nat. Crustacés, 11, 18;;{7, p. 8o.
(1) l'roc. Acad. ISal. Sciences P/nladelphia, 18M0, p. 194.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACES DECAPODES
51
Grapsiis limdus Dana, /. c, pi. 21, fig. 5.
20 exemplaires, mâles et femelles, tous de jeune âge, recueillis à
Lobito.
Ces exemplaires s'accordent parfaitement avec un exemplaire du
Geograpsus limdus du Musée de Leyde que j'ai sous la main et qui
provient de l'île d'Aruba. Cet exemplaire est tout-à-fait décoloré, de
sorte que je suis incapable de constater si la coloration est ditïé-
rente ou non. Chez les individus de la côte d'Angola la carapace est
d'une couleur brune foncée à marbrures jaunâtres.
La ligure de Dana n'est pas exacte, les dents épibranchiales sont
trop saillantes,- trop grandes; de plus, les lobules protogastriques
ne sont pas situés dans une ligne droite, mais concave, de sorte
que les lobules internes se trouvent plus en arrière que les externes.
Les dimensions de ce mâle d'Aruba et de deux individus de plus
grande taille, d'un mâle et d'une femelle, provenant du Congo,
étaient déjà données par moi daus un autre mémoire (1).
Les dimensions des deux plus grands exemplaires de Lobito sont
les suivantes :
Distance des angles orbitaires externes
Largeur de la carapace •
Longueur —
Largeur moyenne du front à l'insertion des pédoncules
oculaires ...
Largeur du bord postérieur de la carapace
Longueur horizontale de la pince ■ . . . .
Hauteur de la pince
Longueur des méropodites .
Largeur —
Longueur moyenne des propodites
Largeur — —
Longueur des dactylopodites.
Longueur des méropodites
Largeur —
Longueur moyenne des propodites
Largeur — —
Longueur des dactylopodites.
^2 B •
■^ -C ■<15
en ^ s a.
17 1/4
2t 1/2
16 1/2
8 1/2
8
14 1/2
7
14 1/2
G 3/4
9 1/2
3 3^4
9
10
3 2/5
6
3
5 3/4
18
22.
17 1/2
9 1/4
8
13
6 1/2
13
7 \/±
10 1/2
4 1/3
9 1/2
11
3 3/'3
0 1/2
3
6 1/2
(1) .1. Ci. DE Man, ZooL Jahrbiicher, IX, Ablh. f. System, p. 89.
52 J. G. DE MAN
Genre PAGHYGRAPSUS Rand.
Pachygrapsus transversus Gibbes
PI. II, Fi^. 9.
(Jfapsus iraiisversus Gibbes, Ou the Carcinological Colleclious of
tlie United States, etc. l*roc. of the American Aasoc. for the ailvan-
ccninU of Science, 1850, p. 181.
(ionioyrapsHs ianotatus Dana, l^roc. Acdd. Nal. Sciences Philadel-
phia, 1851. p. 249; U. S. Explor. E.vped., Cnisiaceu, p. 345, PI. XXI,
%. 9 (1852).
LeptO(/rapsus rugulosus^H. Milne-Edwards, .4n/ta/es Sciences ^atu
relies (3), XX, p. 172(1853).
Pachjjgrapsus iimotatus Stiuipson, Froc. Acad. Nat. Sciences of
Philadelphia, 1858, p. 102.
lUetopoyrapsns dubiits 11. de Saussure, Mémoires pour servir à
l'Histoire naturelle du Mexique, des Antilles et des États-Unis,
1'^'= Livraison, Crust., Genève, Paris, 1858, p. 29, pi. U, fig. 16.
Pachijgrapsus interrnedius Heller, Crustaceen der Novara-Reise,
18()5, p. 44.
Pachygrapsus transcerstis S. J. Smith, Report Peahodtj Acadcmij of
Science, 1869, p. 91.
Pachggrapsus socius Stimpson, Annals Lyc. Nal. Hist. of New-York,
X, 1871, p. 114.
Grapsus [Leptograpsns) ruyulosiis von Marteus, Archiv /'. Naturge-
schichte, Jahrg. XXXVlll, 1872, p. 108.
Pachygrapsus advena, Catta, Annales Scienc. Nat. (6) 111, W' 1, p. 7,
pi. I, 1876.
Leptograpsus rugulosus Hilgendorf, Monatsber. Ki)n. Akad. d. Wiss.
Berlin, '^ov. 1878," p. 808.
Pachygrapsus transcersus Kiogslev, l'roc. Boston Soc. Nat. Hist.
XX, 1879, p. 158, et nroc. Acad. Nat. Scienc. Philad. 1880, p. 199.
Pachygrapsus transversus S. J. Smith, Transact. Connecticut Acad.
IV, 1880, p. 259.
Pachygrapsus Iransiersus Miers, Beport Challenger Brachyura,lHH(),
p. 259.
Pachygrapsus transcersus Benedict, Proc. U. S. Nat. Mus. XVI,
1893, p. 538.
Pachggrapsus transversus Ortmauu, Die Decapodcn-KrehsedesStrass-
burger Muséums, 1894, p. 709.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 53
Pachygrapsus transversus Rathbun, Annals Institute of Jamaica.
I, no 1, p. 29. 1897. — Bulletin from tlie Labor. Nat. Hist., State
University of lowa, 1898, p. 288. — Proc. U. S. Nat. Muséum. XXI,
1898, p. 604.
360 exemplaires, d'âges différents, de cette espèce très répandue
ont été recueillis sur la côte de Lobito. Le nombre des individus
mâles est deux fois aussi grand que celui des femelles. Parmi les
130 individus femelles il n'y en a que dix-sept qui portent des
œufs ; ces œufs d'une belle couleur rouge orangée, sont fort nom-
breux, mais petits, leur diamètre ne mesurant qu'un tiers de milli-
mètre. Les mâles sont en général unpeuplus (jrands que les femelles ;
le bouclier céphalo-thoracique du plus grand individu mâle a une
largeur de 18™'nl/4, celui du plus grand individu femelle est large
de 16'ni»l/2 C'est au niveau des dents épibranchiales que cette
espèce présente sa plus grande largeur. La plus grande femelle qui
porte des œufs est large de 13"im, la plus petite a une largeur de
8mm3/4; lorsque la femelle a atteint cette grandeur, elle produit
déjà des œufs.
J'ai sous la main un type du Leptograpsns rugulosus M. E. du
Musée de Paris, recueilli par M. Gaudichaud à la côte du Brésil.
Les exemplaires de Lobito s'accordent parfaitement avec ce type.
Le Pachygrapsus transversus se reconnaît à une tache d'une couleur
rouge ou brunâtre foncée au milieu de la face externe des doigts.
Elle est bien marquée chez tous nos exemplaires et ne fait pas nou
plus défaut chez le type du Leptograpsus rugulosus. Selon M. Stimp-
son (/. c. 1871, p. 114) cette tache n'existe pas chez le Pachygrapsus
socius Stimps, de la côte occidentale de l'Amérique centrale, mais
d'après M. Smith (/. c. 1880, p. 261), elle manque parfois aussi chez
des individus provenant des Rermudes et du Brésil, de sorte que
MM. Smith et Miers regardent le Pachygrapsus socius comme iden-
tique avec le transversus.
La face externe des mains au-dessus de la ligue saillante près du
bord inférieur est lisse, ne présentant à la loupe que quelques
ponctuations peu nombreuses et éparses. La surface de l'avant-bras
paraît également lisse et brillante à l'œil nu, mais à un faible gros-
sissement on y observe des lignes saillantes, très tlnes et serrées.
M. Heller créa son Pachygrapsus intermedius sur ce caractère, mais
ces lignes saillantes existent également chez le type du Leptograpsus
rugulosus et se trouvent aussi sans doute chez l'espèce décrite par
M. Gibbes.
Le Pachygrapsus transversus varie un peu. D'abord l'échancrure
54
.T. G. DE MAN
médiane du front est tantôt plus, tantôt moins profonde, et le bord
externe de la dent extraorbitaire est tantôt plus, tantôt moins con-
vexe.
Chez un jeune individu mâle, la dent épibranchiale fait défaut au
côté gauche.
Dimensions de quatre exemplaires en millimètres :
1
2
3
4
cf
cT
9
2
Distance des angles orbitaires externes
17
13
15 1/2
11 1/G
Distance des dents épibranchiales = largeur
de la carapace
18 1/4
13 3/4
16 1/2
12
Longueur du bouclier céphalo-thoracique .
14 1/2
10 1/2
12 1/2
9
Largeur du bord antérieur du front. . .
10
7 1/4
9
(j 1/2
Longueur du front dans la ligne médiane .
2 1/2
1 4/.-)
2 1/5
1 2/3
Largeur du bord postérieur de la carapace .
4 3/4
4
5 1/4
4
Longueur du pénultième articlede l'abdomen.
2
1 1/2
Largeur du bord antérieur de cet article . .
2 3/4
2 1/5
Largeur du bord postérieur de cet article.
3 4/.0
3
No 4, femelle portant des œufs.
Distribution : Provincetown Harbor, Bermudes, Key West,
St. Thomas, Dry Tortugas, Jamaica, Cuba, Aspinwall, Bahia, îles
Abrolhos, Rio Janeiro, — Madère, Iles du Cap Vert (Porto Grande,
St. Vincent), Loanda — Baie de Pichilinque, Acajulla, Golfe de
Fonseca, Panama, Paita — Port Jackson, Nouvelle-Zélande, Tahiti.
Pachygrapsus maurus Lucas.
PI. II, Fig. 10,
Grapsus maurua Lucas, Animaux artic. de l'Algérie, I, p. 20,
Crustacés, pi. 2, fig. 5.
Goniograpsvs simplex Dana, Proc. Acad. Nat. Sciences Philadelphia,
18ol, p. 249; U. S. Explnr. E.rped. Crustacea, p. 344, pi. 21, fig. 8
(1852).
Leptograpsufi maurus H. Milne Edwards, Annales Sciences Nat.
(3), XX, 1853, p. 173.
Pachygrapms simplex Stimpson, Proc. Acad. Nat. Sciencea Phila-
delphia,'l8m, p. 102.
Pachygrapsus maurm Heller. Die Crustaceen dessiidlichen Europa,
Wien, 1863, p. 112. — Die Oustaceen der Novara-Reise, 1865, p. 46.
NÎOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPOQUES 55
Pnchygrapsus maurns Kingsley, Proc. Acad. Nat. Sciences Phila-
delphia 1880, p. 199.
Pachygrapsus maurns Carus, Prodromus Faunae Mediterraneae.
II, Stuttgart, 1885, p. 523.
Pachygrapsus nuvinix Rathbun, Proc. U. S. Nat. Muséum, XXII,
1900, p. 278.
J'ai sous la main l'exemplaire du Musée de Paris, qui a servi de
type à la description de M. Lucas, un mâle provenant de la côte
d'Oran, de sorte que je suis en état d'indiquer les difïérences par
lesquelles le Pacliygrapsus inauras se distingue du Pachygrapsas
trausvcrsus Gibbes. M. Miers (1) présumait que ces deux espèces
fussent identiques; M. Thallwitz (2) et, à l'imitation de lui, M.
Ortmann (3) les regardaient même comme identiques. Quoique le
Pachygrapsas maurus semble habiter aussi la côte du Brésil, la
manière d'agir de M. Thallwitz me reste inexplicable.
Le bouclier céphalo-thoracique du Pachygrapsas maurus est un
peu plus long par rapport à sa largeur, et les bords latéraux sont
moins obliques, convergeant moins fortement en arrière que chez le
Pachygrapsus transversus, de façon que la carapace présente une
forme plus carrée. La carapace offre sa plus grande largeur immé-
diatement en arrière des pointes des dents épibrauchiales, chez le
Pachygrapsus tramversus cependant, ordinairement, à ces pointes
mêmes. Chez le plus grand individu mâle du Pachygrapsas trans-
versus, la plus grande largeur de la carapace est 18™™ 1/4 (p. 54),
et aux extrémités postérieures des bords latéraux, elle est large
de 14™™; chez le type du Pachygrapsas maurus ces chiffres sont
19°»™l/2et 16™°»l/2.
Le sillon transversal assez profond qui sépare la région gastrique
de la région cardiaque, est situé plus en arrière chez l'espèce décrite
par M. Lucas. Chez le type du Pachygrapsus maurus, la distance de
ce sillon jusqu'au bord antérieur du front mesure 9™™ 1/2 et jus-
qu'au bord postérieur de la carapace 7™™ 1/2; chez l'individu mâle
du Pachygrapsas transrersus ces chiffres sont respectivement 7'"™l/2
et 7™™l/4. Chez l'espèce décrite par M. Lucas, la surface du bouclier
céphalo-thoracique présente les mêmes lignes saillantes que chez
le Pachygrapsus transversu>, mais ces lignes sont moins distinctes
sur la région mésogastrique, et celles que l'on voit sur les régions
branchiales sont plus courtes, ne s'étendant pas jusqu'à la région
cardiaque, ce qui se voit bien chez l'autre espèce. La région fron-
(1) MiF.Rs, Rppnrl Challenger Urachyura, p. 2.^9, note.
(2) Thallwitz, Decapoden-Studien, 1891, p. 41.
(3) Ortmann, Die Decapoden-Krebse des Strassburger Muséums, 1894, p. 709.
56 .1. G. Di: MAN
taie esl aussi faiblement inclinée que chez le Pachygrapstn trans-
versus, les lobules protogastriques sont aussi bien développés, mais
un peu moins proéminents, l.e front a, chez les deux espèces, la
même largeur relative en proportion des autres dimensions, mais le
bord antérieur est plus avancé, comme le démontrent mes figures ;
du reste, à peu près comme chez le Pachygrapsus transvers us, le
bord présente au milieu une échancrure large, peu profonde. La
surface du front située eu avant des lobules protogaslriques est,
chez le Pachygrapsus transcersns, lisse, tout au moins au milieu,
mais elle paraît distinctement granulée chez le Pachygrapsus maurus
et bien partout. On aperçoit, chez le Pachygrapsus transve.rsus, sur
la surface du front, de chaque côté de l'échancrure médiane, une
crête transversale, située tout près du bord antérieur et ne s'étendani
pas jusqu'aux angles externes : or, ces deux crêtes font complètement
défaut chez le Pachygrapsus maurus.
Les bords latéraux de la carapace se ressemblent chez les deux
espèces, seulement ils sont, comme cela a été déjà remarqué, un
peu plus obliques chez l'espèce décrite par Gibbes; les deux
dents latérales présentent la même forme chez les deux Pachy-
grapses. Les orbites, vues d'en haut, ont une forme dilïérente. Chez
le Pachygrapsus transversus, elles sont environ une fois et demie
aussi larges que longues, et l'angle extraorbitaire ne s'étend pas
jusqu'au milieu du bord; latéral du front; or, ceci se voit bien
chez l'espèce de M. Lucas et l'orbite du Pachygrapsus maurus paraît
moins large par rapport à sa longueur.
Les pattes antérieures offrent à peu près les mêmes caractères
chez les deux espèces, de même que les pattes ambulatoires,
excepté que chez le Pachygrapsus maurus les méropodites de la
cinquième paire sont inertnes vers re.vtrémité de leur bord inférieur,
mais armés de deux ou trois épines chez le Pachygrapsus trans-
versus (1).
Le type du Pachygrapsus maurus est en état sec, décoloré et
vernissé, de sorte que je ne puis rien dire sur la couleur.
Le Goniograpsns simplex Dana est, à ce qu'il me paraît, iden-
tique avec le Pachygrapsus maurus Lucas. J(! veux cependant
remarquer que, chez le type du Musée de Paris, les bords laté-
raux du bouclier céphalothoracique sont plus courbés en avant que
sur la figure de Dana et l'échancrure médiane du front a de même
une forme un peu différente.
(1) Je (lois rtiinaniuer cependant que, chez le type du Musée de Paris, il existe
un denticule extrêmement petit vers l'extrémité du bord inférieur dos méropo-
dites de la cinquième paire (fig. lûa); on ne l'observe qu'à la loupe.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 57
Le Pachygrapsiis maurus Lucas, qui habite une partie de l'Océan
Atlantique, est représenté, à la côte occidentale de l'Amérique,
par le Pachygrapsus crasùpes Randdall, espèce décrite et figurée par
moi en 1890 M). J'ai devant moi un type du Leptograpsus gonagrus
M.-E., et il paraît ainsi que cette espèce est vraiment identique avec
le Pachygrapsus crassipes. La taille du Pachygrapsus crassipcs est
considérablement plus grande que celle du Pachygrapsus maurus
Lucas, mais l'espèce de Randall lui ressemble du reste fortement.
Les deux espèces se distinguent facilement par la forme du bord
antérieur du front. Chez l'espèce décrite par M. Randall ce bord
paraît convexe sur la ligne médiane, chez le Pachygrapsus maurus
au contraire il y est échancré et les angles externes, dentiformes
chez le crassipes, ne le sont pas chez le maurus.
Dimensions du type du Pachygrapsus maurus Lucas :
Distance des antfles orbitaires externes. ...... 17
Distance des dents épibranchiales 19
La plus grande largeur de la carapace. ...... 19 1/2
Largeur de la carapace aux extrémités postérieures des bords
latéraux. 10 1/2
Longueur de la carapace ........... 17
Largeur du bord postérieur .6
Largeur du bord libre du front ... . . . tO 3/4
Longueur du front sur la ligne médiane . . . 3
Largeur des orbites, vues d'en haut .3
Longueur des oibites, vues d'en haut ... 2 1/2
Distribution : Oran (Lucas), Madère (Stimpson), Rio Janeiro
(Heller).
Genre CYGLOGRAPSUS M.-E.
CyCLOGRAPSUS OCCÏDENTALIS A. M.-E.
Cyclograpsus occidentaUs A. Milne-Edwards, Bulletin Soc. Philo-
math. Paris (7), II, n-^ 4, 1878, p. 228.
Un mâle et six femelles ont été capturés sur la côte de Lobito,
une seule porte des œufs. Ces exemplaires s'accordent parfaitement
avec deux échantillons types du Cyclograpsus occidentaUs A. M.-E.
du Musée de Paris, qui proviennent de St. Vincent, une des îles
du Cap Vert. Maintenant j'ai pu constater le fait remarquable que
le Cyclograpsus occidentaUs offre la plus grande ressemblance avec le
Cyclograpsus parvnlus de M. d'Atjeh (2), dont les trois types
m'étaient envoyés par M. le D'. H. Lenz, Directeur du Musée
(1) .1. G. DE Man, Notes i'iom t/ie Leyden Muséum. XII, p. 86, pi. o, lig. 1t.
(2) J. G. DB Man, Zoolog. Jahrb.,\X, .Vblh. î. System., p 350, pi. XXXII, fig. 42.
58
J. G. DE M AN
d'Histoire Naturelle de Lûbeck. Après un examen exact de tous
ces types, je ne trouve que deux différences de très peu d'importance.
Eq premier lieu, comme c'est prouvé par les dimensions, le bord
postérieur de la carapace est constamment un peu moins large par
rapport à la largeur du bord libre du front, et puis le pénultième
article de l'abdomen du mâle est toujours nn peu plus court en pro-
portion de la largeur du bord postérieur de cet article que chez
l'espèce des mers d'Atjeh. Mais dans tous les autres caractères,
les deux espèces se ressemblent parfaitement: la crête sous-orbi-
taire même est, chez l'une et l'autre, divisée de la même manière
en trois lobules, qui présentent exactement la même forme. La
description détaillée et les figures du Cyclograpsus parvuhis, dans
mon travail cité, sont par conséquent tout à fait applicables au
Cijclograpsus occidentaUs, tellement qu'il est question s'il ne faudra
pas regarder le Cyclograpsus parvulus plutôt comme une variété de
Voceidentalis que comme espèce distincte. Les œufs sont nombreux,
fort petits, n'ayant qu'un diamètre de 0 mm. 27 à 0 mm. 28.
Les exemplaires de Lobito ont une couleur jaune rougeàtre ou
brunâtre, tandis que Ton observe parfois une teinte rouge foncée
sur la partie antérieure de la carapace, à l'exception de la partie
médiane de la région gastrique.
Dimensions en millimètres :
1
2
3
4
O^
9
9
d"
Largeur du bouclier céphalo-thoracique . .
8 1/2
10 1/2
8 5/6
8 1/4
Longueur — — . .
(j 3/;;
7 1/2
6 4/5
G 1/2
Largeur du bord libre du front ...
3
3 3/5
3 1/4
3
Largeur du bord postérieur de la carapace .
3 5/6
4 1/2
4 2/5
4
Distance des angles orbitaires externes .
6 1/4
7 1/4
0 2/:;
r, 1/:;
Longueur horizontale de la pince ....
5 2/3
5 1/4
4 1/4
5 1/4
Longueur horizontale des doigts ....
2
2
1 4/5
2
Hauteur de la pince . .
Longueur des pattes de l'antépénultième paire.
Longueur de l'article terminal de l'abdomen .
3
15
0,92
2 1/2
1(j 12
2 1/5
14 1/2
3
14 1/2
Largeur du bord antérieur du pénultième
arti^e
Longueur du pénultième article
0,S
1
Largeur du bord postérieur du pénultième
article
2
Longueur de l'antépénultième article .
4/5
N" 1-3, Lobito ; N ' 4, type du Cgclograpsus occidentalis A. M.-E. du
Musée de Paris.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES o9
Genre SESARMA Say.
Sesarma (Holometopus) angolensis Cap.
PI. II, Fitr. \\.
Sesarma angolensis, F. de Brito Capello, Descripçâo de très espe-
ries novas de Crustaceos da Africa occidental, Lisboa, 1864, p. 4,
Est. fig. 2. — de Man, ^'otes from the Leyden Muséum, V, 1883, p. 161.
46 exemplaires (18 cT, 28 9) ont été recueillis sur la côte
d'Angola tout près de l'embouchure de la rivière de Catumbella.
Parmi les femelles il y en a huit qui portent des œufs ; ces œufs sont
très nombreux et très petits, n'ayant un diamètre que d'un tiers de
millimètre.
En 1883 j'ai décrit sept exemplaires de cette espèce, qui prove-
naient de la côte de Libéria. Je croyais alors devoir considérer ces
individus comme une variété, peut être locale, parce que les mains
avaient une forme différente de la figure publiée par M. de Brito
Capello. Or les nombreux exemplaires de la côte d'Angola ont tous,
sans aucune exception, la même forme des mains que les individus
de Libéria, décrits en 1883, c'est pourquoi qu'il me paraît mainte-
nant vraisemblable que la figure du savant portugais ne soit pas
exacte. La face externe de la portion palmaire des pinces paraît, à
la loupe, finement granulée, des granulations beaucoup plus fines
couvrent la face externe aplatie du doigt immobile, mais au bord
inférieur et vers le bord supérieur de ce doigt les granulations
sont considérablement plus grandes. Le bord inférieur du front
paraît, vu d'avant, en général légèrement concave au milieu, chez
d'autres exemplaires droit, parfois même il paraît légèrement
convexe.
Pour le reste ces exemplaires s'accorden t avec ma description citée.
Dimensions des plus grands individus :
o^ Ô
Distance des angles extraorbitaires . 44 42
Longueur de In carapace 35 35
Largeur de la carapace 45 (1) 42
Largeur du bord supérieur du front 28 1/* 27 1/2
Largeur du bord postérieur 14 1/2 15
Longueur liorizontale des pinces . 43 28
— — doigts 25 14
Hauteur des pinces 23 1/2 14
M) Chez les individus de la plus grande taille, le bouclier céphalo-thoracique
présente sa plus grande largeur un peu en arrière des angles externes des orbi-
tes, les bords latéraux étant ici légèrement arqués et se dirigeant de ce point-ci
en arrière.
60 J. G. DE MAN
Genre PETROLISTHES Stimps.
Petrolisthes leporinus Heller.
PI. TI, Fig. 12.
Purcellana leporina Heller, Crustaceen der Novara-Reise, 1865,
p. 78, Taf. VI. fig. 7.
Porcellana digitalisUeWev, ibidem, p. 77, Taf. VI, fig. 6.
80 exemplaires, à peu près autant de mâles que de femelles, dont
plusieurs sont pourvues d'œufs, ont été recueillis sur la côte, à
Lobito.
M. Th. Adensamer, du K. K. Naturhistorisches Hofmuseum de
Vienne, a eu l'obligeance de m'envoyer deux types de la Porcell,(ina
leporina lleller, et il résultait de cet examen que les exemplaires de
la côte d'Angola peuvent bien être rapportés à cette espèce, que la
description et la figure données par M. Heller ne sont pas exactes,
et enfin que le Petrolisthes digiLalis doit être considéré comme
identique avec le Petrolisthes leporinus.
La carapace de l'un des deux types est longue de 9™»"! 6, et large
de 9^111, celle de l'autre est longue de 8'^^^ 1/3, large de7mm2/3, tandis
que Heller indique pour la longueur 11'"'" et pour la largeur 10™™l/2.
Ces chiffres démontrent que la largeur de la carapace est un peu
variable par rapporta la longueur. Chez la plupart des exemplaires
d'Angola le bouclier céphalo-thoracique est justement aussi lonç/
que large, mais il y a aussi des individus chez lesquels la longueur
dépasse un peu la largeur. M. Heller dit que la surface entière de
la carapace est grossièrement granuleuse {grobkornir/) ; ceci n'est
pas juste. Du moins chez les deux types le front, la région gas-
trique et les régions voisines situées en arrière des dents épibran-
chiales présentent de nombreuses petites stries transversales jus-
qu'au sillon gastro-cardiaque ; ces stries ont, à une forte loupe,
l'air d'être finement crénelées. Les régions branchiales sont, aux
côtés, garnies de plis obliques, mais tout le reste de la surface
n'offre (|ue des ponctuations. Des granulations n'existent donc pas.
Les exemplaires de la côte d'Angola présentent à ce qu'il parait,
les deux dilîérences suivantes. Chez tous les (luatre-vingls exemplaires
les petites stries transversales manquent complètement sur la
partie postérieure de la région gastrique, juste en avant du sillon
cervical, et, chez beaucoup de ces exemplaires, les ponctuations
situées tout en arrière, de chaque côté de la région intestinale,
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 61
sont beaucoup plus nombreuses et plus serrées que chez les types. Si
ces différences sont vraiment constantes, l'espèce africaine devrait
être regardée comme une variété locale. Immédiatement en arrière
des dents épi branchiales on observe chez les exemplaires de la côte
d'Angola quelques granulations. L'angle orbitaire externe est obtus.
Les bords latéraux de la carapace sont carénés et il existe uoe épine
épibranchiale. Les pattes antérieures sont d'ordinaire un peu iné-
gales. Le bras porte en avant un lobe dentiforme, qui parfois
aboutit à une pointe aiguë et dont le bord antérieur porte le plus
souvent quelques denticulations. Une très petite épine pointue se
trouve sur le bord distal de la face supérieure qui s'articule avec le
carpe et bien près du bord postérieur du bras ; une petite épine sem-
blable se voit juste au milieu du bord distal de la face inférieure. Le
carpe porte à sou bord antérieur troU dents spiniformesassez basses,
dont la première se trouve à la base ; elles sont de grandeur égale
ou bien deviennent successivement plus petites. Parmi les 80 exem-
plaires il n'y a que deux chez lesquels le carpe de l'une des deux
pattes porte quatre dents, au lieu de trois. Le bord postérieur pré-
sente une crête en forme de S, dont la moitié proximale, située'
encore sur la face supérieure même du carpe, porte des ligues
squamiformes transversales, tandis que la moitié distale, située
au bord même, est garnie de quatre ou cinq épines pointues ; la der-
nière épine se trouve à l'extrémité distale du bord. En avant la face
supérieure du carpe est granulée, eu arrière elle porte des lignes
squamiformes, serrées, finement granulées et pilifères.
La portion palmaire des pinces est justement aussi longue que le
carpe et, chose remarquable, les doigts sont garnis à leur face interne
de poils serrés, juste comme chez le PetroUsthes inermis Heller des
îles Nicobares. Cet important caractère, bien développé aussi chez
les deux types du Musée de Vienne, n'a pas été décrit par M. Heller.
Le bord postérieur ou externe des mains qui est légèrement courbé,
est assez aigu, mais entier. Les mains sont finement granulées
en dessus ; ces granulations se transforment graduellement eu des
lignes squamiformes vers le bord anlérieur plus épaissi de la main.
M. Heller dit, en décrivant les pattes ambulatoires, que les
« Schenkelglieder des zweiten, dritten und merten Fusspaarex ain Vorde-
rende mit Ideincm, spitzen Zdhnchen besetzt sind. » Cette description
n'est pas juste. Un' y a pas d'épine à l'extrémité du bord antérieur des
cuisses, mais trois petites épines sont implantées sur la moitié distale
du bord antérieur ; parfois on n'observe que deux épines sur le
bord antérieur des méropodites de la quatrième paire, comme se
62 J. G. DE MAN
voit chez iiu des deux ty|)es. Le bord postérieur à peu près droit
des méropodites de la deuxième et de la troisième paire se termine
par une dent aiguë, mais celui de la quatrième paire est inenne à
son extrémité, le bord se courbant régulièrement vers le bord distal
qui s'articule avec le carpe. Sur la figure de la (( Nooara-lieise »,
au contraire, le bord postérieur des méropodites des pattes de la
quatrième paire fait un angle aigu avec le bord distal, ce qui n'est
pas juste.
Les pattes ambulatoires sont poilues aux bords et sur leur face
externe.
Les œufs ont un diamètre d'environ O"i'no. La carapace des
exemplaires de la côte d'Angola est rougeâtre à taches jaunâtres,
les mains sont d'un rouge foncé ou rouge jaunâtre et les pattes
ambulatoires sont jaunâtres et annelées ou marbrées de rouge ;
quelquefois les doigts ont une couleur brune foncée et chez d'autres
individus les mains sont grisâtres à marbrures rouges ou rouges
brunâtres.
Les deux types du Musée de Vienne ont perdu toutes leurs cou-
leurs (Voir tableau page 63).
M. Adensamer m'écrit qu'il ne trouve pas des différences entre les
types du Peirolisthes digitalls de Gibraltar et du PetroUsthes leporinus.
Chez le l^etrolisthes armatus Gibbes de la Floride, le bord externe
ou postérieur des pinces est armé de petites dents spiniformes
((( lovver edge serrate, with small spines »), mais selon M. Stimp-
son (1), ces petites dents manquent souvent. Il serait ainsi possible
que le Petroii^lhes leporinm soit identique avec cette espèce. Le
PetroUsthes maryinalus Stimps. de Barbados, est de même une
espèce voisine.
Parmi les espèces indopacifiques, le l'ctroUsthes leporinoides
Ortm. de la Mer du Sud se rapproche également beaucoup du
PetroUsthes leiioriaas tleller, mais se distingue au premier coup
d'oeil par les doigts des pinces qui ne sont pas poilus, mais glabres
à leurs faces internes. Naturellement Ortmann ne savait pas que les
doigts de l'espèce décrite par M. Heller étaient vraiment poilus.
D'après lui, le PetroUsthes leporinoides se distinguerait par les côtés
poilus de la carapace, mais ce caractère ne dit rien, les côtés de la
carapace du PetroUsthes leporinus étant également poilus. Ce Petro-
Usthes leporinoides Ortm. est bien identique, à ce qu'il me paraît,
avec le PetroUsthes asialicus Leach (2).
(1) Stimpson, \ midis l.ijccuin I\<il. Hist., Vil, 1862, p. T.l
(2) De .Man, ZooL JahrO., Abth. f. Syst., IX, p. 376, pi. XXXll, lig. 48.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACES DÉCAPODES
63
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64 T. G. DE M.\N
Le l*etwUsthrs Boscii Aud. de la Mer Rouge présente une scupl-
ture ditïérente de la surface de la carapace et des pinces, les dents
du bord antérieur du carpe, au nombre de trois ou quatre, ont une
[orme différente, et les pattes ambulatoires (les propodites surtout)
sont plus grêles.
Chez lePetrolisthes denlatus H. M.-E. et le Petroiisthes asiaticus
Leach, espèces munies l'une et Tautre d'une dent épibranchiale, les
doigts des pinces sont ijlabres, non pas poilus à leurs faces internes.
EXPLICATION DES FLANCHES
Planche I
Pi^, i. — ieplodius punclatus Miers, inàle grossi deux fois; 1» front du
même, vu en avant, grossi trois fois; h> pince du même, vue en dehors, grossie
deux fois.
Pig, 2. — LepLodius convexus A. M.-E , carapace d'un mâle, type du Musée
de Paris, provenant des Iles du Cap Vert, grossi deux fois.
Fig. 3. — Lepiodius americamis Saussure, pince d'un mâle, type du Musée de
Genève et provenant de la Guadeloupe, grossie deux fois.
Fig. 4. - Eupanopeus africanus A. M.-E., mâle, grossi une fois et demie;
4„ front et orbite du même, grossis trois fois ; 4i, orbite d'un autre individu mâle,
chez lequel les deux premières dents latéro-antérieuri^s ont une autre forme,
grossie trois fois; 4o abdomen du mAle, grossi trois fois; 4i avant-bras d'un
mâle, offrant le sillon près du bord antéro-externe, grossi une fois et demie ;
4e grande pince du mâle, vue en dehors, grossie deux fois; 4i patte droite de la
pénultième paire du mâle, grossie trois fois.
Pig. :3. _ Callinectes martjinalns (A. M.-E.\ portion anlêri.'iire de la carapace
du luàle, grossie trois fois; 5a abdomen du mâle, grossi trois fols.
Flan gui; Il
Fig. G. — Grapsus Peli Herklots, orbite d'un mâle, type du Musée de Leyde,
prov'enant de Boutry, grossie trois fois; Ga orbite et pédoncule oculaire du même,
vus de dessous, grossis trois fois; (i,, patte de la pénultième paire du même,
grossie une fois et demie; 6c patte-mâchoire externe du même, grossie trois fois.
Ment. Soc. Zool. de France, XIII, i^oo
4
PI. I.
J. G. de Man del
1 , Leptodius punctatus Miers; 2, Leptodius convexus A. M.-E. ;
3, Leptodius americanus Sauss. ; 4, Eupanopeus africanus A. M.-E.
5, Callinectes marginatus (A. M.-E.).
D' G. FiUuski inip.
Mciii. Soc. Zool. de France, XIII, ic)oo.
'PL IL
!. G. deMan .Ici. "' G. Pilarski imp.
6, Grapsus Pelii Haklots; 7, Grapsus simplex Haklots;
8, Grapsus Kingsleyi de Man ; 9, Pachygr. transversus Gibbes ;
10, Pachygrapsus maurus Lucas; 11, Sesarma angolensis Cap.;
12, Petrolisthes leporinus Heller.
NOTE SUR UNE PETITE COLLECTION DE CRUSTACÉS DÉCAPODES 65
Fig. 7. — Grapsiis siniplex Herklots, orbite d'un individu niàle, type du Musée
de Leyde, provenant de Boutry, grossi trois fois.
Fig. 8. — Grapsus Kingsleyi n. sp., mâle, grossi deux fois: S» front vu d'en
haut, grossi trois fois; 8b front du même vu en avant grossi trois fois; 8j abdo-
men du niàle, grossi trois fois; 8d patte de l'antépénultième paire, grossie trois
fois; 8o pince du m;\le, grossie trois fois; 81 bord sous-orbitaire du même, grossi
trois fois; 8g bord sous-orbitaire d'une jeune femelle du Grapsus strigosiis Herbst,
grossi trois fois.
Fig. 9. — Pachygi-apsus transversus Gibbes, carapace du plus grand mâle,
grossie deux fois.
Fig. 10. — Pachygrapsus maurus Lucas, carapace d'un individu mâle, prove-
nant d'Oran, type du Musée de Paris, grossi deux fois; lOu patte de la cinquième
paire du même, grossie deux fois.
Fig. 11. — Sesanna angolensis Cap., pince d'un mâle adulte de la côte d'An-
gola, grossie une fois et demie.
Fig. 12j. — PetrolisLhes leporinus Heller, patte ambulatoire de la deuxième
paire d'un mâle adulte provenant de Lobito; 12b la même de la troisième paire;
12c la même de la quatrième paire, toutes grossies deu.x fois.
Mém. Soc. Zool. de Fr., I9U0.
XIII — o .
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ L'IIELOBDELLA ALGlllA
(MOQUIN TANDON)
PAR
ALEXANDRE KOVALEVSKY
Correspondant de l'Institut
Membre de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg.
(Planches III, IV, V).
].es éludes qui font l'objet de ce mémoire ont porté sur une petite
(îiossosipliouide que j'ai trouvée en Crimée, aux environs de Sébas-
topol, sur la Rami escnienta. En cherchant à la déterminer, j'ai
reconnu qu'elle était identique à l'espèce algérienne que Moquin-
Tandou a décrite en 1816, sous le nom de Glossiphonia algira ; c'est
cette même espèce que Viguier a appelé Hatracobdella Latastii.
L'identité de l'espèce connue sons ces deux dénominations ne peut
faire aucun doute, ainsi que R. Blanchard l'a établi, d'après la
comparaison de spécimens algériens avec d'autres provenant des
environs de Madrid. 11 en résulte que la dénomination proposée
par Viguier ne peut être maintenue et, d'autre part, que l'espèce
existe également en Europe. Depuis lors, elle a été effectivement
rencontrée par Wolterstorfî sur le Discoglosxus pictus de Corse, et
nous devons ajouter que les exemplaires espagnols étudiés par
l\. Blanchard avaient été capturés aussi sur ce même Batracien (1).
La distribution géographique de 1 Hélobdelle semblait donc liée
à celle du Discoglosse lui-même, ainsi que R. Blanchard l'a fait
observer • mais celte opinion n'est pas rigoureusement exacte,
l»uisqu'en Crimée, où le Discoglosse n'existe pas, cette petite
Sangsue est parasite de la Grenouille commune. Elle a été trouvée
tout d'abord par M. A. Mokrzetzky, entomologiste à Simféropol,
qui me l'envoya pour en connaître la détermination ; depuis on en
a trouvé une grande quantité sur une Grenouille qui semblait être
morte d'épuisement ; d'une excursion à la ïschernaia rietshka
(I) La collection du Lai)oratoire de Parasilologi(^ de la Faculté de médecine de
Paris possède un exemplaire de Piscorilossus pictiis recueilli à Vissavona (Corse)
par le D' WolterstorlT en 1899, et portant sur I'omI gauche une jeune Hclabdella
alfjira (catalogue n" o38). Ce Discoglosse portait six autres llélobdelles, qui so sont
détachées ; l'une d'elle était de très grande taille.
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA 67
(Riiisseaiinoir),aux environs d'Inkermann(l), MM. Guido Schneider
et R. Minkievitch, jeune étudiant de l'Université de Saint-Péters-
bourg, me rapportaient une dizaine de Rana escalenta, qui toutes
étaient infestées de plusieurs Hélobdelles. Par la suite, les gamins
des environs apprirent à reconnaître ces Hirudinées et m'en appor-
tèrent en grand nombre ; j'ai pu les transporter à Saint-Pétersbourg
et les y maintenir eu bonne santé tout l'hiver, en leur faisant sucer
de temps à autre une Grenouille.
L'espèce qui nous occupe est une Glossosiphonide de petite taille,
pourvue de deux yeux et à papilles segmentaires le plus souvent
non apparentes. D'après ses caractères, elle doit rentrer désormais
dans le genre Helobdella, établi en 1896 par R. Blanchard, genre
auquel il a donné pour type ÏHirudo stagnaUs Linné, 1758.
Depuis plusieurs années, grâce à l'initiative du professeur R.
Blanchard, le Bullelin et les Mémoires de la Société Zoologique de
France renferment une série d'excellentes observations sur les
Hirudinées. Tout récemment, M. Emile Brumpt y a fait paraître
deux importants articles résumant ses observations sur l'accouple-
ment de ces Vers. Comme il est intéressant de centraliser dans une
même publication les travaux concernant un même groupe d'ani-
maux, j'ai pensé à offrir le présent mémoire à la Société Zoologique
de France dont j'ai le plaisir d'être Membre honoraire.
La coloration de l'animal varie du vert clair au brun ou au jaune
pâle ; la longueur atteint 10 et même 20 mm. ; elle peut dépasser
cette dernière dimension chez des exemplaires eu extension com-
plète. Je reproduis (fig. l) un dessin eu couleur fait à Saint-Péters-
bourg en novembre 1899, par le professeur V. Shéviakov, d'après
un exemplaire vivant et bien nourri. Ce dessin rappelle dans ses
contours la figure donnée par Moquin Tandon (pi. XIII, fig. 10
et 11); toutefois l'auteur français a rapproché les yeux un peu
trop. Viguier (fig. 1 et 11) et R. Blanchard (fig. 1) ont indiqué la
position exacte de ces organes ; nous donnons la photographie d'une
préparation (fig. 7), qui est d'accord à cet égard avec les dessins de
ces deux auteurs.
Suivant Moquin-Tandon, « après le 26" ou le 27" anneau, on voit
un corps arrondi, granuleux, couleur d'ambre, muni d'un petit
orifice extérieur ». Je n'ai rien vu de semblable, mais à l'endroit
indiqué, j'ai reconnu par transparence cette partie brune de l'œso-
|1) Localité célèbre dans l'histoire de la Guerre de Crimée ; c'est après le
combat d'inkermann que Sébastopol fut cerné et que commença le siège de cette
ville.
68 A. KOVALEVSKY
pliage que Viguier appelle « renflement hépatique « et qui est formé
d'une couche de très grandes cellules entourant la partie posté-
rieure de l'organe (fig. 15 18, cœ) ; cette portion œsophagienne
brune, est même visible sur la photographie flig. 2œ). Cette colora-
tion est due à un pigment brun qui est disposé entre les cellules
d'un organe glandulaire particulier qui existe sous une autre forme
chez un bon nombre de Glossosiphonies ; c'est à tort que Viguier
l'assimile à un organe hépatique. Il est surprenant que Moquin-
Tandon n'ait pas reconnu les rapports de l'organe observé par lui
avec l'œsophage ; cela tient sans doute à ce qu'il a eu à sa disposi-
tion un trop petit nombre d'exemplaires.
En ce qui concerne ce renflement même, mes observations diffè-
rent un peu de celles de M. Viguier. Il le représente de forme trop
arrondie ; sur le vivant et sur les coupes longitudinales et horizon-
tales, je le trouve assez allongé et composé de grandes cellules qui
entourent à une certaine distance les cellules épithêliales qui
composent la couche intérieure de l'œsophage. Ce sont évidemment
des cellules glandulaires et à leurs agglomérations conviendrait
plus justement le nom de glande œsophagienne.
Sur la partie dorsale de l'Hélobdelle, on observe plusieurs rangées
de tubercules, dont deux sont plus saillantes, si on y joint encore
la rangée marginale, nous aurons trois rangées de chaque côté, en
tout six comme l'admet M. Moquin-Tandon ; mais les différences
individuelles sont assez considérables, et les jeunes sont presque
dépourvus de ces formations, ce qui me fait supposer, ainsi que
bien d'autres considérations, que Viguier possédait de jeunes
exemplaires. — La position des orifices génitaux se voit sur les
photographies 5 et (5, où les anneaux sont bien visibles. Je trouve
l'orifice mâle entre le 18^ et le 19« anneau et l'orifice femelle sur le
21'. — Sur les ligures 3, 4 et 5, je reproduis des photographies sur
lesquelles on voit les spermatophores attachés à côté des orifices
génitaux.
La photographie, fig. 2, représente une Hélobdelle peu de temps
après qu'elle s'est gorgée de sang ; la trompe tr est très courte, tous
les canaux de l'estomac sont remplis et on voit sept paires d'appen-
dices se ramifiant vers leur bout périphérique; les testicules, au
nombre de six paires, sont disposés de chaque côté entre les origines
de ces appendices ; eu arrière on voit les quatre cœcums intestinaux
in, qui sont vides chez les individus qui ont jeune longtemps ou
immédiatement après la succion ; on les voit se remplir un peu plus
lard d'une substance vert foncé ou même noire.
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA G9
Les Hélobdelles digèrent très vite leur nourriture, quand on les
enlève du corps de la Grenouille, elles ont leur canal intestinal
rempli de sang, en trois ou quatre jours il n'en reste plus que très
peu dans l'estomac, seulement l'intestin renferme une quantité
plus ou moins grande de sang déjà digéré, et ces restes disparaissent
rapidement. Les Hélobdelles cherchent alors à s'attacher aux Gre-
nouilles et si on plonge la jambe d'une de ces dernières dans
l'éprouvette où sont placées les Hélobdelles qu'on a recueillies
quelques jours avant, elles vont toutes sur la peau du Batracien et
commencent presque immédiatement à le sucer, elles sont dans ce
cas fixées par leurs deux extrémités, mais quand elles sont repues
et que l'on maintient la Grenouille dans l'eau elles s'attachent au
corps seulement par leur ventouse postérieure, le reste du corps
flotte librement dans l'eau. Quelquefois aussi elles délaissent leur
hôte et vont s'attacher aux parois du bocal, ce qu'elles font toujours
quand elles veulent poudre. L'accouplement se fait entre les indi-
vidus, fixés par leur ventouse postérieure au corps de la Grenouille
ou sur les parois du bocal, ils se réunissent par leur moitié anté-
rieure et s'accolent réciproquement un spermatophore.
La fig. 3 représente la photographie d'uue Hélobdelle immédiate-
ment après l'accouplement, on voit un spermatophore encore tout
à fait plein, accolé du côté gauche ; on observe aussi par transpa-
rence les agglomérations de spermatozoïdes a a dans la partie anté-
rieure du corps; ces agglomérations sont le résultat d'accouple-
ments récents. On trouve aussi en plus ou moins grand nombre des
amas de spermatozoïdes disposés plus en arrière, asp, que je consi-
dère comme provenant d'accouplements plus anciens.
On voit aussi les deux branches de l'ovaire, ov, dans un état bien
différent de développement.
Sur la fig. 4, je reproduis la photographie d'une Hélobdelle un
certain temps après l'accouplement, le spermatophore est presque
vide, mais reste encore accolé au même endroit. Dans la partie
antérieure du corps, on voit au moins six agglomérations de sper-
matozoïdes représentées en bleu, à cause de leur coloration par
l'hémaloxyline sur les préparations et, pour les mieux faire ressor-
tir aussi, sur le dessin. Outre ces agglomérations on en trouve
d'autres en arrière, as/?, qui forment plusieurs flocons de forme très
irrégulière. Chez l'animal vivant, ces masses peuvent être déplacées
par la pression, ce qui indique qu'elles flottent librement dans le
liquide qui remplit la lacune.
Les fig. o et ti représentent les photographies de deux Hélob-
70 A. KOVALEVSKY
délies, sur lesquelles on voyait nettement les limites des anneaux,
et la disposition des orifices génitaux. Sur l'une (fig. 5) ou aperçoit
le spermatophore, sur l'autre (fig. 6) les endroits où sont accolés
les spermatophores ; par transparence, on distinguait aussi la
structure intérieure.
Le dessin, fig. 6', que je dois à M. Sheviakov montre les canaux
qui conduisent les spermatozoïdes, de la place où sont accolés les
spermatophores {ps) jusqu'aux accumulations de spermatozoïdes
dans l'intérieur du corps (a). Ces masses sont des sortes de sper-
matophores internes, dont les parois ne sont, sans doute, pas chiti-
neuses, mais pourtant paraissent être formées par une substance
gélatineuse ou gluante qui forme des sortes de sacs mous présen-
tant une certaine résistance à la dispersion des spermatozoïdes.
J'appuie cette hypothèse sur mes observations de la Placohddia
costata, espèce que, dans deux publications précédentes, j'ai dési-
gnée sous le nom d'Harinertteria costata, où j'ai vu la pénétration
des spermatozoïdes dans la lacune clitellienne. Dans ce dernier cas
les spermatozoïdes restent tout à fait libres, on ne voit aucune
limite à la masse qui s'accumule dans l'intérieur du corps en
sortant du spermatophore.
Cette idée même, dans le cas de la Placobdella, ne venait pas à
l'esprit puisqu'on voyait l'agglomération irrégulière des sperma-
tozoïdes se disperser en tous sens : les uns allant dans le liquide
environnant, les autres cherchant à pénétrer dans la matrice. La
fig. 7 reproduit la photographie d'une Hélobdelle conservée dans le
baume de Canada et dans laquelle on voit les spermatozoïdes rem-
plissant presque toute la cavité de la lacune ventrale et donnant
encore un prolongement dans la lacune latérale. Le fil bleu qui
représente les spermatozoïdes accolés les uns aux autres fait une
courbe, et en forme de deux troncs remplit presque complètement
tout l'intérieur de la lacune latérale droite.
Les capsules néphridiennes se voient très bien sur celte prépara-
tion ; pour les distinguer plus facilement des organes environnants,
nous les avons représentées en rouge. Elles sont au nombre de 13
paires, deux seulement dans la région préclitellienne bien qu'il
existe dans cette dernière (fig. 6j, quatre paires d'ouvertures néphri-
diennes, ce qui correspond à un nombre égal de ces organes chez
la Placolnlclla, or je n'ai observé que deux paires décapsules, ce qui
confirme un fait déjà connu, que les néphridies peuvent exister sans
être réunies à une capsule néphridienne, ce qui s'observe d'après
Oka dans les néphridies antérieures et postérieures du corps ainsi
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA 71
que chez plusieurs Hirudinées, par exemple les Piscicoles, Archœ-
obdelles et Acautliobdelles qui n'ont ni entonnoirs vibratiles, ni
capsules néphridiennes.
La première Hélobdelle que j'étudiai sur des coupes transversales
présentait dans le sinus ventral, ou lacune ventrale, plusieurs
accumulations de spermatozoïdes. En pressant un peu les individus
sur le porte-objet, j'observais dans leur intérieur des masses blan-
ches, souvent assez considérables, qu'une élude plus approfondie
me démontra être des' pelotons de spermatozoïdes.
Sur les fig. 3, 4 et 7, nous voyons de pareilles Hélobdelles avec
des flocons blancs le long de la ligne médiane du corps, dans le sinus
ventral. Si on presse un de ces Vers sur le porte-objet, on voit une
partie de ces masses blanches et surtout les postérieures se dépla-
cer et rouler en avant ou en arrière selon le sens de la pression. —
La fig. 8 représente une coupe longitudinale d'une semblable
Hélobdelle et nous voyons dessinées en bleu ces agglomérations de
spermatozoïdes, asp. Elles sont disposées dans la partie postérieure
de la région stomacale, mais leurs relations avec les autres organes
ne se voient pas ici, elles deviennent plus claires sur la fig. 9,
représentant une photographie amplifiée de la môme partie.
Sur ces deux coupes, nous voyons que les agglomérations de
spermatozoïdes sont disposées dans le sinus ventral immédiatement
sur les ganglions nerveux de la chaîne ventrale (yn) et sous la partie
médiane de l'intestin (in) ; un peu plus haut nous voyons le vaisseau
dorsal vs avec les valvules si caractéristiques chez les Hirudinées (u').
Ces relations se voient avec plus de clarté sur des coupes transver-
sales (fig. 13 et 14).
Sur la fig. 14, les spermatozoïdes forment une masse unique,
qui, non seulement remplit le sinus ventral mais encore l'élargit
dans des proportions considérables ; le sinus ventral, qui occupe
ordinairement un petit espace, devient ici l'organe le plus considé-
rable ; il est par exemple plus grand que les testicules.
Sur la fig. 13, nous trouvons les mêmes relations avec cette diffé-
rence que deux pelotons de spermatozoïdes se touchent, sans se
confondre, ce qui démontre que ces pelotons ne sont pas simplement
des masses flottantes de spermatozoïdes. Ils sont maintenus par une
certaine cohésion ou par une couche superficielle agglutinante qui
les empêche de se disperser.
Ces agglomérations de spermatozoïdes ont des formes très diffé-
rentes et sont placées en des points très variables. Les plus grandes
masses se trouvent dans la partie antérieure de la région stomacale,
72 A. KOVALEVSKY
derrière la région clitellienne, et cela s'observe immédiatement
après la copulation ; ce n'est que plus tard qu'on les rencontre en
arrière de la région stomacale, se prolongeant même dans la région
intestinale, où elles confinent aux appendices intestinaux (fig. 9 in) ;
souvent ces agglomérations prennent une forme très bizarre, elles
ne se contentent plus du sinus ventral, et se prolongent dans les
sinus ou lacunes intermédiaires (fig. 7 a"), d'où elles pénètrent
dans les lacunes latérales (fig. 7 a') qu'elles remplissent sur des
espaces plus ou moins grands. On voit alors sur des coupes que les
lacunes sont obstruées par des spermatozoïdes, on dirait qu'il s'est
formé une véritable thrombose de la lacune latérale.
Les premiers exemplaires d'Hélol)delles que j'ai étudiés, m'ont
montré cette quantité inusitée de spermatozoïdes dans le système
lacunaire, et une question alors se posait d'elle-même : quel
était leur mode de pénétration ? Comme les études présentes sui-
virent immédiatement mes études sur la Plaœbdella, je pensais à
l'imprégnation hypodermique en croyant que la chose se passerait
comme chez cette dernière. J'essayai de surprendre le moment de
l'accouplement ou tout au moins la fixation des spermatophores. En
ce qui concerne le premier point, je ne fus pas assez heureux pour
l'observer, mais pour le second ce fut beaucoup plus facile. J'eus
plusieurs exemplaires avec des spermatophores tout récemment
accolés. Sur les fig. 3, 4 et 5 nous voyons des photographies
d'Hélobdelles avec des spermatophores. Au premier abord je
croyais qu'ils étaient fixés à l'orifice mâle, comme chez la Plaroh-
della (Hœmenteria), et ce fut une considérable désillusion, quand je
vis que l'orifice mâle était tout à fait libre et que le point d'attache
des spermatophores était tout autre.
Ils n'étaient pas non plus sur l'orifice femelle, mais bien aux
environs de ces deux orifices. Je crois, mais sans pouvoir l'affirmer
avec certitude, qu'il y a à droite et à gauche des orifices génitaux
une ouverture ou une dépression de la peau sur lesquelles les sper-
matophores sont insérés par leur bout antérieur. Je crois même
que ces ouvertures conduisent dans des canaux qui s'ouvrent
librement dans le sinus ventral. Sur la fig. 3, nous voyous une
Helobdelleavec un spermatophore plein attaché d'un côté; l'endroit
où le spermatophore est accolé se trouve à gauche de la ligne
médiane ventrale à la hauteur de l'orifice mâle ou un peu plus bas.
On suit facilement une traînée bleue qui descend du bout antérieur
du spermatophore vers une agglomération déjà assez considérable
qui se trouve dans la lacune ventrale un peu plus haut que la pre-
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA 73
mière paire de testicules. De l'autre coté il n'y a pas de sperma-
tophore, mais par contre on trouve trois agglomérations de sperma-
tozoïdes : une toute petite, une seconde beaucoup plus grande,
disposée également avant la première paire de testicules, enfin une
troisième, beaucoup plus grande encore entre la première et la
seconde paire de testicules (fig. 3 a).
Outre ces masses antérieures on voit encore un groupe de sper-
matozoïdes occupant la ligne médiane de la lacune ventrale (asp)
entre la cinquième et la sixième paire de testicules.
Il est fréquent de rencontrer sur des Helobdelles deux spermato-
pliores, un de chaque côté ou même trois : deux d'uu côté, un de
l'autre ; souvent ces spermatophores sont de différentes dimensions.
Cela pourrait dépendre des dimensions des Helobdelles qui se
sont accouplées, ainsi que du moment où on les observe ; ils peuvent
être, en effet, remplis de sperme ou vidés en partie et leur contenu
passé dans l'intérieur du corps.
Les spermatophores sont assez faiblement attachés et il est bien
difficile de pouvoir les maintenir sur des individus conservés. Je
ne possède plus un seul exemplaire avec deux ou plusieurs sperma-
tophores ; ceux-ci tombent presque toujours au début de la conser-
vation. A ce point de vue, il y a une grande différence entre les
Placobdella chez lesquelles les spermatophores adhèrent très solide-
ment, je possède un grand nombre de ces dernières avec leurs
spermatophores.
Y a-t-il des orifices dans lesquels les spermatophores sont insérés
ou bien ces derniers perforent-ils les téguments comme ils le font
chez beaucoup d'autres Hirudinées comme l'a montré, par exemple,
Whitman. Il fallait peut-être recourir aux macérations, ce que j'ai
omis de faire en observant des individus complets ou des coupes.
Sur les coupes, dont je possède plusieurs séries, je trouve tou-
jours, en dépassant un peu en arrière, l'orifice génital mâle, des
deux côtés du corps, deux dépressions de l'épiderme (fig. 15 a et a')
qui conduisent dans des canaux correspondants, dont l'un, celui du
coté droit a", est bien visible sur les photographies. Sur les coupes
suivantes, on voit que les orifices a et a' se continuent par des
canaux très sinueux, qui font plusieurs replis et dans lesquels se
trouvent des spermatozoïdes, si on étudie les individus après la
copulation.
En suivant les coupes d'avant en arrière, en s'approchant du
voisinage de la matrice, on voit de nouveau apparaître des canaux
sinueux et irréguliers remplis par des traînées de spermatozoïdes.
74 A. KOVALEVSKY
Sur la fig. 16 à la hauteur du second gauylion de la région clitel-
lienne, nous trouvons un nombre considérable de ces canaux a" rï";
le canal du côté droit s'ouvre à l'extérieur par l'orifice a' ; le tissu
que nous désignons par m sur les fig. 17 et 18 représente la paroi
antérieure de la matrice, dans laquelle s'engagent les sinuosités des
canaux par lesquels pénètrent les spermatozoïdes. Si nous passons
aux coupes plus postérieures (fig. 18), nous rencontrons la matrice
et les ovaires. On voit les traînées de spermazoïdes déjà dans la
lacune ventrale de la région clitellienne ; on les trouve comme sur
la fig. 18 csous forme d'agglomérations peu considérables des deux
côtés de la matrice. Si on descend encore un peu en arrière on
trouve des masses plus considérables qui refoulent souvent les
autres organes et occupent de grands espaces, comme sur la fig. 13,
et souvent dans des dispositions plus asymétriques.
L'accouplement consiste donc dans l'accolement de spermato-
phores dans la région clitellienne ; aux environs des orifices génitaux
mâle et femelle. Mon opinion est que ce dépôt se fait sur des orifices
préexistants, autrement il me serait difficile d'expliquer leur posi-
tion symétrique et constante des deux côtés des orifices génitaux
Si l'acte aboutit à la perforation des tissus, comme on l'observe
chez beaucoup d'Hirudinées et d'autres Invertébrées, les endroits
où se font ces perforations seraient parsemés un peu partout, aussi
bien qu'à la région clitellienne; mais la régularité de leur position
permet de supposer une préexistence.
Outre cela, si nous étudions histologiquement ces canaux en
commençant par la fig. 15 a et a', on voit très nettement que ce
sont de simples refoulements des téguments avec leur épithélium ;
sur la fig. lo par a" est indiqué le prolongement de cet enfonce-
ment, où se voit très nettement l'épithélium qui le tapisse. Ce canal
possède donc des parois régulièrement constituées et ne représente
pas simplement une rupture ou une fissure produite dans les tissus
par le bout du spermalophore.
Sur des coupes d'individus ayant leurs spermatophores attachés,
on voit que ces derniers sont accolés aux orifices et les spermato-
zoïdes ainsi que la substance qui les englobe entrent dans ces con-
duits ; sur la fig. 17 eu r/'", nous voyous un de ces canaux remplis
des filets de spermatozoïdes.
Régulièrement, je trouve trois semblables orifices de chaque côté
et je suis tenté de les comparer aux réceptacles séminaux des
Lombrics, qui possèdent deux paires de ces organes; mais chez
ces Annélides, ces réceptacles sont de véritables sacs, tandis que
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA 75
chez mes Hélobdelles, ce sont de simples cauaiix. Cepeiulaut, chez
quelques Lombrics, Michaelsen a décrit des réceptacles séminaux
qui possèdent des conduits s'ouvrant dans le cœlome ; ce seraient
donc des cas analogues.
Je dois avouer, que les vues que j'avance ici, sont plutôt des
suppositions qui ont besoin d'être encore confirmées par des études
plus détaillées, que j'espère entreprendre.
Dans tous les cas, qu'il existe des orifices ou non, les spermato-
zoïdes pénètrent dans la lacune ventrale de la région clilellienne,
mais ne forment pas ici une masse floconneuse comme chez les
Placobdella, ils constituent des agglomérations (fig. 6, 11 et 12 a et
a') plus ou moins considérables et restent très longtemps dans cet
état. Ces masses persistent non seulement chez les exemplaires qui
ont pondu mais encore chez les individus qui ont élevé leur ponte,
c'est-à-dire qui portent déjà de petites Hélobdelles et délaissant leur
mère pour sucer les Grenouilles.
De nouveaux accouplements se produisent et introduisent de
nouveaux spermatozoïdes, tandis que dans la partie postérieure
de la lacune ventrale se voient les masses blanches provenant des
copulations anciennes. Ces faits sont bien curieux et difficiles à
expliquer : ils nous obligent à étudier ce que deviennent les masses
de spermatozoïdes qui restent ainsi dans les lacunes cœlomiques
de notre Hirudiuée.
En donnant la description des phénomènes de la fécondation
chez la Placobdella costata, j'ai montré que les spermatozoïdes
pénètrent dans la lacune ventrale de la région clitellienne et de là
se dispersent dans deux directions : une partie passe dans la circu-
lation générale et est absorbée par les cellules des organes phagocy-
taires, c'est-à-dire des capsules né|)hridiennes; l'autre perfore la
matrice, pénètre dans sa cavité interne et de là passe dans l'ovaire
où elle reste jusqu'à la maturité des œufs, pour les féconder sans
doute au moment de la ponte.
Le séjour des spermatozoïdes dans les lacunes des Placobdella est
de courte durée et après deux ou trois jours ou ne les trouve plus;
les lacunes sont de nouveau libres pour leurs fonctions ordinaires.
Chez les Hélobdelles, les choses se passent bien différemment et je
ne les ai pas encore suffisamment éclaircies ; dans tous les cas, je
n'ai jamais vu les spermatozoïdes perforer les parois de la matrice
en masse, comme cela arrive d'ordinaire chez les Placobdella et la
façon dont ils rencontrent les œufs doit être bien différente.
Nous avons déjà signalé la pénétration des spermatozoïdes dans
70 A. KOVALEVSKY
la lacune ventrale et leur introduction dnns les autres lacunes de
plus petites dimensions, il nous reste à voir ce qu'ils deviennent.
Nous avons dit que les pelotons de spermatozoïdes ne sont pas tout
à fait libres, mais qu'ils forment des agglomérations plus ou moins
compactes, composées de spermatozoïdes enchevêtrés et agglutinés
par une substance visqueuse et un certain nombre de cellules qui
semblent les phagocyter. Souvent on voit les spermatozoïdes dis-
posés en rangées régulières, et accolés par leurs tètes.
De ces agglomérations se détachent des spermatozoïdes libres qui
passent dans la circulation générale où ils sont absorbés par les
organes phagocytai res on capsules néphridiennes. Ces derniers
organes ne sont pas mentionnés dans la description anatomique de
]-à BatracobdeUa Latastii, qui nous a été donnée par Viguier (1).
L'étude du docteur Viguier est très détaillé et il y a bien peu à y
ajouter sauf pour les capsules néphridiennes. Cette omission est
d'autant plus étrange que ces capsules sont ici, comparativement
aux autres Hirudinées, énormément développées; je ne connais pas
une seule Hirudinée où elles atteignent un tel développement. Sur
les lig. 7 et 10, nous les voyons entre les testicules qui sont si bien
représentés par Viguier sur sa fig. 2 de la pi. XXIX ; on les voit aussi
très nettement sur les coupes longitudinales et transversales, (ig. 10,
20 et suivantes.
Sur la tig. 9 on les voit sur la photographie d'une coupe longitu-
dinale, et ici il est facile de comparer leur développement par rapport
à celui des autres organes de V Helobdella ; t indique le testicule ;
en un des cœcums de l'estomac, et entre ces deux organes se trouve
insérée la capsule néphridienne, avec son entonnoir vibratile en,
qui s'ouvre dans la lacune ventrale dans laquelle se trouve une
masse de spermatozoïdes asp ; on aperçoit les deux extrémités de
l'entonnoir, l'une qui s'ouvre dans la lacune ventrale et l'autre
dans la cavité de la capsule. Le contenu des capsules néphridiennes
est très différent suivant leur position dans la série et d'après l'âge
et l'état des Hélobdelles; par ce dernier terme, je comprends le
temps qui s'est écoulé depuis la copulation, la maturité des (Eufs,
leur ponte et le développement de la progéniture ; tout cela a une
grande influence, sans compter encore les autres facteurs que nous
ignorons.
Les jeunes capsules néphridiennes contiennent un nombre très
(1) Ce fait pourrait .s'expliquer en admettant que Viguier a possédé de jeunes
exemplaires n'ayant pas copule, dans ce cas les capsules néphridiennes sont petites.
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA 77
restreint de cellules, et ont souvent à leur intérieur un espace libre
rempli de lymphe, elles sont de dimensions bien minimes relative-
ment aux organes voisins (testicules, cœcums de l'estomac).
Même après l'accouplement, quand on trouve dans l'intérieur du
corps les grandes agglomérations de spermatozoïdes, contenues
dans ces sortes de masses que je suis tenté tie nommer receptacula
seniinis, constituant en quelque sorte des spermatophores internes,
on voit les capsules dans le même état. Ce n'est que plus tard qu'on
les trouve contenant des cellules plus ou moins nombreuses, rem-
plissant ordinairement toute la capsule (tig. 19) et, parmi ces cel-
lules et dans leur intérieur une quantité plus ou moins grande de
spermatozoïdes. Elles commencent alors à s'agrandir et atteignent
les dimensions que nous leur voyons sur les figures.
Sur la tig. 21 nous reproduisons une coupe transversale de la
région intestinale d'une Hélobdelle ; les deux capsules néphri-
dieunes ont des dimensions plutôt moyennes, et leur contenu est
normal pour cet état ; déjà au faible grossissement auquel est pho-
tographiée cette coupe, on voit que les capsules sont remplies en par-
tie par des cellules, en partie par des filaments enchevêtrés. Si on
l'observe à un plus fort grossissement (tig. 22), on voit alors que le
contenu est composé de cellules dont la plupart, ou plutôt toutes,
contiennent chacune un plus ou moins grand nombre de sperma-
tozoïdes ; on en compte dans plusieurs jusqu'à 15, 20 et même au
delà. Les cellules de la capsule sont du type des leucocytes, mais
avec cette différence qu'elles sont plus grandes et plus ou moins
remplies de spermatozoïdes; on voit beaucoup de cellules possédant
deux ou plusieurs noyaux ; entre ces cellules se trouvent beaucoup
de spermatozoïdes libres, qui souvent remplissent tout l'espace
entre les cellules. Sous l'influence des réactifs, le contenu de la
capsule s'est un peu contracté et on voit une fissure entre le contenu
elle tissu conjonctif ou les parois du corps qui l'entourent.
Le liquide ou la lymphe qui remplit les capsules et dans laquelle
se trouvent les cellules et les spermatozoïdes, difïère de la lymphe
ou du sang qui se trouve dans les lacunes coelomiques ou dans les
vaisseaux sanguins; on voit cela très aisément sur les photographies
elles-mémes.La préparation qui est photographiée est colorée d'abord
par l'hématoxyline puis par l'acide picrique ; le vaisseau dorsal vd
et le vaisseau ventral r,v contiennent un liquide qui se colore en
jaune très vif par l'acide picrique, on voit même une certaine granu-
lation de leur contenu ; le liquide qui se trouve dans les lacunes
présente une coloration identique (fig. 28), tandis que le liquide des
78 A. IvOVALEVSKY
capsules ne se colore pas par l'acide picrique, cela démontie une
certaine dilïérence de contenu.
Comme nous l'avons déjà dit les capsules uéphridiennes sout eu
rapport du côté externe et en hautavecle tissu conjonctif des parois
du corps et les cœcums stomacaux, mais par leur côté interne elles
sout baignées par le contenu des lacunes dorsale et ventrale qui
sont remplies d'un liquide coloré en jaune très vif par l'acide
picrique, dans ce liquide que nous pouvons regarder comme sang
se trouvent une (juantité de leucocytes et parmi eux un nombre
très considérable de spermatozoïdes (fig. 23 et 28). Il est bien
étrange de voir que tous les spermatozoïdes sont libres; on n'en
trouve pas un seul dans les cellules, tandis que de l'autre côté de la
ligne de démarcation, ([ui divise le contenu des capsules uéphri-
diennes, toutes les cellules sont bourrées de spermatozoïdes. Sur la
ligure 23, nous avons reproduit ces relations sous un plus fort
grossissement et cela se voit mieux encore sur la figure 28.
Pour mieux voir ces relations, j'ai reproduit sur les tig. 26 et 27,
deux cellules de la capsule néphridienne de la photographie; une
des cellules contient deux noyaux, un protoplasme pourvu de
nombreuses vacuoles et une quantité considérable de bâtonnets qui
sont les restes des spermatozoïdes, mais produisent l'impression
de Bactéries. Beaucoup de cellules, peut-être même la plupart,
possèdent deux et même trois nucléoles. Une seconde cellule, de
la même capsule, fig. 27, est uninucléaire ; on voit aussi des
spermatozoïdes, dont le corps est dans l'intérieur de la cellule,
tandis que la queue reste en dehors, mais ici on peut se tromper
très facilement, parce que parmi les cellules se trouvent un grand
nombre de spermatozoïdes libres et ils peuvent être ou sous les
cellules, ou simplement accolés.
Je reproduis sur la fig. 28, un petit coin de la coupe pris immé-
diatement au voisinage de la capsule: on voit les cellules sanguines
ou leucocytes, dont deux avec deux noyaux et l'autre normale avec
un noyau simple ou eu état de division ; parmi ces cellules on en
trouve comme celles représentées en c, où une cellule paraît en
englober une autre; la cellule englobée possède encore son noyau
et son protoplasme bien distincts de ceux de la cellule qui l'entoure,
cette dernière a la forme d'une demi-lune (fig. 34).
On voyait aussi au même endroit, une cellule géante, cpti. avec
beaucoup de noyaux ; j'en ai compté jusqu'à neuf, la cellule parais-
sait être pédouculée, suspendue aux parois de la lacune et rappelant
aussi les cellules acides ou chloragogènes qui ont souvent deux
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA 79
noyaux; l'impressiou qu'elle produisait était celle d'une cellule
acide dont le noyau se serait multiplié par division; ses dimensions
correspondaient à celles des cellules cliloragogènes. J'ai vu aussi
de pareilles cellules dans les capsules néphridiennes des Placob-
della, même avec un nouibre beaucoup plus considérable de noyaux.
Quelquefois il arrive aussi de trouver dans le sang des cellules
contenant des spermatozoïdes, mais, si on les observe attentivement,
on remarque que ce n.e sont pas de vrais leucocytes, mais bien des
cellules provenant des capsules néphridiennes. J'ai vu pourtant
aussi des spermatozoïdes dans de vrais leucocytes, mais c'est un
point qui doit être vérifié. Ily a donc une difïéreuce considérable
entre les leucocytes et les cellules des capsules néphridiennes.
Cette différence frappe les yeux quand on compare les deux
espèces de cellules relativement aux spermatozoïdes (fig. 2:i, 23 et
28), les unes ont la possibilité de les engloutir, de les digérer; les
autres ne sont pas en état de le faire et nous voyous sur le dessin
et sur les photographies, les spermatozoïdes tout vivants avec leur
queue en forme de spirille sans aucun doute fixés pendant leurs
mouvements ; ils nagent parmi et autour des leucocytes et ne sont
pas attaqués ! J'ai étudié le sang en différents points, dans les
lacunes intermédiaires et latérales et partout j'ai trouvé les mêmes
faits, tels qu'ils sont reproduits sur la ligure, partout un nombre
plus ou moins considérable de spermatozoïdes libres et de leuco-
cytes tout à fait indifférents à leur présence.
En combien de temps les spermatozoïdes qui sont engloutis par
les cellules néphridiennes sont-ils digérés? C'est une ({uestion que
je ne puis pas résoudre chez les Hélobdelles, parce que dans les cap-
sules et dans les liquides environnants il y a toujours une telle
([uantité de spermatozoïdes libres, qui approvisionnent les capsules,
qu'on ne peut pas fixer de point de départ. C'était tout autre chose
chez Va PlacobdeUa, où presqueimmédiatementaprèsleui- pénétration
dans la lacune, les spermatozoïdes se trouvaient dans les cellules
des capsules néphridiennes et où deux ou trois jours après il n'en
restait pas de trace, donc deux ou trois jours suffisaient pour cette
digestion.
Résumons maintenant ce qui a été dit sur le sort des spermato-
zoïdes chez les Hélobdelles. Quand les spermatophores sont accolés
à leurs places respectives, leur contenu pénètre dans l'intérieur du
Ver, entouré par une sorte de gaine ou de substance gluante qui ne
lui permet pas de se disperser immédiatement dans le liquide cœlo-
mique. La masse injectée se dépose comme dans un sac pédoncule,
80 A. KOVALEVSKY
dont le pédoncule se prolonge jus(|u'à l'orifice extérieur; comme
les accouplements se répètent, il se forme ainsi plusieurs sacs à
spermatozoïdes.
J'ai déjà comparé ces agglomérations de spermatozoïdes aux récep-
tacles séminaux — receptacula serninis — du Lombric, mais main-
tenant, il me semble que leurs parois sont seulement provisoires.
Les spermatozoïdes sont pourtant retenus eu majorité parles parois
de ce sac et s'échappent seulement plus tard.
Ceux qui se sont libérés tombent dans le liquide lacunaire, c'est-
à-dire le sang et pénètrent ainsi dans la circulation générale où ils
sont engloutis par les organes phagocytaires ou capsules néphri
dieunes.
Là, ils sont absorbés par les cellules phagocytaires, qui sont les
seuls éléments des tissus normaux (1) de l'Hélobdelle, qui les
absorbent et les digèrent. 11 y a encore une sorte de tissu dont les
cellules absorbent aussi les spermatozoïdes et nous allons bientôt
parler de lui, pour le moment je ne parle que des organes qui se
rencontrent dans toute Hélobdelle normale.
Ainsi, avant la ponte nous trouvons les spermatozoïdes agglo-
mérés dans les sacs à spermatozoïdes, dans les capsules néphri-
diennes, dans la lacune ventrale, au voisinage des ovaires et de la
région cliteilienne, puis des pelotons ou traînées de spermatozoïdes
en différents points comme cela est bien visible sur les figures delà
première planche. — Je n'ai pas vu les spermatozoïdes pénétrer
dans la matrice ou les ovaires, ce que l'on voit si facilement chez les
Placabdella.
A l'époque de la maturation des œufs dans l'ovaire (fig. 20), le
nombre des spermatozoïdes, qui ont quitté les agglomérations,
augmente et on voit que les capsules néphridieuues, à celte époque,
en renferment énormément; ils entourent les cellules comme des
fils de feutre. Sur la photographie (fig. 20 et 21), nous voyons une
capsule avec des ovaires très voisins de la maturité ; les capsules
sont remplies de spermatozoïdes et (fig. 23) par l'entonnoir pénè-
trent encore de nouvelles masses. Les cellules dans l'intérieur
de la capsule sont remplies de spermatozoïdes et il me semble
qu'elles commencent àdégénérer. Ainsi, vers le temps de la maturité
des ovaires, un grand nombre de spermatozoïdes circulent dans
les lacunes, les capsules en sont bourrées et il en reste encore des
(I) L'absorption des spermatozoïdes par les leucocytes du système lacunaire
s'observe indubitablement, mais très rarement et doit être étudié plus spéciale-
ment, ce que j'espère faire bientôt.
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA 81
masses cousidérables sous formes d'agglomérations qui sont dissé-
minées eu ditïérents points des lacunes; on les trouve même daus
la lacune dorsale (fig. 25) et souvent dans les lacunes latérales (lig. 7).
On peut donc dire que toutes les cavités cœlomiques renferment des
spermatozoïdes.
En ce qui concerne la matrice et les ovaires, je les ai trouvés
ordinairement toujours vides de spermatozoïdes et dans ma com-
munication préliminaire (5), je m'exprimais dans le sens que les
spermatozoïdes ne pénétrent pas dans les organes génitaux et que
la fécondation se fait pendant la ponte. Mais dernièrement, sur une
Hélobdelle dont les ovaires étaient même très loin de la maturité, je
trouvai une quantité de spermatozoïdes accolés aux tissus extérieurs
de l'ovaire et un certain nombre aussi dans l'intérieur. Je fis une
nouvelle révision de mes préparations antérieures, sans trouver
d'autre cas ; je ne les ai donc constatés qu'une seule fois dans l'ovaire.
De nouvelles observations seront faites dans ce sens sur le nouveau
matériel d'étude que j'espère avoir bientôt.
Les Hélobdelles possèdent un système lacunaire très développé,
on pourrait presque dire que leurs tissus sont spongieux ; les lacunes
passent partout et sont très visibles sur les coupes horizontales.
Comme le sang qui circule est chargé de spermatozoïdes et comme
j'ai vu ces derniers perforer, chez les Placobdelles, des organes
aussi épais et musculeux que la matrice, je recherchai s'il ne se
passait pas quelque chose de semblable chez les Hélobdelles. Jus-
qu'à la période de la ponte, je ne trouvais les spermatozoïdes que
dans les canaux du système lacunaire et aussi un nombre considé-
dérable dans un tissu bien étrange qui se développe dans les lacunes,
principalement dans la lacune ventrale, où se trouvent les princi-
pales agglomérations des spermatozoïdes ; ce tissu pénètre assez
fréquemment aussi les autres lacunes et même dans les lacunes
latérales et produit quelquefois de vraies embolies. Gomme je l'ai
déjà dit, il se trouve principalement dans la lacune ventrale et
présente de volumineuses agglomérations de cellules ayant la forme
de troncs cellulaires avec un nombre plus ou moins considérable
de spermatozoïdes. Ces troncs cellulaires ont une forme très
variable, mais ordinairement ils suivent les organes qui traversent
la lacune ventrale. Les fig. 12, 25, 31 et 32 ts, nous présentent la
structure bien simple de ce tissu que nous nommerons « tissu à
spermatozoïdes. »
Ma première pensée était que ce tissu provenait des agglomérations
de spermatozoïdes; comme les spermatophores contiennent dans
Mém. Soc. Zooi. de Fr., 1900. xiii. — (i
82 A. KOVALEVSKY
leur intérieur, outre les spermatozoïdes, des cellules, je pensais que
quand, grâce à leur mobilité, les spermatozoïdes se sont dispersés,
il restait, au point où se trouvait primitivement leur masse, un
certain nombre de cellules ayant pour fonction d'engloutir les sper-
matozoïdes restants.
Mais de nouvelles observations sur ce tissu me font douter de
l'exactitude de ma première hy])0thèse. Si l'on observe les organes
de la lacune médiane ventrale, et en particulier le vaisseau ventral,
on trouve souvent sur les coupes transversales et encore mieux
longitudinales que ce vaisseau présente un développement extra-
ordinaire de ses parois devenues trois ou quatre fois plus épaisses.
Cette hypertrophie des parois est occasionnée par une masse
de cellules épithélioïdes. Sur des coupes longitudinales ou voit
les troncs de ce tissu être en relation avec le vaisseau veutral, ou
former des troncs indépendants qui sont tout à fait libres ; leurs
relations avec le vaisseau ventral me fait supposer que ce sout des
cellules pariétales de ce vaisseau qui se sont multipliées peut-être à
cause de l'irritation qu'exerçaient sur elles les spermatozoïdes qui
leur étaient accolés en si grand nombre. 11 semble s'être formé des
productions, peut-être pathologiques; car, il y a un certain fonde-
ment à les regarder comme telles. En effet, ce tissu bouche
parfois les lacunes et interrompt la circulation dans certaines loca-
lités, ce qui ne peut certainement pas être utile à l'organisme.
Ayant encore trouvé des agglomérations de spermatozoïdes chez
les Hélobdelles qui avaient déjà pondu, il était intéressant de
rechercher quel était le sort des spermatozoïdes qui restaient dans
les lacunes cœlomiques. Je lis donc des coupes d'Helobdella, immé-
diatement après la ponte et plus tard quand les jeunes étaient déjà
considérablement développés.
La photographie de la lig. 24 nous présente une coupe de la région
stomacale presque immédiatement après la ponte; les œufs n'étaient
pas encore segmentés.
I^e bouleversement qui se produit dans l'intérieur est vraiment
extraordinaire. L'énorme lacune ventrale, où se trouvaient les
ovaires pleins d'œufs, est remplie maintenant par des débris
de différents tissus et peut-être d'organes. On voit les principaux
organes de la lacune ventrale /r, en parliculier la chaîne nerveuse
chn, le vaisseau ventral, ainsi que les deux capsules néphridiennes,
qui font saillie dans la lacune; la capsule droite possède son enton-
noir vibratile; l'intérieur de la lacune est rempli par des fragments
du tissu à spermatozoïdes et des leucocytes ; on y trouve aussi des
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA 83
groupes de spermatozoïdes, mais sur la coupe qui est reproduite sur
la lig. 28 ces derniers manquent.
Sur des coupes voisines de la même Hélobdelle on voit les capsules
néphridiennes se séparer presque complètement du parenchyme du
corps et se transformer en des organes presque tout à fait pédon-
cules, flottant dans la lacune et attachés aux parois du corps par
un repli mésentérien.
Il me parait très probable que de pareilles capsules néphridiennes
périssent, c'est-à-dire qu'elles se détachent de leur base et tombent
dans la lacune ventrale ; j'ai vu aussi des cas où elles paraissaient
s'ouvrir complètement et verser tout leur contenu dans la lacune;
peut-être qu'une partie des détritus que nous voyons sur la photo-
graphie (fig. 24) dans la lacune ventrale pourrait être de cette origine.
Quelque temps après la ponte, les parois du corps se resserrent et
s'approchent de leurs relations normales. Ainsi sur la photographie
(fig. 25) nous reproduisons uue coupe d'un exemplaire qui porte déjà
déjeunes embryons. La lacune ventrale reste encore très spacieuse
mais ne présente plus ces dimensions démesurées que nous avons
vues sur la fig. 24 ; dans l'intérieur prédominent des morceaux du
tissu à spermatozoïdes ; les parois du vaisseau ventral vu sont très
hypertrophiés et dans les couches des cellules qui le composent se
trouvent des spermatozoïdes. La capsule néphridienne droite est
remplie de cellules phagocytaires, celle du côté gauche est vide,
mais, plus profondément dans le tissu, on voit une accumu-
lation de cellules qui paraissent composer une nouvelle capsule.
C'est encore un sujet pour des recherches ultérieures. La position
du vaisseau dorsal sur les deux dernières figures présente un certain
intérêt ; sur la lig. 24 vd, nous le voyous passé dans le parenchyme
général du corps sous la lacune dorsale ; c'est un castrés fréquent,
chez les Hélobdelles, de voir le vaisseau dorsal délaisser la lacune
dorsale (fig. 13 et 15), et s'enfoncer dans le parenchyme du corps
vers le côté dorsal ou ventral.
Sur la figure 24, nous trouvons le vaisseau dorsal vd disposé
sous la lacune dorsale, ce qui est très net sur la photographie ; sur la
fig. 25 les relations sont un peu difiérentes en ce sens que dans la
lacune dorsale nous trouvons une agglomération de spermatozoïdes
asp et dans le vaisseau dorsal déposé dans un dédoublement de la
lacune correspondante, la valvule.
Je cherchais à poursuivre le sort des spermatozoïdes qui restent
dans les lacunes après la ponte, c'est-à-dire api^ès que le but pour
lequel ils ont été introduits était rempli, mais c'est un problème
84 A. KOVALEVSKY
assez difficile à résoudre. Jusqu'à présent j'ai observé que les sper-
matozoïdes paraissent a^ir de la iiième manière qu'après leur
première introduction dans la lacune ventrale, ils envahissent tous
les canaux du système lacunaire et s'accumulent en nombre toujours
croissant dans les capsules néphridiennes, jusqu'à ce que ces der-
nières soient tout à fait remplies. Les cellules phagocytaires des
capsules sont entourées par un lacis de spermatozoïdes et déjà
même physiquement ne peuvent plus en engloutir, il reste donc
dans le corps une masse de spermatozoïdes agiles, qui peuvent non
seulement nager librement dans les liquides, mais même perforer
les tissus à demi gélatineux de l'Hélobdelle.
En effet chez les PlacobdeUa, les spermatozoïdes perforent les
tissus épais et musculeux de la matrice. Chez l'Hélobdelle en étu-
diant à des forts grossissements et à l'aide de colorations bien
appropriées, j'ai pu découvrir les spermatozoïdes vivants presque
dans tous les tissus.
J'ai obtenu les meilleurs résultats en colorant mes coupes par
l'hématoxyline ou par le Garmalaun de Mayer et en décolorant
ensuite par l'acide picrique ; quand la décoloration était suffisante,
l'hématoxyline restait seulement dans les noyaux des tissus et dans
les spermatozoïdes, on les découvrait alors très nettement sur le
fond jaune du tissu conjonclif et des autres tissus; on les voyait
presque aussi nettement que sur la fig. Î28, avec leur queue spiralée
sans doute ondulante pendant la vie. — Sur la figure 29 sp
on les voit dans les parois du vaisseau ventral ; ils étaient très dis-
tincts avec leur corps et leur queue, commedans le plasma sanguin.
Leur nombre était relativement très considérable, ainsi sur une
coupe, reproduite sur la fig. 29, on en voyait une douzaine.
Sur la coupe de la chaîne nerveuse de la même préparation (fig. 30)
je trouve deux spermatozoïdes, munis aussi de leur queue, indi-
quant qu'ils étaient vivants lors delà fixation. Dans les autres tissus,
on les trouve partout, mais en nombre plus considérable dans le
tissu conjonctif, (|uelquefois entourant les fibres musculaires, mais
sans pénétrer dans leur plasma interne ; je les ai vus aussi dans la
couche superficielle — couche à bâtonnets — des cellules néphri-
diennes et même une seule fois dans l'intérieur du canal uéphri-
dien, ainsi que dans lecœcuni de l'intestin, dans les deux cas avec
une certitude complète.
La pénétration des spermatozoïdes dans les tissus n'offre pas le
moindre doute. Mou collègue le célèbre histologiste A. Dogiel a
vérifié mes préparations et a fait faire à ses élèves des coupes des
PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA 85
Hélobdelles que je lui avais données. Il m'a dit, et autorisé à
publier, que le nombre des spermatozoïdes qu'il a trouvés dans les
tissus était même beaucoup plus considérable que ce qu'il a vu sur
mes préparations. Je pensais que les spermatozoïdes pouvaient
s'échapper par la peau à l'extérieur, mais bien que mon attention
ait été dirigée sur ce point, je n'ai rien observé qui puisse le confir-
mer; au contrairedans les couches superficielles les spermatozoïdes
étaient plus rares. Je compte étudier leur sort pendant la nouvelle
campagne scientifique que j'entreprendrai prochainement. Pour le
moment nous les trouvons dans deux sortes d'organes — intestin et
canal néphridien — qui ont une communication avec l'extérieur.
Mais dans les deux cas leur nombre, dans ces conditions, était tout
à fait insignifiant.
BIBLIOGRAPHIE
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blica Argentine e nel Paraguay. Musei di Zool. ed Anat. Comp. delta li.
Univ. di Torino, XI, 1896.
EXPLICATION DES PLANCHES
Fig. 1 (PI. V). — Helnbdella algira. Grossie 7 1.
Fig. 2 (PI. IV). — Photographie d'une préparation de l'HélobdelIe du côté ventral;
es, l'estomac rempli de sang; ùï, les quatre appendices de l'intestin ; tr, trompe ;
oe, partie postérieure de l'œsophage entourée de grandes cellules; t, testicules :
dep, épididyme ou <luctiis ejacuiatorinx, s'ouvrant dans les sacs à spermato-
phores.
86 A. KOVALEVSKY
Fig. 3 (PI. III). — Photographie d'une Hélobdelle, avec un spermatophore venant
d'être déposé et complètement rempli ; a, les agglomérations récentes de sper-
matozoïdes dans l'intérieur du corps; aspy les agglomérations ancienne; (, testi-
cules ; ov, ovaires.
Fig. 4 (PI. III). — Photographie d'une préparation d'Helobdelle; sp, un sperma-
tophore presque vide ; les spermatozoïdes sont passés dans l'intérieur ; a, «, sperma-
tozoïdes des dernières copulations (agglomérations récentes); usp, spermatozoïdes
des copulations anciennes, on en voit cinq masses.
Fig. 5 (PI. IV). — Photographie montrant les limites des anneaux ; ow, orifice
mâle ; of, orifice femelle ; sp, spermatophore.
Fig. 6 (PI. IV). — Photographie montrant l'endroit où étaient accolés les sperma-
tophores (plaque à spermatophores) ; om, orifice mAle ; of, orifice femelle; oit, les
quatre paires des oinfices néphridiens externes, qui étaient bien visibles sur la
préparation.
Fig. 6' (PI. III). — Partie de l'exemplaire de la fig. (j représentée à un plus fort
grossissement, les agglomérations internes sont dessinées ; au point ps sont loca-
lisées les ouvertures où étaient accolés les spermatophores, il a une forme arrondie
et a un autre aspect que les parois voisines de ces ouvertures, sous l'épiderme,
jusqu'aux agglomérations a a, on peut suivre les conduits qui dans leur partie
périphérique cl, sont plus larg(>s que dans la partie médiane en cf.
Fig. 7 (PI. III). — Photographie sur laquelle on voit de grandes agglomérations
de spermatozoïdes dans la lacune ventrale a, et dans la lacune latérale droite a',
ainsi que dans la lacune intermédiaire a"; de, épididyme ou duclus ejaculatorius ;
vd, vas deferens ; en, capsules néphridiennes dessinées en rouge ; dans la région
préclitellienne sont représentées les capsules néphridiennes correspondant à la
seconde et à la troisième paires de néphridies de la fig. (j ; je n'ai pas réussi
à voir les capsules des néphridies de la 1" et de la 4'.
Fig. 8 (PI. III). — Coupe longitudinale destinée à montrer la disposition des
agglomérations de spermatozoïdes dans la partie postérieure de la région stoma-
cale ; ag, agglomération des spermatozoïdes; ov, ovaire: om, conduits des organes
génitaux mâles.
Fig. 9 (PI. III). — Point où sont disposées les agglomérations de spermatozoïdes
de la fig. 8 ; gn, ganglions de la chaîne nerveuse ventrale ; es, les cœcums de
l'estomac vs, vaisseau dorsal ; vv, valvules du vaisseau dorsal.
Fig. 10 (PI. III). — Coupe longitudinale du même exemplaire sur laquelle on
voit les rapports et la dimension relative des testicules t, et des capsules néphri-
diennes, en, dessinées en rou^e ; le testicule l\ et la capsule néphrienne ctt, sont
reproduits sur la fig. 19 : an, orifice anal.
Fig. 11 (PI. III). — Coupe longitudinale des régions clitellienne et stomacale;
ss, sac à spermatophore ; cd, canal iléférent, a et à, agglomérations de spermato-
zoïdes dans la région stomacale antérieure ; a, on voit un conduit qui se prolonge
à l'extérieur jusqu'au point où était attaché le spermatophore ; gn, ganglion de la
chaîne nerveuse.
Fig. i2 (PI. 111). — Photographie d'une coupe longitudinale sur laquelle les
agglomérations de spermatozoïdes sont un peu éloi,!,'nées de la place, ps, où sont
déposés les spermatophores ; c, conduit allant du spermatophore vers les accunui-
lations « ; ov, ov, coupes des replis de l'ovaire; Is, tissu à spermatozoïdes.
Fig. 13 (PI. III). — Coupe transversale de la région stomacale à l'endroit où se
trouvent deux accumulations de spermatozoïdes asp, t, testicule ; chn, tronc de
la chaîne nerveuse ; e.s-, estomac ; ov, ovaire ; vd, vaisseau dorsal; Iv, sinus ventral
ou médian ; II, lacune latérale.
Mcm.Soc. Zooldc France, XIII, IQOO.
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PHÉNOMÈNES DE LA FKCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA 87
Fig. 14 (PI. III). — Photographie d'une coupe voisine ; mêmes indications.
Fig. 15 (PI. ni). — Piiotographie d'une coupe Iransversale au niveau de l'orifice
niAIe oin ; ssp, sac à spermatophores ; de, ducLus ejaculatorius qui se dirige vers
le sac à spermatophore ; lo, sinus ventral ; //, sinus latéral ; oe, oesophage, avec
les grandes cellules glandulaires qui l'entourent; o a, dépression de 1 cpiderme
où sont accolés les spermatophores ; a", conduits plus profonds.
Fig. 16 (PI. III). — Photographie d'une coupe un peu plus éloignée, qui p; sse dans
la région clitellienne, entre les orifices génitaux mâle et femelle ; la seule diffé-
rence avec la coupe précédente consiste en ce qu'on voit maintenant dans les parois
du corps, plusieurs conduits a, «', a", contenant des spermatozoïdes; le vaisseau
dorsal vd, est disposé dans la lacune dorsale Id.
Fig. 17 (PI. III). — Coupe encore plus postérieure tout près de la matrice ; yli,
ixième ganglion de la chaîne ventrale.
Fig. 18 (PI. III). — Photographie d'une coupe transversale d'un autre individu
plus petit, au niveau delà matrice; on voit ici à droite vas defercns, vd; m, la
matrice ; ov, commencement de l'ovaire; et des deux cotés de là matrice, les
conduits des spermatozoïdes c. c, correspondant au même conduit, de la fig. 12.
Fig. 19 (PI. IV). — Photographie à un plus fort grossissement du testicule L' et de
la capsule néphridienne en', de la fig. 10 ; t, testicule ; oi. capsule népliridienne
remplie de cellules contenant des spermatozoïdes ; en.r, entonnoir vibratile de la
même capsule s'ouvrant dans la lacune ventrale où se trouve une petite accumu-
lation de spermatozoïdes, asp, visible aussi au même endroit sur la fig. 10 ; li,
lacune intermédiaire (Zwischenlacune d'Oka), avec des cellules acides ; es,
coupe d'un cœcum de l'estomac.
Fig. 20 (PI. IV). — Coupe transversale passant par la région stomacale par les
ovaires murs, on voit des œufs avec leurs noyaux ; dans la lacune ventrale, à
droite de l'ovaire se trouve une petite agglomération de spermatozoïdes ; des deux
côtés sont disposées les capsules néphridiennes, en.
Fig. 21 (PI. IV). — Photographie d'une partie de la coupe transversale, de la
région intestinale, de l;i même Helobdelle, à un plus fort grossissement ; in,
intestin ; la lacune ventrale est remplie de sang et de leucocytes ; dans quelques
endroits il se forme, dans le plasma du sang, des fissures qui apparaissent sur les
photographies.
Fig. 22 (PI. IV). — Une partie de la coupe suivante, sur laquelle on voit entre les
cellules de la capsule néphridienne en, et dans la lacune ventrale, entre les
leucocytes, les spermatozoïdes en forme de bâtonnets ; en, une partie de l'en-
tonnoir vibratile.
Fig. 23 (PI. IV). — Partie d'une coupe transversale voisine de celle reproduite
sur la fig. 20 ; à gauche on voit une portion d'œuf avec son noyau n ; en, la capsule
néphridienne et Iv, la lacune ventrale, sont remplies de spermatozoïdes, les
cellules de la capsule néphridienne en ont englobé un grand nombre, mais il
en reste encore beaucoup de libres. Dans le conduit de l'i^ntonnoir vibratile
en. V, on voit aussi des spermatozoïdes.
Fig. 24 (PI. IV). — Photographie d'une coupe de la région stomacale d'une
Helobdelle immédiatement après la ponte ; la lacune ventrale est comparative-
ment énorme et remplie de ditlérents débris et du tissu à spermatozoïdes ; même
légende, vd, le vaisseau dorsal est sous la lacune dorsale, Id.
Fig. 25 iPl. IV). — Photographie d'une coupe de la région stomacale, d'un exem-
plaire portant déjà des jeunes embryons ; la lacune venti'ale est beaucoup plus
petite ; dans la lacune dorsale se trouve une agglomération de spermatozoïdes ; on
remarque la valvule dans le vaisseau dorsal.
88 PHÉNOMÈNES DE LA FÉCONDATION CHEZ l'hELOBDELLA ALGIRA
Fig. 26 (PI. V). — Une des cellules de la capsule néphridienne, fig. 22, nn, avec un
protoplasma vacuole et un double noyau; sp, spermatozoïdes. Gross. -q^ — ~- Zeiss.
Fig. 27 (PI. V). — Cellule semblable de la même capsule, mais avec un seul
noyau. Même grossissement.
Fig. 28 (PI. V). — Endroit x, de la fig. i'2, a un plus fort grossissement. Il est
coloré comme la préparation ; cp, cellule du parenchyme du corps ; m. coupe d'un»;
fibre musculaire ; H, limite de la lacune ventrale ; cpn, cellule polynucléaire, qui
est aussi visible sur la pliotograptiie (fig. 22), à l'endroit correspondant; elle
parait être suspendue aux parois de la lacune ; le, leucocytes mononucléaires ;
sp, spermatozoïdes libres munis de leur queue en forme de spirille nageant
parmi les leucocytes dans le plasma du sang coloré en jaune par l'acide picrique.
Gross. -p. — '- de Zeiss.
Fig. 29 (PI. V). — rv, vaisseau ventral, dans les parois duquel se trouvent des
spermatozoïdes sp, même grossissement.
Fig. 30' (PI. V). — Tronc nerveux : les coupes des Gbres nerveuses et des muscles
sont colorés en jaune ; sp, quelques spermatozoïdes dans le tissu conjonctif.
Fig. 30 (PI. V). — Accumulation des spermatozoïdes dans l'intérieur du corps,
on dirait un spermatophore interne.
Fig. 31 (PI. V). — Tissu à spermatozoïdes, troncs cellulaires avec des sperma-
tozoïdes.
Fig. 32 et 33 (PI. V). — Cellules du tissu à spermatozoïdes avec des spermato-
zoïdes à l'intérieur.
Fig. 34 (PI. V). — Cellule c de la flg. 28 à un plus fort grossissement.
Fig. 35 (PI V). — Contenu du spermatophore d'une Placobdella costata qui ne
difïère du contenu de celui de l'Helobdella, que parce que chez cette dernière, le
nombre des cellules libres entre les faisceaux de spermatozoïdes est plus restreint.
Ini. 1.5 , ^ .
Gross. -7, — 7- de Zeiss.
Oc. 4
Mrin.Soc.ZûoI.dr France, XIU, lOOO.
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4
MYRIAPODES D'AMÉRIQUE (1)
PAR
HENRY W. BRÔLEMANN
(Planches VI a VIII).
Les matériaux que nous analysons ci-après étant de provenances
très diverses, nous avons divisé notre étude en quatre parties.
La première contient l'énumération des espèces recueillies par
notre collègue et ami, M. le Comte de Dalmas, pendant une croisière
de son yacht « Chazalie ».
Dans la seconde partie, nous passons en revue une série de myria-
podes du Guatemala, qui nous ont été gracieusement envoyés par
Don Juan .1. Rodriguez en 1891 et 1892.
Dans la troisième, nous nous proposons de fixer définitivement
quelques-uns des types créés par P. Gervais sur les matériaux
rapportés de Colombie par Goudot, et qui sont conservés dans les
vitrines du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.
Enfin, nous décrirons en dernier lieu cinq espèces américaines
de notre collection, que nous devons à l'amabilité de MM. Gadeau
de Kerville, Gazagnaire, Petit aîné et E. Simon.
En ce qui concerne la partie qui a trait au Guatemala, la seule
assez homogène comme composition pour donner lieu à quelque
observation utile, il est à remarquer que, à en juger par les
éléments dont nous disposons, la faune du Guatemala paraît inti-
mement apparentée à celle du Mexique. Sur les 21 formes énumé-
rées, dix sont des Chilopodes dont huit ont été trouvés au Mexique,
une espèce, L. Guatemalae, paraît n'être qu'une race d'une espèce
répandue au Mexique et une seule, Otostignim scahricaada, semble
avoir son habitat d'élection dans le sud (Brésil). Quant aux Diplo-
podes, tous, à l'exception de la cosmopolite Orthomorpha gracilis et
du Cyclorhabdus contortus, présentent de telles affînités avec des
formes mexicaines qu'il est difficile, sinon impossible, d'y trouver
des dissemblances de nature à caractériser une faune distincte. Le
(i) Ce mémoire annoncé et préparé depuis fort longtemps n'a pu paraître plus tôt
pour des raisons indépendantes de la volonté de l'auteur. Ce relard explique pour-
quoi il n'est pas fait mention d'un ouvrage du plus haut intérêt publié par le
D' Altems sur les Polydesmides et leur classification. L'occasion se présentera
prochainement de revenir sur le contenu de cet ouvrage d'une réelle valeur
scientiflque.
90 H.-W. BROLEMANN
Cnclorhahliis est le seul (rail d'union avec les faunes méridionales
(Venezuela); et encore ne peut-on se rendre actuellement compte
s'il n'existe pas de représentants du genre parmi les Polydesmides
du Mexique, ceux-ci n'étant qu'incomplètement ou imparfaitement
connus. Il ne peut donc pas y avoir de doute quant à l'analogie de
ces deux faunes, sinon au point de vue des espèces du moins au
point de vue des genres.
1. — MATÉRIAUX DE LA a CHAZALIE ».
ScuTiGERA NiGROViTTATA Meinert, I880.
[Meinert N^^S),
Bibliogr. : Pocock N» 95 /i ; Brôlemann N^ 98é.
Donama, Santa-Marta (Colombie), 11 fév. 1896.
SCOLOPENDRA ANGULATA Newport, 1844.
Bibliogr. et Sijn. : Brôlemann 98/'.
Un individu très jeune de l'île Blanquilla (Venezuela), 23 janv.
1896.
Cryptops bivittatus Pocock, 1895,
[Pocock No 95 /i).
Un échantillon unique, n'ayant plus qu'une patte anale, présente
la particularité d'avoir une épine sur la face inférieure du second
article, patella, de cette patte. Il s'accorde d'ailleurs très bien avec
la description de l'auteur anglais.
Sierra de Santa-Marta (Colombie), mars 1896.
ScHRNDYLA AMiiRiCANA Bollmau, 1893 (PI. VI, (ig. 1 à 7).
{BoUmav N» 93).
Syn. : Pcctiniunguis americaiius, BoUman N» 93.
Longueur 59™™ ; largeur 1«»"'50.
Corps allongé, grêle, peu rétréci en avant, davantage, mais insen-
siblement en arrière.
Écussoncéplialique aussi long que large, un peu plus large au
tiers antérieur qu'au bord postérieur; bord antérieur non échancré,
angles antérieurs coupés obliquement, bords latéraux conver
géant légèrement en arrière, angles postérieurs arrondis, bord
postérieur droit ou presque un peu échancré; surface lisse,
brillante, sillon frontal indistinct; deux vagues impressions longi-
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 91
tudinales divergeantes occupent la moitié postérieure de l'éciisson.
Antennes assez longues, graduellement amincies, environ 3™"^70.
Les pièces de la bouche sont représentées par les figures 5, 6 et 7
(pi. VI). Hanches des pattes mâchoires environ deux fois plus larges
que longues et débordant largement l'écusson céphalique; le bord
antérieur est peu profondément échancré en V très ouvert, inerme.
Les premiers articles des pattes mâchoires sont très écartés à la base,
courts et inermes intérieurement. Les gritïcs sont inermes à la base,
longues et grêles ; fermées, elles ne dépassent pas la pointe de la tête.
Écusson prebasal invisible, ou à peine visible par l'entrebâille-
ment de l'écusson céphalique et de l'écusson basai. Ce dernier est
assez court, presqu'aussi large à la base que le premier écusson, à
bords latéraux fortement convergeants, à bord antérieur moins
large que l'écusson céphalique.
Écussons dorsaux à surface ponctuée, rugueuse, brillante néan-
moins, avec de faibles sillons longitudinaux et une large dépression
transversale ; le bord postérieur est aminci, lamellaire. Les
écussons intermédiaires sont grands et rugueux, leur bord posté-
rieur est également aminci. Cette sculpture, déterminant une
alternance de bourrelets et de dépressions, donne un aspect parti-
culier à l'animal. Écussons ventraux subhexagonaux antérieure-
ment, très allongés postérieurement ; les écussons intermédiaires
sont apparents surtout postérieurement. Pores ventraux groupés
sur un champ subovale, transversal, à contours non définis,
immédiatement en arrière du centre de l'écusson. Scutelle stigma-
tifère immédiatement en contact avec l'écusson dorsal correspon-
dant, et plus petite que les autres scutelles.
Dernier écusson dorsal très grand, recouvrant presque com-
plètement le segment anal, et plus qu'à moitié les pleurae anales.
Dernier écusson ventral très large, à bords latéraux convergeants,
à bord postérieur coupé carrément. Pleurae anales bien développées,
vêtues d'un duvet court, creusées de quatre cavités dans lesquelles
débouchent des canaux disposés en rosace ; ces cavités sont com-
plètement recouvertes par le dernier écusson ventral.
Pattes ambulatoires grêles, longues, environ 2°^'" ; tarses très
longs. 65 paires (cf). Pattes anales un peu plus longues que celles
de la paire précédente, 2"^°°40, très épaissies et moniliforraes chez
le mâle, composées de six articles, dont le premier est très court et
étroit, annulaire, le second très épaissi, les autres graduellement
plus minces ; le dernier article est inerme. Tous sont recouverts
d'une pubescence courte et serrée,
Gairaca, Santa Marta (Colombie), 28 février 1896.
92 H.-W. BROLEMANN
A en juger par la description de BoUman, cette forme ne diffère
du type que par la sculpture des écussons dorsaux ; BoUman dit,
en efïel, de son individu californien : « Dorsal plates raanifestly
bisulcate », ce qui n'est pas précisément le cas pour notre échan-
tillon. De plus, Bollman ne parle ni des dépressions transversales
ni de la rugosité des écussons dorsaux. 11 convient donc de dis-
tinguer provisoirement notre forme colombienne sous le nom de
variété Chazaliei.
Les caractères donnés par Bollman pour ses genres ^annopus et
Pectiniunguis ne paraissent pas justifier leur existence.
Orphnaeus brevilabiatus Newport, 1844.
Bibliogr. et Syn. : Brôlemannn" 98/".
Ile Marguerita (Venezuela), 24 janvier 1896.
Orthomorpha sp. CDLXXIV.
Une femelle adulte de 25'"'" de longueur environ, et 3™™ de dia-
mètre, entièrement brun-rouge foncé, avec les pattes et la pointe
postérieure des carènes fauves.
Surface lisse et très brillante ; la carène du deuxième écusson est
au même niveau que celles du premier et du troisième; métazonite
divisé par un sillon profond ; dernier écusson conique à poinle
épaissie ; lames ventrales larges, inermes. D'ailleurs sans particu-
larités.
Sierra de Santa iMarta (Colombie), mars 1896.
Leptodesmus plataleus Karsch, 1881.
{Karscfi N" 8\c.)
Bibliogr. : BriJlemann N° 9Sé.
Syn.: Polydesmus (Oxgurm) platateus, Karsch N<'81r.
Un mâle typique comme forme et comme coloration, et dont les
pattes copulatrices ne présentent que des variations insignifiantes.
Santa Marta (Colombie), février 1896.
Spirostreptus galeanus Karsch, 1881.
bibliogr. et Syn. : Brolemann N" 98</.
Gan'ipano (Venezuela).
MYRIAPODES D AMÉHIQUE 93
Rhinocricus Cha^liei, u. sp. (PI. VI, fig. 8 à 13).
Longueur 20°imoO.
Coloration brun foncé un peu violacé, avec quelques marbrures
ou taches mal définies jaunâtres sur les flancs, et uue série dorsale
de taches de même couleur prenant au bord postérieur du troisième
segment ; les taches, isolées d'abord, se réunissent bientôt en une
baode à contours arrèt-és qui court, ininterrompue, jusqu'au bord
postérieur de l'avant-deruier segmeut; le dernier segment n'en
porte guère que la trace au bord antérieur. Autennes et pattes
jaune violacé.
Corps composé de 40 segments.
Scobina jusqu'au trentième segment au moins.
Tête lisse et brillante. 2 -|- 2 fossettes piligères sur la lèvre supé-
rieure. Le sillon est fin, mais continu, depuis l'échancrure de la
lèvre jusqu'entre les antennes, puis obsolète sur la région occi-
pitale. Yeux grands, subtriangulaires, écartés d'environ trois fois
leur diamètre, composés d'ocelles grosses et médiocrement con-
vexes au nombre de 31 environ (7.7.6.5.4.2). Antennes courtes
ne dépassant pas le bord postérieur du premier segment.
Premier segment presque lisse, brillant; ses côtés sont taillés en
ogive irrégulière, c'est à-dire que le bord antérieur est plus droit,
moins arqué, que bord postérieur; il est finement rebordé. Les
segments du tronc paraissent lisses à la loupe, mais, sous un plus
fort grossissement, on distingue de fines strioles longitudinales
clairsemées. La suture transversale est fine, mais complète: elle
est échancrée à la hauteur du pore, qui est grand et s'ouvre en
avant d'elle et sans être en contact avec elle. La suture est précédée
d'une ou deux stries concentriques sur le dos ; la strie antérieure
est souvent obsolète ou brisée, tandis que la seconde strie est tou-
jours complète et même mieux marquée que la suture. A la hauteur
des pores ces stries se brisent et les flancs sont sillonnés de stries,
obliques sur le prozonite, longitudinales sur le métazonite, qui
n'atteignent le bord postérieur que assez bas sous le ventre. Le
bord postérieur du dernier segment est taillé en angle très ouvert,
émoussé, qui atteint, sans le recouvrir, l'angle supérieur des valves
anales. Celles-ci sont globuleuses à la base et faiblement compri-
mées près du bord libre qui ne présente pas de stries marginales.
L'écaillé ventrale est large, en triangle très ouvert, subarrondi. Les
lames ventrales sont striées transversalement.
Pattes courtes au nombre de 65 paires; 4 segments apodes.
94 H.-W. BltÔLEMANN
Les hanches de la troisième paire chez le mâle sont faiblement
tuberculées. Pattes copulatrices : la lame ventrale est une grande
pièce triangulaire dont la pointe arrondie atteint le sommet des
pièces postérieures de la première paire de pattes. Les pièces anté-
rieures de la première paire sont également triangulaires, à pointe
émoussée ; elles sont plus courtes que la lame ventrale. La paire de
pattes postérieure est courte, particulièrement l'article terminal,
dont la pointe est divisée en deux lambeaux lamellaires plus ou
moins dilatés. La pièce inférieure porte une ampoule ouverte (ou
une large et profonde fossette).
La Martinique, janvier 1896.
Rhinocricus, sp. GDXXXIL
Une grosse femelle de Spirobolus ou de Rhinocricus, mais plus
probablement de ce dernier genre, mesurant 92™'" de longueur, et
10™tu de diamètre. Pas de scobiua. La lèvre supérieure porte 2 + 2
ponctuations ; sillon interrompu en arrière des antennes ; ocelles
très plates, indistinctes, les champs écartés d'au moins trois fois
leur grand diamètre ; angles du premier segment arrondis ; seg-
ments du tronc complètement lisses. Le bord du dernier écusson
est taillé en angle subaigu, émoussé, qui couvre, sans le dépasser
l'angle supérieur des valves anales. Celles-ci sont globuleuses à la
base, un peu comprimées près du bord qui ne présente pas de
sillon marginal. 48 segments. Pattes très courtes.
La Guadeloupe, Basse Terre, 17 février 1895.
Trigoniulus Goësi Porat, ISTO.
Bibliogr. et Syji. : Brôlemanu N" 00 a.
La Martinique, janvier 1896.
Trigoniulus Naresi Pocock, 1893 (PI. VI, fig. 14).
(Pococ/c No 93/;).
Syn. : Spirobolus Naresi, Pocock N° 93/>; Brôlemann N" 9(>(/. ? Tri-
goniulus (icolastns, Silvestri N° 91 c.
Guadeloupe, 18 février 1895 ; l'étiquette porte « dans un tronc
d'arbre pourri ». 11 n'est pas sans intérêt d'avoir à signaler ici cette
espèce, qui n'était connue jusqu'alors que des Séchelles. Il faut
admettre (|u'elle a été transportée dans des pièces de bois, dont elle
paraît faire sa nourriture ou, en tous cas, son refuge de prédi-
lection. Nous donnons (PI. VI, lig. 14) la ligure d'une patte copu-
latrice postérieure.
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 95
II. - MYRIAPODES DU GUATEMALA
retus de Don JUAN J. RODRIGUEZ.
ScuTiGERA LiNCECi Wood, 1867.
{Wood ^° e^a).
Bibliojir. : Pocock N".9o/(.
Syn. : Cermatia Linceci. Wood N» 67 o ; Scutigera mexicana, Humb.
et Sauss. No 72 ; Scutigera occidentalis , Meinert No846 {Sec. Pocock).
Guatemala, 1892.
LlTHOBIUS GUATEMALAE, H. Sp.
Longueur, environ 10™™. Corps un peu rétréci antérieurement, à
surface inégale mais brillante. Tète presque un peu plus large que
longue. Antennes brisées. Ocelles au nombre de huit ou dix en trois
rangées. Dents des forcipules irrégulières, d'un côté deux petites,
de l'autre trois, dont l'externe est la plus forte.
Les écussons 7, 9, 11, 13 nettement prolongés eu angles atténués
sur le septième et aigus sur les autres.
Pattes antérieures brisées. Pores des hanches postérieures petits,
circulaires, sur une rangée (? 3, 3, 3, 3). Treizième paire : la patella
est faiblement sillonnée lougitudinalement sur sa face dorsale.
Quatorzième paire : la patella est très renflée, sa face dorsale est
creusée d'un sillon au fond duquel s'observe, à l'extrémité distale,
une verrue aplatie couronnée d'une touffe de soies longues ; arme-
ment,,)' / 3' _,' ,3, griffe double. Quinzième paire : patella à peu près
normale, tibia fortement dilaté et portant, sur la face dorsale, un
profond sillon, à l'extrémité duquel se dresse une petite crête mince
et glabre ; tarses normaux ; armement, „' , '.7 ^ 0 5 griffe double.
Guatemala, 1891.
Le seul échantillon en notre possession n'est pas intact, mais il
est clair, d'après les données que nous possédons, qu'il se rapproche
beaucoup du L. Gudmanl et du L. Salvini de M, Pocock. Nous sup-
posons même que ces deux formes mexicaines et la nôtre appartien-
nent toutes à une même espèce, peut-être bien à l'espèce dénommée
toltecus par Humbert et Saussure; mais en l'absence de matériaux
suffisants pour trancher la question, nous sommes contraints de
donner un nom à l'individu du Guatemala.
96 H.-W. BRÔLEMANN
LiTHOBius AZTECus Huiiib. et Sauss., 1869.
{Humb. et Sausa. n" 69 b)
fiibliogr: Humbert et Saussure n'>12; Stuxberg ii° 75 rf; Bollman
u" 87 6, 93; Pocock n- 95 /i.
Guatemala, 1891.
ScoLOPENDRA AZTECA Saussure, 1860
{Smissure u» 60)
Bibliogr. et Syn. : Pocock, u" 95 /i, p. 21, sub Scolopendra viridis.
Guatemala, 1891.
Rhysida iMMARGiNATA Porat, 1876.
{Porat n» 76)
Bibliogr. et Syn.: Brôlemann uo98tf'.
Guatemala, 1891.
Otostigmus scabricauda Humbert et Saussure, 1870.
(Humb. et Sanss. u» 7U)
Bibliogr. : Pocock n° 90 d.
Syn.: Hranchiostoma spinicauda, Humb. et Sauss. n"10, 12;
Kohlrausch, ii» 78 ; Otostigmus appendiculatus, Porat u'^ 76.
Guatemala, 1891.
Otostigmus denticulatus Pocock, 1895.
(Pocock n-J 95 h)
Guatemala, 1891.
Otocryptops ferrugineus Linné, 1766.
(Linné n"66;
Bibliogr. et Syn. : Brôlemanu n" \)Sé.
Guatemala, 1892.
(ÎEOPHiLus GoDMANi Pocock, 1896 (PI. VI, iig. 15 à 17).
(Pocock n» 95 h)
Une femelle avec 79 paires de pattes. La pièce médiane de la
lèvre supérieure (fig. 15) est armée de cinq dents longues et minces.
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 97
Les pores ventraux, peu nombreux, sont groupés sur deux champs
déprimés de chaque côté de la ligne médiane et un peu en arrière
du centre de l'écusson (fig. il).
Guatemala, 1892.
Geophilus AZTECus Humb. et Sauss., 1869.
{Hiimh. et Sauss. N° 69 h)
Bibliogr. [fumbert et Saussure N*^ 72; Pocock N^ 95/?.
Un mâle ayant 57 paires de pattes. Les pleurae posticae sont
percées chacune de 2 gros pores, dont l'ouverture est dissimulée
sous les bords du dernier écusson ventral. Les pores ventraux sont
groupés sur un champ transversal fusiforme voisin du bord posté-
rieur de l'écusson.
Guatemala, 1891.
Orthomorpha gracilis C. Roch, 1847.
Guatemala, 1891.
Platyrrhachus Nrrmus, n. sp. (pi. VI, (ig. 18 à 20).
Longueur 57'"'n ; largeur du 7'' écusson, avec carènes, 8°"f" sans
carènes, 4.50™"\
Jolie forme du groupe du P. atcr, mais plus petite que lui. D'un
brun rouge tirant fortement sur le noir, avec une large tache
rectangulaire occupant toute la carène, et le bord postérieur du
dernier écusson jaune paille; antennes et pattes fauves annelées
de clair aux articulations.
Même forme de corps que chez l'ater, mêmes proportions dans
les articles des antennes et des pattes, même sculpture des écussons
du tronc. Toutefois la sculpture du premier écusson est presqu'obso-
lète, les carènes sont un peu plus rectangulaires ; le bord antérieur
est un peu moins oblique, partant l'angle antérieur est un peu moins
arrondi ; l'angle postérieur est droit sur les écussons du milieu du
corps, il est un peu anguleux sur les derniers segments, mais sans
jamais être aigu. Les bourrelets latéraux sont beaucoup plus épais,
notamment sur les écussons porteurs de pores; ceux-ci s'ouvrent
latéralement. Les arceaux latéraux sont finement granuleux.
Les pattes copulatrices sont robustes ; les poches trachéennes
sont très longues, non coudées ; le fémur, représenté par la région
soyeuse, occupe une grande partie de la face postérieure de l'organe ;
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. xm. — 7
98 H.-W. BRÔLEMANN
le tarse est divisé en feuillet séminal, antérieur, assez grêle et court,
et en feuillet secondaire, postérieur, plus long, très sinueux, gra-
duellement aminci.
Guatemala, 1891.
Genre GYGLORHABDUS nobis.
Le second représentant de notre genre Cyclorhabdus nous fournit
un enseignement précieux sur le peu de valeur que présente,
comme caractère de classilication, la forme des poches trachéennes
prises isolément (il est bien entendu que nous ne parlons ici ni
de la forme des brides trachéennes, ni surtout de leur rapport res-
pectif). Chez les deux espèces que nous connaissons ces organes
présentent des formes tout à fait dilïéreutes ; elles sont courtes, il
est vrai, chez toutes deux, mais tandis que chez Vannulus elles sont
coudées à angle droit, chez le contorius elles sont droites sans
aucune indication de renflement ou de courbure.
Les hanches sont d'un type uniforme et n'offrent aucune particu-
larité à signaler.
Par contre, les autres éléments sont bien caractéristiques et con-
lirment la division générique établie pour ces formes. La pièce qui
correspond au fémur et au tarse est simple, tout en laissant deviner,
par la présence de plis, les points de soudure de ses parties consti-
tutives ; en tous cas le tarse n'est pas divisé, car on ne peut consi-
dérer comme un feuillet la pointe que forme, à son extrémité
apicale, la rainure spermatique. Enfin le deuxième tarse des pattes
ambulatoires du n)àle, si curieusement prolongé en cornet chez
l'awm/M.s-, se retrouve constitué de manière identique chez le con-
tortus.
Cyclorhabdus contortus, n. sp. (PI. Vi, fig. 21 à 25).
o^ : longueur 20™'" ; largeur 2"""20.
Ç : longueur 25"""; largeur 3™'"40.
Coloration bistre-gris ou brun-gris terne, avec le bourrelet des
carènes jaune paille et une petite tache circulaire indécise de cou-
leur claire au centre de chaque écusson. Antennes et pattes jaune
d'ocre pâle.
La surface des écussons est faiblement cuireuse et un peu bril-
lante, elle devient granuleuse sous les carènes.
Tète lisse, partagée par un sillon Fnoins marqué en arrière du
vcrlex que près des antennes; celles-ci, articulées à fleur de tôle.
MYRIAPODES D*AMÉRIQUE 09
sont assez longues, nullement claviformes, à duvet court et clair-
semé, de mêmes proportions que chez Vannulm. Premiei' écusson
de la largeur de la tête, très finement rebordé antérieurement, à
côtés taillés en augles arrondis, faiblement échancré postérieure-
ment. Sur les trois écussons suivants, les carènes sont subrectan-
gulaires, un peu plongeant vers l'avant, à aogles atténués; sur le
deuxième écusson l'angle antérieur est indiqué par une dentelure
très petite. Sur les écussons du tronc elles sont réduites à un mince
bourrelet arrondi, mais qui est très dilaté sur les écussons porteurs
de pores; le pore, qui est petit, circulaire, s'ouvre latéralement et
il est entoure d'une couronne de (9-IOj ponctuations foncées, qui
paraissent être les alvéoles de soies (qui manqueraient sur les
échantillons que nous avons observés). Dernier écusson de même
forme que chez Vannulus. L'étranglement qui sépare le prozonite
du métazonite des segments est assez large, canelé longitudinale-
ment ; le prozonite est faiblement cuireux. Les lames ventrales sont
inermes. Les pattes sont assez longues et glabres, ou, tout au plus,
faiblement soyeuses.
Les hanches de la deuxième paire de pattes portent des protu-
bérances très peu développées, épaissies. Le deuxième article des
tarses est, comme chez Viuinnlas, prolongé en cornet sur la face
inférieure. Les hanches des pattes copulatrices sont un peu allon-
gées, faiblement reullées. Le reste de la patte est représenté par
une pièce simple infléchie extérieurement au-dessus du fémur, et
pourvue d'un pli épineux sur la face externe ; au-dessus de ce pli la
pièce va en s'a mincissant, se courbant en boucle (sans former
l'anneau complet), et en même temps se tordant dans un plan per-
pendiculaire à celui du tibia ; près de la pointe de l'organe, la
rainure séminale forme un petit appendice très grêle et très court.
Guatemala, 1802.
Cette espèce se distingue facilement de sa congénère par des
dimensions plus petites, par des carènes moins développées, arron-
dies, à bourrelets latéraux, très boursouflées sur les segments qui
portent les pores, par la forme des pattes copulatrices, etc.
Genre FONTARIA
Pattes copulatrices analogues à celles des Leytodesnuni : les brides
trachéennes ne sont pas soudées sur la ligne médiane ; le tibia est
divisé (généralement) eu deux (ou trois) rameaux, mais ces rameaux
sont très peu développés proportionnellement au fémur, contraire-
100 H.-W. BRÔLEMANN
meut à ce que nous observons chez les Lcptodesmua où le tibia
prend beaucoup plus d'importance que le fémur; en outre, des
deux rameaux c'est le rameau séminal qui l'emporte de beaucoup,
comme dimensions, sur le rameau secondaire qui reste rudimeu-
taire.
A première vue ces caractères ne ressortenl pas clairement de la
figure 33 (pattes copulatrices de la Fontoria riolacea ^= voir ci-des-
sous), qui offre toutes les apparences d'une patte de Plalyrrhachus.
La différence est cependant énorme; il suffit pour s'en rendre
compte de comparer notre ligure avec des dessins complets, fidèles,
de pattes de Platyrrhachua ; c'est dans l'excellent travail de notre
savant collègue M. le D"" C. Atteins sur les « Copulationsfiisse der
Polydesmiden », Vienne, 1894, que nous les trouverons : fig. 12 —
Pachyurus Klugi (groupe du Platyrrhachus ater) et fig. 16 — iHatyr-
rhaclms sp, (appartenant aux vrais Plalyrrhachus. Ces organes, tels
qu'ils nous sont représentés, se décomposent, comme chez tous les
Plalyrrhachus, en : 1°, une partie basilaire hirsute — le fémur ;
2", une tige simple — le tibia ; 3°, une partie bifurquée en deux fou
trois) branches, dont l'une porte la rainure séminale.
Dans un travail précédent {Ann. Soc. Entom. France, 1898) nous
avons appelé ces branches feuillets (séminal ou secondaire) et nous
les avons assimilées aux tarses de la patte ; jusqu'ici nous
avons toujours eu occasion de constater que, chez les Plalyrrha-
chus, la RAINURE SÉMINALE parcourait le feuillet antéro-supérieur
de l'organe.
Chez les Leplodesmns, pris dans le sens que nous avons donné
à ce nom dans notre travail susmentionné, la division des éléments
est beaucoup plus profonde et nous avons considéré que les deux
pièces composant les pattes copulatrices de ces formes résultent
d'une partition du tibia et non du tarse comme précédemment.
Pour souligner cette différence nous avons donné le nom de
rameau (séminal ou secondaire) à ces divisions du tibia. Or, nous
avons pu constater que, chez les Leptodesmus, la rainure séminale
parcourt constamment le rameau postéro-inférieur. Voici donc un
caractère que nous croyons constant, qui nous permettra toujours
de distinguer les formes de Leplodesmns de ceWes de Platyrthachus.
Reportons-nous maintenant à notre figure de Fonlaria violacea,
et nous constaterons que c'est précisément la branche postéro-
inférieure qui porte la rainure séminale ; que par conséquent, ces
branches résultent de la partition du tibia et non du tarse ; que ces
branches doivent prendre le nom de rameaux; et enfin que ces
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 101
pattes se rapportent, non au type Platyrrhaclms, en dépit de leur
apparente analogie de forme, mais bien au type Leptodesmus, dont
elles ne sont qu'une simplification.
Nous sommes ainsi en droit de proclamer la proche parenté dej
Fontaria et des Leptodesmus.
Pour souligner le fait que nous venons d'exposer et le rendre
plus évident encore, nous en donnons d'autres exemples dans les
figures 25 à 31 et 37 à 42 (1 ) empruntées aux pattes copulatrices de
Fontaria coriacea C. Koch, crassicutis Wood, Simoni mihi et stricta
mihi (notre variété de F. tennesseensis que nous trouvons nécessaire
d'élever au rang d'espèce), ainsi qu'à celles de la F. Latior, espèce
nouvelle que nous décrivons dans une autre partie de la présente
note. Toutes confirment l'opinion que nous avons émise etquelques-
unes permettent de mieux saisir le lien qui existe entre les pattes
de Fontaria et celles des Leptodesmus.
Enfin, il nous a paru intéressant de représenter encore les pattes
copulatrices (fig. 32), d'une forme que nous avons déjà citée (Brole-
mann N" 96/i) sous le nom de Leptodesmus hispidipes Wood, mais
qui en réalité n'appartient pas au genre Leptodesmus. Cet organe,
en fait, se présente comme une patte de Fontaria privée de son
rameau secondaire ; elle offre même une ressemblance frappante
(au moins dans la forme générale) avec le même organe de la Fon-
taria Simoni, au point que provisoirement et jusqu'à ce que nous
ayons pu examiner d'autres matériaux, nous laisserons cette forme
dans le genre Fontaria, mais comme un sous-genre : Eurymero-
DESMUS, dont la caractéristique sera : grand développement du
fémur (caractère commun aux Fontaria pr. d.), absence de rameau
secondaire, et présence de rangées de longues soies le long du
rameau séminal et presque jusqu'à sa pointe.
Fontaria violacea. n. sp. (PI. VI, fig 33 à 36).
Longueur (cf' et Ç) environ 45™™ : largeur (cT) du onzième écus-
son, avec carènes, 9'^'"30 ; largeur (9) du dixième écusson, avec
carènes, 10°"».
Robuste, un peu rétrécie en avant, à surface presque lisse sur le
dos, devenant cuireuse sur les carènes, du moins à partir du qua-
trième segment. Coloration incertaine ; le fond est brun violacé
(1) Ces Gi^ures ou des figures analogues ont été déjà données par Wood (Wood,
N" 65 o) ou par nous -même (Brûlemann, N" 96 /;) ; mais elles étaient insuffisantes.
et il a été nécessaire de les reproduire à nouveau en les complétant.
102 H.-W. BRÔLEMANN
foncé ; sur nos deux échantillons les carènes sont de couleur blan-
châtre terne, et celte couleur gagne le long du bord postérieur sur
certains écussons (11 à 14) qu'elle peut même envahir complète-
ment ; mais il est évident que cette coloration n'est pas normale.
Tête lisse et peu brillante, divisée par un sillon fin assez faible,
qui disparaît entre les antennes. Celles-ci sont longues, atteignant
le bord postérieur du troisième écusson, assez grêles ; mêmes pro-
portions que chez F. latior (voir plus loin).
Premier écusson : le bord antérieur est presque droit au milieu
et brusquement cintré dans les côtés ; le bord postérieur, droit lui
aussi au milieu, oblique doucement dans les côtés pour former avec
le bord antérieur un angle aigu à pointe mousse. Le bord postérieur
du deuxième segment est encore oblique dans les côtés ; ceux du
troisième et du quatrième le sont de moins en moins, les angles
postérieurs des carènes sont presque droits ; ils le deviennent tout à
fait sur les écussons de 5 à 14 environ, et à partir du quinzième
écusson ils tentent à devenir aigus. Le dix-neuvième écusson est
enchâssé dans le précédent, mais la pointe de ses carènes dépasse
toutefois sensiblement celle des carènes du dix-huitième. Le
vingtième se présente sous la forme d'une pointe conique, robuste
et courte.
Les valves anales sont globuleuses, peu saillantes, à bord libre
en bourrelet. Ecaille ventrale en ogive large, presque en demi
cercle. Lames ventrales lisses, inermes, déprimées au centre et avec
de faibles traces transversales de soudures. Stigmates en forme de
boutonnières étroites, droites.
Hanches des pattes inermes. L'épine du fémur est robuste mais
courte, la pointe en est émoussée et noire [an semper ?).
Les hanches de la deuxième paire de pattes du mâle portent un
tubercule subcylindrique comme chez la F. latior (hg. 39). Les
pattes copulatrices se rapprochent du type de la F. stricta : le fémur
est large à la base, un peu pyriforme; le tibia, représenté par le
rameau séminal, est court et terminé par deux pointes, l'une tron-
quée (ouverture de la canelure), l'autre émoussée ; le rameau
secondaire est lamellaire, uniforme.
Guatemala, 1892.
FONTARIA sp. XL.
Femelle de 48 mill. de longueur et de 10 mill. de largeur.
Lames ventrales et hanches inermes; fémur armé d'une épine
courte rapidement amincie et aiguë. Surface entièrement cuireuse,
mais plus sur les carènes que sur le dos. Coloration incertaine
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 103
(tête bistre pâle, premier écusson bistre bordé de brun ; les autres
somites divisés en deux zones transversales, l'une comprenant le
prozouite et la moitié antérieur du métazonite et les carènes, ocre
clair, et l'autre, comprenant la moitié postérieure du métazonite,
brun ; antennes et pattes jaune paille).
Guatemala, 4891.
. Leptodesmus Rodriguezi, n. sp. (PI. VI, fig. 43 à 46).
Longueur environ 31""'; largeur du quatrième écusson (avec
carènes) o"'"; du dixième écusson (avec carènes) 4'"'"75; du onzième
écusson (sans carènes) 3""".
Petite forme du groupe du !.. plataleufi, très voisine du flaiiiponts,
mais beaucoup plus petite. Coloration brun vineux terne, avec les
bords des carènes et la pointe du dernier écusson jaune blanchâtre;
pattes et antennes de la couleur du corps, mais un peu moins fon
cées, surtout ces dernières dont les premiers articles sont sensible-
ment plus pâles.
Les quatre premiers segments sont un peu plus larges que les
suivants (cf).
Tête lisse et brillante ; sillon descendant jusqu'entre les antennes,
profond; antennes articulées à fleur de tête, longues; proportions
des articles: premier article O'""'o0; deuxième article 1"""30; troi-
sième article l"""'.iO; quatrième article 1"""20; cinquième article
l'""40; sixième article 1™™10; septième et huitième articles ensemble
0™'"20 ; total 7'"'".
Premier écusson court, à bord antérieur peu arqué, à côtés angu-
leux mais émoussés, à bord postérieur échancré sur le dos et plus
faiblement dans les côtés, à surface un peu cuireuse. La surface
des autres écussons est également cuireuse; eu outre, à partir du
troisième écusson, apparaissent deux ou trois rangées transver-
sales de petits granules à pointe lisse qui ne sont jamais très nets.
Les carènes ont la même forme que chez le flaviporm, mais la petite
dent du bord postérieur est très irrégulière ; tantôt elle est obsolète,
tantôt elle est très marquée, et ces différences existent non seule-
ment d'un écusson à l'autre, mais même entre les deux carènes
d'un même écusson. La suture pleuro-ventrale, en carène peu
accusée et faiblement granuleuse sur les premiers segments, s'atté-
nue beaucoup en arrière.
La deuxième paire de hanches du mâle se termine eu pointe
épaisse, arrondie, peu prononcée.
104 H.-W. BRÔLEMANN
Quant aux pattes copulatrices, elles se distinguent de celles du
plataleiis par un rameau secondaire moins large, et par un rameau
séminal moins fortement coudé; ce dernier porte en outre, sur la
face postérieure, une lamelle mince très apparente de profil.
Une anomalie se présente tant sur la 2« paire de pattes que sur
la paire de pattes copulatrices. Les poches trachéennes, au lieu
d'être écartées, sont rapprochées sur la ligne médiane et même celles
des pattes copulatrices sont soudées et déformées. Ce n'est évidem-
ment qu'un cas exceptionnel.
Guatemala, 1890.
Leptodesmus sp. XLII.
Longueur environ 56""" ; largeur du huitième écusson (avec
carènes) 8™mgo ; du même (sans carènes) G"»"».
Femelle du groupe du plataleus. Cette forme est très semblable au
flavipoms et à la figure du frauenfeldiamis donnée par Humbert et
Saussure, mais elle est plus petite que les échantillons du premier
qui nous viennent du Venezuela. La suture pleuro-ventrale forme une
fine carène arquée, granuleuse, sur les premiers segments, et, sur
les segments moyens du corps, un mamelon arrondi et granuleux,
qui disparaît même sur les derniers somites.
Guatemala, 1890.
Spirostreptus Rodriguezi, n. sp. (PI. VI et VII, fig. 47 à 58).
07 srgments ; 121 paires de patles ; 1 segment apode.
68 » 129 » 1 »
67 » 127 » 1 »
67 » 127 » 1 »
Très élancé, grêle, un peu rétréci en arrière du premier segment.
De couleur brun-fauve plus ou moins distinctement annelé de zones
foncées et de zones claires (dans ce cas les prozonites sont bruns et
les métazonitesplus ou moins fauves) ; face et membres ferrugineux.
Tête lisse, marquée de ponctuations très fines et clairsemées,
brillante; quatre fossettes piligères sur la lèvre ; sillon occipital
assez étroit et très court, s'arrêtant au niveau des yeux. Antennes
assez longues; ramenées en arrière, elles atteignent ou dépassent
le bord postérieur du deuxième segment ; proportions des articles
chez un mâle de 4™™ de diamètre : Premier article 0,40^1". : deu-
xième article 0,90"»™ ; troisième article 0,70'"'n ; quatrième article
0,60^^™ ; cinquième article 0,60'"™ ; sixième article 0,70; septième
et huitième articles, ensemble 0,10°i'» ; total: 4mm_ Leur surface
est grossièrement ponctuée ; le dernier article porte quatre
o" adullc : Longueur, 68°""
; diamètre, 4"'"' ;
2 » 7U°'°'
; » 3,70'
$ » 6d°'°'
; » 3.60
2
» 3,60
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 105
bâtonnets coniques. Les yeux sont pyriformes, écartés d'environ
deux fois leur grand diamètre, composés d'ocelles distinctes au
nombre de 40 environ (c^), en cinq rangées (10. 10.9. 7. 4).
Le premier segment est long, aussi liuement mais beaucoup plus
densément ponctué que la tête; partant moins brillant; les côtés
sont taillés en trapèze plus étroit chez la femelle que chez le mâle
et sont labourés de quatre sillons obliques, d'autant plus larges
qu'ils sont plus éloignés du bord latéral. — Sur les segments du
tronc, la partie antérieure du prozoniteest presque lisse, mais mate
et marquée de stries concentriques; dans sa partie postérieure,
c'est-à-dire entre la dernière strie et la suture, il est très grossière-
ment ponctué. Le métazonite également est couvert de fortes ponc-
tuations assez serrées; il est brillant néanmoins. La suture est
complète et très marquée ; les pores sont petits et s'ouvrent au
premier tiers environ du métazonite. Le bord postérieur du dernier
segment est taillé en angle excessivement ouvert, faiblement
déprimé à la base et épaissi, dont la pointe arrondie ne recouvre
pas l'angle supérieur des valves anales : sa surface est un peu moins
fortement ponctuée que celle des segments du tronc. Les valves
anales sont plus faiblement ponctuées encore, du moins dans la
partie globuleuse ; elles sont assez saillantes et comprimées près du
bord externe qui est assez mince, lisse et sans sillon marginal.
L'écaillé ventrale est très largement triangulaire à pointe arrondie.
Lames ventrales non striées. Impressions ventrales petites, subcir-
culaires.
Pattes courtes, au nombre de 121 à 129 paires.
Mâle. — Les hanches de la première paire de pattes sont courtes,
soudées à la lame ventrale de telle sorte que la patte paraît n'être
que de 5 articles ; chez le mâle, la hanche est très développée latéra-
lement en éventail et le fémur présente, sur sa face antérieure et à la
base, un bourrelet transversal, et au bord interne une crête garnie
de spinules, rabattue vers l'avant. — Les hanches de la deuxième
paire sont au contraire longues, plus longues chez la femelle que
chez le mâle, et l'article suivant (fémur) est très court et ne se dis-
tingue pas bien à première vue. Le pénis est conique, aussi long
que la hanche. — Chez le mâle, les pattes suivantes portent, sous le
premier et le deuxième tarse, un coussinet qui déborde rextrémifé
distale de l'article sous la forme d'une pointe plus ou moins accen-
tuée.
Les pattes copulatrices sont simples ; la paire antérieure est,
comme de coutume, repliée en forme de cornet, mais l'extrémité,
106 H.-W. BRÔLEMANN
au lieu d'être très modelée, comme c'est ordinairement le cas, est
terminée par un crochet unique replié extérieurement. La paire
postérieure est assez courte (proportionnellement) et dilatée vers
l'extrémité qui est évasée en cuiller, et de la concavité de cet évase
naît un feuillet court, sinueux, qui porte la rainure séminale.
Chez un jeune mâle, probablement à l'avant-dernier stade de
développement, mesurant oS"»!" de longueur et S"^"» de diamètre, on
compte 67 segments et 121 paires de pattes ; 3 segments sont apodes.
Les hanches de la première paire de pattes sont plus développées
que chez la femelle, mais moins toutefois que chez le mâle adulte.
Quant aux pattes copulatrices, elles sont déjà libres et sont cons-
tituées par trois bourgeons (fig. 49) dont les deux externes
représentent, suivant nous, la patte antérieure, et le bourgeon
interne représente la patte postérieure. Bien que n'ayant pas vu de
jeunes du stade antérieur, nous considérons que celui-ci répond
aux Schaltmannchen de Verhoefï.
Des jeunes de 62 segments comptent 105 paires de pattes et 7
segments apodes. D'autres de 55 segments comptent 89 paires de
pattes et 8 segments apodes. La surface des segments est un peu
moins rugueuse.
Une femelle de 60"^™ de longueur et de 4"'"'30 de diamètre, c'est
à dire plus courte, plus ramassée, n'a que 63 segments et 119 paires
de pattes (un segment apode). Malheureusement les derniers seg-
ments ont été un peu écrasés ce qui enlève leur valeur à ces
différences, car il est possible qu'il se soit produit un temps d'arrêt
dans le développement par suite d'un accident. Toutefois, indépen-
damment de ces variations, nous remarquons que le premier
segment, particulièrement dans les côtés, le dernier segment et les
valves anales sont très rugueux, sensiblement plus que chez le
type; et que, dans les côtés du premier segment, le bord antérieur
est indistinctement échancré, l'angle intérieur est droit et faible-
étranglé et la surface est sillonnée de stries plus faibles au nombre
de 5 au lieu de 4. — Jusqu'à nouvel ordre nous considérons cette
forme comme une variété de la précédente et nous la distinguons
sous le nom de :
Spirostreptus Rodriguezi coriaceus
MM. Humbert et Saussure ont décrit trois espèces de Spirostreptus
qui sont certainement très voisines de la nôtre, et qui, en tous cas.
se ressemblent beaucoup entre elles, car ces auteurs eux-mêmes
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 407
paraissent avoir éprouvé des difTicultés à les caractériser, sans être
certains d'y être parvenus.
Rhinocricus obesus, n. sp. (PI. VII, fig. 59 à 65).
o^ : Longueur 99"t" ; diamètre 12'n™50 ; 46 segments ; un segment
apode ; 83 paires de pattes.
9 : Longueur 100^™ ; diamètre [2'^"^r>0 ; 45 segments ; uo segment
apode ; 83 paires de pattes.
Coloration inconnue, uos échantilloos sont desséchés. Corps
rétréci antérieurement, court et épais.
Scobina jusqu'au vingt-neuvième segment au moins.
Tête lisse et brillante, divisée par un sillon étroit, mais bien
marqué, interrompu sur un court espace en arrière des antennes ;
quatre fossettes piligèressur la lèvre. Yeux subtriangulaires, écartés
d'au moins trois fois leur grand diamètre, composés d'ocelles
aplatis au nombre de 28 (7, 6, 6, 5, 4) à 3\ (8, 7, 6, 5, 4, 4) en cinq
ou plus généralement si.x rangées. Antennes comprimées, glabres,
très courtes, n'atteignant pas le milieu du premier écusson, com-
posées d'articles plus larges que longs ; le second article est le plus
développé ; les bâtonnets du dernier article sont remplacés par des
couronnes concentriques de spinules ; les articles 5 et 6 sont
marqués de quelques grosses ponctuations.
Le premier segment est lisse, à côtés complètement arrondis et à
peine rebordés. Les quatre ou cinq segments suivants sont déprimés
sur la face ventrale ; celle du deuxième segment est même faible-
ment concave et forme, avec sa rencontre avec les flancs, un pli
arrondi, lisse, qui dépasse de beaucoup le bord du premier segment.
Les segments du tronc semblent lisses à l'œil nu ; à la loupe,
toutefois, le prozonite apparaît excessivement finement ponctué {(^)
ou chagriné (9), tandis que le métazonite est lisse (au moins dans
les deux tiers postérieurs) et très brillant ; les stries obliques (pro-
zonite) et longitudinales (métazonite) usuelles ne se voient que très
bas sous le ventre.
Les pores répugnatoires sont petits ; ils s'ouvrent dans le pro-
zonite immédiatement en avant de la suture transversale et en
contact avec elle ; ils ne sont pas accompagnés de stries sur le méta-
zonite. La suture est fine mais entière. Le dernier segment est
extrêmement finement chagriné, partant un peu moins brillant
que les segments du tronc. Le bord postérieur est faiblement pro-
longé eu angle très ouvert, dont la pointe, complètement arrondie,
ne recouvre pas l'angle des valves anales. Celles-ci ne sont pas glo-
108 H.-W. BRÔLEMANN
buleuses ; elles sont à peine comprimées dans le voisinage du bord
qui est faiblement dilaté en bourrelet arrondi, sans sillons. Écaille
ventrale en bandeau transversal, à bord un peu sinueux accolé aux
valves. Lames ventrales larges et courtes, striées transversalement.
Pattes très courtes, au nombre de 83 paires.
Mâle. — Les hanches de la première paire de pattes présentent
latéralement un talou arrondi. Celles de la secoude paire, au con-
traire, sont munies d'un talou beaucoup plus prononcé, triangu-
laire, à pointe mousse. Pattes copulatrices du type usuel. La lame
ventrale est très développée, en triangle large à bords latéraux bis-
sineux, et dont la pointe aiguë atteint presque au sommet des pièces
terminales de la première paire de pattes copulatrices. La pièce
basilaire de la première paire est large, globuleuse, puis brusque-
ment rétrécie en pointe peu aiguë ; la pièce terminale est étroite,
cintrée, aplatie ou même un peu concave postérieurement et munie
d'un crochet à l'extrémité. La patte copulatrice postérieure res-
semble à celle du R. Newporti {\o\v plus loin) ; la hanche est creusée
d'une ampoule en gouttière large ; le fouet est bifurqué, l'un des
feuillets est lancéolé avec les bords interrompus par de fines den-
telures, l'autre est dilaté avec le bord interne tinemeut festonné.
Guatemala, 1892.
Des quatre espèces décrites par Saussure, et qui appartiennent
indubitablement au même groupe que notre obesus, savoir : aztecus,
zapotecu.s, totonarus et chichimecus, cette dernière seule se rapproche
de la nôtre par ses dimensions, le nombre de ses segments et de ses
paires de pattes, mais certains détails ne correspondent i)as. Chez
le chichimecus, la suture transversale (sillon circulaire) est fortement
prononcée ; les valves anales et le segment précédent sont chagri-
nés ; le 2" segment est très descendu dans les côtés (voir Saussure
n" 60, fig. 32 b, pi. V), etc. D'ailleurs le mâle du chichimecus est
inconnu jusqu'ici, ce qui ne nous permet pas d'adopter le nom de
Saussure.
Rhinocricus (?) sp. XCIII (PI. VII, fig. 66 à 68).
Ç : long 59""»; diamètre 6.60""". — 48 segments; trois segments
apodes ; 85 paires de pattes.
Pas de scobina.
Corps cylindrique, indistinctement rétréci antérieurement. Colo-
ration bistre olivâtre, faiblement annelée de brun (il faut teuir
compte du fait que l'animal n'est pas adulte, comme le prouve
l'absence de membres sur les deux avant-derniers somites, et (|ue
MYRIAPODES d'aMRRIQUE 109
la coloration ne peut par conséquent fournir aucune indication de
nature à faire reconnaître l'espèce) ; pattes ocracées.
La lèvre supérieure est rugueuse et marquée de 3 -\- 3 fossettes
piligères, qui se confondent facilement avec les ponctuntions avoi-
sinantes. La face en avant des antennes est lisse et porte trois
impressions, dont la médiane est traversée par le sillon médian;
celui-ci continue jusqu'en arrière sur le vertex où il est plus pro-
fond ([ue partout ailleurs. Vertex lisse et bombé. Veux écartés d'au
moins trois fois leur grand diamètre, de forme indistincte, compo-
sés d'ocelles aplatis et fondus ensemble. Antennes plus longues et
beaucoup plus grêles que dans l'espèce précédente, amincies de la
base vers la pointe, faiblement nioniliformes, très peu soyeuses.
Les côtés du premier segment sont triangulaires, à pointe émous-
sée, à bord antérieur largement rebordé, sans sillons ou stries
obliques. Le deuxième écusson dépasse de beaucoup la pointe du
premier; il est faiblement bilobé. La surface de tous les segments
est extrêmement finement striolée, mais brillante néanmoins. Les
prozonites sont sillonnés de fines stries concentriques qui s'inflé-
chissent sous les flancs et correspondent, sur la face ventrale, aux
stries des métazonites. La suture est faiblement marquée mais
entière ; elle dévie toutefois un peu au point où elle rencontre le
pore. Celui-ci s'ouvre dans le prozonite, il est accompagné, sur le
métazonite, d'une strie isolée profonde. Le dernier segment et les
valves anales sont un peu moins brillants ([ue le reste. Le bord
postérieur du dernier segment est complètement arrondi et ne
recouvre pas l'angle supérieur des valves anales. Celles ci sont très
globuleuses, faiblement déprimées avant le bord qui se présente
comme un gros bourrelet peu saillant dépourvu de sillon. Le bord
postérieur de l'écaillé ventrale est parfaitement transversal au
centre et faiblement oblique dans les côtés. Lames ventrales fine-
ment striées transversalement.
Pattes très courtes (âf^n^SO), au uovnbre de 85 paires.
Guatemala, 1892.
La forme générale du segment préanal semble rapprocher cette
forme du toltecus Saussure, mais d'autres différences permettent
de l'en distinguer; nombre de segments moindre (48 au lieu de 63);
premier écusson triangulaire dans les angles; absence de petite
dentelure médiane au bord postérieur du dernier écusson ; etc.
Genre PLATYDESMUS Lucas, 1843.
Organes de copulation du mâle constitués par deux paires de
110 H.-W. BRÔLEMANN
pulles trausformées. Ces organes, qui sont composés de 7 articles (il
existe un trochanter), sont relativeineiit peu difléreuciés et on y
retrouve tous les éléments des pâlies ambulatoires ; ils se terminent
par une frange de soies fortes et rigides qui afïectent des formes
particulières.
Corps composé d'un nombre de segments variable, mais toujours
supérieur à 30. Les segments sont incomplets; ils sont formés par
des arceaux dorsaux et latéraux soudés entre eux, et par des lames
ventrales libres; la soudure des arcs dorsaux et latéraux est plus
intime que chez les Siphonophura. Les pattes sont composées de
sept articles, un trochanter étant nettement visible à l'extrémité
distale de la hanche. La hanche est indépeudaute de la lame ven-
trale. Les quatre premiers segments portent chacun une paire de
pattes; les suivants en portent deux. Le gnathochilarium tel qu'il a
été représenté par MM. Humbert et Saussure (Mexique, 1872) et
reproduit par le D"" Silvestri (/ Dijilopodi, 1896) est incomplet ; il
existe un Dientum (= infrahasilare, Silvestri) distinct.
Nous n'avons pas vu d'ocelles sur nos échantillons, ce qui n'est
pas une raison pour les considérer comme appartenant à un autre
genre que le genre Platydesmns.
Nous donnons incidemment ([uelques caractères du Platijdvsutus
Lccontei de l'Amérique du Nord, qui permettront des comparaisons
intéressantes avec l'espèce du Guatemala décrite plus loin.
Platydesmus Legontei Wood, 1864 (Pi. Vil, lig. 69 à 77).
( Wuod u" 64 c)
Blblioijr. : Bolleman N° 88 a, 88/, 93 ; M*^ Neill N» 88.
Syn. : Bracliycybe Lecontei, Wood N" 64 c, 65 a; Cope N" 70 (sec.
Hutnb et Sanss.) ;
Brachycybc rosea, Murray N" 77 ;
Platydesnius roseus. M' Neill N- 88 ;
l'iatydemina caUjornicas, Karsch N" 81 / ;
Platydesiniis polydcsinoides, Brôlemann N" 96/î.
Non syn. : iHatydesntus potydesi/ioiden, Lucas et Aucl.
Nous donnons des figures des pattes copulatrices de celle espèce
d'après un mâle de la Caroline du Nord (E. II. A). La première paire
est courte et épaisse, en forme de tenaille ; la hanche est large,
dilatée intérieurement, et le talon qui eu résulte est surmonté d'une
couronne de soies qui entoure i^rohablement l'orifice de la glande
coxale (que nous n'avons néanmoins pas vue) ; les autres articles
sont beaucoup plus larges que longs et sont ornés de couronnes de
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 111
grosses soies ; le troisième article (tibia) porte une toutïe de ces
soies sur la face iuterne ; le troisième tarse se termine par uoe
frange de grosses soies qui paraissent simples et affilées. Les pattes
de la paire postérieure sont plus grêles et plus longues ; toutefois
les cinq premiers articles sont aussi plus larges que longs. Les
pattes sont courbées l'uue vers l'autre et leur extrémité est tordue
vers la tête, c'est-à-dire dans l'axe du corps, de façon à passer entre
les pointes de la paire antérieure.
Le troisième tarse est conique, aHongé ; il porte à son extrémité
une frange de quatre ou cinq soies qui affectent une forme parti-
culière ; elles sont terminées par uue dilatation en fer de flèche
triangulaire et portent, au-dessous de cette dilatation, deux rangées
de trois ou quatre soies microscopiques ; nous n'avons vu nette-
ment cette structure que sur les deux soies les plus voisines de
l'extrémité du njembre, mais probablement les autres soies ont la
même forme.
Les lames ventrales des pattes copulatrices aussi bien que des
pattes ambulatoires sont étroites et portent une apophyse chiti-
neuse sur la ligne médiane en avant des hanches. Celles ci sont
rapprochées de la ligne médiane au point de se trouver en contact.
Bollman donne le liracltycijbe rosea, B. Lccontei, Platydesmus
roseus et P. caUfornicm comme synonymes de Platijdesiniis Lecontei:
ceci est fort possible. Sa description correspond d'ailleurs à nos
individus, il est à remarquer toutefois que Bollman ne voit que 6
articles aux pattes copulatrices, ce qui est parfaitement exact, si
l'on considère le trochauter comme partie de la hanche, ou si, ce
qui est plus probable, Bollman n'a pas vu le trochauter. L'auteur
américain décrit la paire de pattes antérieure comme terminée par
uue griffe; ceci peut s'expliquer par le fait que les soies sont par-
fois agglutinées, et dans ces conditions, il est nécessaire d'employer
un fort grossissement (180 diam. au moins) pour en reconnaître la
véritable nature. Ce qui semble donner corps à notre opinion que
Bollman n'a pas employé un grossissement suffisant, c'est qu'il a
bien vu les soies terminales « four or five long and stiff bristles »
de la paire postérieure, mais qu'il ne parle pas de leur forme si
caractéristique, qu'il aurait signalée certainement s'il l'avait vue.
Il nous semble donc hors de doute que Bollman avait la même
espèce que nous sous les yeux.
H2 H.-W. BRÔLEMANN
Platydesmus TiUatemalae, n. sp. (PI. VU, lig. 78 à 82).
cf : longueur lo'"'" ; largeur 4"^™. — 47 segments; 84 paires de
pattes; deux segments apodes.
Analogue comme forme au P. mexicanus Humb. et Sauss.;
plat et large. Coloration en damier, brun-rouge et jaune, très
originale; sur le dos une bande formée de taches rectangulaires
alternées brun foncé et jaune, chaque tache s'étendant sur deux
segments; de chaque côté de cette bande dorsale, une bande uni-
forme brun roux à reflets jaunes; enfin, extérieurement, c'esl-à-
dire sur les carènes, une bande détaches alternées brunes et jaunes
correspondant à celles du dos, et dont chaque tache couvre égale-
ment deux carènes ; les taches brunes des carènes sont toutefois
d'une tonalité moins intense que la tache dorsale correspondante.
Face ventrale pâle, bistre terne.
Les ocelles manquent ; les antennes sont un peu plus longues et
un peu plus grêles que chez son congénère, mais les proportions
sont les mômes. La forme des segments est semblable à celle des
segments du P. mexicanus, c'est-à-dire très courte et très large ; ils
portent sur leur surface deux rangées transversales de verrues
rugueuses, plus grosses semble-t-il, mais aplaties et peu distinctes,
et qui s'effacent peu à peu sur les carènes. Dernier segment terminé
par 6 épines pilifères, dont les deux externes sont plus petites.
Les lames ventrales des six premiers segments sont étroites et les
hanches des pattes sont rapprochées. A partir du 8^ segment, les
lames ventrales s'élargissent graduellement en suivant la silhouette
du corps et se rétrécissent de nouveau vers l'anus. Il en résulte que,
au milieu du corps, les pattes sont très écartées. Les lames ventrales
sont faiblement concaves entre les pattes, et dépourvues du bouton
chitineux que nous avons constaté chez le Leconlci. La lame ven-
trale antérieure du 7^ segment a échappé à l'observation; la lame
postérieure du même segment est assez large et présente en sou
milieu une crête transversale trapézoïdale surmontée de poils spi-
nules. Les pattes copulatrices diffèrent peu des pattes ambulatoires,
tous les éléments de ces dernières s'y trouvent représentés y com-
pris le trochanter qui est visible aussi bien sur la paire de pattes
copulatrices postérieure que sur la paire antérieure (bien que nous
ne l'ayons pas figurée par erreur sur cette dernière).
Les pattes antérieures sont courtes et grosses, repliées intérieure-
ment et portent à leur extrémité une série de (5) soies larges lan-
céolées. La paire postérieure est beaucoup plus grêle et plus longue;
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 113
les pattes sont semées de soies sur leur fjice postérieure ; le dernier
article est allougé, ovoïde, et se termine par 3 (ou 4) soies ayant la
même structure que chez le Lecontei^ c'est-à-dire à extrémité
triangulaire, avec une toutïe de sétules aux deux tiers de leur lon-
gueur environ.
Guatemala, 1892. *
Cette espèce est très voisine du P. mexicanus Humb. et Sauss.,
jnais s'en distingue à première vue par sa coloration.
m. - TYPES COLOIYIBIENS DE GERVAIS.
Platyrrhachus clathratus Gervais, 1847.
{Gervais N» 47 d).
S(/n. : Polydesunis clathratus, Gervais N"^ 47 a, 59.
L'échantillon conservé au Muséum d'Histoire Naturelle est incom
plet, il n'eu reste que 18 segments et ce sont précisément les seg-
ments septième et huitième qui manquent.
Le vertex est un peu bombé ; il est divisé par un sillon large et
profond qui, entre les antennes, se divise et dont les deux branches
rejoignent le bord de la fossette où s'articule l'antenne. Toute la
tête est plus ou moins finement granuleuse. La figure 4 de la planche
I du Voyage de Castelnau (Myriapodes) donne une bonne idée de
l'animal ; toutefois les pores sont beaucoup moins gros et se con-
fondent presque avec les granulations des carènes. Le bord posté-
rieur des segments sur la face ventrale est denticulé. Les pattes
sont longues ; le troisième article est le plus long.
Le /*. strenuus Silvestri, de l'Equateur, paraît être très voisin du
clathratus dont il a la taille et la plus grande partie des caractères ;
nous mentionnerons cependant que, d'après la figure de M. Sil-
vestri, le bord externe des carènes présente une ou deux épines de
plus.
Platyrrhachus Dunali Gervais, 1847 (PL Vil, fig. 83-84).
{Gervais N" 47 a).
Syn. : Polydesinus Dunalii, Gervais N" 47 a, 59.
Un mâle intact, qui diffère du précédent par l'absence de bandes
dorsales claires, par une surface plus granuleuse et non divisée en
figures polygonales, et par d'autres menus caractères déjà signalés
par son auteur.
La patte copulatrice que nous figurons sur deux de ses faces, est
Mém. Soc. Zool. de Fr., 19Ô0. xm. — 8
H4 H.-W. BROLEMANN
faiblement arquée; le fénuir esl un peu ririé, très hirsute et tondu
avec le tibia ; celui ci esl aplati, sans particularités; les feuillets
du tarse sont très courts, le feuillet séminal plus que le feuillet
secondaire qui est faiblement arqué et graduelleiuent aminci. La
rainure sémiuale qu'on peut suivre sur presque tout son parcours,
bâille un peu sur la face interne. La face anléro supérieure de
l'organe est coupée par un repli oblique.
l^LATVRRHACHus POLYGONATUS (jcrvais, 1847 (PI. VII, fig. 85 à 89)
{Gervais N" 47 a).
Sipi. : l'ohidesHiiis poliifioudtus, (iervais N" 47 a, ol).
Le type du Muséum est un mâle qui, bien qu'il soit entier, a, lui
aussi, souffert d'un séjour prolongé dans l'alcool. 11 semble assez
bien représenté par la ligure de Gervais (Gervais N"^ 59, PI. I, lîg. 3).
Nous donnons ici (PI. II, fig. 86 à 88) le dessin des pattes copula-
trices qui sont très caractéristiques.
La hauche est assez longue, sans replis près du bord antérieur;
poches trachéennes longues, brides trachéennes en bourrelets
étroits. Le fémur est saillant sur la face postéro-inférieure, bien
distinct du tibia. Celui-ci est un peu plus large à son extrémité
distale qu'à la base, comprimé, presque lamellaire. Les feuillets du
tarse sont profondément divisés et écartés dès la base; ils sont tous
deux flagelliformes. Le feuillet séminal se détache du fémur sur la
face antérieure et un peu au dessus du milieu de cette pièce puis il
s'iotléchit en faucille vers l'arrière. Le feuillet secondaire naît sur
la face antérieure, et dans l'angle externe de l'extrémité distale du
fémur, il est bizarrement sinué et replié vers l'intérieur de façon à
se croiser avec l'organe correspondant de l'autre patte. Nous repré-
sentons ces organes sous différents aspects pour en faire mieux
comprendre la structure.
Eu égard à ses pattes copulalrices, cette forme mérite d'être
prise pour type d'une division spéciale, mais il reste à décider si
cette division doit èlre un sous-genre ou seulement un groupe du
genre PlatyirhacJws, comme nous l'admettons ici provisoirement.
Le type des pattes copulatrices est bien celui des l'iaturrhachus et
des Apheiidesiniis, comme l'indique la disposition des feuillets du
tarse dont le feuillet séminal se détache sur la face antérieure du
jnembre. Les feuillets grêles, l'allongement des hanches et des
poches trachéennes ainsi que la forme de palmelte arrondie du
dernier segment de l'animal, rapproche cette forme des l'Ialtjrrha-
chus. Par contre la bipartition profonde des feuillets et leur dévelop-
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 115
pement fait déjà penser aux Aphelidcsimis ; eu outre l'aniuial est un
peu moins aplati que ne le sont en général les Platurvachus,
surtout dans les premiers segments qui sont nettement convexes
dorsalement.
11 est par couséquent probable que le jxyh/gonaliis re|)résente uti
échelon intermédiaire entre les Platijynichus et les Aphclidesmus,
mais il est en tous cas plus rapproché des premiers que des seconds.
PoLYDESMUs PLANus Gervais, 1847 (PI. Vil, tig. 90-91).
(Cervais N» 47a, 59).
Une feuielle complètement désarticulée et dont il manque les
quatre derniers segments. — Les carènes sont rectangulaires, hori-
zontales, à surface (ïnement granuleuse, à angles antérieurs arroii
dis. à angles postérieurs droits ou un peu aigus, et à bord postérieur
finement denticulé. Les pores sont extrêmement petits, et s'ouvrent
dans un petit repli parallèle au bord externe, de telle façon qu'ils
sont invisibles sur la face dorsale et qu'on ne les aperçoit qu'en
plaçant l'animal sur le côté ; ils s'ouvrent sur les carènes 5, 7, 9, 10,
12, 13, 15, 16, ?,?,?.
Les pattes sont longues et le tibia est plus long que le troisième
tarse.
PoLYDESMUs pusïULOsus Gervais, 1847.
{(îervais N" 47a, 59).
La figure donnée par Gervais (Gervais N" 59, PL I, tig. 1) repré-
sente assez bien l'unique type femelle de la collection du Muséum
d'Histoire naturelle, avec celte remarque toutefois que l'animal a
bien 20 segments (l'avant-dernier est mal représenté sur la figure et
peut passer inaperçu), et le corps est plus long par rapport à sa
largeur. Ce type est d'ailleurs desséché et un peu empâté et fournit
peu d'indications outre celles qu'on peut tirer de la description de
son auteur.
Ici aussi le tibia est sensiblement plus long que le troisième
tarse.
ApHELiDESMUs RouLiiNi Gervais, 1847,
{Germis N» 47 a).
Syn. : Pobjilesmus lîoulini (iervais N° 47 a, 59.
ApHELiDESMus GoLDOïi Gervais, 1847.
[Gerçais N'' 47 a).
Syn. : Polydesinus Goudoti Gervais N"47 a, 59.
116 H.-W. BRÔLEMANN
ApHELiDESMLS UEALBAïL's Gervais, 1847.
(Germis N^ 47 a).
Syn. : Polydesmus dealbatus, Gervais N» 47 a, 51).
Nous avons eu l'occasion de signaler que ces trois espèces appar-
tiennent à notre genre Aphelidesmua. Les types sont tous des
femelles, dont on ne peut tirer aucun caractère sulïisamment
tranché pour permettre de les distinguer avec certitude. — Il est à
remarquer que la figure de Gervais (Gervais N" 59, pi. I, fig. 2) ne
rend nullement l'aspect de l'animal qu'elle doit représenter ; celui ci
est convexe et ses carènes ont une tout autre forme ; en outre l'ani-
mal n'a que 20 segments et non 21 comme sur la ligure.
Leptodesml's d'Orbignyi, u. sp. (PI. VII, lig. 92 à 95).
Il existe au Muséum d'Histoire Naturelle un exemplaire mâle de
polydesmide, muni d'une étiquette imprimée portant l'indication
suivante :(( Polydesmus conspersusPerty, Colombie, M. d'Orbigny».
Or le Polydesiiiua conspcrsus Perty provient du Brésil, voire même des
montagnes de la Province de Minas Geraes. Si donc nous liant à
l'étiquette, nous considérons que cet échantillon vient de Colombie,
il faut admettre que ce n'est pas un exemplaire typique de consper-
sus et que, très vraisemblablement, il est dilïérent de l'espèce de
Perty. Pour éviter toute confusion, nous donnons à l'échantillon
de Colombie le nom du savant qui tiguresur l'étiquette.
Longueur (jO™°ï environ (l'animal est brisé) ; diamètre du huitième
segment, avec carènes, 9,50'"" ; diamètre du neuvième segment,
sans carènes, 6,50"^'".
L'aspect général est celui d'un Leptodesmm : les carènes sont un
peu plus larges dans les quatre premiers segments que dans ceux
du tronc ; le dos est normalement convexe et les carènes, qui sont
médiocrement développées, suivent l'inclinaison du dos. La colo-
ration paraît avoir été brun-rouge, avec l'angle postérieur des
carènes et le bord postérieur des segments pâles.
La tête est lissê-et brillante, divisée par un sillon lin, peu profond,
qui se perd entre les antennes. Celles-ci sont brisées. Le premier
écusson est beaucoup plus large que la tête ; le bord antérieur est
presque droit et taillé obliquement seulement près des angles, qui
sont arrondis ; le bord postérieur est transversal et faiblement
échancré. La surface de tous les écussons est brillante, lisse sur la
région dorsale et cuireuse dans les côtés, mais sans traces de tuber-
cules. Le pronozite, par contre, est linement et densémenl striolé
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 117
et par suite mat. Les carènes sont arrondies sur les dix premiers
segments; sur les carènes 11 à 16, l'angle postérieur est droit, et
c'est seulement sur les écussons 17, 18 et 19 que l'angle est prolongé
en pointe plus ou moins accentuée. Le dernier écusson est court et
brusquement rétréci, mais il se prolonge en forme de crochet faible-
ment arqué inférieuremeut, à extrémité tronquée, et orné de plis
transversaux faibles et de fines granulations piligères. Les valves
anales sont plissées, leurs bords sont comprimés, plus fortement
dans la partie dorsale que dans la partie ventrale.
Les lames ventrales sont assez étroites et armées de quatre petites
épines, une à la naissance de chaque patte. Les pattes sont longues ;
le fémur est gibbeux sur la face dorsale. Elles sont vêtues de soies
très courtes, et armées d'un ongle droit plus ou moins long.
Chez le mâle, les pattes des 7^*, 6« et o' paires (ces dernières à un
degré moindre) sont, contrairement à ce que l'on observe sur les
autres segments, écartées pour constituer un logement où vient
s'abriter la pointe des pattes copulatrices au repos. Ce logement,
rétréci antérieurement par la présence d'une crête garnie d'une
brosse à la base des pattes de la 5® paire, est fermée antérieurement
parla lame ventrale de la 4' paire de pattes qui porte deux bâtonnets
cylindriques accolés sur la ligne médiane.
L'ouverture coxale des pattes copulatrices est très large ; le bord
libre postérieur de la lame ventrale est rabattu en arrière entre les
pattes de la paire suivante, qui sont écartées elles aussi. Les hanches
des P. C. sont très larges, très courtes, triangulaires : la poche
trachéenne est très développée et coudée. La hanche étant triangu-
laire, le plan d'attache du fémur sur la hanche est oblique. Le
fémur est court, presque discoïdal. Le tibia est divisé en deux
rameaux dont l'un, rameau secondaire, est très simplifié, lancéolé,
beaucoup moins développé que l'autre. Le rameau séminal est très
long, coudé et gibbeux, et compliqué de lamelles sur sa face anté-
rieure, dans la partie terminale qui, vue par la face ventrale de
l'animal, est courbée en faucille.
Cette espèce est intéressante en ce qu'elle s'écarte de la structure
usuelle des Ij'ptode^iiins. Elle se rattache encore à eux par son aspect
général, par son vingtième écusson taillé en pointe et surtout par la
division du tibia des P. C. en deux rameaux ; mais elle s'en écarte
par la forme large et ramassée des hanches de ces organes et par la
prépondérance que prend le rameau séminal sur le rameau secon-
daire, alors que dans les groupes du Sallei et du longicornis les
rameaux sont subégaux, et dans ceux de VAttemsi et du plataleus
118 H.-W. BRÔLEMANN
c'est le rameau secondaire qui l'emporte sur l'autre eu dévelop-
pement sinon en longueur.
Cette espèce devient nécessairement le type d'un groupe nouveau.
Rhinocricus roseus Gervais, 1847.
(Gervais n° 47a).
Syn. : lulus roseus, Gervais u" il a, 59.
Le type est une femelle au sujet de laquelle nous n'avons à rele-
ver que l'inexactitude de la figure Id (PI. IV de Gervais n» 59), qui
représente le dernier segment. La pointe de celui ci n'est pas caréné
comme le montre cette figure, elle ressemble à celle du Rhinocricus
Newporti.
Rhinocricus Newporti Gervais, 1847 (PI. VII et VIII, fîg. 96 à 102).
(Gervais n» 47 a).
Syn. : lulus Newporti, Gervais n» 47 a, 59.
Le type conservé au Muséum d'histoire naturelle est un màle
dont voici une description :
Longueur 36™'" ; diamètre 4™"!.
Coloration (dans l'alcool) noir olivâtre; le premier écusson est
orné d'une bordure jaune verdàtre plus large sur la ligne médiane,
les somites sont finement bordés en arrière de jaune verdàtre et
portent une série dorsale de taches triangulaires de même couleur
peu nettement circonscrites; pointe anale jaunâtre ; tête et antennes
noires ; pattes noires avec le dernier article jaune d'ambre.
42 segments.
Tête lisse avec quelques très lins sillons transversaux ; quatre
fossettes piligères sur la lèvre supérieure, qui est divisée par un
court sillon; le sillon occipital est fin et s'arrête à hauteur des
antennes. Celles-ci son! très courtes, n'atteignant pas ou atteignanl
à peine le bord postérieur du premier segment, proportionnellement
épaissies, composées d'articles plus larges que longs ; les art. 3, 1,
5 et 6 sont subégaux, et les art. 7 et 8 sont presque complètement
dissimules dans l'intérieur du 6^\ Les yeux sout composf'vs de 46
ocelles en sept l'angées (4. 5. 6. 7 cS. 8. 8 ) groupées sur des champs
triangulaires qui sont écartés l'un de l'autre d'environ deux fois
leur grand diamètre.
La surface du premier segment est un peu inégale et très finement
striolée (les strioles transversales et longitudinales sont concur-
rentes). Les côtés sont arrondis et ne dépassent guère la ligue
MYRIM>ODES d'aMÉRIQUE 119
médiane des thincs ; le bord antérieur est reboi-dé et épaissi immé-
diatement eu arrière du sillon ; cet épaississement va en s'accentuant
vers l'angle où il s'arrête brusquement, le bord postérieur étant
normal et ne portant que quelques vestiges de stries. Les segments
du tronc sont tinemenl cuireux ; le prozonite est marqué de strioles
transversales continues mais irrégulières; la suture transversale
n'existe pas sur la région dorsale et n'est visible qu'au-dessous des
pores sous la forme d'un très fin sillon. Les pores sont très petits et
s'ouvrent au centre d'un petit espace subcirculaire lisse immédia-
tement en avant du point où se termine la suture. Le métazonite
n'est marqué que d'un sillon très (în à la hauteur du pore et de
quelques autres sur la face ventrale. Le dernier écusson est court,
légèrement déprimé et finement sillonné transversalement; son
bord postérieur est prolongé en angle à pointe arrondie, épaissie,
qui ne dépasse pas le niveau des valves. Celles-ci sout glabres, pres-
que lisses, déprimées avant le bord libre, qui est aminci mais non
rebordé. L'écaillé ventrale est large, presque en demi-cercle, accolée
aux valves.
Pattes au nombre de 73 paires ; un segment apode. Les premières
paires sont courtes et épaissies.
Chez le mâle, le septième segment est d'un diamètre un peu plus
grand que ses voisins ; ses bords libres sont saillants et forment un
appui pour l'extrémité des pattes copulatrices qui font saillie au
dehors (au semper ?). Les pattes ambulatoires ne portent pas de
bourrelets sous les tarses, mais le fémur, qui est un peu épaissi,
présente sur sa face inférieure une dépression ovale profonde à
bords tranchants. Pattes copulatrices. Lame ventrale à bord libre
prolongé en spatule, dont la pointe atteint le sommet des pattes
copulatrices; la paire antérieure de ces pattes est globuleuse et
courte, sou article terminal est assez large et pourvu d'un crochet
à l'extrémité.
Les pattes postérieures sont grêles, la pièce basilaire occupe un
tiers de la longueur totale ; l'article terminal est brusquement
aminci, flagelliforme, son extrémité est divisée en deux feuillets
dont l'un, le feuillet séminal, est coupé en bec de flûte et est orné
d'une série de poils minuscules, et l'autre est lamellaire et un peu
dilaté en éventail à l'extrémité.
IuLus VERMiFORMis Gcrvais, 1847.
IuLUs LEUcopus Gervais, 1847.
Ces deux espèces sont représentées par des femelles et de plus
120 H.-W. BRÔLEMANN
sont eu mauvais état de couservalion; leurs coins ne resteront donc
dans la nomenclature zoologique qu'à titre de documents histo-
riques.
IV. - MYRIAPODES DIVERS
PlATYRRHACHUS ACANTHOSTERNUS, n. sp. (PI. VIII, fig. 103 à 105)
Longueur environ 80'""' ; largeur (avec carènes) 15""" ; (saus
carènes) 7"^"^.
Très robuste, large, à carènes légèrement tombantes. Desséché, le
corps est bistre clair, avec deux bandes longitudiuales étroites
blanchâtres à contoursassezarret.es sur tous les somites, le dernier
excepté.
La tête est finement rugueuse, particulièrement dans les côtés et
immédiatement en arrière des antennes, tandis que le vertex est
presque lisse et un peu brillant. Le sillon, étroit en arrière de la
tête, va en s'élargissant jusqu'entre les antennes où il disparaît.
Le logement des antennes est bordé en avant par une crête
rugueuse, qu'accompagne au-dessous une faible boursouflure. On
remarque, sur la lèvre supérieure, qui est taillée en biseau, une
rangée arquée de 4 toutîes de soies très fines, puis au-dessus des
toutles externes deux autres toutîes et parfois (accidentellement?)
deux autres encore plus près de la base des antennes. Les antennes
sont assez longues ; les proportions de leurs articles sont les sui-
vantes : Premier article l"""'; deuxième article 1,50"^'^'; troisième
article 1,50'"'^ ; quatrième article 1,40"''^' ; cinquième article 1,30"^'" ;
sixième article 2'"'"; septième et huitième articles ensemble 0,30""";
total 9""'" ; diamètre du sixième article 1" '".
Premier écusson en demi hexagone, à grand côté (antérieur)
faiblement arqué, à angles à peine émoussés. La surface est
cuireuse, avec des rangées de granules peu distincts au bord
antérieur et au bord postérieur, et des amas de granulations un peu
plus accentuées dans le voisinage des angles. La surface de tous les
écussons est cuireuse sur la région dorsale et devient rugueuse sur
les carènes et près du bord postérieur où l'on distingue toujours
plus ou moins nettement une rangée de granulations sur un champ
polygonal (indistinctement pentagonalj. Les carènes sont subrec-
tangulaires, à angle antérieur arrondi, et à bord latéral entier ou
très faiblement sinueux et en tous cas lisse et brillant; l'angle
postérieur est droit et devient d'autant plus aigu que la carène est
plus éloignée de la tête, jusqu'au 19« segment dont les carènes
MYRIAPODES d'aMRRIQUE 121
sont petites et arrondies. Le dernier écusson est élargi en palmette
à surface presque lisse. Les valves anales sont peu convexes, faible-
ment rebordées et ornées près du bord de deux paires de gra-
nulations sétigères. Ecaille ventrale en demi cercle, avec deux
petits tubercules sétigères. Les pores sont très petits, situés environ
au centre de la face dorsale des carènes des segments o, 7,9, 10, 12,
13,15-19.
Pattes longues, velues; articles de proportions usuelles, c'est-à-
dire, le 3^ plus long que le dernier. Les lames ventrales de tous les
segments portent deux paires de tubercules coniques, courts et
aigus, excepté pour le 7^^ segment du mâle qui n'en présente qu'une
paire. Stigmates en forme de virgule transversale, faiblement suré-
levés.
L'ouverture du 7* segment du mâle est de forme ovale légèrement
triangulaire, à bord postérieur fortement saillant, disposition
usuelle chez les individus du genre. Les hanches des pattes cojiula-
trices sont courtes et épaisses, avec quelques soies rigides sur la
face antérieure. Les poches trachéennes ont les dimensions ordi-
naires ; elles sont dirigées un peu en avant et sont très déviées eu
dehors. Le fémur, qui fait d'ailleurs corps avec le reste de la patte,
est reconnaissable à sa surface inégale, semée de grosses ponctua-
tions pilifères. La partie terminale de la patte est un peu lamel
laire. évidée en gouge sur sa face antérieure et bifurquée à son
extrémité; les deux feuillets sont très courts, l'un représente un
crochet large et doucement cintré, c'est le feuillet secondaire,
l'autre est en forme d'épine faiblement sinueuse repliée dans la
concavité du feuillet précédent, c'est le feuillet séminal ; la rainure
séminale est très reconnaissable sur toute la longueur du membre.
Le seul exemplaire (un mâle) de notre collection nous a été
donné par notre aimable collègue, M. Petit aîné, comme provenant
de l'Equateur.
Platyrrhachus iEQUATORiALis, u. sp. (PI. VIll, fig. 106 à 109).
Longueur, d^ od'""\ 9 63™"' ; largeur (carènes comprises), d^ 9™""
9 10""".
La femelle est très voisine de l'individu décrit par Gervais sous
le nom de P. clathratus (Colombie) comme forme, sculpture et.
semble-t-il, comme coloration (la couleur de nos individus est
passée par suite d'un séjour prolongé dans l'alcool, mais elle
permet de reconnaître la présence de deux bandes blanchâtres
longitudinales de chaque côté de la région dorsale). Elle diffère
122 H.-W. BRÔLEMANN
néanmoins par une taille beaucoup plus taible et par la structure
du bord externe des carènes qui est faiblement dentelé au lieu
d'être épineux.
Le mâle, eu outre, est un peu plus petit que la femelle et ses
carènes sont peu relevées, tandis qu'elles sont horizontales chez la
femelle. Les pattes, et principalement le tibia, sont parées de
longues soies, plus denses chez le mâle. La première paire de
pattes (cf) est mutilée et les articles qui subsistent ne présentent
rien de particulier, pas plus d'ailleurs qu'à la deuxième paire,
dont les hanches ne sont guère plus développées que celles des
pattes suivantes.
Les hanches des pattes copulatrices sont de forme usuelle,
courtes et un peu épaisses; on y remarque une série transversale
de soies sur la face antérieure. Le? poches trachéennes sont très
divergentes (leur pointe est brisée). Le fémur, le tibia et le tarse
sont fondus en une pièce simple, arquée antérieurement, à pointe
effilée et aiguë ; le fémur est reconnaissable seulement aux soies
longues, mais clairsemées, qui ornent sa face postérieure. Aux
deux tiers environ de la patte se détache le feuillet séminal, court
mais large à sa base, rapidement aminci et à peine sinueux.
Un mâle et une femelle adultes, portant comme indication de
provenance « Equateur (? Quito) », nous ont été gracieusement
donnés par notre éminent collègue M. H. Gadeau de Kerville, de
Rouen.
Aphelidesmus hermaphroditus Kervillei,
n.subsp. (PI. VIII, fig. 110 à 114)
Longueur 37""" (mesure approximative, l'animal étant enroulé) ;
largeur du 7" segment (avec carènes) .5""" ; (sans carènes) 3.25"'"\
Coloration châtain, plus roux sur les metazonites, plus terne
sur les prozoniles, avec les carènes et les pattes jaune paille. Corps
entièrement lisse et brillant.
Cette forme est très voisine du type, dont elle a tous les détails
de sculpture. Elle en difïère toutefois par la convexité du dos
un peu plus accentuée, par des carènes un peu nujins développées,
par des pattes un peu plus courtes et un peu plus épaisses.
Les pattes copulatrices ressemblent beaucoup à celles du type,
mais le lambeau lamellaire apical du feuillet secondaire du tarse
est plus détaché, plus divergent. D'autres dilïérences, malaisées à
décrire, ressortent de la comparaison des organes mêmes.
C'est de VA.deaUmlm (iervais que le Kervillei se rapproche le
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 123
plus, mais il est plus robuste cfue l'espèce de Gervais, avec laquelle
nous ne croyons pas pouvoir le confondre.
Bogota.
FoNTARiA LATiOR, u. sp. (PI. VI, Flg. 37 à 42)
(^ : longueur 43"!'^ ; largeur du 8« écusson (avec carènes) 10"'«i75;
(sans carènes) 6m'"50.
Ç : longueur 40^™; largeur du 8^ écusson (avec carènes) ll«im.
Corps robuste, court et large, de couleur bruu rouge très foncé,
presque noir, avec tous les écussons largement bordés de jaune
orangé ; la bordure s'étale sur les carènes, où elle forme une tache
triangulaire ; l'angle postérieur des carènes est souvent brun rouge
et l'on aperçoit généralement la glande répugnatoire se détachant
en foncé dans la tache triangulaire orangé. Antennes fauve rouge.
Face ventrale ocracée terne, avec la base des pattes (hanche et
fémur) fauve rouge ou bruu rouge, et le reste de la patte jaune d'ocre.
Tête lisse et brillante, divisée en arrière par un sillon étroit mais
bien marqué atteignant à peine la base des antennes. Antennes
longues et grêles, atteignant le bord postérieur du troisième écus-
son. Proportions observées sur un mâle : premier article O'^'ofiO ;
deuxième article 1°^"^50 ; troisième article l™'"oO ; quatrième article
lmm40; cinquième article 1""™40 ; sixième article l"""30 ; septième
et huitième articles ensemble O'^t^SO ; total 8"'". Diamètre au sixiè-
me article environ 0'"'"50. Quatre bâtonnets coniques à l'extrémité.
La surface des écussons est lisse sur le premier et le second
somite ; elle devient peu à peu cuireuse sur les autres, sans cesser
d'être brillante. Le bord postérieur des écussons 1 à 4 est oblique
dans les côtés ; il est droit dans les écussons 3 à 1 1 ; à partir du 12«,
les angles postérieurs des carènes commencent à s'accentuer et
deviennent très aigus sur le 16^^ et les suivants. Le 19*^ écusson est
complètement enchâssé dans le 18'', et la pointe de ses carènes ne
dépasse pas celle des carènes du 18". Le 2(> écusson n'apparaît que
sous la forme d'une pointe conique, mousse, peu saillante.
Les valves anales sont médiocrement globuleuses, et leurs bords
libres, délimités par une dépression (mais non par un sillon), sont
arrondis en bourrelets. L'écaillé ventrale est large, presque en demi
circonférence. Les lames ventrales sont iuermes mais elles sont
divisées par un sillon ou dépression transversale. Les hanches des
pattes sont faiblement épineuses, surtout dans l'extrémité posté-
rieure du corps. Les fémurs également sont terminés, sur la face
ventrale, par une forte épine. Le tibia est plus long que le troisième
tarse, l'ongle est robuste et tortueux.
124 H.-W. BROLEMANN
Cliez le mâle, la première paire de pattes ne présente pas de
particularités. Les hanches de la deuxième paire portent un tuber
cule assez loug, à extrémité arrondie et faiblenieut dilatée. — Pattes
copulatrices: le fémur est très court, très large et très hirsute. Il
est surmonté de deux rameaux ; le rameau secondaire, qui naît sur
la face antérieure, est court, uuciforme, sans particularités. Le
rameau séminal est très développé; droit d'abord, il se recourbe
bientôt à angle droit et, à partir de ce point, il devient à peu près
lamellaire et s'élargit brusquement pour ensuite se rétrécir gra-
duellement jusqu'à l'extrémité; celle-ci présenté, avant la pointe,
une dent triangulaire sur son bord interne.
North Garolina (E. U. A.), de la collection E. Simon.
SpiROSTREPTus suLCATicoLLis Daday, 1891.
[Dadan N» 91).
Un mâle de La Guayra, de la collection Gazagnaire, est dans un
état avancé de décomposition ; seules les pattes copulatrices ont pu
être sauvées et ont permis de reconnaître l'espèce avec certitude.
Une femelle du Rio Caroni (Venezuela — bassin de l'Orénoque),
de la collection E. Simon, est identique au précédent. Toutefois,
l'angle antérieur du premier segment est moins saillant et ne pré-
sente que 4 stries complètes et une strie incomplète, comme le S.
nitidus de Daday (de Trinidad) qui est aussi une femelle ; il se
pourrait donc que le S. nitidus soit identique an .S. salcaticoUis, ou
n'en soit qu'une variété.
Rhinocricus ocraceus, n. sp. (pi. VIII, lîg. 113 à 119).
cf : longueur ^Q^m ; diamètre 2'"™80.
Segments au nombre de 44. Paires de pattes au nombre de 75.
Trois segments apodes.
Scobina jusqu'au 28^ segment au moins.
Court, trapu ; entièrement jaune d'ocre uni ou anneléde brun.
Tête lisse et brillante ; quatre fossettes piligères sur la lèvre
supérieure ; le sillon occipital est effacé, mais son emplacement est
indiqué près du bord postérieur par un court tilet brun. Antennes
très courtes, non claviformes, n'atteignant pas le bord postérieur
du premier segment (cf). Les quatre premiers articles sont à peu
près glabres, les suivants sont vêtus de soies courtes et clairsemées.
Yeux bien pigmentés, subiriangulaires, écartésde plus de deux fois
leur grand diamètre, composés d'environ 26 ocelles (6, 7, (1, 4, 3)
aplatis et peu distincts.
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 125
Premier écusson lonjj, à surfjice excessiveineut fiuementstriolée,
brillante. Les côtés sont largement et régulièrement arrondis et
présentent un faible sillon marginal au bord antérieur. Le deuxième
segment est aplati sur la face ventrale qui est délimitée par un gros
bourrelet arrondi, dont la courbure fait mémo saillie sur le ventre.
Les segments portent, sur la face ' entrale, quelques stries fines,
qui vont en s'effaçant vers l'arrière du corps ; dans la partie
moyenne du tronc, elles sont à peu près obsolètes. Sur la face dor
sale, les segments du tronc sont striolés comme le premier segment,
mais néanmoins très brillants, et sont faiblement étranglés par la
suture transversale. Les pores, de dimensions moyennes, s'ouvrent
en avant de la suture à laquelle ils sont accolés ; ils sont accompa-
gnés, en arrière delà suture, d'une strie isoléecomplète. Le dernier
segment est prolongé en angle arrondi, dont la pointe très épaissie,
presque tuberculeuse, recouvre l'angle supérieur des valves anales.
Les valves sont globuleuses, saillantes, à bords simplement arron-
dis, c'est-à-dire non comprimés et dépourvus de sillons. L'écaillé
ventrale est assez développée, triangulaire, à pointe émoussée.
Impressions ventrales subcirculaires.
Pattes courtes.
Les premières paires de pattes du mâle n'offrent pas de jjarticu-
larités, elles sont dépourvues de coussinets. Les pattes copuiatrices
affectent la forme habituelle cbez les Rhinocricus . Les boi-ds du
prolongement triangulaire de la lame ventrale sont concaves. L'arti-
cle terminal de la paire de pattes postérieure est bifide. La rainure
séminale que l'on voit par transparence, semble n'être pas eu
communication avec l'ampoule de la base, mais bien plutôt parait
aboutir à un organe dissimulé dans l'épaisseur des tissus.
De la collection Gazagnaire ; l'étiquette porte : Bas-Obispo,
isthme de Panama, dans les bois pourris.
Nous publions, en outre des dessins qui se réfèrent à ce mémoire,
deux figures prises sur des espèces publiées par nous dans les
Annales de la Société Entoinologique de France, 1898. Ce sont deux
figures prises sur une patte copulatrice de Strotifjylosomum cani-
hrense (PI. Vill, Fig. 120-121) et la première paire de pattes ambula-
toires du mà\e du Spirostreptus Geayi (PI. VIK, Fig. 122).
126 H. W. BHOLEMANN
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128 H.-W. BRÔLKMANN
KXPLICATION DES PLANCHES
Planche VI
Schendyla americana Chazaliei, n. var.
Kig. 1. — Extrémité antérieure, face dorsale.
2. — » » lace ventrale.
3. — )' postérieure, face dorsale.
4. — » )i face ventrale,
o. — Labre.
6. — Première et deuxième paire de mâchoires.
7. — Mandibule.
Rhinocricus Chazaliei, n. sp.
8. — Pattes copulatrices ; paire antérieure, face antérieure,
y. — » » » n face postérieure.
10- — » » paire postérieure.
11. — Patte de la première paire.
12. — » 1) deuxième paire.
13. — i> » troisième paire.
Trigoniulus Narcsi PococU.
14. — Patte copulatrice postérieure.
Geophilus (Jodnunii Pocock.
1.'). — Labre.
IC). — Première et deuxième paire de mâchoires.
17, — Tégument chitineux d'un somite déployé.
FlaLyrrIiaclius uiLidus, n. sp.
18. — Hanche d'une patte copulatrice.
l'J. — Patte copulatrice, face antérieure.
20. — » » prolil externe.
Cycloihahdus conlortut^ n. sp.
21. — llanclie d'une patte cupulaliice.
22- — Patte copulatrice, prolil externe.
23. — » » lace postérieure.
24. — Pattes de la deuxième paire.
Fuiilana coriacea C. Koch.
25. — Patte copulatrice, face anlérieure,
2(j. — » i> face postérieure.
27. — » » prolil interne.
Fontaria crassicuiis Wood.
28. — Patte cojtiilatrice, prolil interne.
29. — » « prolil externe,
Fontaria Simoni Brôlemann.
30. — Patte copulatrice, profil interne.
Mcni. Soc. Zool. de France, XIII, i^oo.
'i-
.-4. ^
/o.
^/i^/^ §\:^ %
^^^ ô.
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%. A"'
' '■■'^' Û\^i ^y' VV t.
Brôlemaiin del
tMLiitiapoi^i
PL FI.
CtniétLoLie
ly G. Pilirski iinp^
Méfji. Soc. ZooL de France, XIII, i^oo.
^'^'/i^C^^-/
V
/m^^m^i
Brôlemann del.
JICL|tltVpt>0
PL ni.
0 CLlllétLClLie
Mt'iii. Soc. Zool. lie France, XI II, i(^oo.
PL FUI
Brôlemann del.
t 'ICij tiapoOo d'C'inxéticrue
U' G. Pilarski imp.
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 129
Fonlaria stricto, Brôlemann.
31. — Patte copulatrice, face antérieure.
Fontaria (Eurymerodesmus) hispidipes Wood.
32. — Patte copulatrice.
Fontaria violacea, n. sp.
33. — Patte copulatrice, face antérieure.
34. — » » extrémité grossie de la même.
35. — Extrémité postérieure du corps (18% 19' et 2U« segment).
36. — Patte de la vingt-deuxième paire.
Fontaria latior, n. sp.
o7. — Silhouette du 8' segment (section postérieure).
38. — Extrémité postérieure du corps (18*, 19' et 2.0' segment).
.39. — Patte de la deuxième paire.
40. — Patte copulatrice, face postérieure.
41. — » » la même différemment placée.
42. — » » profil interne.
Leptodesinus Rodriguezi, n. sp.
43. — Patte de la deuxième paire.
44. — Hanches des pattes copulatrices (les poches trachéennes sont anor-
males et la pointe de la hanche gauche est brisée).
45. — Patte copulatrice, profil externe.
46. — » ') face postérieure.
Spirostreptus Rodriguezi, n. S|).
47. — Profil de l'extrémité antérieure du corps du mâle.
48. — Pattes copulatrices, extrémité grossie.
49. — » » d'un mdividu du stade intermédiaire.
Planche VII
Spirostreptus Rodriguezi, n. sp.
50. — Pattes copulatrices, face antérieure.
51. _ Patte de la 1' paire du mâle (la hanche manque).
52. — Antenne du mâle.
53. — Hanches et patte de la première paire du mâle, face postérieure.
54 — ), de la même paire, face antérieure.
55. — » et pattes de la première paire d'un individu du stade inter-
médiaire, face postérieure.
56. — Patte de la première paire de la femelle, face postérieure.
57. — Hanches et patte de la deuxième paire du mâle, face postérieure.
58. _ ), » » » de la femelle, face postérieure.
Rhinoci'icus obesus, n. sp.
59. _ Pattes copulatrices antérieures, face antérieure.
tJO. _ » ,) » face postérieure.
61. — Patte copulatrice postérieure.
62. — Extrémité grossie de la même, montrant la rainure séminale.
63. — Hanches et patte de la première paire, face antérieure.
64.— » » deuxième paire, face antérieure.
65. — Profil de l'extrémité antérieure de la femelle.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900.
130 U.-W. BKÔLEMANN
lHiiitocricus, sp. XCllI.
6(j. — Exlrémilé antérieure de la femelle (prolil).
fi7. — » postérieure de la femelle (profil).
G8. — » » » (face dorsale).
Platydestiius Lecontei VVood.
69. — Silhouette du 30" segiiienf, section antérieure.
70. — Ecusson du premier segment, face ventrale.
71. — 'M' segment, face ventrale (la lame ventrale est enlevée).
12. — Gnalhoeliilarium (Thyposlonia est rabattu en avant).
73. — Lames ventrale.s du 30" segment, avec les hanches des pattes corres-
pondantes.
v.50.a. = lame ventrale antérieure du 30" segment.
v.SO.p. = >< » postérieure » »
hcli. = boutons chitineux des laines ventrales.
st. = stigmates.
E. = hanches.
Ir. = trochanters.
gca. = glande coxale.
74. — Lame ventrale antérieure du 31" segment, section antérieure (les
signes ont la même signification que dans la figure précédente).
75. — Patte copulatrice antérieure, face antérieure.
70. — » ') postérieure, » »
77. — Extrémité de la même plus grossie.
Platydesnius Guateinalac, n. sp.
78. — Antenne du mâle.
79. — Une patte du 0" segment.
80. — Patte copulatrice antérieure, face postérieure.
SI . — « » )> » antérieure.
82. — » « postérieure, face antérieure.
l'Ialyniiaclius Dunali (iervais.
83. — Patte copulatrice, prolil interne.
84. — » » profil externe.
l'ialyrrliachus polygonatvs Servais.
8o. — Hanche d'une patte copulatrice.
86. — Pattes copulatrices, face postérieure.
87. — » » profil externe.
88. — » " face antérieure.
89. — Patte de la deuxième paire.
Polydesinns plantis (Jervais.
90. — Ecussons du premier et deuxième segment.
91. — Ecusson du quinzième segment.
Leplodesnius Dorbignyi, n. sp,
92. — Une patte ambulatoire do mâle.
93. — Hanche d'une patte copulatrice, face antérieure
94. — Patte copulatrice, profil interne.
95. — ') » )' externe.
MYRIAPODES d'aMÉRIQUE 131
Rhinocricus Newpoi'ti, Gervais.
96. — Extrémité postérieure du corps: a) face dorsale; bj proQl.
97. — Pattes de la première paire, face antérieure.
98. — Une patte de la deuxième paire, face antérieure.
99. — Pattes copulatrices antérieures, face antérieure.
100. — )) » » face postérieure.
Planche VIII.
Rhinocricus Newporti Gervais.
101 . — Patte copulatrice postérieure.
102. — Sa partie proximale, plus grossie.
Plalyrrkachus acanthostenius, n. sp.
103. — Hanche d'une patte copulatrice, lace antérieure.
10i. ~ Pattes copulatrices, profil.
105. — Extrémité plus grossie de l'une d'elles, face antérieure.
Platyrrhachus aeqiiatorialis, n. sp.
106. — Un écusson du tronc.
107. — Silhouette du sei)tième segment (section antérieure).
108. — Hanche d'une patte copulatrice.
109. — Patte copulatrice, profil externe.'
Àpheiidesmus hennaphrodilus Kervillei, n. subsp.
110. — Silhouette du septième segment (section antérieure).
111. — Hanche d'une patte copulatrice, face antérieure,
112. — Patte copulatrice, profil externe.
113. — Exlrémité de la même, profil interne (pris un peu obliquement).
114. — La même pièce, face postérieure.
Rhinocricus ocraceus, n. sp.
115. — Exlrémité antérieure du corps, profil.
116. — Silhouette du deuxième segment.
117 — Pattes copulatrices antérieures, face antérieure.
118. — » » » face postérieure.
119. — Patte copulatrice postérieure.
StrongylosoDium cumbrense Brôlemann.
120. — Extrémité de la patte copulatrice, profil interne.
l'21. — Patte copulatrice, face antérieure.
Spirustreptus Geayi Brôlemann.
122. — Hanches et patte de la première paire, face antérieure.
132
NOTE SUR UNE COLLECTION D OISEAUX DE L'ILE DE TOBAGO
(MER DES ANTILLES)
PAR
LE COMTE R. DE DALMAS
Les Oiseaux qui font l'objet de cette note ont été tués dans l'île
de Tobago pendant les mois de novembre et décembre 1898, par un
chasseur envoyé spécialement de l'île de Triuidad pour faire cette
collection. Ils sont au nombre de 279 individus appartenant à 55
espèces, et cette liste n'a nullement la prétention d'être complète
et de compter toutes les formes sédentaires de l'île, ou celles qui
la visitent régulièrement et accidentellement. La plupart des espè-
ces citées avaient été signalées de cette localité, d'autres n'étaient
connues que du continent et de l'île de Trinidad, enfin quelques-
unes n'avaient pas été décrites et paraissent nouvelles pour la
science.
L'île de Tobago git au nord-est de l'île de Trinidad, à l'entrée
sud orientale de la mer des Antilles. Les vents alizés y soufïleut
toute l'année de l'est à l'ouest et le courant marin porte également
constamment dans cette même direction.
FALCONIDAE
1. — Falco columbarius L.
ÏURDIDAE
2. — TURDUS PHAEOPYGUS Cab.
Iris brun. Se rencontre dans la forêt.
Les Oiseaux de Tobago sont identiques à ceux du continent.
3. — TURDUS GYMNOPHTHALMUS Cab.
Iris brun. Dans les forêts.
Oiseaux très voisins de ceux du continent.
La forme de l'île de Grenade (Turdus carihbeus Lawr.) montre, à
mon avis, des différences sufTisautes avec la forme typique, pour
lui conserverie rang de sous-espèce. Dans le Turdus gijmnophtalnius
caribbcus Lawr., les deux faces dorsale et ventrale sont, en effet,
distinctement plus marron. Cette différence est encore plus marquée
NOTE SUR UNE COLLECTION d'oISEAUX DE l'iLE DE TOBAGO 133
pour les extrémités internes des rémiges qui sont franchement
marron, ainsi que les rectrices dont la face supérieure externe ne
montre pas la continuation de la coloration du dos et du croupion
comme dans le Turdus gymnophtalmus typique. La partie foncée
de la gorge et de la poitrine ne porte pas non plus de traces de ver-
dâtre. Le bec est plus petit et plus jaune, la mandibule supérieure
n'étant foncée qu'autour des narines.
L'Oiseau de Tobago, au lieu de faire le passage entre la forme du
continent et celle de la Grenade, s'éloigne au contraire du Turdus
gymnophtalmus typique dans le sens opposé. Son bec est aussi
plutôt plus court, il est vrai, mais non aussi jaune, l'ensemble est
plus verdâtre, le dos franchement olive, et les ailes et la queue noir-
olive au lieu de brun olive comme dans le Tardas f/ijmïiophthaimus
typique. Malgré cela, je ne pense pas que ces ditïérences minimes
soient suffisantes pour assigner à cette forme, quoiqu'insulaire, le
rang de sous-espèce.
4. — Merula xanthosgeles (Jard).
Iris brun. Dans les forêts.
Le jeune mâle a le bec entièrement noir, mais les pattes jaunes
comme l'adulte. Toutes les plumes de la face inférieure, y compris
celles des flancs et des cuisses, sont de couleur fauve vif, terminées
par une large bande noire. Les plumes de la tête et de la nuque
sont noires, marquées chacune d'une tache fauve allongée dans
leur centre. Les plumes scapulaires sont fauves bordées de noir,
formant une ceinture dorsale mouchetée de roux. Le reste du dos,
la queue et les ailes sont noires. Les plumes axillaires, rousses et
noires. Les plumes noires formant les petites et grandes couvertures
sont terminées par une large tache triangulaire fauve, formant
deux barres transversales brillantes sur les ailes.
TIMELIIDAE
5. — Thryothorus rutilus Vieill.
Iris rouge. Se rencontre par paires dans la forêt, généralement
près des endroits où il y a de l'eau.
Forme semblable à celle du continent.
G. — Troglodytes tobagensis Lawr.
Iris brun.
L'Oiseau décrit par M. Lawrence (« The Auk », vol. V, n" 4, oct.
1888) est excessivement voisin de Troglodytes rufulus Cab. Il s'en
434 COMTE DE DALMAS
distingue seulement par sa taille plus grande et sa face inférieure
d'un blanc plus pur. Les barres transversales noires des rectrices
sont aussi moins nombreuses et plus espacées, mais ce dernier
caractère se montre également dans certains exemplaires, mais
non tous, provenant des Andes de Cumana (Venezuela).
Le type de Troglodytes tohagensis aurait, d'après M. Lawrence, la
face dorsale semblable à celle de Troglodytes striatulus Lafr. ; la
série que j'ai sous les yeux tendrait à prouver que cette affirmation
doit être très probablement une erreur due à l'observation d'un
unique individu, car cette espèce étant répandue dans toute la petite
île de ïobago, il semble inadmissible que deux formes aussi voi-
sines puissent vivre dans un endroit aussi restreint. Du reste, un
des exemplaires de Troglodytes rufulus Cab. tués par moi dans l'île
de Trinidad. montre aussi, comme variation individuelle, une colo-
ration dorsale grise un peu analogue à celle du Troglodytes stria-
tulus Lafr. de Colombie.
La femelle est semblable au mâle, mais de taille un peu moindre.
Je donne un tableau de dimensions d'exemplaires adultes de
Troglodtjtes tobagensis Lawr. et de Troglodytes rufulus Cab. prove-
nant de régions voisines :
Long. tôt. (pean). Culmen exposé. Queue. Aile.
T. tobagensis
d'
119
13
48
59
—
cT
118
14
48
58
—
<f
116
14
47
57
—
9
107
13
43
53
T. rufulus.
Cumana (moyennes)
109
13
44
49
Trinidad
cT
110
13
47
55
—
9
108
12
44
51
Ciudad Bolivar 9 ?
108
12
44
51
7. — MiMUS GILVUS TOBAGENSIS ïi. SUbsp.
Iris jaune.
Plusieurs auteurs réunissent sous le nom de Mirnus gilvus {YieiW.)
toutes les formes voisines continentales et insulaires de celle
variable espèce. Il semble cependant plus rationnel de séparer
comme sous-espèces les formes dont l'habitat est bien défini, bien
qu'elles soient très voisines de la forme typique. Je propose donc
le nom de tobagensis pour l'Oiseau de l'île de Tobago.
Les Oiseaux de Tobago sont plus petits que ceux du continent
NOTE SUR UNE COLLECTION d'oISEAUX DE l'iLE DE TOBAGO 133
voisin ; ils out la face dorsale i)liis nettement bleu gris perle, les
ailes et la queue beaucoup plus noires, l'abdomea d'un blanc plus
pur et plus crémeux, le frout et les sourcils crèmes plus larges et
plus tranchés.
Voici un tableau de leurs dimensions comparées à celles des
Oiseaux de la côte continentale voisine (Côte de Paria, Venezuela) :
Queue. Aile.
136 107
Loiijî. lot. (peau).
Ciilnien ex
Ile de Tobago
o^
235
18
—
o^
233
18
—
(f
232
18
—
9
235
17
—
9
225
17
—
9
220
17
Côte de Paria
cT?
265
19
135
106
134
105
135
110
127
105
122
100
150
119
— cf ? 255 19 137 112
— 9 ? 243 20 135 106
LANIIDAE
8. — Hylophilus pallidifrons n. sp.
Face dorsale vert-olive mélangé de brun grisâtre sur la tête et sur
la partie supérieure du dos. Cette coloration foncée s'atténue pro-
gressivement jusqu'au bas du dos, qui est vert-olive, et s'éclaircit
jusqu'au croupion, terminé par une bande vert-jaune clair. Sus-
caudales jaune olive l)rillant. Couvertures et bords externes des
rémiges vert brillant; le reste des rémiges primaires et secondaires
noir, sauf leur bord interne qui est jaune soufre pâle ainsi que les
plumes axillaires. Rectrices vertes, plus foncées sur la face supé-
rieure, qui est bordée de vert olive plus brillant semblable à celui
des sus caudales. Etroite bande frontale et lores blanc sale ; cils
blancs ; plumes auriculaires et côtés de la tête de couleur terreuse.
Menton blanc, passant sur la gorge au crème, qui devient la
couleur uniforme de la face inférieure, la poitrine n'étant pour
ainsi dire pas plus foncée que le centre de l'abdomen. Flancs tein-
tés de jaune vert. Sous-caudales jaune clair. Iris bruu. Mandibule
supérieure noire, inférieure marron clair. Pattes marron clair.
Lougueurtotale (peau) 116mm. ^ culmen exposé 12, queue 57, aile 63.
Femelle semblable au mâle.
Cette espèce est très voisine de Hylophilus griseipes Richmoud
(Proc. U. S. nat. mus., vol. XVIII, 1896, pag. 678)denie Margarita,
136 COMTE DE DALMAS
qui est aussi très commune dans toute la Côte de Paria (Venezuela).
Elle s'en distingue par sa taille plus grande ; son bec plus fort et
plus large; sa face ventrale uniformément crème, sans trace de
jaune ou de verdàtre ; par sa tête et son dos supérieur plus foncé
et moins olive ; enfin, par ses lores et plumes nasales plus claires,
tranchant très nettement avec son occiput plus sombre.
Les Hilophilus griseipes et pallidifro7is se reconnaissent nettement
à première vue des autres espèces du genre.
MNIOTILTIDAE
9. — Dendroeca aestiva (Gmel.)
10. — SiuRus NAEVius (Bodd.)
11. — Setophaga ruticilla (L.)
COEREBIDAE
12, — Coereba cyanea (L.)
TANAGRÏDAE
13. — Tanagra Berlepschi n. sp.
Couleur générale bleue. Tête entière et cou gris-perle fortement
lavé de bleu pale. Interscapulum bleu-vert foncé, brusquement
tranché du cou gris-bleu clair. Bas du dos, croupion et sus-caudales
bleu de Prusse. Rémiges noires dans leur moitié interne, bleu légè-
rement vert dans leur moitié externe ; grandes couvertures des
ailes de cette dernière couleur, mais terminées par du bleu de
Prusse; petites couvertures violettes. Rectrices bleu-vert, bordées
extérieurement de bleu vif. Face inférieure, y compris les sous-
caudales, gris lavé de bleu comme le cou et la tête, mais la poitrine
et les flancs plus fortement teintés de bleu de Prusse. (Lorsque
l'Oiseau est vu à contre lumière, les teintes bleues deviennent
vertes, à l'exception de celles du croupion, des couvertures alaires
et (le la poitrine, qui restent bleues.)
Iris, bec et pattes noirs. Longueur totale (peau) 100'"™., culmen
exposé 12, queue 75, aile 98.
Femelle semblable au mâle, mais moins colorée.
Cette espèce est voisine de Tanagra Sclateri Bei'lepsch de l'île de
Trinidad. Elle s'en distingue par son bec plus court, plus arqué et
beaucoup moins fort ; par la teinte bleue générale beaucoup plus
accentuée ; par la séparation tranchée des couleurs claires et sombres
NOTE SUR UNE COLLECTION d'oISEAUX DE l'iLE DE TOBAGO 137
du COU et du dos supérieur ; par son croupion bleu de Prusse; enfin
par sa poitrine nettement lavée de la même couleur.
Je dédie cette espèce à M. le Comte de Berlepsch, le savant orni-
thologiste auprès duquel tous ceux qu'intéressent les Oiseaux
américains en particulier n'ont que de très précieux conseils à
recueillir.
14. — Tachyphonus melaleucus (Sparrm.),
Iris brun.
IGTERIDAE
15. — OSTINOPS DECUMANUS INSULARIS U. SUbsp.
Iris bleu.
L'Oiseau de l'île de Tobago mérite d'être séparé comme sous-
espèce de celui du continent. Sa taille est, en effet, beaucoup
moindre ; son croupion et sus-caudales, marron moins foncé ; son
dos supérieur, noir fortement mêlé de marron ; enfin, les plumes de
sa crête occipitale, beaucoup moins prolongées et dépassant à peine
la nuque.
Les Ostinops decumanus Pall. du continent voisin (Côte de Paria),
tout en ayant aussi le dos un peu mêlé de marron à un degré moin-
dre, sont proportionnellement de taille énorme et plus du double
en apparence de ceux de Tobago ; leurs plumes occipitales attei-
gnent 60 mm. Ceux de Colombie et surtout de l'Equateur (région du
Napo) ont le haut du dos à peu près noir brillant.
Le tableau suivant donne les mesures d'échantillons de diverses
localités :
0, decumanus insu la
ris n.
subsp.
Long. tôt. (peau).
Culnidi.
fliieiic
Aile.
Ile de Tobago cT
362
58
195
195
- ^
340
57
183
190
- 9
320
46
160
145
- 9
315
45
180
161
- 9
306
46
170
165
- 9
306
47
162
164
0. d('(
'Aunanus Pall
. (typique).
Côte de Paria cT
MO"
70
245
268
- 9
460
66
200
203
Cayenne cf
440
65
220
215
Chiriqui o^
465
65
230
217
Colombie (Bogota)
54
195
202
Equateur (Napo) cf
440
68
240
260
- 9
330
48
185
182
138 COMTE DE DALMAS
16, — MOLOTHRUS MINIMUS U. Sjl.
Mâle : Semblable nomme coloration aux Molothrus Cassini Finsch
et atronitens Cab., mais encore beaucoup plus petit que ce dernier.
Dimensions : long. lot. (peau) 162'i^'", culmen 16, queue 77, aile 112,
tarse 21.
Femelle : brun foncé, plus sombre que celle des espèces alliées.
Long. tôt. 145"'", culmen 15, queue 65, aile 84, tarse 21.
Jeune : face inférieure jaune striée de brun foncé, lores et
sourcils jaunes. Il a, à première vue, un peu l'aspect d'un jeune
Oiseau du genre Ageleus.
FRINGILLIDAE
17. — Spermophila minuta (L.).
Iris brun.
18. — Spermophila gutturalis (Licht.).
19. — Spermophila lineata (Gmel.).
Iris brun.
L'Oiseau de Tobago paraît identique à celui des Guyanes et du
Brésil, sa taille semblerait seulement un peu moindre. Cette loca-
lité nouvelle, assez éloignée de l'habitat de l'espèce, peut s'expli-
quer par la venue fortuite d'individus transportés sur des épaves
entraînées par le courant qui sort de l'Amazone et se dirige direc-
tement au Nord, pour venir baigner les rivages de l'île de Tobago.
20. — Phonipara bigolor (L.).
Iris brun.
21. — VOLATINIA JaCARINI L.
TYRANNIDAE
22. — Platyrhynchus mystaceus Vieill.
Iris noir. Se rencontre par paires dans la forêt.
La forme de Tobago, absolument semblable à celle de la Côte de
Paria (Venezuela), fait le passage entre les iHatyrhynchm mystaceus
Vieill. du Brésil et albogularls Sclat. de l'Amérique Centrale.
23. — Myionectes oleaginus (Licht.).
Iris noir. Forêt.
24. — Elainea pagana (Licht.).
Iris brun. Lieux ouverts.
NOTE SUR UNE COLLECTION d'OISEAUX DE l'iLE DE TOBAGO 139
25. -- Rhynchocyclus flaviventris (Max.).
Iris brun. Se rencontre par paires.
26. — Empidochanes arenaceus (Sclat. et Salv.).
Iris brun.
Les sexes sont exactement semblables. De même que sur le
continent, cette espèce montre dans l'île de Tobago deux formes
diversement colorées, probablement dues à l'âge : les uns, comme
le type actuellement au British Muséum, ont le dos, la queue et les
ailes plus bruns, ainsi que l'abdomen plus jaune ; les autres sont
beaucoup moins roux et plus gris et ont l'abdomen presque blanc.
Ces difïérences sont communes aux deux sexes.
27. — Myiarchus tyrannulus (Mull.)
28. — Tyrannus melancholicus Vieill.
PÏPRIDAE
29. — Chiroxiphia pareola atlantica n. subsp.
Iris brun. Se rencontre par paires dans les fourrés épais de la
forêt.
Mâle semblable à la forme typique du bassin amazonien, mais
taille plus grande, front noir plus large, crête vermillon plus volu-
mineuse et plus longue et manteau bleu plus étendu descendant
jusqu'au croupion.
Femelle vert plus foncé sur le dos, sans teinte jaune sur le front
ni sur la face inférieure.
Lo
C. pareola (L.) typique çf
C. pareola atlantica
n. subsp, o^
COTINGIDAE
30. — Pachyrhamphus niger Spix
DENDROCOLAPTIDAE
31. — Synallaxis terrestris Jard.
Iris brun. Se rencontrent par paires sur le sol de la forêt.
Cette espèce se distingue nettement de Synallaxis laemosticla
Sclat. par son dos brun olive au lieu de marron foncé, sa tète tirant
loi. (peau)
Gulinen.
Queue.
Aile.
Tarse.
ir*
7
40
71
19
128
8
52
82
24
140 COMTE DE DALMAS
sur le gris, ses rémiges et rectrices plus claires, sa gorge beaucoup
plus blanche, enfin, par sa poitrine et son abdomeu clairs presque
pas striés, au lieu de marron roux vif fortement flammulé comme
dans le Synallaxis laemosticta de Colombie.
32. — SCLERURUS ALBIGULARTS SwaiuS.
Iris brun. Se rencontrent par paires sur le sol dans les parties de
forêt très denses.
Une seule femelle, identiquement semblable à celles de la Côte
de Paria (Venezuela).
33. — Dendrornis susurrans (Jard.).
Iris noir. Se rencontrent par paires dans la forèt, grimpant le
long des troncs d'arbres.
Cette espèce, décrite par Jardine sur des oiseaux provenant de
l'île de Tobago, est assez distincte de la forme du continent pour
en être séparée spécifiquement. Aussi je propose le nom de Dendror-
ni-i Jardinet n. nom. pour l'espèce voisine de la Côte de Paria.
Le Dendrornis Jardinei n. nom. diffère du Dendrornis susurrans
(Jard.) par sa taille plus grande (aile 110 au lieu de 95), sa gorge
jaunâtre au lieu de blanc pur, sa tête moins noire et moins nette-
ment tranchée et son croupion roux plus large s'avanrant plus
loin sur le dos ; ce dernier caractère est encore plus net chez le Den-
drornis nana (Lawr.) provenant de Bogota, de Panama et du Chiri-
qui [D. nana (Lawr.) a les ocelles de la poitrine plus allongées que
dans les Dendrornis susurrans (Jard.) cUardinei n. nom. où elles
sont plus arrondies).
La forme de l'île de Trinidad, pour laquelle je propose le nom de
Dendrornis consohrinus n. nom., forme le passage entre les Dendror-
nis susurrans (Jard.) et Dendrornis Jardinei n. nom., mais diffère de
chacun d'eux par des caractères suffisamment tranchés pour ce
groupe d'Oiseaux difficile.
Le Dendrornis consobrinus est de taille à peu près égale au Den-
drornis Jardinei (i\\\e 108), mais sa gorge est blanche comme dans le
Dendrornis susurrans et son croupion roux est presque réduit aux
couvertures caudales. Il diffère du Dendrornis susurrans par sa taille
plus grande, par les ocelles de sa poitrine et de sa tête plus espacées,
par le manque de roux dans le bas du dos, enfin, par sa nuque
noire se prolongeant sur le haut du dos au lieu d'être brusquemeut
tranchée de ce dernier.
Les dimensions du bec sont de peu d'importance dans ce groupe,
car on peut observer de grandes variations de longueur d'un indi-
vidu à l'autre dans la même espèce.
NOTE SUR UNE COLLECTION DOISEAUX DE l'iLK DE TOBAGO 141
FORMICARIIDAE
34. — Thamnophilus doliatus (L).
Iris jaune.
35. — Dysithamnus semicinereus Sclat.
Iris noir.
Les Oiseaux de Tobago sont semblables à ceux de la Côte de
Paria (Venezuela).
36. — FORMICIVORA tobagensis n. sp.
Mâle : Tête et dos noir mélangé de gris, surtout sur les longues
plumes du croupion ; le centre des plumes de la tète plus foncé,
formant des stries d'avant en arrière à peine indiquées. Front gris
et sourcils blancs. Rémiges noires, les secondaires seules frangées
de gris-blanc ; couvertures alaires noires, terminées de blanc pur.
Rectrices noires, les externes ayant leur moitié externe et une large
terminaison blancbes. Lores, côtés de la tête, plumes auriculaires
et toute la surface inférieure, ainsi que les sous-caudales, noir mat ;
flancs garnis de longues plumes soyeuses blanches. Plumes axil-
laires noires, et partie interne inférieure des rémiges blanches. Iris,
bec et pattes noirs.
Femelle: Surface supérieure gris-brun. Ailes brunes bordées
extérieurement de la même couleur que le dos. Couvertures alaires
terminées de blanc teinté de fauve. Rectrices brun-noir marquées
de blanc comme chez le mâle. Front, sourcils, lores, joues, plumes
auriculaires et gorge blanc sale. Poitrine, abdomen, lianes et sous-
caudales fauve clair uniforme sans aucune marque foncée. Plumes
axillaires et dessous de l'aile blancs. Iris noir, pattes brunes, man-
dibule inférieure claire.
Lon;,'. iot. (peau). Ciilnien. Oueiic. Ailf. Tarse.
Dimensions: d" 123 13 58 55 il
9 113 13 .55 53 20
Se rencontrent par paires, sautillant de branche en branche dans
le bas des fourrés épais.
Cette espèce nouvelle se distingue nettement des Formicmna
grisea (Bodd.), intermedia Cab., rufatra (Lafr. et d'Orb.) et des
formes de ce groupe, par le dos du mâle qui ne montre aucune
trace de brunâtre et par la face inférieure de la femelle uniformé-
ment fauve clair.
142 COMTE DE DALMAS
TROCHILIDAE
37. — Glalcis hirsuta (Gmel.).
38. — Campylopïehus ensipennis (Swains).
39, — Florisuga mellivora (L.j.
L'Oiseau de Tobago est plus grand avec le bec plus loug, ce
dernier caractère surtout accentué chez la femelle.
cf aile 75, queue 55, culmeu exposé 24
9 70 47 23
40. — Saucerottea Wellsi Boucard.
Le nom de Tobaci de Gnielin ne peut s'appliquer à cet Oiseau.
M. E. Simon et moi avons dit pour quelles raisons nous estimions
qu'il devait disparaître de la nomenclature (Liste de Trochilidae
du Venezuela, Congrès Ornithologique Inlcrnational, Paris, 1900).
M. Boucard en a donné une description sous le nom de Saucerottea
Welbi, mais en attribuant, par erreur je pense, l'île de Grenade
comme habitat à l'espèce ; elle n'a jamais été trouvée, à ma connais
sance. dans cette île, et M. Wells a possédé des Oiseaux de Tobago
recueillis par un chasseur envoyé par lui, fait d'où peut provenir
l'erreur de localité supposée. Dans tous les cas, la forme de l'île de
Tobago est identique aux types de Saucerottea Welld Boucard,
actuellement au Muséum de Paris.
Les Saucerottea Feliciae (Less.), erythronota (Less.) et Welhi
Boucard sont très voisins, mais peuvent cependant être maintenus
spécifiquement séparés à cause de l'habitat insulaire des deux
derniers.
J'ignore de quelle localité exacte du Venezuela provenait le type
de Ornismyia Feliclae de Lesson, car plusieurs formes variées se
rencontrent dans les diverses régions de ce pays. Ceux du delta de
rOrénoque ont les sous-caudales rousses, avec les rectrices bleu
foncé connue les Saucerottea criithronota de Trinidad.
Ceux de la côte de Paria ont les rectrices plus bleu d'acier et les
sous-caudales roux vif, sans mélange de foncé ni même de blanc
chez les adultes; c'est cette forme que M. Ricbmond a décrite sous
le nom d'Amazilia Aliciae ("The Auk", vol. XII, 1895, page 368) sur
des Oiseaux provenant de l'île Margarita, qui peut être considérée
comme faisant partie du littoral continental de la Côte de Paria.
Enfin, ceux du Venezuela occidental, tout en ayant aussi les
rectrices bleu d'acier, paraissent avoir les sous-caudales mélangées
de foncé sans être roux vif.
NOTE SUR L'NK COLLECTION d'oISEAUX DE l'iLE DE TOBAGO 143
Sur les nombreuses séries de ces oiseaux que j'ai sous les yeux,
tués par moi ou par mes chasseurs, je puis distiuguer les caractères
suivants :
Simcerottea enjthronota (Less.) des montagnes au nord de l'île de
Trinidad : rectrices bleu noir ; sous-caudales avec centre bronzé
plus ou moins violacé et plus ou moins bordé de blanc, mais sans
couleur rousse (uu seul des exemplaires tués par moi à l'extrême
pointe sud-ouest de l'ile, qui touche au delta de l'Orénoque, fait
exception) ; tête et dos vert, devenant d'une riche couleur bronzée
sur le croupion et se terminant par les couvertures caudales violet-
pourpre (dans ce groupe d'oiseaux, la couleur bronzée du dos est
assez variable et doit être considérée comme un caractère secondaire).
Saucerottea Feliciae (Less.) de la côte de Paria, du Cumana et de
l'île Margarita : rectrices un peu moins larges et bleu d'acier en
dessous; sous-caudales chez l'adulte uniformément roux vif, plus
claires et quelquefois blanchâtres chez le jeuûe, mais sans marques
foncées ; tête et dos vert légèrement bronzé sur le croupion et se
terminant par les couvertures caudales violacées à leur base mais
largement terminées de roux. (Le caractère du brillant de la tête
distinctif des sexes donné par M. Richmond n'est pas assez net pour
les différencier la plupart du temps, surtout dans le plumage
d'hiver et de printemps.)
Saucerottea IVellsi Boucard de l'île de Tobago : taille plus grande
que les deux précédents, mais bec d'égale longueur et par consé-
quent relativement plus petit, contrairement à la description de
0. Salvin (C. B. AL, vol. XVI, pag. 226); queue très légèrement plus
fourchue, à rectrices plutôt plus larges et d'un noir-bleu plus mat ;
sous-caudales plus foncées et presque entièrement violet-pourpre,
imperceptiblement frangées de blanc ; couleur générale verte plus
vive et moins vert-jaune, surtout sur la partie antérieure de la tête
qui forme nettement une plaque brillante ; dos vert brillant foncé,
bronzé doré sombre vers le bas et le croupion, se terminant par des
couvertures caudales entièrement pourpre-violet. Les sexes sont
semblables.
4L — Chrysolampis MOSQurrus (L.)
GYPSELIDAE
42. — CfliETURA GUYANENSis Hartert.
ALCENIDAE
43. — Ceryle AMERiCANA (Gmcl.)
Iris brun.
144 NOTE SUR UNE COLLECTION DOISEAUX DE L'ilE DE TABAGO
MOMOTIDAE
44. — MoMOTus SwAiNsoNi Sclat..
Iris rouge. Se reucontrent par paires dans la forèt. Les deux
sexes sont semblables.
TROGONIDAE
45. — Trogon collaris Vieill.
Iris brun.
Semblable à celui du continent.
PICIDAE
46. — Chloronerpes rubiginosus (Swaiu.)
Non seulement l'Oiseau de Tobago a la poitrine et le cou plus brun
(E. HARcrrT, C. B. M., vol. XVIII, p. 88), mais aussi le ventre jaune-
olive beaucoup plus foncé que celui de la Côte continentale. Un
mâle, probablement plus âgé, a la face inférieure entièrement brun
foncé à l'exception des barres transversales qui sont jaune brun.
47. — Melanerpes terricolor (Berlepsch).
Iris brun.
48. — Dendrobates Kmivi (Malh.)
Iris brun.
GALBULIDAE
49. — Galbula ruficauda Cuv.
COLUMBIDAE
50. — Chamaepelia rufipennis Gray.
Iris couleur chair.
51. — Leptoptila Verreauxi Bp.
Iris jaune.
CHARADRIIDAE
52. — ïringoides macularius (L.).
Iris brun.
ARDEIDAE
53. — Leugophoyx candidissima (Gmel.)
Iris jaune pâle.
PHAETHONIDAE
54. — Phaethon americanus Grant
Iris brun.
PODOCIPEDIDAE
55. — PODOCIPES DOMINICUS (L.)
Iris jaune. Se trouvent par paires dans les marais.
145
CROISIÈRES DU YACHT CHAZALIE DANS L'ATLANTIQUE.
MOLLUSQUES
PAR
PH. DAUTZENBERG.
(Planches IX et X).
M. le Comte R. de Dalmas ayant bien voulu nous communiquer
les Mollusques récoltés au cours de deux voyages accomplis en 1893
et en 1896 sur son yacht Chazalie, nous en avons entrepris l'étude
et nous en présentons aujourd'hui la liste.
En 1896, M. de Dalmas était accompagné par J. Versluys J»",
d'Amsterdam, qui l'a aidé à recueillir les animaux inférieurs.
Notre liste renferme 444 Mollusques testacés et 2 Brachiopodes.
Les trois quarts environ proviennent des Antilles, des Iles Sous-le-
Vent et de quelques points de la côte septentrionale de l'Amérique
du Sud ; 44 ont été recueillis au Cap Blanc et dans la Baie du
Lévrier ; 32 à l'îlot Branco, à Madère et à Ténérife ; 7 proviennent
de pêches pélagiques; enfin, les excursions à terre ont fourni un
contingent d'une quarantaine d'espèces terrestres et d'eau douce.
Nous avons représenté sur les deux planches qui accompagnent
notre travail, 13 espèces et une variété que nous considérons
comme nouvelles.
La classification suivie est celle du Manuel du D^ P. Fischer.
La synonymie est limitée aux références originales et à celles
qui nous ont servi à identifier les spécimens examinés.
Un tableau des stations qui ont fourni des Mollusques est destiné
à éviter la répétition des dates des récoltes, etc. Il suffira de s'y
reporter pour trouver les renseignements qui ne figurent pas
dans la liste elle-même.
L'intérêt de la collection rapportée par M. de Dalmas réside non
seulement dans la découverte de formes nouvelles ; mais aussi
dans les renseignements précis qu'elle fournit pour plusieurs
espèces déjà connues ; mais dont l'habitat était resté jusqu'à
présent inconnu ou douteux.
Méra, Soc. Zool. de Fr., 1900. xm. — 10.
146
PH. DAUTZENBERG
ST.A.TIONS
1
DATES
LOCALITÉS
•-"^"-^ .^..^
1
10-14 janvier 1895
Madère
2
)) ))
»
excursion à terre.
3
l;i-2o »
ïénérife
i
» »
»
excursion à terre.
5
17 ^'nrler 189o
Guadeloupe
excursion à terre.
5bis
» »
))
littoral.
H
24 »
lie Harbuda
7
2:i »
»
excursion à terre.
7bi^
» ))
lie Antigoa
S
27 »
lie Saint-Barthclemy
0
1" mars 1895
lie Saint-Martin
excursion à terre.
10
8-13 »
Martinique
excursion à terre.
11
15 »
lie Sainte-Lucie
excursion à terre.
\1
28 »
Golfe de Paria (Venezuela)
sur la patte de l'an-
cre mouillée par
SO"- de fond .
18
4 avril 1895
Yacua (Venezuela)
excursion à terre.
14
6 mai 1895
Cap Blanc (Afrique)
1!i
7 »
)) »
dragage dans la baie.
16
8 »
» »
excursion à terre
17
9 »
Baie du Lévrier (Afrique)
dragage vase molle.
18
29 décembre 1895
11(H Branco (Iles du Cap Vert)
1!)
)) rt
» »
dragage 25'".
:^0
14 janvier 1896
Martinique
i\
)) 1)
»
dragage 36"".
'22.
» »
»
excursion à terre.
'23
)) »
Ile Sainte-Lucie
24
20 ))
Près des Iles Testigos
dragage 11'".
25
20 »
» »
dragage 40'".
26
» »
» »
dragage 80'".
27
2.± ))
Carupano (Venezuela)
28
23 »
Ile Blanquilla
côte.
29
24 »
lie Marguerita
30
» »
»
lagune.
31
25 »
1)
littoral.
32
27 »
Cumana (Venezuela)
33
» »
,) »
dragage 20'°.
34
30 ))
Embouchure de la rivière
de Cariaco
33
31 »
Golfe de Cariaco
36
P' février 1896
lie Tortuga
dragage 45'".
. ' 37
3 1)
Curaçao (bords du Schotte-
gat)
:
CROISIERES DU YACHT « CHAZALIE » DANS L ATLANTIQUE
147
a;
DATES
LOCALITÉS
38
4 février 189<i
Golfe de Maracaïbo
dragage 18™.
30
» ))
» »
dragage 65".
40
5 »
» » (Paraguana)
41
» »
Santa-Marta
dragage 15'".
42
9 »
» »
dragage 40"' .
43
11 »
» n
plage.
44
13 »
» »
dragage 23'".
45
)) ))
» 1)
excursion à terre.
46
15 »
Sierra de Santa-Marta
excursion à terre.
47
18 ))
Santa-Marta
48
29 »
» »
dragage 30'".
49
18 »
Baie de Taganga (S"-Marta)
marée .
50
29 »
Gairaca (Santa-Marta)
dragage 15"'.
51
)) »
>) H »
dragage 30'".
52
2 mars 1896
Rio-Hacha (Goajira)
dragage 6'".
53
» »
» »
dragage 20'".
54
10 »
Bahia-Honda ( » )
plage.
53
» »
» »
dragage 5'".
56
30 »
Kingston (Jamaïque)
port.
57
avril 1896
Mer des Sargasses
pêche de surface.
Classe : GASTEROPODA.
Ordre : PULMOXATA.
Sous-ordre : GEOPHILA.
Famille : Helicidae.
1. Hélix (Caprinus) dentiens Férussac.
1820 1851. Hélix dentiens Férussac, Hist. Nat. MolL, I, p. 147,
pl.48,fig. 2; pi. 49 S fig. 2.
1878. H. dentiens Fér., Poulsen, Catal. \V. Jnd.Sh., p. 5.
1889. H. {Dentellaria) dentiens Fér., Pilsbry in Tryon, Man. of
Conch. Struct. and Syst., (2), V, p. 84, pi. 28, fig. 10 à 15.
1894. H. {Caprinus) dentiens Fér., Pilsbry, ibidem, IX, p. 91.
Martinique Stn. 22. — Cette espèce est également connue de la
Guadeloupe et de Cayenne.
148 PH. IJAUÏZENBERG
2. Hélix (Caphlnus) badia Férussac.
1820-1851 llelix hadia Férussac, Prodr., p. 35 et Hist. Nat. Mail.,
1, p. 150, pi. 56, fig. 1 à 4.
1878. //. badia Fér,, Poulsen, Catai W. Ind. Sh., p. 5.
1889. //. [Denlellaria) budia Fér., Pilsbry mTryoo, Man. of Cunck.
Strucl. and Syst., (2), V, p. 86, pi. 29, fig. 25, 26, 27, 29, 30.
1894. //. (Caprinus) badia Fér., Pilsbry, ibide7n,lX, p. 91.
Martiuique Stiis. 10, '2,2. — Connu également de la Guadeloupe,
Sainte-Lucie et Cayenne.
3. Hélix (Caprinus) okbicllata Férussac.
1820-1851. Heiix orbiciiUUa Férussac, Prodi\, p. 32; Uisl. Nat.
MolL, p. 117, pi. 47, fig. 3,4.
1889. //. [Dentellarm) orbiculala Fér., Pilsbry in Tryon, Man. uf
Conch., (2), V, p. 86, pi. 28, fig. 1, 2. 3, 4.
1894. //. (Caprinus) orbicalala Fér., Pilsbry, ibidem, IX, p. 91.
Sainte-Lucie Stu. 11. — Connu aussi de la Martinique et de la
Guyane.
4. Hélix (Caprinus) JosEPHiNifi Férussac.
1820-1851. Hélix .losephime Fér., Prodr., p. 35 et Hist. i\al. Mail.,
I, p. 151, pi. 56, fig. 5 à 10.
1889. H. [Dentellaria) Josepliiriie Fér., Pilsbry m Tryon, ilianua/o/"
Conch., (2), V, p. 88, pi. 29, lig. 31, 32, 33.
1894. H. [Caprinus) Josephi7ice Fér., Pilsbry, ibidem, IX, p. 91.
Guadeloupe Stn. 5. — Habite aussi Nevis, Saint-Kilts et la
Dominique.
5. Hélix (Eudoxus) modesta Férussac.
1821. Hélix modesta Férussac, Prodrome, p. 71 et Hist. Nat. MolL,
1, p. 114, pi. 42, fig. 1.
1888. H.{Henncycla) modesta Vér., Tvyon, Manualof Conch. Struct.
andSyst. (2), t. IV, p. 167, pi. 50, (ig. 62, 63, 64.
Ténérife Sln. 4.
6. Hélix (Plebecula) nitidiuscula Sowerby.
1824. Hélix nitidiuscula Sowerby, Zooloyical Journal, I, p. 57,
pi. 111, lig. 4.
1888. H. [Plebecula) nitidiuscula iiow., Tryon, Manual of Conch.,
(2), IV, p. 188, pi. 51, fig. 33, 34, 35, 19.
Madère, Stn. 2.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 149
7. Hélix (HELiG0MANEs)LiNEATA01ivi,var. cANARiENSisShuttleworth.
1792. Hélix lineata Olivi, Zoologia Adriatica, p. 177.
1872. H. canariensis Shutlleworth, mss., in Mousson Bév. Faun.
Malacol. des Canaries, p. 33.
1887. H. marilima Drap., Tryon (ex parte), Manual of Conchology,
(2), IH, p. 235, pi. 56, fig. 41. 42 (tantum).
Ténérife, Stn. 4.
8. Hélix (Monilearia) monilifera Webb et Berthelot.
1833. Hélix moniliferayv. et B. Annales des Sciences Nat., XXVIII,
Syn. 315.
1888. H. (Xerophila) moiiUifera W. et B., Tryon, Man. ofConch.,
(2), IV, p. 20, pi. 4, fig. 43, 44.
Ténérife, Stn. 4.
9. Hélix (Monilearia) phalerata Webb et Berthelot.
1833. Hélix phalerata Webb et Berthelot, Ann. des Se. Nat.,
XXVIIl, Syn. 317.
1888. H. {Xerophila) phalerata W. et B., Tryon, ManofConch., (2),
IV, p. 19, pi. 3, fig. 31, 32, 33.
Ténérife, Stn. 4.
10. Hélix (Caracollina) affigta Férussac.
1820-1851. Hélix affi-cta Férussac, Prodrôm", p. 151 et Hist. Nat.
MolL, I, p. 372, pi. 66, fig. 5.
1887. //. (Caracollina) affi.cta Fér., Tryon, Man. ofConch., (2), IH,
p. 122, pi. 24, fig. 52, 53. 54.
Ténérife, Stn. 4.
11. Hélix (Caracollina) hispidula Lamarck.
1822. Carocolla hispidula Lamarck, Anim. sans vert. VI, 2' partie,
p. 99.
1887. H. (Caracollina) hispidula Lk., Tryon, Man. of Conch., (2),
p. 122, pi. 25, fig. 70.
Ténérife, Stn. 4.
12. Hélix (Otala) lacte\ Millier, var. canariensis Mousson.
1872. Hélix lactea Mùller, var. canariensis Mousson, Revis. Faune
Malac. Canaries, T^. 71.
Ténérife, Stn. 4.
150 PH. DAUTZENBERG
13. Hélix (Hrmicycla) plicaria Lamarck.
1822. Heliûc plicaria Laniarck, Anim. sans vert., VI, 2® p., p. 87,
et Encycl. Méthod., pi. 462, fig. 3.
1888. H. (Hemicycla) plicaria Lk., Tryon, Man. of Concli., (2),
IV, p. 151, pi. 49, fig. 51, 52.
Ténérife, Stn. 4.
14. Hélix (Eremina) Duroi Hidalgo.
1886. tielix Duroi Hidalgo, Journal de Conchyliologie, t. XXXIV,
p. 152, pi. VIII, fig. 1, l^ Ib.
1888. H. (Eremina) Duroi Hid., Tryon, /Wan. of Conch., (2), IV
p. 128, pi. 45, fig. 38, 39, 40.
Cap Blanc, Stn. 16.
15. Hélix (Euparypha) pisana Millier.
1774. Hélix pisana Mûller, Historia Vermium, II, p. 60.
1887. H. [Xerophila] pisana Miill., Tryon, Man. of Conch., (2), III,
p. 224, pi. 53, fig. 36, 37, 38, 39. 40.
Ténérife, Stn. 4.
16. Hélix (Euparypha) geminata Mousson.
1872. Hélix geminata Mousson, Réms. Faune Malac. Canaries, p. 29.
1887. H. [Xerophila] pisana Miill., var. geminata Mouss., Tryon,
Man. of Conch., (2), III, p. 224.
Ténérife, Stn. 4.
17. Strophocheilus (Borus) oblongus Millier.
1774. Hélix oblonga Muller, Historia Vermium, II, p. 86.
1895. Strophocheilus oblongus Miill., Pilsbry in Tryon, Man. of
6'onc/j., (2),X, p. 29.
Yacua (Venezuela) Stn. 13. Cette espère se rencontre dans les
Petites Antilles du Sud et dans l'Amérique Méridionale, jusque
dans rUrugay.
Famille : OrtlialicidcT.
18. Orthalicus ZEBRA Millier.
1774. Buccinvm zébra Millier, Historia Vermium, II, p. 138.
1792. Bulimus undatus Bruguière, Encycl. Méthod., I, p. 320.
1870. Orthalicus zébra Miill.. Crosse et Fischer, Expl. Se. Mexique,
p. 441.
1899. Oxystyla undata Briig., Pilsbry in Man. of Conch., (2), XII,
p. 105, pi. 27, fig. 16 à 26.
Santa Marta, Stn. 45.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS L'ATLANTIQUE 151
Famille : Bulimnlidse.
19. Plegochilus Dalmasi nov. sp.
PI. IX, fig. 1, 1.
Testa imperforata, ovata, tennis ac subpellucida. Anfractus
4 1/2 convexi, sutura impressa irregulariterque crenulata sejuncti :
primi tenuissime decussati, ceteri nitentes ac plicis iDcrementi
irregularibus ornati. Spire brevis et obtusa. Anfr. ultimus permag-
niis, antice descendens. Apertura ovalis. Columella angusta,
arcuata, superne paululum torta. Labrum anguste margiaatum ac
paene reflexum. Margines callo tenuissimo ac translucido juncti.
Color saturate corneus. Sutura anguste albo- flavescente mar-
ginata. Peristoma albidum.
Longit.: 26 millim., latit. : 16 millim. ; apertura, cum peristomate,
16 1/2 millim. alta,ll millim. lata.
Coquille imperforée, de taille relativement petite, de forme ovale,
mince, subtranslucide, composée de 4 1/2 tours convexes, séparés
par une suture bien marquée et irrégulièrement crénelée. Tours
embryonnaires mats, finement chagrinés ; les suivants luisants et
ornés de plis d'accroissement très irréguliers. Spire courte, obtuse
au sommet. Dernier tour très grand, descendant vers l'ouverture.
Ouverture ovale, assez grande, columelle étroite, arquée, faible-
ment tordue au sommet. Labre étroitement bordé et à peine
réfléchi. Bords de l'ouverture reliés par une callosité mince et
transparente.
Coloration d'un brun corné, assez foncé. Suture étroitement
bordée de blanc jaunâtre ; péristome blanc rosé ; intérieur de l'ou-
verture brun, de même nuance que l'extérieur de la coquille.
Le Plecochilus Dalmasi est remarquable par sa taille petite, pour
le genre, sa forme bien ovale, sa spire courte, son test mince, son
péristome très étroitement bordé, ainsi que par sa coloration
uniforme, sans taches ni flammules.
20. Drymaeus MULTiFASCiATUs Lamarck, var. albicans Mazé.
1822. Bulimns niultifasciatus Lamarck, Anim. sans vert., VI,
2* partie, p. 123.
1874. But. niultifasciatus Lk., var. albicans Mazé, Journ. de Conch.,
t. XXII, p. 163.
1878. Bul. niultifasciatus Lk., Poulsen Catal. West IndiaShells, p. o.
1899. Drymaeus niultifasciatus var. athicans Pilsbry in Tryon,
Man. of Conch., 2'^ ser.,XII, p. 16.
Martinique, Stn. 22.
152 PH. DAUTZENBERG
21. Drymaeus elongatus Bolten.
1798. Hélix elongata Bolten, Muséum Boltenianum , p. 107.
1899, Drymaeus elongatus Boit., Pilsbry in Tryon, Man. of Conch.,
(2),XII, p. 23, pi. 11, fig. 1 à 26.
Berbuda, Stn. 7.
22. Drymaeus multilineatus Say.
1825. Bulimus muUilineatus Say, Journ. Acad. Nat. Se. of Philad.,
t. V, p. 120.
1899. Drifmaeus muUilineatus Say, Pilsbry in Tryon, Man. of
Conch., (2), XII, p. 27, pi. 11, fig. 27 à 33.
Santa Marta, Stn. 43.
23. BuLiMULus (Orthotomium) exilis Gmelin.
1790. Hélix exilis Gmelin, Syst. Nat., Edit. XIII, p. 3668.
1897. Bulimulus exilis Gmel., Pilsbry in Tryon, Man. of Conch.,
(2), XI, p. 37, pi. 9, fig. 61 à 67.
Martinique, Stn. 22 ; Guadeloupe, Stn. 5; Saint-Martin, Stn. 9.
24. Bulimulus (Orthotomium) martinicencis Pfeifïer.
1846. Bulimus martinicensis Pfeiff^r, Proc. Zool. Soc. of Lond.,
p. 40.
1897. Bulimulus martinicensis Pfr., Pilsbry in Tryon, Man. of
Conch., (2), XI, p. 47, pi. 9, fig. 47, 48, 49.
Martinique, Stn. 10.
25. Bulimulus (Protoglyptus) SANCT^-LuciiE Smith,
var. LuciiE Pilsbry.
1889. Bulimus ( Leptomerus ) Sanctœluciœ Smith, in Ann. andMag.,
N. H., (6), III, p. 403.
1897. Bulimulus (Protoglyptus) Sanctœluciœ Sm., var. Luciœ Pils-
bry in Tryon, Man. of Conch., (2), XI, p. 86, pi. 12, fig. 43
Sainte-Lucie, Stn. 11.
Famille : Cylindrellidae.
26. Cylindrella collaris Férussac.
1820. Hélix (Cochlodina) collaris Férussac, Prodrome, n° 507.
1851. Cylindrella collaris Fér. et Deshayes, Hist. Nat. MolL, II,
2e partie, p. 231, pi. 163, fig. 7.
1862. Cylindrella collaris Fér., Pfeiffer, Monogr. in Conch. Cab.,
2«édit., p. 41, pi. 4, fig. 29 à 34
1878. Cglindrella collaris Fér., Poulsen, Catal. W. Ind. Sti., p. 6.
Martinique, Stn. 22.
CROISIÈRES DU YACHT « CH/VZALIE )) DANS l'aTLANTIQUE 153
Famille : PnpidaB.
27. Cerion uva Linné.
1758. Turbo uva Linné, Sifst. Nul. edit., X, p. 765.
1852. Papa uva Lin., Kiister, Monogr. in Conch. Cab., 2e édit.,
p. 5, pi. 1, fig. 3, 4.
1878. Pupa uva Lin., Poulsen, Catal. yv. Ind. Sh., p. 4.
Curaçao, Stn. 37.
Famille : Steno^yridœ.
28. Stenogyra octona Chemnitz.
1786. Hélix octona Chemnitz, Conch. Cab., IX, p. 190, pi. 136,
fig. 1264.
1853. Achatina octona Ch., d'Orbigny, Moll. de Cuba, I, p. 168,
pL 11, fig. 4, 5, 6.
1878. Achatina octona Ch., Poulsen, Catal. W. Ind. Sh., p. 6.
Martinique, Stns. 10 et 22; Sainte-Lucie, Stn. 11.
Sous-ordre : HYGROPHILA.
Famille : Limnaeid^.
29. Planorbis guadelupensis Sowerby.
1830. Planorbis guadelupensis Sowerby, Gênera ofShells, G. Pla-
norbis, fig. 2.
1886. Planorbis guadelupensis Sow., Clessin, Monogr. in Conch.
ab., 2« édit., p. 50, pi. 8, fig. 7, 8, 9.
Guadeloupe, dans un ruisseau, Stn. 5.
30. Planorbis Schrammi Crosse.
1864. Planorbis Schrammi Crosse, m Journ. de Conch., XII, p. 153,
pi. VII, fig. 2, 2.
1886. Planorbis Schrammi Cr., Clessin, Monogr. in Conch. Cab.,
p. 192, pi. 29, fig. 8.
Martinique, Stn. 22,.
31. Planorbis lugidus Pfeifïer.
1839. Planorbis lucidus Pfeifïer, m Wiegman's Arch. filr Natur-
geschichte, V, p. 354.
1886. Planorbis lucidus Pfr. Clessin, Monogr. in Conch. Cab., 2«
édit., p. 193, pi. 29, fig. 2
Martinique, Stn. 22.
154 PH. DAUTZENBERG
32. Planorbis gultraïus d'Orbigny.
1853. Planorbis cultratus d'Orbigny, Moll. de Cuba, I, p. 196,
pi. XIV, rig.5,8.
1886. Planorhia cultratus d'Orb., Clessin, Monogr.inConch. Cab.,
p. 148, pi. 22, fig. 3.
Santa-Marta, Stn. 45.
Cette espèce n'a été signalée jusqu'à présent que de Cuba, la
Guadeloupe et la Martinique.
Famille : Physidae.
33. Physa Sovverbyana d'Orbigny.
1853. Physa Sowerbyana d'Orbigny, Moll. de Cuba, I, p. 190,
pi. XIII, fig. 11, 13.
1878. Physa Sowerbyana d'Orb., Poulsen, Catal. \V. Inâ. Sh., p. 5.
1886. Physa Sowerbyana d'Orb., Clessin, Monogr. in Conch. Cab.,
p. 281, pi. 40, fig. 4.
Martinique, Stn. 22 ; Santa-Marta, Stn. 45.
Le Ph. Sowerbyana est connu de la Martinique, de Cuba, du
Brésil, du Pérou et de la Patagonie.
34. Physa Orbignyi Mazé.
1853. Physa acuta d'Orbigny (nec Draparnaud), Moll. de Cuba, l,
p. 191.
1883. Aplecta Orbignyi Mazé, Catal. Moll. Guadeloupe, in Journ.
de Conch., t. XXXI, p. 30.
Martinique, Stn. 10. Localisé, à la Guadeloupe, dans l'habitation
« La Jacinthe », à Basse-Terre (Mazé).
Sous-ordre: THALASSOPHILA.
Famille : Siphonariidae.
35. SiPHONARiA LINE0LATA d'Orbigny.
1853. Siphonaria lineolaia d'Orbigny, Moll. de Cuba, 1, p. 232,
pi. XVII, fig. 13, 15.
1856. Siphonaria palpebrum Reeve, Conch. Iconica, pi. IV, fig. 18»,
18b.
Ile Marguerita, Stn. 31 ; Bahia Honda, Stn. 54. Espèce décrite
par d'Orbigny d'après des spécimens provenant des environs de La
Havane.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 155
36. Williamia Gussonii 0. G. Costa.
1829. Ancijlus? Gussonii 0. G. Costa, Osserv. Zool. Isola Pantel-
laria, p. 10.
1886. Williamia Gussonii 0. G. C, Bucquoy, Dautzenberg et G.
DoUfus, Moll. du Roussillon, I, p. 481, pi. LI, tig. 14, 15.
Ilot Branco (Cap-Vert) Stns. 18 et 19.
Habitat : Méditerranée ; Océan Atlantique, aux Iles Canaries et
Madères.
Famillle : Oadiniidie.
37. Gadinia Garnoti Payraudeau.
1826. Gadinia Garnoti Payraudeau, Moll. de Corse, p. 94, pi. V,
fig. 3, 4.
1886. Gadinia Garnoti Payr., Bucquoy, Dautzenberg et G. DoUfus,
Moll. duRouss., I, p. 483, pi. LIV, fig. 13, 14, lo, 16.
Ilot Branco (Cap-Vert), Stn. 18.
Exemplaire de grande taille (diam. maj. 15, min. 13, altit. 8 1/2
millim.) de cette espèce méditerranéenne bien connue.
Ordre : OPISTHOBRANCHIATA.
Sous ordre : TECTIBRANCHIATA.
Famille : TornatinidsB.
38. Tornatina Candei d'Orbigny.
1853. Bulla Candei d'Orbigny, Moll. de Cuba, I. p. 128, pi. IV,
fig. 1,2, 3, 4.
1875. Tornatina pusilla Môrch (nec Pfeifïer), Catal. in Malakoz.
Blàtter, p. 171.
1893. Tornatina Candei d'Orb., Pilsbry m Tryou, Man. of Conrh.,
XV, p. 185, pi. 22, fig. 21, 22 ; pi. 50, fig. 27, 28, 29.
Bahia Honda, Stn. 55.
Cette espèce n'a encore été citée que de Cuba, de Nassau (Nouvelle
Providence), de la Jamaïque et de quelques-unes des Petites
Antilles : Saint-Thomas, Guadeloupe, Martinique.
39. VoLVULA PERSiMiLis Môrch.
PI. IX, fig. 10, 10.
1875. Volmtta yersimilis Môrch, Catal. in Malakoz. Blàtter p. 179.
1893. Volvula persimilis Môrch, Pilsbry mTryon, Man. ofConcli.,
XV, p. 236.
Cumana, Stn. 33,
156 PH. DAUTZKNBFRG
C'est bieu à tort que M. Dali a supposé que cette espèce de Môrch
pouvait être identique au Volvula oxytata Bush. Le persimilis est,
en effet, une coquille bien plus cylindrique, à ouverture beaucoup
plus étroite qui ressemble bien davantage au Volvula (mgustata A.
Adams, des Philippines (ïhes. Conch., II, p. 596, pi. 125, fig. 153) ;
mais cette espèce d'Adams ne possède pas de stries transversales.
Le Volxula cylindrica Carpenter (Annals and Magazine of Natural
History, 1865, p. 179) de Californie, a aussi la même forme générale
mais ne possède aucune sculpture spirale et, de plus, son ouverture
est bien moins rétrécie au milieu.
Nous croyons utile, afin de trancher la question, de faire figurer
le spécimen recueilli par M. de Dalmas, qui concorde absolument
avec la diagnose de Morch et de donner ici une description plus
complète de l'espèce :
Testa tennis ac subpellucida, convoluta, elongato-cylindracea,
antice acuminata, poslice rotundata. Aufractus ultimus ad apicem
mucronalus spirara omnino obtegens, superne ac inferne slriis
aliquot transversis indistincleque punctatis cinctus. Apertura
perangusta, prope basim vero patula, totam testae altitudinem
occupât. Columella brevis, callosa et subobliqua. Labrum acute-
marginatum, superne ac inferne arcuatum, in medio rectiusculum
et etiam subcoarctatum.
Color, sub epidermide flavido, albus. Altit. 5 1/2, latit. 2 millim.
Coquille mince el subpellucide, enroulée, de forme cylindrique
allongée, acuminée au sommet, arrondie à la base. Dernier tour
enveloppant complètement la spire, terminé en pointe au sommet.
Surface lisse au milieu et présentant aux deux extrémités quelques
stries transversales assez écartées et légèrement ponctuées. Ouver-
ture occupant toute la hauteur de la coquille, très étroite au milieu,
à peine élargie au sommet; mais largement ouverte à la base.
Columelle courte, épaisse, un peu oblique. Labre simple, tranchant,
rectiligne et même légèrement étranglé au milieu, arrondi au
sommet et à la base.
Coloration blanche, sous un épidémie mince, de couleur fauve.
Famille: ScaphaiidridaB.
40. ScAPHANDER Watsoni Dali.
1881. Scaphander "> Watsoni Dali, Bull. Muséum of Comp. ZooL,
IX, p. 99.
1889. Se. Watsoni Dali, Report « Blake » Gastr. in Bull. Mas. of
Comp. ZooL, XVIII, p. 52, pi. XVII, fig. 10.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZAI.IE » DANS l' ATLANTIQUE 157
Iles Testigos, Stu, 26.
Le Scaphander Watsotù a été dragué par le « Blake » sur divers
points de la Mer des Antilles, de 54 à 324 brasses.
41 ? Atys Sandersoni Dali.
1881. Atys'} Sandersoni DjiII, Bull. Mus. Com}). Zool.,\X, p. 99.
1889. .4 tys ? Sandersoni Dali, Report « Blake » Gastr. in Bull. Mus.
Comp. Zooï., XVIII, p. 54, pi. XVII. fig. 7.
Martinique, Stn. 21.
C'est avec beaucoup d'hésitaliou que je lapporte à VAl(js Sander-
soni une coquille recueillie par M. de Dalinas, car sa forme est un
peu plus allongée, sa columelle est plus lordue et plus saillante
dans le haut et ses stries transversales sont plus nombreuses à
chaque extrémité. Je possède un aulre spécimen identique prove-
nant de la collection Recluz et étiqueté par lui : BuUa oiulea Recluz,
Guadeloupe. Celte espèce n'a probablement jamais été publiée.
UAtys .Sandersoni a été dr'à^ué par le « Blake o : près de Santa
Cruz (38 brasses) ; à Cuba (220 brasses) et au large de Baliia Honda.
Î2,. Atys caribaea d'Orbigny.
1853. BuUa caribaea d'Orbigny, Mail, de Cuba, I, p. 127, pi. IV,
fig. 21 à 24.
1875. BuUa caribaea d'Orb. Môrcli, Catal. in Malakoz. Blàlter,
p. 172.
1893. Bulla caribaea Pilsbry in Tryon, Man. oj Conch., XV, p. 274,
pi. 48, fig. 12.
Santa-Marta, Sln. 42; Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
Déjà indiqué comme vivant à la Jamaïque, à Cuba, à St-Thomas,
à la Guadeloupe et à la Martinique.
Famille : BiiUidae.
43, Bulla Adansoni Philippi.
1847. Bulla Adansoni Philippi, Zeitschr. fier Malakoz., p. 121,
1891. Bulla striata Brug, var. Adansoni Phil., Dautzenberg, Voyage
de la Mélita, p. 10.
1893. Bulla Adansoni Phil,, Pilsbry ùîTryou, Man.. ofConch., XV,
p. 333, pi, 38, fig, 61.
Cap Blanc, Stn. 14; Baie du Lévrier, Stn. 17.
var. ndnor Dunker.
Cap Blanc, Stn. 14.
158 PH. DAUTZENBERG
44. BuLLA soLiDA Gmelio.
1790. Bulla solida Gmelin, Syst. Nat. edit. XIII, p. 3434.
1853. Bulla ampulla d'(»rbigQy (non Linné), Moll. de Cuba, I, p. 121.
1875. Bullea solida Gm., iMorch, Catal. in Malakoz. Blatter, p. 173.
1893. Bulla solida G m., Pilsbry in Tryon, Man. of Conch., XV,
p. 335, pi. 43, fig. 1, 2; pi. 38, fig. 54, pi. 37, fig. 36. 37, 38.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56; Bahia-Honda, Stn. 54; Gairaca
(Santa-Marta) Stu. 51. Espèce bien connue des Antilles et du Golfe
du Mexique.
45. Bulla occn)ENTALis A. Adams.
1855. Bulla occidenlalis A. Adams in Sowerby, Thés. Conch., II,
p. 577; pi. CXXII, fig. 72, 73.
1875. Bullea occidenlalis A. Ads., Môrcb, Catal. in Malakoz. Blatter,
p. 174.
1893. Bulla occidentalis A. Ads., Pilsbry in Tryon, Man of (Jonch.,
XV, p. 331, pi. 38, fig. 51 à 60; pi. 39, fig. 77, 78.
Barbuda, Stn. 6 ; Anligoa, Stn. 7 bis; Golfe de Paria (Venezuela),
Stn. 12.
Espèce très commune dans tout le golfe du Mexique. M. de Dalmas
l'a également trouvée fossile à Barbuda.
46. Bulla amygdalus Dillwyn.
1817. Bulla amygdala Dillwyn, Descr. Catal. 1, p. 480.
1853. B. striata d'Orbigny, Moll. de Cuba, I, p. 122.
1875. B. ibyx (Meuschen) Môrch, Catal. Malakoz. Blatter, p. 173.
1893. B. amygdala Dillw., Pilsbry in Tryon, Man. of Conch., XV,
p. 329, pi. 38, fig. 49, 50, 62, 63, 64, 65 ; pi. 39, lig. 79.
Santa-Marta, Stn 43.
Le Bulla amygdalus est répandu dans toutes les Indes Occiden-
tales. 11 diffère du Bulla occidentalis par l'absence de stries décur-
rentes microscopiques.
47. Haminea glabra A. Adams.
1855. Bulla (Haminea) glabra A. Adams m Sowerby, Thés Conch.,
II,p. 581, pi. CXXIV, fig. 96.
1875. Haminea Petlti Morch (non d'Orbigny), Catal. in Malakoz.
Blatter, p. 174.
1893. H. glabra A. Ads., Pilsbry in Tryon, Man. of Conch., XV,
p. 356, pi. 43, fig. 18.
Santa-Marta, Stn. 41 ; Gairaca (Santa-Marta), Stn. 51. Cet Haminea
est connu de Saint-Tbomas (Swift).
CROISIÈRES DU YACHT « GUAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 1o9
48. Haminea elegans Gray.
1825. Buila elegans Gray, Ann. o[ Philos., N. Ser. IX, p. 408.
1875. Haminea Guildingi Svv., Môrch, Gâtai, in Malakoz. Blatter,
p. 174.
1893. H. elegans Gray, Pilsbry in ïryon, Mon. of Conch., XV,
p. 355, pi. 40, fig. 88, pi. 41, iig. 37, 38, 39.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56; Santa-Marta, Stns. 41 et 44.
Famiiie : Aplustridae.
49. Hydatina physis Linné.
1758. Bulla physis Linné, Syst. Nat., edit, X, p. 727.
1875. B. physis Lin. Môrcli, Gâtai, in Malakoz. Blatter, p. 175.
1893. Hydatina physis Lin., Piisbry w Tryon, j/an. of Conch., XV,
p. 387, pi. 45, fig. 14 à 17.
Batiia-lionda, Stn. 54.
Ce Mollusque a un habitat extrêmement étendu; on le trouve en
Australie, au Japon, à l'Ile Maurice, dans la Mer Rouge, sur les
côtes occidentales d'Afrique et enfin aux Antilles et dans le Golfe
du Mexique.
Famille : Aplysiidae.
50. ApLYsiA sp?
Gairaca (Santa-Marta), Stn. 50.
Coquille jeune impossible à identifier avec certitude.
Famille : Atlantide.
51. Atlanta Peroni Lesueur.
Atlanta Peronii Lesueur, Journal de physique, t. 85, p. 391,
pi. 11, fig. 1,2.
1835-1843. Atl. Peronii Les., d'Orbigny, Voyage dans l'Amérique
Méridionale, t, V, p. 171, pi. XII, fig. 1 à 15.
1852. Atl. Peronii Les., Eydoux et Souleyet, Voyage de la Bonite,
p. 373, pi. 19, fig. 1 à 8.
Pêche de surface lat. nord 30*^, long, ouest 70°, 14 avril 1896,
8 heures du soir.
PTEROPODA.
Les recherches de Boas et de Pelseneer ont démontré que
les Ptéropodes ne sont autre chose que des Opislhobranches modi-
fiés par leur habitat à la surface de la mer.
KiO PH. DAUTZENBËHG
THECOSOMATA.
Famille : OavoliniidaB.
32. Cavolinia LONGiROSTRis (Lesueur) Blainville.
1821. Hyalaca loîigirostris Lesueur mss. in Blainville, Dict. des
Se. Nat., t. XX 11, p. 81.
1887. Cavolinia longiroatris Les., Pelseneer, Challenger Plero-
poda, p. 79..
Pèche de surface près des îles Tesligos, 19 janvier 1896, après-midi.
53. Cavolinia uncinata (Rang mss.) d'Orbigny.
1836. Hyalaca uncinata Rang mss, in d'Orbigny, Voyage dans
l'Amérique Méridionale, t. V, p. 93, pi. V, lig. 11 à 15.
1887. Cavolinia unciîiata Rang, Pelseneer, Challenger Pteropoda,
p. 84.
Pêciie de surface près des lies Testigos, 19 janvier 1896, drag. au
large des îles Testigos par 80".
54. Clio pyramidata Linné.
1767. Clio pyramidata Linné, Syst. Nat. edit. Xll, p. 1094.
1887. C. pyramidata Lin., Pelseneer, (challenger Pteropoda, p. 63.
Pêche de surface, lat. N. 30*^, long. 0. 70% 8 heures du soir.
55. Cllo (Creseis) acicula Rang.
1828. Creseis acicula Raug. Notice sur quelques MoU. nouv. du
genre Cleodora, etc , in. Ann. des Se. Nat., t. XIll, p. 318, pi. XVII,
fig. 6.
1887. Clin (Creseis) acicula Rang, Pelseneer, Challenger Pteropoda,
p. 51.
Pèche de surface près des îles Tesligos, 19 janvier 1896, après-midi.
56. Clio (Creseis) vihgula Rang.
1828. Creseis virgula Rang, Notice sur quelques Moil. nouv. du
genre Cleodora, etc., in Ann. Se. Nat., t. XIII, p. 316, pi. XVII, fig. 2,
1887. Clio (Creseis) virgula Raug, Pelseneer, Challenger Pteropoda,
p. 48.
Pèche desurface, près desîles Testigos,19 janvier 1896, après midi.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANïIQUE 161
Ordre : PROSOBRAXCHIATA.
Sous-ordre : PECTINIBRANCHIATA.
TOXOGLOSSA.
Famille : Terebridae.
57. Tererra dislocata Say.
1822. Cerithinm dislocatum Say, Journ. Acad. of N. Se. Philad., II,
p. 135.
1885. Terebra dislocata Say, Tryon(ex parte), Man. of Conch., VII,
p. 18, pi. 4, lig. 63 (tantum).
Cumana, Stn, 33; Bahia Honda, Stii. 55; Rio Hacha, Stus. 52 et
53; Santa Marta, Stas. 41, 42 et 44.
Espèce fort variable sous le rapport de la sculpture et de la colo-
ration. Chez certains exemplaires les sillons décurrents découpent
les côtes longitudinales de manière à former des séries de granu-
lations.
Famille : Conidae.
58. CoNus (CoRONAxis) MUS Hwass.
1792. Conus mus Hwass in Bruguière, Encycl. Méthod., I, 2'îpart.,
p. 630.
1884. C. mus Hw.,Tryon (ex parte), Man. of Conch., VI, p. 19,
pi. 5, fig. 72 (tantum).
Martinique, Stn. 20; Bahia Honda, Stn. 54.
59. CoNus (Asprella) verrucosus Hwass.
1792. Conus verrucosus Hwass in Bruguière, EneycL Méthod., I,
2« part., p. 708.
1884. C. verrucosus Hw., Tryon, Man. of Conch., VI, p. 78, pi. 24,
fig. 12.
Cumana, Stn. 33; Bahia Honda, Stns. 54 et 55; Rio Hacha, Stn. 52;
Sauta-Marta, Stns. 41 et 47.
Exemplaires tubercules et exemplaires dépourvus de tubercules.
60. Conus (Lithoconus) papilionageus Hwass.
1792. Conus papiiionaceus Hwass in Bruguière, Encycl. Méthod., I,
2e part., p. 665.
1884. C. proteus Hw. var. papiiionaceus Hw., Tryon, Man. of
Conch., VI, p. 12, pi. 2, Éig. 35.
Gap. Blanc, Stn. 14. '
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. m". — H.
162 PH. DAUTZENBERG
61. CoNus (Leptoconus) centurio Born.
1780. Conus centurio Boni, Test. Mus. Caes. Vindob., p. 153, pi. 7,
fig. 10.
1884. C. centurio Born, Tryou, Man. of Conch., VI, p. 33, pi. 9,
fig. 68.
Ile ïortuga, Stn. 36.
62. Conus (Rhizoconus) floridanus Gabb.
1868. Conus [loridanus Gabb, American Journ. of Conch., IV,
p. 195, pi. 15, fig. 4.
1884. C. (loridanus Gabb, Tryou, Man. of Conch., VI, p. 38, pi. 11,
fig. 4, 5.
Golfe de Maracaïbo, Stu. 39; Rio Haclia, Sto. 53.
Ce Conus n'avait été signalé jusqu'à présent que de la Floride et
des lies Bahamas.
63. Conus (Rhizoconus) Lorenzianus Cheninitz.
1795. Conus Lorenzianus Chemuitz, Conch. Cah., XI, p. 51, pi. 181,
fig. 1754, 1755.
1884. C. Lorenzianus Cheniu., ïryon, Man. of Conch., VI, p. 35,
pi. 10, fig. 79.
Sauta-Marla, Stu. 42.
L'habitat : Indes Uccidenlales assigné par Weiukaufï à cette
espèce et que Tryou regardait comme très incertain, se trouve
confirme par l'exemplaire rapporté par M. de Dalmas.
64. Conus (Rhizoconus) optabilis A. Adams.
1853. Conus optahilis A. Adams, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 116.
1858. C. optabilis A. Ads., Sowerby, Thés. Conch., 111, p. 15,
pi. 16, fig. 364.
1884. C. oijtabilis A. Ads., Tryou, Man. of Conch., VI, p. 38,
pi. 38, pi. 11, fig. 9.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39.
La patrie du Conus optabilis était jusqu'à présent inconnue.
65. Conus (Stephanoconus) cedonulli Hwass.
1792. Conus cedonulli Hwass in Bruguière, Encycl. Méthod., I,
2^= partie, p. 602 ; pi. 316, Jig. 1 à 9.
1884. C. nehulosus Tryon (ex-parte, non Hwass), Ma)i. of Conch.,
VI, p. 28, pi. 7, fig. 32, 33, 34 (tantum).
llesTestigos, Stn. 26.
L'exemplaire de celte rare espèce, rapporté par le « Chazalie» est
CROISIÈRES DU YACHT (' CHAZALIE » DANS L* ATLANTIQUE 163
remarquable par sa spire très élevée. C'est à tort, selon nous, que
Tryon a réuni le Conus cedonutli au Conus neimbsus.
66. Conus (Chklyconus) testudinarius Martini.
1773. Conus testudinarim Martini, Concli. Cah., II, p. 2o0, pi. 55,
fig. 605.
1884. C. testudinarius Mart., Tryon, Man. ofConch., VI, p. 65,
pi. 20, fig. 18.
Iles Testigos, Stu. 24.
Le Conus testudinarius est connu des Indes Occidentales, de
l'archipel du Cap-Vert, ainsi que de la côte occidentale d'Afrique.
67? Conus (Chelyconus) mediterraneus Hwass,
var. rubens B. D. D.
1882. Conus (Chelyconus) mediterraneus Bvug. var. rubens Bucquoy,
Dautzeoberg et G. DoUfus, Mollusques du RousslUon^ I, p. 83, pi. XIII,
fig. 21, 22.
Ilot Branco, Stus. 18 et 19.
C'est avec doute que nous rapportons à cette variété du Conus
mediterraneus 4 spécimens très jeunes, rapportés par M. de Dalmas.
68. CoNUS (Chelyconus) goerulescens Chemnitz.
1795. Conus coerulescens Chemnitz, Conck. Cab., XI, p. 54, pi. 182,
fig. 1762, 1763.
1884. C. mediterraneus Hw. var. coerulescens (Ch.) aucl. Tryon,
Man. ofConch., VI, p. 66, pi. 21, fig. 30, 31.
Cap Blanc, Stu. 14.
69. Conus (Chelyconus) Loveni Krauss.
1848. Conus Loveni Krauss, Die Siïdafrik. Moll. p. 131, pi. VI, fig. 25.
1881. Chelyconus Loveni Kr. De Rochebrune, Faune de l'Arch. du
Cap Vert, in Nouo. Arc h. du Muséum, p. 287.
1884. Conus rosaceus (Chtz) auct, var. tinianus Reeve (non Hwass),
Tryon (ex parte) Man. of Conch., VI, p. 56, pi. 17, fig. 38 (tantum).
Ilot Branco, Stn. 18.
Cette espèce citée du Cap de Bonne Espérance et de Natal, par
Krauss, a été recueillie plus tard à Saint-Vincent du cap Vert
(Rochebrune).
70. Clavatula muricata Lamarck, var. sagerdos Reeve.
1845. Pleurotoma sacerdos Reeve, Conch. Iconica, pi. XX, fig. 172.
164 PH. DAUTZENBERG
1884, Clavatula muricataLk., Tryou (ex parte), Mun. of Conch.,
VI, p. 229, pi. 18, fig. 19; pi. 30, fig. 77 (tantum).
Cap Blanc, Stn. 15.
71. Pleurotoma virgo Lamarck.
1822. Pleurotoma virgo Lamarck, Anim. sans vert., VII, p. 94.
1884. Pi. viri/o Lam., Trvoii, Man. of Conch., VI, p. 168, pi. 3,
fig. 32.
Martinique, Stn. 20; îles Testigos, Stn. 26.
Tryon nous semble avoir eu raison de réunir au Pleurotoma mrgo
les PL Jelskii et Aniillarum de Crosse, qui paraissent établis sur des
spécimens jeunes de cette espèce.
72. Drillia GiBBosA Bom, var. minor, nov. var.
PI. IX, flg. 2, 2.
1780. Murex gibbosus Boni. Test. Mus. Caes. Vindob., p. 321, pi. II,
fjg. 12, 13.
1884. Drillia gibbosa Boru., Tryon, Man. ol Conch., VI, p. 179,
pi. 9, flg. 54.
Martinique, Stn. 20 ; Bahia Honda, Stu. 55; Rio Hacha, Sln. 52 ;
Santa-Marta, Stns. 41 et 42; île Marguerita, Stn. 30.
Tous les exemplaires rapportés par M. de Dalmas sont beaucoup
plus petits que le type du Drillia gibbosa : le plus grand ne dépasse
pas24millim. de hauteur (tandis que la forme typique a 48 millim.)
et certains autres, bien adultes également, n'atteignent même que
15 millim.
73. Drillia leucocyma Dali.
1883. Drillia leucocyma Dali, Proc. U. St. j\at. Mus., VI, p. 328,
pi. X, flg. 8.
1884. D. zébra Lam. var. leucocyma Dali, Tryon, Man. of Conch.,
VI, p. 197, pi. 34, tîg. 2.
Rio Hacha, Stn. 52.
Cette espèce qui n'avait été rencontrée jusqu'à présent qu'à Key
West (Floride), nous semble différer suITisamnient du Drillia zébra
pour être considérée comme distincte.
74. Drillia pulchha (Gray mss.) Reeve.
1846. Pleurotoma pulchra (Gray mss.) Reeve, Conch. Icon., pi.
XXXVni, fig. 351.
1884. Drillia zébra Tryon (ex parle, nec Lamarck), Man. of Conch.,
VI, p. 196, pi. 15, lig. 18 (tantum).
Santa-Marta, Stn. 41.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l' ATLANTIQUE 165
De même que la précédente, cette espèce nous paraît avoir été
réunie à tort par Tryoa au Drillia zébra.
75. Drillia ostrearum Stearns.
1872. Drillia ostrearum Stearns, in Proc. Boston Soc. of Nat. Hist.,
XV, p. 22.
1884. D. ostrearum St., Trvon, Man. ofConch., VI, p. 197, pi. 34,
fig. 79.
Rio Hacha, Stn. 52; Santa-M^rta, Stn. 41.
Trouvé sur les huîtres en Floride. Les spécimens rapportés par
le (( Chazalie » montrent que cette espèce se propage beaucoup
plus au Sud.
76. Drillia rhodochroa nov. sp.
PI. IX, fig. 3, 3.
Testa solida, nitidiuscula. Spira elata et turrita. Anfractus 10
convexiusculi, sutura parum impressa juncti, lente ac regulariter
crescunt : primi 2 levés ac mamillati, ceteri costis longitudinalibus
obliquis, validis, in medio tumidiusculis, superne in fuoiculum
subsuturalem indistincte discriminatum confluentibus ornati et,
inter costas transverse regulariter sulcati. Costae in anfr. ultimi
pagina dorsuali deficiunt. Araa dorsualis sulcis transversis ac plicis
incrementi tantum sculpta, a Costa ultima variciformi, limitatur.
Apertura elongata, superne profundeemarginata, interne in caudam
brevem, apertam, anticeque provectam desinit. Columella callo
crasso, superneque valde progrediente muuita. Labrum acutemar-
ginatum, extus vero prastextum, superne sinulum profundum aç
anticecoarctatum praebet.
Color roseus, versus apicem fuscescens ; cost<e longitudinales
pallidiores ; area dorsualis pallide fusca, subpellucida.
Longit. : 11, latit. : 4 millim. ; apertura 4 millim., alta 2 millim.
lata.
Coquille solide, assez luisante Spire élevée, turriculée, composée
de 10 tours légèrement convexes, croissant lentement et régulière-
ment, séparés par une suture peu accusée. Deux tours embryon-
naires lisses et papilleux ; tours normaux ornés de côtes longitu-
dinales obliques, fortes, arrondies, un peu renflées au milieu et se
fondant au sommet dans un bourrelet subsutural indistinctement
limité. Les côtes sont à peu près de même largeur que les inter-
valles et ceux ci sont garnis de sillons décurrents régulièrement
espacés et de stries d'accroissement peu apparentes. La région
dorsale du dernier tour ne présente que des plis d'accroissement et
des sillons décurrents; elle est limitée d'un côté par le bourrelet du
166 PH. DAUTZENBERG
labre et de l'autre par une dernière côte longitudinale plus forte
que les autres et variciforme. Ouverture allongée, profoudément
échancrée au sommet et terminée à la base par un canal court,
largement ouvert et projeté en avant. Columelle presque droite,
garnie d'une callosité épaisse et saillante qui se dilate encore au
sommet. Labre tranchant au bord, pourvu au sommet d'un sinus
très profond, étranglé en avant par l'expansion du bord columellaire
et garni d'un bourrelet externe bien développé.
Coloration d'un fond rosé, sur lequel les côtes longitudinales se
détachent en rose violacé clair ; sommet de la spire teinté de brun ;
région dorsale du dernier tour ornée d'une large tache brune. Cette
partie, dépourvue de côtes longitudinales, est plus mince que le
reste de la coquille et un peu translucide.
Rio Hacha, Stn. 52; Sauta-Marta, Stns. 41, 42 et 44.
Par sa région dorsale du dernier tour dépourvue de côtes longi-
tudinales, cette espèce se rapproche du Drillia gibbosa ; mais son
test est plus luisant, sa sculpture est différente, les côtes étant obli-
ques et non perpendiculaires; le bourrelet subsutural est aussi
moins apparent.
77. Drillia Chazaliei nov. sp.
PI. IX, fig. 4, 4.
Testa solida, oblongo-fusiformis. Spira elata, turrita. Anfractus
H gradati, sat lente regulariterque crescentes, sutura undulata ac
parum conspicua sejuncti. Anfractus primi 2 mamillati, levés ac
nitentes, sequeutes 3 costis longitudinalibus validis ac remotis liris-
que transversis tenuibus sculpti ; ceteri carina insupra subsuturali
acuta muniti. In. 5 anfr. ultimis, carina acutiuscula et undulata, a
sulco concavo utrinque comitatur. Costae in sulcis non conti-
nuuntur. Lirae transversae sensim validiores liuut et in costas
anfr. ultimorum tubercula elïormant. Apertura elongala, 13/30
altitudiuis adaequans, in caudam apertam et sat provectam desinit.
Coluinella rectiuscula, callo adnato superneque incrassato muuita.
Labrum acutemarginatum ac superne conspicue sinuatum.
Color saturate castaneus. Apertura intus livide caerulescens.
Long. 30, latit. Qmillim. ; apertura 13 millini. alta, 3 millini. lata.
•Coquille solide, allongée fusiforme. Spire élevée, turriculée,
composée de 11 tours étages croissant assez lentement et réguliè-
rement et séparés par une suture ondulée, peu distincte. Deux
tours embryonnaires mamillés, lisses et luisants, trois suivants
ornés de côtes longitudinales fortes, renllées, écartées et de cordons
décurrents très délicats. Sur les derniers tours apparaît une carène
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 167
subsuturale d'abord filiforme, puis plus élevée et onduleuse. Cette
carène s'écarte graduellement de la suture et est alors accompagnée
au-dessous d'un sillon décurrent à la base duquel les côtes longi-
tudinales viennent s'effacer. Les cordons décurrents s'accentuent
peu à peu sur les derniers tours où ils déterminent de petits tuber-
cules en rencontrant les côtes longitudinales. Ouverture étroite
allongée, occupant les 13/30 de la hauteur de la coquille, terminée
à la base par un canal ouvert, assez allongé. Columelle presque
droite, garnie d'une callosité appliquée qui s'épaissit au sommet.
Labre tranchant au bord, pourvu immédiatement au dessous de la
carène, d'un sinus bien accusé ayant un peu plus d'un millimètre
d'ouverture et autant de profondeur.
Coloration d'un brun noirâtre. Columelle brun marron ; fond de
l'ouverture garni d'un émail bleuâtre, livide.
Gumana, Stu. 33 ; Rio Hacha, Stn. 52 ; Santa-Marta, Stn. 41 ;
Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
Cette espèce se rapproche un peu du Dn'Uia maura Sowerby, de la
côte pacifique de Colombie ; mais elle est plus effilée à la base, ses
tours sont moins anguleux, son canal est moins large, sa carène
subsuturale est séparée de la suture par un espace plus large, etc.
78. Drillia Claudoni nov. sp.
PI. IX, fig. 3, D.
Testa solida et elongata. Spira turrita. Anfractus 9 convexi,
sutura impressa sejuncti, sat lente ac regulariter crescunt. Anfr.
primi 2 mamillati, laevigati ac nitentes ; ceteri costis longitudi-
nalibus latis, tumidis, fere contiguis, lirisque transversis eminen-
tibus ac costas transgredientibus sculpti. Zona subsuturalis parum
discriminata, transversim lirata longitudinaliterque arcuatim sub-
tiliter plicata, Costae longitudinales in anfr. ultimo numerosiores
ac debiliores, versus basim bifidae, a liris transversis granulatim
secantur. Apertura angusta, dimidiam testae altitudinem aequans,
superne profunde emarginafa, inferne in caudam brevem angus-
tequepatentem desinit. Columellarectiuscula, calloadnato, superne
incrassato ac provecto munita. Labrum acutemarginatum a sinulo
subsuturali everso, angusto, sed profundo, emarginatum, deinde
latissime praetextum.
Color albidus, versus apicem et inter costas fuscescens. Zona
fusca anfractum ultimum in medio cingit. Labrum fusco margi-
natum.
Longit. 12, latit. 3 millim. ; apertura 6 millim. alta, 2 millim.
lata.
168 PH. DAUTZENBERG
Coquille solide, allongée. Spire lurriculée, composée de 9 tours
convexes, croissant lentement et régulièrement, séparés par une
suture bien marquée. Tours embryonnaires mamillés, lisses et lui-
sants. Tours normaux ornés de fortes côtes longitudinales larges,
renflées, presque contiguës et de cordons décurrents bien développés
qui passent par-dessus les côtes. Zone subsutarale mal délimitée,
ornée de cordons décurrents filiformes et de plis longitudinaux
arqués, très délicats et assez régulièrement espacés. Sur le dernier
tour, les côtes longitudinales plus nombreuses et moins saillantes
que sur les précédents, se bifurquent au-dessous de la périphérie
et sont rendues granuleuses par les cordons décurrents. Ouverture
étroite, occupant la moitié de la hauteur de la coquille, profon-
dément échancrée au sommet et terminée à la base par un canal
court, étroitement ouvert et un peu infléchi vers la droite. Colu-
melle presque verticale, garnie d'une callosité appliquée qui
s'épaissit et se relève au sommet. Labre tranchant au bord, pourvu
dans le haut d'un sinus profond et accompagné, au-dessous du
sinus, d'un bourrelet saillant et très large qui se développe dans
le plan de l'ouverture et porte de nombreux cordons transversaux.
Coloration blanchâtre, teintée de bruu vers le sommet de la spire,
entre les côtes longitudinales, ainsi que le long du bord du labre.
Une bande peu nette, de même couleur, règne sur le dernier tour,
immédiatement au-dessous de la périphérie.
Rio Hacha, Stn. 52.
Cette espèce que nous dédions à M. Edouard Claudon, rappelle
par le bourrelet du labre qui se développe largement dans le plan
de l'ouverture, le Pleurotoma cardinalis Reeve, des Iles Philippines ;
mais elle en diffère totalement par sa sculpture et sa coloration.
Elle s'éloigne encore bien davantage du PL Dorvillae Gray, des
Indes Occidentales.
79. Drillia Jousseaumei nov. sp.
PI. IX, fig. 6, 6.
Testa solidiuscula, elongato-fusiformis. Spira turrita. Anfractus
8 convexi sutura auguste marginata sejuncti : primi 3 levés, ceteri
costis validis, quam interstitia latioribus ac funiculis transversis,
costas superantibus, sculpti. Gostae in anfr. ultimo debiliores sunt
atque versus basim mox evanescunt. Zona subsuluralis distincte
discrimiuata, striis incrementi arcuatis ac tenuissimis tantum
sculpta. Apertura ovata dimidiam testae altitudinem fere aequans,
superneque emarginata, inferue in caudani apertam, rectam et sat
longam desinit Columella rectiuscula, calloadnato tenui, superne
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 169
vero incrassato ac provecto munita. Labrum acutemarginatum ,
extus praetextum ac subsuluram profunde sinuatum.
Color pallide f ulvus.
Longit. 10, latit. 4millim. Apertura 5 millini. alla, 2 millim. lata.
Coquille assez solide, fusiforme, allongée. Spire turriculée, com-
posée de 8 tours. Trois tours embryonnaires lisses : les deux premiers
convexes, le troisième anguleux à la périphérie. Tours normaux
convexes, bordés immédiatement sous la suture, par un funicule
filiforme. Zone subsuturale nettement limitée sur laquelle on n'aper-
çoit que des stries d'accroissement très fines. Au dessous de cette
zone, le test est orné décotes longitudinales fortes, plus larges que
les intervalles etde cordons décurrents bien développés qui passent
par dessus les côtes, sans s'atténuer. Sur le dernier tour, les côtes
longitudinales deviennent plus faibles et disparaissent prompte-
ment vers la base. Ouverture ovale au milieu, occupant la moitié
de la hauteur de la coquille, émarginée au sommet et terminée à la
base par un canal droit et assez allongé.
Columelle presque perpendiculaire, pourvue d'une callosité
appliquée, mince, mais qui s'épaissit et devient saillante au sommet.
Labre tranchant au bord, échancréau sommet par un sinus profond
et accompagné, du côté externe, d'un fort bourrelet qui contourne
également le sinus ; mais disparaît à la naissance du canal.
Coloration fauve claire uniforme.
Santa-Marta, Stn. 42.
Cette espèce, que nous dédions à notre savant confrère, M. le Dr
Jousseaume, rappelle, par sa forme le Pleurotoma bicanalifera
Sowerby (Proc. Zool. Soc. Lond., 1833, p. 136 et Conch. Icon.
pi. XII, fig. 103), découvert par Cuming dans la baie de Montija, sur
la côte occidentale de l'Amérique Centrale ; mais la sculpture du
bicanalifera est plus fine et granuleuse.
Le Drillia Jousseaumei appartient au même groupe que le Drillia
Dalmasi; mais sa forme est plus élancée, son canal est plus long et
plus droit, son ouverture est plus large, enfin le bourrelet externe
de son labre est moins développé.
80. Raphitoma accincta Montagu.
1808. Murex accinctus Montagu, Test. Brit., suppl., p. 114.
1884. Daphnella accincta Mont.,Tryon, Man. of Conch. VI, p. 310,
pi. 18, fig. 37.
Santa-Marta, Stn. 41.
Cette espèce avait été décrite par Montagu comme provenant des
170 PH. DAUTZENBERG
côtes d'Angleterre ; mais on sait aujourd'hui qu'elle habite en
réalité les Indes Occidentales.
81. CiTHARA ROBUSTA Verkruzcn.
Kingston (Jamaïque) Stn. 56.
RACHIGLOSSA.
Famille : Olividae.
82. Oliva flammulata Lamarck.
1757. Porcellana girol Adanson, Voyage au Sénégal, p. 61, pi. IV,
fig. 6.
1822. Oliva flammulata Lamarck, Anim. sans vert., VII, p. 424.
1883. 0. flammulata Lk., Tryon, Man. of Conch., V, p. 84, pi. 32,
fig. 11; pi. 34, fig. 55.
1891. 0. flammulata Lk., Dautzenberg, Voijagede la Mélita, p. 16.
Cap Blanc, Stn. 14.
83. Oliva reticularis Lamarck.
1822. Oliva reticularis Lamarck, .4mm. sans vert., t. VII, p. 424.
1883. 0. reticularis Lk., Tryon (ex-parte), Man. of Conch., V,
p. 83, pi. 30, fig. 90, 91 (tantum).
Barbuda, Stn. 7 (exemplaire fossile); îles Testigos, Stn. 26; Golfe
de Maracaibo, Stn. 39; Bahia Honda, Stn. 54; Santa-Marta, Stn. 42.
Var. Bewleyi Marratt.
1883. Oliva reticularis Lk. Tryon (ex parte), Man. of Conch., V,
p. 83, pi. 31, fig. 97 (tantum).
Santa-Marta, Stn. 41.
Cette variété se distingue de V Oliva reticularis typique, par sa
coloration foncée et par la présence d'une tache brune sur la base
de la columelle.
84. Oliva litterata Lamarck.
1822. Oliva litterata Lamarck, Anim. sans vert., t. VII, p. 425.
1883. 0. litterata Lk., Tryon, Man. of Conch., V, p. 83, pi. 31, fig. 5.
Santa-Marta, Stn. 42.
L'aire de dispersion de cette espèce s'étend depuis la Caroline
du Nord jusqu'au Brésil (Bahia).
85. Olivella myriadina Duclos.
1835. Oliva myriadina Duclos in Chenu, Illustr. Conch., pi. 5,
fig. 1, 2.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l' ATLANTIQUE 171
1883. Olivella myriadina Duel., Tryon, Man. of Conch., V, p. 68,
pi. 15, fig. 90.
Embouchure de la rivière de Cariaco, Stn. 34; Cumana, Stn, 33;
Santa-Marta, Slns. 41 et 42.
Nous possédons des exemplaires de cette espèce recueillis à St-
Martin (Antilles), par E. Marie. Elle a été confondue par Tryon
avec VOliveUa inconspicua C. B. Adams, de Panama.
86. Olivella Guildingi Reeve.
1850. Oliva Guildingi Reeve, Conch. Icon., pi. XXVIII, fig. 89% 89''.
1883. Olivella nivea ïryon, ex parte (non Gmelin), Man. of Conch.,
V, p. 67, pi. 15, fig. 76 (tantum).
Cumana, Stn. 33 ; Santa-Marta, Stn. 41.
Nous croyons que Tryon a eu tort de réunir cette espèce, connue
seulement jusqu'à présent de Saint-Vincent, à VOliveUa nivea
Gmelin, car le Guildingi est bien plus petit, plus étroit, etc.
87. Olivella mutica Sa y.
1822. Oliva mutica Say, Journ. Acad. N. ^c. of Philad., II, p. 228.
1883. Olivella mutica Say, Tryon, Man. of Conch., V, p. 64, pi. 14,
fig. 43, 44.
Bahia Honda, Stns. 54, 55.
Var. nitidula Dillw^yn.
1817. Oliva nitidula Dillwyn, Desci\ Catal., I, p. 521.
1883. Olivella mutica Say, Var. nitidula Dilhv., Tryon, Man. of
Conch., V, p. 64, pi. 14, fig. 48, 49.
Santa-Marta, Stn. 41.
Si la réunion des Olivella mutica et nitidula était définitivement
admise, il faudrait, pour se conformer à la loi de priorité, adopter
pour type la forme large nitidula et faire passer au rang de variété
la forme étroite : mutica Say,
Les deux formes se trouvent répandues dans toutes les Indes
Occidentales, depuis les Carolines jusqu'au Brésil,
Famille : Mar^iiiellidae.
88, Marginella glabella Linné.
1757. Porcellana porcelaine Adanson, Voyage au Sénégal, p. 56,
pl. 4, fig. 1.
1758. Voluta glabella Linné, Syst. ISat. édit., X, p. 730.
1875. Marginella glabella Lin,, Jousseaume, Monogr. G. Marginella,
p. 5.
172 PH. DAUTZENBERG
1883. M. glahella Lin., Tryon. Man. of (Jonch., V, p. 17, pi. 5,
fig. 57-58.
Cap Blano, Stn. 14.
89. Marginella limbata Lamarck.
1822. Marginella limbata Lnmsivck, Anim.sansvert.,l.\'U,p.3Dl.
1875. M. limbata Lk., Jousseaume, Monogr. G. Marginella, p. 10
Gap Blanc, Stn. 14.
90. Marginella irrorata Menke.
1828. Marginella irrorata Menke, Signopsis, p. 88.
1875. M. irrorata Menke, Jousseaume, Monogr. G. Marginella, p. 6,
1883. M. irrorata Menke, Tryon, Man. of Conch., t. V, p. 17,
pi. 5, fig. 60.
Cap Blanc, Stn. 14.
91. Marginella hematita Kiener.
1834. Marginella hematila Kiener, Spécies Gén. et Icon., p. 11,
pi. VU, fig. 31.
1875. M. bematita Kien., Jousseaume, Monogr. G. Marginella, p. 11.
1883. M. hematita Kien., Tryon, Man. of Conch., t. V,p.24, pi. 7,
fig. 13.
Iles Testigos, Stn. 25.
Kiener a indiqué par erreur, comme vivant dans la Méditerranée,
cette espèce dont l'habitat certain est la mer des Antilles : Porto-
rico, etc.
92. Marginella (Egouena) amygdala Kiener.
1757. Porcellana egouen Adanson, Voyage au Sénégal, p. 59, pi. 4,
fig. 3.
1841. Marginella amygdalaK\enev,Spécies Gén. eticon., p. 36, pi. 11,
fig. 1.
1875. Egoaena egouen Adans., Jousseaume, Monogr. G. Marginella,
p. 46.
1883. Marginella {Prunum) inarg inat a Tvy on, ex parte foon Born^,
Man. of Conch. , t. V, p. 28, pi. 8, fig. 51 (tautum).
Cap Blanc, Stn. 14; Baie du Lévrier, Stn. 17.
L'o[)inion de Tryon, qui réunit cette espèce au M. marginata
Born, des Antilles, est tout à fait inadmissible.
93. Marginella (Egouena) cincta Kiener.
1834. Marginella cincta Kiener, Spécies gén. et icon., p. 21, pi. 8,
fig. 32,
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DAiNS l'aTLANTIQUE 173
1875. Egouena cincta Kien., Jousseaume, Monogr. G. MargineUa,
p. 36.
Cumana, Stn. 33; Golfe de Maracaïbo, Stn. 39; Santa-Marta,
Stn. 47; île Marguerita, Stn. 30; île Tortuga, Stn. 36.
Tryon a réuni celte espèce au marginata de Boru, en même temps
que la précédente {aniygdala Kiener); mais nous partageons l'avis
du D' Jousseaume qui la considère comme distincte.
94. iMarginella (Egouena) labrosa Redfield.
1846. MargineUa arassilab? uni Sowerby (non Lea, nec Conrad), m
Proc. Zool. Soc. of LoncL, p. 96.
1870. M. labrosa Redfield, Catal. MargineUa, p. 239.
1875. Egouena Leai Jousseaume, Monogr. G. MargineUa, p. 37.
1883. MargineUa labrosa Redf., Tryon, Man. ofConch., t.V, p. 28.
Iles Testigos, Sln. 26 ; Golfe de Maracaïbo, Stn. 39 ; Rio Hacha,
Stn. 52.
95. Marginella (Egouena) prunum Gmelin.
1790. Voluta prunum Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3446.
1875. Egouena prunum Gmel., Jousseaume, Monogr. G. MargineUa,
p. 47.
1883. MargineUa prunum Gmel., Tryon (ex parte), iV/an. ofConch.,
t. V, p. 29, pi. 8, fig. 58-59 (tantum).
' Martinique. Stn. 20.
96. Marginella (Granula) minuta Pfeiffer.
1840. MargineUa minuta PleiQer, in Wiegjn. Archir. fUr Naturg.,
t. I, p. 259.
1875. Granula minuta Pfr., Jousseaume, Monogr. G. MargineUa,
p. 85.
1883. MargineUa minuta Pfr., Tryon (ex parte), Man. of Concli.,
t. V, p. 43, pi. 12, fig. 60 (tantum).
Santa-Marta, Stn. 41.
97. Marginella (Volvarina) t^niata Sowerby.
1846. MargineUa tœniata Sowerby, in Proc. Zool. Soc, of Lond.,
p. 96.
1875. Volvarina tœniata Sow., Jousseaume, Monogr. G. Marginella,
p. 56.
1883. Marginella tœniata Sow., Tryon, Man. of Conck., t. V,
p. 52, pi. 13, fig. 16.
Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
Cette espèce n'est citée que de l'Archipel du Cap Vert 'par M. le
174 PH. DAUTZENBERG
D"" Jousseaume; mais Tryon l'indique aussi comme habitant les
Indes Occidentales.
98, M/vRGiNELLA (Volvarina) obscura Rccve.
1865. Marginella obscura Reeve, Conch. Icon , pi. XXIV, fig. 132.
1875. Voicarina obacura Reeve^ Jousseaume, Monogr. G. Margi-
nella, p. 63.
1883. Marginella obscura Reeve, Tryon, Man. of Conch., t.V, p. 52,
pi. 13, fig. 22.
Cumana, Stn. 33; Iles Testigos, Stn. 25.
L'habitat de cette Marginelle était inconnu jusqu'à ce jour.
99. Marginella (Volvarina) avena Valenciennes
Var. Reverleana Rernardi.
1853. Marginella Beyerlcana Rernardi, in Journ. de Conch., t. IV,
p. 149, pi. V, fig. 15, 16.
1875. Volvarina Beyerleana Reru., Jousseaume, Monogr. G. Margi-
nella, p. 56.
1883. Marginella avena Val., var. Beyerlcana Reru. Tryon, Man.
of Conch., t. V, p. 50, pi. 13, fig. 3. 8.
Ilot Rranco (Cap Vert), Stu. 19.
Le Marginella Beyerleana ne différant du Marginella avena que
par sa coloration, il nous semble que Tryon a eu raison de le consi-
dérer comme une simple variété de cette espèce.
Cette Marginelle n'avait été mentionnée jusqu'à présent que des
Indes Occidentales.
100. Marginella (Volvarina) mexicana Jousseaume.
1875. Volvarina mexicana Jousseaume, Monogr. G. Marginella,
p. 60, pi. 8, fig. 9, 9.
1883. Marginella mexicana Jouss., Tryon, Man. of. Conch., t. V,
p. 50, pi. 13, fig. 1.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39.
101 . Persicula persicula Linné.
1757. Porcellana bobi Adanson (ex parte), Voyage au Sénégal,
p. 60 (excl. fig.).
1758. Voluta persicula Linné, Sgst. nat., édit. X, p. 730.
1875. Persicula persicula Lin., Jousseaume, Monogr. G. Marginella,
p. 95.
1883. Marginella (Persicula) persicula Tryon, Man. of Conch., t. V,
p. 36, pi. 10, fig. 10.
Raie du Lévrier, Stn. 17.
CROISIÈRES UU YACHT « GUAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 175
102. Persicula cingulata Dillwyn.
1757. Forcellana bobi Adanson (ex parte), Voyage au Sénégal,
p. 60, pi. 4, fig. 4.
1817. Voluta cingulata Dillwyn, Descr. Catal, t. I, p. 525.
1875, Persicula cingulata Dillw., Jousseaume, Monogr. G. Margi-
nella, p. 95.
1883. Marginella {Persicula) cingulata Dillw., Tryon, Man. of
Conch. t. V, p. 36, pi. 10, fig. 11.
Cap. Blanc, Sln. 14 ; Baie du Lévrier, St. 17.
103. Persicula interrupta Lamarck.
1757. Porcellana duchon Adanson, Voyage au Sénégal, p. 61, pi. IV,
fig- 5.
1822. Marginella interrupta Lamarck, Anim. sans vert., t. VII,
p. 362.
1875. Persicula duchon Adans., Jousseaume, Monogr. G. Marginella,
p. 98.
1883. Marginella interrupte-lineata (v. Mûhlf.), Tryon, Man. of
Conch., t. V, p. 37, pi. Il, fîg. 16-17.
Golfe de Cariaco, Stn. 35; Bahia Honda, Stn. 55; Rio Hacha,
Stn. 52 ; Santa-Marta, vStns. 41 et 43.
Espèce répandue depuis la Gôle occidentale d'Afrique, jusqu'aux
Indes Occidentales.
104. Persicula porcellana Gmeliu.
1790. Voluta porcellana Gmelin, Syst. ^UlL édit. XIII, p. 3449.
1875, Persicula porcellana Gmel., Jousseaume, Mono^?\ G. Margi-
nella, p. 97.
1883. Marginella porcellana Tryon, Man. of Conch., t. V, p. 37,
pi. 10, fig. 13,
lie Tortuga, Stn, 36.
105. Persicula pulcherrima Gaskoin.
1849, Marginella pulcherrima Gaskoin, in Proc. ZooL Soc. ofLond.,
p. 21.
1875. Persicula pulcherrima Gask., Jousseaume, Monogr. G. Margi-
nella, p. 103.
1883. Marginella (Persicula) pulcherrima Tryon, Man. of Conch.,
t. V, p. 39, pi. 11, fig. 30.
Ile Testigos, Stn. 26.
176 PH. DAUTZENBERG
106? Persicula frumentum Sowerby.
1832. Marginella frumentum Sowerby, in Pîoc. Zool Soc, of Lond.,
p. 57.
1847. M. frumentum Sowerby, Thés. Conch . , I, p. 393, pi. LXXVllI,
fig. 221,222.
1875. Persicula frumentum Sow., Jousseaume, Monogr. G. Margi
nella, p. 102.
1883. Marginella (Persicula) frumentum Sow., Tryon, Man. of
Conch., i. V, p. 38, pi. 11, fig. 27.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39.
Il esl fâcheux que l'exemplaire unique, rapporté par M. de
Dalnias soit en trop mauvais état pour permettre une détermination
certaine, car l'habitat aux Indes Occidentales du Persicula frumentum
demanderait à être confirmé. Tryon et le Dr Jousseaume ne le
mentionnent que de la côte occidentale de l'Amérique du Sud :
Equateur, etc.
107. Persicula obesa Redfield.
1846 (Avril). Marginella obesa Redfield, Ann. Lyc. Nat. Hist. of
New-York, t. IV, p. 164, pi. 10, fig. 5^ , 5^ .
1846 (Novembre) M. similis Sowerby, Thés. Conch., t. 1, p. 396,
pi. LXXVIII, fig. 206, 207.
1875. Persicula obesa Redf., Jousseaume, Monogr. G. Marginella,
p. 98.
1883. Marginella (Persicula) obesa. Redf., Tryon, Man. of Conch.,
t. V, p. 37, pi. 11, fig. 18, 19.
Santa-Marta, Stn. 41.
Espèce connue au Venezuela et au Brésil.
Famille : Yolutidae.
108. Yetus Neptuni Gmelin.
1757. Yetus Yet Adanson, Voyage au Sénégal, p. 44 (ex parte).
1790. Voluta Neptuni Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3467.
1882. Cymbium Neptuni Gm., Tryon, Man. of Conch., t. IV, p. 80,
pi. 22, fig. 9 à 12, pi. l,fig. 3.
1891. Yetus Neptuni Gm., Dautzenberg, Voyage de la Mélita, p. 19.
Cap Blanc, Stn. 15.
var. NAVicuLA Gmelin.
1790. Voluta navicula Gmelin, Syst. Nat., édit. XllI, p. 3467.
Baie du Lévrier, Stn. 17.
CROISIÈRES DU YACHT (' CHA.ZALIE » DANS l' ATLANTIQUE 177
La variété nadcula ne se distingue du type que par sa coloration
jaunâtre taciietée de gris. Le nombre des plis de la columelle ne
peut être invoqué comme caractère, car il est fort variable.
109. VoLUTA viRESCENs (Solander) Dillwyu.
1817, Voluta cirescens Solander /nDillw^yn, Descr. Catal.,t. I, p. 562.
1822. V. poUjzoualis Lamarck, Anim. sans vert., t. VII, p. 341.
1849. V. cirescens Sol., Reeve, Conch. Icon., pi. IX, fig. 19.
1882. V. virescens Sol.', Tryon, Man. of Conch., t. IV, p. 84, pi. 24,
fig. 35, 36.
1889. V. vireacens Sol., Dali, Report a Blako) Gastr., p. 147.
Santa-Marta, Stn. 42.
Cette espèce mentionnée seulement de l'Afrique Occidentale par
Reeve, Tryon, etc., a été trouvée également sur la côte du Texas par
M. Dali.
Famille : Mitridae.
110. Mitra cornicula Linné.
1758. Voluta cornicula Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 731.
1822. Mitra lutescens Lsmarck, Anim. sans vert., t. VIII, p. 312.
1882. M. cornicula Lin., Tryon, Man. of Conch., t. IV, p. 122, pi.
36, fig. 74.
1883. M. cornicula Lin., Bucquoy, Dautzeuberg et G. Dollfus, Moll.
duEoussUlon, t. I, p. 117, pi. XVI, fig. 10, 11, 12, 13.
Ilot Branco (Gap Vert), Stn. 19.
Espèce également connue de la Méditerranée orientale et du
Sénégal.
m. Mitra puella Reeve.
1845. Mitra puella Reeve, Conch. Icon., pi. XXXIV, fig. 276.
1882. M. puella Reeve, Tryon, Man. of Conch., t. IV, p. 184, pi. 55,
fig. 583.
Santa-Marta, Stn. 43.
Famille: Fasciolariidae.
112. Fusus distans Lamarck.
1822. Fusus distans Lamarck, Anim. sans vert., t. VII, p. 124.
1881. F. distans Lam., Tryon, Man. of Conch., t. III, p. 57, pi. 36,
fig. 131.
lie Marguerita, Stn. 29.
Tryon a eu raison de réunir à cette espèce le Fusus clouter Philippi,
dont l'habitat indiqué est précisément l'Ile Marguerita, car les deux
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. xiii. — 12.
178 PH. DAUTZENBERG
spécimens recueillis vivants par M. de Dalmas dans cette localité
se rapprochent plus du Fusas distans ]Ji.,des Philippines, que de
la forme décrite sous le nom de closlcr.
113. Fusus Paeteli Dunker,
1858-1870. Fusus Paeteli Dunker, NoùL Ccmch., \). 100, pi. XXXIll,
fig. 5.
1881. Fusus gradatus ïryon, ex parte (non Reeve), Mon. of Conch.,
t. III, p. 57, pi. 35, fig. 125 (tantum).
Santa-Marta, Stn. 44.
C'est avec quelque doute que nous assimilons à cette espèce
l'exemplaire unique et jeune rapporté par M. de Dalmas. Tryon a
réuni le Fusus Paeteli au Fusas r/radatus Reeve, ce qui nous semble
bien téméraire, car, si l'on s'en rapporte aux figurations originales,
les deux formes seraient bien ditïérentes : le Fustis Paeteli a les tours
arrondis, sans carène médiane et le canal atténué à la base, taudis
que chez le fira<latus les tours sont nettement anguleux et le canal
eet cylindrique. Les tours embryonnaires semblent aussi dilïérer
sensiblement.
114. Fasciolaria tulipa Linné.
1758. Murex tulipa Linné, Sfisl. i\at., edit. X, p. 754.
1881. FasciolaiHa tulipa Lin., Tryon, Man. o( Conch., t. 111, p. 74,
pi. 50, fig. 1 à 4.
Golfe de Cariaco, Stn. 3.); Bahia Honda, Stn. 54.
115. Latirus gracilis Reeve.
1847. Turbinella (jracilis Reeve, Coneh. Icon., pi. X, fig. 53.
1881. fMti ras (jracilis Reeve, Tryon, Man. uf Conch., t. III, p. 91,
pi. 68, fig. 141.
Curaçao, Stn. 37.
L'exemplaire recueilli vivant à Curaçao par M. de Dalmas fixe
l'habitat de cette espèce qui était douteux jusqu'à ce jour. Tryon
dit en effet: (( Locality unknown, possibly West Goast of Central
America ».
116. Latirus infundibui.um Gmelin.
1790. Murex injuniiihuhua Gmelin. Syst. iVaf., edit. XIII, p. 3554.
1881. Latirus infundibalum Gm., Tryon, Man. o/ Conrh., t III,
p. 89, pi. 68, fig. 127, 144.
Iles Testigos, Stn. i5.
117. Latirus cavohuesonicus Sowerby.
1878. Latirus cayohaesonieus Sowerby, iii Proc. Zool. Sor. of Lond.,
p. 796, pi. XLVIII, fig. 4
CROISIÈRES DU YACHT « GBAZALIE » DANS l' ATLANTIQUE 179
1881. L. cayohumnikufi Sow., Tryon, Man. ofConch., t. lll. p. 92,
pi. 69. fig. 147.
Iles Testigos, Stn. :2o.
L'exemplaire rapporté par M. de Dalmas a le canal sensiblemeut
plus long- et plus fermé que le type figuré par Sowerby ; mais nous
croyons qu'il ne s'agit là que d'une modification accidentelle. Quoi
qu'il en soit, ce spéciuieu a un aspect particulier qui rappelle un
peu le Latirus lancea llmelin, de l'Océan Indien.
118. Leucozonia cingulïfera Laniarck.
1822. Turbinella cinguUlera Lainarck, Anim. sans vert., t. VII,
p. 107.
1881. Leucozonia cingidifera Laui., Tryon, Man. o[ Conch., t. III,
p. 94, pi. 70, fig. 165 à 173.
Curaçao, Stn. 37 : Santa-Marta, Stn. 43.
L'un des exemplaires recueillis vivants à Santa-Marta est remar-
quable par sa taille (haut. 64 millim.), ainsi que par le développe-
ment exceptionuel de la dent qui termine la fascie blanche.
119. Leucozonia triserialis Lamarck.
1822. Turbinella Irlserialis Lamarck, Anim. sans vert., t. VII,
p. 110.
1881. Leucozonia triserialis Lam., Tryon, Man. of Conch., t. III,
p. 05, pi. 70, fig. 175, 176 (tantum).
Ilôt Branco (Cap Vert), Stn. 19.
Espèce connue également de l'Afrique occidentale et du Brésil.
Famille : Tiirbiiiellidae.
120. Vasum capitellum Linné.
1758. Murex capitellum Linné, Sy st. Nat., édit. X, p. 750.
1882. Vasum capitellum Lin.. Tryon, Man. of Conch., t. IV, p. 73,
pi. 21, fig. 24.
Guadeloupe, Stn. 5 bis.
121. Vasum muricatum Born.
1780. Voluta muricata Born, Test. Mus. Caes. Vindob., p. 233.
1882. Vasum. muriaticum (sic) Born, Tryon, Man. of Conch., t. IV,
p. 71, pi. 20, fig. 11, 12.
Santa-Marta, Stn. 43.
122. Melongena melongena Linné.
1758. Murex melongena Linné. Syst. Nat. édit. X, p. 751.
180 PH. DAUTZENBERG
1881. Melonyena melongena Lin., Tryou, Man. of Cunch., t. III,
p. 107, pi. 41, lig. 197, 198.
1889. Melongena ntelongena Lin., Dali, Mar. Mail, ol the S. E. Coast
in Bull. U.S. Nat. Mus., p. 112.
Martinique, Stn. 20 ; Golfe de Cariaco, Stu. 35 ; lie Marguerita,
Sln. 30 ; Bahia Honda, Stn. 54.
Famille : Bncciuidae.
123. Cantharus coromandelianus Lamarck.
1822. Buccinum coronnindelianum Lamarck, Aniin. .srm.s vert.,
t. VII, p. 271.
1881. Cantharus coromandelianus Lani., Tryon, Man. of Conch,,
t. III, p. 163, pi. 74, fig. 287 (tantum).
Kingston (Jamaïque), Stn. 56; Santa-Marla, Stu. 43.
Le nom de cette espèce lui est peu approprié puisque son habitat
sur la côte de Coromandel est fort problématique, tandis qu'elle vit
incontestablement aux Indes Occidentales.
124. Phos Antillarum Petit.
1853. Phos Antillarum Petit de la Saussaye, Journ. de Conch.,
t. IV, p. 242, pi. VIII, fig. 9.
1881. P. veraguensis Tryon, ex parte (non Hinds) Man. o[ Conch.,
t. III, p. 219, pi. 84, fig. 531 (tantum).
Martinique, Stn. 21.
Tryon a réuni cette espèce, ainsi que les Phos Candei d'Orb. et
Graleloupiana Petit, au Phos reraguen,sis Hinds, connu de Veragua,
sur la côte Occidentale de l'Amérique Centrale. Ces assimilations
nous paraissent difficilement acceptables car la figuration donnée
par Hinds dans le « Voyage du Sulphur », ne concorde guère avec
celles des espèces que nous venons de citer. L'erreur nous paraît
provenir de ce que Sowerby a figuré dans le Thésaurus, sous le
nom de Phos. Veraguensis, la forme des Antilles que nous avons sous
les yeux. Quoi qu'il en soit, comme les matériaux de comparaison
de provenances certaines nous font défaut, nous préférons adopter
pour les spécimens du Chazalic le nom de Ph. Antillarum qui ne
permet aucune équivoque,
125. Phos paludus Powis.
1835. Nassa pallida Powis, in ['roc. Zool. Soc, p. 96.
1853. A', pallida Powis, Reeve, Conch. Icon., pi. iX, fig. 60.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 181
1859. Phoi^pallidm Sowerby, Thc^. Conch., t. III, p. 94, pi. 221,
fig. 19, 20, 21.
1881. Phos pallidus Powis, Tryon, Man. of. Conch., t. III, p. 218,
pi. 83, fig. 494, 495, 496.
Rio Hacha, Stn, 52; Santa-Marta, Stn. 43.
L'habitat indiqué pour cette espèce par Sowerby est aux Philip-
pines, tandis que Tryon le fixe à Panama.
Phos Chazaliei nov. sp.
PI. IX, fig. 7, 7.
Testa bucciniformis, solida et imperforata. Anfractns 9, primi 4
déclives, laevigati, nitentes ac interne acute carinati ; ceteri con-
vexi, sutura impressa sejuncti, costis longitudinalibus interdum
varicosis et funiculis transversis inaequalibus confertim irregula-
riterquedecussati. Striaequoqueincrementi tenuissimae,sub lente,
inter costas, conspiciuntur. Apertura ovata, interne in canalem
brevem apertumque desinit. Columella basim versus torta, plicara
sat validam praebet. Labrum acutemarginatum, intus nitens ac
minute denticulatum.
Color pallide griseus, iu anfr. ultimo fusco tribalteatus. Columel-
lae basis albescens ; apertura intus alba. Operculum tenue,
corneum, lutescens.
Lougit. 12, latit. 5 millim. 1/2 ; apertura 6 millim. alta, 3 millim.
lata.
Coquille bucciniforme, solide, imperforée, composée de 9 tours
séparés par une suture profonde. Les 4 premiers, embryonnaires, se
distinguent nettement des suivants : ils sont lisses, luisants, décli-
ves et pourvus, un peu au-dessus de la suture, d'une carène décur-
rente aiguë. Tours normaux mats, convexes, orués de côtes
longitudinales, dont([uelques-unes sont variqueuses, et de cordons
décurrents nombreux, inégaux, qui forment, par leur entrecroi-
sement, un treillis assez grossier. A l'aide de la loupe, ou distingue
aussi, dans les intervalles des côtes, des stries longitudinales fiues
et serrées. Overture ovalaire, terminée à la base par uu canal court,
bien ouvert. Golumelle tordue vers la base où elle présente un pli
bien accusé. Labre tranchant au bord, finement denticulé sur sa
face interne. Callosité columellaire luisante, peu développée.
Coloration d'un gris rosé clair, orné, sur le dernier tour, de trois
larges bandes décurrentes brunes, situées : l'uQe immédiatement
au-dessous de la suture, une autre à la périphérie et la troisième près
de la base. Les deux bandes supérieures se continuent sur les
182 PH. DAUTZENBERG
tours précédents. Base de la columelle blanchâtre ; intérieur de
l'ouverture blanc. Opercule corné, mince, jaunâtre.
Iles Testigos, Stn. 26 : Santa-Marta, Stns. 42 et 44.
C'est du Phos GraUlonpi Petit, du Sénégal, que notre espèce se
rapproche le plus : mais elle s'en distingue par sa taille plus faible,
ses côtes longitudinales plus nombreuses, inégales et dont un cer-
tain nombre sont variqueuses, ainsi que par ses cordons décurrents
plus nombreux. La sculpture du Plios Grateloupi est beaucoup plus
accusée et ses côtes longitudinales, saillantes, sont régulièrement
espacées.
127. DiPSACcus LiENARDi Bcmardi.
1858. Ancillaria Lienardi Bernardi,/OM/'». de Conch., t. VII, p. 302,
pi. X, fig. 4.
1864. A. Lienardi Bern., Reeve, Conch. Icon., pi. XII, tîg. 49.
1883. Dipsaccus lÀenardi Bern.,Tryou, Man. of Conch., t. V, p. 97,
pi. 39, fig. 55, 56.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39 ; Rio Hacha, Stn. 52.
L'habitat connu jusqu'à présent du Dipsaccus Lienardi était
Pernambouc. Voici donc une espèce de pins qui remonte du Brésil,
tout le long de la côte septentrionale de l'Amérique du Sud.
Famille Nassidae.
128. Nassa (Phrontis) ambigua Pulteney.
1799. Biiccinum ambiguum Pulteney, Catal. DorseUh., p. 42.
1803. B. ambiguum Pult., Montagu, Test. Brit., p. 242, pi. 9, fig. 7.
1882. Nassa ambigua Mont., Tryon, Man. of Conch., t. IV, p. 42,
pi. 13, fig. 213 (tantum).
Martinique, Stn. 21 ; Cumana, Stn. 33 ; îles Testigos, Stns. 25 et
26: Santa-Marta, Stns. 41, 42, 44 et 46 ; Gairaca (Santa-Marta), Sln.
51 ; Baie de Taganga (Santa-Marta).
La taille de cette espèce, très commune dans toute la mer des
Antilles, est fort variable. La paternité du Nassa ambigua est attri-
buée à Montagu par la plupart des auteurs; mais c'est en réalité
Pulteney qui Ta fait connaître. Montagu cite d'ailleurs lui-même
la référence de Pulteney. Dans la seconde édition du Catalogue de
Pulteney, l'espèce figure également et est assez correctement repré-
sentée. On sait que l'habitat européen assigné à cette Nasse par les
anciens naturalistes anglais est aujourd'hui controuvé.
Le Nassa Antillarum d'Orbiguy (non Philippi) Moll. de Cuba, t. 11,
p. 141, pi. XXin, fig. 1. 2,3, est synonyme.
CROISIÈRES DU YACHT « GHAZALIE » DANS L'ATLANTIQUE 183
129. Nassa (Phrontis) vibex Say.
1822. Nassa mhex Say, Journ. Acad. Nat. Se. Philad., t. Ht, p. 231,
1873. .\assa vibex Say, Tryon, American !\Jarhi6 Conch., p. 34,
pi. 7, fig. 52, 53.
1882. Nassa vibex Say, Tryon, Man. of Conch., t. IV, p. 42, pi. 13,
fig. 198 à 201 (tantuin).
Kingston (Jamaïque), Stn. 56 ; Golfe de Gariaco, Stn. 35.
Gette espèce remonte au Nord jusqu'à la baie de Chesapeake et
descend, au Sud, jusqu'à Rio de Janeiro.
130. Nassa (Tritia) scalariformis Valenciennes.
1834. Buccinum scalariforme Valenciennes in Kiener, Speciesgén.
et /co»., p. 79, pi. 21, fig. 80.
1882. Nassa clathrata Born, Tryon (ex parte), Man. of Conch., t. IV,
p. 58, pi. 17, fig. 339(tantum).
Baie du Lévrier, Stn. 17.
Nous rapportons avec doute à cette espèce deux exemplaires
jeunes que nous avons sous les yeux.
Famille Colnnibellidae
131. GOLUMBELLA STRIATA DuclOS.
1832. Columbella striata Duclos,Monogr. in Ghenu, Illustr. Conch.,
pi. 6, fig. 5, 6, 7, 8.
1883. Columbella rastica Tryon, ex parte (non Linné), Man. of
Conch., t. V, p. 107, pi. 43, fig. 43, 44(tantum).
Ténérife, Stn. 3; Ilot Branco, Stn. 18.
Bien que voisine du Columbella rustlca, cette forme est assez
constante pour mériter d'être admise comme espèce spéciale. Elle
est particulière à la côte occidentale d'Afrique et aux archipels des
Canaries, Madère et Gap-Vert; mais ne pénètre pas dans la
Méditerranée.
Certains exemplaires bien adultes, provenant de l'Ilot Branco,
ne dépassent pas 10 millimètres de hauteur : ils peuvent consti-
tuer une var. minor.
132. Columbella (nitidella) laevigata Linné.
1758. Buccinum laemgatum lAmié,Syst. Nat., édit. X, p. 741.
1883. Columbella (Nitidella) laevigata Un. Tryon, Man. of Conch.,
t. V, p. 113. pi. 46, fig. 16, 17, 18, 19.
Santa-Marta, Stns 43, 44 et 47; Ile Blanquilla, Stn. 28.
184 PH. DAUTZENBERG
133. CoLUMBELLA (Nitidella) DicHROA Sowerby.
1844. Columbelln dichroa Sowerby, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 50.
1883. C. [Nitidella) dichroa Sow., Tryon (ex parte), Man. of Conck.,
t. V, p. 114, pi. 46, fis. 32 (tantum).
Santa-Marta, Stn. 43.
134, CoLUMBELLA (Mitrella) cribraria Lamarck.
1822. Buccinum cribrarium Lamarck, Anim. sans vert., t. VIÏ,
p. 274.
1883. Coliwibella [Mitrella] cribraria Lam., Tryon (ex parte), ^fan.
ofConch., t. V. p. V22. pi. 48, fig. 73, 74, 7o (tantum).
Santa-Marta. Stn. 43; Gairaca (Santa-Marta), Stn. 50: Baie de
Taganga (Santa-Marta) Stn. 49.
Espèce fort commune également sur la côte occidentale d'Afrique.
135. GoLUMBELLA (Mttrella) lunata Say.
1826. Columbella lunata Say, Journ. Acad. Nat. Se. Philad., t. V,
p. 213.
1883. Columbella [Mitrella) lunata Say. Tryon, Man. of Conch. , t. V,
p. 130, pi. 49, fig. 23.
Santa-Marta, Stn. 41.
Gette localité est plus méridionale que celles qui avaient été indi-
quées jusqu'à présent : Massachusetts jusqu'en Floride (Tryon).
136. GoLUMBELLA (Mitrella) spmANTHA Ravcuel.
1883. Columbella (Mitrella) spiranttia Ravenel, Tryon, Man. of
Conch., i. V, p. 131.
Santa-Marta, Stn. 43.
Espèce non figurée jusqu'à présent, découverte dans la Garoline
du Sud et qui serait douteuse, d'après Tryon. Elle nous semble
pourtant suffisamment caractérisée. Sa forme est plus allongée,
moins obèse, que celle du Columbella lunata; sa columelle est plus
droite, les denticulations du labre sont plus fortes, enfin son ouver-
ture est plus étroite.
137. GoLUMBELLA (Atilia) ocellata Rccve.
1859, Columbella ocellata Reeve, Conch., Icon., pi. 37, fig. 237
1883. C. [Atilia] ocellata, Reeve; Tryon, Man. of Conch., t.V, p. 148,
pi. 53, fig. 98.
Rio Hacha, Stn. 52; Santa-Marta, Stn. 41 ; Gairaca (Santa-Marta),
Stn. 51.
Voici encore une espèce dont l'habitat était inconnu. Elle se
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALTE » DANS l'aTLANTIQUE 185
rapproche du C. pelagica Reeve par sa forme élancée; mais ses
costules longitudinales sont plus étroites et sa coloration est diffé-
rente.
138. CoLUMBELLA (Anachis) lyrata Sowerbv.
1832. Columbella lyrata Sowerby, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 114.
1883. C. lyrata Sow.. Tryon, Man. ofConch., t. V, p. 154, pi. 54,
fig. 42.
Rio Hacha, Stn. 52.
Cette espèce bien connue de la côte occidentale de l'Amérique
centrale (Panama, Chiriqui), est représentée dans les récoltes de
M.de Dalraas,par un exemplaire jeune ; mais pourtant assez carac-
térisé pour qu'il ne puisse y avoir de doute sur sa détermination.
139. Columbella (Anachis) avara Say.
1822. Columbella avara Say. Journ. Acad. of .\'at. Se. of Philad.,
t. II, p. 230.
1883. C. {Anachis) avara Say, Tryon, Man. of Conch., t. V, p. 159,
pi. 55, fig. 67.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 38 ; Santa-Marta, Stn. 50.
Celte espèce n'a pas encore été rencontrée dans une localité
aussi méridionale; Tryon la mentionne du littoral des Etats-Unis
jusqu'en Floride, ainsi qu"à Marie-Galante.
Le Columbella avara varie beaucoup sous le rapport de la forme
qui est plus ou moins élancée ainsi que de la sculpture : les plis
longitudinaux qui existent d'habitude jusque sur le dernier tour,
manquent parfois sur les deux ou même sur les trois derniers.
140. Columbella (Anachis) electona Duclos.
1832. Columbella electona Budos in Chenu, lllustr. Conch., pi. IX,
fig. 11, 12.
1883. Columbella [A »*ac///.s) electona Duel., Tryon, Man. of Conch...
t. V, p. 164, pi. 56, (ig. 85.
Rio Hacha, Stn. 52 ; Santa-Marta, Stn. 43.
Cette espèce, dont l'habitat était resté inconnu jusqu'à présent,
est représentée dans les récoltes de M. de Dalmas par des spéci-
mens qui concordent parfaitement avec les figurations originales.
141, Columbella (Seminella) obesa C. B. Adams.
1845. Columbella obesa C. B. Adams, Proc. Boston Soc. of N. Hist.,
t. II, p. 2.
1883. Columbella {Seminella) obesa C. B. Ad., Tryon, Man. of Conch.,
t. V, p. 169, pi. 57, fig. 20.
186 PH. DAUTZENBERG
Cumana, Stn. 33; Bahia Honda. Stu. 55; Rio Hacha, Stn. 52;
Santa -Marta, Sto. 42.
142. CoLUMBELLA (Seminella) Guildingi Sowerby.
1847. Columbi'lla Guildingi Sowerby, Thés. Conch., t. I, p. 143,
pi. XL, fig. 175, 176.
1883. Columbella {Seminella) Guildingi Sow.,Tryon, Man. of Conch.,
t. V, p. 179, pi. 58, fig. 49, 50.
Santa-Marta, Stn. 41.
C'est avec quelque doute que nous attribuons à cette espèce un
exemplaire unique rapporté par M. de Dalmas, car il est plus
grand que le type du Guildingi et sa surface est plus luisante.
143. Columbella (Strombina) pumilio Reeve.
1859. Columbella pumilio Reeve, Conch. Icon., pi. XXIV, fig. 147.
1883. Columbella {Strombina) pumilio Reeve, Tryon,/t/r/n. of Conch..
t. V, p. 187, pi. 60, fig. 6.
Cumana, Stn. 33.
La figure originale de cette espèce la représente comme étant
sénestre : cela provient sans doute d'une erreur du dessinateur,
car il n'est pas question du sens de l'enroulement dans la descrip
tion. Reeve indique comme habitat du Columbella \mmilio : Cuma-
na, Venezuela (Dyson) ; mais Tryon, dans son Manuel, dit qu'il est
fort douteux qu'il provienne de cette localité. Les exemplaires que
nous avons examinés viennent confirmer l'exactitude du rensei-
gnement fourni par Reeve.
Famille : IHaricidae.
144. Murex recurvirostris Broderip.
1832. Marei recurviroatris Broderip, Proc. Zool. Soc. of Lond.,
p. 174.
1880. Murex recurvirostri.^ Brod.. Tryon (ex parte), il/an. of Conch.,
t. H, p. 80, pi. H, fig. 193(tantum).
Golfe de Maracaibo, Stu. 39; Bahia Honda, Stu. 55 ; Santa-Marta,
Stu. 47; Gairaca (Santa Marta), Stu. 50.
Tryon a réuni sous le nom de recurvirostris des espèces diffé-
rentes habitant les unes, les Indes Occidentales, les autres le litto-
ral pacifique de l'Amérique centrale.
145. Murex nigrescens Sovi^erby.
1832. Murex nigre.^cem Sowerby, Conchol. lllustr., p. 1, pi. 22,
fig. 113.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 187
1880. Murex recurvirostris ïryon, ex parte (non Broderip), Man.
of Conch., t. II, p. 81, pi. 12, tig. 124 (tantuni).
Bahia Honda, Stn. 54 ; Santa-Marta, Stn. 47.
146. Murex (Chigoreus) brevifrons Lamarck.
1822. Murex brevifrons Lamarck ; Anim. sans vert., t. VII, p. 161.
1880. M. {Cliicoreus) hrevifrom Lam., Tryon (ex parte), Man. of
Concli., t. II, p. 95, pi. 18, fig. 171, 172, 173 (tantum).
Martinique, Stn. 20 ; Kingston (Jamaïque), Stn. 36; Golfe de
Cariaco, Stn. 35 ; Gairaca (Santa-Marta), Stn. 50.
Sous le nom de M. brenfrons, Tryon a réuni des formes dispa-
rates habitant les unes, les Indes Occidentales, les autres l'Océan
Indien.
147. Murex (Chigoreus) pomum Graelin.
1790. Murex pormim Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3527.
1880. M. (Cliicoreus) pomum Gm., Tryon, Man. of Conclu, t. II,
p. 97, pi. 20, fig. 182.
Golfe de Cariaco, Stn. 35.
148. Murex (Rhinagantha) tumulosus Sowerby.
1840. Murex tumulosus Sowerby, Proc.Zool. Soc. ofLond., p. 144.
1841, M. tumulosus Sowerby, Conchol. fllustr., p. 2, pi. 13%
fig. 71.
1880. M. (Rinacantha) cornutus Lin. Var. tumulosa Sow., Tryon,
Man. ofConch., t. Il, p. 98, pi. 21, fig. 198.
1890. M. (Bolinus) tumulosus Sow., Dautzenberg, Récoltes de l'Abbé
Culliéret aux lies Canaries, etc., p. 7.
Cap-Blanc, Stn. 14.
149. Murex (Phyllonotus) fasciatus Sowerby.
1840. Murex fasciatus Sowerby Jun., Froc. Zool. Soc. of Lond.,
p. 144.
1880. M. (Phyllonotus) fasciatus Sow., Tryon, Man. of Conch.,
t. II, p. 104, pi." 20, fig. 191 ; pi. 26, fig. 232 (tantum).
Rio Hacha, Stn. 52.
Espèce bien connue de la côte occidentale d'Afrique ; mais qui
n'avait pas encore été signalée sur le littoral américain de l'Atlan-
tique.
150. Purpura patula Linné.
1758. Buccinum patulum Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 739.
1880. Purpura patula Lin., Tryon, Man. of Conch., t. II, p. 159,
pi. 43, fig. 19 à 22.
Ile Marguerita, Stn. 29 ; Santa-Marta, Stn. 47.
188 PH. DAUTZENBERG
151. Purpura (ïhalessa) deltoidea Lamarck.
1822. Purpura deltoidea Lamarck, Anim. sana vei't., t. VII, p. 247.
1880. P. (Thalessa) deltoidea L-dm., Tryon, Man. o[ Conch., t. II,
p. 163, pi. 47, fig. 55.
Guadeloupe, Stn. 5 l)is.
152. Purpura (Thalessa) nodosa Linné.
1758. Nerita nodosa Linné, Syst. Nal., édit X, p. 777.
1767. Murex neritoideus Liuné, Syst.Nat., édil. XII, p. 1219.
1880. Pur/iura [Thalessa) neritoidea Lin., Tryon, Man. of Conch.,
l. II, p. 165, pi. 48, ûg. 72 (tantum).
Ilot Branco (Cap-Vert), Stn. 18.
11 est indispensable, pour se conformer à la loi de priorité, de
reprendre pour cette espèce le nom de nodosa qui lui a été imposé
par Linné dans la dixième édition du Systcina Natarac. Le nom
de ncritoidea de la douzième édition tombe donc en synonymie.
153. Purpura (Stramonita) h.^emastoma Linné.
1757. Purpura sakem. Adanson, Voyage au, Sénégal, p. 100, pi. VII,
fig. 1-
1767. Huccinum haemastoma Linné, Syst. ^at., édit. XII, p. 1202.
1880. Purpura (Stramonita) haemastoma Lin., Tryon (ex-parte),
Man. of Conch., t. II, p. 167, pi. 49, fig. 80, 84; pi. 50, lîg. 87
(tantum).
1891. /*. Slramonila haemastoma Lin., Dautzenberg, Voyage de la
Mélita, p. 26.
Cap-Blanc, Stn. 14.
154. Purpura (Stramonita) undata Lamarck.
1822. Purpura undata Lamarck, Anim. sans vert., t. VII, p. 238.
1880. P. (Stramonita) haea^astoma \À\\.Ni\r. undata Lam., Tryon,
Man. oj Conch., t. II, p. 167, pi. 49, lig. 82 (tantum).
Santa-Marta, Stn. 43.
C'est la forme représentative aux Indes Occidentales du P. hae-
mastoma de la Méditerranée et du rivage occidental d'Afrique.
Tryon et plusieurs autres naturalistes n'y voient qu'une variété de
cette espèce.
155. Purpura (Stramonita) floridana Conrad.
1837. Purpura floridana Conrad, Journ. Acad. of Nat. Se. of
Phiiad., t. VII, p. 265, pi. 20. lig. 21.
1846. /*. floridana Conr., Reeve, Conch. Icon., pi. IX, fig. 44.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQOE 189
1880. P. (Strainonitn) haemastoma. Lin. Var. (loridana Conr,,
Tryon, .l/a/i. of Conch., t. II, p. 167, pi. 49, fig. 80; pi. 50, fig. 86
(tantum).
Ile Blauquilla, Stn. 28; Ile Marguerita, Stu. 30 ; Bahia Honda,
Stn. 54.
De même que la précédente, celte espèce peut, à la rigueur, être
considérée comme une variété du Purpura haemastoma.
156. SisTRUM NoDULosuM G. B. Adams.
1845. Purpura nodulosa C. B. Adams. Proc. Boston Soc. of Nut.
Hist., t. II, p. ±
1880. Ricinula (Sistrum) nodulosa C. B. Ad., Tryon, Man. of
Conch., t. II, p. 190, pi. 59, fig. 275.
Gairaca (Santa-Marta), Stn. 50.
Espèce connue des Indes Occidentales et du Brésil.
(TAENIOGLOSSA)
Famille : Simpnlidae.
Le genre Triton Montfort, 1810, ne pouvant être conservée cause
de l'existence du genre 7V?7on Linné, plus ancien, qui s'applique à
des Batraciens, nous avons adopté le nom de Simpulnm Klein 1753
(type Murex olearius Linné), pour le remplacer. Comme conséquence
de cette substitution, nous proposons pour nom de famille celui de
Simpulidae au lieu de Tritonidae.
157. SiMPULUM OLEARIUM Liuué.
1767. Murex olearlum (sic) Liuué, Sijst. Nat., édil. XII, p. 1216.
1881. Triton {Sinipulum) olearium Lin., Tryou, Man. af Conch., t.
III, p. 11, pi. 3, fig. 19 ; pi. 4, fig. 24 ; pi. 5, fig. 27 à 29 ; pi. 6, fig. 37.
Iles Testigos, Stn. 24.
Espèce cosmopolite • Méditerranée, Canaries, Cap-Vert, Sénégal,
S^'-Hélène, Indes Occidentales jusqu'au Brésil, Polynésie, Australie,
Nouvelle-Zélande, Japon, etc.
158, SiMPULUM CHLOROSTOMUM Lamarcli.
1822. Triton chlorostomum Lamarck, Anim. sans ver t.,i. VU, p. 185.
1881. T. chlorostomus Lam., Tryon, Man. of Conch., t. III, p. 13,
pi. 7, fig. 47, 48.
1890. T. (Sinipulum) chlorostomus Lam., Dsiutzenbev^, Récoltes de
l'abbé Culliéret aux Canaries, etc. in Mém. S. Z. F., p. 154.
Gairaca (Santa-Marta), Stn. 51.
190 PH. DAUTZENBERG
Cette espèce est, comme plusieurs de ses congénères, très large-
ment dispersée : on la connaît de la Mer Rouge, de Bourbon, des
Philippines, de la Polynésie, des Indes Occidentales et nous avons
également signalé sa présence aux Iles Canaries, d'après les récoltes
de l'Abbé Culliéret.
159. SiMPULUM LABIOSUM Wood.
1828. Murer labiosus Wood, Index testaceologicus, Suppl., p. 15,
pi. 5, fig. 18.
1881. Triton [Situpulurn) labiosus Wood, Tryou, Man. of Conch.,
t. III, p. 17, pi. 9, fig. 64, 65.
Gairaca (Santa-Marta), Stn. 50.
Habite les Indes Occidentales, l'Ile Maurice, l'Australie, le Japon,
les Philippines, etc.
^'^160. SiMPULUM Lampusia) Tritonis Linné, var. nobilis Conrad.
1758. Murcc Tritonis Linné, Sijst. Nat., édit. X, p. 754.
1877. Triton nohile Conrad in Môrch, Catal inMalakoz. Blàtter, p. 21.
1881. Tritonis Lin., var. nobilis Conr., Tryon, Man .oj Conch., t. III,
p. 10, pi. 5, lig. 25-26.
Iles Testigos, Stn 25.
Cette forme du .S. Tritonis habite la Méditerranée, les côtes du
Portugal, les lies du Cap-Vert et les Indes Occidentales. Le Triton
Seguenzae Aradas et Benoit, est synonyme.
161. SiMPULUM (cymatium) FEMORALE Linné.
1758. Murex fémorale Linné, Syst. Nat. edit., X, p. 749.
1877. Triton [Cymatium) fémorale Lin., Môrch, Catal. in. Malakoz.
Bldtter, p. 31.
1881. T. (Cijmatium) fémorale, f^iu., Tryon, Man. of Conch., t. III,
p. 18, pi. 10, lig. 70.
Antigoa, Stn. 7iJis .
Cette espèce n'est connue jusqu'à présent que des Antilles.
162. SiMPULUM (gutturnium) cynocephalum Lamarck.
1822. Triton cynocephalum,, Lamarck, Anim. sans vert., t. VII, j).
184.
1877. T. {Gutturnium) cynocephalum, Lam., Môrch. Catal. in Mala-
koz. Bldtter, p. 32.
1881. T. [Cutturnium] cynocephalum, Lin., Tryon, Man. of Conch.,
t. ni, p. 19, pi. il, fig. 80 (tantum).
Bahia Honda, Stn. 54.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE I) DANS l' ATLANTIQUE 191
163. SiMPULUM (Gutturnium) tuberosum Lamarck.
1822. Triton tuherosmii, Lamarck. Auim. sans cert., t. VII, p. 185.
1853. T. Ântillai'um, d'Orbigny. Mo//, de Cuba, t. II, p. 161, pi.
XXIII, iig. 20.
1877. T. Antillarum, d'Orb., Môrch, CdVdl.in Malakoz . Blàtter, p. 31.
1881. T. [Gutturnium] tuherosus, Lani., Tryon, Man. of Conch.,
t. 111, p. 23, pi. 13, fig. 111, 112, 113.
Curaçao, Stn. 37.
Connu des Indes Occidentales et de la région Indo-Pacifique.
164. Epidromus lanceolatus Menke.
1828. Ranella lanceolata Meoke, Si/nopsis, p. 67.
1877. Triton [Coluhraria) lanceolatum Menke, Môrch, Catal. in
Malakoz. Blâtter, p. 25.
1881. Epidromus lanceolatus Menke, Tryon, Man. of Conch., t. III,
p. 27, pi. 16, fig. 162.
Iles Testigos, Stn. 25; Santa-Marta, Stn. 44.
165. Distorsio cancellina Roissy
Murex cancellinus Roissy, in Bullon, MolL, p. 56.
1881, Distorsio cancellinus Roissy , Tryon (ex parte), Maw. o/ Conch.,
t. 111, p. 35, pi. 17, fig. 175 (tantum).
Martinique, Stn. 20 ; Cuinana, Stn. 33 ; lies Testigos, Stn. 26.
166. Ranella rhodostoma Beck.
1841. Ranella rhodostoma {Beck) Sowerby, Conch. fUusir., pi. 3«,
fig. 10, 10.
1881. R. eruentata Sow. var. rhodostoma Beck, Tryon, Man. of
Conch., t. III, p. 40, pi. 21, fig. 25.
Ilôt Branco (Cap Vert), Stn. 19.
Espèce connue des Indes Occidentales.
Famille Cassididae
167. Cassis testiculus Linné.
1758. Buccinum testiculus Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 736.
1877. Cassis [Cypraecassis) testiculus Linné, Môrch, Catal. in Mala-
koz. Blàtter, p. 39.
1885. Cassis (Levienia) testiculus Linné, Tryon, Man. of Conch.,
t. VIII, p. 273, pi. 2, fig. 54 ; pi. 4, fig. 63.
Bahia Honda, Stn. 54.
192 PH. DAUTZENBERG
Famille : Doliidae.
168. DoLiUM GALKA Linné.
1758. Buccinum galea Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 734.
1877. Dolium AntUlarum Môrch, Catal. in Malakoz. Blàtter, p. 41.
1885. Dolium galea Lin. Tryon, Man. of Conch., t. Vil, p. 261,
pi. 1, fig. 3.
Baliia Honda. Stn. 54.
Le DoliiDïi AntUlarum a été établi par Morcli sur des exemplaires
jeunes du yalea Linné, espèce bien connue de la Méditerranée et
des Indes Occidentales, depuis la Caroline du Nord, jusqu'au
Brésil.
169, Dolium peudix Linné, var occidentalis Môrch.
1758. Buccinum perilix Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 734.
1877. Dolium perdix Lin. occidentalis Môrch, Catal. in Malakoz.
Bldtter, p. 42.
1885. Dolium perdix Lin., Tryon, Man. of Conch., t. VII, p. 264,
pi. 3, fig. 15; pl.4, lig. 23, 24, 25,
lies Testigos, Stn. 24.
Le Dolium perdix est représenté aux Indes Occidentales par une
forme si voisine de celle de l'Océan Indien et de la Polynésie
qu'elle constitue à peine une variété.
170. PlBULA PAPYRATIA Say.
1822. IHrula papyratia Say, Journ. Acad. of Nat. Se. of Philad.,
t. II, p. 238.
1885. Pirula papyratia Say, Ti-yon, Man.ofCom-h.,i. VII, p. 266,
pi. 6, fig. 35.
Rio Hacha, Stn. 53.
Famille : Cypraeidae.
171. Ovula (Cyphoma) intermedia Sowerby.
1830. Ovulum intermedium Sowerby, Species Conchyliorum, 1,
p. 9. 9. Omlum, pi. 11, fig. 32, 33.
1877. Ovula intermedia 'ào\N.,M.QVQ,\\, Catal. in Malakoz. Blàtter,
p. 53.
1885. 0. intermedia Tryon, Sow.. Mau. of Conch., t. VIII, i). 251,
pi. 3, fig. 85, 86.
Ile Tortuga, Stn. 36.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE )> DANS l'aTLANTIQUE 193
172. Cypraea exanthema Linué.
1767. Cypraea exanthema Linné, Sy^it. t\at., éclit. XII, p. 1172,
1877. C. exanthema Lia., Môrch. CntaL in Malako:. Bldtter, p. 45.
1885. C. exanthema Lin., Tryon (ex parte), Man. o[ Conch., VII,
p. 164, pi. I, fig. 4, 5 (tantum).
Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
Tryon a rattaché a u Cypraea exanthema, à titre de variété, le Cypraea
cermnetta Kiener, de la côte pacifique de l'Amérique centrale, qui
est regardé par la plupart des auteurs comme uneespèce ditîérente.
173. Cypraea mus Linné.
1738. Cypraea mus Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 721.
1877. C. mus Lin., Morch, Catal. in Malakoz. Bldtter, p. 45.
1885. C. mus Lin., Tryon, Man. of Conch., VII, p. 177, pi. X,
fig. 41, 42.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 40.
L'habitat méditerranéen de cette espèce, indiqué par Tryon, est
absolument erroné.
174. Cypraea picta Gray.
1824. Cypraea picta Gray, Monogr, Cypraeidae in Zuol. Journ.,
I, p. 389, pi. VII, fig. lu.
1885. Cypraea picta Gray, Tryon, Man. of Conch., VII, p. 186,
pi. XV, fig. 30, 31.
Ilot Branco (Cap Vert), Stn. 18.
175. Cypraea spurca Linné.
1758. Cypraea spurca Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 724.
1877. Cypraea spurca Lin., Môrch, Catal. in Malakoz. Blàtter,
p 48.
1885. Cypraea spurca Lin., Tryon, Man. of Conch., VII, p. 195,
pi. XIX, fig. 16, 17.
Ilot Branco (Cap Vert), Stn. 18.
Cette espèce, bien connue de la Méditerranée et de l'Océan
Atlantique oriental, a été également citée par Môrch comme habi-
tant les Antilles.
176. Trivia pediculus Linné.
1758. Cypraea pediculus Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 724.
1877. Trivia pediculus Lin., Môrch, Catal. in Malakoz. Bldtter,
p. 48.
1885, Trivia pediculus Lin., Tryon, Man. of Conch., VII, p. 201,
pi. XXI, fig. 94, 95.
Mém. Soc. Zool. de Fr., l'JUO. xiii. — 13.
194 PH. DAUTZIÎNBKRG
Cnp RIanc, Slii. 14 ; Iles Tosti^os, SU). 25; Bahia Honda, Stn. 54;
Santa-iVIarta. Sln. 47.
Le Trivia pedicului; esilibs commun aux Antilles ; mais sa pré
sence n'avait pas encore été signalée avec certitude sur la côte
occidentale d'Afrique.
177. Trivia quadripungïata Gray.
1827. Cypnwa 4. punctata Gray, Monogr. Cypraeidae, in Zool.
Journ., m, p. 368.
1877. Trivia quitdrlpvnrtata Gray, Môrch, Catal. In Malakoz.
Bldlter, p. 49.
1885. T. quadripunctata Gray, Trvon, Man. ofConch., VII, p. 201,
pi. XXII, fig. 5, 6.
Iles Testigos, Stn. 25.
178. Trivia candidula Gaskoin
1835, Cypraea candidula Gaskoin, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 200.
1877. Tniria candidula Gask., Morch, Catal. m Ma/aÂ;o^. Bldtter,
p. 50.
1885. T. candidula Gask., Tryon, Man. of Conch., VII, p. 203,
pi. XXII, fig. 33, 34.
Ilot Branco (Cap Vert), Stn. 18; Iles Testigos, Stn. 25.
Le Trivia candidula est connu du golfe du Mexique, des Canaries,
des Açores et de la côte d'Espagne (Hidalgo).
179. Erato maugeriae Gray.
1832. Erato Maïu/eriae Gray, Descr. Catal., p. 17.
1877. E. Maugeriae Gray, Môrch, Catal. in Malakoz. Bldtter, p. 51.
1883. E. M«tugeriae Gray, Tryon, Man. of Conch. , V, p. 9, pi. 4,
fig. 42, 43.
Ilot Branco (Cap-Vert), Stn. 19; Santa-Marta, Stn. 41.
Famille : Strombidae.
180. Strombus gigas Linné.
1758. Strombus (figas Linné, S//.sf. Nat., edit. X, p. 745.
1877. S. gigas Lin., Môrch, (^atal. in Malakoz. Bldtter, p. 14.
1885. S. gigas Lin., Tryon, Man. of Conch., VII, p. 107, pi. I,
fig. 2, 3, 4.
Ile Barthélémy, Stn. 8 ; Martinique, Stn. 20; lies Testigos, Stn.
24; Santa-Marta, Stn. 47.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE )) DANS L'aTLANTIQUE 195
181. Strombus pugilis Linné.
1758. Strombus jmgilis Linué, Syst. Nat., edit. X, p. 744.
1877. S. pugilis Lin., Môrcii, GataL m Malakoz. Blàtter, p. 21.
1885. S. pugilis Lin., Tryou, Man. ofConch., VII, p. 109, pL II,
fig. 13, 14.
Martinique, Stn. 20 ; lie Marguerita, Stn. 29; Curaçao, Stn. 37 ;
Santa-Marta, Stn. 47.
182. Strombus (Monodactyus) raninus Gmelin.
1790. Strombus raninus Gmelin, Sijst. Nat., edit., XIII, p. 3511.
1822. S. bituberculatus Lamarck, Anim. sans cert., VII, p. 202.
1876. S. raninus GmeL, Môrch, Catal. in Malakoz. Bldtter, p. 19.
1885. ^'. (Monodactylus) bituberculatus Lam., Tryou, Mail, of
Conch., VII, p. 112, pi. IV, fig. 32, 33.
Iles Testigos, Stn. 24 ; Santa-Marta, Stn. 47.
La loi de priorité nous oblige à suivre l'exemple de Môrch, eu
reprenant pour cette espèce le nom de raninus Gmelin qui est plus
ancien que ceux de bituberculatus Lamarck, et de lobatus Swaiuson,
car il ne peut y avoir aucun doute sur l'idenlification de la fig. 8
(pi. 29) de Kuorr (tome VI), qui est indiquée comme seule référence
par Gmelin.
Famille: Cerithiidae.
183. Triforis turris-Thomae Gliemnitz.
1795, Turbo turris-Thomae Chemnitz, Couch. Cab., XI, p. 310,
pi. GGXIII, fig. 3022.
1876. Triphoris turris-Thomae Ghemn., Môrch, Gâtai, in Malakoz.
Blàtter, p. 110.
1887. Triforis turris-Thomae Chemn. Tryon, Man. of Conch., IX,
p. 118, pi. XXXIX, fig. 53.
Iles Testigos, Stn. 25.
184. Triforis intermedius G. B. Adams.
1850. Cerithium intermedium G. B. Adams, Contr. to Conch., p. 119.
1876. Triforis intermedius G. B. Ad., Môrch, Gâtai, in Malakoz.
Blàtter, p. 108.
1887. Triforis intermedius C. B. Ad., Tryon, Man. of Conch., IX,
p. 188, pi. XXXIX, fig. 54.
Iles Testigos, Stn. 25.
185. Gerithium litteratum Born.
1780. Murex litteratus Born, Test. Mas. Caes. Viudob. p. 323, pi.
XI, fig. 14, 15.
196 PH. DAUTZENBERG
1887. Cerithium litteratum Born, Tryou, Man. of Conch., t. IX,
p. 128, pi. 22, lig. 63, 64.
186. Cerithium atratum Born.
1780. ]fur('.iatratus Born, Test. Mua. Caes. lïwrfo/h, p. 324, pi. 11,
fig. 17.18.
1876. Cerithium atnituni Born, Môrch, CaUil. ni Malakoz. Hldtter,
p. 113.
1887. C. atratum Born, Tryou, Hlan. of Conch., t. IX, p. 128,
pi. 22, fig. 68.
Santa-Marla, Stn. 47; Gairaca (Sanla-Marta), Stn. 50.
187. BiTTiUM GiBBERULUM C.-B. Adams.
1848. Cerithium (jihherubirn C.-B. Adams, Proc. Boston Soc. of'Niit.
Hist., t. Il, p. 5.
1876. Bittium varium Morch (an Pfeifier ?) Calai, in Malakoz.
Bldtter, p. 96.
1887. B. varium \civ. Tryon, Man. of Conch., t. IX, p. 152, pi. 29,
lig. 86.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56; Bahia Honda, Stn. 55.
Si l'ideutité des Bittium mriam Pieïi'iev et {/ibbrnilum C.-B. Adams
était prouvée, il faudrait reprendre le premier de ces deux noms qui
a la piiorité, puisqu'il a été publié dès 1840 dans les Archiv tûr
Nalurgeschichte.
188. PoTAMiuEs (Lampanel[.a) minimus Gmelin.
1790. Murcj: minimus Gmelin, Syst. l\at., edit. XIII, p. 3564.
1876. Pyrazusifjiinpaïu'lla) minimus Gm., Morch, Catal. in Malakoz.
Bldtter, p. 93.
1887. iMnipanella minimus Gm., Tryon, Maji. of Conch., t. IX,
p. 167, pi. 34, fig. 9, 10, 11.
Barbuda, Stn. 6; Martinique, Stn. 20; Ile Marguerila, Stn. 30.
Le type et la var. nùjrescens Menke.
189. Cerithidea ambigua C. B. Adams.
1845. Cerithium ainbifjUHm C B. Adams, Proc. Boston Soc. of
Nat. llist., p. 4.
1876. Cerithidea umbiyua C. B. Ad., Môrch, Catal. in Malakoz.
Bldtter, t. XXIII, p. 91.
1887. Polanudes (Cerithidea) costata Da Costa, var. unibii/ua C.B.
Ad., Tryon, Man. of Conch.. t. IX, p. 16i, pi. 3't, lig. 81.
Barbuda, Sin. 6.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE « DANS l'aTLANTIQUE 197
Famille : Modnlidae.
190. MoDULUs MODULUS Linné.
1758. Trochus inodulus Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 757.
1781. T. lenticularis Chemnitz, Conch. Cab., t. V, p. 105, pL
CLXXl, fig. 1665.
1876. Modulus modutm Lin., Môrch, GataL in Malakoz. Blàtter,
p. 130.
1887. -1/. lenticularis Chemn.; Tryon, Van. of Conch., t. IX, p. 261,
pL 48, fig. 91, 92.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56; Santa-Marta, Stn. 43.
Les règles adoptées pour la nomenclature zoologique ne s'oppo-
sent pas à l'emploi du même mot pour désigner le genre et l'espèce,
il convient de conserver le nom spécifique modulus, comme l'a fait
Môrch. En effet, bien que la diagnose du Troclius modulm ne soit
accompagnée d'aucune référence dans la dixième édition du Systema
Naturae, la description s'applique si exactement à la coquille nom-
mée plus tard Trochus lenticularis par Chemnitz qu'il ne peut y
avoir aucun doute sur son identification. La référence de Séba, pi.
XXXIV, fig. 12 ajoutée dans la douzième édition ne nous apprend
rien, car cette planche de Séba ne renferme que des poissons.
191. Modulus Guernei, nov. sp.
PI. IX, fig. 9, 9, 9, 9.
Testa, turbinata, auguste umbilicata. Spira conica, apice acumi-
nato. Anfractus 6, sutura distincta sejuncti plicisque longitudina-
libus tumidis (10 in anfr. ultimo) ornati. Plicae in medio anfr.
ultimi abrupte desinent. Basis irregulariter concentrice funiculata.
Apertura rotundata. Columella arcuata, infra dentem transversum
atque erectum efformat. Labrum simplex acuteque marginatum.
Color sordide albus, punctis fuscis perpaucis conspersus.
Altit. llmm^ latit. llmm^ apcrtura 1'^^^, alta 7ram, lata.
Coquille solide, turbinée, étroitement ombiliquée. Spire conique,
assez élevée, aiguë au sommet, composée de 6 tours séparés par
une suture bien distincte et garnis de gros plis longitudinaux
tuberculeux. Sur le dernier tour, ces plis, au nombre de 10, s'arrê-
tent à la périphérie et fout saillie au dehors. Base du dernier tour
convexe, garnie de quelques cordons concentriques aplatis et irré-
guliers. Ouverture arrondie; bord columellaire arqué, étroit,
s'élargissant à la base et formant une dent transversale saillante.
La région ombilicale est limitée par une carène aiguë qui conflue
198 PH. DAUTZENBERG
à la base avec le bord de l'ouverture. Labre simple, tranchant.
Coloration d'un blanc verdâtre sale, avec quelques rares ponc-
tuations brunes. On observe aussi parfois une zone subsuturale
brunâtre peu marquée qui se prolonge au-dessous de la périphérie
du dernier tour.
Ilot Branco (Cap Vert), Stn. 19.
Cette espèce ne peut être comparée qu'au Modulus cerodes A.
Adams habitant le canal de Mozambique, d'après Cuming et le Golfe
de Californie, d'après Carpenter ; mais sa spire est plus élevée,
plus aiguë, composée d'un plus grand nombre de tours (6, au lieu
de 4). Les côtes longitudinales sont aussi plus nombreuses: on en
compte 10 sur le dernier tour du Modulus Guernei et seulement
8 sur celui du cerodes.
Famille Planaxidae
192. Planaxis nucleus Lamarck.
1822. Purpura nucleus Lamarck, Anim. sans vert. t. VII, p. 249.
1824. Planaxis semisulcatns Sowerby, Gênera ofShelU,^\. 1, fig.3.
1876. Planaxis semisulcatus Sow., Môrch, Catal. in Malakoz. Bldt-
ter, p. 125.
1887. Planaxis nucleus Lam., Tryon, Man. of Conch., t. IX, p. 277,
pi. 52, fig. 36.
Santa-Marta, Stn. 47; Baie deTaganga (Santa-Marta), Stn. 49.
193. Planaxis lineatus Da Costa.
1778. Buccinum lineatum Da Costa, Prit. Conch., p. 130, pi. VIII,
fig. 5.
1876. Planaxis lineataBa C, Môrch, Catal. in Malakoz. Blàtter,
p. 124.
1887. Planaxis lineatus Da C, Tryon (ex parte), Man. of Conch.,
t. IX, p. 278, pi. 53, fig. 63 (tantum).
Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
Tryon a confondu sous le nom de Planaxis lineatus des formes
diverses habitant les Indes Occidentales et la Polynésie.
Famille : Vemietidae.
194. Vermetus spmATUs Philippi.
1836. Vermetus spiratus Philippi, Archiv fur Naturgesch., p. 244.
1877. Vermicularia spiratal^hW., Môrch, Catal. in Malakoz. Blàtter,
p. m.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 499
1886. Veimetus [Vermicularia) spiratus Phil., Tryon, Man. of
Conch., t. VIII, p. 187, pi. 55, fig. 99.
Gairaca (Santa-Marta), Stn. 51.
Le nom de Vermetua tumbricalis Liuné qui a été attribué à cette
forme par un grand nombre de conchyliologues paraît devoir être
réservé à une espèce différente, qui habite les Indes Orientales
(voir Tryon Man. of Conch., p. 186).
Famille : Tiirritellidae
195. TuRRiTELLA (Haustator) variegata Linné.
1758. Turbo variegatus Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 767.
1886. Turritella {Hamtator) variegata Lin., Tryon (ex-parte) Man.
of Conch., t. VIII, p. 198, pi. 61, fig. 58 (tantum).
Martinique, Stn. 20 ; Bahia-Honda, Stn. 54 ; Rio-Hacha, Stn. 52 ;
Santa-Marta, Stn. 41.
Var. iMBRiCATA Linné.
1758. Turbo imhricatus Linné, Syst. Nat.^ édit. X, p. 766.
1876. Turritella variegata Môrch (non Linné), Catal. in Malakoz.
Bldtter, p. 126.
1886. T. variegata Tryon (ex-parte), Man. of Conch., t. VIII,
p. 198, pi. 62, fig. 64 (tantum).
Bahia-Honda, Stn. 54.
196. Turritella (Haustator) torulosa Kiener.
1845. Turritella torulosa Kiener, Species gén. et icon., p. 18, pi. 6,
fig. 3.
1886. T. {Haustator) torulosa liien., Tryon, Man. of Conch., t. VIII,
p. 201, pi. 62, fig. 74.
Cap Blanc, Stn. 14.
La présence de cinq exemplaires de cette espèce dans la récolte
de M. de Dalmas est intéressante, car son habitat était inconnu de
Kiener, et Tryon la cite avec doute com me provenant de la mer Rouge.
197. Turritella (Haustator) bicingulata Lamarck.
1822. Turritella bicingulata Lamarck, Anim. sans vert., t. VII, p. 58.
1886. T. [Haustator] bicingulata Lam., Tryon, Man. of Conch.,
t. VIII, p. 202, pi. 63, fig. 82.
Ilot Branco (Cap Vert), Stn. 18.
198. Turritella (Torcula) exoleta Linné.
1758. Turbo exoletus Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 766.
200 PH. DAUTZENBERG
1876. Turritella [Tocula) exoleta Lin., Môrcli, Gâtai, in Malakoz.
Blàtter, p. 127.
188G. T. (Torcula) c.roleia Lin. Tryon, Man. of Conch., t. VIII,
p. 2(Jo, pi. 64, fig. 98, 99.
Ile Barbuda, Stn. 6; Iles Testigos, Stns. 25 et 26 ; Golfe de Mara-
caïbo, Stn. 39,
199. Mesalia brevialis Laraarck.
1757. Cerithium mesal Adauson, Voyage au Sénégal, p. 159, pi. X.
fig. 7.
1822. Turritella brevialis Lamarck, Anim. sans vert., t. VU, p. 58.
1886, Mesalia brevialis Lam., Tryon, Man. of Conch., t. VIII, p. 209,
pi. 65, fig, 27, 28, 29.
18î)l. M. brevialis Lâm., Dautzenberg, Voyage de la Mélila, p. 30.
Gap Blanc, Stn. 14; Baie du Lévrier, Stn. 17.
Cette espèce est représentée par de nombreux spécimens de colo-
rations diverses : blancs, bruns unicolores ou ornés de bandes ou
de flammules.
Famille Littorinidae.
200. LiTTORiNA (Melaraphe) striata King.
1829, Littorina striata King, Zool. Journ., t, V, p. 345.
1887. /., {Melaraphe) striata King. Tryon, Man. of Conch., t, IX,
p. 247, pi, 44, fig. 58.
Ilot Branco (Gap Vert), Stn. 18.
201. Littorina (Melaraphe) meleagris Beck.
1838. Littorina meleagris Beck, m Potiez et Micbaud, Galerie de
Douai, t. I, p, 311,
1876, L. meleagris Beck, Morch, Gâtai, in Maiako:-. Blàtter, p. 141.
1887. L. (Melaraphe) meleagris Beck., Tryon, Man. ofConch., t. IX,
p. 248, pi. 45, fig. 10.
Santa-Marta, Stn. 43.
202. Littorina (Melaraphe) zigzag Ghemnitz.
1781. Trochns ziczak Ghemnitz, Conch. Cab., t. V, p, 69, pi. 166,
fig. 1599% 1599b, 1600\ 1600''.
1876, Littorina (Melaraphe) zicznc Chem., Morch, Gâtai, in Mala-
koz. lildtter, p. 137.
1887. L. (Malarapke) ziezac Ghemn., Tryon (ex parte), Man. of
Conch., t. IX, p. 251, pi. 45, fig. 5, 6 (tantum).
Guadeloupe, Stn, 5 bis ; Martinique, Stn. 20 ; Santa-Marta, Stn. 43.
Espèce répandue depuis la Floride jusqu'au Brésil.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l' ATLANTIQUE 201
203. LiTTORiNA (Melaraphe) carinata d'Orbigny.
1853. LiUorina carinata d'Orbigny, MolL de Cuba, t. I, p. 209,
pi. XV, fig. 1, 4.
1876. L. carinata d'Orb., Murch, Gâtai, in 1/a/aifcoj. B/a^fer, p. 139.
1887. L. (Melaraphe) ziczac TryoD, ex-parte (non Chemnitz),
Man. ofConch., t. IX, p. 251, pi. 46, fig. 6 (tantum).
Ile Blanquilla, Stn. 28, Guadeloupe, Stn. 5 bis ; Golfe de Cariaco,
Stn. 35; Bahia Honda, Stn. 54; Santa-Marta, Stn. 43.
Cette espèce, de même que la précédente, vit depuis la Floride
jusqu'au Brésil.
204. Tegtarium muricatum Linné.
1758. Turbo muricatus Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 761.
1876. Littorina (Tectus) muricata Lin., Morch, Catal. in Mnlakoz.
Blàtter, p. 134.
1887. Tectarius muricatus Lin., Tryon. Man. of Concli., t. IX,
p. 258, pi. 48, fig. 68.
Ile Marguerita, Stn. 31 ; Iles Testigos, Stn. 24. Ile Blanquilla,
Stn. 29.
205. Tegtarium dtlatatum d'Orbigny.
1853. Littorina dilatata d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. I, p. 207,
pi. 14, fig. 20,21, 22, 23.
1876. L . (Tectus) dilatata d'Orb., Môrch, Catal. in Malakoz. Blàtter,
p. 133.
1887. Tectarius nodulosiis Tryon, ex parte (non Gmelin), Man. of
Conch., t. IX, p. 258, pi. 47, fig. 60 (tantum).
Guadeloupe, Stn. 5'^'^; Ile Blanquilla, Stn. 29.
Tryon a réuni sous le nom de Tectarius nodulosus de nombreuses
formes de provenances diverses et qui sont considérées, avec raison,
pour la plupart, comme des espèces distinctes.
Famille : ArchUectoiiieidae nov. fam.
206. Architectoniga nobilis Bolten.
1798. Architectonica Nobilis Bolten, Muséum Boltenianum, p. 78.
1822. Solarium granulatum Lamarck, A7iim. sans vert., t. VII,
p. 3.
1875. Architectonica nobilis Bolten, Môrch, Catal. in Malakoz.
Blàtter, p. 154.
1887. Solarium gramdatum Lam., Tryon, Man. of Conch., t. IX,
p. 11, pi. 5, fig. 53, 54.
202 PH. DAUTZENBERG
Martinique, Stn. 20; Santa-Marla, Stn. 47.
11 est incontestable que VArchitectonicanobilif; de Bolten, basé sur
les figures 169o et 1696 de la pi. CLXXII de Chemnitz, est bien
l'espèce à laquelle Lamarck a donné plus tard le nom de Solarium
granulatum. 11 est donc nécessaire de reprendre le nom le plus
ancien. II en est de même du genre Architcctonica qui a été créé
par Bolten, un an avant le genre Solarium. Nous proposons, par
suite de cette restauration, de substituer pour la famille, le nom
d' Architectonicidae à celui de Solariidae.
207. ToRiNiA CYCLOSTOMA Meuke.
1830. Solarium cycAosîomum Menke, Synopfiis, p. 142.
1875. Toriitia cydostuma Menke, Morch, Catal. in Malakoz. Bldtter,
p. 156.
1887. Torinia cyclostoma Menke, Tryou, Man. of Conch., t. IX,
p. 18, pi. 5, fig. 83, 84.
Santa-Marla, Stn. 43.
208. Torinia bisulcata d'Orbigny.
1853. Solarium bi^ulcatum d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 60,
pi. XIX, fig. 17, 20.
1875. Torinia (?) bisulcata d'Orb., Môrcb, Catal. in Malakoz.
Blàtter, p. 157.
1887. Torinia (?) bii>ulcata d'Orb., Tryon, Man. of Conch., t. IX,
p. 22, pi. 6, fig. 14, 15, 16.
Santa-Marta, Stn. 44.
Famille : Litiopidae
209. LiTioPA MELAN0ST0MA Rang.
1829. JAliopa melanoatorna Rang, Ann. des Se. Nnt., t. XVI, p. 303.
1852. L. melanostoma Rang, Eydoux et Souleyet, Vouage de la
Bonite, p. 586, pi. 37, fig. 1 à 9.
1887. /,. melanostoma Rang, ïryon (ex parte), il/a», of Conch., t. IX,
p. 280, pi. 53, fig. 72 (tantum).
Mer des Sargasses, Stn. 57.
210. Alaba tervaricosa, C. B. Adams.
1845. liissoa tervaricosa, C. B. Adams, Proc. Boston Soc. of Nat.
IJist., p. 6.
1876. Alaba tervaricosa, C B. Ad., Môrch, Catal. in Malakoz. Bldtter,
p. 57.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 203
1887. A . tervaricosa. C. B. Ad., Tryon, Man. ofConch.,t. IX, p. 281.
Santa-Marta, Stns. 41, 43.
Famille : Rissoidae
211. RissoiNA fscHWARziELLA) Chesnelii Mïchaud.
1832. Rissoa Chesnelii, Michaud, Descr. de nouv. esp. du G. Rissoa,
p. 15, pi. unique, fig. 23, 24.
1853. Rissoina Catesbyana,iVOrhi^ny, Moll. de Cuba, t. II, p. 24,
pi. XII, fig. 1,3.
1876. R. Catesbyana, d'Orb., Môrch, Catal, in Malakoz. Blàtter,
p. 48.
1887. Chesnelii, Mich., Tryon, Man. of Conch., t. IX, p. 380. pi. 56.
fig. 73.
Kingston (Jamaïque), Stu.56.
212. RissoiNA (Phosinella) cancellata Philippi.
1847. RissoinacancellalaPhilippi, Zeitsch7\ fUr Malakoz., p. 127.
1876. R. (Phosinella) cancellata Phil., Môrch, Catal. in Malakoz.
Blàtter, p. 52.
1887. R. cancellata Tryon, Man. of Conch., t. IX, p. 381, pi. 57,
fig. 82, 83, 84.
Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49. ,-.
213. RissoiNA (Zebina) Browniana d'Orbigny.
1853. Rissoina Browniana d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 28,
pi. 12, fig. 33, 35.
1876. R. (Zebina) Browniana d'Orb., Môrch, Catal. in Malakoz.
Blàtter, p. 46.
1887. R. Browniana Tryon, Man. of Conch., t. IX, p. 390, pi. 59,
fig. 45.
Santa-Marta, Stns. 41 et 48.
Famille Aiupullariidae.
214. Ampullaria luteostoma Swainson.
1821. Ampullaria luteostoma Swainson, Zool. Illustr., !•■= série,
t. III, pi. 157 (figures du haut et du bas).
1856. .4. luteostoma Sw., Reeve, Conch. Tron., pi. XVIII, fig. 84.
Yacua (Venezuela), Stn. 13.
204 PH. DAUTZENBERG
Famille: Hipponycidae.
215. HiPPONYx ANTiQUATUS Liuné.
1767. Patclla antiquala Linné, Sijst. Nat., édit. XII, p. 1239.
1877. Hippontjx {Conchoicpas) antiquatus Linn., Morch, Catal.in
Malakoz. Bldtter, p. 98.
1886. Hipponyx {Co7icholepas) antiquatus Linn., Tryan (ex parte),
Man. ofConch.X VIII, p. 134 pi. 40, tig. 93, 94, 95, 96, 97 (lantum).
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39.
Tryon a groupé sous le nom d'antiquatu^ de nombreuses formes
de diverses provenances qui constituent des espèces distinctes.
216. MiTRULARiA DiAPHANA Reeve.
1858. Calyptraca diaphana Reeve, Conch. Icon., pi. VI, fig. 23.
1877. C. equestris Linn., Môrch, Catal. inMalakoz. Bldtter, p. 100.
1886. Mitrularia equestris Linn. var. tortilis Reeve, Tryon, Man. of
Conch., t. VIII, p, 138, pi. 42, fig. 54 (lantum).
Iles Testigos, Stn. 26.
Les matériaux que nous possédons ne sont pas suffisants pour
qu'il nous soit possible de formuler une opinion au sujet delà
valeur de cette espèce. Tryon a groupé à titre de variétés du Mitru-
laria equestris des formes des Indes Occidentales ainsi que des
Philippines.
217. Mitrularia chlorina Gould.
1846, Calyptraea chlorina Gould, Proc. Boston Soc. of Nat. Hist.,
t. II, p. 161.
1886. Mitrularia equestris (Lin.) Tryon, Man. of Conch., t. VIII,
p. 138, pi. 42, fig. 49, 50, 51 (tantum).
Iles Testigos, Stn. 26.
Voici encore une des formes considérées par Tryon comme ren-
trant dans le Mitrularia equestris de Linné.
Famille : Capnlidae.
218. Capulus intortus Lamarck.
1822. Pileopsis intorta Lamarck, Anim. sans vert., t. VI, 2^ partie,
p. 18.
1877. Hipponyx inilitaris Môrch (non Liiméj, Catal. in Malakoz.
Bldtter, p. 97,
1886. Capulus intortus Lam. (Tryon ex parte), Man. of Conch.,
t. VIII, p, 131, pi. 39, fig. 75 (tantum).
Iles Testigos, Stn. 26.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 20o
219. Grucibulum scutellatum Gray,
1828. Patelin seutellata Gray, in VVood, Index testac, Suppl.,
p. 26, pi. VIII, fîg. 4.
1886. Cruciindutn ncuteÂlntum Gray, ïryon (ex parte), Man. of
Conch,, t. VIII, p. 117, pi. 31, fig. 13, 14, 15, 16 (tantum).
Iles Testigos, Stn. 24.
Les spécinieus rapportés par M. de Dalmas concordeat jjien avec
la forme typique du Crucibulum scutellatum à laquelle Tryon assigne
pour patrie la côte occidentale d'Amérique, taudis qu'ils s'éloignent
du Crucibulum auriculatum. Chemn. fconsidéré par Tryon comme
une variété du scutellatum) provenant, d'après le même auteur, des
Indes Occidentales.
220. Crucibulum auriculatum Chemnitz.
1788. PateUa auriculata Chemnitz, Conch. Cab., t. X, p. 336,
pi. 168, fig. 1628, 1629.
1877 . Crucibulum auriculatum Chemn., Môrch, Catal. in Malakoz.
Bldtter, p. 101.
1886. Crucibulum scutellatum Gray, va r. auriculata Chemn. , Tryon,
Mayi. of Conch., t. VIII, p. 118, pi. 32, fig. 34, 35.
Iles Testigos, Stn. 26 ; Santa-Marta, Sln. 44 ; baie de Taganga
(Santa-Martaj, Stn. 49.
221. Crucibulum striatum Say.
1826. Calyptraea striata Say, Journ. Acad. N. Se. of Pliilad., t. V,
p. 216.
1877. Dispothaea striata Say, Môrch, Catal. in Malakoz. Bldtter,
p. 102.
1886. Crucibulum striatum Say, Tryon, Man. of Conch., t. VIII,
p. 118, pi. 33, fig. 44, 45.
Martinique, Stn. 20 ; Santa-Marta, Sln. 41.
Espèce citée seulement, jusqu'à présent, de la Nouvelle Angleterre.
222. Crucibulum radiatum Broderip.
1834. Calyptraea (Calypeopsis) radiata Broderip, Trans. Zool. Soc,
t. I, pi. XXVII, lig. 6.
1886. Crucibulum radiatum Brod., Tryon, Man of Conch., t. VIII,
p. 119, pi. 33, fig. 52, 53.
Cumana, Stn. 33.
Espèce connue de la Baie de Caraccas.
206 PH. DAUTZENBERG
223. ? Crepidula glauca Say.
1822. Crepidula glauca Say, Journ. Acad. Nat. Se. of Pkiladclphia,
t. Il, p. 226.
1873. C. fornicata Tryou (uon Linoé), American mar. Conck.,
p. 93, pi. 12, lîg. 189.
1877. Crypta glauca Say, Môrch, Catal. m Malakoz. Bldtter, p. 104.
1886. Crepidula glauca Say, Tryon, Man. of Conch., t. VIII, 125,
pi. 36, fig. 9.
Golfe de Cariaco, Stn. 3o.
Nous hésitons à rapporter à cette espèce un spécimen unique
recueillli par M. de Dalmas ; il est de coloration brun foncé avec le
septum blanc.
224. Crepidula fornicata Linné.
1758. Patella fornicata Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 781.
1877. Crypta nautarum Huinphrey Môrch, Catal. m Malakoz.
Bldtter, p. 103.
1886. Crepidula fornicata Lin. Tryon, Man. of Conck., t. VIII,
p. 124, pi. 36, fig. i, 2.
Baie du Lévrier, Stn. 17; Ilot Branco, Stn. 18.
Bio Hacha, Stn. 52 : Santa-Marta, Stn. 47.
var. GARNOT Adanson.
1757. Lepas garnol Adanson, Voyage au Sénégal, p. 40, pi. 2, fig. 9.
1891. Crepidula fornicata Lin., var. garnot Adans., Dautzenberg,
Voyage de la Mélita, in Mém. S. Z. F., p. 48.
Cap Blanc, Stn. 14; Baie du Lévrier, Stn. 17.
225? Crepidula convexa Say.
1821. Crepidula convexa Say, Journ. Acad. Nat. Se. of Philadelphia,
t. II, p. 227.
1877. Crypta conmra Say, Morch, CAtal. in Malakoz. Bldtter, p. 104.
1886. Crepidula convexa Say, Tryon, Man. of Conch., t. VIII,
p. 125, pi. 36, fig. 10.
Ilot Branco, Stn. 19.
Des deux exemplaires rapportés par M. de Dalmas, l'un est jeune
et l'autre très encroûté à l'extérieur, de sorte que notre détermi-
nation est douteuse.
226. Crepidula incurva Broderip.
1834. Calyptraea incurva Broderip, Frof. Zoo/. Soc. o/Z,ow/., p. 40.
1886. Crepidula (Garnotia) adanca (Sow.) Tryon (ex-parte), Man.
of Conch., t. VIll, p. 129, pi. 37, fig. 39, 40 (tantum).
CROISIÈRES DU YACHT (( CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUK 201
Martinique, Stn. 20; Santa-Marta, Stn. 43.
Le Crepidula incurva et !e Crepidulaadunca sont tous deux décrits
comme provenant de la côle occidentale d'Amérique ; les spécimens
rapportés par M. de Dal mas correspondent pourtant très exactement
à la première de ces deux formes.
227. Crepidula plana Say.
1821. Crepidula plana Say, Journ. Acad. ofNat. Se. of Philad., t. II,
p. 226.
1877. Crypta plana Say , Môrch, Catal. in Malakoz. Blàtter, p. 106.
1886, Crepidula {lanacus) unyuifonnis Tryon, ex parte (non
Lamarck), Man. of Conch., t. VIII, p. 130.
Ile Marguerita, Stn. 29.
C'est à tort que Tryon a réuni cette espèce bien connue de la côte
atlantique des Etats-Unis, au Crepidula unguiformis des mers
d'Europe.
228. Calyptraea candeana d'Orbigny.
1853. Infundibulum candeanum d'Orbigny, MolL de Cuba, t. II, p.
190, pi. XXIV, lîg. 28, 29.
1877. Galenis candeanus d'Orb. Môrcb, Catal. in Malakoz. Bldtter,
p. 106. .
1886. Calyptraea candeana cïOvb. Tryon (ex parte), Man. of Conch.,
t. VIII, p. 121, pi. 34, fig. 76, 77(tantum).
Martinique, Stn. 20 ; Golfe de Maracaïbo, Stn. 39 ; Babia Honda,
Stn. 55 ; Rio Hacba, Stn. 52 ; Santa-Marta, Stns. 42 et 44.
Famille : Xeiioplioridae.
229. Xenophora conchyliophora Born.
1780. Trochus conchylwphorus Born, Teat. Mus. Caes Vindob., p. 333,
pi. XII, fig. 21,22.
1877. Xenophora trochiformis Born., Môrch, Catal. in Malacoz.
Bldtter, p. 108.
1886. X. conchylwphorus Born., Tryon, Man. of Conch., t. VIII, p.
161, pi. 46, fig. 89.
Iles Testigos, Stn. 26.
Il ne nous est pas possible de suivre l'exemple de Môrch qui a
repris pour cette espèce le nom de trochiformis Born. En etïet le
Turbo trochiformis publié par Born en 1778 (Index Rerum Nat.
Mus. Caes. Vindob., p. 355) est insuffisamment décrit et bien que
cet auteur indique comme synonyme « la fripière » de Davila, la
208 PH. DAUTZENBERG
figure de Knorr (III, pi. 29, lig. 1, 2) qu'il cite conime référence
représente une coquille qui n'est pas un Xénophore, mais bien le
Calyptraca radians Lamarck.
Famille : IVaticidae.
230. Naïica FULMiNEA Gmelln.
1757. ISatica goclwt Adauson, Voijage au Sénégal, \). 177, pi. 13,
fig- 4-.
1790. Nerita [ulminea Gmelin, Syst. Nat,, édit. XIII, p. 3672.
188G. Natica fulmiïiea Gm., Tryon, Man. ofConch., t. VIII, p. 15,
pl. 2, lig. 26, 27.
1891. N. f ulminea Gm., Dautzenberg, Voyage de la Mélita, p. 33.
Cap-Blanc, Stn. 14 ; Baie du Lévrier, Stu. 17.
231. Natica Sagraiana d'Orbigny,
18.j3. Natica Sagraiana d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 34,
pl.XVII, fig. 20, 22.
1877. N. Sagraiana. d'Orb., Morch, Catal. in Malakoz. Blàtter,
p. 66.
1886. N. Sagraiana d'Orb., Tryon, Man. of Conch., t. VIII, p. 19,
pi. 3, fig. 44, 45.
Ilot Branco, Stn. 18; Cumaua, Stn. 33; Golfe de Maracaïbo.
Stn. 39; Sanla-Marta, Stn. 42.
232. Natica canrena Linné.
1758. Natica canrena Linné, Syst. Nal., edit. X, p. 776.
1877. N. (Nacca) canrena Lin., Morch, Catal. in Malakoz. Bldtter,
p. 62.
1886. N. canrena Lin., Tryon (ex parte), Man. of Conch., t. VIII,
p. 20, pl. 4, (ig. 58 (tautum).
Ile Tortuga, Stn. 36; Golfe de Maracaïbo, Stn. 39; Bahia Honda,
Stn. 55.
233. Natica marochiensis Gmelin, var. livida Pfeifïer.
17!)0. Nerita marochiensis Gmelin, %sf. Nal., edit. XIII, p. 3673.
1840. Natica livida Pfeifïer, Archiv fur Naturg., t. VI, p. 254.
1877. A'. [Cochlis) licida Ptv.,Mïirch, Catal. in Malakoz. Bldtter,
p. 66.
1886. N. marochiensis Gm . \ar. livida Ph\ , Tryon, Man. of Conch.,
t. VIII, p. 22, pi. 5, fig. 85, 86, 87, 89, 92.
Golfe de Paria (Venezuela), Stn. 12; Santa-Marta, Stn. 43.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 209
234. Natica (Stigmaulax) semisulcata Gray,
1839. Natica semisuldita Gray, Beechifs Voyage, p. 136.
1877. A'. [Naticina] semisulcata Gray, Môrch, Catal. m Malakoz.
Blàtter, p. 57,
1886. A'^. {Stigmaulax} semisulcata Gray, Tryon, Man. of Conch.,
t. VIII, p. 32, pi. 9, fig. 74.
Cap Blanc, Stn. 14.
Cette espèce n'était connue jusqu'à présent que des Indes Occi-
dentales.
235. Natica (Mamma) mamillaris Laniarck.
1822 Natica mamillaris, Laraarck, Anim. sans vert., t. VI, 2me par-
tie, p. 197.
1877. A^. [Pollinices) fuscata{C\iQmn., Humphrey, Môrch, Catal. in
Malakoz. Blàtter, p. 58.
1886. A'. [Mamma) mamillaris Lam., Tryon, Man. oj Conch., t. VIII,
p. 43, pi. 18, fig. 74.
Bahia Honda. Stn. 54.
La seule raison qui permette de supposer que l't//^*?/' fuscatum de
Humphrey puisse être l'espèce décrite par Lamarck sous le nom
de N. mamillaris est l'indication de la couleur et de l'habitat : Indes
Occidentales. C'est pourquoi nous n'avons pas suivi l'exemple de
Môrch qui a repris ce nom douteux.
236. Natica (Mamma) lactea, Guilding.
1831. Natica lactea, Guilding, Trans. Linn. Soc, t. VI, p. 29.
1834. A^. porcelana, d'Orbigny, Moll. des Iles Canaries, p. 84, pi.
VI, fig. 27, 28.
1877. A^. {Pollinices) lactea, Guild., Môrch, Catal. in Malakoz.
Blàtter, p. 60.
1886. A'. (Mamma) lactea, Guild., Tryon (ex partej, Man. of Conch.,
t. VIII, p. 49, pi. 16, fig. 54 (tantum).
1891. N. lactea Guild., Dautzenberg, Voijage de la Mélita, p. 34.
Martinique, Stn. 21 ; Iles Testigos, Stns. 25 et 26; Santa-Marta,
Stn. 41 ; Gairaca (Sauta-Marta), Stn. 51.
Cette espèce vit sur la côte occidentale d'Afrique, aux Iles Cana-
ries et aux Indes Occidentales jusqu'au cap Horn.
237. SiGARETUS PERSPECTivus Say.
1831. Sigaretus persijecticus Say, American Conch., t. III, pi. 25.
1873. Sigaretus perspecticus Say, Tryon, Americ. mar. Conch.,
p. 61, pi. 10, fig. 105.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. xm. — 14.
210 PH. DAUTZENBERG
1877. Stomatid perspectiva Movch, Catul. m Malakuz. Bla[ter,[).5Q.
1886, SigaretHs perspectimis Tryon, Man. of Conch., t. VIII, p. 57,
pi. 24, fig. 61, 64.
Santa-Marta, Stii. M.
PTENOGLOSSA
Famille : Sealidae.
238. ScALA (Opalia) clathrus Linné.
1767. Turin) clathrus Linné, S//s/. iXat., édit. XII, p. 1237.
1822. ScalarUi laineUoaa Lamarck, Anim. sans vert., t. VI, 2« par-
tie, p. 227.
1875. Scala larwllosa Lani., Morcli. Catal. /n M a la ko z. Blatter, p. 149.
1887. Scalaria (Opalia) lame llosaTvy on (ex parle), Man. of Conch.,
t. IX, p. 74, pi. 15, fig. 84 (lantum).
Bahia Honda, Stn. 54.
On a beaucoup discuté au sujet de la ditïérence qui existe entre le
Scala clathrus de la dixième édition du Si/slema Naturaecl celui de
la douzième édition. Dans la dixième, figure la référence du Muséum
Ludovicae Ulricae qui s'applique au Scala cotnmvnis ; mais elle est
accompagnée de plusieurs autres qui représentent bien la présente
espèce. Or, dans la douzième édition, ces dernières références sont
toutes conservées, tandis que celle du Mus. Lud. Ulr. est supprimée.
Il est donc évident que Linné a lui-même précisé dans la douzième
édition l'espèce de la dixième. De plus, Hanley a constaté la pré-
sence dans la collection linnéenne de l'espèce en question, sous
le nom de Scala clathrus.
239. Scala (Opalia) uncinaticosta d'Orbigny.
1853. Scalaria uncinaticosta d'Orbigny, Mail, de Cuba, t. Il, p. 19,
pl.ll,fig. 25, 26, 27.
1875. Scala (Amaea) uncinaticosta d'Orb., Môrch, Catal. in Malacoz.
Bldtter, p. 150.
1887 Scalaria (Opalia) uncinaticosta d'Orb., Tryon, Man. of Conch.,
t. IX, p. 77, pi. 16, fig. 95.
Santa-Marta, Stn. 41.
240. Scala turritellula Môrch.
1875. Scala turritellula Movcb, datai, in Malakoz. Bldtter, p. 151.
1876. Scalaria turritellula Morcli, Desc. Catal. of the Sealidae of
the W. India Islands in Journ. Philad. Acad. ofNat. Se, t. VIII, p. 202.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l' ATLANTIQUE 211
1887. Scalaria tiirritelluUi Mcirch, Tryon, Man. of Conch., t. IX,
p. 83.
Iles Testigos, Stn. 25.
L'exemplaire unique rapporté par M. de Dalmas concorde par-
faitement avec la description originale de cette espèce.
GYMNOGLOSSA
Famille : Eulimidae.
241. Niso INTERRUPTA Sowcrby, var. aeglees Bush.
1834. Eulima interrupta Sowerby, Proc. Zool. Soc. of LoiuL, p. 7,
et Conchol. Illustr., fig. 11.
1855. Niso interrupta Sow., A. Adams, in Sowerby, Thés. Conch.,
t. II, p. 801, pi. CLXX, fig. 9.
1885. A^. aeglees Bush, Rep. U. S. Fisli. Comm., Conn. Acad.,
p. 83, et Trans., p. VI, p. 465, pi. XLV, fig. 10, 10a.
188H. N. aeglees Bush, Tryon, Man. of Conch.\ t. VIII, p. 288,
pi. 71, fig. 39.
1889. N. interrupta A. Ad., Dali, Report Blake Gastr. in Bull. Mus.
ofComp. ZooL, p. 330, pi. XVIII, fig. 5, 6.
Bahia Honda, Stn. 55.
Habitat, selon M. Dali : Golfe du Mexique, Barbados, Sainte-Lucie,
côte orientale des Etats-Unis, côte occidentale de l'Amérique cen-
trale (Cuming) et Japon (Dunker),
Famille : Pyramidellidae.
242. Pyramidëlla (lonchaeus) crenulata Holmes.
1859. Obeliscus crenulatus Holmes, Postpliocene fossils, p. 88,
pi. XIII, fig. 14, 14rt.
1886. Pyramidëlla conica Tryon (non G. B. Adams), Man. of Conch.,
t. VIII, p. 302, pi. 72, fig. 88, 89.
1889. P. crenulata Holm., Dali, Report Blake Gastr. in Bull. Mus.
o/'Comp. Zoo/., p. 331.
Rio Hacha, Stn. 52.
243. Turbonilla puncta C.B. Adams.
1852. Chenmitzia puncta C.-B. Adams, Contrih. to Cofich., p. 72.
1875. C. puncta G.-B. Ad., Môrch, Gâtai, in Malakoz. Bldtter,
p. 162.
212 l'H. DAUTZENBERG
1886. TurboniUa puncta C.-B. Ad., Tryon, Man. ofConch., t. VIII,
p. 331, pi. 76, fig. 22.
Santa-Marta, Stn. 41.
244. TURBOiMLLA SUBULATA C.B. Adaiiîs.
1852. Chcmnitzia suif lUa ta C.-B. Adîinis, Covlr. ta Conch.. p. 73.
1875. C. subnlata C.-B. Ad., Môrch, Calai, in Malakoz. Bldltcr,
p. 163.
1886. TurboniUa subulata C. B. Ad., Tryon, /l/an o/ Conch., l. VIH,
p. 331, pi. 76, fig. 23.
Rio-Hacha, Stn. 52.
Sous-ordre : SCUTIBRANCHIATA.
(Hhipidoglossa).
Famille : Heliciiiidae.
245. Helicina platycheila von Miihlfeld.
1825. UelixplatiicheÀla von Miihlfeld, Verh. Bcrl. Ges.,l. 1, 4^ j)art.,
p. 219, pi. 3, iig.ll.
1846. Helicina platycheila Mûhlf., Pfeilïer, Monogr. in Conch. (Jab.,
2« édit., p. 24, pi. 4, fig. 22, 23, 24.
Martinique, Sln. 20.
246. Helicina fasciata Lamarck.
1822. Ht'licina fasciata Lamarck, Anini. sans vert., t. VI, 2^ partie,
p. 103.
1846. HcUcina [asciata Lam., Pfeifîer, Monogr. in Co)ich. Cab.,
2'' édit., p. 48, pi. 3, lig. 26 à 35.
1847. Helicina plcla (Féruss. mss ) Sowerby, Thés. Conch., t. 1
p. 6, pi. 11, fig. 56; pi. 111, fig. 140, 141.
Guadeloupe, Stn. 5 ; Martinique, Stn. 22.
247. Helicina euglyfta Crosse.
1874. Helicina ewjlypti iA'osiie,J(>inn. île Conch., t. XXII, pp. ili),
171, 204; pi. IV, fig. 4.
Martinique, Stn. 10.
248. Helicina Mac-Murrayi Pfeilïer.
1862. Helicina Mac-Murrayi Pfeilïer, Malakoz. lildtter, t. IX, p. 155.
1866. Helicina Mac-Murrayi Pfeilïer, Novit. Conch., p. 256, pi. 64,
fig. 15, 16.
Saiule-l^ucie, Stn. 11.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 213
249. Helicina columbiana Philippi.
1847. Helicina culumhiana Philippi, Zeitschr. fur Malakoz., p. 126.
1848. fleliclna columbiana Phil., Pfeitïer, Monogr. m Conch. Cab.,
2«édit., p. 52, pi. 2, fig. 1, 2, 3; pi. 9, fig. 5, 6.
Yacua (Venezuela). Stn. 13.
Famille : Neritidae.
250. Nerita Senegalensis, Gmelin.
1790. Nerita senegalensis, Gmelin, Sijst. Nat., édit XIII, p. 3686.
1888. N. senegalensis Gm., Tryon. Man. of Conch., t. X, p. 22. pi. 3.
fig. 57. 58.
Ilot Branco (Cap-Vert), Stn. 18.
251. Nerita fulgurans Gmelin.
1790. Nerita fulgurans, Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3685.
1888. N. fulgurans, Gm, Tryon (ex parte), Man. of Conch., t. X,
p. 23, pi. 4, fig. 62 (tantum).
Santa-Marta, Stn. 47.
Tryon a eu tort de réunir à cette espèce des formes différentes,
provenant de la côte occidentale d'Amérique.
252. Nerita tessellata Gmelin.
1790. Nerita tessellata Gmelin, Sgst. Nat., édit. XIII, p. 3685.
1888, N. tessellata, Gm., Tryon (ex parte), Man. of Conch., t. X,
p. 24, pi. 4, fig. 71 (tantum).
Antigoa, Stn. 7 bis; Santa-Marla, Stn. 43.
Ici encore Tryon a réuni plusieurs formes qui méritent d'être
regardées comme distinctes.
253. Nerita (peloronta) peloronta Linné.
1758. Nerita peloronta, Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 778.
1888. N. peloronta, Lin., Tryon, Man. of Conch., t. X, p. 24, pi. 4,
fig. 75,76, 77.
Ile Blanquilla, Stn. 28.
234. Nerita (Peloronta) versicolor Gmelin.
1790. Nerita versicolor Gmelin, Sgst. Nat., édit. XIII, p. 3684.
1888. A^. {Peloronta) versicolor Gm., Tryon, Man. of Conch., i, X,
p. 25, pi. 4, fig. 78, 79 ; pi. 5, fig. 80.
Antigoa, Stn. 7 bis ; Ile Marguerita,Stn.31 ; Santa-Marta, Stn. 43 ;
Ile Blanquilla, Stn. 28.
214 PH. DAUTZENBERG
225. Neritina (Smaragdia) viridis Linné.
1758. Nerita viridis Linné, Sijst. Nat., edit. X, p. 778.
1884, Smaragdia viridis Lin., Bucquoy, Dautzenberg et G. Dollfus,
Moll. du Roussàlon, t. I, p. 328, pi. XXXV, fig. 14 à 20.
1888, Neritina [Smaragdia] ciridisLin. Tryon, Man. ofConch.^ t. X,
p. 54, pL 18,fig.88.
Martinique, Stn. 21 ; Rio Hacha, Stn. 52; Santa-Marta.
256. Neritina (Clypeolum) punctulata Lamarck.
1797. Neritina punctulata Lamarck, Encycl. Méthod., pi. 455,
fig. 1 a, 1 b.
1888. N. (Clypeolum) puncttilata Lam., Tryon, Man. ofConch.,i. X,
p. 60, pi. 20, fig. 37 à 40.
Guadeloupe, Stn, 5 bis.
Famille : Turbinidae.
258, Phasianella (Tricoliaj affinis C.-B. Adams.
1850. Phasianella a/finis C.-B. Adams, Contrih. to Conch., p. 67.
1888. T. (Tricolia) affinis C.-B. Ad., Tryon, Man. of Conch., t. X,
p. 170, pi. 39, fig. 1, 3.
Santa-Marta, Stn. 43.
258. Phasianella (Tricolia) umbilicata d'Orbigny.
1853. Phasianella umbilicata d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 77,
pi. XIX, fig. 32 33.
1888. P. (Tricolia) umbilicata d'Orb., Tryon, Man. of Conck., t. X,
p. 171, pi. 39, fig. 95, 3, 4.
Santa-Marta, Stn. 43.
259. Turbo castaneus Gmelin.
1790. Turbo castanea (sic) Gmelin, Syst. Nat., edit,, XIII, p. 3595.
1888. T. castaneus Gm,, Tryon, Man. of Conch., t. X, p. 203, pi,
45, fig. 88, 89, 90.
Iles Testigos, Stn. 25 ; Rio Hacha, Stn. 52 ; Santa-Marta, Stn. 47 ;
Gairaca (Santa-Marta), Stn. 51.
260. Astralium brevispina Lamarck.
1822. Trochus brevispina Lamarck, Anim. sans vert., t. VII, p. 12.
1888. Astralium brevispina Lam., Tryon, Man. of Conch., t. X,
p, 222, pi. 52, fig. 12, 13.
Santa-Marta, Stn. 47.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 215
Famille : Trochidae.
261. Clanculus guineensis Gmelin.
1790. Troclius guineensis Gmelin, Sifst. Nat., édit XIII, p. 3574.
1889. Trochus [Clanculns) guineensis Gm., Pilsbry, in Tryon, Man.
of. Conch. t. XI, p. 62, pi. 10, fig. 3, 4.
Cap Blanc, Stn. 14.
262. Trochocochlea turbinata Born.
1780. Trochus turbinatus Born, Test. Mus. Caes. Vindob., p. 335.
1885. Trochus turbinatus Born., Bucquoy, Dautzenberg et G. Dol-
Ifus, Moll. du RoussiUon, t. 1, p. 402, pi. 48, fig. 6, 7, 8, 9, 10, 11.
Ténérife, Stn. 3.
263, Trochocochlea Tamsi Dunker.
1845. Trochus Tamsi Dunker, in Philippi, Abbild. G. Trochus,
p. 189 (23), pi. 5, fig. 3.
1889. Monodonta (Osilinus) Tamsi Dkr., Pilsbry, m Tryon, Man. of
Conch., t. XI, p. 95, pi. 20, fig. 3, 4.
Ilot Branco (Cap Vert), Stn. 18.
264. Trochocochlea colubrina Gould.
1849. Trochus colubrinus Gould, Proc. Boston Soc. of Nat. Hist.
t. III, p. 107.
1852. Trochus colubrinus Gould, Expl. Exped., p. 183, pi. 13,
fig. 223 a , à 223 d .
1897. Trochus (Trochorochlea) colubrinus Gould, Watson, Mar.
Moll. of Madeira, ///. Linn. Soc. Journ., t. XXVl, p. 322.
Madère, Stn. 1.
265. Gaza (Michogaza) rotella Dali.
1881. Gaza (Microgaza) rotella Dali, in Bull. Mus. Comp. ZooL,
t. IX, p. 51.
1889. G. (Microgaza) rotella Dali, Report Blake Gastr., in Bull.
Mus. Comp. ZooL, t. XVIU, p. 357, pi. XXII, fig. 5, oa.
Ile Tortuga, Stn. 36.
Cette espèce a été draguée par le « Blake» entre 73 et 200 brasses,
à Barbados, à Cuba, Bahia Honda et au large du cap Hatteras.
266. Neomphalius excavatus Lamarck.
1822. Trochus excavatus Lamarck, Anim. sans vert., t. VII, p. 29.
216 PH. DAUTZENBERG
1889. Chlorostoma {Omphalius) excavatus Lam., Pilsbry, in Tryon,
Man. ofConch., t, XI, p. 187, pi. 63, tig. 3, 4, 5.
Baie de Taganga(Santa-Marta), Stn. 49.
267. Neomphalius (Chlorostoma) maculostriatus C.-B. Adams.
1845. Monodonta maculostriata C.-B. Adams, Pror. Boston Soc. of
^'at. Hist., p. 6.
1853. Trochus Hotessieriamis d'Orbigny, MolL de Cuba, I. Il, p. 59,
pi. XVIII, fig. 15, 17.
1889. (Jhlorostomamaculostriatum C.-B. Ad., Tryon, il/an, o/C'onc-//,,
t. XI, p. 184, pi. 24, fig. 88, 89.
Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
268. LivoNA picA Linné.
1758, Turbo pica Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 763.
1889. Limna pica Lin., Pilsbry, in Tryon, Man. of Conch., t. XI,
p. 277, pi. 61, fig. 24.
Guadeloupe, Sln. 5''^; Ile Marguerita, Stn. 29; Santa-Marta,
Stn. 47.
269. GiBBULA MAGUS Linné.
y/ 1758. Trochus magus Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 757.
1885. T. (Gibbula) magus Lin., Bucquoy, Dautzeuberg et G. Dollfus,
MolL mar. du HoussiUon, t. 1, p. 373, pi. XLIV, fig. 1 à 11.
Ilot Branco (Cap Verlj, Stn. 18.
Les exemplaires recueillis par M. de Dalmas correspondent à la
forme méditerranéenne du Gibbula magus.
270. Gibbula dalat Adanson.
1757. Turbo dalat Adanson, Voyage au Sénégal, p. 186, pi. XII,
fig. 8.
1891. Gibbula dalat Adans., Dautzenberg, Voyage de la Mélita,
p. 36, pi. III, fig. 7« à 7^.
Cap Blanc, Stn. 14.
271. Gibbula Candei d'Orbigny.
1834. Trochus Candei d'Orbigny, Hist. Nat. des Iles Canaries, p. 82,
pi. 6, fig. 21, 22, 23 (sub nom. Tr. canariensis).
1889. Gibbula Candei d'Orb., Pilsbry, i>i Tryon, Man. of Conch.,
t. XI, p. 206, pi. 48, fig. 21, 22.
Madère, Stn. 1,
Espèce bien connue des Iles Canaries.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 217
Famille : Fissorellidae.
272. FissuRELLA NiMBOSA Liniié.
1758. Patella nimbosa Linné , Syst. Nat., edit. X, p. 785.
1888. Fissurella nimbosa Lin., Pilsbry, in Tryon, Man. ofConch.,
t. XII, p. 163, pl.36, fig. 32.
Ile Blanquilla, Stn. 28 ; Ile Marguerita, Stn. 29.
273. Fissurella nodosa Boro.
1780. Patella nodosa Bora. Test. Mus. Caes. Vlnilob., p. 429.
1890. Fissurella nodosa Born., Pilsbry. i^i Tryon, Man. ofConcli.,
t. XII, p. 164, pi. 37, fig. 46, 47, 48.
Aûtigoa, Stu. 7 bis ; Ile Blanquilla, Stn. 28.
274. Fissurella barbadensis Gmelin.
1790. Patella barbadensis Gmelin, Syst. Nat., edit. XIII, p. 3729.
1888. Fissurella barbadensis Gni , Pilsbry, m Tryon, Man. oj Conrh.,
t. XII, p. 164, pi. 37, fig. 40, 41 , 42, 43, 44, 45, 49 : pi. 60, fig. 73, 74, 75,
Ile Blanquilla, Stn. 28.
275. Glyphis Listeri d'Orbigny.
1853. Fissurella Listeri d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 197,
pi. XXIV, fig. 37, 38, 39.
1890. Glyphis Listeri d'Orb., Pilsbry, in Tryon, Man. of Conch.,
t. XII, p. 206, pi. 37, fig. 37, 38, 39 ; pi. 62, fig. sans n^
Ile Blanquilla, Stn. 28 ; Baie de Taganga (Santa-Marta) Stn. 49.
276. Lucapinella Versluysi nov. sp.
« PI. IX, fig. 8, 8, 8.
Testa depressa, elongata, lateribus subparallelis, antice ac
postice arcuata. Perforatio subcentralis magna, ovata-elongata.
Costae radiantes circiter 100, quarum 20 magis prominulae. Strias
concentricas tenuissimas, sub lente tantum valide detegere poteris.
Pagina interna laevigata, raargine subtilissime denticulato : dentés
antice posticeque paulo magis conspicuaB. Callum circa perfora-
tionem integrum, haud truncatum.
Color vivide roseus, punctis albis et nigris parce conspersus,
radios quoque latérales duo elïormantibus. Pagina interna laevi-
gata, caerulescens, in medio rosea, brevissimeque roseo limbata.
Callum a linea rubra circumscriptum.
Diam. maj. 14, min. 7 millim. ; altit. 2 millim.
Coquille déprimée, allongée, arrondie aux extrémités et à bords
218 PH. DAUTZENBERG
atéraux presque parallèles. Elle se relève légèrement aux extré-
mités. Perforation subcentrale, relativement grande, ovale-
allongée. Surface ornée d'une centaine de côtes rayonnantes
inégales (une vingtaine d'entr'elles sont un peu plus saillantes que
les autres) et de stries concentriques extrêmement fines, visibles
seulement sous un fort grossissement. Intérieur de la coquille
lisse et luisant à bords très finement crénelés. Les crénelures sont
à peine visibles sur les bords latéraux; mais elles sont un peu plus
accusées aux extrémités. Gallus de la perforation non tronqué, à
bords appliqués.
Coloration d'un rose vif, parsemée de petites taches blanches et
noires peu nombreuses, situées principalement sur les côtes domi-
nantes. Des taches de mêmes couleurs, groupées sur trois ou quatre
cotes contiguës, forment un rayon clair de chaque côté du sommet,
vers le milieu et le long des bords. Callus bordé d'un filet rouge.
Cette jolie coquille appartient à un groupe de Fàsurellulac qui
n'est encore représenté que par 4 espèces : deux habitant le littoral
occidental d'Amérique, une les Indes Occidentales et une d'habitat
inconnu. Elle est surtout remarquable par sa forme très-allongée,
sa longueur étant double de sa largeur, ainsi que par sa coloration
rose.
IlotBranco (Cap-Vert), Stns. 18, 19, quatre exemplaires, bien
concordants sous tous les rapports.
277. SUBEMARGINULA EMARGINATA Blainville.
1825. Emarginula emarginata Blainville, Manuel de Malacologie,
p. 501, pi. 48 ^^i% fig. 3.
1890. Suhmarginula emarginata Blainv., Pilsbry, Man. of Conch.,
t. XII, p. 276, pi. 64, fig. 3, 24, 25, 26.
Iles Testigos, Stn. 26.
Famille : Aeniaeidae.
278. AcMAEA PUNCTUL.\TA Gmcliu.
1790. Patella punrtulata Gmelin, Syst. Nat., edit , XIII, p. 3705.
1891. Acjïiaea puncîulata Gm., Pilsbry, in Tryon, Man. ofCo)tcli.,
t. XIII, p. 37, pi. 5, fig. 99, 100, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 11, 12, 13.
Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
279. AcMAEA Antillarum Sowerby.
1830. Lottia AntiUarum Sowerby, Gênera ofShells, G. Lottia, fig. 4.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE « DANS L' ATLANTIQUE 219
1853. Acmaea Candeana d'Orbigny, MoU. de Cuba, t. II, p. 199, pi.
25, fig. 1,2,3.
1891. A. Candeana d'Orb., Pilsbry, in Tryon, Mon. of Conch.,
t. XIII, p. 38, pi. 5, fig. 91, 92, 93, 94, 95, et Acmaea Antillarum
Sow., p. 166.
Santa-Marta, StD.43; Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
Les noms Antillarum Sow. et Candeana d'Orb. s'appliquaut sans
aucun doute à la même espèce, c'est le premier qui doit être adopté
comme étant le plus ancien.
280. Acmaea leucopleura Gmelin.
1790. Patella leucopleura Gmelin, Syst. Nat., edit. XIII, p. 3699.
1891 . Acmaea leucopleura Gm., Pilsbry, in Tryon, Man. of Conch.,
t. XIII, p. 40, pi. 5, fig. 16 à 26.
Ile Blanquilla, Stn. 28.
La localité la plus méridionale où cette espèce ait été signalée
jusqu'à présent est la Guadeloupe.
Famille : Patellidae.
281. Patella lowei d'Orbigoy.
1834. Patella Lowei d'Orbigny, Hist. ^\lt. des Iles Canaries, p. 97,
pi. 7, fig. 9, 10.
1891 . Patella caerulea Lin., var. Lowei d'Orb., Pilsbry, in Tryon,
Man. of Conch., t. XIII, p. 84, pi. 53, fig. 7, 8, 9, 10, 11 ; pi. 29,
fig. 44, 45, 46.
Madère, Stn. 1.
282. Patella safiaNa Lamarck.
1819. Patella sajiana Lamarck, Anim. sans x>ert., t. VI, p. 329.
1841. Patella safiana Lam., Delessert, Recueil de Coq., pi. 22,
fig. 2% 2^ 2'-.
1891. Patella safiana Lam., Pilsbry, in Tryou, Man. of Conch.,
t. XIII, p. 90, pi. 55, fig. 19. 20, 21.
Cap Blanc, Stn. 14.
Cette espèce méditerranéenne avait déjà été rencontrée sur la
côte océanique du Maroc.
220 PH. DAUTZENBERG
Ordre : POLYPLACOPHORA.
Famille : Cliitonidae.
283. Chaetopleura janeirensis Gray.
1828. Chiton janeirensis Gray, SpiciL ZooL, p. 6, pi. lll, lig. 8.
1892, Chaetopleura janeirensis Gray, Pilsbry, in Tryon, Man. of
Conch., t. XIV, p. 37, pi. 13, fig. 59, 60.
Iles Testigos, Stn. 25.
L'habitat du Chiton janeirensis s'étend depuis la Floride jusqu'à
Rio de Janeiro.
284, IscHNocHiTON PRUiNOSus Gould.
1846. Chiton pruinosus Gould, Proc. Boston Soc. of Nat. Hist.,
t. II, p. 144.
1892. Ischnochiton pruinosus Gould, Pilsbry, m Tryon, Man. of
Conch., t. XIV, p. 109, pi. 21, fig. 27, 28.
Iles Testigos, Stn. 25.
Cette espèce n'avait encore été rencontrée qu'au large de Rio de
Janeiro.
285. Ischnochiton striolatus Gray.
1828. Chiton striolatus Gray, SpiciL ZooL, p. 6.
1847. C. striolatus Gray, Reeve, Conch. Ic.on., pi. XXII, fig. 144.
1892. Ischnocithon striolatus Pilsbry, in Tryon, Man. of Conch.,
t. XIV, p. 105, pi. 20, fig. 20, 21, 22, 23, 24.
Santa-Marta, Stn. 41.
286. Chiton tuberculatus Linné.
1758. Chiton tuberculatus Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 667.
1892. Chiton tuberculatus Lin., Pilsbry, in Tryon, Man. of Conch.,
t. XIV, p. 153, pi. 33, fig. 58, 59. 60.
Santa-Marta, Stn. 43 ; Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
287. Chiton marmoratus Gmelin.
1790, Chiton marmoratus Gmelin, Syst. Nat., edit, XIII, p. 3205.
1892, Chiton marmoratus Gm., Pilsbry, in Tryon, Man. of Conch.,
t. XIV, p. 158, pi. 34, lig. 72, 73, 74, 75, 76.
Santa-Marta, Stn. 43.
288. Acanthopleura (Maugeria) granulata Gmelin.
1790. Chiton granulatus Gmelin, Syst. Nat., edit. XIII, p. 3205
CROISIÈKES DU YACHT « CHAZALlE » DANS l'aTLANTIQUE 22l
1892. Acanthopleura (Maufjerid) granulata Gtn., Pilsbry, in Tryon,
Man. of Conch., t. XIV, p. 227, pi. 50, lig. 39 à 49.
Ile Blaoquilla. Stn. 28.
289. AcANTHOCHiTEs PYGMAEus Pilsbry.
1893. A canthochites pyijmaeus Pi\shry, in Tryon, Man. of Conch.,
t. XV, p. 23, pl.l3, fig.'oS, 59.
Iles Testigos, Stn. 24.
Espèce découverte récemment en Floride par M. Hemphill.
Classe : SCAPHOPODA.
Famille : Deiitaliidae.
290. Dentalium americanum Chenu.
18. . Dentalium americanum Chenu, Illustr. Conch., G. Dentalium,
p. 1, pi. 4, fig. 9, 10 (tantum).
1893. Dentalium americanum Chenu, Plisbry et Sharp, in Tryon,
Man. of Conch., t. XVII, p. 22.
Rio Hacha, Stn. 52 ; Cairaca (Santa-Marta), Stn. 51.
MM. Pilsbry et Sharp supposent que si la localité « côtes d'Amé-
rique, » indiquée par Chenu, est exacte, cette espèce serait le jeune
âge du Dentalium Gouldi Dali.
291. Dentalium ( Laevidentalium) matara Dali.
1889. Dentalium matara Dali, Report Blake Gastr. and Scaphop.,
in Bull. Mus. of Comp. Zool., t. XVIII, p. 420.
1893. Dentalium (Laevidentalium) matara Dali, Pilsbry et Sharp,
m Tryon, Man. of Conch., t. XVll, p. 105, pi. 18, lig. 14, 15,16, 17, 18.
Bahia Honda, Stn. 55 ; Rio Hacha, Stn. 52.
Espèce découverte par le (( Blake » au large du Cap Lookout
(Caroline du Nord); du Cap Hatteras ; dans le Golfe du Mexique, etc.
292. Cadulus (Gadila) Rushu Pilsbry et Sharp.
1893. Cadulus {Gadila) Rushii Pilsbry et Sharp, in Tryon, Man. of
Conch., t. XVII, p. 168, pi. 27, fig. 94, 95, 96, 97.
Santa-Marta, Stn. 44.
Le Cadulus Rushii a été décrit d'après des spécimens dragués au
large du Cap Hatteras, par 293 brasses.
222 PH. DAUTZENBERG
Classe : PEL.ECYPODA.
Ordre : TETRABRANCHIA.
Sous-ordre : OSTRACEA.
Famille : Ostreidae.
293. OsTREA GuiNEENsis Dunker.
1853. Oiitrea guineensis Dunker, Index Moll. etc., p. 43, pi. VII,
fig. 12 à 18.
1871. 0. guineen,sis Dunk , Reeve, Conch. Icon., pi. XXVI, fig. 62.
1891. 0. guineemis DuDk., Dautzenberg, Vogage de la Mélita,
p. 39.
Cap-Blanc, Stii. 14.
294. OsTREA RHizoPHORAE Guilding.
1828. Ostrea rhizophorae Guilding, Zool. of the Caribean Islands
in Zool. Journ., p. 542.
1871. 0. rhizophorae Guild., Reeve, Conch. Icon., pi. IX, fig.
17% 17''.
Iles Testigos, Stn. 26.
295. OsTREA EQUESTRis Say.
1834. Ostrea equestris Say, American Conch., t. VI, pi. 58.
1873. 0. equestris Say, Tryon, A merican Mar. Conch . , p. 193, pi. 42,
fig. 532, 533.
Sainte-Lucie, Stn. 23; Cumana, Stn. 32; Curaçao, Stn. 37; Golfe
de Maracaïbo, Stn. 38.
Sous-ordre : PECTINACEA.
Famille : 8poiidyIidae.
296. Plicatula spondyloidea Meuschen.
1778. Ostrea spondijloidea'Si&xxschQn, in Mus. Gronovianum.
1819. Plicatula ramosa Lamarck, Anim. sans vert., t. VI, l''« partie,
p. 184.
1824. P. marginata Say, Journ. Acad. of Nat. Se. of Philad., t. IV,
p. 136, pi. IX, fig. 4.
1878. P. spondy loidea Meusch. , Poulseu, Calai. \V. Ind. Shells, p. 16.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 223
1886. P. spondyloidea Meuscli., Dali, Report Blake Pelec. in Bull.
Mus. ofComp. ZooL, t. XII, p. 227.
Iles Testigos, Stns. 24, 2o et 26; Golfe de Maracaibo, Stn. 39;
Santa-Marta, Stn. 47.
297. Spondylus americanus Lamarck.
1819. Spondylus americanus Lamarck, Aniin. sans vert., t. VI
p. 188.
1847. S. americanus Lam., Sowerby, Thés. Conch., t. 1, p. 418,
pi. LXXXVIII, fig. 42; pi. LXXXIX, fig. 64, 65.
1853. S. folia-brassicae (CheniD.) d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II,
p. 358.
1856. S. americanus Lam.,Reeve, Conch. Fcon., pi. IV, fig. fig. 17.
1878. S. americanus Lam., Poulsen, Catal. W. Ind. Shells, p. 16.
1888. S. americanus Lam., Kûster, Monogr. in Conch. Cah.,'È^
édit., p. 13, pi. 4, fig. 5; pi. 7, fig. 1, 2.
Sainte-Lucie, Stn. 23; Ile Blanquilla, Stn. 28.
Famille : Radnlidae.
298. Radula caribaea d'Orbigny.
1853. Lima caribaea d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 337,
pi. XXVIII, fig. 17, 18, 19.
1878. Lima caribaea d'Orb,, Poulsen, Cotai. W. Ind. Shells, p. 16.
Ile Blanquilla, Stn. 28.
Cette espèce est fort voisine du R. squamusa, de la Méditerranée.
Elle possède ordinairement des côtes longitudinales plus nom-
breuses (30 à 32, selon d'Orbigny). Toutefois, parmi les spécimens
recueillis par le Chazalie, il y en a qui n'ont que 25 côtes. Chez le
liadula squamosa, le nombre des côtes dépasse rarement 20; cepen-
dant, nous en possédons un exemplaire recueilli à Alger par M. P.
Joly et qui en a 25.
299. Radula (Mantellum) «ans Gmelin.
1790. Ostrea hians Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3332.
1872. Lima hians Gm., Reeve, Conch. Icon., pi. Il, fig. 6a, 6b.
1886. Lima hians Gm., Dali, Report Blake Pelecypoda in Bull.
Mus. ofComp. ZooL, t. XII, p. 225.
Curaçao, Stn. 37.
Les spécimens de cette espèce recueillis par M. de Dalmas sont
identiques à ceux des mers d'Europe.
â24 PH. DAUtZENBËRG
;30U. Uadula (Ctenoides) scabra Boni.
1780. Ostrea scabra Born, l'est. Mus. Caes, Vindoh., p. 110.
1784. Lima aspem Chemnitz, Conch. Cah., l. VII, p. 332, pi. 68,
lig. 6i32.
1789. Ostrea tjlaciaiis C.meliii, Syst. i\at., eclil. XIII, p. 3832.
1847. Lima scabra Boru., Sowerby, Thés. Conch., t. I, p. 83,
pi. XXI (I), lig. 4, 5, 12.
1833. Lima scabra Boru., d'Orbigny, Molhie Cuba, t. II, p. 336.
1872. Lima scabra Reeve, Conch. Icon., pi. II, fig. 8.
1878. Lima scabra Poulsea, Catal. \V. Jnd. Shells, p. 16.
Saiute-Lucie, Sln. 23 ; IlesTestigos, Stn. 26. Ile Blanquilla, Stn.28.
Le Badula scabra est extrêmement variable sous le rapport
de la sculpture qui est plus ou moins tine ou grossière.
Famille : Pectinidâe.
301. Cblamys varia Linné.
1738. Ostrea raria Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 698.
1889. Pecten {Chlamys) varias Lin., Bucquoy, Dautzenberg et
G. DoUfus, MolL du lioussillon, t. II, p. 99, pi. XV, fig. 1 à 8.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39; île Tortuga, Stn. 36.
11 est intéressant de constater la présence, dans le golte du
Mexique, de ce Chlamys qui n'avait encore été signalé que dans la
Méditerranée et sur les côtes océaniques d'Europe.
Nous tenons à exprimer à M. Bavay tous nos remerciements pour
la peine qu'il a prise d'examiner tous les Pectinidés rapportés par
M. de Dalmas et de nous aider à les déterminer. L'étude toute spéciale
qu'il a faite des Mollusques de cette famille sont une garantie de
l'exactitude des noms adoptés dans notre travail.
302. Chlamys multistriata Poli.
1793. Ostrea multistriata Poli, Test utr. Sic, t. 11, p. 164, pi.
XXVIII, fig. 14.
1889. Pecten (Chlamys) mulustriatus Poli ; Bucquoy, Dautzenberg
et Dollfus, Moll. (/m Houssillon, t. II, p. 104, pi. XVI, fig. 1, 2, 3, 4, 3.
Ilot Branco (Cap Vert), Stns. 18 et 19.
303. Chlamys vestalis Reeve.
1833. Pecten vestalis Reeve, Conch. Icon., pi. XXIII, fig. 134.
1888. Pecten cestalis Reeve, Kuster et Kobelt, Monogr. in Conch.,
Cah. ,2^ édil., p. 218, pi. 38, fig. 7.
IlesTestigos, Stns. 23, 26 ; Gairaca (Santa-Marta), Stn. 31.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 225
304. CHLAMYS (LVROPECTENj NODOSA Liuué.
1758. Ostrea nodosa Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 697.
1847. Pecten nodosus Lin., Sowerby, ThesConch., 1. 1, p. 6H, pi. 27,
fig. 147.
1852. Pecten nodosus Lia., Reeve, Conch. [ron., pL III, fig. 15.
1853. Pecten nodosus Lin., d'Orbigay, Moll. de Cuba, t. II, p. 323,
1878. Pecten nodosus Lia., Poiilsen. Catal. of W. fnd. Shells, p. 16.
1888. Pecten nodosus Lin., Kiister et Kobelt, Monogr. in Conrh.
Cab.,2^ édit., pp. 41, 112, pi, 11, fig. 3, 4, 5 ; pi. 32. fig. 3.
Iles Testigos, Stus. 24, 25 et 26 ; Gairaca (Santa-Marta), Stn. 51.
305. Chlamys (Lyropecten) gorallinoides d'Orbigny.
1834. Pecten corallinoides d'Orbigny, tiist. Nat. des Iles Canaries,
p. 102, pi. VIP, fig. 20, 21,22.
1852. P. corallinoides d'Orb., Reeve, Conch. Icon., pi. VI, fig. 27.
1865. P. corallinoides d'Ovb., Heibisch, in Malako:. Bldttcr. p. 125.
1881. P. corallinoides d'Orb., de Rochebrune, Faune de l'Archipel
du Cap Vert, inNouv. Archices du Muséum, p. 246.
Ilot Branco, Stns. 18 et 19.
306. Chlamys (Aequipegten) irradians Lamarck,
var. DiSLOCATA Say.
1819. Pecten irradians Lamarck, Anim. sans cerf., t. VI, p. 173.
1834. P. dislocatus Say, American marine Conch., p. 196.
1852. P. irradians Lam., Reeve, Conch. Icon., pi. VI, fig. 26.
1888. P. dislocatus Say, Kiister et Kobelt, Monogr. m C'ont'/i. C'a^.,
2e édit., p. 271, pi. 71, fig. 3, 4.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56.
307. Chlamys (Aequipecten) nucleus Born.
1780. Ostrea nucleus Born, Test. Mus. Caes. Vindob., p. 107,
pi. Vil, fig. 2.
1878. Pecten nucleus Born, Poulsen, Catal. W. Ind. Shells, p. 16.
1886. P. nucleus Born, Dali, Report Blake Pelecyp., in Bull. Mus.
Comp. ZooL, t. XII, p. 216.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56; Martinique, Stns. 20 et 21; Iles Tes-
tigos, Stn. 26; Golfe de Maracaïbo, Stn. 39; Santa-Marta, Stn. 47.
Var. TURGiDA Gmelin.
1790. Ostrea turgida Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3327.
Cumana, Stn. 33.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. xin. — 15
226 ï'H. UAUTZENBERG
308. Chlamys (Aequh'kcten) exasperatus Sowerby.
1847. Pccten exasperatus Sowerby, Thés. Conch., t. 1, p. 54, pi. 18,
fig. 183 à 186.
1852. /'. ctasperatus Sovv. , Reeve, Conch. Iran., pi. II, fig. 7, 8a, 8 b.
1888. P. exasperatus Kiïster et Kobelt, Mouogr. in Conch. Cah.,
2' édit., p. 124, pi. 35, fig. 3.
Curaçao, Stn. 37.
;W9. Chlamys (Aequipecten) phuygilm Dali.
1886. Pecten phrygiuin Dali, Report Rlake Pelecypoda, in Bull.
Mks. of Coïiip. ZooL, t. XII, p. 217.
Iles Testigos, Stn. 26.
Cette espèce draguée par le « Blake » au uord du Vucalan, au large
de la Havane et de Grenada, est remarquable par son ornementation
et surtout par la conformation de sa charnière qui est très carac-
téristique.
310. Chlamys (Aeqcipecten) Ravayi, n. sp.
PI. X, Og. 2, 2, 2.
Testa parum solida, compressa, aequivalvis, subaequilateralis et
fere circularis. Valva dextra quam sinisira magis complanata,
costis radiantibus 18 subaequalibus, quam interstitia paene augus
tioribus et inter costas lamellis concentricis, in medio evanescen-
tibus, sculpta. Auriculae permagnae, funiculis 4 vel 5, ac lineis
incremeuli lamellosisornatae. Auriculaanlica profundeemarginata.
Valva sinistra magis convexa, costis radiantibus 17 laevibus, quam
interstitia angustioribuset inter costas lamellis concentricis exilis-
simis sculpta. Costae iuaequales : 5 paulo fortiores. Testae pagina
interna subuitens, radiatim sulcata. Impressio nuisculi magna,
subcircularis parumque conspicua. Margo cardiiialis recta, per-
louga niinutissime conferlissimeque serrata. Fossula ligamenti
triaugularis, parva.
Color valvae sinistrae sordide griseus, maculis fuscis, in zonulas
transversas 3 vel 4 ordinatis pictus et maculis albis aliquot quoque
couspersus. Color valvae dextrae pallidior et fere immaculatus.
Diam. umbono-ventr. 10, antico post. lO""'". ; crassit. 3™'".
(Coquille peu épaisse, comprimé, équivalve, subéquilatérale, de
forme subcirculaire. Valve droite plus aplatie (jue la gauche, ornée
de 18 côtes rayonnantes subégales, à peine plus étroites que leurs
intervalles, et de lamelles concentriques qui s'elïacent sur la région
médiane. Oreillettes très grandes, garnies de 4 ou 5 cordons rayon-
nants, traversés par des lamelles d'accroissement très fines. L'oreil-
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 227
lelte antérieure est pourvue d'une échancrure byssale profonde.
Valve gauche plus convexe, ornée de 17 côtes rayonnantes lisses,
sensiblement plus étroites que leurs intervalles et, entre les côtes,
de lamelles concentriques très délicates. Les côtes sont inégales
sur cette valve : ciuq d'entr'elles sont un peu plus fortes et plus
saillantes et rendent le bord ventral de la coquille légèrement
polygone. Intérieur des valves un peu luisant, pourvu de sillons
rayonnants bien accusés vers les bords. Impression du muscle
adducteur grandes, subcirculaires, peu apparentes. Bord cardinal
rectiligne, très long et garni de denticulations extrêmement fines
et serrées. Fossette ligamentaire triangulaire, petite.
Coloration de la valve gauche d'un gris jaunâtre, ornée de taches
brun noirâtre formant trois ou quatre zones concentriques plus ou
moins chevronnées. On y remarque en outre quelques maculations
blanches. Coloration de la valve droite plus claire, presque imma-
culée.
Cumana, Stn. 33; Santa-Marta, Stn. 44; Gairaca (Santa-Marta),
Stn. 50; Bahia Honda, Stn. 55.
Nous sommes heureux de dédier cette jolie petite espèce à M. le
Professeur A. Bavay. Le Chiamijs Baxxuji se rapproche beaucoup du
noronhemis Smith; mais il est beaucoup moins convexe. Par ses
oreillettes très développées, il se rattache au groupe des monoti-
meris, leucophœa et latiaaritus de la côte occidentale d'Amérique.
311. Cyclopecten nanus Verrili et Bush.
1897. Cyclopecten nanus Verrili et Bush, in Verrili, Trans. Con-
necticut Acad., t. X, p. 85, 92 ; pi. XVI, fig. 12 à 12«.
1898. C. nanus Verrili et Bush, Deep. Water. Moll. in Proc.
National Muséum, t. XX, p. 837, pi. LXXXV, fig. 2, 3, 4.
Ile Tortuga, Stn. 36.
Dragué dans diverses localités de l'Atlantique Nord, entre 43 et
132 brasses.
312. Pecten zigzag Linné.
1758. Ostrea ziczac Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 696.
1847. Pectm ziczac Lin., Sowerby, Thés. Concli., t. I, p. 48.
pi. XVI, fig. 129 à 133.
1852. P. ziczac Lin., Reeve, Conch. Icon., pi. VI, fig. 29.
1853. Janiraziyzag Lin., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 356.
1878. Pecten ziczac Lin., Poulseu, Catal. of W. Ind. Shells, p. 16.
1888. P. ziczac Lin., Kuster et Kobelt, Monogr. in Conch. Cab.,
2''édit., p. 47, pi. 13, fig. 1, 2,3.
228 PH. DAUTZENBERG
Kingston (Jamaïque), Stn. 56 ; Martinique, Stn. 20 ; Iles Tes-
tigos, Stns, 25 et 26 ; Gairaca (Santa-Marta), Stn. 51.
L'habitat aux Indes Orientales indiqué pour ce mollusque par
plusieurs auteurs, est complètement erroné.
3113. Pecten Chazaliei nov. sp.
PI. X, fig. 1, 1, 1, 1.
Testa tennis, subpellucida, orbicularis, utriuque liians, aequila-
tera et valde inaequivalvis. Valva dextra mediocriter couvexa,
parum nitens, costis radiantibus circiter 28 inaequalibus, con-
vexiusculis, quam interstitia latoribus ac striis concentricis subti-
lissimis sculpta. Auriculae subaequales : postica intégra, sublaevi-
gata ; antica interne breviter emarginata et a costa radiante obso-
lète bipartita. Valva sinistra plana-concava, quam dextra haud
minor, costis radiantibus circiter 20, quam interstitia multo angus-
tioribus sculpta et concentrice confertim subtilissime lamellosa.
Auriculae aequales. Testae pagina interna sat nitens, radiatim
sulcata, marginibus vix fimbriatis. Impressio muscularis ovata
magna, in valva sinistra quam in dextra magis conspicua. Fossulae
ligament! minimae.
Color pallide lutescens. In valva dextra costarum interstitia
versus margines rubra et a punctis lineisque albis, valde irregu-
laribus, conspersa. Valva sinistra maculis punctisque albis con-
fertim ac irregulariter conspersa, lineis insupra fuscis, angulatim
interruptis, concentrice picta. Valvarum pagina interna fulvo mar-
ginata.
Diam. umbono-ventr. 26; antico-post. 28 1/2'"'". ; crass. 5'"'".
Coquille mince, subpellucide, bâillante de chaque côté, de forme
circulaire, équilatérale, très inéquivalve. Valve droite médiocre-
ment convexe, peu luisante, ornée d'environ 28 côtes rayonnantes
inégales, arrondies, peu saillantes, plus larges que les intervalles,
et de stries concentriques extrêmement faibles, visibles seulement
à l'aide de la loupe. Oreillettes subégales : la postérieure entière,
unie, ne présentant que des stries d'accroissement très légères;
l'antérieure un peu échancrée à la base et pourvue d'une côte
rayonnante obsolète. Valve gauche mate, de même grandeur que la
droite, aplatie, un peu concave (les bords latéraux se relevant vers
le haut), ornée d'une vingtaine de côtes rayonnantes, beaucoup
plus étroites que les intervalles et de lamelles concentriques très
nombreuses et délicates, visibles seulement sous la loupe. Oreillettes
égales. Intérieur des valves assez luisant traversé par des sillons
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 229
rayonnants qui correspondent aux côtes externes; bords à peine
frangés. Impressions du muscle adducteur grandes, ovales : celle
de la valve gauche plus accusée que celle de la valve droite; fossettes
ligamentaires triangulaires, très petites.
Coloration jaunâtre. Dans la valve droite, les intervalles des côtes
sont rouges et parsemés de ponctuations et de linéoles blanches
irrégulières. Valve gauche entièrement couverte, sauf à proximité
du sommet, d'un réseau blanc, extrêmement compliqué et délicat
qui garnit les côtes, aussi bien que leurs intervalles. On remarque
en outre de nombreuses linéoles brunes, disposées en ziczacs con-
centriques. Intérieur des valves d'un blanc rosé, bordé de fauve.
Iles Testigos, Stn. 26 ; île Tortuga, Stn. 36 ; Santa-Marta,
Stn. 47.
Cette intéressante espèce diffère du Pecten ziczac par sa taille plus
faible, son test plus mince, ses côtes rayonnantes plus nombreuses,
séparées par des intervalles beaucoup plus larges, aussi bien sur
l'une que sur l'autre valve, et enfin par sa coloration. Elle diffère
du Pecten Turtoni Smith, de Saint-Hélène, par son test plus mince,
ses côtes plus nombreuses, arrondies et non anguleuses sur les
côtés ; sa valve droite est aussi moins renflée, sa coloration est plus
pâle, etc. C'est toutefois du Pecten Turtoni qu'elle se rapproche le
plus.
Sous-ordre : MYTILACEA.
Famille : Avienlidae.
314. AvicuLA ATLANTiCA Lamarck.
1819. Avicula atlantica Lamarck, Anim. sans vert., t. VI, p. 148.
1878. Avicula colymbusVou\sen (nonBolten) Catai. W. Ind. Shells,
p. 16.
1878. Avicula colymbus Arango (non Bolten) Contrib. a la Fauna
malac. Cubana, p. 268.
1886. Avicula atlantica Lam., Dali, Report Blake Pelecyp., in
Bull. Mus. of Comp. ZooL, t. XII, p. 233.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39.
Le Pinctada colymbus de Bolten, établi sur la fig. 723 de la pi. 81
du Conch. Cab. ne nous paraît guère représenter la forme des
Antilles pour laquelle Poulsen et Arango ont adopté ce nom.
UAvicula atlantica est voisin de ÏAvicula hirundo (= tarentina
Lamarck), des mers d'Europe ; mais il est plus oblique.
230 PH. DAUTZENBERG
315. ? Meleagrina Tamsiana Dunker.
1852. Avicula {Meleagrina) TamsianaBunker, Zeitschr. fur Malakoz. ,
p. 78.
1872. Avicula (Meleagrina) Tamsiana Dunker, Monogr. in Conch.
Cah., 2^ édit., p. 15, pi. 4, fig. 1, 2.
Bahia Honda, Stn. 54.
316. ? Meleagrina longisquamosa Dunker.
1852. Avicula (Meleagrina) longisquamosa Dunker, Zeitschr. f'iir
Malakoz.., p. 76.
1872. .4. [Meleagrina) longisquamosa Danker, Monogr. in Conch,
Ca/>., 2«édit., p. 12, pi. 2, fig. 6.
Rio Hacha, Stn. .52 ; Santa-Marta, Stn. 43.
317. ? Meleagrina pica Philippi.
1849. Avicula pica Philippi, Malakoz. Blàtter, p. 21.
1872. A. pica Phil., Dunker, Monogr. in Conch. Cab., 2« édit.,
p. 78.
Golfe de Cariaco, Stn. 35.
Dunker indique les mers de Chine comme habitat de cette
Méléagrine.
La détermination exacte des spécimens de ce genre, rapportés
par M. de Dalmas, ne nous a pas été possible, tant à cause de leur
état jeune que du manque de matériaux de comparaison.
318. Perna Chemnitziana d'Orbigny.
1784. Concha semiaurita Chemnitz (non Linné), Conch. Cal).,
t. VII, p. 250, pi. 59, fig. 580 (tantum).
1853. Perna Chemnitziana d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 346.
Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
319. Perna Lamarckiana d'Orbigny.
1784. Conc/ia semmwnîa Chemnitz (non Linné), Conc/i. Cah., t. Vil,
p. 250, pi. 59, fig. 579 (tantum).
1853. Perna Lamarckeana (sic) d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. 11,
p. 347.
Ile Blanquilla, Stn. 28; Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
320. PiNNA ALTA Sowerby.
1835. Pinna alla Sowerby, Proc. Zool. Soc. of l.ond., p. 84.
1858. P. alta Sow., Reeve, Conch. Icon., pi. VI, Mg. H.
Golfe de Cariaco, Stn. 35.
CROISIÈRES DU YaCHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 231
321. PiNNA SERRATA Solander.
1830. IHnna serrata Solander, in Sowerby, Gênera of Skells, t. II,
G. Pinna, pi. I.
1859. P. serrata Sol., Reeve, Conch. Iconica, pi. XXXIV, fig. 65.
Ile Tortuga, Stn. 36.
Famille : ÎYIytilidae.
322. Mytilus MuLLERi Dunker.
1889. Mytilus Mulleri Dunker. inss : in Kiister et Glessin, Conch.
Cab., 2e édlt. p. 66, pi. 7, fig. 4.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39.
Cette espèce n'était connue jusqu'à présent que de Rio Janeiro.
323. Mytilus (Aulacomya) Orbignyanus dessin.
1889. Mytilus Orbignyanus Clessin, m Kûster et dessin, Conch.
Cab., 2« édit., p. 87, pi. 25, fig. 1, 2.
Curaçao, Stn. 37.
324. Mytilus (Hormomya) domingensis Dunker.
1889. Modiola domingensis Dunker, Monogr. in Conch. Cab., 2" édit.,
p. 121, pi. 32, fig. 6, 7.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56 ; lie Marguerita, Stn. 30 ; Rio Hacha,
Stn. 52.
Il ne faut pas confondre cette espèce avec le Mytilus domingensis
Recluz, qui appartient au genre Dreissensia.
325. Mytilus (Hormomya) Lavalleanus d'Orbigny.
1853. Mytilus Lavalleaïius d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. Il, p. 328,
pi. XXVIli, fig. 3, 4, 5.
1858. M. Lavalleanus d'Orb., Reeve, Conch. Icon., pi. XI, fig. 54.
1878. M. Lavalleanus d'Orb., Poulsen, Catal. of IF. Ind. Shells, p. 16.
1889. M. Laval leanm d'Ovb., Kûster et Clessin, Monogr. in Conch.
Cab., 2« édit., p. 80, pi. 11, fig. 7, 8.
Martinique, Stn. 20 ; Ile Blanquilla, Stn. 28 ; Bahia Honda,
Stn. 54.
326. Modiola tulipa Lamarck.
1819. Modiola tulipa Lamarck, Anim. sans vert., t. VI, U^ partie,
p. 111.
1857. M. tulipa Lani., Reeve, Conch. Icon., pi. IV, fig. 15.
Antigoa, Stn. 7 bis ; Sainte-Lucie, Stn. 23 ; îles Testigos, Stn. 24;
Santa-Marta, Stns. 41, 47.
232 PH. DAUTZENBERG
327. MoDioLA GUBERNACULUM Dunker.
4856. Volsella fiubernaculum Dunker, P7'0C. Zool. Soc. of Lond.,
p. 361.
1857. Modiola gubernaculum Dunk., Reeve, Conch. Icon., pi. VII,
fig. 32.
1889. Modiola gubernaculum Dunk., Kûster et Clessin, Monogr. in
Conch. Cab., 2^ édit. p. 109, pi. 32, fig. 5.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56.
Nous croyons pouvoir rapporter sans hésitation à cette espèce
dont l'habitat n'était pas connu, un spécimen qui concorde bien avec
les figurations de Reeve et du Conchylien Cabinet. Elle est carac-
térisée par sa région dorsale très développée, sa surface garnie de
nombreux plis concentriques très fins ainsi que par son épiderme
jaunâtre luisant.
328. LiTHODOMus (Botula) ciNNAMOMEUs Lamarck.
1819. Modiola cinnamomea Lamarck, Anim. mus vert., i- VI,
l»"" partie, p. 414.
1858. Lithodomas cinnamomeus Lam., Reeve, Conch. Icon., pi. I,
fig. 5% 5''.
1878. Lithophaga cinnamomea Lam., Poulsen, Catal. of W. Ind.
Shells, p. 16.
1882. L. fusca (Gmel.) Dunker, Monogr. in Conch. Cab., 2'- édit.,
p. 25, pi. 6, fig. 8, 9.
Iles Testigos, Stn. 24 ; Rio Hacha, Stn. 53.
Le nom de fusca repris par Dunker pour cette espèce nous semble
bien douteux, car la figure de Lister : pi. .359, fig. 197, donnée
comme référence par Gmelin, est plus que médiocre.
Le Lithodomm cinnamomeus semble être une espèce cosmopolite,
car nous ne voyons aucune différence entre les échantillons de l'Océan
Indien et ceux des Indes Occidentales.
329. LiTHODOMUs (Myoforceps) aristatus (Solander) Dillwyn.
1817. Mytilus aristatus SoVdnder mss., ï/t Dillwyn, Descr. Catal.,
t. I. p. 303.
1819. Modiola caudigera Lamarck, Anim. sans vert., t. VI, l''' part.,
pag. 116.
1857. lAthodomus caudigerns Lam., Reeve, Conch. Icon., pi. 111,
fig. 16.
1878. Lithophaga caudigera Lam., Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells,
p. 16.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS L' ATLANTIQUE 233
1888. L. aristata Sol., Dunker, Monogr. in Concfi. Cab., 2^ édit.,
p. 14. pi. 6, lîg. 15.
Iles Testigos, Stn. 24; Ile Marguerita, Stn. 30; Gairaca (Santa-
Marta), Stn. 50; Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
330. Crenella (Nuculocardia) divaricata d'Orbigny.
1853. Nuculocardia divaricata d'Orbigny, MolL de Cuba, t. II,
p. 311, pi. XXVII, fig. 56 à 59.
Ile Tortuga, Stn. 36.
Espèce encore peu répandue dans les collections, citée, par d'Or-
bigny, de la Guadeloupe, de la Martinique, de Cuba et de la Jamaïque.
331. Modiolaria marmorata Forbes.
1838. Mytilus (Modiola) marmorata Forbes, Malacologia Monensis.
p. 44.
1890. Modiolaria marmorata Forb., Bucquoy, Dautzenberg et
G. Dollfus, Moll. du Itouss,, t. II, p. 16, pi. XXIX, lig. 15 à 20.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56 ; Golfe de Gariaco, Stn. 35.
Nous ne pouvons voir aucune différence entre les spécimens
rapportés par M. de Dalmas et ceux qui proviennent des mers
européennes.
332. Modiolaria lignea Reeve.
1858. Modiola lignea Reeve, Conch. Tcon., pi. X, fig. 71.
1886. Modiolaria lignea Reeve, Dali, Report Blake Pelecyp. in
Bull. Mus. of Comp. ZooL, t. XII, p. 236 (obs.).
1889. Modiola lignea Reeve, Dunker, Monogr. m Conch. Cab.,
2» édit., p. 102, pi. 27, fig. 3.
Sainte-Lucie, Stn. 23.
333. Modiolaria nov. sp.
Rio Hacha, Stn. 52.
Nous nous abstenons de nommer cette forme, car elle n'est
représentée dans la récolte de M. de Dalmas que par une valve en
médiocre état. Elle se distingue de ses congénères par ses régions
antérieure et postérieure garnies de costules longitudinales fines et
nombreuses, treillissées par les stries d'accroissement. L'aire posté-
rieure est nettement limitée tandis que l'antérieure l'est à peine.
L'aire médiane est assez étroite et striée en travers. L'extrémité
postérieure de la coquille est très agglutinante.
234 PH. DAUTZENBERG
Sous-ordre : ARCACEA.
Famille : Arcidae.
334. Arca Noe Linné.
1758. Arca Noe Linné, >>sr. Nat., edit. X, p. 693.
1891. Arca Noe Linn., Rucquoy, Dautzenberg et G. Dollfus, Moll.
du lioussillon, t. II, p. 174, pi. XXX, iig. 1 à 6.
Ilot Branco (Cap-Vert), Stns. 18 et 19.
335. Arca occidentalis Philippi.
1847. Arca occidentalis Philippi, Abbildungen, t. III, p. 29, pi. 4,
fîg. 4.
1853. Arca harhadensis (Petiver) d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II,
p. 321.
1878. Arca occidentalis Phil., Poulsen, Catal. of W. Tnd. Shells,
p. 15.
1886. Arca Noe Dali (non Linné), Report Blake Pelecyp , in Bull.
Mus. ofComp. Zoo/., t. XII, p. 243.
1891. Arca occidentalis Phil., Kobelt, Monogr. m Con^/i. Cab.,2^
édit.,p. 66, pi. 19, fîg. 1 à 4.
Martinique, Stn. 20 ; Iles Testigos, Stns 25 et 26 ; Ile Blanquilla,
Stn. 28 ; lie Marguerita, Stn. 29 ; Santa-Marta, Stn. 47.
L'assimilation de cette espèce au Mytilus barbadensis de Petiver
(1708, Mém. nat. cur., p. 247) est peu certaine ; aussi est-il préfé-
rable d'adopter le nom à' occidentalis qui ne prête pas à l'équivoque.
M. Dali a regardé V Arca occidentalis comme synonyme A' Arca Noe :
mais il avoue ne pas avoir examiné de près la question. Il nous
semble que les caractères propres à chacune des deux formes suffisent
pour les admettre comme espèces distinctes.
336. Arca umbonata Lamarck.
1819. Arca umbonata Lamarck, Anim. sans vert., t. VI, 1*= partie,
p. 37.
1878. A. umbonata Lam., Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells, p. 15.
1886. A . umbonata Lam., Dali, Report Blake Pelecyp., m Bull. Mus.
OfComp. Zool., t. XII, p. 243.
1891. A. umbonata Lam., Kobelt, Monogr. inConch. Ca/>., 2«édit.,
p. 63, pi. 18, fig. 3 à 6.
Antigoa, Stn. Ibis; Sainte-Lucie, Stn. 23; Iles Testigos, Stn. 24;
Curaçao, Stn. 37.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 235
337. Arca Adamsi Shuttleworth.
1878. Arca Adamsi Shuttleworth, Poulsen, Cntal. of W. Tnd.
Shells, p. 15.
1886. .4. Adamsi Shuttl., Dali, Report Blake Pelecyp., in Bull. Mus.
of Comp. ZooL, t. XII, p. 243.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56 ; Sainte-Lucie, Stn. 23^
D'après M. Dali, VArca caelata Conrad (Tert. form. U. S., p. 61,
pi. XXXII, fig. 2, — nec Reeve), est synonyme de cette espèce, de
même que VArca lactea C. B. Adams, non Linné.
338. Arca (Barbatia) Helblingi (Ghemnitz) Bruguière.
1784. A7'ca candida Helblingi Ghemnitz, Conch. Cab., t. VII,
p. 195, pi. 55, fig. 542.
1792. A. Helblingi (Ghemn.) Bruguière, Encijcl. Méllwd., p. 99.
1844. .4. Helblingi Brug., Reeve, Conch. Icon., pi. XIV, fig. 90.
1878. Arca candida (Helbl.) Poulsen, Calai, of W. Ind. Shells, p. 13.
1891. Arca [Barbatia] Helblingi Brug., Kobelt, Monogr. in Conch.
Cab., 2e édit.. p. 10, pi. 2, fig. 10, il.
Sainte-Lucie, Stn. 23; Iles Testigos, Stn. 26.
Espèce cosmopolite.
339. Arca (Barbatia) Listeri Philippi.
1849. Arca Listeri Philippi, Abbildungen, t. III, p. 87, pi. 5, fig. 1.
1878. A. Listeri Phil., Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells, p. 15.
1891. A. [Barbatia) Listeri Phil., Kobelt, Monogr. in Conch. Cab.,
2e édit., p. 205, pi. 48, fig. 6, 7.
Iles Testigos, Stn. 25; Ile Blanquilla, Stn. 28; Santa Marta,
Stn. 47.
VArca Listeri est une espèce représentative, aux Indes Occiden-
tales, de VArca fusca Bruguière, de l'Océan Indieu; elle est plus
renflée, le bord interne de ses valves est lisse et elle est ornée d'un
rayon blanc.
340. Arca (Fossularca) lactea Linné.
1767. Arca lactea Linné, Syst. Nat., edit. XII, p. 1141.
1891. A. [Fossularca) lactea Lin., Bucquoy, Dautzenberg et G.
Dollfus, Moll. du Roussillon, t. II, p. 185, pi. XXXVII, fig. 1 à 6.
Ilot Branco (Gap Vert), Stn. 19.
Espèce répandue dans toutes les mers d'Europe et descendant,
dans l'Océan Atlantique, jusqu'aux Iles Ganaries et du Gap Vert.
341. Arca (Fossularca) solida Sowerby.
1833. Byssoarca solida Sowerby, Proc. Zool. Soc. of London, p. 18.
236 PH. DAUTZENBERG
1844. Arcasolida Sow., Reeve, Conch. Icon., pi. XVI, fig. 106.
1891. A. {Barhatia) solida Sow., Kobelt, Monogr. m Conch. Cab.,
2eédit., p. 146, pi. 37, fig. 6, 7, 8.
Iles Testigos, Stn. 25 ; Baie de Taganga (Santa-Marta), Stn. 49.
Cette petite espèce qui appartient au même groupe que VAtxa
lactea, se distingue par l'extrême petitesse de son ligament.
342. Arca (Acar) pulghella Reeve.
1844. Arca pulchella Reeve, Conch. Icon., pi. XVII, fig. 122.
1881. Acar pulchella l\ee\e, de Rochebrune, Matériaux pour la
Faune de l'Archipel du Cap-Vert, in Noiiv. Archives du Muséum,
p. 249.
1891. Arca pulchella Reeve ; Bucquoy, Dautzenberget G. Dollfus,
Mail, du Roussillon, t. II, p. 189, pi. XXXVII, fig. 7 à 14.
Ilot Branco (Cap-Vert), Stn. 18.
343. Arca (Acar) domingensis Lamarck.
1819. Arca domingensis Lamarck, Anim. sans vert.., t. VI,
U® partie, p. 40.
1878. A. domingensis Lam., Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells,
p. 15.
1891. A. plicata (Chemnitz), Kobelt, Monogr. in Conch. Cab.,
2e édit., p. 195, pi. 1, fig. 9 ; pi. 47, fig. 5.
Sainte-Lucie, Stn. 23 ; Golfe de Maracaïbo, Stn. 39 ; Santa-Marta
(Baie de Taganga), Stn. 49.
M. Kobelt, dans son excellente Monographie des Arcidae, réunit
sous le nom d'Arca plicata plusieurs formes qui ont été décrites
comme espèces différentes, savoir : Arca domingensis Lamarck ; Arca
squamosa Lam., Arca gradata Broderip et Arca pholadiformis C. B.
Adams. Les matériaux que nous possédons nous font approuver sa
manière de voir. D'autre part, M. Dali considère les Arca gradata
et domingensis comme synonymes de VArea reticulata Chemnitz,
ce qu'il nous paraît Impossible d'admettre car la figuration du
Couchylieu Cabinet paraît représenter une forme bien différente.
344. Arca (Anadara) Deshayesi Hanley.
1843. Arca Deshayesi Hanley, Reçoit Bivalcc Shclls, p. 157 (note).
1844. A. Deshayesi, Hanl., Reeve, Conch. Icon., pi. VII, fig. 47.
1846. A. Deshayesi E-du]., Philippi, Abbildunge^i, t. Il, p. 30, ])\. 2,
fig. 3.
1853. A. hemidermos (Fhil.), d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. Il,
p. 322.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l' ATLANTIQUE 237
1878. A. notabilis (Bolteu), Poulsen, Catal. of \V. Ind. Shells, p. 16.
1891. .4. (Anomalocardia) Deshnyesi Hanl., Kobelt, Mouogr. in
Conch. Cal)., 2= édit., p. 52, pi. 15, fig. 1. 2.
Ile Blanquilla, Stu. 28 ; Rio Hacha, Sto. o2 ; Sanla-Marta, Stn. 41.
345. Arca (Anadaraj Orbignyi Kobelt (eniend.j.
1853. Arca hicops d'Orh'Vj^ny (non Jouas) Moll. de Cuba. t. II, p. 318.
1891. Arca d' Orbignyi (sic) Kobelt, Monogr. m Conch. Cab ,
2e édit., p. 57, pi. 16, fig. 7, 8.
Bahia Honda, Stn. 54 ; Rio Hacha, Stu. 52.
346. Arca (Senilia) senilis Linné.
1757. Pectunculus fagan Adanson, Voyage au Sénégal, p. 246,
pi. 18, fig. 5.
1758. A7'ca senilis Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 694.
1891. Arca [Senilia) senilis Lin., Dautzenberg, Vogage de la Mélita,
p. 41.
1891. Arca (Senilia) senilis Lin., Kobelt, Monogr. in Conch. Cab.,
p. 15, pL3, fig. 4, 5, 6; pi. 9, fig. 1,2.
Cap. Blanc, Stn. 14 (exemplaires fossiles).
347. Arca (Scapharca) incongrua Say.
1822. Arca [Scapharca] incongrua Say, Journ. Acad oj Philad.,
t. II, p. 268.
1844. Arca incongrua Say, Reeve, Conch. Icon., pi. VIII, fig. 50.
1873. Arca incongrua Say, Tryon, American mar. Conch., p. 179,
pi. 37, fig. 472.
1891. A7'ca [Scapharca) incongrua Say, Kobelt, Monogr. in Conch.
Cab., 2= édit., p. 97, pi. 26, fig. 5, 6.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56 ; Cumana, Stn. 33 ; Bahia Honda,
Stn. 55.
348. Arca (Scapharca) jamaicensis Gmelin.
1790. Arca jamaicensis Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3312.
1853, A. candida d'Orbigny (non Ghemnitz), Moll. de Cuba, t. II,
p. 319.
1891. A. [Scapharca] jamaicensis Gme\., Kobelt, Monogr. in Conch.
Cab., 2e édit., p. 122, pi. 31, fig. 7, 8.
Martinique, Stu. 20 ; île Tortuga, Stn. 36 ; Santa-Marta, Stn. 42.
349. Arca (Argina) pexata Say.
1821. Arca pexata Say, Journ. Acad. N. Se. of Philad., t. II, p. 208.
1825. A . americana Gray inWood, Index testac. suppL, pi. 2, fig. 22.
238 PH. DAUTZENBERG
1844. A pexata Say, Reeve, Conch. Icon., pi. IV, fig. 22.
•1844. A. amerkana Gray, Reeve, Conch. Icon., pi. IV, fig. 21.
1852. .4. pexata Say, d'Orbigoy, Mull. de Cuba, t. II, p. 320.
1853. Scapharca pexatd Say, Môrch. Catal. Yoldi, II, p. 41.
1873. Area americana Gray, Tryou, Amer. niar. Conch., p. 179,
pi. 37, fig. 470.
1878. ,4. americana Gray, Poulsen, Catal. of W. Ind. Sliells, p. 16.
1891. A. (Aiujina) pexata Say, Kobell, Monogr. m Conch. Cab.,
2eédil., p. 33, pi. 11, fig. 5, 6.
1891. A . amerkana Gray, Kobell, Monogr. in Conch. Cab., 2" édit.,
p. 117, pi. 31, fig. 1. 2.
Carupaao (Venezuela), Stn. 27 ; Golfe de Cariaco, Stn. 35 ; Rio
Hacha, Stn. 52.
La réunion, en une seule espèce des Arca pexata Say et amerkana
Gray ne peut soulever aucune objection sérieuse. Elle a d'ailleurs
déjà été proposée par MM. Môrch et Kobelt.
350. Arca (Argina) auriculata Laniarck.
1819. Arca aurkulata Lamarck, Anim. sans vert., t. VI, !'« partie,
p. 43.
1844. 4. aurkulata Lum., Reeve, Conch. Icon., pi. VI, lig. 35.
1853. .1. auriculata Lam., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 321.
1886. A. aurkulata Lam., Dali, Report Blake Pelecyp., in Bull.
Mus. ofComp. Zool., t. XII, p. 241.
1891. A. auriculata Lam., Kobelt, Monogr., in Conch. Cab.,
2e édit., p. 27, pi. 8, lig. 5, 6.
Autigoa, Stn. 7 bis ; Iles Testigos, Stns. 25 et 26 ; Curaçao,
Stn. 37 ; Gairaca(Santa-Marta), Stn. 51.
351. Pectunculus pectinatus Gmelin.
1790. Arca pectinata G\\\e\m, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3313.
1819. Pectunculus pectinatus G m., Lamarck, Amm. sans vert.,
t. VI, l'e partie, p. 53.
1843. P. pectinatus Lam., Reeve, Conch. Icon., pi. VI, fig. 28.
1878. P. pectinatus G m., Poulsen, Catal. of \V. Ind. Shells, p. 16.
1886. P. pectinatus Gm., Dali, Report Blake Pelecyp., in Bull.
Mus. ofComp. Zool., t. XII, p. 239.
Martinique, Stn. 20; Iles Testigos, Stn. 26; Golfe de Cariaco,
Stn. 35 ; Ile Tortuga, Stn. 36 ; Golfe de Maracaïbo, Stns. 38 et 39 ;
Santa-Marta, Stns. 41, 42 et 44 ; Baie de Taganga (Santa-Marta),
Stn. 49 ; Gairaca (Santa-Marta), Stn. 51.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS LATLANTIQUE 239
352. Pectunculus pennaceus Lamarck.
1819. Pectunculus pennaceus Lamarck, Anini. sans vert., t. VI,
li'*^ partie, p. 51.
1843. P. pennaceus Lam., Reeve. Conch. Icon., pi. V, fîg. 24.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39.
353? Pectunculus castaneus Lamarck.
1819. Pectunculus castaneus Lamarck, Anini. sans vert., t. VI,
li« partie, p. 53.
1843. P. castaneus Lam., Reeve, Conch. Icon., pi. VI, fig. 32.
1878. P. castaneus Lam., Poulsen, Catal. of IF. Ind. Shells, p. 16.
Rio Hacha, Stn. 53.
La forme de l'exemplaire unique rapporté par M. de Dalmas, ne
concorde pas bien avec la figuration de l'Encyclopédie, pi. 311,
fig. 2, sur laquelle Lamarck a fondé son espèce : il a le bord
cardinal plus élevé, moins déclive sur les côtés; ses côtes rayon-
nantes sont plus fines, plus nombreuses et treillissées par de petites
côtes concentriques. Le Pectunculus scviptus est plus lenticulaire,
moins convexe dans la région des sommets, sa sculpture forme un
treillis plus régulier, dans lequel les côtes rayonnantes ne dominent
pas, enfin la coloration est plus pâle, taudis que les ornements en
ziczacs sont espacés et peu apparents.
Famille : IVuculidae.
354. NucuLA AEGEENSIS Forbes.
1843, Nucula aegeensis Forbes, Report. Brit. Assoc, p. 192.
1859. N. aegeensis Forb., Hanley, in Sowerby, Thés Conch., t. 111,
p. 160, pi. V, fig. 154.
1879. A', aegeensis Forb., Jelïreys, Proc. Zool. Soc. ofLond., p. 581.
1886. A^. aegeensis Forb., Dali, Report Rlake Pelecyp. in Bull.
Mus. al Comp. Zool, t. XII, p. 246.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 38.
Ainsi que l'a fait remarquer M. Dali, les exemplaires des Indes
Occidentales sont bien plus grands que ceux de la Méditerranée.
Certains de ceux recueillis par M. de Dalmas dépassent même les
dimensions indiquées par l'auteur américain. Le plus grand,
mesure en effet: diam. umbono-ventr. 8>^, antéro-post. 11 34,
épaisseur 6 mill.
240 PH. DAUTZENBERG
355. NucuLA Dalmasi nov, sp.
PI. X, fig. 3, 3, 3.
Testa solidula, aequivalvis, valde inaequilateralis, ovato subtri-
gODa, inflata, laevis ac nitens striisque incrementi tantum ornata.
Umbones tumiduli ac contigui. Latus anticiim ellipticum ; posti-
cum brève, déclive, inferne, cum margine ventrali arcuata, augu-
lum effonnat. Lunula inconspicua ; vulva circumscripta, paululum
excavata, marginibus in medio prodientibus. Valvarum pagina
interna margaritacea. Cardo multidentatus. Dentés antici circiter
12, postici 6 numerautur. Margines integrae, haud denticulatae.
Color, sub epidermide virescente ac nitidissimo, albidus.
Diani. umbono venir. 5 antico-post. 6 niillim. ; crass. 3 1/2
niillim.
Coquille assez solide, équivalve, très-inéquilatérale, ovale-subtri-
gone, très renflée. Surface lisse et luisante, ne présentant que
quelques stries d'accroissement. Sommets assez forts, contigus,
Côté antérieur elliptique ; côté postérieur court, déclive et formant
un angle à son point de jonction avec le bord ventral qui est régu-
lièrement arqué. Lunule indistincte ; corselet un peu concave,
nettement limité : les bords des valves forment au milieu une saillie
bien développée. Intérieur des valves nacré. Charnière présentant
une douzaine de dents du côté antérieur et six du côté postérieur :
les dents voisines du sommet sont chevronnées, tandis que les plus
éloignées ne se présentent que sous l'aspect de petits tubercules.
Bords internes des valves simples, non denticulés.
Coloration blanche, sous un épiderme verdàtre extrêmement
luisant.
Iles Testigos. Stn. 26; Golfe de Maracaïbo, Stn. 39; Santa-Marta,
Stns. 42 et 44.
Nous n'avons pu assimiler cette petite espèce à aucune de celles
qui ont été décrites jusqu'à présent. Elle est remarquable par sa
surface lisse, sa forme très renflée, ainsi que par son corselet limité
par un filet saillant bien développé. Le Nucula nitida, des mers d'Eu-
rope et qui a aussi été cité des Antilles, est beaucoup plus aplati.
356. Leda bicuspidata Gould.
1854. Nucula bicuspidata Could, Hoston Journ. of Nat. llist., t. V,
p. 292, pi. 24, lig. 8.
1859. Leda bicuspidata Gould, Sow^erby, Tlies. Conch., t. III, p. 118,
pi. 228, fig. 73.
CROISIÈRES DU YACHT « ClIAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 241
1871. Laeda bicuspidata Reeve, Conch. Icon., pi. Il, fig. 8a, 81).
Baie du Lévrier, Stii. 17.
Cette espèce n'est pas rare sur la côte occideutale ti'Afrique, le
D"" Jullien en a rapporté de Libéria de nombreux exemplaires.
357. Leda acuta Conrad.
1831. Nucula acuta Conrad, American mar. Conch., p. 32, pi. VI,
fig. 3.
1886. Leda acuta Conr., Dali, Report Blake Pelecyp., in Bull. Mus.
of. Comp. ZooL, t. XII, p. 251, pi. VII, fig. 3a, 3b, 8.
Cumana, Stn. 33 ; Golfe de Maracaïbo, Stns. 38 et 39 ; Santa-
Marta, Stn. 47.
358. Leda Chazaliei nov, sp.
PI. X, fig. 4, 4, 4.
Testa parum solida, valde elongataatque compressa, aequivalvis
et inaequilatera. Latus anticum superne obtuse augulatum; latus
posticum eloDgatissimum, in rostrum angustum breviterque trun-
catum desinit. Umbones parvuli, acuti, contigui, postice incurvati.
Lunula eloiigata perangusta, acute marginata. Vulva lanceolata,
utrinque a carina elegantissime imbricata delimitata. Margo dor-
sualis antice declivis ac paululum arcuatus; postice primum decli-
vis sed versus extremitatem suberectus. Margo ventralis arcuatus.
Lamellae concentricae prope marginem anticum confertae, mox in
medio testae debiliores et versus rostrum evanescentes. Carina
altéra debilior, ab umbone orta, rostri basim attiugit. Valvarum
pagina interna nitens. Fossula ligament! parva. Cardo multiden-
tatus; margo ventralis iuteger.
Color, sub epidermide cinerascente albus.
Diam. umbono-ventr. 7 1/2, antico-post. 20 millim. ; crass. 3 1/2.
mijlim.
Coquille peu épaisse, très allongée et comprimée, équivalve,
très inéquilalérale. Côté antérieur légèrement anguleux vers le
haut ; côté postérieur très long, terminé par un rostre étroit,
tronqué â l'extrémité. Sommets petits, aigus, contigus, incurvés
du côté postérieur. Lunule très étroite, limitée par une carène
aiguë ; corselet lancéolé, bordé de chaque côté par une carène
délicatement imbriquée. Bord dorsal déclive, très faiblement arqué
du côté antérieur, déclive du côté postérieur, puis se relevant un
peu à l'extrémité du rostre. Bord ventral arqué. Surface ornée de
lamelles concentriques très fines au milieu des valves, beaucoup
plus élevées sur la région antérieure, notamment vers le haut, et
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. -xm. — Kl.
242 PW. DAUTZENBERG
disparaissant au contraire à l'extrémité postérieure, près du rostre.
Une carène filiforme peu accusée, part du sommet et aboulit à la
base de la troncature du rostre Intérieur des valves luisant. Char-
nière composée de dents chevronnées très nombreuses : on en
compte environ 2't du côté antérieur et 36 du côté postérieur.
Fossettes ligamentaires, internes, petites, situées sous les crochets.
Impressions musculaires invisibles.
Santa-Marta, Stns. 41 et 42.
C'est du Lcda concinit.a A. Adams (Proc. Zool. Soc. of Lond., 1856,
p. 48, et Sowerby, Thés. Conch., t. III, p. 112, pi. 227, fig. 54, 55),
de la Nouvelle Zélande, que cette espèce se rapproche le plus; mais
la nôtre est encore plus allongée, et les lamelles concentriques de sa
surface sont beaucoup moins développées.
Sous-Ordre : SUBMYTlLACEA.
Famille : Carditidae.
359. Cardita ajar (Adanson) Bruguière.
1757. Chôma ajar, Adanson, Voyage au Sénégal, p. 222, pi. XVI,
lîg. 2.
17i)2. Cardita ajar Adans., Bruguière, Evcyrl. Mcilwd, p. 406.
1843. C. ajar Adans., Reeve Conch. Icon., pi. Y, fig. 23.
1888. C. ajar Adans., Clessiu, Mouogr. in Conch. Cab., 2« édit.,
p. !), pl.2, 11g. 5, 6.
1881. C. ajar Adans. Dautzenberg, Voijagr de la Mclila, [>. 42.
Cap Blanc, Stn. 15 ; Baie du Lévrier, Stn. 17.
360. Cardita gracilis Shuttleworth.
1856. Cardita gracilis Shuttleworth, Esp. nouvelles des Antilles,
in Journ. de Conch., t. V, p. 173.
1888. C. gracilis Shutll., Clessin,Mouogr. inConch. Cah., 2eédit.,
p. 45, pi. 10, fig. 4, 5.
Martinique, Stn. 20; lie Blanquilla, Stn. 28; lie Marguerila,
Stn. 2!l; île Torluga, Stn. 36.
Famille : Orassatellidae.
361. Crassatella mahtinicensis d"Orbigny.
1853. Crassalella marlinicensis d'Orbigny, Motl. de Cuba, t. II, p. 288,
pl.XXVll, lig. 21,22,23.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 243
1878. Gouldia martinicensù d'Orb., Poulsen, Calai W. Ind.ShcUs,
pag. 15.
Iles ïortuga, StD. 36.
362. Grassatella Anïillarum Reeve.
1842. Grassatella Antillarum Reeve, Proc. Zool. Soc. of Lond.,
p. 44.
1843. C. Antillarum Reeve, Conclt. Fcon., pi. II, fig. 8.
1886. C. Antillarum Reeve, Lôbbecke et Kobelt, Monogr. in Concli.
Cab., 2« édit., p. 7, pi. 3, fig. 1, 2.
Iles Testigos, Stn. 26; île Torluga, Stn. 36; Golfe de Maracaïbo,
Stn. 39.
Sous-ordre : GARDIAGEA.
Famille : Cardiidae.
363. Gardium (Tachycardium) Isocardia Linné.
1758. Cardium Isocardia Linné, Syst. Nat., edit, X, p. 679.
1845. C. Isocardia Lin., Reeve, Conch. fcon., pi. XVII, fig. 84.
1853. C. Isocardia Lin., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. [I, p. 307.
1869. C. Isocardin Lin., Ronier, Monogr. in Conch. Cab., 2''édit.,
p. 47, pi. 5, fig. 5, 6, 7.
1878. C. Isocardia Lin., Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells, p. 15.
Martinique, Stu. 20; Bahia Honda, Stn. 54; Rio Hacha, Stn. 53;
Santa-Marta, Stn. 47.
364. Cardium (Tachycardium) muricatum Linné.
1758. Cardium muricatum Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 680.
1844. Cardium muricatum Lin., Reeve, Conch. Icon., pi. VI, fig. 33.
1853. Cardium muricatum Lin., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II,
p. 305.
1869. Cardium, muricatum Lin., Rômer, Monogr. in Conch. Cab.,
2e édit., p. 49, pi. 5, fig. 8, 9.
1878. Cardium muricatum Lin., Poulsen, Catal. of W. Ind.Shells,
p. 15.
1886. Cardium muricatum Lia., DaU., Report Blake Pelecyp. m
Bull. Mm. ofComp, Zool, t. XII, p. 270.
Aûtigoa, Stn. 7'^^^ ; Martinique, Stn. 20 ; Ile Blanquilla (?), Stn.
28 ; Bahia Honda, Stn. 54 ; Rio Hacha, Stn. 52 ; Santa-Marta,
Stu. 41.
244 l'II. DALIÏZENBEHG
365. ('.ARDiUM (TACHYCAHniuM) suBELONOATUM Sowerljy.
1840. Cardiuni snbelojujatuin Sowerby, Proc. Zool. Soc. of Luiid.,
p. 108.
1844. Canlluni uihelongatuni Sow., Reeve, Conch. Iran., pi. XI,
fig. 57.
1869. Cardium subelongatum Rômer, Monogr. in Conch. Cab.,
2<=édit., p. 54, pi. 10, fig. 10, 11.
Iles Testigos, Stu. 24.
366. Cardium Antillarum d'Orbigny.
1853. Cardium Antillarum d'Orbigny, MolL de Cuba, t. 11, p. 309,
pi. XXVII, fig. 53, 54, 55.
1878. C. Antillarum d'Oi'b., Poulsen, Catal. of W. fnd. Sliells, p. 15.
Martinique, Stn. 20; Cumana, Stn. 33; Golfe de Maracaïbo,
Stns. 38 et 39; Santa-Marta, Stns. 41, 42 et 44.
Cette espèce est représentée dans les récoltes de M. de Dalmas par
des spécimens dépassant de beaucoup les dimensions indiquées par
les figures de d'Orbigny. Il est surprenant que Rômer n'ait pas
parlé du Cardium Antillarum dans sa Monographie.
367. Cardium (Tropidocardium) costatum Linné.
1757. Pectunculus kaman Adanson, Voyage au Sénégal, p. 243,
pi. XVIII, fig. 2.
1758. Cardium costatum Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 678,
1844. C. costatum Lin., Reeve, Conch. Icon., pi. IL fig- H-
1869. C. costatum Lin.,Romer, Monogr. in Conch. Cab., 2« édit.,
p. 13, pi. 2, fig. 1, 2.
1891. C. costatum. Lin., Dautzenberg, Voyage de la Mélita, p. 43.
Cap Blanc, Stn. 14.
368. Cardium (Ringicardium) ringens Chemnitz.
1758. Pectunculus mofat Adanson, Voyage au Sénégal, p. 241,
pi. XVIIl, fig. 1.
1782. Cardium ringens Chemnitz, Conch. Cab., t. VI, p. 176,
pi. XVI, fig. 170.
1844. C. ringens Chemn., Reeve, Conch. Icon., pi. I, fig. 6.
1869. C. ringens CAiemn., liomer, Monogr. in Conch. Cab., 2'^ édit.,
p. 71, pi. 4, fig. 8; pi. 12, lig. 10.
1891. C. ringens Chemn., Dautzenberg, Voyage de la Mélita, p. 44.
Cap Blanc, Stn. 14.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 245
369. Cardium (Parvicardium) papillosum Poli.
1791. Cardium papillosum Poli, Test. utr.Sic, t. I, p. 56, pi. XVI,
fig. 2, 3, 4.
1891. C. fapillosum Poli, Dautzenberg, Voyage de la Mélita, p. 44.
1892. C. papillosum Poli ; Bucquoy, Dautzenberg et G. Dollfus,
Moll du Rouss., t. II, p. 273, pi. XLIV, fig. 9 à lo.
Gap Blanc, Stn. 14.
370. Gardium (Cerastoderma) edule Linné.
1758. Cardium edule Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 681.
1892. C. (Cerastoderma) edule Linn.; Bucquoy, Dautzenberg et
G. Dollfus, Moll. du Roussillon, t. II, p. 284, pi. XLVI, fig..l à 10 ;
pi. XLVII, fig. 1 à 17.
Gap Blanc, Stn. 14.
Il est intéressant de constater la présence du Cardium edule en
un point aussi méridional de la côte occidentale d'Afrique.
371. Gardium (Papyridea) ringiculum Sowerby.
1840. Cardium ringiculum Sowerby, Proc. Zool. Soc. of Lond.,
p. 106.
1845. C. ringiculum Sow., Reeve, Conch. Icon., pi. XXI fig. 115.
1853. C. Petitianum d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 309, pi.
XXVII, fig. 50, 51, 52.
1869. C. ringiculum Sow., Rôiner, Monogr. in Conch. Cab., 2^ édit.,
p. 76, pi. 12, fig. 17-18.
1878. C. ringiculum Sow., Poulsen, Catal. of \V. Ind. Shells, p. 15.
Gairaca (Santa-Marta), Stn. 50.
372. Gardium (Papyridea) bullatu.m Linné.
1758. Solen bullatus Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 673.
1844. Cardium buUatum Lin., Reeve, Conch. Icon., pi. II, fig. 8.
1853. C. bullatum Lin., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. Il, p. 308.
1869. C. bullatum Lin., Rômer, Monogr. in Conch. Cab., 2« édit.,
p. 74, pi. 12, fig. 13, 14, 15, 16.
Martinique, Stn. 20; Gairaca (Santa-Marta), Stu. 51.
373. Gardium (Laevicardium) serratum Linné.
1758. Cardium serratum Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 680.
1844. C. serratum Lin., Reeve, Conch. Icon., pi. I, fig. 1.
1866. C. serratum Lin., Dali, Report Blake Pelecyp. in Bull. Mus.
of Comp. Zool., t. XII, p. 270.
246 PH. DAUTZENBERG
18C)9. C. serratum Lin., Rônier, Moiiogr. in Concfi. Cab., 2«édit.,
p. 80, pi. 3, fig. 7, 8.
Martinique. Stns. 20 et 21 ; Sainte-Lucie, Stn. 23 ; Iles Testigos,
Stns. 25 et 26; Cumana, Stn. 33; île Tortuga, Stn. 36; Golfe de
Maracaïbo, Stn. 39; Rio Hacha, Stn. 52; Santa-Marta, Stns. 41,
42 et 44.
374. Cardium (Laevicardium) glabratum Rômer.
1845. Cardium laevigatum Reeve(uon Linné), Conch.Icon., pi, XIV,
fig. 69.
1869. C. glabratum Rômer, Monogr. in Conch. Cab., 2^ édit.,
p. 91, pi. 13, fig. 8, 9.
1878. C. laevigutumPoulsen (non Linné), Catal. of W. Ind. Shells,
p. 15.
1886. C. laevigatum Dali (non Linné), Report Blake Pelecyp. m
Bull. Mus. ofComp. ZooL, t. XII, p. 270.
Martinique, Stn. 20.
Le Cardium laevigatum de Linné est une espèce si douteuse que
Rômer a eu bien raison de lui substituer le nom de glabratum. Le
nom de laevigatum semblerait plutôt, devoir s'appliquer à une
variété du Cardium norvegicum .
375. Cardium (Hemigardium) médium Linné.
1758. Cardium médium Linné, Stjat. Nat., edit. X, p. 678.
1844. C. médium Lin., Reeve, Conch. Icon., pi. VI, fig. 30.
1853. C. médium Lin., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 307.
1879. C. médium Lin., Rômer, Monogr. in Conch. Cab., 2^ édit.,
p. 102, pi. 4, fig. 5, 6, 7.
1878. C. médium Lin., Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells, p. 15.
1886. C. médium Lin., Dali, Report Blake Pelecyp. in Bull. Mus. of
Comp. ZooL, t. XII, p. 269.
Antigoa, Stn. 1^'^; Iles Testigos, Stns. 24, 25 et 26; Santa-Marta
Stn. 47; Gairaca (Santa-Marta), Stn. 51.
Sous-ordre : CHAMACEA.
Famille : Cliaiiiidae.
376. Chama macerophylla Chemnitz.
1782. Chama macerophylla Chemnitz, Conch. Cab., t. VU, p. 149,
pi. 52, fig. 514, 515.
1853. C. maceroplujlla Chemn., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II,
p. 363.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 217
1878. C. macerophîjlla Cheran., Poulsen, Catal. ofW. Inil. Shells,
p. 15.
Antigoa, Stn. 7'^'^: Ste-Lucie, Stn. 23.
Les récoltes de M. de Dalmas renferment des valves de Chama
provenant de diverses autres localités; mais qui sont en trop
mauvais état pour être rapportées avec certitude à cette espèce.
377. Chama sarda Reeve.
1847. Chama mrila Reeve, Concli. Tcon., pi. VII, fig. 40.
1878. Chama sarda Reeve, Poulsen, Catal. of \V. Ind. Shells, p. 15.
Antigoa, Stn. 7'''^
Cette espèce est facile à reconnaître, même lorsqu'elle est roulée,
à sa coloration rouge de corail, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur.
378. Chama (Echinochama) arcinella Linné.
1767. Chama arcinella Linné, Syst. Nat., edit. XII, p. 1139.
1846. Chama arcinella Lin., Reeve, Conch. Icon., pi. V, fig. 26.
1853. Chama arcinella Lin., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 362,
pi. XXVIII. fig. 28-29.
1878. Chama arcinella Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells, p. 15.
1889. Chama arcinella Lin., Clessin, Monogr. in Conch. Cab.,
2e édit., p. 4, pi. 2, fig. 7, 8.
Martinique, Stn. 2(3 ; Ile Marguerita, Stn. 29 : Ile Tortuga, Stn.
36 ; Golfe de Maracaïbo, Stn. 39 ; Bahia Honda, Stn. 55.
C'est le Cardium criUa-galli, de Martyn, et V Arcinella !<pinosa, de
Schumacher.
Sous-ordre: CONCHACEA.
Famille : Yeiieridae.
379. Meretrix (Callista) maculata Linné.
1758. Venus maculata Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 686.
1853. V. maculata Lin., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 269.
1855. Cytherea niaculata Lin., Sowerby, Thés. Conch., t. H, p. 629,
pi. CXXXI, tig. 93, 94, 97.
1863. Dione maculata Lin., Reeve, Conch. Tcon.,\)\. CXI, rigll\ 11''.
1869. Cytherea maculata Lin., Pfeitïer, Monogr. in Conch. Cab.,
2^ édit., p. 20, pi. 3, fig. 2.
1878. C. maculata Lin.. Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells, p. 15.
Martinique, Stn. 20; Iles Testigos, Stn. 26; Cumana, Stn. 33;
Ile Tortuga, Stn. 36 ; Santa-Marta, Stn. 43.
L'habitat de cette espèce dans l'Océan Pacifique, indiqué par
Reeve. est erroné.
248 PH. DAUTZENBERG
380. Meretrix (Tivela) mactroides Born.
1780. Venus mactroides Born., Test. Mus. Caes. Vindob., p. 65.
1853. V. mactroides Born, d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. Il, p. 276.
1864. Cytherea mactroides Born, Reeve, Conch. Icon., pi. V, fig.
18% 18'\ l'Sc.
1878. C. mactroides Born, Poulsen, Catal. of W. Ind. Sliells, p. 15.
Martinique, Sln. 20; Bahia Honda, Stn. 54.
381. DosiNiA DOSiN Adanson.
1757. Chama dosin, Adanson, Voyage au Sénégal, p. 225, pi. XVI,
fig. 5.
1862. Dosinia dosin Adans., Rômer, in Malakoz. Blàtter, p. 28.
1891. D. dosin Adans., Dautzenberg, Voyage de la Mélita, p. 47.
Gap Blanc, Sln. 14 ; Baie du Lévrier, Stn. 17.
382. Dosinia concentrica Born.
1780. Venus concentrica Born, Test. Mus. Caes. Vindob., p. 71,
pi. 5, fig. 5.
1853. V. concentrica Born., d'Orbigny, MoU.de Cuba, t. II, p. 274.
1878. Dosinia concentrica Born., Poulsen, Catal. of W. Ind.Shells,
p. 15.
Cumana, Stn. 33 ; Bahia Honda, Stn. 54.
383. Dosinia radiata Reeve.
1757. Chama cotan Adanson, Voyage au Sénégal, p. 224, pi. XVI,
fig. 4.
1850. Dosinia radiata Reeve, Conch. Icon.. pi. VII, fig. 37.
1862. Dosinia radiata Beeve, Romer, Monogr. in Conch. Cab.,
p. 35. pi. VI, fig. 5, 6.
1891. D. radiata Reeve, Dautzenberg, Voyage de la Mélita, p. 47.
Cap Blanc, Stn. 14.
384. Venus (Cryptogramma) magrodon Lamarck.
1818. Cytherea macrodon Lamarck, Antm. sans vert., t. V, p. 580.
1863. Venus macrodon Lam., Reeve, Conch. Icon., pi. XXI, lig. 98^
à 98'!.
Barbuda, Stn. 6 ; Golfe de Maracaibo, Stn. 39.
Gette espèce est fort abondante au Brésil.
385. Venus (Ghione) dysera Linné.
1758. Venus Dysera Linné, Syst. Nat., edit. X, p. 685.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l' ATLANTIQUE 249
1853. V. Dysera Lin., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 271 (excl.
syn. cancellata Lk.).
1863. V. cancellata Reeve, ex parte (qou Linoé), Conch. fcon.,
pi. XIX, fig. 88.
1869. F. dysera Lin,, Pfeifïer, Monogr. in Conch. Cab., p. 152,
pi. 13, fig. 1, 2, 3, 4.
Ile Barbuda, Stn. 6 ; Martinique, Stn. 20 ; Ile Marguerita, Stn. 29 ;
Golfe de Cariaco, Stn. 35; Golfe de Maracaïbo, Stn. 39 ; Rio Hacha,
Stn. 52; Santa-Marta, Stn. 41; Gairaca (Santa-Marta), Stn. 51.
Bien que Sowerby et Reeve regardent le Venus dysera comme
synonyme du Venus cancellata, il nous semble que ces deux formes
méritent d'être adoptées comme espèces différentes.
386. Venus (Chione) cancellata Linné,
1767. Vcmis cancellata Linné, Syst. Nat., edit. XII, p. 1130.
1863. V. cancellata Lin., Reeve (ex parte), Conch. Icon., pi. XIX,
fig. 88.
1886. V. {Chione) cancellata Lin., Dali, Report Blake Pelecyp. in
Bull. Mus. ofComp. Zool., t. XII, p. 276.
Iles Testigos, Stn. 26; Rio Hacha, Stn. 52.
387. Venus (Chione) pectorina Lamarck.
1818. Venus pectorina Lamarck, Anim. sans vert., t, V, p. 589.
1863. V. pectorina Lam., Reeve, Conch. Icon., pi. VIII, fig. 25.
1878. V. pectorina Lam. Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells, p. 15.
Golfe de Paria (Venezuela), Stn. 12.
388. Venus (Omphaloclathrum) crenulata Chemnitz.
1782. Venus crenulata Chemnitz, Conch. Cab., t. VI, p. 370, pi. 36»
fig. 385.
1855. V. crenulata Chemn., Sowerby, Thés. Conch., t. II, p. 729,
pi. CLXI, fig. 190.
1863. V. crenulata Chemn., Reeve, Conch. Icon., pi. X, fig. 33.
1869. V. crenulata Chemn., Pfeifïer, Monogr. in Conch. Cab.,
2eédit.,p. 147, pi. 10, fig. 8.
Ile ïortuga, Stn. 36; Rio Hacha, Stn. 53.
389. Venus (Leucoma) granulata Gmelin.
1790. Venus granulata Gmelin, Syst. Nat., édit. Xllf, p. 3277.
1853. Venus granulata Gmel., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 276.
1855. Venus granulata Gmel., Sowerby, Thés. Conch., t. II, p. 712,
pi. CLV, fig. 47, 48, 49.
250 PH. DAUTZENBERG
1863. Venus granulata Gmel., Reeve, Conch. Icon., pl.XV[, fig.62.
186U. Venus granniala GmQ[., Pfeifler, MoDOgr. in Conch. Cab.,
p. 173, pi. 16, fig. 4, o.
1878. Venus fjranulala Gmel., Pou\sen, Catal. of W. Ind. Shells,
p. 15.
Martinique, Stn. 20.
390. Venus (Ventricola) rugosa Gmelin.
1790. Venus rugosa Gmelin, Syst. Nat., édit., XIII, p. 3276.
1853. Venus rugosa Gm., d'Orbigny, MolL de Cuba. t. II, p. 273.
1855. Venus rugosa Gm., Sowerby. Thés. Conch., t. II, p. 728,
pi. CLX, (ig. 185, 186.
1863. Venus rugosa Gm., Reeve, Conch. Icon., pi. VII, fig. 23.
1869. Venus rugosa Gm., Pfeitïer, Monogr. m Conch. Cab., p. 139,
pi. 8, fig. 6 ; pi. 10, fig. 7.
1878. Venus rugosa Gm., Poulseo, Catal. of \V. India Shells, p. 15.
Antigoa, Stn. 1^>'^^ ; Iles Testigos, Stns. 24 et 25 ; Gairaca (Santa-
Marta), Stn. 51.
391. Venus (Anaitis) paphia Linné.
1767. Venus Paphia Linné, Syt. Nat., édit. XII, p. 1129.
1853. V. paphia Lin., d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 273.
1855. V. paphia Sowerby, Tlœs. Conch., t. II, p. 720, pi. GLV,
fig. 61.
1863. V. Paphia Reeve, Conch. Icon., pi. XIX, fig. 89.
1869. V. Paphia Pfeitïer, Monogr. in Conch. Cab., p. 130, pi. 7,
fig. 4. 5, 6.
1878. F. Paphia Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells, p. 15.
Martinique, Stn. 20; Iles Testigos, Stn. 26; île Marguerita, Stn.
29; île Tortuga, Stn. 36; Curaçao, Stn. 37 ; Golfe de Maracaïbo,
Stn. 39 ; Santa-Marta, Stns 41 et 42.
392. Tapes corrugatus Gmelin.
1790. Venus corrugata Gmelin, SysL Nat., édit., XIII, p. 3280.
1853. Venerupis perforans Dunker (non Montagu) Index Moll.,
p. 60, pi. X, fig. 1,2, 3.
1864. Tapes corrugata Gm., Reeve, Conch. Icon., pi. XIU, (ig. 72.
1891. T. corrugatus Gm., Dautzenberg, Voyage de la Mélita, p. 46.
Cap Blanc, Stn. 14 ; Baie du Lévrier, Stn. 17.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE )) DANS l'ATLANTIQUE 231
Famille : Uii^uliiiidae.
393. Felania diaphana Gmelin.
1757. Chamd [élan Adanson, Voyage au S,énégal, p. 227, pi. 16,
fig. 8.
1790. Venus diaphana Gmelin, StgU. Nat., édit. XIII, p. 3292.
1851. Felania diaphana G m., Recluz, in Journ. de Conch., t. II,
p. 71.
Baie du Lévrier, Stn. 17.
Famille . Donaeidae.
394. Donax denticulatus Linné.
1758. Donax denticulata Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 683.
1854. Donax denticulata Uun.^Yieeve, Conch. Icon., pi. VII, rig.48a,
48 b, 48 c.
1866. Donax denticulatus Linn,, Sowerby, Thés. Conch., t. III,
p. 308, pi. 281 (II), fig. 33, 34, 35, 36.
1869. Do7iax denticulatus Lin., Rômer, Monogr. in Conch. Cab.,
2e édit., p. 21, pi. 2, fig. 4, 5 ; pi. 5, fig. 1 à 7.
1878. Donax denticulata Lin., Poulsen, Catal. of W. Ind.Shells, p. 15.
Martinique, Stn. 20 ; Barbuda, Stn. 6 ; Ile Blanquilla, Stn. 28 ;
Ile Marguerita, Stn. 29 ; Bahia Honda, Stn. 54.
Famille : Solenidae.
395. SoLENOCURTUS Sanctae Marthae Chemnitz.
1795. Solen Sanctae Marthae Chemnitz, Conch. Cab., t. XI, p. 203,
pi. 198, fig. 1938.
1853. Solecurtus Sanctae Marthae Chemu., d'Orbigny, Moll. de Cuba,
t. II, p. 232, pi. XXV, fig. 31, 32.
1878. Solen Sanctae Marthae Ghemn., Poulsen, Catal. of W. Ind.
Shelh, p. 14.
Iles Testigos, Stn. 26 ; Santa-Marta, Stn. 42.
Reeve, puis Clessin, ont figuré sous le nom de Solen Sanctae
Marthae un Solenocurtus rose et ayant une sculpture très différente
de celle de l'espèce représentée par Chemnitz et par d'Orbigny.
D'autre part Reeve a attribué le nom de Sanctae Marthae à Dunker
(mss. in Brit. Mus.) et lui assigne comme habitat l'Australie du
Nord. II s'agit évidemment là d'une espèce absolument distincte de
252 PII. DAUTZENBERG
celle que nous avons sous les yeux et nous proposons de la nommer
Sotenocurtus Reeoei.
396. Tagalus divisus Spengler.
1794. Soien divisus Spengler, Skrifter nf Naturhistorie Selskahet,
t. III (2= part.), p. 96.
1796. S. divisus 0. Fabricius, Skrift. af Naturh.Seisk.,i. IV, pi. 10,
fig. 11, 12.
1799. S. fnigilis Pulteney, Calai. Dorsetsh., p. 28.
1813. S. /m//i/is Pulteney, Catal. Dorsetsh., 2-^ édit,, p. 29, pi. 4,
fig. 5.
1822. Psammohia txniata Turton, Ditlufra brit., p. 8o, pi. 8, fig. 3,
Martinique, Stn. 20; embouchure de la rivière de Cariaco, Stn. 34;
Cumana, Stn. 33; Golfe de Maracaïbo, Stn. 38; Rio Hacha, Stn. 52.
Cette espèce a été décrite par Pulteney, sous le nom de Solen
fragilis, comme provenant des côtes d'Angleterre. Cailliaud dit
l'avoir recueillie vivante au Pouliguen et nous en possédons deux
exemplaires de la collection Recluz indiqués comme ayant été
recueillis à Granville. Toutefois, son habitat européen n'est pas
suffisamment établi. Elle est commune aux Antilles : nous l'avous
de la Guadeloupe (P. Joly) et de Cuba (collection D. Dupuy). On l'a
parfois assimilée au Machaera bidens Chemnilz; mais à tort, car
ce nom s'applique à un Mollusque difîérent, provenant des Iles
Nicobar.
397 ? SoLEN Pfeifferi Dunker.
1861. Solen Pfeifferi Dunker, Proc. Zool. Soc, p. 420.
1874. S. Pfeifferi Dunk. Reeve, Conch. Icon., pi. VI, fig. 26.
1888. S. Pfeifferi dessin, Monogr. in Conch. Cab., 2^ édit., p. 29,
pi. 12, fig. 6.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39 ; Bahia Honda, Stn. 55.
C'est avec doute que nous indiquons sous ce nom des valves en
mauvais état, rapportées par M. de Dalmas.
Sous-Ordre : MYACEA.
Famille : Mesodesiiiatidae.
398. Ervilia nitens Montagu.
1808. AJija nitens Montagu, Test. Brit. svppL, p. 165.
1822. Ervilia nitens Mont., Turton, Dillujra brit., p. 56, pi. 19,
fig. 4.
CROISIÈRES un YACHT « CHAZALIE )) DANS l'aTLANTIQUE 253
1878. E. niteru Mont.., Poulseu, Calai, of W. Ind. Shella, p. lo.
1886. E. nitens Moût., Dali, Keport Blake Pelecyp. in Bull. Mus.
ofConip. ZooL, t. XII, p. 279.
Ile Barbiida, Stn. G.
L'Ervtlia nitens est encore une espèce qui a été décrite par erreur
comme provenant des mers d'Europe ; elle habite en réalité les
Indes Occidentales et les Açores.
Famille : lactridae.
399. Mactra glabrata Linné.
1757. Chaîna lisor Adanson, Voyage au Sénégal, p. 231, pi. XVII,
fig. 16.
1767. Mactra glabrata Linné, Syst. Nat. édit. XII, p. 1125.
1848. Mactra A dansoni Ph\\i\)\)i., Zeitachr. fiir Malakoz., p. 152.
1884. Mactra glabrata Lin., Weinkauiï, Monogr. in Conch. Cab.,
2eédit., p. 42, pi. 13, fig. 6,7.
1891. Mactra glabrata Lin., Dautzenberg, Voyage de la Mélita,
p. 49.
Baie du Lévrier, Stn. 17.
400. Mactra striatella Lamarck.
1818, Mactra striatella Lamarck. Anim. sans vert., t. V. p. 473.
1854. Mactra striatella Lam., Reeve, Conch. Jcon., pi, III, fig. 12.
1884. Mactra striatella Lam., Weinkaufï, Monogr. in Conch. Cab.,
2"= édit., p. 84, pi. 29, fig. 1.
Cap Blanc, Stn. 14.
401. Mactra lateralis Say.
1822. Mactra lateralis Say, Journ. Acad. of N. Se. of Philad., t. Il,
p. 309.
1873. Mactra lateralis Say, Tryon, American marine Conch., p. 145,
pi. 23, fig. 338, 339.
Martinique, Stn. 20 ; Carupano (Venezuela), Stn. 27.
Famille : Myidae.
CoRBULA CUBANIANA d'Orbigny.
1853. Corbula cubaniana d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 283, pi.
XXVI, fig. 51,52, 53,54.
1878. Corbula cubaniana d'Orb., Poulsen, Catal. of \V. Ind. Shells,
p. 15.
254 l'Il. DAUTZKNBERG
1880. Corbula cuhaniana d'Orb., Dali, Report Blake Pelecyp. in
Bull. Mus. of Camp. Zool., t. XII, p. 313.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56 ; Iles Testigos, Stn. 42 ; Golfe de
Maracaïbo, Stn. 38.
403. CoHBULA DisPARiLis d'Orbigoy.
1853. Corlmla ilispariUs d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. Il, p. 283,
pi. XXVII. fig. 1,2, 3, 4.
1878. Corbula disparilis d'Orb., Poulsen, Catal. uf W. Ind. Slœlb,
p. 15.
1885. CorbidaPliilippii Smiih, Report Challenger Pelecyp., p. 33,
pi. VII, fig. 4, 4% 41'.
1886. Corbula disparilis d'Orb., Dali, Report Blake Pelecyp. in
Bull. .Mus. of Camp. Zo(d.,i. XII, p. 314, pi. I, fig. 4, 4% 4i».
Martinique, Stn. 20 ; Golfe de Cariaco, Stn. 35 ; îles Testigos,
Stn. 26 ; Golfe de Maracaïbo, St. 39 ; Santa-Marta, Stn. 44.
404. Corbula carib.ea d'Orbigny.
1853. Corbula caribsea d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 284,
pi. XXVII, fig. 5, 6, 7, 8.
1878. C. caribsea d'Orb., Poulsen, Catal. of W. ind. Shells, p. 15.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56; Golfe de Maracaïbo, Stns. 38 et 39 ;
Rio Hacha, Stn. 52.
405. Corbula Lavalleana d'Orbigny.
1853. Corbula Lavalleana d'Orbigny, Moll. de Cuba, t. II, p. 284,
pi. XXVII, fig. 9, 10, 11, 12.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39; Santa-Marta, Stns. 42 et 44.
Espèce connue jusqu'à présent de la Guadeloupe, la Martinique,
la Jamaïque et Cuba,
406? Corbula carnosa Hinds.
1844. Corbula carnosa Hinds, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 26.
1844. C. carnosa Hinds, Reeve, Concli. Icon., pi. V, fig. 37.
Baie du Lévrier, Stn. 17.
La détermination d'un exemplaire unique et de petite taille est
fort douteuse.
407. Corbula cymella Dali.
1881. Corbula cymella Dali, Bull. Mus. ofComp. Zool. , t. IX, p. 115.
1886. C. (Tœniodonl) cuuiella Dali, Report Blake Pelecyp. in Bull.
Mus. of Comp. Zool., t. XII, p. 315, pi. I, fig. 7, 7=*.
Cumana, Stn. 33; Baliia Honda, Stn. 55: Santa-Marta, Stn. 44.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'aTLANTIQUE 253
408. CoRBULA DiETziANA G.-B. Aclams.
1852. Corbida Dictziana C.-B. Aclams, Contrib. to Conch., p. 235.
188G. C. Dietziana C.B. Ad., Dali, Report Blake Pelecyp. /h Bull.
Mus. of Comp. ZooL, t. XIl, p. 314, pi. I, fig. o, 3-», 3''.
Martinique, Stn. 20 ; lies Testigos, Slu. 26 ; Golfe de iMaracaibo,
Stn. 39.
Espèce connue jusqu'à présent de la Floride, de Barbados et de
Sombrero.
Famille : Oantrocliaenidae.
40!( ? Gasïrochaena humilis Deshayes.
1834. Gastvochncna linmilh Deshayes, Proc. ZooL Soc. of Lond.,
p. 327.
1873. G. humilis Desh., Reeve, Conch. Icon., pi. IV, fig. 23.
1887. G. humilis Desh. , Sowerby, Thés. Conch., t. V, p. 129, pi.
470, fig. 27.
1893. G. humilis Desh., Clessin, Monogr. in Conch. Cab., 2«édit.,
p. 8, pi. 3, fig. 9, 10.
Iles Testigos, Stn. 23.
Le jeune âge de l'exemplaire unique rapporté par M. de Dalmas,
rend son identification quelque peu iucertaine.
D'après Cuming le Gasïrochaena humilis serait une coquille des
Philippines; mais Deshayes nous apprend qu'il en existe des spéci-
meus au British Muséum, provenant des Indes Occidentales.
Sous-Ordre : ADESMACEA.
Famille : Plioladidae.
410. Pholas truncata Say.
1822. Pholas truncata Say, Journ. Acad. N. Se. of Plùlad., t. 11,
pag. 321.
1833. P. truncata Say, Sowerby, Thés. Conch., t. Il, p. 488,
pl.ClV,fig. 29, 30.
1872. P. truncata Say, Reeve, Conch. Icon., pi. IV, fig. 14.
1873. P. (Cyrtopleura) truncata Say, Tryon, Amer. mar. Conch.,
p. 126, pi. 16, fig. 260, 261.
Bahia Honda, Stn. 34.
411. Martesia cuneiformis Say.
1822. Pholas cuneiformis Say, Journ. Acad. N. Se. of Philad., t. II,
p. 322.
256 l'Il. D.VUTZENBERG
1855. p. cuneiformis Say, Sowerby, Thés. Conch., t. II, p. 195,
pi. GIV, fig. 38, 39 ; pi. CVIH, fig. 8(i, 87.
1872. r. cuneiformis Say, Reeve, Conch. Icon., pi. IX, fig. 33a, 33b.
1873. Martena cuneilormis Say, Tryon, Amer. mar. Conch., p. 127,
pi. 17, fig. 267, 268.
Gairaca (Santa-Marta), Stn. 50.
Ordre : DIBRAAICHIA.
Famille : Lucinidae.
412. LuciNA (Myrtea) scabra Lamarck.
1818. Lucina scabra Lamarck, Anim. sans vert., t. V, p. 542,
1850. Lucina scabra Lsim., Reeve, Conch. Icon., pi. VIII, fig. 45.
1886. Lucina scabra La m., Dali, Report Blake Pelecyp. in Bull.
Mus. ofComp. ZooL, t. XII, p. 265.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56 ; Golfe de Maracaïbo, Stn. 38.
413. Lucina (Myrtea) costata d'Orbigny.
1846. Lucina costata d'Orbigny, Voyage dons l'Amérique méridio-
nale; Mollusques, p. 586.
1853. Lucina costata d'Orbigny, Mail, de Cuba, t. II, p. 296, pi.
XXVII, fig. 40, 41, 42.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56 ; Martinique, Stn. 20 ; Cumana,
Stn. 33 ; île Tortuga, Stn. 36 ; golfe de Maracaïbo, Stn. 38 ; Rio
Hacha, Stn. 52 ; Santa-Marta, Stn. 41.
414. Lucina (Myrtea) contraria Dunker.
1846. Lucina contraria Dunker, Zeitschr. [tir Malakoz., p. 27.
1853. Lucina contraria Dunker, Index Moll. quae in itinere ad Gui-
neani inf. coll. Tams, p. 54, pi. VIII, fig. 1, 2, 3.
Baie du Lévrier, Stn. 17.
415. Lucina (Divaricella) quadrisulcata d'Orbigny.
1817. Tellina divaricata Wood (non Linné) General Conch., j). 195,
pi. 46, fig. 6.
1818. Lucina divaricata Lamarck (non Linné) Anim. sans vert.,
t. V, p. 541.
1846. Lucina quadrisulcata d'Orbigny, Voyage dans r Amérique
Méridionale, Mollusques, p. 584.
1853. L. quadrisulcata d'Orbigny, Moll. de Cuba., t. II, p. 294,
pi. XXVII, fig. 34, 36.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIE » DANS l'atLANTIQUR 2o7
1873. lAicina dentata ïryoïi (non Wood) .Ime/vcan Mar. Conch..
p. 169, pi. XXXH, rv^. 427.
1878. L. (juadrisulcatn d Orb., Poulsen, CataJ. W. lud.Shrlh, p. l.'i.
188(i. /.. (Divariœlla) quadrisukata Dali, Report Blake Pelecyp.
in Bill. Mus. of Comp. ZooL, XII, p. 266.
Bahia Honda, Stn. 55; Santa-Marta, Stn. 47.
416. LuciNA (Divaricella) dentata Wood.
1817. TetUna denlata Wood, General Conch., p. I!)5, pi. XLVl,
fig. 7.
1846. Lucina sevraia d'Orblguy, Voijutie dans l'Amérique Mérid.
Mollusques, p. 584.
1853. /.. serrata d'Orbiguy, Mull. de Cuba, II, p. 295, pi. XXVII,
fig. 37, 39.
Ile Berbuda, Stn. 6.
Cette espèce, conimuoe aux Antilles et au Brésil, a été confondue
par beaucoup d'auteurs avec le Lucina quadrisukata, sous le nom
de dicaricata Linné; mais ces deux formes ont été nettement sépa-
rées par Wood qui les a représentées d'une manière irréprochable
et ne permettant aucune fausse interprétation. Il a toutefois con-
servé,pour l'une des deux, le nom de divaricata, alors qu'il est bien
établi que ce nom liunéen doit être réservé à une espèce européenne.
D'Orbigny n'ayant pas tenu compte du travail de Wood a également
distingué les deux formes ; mais il a attribué à celle uommée diva-
ricata par Wood, le nouveau nom quadrisulcata et il a donné à celle
qui avait déjà été séparée par Wood sous le nom de dentata, le nom
nouveau serrata. Ce dernier doit, par conséquent, tomber en syno-
nymie. Enfin, Tryon a mal interprété le Lucina denlata de Wood
puisque c'est précisément au divaricata, de cet auteur, qu'il a
attribué le nom de dentata.
417. Lucina (Codokia) occidentalis Reeve.
1850. Lucina occidentalis Reeve, Conch. Icon., pi. VII, fig. 34, 35a,
35 b.
1878. Lucina pecten Poulsen (non Lamarck), Tafo/. W. Ind. Shells,
p. 15.
Sainte-Lucie, Stn. 23 ; Ile Blanquilla, Stn. 28 ; Curaçao, Stn. 37.
Cette espèce est indiquée sous le nom de fjiclna pecten dans
l'explication de la planche du Conchologia Iconica, mais cette
erreur a été corrigée à la fin de la Monographie, par un erratum.
418. LuGiNiA (Codokia) tigerina Linné.
1758. Venus tujn'uia Linué, Syst. Nat., édit. X, p. 688.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. xiii. — 17.
258 PH. DAUTZENBERG
1784. Vemus tigerina Lin., Ghemnitz, Concfi. Cab., VII, p. 6,
pi. XXXVII, fig. 390, 391.
1850. Lucina tigerina Lin,, Reeve, Conch, Icon.,pl. I, fig. 3.
1853. Lucina tigerrinn Lin., d'Orbigny, Mail, de Cuba, II, p. 297.
1878. Lucina tigerina Lin., Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells, p. 15.
Santa-Marta, Stn. 47.
419. Lucina pensylvanica Linné.
17o8. Venus pensylvanica Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 688.
1780. V. pensylvanica Lin., Boru, Test. Mus. Caes. Vindob., p. 72.
pi. V, fig. 8.
1784. F. pensylvanica Lin., Ghemnitz, Conch. Cab., Vil, p. 12,
pi. XXXVII, fig. 394, 396.
1850. Lucina penns y hanica Lin., Reeve, Conch. /con., pi. VI, fig. 29.
1853. L. pensylvanica Lin., d'Orbigny, MoU. de Cuba, II, p. 300.
1878. L. pensylvanica Lin., Poulsen, Catal. oj W. Ind. Shells, p. 15.
Ile Blanquilla, Stn. 28.
Lucina edentula Linné.
1767. Venus edentula Linné, Syst, Nat., édit. XII, p. 1135.
1784. V. edentula Lin., Ghemnitz, Conch. Cab., VII, p. 34, pi. XL,
fig. 427, 428, 429.
1818. Lucina edentula Lin., Lamarck, Anim. sans vert, V, p. 540,
1850. L. edentula Lin., Reeve, Conch. Icon., pi. Il, fig. 9.
1853. L. edentula Lin., d'Orbigny, Mail, de Cuba, II, p. 299.
Rio Hacha, Stn. 52.
Sous-ordre : TELLINAGEA.
Famille : Telliuidae.
421 . Tellina (Tellinella) ostragea Lamarck.
1818. Tellina ostracea Lamarck, Anim. sans vert., V, p. 534.
1842. Tellina ostracea Lam., Hanley, Récent Shells, p. 71, pi. XIV,
fig. 11.
1847. Tellina ostracea Lam., Hanley, m Sowerby, Thés. Conch.,
I, p. 269, pi. LVII, fig. 45.
1867. Tellina ostracea Lam., Reeve. Conch., Icori., pi. XXIII, fig.
124a, 124^, 124*^.
1871. Tellina ostracea Lam., Rômer, Moiiogr. in Conch. Cab., p. 50.
1878. Tellina ostracea Lam., Bertiii, liévision des Tellinidés du
Muséum, p. 244.
CROISIÈRES DU YACHT (( CHAZALIE )) DANS l' ATLANTIQUE 259
Cumana, Stn. 33.
L'exemplaire rapporté par M. de Dalmas concorde si bien avec la
fig. du Conchologia Iconica. que nous nous demandons si les ren-
seignements qui nous ont été fournis jusqu'à présent sur l'habitat
de cette espèce (Ceylan, Madagascar) ne sont pas inexacts.
422. Tellina (Tellinella) Schrammi Recluz.
1853. Tellina Schrammi Recl., in Journ. de Concli., IV, p. 152,
pi. VI, lîg. 7, 8.
1871. Tellina Schrammi Recl., Rômer, Monogr. in Conch. Cab.,
2e édit., p. 197, pi. XXXVIII, fig. 3, 4, 5.
1878. Tellina Schrammi Recl., Rertin, Révision des Tellinidés du
Muséum, p. 241.
Bahia Honda, Stn. 55.
423. Tellina (Tellinella) Versluysi, nov. sp.
(PI. X, fig. 5, o, 0, 5).
Testa parva, solida, haud nitens, aequivalvis, subtrlgona, postice
leviter torta, tumidula. Latus anticum rotundatum, posticum
déclive abrupte angulatum ac inferne breviter oblique truncatum.
Margo basalis arcuatus, aute angulum subsinuatus. Valvae laminis
concenlricis confertis ac in angulo dentiforraibus eleganter sculptae.
Lunula laevigata paululumque excavata. Vulva elongata, acute
marginata. Valvcirum pagina interna laevisac nitens. Impressioiies
musculares conspicuae; sinus pallii maximus. Cardo valvae dex-
trae dentés cardinales duo (postico bifido), ac dentés latérales
triangulares, brèves, sed valde promlnentes praebet. In cardine
valvae sinistrae dentés cardinales duo (antico bilîdo), tantum
numerantur, dentés enim latérales omnino deficiunt.
Color undique albus.
Coquille de petite taille, solide, équivalve, subtrigone, un peu
tordue à l'extrémité postérieure. Côté antérieur arrondi ; côté pos-
térieur déclive, anguleux et terminé à la base par une troncature
oblique. Bord palléal arqué, légèrement sinueux en deçà de la tron-
cature. Surface mate, ornée de lamelles concentriques fines et
nombreuses, dont quelques-unes déterminent sur l'angle postérieur,
où elles s'arrêtent brusquement, une série de denticulations. Lunule
ovale allongée, un peu concave, dépourvue de lamelles. Corselet
lancéolé limité par un angle aigu, concave comme la lunule et ne
présentant que quelques stries d'accroissement. Un angle très
effacé part du sommet et aboutit à la base de la troncature. Inté-
rieur des valves lisse et luisant. Impressions musculaires bien
2G0 PU- DAUTZENBERG
visibles, sinus palléal très grand. Charnière de la valve droite com-
posée de deux dents cardinales petites, dont la postérieure est
bifide et de deux dents latérales trigones, courtes mais très saillantes.
Charnière de la valve gauche composée de deux dents cardinales
dont l'antérieure est bihde; pas de dents latérales.
Coloration blanche uniforme.
Santa-Marta, Stn. 44.
Cette petite espèce appartient au même groupe (jue les Tellina
ostracea Hanley, striatelia Lamarck, etc. Elle se rapproche beau-
coup par son aspect externe du '/'. tumida Sow., delà Jamaïque,
mais elle s'en éloigne par la présence de fortes dents latérales dans
la valve droite (Le T. tumida ne possède de dents latérales dans
aucune des deux valves); de plus le bord ventral est plus nettement
sinueux dans la valve gauche et détermine un rostre assez prononcé.
424. Tellina (Eurytellina) in^quistrlvta.
1804. Tellina huvqnistriata Donovan, British. Shells, IV, p. 123.
1847. 7'. inxquislriata Don., Hanley, in Sovverby, Thcs. Cunck.
I, p. 238, pi. L\ II, fig. 58 ; pi. LVIII, fîg. 80.
1867. T. imequiatriala Don., Reeve, Conch. Icon., pi. XXX\ I, lîg.
202 a, 202/;.
1871. T. inxquistrinta Don. Romer, Mouogr. in Conch. Cab.,
p. 101, pi. XXV, lig. 7,8,1).
1878. T. biisquiMnata Don.,Bertin, Hccls. ih's Tellinidés du Muséiun,
p. 260.
Martinique, Stn. 21 ; Cumana, Stn. 33 ; Santa-Marta, Stn. 44 ;
Baie de ïaganga (Santa-Marta), Stn 49.
Bien que cette espèce ne soit mentionnée que de la Baie de
Guayaquil par Reeve, nous ne pouvons eu distinguer les exem-
plaires rapportés par M. de Dalmas.
425. Tellina (Eurytellina) Guildingi Hanley.
1844. Tellina Guildinni Hanley, Proc. Zool.Soc. of Lond., p. 60.
1847. T. Guildinjii Wanley, in Sowerby, Thés. Conch., 1, p. 230,
pi. LVI, fig. 1.
1866. T. Guildingi Hanl., Reeve, Conch. Icon., pi. XVIII, fig. 91.
1871. T. Guildinqi Romer, Monogr. in Conch. Cah., 2" édit., p. 31,
pi. X, fig. 13 à 16.
1878. T. GuildiiKji Hanl., Bertin, Réms. des Tellinidés du Muséum,
p. 240.
Martinique, Stn. 21.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZ.VLIE )) DANS l'aTLANTIQUE 261
426. Tellina (Eurytellina) versicolor Gozzens.
1839. Tellina cersicolor Cozzqqs, in iny^ Catnl. of Skeih, 2^ édit.,
p. 15.
1843. T. versicolor Cozz., Dekay, Nnt. Hist. of New-York, p. 209,
pi. XXVI, fig. 272.
1871. T. versicolor Cozz., Rômer, Monogr. in Conch. Cab., 2^ édit.
p. 161.
1878. T. versicolor Cozz., Berlin, Hévis. des TelUnidés du Muséum,
p. 308.
Kingston (Jamaïque), Stn. 56; Golfe de Maracaïbo, Stn. 38; Rio
Hacha, Stu. 52; Sauta-Marta, Stn. 41.
Nous avons reçu de M. le D^ von Iheriug des exemplaires de
cette espèce provenant du Brésil et qui sont identiques à ceux rap-
portés par M. de Dalmas. Son extension géographique est donc
considérable puisqu'elle remonte, au Nord, jusqu'à Long-lsland.
427. Tellina (Eurytellina) consobrina d'Orbigny.
1853. Tellina consobrina d'Orbigny, Mail, de Cuba, t. Il, p. 254,
pi. XXVI, fig. 9, 10, 11.
Martinique, Stn. 21: Santa-Marta, Stns. 42 et 44; Gairaca (Santa-
Marta), Stn. 51.
428. Tellina (Moerella) donacina Linné.
1758. Tellina donacina Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 676.
1866. T. donacina Linn., Reeve, Conch. Icon., pi. X. fig. 43.
1871. T. donacina Lin., Romer, Monogr. in Conch. Cab.,i^ édit.,
p. 26, pi. IX, fig. 8 à 12.
1898. Tellina (Moerella) donacina Lin.; Bucquoy, Dautzenberg et
G. Dollfus. .I/o//, du Houssillon, II, p. 648, pi. XCl, fig. 13 à 19.
Cap Blanc, Stu. 14.
Le Tellina donacina est connu des mers d'Europe et des Iles
Madères et Açores.
429. Tellina (Moerella) lineata Turton.
1819. Tellina lineata Tui-ton, Conchological Dictionanj. p. 168,
pi. IV, fig. 16.
1822. Tellina lineata Turton, Ditlujra hrit., p. 99, pi- Vil, fig. 1.
1847 Tellina lineata Turt., Hanley, in Sowerby, Thés. Conch.,
t. I, p. 2.33, pi. LVI, fig. 35, 36 ; pi. LVII, fig. 46, 47.
1871. l'ellina Uneata Turt., Romer, Monogr. in Conch. Cab.,
2<^édit., p. 55, pi. XV, fig. 8 à 12.
1878. Tellina lineata Turt., Poulsen, Catal. of W. Ind. Shells, p. 14.
262 PH. DAUTZENBERG
1878. Tellina lineata Turt., Berlin, Révision des Tellinidés du
Muséum, p. 244.
Bahia Honda, Stn. 54.
430. ? Tellina (Moerella) squamifera Deshayes.
1854. Tellina squamijera Deshayes, Proc. Zool. Soc. of Lond.,
p. 365.
1869. Tellina squamifera Desh., Beeve, Conclu [con., pi. LV,
fig. 325.
1878. Tellina squamifera Desh., Berlin, Revis, des Tellinidés du
Muséum, p. 305.
1886. Tellina squamifera Desh., Dali, Beport Blake Pelecyp. in
Bull. Mus. of Comp. Zool., XII, p. 277.
Golfe de Maracaïbo, Stn. 39.
C'est avec beaucoup d'hésitation que nous indiquons sous ce
nom des valves en médiocre étal que nous avons sous les yeux, car
elles ne présentent pas de denticulations le long du bord dorsal. La
forme bien équilatérale et la sculpture concentrique concordent
toutefois avec la figuration de Beeve.
431 . Tellina (Peron^a) strigosa Graelin.
1757. Ch.ama vagal Adanson, Voyage au Sénégal, p. 232, pi. XVII,
fig. 19.
1790. Tellina strigosa Gmelin, Syst. Nat., edil. XIII, p. 3239.
, 1866. T. strigosa Gm., Beeve, Conch, Tcon., pi. V, fig. 19.
1871. T. strigosa Gm., Bômer, Monogr. in Conch. Cah., 2«édit.,
p. 114, pi. XXVII, fig. 8, 9, 10.
1891. T. strigosa Gm., Dautzenberg, Voyage de la Méiitn, p. 49.
Cap Blanc, Stn. 14; Baie du Lévrier, Stn. 17.
432. Gastrana matadoa Adanson,
1857. Tellina Matadoa Adanson, Voyage au Sénégal, p. 239, pi.
XVIII, fig. 5.
Cap Blanc, Stn. 14; Baie du Lévrier, Stn. 17.
433. Magoma cumana 0. G. Costa.
1829. Psammohia cumana 0. G. Costa, CataLSist., pp. 14, 20,
pi. Il, fig. 1\ 1\
1867. re//ma cuma?m Costa, Beeve, Conch. [con., pi. XXXVIII,
fig. 215.
1871. T. cumana Costa, Uomer, Monogr. in Conch. Cah.,2'- édit.
p. 240, pi. III, fig. 8; pi. XLV, fig. 11 à 14.
CROISIÈRES DU YACHT « CHAZALIK » DANS l'aTLANTIQUE 263
1891. T. cumana Costa, Dautzeûberg, Voyage delà Mélita, p. 49.
1898. T. [Macoma] cumana Costa ; Bucquoy, Dautzenberg et G.
Dollfus, MolL du Roussillon, II, p. 676; pi. LXXXIX, fig. 14 à 21.
Baie du Lévrier, Stn. 17.
Cette espèce européenne descend le long de la côte d'Afrique
jusqu'à Port Elisabeth (Sowerby).
434. Macoma elongata Hanley.
1844. Tellina elongata Hanley, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 144.
1847. T. elongata Hanlev, m Sowerby, Thés. Conch., t. I, p. 302
pi. LXII, fig. 199.
1867. T. elongata Hanl., Reeve, Conch. Icon., pi. XXV, fig. 137.
1871. T. elongata Hanl., Rôiner, Monogr. in Conch. Cab., p. 263.
Sainte-Lucie, Stn. 23 ; Golfe de Paria, Stn. 12 ; Golfe de Mara-
caïbo, Stn. 38.
425. Macoma Antillarum d'Orbigny.
1853. Tellina Antillarum d'Orbigny, Moll. de Cuba, II, p. 250
pi. XXV. fig. 45, 46.
Sainte-Lucie, Stn. 23.
Famille : Scrobienlariidae.
437. Semble cangellata d'Orbigny.
1853. Amphidesma cancellata d'Orbigay, Moll. de Cuba, II, p. 241,
pi. XXV, fig. 42. 43, 44.
1878. Semele cancellata d'Orb., Poulsen,Cato/. ofw. Ind.Shells,ii.U.
1886. S. cancellata d'Orb., Dali, Report Blake Pelecyp, in Bull.
Mus. of Comp. Zool.. XII, p. 277.
Martinique, Stn. 20; îles Testigos, Stn. 26 ; Golfe de Maracaïbo,
Stn. 39; Gairaca (Santa-Marta). Stn. 51.
437. Semele variegata Lamarck.
1818. Amphidesma variegata Lamarck, A7iim. sans vert., V
p. 490.
1835. Tellina ohliquaWood (noQ Sowerby 1817, Jiec Lk.), Gen.Conch.
p. 152, pi. XLI, fig. 4, 5.
1853. Telliiui obliqua Wood, Reeve, Conch. Icon., pi. I,fig. 5a, 5b.
1853. Ampidesma variegata Lam., d'Orbigny, Moll. de Cuba, II,
p. 239.
Iles Testigos, Stn. 25.
264 PH. DAUTZENBERG
Sous-onire : ANATINACEA.
Famille : Ciispidariidae,
438. CuspiDARiA (Cardiomya) costellata Deshayes.
1837. Corbula costellata Deshayes, Exp. Scient, de Morée, p. 84,
pi. VII, fig. 1, 2, 3.
1846. Sphena alternata d'Orbigny, Moll. de Cuba, II, p. 286,
pi. XXVIl, fig-. 17, 18, 19, 20.
1888. Cardiomya costellata Desh., Dali, Report Blake Pelecyp. in
[iuU. Mus. ofComp. ZooL, XII, p. 297.
Cumana, Stu. 33 ; Golfe de Maracaïbo, Stu. 38.
439. LiOMYA (Plectodon) granulata Dali.
1881. Neaera granulata Dali, Bull. Mus. of Camp. ZooL, IX,
p. 111.
1886. Leiomya (Plectodon) granulata Dali, Report Blake Pelecyp.,
m Bull. Mus. of Comp. ZooL, XII, p. 300, pi. III, fig. 8.
Iles Testigos, Stn. 26.
Famille : Yerticordiidae.
440. Vertigordia (Haliris) Fischeriana Dali.
1881. Verticordia Fischeriana Dali, Bull. Mus. of Comp. ZooL,
IX, p, 106.
1886. V. (Haliris) Fischeriana Dalî, Report Blake Pelecyp. in Bull.
Mus. of Comp. ZooL, t. XII, p. 291, pi. II, fig. 4a, 4/^.
Iles Testigos. 26.
Famille : Lyonsiidae.
441 ? Lyonsia (Osteodesma) Orbignyi P. Fischer.
1837. Osteodesma Orlngnyl P. Fischer, Journ. de Conch.. p. 382,
pi. XI, fig. 7, 8. ' ■
Santa-Marta, Stn. 47.
La valve unique et en médiocre état, que j'ai sous les yeux ne
me permet pas de considérer ma détermination comme certaine.
Famille : Auatiuidae.
442, Periploma papyragea Say.
1822. Anatinapapyratia (sic), Say, Journ. Acad. Nat. Se. of l'hilad..
Il, p. 314.
1866. Periploma papy ratia Sày , Conrad, American Journ. of Conch.,
II, p. 70, pi. IV, fig. 9 et p. 281, pi. XV, iig. 6.
Mem Soc. Zool de France xnL1900
Pl.IX.
A. de Vaux Bidon :,-, .
' PleliOCheilus Dalmasi, Daut2enberg.
2 Dnlliô gibbosa , Bor-n , ■/ar. mmor.
3,- ..id... rhodochroa, DauLzenoerg
4- -id ... Chazaliei , ;d
S ..id. Claudoni .a...
Imp, Monrocq- Paris.
6 Drillia Jousseaumei, Dautzenlierg .
7 Phos Chazaliei ,.- ..id
8 Lucapineila Versluysi ,.. . . id .-
9 Modulus Guernei , .id
10 Voh-ula persimiiis, Môrch
Mém Soc. Zoo) de France, XIÏ1,_1 90 (
^i %:'%
A.deVaux Uiaor. , dei..
f n p r. j on rov: i-j _ lai
'_ PeCien Chai.aiiei , DaaUenberg
2,2^ Chlamys Bavay:, a
3 Nlucula Daimasi ,. :i
Il Leaa Chazâiiei , li
5 Tellma Versluysi ,
id
M
CROISIÈRES DU YACHT «CHAZALIE» DANS l'aTLANTIQUE 265
187r{. p. papyracea Say, Tryon, American marine Conclu, p. 133,
pi. XVIII, fig. 298.
1886. P. papyracea Say Dali, Report Blake Pelecyp. in Bull. Mas.
ofComp. ZooL, Xll, p. 306.
Golfe de Maracaibo, Stn. 38.
443. ThRACIA PAPYRACEA Poll.
1795. Tellina papyracea Poli, Test. air. Sic, I, p. 43, pi. XV,
fig. 14,18.
1818. Amphidesma phaseolina F^amarrk, Anim. sans vert., V,
p. 492.
1859. Thracia phaseolina Lam., Reeve, Concli. Icon., pi. II, fig. 8.
1898. T. papyracea Poli ; Bucquoy, Dautzenberg et G. Dollfus
MoU. du IhrassUÏon, II, p. 735, pi. XCIX, fig. 1 à 9.
Baie du Lévrier, Stii. 17.
444. Thracia plicata Deshayes.
1832. Thracia plicaAa Deshayes, Encycl. Méthod., III, q. 1039.
1859. T. plicata Desh., Reeve, Conch. Icon., pi. II, fig.7^ 7^7'^.
Sainte-Lucie, Stn. 23.
Classe: BRACHIOPODA.
Ordre : ARTICULATA.
Famille : Terebratnlidae.
445. Terebratulina Cailleti Crosse.
1865, Terebratuli7ia Cailleti Crosse, Journ. de Conch., XIII, p. 27,
pi. I, fig. 1,2,3.
1886. T. Cailleti Cr., Dali, Report Blake Pelecyp. and Brachiop.
in Bull. Mus. ofComp. ZooL, Xll, p. 202.
Iles Tesligos, Stn. 26.
446. Terebratula cubensis Pourtalès.
1867. Terebratula cubensis Pourtalès, Bull. Mus. o/ Conip. ZooL,
I, p. 109.
1871. T. cubensis Pourt., Dali, Bull. Mus. of Comp. ZooL, III,
p. 3, pi. I, fig. 2, 8 à 16.
1886. T. cubensis Pourt., Dali, Report Blake Pelecyp. and Bra-
chiop. in Bull. Mus. of Comp. ZooL, XII, p. 199.
Iles Testigos, Stn. 26.
266
NOUVELLES RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES
INSECTES ET LES FLEURS.
Troisième partie ")
LES SYRPHIDES ADMIRENT -ILS LES COULEURS
DES FLEURS?
FELIX PLATEAU
Professeur à l'Université de Gand.
Chapitre Premier
HISTORIQUE
§ 1. — La théorie.
Charles Darwin exprima le premier l'idée que nous devons les
brillantes couleurs des fleurs à l'action sélective des Insectes.
En d'autres termes, pour l'illustre auteur de VOrigine des espèces,
les couleurs des fleurs n'existeraient qu'en raison de leur action
esthétique et attractive (2).
La conception ayant un côté poétique séduisant devait être
accueillie avec faveur, aussi la voyons-nous admise, presque sans
discussion, par la plupart des naturalistes qui s'occupèrent des
relations entre les Insectes et les fleurs. Je citerai A.-R. Wallace (3),
(1) Voir pour les première et deuxième parties: Mthnnire>^ de Ut Société zoolo-
gique de France, XI, n" 3, 1898. et XII, n" 4, 1899.
(2) Darwin, The Origin of Species, édition de 1897, page 151. .le reproduis
littéralement le passage cité : a Ilence we may conciude that, if insects had not
(( been developed on llie face of the earth, our plants would not hâve been decked
« with beautiful flowers, but would bave produced only such poor flowers as we
« see on our fir, oak, nut and ash trees, on grasses, spinach, docks and nettles
« wich are ail fertilised tbrough the agency of the wind ».
(3) Wallace, La sélection naturelle. Trad. française de L. de Candolle, pp. 128
et 298. Paris, 1872.
RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 267
H. Mùller (1), F. Delpino (2), J. Lubbock (3), L. Errera et
G. Gevaert (4), Th. Barrois (5), etc.
Errera et Gevaert posent très nettement la question que soulève
l'idée darwinienne : « Une question curieuse, disent-ils, est de
« savoir si les Insectes éprouvent du plaisir rien qu'à regarder cer-
« taines couleurs et à respirer certains parfums.... » ils ajoutent
plus loin : « en somme il est très probable que bon nombre
(( d'Insectes ont atteint un degré d'évolution intellectuelle assez
« élevé pour que, chez eux, la notion du beau soit devenue dis-
« tincte et. jusqu'à un certain point, indépendante de celle de
(( l'utile. »
Des Insectes, sinon tous les êtres de ce groupe, seraient donc
susceptibles d'admirer les teintes des corolles que l'homme trouve
belles.
Si l'on cherche dans la bibliographie de la question florale quels
sont les faits sur lesquelles naturalistes s'appuient pour admettre
un pareil sens esthétique, ou constate que tout se réduit à un
nombre restreint de cas que les auteurs reproduisent, toujours les
mêmes, en copiant et recopiant Hermann Mùller. Voici ces cas :
§ 2. — Les faits cités.
Pour bien apprécier la valeur de ce qui va suivre, il convient de
se rappeler qu'il existe deux éditions de l'ouvrage capital de H.
Millier publiées à dix ans d'intervalle, l'une allemande, édition
originale datant de 1873 (6), l'autre anglaise, traduite par D'Arcy,
W. Thompson et parue en 1883 (7).
Cette dernière n'est pas une simple traduction littérale. H. Mùller
qui, depuis l'apparition de l'édition primitive, avait continué à
s'occuper activement des rapports entre les Insectes et les fleurs et,
outre diverses notices, avait publié ses Alpenhlumen en 1881, revit
(1) MuLLER, voir plus loin.
(2) Delpino, Ulteriori osservazioni e considerazioni sulla Dicogamia nel Regno
végétale. Atti délia Societa italiana di Scienze naturali. XVI, p. lo6. Milano, 1873.
(3) Lubbock, On British wild Flowers considered in relation to Insecls, p. oO.
London, 1875 et traduction française de Edm. Barbier, p. 56. Paris, 1879.
(4) Errera et Gevaert, Sur la structure et les modes de fécondation des
fleurs, Bullet. de la Société royale de Botanique de Belgique, XVII, pp. 108 et
109, 1878.
(5) Barrois, Rôle des Insectes dans la fécondation des végétaux aiièse), p. 105,
Paris, 1886.
(6) Mùller, Die Befruclitung der Blumen durch Insekten, Leipzig, 1873.
(7) The Fertilisation of Floicers, translated by D'Arcy. W. Thompson,
London 1883.
268 F. PLATEAU
soigneusement le texte de l'édition anglaise ; il y lit introduire de
nouvelles additions et, chose qui nous intéresse ici spécialement,
il y supprima certains passages. Pourquoi ? je l'ignore absolument,
mais l'hypothèse la plus rationnelle est d'admettre que, comme
tout auteur qui fait disparaître dans une deuxième édition quelques
parties de la première, il voulait supprimer des assertions qui lui
semblaient inexactes.
Ceci posé, passons aux observations de H, Millier :
a. Dans l'édition allemande de 1873, à propos du Verhascum
nigriim, il cite, dans le texte, parmi les Insectes visiteurs, le
Syrphns balWatus Deg. mangeant le pollen et léchant les poils des
étamines, puis ajoute en note au bas de la page : « Ce Syrphide à
(( belle coloration me donna, par ses rapports avec le Verbaseiim
« niijtum, une indication évidente de son sens des couleurs. Je le
(( vis, le 11 août 1868, de tout près et pendant un quart d'heure,
(( sans qu'il se laissât troubler par ma présence. Il planait long-
ce temps à la même place (durant dix secondes et plus) à une
(( distance de six à dix centimètres devant les fleurs, ayant l'air de
« se repaître de leur aspect. Il s'élançait ensuite en avant jusqu'à
« effleurer un instant l'une des fleurs, puis reculait immédiatement.
(( Quand il eut fait ce jeu pendant longtemps. ...» (1).
H. Millier rappelle le même fait du Syrphns balleatns, admirant le
Verbasciimnigrum, diius uu article sur ia. Saxifraga umbrosa, publié
en 1880 (2). A cette date, l'auteur est donc bien persuadé qu'il a
assisté, de la part de l'Insecte, à des témoignages irrécusables
d'admiration.
Or, dans l'édition anglaise de 1883, on trouve bien indiqué le
Sgrphus baUcatiis parmi les visiteurs du Verbascuni jt.igram, mais la
longue note concernant les marques d'admiration du Diptère est
entièrement supprimée ; il n'y a plus uu mot faisant allusion à la
chose (3).
h. Dans l'édition allemande, à l'article Veronica Beccabtmga,
H. Millier dit: « Les Insectes étaient médiocrement abondants,
« parmi les plus nombreux il y avait un petit Syrphide Syrilta
« pipiens L. qui, jouissant du soleil, planait à la même place devant
« les belles fleurs bleues, se rapprochait ensuite par bonds, puis
(1) MuLLKR, Die Hefruclilung, etc., Op. cil. N" 2.%, p. 111 et 278.
(2) H. MûLLER. Saxifraj^a umbrosa adorni^dwitli brillant colours by tlic sélection
of Syrphidae (Nature XXII, p. 219, 18S0).
(3) T fie Fertilisation, op. cit, n» 317, pp. 429 et 430.
RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 269
(( planait encore, jusqu'à ce que, par un nouveau mouvement en
« avant, il s'élançât sur l'une d'elles, m (1).
L'auteur est de nouveau convaincu que la Syritta appréciait la
beauté des fleurs; cependant, dans l'édition anglaise, quoique les
allures de l'insecte voltigeant en arrière et en avant devant la
Veronica Beccabunga soient encore décrites, il n'est plus dit que le
Diptère trouvait les fleurs belles (2).
c. L'article déjà cité de H. MïiWer sur Saxifraga umbrom contieut
la mention de deux Syrphides, Melattostoma mellitia L. et Aficia
podagrica F. planant en admiration devant les fleurs de Veronica
Cliamaedrgs L. L'édition anglaise représente, il est vrai, VAsciapoda-
grica devant V. (Jhamacdrgs attirée parla couleur, comme l'indique
la légende de la ligure 148 « hovering in front of the Flower,
attracted by its colour » (3), mais il n'y a rieu dans le texte à ce
sujet.
P. Knuth, s'iuspirant évidemment de la description de H. Mûller,
parle à son tour des mêmes Insectes dans ces termes : a Les fleurs
« à Syrphides ont de belles couleurs, sont ornées d'un centre qui
« contraste fortement avec le reste et sont munies de stries rayon-
« naotes plus foncées... à cet égard Veronica Chamaedrgs est typi-
(( que... De petits Syrphides à coloration vive [Ascia podagrica, Mela-
<( nostoma mcllina et d'autres) planent d'abord pendant des secondes
(i devant la fleur, jouissant de la beauté de sa couleur (sich an ihrer
(( Farbenpracht ergôtzend), puisse posent sur le centre... etc. » (4).
d. H. Millier, dans ses Alpenblumen, à l'article Saxifraga rotundi-
foliaL., s'exprime ainsi : (( De nombreux Diptères sont attirés par
« les pétales d'un blanc de neige tachetés de pourpre et de jaune.
« J'ai observé, entre autres, deux beaux Syrphides, Sphegina clu-
(( nipes et Pelecocera scaevoides, nombreux par un temps de soleil,
(( planant devant les jolies fleurs comme s'ils se délectaient à leur
(( vue, se précipitant sur elles pour sucer le nectar ou manger le
« pollen, puis planant de nouveau devantun autre groupe... etc.))(5).
Cependant, l'édition anglaise de 1883, tout en mentionnant inci-
(1) H. Mûller. Uie Befruclilung. op. cit, n» 245, p. 286.
(2) The Fertilisation, op. cit, n" 323, pp 439 et 440. L'édition anglaise cite
aussi Ascia podagrica comme offrant les mêmes mouvements que Syritta
pipiens, p. 441.
(3) The Fertilisation, op. cit. w 324, p. 439.
(4) Knuth, Handbuch der Blûtenbiologie, 1 Band, pp. 161 et 162. Leipzig. 1898.
(3) MiJLLER, Alpenblumen, ilire Bet'ruchtung durch Insekten, etc., p. 90.
Leipzig, 1881.
270
F. PLATEAU
demment Saxifraga rotundifoUa et ses visiteurs, Sphegina et l^ele-
cocera, ne décrit plus rieu des manifestations admiratives de ces
Insectes.
e. Enfin, un Eristale, Eristnlis intricnrius L., est signalé par
H, Muller, cette fois dans l'édition allemande (1) et dans l'édition
anglaise (2) comme admirant les fleurs de Caltha palustris L.
L'Insecte planait longtemps devant celles-ci, ainsi qu'on voit les
mâles d'Eristales plauer au-dessus des femelles, puis il se préci-
pitait sur une des fleurs, dévorait le pollen ou suçait le nectar,
s'envolait pour recommencer à planer, etc.
/. Malgré les diverses suppressions que j ai indiquées, H. MûUer
n'abandonna cependant pas son idée première. En effet, on lit à la
fin de l'édition anglaise les passages suivants qui prouvent, en
même temps, ce que j'avançais plus haut, savoir que Millier a revu
cette édition : « Depuis la première apparition de cet ouvrage en
(( 1873 (allusion à l'édition allemande), j'ai discuté, dans une série
(( d'essais, la question de l'origine des fleurs et de l'acquisition
« graduelle de leurs caractères spéciaux. Je puis maintenant ter-
« miner ce livre (en 1883) par un résumé de mes principales con-
« clusions(3) Un certain nombre de Syrphides qui admirent
(( les couleurs brillantes et qui sont eux-mêmes brillamment ornés,
(( Ascia, MeUinostonta, Sphegina, etc., ont produit des fleurs spéciales
(( adaptées à leurs préférences et qu'ils fécondent surtout
« etc. (4) »
En somme, il résulte de cet examen critique des textes : 1° que,
comme je l'ai dit, le nombre des cas nettement décrits concernant,
de la part d'Insectes, de prétendus témoignages d'admiration pour
les couleurs des fleurs, est fort restreint, sept en tout {'à), sur des
milliers d'observations faites par une série de naturalistes.
2° Que si l'on ne tient pas compte des allusions vagues d'Errera et
Gevaert et de Th. Barrois à des Lépidoptères qui ne sont pas même
dénommés, les seuls Insectes signalés sont des Diptères Syr-
phides (6) :
(1) Die Befruchtung, etc., op. cit., p. 118.
(2) H. MùLLEH. The Fertilisation, etc., op. cit., p. 80.
(3) 11. Mi LLEK, The Fertilisation, etc., op. cit., p. 592.
(4) 11. MiJLLEK, The Fertilisation, etc., op. cit., p. iiOj.
(5) En ne comptant pas la description de F. Knuth relative à Ància et Melanos-
tonia admirant Veronica Chaiti ledrys, car ce n'est évidemment que la paraphrase
de l'observation de H. Mûller.
(6) C'est par erreur que Th. Barrois fait de Sphegina et d(! Pclecocera des
Bombylides. Ce sont nettement des Syrphides, même pour 11. Mûller qu'il cite.
RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 271
Syrphus balteatus Deg.
Syritta pipiens L.
Melanostoma mellina L.
Ascia podagrica F,
Sphegina clunipes Fall.
Pelecocera scaevoides Fall.
Ërixtalls intricarius L.
C'est-à-dire des Insectes dont les facultés bornées sont notable-
ment inférieures à celles d'autres types, tels que les Hyménoptères
par exemple.
On voit que la question méritait d'être reprise et qu'il était inté-
ressant, sans se laisser influencer par des idées téléologiques, de se
livrer à des observations sérieuses nouvelles.
Chapitre II
OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES DE L'AUTEUR
§ 3. — Valeur des soi-disant témoignages d'admiration
On me concédera facilement que si des Syrpliides offrent régu-
lièrement leurs allures dites admiratives devant des fleurs sans
colorations vives et qui plus est devant des fleurs vertes, à peu
près de la coloration du feuillage, l'admiration devient plus que
douteuse.
Voici, à ce sujet, des observations nettes et que tout le monde
est à même de répéter :
a. On a vu plus haut que H. Muller cite Melanoi<toina mellina L.
planant devant les fleurs d'un beau bleu de Veronica Cliamœdrys.
Or, il aurait pu assister au même spectacle devant la Garance
Rubia tinctorum L.
Les fleurs de la Garance sont très petites (3 à 4 millimètres de
diamètre (1) ), d'un vert jaunâtre, peu visibles de près et invisibles
à quelques mètres de distance.
Malgré cela, en observant une belle touffe en pleine floraison au
Jardin botanique de Gand, les 4, H et 16 août 1899, j'ai vu les
fleurs visitées par des Syrphides : Helophilus jlnrens L., Eristalia
œaem Se, Eristalis arbustorum L. et surtout par de très nombreux
(1) Kirchner leur donne 5 millimètres de diamètre, ce qui est un peu exagéré.
272 K. PLAÏKAU
:]lelanoslorna niclUna L. elïectuant leurs mouvements caractéris-
tiques.
De vingt à trente Mclanostoma planaient devant les petites fleurs
verdàtres, se précipitaient dessus pour manger le pollen avec
avidité, puis repartaient pour planer à nouveau, etc. (1).
Ces faits se passaient à deux pas d'une multitude de tlenrs à
couleurs éclatantes auxquelles les Mclanostoma ne prêtaient aucune
attention.
b. H. Millier, ainsi que je l'ai rappelé, a décrit avec complaisance
les témoignages d'admiration du Syvfihtis balteahis Deg. devant
les panicules du Verbascum nigrum L.
Les fleurs sont ici très voyantes: les pétales d'un jaune assez
vif ont chacun à leur base de petites taches violettes ; de plus, les
filets des étamines sont garnis de poils d'un beau violet.
Dans une tout autre famille, celles des Liliacées, existe une plante,
le Veralruni. album L. oiïrant plus ou moins le port général du Ver-
bascum et fleurissant à la même date (2). Les fleurs, presque de
même diamètre, y sont aussi réunies en longues panicules dressées
atteignant la hauteur de celles du végétal précédent. Seulement,
cette fois, les fleurs ont une coloration générale verdàtre, voisine
de la teinte des feuilles de la plante.
Le périanthe pétaloïde est formé de six divisions d'un vert pâle et
marquées de stries longitudinales vertes ; chacune présente à sa
base une tache bifide d'un vert ^oncé. Les lilets des étamines sont
verts sans poils colorés (3).
Eh bien, ces fleurs sans éclat, que tout autre qu'un botaniste
déclarera laides, sont très visitées (4) et des Syrphides exécutent
devant elles leurs mouvements admiratifs.
Les 23 juin et 7 juillet 1809, au Jardin botanique de Gand, alors
que le Verbascum, niijruHi ne recevait aucune visite de Diptères
(1) Huhia tinctoru))) est citée comme ollranl nonniili'incnl l'autofécondation.
Cette assertion repose évidemment sur des ultservations incomplètes.
(2) l''ail important, puisque dans un jardin où les deux véj,'étaux (leurissenl en
même temps, comme dans le cas que je relate, les Insectes peuvent clioisii .
(3) Les llores décrivent les lleuis comme lilanclies, ce qui est absurde. II. MuUer
leur donne |)our couleur le jaune sale, appréciation enliéremenl erronée, comme
pourront le constater tous les observateurs impartiaux.
(4) Les naturalistes qui m'ont précédé ont naturellemeiit ol)servé la présence
d'Insectes assez nombreux sur le Ycralrwn album, H. Millier (Aipenbluiiien, p. 42
et 43) des Coléoptères, des .Muscides, des Fourmis, des Tentlirediniens el des
Lépidoptères, Knulli (Bliitenbiologie, 11 B , :i 1"., p nl6) lUusca corvina F., Schlet-
terer et Dalla Torre Boiiihus hortorum L . mais lucun n'a signalé de Syrphides,
ce qui prouve que leurs observations étaient insullisantes.
RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 273
et n'était poUiné que par quelques Abeilles domestiques, j'observai
sur le Veratrmn alhum, en 1 1/2 heure, en tout :
^ Andrena parvula Ky. 2 à 3 individus.
Hyménoptères • OxybelusuniglumisL. très nombreux.
[ Apis mellifica L. un individu.
Petits Diptères indéterminés nombreux.
CaUiphora wmitaria L. 6 à 7 individus.
Lucilia Caesar L. 2 à 3 individus.
, , Musca domestica L. 3 individus.
' " ] Scatopliaga Sp. ? 1 individu.
Melanostoma mellina L. 7 individus.
Syrpkus pyrastriL. 1 individu.
Syrphus balteatus Deg. 1 individu.
Le .Syrp//M.s- />rt//ert/î/.s' n'est resté qu'un instant très court, mais le
Syrphus pytaslri el les MclaHOStonin. mellina planaient devant les
fleurs de la façon généraiement décrite, en reculant et avançant,
puisse jetaient sur elles pour manger le pollen. Il est probable que
si H. MûUer les avait vus à l'œuvre eu face des laides tleurs du
Veratruin, il aurait rejeté bien loin l'idée d'une admiration quel-
conque.
c. De nombreuses plantes à fleurs vertes ou verdàtres, d'une
teinte qui diffère souvent peu de celle du feuillage, sont visitées par
les Insectes fécondateurs, absolument comme les plantes à fleurs
vivement colorées. J'en ai publié déjà une liste assez longue en
1897 (1).
La liste suivante, résultat d'observations personnelles anciennes
et récentes, ainsi que du dépouillement minutieux de ce qui a été
constaté par d'autres naturalistes, concerne exclusivement les visites
des Syrph.ides.
Elle montre que trente-cinq espèces à fleurs vertes ou verdàtres
(2) appartenant à vingt-deux familles différentes, reçoivent, et fré-
quemment en abondance, les visites de ces Diptères caractéristiques.
L'objection qu'on pourrait être tenté de formuler que plusieurs
des végétaux de la liste sont des plantes anémophiles n'a aucune
valeur ; beaucoup de fleurs soit anémophiles, soit offrant l'auto-
fécondation et qui par suite, peuvent se passer des Insectes, sont
(1) Plateau, Comment les fleurs attirent les Insectes, 4" partie, Bulletins de
l'Académie royale de Belgique, 3" série, XXXIV, p. 601, 1897.
(2) J'ai toujours vérifié moi-même soigneusement la coloration des tleurs ou des
inflorescences.
.Mém. Soc. Zool. de Fr., I9U0. xiu. — 18.
2i74
F. PLATEAU
cependant souvent visitées par ces animaux attirés principalement
par le pollen.
Les lettres entre parenthèses inscrites à la suite des noms des
Syrphides sont les initiales des auteurs auxquels sont dues les
observations. Voici la traduction de ces abréviations :
A et H, Alfken et Hôppner. P, Plateau.
B, Buddeberg. R, Rathay.
Bk, Burkill. S, Schiner.
K, Knuth. V, Verhoelï.
M, MùUer. W, Willis.
Ml, Mac Leod.
FAMILLES
Renonculacées
Rutacées
Tiliacécs
Ampélidées
Acerinées
Célastrinées . . .
Rosacées
Paronychiées . .
Terebinthacées.
Rhamnées
Araliacées
Grossulariées.
OmbeUifèrcs. .,
FLEURS VERTES
ou VEKDATRES
Helleborus fœtidus L..
Ptelea trifoliata L. . .
SYRPHIDES OBSERVÉS
Tiiia ulmifolia Scop. . . '
(T. parvifoiia Ehrh).
4. Vitis vinifera L.
Acer pneudoplataniis L . j
(1)(
6. Evonymus europaen L.
13.
Àlchemilla oulgaris L.
Scleranthus perennis L.
Rhvs cotinus L
Rhamnus cathartica L.
Hedera Hélix L. ,
Hibes Uv(i-crispa L. .
(R. Grossit laria L.) .
Petroselimi/tn sativuni
Hoffm.
Eristalia tenax L. (K).
Syritta pipiens L. (K)
ËristalU arbusturuiii L. (M).
E. » nenioruiii L. (M, K,i.
E. » sepulcndis h (M).
E. » tenax L. (M, K).
Helophiliis florcits L (M)
Voiucella hoi/ibylans L. (K).
V. » pelliicrits L. (M).
Syritta pipieiis L. (R).
Eristaiis arbustorum L. (M).
E. » tenax L (M).
Syrphus ribesii L (M).
Eristaiis nemorum L. (K).
E. » tenax L. (M).
Helophilus floreus L. (M).
Syritta pipiens L. (M).
Syrphus ribesii L. (M).
Xanthogranima citrofasciata
Deg. (M)
Xanthogramma citrofasciata
Deg. (M).
Syritta pipiens L. (P).
Eristaiis arbustorum L. (V).
Helophilus floreus L. (M).
H. n pendulus L. (M).
Syritta pipiens L. (M; .
Eristaiis netnoruvt L. (K).
Eristaiis divers (P)
E. » tenax L (Bk et Wj.
Helophilus divers (P).
Eristaiis tenax L. (M, K).
E. » pertinaxScop.{Xetïl
Helophilus pendu lus L. (A et H
Syrphus ribesii L (K, X et H)
Cheilosia Sp. (B).
Eristaiis arbustorum L (M).
E. )) sepulcraiis L. (M).
E. » tenaxh.(?)
Helophilus floreus L. (M).
Syritta pipiens L. (M).
Xanthogramma citrofasciata
Deg. (M).
(1) Fleurs verdûlres apparaissant après l'éclosion des feuilles.
RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 275
FAMILLES
Ombellifères.
(suite).
Caprifoliacées .
Rubiacées. .....
Campanulacées.
Euphorbiacées
Salsolacées
Urticées ....
Liliacées ... .
.\sparaginées
Orchidées. . . .
FLEURS VERTES
ou VERDATRES
Itunium virescens Dec
(^15. ErymjLuin cani-pestre L.
(1)
Crithmum niaritiinum L.
. Adoxa moschatellina L.
Ruhia lincloruiib L....
Phyle unia heUmicdefo-
Uuiii Will.
Eupho rb la heliDSCopiah.
Euphorbia Pépins L
Euphorbid virqnta
Waldst. et Kit.
Euphorbia segetalis L.
Euphorbia platyphyllos
L.
25. Mercuriaiis annua L.
SYRPHIDES OBSERVÉS
27.
Buxus semperoirens L.',
Salsola Kali L. . . . |
Salsola crassa Bieb
Salsola Soda L
Beta vulgaris L
Àtriplex littoralis L...
Urtica dioica L.
.,J
33. Veratriiia album L. (
Asparagus aniarus Dec
Listera ooata R. Br
Syrphides divers (P).
Eristaiis teiiax L. (M, P).
E. » arbustorumL. (M,P).
E. » nemorvm L. (M. K}
Helophiius floreus L (M).
Syrphus ribesii L (K).
Syrilta pipiens L (P).
Merodon anali^ Mg (S).
Melunostoma lucllinu L. (P).
Melanostoma quadrimaculata
Verr. (Bkj.
Eristaiis aeneus Se. (P).
E. » arhustorum L. [P).
Helophiius floreus L. (P).
Melanostoma mellina L. (P).
Rhingia eampestris Mg. (Ml).
Eristaiis tenax L. (K )
Syrphus corollae F (P).
S. » balleatus Deg (K).
Syrphides divers (Ml^.
Syritta pipiens L. (K).
Melanostoma mellina L. (K).
Chrysotoxum festivum L. (K).
Eristaiis tenax L. (K).
Syrphus corollae F. (Ml, P).
yl.vc/r/ podagrica F. (Ml).
Siji'pindi's divers (P).
SyrMa pipiens L. (P).
Syritta pipiens L. (P).
Eristaiis tenax L. (P)
Syrphus corollae F. (P).
S. » balteatus Deg. (Ml).
Syritta pipiens L. (P).
Melanostoma mellina L. (Ml).
Syrphus pyrastri L. (M) .
Syritta pipiens L. (M).
Eristaiis arbustorum L. (P)
Syritta pipiens L. (P).
Syritta pipiens L. (P).
Syritta pipiens L. (P).
Melanostoma mellina L. (B)
Syrphus balteatus Deg. (K).
Syrphus arcuatus Fal. (M).
Syrphus pyrastri L. (P).
S. )) balteatus Deg. (P).
Melanostoma mellina L. (P).
Syrphides divers (P).
Melanostoma mellina L. (P).
(1) .\insi que je l'ai fait remarquer dans un travail antérieur {Comment les
fleurs attirent les Insectes, 4" partie, p. 362i, les flores décrivent fautivement
les fleurs de VEryngiiim campestre comme blanches. En réalité l'inflores-
cence est bien verdAtre et à peu prés de la teinte des feuilles pâles de la
plante. Avec un peu d'attention, on constate que les fleurs tubuleuses sont
d'un blanc verdAtre et enveloppées par les longues dents d'un calice vert.
L'ensemble produit la teinte verdâtre que j'indique.
(2) Voir plus haut pour la coloration réelle des fleurs.
276 F. PLATEAU
Certes, après la lecture de cette liste dont je ne suis pas seul à
assumer la responsabilité, puisque les travaux de onze autres
observateurs m'ont permis de la dresser, il devient ditïicile de
soutenir que les Syrphides sont attirés vers les tleurs par les belles
couleurs de celles-ci.
§ 4. — Les Syrphides planent devant des objets quelconques
(observations)
Ou lit dans l'édition française des Imecten de Breliiu , par
J. Kiinckel d'Erculais, à l'article Syrplnu (1) le passage suivant qui
résume ce qui concerne les allures des Diptères du genre ;((... ils
(( volent, suspendus en l'air, uu teuii)s plus ou moins long, eu
(( faisant vibrer leurs ailes sans trêve ni repos, les pattes pendautes;
(( on nomme ce vol sur place, le vol stationnaire ; puis ils s'abat-
« tent sur une Heur ou sur une feuille et s'envolent de nouveau
« aussi vite qu'ils sont venus, pour recommencer leur jeu. . . »)
L'auteur des lignes ci-dessus a fort bien vu que le Syrijluis peut
se précipiter sur une feuille verte comme sur une fleur ; mais ce
qu'il ue fait pas ressortir, faute d'avoir porté spécialement sou
attention sur ce détail, c'est que l'Insecte plaiie devant cette feuille,
ou devant tout autre production végétale n'ayant avec une corolle
florale aucune analogie de forme ou de couleur, et cela avant de s'y
poser.
C'est-à-dire que, dans un grand nombre de cas, les Syrphides
exécutent, en face d'oi»jets ne ressemblant en rien à des fleurs, et
encore moins à de belles fleurs, les actes que l'on a interprétés
comme des témoignages d'admiration.
Il suflit, pour se convaincre delà réalité du fait, d'examiner dans
un jardin, et par un beau temps, les allures des divers Syrphides
que l'on rencontre. J'ai procédé de cette façon élémentaire et réuni,
à ce sujet, depuis plusieurs années, un grand nombre de notes.
Comme il eût été fastidieux de les publier toutes, j'ai fait choix des
vingt-neuf observations les plus intéressantes et les plus nettes (|ue
j'énumère par espèces et par dates ; l'indication des mois et des
jours servant, la plupart du temps, à bien préciser qu'au moment
considéré le végétal devant lequel avait lieu le vol plus ou moins
stationnaire ne pouvait porter de fleurs attractives.
(1) T. Il, pp. 58ii-;i8G, Paris, 1882. Le môme passaf,^',, à quelques mots près, est
reproduit par Maurice (jirard, dans son Traité éléinenlaire d'Lnluiiiolugie, 111,
p. 1028, Paris, 1885.
RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 277
N'ignorant nullement que certains Syrphides mâles, Eristales,
Volucelles, etc. planent longtemps au dessus du point où une
femelle se trouve posée, j'ai toujours pris soin de m'assurer qu'il ne
s'agissait point d'une attraction semblable.
Les cas cités ci-après ne sont donc que des exemples. En y con-
sacrant plus de temps, j'aurais pu en décupler le nombre, tant le
phénomène est fréquent.
a. Syrphus pyrastri L.
I. (29 juin) Plane devant un Rosier non fleuri appliqué contre
une muraille, puisse précipite sur une feuille de ce Rosier.
2 (30 juin) Mêmes faits.
H. (6 juillet) Plane d'abord devant les feuilles d'un Fraisier sans
fleurs ni fruits, puis devant la tige verte d'un Lis ne portant encore
que des boutons fermés verts.
4. (18 juillet) Plane avec obstination devant des fruits de Pavot
(Papaver orientale L. ), espèce fleurissant en mai et, par conséquent,
sans pétales depuis plus d'un mois.
5. (25 juillet) Plane devant des feuilles d'Artichaut, sans fleurs.
6. (9 août ! Plane obstinément devant des feuilles d'Abricotier et
de Phlox paniculata L., sans fleurs.
7. (22 août) Plane devant les feuilles d'un Pelargonium non fleuri,
puis devant des fruits les uns verts, les autres rouges, d'Arum, et se
pose sur ceux-ci, puis enfin, plane devant des frondes de Fougère
{Osmunda regalis L.) sur lesquelles il finit par se poser.
8. (19 octobre) Vole devant les feuilles d'un Rosier en espalier,
sans fleurs, et se pose sur l'une d'elles.
b. Syrphus corollae F.
9. (30 mai) Vole devant un Cerisier en espalier, sans fleurs et à
fruits verts. Le Diptère avance et recule en planant, puis se préci-
pite sur la feuille en face de laquelle il exécutait son jeu.
10. (16 juin) Plane aussi devant les feuilles d'un Cerisier sans
fleurs, mais ces feuilles sont enduites de miellée produite par des
Pucerons.
II. (18 juin) Plane devant les feuilles vertes d'un Phlox pani-
culato L., sans fleurs ni boutons, puis se précipite sur une de ces
feuilles.
12. (30 juin) Plane devant des feuilles d'Artichaut et des frondes
d' Osmunda regalia L., puis se pose successivement sur les unes et
sur les autres.
13. (30 juin) Plane d'abord devant des feuilles de Dahlia sans
278 F. PLATEAU
fleurs, puis devant des frondes de Fougère Polystichum Filix-Mas
Roth. et se pose successivement aussi sur les premières et sur les
secondes.
14. (15 juillet) Plane longtemps, en montant et en descendant,
devant les tiges et les capsules, les unes vertes, les autres déjà
brunes, du Mciandrium dinrniim Crép. La plante portait des fleurs
roses très voyantes et cependant le Syrphe passait constamment à
côté, comme si elles n'exista:ent pas.
15. (6 août) Plane d'abord devant des fleurs blanches de Mathiola
annua Sweet., les quitte, sans se poser, pour planer devant un
capitule jaune de Dahlia, quitte encore celui-ci pour planer devant
une feuille verte et finit par se poser sur cette dernière.
c. Syrphus balteatus Deg.
16. (25 juin) Plane devant les feuilles gluantes de miellée déter-
minée par des pucerons, d'un Cerisier en espalier sans fleurs et à
fruits verts, puis se pose sur une de ces feuilles. C'est bien la
miellée qui constitue ici la cause attractive, car j'ai vu parfaitement,
le 27 juin 1899, un Siiri>hus rihesii L. sucer avidement le liquide
sucré. L'Insecte se rendait de préférence aux creux situés le long
des nervures principales, la où le dépôt visqueux était accumulé
en plus grande quantité.
17. (30 juin) Plane assez longtemps devant des boutons fermés et
verts de Melandrium diurnum Crép. (M. Sylvestre Rôhl.) puis, seu-
lement après, descend plus bas et plane devant quelques fleurs de
la même plante.
18. (7 juillet) Plane successivement devant des feuilles de Dahlia,
sans fleurs, et des frondes de Fougère, puis se pose sur une feuille
de Lilas non fleuri.
19. (12 juillet) Plane devant le feuillage d'un Conifère, Chamae-
cyparis Lawsoniana Pari, et se pose sur celui-ci.
20. (16 juillet) Plane d'abord devant les nombreuses fleurs odo-
rantes d'un Jasmin blanc, .lasminum ofjimialc L., puis passe de là à
un Pécher en espalier immédiatement voisin, sans fleurs ni fruits,
ni miellée, pour effectuer exactement les mêmes actes devant les
feuilles vertes de cet arbre.
21. (18 juillet) Plane de la façon la plus caractéristique en face
de feuilles d'Antirrhinum, majus L. Toutes les fleurs avaient été
supprimées depuis quinze jours et aucun Antirrhinum fleuri n'exis-
tait dans le voisinage.
RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES LNSECTES ET LES FLEURS 279
22. (21 juillet) Plane devant des rameaux de Vigne- vierge, Ampé-
lopsis quinquefolia Mich., sans fleurs.
23. (21 juillet) Plane devant un pied d'Osier, Satix viminalis L.,
sans fleurs.
24. (24 juillet) Plusieurs individus planent devant des feuilles
de Clematis Vitalha L. et se posent de temps en temps sur elles,
quoique cette partie du végétal fût dépourvue de fleurs.
25. (19 octobre) Plane devant des capitules en fruit et d'un vert
brunâtre de Succisa pratensis Mônch., puis se pose sur une feuille
d'un arbuste voisin.
d. Syrphus ribesii L.
26. (12 juillet) Plane successivement devant les feuilles d'une
Spirœa Douglasii Hook., sans fleurs, et devant celles d'un Rtbes
nigrum L., sans fleurs ni fruits, mais portant de la miellée de
pucerons ; finit par se poser sur un mur nu.
e. Melanostoma mellina L.
27. (25 mai) Plane devant un jeune pied de Fenouil, Fœniculum
officinale Ail. n'ayant pas encore porté de fleurs.
28. (27 mai) Plane devant une plante de Rumex Patientia L.,
sans fleurs.
29. (17 juin) Plane devant les feuilles visqueuses de miellée d'un
Cerisier sans fleurs et à fruits verts; se pose sur une de ces feuilles.
Aucune de ces observations n'a été relatée de souvenir, toutes
furent annotées au moment même. Le lecteur qui les aura exami-
nées, fut ce rapidement, devra reconnaître que le vol stationnaire
prétendument admiratif a souvent lieu devant autre chose que des
fleurs. A cet égard, les résultats des expériences suivantes sont
encore plus démonstratifs et lèvent tous les doutes.
§ 5. — MÊME SUJET (expériences).
J'écrivais, dans mes Recherches expérimentales sur la vision chez
les Arthropodes (1) : « Tout le monde a vu des Sj^rphes... planer
« devant des fleurs. Si la fleur ou l'inflorescence est dans une posi-
(( tion convenable, assez élevée au dessus du sol, si, par exemple,
« elle appartient à un végétal conduit le long d'un mur, on peut,
« sans grande difficulté, faire l'expérience amusante qui suit : évi-
« tant d'eflectuer des mouvements brusques, on avance lentement
(1) Quatrième partie, § S4, Mémoires de l'Académie royale de Belgique, collec-
tion in-8», XLIII, 1888.
280 F. PLATEAU
« la main de façon à interposer, entre la fleur et l'Insecte, un doigt
« maintenu verticalement. Le Diptère ne s'aperçoit pas de la subs-
(( titution malgré la différence de forme et souvent malgré la diffé-
(( rence de couleur... Il plane maintenant devant le doigt et
« lorsqu'on déplace lentement celui-ci de droite à gauche ou d'ar-
« rière en avant, on voit le Syrphe se déplacer dans le même sens,
(( toujours en planant. J'ai réussi ainsi à conduire certains individus
(( à plus d'un mètre de leur position primitive. »
L'expérience était curieuse, démonstrative, assez facile à répéter,
cependant elle a passé inaperçue, comme malheureusement tant
d'autres.
J'ai repris ce sujet et suis arrivé aux résultats ci-dessous aux-
quels, je l'espère, on fera, cette fois, attention :
a. Le 23 juillet 1898, des !>yrphus corollae F. planent sous l'om-
brage de grands Pommiers. Il ne peut être question d'attraction
pour des fleurs, car, vu l'époque de l'année, il n'y a plus de fleurs de
Pommier et, dans l'espace compris entre ces arbres, on n'observe
que du Lierre sans fleurs et le sol.
Tout en planant à deux mètres de hauteur environ, les Syrphes,
suivant leur habitude bien connue, exécutent de temps en temps
un rapide crochet pour revenir ensuite planer à peu près au même
endroit.
Je recommence mon ancienne expérience consistant à lever le
bras de façon à amener soit un, soit deux doigts de la main au
niveau de l'Insecte.
Avec la précaution élémentaire de ne pas effectuer de mouvements
brusques, on peut ainsi avancer la main à une vingtaine, quelquefois
à une dizaine de centimètres du Syrphe qui recule lentement en
planant à mesure que la main se rapproche, puis met ordinaire-
ment fin au phénomène en effectuant un de ses crochets habituels.
En y mettant un peu de patience, on peut pousser les choses bien
plus loin.
II. Le 2o juin 1899, quelques Syrphus balteatus Deg. planent
tantôt à un mètre, tantôt à deux mètres du sol sous les mômes
Pommiers.
Je glisse lentement la main sous l'uu ou l'autre des individus.
Sauf les crochets rapides qu'il fait de temps à autre et qui obligent
à recommencer l'expérience, les faits se passent comme suit : l'In-
secte plane au-dessus delà main en se déplaçant lentement dans le
sens horizontal ou vei'tical suivant le mouvement lent aussi (|u'on
RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 28i
effectue ; il se laisse ainsi approcher à cinq, à quatre, même à un
seul centimètre.
L'expérience est répétée près de vingt fois dans l'espace d'une
heure et, fait plus intéressant encore, une des fois le Syrphese pose
sur l'extrémité (f un de mes doigs [Vindex] et y reste queUiue temps.
La main était propre et je n'avais manié aucune substance sucrée
ou autre pouvant attirer un Insecte.
Plus de dix fois j'ai tâché de profiter de la petite distance qui
séparait ma main du Diptère pour capturer celui-ci d'un mouve-
ment rapide. Cependant la vélocité de ces Insectes est telle qu'ils
m'échappaient toujours.
Dans ces conditions, d'autres Insectes eussent été effrayés et
seraient partis au loin, mais la stupidité des Syrphes est si grande
qu'ils continuaient à planer dans le même endroit et à laisser
recommencer l'expérience de la main glissée sous eux, comme si
rien n'avait eu lieu.
c. Le 28 juin 1899, j'avance de nouveau la main sous un ^yrphus
balteatus planant à la même place que les précédents. A la qua-
trième tentative, le Diptère sepose encore une fois sur un de mes doigts,
{te médius), ferme les ailes et reste sur ce support pendant environ
quinze secondes. Le départ s'effectua le plus naturellement et sans
signe de frayeur. Je répète ici que la main était propre et que je
n'avais touché aucune matière attractive.
Ces expériences démontrent, ainsi que les observations du para-
graphe précédent, que les Syrphes planent devant des objets
quelconques. Les essais suivants ne font que confirmer la chose.
d. Le 9 août 1898, un Syrphus balteatus plane en face de végétaux.
J'interpose, entre les plantes et l'Insecte, le manche (1) en bambou
brun foncé de mon filet à Lépidoptères. Le Syrphe plane devant ce
corps qui ne ressemble en rien à un végétal vivant et s'y pose.
L'opération est répétée deux fois avec succès.
e. Le 25 juin 1899, des Syrphus balteatus planant à un ou deux
mètres du sol, sous les arbres, je glisse horizontalement la même
canne de bambou tantôt sous l'un, tantôt sous l'autre des individus.
Chaque fois l'Insecte plane au dessus de l'extrémité libre de la
canne et finit par s'y poser, restant là assez longtemps pour se
laisser examiner. L'expérience, répétée quatre fois, réussissait à
coup sur et j'aurais pu la renouveler à peu près aussi souvent que
je l'aurais désiré.
(1) Vieux de vingt ans au moins.
282 F. PLATEAU
/. 6 juillet 1899. Un vieux fauteuil de joue courbé fait partie du
mobilier du jardin depuis plusieurs années; il reste exposé chaque
été à la pluie et au soleil et n'a rien d'attractif.
Sans songer à provoquer une manifestation quelconque de la
part d'Insectes, je transportais le fauteuil de la place où j'étais
précédemment assis à un autre endroit distant d'environ quinze
mètres. Je tenais ce siège par les bras, le haut du dossier devant
moi et à la hauteur des yeux, lorsque j'observai un Syrphus balteatus
planant à quelques centimètres au-dessus du bord supérieur de ce
dossier. Le Diptère avait la tête tournée vers moi et reculait au vol
à mesure que j'avançais. Enfin, l'Insecte se posa sur le dossier et
s'y tint quelques secondes.
Il est à remarquer que je marchais d'un bon pas et n'avais nulle-
ment ralenti mon allure. C'est donc rapidement que le Syrphe a
suivi à reculons le mouvement du fauteuil et cela sur une distance
de quatre à cinq mètres au moins.
g. Le 25 juillet 1898, après avoir fait, à l'aide de la main, l'expé-
rience relatée plus haut sur un Syrphus corollae F., j'emploie mon
filet à papillons. Celui-ci, dont l'orifice a vingt- trois centimètres de
diamètre, est en t/ros tulle blanc (1), par conséquent très visible pour
l'homme.
Tenant le manche horizontal, je glisse doucement l'ouverture du
filet, qui constitue une grande surface blanche, sous un des Syrphes.
La distance verticale entre cette ouverture et le Diptère ne dépasse
pas un décimètre.
L'Insecte continue à planer comme si rien n'avait été placé sous
lui ; puis, d'un coup sec, je le capture. Cinq Syrphes sont ainsi
capturés successivement en moins de cinq minutes. J'aurais pu
continuer jusqu'à la suppression de tous les individus présents.
Des expériences semblables donnèrent des résultats identiques
quelques jours plus tard.
//. Le 24 juin 1899, j'emploie le même procédé vis à-vis de deux
Syrphus balteatus. Sauf quelques crochets latéraux qui font partie
de leurs allures ordinaires, ces Insectes planent encore une fois au-
dessus du filet, mais, comme je reste immobile, ils viennent, dans
chacun des essais, se poser finalement sur le cercle en fil de fer de
l'instrument.
(1) Depuis près de trente ans je ne me sers jamais d'autre tissu pour mes
filets à Insectes. L'habitude que l'on a de les faire en gaze verte part d'une con-
ception fausse ; la couleur du filet ne joue aucun rôle, les mouvements seuls
effraient les Insectes.
RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES LEURS 283
/. Le 31 juillet 1899, dans les bois de Bellein (1), des Syrphus
ribesii planent au soleil, à un ou deux mètres du sol, sous le feuil-
lage des Chênes.
J'avance horizontalement mon filet de tulle blanc sous un des
individus ; il plane au-dessus de l'orifice, se déplace plus ou moins
suivant le sens des déplacements du filet, puis finit par se poser
sur le bord de celui-ci, où il reste un certain temps.
Au grand étonnement de mon compagnon de promenade, j'obtiens
le même résultat avec trois individus successifs.
j. Le o août 1898, un Eristalis fenaj- plane au soleil au-dessus d'un
chemin, effectuant de temps en temps, au vol, une courbe soudaine,
comme le font ses congénères.
Pendant le vol stationnaire, je glisse le filet de tulle blanc à vingt
centimètres sous l'Insecte ; il vient brusquement se poser sur le
bord; puis repart pour planer. Je reste à la même place, l'orifice du
filet étant maintenu horizontal ; le Diptère s'y pose encore une
fois, etc. Le même fait .se^ produit sept fois avec le même Eristale.
Ces expériences, dont il m'eût été aisé d'allonger l'énumération,
sont donc faciles à effectuer. Les naturalistes qui se donneront la
peine minime de les répéter, comme je les décris, réussiront certaine-
ment et acquéreront la conviction que les Syrphides peuvent
planer devant des objets fort divers.
Afin d'éviter les insuccès et les conclusions erronées hâtives, je
tiens cependant à avertir le lecteur que les conditions atmosphé-
riques semblent avoir une influence sur les Syrphes. En effet, les
jours où la température est très élevée avec menaces d'orage,
l'excitation de ces Insectes est telle qu'ils décrivent, au vol, des
crochets continuels ne permettant aucune expérience régulière.
D'autres jours, et cette fois sans cause appréciable, je ne parvenais
non plus à rien obtenir.
Il faut donc un peu de patience et si l'on ne réussit pas une pre-
mière fois, reprendre les essais plus tard.
Je ne puis clore ce paragraphe sans citer une observation de
P. Knuth (2), qui se rattache évidemment à ce qui précède.
Vers la fin de juillet 1894, Knuth se trouvait à Leipzig dans une
station de chemin de fer encombrée de monde. Malgré la foule, un
Syrphus de moyenne taille planait tantôt à quelque distance, tantôt
(1) A 20 kilomètres de Gand.
(2) Knuth. Kùnstliche Blumen und Syrphuii. Illustrierte Zeitschrifl fur Ento-
mologie, III, Funftes Heft, I Mârz, p. "1, 1898. L'auteur fait allusion à la même
observation dans : Handbuch den Blûtenblologie, I Band, p. 212, Leipzig, 1898.
284 F. PLATEAU
tout près, (levaut des fleurs artificielles garuissant le chapeau de la
dame de l'auteur. L'Insecte se précipitait vers les fleurs imitées,
les approchait à quelques millimètres, puis reculait, etc., suivant
les habitudes des Syrphides. Les deux voyageurs ayant lentement
atteint leur voiture, le Diptère les accompagna encore pendant un
certain temps.
Avec son exactitude consciencieuse, Knuth nous apprend que
les fleurs prétendument admirées par le Syrphe étaient d'un brun
verdntre foncé, présentaient \ine surface mate veloutée et n'émettaient
aucune odeur.
On a voulu tirer de cette observation un argument contre les
résultats généralement négatifs de mes nombreuses expériences à
l'aide de fleurs artificielles (1).
Ne voit-on pas, immédiatement, après l'examen des faits exposés
dans le présent travail, qu'il n'y avait, dans le cas cité par Knuth,
ni attraction, ni admiration pour des couleurs vives faisant ici
entièrement défaut, mais simplement vol plané devant un objet
quelconque, analogue à celui des Syrphes planant devant mou
doigt, un bâton, un filet, le dossier d'un fauteuil, une tige, une
feuille verte, etc., etc.
Chapitre III
CONCLUSIONS
Il me paraît résulter du travail ci dessus que :
1" Le nombre des cas nettement décrits concernant, de la part
d'Insectes, de prétendus témoignages d'admiration pour la couleur
des fleurs, est fort restreint et, sauf erreur, se réduit à sept en tout,
sur des milliers d'observations faites par une série de naturalistes.
2» Les seuls insectes signalés sont des Diptères Syrphides, c'est-
à-dire des Insectes à facultés bornées inférieures à celles des Hymé-
noptères.
3° Suivant mes observations personnelles, les Syrphides ofïrent
régulièrement leurs allures dites admiratives devant des fleurs non
seulement sans couleurs éclatantes, mais vertex ou verdâtres et à
peu près de la coloration du feuillage.
4'J D'après mes propres observations et d'après celles d'autres
(1) Comment les (leurs attirent les Insectes, rinquième partie. Bulletins de.
l'Amdt'tnie roydle de BclfjitjUP, :]e série, XXXIV, n" 11, 1897.
RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES L\SECTES ET LES FLEURS 285
auteurs dont les noms sont indiqués dans le texte, des visites sou
vent ajjoudantes de Syrpliides ont été constatées sur les fleurs
vertes ou verdàtres de trente-cinq espèces de plantes appartenant
à viuyt-deux familles dilïérentes. Ces Diptères n'ayant certes pas
été attirés là par des colorations vives complètement absentes.
50 Suivant mes observations, les Syrpliides planent fréquem-
ment devant des corps végétaux quelconques autres que des (leurs :
feuilles vertes, boutons fermés et verts, fruits verts, tiges vertes ou
brunes.
6" Mes expériences montrent que les Syrphides effectuent aussi
leur vol slationnaire soi-disant admiratif devant des objets égale-
ment quelconques u'ai/ant d'analogie ni avec des fleurs, ni même avec
des organes végétaux vivants : le doigt ou la main de l'expérimen-
tateur, une canne, un meuble, un filet.
7° Par conséquent, l'admiration pour la couleur des fleurs n'existe
pas chez les Insectes (1).
La théorie émise à ce sujet résulte de l'interprétation erronée de
quelques cas que l'on n'aurait jamais considérés comme fournissant
la preuve d'un sens esthétique si l'on s'était donné la peine de cons-
tater que les Insectes exécutent les mêmes actes prétendument
admiratifs en face de nombreux objets ne ressemblant à des fleurs
ni par la forme, ni par la coloration.
(1) Voir, comme conflriiiation de ces conclusions, le travail que je viens de pu-
blier sous le titre : Expériences sur l'attraction des Insectes par les étoSes
colorées et les objets brillants. Annales de la Société enta ma logique de Belgique,
XLIV, n " IV, avril 1900. Les deux Mémoires se complètent l'un l'autre.
286
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES
EMILE BRUMPT
INTRODUCTION
Les recherches qui font l'objet de ce travail ont été commencées
en 1897 dans le laboratoire de Zoologie expérimentale de la Sor-
bonne, dirigé par M. de Lacaze-Duthiers, dont j'avais alors l'hon-
neur d'être préparateur.
C'est une observation tout à fait fortuite qui me conduisit à
prendre ce sujet. J'eus l'occasion, dans les premiers jours du
printemps, de voir, parmi les animaux que j'avais récoltés dans
une petite excursion zoologique aux environs de Paris, et que
j'élevais au laboratoire, deux Herpobdelles accouplées ; leur mode
de fécondation par la nouveauté des phénomènes qu'il présentait,
me conduisit à faire des recherches bibliographiques. Je lus avec
le |)lus grand intérêt le mémoire de Whitman (3) et je résolus d'é-
lucider le point capital laissé en suspens par le savant américain,
à savoir, la destinée des spermatozoïdes injectés dans la cavité
générale. Je fis déjà à cette époque quelques expériences d'isole-
ment, mais, n'ayant obtenu que peu de résultats je me contentai
de récolter, d'observer et de fixer à ditïérentes saisons un grand
nombre d'Hirudinées. Mes recherches furent interrompues durant
une année pendant laquelle je me bornai à recueillir et à observer
quelques espèces algériennes. Le 3 novembre 1899, j'instituai au
laboratoire de Parasitologie de la Faculté de Médecine, où je venais
d'être nommé préparateur, toute une série d'expériences à l'abri
cette fois des causes d'erreur qui m'avaient donné des résultats
contradictoires au début de mes recherches, et je me mis à utiliser
les matériaux que j'avais fixés. Grâce à la libéralité de mon maître,
M. le professeur R. Blanchard, qui lue conlia la riche collection
d'Hirudinées qu'il possède, je pus étendre mes études compa-
ratives.
Ayant été devancé dans le groupe des Herpobdellides par le
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 287
docteur Brandes de Halle (juillet 1899) et dans le groupe des Glos-
sosiphonides par le professeur Kovalevsky, de Saint-Pétersbourg
(octobre 1899), je portai plus particulièrement mon attention sur
le groupe des Ichthyobdellides, et c'est surtout chez ces animaux
que j'ai obtenu, quant à la reproduction, des résultats tout à fait
nouveaux.
J'espérais donner à ce travail une extension un peu plus grande
en faisant une étude d'ensemble sur le mode de formation et le
rôle joué par le spermatophore dans la série animale; j'aurai voulu
élucider également quelques points histologiques, étudier en par-
ticulier de très près le mode de sécrétion du cocon sur lequel je ne
pourrai donner que des résultats encore incomplets. Je laisse avec
un grand regret ces points en suspens pour partir dans l'Afrique
équatoriale assurer le service de santé de la mission du Bourg de
Bo/as. Les récoltes zoologiques que je compte faire pendant ce
voyage qui doit durer plus d'une année, me permettront d'étendre
nos connaissances sur le groupe si peu étudié encore des Hiru-
dinées et m'excuseront des nombreuses lacunes que présente cet
ouvrage.
Depuis quelques années, un certain nombre de travaux ont été
publiés sur un mode de reproduction très curieux des Hirudinées
dépourvues de pénis (1), je veux parler de la fécondation par
injection hypodermique des éléments fécondateurs. Les sperma-
tozoïdes ainsi injectés peuvent, dans le cas le plus simple, tomber
dans les lacunes cœlomiques et de là atteindre plus ou moins direc-
tement l'ovaire, ou bien, et c'est le cas le plus général, suivre un
trajet conjonctif bien délimité qui les conduit directement à ce
même organe. Entre ces deux types extrêmes prennent place un
grand nombre de types intermédiaires qui établissent une tran-
sition parfaite et insensible.
Pour mieux faire comprendre le mécanisme de cette fécondation
et les différents modes qu'elle présente, je commencerai parfaire
un exposé des organes sexuels et des produits de leur activité,
passant ensuite à un autre ordre d'idées, nous envisagerons le sort
(1) Les Gnathobdellides possèdent toutes un pénis, les Herpobdelles et les
Trochètes en sont dépourvues. Parmi les Rhynchobdellides, seules les Lophob-
dellides (Lop/(o/*de//a Poirier et Rochebrune, Pseudo-branchellion Apxthy], et
l'Heiniclepsis tesselata (0. F. Mùller), en ont un et font exception.
288 É. BRUMPT
réservé aux spermatozoïdes injectés dans le système lacunaire, et
dont un si faible nombre atteint, en général, l'ovaire, nous verrons
quels ennemis ils ont à combattre et pour cela nous étudierons les
éléments ligures de la cavité générale, ainsi que les organes
ciliés ou phagocytaires ; nous verrons ensuite de quelle façon ils
luttent contre ces ennemis et arrivent définitivement jusqu'aux
œufs qu'ils fécondent.
Les quelques faits que je viens de résumer justifieront le plan
que nous allons suivre.
Avant d'exposer en détail les ditïérents chapitres de ce travail,
j'adresse mes plus vifs et mes plus sincères remercîments à mon
maître. M, le professeur R. Blanchard, qui. par sa bienveillance à
mon égard et sa profonde connaissance des langues étrangères, m'a
permis de mener ra|)idement mon travail dans des conditions
exceptionnelles; à mon Président de thèse, M. le professeur Y. De-
lage. Président de la Société Zoologique de France, qui, par ses
savantes argumentations, m'a souvent influencé dans les conclu-
sions de mon travail. Enfin, qu'il me soit i)ermis de remercier
M. le DrRacovitza pour les excellents conseils de zoologie générale
qu'il m'a donnés quand j'avais le plaisir de travailler dans la même
salle que lui à la Sorbonne; M. le D^' Guiart, pour les récoltes qu'il
avait effectuées à mon intention à Roscotî, et tout particulière-
ment aussi mon excellent collègue J. Jumentié, qui, pour me per-
mettre de finir mon travail à temps, m'a exécuté un bon nombre
des dessins qui se trouvent dans cette thèse.
CHAPITRE PREMIER
Historique. — Synonymie. — Méthodes.
HlSTORIilUE
C'est en 1844, pour la première fois, que Fritz Muller décrivit
avec exactitude les sperraalophores des llirudinées ; il les observa
fixés sur différentes parties du corps de Glussosiphonia complanaïa.
Ces corps avaient déjà été entrevus quelques années aupaiavant
chez Pisckola geometra, par Léo et Brightwell, mais ces auteurs
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 289
étaient loin d'en comprendre la véritable nature. En 1849 Leydig (1)
donna une figure représentant très inexactement un spermatophore
de Piscicola geowetra. I. lijima, en 1882, découvrit ceux d'Herpobdella
fixés en différents points du corps et l'injectiou de sperme à une
grande profondeur sous les téguments, mais, persuadé que la iecon-
dation se produisait par accotement des orifices génitaux, il se con-
tenta de signaler ces phénomènes comme le résultat d'une copu-
lation anormale ou manquée. Il faut arriver en 1890 pour voir avec
Whitman (3) le rôle important joué par le spermatophore, sinon
élucidé complètement, tout au moins compris. Ses études ont porté
sur une Glossosiphonide. Placobdella plana ; les spermatozoïdes sont
injectés dans les lacunes cœlomiques et cet auteur pense qu'ils
n'ont plus alors qu'un bien faible effort à faire pour atteindre
l'ovaire. C'est le point qu'il restait à résoudre. Malgré l'intérêt que
présentait un pareil problème, c'est en 1899 seulement que, pres-
que simultanément, deux savants étrangers en donnèrent la
solution. Au mois de juillet, le docteur Brandes (1) publie ses
études sur l'accouplement û'Herpobdella, et il décrit chez cet animal
le passage des spermatozoïdes à travers les parois de l'ovaire. Au
mois d'octobre de la même année, le professeur Kovalevsky décrit
chez Placobdella catenigera, la fécondation par voie hypodermique.
Il constate non seulement le passage des spermatozoïdes à travers
les parois de l'ovaire, mais encore leur absorption par les cellules
des organes ciliés ou phagocytaires. Dans un travail plus récent
encore (11), il étudie chez Helobdella algira., les phénomènes qui
accompagnent la fécondation , mais moins heureux que chez
Placobdella, il n'a pas vu la pénétration des spermatozoïdes dans
l'ovaire et pense que la fécondation se fait peut-être par un autre
procédé. Nous aurons l'occasion de parler souvent de ces différents
auteurs dans les chapitres suivants.
SYNONYMIE.
Peu de groupes ont été aussi peu remaniés par la systématique
que celui des Ilirudinées. Presque tous les auteurs ayant publié
des recherches anatomiques sur ces Vers, ont adopté la classifi-
cation donnée dans la monographie de Moquin-Tandon qui laisse
à désirer à bien des égards. Il est inutile d'insister sur l'intérêt
Mém. Soc. Zool. de Fr., VM). xui. — 19
290 É. BRUMPT
que présente une nomenclature zoologique rigoureuse, c'est un
point de départ capital en l'absence duquel beaucoup de travaux
doivent souvent une grande obscurité.
Deux auteurs se sont efforcés de mettre en ordre la systématique
desHirudinées, et, il faut avouer qu'avec les documents épars qu'il
a fallu rassembler pour une tâche aussi ingrate, ce n'était pas un
petit travail. C'est, d'une part, le Professeur R. Blanchard, pour le
groupe si vaste des Gnathobdellides et des Glossosiphonides, et,
d'autre part, Johansson pour les Ichthyobdellides. C'est dans les
ouvrages de ces auteurs que nous avons extrait la synonymie des
diverses espèces signalées ci-dessous.
Nos études ont porté sur les espèces suivantes :
1» Herpobdellidae.
Herpobdella atomaria (Caréna, 18!20). = Hirudo atomaria Caréna,
1820. — Nepli élis atomaria Moquin-Tandon, 1826. — Nepkelis elegans
Milne-Edwards, 1842. — Nephelis octulata, var. n. atomaria Moquin-
Tandon, 1846. — N. reticulata Malm, 18()0.
Herpobdella octocula (Linné, 1758). = Hirudo octoculata
Bergmann (partim), 1757 ; Linné (partim), 1758. — H. vulgaris 0. F^
Millier (partim), 1774; Caréna, 1820. — ErpobdcUa vulgaris de
Blainville (partim), in Lamarck, 1818 (nec Délie Chiage, 1823; nec
Verany, 1846). — Nephelis tesselata Savigny (partim), 1820. — N.
testacea Savigny, 1820 ; De Filippi, 1837. N. tessulata Risso (partim),
1826. — N. vulgaris Moquin-Tandon (partim), 1826 ; De Filippi
(partim), 1837. — Hirudo (Erpobdella) vulgaris de Blainville (partim),
1827. — Nephelis octoculata Moquin-Tandon (partim), 1846.
Trocheta suBvmiDis Dutrochet, 1817. = Trochetia suboiridis
Lamarck, 1818. — Nephelis gigas Moquin-Tandon, 1826. — N.
Trochetia Moquin-Tandon, 1826. — Hirudo [Geobdella] Trochetii de
Blainville, 1827. — Geobdella Trochetii de Blainville, 1828. —
? Trocheta cylindrica Ôrley, 1886. — Nephelis Trocheta Ajjàthy,
1888.
2° Glossosiphonidae.
Glossosiphonia complanata (Linné, 1758). = Hirudo se.ioculata
Bergmann, 1757. — H. complanata Linn(\ 1758. — H. crenata
Kii'by, 1795. — //. crmata Pennant, 1812. — (ilossiphonia tuber-
culata Johnson, 1816. — Glossopora tuberculata Johnson, 1817. —
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 291
ErpobdeUa complanata de Blainville, in Lamark, 1818. — Clepsine
complanata Savigny, 1820. — (ilossobdella complanata de Blainville,
1827. — Clepsina complanala de Pilippi, 1837. — Glossiphonia sexo-
culata Moquin-Tandon, 1846. — Clepsine concolor Apathy, 1888. —
Glossosiphonia complanata H. Blanchard, 1894.
Glossosiphonia HETEROCLiTA (Linné, 1161). = Hirudo heteroclita
Linné, 1761. — H. hfialina 0. F. Mûller, 1776. — H. trioculata
Caréna, 1823. — Clepsine hi/aHna Moquin-Tandon, 1826. — Ci
Carenae Moquin-Tandon, 1826. — Glossobdella hiialinade Blainville,
1827. — Gl. Carenae de Blainville, 1827. — Clepsina Carenae De
Filippi, 1839. — Glossiphonia Carenae Moquin-Tandon, 1846. —
Clepsine papillosa Grube, 1850. — Glossosiphonia heteroclita R. Blan-
chard, 1894.
Helobdella algira (Moquin-Tandon, 1846). = Glossiphonia
algira Moquin-Tandon, 1846. — Batracobdella Latastii G. Viguier,
1879. — Helobdella ah lira R. Blanchard, 1896; Kovalevsky, 1900.
Helobdella stagnalis (Linné, 1758). = Hirudo bioculata Berg-
mann, 1757; Caréna, 1820. — //. stagnalis Linné, 1758. — Clepsina
bioculata De Filippi, 1837. — Clepsine Filippi Polonio, 1863. — Cl.
mridissima Picagiia, 1877. — Glossiphonia bioculata Ninni, 1889. —
Helobdella stagnalis R. Blanchard, 1896.
Placobdella catenigera (Moquin Tandon, 1846). =^ Glossiphonia
catenigera Moquin-Tandon, 1846. — Clepsine costata Fr. MuUer,
1846. - Hœmcnteria costata F. De Filippi, 1849. — Clepsine cateni-
gera Diesing, 1850. — Placobdella catenigera R. Blanchaj-d, 1893.
Placobdella plana (C. 0. VVhitman, 1889). = Clepsine plana
Wliitman, 1889.
LiosTOMUM C0CCINEUM (Wagler, 1831). = Hsementeria ofjicinalis
de Filippi, 1849. — //. mexicana de Filippi, 1849. — Glossiphonia
granulosa Jimenez, 1865. — Hivmenteria officinalis R. Blanchard,
1892-1897, — Liostomum coccineum R. Rlanchard, 1899.
Hemiglepsis marginata (0. F. Millier, 1774). = Hirudo marginata
0. F. Millier, 1774. — H. variegata Braun, 1805. — H. cephalota
Caréna, 1820. — H. oscillatoria Boudon de Saint- Amans, 1825. —
Piscicola marginata Moquin-Tandon (pro parte), 1826. — Glossob-
della cephalota de Blainville, 1827. — fohtht/obdella marginata ila
Blainville, 1828. — f. cephalota de Blainville, Dict. des se. nat.,
Atlas pi. XXXVIl des Entoinozoaires, 1816-1830. — Hœmocharis
292 É. BRUMPT
marginata de Filippi, 1837. — Clepsme marginata F. Mùller, 1844. —
Glosisiphonia marginata Moquin-Tandon. — Hemiclepsis marginata
Vejdovsky, 1883. —
Hemiclepsis tesselata (0. F. MûUer, llli).^^ Hirudo tesaulata
0. F. Millier, 1774. — Clepsine orientalis de Filipi)i, 1865. — ? C.
Leuckarti de Filippi, 1865. — Glossiphonia tesselata R. Blanchard,
1892. — Clepsine tessulata Brandes, 1900.
3° ICHTHYOBDELLIDAE.
Platybdella soLEAE(Kroyer, avant 1860).= Piscicola soleœ Krôyer,
in Malm. — Platubdella soleae Malm, 1860. — Hemibdella soleae Van
Beneden et Hesse, 1883.
Platybdella scorpii (Fabricius. avant 1850). = Hirudo piscium
Fabricius. — Hirudo scorpii Fabricius. — Ichtkyobdella versipellis
Diesing, 1860. — Platybdella scorpii Malm, 1860.
Pontobi)ELLamuricata( Linné, 1758). =//miriomMnm/o Linné, 1758.
— H. Blochii Braun, 1805. — Pontobdella spinulosa Leach, 1815. —
P. verrucata Leach, 1815. — P. areolata Leach, 1815. — P. muricata
Laniarck, 1818. — A Ibione muricata Sawigny, 1820. — A. verrucata
Savigny, 1820. — .1. areolata Moquin-Tandon, 1826. — Pontobdella
lœvis de Blainville, 1828.
Piscicola geometua (Linné, 1758). = Hirudo piscium Berg-
mann, 1757. — H. geometra Linné, 1758. — H. galearia Braun,
1805. — Piscicola piscium Lamarck, 1818. — Hcemocliaris piscium
Savigny, 1820. — Piscicola geometra Moquin-Tandon, 1826. —
Ichtliyobdclla geometra de Blainville, 1828. — Piscicola geometrica
Leydig, 1849. — P. perspicax Olsson, 1893. — P. lippa Olsson. —
Trachelobdella PUNCTATA(Van Beneden et Hesse, 1863). = Cal-
liobdella punctataYan Beneden et Hesse, 1863. — Callobdella punctata
R. Blanchard, 1894. — Trachelobdella punctata R. Blanchard, 1894.
-Trachelobdella lubrica (Grube, 1840). = Pontobdella lubrica
Grube, 1840. — ? P. campanulata Dalyell, 1851. — P. oligothela
Schrnarda, 1861. — Scorpœnobdella elegans Saint-Louj), 1886. —
Calliobdella nigra A\yà{\\y , 1888. — Callobdella lubrica R. Blanchard,
1894. — Trachelobdella lubrica R. Blanchard, 1894.
Trachelobdella lophii (Van Beneden et Hesse, 1863). = Calliob-
della lophii Van Beneden et Hesse, 1863. — Piscicola lophii Levinsen,
1884. — CaUobdella lophii R. Blanchard, 1894. — Trachelobdella lophii
R. Blanchard, 1894.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 293
Trachelobdella nodulifera (Malm), 1860. = Piscicola nodulifera
Malm, 1863. — P. crassicauda Malm, 1860. — P. suhfaciata Malm,
1860. — P. gracilis Malm, 1860. —
Cystobranchus respirans (Troschel, 1830). = Piscicola respirons
Troschel, 1850. — Ichthiohdella stellata Kollar, in Diesing, 1850. —
IchthijobdeUa stellata Kollar, in Diesing, 1858. — Cystobranchus
Troscheli Diesing, 1858. —
Cystobranchus fasciatus (Kollar, 1842). = Piscicola fasciata
Kollar. 1842. — Ichthiohdella fasciata Diesing, 1850.
Cystobranchus mammillatus (Malm, 1860). = Platybdella mam-
millata Malm, 1860. —
Branchellion torpedinis (Savigny, 1820). = BranchelUôn Orbi-
niensis de Quatrefages, 1852. — Branchiobdella Rudolphii Polonio,
1863. — Branchellion Rhombi Van Beneden et Hesse, 1863. —
Acanthobdella PELEDiNA(Grul)e, 1851). = .4. peledina Kovalevsky.
MÉTHODES
Nous nous sommes servi presque exclusivement du sublimé
acétique à 5 ou 10%, à froid ou à chaud. Ce liquide bouillant
donne d'excellentes fixations ; pour l'utiliser à froid, nos animaux
anesthésiés au préalable par l'eau de Seltz et maintenus sur une
cuvette à fond de liège à l'aide de deux épingles, étaient fixés su-
perficiellement d'abord par le sublimé froid, puis, coupés en
morceaux. L'anesthésie, à l'aide de l'eau de Seltz, préconisée par
B. Lee, donne d'excellents résultats et permet aux animaux de
revenir à eux quand on les met dans de l'eau pure. Orâce à cette
anesthésie rapide et facile à employer, j'ai réussi à fixer un nombre
considérable d'Herpobdelles accouplées ou entrain de déposer leur
cocon. C'est un procédé commode et très recommandable.
Les colorations des coupes ont été faites à l'aide de l'héma-
toxyline de Bôhmer et de l'acide picrique; nous avons aussi
employé l'hématoxyline au fer, le carmin et diverses couleurs
d'aniline, mais nous nous sommes tenus généralement au premier
procédé qui a toujours donné des résultats très satisfaisants.
Les dissections ont été faites sous la loupe stéréoscopique de
Zeiss qui, dans ce genre de travail, donne des résultats vraiment
remarquables.
294 É. BRUMPT
CHAPITRE II.
Organes génitaux mâles.
DESCRIPTION ANATOMIQUE.
Ces organes sont constitués sur un type très uniforme, ils ne
présentent entre eux, pour la série des espèces, que des diffé-
rences de détail que nous signalerons successivement, étant donnée
leur grande importance pour expliquer différentes particularités
de la reproduction.
Herpobdellides.— L'espèce la plus vulgaire, Herpobdella atomaria,
nous servira de type. Les testicules extrêmement nombreux sont
accumulés dans la moitié postérieure du corps, ils sont de très
pelit volume, arrondis, quelquefois en forme de tubes toitueux. Ils
sont disséminés dans le parenchyme (fig. 1) et se jettent par l'inter-
médiaire de tubes élroits, difficiles à voir sur les coupes, dans le
canal déférent commun entièrement inclus dans les tissus. Le
canal augmente progressivement de volume et se replie un grand
nombre de fois, en particulier au-dessous du clitellum où ses anses
remplies de sperme sont bien faciles à reconnaître de l'extérieur.
Arrivé au niveau de l'orifice mâle il diminue lapidement de
volume, continue son trajet en avant puis revient en arrière |)oui-
se jeter dans une partie renflée, musculeuse, la jiortion terminale,
qui, en se soudant avec son homologue de l'auli'e cott', donne une
por'lion commune à l'exti'émité de laquelle se trouve l'orifice mâle.
Les organes d'Herpobdclla octuculaia et de Trocheta subciridis sont
construits sur un type idenlique.
Glossosiphonides. — Ces animaux piésentent une siruclure très
uniforme. Che/. Glosaoï^iphonia œmplanald on liouve dix paires de
testicules, la première paire est placée dans le Xlll* somite, c'est-
à-dire dans le segment qui suit celui qui porte l'orifice femelle.
Les neuf autres paires sont placées en ari-ière, occupant chacune
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
295
les deux derniers anneaux de chaque somite dans la région sto-
macale , c'est-à-dire
qu'elles sont placées / / » 1 1/>\
entre les cœcums de
l'estomac qui, eux,
n'occupent que le
premier anneau de
chaque segment. El-
les continent, en ou-
tre, en avant, aux
organes phagocytai -
res du même seg-
ment qu'elles, et en
arrière à ceux du
segment suivant
dont elles sont sou-
vent séparées par
des lacunes ccelorai-
ques. Dans la région
intestinale, les testi-
cules sont placés au-
dessous des cœcums
instestinaux.
Le volume des tes-
ticules est constant
chez l'animal adulte,
mais suivant la
quantité de spermo-
sphères qu'ils ren-
ferment, ils sont plus
ou moins apparents;
au moment de la re-
production ils sont
d'un blanc mat qui
tranche sur la trans-
lucidité des tissus
environnants. Ces
organes vident leur
Fii,-. 1. _ Coupe sagittale d'HcrpobdeUa atomaria
pratiquée dans la région postciitellienne ; ce, canal
éjaculateur i^t sp, faisceaux de spermatozoïdes ;
oc, organe cilié ou phagocytaire ; t, testicules creu-
sés dans le tissu conjonctif ; tb. tissu bothryoïdal ;
vco, vésicule sanguine contractile.
296 É. BRUMPT
contenu par l'intermédiaire de courts canaux efïérents placés au-
dessus d'eux dans les canaux déférents communs qui, cheminant
entre les muscles longitudinaux, s'étendent depuis la dernière paire
de testicules jusqu'à la hauteur de l'orifice mâle, ils quittent alors
les tissus du corps pour devenir libres dans la lacune médiane
ventrale et prennent le nom de canaux éjaculateurs. Ces canaux
qui, dans certains cas, peuvent atteindre deux fois la longueur de
l'animal au repos sont obligés de se replier et occupent les diverti-
cules lacunaires placés au-dessous des cœcums digestifs. On aper-
çoit très facilement cette disposition, par transparence, chez l'ani-
mal vivant, on les voit se déplacer plus ou moins, suivant les mou-
vements du Ver. On peut distinguer aux canaux éjaculateurs
quatre portions bien distinctes, sinon à un examen externe, tout
au moins par l'étude de la structure histologique, et, des fonctions
différentes qu'elles remplissent. La première partie, longue et ren-
flée au moment de la reproduction, sert à l'accumulation du sperme
sécrété, c'est le réservoir séminal, la seconde portion est beaucoup
plus courte, elle n'est pas distincte extérieurement de la précédente
et ne renferme jamais de spermatozoïdes ; elle constitue la portion
glandulaire, la lumière du canalqui la traverse est très étroite,
elle se continue par une masse renflée musculeuse, dont elle est
séparée par un étranglement très net, qui par sa position mérite le
nom de portion terminale. Enfin, les deux portions terminales
symétriques en se réunissant forment la portion commune, peu
développée chez Glos^osiphonia complanata, se terminant par une
petite papille surmontée de l'orifice mâle qui débouche au fond
d'une très légère dépression épidermique.
Les différentes Glossosiphonides sont toutes conformées sur un
type voisin, notons cependant que la différenciation du réservoir
spermatique est généralement beaucoup plus considérable. Le
nombre de testicules est variable, dans certaines espèces (G.
heterolita, Helobdella staynalis, Hemidepùs marginata, etc.) il descend
à six. Les canaux etîérents, et le canal déférent commun dans sa
partie initiale, présentent toujours les mêmes caractères, ils ont un
parcours intra-tégumentaire. Les canaux éjaculateurs sont très
longs chez Ilemiclcpsis marginata et Hemiclcpnn leaselata mais, |)ar
contre, leur longueur se l'éduit considérablement chez //. algira.
If. stagnalis et G. heAeroclita, en même temps, leur largeur devient
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
297
plus grande et le réservoir séminal devient facile à limiter extérieu-
rement. Chez (;. heterodita par exemple (fig. 2), il est très facile de
voir les relations de ces différents organes, il suffit de fixer par la
liqueur de Perenyi, ou encore l'acide nitrique à 5 o/o, un exemplaire
Fig. 2. — Organes génitaux de Glossosiplionia heterodita ; cdc, canal déférent
commun (il a été représenté beaucoup plus gros qu'il n'est en réalité); cef,
canal efférent ; oc, organe phagocytaire; oi\ sacs ovariens ; p, portion terminale :
pg, portion glandulaire ; ce, réservoir séminal avec faisceaux de spermato-
zoïdes ; t, testicule.
placé entre deux lames, les tissus du corps déjà transparents le
deviennent encore davantcige et tous les organes, y compris les
pavillons des organes phagoeytaires, deviennent visibles. On peut
voir sur la figure ci-jointe les différentes parties décrites ci-dessus
avec leurs rapports respectifs. Le réservoir séminal est rempli de
gros faisceaux de spermatozoïdes qui lui donnent un aspect tout
à fait caractéristique, la lumière du canal de la portion glandulaire
est obstruée par une sécrétion granuleuse hyaline qui empêche le
sperme d'aller au-delà.
298
E. BRUMPT
La saillie sur laquelle s'ouvre l'orifice mâle est toujours rudi-
mentaire, cependant chez IL tesselata, elle acquiert des proportions
assez considérables pour mériter le nom de pénis, l'invagination
épidermique qui l'entoure, homologue de la bourse de la verge des
Gnathobdelles, sert à idenlilier cette dernière avec la bourse des
Ichthyobdellides.
Ichthyobdellides. — Nous prendrons pour type IHsckola geomctra.
Les testicules, au nombre de
six paires, sont placés segmen-
tairement ; le canal déférent
commun quitte les téguments
au niveau de la première paire
de testicules et devient libre
dans la cavité générale ; le canal
éjaculateur qui lui fait suite,
par sa grande fragilité, est
d'une dissection très délicate,
mais on peut étudier facilement
son trajet sur les coupes. Arri-
vé à la hauteur de l'orifice mâle
il s'accole à une masse glandu-
laire considérable dans laquelle
il est même inclus assez fré-
quemment et augmente beau-
coup de volume, il se réfléchit
ensuite en arrière et s'amincit
])rogressivement jusqu'à sa
réunion avec la portion termi-
nale. Les deux portions termi-
nales très courtes se réunissent
(le Ixmne heure en une portion
commune bien dévelopi)ée qui
s'ouvre au fond d'une invagina-
tion épidermique profonde por-
tant le nom de bourse.
Gomme des descriptions com-
plètes des organes génitaux des
Ichthyobdellides n'ont pas en-
Fig. 3. — Orgiines génitaux rte Piscicola
gcometra ; ce, ce, canaux vcct<>urs
inégaux ; cr, canal éjaculateur ;
cil, chaîne nerveuse; gla, glandes
annexes sécrétant la paroi du sper
matophore ; p, portion terminale ;
t, testicule ; le, tissu vecteur placé
au-dessous de l'aire copulatrice.
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
299
core été faites et comme d'autre part ces connaissances sont indis-
pensables pour la compréhension du sujet que nous exposerons
plus loin, nous allons donner la structure anatomique d'un cer-
tain nombre d'espèces.
Platyhdella soleae. — Il existe chez cette espèce cinq paires de
testicules volumineux oc-
cupant tout l'espace laissé
libre par les cœcums sto-
macaux et les volumineu-
ses glandes clitelliennes
disséminées dans le paren-
chyme du corps. Les ca-
naux éjaculateurs forment
des replis nombreux et
sont accolés aux parois de
l'ovaire. Les portions ter-
minales entourées de pe-
tites masses glandulaires
débouchent directement
dans une bourse étroite
très musculeuse fréquem-
ment évaginée et ressem-
blant alors à un pénis.
Pontohdella muricataitig.
4). — Cette espèce possède
six paires de testicules.
Les organes mâles présen-
tent une structure normale
qui a été décrite pour la
première fois par Dutil-
leul ; nous n'avons pu que
vérifier l'exactitude de la
description donnée par
cet auteur. Le canal éjaculateur, dans sa portion initiale, au lieu
d'augmenter progressivement de volume, reste grêle comme le
canal déférent auquel il fait suite et s'accole dès son origine à la
portion très volumineuse, réfléchie, qui joue le rôle de réservoir
Fig. 4. — Organes génitaux de Pontobdelln
muricata ; cdc, canal déférent commun
s'accolant au réservoir séminal rs et se
continuant avec lui en ;r ; en, chaîne ner-
veuse ; 0, 0, oviductes aboutissant à l'orifice
femelle ; ov, sac ovarien ; p, portion ter-
minale ; /-s, réservoir séminal ; tv, tissu
vecteur.
300
E. BRUMPT
séminal, il se jette dans cette dernière au niveau de sa partie posté-
rieui-e (tig. 4, x). On peut suivre celte disposition très facilement
sur des coupes en série, mais la dissection ne peut donner aucun
renseignement à cet égard. Le réservoir séminal est enroulé en
forme de tire-bouchon et intimement accolé aux organes génitaux
femelles. La portion glandulaire est bien développée, elle se jette
dans une portion terminale musculeuse ])resc]ue sphérique. Les
axes des canaux qui traversent ces dernières parties se trouvent
dans un même plan vertical, de sorte que leur structure se voit
très facilement sur des coupes transversales. La portion commune
est très rudimentaire et s'ouvre au fond d'une très légère dépres-
sion épidermique. La ligure 13 montre bien cette disposition ; on
voit également sur la coupe (fig. 13, /) du réservoir séminal la
position occupée parla portion initiale du canal éjaculateur.
Fig. 5. — Organes sexuels de Cyi^tohranclius respirans. — b, bourse; cd, canal
déférent commun ; ce, canal éjaculateur ; o, point de jonction dis deux
oviduetes à l'orifice femelle ; p, portion terminale du canal éjaculateur ; rs,
réservoir séminal ; t, testicule; te, tissu vecteur.
Plalybdella scorpii. — On ne trouve que cinq paires de testicules,
le reste des oi'ganes ne présente rien de particulier ; les portions
terminales et la portion commune sont bien i-epréseulées; la bourse
est musculeuse et de dimensions moyennes.
Cystohranchua respirans (iig. l^) .—]\ existe six paires de testicules,
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES
301
le canal éjaculateur prend naissance au niveau de la première paire
et il s'avance directement vers la partie antérieure; au voisinage
de l'orilice femelle il se renfle brusquement et se replie en U,
constituant ainsi un réservoir séminal bien localisé faisant saillie
sous la peau et très facile à voir extérieurement. La bourse est peu
développée.
Fi^. 6. — Organes génitaux de Cystobranchus fastciatus. — ce, canal vecteur
dégagé des replis du sac ovarien ov ; cd, canal déférent commun; ce, canal
ellérent ; cej, canal éjaculateur; o, point de réunion des deux oviductes ;
ov, sac ovarien ; p, portion terminale ; rs, réservoir séminal ; t, testicule ;
te, tissu vecteur.
Cystobranchus fasciatus (fig. 6). — Cette espèce présente la même
structure que la précédente; elle en diffère simplement par ce fait
302
E. BRUMl'T
que la première paire de testicules, au lieu de se trouver en arrière
du réservoir séminal, se trouve placée au même niveau que lui.
Cystohranckus mammillatus (fig. 7). — Les organes génitaux de
cette espèce ne diffèrent de ceux des deux espèces précédentes que
par l'absence de réservoir séminal en l'orme d'U, et la présence
Fig. 7. — Organes génitaux de Cystnbrdiichiis nuitnmillritus. — B, bourse pré-
sentant en arrière le petit bourgeon sur lequel aboutissent les deux brides de
tissu vecteur ce ; cd, canal déférent commun ; ce, canal éjaculateur ; ", point
de réunion des deux sacs ovariens, ov, au niveau de l'orifice femelle ;}), portion
terminale ; t, testicule.
d'une petite dépression sur la partie postérieure de la bourse, cette
dépression fait saillie, du côté cœlomique, sous forme d'un petit
bouton sur lequel s'insèrent deux ligaments conjonctifs, œ, dont
nous verrons plus loin l'importance quand nous aborderons l'étude
des organes génitaux femelles.
Trnclielobdella lophii (fig. 8), — Cette espèce possède six paires de
testicules ; la portion initiale du canal éjaculateur est repliée un
grand nombre de fois sur elle-même et constitue l'épididyme ou
réservoir séminal, le i-este du canal est assez grêle et se jette au
sommet d'une masse volumineuse glandulaire dont on ne peut le
dégager sans le briser. Il existe uue |)Oition comuiune bien déve-
loppée et une bouise extrêmement volumineuse au fond de laquelle
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
303
se trouve un organe musculeux piriforme euluurant un petit diver-
ticule de la bourse, découvert et décrit pour la première fois par
Johansson. Sur la face postérieure de cette bourse ou aperçoit
deux petits cordons conjonctifs très grêles qui prennent naissance
l'un à droite l'autre à gauche ; ils sont homologues de ceux que
nous avons signalés chez Cijstohranchus mammillatus.
Trachelobdella nodulifera. — Cette espèce, qui a déjà été étudiée
par Olsson et Johansson, res-
semble beaucoup à la précé-
dente ; elle présente cependant
ce. fait particulier que la grande
bourse dans laquelle se termine
l'appareil mâle, s'évagine très
facilement et offre la disposi-
tion donnée par la figure 8'. Sa
forme est conique, au sommet se
trouve un petit orifice à lèvres
béantes, c'est l'oritice mâle, au
dessous de lui un autre orifice
qui est celui de la petite masse
musculeuse déjà signalée, enfin
au point où il s'insère sur le reste
du corps on aperçoit de cha-
que côté une dépression assez
considérable ressemblant par-
fois à un orifice. On trouve quel-
quefois faisant saillie au centre
de ces dépressions un petit
corps blanc allongé signalé pour
la première fois par Olsson et
considéré par lui comme un
cirrhe pénial, Johansson a mon-
tré que ces corps étaient des
spermatophores ; ayant eu l'oc-
casion de trouver plusieurs
exemplaires qui en portaient, je
donne (lig. 8') la reproduction
Fig. 8. — Organes sexuels de Traclie-
"lohdella lophii.— ta et 2a, première
et seconde anastomose des canaux
vecteurs ce ; B, bourse ; ce, canaux
de tissu vecteur ; cd, canal déférent
commun; ce, canal éjaculateur ; oi\
sac ovarien ; p, portio.i terminale
entourée d'une enveloppe compacte
de glandes externes ; rs, réservoir
séminal ou épididyme ; t, testicule.
XY, ligne suivant laquelle a été pra-
tiquée la coupe représentée fig. 56.
304
E. BRUMPT
de l'un d'eux avec un spermatophore en f)lace. On aperçoit par
transparence, partant de ces dépressions, une masse volumi-
neuse toujours remplie de sperme, les deux masses symétriques
s'amaslomosent en avant et en arrière de l'oviducte. Johansson les
considérant comme une dépendance de l'appareil mâle les a
désignées sous le nom de vésicules séminales. Nous verrons plus
loin quelle est leur véritable signification.
Fig. 8'. — 1, Spermatophore d'une nouvelle espèce d'Abraitchun. - - 2, région
clitellienne de Trachelobdella nodulifera avec la bourse évaginée. — c*, orifice
mâle ; om, organe musculeux de Johansson ; ac, aire copulatrice avec un
spermatophore sp en place.
Trachelobdella luhrica. — Cette espèce diiïère assez considérable-
ment des précédentes ; la portion terminale des canaux éjacula-
teurs est très rudimenlaire et entourée de petites masses glandu-
laires; la portion commune est également de petites dimensions.
La bourse est longue, cylindrique, musculeuse et ne possède
pas le petit organe musculaire de .lohansson qui se trouve dans
les deux espèces précédentes.
Trachelobdella punctata. — Les exemplaires de cette espèce, que
je n'ai examinés que par compression, présentaient une structure
très voisine de celle décrite ci-dessus.
Branchellion torpedinin (tig. 9). — Il existe cinq paires de testi-
cules. La portion initiale du canal éjaculateur est très grêle et ne
mérite le nom de réservoir séminal qu'au niveau de l'orifice mâle
où elle se renfle brusquement et aiïecte la forme représentée par la
figure ci-jointe; la portion glandulaire s'amincit |»rogressivement
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES
305
et se jette dans la portion terminale renflée et volumineuse. Une
portion commune très courte termine cet appareil et débouche
au fond d'une bourse spacieuse présentant de chaque côté un
diverticule, c, se dirigeant en arrière et en dehors à l'intérieur de
Fig. 9. — Organes génitaux de liraitchellion
torpediiùs. — B, bourse avec ses culs-de-sac
latéraux c ; cd, canal déférent commun; e, ovi-
ducte se jetant dans la vésicule (jl aboutissant
à l'oritice femelle; oi\ sacs ovariens ; p, portion
terminale du canal éjaculateur : />, renflement
de ce dernier servant de réservoir séminal ;
t, testicule.
Fig. 10. — Organes sexuels dAcanthob-
(iella peledina. — c7(, chaîne nerveuse;
or, sac ovarien ; />, portion term.inale
du canal éjaculateur ; te, tissu vecteur.
la lacune ventrale. Quand cette bourse est évaginée, ce qui se
produit assez fréquemment, les culs-de-sac latéraux s'évaginent
également et prennent l'aspect de cornes très aiguës ressemblant
à un pénis bicorne. L'orifice mâle se voit à la partie inférieure de
cette masse.
Acanthobdella peledina (fig. 10). — Cette curieuse espèce a été
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900.
xiir. - 20.
306 É. BRUMPT
l'objet d'un travail détaillé du professeur Kovalevsky. Il n'existe
qu'une paire de testicules qui s'étendent d'un bout à l'autre du
corps sous forme de deux sacs allongés ; ils se déversent dans deux
canaux éjarulateurs de forme assez irrégulière qui aboutissent à
une portion commune s'ouvrant directement à l'extérieur. Il
n'existe ici aucune invagination épiderraique (bourse) autour de
l'orifice mâle, et c'est pour cela qu'il présente une forme si nette-
ment circulaire.
H ISTOLOGIE
Nous allons passer maintenant à l'étude histologique des diffé-
rentes parties que nous avons signalées plus haut.
Testicules. — Ce sont de simples sacs creusés dans le tissu
conjonctif, tapissés par un épithélium qui les recouvre assez irré-
gulièrement. Cet épithélium est formé de cellules caduques à gros
noyau, à protoplasme dense prenant une coloration assez faible
par l'acide picrique, on en retrouve toujours un certain nombre
dans la cavité testiculaire, elles possèdent parfois deux noyaux,
mais je ne saurai dire si c'est un stade de la division ou un état
définitif. Au-dessous de cet épithélium, on ne retrouve pas d'autres
éléments que ceux du tissu conjonctif, fibrilles et cellules différant
légèrement de celles de l'épithélium par leur noyau plus volumi-
neux et la coloration légèrement violacée que prend leur proto-
plasme par l'hématoxyline.
Le contenu testiculaire est extrêmement variable chez l'animal
adulte suivant la saison pendant laquelle on observe ce dernier.
Quelques jours après la ponte on ne trouve dans le testicule que
quelques cellules germinales ou spermospores, caractérisées par
leur gros noyau et la faible couche de protoplasme qui les entoure,
et un grand nombre d'autres cellules : les unes dérivant certaine-
ment de l'épithélium testiculaire, les autres étant des phagocytes
bien constitués, caractérisés par la structure vacuolée de leur
protoplasme et souvent par les inclusions étrangères qu'ils renfer-
ment. Quelle est l'origine de ces phagocytes ? Viennent ils par
diapédèse de la cavité cœlomique, proviennentils de la modifica-
tion des cellules conjonctives qui entourent le testicule, ou bien
est-ce simplement l'épithélium testiculaire qui évolue en phago-
cyte? C'est un point que je ne saurai résoudre et que l'embryogénie
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
307
pourrait peut-être éclaircir en démontrant, par exemple, que les
testicules ne sont à l'origine que de simples diverticules de la
cavité générale, la présence de phagocytes n'aurait alors plus de
raison pour nous surprendre, d'autant plus que ces cellules se
reproduisent directement.
Chez le Ver de terre {Allolobophora fœtida), l'identification des
phagocytes qui se trouvent disséminés au milieu des spermo-
sphères, avec ceux de la cavité générale, n'offre aucune difficulté
Fig. 11. — Spermatogénèsf de 1 à 7 — 1, Cellule germinale isolée dans la cavité
testiculaire ; 2, groupe de cellules germinales avec leur masse nutritive cen-
trale ; 3, coupe d'une spermosphère à un état plus avancé, les spermatoblastes
commencent à diminuer de volume ; 4, portion de spermosphère avec des
spermatides prêtes à évoluer en spermatozoïdes ; o et 6, transformations suc-
cessives des spermatides ; 7, coupe d'une spermosphère avec les spermato-
zoïdes tout-à-fait développés, nir, masse résiduelle non utilisée ; 8, cellule à
deux noyaux contenue dans le testicule; 9 et 10, phagocytes ayant englobé
divers éléments ; sp, spermatozoïde ; mr, masse résiduelle ; 11, un faisceau de
spermatozoïdes du canal éjaculateur ; t, corps; fa, filaments antérieurs ou
céphaliques ; fp, filaments postérieurs. — Rem. On a oublié de représenter
le protoplasme autour des noyaux des figures 1, 2 et 3.
puisqu'ici les testicules ne sont pas séparés de la cavité cœlomique
de leur segment dans laquelle ils déversent les produits de leur
activité.
Environ vingt jours après la ponte, on trouve déjà dans la
cavité testiculaire un nombre plus grand de cellules germinales,
leur proportion, par rapport au nombre de phagocytes, augmente,
308 É. BRUMPT
elles sont en ell'et dans un slade de prolifération rapide. Quatre à
cinq mois après la ponte, le testicule redevient Irrs apparent par
transparence, il renferme des spermosphcres ([ui remplissent entiè-
rement sa cavité, la spermatogénèse se poursuit alors lentement
pendant plusieurs mois jusqu'au moment où les spermatozoïdes
commencent à éiro bécrétés, c'est-à-dire environ deux mois ou six
semaines avant la ponte. Chez G. complanata, la durée de la
spermatogénèse est d'environ dix ou onze mois.
Spermatogénèse. — Les cellules germinales (tig. 41) que l'on
trouve dans la cavité testiculaire possèdent un noyau sphérique
volumineux à cliromatine disséminée régulièrement ; le proto-
plasme forme une enveloi)pe très mince autour de cette masse
nucléaire. Quelle est l'origine de ces cellules? J'ai examiné en vain
de nombreuses séries de coupes elïectuées sur des animaux fixés à
diiïérentes époques de l'année, afin de trouver quelques relations
entre ces cellules et celles de l'épithélium testiculaire dont on les
fait souvent dérivei* ; je dois avouer que je n'ai pas trouvé le type
de j)assage que je cherchais. D'autre paît, comme durant toute
l'année ou retrouve quelques cellules germinales isolées au
milieu des spermosphères à différents états de développement, il
est possible que certaines de ces cellules aient la faculté de pouvoir
rester ainsi dans une sorte de vie latente qui ne se réveillerait
qu'au moment d'une secontie spermatogénèse. Dans ce cas, tous les
spermatozoïdes de l'animal dériveraient de l'ébauche du testicule
qui a|)paraîl de bonne heure dans l'embryon et il serait tout à fait
inutile de faire intervenir l'épithélium testiculaire à chaque nou-
velle poussée spei'uiatogénétique.
A côté de cellules germinales isolées on en trouve d'aulies
agglomérées par [jetites masses de quatre, six, huit cellules, quel
quefois même davantage ; ces masses pi'ovienuent évidemment de
la multi[)li( ation d'une seule cellule, car elles son! unies par un(?
masse centrale hyaline (jui se continue avec la mince couche
pi'otoplasmiqu(; (|ui entoure chaque noyau. Ces agglomérations
grossissent peu à peu et la masse centrale s'accroît également,
son volume est à |)eu près proportionnel au nombre de cellules
germinales.
Pendant |tlusieui's mois on ne renconli-e que des masses de ce
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 309
genre ou spermosphères dans le testicule ; comme certaines d'en-
tre elles sont bilohées, il est possible qu'elles se reproduisent égale-
ment par scissiparité. Dans les nouvelles cellules qui prennent
naissance, la chromatine qui était disséminée régulièrement dans
le noyau, se condense en une masse plus petite et beaucoup plus
fortement colorée par l'hématoxyline, le noyau diminue de dimen-
sions. En même temjjs, la masse nutritive se difïérencie légère-
ment en une portion centrale circulaire colorée un peu plus par
l'hématoxyline que la portion périphérique qui fait corjjs avec le
protoplasme des cellules qui l'entourent.
Les cellules prolifèrent toujours activement, mais, comme la
masse nutritive a acquis ses dimensions détinitives elles diminuent
de volume. Quand la i)rolifération a cessé les spermosphères (fig.
11, 4) sont entourés de petites cellules qui vont donner naissance,
par des transformations ti"ès simples, aux spermatozoïdes, ce sont
les spermatides dont nous allons suivre maintenant l'évolution.
Nous pourrons facilement suivre toutes les phases de la transfor-
mation dans le même testicule, mais non pas sur la même sper-
mosphère, car, toutes les cellules de cette dernière se développent
simultanément. Le noyau s'allonge (tîg. 11, 5), prend une forme
ovoïde, puis naviculaire (.5), l'extrémité distale s'étire en un pro-
longement cylindrique f6"), puis bientôt tout le noyau prend la
forme allongée du spermatozoïde adulte, en même temps le proto-
plasme qui entourait le noyau fait saillie et donne naissance à un
prolongement dislal, la queue ; d'autre part le noyau ou tête du
spermatozoïde est relié à la masse nutritive (7) par un autre fila-
ment que nous désignerons dans nos descriptions sous le nom de
filament céphalique. Arrivés à maturité, les spermatozoïdes ont,
chez toutes les Hirudinées qui ont fait le sujet de cette étude, la
forme suivante qui se voit encore plus nettement sur les spermato-
zoïdes vivants que sur les coupes. Ils se composent d'une partie
fortement colorée par toutes les substances colorantes nucléaires,
ses dimensions sont de 21 u. chez Glossosiphonia complanata, de 19
à 20 a chez H. marginata, il existe à ce point de vue de très faibles
ditïérences suivant les espèces, cette partie qui représente le noyau
du spermatozoïde est pi-olongée eu avant et en arrière par un tila-
ment à peu près du même diamètre que lui mais ne prenant que les
couleurs de fond, éosine, acide picrique, etc. Je n'ai trouvé aucune
310 É. BRUMPT
représentation exacte de ces éléments dans les ouvrages, cela tient
aux -nombreux aspects qu'ils peuvent revêtir. Examinés frais,
on les trouve souvent avec leur partie antérieure enroulée en
spirale à tours très serrés, on peut alors leur distinguer une tète
et une queue, c'est ainsi que Joliansson a représenté ceux de
Piscicola geometra ; d'autres lois ils sont plies en deux et leurs deux
portions sont inliniement accolées sur toute leur longueur sauf au
point où elles se sont repliées et où il reste une boucle simulant
aussi une tête, ce n'est que par des colorations appropriées et des
mensurations exactes que l'on peut éviter ces illusions d'optique
qui sont si fréquentes en pareille matière.
Après la chute des spermatozoïdes on ne trouve dans le testicule
que les masses résiduelles provenant de la partie nutritive non
utilisée des spermosphères. Elles se colorent plus fortement que
les masses nutritives et se distinguent facilement au premier coup
d'oeil. Elles deviennent la proie des phagocytes (fig. H, iO).
Les phénomènes de la spermatogénèse se poursuivent d'une façon
identique chez toutes les espèces, nous ne signalerons ici que des
différences de faible importance. Chez Trachelobdella lophii les diffé-
rentes cellules germinales d'une jeune spermosphère sont plus
distinctes les unes des autres, elles sont parfois pédiculées et leurs
pédicules respectifs se réunissent au centre sur la masse nutritive
qui semble bien faire corps avec eux, l'évolution ultérieure s'ef-
fectue normalement. Dans certains cas la masse nutritive de la
spermosphère chez Piscicola semble pourvue d'un noyau; c'est un
phénomène inconstant, et l'examen attentif montre que ce corps
coloré ne présente pas du tout la structure nucléaire. Un fait tout
à fait général c'est que la masse résiduelle se colore plus énergi-
quement (jue la masse nutritive des jeunes spermosphères (fig. H,
3 et 7), cette masse piM'sente des aspects dilTérents selon les
espèces et commence à s'individualiser au momcnl où les sper-
matozoïdes acquièrent leur structure définitive; on les aperçoit
d'emblée sur les coupes. Tantôt cette masse résiduelle se colore
uniformément [Herpobdclla), tantôt elle présente des espaces forte-
ment colorés séparés par des vacuoles claires (Gl. complanata), chez
Trachelnbclella /o/)//i« elle est caractérisée par la présence d'un certain
nombre de taches qui prennent la iiialièie colorante de la même
façon que les noyaux, ce qui les fait reconnaître rapidement.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 311
Après le départ des spermatozoïdes il reste dans le testicule un
grand nombre de ces masses résiduelles, mais les phagocytes sont
là et se chargent de les faire disparaître. Généralement un seul
phagocyte suffit, mais quelquefois on en trouve deux ; les masses
absorbées conservent toujours leur forme sphérique et leur colo-
ration foncée qui tranche sur le fond clair du protoplasme du pha-
gocyte (fig. 11, 10), mais elles diminuent peu à peu de volume. En
tout cas, chez Herpobdella, Glossosiphonia et Trachelobdella je ne les
ai jamais vues s'immobiliser dans leur forme avec le phagocyte qui
les entoure et être entraînées dans les canaux déférents comme
A. Schneider l'a décrit chez Hœmopu Sanguisuga (Linné), [Aulastoma
Gulo (Braun) des auteurs). La masse phagocytée est digérée peu à
peu et le phagocyte bourré de déchets organiques semble dégé-
nérer, disséminant dans la cavité testiculaire toute la masse nutri-
tive qui le compose. On trouve aussi dans les phagocytes, mais
plus rarement, des spermatozoïdes et parfois même des cellules
germinales ou des spermatides (fig. 11, 9) qui ont dû se détacher
accidentellement.
Les spermatozoïdes qui ont pris naissance dans le testicule tom-
bent isolément dans sa cavité où ils sont pris par le canal efïérent
cilié qui les conduit dans les canaux déférents communs puis dans
les canaux éjaculateurs. Dans la première moitié du réservoir
séminal les spermatozoïdes s'agglutinent en petits faisceaux
(fig. 12, ,5), grâce à la sécrétion des glandes pariétales, puis ces mas-
ses enchevêtrées, irrégulières, se tassent, les spermatozoïdes s'o-
rientent dans le même sens et peu à peu se constituent les faisceaux
si remarquables par leur régularité que l'on observe dans la
seconde moitié du réservoir (fig. 11, 11). J'ai cherché à saisir, mais
en vain, le mécanisme par lequel peuvent se former des faisceaux
aussi réguliers. Ces groupes de spermatozoïdes restent dans cet état
jusqu'au moment de leur utilisation, ils sont d'autant plus abon-
dants et mieux formés que les animaux ont été isolés depuis un
temps plus long.
Nous allons maintenant passer en revue la structure histologique
des différentes parties qui conduisent le sperme du testicule à
l'orifice mâle.
Canaux déférents. — Les canaux efférents sont constitués par
312 K. BRUMPT
un épithélium cubique cilié non glandulaire. Dans leur cavité, on
rencontre au moment de la reproduction un certain nombre de
spermatozoïdes isolés (|ui s'échappent peu à jieu du testicule. Le
canal déférent commun qui fait suite aux canaux elïérenls présente
des caractères identiques, il conserve son calibre jusqu'à son pas-
sage dans la cavité générale ; il n'est revêtu d'aucune couche mus
culaire.
Nous distinguerons aux canaux éjaculateurs trois assises succes-
sives en allant de dehors en dedans :
1" Une couche musculo-conjonctive à fibres (circulaires ;
2° Une assise glandulaire ;
3" Un épithélium de soutien.
Au commencement du réservoir séminal nous trouvons une
couche musculo conjonctive assez mince et des cellules glandu-
laires cylindiiques(tig.l2, 5), à gros noyau et à protoplasme, coloré
par l'hématoxyline, refoulé au bas de la cellule, tout le reste de
la hauteur est rempli par une masse granuleuse qui prend fai-
blement l'acide picrique ; entre ces cellules on aperçoit les noyaux
des cellules de soutien, ces noyaux (lig. i2, 3, tik) sont toujours
groupés vers la lumière du canal, leurs dimensions sont plus petites
que celles des noyaux des glandes, ce qui permet de les reconnaître
facilement. Ces caractères se poursuivent presque jusqu'au niveau
de la portion glandulaire des canaux éjaculateurs, l'épithélium
s'aplatit simplement un peu dans les endroits où le sperme distend
le réservoir séminal, mais il présente toujours le même aspect.
Dans l'intérieur du canal on aperçoit en coupe transversale des
faisceaux de spermatozoïdes : les taches foncées correspondent aux
portions nucléaires, les plus claires aux sections des prolonge-
ments protoplasmiques. L'assise musculaire augmente progressi-
vement d'épaisseur jusqu'à la partie antérieure.
Cette structure ({ue nous venons de décrire chez Gloasoùplionia
complanata se i-etrouve avec quelques petites modifications dans
les autres espèces. L'assise musculaiie est constante, c'est même
un caiactère (|ui per'Uiet de reconnaître chez Po«fo/Wr//a la portion
initiale du canal éjaculaleur qui se trouve accolée au volumineux
réservoii-spermatique((ig.l3, /). Chez l'isirirola, l'assise glandulaire
se compose de cellules volumineuses à gros noyau, leurs contours
ne sont |>as très nets, leur protoplasme, au lieu d'être grenu comme
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 813
chez GlossosipJionia, est vacuole, la partie sécrétée est déversée peu
à peu et se mélange au sperme. Les noyaux de soutien sont dis-
tribués aussi plus irrégulièrement que chez G. complanata.
Dans la portion glandulaire proiii-ement dite des canaux éjacu-
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Flx. 12. — Fig. 1, 2, 3, structure du canal éjaculateur droit do Gln.^sosipliottia
complanata. — l, coupe de la portion terminale du canal éjaculateur dans sa
partie moyenne ; 2, coupe dans la partie inférieure; ca, cellules glandulaires
du type a ; cb et ce, cellules des types b et o ; d, diverticule dans lequel
débouchent les glandes or; /, lumière du canal ; .3, coupe longitudinale du réser-
voir séminal, iifj, noyaux dos cellules glandulaires ; ns, noyau.x de l'épithélium
de soutien. — 5. faisceau de spermatozoïdes non encore organisé. — 4, cellules
ciliées de la portion commune dos canau.x éjaculatours de Piscicola geonietra,
cr, cils vibratiles, cgc, collules glandulaires.
lateurs, nous voyons apparaître les glandes calicilorraes, ce sont
des cellules beaucoup plus volumineuses que celles des autres
portions, les noyaux se trouvent refoulés au fond avec une petite
314 É. BRUMPT
couche de protoplasme bien coloré par l'hématoxyline ; la sécré-
tion colorée en jaune vif, s'accumule dans le canal glandulaire et
est déversée peu à peu sous forme de petites sphères granuleuses
dans la lumière du canal. Les tubes sécréteurs s'insinuent entre les
cellules de soutien, de sorte que celles-ci forment une limite bien
nette entre la partie sécrétante et la partie sécrétée, colorées bien
différemment.
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Fig. 13. — Structure des canaux (^jaculateurs de Pontnbdella muricala.— 1, Coupe
transversale du réservoir séminal montrant en pi la portion initiale du canal
éjaculateur qui lui est accolée. — 2, coupe transversale de la portion glandu-
laire, ns, noyaux de soutien, c(j. cellules glandulaires.— 3, coupe longitudinale
de la portion terminale droite, nx, noyaux de l'épilhélium de soutien, tiic,
muscles circulaires, <]h, glandes du type fc, cgc. glandes du type c.
Cette portion glandulaire présente des caractères de structure
très uniformes dans la série. Cependant, c'est chez les Glossosi-
phonides qu'elle est toujours le mieux individualisée. La nature de
la sécrétion semble varier suivant les espèces : chez Piscicola et
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 313
Ponlobdella, elle se colore légèrement par l'hématoxyline, chez
Glossosiphonia, Branchellion, la sécrétioD se colore toujours en jaune
vif. Ce sont des différences que nous ne saurions expliquer actuel-
lement. Chez Traclielobdella lubrica les cellules caliciformes de cette
région possèdent un canal excréteur extrêmement long, quelques-
unes débouchent dans la portion glandulaire, mais la majorité
d'entre elles franchissent le sphincter qui les sépare de la portion
terminale et vont se déverser dans cette dernière.
Portion terminale. — Nous allons aborder maintenant en détail
l'étude de la portion terminale ainsi que celle de la portion com-
mune qui, comme nous le savons déjà, résulte de la réunion des
deux portions terminales. Il est assez difTicile de séparer, au point
de vue histologique, l'étude de ces deux parties, car elles présen-
tent dans bien des cas une structure identique, et la distinction
toute artificielle que l'on adopte troublerait beaucoup leur descrip-
tion microscopique.
Ces régions sont formées des mêmes assises que les autres
parties que nous venons d'étudier. La couche musculo-conjonctive
toujours composée de cellules musculaires circulaires, subit un
accroissement considérable ; parfois au point de jonction avec la
portion glandulaire, elle subit un léger rétrécissement et forme
un véritable sphincter.
La couche glandulaire prolonge celle de la région précédente.
Les cellules s'en distinguent simplement par leur volume plus
considérable et leurs noyaux qui sont également un peu plus
volumineux. Chez les Glossosiphonides l'étude de cette portion est
extrêmement difficile à cause de la petitesse des éléments._cellu-
taires et de la longueur des canaux excréteurs qui s'incurvent
dans différentes directions pour venir tous se concentrer et dé-
boucher dans la lumière du canal central ; il est tout à fait rare de
pouvoir suivre une cellule glandulaire d'un bout à l'autre. Les
noyaux de toutes ces cellules se trouvent groupés à la périphérie
presqu'au contact des fibres musculaires, leurs canaux excréteurs
s'enchevêtrent les uns dans les autres et ne se distinguent bien
nettement qu'après avoir traversé la couche des noyaux de l'épi-
thélium de soutien ; ils se disposent alors radialement et se voient
très nettement sur les coupes transversales. Mais toutes ces glandes
316 É. BRTJMPT
qui présentent ce caractère commun d'être caliciformes, d'avoir
leur noyau plus ou moins voisin de la périphérie et de déboucher
dans le canal central, présentent suivant la situation qu'elles
occupent des dilïérences de coloration considéi-ablcs. Nous nous
baserons pour les distinguer sur les colorations qu'elles prennent
avec l'hématoxyline et l'acide picriquc (tig. 12). La sécrétion des
unes (cellules a. ca) se coloi'e en violet |)ar l'hématoxyline, celle des
cellules h,cb, prend l'acide picrique, enfin les cellules c,er, ne se
colorent ni par l'une, ni par l'autre. Pour décrire plus facilement la
distribution de ces ditïérentes glandes, nous orienterons la partie
terminale de la façon suivante : nous la sujjposerons placée verti-
calement, la partie su|)érieure fait suite à la partie glandulaire, la
partie inférieure se continue avec la partie commune; nous distin-
guerons également des faces externe, intei-ne, antérieure et posté-
rieure. La portion terminale qui est unique sera toujours supposée
verticale; cela nous permettra d'homologuer les connections des
diverses glandes qui, souvent en apparence, occupent des i)osi-
tions différentes jjar suite de la position que prennent les conduits
génitaux. l.,a bouj'se elle-même quan(i elle existera sera orientée
de la même façon.
Dans l'espèce que nous avons pris comme type de notre des-
ci-iption, Glofisosipitonia compta nal a, les cellules a occupent la
partie interne, les cellules c la partie externe. Dans la partie supé-
rieure, ce sont les seuls éléments que nous trouvions, les premières
occupent la plus grande partie de la coupe, les secondes sont limi-
tées à la i)ériphérie. Vei's le milieu de la hauteur (fig. 12, /), nous
voyons sur la cou[)e que les cellules a occupent la moitié interne,
les cellules c occupent le pourtour mais n'émettent pas de canaux
glandulaires, l'espace laissé libre est occupé par les cellules b qui
se distinguent bien nettement des cellules a et c, elles évacuent
leur contenu dans le canal central. Une troisième coupe pratiquée
encore |)lus bas (fig. 12, i*), nous monti'C que les cellules a ont
diminué en nouibi-e, ce sont les cellules b qui occujient h^ plus de
plat-e, au lieu d'être séparées de renvelop|)e musculaire par les
cellules c, elles arrivent en contact avec elle. Les cellules c
se rassemblent alors peu à peu vers la partie externe, nous
apercevons en même temps leurs canaux excréteurs qui se
déversent à la partie inférieure extei-ne du canal central. Ils
KEPKODUCTION DES HIRUDINEES
317
aboutissent tous au l'oud d'un d'un petit cul-de-sac, d, que l'on ne
peut bien voir que sur les coupes longitudinales de la portion ter-
minale, et en regardant très attentivement, car son manque de
coloration ne le rend [>as très évident.
La portion commune chez (r. romplanata commence par une
région élargie, le vestibule, dépourvue d'assise glandulaire, l'épi-
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Fig. 14 — Coupe longitudinale du canal éjaculateur d'Herpobdella atoiiiaria,
au point de jonction de la portion terminale avec le reste du canal, cette coupe
a été effectuée pendant la sécrétion du speruiatopliore sp ; e, épitliélium
cylindrique non glandulaire se continuant avec l'épithélium de soutien ns.
Les noyaux de ces cellules séparent les canaux excréteurs des glandes gh
qui sécrètent le spermatophore ; f'sp, faisceaux de spermatozoïdes ; ht, mus-
cles circulaires.
thélium qui la tapisse l'ait suite à l'épithélium de soutien que
nous avons vu entre les canaux excréteurs des glandes a, h et c.
Cet épithélium est cubique, il ne s'allonge et ue devient glandu-
laire que dans le petit segment qui précède l'orifice du mâle.
Nous allons étudier maintenant les modifications que subissent
318 ' É. BRUMPT
ces parties tant au point de vue histologique qu'au point de vue
de leurs rapports.
Chez Herpobdella, on ne trouve dans la portion terminale qu'une
seule espèce de glande se rapprochant du type b, ces glandes
débouchent par des canaux grêles entre une couche de cellules de
soutien. La tig. 14 nous montre l'aspect de ces cellules, elles sont
disposées sur une ou deux rangées, mais dans la portion commune
elles diminuent de volume et augmentent en nombre, elles se ter-
minent au sommet du vestibule. D'autre part, vers le milieu de la
hauteur de la portion commune se trouve le point terminal des
volumineuses glandes prostatiques qui forment un bourrelet
annulaire faisant saillie en dehors de la couche musculaire, dans
la lacune périgénitale. Ces glandes (lig, 24, pr) ainsi que leur
contenu se colorent fortement par l'hémaloxyline. Au-dessous de
ce point, l'épithélium devient cilié et conserve cette structure jus-
qu'au point où se trouve le véritable orifice mâle de l'Herpobdelle.
Les glandes du type c semblent manquer complètement ; nous
verrons plus loin, au sujet de la sécrétion du spermatophore, le
rôle probable qu'elles doivent jouer.
Chez toutes les Glossosiphonides nous retrouvons la structure
fondamentale : les trois séries de glandes existent, les cellules c
existent toujours mais les cellules a et 6 ne sont pas toujours bien
nettement séparées les unes des autres. Chez Hemiclepsis tesselata
il semble que les cellules c soient absentes, mais je n'ai pas suffi-
samment étudié la structure histologique de cette espèce pour
affirmer ce fait.
Un caractère commun aux Glossosiphonides et aux Herpobdel-
lides c'est que les noyaux des cellules glandulaires sont égaux ou
faiblement |)lus développés que ceux des cellules de soutien, chez
toutes les Icthyobdellides au contraire, les noyaux des cellules
glandulaires ainsi que ces cellules elles-mêmes sont beaucoup plus
volumineux, ce qui rend leur distinction, ainsi que l'étude de leur
trajet, beaucoup plus facile.
Pon.tobdella muricata (fig. 13) présente une structure identique à
Glossosiphonia complanata, seulement comme les éléments sont plus
volumineux, on peut mieux étudier les différentes sortes de glandes.
Les cellules c se trouvent au même endroit, seulement la petite
dépression au fond de laquelle ces glandes débouchaient dans
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
319
Glossosiphonia n'existe pas. La portion commune est tout à fait
rudimentaire et dépourvue de glandes.
Chez toutes les Ichthyobdellides la distinction des trois espèces
Fig. 15. — Coupe sagittale paramédiane de Piscicola geometra montrant la dis-
position des diverses glandes de la portion commune des canaux éjaculateurs,
cga, cgb, cgc, canaux excréteurs des glandes ga, gb, gc des types a, h, c; eo
épithélium de soutien cilié.
320
E. BRUMPÏ
de cellules se fait avec une grande netteté ; nous prendrons comme
types : Piscidda yeouietra, Branchellion torpediuiH et Trachdoklella
lophii.
^f^^^^^^ il 1
FiR 16 - Coupe SHfîittalo pHT-^méàUmc do. Tracheloh,lella lophii montrant la
disposition (les divrsos glandes de la portion commune des canaux •FICuIh-
teurs cfia, cgh, njc canaux excréteurs des glandes des types a, b el c , if, u
bourse ; te tissu vecteur.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 321
Les portions terminales de Piscicola geometra (fig. 15) se soudent
de bonne heure en une portion commune spacieuse et sont par
conséquent très courtes. Les glandes a débouchent dans la partie
supérieure et antérieure, leurs conduits cga sont marqués par une
teinte plus foncée ; les glandes elles-mêmes entourent la portion
terminale ; les glandes b sont assez nettement séparées des cellules
a, elles se trouvent un peu au dessous et se terminent en haut et
en arrière de la portion commune, enfin les glandes c, très abon-
dantes, aboutissent comme toujours au voisinage de la partie infé-
rieure.
Branchellion torpedinis possède des dispositions analogues, les
éléments glandulaires présentent les mêmes connections, le nombre
des cellules c est un peu plus limité, de plus toutes ces cellules
ont des dimensions beaucoup plus considérables que chez Piscicola.
TrachelobdeUa lopliii (fig. 16) possède également les trois espèces
de glandes, seulement les cellules a sont peu nombreuses elles sont
localisées autour de la portion terminale et ne se trouvent pas dans
la portion commune comme dans les cas précédents. Chez Trache-
lobdeUa lubrica je n'ai pu distinguer que deux sortes de glandes,
les cellules a semblent faire totalement défaut.
Au point de vue de la distribution des glandes dans ces organes
nous pouvons distinguer divers types. Nous avons dit qu'en allant
de dehors en dedans nous trouvions chez G. complanata d'abord la
couche musculaire puis ensuite la couche glandulaire avec son
épithélium de soutien. Les relations entre ces différentes parties
peuvent être changées. Chez toutes les Glossosiphonides nous avons
la structure typique décrite ci-dessus, les glandes sont toutes en
dedans de la couche musculaire, elles sont par conséquent internes;
chez Herpobdella nous voyons que les cellules glandulaires sont
placées dans un dédoublement de l'assise musculaire (fig. 14), les
cellules prostatiques l'ont même complètement franchie et font
saillie du côté cœlomique. Chez un grand nombre d'Ichthyobdel-
lides (Piscicola geometra, TrachelobdeUa lubrica, Platgbdella soleae,
Cijstobranclms respirans) toutes les glandes ont émigré en dehors
de la tunique musculaire et forment de volumineuses glandes
annexes; chez d'autres toutes sont restées en dedans de cette même
tunique (Pontobdella muricata, Acanthobdella pelednia), enfin Trache-
lobdeUa lophii possède à la fois des glandes externes et des glandes
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. xiii. — ±\
322 É. BRUMPT
internes, ces dernières peu abondantes appartiennent au type a et
se trouvent localisées autour de la courte portion terminale.
Ces modifications permettent par leur régularité de distinguer
sur des coupes des espèces même très voisines. Nous avons donc
en résumé quatre types de glandes (1) :
1° glandes situées en dedans de la tunique musculaire ;
2° glandes situées dans un dédoublement de la tunique muscu-
laire ;
3° glandes distribuées en dehors et en dedans de la tunique ;
4* glandes situées en totalité en dehors et formant des glandes
annexes.
La bourse des Ichthobdellides est un organe très développé plus
ou moins musculeux suivant les espèces, elle peut faire hernie
facilement à l'extérieur et simuler alors un pénis tantôt simple
(Plati/bdeUa soleae, Trachelobdellanodulifera), tantôt bicorne (Bran-
chellion torpedinis). Cet organe est tapissé d'un épithélium non
glandulaire différant très légèrement de l'épithélium général du
corps dont il n'est qu'une partie modifiée par sa spécialisation.
Chez Trachelobdella lophii et nodulifera, il existe au fond de celte
bourse une petite dépression (fig. 33) aplatie dans le sens sagittal
sur laquelle s'insèrent des muscles courts à gros noyau perpendi-
culaire à sa paroi. Cet organe découvert par Johansson a jusqu'à
présent un rôle inconnu.
(1) Les glandes du type 1 et 4 ont été signalées déjà par Johansson.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 323
CHAPITRE III
Spermatophore
HISTORIQUE
La découverte de ces corps chez les Hirudinées semble remonter
à l'année 1833, époque à laquelle Léo, en étudiant l'accouplement
de Piscicola, décrivit le spermatophore de cette espèce dans le
passage suivant :
(( Hinter der Umschlingung sind beide Kôrper bedeutend
angeschwollen und dicht vor dieser Anschwellung sieht man in
der Nàhe der weiblichen Geschlechtsôtïnung eine weisse Masse
hervortreten, die sich nach und nach vermehrl, und unter dem
Microscope sich als ein Sàcken mit einer w^eissen feinkôrnigen und
schleimigen Substanz erfiillt darstellt. Ich glaube dass dièse Masse
ohnerachtet des hàutigen Ueberzuges dennoch nichts anders als
der aus den weiblichen Geschlechtstheilen ûberfliessende mânn-
liche Same ist, dessen Oberflàche aber wahrscheinlich dur den
Einfluss des Médiums zu einer Haut gerinnt ».
Quelques années plus tard, en 1844, F. Miiller (1) observa et
décrivit sans les figurer ceux de Glossosiphonia complanata :
« Cleps. complanatas, quamvis plurimas amoris tempore con-
tinua attentione observaverim, cûentes nunquam observavi ; sed
eodem fere ante ovorum partum tempore, quo Cleps. tessulatae
coire soient, singulare mihi in Cleps. complanatis sese obtulit
phaenomenon, cujus neque analogon inter reliqua animalia repe-
rire, neque explicationem dare valeo. Ad utrumque nimirum faciei
ventralis latus organa singularia filiiormia, très usque quinque
corporis annulos longitudine aequantia modo simplicia, modo ad
basim usque bipartita exseruntur, modo singula modo plura modo
in anteriore modo in posteriore corporis parte. »
Les sperraatophores de Piscicola furent revus en 1845 pas Bright-
well, et en 1849 par ^Leydig (1) ^qui en donna une figure très
324 É. BRUMPT
inexacte. Leuckart, en 1863, admit que la fécondation se fait par
introduction de spermatophoresdans l'orilice génital femelle, il les
vit cependant, quelquefois, fixés à l'extérieur au pourtour de ce
même oiilice. Il fut le premier à fixer le lieu de production
probable du spermatophore dans la portion terminale des canaux
éjaculateurs.
En 1876, Mac Donald découvrit les spermatophores d'une espèce
de Branchellion d'Australie {Branchellion punctatum Baird) et ceux
d'une Hirudinée qu'il attribue au genre PontobdeUa, mais que la
figure qu'il donne ne permet pas de caractériser suffisamment.
« Attached to the body in a very irregular manner, but cliiefly
atits fore part, were several of the double tubular spermatophora
shown in fig. 9. Thèse curious bodies I hâve also found on other
marine Hirudinei, but always w^ith some characteristic différence.
Fig. 6, for example, represents a small black leech witli white
lubercles referable, apparently to the genus PontobdeUa found on
Rhinobatis in the same seas ; and fig. 7 is the double-barrelled sper-
matophore which is quite différent frora fig. 9, thought obviously
of the same nature. Very little is positively known of the generative
processes of the marine leeches; but the facts hère mentioned may
one day meet with a satisfactory explanation. »
En 1882, Isao lijima découvrit ceux d'HerpobdeUa fixés au voisi-
nage du clitellum, il constata sur des coupes que par les deux
orifices qui traversent leur portion basale s'échappaient des sper-
matozoïdes.
« The Iwo bottle shaped tubes were filled with spermatozoa and
opened by means of tvvo distinct holes in the dise. From each of
thèse openings a stream of spermatozoa was found, penetrating to
a considérable depth into the underlying tissues. »
Malgré cette très intéressante découverte le savant .Ia[)()nais
désigna ce curieux phénomène sous le nom de copulation anor-
male, et, persuadé que la copulation se faisait par apposition des
orifices sexuels, ne poursuivit pas plus loin ses recherches.
En 1883, A. Schneider (2) retrouva les spermatophores de Pisci-
co/a et de PontobdeUa, mais il n'en donna aucune figure. Il nous
faut arrivera l'année 18î)0 pour voir avec le travail fondamental de
Whilman (3), la nature, le lôle el le mode d'action de ces curieux
corps bien compris. Dans son étude sur la PlacobdeUa plana, il
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 325
décrit la forme du spermatophore et l'origine de ses différentes
parties ; nous reviendrons plus loin sur les autres points de son
intéressant travail.
En 1896, L. Johansson signale chez TrachelobdellanoduUfera l'exis-
tence de spermatophores et rectifie l'erreur d'Olsson qui avait pris
ces corps pour des cirrhes peniaux.
Kowalevsky (8 et 11) a constaté la présence de spermatophores
chez Placobdella cateMigera en 1899 et chez Helobdella algira en 1900.
Enfin le professeur Brandes (2) a découvert tout récemment chez
Hemiclepsis tesselata l'existence de petits corps spéciaux qui sem-
blent être des spermatophores incomplets qui, au lieu d'être fixés
sur les téguments, sont introduits dans l'orifice femelle de l'in-
dividu fécondé.
J'ai eu l'occasion de constater l'existence de spermatophores
dans toutes les espèces citées ci-dessus, sauf chez Branchellion,
Helobdella algira, Placobdella catenigera et Hemiclepsis tesselata,
que je n'ai pu étudier ou moment de la reproduction ; par contre
j'ajouterai à la liste des spermatophores déjà connus, ceux des
espèces suivantes : Glossosiphonia heteroclita, Hœmenteria ofpcinalis,
Hemiclepsis marginata,Trachelobdella punctata,Trachelobdella lubrica,
ainsi que celui d'une nouvelle espèce d'Abranchus [i) qui sera
décrite prochainement.
DESCRIPTION.
Pour ne pas tomber dans les redites fréquentes, nous décrirons
chez les Hirudinées trois formes typiques de spermatophores, nous
indiquerons ensuite, au sujet des espèces, les différences qu'ils
peuvent présenter.
l«i" type. — Glossosiphonia complanata (fig. 17). Le spermatophore
de cette espèce se compose de deux tubes intimement accolés sur
toute leur longueur, sauf au niveau de la partie supérieure où ils
sont libres et se terminent chacun par une partie rétrécie. Chaque
tube a dans son ensemble la forme d'une massue, il est formé
d'une membrane anhyste et vient déboucher par un petit orifice
distinct sui- la plaque basale, à côté du second tube. Le contenu se
divise en deux parties : les deux tiers supérieurs, quelquefois même
(t) Ce Ver m'a été communiqué par le D'' Richard, qui l'a récolté dans une
campagne scientifique dirigée par le prince de Monaco, au Spitzberg.
326
E. BRUMPT
les trois quarts sont formés par des spermatozoïdes agglutinés
en faisceaux, le reste du tube est rempli par une sécrétion granu-
leuse hyaline. La fig. 17 montre très nettement cette disposition.
Ce sont les deux seuls éléments que l'on rencontre, je n'y ai jamais
trouvé de cellules comme Kovvalevsky en a décrit chez Placob-
sp
sy
m
e^-
pb
Fig. 17. — Spennatophore de
Glossosiphonia coiupla-
nata.—ph, portion basale;
sg, sécrétion jL^Iandulaire
du pédicule ; sp, faisceaux
de spermatozoïdes rem-
plissant les 2/3 supérieurs
du sperniatophore.
sp
*?
pi
Fig. 18. — Spermatophore Fig. 19.— Sperniatophore
de Glnssosiphoitia Itete- d'une Placobdella de
roclita. — pb, plaque ba- l'Amérique du Nord,
sale ; sg, sécrétion granu- — pb, plaque basale ;
leuse du pédicule; .s'p, fais- sg, sécrétion granu-
ceaux de spermatozoïdes. leusedu pédicule ; sg,
faisceaux de sperma-
tozoïdes.
délia catenigem. Les granulations du pédicule ont quelquefois
l'aspect de cellules, mais quand on les examine au microscope on
les voit disparaître peu à peu dans l'eau. Sur les coupes ces gra-
nulations ne prennent jamais les colorations nucléaires, elles se
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
327
colorent, soit en jaune, soit en rose, suivant que la double colo-
ration est faite à l'acide picrique ou à l'éosine.
Le spermatophore fraîchement déposé est d'un blanc éclatant,
très élastique, son pédicule peut s'allonger de deux ou trois fois sa
longueur, il est si adhérent aux tissus sous-jacents qu'en exerçant
une traction violente on le brise à la partie inférieure, mais on ne
parvient pas à l'enlever avec sa plaque basaleparce procédé. Pour
l'avoir entier il faut racler la peau, on enlève par ce moyen un petit
lambeau d'épiderme,ce qui permet de mieux l'examiner. La mem-
brane qui entoure le spermatophore est très élastique, de sorte que
Fig. 20. — A droite spermatophore vidé de Pontobdella muricata fixé sur un
lambeau d'épiderme ; p, paroi ; /, canal central, la plaque basale est à peine
ébauchée. — A gauche spermatophore d'Herpobdella atomaria, au moment de
sa chute spontanée, légèrement comprimé entre deux lamelles ; sgp, sécrétion
des glandes prostatiques ; sb, sécrétion des cellules b de fig. 14.
si l'on examine au microscope un de ces corps, le contenu ne tarde
pas à s'en échapper, la substance granuleuse d'abord, le sperme
ensuite. Au bout de quatre ou cinq minutes le spermatophore est
vidé et ses dimensions se sont considérablement réduites. Sa
longueur primitive, qui était de 5 à 8"^^, se réduit à 1 ou 1 1/2^"^.
Chez toutes les Glossosiphonides que j'ai examinées, le sperma-
tophore est construit sur le même type, c'est-à-dire qu'il se com-
pose de deux tubes distincts jusqu'à leur base s'ouvrant chacun
par un orifice particulier sur la plaque basale.
328 É. BRUMPT
Glossosiphonia heteroclita (fig.18) possède un spermatophore beau-
coup plus ramassé, la plaque basale est proportionnellement beau-
coup plus considérable. Les dimensions moyennes sont de tmmi/2
Liostomum coccineum a des spermatophores de grande taille, en
rapport avec les dimensions de cette volumineuse espèce, ils
peuvent atteindre, lorsqu'ils sont pleins, de quinze à vingt-cinq
millimètres. Leur forme est identique à ceux des grandes variétés
de Glossosiphonia complanata, le corps est moins renflé et la plaque
basale est assez réduite.
Placobdella (lig. 19). — Je donne ci-contre la reproduction d'un
spermatophore trouvé sur unePlacobdelle provenant de l'Amérique
du Nord, on voit très nettement la partie inférieure formée de
granulations et la partie supérieure remplie de sperme, la forme
est moins renflée que dans l'espèce-type, la plaque basale est per-
forée par deux orifices distincts.
Hemidepsis marginata possède un spermatophore très petit ; il
atteint au maximum deux millimètres et contient une petite
quantité de sperme.
Pontobdella muricata possède un spermatophore cylindrique
légèrement incurvé à l'état frais, une fois vidé (lig. 20), il devient
tout à fait droit. La membrane d'enveloppe est très épaisse, les
deux tubes accolés s'ouvrent côte à côte par des orifices larges et
très nets.
2'' type. —Herpobdella atomaria (fig. 20). — On trouve fréquemment
les spermatophores de cette espèce sur la peau des individus, ils
sont très visibles et persistent quelquefois pendant deux ou trois
jours à l'endroit où ils ont été fixés. Ils se composent d'une plaque
basale épaisse, surmontée de deux tubes en forme de petites bou-
teilles s'écartant de l'axe vertical et ouverts à leur partie supérieure
légèrement évasée. Quand on examine un de ces corps au micros-
cope au moment où il se détache spontanément du corps, on voit
(|ue la paroi hyaline d(;s tubes se continue avec la partie centrale,
.s(/, de la pla(|ue basale percée de deux trous et se prolongeant en
pointe iriégulière au dessous. La partie, sgp, qui entoure cette
portion hyaline est gi-anuleuse et la limite par un rebord bien
circulaire. Le carmin colore également d'une façon différente ces
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
329
deux substances de nature bien dilïérente comme nous le verrons
plus loin.
Le spermatophore des Herpobdelles, homologue de celui des
espèces précédentes, s'écarte un peu de ces derniers dans ce sens
que les deux tubes qui le composent, au lieu de posséder une paroi
élastique qui injecte le sperme dans les tissus, sont formés d'une
paroi épaisse et rigide. La force nécessaire à l'injection violente
du sperme à travers les tissus est empruntée à la musculature des
canaux éjaculateurs, le spermatophore en effet ne quitte pas les
organes sexuels pendant toute la durée de la copulation, il ne pré-
sente pas une phase de réplétion et une phase de vacuité, il est
toujours identique et ne sert pour ainsi dire que de canule d'injec-
tion comme le Docteur Brandes (1) l'a fait ressortir dans son inté-
ressante communication sur la fécondation de ces Vers.
Fig. 21. — Sperm;itophores de Piscicola geometru. — Celui de gauche est vu en
place sur l'aire copulatrice te environ huit heures après la copulation, celui de
droite a été légèrement aplati par le couvre-objet, il était tombé sponta-
nément de l'animal 24 heures après l'accouplement; pin, partie médiane
correspondant à la portion commune des canaux éjaculateurs; c, cornes corres-
pondant aux portions terminales ; xc, sécrétion des glandes c de la partie
commune qui font adhérer les spermatophores sur les téguments.
3e type. — Il nous sera fourni par Piscicola geometra (fig. 21).
Immédiatement après la séparation des individus le spermatophore
apparaît comme une volumineuse masse blanche placée au dessous
de l'orifice femelle dans une dépression spéciale que nous avons
appelée aire copulatrice, ses dimensions atteignent de un à deux
millimètres. Il est si rempli de sperme que sa structure n'est pas
facile à bien voir, il vaut mieux l'examiner quelques heures après
330
E. BRUMPT
la copulation, une partie du sperme est alors évacuée et l'on peut
mieux se rendre compte de ses parties constituantes. Nous donnons
ci-joint l'aspect de deux spermatophores, le premier, environ huit
heures, après la copulation, le second, vingt-quatre heures après
elle. Le spermatophore de gauche est vu en place, le spermato-
phore de droite est aplati pour mieux l'aire voir ses diverses
parties. On voit nettement les deux petites masses latérales, c,
terminées à leur partie supérieure par un petit tube hyalin fermé
identique à ceux des Glossosiphonides, mais ces deux masses,
au lieu de s'amincir progressivement jusqu'à leur base, s'élar-
gissent au contraire et se perdent dans une masse volumineuse
Fig. 22. — Spermatophore de Truchelobdella pitnctata. — o, orifice par lequel
s'échappent des spermatozoïdes ; pm, partie médiane.
également placée au-dessous d'eux et remplie de sperme ; la
masse entière se termine inférieurement pai- un prolongement
conique. Tout le spermatophore est englué par une matière hya-
line non colorable sur les coupes qui l'unit très intimement aux
téguments et empêche de voir le mode de terminaison exact du
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
331
spermatophore. Il est probable qu'il est percé à sa base par un
orifice unique, mais comme ce corps est extrêmement mou et ne se
vide pas spontanément, on ne peut voir par quel point le sperme
s'échappe normalement.
Chez Trachelobdella punctata (flg. 22), le spermatophore présente
une forme générale identique, seulement, les masses latérales sont
extrêmement réduites et sont représentées par une simple petite
corne hyaline. Tout le sperme se trouve accumulé au centre du
spermatophore, et s'échappe à la partie inférieure par un orifice
large bien limité. La paroi anhyste qui l'enveloppe est un peu plus
élastique que chez Piscicola.
Trachelobdella lubrica possède un spermatophore qui se rapproche
Fig. 23. — 1, Spermatophore d'une nouvelle espèce d'Abranchus. — e, région
clitellienne de Trachelobdella nodulifera avec la bourse évaginée. — cf orifice
mâle ; om, organe musculeux de Johansson ; ac, aire copulatrice avec un
spermatophore sp, en place.
beaucoup de celui de l'espèce précédente, comme je n'en ai examiné
qu'un seul, au microscope, vingt-quatre heures après la copulation
et, comme d'autre part, il était en mauvais état je n'ai pas pu en
obtenir un dessin satisfaisant.
Trachelobdella nodulifera a des spermatophores très longs, étroits,
qui ont été pris pour des cirrhes péniaux par Olsson; l'erreur de ce
Naturaliste a été rectifiée par Johansson qui a reconnu leur véri-
table nature. Je n'ai pas vu très nettement leur structure à la
partie inférieure, mais il me semble que le pédicule ne présente
qu'un canal unique.
C'est la présence d'un canal unique dans le pédicule qui
332 É. BRUMPT
caractérise les sperraatophores du troisième type. Dans une com-
munication préliminaire sur la reproduction des Hirudinées, j'avais
signalé (2), comme non connu, le spermatophore des Branchellions,
le mémoire de Macdonald dont nous avons parlé plus haut
m'était passé inaperçu. Le spermatophoi-e de notre Brancliellion
d'Europe n'a jamais été signalé et il est possible qu'il présente
quelques différences avec le précédent, les variations spécifiques
de ces organes, comme nous avons pu le constater chez Trachelob-
della, étant parfois très considérables.
La figure 23 représente le spermatojjhore d'une nouvelle espèce
d'Ahranchua, il m'a été donné par le D' Richard. Les deux masses
sont unies sur toute leur longueur et difïèrent de tous les sperma-
tophores que nous avons décrits jusqu'à présent par l'absence de
prolongements filiformes à leur partie supérieure, le pédicule
traversé par un canal unique que je n'ai pu voir qu'à son origine
se fixe sur les tissus par une portion basale très mince et très
étalée. Les spermatozoïdes étaient contenus en abondance dans les
deux parties renflées et ne s'étaient pas encore fait jour à travers
le canal du pédicule.
SÉCRÉTION ET DEPOT SUR LES TÉGUMENTS
Nous allons examiner maintenant d'où proviennent les différentes
parties du spermatophore et de quelle façon il est rempli et fixé
sur les tissus. Si l'on pratique des coupes à travers deux Herpob-
della fixées pendant la copulation (tig. 24), on peut suivre très
facilement le mécanisme de sa formation. Dans la description des
organes génitaux mâles, nous avons signalé chez ces animaux
l'existence de deux sortes de glandes, les premières, à sécrétion
colorée en jaune par l'acide picrique, occupant les deux portions
terminales et s'étendant également sur la voûte du vestibule de
la portion commune, les secondes ou glandes prostatiques, à
contenu fortement coloré par l'hématoxyline, débouchant vers le
milieu de la hauteur de la portion commune. A l'état de repos ces
deux sortes de glandes sécrètent continuellement et l'ensemble de
leurs produits forme un bouchon cylindrique constitué de parties
jaunes et violettes, les deux sécrétions ne sont pas mélangées. Au
moment de la copulation tout l'appareil mâle est évaginé, le dùme
glandulaire du vestibule sécrète activement une masse molle en
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
333
continuité de substance avec la sécrétion des portions terminales
qui forment les tubes. C.es derniers se constituent dès le début de
la copulation et l'on peut se demander comment une uiasse fluide
comme celle sécrétée par les glandes de cette région, peut devenir
Fig. 24. — Coupe de deux HerpohdeUa atoinaria accouplées, montrant la fixation
du spermatophore. En haut coupe transversale passant par l'orifice niiàle de
l'individu fécondateur, au dessous coupe longitudinale de l'individu fécondé.
Les glandes gh sécrètent la paroi interne /' du spermatophore, les glandes
prostatiques pr ainsi que quelques glandes situées au pourtour de l'orifice
mâle externe sécrètent la substance foncée placée entre les deux cornes ainsi
que celle qui entoure i et qui est fortement fixée sur la peau.
aussi rapidement rigide et acquérir une forme tubulaire aussi
régulière. Me basant sur ce fait que le sperme n'adhère jamais
à la substance constituant la paroi du spermatophore, je pense
qu'au moment de la copulation les portions terminales deviennent
béantes et se remplissent de sperme, plus ou moins mélangé aux
substances sécrétées parles canaux éjaculateurs, servant de moule
334
É. BRUMPT
axial et permettant à la substance, sécrétée autour de lui par
les glandes gb, de prendre une forme cylindrique. Le sperme
doit agir également dans le durcissement rapide du spermato-
phore, car l'eau ne peut pas pénétrer dans l'appareil mâle pendant
la fécondation et ne peut intervenir à aucun moment dans sa
^ ^i M ;é
7AV
■•. ;;:Ç;^Ç^ V> \,,.i
■^'z
^^-
Fig. 2;i. — Coupe longitudinale du canal éjaculateur d'Herpohdella ntomaria à
l'origine de la portion terminale cBecluée pendant la sécrétion du spermato-
phore sp ; e, épithélium cylindrique non glandulaire se continuant avec l'épi-
thélium de soutien iix, les noyaux de ces cellules sont placés entre les canaux
excréteurs des glandes (jh qui sécrètent le spermatophorc ; fsp, faisceaux de
spermatozoïdes ; vie, muscles circulaires.
soliditication comme l'admet Whitman pour Placubdella plana.
Un fait certain c'est que les deux tubes ainsi formés sont rigides
et servent de conduit au sperme bien avant la solidification du
plateau basilaire, car on voit sur des coupes (lig. 24) la substance
de ce dernier entraînée par les deux courants de spermatozoïdes
à une certaine profondeur dans les tissus. La figure 2o nous
montre le mode de sécrétion du spermatophorc, la substance qui
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 335
s'écoule des glandes caliciformes gb, ajoute de nouvelles couches
qui accroissent l'épaisseur du sperniatophore. On peut voir le point
précis où commence cette sécrétion. Il n'existe pas de portion
glandulaire dans les canaux éjaculateurs, les cellules de cette
région sont toutes cylindriques et forment un revêtement épithé-
lial qui se continue avec l'épithélium de soutien de la portion ter-
minale. Les glandes gb, sont placées dans un dédoublement de la
couche musculaire. Le sperme est agglutiné par une sécrétion qui
se produit sur tout le trajet des canaux éjaculateurs.
La fig. 24 nous montre que les glandes signalées plus haut ne
sont pas seules à contribuer à la formation du spermatophore, les
glandes prostatiques dont la sécrétion, facile à retrouver sur les
coupes, s'écoule peu à peu, est entraînée par les cils vibratiles de
l'épithélium de la portion commune, et vient s'accumuler à la péri-
phérie en formant un anneau coloré différemment qui en se mou-
lant dans l'orihce mâle acquiert une forme nettement circulaire
Cette sécrétion fait adhérer d'une part le spermatophore sur la peau
de l'individu fécondé et d'autre part le maintient solidement fixé
dans l'orifice mâle de l'individu fécondateur. 11 peut arriver en effet
pendant l'anesthésie pratiquée au début de l'accouplement que
l'un des individus se sépare de l'autre avant de l'avoir fécondé
dans ce cas le spermatophore reste fixé dans l'orifice mâle et le
sperme s'écoule abondamment par les deux orifices de la plaque
basale; ce phénomène durerait bien longtemps si l'animal reve-
nant à lui n'avait soin de s'arracher le spermatophore et de le
dévorer. Une fois le spermatophore enlevé les canaux éjaculateurs
qu'il maintenait béants se referment et l'écoulement spermatique
cesse. Ce fait nous démontre deux points importants, d'une part
l'impossibilité de l'expulsion spontanée du spermatophore quand
celui-ci perd son point de fixation, d'autre part l'importance consi-
dérable de la sécrétion prostatique qui maintient l'orifice mâle
hermétiquement clos pendant toute la durée de la copulation. Tout
l'organe mâle d'Herpobdella est entouré de muscles volumineux
destinés à abaisser et à dilater la portion terminale pour la faire
adhérera la peau de l'individu fécondé.
Le rôle important que nous avons fait jouer au sperme, où tout
au moins au mélange du sperme avec la sécrétion des canaux
éjaculateurs, devient une certitude chez les Glossosiphonies et
336 É. BRUMPT
chez Pontobdella. Si l'on examine par exemple (fig. 26) une coupe
transversale de celte dernière passant ]»ar l'orifice mâle on aper-
çoit la portion terminale coupée dans toute sa longueur, la lumière
de ce canal est à ce moment obstruée par la sécrétion colorée en
jaune qui forme la paroi du spermatophore, les glandes calici-
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Fig. 2G. — 3, coupe longitudinale du canal éjaculatcur droit de Pontobdella
inuricalu montrant avec une grande netteté ce fait que la sécrétion des
glandes gh qui forment la paroi du spermatophore ne se mélange ni avec la
portion glandulaire placée en haut, ni avec celle des glandes c(jc qui jouent
un rôle spécial pour la fixation du spermatophore.
formes qui la produisent (glandes b) sont groupées à la péi'iphérie
et débouchent dans le canal central, leurs canaux sécréteurs se
fout jouj- à travers IV-pithélinm de soutien. La sécrétion de la por-
tion glandulaire est bien dill'érente, elle prend une teinte violacée
légère dans la coloration double à l'hématoxyline et à l'acide
picrique, elle ne se mélange pas à la sécrétion du spermatophore.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 337
La partie inférieure de cette même figure nous montre en cgc
les canaux des glandes à contenu incolore dont nous avons parlé
déjà. Chez Poritobdella ces glandes sont surtout bien développées
sur la partie externe, mais il en existe aussi sur la région interne,
elles forment donc un véritable anneau à la partie inférieure de la
portion terminale. Comme ce sont les seules glandes qui sécrètent
une substance à l'extérieur des tubes du spermatophore, il est
probable que c'est leur sécrétion qui les réunit l'un à l'autre et
qui de plus entoure la plaque basale et la fixe aussi intimement
sur les tissus de l'animal fécondé. Il faut donc que la solidification
de cette substance soit instantanée. On retrouve toujours à la base
du spermatophore une substance granuleuse à peine ou pas
du tout colorée sur les coui)es (1). Le point le plus important à
signaler c'est la position externe de cette sécrétion. En effet, les
réactions de coloration sont variables, ainsi la substance du
spermatophore qui se colore en jaune si franc par l'acide
picrique dans les coupes de portions terminales prend une teinte
beaucoup plus faible et se colore beaucoup {dus mal sur les coupes
des spermatophores en place sur les téguments. Nous avons dit
que le spermatophore de Pontobdella possédait une plaque basale
très réduite, la structure des organes permettait de le prévoir ;
cette plaque est sécrétée par la portion commune qui, dans notre
cas particulier, n'existe pas, les deux portions terminales débou-
chent presque directement à l'extérieur.
Chez Glossosiphonia com.planata le spermatophore se forme dans
les mêmes conditions, la paroi est formée par les glandes ^a et ^6 des
portions terminales, mais la netteté de la portion glandulaire des
canaux éjaculateurs permet de mieux suivre le rôle joué par la
sécrétion de cette région Au moment où le spermatophore est fixé
par sa partie inférieure cette sécrétion traverse la lumière du canal
et c'est autour d'elle que se moulera la sécrétion des glandes (/a et
yb ; les deux sécrétions ne sont pas miscibles puisque l'une d'elles
traverse l'autre de part en part pour venir s'accumuler à la partie
inférieure du spermatophore. C'est à ce moment que le tube doit
se former et se solidifier car le spermatophore vidé de son contenu
(1) Whitman a signalé cette substance non colorable chez Pakohdella plana;
il la désigne sous le nom d'enveloppe externe.
Méra. Soc. Zool. de Fr., liXXJ. xni. — '22
338 É. BRUMPT
revient à des dimensions identiques à celle des organes où il a
pris naissance. D'autre part ces phénomènes de durcissement, et
le passage de la sécrétion de la portion glandulaire ne peuvent se
produire qu'après la fixation de la base du spermatophore, ou
simultanément, car des coupes pratiquées sur des individus fixés
au moment précis où ils allaient se féconder et qui se préparaient
à cet acte depuis assez longtemps ne montraient aucune modifica-
tion dans la structure de la portion terminale. Chez Glossosiphonia
cumplanata la voûte du vestibule de la portion commune est glandu-
laire, et doit contribuer à la formation d'une partie de la plaque ba-
sale très rudimentaire qui existe chez cette espèce. Les glandes gc
(fig. 12) situées à la périphérie se présentent toujours avec les
mêmes caractères, et, nous nous baserons sur leur position pour
admettre qu'elles sécrètent tout ce qui se trouve en dehors des
deux tubes et de la plaque basale du spermaphore, par consé-
quent la substance qui agglutine les deux tubes ainsi que la
gaine hyaline qui fait adhérer si fortement le spermatophore à la
peau. Je ne puis en effet admettre, comme Whitman (3), que les
tubes du spermatophore doivent leur réunion à une simple adhé-
rence de leur substance encore fraîche par suite de leur passage
dans un orifice étroit. En effet, au moment de leur émission, les tubes
sont déjà assez solidifiés pour pouvoir supporter la pression consi-
dérable du sperme qui est injecté à leur intérieur par les canaux
éjaculateurs ; de plus il n'est pas rare de voir ces deux tubes se
séparer quand on examine sous un couvre-objet des spermato-
phores vidés et déposés depuis quelque temps, ce qui montre
bien qu'il y avait une substance étrangère interposée entre eux.
Les mêmes faits se reproduisent dans les différentes espèces de
Glossosiphonides, la structure des organes génitaux permet de
prévoir facilement la forme du spermatophore.
La sécrétion du spermatophore chez Piscicola ijeometra vient
encore à l'appui de notre manière de voir quant au rôle joué par
les cellules <jc, à contenu incolore. Elles acquièrent dans cette
espèce un développement tout-à-fait inusité, en rapport avec l'adhé-
rence toute particulière du spermatophore à la peau. iNous avons
dit d'ailleurs en décrivant ce corps qu'il était inclus dans une subs-
tance granuleuse non colorée sur les coupes qui le maintenait
énergiquement fixé sur l'aire copulatrice, ce qui rendait son isole-
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 339
ment très difficile pour ne pas dire impossible. Cette substance
très abondante doit être sécrétée pendant toute la durée de la
copulation, comme chez Herpobdella il existe des cellules ciliées,
mais ici ce sont des cellules de soutien (4, fig. 14), ces cellules
permettent une accumulation de la substance adhésive vers la base
du spermatophore. Bien que l'accouplement dure très longtemps,
le spermatophore est formé dès le début; la fig. 49 montre deux
exemplaires anesthésiés au début de la copulation ; les spermato-
phores sont à leurs places respectives, et il sort par l'orifice mâle
de chacun d'eux les deux petites cornes provenant des portions
terminales.
Maintenant que nous connaissons le lieu où sont sécrétées
les diverses parties du spermatophore il nous est facile de com-
prendre de quelle façon il est rempli. Chez (Uossosiplionia com-
planata, on voit, au moment de l'accouplement, la saillie conique
au sommet de laquelle se trouve l'orifice mâle s'appliquer sur la
peau avec une très grande rapidité, dès ce moment le sper-
matophore, ou plutôt sa base, est fixé. Le pédicule du spermato-
phore est si fin et si transparent qu'on ne l'aperçoit pas d'abord,
mais brusquement il se renfle et se remplit de la substance granu-
leuse transparente qui se trouve à sa base. L'animal continue tou-
jours ses efforts et l'enveloppe du spermatophore distendue par
une pression considérable se remplit de sperme. La quantité
injectée est variable, si l'on trouble les animaux pendant la copu-
lation le spermatophore est de plus petite taille que si on les laisse
accomplir leurs fonctions normalement. Quand ce corps est
tout-à-fait rempli les deux tubes qui le terminent se ferment, pro-
bablement par une contraction énergique des muscles circulaires
de la région où ils sont sécrétés, et les animaux les évacuent.
Nous verrons dans un prochain chapitre les phénomènes qui
accompagnent cette curieuse fécondation.
340 É. BRUMPT
CHAPITRE IV
Organes génitaux femelles et tissu vecteur
Ces orgaues suiil couslniits sui" uu lype beaucoup moins uni-
forme que les organes mâles; comme les caractères les plus subtils
qu'ils présentent sont parfois de la plus grande importance pour
le sujet qui nous occupe, nous les décrirons en détail ainsi que les
modifications ({u'ils présentent dans les dilïérentes espèces.
DESCRIPTION ANATOMIQUE
Glossosiphonides. — Nous {(rendrons comme Lype la Glosso-
siphonia complanata. Les organes génitaux femelles se composent
de deux sacs allongés situés dans la lacune médiane ventrale,
à côté des canaux éjaculateurs et du vaisseau sanguin ventral,
et au-dessous du tube digestif ; leurs dimensions sont extrê-
mement variables suivant les saisons. Pendant la période de
repos sexuel (iig. 27), ils se présentent sous forme de deux cordons
arrondis occu|)ant à peine la longueur de deux segments ; pendant
la i)ériode d'activité, au contraire, leur longueur s'acci-oît considé-
rablement, ils occupent toute la lacune ventrale et sont obligés de
se replier comme les canaux éjaculateurs. Au moment de la
ponte, leur volume atteint son maximum, les parois des sacs
sont fortement distendues et on aperçoit nettement les œufs par
transparence, les sacs ovariens occupent alors toute la lacune
médiane venti-ale ainsi que les diverticules qu'elle envoie au-
dessous de cIkkiuc ((l'cum digestif. Au niveau de roritice femelle
les deux sacs ovariens se réunissent en donnant naissance à une
portion commune musculeuso, l'oviducle (\u\ s'ouvi-e à l'extérieur,
avant de d(''i)()U(lier dans cette ])ortion les sacs se réunissent par
un petit canal qui passe au-dessus du système nerveux, nous le
désignerons sous le nom d'anastomose sus-nervienne (as tig. 27).
Cette anastomose et l'ovidu(;te forment ensemble un anneau com-
plet entourant le système nerveux et sur lequel viennent aboutii- les
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
341
deux sacs ovariens. Ces derniers sont entourés à distance par une
membrane extrêmement mince mais assez résistante qui les dou-
ble entièrement; cette membrane que l'on voit très bien par la
dissection vient se perdre sur
l'oviducte. Nous verrons plus
loin le rôle que joue cette mem-
brane adventive dans la fécon-
dation.
Le contenu des sacs ovariens
est également très variable sui-
vant les saisons, deux ou trois
mois après la ponte on trouve
dans certains exemplaires un
liquide jaunâtre identique aux
vitellus des œufs (lig. 27), plus
tard on aperçoit à l'intérieur un
cordon blanc élastique replié
plusieurs fois, c'est le cordon
ovulaire ou rachis ; il est effilé à
la partie antérieure et terminé
en massue à sa partie postérieu-
re en rapport avec le fond des
sacs. C'est sur ce rachis que
vont se développer les ovules.
Au moment de la ponte le rachis
a disparu et on compte un nom-
bre |)lusou moins grand d'œufs.
de soixante à cent suivant les
exemplaires.
Cette disposition générale se
retrouve avec quelques modifi-
cations chez toutes les Glossosi-
phonides. L'anastomose sus-ner-
vienne que nous avons décrite
chez G. complariata est très déve-
Fig. 27. — Organes génitaux de Glos-
sosiphonia, environ deux mois après
la ponte. — as, anastomose supé-
rieure des sacs ovariens ; c, masse
de vitellus renfermée à l'intérieur
des sacs ; cd, portion initiale du canal
éjaculateur; ov, oviducto homologue
du vagin des Gnathobdellides ; p,
portion terminale du canal éjacula-
teur ; pg, portion glandulaire ; sp,
faisceaux de spermatozoïdes rem-
plissant la lumière du réservoir
séminal.
loppée chez Hemiclepsis tesselata,
où elle a été figurée pai- Muller (2), on la retrouve aussi chez
Hemiclepsis marginata et Uelobdella stagnalis. La membrane adven-
342 É. BRUMPT
tive n'existe que chez G. complanata, chez les autres espèces que
nous avons étudiées, elle ne semblait pas représentée ; par contre
les sacs ovariens acquièrent parfois des adhérences avec les parois
du corps qui en tiennent peut-être lieu au moment de la féconda-
tion. Les sacs ovariens â'H. ma rginata sonl prolongés chacun, à la
partie antérieure, par un ligament conjonctif qui se perd dans les
téguments de la face dorsale (1) ; G. heteroclita ne possède pas de
ligaments mais son oviducte est complètement entouré par le tissu
conjonctif de la paroi ventrale.
Herpobdellides. — Chez les HerpobdeUiden les sacs ovariens ne
sont pas individualisés, ils sont depuis leur oiigine jusqu'à leur
terminaison, entièrement inclus dans le tissu conjonctif du corps,
dont ils ne représentent en somme que deux excavations réunies
en avant et en communication avec l'extérieur. Autour de ces
cavités le tissu conjonctif s'est très légèrement différencié, et, ren-
forcé par quelques fibres musculaires, forme la paroi assez mal
limitée des sacs ovariens. Quand on dissèque une ïrochète ou une
Herpobdelle, l'isolement des ovaires est tout à fait artificiel ; on
tombe généralement, malgré les plus grandes précautions, dans
les cavités ovariennes elles-mêmes d'où il s'échappe un certain
nombre de petites masses naviculaires qui ne sont autres que de
petits rachis ; ce sont ces corps que Robin (2) avait désignés sous
le nom d'ovospermatophores.
Ichthyobdellides. — Nous allons étudier avec soin les organes
génitaux femelles et les nombreuses modifications qu'ils subissent
chez les Ichthyobdellides. Pour éviter les redites nous répartirons
ces Vers en cinq groupes. Dans le premier, les organes femelles
sont identiques à ceux des Glossosiphonides ; c'est le cas de Tra-
chelobdella lubrica et de PlatubdcUa aoleae. Dans les quatre autres
groupes les sacs ovariens, au lieu de restei- isolés dans la lacune
ventrale contractent des adhérences en des i)oinls variés du corps ;
les points oîi ces adhérences se produisent sont souvent marqués
extérieurement par des modifications spéciales des tissus d'où
l'existence de zones spéciales que nous désignerons sous le nom
d'aires copulatrices. Les adhérences ovariennes sont hautement
différenciées dans certains cas et forment le tissu oectcnr. Nous
(1) Cotte particularité a déjà été signalée par Wbitinan (3).
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 343
répartirons donc toutes les Ichthyobdellides qui ont fait l'objet de
ce mémoire dans les quatre groupes restants :
Le second groupe sera formé par Platybdella scorpi et Pontobdella
muricata qui possèdent la première ébauche du tissu vecteur mais
ne possèdent pas d'aire copulatrice.
Dans le troisième groupe nous placerons Piscicola geometra, Cya-
tobranchus respirans et Cystobranchus fasciatus, TrachelobdeUa n. sp.,
et Acantobdella peledina. Ces Vers possèdent une aire copulatrice
placée au-dessous de l'orifice femelle et un tissu vecteur partant
de ce point.
Dans le quatrième groupe prennent place TrachelobdeUa noduli-
fera, TrachelobdeUa lophii et Cyf^tobranchus mammillatus; nous. avons
déjà signalé à propos des organes mâles de ces espèces l'existence
de petites brides conjonctives prenant naissance sur la paroi posté-
rieure de la bourse; ces brides (fig. 7 et 8) ne sont autres que du
tissu vecteur reliant les sacs ovariens aux aires copulatrices pla
cées à l'intérieur de la bourse dépendant de l'organe mâle. C'est un
groupe très nettement limité.
Enfin, dans le cinquième groupe nous étudierons Branchellion
torpedinis qui reste isolé jusqu'à présent ; il possède une aire copu-
latrice placée au dessous de l'orifice femelle, mais le tissu vecteur
qui devrait la relier à l'ovaire fait défaut, nous essayerons d'expli-
quer cette particularité.
Nous allons donc décrire en détail les organes génitaux femelles
de ces différentes espèces :
1"^ groupe. Ni aire copulatrice ni tissu vecteur.
TrachelobdeUa lubrica. — Cette petite espèce méditerranéenne pos-
sède deux sacs ovariens volumineux intimement accolés l'un k
l'autre par suite de l'exiguïté de la lacune médiane ventrale; ils se
réunissent à une certaine distance de l'orifice femelle en un oviducte
long et largement ouvert, caractère tout à fait spécial chez les
Hirudinées qui font l'objet de ce mémoire. Les deux sacs sont
libres dans la lacune et ne présentent aucune modification.
Platybdella aoleae. — hes organes génitaux femelles sont construits
sur le même type que précédemment, seulement, comme la lacune
ventrale est encore plus réduite et que les cinq volumineuses
paires de testicules prennent beaucoup de place, les ovaires n'occu-
pent qu'un seul segment et sont globuleux. Quand on examine un
344
E. BRUMPT
de ces animaux par compression (1), on aperçoit à droite et à
gauche de la ligne médiane six paires de tacties blanches : les cinq
paires postérieures sont les testicules, la paire anlérieure est
l'ovaire. L'oviducte esl également assez long et ne i)résente aucune
ditïérenciation particulière.
2" groupe. Le tissu vecteur existe, mais il n'y a pas d'aire copu-
latrice.
PlaîijbdeUascurpii. — Les deux sacs ovariens sont libres dans leur
Fig. 28. — Coupe transversale de P/a%/n/e/^« scorpii, passant un peu au-dessous
de l'orifice femelle. — cej, canal éjaculateur droit ; C(jcl, canaux des glandes
clilelliennes ; inc, muscles circulaires ; ml, muscles longitudinaux ; p, lacune
entourant la paroi supérieure et droite des sacs ovariens adhérant par leur
paroi interne et ventrale, ti\ aux tissus du corps ; td, tube digestif; tr, tissu
vecteur vacuolaii'e formé par l'épaississement de la paroi ovarienne ventrale ;
vd, vaisseau dorsal ; rr, vaisseau ventral.
partie postérieure, ils sont globuleux et s'étendent sur plusieurs
segments. Dans leur partie antérieure, la paroi ventrale de ces
sacs s'épaissit, se creuse de vacuoles irrégulières et se soude
complètement au tissu conjonctif (pii forme les cloisons dorso-
ventrales ainsi que la l'ace venti'ale, au-dessous de l'orilice l'emelle,
cet orifice lui-même, au lieu d'être nettement tapissé pai- un
épitliélium, comme dans les espèces précédentes, est creusé dans
ce tissu vacuolaire mal limité, se prolongeant de toutes parts avec
(1) J'adresse tous mes remerciements k M. havay pour les belles préparations
de cette espèce qu'il m'a données.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 345
le tissu conjouctif ambiant. Anticipant sur ce que nous décrirons
plus loin, disons que ce tissu est toujours inliltré de spermato-
zoïdes dans toute son épaisseur et que d'autre part ces spermato-
zoïdes y arrivent par les ditïérentes brides conjonctives que nous
avons signalées plus haut ; c'est à ce tissu spécial que nous avons
découvert, pour la première fois, chez Piscicola, que nous avons
donné le nom de tissu vecteur.
Pontobdella muricata. — Cette espèce présente un premier pro-
grès. Le tissu vecteur, au lieu d'être un simple épaississement
de la paroi ovarienne ventrale, est ici nettement individualisé. Il
se présente sous forme d'une masse volumineuse bosselée (tv,
fig. 4), connue depuis longtemps et prise tantôt pour l'ovaire lui-
même, tantôt pour une glande accessoire. Vaillant, dans la minu-
tieuse étude qu'il a faite de cet animal, en donne une description
très complète, mais, comme le travail de cet auteur a été simple-
ment établi par des dissections, il n'a pu dire exactement en quel
point débouchait cet organe qu'il désigne sous le nom de réser-
voir vitellin. Il lui décrit plusieurs canaux se dirigeant vers la
ligne médiane, mais déclare n'avoir pu les suivre jusqu'au bout.
Ces mêmes glandes ont été vues par Dutilleul (1), qui les désigna
sous le nom de glandes accessoires.
Ces prétendues glandes s'étendent sur toute la longueur d'un
segment ; elles sont arrondies, mamelonnées et intimement
moulées entre les différentes sinuosités du réservoir séminal des
canaux éjaculateurs. Par leur face interne ils émettent un certain
nombre de lobes se dirigeant vers la ligne médiane où ils sont fixés
par des ligaments conjonctifs qui viennent se perdre dans leur
paroi. Le lobe antérieur est séparé pai- un sillon profond du reste
de la masse et se contourne en cornet ; les deux cornets de chaque
côté se réunissent sur la ligne médiane au niveau de l'orifice
femelle. C'est au fond de la dépression de ces cornets que débou-
chent les véritables sacs ovariques très grêles possédant un long
oviducte et une masse renflée en massue qui se trouve accolée à la
partie postérieure du tissu vecteur.
La ligure 4 montre à droite le tissu vecteur et l'ovaire tels qu'ils
apparaissent quand on les a séparés des organes mâles ; à gauche
le cornet antérieur a été rejeté en avant, de façon à montrer la
grande échancrure qui le sépare du reste. Le tissu vecteur nous
346
E. BRU.MPT
C -^ -» ,-■:. .a-fe^
apparaît donc eocore ici comme une simple hypertropliie de la
paroi ventrale antérieure de l'ovaire proprement dit.
5« Groupe. — 11 existe un tissu vecteur et une aire copulatrice.
La forme type de ce groupe est donnée par Piscicola geometra
(fig. 3). Les sacs ovariens sont très allongés, bosselés, d'un dia-
mètre très irrégulier ; ils s'étendent
en arrière jusqu'à la seconde paire de
testicules ; vers le milieu de leur
longueur, ou mieux vers leur tiers
antérieur, ils émettent un petit diver-
ticule creux ce, ce, tantôt long et grêle,
tantôt court et épais allant se perdre
sur une masse blanchâtre, te, faisant
saillie du côté cœlomique de la face
ventrale. L'auatomie démontre que les
diverticules ovariens se continuent
entièrement avec la masse ventrale
qui n'est formée également que de
tissu vecteur. Dans le cas de la Pisci-
cole nous voyons donc le tissu vecteur
ayant abandonné presque totalement
l'ovaire et ne conservant avec lui que
de faibles rapports.
Pour passer de la Pontobdelle à la
Piscicole il nous suffit donc d'imagi-
ner que le tissu vecteur de la pre-
mière a perdu ses connections avec
l'orifice femelle et n'est resté en rap-
port avec l'ovaire que par une mince
bride de tissu conjonctif. Ces faits
n'ont rien de surprenant puisque nous
savons que les parois ovariennes ont
des relations d'origine, et une structure assez voisine de l'enve-
loppe musculo-cutanée du corps. En même temps que cette sépara-
tion bien nette du tissu vecteur et de la poi'tiou antérieure des sacs
ovariens s'est produite, on constatesur la face ventrale du corps au
point correspondant au tissu vecteur, une zone pâle, losan-
gique, dépourvue du pigment, formée de plusieurs anneaux et
Fig. 29. — Région ciitellienne de
Piscicola geowetra,idce ven-
trale. — o^ Orifice mâle ;
9 orifice femelle ; .c, sillon
placé au milieu de l'aire copu-
latrice z.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 347
présentant sur la ligne médiane un sillon bordé par deux lèvres
légèrement saillantes. Cette zone sur laquelle sont toujours déposés
les spermatophores lors de l'accouplement constitue l'aire copu-
latrice.
Cette aire copulatrice (tig. 29) commence trois anneaux plus bas
que l'orifice femelle et s'étend sur six ou sept anneaux. Je l'ai
toujours observée chez les nombreuses Piscicoles que j'ai exami-
nées au moment de la reproduction et même un mois et demi après
les derniers accouplements. Je ne saurais dire cependant à quelle
époque du développement elle se constitue et d'autre part si elle
existe encore plusieurs mois après la période de reproduction, si
toutefois les Piscicoles vivent plusieurs années, ce qui est fort
douteux. J'en ai élevé, en elïet, plusieurs fois, en grand nombre
dans d'excellentes conditions, et mes animaux mouraient toujours
un mois ou deux après la ponte des derniers cocons.
Cystobranchus respirans (fig. 30). — Les sacs ovariens de cette
espèce sont courts, globuleux et ne s'étendent en arrière que
jusqu'au premier testicule sur lequel ils se moulent. Vers leur
tiers antérieur, ils émettent chacun un diverticule court lobé,
{te, fig. 5), ces prolongements se réunissent sur une petite masse
bosselée de tissu vecteur, ils ont été vus par Troschei et considérés
par lui comme les véritables oviductes; nous verrons bientôt
pourquoi. Au delà de ce point les deux sacs ovariens diminuent
progressivement de volume et se réunissent par deux oviductes
très grêles au niveau de l'orifice femelle. Si l'on examine un de
ces Vers par la face ventrale on aperçoit de suite deux orifices : le
supérieur, arrondi, est l'orifice mâle, au dessous de lui on aperçoit
une dépression profonde considérée par tous les auteurs comme
l'orifice femelle; c'est pour cette raison que Troschei avait désigné
sous le nom d'oviductes les deux lobes de tissu vecteur qui y con-
duisent. Ce prétendu orifice femelle est l'aire copulatrice très déve-
loppée du Cystobranche, homologue de la petite dépression que
nous avons trouvé chez la Piscicole. Le véritable orifice femelle se
trouve plus haut, mais il est si petit qu'on ne l'aperçoit qu'avec les
plus grandes difficultés, on le voit surtout bien sur les coupes
(fig. 30).
Cystobranchus fasciatus. — Les sacs ovariens, au lieu d'être courts
etglobuleux comme dans l'espèce précédente, possèdent une struc-
348
E^ BRUMPT
ture un peu ])lus complexe, la lig. 6 nous donne une idée de leur
disposition générale, du côté gauche nous voyons le sac placé au-
dessus du testicule t dans la position qu'il occupe normalement,
à droite nous l'avons disséqué et on voit le sac ovarien formé d'une
Fig. 30. — Coupp sagittale médiane de Cysto-
branchus respira ns. — tf, aire copulatrice ;
/', follieule ovuiaire se trouvant dans l'oviducte;
ijli, glandes du type h sécrélant la parui du
sperniatophore et déboucliant entre les cellules
d(^ soutien dont on voit les noyaux en ns;
o, r/" orifice niAle proprement dit s'ouvrant
dans la bourse dont l'orilice externe OB est
considéré comme orifice mAle ; o f) orifice
femelle ; tv, tissu vecteur communiquant lar-
gement avec la paroi ovarienne.
Fig. 31.— Région clitellienne à'Àcnnihohdello
peledIiKt. face ventrale. — oc^, orifice mâle ;
o^, orifice femelle ; x, aire copulatrice. Je
n'ai trouvé les deux étranglements repré-
sentés dans cette figure que chez un seul
exemplaire de grande taille, je ne saurais
dire s'ils limitent le clitellium ou bien s'ils
ont été produits accident(>llement.
première masse globuleuse se réti-écissant brusquement dans le
milieu de sa longueur, puis redevenant gros et globuleux au point
où il se réunit avec son symétrique au niveau de l'orifice femelle.
Au point où ils s'amincissent, c'est-à-dire non loin du milieu de
leur longueui-, chacun de ces sacs émet un diverticnle qui, au lieu
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 349
d'être court et arrondi comme dans l'espèce précédente, est long
et grêle. Ces diverticules se réunissent sur la masse blanche,
elliptique, de tissu vecteur. Il existe au même niveau sur la face
externe ventrale une aire copulatrice encore plus accentuée que
dans l'espèce précédente.
Trachelobdella n. sp. — Une Traclielobdelle exotique, d'espèce nou-
velle, m'a présenté sur la face ventrale une aire copulatrice profonde
analogue à celle de Cijstobranchus. Ayant l'intention de la décrire
prochainement, je n'ai pas voulu poursuivre plus loin son étude
anatomique.
Acanthobdellapeledina. — Four ne pas compliquer l'exposition de
notre sujet nous plaçons cette espèce légèrement aberrante parmi
les Ichthyobdellides dont elle présente d'ailleurs les principaux
caractères. Les sacs ovariens ont la forme de deux longs rubans
aplatis intimement accolés à la paroi du tube digestif, ils augmen-
tent régulièrement de largeur depuis leur extrémité postérieure
jusqu'à leur partie autérieure qui devient globuleuse. Les deux
portions globuleuses s'unissent au niveau de l'orifice femelle. En
iirrière de leur point de jonction on aperçoit une masse assez volu-
mineuse, bilobée, qui occupe environ la moitié de la longueur du
segment génital femelle (fig. 10), il est impossible de séparer cette
masse des sacs ovariens avec lesquels elle fait corps. Si nous
regardons maintenant l'animal par la face ventrale (tig. 31), nous
apercevons en haut un premier orifice circulaire, c'est l'oriUce
mâle; un peu au dessous un second, transversal cette fois et assez
irrégulier, c'est roritice femelle, enfin au dessous un troisième
découvert par Grube. Kovalevsky (3), dans son étude de VAcanthob-
della, signale également ce troisième orifice et le considère comme
celui de la glande placée en arrière du point de réunion des sacs
ovariens.
L'anatomie ne permet pas de conserver ces vues, l'orifice
énigmatique de Grube n'est i)as un orifice, ce n'est qu'une simple
dépression, profonde il est vrai, et la glande qui adhère intime-
ment au fond de cette dépression et dont les parois font suite
à celles des sacs ovariens n'est autre chose que le tissu vecteur des
autres Ichtyobdellides ; le troisième orifice signalé par Grube sera
pour nous une aire copulatrice. Les coupes (fig. 32) que nous avons
pratiquées chez des animaux fixés longtemps après la reproduction
350
E. BRUMPT
ne nous ont pas montré la présence de spermatozoïdes dans ces tissus
mais l'anatomie comparée ne
nous permet pas de garder
des doutes à cet égard.
4« f/roupe. Il existe un tissu
vecteur se rendant au fond
de la bourse de l'appareil
mâle et déterminant généra-
lement aux points de contact
la présence d'aires copula-
t ri ce s.
Trac h elobdeUa nodulifera. —
Celte petite espèce possède
deux sacs ovariens aplatis,
chacun de ces sacs est formé
de deux lobes réunis par une
portion plus étroite; le lobe
antérieur se termineà l'orifice
femelle par une portion rétré-
cie. Du lobe postérieur de
l'ovaire part une masse con-
jonctive d'un blanc mat qui
se condense peu à peu en un
cordon épais presque aussi
gros que le lobe antérieur et
passant au dessous de l'ovi-
ducte au niveau duquel il
émet deux anastomoses qui
le rt'unissent au cordon sy-
méti'ique, l'une en avant, l'au-
tre en arrière de l'orifice fe-
melle; l'anastomose posté-
rieure est beaucoup plus
large que l'antérieure. Cha-
que cordon se rend ensuite
sur la partie postérieure de la
bourse au point où celle-ci
présente les deux dépressions
Fig. 32. - Coupe saf,'ittale médiane d'.4tY///-
thobdellu peledina ; en, chaîne ner-
veuse ; ep, épiderme ; gn, ganglion
nerveux; o^, orifice mâle; Q, orifice
femelle; te, tissu vecteur avec la grande
lacune dont il est creusé et dans laquelle
flottent de nombreuses cellules; .r, aire
copulatrice.
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
351
(aires copulatrices) dont nous avons parlé clans la description des
organes mâles. Ce sont ces masses volumineuses de tissu vecteur
que Johansson a désignées sous le nom de vésicules séminales.
Les deux masses de tissu vecteur peuvent être de volume très
inégal et se distinguent facilement par transparence sur les ani-
maux que l'on a éclaircis dans le xylol.
Trachelobdella lopliii. — Les sacs ovariens de forme très irrégu-
N ^
r0
^*^-
1^
■r\
Fig. .3.3. — Coupe transversale de Trachelobdella lophii montrant les points
d'origine du tissu vecteur otv. h, fe, bourse ; cej, canal éjaculateur droit ;
cgcl, conduits des glandes clitelliennes ; en., chaîne nerveuse ; (/b, glandes du
type b sécrétant la paroi du sperniatophore ; gel, glandes clitelliennes ; ms,
muscle de l'organe de Johansson oj : otv, origine du tissu vecteur dans la
paroi de la bourse ; td, tube digestif.
lière lig. 8 se trouvent placés en avant delà première paire de testi-
cules et s'aperçoivent très facilement chez l'animal vivant. Ils sont
accolés à l'épididyme ou réservoir séminal, formé par les canaux
éjaculateurs. Le tissu vecteur se présente sous forme de deux liga-
ments très grêles qui prennent naissance sur le milieu des sacs
ovariens, du côté interne de ceux-ci. Ils présentent une première
352
E. BRUMPT
iffmm-mu ot
anastomose très mince (!2 a) iig-. 8 au-dessous de l'oviducte et une
seconde un peu plus haut (1 a) lij^. 8; de ce point ils divergent
ensuite et voul se tixer sur la i)aroi [loslérieure de la hourse.
N'ayant jauiais vu de l)ourse de
TrarhelobdcUa lophii complètement
évaginée, je ne saurai dire si, à ces
faibles ligaments, correspondent
des aires copulatrices visibles ma-
croscopiquement, mais ce que je
puis dire c'est que les coupes per-
mettent de déceler une l'égion bien
limitée où ils sont en relation
étroite avec l'épithélium de la
bourse (fig. 33).
Cystobraiichus mammillatus. —
Nous avons vu que cette espèce
s'écartait notablement des deux
autres espèces du même genre
que nous avons étudiées par la
structure de leurs organes mâles,
les organes femelles l'en éloignent
encore davantage.
Les sacs ovariens sont a[»latis,
Fig. 34. — Coupo sagittale mcdiiine allongés, de forme irrégulière. A
^ ,, . , , . 1 état normal, ils .sont replies plu-
montrnnt laire copulalnce <ir
située à l'intérieur de la bourse sieurs fois sur eux-mêmes et des-
ei le tissu vecteur <^? qui en part ; cendent uii peu au-dessous de la
<■)■, hride de tissu vecteur allant .. • i . ■• i
première paire de testicules ; une
se jeter sur la partie moyenne ■ ^
de l'ovaire qui n'est pas visible fois disséqués ils s'étendent au
sur cette coupe; gd, glandes niveau de la troisième. Le tissu
vecteur se |)résente sous forme de
deux ligaments grêles qu'il est
très délicat de bien dégager par
la dissection. Ces deux ligaments
prennent naissance sur la face
interne des sacs, un peu au-dessous
du milieu de leur longueur. Ils s'étendent directement ensuite
sans émettre aucune anastomose jusqu'au fond du petit bouton que
ditelliennes ; //(, muscles de la
paroi antérieure de la bourse ;
ob, orifice de la bourse n-mplie
d'une masse de sperme sp ; ur,
sac ovaiien rempli de foUiculi's ;
irl, tube digestif ; l'orifice femelle
se voit au dc^ssous de tv.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 353
nous avons signalé [)ré('édeni nient sur la bourse de cette espèce.
Sur la face Interne de la bourse une dépression très nette (aire
copulatrice) correspond à la terminaison des brides vectrices.
5e Groupe. Il existe une aire copulatrice externe mais le tissu
vecteur qui lui correspond n'a plus aucune relation avec les sacs
ovariens.
Le seul représentant de ce gi'ou[te est le BranrheUion torpedinis. Les
organes femelles (lig. 9) se composent de deux sacs ovariens renflés
à leur partie postérieure, gi'èles dans leurs deux tiers antérieurs, et
s'unissant de bonne heure en un oviducte qui se jette dans une
petite poche(gl)encommunicationavec l'exlérieur. Si l'on examine
un de ces animaux par la face ventrale ou aperçoit 1res nettement
un gros orifice, c'est l'orifice mâle ; l'orilice femelle beaucoup
plus petit ne peut être vu extérieurement cfir il est caché par le
repli tégumentaire qui entoure la région génitale à la façon d'un
prépuce. Si on fend ce repli d'un coup de ciseaux on voit que
les téguments qu'il cache ont une couleur d'un blanc mat f|ui
tranche sur la teinte translucide des tissus environnants. Sur des
coupes sagittales (tig. 35) ou voit que ce tissu blanc, tr, commence
au-dessous de l'orifice femelle et s'étend presque jusqu'au niveau du
bord préputial. Sur les coupes transversales il s'étend latéralement
un peu au dessus des sinus latéraux et occupe à peu près les trois
quarts de la périphérie, son épaisseur va en décroissant de la
partie médiane vers les bords ; en profondeur il se continue avec
les faisceaux conjonctifs qui divisent les masses musculaires longi-
tudinales et arrive ainsi au contact de la lacune ventrale. Il présente
la structure du tissu vecteur et est, chez les individus étudiés au
moment de la reproduction, toujours infiltré de spermatozoïdes. Il
ne diffère de celui que nous avons étudié dans les autres espèces
que parce fait qu'il n'a aucune communication avec l'ovaire. Sur
cinq individus que j'ai étudiés sur des coupes, j'en ai trouvé un
qui ui'a présenté une structure anormale : le tissu vecteur se
trouvait réparti autour de l'orihce inàle et était réuni par une
bande étroite à une petite portion du même tissu qui se trouvait au
niveau de l'aire copulatrice normale, au-dessous de l'orifice femelle.
11 atteignait en ce point une épaisseur extrêmement minime,
environ le cinquième de son épaisseur normale.
Cette anomalie peut être considérée comme un indice de régres-
Méin. Soc Zool. de Im 11100 xiii. — 2:^
354
E. BRUMPT
sion et nous admettrons que le Branchellion possède une aire
copulatrice homologue de celle de la Piscicole ayant perdu toute
analogie physiologique avec elle puisqu'elle n'a plus aucune rela-
tion avec l'ovaire. Le mot de vecteur semble en défaut puisque ce
gl
%
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Fig. 3o. — Coupe sagittale médiane de Branchellion lorindims. — cgcl, conduits
de glandes clitelliennes : gl, petit diverticule faisant suite à l'orifice femelle
dans lequel se jette l'oviducte; ml, muscles longitudinaux ; orf, orifice mAle ;
09, orifice femelle ; pr, repli préputial recouvrant l'aire copulatrice et le tissu
vecteur, tv, sous-jacent ; sm, ganglion nerveux ; td, tube digestif.
tissu ne sert plus ici de guide direct mais simplement d'inter-
médiaire, appelé peut-être même à disparaître au même litre que
le canal vecteur qui primilivement devait l'unir à l'ovaire. Des
études organogéniques pourraient i)iohal)lement résoudre cette
(juestion et démontrer que la structure anormale du nrancliellion
est une régression du type Piscicole ou au contraire le point de
départ périphérique de cette même structure. La première hypo-
thèse nous parait plus plausible.
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
355
STRUCTURE HISTOLOGIQUE
Nous allons passer maintenant à l'étude histologique des diffé-
rentes parties que nous avons signalées dans les organes femelles
des Hirudinées.
Parois. — Chez (ilossosiphonia complanata la paroi ovarienne
proprement dite se compose d'un réseau très lâche de cellules
musculaires anastomosées les unes avec les autres, et d'une
substance conjonctive fondamentale dans laquelle se trouvent
disséminées un grand nombre de cellules à gros noyau et à
contour très net. Du côté de la cavité ovarienne cette paroi est
limitée par un épithélium à cellules caduques mono ou binu-
Fig. 36. — Portion d'une coupe sagittale de l'oviducte de Glossosipliniiia compla-
naUi montrant la disposition des cellules musculaires m : xp. spermatozoïdes
tombant dans la lumière de l'oviducte où se trouvent des phagocytes co.
cléaires. Les noyaux de ces cellules épithéliales sont plus
petits que ceux des cellules conjonctives. Cette structure se pour-
suit sur toute la longueur des sacs ovariens, sauf au niveau de
l'oviducte où la couche musculaire s'épaissit (fig. 36), on
trouve dans ce point des fibres annulaires dépendant de la muscu-
lature circulaire du corps et quelques fibres longitudinales. De
plus on observe fréquemment à la partie postérieure de l'oviducte
un amas cellulaire formé d'amibocytes qui semblent se faire jour
à travers les libres musculaires pour arriver jusqu'au canal de
l'oviducte. La membrane adventive qui double l'ovaire à distance
356 É. BRUMPT
est formée âe tissu conjonetif ordinaire dans lequel se trouvent un
assez grand nonil)i'e de cellules. Au moment de la reproduction on
retrouve toujours cette membrane houn-ce de spermatozoïdes alors
que l'on n'eu trouve pas un seul sur la paroi ovarienne |)ropre-
ment dite. En avant la membrane adventive vient se perdre sur
l'oviducte. On retrouve chez toutes les Glossosii)honides et chez les
Ichthyobdellides une structure identiciue de la paroi des sacs
ovariens. Nous avons déjà dit plus loin que la membrane adventive
n'était bien développée que chez Glossosiphonia romplanata.
Chez les Herpobdelles, la paroi des ovaires est comi)l('tement
fusionnée sur toute sa longueur avec les tissus ambiants, les fibres
musculaires qui la limitent en marquent seules l'épaisseur. Au
dessous de l'épithélium qui tapisse ces sacs vers la cavité ova-
rienne (1), se trouvent des amas de noyaux conjonctifs formés de
dix, vingt, ti'ente noyaux arrondis, à contours très nets. Nous
verrons plus loin le rôle qu'ils jouent dans l'ovogénèse.
Ovogénèse. — Nous avons dit que chez Glo^iKOsiphonia rom-
planata, les œufs prennent naissance sur le cordon ovulaire ou
rachis libre, à une certaine éi)oque, dans le sac ovarien. Nous
allons étudier maintenant comment se forme ce rachis et comment
se développent les œufs. Si nous pratiquons une (H)upe dans la
partie postérieure du cul-de sac ovarien (tig. 37), quelque temps
après la ponte, nous voyons que l'épithélium qui limite cette cavité
est soulevé en un point par une masse cellulaire prenant fortement
l'hématoxyline et constitué par des noyaux jeunes très actifs ; on
peut voir en effet, tout à fait à la base de celte saillie, un certain
nombre de ces noyaux en segmentation, il n'est pas rare de trouver
sur chaque coupe de la série deux, trois ou (|uatre caryokynèses.
Ces noyaux proviennent de la division des cellules conjonctives,
es, à gros noyaux que nous avons signalées plus haut dans la paroi
des sacs ovariens. Le résultat de mes recherches corres|)ond tout à
fait à la description ((ue donue Chworostansky pour l'origine du
rachis chez Hirudo, Hœmopis, Herpobdellfi et Pontolxlelhi.
Peu à peu le rachis dont nous venons de voir le mode de déve-
loppement s'accroît et les cellules gei-minales qui le composent sont
peu à peu i-epoussées |)ar celles ((ui prennent naissance à la base
(1) C't'sl lijima (|ui a si;,'niilé le jjrcinicr cet t'pitlicliuni.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 357
du bourgeon. En même temps que le cordon grandit, on voit se
diffrrencier dans son axe une masse granuleuse formée d'une
malière protoplasmique légèrement colorable par l'hématoxyline ;
on trouve au début dans cette masse quelques noyaux cellulaires,
mais ceux-ci se groupent à la périphérie au furet à mesure qu'elle
acquiert plus nettement ses caractères.
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Fig. 37. — Coupe de la pHrtie postérieure du sac ovarien de Gloîisosiphnnia
coi)i])l(inata, trois jours après la ponte, passant par l'origine d'un bourgeon
ovulaire /•; cs, cellules conjonctives subépithéliales; ep, cellules de l'épithélium
ovarien ; MA, meiiibnnif adretitive ; ng, noyaux germinatifs ; /'o, paroi ova-
rienne proprement dite ; sp, spermatozoïdes infiltrant cette membrane, on
n'en trouve pas un seul dans la paroi de l'ovaire.
De quelle façon prend naissance cette masse centrale ? Comme
elle se différencie avant que les noyaux se soient entourés d'une
enveloppe cellulaire, on peut la considérer comme un reste de
358
E. BRUMPT
protoplasme non utilisé, ou encore comme un produit de l'activité
cellulaire, une sorte de sécrétion accumulée au centre, ce qui
expliquerait son augmentation de volume pendant toute la durée de
l'ovogénèse. Nous verrons plus loin, à propos de l'ovogénèse des
Ichthyobdellides, les raisons qui nous font adopter plutôt la seconde
hypothèse.
Parmi les cellules germinales indilïérentes qui constituent la
masse périphérique du rachis, il en est quelques-unes (ovocytes)
Fig. 38. — Coupe sagittale paramédiane d'Hemiclepsis marginata. — On aperçoit
au centre le sac ovarien avec une double coupe transversale du cordon ovulaire;
ov, ovocyte ; mn, masse nutritive centrale envoyant des ramifications entre
les diverses ovosonies.
qui grossissent en même temps que leur noyau acquiert, grâce au
groupement difïéreut de sa chromatine, l'aspect caractéristique de
celui des ovules. Les ovocytes grossissent peu à peu, soulèvent
l'épithélium qui les entoure et sont toujours en contact i)ar leur
base avec des ovogonies, ne présentant aucune trace de dégé-
nérescence et ne semblant pas contribuer par conséquent à leur
développement. Ce dernier doit se faire grâce à la masse nutri-
tive centrale. Quand l'ovocyte a fini de grossir {ov, fig. :3<S), il se
pédiculise progressivement, l'épithélium le recouvre toujours et
peu à peu l'ovule ou ovocyte définilivenient constitué tombe dans la
cavité du sac où il reste entouré de son follicule épithélial (fig. 39)
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 359
jusqu'au moment de la ponte ou de la dégénérescence du contenu
ovarien.
Les phénomènes que nous venons d'esquisser chez Glossosiphonia
complanata se poursuivent d'une façon identique chez toutes les
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Fig. 39 — Coupe transversale de Glossosiphonia complanata, quelques jours
avant la ponte, nnontrant les ovules encore entourés de leur follicule dont on
ne voit que les noyaux, cej, coupe du canal éjaculateur dans sa portion initiale
et au niveau du réservoir spermatique ; e.v, pavillon cilié de l'organe pliago-
cytaire, oph, contenant des faisceaux de spermatozoïdes ; Id, lacune dorsale;
ma, membrane adcentire; po, paroi ovarienne; su, chaîne nerveuse ; td, tube
digestif; od, vaisseau dorsal; vr, vaisseau ventral.
Glossosiphonides ; cependant la durée de l'ovogénèse peut être
variable. Dans l'espèce prise pour type, ces phénomènes ne se
produisent qu'une fois par an ; chez Helobdella stwjmlis, qui pond
300
E. BRUMPT
|iliisieurs fois (hiiis l'année, ils doivent nécessairement avoir lieu
plusieurs fois.
Chez les Herpohdellides il se produit un i;rand nonil)re de
cordons ovulaires. Nous avons signalé déjà dans la paroi ovarienne
la présence de petits amas nucléaires placés au-dessous de l'épi-
tliélium ; certains de ces amas se multiplient activement, atteignent
une certaine taille ])uis tombent dans la cavité ovarienne. 11 se pro-
duit ainsi un giand nombre de rachis (1) de dimensions variables.
Le développement des ovules aux dépens des cellules germinales
s'etîectue comme chez Glossosiplionia, seulement au lieu de prendre
naissance à la périphérie, ils se différencient en un point quel-
Fig. 40. — Développement des œufs chez Herpohdella atoniaria. — 1, coupe de la
paroi ovarienne, p, couche musculo-conjonctive ; p/v, cellules de l'épithélium
ovarien ; h, amas de noyaux placés sous répiUiélium et provenant probable-
ment de la division d'une cellule comme celle qui est à leur gauche ; 2, cellules
germinales ; 3, ovocytc, n, avec deux noyaux folliculaires f ; 4, follicule plus
développée avec un ovocyte, nellement séparé de son enveloppe; '.\, follicule
avec un ovule presque mûr ; G, un follicule dépourvu d'ovule.
(•()n(|ue du racliis. (le ])i'emier fait nous indique (prils ne |)euvenl
posséder un follicule d'origine épillicdialc; en elfe!, ce dernier se
dilîérencie de bonne heure au.x dépens des cellules conjonctives à
gros noyau.x aplalis que l'on trouve dans le bourgeon ovulaire. Ces
noyaux des cellules folliculaires (fig. iO, /'), |)résentent une
strnchire bien dinV'renle de celle des no\aux des cellules "ermi-
(1) Ces racliis ont été désignés parlijima Sdus le nom d'Eggs-slrings.
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
361
nales (fig. 40, 2); leur chromatine au lieu d'être réunie en un seul
îlot, comme dans ces dernières, est disséminée dans toute leur
masse, et présente un nombre variable d'îlots chromatiques, en
général, de trois à cinq. Ces noyaux sont beaucoup plus gros que
ceux des cellules épithéliales qui tapissent la paroi ovarienne. Au
début, l'ovocyte n'est entouré que par uue ou deux cellules folli-
culaires (fig. 40, 3). Sur les très jeunes follicules, je n'ai pas vu la
séparation nette entre l'ovocyte et les cellules folliculaires, et la
séparation ne se voit nettement qu'à un stade un peu plus
avancé (fig. 40, 4). La paroi folliculaire, légèrement stratifiée,
s'accroît également en épaisseur et dans un follicule mûr présente
huit à dix noyaux. L'ovule, mis alors en liberté prol)ablement par
simple rupture de la paroi du follicule, se trouve à même d'être
fécondé. On voit en bien des points du rachis des masses ovoïdes
[6, fig. 40) se colorant comme les follicules et pourvus en leur
milieu de huit à dix noyaux volumineux, il est probable que ces
corps proviennent d'un follicule ayant expulsé son ovule, ou encore
l'ayant résorbé.
Chez le Ver de ierve [Allolobophora fœtida) j'ai constaté que l'ovo-
génèse et les follicules se produisent d'une façon identique, ce sont
également chez ce dernier des cellules conjonctives, qui donnent
naissance au follicule. Dans aucun cas les cellules germinales qui
entourent les jeunes ovocytes, ne dégénèrent pour contribuer à
leur croissance comme cela se voit chez beaucoup d'animaux, et en
particulier chez les Ichthyobdellides que nous allons étudier main-
tenant. Prenons pour type TrachelobdeUa lophii. Le rachis qui prend
naissance au fond du cul-de-sac ovarien de cette espèce est de
dimensions extrêmement réduites, il est formé de noyaux germi-
natifs volumineux, possédant des contours très nets. Il se détache
de l'extrémité libre du rachis, de petits bourgeons formés de six ou
huit noyaux et d'une, rarement de deux, cellules folliculaires à
noyau volumineux. Ces bourgeons grossissent, les noyaux germi-
natifs qui le forment se multiplient activement, et, en même temps
qu'eux, la masse protoplasmique dans laquelle ils sont noyés
augmente progressivement. Cette masse doit être considérée non
pas comme produite par le fusionnement d'un certain nombre de
cellules, puisque l'on n'aperçoit aucun noyau dégénéré, mais bien
plutôt comme un produit de sécrétion très voisin sinon identique
362
E. BRUMPT
au protoplasme des ovogonies dont on ii'ai)er(;oiL pas encore
netlemenl les contours. Ce l'ait rend la détermination des limites
cellulaires extrêmement ditficile dans les jeunes follicules. Les
noyaux grossissent peu à peu; quand le follicule a atteint environ
la moitié de ses dimensions définitives, ou même avant, lune des
ovogonies augmente considérablement de volume et se transforme
peu à peu en ovocyte. La multiplication des ovogonies semble
alors s'arrêter et un certain nombre d'entre elles commencent à
dégénérer, leur chromatine se rassemble en une masse qui se
Fig. 41. — Ovogénèse chez les Ichthyobdellides. 1-4, Trnchelohdella lophii ,
5-7, Branchellion iorpc(H)iis. — 1, jeune follicule tel qu'il se détache du
rachis ; 2, follicule plus Agé, la cellule énigmatique, .r, a fait son apparition ;
3, follicule av(!C ovule, o, bien développé. La cellule .i' est accolée à la partie
inférieure de l'ovule, o", ovogonies en voie de régression ; sp, spermatozoïdes
libres dans la masse nutritive ; f'^p, faisceau de spermatozoïdes ayant perforé la
paroi folliculaire ; 4, phagocyte de l'ovaire renfermant à son intérieur des
débris nucléaires. — '6. Branchellion ; o, ovule; o', ovogonies; mn, masse
nutritive ; 0, Ovule presque mùr, la masse nutritive a disparu, il ne reste
que quelques ovogonies dégénérées ; 7, cellules que l'on trouve fréquemment
dans l'ovaire : phagocyte ou follicule dégénéré ?
vacuolarise et qui persiste dans cet étal jusqu'à la ni;ilurilé
complète de l'ovule.
La fîg. 41 montre les divers états de ces follicules ovulaires. On
voit en 3 l'ovule presque développé : la vésicule germiuative avec
sa tache germinative est très nette, le protoplasme qui l'entoure est
séparé en deux couches présentant entre elles une très faible
dilïérence.
L'ovogénèse dans cette espèce est en outre accompagnée de phé-
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 363
nomèDes tout à fait particuliers. A peu près en même temps que
l'ovule se dilïérencie, il apparaît dans le follicule, en son centre
généralement, un gros noyau aplati, à bord échancrés, tout à fait
identique à celui de la cellule folliculaire. D'où provient ce noyau?
il existe dans tous les follicules et persiste, avec les mêmes carac-
tères qu'il présente au début, jusqu'à la maturation de l'ovule, de
plus il apparaît brusquement, et, malgré mes recherches je n'ai pu
trouver aucun intermédiaire entre lui et les noyaux des ovogonies du
follicule dont il ne dérive certainement pas. Comme ce noyau, qui
appartient à une cellule dont nous ne pouvons limiter les contours,
possède les mêmes caractères que celui de la cellule folliculaire
et des phagocytes ovariens, nous nous voyons obligés d'admettre
qu'à une certaine période du développement un phagocyte a fait
irruption dans le follicule, ou bien que la cellule folliculaire s'est
divisée et que l'une des nouvelles cellules a émigré dans le follicule
même. Nous basant sur ce fait que ce noyau est toujours unique et
apparaît toujours au même moment, nous nous rangeons plutôt à la
dernière hypothèse. Si les phagocytes libres pouvaient pénétrer dans
les follicules il serait bien étonnant de n'en trouver toujours qu'un
et d'autre part s'ils avaient la possibilité d'entrer aussi aisément,
il serait vraiment surprenant qu'ils y pénètrent toujours au
même stade du développement. Ces particularités semblent plus
compréhensibles si nous admettons que cette cellule énigmatique
provient du follicule. Quoi qu'il en soit, en même temps que cette
cellule apparaît dans le follicule, on observe dans la masse nutri-
tive de celui-ci, entre les différentes ovogonies, un grand nombre
de spermatozoïdes. En suivant la série de coupes, on arrive alors à
un point où la mince membrane folliculaire a été perforée par un
faisceau de spermatozoïdes (fig. 41, fsp, 3), dont l'extrémité interne
s'épanouit en pinceau et laisse échapper un à un les spermatozoïdes
qui s'insinuent dans toute la masse. Ce phénomène n'existe égale-
ment que chez cette espèce, mais toujours avec une grande netteté.
La pénétration des spermatozoïdes se fait toujours en un point quel-
conque, dans un cas, j'ai même vu un follicule qui était perforé par
des faisceaux de spermatozoïdes en deux endroits. Comme cette
pénétration est un fait constant et continu pendant une période
assez longue du développement, et, comme d'autre part on n'en
retrouve que très peu dans le follicule contenant un ovule arrivé
364 É. BRUMPT
à maturité, il est certain qu'ils disparaissent, mais comment?
est-ce |)ar simple dégénérescence ou sont-ils |)hagocylés par la
curieuse cellule énigma tique que nous avons signalée plus ha\it V
dans ce dernier cas la cellule centrale présenterait une grande
analogie avec ces cellules folliculaires des mammifères qui émi-
grent dans le follicule pour dévorer les débris d'œufs dégénérés.
L'observation des follicules chez l'animal vivant aurait un grand
intérêt et permettrait peut-être de résoudre le problème par l'affir-
mative.
Chez Piscicola geometra, le développement des follicules s'effectue
de la même façon, les ovogonies ont des contours plus nets, mais
sont disséminées irrégulièrement dans la masse protoplasmique
nutritive. Dans les espèces que nous allons examiner maintenant il
se forme une séparation entre les ovogonies et la masse nutritive.
Chez Branchellion torpedinis (fig. 41, 5^, Cet 7) il existe une seule
cellule folliculaire. Dès le début du développement les ovogonies
sont distribuées à la périphérie du follicule ; en même temps
qu'elles se multiplient ce dernier augmente de volume ainsi que
la masse nutritive centi-ale qui semble sécrétée par les ovogonies.
J'ai trouvé dans certains cas dans la masse nutritive des particules
colorées par l'hématoxyline'mais je ne pourrais dire si ces débris
appartenaient à un noyau. A un certain moment un ovocyte se
développe, augmente de volume, la masse centrale disparaît et les
ovogonies restantes entrent en dégénérescence (lig. 41, 6).
Cliez Pontobdella rnurkata et Cystobranchus mammillatus, il existe
trois, quatre ou cinq cellules folliculaires, parfois même davantage ;
les ovogonies sont également groupées à la périphérie et la masse
nutritive au centre; il semble même que les ovogonies sont reliées
à cette masse par un pédicule délié. J'ai retrouvé ces faits dans pres-
que tous les follicules maislesanimaux étudiés n'ayant pas été, dans
ce cas particulier, ti-ès bien lixés, cette apparence était peut-être
duc à une niau\aise lixalion, c'est un point que j'espère reprendre
bientôt.
Chez Trarliclobddla lubrica les follicniles présentent un aspect parti-
culier. Les ovogonies sont également gjou|)(''es autour de la masse
uulritive, mais cette dernière présente au centie une paitic claire
non colorée dans hKiuellc se trouvent une ou deux masses présen-
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 365
tant une coloration nucléaire et ayant des dimensions voisines de
celles des noyaux des ovogonies. De plus, la masse entière semble
radiée ; au premier abord on peut prendre ces loUicules pour des
spermosphères.
Les phénomènes que nous présentent les Ichtyobdellides nous
montrent les rapports étroits qui unissent l'ovogénèse etlasperma-
togénèse, la seule ditïérence entre un follicule ovulaire de Traclœlob-
délia lubrica ou de Branchellion avec une spermosphère de la même
espèce consiste dans ce fait que le premier est recouvert par des
cellules épithéliales ou conjonctives tandis que le second est nu;
d'autre part toutes les cellules de la spermosphère donnent des sper-
matozoïdes tandis que des nombreuses ovogonies du follicule ovu-
laire une seule (1) donnera un œuf. Enlin dernière ditïérence à signa-
ler, dans la spermatogénèse, il reste toujours une masse résiduelle
tandis que la masse nutritive du follicule est entièrement utilisée.
Les ovocytes mûrs présentent quelques différences suivant les
groupes d'Hirudinées. Chez les Herpobdellides et les Ichthyob-
dellides où les œufs sont pondus au milieu d'une masse albu mi-
neuse, ils sont alécithes; chez les Glossosiphonides ils sont pondus
sans gaine albumineuse et possèdent leurs matières nutritives
disséminées dans le protoplasme, l'accumulation du deutolécitlie
rend leur étude histologique beaucoup plus difficile que dans les
deux premiers groupes.
Cellules du contenu ovarien ; phagocytes. — Chez un grand
nombre d'Hirudinées on trouve dans les sacs ovariens, eu dehors
du, ou des, rachis et des follicules un certain nombre d'autres
éléments. Chez les iGlossosiphonides que j'ai étudiées pendant la
reproduction je n'y ai jamais trouvé de spermatozoïdes, par contre
ceux-ci sont extrêmement abondants chez les Herpobdellides et les
Ichthyobdellides où les spermatozoïdes s'accumulent autour des
follicules. Il existe aussi un certain nombre d'éléments cellulaires.
Chworostansky, dans son étude sur le développement des œufs
chez les Hirudinées, distingue chez Rirudo et Ikemopis trois sortes
de cellules libres :
(1) J'ai observé dans certains cas deux jeunes ovocytes dans le même follicule
[Piscicola, PonlobdeUa) mais je ne saurais dire si ces deux ovocytes se sont
développés entièrement.
366
E. BRUMPT
1° Des cellules possédant un noyau bien net, coloré par le carmin,
mono ou binucléaires, provenant de l'épith(''lium ovarien.
2° Des cellules ne se colorant i)as par le carmin, plus claires
que les précédentes.
3° Des cellules dont le noyau rappelle celui des cellules ovu-
laires ; ce sont des œufs détruits.
Je n'ai jamais trouvé chez les Hirudinées que j'ai étudiées les
cellules du second type, qui, d'aprcs l'auteur cité, semblent être
spéciales à Hirudo et Hcemopis.
Cbez G. romplanata on ne trouve dans les sacs ovariens que des
cellules mono ou binucléées qui proviennentde l'épithélium caduc
Fiff. 42. — Diverses cellules libres de (Tloftsosip/wnia coinplaiiata. — 1, 2, 3, 4,
divers aspects des cellules de l'organe phagocy taire; 3, 6, cellules de l'épitlié-
lium cœlomique ; 7, 8, 9, phagocytes des lacunes cœlomiques ; 10, 11, cellules
des sacs ovariens ; 12, cellules de l'oviducte ; 13, phagocyte testiculaire.
de ces sacs. Ces cellules ont un contour généralement ellij)tique,
certaines cependant sont arrondies et leurs dimensions ainsi que
leur aspect sont identiques aux jeunes amibocytes de la cavité
cœlomique (40, 11 fig. 42). Comme je n'ai jamais rencontré de débris
à l'intérieur de ces cellules pendant l'ovogénèse, je ne puis afïirmer
leur pouvoir phagocytaire, qui est probable cependant, étani donné
le rôle que remplissent leurs bomologues chez leslchtliyobdellides.
Dans l'oviducte de (il<moiiiplioniacomplanata, on trouve toujours un
grand nombre de cellules arrondies, jeunes, à gros noyaux, iden-
tiques aux jeunes amibocytes de la cavité générale; leur homolo-
gation est d'autant plus facile ([ue ces cellules semblent provenir
d'un petit organe phagocytaire que nous avons déjà signalé sur la
partie postéi-ieure de l'oviducte. Cet organe phagocy taij-e est
inconstant, on le lencouire fréquemment sur les coupes, et je l'ai
REPRODUCTION DES HIRIJDINÉES 367
mis en évidence il y a plusieurs années, chez un exemplaire, en
injectant de l'encre de Chine dans le cœlome. On voyait par trans-
parence deux petites taches noires, un peu plus petites que les
organes phagocytaires néphridiens, situées de chaque côté de
l'oritice femelle. Ces phagocytes de l'oviducte ont peut-être pour
fonction de faire disparaître les follicules vides et les spermato-
zoïdes en excès qui peuvent persister après la ponte.
Chez les Ichthyobdellides la résorption phagocytaire des œufs
ou des débris ovulaires est un fait fréquent. Chez Trachelobdella
lophii, par exemple, on trouve de gros phagocytes, à tous les états de
développement, qui font disparaître des ovules dégénérés, des sper-
matozoïdes et des ovogonies provenant de la désagrégation précoce
des follicules. On retrouve de plus dans l'ovaire des masses qui
semblent être les restes du follicule, quand ce dernier a expulsé
l'ovocyte mûr qui est nu dans la cavité ovarienne. Il est possible
qu'à ce moment la cellule folliculaire qui est homologue de l'épi-
thélium ovarien phagocytaire, prenne cette dernière fonction et
fasse disparaître les résidus qu'elle peut contenir.
Chez Cystobranchus mammillatus, les phagocytes ont d'énormes
dimensions et forment parfois un véritable syncythium, à quatre ou
cinq noyaux, autour d'un follicule. N'ayant pas trouvé le follicule
altéré au milieu de cette masse je ne saurai dire s'il peut être
détruit, dans ces conditions.
Piscicola geometra possède dans son ovaire un nombre immense
de petites cellules, à noyau bien distinct; elles sont toujours
entourées par des spermatozoïdes, mais leurs dimensions sont si
minimes que malgré leur homologie certaine avec les phago-
cytes des espèces précédentes, je ne puis alTirmer leur rôle avec
certitude.
Dégénérescence ovulaire. — L'ovogénèse se produit pendant
toute la durée de la reproduction avec une très grande activité ;
comme un nombre relativement très faible d'oeufs est pondu, on
peut se demander ce que deviennent les centaines d'ovules qui
sont mis en liberté dans la cavité ovarienne.
Les ovules non pondus sont détruits par des phénomènes de
dégénérescence.
Nous pouvons distinguer deux cas : dans le premier, les ovules
368 É. BHLMPÏ
sont déli'iiits dans leur follicule même; dans le second ils sont
déiriiils nue fois mis en lil)ert('' dans les sacs ovariens.
I^e premier cas s'observe surtout dans les ovaires d(^s animaux
mal nouri'is, ou vivant dans des conditions iléfavorables. Ainsi,
dans les ovaires de Ti'ochètes non fécondées, et, soumises dans de
mauvaises conditions à un isolement prolongé, on trouve un grand
nombre d'ovules en voie de dégénérescence graisseuse et fragmen-
taire signalées déjà |)ar Scbneider chez Uirudo.
Dans le second cas j'ai constaté, chez les Trochctes, très fréquem-
ment aussi, la dégénérescence fragmentaire, on aperçoit en ditïé-
rents points de l'œuf des fuseaux de segmentation. Mais ce que l'on
voit suitout, ce sont des œufs dont le noyau a disparu par chro-
matolyse, on trouve dans ce cas, dans le protoplasme, un certain
nombre de petites vacuoles circulaires très nettes avec un, deux ou
plusieurs grains de cliromatineàleurintérieur. Ce dernier modede
dégénérescence est le plus répandu, je l'ai retrouvé également chez
Trachelohdella lophii, BrancJiellion torpedinis, Trochcla sîibvimlh (1).
Enfin, chez les Glossosiphonides j'ai observé plusieurs fois une
dégénéi'escence totale, d'une part par suite de non fécondation,
d'autre part comme conséquence de mauvaises conditions hygié-
niques. Toutes les Glossosiplionia complanata que j'élevais dans des
tubes pour mes expériences et qui n'avaient pas été fécondées,
n'ont pas pondu. Leurs œufs après avoir été apparents dans la
cavité ovarienne [tendant |)lusieurs jours furent résorbés tota-
lement. Celles (|ui avaient été fécondées et qui vivaient dans
des conditions identiques ont pondu et les œufs se sont déve-
loppés.
Voici les phénomènes tels que je les ai obsei'vés chez Glos-
sosiplioniacomplaiana eX Hernie le psis manjinata. Le 27 mai j'isole,
dans un petit tube de 10 centimètres cubes environ, un exem-
plaire d'//pm^c/e/)S^sma^///wc/Yr/ ayant l'écemment sucé un poisson ; les
(I) J'ai ol)srrv(' cotte dissociation du noyau d'une façon très netti' ciiez Tniclie-
Inhdi'Ud lophu, on trouve disseininrs dans le protoplasme (iuatre,cinq on six petits
corps arrondis non colorables ayant cliacun a leur intiTirur un ou deux t^rains de
chroniatine. Chez Trochi-td xiilirindix on trouve souvent a l'intérieur des ovules
en dégénérescence un certain nombre de corps analogues, généralement de huit
à dix, ces corps possèdent la même structure que les noyaux folliculaires, mais,
comini' à cet état le follicule a <lisparu je ne pense pas que ceux-.-i aient émigré
a rintcricur, ce qui a d'ailleurs déjà été si;,'nal('. .le si'rai plulot porti' a croire à
des piiénomèn(^s de chromatolysi; nucléaire, (jui paraissent bien établis chez Tra-
chelobdella lophii.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 369
ovules déjà visibles dans l'ovaire, sont d'un très petit diamètie, les
organes phagocytaires ne se voient pas et les testicules sont très peu
apparents. Le 14 juin les ovules sont très volumineux et libres
dans les sacs ovariens, la ponte semble imminente ; le lendemain,
la limite des œufs est moins nette, l'animal est toujours bien
portant, mais il ne semble pas disposé à pondre. Le 16 juin on
n'aperçoit plus que quatre ou cinq ovules ayant conservé leurs
contours, noyés dans une masse jaune tout à fait fluide formée par
la fonte brusque de tous les autres ovules. De plus les organes
phagocytaires sont énormes : ils atteignent le diamètre d'un ovule
mûr et tranchent par leur couleur jaune sur le fond vert des tégu
ments. C'est à ce moment que l'animal a été lixé.
L'étude hislologique montra la cavité générale remplie d'une
substance identique à celle du déliquium ovarien; on trouvait de
plus presque tous les phagocytes bourrés de granulations vitel-
lines. Les capsules néphridiennes étaient également remplies de
phagocytes ayant englobé des globules vitellins. Dans cet état
tous les éléments cellullaires avaient pris le même aspect qu'après
une injection de jaune d'a^uf de poule dans le ccelome d'une Glosso-
siphonia. Une question se pose ici. Comment le contenu des sacs
ovariens a t-il pu passer dans les lacunes cœlomiques ? Est ce par
rupture des parois ovariennes, par suite d'une dégénérescence
simultanée des éléments pariétaux ? C'est un point que des re-
cherches ultérieures [lourront probablement élucider.
Tissu vecteur. — Il nous reste maintenant à décrire la structure
hislologique du tissu vecteur. Ce tissu n'étant qu'une simple
hypertrophie des parois ovariennes, présente dans son ensemble
la même structure générale (]ue ces dernières.
Chez Fisckola yrometra, il se montre nettement constitué
comme une simple accumulation de cellules conjonctives, et
se continue insensiblement en avant et en arrière avec le tissu
de soutien qui se trouve placé entre les différents champs muscu-
laires. On y distingue des cellules de deux sortes (hg. 43), les unes
à petits noyaux, pc, forment la partie fondamentale du tissu;
les autres cellules, gc, beaucoup plus volumineuses, sont plus ou
moins vacuolées, elles sont généralement accolées à la suite les unes
des autres et forment des traînées très nettes. Du côté cœlomique,
la masse de tissu vecteur est limitée par une assise cellulaire con-
Méin. Soc. Zool. de Fr., 1900. xiii. — :i4
lilO
K. BRUMPT
tinue l'orméede cellules identiques, comme dimensions, aux précé-
dentes mais non vacuolaires, ces cellules forment une barrière
infranchissable pour les spermatozoïdes qui sont obligés de suivre
leur paroi inférieure pour se rendre dans le conduit vecteur et de
là dans l'ovaire. Cette membi-ane limitante 1' iig. 43, se retrouve
sur l'ovaire avec les jnèmes caractères.
Fig. 43. — Eléments constituant le tissu vecteur. 1 — Chez Pi se ico la fjpoiiiftra,
gc. ^'randes cellules; pc, petites cellules. 1' — ce, cellules de l'assise limitante.
2 — Chez Branchellion torperlinls. 3 — Chez Acanthnhdella peleiliiia. la
dernière cellule de droite présente une structure assez curieuse.
Branchellion torpedinis possède un tissu vecteur formé des mêmes
éléments que Piscicola, il n'en diffère que parles dimensions des
cellules. De plus, il n'est pas limité du côté de la cavité générale
dont il est séparé par une épaisse couche de muscles et de con-
duits glandulaires, il se met cependant en relation avec elle par
des prolongements nombreux qui vont jusqu'à la paroi cœlomique
en passant entre les différents éléments qui constituent les tégu-
ments. Les petites cellules ont en général de plus faibles dimen-
sions que précédemment, par contre les grandes deviennent plus
volumineuses et sont remarquables par leur variabilité et l'irrégu-
larité de leurs contours. Entre ces cellules le tissu vecteur présente
des lacunes nombreuses mais de petites dimensions.
Chez Cystobranchus mammillatus, Trachellobdella lophii le tissu
vecteur ne piésente rien de particulier.
Acanllwbdella peledma présente une structure un peu spéciale. Le
tissu vecteur se présente comme une simple hypertrophie de la
paroi postérieure de l'oviducte, la masse ainsi formée est creusée à
son centre d'une volumineuse lacune dont la paroi postérieure et
supérieure est extrêmement délicate, surtout sur la ligne médiane
(fig. 32). Dans cette lacune on trouve des éléments arrondis, à gros
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 371
noyau très facilement colorable, de dimensions très variables,
ces cellules présentent les mêmes caractères et sont identiques
aux cellules qui forment la paroi de cette lacune ainsi que la paroi
interne des sacs ovariens, seulement dans ces derniers ou ne trouve
jamais des cellules aussi volumineuses que celles que l'on rencon-
tre sur les parois de la grande lacune du tissu vecteur. Je n'ai pas
rencontré de spermatozoïdes dans ce tissu, mais son homologie
avec les précédents est certaine.
CHAPITRE V
Accouplement
L'historique de ce chapitre est peu chargé, nous mentionnerons
à propos de chacune des espèces étudiées les résultats déjà acquis
sur ce point quand cela sera nécessaire.
Herpobdellides. — Herpobdella. — Les différentes espèces de ce
genre ont un mode de reproduction identique. Les observations
d'iijima sur les espèces japonaises, celles de Brandeset les miennes
concordent absolument. J'ai déjà dit dans mon introduction que
l'observation du curieux accouplement de ces Vers, en 1897, fut le
point de départ de ma thèse.
Voici la description de ce phénomène donnée par lijima :
« The anterior portion of two individuals, attached by their suc-
kers to the glass vessel near each other, are spirally entwined in
such a mannerthat the ventral surfaces of their génital bands are
always brought into apposition. They maintain this position for a
considérable time, now and then changing the direction of their
winding, and relaxing or lightening their hold. Sometimes the act
is of short duration, and two or three times renewed at short
intervais. At other times, and when disturbed, the act ceases alto-
gether, or else they combine with other individuals. It is évident
that there can be no reciprocal fecundation while the leeches are
coupling in the position abovedescribed. »
Cette description est la reproduction très fidèle du prélude de
l'accouplement, et non pas de l'accouplement lui-même. lijima
ajoute plus loin : .« As there is no intromittent organ, it is proba-
ble that the maie orifice with its prominent muscular lips clasps
372
E. BRUMPT
Ihe l'eiiiak'urilice, while llie speimaluzoa are forcée! onward by Ihe
aclion ot tlie ejaculatory organ. » Le même auteur décrit sous le
nom d' u abuormal copulation » des phénomènes qui aboutissent
au (lép()tde spermatophores sur les téguments, il signale même le
passage du sperme en grandes masses dans les tissus, el je ne puis
m'expliquer comment cet auteui-,(|ui décrivit pour la |»remicre lois
Fig. 'i4. — Accouplement û'Ih'ijKihilclld nlonniriii . — A j;iiuclie deux individus
au (lél)ul (le l'accouplement, celui de droite présente à la partie inférieure un
spermatopliore, xp, déposé depuis 4S heures. A droite les mêmes individus vus
par la face v(întralc après raccouplement, l'individu de; gauche a été fécondé sur
le bord du clitellium, celui de droite au-dessus de l'orifice màlc. c, c', cicatrices.
la structure bislologi(jue de l'ovaire et de ses parois, n'a pas
découvert en même temps le |)assage des spei'matozoïdes à travers
la paroi ovarienne, i)li(''nomcno qui se voit avec la |)lus grande
lacilité.
REPRODUCTION DES HIRIDINEES
373
J'ai observé un très grand nombre de fois l'accouplement d'ffer-
pobdella atomaria et (VHerpobdeUa octoculata. Ces deux espèces avant
de s'accoupler définitivement présentent les mêmes caractères
qu'Iijima a si fidèlement décrits, ces préludes durent un temps varia-
ble suivant l'âge des animaux et la durée du temps pendant lequel ils
ont été isolés. Les animaux isolés depuis longtemps, et, s'étant déjà
accouplés plusieurs fois, ne tardent pas à se féconder ; le début
de la fécondation est marqué de
suite par l'aspect que prennent ces
animaux. Pendant les quelques mi-
nutes qui précèdent la fixation du
spermatophore, les animaux ont leur
orifice mâle béant et font de violents
efforts pour le fixer en un point quel-
conque du corps, généralement sur la
région clitellienne. Dès que les orifices
mâles ont adhéré à la peau et que le
spermatophore a commencé à se
former, les animaux perdent leur
rigidité, ils deviennent mous, leur
corps est bosselé irrégulièrement et
ils ne réagissent que faiblement aux
excitations extérieures. Cet état se
prolonge jusqu'à la fin de la copula-
tion qui peut durer dix minutes, une
heure et même davantage. Pendant
toute la durée du phénomène le
sperme est injecté lentement dans les
tissus de l'animal fécondé à l'aide du
spermatophore qui, dans ce cas parti-
culier, joue le rôle de simple canule
comme l'a fait remarquer Brandes (1),
Ce n'est pas ici par des contractions
violentes que le sperme est injecté
comme chez les Glossosiphonides,
mais par la simple élasticité des con-
duits éjaculateurs distendus par les
masses considérables de sperme qu'ils
Fig. 45. — Accouplement d'Eer-
pohdclla atntnaria. — L'ex-
emplaire supérieur est fixé
à la paroi d'un bocal, l'autre
exemplaire est fixé sur lui
par sa ventouse postérieure,
ils =e fécondent en des points
très éloiisrnés du clitellum ;
on voit par transparence le
sperme se frayer un passage
entre les muscles louLiitudi-
naux (tr, 1r,) : -s-, sperme
s'écliappant par une rupture
accidentelle de la peau.
374 E. BRDMPT
contiennent. Quand l'accouplement est terminé, les deux animaux
font des eiïorts violents et se séparent chacun abandonnant sur la
peau de son congénère, le spermatophore qu'il a sécrété.
La figure 44 montre à gauche deux individus en copulation,
l'un d'eux porte sur la face dorsale un spermatophore, sp, déposé
quarante-huit heures avant et sur le point de se détacher, à droite
les mêmes individus après la copulation, avec les points où ont été
déposés les spermatophores.
Dans les premières copulations, les animaux prennent des posi-
tions beaucoup plus anormales, la figure 45 montre deux individus
s'accouplant pour la première fois, l'exemplaire supérieur fixé
par sa ventouse postérieure féconde le second exemplaire fixé sur
lui, et est fécondé par lui, en des points très éloignés du cli-
tellum.
Les Herpobdelles sont des animaux extrêmement voraces, dès
que l'accouplement est fini, quand elles sont mal nourries, elles
dévorent le spermatophore qu'elles ont reçu ou qu'elles viennent
de déposer, aussi pour observer ces corps sur des animaux vivant
en commun, faut-il avoir grand soin de les pourvoir d'une nour-
riture abondante. C'est pour cette même raison qu'il faut éloigner
ces Vers des récipients où l'on élève des Glossosiphonies, car ils
recherchent et dévorent avec une grande avidité les volumineux
spermatophores de ces animaux.
Trocheta subviridis. — L'accouplement de cette grande espèce n'a
jamais été décrit. Le professeur R. Blanchard ayant eu l'amabilité
de mettre à ma disposition sa superbe collection d'Hirudinées, j'ai
passé en revue plus de cent Trochètes adultes, recueillies par lui dans
les environs de Gênes, avec l'espoir de trouver sur elles soit des
spermatojthores, soit tout au moins des cicatrices laissées par leur
chute; ces animaux récoltés au mois de mai ne m'ont lien présenté
de particulier. M. Brian a eu la comi^laisance de récoller pour moi
dans la même localité et de me le faire parvenir un lot très impor-
tant de ces animaux au laboratoire, au mois de janvier. J'ai élevé
ces Vers jusqu'au mois de mai, il est probable que la captivité ne
leur plaisait pas, car ils maigrirent considérablement. C'est proba-
blement i)Our la uumîe raison qu'ils ne se sont pas accouplés. La
structure de leurs organes génitaux pci-mel de croire que l'accou-
plement se produit comme chez HerpohdeUa; je n'ai pas trouvé de
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
375
spermatozoïdes clans les ovaires des animaux qui vivaient en com-
mun, il n'y avait donc pas eu fécondation.
Glossosiphonides. — Glossosiphonia complanata. — L'accouplement
de cette espèce à l'état normal se produit de préférence la nuit. Au
moment de la reproduction on trouve dans les cuvettes où on
élève ces animaux, des exemplaires portant trois, quatre et quel-
quefois même jusqu'à six spermatophores vidés sur leur face
dorsale. Les accouplements dans la journée sont rares. Pour les
provoquera volonté il suffit d'isoler des séries d'animaux pendant
plusieurs jours, l'accouplement se produit généralement dès que
j«-pf^?:SVS«^!2',T" -
Fig. 46. — Accouplement de Glossosiphonia complanata. — En haut deux exem-
plaires se fixant l'un à l'autre par leur ventouse buccale ; en bas les mêmes
exemplaires se séparant l'un de l'autre, chacun d'eux abandonne sur les
téguments de son congénère un volumineux spermatophore que l'on voit
sortir par l'orifice mâle.
les animaux se rencontrent. L'accouplement peut être unilatéral,
un individu isolé, mis en présence d'un autre exemplaire de la
même espèce lui dépose un spermatophore en un point quelconque
et s'éloigne ensuite; l'accouplement réciproque s'observe aussi sou-
vent et la lig. 46 montre deux exemplaires se préparant à copuler,
et, ces mêmes exemplaires se séparant en faisant de violents efforts
pour remplir leurs spermatophores avant de les expulser déhniti-
376 É. BRUMPT
vement. L'accouplement se produit avec une extrême rapidité ;
quand l'un des deux animaux résiste l'autre se tixe sur lui par
sa ventouse antérieure, et, après avoir fixé la base de son sper-
uialo])liore. se laisse eniraîner jusqu'à ce que ses fonctions soient
accomplies. J'ai constaté un l'ait que je considère comme ayant un
certain intérêt et qui peut être rapproché des perfectionnements
que subit la fonction de l'accouplement chez les Herpobdelles.
Certains grands exemplaires de Glofisosiphonia complanata, cons-
Utuant une variété bien définie, sont fécondés par les diverses
exemplaires de cette espèce, mais refusent de s'accoupler avec eux.
Les exem])laires de cette variété ne s'accouplent qu'entre eux, et, au
lieu de se déposer furtivement un speimatophore en un point
quelconque, ils font précéder cet acte d'une période d'excitation
tout à fait comparable à ce qui se passe chez les Herpobdelles ;
après le dépôt du spermatophore qui se fait toujours au voisinage de
l'orifice femelle, les deux animaux au lieu de se séparer restent
encore longtemps enlacés. C'est un changement de mœurs qu'il me
semblait intéressant de signaler chez des êtres aussi inférieurs.
(iUmoùphonia hcterodita. — L'accouplement de ces Vers se i)roduit
à peu près comme dans la variété de ^7. eomplanata dont nous
venons de parler, ils se tiennent unis l'un à l'autre pai" leur ven-
touse buccale qu'ils fixent sur un point du clitellum. Le dépôt des
spermatophores a toujours lieu sur cette région, aune faible dis-
tance à droite ou à gauche des orifices sexuels.
Helobdella algira. — Kovalevsky n'a pas décrit l'accouplement de
cette espèce dont il a loui-ni une très belle monograpiiie, il a
constaté le dépôt constant de spermatophoi-es, à droite et à gauche
de l'orifice mâle, au fond d'une petite déi)i-ession située en ces points.
J'ai étudié un certain nombre de ces animaux en Algérie, aux mois
d'août et septembre, la saison était trop avancée et je n'ai pas eu
l'occasion de voir leur accouplement.
Helobdella stagnalis.— Ceite espèce qui est la plus répandue dans
l'Europe entière, copule cerlainement par des spernuiloplioies
coinnie l'analomie me l'a démontré, mais malgré des isolements
prolongés el des essais nombreux je n'ai jamais pu réussira assister
;i l'accouplement.
Placobdella catenigera. — Ebrard a observé cette espèce en 4854 ;
voici ce qu'il en dit : « Aux derniers jours du mois de mai, j'ai
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 377
trouvé deux Glossosiphonies (var. Porte chaîne de Moq.-Tand.)
qui étaient accouplées. Elles étaient fixées tète à tète à la face infé-
rieure d'une pierre par leurs ventouses qui étaient très rapprochées.
Leur corps était contourné de telle sorte qu'un des côtés touchait
la pierre et que l'autre était libre ; elles étaient accolées par leur
surface abdominale. Une seule de ces Annélides fécondait
l'autre, car les ayant séparées je n'aperçus qu'une verge. Les
ovaires de l'une d'elles se gonflèrent et se colorèrent peu à peu en
blanc, et quarante cinq jours après elle fit des œufs. »
Ebrard n'avait aucune idée des spermatophores et il est bien
évident que ce prétendu pénis n'était autre qu'un de ces corps.
Tout récemment Kovalevsky (9) eut l'occasion d'examiner un
grand nombre de ces animaux. Il a toujours constaté l'échange de
spermatophores entre les individus accouplés. « Cet acte consistait
dans l'échange de spermatophores entre les deux individus en
copulation, il se passait seulement entre les organes mâles. Les
individus qui copulaient collaient leurs spermatophores aux orifices
génitaux mâles. Les orifices génitaux femelles ne prenaient
aucune part à cet acte, ce qui était d'autant plus naturel que les
ovaires et leurs conduits, au moment de la copulation, étaient encore
dans un état complètement rudimentaire. Les Hœmenteria{H. cos-
tata Millier = Placobdella catenigera), comme les autres Clepsines et
aussi les Néphélides ne possèdent pas de Recepîaculnm seminis. »
J'ai récolté plsieurs exemplaires de cette Hirudinée dans le
Ruminel, à Constantine, à la fin d'août 1899. Les testicules se
voyaient par transparence, mais malgré leur isolement ces animaux
ne se sont pas accouplés.
Placobdella plana. — Cette espèce qui a été le point de départ du
travail si suggestif de Whitman, dépose ses spermatophores en un
point quelconque des téguments, mais généralement sur la face
dorsale.
Liostomum cocrineum. — Je n'ai pas étudié cette espèce vivante,
mais, passant en revue la riche collection du Professeur R. Blan-
chard, j'ai trouvé environ une quinzaine d'exemplaires qui étaient
porteurs de spermatophores. Ces corps étaient de taille considé-
rable; dans ma première communication (2), je ne parlai que de
deux spermatophores vides que j'avais trouvés; ils mesuraient 9 à
10 millimètres de longueur. J'en ai trouvé plusieurs absolument
378 É. BRUMPT
pleins depuis cette époque, ils atteli^nHient ries dimensions plus
considérables et étaient incurvés comme une lame de sabre turc;
ils étaient fixés en un point quelconque des téguments.
Hemidepsis tesselata. — F. Mûller a observé il y a bien long-
temps déjà (1844) l'accouplement de cette espèce, il le décrivit en
quelques lignes :
« Mit dem Fusse festsitzend saugt jedes der beiden Individuen
mit dem Kopf sicli an der Bauchseite des andern fest, worauf ein
konisclies Urganaus der vordern Geschlechtsôiïnung sicb aussi iilpl
und in die hintere des anderen Thieres eintritt ; so vereinigt
sitzen die Thiere meist mehrere Tage lang. »
Whitman cite ce passage de Millier et le fait suivre du commen-
taire suivant :
(( C. tessulata, il Mûller's observation be corect takes an exceptio-
nal position, which is ail the more difficult to explain, as C. margi-
nata, and a number of otber closely allied species lound in
America and Japan, cerlainly ail agrée in tbe habit of attaching
their spermatophores to the exterior ».
J'ai trouvé plusieurs grands exemplaires de cette espèce aux
environs de Paris il y a quelques années, mais n'ayant pu m'en
procurer de nouveaux je fis une étude anatomique des exemplaires
que je possédais. Les portions terminales des canaux déférents
possèdent la même structure que chez les autres espèces de Glos-
sosiphonides, la seule différence consiste dans l'existence d'une
portion commune très longue s'ouvrant au sommet d'une saillie
assez développée pour mériter le nom de pénis, mais ne semblant
pas devoir fonctionner comme tel. Me bornant à ces connaissances
j'écrivis dans ma première communication (2), comme commen-
taire à la suite de la description de Millier, que l'anatomie des
organes génitaux ne permettait pas d'expliquer aisément les obser-
vations de cet auteur. Dans une note toute récente Brandes a
décrit l'accouplement de cette espèce et a confirmé entièrement
les observations de MuUer. Mais il y a ajouté un point extrê-
mement intéressant, mettant d'accord les connaissances anato-
miques et les faits, et qui consiste en ce que, s'il n'existe pas de
spermatophores doubles comuie chez les autres Glossosiphonides,
on rencontre de petites « Seki-el balhui » qui sont introduites dans
l'orifice femelle et qui semblent être des spermatophores rudimen-
REPRODUCTION DES HIRUDTNEES
379
laires introduits par le pénis au lieu d'être fixés à l'extérieur.
Hemiclepsis marginata. — L'accouplement de cette espèce peut
s'observer très facilement depuis le mois de mars jusqu'au mois
de juillet. Comme les spermatopliores sont de très petite taille
leur dépôt se reproduit à des intervalles très rapprochés. J'ai vu
chez les animaux isolés depuis quelque temps l'accouplement
se produire avec une extrême violence. Un individu se fixe par
sa ventouse postérieure sur une partie du corps de l'autre indi-
vidu, qui généralement, cherche à s'enfuir et lui dépose un, deux,
j'en ai vu un déposer quatre spermatophores successivement sur
la face dorsale de sa
victime. Dans certains
cas, le dépôt récipropre
des spermatophores est
même totalement im-
possible, en particulier
quand l'individu fécon-
dateur se fixe par sa
ventouse postérieure
sur l'orifice mâle de
l'autre exemplaire qu'il
maintient ainsi de for-
ce avec une grande
énergie. Quand les ani-
maux n'ont pas été iso-
lés l'accouplement ne
se produit pas un aussi
grand nombre de fois,
mais il est toujours
extrêmement rapide.
Ichthyobdellides. —
Po/itobdella mu ricata. —
L'accouplement n'a en-
core jamais été décrit. J'ai eu l'occasion de voir à Roscotï (1) deux
Pontobdelles qui venaient de s'accoupler, car elles étaient placées
côte à côte et possédaient chacune sur leur clitellum un spermato-
Fi^. 47. — Région clitellienne dr l^oittohdella
miiricata vue par la face ventrale. 1, 2, 3, 4, 5,
6, anneaux du clitellum ; orf, orifice mAle ;
o2\ orifice femelle ; r, cl, cicatrices laissées
par la chute de spermatophores : n, sperma-
tophore vidé en place sur le pourtour de
l'oritice mâle.
(1) En août 1S97.
380 É. BRUMPT
phore fraîrhenient déposé d'un blanc éclatant, ces masses se vidè-
rent dans les téguments. Les spermatophores sont placés en un
point quelconque du corps et on en rencontre fréquemment plu-
sieurs sur un même individu. J'ai conservé dans l'alcool deux
exemplaires, l'un de deux centimètres, l'autre de quatre qui por-
taient déjà des spermatophores. L'un deux a été coupé et j'ai
observé l'accumulation de sperme dans le tissu vecteur qui était
déjà formé ; il n'y avait pas encore de cellules ovulaires dans les
ovaires.
Piscicola geometra. — Leydig (1) est le premier auteur qui ait fait
une étude monographique de cette espèce, il décrivit le spermato-
phore, en donna une ligure très incomplète, et constata qu'il était
toujours fixé sur l'orifice femelle. Scheider (2) confirma entièrement
les observations de Leydig, mais considéra le dépôt de spermato-
phores comme un phénomène sans importance tant que la maturité
des O'ufs ne se manifeste pas, car, on ne trouve aucun spermatozoïde
dans les conduits ovulaires. Tout récemment le professeur Kova-
levsky (8) observa l'accouidement d'une paire de Piscicoles et cons-
tata que les organes mâles semblaient seuls prendre part à l'ac-
couplement, les orifices femelles n'étant pas en contact avec eux.
Au mois d'avril 1898 j'eus un grand nombre de Piscicoles à ma dispo-
sition et je vis très fréquemment l'accouplement de ces animaux,
j'ai donné les faibles résullats obtenus dans ma première commu-
nication (2). Depuis cette époque j'ai repris ces études en détail,
et, j'ai observé au laboratoire leur accouplement plusieurs fois
chaque jour, pendant toute l'époque de la reproduction. La lig. 48
montre la partie antérieure de deux animaux en copulation ; ils se
fixent en général loin l'un de l'autre et se maintiennent par leur
partie antérieure repliée comme l'indique la figure ; parfois ils
sont placés à cAté l'un de l'autre mais présentent toujours la
même disposilion. (]et accouplement peut durer quelquefois pen-
dant cinq ou six heures, généralement moins. Les deux animaux
une fois fixés l'un à l'autre restent immobiles et ne se contractent
de temps à autre que sous l'influence d'excitations extérieures :
lumière, cho(;, etc. Nous voyons en sp les volumineux sperma-
tophores qui sont sécrétés pendant l'accouidement. Quand on
anesthésie ces Vers avec de l'eau de Seltz dès le début de leur
réunion, on voit très uettement comme sur la lig. 49 le spermato-
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
381
phore déjà déposé être encore relié par les deux petits tubes
latéraux à l'oritice mâle par où il a été expulsé. Les spermatophores
sont déposés au dessous de l'oritice iemelle sur l'aire copulatrice
(tig. 49, p. 103), ils sont toujours orientés de la même t'aron : la base
du spermatophore est placée à la partie toute inférieure de cette
zone, tandis que son sommet se trouve toujours près de l'orifice
femelle. Après leur séparation, les Piscicoles semblent chercher à
Fig. 48. — Accouplement de deux Pi^cicola (jeoiiiPtra. Les individus À et B
dont on ne voit que la partie antérieure se déposent l'un sur l'autre un volu-
mineux spermatophore au niveau de l'aire copulatrice.
se débarrasser de leur volumineux spermatophore, elles enroulent
la partie antérieure de leur cou autour de la base du corps et font
glisser l'anneau ainsi formé jusqu'en haut, passant ainsi au dessus
du spermatophore que je n'ai jamais vu céder à de semblables
manœuvres.
L'accouplement des Cystobranches n'a jamais été décrit, les
382
BHIJMPT
Cijslobranclius fastciatm Gl resplrans i\u\ possi-denl une aire copu-
latrice encore mieux différenciée (jue celle de la Piscicole doivent
certainement coi)uler d'une façon identique.
Nous avons signalé chez Cystohranchus mammillatm l'existence
d'une aire copulatrice spéciale située à l'intéi'ieur même de la
boui-se dépendant de l'organe mâle. Sur la coupe sagittale, lig. 34,
on peut voir dans l'intérieur de la bourse une grande quantité de
sperme dont une partie pénètre dans le tissu vecteur, au dessus de
Fig. 4Ù. — Accouplement de riscicola ijCDtnelra. Les deux exemplaires de la
fii;ure précédente anosthésiés par l'eau de Seltz. On voit très nettement le
sperinatophore de .1 encore engagé dans son orifice mâle déposé sur l'aire
copulatrice de li, et inversement.
lui oïl trouve un |»etit fragment coloré par l'acide pi('ri(|ue qui est
peut être un débris de spcruiatophore ou bien un petit amas de
substance sécrétée par la portion terminale des canaux déférents.
L'accouplement doit donc se produire, fait unique dans la série ani-
male, par injection de s|)erme dans l'organe mâle de l'individu
REPRODUCTION DES HIRUDLNÉES 383
fécondé à travers l'orifice mâle apparent (1); nous avons montré
plus haut que ce phénomène, en apparence si extraordinaire,
pouvait se ramener à un type très simple.
Trachelobdella nodulifera. Cette espèce se présente très souvent
avec la bourse évaginée faisant sur sa face ventrale une volumineuse
saillie conique percée à son sommet d'un oritice qui est l'oritice
commun des canaux éjaculateurs, l'oritice mâle par conséquent, au
dessous de lui se trouve un autre petit oritice qui est celui du petit
organe musculeux énigmatique que Johansson a découvert au
fond delà bourse de cette espèce, enfin à la base on trouve deux
dépressions assez considérables que dans une communication an-
térieure (2) j'avais pris pour les orifices des canaux éjaculateurs.
Sur ces dépressions, on trouve parfois de petits corps filiformes
qu'Olsson découvrit le premier et prit pour des cirrhes péniaux;
Johansson établit leur véritable nature et démontra que c'était des
spermatophores. J'ai retrouvé plusieurs de ces spermatophores en
place et je puis confirmer l'assertion de ce dernier auteur. Nous
avons déjà dit plus haut, que, ces dépressions sur lesquelles les
spermatophores étaient fixés pendant l'accouplement étaient des
aires copulatrices internes, et que le sperme injecté en ce point dans
les tissus pénétrait à travers le tissu vecteur (vésicules séminales
de Johansson) jusque dans la cavité ovariennne. Gomment se fait
la copulation? 11 est évident, d'après ce que nous savons des Glosso-
siphonides, que dans la fixation du spermatophore l'orifice mâle
doit être en contact avec le lieu du dépôt, or chez ces animaux,
l'orifice mâle se trouve au sommet de la bourse évaginée. Si l'accou-
plement est réciproque il faut nécessairement que les animaux
évaginent entièrement leur bourse, s'il n'est pas réciproque il peut
se faire que l'animal fécondateur se serve de sa bourse évaginée
comme d'une sorte de pénis et pénètre dans la bourse de l'individu
fécondé pour déposer les spermatophores aux endroits voulus. Ce
sont deux hypothèses probables, mais qui ne seront établies que
par l'observation directe qui permettra peut-être aussi d'élucider
le rôle joué par le petit organe musculeux de Johansson.
Trachelobdella lophii possède une structure des organes génitaux
(i) Ce que l'on décrit sous le nom d'orilice niAle n'est que l'orifice de la bourse,
le véritable orifice mâle se trouve au sommet de la portion commune des canaux
éjaculateurs.
384 É. BRUMPT
identiques, mais ne présente jamais une bourse aussi nettement
évaginée que dans l'espèce précédente. J'ai élevé un grand nomltre
de ces Vers à Roscofï, mais malgi'é les soins que je leur prodiguai
je n'ai jamais pn les faire vivre plus de deux ou trois jours. Je n'ai
jamais vu la copulation, mais l'anatomie démontre qu'elle se fait
par injection de sperme ou dépôt de spermatophores dans la
bourse de l'individu fécondé.
Traclielobdellapunctata. — Cette esp«V'e est assez commune à Ros-
cofi.oùelle xii »ur Coîtus: huhaUs el Blennius pholis. Ce sont des Vers
très résistants que l'on peut élever facilement, j'ai pu en transporter
un certain nombre vivants, et, les conserver plus de deux moisdans
un petit récipient où ils ont pondu, en ayant soin de leur renouveler
l'eau de temps à autre. J'ai observé souvent leur accouplement :
deux animaux, isolés depuis quelques jours, étant mis en pré-
sence s'accouplent iunnédiatement, ils se i)lacent l'un à côté de
l'autre el s'enlacent en spirale par la moitié antérieure de leur
corps, leurs ventouses antérieures sont presque accolées l'une à
l'autre et arrivent fréquemment en contact. L'accouplement dure
environ deux heures; apiès leur séparation, les Trachelobdelles
portent un spermatophore très volumineux au voisinage de l'orifice
femelle. Ces spermatophores sont très solidement fixés, car ils
résistent aux efforts les plus violents que semblent faire les ani-
maux pour s'en débarrasser. Je n'ai |»as poussé plus loin l'étude de
cette espèce faute de matériaux, mais je compte reprendre son
histoire en détail, car la structure du spermatophore (tig. 22) permet
de croire que les organes génitaux mâles ont une structure un
peu spéciale.
Trachelobdella luhrica. — Cette espèce est très répandue dans la
Méditerranée. Bien qu'en ayant élevé un ti-ès grand nombre, je
n'ai eu l'occasion d'assister à leur accouplement qu'une seule fois,
les i)hénomènes se passèrent comme pour l'espèce précédente, le
déi)ôt des spermatojihoi'es fut réciproque.
BroaicheUioii torpediiiis. — Je n'ai jamais observé racct)uplement
de cette espèce; comme il existe au-dessous de l'orifice femelle
une aire copulatrice accompagnée de tissu vecteur, il est probable
que l'accouplement aboutit au dépôt de spermatophores en ce
point. (]'esL une observation que l'on pourra faire iacilemeut en
réunissant des animaux isolés dc|)uis [tlusieurs jours. Dans une
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 385
espèce exotique, BranchelUon punctatrimBaird, Macdonald a constaté
la présence de spermatophores sur divers points du corps, mais
surtout sur la partie antérieure. Nous avons vu précédemmeni
dans le genre Cjistobranchm ou Trachelobdella les variations spéci-
fiques considérables que subit la fonction de l'accouplement,
l'observation de Macdonald ne nous permet pas d'affirmer que la
fécondation se produit en un point quelconque du corps. Je n'ai
jamais rencontré de spermatozoïdes, dans les tissus de BranchelUon
torpedinù, qu'au niveau de l'aire copulatrice.
Acanthohdella peledina. — L'accouplement n'a encore jamais été
décrit ; la présence d'une aire copulatrice très nette nous permet
d'admettre que dans les conditions normales le dépôt de sperma-
tophore se produit toujours en ce point.
CHAPITRE VI
Action du spermatophore sur les téguments. - Mode
de pénétration et destinée des spermatozoïdes.
Nous avons étudié dans les pages précédentes la structure du
spermatophore dans les diverses espèces et nous avons vu qu'au
moment de sa formation il était intimement accolé à la peau par
une substance sécrétée ]»ar les cellules gc chez lesGlossosiphonides
et en grande partie par la sécrétion prostatique de fonction analo-
gue chez les Herpobdellides. Au moment même de son dépôt on
n'aperçoit sur les coupes aucune modification dans l'épidenne
sous-jacent, ce qui démontre dès le début un premier point très
important, c'est que la fixation du spermatophore n'est accompa-
gnée d'aucun traumatisme qui prépare l'injection de son contenu.
Kovalevsky (9) a décrit cependant chez Placobdella categira des
phénomènes tout à fait différents, et qui, jusqu'à présent, restent
tout à fait isolés. Le spermatophore, déposé sur l'orifice mâle,
pénètre jusque dans la lacune clitellienne pour y déverser son
contenu. Chez Placobdella plana, Whitman n'a pas étudié en détail
l'action du spermatophore, il a constaté qu'il injectait son contenu
dans les lacunes cœlomiques, et il admet que la sécrétion accumulée
dans le pédicule du spermatophore peut jouer un rôle important,
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. xiii. — 2o.
386 É. BRUMPT
d'une pari en protégeant le sperme qui se Irouve placé dans sa
partie supérieure. Cette sécrétion aurait, d'autre part, une action
dissociante sur les tissus, ce qui concorderait avec la macération
de l'épiderme (lu'lijinia a signalé chez les Herpobdeiles autour du
spermatophore. Il constate sur des coupes, (jue la couche |)igmen-
taire a disparu autour des points d'injection et il émet cette
hypothèse que cette disparition est peut être due à la substance
placée à la partie inférieure du spermatophore. Chez (jlossosiphonia
complanata où les phénomènes se passent d'une façon identique,
j'ai été auiené à penser que cette sécrétion ne joue aucun rôle
particulier dans le spermatophore déjà formé, elle ne sert certai
nement ])as à protéger le sperme du contact de l'eau, car la sécré-
tion hyaline qui lixe le spermatoi)hoi"e à la peau est d'une imjjer-
méabilité parfaite, et d'autre [)art, son rôle pour faciliter la
pénétration du sperme n'est pas indispensable puisque cette
pénétration se fait aussi bien quand cette sécrétion n'existe pas
{HerpobdeUa). Nous avons dit à propos de la formation du sperma-
tophore quel était le rôle probable que nous lui faisions jouer.
La peau de toutes les Ilirudinées se compose d'un épithélium,
formé de cellules assez délicates, placé au dessus d'une couche de
tissu conjonctif peu résistant. Dans ce tissu conjonctif cheminent,
chez un grand nombre de Glossosiphonides, des lacunes sous-épi-
dermiques qui s'anastomosent fréquemment les unes avec les
autres et se jettent dans des troncs de plus en plus volumineux
aboutissant dans les lacunes circulaires disposées entre les muscles
de même nom, puis dans les sinus latéraux et médian. Ce réseau
extrêmement délicat de lacunes sous-épidermiques est très facile
à mettie en évidence par des injections de mercure, ou mieux
encore, par une simple piqûre hypodermique d'eau oxygénée qui
se décompose de suite et injecte toutes les lacunes avec de l'oxygène.
Quand le spermatophore est déposé sur la peau, l'épiderme sous-
jacent soumis à la pression considérable qui est exercée sur lui
est refoulé pai- une simple action mécanique, et, chez Clossosi
phonia complanata, où les lacunes sous-épidermiques existent, le
sperme |)asse dans ces petits canaux (ju'il injecte et forme autour
de la base du spermatophoi-e une surface; blanche que j'avais consi-
déré dans mes premières observations pour de l'épiderme macéré,
alors qu'elle n'est en réalité qu'une simple injection momentanée.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 387
Cette petite aire circulaire blanche ne se [troduit pas quand le
spermatopliore se trouve au-dessus d'une lacune circulaire dans
laquelle il vide directement son contenu après avoir repoussé
devant lui, toujours par la pression considérable qu'il exerce, le
tissu conjonctif peu résistant dans lequel est creusée la lacune.
Chez HerpobckUa afomaria on peut suivre encore plus facilement
l'action du spermatophoi-e sur l'épiderme, ce dernier n'est pas
modifié, pendant l'accouplement, au dessousdu point de tixationdu
spermatophore, il fait seulement défaut au niveau des orifices de la
plaque basale par où est injecté le sperme. Mais comme après la
fécondation le volumineux spermatophore reste fixé sur la peau, il
provoque en ce point une irritation qui aboutit à la mortification
des tissus qui l'environnent et à son expulsion des tissus, comme
est expulsé le bourbillon d'un furoncle. Quelquefois même l'intlam-
mation locale s'étend, et j'ai vu plusieurs fois des Herpobdelles
succomber à la suite de l'infection des plaies causées par la chute
des spermatophores, il est vrai que ces animaux étaient isolés
dans des tubes et se trouvaient, par conséquent, dans des conditions
défavorables. Nous verrons plus loin les réactions qui se pro-
duisent au point d'injection du sperme chez les Herpobdelles.
Dans les différentes espèces où j'ai étudié l'action du spermato
phore sur les téguments (Glossosiphoîiia complanata, Glossosiphonia
heteroclita, Hemeclepsis marginata, Pontohclella mûrie :< ta, Liostomum
coccineum), j'ai toujours observé des phénomènes identiques.
Kovalevsky (11) a décrit chez HelobdeUa algira, à droite et à gauche
de l'orifice mâle, deux petites dépressions au fond desquelles sont
toujours déposés les spermatophores, ces dépressions seraient
même mises en communication avec la cavité générale par l'inter-
médiaire de canaux sinueux. Dans ce cas le spermatophore n'aurait
donc qu'à déverser son contenu dans la cavité générale à l'aide de
ces canaux préformés ; le savant professeur pense néanmoins que
des recherches ultérieures seront nécessaires pour établir l'exis-
tence de ces canaux. J'ai examiné un certain nombre d'exemplaires
de cette espèce récoltés avant ou après la ponte et je n'ai vu que
deux fois les dépressions dont parle Kovalesky ; avec l'orifice
mâle et l'orifice femelle elles donnaient l'apparence d'une feuille
de trèfie à quatre folioles. Mais je crois que ces dépressions sont
purement accidentelles et dues à ce fait qu'à leur niveau la couche
388
E. BRUMPT
musculaire longitudinale fait défaut, de sorte que la cavité cœlo-
mique n'est séparée de l'extérieur que i>ar l'épiderme doublé d'une
faible couche conjonctive ; quand la |)ression de la cavité générale
est faible il se produit une dépression. En tous cas je puis alTir-
mer l'absence complète d'orifices préformés à ce niveau; j'ai étudié
ce point sur plusieurs séries et je n'ai jamais trouvé aucune solution
de continuité [de l'épiderme. Il est donc probable que la péné-
tration du sperme se fait comme chez les autres Glossosiphonides,
me
Fig. 50. — Mode de priK'tration du sperme chez PUckola geoinetra. — Coupe
sagittnle passant par l'un des conduits vecteurs ; /», traînée de plusieurs
grandes cellules, gc, de la figure 43 ; gc, glandes clitelliennes ; /, membrane
limitante ; me, à droite, muscles longitudinaux; me, à gauche, muscles circu-
laires ; or, ovaire coupé en divers points ; .s', spermatophore ; sp, spermato-
zoïdes s'insinuant dans le tissu vecteur te ; td, tube digestif.
elle est même facilitée par l'amincissement tout particulier des
tissus au point où sont déposés les spermatophores.
Pucicola geometra possède, comme nous l'avons déjà dit, un
spermatophore volumineux et très mou, absolument dépourvu
d'élasticité, la pénétration du sperme doit donc se faire autrement
REPRODUCTION DES HIRUDINEES 389
que dans le cas précédent. Un coup d'oeil sur la ligure 50 nous
permettra de mieux suivre les phénomènes. Les spermatozoïdes
s'échappent du spermatophore par leur activité propre et se répan-
dent à la surface de l'épiderme, ils sont protégés du contact de
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Fig. 51. — Coupe transversale de Glossusiphoma complanata quelques jours
avant la ponte et vingt quatre heures après la fécondation Même légende que
fig. 39 Les organes phagocytaires, oph, de cet animal sont bourrés de faisceaux
de spermatozoïdes entrés par le pavillon cilié ev. Les autres spermatozoïdes
sont fixés par la membrane adventive ma.
l'eau par l'abondante sécrétion non colorable qui entoure toute la
base du spermatophore. Arrivés sur l'épiderme de la .-. ;n ; copula-
trice, ils pénètrent isolément, ou par faisceaux, et écartant les
cellules épithéliales restant isolées par petits groupes au milieu
des amas de spermatozoïdes, ils se dirigent dans le tissu vecteur
sous-jacent où ils s'accumulent. La Piscicole, ainsi probablement
390
E. BRUMPT
que toutes les Hirudinéesà spermatophores mous, possède des sper-
matozoïdes qui manifestent déjà leur activité dans le spermato-
phore, c'est une dilïérence bien tranchée entre les deux groupes.
Destinée des spermatozoïdes. — Qu'advient-il maintenant du
sperme qui a pénétré dans les té^^uments? Examinons d'abord les
Glosfiusiphonides ; dilïérents cas i)euvent se présenter. Chez CAosson-
phonia complauata, par exemple, le sperme injecté directement
dans leslacunes circulaires, passe de là dans les lacunes latérales
Fi.tr. 52. — Coupe sagittale d'Honiclepsis nKiifiinald passant par les organes
phagoeytaires. ("et animal avait été fécondé un grand nombre de fois, a, a\
ayglomérations de sperme avec des spermatozoïdes, sp, qui s'en détachent >
pr, épitiiélium cœlomiiiue ; fsp^ faisceaux de spermatozoïdes ; hi/, muscles
longitudinaux ; m)i, masse nutritive ; oph, organe phagocytaire bourré de
spermatozoïdes ; ov, ovocyte en voie de développement; pi), paroi ovarienne ;
■S', spermatophore fixé sur la peau avec fxp les faisceaux de spermatozoïdes
qui s'en échappent ; /, testicule rempli de spermospbéres ; lil, tube digestif.
et inleruK'diaires et se trouve disséminé dajis Ions les |i(»inls du
cori)s. Les spermatozoïdes sont agglomérés en faisceaux identiques
à ceux que nous avons trouvés dans les canaux éjaculateurs. La
figure 51 nous montre l'asjject d'un exemplaire fécondé depuis
vingt-quatre heures; on aperçoit sui- la couj)e les canaux éjacula-
teurs monlrantles faisceaux de s|)ei-inatozoï(les si cai-actéristiques,
on aperçoit eiu;ore de ces faisceaux eu divers points des lacunes
co'Iomiques et aussi dans des organes oph, que nous décrirons un
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 391
peu plus lard. Les spermatozoïdes se séparent peu à peu les uns
des autres et deviennent tout à fait libres.
Les phénomènes se reproduisent donc comme chez Placobdella
plana, d'après Whitman, et Placobdella catenigera, d'après Kova-
levsky.
Chez Hemiclepsis marginata le système lacunaire périphérique est
très peu développé, surtout sur la face dorsale, où les spermato-
phores sont déposés le plus habituellement, de plus comme ceux-
ci sont de très faibles dimensions ils ne possèdent pas une force
suffisante pour refouler les tissus devant eux. Le sperme est sim-
plement injecté dans le tissu conjonctif sous-cutané, les faisceaux
de spermatozoïdes se dissocient rapidement et les spermatozoïdes
très actifs se font jour entre les couches musculaires longitudi-
nales, et, suivant tous la même direction, finissent par s'accu-
muler en une masse unique. Cette masse, et ou a', figure 52, semble
revêtue par une mince couche conjonctive et fait saillie dans les
lacunes cœlomiques. Comme les accouplements sont fréquents et se
font souvent à la même place (1) ces accumulations de sperme peu-
vent être considérables et représenter le contenu d'un assez grand
nombre de spermatophores. On peut les trouver disséminées en des
points quelconques, elles font parfois saillie au-dessus d'une capsule
phagocytaire, ou bien à côté du testicule, parfois au-dessus du
tube digestif. J'ai évalué environ à quinze le nombre de ces
masses qui se trouvaient dans une série de coupes sagittales n'in-
téressant cependant que cinq ou six segments du corps de l'exem-
plaire de la figure 52.
Les spermatozoïdes s'échappent lentement de ces agglomérations
de sperme et sont mis en liberté dans la cavité générale. Ces masses
l)ersistent très longtemps après l'accouplement. J'en ai observé
chez un animal isolé depuis quarante-cinq jours ; ces faits ont
une très grande importance, car ils nous permettront d'expliquer
le développement normal des pontes qui se produisent bien long-
temps après l'accouplement de ces animaux.
Chez Glossosiphonia heterodUa les spermatophores sont toujours
déposés sur la région clitellieune. Le système lacunaire, au lieu
d'être formé par de vastes sinus réguliers, comme chez Glossosi-
(1) J'ai vu une fois un exemplaire qui a été fécondé, par deux animaux diffé-
renls, quatre fois à la même place.
392
E. BRUlVrPT
phonia complanata, se compose d'une quantité de cavités creusées
dans le tissu conjonctif et communiquant plus ou moins les unes
avec les autres, la lacune médiane seule est bien constituée. Le
Fig. 53. — Coupe de deux Herpobdella utuinuriu accouplées montrant le mode
de pénétration du sperme et la cicatrisation des plaies laissées par la chute
des spermatophores. ce. canal éjaculateur ; ce, épithéliuui cilié ; fsp, faisceaux
de spermatozoïdes ; gb, friandes du type b sécrétant la paroi interne du
spermatopliore ; (jcl, glandes clilcllicnnes ; i, paroi interne du speruiatophore ;
p, paroi de l'ovaire iniiltrée de faisceaux de spermatozoïdes ; jir, prostate ;
r, bourgeons ovulaires ; .s/, sinus latéral ; sn, cl)alne nerveuse ; sp, agglomé-
rations de sperme entourées d'un grand nombre de cellules ovariennes :
Id, tube digestif ; tr, régénération de la plaie laissée par la chute du sperma-
topliore, on vctil un grand nombre de cellules conjonctives jeunes qui doivent
régénérer les dilïérents tissus ([ui ont été détruits.
sperme injecté dans les tissus au lieu de tomber dans les lacunes
s'accumule dans les parois conjonctives qui forment les mailles de
ces lacunes et y persiste sous l'orme de taches lilandics pciidaiil un
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 393
temps extrêmement long. J'ai constaté que ces taches avaient à
peine diminué de surface après un isolement de vingt jours. Sur
les coupes on voit les spermatozoïdes intiltrer tous les tissus au
niveau de ces taches et on en voit un certain nombre s'échapper à
l'extérieur à travers les cellules épithéliales. J'ai vu ce phénomène
très nettement sur un exemplaire mais je compte véritier de nou-
veau ce fait sur de nouveaux animaux pourvus de ces taches. Des
spermatozoïdes tombent dans la lacune médiane, mais en très
petit nombre, nous verrons plus loin par quel moyen infaillible
on peut vérifier ce fait. Chez Pontobdella murkata quand les sper-
matophores sont déposés loin du clitellum le sperme reste agglo-
méré dans les lacunes et ne se dissémine que peu à peu. Chez
Helobdella algira, Kovalevsky a constaté les mêmes phénomènes, le
sperme reste uni en gros pelotons d'où les spermatozoïdes sont mis
en liberté isolément.
Chez les Herpobdelles (fig. 53) le sperme est injecté sous forme
de faisceaux, peu à peu ceux-ci se dissocient, les spermato-
zoïdes deviennent mobiles et de longues traînées s'insinuent
entre les muscles pour arriver peu à peu dans la région clitel-
lienne, le trajet s'effectue toujours normalement par le tissu con
jonctif. On voit ces phénomènes sans préparation aucune, chez des
animaux en copulation (voir fig. 45) et c'est ce qui avait tant frappé
mon attention au début de mes recherches.
Brandes a décrit et figuré avec une très grande exactitude les
phénomènes qui se passent (1). Je les ai constatés chez deux espèces:
Herpobdella atomaria et Herpobdella octoculata. Un ti-ès faible nombre
de spermatozoïdes tombent dans le système lacunaire, ils sont très
faciles à retrouver sur les coupes dans les organes phagocytai res.
Chez les Ichthyobdellides, celles tout au moins qui possèdent
une aire copulatrice, le sperme doit s'introduire comme chez Pisci-
colak travers les cellules épithéliales et s'accumuler dans le tissu
vecteur.
Chez les espèces qui possèdent un spermatophoreà parois élasti-
ques l'injection de sperme se fait {Pontobdella murkata, Trache-
lobdella nodnlifera) où doit se faire [Brandi ellion punctalum Baird)
(1) J'adresse tous mes remerciements à M. le D' Brandes, Privat-docent à l'Uni-
versité de Halle, pour les renseignements particuliers qu'il m'a communiqués au
sujet de ses rectierches.
394 É. BRUMPT
comme chez les Glossosiphonides, soit, dans les cavités lacunaires,
soit directement dans le tissu vecteur.
Nous allons examiner maintenant dans les différents jjioupes ce
que devient le sperme disséminé dans la cavité générale ou accu-
mulé sous formes de masses visqueuses sur les parois des lacunes
ou encore cheminant isolément dans le tissu vecteur.
Chez Herpobdella quelques heures après la fécondaticm, d'autant
plus rapidement que le spermatophore est plus près du clitellum,
le s|)crme arrive en grandes masses autour des ovaires. Nous avons
vu que la |)aroi de ceux-ci t'ait corps avec le tissu conjonclif ambiant
dont elle ne se différencie que par l'existence d'un certain nombre
de fibres musculaires et de cellules germinales; les spermatozoïdes
n'ont donc qu'à suivre le tissu conjonctif et passer entre les libres
musculaires pour tomber sans aucune difficulté dans la cavité ova-
rienne. On les reti'ouve déjà en grand nombre dans cette cavité
vingt-quatre heures après la fécondation. Ces phénomènes durent
aussi longtemps qu'il reste du s|)erme dans les tissus et dans la
paroi ovarienne, ils se voient avec une très grande facilité et déjà à
l'œil nu sur les coupes on peut voir d'après la coloration intense
que prennent les parois ovariennes que l'infiltration a dû s'effec-
tuer. Les spermatozoïdes qui se rencontrent dans l'ovaire s'accu-
mulent de nouveau en pelotons et se rencontrent particulièrement
au fond des tubes ovariens. Quelquefois ils enveloppent des œufs et
forment ainsi les corps que Robin appelait ovospermatophores.
Chez les Ichthyobdellides le passage des spermatozoïdes dans la
cavité ovarienne se voit avec une netteté différente suivant les cas.
Piscicola geometra qui peut être facilement élevée et isolée constitue
un type de démonstration excellent. Nous ne reviendrons ni sur la
description de l'aire copulatrice ni sur celle du tissu vecteur et des
canaux qui en partent, nous mentionnerons simplement les phéno-
mènes qui se passenl. La iténétralioii des spermatozoïdes dans le
tissu vecteur s'effectue déjà pendant la copulation, ces éléments
s'insinuent peu à peu à travers les dilîérentes cellules du tissu
vecteur et viennent s'accumuler au dessous de la couche cellu-
laire limitante (/, fig. 50). Vingt-quatre heures après la copulation
(m trouve déjà un grand nombre de spermatozoïdes dans l'ovaiie, ils
y sont parvenus en suivant la membrane limitante jus(ju'au point
où prennent nais.sance les canaux vecteurs. Ces phénomènes se
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
395
produisent ensuite jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de spermatozoïdes
dans le tissu vecteur. Les cellules de ce tissu ne semblent pas
altérer les spermatozoïdes que l'on retrouve absolument normaux
longtemps après la fécondation ; j'en ai trouvé chez un individu
isolé depuis plus d'un mois. C'est chez cette espèce que j'ai observé
pour la première fois ces curieux phénomènes, j'ai pu les suivre
à tous les stades en étudiant des coupes en séries d'animaux isolés
avant la fécondation, et, fixés à des espaces de temps variables
après l'accouplement.
Les mèïnes phénomènes se passent chez CyUobranchus respirana.
Chez Cystobmnchus; mammillatus (fig. 34 et oo) on peut suivre très
facilement le trajet suivi par les
spermatozoïdes ; le tissu vecteur
les conduit depuis l'aire copula-
trice, située dans la bourse de
l'appareil mâle, jusque dans les
parois de l'ovaire dans la cavité
duquel ils pénètrent parles lacunes
creusées dans le tissu conjonctif.
Trachelohdella lophit nous mon-
tre le passage des spermato-
zoïdes aussi nettement que la Pis-
cicola. J'ai représenté sur la fig. 36
une coupe effectuée suivant la ligne
x-ij, fig. 8. C'est à ce niveau que la
bride de tissu vecteur vient se
perdre dans les parois ovariennes
qui présentent un épaississement
très net à ce niveau. La fig. 37, qui
représente le point .r agrandi et
dessiné à la chambre claire à l'aide
de l'objectif à immersion, nous
montre les lacunes du tissu vecteur
par où les spermatozoïdes s'échap-
pent pour venii- féconder les œufs.
PontobdeUa muricata possède.
Fig. ;j4. — Cuiipt? saiîittale médiane
de rystohranrltKK nidiiDinllatus
montrant l'aire copulatrice uc
située à l'intérieur de la bourse,
et, le tissu vecteur, tv, ainsi que
la bride de ce même tissu, cv, qui
se rend sur la paroi ovarienne.
Même légende que fig. 34.
comme nous l'avons dit précé-
demment, une masse volumineuse de tissu vecteur toujours bour-
3%
E. BRUMPT
rée de spermatozoïdes, ces derniers s'y introduisent en suivant le
Fig. 55. — Portion ac de la 6g. 54 agrandie, eh, ôpithélium de la bourse détruit
ou absent au point où pénètre le sperme, sp ; ryc, grandes cellules ; /, lacune
du tissu vecteur ; /', fragment de l'enveloppe du spermatophore ou sécrétion
des canaux éjaculateurs de l'animal fécondé ; */), spermatozoïdes se dirigeant
vers l'ovaire.
Fig 56. - Coupe transversale de Trachelohddla /o;j///«, pratiquée suivant la ligne
xy de la figure A', au point où le tissu vecteur vient se perdre sur la paroi
ovarienne, m, cliaine nerveuse ; op, épidémie ; /', conduits des glandes élite!
liennes (je ; me, muscles circulaires ; ml, muscles longitudinaux ; œ, follicule
ovarien ; sp, faisceaux de spermatozoïdes ; /(/, tube digestif ; tut. testicule
rempli d(! spermosphères ; vd. vaisseau dorsal ; vi\ vaisseau ventral ; .r, point
représenté agrandi dans la figure 57.
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
397
tissu coQJonctif, ils sont ensuite déversés peu à peu dans l'ovaire
Les spermatozoïdes qui sont injectés à une grande distance du
clitelluni ont moins de chance de pénétrer dans ce tissu.
Branchellion torpedtjiis présente une aire copulatrice et un tissu
vecteur sous-jacent tout à fait indépendant de l'ovaire, qui, comme
nous le savons, est libre dans la cavité générale. Les spermatozoïdes
Fig. 57. — Point x de la figure, précédente. Les spermatozoïdes sp contenus
dans les lacunes la tombent dans la cavité ovarienne où ils entourent les
follicules œ.
s'accumulent dans le tissu vecteur, et cheminant entre les cel-
lules et dans les lacunes, arrivent peu à peu, en suivant les prolon-
gements fibreux qui s'étendent entre les faisceaux musculaires ou
encore entre les faisceaux des canaux glandulaires, jusque dans
les lacunes cœlomiques, où ils se dispersent. Comme les sperma-
tozoïdes se trouvent dans la cavité générale, ainsi que dans l'ovaire,
et que l'on n'aperçoit en aucun point un lien direct entre ce dernier
et le tissu vecteur, il est probable que la fécondation se fait par
398
E. BRUMPT
pénétration directe à travers les |)arois ovariennes qui sont extrè-
nienienl délicates. Nous savons d'ailleni-s que les spermatozoïdes
peuvent traverser des tissus beaucoup plus résistants, comme l'é-
pidermc |)nr exemple.
Ce derniei- mode de fécondation par pénéti-ation directe à travers
les parois de l'ovaire doit probablement se produire chez Bran-
chcUion punctalam, qui lixe ses spermalophores en des points
quelconques des téguments. Je n'ai malheureusement pas eu
l'occasion d'étudier cette espèce exotique, mais il est certain que
Fig. 58. — Diverses celiulos libres de Glnssosiphonia coiiiplanatu. — i, 2, .3, 4.
divers aspects des cellules de l'oi-gane phagofytaire ; o et C, épithélium
cœlomiquc de Bourne, cellules acides de KovalevsUy ; 7, 8, 9, phagocytes
cœlomiques, 7, phagocyte d'un individu ayant subi la dégénérescence ovulaire
totale; 10, 11, cellules du fluide ovarien; 12, phagocyte de l'oviducte ;
13, pliagocyte du testicule.
la comparaison de ces deux types de Branchellion serait du plus
grand intérêt, et aiderait probablement à lixer la place de ce genre,
pourvu d'un tissu vecteur aussi anormal, dans le gioupe des
Ichthyobdellides où il reste isolé comme nous l'avons déjà fait
lemarqucr précédemment.
Chez iHalijbdeUa soleœ le sperme est injecté dans les lacunes
cœlomiques, il est probable que les spermatozoïdes pénètrent pai-
la paroi ovarienne.
Traclu'luklelia luhrica tioit être fécondée aussi par le même pro-
cédé, car il n'existe pas de tissu vecteur et l'ovaire est tout à fait
libi'e dans le cndome.
Eléments figuiîks ou cttELOME. — Nous avons dit que chez les
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 399
Glossosiphonides les spermatozoïdes étaient mis en liberté dans la
cavité générale, soit d'emblée et totalement comme che/. Clossosi-
phonia complanata, Placohclella plana et Placobdella cak'nùjcra, soit
quelque temps après la fécondation et peu à peu comme chez
Hemiclepsis marginata, Glossosiphonia heterodita, Helobdella algira.
Nous avons dit aussi qu'un certain nombre d'entre eux tom-
baient également dans le système lacunaire, mais accidentellement,
chez Pontobdella et HerpobdeUa. Les spermatozoïdes tombés dans les
cavités cœlomiques continuent à vivre et leur activité est peut-
être même accrue par la réaction alcaline du liquide lacunaire. Ils
se trouvent en présence de divers éléments : les cellules acides de
Kovalevsky d'un côté et les amibocytes de l'autre. Les cellules
acides ont été ainsi nommées parce qu'elles prennent une colora-
tion rouge quand on fait une injection intracœlomique de carmi-
nate d'ammoniaque ; ce sont des éléments généralement volumi-
neux (5 et 6, fig. 58), possédant un gros noyau, que l'on trouve
fréquemment accolés aux parois lacunaires auxquelles ils sont
souvent reliés par un pédicule étranglé. Chez les jeunes individus
ces cellules sont souvent de dimensions moindres ; elles constituent
l'épithélium caduc de la cavité générale. On rencontre dans les
lacunes un grand nombre de ces cellules, leui's dimensions sont
très variables mais leur structure ne change pas, elles possèdent
un protoplasme grenu et un gros noyau facile à colorer; quelquefois
on trouve une ou plusieurs d'entre elles à l'intérieur de l'organe
phagocytaire ou elles semblent n'éprouver aucune modification.
Les amibocytes que l'on trouve mélangés aux cellules acides sont
de dimensions moindres, leur noyau se colore bien par l'héma-
toxyline mais leur protoplasme ne se colore pas du tout par cette
substance et ne prend que très faiblement l'acide picrique. Les
jeunes amibocytes (9, fig. 58) ne présentent pas de vacuoles, leur
protoplasme est grenu et se colore un peu par l'hématoxyline.
Chez Glossosiphonia complanata, fixée quatre jours après la fécon-
dation, j'ai trouvé un certain nombre de ces cellules, vacuolées, et,
renfermant cette fois à leur intérieur, de la façon la plus nette,
deux ou trois spermatozoïdes (8, fig. 58), ceux-ci se coloraient
normalement et ne semblaient pas altérés; j'ai retrouvé des cas
semblables de phagocytose chez d'autres exemplaires , mais
beaucoup moins nettement ; ces phénomènes s'accomplissent,
400 É. BRUMPT
au contraire, tout à fait noiiiialenienl dans les organes que nous
allons étudier maintenant et qui ont été désignés sous le nom
d'ampoules népliridiennes, d'organes ciliés et enfin d'organes pha-
gocytaires.
Orc.anks PHAGOCYTAmRs. — Glossosiplioma romplanala nous ser-
vira encore de ty[)e, elle possède treize paires de ces organes,
deux paires sont placées en avant du clitellum, les onze autres
paires sont situées en arrière. Chaque organe phagocytaire se
compose d'une cavité centrale de volume variable, creusée dans le
tissu conjonctif, et, tapissée pai- un épithélium pavimenteux, cette
cavité est mise en communication avec le cœlome, par l'intermé-
diaire d'un pavillon cilié de forme très élégante (fig. 51 et 52), le
courant produit par les cils entraîne les particules cœlomiques
dans l'intérieur de l'organe. On trouve dans cet organe un grand
nombre de cellules possédant un noyau facilement coloré et un
protoplasme prenant faiblement les couleurs de fond ; ces cellules
sont des phagocytes, comme il est facile de l'établir en injectant
de l'encre de Chine ou du carmin dans la cavité générale; elles se
conduisent également comme tels vis à vis des spermatozoïdes,
entraînés parles cilsvibratiles, qui pénètrent au centre de l'organe.
J'ai examiné de très près la structure des phagocytes du cœlome
el celle des cellules de l'organe en question; et je dois avouer que
les différences que l'on trouve parfois sont si minimes et si incons-
tantes que je me vois conduit à les considérer comme identiques, et,
j'attribue le pouvoir phagocytaire plus intense des cellules de
l'organe cilié, à ce que toutes les cellules qui le composent sont
accumulées en un même point, ce qui leur permet d'agir plus
efficacement sur les spermatozoïdes que celles qui sont dissémi-
nées dans la cavité générale.
Dans son étude sur Jlelobdclla alfjira, Kovalevsky considère les
amibocytes de la cavité générale comme bien distincts de ceux
de l'organe phagocytaire et il se base en [)articulier pour établir
cette distin(;tion sur ce fait que ces derniers alta(|U(M)t les sperma-
tozoïdes, tandis que les pi-emiers sont totalemenl indilï(''rents à
leur présence :
« Quelquefois il arrive aussi de trouver dans le sang des cellules
contenant des speimalozoïdes. mais si on les observe attentivement
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 401
on remarque que ce ne sont pas de vrais leucocytes, mais bien des
cellules provenant des capsules néphridiennes. J'ai vu pourtant
aussi des spermatozoïdes dans de vrais leucocytes, mais c'est un
point ([ui doit être vérifié. Il y a donc une ditïérence considérable
entre les leucocytes et les cellules des capsules néphridiennes.
Cette différence frappe les yeux quand on compare l'action des
deux espèces de cellules vis-à-vis des spermatozoïdes (fig. 22, 23
et 28j, les unes ont la possibilité de les engloutir, de les digérer ;
les autres ne sont pas en état de le faire et nous voyons sur le
dessin et sur les photographies, les spermatozoïdes tout vivants
avec leur queue en forme spirille, sans aucun doute fixés pendant
leurs mouvements ; ils nagent parmi et autour des leucocytes et
ne sont pas attaqués. J'ai étudié le sang en différents points, dans
les lacunes intermédiaires et latérales et partout j'ai trouvé les
mêmes faits. »
Nous avons dit plus haut quelle était notre opinion à ce sujet
chez Gloswsipkonia compianata. L'existence de cellules provenant
des capsules néphridiennes peut se constater assez fréquemment
soit comme un phénomène s'accomplissant normalement, quand
l'organe phagocytaire est distendu par son contenu, soit anormale-
ment par'suite d'une fixation peut-être insuffisamment énergique.
J'ai vu une fois, chez Hemiclepais marginata, deux entonnoirs qui
étaient surmontés d'un certain nombre de cellules qui avaient été
certainement dégorgées par l'organe phagocytaire. Si ce fait se
produit normalement dans certaines conditions, ce qui est pro-
bable, je considère comme tout-à-fait impossible la distinction
entre les éléments de la cavité générale et ceux des organes pha-
gocytaires. Mes études sur la structure des organes phagocytaires
de (rlossoùphonia complanata aux différentes époques de l'année
m'ont conduit à des résultats qui diffèrent un peu de ceux
obtenus par Kovalevsky chez Helobdella algira. Cet auteur a
étudié dans cette espèce ce que deviennent les différents organes
contenus dans les lacunes après la ponte, voici la description très
approfondie qu'il donne d'un exemplaire venant de pondre et dont
les œufs n'étaient pas encore segmentés :
« Le bouleversement qui se produit dans l'intérieur est vraiment
extraordinaire. L'énorme lacune ventrale où se trouvaient les
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. xiii. — 26
402 K. HRLMI'T
ovaires pleins d'n'ufs est remplie mainlenanl par ries débris de
dilïérents tissus, et peut-être d'orgaues. On voit les principaux
organes de la lacune ventrale h, en particulier la chaîne nerveuse
ch. n., le vaisseau ventral, ainsi que les deux capsules néphri-
diennes qui font saillie dans la lacune, la capsule droite possède
son entonnoir vibratile ; l'intérieur de la lacune est i-enipli jtar des
fragments du lissu à si)ermalozoides, mais sur la coupe qui est
reproduite sur la ligure 21, ces derniers manquent.
» Sur des coupes voisines de la même Helohdelle on voit les
capsules néphridiennes se séparer presque complètement du paren-
chyme du corps et se transformer en des organes presque tout à
fait pédoncules, llottant dans la lacune et attachés aux parois du
corps par un re|)li mésentérien.
)) Il me parait très probable que de pareilles capsules néi)hri-
diennes périssent, c'est-à-dire (lu'elles se détachent de leur base et
tombent dans la lacune ventrale ; j'ai vu aussi des cas ou elles
paraissaient s'ouvrir complètement et verser tout leur contenu
dans la lacune, peut-être qu'une partie des détritus que nous voyons
sur la i)hotograpliie, fig. 24, dans la lacune ventrale pourrait être
de cette origine.»
Un peu plus loin pariant d'un individu fixé quelque teih[)s après
la ponte, le même savant écrit :
(( La capsule néphridienne droite est remplie de cellules phago-
cytaires, celle du côté gauche est vide, et seulement, plus profondé-
ment dans le tissu, on voit une accumulation de cellules qui
paraissent composer une nouvelle capsule. C'est encore un sujet
pour des recherches ultéi'ieures. »
J'ai suivi en détail l'évolution des organes phagocytaires chez
Gbssosiphonia complanala. Chez les exemplaires très jeunes ces
oj"ganes sont de faibles dimensions, ils ne contiennent qu'un très
petit nombre de cellules à protoplasme granuleux tout à fait
identiques alors aux amibocytes de la cavité générale. Ces organes
grossissent peu à peu, le nombre de leurs cellules augmente insen-
sibleujcnt jusqu'au moment de la reproduction, où ils commen-
cent alors à jouci- un lôle impoitant. Les premières copulations,
introduisant une grande quantiti' de spei-me dans le crelome, les
rendent bien visibles ; ils se détachent alors eu blanc sur le fond
hyalin des téguments et persistent encore dans cet état quelque
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 403
temps après la ponte, puis peu à peu ils s'elîacent, et ne sont plus
visibles à un examen superficiel. Ces organes deviennent plus
apparents au uiomentde la reproduction, même chez des individus
non fécondés et vivant isolés, mais il faut dire que dans ce dernier
cas ils sont beaucoup moins nets. Des coupes pratiquées à diffé-
rentes périodes nous donnent les résultats suivants :
Vingt quatre heures après la fécondation chez un animal isolé
et fécondé pour la première fois, environ un mois avant la ponte
probable, on trouve la capsule néphridieone bourrée de phago-
cytes très nets, très peu d'entre eux présentent des vacuoles; ce sont
évidemment des cellules jeunes, les spermatozoïdes se déplacent
autour d'eux et quelques-uns d'entre eux seulement semblent déjà
être contenus à leur intérieur, mais comme ils ne sont pas altérés,
c'est un fait qu'il est très difficile d'affirmer.
Des coupes pratiquées chez des animaux deux, trois, quatre
jours, etc., après la fécondation, montrent la disparition progres-
sive des spermatozoïdes ; il est rare que l'on en rencontre encore
le sixième jour. En même temps que les cellules de l'organe [)ha-^
gocytaire entrent en activité, leur structure se modifie, leur proto-
plasme se creuse de vacuoles (1 et 2, fig. 58), ce qui augmente
considérablement leur volume. Les organes phagocytaires pidsen-
tent le même aspect pendant toute la durée de la période de copu
lation, leur volume est alors très considérable ; sur des coupes, où
on les aperçoit au-dessous du cœcum digestif correspondant, ils
présentent une surface égale au tiers environ de la surface occupée
par un testicule.
Au moment de la ponte et quelques jours après, le contenu ne
semble pas s'être beaucoup modifié : les cellules sont toujours
bourrées de vacuoles. Un mois après la ponte, le nombre des cel-
lules semble avoir diminué et un certain nombre d'entre elles
sont dégénérées (3 fig. 58) ; l'organe lui-même, avec son pavillon
vibratile, conserve toujours le même aspect. Enfin trois mois après
la ponte, les grosses cellules vacuolées ont complètement disparu
et on n'aperçoit plus dans la capsule que des cellules jeunes
(4 fig. 58), à noyau vivement coloré, identiques à celles qui forment
la daroi de l'organe et dont elles semblent provenir. Le volume
a considérablement diminué ; sur des coupes l'organe est mainte-
nant réduit à une petite masse occupant moins du quinzième de la
404 É. BRUMPT
surface occupée par la section du testicule. Ce changement considé-
rable s'est produit p-'u à peu, probablement par destruction des
vieux éléments et régénération de nouvelles cellules, comme cela
se produit également dans le testicule.
Je n'ai pas suivi avec autant de détail le sort des organes phago-
cylaires d' Hemiclepsis marginata, mais l'évolution se poursuit paral-
lèlement dans ses grandes lignes.
Bourne (2), le premier auteur qui se soit occupé de ces organes,
considère leur contenu comme formé de corpuscules dégénérés : les
figures qu'il donne nous montrent qu'il a étudié ces animaux au
moment de la reproduction, car cet auteur figure et décrit des fila-
ments enchevêtrés entre les cellules, ne laissant aucun doute sur
leur nature spermatique et considérés par Bourne comme des végé-
taux parasites ou de la fibrine coagulée :
« The contents seem to consist mainly of degenerating or mace-
rating corpuscles; there are, in addition, a large number of very
fine filaments, which tend to hâve a radiating arrangement with
regard to clumps of corpuscles, or sometimes to bind them toge-
ther. Thèse may be observed continuallv moving to and fro, a
movement caused, 1 believe, by the ciliary current, and notin any
way intrinsic. The filaments jjresent an even diameter, are excee-
dingly fine, and sometimes much tvvisted ; they readily stain wich
iodine. They are shown as seen with Hartnack's N^XII at immersion,
in fig. 55. Ithink thèse filaments are most probably somewhat of
the nature of fibrin, and are formed from time to time in the
blood in abnormal conditions.... I hâve noticed someAvhat similar
filaments in the dilatations following upon the tunnels in Ncphclis,
Clepsine and Hirudo, althougt nowhere are they developed to the
extent that they are in Poritobdella. »
Je n'ai jamais trouvé dans les organes ciliés des Hirudinées
d'autres éléments que des cellules phagocytaires et des spermato-
zoïdes, j'ai étudié ceux d'HerpobdeUa, de Pontobdella et ceux des
Glossosiphonides et i)artout j'ai pu identifier les filaments signalés
par Bourne avec des spermatozoïdes (1).
Bolsius, qui a fait un très grand nombre de travaux sur ces
(1) Dans certains cas très rares on trouve cependant divers parasites dans ces
organes, voir à la page 132 (Diagnostic de la fécondation).
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
405
organes, les considère d'une part comme servante mettre en mouve-
ment les cellules contenues dans le cœlome et d'autre part comme
ayant peut-être un rôle globuligène.
Fig. 58'. — Coupe sagittale à'Herpobdellu atomaria montrant les organes ciliés
ou phagocytaires oc suspendus dans les vésicules sanguines vco. Les sperma-
tozoïdes s'insinuent dans la masse de ces organes.
406 É. BRUMPT
Kovalevsky a démontré d'une façon indéniable leur rôle phag^o-
cylaire en injeclant diverses substances dans la cavité générale,
j'ai répété toutes les expériences du savant professeur et je me
range lout-à-fait à son opinion. Cependant je crois que ces organes
sont en outre un lieu de prolifération des phagocytes dont un
grand nombre émigrent dans la cavité générale fl).
Puisque j'ai l'occasion de parler des organes phagocytaires, je
dois dire que sur toules les espèces que j'ai examinées j'ai cherché
à voir les relations entre ces organes, ho.ii .logues du pavillon des
organes segmentaires et les autres parties de la néphridie. Chez
les Glossiphonides j'ai toujours trouvé ces organes en contiguïté,
mais je n'ai jamais vu la continuité de ces diverses parties comme
l'ont soutenu les nombreux adversaires de Bolsius qui, le premier,
a affirmé ce fait. Chez les Herpobdellides et Pontobdella, la conti-
nuité n'existe pas davantage et j'ai toujours constaté l'exactitude
des descriptions données par Bolsius. Une seuleespèce ferait peut-
être exception et servirait, comme sur d'autres points également,
de type de passage, c'est V tiemidepm tesselata, Oka a décrit chez
elle une communication très nette entre l'organe phagocytaire et la
portion glandulaire de la néphridie, je n'ai eu l'occasion d'exami-
ner que deux organes phagocytaires de cette espèce et il m'a
semblé que la communication existait d'un côté. Si ce point venait
à être vérifié, il serait d'un certain intérêt en montrant une spéciali-
sation moins grande de ces organes, ayant conservé leur structure
primitive, en rapport avec les particularités de la reproduction;
on sait en effet que chez cette espèce, la fécondation hypoder-
mique n'existe pas, le sperme est introduit directement dans
l'oviducle. .l'ai ouvert cette petite parenthèse pour rendre à Bolsius
un hommage qui lui était bien dii pour ses patientes recherches et
pour compenser un peu les attaques violentes dont il a été l'objet.
Nous avons donc vu d'après ce qui précède, que les spermato-
zoïdes évacués dans la cavité générale passent en partie dans les
organes phagocytaires, il s'y accumulent quelquefois, chez H.
marf/inala par exemple, à un tel degré que ces organes prennent
sur les coupes une coloration |)i'es(pu; aussi intense (]ue les agglo-
1 1) CJH'Z I(>s lchlliy<)bil<'lli(li!s dépourvues d'or^iini's pliagocytain^s li-s phagocytes
cuilonii(|ui's duivcnl avoir nécessairi'iminl une autre origine.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 407
mérations de spermatozoïdes qui se trouvent placées dans le voisi-
nage (tîg. 52). Les spermatozoïdes qui ne sont pas engloutis par ces
organes, poursuivent leur but qui est d'atteindre les ovaires et de
féconder les œufs.
La pénétration des spermatozoïdes à travers les parois de l'ovaire.
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Fig. 59. — Coupe de la partie postérieure du sac ovarien de Glos>;nsiphonia com-
plan(it(i,trois jours après la ponte, passant par l'origine d'un bourgeon ovulaire.
La membrane adventive MA est infiltrée de spermatozoïdes tandis que l'on n'en
rencontre ni dans la paroi proprement dite PO, ni dans la cavité ovarienne.
prévue par Whitman, a été démontrée avec une grande netteté par
Kovalevsky (9) chez les Placobdella catenigera :
« L'aspect des coupes transversales et longitudinales de la
matrice et du flocon cœlomique de sperme est des plus curieux.
Des traînées de spermatozoïdes s'insinuent à travers les parois
408
i:. BRUMPT
épaisses de la matrice et, clierclîent à pénétrer à l'intérieur, ces
cordons s'accumulent en certains points, de sorte que, quelques
heures après l'imprégnation, les sacs ovariens sont comme par-
semés de points blancs. A mesure que ces amas grossissent ils
déterminent un amincissement des parois qui les entourent, qui
finalement se perforent et ils tombent dans la matrice. »
Le même savant a étudié la fécondation d'Helobdella algira, mais,
moins heureux que dans l'espèce précédente, il n'a vu qu'une seule
fois quelques spei-matozoïdes accolés aux parois de l'ovaire et
quelques-uns dans sa cavité, et n'a pu constate!- le mode de péné-
tration des spermatozoïdes.
Cette perforation pure et simple des parois ovariennes est un
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Fig. GO. — Portion d'une coupe sagittale de loviducte de Glo.^i^nsiphonia com-
pldiiula, quarante-huit heures après la fécondation. Les spermatozoïdes -sp
venus de la membrane advenlive se rendent dans la lumière de l'oviducte en
passant à travers les cellules conjonctives et musculaires; co, phagocytes.
phénomène bien net, tout à fait spécial à cette espèce. Chez
Glossosiphonia complunata, que j'ai étudié tout spécialement, j'ai
cherché bien longtemps à saisir le passage des spermatozoïdes à
travers la paroi ovarienne. J'ai signalé dans cette espèce, au
sujet de l'anatomie des organes génitaux femelles, l'existence
d'une enveloppe de nature conjonctive entourant à dislance les
sacs ovariens ; nous l'avons désignée sous le nom de membrane
adventice. Si quelques heures après la fécondation on dissèque
rapidement un exemplaire de l'espèce étudiée, on peut voir au
microscope que celte luembiane adveiitive est couverte de sper-
matozoïdes très actifs qui sont engagés en partie par une de leurs
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 409
extrémités dans l'épaisseur de ses tissus, la i)aroi proprement dite
de l'ovaire ne renferme au contraire aucun spermatozoïde. Sur les
coupes (fig. 59), on trouve toujours cette membrane remplie de
spermatozoïdes orientés d'arrière en avant et se dirigeant vers la
partie antérieure ; ils se voient avec la plus grande facilité sur les
coupes sagittales; les coupes transversales donnent dans ce cas des
résultats peu satisfaisants, car il est extrêmement rare de ren-
contrer un spermatozoïde orienté transversalement. Vingt-quatre
heures après la fécondation, les éléments spermatiques qui ont
cheminé rapidement intiltrent toute la membrane et quelques-uns
sont en train de traverser la paroi épaisse et musculeuse de l'ovi-
ducte au point où la membrane adventive se perd sur lui. Qua-
rante-huit heures après la fécondation, on trouve un grand nombre
de spermatozoïdes dans l'oviducte et la paroi est infiltrée de ces
éléments qui cheminent activement à travers les cellules conjonc-
tives et musculaires.
La fig. 60 montre très nettement ce phénomène, on voit les
spermatozoïdes se faire jour entre les différents éléments de l'ovi-
ducte, cellules conjonctives, muscles, et tomber enfin dans la
lumière du canal où se trouvent, comme nous l'avons déjà signalé,
un nombre assez considérable de phagocytes.
Cette pénétration des spermatozoïdes peut durer longtemps et
persiste tant qu'il y a des spermatozoïdes dans la membrane adven-
tive. Nous voyons donc que physiologiquement cette membrane
joue le rôle de tissu vecteur, l'anatomie qui la montre comme une
sorte de délamination de la paroi ovarienne nous permet de démon-
trer son homologie morphologique avec ce tissu. Elle constitue
une sorte de planche de salut qui permet aux spermatozoïdes,
d'une part, d'éviter les organes phagocytaires, et, d'autre part, d'ar-
river peu à peu dans l'oviducte où s'etïectue la fécondation. 11 se
trouve en effet dans cette partie un grand nombre de phagocytes;
je n'ai pas poussé leur étude assez loin pour voir s'ils font dispa-
raître les spermatozoïdes, mais c'est une fonction probable qu'ils
doivent remplir surtout après la fécondation.
Cette accumulation curieuse du sperme dans le tissu vecteùrou
dans la membrane adventive permet, comme nous avons pu le
constater par l'observatiim, une fécondation des œufs longtemps
après l'accouplement. Un exemplaire de Glossoslpliouia compla-
410 É. BRUMPT
nata a déposé un cocon avec des œufs fécondés trois semaines après
son isolement.
Chez Glossosiphonia hetcroclita je n'ai pas vu le mode de pénétra-
tion des spermatozoïdes, cependant comme l'oviducte n'a pas de
limites bien nettes et se continue avec les parois conjonctives du
corps, il est probable que les spermatozoïdes accumulés au niveau
des taches blanches dont nous avons déjà parlé, parviennent peu à
peu dans cet organe. Cette tache blanche constitue une réserve
qui persiste très longtemps, c'est à peine si j'ai constaté une dimi-
nution notable après un isolement de trois semaines. J'ai observé
dans un cas que des spermatozoïdes s'échappaient à travers la peau
au niveau d'une tache blanche et j'avais pensé que la fécondation
aurait pu se faire au moment du dépôt du cocon comme cela est
admis pour les Oligochètes, c'est un point que je compte reprendre
])rochaiuement.
Je n'ai jamais vu l'accouplement cVHelobdella stagnalis, cepen-
dant j'ai pu établir par l'anatomie l'existence de la fécondation
hypodermique pour cette espèce. Nous avons vu plus haut le rôle
important que jouaient les organes phagocytaires dans la capture
des spermatozoïdes disséminés dans les lacunes, la seule présence
de ces éléments entre les cellules de l'organe, permet d'affirmer ce
mode de fécondation. Nous avons vérifié ce phénomène sur plusieurs
exemplaires et de plus sur l'un d'eux nous avons eu l'occasian de
voir la pénétration des spermatozoïdes s'effectuer par l'intermé-
diaire de brides conjonctives qui aboutissent à la région antérieure
des sacs ovariens.
Chez Hemidepsif! marf/inata dont la cavité générale et les organes
l)hagocytaires sont lemplis de spermatozoïdes, je n'ai pas pu trou-
ver en quel point se fait la fécondation des œufs. Je n'ai jamais vu
de spermatozoïdes dans la paroi ovarienne. Signalons que les deux
sacs ovariens sont i)rolongés à la i)artie antérieure par un cordon
(ibreux volumineux, déjà signalé par Withman, qui se perd dans
les tissus du corps. Comme ces ligaments se confondent intime-
ment avec les parois de l'ovaire, on peut supposer qu'ils servent
à la pénétration du sperme, dans des conditions déterminées que
je n'ai pu élucider.
Diagnostic ue la fécondation. — Nous avons donc vu par l'exposé
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 411
précédent que chez les Glossosiphonides la rencontre des sperma-
tozoïdes à l'intérieur des organes phagocytaires permettait d'af-
firmer l'existence d'une fécondation hypodermique. Cette consta-
tation est toujours très facile à faire. Cependant nous devons
dire qu'il faut se tenir en garde contre une cause d'erreur que
l'on évite par un examen attentif : il ne faut pas prendre des
Bactéries ou d'autres parasites végétaux pour des spermatozoïdes.
Cette réserve peut sembler un peu exagérée et il est évident qu'il
existe de grosses ditïérences entre un spermatozoïde et une bacté-
rie. Cependant, dans certains cas, les spermatozoïdes quand ils
affectent une forme rectiligne ressemblent à ces Microbes et on
peut être alors exposé à considérer des Bactéries comme dés sper-
matozoïdes ramassés sur eux-mêmes. J'aurai voulu traiter complè-
tement ce chapitre en faisant en quelque sorte le diagnostic de la
fécondation et de la pathologie, mais cela m'entraînerait trop
loin. Je reviendrai du reste bientôt sur l'étude des parasites des
Hirudinées et j'aurai l'occasion de décrire en détail les différents
/égétaux qui peuvent être confondus avec des spermatozoïdes
isolés ou en faisceaux.
J'ai trouvé, chez un exemplaire d'HelobdeUa stagnalis, une sorte
d'ulcération stomacale, d'origine inconnue, qui avait donné lieu à
la pénétration et la prolifération active d'une Bactérie assez allongée
dans les tissus, ces parasites tombaient dans la cavité générale et
se retrouvaient en grande quantité dans plusieurs organes phagocy-
taires qui jouaient dans ce cas un rôle de défense bien manifeste.
Chez Helobdella ah/ira j'ai étudié, en Algérie, le mode de dévelop-
pement d'une maladie que j'avais désignée provisoirement sous le
nom de maladie nodiilairc pour rappeler ses signes les plus appa-
rents. La maladie se développe en trois semaines ou un mois, elle
forme des nodules de volume variable qui font saillie dans la peau,
ces nodules se développent partout, et déforment complètement
les animaux atteints de cette maladie qui en meurent assez rapi-
dement. Sur les coupes on voit les tissus infiltrés de filaments
allongés disposés en faisceaux ayant à peu près les mêmes dimen-
sions que la partie chromatique des spermatozoïdes de cette espèce,
ils sont cependant un peu plus longs. Ce qui les distingue surtout
c'est leur rigidité et leur coloration moins intense que celle des
spermatozoïdes. Je n'ai pas pu examiner ces parasites vivants.
412 É BRUMPT
J'ai retrouvé dans le lac du bois de Boulogne, des Helohdella
stagnalis pourvues de cette inème maladie, mais révolution en était
incomparablement plus lente. J'ai conserve des exemplaires para-
sités pendant deux mois et demi, et la maladie n'avait fait que peu
de progrès. A l'état frais ces parasites sont immobiles, rigides,
disposés en faisceaux et présentent à une de leurs extrémités une
sorte de renflement qui n'est pas exactement terminal, leur don-
nant une certaine ressemblance avec une aiguille, la cliape de
celle-ci représentant le renflement du parasite. Les frottis donnent
des préparations qui se colorent par tous les réactifs habituelle-
ment employés en bactériologie.
CHAPITRE VII
Expériences
Les détails que nous avons donnés dans le chapitre précédent, au
sujet du rôle joué par les spermatozoïdes injectés dans les tégu-
ments, nous montrent avec la plus grande netteté que cette fécon-
dation, puisqu'elle aboutit à l'introduction des spermatozoïdes dans
l'ovaire, est un phénomène suffisant. Mais d'un autre côté on peut
se demander s'il n'existe pas d'autre mode de fécondation par in-
troduction directe de sperme par l'oritice femelle. La voie expéri-
mentale permettait seule de résoudre ce point, c'est dans cette
direction que j'ai poussé mes recherches avant de m'engager dans
les études anatomlques dont j'ai exposé les résultats ci-dessus.
Mes expériences ont porté sur les espèces suivantes : Herpobdella
atomaria, Herpobdella octoculata, Glossosiphonia complawjta, Uelob-
della stagnalis, llemlclspsis marginata et Piscicola geometra.
Tous ces animaux ont été capturés au commencement du mois
de novembre 1899, sauf les Piscicoles et les llerpobdelles, qui n'ont
été récoltées qu'à la lin de janvier, ils ont été isolés de suite dans
des séries de tubes Bori'el. Je me suis assuré par des coupes qu'au-
cune des sangsues isolées à cette époque n'avaient été fécondées,
les produits sexuels étant dans un état de développement très
rudimentaire.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 413
Pour ne pas trof» multiplier mes tubes à expériences j'élevais
dans le même récipient un certain nombre d'espèces vivant en bon
accord, quand leur nourriture est suffisante. De plus cette cohabi-
tation semble entretenir les animaux dans un meilleur état de
santé, les animaux qui vivent ainsi s'élèvent plus facilement que
ceux qui sont entièrement isolés. Voici les résultats obtenus dans
les diverses espèces :
Herpobdella atomarki. — C'est un animal de cette espèce qui m'a
fourni les premiers résultats positifs de mes expéi'iences. Un exem-
plaire isolé depuis le 20 janvier fut fécondé le 16 lévrier, au-dessous
de 1 région clitellienue sur la face dorsale, il déposa un premier
cocon le 18, un second le 21, un troisième le 21-, les cocons ont
donné naissance à plusieurs embryons. Ce sont les résultats qui ont
fait l'objet de ma première communication (3) à ce sujet. Ayant à ma
disposition un certain nombre de ces animaux isolés depuis long-
temps je pus répéter ma première observation un grand nombre
de fois. La première ponte se produit généralement deux jours
après la fécondation.
Herpobdella octoculata m'a douné des résultats identiques.
(Uosxosiphonia complanata. — Les individus de cette espèce ont été
répartis en trois lots. Les animaux du premier lot (A) vivaient en
commun et avaient par conséquent la faculté de pouvoir s'accoupler
aussi fréquemment que dans la nature ; ils servaient de témoins.
Dans le second lot (B) prenaient place des individus isolés dès leur
capture, bien avant leur maturité sexuelle et soumis sous mes
yeux à des accouplements à des intervalles variant entre deux,
trois et quatre jours en moyenne. Les animaux étaient de nouveau
isolés dès que l'accouplement avait eu lieu. Enfin dans le troisième
lot (C) se trouvaient des animaux isolés depuis leur capture et
n'ayant jamais été fécondés.
Voici les résultats obtenus. Les animaux isolés du lot C, après
avoir eu un développement normal de leurs testicules et de leurs
ovaires, ont vu ceux-ci s'atrophier et disparaître peu à peu par
dégénérescence ou peut-être par résorption phagocytaire. Les
individus du lot B, fécondés sous mes yeux, ont tous produit des
pontes fertiles mais peu abondantes, ce que j'attribuerai volontiers
soit à l'exiguïté des récipients dans lesquels ils vivaient, soit à des
accouplements trop rares. Enfin les animaux vivant en commun
414 É. BRUMPT
(loi A) et ayant pu s'accoupler un grand nombre de fois (en
moyenne trois ou quatre fois jjar jour), ont déposé des cocons plus
voluuiiueux et ti une é|)oque moins avancée que ceux des tulies.
J'insiste sur ce dernier point, car il est possible que par suite d'un
balancement d'organes et de fonctions, le développement des
organes feuielles se produise plus rapidemeut quand les fonctions
de mâle ont jjris (in à la suite d'accouplements fréquents. Peut-être
pourrait-on invoquer aussi, pour expliquer cette observation, ce
fait que le sperme injecté en grande quantité sous les téguments
et résorbé en grande partie par les organes j)bagocytaires (organes
ciliés de Bolsius) puisse être utile au développement plus rapide
des œufs.
Ces Vers peuvent déposer leur cocon huit, dix jours après le
dernier accouplement, j'ai même observé un cas où il y eut uq
intervalle de trois semaines entre le dernier accouplement et la
ponte.
Les faits que je viens d'exposer ont été vérifiés sur une seconde
série d'animaux isolés depuis les premiers jours de février; ils
pondirent en mars et au commencement d'avril. Les animaux de
la i)remière série pondiient en janvier, à partir du 12. Dans la
nature ils ne pondent qu'eu avril et mai. Ce fait démontre l'in-
tluence énorme exercée par la température du laboratoire sur le
développement des produits sexuels de ces Vers.
J'ai répété les mêmes expériences sur un moins grand nombre
d'exem[)laii-es Hemidepsis marginata, mais les résultats ont été iden-
tiques.
Je n'ai |)u ni provocpier ni constater l'accouplement d'Helobdella
stagnalis, mais les aniiuaux isolés sont restés stériles.
J'ai isolé à la tin de janvier et dans les premiers jours de février
huit Pkcicola geometra, six d'entre elles s'étant accouplées tous les
trois ou quatre jours ont donné des pontes fertiles. Seuls les deux
exemplaires isolés et non fécondés n'ont pas déposé de cocons.
Ces ex|»ériences permetleni de conclure eu premier lieu à l'ab-
sence de parthénogenèse et d'autofi'coudatiou chc/ les llirudinées
observées. Whitman avait admis daus un premier m(''uioire(l) l'exis-
tence d'un de ces deux phénomènes chez Ilemiclcpsix marginata,
mais dans son beau travail sur la fécondation hypodermique (3 il a
mis en doute sa première assertion. Je suis heureux de pouvoir
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 415
affirmer que les doutes du Savant américain étaient bien fondés et
que l'apparente autofécondation n'était due qu'à une fécondation
par spermatophore, méconnue. Erreur d'observation bien pardon-
nable d'ailleurs, étant donné l'exiguïté du spermatopbore dans
cette espèce et la rapidité toute particulière avec laquelle il est
déposé. Ces expériences nous montrent de plus que la fécondation
hypodermique est un mode de reproduction nécessaire et suf-
fisant, nécessaire puisque les animaux observés ne se sont jamais
reproduits d'une autre façon, et suffisant puisque la fécondation
des œufs en est le résultat direct.
CHAPITRE VIII
Clitellum
DESCRIPTION ANATOMIQUE
Le clitellum ou ceinture est une région formée d'un certain
nombre d'anneaux, sur la face ventrale de laquelle se trouvent les
orifices sexuels. On voit que cette définition est plus simple que
celle que l'on pourrait donner au clitellum des Oligochètes qui
présente des connections si variables avec les orifices sexuels,
suivant les genres examinés.
Cette région n'est pas toujours facile à délimiter exactement. Chez
les Herpobdellides, le clitellum est turgescent au moment de la
reproduction et tranche par sa couleur claire et uniforme sur le
fond plus sombre des téguments. Chez les Glossosiphonides il n'est
jamais visible extérieurement, l'anatomie seule peut en déterminer
les limites, comme nous le verrons plus loin. Enlin, chez les
Ichthyobdellides, il est généralement peu net même au moment de
la reproduction, et, dans le cas où il est bien visible extérieur
rement, au lieu de faire saillie au-dessus de la surface du corps, il
est généralement étranglé {Pontobdella, Trachelobdella); il est parfois
un peu saillant cependant chez certains Abranchns.
Nous ne décrirons pas en détail les modifications peu considé-
rables d'ailleurs que le clitellum présente suivant les espèces,
c'est une étude du ressort de la systématique, disons seulement que
chez les Ichthyobdellides il occupe généralement deux segments.
416 É. BRUMPT
Nous avons eu l'occasion, à propos des organes génitaux femelles,
de signaler l'existence des curieuses aires copulatrices que pré-
sentent certains genres {Piscicola, Cystobranchus, Acanthobdella),
où elles étaient connues depuis longtemps pour certains d'entre
eux, et considérées soit comme oritice îemeWe (Ciji^tohranchia), soit
comme orifice glandulaire {Acantholnlella).
Le clitellum ne joue aucun rôle dans l'accouplement, nous
savons au contraire que chez certains Oligochètes {Allobophora fœ-
tida), c'est son principal rôle; chez les Hirudinées, il ne sert qu'à la
production du cocon.
HISTOLOGIE
L'étude histologique révèle l'existence d'un certain nombre de
glandes, les unes fournissant l'albumine du cocon quand ce der-
nier en est pourvu, les autres fournissant la membrane protec-
trice, chitineuse qui l'enveloppe. Mais il n'est pas toujours facile
de dire quelles sont les glandes qui fournissent ces différentes
substances. L'anatomie comparée des diverses espèces d'Hirudi-
nées nous fournit de précieux renseignements à cet égard. Nous
savons en effet que chez les Glossosiphonides les œufs très chargés
de vitellus sont pondus dans un cocon dépourvu d'albumine. Il ne
doit donc exister chez ces animaux qu'une seule espèce de glandes,
les glandes chitinogènes.
Uemickpm marginata est la seule Hirudinée que j'ai observée
qui ne forme pas de cocon, ses œufs déposés contre un corps
étranger quelconque sont simplement accolés et recouverts par
une substance hyaline élastique tout-à-fait identique à la coque
chitineuse des cocons d'Herpobdelle et n'en différant que par la
coloration. Il est très facile de limiter sur les coupes les glandes
qui sécrètent cette substance, elles sont disposées sous forme de
petits îlots tout autour de l'oviducte et débouche:;' sur le pour-
tour de l'orifice femelle, les œufs sont englués dans cette sécrétion
au moment de la ponte.
(jlossosip,honia com.planata qui dépose un cocon possède les
mêmes glandes mais distribuées sur tout le clitellum. Ces glandes
ainsi que leur sécrétion se colorent en bleu intense par l'héma-
toxyline.
REPRODUCTION DES HIRUDINEES
417
Chez Herpobdella, des coupes du clitellum moutrent, en allant
de dehors en dedans, la structure suivante : d'abord l'épiderme
puis entre les diiïérentes cellules (jui le constituent des glandes
caliciforraes muqueuses, et les conduits des nombreuses glandes
clitelliennes. A un niveau inférieur, entre les fibres musculaires
circulaires et même un peu plus bas se trouvent des glandes iden-
Fig. 61. — Coupe transversale de deux Hcrpobilclla (tloniaria accouplées, montrant
la structure générale de la région clitellienne de l'individu fécondateur.
tiques aux glandes chitinogènes des Glossosiphonides, leurs con-
duits sont tortueux, fortement colorés par l'hëmatoxyline et
aboutissent à l'épiderme. Ces glandes présentent de grandes analo-
gies avec les glandes prostatiques pr et sont identiques à celles
qui débouchent autour de l'oritîce mâle et qui ajoutent leur sécré-
tion à celle de la prostate pendant l'accouplement. Enfin au-des
sous des muscles longitudinaux, se trouvent disséminées dans le
Méin. Soc. Zool d.- Fr., mil).
xiii — It.
418
E. BRLMPT
parenchyme du corps, entre les muscles dorso-ventraux, des glandes
caliciformes dont le produit de sécrétion se colore en jaune par
l'acide picrique comme l'albumine ou les substances vitellines. Ce
sont ces glandes surajoutées chez les Herpobdelles qui sécrètent
évidemment l'albumine du cocon; au moment de la reproduction
elles sécrètent activement et rendent turgescente la région clitel-
lienne dans laquelle elles se rencontrent exclusivement.
Chez les Ichthyobdellides les mêmes laits se reproduisent mais
Fig. 62. — Coupe transversale de PlatijbdeUa scorpii passant un peu au-dessous
de l'orifice femelle et montrant les faisceaux formés par les conduits des
glandes clitelliennes cgcl, ainsi que les points où ceux-ci débouchent.
comme les glandes sont trop volumineuses pour rester dans la
région clitellienne elles émigrent et se disséminent tout le long
des parois du corps. Leurs conduits se groupent par faisceaux et
viennent aboutir au clitellum, toujours facile à limiter anatomi-
quement sur les coupes. (]es glandes sont unicellulaires et leurs
conduits acquièrent des dimensions inusitées : ils peuvent avoir
quelquefois plusieurs centimètres de longueur.
Les fig. 35, 50, 56 et 62 nous montrent ces glandes ainsi que
leurs conduits qui forment une bonne partie des parois du corps,
Chez les Herpobdelles nous verrons en étudiant la ponte que
certaines glandes étrangères au clitellum contribuent aussi à la
formation du cocon.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 419
FONCTIONS
On ne possède encore que très peu de documents positifs sur la
formation et le dépôt du cocon chez les Hirudinées. Il est universel-
lement admis que ce dernier est produit par le clitellum, mais les
détails manquent. C'est dans la monographie de Moquin-Tandon
que l'on trouve le meilleur résumé de la question. Depuis la publi-
cation de cet auteur, à part les observations de Leydig (i) et de
Leuckart, il n'a rien été publié sur ce sujet.
J'ai observé un grand nombre de fois la ponte des Piscicoles
{Piscicola geometra), et des Herpobdelles {Herpobdella atomaria et
octoculata) ainsi que celle de GlossoùpJionia complanata.
Piscicola. — Leydig, dans l'intéressante monographie qu'il fit de
cet animal, consacra quelques lignes d'une grande exactitude à la
description de ce phénomène :
« Beim Acte des Eierslegens saugt sich zuerst das Thier mit den
Kopfnapfe fest — die Fussscheibeist natûrlich schon frûher aufge
setzt — und krummt sich mit dem Vordertheil des Leibes hin und
her. Hierauf erfolgt Anschwellung des Geschlechtsringes. Das
Thier làsst denn den Kopf frei, roUt den Mundnapf von der Seite
ein, die Cavitàt des Napfes nach oben drehend. Indem es den Kôr-
per soweit wie môglich um seine Achse drehend, bildet sich ein
Ring von weisser Masse um die angeschwollene Genitalabtheilung.
Zulezt zieht das Thier den Kopf riickwàrts durch den gebildeten
Ring zurûck und der Act des Eierlegens ist vorbei. »
Je n'ai pu que vérifier l'exactitude de la description de Leydig et,
si je la reprends, c'est uniquement pour mettre en relief quelques
points qu'il n'a pas signalés et qui sont d'un certain intérêt.
La Piscicole effectue sa ponte dans le courant de mars et d'avril
sur les plantes aquatiques, les pierres, ou sur les glaces des aqua-
riums. Je n'en ai jamais trouvé sur les Poissons fréquentés par ce
parasite.
L'individu qui va pondre se reconnaît de suite : son clitellum est
turgescent, ses allures particulières, on voit qu'il cherche un
endroit où il pourra effectuer sa ponte tranquillement. Cette place
une fois choisie, la Piscicole se fixe par ses deux ventouses et s'ap-
plique contre les parois du bocal. La cuticule blanche formée par
420 É. BRUMPT
sa ceinture se détache peu à peu de la peau comme une vaste phlyc-
tène annulaire. Elle la fait alors adhérer contre le verre et, lâchant
son point d'appui antérieur, roule sur son axe en faisant des etîorts
qui semblent avoir pour but de décoller les adhérences de cette
membrane au corps. De temps à autre elle se repose et laisse pendre
son extrémité antérieure avec un air tout à fait épuisé. Quand l'ani-
mal juge que sa capsule est suffisamment fixée, il se retire de la façon
suivante. Une onde de gonflement se produit d'arrière en avant et
dilate l'orifice postérieur du cocon par où se dégage d'abord le cli-
tellum ; l'extrémité antérieure du corps se retire alors en arrière,
mais, au lieu de ti-averser simplement le cocon, elle entraîne avec
elle l'extrémité correspondante de celui-ci qui s'invagine de façon
que son orifice antérieur vienne au contact du postérieur ; à ce
moment seulement le Ver se dégage complètement. Ces phéno-
mènes durent environ de cinq à six minutes et peuvent se suivre
facilement, même à un examen superficiel. Au moment de l'inva-
gination la longueur du cocon est réduite de moitié et on voit une
petite trace blanche persister au point qu'il a quitté. En trente ou
quarante secondes il repi-end spontanément sa forme et cela sans
aucun secours de l'individu producteur. Après avoir pondu, la
Piscicole s'éloigne de sa capsule et ne s'en inquiète plus (1). Cette
invagination du cocon a une très grande importance au point de
vue de la bonne conservation de son contenu, comme nous le
verrons plus loin au sujet des Hei'pobdelles.
Le cocon est oblong, ses parois épaisses présentent des crêtes
longitudinales tout à fait caractéristiques, son extrémité évasée
correspond à la partie antérieure, sur le cocon fraîchement
pondu, on aperçoit un opercule, qui tombera lors de l'éclosion du
jeune, et un petit bouchon muqueux. L'opercule, ainsi qu'il résulte
de l'étude comparée de diverses espèces [Trnchelobdella kibrica,
Pseudo-Bra7irhellion M ar (joi A\ydihy), doit être formé pour une assez
grande partie tout au moins par la cuticule et les sécrétions de la
région ]tréclitellienne. L'orientation des cocons à un seul o[)ercule
est facile : la partie antéiieure est caractérisée par sa présence, c'est
également le point par où le jeune sortira.
Herpobdelld. — Le point où sera déposé le cocon est d'abord
(1) J'ai donné dans uno comnmniration antérieur»' (4) des figures représentant
la ponte de ces animaux.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 421
enduit par l'Herpobdelle d'une substance sécrétée par la ventouse
antérieure, cette substance granuleuse permet probablement une
adhérence plus rapide du clitellium. Pendant la ponte cet animal
olïre les mêmes particularités que la Piscicole, la durée du phéno-
mène seule varie : elle est de vingt à vingt-cinq minutes. Comme
les dimensions du cocon sont beaucoup plus grandes, les observa-
tions sont aussi plus faciles à faire. Le clitellum une fois fixé sur
le verre, l'Herpobdelle roule sur son axe, et, après un quart
d'heure de ce manège, expulse brusquement à l'intérieur de son
fourreau une masse liquide et un nombre d'œufs variant de un à
vingt, généralement huit. La rapidité de cette sécrétion me porte à
me ranger à l'opinion d'Ebrard (1) et à considérer ce liquide
comme provenant, en ])artie tout au moins, des sacs ovariens.
On remarque aux deux extrémités de la ceinture un épaissis-
sement bien net de l'enveloppe chitineuse, ce sont ces anneaux
qui, en se contractant, fermeront les deux extrémités du cocon. Au
bout de vingt minutes l'animal sort assez lentement, en dégageant
d'abord la partie postérieure de sa ceinture, et l'on voit alors mieux
que chez la Piscicole l'invagination du cocon et l'accolement
momentané des deux anneaux épaissis antérieur et postérieur, au
moment où la partie antérieure du clitellum arrive au niveau de
l'orifice postérieur de la capsule. L'enveloppe du cocon est à ce
moment si mince que ce dernier conserverait cette position, si
l'Herpobdelle n'avait soin, et cela durant cinq minutes au moins, de
remettre toutes les choses en place en le pressant avec sa ventouse
antérieure. Elle le façonne, l'aplatit, le fait adhérer par ses bords,
et, fait intéressant, avec la sécrétion de ses glandes prostomiales
elle en lubréfie la surface. Je suis heureux de pouvoir affirmer le
rôle joué par ces glandes dans la formation du cocon, car cette fonc-
tion a été mise en doute et niée par des auteurs récents. L'absence
de ces glandes chez la Piscicole explique pourquoi, après la ponte,
l'animal ne s'occupe plus de son cocon.
Le cocon ne présente pas comme chez Trachelohdella, Piscicola,
Pseudo-BrancheUion (2) et d'autres genres une forme nettement asy-
métrique permettant de distinguer une extrémité antérieure. Ici les
(1) Ebraru, Nouvelle inono'jraphie des Saagsues médicimles, Paris, 1857, p. 119.
(2) Je dois de nombreux exemplaires de cocons de cette dernière espèce à
l'obligeance de M. le Professeur Apatiiy.
422
E, BRUMPT
deux pôles sont à peu près semblables; quelquefois le pôle pos-
térieur est un peu plus pointu, mais il y a de nombreuses excep-
tions à cette règle. En général cependant des deux opercules, pro
venant du resserrement des deux anneaux que nous avons signalés
tout à l'heure aux deux extrémités du cocon en voie de formation,
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Fig. G3. — GlosaoîiiphoHia complaïuild sur le point de déposer un second
cocon ; les œufs sont rassemblés en ov, le contour pointillé 1 indique la
position de l'animal au repos ; le contour 2 et la figure centrale les positions
prises quelques moments avant la ponte ; c, cocon ayant été déposé depuis
environ deux heures.
le postérieur, ainsi que l'a remarqué déjà Moquin-Tandon, est un
peu i)lus dévelo[)pé. Cette inégalité est due probablement à la plus
grande abondance des glandes chitinogènes dans la région où il
est sécrété. A l'éclosion les embryons s'échappent par les oritices
provenant de la chute des deux opercules,
La ponte é^i Clossosiplurnia complanata s'etïectue comme celle des
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 423
Hirudinées que nous venons d'examiner; la seule particularité très
intéressante qu'elle présente consiste d'une part dans les phénomè-
nes curieux qu'elle présente avant la ponte et d'autre part dans la
position inusitée qu'elle prend pour déposer son cocon.
Une Glossosiphonie qui va pondre se distingue au premier coup
d'œil : les œufs qui vont être déposés, au lieu d'être disséminés dans
les tubes ovariens, sont rassemblés dans l'oviducte qui est extréme-
mement distendu ; c'est un point que j'ai constaté sur des coupes
pratiquées chez un individu qui allait déposer son cocon. Ces œufs
forment une masse bilobée bien visible, ov, sur la figure ci-
contre (fig. 63); pendant un temps très long, quelquefois pendant
plusieurs heures, la Glossosiphonie conserve ses œufs ainsi. Quand
on la trouble, elle les expulse de nou-
veau dans les tubes ovariens, qu'ils
quittent quelques instants après pour
revenir au même point. En même
temps, la Glossosiphonie présente des
ondes de contraction musculaire qui
se propagent d'arrière en avant et qui
semblent avoir pour effet de compri-
mer les œufs les uns sur les autres. Fig. 64. —Exemplaire de Glos-
Comme je n ai jamais vu d œufs de ^^^{ ^^^ premier cocon; d,
pourvus de leur follicule dans les clitellum appliqué contre la
' paroi de 1 aquarium.
sacs ovariens et comme d'autre part
les œufs pondus n'en possèdent plus, je suis tenté de croire que
toutes ces manœuvres ont pour but de détruire le follicule et de
permettre la fécondation Nous savons en effet que l'oviducte est le
seul point où l'on trouve des spermatozoïdes.
La fig. 63 montre en pointillé les diverses positions que prend
l'animal pendant la ponte ; il se livre à des contorsions toutes par-
ticulières. Sous sa face ventrale, nous voyons déjà une capsule qui
a été déposée précédemment. A un certain moment ces phénomè-
nes préparatoires, intimement liés à la fécondation, cessent et la
Glossosiphonie prend la position indiquée par la fig. 64, elle a
accolé la face dorsale de sa région clitellienne au point où elle
veut fixer un cocon, et, dans celte position peu commode elle
roule sur son axe comme les autres Hirudinées; au bout de quatre
à cinq minutes elle expulse brusquepjent ses œufs et se retire,
424 E, BRUMPT
le cocon s'invagine comme cliez HerpobdeUa et Piscicola. Le résul-
tat de cette première ponte sera un cocon placé sous la face ven-
trale de l'animal, le second sera placé à côté et h droite, et ainsi de
suite, les autres prenant place au dessous des premiers formés.
La ponte d'Helobdella stagnalis se produit dans une position à
peu près semblable mais le cocon est fixé sur la face ventrale.
J'ai insisté, à dessein, sur la façon dont tous ces animaux sortent
du cocon qu'ils viennent de déposer, précisément parce que je
n'ai trouvé nulle part de renseignements sur ce point qui constitue
une des particularités les plus curieuses de cette ponte. Sans s'en
douter en elïet les Hirudinées réalisent une asepsie des ])lus
rigoureuses. A aucun moment de la ponte, la partie antérieure du
corps, souillée de Bactéries, d'infusoires et d'une foule d'impu-
retés, n'arrive au contact du contenu du cocon. 11 semble que ce
soit en effet un problème paradoxal que de traverser une masse
albumineuse sans la toucher. Un coup d'œil sur le schéma donné
dans une note précédente (Brumpt, 3) fera bien comprendre ce
qui se passe au moment de l'invagination du cocon. Au moment
où les deux anneaux sont en contact, le cocon devient une cavité
close que la Sangsue traverse aisément sans risquer d'en souiller
le contenu.
CONCLUSIONS
Quelles conclusions tirer après un exposé de phénomènes aussi
bizarres et aussi imprévus? Pourquoi les spermatozoïdes, qui par
leur uature même doivent être utilisés à féconder les (Bufs, devien-
nent-ils normalement et en aussi grande quantité la proie des
phagocytes des organes ciliés ? Pourquoi les spermatozoïdes qui
pourraient atteindre si facilement les œufs eu suivant la voie
naturelle vont-ils pénétrer dans l'ovaire à l'aide d'intermédiaires
aussi complexes que ceux que nous avons décrits ?
Dans le mémoire si suggestif que Withman a écrit sur la féconda-
tion de Placobdell.a plaiid, il considère la i-eproduction par fécon-
dation hypodermique comme un phénomène primitif et l'acquisi-
tion d'uu pénis comme secondaire celui-ci n'ayant pris naissance,
chez les Hirudinées supérieures, qu'à la suite de l'établissement
d'une véritable copulation.
REPRODUCTION DES HIRUDINÉES 423
Il m'est actuellement imposssible de maintenir ces vues; l'étude
des Hirudinées et des groupes voisins d'où elles dérivent probable-
ment, vont nous en donner la preuve. Chez les Hirudinées, le pénis
n'est pas l'apanage des formes supérieures (Arhynchobdellides),
puisque dans ce groupe les Herpobdellides en sont dépourvues,
d'autre part, chez les Rhynchobdellides nous avons une Glossosi-
plîonide, Hemiclepais tesselala, qui en possède un, rudimenlaire,
il est vrai, mais très net, et d'autre part tout un groupe d'Ichtliyob-
dellides comprenant les Lophohdella et Pneudobranchellion qui en
possèdent un, aussi hautement différencié et aussi développé que
celui des Ilirudo.
Si nous admettons maintenant que les Hirudinées dérivent du
type Turbellarié ou proviennent d'une souche commune très voi-
sine des Planaires, nous voyons que dans ce groupe inférieur
l'existence d'un pénis est constante. De plus dans une espèce de
Rhabdocoele, dans Dinopliilus, les mâles fécondent les femelles, en
injectant par l'intermédiaire de leur pénis, du sperme en un point
quelconque du corps. Nous n'avons plus qu'un pas à faire pour
admettre que ce pénis, grêle à l'origine, s'est peu à peu atrophié
et réduit au rudiment que présentent toutes les Hirudinées qui
copulent anormalement.
En même temps que cette régression se produisait, les sperma-
tophores, se substituant entièrement au pénis dont ils prennent les
fonctions, prenaient peu à peu naissance. Ces spermatophores
rudimeutaires d'abord, comme ceux d'Hemiclepm tesselala, arri-
vaient peu à peu à la forme double et hautement différenciée d'ff(?r-
pohdella d'abord, puis de Piscicola et de Glossosiphonia.
La reproduction des Hirudinées par fécondation hypodermique
montre le degré extrême que peuvent acquérir les adaptations
secondaires. H est probable que cette copulation, qui permet un
accouplement plus facile, plus rapide que la véritable copulation,
plus avantageux par conséquent pour l'espèce, a été fixée par la
sélection et s'est définitivement établie dans les différents groupes
où nous l'avons signalée. C'est la seule hypothèse qui permette
d'expliquer les curieux phénomènes de la fécondation chez les
Hirudinées et en particulier l'organisation du tissu vecteur parfois
si hautement différencié et sur lequel nous avons plusieurs fois
attiré l'attention.
426 É. BRUMPT
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431
VOYAGE DE M. Ch. ALLUAUD AUX ILES CANARIES.
(Novembre 1889-Juin 1890)
MYRIAPODES
PAR
HENRY W. BROLEMANN
(Planche XI).
Déjà à plusieurs reprises nous avons eu recours à l'œuvre du
Dr R. Latzel pour des renseignements faunistiques et autres. C'est
encore à ses travaux que nous demandons aujourd'hui les pre-
mières données précises sur la faune myria podologique des Canaries.
Avant lui Lucas, dans Webb et Berthelot (i), avait cilé six
espèces de Chilopodes sous des noms qui tous appellent une recti-
fication ; il ne mentionnait en outre aucun Myriapode du groupe
pourtant si nombreux des Diplopodes.
Le D' Latzel (2), reprenant le travail de son prédécesseur, signale
quinze espèces, distribuées comme suit :
Scutigera coleoptrata L.. Ténériffe (Guimar- Orotava), commune
dans les maisons.
Lithobius Orotavae Latzel. Ténéritïe (Orotava), deux exemplaires
en mauvais état.
Lithobius longipes Porat. Ténéritïe, trois exemplaires de Orotava.
Lithobius Tenerifjae Latzel. Ténériffe, quatre exeniplaires de
Guimar.
Henicops futvicornis Meinert. Ténéritïe, trois exemplaires d^ de
Orotava.
Cryptops canariensis Latzel. Ténériffe, deux exemplaires de
Orotava.
Scolopendra angusta Lucas. Ténériffe, un exemplaire de Adeje.
Geophilus ferrugineus C. Koch. Canaria, deux exemplaires de
Palma.
Himantarium dimidiatum Meinert. Ténériffe, cinq exemplaires
de Orotava.
(1) Histoire naturelle des îles Canaries, 11,2, Paris, 1838.
(2) Beitràge sur Keantnis der Myriopodenfauaa von Madeira, den Selvages und
den Canarischen Inseln. Beilr. z. Jahrb. Hamburg. Wiss. Anst., XII, 1893.
432 H. W. BRÔLEMANN
Brachijdosmns superus Latzel. Ténéritïe, trois exemplaires do
Oralava et Guimar.
Brachydesnms proximus Latzel. Ténéritïe, deux exemplaires de
Orotava et Guimar.
Paradesmus gracilis C. Koch, Téuéritle, Orotava.
Strongijlosoma lusitanum Verhœtï. Ténérifïe, commun à Orotava.
Tulus KrœpelinoruDi Latzel. Ténérifïe, un d^ de Guimar.
lulus Karschi Verhœfï. Ténérifïe, commun à Orotava.
Nous pouvons doue dire que, jusqu'ici, nos connaissances se
bornaieut uniquement à l'île de Ténérifïe.
Les recherches de M. Alluaud permettent d'ajouter à cette liste
12 autres espèces dont 7 nouvelles, et non des moins intéressantes,
savoir :
Cryptops Atlantis Pocock, Otostigmus deserti Meinert, Geophilus
hirsutus Porat, G. carpophaytis Leach, G. Zonrafp n. sp., Scotophilus
bicarinatus Meinert, dlomcrh Alluaudi n. sp., Pachyiulus insularis
n. sp., P. canariensis n. sp., P. Alluaudi n. sp., P.parceUriatus n.
sp., et P. my^itaxTï. sp.
C'est donc le mérite de notre collègue d'avoir considérablement
enrichi nos connaissances touchant la faune des Canaries, et cela
non seulement au point de vue du nombre des formes mais encore,
comme on le verra au cours de notre travail, au point de vue de
leur distribution dans les difïérentes iles de l'archipel. Nous ne
pouvons faire à moins de le féliciter de ce résultat.
Quant à la nature de cette faune elle est franchement paléarc-
tique-atlaotique.
Certaines formes ont été rencontrées plus ou moins avant vers
l'Orient dans la province méditerranéenne, où elles ne paraissent
cependant pas dépasser l'Italie en Europe et la Tunisie en Afrique ;
ce sont le Lithohiiis pUicornis {=longipex^ dégénéré en Lombardie),
VOtosligmus deserti (forme désertique d'Algérie), le Geophilus hir-
sutus (trouvé en Algérie), V Haplogaster diinidiatus (= Himnntarium
dimidialum, France, Sicile, Algérie) et le Strongylosoma Guerini
(= lusilanum, Espagne et Algérie) ; mais ce sont précisément des
formes robustes et communes sur le littoral du Portugal et même
quelques-unes de la France occidentale, et qui ont i)u, par suite de
leur supériorité, lutter victorieusement contre les conditions clima-
tériques défavorables et conquérir (ou conserver) une aire de
dispersion plus étendue.
VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES CANARIES 433
D'autres formes, par contre, et ce sont les plus petites, semblent
être spéciales aux îles de l'AtlaDlique ou aux zones voisines du
continent ; ce sont : Lithobius Teneriffaetii Orotavae, Cryptops cana-
riensia et AtkuUis, (ieophihi.s Zograffi, Srhizophyllum Moreleti (^fulus
Karschi), Fachyiulus Kraepelinorum, insularis, canariensis, Alluaudi,
parcestriatus et mystax.
Nous connaissons, il est vrai, un certain nombre de Hachiiiulus
distribués dans toute la partie orientale du bassin méditerranéen,
ce sont pour la plupart de belles et robustes espèces ; mais, autant
qu'il nous est possible d'en juf;er, elles ne dépassent pas Cannes
{P. varius) en France et les Baléares (P. flavipes), ce sont du moins
les points occidentaux extrêmes qui nous soient connus.
Quant aux six espèces des Canaries, elles paraissent former un
petit groupe à part et méritent probablement d'être réunies en un
sous- genre distinct, car ce groupe est assez bomogène tant dans son
faciès et dans les détails des téguments, que dans la structure des
pattes copulatrices ; mais il se distingue du principal groupe
oriental iPachyiulus s. s. Verhoeff) par l'absence de protubérance
aux joues du mâle, caractère sexuel de deuxième ordre. L'absence
de ce caractère paraît indiquer une dégénérescence, puisque nous
le voyons manquer également chez de petites formes pâles, à
l'habitat dissim ulé, qui se rencontrent loin des rivages méditerra-
néens, au nord des Alpes transylvaniennes (Carpathes). Les Pa-
chyiulus {Micropachyiulus) paucioculatus et P. (Geopackyiuhis) nema-
todes (voir Verhoeff, Beitrâge zur Kenntniss palàark. Myriop.
IX Aufsatz. Anfi. f. Naturges., I (3) H. 1899j, petites formes pâles
qui vivent cachées dans les feuilles mortes, ont eux aussi des joues
dépourv ues de protubérances, mais d'autre part ils n'ont pas de
bourrelets sous les tarses, caractère qui existe encore chez tous les
Pacliyiuius des Canaries. Si de ce symptôme de dégénérescence nous
rapprochons celui d'une considérable réduction dans les dimensions
(cinq sur les six Pachyiulus des Canaries sont proportionnellement
petits et grêles), nous sommes en droit de considérer le groupe
occidental comme en état d'infériorité par rapport au groupe
oriental (1), et pour ce motif méritant d'être mis à part.
(l)On peut en conclure que le véritable berceau des Pdchyinlus est localisé
dans la partie orientale de la province méditerranéenne. Or nous constatons précisé-
ment le contraire pour le genre Sc/iizophyllurn, dont l'aire de dispersion ne paraît
pas dépasser l'Italie et la Tunisie vers l'C rient On peut donc diviser la méditer-
ranée en deux cuvettes, Tune occidentale, de Gibraltar à l'Italie-Tunisie, berceau
des Schizophyllum, l'autre orientale, de l'Italie-Tunisie à la Palestine, berceau des
Pachyiuhis.
Mcm. Soc. Zool, de Fr., iy(X) xiii. — 28.
434 H. W. BRÔLEMANN
Cet étfit d'iufériorilé n'a d'ailleurs qu'une importance secondaire
au point de vue spécial de la nature de la faune. Qu'à côté d'espèces
de Myriapodes autochtones, pour ainsi dire, et possédant leur
maximum de développement, s'en trouvent d'autres, hétérochtones,
dégénérées, mais spéciales à la faune, peu importe, les unes et les
autres servent également bien à caractériser la région qu'elles
habitent pour peu que les particularités qu'elles présentent soient
suffisamment empreintes d'originalité.
SCUTIGERA COLEOPTRATA L.
Canaria : Station N° 12, dansles sables de l'Isthme deGuanarteme,
3 décembre 1889; St. N" 57, environs de Tafira, 375 m. ait.,
10 fév. 1890 ; St. N» 74, sous les pierres, non loin de la mer, sur la
plage 0. de l'Isthme de Guanarteme, 16 mars 1890.
Palma : St. N" 100, sur les pentes gazonnées au S. de Santa Cruz
de la Palma, 50 m. d'alt., 26 avril 1890.
Tenerife : St. N» 91, plaine aride au S. de Santa Cruz,
11 avril 1890; St. N" 107, environs de la ville de Orotava, 350 m.
ait., 11 mai 1890.
LiTHOBius Teneriffae Latzel, 1895.
Un exemplaire d^ de 12 mill. de longueur environ paraît appar-
tenir à cette espèce. Les angles des écussons 9, 11 et 13 sont
arrondis; les antennes sont composées de 20 21 articles allongés et
atteignent environ le milieu du corps ; les dents des forcipules
sont au nombre de 2 -f 2 ; les pores des hanches sont petits, circu-
laires, au nombre de 4, 4, 4. 3 ; la hanche de la patte anale est
inerme latéralement, l'armement inférieur est de 0.1.3.2.0.
Malheureusement la patte anale droite et l'extrémité de la gauche
sont brisées, mais le cinquième article de cette dernière qui subsiste
montre clairement un sillon large aplati.
En somme les différences enregistrées dans le nombre des
articles des antennes, dans celui des pores et des épines de la patte
anale, peuvent parfaitement n'être que des particularités de jeu-
nesse, puisque l'individu a été capturé en décembre. Deux femelles
recueillies eu février confirment d'ailleurs cette opinion.
Canada : St. N" 27, forêt de pins au-dessus d'Agaëte, 1,000 m.
ait., 3 janv. 1890 ; St. 57, environs de Tafira, 375 m. ait., 10 fév. 1890.
LrrnoBiDs pilicornis Newport, 1844 (= L. lonylpes Latzel].
C'est aux Canaries que nous trouvons dans toute sa beauté cette
VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES CANAKIES 435
forme dont uous avons eu l'occasion de constater la dégénérescence
à mesure qu'elle s'éloigne de l'Atlantique vers l'Orient {Feuitle
des J. N., (3), XXVIII, N» 334/335). Elle y est aussi très commune.
Canaria : St. N" 57, environs de Tafira, 375 m. ait., 10 fév. 1890.
Tenerife : St. N" i'IS, Forêt de « Las Mercedes », dans le petit
ruisseau et sur ses bords, 750 m. ait., 7 juin 1890; et autres loca-
lités sans désignations spéciales.
Henicops FULVicoRNis MeincFt, 1868.
Par une singulière coïncidence quatre sur cinq des individus
que nous avons examinés sont des mâles, tout comme ceux étudiés
par le D^ Lalzel, et qui provenaient d'Orotava.
Canaria : St. No 59, environs de San Lorenzo, 370 m. ait.,
13 fév. 1890 ; quatre mâles.
Tenerife (sans indication de station) ; une femelle.
Otostigmus deserti Meinert, 1884.
Il y a lieu de signaler un fait sur lequel nous aurons à revenir
dans un prochain travail ; c'est celui des particularités sexuelles de
certaines espèces du genre Otosti(jmus, particularités analogues à
celles connues pour certains Lithobius ou pour certains Geophilides.
Chez VOlo.stigntus drserli, le sexe est recounaissable au développe-
ment spécial de la première épine de l'arête supéro-interne du
fémur de la patte anale ; celle du mâle est montée sur uue protu-
bérance arrondie en bourgeon, tandis que celle de la femelle a la
forme des autres épines, tout en étant un peu plus forte. Cette diffé-
rence n'est sensible ici qu'en comparant les deux sexes, tandis
que, chez les Otosliginm Brésiliens, elle est telle qu'on a pu s'en
prévaloir pour établir deux espèces distinctes (0. brasUiensis = 9 de
0. scabricauda).
Lanzarote : St. N" 51, entre Haria et le « Risco », 500 m. ait.,
3 fév. 1890.
Fuerteventura (sans indication de station).
ScoLOPENDRA VALIDA Lucas, 1838 (= S. augustci Latzel).
De très jeunes exemplaires d'environ 35 mill. de longueur ont des
antennes composées de 17 à 22 articles. Le fémur des pattes anales
est très peu ou point du tout comprimé en dessus ; les épines sont
disposées comme chez les adultes, mais elles sont un peu moins
nombreuses.
Canaria : St. N" 57, environs de Tafira, 375 m. ait., 10 fév. 1890.
JTenerife (sans indication de station).
436 H. W. BROLEMANN
Cryptops canariensis Latzel, 1895,
Canaria : St. N° 26, sur les bords du sentier de traverse eutre
Guia et Agaëte, 200 m. ait., 2 janv. 1890 ; St. N" 57, environs de
Tafira, 375 m. ait., 10 fév. 1890.
Tenerife (sans indication de station).
Fuerteventura (sans indication de station).
Cryptops Atlantis Pocock, 1891.
D'après la description de M. Pocock {Ann. Mag. Nat. Hist., (6).
VlU, N° 44, page 155, 1891), nous relevons les ditîérences suivantes
de nos échantillons avec le type de Madère.
Antennes de 17 articles. Pas de ponctuation distincte ni sur
l'écusson céphalique, ni sur les écussons dorsaux ou ventraux.
Bord antérieur des hanches des pattes mâchoires nullement proémi-
nent, large (surtout en comparaison du Cryptops hortemia), à peine
sensiblement échancré au milieu. Le peigne du troisième article
de la patte anale est composé de 6 dents ; celui du quatrième article,
de 2 ou 3 dents.
Il est bon de signaler toutefois que les échantillons recueillis
par M. Alluaud proviennent de chasses hivernales, qu'ils ne
dépassent pas 18 mill. de longueur; il est donc très probable qu'ils
sont jeunes, ce qui peut parfaitement expliquer ces ditîérences.
Cette espèce, qui rappelle le Cryptops hortmsis par la position du
premier segment, se reconnaît par la gouttière de la face inférieure
du fémur de la patte anale. Elle est aussi un peu rétrécie dans le
tiers antérieur du corps.
Le C. Atlantis habite les Açores; nous l'avons confondu avec le
C. hortensis dans notre travail sur les Myriapodes provenant des
campagnes scientiiiques de V Hirondelle et de la Princesse Alice
{Bull. Soc. Zool. France, XXI, p. 198 et suivantes, 1896). Les exem-
plaires de la Caldeira de Corvo sont identiques à ceux des Canaries.
Canaria : St. N" 57, environs de ïatîra, 375 m. ait., 10 fév. 1890.
Tenerife (sans indication de station).
Geophilus ferrugineus c. Koch, 1835.
Il est intéressant de constater que les différentes localités où a
été trouvée cette espèce peuvent se diviser en deux groupes d'après
le nombre de pattes de chaque individu. Nous relevons les chiffres
suivants : Lanzarote St. N» 51, deux $ avec 59 paires de pattes,
un çf avec 55, un cT avec 61 paires. Canaria St. N" 12, une 9 avec
57 paires; St. N" 57, quatre $ avec 57 paires, quatre 9 avec
VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES CANARIES 437
59 paires, un cT avec 53 paires, uq cf ^ivec 55 paires. Palma St.
N^ 103, une $ avec 57 paires. D'autre part nous trouvons : Lanza-
rote St. N° 46, une Ç avec 61 paires de pattes. Fuerteventura,
deux $ avec 61 paires, quatre Ç avec 63 paires, un (^ avec
59 paires, huit (j^ avec 61 paires, un j^ avec 63 paires. S'agit-il là
d'une question d'exposition, de climat, ou de développement indi-
viduel ?
Lanzarote : St. N° 46, environs de Yaiza, 200 m. ait., 30 janv. 1890 ;
St. No 51, entre Haria et le « Risco », 500 m. ait., 3 fév. 1890.
Graziosa : St. N" 52, dans les sables et les citernes abandonnées
de cet îlot, 3 fév. 1890.
Canaria : St. N" 12, dans les sables de l'isthme de Guanarterae,
3 déc. 1889 ; St. N° 57, environs de Tafira, 375 m. ait., 10 fév. 1890.
Fuerteventura (sans indication de station),
Palma : St. N° 103, ravin de « Las Angustias » dans sa partie
avoisinant le grand cratère, 150 m. ait., 30 avril 1890.
Geophilus hirsutus Porat, 1870.
Une femelle avec 69, une autre avec 71 paires de pattes.
Lanzarote : St. No 51, entre Haria et le « Risco », 500 m. ait,.
3 fév. 1890.
Geophilus garpophagus Leach, 1814.
Les trois échantillons que nous comprenons sous ce nom (2 9 de
Canaria St. N° 57, avec 57 paires de pattes, et un j^ de Palma St.
No 101, avec 61 paires) présentent les différences suivantes avec le
carpophag)is typique : Les écussons ventraux sont un peu plus
rugueux et présentent une impression transversale : les pores des
pleurœ posticœ sont moins nombreux. On sait que, chez le type
(individus du Snowdown dans le Pays de Galles, et de Baguols de
l'Orne et d'Avignon en France), ces pores sont au nombre de 8 ou 10,
de dimensions irrégulières, et distribués sans ordre apparent au
bord interne et jusqu'à la base des pleurse ; chez les individus des
Canaries, nous n'en avons compté que de 3 à 5, disposés en zig-zag.
Nous avons hésité à admettre pour ces échantillons le nom de laridiis
créé par Meinert pour des individus d'Espagne, la description du
luridus leur convenant parfaitement, mais vu l'identité de forme
des pièces de la bouche avec celles du carpop/ia^us du Nord, nous
nous décidons à nous en tenir à la dénomination de Leach.
Canaria : St. N° 57, environs de Tafira, 375 m. ait., 10 fév. 1890.
Palma : St. N° 101, sur le versant E. de la chaîne centrale, dans
438 H. W. BRÔLEMANN
la zone des Lauriers, près du lieu dit a Topito », 850 m. ait.,
28 avril 1890.
Geophilus Zograffi, n. sp.
Longueur environ 20 miil.; largeur au milieu du corps 0.80 mill.,
aux deux extrémités 0.45 mill.
Corps distinctement rétréci dans les deux extrémités. Coloration
ferrugineuse. Antennes de médiocre longueur; le dernier article
est aussi long que les deux précédents, il est tronqué obliquement
en sifflet et évidé. Ecusson céphalique presque un peu plus long
que large, un peu pyriforme; c'est-à-dire plus étroit antérieure-
ment que postérieurement; le bord antérieur et le bord postérieur
sont droits, les bords latéraux sont convexes dans les deux tiers
postérieurs. Les hanches des forcipules dépassent seules, d'une
façon sensible, le bord de l'écusson céphalique ; elles sont donc
larges, mais courtes, presque en demi-cercle, le bord antérieur est
indistinctement échaucré et inerme en son milieu. Les forcipules
sont écartées à la base. Le premier article est trapézoïdal, le bord
externe est au moins trois fois plus long que le bord interne. La
griffe est robuste mais assez courte, elle n'est pas dentelée dans sa
courbure et présente un tubercule peu accusé à la base. Fermées,
les griffes atteignent sans le dépasser le bord antérieur de l'écusson
céphalique. La lèvre supérieure ne diffère guère de celle de son
congénère carpophagus. La première et la seconde paire de
mâchoires sont représentées par la figure 3.
L'écusson basai est très large et très court, à bords latéraux
faiblement convergents et convexes. Les écussons dorsaux sont
marqués de deux sillons parfois séparés par une dépression longi-
tudinale médiane. Les écussons ventraux sont subrectangulaires;
ils présentent dans leur moitié antérieure un sillon médian accusé,
qui ne dépasse pas le centre de l'écusson et qui est accompagné de
chaque côté d'une faible dépression ; la moitié postérieure est en
grande partie occupée par le champ poreux formant une large
bande transversale arrondie aux extrémités et étranglée sur la
ligne médiane; les pores sont distincts (sur l'individu examiné
tout au moins), nous en avons compté environ une centaine sur
l'un des écussons.
Le dernier écusson ventral est large à la base, à bords latéraux
très convergents, à pointe tronquée. Les iHeurœ des pattes anales
sont très saillantes et percées chacune d'une seule fossette dans
laquelle débouchent un grand nombre de canaux (glandes) disposés
VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES CANARIES 439
en rosace ; ces fossettes sont cachées sous le bord du dernier
écusson ventral.
Pattes au nombre de 47 paires (cf). La paire anale est épaissie,
finement pubescente et armée d'une griffe.
Canaria : St. N° 86, environs de San Bartolomé de Tirajana, dans
les plantations d'Amandiers, 480 m. ait., 30 mars 1890.
ScoTOPHiLus BiCARiNATUs Meinert, 1870.
Les individus de Fuerteventura, deux $, ont 79 paires de pattes,
et la paire anale est armée d'une griffe. Par contre un d^ de Canaria
a 95 paires et deux cf de Tenerife en ont 97 paires. En dehors de
cette énorme différence, rien ne justifie la création d'un nom
nouveau, l'ornementatiou des écussons ventraux, le nombre et la
disposition des pores des pleurae posticae, elles autres caractères
en général correspondant avecles descriptions données. Les pièces
de la bouche (Fig. 6 et 7) sont identiques à celles figurées par
Meinert.
Canaria : St. N^ 57, environs de Tafira, 375 m. ait., 10 fév. 1890.
Fuerteventura (sans indication de station).
Tenerife (sans indication de station).
Haplogaster dimidiatus Meinert, \810(-== Himantarium dimidiatum).
Les 12 échantillons recueillis ont donné lieu à l'observation
suivante:
Femelles : 2 avec 135 paires de pattes, champs poreux jusqu'au
60® segment ; 4 avec 137 paires, champs poreux jusqu'au 60*= seg-
ment sur 2 d'entre elles, jusqu'au 61^ sur les 2 autres ; 1 avec
138 paires, champs poreux jusqu'au 61" segment ; 2 avec 139 paires,
champs poreux jusqu'au 59" segment chez l'une et jusqu'au 61' chez
l'autre ; 1 avec 143 paires, champs poreux jusqu'au 63= segment.
Mâles : 1 avec 131 paires de pattes, champs poreux jusqu'au
59e segment ; 1 avec 134 paires, champs poreux jusqu'au 58<= segment.
Tenerife : St. N^ 123. forêt de « Las Mercedes »), dans le petit
ruisseau et sur ses bords, 750 m. ait., 7 Juin 1890 ; autres localités
sans désignation spéciale.
Glomeris Alluaudi, n. sp.
Longueur environ 4 mill. ; largeur 2,50 mill.
Corps composé de douze segments, médiocrement convexe,
rétréci à partir du 8^. Sui-face densément semée de très fines ponc-
tuations, du fond desquelles se dressent des sétules microscopiques.
440 H. W. BRÔLEMANN
Coloration brun-foncée, presque noire, avec cinq séries de taches
jaunes. La série dorsale est composée de taches subtriangulaires,
dont la pointe est tournée vers l'arrière, et dont la partie large est
recouverte par Fécusson précédent lorsque l'animal n'est pas con-
tracté (.Schreckflecken de Verhoefï) ; sur le deuxième écusson toute-
fois la tache de cette série est linéaire. Les quatre autres séries de
taches sont situées dans les côtés, elles sont plus rapprochées entre
elles que de la série dorsale et les taches sont plus petites et subo-
vales. Sur le douzième écusson toutes ces séries se réunissent en
une grande tache jaune subtriangulaire, dont la pointe est tournée
vers l'avant et qui occupe un bon tiers de la surface de l'écusson.
Les ocelles sont au nombre de 1 -f 5. L'organe situé à la base des
antennes est grand, en fer-à-cheval allongé. Le bord postérieur de la
tête est très finement retroussé. Le premier écusson est étiré dans
les angles, qui sont étroits et arrondis ; les deux sillons transver-
saux sont bien marqués. Le deuxième écusson est orné dans les
côtés de trois fines stries, dont la première est brisée, courte,
tandis que les deux autres passent ininterrompues d'un côté à
l'autre. La commissure de l'angle postérieur est profonde. Les
autres écussons sont rectangulaires dans les côtés, c'est-à-dire tron-
qués et non aigus ou arrondis : ou y remarque deux ou trois fines
stries. Le bord postérieur du dernier écusson est entier, non
échancré(9)-
Le mâle est inconnu.
Tenerife : St. N° 116, forêt de « Las Mercedes », près la laguna,
750 m. ait., 30 mai 1890.
Cette forme qui se rapproche des Glomeridella s. s. par sa surface
ponctuée et pubescente, s'en distingue par le nombre des seg-
ments ; si l'on veut se fier à ce caractère, c'est une véritable
Glomeris, mais c'est aussi la plus petite que nous connaissions.
Malheureusement il nous manque un mâle pour fixer les caractères
de cette espèce que nous considérons provisoirement comme nou
velle.
Strongylosomum Guerini dervais, 1835 ( = S. lusitnnum).
Tous les exemplaires ont leui's téguments abîmés, c'est-à dire
qu'ils présentent de ci de là des tubercules chitineux irréguliers
qui paraissent résulter soit de blessures, soit, ce qui semble plus
probable vu leur nombre, d'un état pathologi(|ue de l'animal :
lorsque ces tubercules s'étalent ils communiiiuent aux téguments
un aspect corrodé spécial (Voir Brôlemann, Ann. Soc. EiUom.
France, LXVII, 1898, p. 332, alinéa 4).
VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES CANARIES 441
Canada : St. N» 57, environs de Tafira, 375 m. ait., 10 fév. 1890.
Fuerteventura (sans indicatiou de station).
Tenerife (sans indication de station).
Brachydesmus proximus Latzei, 1889.
Canaria : St. N» 57, environs de Tafira, 375 m. ait., 10 fév. 1890.
Brachydesmus superus Latzei, 1884.
Tenerife : (sans indication de station) ; une femelle.
ScHizoPHYLLUM MoRELETi Lucas, 1860 { = Julus Kai'schi).
Canaria : St. N° 57, environs de Tafira, 375 m. ait., lOfév. 1890.
Tenerife (sans indication de station).
Genre Pachyiulus Berlese.
Chez l'une des formes dont la description va suivre, P. parces-
triatus, nous avons reconnu la présence d'une ampoule dans la
moitié distale de la paire de pattes copulatrices postérieure. La
nature de cette ampoule n'est guère douteuse ; nous l'avons vu
distendue par la présence d'une masse de corpuscules qui ont
déjà été rencontrés chez d'autres espèces et dans des conditions
analogues, et qui sont, à n'en pas douter, des éléments séminaux.
Nous avons cherché à établir la présence d'une ampoule analogue
chez les autres espèces ; mais, soit préparations insuffisantes,
soit tout autre cause, nous n'avons pas pu arriver à une certitude,
Chez le Pachyiulus Alluaudi, rien ne signalait son existence. Chez
les Pachyiulus canariensis et insularis, nous avons aperçu des masses
sombres, dont nous avons indiqué l'emplacement sur les figures
13 et 19, mais sans en élucider la nature. Chez le Pachijiulus mystax,
l'emplacement ne fait guère de doute, mais les contours sont incer-
tains. Il est vraisemblable néanmoins que ces ampoules existent,
puisque les pattes copulatrices des cinq espèces sont construites sur
un type identique ; seulement il est probable que, lorsque l'ampoule
est vide, ses parois n'étant plus distendues par un corps étranger
se confondent avec le reste de l'organe, d'où une didiculté qu'il ne
nous a pas été donné de surmonter. Du reste nous savons qu'un
organe semblable existe chez les Pachyiulus s. s., où il a été signalé
pour la première fois par le D^" Attems (1).
(1) Attems, 1893, Die Mariopodem Steiermarks, Sitz. K. Àkad. Wii^ft. Wien,
Math.-Nat. Cl., B. GIV, Abth. I, p. 230.
442 H. W. BRÔLEMANN
La clef ci jointe permettra de reconnaître les espèces décrites Ici :
1. Lèvre supérieure avec 2 -\- 2 fossettes piligères (petites
formes) 2
Lèvre supérieure avec un grand nombre de soies (grande
forme) P. mystax.
2. Ecaille sous-anale triangulaire, à pointe
saillante et aiguë 3
Ecaille sous-anale transversale, à pointe
peu accusée 4
3. Structure du tégument donnant naissance à des côtes micros-
copiques, courtes, convexes ; stries du metazonite rappro-
chées P. imularis.
Structure du tégument donnant naissance à un dessin réti-
culé aplati ; stries très écartées .... P. parcestriatm .
4. Toute la surface du dernier segment est
rugueuse P. canariensis.
Seul le bord postérieur du dernier segment est plissé (taille
plus petite) P. Alluaudi.
Pachyiulus Alluaudi, n. sp.
9 : Longueur 31 mill. ; diamètre 2.20 mill.
Même coloration que chez Vinanlaiis, mais les marbrures sont
plus nombreuses dans les lianes et plus rares sur le dos qui, par
contre, peut être divisé par une fine ligne longitudinale noire ; le
bord postérieur des segments est souvent un peu doré. La tête est
jaunâtre avec une bande interocellaire noire ; le centre du premier
segment est envahi par les marbrures jaunâtres ; le dernier seg-
ment et les valves anales ne sont pas bordées de jaune. Les pattes
sont jaunes ou orangées.
49 (9) à 52 icf) segments.
Brillant : la surface des téguments présente un dessin réticulé à
mailles rectangulaires plus uni que chez Vin.s^ilntis, et reconnais-
sable seulement à un fort grossissement. Brochant sur le fond, des
strioles espacées, asspz longues, peu profondes et irrégulières.
Tête lisse. 2 + 2 fossettes piligères sur la lèvre supérieure.
Le sillon occipital est peu marqué ; les sillons transversaux
sont fins mais distincts et dépourvus de soies. Ocelles aplatis,
lisses, indistincts, perdus dans un champ très pigmenté. Antennes
assez allongées, grêles, faiblement épaissies vers l'extrémité.
Premier segment subsinueux au-dessous des yeux, taillé en angle
arrondi dans les côtés ; bord postérieur sans stries distinctes. Sur
VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES CANARIES 443
la région dorsale, les stries ne commencent à être nettes qu'à
partir du troisième segment. Sur les segments du tronc, les stries
du metazonite sont droites, bien marquées, assez rapprochées,
rarement incomplètes, commençant à la suture pour disparaître
un peu avant le bord postérieur; celui-ci est aminci, lamellaire et
dépourvu de cils. La suture est un peu sinueuse à la hauteur des
pores, qui sont grands et s'ouvrent au tiers environ du metazonite.
Le dernier segment est taillé en angle très ouvert, c'est-à-dire peu
saillant, et recouvre sans le dépasser l'angle supérieur des valves
anales. Le bord postérieur et les valves sont ornés de rides transver-
sales bien marquées, du fond desquelles se dressent des soies
longues, dorées, clairsemées. Les valves anales sont globuleuses,
sans rebord marginal. L'écaillé sous-anale est courte, large, presque
transversale, c'est-à-dire très faiblement anguleuse.
Pattes très courtes, au nombre de 8n (o^) ou 93 ( 9) paires ; 3 seg-
ments apodes.
Les femelles se distinguent de celles du Pachyiulus canariensis
par des dimensions moindres, par un nombre moins considérable
de segments et par la sculpture du dernier segment et des valves ;
chez le canariensis, toute la surface du dernier segment est cuireuse,
tandis que chez VAUuaudi, le bord postérieur seul est ridé et plus
fortement que chez son congénère; de même les valves du premier
sont moins inégales que celles du second. Le mâle a des pattes
copulatrices très différentes.
Mâle. — La joue est courte, subrectangulaire, un peu globuleuse,
mais dépourvue d'apophyse. La première paire de pattes est trans-
formée en crochets fortement coudés, à courbure anguleuse. Les
pattes suivantes sont pourvues de bourrelets chitineux sous les
deux premiers tarses. Pattes copulatrices. — La paire antérieure est
beaucoup plus longue que large, étroite à la base, longuement
échancrée au bord externe sur plus de moitié de sa longueur, puis
dilatée et tronquée obliquement au sommet dont l'angle interne est
arrondi ; sur sa face postérieure, près de la pointe, on remarque un
lambeau en crochet et, immédiatement à la base du premier, un
autre lambeau beaucoup plus petit, subtriangnlaire. — La paire
postérieure est assez large à la base, elle est surmontée d'une
tigelle grêle, à pointe aiguë, dont la face antérieure est creusée
d'une canelure et bordée de deux franges très courtes et très fines;
à la base de la tigelle, une petite dent triangulaire ; en arrière et à
l'intérieur de l'organe, un développement lamellaire qui est relié au
corps de lorgane par une crête, lamellaire elle aussi: sur la face
444 H. W, BRÔLEMANN
antérieure, un rameau large, terminé par uu rostre appuyé à une
lamelle transparente. 11 n'a pas été possible de reconnaître la pré-
sence d'une ampoule séminale.
Canaria : 1 d^ St. N" 57, environs de Tafira, 373 m. ait., 10 fév.
4890 ; 1 $ St. No 64, dans une châtaigneraie près du village de
La Lechucilla, au dessus de San Mateo, 1000 m. ait., 20 fév. 1890.
Pachyiulus ganariensis, n. sp.
9 : longueur environ 42 mill. ; diamètre 3.30 mill.
Coloration incertaine ; par suite de leur séjour prolongé dans
l'alcool, les exemplaires examinés ont pris une teinte bleu-gris
annelée de bleu-verdàtre plus foncé, et interrompue par une fine
ligne dorsale noire et par la série des pores également noirs ; les
deux extrémités du corps sont plus foncées, brun-rouge ; les flancs
sont de la couleur du dos; les pattes sont jaune d'ocre clair.
Corps un peu aminci antérieurement, composé de 58 (o^) à 63 (9 )
segments. Tête lisse ; 2 4- 2 fossettes piligères sur la lèvre supé-
rieure ; sillon occipital et stries transversales indistincts ; pas de
soies occipitales. Ocelles aplatis, fondus, au nombre de 24 environ,
groupés sur un champ subréniforme. Antennes un peu épaissies
à l'extrémité du 5® article.
Premier écusson indistinctement ponctué ou cuireux, à bord
antérieur faiblement convexe dans les côtés, qui sont taillés en
angles émoussés, rabattus sous le ventre et ornés de 1 à 4 stries
faibles très courtes. Les autres segments sont semés de strioles
indistinctes, espacées, courtes. Le metazonite est sillonné destries
étroites, assez rapprochées, régulières, infléchies vers le dos dans
le voisinage de la suture qu'elles n'atteignent pas. Les pores sont
de dimensions médiocres, en arrière de la suture, au quart environ
du metazonite. La suture est droite ou très faiblement sinueuse à
la hauteur des pores. Bord postérieur des segments amincis, sans
canelures ni soies. Le bord postérieur du dernier segment est taillé
en angle très obtus, ne dépassant pas les valves anales. Toute sa
surface, ainsi que celle des valves anales, est cuireuse et envahie
par des soies rousses, longues mais assez clairsemées. Les valves
anales sont globuleuses, nullement rebordées. Ecaille sous-anale
courte et large, en arc de cercle.
Pattes très courtes, au nombre de 103 (à^) et 115 (9) paires;
trois segments apodes.
Mâle. — La première paire de pattes est transformée en crochets
fortement coudés, à courbure anguleuse ; la partie terminale du
VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES CANARIES 445
crochet est longue. Les pattes suivantes sont garnies de bourrelets
chitineux à la face inférieure des deux premiers tarses. Pattes
copulatrices : la première paire est beaucoup plus longue que
large, à bord interne droit ; le bord externe est longuement mais
peu profondément échancré au-dessus de la base, et médiocrement
convexe ensuite, il rejoint par une oblique la pointe de l'organe
qui est arrondie ; sur sa face postérieure et près de la pointe, deux
lambeaux subtriangulaires à pointe plus ou moins arrondie (a et p
des figures 11 et 12), et un peu au-dessus de la moitié, un talon (S)
et une lamelle (ou pli) finement denticulée (s). La paire postérieure
assez large à la base s'amincit graduellement pour se terminer en
pointe ; sur sa face antérieure elle présente au-dessous de la pointe
une échancrure qui détermine une dent aiguë ; la pointe de l'or-
gane est ornée de fines papilles. Aux deux tiers environ de sa
longueur, l'organe émet un rameau digitiforme peu allongé, à
pointe arrondie, faiblement incliné vers l'extérieur, qui s'appuie
dans un logement formé par un repli partant de la face externe
de l'organe. En outre une mince lamelle transversale se détache de
la partie postéro interne du membre. Il semble qu'il existe une
ampoule au point marqué de hachures sur la figure 13 (?).
Canada : St. No 57, environs de Tafira, 375 m. ait., 10 fév. 1900 ;
un mâle et une femelle.
Pachyiulus insularis, n. sp.
9 : longueur 31 mill. ; Diamètre, 2 mill.
Coloration (probablemeut altérée aussi) gris ardoise avec de
faibles ponctuations jaunes clairsemées en bande étroite transver-
sale sur les segments. Ces ponctuations envahissent la face et le
vertex laissant entre elles une bande inlerocellaire noire ; elles
envahissent également la plus grande partie du premier segment
qui reste bordé de noir; le dernier segment et les valves anales
sont bordés de jaune. Les pattes sont jaunes.
Mat avec un très faible reflet soyeux, dii à ce que la surface des
segments (prozonites et metazonites) n'est pas lisse;
elle est entièrement et très densément couverte de
fines stries longitudinales et obliques anastomosées,
qui déterminent des côtes microscopiques courtes,
convexes, brillantes, orientées longitudinalement,
représentées par le schéma ci contre ; mais cette
structure est si fine qu'on ne peut la reconnaître
qu'à un fort grossissement. Les segments 2 à 4 sont amincis.
1
446 H. W. BRÔLKMANN
Segments au nombre de 49 euviron.
2 -r i fossettes piligères sur la lèvre supérieure.
Le sillon occipital est presque obsolète, mais les sillons trans-
versaux sont mieux marqués spécialement dans le voisinage des
yeux. Les ocelles sout coDvexes, distincts, groupés sur un champ
subrectaDgulaire au nombre de 36 environ (6.8.8.8.6) en cinq
rangées droites. Antennes assez longues, grêles, faiblement renflées
à l'extrémité.
Le bord antérieur du premier écusson est faiblement sinueux au
dessous des yeux ; les côtés sont taillés en angle à pointe
arrondie rabattue sous le corps ; le bord postérieur est accom-
pagné depuis l'angle de 10 à 12 stries courtes, qui perdent en
longueur et s'espacent vers le dos, où elles ont complètement
dis[)aru. Sur la région dorsale des segments 2 et 3, les stries sont
obsolètes ; elles deviennent distinctes à partir du 4^. Sur les meta-
zonites du tronc, les stries sont peu profondes, assez étroites, as.«;ez
espacées, souvent sinueuses et parfois incomplètes, et n'atteignent
que rarement le bord postérieur de l'écusson, qui n'est ni canelé
ni cilié. La suture transversale est un étranglement qui donne
naissance en avant d'elle à une crête fine mais à peine saillante ;
la suture est droite à la hauteur des pores ; ceux-ci sont assez
grands et situés au premier quart du melazonite. Le bord postérieur
du dernier segment forme un angle obtus dont la pointe mousse
recouvre sans le dépasser l'angle supérieur des valves anales ; ce
segment n'est cilié ni sur la surface ni au bord postérieur. Les
valves anales sont assez globuleuses et saillantes ; leur surface est
ridée verticalement seulement près du bord libre, qui n'est pas
marginé. On n'observe de cils que dans la partie ridée des valves ;
ils y sont nombreux mais pas denses. L'écaillé sous-anale est bien
dégagée, triangulaire, et sa pointe est accolée aux valves.
Pattes courtes, un peu moins pourtant que chez le Pachijiiilus
canarienùa, au nombre de 89 paires (9) ; 2 segments apodes. Une
femelle un peu plus jeune ayant 43 segments, compte 73 paires de
pattes avec 3 segments apodes.
Mâle. — Les joues du mâle ne présentent pas de protubérances.
La première paire de pattes est transformée en crochets coudés
auguleusement, dont la partie terminale est assez longue et gra-
duellement amincie, à i)eu près comme chez le canariemis. De
même les premiers tarses des pattes suivantes sont garnis en
dessous d'un bourrelet chitineux. — Pattes copulatrices : paire
antérieure beaucoup plus longue que large, fortement échancrée
VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES CANARIES 447
sur une petite distance, atteignant sa plus grande largeur à mi-hau-
teur, puis graduellement amincie en fer de lance jusqu'à la pointe,
qui est émoussée ; sur la face postérieure, un repli (lig. 19, y) et,
sous la pointe, deux lambeaux dont l'un (fi), plus grand, à coulours
subrectangulaires ou arrondis, et l'autre, plus petit, à pointe
arrondie. — Patte postérieure composée d'une pièce graduellement
rétrécie avec, sur la face interne, un feuillet lamellaire, avant la
pointe et sur la face antérieure, un talon très développé taillé à
angle droit et formé par un repli lamellaire ; la pointe de l'organe
est grêle et dépourvue de cils. En outre, sur la face antérieure et
aux trois quarts de la hauteur du membre, se détache un rameau
très grêle, effilé, aigu et écarté du tronc principal. L'ampoule
n'est pas visible.
Tenerife (sans indication de station) ; un mâle et deux femelles.
PaCHYIULUS PARCtSTRiATUS, U. Sp.
9 : longueur 17 mill. ; diamètre 1.10 mill.
Brun-noir, avec des marbrures brun jaune disséminées, particu-
lièrement marquées sur le ventre, sur le premier segment, qui est
envahi à l'exception du bord antérieur, et sur la face et le vertex,
où seule une bande interocellaire reste intacte. Parfois ces mar-
brures forment une ceinture à la hauteur de l'avaut-dernier seg-
ment. Le dernier segment est finement bordé de jaune ; la majeure
partie des valves (vers le bord libre) est jaune.
Segments au nombre de 45 (cf) ou 48-53 ($).
Corps faiblement aminci en arrière de la tête ; assez brillant : la
structure squammeuse du tégument est plus grossière que chez les
autres Pacliijlulus [insularis excepté), elle est reconnaissable sous un
grossissement moindre; par suite les strioles, s'il y en a, se con-
fondent avec le dessin du fond.
'2, -f-"2 fossettes piligères sur la lèvre supérieure. Sillon occipital
et sillons transversaux obsolètes ; pas de soies occipitales. Ocelles
faiblement convexes, peu distincts, au nombre de 30 environ
(6.7.8.5.4) en cinq rangées très courbées dans leur moitié anté-
rieure. Antennes assez longues et grêles.
Premier écusson à surface ponctuée ; le bord antérieur est indis-
tinctement sinueux au-dessous des yeux et nettement rebordé ; le
côté est taillé en angle étroit mais arrondi, rabattu sous le ventre
et entièrement dépourvu de stries au bord postérieur. Sur le tronc,
les metazonites sont sillonnés de stries très espacées, bien mar-
quées, assez larges mais incomplètes, c'est-à dire naissant en arrière
448 H. W. BROLEMANN
de la suture et disparaissant avant le bord postérieur. Celui-ci
n'est ni canelé ni cilié. La suture est conformée comme chez ïinsu-
laris, elle n'est pas infléchie à la hauteur des pores. Les pores sont
i;raiids et s'ouvrent au premier tiers du metazonite. Le bord
postérieur du dernier segment est taillé en angle très ouvert»
partant peu saillant, et recouvre saus le dépasser l'angle supérieur
des valves anales. Sa surface n'est ni ridée ni ciliée. Les valves
sont globuleuses et ridées sur la partie de leur surface confinant au
bord libre, qui n'est pas margiué. L'écaillé sous-anale est assez
dégagée, triangulaire.
Pattes courtes au nombre de 76 (cf ) et 83-95 ( $ ) ; 3 ou 2 segments
apodes.
Les femelles se reconnaissent de celles des autres espèces par
les stries très espacées et incomplètes ; les mâles, par la forme des
pattes copulatrices. Les dimensions des unes et des autres sont
d'ailleurs notablement plus petites.
Mâle. — La joue est semblable à celle de la femelle, courte, un
peu boursouflée spécialement en-dessous, mais sans protubérance.
Les pattes de la première paire sont transformées en crochets
forhiment coudés, à courbure anguleuse; la partie basilaire est
plus large que la partie terminale. Les pattes suivantes portent un
bourrelet sous les deux premiers tarses. Verge très courte, bilobée
et surmontée de petit cônes aigus. Pattes copulatrices : première
paire plus large que longue, étroite dès la ba.se, puis brusque-
ment élargie extérieurement à partir de la moitié du membre ;
l'extrémité est arrondie ; sur la face postérieure, l'extrémité est
rabattue, offrant une grande analogie avec la pointe d'une mule, et
elle est accompagnée de deux lambeaux dont l'un, interne, est
subrectangulaire et l'autre est arrondi. La paire postérieure est
composée d'un tronc principal graduellement aminci portant, sur
la face postérieure, une lamelle transversale, translucide, et, sur
la face antérieure, un rameau étroit et mince, tronqué oblique-
ment à l'extrémité et accolé à la pièce principale qu'il déborde un
peu extérieurement. L'organe est terminé par une tigelle à pointe
tronquée, accompagnée de fines sétules courtes, et creusée d'une
canelure; immédiatement au-dessous de cette tigelle, c'est à-dire
dans la moitié distale de l'organe, se trouve l'ampoule qui est logée
dans une bour.^oullure du tégument chitineux. Chez le mâle
examiné, l'ampoule était dilatée par une masse granuleuse sombre
(éléments séminaux).
VOVAGK DE M. CH. ALLUAUD AUX ILKS CANARIES 449
Cauaria : St. N° 37, euvirons de Tafira, .'375 m. ait., 10 lév. 189U ;
uu iiiàle et une femelle.
Nous avons en outre examiné une femelle de ïenerife, qui
n'appartenait à aucune des espèces citées ci-dessus. Elle leur est
voisine, mais elle est principalement caractérisée par de grands
pores situés à moitié du metazonite ; est-ce peut être le Kracijcli-
noriim ?
Pachviulus mystax, u. sp.
(f : longueur 48 mill. ; diamètre 3.50 mill. Ç (probablement
jeune) : longueur 4! mill. ; diamètre 3.20 mill.
Le corps est divisé eu deux zones ; une zone ventrale, à partir de
la ligne des pores, brun bistre, et une zone dorsale, entre les deux
lignes de pores, jaune d'ocre ; sur le dos, une fine ligne longitudi-
nale noiie, qui est recoupée à la hauteur de la suture de chaque
segment par une bande transversale noire étroite et courte, n'at-
teignant pas la zone ventrale et laissant par conséquent subsister,
au dessus de la ligne des pores, une bande (irrégulière intérieure-
ment mais régulière extérieurement) de couleur jaune, qui
contraste gaîment avec les tlaucs. Dans la région ventrale,
le bord postérieur des segments est souvent un peu plus clair.
Une bande iuterocellaire noire sépare la face jaune d'ocre du
vertex bistre-gris. Premier segment jaune d'ocre bordé de
brun-rouge foncé. Dernier segment brun-noir. Valves jaune clair
bordées de fauve ($), ou brun-noir bordées de bistre (cf^). Pattes
jaunes.
Segments au nombre de 58 {(f), ou 51 (Ç).
Le corps n'est pas aminci en arrière de la tête. La lèvre supé-
rieure est plissée longitudinalement ; au lieu des 4 soies usuelles
elle eu porte une vingtaine disposées transversalement sur plusieurs
rangées irrégulières. Le gnathochilarium présente des soies ana-
logues à la base des laminœ linguales et au bord des stipites r/natho-
chilarii. Le sillon occipital et les sillons transversaux sont presque
obsolètes. Les antennes sont grêles et médiocrement longues, elles
dépassent de peu le bord postérieur du premier segment. Les
ocelles sont médiocrement convexes, assez distincts, groupés sur
un champ subrhomboïdal, au nombre de 41 environ (9. 8. 8. 8. 8)
en cinq rangées droites.
Le premier segment est très finement ponctué ou presque lisse,
brillant ; les côtés sont taillés en angle droit à pointe arrondie, et
sont marqués de quelques fines stries irrégulières. Les segments du
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1900. xiii. — 29.
450 H. \V. BRÔLEMANN
tronc sont moins lisses et moitis brillants. Le prozonile est striolé
longitudinalement. Le metazouite est labouré de stries droites,
assez régulières, généralemeut complètes, très rapprocliées, c'est-à-
dire laissant entre elles un espace de peu plus large que l'une
d'elles, d'où un très faible reflet soyeux. La suture est formée par
un sillon étroit, peu profond, qui est limité antérieurement par uue
carène microscopique ; elle est sinueuse à la hauteur du pore, sur-
tout sur les segments 6 et suivants sur lesquels le pore est très
rapproché d'elle, tandis que vers l'arrière le pore en est assez
écarté (au quart environ du melazonite). Le bord postérieur du
dernier segment est iudistiuctemenl anguleux, presque droit ; il
recouvre pourtant le bord supérieur et une partie de la face laté-
rale des valves qui, bien que globuleuses, sont peu saillantes. Les
valves ne sont pas rebordées. Leur surface, de même que celle du
dernier segment, est entièrement cuireuse et vêtue d'un duvet très
long, fin, souple. L'écaillé sous-anale est triangulaire à pointe
mousse.
Pattes courtes au nombre de 91 ($ jeune) à 104 (çf adulte) paires.
Mâle. — Joues sans protubérances. Première paire de pattes trans-
formée en crochets semblables à ceux du P. parcesiriatus. Les
premiers tarses des pattes suivantes sont pourvus de bourrelets
sur la face inférieure. Pattes copulatrices : la paire antérieure est
beaucoup plus longue que large, très étranglée au-dessus de la
base, puis brusquement dilatée et en même temps repliée en
arrière; à partir de ce point, le bord exterue rejoint l'extrémité
du membre par uue courbe graduellement plus accentuée ; l'ex-
trémité est émoussée et repliée sur la face postérieure, formant un
lambeau bilobé ; sur la face postérieure on remarque eu outre un
fort talon naissant de la base et un repli en arc de cercle. La paire
postérieure rappelle celle du canariensis ; la lamelle transversale
postérieure est bien développée; la pointe de la branche autérieure
est tronquée et presque trilobée ; celle de la pièce principale est
courbée vers l'avant et redressée ensuite, le bord antérieur étant
taillé perpendiculairemeut et dépourvu de papilles ou de cils.
L'ampoule est visible par trausparence à l'endroit indiqué par des
hachures sur la figure 29, mais ses contours n'ont pu être exacte-
ment définis.
Teuerife (sans indication de station) ; un mâle et une femelle.
VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES CANARIKS
451
Le tableau suivant donne la distribution des Myriapodes daus
les différentes îles de l'archipel ; il n'en a pas encore été signalé
dans les iles Hiero et Gomera, ni daus les Ilots Lobos, M»a Clara et
Alegranza :
ESPÈCES
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i. Scutigera coleoptrata ... .
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2. Lithobius Orotavss . . .
+
3. Lithobius pilicornis . . .
+
+
4. Lithobius Teneriffœ . .
+
+
'6 Henicops fulcicornls . .
4-
4-
6. Cryptops canariensis. .
+
-4-
+
7. Cryplops Atlantis . .
+
+
8. Scolopendra valida . .
+
4-
9. Otostigmus desrrti . .
4-
4-
10. Geophilus ferrugi liens .
+
+
+
4-
4-
11. Geophilus hirsutns . .
4-
12. Geophilus carpophagus .
+
+
13. Geophilus Zograffi . .
-i-
14 Scotophilus bicarinatus .
_(_
+
15. Haplogaster diinidiaius .
+
16. Glomeris Àlluaudi . .
+
17. Brachydesinus superus .
+
18 Brachydesnius proxiiiius
+
+
19. Paradesmus gracilis . .
+
20. Strongylosoma Guerini .
4"
+
f
21. Scliizophylluin Moreleti .
+
-f
22. Pachyiulus Kraepelinoruiii
+
23. Pachyiulus insularis
+
24 Pachyiulus canariensis .
+
25. Pachyiulus Al lu aiodi . .
+
26 Pachyiulus parcestrialus
+
27. Pachyiulus mystax . .
+
452 H. W. BRÔLEMANN
EXPLICATION DK LA PLANCHK XI.
Geopftilus Zografji, n. sp.
Fig. I. — Exliémitô iinlérieure du corps, face ventrale.
Fig. 2. — Extréniilé antérieure du corps, face dorsale.
Fij:. 3. — Première et deuxième paire de mâchoires.
Fig. 4. — Extrémité postérieure du corps, face ventrale.
Fig. 5 — Un écusson veniral.
Scotophiltis hicarinatus Meinert.
Labre d'un mâle avec 97 paires de pattes.
Première et deuxième paire de mâchoires du même.
Pachyiulus AUuaudi. n. sp.
Patte copulaliice de la paire anlérieurt, lace antérieure.
Patte copulalrice postérieure, face postérieure.
La même, prolil externe (un peu oblique)
Puchyiulus canariensis, n. sp.
Patte copulatrice de la paire antérieure, face antérieure.
La même, profil interne.
Patte copulatrice de la paire postérieure, profil interne.
La même, profil externe.
Extrémité de la même, plus grossie.
Tète et premier segment du mâle, profil.
Patte de la 4' paire.
Pachyiulns insularis, n. sp.
Patte copulatrice de la paire antérieure, face antérieure.
Pattes copulatrices, profil interne.
Pattes copulatrices, profil externe.
Pachyiulus parcestriaius, n. sp.
Première paire de pattes, face antérieure.
Patte copulatrice de la paire antérieure, face antérieure.
Patte copulatrice de la paire antérieure, face postérieure.
Pattes copulatrices posiérit ures, face postérieure.
L'une d'elles, face antérieure.
Pachyiulus mystax, n. sp.
Patte copulatrice de la paire antérieure, face antérieure.
La même, profil.
La même, face postérieure.
Patte copulatrice de la paire postérieure, profil externe.
Fig.
e.
Fig.
7.
Fig.
8.
Fig.
0.
Fig.
10.
Fig.
H.
Fig.
12.
Fig.
i;i
Fig.
14.
Fig.
15.
Fig.
16.
Fig.
17
Fig.
18.
Fig.
19.
Fig.
iO.
Fig
21.
Fig.
22,
Fig.
'23
Fig.
24
Fig.
m
Fig.
26
Fig
27.
Fig.
28,
Fig.
29.
îMéni. Soc. Zool. de France, XIII, ic/oo.
TI. XL
EROLEMANN D E l_
t'ICLJtltXpoDo Do iLiXiXCLtXCà
453
ESPECES ET GENRES NOUVEAUX
DÉCRITS DANS LES MÉMOIRES DE 1900
Crustacés décapodes
■ Pages
Grapsus Kingsleyi de Man 46
Myriapodes
Aphelidesvius hennaphroditus Kervillei Brôlemann 122
Cyclnrhnbdus contorlus B 98
Fonturia lalior B 123
F. ciolocea B . 101
Geophilus Zograff'i B 438
Glomeris Allumidi B. ...... 439
Leptodesmtis d'Orbignyï B 116
L. Rodriguezi B 103
Lithobius Guatemalae B 95
Pachyiulus Alluaudi B 442
P. Cdiiarievsis B 444
P. insularis B 443
P. viystax B 449
P. parcestriatus B 447
Platydesinus Guatemalae B. ..... 112
Platyrrhaclius acanlhosternus B 120
P. œquatorialis B 121
P. nitidus B. . 97
Rhinocrimis Chazuliei B 93
R. obesus B 107
R. ocraceus B 124
Mollusques
Clilamys {.Equipeclen) Uavayi Daulzenberg i2.i3
Drillia Chazaliei D 166
D. Ciaudoni D 167
D. Jousseaumei D. . • 168
454
D. rhodochroa D.. . 163
Leda Chazaliei D 241
Lucapinella Versluysi D 217
Modulus Gvernei D 197
Nucula Dalmasi D 240
Pecten Chazaliei D.. . 228
Phos Chazaliei D 181
Pleochilus Dalmasi D. . . loi
Tcllina {TellineUa) Versluysi D. 259
Oiseaux
Chii'oxiphia pnreola ntlanlica Comte de Dalinas 139
Foriiiicivora lobagensis C. de D. . 141
Hylophilus pallidifrons G de D 13.t
Miinus giivus lobagensis C. de D . 134
Mololhrus niinimus C. de D 138
Oslinops decuiiianus insularis C de D ... 137
455
TABLE DES MATIÈRES
P.4R ORDRE ALPHABÉTIQUE DAUTEURS
Pages
H.-W. Brôlemann. — Myriapodes d'Amérique (PI. VI, VII et VIII) .... 8i»
H.-W. Brôlemann. — Voyage de M Ch. Alluaud aux lies Canaries. Myria-
podes (PI. XI) 431
E. Brumpt. — Reproduction des Hirudinées 28G
Comte R. de Dalmas. — Note sur une collection d'Oiseau.x de l'ile de Tobago
(Mer des Antilles) l'-ii
Ph. Dautzenberg. — Croisières du yacht Chazalie dans l'Atlantlique. Mollus-
ques (PI. IX et X) 145
A. KovALEvsKY. — Phénomènes de la fécondation chez VHelobdeUa algira
(Moquin Tandon) (PI. III, IV et V) 66
.I.-G de Man. — Note sur une petite collection de Crustacés Décapodes pro
venant de la côte d'Angola (Afrique occidentale) (PI. I et II). . . 31
F. Plateau. — Nouvelles recherciies sur les i-apports entre les Insectes et
les fleurs. 3' partie. Les Syrpliides admirent-ils les couleurs des
fleurs? 266
R. Rollinat. — Observations sur quelques Reptiles du département de
l'Indre. Mœurs et reproduction du Lézard vert 5
Le Secrétaire général, Gérant,
D' J. GUIART.
^(^"
^^'
KS>
MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE
DE FRANCE
(RKCONNUE D'UTILITÉ PUBLTQUK)
ANNEE 1 900
TOME Xfll
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE
S8, rue Serpente, Hôtel des Sociétés savantes
(6* arrondissement).
1900
6^1
Le Secrétaire général, gérant,
Frof. R. BLANCHARD.
Le Secrélnire général-adjoint.
D J GXJIART.
AMNH LIBRARY
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