Skip to main content

Full text of "Mires de la Soci zoologique de France"

See other formats


WMM. 


KM 


w^ 


f 

WI^l 

AU 

-qPT' 

m 

•|:V  -J 

m. 

ta 

«élmm:^^ 

»>^N^  '"^  <i 


a^ 


wm^^i^'^'^' 


^_r4>,^,i    ^ 


s^r? 


ï^.^^ 


h^ 


WaJ 


FOR  THE  PEOPLE 
FOR  EDVCATION 
FORSCIENCE      | 

LIBRARY 

OF 

THE  AMERICAN  MUSEUM 

OF 

NATURAL  HISTORY 

MÉMOIRES 


DE    LA 


SOCIÉTÉ    ZOOLOGIQUE 


DE    FRANGE 


POUR      L'ANNÉE     1  900 


LILLE.    —    IMF.    LE    BIGOT    FRERES 


MÉMOIRES 


DE    LA 


SOCIÉTÉ  ZOOLOGIQUE 


DE    FRANCE 


[RECONNUE     D'UTTLITÉ     PUBLIQUE) 


ANNEE      1900 


TOME     XIII 


PARIS 

AU  SIÈGE  DE  LA  SOCIÉTÉ   ZOOLOGIQUE  DE   FRANGE 
S8,  rue  Serpente  (Hôtel  des  Sociétés  savantes) 

1900 


'Cli-  /y-rtfU'y.  /HpcAyy^ 


OBSERVATIONS  SUR  QUELQUES   REPTILES   DU  DÉPARTEMENT 
DE  L'INDRE  (t) 
MŒURS    ET    REPRODUCTION    DU   LÉZARD  VERT, 

PAR 

RAYMOND    ROLLINAT. 

Commua  clans  le  département  de  l'Indre,  le  Lézard  vert,  Lacerta 
viridis  Diiméril  et  Bibron,  habite  les  bois  et  les  champs  entourés  de 
fortes  haies;  assez  répandu  dans  les  plaines,  il  abonde  dans  les 
endroits  accidentés.  11  creuse  sa  demeure  au  pied  d'une  haie  ou 
dans  le  talus  d'un  fossé;  il  s'installe  très  souvent  dans  les  terriers 
abandonnés  des  Campagnols  et  des  Mulots.  Dans  les  lieux  couverts 
de  rochers  et  dans  les  carrières,  il  établit  sa  demeure  dans  les 
fissures,  les  tas  de  pierres  et  de  débris.  On  le  rencontre  communé- 
ment sur  les  talus  et  dans  les  tranchées  des  voies  ferrées,  et  là  où  il 
vit,  il  sait  toujours  s'assurer  plusieurs  retraites  dans  lesquelles  il 
disparaît  lorsqu'il  se  sent  menacé,  car  il  est  peu  nomade  et  ne 
s'éloigne  guère  à  une  très  grande  distance  de  l'endroit  qu'il  habite. 
Les  ruines,  les  contreforts  placés  pour  retenir  les  terres  des  talus, 
abritent  aussi  bon  nombre  de  Lézards  verts. 

Rien  n'est  plus  bizarre  que  le  caractère  de  ce  Reptile.  Tantôt  il 
fuit  à  la  moindre  alerte,  et  le  bruit  qu'il  fait  dans  les  herbes  et  les 
broussailles  indique  la  rapidité  de  sa  course  ;  tantôt,  au  contraire, 
il  reste  en  place  et  regarde,  immobile,  l'Homme  qui  s'approche,  ne 
se  sauvant  que  lorsqu'on  fait  mine  de  le  saisir. 

Agile,  vigoureux,  il  poursuit  avec  acharnement,  pendant  les 
beaux  jours,  les  Lépidoptères,  Diptères,  Orthoptères,  Coléoptères 
qui  forment  sa  nourriture  presque  exclusive;  il  s'attaque  aussi  aux 
Crustacés,  aux  Mollusques  et  aux  Vers.  Dans  le  tube  digestif  de  ce 
Lézard,  j'ai  trouvé  des  Chenilles  rases  et  poilues,  des  Papillons  de 
petite  taille,  des  Mouches,  des  Sauterelles,  des  Courlilières,  des 
Hannetons,  des  Cloportes,  de  jeunes  Escargots,  plus  rarement  des 
fragments  de  Lombrics.  L'un  a  l'estomac  distendu  par  la  présence 
d'une  énorme  Gourtilière  ;  chez  un  autre,  cet  organe  contient  deux 

(1)  Raymond  Rollinat,  Observations  sur  quelques  Reptiles  du  département  de 
l'Indre.  Mœurs  et  reproduction  de  l'Orvet  fragile.  Mémoires  de  la  Société  Zoolo- 
gique de  France,  X,  1897.  —  Idem,  Observations  sur  quelques  Reptiles  du  dépar- 
tement de  l'Indre.  Mœurs  et  reproduction  du  Lézard  des  murailles.  Bulletin  de  la 
Société  nationale  d' acclimatation  de  France,  juillet  1897. 


b  R.    ROLLINAT 

très  gros  Hannetons  ;  chez  un  troisième,  je  trouve  l'estomac  dilaté 
parla  présence  de  sept  jeunes  Escargots,  doux  petits  Coléoptères  et 
une  Sauterelle  ;  un  quatrième  a  avalé  une  Chenille,  deux  petites 
Hélices  avec  leur  coquille  et  un  Hanneton  !  Le  Lézard  vert  est  donc 
un  animal  très  utile,  absolument  inoffensif  et  qu'on  devrait  proté- 
ger. Les  faibles  dégâts  qu'il  commet  peuvent  être  considérés  comme 
nuls;  une  seule  fois  j'ai  trouvé  dans  son  estomac  un  gros  grain  de 
raisin  rouge,  aplati,  mais  ayant  encore  une  partie  de  sa  pulpe,  sa 
peau  et  ses  pé|)ins.  Je  sais  que  les  jardiniers  accusent  le  Lézard  des 
murailles  d'entamer  parfois  le  fruit  de  la  treille  et  de  lécher  avec 
délices  le  jus  qui  en  sort;  mais  pour  un  grain  de  raisin  endommagé, 
que  d'Insectes,  que  de  Mollusques  détruits  par  ce  charmant  Rep- 
tile. Si  son  grand  congénère  se  laisse  aller,  lui  aussi,  à  commettre, 
dans  les  vignes,  quelque  inofïensif  larcin,  il  est  bien  pardonnable 
en  raison  de  ses  immenses  bienfaits.  Ce  n'est  d'ailleurs  pas  pour 
cela  que  de  nombreux  cultivateurs  détruisent  sans  pitié  le  Lézard 
vert  ;  c'est  parce  qu'ils  ont  une  peur  atroce  du  Guilleret  ou  GuiUan- 
rert  (1),  animal  terrible  dont  la  morsure  est  aussi  dangereuse  que 
celle  de  l'Ophidien  le  plus  venimeux.  D'autres,  au  contraire,  res- 
pectent le  Guilleret  ;  pour  eux,  c'est  l'ami  de  l'Homme  ;  c'est  lui  qui, 
en  passant  sur  le  corps  du  moissonneur  endormi,  le  prévient  de 
l'approche  delà  Vipère!  Autant  de  préjugés,  dont  pâtit  ou  profite  le 
Saurien  paré  d'émeraude.  Les  enfants  ne  manquent  pas  de  lui  lan- 
cer des  pierres  chaque  fois  qu'ils  le  rencontrent.  Dans  sa  jeunesse, 
il  est  la  proie  des  Musaraignes  et  de  quelques  Serpents  ;  plus  tard  il 
a  à  se  défendre  contre  les  attaques  des  Belettes,  des  Faucons,  des 
Vipères  et  de  bien    d'autres  animaux.    Souvent  j'ai  trouvé   son 
cadavre  près  de  la  nichée  du  Faucon  cresserelle:  j'ai  enlevé  du  tube 
digestif  d'une  Vipère  aspic  un  énorme  Lézard  vert  dont  la  queue 
sortait  encore  en  partie  par  la  bouche  de  l'Ophidien;  mais  son 
ennemi  le  plus  terrible  est  la  Belette  commune.  Ce  petit  Carnivore, 
fort  agile,  audacieux  et  continuellement  en  chasse,  dont  les  méfaits 
sur  les  Lézards  et  les  Oiseaux  sont  à  peine  compensés  par  la  guerre 
acharnée  qu'il  fait  aux  Campagnols  et  aux  Mulots,  attaque  sans 
hésiter  le  Lézard  vert,  mais  ne  sort  pas  toujours  victorieux  de  sa 
lutte  avec  le  robuste  Saurien.  Plusieurs  fois,  j'ai  vu  sortir  précipi- 
tamment d'une  haie  ou  de  la  broussaille  un  Lézard  vert  suivi  d'une 
Belette  cherchant  à  s'en  emparer  :  si  le  Lézard  se  laisse  saisir  par  la 
tète  ou  la  partie  antérieure  du  corps,  il  est  perdu  ;  mais  si  la  Belette 
le  prend  sur  une  partie  éloignée  de  la   tète,   un  solide  coup  de 

(1)  Noms  vulgaires  sous  lesquels  est  connu,  (hins  l'Indre,  le  Lézard  vert. 


OBSERVATIONS   SUR   QUELQUES    REPTILES   DE   l'iNDRE  7 

mâchoires  lui  fait  lâcher  prise  et  la  force  à  recommencer  l'attaque. 
Souvent  la  queue  du  Reptile  reste  sur  le  champ  de  bataille,  et 
l'agresseur  se  contente  alors  de  ce  morceau  frétillant,  tandis  que  le 
Lézard  mutilé  regagne  à  la  hâte  sa  retraite  hi  plus  proche.  11  serait 
intéressant  de  savoir  comment  une  Vipère  peut  parvenir  à  capturer 
un  Lézard  vert  bien  adulte,  car  ses  mâchoires  sont  bien  moins 
puissantes  que  celles  de  la  Belette.  Tl  faut  croire  que,  dans  ce  cas, 
l'appareil  à  venin  est  employé.  Comme  la  respiration  et  la  circula- 
tion sont  très  actives  pendant  la  saison  chaude,  le  Saurien  succombe 
probablement  assez  vite  après  avoir  été  blessé  par  les  crochets  veni- 
meux de  rOphidien  (i). 

Ce  Lézard,  malgré  sa  taille,  n'est  pas  difficile  à  capturer.  Il  est 
assez  rare  qu'on  puisse  le  prendre  à  la  main,  car  il  s'enfuit  ordi- 
nairement lorsqu'on  cherche  à  le  toucher;  de  plus,  on  risque  de  lui 
briser  la  queue,  très  fragile.  Je  le  capture  le  plus  souvent  à  l'aide 
d'une  perche  à  ligne  formant  canne  et  composée  de  plusieurs  mor- 
ceaux pouvant  se  fixer  les  uns  à  l'extrémité  des  autres;  j'emploie 
deux,  trois  ou  les  quatre  morceaux  de  ma  perche,  selon  que  l'ani- 
mal est  plus  ou  moins  éloigné.  Je  fixe  à  l'extrémité  de  la  perche  un 
nœud  coulant  en  fil  noir,  et  je  donne  à  ce  nœud,  qui  est  placé  exac- 
tement à  l'extrémité  de  la  perche  et  n'est  pas  pendant,  un  diamètre 
d'environ  quatre  centimètres.  Cela  fait,  je  m'approche  doucement 
d'un  Lézard  qui  se  chauffe  au  soleil  sur  un  rocher,  une  haie,  ou  sur 
le  talus  d'un  fossé,  et,  tout  en  prenant  garde  que  l'ombre  de  mon 
corps  ou  de  ma  perche  ne  vienne  se  projeter  sur  lui,  je  lui  passe 
lentement,  délicatement  le  nœud  coulant  autour  du  cou;  je  relève 
brusquement  la  perche,  et  le  Lézard,  pendu,  se  débat  dans  le  vide  à 
l'extrémité  de  l'engin.  11  s'agit  maintenant  de  décrocher  l'animal, 
qui,  ouvrant  largement  sa  bouche  armée  de  petites  dents  aiguës, 
cherche  à  se  défendre.  On  peut  couper  le  fil  après  avoir  mis  le  Lézard 
au-dessus  du  récipient  —  grand  bocal,  cylindre  de  zinc  fermés  de 
toile  métallique —  qui  doit  l'emprisonner:  on  peut  aussi  lui  pré- 
senter un  petit  morceau  de  bois  sur  lequel  il  referme  immédiate- 
ment les  mâchoires  pour  ne  plus  les  ouvrir  pendant  un  certain 

(t)  Après  avoir  rédigé  le  manuscrit  de  ce  travail,  j'ai  fait  plusieurs  expériences 
sur  des  Vipères  et  des  Lézards  verts  que  j'avais  dans  mes  cages.  Jai  pu  constater 
qu'il  était  impossible  à  une  Vipère  aspic  de  grande  laille,  malgré  les  morsures 
multiples  qui  semblaient  n'avoir  aucun  effet  sur  le  Saurien,  de  s'emparer  d^un 
Lézard  vert  adulte;  c'est  le  plus  souvent  la  Vipère  qui  est  atrocement  battue  par 
son  adversaire.  Les  Lézards  verts  de  grunie  taille  qu'on  trouve  dans  l'estomac 
des  Vipères  doivent  donc  avoir  été  rencontrés  morts  ou  moribonds  par  l'Ophidien 
qui  les  a  avalés. 


8  R.    ROLLINAT 

temps,  et  on  a  alors  la  faculté  de  pouvoir  desserrer  et  enlever  le 
nœud  coulant  sans  trop  craindre  les  morsures.  Cependant,  il  m'est 
arrivé  bien  des  fois  d'être  mordu  ;  cela  n'a  aucun  inconvénient,  car 
la  morsure  de  ce  Saurien  est  inofïensive  et  c'est  à  peine  si  les  dents 
des  sujets  très  adultes  parviennent  à  percer  la  peau  et  à  faire  sai- 
gner la  légère  blessure;  il  est  seulement  désagréable  de  rester  pen- 
dant quelques  instants  avec  un  Lézard  fixé  au  bout  d'un  doigt  qui, 
à  force  d'être  violemment  serré,  finit  par  devenir  momentanément 
douloureux. 

Si  l'animal  s'entuit  lorsqu'on  l'approche,  si  on  le  manque,  on 
peut  revenir  un  peu  plus  tard  ou  le  lendemain,  et  on  a  des  chances 
pour  le  rencontrer  de  nouveau,  car,  comme  je  l'ai  dit,  il  s'éloigne 
peu  de  l'endroit  qu'il  habite. 

Au  printemps,  les  Lézards  qui  vivent  dans  les  remblais  des  voies 
ferrées  ayant  une  direction  nord-sud,  et  qui  ont  leur  demeure  dans 
la  partie  faisant  face  à  l'ouest,  c'est-à-dire  dans  celle  qui  reste  dans 
l'ombre  pendant  les  premières  heures  de  la  journée,  remontent  dans 
la  matinée  sur  le  haut  des  talus,  afin  de  s'exposer  aux  rayons  du 
soleil  venant  frapper  la  crête. 

A  la  fin  du  printemps  et  en  été,  ce  Reptile  ne  reste  pas,  pendant 
les  heures  les  plus  chaudes,  sur  les  rochers  surchauffés  par  le 
soleil;  il  se  réfugie  dans  sa  retraite,  mais  le  plus  souvent  sous  les 
herbes,  où  il  trouve  un  peu  de  fraîcheur  et  aussi  quelques  Insectes. 
C'est  pourquoi,  à  cette  époque,  il  est  préférable  de  le  chercher  par 
un  beau  soleil  succédant  à  une  forte  averse,  car  on  le  rencontre 
alors  dans  les  endroits  dénudés,  les  herbes  et  les  broussailles  étant 
devenues  trop  humides;  il  est  ainsi  facile  de  le  voir  et  de  le  cap- 
turer. 

Il  n'est  pas  arboricole;  néanmoins,  on  le  trouve  de  temps  à  autre 
sur  les  haies  épaisses,  sur  les  buissons,  où  il  se  place  au  soleil  ou 
pour  donner  la  chasse  aux  Insectes.  Je  l'ai  plusieurs  fois  rencontré 
ainsi  perché,  et,  si  on  s'approche  de  lui  pour  s'en  emparer,  il 
dégringole  rapidement  de  branche  en  branche  et  ne  tarde  pas  à 
gagner  le  sol  et  les  broussailles,  où  il  a  tôt  fait  de  se  rendre  invi- 
sible. 

Le  Lézard  vert  se  fait  assez  bien  à  la  captivité.  Pendant  longtemps 
j'ai  conservé,  dans  des  cages  contenant  du  sable  humide  recouvert 
d'un  épais  matelas  de  mousse  sèche  et  munies  d'un  petit  récipient 
plein  d'eau,  plusieurs  sujets  adultes  qui  s'apprivoisèrent  assez  vite 
et  ne  tardèrent  pas  à  venir  prendre  dans  ma  main  les  Blattes  ou 
autres  Insectes  que  je  leur  donnais  ;  une  fois  apprivoisés,  ils  ne  me 


OBSERVATIONS    SUR    QUELQUES    REPTILES   DE   l'iNDRE  9 

mordaient  jamais  et  se  laissaient  caresser  avec  plaisir.  Lorsqu'ils 
avaient  saisi  une  grosse  Blatte,  ils  l'écrasaient  un  peu  en  la  serrant 
fortement  entre  leurs  mâchoires,  puis,  l'Insecte  avalé,  ils  se  pas- 
saient sur  le  museau  leur  langue  échancrée,  à  la  façon  d'un  Chien 
qui  se  pourléche.  Il  me  fut  impossible  de  les  faire  reproduire  en 
cage;  une  de  mes  femelles,  captive  depuis  longtemps,  pondit  quel- 
ques œufs  qui  furent  mangés  ou  détériorés  par  le  mâle  placé  dans 
la  même  cage. 

11  est  très  facile  de  faire  pondre  en  cage  des  femelles  ayant  leurs 
œufs  dans  les  oviductes  au  moment  de  leur  capture,  c'est-à-dire  sur 
le  point  de  pondre  ;  c'est  ce  que  i'ai  tenté  avec  succès  sur  le  Lacerta 
stirpiujn  et  sur  deux  Ophidiens,  le  Tropidonotuii  natrix  et  le  Tropi- 
donotus  ciperinus  ;  j'ai  eu  aussi  des  femelles  de  Lacerta  vivipara  et 
d'Anguis  fragilis  qui,  capturées  lorsque  leurs  œufs  étaient  dans  les 
oviductes,  ont  pondu  dans  mes  cages  les  œufs  à  enveloppe  mince 
dont  les  petits  sortent  immédiatement  après  la  ponte,  ces  deux  der- 
nières espèces  étant  ovovivipares.  Mais  chez  les  femelles  capturées  au 
moment  où  les  œufs  commencent  à  se  développer  aux  ovaires  et  qui 
ne  se  sont  pas  encore  accouplées,  et  qui  sont  ensuite  placées  dans 
des  cages  occupées  par  des  mâles,  il  est  bien  difficile  d'obtenir  de 
bons  résultats.  Dans  un  jardin  parfaitement  clos,  où  j'avais  placé 
plusieurs  Lézards  verts,  mes  tentatives  pour  les  faire  reproduire 
échouèrent  encore;  mes  animaux  demeurèrent  sauvages  et  finirent 
par  disparaître,  tués  probablement  par  des  Chats.  J'avais  pourtant 
réussi  avec  des  Lézards  des  murailles,  qui,  installés  dans  mon  jar- 
din où  ils  vivaient  en  liberté,  se  reproduisirent  et  devinrent  fami- 
liers à  tel  point  qu'ils  ne  se  sauvaient  pas  à  mon  approche  et 
venaient  prendre  à  mes  pieds  les  Blattes  que  je  leur  jetais  (1). 

Le  Lézard  vert,  qu'on  voit  à  chaque  instant  pendant  la  belle  sai- 
son, disparaît  en  novembre  et  reste  blotti  dans  son  trou  de  rocher 
ou  de  terre,  rarement  sous  les  souches  d'arbres  ou  les  amas  de 
feuilles  mortes,  jusqu'en  février  ou  mars,  selon  la  précocité  des 
beaux  jours.  11  reste  ainsi,  isolé  ou  par  très  petits  groupes,  dans  une 
immobilité  presque  continuelle,  et,  le  plus  souvent,  les  yeux  fer- 
més. L'engourdissement  n'est  jamais  absolument  complet;  un 
Lézard  qu'on  déterre,  même  pendant  les  grands  froids,  fait  toujours 
quelques  mouvements  lorsqu'on  le  touche.  Il  est  beaucoup  plus  fri- 
leux que  le  Lézard  des  murailles,  et  ou  ne  le  trouve  pas  au  dehors 
pendant  les  mois  de  décembre  et  de  janvier;  je  ne  l'ai  jamais  vu 
hors  de  sa  demeure  entre  le  10  novembre  et  le  10  février.  Tous  les 

(1)  Depuis,  je  suis  parvenu  à  les  leur  faire  prendre  dans  ma  main. 


10  15-    ROLLINAT 

Lézards  verts  qu'on  retire  des  rochers  ou  des  trous  de  terre  en 
décembre  et  janvier  ont  l'estomac  vide,  ce  qui  prouve  bien  que 
l'hibernation  est  complète,  et  cette  espèce  ne  commence  à  manger 
que  vers  le  milieu  du  mois  de  mars,  quoiqu'elle  sorte  souvent  de  sa 
retraite  avant  la  fin  de  la  première  quinzaine  de  février. 

Pendant  ce  long  jeûne,  le  Lézard  vert  a,  pour  entretenir  sa  vie, 
deux  masses  de  graisse  plus  ou  moins  arrondies  ou  aplaties,  qui 
occupent  chaque  côté  de  la  partie  postérieure  de  l'abdomen  ;  ce  sont 
les  corps  gras,  dont  la  coloration  varie  du  jaune  foncé  au  jaune 
clair,  presque  blanc,  et  au  jaune  légèrement  brunâtre;  ordinaire- 
ment, plus  ces  corps  sont  petits,  plus  ils  sont  jaunes.  Pendant  l'hi- 
vernage, la  circulation  et  la  respiration  étant  fort  ralenties,  le 
Lézard  ne  faisant  que  peu  de  mouvements,  la  dépense  pour  la  vie  est 
peu  considérable.  Cependant  il  faut  que  l'animal  vive  sans  que  son 
organisme  en  soit  trop  débilité  ;  les  corps  gras,  en  se  résorbant  peu 
à  peu,  lui  permettront  d'atteindre,  sans  trop  de  perte,  la  fin  de  la 
mauvaise  saison  ;  ce  sont  eux  aussi  qui,  le  mauvais  temps  survenant 
momentanément  pendant  In  période  d'activité,  donneront  au  Lézard 
la  faculté  de  rester  impunément  plusieurs  jo\irs  sans  manger.  La 
résorption  des  corps  gras  ne  suit  pas  une  marche  semblable  chez 
tous  les  sujets;  j'ai  remarqué  que  ceux  qui  hivernaient  dans  la  terre 
humide  et  froide,  et  chez  lesquels,  par  conséquent,  l'engourdisse- 
ment était  assez  profond,  perdaient  beaucoup  moins  de  graisse  que 
ceux  qui  passaient  la  saison  des  frimas  dans  les  trous  des  rochers, 
c'est  à-dire  dans  des  endroits  mieux  abrités,  un  peu  plus  secs  et 
plus  chauds  :  alors  que  la  réserve  de  graisse  est,  en  février,  encore 
assez  considérable  chez  les  premiers,  elle  est  plutôt  faible  chez  les 
seconds,  et  chez  certains  de  ces  derniers  elle  a  même  disparu 
presque  entièrement. 

Pendant  les  premières  semaines  qui  suivent  leur  capture,  les 
Lézards  emprisonnés  dans  des  cages  mangent  fort  peu,  maigrissent 
beaucoup  et  vivent  aux  dépens  de  leur  réserve  de  graisse;  si  on  en 
dissèque  quelques-uns  après  un  ou  deux  mois  de  cage,  on  constate 
que  les  corps  gras  ont  presque  entièrement  disparu.  Plus  tard, 
lorsqu'ils  seront  habitués  à  la  captivité,  l'appétit  reviendra,  les 
animaux  auront  un  plus  bel  aspect,  et,  peu  à  peu,  les  corps  grasse 
reformeront. 

Ayant  disséqué,  aussitôt  après  leur  capture  et  pendant  chaque 
mois  de  l'année,  de  nombreux  Lézards  verts,  j'ai  fait  les  obser- 
vations suivantes  au  sujet  des  corps  gras  :  en  octobre  et  novembre,  ils 
sont  ordinairement  très  volumineux  chez  les  sujets  des  deux  se.xes  ; 


OBSERVATIONS    SUR    QURr.QUES    REPTILES    DE    l'iNDRE  11 

en  décembre,  janvier,  février  et  mars,  ils  ont  plus  ou  moins  ou  même 
à  peine  diminué  chez  certains  sujets  et  sont  devenus  presque  invi- 
sibles chez  d'autres.  Dès  la  seconde  quinzaine  de  mars  et  en  avril, 
les  animaux  recommencent  à  manger,  et,  chez  certains  individus 
un  peu  amaigris  par  l'hivernage,  les  corps  gras  augmentent  de 
volume  ;  d'ailleurs,  ainsi  qu'on  l'a  vu  plus  haut,  ces  masses  de 
graisse  sont  plus  ou  moins  volumineuses  selon  que  le  Reptile  a 
hiverné  dans  la  terre  ou  dans  les  rochers  ;  chez  beaucoup  de  mâles 
adultes  qui.  dans  la  seconde  quinzaine  d'avril,  sont  déjà  en  rut, 
les  corps  gras  diminuent  beaucoup  de  volume  et  deviennent  parfois 
très  petits,  car  ces  mâles  sont  très  actifs,  batailleurs,  et  sont  plus 
occupés  à  poursuivre  les  femelles  qu'à  chercher  leur  nourriture. 
La  période  d'accouplement  et  le  développement  des  œufs  aux  ovaires 
semble  aussi  fatiguer  les  femelles,  mais  chez  elles  la  résorption  des 
corps  gras  est  cependant  moins  accentuée  que  chez  les  mâles.  En 
mai,  les  corps  gras  des  mâles  sont,  en  général,  assez  petits,  car 
l'accouplement  continue,  et  chez  quelques  uns  ils  sont  presque 
entièrement  résorbés  ;  il  en  est  de  même  chez  les  femelles,  surtout 
chez  celles  qui  ont  leurs  œufs  dans  les  oviductes,  mais  j'ai  remarqué 
que  ces  corps  gras  diminuaient  énormément  plus  de  volume  chez 
les  femelles  de  Lacerta  miiralis  ayant  leurs  œufs  dans  les  oviductes, 
que  chez  celles  du  I.acerta  rvrif^i!^  se  trouvant  dans  le  même  état.  Les 
femelles  mangent  peu  ou  n'avalent  que  de  petites  proies  avant  la 
ponte,  car  les  œufs  qui  sont  dans  les  oviductes  occupent  presque 
toute  la  place  disponible  dans  l'intérieur  du  corps.  Dans  les 
femelles  dont  les  œufs  sont  encore  peu  développés  aux  ovaires,  la 
réserve  de  graisse  est  ordinairement  plus  considérable.  Ce  qui 
prouve  bien  que  l'accouplement  et  le  développement  des  œufs 
fatigue  et  amaigrit  les  femelles,  c'est  que  chez  une  bête  très  adulte 
et  de  grande  taille,  capturée  le  8  mai,  et  qui  cependant  n'était  pas 
en  état  de  se  reproduire  et  ne  l'aurait  jamais  été,  car  elle  avait 
l'ovaire  gauche  très  atrophié  et  déformé,  et  le  droit  si  petit  qu'il 
était  presque  invisible,  et  qui  de  plus  n'avait  pas  même  éprouvé 
le  besoin  de  s'accoupler,  car  ses  oviductes  ne  contenaient  pas 
de  spermatozoïdes,  les  corps  gras  étaient  énormes  et  beaucoup 
plus  développés  que  chez  les  autres  femelles  adultes.  En  juin, 
les  corps  gras  sont,  chez  les  sujets  des  deux  sexes,  à  peu 
près  dans  le  même  état  qu'en  mai.  En  juillet,  les  Lézards  verts 
mangent  beaucoup  ;  aussi  les  corps  gras  augmentent  rapidement 
de  volume  et  deviennent  énormes  en  août  et  septembre.  Dans  les 
sujets  d'un  an  et  de  deux  ans,  les  corps  gras  sont,  en   toutes  les 


12 


R     ROLLINAT 


saisons,  très  petits  ;  ce  n'est  que  vers  la  troisième  année  qu'ils  se 
développent  bien. 

L'épiderme  des  Lézards  se  renouvelle  plusieurs  fois  pendant  la 
période  d'activité,  à  des  intervalles  irréguliers  ;  il  se  détache  par 
lambeaux.  Lorsqu'il  a  entièrement  perdu  son  vieil  épiderme,  le 
Saurien  paraît  orné  de  brillantes  couleurs. 

Il  est  très  facile  de  reconnaître,  chez  cette  espèce,  le  mâle  adulte 
de  la  femelle  adulte  ;  même  sur  des  animaux  à  l'état  libre  et  circu- 
lant sur  les  rochers,  il  est  impossible,  avec  un  peu  d'habitude,  de 
ne  pas  distinofuer  les  sexes,  car  le  mâle  est  en  général  très  légère- 
ment de  taille  un  peu  plus  grande  que  la  femelle,  et  sa  tête  est 
proportionnellement  beaucoup  plus  grosse.  La  queue  du  mâle  est, 
près  du  cloaque,  large,  presque  carrée  et  moins  arrondie  en  cet 
endroit  que  celle  de  la  femelle,  car  c'est  là  que  se  trouvent  les  deux 
pénis  ;  pendant  toute  l'année,  mais  surtout  à  l'époque  de  l'accou- 
plement, les  pores  fémoraux  des  mâles  sont  beaucoup  plus 
apparents  que  ceux  des  femelles  ;  chez  les  deux  sexes,  la  queue  est 
à  peu  près  de  même  longueur. 

La  coloration  des  parties  supérieures  du  Lézard  vert  varie  à 
l'infini,  aussi  bien  chez  le  mâle  adulte  que  chez  la  femelle  adulte. 
Je  vais  décrire  sommairement  le  costume  du  type  de  l'espèce  et  des 
différentes  variétés  : 

Lézard  vert,  type  de  l'espèce:  Parties  supérieures  vertes  ou  d'un 
vert  clair,  légèrement  brunes  sur  la  tête  et  la  queue  ;  parties  infé- 
rieures d'un  beau  jaune,  surtout  à  l'époque  de  l'accouplement, 
bleuâtres  sous  la  tête  et  la  gorge,  principalement  chez  le  mâle  en 
rut,  et  brunâtres  vers  l'extrémité  de  la  queue. 

Variété  piquetée  :  Parties  supérieures  comme  chez  le  type,  mais 
plus  ou  moins  marquées  de  points  noirs  souvent  très  rapprochés 
les  uns  des  autres  ou  même  se  touchant  et  formant  des  dessins 
variés  ;  gorge  et  parties  inférieures  comme  chez  le  type. 

Variété  à  deux  raies  :  Parties  supérieures  d'un  vert  brunâtre, 
parfois  entièrement  brunes,  avec  deux  raies  d'un  blanc  jaunâtre 
sur  chaque  flanc  et  de  larges  taches  noires  près  de  ces  raies  ;  gorge 
et  parties  inférieures  comme  chez  le  type. 

Ces  variétés  s'accouplent  entre  elles  ou  avec  le  type  ;  je  possède, 
dans  ma  collection,  une  série  de  sujets  adultes  des  deux  sexes, 
dont  les  parties  supérieures  sont  un  mélange  bizarre  du  costume 
des  variétés  et  du  type. 

Après  l'époque  de  l'accouplement,  chez  beaucoup  de  mâles  et  de 
femelles,  les  parties  inférieures,  au  lieu  de  lester  d'un  jaune  vif. 


OBSERVATIONS   SUR    QUELQUES    REPTILES    DE   l'iNDRE  13 

deviennent  d'un  jaune  moins  intense  et  très  légèrement  verdàtre. 

Le  mâle  très  adulte  peut  mesurer  11  à  12  centimètres  du  museau 
à  l'ouverture  du  cloaque,  et  20  à  22  centimètres  du  cloaque  à  l'extré- 
mité de  la  queue;  j'ai  capturé  de  grandes  femelles  ayant  12  centi- 
mètres de  tète  et  corps,  et  21  centimètres  de  queue.  La  différence 
de  taille  entre  les  grands  animaux  des  deux  sexes  est  donc  très  peu 
sensible  ;  mais,  en  général,  je  le  répète,  les  mâles  adultes  sont 
ordinairement  de  taille  un  peu  plus  forte  que  les  femelles. 

La  queue  de  ce  Lézard  se  brise  très  facilement,  soit  lorsque  le 
Reptile  est  attaqué  par  un  de  ses  nombreux  ennemis,  soit  lorsque 
les  mâles  se  battent  entre  eux  au  moment  du  rut,  soit  encore 
lorsque  les  mâles,  poursuivant  les  femelles,  les  saisissent  par  cet 
organe  au  lieu  de  les  prendre  à  l'un  des  flancs. 

Lorsqu'un  sujet  a  eu  la  queue  brisée,  l'organe  ne  tarde  pas  à 
commencer  à  se  reformer.  Un  bourgeon  se  développe  peu  à  peu  à 
l'endroit  de  la  blessure,  s'allonge  de  plus  en  plus  et  forme  une 
nouvelle  queue  qui  met  fort  longtemps  à  devenir  presque  semblable 
à  la  première  ;  en  examinant  la  queue  d'un  Lézard,  on  reconnaît 
toujours  si  elle  a  été  brisée  autrefois.  S'il  se  forme  un  autre  bour- 
geon près  du  bourgeon  principal  ou  sur  celui-ci,  il  se  développe 
alors  deux  queues  plus  ou  moins  allongées.  Dans  ma  collection,  je 
possède  un  beau  sujet  capturé  près  d'Argenton  et  présentant  ce  cas 
curieux  de  monstruosité:  Trois  bourgeons  se  sont  formés  à  l'endroit 
où  la  cassure  a  eu  lieu  ;  deux  d'entre  eux  se  sont  développés  et  ont 
formé  deux  queues  assez  longues  ;  le  troisième  bourgeon,  qui  n'a 
pas  continué  à  s'allonger,  forme  une  excroissance  arrondie  à  la  base 
des  deux  nouvelles  queues. 

Vers  le  milieu  de  février,  quand  la  température  est  favorable,  ou 
bien  en  mars,  si  les  beaux  jours  se  font  attendre,  le  Lézard  vert 
sort  de  sa  retraite  et  se  place  dans  les  endroits  bien  exposés;  mais 
à  cette  époque  de  l'année  il  s'éloigne  très  peu  de  sa  demeure  et  ne 
reste  dehors  que  pendant  les  heures  ensoleillées,  rentrant  dès  qu'un 
nuage  vient  cacher  le  soleil;  ordinairement  les  mâles  se  montrent 
plusieurs  jours  avant  les  femelles.  Si  la  mauvaise  saison  a  été 
humide,  les  sujets  qui  ont  hiverné  dans  les  trous  de  terre  ont  la 
peau  maculée  d'une  mince  couche  de  boue,  qui  ne  disparaît  entière- 
ment que  lorsque  l'animal  perd  son  vieil  épidémie. 

En  février,  les  testicules  des  mâles  adultes  sont  encore  peu  volu- 
mineux et  très  légèrement  jaunâtres  ;  ils  ne  contiennent  pas  de 
spermatozoïdes,  de  même  que  l'épididyme  et  le  spermiducte,  qui, 
de  chaque  côté,  correspondent  avec  chacun  des  testicules  ;  les  pores 


14  K.    BOLLINAT 

fémoraux  sont  peu  développés.  Les  ovaires  des  femelles  portent  de 
très  petits  (Buts  légèrement  jaunâtres,  qui  sont  ceux  qui  se  déve- 
lopperont pendant  l'année,  et  d'autres,  encore  plus  petits  et 
incolores,  qui  sont  la  réserve  pour  les  années  suivantes. 

Vers  le  milieu  de  mars,  les  testicules  des  mâles,  qui  ont  grossi  et 
sont  devenus  presque  blancs,  contiennent  quelques  rares  sperma- 
tozoïdes; à  la  tin  de  ce  mois,  ils  en  contiennent  beaucoup  plus,  sur- 
tout chez  les  mâles  très  adultes,  et,  chez  ces  derniers,  les  spermi- 
ductes  commencent  aussi  à  renfermer  une  petite  quantité  de 
sperme  encore  peu  riche  en  spermatozoïdes  à  corps  cylindro- 
conique  un  peu  recourbé  et  à  appendice  filiforme  lin  et  allongé. 
Les  pores  fémoraux  se  développent.  Dans  la  seconde  quinzaine  de 
mars,  les  œufs  jaunâtres  que  les  femelles  doivent  pondre  dans 
l'année  ont  environ  deux  millimètres  de  diamètre. 

En  avril,  les  Lézards  verts  sont  devenus  très  actifs;  les  mâles 
poursuivent  les  femelles  et  se  battent  entre  eux,  car  c'est  pendant 
ce  mois  que  commence  l'accouplement.  J'ai  trouvé  de  nombreux 
spermatozoïdes  dans  les  oviductes  d'une  femelle  adulte  dès  le 
2(3  avril  ;  ces  spermatozoïdes  étaient  localisés  dans  la  partie  posté- 
rieure des  organes,  c'est-à-dire  dans  celle  qui  avoisine  le  cloaque,  ce 
qui  prouvait  que  l'accouplement  était  assez  récent.  Les  oviductes 
de  cette  femelle  étaient  plissés,  épais  et  prêts  à  recevoir  les  œufs  dès 
qu'ils  se  seraient  détachés  des  ovaires;  les  gros  œufs,  jaunes,  ronds, 
encore  aux  ovaires,  avaient  en  moyenne  six  millimètres  de  dia- 
mètre. Cette  femelle  s'était  accouplée  depuis  plusieurs  jours  déjà, 
car  chacun  de  ses  oviductes  était  fermé,  à  son  extrémité  postérieure, 
par  un  bouchon  de  mucus  blanc,  opaque,  sécrété  par  cette  partie 
des  oviductes,  dont  les  parois,  en  cet  endroit,  sont  très  épaisses  ; 
ces  bouchons  de  mucus  blanc,  dans  lesquels  et  surtout  à  la  surface 
antérieure  desquels  on  rencontre  de  nombreux  spermatozoïdes 
agglutinés,  ont  probablement  pour  but  d'empêcher  le  sperme  de 
s'échapper  en  partie  au  dehors  entre  l'accouplement  et  la  féconda- 
tion ;  ils  sont  souvent  réunis  à  leur  base  par  quelques  parcelles 
d'urine  caséeuse  restées  dans  le  cloaque  ;  très  peu  adhérents  aux 
parois  de  l'ouverture  des  oviductes,  ils  sont  souvent  arrachés  et 
expulsés  lorsque  les  fèces,  sortant  du  rectum  et  traversant  le  vesti- 
bule cloacal,  les  accrochent  au  passage  ;  ils  se  forment  beaucoup 
moins  régulièrement  chez  le  Lacerta  viridis  que  chez  le  Lucerta 
muralis. 

C'est  donc  pendant  ce  mois  que  commence  l'accouplement  chez 
les  sujets  très  adultes.  Les  testicules  des  grands  mâles  sont  blan- 


OBSERVATIONS    SUR    QUFXQUES    REPTILES    DE   l'iNDRE  15 

châtres,  volumiueux,  oui  uue  forme  légèrement  ovale  et  mesurent 
sept  à  ueuf  millimètres  dans  leur  plus  grand  diamètre  ;  ils  contien- 
nent de  nombreux  spermatozoïdes,  de  même  que  l'épididyme  et  le 
spermiducte  qui  sont  gonflés  de  sperme  extrêmement  riche  en 
spermatozoïdes  animés  de  mouvements  assez  vifs  qu'on  observe 
surtout  parmi  ceux  qui  sont  contenus  dans  les  spermiductes.  Chez 
d'autres  mâles,  les  spermatozoïdes,  abondants  dans  les  testicules, 
sont  rares  dans  les  autres  organes  de  l'appareil  génital;  on  ren- 
contre aussi  des  mâles  à  peine  adultes  dont  les  testicules,  d'un  blanc 
un  peu  jaunâtre,  ne  contiennent  que  de  rares  spermatozoïdes,  ces 
animaux  n'étant  pas  encore  en  plein  rut. 

Les  femelles  ne  s'accouplent  pas  toutes  pendant  ce  mois,  mais 
toutes  ont  les  ovaires  en  travail.  On  remarque  à  ces  organes  de  très 
petits  œufs  incolores  ou  blanchâtres,  réserve  pour  les  années  sui- 
vantes, et  d'autres  œufs  jaunes,  ronds,  mesurant  trois  millimètres 
de  diamètre  chez  les  unes  et  jusqu'à  six  millimètres  chez  d'autres. 

Le  Lézard  vert  s'accouple  de  la  même  façon  que  le  Lézard  des 
murailles.  Le  mâle  saisit  la  femelle  à  l'un  des  lianes,  près  des 
cuisses,  et  la  tient  tellement  serrée  dans  ses  mâchoires  qu'il  n'est 
pas  rare  de  voir  la  trace  des  dents  du  mâle  sur  le  liane  de  la  femelle, 
et  ces  traces  forment  plus  tard  des  marques  noirâtres  qui  persistent 
assez  longtemps  ;  puis  il  recourbe  son  corps  et  rapproche  son  cloaque 
de  celui  de  sa  femelle  ;  le  double  pénis  du  mâle  maintient  les 
cloaques  absolument  joints  et  le  sperme  s'écoule  des  spermiductes 
du  mâle  et  gagne  peu  à  peu  les  oviductes  de  la  femelle.  V.  Gollin  de 
Plancy,  qui  a  observé  l'accouplement  sur  des  animaux  de  cette 
espèce  qu'il  conservait  en  captivité,  a  parfaitement  décrit  l'accou- 
plement du  Lézard  vert  (1). 

Sous  chacune  des  cuisses  de  cette  espèce,  on  remarque  une  ligne 
formée  de  points  plus  ou  moins  saillants  selon  l'âge,  le  sexe  et 
l'époque  à  laquelle  on  examine  les  individus.  Ce  sont  les  pores 
fémoraux  qui,  lors  de  l'accouplement,  servent  au  mâle  à  se  fixer  à 
sa  femelle  au  moment  de  la  copulation.  Ces  pores  sont,  chez  le 
mâle,  au  nombre  de  13  à  17  sous  la  cuisse  droite  et  de  13  à  18  sous 
la  cuisse  gauche  ;  sous  les  cuisses  des  femelles  on  eu  compte  14  à 
17  à  droite  et  14  à  18  à  gauche  ;  ils  ne  sont  pas  toujours  en  nombre 
égal  sous  chaque  cuisse  chez  le  même  individu,  et  souvent  l'une 
des  cuisses,  la  gauche  principalement,  en  porte  un  ou  deux  de  plus 
que  l'autre. 

(1)  V.  CoLLiN  de  Plancy,  L'accouplement  et  la  ponte  chez  les  Lézards  de 
France,  Bulletin  de  la  Société  Zoologique  de  trance,  1877,  pages  325  à  358  et 
PI.  VL 


16  R.    ROLLINAT 

Les  pores  fémoraux  des  mâles  adultes  sont  déjà  très  développés 
en  mars  et  deviennent  assez  rugueux  par  suite  de  l'humeur  jaune 
sécrétée  par  une  série  de  glandes  communiquant  avec  les  pores  ; 
cette  humeur  se  durcit  à  l'air  et  forme,  à  l'orifice  des  pores,  une 
petite  saillie  arrondie.  Si,  à  cette  époque,  on  presse  vigoureuse- 
ment entre  les  doigts  la  ligne  des  pores,  il  sort  de  chacun  d'eux 
une  petite  quantité  d'humeur  jaune  et  très  épaisse  formant  cinq  à 
sept  hâtonnets  réunis  à  leur  souimet  par  suite  du  durcissement  de 
l'humeur  au  contact  de  l'air.  Ces  pores  sont  très  apparents  en  avril, 
mai,  et  même  en  juin  ;  mais  en  juillet  et  août  ils  diminuent  de 
volume  et  ne  grossissent  de  nouveau  que  vers  la  fin  de  février  ou  en 
mars.  Cependant,  en  les  pressant  fortement,  on  peut  faire  sortir 
l'humeur  jaune  des  pores  des  mâles  adultes  pendant  tous  les  mois 
de  l'année.  Les  pores  des  sujets  n'ayant  pas  encore  atteint  une 
grande  taille  sont  moins  développés  que  chez  les  animaux  très 
adultes,  et  l'humeur  sécrétée  est  moins  jaune. 

Il  est  certain  que  les  pores  fémoraux  des  mâles  jouent  un  rôle 
dans  l'accouplement  eu  empêchant  les  cuisses  du  mâle  de  glisser 
sur  l'épiderme  écailleux  de  la  femelle,  au  moment  où  il  cherche  à 
rapprocher  son  cloaque  de  celui  de  sa  compagne. 

Les  pores  fémoraux  sont  beaucoup  inoins  développés  chez  les 
femelles  que  chez  les  mâles  ;  même  à  l'époque  de  l'accouplement, 
ils  restent  très  petits.  Ils  laissent  parfois  s'échapper,  sous  une  forte 
pression,  de  minuscules  bâtonnets  d'humeur  incolore  et  transpa- 
rente. 

Sur  quelques  sujets  des  deux  sexes,  l'humeur  qui  ferme  les  pores 
paraît  noirâtre  par  suite  des  poussières  ramassées  au  contact  du 
sol. 

En  mai,  les  organes  génitaux  des  mâles  sont,  chez  presque  tous 
les  sujets,  en  état  de  fonctionner,  car  c'est  l'époque  de  l'accouple- 
ment. Les  testicules  sont  volumineux,  blancs,  ou  d'un  blanc  très 
légèrement  jaunâtre,  et  contiennent  de  très  nombreux  spermato- 
zoïdes; de  chaque  côté,  l'épididyme  qui  correspond  à  chacun  des 
testicules  est  énorme,  blanc  et  gonflé  de  sperme  très  riche  en  sper- 
matozoïdes ;  les  deux  spermiductes  sont  aussi  gonflés  de  sperme.  Les 
testicules  n'atteignent  pas  la  même  grosseur  chez  tous  les  individus, 
mais  pendant  ce  mois,  chez  tous  les  adultes,  ils  contiennent  des 
spermatozoïdes;  quoique  les  testicules  soient  moins  développés 
chez  certains  mâles  adultes,  l'épididyme  et  le  spermiducte  sont 
gonflés  de  sperme  dans  lequel  on  observe  de  nombreux  sperma- 
tozoïdes. 


OBSERVATIONS    SUR    QUELQUES    REPTILES    DE    L'INDRE  17 

Les  ovaires  portent  de  ^ros  œufs  jaunes,  arrondis,  mesurant  de 
sept  à  neuf  millimètres  de  diamètre.  Chez  quelques  femelles  les 
œufs  ont  quitté  les  ovaires  et  se  sont  introduits  dans  les  oviductes, 
au  pavillon  desquels  ils  ont  été  fécondés  par  les  spermatozoïdes 
emmagasinés  dans  ces  organes  depuis  l'accouplement. 

C'est  là  que  les  œufs  prennent  leur  forme  ovale.  Le  vitellus,  tou- 
jours arrondi,  s'entoure  d'albumine  :  puis  l'œuf  descend  de  plus  en 
plus  dans  la  partie  postérieure  des  oviductes  qui.  en  cet  endroit, 
ont  les  parois  plus  blanchâtres  et  plus  épaisses  qu'aux  autres  épo- 
ques de  l'année,  et  est  revêtu  peu  à  peu  de  la  coque  libreuse 
chargée  de  sels  calcaires  qui  doit  le  protéger.  Cette  enveloppe  est 
souple,  parcheminée,  d'un  blanc  mat;  elle  permet  à  l'œuf  de 
rebondir  sans  se  briser  lorsqu'on  le  laisse  tomber  d'une  faible  hau- 
teur, et  ressemble  beaucoup  à  celle  qui  protège  les  œufs  du  Lézard 
des  murailles,  du  Lézard  des  souches  et  des  Tropidonotes. 

En  quittant  l'ovaire,  l'œuf  laisse  à  cet  organe,  à  l'endroit  où  il 
s'est  développé,  une  cavité  qui  se  rétrécit  rapidement  et  dans 
laquelle  on  observe  une  faible  quantité  de  liquide  épais,  d'un  blanc 
jaunâtre,  qui  n'est  autre  que  le  résidu  provenant  de  la  formation  du 
vitellus.  Ces  cavités  ressemblent  à  des  petites  poches  jaunâtres  à  la 
surface  desquelles  il  est  bientôt  impossible  de  remarquer  la  déchi- 
rure par  où  s'est  échappé  l'œuf.  Les  œufs  qui  sont  fournis  par 
l'ovaire  droit  s'introduisent  dans  l'oviducte  correspondant,  et  ceux 
qui  proviennent  de  l'ovaire  gauche  entrent  dans  l'oviducte  gauche. 
Plusieurs  semaines  après  la  ponte,  il  est  encore  possible  de  recon- 
naître, par  l'examen  des  poches  jaunes  aux  ovaires,  combien  d'œufs 
ont  été  déposés  par  la  femelle,  car  dans  les  femelles  n'ayant  pas 
encore  pondu,  le  nombre  d'œufs  conlenus  dans  chaque  oviducte  est 
toujours  exactement  le  même  que  le  nombre  de  poches  jaunâtres 
qu'on  observe  à  l'ovaire  correspondant.  Le  liquide  épais  que  con- 
tiennent les  poches  change  de  couleur;  de  jaune  qu'il  était  au 
moment  de  l'introduction  des  œuts  dans  les  oviductes,  et  même  de 
la  ponte,  il  devient  d'un  jaune  foncé  et  souvent  d'un  jaune  rou 
geâlre  ;  puis  eu  juillet  et  août  les  poches  se  désorganisent  et  leur 
contenu  se  mêle  et  se  résorbe  de  plus  eu  plus  pour  disparaître  en 
septembre  ou  octobre,  mais  chez  quelques  femelles  on  peut  encoie. 
jusqu'en  décembre,  en  voir  quelques  vestiges  d'un  rouge  vermillon. 

On  remarque  souvent  aux  ovaires,  après  l'introduction  des  gros 
œufs  dans  les  oviductes,  de  petits  œufs  jaunes  qui  ont  été  arrêtés 
dans  leur  développement  dès  le  mois  de  mars  ou  le  commencement 
d'avril  et  qui  n'auraient  continué  à  se  développer  que  l'année  sui- 

Mcrn.  Soc.  Zool.  de  Fr.,   liS'J'J.  xiii.  —  ± 


18  li.    KOLLINAT 

Vciute  ;  on  les  recoiiuaît  facilement  des  très  petits  œufs  incolores  ou 
blanchâtres  qui  reprëseuteut  la  réserve  pour  les  pontes  futures. 

D'autres  feuielles,  eucore  plus  avancées,  déposent  leur  ponle  : 
j'ai  trouvé  les  œufs  de  cette  espèce  dès  le  18  mai.  La  femelle  place 
ses  œufs  dans  une  fissure  du  sol.  sous  une  uiutte  de  terre,  dans  un 
trou  creusé  par  elle  eu  plein  champ  ou  daus  un  tas  de  terre  ou  de 
sable,  rarement  sous  les  pierres.  Ordinairement,  plus  les  œufs  qui 
composent  la  ponte  sont  nombreux,  plus  ils  sont  petits.  Ils  sont 
toujours  libres  ;  très  rarement  on  en  trouve  deux  ou  trois  collés 
faiblement  ensend)le.  J'ai  observé,  dans  mes  cages,  des  pontes  dont 
les  œufs,  collés  les  uns  aux  autres,  formaient  un  petit  paquet; 
mais  il  n'en  est  pas  ainsi  à  l'état  libre. 

La  femelle  du  Lézard  vert  pond,  en  une  seule  fois,  et  une  seule 
fois  chaque  année,  de  six  à  dix-neuf  œufs.  J'ai  compté,  aux  ovaires, 
de  six  à  dix-neuf  gros  œufs  jaunes  arrivés  au  moins  au  tiers  de 
leur  développement,  c'est-à-dire  à  uue  période  à  laquelle  ils  conti- 
nuent toujours  à  se  développer  et  ne  sont  jamais  arrêtés  dans  leur 
évolution.  J'ai  trouvé,  dans  les  oviductes  de  femelles  sur  le  point  de 
pondre,  de  neuf  à  seize  œ-ufs.  Enfin,  daus  les  trous  de  terre  ou  de 
sable,  j'ai  rencontré  les  œufs  de  cette  espèce  au  nombre  de  sept  à 
dix-sept  par  ponte.  C'est  donc  avec  raison  que  je  puis  dire  que  le 
nombre  d'œufs  pondus  par-  la  femelle  varie  entre  six  et  dix-neuf. 

C'est  aux  environs  d'Argenton-sur-Creuse  (Indrej,  dans  les  ban- 
quettes de  sable  du  chemin  de  fer  de  la  ligue  de  Paris  à  Toulouse, 
(|ue  j'ai  fait  les  plus  abondantes  récoltes  d'œufs  de  cette  espèce.  Je 
dois  à  l'obligeance  de  M.  Prillieux,  Inspecteur  général  au  Ministère 
de  l'Agriculture,  et  de  M.  Baudu,  Chef  de  section  à  la  Compagnie 
d'Orléans,  ce  dont  je  les  remercie  bien  sincèrement,  l'autorisation 
de  circuler  à  pied  sur  les  voies  ferrées,  pour  y  capturer  les  Reptiles 
nécessaires  à  mes  études,  autorisation  qui  m'a  été  accordée  par 
M.  le  Ministre  des  Travaux  publics  et  par  M.  le  Directeur  de  la 
Compagnie  d'Orléans.  Quoique  les  trains  soient  fort  nombreux 
sur  cette  ligne,  les  Sauriens  et  les  Ophidiens  y  sont  abondants, 
surtout  dans  les  endroits  où  le  chemin  de  fer  traverse  des  terrains 
bien  cultivés  ;  (;'est  ordinairement  là,  dans  les  tranchées,  sur  les 
talus  où  ils  ne  sont  pas  continuellement  tracassés  par  la  présence 
de  l'Homme,  leur  éternel  et  parfois  bien  injuste  ennemi,  que  les 
lieptiles  ont  leur  demeure;  le  souffle  puissant,  les  coups  de  sifflet 
des  locomotives  et  le  bruit  des  wagons  ne  semblent  pas  les  effrayer, 
habitués  qu'ils  sont  à  ce  vacarme  intermittent.  Mais  le  bonheur  n'est 
jamais  parfait,  et  il  arrive  de  temps  à  autre  qu'un   Lézard,  une 


OBSERVATIONS    SUR    QUELQUES    REPTILES    DE    l'iNDRE  11) 

Couleuvre  ou  une  Vipère  se  l'ait  surprendre  et  écraser  par  un  train  ; 
j'ai  plusieurs  t'ois  trouvé  le  cadavre  mutilé  d'un  Reptile  imprudent  ! 
L'époque  de  la  ponte  étaut  arrivée,  la  femelle  du  Lézard  vert,  le 
corps  arrondi,  distendu   par  la   présence  des   œufs,   cherche   un 
endroit  convenable  pour  déposer  sa  ponte.  (Test  le  plus  souvent  à 
quelques  centimètres  des  rails,  dans  la  banquette  de  sable  dont  le 
petit  talus  a  une  inclinaison  de  4o',  qu'elle  creuse  la  demeure  où 
reposeront  ses  œufs  ;  plus  rarement  elle  va  pondre  sous  le  sentier 
qui  borde  les  banquettes  ou  dans  les  grands  talus  des  remblais,  les 
banquettes  de  sable,  au  point  de  vue  de  la  chaleur  et  de  la  légère 
humidité  qu'elles  conservent,  étant  très  favorables  au  développe- 
ment de  l'embryon.  L'endroit  clioisi,    dans  l'une  ou   l'autre  des 
banquettes  qui  bordent  les  voies,  elle  creuse  un  premier  trou  qu'elle 
abandonne  parfois  pour  aller  eu  ouvrir  un  autre  plus  loin,  soit 
que  la  banquette  lui  ])araisse  trop  sèche  et  trop  dure  à  creuser  jus- 
qu'à ce  qu'elle  rencontre  le  sable  humide,  soit  qu'elle  y  trouve 
quelque  gros  caillou  difficile  à  contourner  et  qui  la  décourage,  soit 
eucore  par  suite  d'éboulements.  Enfin  elle  établit,  au  moyeu  de  ses 
pattes  de  devant  et  parfois  de  son  museau,  les  membres  postérieurs 
ayant  pour  mission  de  rejeter  le  sable  au  dehors,  un  trou  de  douze 
à  vingt  cinq  et  trente  centimètres  de  profondeur,  horizontal  ou 
légèrement  incliné,  s'enfonçant  droit  dans  la  banquette  ou  se  con- 
tournant un  peu  d'un  côté  ou  de  l'autre,   presque  toujours  vers  la 
droite  ;  l'extrémité  du  trou,  plus  large  que  le  couloir,  lui  permet  de 
se  retourner,  et  elle  se  repose,  après  ce  travail  qui  a  duré  de  longues 
heures,  en  attendant  que  le  premier  œuf  vienne  se  présenter  à 
l'ouverture  du  cloaque;  j'ai  pris  des  femelles  dans  cette  position. 
Dans  le  sable,  une  journée  lui  sutïit  pour  creuser  sa  galerie.  Tout 
au  fond  du  trou,  dans  le  coin  de  droite  ordinairement  lorsqu'on 
ouvre  la  banquette,  et  par  conséquent  dans  l'endroit  qui  se  trouve  à 
gauche  de  la  bète  lorsqu'elle  s'est  retournée  pour  pondre,  la  femelle 
dépose  le  contenu  de  ses  oviductes.  Les  œufs  se  touchent  ou  sont 
séparés  par  un  peu  de  sable,  mais  s'ils  se  touchent  il  est  bien  rare, 
comme  je  l'ai  dit,  qu'ils  se  collent  les  uus  aux  autres.  Lorsqu'une 
femelle  est  dérangée  dans  sou  travail,  je  crois  qu'elle  n'abandonne 
pas  le  trou  commencé  si  l'endroit  est  favorable  :  le  23  mai,  je  ren- 
contre, vers  quatre  heures  du  soir,  une  grosse  femelle  occupée  à 
creuser  son  trou  ;  je  lui  brise  la  queue  en  l'arrachant  de  sa  galerie, 
encore  peu  profonde,  et  je  la  jette  dans  les  herbes  du  talus,  après 
avoir  constaté  qu'elle  était  sur  le  point  de  poudre,  car  son  abdomen 
était  énorme.  Elle  revint  sans  doute  déposer  sa  ponte  dans  ce  même 


2,0  K.    HOLLINaT 

tron,  car  quelques  jours  après  j  eu  relire  douze  œufs  pondus  depuis 
peu,  mais  légèremenl  plissés  par  suite  de  la  sécheresse.  Ce  qui  uie 
laisse  croire  que  c'est  hien  cette  inêiiie  femelle  qui  a  pondu  là,  c'est 
que  le  trou  n'avait  pas  été  creusé  plus  avant  dans  la  banquette  et 
qu'il  n'avait  pas  une  profondeur  sutTisaute,  probablement  parceque 
la  bête  mutilée  éprouvait  une  vive  souffrance  par  suite  de  la  plaie 
qu'elle  avait  à  la  base  de  la  queue  ;  une  autre  femelle  aurait  certai- 
nement creusé  ce  trou  jusqu'au  sable  humide. 

La  poDte  terminée,  la  femelle  abandonne  ses  œufs  et  ne  s'en 
occu|)e  plus  ;  elle  ne  prend  même  pas  soin  de  fermer  d'un  peu  de 
sable  l'entrée  du  trou,  et  c'est  la  première  grosse  pluie  d'orage  qui 
fait  s  affaisser  et  se  fermer  l'orilice  de  la  galerie.  Quand  la  douce 
chaleur  du  sol  aura  fait  éclore  les  petits  Lézards,  ils  n'auront  qu'à 
déblayer  l'entrée  du  trou,  qu'ils  abandonneront  bientôt  pour  aller  se 
cacher  sous  les  herbes,  sous  les  pierres  et  dans  les  moindres  fissures. 

Pendant  le  mois  de  mai,  il  nest  pas  rare  de  rencontrer  déjeunes 
femelles  dans  leur  troisième  année  qui  vont  se  reproduire  pour  la 
première  fois.  Aux  ovaires,  les  (Eufs  jaunes  qui  doivent  se  déve- 
lopper pendant  l'année  n'ont  que  trois  à  quatre  millimètres  de 
diamètre,  et  les  oviductes,  à  parois  encore  peu  épaisses,  ne  con- 
tiennent pas  de  spermatozoïdes  dans  la  première  quinzaine  de 
mai.  C'est  vers  la  fin  de  ce  mois  que  ces  jeunes  femelles  s'accou- 
plent et  ce  sont  elles  qui  fourniront  les  pontes  tardives. 

En  juin,  les  testicules  des  mâles  adultes  diminuent  de  volume, 
mais  ils  fournissent  encore  de  très  nombreux  spermatozoïdes;  l'épi- 
didyme  et  le  spermiducte  sont  toujours  gonflés  de  sperme  très 
riche  en  spermatozoïdes  animés  de  mouvements  rapides. 

Parmi  les  femelles  adultes,  on  en  rencontre  qui  viennent  de 
déposer  leur  ponte  et  qui  portent  au  haut  de  chaque  tlanc  un  pli  de 
peau  caractéristique,  pli  qui  ne  disparaît  entièrement  qu'après 
plusieurs  semaines  ;  aux  ovaires,  on  remarque  de  très  petits  œufs 
blanchâtres  et  quelquefois  d'autres  de  même  taille,  mais  déjà  un 
peu  jaunâtres,  qui  sont  ceux  qui  se  seraient  développés  l'année  sui- 
vante. Lorsque  le  printemps  a  été  froid  et  humide,  on  trouve  des 
femelles  adultes  qui  n'ont  pas  encore  déposé  leur  ponte. 

En  juillet,  les  testicules  des  mâles  deviennent  petits,  jaunâtres 
on  d'un  blanc  jaunâtre  ;  ils  ne  contiennent  plus  que  quelques  sper- 
matozoïdes ;  l'épididyme  et  le  spermiducte  sont  beaucouj»  moins 
gonflés  de  sperme  dans  lequel  les  spermatozoïdes  deviennent  de 
plus  en  plus  rares.  Il  est  à  remarquer  (jue  les  testicules  des  mâles 
qui  ne  sont  i>as  encore  très  adultes  sont  les  derniers  à  diminuer  de 


OBSERVATIONS    SUR    QUELQUES    REPTILES    DE    l'iNDRE  21 

volume,  et  cela  se  comprend,  car  od  sait  que  ces  jeunes  mâles  sont 
aussi  les  derniers  à  entrer  eu  rut  au  printemps. 

Les  ovaires  des  femelles  bien  adultes  sont  dans  le  même  état 
qu'en  juin  ;  ordinairement,  à  cette  époque,  toutes  ont  pondu. 

Les  organes  génitaux  des  mâles  sont  complètement  au  repos  en 
août.  Les  testicules  ont  encore  diminué  de  volume  et  sont  moitié 
moins  gros  qu'à  l'époque  du  rut  ;  ils  sont  jaunâtres  ou  d'un  blanc 
jaunâtre  et  ne  contiennent  plus  de  spermatozoïdes.  Dans  la  faible 
quantité  de  liquide  qu'on  peut  extraire  de  l'épididyme  et  du  sper- 
miducte  on  ne  trouve  i)lus  de  spermatozoïdes. 

Les  ovaires  des  femelles  portent  de  très  petits  œufs  blanchâtres 
ou  parfois  d'un  blanc  jauuâlre;  ces  derniers  se  seraient  développés 
l'année  suivante.  Les  oviductes  ne  contiennent  rien. 

En  septembre,  les  testicules  des  mâles  diminuent  encore  et  ne 
donnent  pas  de  spermatozoïdes.  En  octobre,  novembre,  décembre 
et  janvier  ces  organes  recommencent  à  grossir  un  peu,  deviennent 
moins  jaunâtres,  mais  ne  sécrètent  des  spermatozoïdes  que  vers  le 
15  mars  chez  les  sujets  très  adultes.  De  septembre  au  milieu  de 
mars  on  ne  rencontre  pas  de  spermatozoïdes  dans  l'épididyme  et  le 
spermiducte  de  droite  ni  dans  l'épididyme  et  le  spermiducte  de 
gauche.  Le  Lézard  vert  n'est  donc  jamais  en  état  de  s'accoupler  à 
l'automne,  comme  le  font,  ainsi  que  je  l'ai  observé,  quelques-uns 
de  nos  Ophidiens  et  notre  Chélonien,  la  Cistude  d'Europe  (1). 

Les  ovaires  des  femelles  portent,  en  septembre,  octobre  et 
novembre,  des  œufs  minuscules  blanchâtres  et  d'autres  un  peu 
jaunâtres.  En  décembre  et  janviei-  ces  organes  ont  déjà,  outre  les 
très  petits  œufs  blanchâtres  ou  plutôt  incolores,  d'autres  œufs  ou 
ovules  plus  gros,  de  deux  millimètres  de  diamètre  environ,  franche- 
ment jaunâtres  et  déjà  en  voie  de  développement,  mais  ces  œufs 
restent  à  peu  près  dans  cet  état  jusqu'au  commencement  d'avril, 
époque  à  laquelle  ils  grossissent  rapidement  chez  les  femelles 
adultes.  En  automne  et  en  hiver,  je  n'ai  rencontré  nulle  trace  de 
spermatozoïdes  dans  les  oviductes  de  cette  espèce. 

Pendant  bien  des  années  j'ai  essayé,  sans  pouvoir  y  parvenir,  de 
faire  éclore  les  œufs  du  Lézard  vert  ;  à  peine  arrivé  à  la  moitié  de 
son  développement,  l'embryon  se  laissait  mourir.  Mais  chaque 
année  je  modifiais,  je  perfectionnais  mes  ustensiles  de  l'année  pré- 

(1)  Raymond  Rollinat,  Sur  raccoiiplement  des  Ophidiens  à  la  fin  do  l'été  et  au 
commencement  de  l'automne.  liullelni  île  la  Société  Zonlogiquede  France,  XXIII, 
1898. 

Ide.m.,  Sur  l'accouplement  automnal  de  la  Cistude  d'Europe.  HuUetiii  de  la 
Société  Zoologùjue  de  France,  XXIV,  1899. 


22  n.  noLUNAT 

cédente,  et  finalement  j'iniagiuai,  en  189o,  une  boite  d'élevage  fort 
simple  qui  me  donna  un  succès  complet  et  au  moyen  de  laquelle  je 
fis  éclore  plus  de  deux  cents  œufs  de  Lacerla  r-iridis  et  de  iMcerta 
muralis,  et  environ  le  mêjne  nombre  en  189G.  .l'avais  aménagé  plu- 
sieurs boîtes  dans  mou  jardin  et  j'avais  ])ris  soin  de  les  placer 
dans  les  endroits  les  mieux  exposés  au  soleil. 

Cette  boîte,  en  bois  de  chêne  assez  épais,  a  25  centimètres  de 
hauteur,  33  de  largeur  et  40  de  longueur  ;  elle  n'a  pas  de  fond  et 
est  fermée,  en  dessus,  d'un  couvercle  composé  d'un  cadre  de  bois 
sur  lequel  est  tendue  de  la  toile  métallique,  couvercle  muni  de 
charnières  et  de  crochets.  Chacune  de  mes  boîtes  est  soigneuse- 
ment peinte,  pour  que  le  bois  ne  pourrisse  pas  dans  la  terre  et 
aussi  pour  éviter  l'oxydation  de  la  toile  métallique  du  couvercle. 

Après  avoir  fait  un  trou  dans  la  terre,  j'y  place  ma  boîte  de 
façon  à  ce  que  la  partie  supérieure  sorte  de  8  centimètres  au-dessus 
du  niveau  du  sol,  après  quoi  je  la  remplis,  jusqu'au  niveau  du  sol 
extérieur,  de  sable  de  rivière;  ce  sable,  assez  fin  et  peu  terreux, 
laisse  s'écouler  facilement  l'eau  lors(|u'on  arrose  l'intérieur  de  la 
boîte.  Avec  quatre  grands  morceaux  d'ardoise,  (pie  j'enfonce  verti- 
calement et  complètement  dans  le  sable  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  au 
niveau  de  celui-ci,  je  forme  un  rectangle  dont  les  cotés  sont  paral- 
lèles à  ceux  de  la  boîte  et  à  6  centimètres  de  ces  derniers;  j'enlève 
le  sable  contenu  dans  ce  rectangle  jusqu'à  une  profondeur  d'envi- 
ron 6  centimètres,  |)Our  avoir  une  chambre  assez  spacieuse  que  je 
recouvre  avec  une  grande  ardoise;  j'obtiens  ainsi  une  boîte  à  parois 
et  couvercle  d'ardoise  et  à  fond  de  sable,  enfermée  dans  la  boîte  en 
bois.  Cela  l'ait,  je  mets  un  peu  de  mousse  sur  le  sable  de  la  cavité 
rectangulaire,  c'est-à-dire  sur  le  fond  de  la  boîte  interne,  et  sur 
(;ette  mousse  je  place  les  œufs  en  les  rangeant  eu  ligne,  ponte  par 
ponte,  après  avoir  arrosé  copieusement  le  fond  de  mousse  et  de 
sable  pour  obtenir  l'humidité  nécessaire  sans  laquelle  les  œuis  ne 
tarderaient  pas  à  se  llétrir.  Je  recouvre  la  boite  interne  de  son  cou- 
vercle d'ardoise;  puis,  entre  cette  ardoise  et  le  couvercle  en  toile 
métallique  de  la  boîte  de  bois,  je  place  un  épais  matelas  de  mousse. 

Pour  éclore,  les  œufs  des  Lézards  ont  besoin  de  chaleur  et  d'hu- 
midité. 11  est  donc  urgent  de  visiter  chaque  matin,  ou  tous  les  deux 
jours,  la  cavité  dans  laquelle  sont  les  œufs;  on  s'assure  ainsi  que 
l'humidité  est  suffisante,  ou  qu'il  faut  mettre  un  peu  d'eau  dans 
l'endroit  où  sont  les  œufs,  ce  qu'il  est  facile  de  faire  au  moyen 
d'un  petit  arrosoir  à  bec  fin  et  recourbé,  en  évitant,  autant  que 
possible,  de  mouiller  les  œufs.  Si  la  chaleur  devient  trop  intense, 


OBSERVATIONS   SUR    QUELQUES    REPTILES    DR    l'iNDRE  23 

on  peut  humecter  un  peu  le  gros  matelas  de  mousse  situé,  comme 
je  l'ai  dit,  entre  l'ardoise  qui  recouvre  la  cavité  où  sont  les  œufs  et 
le  couvercle  grillagé  ;  si,  au  contraire,  l'eau  du  ciel  a  imbibé  trop 
fortement  ce  matelas  de  mousse,  il  est  bon  de  le  remplacer  par  un 
autre  de  mousse  sèche,  et,  si  la  pluie  persiste,  de  recouvrir  la  toile 
métallique  de  deux  ou  trois  ardoises  placées  en  partie  les  unes  sur 
les  autres  de  façon  à  éviter  que  l'eau  n'imprègne  de  nouveau  le 
matelas  de  mousse.  Il  est  nécessaire  de  ne  pas  oublier  que  la  trop 
grande  humidité  peut  être  funeste  aux  embryons  contenus  dans  les 
œufs;  aussi,  dans  l'endroit  où  ils  sont  placés,  il  faut  cesser  momen- 
tanément de  mettre  un  peu  d'eau  lorsque  la  température  se  refroi- 
dit. i\.vec  ce  système,  j'ai  fait  éclore  non  seulement  des  œufs  de 
Lézai'ds,  mais  aussi  un  assez  grand  nombre  d'œufs  du  Tropidonote 
à  collier  et  du  Tropidonote  vipérin. 

Le  18  mai  1896,  je  rencontre,  dans  un  trou  situé  au  haut  du  talus 
du  chemin  de  fer,  sous  le  sentier  qui  longe  la  petite  banquette  de 
sable  au  haut  de  laquelle  sont  les  rails,  une  femelle  de  Lézard  vert 
qui  venait  de  déposer  sa  ponte  à  l'instant  même  ;  cette  bête,  aplatie, 
flasque,  semblait  exténuée  et  se  laissa  capturer  facilement.  Je 
prends  la  femelle  et,  au  fond  du  trou  qui  avait  environ  30  centi- 
mètres de  profondeur,  je  trouve  neuf  œufs  blancs  fraîchement 
pondus.  Le  trou  n'était  pas  creusé  absolument  droit:  il  présentait 
quelques  sinuosités  causées  par  des  pierres  que  le  Lézard  avait  dû 
contourner  pour  établir  sa  galerie. 

Lesœufsdont  je  venais  de  m'emparer  avaient  en  moyenne  15  milli- 
mètres de  longueur  sur  10  de  largeur;  leur  forme  était  un  peu 
allongée. 

De  retour  chez  moi,  je  tue  la  femelle  en  la  plaçant  dans  un  bocal 
dans  lequel  j'avais  introduit  un  peu  de  coton  imbibé  de  chloroforme. 
Je  l'ouvre  et  je  constate  que  ses  ovaires  contiennent  de  très  petits 
œufs  incolores  ou  blanchâtres,  et  d'autres,  à  peu  près  aussi  petits, 
très  légèrement  jaunâtres  ;  mais  je  remarque  surtout  que  l'ovaire 
droit  porte  quatre  poches  contenant  une  matière  épaisse,  d'un 
jaune  foncé,  et  que  le  gauche  a  cinq  poches  semblables  ;  ces  neuf 
poches,  qui  contenaient  les  œufs  fournis  cette  année  aux  oviductes, 
correspondent  exactement  au  nombre  d'œufs  trouvés  dans  le  trou 
où  était  cette  femelle.  Les  oviductes,  entièrement  vides,  sont  con- 
gestionnés, épais,  et,  à  chacun  d'eux,  l'ouverture  qui  communique 
avec  le  cloaque  est  très  large. 

Je  place,  dans  une  des  boîtes  d'élevage  installées  dans  mon  jardin, 
les  ncufœnls  que  je  venais  de  retirer  du  trou  en  même  temps  que  la 
femelle. 


24  R.    ROLUNAT 

Premier  œuf.  —  Un  mois  après,  le  18  juin,  je  relire  un  de  ces 
œufs  de  la  boîte  d'élevage  11  mesure  16  millimètres  de  longueur  et 
13  millimètres  de  laigeur;  il  a  une  forme  plus  arrondie  qu'au 
moment  de  la  ponte.  L'embryon  qu'il  contient  est  encore  fort  petit, 
blanchâtre  ou  plutôt  incolore;  il  a  les  yeux  proéminents  et  mesure 
12  millimètres  de  tête  et  corps,  et  7  millimètres  de  queue;  les 
quatre  membres  sont  très  petits  et  à  l'état  de  moignons  informes; 
le  vitellus,  jaune,  est  considérable. 

Deu.rième  œuf.  —  Le  3  juillet,  j'examine  un  second  œuf.  Il  mesure 
17  millimèties  de  longueur  et  14  millimètres  de  largeur;  il  est 
arrondi.  L'embryon,  d'un  blanc  légèrement  rose,  ou  pour  mieux 
dire  incolore,  a  15  millimètres  de  tête  et  corps,  et  12  millimètres  de 
queue  ;  la  tête  est  énorme,  et  les  yeux,  noirâtres,  se  forment;  les 
membres  se  développent,  et  les  doigts,  encore  courts,  sont  palmés. 
L'embryon  forme  un  cercle  presque  complet  ;  la  queue  est  enrou- 
lée sur  elle-même,  près  du  corps. 

Troisième  œuf.  —  Le  18  juillet,  l'œuf,  volumineux,  mesure  20  mil- 
limètres de  longueur  et  15  millimètres  de  largeur.  L'embryon,  d'un 
blanc  rose,  a  22  millimètres  de  tête  et  corps,  et  21  millimètres  de 
queue.  La  tête  est  grosse;  les  yeux  sont  énormes.  Les  membres  se 
développent  de  plus  en  pluset  sont  presque  entièrement  formés;  les 
doigts,  bien  formés,  ne  sont  plus  palmés  :  les  ongles  ne  sont  pas 
encore  apparents.  L'embryon  a  la  même  position  que  précédem- 
ment. Le  vitellus  est  encore  considérable. 

Quatrième  œuf.  —  Le  3  août,  l'œuf  mesure  toujours  20  millimètres 
de  longueur  et  15  millimètres  de  largeur.  L'embryon  commence  à 
prendre  une  teinte  légèrement  noirâtre  sur  les  parties  supérieures  ; 
il  a  27  millimètres  du  museau  à  l'anus,  et  37  millimètres  de  queue. 
La  tête  est  beaucoup  moins  volumineuse  proportionnellement  au 
corps;  le  petit  être  est  presque  entièrement  formé;  ses  doigts, 
allongés,  commencent  à  être  pourvus  d'ongles;  on  reconnaît  son 
sexe  :  c'est  un  mâle  (1);  la  dent  caduque  se  forme.  L'embryon  est 
toujours  dans  la  même  position.  La  masse  vitelline  est  beaucoup 
moins  considérable. 

Cinquième  œuf  —  Le  18  août,  l'œuf  a  les  mêmes  dimensions.  Le 
fœtus  a  les  parties  supérieures  noirâtres  et,  par  endroits,  légèrement 

(1)  Penihinl  \t'  ilùveloppcmcnt,  de  rombryon,  les  deux  pénis  du  inAh;  se  fornuînt, 
au  dehors;  quelque  temps  avant  réclosion,  chacune  des  V(>rges  rentre  dans  sa 
gntne,  et,  au  moment  où  le  Lézard  sort  de  l'œuf,  il  est  extrêmement  dilîieile  et 
même  impossible  de  reconnaître  ;i  quel  sexe  appartient  l'animal  sans  le  dissé- 
quer. 


OBSERVATIONS    SUR    QUELQUES    REPTILES    DE    l'INDRE  25 

olivâtres;  les  parties  inférieures  sont  d'un  blanc  jaunâtre;  les 
côtés  de  la  tête  deviennent  jaunâtres.  Il  mesure  33  millimètres  du 
museau  à  l'anus  et  50  millimètres  de  l'anus  à  l'extrémité  de  la 
queue.  Sa  dent  caduque  est  formée;  ses  ongles  le  sont  presque 
entièrement  ;  on  voit  très  bien  tous  les  détails  de  l'épiderme  écail- 
leux.  Il  est  très  développé,  et  le  vitellus  diminue  de  plus  en  plus. 
Le  fœtus  n'occupe  pas  absolument  la  même  position  que  précédem- 
ment; du  museau  à  l'extrémité  de  la  queue,  il  est  enroulé  en  spi- 
rale. 

Ayant  ouvert  un  grand  nombre  d'œufs  vers  la  fin  du  développe- 
ment, j'ai  constaté  que  le  fœtus,  entièrement  enroulé  sur  lui-même, 
n'occupait  pas  invariablement  la  même  position  ;  tantôt  c'est  la 
queue  qui  est  sur  la  tête  et  le  corps,  tantôt  elle  est  dessous,  en  spi- 
rale ou  décrivant  les  courbes  les  plus  variées.  Le  petit  animal  fait 
d'ailleurs,  sous  sa  coque,  quelques  mouvements  qui  peuvent  chan- 
ger la  position  du  corps,  des  membres  et  de  la  queue. 

Ayant  ouvert  aussi  de  nombreux  œufs  de  cette  espèce  entre  la 
ponte  et  la  fin  du  développement,  j'ai  trouvé,  une  seule  fois,  deux 
embryons  dans  le  même  œuf.  Cet  œuf  gémellaire  se  composait  de 
deux  vitellus  enfermés  sous  une  seule  coque,  et  chacun  des  vitellus 
portait  un  embryon  arrivé  à  la  moitié  de  son  développement; 
quoique  l'œuf  fût  à  peine  plus  gros  que  les  autres  œufs  de  la  même 
ponte,  les  deux  embryons  étaient  bien  vivants  et  parfaitement  con- 
formés. J'ai  conservé,  dans  ma  collection,  ces  embryons  encore 
enfermés  dans  une  partie  de  la  coque  qui  les  recouvrait. 

Sixième  œuf.  —  Le  Lézard  contenu  dans  cet  œuf  fend  sa  coque  le 
27  août;  il  naît  le  30,  cent  quatre  jours  après  la  ponte. 

Septième  œuf.  —  Le  jeune  Lézard  fend  sa  coque  le  28  août  et  eu 
sort  complètement  le  30  août. 

Huilième  œuf.  —  Le  petit  Lézard  failles  premières  coupures  à  sa 
coque  le  28  août  et  naît  le  31  août. 

Neuvième  œuf.  —  Le  Lézard  fait  la  première  incision  à  sa  coque 
le  29  août  et  sort  de  son  enveloppe  le  3.1  août. 

J'ai  fait  développer  beaucoup  de  pontes  de  cette  espèce.  J'en 
trouvais  souvent  dans  les  trous  des  banquettes  de  sable  du  chemin 
de  fer,  près  des  rails.  Les  poseurs,  qui  travaillaient  au  renouvelle- 
ment des  traverses,  mettaient  à  découvert,  en  faisant  leurs  travaux, 
bon  nombre  d'œufs.  J'avais  remis  à  ces  braves  gens  une  petite 
boîte  en  fer  blanc  contenant  de  la  mousse  humide  dans  laquelle  ils 
plaçaient  les  œufs  dès  qu'ils  les  trouvaient  ;  l'un  des  poseurs  habi- 
tant près  de  chez  moi,  avait  la  bonté  de  me  l'apporter  dans  la  soirée, 


26  R.    ROLLINAT 

lorsqu'il  rentrait  de  son  travail.  Les  cultivateurs  des  environs 
d'Argenton  me  procurèrent  aussi  des  œufs,  j'eus  donc  bon  nombre 
de  pontes  que  j'installais,  au  furet  à  mesure  des  découvertes,  dans 
les  boîtes  d'élevage  de  mon  jardin. 

Sur  chaque  ponte,  j'ai  remarqué  que  l'œuf  augmentait  de 
volume  pendaut  le  développement  de  Tembryon.  Souvent,  lorsque 
le  petit  Reptile  est  sur  le  point  de  naître,  certaines  parties  de  la 
coque,  moins  épaisses,  paraissent  légèrement  noirâtres,  parce 
qu'elles  laissent  apercevoir  la  coloration  sombre  du  fœtus. 

En  189o,  l'éclosion  commence  le  16  août  et  est  terminée  le 
1'''  octobre. 

Lorsque  les  petits  contenus  dans  une  ou  plusieurs  pontes  sont  sur 
le  point  de  naître,  plus  il  fait  chaud  plus  les  éclosions  sont  nom- 
breuses :  (hins  la  même  boîte  d'élevage,  quatorze  Lézards  verts 
naquirent  en  trois  jours,  les  19,  20  et  21  septembre  1895  ;  le  22  sep- 
tembre, dix-huit  petits  sortirent  de  leur  coque.  Au  contraire,  s'il 
survient  des  intempéries,  il  y  a  un  peu  de  ralentissement  dans  les 
éclosions,  et  les  jeunes  sont  moins  alertes  que  lorsqu'il  fait  chaud. 

J'avais  isolé  plusieurs  pontes  dans  mes  boîtes  d'élevage,  pour 
savoir  combien  de  temps  se  passait  entre  l'éclosion  du  premier 
petit  et  celle  du  dernier  de  chaque  ponte  ;  voici  ce  que  j'ai  observé  : 

1»  Ponte  de  douze  œufs  :  les  jeunes  Lézards  sortent  de  leur  coque 
en  deux  jours  seulement. 

2°  Ponte  composée  de  neuf  œufs  :  le  premier  petit  naît  le  29  sep- 
tembre; le  dernier  sort  de  l'œuf  le  1«"'  octobre.  Les  petits  étaient  tous 
nés  en  l'espace  de  trois  jours. 

3°  Ponte  de  douze  œufs,  trouvée  le  25  mai  dans  une  banquette  de 
sable;  ces  œufs  sont  pondus  depuis  peu  :  le  premier  petit  naît  le 
30  août,  et  le  dernier  le  3  septembre.  L'éclosion  était  terminée  en 
cinq  jours. 

4°  Ponte  de  douze  o'ufs  :  les  petits  naissent  en  onze  jours,  du 
28  août  au  7  septembre. 

En  1896,  l'i'closion  commença  le  14  août.  Pendant  la  seconde 
quinzaine  d'août  et  tout  le  mois  de  septembre  les  éclosions  furent 
nombreuses;  en  octobre,  elles  se  ralentirent  beaucoup,  et,  à  partir 
du  10  de  ce  mois,  la  température  devenant  de  plus  en  plus  froide  et 
humide,  les  éclosions  ne  se  produisirent  plus  ;  alors,  chez  les  quel- 
ques anifs  qui  me  restaient,  —  à  peine  une  douzaine,  —  les  fœtus 
se  laissèrent  mourir  dans  leur  coque. 

Pendaut  le  développement  du  fœtus,  il  se  forme,  à  l'extrémité 
de  la  mâchoire  supérieure,  une  dent  plate,  horizontale,  assez  large 


OBSERVATIONS    SUR    QUELQUES    REPTILES    DE   l'iNDRE  27 

à  sa  base  et  dont  l'extrémité,  tranchante,  affecte  différentes  formes; 
tantôt  elle  est  arrondie,  tantôt,  au  contraire,  elle  est  assez  aiguë; 
c'est  la  dent  caduque,  fixée  à  l'interniaxiliaire  par  une  sorte  de 
pédoncule  très  court  et  recourbé  à  angle  droit;  en  passant  le  doigt 
sur  l'extrémité  du  museau  du  Reptile,  on  sent  très  bien  cette  dent, 
qui  fait  un  peu  saillie  au  dehors.  Lorsque  le  moment  de  l'éclosion 
est  arrivé,  le  petit  Lézard  s'agite  sous  son  enveloppe  parcheminée 
et  fend,  d'un  coup  de  cette  dent,  la  coque  qui  l'emprisonne.  De  la 
fente,  il  s'échappe  aussitôt  un  peu  d'albumen  ;  l'enveloppe,  disten- 
due, s'affaisse  légèrement.  Un  second  coup  de  museau,  porté  de 
gauche  à  droite  ou  de  droite  à  gauche,  fait  une  seconde  coupure, 
aussi  nette  que  celle  qu'on  ferait  au  moyeu  d'un  rasoir.  Ordinaire- 
ment les  coupures  sont  assez  nombreuses  et  convergent  toutes 
vers  le  même  point;  parfois  il  n'y  en  a  qu'une  ou  deux.  Le  jeune 
Saurien  sort  alors  son  museau  par  l'une  des  ouvertures,  respire  à 
l'aise  et  passe  de  temps  à  autre  sa  langue  sur  l'extrémité  de  son 
museau.  Puis  il  sort  la  tête,  la  partie  antérieure  du  corps,  et  enfin, 
couvert  d'albumen  transparent  qui  ne  tarde  pas  à  sécher,  il  se 
décide  à  quitter  sa  prison.  J'ai  constaté  qu'entre  la  première  cou- 
pure et  l'éclosion  définitive,  il  pouvait  se  passer  plusieurs  heures 
ou  plusieurs  jours.  Cela  dépend  dans  quel  état  est  le  Lézard  au 
moment  de  la  première  coupure  ;  si  ses  enveloppes  fœtales  ne  sont 
pas  entièrement  résorbées,  il  attendra  souvent  un  ou  deux  jours 
avant  de  quitter  sa  coque.  Cela  dépend  aussi  de  la  température; 
s'il  fait  très  chaud,  l'éclosion  sera  assez  rapide;  s'il  fait  froid,  les 
mouvements  du  Reptile  étant  beaucoup  plus  lents,  il  ne  sortira  que 
peu  à  peu  et  lentement  de  son  enveloppe.  Après  l'éclosion,  si  l'on 
presse  entre  les  doigts  la  coque  de  l'œuf,  il  en  sort  une  petite  quantité 
d'albumen  transparent  ou  blanchâtre.  Si,  lorsque  le  Lézard  a  sorti 
l'extrémité  du  museau  par  l'une  des  ouvertures  faites  à  sa  coque, 
on  le  tracasse  au  moyen  d'un  instrument  quelconque  introduit  par 
une  autre  des  coupures,  il  n'hésite  pas  à  sortir  brusquement  et  à 
s'enfuir  aussitôt;  vif,  alerte,  les  yeux  grands  ouverts,  il  va  se  cacher 
sous  les  herbes,  sous  les  mottes  de  terre,  sous  le  premier  abri  qu'il 
rencontre,  et  si  on  lui  laisse  la  liberté,  il  ne  tardera  pas,  quelques 
jours  après,  à  donner  la  chasse  aux  petits  Insectes,  aux  Pucerons 
qui  composent  sa  première  nourriture.  La  dent  caduque  reste  peu 
de  temps  à  l'extrémité  du  museau  du  nouveau-né;  parfois  même 
elle  tombe  lorsque  l'animal  fait  les  dernières  coupures  à  sa  coque. 
Pour  étudier  la  chute  de  celte  dent,  j'ai  mis  en  cage  quelques 
sujets,  chacune  des  cages  renfermant  les  individus  nés  pendant  la 
même  journée.  Voici  le  résultat  de  mes  observations  : 


20  U.    ROLLINAT 

Deux  Lézards  verts  naissent  le  23  août.  L'un  d'eux  perd  sa  dent 
caduque  moins  de  vingt-quatre  heures  après  être  né  ;  chez  le 
second,  elle  tombe  dans  la  matinée  du  23  août. 

Un  Lézard  naît  le  29  août  ;  sa  dent  tombe  le  1^^  septembre. 

Un  Lézard  naît  dans  la  soirée  du  3  septembre,  et  perd  sa  dent 
le  6  du  même  mois. 

Un  Lézard  naît  dans  la  matinée  du  8  septembre  ;  sa  dent  caduque 
tombe  le  lendemain  jnatin. 

Sept  Lézards  naissent  le  11  seittembre.  ('Àiu\  perdent  leur  dent 
caduque  dès  le  lendemain,  un  la  perd  dans  la  matinée  du  13  sep- 
tembre, et  chez  le  septième  elle  ne  tombe  (jue  le  Ki  du  même  mois. 

En  résumé,  la  dent  caduque  tombe  du  premier  an  cinquième 
jour  après  la  naissance;  lorsqu'elle  se  détache,  l'endroit  où  elle 
était  fixée  est  parfois  sanguinolent. 

Rarement  le  Lézard  qui  vient  d'éclore  traîne,  fixés  à  l'ombilic, 
quelques  vestiges  de  ses  enveloppes  embryonnaires,  qui  ne  tardent 
pas  à  sécher  et  à  tomber. 

A  sa  naissance,  le  jeune  Lézard  vert  mesure  31  à  34  millimètres 
du  museau  à  l'ouverture  du  cloaque,  et  39  à  52  millimètres  du 
cloaque  à  l'extrémité  de  la  queue.  En  dessous,  sur  la  ligne  médiane, 
on  voit  très  bien  la  cicatrice  de  l'ombilic.  Les  parties  supérieures 
sont  d'un  brun  foncé  olivâtre,  avec  des  reflets  bronzés  ;  une  raie 
plus  claire  se  montre  sur  le  haut  de  chaque  flanc  et  se  prolonge 
sur  la  queue  ;  chaque  flanc  est  aussi  orné  d'une  bande  interrompue 
un  peu  plus  visible  que  la  précédente.  Les  parties  inférieures  sont 
d'un  jaune  verdâtre  pâle,  avec  des  reflets  métalliques  roses  ;  les 
côtés  de  la  tête  et  du  cou  sont  d'un  vert  jaunâtre.  Tous  les  jeunes 
de  cette  espèce  ont  à  peu  près  la  même  coloration  à  la  sortie  de 
l'œuf  et  ce  n'est  que  beaucoup  plus  tard  qu'on  pourra  reconnaître 
ceux  qui  auront  la  coloration  du  type  de  l'espèce,  ou  celle  de  la 
variété  piquetée  ou  de  la  variété  à  deux  raies,  ou  encore  un  mélange 
du  costume  des  variétés  et  du  type. 

Les  nombreux  Lézards  verts  nés  chez  moi  et  lâchés  dans  mon 
jardin  furent  exterminés  par  mes  Chats,  qui  leur  firent  une  guerre 
continuelle.  Au  lieu  d'habiter  les  murs  ou  un  rocher  disposé  près 
du  bassin  des  Cistudes  d'Europe,  comme  le  faisaient  les  Lézards  des 
murailles,  ils  vivaient  dans  les  bordures  de  l)uis,  sous  les  mottes 
de  terre  et  dans  les  herbes  des  carrés.  Cela  causa  leur  perte,  et 
aussi  celle  de  (|uelques-uns  de  mes  Chats,  auxquels  je  ne  pouvais 
permettre  sentblable  licence  et  qui  d'ailleurs  donnaient  aussi  la 
chasse  à  mes  Lézards  des  murailles  et  ne  se  gênaient  nullement 


OBSERVATIONS    SUR    QUELQUES    REPTILES    DE    LINDRE  29 

pour  frapper  de  leurs  gritles  acérées  la  tète  de  mes  Cistudes,  car  ils 
visitaient  souvent  les  bords  du  bassin  où  ils  venaient  voler  la 
viande  et  les  Poissons  que  je  distribuais  à  mes  paisibles  Ghéio- 
niens  ;  plusieurs  de  mes  Tortues  furent  ainsi  éborgnées  par  eux. 
Vers  la  fin  d'octobre  et  en  novembre,  les  ouvriers  qui  travaillent 
la  terre  trouvent  parfois  des  pontes  de  Lézard  vert  contenant  des 
embryons  plus  ou  moins  développés.  Ce  sont  les  œufs  déposés  dans 
des  endroits  mal  exposés  par  des  femelles  déjà  en  retard  pour 
opérer  leur  ponte.  Les  embryons  contenus  dans  ces  œufs  périssent 
d'ordinaire  aux  premières  gelées  un  peu  fortes.  Des  laboureurs 
m'ont  apporté,  le  9  octobre,  des  œufs  contenant  des  embryons  à 
peine  arrivés  à  la  moitié  de  leur  développement  et  qui  ne  seraient 
certainement  pas  sortis  de  leur  coque  avant  la  lin  du  mois  de 
novembre,  car  plus  la  température  s'abaisse  plus  le  développement 
se  ralentit.  J'en  ai  fait  l'expérience  sur  une  ponte  tardive  de  Lacerta 
■stirpiuin  placée  dans  une  de  mes  boîtes  d'élevage  ;  j'ai  retiré  des 
coques,  dans  la  première  quinzaine  de  décembre,  des  fœtus  très 
développés  mais  auxquels  il  aurait  fallu  encore  quelques  jours  pour 
éclore;  je  crois  même  que  ces  fœtus  seraient  morts  avant  d'être  en 
état  de  sortir  de  l'œuf,  le  temps  devenant  de  plus  en  plus  froid. 

Le  Lézart  vert  croît  lentement.  Pendant  la  première  année,  il  est 
assez  sociable,  et  j'ai  rencontré  déjeunes  Lézards  par  groupes  com- 
posés de  quelques  individus  ;  mais  je  ne  veux  pas  dire  que  cela  soit 
une  règle,  car  on  trouve  bien  souventces  jeunes  absolument  isolés. 
A  six  mois,  les  petits  Lézards  onten  moyenne  110  à  136  millimètres 
du  museau  à  l'extrémité  de  la  ({ueue;  la  coloration  de  leurs  parties 
supérieures  est  ordinairement  un  peu  plus  claire  que  lorsqu'ils 
viennent  d'éclore,  et,  chez  les  individus  qui  appartiendront  à  la 
variété  à  deux  raies,  les  raies  des  flancs  sont  plus  apparentes  ;  chez 
les  autres,  au  contraire,  ces  raies  sont  moins  visibles  qu'au  moment 
de  la  naissance.  Ce  n'est  guère  qu'en  les  ouvrant  qu'on  peut  recon- 
naître leur  sexe,  et  leurs  organes  génitaux  sont  extrêmement  petits. 
Eu  mai,  quelques  sujets  ont  déjà  163  millimètres  de  longueur 
totale;  leurs  lianes  sont  un  peu  plus  jaunâtres  et  verdàtres  ;  leurs 
parties  supérieures  sont  d'un  brun  clair  olivâtre.  Eu  juin,  on  trouve 
des  jeunes  atteignant  184  millimètres.  Puis  les  Lézards  se  déve- 
loppent petit  à  petit  et  prennent  de  plus  en  plus,  dans  le  courant 
de  leur  deuxième  année,  le  costume  qu'ils  doivent  avoir  définitive- 
ment. 

D'après  les  observations  que  j'ai  pu  faire  sur  des  individus  de 
taille  différente,  ce  n'est,  je  crois,  que  dans  le  courant  de  sa  troi- 


30  R.    ROLLINAT 

sième  aunée  que  ce  Sauiien  est  en  étal  de  se  reproduire;  il  a  alors 
25U  millimètres  et  plus  de  longueur.  Chez  les  mâles  qui  semblent 
avoir  cet  âge,  on  trouve,  à  l'époque  du  rut,  de  nombreux  spermato- 
zoïdes dans  leurs  testicules  assez  l)ien  développés  :  mais  ils  ne  sont 
en  état  de  s'accoupler  qu'après  les  mâles  adultes.  Les  l'emelles  de 
trois  ans  s'accouplent  aussi  après  les  femelles  très  adultes.  Je  crois 
que  certaines  femelles  ne  sont  en  état  de  se  reproduire  que  dans  le 
couraiit  de  leur  quatrième  année. 


31 


NOTE    SUR    UNE    PETITE    COLLECTION    DE    CRUSTACÉS    DÉCAPODES, 
PROVENANT  DE  LA  COTE  D'ANGOLA  (AFRIQUE  OCCIDENTALE) 

PAR 

LE   D'    J.    G.    DE   MAN 
(Planches  I  et  II) 

Vers  la  lin  de  l'auuée  dernière,  mou  cousin  M.  P.  Kamerniau, 
chef  d'une  maison  de  couimerce  à  Catumbella,  près  de  Benguella 
(x^ngola),  a  eu  l'obligeance  de  m'envoyer  la  petite  collection  inté- 
ressante, décrite  dans  ce  mémoire.  Le  village  de  Catumbella  est 
situé  à  une  heure  de  distance  de  la  côte  de  l'Océan,  sur  une  rivière  ; 
les  Crustacés  ont  été  récoltés,  par  mon  cousin  lui  même,  dans  une 
localité  de  la  côte,  dite  Lobito,  près  de  Catumbella,  sans  doute  la 
même  localité  dont  fait  mention  M.  B.  Ozorio  (l).  Ce  sont  dix 
espèces,  dont  une  seule  me  paraît  nouvelle.  D'autres  espèces  inté- 
ressantes et,  à  ce  qu'il  me  semble,  nouvelles  pour  la  faune  de  ce 
pays,  sont  le  Leptodius  punctatiis  Miers  et  le  CycloijrapsHs  oi-ciden- 
talis  A.  M.  E.,  trouvés  jusqu'ici  à  Corée  et  aux  îles  du  Cap  Vert, 
puis  le  Pachygrapsus  transoersus  Gibbes  des  Antilles  et  le  Petrolis- 
tlies  leporiiius  Heller  de  Rio  de  Janeiro. 

Ayant  reçu  plusieurs  types  des  uiusées  de  Paris  et  de  Leyde,  pour 
l'envoi  bienveillant  desquels  je  témoigne  tous  mes  remerciements 
aux  Directions  de  ces  établissements,  je  me  permets  d'ajouter  quel- 
ques observations  sur  le  Pachygrapsus  inaurus  Lucas  et  sur  le 
Grapsus  simplex  Herklots. 

La  plupart  des  espèces  sont  représentées  par  un  plus  ou  moins 
grand  nombre  d'exemplaires,  qui  tous  sont  en  parfait  état  de  con- 
servation, et  se  trouvent  dans  l'alcool. 

(.cure  LEPTODIUS  A.  M.  E. 
Leptodius    plnctatus    Miers. 

(PI.   I,  Fig.  1). 

Leptodius  punctatus  Miers,  On  a  Collection  of  Crustacea  made  by 
Baron  Hermann  Maltzan  at  Goree  Island,  Senegambia.  Annals  and 
Magazine  of  Natural  Hiatory,  (5),  VIII,  1881,  p.  214,  pi.  13,  fig.  3. 

(1)  B.  Ozorio.  Joranl  Sciencias  Math.,  Pliys.  e  Naturaes,  Lisboa,  1887. 


32  J.    G.    DE   MAN 

93  exemplaires  (59  cT,  34  9)  out  été  recueillis  à  Lobito.  Deux 
ont  été  envoyés  par  moi  à  Londres,  où  M.  R.  I.  Pocock,  du  Musée 
Britannique,  a  eu  l'obligeance  de  les  comparer  avec  les  deux  exem- 
plaires types  décrits  par  Miers.  M.  Pocock  me  répondit  que  ces 
derniers  et  les  individus  envoyés  appartenaient  sans  doute  à  la 
même  espèce. 

J'ai  devant  moi  un  exemplaire  type  du  Chlorodius  americanus 
Saussure  mâle,  provenant  de  la  Guadeloupe  ;  cet  exemplaire  m'a 
été  envoyé  de  la  manière  la  plus  bienveillante  par  la  Direction  du 
Musée  d'Histoire  Naturelle  de  Genève.  Parmi  les  types  du  Musée 
de  Paris  se  trouvent  deux  mâles  adultes  et  une  jeune  femelle  du 
l.t'ljlodins  convexus  A.  M.-E.,  recueillis  par  M.  Bouvier  aux  îles  du 
Cap  Vert  (1).  Dans  la  belle  série  récoltée  à  Lobito,  les  mâles  sont 
deux  fois  aussi  nombreux  que  les  femelles  ;  les  exemplaires  sont  de 
tous  les  âges,  depuis  le  plus  jeune  jusqu'à  l'âge  adulte.  Parmi  les  34 
femelles  il  n'y  en  a  que  deux  qui  sont  pourvues  d'œufs.  Selon  Miers 
la  carapace  aurait  une  largeur  de  23'"'"  ;  celle  du  plus  grand  indi- 
vidu mâle  a  une  largeur  de  26  l/2"i°^.,  celle  du  plus  grand  indi- 
vidu femelle  est  large  de  22  1/2""".,  et  pour  les  deux  femelles  pour- 
vues d'œufs  ces  chiffres  sont  17  1/3  et  18  1/3"^™.  Le  mâle  est  donc 
probablement  plus  fréquent  que  la  femelle  et  atteint  une  taille  un 
peu  plus  grande.  L'abdomen  des  femelles  portant  des  œufs  est 
ovalaire,  guère  plus  de  deux  fois  aussi  loug  que  large.  Les  œufs 
sont  petits,  ne  mesurant  qu'un  tiers  de  millimètre. 

Les  nombreux  exemplaires  s'accordent  tous  très  bien  avec  la 
description  donnée  par  M.  Miers.  Il  faut  cependant  remarquer  le 
suivant.  Selon  l'auteur  anglais,  le  Lcptodius  piuictatus  ne  présente- 
rait pas  n)ème  de  traces  de  crêtes  sur  l'eudostome.  Or,  chez  tous 
nos  exeuiplaires,  sans  exception,  je  vois  sur  la  partie  postérieure 
de  l'endostome,  de  chaque  côté,  une  crête  oblique,  se  dirigeant 
vers  la  ligne  médiane,  mais  ne  s'étendant  que  jusqu'au  milieu  de 
reudoslome.  Aussi  M.  Miers  dit  que  le  bord  frontal  est  légèrement 
épaissi  {ihc  jionlai  margin  somewhat  thickened).  Ceci  n'est  pas  juste 
non  plus,  car  le  bord  frontal  est  himarginé,  précisément  comme  chez 
le  l.cptodias  convexus  \.  M.-E.  et  le  Loptodim  americanus  Saussure 
(PL  1,  lig.  1*  et  2).  Chez  deux  individus  le  bord  frontal  présente 
une  disposition  anormale.  (>hez  un  jeune  uiàle  il  est  droit,  simple, 
non  pas  bimargiué  et  sans  échancrure  médiane.  Chez  l'autre,  une 
jeune  femelle,  le  bord  frontal  n'est  qu'indistinctement  marginé  et, 

(1)  A.  MiL.NE-EuwAKus,  Reçue  cl  Mag.  de  Zool.  (2)  XXI,  tSr.'.t,  p.  'ilu. 


NOTE   SUR    UNE   PETITE   COLLECTION    DE   CRUSTACÉS    DÉCAPODES  33 

VU  d'en  haut,  paraît  concave,  les  deux  lobes  externes  étant  plus 
avancés  que  les  lobes  internes:  l'échaucrure  médiane  existe.  Tous 
les  lobules  de  la  carapace  présentent,  à  la  loupe,  des  ponctuations 
très  fines  et  serrées,  mais  ils  en  portent  en  outre  de  plus  grosses  et 
fie  grandeur  différente',  chez  les  individus  adultes  ces  dernières 
ponctuations  se  voient  aussi  d'ordinaire  sur  la  région  cardiaque, 
mais  les  régions  intestinale  et  branchiales  postérieures  qui  ne 
sont  pas  lobulées,  ainsi  que  les  bords  latéro-postérieurs,  sont  à 
peu  près  lisses.  Les  bosselures  de  la  carapace  sont  en  général  assez 
proéminentes,  séparées  par  des  sillons  assez  profonds  et  lisses; 
parfois  cependant  ces  sillons  sont  moins  profonds  et  les  lobules 
par  conséquent  moins  saillants.  Outre  par  les  grosses  ponctuations 
sur  la  plus  grande  partie  de  la  surface  de  la  carapace,  qui  ont  donné 
le  nom  à  l'espèce,  le  Leptodtus  punetalus  se  reconnaît  aussi  à  ses 
quatre  dents  du  bord  latéro-antérieur,  qui,  comme  l'exprime  très 
juste  M.  Miers,  sont  plus  ou  moins  tubercnlifomtes  {antero-lateral 
leeth  distinct  and  someuhat  tuberculiform.)  La  première  dent  paraît 
double,  étant  composée  de  deux  tubercules  superposés.  Les  bords 
latéro-antérieurs  sont  assez  épais,  non  pas  ininces  ni  tranchants.  La 
dépression  circulaire  sur  le  mérognathe  des  pattes-mâchoires 
externes  est  située  près  du  bord  interne. 

Le  pénultième  article  de  l'abdomen  du  mâle  est  un  peu  plus  large 
que  long  ;  en  avant  la  largeur  dépasse  un  peu  celle  du  bord  posté- 
rieur, de  sorte  que  les  bords  latéraux  légèrement  concaves  sont  un 
peu  convergents  en  arrière.  Les  troisième,  quatrième  et  cinquième 
anneaux  sont  soudés  en  une  seule  pièce,  presque  sans  aucune  indi- 
cation des  sutures,  car  on  n'en  voit  des  traces  que  tout  près  des 
bords  latéraux. 

Les  pattes  antérieures  du  mâle  sont  inégales,  la  grosse  i)ince 
(Fig.  i  b)  se  trouve  d'ordinaire  au  côté  droit;  chez  la  femelle  ces 
pattes  sont  subégales.  Les  rides  et  enfoncements  réticuleux,  qui 
couvrent  la  surface  du  carpe  et  la  moitié  supérieure  de  la  face  externe 
de  la  main,  sont  en  général  plus  développés  chez  les  femelles  que 
chez  les  mâles. 

Tout  comme  les  espèces  iudopacifiques  de  ce  genre,  la  couleur  de 
nos  nombreux  exemplaires  varie  beaucoup.  Chez  beaucoup  d'exem- 
plaires, la  carapace  et  les  pattes  antérieures  sont,  en  dessus,  d'un 
rouge  de  cuivre  foncé,  présentant  des  marbrures  de  cette  couleur 
sur  un  fond  plus  clair.  Chez  d'autres  le  fond  est  d'un  gris  pâle  ver- 
dâtre,  et  chez  ces  individus  on  observe  assez  souvent  des  taches 
rouges  sur  le  bord  frontal  et  sur  les  dents  des  bords  latéro-antérieurs. 

Mém.  Soc,  Zool.  de  Fr.,  lyuO.  xiii.  —  -i. 


34 


.1.    C.    Di:    MAN 


Chez  deux  individus,  la  surface  de  la  carapace  est  ornée,  de  cliaque 
côté,  d'une  laclie  rouge  de  cuivre  qui  s'éteud  des  orl)ites  jusque  sur 
la  région  hrauchialo  mitoyenne,  de  chaque  côté  du  sillon  gastro- 
braucliial.  Les  régions  situées  entre  et  en  arrière  de  ces  deux  taches 
ont  une  couleur  pâle  grisâtre,  les  dents  des  bords  latéro-antérieurs 
sont  jauues  rougeàtres.  Les  doigts  des  pinces  sont  noirs,  à  dents  et 
extrémités  blanchâtres;  le  doigt  mobile  ofïre,  tout  à  la  base,  encore 
la  couleur  de  la  maiu,  et  chez  le  mâle  la  coloration  noire  du  doigt 
immobile  n'occupe  même  pas  la  longueur  entière  de  ce  doigt  (lig.  Ib). 
Le  Leplodlns  amcricanus  Saussure  des  côtes  de  Haïti  et  de  la  Guade- 
loupe est  une  espèce  dilïérente  et  se  distingue  du  Leplodiiis  puncUitus 
de  la  manière  suivante  :  Les  dents  du  bord  latéro-autérieur  ont  une 
forme  différente  et  sont  beaucoup  pins  proéminentes  ;  les  lobules  de  la 
surface  de  la  carapace  sont  également  plus  proéminents,  les  sillons 
interrégionnaires  étant  plus  profonds.  La  forme  des  pinces  (fîg.  3) 
est  un  peu  dilïérente,  à  ce  qu'il  me  semble,  la  concavité  du  bord 
inférieur  se  trouvant  plus  au  milieu  du  bord,  et,  en  outre,  ces  deux 
espèces  se  distinguent  par  la  coloration  noire  du  doigt  immobile 
qui.   chez  le   mâle,    s'étend  un  peu  plus  loin,  c'est-à-dire  un  peu 
au-delà  de  l'articulation  des  doigts  (tîg.  3).  Pour  le  reste,  les  deux 
espèces  se  ressemblent  beaucoup.  Le  front  a  la  même  forme  et  les 
mêmes  caractères,  le  bord  frontal   étant  également  bimarginé  et 
l'abdomen  du  mâle  présente  la  môme  forme. 

Le  Leptodius  floridanus  Gibbes,  qui,  selon  M.  Stimpson  (1),  est 
une  autre  espèce  que  le  Leptodius  aniericanus  Saussure,  est  certai- 
nement différente  (2). 

C'est  remarquable  que  M.  Miers  compare  bien  le  Leptodius 
punctatus  avec  le  Leptodius  des  Antilles,  mais  non  pas  avec  le  Lepto- 
dius convexus  A.  M.-E.,  qui  habite  les  mêmes  mers  que  le  punctatus, 
c'est-à-dire  les  mers  des  îles  du  Cap  Vert.  Or,  ce  Leptodius  con- 
vexus  (3)  offre  une  très  grande  ressemblance  avec  nos  exemplaires 
des  côtes  d'Angola.  La  seule  différence  que  j'observe  est  offerte 
par  les  bords  latéro-antérieurs  de  la  carapace. 

Chez  le  Leptodius  couvexus,  ces  bords  sont  plus  minces,  tranchants 
et  les  dents  sont  plus  aplaties,  non-  pas  tuberculi formes  (fig.  2).  Nos 
individus  du  Leptodius  punctatus  présentent  la  plus  grande  largeur 
aux  dents  latérales  de  la  dernière  paire,  mais  chez  le  plus  grand 

(1)  Stimpson,  Annals  Lyccuin  Nul.  Histnrij  nf  N^'in-Yorl;,  VII.  ISCO.  p.  209. 

(2)  A.  MiCNE-KbWARDs,  Crustacés  de  la  Région  Mexicaine,  188U,  p.  268,  pi.  XLIX, 
fig.  2. 

(3)  A.  iMilnk-Edwarus,  Revue  et  Magasin  de  Zoologie,  nov.  1869,  p.  410. 


NOTE    SUR    UNE    PETITE   COLLECTION    DE    CKIISTACES    DECAPODES 


35 


exemplaire  tyite  du  cowx'xus  la  plus  grande  largeur  s'observe  aux 
dents  latérales  de  la  pénultième  paire.  Un  nouvel  examen  de  nom- 
breux exemplaires  des  deux  espèces,  capturés  sur  les  côtes  de 
Gorée  et  des  îles  du  Cap  Vert  me  parait  nécessaire  pour  pouvoir 
constater  la  constance  de  ces  dilïérences. 

Dimensions  en  millimètres  : 


1 

2 

3 

\ 

5 

f) 

O^ 

a^ 

9 

9 

d^ 

O^ 

Largeur  de  la  carapace. 

26 

17 

±2.  3/4 

13  1/2 

20  2/5 

18 

Longueur          id.             .      .      . 

16  1/2 

tl 

14  1/2 

8  3/4 

13 

1 1  1/2 

Distance     des     angles     extra- 

orbitaires.     ...... 

11  1/2 

8  2/3 

11 

7  1/4 

10  1/2 

1)  1/4 

Distance   des    angles    internes 

.  des  orbites    ...... 

7  1/.5 

5  1/2 

6  3/4 

4  2/0 

6  2/5 

5.3/4 

Longueur     horizontale    de    la 

grosse  pince.      .... 

18 

11 

7  3/4 

7  3/4 

16 

14 

Longueur  horizont.  des  doigts 

71/2 

4 

0 

2  3/4 

61/2 

6 

Hauteur  de  la   grosse  pince  à 

l'articulation  des  doigts 

8  1/2 

0 

5  2/3 

3  2/3 

81/2 

6  3/4 

N<^  1-4  Leptoflins  punctatus  Miers,  Lobito. 

No  5  et  6  f.eptodius  convexus  A.  M.-E.,  Iles  du  Gap  Vert,  types  du 
Musée  de  Paris. 
Le  Leptodius  punctatus  Miers  a  été  découvert  a  Gorée. 

Genre   EUPANOPEUS  Rathb. 

EUPANOPEUS    AFRIGANUS    A.    M.-E. 
Pi.  1,    Fig.  4. 

l'anopeus  africaniis,  A.  Milne-Edwards,  Descriptions  de  quelques 
espèces  nouvelles  de  Crustacés  Brachyures,  .4 ima/es  Soc.  Entom.  de 
France,  (4),  VU,  1867,  p.  276. 

13  exemplaires,  7  mâles  et  6  femelles,  ont  été  recueillis  sur  la 
côte  de  Lobito,  près  de  Catumbella  ;  les  exemplaires  sont  de  tous 
les  âges. 

Dans  la  collection  de  types  du  Musée  de  Paris  se  trouvent  :  l^deux 
exemplaires  adultes  du  Panopeus  Herbstii  H.  M.-E.,  provenant  des 
côtes  de  l'Amérique  septentrionale;  2°  deux  jeunes  exemplaires  de 
la  même  espèce  provenant  de  Bahia;  3^  deux  exemplaires  du  Pano- 


36  J.    G.    DE   M  AN 

peus  africanm  A.  M.-E.,  recueillis  par  M.  Duparquel  au  Gabon,  et 
4°  deux  individus  de  petite  taille  de  cette  dernière  espèce,  capturés 
par  M.  Barboza  du  Bocage  sur  la  côte  d'Angola. 

Outre  ces  types,  j'ai  pu  encore  examiner  deux  exemplaires  de  ce 
genre,  une  femelle  sans  œufs  et  un  mâle  un  peu  plus  jeune  que  je 
crois  appartenir  à  VEupanopens  Hrrhstli  M.-E.  var.  obesa.  Ces  deux 
exemplaires,  faisant  partie  des  collections  du  Musée  de  Gôttingen, 
proviennent  de  Port  of  Spain,  à  l'île  de  Triuidad,  (^hez  tous  les  deux 
la  face  externe  des  pinces  est  maculée  de  petites  taches  roagedtres. 

Les  exemplaires  de  Lobito  s'accordent  parfaitement  avec  les  types 
du  Panopeus  africanus.  D'après  M.  A.  Milue-Edwards  la  carapace 
atteint  une  largeur  de  27'"™,  le  plus  grand  exemplaire  de  Lobito  a 
une  largeur  de  28™'".  C'est  à  juste  titre  que  Miss  Rathbun  (t) 
rapporte  le  Panopeas  africanus  au  genre  Enpanojtens  Ratbbuu,  dont 
le  Panopeus  Herbstii  est  le  représentant.  Dans  le  tableau  des  espèces 
de  ce  genre  donné  par  M.  Benedict  et  Miss  Ratbbun  (2)  le  l'anopeus 
africanus  n'est  pas  cité.  Dans  ce  tableau  cette  espèce  devrait  être 
raugée  sous  A' B' C  D "  et  elle  se  rapproche  le  plus  du  Panopeus 
occidentaUs  Sa  ussure  et  du  Panopeus  serrattis  Saussure  des  Indes  Occi- 
dentales. La  première  espèce  se  distingue  par  ['absence  des  lignes 
transversales  granuleuses  sur  la  carapace,  taudis  que  la  seconde 
diffère  de  l'espèce  de  Lobito  par  ses  pattes  ambulatoires  plus  grêles. 
La  carapace  de  VEupanopeus  ajvicamis  est  peu  voûtée  dans  la  direc- 
tion antéro-postérieure,  moins  que  cliez  VEupanopeus  Herbstii  ;  les 
sillons  interrégiounaires  sont  étroits,  peu  profonds.  Des  granu- 
lations bien  nianjuécs  couvi-ent,  à  peu  près  comme  chez  VEupanopeus 
Herbstii,  le  front,  la  partie  antérieure  de  la  régiou  gastrique,  les 
régious  latéro-anlérieures  el  la  partie  déclive  de  la  région  bran- 
chiale; ces  granulations  sont  déjà  visibles  à  un  faible  grossisse- 
ment, à  une  plus  forte  loupe  le  reste  de  la  surface  du  bouclier 
céphalo-lhoracique  paraît  également  granulé,  mais  les  granula- 
tions sont  ici  beaucoup  plus  fines  et  ne  se  voient  que  chez  les  exem- 
plaires adultes,  tandis  que  chez  les  autres  le  reste  de  la  surface 
paraît  lisse,  n'otïrant  que  des  ponctuations  irrégulièrement  distri- 
buées. Chez  tous  nos  exemplaires  les  lignes  transversales  granu- 
leuses sur  la  surface  de  la  carapace  sont  bien  développées.  Une  de 
ces  lignes  existe  tout  en  avant  sur  les  lobes  épigastriques  et  chaque 

(l)  Miss  Hathhun,  Bulletin  fro m  Ihe  Laboratories  oj  Nai.  HikI.,  Slatc  Univer- 
versilij  of  loud,,  1898,  p.  273. 
(È)  Benedict  et  Rathbun,  Proceed.  U.H.  Autional  Muséum,  XIV,  18'Jl,  p.  357. 


NOTE  SUR  UNE  PETITE  COLLECTION  DE  CRUSTACÉS  DÉCAPODES    37 

lobe  protogastrique  est  également  délimité  en  avant  par  une  ligne 
granuleuse,  souvent  interrompue,  en  arrière  de  laquelle  on  aperçoit 
d'ordinaire  encore  quelques  autres  plus  petites.  Sur  la  région 
mésogastrique  il  en  existe  une,  en  avant,  de  chaque  côté,  près  de 
l'extrémité  postérieure  des  lobes  protogastriques;  ces  deux  lignes 
ont  souvent  une  direction  un  peu  oblique  et  chacune  est  remplacée 
parfois,  comme  chez  le  plus  grand  exemplaire  mâle,  par  deux 
lignes  transversales  plus  petites,  situées  l'une  en  arrière  de  l'autre. 
Une  ligne  semblable,  dirigée  un  peu  obliquement  d'avant  en  arrière, 
se  trouve  sur  les  lobes  épibranchiaux  et  parallèle  avec  elle,  une 
autre  sur  le  lobe  mésobranchial.  Toutes  ces  lignes  granuleuses 
sont  garnies  de  petits  poils  courts. 

Le  front  a  la  même  largeur  et  la  même  forme  que  chez  VEupanopeus 
Herbslii,  seulement  la  fissure  médiane  paraît  un  peu  plus  profonde 
chez  l'espèce  d'Angola.  De  même  les  deux  fissures  du  bord  supé- 
rieur des  orbites  sont  un  peu  plus  profondes,  la  portion  médiane 
située  entre  ces  deux  fissures  est  tronquée,  droite,  interrompant  à 
peine  la  courbure  régulière  du  bord  orbitaire.  L'hiatus  externe  de 
l'orbite  est  triangulaire,  profond,  assez  large  en  avant.  L'angle 
sous  orbitaire  interne  s'avance  en  une  dent  proéminente,  qui  fait 
un  angle  obtus  avec  le  bord  inférieur;  à  la  base  de  cette  dent  le 
bord  inférieur  de  l'orbite  présente  une  légère  échancrure  et  une 
autre  se  voit  près  de  son  angle  externe  obtus  et  arrondi,  de  façon 
que  la  portion  située  entre  ces  deux  échancrures  parait  un  peu 
convexe.  Parfois  cependant  les  deux  échancrures  font  défaut  et  le 
bord  est  alors  droit. 

Les  dents  latéro-antérieures  ressemblent  également  à  celles  de 
l'Eupanopeus  Hcrbstii.  La  dent  post-orbitaire  est  triangulaire,  assez 
aiguë  et  séparée  de  la  deuxième  dent  latérale  par  une  échancrure 
large,  triangulaire  ou  arrondie  :  les  deux  dents  sont  soudées  à  la 
base  (fig.  4a).  La  portion  postérieure,  c'est  à-dire  la  deuxième  dent 
latérale,  est  plus  grande  que  la  portion  antérieure  ;  elle  est  obtuse, 
dirigée  en  avant  et  son  bord  externe  est  arrondi.  Chez  un  individu 
mâle  de  taille  moyenne,  la  dent  soudée  présente  une  forme  diffé- 
rente (fig.  4b).  Les  trois  dernières  dents  sont  assez  pointues.  La 
troisième  est  dirigée  en  avant  et  en  dedans  ;  son  bord  externe  est 
courbé,  parfois  droit  ou  même  un  peu  concave.  La  quatrième  se 
dirige  en  avant  et  son  bord  est  convexe  ;  la  dernière  dent  enfin  est 
dirigée  obliquement  en  dehors,  et  c'est  au  niveau  des  dents  de  la 
cinquième  paire  que  le  bouclier  céphalo-lhoracique  offre  sa  plus 
grande  largeur.  Les  bords  du  front,  des  orbites  et  des  dents  latéro- 


38  J.    G.    DE   MAN 

antérieuressontgranulés.Letuberculesous  hépatique estassezlarge. 

Les  régions  latéro-inférieures  de  la  carapace  sont  velues,  et  l'on 
voit  d'assez  longs  poils  sur  la  face  inférieure  des  dents  latéro-anté- 
rieures.  L'endostonie  se  rapporte  comme  chez  VEupanopeus  Herbstii. 
En  arrière  l'endostonie  est  garni  de  chaque  côté  d'une  crête  sail- 
lante ;  ces  crêtes  cependant  ne  s'étendent  que  jusqu'au  milieu  de 
l'endostome,  n'atteignant  pas  son  bord  antérieur.  Chez  l'autre 
espèce  ces  crêtes  sont  encore  plus  courtes. 

L'abdomen  du  mâle  (fig.  4c)  ressemble  à  celui  de  VEupanopeus 
occidentaUs  Saussure  (1).  Le  septième  article  a  l'extrémité  arrondie  et 
n'est  guère  plus  court  que  large  à  la  base.  Le  sixième  a  la  même 
longueur,  est  un  peu  plus  large  que  long  et  présente  sa  plus 
grande  largeur  immédiatement  en  arrière  de  son  bord  antérieur, 
de  sorte  que  les  bords  latéraux  convergent  légèrement  en  arrière. 
Les  trois  articles  suivants  sont  soudés  en  une  seule  pièce,  presque 
sans  aucune  indication  des  sutures.  Les  bords  latéraux  du  second 
article  sont  concaves  et  font  un  angle  aigu  avec  le  bord  postérieur, 
tandis  que  ceux  du  premier  segment  sont  droits,  légèrement  arqués 
en  avant.  Le  premier  segment  n'est  guère  moins  large  que  le  troi- 
sième. Tout  en  avant,  dans  l'angle  du  cadre  buccal,  le  plastron 
sternal  est  finement  granulé,  le  reste  est  lisse  et  pubescent.  Quoique 
le  septième  segment  du  sternum  soit  assez  beaucoup  exposé,  les 
coxae  des  pattes  de  la  cinquième  paire  sont  pourtant  en  contact 
avec  le  troisième  article  de  l'abdomen,  à  peu  près  autant  que  chez 
VEupanopeus  Hartii  Smith  (2). 

La  carapace  de  la  femelle  pourvue  d'œufs  est  large  de  22  mm.  1/2, 
les  œufs  sont  fort  petits,  l'abdomen  triangulaire,  assez  étroit. 

Les  pattes  antérieures  sont  inégales,  chez  la  plupart  la  droite  est 
la  plus  grande.  Le  carpe  présente,  parallèle  au  bord  articulaire 
antéro-externe,  un  sillon,  ou  plutôt  une  dépression  du  reste  peu  pro- 
fonde et  superficielle  (fig.  4d)  ;  cette  dépression,  visible  à  l'œil  nu, 
existe  aux  deux  pattes.  Pour  le  reste  Tavant-bras,  vu  à  un  faible 
grossissement,  paraît  finement  granulé,  et  la  dent  à  l'angle  interne 
est  assez  aiguë.  La  grosse  pince  du  mâle  (fig.  4e)  paraît  un  peu  plus 
haute,  par  rapport  à  sa  longueur  horizontale,  que  chez  les  types  de 
VEupanopeus  Herbstii  du  Musée  de  Paris,  mais  ressejnble  pourtant 
fort  bien  à  la  figure  de  cette  espèce  donnée  par  Benedict  et 
Kathbun  (l.  c.  pi.  XXIIl,  fig.  10).  On  observe  au  bord  supérieur  de 
la  main  un  sillon  longitudinal  et  superficiel,  mais  tandis  que  ce 

(1)  Benedict  et  l{ATiiiiUN,  Loc.  cit.,  pi.  XXlll.  tig.  l'i. 

(2)  II).,  Loc.  cit.,  pi.  XXIV,  fig.  :;. 


NOTE   SUR    UNE    F^ETITE   COLLECTION    DE   CRUSTACÉS    DÉCAPODES  39 

sillon  s'étend  chez  les  jeunes  individus  jusqu'à  l'articulation  du 
pouce,  il  disparaît  ciiez  les  vieux  déjà  vers  le  milieu  du  bord. 

A  l'œil  nu,  la  face  externe  de  la  main  parait  lisse  et  polie,  mais 
très  finement  granulée  et  ponctuée  à  la  loupe.  Ces  fines  granulations 
sont  le  mieux  développées  en  dessus  et  près  de  l'articulation  de 
l'avant-bras  ;  près  du  bord  supérieur  la  main  parait  parfois  légère 
ment  rugueuse  à  cause  de  petites  dépressions  superficielles  entre 
les  granulations.  Le  bord  inférieur  delà  main  est  un  peu  concave  à 
la  base  du  doigt  immobile.  Les  doigts  sont  robustes,  distinctement 
sillonnés,  chez  le  mâle  moitié  aussi  longs  que  la  portion  palmaire, 
mesurés  horizontalement,  chez  la  femelle  un  peu  plus  longs  ;  le 
doigt  mobile  porte  une  grosse  dent  à  sa  /;ase  et  est  fortement  courbé. 
Les  doigts  de  la  petite  pince  ne  sont  guère  plus  courts  que  la  portion 
palmaire. 

Les  pattes  ambulatoires  sont  un  peu  moins  r/rêles  que  celles  de 
VEupanopeus  Herhstii,  surtout  les  carpo  et  les  propodites  ;  ces  articles 
sont  eu  effet  un  peu  plus  élargis  et  les  doigts  sont  plus  courts  (voir  les 
dimensions)  ;  de  longs  poils  soyeux  et  serrés  sont  implantés  sur  les 
bords  et  les  trois  derniers  articles  sont  en  outre  revêtus  d'un  duvet 
court,  (fig.  4  et  4  f). 

La  carapace  présente  en  dessus,  chez  les  exemplaires  préservés  eu 
alcool,  une  couleur  rouge  brunâtre  pâle,  à  taches  marbrées  et  jau- 
nâtres, parfois  elle  est  marquée,  sur  un  fond  clair,  de  petites  taches 
et  de  petits  points  rouges  ;  les  pointes  des  trois  dernières  dents 
sont  blanchâtres.  Chez  certains  individus  les  bords  du  front,  des 
orbites  et  des  dents  latéro-antérieures  sont  blanchâtres,  à  taches 
d'un  violet  foncé.  La  face  supérieure  de  l'avant-bras  et  la  moitié 
supérieure  de  la  portion  palmaire  des  pinces  sont  en  général  d'un 
beau  violet  foncé,  la  moitié  inférieure  blanchâtre  ou  rougeàtre, 
parfois  la  main  paraît  en  dessus  plutôt  rougeàtre  que  violet.  Les 
doigts  des  pinces  sont  d'un  hruu  foncé,  à  extrémités  plus  pâles. 
Chez  le  mâle  la  coloration  brune  du  doigt  immobile  s'étend  un  peu 
plus  loin  sur  la  main  que  celle  du  pouce  (fig.  4  e),  mais  non  pas 
chez  la  femelle.  Tant  chez  les  types  de  VEupanopeus  Herbstii  du 
Musée  de  Paris  que  chez  le  jeune  mâle  de  cette  espèce  de  Port  of 
Spain,  la  couleur  foncée  du  doigt  immobile  ne  s'étend  pas  si  loin  que 
chez  l'espèce  d'Angola,  dépassant  à  peine  la  grosse  dent  basilaire  du 
pouce.  Les  petites  taches  rouges  que  j'observe,  chez  les  individus 
de  Port  of  Spain,  sur  la  face  externe  des  mains,  ne  se  voient  pas 
du  tout  chez  VEupanopeus  africanus.  Les  pattes  ambulatoires  sont 
grisâtres. 


40 


.1.    G.    DK    MAN 


<*   (N    -i* 

^^ 

oi 

^^ 

•M 

:0 

^^ 

s^ 

co 

■M 

•^ 

•-*    ÇO    *!    CM 



-^  \   \ 

\, 

2^ 

^>i 

Vi4 

« 

-.rs 

5« 

r- 

•*"    ^ 

^- 

^fH      ^.^      "^      — 

^« 

5fî  f'  :rî 

X 

■>! 

-M 

CM 

?^i 

;^ 

* 

CO    CO    'M    t^ 

•— 

(M      t-      -F. 

-M 

tM 

'M 

^^ 

■M 

~  0+ 

irt    -*    -^ 

^^ 

—^ 

^>    CM 

fM 

-*    'X    CO    ^ 

:0 

ro  s^  O 

'M 

- 

;^ 

Ci    ffO 

fM             (M 

rn 

CM 

'>\ 

^  »] 

■M 

^.            \ 

"^ 

^^ 

"^ 

2  o 

"^    00    •^ 

Cl 

■'^ 

■r.    o 

•^ 

CO   CD    ■"    '- 

— 

s  ''  2 

r' 

CO   -^ 

Ci 

(M    1^ 

^ 

(M 

CO 

^1 

CM 

^-, 

— ^ 

"^ 

C-.    CH- 

M  S>i  — 

S>1 

•M 

i? 

Cl    "M 

2 

<*  "^  CO  O 

- 

ro  CC'  ■* 

-M 

(M 

•J* 

CM 

(M    «M    LO    -■* 

<L    -^  ~\ 

"\ 

r/5  O 

CM  _  rc 

^-' 

"    lO 

^^ 

■^    ^    CM    CO 

^- 

^0    05 

2C 

c: 

CO 

:0 

—    CO    —    CO 

-F-      — 

?• 

ce 

î' 

^1 

r-  ^ 

:ft  "^   :rt 

tM    CD    "r< 

^ 

.^ 

00    " 

05 

00 

00 

"^ 

^ 

^■*i   (?i   ^ 

(M 

'M 

>*    >* 

;* 

:C0           'Si    CM 

'M 

•\ 

"--.           ~\  \, 

•-r  O 

(M    00    00 

1^ 

CO    CO 
'M    CO 

CO 

CO    „    CM    ^ 

;o 

>*            (M 

ÇO 

CO 

1^    CO            ^ 

CM 

-^            \ 

:,-    CM- 

"    ^    -^ 
Oi    —    5>1 

1^ 

CM 

-s 

t^ 

-    -^  CM    ^ 
(M    <*           :0 

X 

GM            (M 

'M 

r* 

«i.    !M    -M 

>* 

\.           ^ 

-*  CM- 

"^    CD    ~" 

X 

tD 

CO    "^ 

CO" 

CO  "  "^  "■ 

CO 

f^    -^    -* 

^^ 

CK 

1^ 

;0   (M    CO 

.. 

G>ï           ^ 

<* 

(M 

S 

I7>1 

t^ 

CO 

CO    :0 

ÇO 

^          ^^ 

?:' 

co  ^ 

fM    05   "^ 

-^ 

"^ 

fO 

'M 

M    i^ 

5M 

CO    „   CM    ^ 

■" 

•^             30 

•* 

*^^ 

" 

" 

t- 

CM    -^ 

>* 

•^           >F"    PO 

•r. 

CM            (?1 

(M 

^* 

^ 

:p 

-M 

«^    ^ 

(M  ^ 

■^  c^  ■" 

•^ 

C^ 

fC 

■^ 

CM 

CO 

■"  r- 

t^ 

7"   '"   CM   :.o 

X 

00  ^  — 

CD 

-r^ 

-r< 

-M 

^" 

^ 

lî-l   «f 

ÇO 

0| 

-ri 

<* 

'M 

CM 

(M 

^ 

-^t) 

—    o    îC 

^ 

— ' 

■^ 

— 

CO 

•^ 

""    «-< 

"^ 

^  CO  CO  i^ 

— 

^  —   — 

■>l 

'M 

CO 

£ 

'CO    ■"' 

OS 

CO 

"^ 

(M 

■     te 

c 

s 

3" 

g 

C 
o 

r;    • 

î 

•djied  gmai'}: 

naad 

.       .     C5 

t- 

C* 

œ 

'■-'     . 

o 

tu 

fi[  9p  saiiBd 

sap 

b 

C/5 

^ 

U 

QJ 

3 

if. 

t-i 

a 

X 

ce 

(B 

kl 
_3 

tf. 

tt 

c5 

en    « 

in 

i.       3 

u 

o 

•*^ 

s 

c 

"Ct 

■3 

~    c 

■zi 

■5      3 

o          u 

3 

'S 

.2 

;2 

3 

u 

en 

3 

aj 

^-       Cj 

— 

•"^ 

X     en 

«5 

_C3 

"a 

0< 

"s 

ç 

C3 

C 

3 

S 
o 

^     3 

3  '5. 
f   «^ 

ô. 

•S 
3 

ti  _•    o 

a  .3  — 

~    3 

«          ^ 

^ 

"^ 

n 

.;X 

'Ç 

1  '^ 

t/i 

m           m 

ry) 

t« 

Oi 

s 

OJ 

td 

^' 

OJ             « 

!a                 _0 

•a 

a 

3 

3 

_S 

■^ 

-3  _2 

■a        -a 

-3     S 

~     u     ^ 

o 

Ll 

^ 

b 

^ 

_S 

3 

-^ 

U 

u    "^ 

b 

b         b 

t^  :r 

t,    s    i 

« 

W5 

c 

3 

U 

:t 

S 

t-  iî 

3 

3      U 

3 

t-      3      s-      3 

3     - 

g    C3    o 
ë    3    C 

B 

â   a 

3 

c 

3 

^ 

3     o 

O)  — ; 

3 

î; 

-     3 
3     OJ 

3 

S     3     E     3 

5    §" 

&  -<;  iS 

X 

t-   o 

S/J 

te 

bij 

•i. 

ce    ■" 

tf. 

c 

-'^'  ti 

tj; 

t/.   tr-  se   tt 

ic  j; 

!?§.:£ 

m 

«      C^ 

a 

o 

c 

3 

.a 

3 

'S. 

3     3 

O     c= 

s 
o 

h      c      b      3 

x     C     :r     O 

§    ^ 

j  j  a 

S 

hJ 

J 

-J 

J 

►J 

J    X 

J 

hJ    h.^    ^    u 

U 

NOTE   SUR    UNE    PETITE   COLLECTION    DE    CRUSTACÉS   DÉCAPODES  41 

Il  résulte  de  la  description  précédente  que  VEupanopeus  africanus 
est  une  espèce  très  voisine  de  VFytipanopeus  HerbstiL  lui  ressem- 
blant beaucoup,  mais  ces  deux  espèces  sont  néanmoins  facilement 
à  distinguer  par  les  diviensions  de  leurs  pattes  ambulatoires,  et  puis 
par  la  coloration  différente  des  mains.  Il  me  paraît  probable  que 
VEupanopeus  serratus  Saussure  des  Antilles  est  identique  avec  VEu- 
panopeus Herhstii.  Dans  ses  mémoires  sur  les  Crustacés  de  la  côte 
occidentale  de  l'Afrique,  par  exemple  dans  «  Jornal Scievcias  Math., 
Phys.  eNat.  N°  44  Lisboa,  1887  »  M.  B.  Ozorio  du  Musée  de  Lisbonne 
cite  toujours  le  Panopeus  Herbstii  comme  l'espèce  qui  habite  ces 
mers  :  fort  probablement  il  a  toujours  eu  sous  les  yeux  VEupanopeus 
africanus.  Pour  les  dimensions  en  millimètres  voirie  tableau  page  40. 

Nos  \ — g   Eupanopeus  africanus  A.  M.  E.,  Lobito  ; 

N**    7.  Type  de  VEupanopeus  africanus  A.  M.  E.,  Gabon; 

N'*   8.  Type  de  VEupanopeus  africanus  A.  M.  E.,  Angola  ; 

N*  9.  Type  de  VEupanopeus  Herbstii  M.  E.,  des  côtes  de  l'Amé- 
rique septentrionale; 

N*^  10,  type  de  VEupanopeus  Herbstii  M.  E.,  Bahia; 

N^'s  11  et  l'2.  Eupanopeus  Herbstii  M.  E.  var.  obesa.  Port  of  Spain, 
Tvinidad. 

Genre  GALLINEGTES  Stimps. 

Callinectes  marginatus  a.  m.    E. 

PL  I,  Fig.  o. 

Neptunus  marginatus  A.  Mil  ne-Edwards,  Arckives  du  Muséum, 
X,  p.  318,  pi.  30,  fig.  2. 

Callinectes  larvatus  Ordway,  Rathbuu,  Proceed.  U.  S.  National 
Mïiseum,  XVIII,  1896,  p.  358." 

Callinectes  marginatus  Rathbun,  P,roc.  Biolog.  Soc.  of  Washing- 
ton, XI,  1897,  p.  149. 

Un  très  jeune  mâle  de  Lobito  est  rapporté  à  cette  espèce,  quoi- 
qu'il ne  s'accorde  pas  complètement  avec  les  descriptions. 

Les  dents  médianes  du  front  sont  très  petites,  obtuses,  et  s'accor- 
dent avec  la  figure  donnée  dans  les  Archives  du  Muséum  (/.  c. 
fig.  2,  a)  et  avec  celle  donnée  par  Miss  Rathbun  (/.  (".,  pi.  24,  fig.  5). 
Miss  Rathbun  dit  que  ces  dents  sont  plus  proéminentes  que  chez  le 
Callinectes  ornatus,  mais  on  n'aperçoit  pas  de  dilïérences  quand 
on  compare  les  figures3et  5  de  sa  planche  24  les  unes  avec  les  autres. 
Les  dents  mitoyennes  sont  obtuses,  arrondies  à  bords  convexes. 

L'  ((  intramedial  area  »  (Rathbun)  a  la  même  forme  que  chez  le 
larvatus,  mais  elle  diffère  de  celle  que  l'on  observe  chez  le  Callinectes 


42  J.    G.    DE   MAN 

ornatiin:  le  bord  antérieur  mesure  6  mm.  i/2,  le  bord  postérieur 
3  mm.  1/2,  la  lonj^ueur  2  mm.  2/3.  Selon  Miss  Ratlibun,  les  dents 
du  bord  latéro-antérieur  seraient  .séparées  les  unes  des  autres 
par  des  a  tlcep  rounded  sinuses  »  :  ceci  n'est  pas  le  cas  chez  l'exem- 
plaire de  Lobito,  les  bords  latéraux  des  dents  se  rencontrent  sous 
des  angles  aigus  (tig.  5).  La  deuxième,  la  troisième  et  la  qua- 
trième dent  ont  une  pointe  obtuse,  la  cinquième  est  un  peu  plus 
pointue,  comme  aussi  la  sixième,  mais  la  septième  et  la  huitième 
dent  se  terminent  par  une  pointe  aiguë,  courbée  en  avant  et  blan- 
châtre. La  dernière  dent  est  deux  fois  et  demi  aussi  longue  que  la 
huitième.  La  cinquième  est  un  peu  plus  large  que  la  sixième  et  de 
toutes  les  dents  le  boid  postérieur  est  distinctemeut  plus  long  que 
le  bord  antérieur.  L'abdomen  (fig.  5a)  ne  ressemble  pas  à  la  figure 
donnée  par  Miss  Rathbun  (/.  c.  pi.  25,  fig.  4),  le  pénultième  article 
est  plus  court,  plus  élargi  en  arrière,  de  façon  que  les  bords  laté- 
raux convergent  un  peu  plus  en  avant  ;  le  dernier  article  est  égale- 
ment plus  court  et  par  conséquent  l'abdomen  présente  une  autre 
forme.  Est-ce  que  cette  différence  doit  être  attribuée  au  jeune  âge 
de  notre  exemplaire?  D'après  M.  Smith  l'abdomen  figuré  par  A. 
Milne-Edwards  serait  celui  d'une  jeune  femelle  (Rathbun,  /.  c. 
p.  359). 
Dimensions  en  millimètres  : 

Largeur  du  bouclier  céphalo-thoracique 30  d/2 

Longueur          —                        —               14  1/2 

Distance  des  angles  orbitaires  externes 14 

Distance  des  angles  internes  et  supérieurs  des  orbites.  li  i/2. 

Genre  OGYPODE  Fabr. 

OcYPODE  ippEUs  Olivier. 

18  exemplaires  (15d^,  3  9)  ont  été  récoltés  sur  la  côte,  près  de 
l'embouchure  de  la  rivière  de  Catumbella.  Les  mâles  sont  d'âge 
différent,  les  femelles  sont  adultes,  quoique  dépourvues  d'œufs.  Le 
bouclier  céphalo-thoracique,  tant  du  plus  grand  mâle  que  de  la 
plus  grande  femelle,  est  large  de  53  millimètres.  A  l'exception  des 
deux  individus  mâles  les  plus  jeunes,  chez  tous  les  exemplaires  les 
pinceaux  de  longs  poils  aux  extrémités  des  yeux  sont  parfaitement 
développés;  la  carapace  du  plus  grand  des  deux  jeunes  mâles,  chez 
lesquels  les  pinceaux  de  poils  manquent  encore  complètement,  a 
une  largeur  de  S  millimètres.  Au  contraire,  la  carapace  du  plus 
jeune  exemplaire  mâle,  chez  lequel  les  pinceaux  .sont  déjà  dévelop- 
pés, est  large  de  20  millimètres. 


NOTE  SUR  UNE  PETITE  COLLECTION  DE  CRUSTACÉS  DÉCAPODES    43 

M.  Ozorio  nous  a  déjà  fait  connaître  en  1887  la  côte  d'Angola 
comme  l'habitat  de  VOcypode  ippeus,  il  l'observa  à  Novo  Redondo, 
Lobito  ei  Benguella  (1)  et  M.  Renedict  l'a  trouvée  à  SL  Paul  de 
Loando  (2). 

Genre  GRAPSUS  M.  E. 

Grapsus  simplex  Herkiots. 

PI.  II,  Fig.  6  (Peli)  et  7  {simplex). 

Grapsus  simplex  Herkiots,  Additamenta  ad  Faunam  ("arcuiologicani 
Africae  Occidentalis,  L.  B.  1831,  p.  9,  Tab.  I,  fig-.  8. 

Grapsus  simplex  de  Man,  Notes  from  the  Leyden  Muséum.  1,  1879, 
p.  68.   ■ 

Un  type  de  cette  espèce,  un  mâle,  et  deux  types  du  Grapsus  Peli 
Herkiots,  un  mâle  et  une  femelle,  se  trouvent  devant  moi.  Ces  types 
appartenant  au  Musée  de  Leyde,  ont  été  recueillis,  il  y  a  plus  d'un 
demi-siècle,  par  M.  Pel,  à  Boutry,  petit  lieu  situé  à  la  côte,  deux 
milles  à  l'Est  de  CapeThree  Points,  près  de  Dixcove  (côte  de  Guinée). 
L'étude  de  ces  types  montrait  que  le  Grapsus  simplex  Herkiots  n  été 
établi  sur  un  jeune  individu  du  Grapsus  Peli  Herkiots  et  que  ces  deux 
espèces  sont  par  conséquent  identiques.  Les  exemplaires  du  Grapsus 
Peli  ont  encore  une  belle  couleur  rouge  jaunâtre,  moins  intense 
sur  les  pattes  antérieures,  mais  l'exemplaire  du  Grapsus  simplex 
est  décoloré.  Les  subtiles  différences  que  j'observe  peuvent  être 
expliquées  par  le  jeune  âge  de  l'exemplaire  du  Grapsus  simplex. 
Chez  les  deux  exemplaires  du  Grapsus  Peli,  les  petites  dents  épi- 
branchiales  sont  un  peu  plus  proéminentes,  latéralement,  que  les  angles 
orbitaires  externes,  chez  le  type  du  Grapsus  simplex  elles  ne  les 
dépassent  pas,  de  sorte  que  chez  celui-ci  la  distance  des  dents  épi- 
branchiales  est  précisément  égale  à  la  distance  des  angles  orbitaires 
externes,  chez  les  types  du  Grapsus  Peli  au  contraire  un  peu  plus 
grande  que  celle  ci  fOg.  6  et  7).  Chez  les  types  du  Grapsus  Peli, 
le  bord  frontal  inférieur  présente,  de  chaque  côté  de  la  partie 
médiane  lisse  et  légèrement  échancrée,  de  petites  granulations 
suhspiniformes,  mais  chez  le  type  du  Grapsus  simplex  on  n'en  voit 
que  des  traces.  Quant  aux  granulations  du  front  et  la  direction 
des  lignes  saillantes  de  la  surface  du  bouclier  céphalo-thoracique, 
le  type  du   Grapsus  simplex   ressemble    parfaitement   à   ceux   du 

(1)  Ozorio,  Jornal  de  Scienelas  mathematicas,  physicax  e  naturars,  Lisboii, 
1887,  p.  7. 

(2)  Benedii:ï,  Proceed,  U.  S.  National  Muséum,  XVI,  iS'J'.i,  p.  S^H. 


44  .1.    G.    DK    MAN 

(Wapsiis  Peli.  De  même  les  petites  dents  aiguës  et  les  épines  qui 
garnissent  les  pattes  antérieures  du  Grnpsus  Peli,  sont  encore 
imparfaitement  développées  chez  le  (irapsus  simple.c.  C'est  ainsi  que 
l'on  observe,  chez  les  exemplaires  du  Grapsns  Peli,  à  la  moitié 
proximale  du  bord  antérieur  des  bras  des  pattes  de  la  première 
paire,  quatre  ou  cinq  dents  spiniformes  aiguës  (Herklots,  /.  c. 
fig.  7)  :  chez  le  Grapsus  aimplex  on  n'en  observe  que  des  traces, 
mais  les  dents  pointues  à  la  moitié  distale  de  ce  bord  sont  déjà 
aussi  développées  que  chez  les  exemplaires  du  Grapsm  Peli.  De 
même  les  dents  aiguës  que  l'on  observe  au  bord  inférieur  des 
pinces  sont  beaucoup  plus  petites  chez  le  type  du  Grapsus  simplex, 
mais  du  reste  les  pinces  présentent  la  même  forme  et  les  mêmes 
caractères  chez  les  trois  types.  Quand  aux  pattes  ambulatoires, 
les  trois  types  s'accordent  parfaitement. 

J'ai  déjà  démontré  en  1879  (/.  c,  p.  68),  que  le  Grapsus  Peli 
Herklots  est  identique  avec  le  Goniopsis  cruentatus  Latreille,  ayant 
eu  occasion  de  confronter  avec  les  types  du  Grapsus  Peli  des 
exemplaires  du  Mexique  envoyés  au  Musée  de  Leyde  par  M.  A. 
Milne-Edwards  sous  le  nom  de  Goniopsis  cruentatus.  Cette  iden 
tification  a  été  bien  juste,  parce  que  M.  Ozorio,  dans  ses  mémoires 
sur  les  Crustacés  des  côtes  occidentales  de  l'Afrique,  ainsi  que 
M.  Benedict  (1),  citent  le  Goniopsis  cruentatus  Latreille  comme  habi- 
tant ces  côtes. 

Maintenant,  cependant,  je  désire  fixer  l'attention  sur  quelques 
différences  qui  existent  entre  les  deux  types  du  Grapsus  Peli  et 
les  figures  publiées  par  Dana  (pi.  21,  fig.  7)  et  par  H.  Milne 
Edwards  (2).  En  1879,  l'ouvrage  du  naturaliste  américain  n'était 
pas  encore  à  ma  disposition.  Comme  le  prouvent  les  dimensions 
et  ma  figure  6b,  les  pattes  ambulatoires  des  types  du  Grapsus  Peli 
sont  plus  grêles  que  Dana  ne  les  figure,  et,  de  plus,  sur  la  figure 
de  M.  Dana  le  bord  inférieur  du  front  paraît  droit,  tandis  que  chez 
les  exemplaires  de  Boutry  il  est  légèrement  échancré.  Sur  la  figure 
de  Dana,  la  dent  extraorbitaire  paraît  plus  grande.  Si  le  Grapsus 
Peli  est  donc  vraiment  identique  avec  le  Goniopsis  cruentatus,  il 
faudra  conclure  que  la  figure  de  Dana  n'est  pas  exacte.  Sur  la 
figure  citée  des  Mélanges  Carcinologiques,  le  lobe  sous-orbitaire 
interne  paraît  semicirculaire  et  se  joint  au  front,  de  façon  à  exclure 
complètemeni  la  tigelle  antennaire  de  l'orbite.  Tant  chez  les  deux 
types  du  Grapsus  Peli  que  chez  celui  du  Grapsus  siuiplex  ces  lobes 

(1)  BiNKDicT,  Pror..  II.  S.  Nat.  Muséum,  XVI,  1893,  p.  338. 

(2)  H.  MiLNK- Edwards.  Ann.  Scienr.  A'ai.,  (3),  T.  20,  pi.  VU,  fig.  2. 


NOTE    SUR    UNE    PETITE   COLLECTION    DE   CRUSTACÉS   DÉCAPODES  43 

soDt  triangulaires  à  sommet  obtus  et  ne  se  joignent  pas  au  front; 
on  observe  une  crête  oblique  sur  leur  face  inférieure  ou  externe 

(lig.  a,). 

D'après  i\I.  de  Saussure  (1),  le  Go7iiopsi!i  crueutatus  serait  une 
espèce  un  peu  variable.  (Ihez  des  exemplaires  provenant  des  côtes 
de  Cuba,  de  Saussure  décrit  les  lobes  sous  orbitaires  internes  comme 
((  plutôt  triangulaires  que  demi-circulaires  ».  Comme  il  a  été  déjà 
remarqué,  chez  le  type  du  Grapsas  slmplex,  ces  lobes  ne  s'unissent 
pas  non  plus  au  front  ;  c'est  pourquoi  qu'en  1879  cette  espèce  était 
regardée  par  moi  (/.  c.)  comme  appartenant  au  genre  Grapaiis  s.  s. 
Le  bord  inférieur  des  orbites  ressemble  pour  le  reste  à  la  figure  des 
Mélanges  Carcinologùiues  et  comme  M.  de  Saussure  les  décrit 
chez  les  individus  du  Mexique.  La  portion  externe  du  bord  sous- 
orl)itaire  est  séparée  de  la  portion  médiane  ou  interne  par  une 
incision  peu  profonde,  triangulaire,  semblable  à  celle  que  figure 
de  Saussure  (/.  r.  lig,  18  b),  mais  la  gouttière  carrée  que  cet  auteur 
figure  séparant  la  portion  externe  de  l'angle  extra-orbitaire,  manque 
tout  à  fait,  et  la  lame  externe  est  très  peu  saillante  (fig.  6a). 

De  même  comme  chez  les  individus  du  Mexique  dont  parle  de 
Saussure,  le  mérognathe  des  pattes-màchoires  externes  paraît  un 
peu  moins  grêle  que  sur  la  figure  des  Annales  des  Sciences  Natu- 
relles ;  sur  cette  figure  (/.  c.  tig.  2'^^)  le  mérognathe  est  long  de 
10  mm  1/2  et  large  en  avant  de  6  ™"i  1/2  :  chez  les  types  du  Grapsus 
Peli  ces  chiffres  sont  respectivement  3  et  2  1/2,  chez  le  type  du 
Grapsus  simplex  enfin  2  et  1  3/5  (fig.  6c). 

Comme  chez  les  individus  du  Mexique  décrits  par  de  Saussure, 
le  front  est  quatre  fois  aussi  large  que  haut  ;  sou  bord  supérieur  est 
à  peu  près  lisse,  n'offrant  que  des  traces  de  granulations. 

Outre  les  exemplaires  déjà  cités  du  Mexique  et  des  côtes  occiden- 
tales de  l'Afrique,  le  Musée  de  Leyde  ne  possède  pas  de  représen- 
tants de  notre  espèce  provenant  du  Brésil  ou  des  Antilles  et  le 
Goniopsis  crueutatus  n'existe  pas  non  plus  dans  les  collections  du 
Musée  Royal  d'Histoire  Naturelle  de  Bruxelles.  J'étais  ainsi  inca- 
pable d'étudier  d'autres  individus  américains,  mais  néanmoins  je 
voulais  fixer  l'attention  sur  cette  question. 

(1)  De  Saussure,  Mémoires  pour  servir  à  l'iiist.  aatur.  du  Mexique,  des  Antilles 
et  des  États-Unis.  Crustacés.  Genève-Paris,  1838,  p.  31. 


46 


J.    G.    DK    MAN 


Dimensions  en  millimètres 


Distance  des  angles  orbitaires  externes 
Distance  des  dents  épibranchiales    . 
Longueur  de  la  carapace,  l'abdomen  excepte 
Largeur  du  bord  supérieur  du  front   .     . 
Hauteur  du  front  au  milieu  (1)   .... 
Largeur  du  bord  postérieur  de  la  carapace 
Longueur  de  l'article  terminal  de  l'abdomen 
Longueur  du  pénultième  article. 
Largeur  du  bord  antérieur  de  cet  article  . 
Largeur  du  bord  postérieur  de  cet  article. 
Longueur  horizontale  de  la  pince.     . 
Longueur  horizontale  des  doigts  ... 

Hauteur  de  la  pince 

Longueur  des  méropodites. 
Largeur  — 

Longueur  des  propodites 
Largeur  — 

Longueur  des  dactylopodites  . 


O^ 


28  1/2 

29 

23 
16  1/3 

3  1/2 
10 

4  1/2 
4 

5 

7  1/2 
17 

8 

8 

18  3/4 

8  1/2 
14  1/2 

4  1/2 
9 


2\)  1/2 
30  1/2 
24  1/2 

17 
4 

12 


17 

8  1/2 
8 

18  1/2 

9  1/3 
13  1/2 

4  1/2 
10 


:3 


19  1/2 
19  1/2 
15  3/4 

11  1/3 
2  2/3 

7 
3 

2  2/3 

3  1/2 
5 

10  1/2 
3  1/3 

0 

12  2/3 
3  2/3 

9  1/4 
2  3/4 
7  1/3 


N"*  1  et  2.  Types  du  Grapsus  Peli  Herkiots  : 
N"  3.  Type  du  Grapsus  mnplex  Herklot?. 

Grapsus  Kingsleyi  u.  sp. 

PL  II,  Fig.  8. 

Mâle  de  Lobito,  peut-être  jeune  encore.  Cette  espèce  que  je  crois 
nouvelle  et  que  j'ai  le  plaisir  de  dédier  à  M.  le  prof.  Kingsley 
de  Tufts  Collège,  Mass.,  se  rapproche  du  Grapsus  l(m<jitarsis  Dana 
des  îles  Paumotu  (Dana,  pi.  21,  fig.  4),  mais  se  distingue  au  premier 
coup  d'oeil  par  les  doigts  beaucoup  plus  courls  des  pattes  ambulatoires 
et  par  les  méropodites  des  pattes  de  la  dernière  paire  qui  sont 
inermes  à  l'extrémité  de  leur  bord  inférieur  (2). 

Quant  à  la  forme  générale  de  la  carapace,  le  Grapsus  Kingsleyi 
ressemble  à  un  jeune  individu  du  Grapsus  strigosus  Herbst  de  ma 

(1)  A   cause  de  l'échancrure  du  bord   inférieur,  le  front   parait  un   peu  moins 
haut  dans  la  ligne  médiane  qu'aux  côtés. 

(2)  La  figure  4  i  de  Dana  n'est  probablement  pas  exacte  :  le  propodite  de  la 
pénultième  patte  gauche  parait  plus  grêle  que  celui  de  la  patte  droite. 


NOTE   SUR    UNE    PETITE    COLLECTION    DB    CRUSTACÉS    DÉCAPOEDS  M 

collection,  provetiaut  de  Pontianak  et  dont  les  dimensions  sont  indi 
quées  ci-dessous.  La  longueur  et  la  largeur  sont  dans  la  proportion 
de  4  :  5.  La  surface  de  la  carapace  est  aussi  déprimée,  tant  d'avant 
en  arrière  que  transversalement,  mais  se  courbe  régulièrement  vers 
les  bords  latéraux.  Le  sillon  gastro  cardiaque  est  profond,  de  même 
comme  les  sillons  obliques  qui  se  dirigent  vers  les  dents  extraorbi- 
taires  et  qui  séparent  la  région  gastrique  de  la  région  épibranchiale; 
ces  sillons  n'aboutissent  pas  au  sillon  gastro-cardiaque,  mais  en 
arrière  aux  sillons  peu  profonds  qui  séparent  les  régions  bran- 
chiales de  la  région  cardiaque,  sillons  qui  d'abord  se  dirigent  en 
dedans,  puis  en  dehors  vers  les  pattes  de  la  dernière  paire.  La 
pointe  étroite  du  lobe  mésogastrique  est  indiquée.  Une  dépression 
transversale  sépare  la  région  épibranchiale  de  la  région  branchiale 
postérieure.  Les  régions  branchiales  sont  garnies  de  stries  obliques 
s'étendant  des  bords  latéraux  de  la  carapace  jusqu'aux  sillons  brau- 
chio-gastrique  et  branchio-cardiaque  ;  il  y  en  a  onze  depuis  la  dent 
épibranchiale  jusqu'au  bord  postérieur.  Le  front  est  un  peu  moins 
large  par  rapport  à  la  distance  des  angles  extraorbitaires  et  à  la 
largeur  de  la  carapace  que  chez  le  Grapsus  lougitarsis  Dana  et  que 
chez  le  jeune  individu  du  Grapsus  strigosus  Herbst  :  la  distance  des 
angles  extraorbitaires  est  un  peu  plus  de  deux  fois  aussi  grande 
que  la  largeur  du  front  au  niveau  de  ces  angles.  Le  front  s'incline 
obliquement  en  bas.  les  bords  latéraux  qui  sont  concaves  ont  la 
même  direction  que  chez  le  Grapsus  strigosus  Herbst.  Comme  chez 
l'espèce  de  Herbst  les  lobes  protogastriques  ou  surfrontaux  sont 
situés  dans  une  ligne  concave  (fîg.  8a  et  8b  ),  mais  plus  reculés  en 
arrière,  de  sorte  que  le  front  parait  plus  long  en  proportion  de  sa 
largeur  que  chez  le  Grapsus  slrigosus.  Chez  le  jeune  individu  de  cette 
espèce-ci  la  largeur  du  bord  antérieur  mesure  8™™,  et  la  distance, 
dans  la  ligne  médiane,  du  bord  antérieur  jusqu'aux  lobes  surfron- 
taux internes,  :2'^"û;  chez  l'exemplaire  du  Grapsus  Kingsleyi  ces  chiffres 
sont  3  4/5  et  1  1/4,  de  sorte  que  la  hauteur  est  égale  à  un  tiers  de 
la  largeur  du  bord  libre,  chez  le  Grapsus  strigosus  à  un  quart.  Vu 
d'en  haut,  le  bord  libre  du  front  paraît  droit  au  milieu,  tandis  qu'il 
se  courbe  aux  côtés  vers  les  bords  latéraux  (fig.  8a).  La  surface  du 
front  est  un  peu  concave  au  milieu,  très  finement  granulée  et  porte 
de  chaque  côté  un  tubercule  un  peu  en  arrière  du  bord  antérieur 
(fîg.  8b).  Les  lobules  protogastriques  sont  couverts  de  petits  tuber- 
cules coniques  et  obtus,  d'autres  plus  déprimés  encore  se  voient 
sur  la  région  gastrique  et  on  observe  de  petites  crêtes  transversales 
sur  les  parties  latérales  de  cette  région,  juste  tin  arrière  du  bord 


48  J.    G.    DE   MAN 

orbitaire  et  sur  la  région  mésogastrique.  Une  légère  dépression 
sépare  la  région  cardiaque  qui  est  lisse,  de  la  région  intestinale 
qui  se  courbe  en  bas  vers  le  bord  postérieur  de  la  carapace;  deux 
stries  transversales,  parallèles  avec  le  bord  postérieur,  se  voient 
sur  cette  partie  infléchie.  Le  bord  postérieur  est  une  fois  et  demie 
aussi  large  que  le  bord  libre  du  front.  Pour  le  reste  la  surface  de 
la  carapace  paraît  lisse  et  brillante  et  ce  n'est  qu'à  une  forte  loupe 
que  l'on  observe  quelques  ponctuations  éparses  et  très  fines  sur  la 
région  cardiaque. 

Les  bords  latéraux  de  la  carapace  ressembleut  à  ceux  du  ^rrapsiis 
strigosus,  ainsi  que  la  dent  extraorbitaire  et  la  dent  épibrancliiale 
plus  petite  ;  la  dent  extraorbitaire  est  très  pointue,  dirigée  en  avant 
à  bord  externe  à  peine  courbé,  la  dent  épibranchiale  est  de  même 
très  aiguë,  dirigée  en  avant  et  en  dehors.  Vu  d'en  bas  le  bord  libre 
du  front  paraît  également  droit  au  milieu.  La  face  inférieure  du 
front,  l'épistome  et  les  pattes-màchoires  externes  ressemblent  à  ce 
que  l'on  voit  chez  le  lirapsus  strigosas.  Le  bord  postérieur  de  l'épi- 
stome est  crénelé  ou  granulé  au  milieu.  Le  bord  infraorbitaire 
présente  cinq  ou  six  crénelures  à  sa  partie  interne"  vis-à-vis  de  la 
base  des  pédoncules  oculaires,  mais  du  reste  il  est  lisse;  une  petite 
échancrure  arrondie  sépare  le  bord  infraorbitaire  de  la  dent  extra- 
orbitaire (fig.  8  f),  mais  chez  le  (rrapsus  strigosus  on  observe  ici  une 
gouttière  profonde  (tig.  S-).  On  voit  chez  le  Grapaus  sirigusiis,  au 
bord  inférieur  de  la  dent  extraorbitaire,  une  échancrure  triangu- 
laire, de  sorte  qu'il  y  existe  un  lobe  dentiforme  à  la  base  de  cette 
dent  entre  cette  échancrure  et  la  gouttière  profonde  qui  la  sépare  du 
bord  inférieur  de  l'orbite  ;  chez  le  (irapsus  Kingsleyi,  au  contraire, 
le  bord  inférieur  de  la  dent  extraorbitaire  est  entier,  concave. 

Les  pattes-màchoires  externes  sont  lisses,  le  mérognathe  est  un 
peu  plus  long  que  large. 

L'abdomen  du  mâle  (fig.  S  )  a  une  autre  forme  que  chez  le 
Giapxus  strigosua.  Il  présente  cependant  de  même  sa  plus  grande 
largeur  au  milieu  du  troisième  article,  dont  les  bords  latéraux  sont 
fortement  courbés.  Le  seplième  ou  dernier  article  est  triangulaire 
à  sommet  obtus  et  est  un  peu  plus  court  que  large  à  la  base;  le 
sixième  ou  pénultième  est  un  peu  plus  long  ((ue  le  septième,  sou 
bord  postérieur  est  presque  deux  fois  aussi  large  que  l'article  est 
long  et  ses  bords  latéraux  sont  droits.  Le  cinquième  article  est  plus 
court  que  le  sixième,  son  bord  postérieur,  légèrement  concave,  est 
trois  fois  aussi  large  que  l'article  est  long;  c'est  ainsi  ([ue  les  bords 
latéraux  de  l'abdomen  sont  assez  concaves  depuis  le  troisième  jus- 


NOTE  SUR  UNE  PETITE  COLLECTION  DE  CRUSTACÉS  DÉCAPODES    49 

qu'au  dernier  article.  Chez  le  Grapsiis  stingosus,  au  contraire,  le  cin- 
quième OU  antépénultième  article  est  presque  deux  fois  aussi  long 
que  le  sixième  et  les  bords  latéraux  de  l'abdomen  ne  sout  que  peu 
ou  point  concaves.  Le  plastron  sternal  et  l'abdomen  sont  lisses, 
n'offrant  que  quelques  ponctuations  fines  et  éparses. 

Les  pattes  antérieures  sont  égales.  Le  bord  supérieur  du  bras  est 
inerme  au  bout,  mais  offre  des  rugosités  transversales.  Sur  la  partie 
distale  du  bord  antérieur  se  trouvent  deux  épines  acérées,  dont  la 
postérieure  est  la  plus  grande,  la  patte  gauche  ne  présente  que  la 
dernière  de  ces  deux  épines.  Le  bord  externe  du  bras  se  termine 
par  une  très  petite  épine  et  on  observe  des  lignes  saillantes  trans- 
versales sur  la  face  externe.  L'avant-bras  est  armé  en  dedans 
d'une  épine  courbée  et  pointue,  sa  surface  est  rugueuse  endessus 
et  porte  quelques  petites  dents  ou  granulations  pointues,  de  plus 
on  en  voit  une  au  bord  antéro-interne  et  une  au  bord  postéro- 
interne,  à  peu  près  comme  chez  Grapsus  strigosus.  Les  pinces  ont  la 
même  forme  (Fig.  8(').  Les  doigts,  creusés  aux  extrémités  jaunâtres 
en  cuiller,  sont  un  peu  plus  longs  que  la  portion  palmaire  ;  celle- 
ci  porte  des  granulations  sur  la  moitié  supérieure  de  sa  face  externe 
et  deux  lignes  saillantes  sur  la  moitié  inférieure,  dont  l'inférieure 
se  prolonge  jusqu'au  bout  du  doigt  immobile.  Le  bord  inférieur  de 
la  main  est  garni  de  lignes  obliques. 

Les  pattes  ambulatoires  sont  plus  allongées  et  plus  grêles  que  chez 
le  Grapsus  strigosus.  Ainsi  celles  de  la  dernière  paire  sont  deux 
fois,  celles  de  l'antépénultième  paire  deux  fois  et  demie  aussi 
longues  que  la  carapace  ;  les  cuisses  des  pattes  de  l'antépénultième 
paire  (Fig.  Sd)  sont  deux  fois  et  demie  aussi  longues  que  larges, 
chez  le  Grapsus  strigosus '^nëre  plus  de  deux  fois.  Le  bord  supérieur 
plus  ou  moins  courbé  des  cuisses  se  termine  par  une  épine  aiguë, 
et  la  face  externe  est  couverte  de  lignes  transversales  saillantes. 
Les  méropodites  sont  denticulés  à  l'extrémité  de  leur  bord  inférieur, 
à  Vexception  de  ceux  de  la  dernière  paire  qui  sont  inerines.  Les  articles 
suivants  sont  de  même  plus  grêles  que  chez  le  Grapsus  strigosus, 
mais  offrent  du  reste  les  mêmes  caractères.  Ainsi  les  propodites  de 
l'antépénultième  paire  (Fig.  Sd)  sont  un  peu  plus  de  quatre  fois  aussi 
longs  que  larges,  chez  le  Grapsus  strigosus,  trois  fois.  Comme  chez 
l'espèce  de  Herbst  ces  articles  portent  sur  leur  face  supérieure, 
près  du  bord  externe,  une  ligne  submarginale  de  poils,  tandis  que 
leurs  bords  externe  et  interne  sont  garnis  de  petites  épines  mobiles. 
Les  doigts  enfin  ressemblent  de  même  à  ceux  du  Grapsus  strigosus, 


Méiu.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xui.  —  4. 


50 


J.    G.    DE    M  AN 


mais  ils  sont  un  peu  plus  courts  par  rapport  à  la  longueur  des  pro- 
dodlles. 

M.  Kiugsley  a  créé  nu  nouveau  geure  Orthoç/rapsKS  pour  le  Grapsus 
longitarsis  Dana  et  pour  une  espèce  nouvelle  des  Antilles,  VOrtho- 
(jrapsus  Hillii  Kingsley. 

La  description  de  cet  Orthograpsus  Hillii  (1)  est  trop  courte  et 
insuflisante;  en  outre  M.  Kingsley  n'en  a  pas  donné  de  ligure. 
Comme  il  m'était  ainsi  impossible  de  reconnaître  cette  espèce, 
M.  Kingsley  a  eu  l'amabilité  de  m'en  envoyer  les  dimensions  ainsi 
qu'une  assez  bonne  photographie  de  l'exemplaire  type  qui  se  trouve 
actuellement  au  Musée  de  Philadelphie.  11  en  résultait,  au  premier 
coup  d'œil,  que  YOrlho(jrapsHs  HiMii  est  une  espèce  tout  à  fait 
ditïérente  du  Grapsus  Kingsleni  et  qu'elle  s'en  distingue  surtout  par 
ses  pattes  ambulatoires  beaucoup  plus  élargies.  C'est  ainsi  que  les 
méropodites  et  les  propodites  des  pattes  de  l'antépénultième  paire 
ne  sont  pas  encore  deux  l'ois  aussi  longs  que  larges. 

Dimensions  en  millimètres  : 


Distance  des  angles  extraorbitaires        

Distance  des  dents  épibrancliiales 

Largeur  de  la  carapace   ....     

Longueur  —  ....     

Largeur  du  front  au  niveau  des  angles  extraorbitaires 

Largeur  du  bord  libre  du  front 

Largeur  du  bord  postérieur  de  la  carapace.     ... 
Longueur  des  pattes  de  l'antépénultième  paire 
Longueur  des  méropodites  de  ces  pattes      .... 
Largeur  —  —  ..... 

Longueur  des  propodites  —  ..... 

Largeur  —  —  

Longueur  des  doigts        — 


1 


9  3/4 

10  1/4 

11  1/4 
9  1/2 
4  1/2 

3  3/4 


7  3/4 

3 
5  3/4 

1  1/4 

3  1/4 


17 

18  1/2 

21  1/2 

19 

9 

,s 

!»  1/2 

4(J 

13  1/2 

6 
9  1/2 
3  1/4 

() 


N"  1.  Type  du  Grapsus  Kingsley i  n.  sp. 

N"  2.  Individu  jeune  femelle  du  Grapsus  strigosus  Herbst. 


Genre  GEOGRAPSUS   Stimps. 
Geograpsus  lividus  h.  m.  E. 
Grapsus  H cidus  Milue-Edw^rds,  Hist.  Nat.  Crustacés,  11, 18;;{7,  p.  8o. 

(1)  l'roc.  Acad.  ISal.  Sciences  P/nladelphia,  18M0,  p.  194. 


NOTE  SUR  UNE  PETITE  COLLECTION  DE  CRUSTACES  DECAPODES 


51 


Grapsiis  limdus  Dana,  /.  c,  pi.  21,  fig.  5. 

20  exemplaires,  mâles  et  femelles,  tous  de  jeune  âge,  recueillis  à 
Lobito. 

Ces  exemplaires  s'accordent  parfaitement  avec  un  exemplaire  du 
Geograpsus  limdus  du  Musée  de  Leyde  que  j'ai  sous  la  main  et  qui 
provient  de  l'île  d'Aruba.  Cet  exemplaire  est  tout-à-fait  décoloré,  de 
sorte  que  je  suis  incapable  de  constater  si  la  coloration  est  ditïé- 
rente  ou  non.  Chez  les  individus  de  la  côte  d'Angola  la  carapace  est 
d'une  couleur  brune  foncée  à  marbrures  jaunâtres. 

La  ligure  de  Dana  n'est  pas  exacte,  les  dents  épibranchiales  sont 
trop  saillantes,-  trop  grandes;  de  plus,  les  lobules  protogastriques 
ne  sont  pas  situés  dans  une  ligne  droite,  mais  concave,  de  sorte 
que  les  lobules  internes  se  trouvent  plus  en  arrière  que  les  externes. 

Les  dimensions  de  ce  mâle  d'Aruba  et  de  deux  individus  de  plus 
grande  taille,  d'un  mâle  et  d'une  femelle,  provenant  du  Congo, 
étaient  déjà  données  par  moi  daus  un  autre  mémoire  (1). 

Les  dimensions  des  deux  plus  grands  exemplaires  de  Lobito  sont 
les  suivantes  : 


Distance  des  angles  orbitaires  externes 

Largeur  de  la  carapace • 

Longueur  —  

Largeur    moyenne    du    front    à    l'insertion    des    pédoncules 

oculaires  ...      

Largeur  du  bord  postérieur  de  la  carapace 

Longueur  horizontale  de  la  pince ■     .     .     .     . 

Hauteur  de  la  pince 

Longueur  des  méropodites     . 

Largeur  — 

Longueur  moyenne  des  propodites 

Largeur  —  — 

Longueur  des  dactylopodites. 

Longueur  des  méropodites 

Largeur  — 

Longueur  moyenne  des  propodites 

Largeur  —  — 

Longueur  des  dactylopodites. 


^2  B    • 

■^  -C  ■<15 


en  ^  s  a. 


17  1/4 
2t  1/2 

16  1/2 

8  1/2 
8 

14  1/2 

7 

14  1/2 

G  3/4 

9  1/2 
3  3^4 

9 

10 

3  2/5 

6 

3 
5  3/4 


18 
22. 

17  1/2 


9  1/4 

8 

13 

6  1/2 
13 

7  \/± 
10  1/2 

4  1/3 
9  1/2 

11 
3  3/'3 
0  1/2 

3 
6  1/2 


(1)  .1.  Ci.  DE  Man,  ZooL  Jahrbiicher,  IX,  Ablh.  f.  System,  p.  89. 


52  J.    G.    DE   MAN 

Genre  PAGHYGRAPSUS  Rand. 
Pachygrapsus   transversus   Gibbes 

PI.  II,  Fi^.  9. 

(Jfapsus  iraiisversus  Gibbes,  Ou  the  Carcinological  Colleclious  of 
tlie  United  States,  etc.  l*roc.  of  the  American  Aasoc.  for  the  ailvan- 
ccninU  of  Science,  1850,  p.  181. 

(ionioyrapsHs  ianotatus  Dana,  l^roc.  Acdd.  Nal.  Sciences  Philadel- 
phia,  1851.  p.  249;  U.  S.  Explor.  E.vped.,  Cnisiaceu,  p.  345,  PI.  XXI, 
%.  9  (1852). 

LeptO(/rapsus  rugulosus^H.  Milne-Edwards,  .4n/ta/es  Sciences  ^atu 
relies  (3),  XX,  p.  172(1853). 

Pachjjgrapsus  iimotatus  Stiuipson,  Froc.  Acad.  Nat.  Sciences  of 
Philadelphia,  1858,  p.  102. 

lUetopoyrapsns  dubiits  11.  de  Saussure,  Mémoires  pour  servir  à 
l'Histoire  naturelle  du  Mexique,  des  Antilles  et  des  États-Unis, 
1'^'=  Livraison,  Crust.,  Genève,  Paris,  1858,  p.  29,  pi.  U,  fig.  16. 

Pachijgrapsus  interrnedius  Heller,  Crustaceen  der  Novara-Reise, 
18()5,  p.  44. 

Pachygrapsus  transcerstis  S.  J.  Smith,  Report  Peahodtj  Acadcmij  of 
Science,  1869,  p.  91. 

Pachggrapsus  socius  Stimpson,  Annals  Lyc.  Nal.  Hist.  of  New-York, 
X,  1871,  p.  114. 

Grapsus  [Leptograpsns)  ruyulosiis  von  Marteus,  Archiv  /'.  Naturge- 
schichte,  Jahrg.  XXXVlll,  1872,  p.  108. 

Pachygrapsus  advena,  Catta,  Annales  Scienc.  Nat.  (6)  111,  W'  1,  p.  7, 
pi.  I,  1876. 

Leptograpsus  rugulosus  Hilgendorf,  Monatsber.  Ki)n.  Akad.  d.  Wiss. 
Berlin, '^ov.  1878,"  p.  808. 

Pachygrapsus  transcersus  Kiogslev,  l'roc.  Boston  Soc.  Nat.  Hist. 
XX,  1879,  p.  158,  et  nroc.  Acad.  Nat.  Scienc.  Philad.  1880,  p.  199. 

Pachygrapsus  transversus  S.  J.  Smith,  Transact.  Connecticut  Acad. 
IV,  1880,  p.  259. 

Pachygrapsus  Iransiersus  Miers,  Beport  Challenger  Brachyura,lHH(), 
p.  259. 

Pachygrapsus  transcersus  Benedict,  Proc.  U.  S.  Nat.  Mus.  XVI, 
1893,  p.  538. 

Pachggrapsus  transversus  Ortmauu,  Die  Decapodcn-KrehsedesStrass- 
burger  Muséums,  1894,  p.  709. 


NOTE   SUR    UNE   PETITE   COLLECTION    DE   CRUSTACÉS    DÉCAPODES  53 

Pachygrapsus  transversus  Rathbun,  Annals  Institute  of  Jamaica. 
I,  no  1,  p.  29.  1897.  —  Bulletin  from  tlie  Labor.  Nat.  Hist.,  State 
University  of  lowa,  1898,  p.  288.  —  Proc.  U.  S.  Nat.  Muséum.  XXI, 
1898,  p.  604. 

360  exemplaires,  d'âges  différents,  de  cette  espèce  très  répandue 
ont  été  recueillis  sur  la  côte  de  Lobito.  Le  nombre  des  individus 
mâles  est  deux  fois  aussi  grand  que  celui  des  femelles.  Parmi  les 
130  individus  femelles  il  n'y  en  a  que  dix-sept  qui  portent  des 
œufs  ;  ces  œufs  d'une  belle  couleur  rouge  orangée,  sont  fort  nom- 
breux, mais  petits,  leur  diamètre  ne  mesurant  qu'un  tiers  de  milli- 
mètre. Les  mâles  sont  en  général  unpeuplus  (jrands  que  les  femelles  ; 
le  bouclier  céphalo-thoracique  du  plus  grand  individu  mâle  a  une 
largeur  de  18™'nl/4,  celui  du  plus  grand  individu  femelle  est  large 
de  16'ni»l/2  C'est  au  niveau  des  dents  épibranchiales  que  cette 
espèce  présente  sa  plus  grande  largeur.  La  plus  grande  femelle  qui 
porte  des  œufs  est  large  de  13"im,  la  plus  petite  a  une  largeur  de 
8mm3/4;  lorsque  la  femelle  a  atteint  cette  grandeur,  elle  produit 
déjà  des  œufs. 

J'ai  sous  la  main  un  type  du  Leptograpsns  rugulosus  M.  E.  du 
Musée  de  Paris,  recueilli  par  M.  Gaudichaud  à  la  côte  du  Brésil. 
Les  exemplaires  de  Lobito  s'accordent  parfaitement  avec  ce  type. 
Le  Pachygrapsus  transversus  se  reconnaît  à  une  tache  d'une  couleur 
rouge  ou  brunâtre  foncée  au  milieu  de  la  face  externe  des  doigts. 
Elle  est  bien  marquée  chez  tous  nos  exemplaires  et  ne  fait  pas  nou 
plus  défaut  chez  le  type  du  Leptograpsus  rugulosus.  Selon  M.  Stimp- 
son  (/.  c.  1871,  p.  114)  cette  tache  n'existe  pas  chez  le  Pachygrapsus 
socius  Stimps,  de  la  côte  occidentale  de  l'Amérique  centrale,  mais 
d'après  M.  Smith  (/.  c.  1880,  p.  261),  elle  manque  parfois  aussi  chez 
des  individus  provenant  des  Rermudes  et  du  Brésil,  de  sorte  que 
MM.  Smith  et  Miers  regardent  le  Pachygrapsus  socius  comme  iden- 
tique avec  le  transversus. 

La  face  externe  des  mains  au-dessus  de  la  ligue  saillante  près  du 
bord  inférieur  est  lisse,  ne  présentant  à  la  loupe  que  quelques 
ponctuations  peu  nombreuses  et  éparses.  La  surface  de  l'avant-bras 
paraît  également  lisse  et  brillante  à  l'œil  nu,  mais  à  un  faible  gros- 
sissement on  y  observe  des  lignes  saillantes,  très  tlnes  et  serrées. 
M.  Heller  créa  son  Pachygrapsus  intermedius  sur  ce  caractère,  mais 
ces  lignes  saillantes  existent  également  chez  le  type  du  Leptograpsus 
rugulosus  et  se  trouvent  aussi  sans  doute  chez  l'espèce  décrite  par 
M.  Gibbes. 

Le  Pachygrapsus  transversus  varie  un  peu.  D'abord  l'échancrure 


54 


.T.    G.    DE   MAN 


médiane  du  front  est  tantôt  plus,  tantôt  moins  profonde,  et  le  bord 
externe  de  la  dent  extraorbitaire  est  tantôt  plus,  tantôt  moins  con- 
vexe. 

Chez  un  jeune  individu  mâle,  la  dent  épibranchiale  fait  défaut  au 
côté  gauche. 

Dimensions  de  quatre  exemplaires  en  millimètres  : 


1 

2 

3 

4 

cf 

cT 

9 

2 

Distance  des  angles  orbitaires  externes 

17 

13 

15  1/2 

11  1/G 

Distance  des  dents  épibranchiales  =   largeur 

de  la  carapace      

18  1/4 

13  3/4 

16  1/2 

12 

Longueur  du  bouclier  céphalo-thoracique  . 

14  1/2 

10  1/2 

12  1/2 

9 

Largeur  du  bord  antérieur  du  front.     .     . 

10 

7  1/4 

9 

(j  1/2 

Longueur  du  front  dans  la  ligne  médiane  . 

2  1/2 

1  4/.-) 

2  1/5 

1  2/3 

Largeur  du  bord  postérieur  de  la  carapace    . 

4  3/4 

4 

5  1/4 

4 

Longueur  du  pénultième  articlede  l'abdomen. 

2 

1   1/2 

Largeur  du  bord  antérieur  de  cet  article  .     . 

2  3/4 

2  1/5 

Largeur  du  bord  postérieur  de  cet  article. 

3  4/.0 

3 

No  4,  femelle  portant  des  œufs. 

Distribution  :  Provincetown  Harbor,  Bermudes,  Key  West, 
St.  Thomas,  Dry  Tortugas,  Jamaica,  Cuba,  Aspinwall,  Bahia,  îles 
Abrolhos,  Rio  Janeiro,  —  Madère,  Iles  du  Cap  Vert  (Porto  Grande, 
St.  Vincent),  Loanda  —  Baie  de  Pichilinque,  Acajulla,  Golfe  de 
Fonseca,  Panama,  Paita  —  Port  Jackson,  Nouvelle-Zélande,  Tahiti. 


Pachygrapsus  maurus  Lucas. 

PI.  II,  Fig.  10, 

Grapsus  maurua  Lucas,  Animaux  artic.  de  l'Algérie,  I,  p.  20, 
Crustacés,  pi.  2,  fig.  5. 

Goniograpsvs  simplex  Dana,  Proc.  Acad.  Nat.  Sciences  Philadelphia, 
18ol,  p.  249;  U.  S.  Explnr.  E.rped.  Crustacea,  p.  344,  pi.  21,  fig.  8 
(1852). 

Leptograpsufi  maurus  H.  Milne  Edwards,  Annales  Sciences  Nat. 
(3),  XX,  1853,  p.  173. 

Pachygrapms  simplex  Stimpson,  Proc.  Acad.  Nat.  Sciencea  Phila- 
delphia,'l8m,  p.  102. 

Pachygrapsus  maurm  Heller.  Die  Crustaceen  dessiidlichen  Europa, 
Wien,  1863,  p.  112.  —  Die  Oustaceen  der  Novara-Reise,  1865,  p.  46. 


NÎOTE   SUR    UNE   PETITE    COLLECTION    DE   CRUSTACÉS   DÉCAPOQUES         55 

Pnchygrapsus  maurns  Kingsley,  Proc.  Acad.  Nat.  Sciences  Phila- 
delphia  1880,  p.  199. 

Pachygrapsus  maurns  Carus,  Prodromus  Faunae  Mediterraneae. 
II,  Stuttgart,  1885,  p.  523. 

Pachygrapsus  nuvinix  Rathbun,  Proc.  U.  S.  Nat.  Muséum,  XXII, 
1900,  p.  278. 

J'ai  sous  la  main  l'exemplaire  du  Musée  de  Paris,  qui  a  servi  de 
type  à  la  description  de  M.  Lucas,  un  mâle  provenant  de  la  côte 
d'Oran,  de  sorte  que  je  suis  en  état  d'indiquer  les  difïérences  par 
lesquelles  le  Pacliygrapsus  inauras  se  distingue  du  Pachygrapsas 
trausvcrsus  Gibbes.  M.  Miers  (1)  présumait  que  ces  deux  espèces 
fussent  identiques;  M.  Thallwitz  (2)  et,  à  l'imitation  de  lui,  M. 
Ortmann  (3)  les  regardaient  même  comme  identiques.  Quoique  le 
Pachygrapsas  maurus  semble  habiter  aussi  la  côte  du  Brésil,  la 
manière  d'agir  de  M.  Thallwitz  me  reste  inexplicable. 

Le  bouclier  céphalo-thoracique  du  Pachygrapsas  maurus  est  un 
peu  plus  long  par  rapport  à  sa  largeur,  et  les  bords  latéraux  sont 
moins  obliques,  convergeant  moins  fortement  en  arrière  que  chez  le 
Pachygrapsus  transversus,  de  façon  que  la  carapace  présente  une 
forme  plus  carrée.  La  carapace  offre  sa  plus  grande  largeur  immé- 
diatement en  arrière  des  pointes  des  dents  épibrauchiales,  chez  le 
Pachygrapsus  tramversus  cependant,  ordinairement,  à  ces  pointes 
mêmes.  Chez  le  plus  grand  individu  mâle  du  Pachygrapsas  trans- 
versus,  la  plus  grande  largeur  de  la  carapace  est  18™™  1/4  (p.  54), 
et  aux  extrémités  postérieures  des  bords  latéraux,  elle  est  large 
de  14™™;  chez  le  type  du  Pachygrapsas  maurus  ces  chiffres  sont 
19°»™l/2et  16™°»l/2. 

Le  sillon  transversal  assez  profond  qui  sépare  la  région  gastrique 
de  la  région  cardiaque,  est  situé  plus  en  arrière  chez  l'espèce  décrite 
par  M.  Lucas.  Chez  le  type  du  Pachygrapsus  maurus,  la  distance  de 
ce  sillon  jusqu'au  bord  antérieur  du  front  mesure  9™™  1/2  et  jus- 
qu'au bord  postérieur  de  la  carapace  7™™  1/2;  chez  l'individu  mâle 
du  Pachygrapsas  transrersus  ces  chiffres  sont  respectivement  7'"™l/2 
et  7™™l/4.  Chez  l'espèce  décrite  par  M.  Lucas,  la  surface  du  bouclier 
céphalo-thoracique  présente  les  mêmes  lignes  saillantes  que  chez 
le  Pachygrapsus  transversu>,  mais  ces  lignes  sont  moins  distinctes 
sur  la  région  mésogastrique,  et  celles  que  l'on  voit  sur  les  régions 
branchiales  sont  plus  courtes,  ne  s'étendant  pas  jusqu'à  la  région 
cardiaque,  ce  qui  se  voit  bien  chez  l'autre  espèce.  La  région  fron- 

(1)  MiF.Rs,  Rppnrl  Challenger  Urachyura,  p.  2.^9,  note. 

(2)  Thallwitz,  Decapoden-Studien,  1891,  p.  41. 

(3)  Ortmann,  Die  Decapoden-Krebse  des  Strassburger  Muséums,  1894,  p.  709. 


56  .1.    G.    Di:    MAN 

taie  esl  aussi  faiblement  inclinée  que  chez  le  Pachygrapstn  trans- 
versus,  les  lobules  protogastriques  sont  aussi  bien  développés,  mais 
un  peu  moins  proéminents,  l.e  front  a,  chez  les  deux  espèces,  la 
même  largeur  relative  en  proportion  des  autres  dimensions,  mais  le 
bord  antérieur  est  plus  avancé,  comme  le  démontrent  mes  figures  ; 
du  reste,  à  peu  près  comme  chez  le  Pachygrapsus  transvers  us,  le 
bord  présente  au  milieu  une  échancrure  large,  peu  profonde.  La 
surface  du  front  située  eu  avant  des  lobules  protogaslriques  est, 
chez  le  Pachygrapsus  transcersns,  lisse,  tout  au  moins  au  milieu, 
mais  elle  paraît  distinctement  granulée  chez  le  Pachygrapsus  maurus 
et  bien  partout.  On  aperçoit,  chez  le  Pachygrapsus  transve.rsus,  sur 
la  surface  du  front,  de  chaque  côté  de  l'échancrure  médiane,  une 
crête  transversale,  située  tout  près  du  bord  antérieur  et  ne  s'étendani 
pas  jusqu'aux  angles  externes  :  or,  ces  deux  crêtes  font  complètement 
défaut  chez  le  Pachygrapsus  maurus. 

Les  bords  latéraux  de  la  carapace  se  ressemblent  chez  les  deux 
espèces,  seulement  ils  sont,  comme  cela  a  été  déjà  remarqué,  un 
peu  plus  obliques  chez  l'espèce  décrite  par  Gibbes;  les  deux 
dents  latérales  présentent  la  même  forme  chez  les  deux  Pachy- 
grapses.  Les  orbites,  vues  d'en  haut,  ont  une  forme  dilïérente.  Chez 
le  Pachygrapsus  transversus,  elles  sont  environ  une  fois  et  demie 
aussi  larges  que  longues,  et  l'angle  extraorbitaire  ne  s'étend  pas 
jusqu'au  milieu  du  bord;  latéral  du  front;  or,  ceci  se  voit  bien 
chez  l'espèce  de  M.  Lucas  et  l'orbite  du  Pachygrapsus  maurus  paraît 
moins  large  par  rapport  à  sa  longueur. 

Les  pattes  antérieures  offrent  à  peu  près  les  mêmes  caractères 
chez  les  deux  espèces,  de  même  que  les  pattes  ambulatoires, 
excepté  que  chez  le  Pachygrapsus  maurus  les  méropodites  de  la 
cinquième  paire  sont  inertnes  vers  re.vtrémité  de  leur  bord  inférieur, 
mais  armés  de  deux  ou  trois  épines  chez  le  Pachygrapsus  trans- 
versus (1). 

Le  type  du  Pachygrapsus  maurus  est  en  état  sec,  décoloré  et 
vernissé,  de  sorte  que  je  ne  puis  rien  dire  sur  la  couleur. 

Le  Goniograpsns  simplex  Dana  est,  à  ce  qu'il  me  paraît,  iden- 
tique avec  le  Pachygrapsus  maurus  Lucas.  J(!  veux  cependant 
remarquer  que,  chez  le  type  du  Musée  de  Paris,  les  bords  laté- 
raux du  bouclier  céphalothoracique  sont  plus  courbés  en  avant  que 
sur  la  figure  de  Dana  et  l'échancrure  médiane  du  front  a  de  même 
une  forme  un  peu  différente. 

(1)  Je  (lois  rtiinaniuer  cependant  que,  chez  le  type  du  Musée  de  Paris,  il  existe 
un  denticule  extrêmement  petit  vers  l'extrémité  du  bord  inférieur  dos  méropo- 
dites de  la  cinquième  paire  (fig.  lûa);  on  ne  l'observe  qu'à  la  loupe. 


NOTE    SUR    UNE   PETITE   COLLECTION    DE   CRUSTACÉS    DÉCAPODES  57 

Le  Pachygrapsiis  maurus  Lucas,  qui  habite  une  partie  de  l'Océan 
Atlantique,  est  représenté,  à  la  côte  occidentale  de  l'Amérique, 
par  le  Pachygrapsus  crasùpes  Randdall,  espèce  décrite  et  figurée  par 
moi  en  1890  M).  J'ai  devant  moi  un  type  du  Leptograpsus  gonagrus 
M.-E.,  et  il  paraît  ainsi  que  cette  espèce  est  vraiment  identique  avec 
le  Pachygrapsus  crassipes.  La  taille  du  Pachygrapsus  crassipcs  est 
considérablement  plus  grande  que  celle  du  Pachygrapsus  maurus 
Lucas,  mais  l'espèce  de  Randall  lui  ressemble  du  reste  fortement. 
Les  deux  espèces  se  distinguent  facilement  par  la  forme  du  bord 
antérieur  du  front.  Chez  l'espèce  décrite  par  M.  Randall  ce  bord 
paraît  convexe  sur  la  ligne  médiane,  chez  le  Pachygrapsus  maurus 
au  contraire  il  y  est  échancré  et  les  angles  externes,  dentiformes 
chez  le  crassipes,  ne  le  sont  pas  chez  le  maurus. 

Dimensions  du  type  du  Pachygrapsus  maurus  Lucas  : 

Distance  des  antfles  orbitaires  externes.     ......     17 

Distance  des  dents  épibranchiales 19 

La  plus  grande  largeur  de  la  carapace.      ......  19  1/2 

Largeur  de  la  carapace  aux  extrémités  postérieures  des  bords 

latéraux. 10  1/2 

Longueur  de  la  carapace    ...........     17 

Largeur  du  bord  postérieur .6 

Largeur  du  bord  libre  du  front  ...  .      .  .     tO  3/4 

Longueur  du  front  sur  la  ligne  médiane   .  .  .       3 

Largeur  des  orbites,  vues  d'en  haut .3 

Longueur  des  oibites,  vues  d'en  haut    ...       2  1/2 

Distribution  :  Oran  (Lucas),  Madère  (Stimpson),  Rio  Janeiro 
(Heller). 

Genre  CYGLOGRAPSUS  M.-E. 

CyCLOGRAPSUS   OCCÏDENTALIS    A.    M.-E. 

Cyclograpsus  occidentaUs  A.  Milne-Edwards,  Bulletin  Soc.  Philo- 
math. Paris  (7),  II,  n-^  4,  1878,  p.  228. 

Un  mâle  et  six  femelles  ont  été  capturés  sur  la  côte  de  Lobito, 
une  seule  porte  des  œufs.  Ces  exemplaires  s'accordent  parfaitement 
avec  deux  échantillons  types  du  Cyclograpsus  occidentaUs  A.  M.-E. 
du  Musée  de  Paris,  qui  proviennent  de  St.  Vincent,  une  des  îles 
du  Cap  Vert.  Maintenant  j'ai  pu  constater  le  fait  remarquable  que 
le  Cyclograpsus  occidentaUs  offre  la  plus  grande  ressemblance  avec  le 
Cyclograpsus  parvnlus  de  M.  d'Atjeh  (2),  dont  les  trois  types 
m'étaient   envoyés  par  M.   le  D'.   H.   Lenz,   Directeur  du   Musée 

(1)  .1.  G.  DE  Man,  Notes  i'iom  t/ie  Leyden  Muséum.  XII,  p.  86,  pi.  o,  lig.  1t. 

(2)  J.  G.  DB  Man,  Zoolog.  Jahrb.,\X,  .Vblh.  î.  System.,  p  350,  pi.  XXXII,  fig.  42. 


58 


J.    G.    DE   M  AN 


d'Histoire  Naturelle  de  Lûbeck.  Après  un  examen  exact  de  tous 
ces  types,  je  ne  trouve  que  deux  différences  de  très  peu  d'importance. 
Eq  premier  lieu,  comme  c'est  prouvé  par  les  dimensions,  le  bord 
postérieur  de  la  carapace  est  constamment  un  peu  moins  large  par 
rapport  à  la  largeur  du  bord  libre  du  front,  et  puis  le  pénultième 
article  de  l'abdomen  du  mâle  est  toujours  nn  peu  plus  court  en  pro- 
portion de  la  largeur  du  bord  postérieur  de  cet  article  que  chez 
l'espèce  des  mers  d'Atjeh.  Mais  dans  tous  les  autres  caractères, 
les  deux  espèces  se  ressemblent  parfaitement:  la  crête  sous-orbi- 
taire  même  est,  chez  l'une  et  l'autre,  divisée  de  la  même  manière 
en  trois  lobules,  qui  présentent  exactement  la  même  forme.  La 
description  détaillée  et  les  figures  du  Cyclograpsus  parvuhis,  dans 
mon  travail  cité,  sont  par  conséquent  tout  à  fait  applicables  au 
Cijclograpsus  occidentaUs,  tellement  qu'il  est  question  s'il  ne  faudra 
pas  regarder  le  Cyclograpsus  parvulus  plutôt  comme  une  variété  de 
Voceidentalis  que  comme  espèce  distincte.  Les  œufs  sont  nombreux, 
fort  petits,  n'ayant  qu'un  diamètre  de  0  mm.  27  à  0  mm.  28. 

Les  exemplaires  de  Lobito  ont  une  couleur  jaune  rougeàtre  ou 
brunâtre,  tandis  que  Ton  observe  parfois  une  teinte  rouge  foncée 
sur  la  partie  antérieure  de  la  carapace,  à  l'exception  de  la  partie 
médiane  de  la  région  gastrique. 

Dimensions  en  millimètres  : 


1 

2 

3 

4 

O^ 

9 

9 

d" 

Largeur  du  bouclier  céphalo-thoracique     .      . 

8  1/2 

10  1/2 

8  5/6 

8  1/4 

Longueur         —                     —                    .     . 

(j  3/;; 

7  1/2 

6  4/5 

G  1/2 

Largeur  du  bord  libre  du  front ... 

3 

3  3/5 

3  1/4 

3 

Largeur  du  bord  postérieur  de  la  carapace    . 

3  5/6 

4  1/2 

4  2/5 

4 

Distance  des  angles  orbitaires  externes    . 

6  1/4 

7  1/4 

0  2/:; 

r,  1/:; 

Longueur  horizontale  de  la  pince      .... 

5  2/3 

5  1/4 

4  1/4 

5  1/4 

Longueur  horizontale  des  doigts       .... 

2 

2 

1  4/5 

2 

Hauteur  de  la  pince  . . 

Longueur  des  pattes  de  l'antépénultième  paire. 
Longueur  de  l'article  terminal  de  l'abdomen  . 

3 
15 
0,92 

2  1/2 
1(j  12 

2  1/5 
14  1/2 

3 

14  1/2 

Largeur    du   bord    antérieur    du    pénultième 

arti^e 

Longueur  du  pénultième  article 

0,S 
1 

Largeur   du  bord  postérieur    du    pénultième 

article 

2 

Longueur  de  l'antépénultième  article    . 

4/5 

N"  1-3,  Lobito  ;  N  '  4,  type  du  Cgclograpsus  occidentalis  A.  M.-E.  du 
Musée  de  Paris. 


NOTE   SUR    UNE   PETITE   COLLECTION    DE   CRUSTACÉS    DÉCAPODES  o9 

Genre   SESARMA   Say. 

Sesarma  (Holometopus)  angolensis  Cap. 

PI.  II,  Fitr.  \\. 

Sesarma  angolensis,  F.  de  Brito  Capello,  Descripçâo  de  très  espe- 
ries  novas  de  Crustaceos  da  Africa  occidental,  Lisboa,  1864,  p.  4, 
Est.  fig.  2.  —  de  Man,  ^'otes  from  the  Leyden  Muséum,  V,  1883,  p.  161. 

46  exemplaires  (18  cT,  28  9)  ont  été  recueillis  sur  la  côte 
d'Angola  tout  près  de  l'embouchure  de  la  rivière  de  Catumbella. 
Parmi  les  femelles  il  y  en  a  huit  qui  portent  des  œufs  ;  ces  œufs  sont 
très  nombreux  et  très  petits,  n'ayant  un  diamètre  que  d'un  tiers  de 
millimètre. 

En  1883  j'ai  décrit  sept  exemplaires  de  cette  espèce,  qui  prove- 
naient de  la  côte  de  Libéria.  Je  croyais  alors  devoir  considérer  ces 
individus  comme  une  variété,  peut  être  locale,  parce  que  les  mains 
avaient  une  forme  différente  de  la  figure  publiée  par  M.  de  Brito 
Capello.  Or  les  nombreux  exemplaires  de  la  côte  d'Angola  ont  tous, 
sans  aucune  exception,  la  même  forme  des  mains  que  les  individus 
de  Libéria,  décrits  en  1883,  c'est  pourquoi  qu'il  me  paraît  mainte- 
nant vraisemblable  que  la  figure  du  savant  portugais  ne  soit  pas 
exacte.  La  face  externe  de  la  portion  palmaire  des  pinces  paraît,  à 
la  loupe,  finement  granulée,  des  granulations  beaucoup  plus  fines 
couvrent  la  face  externe  aplatie  du  doigt  immobile,  mais  au  bord 
inférieur  et  vers  le  bord  supérieur  de  ce  doigt  les  granulations 
sont  considérablement  plus  grandes.  Le  bord  inférieur  du  front 
paraît,  vu  d'avant,  en  général  légèrement  concave  au  milieu,  chez 
d'autres  exemplaires  droit,  parfois  même  il  paraît  légèrement 
convexe. 

Pour  le  reste  ces  exemplaires  s'accorden  t  avec  ma  description  citée. 

Dimensions  des  plus  grands  individus  : 

o^  Ô 

Distance  des  angles  extraorbitaires .  44  42 

Longueur  de  In  carapace 35  35 

Largeur  de  la  carapace 45  (1)  42 

Largeur  du  bord  supérieur  du  front 28  1/*  27  1/2 

Largeur  du  bord  postérieur 14  1/2  15 

Longueur  liorizontale  des  pinces  . 43  28 

—  —  doigts       25  14 

Hauteur  des  pinces 23  1/2  14 

M)  Chez  les  individus  de  la  plus  grande  taille,  le  bouclier  céphalo-thoracique 
présente  sa  plus  grande  largeur  un  peu  en  arrière  des  angles  externes  des  orbi- 
tes, les  bords  latéraux  étant  ici  légèrement  arqués  et  se  dirigeant  de  ce  point-ci 
en  arrière. 


60  J.    G.    DE   MAN 

Genre    PETROLISTHES    Stimps. 
Petrolisthes  leporinus  Heller. 

PI.  TI,  Fig.  12. 

Purcellana  leporina  Heller,  Crustaceen  der  Novara-Reise,  1865, 
p.  78,  Taf.  VI.  fig.  7. 

Porcellana  digitalisUeWev,  ibidem,  p.  77,  Taf.  VI,  fig.  6. 

80  exemplaires,  à  peu  près  autant  de  mâles  que  de  femelles,  dont 
plusieurs  sont  pourvues  d'œufs,  ont  été  recueillis  sur  la  côte,  à 
Lobito. 

M.  Th.  Adensamer,  du  K.  K.  Naturhistorisches  Hofmuseum  de 
Vienne,  a  eu  l'obligeance  de  m'envoyer  deux  types  de  la  Porcell,(ina 
leporina  lleller,  et  il  résultait  de  cet  examen  que  les  exemplaires  de 
la  côte  d'Angola  peuvent  bien  être  rapportés  à  cette  espèce,  que  la 
description  et  la  figure  données  par  M.  Heller  ne  sont  pas  exactes, 
et  enfin  que  le  Petrolisthes  digiLalis  doit  être  considéré  comme 
identique  avec  le  Petrolisthes  leporinus. 

La  carapace  de  l'un  des  deux  types  est  longue  de  9™»"!  6,  et  large 
de  9^111,  celle  de  l'autre  est  longue  de  8'^^^  1/3,  large  de7mm2/3,  tandis 
que  Heller  indique  pour  la  longueur  11'"'"  et  pour  la  largeur  10™™l/2. 
Ces  chiffres  démontrent  que  la  largeur  de  la  carapace  est  un  peu 
variable  par  rapporta  la  longueur.  Chez  la  plupart  des  exemplaires 
d'Angola  le  bouclier  céphalo-thoracique  est  justement  aussi  lonç/ 
que  large,  mais  il  y  a  aussi  des  individus  chez  lesquels  la  longueur 
dépasse  un  peu  la  largeur.  M.  Heller  dit  que  la  surface  entière  de 
la  carapace  est  grossièrement  granuleuse  {grobkornir/)  ;  ceci  n'est 
pas  juste.  Du  moins  chez  les  deux  types  le  front,  la  région  gas- 
trique et  les  régions  voisines  situées  en  arrière  des  dents  épibran- 
chiales  présentent  de  nombreuses  petites  stries  transversales  jus- 
qu'au sillon  gastro-cardiaque  ;  ces  stries  ont,  à  une  forte  loupe, 
l'air  d'être  finement  crénelées.  Les  régions  branchiales  sont,  aux 
côtés,  garnies  de  plis  obliques,  mais  tout  le  reste  de  la  surface 
n'offre  (|ue  des  ponctuations.  Des  granulations  n'existent  donc  pas. 

Les  exemplaires  de  la  côte  d'Angola  présentent  à  ce  qu'il  parait, 
les  deux  dilîérences  suivantes.  Chez  tous  les  (luatre-vingls  exemplaires 
les  petites  stries  transversales  manquent  complètement  sur  la 
partie  postérieure  de  la  région  gastrique,  juste  en  avant  du  sillon 
cervical,  et,  chez  beaucoup  de  ces  exemplaires,  les  ponctuations 
situées  tout  en  arrière,  de  chaque  côté  de  la  région  intestinale, 


NOTE   SUR    UNE   PETITE   COLLECTION    DE   CRUSTACÉS    DÉCAPODES  61 

sont  beaucoup  plus  nombreuses  et  plus  serrées  que  chez  les  types.  Si 
ces  différences  sont  vraiment  constantes,  l'espèce  africaine  devrait 
être  regardée  comme  une  variété  locale.  Immédiatement  en  arrière 
des  dents  épi  branchiales  on  observe  chez  les  exemplaires  de  la  côte 
d'Angola  quelques  granulations.  L'angle  orbitaire  externe  est  obtus. 
Les  bords  latéraux  de  la  carapace  sont  carénés  et  il  existe  uoe  épine 
épibranchiale.  Les  pattes  antérieures  sont  d'ordinaire  un  peu  iné- 
gales. Le  bras  porte  en  avant  un  lobe  dentiforme,  qui  parfois 
aboutit  à  une  pointe  aiguë  et  dont  le  bord  antérieur  porte  le  plus 
souvent  quelques  denticulations.  Une  très  petite  épine  pointue  se 
trouve  sur  le  bord  distal  de  la  face  supérieure  qui  s'articule  avec  le 
carpe  et  bien  près  du  bord  postérieur  du  bras  ;  une  petite  épine  sem- 
blable se  voit  juste  au  milieu  du  bord  distal  de  la  face  inférieure.  Le 
carpe  porte  à  sou  bord  antérieur  troU  dents  spiniformesassez  basses, 
dont  la  première  se  trouve  à  la  base  ;  elles  sont  de  grandeur  égale 
ou  bien  deviennent  successivement  plus  petites.  Parmi  les  80  exem- 
plaires il  n'y  a  que  deux  chez  lesquels  le  carpe  de  l'une  des  deux 
pattes  porte  quatre  dents,  au  lieu  de  trois.  Le  bord  postérieur  pré- 
sente une  crête  en  forme  de  S,  dont  la  moitié  proximale,  située' 
encore  sur  la  face  supérieure  même  du  carpe,  porte  des  ligues 
squamiformes  transversales,  tandis  que  la  moitié  distale,  située 
au  bord  même,  est  garnie  de  quatre  ou  cinq  épines  pointues  ;  la  der- 
nière épine  se  trouve  à  l'extrémité  distale  du  bord.  En  avant  la  face 
supérieure  du  carpe  est  granulée,  eu  arrière  elle  porte  des  lignes 
squamiformes,  serrées,  finement  granulées  et  pilifères. 

La  portion  palmaire  des  pinces  est  justement  aussi  longue  que  le 
carpe  et,  chose  remarquable,  les  doigts  sont  garnis  à  leur  face  interne 
de  poils  serrés,  juste  comme  chez  le  PetroUsthes  inermis  Heller  des 
îles  Nicobares.  Cet  important  caractère,  bien  développé  aussi  chez 
les  deux  types  du  Musée  de  Vienne,  n'a  pas  été  décrit  par  M.  Heller. 
Le  bord  postérieur  ou  externe  des  mains  qui  est  légèrement  courbé, 
est  assez  aigu,  mais  entier.  Les  mains  sont  finement  granulées 
en  dessus  ;  ces  granulations  se  transforment  graduellement  eu  des 
lignes  squamiformes  vers  le  bord  anlérieur  plus  épaissi  de  la  main. 

M.  Heller  dit,  en  décrivant  les  pattes  ambulatoires,  que  les 
«  Schenkelglieder  des  zweiten,  dritten  und  merten  Fusspaarex  ain  Vorde- 
rende  mit  Ideincm,  spitzen  Zdhnchen  besetzt  sind.  »  Cette  description 
n'est  pas  juste.  Un' y  a  pas  d'épine  à  l'extrémité  du  bord  antérieur  des 
cuisses,  mais  trois  petites  épines  sont  implantées  sur  la  moitié  distale 
du  bord  antérieur  ;  parfois  on  n'observe  que  deux  épines  sur  le 
bord  antérieur  des  méropodites  de  la  quatrième  paire,  comme  se 


62  J.    G.    DE   MAN 

voit  chez  iiu  des  deux  ty|)es.  Le  bord  postérieur  à  peu  près  droit 
des  méropodites  de  la  deuxième  et  de  la  troisième  paire  se  termine 
par  une  dent  aiguë,  mais  celui  de  la  quatrième  paire  est  inenne  à 
son  extrémité,  le  bord  se  courbant  régulièrement  vers  le  bord  distal 
qui  s'articule  avec  le  carpe.  Sur  la  figure  de  la  ((  Nooara-lieise  », 
au  contraire,  le  bord  postérieur  des  méropodites  des  pattes  de  la 
quatrième  paire  fait  un  angle  aigu  avec  le  bord  distal,  ce  qui  n'est 
pas  juste. 

Les  pattes  ambulatoires  sont  poilues  aux  bords  et  sur  leur  face 
externe. 

Les  œufs  ont  un  diamètre  d'environ  O"i'no.  La  carapace  des 
exemplaires  de  la  côte  d'Angola  est  rougeâtre  à  taches  jaunâtres, 
les  mains  sont  d'un  rouge  foncé  ou  rouge  jaunâtre  et  les  pattes 
ambulatoires  sont  jaunâtres  et  annelées  ou  marbrées  de  rouge  ; 
quelquefois  les  doigts  ont  une  couleur  brune  foncée  et  chez  d'autres 
individus  les  mains  sont  grisâtres  à  marbrures  rouges  ou  rouges 
brunâtres. 

Les  deux  types  du  Musée  de  Vienne  ont  perdu  toutes  leurs  cou- 
leurs (Voir  tableau  page  63). 

M.  Adensamer  m'écrit  qu'il  ne  trouve  pas  des  différences  entre  les 
types  du  Peirolisthes  digitalls  de  Gibraltar  et  du  PetroUsthes  leporinus. 
Chez  le  l^etrolisthes  armatus  Gibbes  de  la  Floride,  le  bord  externe 
ou  postérieur  des  pinces  est  armé  de  petites  dents  spiniformes 
(((  lovver  edge  serrate,  with  small  spines  »),  mais  selon  M.  Stimp- 
son  (1),  ces  petites  dents  manquent  souvent.  Il  serait  ainsi  possible 
que  le  Petroii^lhes  leporinm  soit  identique  avec  cette  espèce.  Le 
PetroUsthes  maryinalus  Stimps.  de  Barbados,  est  de  même  une 
espèce  voisine. 

Parmi  les  espèces  indopacifiques,  le  l'ctroUsthes  leporinoides 
Ortm.  de  la  Mer  du  Sud  se  rapproche  également  beaucoup  du 
PetroUsthes  leiioriaas  tleller,  mais  se  distingue  au  premier  coup 
d'oeil  par  les  doigts  des  pinces  qui  ne  sont  pas  poilus,  mais  glabres 
à  leurs  faces  internes.  Naturellement  Ortmann  ne  savait  pas  que  les 
doigts  de  l'espèce  décrite  par  M.  Heller  étaient  vraiment  poilus. 
D'après  lui,  le  PetroUsthes  leporinoides  se  distinguerait  par  les  côtés 
poilus  de  la  carapace,  mais  ce  caractère  ne  dit  rien,  les  côtés  de  la 
carapace  du  PetroUsthes  leporinus  étant  également  poilus.  Ce  Petro- 
Usthes leporinoides  Ortm.  est  bien  identique,  à  ce  qu'il  me  paraît, 
avec  le  PetroUsthes  asialicus  Leach  (2). 

(1)  Stimpson,    \ midis  l.ijccuin  I\<il.  Hist.,  Vil,  1862,  p.  T.l 

(2)  De  .Man,  ZooL  JahrO.,  Abth.  f.  Syst.,  IX,  p.  376,  pi.  XXXll,  lig.  48. 


NOTE   SUR    UNE   PETITE    COLLECTION    DE   CRUSTACES    DÉCAPODES 


63 


co 

(Tl 

ro 

ÎO 

^      co 

,„ 

«* 

—       1 

""■- 

^ 

a. 

"^ 

T^         1 

. — , 

X 

t- 

r^        iO 

fO 

IM 

œ 

n.\ 

«0 

(M 

,_• 

2  -b 

-i" 

C3 

— 

fO 

^^ 

> 

~ 

r- 

r: 

-* 

O 

Si 

:ir5 

•.c 

:n 

:0 

o   O 

^^ 

'M 

<^ 

5>1 

;? 

^ 

in 

an 

^ 

GO 

ÎO 

(M 

fO 

^ 

^^ 

-* 

^^ 

oc   O- 

•^ 

S>1 

— 

(M 

ÏO 

«S" 

O 

o 

io 

(M 

05 

00 

ÎS 

n 

i-   O 

t^ 

■M 

M 

l?l 

:r5 

« 

-* 

:0 

-M 

(î^l 

:r5 

-^ 

■^^ 

•o   O 

'M 

■«" 

«* 

-r- 

cc^ 

C^ 

l^ 

•^ 

5*1 

^ 

«S" 

tM 

<* 

îo   Of 

00 

GO 

<o 

fO 

(M 

lO 

co 

M 

n 

:r. 

--  'b 

CD 

•M 

(?1 

(M 

00 

^ 

CO 

n 

rc   «b 

^ 

t^ 

l^ 

to 

-^^■ 

(M 

^ 

^ 

.^ 

^^ 

^j 

-M 

<?] 

(M    ^b 

C-. 

^ 

n 

^ 

^^ 

ce 

t~- 

ro 

^ 

ÎO 

(M 

Ll 

-  'b 

- 

- 

^ 

-* 

O 
(M 

t^ 

■i 

JH 

a 

o 

re 

•a 

to 

C 

<v 

© 

'ce 

oo 

© 

ce 
Oi 

C8 

J2 

1 

ce 

CO 

-s 

1 

1 

*        -< 

^    1 

-CB 

a 

ft4 

&-I 

CO 

â,      ~ 

C 

_j 

tt 

O 

u       s 

Qh 

C 

;ç 

ce            ■* 

Si 

O 

•-' 

1 

3 

"3 

1 

■a 

1 

^    - 

3 

© 

o 

1 

h 

e-         2 

•a 

C 
-© 

bi 

3 

3 

i   = 

t4 

3 

!2 

3 
« 

3 

c 

3           o 

O 

'o 

3 

© 

60 

50 

à-^    -s 

tfc 

b 

6C 

Se 

a 

kl 

;< 

*^ 

C 

fcT 

o 

73 

■^ 

:0 

O 

J 

J 

J 

-J 



u 

u 

=3 

-72 


H      2 


5C 


64  T.    G.    DE    M.\N 

Le  l*etwUsthrs  Boscii  Aud.  de  la  Mer  Rouge  présente  une  scupl- 
ture  ditïérente  de  la  surface  de  la  carapace  et  des  pinces,  les  dents 
du  bord  antérieur  du  carpe,  au  nombre  de  trois  ou  quatre,  ont  une 
[orme  différente,  et  les  pattes  ambulatoires  (les  propodites  surtout) 
sont  plus  grêles. 

Chez  lePetrolisthes  denlatus  H.  M.-E.  et  le  Petroiisthes  asiaticus 
Leach,  espèces  munies  l'une  et  Tautre  d'une  dent  épibranchiale,  les 
doigts  des  pinces  sont  ijlabres,  non  pas  poilus  à  leurs  faces  internes. 


EXPLICATION     DES    FLANCHES 


Planche  I 


Pi^,  i.  —  ieplodius  punclatus  Miers,  inàle  grossi  deux  fois;  1»  front  du 
même,  vu  en  avant,  grossi  trois  fois;  h>  pince  du  même,  vue  en  dehors,  grossie 
deux  fois. 

Pig,  2.  —  LepLodius  convexus  A.  M.-E  ,  carapace  d'un  mâle,  type  du  Musée 
de  Paris,  provenant  des  Iles  du  Cap  Vert,  grossi  deux  fois. 

Fig.  3.  —  Lepiodius  americamis  Saussure,  pince  d'un  mâle,  type  du  Musée  de 
Genève  et  provenant  de  la  Guadeloupe,  grossie  deux  fois. 

Fig.  4.  -  Eupanopeus  africanus  A.  M.-E.,  mâle,  grossi  une  fois  et  demie; 
4„  front  et  orbite  du  même,  grossis  trois  fois  ;  4i,  orbite  d'un  autre  individu  mâle, 
chez  lequel  les  deux  premières  dents  latéro-antérieuri^s  ont  une  autre  forme, 
grossie  trois  fois;  4o  abdomen  du  mAle,  grossi  trois  fois;  4i  avant-bras  d'un 
mâle,  offrant  le  sillon  près  du  bord  antéro-externe,  grossi  une  fois  et  demie  ; 
4e  grande  pince  du  mâle,  vue  en  dehors,  grossie  deux  fois;  4i  patte  droite  de  la 
pénultième  paire  du  mâle,  grossie  trois  fois. 

Pig.  :3.  _  Callinectes  martjinalns  (A.  M.-E.\  portion  anlêri.'iire  de  la  carapace 
du  luàle,  grossie  trois  fois;  5a  abdomen  du  mâle,  grossi  trois  fols. 


Flan  gui;   Il 

Fig.  G.  —  Grapsus  Peli  Herklots,  orbite  d'un  mâle,  type  du  Musée  de  Leyde, 
prov'enant  de  Boutry,  grossie  trois  fois;  Ga  orbite  et  pédoncule  oculaire  du  même, 
vus  de  dessous,  grossis  trois  fois;  (i,,  patte  de  la  pénultième  paire  du  même, 
grossie  une  fois  et  demie;  6c  patte-mâchoire  externe  du  même,  grossie  trois  fois. 


Ment.  Soc.  Zool.  de  France,  XIII,   i^oo 

4 


PI.  I. 


J.  G.  de  Man  del 


1 ,  Leptodius  punctatus  Miers;  2,  Leptodius  convexus  A.  M.-E.  ; 
3,  Leptodius  americanus  Sauss.  ;  4,  Eupanopeus  africanus  A.  M.-E. 
5,  Callinectes  marginatus  (A.  M.-E.). 


D'  G.  FiUuski  inip. 


Mciii.  Soc.  Zool.  de  France,  XIII,  ic)oo. 


'PL  IL 


!.   G.   deMan  .Ici.  "'  G.  Pilarski  imp. 

6,  Grapsus  Pelii  Haklots;     7,  Grapsus  simplex  Haklots; 

8,  Grapsus  Kingsleyi  de  Man  ;    9,  Pachygr.  transversus  Gibbes  ; 

10,    Pachygrapsus    maurus  Lucas;     11,   Sesarma   angolensis  Cap.; 

12,  Petrolisthes  leporinus  Heller. 


NOTE   SUR    UNE   PETITE   COLLECTION    DE   CRUSTACÉS    DÉCAPODES         65 

Fig.  7.  —  Grapsiis  siniplex  Herklots,  orbite  d'un  individu  niàle,  type  du  Musée 
de  Leyde,  provenant  de  Boutry,  grossi  trois  fois. 

Fig.  8.  —  Grapsus  Kingsleyi  n.  sp.,  mâle,  grossi  deux  fois:  S»  front  vu  d'en 
haut,  grossi  trois  fois;  8b  front  du  même  vu  en  avant  grossi  trois  fois;  8j  abdo- 
men du  niàle,  grossi  trois  fois;  8d  patte  de  l'antépénultième  paire,  grossie  trois 
fois;  8o  pince  du  m;\le,  grossie  trois  fois;  81  bord  sous-orbitaire  du  même,  grossi 
trois  fois;  8g  bord  sous-orbitaire  d'une  jeune  femelle  du  Grapsus  strigosiis  Herbst, 
grossi  trois  fois. 

Fig.  9.  —  Pachygi-apsus  transversus  Gibbes,  carapace  du  plus  grand  mâle, 
grossie  deux  fois. 

Fig.  10.  —  Pachygrapsus  maurus  Lucas,  carapace  d'un  individu  mâle,  prove- 
nant d'Oran,  type  du  Musée  de  Paris,  grossi  deux  fois;  lOu  patte  de  la  cinquième 
paire  du  même,  grossie  deux  fois. 

Fig.  11.  —  Sesanna  angolensis  Cap.,  pince  d'un  mâle  adulte  de  la  côte  d'An- 
gola, grossie  une  fois  et  demie. 

Fig.  12j.  —  PetrolisLhes  leporinus  Heller,  patte  ambulatoire  de  la  deuxième 
paire  d'un  mâle  adulte  provenant  de  Lobito;  12b  la  même  de  la  troisième  paire; 
12c  la  même  de  la  quatrième  paire,  toutes  grossies  deu.x  fois. 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  I9U0. 


XIII     —  o . 


PHÉNOMÈNES    DE    LA    FÉCONDATION    CHEZ    L'IIELOBDELLA   ALGlllA 
(MOQUIN  TANDON) 

PAR 

ALEXANDRE    KOVALEVSKY 

Correspondant  de  l'Institut 
Membre  de  l'Académie  des  Sciences  de  Saint-Pétersbourg. 

(Planches  III,  IV,  V). 

].es  éludes  qui  font  l'objet  de  ce  mémoire  ont  porté  sur  une  petite 
(îiossosipliouide  que  j'ai  trouvée  en  Crimée,  aux  environs  de  Sébas- 
topol,  sur  la  Rami  escnienta.  En  cherchant  à  la  déterminer,  j'ai 
reconnu  qu'elle  était  identique  à  l'espèce  algérienne  que  Moquin- 
Tandou  a  décrite  en  1816,  sous  le  nom  de  Glossiphonia  algira  ;  c'est 
cette  même  espèce  que  Viguier  a  appelé  Hatracobdella  Latastii. 
L'identité  de  l'espèce  connue  sons  ces  deux  dénominations  ne  peut 
faire  aucun  doute,  ainsi  que  R.  Blanchard  l'a  établi,  d'après  la 
comparaison  de  spécimens  algériens  avec  d'autres  provenant  des 
environs  de  Madrid.  11  en  résulte  que  la  dénomination  proposée 
par  Viguier  ne  peut  être  maintenue  et,  d'autre  part,  que  l'espèce 
existe  également  en  Europe.  Depuis  lors,  elle  a  été  effectivement 
rencontrée  par  Wolterstorfî  sur  le  Discoglosxus  pictus  de  Corse,  et 
nous  devons  ajouter  que  les  exemplaires  espagnols  étudiés  par 
l\.  Blanchard  avaient  été  capturés  aussi  sur  ce  même  Batracien  (1). 

La  distribution  géographique  de  1  Hélobdelle  semblait  donc  liée 
à  celle  du  Discoglosse  lui-même,  ainsi  que  R.  Blanchard  l'a  fait 
observer  •  mais  celte  opinion  n'est  pas  rigoureusement  exacte, 
l»uisqu'en  Crimée,  où  le  Discoglosse  n'existe  pas,  cette  petite 
Sangsue  est  parasite  de  la  Grenouille  commune.  Elle  a  été  trouvée 
tout  d'abord  par  M.  A.  Mokrzetzky,  entomologiste  à  Simféropol, 
qui  me  l'envoya  pour  en  connaître  la  détermination  ;  depuis  on  en 
a  trouvé  une  grande  quantité  sur  une  Grenouille  qui  semblait  être 
morte  d'épuisement  ;   d'une  excursion   à  la  ïschernaia  rietshka 

(I)  La  collection  du  Lai)oratoire  de  Parasilologi(^  de  la  Faculté  de  médecine  de 
Paris  possède  un  exemplaire  de  Piscorilossus  pictiis  recueilli  à  Vissavona  (Corse) 
par  le  D'  WolterstorlT  en  1899,  et  portant  sur  I'omI  gauche  une  jeune  Hclabdella 
alfjira  (catalogue  n"  o38).  Ce  Discoglosse  portait  six  autres  llélobdelles,  qui  so  sont 
détachées  ;  l'une  d'elle  était  de  très  grande  taille. 


PHÉNOMÈNES    DE   LA    FÉCONDATION    CHEZ    l'hELOBDELLA    ALGIRA       67 

(Riiisseaiinoir),aux environs d'Inkermann(l),  MM. Guido Schneider 
et  R.  Minkievitch,  jeune  étudiant  de  l'Université  de  Saint-Péters- 
bourg, me  rapportaient  une  dizaine  de  Rana  escalenta,  qui  toutes 
étaient  infestées  de  plusieurs  Hélobdelles.  Par  la  suite,  les  gamins 
des  environs  apprirent  à  reconnaître  ces  Hirudinées  et  m'en  appor- 
tèrent en  grand  nombre  ;  j'ai  pu  les  transporter  à  Saint-Pétersbourg 
et  les  y  maintenir  eu  bonne  santé  tout  l'hiver,  en  leur  faisant  sucer 
de  temps  à  autre  une  Grenouille. 

L'espèce  qui  nous  occupe  est  une  Glossosiphonide  de  petite  taille, 
pourvue  de  deux  yeux  et  à  papilles  segmentaires  le  plus  souvent 
non  apparentes.  D'après  ses  caractères,  elle  doit  rentrer  désormais 
dans  le  genre  Helobdella,  établi  en  1896  par  R.  Blanchard,  genre 
auquel  il  a  donné  pour  type  ÏHirudo  stagnaUs  Linné,  1758. 

Depuis  plusieurs  années,  grâce  à  l'initiative  du  professeur  R. 
Blanchard,  le  Bullelin  et  les  Mémoires  de  la  Société  Zoologique  de 
France  renferment  une  série  d'excellentes  observations  sur  les 
Hirudinées.  Tout  récemment,  M.  Emile  Brumpt  y  a  fait  paraître 
deux  importants  articles  résumant  ses  observations  sur  l'accouple- 
ment de  ces  Vers.  Comme  il  est  intéressant  de  centraliser  dans  une 
même  publication  les  travaux  concernant  un  même  groupe  d'ani- 
maux, j'ai  pensé  à  offrir  le  présent  mémoire  à  la  Société  Zoologique 
de  France  dont  j'ai  le  plaisir  d'être  Membre  honoraire. 

La  coloration  de  l'animal  varie  du  vert  clair  au  brun  ou  au  jaune 
pâle  ;  la  longueur  atteint  10  et  même  20  mm.  ;  elle  peut  dépasser 
cette  dernière  dimension  chez  des  exemplaires  eu  extension  com- 
plète. Je  reproduis  (fig.  l)  un  dessin  eu  couleur  fait  à  Saint-Péters- 
bourg en  novembre  1899,  par  le  professeur  V.  Shéviakov,  d'après 
un  exemplaire  vivant  et  bien  nourri.  Ce  dessin  rappelle  dans  ses 
contours  la  figure  donnée  par  Moquin  Tandon  (pi.  XIII,  fig.  10 
et  11);  toutefois  l'auteur  français  a  rapproché  les  yeux  un  peu 
trop.  Viguier  (fig.  1  et  11)  et  R.  Blanchard  (fig.  1)  ont  indiqué  la 
position  exacte  de  ces  organes  ;  nous  donnons  la  photographie  d'une 
préparation  (fig.  7),  qui  est  d'accord  à  cet  égard  avec  les  dessins  de 
ces  deux  auteurs. 

Suivant  Moquin-Tandon,  «  après  le  26"  ou  le  27"  anneau,  on  voit 
un  corps  arrondi,  granuleux,  couleur  d'ambre,  muni  d'un  petit 
orifice  extérieur  ».  Je  n'ai  rien  vu  de  semblable,  mais  à  l'endroit 
indiqué,  j'ai  reconnu  par  transparence  cette  partie  brune  de  l'œso- 

|1)  Localité  célèbre  dans  l'histoire  de  la  Guerre  de  Crimée  ;  c'est  après  le 
combat  d'inkermann  que  Sébastopol  fut  cerné  et  que  commença  le  siège  de  cette 
ville. 


68  A.    KOVALEVSKY 

pliage  que  Viguier  appelle  «  renflement  hépatique  «  et  qui  est  formé 
d'une  couche  de  très  grandes  cellules  entourant  la  partie  posté- 
rieure de  l'organe  (fig.  15  18,  cœ)  ;  cette  portion  œsophagienne 
brune,  est  même  visible  sur  la  photographie  flig.  2œ).  Cette  colora- 
tion est  due  à  un  pigment  brun  qui  est  disposé  entre  les  cellules 
d'un  organe  glandulaire  particulier  qui  existe  sous  une  autre  forme 
chez  un  bon  nombre  de  Glossosiphonies  ;  c'est  à  tort  que  Viguier 
l'assimile  à  un  organe  hépatique.  Il  est  surprenant  que  Moquin- 
Tandon  n'ait  pas  reconnu  les  rapports  de  l'organe  observé  par  lui 
avec  l'œsophage  ;  cela  tient  sans  doute  à  ce  qu'il  a  eu  à  sa  disposi- 
tion un  trop  petit  nombre  d'exemplaires. 

En  ce  qui  concerne  ce  renflement  même,  mes  observations  diffè- 
rent un  peu  de  celles  de  M.  Viguier.  Il  le  représente  de  forme  trop 
arrondie  ;  sur  le  vivant  et  sur  les  coupes  longitudinales  et  horizon- 
tales, je  le  trouve  assez  allongé  et  composé  de  grandes  cellules  qui 
entourent  à  une  certaine  distance  les  cellules  épithêliales  qui 
composent  la  couche  intérieure  de  l'œsophage.  Ce  sont  évidemment 
des  cellules  glandulaires  et  à  leurs  agglomérations  conviendrait 
plus  justement  le  nom  de  glande  œsophagienne. 

Sur  la  partie  dorsale  de  l'Hélobdelle,  on  observe  plusieurs  rangées 
de  tubercules,  dont  deux  sont  plus  saillantes,  si  on  y  joint  encore 
la  rangée  marginale,  nous  aurons  trois  rangées  de  chaque  côté,  en 
tout  six  comme  l'admet  M.  Moquin-Tandon  ;  mais  les  différences 
individuelles  sont  assez  considérables,  et  les  jeunes  sont  presque 
dépourvus  de  ces  formations,  ce  qui  me  fait  supposer,  ainsi  que 
bien  d'autres  considérations,  que  Viguier  possédait  de  jeunes 
exemplaires.  —  La  position  des  orifices  génitaux  se  voit  sur  les 
photographies  5  et  (5,  où  les  anneaux  sont  bien  visibles.  Je  trouve 
l'orifice  mâle  entre  le  18^  et  le  19«  anneau  et  l'orifice  femelle  sur  le 
21'.  —  Sur  les  ligures  3,  4  et  5,  je  reproduis  des  photographies  sur 
lesquelles  on  voit  les  spermatophores  attachés  à  côté  des  orifices 
génitaux. 

La  photographie,  fig.  2,  représente  une  Hélobdelle  peu  de  temps 
après  qu'elle  s'est  gorgée  de  sang  ;  la  trompe  tr  est  très  courte,  tous 
les  canaux  de  l'estomac  sont  remplis  et  on  voit  sept  paires  d'appen- 
dices se  ramifiant  vers  leur  bout  périphérique;  les  testicules,  au 
nombre  de  six  paires,  sont  disposés  de  chaque  côté  entre  les  origines 
de  ces  appendices  ;  eu  arrière  on  voit  les  quatre  cœcums  intestinaux 
in,  qui  sont  vides  chez  les  individus  qui  ont  jeune  longtemps  ou 
immédiatement  après  la  succion  ;  on  les  voit  se  remplir  un  peu  plus 
lard  d'une  substance  vert  foncé  ou  même  noire. 


PHÉNOMÈNES    DE   LA   FÉCONDATION   CHEZ    l'hELOBDELLA   ALGIRA       G9 

Les  Hélobdelles  digèrent  très  vite  leur  nourriture,  quand  on  les 
enlève  du  corps  de  la  Grenouille,  elles  ont  leur  canal  intestinal 
rempli  de  sang,  en  trois  ou  quatre  jours  il  n'en  reste  plus  que  très 
peu  dans  l'estomac,  seulement  l'intestin  renferme  une  quantité 
plus  ou  moins  grande  de  sang  déjà  digéré,  et  ces  restes  disparaissent 
rapidement.  Les  Hélobdelles  cherchent  alors  à  s'attacher  aux  Gre- 
nouilles et  si  on  plonge  la  jambe  d'une  de  ces  dernières  dans 
l'éprouvette  où  sont  placées  les  Hélobdelles  qu'on  a  recueillies 
quelques  jours  avant,  elles  vont  toutes  sur  la  peau  du  Batracien  et 
commencent  presque  immédiatement  à  le  sucer,  elles  sont  dans  ce 
cas  fixées  par  leurs  deux  extrémités,  mais  quand  elles  sont  repues 
et  que  l'on  maintient  la  Grenouille  dans  l'eau  elles  s'attachent  au 
corps  seulement  par  leur  ventouse  postérieure,  le  reste  du  corps 
flotte  librement  dans  l'eau.  Quelquefois  aussi  elles  délaissent  leur 
hôte  et  vont  s'attacher  aux  parois  du  bocal,  ce  qu'elles  font  toujours 
quand  elles  veulent  poudre.  L'accouplement  se  fait  entre  les  indi- 
vidus, fixés  par  leur  ventouse  postérieure  au  corps  de  la  Grenouille 
ou  sur  les  parois  du  bocal,  ils  se  réunissent  par  leur  moitié  anté- 
rieure et  s'accolent  réciproquement  un  spermatophore. 

La  fig.  3  représente  la  photographie  d'uue  Hélobdelle  immédiate- 
ment après  l'accouplement,  on  voit  un  spermatophore  encore  tout 
à  fait  plein,  accolé  du  côté  gauche  ;  on  observe  aussi  par  transpa- 
rence les  agglomérations  de  spermatozoïdes  a  a  dans  la  partie  anté- 
rieure du  corps;  ces  agglomérations  sont  le  résultat  d'accouple- 
ments récents.  On  trouve  aussi  en  plus  ou  moins  grand  nombre  des 
amas  de  spermatozoïdes  disposés  plus  en  arrière,  asp,  que  je  consi- 
dère comme  provenant  d'accouplements  plus  anciens. 

On  voit  aussi  les  deux  branches  de  l'ovaire,  ov,  dans  un  état  bien 
différent  de  développement. 

Sur  la  fig.  4,  je  reproduis  la  photographie  d'une  Hélobdelle  un 
certain  temps  après  l'accouplement,  le  spermatophore  est  presque 
vide,  mais  reste  encore  accolé  au  même  endroit.  Dans  la  partie 
antérieure  du  corps,  on  voit  au  moins  six  agglomérations  de  sper- 
matozoïdes représentées  en  bleu,  à  cause  de  leur  coloration  par 
l'hémaloxyline  sur  les  préparations  et,  pour  les  mieux  faire  ressor- 
tir aussi,  sur  le  dessin.  Outre  ces  agglomérations  on  en  trouve 
d'autres  en  arrière,  as/?,  qui  forment  plusieurs  flocons  de  forme  très 
irrégulière.  Chez  l'animal  vivant,  ces  masses  peuvent  être  déplacées 
par  la  pression,  ce  qui  indique  qu'elles  flottent  librement  dans  le 
liquide  qui  remplit  la  lacune. 

Les  fig.  o  et  ti  représentent  les  photographies  de  deux  Hélob- 


70  A.    KOVALEVSKY 

délies,  sur  lesquelles  on  voyait  nettement  les  limites  des  anneaux, 
et  la  disposition  des  orifices  génitaux.  Sur  l'une  (fig.  5)  ou  aperçoit 
le  spermatophore,  sur  l'autre  (fig.  6)  les  endroits  où  sont  accolés 
les  spermatophores  ;  par  transparence,  on  distinguait  aussi  la 
structure  intérieure. 

Le  dessin,  fig.  6',  que  je  dois  à  M.  Sheviakov  montre  les  canaux 
qui  conduisent  les  spermatozoïdes,  de  la  place  où  sont  accolés  les 
spermatophores  {ps)  jusqu'aux  accumulations  de  spermatozoïdes 
dans  l'intérieur  du  corps  (a).  Ces  masses  sont  des  sortes  de  sper- 
matophores internes,  dont  les  parois  ne  sont,  sans  doute,  pas  chiti- 
neuses,  mais  pourtant  paraissent  être  formées  par  une  substance 
gélatineuse  ou  gluante  qui  forme  des  sortes  de  sacs  mous  présen- 
tant une  certaine  résistance  à  la  dispersion  des  spermatozoïdes. 

J'appuie  cette  hypothèse  sur  mes  observations  de  la  Placohddia 
costata,  espèce  que,  dans  deux  publications  précédentes,  j'ai  dési- 
gnée sous  le  nom  d'Harinertteria  costata,  où  j'ai  vu  la  pénétration 
des  spermatozoïdes  dans  la  lacune  clitellienne.  Dans  ce  dernier  cas 
les  spermatozoïdes  restent  tout  à  fait  libres,  on  ne  voit  aucune 
limite  à  la  masse  qui  s'accumule  dans  l'intérieur  du  corps  en 
sortant  du  spermatophore. 

Cette  idée  même,  dans  le  cas  de  la  Placobdella,  ne  venait  pas  à 
l'esprit  puisqu'on  voyait  l'agglomération  irrégulière  des  sperma- 
tozoïdes se  disperser  en  tous  sens  :  les  uns  allant  dans  le  liquide 
environnant,  les  autres  cherchant  à  pénétrer  dans  la  matrice.  La 
fig.  7  reproduit  la  photographie  d'une  Hélobdelle  conservée  dans  le 
baume  de  Canada  et  dans  laquelle  on  voit  les  spermatozoïdes  rem- 
plissant presque  toute  la  cavité  de  la  lacune  ventrale  et  donnant 
encore  un  prolongement  dans  la  lacune  latérale.  Le  fil  bleu  qui 
représente  les  spermatozoïdes  accolés  les  uns  aux  autres  fait  une 
courbe,  et  en  forme  de  deux  troncs  remplit  presque  complètement 
tout  l'intérieur  de  la  lacune  latérale  droite. 

Les  capsules  néphridiennes  se  voient  très  bien  sur  celte  prépara- 
tion ;  pour  les  distinguer  plus  facilement  des  organes  environnants, 
nous  les  avons  représentées  en  rouge.  Elles  sont  au  nombre  de  13 
paires,  deux  seulement  dans  la  région  préclitellienne  bien  qu'il 
existe  dans  cette  dernière  (fig.  6j,  quatre  paires  d'ouvertures  néphri- 
diennes, ce  qui  correspond  à  un  nombre  égal  de  ces  organes  chez 
la  Placolnlclla,  or  je  n'ai  observé  que  deux  paires  décapsules,  ce  qui 
confirme  un  fait  déjà  connu,  que  les  néphridies  peuvent  exister  sans 
être  réunies  à  une  capsule  néphridienne,  ce  qui  s'observe  d'après 
Oka  dans  les  néphridies  antérieures  et  postérieures  du  corps  ainsi 


PHÉNOMÈNES    DE    LA    FÉCONDATION    CHEZ    l'hELOBDELLA    ALGIRA        71 

que  chez  plusieurs  Hirudinées,  par  exemple  les  Piscicoles,  Archœ- 
obdelles  et  Acautliobdelles  qui  n'ont  ni  entonnoirs  vibratiles,  ni 
capsules  néphridiennes. 

La  première  Hélobdelle  que  j'étudiai  sur  des  coupes  transversales 
présentait  dans  le  sinus  ventral,  ou  lacune  ventrale,  plusieurs 
accumulations  de  spermatozoïdes.  En  pressant  un  peu  les  individus 
sur  le  porte-objet,  j'observais  dans  leur  intérieur  des  masses  blan- 
ches, souvent  assez  considérables,  qu'une  élude  plus  approfondie 
me  démontra  être  des'  pelotons  de  spermatozoïdes. 

Sur  les  fig.  3,  4  et  7,  nous  voyons  de  pareilles  Hélobdelles  avec 
des  flocons  blancs  le  long  de  la  ligne  médiane  du  corps,  dans  le  sinus 
ventral.  Si  on  presse  un  de  ces  Vers  sur  le  porte-objet,  on  voit  une 
partie  de  ces  masses  blanches  et  surtout  les  postérieures  se  dépla- 
cer et  rouler  en  avant  ou  en  arrière  selon  le  sens  de  la  pression.  — 
La  fig.  8  représente  une  coupe  longitudinale  d'une  semblable 
Hélobdelle  et  nous  voyons  dessinées  en  bleu  ces  agglomérations  de 
spermatozoïdes,  asp.  Elles  sont  disposées  dans  la  partie  postérieure 
de  la  région  stomacale,  mais  leurs  relations  avec  les  autres  organes 
ne  se  voient  pas  ici,  elles  deviennent  plus  claires  sur  la  fig.  9, 
représentant  une  photographie  amplifiée  de  la  môme  partie. 

Sur  ces  deux  coupes,  nous  voyons  que  les  agglomérations  de 
spermatozoïdes  sont  disposées  dans  le  sinus  ventral  immédiatement 
sur  les  ganglions  nerveux  de  la  chaîne  ventrale  (yn)  et  sous  la  partie 
médiane  de  l'intestin  (in)  ;  un  peu  plus  haut  nous  voyons  le  vaisseau 
dorsal  vs  avec  les  valvules  si  caractéristiques  chez  les  Hirudinées  (u'). 
Ces  relations  se  voient  avec  plus  de  clarté  sur  des  coupes  transver- 
sales (fig.  13  et  14). 

Sur  la  fig.  14,  les  spermatozoïdes  forment  une  masse  unique, 
qui,  non  seulement  remplit  le  sinus  ventral  mais  encore  l'élargit 
dans  des  proportions  considérables  ;  le  sinus  ventral,  qui  occupe 
ordinairement  un  petit  espace,  devient  ici  l'organe  le  plus  considé- 
rable ;  il  est  par  exemple  plus  grand  que  les  testicules. 

Sur  la  fig.  13,  nous  trouvons  les  mêmes  relations  avec  cette  diffé- 
rence que  deux  pelotons  de  spermatozoïdes  se  touchent,  sans  se 
confondre,  ce  qui  démontre  que  ces  pelotons  ne  sont  pas  simplement 
des  masses  flottantes  de  spermatozoïdes.  Ils  sont  maintenus  par  une 
certaine  cohésion  ou  par  une  couche  superficielle  agglutinante  qui 
les  empêche  de  se  disperser. 

Ces  agglomérations  de  spermatozoïdes  ont  des  formes  très  diffé- 
rentes et  sont  placées  en  des  points  très  variables.  Les  plus  grandes 
masses  se  trouvent  dans  la  partie  antérieure  de  la  région  stomacale, 


72  A.    KOVALEVSKY 

derrière  la  région  clitellienne,  et  cela  s'observe  immédiatement 
après  la  copulation  ;  ce  n'est  que  plus  tard  qu'on  les  rencontre  en 
arrière  de  la  région  stomacale,  se  prolongeant  même  dans  la  région 
intestinale,  où  elles  confinent  aux  appendices  intestinaux  (fig.  9  in)  ; 
souvent  ces  agglomérations  prennent  une  forme  très  bizarre,  elles 
ne  se  contentent  plus  du  sinus  ventral,  et  se  prolongent  dans  les 
sinus  ou  lacunes  intermédiaires  (fig.  7  a"),  d'où  elles  pénètrent 
dans  les  lacunes  latérales  (fig.  7  a')  qu'elles  remplissent  sur  des 
espaces  plus  ou  moins  grands.  On  voit  alors  sur  des  coupes  que  les 
lacunes  sont  obstruées  par  des  spermatozoïdes,  on  dirait  qu'il  s'est 
formé  une  véritable  thrombose  de  la  lacune  latérale. 

Les  premiers  exemplaires  d'Hélol)delles  que  j'ai  étudiés,  m'ont 
montré  cette  quantité  inusitée  de  spermatozoïdes  dans  le  système 
lacunaire,  et  une  question  alors  se  posait  d'elle-même  :  quel 
était  leur  mode  de  pénétration  ?  Comme  les  études  présentes  sui- 
virent immédiatement  mes  études  sur  la  Plaœbdella,  je  pensais  à 
l'imprégnation  hypodermique  en  croyant  que  la  chose  se  passerait 
comme  chez  cette  dernière.  J'essayai  de  surprendre  le  moment  de 
l'accouplement  ou  tout  au  moins  la  fixation  des  spermatophores.  En 
ce  qui  concerne  le  premier  point,  je  ne  fus  pas  assez  heureux  pour 
l'observer,  mais  pour  le  second  ce  fut  beaucoup  plus  facile.  J'eus 
plusieurs  exemplaires  avec  des  spermatophores  tout  récemment 
accolés.  Sur  les  fig.  3,  4  et  5  nous  voyons  des  photographies 
d'Hélobdelles  avec  des  spermatophores.  Au  premier  abord  je 
croyais  qu'ils  étaient  fixés  à  l'orifice  mâle,  comme  chez  la  Plaroh- 
della  (Hœmenteria),  et  ce  fut  une  considérable  désillusion,  quand  je 
vis  que  l'orifice  mâle  était  tout  à  fait  libre  et  que  le  point  d'attache 
des  spermatophores  était  tout  autre. 

Ils  n'étaient  pas  non  plus  sur  l'orifice  femelle,  mais  bien  aux 
environs  de  ces  deux  orifices.  Je  crois,  mais  sans  pouvoir  l'affirmer 
avec  certitude,  qu'il  y  a  à  droite  et  à  gauche  des  orifices  génitaux 
une  ouverture  ou  une  dépression  de  la  peau  sur  lesquelles  les  sper- 
matophores sont  insérés  par  leur  bout  antérieur.  Je  crois  même 
que  ces  ouvertures  conduisent  dans  des  canaux  qui  s'ouvrent 
librement  dans  le  sinus  ventral.  Sur  la  fig.  3,  nous  voyous  une 
Helobdelleavec  un  spermatophore  plein  attaché  d'un  côté;  l'endroit 
où  le  spermatophore  est  accolé  se  trouve  à  gauche  de  la  ligne 
médiane  ventrale  à  la  hauteur  de  l'orifice  mâle  ou  un  peu  plus  bas. 
On  suit  facilement  une  traînée  bleue  qui  descend  du  bout  antérieur 
du  spermatophore  vers  une  agglomération  déjà  assez  considérable 
qui  se  trouve  dans  la  lacune  ventrale  un  peu  plus  haut  que  la  pre- 


PHÉNOMÈNES   DE   LA    FÉCONDATION    CHEZ    l'hELOBDELLA    ALGIRA       73 

mière  paire  de  testicules.  De  l'autre  coté  il  n'y  a  pas  de  sperma- 
tophore,  mais  par  contre  on  trouve  trois  agglomérations  de  sperma- 
tozoïdes :  une  toute  petite,  une  seconde  beaucoup  plus  grande, 
disposée  également  avant  la  première  paire  de  testicules,  enfin  une 
troisième,  beaucoup  plus  grande  encore  entre  la  première  et  la 
seconde  paire  de  testicules  (fig.  3  a). 

Outre  ces  masses  antérieures  on  voit  encore  un  groupe  de  sper- 
matozoïdes occupant  la  ligne  médiane  de  la  lacune  ventrale  (asp) 
entre  la  cinquième  et  la  sixième  paire  de  testicules. 

Il  est  fréquent  de  rencontrer  sur  des  Helobdelles  deux  spermato- 
pliores,  un  de  chaque  côté  ou  même  trois  :  deux  d'uu  côté,  un  de 
l'autre  ;  souvent  ces  spermatophores  sont  de  différentes  dimensions. 

Cela  pourrait  dépendre  des  dimensions  des  Helobdelles  qui  se 
sont  accouplées,  ainsi  que  du  moment  où  on  les  observe  ;  ils  peuvent 
être,  en  effet,  remplis  de  sperme  ou  vidés  en  partie  et  leur  contenu 
passé  dans  l'intérieur  du  corps. 

Les  spermatophores  sont  assez  faiblement  attachés  et  il  est  bien 
difficile  de  pouvoir  les  maintenir  sur  des  individus  conservés.  Je 
ne  possède  plus  un  seul  exemplaire  avec  deux  ou  plusieurs  sperma- 
tophores ;  ceux-ci  tombent  presque  toujours  au  début  de  la  conser- 
vation. A  ce  point  de  vue,  il  y  a  une  grande  différence  entre  les 
Placobdella  chez  lesquelles  les  spermatophores  adhèrent  très  solide- 
ment, je  possède  un  grand  nombre  de  ces  dernières  avec  leurs 
spermatophores. 

Y  a-t-il  des  orifices  dans  lesquels  les  spermatophores  sont  insérés 
ou  bien  ces  derniers  perforent-ils  les  téguments  comme  ils  le  font 
chez  beaucoup  d'autres  Hirudinées  comme  l'a  montré,  par  exemple, 
Whitman.  Il  fallait  peut-être  recourir  aux  macérations,  ce  que  j'ai 
omis  de  faire  en  observant  des  individus  complets  ou  des  coupes. 

Sur  les  coupes,  dont  je  possède  plusieurs  séries,  je  trouve  tou- 
jours, en  dépassant  un  peu  en  arrière,  l'orifice  génital  mâle,  des 
deux  côtés  du  corps,  deux  dépressions  de  l'épiderme  (fig.  15  a  et  a') 
qui  conduisent  dans  des  canaux  correspondants,  dont  l'un,  celui  du 
coté  droit  a",  est  bien  visible  sur  les  photographies.  Sur  les  coupes 
suivantes,  on  voit  que  les  orifices  a  et  a'  se  continuent  par  des 
canaux  très  sinueux,  qui  font  plusieurs  replis  et  dans  lesquels  se 
trouvent  des  spermatozoïdes,  si  on  étudie  les  individus  après  la 
copulation. 

En  suivant  les  coupes  d'avant  en  arrière,  en  s'approchant  du 
voisinage  de  la  matrice,  on  voit  de  nouveau  apparaître  des  canaux 
sinueux  et  irréguliers  remplis  par  des  traînées  de  spermatozoïdes. 


74  A.    KOVALEVSKY 

Sur  la  fig.  16  à  la  hauteur  du  second  gauylion  de  la  région  clitel- 
lienne,  nous  trouvons  un  nombre  considérable  de  ces  canaux  a"  rï"; 
le  canal  du  côté  droit  s'ouvre  à  l'extérieur  par  l'orifice  a'  ;  le  tissu 
que  nous  désignons  par  m  sur  les  fig.  17  et  18  représente  la  paroi 
antérieure  de  la  matrice,  dans  laquelle  s'engagent  les  sinuosités  des 
canaux  par  lesquels  pénètrent  les  spermatozoïdes.  Si  nous  passons 
aux  coupes  plus  postérieures  (fig.  18),  nous  rencontrons  la  matrice 
et  les  ovaires.  On  voit  les  traînées  de  spermazoïdes  déjà  dans  la 
lacune  ventrale  de  la  région  clitellienne  ;  on  les  trouve  comme  sur 
la  fig.  18  csous  forme  d'agglomérations  peu  considérables  des  deux 
côtés  de  la  matrice.  Si  on  descend  encore  un  peu  en  arrière  on 
trouve  des  masses  plus  considérables  qui  refoulent  souvent  les 
autres  organes  et  occupent  de  grands  espaces,  comme  sur  la  fig.  13, 
et  souvent  dans  des  dispositions  plus  asymétriques. 

L'accouplement  consiste  donc  dans  l'accolement  de  spermato- 
phores  dans  la  région  clitellienne  ;  aux  environs  des  orifices  génitaux 
mâle  et  femelle.  Mon  opinion  est  que  ce  dépôt  se  fait  sur  des  orifices 
préexistants,  autrement  il  me  serait  difficile  d'expliquer  leur  posi- 
tion symétrique  et  constante  des  deux  côtés  des  orifices  génitaux 
Si  l'acte  aboutit  à  la  perforation  des  tissus,  comme  on  l'observe 
chez  beaucoup  d'Hirudinées  et  d'autres  Invertébrées,  les  endroits 
où  se  font  ces  perforations  seraient  parsemés  un  peu  partout,  aussi 
bien  qu'à  la  région  clitellienne;  mais  la  régularité  de  leur  position 
permet  de  supposer  une  préexistence. 

Outre  cela,  si  nous  étudions  histologiquement  ces  canaux  en 
commençant  par  la  fig.  15  a  et  a',  on  voit  très  nettement  que  ce 
sont  de  simples  refoulements  des  téguments  avec  leur  épithélium  ; 
sur  la  fig.  lo  par  a"  est  indiqué  le  prolongement  de  cet  enfonce- 
ment, où  se  voit  très  nettement  l'épithélium  qui  le  tapisse.  Ce  canal 
possède  donc  des  parois  régulièrement  constituées  et  ne  représente 
pas  simplement  une  rupture  ou  une  fissure  produite  dans  les  tissus 
par  le  bout  du  spermalophore. 

Sur  des  coupes  d'individus  ayant  leurs  spermatophores  attachés, 
on  voit  que  ces  derniers  sont  accolés  aux  orifices  et  les  spermato- 
zoïdes ainsi  que  la  substance  qui  les  englobe  entrent  dans  ces  con- 
duits ;  sur  la  fig.  17  eu  r/'",  nous  voyous  un  de  ces  canaux  remplis 
des  filets  de  spermatozoïdes. 

Régulièrement,  je  trouve  trois  semblables  orifices  de  chaque  côté 
et  je  suis  tenté  de  les  comparer  aux  réceptacles  séminaux  des 
Lombrics,  qui  possèdent  deux  paires  de  ces  organes;  mais  chez 
ces  Annélides,  ces  réceptacles  sont  de  véritables  sacs,  tandis  que 


PHÉNOMÈNES    DE   LA    FÉCONDATION    CHEZ    l'hELOBDELLA    ALGIRA       75 

chez  mes  Hélobdelles,  ce  sont  de  simples  cauaiix.  Cepeiulaut,  chez 
quelques  Lombrics,  Michaelsen  a  décrit  des  réceptacles  séminaux 
qui  possèdent  des  conduits  s'ouvrant  dans  le  cœlome  ;  ce  seraient 
donc  des  cas  analogues. 

Je  dois  avouer,  que  les  vues  que  j'avance  ici,  sont  plutôt  des 
suppositions  qui  ont  besoin  d'être  encore  confirmées  par  des  études 
plus  détaillées,  que  j'espère  entreprendre. 

Dans  tous  les  cas,  qu'il  existe  des  orifices  ou  non,  les  spermato- 
zoïdes pénètrent  dans  la  lacune  ventrale  de  la  région  clilellienne, 
mais  ne  forment  pas  ici  une  masse  floconneuse  comme  chez  les 
Placobdella,  ils  constituent  des  agglomérations  (fig.  6,  11  et  12  a  et 
a')  plus  ou  moins  considérables  et  restent  très  longtemps  dans  cet 
état.  Ces  masses  persistent  non  seulement  chez  les  exemplaires  qui 
ont  pondu  mais  encore  chez  les  individus  qui  ont  élevé  leur  ponte, 
c'est-à-dire  qui  portent  déjà  de  petites  Hélobdelles  et  délaissant  leur 
mère  pour  sucer  les  Grenouilles. 

De  nouveaux  accouplements  se  produisent  et  introduisent  de 
nouveaux  spermatozoïdes,  tandis  que  dans  la  partie  postérieure 
de  la  lacune  ventrale  se  voient  les  masses  blanches  provenant  des 
copulations  anciennes.  Ces  faits  sont  bien  curieux  et  difficiles  à 
expliquer  :  ils  nous  obligent  à  étudier  ce  que  deviennent  les  masses 
de  spermatozoïdes  qui  restent  ainsi  dans  les  lacunes  cœlomiques 
de  notre  Hirudiuée. 

En  donnant  la  description  des  phénomènes  de  la  fécondation 
chez  la  Placobdella  costata,  j'ai  montré  que  les  spermatozoïdes 
pénètrent  dans  la  lacune  ventrale  de  la  région  clitellienne  et  de  là 
se  dispersent  dans  deux  directions  :  une  partie  passe  dans  la  circu- 
lation générale  et  est  absorbée  par  les  cellules  des  organes  phagocy- 
taires,  c'est-à-dire  des  capsules  né|)hridiennes;  l'autre  perfore  la 
matrice,  pénètre  dans  sa  cavité  interne  et  de  là  passe  dans  l'ovaire 
où  elle  reste  jusqu'à  la  maturité  des  œufs,  pour  les  féconder  sans 
doute  au  moment  de  la  ponte. 

Le  séjour  des  spermatozoïdes  dans  les  lacunes  des  Placobdella  est 
de  courte  durée  et  après  deux  ou  trois  jours  ou  ne  les  trouve  plus; 
les  lacunes  sont  de  nouveau  libres  pour  leurs  fonctions  ordinaires. 
Chez  les  Hélobdelles,  les  choses  se  passent  bien  différemment  et  je 
ne  les  ai  pas  encore  suffisamment  éclaircies  ;  dans  tous  les  cas,  je 
n'ai  jamais  vu  les  spermatozoïdes  perforer  les  parois  de  la  matrice 
en  masse,  comme  cela  arrive  d'ordinaire  chez  les  Placobdella  et  la 
façon  dont  ils  rencontrent  les  œufs  doit  être  bien  différente. 

Nous  avons  déjà  signalé  la  pénétration  des  spermatozoïdes  dans 


70  A.     KOVALEVSKY 

la  lacune  ventrale  et  leur  introduction  dnns  les  autres  lacunes  de 
plus  petites  dimensions,  il  nous  reste  à  voir  ce  qu'ils  deviennent. 

Nous  avons  dit  que  les  pelotons  de  spermatozoïdes  ne  sont  pas  tout 
à  fait  libres,  mais  qu'ils  forment  des  agglomérations  plus  ou  moins 
compactes,  composées  de  spermatozoïdes  enchevêtrés  et  agglutinés 
par  une  substance  visqueuse  et  un  certain  nombre  de  cellules  qui 
semblent  les  phagocyter.  Souvent  on  voit  les  spermatozoïdes  dis- 
posés en  rangées  régulières,  et  accolés  par  leurs  tètes. 

De  ces  agglomérations  se  détachent  des  spermatozoïdes  libres  qui 
passent  dans  la  circulation  générale  où  ils  sont  absorbés  par  les 
organes  phagocytai res  on  capsules  néphridiennes.  Ces  derniers 
organes  ne  sont  pas  mentionnés  dans  la  description  anatomique  de 
]-à  BatracobdeUa  Latastii,  qui  nous  a  été  donnée  par  Viguier  (1). 
L'étude  du  docteur  Viguier  est  très  détaillé  et  il  y  a  bien  peu  à  y 
ajouter  sauf  pour  les  capsules  néphridiennes.  Cette  omission  est 
d'autant  plus  étrange  que  ces  capsules  sont  ici,  comparativement 
aux  autres  Hirudinées,  énormément  développées;  je  ne  connais  pas 
une  seule  Hirudinée  où  elles  atteignent  un  tel  développement.  Sur 
les  lig.  7  et  10,  nous  les  voyons  entre  les  testicules  qui  sont  si  bien 
représentés  par  Viguier  sur  sa  fig.  2  de  la  pi.  XXIX  ;  on  les  voit  aussi 
très  nettement  sur  les  coupes  longitudinales  et  transversales,  (ig.  10, 
20  et  suivantes. 

Sur  la  tig.  9  on  les  voit  sur  la  photographie  d'une  coupe  longitu- 
dinale, et  ici  il  est  facile  de  comparer  leur  développement  par  rapport 
à  celui  des  autres  organes  de  V Helobdella  ;  t  indique  le  testicule  ; 
en  un  des  cœcums  de  l'estomac,  et  entre  ces  deux  organes  se  trouve 
insérée  la  capsule  néphridienne,  avec  son  entonnoir  vibratile  en, 
qui  s'ouvre  dans  la  lacune  ventrale  dans  laquelle  se  trouve  une 
masse  de  spermatozoïdes  asp  ;  on  aperçoit  les  deux  extrémités  de 
l'entonnoir,  l'une  qui  s'ouvre  dans  la  lacune  ventrale  et  l'autre 
dans  la  cavité  de  la  capsule.  Le  contenu  des  capsules  néphridiennes 
est  très  différent  suivant  leur  position  dans  la  série  et  d'après  l'âge 
et  l'état  des  Hélobdelles;  par  ce  dernier  terme,  je  comprends  le 
temps  qui  s'est  écoulé  depuis  la  copulation,  la  maturité  des  (Eufs, 
leur  ponte  et  le  développement  de  la  progéniture  ;  tout  cela  a  une 
grande  influence,  sans  compter  encore  les  autres  facteurs  que  nous 
ignorons. 

Les  jeunes  capsules  néphridiennes  contiennent  un  nombre  très 

(1)  Ce  fait  pourrait  .s'expliquer  en  admettant  que  Viguier  a  possédé  de  jeunes 
exemplaires  n'ayant  pas  copule,  dans  ce  cas  les  capsules  néphridiennes  sont  petites. 


PHÉNOMÈNES    DE    LA    FÉCONDATION    CHEZ    l'hELOBDELLA    ALGIRA        77 

restreint  de  cellules,  et  ont  souvent  à  leur  intérieur  un  espace  libre 
rempli  de  lymphe,  elles  sont  de  dimensions  bien  minimes  relative- 
ment aux  organes  voisins  (testicules,  cœcums  de  l'estomac). 

Même  après  l'accouplement,  quand  on  trouve  dans  l'intérieur  du 
corps  les  grandes  agglomérations  de  spermatozoïdes,  contenues 
dans  ces  sortes  de  masses  que  je  suis  tenté  tie  nommer  receptacula 
seniinis,  constituant  en  quelque  sorte  des  spermatophores  internes, 
on  voit  les  capsules  dans  le  même  état.  Ce  n'est  que  plus  tard  qu'on 
les  trouve  contenant  des  cellules  plus  ou  moins  nombreuses,  rem- 
plissant ordinairement  toute  la  capsule  (tig.  19)  et,  parmi  ces  cel- 
lules et  dans  leur  intérieur  une  quantité  plus  ou  moins  grande  de 
spermatozoïdes.  Elles  commencent  alors  à  s'agrandir  et  atteignent 
les  dimensions  que  nous  leur  voyons  sur  les  figures. 

Sur  la  tig.  21  nous  reproduisons  une  coupe  transversale  de  la 
région  intestinale  d'une  Hélobdelle  ;  les  deux  capsules  néphri- 
dieunes  ont  des  dimensions  plutôt  moyennes,  et  leur  contenu  est 
normal  pour  cet  état  ;  déjà  au  faible  grossissement  auquel  est  pho- 
tographiée cette  coupe,  on  voit  que  les  capsules  sont  remplies  en  par- 
tie par  des  cellules,  en  partie  par  des  filaments  enchevêtrés.  Si  on 
l'observe  à  un  plus  fort  grossissement  (tig.  22),  on  voit  alors  que  le 
contenu  est  composé  de  cellules  dont  la  plupart,  ou  plutôt  toutes, 
contiennent  chacune  un  plus  ou  moins  grand  nombre  de  sperma- 
tozoïdes ;  on  en  compte  dans  plusieurs  jusqu'à  15,  20  et  même  au 
delà.  Les  cellules  de  la  capsule  sont  du  type  des  leucocytes,  mais 
avec  cette  différence  qu'elles  sont  plus  grandes  et  plus  ou  moins 
remplies  de  spermatozoïdes;  on  voit  beaucoup  de  cellules  possédant 
deux  ou  plusieurs  noyaux  ;  entre  ces  cellules  se  trouvent  beaucoup 
de  spermatozoïdes  libres,  qui  souvent  remplissent  tout  l'espace 
entre  les  cellules.  Sous  l'influence  des  réactifs,  le  contenu  de  la 
capsule  s'est  un  peu  contracté  et  on  voit  une  fissure  entre  le  contenu 
elle  tissu  conjonctif  ou  les  parois  du  corps  qui  l'entourent. 

Le  liquide  ou  la  lymphe  qui  remplit  les  capsules  et  dans  laquelle 
se  trouvent  les  cellules  et  les  spermatozoïdes,  difïère  de  la  lymphe 
ou  du  sang  qui  se  trouve  dans  les  lacunes  coelomiques  ou  dans  les 
vaisseaux  sanguins;  on  voit  cela  très  aisément  sur  les  photographies 
elles-mémes.La  préparation  qui  est  photographiée  est  colorée  d'abord 
par  l'hématoxyline  puis  par  l'acide  picrique  ;  le  vaisseau  dorsal  vd 
et  le  vaisseau  ventral  r,v  contiennent  un  liquide  qui  se  colore  en 
jaune  très  vif  par  l'acide  picrique,  on  voit  même  une  certaine  granu- 
lation de  leur  contenu  ;  le  liquide  qui  se  trouve  dans  les  lacunes 
présente  une  coloration  identique  (fig.  28),  tandis  que  le  liquide  des 


78  A.    IvOVALEVSKY 

capsules  ne  se  colore  pas  par  l'acide  picrique,  cela  démontie  une 
certaine  dilïérence  de  contenu. 

Comme  nous  l'avons  déjà  dit  les  capsules  uéphridiennes  sout  eu 
rapport  du  côté  externe  et  en  hautavecle  tissu  conjonctif  des  parois 
du  corps  et  les  cœcums  stomacaux,  mais  par  leur  côté  interne  elles 
sout  baignées  par  le  contenu  des  lacunes  dorsale  et  ventrale  qui 
sont  remplies  d'un  liquide  coloré  en  jaune  très  vif  par  l'acide 
picrique,  dans  ce  liquide  que  nous  pouvons  regarder  comme  sang 
se  trouvent  une  (juantité  de  leucocytes  et  parmi  eux  un  nombre 
très  considérable  de  spermatozoïdes  (fig.  23  et  28).  Il  est  bien 
étrange  de  voir  que  tous  les  spermatozoïdes  sont  libres;  on  n'en 
trouve  pas  un  seul  dans  les  cellules,  tandis  que  de  l'autre  côté  de  la 
ligne  de  démarcation,  ([ui  divise  le  contenu  des  capsules  uéphri- 
diennes, toutes  les  cellules  sont  bourrées  de  spermatozoïdes.  Sur  la 
ligure  23,  nous  avons  reproduit  ces  relations  sous  un  plus  fort 
grossissement  et  cela  se  voit  mieux  encore  sur  la  figure  28. 

Pour  mieux  voir  ces  relations,  j'ai  reproduit  sur  les  tig.  26  et  27, 
deux  cellules  de  la  capsule  néphridienne  de  la  photographie;  une 
des  cellules  contient  deux  noyaux,  un  protoplasme  pourvu  de 
nombreuses  vacuoles  et  une  quantité  considérable  de  bâtonnets  qui 
sont  les  restes  des  spermatozoïdes,  mais  produisent  l'impression 
de  Bactéries.  Beaucoup  de  cellules,  peut-être  même  la  plupart, 
possèdent  deux  et  même  trois  nucléoles.  Une  seconde  cellule,  de 
la  même  capsule,  fig.  27,  est  uninucléaire  ;  on  voit  aussi  des 
spermatozoïdes,  dont  le  corps  est  dans  l'intérieur  de  la  cellule, 
tandis  que  la  queue  reste  en  dehors,  mais  ici  on  peut  se  tromper 
très  facilement,  parce  que  parmi  les  cellules  se  trouvent  un  grand 
nombre  de  spermatozoïdes  libres  et  ils  peuvent  être  ou  sous  les 
cellules,  ou  simplement  accolés. 

Je  reproduis  sur  la  fig.  28,  un  petit  coin  de  la  coupe  pris  immé- 
diatement au  voisinage  de  la  capsule:  on  voit  les  cellules  sanguines 
ou  leucocytes,  dont  deux  avec  deux  noyaux  et  l'autre  normale  avec 
un  noyau  simple  ou  eu  état  de  division  ;  parmi  ces  cellules  on  en 
trouve  comme  celles  représentées  en  c,  où  une  cellule  paraît  en 
englober  une  autre;  la  cellule  englobée  possède  encore  son  noyau 
et  son  protoplasme  bien  distincts  de  ceux  de  la  cellule  qui  l'entoure, 
cette  dernière  a  la  forme  d'une  demi-lune  (fig.  34). 

On  voyait  aussi  au  même  endroit,  une  cellule  géante,  cpti.  avec 
beaucoup  de  noyaux  ;  j'en  ai  compté  jusqu'à  neuf,  la  cellule  parais- 
sait être  pédouculée,  suspendue  aux  parois  de  la  lacune  et  rappelant 
aussi  les  cellules  acides  ou  chloragogènes  qui  ont  souvent  deux 


PHÉNOMÈNES    DE   LA    FÉCONDATION   CHEZ    l'hELOBDELLA   ALGIRA        79 

noyaux;  l'impressiou  qu'elle  produisait  était  celle  d'une  cellule 
acide  dont  le  noyau  se  serait  multiplié  par  division;  ses  dimensions 
correspondaient  à  celles  des  cellules  cliloragogènes.  J'ai  vu  aussi 
de  pareilles  cellules  dans  les  capsules  néphridiennes  des  Placob- 
della,  même  avec  un  nouibre  beaucoup  plus  considérable  de  noyaux. 
Quelquefois  il  arrive  aussi  de  trouver  dans  le  sang  des  cellules 
contenant  des  spermatozoïdes,  mais,  si  on  les  observe  attentivement, 
on  remarque  que  ce  n.e  sont  pas  de  vrais  leucocytes,  mais  bien  des 
cellules  provenant  des  capsules  néphridiennes.  J'ai  vu  pourtant 
aussi  des  spermatozoïdes  dans  de  vrais  leucocytes,  mais  c'est  un 
point  qui  doit  être  vérifié.  Ily  a  donc  une  difïéreuce  considérable 
entre  les  leucocytes  et  les  cellules  des  capsules  néphridiennes. 
Cette  différence  frappe  les  yeux  quand  on  compare  les  deux 
espèces  de  cellules  relativement  aux  spermatozoïdes  (fig.  2:i,  23  et 
28),  les  unes  ont  la  possibilité  de  les  engloutir,  de  les  digérer;  les 
autres  ne  sont  pas  en  état  de  le  faire  et  nous  voyous  sur  le  dessin 
et  sur  les  photographies,  les  spermatozoïdes  tout  vivants  avec  leur 
queue  en  forme  de  spirille  sans  aucun  doute  fixés  pendant  leurs 
mouvements  ;  ils  nagent  parmi  et  autour  des  leucocytes  et  ne  sont 
pas  attaqués  !  J'ai  étudié  le  sang  en  différents  points,  dans  les 
lacunes  intermédiaires  et  latérales  et  partout  j'ai  trouvé  les  mêmes 
faits,  tels  qu'ils  sont  reproduits  sur  la  ligure,  partout  un  nombre 
plus  ou  moins  considérable  de  spermatozoïdes  libres  et  de  leuco- 
cytes tout  à  fait  indifférents  à  leur  présence. 

En  combien  de  temps  les  spermatozoïdes  qui  sont  engloutis  par 
les  cellules  néphridiennes  sont-ils  digérés?  C'est  une  ({uestion  que 
je  ne  puis  pas  résoudre  chez  les  Hélobdelles,  parce  que  dans  les  cap- 
sules et  dans  les  liquides  environnants  il  y  a  toujours  une  telle 
([uantité  de  spermatozoïdes  libres,  qui  approvisionnent  les  capsules, 
qu'on  ne  peut  pas  fixer  de  point  de  départ.  C'était  tout  autre  chose 
chez  Va  PlacobdeUa,  où  presqueimmédiatementaprèsleui- pénétration 
dans  la  lacune,  les  spermatozoïdes  se  trouvaient  dans  les  cellules 
des  capsules  néphridiennes  et  où  deux  ou  trois  jours  après  il  n'en 
restait  pas  de  trace,  donc  deux  ou  trois  jours  suffisaient  pour  cette 
digestion. 

Résumons  maintenant  ce  qui  a  été  dit  sur  le  sort  des  spermato- 
zoïdes chez  les  Hélobdelles.  Quand  les  spermatophores  sont  accolés 
à  leurs  places  respectives,  leur  contenu  pénètre  dans  l'intérieur  du 
Ver,  entouré  par  une  sorte  de  gaine  ou  de  substance  gluante  qui  ne 
lui  permet  pas  de  se  disperser  immédiatement  dans  le  liquide  cœlo- 
mique.  La  masse  injectée  se  dépose  comme  dans  un  sac  pédoncule, 


80  A.    KOVALEVSKY 

dont  le  pédoncule  se  prolonge  jus(|u'à  l'orifice  extérieur;  comme 
les  accouplements  se  répètent,  il  se  forme  ainsi  plusieurs  sacs  à 
spermatozoïdes. 

J'ai  déjà  comparé  ces  agglomérations  de  spermatozoïdes  aux  récep- 
tacles séminaux  —  receptacula  serninis  —  du  Lombric,  mais  main- 
tenant, il  me  semble  que  leurs  parois  sont  seulement  provisoires. 
Les  spermatozoïdes  sont  pourtant  retenus  eu  majorité  parles  parois 
de  ce  sac  et  s'échappent  seulement  plus  tard. 

Ceux  qui  se  sont  libérés  tombent  dans  le  liquide  lacunaire,  c'est- 
à-dire  le  sang  et  pénètrent  ainsi  dans  la  circulation  générale  où  ils 
sont  engloutis  par  les  organes  phagocytaires  ou  capsules  néphri 
dieunes. 

Là,  ils  sont  absorbés  par  les  cellules  phagocytaires,  qui  sont  les 
seuls  éléments  des  tissus  normaux  (1)  de  l'Hélobdelle,  qui  les 
absorbent  et  les  digèrent.  11  y  a  encore  une  sorte  de  tissu  dont  les 
cellules  absorbent  aussi  les  spermatozoïdes  et  nous  allons  bientôt 
parler  de  lui,  pour  le  moment  je  ne  parle  que  des  organes  qui  se 
rencontrent  dans  toute  Hélobdelle  normale. 

Ainsi,  avant  la  ponte  nous  trouvons  les  spermatozoïdes  agglo- 
mérés dans  les  sacs  à  spermatozoïdes,  dans  les  capsules  néphri- 
diennes,  dans  la  lacune  ventrale,  au  voisinage  des  ovaires  et  de  la 
région  cliteilienne,  puis  des  pelotons  ou  traînées  de  spermatozoïdes 
en  différents  points  comme  cela  est  bien  visible  sur  les  figures  delà 
première  planche.  —  Je  n'ai  pas  vu  les  spermatozoïdes  pénétrer 
dans  la  matrice  ou  les  ovaires,  ce  que  l'on  voit  si  facilement  chez  les 
Placabdella. 

A  l'époque  de  la  maturation  des  œufs  dans  l'ovaire  (fig.  20),  le 
nombre  des  spermatozoïdes,  qui  ont  quitté  les  agglomérations, 
augmente  et  on  voit  que  les  capsules  néphridieuues,  à  celte  époque, 
en  renferment  énormément;  ils  entourent  les  cellules  comme  des 
fils  de  feutre.  Sur  la  photographie  (fig.  20  et  21),  nous  voyons  une 
capsule  avec  des  ovaires  très  voisins  de  la  maturité  ;  les  capsules 
sont  remplies  de  spermatozoïdes  et  (fig.  23)  par  l'entonnoir  pénè- 
trent encore  de  nouvelles  masses.  Les  cellules  dans  l'intérieur 
de  la  capsule  sont  remplies  de  spermatozoïdes  et  il  me  semble 
qu'elles  commencent  àdégénérer.  Ainsi,  vers  le  temps  de  la  maturité 
des  ovaires,  un  grand  nombre  de  spermatozoïdes  circulent  dans 
les  lacunes,  les  capsules  en  sont  bourrées  et  il  en  reste  encore  des 

(I)  L'absorption  des  spermatozoïdes  par  les  leucocytes  du  système  lacunaire 
s'observe  indubitablement,  mais  très  rarement  et  doit  être  étudié  plus  spéciale- 
ment, ce  que  j'espère  faire  bientôt. 


PHÉNOMÈNES    DE   LA    FÉCONDATION    CHEZ    l'hELOBDELLA   ALGIRA       81 

masses  cousidérables  sous  formes  d'agglomérations  qui  sont  dissé- 
minées eu  ditïérents  points  des  lacunes;  on  les  trouve  même  daus 
la  lacune  dorsale  (fig.  25)  et  souvent  dans  les  lacunes  latérales  (lig.  7). 
On  peut  donc  dire  que  toutes  les  cavités  cœlomiques  renferment  des 
spermatozoïdes. 

En  ce  qui  concerne  la  matrice  et  les  ovaires,  je  les  ai  trouvés 
ordinairement  toujours  vides  de  spermatozoïdes  et  dans  ma  com- 
munication préliminaire  (5),  je  m'exprimais  dans  le  sens  que  les 
spermatozoïdes  ne  pénétrent  pas  dans  les  organes  génitaux  et  que 
la  fécondation  se  fait  pendant  la  ponte.  Mais  dernièrement,  sur  une 
Hélobdelle  dont  les  ovaires  étaient  même  très  loin  de  la  maturité,  je 
trouvai  une  quantité  de  spermatozoïdes  accolés  aux  tissus  extérieurs 
de  l'ovaire  et  un  certain  nombre  aussi  dans  l'intérieur.  Je  fis  une 
nouvelle  révision  de  mes  préparations  antérieures,  sans  trouver 
d'autre  cas  ;  je  ne  les  ai  donc  constatés  qu'une  seule  fois  dans  l'ovaire. 
De  nouvelles  observations  seront  faites  dans  ce  sens  sur  le  nouveau 
matériel  d'étude  que  j'espère  avoir  bientôt. 

Les  Hélobdelles  possèdent  un  système  lacunaire  très  développé, 
on  pourrait  presque  dire  que  leurs  tissus  sont  spongieux  ;  les  lacunes 
passent  partout  et  sont  très  visibles  sur  les  coupes  horizontales. 
Comme  le  sang  qui  circule  est  chargé  de  spermatozoïdes  et  comme 
j'ai  vu  ces  derniers  perforer,  chez  les  Placobdelles,  des  organes 
aussi  épais  et  musculeux  que  la  matrice,  je  recherchai  s'il  ne  se 
passait  pas  quelque  chose  de  semblable  chez  les  Hélobdelles.  Jus- 
qu'à la  période  de  la  ponte,  je  ne  trouvais  les  spermatozoïdes  que 
dans  les  canaux  du  système  lacunaire  et  aussi  un  nombre  considé- 
dérable  dans  un  tissu  bien  étrange  qui  se  développe  dans  les  lacunes, 
principalement  dans  la  lacune  ventrale,  où  se  trouvent  les  princi- 
pales agglomérations  des  spermatozoïdes  ;  ce  tissu  pénètre  assez 
fréquemment  aussi  les  autres  lacunes  et  même  dans  les  lacunes 
latérales  et  produit  quelquefois  de  vraies  embolies.  Gomme  je  l'ai 
déjà  dit,  il  se  trouve  principalement  dans  la  lacune  ventrale  et 
présente  de  volumineuses  agglomérations  de  cellules  ayant  la  forme 
de  troncs  cellulaires  avec  un  nombre  plus  ou  moins  considérable 
de  spermatozoïdes.  Ces  troncs  cellulaires  ont  une  forme  très 
variable,  mais  ordinairement  ils  suivent  les  organes  qui  traversent 
la  lacune  ventrale.  Les  fig.  12,  25,  31  et  32  ts,  nous  présentent  la 
structure  bien  simple  de  ce  tissu  que  nous  nommerons  «  tissu  à 
spermatozoïdes.  » 

Ma  première  pensée  était  que  ce  tissu  provenait  des  agglomérations 
de  spermatozoïdes;  comme  les  spermatophores  contiennent  dans 

Mém.  Soc.  Zooi.  de  Fr.,  1900.  xiii.  —  (i 


82  A.    KOVALEVSKY 

leur  intérieur,  outre  les  spermatozoïdes,  des  cellules,  je  pensais  que 
quand,  grâce  à  leur  mobilité,  les  spermatozoïdes  se  sont  dispersés, 
il  restait,  au  point  où  se  trouvait  primitivement  leur  masse,  un 
certain  nombre  de  cellules  ayant  pour  fonction  d'engloutir  les  sper- 
matozoïdes restants. 

Mais  de  nouvelles  observations  sur  ce  tissu  me  font  douter  de 
l'exactitude  de  ma  première  hy])0thèse.  Si  l'on  observe  les  organes 
de  la  lacune  médiane  ventrale,  et  en  particulier  le  vaisseau  ventral, 
on  trouve  souvent  sur  les  coupes  transversales  et  encore  mieux 
longitudinales  que  ce  vaisseau  présente  un  développement  extra- 
ordinaire de  ses  parois  devenues  trois  ou  quatre  fois  plus  épaisses. 
Cette  hypertrophie  des  parois  est  occasionnée  par  une  masse 
de  cellules  épithélioïdes.  Sur  des  coupes  longitudinales  ou  voit 
les  troncs  de  ce  tissu  être  en  relation  avec  le  vaisseau  veutral,  ou 
former  des  troncs  indépendants  qui  sont  tout  à  fait  libres  ;  leurs 
relations  avec  le  vaisseau  ventral  me  fait  supposer  que  ce  sout  des 
cellules  pariétales  de  ce  vaisseau  qui  se  sont  multipliées  peut-être  à 
cause  de  l'irritation  qu'exerçaient  sur  elles  les  spermatozoïdes  qui 
leur  étaient  accolés  en  si  grand  nombre.  11  semble  s'être  formé  des 
productions,  peut-être  pathologiques;  car,  il  y  a  un  certain  fonde- 
ment à  les  regarder  comme  telles.  En  effet,  ce  tissu  bouche 
parfois  les  lacunes  et  interrompt  la  circulation  dans  certaines  loca- 
lités, ce  qui  ne  peut  certainement  pas  être  utile  à  l'organisme. 

Ayant  encore  trouvé  des  agglomérations  de  spermatozoïdes  chez 
les  Hélobdelles  qui  avaient  déjà  pondu,  il  était  intéressant  de 
rechercher  quel  était  le  sort  des  spermatozoïdes  qui  restaient  dans 
les  lacunes  cœlomiques.  Je  lis  donc  des  coupes  d'Helobdella,  immé- 
diatement après  la  ponte  et  plus  tard  quand  les  jeunes  étaient  déjà 
considérablement  développés. 

La  photographie  de  la  lig.  24  nous  présente  une  coupe  de  la  région 
stomacale  presque  immédiatement  après  la  ponte;  les  œufs  n'étaient 
pas  encore  segmentés. 

I^e  bouleversement  qui  se  produit  dans  l'intérieur  est  vraiment 
extraordinaire.  L'énorme  lacune  ventrale,  où  se  trouvaient  les 
ovaires  pleins  d'œufs,  est  remplie  maintenant  par  des  débris 
de  différents  tissus  et  peut-être  d'organes.  On  voit  les  principaux 
organes  de  la  lacune  ventrale  /r,  en  parliculier  la  chaîne  nerveuse 
chn,  le  vaisseau  ventral,  ainsi  que  les  deux  capsules  néphridiennes, 
qui  font  saillie  dans  la  lacune;  la  capsule  droite  possède  son  enton- 
noir vibratile;  l'intérieur  de  la  lacune  est  rempli  par  des  fragments 
du  tissu  à  spermatozoïdes  et  des  leucocytes  ;  on  y  trouve  aussi  des 


PHÉNOMÈNES    DE   LA    FÉCONDATION    CHEZ    l'hELOBDELLA   ALGIRA        83 

groupes  de  spermatozoïdes,  mais  sur  la  coupe  qui  est  reproduite  sur 
la  lig.  28  ces  derniers  manquent. 

Sur  des  coupes  voisines  de  la  même  Hélobdelle  on  voit  les  capsules 
néphridiennes  se  séparer  presque  complètement  du  parenchyme  du 
corps  et  se  transformer  en  des  organes  presque  tout  à  fait  pédon- 
cules, flottant  dans  la  lacune  et  attachés  aux  parois  du  corps  par 
un  repli  mésentérien. 

Il  me  parait  très  probable  que  de  pareilles  capsules  néphridiennes 
périssent,  c'est-à-dire  qu'elles  se  détachent  de  leur  base  et  tombent 
dans  la  lacune  ventrale  ;  j'ai  vu  aussi  des  cas  où  elles  paraissaient 
s'ouvrir  complètement  et  verser  tout  leur  contenu  dans  la  lacune; 
peut-être  qu'une  partie  des  détritus  que  nous  voyons  sur  la  photo- 
graphie (fig.  24)  dans  la  lacune  ventrale  pourrait  être  de  cette  origine. 

Quelque  temps  après  la  ponte,  les  parois  du  corps  se  resserrent  et 
s'approchent  de  leurs  relations  normales.  Ainsi  sur  la  photographie 
(fig.  25)  nous  reproduisons  uue  coupe  d'un  exemplaire  qui  porte  déjà 
déjeunes  embryons.  La  lacune  ventrale  reste  encore  très  spacieuse 
mais  ne  présente  plus  ces  dimensions  démesurées  que  nous  avons 
vues  sur  la  fig.  24  ;  dans  l'intérieur  prédominent  des  morceaux  du 
tissu  à  spermatozoïdes  ;  les  parois  du  vaisseau  ventral  vu  sont  très 
hypertrophiés  et  dans  les  couches  des  cellules  qui  le  composent  se 
trouvent  des  spermatozoïdes.  La  capsule  néphridienne  droite  est 
remplie  de  cellules  phagocytaires,  celle  du  côté  gauche  est  vide, 
mais,  plus  profondément  dans  le  tissu,  on  voit  une  accumu- 
lation de  cellules  qui  paraissent  composer  une  nouvelle  capsule. 
C'est  encore  un  sujet  pour  des  recherches  ultérieures.  La  position 
du  vaisseau  dorsal  sur  les  deux  dernières  figures  présente  un  certain 
intérêt  ;  sur  la  lig.  24  vd,  nous  le  voyous  passé  dans  le  parenchyme 
général  du  corps  sous  la  lacune  dorsale  ;  c'est  un  castrés  fréquent, 
chez  les  Hélobdelles,  de  voir  le  vaisseau  dorsal  délaisser  la  lacune 
dorsale  (fig.  13  et  15),  et  s'enfoncer  dans  le  parenchyme  du  corps 
vers  le  côté  dorsal  ou  ventral. 

Sur  la  figure  24,  nous  trouvons  le  vaisseau  dorsal  vd  disposé 
sous  la  lacune  dorsale,  ce  qui  est  très  net  sur  la  photographie  ;  sur  la 
fig.  25  les  relations  sont  un  peu  difiérentes  en  ce  sens  que  dans  la 
lacune  dorsale  nous  trouvons  une  agglomération  de  spermatozoïdes 
asp  et  dans  le  vaisseau  dorsal  déposé  dans  un  dédoublement  de  la 
lacune  correspondante,  la  valvule. 

Je  cherchais  à  poursuivre  le  sort  des  spermatozoïdes  qui  restent 
dans  les  lacunes  après  la  ponte,  c'est-à-dire  api^ès  que  le  but  pour 
lequel  ils  ont  été  introduits  était  rempli,  mais  c'est  un  problème 


84  A.    KOVALEVSKY 

assez  difficile  à  résoudre.  Jusqu'à  présent  j'ai  observé  que  les  sper- 
matozoïdes paraissent  a^ir  de  la  iiième  manière  qu'après  leur 
première  introduction  dans  la  lacune  ventrale,  ils  envahissent  tous 
les  canaux  du  système  lacunaire  et  s'accumulent  en  nombre  toujours 
croissant  dans  les  capsules  néphridiennes,  jusqu'à  ce  que  ces  der- 
nières soient  tout  à  fait  remplies.  Les  cellules  phagocytaires  des 
capsules  sont  entourées  par  un  lacis  de  spermatozoïdes  et  déjà 
même  physiquement  ne  peuvent  plus  en  engloutir,  il  reste  donc 
dans  le  corps  une  masse  de  spermatozoïdes  agiles,  qui  peuvent  non 
seulement  nager  librement  dans  les  liquides,  mais  même  perforer 
les  tissus  à  demi   gélatineux  de   l'Hélobdelle. 

En  effet  chez  les  PlacobdeUa,  les  spermatozoïdes  perforent  les 
tissus  épais  et  musculeux  de  la  matrice.  Chez  l'Hélobdelle  en  étu- 
diant à  des  forts  grossissements  et  à  l'aide  de  colorations  bien 
appropriées,  j'ai  pu  découvrir  les  spermatozoïdes  vivants  presque 
dans  tous  les  tissus. 

J'ai  obtenu  les  meilleurs  résultats  en  colorant  mes  coupes  par 
l'hématoxyline  ou  par  le  Garmalaun  de  Mayer  et  en  décolorant 
ensuite  par  l'acide  picrique  ;  quand  la  décoloration  était  suffisante, 
l'hématoxyline  restait  seulement  dans  les  noyaux  des  tissus  et  dans 
les  spermatozoïdes,  on  les  découvrait  alors  très  nettement  sur  le 
fond  jaune  du  tissu  conjonclif  et  des  autres  tissus;  on  les  voyait 
presque  aussi  nettement  que  sur  la  fig.  Î28,  avec  leur  queue  spiralée 
sans  doute  ondulante  pendant  la  vie.  —  Sur  la  figure  29  sp 
on  les  voit  dans  les  parois  du  vaisseau  ventral  ;  ils  étaient  très  dis- 
tincts avec  leur  corps  et  leur  queue,  commedans  le  plasma  sanguin. 
Leur  nombre  était  relativement  très  considérable,  ainsi  sur  une 
coupe,  reproduite  sur  la  fig.  29,  on  en  voyait  une  douzaine. 

Sur  la  coupe  de  la  chaîne  nerveuse  de  la  même  préparation  (fig.  30) 
je  trouve  deux  spermatozoïdes,  munis  aussi  de  leur  queue,  indi- 
quant qu'ils  étaient  vivants  lors  delà  fixation.  Dans  les  autres  tissus, 
on  les  trouve  partout,  mais  en  nombre  plus  considérable  dans  le 
tissu  conjonctif,  (|uelquefois  entourant  les  fibres  musculaires,  mais 
sans  pénétrer  dans  leur  plasma  interne  ;  je  les  ai  vus  aussi  dans  la 
couche  superficielle  —  couche  à  bâtonnets  —  des  cellules  néphri- 
diennes et  même  une  seule  fois  dans  l'intérieur  du  canal  uéphri- 
dien,  ainsi  que  dans  lecœcuni  de  l'intestin,  dans  les  deux  cas  avec 
une  certitude  complète. 

La  pénétration  des  spermatozoïdes  dans  les  tissus  n'offre  pas  le 
moindre  doute.  Mou  collègue  le  célèbre  histologiste  A.  Dogiel  a 
vérifié  mes  préparations  et  a  fait  faire  à  ses  élèves  des  coupes  des 


PHÉNOMÈNES   DE   LA    FÉCONDATION   CHEZ    l'hELOBDELLA    ALGIRA       85 

Hélobdelles  que  je  lui  avais  données.  Il  m'a  dit,  et  autorisé  à 
publier,  que  le  nombre  des  spermatozoïdes  qu'il  a  trouvés  dans  les 
tissus  était  même  beaucoup  plus  considérable  que  ce  qu'il  a  vu  sur 
mes  préparations.  Je  pensais  que  les  spermatozoïdes  pouvaient 
s'échapper  par  la  peau  à  l'extérieur,  mais  bien  que  mon  attention 
ait  été  dirigée  sur  ce  point,  je  n'ai  rien  observé  qui  puisse  le  confir- 
mer; au  contrairedans  les  couches  superficielles  les  spermatozoïdes 
étaient  plus  rares.  Je  compte  étudier  leur  sort  pendant  la  nouvelle 
campagne  scientifique  que  j'entreprendrai  prochainement.  Pour  le 
moment  nous  les  trouvons  dans  deux  sortes  d'organes —  intestin  et 
canal  néphridien  —  qui  ont  une  communication  avec  l'extérieur. 
Mais  dans  les  deux  cas  leur  nombre,  dans  ces  conditions,  était  tout 
à  fait  insignifiant. 


BIBLIOGRAPHIE 

1 .  A.  KovALEvsKY,  Imprégnation  hypodermique  chez  V Hsementeria 
costnta  de  Mùller  (Placabdella  catenigern  de  R,  Blanchard).  Comptes-rendus 
des  Séances  de  rAcadémie  des  Sciences,  CXXIX,  n"  5,  p.  261,  1899. 

2.  C.  ViGuiER,  Mémoire  sur  l'organisation  de  la  Batracobdelle.  Balracob- 
della  Latastii  (G.  Vig.),  Archives  de  Zooloçiie  Expérimentale  et  Générale, 
V.  VIII,  p.  373.  1879  et  1880. 

3.  E.  Brumpt,  De  l'accouplement  chez  les  Hirudinées.  Bulletin  de  la 
Société  Zoologique  de  France,  XXIV,  p.  221,  1899. 

4.  A.  Moquin-Tandon,  Monographie  de  la  famille  des  Hirudinées,  pi.  XIII, 
tig.  10  et  11,  1846. 

O.    A.     KoVALEVSKY,    OTHCT-b    0     MOIIX'b     300.10rHHeCKUXTb     USCJÏ'hjlO- 

BaHHHxij  BT,  CeBacTono.Th,  jiïiTOM'h  1899  ro/ta  (Compte-rendu  de  mes 
études  à  Sébastopol  en  1899).  Bulletin  de  V Académie  Impériale  des  Sciences, 
XU,  n'2,  p.  199,  1900. 

6.  R.  Blanchard,  Sanguijuelas  de  la  peninsula  iberica.  Anal,  de  la  Soc. 
Esp.  de  Hist.  Nat.,  XXII,  1893. 

7.  R.  Blanchard,  Hirudinées,  Viaggo  del  dott.  A.  Borelli  nella  Repu- 
blica  Argentine  e  nel  Paraguay.  Musei  di  Zool.  ed  Anat.  Comp.  delta  li. 
Univ.  di  Torino,  XI,  1896. 


EXPLICATION    DES    PLANCHES 

Fig.  1  (PI.  V).  —  Helnbdella  algira.  Grossie  7  1. 

Fig.  2  (PI.  IV).  — Photographie  d'une  préparation  de  l'HélobdelIe  du  côté  ventral; 
es,  l'estomac  rempli  de  sang;  ùï,  les  quatre  appendices  de  l'intestin  ;  tr,  trompe  ; 
oe,  partie  postérieure  de  l'œsophage  entourée  de  grandes  cellules;  t,  testicules  : 
dep,  épididyme  ou  <luctiis  ejacuiatorinx,  s'ouvrant  dans  les  sacs  à  spermato- 
phores. 


86  A.    KOVALEVSKY 

Fig.  3  (PI.  III).  —  Photographie  d'une  Hélobdelle,  avec  un  spermatophore  venant 
d'être  déposé  et  complètement  rempli  ;  a,  les  agglomérations  récentes  de  sper- 
matozoïdes dans  l'intérieur  du  corps;  aspy  les  agglomérations  ancienne;  (,  testi- 
cules ;  ov,  ovaires. 

Fig.  4  (PI.  III).  —  Photographie  d'une  préparation  d'Helobdelle;  sp,  un  sperma- 
tophore  presque  vide  ;  les  spermatozoïdes  sont  passés  dans  l'intérieur  ;  a,  «,  sperma- 
tozoïdes des  dernières  copulations  (agglomérations  récentes);  usp,  spermatozoïdes 
des  copulations  anciennes,  on  en  voit  cinq  masses. 

Fig.  5  (PI.  IV).  —  Photographie  montrant  les  limites  des  anneaux  ;  ow,  orifice 
mâle  ;  of,  orifice  femelle  ;  sp,  spermatophore. 

Fig.  6  (PI.  IV).  —  Photographie  montrant  l'endroit  où  étaient  accolés  les  sperma- 
tophores  (plaque  à  spermatophores)  ;  om,  orifice  mAle  ;  of,  orifice  femelle;  oit,  les 
quatre  paires  des  oinfices  néphridiens  externes,  qui  étaient  bien  visibles  sur  la 
préparation. 

Fig.  6'  (PI.  III).  —  Partie  de  l'exemplaire  de  la  fig.  (j  représentée  à  un  plus  fort 
grossissement,  les  agglomérations  internes  sont  dessinées  ;  au  point  ps  sont  loca- 
lisées les  ouvertures  où  étaient  accolés  les  spermatophores,  il  a  une  forme  arrondie 
et  a  un  autre  aspect  que  les  parois  voisines  de  ces  ouvertures,  sous  l'épiderme, 
jusqu'aux  agglomérations  a  a,  on  peut  suivre  les  conduits  qui  dans  leur  partie 
périphérique  cl,  sont  plus  larg(>s  que  dans  la  partie  médiane  en  cf. 

Fig.  7  (PI.  III).  —  Photographie  sur  laquelle  on  voit  de  grandes  agglomérations 
de  spermatozoïdes  dans  la  lacune  ventrale  a,  et  dans  la  lacune  latérale  droite  a', 
ainsi  que  dans  la  lacune  intermédiaire  a";  de,  épididyme  ou  duclus  ejaculatorius  ; 
vd,  vas  deferens  ;  en,  capsules  néphridiennes  dessinées  en  rouge  ;  dans  la  région 
préclitellienne  sont  représentées  les  capsules  néphridiennes  correspondant  à  la 
seconde  et  à  la  troisième  paires  de  néphridies  de  la  fig.  (j  ;  je  n'ai  pas  réussi 
à  voir  les  capsules  des  néphridies  de  la  1"  et  de  la  4'. 

Fig.  8  (PI.  III).  —  Coupe  longitudinale  destinée  à  montrer  la  disposition  des 
agglomérations  de  spermatozoïdes  dans  la  partie  postérieure  de  la  région  stoma- 
cale ;  ag,  agglomération  des  spermatozoïdes;  ov,  ovaire:  om,  conduits  des  organes 
génitaux  mâles. 

Fig.  9  (PI.  III).  —  Point  où  sont  disposées  les  agglomérations  de  spermatozoïdes 
de  la  fig.  8  ;  gn,  ganglions  de  la  chaîne  nerveuse  ventrale  ;  es,  les  cœcums  de 
l'estomac  vs,  vaisseau  dorsal  ;  vv,  valvules  du  vaisseau  dorsal. 

Fig.  10  (PI.  III).  —  Coupe  longitudinale  du  même  exemplaire  sur  laquelle  on 
voit  les  rapports  et  la  dimension  relative  des  testicules  t,  et  des  capsules  néphri- 
diennes, en,  dessinées  en  rou^e  ;  le  testicule  l\  et  la  capsule  néphrienne  ctt,  sont 
reproduits  sur  la  fig.  19  :  an,  orifice  anal. 

Fig.  11  (PI.  III).  —  Coupe  longitudinale  des  régions  clitellienne  et  stomacale; 
ss,  sac  à  spermatophore  ;  cd,  canal  iléférent,  a  et  à,  agglomérations  de  spermato- 
zoïdes dans  la  région  stomacale  antérieure  ;  a,  on  voit  un  conduit  qui  se  prolonge 
à  l'extérieur  jusqu'au  point  où  était  attaché  le  spermatophore  ;  gn,  ganglion  de  la 
chaîne  nerveuse. 

Fig.  i2  (PI.  111).  —  Photographie  d'une  coupe  longitudinale  sur  laquelle  les 
agglomérations  de  spermatozoïdes  sont  un  peu  éloi,!,'nées  de  la  place,  ps,  où  sont 
déposés  les  spermatophores  ;  c,  conduit  allant  du  spermatophore  vers  les  accunui- 
lations  «  ;  ov,  ov,  coupes  des  replis  de  l'ovaire;  Is,  tissu  à  spermatozoïdes. 

Fig.  13  (PI.  III).  —  Coupe  transversale  de  la  région  stomacale  à  l'endroit  où  se 
trouvent  deux  accumulations  de  spermatozoïdes  asp,  t,  testicule  ;  chn,  tronc  de 
la  chaîne  nerveuse  ;  e.s-,  estomac  ;  ov,  ovaire  ;  vd,  vaisseau  dorsal;  Iv,  sinus  ventral 
ou  médian  ;  II,  lacune  latérale. 


Mcm.Soc.  Zooldc  France,  XIII,  IQOO. 


S*,.-      tifSgi^ 


rr;?^  <^' 


^^^ 


J2. 


.  ^  Neporo^rvy 


PL  111. 


^^ 


mj 


es  vy 


14. 

o\\  .  es 


/(- /        ^"•'     ,^''i  •'    "'-     ^      (^'' 


Mém.  Sor.Zool.dc  h'nuicr,  XIII,  1000. 


19. 


14- f 


-  on.', 


cp. 


«ép 


^ 


^4 


(/;/) 


^ 


-JftSSdS^- 


J.  Kcporo£n.g  (Uh. 


Pl.IV. 


21.  ^^^-  ^^^^m. 


t 


^VS  ^*'  .; 


4^:  --^  \^:ù^'\ 


_,,     „  ,    tri.     #  _   . 


■iAif^f-' 


'•*>  -""f '-A  "??  .^ 


f^Si^ 


0f^ 


>>^<.- 


•  -  :^  't  V       *^ 


S^-*?'. 


'^î--'é^.4i 


r^X' 


r///  I  i 


JiA.  Werr.f.1  &VY-  - 


,ÏÏS 


PHÉNOMÈNES  DE  LA  FKCONDATION  CHEZ  l'hELOBDELLA  ALGIRA         87 

Fig.  14  (PI.  III).  —  Photographie  d'une  coupe  voisine  ;  mêmes  indications. 

Fig.  15  (PI.  ni).  —  Piiotographie  d'une  coupe  Iransversale  au  niveau  de  l'orifice 
niAIe  oin  ;  ssp,  sac  à  spermatophores  ;  de,  ducLus  ejaculatorius  qui  se  dirige  vers 
le  sac  à  spermatophore  ;  lo,  sinus  ventral  ;  //,  sinus  latéral  ;  oe,  oesophage,  avec 
les  grandes  cellules  glandulaires  qui  l'entourent;  o  a,  dépression  de  1  cpiderme 
où  sont  accolés  les  spermatophores  ;  a",  conduits  plus  profonds. 

Fig.  16  (PI.  III).  —  Photographie  d'une  coupe  un  peu  plus  éloignée,  qui  p;  sse  dans 
la  région  clitellienne,  entre  les  orifices  génitaux  mâle  et  femelle  ;  la  seule  diffé- 
rence avec  la  coupe  précédente  consiste  en  ce  qu'on  voit  maintenant  dans  les  parois 
du  corps,  plusieurs  conduits  a,  «',  a",  contenant  des  spermatozoïdes;  le  vaisseau 
dorsal  vd,  est  disposé  dans  la  lacune  dorsale  Id. 

Fig.  17  (PI.  III).  —  Coupe  encore  plus  postérieure  tout  près  de  la  matrice  ;  yli, 
ixième  ganglion  de  la  chaîne  ventrale. 

Fig.  18  (PI.  III).  —  Photographie  d'une  coupe  transversale  d'un  autre  individu 
plus  petit,  au  niveau  delà  matrice;  on  voit  ici  à  droite  vas  defercns,  vd;  m,  la 
matrice  ;  ov,  commencement  de  l'ovaire;  et  des  deux  cotés  de  là  matrice,  les 
conduits  des  spermatozoïdes  c.  c,  correspondant  au  même  conduit,  de  la  fig.  12. 

Fig.  19  (PI.  IV).  —  Photographie  à  un  plus  fort  grossissement  du  testicule  L'  et  de 
la  capsule  néphridienne  en',  de  la  fig.  10  ;  t,  testicule  ;  oi.  capsule  népliridienne 
remplie  de  cellules  contenant  des  spermatozoïdes  ;  en.r,  entonnoir  vibratile  de  la 
même  capsule  s'ouvrant  dans  la  lacune  ventrale  où  se  trouve  une  petite  accumu- 
lation de  spermatozoïdes,  asp,  visible  aussi  au  même  endroit  sur  la  fig.  10  ;  li, 
lacune  intermédiaire  (Zwischenlacune  d'Oka),  avec  des  cellules  acides  ;  es, 
coupe  d'un  cœcum  de  l'estomac. 

Fig.  20  (PI.  IV).  —  Coupe  transversale  passant  par  la  région  stomacale  par  les 
ovaires  murs,  on  voit  des  œufs  avec  leurs  noyaux  ;  dans  la  lacune  ventrale,  à 
droite  de  l'ovaire  se  trouve  une  petite  agglomération  de  spermatozoïdes  ;  des  deux 
côtés  sont  disposées  les  capsules  néphridiennes,  en. 

Fig.  21  (PI.  IV).  —  Photographie  d'une  partie  de  la  coupe  transversale,  de  la 
région  intestinale,  de  l;i  même  Helobdelle,  à  un  plus  fort  grossissement  ;  in, 
intestin  ;  la  lacune  ventrale  est  remplie  de  sang  et  de  leucocytes  ;  dans  quelques 
endroits  il  se  forme,  dans  le  plasma  du  sang,  des  fissures  qui  apparaissent  sur  les 
photographies. 

Fig.  22  (PI.  IV).  —  Une  partie  de  la  coupe  suivante,  sur  laquelle  on  voit  entre  les 
cellules  de  la  capsule  néphridienne  en,  et  dans  la  lacune  ventrale,  entre  les 
leucocytes,  les  spermatozoïdes  en  forme  de  bâtonnets  ;  en,  une  partie  de  l'en- 
tonnoir vibratile. 

Fig.  23  (PI.  IV).  —  Partie  d'une  coupe  transversale  voisine  de  celle  reproduite 
sur  la  fig.  20  ;  à  gauche  on  voit  une  portion  d'œuf  avec  son  noyau  n  ;  en,  la  capsule 
néphridienne  et  Iv,  la  lacune  ventrale,  sont  remplies  de  spermatozoïdes,  les 
cellules  de  la  capsule  néphridienne  en  ont  englobé  un  grand  nombre,  mais  il 
en  reste  encore  beaucoup  de  libres.  Dans  le  conduit  de  l'i^ntonnoir  vibratile 
en.  V,  on  voit  aussi  des  spermatozoïdes. 

Fig.  24  (PI.  IV).  —  Photographie  d'une  coupe  de  la  région  stomacale  d'une 
Helobdelle  immédiatement  après  la  ponte  ;  la  lacune  ventrale  est  comparative- 
ment énorme  et  remplie  de  ditlérents  débris  et  du  tissu  à  spermatozoïdes  ;  même 
légende,  vd,  le  vaisseau  dorsal  est  sous  la  lacune  dorsale,  Id. 

Fig.  25  iPl.  IV).  —  Photographie  d'une  coupe  de  la  région  stomacale,  d'un  exem- 
plaire portant  déjà  des  jeunes  embryons  ;  la  lacune  venti'ale  est  beaucoup  plus 
petite  ;  dans  la  lacune  dorsale  se  trouve  une  agglomération  de  spermatozoïdes  ;  on 
remarque  la  valvule  dans  le  vaisseau  dorsal. 


88  PHÉNOMÈNES  DE  LA  FÉCONDATION  CHEZ  l'hELOBDELLA  ALGIRA 

Fig.  26  (PI.  V).  —  Une  des  cellules  de  la  capsule  néphridienne,  fig.  22,  nn,  avec  un 
protoplasma  vacuole  et  un  double  noyau;  sp, spermatozoïdes.  Gross.  -q^ — ~-  Zeiss. 

Fig.  27  (PI.  V).  —  Cellule  semblable  de  la  même  capsule,  mais  avec  un  seul 
noyau.  Même  grossissement. 

Fig.  28  (PI.  V).  —  Endroit  x,  de  la  fig.  i'2,  a  un  plus  fort  grossissement.  Il  est 
coloré  comme  la  préparation  ;  cp,  cellule  du  parenchyme  du  corps  ;  m.  coupe  d'un»; 
fibre  musculaire  ;  H,  limite  de  la  lacune  ventrale  ;  cpn,  cellule  polynucléaire,  qui 
est  aussi  visible  sur  la  pliotograptiie  (fig.  22),  à  l'endroit  correspondant;  elle 
parait  être  suspendue  aux  parois  de  la  lacune  ;  le,  leucocytes  mononucléaires  ; 
sp,  spermatozoïdes  libres  munis  de  leur  queue  en  forme  de  spirille  nageant 
parmi  les  leucocytes  dans  le  plasma  du  sang  coloré  en  jaune  par  l'acide  picrique. 
Gross.  -p. — '-  de  Zeiss. 

Fig.  29  (PI.  V).  —  rv,  vaisseau  ventral,  dans  les  parois  duquel  se  trouvent  des 
spermatozoïdes  sp,  même  grossissement. 

Fig.  30'  (PI.  V).  —  Tronc  nerveux  :  les  coupes  des  Gbres  nerveuses  et  des  muscles 
sont  colorés  en  jaune  ;  sp,  quelques  spermatozoïdes  dans  le  tissu  conjonctif. 

Fig.  30  (PI.  V).  —  Accumulation  des  spermatozoïdes  dans  l'intérieur  du  corps, 
on  dirait  un  spermatophore  interne. 

Fig.  31  (PI.  V).  —  Tissu  à  spermatozoïdes,  troncs  cellulaires  avec  des  sperma- 
tozoïdes. 

Fig.  32  et  33  (PI.  V).  —  Cellules  du  tissu  à  spermatozoïdes  avec  des  spermato- 
zoïdes à  l'intérieur. 

Fig.  34  (PI.  V).  —  Cellule  c  de  la  flg.  28  à  un  plus  fort  grossissement. 

Fig.  35  (PI    V).  —  Contenu  du  spermatophore  d'une  Placobdella  costata  qui  ne 

difïère  du  contenu  de  celui  de  l'Helobdella,  que  parce  que  chez  cette  dernière,  le 

nombre  des  cellules  libres  entre  les  faisceaux  de  spermatozoïdes  est  plus  restreint. 

Ini.  1.5     ,     ^  . 
Gross.  -7, — 7-  de  Zeiss. 

Oc.   4 


Mrin.Soc.ZûoI.dr  France,  XIU,  lOOO. 


28 


m 


Cf>J 


le 


PL 
h 


'Â    \ 


(Jh' 


\ 


V 


W'       \ 


f. 


'•  )■; 


y  'i 


■^.V. 


ts    ^M«^^     '^ 


ît». 


ja/ 


«•••-¥,.: 


/ 


/-    'fQ9.        '"^■ 


'•'^À*' 


©. 


V: 


^( 


vvr 


9* 

4 


MYRIAPODES     D'AMÉRIQUE  (1) 

PAR 

HENRY    W.    BRÔLEMANN 
(Planches  VI  a  VIII). 

Les  matériaux  que  nous  analysons  ci-après  étant  de  provenances 
très  diverses,  nous  avons  divisé  notre  étude  en  quatre  parties. 

La  première  contient  l'énumération  des  espèces  recueillies  par 
notre  collègue  et  ami,  M.  le  Comte  de  Dalmas,  pendant  une  croisière 
de  son  yacht  «  Chazalie  ». 

Dans  la  seconde  partie,  nous  passons  en  revue  une  série  de  myria- 
podes du  Guatemala,  qui  nous  ont  été  gracieusement  envoyés  par 
Don  Juan  .1.  Rodriguez  en  1891  et  1892. 

Dans  la  troisième,  nous  nous  proposons  de  fixer  définitivement 
quelques-uns  des  types  créés  par  P.  Gervais  sur  les  matériaux 
rapportés  de  Colombie  par  Goudot,  et  qui  sont  conservés  dans  les 
vitrines  du  Muséum  d'Histoire  Naturelle  de  Paris. 

Enfin,  nous  décrirons  en  dernier  lieu  cinq  espèces  américaines 
de  notre  collection,  que  nous  devons  à  l'amabilité  de  MM.  Gadeau 
de  Kerville,  Gazagnaire,  Petit  aîné  et  E.  Simon. 

En  ce  qui  concerne  la  partie  qui  a  trait  au  Guatemala,  la  seule 
assez  homogène  comme  composition  pour  donner  lieu  à  quelque 
observation  utile,  il  est  à  remarquer  que,  à  en  juger  par  les 
éléments  dont  nous  disposons,  la  faune  du  Guatemala  paraît  inti- 
mement apparentée  à  celle  du  Mexique.  Sur  les  21  formes  énumé- 
rées,  dix  sont  des  Chilopodes  dont  huit  ont  été  trouvés  au  Mexique, 
une  espèce,  L.  Guatemalae,  paraît  n'être  qu'une  race  d'une  espèce 
répandue  au  Mexique  et  une  seule,  Otostignim  scahricaada,  semble 
avoir  son  habitat  d'élection  dans  le  sud  (Brésil).  Quant  aux  Diplo- 
podes,  tous,  à  l'exception  de  la  cosmopolite  Orthomorpha  gracilis  et 
du  Cyclorhabdus  contortus,  présentent  de  telles  affînités  avec  des 
formes  mexicaines  qu'il  est  difficile,  sinon  impossible,  d'y  trouver 
des  dissemblances  de  nature  à  caractériser  une  faune  distincte.  Le 

(i)  Ce  mémoire  annoncé  et  préparé  depuis  fort  longtemps  n'a  pu  paraître  plus  tôt 
pour  des  raisons  indépendantes  de  la  volonté  de  l'auteur.  Ce  relard  explique  pour- 
quoi il  n'est  pas  fait  mention  d'un  ouvrage  du  plus  haut  intérêt  publié  par  le 
D'  Altems  sur  les  Polydesmides  et  leur  classification.  L'occasion  se  présentera 
prochainement  de  revenir  sur  le  contenu  de  cet  ouvrage  d'une  réelle  valeur 
scientiflque. 


90  H.-W.    BROLEMANN 

Cnclorhahliis  est  le  seul  (rail  d'union  avec  les  faunes  méridionales 
(Venezuela);  et  encore  ne  peut-on  se  rendre  actuellement  compte 
s'il  n'existe  pas  de  représentants  du  genre  parmi  les  Polydesmides 
du  Mexique,  ceux-ci  n'étant  qu'incomplètement  ou  imparfaitement 
connus.  Il  ne  peut  donc  pas  y  avoir  de  doute  quant  à  l'analogie  de 
ces  deux  faunes,  sinon  au  point  de  vue  des  espèces  du  moins  au 
point  de  vue  des  genres. 

1.  —  MATÉRIAUX    DE    LA    a  CHAZALIE  ». 

ScuTiGERA  NiGROViTTATA  Meinert,  I880. 

[Meinert  N^^S), 

Bibliogr.  :  Pocock  N»  95 /i  ;  Brôlemann  N^  98é. 
Donama,  Santa-Marta  (Colombie),  11  fév.  1896. 

SCOLOPENDRA   ANGULATA    Newport,    1844. 

Bibliogr.  et  Sijn.  :  Brôlemann  98/'. 

Un  individu  très  jeune  de  l'île  Blanquilla  (Venezuela),  23  janv. 
1896. 

Cryptops  bivittatus  Pocock,  1895, 

[Pocock  No  95 /i). 

Un  échantillon  unique,  n'ayant  plus  qu'une  patte  anale,  présente 
la  particularité  d'avoir  une  épine  sur  la  face  inférieure  du  second 
article,  patella,  de  cette  patte.  Il  s'accorde  d'ailleurs  très  bien  avec 
la  description  de  l'auteur  anglais. 

Sierra  de  Santa-Marta  (Colombie),  mars  1896. 

ScHRNDYLA  AMiiRiCANA  Bollmau,  1893  (PI.  VI,  (ig.  1  à  7). 
{BoUmav  N»  93). 

Syn.  :  Pcctiniunguis  americaiius,  BoUman  N»  93. 

Longueur  59™™  ;  largeur  1«»"'50. 

Corps  allongé,  grêle,  peu  rétréci  en  avant,  davantage,  mais  insen- 
siblement en  arrière. 

Écussoncéplialique  aussi  long  que  large,  un  peu  plus  large  au 
tiers  antérieur  qu'au  bord  postérieur;  bord  antérieur  non  échancré, 
angles  antérieurs  coupés  obliquement,  bords  latéraux  conver 
géant  légèrement  en  arrière,  angles  postérieurs  arrondis,  bord 
postérieur  droit  ou  presque  un  peu  échancré;  surface  lisse, 
brillante,  sillon  frontal  indistinct;  deux  vagues  impressions  longi- 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  91 

tudinales  divergeantes  occupent  la  moitié  postérieure  de  l'éciisson. 
Antennes  assez  longues,  graduellement  amincies,  environ  3™"^70. 
Les  pièces  de  la  bouche  sont  représentées  par  les  figures  5,  6  et  7 
(pi.  VI).  Hanches  des  pattes  mâchoires  environ  deux  fois  plus  larges 
que  longues  et  débordant  largement  l'écusson  céphalique;  le  bord 
antérieur  est  peu  profondément  échancré  en  V  très  ouvert,  inerme. 
Les  premiers  articles  des  pattes  mâchoires  sont  très  écartés  à  la  base, 
courts  et  inermes  intérieurement.  Les  gritïcs  sont  inermes  à  la  base, 
longues  et  grêles  ;  fermées,  elles  ne  dépassent  pas  la  pointe  de  la  tête. 

Écusson  prebasal  invisible,  ou  à  peine  visible  par  l'entrebâille- 
ment de  l'écusson  céphalique  et  de  l'écusson  basai.  Ce  dernier  est 
assez  court,  presqu'aussi  large  à  la  base  que  le  premier  écusson,  à 
bords  latéraux  fortement  convergeants,  à  bord  antérieur  moins 
large  que  l'écusson  céphalique. 

Écussons  dorsaux  à  surface  ponctuée,  rugueuse,  brillante  néan- 
moins, avec  de  faibles  sillons  longitudinaux  et  une  large  dépression 
transversale  ;  le  bord  postérieur  est  aminci,  lamellaire.  Les 
écussons  intermédiaires  sont  grands  et  rugueux,  leur  bord  posté- 
rieur est  également  aminci.  Cette  sculpture,  déterminant  une 
alternance  de  bourrelets  et  de  dépressions,  donne  un  aspect  parti- 
culier à  l'animal.  Écussons  ventraux  subhexagonaux  antérieure- 
ment, très  allongés  postérieurement  ;  les  écussons  intermédiaires 
sont  apparents  surtout  postérieurement.  Pores  ventraux  groupés 
sur  un  champ  subovale,  transversal,  à  contours  non  définis, 
immédiatement  en  arrière  du  centre  de  l'écusson.  Scutelle  stigma- 
tifère  immédiatement  en  contact  avec  l'écusson  dorsal  correspon- 
dant, et  plus  petite  que  les  autres  scutelles. 

Dernier  écusson  dorsal  très  grand,  recouvrant  presque  com- 
plètement le  segment  anal,  et  plus  qu'à  moitié  les  pleurae  anales. 
Dernier  écusson  ventral  très  large,  à  bords  latéraux  convergeants, 
à  bord  postérieur  coupé  carrément.  Pleurae  anales  bien  développées, 
vêtues  d'un  duvet  court,  creusées  de  quatre  cavités  dans  lesquelles 
débouchent  des  canaux  disposés  en  rosace  ;  ces  cavités  sont  com- 
plètement recouvertes  par  le  dernier  écusson  ventral. 

Pattes  ambulatoires  grêles,  longues,  environ  2°^'"  ;  tarses  très 
longs.  65  paires  (cf).  Pattes  anales  un  peu  plus  longues  que  celles 
de  la  paire  précédente,  2"^°°40,  très  épaissies  et  moniliforraes  chez 
le  mâle,  composées  de  six  articles,  dont  le  premier  est  très  court  et 
étroit,  annulaire,  le  second  très  épaissi,  les  autres  graduellement 
plus  minces  ;  le  dernier  article  est  inerme.  Tous  sont  recouverts 
d'une  pubescence  courte  et  serrée, 

Gairaca,  Santa  Marta  (Colombie),  28  février  1896. 


92  H.-W.    BROLEMANN 

A  en  juger  par  la  description  de  BoUman,  cette  forme  ne  diffère 
du  type  que  par  la  sculpture  des  écussons  dorsaux  ;  BoUman  dit, 
en  efïel,  de  son  individu  californien  :  «  Dorsal  plates  raanifestly 
bisulcate  »,  ce  qui  n'est  pas  précisément  le  cas  pour  notre  échan- 
tillon. De  plus,  Bollman  ne  parle  ni  des  dépressions  transversales 
ni  de  la  rugosité  des  écussons  dorsaux.  11  convient  donc  de  dis- 
tinguer provisoirement  notre  forme  colombienne  sous  le  nom  de 
variété  Chazaliei. 

Les  caractères  donnés  par  Bollman  pour  ses  genres  ^annopus  et 
Pectiniunguis  ne  paraissent  pas  justifier  leur  existence. 

Orphnaeus  brevilabiatus  Newport,  1844. 

Bibliogr.  et  Syn.  :  Brôlemannn"  98/". 

Ile  Marguerita  (Venezuela),  24  janvier  1896. 

Orthomorpha  sp.  CDLXXIV. 

Une  femelle  adulte  de  25'"'"  de  longueur  environ,  et  3™™  de  dia- 
mètre, entièrement  brun-rouge  foncé,  avec  les  pattes  et  la  pointe 
postérieure  des  carènes  fauves. 

Surface  lisse  et  très  brillante  ;  la  carène  du  deuxième  écusson  est 
au  même  niveau  que  celles  du  premier  et  du  troisième;  métazonite 
divisé  par  un  sillon  profond  ;  dernier  écusson  conique  à  poinle 
épaissie  ;  lames  ventrales  larges,  inermes.  D'ailleurs  sans  particu- 
larités. 

Sierra  de  Santa  iMarta  (Colombie),  mars  1896. 

Leptodesmus   plataleus  Karsch,  1881. 
{Karscfi  N"  8\c.) 

Bibliogr.  :  BriJlemann  N°  9Sé. 

Syn.:  Polydesmus  (Oxgurm)  platateus,  Karsch  N<'81r. 
Un  mâle  typique  comme  forme  et  comme  coloration,  et  dont  les 
pattes  copulatrices  ne  présentent  que  des  variations  insignifiantes. 
Santa  Marta  (Colombie),  février  1896. 

Spirostreptus  galeanus  Karsch,  1881. 

bibliogr.  et  Syn.  :  Brolemann  N"  98</. 
Gan'ipano  (Venezuela). 


MYRIAPODES    D  AMÉHIQUE  93 

Rhinocricus  Cha^liei,  u.  sp.  (PI.  VI,  fig.  8  à  13). 

Longueur  20°imoO. 

Coloration  brun  foncé  un  peu  violacé,  avec  quelques  marbrures 
ou  taches  mal  définies  jaunâtres  sur  les  flancs,  et  uue  série  dorsale 
de  taches  de  même  couleur  prenant  au  bord  postérieur  du  troisième 
segment  ;  les  taches,  isolées  d'abord,  se  réunissent  bientôt  en  une 
baode  à  contours  arrèt-és  qui  court,  ininterrompue,  jusqu'au  bord 
postérieur  de  l'avant-deruier  segmeut;  le  dernier  segment  n'en 
porte  guère  que  la  trace  au  bord  antérieur.  Autennes  et  pattes 
jaune  violacé. 

Corps  composé  de  40  segments. 

Scobina  jusqu'au  trentième  segment  au  moins. 

Tête  lisse  et  brillante.  2  -|-  2  fossettes  piligères  sur  la  lèvre  supé- 
rieure. Le  sillon  est  fin,  mais  continu,  depuis  l'échancrure  de  la 
lèvre  jusqu'entre  les  antennes,  puis  obsolète  sur  la  région  occi- 
pitale. Yeux  grands,  subtriangulaires,  écartés  d'environ  trois  fois 
leur  diamètre,  composés  d'ocelles  grosses  et  médiocrement  con- 
vexes au  nombre  de  31  environ  (7.7.6.5.4.2).  Antennes  courtes 
ne  dépassant  pas  le  bord  postérieur  du  premier  segment. 

Premier  segment  presque  lisse,  brillant;  ses  côtés  sont  taillés  en 
ogive  irrégulière,  c'est  à-dire  que  le  bord  antérieur  est  plus  droit, 
moins  arqué,  que  bord  postérieur;  il  est  finement  rebordé.  Les 
segments  du  tronc  paraissent  lisses  à  la  loupe,  mais,  sous  un  plus 
fort  grossissement,  on  distingue  de  fines  strioles  longitudinales 
clairsemées.  La  suture  transversale  est  fine,  mais  complète:  elle 
est  échancrée  à  la  hauteur  du  pore,  qui  est  grand  et  s'ouvre  en 
avant  d'elle  et  sans  être  en  contact  avec  elle.  La  suture  est  précédée 
d'une  ou  deux  stries  concentriques  sur  le  dos  ;  la  strie  antérieure 
est  souvent  obsolète  ou  brisée,  tandis  que  la  seconde  strie  est  tou- 
jours complète  et  même  mieux  marquée  que  la  suture.  A  la  hauteur 
des  pores  ces  stries  se  brisent  et  les  flancs  sont  sillonnés  de  stries, 
obliques  sur  le  prozonite,  longitudinales  sur  le  métazonite,  qui 
n'atteignent  le  bord  postérieur  que  assez  bas  sous  le  ventre.  Le 
bord  postérieur  du  dernier  segment  est  taillé  en  angle  très  ouvert, 
émoussé,  qui  atteint,  sans  le  recouvrir,  l'angle  supérieur  des  valves 
anales.  Celles-ci  sont  globuleuses  à  la  base  et  faiblement  compri- 
mées près  du  bord  libre  qui  ne  présente  pas  de  stries  marginales. 
L'écaillé  ventrale  est  large,  en  triangle  très  ouvert,  subarrondi.  Les 
lames  ventrales  sont  striées  transversalement. 

Pattes  courtes  au  nombre  de  65  paires;  4 segments  apodes. 


94  H.-W.    BltÔLEMANN 

Les  hanches  de  la  troisième  paire  chez  le  mâle  sont  faiblement 
tuberculées.  Pattes  copulatrices  :  la  lame  ventrale  est  une  grande 
pièce  triangulaire  dont  la  pointe  arrondie  atteint  le  sommet  des 
pièces  postérieures  de  la  première  paire  de  pattes.  Les  pièces  anté- 
rieures de  la  première  paire  sont  également  triangulaires,  à  pointe 
émoussée  ;  elles  sont  plus  courtes  que  la  lame  ventrale.  La  paire  de 
pattes  postérieure  est  courte,  particulièrement  l'article  terminal, 
dont  la  pointe  est  divisée  en  deux  lambeaux  lamellaires  plus  ou 
moins  dilatés.  La  pièce  inférieure  porte  une  ampoule  ouverte  (ou 
une  large  et  profonde  fossette). 

La  Martinique,  janvier  1896. 

Rhinocricus,  sp.  GDXXXIL 

Une  grosse  femelle  de  Spirobolus  ou  de  Rhinocricus,  mais  plus 
probablement  de  ce  dernier  genre,  mesurant  92™'"  de  longueur,  et 
10™tu  de  diamètre.  Pas  de  scobiua.  La  lèvre  supérieure  porte  2  +  2 
ponctuations  ;  sillon  interrompu  en  arrière  des  antennes  ;  ocelles 
très  plates,  indistinctes,  les  champs  écartés  d'au  moins  trois  fois 
leur  grand  diamètre  ;  angles  du  premier  segment  arrondis  ;  seg- 
ments du  tronc  complètement  lisses.  Le  bord  du  dernier  écusson 
est  taillé  en  angle  subaigu,  émoussé,  qui  couvre,  sans  le  dépasser 
l'angle  supérieur  des  valves  anales.  Celles-ci  sont  globuleuses  à  la 
base,  un  peu  comprimées  près  du  bord  qui  ne  présente  pas  de 
sillon  marginal.  48  segments.  Pattes  très  courtes. 

La  Guadeloupe,  Basse  Terre,  17  février  1895. 

Trigoniulus  Goësi  Porat,  ISTO. 

Bibliogr.  et  Syji.  :  Brôlemanu  N"  00  a. 
La  Martinique,  janvier  1896. 

Trigoniulus  Naresi  Pocock,  1893  (PI.  VI,  fig.  14). 
(Pococ/c  No  93/;). 

Syn.  :  Spirobolus  Naresi,  Pocock  N°  93/>;  Brôlemann  N"  9(>(/.  ?  Tri- 
goniulus (icolastns,  Silvestri  N°  91  c. 

Guadeloupe,  18  février  1895  ;  l'étiquette  porte  «  dans  un  tronc 
d'arbre  pourri  ».  11  n'est  pas  sans  intérêt  d'avoir  à  signaler  ici  cette 
espèce,  qui  n'était  connue  jusqu'alors  que  des  Séchelles.  Il  faut 
admettre  (|u'elle  a  été  transportée  dans  des  pièces  de  bois,  dont  elle 
paraît  faire  sa  nourriture  ou,  en  tous  cas,  son  refuge  de  prédi- 
lection. Nous  donnons  (PI.  VI,  lig.  14)  la  ligure  d'une  patte  copu- 
latrice  postérieure. 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  95 

II.  -  MYRIAPODES  DU  GUATEMALA 

retus  de  Don  JUAN  J.  RODRIGUEZ. 

ScuTiGERA  LiNCECi  Wood,  1867. 
{Wood  ^°  e^a). 

Bibliojir.  :  Pocock  N".9o/(. 

Syn.  :  Cermatia  Linceci.  Wood  N»  67 o  ;  Scutigera  mexicana,  Humb. 
et  Sauss.  No  72  ;  Scutigera  occidentalis ,  Meinert  No846  {Sec.  Pocock). 
Guatemala,  1892. 

LlTHOBIUS    GUATEMALAE,  H.  Sp. 

Longueur,  environ  10™™.  Corps  un  peu  rétréci  antérieurement,  à 
surface  inégale  mais  brillante.  Tète  presque  un  peu  plus  large  que 
longue.  Antennes  brisées.  Ocelles  au  nombre  de  huit  ou  dix  en  trois 
rangées.  Dents  des  forcipules  irrégulières,  d'un  côté  deux  petites, 
de  l'autre  trois,  dont  l'externe  est  la  plus  forte. 

Les  écussons  7,  9,  11,  13  nettement  prolongés  eu  angles  atténués 
sur  le  septième  et  aigus  sur  les  autres. 

Pattes  antérieures  brisées.  Pores  des  hanches  postérieures  petits, 
circulaires,  sur  une  rangée  (?  3,  3,  3,  3).  Treizième  paire  :  la  patella 
est  faiblement  sillonnée  lougitudinalement  sur  sa  face  dorsale. 
Quatorzième  paire  :  la  patella  est  très  renflée,  sa  face  dorsale  est 
creusée  d'un  sillon  au  fond  duquel  s'observe,  à  l'extrémité  distale, 
une  verrue  aplatie  couronnée  d'une  touffe  de  soies  longues  ;  arme- 
ment,,)'  /  3'  _,'  ,3,  griffe  double.  Quinzième  paire  :  patella  à  peu  près 
normale,  tibia  fortement  dilaté  et  portant,  sur  la  face  dorsale,  un 
profond  sillon,  à  l'extrémité  duquel  se  dresse  une  petite  crête  mince 
et  glabre  ;  tarses  normaux  ;  armement,  „' ,  '.7  ^  0  5  griffe  double. 

Guatemala,  1891. 

Le  seul  échantillon  en  notre  possession  n'est  pas  intact,  mais  il 
est  clair,  d'après  les  données  que  nous  possédons,  qu'il  se  rapproche 
beaucoup  du  L.  Gudmanl  et  du  L.  Salvini  de  M,  Pocock.  Nous  sup- 
posons même  que  ces  deux  formes  mexicaines  et  la  nôtre  appartien- 
nent toutes  à  une  même  espèce,  peut-être  bien  à  l'espèce  dénommée 
toltecus  par  Humbert  et  Saussure;  mais  en  l'absence  de  matériaux 
suffisants  pour  trancher  la  question,  nous  sommes  contraints  de 
donner  un  nom  à  l'individu  du  Guatemala. 


96  H.-W.    BRÔLEMANN 


LiTHOBius  AZTECus   Huiiib.  et  Sauss.,  1869. 
{Humb.  et  Sausa.  n"  69  b) 

fiibliogr:  Humbert  et  Saussure  n'>12;  Stuxberg  ii°  75 rf;  Bollman 
u"  87  6,  93;  Pocock  n-  95 /i. 
Guatemala,  1891. 

ScoLOPENDRA   AZTECA  Saussure,    1860 

{Smissure  u»  60) 

Bibliogr.  et  Syn.  :  Pocock,  u"  95 /i,  p.  21,  sub  Scolopendra  viridis. 
Guatemala,   1891. 

Rhysida  iMMARGiNATA   Porat,    1876. 
{Porat  n»  76) 

Bibliogr.  et  Syn.:  Brôlemann  uo98tf'. 
Guatemala,   1891. 

Otostigmus  scabricauda  Humbert  et  Saussure,  1870. 

(Humb.  et  Sanss.  u»  7U) 

Bibliogr.  :  Pocock  n°  90  d. 

Syn.:   Hranchiostoma    spinicauda,    Humb.   et  Sauss.    n"10,    12; 
Kohlrausch,  ii»  78  ;  Otostigmus  appendiculatus,  Porat  u'^  76. 
Guatemala,  1891. 

Otostigmus  denticulatus  Pocock,  1895. 
(Pocock  n-J  95  h) 

Guatemala,  1891. 

Otocryptops  ferrugineus  Linné,  1766. 

(Linné  n"66; 

Bibliogr.  et  Syn.  :  Brôlemanu  n"  \)Sé. 
Guatemala,   1892. 

(ÎEOPHiLus  GoDMANi  Pocock,  1896  (PI.  VI,  iig.  15  à  17). 
(Pocock  n»  95  h) 

Une  femelle  avec  79  paires  de   pattes.  La  pièce  médiane  de  la 
lèvre  supérieure  (fig.  15)  est  armée  de  cinq  dents  longues  et  minces. 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  97 

Les  pores  ventraux,  peu  nombreux,  sont  groupés  sur  deux  champs 
déprimés  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane  et  un  peu  en  arrière 
du  centre  de  l'écusson  (fig.  il). 
Guatemala,  1892. 

Geophilus  AZTECus  Humb.  et  Sauss.,  1869. 
{Hiimh.  et  Sauss.  N°  69  h) 

Bibliogr.  [fumbert  et  Saussure  N*^  72;  Pocock  N^  95/?. 

Un  mâle  ayant  57  paires  de  pattes.  Les  pleurae  posticae  sont 
percées  chacune  de  2  gros  pores,  dont  l'ouverture  est  dissimulée 
sous  les  bords  du  dernier  écusson  ventral.  Les  pores  ventraux  sont 
groupés  sur  un  champ  transversal  fusiforme  voisin  du  bord  posté- 
rieur de  l'écusson. 

Guatemala,  1891. 

Orthomorpha  gracilis  C.  Roch,  1847. 
Guatemala,  1891. 

Platyrrhachus  Nrrmus,  n.  sp.  (pi.  VI,  (ig.  18  à  20). 

Longueur  57'"'n  ;  largeur  du  7'' écusson,  avec  carènes,  8°"f"  sans 
carènes,  4.50™"\ 

Jolie  forme  du  groupe  du  P.  atcr,  mais  plus  petite  que  lui.  D'un 
brun  rouge  tirant  fortement  sur  le  noir,  avec  une  large  tache 
rectangulaire  occupant  toute  la  carène,  et  le  bord  postérieur  du 
dernier  écusson  jaune  paille;  antennes  et  pattes  fauves  annelées 
de  clair  aux  articulations. 

Même  forme  de  corps  que  chez  l'ater,  mêmes  proportions  dans 
les  articles  des  antennes  et  des  pattes,  même  sculpture  des  écussons 
du  tronc.  Toutefois  la  sculpture  du  premier  écusson  est  presqu'obso- 
lète,  les  carènes  sont  un  peu  plus  rectangulaires  ;  le  bord  antérieur 
est  un  peu  moins  oblique,  partant  l'angle  antérieur  est  un  peu  moins 
arrondi  ;  l'angle  postérieur  est  droit  sur  les  écussons  du  milieu  du 
corps,  il  est  un  peu  anguleux  sur  les  derniers  segments,  mais  sans 
jamais  être  aigu.  Les  bourrelets  latéraux  sont  beaucoup  plus  épais, 
notamment  sur  les  écussons  porteurs  de  pores;  ceux-ci  s'ouvrent 
latéralement.  Les  arceaux  latéraux  sont  finement  granuleux. 

Les  pattes  copulatrices  sont  robustes  ;  les  poches  trachéennes 
sont  très  longues,  non  coudées  ;  le  fémur,  représenté  par  la  région 
soyeuse,  occupe  une  grande  partie  de  la  face  postérieure  de  l'organe  ; 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xm.  —  7 


98  H.-W.    BRÔLEMANN 

le  tarse  est  divisé  en  feuillet  séminal,  antérieur,  assez  grêle  et  court, 
et  en  feuillet  secondaire,  postérieur,  plus  long,  très  sinueux,  gra- 
duellement aminci. 
Guatemala,  1891. 

Genre  GYGLORHABDUS  nobis. 

Le  second  représentant  de  notre  genre  Cyclorhabdus  nous  fournit 
un  enseignement  précieux  sur  le  peu  de  valeur  que  présente, 
comme  caractère  de  classilication,  la  forme  des  poches  trachéennes 
prises  isolément  (il  est  bien  entendu  que  nous  ne  parlons  ici  ni 
de  la  forme  des  brides  trachéennes,  ni  surtout  de  leur  rapport  res- 
pectif). Chez  les  deux  espèces  que  nous  connaissons  ces  organes 
présentent  des  formes  tout  à  fait  dilïéreutes  ;  elles  sont  courtes,  il 
est  vrai,  chez  toutes  deux,  mais  tandis  que  chez  Vannulus  elles  sont 
coudées  à  angle  droit,  chez  le  contorius  elles  sont  droites  sans 
aucune  indication  de  renflement  ou  de  courbure. 

Les  hanches  sont  d'un  type  uniforme  et  n'offrent  aucune  particu- 
larité à  signaler. 

Par  contre,  les  autres  éléments  sont  bien  caractéristiques  et  con- 
lirment  la  division  générique  établie  pour  ces  formes.  La  pièce  qui 
correspond  au  fémur  et  au  tarse  est  simple,  tout  en  laissant  deviner, 
par  la  présence  de  plis,  les  points  de  soudure  de  ses  parties  consti- 
tutives ;  en  tous  cas  le  tarse  n'est  pas  divisé,  car  on  ne  peut  consi- 
dérer comme  un  feuillet  la  pointe  que  forme,  à  son  extrémité 
apicale,  la  rainure  spermatique.  Enfin  le  deuxième  tarse  des  pattes 
ambulatoires  du  n)àle,  si  curieusement  prolongé  en  cornet  chez 
l'awm/M.s-,  se  retrouve  constitué  de  manière  identique  chez  le  con- 
tortus. 

Cyclorhabdus  contortus,  n.  sp.  (PI.  Vi,  fig.  21  à  25). 

o^  :  longueur  20™'"  ;  largeur  2"""20. 

Ç  :  longueur  25""";  largeur  3™'"40. 

Coloration  bistre-gris  ou  brun-gris  terne,  avec  le  bourrelet  des 
carènes  jaune  paille  et  une  petite  tache  circulaire  indécise  de  cou- 
leur claire  au  centre  de  chaque  écusson.  Antennes  et  pattes  jaune 
d'ocre  pâle. 

La  surface  des  écussons  est  faiblement  cuireuse  et  un  peu  bril- 
lante, elle  devient  granuleuse  sous  les  carènes. 

Tète  lisse,  partagée  par  un  sillon  Fnoins  marqué  en  arrière  du 
vcrlex  que  près  des  antennes;  celles-ci,  articulées  à  fleur  de  tôle. 


MYRIAPODES    D*AMÉRIQUE  09 

sont  assez  longues,  nullement  claviformes,  à  duvet  court  et  clair- 
semé, de  mêmes  proportions  que  chez  Vannulm.  Premiei'  écusson 
de  la  largeur  de  la  tête,  très  finement  rebordé  antérieurement,  à 
côtés  taillés  en  augles  arrondis,  faiblement  échancré  postérieure- 
ment. Sur  les  trois  écussons  suivants,  les  carènes  sont  subrectan- 
gulaires, un  peu  plongeant  vers  l'avant,  à  aogles  atténués;  sur  le 
deuxième  écusson  l'angle  antérieur  est  indiqué  par  une  dentelure 
très  petite.  Sur  les  écussons  du  tronc  elles  sont  réduites  à  un  mince 
bourrelet  arrondi,  mais  qui  est  très  dilaté  sur  les  écussons  porteurs 
de  pores;  le  pore,  qui  est  petit,  circulaire,  s'ouvre  latéralement  et 
il  est  entoure  d'une  couronne  de  (9-IOj  ponctuations  foncées,  qui 
paraissent  être  les  alvéoles  de  soies  (qui  manqueraient  sur  les 
échantillons  que  nous  avons  observés).  Dernier  écusson  de  même 
forme  que  chez  Vannulus.  L'étranglement  qui  sépare  le  prozonite 
du  métazonite  des  segments  est  assez  large,  canelé  longitudinale- 
ment  ;  le  prozonite  est  faiblement  cuireux.  Les  lames  ventrales  sont 
inermes.  Les  pattes  sont  assez  longues  et  glabres,  ou,  tout  au  plus, 
faiblement  soyeuses. 

Les  hanches  de  la  deuxième  paire  de  pattes  portent  des  protu- 
bérances très  peu  développées,  épaissies.  Le  deuxième  article  des 
tarses  est,  comme  chez  Viuinnlas,  prolongé  en  cornet  sur  la  face 
inférieure.  Les  hanches  des  pattes  copulatrices  sont  un  peu  allon- 
gées, faiblement  reullées.  Le  reste  de  la  patte  est  représenté  par 
une  pièce  simple  infléchie  extérieurement  au-dessus  du  fémur,  et 
pourvue  d'un  pli  épineux  sur  la  face  externe  ;  au-dessus  de  ce  pli  la 
pièce  va  en  s'a  mincissant,  se  courbant  en  boucle  (sans  former 
l'anneau  complet),  et  en  même  temps  se  tordant  dans  un  plan  per- 
pendiculaire à  celui  du  tibia  ;  près  de  la  pointe  de  l'organe,  la 
rainure  séminale  forme  un  petit  appendice  très  grêle  et  très  court. 

Guatemala,  1802. 

Cette  espèce  se  distingue  facilement  de  sa  congénère  par  des 
dimensions  plus  petites,  par  des  carènes  moins  développées,  arron- 
dies, à  bourrelets  latéraux,  très  boursouflées  sur  les  segments  qui 
portent  les  pores,  par  la  forme  des  pattes  copulatrices,  etc. 

Genre  FONTARIA 

Pattes  copulatrices  analogues  à  celles  des  Leytodesnuni  :  les  brides 
trachéennes  ne  sont  pas  soudées  sur  la  ligne  médiane  ;  le  tibia  est 
divisé  (généralement)  eu  deux  (ou  trois)  rameaux,  mais  ces  rameaux 
sont  très  peu  développés  proportionnellement  au  fémur,  contraire- 


100  H.-W.    BRÔLEMANN 

meut  à  ce  que  nous  observons  chez  les  Lcptodesmua  où  le  tibia 
prend  beaucoup  plus  d'importance  que  le  fémur;  en  outre,  des 
deux  rameaux  c'est  le  rameau  séminal  qui  l'emporte  de  beaucoup, 
comme  dimensions,  sur  le  rameau  secondaire  qui  reste  rudimeu- 
taire. 

A  première  vue  ces  caractères  ne  ressortenl  pas  clairement  de  la 
figure  33  (pattes  copulatrices  de  la  Fontoria  riolacea  ^=  voir  ci-des- 
sous), qui  offre  toutes  les  apparences  d'une  patte  de  Plalyrrhachus. 
La  différence  est  cependant  énorme;  il  suffit  pour  s'en  rendre 
compte  de  comparer  notre  ligure  avec  des  dessins  complets,  fidèles, 
de  pattes  de  Platyrrhachua  ;  c'est  dans  l'excellent  travail  de  notre 
savant  collègue  M.  le  D""  C.  Atteins  sur  les  «  Copulationsfiisse  der 
Polydesmiden  »,  Vienne,  1894,  que  nous  les  trouverons  :  fig.  12  — 
Pachyurus  Klugi  (groupe  du  Platyrrhachus  ater)  et  fig.  16  —  iHatyr- 
rhaclms  sp,  (appartenant  aux  vrais  Plalyrrhachus.  Ces  organes,  tels 
qu'ils  nous  sont  représentés,  se  décomposent,  comme  chez  tous  les 
Plalyrrhachus,  en  :  1°,  une  partie  basilaire  hirsute  —  le  fémur  ; 
2",  une  tige  simple  —  le  tibia  ;  3°,  une  partie  bifurquée  en  deux  fou 
trois)  branches,  dont  l'une  porte  la  rainure  séminale. 

Dans  un  travail  précédent  {Ann.  Soc.  Entom.  France,  1898)  nous 
avons  appelé  ces  branches  feuillets  (séminal  ou  secondaire)  et  nous 
les  avons  assimilées  aux  tarses  de  la  patte  ;  jusqu'ici  nous 
avons  toujours  eu  occasion  de  constater  que,  chez  les  Plalyrrha- 
chus, la  RAINURE  SÉMINALE  parcourait  le  feuillet  antéro-supérieur 
de  l'organe. 

Chez  les  Leplodesmns,  pris  dans  le  sens  que  nous  avons  donné 
à  ce  nom  dans  notre  travail  susmentionné,  la  division  des  éléments 
est  beaucoup  plus  profonde  et  nous  avons  considéré  que  les  deux 
pièces  composant  les  pattes  copulatrices  de  ces  formes  résultent 
d'une  partition  du  tibia  et  non  du  tarse  comme  précédemment. 
Pour  souligner  cette  différence  nous  avons  donné  le  nom  de 
rameau  (séminal  ou  secondaire)  à  ces  divisions  du  tibia.  Or,  nous 
avons  pu  constater  que,  chez  les  Leptodesmus,  la  rainure  séminale 
parcourt  constamment  le  rameau  postéro-inférieur.  Voici  donc  un 
caractère  que  nous  croyons  constant,  qui  nous  permettra  toujours 
de  distinguer  les  formes  de  Leplodesmns  de  ceWes  de  Platyrthachus. 

Reportons-nous  maintenant  à  notre  figure  de  Fonlaria  violacea, 
et  nous  constaterons  que  c'est  précisément  la  branche  postéro- 
inférieure  qui  porte  la  rainure  séminale  ;  que  par  conséquent,  ces 
branches  résultent  de  la  partition  du  tibia  et  non  du  tarse  ;  que  ces 
branches  doivent  prendre  le  nom  de  rameaux;   et  enfin  que  ces 


MYRIAPODES   d'aMÉRIQUE  101 

pattes  se  rapportent,  non  au  type  Platyrrhaclms,  en  dépit  de  leur 
apparente  analogie  de  forme,  mais  bien  au  type  Leptodesmus,  dont 
elles  ne  sont  qu'une  simplification. 

Nous  sommes  ainsi  en  droit  de  proclamer  la  proche  parenté  dej 
Fontaria  et  des  Leptodesmus. 

Pour  souligner  le  fait  que  nous  venons  d'exposer  et  le  rendre 
plus  évident  encore,  nous  en  donnons  d'autres  exemples  dans  les 
figures  25  à  31  et  37  à  42  (1  )  empruntées  aux  pattes  copulatrices  de 
Fontaria  coriacea  C.  Koch,  crassicutis  Wood,  Simoni  mihi  et  stricta 
mihi  (notre  variété  de  F.  tennesseensis  que  nous  trouvons  nécessaire 
d'élever  au  rang  d'espèce),  ainsi  qu'à  celles  de  la  F.  Latior,  espèce 
nouvelle  que  nous  décrivons  dans  une  autre  partie  de  la  présente 
note.  Toutes  confirment  l'opinion  que  nous  avons  émise  etquelques- 
unes  permettent  de  mieux  saisir  le  lien  qui  existe  entre  les  pattes 
de  Fontaria  et  celles  des  Leptodesmus. 

Enfin,  il  nous  a  paru  intéressant  de  représenter  encore  les  pattes 
copulatrices  (fig.  32),  d'une  forme  que  nous  avons  déjà  citée  (Brole- 
mann  N"  96/i)  sous  le  nom  de  Leptodesmus  hispidipes  Wood,  mais 
qui  en  réalité  n'appartient  pas  au  genre  Leptodesmus.  Cet  organe, 
en  fait,  se  présente  comme  une  patte  de  Fontaria  privée  de  son 
rameau  secondaire  ;  elle  offre  même  une  ressemblance  frappante 
(au  moins  dans  la  forme  générale)  avec  le  même  organe  de  la  Fon- 
taria Simoni,  au  point  que  provisoirement  et  jusqu'à  ce  que  nous 
ayons  pu  examiner  d'autres  matériaux,  nous  laisserons  cette  forme 
dans  le  genre  Fontaria,  mais  comme  un  sous-genre  :  Eurymero- 
DESMUS,  dont  la  caractéristique  sera  :  grand  développement  du 
fémur  (caractère  commun  aux  Fontaria  pr.  d.),  absence  de  rameau 
secondaire,  et  présence  de  rangées  de  longues  soies  le  long  du 
rameau  séminal  et  presque  jusqu'à  sa  pointe. 

Fontaria  violacea.  n.  sp.  (PI.  VI,  fig  33  à  36). 

Longueur  (cf'  et  Ç)  environ  45™™  :  largeur  (cT)  du  onzième  écus- 
son,  avec  carènes,  9'^'"30  ;  largeur  (9)  du  dixième  écusson,  avec 
carènes,  10°"». 

Robuste,  un  peu  rétrécie  en  avant,  à  surface  presque  lisse  sur  le 
dos,  devenant  cuireuse  sur  les  carènes,  du  moins  à  partir  du  qua- 
trième segment.  Coloration  incertaine  ;   le  fond  est  brun  violacé 

(1)  Ces  Gi^ures  ou  des  figures  analogues  ont  été  déjà  données  par  Wood  (Wood, 
N"  65  o)  ou  par  nous -même  (Brûlemann,  N"  96  /;)  ;  mais  elles  étaient  insuffisantes. 
et  il  a  été  nécessaire  de  les  reproduire  à  nouveau  en  les  complétant. 


102  H.-W.    BRÔLEMANN 

foncé  ;  sur  nos  deux  échantillons  les  carènes  sont  de  couleur  blan- 
châtre terne,  et  celte  couleur  gagne  le  long  du  bord  postérieur  sur 
certains  écussons  (11  à  14)  qu'elle  peut  même  envahir  complète- 
ment ;  mais  il  est  évident  que  cette  coloration  n'est  pas  normale. 

Tête  lisse  et  peu  brillante,  divisée  par  un  sillon  fin  assez  faible, 
qui  disparaît  entre  les  antennes.  Celles-ci  sont  longues,  atteignant 
le  bord  postérieur  du  troisième  écusson,  assez  grêles  ;  mêmes  pro- 
portions que  chez  F.  latior  (voir  plus  loin). 

Premier  écusson  :  le  bord  antérieur  est  presque  droit  au  milieu 
et  brusquement  cintré  dans  les  côtés  ;  le  bord  postérieur,  droit  lui 
aussi  au  milieu,  oblique  doucement  dans  les  côtés  pour  former  avec 
le  bord  antérieur  un  angle  aigu  à  pointe  mousse.  Le  bord  postérieur 
du  deuxième  segment  est  encore  oblique  dans  les  côtés  ;  ceux  du 
troisième  et  du  quatrième  le  sont  de  moins  en  moins,  les  angles 
postérieurs  des  carènes  sont  presque  droits  ;  ils  le  deviennent  tout  à 
fait  sur  les  écussons  de  5  à  14  environ,  et  à  partir  du  quinzième 
écusson  ils  tentent  à  devenir  aigus.  Le  dix-neuvième  écusson  est 
enchâssé  dans  le  précédent,  mais  la  pointe  de  ses  carènes  dépasse 
toutefois  sensiblement  celle  des  carènes  du  dix-huitième.  Le 
vingtième  se  présente  sous  la  forme  d'une  pointe  conique,  robuste 
et  courte. 

Les  valves  anales  sont  globuleuses,  peu  saillantes,  à  bord  libre 
en  bourrelet.  Ecaille  ventrale  en  ogive  large,  presque  en  demi 
cercle.  Lames  ventrales  lisses,  inermes,  déprimées  au  centre  et  avec 
de  faibles  traces  transversales  de  soudures.  Stigmates  en  forme  de 
boutonnières  étroites,  droites. 

Hanches  des  pattes  inermes.  L'épine  du  fémur  est  robuste  mais 
courte,  la  pointe  en  est  émoussée  et  noire  [an  semper  ?). 

Les  hanches  de  la  deuxième  paire  de  pattes  du  mâle  portent  un 
tubercule  subcylindrique  comme  chez  la  F.  latior  (hg.  39).  Les 
pattes  copulatrices  se  rapprochent  du  type  de  la  F.  stricta  :  le  fémur 
est  large  à  la  base,  un  peu  pyriforme;  le  tibia,  représenté  par  le 
rameau  séminal,  est  court  et  terminé  par  deux  pointes,  l'une  tron- 
quée (ouverture  de  la  canelure),  l'autre  émoussée  ;  le  rameau 
secondaire  est  lamellaire,  uniforme. 

Guatemala,  1892. 

FONTARIA  sp.  XL. 

Femelle  de  48  mill.  de  longueur  et  de  10  mill.  de  largeur. 

Lames  ventrales  et  hanches  inermes;  fémur  armé  d'une  épine 
courte  rapidement  amincie  et  aiguë.  Surface  entièrement  cuireuse, 
mais  plus  sur  les  carènes  que  sur  le  dos.  Coloration  incertaine 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  103 

(tête  bistre  pâle,  premier  écusson  bistre  bordé  de  brun  ;  les  autres 
somites  divisés  en  deux  zones  transversales,  l'une  comprenant  le 
prozouite  et  la  moitié  antérieur  du  métazonite  et  les  carènes,  ocre 
clair,  et  l'autre,  comprenant  la  moitié  postérieure  du  métazonite, 
brun  ;  antennes  et  pattes  jaune  paille). 
Guatemala,  4891. 

.  Leptodesmus  Rodriguezi,  n.  sp.  (PI.  VI,  fig.  43  à  46). 

Longueur  environ  31""';  largeur  du  quatrième  écusson  (avec 
carènes)  o"'";  du  dixième  écusson  (avec  carènes)  4'"'"75;  du  onzième 
écusson  (sans  carènes)  3""". 

Petite  forme  du  groupe  du  !..  plataleufi,  très  voisine  du  flaiiiponts, 
mais  beaucoup  plus  petite.  Coloration  brun  vineux  terne,  avec  les 
bords  des  carènes  et  la  pointe  du  dernier  écusson  jaune  blanchâtre; 
pattes  et  antennes  de  la  couleur  du  corps,  mais  un  peu  moins  fon 
cées,  surtout  ces  dernières  dont  les  premiers  articles  sont  sensible- 
ment plus  pâles. 

Les  quatre  premiers  segments  sont  un  peu  plus  larges  que  les 
suivants  (cf). 

Tête  lisse  et  brillante  ;  sillon  descendant  jusqu'entre  les  antennes, 
profond;  antennes  articulées  à  fleur  de  tête,  longues;  proportions 
des  articles:  premier  article  O'""'o0;  deuxième  article  1"""30;  troi- 
sième article  l"""'.iO;  quatrième  article  1"""20;  cinquième  article 
l'""40;  sixième  article  1™™10;  septième  et  huitième  articles  ensemble 
0™'"20  ;  total  7'"'". 

Premier  écusson  court,  à  bord  antérieur  peu  arqué,  à  côtés  angu- 
leux mais  émoussés,  à  bord  postérieur  échancré  sur  le  dos  et  plus 
faiblement  dans  les  côtés,  à  surface  un  peu  cuireuse.  La  surface 
des  autres  écussons  est  également  cuireuse;  eu  outre,  à  partir  du 
troisième  écusson,  apparaissent  deux  ou  trois  rangées  transver- 
sales de  petits  granules  à  pointe  lisse  qui  ne  sont  jamais  très  nets. 
Les  carènes  ont  la  même  forme  que  chez  le  flaviporm,  mais  la  petite 
dent  du  bord  postérieur  est  très  irrégulière  ;  tantôt  elle  est  obsolète, 
tantôt  elle  est  très  marquée,  et  ces  différences  existent  non  seule- 
ment d'un  écusson  à  l'autre,  mais  même  entre  les  deux  carènes 
d'un  même  écusson.  La  suture  pleuro-ventrale,  en  carène  peu 
accusée  et  faiblement  granuleuse  sur  les  premiers  segments,  s'atté- 
nue beaucoup  en  arrière. 

La  deuxième  paire  de  hanches  du  mâle  se  termine  eu  pointe 
épaisse,  arrondie,  peu  prononcée. 


104  H.-W.    BRÔLEMANN 

Quant  aux  pattes  copulatrices,  elles  se  distinguent  de  celles  du 
plataleiis  par  un  rameau  secondaire  moins  large,  et  par  un  rameau 
séminal  moins  fortement  coudé;  ce  dernier  porte  en  outre,  sur  la 
face  postérieure,  une  lamelle  mince  très  apparente  de  profil. 

Une  anomalie  se  présente  tant  sur  la  2«  paire  de  pattes  que  sur 
la  paire  de  pattes  copulatrices.  Les  poches  trachéennes,  au  lieu 
d'être  écartées,  sont  rapprochées  sur  la  ligne  médiane  et  même  celles 
des  pattes  copulatrices  sont  soudées  et  déformées.  Ce  n'est  évidem- 
ment qu'un  cas  exceptionnel. 

Guatemala,  1890. 

Leptodesmus  sp.  XLII. 

Longueur  environ  56"""  ;  largeur  du  huitième  écusson  (avec 
carènes)  8™mgo  ;  du  même  (sans  carènes)  G"»"». 

Femelle  du  groupe  du  plataleus.  Cette  forme  est  très  semblable  au 
flavipoms  et  à  la  figure  du  frauenfeldiamis  donnée  par  Humbert  et 
Saussure,  mais  elle  est  plus  petite  que  les  échantillons  du  premier 
qui  nous  viennent  du  Venezuela.  La  suture  pleuro-ventrale  forme  une 
fine  carène  arquée,  granuleuse,  sur  les  premiers  segments,  et,  sur 
les  segments  moyens  du  corps,  un  mamelon  arrondi  et  granuleux, 
qui  disparaît  même  sur  les  derniers  somites. 

Guatemala,  1890. 

Spirostreptus  Rodriguezi,  n.  sp.  (PI.  VI  et  VII,  fig.  47  à  58). 

07  srgments  ;  121  paires  de  patles  ;  1  segment  apode. 

68        »        129  »  1  » 

67        »        127  »  1  » 

67         »        127  »  1  » 

Très  élancé,  grêle,  un  peu  rétréci  en  arrière  du  premier  segment. 
De  couleur  brun-fauve  plus  ou  moins  distinctement  annelé  de  zones 
foncées  et  de  zones  claires  (dans  ce  cas  les  prozonites  sont  bruns  et 
les  métazonitesplus  ou  moins  fauves)  ;  face  et  membres  ferrugineux. 

Tête  lisse,  marquée  de  ponctuations  très  fines  et  clairsemées, 
brillante;  quatre  fossettes  piligères  sur  la  lèvre  ;  sillon  occipital 
assez  étroit  et  très  court,  s'arrêtant  au  niveau  des  yeux.  Antennes 
assez  longues;  ramenées  en  arrière,  elles  atteignent  ou  dépassent 
le  bord  postérieur  du  deuxième  segment  ;  proportions  des  articles 
chez  un  mâle  de  4™™  de  diamètre  :  Premier  article  0,40^1".  :  deu- 
xième article  0,90"»™  ;  troisième  article  0,70'"'n  ;  quatrième  article 
0,60^^™  ;  cinquième  article  0,60'"™  ;  sixième  article  0,70;  septième 
et  huitième  articles,  ensemble  0,10°i'»  ;  total:  4mm_  Leur  surface 
est    grossièrement    ponctuée  ;    le    dernier   article    porte   quatre 


o"  adullc  :  Longueur,  68°"" 

;    diamètre,  4"'"'  ; 

2              »               7U°'°' 

;         »       3,70' 

$             »             6d°'°' 

;         »       3.60 

2 

»       3,60 

MYRIAPODES   d'aMÉRIQUE  105 

bâtonnets  coniques.  Les  yeux  sont  pyriformes,  écartés  d'environ 
deux  fois  leur  grand  diamètre,  composés  d'ocelles  distinctes  au 
nombre  de  40  environ  (c^),  en  cinq  rangées  (10.  10.9.  7.  4). 

Le  premier  segment  est  long,  aussi  liuement  mais  beaucoup  plus 
densément  ponctué  que  la  tête;  partant  moins  brillant;  les  côtés 
sont  taillés  en  trapèze  plus  étroit  chez  la  femelle  que  chez  le  mâle 
et  sont  labourés  de  quatre  sillons  obliques,  d'autant  plus  larges 
qu'ils  sont  plus  éloignés  du  bord  latéral.  —  Sur  les  segments  du 
tronc,  la  partie  antérieure  du  prozoniteest  presque  lisse,  mais  mate 
et  marquée  de  stries  concentriques;  dans  sa  partie  postérieure, 
c'est-à-dire  entre  la  dernière  strie  et  la  suture,  il  est  très  grossière- 
ment ponctué.  Le  métazonite  également  est  couvert  de  fortes  ponc- 
tuations assez  serrées;  il  est  brillant  néanmoins.  La  suture  est 
complète  et  très  marquée  ;  les  pores  sont  petits  et  s'ouvrent  au 
premier  tiers  environ  du  métazonite.  Le  bord  postérieur  du  dernier 
segment  est  taillé  en  angle  excessivement  ouvert,  faiblement 
déprimé  à  la  base  et  épaissi,  dont  la  pointe  arrondie  ne  recouvre 
pas  l'angle  supérieur  des  valves  anales  :  sa  surface  est  un  peu  moins 
fortement  ponctuée  que  celle  des  segments  du  tronc.  Les  valves 
anales  sont  plus  faiblement  ponctuées  encore,  du  moins  dans  la 
partie  globuleuse  ;  elles  sont  assez  saillantes  et  comprimées  près  du 
bord  externe  qui  est  assez  mince,  lisse  et  sans  sillon  marginal. 
L'écaillé  ventrale  est  très  largement  triangulaire  à  pointe  arrondie. 
Lames  ventrales  non  striées.  Impressions  ventrales  petites,  subcir- 
culaires. 

Pattes  courtes,  au  nombre  de  121  à  129  paires. 

Mâle.  —  Les  hanches  de  la  première  paire  de  pattes  sont  courtes, 
soudées  à  la  lame  ventrale  de  telle  sorte  que  la  patte  paraît  n'être 
que  de  5  articles  ;  chez  le  mâle,  la  hanche  est  très  développée  latéra- 
lement en  éventail  et  le  fémur  présente,  sur  sa  face  antérieure  et  à  la 
base,  un  bourrelet  transversal,  et  au  bord  interne  une  crête  garnie 
de  spinules,  rabattue  vers  l'avant.  —  Les  hanches  de  la  deuxième 
paire  sont  au  contraire  longues,  plus  longues  chez  la  femelle  que 
chez  le  mâle,  et  l'article  suivant  (fémur)  est  très  court  et  ne  se  dis- 
tingue pas  bien  à  première  vue.  Le  pénis  est  conique,  aussi  long 
que  la  hanche.  —  Chez  le  mâle,  les  pattes  suivantes  portent,  sous  le 
premier  et  le  deuxième  tarse,  un  coussinet  qui  déborde  rextrémifé 
distale  de  l'article  sous  la  forme  d'une  pointe  plus  ou  moins  accen- 
tuée. 

Les  pattes  copulatrices  sont  simples  ;  la  paire  antérieure  est, 
comme  de  coutume,  repliée  en  forme  de  cornet,  mais  l'extrémité, 


106  H.-W.    BRÔLEMANN 

au  lieu  d'être  très  modelée,  comme  c'est  ordinairement  le  cas,  est 
terminée  par  un  crochet  unique  replié  extérieurement.  La  paire 
postérieure  est  assez  courte  (proportionnellement)  et  dilatée  vers 
l'extrémité  qui  est  évasée  en  cuiller,  et  de  la  concavité  de  cet  évase 
naît  un  feuillet  court,  sinueux,  qui  porte  la  rainure  séminale. 

Chez  un  jeune  mâle,  probablement  à  l'avant-dernier  stade  de 
développement,  mesurant  oS"»!"  de  longueur  et  S"^"»  de  diamètre,  on 
compte  67  segments  et  121  paires  de  pattes  ;  3  segments  sont  apodes. 
Les  hanches  de  la  première  paire  de  pattes  sont  plus  développées 
que  chez  la  femelle,  mais  moins  toutefois  que  chez  le  mâle  adulte. 
Quant  aux  pattes  copulatrices,  elles  sont  déjà  libres  et  sont  cons- 
tituées par  trois  bourgeons  (fig.  49)  dont  les  deux  externes 
représentent,  suivant  nous,  la  patte  antérieure,  et  le  bourgeon 
interne  représente  la  patte  postérieure.  Bien  que  n'ayant  pas  vu  de 
jeunes  du  stade  antérieur,  nous  considérons  que  celui-ci  répond 
aux  Schaltmannchen  de  Verhoefï. 

Des  jeunes  de  62  segments  comptent  105  paires  de  pattes  et  7 
segments  apodes.  D'autres  de  55  segments  comptent  89  paires  de 
pattes  et  8  segments  apodes.  La  surface  des  segments  est  un  peu 
moins  rugueuse. 

Une  femelle  de  60"^™  de  longueur  et  de  4"'"'30  de  diamètre,  c'est 
à  dire  plus  courte,  plus  ramassée,  n'a  que  63  segments  et  119  paires 
de  pattes  (un  segment  apode).  Malheureusement  les  derniers  seg- 
ments ont  été  un  peu  écrasés  ce  qui  enlève  leur  valeur  à  ces 
différences,  car  il  est  possible  qu'il  se  soit  produit  un  temps  d'arrêt 
dans  le  développement  par  suite  d'un  accident.  Toutefois,  indépen- 
damment de  ces  variations,  nous  remarquons  que  le  premier 
segment,  particulièrement  dans  les  côtés,  le  dernier  segment  et  les 
valves  anales  sont  très  rugueux,  sensiblement  plus  que  chez  le 
type;  et  que,  dans  les  côtés  du  premier  segment,  le  bord  antérieur 
est  indistinctement  échancré,  l'angle  intérieur  est  droit  et  faible- 
étranglé  et  la  surface  est  sillonnée  de  stries  plus  faibles  au  nombre 
de  5  au  lieu  de  4.  —  Jusqu'à  nouvel  ordre  nous  considérons  cette 
forme  comme  une  variété  de  la  précédente  et  nous  la  distinguons 
sous  le  nom  de  : 

Spirostreptus  Rodriguezi  coriaceus 

MM.  Humbert  et  Saussure  ont  décrit  trois  espèces  de  Spirostreptus 
qui  sont  certainement  très  voisines  de  la  nôtre,  et  qui,  en  tous  cas. 
se  ressemblent  beaucoup  entre  elles,  car  ces  auteurs  eux-mêmes 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  407 

paraissent  avoir  éprouvé  des  difTicultés  à  les  caractériser,  sans  être 
certains  d'y  être  parvenus. 

Rhinocricus  obesus,  n.  sp.  (PI.  VII,  fig.  59  à  65). 

o^  :  Longueur  99"t"  ;  diamètre  12'n™50  ;  46  segments  ;  un  segment 
apode  ;  83  paires  de  pattes. 

9  :  Longueur  100^™  ;  diamètre  [2'^"^r>0  ;  45  segments  ;  uo  segment 
apode  ;  83  paires  de  pattes. 

Coloration  inconnue,  uos  échantilloos  sont  desséchés.  Corps 
rétréci  antérieurement,  court  et  épais. 

Scobina  jusqu'au  vingt-neuvième  segment  au  moins. 

Tête  lisse  et  brillante,  divisée  par  un  sillon  étroit,  mais  bien 
marqué,  interrompu  sur  un  court  espace  en  arrière  des  antennes  ; 
quatre  fossettes  piligèressur  la  lèvre.  Yeux  subtriangulaires,  écartés 
d'au  moins  trois  fois  leur  grand  diamètre,  composés  d'ocelles 
aplatis  au  nombre  de  28  (7,  6,  6,  5,  4)  à  3\  (8,  7,  6,  5,  4,  4)  en  cinq 
ou  plus  généralement  si.x  rangées.  Antennes  comprimées,  glabres, 
très  courtes,  n'atteignant  pas  le  milieu  du  premier  écusson,  com- 
posées d'articles  plus  larges  que  longs  ;  le  second  article  est  le  plus 
développé  ;  les  bâtonnets  du  dernier  article  sont  remplacés  par  des 
couronnes  concentriques  de  spinules  ;  les  articles  5  et  6  sont 
marqués  de  quelques  grosses  ponctuations. 

Le  premier  segment  est  lisse,  à  côtés  complètement  arrondis  et  à 
peine  rebordés.  Les  quatre  ou  cinq  segments  suivants  sont  déprimés 
sur  la  face  ventrale  ;  celle  du  deuxième  segment  est  même  faible- 
ment concave  et  forme,  avec  sa  rencontre  avec  les  flancs,  un  pli 
arrondi,  lisse,  qui  dépasse  de  beaucoup  le  bord  du  premier  segment. 

Les  segments  du  tronc  semblent  lisses  à  l'œil  nu  ;  à  la  loupe, 
toutefois,  le  prozonite  apparaît  excessivement  finement  ponctué  {(^) 
ou  chagriné  (9),  tandis  que  le  métazonite  est  lisse  (au  moins  dans 
les  deux  tiers  postérieurs)  et  très  brillant  ;  les  stries  obliques  (pro- 
zonite) et  longitudinales  (métazonite)  usuelles  ne  se  voient  que  très 
bas  sous  le  ventre. 

Les  pores  répugnatoires  sont  petits  ;  ils  s'ouvrent  dans  le  pro- 
zonite immédiatement  en  avant  de  la  suture  transversale  et  en 
contact  avec  elle  ;  ils  ne  sont  pas  accompagnés  de  stries  sur  le  méta- 
zonite. La  suture  est  fine  mais  entière.  Le  dernier  segment  est 
extrêmement  finement  chagriné,  partant  un  peu  moins  brillant 
que  les  segments  du  tronc.  Le  bord  postérieur  est  faiblement  pro- 
longé eu  angle  très  ouvert,  dont  la  pointe,  complètement  arrondie, 
ne  recouvre  pas  l'angle  des  valves  anales.  Celles-ci  ne  sont  pas  glo- 


108  H.-W.    BRÔLEMANN 

buleuses  ;  elles  sont  à  peine  comprimées  dans  le  voisinage  du  bord 
qui  est  faiblement  dilaté  en  bourrelet  arrondi,  sans  sillons.  Écaille 
ventrale  en  bandeau  transversal,  à  bord  un  peu  sinueux  accolé  aux 
valves.  Lames  ventrales  larges  et  courtes,  striées  transversalement. 
Pattes  très  courtes,  au  nombre  de  83  paires. 

Mâle.  —  Les  hanches  de  la  première  paire  de  pattes  présentent 
latéralement  un  talou  arrondi.  Celles  de  la  secoude  paire,  au  con- 
traire, sont  munies  d'un  talou  beaucoup  plus  prononcé,  triangu- 
laire, à  pointe  mousse.  Pattes  copulatrices  du  type  usuel.  La  lame 
ventrale  est  très  développée,  en  triangle  large  à  bords  latéraux  bis- 
sineux,  et  dont  la  pointe  aiguë  atteint  presque  au  sommet  des  pièces 
terminales  de  la  première  paire  de  pattes  copulatrices.  La  pièce 
basilaire  de  la  première  paire  est  large,  globuleuse,  puis  brusque- 
ment rétrécie  en  pointe  peu  aiguë  ;  la  pièce  terminale  est  étroite, 
cintrée,  aplatie  ou  même  un  peu  concave  postérieurement  et  munie 
d'un  crochet  à  l'extrémité.  La  patte  copulatrice  postérieure  res- 
semble à  celle  du  R.  Newporti  {\o\v  plus  loin)  ;  la  hanche  est  creusée 
d'une  ampoule  en  gouttière  large  ;  le  fouet  est  bifurqué,  l'un  des 
feuillets  est  lancéolé  avec  les  bords  interrompus  par  de  fines  den- 
telures, l'autre  est  dilaté  avec  le  bord  interne  tinemeut  festonné. 

Guatemala,  1892. 

Des  quatre  espèces  décrites  par  Saussure,  et  qui  appartiennent 
indubitablement  au  même  groupe  que  notre  obesus,  savoir  :  aztecus, 
zapotecu.s,  totonarus  et  chichimecus,  cette  dernière  seule  se  rapproche 
de  la  nôtre  par  ses  dimensions,  le  nombre  de  ses  segments  et  de  ses 
paires  de  pattes,  mais  certains  détails  ne  correspondent  i)as.  Chez 
le  chichimecus,  la  suture  transversale  (sillon  circulaire)  est  fortement 
prononcée  ;  les  valves  anales  et  le  segment  précédent  sont  chagri- 
nés ;  le  2"  segment  est  très  descendu  dans  les  côtés  (voir  Saussure 
n"  60,  fig.  32  b,  pi.  V),  etc.  D'ailleurs  le  mâle  du  chichimecus  est 
inconnu  jusqu'ici,  ce  qui  ne  nous  permet  pas  d'adopter  le  nom  de 
Saussure. 

Rhinocricus  (?)  sp.  XCIII  (PI.  VII,  fig.  66  à  68). 

Ç  :  long  59""»;  diamètre  6.60""".  —  48  segments;  trois  segments 
apodes  ;  85  paires  de  pattes. 

Pas  de  scobina. 

Corps  cylindrique,  indistinctement  rétréci  antérieurement.  Colo- 
ration bistre  olivâtre,  faiblement  annelée  de  brun  (il  faut  teuir 
compte  du  fait  que  l'animal  n'est  pas  adulte,  comme  le  prouve 
l'absence  de  membres  sur  les  deux  avant-derniers  somites,  et  (|ue 


MYRIAPODES    d'aMRRIQUE  109 

la  coloration  ne  peut  par  conséquent  fournir  aucune  indication  de 
nature  à  faire  reconnaître  l'espèce)  ;  pattes  ocracées. 

La  lèvre  supérieure  est  rugueuse  et  marquée  de  3  -\-  3  fossettes 
piligères,  qui  se  confondent  facilement  avec  les  ponctuntions  avoi- 
sinantes.  La  face  en  avant  des  antennes  est  lisse  et  porte  trois 
impressions,  dont  la  médiane  est  traversée  par  le  sillon  médian; 
celui-ci  continue  jusqu'en  arrière  sur  le  vertex  où  il  est  plus  pro- 
fond ([ue  partout  ailleurs.  Vertex  lisse  et  bombé.  Veux  écartés  d'au 
moins  trois  fois  leur  grand  diamètre,  de  forme  indistincte,  compo- 
sés d'ocelles  aplatis  et  fondus  ensemble.  Antennes  plus  longues  et 
beaucoup  plus  grêles  que  dans  l'espèce  précédente,  amincies  de  la 
base  vers  la  pointe,  faiblement  nioniliformes,  très  peu  soyeuses. 

Les  côtés  du  premier  segment  sont  triangulaires,  à  pointe  émous- 
sée,  à  bord  antérieur  largement  rebordé,  sans  sillons  ou  stries 
obliques.  Le  deuxième  écusson  dépasse  de  beaucoup  la  pointe  du 
premier;  il  est  faiblement  bilobé.  La  surface  de  tous  les  segments 
est  extrêmement  finement  striolée,  mais  brillante  néanmoins.  Les 
prozonites  sont  sillonnés  de  fines  stries  concentriques  qui  s'inflé- 
chissent sous  les  flancs  et  correspondent,  sur  la  face  ventrale,  aux 
stries  des  métazonites.  La  suture  est  faiblement  marquée  mais 
entière  ;  elle  dévie  toutefois  un  peu  au  point  où  elle  rencontre  le 
pore.  Celui-ci  s'ouvre  dans  le  prozonite,  il  est  accompagné,  sur  le 
métazonite,  d'une  strie  isolée  profonde.  Le  dernier  segment  et  les 
valves  anales  sont  un  peu  moins  brillants  ([ue  le  reste.  Le  bord 
postérieur  du  dernier  segment  est  complètement  arrondi  et  ne 
recouvre  pas  l'angle  supérieur  des  valves  anales.  Celles  ci  sont  très 
globuleuses,  faiblement  déprimées  avant  le  bord  qui  se  présente 
comme  un  gros  bourrelet  peu  saillant  dépourvu  de  sillon.  Le  bord 
postérieur  de  l'écaillé  ventrale  est  parfaitement  transversal  au 
centre  et  faiblement  oblique  dans  les  côtés.  Lames  ventrales  fine- 
ment striées  transversalement. 

Pattes  très  courtes  (âf^n^SO),  au  uovnbre  de  85  paires. 

Guatemala,  1892. 

La  forme  générale  du  segment  préanal  semble  rapprocher  cette 
forme  du  toltecus  Saussure,  mais  d'autres  différences  permettent 
de  l'en  distinguer;  nombre  de  segments  moindre  (48  au  lieu  de  63); 
premier  écusson  triangulaire  dans  les  angles;  absence  de  petite 
dentelure  médiane  au  bord  postérieur  du  dernier  écusson  ;  etc. 

Genre  PLATYDESMUS  Lucas,  1843. 
Organes  de  copulation  du  mâle  constitués  par  deux  paires  de 


110  H.-W.    BRÔLEMANN 

pulles  trausformées.  Ces  organes,  qui  sont  composés  de  7  articles  (il 
existe  un  trochanter),  sont  relativeineiit  peu  difléreuciés  et  on  y 
retrouve  tous  les  éléments  des  pâlies  ambulatoires  ;  ils  se  terminent 
par  une  frange  de  soies  fortes  et  rigides  qui  afïectent  des  formes 
particulières. 

Corps  composé  d'un  nombre  de  segments  variable,  mais  toujours 
supérieur  à  30.  Les  segments  sont  incomplets;  ils  sont  formés  par 
des  arceaux  dorsaux  et  latéraux  soudés  entre  eux,  et  par  des  lames 
ventrales  libres;  la  soudure  des  arcs  dorsaux  et  latéraux  est  plus 
intime  que  chez  les  Siphonophura.  Les  pattes  sont  composées  de 
sept  articles,  un  trochanter  étant  nettement  visible  à  l'extrémité 
distale  de  la  hanche.  La  hanche  est  indépeudaute  de  la  lame  ven- 
trale. Les  quatre  premiers  segments  portent  chacun  une  paire  de 
pattes;  les  suivants  en  portent  deux.  Le  gnathochilarium  tel  qu'il  a 
été  représenté  par  MM.  Humbert  et  Saussure  (Mexique,  1872)  et 
reproduit  par  le  D""  Silvestri  (/  Dijilopodi,  1896)  est  incomplet  ;  il 
existe  un  Dientum  (=  infrahasilare,  Silvestri)  distinct. 

Nous  n'avons  pas  vu  d'ocelles  sur  nos  échantillons,  ce  qui  n'est 
pas  une  raison  pour  les  considérer  comme  appartenant  à  un  autre 
genre  que  le  genre  Platydesmns. 

Nous  donnons  incidemment  ([uelques  caractères  du  Platijdvsutus 
Lccontei  de  l'Amérique  du  Nord,  qui  permettront  des  comparaisons 
intéressantes  avec  l'espèce  du  Guatemala  décrite  plus  loin. 

Platydesmus  Legontei  Wood,  1864  (Pi.  Vil,  lig.  69  à  77). 
(  Wuod  u"  64  c) 

Blblioijr.  :  Bolleman  N°  88  a,  88/,  93  ;  M*^  Neill  N»  88. 
Syn.  :  Bracliycybe  Lecontei,  Wood  N"  64  c,  65  a;  Cope  N"  70  (sec. 
Hutnb  et  Sanss.)  ; 
Brachycybc  rosea,  Murray  N"  77  ; 
Platydesnius  roseus.  M'  Neill  N-  88  ; 
l'iatydemina  caUjornicas,  Karsch  N"  81  /  ; 
Platydesiniis  polydcsinoides,  Brôlemann  N"  96/î. 
Non  syn.  :  iHatydesntus  potydesi/ioiden,  Lucas  et  Aucl. 
Nous  donnons  des  figures  des  pattes  copulatrices  de  celle  espèce 
d'après  un  mâle  de  la  Caroline  du  Nord  (E.  II.  A).  La  première  paire 
est  courte  et  épaisse,  en  forme  de  tenaille  ;   la  hanche  est  large, 
dilatée  intérieurement,  et  le  talon  qui  eu  résulte  est  surmonté  d'une 
couronne  de  soies  qui  entoure  i^rohablement  l'orifice  de  la  glande 
coxale  (que  nous  n'avons  néanmoins  pas  vue)  ;  les  autres  articles 
sont  beaucoup  plus  larges  que  longs  et  sont  ornés  de  couronnes  de 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  111 

grosses  soies  ;  le  troisième  article  (tibia)  porte  une  toutïe  de  ces 
soies  sur  la  face  iuterne  ;  le  troisième  tarse  se  termine  par  uoe 
frange  de  grosses  soies  qui  paraissent  simples  et  affilées.  Les  pattes 
de  la  paire  postérieure  sont  plus  grêles  et  plus  longues  ;  toutefois 
les  cinq  premiers  articles  sont  aussi  plus  larges  que  longs.  Les 
pattes  sont  courbées  l'uue  vers  l'autre  et  leur  extrémité  est  tordue 
vers  la  tête,  c'est-à-dire  dans  l'axe  du  corps,  de  façon  à  passer  entre 
les  pointes  de  la  paire  antérieure. 

Le  troisième  tarse  est  conique,  aHongé  ;  il  porte  à  son  extrémité 
une  frange  de  quatre  ou  cinq  soies  qui  affectent  une  forme  parti- 
culière ;  elles  sont  terminées  par  uue  dilatation  en  fer  de  flèche 
triangulaire  et  portent,  au-dessous  de  cette  dilatation,  deux  rangées 
de  trois  ou  quatre  soies  microscopiques  ;  nous  n'avons  vu  nette- 
ment cette  structure  que  sur  les  deux  soies  les  plus  voisines  de 
l'extrémité  du  njembre,  mais  probablement  les  autres  soies  ont  la 
même  forme. 

Les  lames  ventrales  des  pattes  copulatrices  aussi  bien  que  des 
pattes  ambulatoires  sont  étroites  et  portent  une  apophyse  chiti- 
neuse  sur  la  ligne  médiane  en  avant  des  hanches.  Celles  ci  sont 
rapprochées  de  la  ligne  médiane  au  point  de  se  trouver  en  contact. 

Bollman  donne  le  liracltycijbe  rosea,  B.  Lccontei,  Platydesmus 
roseus  et  P.  caUfornicm  comme  synonymes  de  Platijdesiniis  Lecontei: 
ceci  est  fort  possible.  Sa  description  correspond  d'ailleurs  à  nos 
individus,  il  est  à  remarquer  toutefois  que  Bollman  ne  voit  que  6 
articles  aux  pattes  copulatrices,  ce  qui  est  parfaitement  exact,  si 
l'on  considère  le  trochauter  comme  partie  de  la  hanche,  ou  si,  ce 
qui  est  plus  probable,  Bollman  n'a  pas  vu  le  trochauter.  L'auteur 
américain  décrit  la  paire  de  pattes  antérieure  comme  terminée  par 
uue  griffe;  ceci  peut  s'expliquer  par  le  fait  que  les  soies  sont  par- 
fois agglutinées,  et  dans  ces  conditions,  il  est  nécessaire  d'employer 
un  fort  grossissement  (180  diam.  au  moins)  pour  en  reconnaître  la 
véritable  nature.  Ce  qui  semble  donner  corps  à  notre  opinion  que 
Bollman  n'a  pas  employé  un  grossissement  suffisant,  c'est  qu'il  a 
bien  vu  les  soies  terminales  «  four  or  five  long  and  stiff  bristles  » 
de  la  paire  postérieure,  mais  qu'il  ne  parle  pas  de  leur  forme  si 
caractéristique,  qu'il  aurait  signalée  certainement  s'il  l'avait  vue. 
Il  nous  semble  donc  hors  de  doute  que  Bollman  avait  la  même 
espèce  que  nous  sous  les  yeux. 


H2  H.-W.    BRÔLEMANN 

Platydesmus  TiUatemalae,  n.  sp.  (PI.  VU,  lig.  78  à  82). 

cf  :  longueur  lo'"'"  ;  largeur  4"^™.  —  47  segments;  84  paires  de 
pattes;  deux  segments  apodes. 

Analogue  comme  forme  au  P.  mexicanus  Humb.  et  Sauss.; 
plat  et  large.  Coloration  en  damier,  brun-rouge  et  jaune,  très 
originale;  sur  le  dos  une  bande  formée  de  taches  rectangulaires 
alternées  brun  foncé  et  jaune,  chaque  tache  s'étendant  sur  deux 
segments;  de  chaque  côté  de  cette  bande  dorsale,  une  bande  uni- 
forme brun  roux  à  reflets  jaunes;  enfin,  extérieurement,  c'esl-à- 
dire  sur  les  carènes,  une  bande  détaches  alternées  brunes  et  jaunes 
correspondant  à  celles  du  dos,  et  dont  chaque  tache  couvre  égale- 
ment deux  carènes  ;  les  taches  brunes  des  carènes  sont  toutefois 
d'une  tonalité  moins  intense  que  la  tache  dorsale  correspondante. 
Face  ventrale  pâle,  bistre  terne. 

Les  ocelles  manquent  ;  les  antennes  sont  un  peu  plus  longues  et 
un  peu  plus  grêles  que  chez  son  congénère,  mais  les  proportions 
sont  les  mômes.  La  forme  des  segments  est  semblable  à  celle  des 
segments  du  P.  mexicanus,  c'est-à-dire  très  courte  et  très  large  ;  ils 
portent  sur  leur  surface  deux  rangées  transversales  de  verrues 
rugueuses,  plus  grosses  semble-t-il,  mais  aplaties  et  peu  distinctes, 
et  qui  s'effacent  peu  à  peu  sur  les  carènes.  Dernier  segment  terminé 
par  6  épines  pilifères,  dont  les  deux  externes  sont  plus  petites. 

Les  lames  ventrales  des  six  premiers  segments  sont  étroites  et  les 
hanches  des  pattes  sont  rapprochées.  A  partir  du  8^  segment,  les 
lames  ventrales  s'élargissent  graduellement  en  suivant  la  silhouette 
du  corps  et  se  rétrécissent  de  nouveau  vers  l'anus.  Il  en  résulte  que, 
au  milieu  du  corps,  les  pattes  sont  très  écartées.  Les  lames  ventrales 
sont  faiblement  concaves  entre  les  pattes,  et  dépourvues  du  bouton 
chitineux  que  nous  avons  constaté  chez  le  Leconlci.  La  lame  ven- 
trale antérieure  du  7^  segment  a  échappé  à  l'observation;  la  lame 
postérieure  du  même  segment  est  assez  large  et  présente  en  sou 
milieu  une  crête  transversale  trapézoïdale  surmontée  de  poils  spi- 
nules.  Les  pattes  copulatrices  diffèrent  peu  des  pattes  ambulatoires, 
tous  les  éléments  de  ces  dernières  s'y  trouvent  représentés  y  com- 
pris le  trochanter  qui  est  visible  aussi  bien  sur  la  paire  de  pattes 
copulatrices  postérieure  que  sur  la  paire  antérieure  (bien  que  nous 
ne  l'ayons  pas  figurée  par  erreur  sur  cette  dernière). 

Les  pattes  antérieures  sont  courtes  et  grosses,  repliées  intérieure- 
ment et  portent  à  leur  extrémité  une  série  de  (5)  soies  larges  lan- 
céolées. La  paire  postérieure  est  beaucoup  plus  grêle  et  plus  longue; 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  113 

les  pattes  sont  semées  de  soies  sur  leur  fjice  postérieure  ;  le  dernier 
article  est  allougé,  ovoïde,  et  se  termine  par  3  (ou  4)  soies  ayant  la 
même  structure  que  chez  le  Lecontei^  c'est-à-dire  à  extrémité 
triangulaire,  avec  une  toutïe  de  sétules  aux  deux  tiers  de  leur  lon- 
gueur environ. 

Guatemala,  1892.  * 

Cette  espèce  est  très  voisine  du  P.  mexicanus  Humb.  et  Sauss., 
jnais  s'en  distingue  à  première  vue  par  sa  coloration. 

m.  -  TYPES  COLOIYIBIENS  DE  GERVAIS. 

Platyrrhachus  clathratus  Gervais,  1847. 

{Gervais  N»  47  d). 

S(/n.  :  Polydesunis  clathratus,  Gervais  N"^  47  a,  59. 

L'échantillon  conservé  au  Muséum  d'Histoire  Naturelle  est  incom 
plet,  il  n'eu  reste  que  18  segments  et  ce  sont  précisément  les  seg- 
ments septième  et  huitième  qui  manquent. 

Le  vertex  est  un  peu  bombé  ;  il  est  divisé  par  un  sillon  large  et 
profond  qui,  entre  les  antennes,  se  divise  et  dont  les  deux  branches 
rejoignent  le  bord  de  la  fossette  où  s'articule  l'antenne.  Toute  la 
tête  est  plus  ou  moins  finement  granuleuse.  La  figure  4  de  la  planche 
I  du  Voyage  de  Castelnau  (Myriapodes)  donne  une  bonne  idée  de 
l'animal  ;  toutefois  les  pores  sont  beaucoup  moins  gros  et  se  con- 
fondent presque  avec  les  granulations  des  carènes.  Le  bord  posté- 
rieur des  segments  sur  la  face  ventrale  est  denticulé.  Les  pattes 
sont  longues  ;  le  troisième  article  est  le  plus  long. 

Le  /*.  strenuus  Silvestri,  de  l'Equateur,  paraît  être  très  voisin  du 
clathratus  dont  il  a  la  taille  et  la  plus  grande  partie  des  caractères  ; 
nous  mentionnerons  cependant  que,  d'après  la  figure  de  M.  Sil- 
vestri, le  bord  externe  des  carènes  présente  une  ou  deux  épines  de 
plus. 

Platyrrhachus  Dunali  Gervais,  1847  (PL  Vil,  fig.  83-84). 
{Gervais  N"  47  a). 

Syn.  :  Polydesinus  Dunalii,  Gervais  N"  47  a,  59. 

Un  mâle  intact,  qui  diffère  du  précédent  par  l'absence  de  bandes 
dorsales  claires,  par  une  surface  plus  granuleuse  et  non  divisée  en 
figures  polygonales,  et  par  d'autres  menus  caractères  déjà  signalés 
par  son  auteur. 

La  patte  copulatrice  que  nous  figurons  sur  deux  de  ses  faces,  est 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  19Ô0.  xm.  —  8 


H4  H.-W.    BROLEMANN 

faiblement  arquée;  le  fénuir  esl  un  peu  ririé,  très  hirsute  et  tondu 
avec  le  tibia  ;  celui  ci  esl  aplati,  sans  particularités;  les  feuillets 
du  tarse  sont  très  courts,  le  feuillet  séminal  plus  que  le  feuillet 
secondaire  qui  est  faiblement  arqué  et  graduelleiuent  aminci.  La 
rainure  sémiuale  qu'on  peut  suivre  sur  presque  tout  son  parcours, 
bâille  un  peu  sur  la  face  interne.  La  face  anléro  supérieure  de 
l'organe  est  coupée  par  un  repli  oblique. 

l^LATVRRHACHus  POLYGONATUS  (jcrvais,  1847  (PI.  VII,  fig.  85  à  89) 

{Gervais  N"  47  a). 

Sipi.  :  l'ohidesHiiis  poliifioudtus,  (iervais  N"  47  a,  ol). 

Le  type  du  Muséum  est  un  mâle  qui,  bien  qu'il  soit  entier,  a,  lui 
aussi,  souffert  d'un  séjour  prolongé  dans  l'alcool.  11  semble  assez 
bien  représenté  par  la  ligure  de  Gervais  (Gervais  N"^  59,  PI.  I,  lîg.  3). 
Nous  donnons  ici  (PI.  II,  fig.  86  à  88)  le  dessin  des  pattes  copula- 
trices  qui  sont  très  caractéristiques. 

La  hauche  est  assez  longue,  sans  replis  près  du  bord  antérieur; 
poches  trachéennes  longues,  brides  trachéennes  en  bourrelets 
étroits.  Le  fémur  est  saillant  sur  la  face  postéro-inférieure,  bien 
distinct  du  tibia.  Celui-ci  est  un  peu  plus  large  à  son  extrémité 
distale  qu'à  la  base,  comprimé,  presque  lamellaire.  Les  feuillets  du 
tarse  sont  profondément  divisés  et  écartés  dès  la  base;  ils  sont  tous 
deux  flagelliformes.  Le  feuillet  séminal  se  détache  du  fémur  sur  la 
face  antérieure  et  un  peu  au  dessus  du  milieu  de  cette  pièce  puis  il 
s'iotléchit  en  faucille  vers  l'arrière.  Le  feuillet  secondaire  naît  sur 
la  face  antérieure,  et  dans  l'angle  externe  de  l'extrémité  distale  du 
fémur,  il  est  bizarrement  sinué  et  replié  vers  l'intérieur  de  façon  à 
se  croiser  avec  l'organe  correspondant  de  l'autre  patte.  Nous  repré- 
sentons ces  organes  sous  différents  aspects  pour  en  faire  mieux 
comprendre  la  structure. 

Eu  égard  à  ses  pattes  copulalrices,  cette  forme  mérite  d'être 
prise  pour  type  d'une  division  spéciale,  mais  il  reste  à  décider  si 
cette  division  doit  èlre  un  sous-genre  ou  seulement  un  groupe  du 
genre  PlatyirhacJws,  comme  nous  l'admettons  ici  provisoirement. 
Le  type  des  pattes  copulatrices  est  bien  celui  des  l'iaturrhachus  et 
des  Apheiidesiniis,  comme  l'indique  la  disposition  des  feuillets  du 
tarse  dont  le  feuillet  séminal  se  détache  sur  la  face  antérieure  du 
jnembre.  Les  feuillets  grêles,  l'allongement  des  hanches  et  des 
poches  trachéennes  ainsi  que  la  forme  de  palmelte  arrondie  du 
dernier  segment  de  l'animal,  rapproche  cette  forme  des  l'Ialtjrrha- 
chus.  Par  contre  la  bipartition  profonde  des  feuillets  et  leur  dévelop- 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  115 

pement  fait  déjà  penser  aux  Aphelidcsimis  ;  eu  outre  l'aniuial  est  un 
peu  moins  aplati  que  ne  le  sont  en  général  les  Platurvachus, 
surtout  dans  les  premiers  segments  qui  sont  nettement  convexes 
dorsalement. 

11  est  par  couséquent  probable  que  le  jxyh/gonaliis  re|)résente  uti 
échelon  intermédiaire  entre  les  Platijynichus  et  les  Aphclidesmus, 
mais  il  est  en  tous  cas  plus  rapproché  des  premiers  que  des  seconds. 

PoLYDESMUs  PLANus  Gervais,  1847  (PI.  Vil,  tig.  90-91). 

(Cervais  N»  47a,  59). 

Une  feuielle  complètement  désarticulée  et  dont  il  manque  les 
quatre  derniers  segments.  —  Les  carènes  sont  rectangulaires,  hori- 
zontales, à  surface  (ïnement  granuleuse,  à  angles  antérieurs  arroii 
dis.  à  angles  postérieurs  droits  ou  un  peu  aigus,  et  à  bord  postérieur 
finement  denticulé.  Les  pores  sont  extrêmement  petits,  et  s'ouvrent 
dans  un  petit  repli  parallèle  au  bord  externe,  de  telle  façon  qu'ils 
sont  invisibles  sur  la  face  dorsale  et  qu'on  ne  les  aperçoit  qu'en 
plaçant  l'animal  sur  le  côté  ;  ils  s'ouvrent  sur  les  carènes  5,  7,  9,  10, 
12,  13,  15,  16,  ?,?,?. 

Les  pattes  sont  longues  et  le  tibia  est  plus  long  que  le  troisième 
tarse. 

PoLYDESMUs  pusïULOsus  Gervais,  1847. 
{(îervais  N"  47a,  59). 

La  figure  donnée  par  Gervais  (Gervais  N"  59,  PL  I,  tig.  1)  repré- 
sente assez  bien  l'unique  type  femelle  de  la  collection  du  Muséum 
d'Histoire  naturelle,  avec  celte  remarque  toutefois  que  l'animal  a 
bien  20  segments  (l'avant-dernier  est  mal  représenté  sur  la  figure  et 
peut  passer  inaperçu),  et  le  corps  est  plus  long  par  rapport  à  sa 
largeur.  Ce  type  est  d'ailleurs  desséché  et  un  peu  empâté  et  fournit 
peu  d'indications  outre  celles  qu'on  peut  tirer  de  la  description  de 
son  auteur. 

Ici  aussi  le  tibia  est  sensiblement  plus  long  que  le  troisième 
tarse. 

ApHELiDESMUs  RouLiiNi  Gervais,  1847, 
{Germis  N»  47  a). 

Syn.  :  Pobjilesmus  lîoulini  (iervais  N°  47  a,  59. 

ApHELiDESMus  GoLDOïi  Gervais,  1847. 

[Gerçais  N''  47  a). 

Syn.  :  Polydesinus  Goudoti  Gervais  N"47  a,  59. 


116  H.-W.    BRÔLEMANN 

ApHELiDESMLS  UEALBAïL's  Gervais,  1847. 

(Germis  N^  47  a). 

Syn.  :  Polydesmus  dealbatus,  Gervais  N»  47  a,  51). 

Nous  avons  eu  l'occasion  de  signaler  que  ces  trois  espèces  appar- 
tiennent à  notre  genre  Aphelidesmua.  Les  types  sont  tous  des 
femelles,  dont  on  ne  peut  tirer  aucun  caractère  sulïisamment 
tranché  pour  permettre  de  les  distinguer  avec  certitude.  —  Il  est  à 
remarquer  que  la  figure  de  Gervais  (Gervais  N"  59,  pi.  I,  fig.  2)  ne 
rend  nullement  l'aspect  de  l'animal  qu'elle  doit  représenter  ;  celui  ci 
est  convexe  et  ses  carènes  ont  une  tout  autre  forme  ;  en  outre  l'ani- 
mal n'a  que 20  segments  et  non  21  comme  sur  la  ligure. 

Leptodesml's  d'Orbignyi,  u.  sp.  (PI.  VII,  lig.  92  à  95). 

Il  existe  au  Muséum  d'Histoire  Naturelle  un  exemplaire  mâle  de 
polydesmide,  muni  d'une  étiquette  imprimée  portant  l'indication 
suivante  :((  Polydesmus  conspersusPerty,  Colombie,  M.  d'Orbigny». 
Or  le  Polydesiiiua  conspcrsus  Perty  provient  du  Brésil,  voire  même  des 
montagnes  de  la  Province  de  Minas  Geraes.  Si  donc  nous  liant  à 
l'étiquette,  nous  considérons  que  cet  échantillon  vient  de  Colombie, 
il  faut  admettre  que  ce  n'est  pas  un  exemplaire  typique  de  consper- 
sus  et  que,  très  vraisemblablement,  il  est  dilïérent  de  l'espèce  de 
Perty.  Pour  éviter  toute  confusion,  nous  donnons  à  l'échantillon 
de  Colombie  le  nom  du  savant  qui  tiguresur  l'étiquette. 

Longueur (jO™°ï  environ  (l'animal  est  brisé)  ;  diamètre  du  huitième 
segment,  avec  carènes,  9,50'""  ;  diamètre  du  neuvième  segment, 
sans  carènes,  6,50"^'". 

L'aspect  général  est  celui  d'un  Leptodesmm  :  les  carènes  sont  un 
peu  plus  larges  dans  les  quatre  premiers  segments  que  dans  ceux 
du  tronc  ;  le  dos  est  normalement  convexe  et  les  carènes,  qui  sont 
médiocrement  développées,  suivent  l'inclinaison  du  dos.  La  colo- 
ration paraît  avoir  été  brun-rouge,  avec  l'angle  postérieur  des 
carènes  et  le  bord  postérieur  des  segments  pâles. 

La  tête  est  lissê-et  brillante,  divisée  par  un  sillon  lin,  peu  profond, 
qui  se  perd  entre  les  antennes.  Celles-ci  sont  brisées.  Le  premier 
écusson  est  beaucoup  plus  large  que  la  tête  ;  le  bord  antérieur  est 
presque  droit  et  taillé  obliquement  seulement  près  des  angles,  qui 
sont  arrondis  ;  le  bord  postérieur  est  transversal  et  faiblement 
échancré.  La  surface  de  tous  les  écussons  est  brillante,  lisse  sur  la 
région  dorsale  et  cuireuse  dans  les  côtés,  mais  sans  traces  de  tuber- 
cules. Le  pronozite,  par  contre,  est  linement  et  densémenl  striolé 


MYRIAPODES   d'aMÉRIQUE  117 

et  par  suite  mat.  Les  carènes  sont  arrondies  sur  les  dix  premiers 
segments;  sur  les  carènes  11  à  16,  l'angle  postérieur  est  droit,  et 
c'est  seulement  sur  les  écussons  17,  18  et  19  que  l'angle  est  prolongé 
en  pointe  plus  ou  moins  accentuée.  Le  dernier  écusson  est  court  et 
brusquement  rétréci,  mais  il  se  prolonge  en  forme  de  crochet  faible- 
ment arqué  inférieuremeut,  à  extrémité  tronquée,  et  orné  de  plis 
transversaux  faibles  et  de  fines  granulations  piligères.  Les  valves 
anales  sont  plissées,  leurs  bords  sont  comprimés,  plus  fortement 
dans  la  partie  dorsale  que  dans  la  partie  ventrale. 

Les  lames  ventrales  sont  assez  étroites  et  armées  de  quatre  petites 
épines,  une  à  la  naissance  de  chaque  patte.  Les  pattes  sont  longues  ; 
le  fémur  est  gibbeux  sur  la  face  dorsale.  Elles  sont  vêtues  de  soies 
très  courtes,  et  armées  d'un  ongle  droit  plus  ou  moins  long. 

Chez  le  mâle,  les  pattes  des  7^*,  6«  et  o'  paires  (ces  dernières  à  un 
degré  moindre)  sont,  contrairement  à  ce  que  l'on  observe  sur  les 
autres  segments,  écartées  pour  constituer  un  logement  où  vient 
s'abriter  la  pointe  des  pattes  copulatrices  au  repos.  Ce  logement, 
rétréci  antérieurement  par  la  présence  d'une  crête  garnie  d'une 
brosse  à  la  base  des  pattes  de  la  5®  paire,  est  fermée  antérieurement 
parla  lame  ventrale  de  la  4'  paire  de  pattes  qui  porte  deux  bâtonnets 
cylindriques  accolés  sur  la  ligne  médiane. 

L'ouverture  coxale  des  pattes  copulatrices  est  très  large  ;  le  bord 
libre  postérieur  de  la  lame  ventrale  est  rabattu  en  arrière  entre  les 
pattes  de  la  paire  suivante,  qui  sont  écartées  elles  aussi.  Les  hanches 
des  P.  C.  sont  très  larges,  très  courtes,  triangulaires  :  la  poche 
trachéenne  est  très  développée  et  coudée.  La  hanche  étant  triangu- 
laire, le  plan  d'attache  du  fémur  sur  la  hanche  est  oblique.  Le 
fémur  est  court,  presque  discoïdal.  Le  tibia  est  divisé  en  deux 
rameaux  dont  l'un,  rameau  secondaire,  est  très  simplifié,  lancéolé, 
beaucoup  moins  développé  que  l'autre.  Le  rameau  séminal  est  très 
long,  coudé  et  gibbeux,  et  compliqué  de  lamelles  sur  sa  face  anté- 
rieure, dans  la  partie  terminale  qui,  vue  par  la  face  ventrale  de 
l'animal,  est  courbée  en  faucille. 

Cette  espèce  est  intéressante  en  ce  qu'elle  s'écarte  de  la  structure 
usuelle  des  Ij'ptode^iiins.  Elle  se  rattache  encore  à  eux  par  son  aspect 
général,  par  son  vingtième  écusson  taillé  en  pointe  et  surtout  par  la 
division  du  tibia  des  P.  C.  en  deux  rameaux  ;  mais  elle  s'en  écarte 
par  la  forme  large  et  ramassée  des  hanches  de  ces  organes  et  par  la 
prépondérance  que  prend  le  rameau  séminal  sur  le  rameau  secon- 
daire, alors  que  dans  les  groupes  du  Sallei  et  du  longicornis  les 
rameaux  sont  subégaux,  et  dans  ceux  de  VAttemsi  et  du  plataleus 


118  H.-W.    BRÔLEMANN 

c'est  le  rameau  secondaire  qui  l'emporte  sur  l'autre  eu  dévelop- 
pement sinon  en  longueur. 
Cette  espèce  devient  nécessairement  le  type  d'un  groupe  nouveau. 

Rhinocricus  roseus  Gervais,  1847. 

(Gervais  n°  47a). 

Syn.  :  lulus  roseus,  Gervais  u"  il  a,  59. 

Le  type  est  une  femelle  au  sujet  de  laquelle  nous  n'avons  à  rele- 
ver que  l'inexactitude  de  la  figure  Id  (PI.  IV  de  Gervais  n»  59),  qui 
représente  le  dernier  segment.  La  pointe  de  celui  ci  n'est  pas  caréné 
comme  le  montre  cette  figure,  elle  ressemble  à  celle  du  Rhinocricus 
Newporti. 

Rhinocricus  Newporti  Gervais,  1847  (PI.  VII  et  VIII,  fîg.  96  à  102). 

(Gervais  n»  47 a). 

Syn.  :  lulus  Newporti,  Gervais  n»  47  a,  59. 

Le  type  conservé  au  Muséum  d'histoire  naturelle  est  un  màle 
dont  voici  une  description  : 

Longueur  36™'"  ;  diamètre  4™"!. 

Coloration  (dans  l'alcool)  noir  olivâtre;  le  premier  écusson  est 
orné  d'une  bordure  jaune  verdàtre  plus  large  sur  la  ligne  médiane, 
les  somites  sont  finement  bordés  en  arrière  de  jaune  verdàtre  et 
portent  une  série  dorsale  de  taches  triangulaires  de  même  couleur 
peu  nettement  circonscrites;  pointe  anale  jaunâtre  ;  tête  et  antennes 
noires  ;  pattes  noires  avec  le  dernier  article  jaune  d'ambre. 

42  segments. 

Tête  lisse  avec  quelques  très  lins  sillons  transversaux  ;  quatre 
fossettes  piligères  sur  la  lèvre  supérieure,  qui  est  divisée  par  un 
court  sillon;  le  sillon  occipital  est  fin  et  s'arrête  à  hauteur  des 
antennes.  Celles-ci  son!  très  courtes,  n'atteignant  pas  ou  atteignanl 
à  peine  le  bord  postérieur  du  premier  segment,  proportionnellement 
épaissies,  composées  d'articles  plus  larges  que  longs  ;  les  art.  3,  1, 
5  et  6  sont  subégaux,  et  les  art.  7  et  8  sont  presque  complètement 
dissimules  dans  l'intérieur  du  6^\  Les  yeux  sout  composf'vs  de  46 
ocelles  en  sept  l'angées  (4.  5.  6.  7  cS.  8.  8  )  groupées  sur  des  champs 
triangulaires  qui  sont  écartés  l'un  de  l'autre  d'environ  deux  fois 
leur  grand  diamètre. 

La  surface  du  premier  segment  est  un  peu  inégale  et  très  finement 
striolée  (les  strioles  transversales  et  longitudinales  sont  concur- 
rentes). Les  côtés  sont  arrondis   et  ne  dépassent  guère  la    ligue 


MYRIM>ODES    d'aMÉRIQUE  119 

médiane  des  thincs  ;  le  bord  antérieur  est  reboi-dé  et  épaissi  immé- 
diatement eu  arrière  du  sillon  ;  cet  épaississement  va  en  s'accentuant 
vers  l'angle  où  il  s'arrête  brusquement,  le  bord  postérieur  étant 
normal  et  ne  portant  que  quelques  vestiges  de  stries.  Les  segments 
du  tronc  sont  tinemenl  cuireux  ;  le  prozonite  est  marqué  de  strioles 
transversales  continues  mais  irrégulières;  la  suture  transversale 
n'existe  pas  sur  la  région  dorsale  et  n'est  visible  qu'au-dessous  des 
pores  sous  la  forme  d'un  très  fin  sillon.  Les  pores  sont  très  petits  et 
s'ouvrent  au  centre  d'un  petit  espace  subcirculaire  lisse  immédia- 
tement en  avant  du  point  où  se  termine  la  suture.  Le  métazonite 
n'est  marqué  que  d'un  sillon  très  (în  à  la  hauteur  du  pore  et  de 
quelques  autres  sur  la  face  ventrale.  Le  dernier  écusson  est  court, 
légèrement  déprimé  et  finement  sillonné  transversalement;  son 
bord  postérieur  est  prolongé  en  angle  à  pointe  arrondie,  épaissie, 
qui  ne  dépasse  pas  le  niveau  des  valves.  Celles-ci  sout  glabres,  pres- 
que lisses,  déprimées  avant  le  bord  libre,  qui  est  aminci  mais  non 
rebordé.  L'écaillé  ventrale  est  large,  presque  en  demi-cercle,  accolée 
aux  valves. 

Pattes  au  nombre  de  73  paires  ;  un  segment  apode.  Les  premières 
paires  sont  courtes  et  épaissies. 

Chez  le  mâle,  le  septième  segment  est  d'un  diamètre  un  peu  plus 
grand  que  ses  voisins  ;  ses  bords  libres  sont  saillants  et  forment  un 
appui  pour  l'extrémité  des  pattes  copulatrices  qui  font  saillie  au 
dehors  (au  semper  ?).  Les  pattes  ambulatoires  ne  portent  pas  de 
bourrelets  sous  les  tarses,  mais  le  fémur,  qui  est  un  peu  épaissi, 
présente  sur  sa  face  inférieure  une  dépression  ovale  profonde  à 
bords  tranchants.  Pattes  copulatrices.  Lame  ventrale  à  bord  libre 
prolongé  en  spatule,  dont  la  pointe  atteint  le  sommet  des  pattes 
copulatrices;  la  paire  antérieure  de  ces  pattes  est  globuleuse  et 
courte,  sou  article  terminal  est  assez  large  et  pourvu  d'un  crochet 
à  l'extrémité. 

Les  pattes  postérieures  sont  grêles,  la  pièce  basilaire  occupe  un 
tiers  de  la  longueur  totale  ;  l'article  terminal  est  brusquement 
aminci,  flagelliforme,  son  extrémité  est  divisée  en  deux  feuillets 
dont  l'un,  le  feuillet  séminal,  est  coupé  en  bec  de  flûte  et  est  orné 
d'une  série  de  poils  minuscules,  et  l'autre  est  lamellaire  et  un  peu 
dilaté  en  éventail  à  l'extrémité. 

IuLus  VERMiFORMis  Gcrvais,  1847. 
IuLUs  LEUcopus  Gervais,  1847. 
Ces  deux  espèces  sont  représentées  par  des  femelles  et  de  plus 


120  H.-W.    BRÔLEMANN 

sont  eu  mauvais  état  de  couservalion;  leurs  coins  ne  resteront  donc 
dans  la  nomenclature  zoologique  qu'à  titre  de  documents  histo- 
riques. 

IV.  -  MYRIAPODES   DIVERS 

PlATYRRHACHUS  ACANTHOSTERNUS,  n.  sp.  (PI.  VIII,  fig.  103  à  105) 

Longueur  environ  80'""'  ;  largeur  (avec  carènes)  15"""  ;  (saus 
carènes)  7"^"^. 

Très  robuste,  large,  à  carènes  légèrement  tombantes.  Desséché,  le 
corps  est  bistre  clair,  avec  deux  bandes  longitudiuales  étroites 
blanchâtres  à  contoursassezarret.es  sur  tous  les  somites,  le  dernier 
excepté. 

La  tête  est  finement  rugueuse,  particulièrement  dans  les  côtés  et 
immédiatement  en  arrière  des  antennes,  tandis  que  le  vertex  est 
presque  lisse  et  un  peu  brillant.  Le  sillon,  étroit  en  arrière  de  la 
tête,  va  en  s'élargissant  jusqu'entre  les  antennes  où  il  disparaît. 
Le  logement  des  antennes  est  bordé  en  avant  par  une  crête 
rugueuse,  qu'accompagne  au-dessous  une  faible  boursouflure.  On 
remarque,  sur  la  lèvre  supérieure,  qui  est  taillée  en  biseau,  une 
rangée  arquée  de  4  toutîes  de  soies  très  fines,  puis  au-dessus  des 
toutles  externes  deux  autres  toutîes  et  parfois  (accidentellement?) 
deux  autres  encore  plus  près  de  la  base  des  antennes.  Les  antennes 
sont  assez  longues  ;  les  proportions  de  leurs  articles  sont  les  sui- 
vantes :  Premier  article  l"""';  deuxième  article  1,50"^'^';  troisième 
article  1,50'"'^  ;  quatrième  article  1,40"''^'  ;  cinquième  article  1,30"^'"  ; 
sixième  article  2'"'";  septième  et  huitième  articles  ensemble  0,30"""; 
total  9""'"  ;  diamètre  du  sixième  article  1" '". 

Premier  écusson  en  demi  hexagone,  à  grand  côté  (antérieur) 
faiblement  arqué,  à  angles  à  peine  émoussés.  La  surface  est 
cuireuse,  avec  des  rangées  de  granules  peu  distincts  au  bord 
antérieur  et  au  bord  postérieur,  et  des  amas  de  granulations  un  peu 
plus  accentuées  dans  le  voisinage  des  angles.  La  surface  de  tous  les 
écussons  est  cuireuse  sur  la  région  dorsale  et  devient  rugueuse  sur 
les  carènes  et  près  du  bord  postérieur  où  l'on  distingue  toujours 
plus  ou  moins  nettement  une  rangée  de  granulations  sur  un  champ 
polygonal  (indistinctement  pentagonalj.  Les  carènes  sont  subrec- 
tangulaires, à  angle  antérieur  arrondi,  et  à  bord  latéral  entier  ou 
très  faiblement  sinueux  et  en  tous  cas  lisse  et  brillant;  l'angle 
postérieur  est  droit  et  devient  d'autant  plus  aigu  que  la  carène  est 
plus  éloignée  de  la  tête,  jusqu'au  19«  segment  dont  les  carènes 


MYRIAPODES    d'aMRRIQUE  121 

sont  petites  et  arrondies.  Le  dernier  écusson  est  élargi  en  palmette 
à  surface  presque  lisse.  Les  valves  anales  sont  peu  convexes,  faible- 
ment rebordées  et  ornées  près  du  bord  de  deux  paires  de  gra- 
nulations sétigères.  Ecaille  ventrale  en  demi  cercle,  avec  deux 
petits  tubercules  sétigères.  Les  pores  sont  très  petits,  situés  environ 
au  centre  de  la  face  dorsale  des  carènes  des  segments  o,  7,9,  10, 12, 
13,15-19. 

Pattes  longues,  velues;  articles  de  proportions  usuelles,  c'est-à- 
dire,  le  3^  plus  long  que  le  dernier.  Les  lames  ventrales  de  tous  les 
segments  portent  deux  paires  de  tubercules  coniques,  courts  et 
aigus,  excepté  pour  le  7^^  segment  du  mâle  qui  n'en  présente  qu'une 
paire.  Stigmates  en  forme  de  virgule  transversale,  faiblement  suré- 
levés. 

L'ouverture  du  7*  segment  du  mâle  est  de  forme  ovale  légèrement 
triangulaire,  à  bord  postérieur  fortement  saillant,  disposition 
usuelle  chez  les  individus  du  genre.  Les  hanches  des  pattes  cojiula- 
trices  sont  courtes  et  épaisses,  avec  quelques  soies  rigides  sur  la 
face  antérieure.  Les  poches  trachéennes  ont  les  dimensions  ordi- 
naires ;  elles  sont  dirigées  un  peu  en  avant  et  sont  très  déviées  eu 
dehors.  Le  fémur,  qui  fait  d'ailleurs  corps  avec  le  reste  de  la  patte, 
est  reconnaissable  à  sa  surface  inégale,  semée  de  grosses  ponctua- 
tions pilifères.  La  partie  terminale  de  la  patte  est  un  peu  lamel 
laire.  évidée  en  gouge  sur  sa  face  antérieure  et  bifurquée  à  son 
extrémité;  les  deux  feuillets  sont  très  courts,  l'un  représente  un 
crochet  large  et  doucement  cintré,  c'est  le  feuillet  secondaire, 
l'autre  est  en  forme  d'épine  faiblement  sinueuse  repliée  dans  la 
concavité  du  feuillet  précédent,  c'est  le  feuillet  séminal  ;  la  rainure 
séminale  est  très  reconnaissable  sur  toute  la  longueur  du  membre. 

Le  seul  exemplaire  (un  mâle)  de  notre  collection  nous  a  été 
donné  par  notre  aimable  collègue,  M.  Petit  aîné,  comme  provenant 
de  l'Equateur. 

Platyrrhachus  iEQUATORiALis,  u.  sp.  (PI.  VIll,  fig.  106  à  109). 

Longueur,  d^  od'""\  9  63™"'  ;  largeur  (carènes  comprises),  d^  9™"" 
9  10""". 

La  femelle  est  très  voisine  de  l'individu  décrit  par  Gervais  sous 
le  nom  de  P.  clathratus  (Colombie)  comme  forme,  sculpture  et. 
semble-t-il,  comme  coloration  (la  couleur  de  nos  individus  est 
passée  par  suite  d'un  séjour  prolongé  dans  l'alcool,  mais  elle 
permet  de  reconnaître  la  présence  de  deux  bandes  blanchâtres 
longitudinales  de  chaque  côté  de  la  région  dorsale).  Elle  diffère 


122  H.-W.    BRÔLEMANN 

néanmoins  par  une  taille  beaucoup  plus  taible  et  par  la  structure 
du  bord  externe  des  carènes  qui  est  faiblement  dentelé  au  lieu 
d'être  épineux. 

Le  mâle,  eu  outre,  est  un  peu  plus  petit  que  la  femelle  et  ses 
carènes  sont  peu  relevées,  tandis  qu'elles  sont  horizontales  chez  la 
femelle.  Les  pattes,  et  principalement  le  tibia,  sont  parées  de 
longues  soies,  plus  denses  chez  le  mâle.  La  première  paire  de 
pattes  (cf)  est  mutilée  et  les  articles  qui  subsistent  ne  présentent 
rien  de  particulier,  pas  plus  d'ailleurs  qu'à  la  deuxième  paire, 
dont  les  hanches  ne  sont  guère  plus  développées  que  celles  des 
pattes  suivantes. 

Les  hanches  des  pattes  copulatrices  sont  de  forme  usuelle, 
courtes  et  un  peu  épaisses;  on  y  remarque  une  série  transversale 
de  soies  sur  la  face  antérieure.  Le?  poches  trachéennes  sont  très 
divergentes  (leur  pointe  est  brisée).  Le  fémur,  le  tibia  et  le  tarse 
sont  fondus  en  une  pièce  simple,  arquée  antérieurement,  à  pointe 
effilée  et  aiguë  ;  le  fémur  est  reconnaissable  seulement  aux  soies 
longues,  mais  clairsemées,  qui  ornent  sa  face  postérieure.  Aux 
deux  tiers  environ  de  la  patte  se  détache  le  feuillet  séminal,  court 
mais  large  à  sa  base,  rapidement  aminci  et  à  peine  sinueux. 

Un  mâle  et  une  femelle  adultes,  portant  comme  indication  de 
provenance  «  Equateur  (?  Quito)  »,  nous  ont  été  gracieusement 
donnés  par  notre  éminent  collègue  M.  H.  Gadeau  de  Kerville,  de 
Rouen. 

Aphelidesmus   hermaphroditus   Kervillei, 
n.subsp.  (PI.  VIII,  fig.  110  à  114) 

Longueur  37"""  (mesure  approximative,  l'animal  étant  enroulé)  ; 
largeur  du  7"  segment  (avec  carènes)  .5"""  ;  (sans  carènes)  3.25"'"\ 

Coloration  châtain,  plus  roux  sur  les  metazonites,  plus  terne 
sur  les  prozoniles,  avec  les  carènes  et  les  pattes  jaune  paille.  Corps 
entièrement  lisse  et  brillant. 

Cette  forme  est  très  voisine  du  type,  dont  elle  a  tous  les  détails 
de  sculpture.  Elle  en  difïère  toutefois  par  la  convexité  du  dos 
un  peu  plus  accentuée,  par  des  carènes  un  peu  nujins  développées, 
par  des  pattes  un  peu  plus  courtes  et  un  peu  plus  épaisses. 

Les  pattes  copulatrices  ressemblent  beaucoup  à  celles  du  type, 
mais  le  lambeau  lamellaire  apical  du  feuillet  secondaire  du  tarse 
est  plus  détaché,  plus  divergent.  D'autres  dilïérences,  malaisées  à 
décrire,  ressortent  de  la  comparaison  des  organes  mêmes. 

C'est  de  VA.deaUmlm  (iervais  que  le  Kervillei  se  rapproche  le 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  123 

plus,  mais  il  est  plus  robuste  cfue  l'espèce  de  Gervais,  avec  laquelle 
nous  ne  croyons  pas  pouvoir  le  confondre. 
Bogota. 

FoNTARiA  LATiOR,  u.  sp.  (PI.  VI,  Flg.  37  à  42) 

(^  :  longueur  43"!'^  ;  largeur  du  8«  écusson  (avec  carènes)  10"'«i75; 
(sans  carènes)  6m'"50. 

Ç  :  longueur  40^™;  largeur  du  8^ écusson  (avec carènes)  ll«im. 

Corps  robuste,  court  et  large,  de  couleur  bruu  rouge  très  foncé, 
presque  noir,  avec  tous  les  écussons  largement  bordés  de  jaune 
orangé  ;  la  bordure  s'étale  sur  les  carènes,  où  elle  forme  une  tache 
triangulaire  ;  l'angle  postérieur  des  carènes  est  souvent  brun  rouge 
et  l'on  aperçoit  généralement  la  glande  répugnatoire  se  détachant 
en  foncé  dans  la  tache  triangulaire  orangé.  Antennes  fauve  rouge. 
Face  ventrale  ocracée  terne,  avec  la  base  des  pattes  (hanche  et 
fémur)  fauve  rouge  ou  bruu  rouge,  et  le  reste  de  la  patte  jaune  d'ocre. 

Tête  lisse  et  brillante,  divisée  en  arrière  par  un  sillon  étroit  mais 
bien  marqué  atteignant  à  peine  la  base  des  antennes.  Antennes 
longues  et  grêles,  atteignant  le  bord  postérieur  du  troisième  écus- 
son. Proportions  observées  sur  un  mâle  :  premier  article  O'^'ofiO  ; 
deuxième  article  1°^"^50  ;  troisième  article  l™'"oO  ;  quatrième  article 
lmm40;  cinquième  article  1""™40  ;  sixième  article  l"""30  ;  septième 
et  huitième  articles  ensemble  O'^t^SO  ;  total  8"'".  Diamètre  au  sixiè- 
me article  environ  0'"'"50.  Quatre  bâtonnets  coniques  à  l'extrémité. 

La  surface  des  écussons  est  lisse  sur  le  premier  et  le  second 
somite  ;  elle  devient  peu  à  peu  cuireuse  sur  les  autres,  sans  cesser 
d'être  brillante.  Le  bord  postérieur  des  écussons  1  à  4  est  oblique 
dans  les  côtés  ;  il  est  droit  dans  les  écussons  3  à  1 1  ;  à  partir  du  12«, 
les  angles  postérieurs  des  carènes  commencent  à  s'accentuer  et 
deviennent  très  aigus  sur  le  16^^  et  les  suivants.  Le  19*^  écusson  est 
complètement  enchâssé  dans  le  18'',  et  la  pointe  de  ses  carènes  ne 
dépasse  pas  celle  des  carènes  du  18".  Le  2(>  écusson  n'apparaît  que 
sous  la  forme  d'une  pointe  conique,  mousse,  peu  saillante. 

Les  valves  anales  sont  médiocrement  globuleuses,  et  leurs  bords 
libres,  délimités  par  une  dépression  (mais  non  par  un  sillon),  sont 
arrondis  en  bourrelets.  L'écaillé  ventrale  est  large,  presque  en  demi 
circonférence.  Les  lames  ventrales  sont  iuermes  mais  elles  sont 
divisées  par  un  sillon  ou  dépression  transversale.  Les  hanches  des 
pattes  sont  faiblement  épineuses,  surtout  dans  l'extrémité  posté- 
rieure du  corps.  Les  fémurs  également  sont  terminés,  sur  la  face 
ventrale,  par  une  forte  épine.  Le  tibia  est  plus  long  que  le  troisième 
tarse,  l'ongle  est  robuste  et  tortueux. 


124  H.-W.    BROLEMANN 

Cliez  le  mâle,  la  première  paire  de  pattes  ne  présente  pas  de 
particularités.  Les  hanches  de  la  deuxième  paire  portent  un  tuber 
cule  assez  loug,  à  extrémité  arrondie  et  faiblenieut  dilatée.  —  Pattes 
copulatrices:  le  fémur  est  très  court,  très  large  et  très  hirsute.  Il 
est  surmonté  de  deux  rameaux  ;  le  rameau  secondaire,  qui  naît  sur 
la  face  antérieure,  est  court,  uuciforme,  sans  particularités.  Le 
rameau  séminal  est  très  développé;  droit  d'abord,  il  se  recourbe 
bientôt  à  angle  droit  et,  à  partir  de  ce  point,  il  devient  à  peu  près 
lamellaire  et  s'élargit  brusquement  pour  ensuite  se  rétrécir  gra- 
duellement jusqu'à  l'extrémité;  celle-ci  présenté,  avant  la  pointe, 
une  dent  triangulaire  sur  son  bord  interne. 

North  Garolina  (E.  U.  A.),  de  la  collection  E.  Simon. 

SpiROSTREPTus  suLCATicoLLis  Daday,  1891. 

[Dadan  N»  91). 

Un  mâle  de  La  Guayra,  de  la  collection  Gazagnaire,  est  dans  un 
état  avancé  de  décomposition  ;  seules  les  pattes  copulatrices  ont  pu 
être  sauvées  et  ont  permis  de  reconnaître  l'espèce  avec  certitude. 

Une  femelle  du  Rio  Caroni  (Venezuela  —  bassin  de  l'Orénoque), 
de  la  collection  E.  Simon,  est  identique  au  précédent.  Toutefois, 
l'angle  antérieur  du  premier  segment  est  moins  saillant  et  ne  pré- 
sente que  4  stries  complètes  et  une  strie  incomplète,  comme  le  S. 
nitidus  de  Daday  (de  Trinidad)  qui  est  aussi  une  femelle  ;  il  se 
pourrait  donc  que  le  S.  nitidus  soit  identique  an  .S.  salcaticoUis,  ou 
n'en  soit  qu'une  variété. 

Rhinocricus  ocraceus,  n.  sp.  (pi.  VIII,  lîg.  113  à  119). 

cf  :  longueur  ^Q^m  ;  diamètre  2'"™80. 

Segments  au  nombre  de  44.  Paires  de  pattes  au  nombre  de  75. 
Trois  segments  apodes. 

Scobina  jusqu'au  28^  segment  au  moins. 

Court,  trapu  ;  entièrement  jaune  d'ocre  uni  ou  anneléde  brun. 

Tête  lisse  et  brillante  ;  quatre  fossettes  piligères  sur  la  lèvre 
supérieure  ;  le  sillon  occipital  est  effacé,  mais  son  emplacement  est 
indiqué  près  du  bord  postérieur  par  un  court  tilet  brun.  Antennes 
très  courtes,  non  claviformes,  n'atteignant  pas  le  bord  postérieur 
du  premier  segment  (cf).  Les  quatre  premiers  articles  sont  à  peu 
près  glabres,  les  suivants  sont  vêtus  de  soies  courtes  et  clairsemées. 
Yeux  bien  pigmentés,  subiriangulaires,  écartésde  plus  de  deux  fois 
leur  grand  diamètre,  composés  d'environ  26  ocelles  (6,  7,  (1,  4,  3) 
aplatis  et  peu  distincts. 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  125 

Premier  écusson  lonjj,  à  surfjice  excessiveineut  fiuementstriolée, 
brillante.  Les  côtés  sont  largement  et  régulièrement  arrondis  et 
présentent  un  faible  sillon  marginal  au  bord  antérieur.  Le  deuxième 
segment  est  aplati  sur  la  face  ventrale  qui  est  délimitée  par  un  gros 
bourrelet  arrondi,  dont  la  courbure  fait  mémo  saillie  sur  le  ventre. 
Les  segments  portent,  sur  la  face  '  entrale,  quelques  stries  fines, 
qui  vont  en  s'effaçant  vers  l'arrière  du  corps  ;  dans  la  partie 
moyenne  du  tronc,  elles  sont  à  peu  près  obsolètes.  Sur  la  face  dor 
sale,  les  segments  du  tronc  sont  striolés  comme  le  premier  segment, 
mais  néanmoins  très  brillants,  et  sont  faiblement  étranglés  par  la 
suture  transversale.  Les  pores,  de  dimensions  moyennes,  s'ouvrent 
en  avant  de  la  suture  à  laquelle  ils  sont  accolés  ;  ils  sont  accompa- 
gnés, en  arrière  delà  suture,  d'une  strie  isoléecomplète.  Le  dernier 
segment  est  prolongé  en  angle  arrondi,  dont  la  pointe  très  épaissie, 
presque  tuberculeuse,  recouvre  l'angle  supérieur  des  valves  anales. 
Les  valves  sont  globuleuses,  saillantes,  à  bords  simplement  arron- 
dis, c'est-à-dire  non  comprimés  et  dépourvus  de  sillons.  L'écaillé 
ventrale  est  assez  développée,  triangulaire,  à  pointe  émoussée. 
Impressions  ventrales  subcirculaires. 

Pattes  courtes. 

Les  premières  paires  de  pattes  du  mâle  n'offrent  pas  de  jjarticu- 
larités,  elles  sont  dépourvues  de  coussinets.  Les  pattes copuiatrices 
affectent  la  forme  habituelle  cbez  les  Rhinocricus .  Les  boi-ds  du 
prolongement  triangulaire  de  la  lame  ventrale  sont  concaves.  L'arti- 
cle terminal  de  la  paire  de  pattes  postérieure  est  bifide.  La  rainure 
séminale  que  l'on  voit  par  transparence,  semble  n'être  pas  eu 
communication  avec  l'ampoule  de  la  base,  mais  bien  plutôt  parait 
aboutir  à  un  organe  dissimulé  dans  l'épaisseur  des  tissus. 

De  la  collection  Gazagnaire  ;  l'étiquette  porte  :  Bas-Obispo, 
isthme  de  Panama,  dans  les  bois  pourris. 


Nous  publions,  en  outre  des  dessins  qui  se  réfèrent  à  ce  mémoire, 
deux  figures  prises  sur  des  espèces  publiées  par  nous  dans  les 
Annales  de  la  Société  Entoinologique  de  France,  1898.  Ce  sont  deux 
figures  prises  sur  une  patte  copulatrice  de  Strotifjylosomum  cani- 
hrense  (PI.  Vill,  Fig.  120-121)  et  la  première  paire  de  pattes  ambula- 
toires du  mà\e  du  Spirostreptus  Geayi  (PI.  VIK,  Fig.  122). 


126  H.  W.    BHOLEMANN 


BIBLIOGRAPHIE 


C  H.  l'.OLLMAN,  n"  !S7/*.  —  Notes  on  llieNorlli  AiiioiiccUi  Litbobiidae  and 
Sculigeridae.  Proc.  U.  S.  \at.  Ulus  ,  p.  234-266,  ISS" 

Id.,  n'  SSûf.  —  A  preliriiinary  lisl  of  llie  Myriapoda  of  Arkausas,  willi 
descriptions  of  new  species.  Eiilomol.  Ainerir.,  i\ ,  p.  1-S.  Apiil  I8S8. 

Id.,  n"SSf.  —  Noies  upon  somexNlyriapods  belonging  lo  Ihe  U.  S.  National 
Muséum.  Proc.  U.  S.  Nal.  Mus.,  XI,  p.  343-350.  1888. 

Id.,  n"  93.  —  The  Myriapoda  of  Norlh  America.  Bull.  U.  S.  ya(.  Mus-, 
n°  46,  Washington,  1893. 

Il.-W.  Hholkmann,  n'96f/. —  Mission  scientilique  de  M.Ch.  Alluaud  aux 
Iles  Séchelles  (Mars,  Avril,  Mai  1892).  —  Myriapodes.  Mém.  Soc.  Zool. 
Ftaucp,  VIII.  p.  .^18-538.  189:;. 

Id.,  n"  96/i.  —  Liste  de  Myriapodes  dos  Ltals  Unis,  et  principaleineiit 
de  la  (Caroline  du  Nord,  faisant  partie  dos  collections  de  M.  Lug.  Simon. 
Ann.  Soc.  Entom,.  Firinre,  LXV,  i).  43-70,  1896. 

kl.,  n»  98e.  —  Voyage  de  M.  E  Simon  au  N'enezuela  ;  27^  mémoire; 
Myriapodes.  Ann.  Snc.  Entom.  France,   L.WII,  p.  241-313,  1898. 

Id  ,  n"  88/'.  -  .Myriapodes  du  Haut  et  Bas-Sarare  (Venezuela)  donnés 
l>ar  M.  F.  Geay  au  .Muséum  d'Histoire  Naturelle  de  Paris.  Ann.  Soc. 
Enlom.  Fr'jnce,  LXV  II,  p.  3I4-33C),  1898. 

Id.,  n"  OUa.  —  Dous  Myriapodos  nofaveis  do  Hrazil  ;  Notas  Myriapodolo- 
gicas.  Bull,  do  Mus.  Paraense,  p   65-71,  1900. 

K.  U.  C.OHE,  n°  70.  —  On  some  new  and  little  known  .Myriapoda  froni 
tbe  Southern  Allegbanies.  Trans.  Amer.  Entom.  Soc,  III,  Philadel|)hia, 
1870-71. 

E.  Daday  de  Dkes,  n°  91.  — Ausiandiscbe  .Myrio|)oden  der  zoologiscben 
Collectiondes  Universitats  zu  lleidelberg.  Terni.  Fu:;.,  .\IV,  p.  172-193, 1891. 

P.  (jekvais,  n"  47^/.  —  in  Walckenaer  :  Histoire  naturelle  des  Insectes 
A|)lères,  IV.  Paris,  1847. 

Id.,  n"  ."59.  —  in  F.  de  CasteInau  :  Expédition  dans  les  parties  centrales 
de  l'Amérique  du  Sud,  etc.,  Vil,  Paris,  1836. 

A.  HuMBERTet  H.  DE  Saussuhe,  n'  695.  —  Myriapoda  nova  americana. 
Bec.  Mai),  de  Zool.,  2^  sér.,  XXL  1869. 

Id.,  n°  70.  —  Myriapoda  nova  americana.  Reo.  Maçj.  de  Zool.,  2''  sér., 
XXII,  1870. 

Id.,  n"  72.  —  Etudes  sur  les  Myriapodes  ;  .Mission  scientilique  au  Mexi- 
(|ue  et  dans  l'Amérique  centrale  ;  Zoologie,  VL  2"  section    Paris,  1872. 

F.  KAnscH,n*81c.  -  ZumStudium  der  Myriapoda  Polydesmia.  Tinsdai. 
Arch.  f.  Natunj.,  XLVII,  I  lleft,  1881. 

Id  ,  u°  81/.  —  Einige  neue  diplopode  Myriopoden  des  Berliner  Muséums. 
M'itthcil.  entoinol.Vereins  Mûnchen,  VI,  1881. 

E.  KoHLiiAUSCH,  n"  78.  —  Heitrage  zur  Kenntnis  der  Scolopendriden  ; 
Dissertation.  Marburg,  187S. 


MYRIAPODES    DAMÉRIQUE  127 

LiNNK,  n"  66.  —  Systema  Naturae,  éd.  XII,  Holniiae,  1766-68. 

J.  Me  Neill,  n°  88.  —  A  list  wilh  brief  description  of  ail  the  species, 
including  one  nevv  to  science,  of  Myriapoda  of  Franklin  Clo.,  Inda.  Bull. 
Brookmlle  Soc.  Nat.  Hist.,  n»  3,  1888. 

P>.  Meineht,  n"  84  b.  —  Myriapoda  Musaei  Havniensis  ;  III  Chllopoda. 
Vidensk.  Meddel.  Foren.  Naturh.  KjoebenhdrM,  p.  100-150,  1884-86. 

Id.,  n"  85.  —  .Myriapoda  Musaei  Cantabrigenis,  Mass.  ;  Parti,  Chilopoda. 
Proc.  Amer.  Philos.  Soc,  XXIIl,  N'-liS,  April  1886. 

A.  MuRRAY,  ïi"  77.  -^  Economie  Kntomology  ;  Aptera,  Arachnoidea, 
Anoplura,  Myriapoda,  etc.  London  1877. 

R.  J.  PococK,  n"  90d.  —  A  short  account  of  a  siiiall  collection  of  Myria- 
poda obtained  by  Edw.  Whymper  in  the  Andes  of  Ecuador.  Ann.  Mag. 
yal.  Hist.  (6),  VI,  Aug.  1890. 

Id.,  u"  936.  —  l'pon  the  identily  of  sonie  of  the  Types  of  biplopoda 
contained  in  the  Collection  of  the  British  Muséum,  together  with  descrip- 
tions of  some  new  species  etc.  Ann.  Mag.  Nat.  Hist.  (0),  XI,  March.  1893. 

Id.,  n°  95/i.  —  Biologia  Centrali-Americana,  1895  et  seq. 

C.-O.  VON  PoRAT,  n"  76.  —  Om  nâgra  exotiska  Myriapoder.  Bili.  fil  K. 
Se.  Vetensk.  Akad.  Handl,  IV,  n"  7,  Stockholm.  1876. 

H.  de  Saussure,  n"  60.  —  Essai  d'une  Faune  des  Myriapodes  du  Mexi- 
que. Mem.  Soc.  Phijs.  Hist    Vai.  Genèce,  XV,  2*  partie,  1859. 

F.  SiLVESTRi,  n°  97  e.  —  Description  des  espèces  nouvelles  de  .Myriapodes 
du  Musée  royal  d'Histoire  Naturelle  de  Bruxelles.  .4/m.  Soc.  Enlom.  Belgi- 
que, T.  XLl,  1897. 

A.  Stuxberg,  n°  75(/.  —  Lithobioidae  Americae  borealis  ;  Oefversigt  af 
Nordamerikas  hittills  kande  Lithobier.  Oefoers.  K.  Vetensk.  Akad.  Fiuii. 
XXX,  n°  3,1875. 

H.  G.  Wooi),  n"  64c.  —  Description  of  nevv  Gênera  and  species  ofN. -Ame- 
rican Myriapoda.  Proc.  Acad.  Nat.  Soi.  Philnd.,  1864. 

Id.,  n"  05 rt.  -  The  Myriapoda  of  North-America.  Trans.  Amer.  Pliilos. 
Soc,  new  ser.,  XIII,  Philad.,  1869. 

Id.,  n''67a.  —  Descriptions  of  new  species  of  Texan  Myriapoda.  Proc 
Acad.  Nat.  Sci.  Philad.,  1867. 


128  H.-W.    BRÔLKMANN 


KXPLICATION  DES  PLANCHES 

Planche  VI 

Schendyla  americana  Chazaliei,  n.  var. 
Kig.       1.  —  Extrémité  antérieure,  face  dorsale. 

2.  —  »  »  lace  ventrale. 

3.  —  )'         postérieure,  face  dorsale. 

4.  —  »  )i  face  ventrale, 
o.   —  Labre. 

6.  —  Première  et  deuxième  paire  de  mâchoires. 

7.  —  Mandibule. 

Rhinocricus  Chazaliei,  n.  sp. 

8.  —  Pattes  copulatrices  ;  paire  antérieure,  face  antérieure, 
y.  —        »  »  »  n  face  postérieure. 

10-   —  »  »             paire  postérieure. 

11.  —  Patte  de   la  première  paire. 

12.  —  »          1)  deuxième  paire. 

13.  —  i>          »  troisième  paire. 

Trigoniulus  Narcsi  PococU. 

14.  —  Patte  copulatrice  postérieure. 

Geophilus  (Jodnunii  Pocock. 
1.').   —  Labre. 
IC).  —  Première  et  deuxième  paire  de  mâchoires. 

17,  —  Tégument  chitineux  d'un  somite  déployé. 

FlaLyrrIiaclius  uiLidus,  n.  sp. 

18.  —   Hanche  d'une  patte  copulatrice. 
l'J.  —  Patte  copulatrice,  face  antérieure. 

20.  —      »  »  prolil  externe. 

Cycloihahdus  conlortut^  n.  sp. 

21.  —  llanclie  d'une  patte  cupulaliice. 
22-  —  Patte  copulatrice,  prolil  externe. 

23.  —      »  »  lace  postérieure. 

24.  —  Pattes  de  la  deuxième  paire. 

Fuiilana  coriacea  C.  Koch. 

25.  —  Patte  copulatrice,  face  anlérieure, 
2(j.  —      »  i>  face  postérieure. 

27.  —      »  »  prolil  interne. 

Fontaria  crassicuiis  Wood. 

28.  —  Patte  cojtiilatrice,  prolil  interne. 

29.  —       »  «  prolil  externe, 

Fontaria  Simoni  Brôlemann. 

30.  —  Patte  copulatrice,  profil  interne. 


Mcni.  Soc.  Zool.  de  France,  XIII,  i^oo. 


'i- 


.-4.  ^ 


/o. 


^/i^/^  §\:^  % 


^^^  ô. 


f   y¥< 


%.    A"' 


'  '■■'^'  Û\^i  ^y'   VV    t. 


Brôlemaiin  del 


tMLiitiapoi^i 


PL  FI. 


CtniétLoLie 


ly  G.   Pilirski  iinp^ 


Méfji.  Soc.  ZooL  de  France,  XIII,  i^oo. 


^'^'/i^C^^-/ 


V 


/m^^m^i 


Brôlemann  del. 


JICL|tltVpt>0 


PL  ni. 


0   CLlllétLClLie 


Mt'iii.  Soc.  Zool.  lie  France,  XI II,  i(^oo. 


PL  FUI 


Brôlemann   del. 


t 'ICij tiapoOo    d'C'inxéticrue 


U'  G.    Pilarski  imp. 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  129 

Fonlaria  stricto,  Brôlemann. 

31.  —  Patte  copulatrice,  face  antérieure. 

Fontaria  (Eurymerodesmus)  hispidipes  Wood. 

32.  —  Patte  copulatrice. 

Fontaria  violacea,  n.  sp. 

33.  —  Patte  copulatrice,  face  antérieure. 

34.  —      »  »  extrémité  grossie  de  la  même. 

35.  —  Extrémité  postérieure  du  corps  (18%  19' et  2U«  segment). 

36.  —  Patte  de  la  vingt-deuxième  paire. 

Fontaria  latior,  n.  sp. 

o7.  —  Silhouette  du  8'  segment  (section  postérieure). 

38.  —  Extrémité  postérieure  du  corps  (18*,  19'  et  2.0'  segment). 

.39.  —  Patte  de  la  deuxième  paire. 

40.  —  Patte  copulatrice,  face  postérieure. 

41.  —       »  »  la  même  différemment  placée. 

42.  —      »  »  profil  interne. 

Leptodesinus  Rodriguezi,  n.  sp. 

43.  —  Patte  de  la  deuxième  paire. 

44.  —    Hanches  des  pattes  copulatrices  (les   poches  trachéennes  sont  anor- 

males et  la  pointe  de  la  hanche  gauche  est  brisée). 

45.  —  Patte  copulatrice,  profil  externe. 

46.  —      »  ')  face  postérieure. 

Spirostreptus  Rodriguezi,  n.  S|). 

47.  —  Profil  de  l'extrémité  antérieure  du  corps  du  mâle. 

48.  —  Pattes  copulatrices,  extrémité  grossie. 

49.  —        »  »  d'un  mdividu  du  stade  intermédiaire. 

Planche  VII 

Spirostreptus  Rodriguezi,  n.  sp. 

50.  —  Pattes  copulatrices,  face  antérieure. 

51.  _  Patte  de  la  1'  paire  du  mâle  (la  hanche  manque). 

52.  —  Antenne  du  mâle. 

53.  —  Hanches  et  patte  de  la  première  paire  du  mâle,  face  postérieure. 
54    —  ),       de  la  même  paire,  face  antérieure. 

55.  —  »        et  pattes  de  la  première  paire  d'un  individu  du  stade  inter- 

médiaire, face  postérieure. 

56.  —  Patte  de  la  première  paire  de  la  femelle,  face  postérieure. 

57.  —  Hanches  et  patte  de  la  deuxième  paire  du  mâle,  face  postérieure. 

58.  _  ),  »  »  »     de  la  femelle,  face  postérieure. 

Rhinoci'icus  obesus,  n.  sp. 

59.  _  Pattes  copulatrices  antérieures,  face  antérieure. 
tJO.  _        »  ,)  »  face  postérieure. 

61.  —  Patte  copulatrice  postérieure. 

62.  —  Extrémité  grossie  de  la  même,  montrant  la  rainure  séminale. 

63.  —  Hanches  et  patte  de  la  première  paire,  face  antérieure. 
64.—  »  »  deuxième  paire,  face  antérieure. 
65.  —  Profil  de  l'extrémité  antérieure  de  la  femelle. 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900. 


130  U.-W.    BKÔLEMANN 

lHiiitocricus,  sp.  XCllI. 
6(j.  —  Exlrémilé  antérieure  de  la  femelle  (prolil). 
fi7.  —  »         postérieure  de  la  femelle  (profil). 

G8.  —  »  »  »         (face  dorsale). 

Platydestiius  Lecontei  VVood. 

69.  —  Silhouette  du  30"  segiiienf,  section  antérieure. 

70.  —  Ecusson  du  premier  segment,  face  ventrale. 

71.  —  'M'  segment,  face  ventrale  (la  lame  ventrale  est  enlevée). 
12.  —  Gnalhoeliilarium  (Thyposlonia  est  rabattu  en  avant). 

73.  —  Lames  ventrale.s  du  30"  segment,  avec  les  hanches  des  pattes  corres- 

pondantes. 
v.50.a.  =  lame  ventrale  antérieure  du  30"  segment. 
v.SO.p.  =       ><  »        postérieure        »  » 

hcli.  =  boutons  chitineux  des  laines  ventrales. 
st.  =  stigmates. 
E.  =  hanches. 
Ir.  =  trochanters. 
gca.  =  glande  coxale. 

74.  —  Lame  ventrale  antérieure   du   31"   segment,   section   antérieure   (les 

signes  ont  la  même  signification  que  dans  la  figure  précédente). 

75.  —  Patte  copulatrice  antérieure,  face  antérieure. 
70.  —       »  ')         postérieure,     »  » 

77.  —  Extrémité  de  la  même  plus  grossie. 

Platydesnius  Guateinalac,  n.  sp. 

78.  —  Antenne  du  mâle. 

79.  —  Une  patte  du  0"  segment. 

80.  —  Patte  copulatrice  antérieure,  face  postérieure. 
SI .  —       «  »  )>  »     antérieure. 

82.  —      »  «  postérieure,  face  antérieure. 

l'Ialyniiaclius  Dunali  (iervais. 

83.  —  Patte  copulatrice,  prolil  interne. 

84.  —       »  »  profil  externe. 

l'ialyrrliachus  polygonatvs  Servais. 
8o.  —  Hanche  d'une  patte  copulatrice. 

86.  —  Pattes  copulatrices,  face  postérieure. 

87.  —        »  »  profil  externe. 

88.  —        »  "  face  antérieure. 

89.  —  Patte  de  la  deuxième  paire. 

Polydesinns  plantis  (Jervais. 

90.  —  Ecussons  du  premier  et  deuxième  segment. 

91.  —  Ecusson  du  quinzième  segment. 

Leplodesnius  Dorbignyi,  n.  sp, 

92.  —  Une  patte  ambulatoire  do  mâle. 

93.  —  Hanche  d'une  patte  copulatrice,  face  antérieure 

94.  —   Patte  copulatrice,  profil  interne. 

95.  —      ')  »  )'     externe. 


MYRIAPODES    d'aMÉRIQUE  131 

Rhinocricus  Newpoi'ti,  Gervais. 

96.  —  Extrémité  postérieure  du  corps:  a)  face  dorsale;  bj  proQl. 

97.  —  Pattes  de  la  première  paire,  face  antérieure. 

98.  —  Une  patte  de  la  deuxième  paire,  face  antérieure. 

99.  —  Pattes  copulatrices  antérieures,  face  antérieure. 

100.  —        ))  »  »  face  postérieure. 

Planche  VIII. 

Rhinocricus  Newporti  Gervais. 

101 .  —  Patte  copulatrice  postérieure. 

102.  —  Sa  partie  proximale,  plus  grossie. 

Plalyrrkachus  acanthostenius,  n.  sp. 

103.  —  Hanche  d'une  patte  copulatrice,  lace  antérieure. 
10i.  ~  Pattes  copulatrices,  profil. 

105.  —  Extrémité  plus  grossie  de  l'une  d'elles,  face  antérieure. 

Platyrrhachus  aeqiiatorialis,  n.  sp. 

106.  —  Un  écusson  du  tronc. 

107.  —  Silhouette  du  sei)tième  segment  (section  antérieure). 

108.  —  Hanche  d'une  patte  copulatrice. 

109.  —  Patte  copulatrice,  profil  externe.' 

Àpheiidesmus  hennaphrodilus  Kervillei,  n.  subsp. 

110.  —  Silhouette  du  septième  segment  (section  antérieure). 

111.  —  Hanche  d'une  patte  copulatrice,  face  antérieure, 

112.  —  Patte  copulatrice,  profil  externe. 

113.  —  Exlrémité  de  la  même,  profil  interne  (pris  un  peu  obliquement). 

114.  —  La  même  pièce,  face  postérieure. 

Rhinocricus  ocraceus,  n.  sp. 

115.  —  Exlrémité  antérieure  du  corps,  profil. 

116.  —  Silhouette  du  deuxième  segment. 

117    —  Pattes  copulatrices  antérieures,  face  antérieure. 

118.  —       »  »  »  face  postérieure. 

119.  —  Patte  copulatrice  postérieure. 

StrongylosoDium  cumbrense  Brôlemann. 

120.  —  Extrémité  de  la  patte  copulatrice,  profil  interne. 
l'21.  —  Patte  copulatrice,  face  antérieure. 

Spirustreptus  Geayi  Brôlemann. 
122.  —  Hanches  et  patte  de  la  première  paire,  face  antérieure. 


132 


NOTE  SUR  UNE  COLLECTION  D  OISEAUX  DE  L'ILE  DE  TOBAGO 
(MER  DES  ANTILLES) 

PAR 

LE    COMTE    R.    DE    DALMAS 

Les  Oiseaux  qui  font  l'objet  de  cette  note  ont  été  tués  dans  l'île 
de  Tobago  pendant  les  mois  de  novembre  et  décembre  1898,  par  un 
chasseur  envoyé  spécialement  de  l'île  de  Triuidad  pour  faire  cette 
collection.  Ils  sont  au  nombre  de  279  individus  appartenant  à  55 
espèces,  et  cette  liste  n'a  nullement  la  prétention  d'être  complète 
et  de  compter  toutes  les  formes  sédentaires  de  l'île,  ou  celles  qui 
la  visitent  régulièrement  et  accidentellement.  La  plupart  des  espè- 
ces citées  avaient  été  signalées  de  cette  localité,  d'autres  n'étaient 
connues  que  du  continent  et  de  l'île  de  Trinidad,  enfin  quelques- 
unes  n'avaient  pas  été  décrites  et  paraissent  nouvelles  pour  la 
science. 

L'île  de  Tobago  git  au  nord-est  de  l'île  de  Trinidad,  à  l'entrée 
sud  orientale  de  la  mer  des  Antilles.  Les  vents  alizés  y  soufïleut 
toute  l'année  de  l'est  à  l'ouest  et  le  courant  marin  porte  également 
constamment  dans  cette  même  direction. 

FALCONIDAE 

1.  —  Falco  columbarius  L. 

ÏURDIDAE 

2.  —  TURDUS   PHAEOPYGUS   Cab. 

Iris  brun.  Se  rencontre  dans  la  forêt. 

Les  Oiseaux  de  Tobago  sont  identiques  à  ceux  du  continent. 

3.  —  TURDUS    GYMNOPHTHALMUS    Cab. 

Iris  brun.  Dans  les  forêts. 

Oiseaux  très  voisins  de  ceux  du  continent. 

La  forme  de  l'île  de  Grenade  (Turdus  carihbeus  Lawr.)  montre,  à 
mon  avis,  des  différences  sufTisautes  avec  la  forme  typique,  pour 
lui  conserverie  rang  de  sous-espèce.  Dans  le  Turdus  gijmnophtalnius 
caribbcus  Lawr.,  les  deux  faces  dorsale  et  ventrale  sont,  en  effet, 
distinctement  plus  marron.  Cette  différence  est  encore  plus  marquée 


NOTE   SUR    UNE   COLLECTION    d'oISEAUX    DE    l'iLE   DE   TOBAGO       133 

pour  les  extrémités  internes  des  rémiges  qui  sont  franchement 
marron,  ainsi  que  les  rectrices  dont  la  face  supérieure  externe  ne 
montre  pas  la  continuation  de  la  coloration  du  dos  et  du  croupion 
comme  dans  le  Turdus  gymnophtalmus  typique.  La  partie  foncée 
de  la  gorge  et  de  la  poitrine  ne  porte  pas  non  plus  de  traces  de  ver- 
dâtre.  Le  bec  est  plus  petit  et  plus  jaune,  la  mandibule  supérieure 
n'étant  foncée  qu'autour  des  narines. 

L'Oiseau  de  Tobago,  au  lieu  de  faire  le  passage  entre  la  forme  du 
continent  et  celle  de  la  Grenade,  s'éloigne  au  contraire  du  Turdus 
gymnophtalmus  typique  dans  le  sens  opposé.  Son  bec  est  aussi 
plutôt  plus  court,  il  est  vrai,  mais  non  aussi  jaune,  l'ensemble  est 
plus  verdâtre,  le  dos  franchement  olive,  et  les  ailes  et  la  queue  noir- 
olive  au  lieu  de  brun  olive  comme  dans  le  Tardas  f/ijmïiophthaimus 
typique.  Malgré  cela,  je  ne  pense  pas  que  ces  ditïérences  minimes 
soient  suffisantes  pour  assigner  à  cette  forme,  quoiqu'insulaire,  le 
rang  de  sous-espèce. 

4.  —  Merula  xanthosgeles  (Jard). 

Iris  brun.  Dans  les  forêts. 

Le  jeune  mâle  a  le  bec  entièrement  noir,  mais  les  pattes  jaunes 
comme  l'adulte.  Toutes  les  plumes  de  la  face  inférieure,  y  compris 
celles  des  flancs  et  des  cuisses,  sont  de  couleur  fauve  vif,  terminées 
par  une  large  bande  noire.  Les  plumes  de  la  tête  et  de  la  nuque 
sont  noires,  marquées  chacune  d'une  tache  fauve  allongée  dans 
leur  centre.  Les  plumes  scapulaires  sont  fauves  bordées  de  noir, 
formant  une  ceinture  dorsale  mouchetée  de  roux.  Le  reste  du  dos, 
la  queue  et  les  ailes  sont  noires.  Les  plumes  axillaires,  rousses  et 
noires.  Les  plumes  noires  formant  les  petites  et  grandes  couvertures 
sont  terminées  par  une  large  tache  triangulaire  fauve,  formant 
deux  barres  transversales  brillantes  sur  les  ailes. 

TIMELIIDAE 

5.  —  Thryothorus  rutilus  Vieill. 

Iris  rouge.  Se  rencontre  par  paires  dans  la  forêt,  généralement 
près  des  endroits  où  il  y  a  de  l'eau. 
Forme  semblable  à  celle  du  continent. 

G.  —  Troglodytes  tobagensis  Lawr. 
Iris  brun. 

L'Oiseau  décrit  par  M.  Lawrence  («  The  Auk  »,  vol.  V,  n"  4,  oct. 
1888)  est  excessivement  voisin  de  Troglodytes  rufulus  Cab.  Il  s'en 


434  COMTE   DE   DALMAS 

distingue  seulement  par  sa  taille  plus  grande  et  sa  face  inférieure 
d'un  blanc  plus  pur.  Les  barres  transversales  noires  des  rectrices 
sont  aussi  moins  nombreuses  et  plus  espacées,  mais  ce  dernier 
caractère  se  montre  également  dans  certains  exemplaires,  mais 
non  tous,  provenant  des  Andes  de  Cumana  (Venezuela). 

Le  type  de  Troglodytes  tohagensis  aurait,  d'après  M.  Lawrence,  la 
face  dorsale  semblable  à  celle  de  Troglodytes  striatulus  Lafr.  ;  la 
série  que  j'ai  sous  les  yeux  tendrait  à  prouver  que  cette  affirmation 
doit  être  très  probablement  une  erreur  due  à  l'observation  d'un 
unique  individu,  car  cette  espèce  étant  répandue  dans  toute  la  petite 
île  de  ïobago,  il  semble  inadmissible  que  deux  formes  aussi  voi- 
sines puissent  vivre  dans  un  endroit  aussi  restreint.  Du  reste,  un 
des  exemplaires  de  Troglodytes  rufulus  Cab.  tués  par  moi  dans  l'île 
de  Trinidad.  montre  aussi,  comme  variation  individuelle,  une  colo- 
ration dorsale  grise  un  peu  analogue  à  celle  du  Troglodytes  stria- 
tulus Lafr.  de  Colombie. 

La  femelle  est  semblable  au  mâle,  mais  de  taille  un  peu  moindre. 

Je  donne  un  tableau  de  dimensions  d'exemplaires  adultes  de 
Troglodtjtes  tobagensis  Lawr.  et  de  Troglodytes  rufulus  Cab.  prove- 
nant de  régions  voisines  : 

Long.  tôt.  (pean).      Culmen exposé.  Queue.  Aile. 


T.  tobagensis 

d' 

119 

13 

48 

59 

— 

cT 

118 

14 

48 

58 

— 

<f 

116 

14 

47 

57 

— 

9 

107 

13 

43 

53 

T.  rufulus. 

Cumana  (moyennes) 

109 

13 

44 

49 

Trinidad 

cT 

110 

13 

47 

55 

— 

9 

108 

12 

44 

51 

Ciudad  Bolivar  9  ? 

108 

12 

44 

51 

7.    —    MiMUS    GILVUS   TOBAGENSIS    ïi.  SUbsp. 

Iris  jaune. 

Plusieurs  auteurs  réunissent  sous  le  nom  de  Mirnus  gilvus  {YieiW.) 
toutes  les  formes  voisines  continentales  et  insulaires  de  celle 
variable  espèce.  Il  semble  cependant  plus  rationnel  de  séparer 
comme  sous-espèces  les  formes  dont  l'habitat  est  bien  défini,  bien 
qu'elles  soient  très  voisines  de  la  forme  typique.  Je  propose  donc 
le  nom  de  tobagensis  pour  l'Oiseau  de  l'île  de  Tobago. 

Les  Oiseaux  de  Tobago  sont  plus  petits  que  ceux  du  continent 


NOTE   SUR    UNE   COLLECTION    d'oISEAUX    DE   l'iLE    DE   TOBAGO        133 

voisin  ;  ils  out  la  face  dorsale  i)liis  nettement  bleu  gris  perle,  les 
ailes  et  la  queue  beaucoup  plus  noires,  l'abdomea  d'un  blanc  plus 
pur  et  plus  crémeux,  le  frout  et  les  sourcils  crèmes  plus  larges  et 
plus  tranchés. 

Voici  un  tableau  de  leurs  dimensions  comparées  à  celles  des 
Oiseaux  de  la  côte  continentale  voisine  (Côte  de  Paria,  Venezuela)  : 

Queue.  Aile. 

136  107 


Loiijî.  lot.  (peau). 

Ciilnien  ex 

Ile  de  Tobago 

o^ 

235 

18 

— 

o^ 

233 

18 

— 

(f 

232 

18 

— 

9 

235 

17 

— 

9 

225 

17 

— 

9 

220 

17 

Côte  de  Paria 

cT? 

265 

19 

135 

106 

134 

105 

135 

110 

127 

105 

122 

100 

150 

119 

—  cf  ?  255  19  137         112 

—  9  ?  243  20  135         106 

LANIIDAE 

8.  —  Hylophilus  pallidifrons  n.  sp. 

Face  dorsale  vert-olive  mélangé  de  brun  grisâtre  sur  la  tête  et  sur 
la  partie  supérieure  du  dos.  Cette  coloration  foncée  s'atténue  pro- 
gressivement jusqu'au  bas  du  dos,  qui  est  vert-olive,  et  s'éclaircit 
jusqu'au  croupion,  terminé  par  une  bande  vert-jaune  clair.  Sus- 
caudales  jaune  olive  l)rillant.  Couvertures  et  bords  externes  des 
rémiges  vert  brillant;  le  reste  des  rémiges  primaires  et  secondaires 
noir,  sauf  leur  bord  interne  qui  est  jaune  soufre  pâle  ainsi  que  les 
plumes  axillaires.  Rectrices  vertes,  plus  foncées  sur  la  face  supé- 
rieure, qui  est  bordée  de  vert  olive  plus  brillant  semblable  à  celui 
des  sus  caudales.  Etroite  bande  frontale  et  lores  blanc  sale  ;  cils 
blancs  ;  plumes  auriculaires  et  côtés  de  la  tête  de  couleur  terreuse. 
Menton  blanc,  passant  sur  la  gorge  au  crème,  qui  devient  la 
couleur  uniforme  de  la  face  inférieure,  la  poitrine  n'étant  pour 
ainsi  dire  pas  plus  foncée  que  le  centre  de  l'abdomen.  Flancs  tein- 
tés de  jaune  vert.  Sous-caudales  jaune  clair.  Iris  bruu.  Mandibule 
supérieure  noire,  inférieure  marron  clair.  Pattes  marron  clair. 
Lougueurtotale  (peau)  116mm. ^  culmen  exposé  12,  queue  57,  aile  63. 
Femelle  semblable  au  mâle. 

Cette  espèce  est  très  voisine  de  Hylophilus  griseipes  Richmoud 
(Proc.  U.  S.  nat.  mus.,  vol.  XVIII,  1896,  pag.  678)denie  Margarita, 


136  COMTE    DE    DALMAS 

qui  est  aussi  très  commune  dans  toute  la  Côte  de  Paria  (Venezuela). 
Elle  s'en  distingue  par  sa  taille  plus  grande  ;  son  bec  plus  fort  et 
plus  large;  sa  face  ventrale  uniformément  crème,  sans  trace  de 
jaune  ou  de  verdàtre  ;  par  sa  tête  et  son  dos  supérieur  plus  foncé 
et  moins  olive  ;  enfin,  par  ses  lores  et  plumes  nasales  plus  claires, 
tranchant  très  nettement  avec  son  occiput  plus  sombre. 

Les  Hilophilus  griseipes  et  pallidifro7is  se  reconnaissent  nettement 
à  première  vue  des  autres  espèces  du  genre. 

MNIOTILTIDAE 

9.  —  Dendroeca  aestiva  (Gmel.) 

10.  —  SiuRus  NAEVius  (Bodd.) 

11.  —  Setophaga  ruticilla  (L.) 

COEREBIDAE 

12,  —  Coereba  cyanea  (L.) 

TANAGRÏDAE 

13.  —  Tanagra  Berlepschi  n.  sp. 

Couleur  générale  bleue.  Tête  entière  et  cou  gris-perle  fortement 
lavé  de  bleu  pale.  Interscapulum  bleu-vert  foncé,  brusquement 
tranché  du  cou  gris-bleu  clair.  Bas  du  dos,  croupion  et  sus-caudales 
bleu  de  Prusse.  Rémiges  noires  dans  leur  moitié  interne,  bleu  légè- 
rement vert  dans  leur  moitié  externe  ;  grandes  couvertures  des 
ailes  de  cette  dernière  couleur,  mais  terminées  par  du  bleu  de 
Prusse;  petites  couvertures  violettes.  Rectrices  bleu-vert,  bordées 
extérieurement  de  bleu  vif.  Face  inférieure,  y  compris  les  sous- 
caudales,  gris  lavé  de  bleu  comme  le  cou  et  la  tête,  mais  la  poitrine 
et  les  flancs  plus  fortement  teintés  de  bleu  de  Prusse.  (Lorsque 
l'Oiseau  est  vu  à  contre  lumière,  les  teintes  bleues  deviennent 
vertes,  à  l'exception  de  celles  du  croupion,  des  couvertures  alaires 
et  (le  la  poitrine,  qui  restent  bleues.) 

Iris,  bec  et  pattes  noirs.  Longueur  totale  (peau)  100'"™.,  culmen 
exposé  12,  queue  75,  aile  98. 

Femelle  semblable  au  mâle,  mais  moins  colorée. 

Cette  espèce  est  voisine  de  Tanagra  Sclateri  Bei'lepsch  de  l'île  de 
Trinidad.  Elle  s'en  distingue  par  son  bec  plus  court,  plus  arqué  et 
beaucoup  moins  fort  ;  par  la  teinte  bleue  générale  beaucoup  plus 
accentuée  ;  par  la  séparation  tranchée  des  couleurs  claires  et  sombres 


NOTE   SUR    UNE   COLLECTION    d'oISEAUX    DE    l'iLE    DE    TOBAGO        137 

du  COU  et  du  dos  supérieur  ;  par  son  croupion  bleu  de  Prusse;  enfin 
par  sa  poitrine  nettement  lavée  de  la  même  couleur. 

Je  dédie  cette  espèce  à  M.  le  Comte  de  Berlepsch,  le  savant  orni- 
thologiste auprès  duquel  tous  ceux  qu'intéressent  les  Oiseaux 
américains  en  particulier  n'ont  que  de  très  précieux  conseils  à 
recueillir. 

14.  —  Tachyphonus  melaleucus  (Sparrm.), 

Iris  brun. 

IGTERIDAE 

15.  —  OSTINOPS    DECUMANUS   INSULARIS    U.    SUbsp. 

Iris  bleu. 

L'Oiseau  de  l'île  de  Tobago  mérite  d'être  séparé  comme  sous- 
espèce  de  celui  du  continent.  Sa  taille  est,  en  effet,  beaucoup 
moindre  ;  son  croupion  et  sus-caudales,  marron  moins  foncé  ;  son 
dos  supérieur,  noir  fortement  mêlé  de  marron  ;  enfin,  les  plumes  de 
sa  crête  occipitale,  beaucoup  moins  prolongées  et  dépassant  à  peine 
la  nuque. 

Les  Ostinops  decumanus  Pall.  du  continent  voisin  (Côte  de  Paria), 
tout  en  ayant  aussi  le  dos  un  peu  mêlé  de  marron  à  un  degré  moin- 
dre, sont  proportionnellement  de  taille  énorme  et  plus  du  double 
en  apparence  de  ceux  de  Tobago  ;  leurs  plumes  occipitales  attei- 
gnent 60  mm.  Ceux  de  Colombie  et  surtout  de  l'Equateur  (région  du 
Napo)  ont  le  haut  du  dos  à  peu  près  noir  brillant. 

Le  tableau  suivant  donne  les  mesures  d'échantillons  de  diverses 
localités  : 


0,  decumanus  insu  la 

ris  n. 

subsp. 

Long.  tôt.  (peau). 

Culnidi. 

fliieiic 

Aile. 

Ile  de  Tobago        cT 

362 

58 

195 

195 

-                 ^ 

340 

57 

183 

190 

-                 9 

320 

46 

160 

145 

-                9 

315 

45 

180 

161 

-               9 

306 

46 

170 

165 

-               9 

306 

47 

162 

164 

0.  d('( 

'Aunanus  Pall 

.  (typique). 

Côte  de  Paria       cT 

MO" 

70 

245 

268 

-                9 

460 

66 

200 

203 

Cayenne                  cf 

440 

65 

220 

215 

Chiriqui                  o^ 

465 

65 

230 

217 

Colombie  (Bogota) 

54 

195 

202 

Equateur  (Napo)    cf 

440 

68 

240 

260 

-                 9 

330 

48 

185 

182 

138  COMTE   DE    DALMAS 

16,    —    MOLOTHRUS    MINIMUS   U.  Sjl. 

Mâle  :  Semblable  nomme  coloration  aux  Molothrus  Cassini  Finsch 
et  atronitens  Cab.,  mais  encore  beaucoup  plus  petit  que  ce  dernier. 
Dimensions  :  long.  lot.  (peau)  162'i^'",  culmen  16,  queue  77,  aile  112, 
tarse  21. 

Femelle  :  brun  foncé,  plus  sombre  que  celle  des  espèces  alliées. 
Long.  tôt.  145"'",  culmen  15,  queue  65,  aile  84,  tarse  21. 

Jeune  :  face  inférieure  jaune  striée  de  brun  foncé,  lores  et 
sourcils  jaunes.  Il  a,  à  première  vue,  un  peu  l'aspect  d'un  jeune 
Oiseau  du  genre  Ageleus. 

FRINGILLIDAE 

17.  —  Spermophila  minuta  (L.). 
Iris  brun. 

18.  —  Spermophila  gutturalis  (Licht.). 

19.  —  Spermophila  lineata  (Gmel.). 

Iris  brun. 

L'Oiseau  de  Tobago  paraît  identique  à  celui  des  Guyanes  et  du 
Brésil,  sa  taille  semblerait  seulement  un  peu  moindre.  Cette  loca- 
lité nouvelle,  assez  éloignée  de  l'habitat  de  l'espèce,  peut  s'expli- 
quer par  la  venue  fortuite  d'individus  transportés  sur  des  épaves 
entraînées  par  le  courant  qui  sort  de  l'Amazone  et  se  dirige  direc- 
tement au  Nord,  pour  venir  baigner  les  rivages  de  l'île  de  Tobago. 

20.  —  Phonipara  bigolor  (L.). 
Iris  brun. 

21.  —  VOLATINIA   JaCARINI    L. 
TYRANNIDAE 

22.  —  Platyrhynchus  mystaceus  Vieill. 

Iris  noir.  Se  rencontre  par  paires  dans  la  forêt. 

La  forme  de  Tobago,  absolument  semblable  à  celle  de  la  Côte  de 
Paria  (Venezuela),  fait  le  passage  entre  les  iHatyrhynchm  mystaceus 
Vieill.  du  Brésil  et  albogularls  Sclat.  de  l'Amérique  Centrale. 

23.  —  Myionectes  oleaginus  (Licht.). 
Iris  noir.  Forêt. 

24.  —  Elainea  pagana  (Licht.). 
Iris  brun.  Lieux  ouverts. 


NOTE    SUR    UNE   COLLECTION    d'OISEAUX    DE   l'iLE   DE   TOBAGO       139 

25.  --  Rhynchocyclus  flaviventris  (Max.). 
Iris  brun.  Se  rencontre  par  paires. 

26.  —  Empidochanes  arenaceus  (Sclat.  et  Salv.). 

Iris  brun. 

Les  sexes  sont  exactement  semblables.  De  même  que  sur  le 
continent,  cette  espèce  montre  dans  l'île  de  Tobago  deux  formes 
diversement  colorées,  probablement  dues  à  l'âge  :  les  uns,  comme 
le  type  actuellement  au  British  Muséum,  ont  le  dos,  la  queue  et  les 
ailes  plus  bruns,  ainsi  que  l'abdomen  plus  jaune  ;  les  autres  sont 
beaucoup  moins  roux  et  plus  gris  et  ont  l'abdomen  presque  blanc. 
Ces  difïérences  sont  communes  aux  deux  sexes. 

27.  —  Myiarchus  tyrannulus  (Mull.) 
28.  —  Tyrannus  melancholicus  Vieill. 

PÏPRIDAE 

29.  —  Chiroxiphia  pareola  atlantica  n.  subsp. 

Iris  brun.  Se  rencontre  par  paires  dans  les  fourrés  épais  de  la 
forêt. 

Mâle  semblable  à  la  forme  typique  du  bassin  amazonien,  mais 
taille  plus  grande,  front  noir  plus  large,  crête  vermillon  plus  volu- 
mineuse et  plus  longue  et  manteau  bleu  plus  étendu  descendant 
jusqu'au  croupion. 

Femelle  vert  plus  foncé  sur  le  dos,  sans  teinte  jaune  sur  le  front 
ni  sur  la  face  inférieure. 

Lo 

C.  pareola  (L.)  typique  çf 
C.  pareola  atlantica 
n.  subsp,  o^ 

COTINGIDAE 

30.  —  Pachyrhamphus  niger  Spix 

DENDROCOLAPTIDAE 

31.  —  Synallaxis  terrestris  Jard. 

Iris  brun.  Se  rencontrent  par  paires  sur  le  sol  de  la  forêt. 
Cette  espèce  se  distingue    nettement  de  Synallaxis  laemosticla 
Sclat.  par  son  dos  brun  olive  au  lieu  de  marron  foncé,  sa  tète  tirant 


loi.  (peau) 

Gulinen. 

Queue. 

Aile. 

Tarse. 

ir* 

7 

40 

71 

19 

128 

8 

52 

82 

24 

140  COMTE    DE    DALMAS 

sur  le  gris,  ses  rémiges  et  rectrices  plus  claires,  sa  gorge  beaucoup 
plus  blanche,  enfin,  par  sa  poitrine  et  son  abdomeu  clairs  presque 
pas  striés,  au  lieu  de  marron  roux  vif  fortement  flammulé  comme 
dans  le  Synallaxis  laemosticta  de  Colombie. 

32.  —  SCLERURUS   ALBIGULARTS    SwaiuS. 

Iris  brun.  Se  rencontrent  par  paires  sur  le  sol  dans  les  parties  de 
forêt  très  denses. 

Une  seule  femelle,  identiquement  semblable  à  celles  de  la  Côte 
de  Paria  (Venezuela). 

33.  —  Dendrornis  susurrans  (Jard.). 

Iris  noir.  Se  rencontrent  par  paires  dans  la  forèt,  grimpant  le 
long  des  troncs  d'arbres. 

Cette  espèce,  décrite  par  Jardine  sur  des  oiseaux  provenant  de 
l'île  de  Tobago,  est  assez  distincte  de  la  forme  du  continent  pour 
en  être  séparée  spécifiquement.  Aussi  je  propose  le  nom  de  Dendror- 
ni-i  Jardinet  n.  nom.  pour  l'espèce  voisine  de  la  Côte  de  Paria. 

Le  Dendrornis  Jardinei  n.  nom.  diffère  du  Dendrornis  susurrans 
(Jard.)  par  sa  taille  plus  grande  (aile  110  au  lieu  de  95),  sa  gorge 
jaunâtre  au  lieu  de  blanc  pur,  sa  tête  moins  noire  et  moins  nette- 
ment tranchée  et  son  croupion  roux  plus  large  s'avanrant  plus 
loin  sur  le  dos  ;  ce  dernier  caractère  est  encore  plus  net  chez  le  Den- 
drornis nana  (Lawr.)  provenant  de  Bogota,  de  Panama  et  du  Chiri- 
qui  [D.  nana  (Lawr.)  a  les  ocelles  de  la  poitrine  plus  allongées  que 
dans  les  Dendrornis  susurrans  (Jard.)  cUardinei  n.  nom.  où  elles 
sont  plus  arrondies). 

La  forme  de  l'île  de  Trinidad,  pour  laquelle  je  propose  le  nom  de 
Dendrornis  consohrinus  n.  nom.,  forme  le  passage  entre  les  Dendror- 
nis susurrans  (Jard.)  et  Dendrornis  Jardinei  n.  nom.,  mais  diffère  de 
chacun  d'eux  par  des  caractères  suffisamment  tranchés  pour  ce 
groupe  d'Oiseaux  difficile. 

Le  Dendrornis  consobrinus  est  de  taille  à  peu  près  égale  au  Den- 
drornis Jardinei  (i\\\e  108),  mais  sa  gorge  est  blanche  comme  dans  le 
Dendrornis  susurrans  et  son  croupion  roux  est  presque  réduit  aux 
couvertures  caudales.  Il  diffère  du  Dendrornis  susurrans  par  sa  taille 
plus  grande,  par  les  ocelles  de  sa  poitrine  et  de  sa  tête  plus  espacées, 
par  le  manque  de  roux  dans  le  bas  du  dos,  enfin,  par  sa  nuque 
noire  se  prolongeant  sur  le  haut  du  dos  au  lieu  d'être  brusquemeut 
tranchée  de  ce  dernier. 

Les  dimensions  du  bec  sont  de  peu  d'importance  dans  ce  groupe, 
car  on  peut  observer  de  grandes  variations  de  longueur  d'un  indi- 
vidu à  l'autre  dans  la  même  espèce. 


NOTE   SUR    UNE   COLLECTION    DOISEAUX    DE    l'iLK    DE   TOBAGO        141 
FORMICARIIDAE 

34.  —  Thamnophilus  doliatus  (L). 
Iris  jaune. 

35.  —  Dysithamnus  semicinereus  Sclat. 
Iris  noir. 

Les  Oiseaux  de  Tobago  sont  semblables  à  ceux  de  la  Côte  de 
Paria  (Venezuela). 

36.  —   FORMICIVORA  tobagensis  n.  sp. 

Mâle  :  Tête  et  dos  noir  mélangé  de  gris,  surtout  sur  les  longues 
plumes  du  croupion  ;  le  centre  des  plumes  de  la  tète  plus  foncé, 
formant  des  stries  d'avant  en  arrière  à  peine  indiquées.  Front  gris 
et  sourcils  blancs.  Rémiges  noires,  les  secondaires  seules  frangées 
de  gris-blanc  ;  couvertures  alaires  noires,  terminées  de  blanc  pur. 
Rectrices  noires,  les  externes  ayant  leur  moitié  externe  et  une  large 
terminaison  blancbes.  Lores,  côtés  de  la  tête,  plumes  auriculaires 
et  toute  la  surface  inférieure,  ainsi  que  les  sous-caudales,  noir  mat  ; 
flancs  garnis  de  longues  plumes  soyeuses  blanches.  Plumes  axil- 
laires  noires,  et  partie  interne  inférieure  des  rémiges  blanches.  Iris, 
bec  et  pattes  noirs. 

Femelle:  Surface  supérieure  gris-brun.  Ailes  brunes  bordées 
extérieurement  de  la  même  couleur  que  le  dos.  Couvertures  alaires 
terminées  de  blanc  teinté  de  fauve.  Rectrices  brun-noir  marquées 
de  blanc  comme  chez  le  mâle.  Front,  sourcils,  lores,  joues,  plumes 
auriculaires  et  gorge  blanc  sale.  Poitrine,  abdomen,  lianes  et  sous- 
caudales  fauve  clair  uniforme  sans  aucune  marque  foncée.  Plumes 
axillaires  et  dessous  de  l'aile  blancs.  Iris  noir,  pattes  brunes,  man- 
dibule inférieure  claire. 

Lon;,'.  iot.  (peau).       Ciilnien.  Oueiic.  Ailf.  Tarse. 

Dimensions:     d"  123  13  58  55  il 

9  113  13  .55  53  20 

Se  rencontrent  par  paires,  sautillant  de  branche  en  branche  dans 
le  bas  des  fourrés  épais. 

Cette  espèce  nouvelle  se  distingue  nettement  des  Formicmna 
grisea  (Bodd.),  intermedia  Cab.,  rufatra  (Lafr.  et  d'Orb.)  et  des 
formes  de  ce  groupe,  par  le  dos  du  mâle  qui  ne  montre  aucune 
trace  de  brunâtre  et  par  la  face  inférieure  de  la  femelle  uniformé- 
ment fauve  clair. 


142  COMTE   DE    DALMAS 

TROCHILIDAE 

37.  —  Glalcis  hirsuta  (Gmel.). 

38.  —  Campylopïehus  ensipennis  (Swains). 

39,  —  Florisuga  mellivora  (L.j. 

L'Oiseau  de  Tobago  est  plus  grand  avec  le  bec  plus  loug,  ce 
dernier  caractère  surtout  accentué  chez  la  femelle. 

cf     aile  75,     queue  55,     culmeu  exposé  24 
9  70  47  23 

40.  —  Saucerottea  Wellsi  Boucard. 

Le  nom  de  Tobaci  de  Gnielin  ne  peut  s'appliquer  à  cet  Oiseau. 
M.  E.  Simon  et  moi  avons  dit  pour  quelles  raisons  nous  estimions 
qu'il  devait  disparaître  de  la  nomenclature  (Liste  de  Trochilidae 
du  Venezuela,  Congrès  Ornithologique  Inlcrnational,  Paris,  1900). 
M.  Boucard  en  a  donné  une  description  sous  le  nom  de  Saucerottea 
Welbi,  mais  en  attribuant,  par  erreur  je  pense,  l'île  de  Grenade 
comme  habitat  à  l'espèce  ;  elle  n'a  jamais  été  trouvée,  à  ma  connais 
sance.  dans  cette  île,  et  M.  Wells  a  possédé  des  Oiseaux  de  Tobago 
recueillis  par  un  chasseur  envoyé  par  lui,  fait  d'où  peut  provenir 
l'erreur  de  localité  supposée.  Dans  tous  les  cas,  la  forme  de  l'île  de 
Tobago  est  identique  aux  types  de  Saucerottea  Welld  Boucard, 
actuellement  au  Muséum  de  Paris. 

Les  Saucerottea  Feliciae  (Less.),  erythronota  (Less.)  et  Welhi 
Boucard  sont  très  voisins,  mais  peuvent  cependant  être  maintenus 
spécifiquement  séparés  à  cause  de  l'habitat  insulaire  des  deux 
derniers. 

J'ignore  de  quelle  localité  exacte  du  Venezuela  provenait  le  type 
de  Ornismyia  Feliclae  de  Lesson,  car  plusieurs  formes  variées  se 
rencontrent  dans  les  diverses  régions  de  ce  pays.  Ceux  du  delta  de 
rOrénoque  ont  les  sous-caudales  rousses,  avec  les  rectrices  bleu 
foncé  connue  les  Saucerottea  criithronota  de  Trinidad. 

Ceux  de  la  côte  de  Paria  ont  les  rectrices  plus  bleu  d'acier  et  les 
sous-caudales  roux  vif,  sans  mélange  de  foncé  ni  même  de  blanc 
chez  les  adultes;  c'est  cette  forme  que  M.  Ricbmond  a  décrite  sous 
le  nom  d'Amazilia  Aliciae  ("The  Auk",  vol.  XII,  1895,  page  368)  sur 
des  Oiseaux  provenant  de  l'île  Margarita,  qui  peut  être  considérée 
comme  faisant  partie  du  littoral  continental  de  la  Côte  de  Paria. 

Enfin,  ceux  du  Venezuela  occidental,  tout  en  ayant  aussi  les 
rectrices  bleu  d'acier,  paraissent  avoir  les  sous-caudales  mélangées 
de  foncé  sans  être  roux  vif. 


NOTE    SUR    L'NK   COLLECTION    d'oISEAUX    DE   l'iLE    DE   TOBAGO         143 

Sur  les  nombreuses  séries  de  ces  oiseaux  que  j'ai  sous  les  yeux, 
tués  par  moi  ou  par  mes  chasseurs,  je  puis  distiuguer  les  caractères 
suivants  : 

Simcerottea  enjthronota  (Less.)  des  montagnes  au  nord  de  l'île  de 
Trinidad  :  rectrices  bleu  noir  ;  sous-caudales  avec  centre  bronzé 
plus  ou  moins  violacé  et  plus  ou  moins  bordé  de  blanc,  mais  sans 
couleur  rousse  (uu  seul  des  exemplaires  tués  par  moi  à  l'extrême 
pointe  sud-ouest  de  l'ile,  qui  touche  au  delta  de  l'Orénoque,  fait 
exception)  ;  tête  et  dos  vert,  devenant  d'une  riche  couleur  bronzée 
sur  le  croupion  et  se  terminant  par  les  couvertures  caudales  violet- 
pourpre  (dans  ce  groupe  d'oiseaux,  la  couleur  bronzée  du  dos  est 
assez  variable  et  doit  être  considérée  comme  un  caractère  secondaire). 

Saucerottea  Feliciae  (Less.)  de  la  côte  de  Paria,  du  Cumana  et  de 
l'île  Margarita  :  rectrices  un  peu  moins  larges  et  bleu  d'acier  en 
dessous;  sous-caudales  chez  l'adulte  uniformément  roux  vif,  plus 
claires  et  quelquefois  blanchâtres  chez  le  jeuûe,  mais  sans  marques 
foncées  ;  tête  et  dos  vert  légèrement  bronzé  sur  le  croupion  et  se 
terminant  par  les  couvertures  caudales  violacées  à  leur  base  mais 
largement  terminées  de  roux.  (Le  caractère  du  brillant  de  la  tête 
distinctif  des  sexes  donné  par  M.  Richmond  n'est  pas  assez  net  pour 
les  différencier  la  plupart  du  temps,  surtout  dans  le  plumage 
d'hiver  et  de  printemps.) 

Saucerottea  IVellsi  Boucard  de  l'île  de  Tobago  :  taille  plus  grande 
que  les  deux  précédents,  mais  bec  d'égale  longueur  et  par  consé- 
quent relativement  plus  petit,  contrairement  à  la  description  de 
0.  Salvin  (C.  B.  AL,  vol.  XVI,  pag.  226);  queue  très  légèrement  plus 
fourchue,  à  rectrices  plutôt  plus  larges  et  d'un  noir-bleu  plus  mat  ; 
sous-caudales  plus  foncées  et  presque  entièrement  violet-pourpre, 
imperceptiblement  frangées  de  blanc  ;  couleur  générale  verte  plus 
vive  et  moins  vert-jaune,  surtout  sur  la  partie  antérieure  de  la  tête 
qui  forme  nettement  une  plaque  brillante  ;  dos  vert  brillant  foncé, 
bronzé  doré  sombre  vers  le  bas  et  le  croupion,  se  terminant  par  des 
couvertures  caudales  entièrement  pourpre-violet.  Les  sexes  sont 
semblables. 

4L  —  Chrysolampis  MOSQurrus  (L.) 

GYPSELIDAE 

42.  —  CfliETURA  GUYANENSis  Hartert. 

ALCENIDAE 

43.  —  Ceryle  AMERiCANA  (Gmcl.) 
Iris  brun. 


144         NOTE    SUR    UNE   COLLECTION    DOISEAUX    DE    L'ilE    DE   TABAGO 

MOMOTIDAE 

44.  —  MoMOTus  SwAiNsoNi  Sclat.. 

Iris  rouge.  Se  reucontrent  par  paires  dans  la  forèt.  Les  deux 
sexes  sont  semblables. 

TROGONIDAE 

45.  —  Trogon  collaris  Vieill. 
Iris  brun. 
Semblable  à  celui  du  continent. 

PICIDAE 

46.  —  Chloronerpes  rubiginosus  (Swaiu.) 

Non  seulement  l'Oiseau  de  Tobago  a  la  poitrine  et  le  cou  plus  brun 
(E.  HARcrrT,  C.  B.  M.,  vol.  XVIII,  p.  88),  mais  aussi  le  ventre  jaune- 
olive  beaucoup  plus  foncé  que  celui  de  la  Côte  continentale.  Un 
mâle,  probablement  plus  âgé,  a  la  face  inférieure  entièrement  brun 
foncé  à  l'exception  des  barres  transversales  qui  sont  jaune  brun. 

47.  —  Melanerpes  terricolor  (Berlepsch). 

Iris  brun. 

48.  —  Dendrobates  Kmivi  (Malh.) 
Iris  brun. 

GALBULIDAE 

49.  —  Galbula  ruficauda  Cuv. 

COLUMBIDAE 

50.  —  Chamaepelia  rufipennis  Gray. 
Iris  couleur  chair. 

51.  —  Leptoptila  Verreauxi  Bp. 
Iris  jaune. 

CHARADRIIDAE 

52.  — ïringoides  macularius  (L.). 
Iris  brun. 

ARDEIDAE 

53.  —  Leugophoyx  candidissima  (Gmel.) 
Iris  jaune  pâle. 

PHAETHONIDAE 

54.  —  Phaethon  americanus  Grant 
Iris  brun. 

PODOCIPEDIDAE 

55.  —  PODOCIPES  DOMINICUS  (L.) 

Iris  jaune.  Se  trouvent  par  paires  dans  les  marais. 


145 


CROISIÈRES  DU  YACHT  CHAZALIE  DANS  L'ATLANTIQUE. 
MOLLUSQUES 

PAR 

PH.  DAUTZENBERG. 

(Planches  IX  et  X). 

M.  le  Comte  R.  de  Dalmas  ayant  bien  voulu  nous  communiquer 
les  Mollusques  récoltés  au  cours  de  deux  voyages  accomplis  en  1893 
et  en  1896  sur  son  yacht  Chazalie,  nous  en  avons  entrepris  l'étude 
et  nous  en  présentons  aujourd'hui  la  liste. 

En  1896,  M.  de  Dalmas  était  accompagné  par  J.  Versluys  J»", 
d'Amsterdam,  qui  l'a  aidé  à  recueillir  les  animaux  inférieurs. 

Notre  liste  renferme  444  Mollusques  testacés  et  2  Brachiopodes. 
Les  trois  quarts  environ  proviennent  des  Antilles,  des  Iles  Sous-le- 
Vent  et  de  quelques  points  de  la  côte  septentrionale  de  l'Amérique 
du  Sud  ;  44  ont  été  recueillis  au  Cap  Blanc  et  dans  la  Baie  du 
Lévrier  ;  32  à  l'îlot  Branco,  à  Madère  et  à  Ténérife  ;  7  proviennent 
de  pêches  pélagiques;  enfin,  les  excursions  à  terre  ont  fourni  un 
contingent  d'une  quarantaine  d'espèces  terrestres  et  d'eau  douce. 

Nous  avons  représenté  sur  les  deux  planches  qui  accompagnent 
notre  travail,  13  espèces  et  une  variété  que  nous  considérons 
comme  nouvelles. 

La  classification  suivie  est  celle  du  Manuel  du  D^  P.  Fischer. 

La  synonymie  est  limitée  aux  références  originales  et  à  celles 
qui  nous  ont  servi  à  identifier  les  spécimens  examinés. 

Un  tableau  des  stations  qui  ont  fourni  des  Mollusques  est  destiné 
à  éviter  la  répétition  des  dates  des  récoltes,  etc.  Il  suffira  de  s'y 
reporter  pour  trouver  les  renseignements  qui  ne  figurent  pas 
dans  la  liste  elle-même. 

L'intérêt  de  la  collection  rapportée  par  M.  de  Dalmas  réside  non 
seulement  dans  la  découverte  de  formes  nouvelles  ;  mais  aussi 
dans  les  renseignements  précis  qu'elle  fournit  pour  plusieurs 
espèces  déjà  connues  ;  mais  dont  l'habitat  était  resté  jusqu'à 
présent  inconnu  ou  douteux. 

Méra,  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xm.  —  10. 


146 


PH.    DAUTZENBERG 


ST.A.TIONS 


1 

DATES 

LOCALITÉS 

•-"^"-^ .^..^ 

1 

10-14  janvier  1895 

Madère 

2 

))                )) 

» 

excursion  à  terre. 

3 

l;i-2o            » 

ïénérife 

i 

»                » 

» 

excursion  à  terre. 

5 

17  ^'nrler  189o 

Guadeloupe 

excursion  à  terre. 

5bis 

»            » 

)) 

littoral. 

H 

24            » 

lie  Harbuda 

7 

2:i          » 

» 

excursion  à  terre. 

7bi^ 

»          )) 

lie  Antigoa 

S 

27             » 

lie  Saint-Barthclemy 

0 

1"  mars  1895 

lie  Saint-Martin 

excursion  à  terre. 

10 

8-13        » 

Martinique 

excursion  à  terre. 

11 

15            » 

lie  Sainte-Lucie 

excursion  à  terre. 

\1 

28           » 

Golfe  de  Paria  (Venezuela) 

sur  la  patte  de  l'an- 

cre mouillée  par 
SO"-  de  fond . 

18 

4  avril  1895 

Yacua  (Venezuela) 

excursion  à  terre. 

14 

6  mai  1895 

Cap  Blanc  (Afrique) 

1!i 

7        » 

))                » 

dragage  dans  la  baie. 

16 

8         » 

»                » 

excursion  à  terre 

17 

9         » 

Baie  du  Lévrier  (Afrique) 

dragage  vase  molle. 

18 

29  décembre  1895 

11(H  Branco  (Iles  du  Cap  Vert) 

1!) 

))                   rt 

»                       » 

dragage  25'". 

:^0 

14  janvier  1896 

Martinique 

i\ 

))                1) 

» 

dragage  36"". 

'22. 

»                » 

» 

excursion  à  terre. 

'23 

))                » 

Ile  Sainte-Lucie 

24 

20               )) 

Près  des  Iles  Testigos 

dragage  11'". 

25 

20               » 

»                    » 

dragage  40'". 

26 

»                » 

»                    » 

dragage  80'". 

27 

2.±                )) 

Carupano  (Venezuela) 

28 

23               » 

Ile  Blanquilla 

côte. 

29 

24               » 

lie  Marguerita 

30 

»                » 

» 

lagune. 

31 

25               » 

1) 

littoral. 

32 

27               » 

Cumana  (Venezuela) 

33 

»                » 

,)                 » 

dragage  20'°. 

34 

30               )) 

Embouchure  de  la  rivière 
de  Cariaco 

33 

31                » 

Golfe  de  Cariaco 

36 

P'  février  1896 

lie  Tortuga 

dragage  45'". 

.   '   37 

3                 1) 

Curaçao  (bords  du  Schotte- 

gat) 

: 

CROISIERES    DU   YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   L  ATLANTIQUE 


147 


a; 

DATES 

LOCALITÉS 

38 

4  février  189<i 

Golfe  de  Maracaïbo 

dragage  18™. 

30 

»               )) 

»                  » 

dragage  65". 

40 

5               » 

»                   »  (Paraguana) 

41 

»               » 

Santa-Marta 

dragage  15'". 

42 

9               » 

»            » 

dragage  40"' . 

43 

11                » 

»             n 

plage. 

44 

13                » 

»             » 

dragage  23'". 

45 

))                )) 

»             1) 

excursion  à  terre. 

46 

15                » 

Sierra  de  Santa-Marta 

excursion  à  terre. 

47 

18               )) 

Santa-Marta 

48 

29                » 

»            » 

dragage  30'". 

49 

18                » 

Baie  de  Taganga  (S"-Marta) 

marée . 

50 

29               » 

Gairaca  (Santa-Marta) 

dragage  15"'. 

51 

))                » 

>)                     H                  » 

dragage  30'". 

52 

2  mars  1896 

Rio-Hacha  (Goajira) 

dragage  6'". 

53 

»          » 

»                  » 

dragage  20'". 

54 

10          » 

Bahia-Honda  (    »     ) 

plage. 

53 

»          » 

»                 » 

dragage  5'". 

56 

30          » 

Kingston  (Jamaïque) 

port. 

57 

avril  1896 

Mer  des  Sargasses 

pêche  de  surface. 

Classe  :  GASTEROPODA. 


Ordre  :  PULMOXATA. 


Sous-ordre  :  GEOPHILA. 


Famille  :  Helicidae. 


1.  Hélix  (Caprinus)  dentiens  Férussac. 

1820  1851.  Hélix  dentiens  Férussac,  Hist.  Nat.  MolL,  I,  p.  147, 
pl.48,fig.  2;  pi.  49 S  fig.  2. 

1878.  H.  dentiens  Fér.,  Poulsen,  Catal.  \V.  Jnd.Sh.,  p.  5. 

1889.  H.  {Dentellaria)  dentiens  Fér.,  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of 
Conch.  Struct.  and  Syst.,  (2),  V,  p.  84,  pi.  28,  fig.  10  à  15. 

1894.  H.  {Caprinus)  dentiens  Fér.,  Pilsbry,  ibidem,  IX,  p.  91. 

Martinique  Stn.  22.  —  Cette  espèce  est  également  connue  de  la 
Guadeloupe  et  de  Cayenne. 


148  PH.    IJAUÏZENBERG 

2.  Hélix  (Caphlnus)  badia  Férussac. 

1820-1851  llelix  hadia  Férussac,  Prodr.,  p.  35  et  Hist.  Nat.  Mail., 
1,  p.  150,  pi.  56,  fig.  1  à  4. 

1878.  //.  badia  Fér,,  Poulsen,  Catai  W.  Ind.  Sh.,  p.  5. 

1889.  //.  [Denlellaria)  budia  Fér.,  Pilsbry  mTryoo,  Man.  of  Cunck. 
Strucl.  and  Syst.,  (2),  V,  p.  86,  pi.  29,  fig.  25,  26,  27,  29,  30. 

1894.  //.  (Caprinus)  badia  Fér.,  Pilsbry,  ibide7n,lX,  p.  91. 

Martiuique  Stiis.  10,  '2,2.  —  Connu  également  de  la  Guadeloupe, 
Sainte-Lucie  et  Cayenne. 

3.  Hélix  (Caprinus)  okbicllata  Férussac. 

1820-1851.  Heiix  orbiciiUUa  Férussac,  Prodi\,  p.  32;  Uisl.  Nat. 
MolL,  p.  117,  pi.  47,  fig.  3,4. 

1889.  //.  [Dentellarm)  orbiculala  Fér.,  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  uf 
Conch.,  (2),  V,  p.  86,  pi.  28,  fig.  1,  2.  3,  4. 

1894.  //.  (Caprinus)  orbicalala  Fér.,  Pilsbry,  ibidem,  IX,  p.  91. 

Sainte-Lucie  Stu.  11. —  Connu  aussi  de  la  Martinique  et  de  la 
Guyane. 

4.  Hélix  (Caprinus)  JosEPHiNifi  Férussac. 

1820-1851.  Hélix  .losephime  Fér.,  Prodr.,  p.  35 et  Hist.  i\al.  Mail., 
I,  p.  151,  pi.  56,  fig.  5  à  10. 

1889.  H.  [Dentellaria)  Josepliiriie  Fér.,  Pilsbry  m  Tryon,  ilianua/o/" 
Conch.,  (2),  V,  p.  88,  pi.  29,  lig.  31,  32,  33. 

1894.  H.  [Caprinus)  Josephi7ice  Fér.,  Pilsbry,  ibidem,  IX,  p.  91. 

Guadeloupe  Stn.  5.  —  Habite  aussi  Nevis,  Saint-Kilts  et  la 
Dominique. 

5.  Hélix  (Eudoxus)  modesta  Férussac. 

1821.  Hélix  modesta  Férussac,  Prodrome,  p.  71  et  Hist.  Nat.  MolL, 
1,  p.  114,  pi.  42,  fig.  1. 

1888.  H.{Henncycla)  modesta  Vér.,  Tvyon,  Manualof  Conch.  Struct. 
andSyst.  (2),  t.  IV,  p.  167,  pi.  50,  (ig.  62,  63,  64. 

Ténérife  Sln.  4. 

6.  Hélix  (Plebecula)  nitidiuscula  Sowerby. 

1824.  Hélix  nitidiuscula  Sowerby,  Zooloyical  Journal,  I,  p.  57, 
pi.  111,  lig.  4. 

1888.  H.  [Plebecula)  nitidiuscula  iiow.,  Tryon,  Manual  of  Conch., 
(2),  IV,  p.  188,  pi.  51,  fig.  33,  34,  35,  19. 

Madère,  Stn.  2. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  149 

7.  Hélix  (HELiG0MANEs)LiNEATA01ivi,var.  cANARiENSisShuttleworth. 

1792.  Hélix  lineata  Olivi,  Zoologia  Adriatica,  p.  177. 
1872.   H.  canariensis  Shutlleworth,  mss.,  in  Mousson  Bév.  Faun. 
Malacol.  des  Canaries,  p.  33. 

1887.  H.  marilima  Drap.,  Tryon  (ex  parte),  Manual  of  Conchology, 
(2),  IH,  p.  235,  pi.  56,  fig.  41.  42  (tantum). 

Ténérife,  Stn.  4. 

8.  Hélix  (Monilearia)  monilifera  Webb  et  Berthelot. 

1833.  Hélix  moniliferayv.  et  B.  Annales  des  Sciences  Nat.,  XXVIII, 
Syn.  315. 

1888.  H.  (Xerophila)  moiiUifera  W.  et  B.,  Tryon,  Man.  ofConch., 
(2),  IV,  p.  20,  pi.  4,  fig.  43,  44. 

Ténérife,  Stn.  4. 

9.  Hélix  (Monilearia)  phalerata  Webb  et  Berthelot. 

1833.  Hélix  phalerata  Webb  et  Berthelot,  Ann.  des  Se.  Nat., 
XXVIIl,  Syn.  317. 

1888.  H.  {Xerophila)  phalerata  W.  et  B.,  Tryon,  ManofConch.,  (2), 
IV,  p.  19,  pi.  3,  fig.  31,  32,  33. 

Ténérife,  Stn.  4. 

10.  Hélix  (Caracollina)  affigta  Férussac. 

1820-1851.  Hélix  affi-cta  Férussac,  Prodrôm",  p.  151  et  Hist.  Nat. 
MolL,  I,  p.  372,  pi.  66,  fig.  5. 

1887.  //.  (Caracollina)  affi.cta  Fér.,  Tryon,  Man.  ofConch.,  (2),  IH, 
p.  122,  pi.  24,  fig.  52,  53.  54. 

Ténérife,  Stn.  4. 

11.  Hélix  (Caracollina)  hispidula  Lamarck. 

1822.  Carocolla  hispidula  Lamarck,  Anim.  sans  vert.  VI,  2'  partie, 
p.  99. 

1887.  H.  (Caracollina)  hispidula  Lk.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  (2), 
p.  122,  pi.  25,  fig.  70. 

Ténérife,  Stn.  4. 

12.  Hélix  (Otala)  lacte\  Millier,  var.  canariensis  Mousson. 

1872.  Hélix  lactea  Mùller,  var.  canariensis  Mousson,  Revis.  Faune 
Malac.  Canaries,  T^.  71. 
Ténérife,  Stn.  4. 


150  PH.    DAUTZENBERG 

13.  Hélix  (Hrmicycla)  plicaria  Lamarck. 

1822.  Heliûc  plicaria  Laniarck,  Anim.  sans  vert.,  VI,  2®  p.,  p.  87, 
et  Encycl.  Méthod.,  pi.  462,  fig.  3. 

1888.  H.  (Hemicycla)  plicaria  Lk.,  Tryon,  Man.  of  Concli.,  (2), 
IV,  p.  151,  pi.  49,  fig.  51,  52. 

Ténérife,  Stn.  4. 

14.  Hélix  (Eremina)  Duroi  Hidalgo. 

1886.  tielix  Duroi  Hidalgo,  Journal  de  Conchyliologie,  t.  XXXIV, 
p.  152,  pi.  VIII,  fig.  1,  l^  Ib. 

1888.  H.  (Eremina)  Duroi  Hid.,  Tryon, /Wan.  of  Conch.,  (2),  IV 
p.  128,  pi.  45,  fig.  38,  39,  40. 
Cap  Blanc,  Stn.  16. 

15.  Hélix  (Euparypha)  pisana  Millier. 

1774.  Hélix  pisana  Mûller,  Historia  Vermium,  II,  p.  60. 

1887.  H.  [Xerophila]  pisana  Miill.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  (2),  III, 
p.  224,  pi.  53,  fig.  36,  37,  38,  39.  40. 

Ténérife,  Stn.  4. 

16.  Hélix  (Euparypha)  geminata  Mousson. 

1872.  Hélix  geminata  Mousson,  Réms.  Faune  Malac.  Canaries,  p.  29. 
1887.  H.  [Xerophila]  pisana  Miill.,  var.  geminata  Mouss.,  Tryon, 
Man.  of  Conch.,  (2),  III,  p.  224. 
Ténérife,  Stn.  4. 

17.  Strophocheilus  (Borus)  oblongus  Millier. 

1774.  Hélix  oblonga  Muller,  Historia  Vermium,  II,  p.  86. 

1895.  Strophocheilus  oblongus  Miill.,  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of 
6'onc/j.,  (2),X,  p.  29. 

Yacua  (Venezuela)  Stn.  13.  Cette  espère  se  rencontre  dans  les 
Petites  Antilles  du  Sud  et  dans  l'Amérique  Méridionale,  jusque 
dans  rUrugay. 

Famille  :  OrtlialicidcT. 

18.  Orthalicus  ZEBRA  Millier. 

1774.  Buccinvm  zébra  Millier,  Historia  Vermium,  II,  p.  138. 

1792.  Bulimus  undatus  Bruguière,  Encycl.  Méthod.,  I,  p.  320. 

1870.  Orthalicus  zébra  Miill..  Crosse  et  Fischer,  Expl.  Se.  Mexique, 
p.  441. 

1899.  Oxystyla  undata  Briig.,  Pilsbry  in  Man.  of  Conch.,  (2),  XII, 
p.  105,  pi.  27,  fig.  16  à  26. 

Santa  Marta,  Stn.  45. 


CROISIÈRES   DU   YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    L'ATLANTIQUE  151 

Famille  :  Bulimnlidse. 

19.  Plegochilus  Dalmasi  nov.  sp. 

PI.  IX,  fig.  1,  1. 

Testa  imperforata,  ovata,  tennis  ac  subpellucida.  Anfractus 
4  1/2  convexi,  sutura  impressa  irregulariterque  crenulata  sejuncti  : 
primi  tenuissime  decussati,  ceteri  nitentes  ac  plicis  iDcrementi 
irregularibus  ornati.  Spire  brevis  et  obtusa.  Anfr.  ultimus  permag- 
niis,  antice  descendens.  Apertura  ovalis.  Columella  angusta, 
arcuata,  superne  paululum  torta.  Labrum  anguste  margiaatum  ac 
paene  reflexum.  Margines  callo  tenuissimo  ac  translucido  juncti. 

Color  saturate  corneus.  Sutura  anguste  albo-  flavescente  mar- 
ginata.  Peristoma  albidum. 

Longit.:  26  millim.,  latit.  :  16  millim.  ;  apertura,  cum  peristomate, 
16  1/2  millim.  alta,ll  millim.  lata. 

Coquille  imperforée,  de  taille  relativement  petite,  de  forme  ovale, 
mince,  subtranslucide,  composée  de  4  1/2  tours  convexes,  séparés 
par  une  suture  bien  marquée  et  irrégulièrement  crénelée.  Tours 
embryonnaires  mats,  finement  chagrinés  ;  les  suivants  luisants  et 
ornés  de  plis  d'accroissement  très  irréguliers.  Spire  courte,  obtuse 
au  sommet.  Dernier  tour  très  grand,  descendant  vers  l'ouverture. 
Ouverture  ovale,  assez  grande,  columelle  étroite,  arquée,  faible- 
ment tordue  au  sommet.  Labre  étroitement  bordé  et  à  peine 
réfléchi.  Bords  de  l'ouverture  reliés  par  une  callosité  mince  et 
transparente. 

Coloration  d'un  brun  corné,  assez  foncé.  Suture  étroitement 
bordée  de  blanc  jaunâtre  ;  péristome  blanc  rosé  ;  intérieur  de  l'ou- 
verture brun,  de  même  nuance  que  l'extérieur  de  la  coquille. 

Le  Plecochilus  Dalmasi  est  remarquable  par  sa  taille  petite,  pour 
le  genre,  sa  forme  bien  ovale,  sa  spire  courte,  son  test  mince,  son 
péristome  très  étroitement  bordé,  ainsi  que  par  sa  coloration 
uniforme,  sans  taches  ni  flammules. 

20.  Drymaeus  MULTiFASCiATUs  Lamarck,  var.  albicans  Mazé. 

1822.  Bulimns  niultifasciatus  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  VI, 
2*  partie,  p.  123. 

1874.  But.  niultifasciatus  Lk.,  var.  albicans  Mazé,  Journ.  de  Conch., 
t.  XXII,  p.  163. 

1878.  Bul.  niultifasciatus  Lk.,  Poulsen  Catal.  West  IndiaShells,  p.  o. 

1899.  Drymaeus  niultifasciatus  var.  athicans  Pilsbry  in  Tryon, 
Man.  of  Conch.,  2'^  ser.,XII,  p.  16. 

Martinique,  Stn.  22. 


152  PH.    DAUTZENBERG 

21.  Drymaeus  elongatus  Bolten. 

1798.  Hélix  elongata  Bolten,  Muséum  Boltenianum ,  p.  107. 
1899,  Drymaeus  elongatus  Boit.,  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of  Conch., 
(2),XII,  p.  23,  pi.  11,  fig.  1  à  26. 
Berbuda,  Stn.  7. 

22.  Drymaeus  multilineatus  Say. 

1825.  Bulimus  muUilineatus  Say,  Journ.  Acad.  Nat.  Se.  of  Philad., 
t.  V,  p.  120. 

1899.  Drifmaeus  muUilineatus  Say,  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  (2),  XII,  p.  27,  pi.  11,  fig.  27  à  33. 

Santa  Marta,  Stn.  43. 

23.  BuLiMULus  (Orthotomium)  exilis  Gmelin. 

1790.  Hélix  exilis  Gmelin,  Syst.  Nat.,  Edit.  XIII,  p.  3668. 
1897.  Bulimulus  exilis  Gmel.,  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of  Conch., 
(2),  XI,  p.  37,  pi.  9,  fig.  61  à  67. 
Martinique,  Stn.  22  ;  Guadeloupe,  Stn.  5;  Saint-Martin,  Stn.  9. 

24.  Bulimulus  (Orthotomium)  martinicencis  Pfeifïer. 

1846.  Bulimus  martinicensis  Pfeiff^r,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond., 
p.  40. 

1897.  Bulimulus  martinicensis  Pfr.,  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  (2),  XI,  p.  47,  pi.  9,  fig.  47,  48,  49. 

Martinique,  Stn.  10. 

25.  Bulimulus  (Protoglyptus)  SANCT^-LuciiE  Smith, 

var.   LuciiE  Pilsbry. 

1889.  Bulimus  ( Leptomerus )  Sanctœluciœ  Smith,  in  Ann.  andMag., 
N.  H.,  (6),  III,  p.  403. 

1897.  Bulimulus  (Protoglyptus)  Sanctœluciœ  Sm.,  var.  Luciœ  Pils- 
bry in  Tryon,  Man.  of  Conch.,  (2),  XI,  p.  86,  pi.  12,  fig.  43 

Sainte-Lucie,  Stn.  11. 

Famille  :  Cylindrellidae. 

26.  Cylindrella  collaris  Férussac. 

1820.  Hélix  (Cochlodina)  collaris  Férussac,  Prodrome,  n°  507. 

1851.  Cylindrella  collaris  Fér.  et  Deshayes,  Hist.  Nat.  MolL,  II, 
2e  partie,  p.  231,  pi.  163,  fig.  7. 

1862.  Cylindrella  collaris  Fér.,  Pfeiffer,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2«édit.,  p.  41,  pi.  4,  fig.  29 à  34 

1878.  Cglindrella  collaris  Fér.,  Poulsen,  Catal.  W.  Ind.  Sti.,  p.  6. 

Martinique,  Stn.  22. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CH/VZALIE  ))    DANS    l'aTLANTIQUE  153 

Famille  :  PnpidaB. 

27.  Cerion  uva  Linné. 

1758.  Turbo  uva  Linné,  Sifst.  Nul.  edit.,  X,  p.  765. 

1852.  Papa  uva  Lin.,  Kiister,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2e  édit., 
p.  5,  pi.  1,  fig.  3,  4. 

1878.  Pupa  uva  Lin.,  Poulsen,  Catal.  yv.  Ind.  Sh.,  p.  4. 
Curaçao,  Stn.  37. 

Famille  :  Steno^yridœ. 

28.  Stenogyra  octona  Chemnitz. 

1786.  Hélix  octona  Chemnitz,  Conch.  Cab.,  IX,  p.  190,  pi.  136, 
fig.  1264. 

1853.  Achatina  octona  Ch.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  I,  p.  168, 
pL  11,  fig.  4,  5,  6. 

1878.  Achatina  octona  Ch.,  Poulsen,  Catal.  W.  Ind.  Sh.,  p.  6. 
Martinique,  Stns.  10  et  22;  Sainte-Lucie,  Stn.  11. 

Sous-ordre  :  HYGROPHILA. 

Famille  :  Limnaeid^. 

29.  Planorbis  guadelupensis  Sowerby. 

1830.  Planorbis  guadelupensis  Sowerby,  Gênera  ofShells,  G.  Pla- 
norbis, fig.  2. 

1886.  Planorbis  guadelupensis  Sow.,  Clessin,  Monogr.  in  Conch. 
ab.,  2«  édit.,  p.  50,  pi.  8,  fig.  7,  8,  9. 

Guadeloupe,  dans  un  ruisseau,  Stn.  5. 

30.  Planorbis   Schrammi  Crosse. 

1864.  Planorbis  Schrammi  Crosse,  m  Journ.  de  Conch.,  XII,  p.  153, 
pi.  VII,  fig.  2,  2. 

1886.  Planorbis  Schrammi  Cr.,  Clessin,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
p.  192,  pi.  29,  fig.  8. 

Martinique,  Stn.  22,. 

31.  Planorbis  lugidus  Pfeifïer. 

1839.  Planorbis  lucidus  Pfeifïer,  m  Wiegman's  Arch.  filr  Natur- 
geschichte,  V,  p.  354. 

1886.  Planorbis  lucidus  Pfr.  Clessin,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2« 
édit.,  p.  193,  pi.  29,  fig.  2 

Martinique,  Stn.  22. 


154  PH.    DAUTZENBERG 

32.  Planorbis  gultraïus  d'Orbigny. 

1853.  Planorbis  cultratus  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  I,  p.  196, 
pi.  XIV,  rig.5,8. 

1886.  Planorhia  cultratus  d'Orb.,  Clessin,  Monogr.inConch.  Cab., 
p.  148,  pi.  22,  fig.  3. 

Santa-Marta,  Stn.  45. 

Cette  espèce  n'a  été  signalée  jusqu'à  présent  que  de  Cuba,  la 
Guadeloupe  et  la  Martinique. 

Famille  :  Physidae. 

33.  Physa  Sovverbyana   d'Orbigny. 

1853.  Physa  Sowerbyana  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  I,  p.  190, 
pi.  XIII,  fig.  11,  13. 

1878.  Physa  Sowerbyana  d'Orb.,  Poulsen,  Catal.  \V.  Inâ.  Sh.,  p.  5. 

1886.  Physa  Sowerbyana  d'Orb.,  Clessin,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
p.  281,  pi.  40,  fig.  4. 

Martinique,  Stn.  22  ;  Santa-Marta,  Stn.  45. 

Le  Ph.  Sowerbyana  est  connu  de  la  Martinique,  de  Cuba,  du 
Brésil,  du  Pérou  et  de  la  Patagonie. 

34.  Physa  Orbignyi  Mazé. 

1853.  Physa  acuta  d'Orbigny  (nec  Draparnaud),  Moll.  de  Cuba,  l, 
p. 191. 

1883.  Aplecta  Orbignyi  Mazé,  Catal.  Moll.  Guadeloupe,  in  Journ. 
de  Conch.,  t.  XXXI,  p.  30. 

Martinique,  Stn.  10.  Localisé,  à  la  Guadeloupe,  dans  l'habitation 
«  La  Jacinthe  »,  à  Basse-Terre  (Mazé). 

Sous-ordre:  THALASSOPHILA. 
Famille  :  Siphonariidae. 

35.  SiPHONARiA  LINE0LATA  d'Orbigny. 

1853.  Siphonaria  lineolaia  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  1,  p.  232, 
pi.  XVII,  fig.  13,  15. 

1856.  Siphonaria  palpebrum  Reeve,  Conch.  Iconica,  pi.  IV,  fig.  18», 
18b. 

Ile  Marguerita,  Stn.  31  ;  Bahia  Honda,  Stn.  54.  Espèce  décrite 
par  d'Orbigny  d'après  des  spécimens  provenant  des  environs  de  La 
Havane. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  155 

36.  Williamia  Gussonii  0.  G.  Costa. 

1829.  Ancijlus?  Gussonii  0.  G.  Costa,  Osserv.  Zool.  Isola  Pantel- 
laria,  p.  10. 

1886.  Williamia  Gussonii  0.  G.  C,  Bucquoy,  Dautzenberg  et  G. 
DoUfus,  Moll.  du  Roussillon,  I,  p.  481,  pi.  LI,  tig.  14,  15. 

Ilot  Branco  (Cap-Vert)  Stns.  18  et  19. 

Habitat  :  Méditerranée  ;  Océan  Atlantique,  aux  Iles  Canaries  et 

Madères. 

Famillle  :  Oadiniidie. 

37.  Gadinia  Garnoti  Payraudeau. 

1826.  Gadinia  Garnoti  Payraudeau,  Moll.  de  Corse,  p.  94,  pi.  V, 
fig.  3,  4. 

1886.  Gadinia  Garnoti  Payr.,  Bucquoy,  Dautzenberg  et  G.  DoUfus, 
Moll.  duRouss.,  I,  p.  483,  pi.  LIV,  fig.  13,  14,  lo,  16. 

Ilot  Branco  (Cap-Vert),  Stn.  18. 

Exemplaire  de  grande  taille  (diam.  maj.  15,  min.  13,  altit.  8  1/2 
millim.)  de  cette  espèce  méditerranéenne  bien  connue. 

Ordre  :  OPISTHOBRANCHIATA. 

Sous  ordre  :  TECTIBRANCHIATA. 
Famille  :  TornatinidsB. 

38.  Tornatina  Candei  d'Orbigny. 

1853.  Bulla  Candei  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  I.  p.  128,  pi.  IV, 
fig.  1,2,  3,  4. 

1875.  Tornatina  pusilla  Môrch  (nec  Pfeifïer),  Catal.  in  Malakoz. 
Blàtter,  p.  171. 

1893.  Tornatina  Candei  d'Orb.,  Pilsbry  m  Tryou,  Man.  of  Conrh., 
XV,  p.  185,  pi.  22,  fig.  21,  22  ;  pi.  50,  fig.  27,  28,  29. 

Bahia  Honda,  Stn.  55. 

Cette  espèce  n'a  encore  été  citée  que  de  Cuba,  de  Nassau  (Nouvelle 
Providence),  de  la  Jamaïque  et  de  quelques-unes  des  Petites 
Antilles  :  Saint-Thomas,  Guadeloupe,  Martinique. 

39.  VoLVULA  PERSiMiLis  Môrch. 

PI.  IX,  fig.  10,  10. 

1875.    Volmtta  yersimilis  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Blàtter   p.  179. 
1893.    Volvula  persimilis  Môrch,  Pilsbry  mTryon,  Man.  ofConcli., 
XV,  p.  236. 
Cumana,  Stn.  33, 


156  PH.    DAUTZKNBFRG 

C'est  bieu  à  tort  que  M.  Dali  a  supposé  que  cette  espèce  de  Môrch 
pouvait  être  identique  au  Volvula  oxytata  Bush.  Le  persimilis  est, 
en  effet,  une  coquille  bien  plus  cylindrique,  à  ouverture  beaucoup 
plus  étroite  qui  ressemble  bien  davantage  au  Volvula  (mgustata  A. 
Adams,  des  Philippines  (ïhes.  Conch.,  II,  p.  596,  pi.  125,  fig.  153)  ; 
mais  cette  espèce  d'Adams  ne  possède  pas  de  stries  transversales. 
Le  Volxula  cylindrica  Carpenter  (Annals  and  Magazine  of  Natural 
History,  1865,  p.  179)  de  Californie,  a  aussi  la  même  forme  générale 
mais  ne  possède  aucune  sculpture  spirale  et,  de  plus,  son  ouverture 
est  bien  moins  rétrécie  au  milieu. 

Nous  croyons  utile,  afin  de  trancher  la  question,  de  faire  figurer 
le  spécimen  recueilli  par  M.  de  Dalmas,  qui  concorde  absolument 
avec  la  diagnose  de  Morch  et  de  donner  ici  une  description  plus 
complète  de  l'espèce  : 

Testa  tennis  ac  subpellucida,  convoluta,  elongato-cylindracea, 
antice  acuminata,  poslice  rotundata.  Aufractus  ultimus  ad  apicem 
mucronalus  spirara  omnino  obtegens,  superne  ac  inferne  slriis 
aliquot  transversis  indistincleque  punctatis  cinctus.  Apertura 
perangusta,  prope  basim  vero  patula,  totam  testae  altitudinem 
occupât.  Columella  brevis,  callosa  et  subobliqua.  Labrum  acute- 
marginatum,  superne  ac  inferne  arcuatum,  in  medio  rectiusculum 
et  etiam  subcoarctatum. 

Color,  sub  epidermide  flavido,  albus.  Altit.  5  1/2,  latit.  2  millim. 

Coquille  mince  el  subpellucide,  enroulée,  de  forme  cylindrique 
allongée,  acuminée  au  sommet,  arrondie  à  la  base.  Dernier  tour 
enveloppant  complètement  la  spire,  terminé  en  pointe  au  sommet. 
Surface  lisse  au  milieu  et  présentant  aux  deux  extrémités  quelques 
stries  transversales  assez  écartées  et  légèrement  ponctuées.  Ouver- 
ture occupant  toute  la  hauteur  de  la  coquille,  très  étroite  au  milieu, 
à  peine  élargie  au  sommet;  mais  largement  ouverte  à  la  base. 
Columelle courte,  épaisse,  un  peu  oblique.  Labre  simple,  tranchant, 
rectiligne  et  même  légèrement  étranglé  au  milieu,  arrondi  au 
sommet  et  à  la  base. 

Coloration  blanche,  sous  un  épidémie  mince,  de  couleur  fauve. 

Famille:  ScaphaiidridaB. 

40.  ScAPHANDER  Watsoni  Dali. 

1881.  Scaphander  ">  Watsoni  Dali,  Bull.  Muséum  of  Comp.  ZooL, 
IX,  p.  99. 

1889.  Se.  Watsoni  Dali,  Report  «  Blake  »  Gastr.  in  Bull.  Mas.  of 
Comp.  ZooL,  XVIII,  p.  52,  pi.  XVII,  fig.  10. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZAI.IE  »    DANS    l' ATLANTIQUE  157 

Iles  Testigos,  Stu,  26. 

Le  Scaphander  Watsotù  a  été  dragué  par  le  «  Blake  »  sur  divers 
points  de  la  Mer  des  Antilles,  de  54  à  324  brasses. 

41  ?  Atys  Sandersoni  Dali. 

1881.  Atys'}  Sandersoni  DjiII,  Bull.  Mus.  Com}).  Zool.,\X,  p.  99. 

1889.  .4  tys  ?  Sandersoni  Dali,  Report  «  Blake  »  Gastr.  in  Bull.  Mus. 
Comp.  Zooï.,  XVIII,  p.  54,  pi.  XVII.  fig.  7. 

Martinique,  Stn.  21. 

C'est  avec  beaucoup  d'hésitaliou  que  je  lapporte  à  VAl(js  Sander- 
soni une  coquille  recueillie  par  M.  de  Dalinas,  car  sa  forme  est  un 
peu  plus  allongée,  sa  columelle  est  plus  lordue  et  plus  saillante 
dans  le  haut  et  ses  stries  transversales  sont  plus  nombreuses  à 
chaque  extrémité.  Je  possède  un  aulre  spécimen  identique  prove- 
nant de  la  collection  Recluz  et  étiqueté  par  lui  :  BuUa  oiulea  Recluz, 
Guadeloupe.  Celte  espèce  n'a  probablement  jamais  été  publiée. 

UAtys  .Sandersoni  a  été  dr'à^ué  par  le  «  Blake  o  :  près  de  Santa 
Cruz  (38  brasses)  ;  à  Cuba  (220  brasses)  et  au  large  de  Baliia  Honda. 

Î2,.  Atys  caribaea  d'Orbigny. 

1853.  BuUa  caribaea  d'Orbigny,  Mail,  de  Cuba,  I,  p.  127,  pi.  IV, 
fig.  21  à  24. 

1875.  BuUa  caribaea  d'Orb.  Môrcli,  Catal.  in  Malakoz.  Blàlter, 
p.  172. 

1893.  Bulla  caribaea  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  oj  Conch.,  XV,  p.  274, 
pi.  48,  fig.  12. 

Santa-Marta,  Sln.  42;  Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

Déjà  indiqué  comme  vivant  à  la  Jamaïque,  à  Cuba,  à  St-Thomas, 
à  la  Guadeloupe  et  à  la  Martinique. 

Famille  :  BiiUidae. 

43,  Bulla  Adansoni  Philippi. 

1847.   Bulla  Adansoni  Philippi,  Zeitschr.  fier  Malakoz.,  p.  121, 

1891.  Bulla  striata  Brug,  var.  Adansoni  Phil.,  Dautzenberg,  Voyage 
de  la  Mélita,  p.  10. 

1893.  Bulla  Adansoni  Phil,,  Pilsbry  ùîTryou,  Man..  ofConch.,  XV, 
p.  333,  pi,  38,  fig,  61. 

Cap  Blanc,  Stn.  14;  Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

var.  ndnor  Dunker. 
Cap  Blanc,  Stn.  14. 


158  PH.    DAUTZENBERG 


44.  BuLLA  soLiDA  Gmelio. 


1790.  Bulla  solida  Gmelin,  Syst.  Nat.  edit.  XIII,  p.  3434. 

1853.  Bulla  ampulla  d'(»rbigQy  (non  Linné),  Moll.  de  Cuba,  I,  p.  121. 

1875.  Bullea  solida  Gm.,  iMorch,  Catal.  in  Malakoz.  Blatter,  p.  173. 

1893.  Bulla  solida  G  m.,  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of  Conch.,  XV, 
p.  335,  pi.  43,  fig.  1,  2;  pi.  38,  fig.  54,  pi.  37,  fig.  36.  37,  38. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56;  Bahia-Honda,  Stn.  54;  Gairaca 
(Santa-Marta)  Stu.  51.  Espèce  bien  connue  des  Antilles  et  du  Golfe 
du  Mexique. 

45.  Bulla  occn)ENTALis  A.  Adams. 

1855.  Bulla  occidenlalis  A.  Adams  in  Sowerby,  Thés.  Conch.,  II, 
p.  577;  pi.  CXXII,  fig.  72,  73. 

1875.  Bullea  occidenlalis  A.  Ads.,  Môrcb,  Catal.  in  Malakoz.  Blatter, 
p.  174. 

1893.  Bulla  occidentalis  A.  Ads.,  Pilsbry  in  Tryon,  Man  of  (Jonch., 
XV,  p.  331,  pi.  38,  fig.  51  à  60;  pi.  39,  fig.  77,  78. 

Barbuda,  Stn.  6  ;  Anligoa,  Stn.  7  bis;  Golfe  de  Paria  (Venezuela), 
Stn.  12. 

Espèce  très  commune  dans  tout  le  golfe  du  Mexique.  M.  de  Dalmas 
l'a  également  trouvée  fossile  à  Barbuda. 

46.  Bulla  amygdalus  Dillwyn. 

1817.  Bulla  amygdala  Dillwyn,  Descr.  Catal.  1,  p.  480. 

1853.  B.  striata  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  I,  p.  122. 

1875.  B.  ibyx  (Meuschen)  Môrch,  Catal.  Malakoz.  Blatter,  p.  173. 

1893.  B.  amygdala  Dillw.,  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of  Conch.,  XV, 
p.  329,  pi.  38,  fig.  49,  50,  62,  63,  64,  65  ;  pi.  39,  lig.  79. 

Santa-Marta,  Stn  43. 

Le  Bulla  amygdalus  est  répandu  dans  toutes  les  Indes  Occiden- 
tales. 11  diffère  du  Bulla  occidentalis  par  l'absence  de  stries  décur- 
rentes  microscopiques. 

47.  Haminea  glabra  A.  Adams. 

1855.  Bulla  (Haminea)  glabra  A.  Adams  m  Sowerby,  Thés  Conch., 
II,p.  581,  pi.  CXXIV,  fig.  96. 

1875.  Haminea  Petlti  Morch  (non  d'Orbigny),  Catal.  in  Malakoz. 
Blatter,  p.  174. 

1893.  H.  glabra  A.  Ads.,  Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of  Conch.,  XV, 
p.  356,  pi.  43,  fig.  18. 

Santa-Marta,  Stn.  41  ;  Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  51.  Cet  Haminea 
est  connu  de  Saint-Tbomas  (Swift). 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  GUAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  1o9 

48.  Haminea  elegans  Gray. 

1825.  Buila  elegans  Gray,  Ann.  o[ Philos.,  N.  Ser.  IX,  p.  408. 

1875.  Haminea  Guildingi  Svv.,  Môrch,  Gâtai,  in  Malakoz.  Blatter, 
p.  174. 

1893.  H.  elegans  Gray,  Pilsbry  in  ïryon,  Mon.  of  Conch.,  XV, 
p.  355,  pi.  40,  fig.  88,  pi.  41,  iig.  37,  38,  39. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56;  Santa-Marta,  Stns.  41  et  44. 

Famiiie  :  Aplustridae. 

49.  Hydatina  physis  Linné. 

1758.  Bulla  physis  Linné,  Syst.  Nat.,  edit,  X,  p.  727. 

1875.  B.  physis  Lin.  Môrcli,  Gâtai,  in  Malakoz.  Blatter,  p.  175. 

1893.  Hydatina  physis  Lin.,  Piisbry  w  Tryon,  j/an.  of  Conch.,  XV, 
p.  387,  pi.  45,  fig.  14  à  17. 

Batiia-lionda,  Stn.  54. 

Ce  Mollusque  a  un  habitat  extrêmement  étendu;  on  le  trouve  en 
Australie,  au  Japon,  à  l'Ile  Maurice,  dans  la  Mer  Rouge,  sur  les 
côtes  occidentales  d'Afrique  et  enfin  aux  Antilles  et  dans  le  Golfe 
du  Mexique. 

Famille  :  Aplysiidae. 

50.  ApLYsiA  sp? 

Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  50. 

Coquille  jeune  impossible  à  identifier  avec  certitude. 

Famille  :  Atlantide. 

51.  Atlanta  Peroni  Lesueur. 

Atlanta  Peronii  Lesueur,  Journal  de  physique,  t.  85,  p.  391, 
pi.  11,  fig.  1,2. 

1835-1843.  Atl.  Peronii  Les.,  d'Orbigny,  Voyage  dans  l'Amérique 
Méridionale,  t,  V,  p.  171,  pi.  XII,  fig.  1  à  15. 

1852.  Atl.  Peronii  Les.,  Eydoux  et  Souleyet,  Voyage  de  la  Bonite, 
p.  373,  pi.  19,  fig.  1  à  8. 

Pêche  de  surface  lat.  nord  30*^,  long,  ouest  70°,  14  avril  1896, 
8  heures  du  soir. 

PTEROPODA. 

Les  recherches  de  Boas  et  de  Pelseneer  ont  démontré  que 
les  Ptéropodes  ne  sont  autre  chose  que  des  Opislhobranches  modi- 
fiés par  leur  habitat  à  la  surface  de  la  mer. 


KiO  PH.    DAUTZENBËHG 

THECOSOMATA. 

Famille  :  OavoliniidaB. 

32.  Cavolinia  LONGiROSTRis  (Lesueur)  Blainville. 

1821.  Hyalaca  loîigirostris  Lesueur  mss.  in  Blainville,  Dict.  des 
Se.  Nat.,  t.  XX 11,  p.  81. 

1887.  Cavolinia  longiroatris  Les.,  Pelseneer,  Challenger  Plero- 
poda,  p.  79.. 

Pèche  de  surface  près  des  îles  Tesligos,  19  janvier  1896,  après-midi. 

53.  Cavolinia  uncinata  (Rang  mss.)  d'Orbigny. 

1836.  Hyalaca  uncinata  Rang  mss,  in  d'Orbigny,  Voyage  dans 
l'Amérique  Méridionale,  t.  V,  p.  93,  pi.  V,  lig.  11  à  15. 

1887.  Cavolinia  unciîiata  Rang,  Pelseneer,  Challenger  Pteropoda, 
p.  84. 

Pêciie  de  surface  près  des  lies  Testigos,  19  janvier  1896,  drag.  au 
large  des  îles  Testigos  par  80". 

54.  Clio  pyramidata  Linné. 

1767.  Clio  pyramidata  Linné,  Syst.  Nat.  edit.  Xll,  p.  1094. 

1887.  C.  pyramidata  Lin.,  Pelseneer,  (challenger  Pteropoda,  p.  63. 

Pêche  de  surface,  lat.  N.  30*^,  long.  0.  70%  8  heures  du  soir. 

55.  Cllo  (Creseis)  acicula  Rang. 

1828.  Creseis  acicula  Raug.  Notice  sur  quelques  MoU.  nouv.  du 
genre  Cleodora,  etc  ,  in.  Ann.  des  Se.  Nat.,  t.  XIll,  p.  318,  pi.  XVII, 
fig.  6. 

1887.  Clin  (Creseis)  acicula  Rang,  Pelseneer,  Challenger  Pteropoda, 
p.  51. 

Pèche  de  surface  près  des  îles  Tesligos, 19  janvier  1896,  après-midi. 

56.  Clio  (Creseis)  vihgula  Rang. 

1828.  Creseis  virgula  Rang,  Notice  sur  quelques  Moil.  nouv.  du 
genre  Cleodora,  etc.,  in  Ann.  Se.  Nat.,  t.  XIII,  p.  316,  pi.  XVII,  fig.  2, 

1887.  Clio  (Creseis)  virgula  Raug,  Pelseneer,  Challenger  Pteropoda, 
p.  48. 

Pèche  desurface,  près  desîles  Testigos,19  janvier  1896, après  midi. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANïIQUE  161 

Ordre  :  PROSOBRAXCHIATA. 

Sous-ordre  :  PECTINIBRANCHIATA. 
TOXOGLOSSA. 

Famille  :  Terebridae. 

57.  Tererra  dislocata  Say. 

1822.  Cerithinm  dislocatum  Say,  Journ.  Acad.  of  N.  Se.  Philad.,  II, 
p.  135. 

1885.  Terebra  dislocata  Say,  Tryon(ex  parte),  Man.  of  Conch.,  VII, 
p.  18,  pi.  4,  lig.  63  (tantum). 

Cumana,  Stn,  33;  Bahia  Honda,  Stii.  55;  Rio  Hacha,  Stus.  52  et 
53;  Santa  Marta,  Stas.  41,  42  et  44. 

Espèce  fort  variable  sous  le  rapport  de  la  sculpture  et  de  la  colo- 
ration. Chez  certains  exemplaires  les  sillons  décurrents  découpent 
les  côtes  longitudinales  de  manière  à  former  des  séries  de  granu- 
lations. 

Famille  :  Conidae. 

58.  CoNus  (CoRONAxis)  MUS  Hwass. 

1792.  Conus  mus  Hwass  in  Bruguière,  Encycl.  Méthod.,  I,  2'îpart., 
p.  630. 

1884.  C.  mus  Hw.,Tryon  (ex  parte),  Man.  of  Conch.,  VI,  p.  19, 
pi.  5,  fig.  72  (tantum). 

Martinique,  Stn.  20;  Bahia  Honda,  Stn.  54. 

59.  CoNus  (Asprella)  verrucosus  Hwass. 

1792.  Conus  verrucosus  Hwass  in  Bruguière,  EneycL  Méthod.,  I, 
2«  part.,  p.  708. 

1884.  C.  verrucosus  Hw.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  VI,  p.  78,  pi.  24, 
fig.  12. 

Cumana,  Stn.  33;  Bahia  Honda,  Stns.  54 et  55;  Rio  Hacha,  Stn.  52; 
Sauta-Marta,  Stns.  41  et  47. 

Exemplaires  tubercules  et  exemplaires  dépourvus  de  tubercules. 

60.  Conus  (Lithoconus)  papilionageus  Hwass. 

1792.  Conus  papiiionaceus  Hwass  in  Bruguière,  Encycl.  Méthod.,  I, 
2e  part.,  p.  665. 

1884.  C.  proteus  Hw.  var.  papiiionaceus  Hw.,  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  VI,  p.  12,  pi.  2,  Éig.  35. 

Gap.  Blanc,  Stn.  14.  ' 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  m".  —  H. 


162  PH.    DAUTZENBERG 

61.  CoNus  (Leptoconus)  centurio  Born. 

1780.  Conus  centurio  Boni,  Test.  Mus.  Caes.  Vindob.,  p.  153,  pi.  7, 
fig.  10. 

1884.  C.  centurio  Born,  Tryou,  Man.  of  Conch.,  VI,  p.  33,  pi.  9, 
fig.  68. 

Ile  ïortuga,  Stn.  36. 

62.  Conus  (Rhizoconus)  floridanus  Gabb. 

1868.  Conus  [loridanus  Gabb,  American  Journ.  of  Conch.,  IV, 
p.  195,  pi.  15,  fig.  4. 

1884.  C.  (loridanus  Gabb,  Tryou,  Man.  of  Conch.,  VI,  p.  38,  pi.  11, 
fig.  4,  5. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stu.  39;  Rio  Haclia,  Sto.  53. 

Ce  Conus  n'avait  été  signalé  jusqu'à  présent  que  de  la  Floride  et 
des  lies  Bahamas. 

63.  Conus  (Rhizoconus)  Lorenzianus  Cheninitz. 

1795.  Conus  Lorenzianus  Chemuitz,  Conch.  Cah.,  XI,  p.  51,  pi.  181, 
fig.  1754,  1755. 

1884.  C.  Lorenzianus  Cheniu.,  ïryon,  Man.  of  Conch.,  VI,  p.  35, 
pi.  10,  fig.  79. 

Sauta-Marla,  Stu.  42. 

L'habitat  :  Indes  Uccidenlales  assigné  par  Weiukaufï  à  cette 
espèce  et  que  Tryou  regardait  comme  très  incertain,  se  trouve 
confirme  par  l'exemplaire  rapporté  par  M.  de  Dalmas. 

64.  Conus  (Rhizoconus)  optabilis  A.  Adams. 

1853.  Conus  optahilis  A.  Adams,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond.,  p.  116. 

1858.  C.  optabilis  A.  Ads.,  Sowerby,  Thés.  Conch.,  111,  p.  15, 
pi.  16,  fig.  364. 

1884.  C.  oijtabilis  A.  Ads.,  Tryou,  Man.  of  Conch.,  VI,  p.  38, 
pi.  38,  pi.  11,  fig.  9. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39. 

La  patrie  du  Conus  optabilis  était  jusqu'à  présent  inconnue. 

65.  Conus  (Stephanoconus)  cedonulli  Hwass. 

1792.  Conus  cedonulli  Hwass  in  Bruguière,  Encycl.  Méthod.,  I, 
2^=  partie,  p.  602  ;  pi.  316,  Jig.  1  à  9. 

1884.  C.  nehulosus  Tryon  (ex-parte,  non  Hwass),  Ma)i.  of  Conch., 
VI,  p.  28,  pi.  7,  fig.  32,  33,  34  (tantum). 

llesTestigos,  Stn.  26. 

L'exemplaire  de  celte  rare  espèce,  rapporté  par  le  «  Chazalie»  est 


CROISIÈRES    DU    YACHT    ('  CHAZALIE  »    DANS    L* ATLANTIQUE  163 

remarquable  par  sa  spire  très  élevée.  C'est  à  tort,  selon  nous,  que 
Tryon  a  réuni  le  Conus  cedonutli  au  Conus  neimbsus. 

66.  Conus  (Chklyconus)  testudinarius  Martini. 

1773.  Conus  testudinarim  Martini,  Concli.  Cah.,  II,  p.  2o0,  pi.  55, 
fig.  605. 

1884.  C.  testudinarius  Mart.,  Tryon,  Man.  ofConch.,  VI,  p.  65, 
pi.  20,  fig.  18. 

Iles  Testigos,  Stu.  24. 

Le  Conus  testudinarius  est  connu  des  Indes  Occidentales,  de 
l'archipel  du  Cap-Vert,  ainsi  que  de  la  côte  occidentale  d'Afrique. 

67?  Conus  (Chelyconus)  mediterraneus  Hwass, 
var.  rubens  B.  D.  D. 

1882.  Conus  (Chelyconus)  mediterraneus  Bvug.  var.  rubens  Bucquoy, 
Dautzeoberg  et  G.  DoUfus,  Mollusques  du  RousslUon^  I,  p.  83,  pi.  XIII, 
fig.  21,  22. 

Ilot  Branco,  Stus.  18  et  19. 

C'est  avec  doute  que  nous  rapportons  à  cette  variété  du  Conus 
mediterraneus  4  spécimens  très  jeunes,  rapportés  par  M.  de  Dalmas. 

68.  CoNUS  (Chelyconus)  goerulescens  Chemnitz. 

1795.  Conus  coerulescens  Chemnitz,  Conck.  Cab.,  XI,  p.  54,  pi.  182, 
fig.  1762,  1763. 

1884.  C.  mediterraneus  Hw.  var.  coerulescens  (Ch.)  aucl.  Tryon, 
Man.  ofConch.,  VI,  p.  66,  pi.  21,  fig.  30,  31. 

Cap  Blanc,  Stu.  14. 

69.  Conus  (Chelyconus)  Loveni  Krauss. 

1848.  Conus  Loveni  Krauss,  Die  Siïdafrik.  Moll.  p.  131,  pi. VI,  fig.  25. 

1881.  Chelyconus  Loveni  Kr.  De  Rochebrune,  Faune  de  l'Arch.  du 
Cap  Vert,  in  Nouo.  Arc  h.  du  Muséum,  p.  287. 

1884.  Conus  rosaceus  (Chtz)  auct,  var.  tinianus  Reeve  (non  Hwass), 
Tryon  (ex  parte)  Man.  of  Conch.,  VI,  p.  56,  pi.  17,  fig.  38  (tantum). 

Ilot  Branco,  Stn.  18. 

Cette  espèce  citée  du  Cap  de  Bonne  Espérance  et  de  Natal,  par 
Krauss,  a  été  recueillie  plus  tard  à  Saint-Vincent  du  cap  Vert 
(Rochebrune). 

70.  Clavatula  muricata  Lamarck,  var.  sagerdos  Reeve. 
1845.  Pleurotoma  sacerdos  Reeve,  Conch.  Iconica,  pi.  XX,  fig.  172. 


164  PH.    DAUTZENBERG 

1884,  Clavatula  muricataLk.,  Tryou  (ex  parte),  Mun.  of  Conch., 
VI,  p.  229,  pi.  18,  fig.  19;  pi.  30,  fig.  77  (tantum). 
Cap  Blanc,  Stn.  15. 

71.  Pleurotoma  virgo  Lamarck. 

1822.  Pleurotoma  virgo  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  VII,  p.  94. 

1884.  Pi.  viri/o  Lam.,  Trvoii,  Man.  of  Conch.,  VI,  p.  168,  pi.  3, 
fig.  32. 

Martinique,  Stn.  20;  îles  Testigos,  Stn.  26. 

Tryon  nous  semble  avoir  eu  raison  de  réunir  au  Pleurotoma  mrgo 
les  PL  Jelskii  et  Aniillarum  de  Crosse,  qui  paraissent  établis  sur  des 
spécimens  jeunes  de  cette  espèce. 

72.  Drillia  GiBBosA  Bom,  var.  minor,  nov.  var. 

PI.  IX,  flg.  2,  2. 

1780.  Murex  gibbosus  Boni.  Test.  Mus.  Caes.  Vindob.,  p.  321,  pi.  II, 
fjg.  12,  13. 

1884.  Drillia  gibbosa  Boru.,  Tryon,  Man.  ol  Conch.,  VI,  p.  179, 
pi.  9,  flg.  54. 

Martinique,  Stn.  20  ;  Bahia  Honda,  Stu.  55;  Rio  Hacha,  Sln.  52  ; 
Santa-Marta,  Stns.  41  et  42;  île  Marguerita,  Stn.  30. 

Tous  les  exemplaires  rapportés  par  M.  de  Dalmas  sont  beaucoup 

plus  petits  que  le  type  du  Drillia  gibbosa  :  le  plus  grand  ne  dépasse 

pas24millim.  de  hauteur  (tandis  que  la  forme  typique  a  48  millim.) 

et  certains  autres,  bien  adultes  également,  n'atteignent  même  que 

15  millim. 

73.  Drillia  leucocyma  Dali. 

1883.  Drillia  leucocyma  Dali,  Proc.  U.  St.  j\at.  Mus.,  VI,  p.  328, 
pi.  X,  flg.  8. 

1884.  D.  zébra  Lam.  var.  leucocyma  Dali,  Tryon,  Man.  of  Conch., 
VI,  p.  197,  pi.  34,  tîg.  2. 

Rio  Hacha,  Stn.  52. 

Cette  espèce  qui  n'avait  été  rencontrée  jusqu'à  présent  qu'à  Key 
West  (Floride),  nous  semble  différer  suITisamnient  du  Drillia  zébra 
pour  être  considérée  comme  distincte. 

74.  Drillia  pulchha  (Gray  mss.)  Reeve. 

1846.  Pleurotoma  pulchra  (Gray  mss.)  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi. 
XXXVni,  fig.  351. 

1884.  Drillia  zébra  Tryon  (ex  parle,  nec  Lamarck),  Man.  of  Conch., 
VI,  p.  196,  pi.  15,  lig.  18  (tantum). 

Santa-Marta,  Stn.  41. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l' ATLANTIQUE  165 

De  même  que  la  précédente,  cette  espèce  nous  paraît  avoir  été 
réunie  à  tort  par  Tryoa  au  Drillia  zébra. 

75.  Drillia  ostrearum  Stearns. 

1872.  Drillia  ostrearum  Stearns,  in  Proc.  Boston  Soc.  of  Nat.  Hist., 
XV,  p.  22. 

1884.  D.  ostrearum  St.,  Trvon,  Man.  ofConch.,  VI,  p.  197,  pi.  34, 
fig.  79. 

Rio  Hacha,  Stn.  52;  Santa-M^rta,  Stn.  41. 

Trouvé  sur  les  huîtres  en  Floride.  Les  spécimens  rapportés  par 
le  ((  Chazalie  »  montrent  que  cette  espèce  se  propage  beaucoup 
plus  au  Sud. 

76.  Drillia  rhodochroa  nov.  sp. 

PI.  IX,  fig.  3,  3. 

Testa  solida,  nitidiuscula.  Spira  elata  et  turrita.  Anfractus  10 
convexiusculi,  sutura  parum  impressa  juncti,  lente  ac  regulariter 
crescunt  :  primi  2  levés  ac  mamillati,  ceteri  costis  longitudinalibus 
obliquis,  validis,  in  medio  tumidiusculis,  superne  in  fuoiculum 
subsuturalem  indistincte  discriminatum  confluentibus  ornati  et, 
inter  costas  transverse  regulariter  sulcati.  Costae  in  anfr.  ultimi 
pagina  dorsuali  deficiunt.  Araa  dorsualis  sulcis  transversis  ac  plicis 
incrementi  tantum  sculpta,  a  Costa  ultima  variciformi,  limitatur. 
Apertura  elongata,  superne  profundeemarginata,  interne  in  caudam 
brevem,  apertam,  anticeque  provectam  desinit.  Columella  callo 
crasso,  superneque  valde  progrediente  muuita.  Labrum  acutemar- 
ginatum,  extus  vero  prastextum,  superne  sinulum  profundum  aç 
anticecoarctatum  praebet. 

Color  roseus,  versus  apicem  fuscescens  ;  cost<e  longitudinales 
pallidiores  ;  area  dorsualis  pallide  fusca,  subpellucida. 

Longit.  :  11,  latit.  :  4  millim.  ;  apertura  4  millim.,  alta  2  millim. 
lata. 

Coquille  solide,  assez  luisante  Spire  élevée,  turriculée,  composée 
de  10  tours  légèrement  convexes,  croissant  lentement  et  régulière- 
ment, séparés  par  une  suture  peu  accusée.  Deux  tours  embryon- 
naires lisses  et  papilleux  ;  tours  normaux  ornés  de  côtes  longitu- 
dinales obliques,  fortes,  arrondies,  un  peu  renflées  au  milieu  et  se 
fondant  au  sommet  dans  un  bourrelet  subsutural  indistinctement 
limité.  Les  côtes  sont  à  peu  près  de  même  largeur  que  les  inter- 
valles et  ceux  ci  sont  garnis  de  sillons  décurrents  régulièrement 
espacés  et  de  stries  d'accroissement  peu  apparentes.  La  région 
dorsale  du  dernier  tour  ne  présente  que  des  plis  d'accroissement  et 
des  sillons  décurrents;  elle  est  limitée  d'un  côté  par  le  bourrelet  du 


166  PH.    DAUTZENBERG 

labre  et  de  l'autre  par  une  dernière  côte  longitudinale  plus  forte 
que  les  autres  et  variciforme.  Ouverture  allongée,  profoudément 
échancrée  au  sommet  et  terminée  à  la  base  par  un  canal  court, 
largement  ouvert  et  projeté  en  avant.  Columelle  presque  droite, 
garnie  d'une  callosité  épaisse  et  saillante  qui  se  dilate  encore  au 
sommet.  Labre  tranchant  au  bord,  pourvu  au  sommet  d'un  sinus 
très  profond,  étranglé  en  avant  par  l'expansion  du  bord  columellaire 
et  garni  d'un  bourrelet  externe  bien  développé. 

Coloration  d'un  fond  rosé,  sur  lequel  les  côtes  longitudinales  se 
détachent  en  rose  violacé  clair  ;  sommet  de  la  spire  teinté  de  brun  ; 
région  dorsale  du  dernier  tour  ornée  d'une  large  tache  brune.  Cette 
partie,  dépourvue  de  côtes  longitudinales,  est  plus  mince  que  le 
reste  de  la  coquille  et  un  peu  translucide. 

Rio  Hacha,  Stn.  52;  Sauta-Marta,  Stns.  41,  42  et  44. 

Par  sa  région  dorsale  du  dernier  tour  dépourvue  de  côtes  longi- 
tudinales, cette  espèce  se  rapproche  du  Drillia  gibbosa  ;  mais  son 
test  est  plus  luisant,  sa  sculpture  est  différente,  les  côtes  étant  obli- 
ques et  non  perpendiculaires;  le  bourrelet  subsutural  est  aussi 
moins  apparent. 

77.  Drillia  Chazaliei  nov.  sp. 

PI.  IX,  fig.  4,  4. 

Testa  solida,  oblongo-fusiformis.  Spira  elata,  turrita.  Anfractus 
H  gradati,  sat  lente  regulariterque  crescentes,  sutura  undulata  ac 
parum  conspicua  sejuncti.  Anfractus  primi  2  mamillati,  levés  ac 
nitentes,  sequeutes  3  costis  longitudinalibus  validis  ac  remotis  liris- 
que  transversis  tenuibus  sculpti  ;  ceteri  carina  insupra  subsuturali 
acuta  muniti.  In.  5  anfr.  ultimis,  carina  acutiuscula  et  undulata,  a 
sulco  concavo  utrinque  comitatur.  Costae  in  sulcis  non  conti- 
nuuntur.  Lirae  transversae  sensim  validiores  liuut  et  in  costas 
anfr.  ultimorum  tubercula  elïormant.  Apertura  elongala,  13/30 
altitudiuis  adaequans,  in  caudam  apertam  et  sat  provectam  desinit. 
Coluinella  rectiuscula,  callo  adnato  superneque  incrassato  muuita. 
Labrum  acutemarginatum  ac  superne  conspicue  sinuatum. 

Color  saturate  castaneus.  Apertura  intus  livide  caerulescens. 

Long.  30,  latit.  Qmillim.  ;  apertura  13  millini.  alta,  3  millini.  lata. 

•Coquille  solide,  allongée  fusiforme.  Spire  élevée,  turriculée, 
composée  de  11  tours  étages  croissant  assez  lentement  et  réguliè- 
rement et  séparés  par  une  suture  ondulée,  peu  distincte.  Deux 
tours  embryonnaires  mamillés,  lisses  et  luisants,  trois  suivants 
ornés  de  côtes  longitudinales  fortes,  renllées,  écartées  et  de  cordons 
décurrents  très  délicats.  Sur  les  derniers  tours  apparaît  une  carène 


CROISIÈRES    DU   YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   l'aTLANTIQUE  167 

subsuturale  d'abord  filiforme,  puis  plus  élevée  et  onduleuse.  Cette 
carène  s'écarte  graduellement  de  la  suture  et  est  alors  accompagnée 
au-dessous  d'un  sillon  décurrent  à  la  base  duquel  les  côtes  longi- 
tudinales viennent  s'effacer.  Les  cordons  décurrents  s'accentuent 
peu  à  peu  sur  les  derniers  tours  où  ils  déterminent  de  petits  tuber- 
cules en  rencontrant  les  côtes  longitudinales.  Ouverture  étroite 
allongée,  occupant  les  13/30  de  la  hauteur  de  la  coquille,  terminée 
à  la  base  par  un  canal  ouvert,  assez  allongé.  Columelle  presque 
droite,  garnie  d'une  callosité  appliquée  qui  s'épaissit  au  sommet. 
Labre  tranchant  au  bord,  pourvu  immédiatement  au  dessous  de  la 
carène,  d'un  sinus  bien  accusé  ayant  un  peu  plus  d'un  millimètre 
d'ouverture  et  autant  de  profondeur. 

Coloration  d'un  brun  noirâtre.  Columelle  brun  marron  ;  fond  de 
l'ouverture  garni  d'un  émail  bleuâtre,  livide. 

Gumana,  Stu.  33  ;  Rio  Hacha,  Stn.  52  ;  Santa-Marta,  Stn.  41  ; 
Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

Cette  espèce  se  rapproche  un  peu  du  Dn'Uia  maura  Sowerby,  de  la 
côte  pacifique  de  Colombie  ;  mais  elle  est  plus  effilée  à  la  base,  ses 
tours  sont  moins  anguleux,  son  canal  est  moins  large,  sa  carène 
subsuturale  est  séparée  de  la  suture  par  un  espace  plus  large,  etc. 

78.  Drillia  Claudoni  nov.  sp. 
PI.  IX,  fig.  3,  D. 

Testa  solida  et  elongata.  Spira  turrita.  Anfractus  9  convexi, 
sutura  impressa  sejuncti,  sat  lente  ac  regulariter  crescunt.  Anfr. 
primi  2  mamillati,  laevigati  ac  nitentes  ;  ceteri  costis  longitudi- 
nalibus  latis,  tumidis,  fere  contiguis,  lirisque  transversis  eminen- 
tibus  ac  costas  transgredientibus  sculpti.  Zona  subsuturalis  parum 
discriminata,  transversim  lirata  longitudinaliterque  arcuatim  sub- 
tiliter  plicata,  Costae  longitudinales  in  anfr.  ultimo  numerosiores 
ac  debiliores,  versus  basim  bifidae,  a  liris  transversis  granulatim 
secantur.  Apertura  angusta,  dimidiam  testae  altitudinem  aequans, 
superne  profunde  emarginafa,  inferne  in  caudam  brevem  angus- 
tequepatentem  desinit.  Columellarectiuscula,  calloadnato,  superne 
incrassato  ac  provecto  munita.  Labrum  acutemarginatum  a  sinulo 
subsuturali  everso,  angusto,  sed  profundo,  emarginatum,  deinde 
latissime  praetextum. 

Color  albidus,  versus  apicem  et  inter  costas  fuscescens.  Zona 
fusca  anfractum  ultimum  in  medio  cingit.  Labrum  fusco  margi- 
natum. 

Longit.  12,  latit.  3  millim.  ;  apertura  6  millim.  alta,  2  millim. 
lata. 


168  PH.    DAUTZENBERG 

Coquille  solide,  allongée.  Spire  lurriculée,  composée  de  9  tours 
convexes,  croissant  lentement  et  régulièrement,  séparés  par  une 
suture  bien  marquée.  Tours  embryonnaires  mamillés,  lisses  et  lui- 
sants. Tours  normaux  ornés  de  fortes  côtes  longitudinales  larges, 
renflées,  presque  contiguës  et  de  cordons  décurrents  bien  développés 
qui  passent  par-dessus  les  côtes.  Zone  subsutarale  mal  délimitée, 
ornée  de  cordons  décurrents  filiformes  et  de  plis  longitudinaux 
arqués,  très  délicats  et  assez  régulièrement  espacés.  Sur  le  dernier 
tour,  les  côtes  longitudinales  plus  nombreuses  et  moins  saillantes 
que  sur  les  précédents,  se  bifurquent  au-dessous  de  la  périphérie 
et  sont  rendues  granuleuses  par  les  cordons  décurrents.  Ouverture 
étroite,  occupant  la  moitié  de  la  hauteur  de  la  coquille,  profon- 
dément échancrée  au  sommet  et  terminée  à  la  base  par  un  canal 
court,  étroitement  ouvert  et  un  peu  infléchi  vers  la  droite.  Colu- 
melle  presque  verticale,  garnie  d'une  callosité  appliquée  qui 
s'épaissit  et  se  relève  au  sommet.  Labre  tranchant  au  bord,  pourvu 
dans  le  haut  d'un  sinus  profond  et  accompagné,  au-dessous  du 
sinus,  d'un  bourrelet  saillant  et  très  large  qui  se  développe  dans 
le  plan  de  l'ouverture  et  porte  de  nombreux  cordons  transversaux. 

Coloration  blanchâtre,  teintée  de  bruu  vers  le  sommet  de  la  spire, 
entre  les  côtes  longitudinales,  ainsi  que  le  long  du  bord  du  labre. 
Une  bande  peu  nette,  de  même  couleur,  règne  sur  le  dernier  tour, 
immédiatement  au-dessous  de  la  périphérie. 

Rio  Hacha,  Stn.  52. 

Cette  espèce  que  nous  dédions  à  M.  Edouard  Claudon,  rappelle 
par  le  bourrelet  du  labre  qui  se  développe  largement  dans  le  plan 
de  l'ouverture,  le  Pleurotoma  cardinalis  Reeve,  des  Iles  Philippines  ; 
mais  elle  en  diffère  totalement  par  sa  sculpture  et  sa  coloration. 
Elle  s'éloigne  encore  bien  davantage  du  PL  Dorvillae  Gray,  des 
Indes  Occidentales. 

79.  Drillia  Jousseaumei  nov.  sp. 

PI.  IX,  fig.  6,  6. 

Testa  solidiuscula,  elongato-fusiformis.  Spira  turrita.  Anfractus 
8  convexi  sutura  auguste  marginata  sejuncti  :  primi  3  levés,  ceteri 
costis  validis,  quam  interstitia  latioribus  ac  funiculis  transversis, 
costas  superantibus,  sculpti.  Gostae  in  anfr.  ultimo  debiliores  sunt 
atque  versus  basim  mox  evanescunt.  Zona  subsuluralis  distincte 
discrimiuata,  striis  incrementi  arcuatis  ac  tenuissimis  tantum 
sculpta.  Apertura  ovata  dimidiam  testae  altitudinem  fere  aequans, 
superneque  emarginata,  inferue  in  caudani  apertam,  rectam  et  sat 
longam  desinit  Columella  rectiuscula,  calloadnato  tenui,  superne 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   l'aTLANTIQUE  169 

vero  incrassato  ac  provecto  munita.  Labrum  acutemarginatum  , 
extus  praetextum  ac  subsuluram  profunde  sinuatum. 

Color  pallide  f  ulvus. 

Longit.  10,  latit.  4millim.  Apertura  5  millini.  alla,  2  millim.  lata. 

Coquille  assez  solide,  fusiforme,  allongée.  Spire  turriculée,  com- 
posée de  8  tours.  Trois  tours  embryonnaires  lisses  :  les  deux  premiers 
convexes,  le  troisième  anguleux  à  la  périphérie.  Tours  normaux 
convexes,  bordés  immédiatement  sous  la  suture,  par  un  funicule 
filiforme. Zone  subsuturale  nettement  limitée  sur  laquelle  on  n'aper- 
çoit que  des  stries  d'accroissement  très  fines.  Au  dessous  de  cette 
zone,  le  test  est  orné  décotes  longitudinales  fortes,  plus  larges  que 
les  intervalles  etde  cordons  décurrents  bien  développés  qui  passent 
par  dessus  les  côtes,  sans  s'atténuer.  Sur  le  dernier  tour,  les  côtes 
longitudinales  deviennent  plus  faibles  et  disparaissent  prompte- 
ment  vers  la  base.  Ouverture  ovale  au  milieu,  occupant  la  moitié 
de  la  hauteur  de  la  coquille,  émarginée  au  sommet  et  terminée  à  la 
base  par  un  canal  droit  et  assez  allongé. 

Columelle  presque  perpendiculaire,  pourvue  d'une  callosité 
appliquée,  mince,  mais  qui  s'épaissit  et  devient  saillante  au  sommet. 
Labre  tranchant  au  bord,  échancréau  sommet  par  un  sinus  profond 
et  accompagné,  du  côté  externe,  d'un  fort  bourrelet  qui  contourne 
également  le  sinus  ;  mais  disparaît  à  la  naissance  du  canal. 

Coloration  fauve  claire  uniforme. 

Santa-Marta,  Stn.  42. 

Cette  espèce,  que  nous  dédions  à  notre  savant  confrère,  M.  le  Dr 
Jousseaume,  rappelle,  par  sa  forme  le  Pleurotoma  bicanalifera 
Sowerby  (Proc.  Zool.  Soc.  Lond.,  1833,  p.  136  et  Conch.  Icon. 
pi.  XII,  fig.  103),  découvert  par  Cuming  dans  la  baie  de  Montija,  sur 
la  côte  occidentale  de  l'Amérique  Centrale  ;  mais  la  sculpture  du 
bicanalifera  est  plus  fine  et  granuleuse. 

Le  Drillia  Jousseaumei  appartient  au  même  groupe  que  le  Drillia 
Dalmasi;  mais  sa  forme  est  plus  élancée,  son  canal  est  plus  long  et 
plus  droit,  son  ouverture  est  plus  large,  enfin  le  bourrelet  externe 
de  son  labre  est  moins  développé. 

80.  Raphitoma  accincta  Montagu. 

1808.  Murex  accinctus  Montagu,  Test.  Brit.,  suppl.,  p.  114. 
1884.  Daphnella  accincta  Mont.,Tryon,  Man.  of  Conch.  VI,  p.  310, 
pi.  18,  fig.  37. 

Santa-Marta,  Stn.  41. 

Cette  espèce  avait  été  décrite  par  Montagu  comme  provenant  des 


170  PH.    DAUTZENBERG 

côtes  d'Angleterre  ;   mais   on  sait  aujourd'hui   qu'elle  habite  en 
réalité  les  Indes  Occidentales. 

81.  CiTHARA  ROBUSTA  Verkruzcn. 
Kingston  (Jamaïque)  Stn.  56. 

RACHIGLOSSA. 

Famille  :  Olividae. 

82.  Oliva  flammulata  Lamarck. 

1757.  Porcellana  girol  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  61,  pi.  IV, 
fig.  6. 

1822.  Oliva  flammulata  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  VII,  p.  424. 

1883.  0.  flammulata  Lk.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  V,  p.  84,  pi.  32, 
fig.  11;  pi.  34,  fig.  55. 

1891.  0.  flammulata  Lk.,  Dautzenberg,  Voijagede  la  Mélita,  p.  16. 

Cap  Blanc,  Stn.  14. 

83.  Oliva  reticularis  Lamarck. 

1822.  Oliva  reticularis  Lamarck,  .4mm.  sans  vert.,  t.  VII,  p.  424. 

1883.  0.  reticularis  Lk.,  Tryon  (ex-parte),  Man.  of  Conch.,  V, 
p.  83,  pi.  30,  fig.  90,  91  (tantum). 

Barbuda,  Stn.  7  (exemplaire  fossile);  îles  Testigos,  Stn.  26;  Golfe 
de  Maracaibo,  Stn.  39;  Bahia  Honda,  Stn.  54;  Santa-Marta,  Stn.  42. 

Var.  Bewleyi  Marratt. 

1883.  Oliva  reticularis  Lk.  Tryon  (ex  parte),  Man.  of  Conch.,  V, 
p.  83,  pi.  31,  fig.  97  (tantum). 

Santa-Marta,  Stn.  41. 

Cette  variété  se  distingue  de  V Oliva  reticularis  typique,  par  sa 

coloration  foncée  et  par  la  présence  d'une  tache  brune  sur  la  base 

de  la  columelle. 

84.  Oliva  litterata  Lamarck. 

1822.  Oliva  litterata  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII,  p.  425. 
1883.  0.  litterata  Lk.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  V,  p.  83,  pi.  31,  fig.  5. 
Santa-Marta,  Stn.  42. 

L'aire  de  dispersion  de  cette  espèce  s'étend  depuis  la  Caroline 
du  Nord  jusqu'au  Brésil  (Bahia). 

85.  Olivella  myriadina  Duclos. 
1835.  Oliva  myriadina  Duclos  in  Chenu,  Illustr.  Conch.,  pi.  5, 
fig.  1,  2. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   l' ATLANTIQUE  171 

1883.  Olivella  myriadina  Duel.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  V,  p.  68, 
pi.  15,  fig.  90. 

Embouchure  de  la  rivière  de  Cariaco,  Stn.  34;  Cumana,  Stn,  33; 
Santa-Marta,  Slns.  41  et  42. 

Nous  possédons  des  exemplaires  de  cette  espèce  recueillis  à  St- 
Martin  (Antilles),  par  E.  Marie.  Elle  a  été  confondue  par  Tryon 
avec  VOliveUa  inconspicua  C.  B.  Adams,  de  Panama. 

86.  Olivella  Guildingi  Reeve. 

1850.  Oliva  Guildingi  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XXVIII,  fig.  89%  89''. 

1883.  Olivella  nivea  ïryon,  ex  parte  (non  Gmelin),  Man.  of  Conch., 
V,  p.  67,  pi.  15,  fig.  76  (tantum). 

Cumana,  Stn.  33  ;  Santa-Marta,  Stn.  41. 

Nous  croyons  que  Tryon  a  eu  tort  de  réunir  cette  espèce,  connue 
seulement  jusqu'à  présent  de  Saint-Vincent,  à  VOliveUa  nivea 
Gmelin,  car  le  Guildingi  est  bien  plus  petit,  plus  étroit,  etc. 

87.  Olivella  mutica  Sa  y. 

1822.  Oliva  mutica  Say,  Journ.  Acad.  N.  ^c.  of  Philad.,  II,  p.  228. 
1883.  Olivella  mutica  Say,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  V,  p.  64,  pi.  14, 
fig.  43,  44. 
Bahia  Honda,  Stns.  54,  55. 

Var.  nitidula  Dillw^yn. 

1817.  Oliva  nitidula  Dillwyn,  Desci\  Catal.,  I,  p.  521. 

1883.  Olivella  mutica  Say,  Var.  nitidula  Dilhv.,  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  V,  p.  64,  pi.  14,  fig.  48,  49. 

Santa-Marta,  Stn.  41. 

Si  la  réunion  des  Olivella  mutica  et  nitidula  était  définitivement 
admise,  il  faudrait,  pour  se  conformer  à  la  loi  de  priorité,  adopter 
pour  type  la  forme  large  nitidula  et  faire  passer  au  rang  de  variété 
la  forme  étroite  :  mutica  Say, 

Les  deux  formes  se  trouvent  répandues  dans  toutes  les  Indes 
Occidentales,  depuis  les  Carolines  jusqu'au  Brésil, 

Famille  :  Mar^iiiellidae. 

88,  Marginella  glabella  Linné. 

1757.  Porcellana  porcelaine  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  56, 
pl.  4,  fig.  1. 

1758.  Voluta  glabella  Linné,  Syst.  ISat.  édit.,  X,  p.  730. 

1875.  Marginella  glabella  Lin,,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Marginella, 
p.  5. 


172  PH.    DAUTZENBERG 

1883.  M.  glahella  Lin.,  Tryon.  Man.  of  (Jonch.,  V,  p.  17,  pi.  5, 
fig.  57-58. 
Cap  Blano,  Stn.  14. 

89.  Marginella  limbata  Lamarck. 

1822.  Marginella  limbata Lnmsivck,  Anim.sansvert.,l.\'U,p.3Dl. 
1875.  M.  limbata  Lk.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Marginella,  p.  10 
Gap  Blanc,  Stn.  14. 

90.  Marginella  irrorata  Menke. 

1828.  Marginella  irrorata  Menke,  Signopsis,  p.  88. 
1875.  M.  irrorata  Menke,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Marginella,  p.  6, 
1883.  M.  irrorata  Menke,  Tryon,  Man.   of  Conch.,  t.   V,   p.  17, 
pi.  5,  fig.  60. 
Cap  Blanc,  Stn.  14. 

91.  Marginella  hematita  Kiener. 

1834.  Marginella  hematila  Kiener,  Spécies  Gén.  et  Icon.,  p.  11, 
pi.  VU,  fig.  31. 

1875.  M.  bematita  Kien.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Marginella,  p. 11. 

1883.  M.  hematita  Kien.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  V,p.24,  pi.  7, 
fig.  13. 

Iles  Testigos,  Stn.  25. 

Kiener  a  indiqué  par  erreur,  comme  vivant  dans  la  Méditerranée, 
cette  espèce  dont  l'habitat  certain  est  la  mer  des  Antilles  :  Porto- 
rico,  etc. 

92.  Marginella  (Egouena)  amygdala  Kiener. 

1757.  Porcellana  egouen  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  59,  pi.  4, 

fig.  3. 

1841.  Marginella  amygdalaK\enev,Spécies Gén.  eticon.,  p.  36,  pi.  11, 

fig.  1. 
1875.  Egoaena  egouen  Adans.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Marginella, 

p.  46. 

1883.  Marginella  {Prunum)  inarg inat a  Tvy on,  ex  parte  foon  Born^, 
Man.  of  Conch. ,  t.  V,  p.  28,  pi.  8,  fig.  51  (tautum). 

Cap  Blanc,  Stn.  14;  Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

L'o[)inion  de  Tryon,  qui  réunit  cette  espèce  au  M.  marginata 
Born,  des  Antilles,  est  tout  à  fait  inadmissible. 

93.  Marginella  (Egouena)  cincta  Kiener. 

1834.  Marginella  cincta  Kiener,  Spécies  gén.  et  icon.,  p.  21,  pi.  8, 
fig.  32, 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DAiNS    l'aTLANTIQUE  173 

1875.  Egouena  cincta  Kien.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  MargineUa, 
p.  36. 

Cumana,  Stn.  33;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39;  Santa-Marta, 
Stn.  47;  île  Marguerita,  Stn.  30;  île  Tortuga,  Stn.  36. 

Tryon  a  réuni  celte  espèce  au  marginata  de  Boru,  en  même  temps 
que  la  précédente  {aniygdala  Kiener);  mais  nous  partageons  l'avis 
du  D'  Jousseaume  qui  la  considère  comme  distincte. 

94.  iMarginella  (Egouena)  labrosa  Redfield. 

1846.  MargineUa  arassilab? uni  Sowerby  (non  Lea,  nec  Conrad),  m 
Proc.  Zool.  Soc.  of  LoncL,  p.  96. 

1870.  M.  labrosa  Redfield,  Catal.  MargineUa,  p.  239. 
1875.  Egouena  Leai  Jousseaume,  Monogr.  G.  MargineUa,  p.  37. 
1883.  MargineUa  labrosa  Redf.,  Tryon,  Man.  ofConch.,  t.V,  p.  28. 
Iles  Testigos,  Sln.  26  ;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39  ;  Rio  Hacha, 

Stn.  52. 

95.  Marginella  (Egouena)  prunum  Gmelin. 

1790.    Voluta  prunum  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3446. 

1875.  Egouena  prunum  Gmel.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  MargineUa, 
p.  47. 

1883.  MargineUa  prunum  Gmel.,  Tryon  (ex  parte),  iV/an.  ofConch., 
t.  V,  p.  29,  pi.  8,  fig.  58-59  (tantum). 
'  Martinique.  Stn.  20. 

96.  Marginella  (Granula)  minuta  Pfeiffer. 

1840.  MargineUa  minuta  PleiQer,  in  Wiegjn.  Archir.  fUr  Naturg., 
t.  I,  p.  259. 

1875.  Granula  minuta  Pfr.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  MargineUa, 
p.  85. 

1883.  MargineUa  minuta  Pfr.,  Tryon  (ex  parte),  Man.  of  Concli., 
t.  V,  p.  43,  pi.  12,  fig.  60  (tantum). 

Santa-Marta,  Stn.  41. 

97.  Marginella  (Volvarina)  t^niata  Sowerby. 

1846.  MargineUa  tœniata  Sowerby,  in  Proc.  Zool.  Soc,  of  Lond., 
p.  96. 

1875.  Volvarina  tœniata  Sow.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Marginella, 
p.  56. 

1883.  Marginella  tœniata  Sow.,  Tryon,  Man.  of  Conck.,  t.  V, 
p.  52,  pi.  13,  fig.  16. 

Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

Cette  espèce  n'est  citée  que  de  l'Archipel  du  Cap  Vert 'par  M.  le 


174  PH.    DAUTZENBERG 

D""  Jousseaume;  mais  Tryon  l'indique  aussi  comme  habitant  les 
Indes  Occidentales. 

98,  M/vRGiNELLA  (Volvarina)  obscura  Rccve. 

1865.  Marginella  obscura  Reeve,  Conch.  Icon  ,  pi.  XXIV,  fig.  132. 

1875.  Voicarina  obacura  Reeve^  Jousseaume,  Monogr.  G.  Margi- 
nella, p.  63. 

1883.  Marginella  obscura  Reeve,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.V,  p.  52, 
pi.  13,  fig.  22. 

Cumana,  Stn.  33;  Iles  Testigos,  Stn.  25. 

L'habitat  de  cette  Marginelle  était  inconnu  jusqu'à  ce  jour. 

99.  Marginella  (Volvarina)  avena  Valenciennes 
Var.  Reverleana  Rernardi. 

1853.  Marginella  Beyerlcana  Rernardi,  in  Journ.  de  Conch.,  t.  IV, 
p.  149,  pi.  V,  fig.  15,  16. 

1875.  Volvarina  Beyerleana  Reru.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Margi- 
nella, p.  56. 

1883.  Marginella  avena  Val.,  var.  Beyerlcana  Reru.  Tryon,  Man. 
of  Conch.,  t.  V,  p.  50,  pi.  13,  fig.  3.  8. 

Ilot  Rranco  (Cap  Vert),  Stu.  19. 

Le  Marginella  Beyerleana  ne  différant  du  Marginella  avena  que 
par  sa  coloration,  il  nous  semble  que  Tryon  a  eu  raison  de  le  consi- 
dérer comme  une  simple  variété  de  cette  espèce. 

Cette  Marginelle  n'avait  été  mentionnée  jusqu'à  présent  que  des 
Indes  Occidentales. 

100.   Marginella  (Volvarina)  mexicana  Jousseaume. 

1875.  Volvarina  mexicana  Jousseaume,  Monogr.  G.  Marginella, 
p.  60,  pi.  8,  fig.  9,  9. 

1883.  Marginella  mexicana  Jouss.,  Tryon,  Man.  of.  Conch.,  t.  V, 
p.  50,  pi.  13,  fig.  1. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39. 

101 .  Persicula  persicula  Linné. 

1757.  Porcellana  bobi  Adanson  (ex  parte),  Voyage  au  Sénégal, 
p.  60  (excl.  fig.). 

1758.  Voluta  persicula  Linné,  Sgst.  nat.,  édit.  X,  p.  730. 

1875.  Persicula  persicula  Lin.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Marginella, 
p.  95. 

1883.  Marginella  (Persicula)  persicula  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  V, 
p.  36,  pi.  10,  fig.  10. 

Raie  du  Lévrier,  Stn.  17. 


CROISIÈRES    UU    YACHT    «  GUAZALIE  »    DANS   l'aTLANTIQUE  175 

102.   Persicula  cingulata  Dillwyn. 

1757.  Forcellana  bobi  Adanson  (ex  parte),  Voyage  au  Sénégal, 
p.  60,  pi.  4,  fig.  4. 

1817.    Voluta  cingulata  Dillwyn,  Descr.  Catal,  t.  I,  p.  525. 

1875,  Persicula  cingulata  Dillw.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Margi- 
nella,  p.  95. 

1883.  Marginella  {Persicula)  cingulata  Dillw.,  Tryon,  Man.  of 
Conch.  t.  V,  p.  36,  pi.  10,  fig.  11. 

Cap.  Blanc,  Sln.  14  ;  Baie  du  Lévrier,  St.  17. 

103.  Persicula  interrupta  Lamarck. 

1757.  Porcellana  duchon  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  61,  pi.  IV, 
fig-  5. 

1822.  Marginella  interrupta  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII, 
p.  362. 

1875.  Persicula  duchon  Adans.,  Jousseaume, Monogr.  G.  Marginella, 
p.  98. 

1883.  Marginella  interrupte-lineata  (v.  Mûhlf.),  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  t.  V,  p.  37,  pi.  Il,  fîg.  16-17. 

Golfe  de  Cariaco,  Stn.  35;  Bahia  Honda,  Stn.  55;  Rio  Hacha, 
Stn.  52  ;  Santa-Marta,  vStns.  41  et  43. 

Espèce  répandue  depuis  la  Gôle  occidentale  d'Afrique,  jusqu'aux 
Indes  Occidentales. 

104.  Persicula  porcellana  Gmeliu. 

1790.   Voluta  porcellana  Gmelin,  Syst.  ^UlL  édit.  XIII,  p.  3449. 

1875,  Persicula  porcellana  Gmel.,  Jousseaume,  Mono^?\  G.  Margi- 
nella, p.  97. 

1883.  Marginella  porcellana  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  V,  p.  37, 
pi.  10,  fig.  13, 

lie  Tortuga,  Stn,  36. 

105.  Persicula  pulcherrima  Gaskoin. 

1849,  Marginella  pulcherrima  Gaskoin,  in  Proc.  ZooL  Soc.  ofLond., 
p.  21. 

1875.  Persicula  pulcherrima  Gask.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Margi- 
nella, p.  103. 

1883.  Marginella  (Persicula)  pulcherrima  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  V,  p.  39,  pi.  11,  fig.  30. 

Ile  Testigos,  Stn.  26. 


176  PH.     DAUTZENBERG 

106?  Persicula  frumentum  Sowerby. 

1832.  Marginella  frumentum  Sowerby,  in  Pîoc.  Zool  Soc,  of  Lond., 
p.  57. 

1847.  M.  frumentum  Sowerby,  Thés.  Conch . ,  I,  p.  393,  pi.  LXXVllI, 
fig.  221,222. 

1875.  Persicula  frumentum  Sow.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Margi 
nella,  p.  102. 

1883.  Marginella  (Persicula)  frumentum  Sow.,  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  i.  V,  p.  38,  pi.  11,  fig.  27. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39. 

Il  esl  fâcheux  que  l'exemplaire  unique,  rapporté  par  M.  de 
Dalnias  soit  en  trop  mauvais  état  pour  permettre  une  détermination 
certaine,  car  l'habitat  aux  Indes  Occidentales  du  Persicula  frumentum 
demanderait  à  être  confirmé.  Tryon  et  le  Dr  Jousseaume  ne  le 
mentionnent  que  de  la  côte  occidentale  de  l'Amérique  du  Sud  : 
Equateur,  etc. 

107.   Persicula  obesa  Redfield. 

1846  (Avril).  Marginella  obesa  Redfield,  Ann.  Lyc.  Nat.  Hist.  of 
New-York,  t.  IV,  p.  164,  pi.  10,  fig.  5^  ,  5^  . 

1846  (Novembre)  M.  similis  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  1,  p.  396, 
pi.  LXXVIII,  fig.  206,  207. 

1875.  Persicula  obesa  Redf.,  Jousseaume,  Monogr.  G.  Marginella, 
p.  98. 

1883.  Marginella  (Persicula)  obesa.  Redf.,  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  V,  p.  37,  pi.  11,  fig.  18,  19. 

Santa-Marta,  Stn.  41. 

Espèce  connue  au  Venezuela  et  au  Brésil. 

Famille  :  Yolutidae. 

108.  Yetus  Neptuni  Gmelin. 

1757.   Yetus  Yet  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  44  (ex  parte). 
1790.    Voluta  Neptuni  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3467. 
1882.  Cymbium  Neptuni  Gm.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IV,  p.  80, 
pi.  22,  fig.  9  à  12,  pi.  l,fig.  3. 
1891.  Yetus  Neptuni  Gm.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélita,  p.  19. 
Cap  Blanc,  Stn.  15. 

var.  NAVicuLA  Gmelin. 

1790.   Voluta  navicula  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XllI,  p.  3467. 
Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    ('  CHA.ZALIE  »    DANS    l' ATLANTIQUE  177 

La  variété  nadcula  ne  se  distingue  du  type  que  par  sa  coloration 
jaunâtre  taciietée  de  gris.  Le  nombre  des  plis  de  la  columelle  ne 
peut  être  invoqué  comme  caractère,  car  il  est  fort  variable. 

109.  VoLUTA  viRESCENs  (Solander)  Dillwyu. 

1817,  Voluta  cirescens  Solander  /nDillw^yn,  Descr.  Catal.,t.  I,  p.  562. 

1822.    V.  poUjzoualis  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII,  p.  341. 

1849.    V.  cirescens  Sol.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  IX,  fig.  19. 

1882.  V.  virescens  Sol.',  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IV,  p.  84,  pi.  24, 
fig.  35,  36. 

1889.    V.  vireacens  Sol.,  Dali,  Report  a  Blako)  Gastr.,  p.  147. 

Santa-Marta,  Stn.  42. 

Cette  espèce  mentionnée  seulement  de  l'Afrique  Occidentale  par 
Reeve,  Tryon,  etc.,  a  été  trouvée  également  sur  la  côte  du  Texas  par 
M.  Dali. 

Famille  :  Mitridae. 

110.  Mitra  cornicula  Linné. 

1758.    Voluta  cornicula  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  731. 

1822.  Mitra  lutescens  Lsmarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VIII,  p.  312. 

1882.  M.  cornicula  Lin.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IV,  p.  122,  pi. 
36,  fig.  74. 

1883.  M.  cornicula  Lin.,  Bucquoy,  Dautzeuberg  et  G.  Dollfus,  Moll. 
duEoussUlon,  t.  I,  p.  117,  pi.  XVI,  fig.  10,  11,  12,  13. 

Ilot  Branco  (Gap  Vert),  Stn.  19. 

Espèce  également  connue  de  la  Méditerranée  orientale  et  du 
Sénégal. 

m.  Mitra  puella  Reeve. 

1845.  Mitra  puella  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XXXIV,  fig.  276. 
1882.  M.  puella  Reeve,  Tryon,  Man.  of  Conch., t.  IV,  p.  184,  pi.  55, 
fig.  583. 

Santa-Marta,  Stn.  43. 

Famille:  Fasciolariidae. 

112.  Fusus  distans  Lamarck. 

1822.  Fusus  distans  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII,  p.  124. 

1881.  F.  distans  Lam.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  III,  p.  57,  pi.  36, 
fig.  131. 

lie  Marguerita,  Stn.  29. 

Tryon  a  eu  raison  de  réunir  à  cette  espèce  le  Fusus  clouter  Philippi, 
dont  l'habitat  indiqué  est  précisément  l'Ile  Marguerita,  car  les  deux 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xiii.  —  12. 


178  PH.    DAUTZENBERG 

spécimens  recueillis  vivants  par  M.  de  Dalmas  dans  cette  localité 
se  rapprochent  plus  du  Fusas  distans  ]Ji.,des  Philippines,  que  de 
la  forme  décrite  sous  le  nom  de  closlcr. 

113.  Fusus  Paeteli  Dunker, 

1858-1870.  Fusus  Paeteli  Dunker,  NoùL  Ccmch.,  \).  100,  pi.  XXXIll, 
fig.  5. 

1881.  Fusus  gradatus  ïryon,  ex  parte  (non  Reeve),  Mon.  of  Conch., 
t.  III,  p.  57,  pi.  35,  fig.  125  (tantum). 

Santa-Marta,  Stn.  44. 

C'est  avec  quelque  doute  que  nous  assimilons  à  cette  espèce 
l'exemplaire  unique  et  jeune  rapporté  par  M.  de  Dalmas.  Tryon  a 
réuni  le  Fusus  Paeteli  au  Fusas  r/radatus  Reeve,  ce  qui  nous  semble 
bien  téméraire,  car,  si  l'on  s'en  rapporte  aux  figurations  originales, 
les  deux  formes  seraient  bien  ditïérentes  :  le  Fustis  Paeteli  a  les  tours 
arrondis,  sans  carène  médiane  et  le  canal  atténué  à  la  base,  taudis 
que  chez  le  fira<latus  les  tours  sont  nettement  anguleux  et  le  canal 
eet  cylindrique.  Les  tours  embryonnaires  semblent  aussi  dilïérer 

sensiblement. 

114.  Fasciolaria  tulipa  Linné. 

1758.   Murex  tulipa  Linné,  Sfisl.  i\at.,  edit.  X,  p.  754. 
1881.   FasciolaiHa  tulipa  Lin.,  Tryon,  Man.  o(  Conch.,  t.  111,  p.  74, 
pi.  50,  fig.  1  à  4. 
Golfe  de  Cariaco,  Stn.  3.);  Bahia  Honda,  Stn.  54. 

115.  Latirus  gracilis  Reeve. 

1847.    Turbinella  (jracilis  Reeve,  Coneh.  Icon.,  pi.  X,  fig.  53. 

1881.  fMti ras  (jracilis  Reeve,  Tryon,  Man.  uf  Conch.,  t.  III,  p.  91, 
pi.  68,  fig.  141. 

Curaçao,  Stn.  37. 

L'exemplaire  recueilli  vivant  à  Curaçao  par  M.  de  Dalmas  fixe 
l'habitat  de  cette  espèce  qui  était  douteux  jusqu'à  ce  jour.  Tryon 
dit  en  effet:  ((  Locality  unknown,  possibly  West  Goast  of  Central 
America  ». 

116.  Latirus  infundibui.um  Gmelin. 

1790.   Murex  injuniiihuhua  Gmelin.  Syst.  iVaf.,  edit.  XIII,  p.  3554. 

1881.  Latirus  infundibalum  Gm.,  Tryon,  Man.  o/  Conrh.,  t  III, 
p.  89,  pi.  68,  fig.  127,  144. 

Iles  Testigos,  Stn.  i5. 

117.  Latirus  cavohuesonicus  Sowerby. 

1878.  Latirus  cayohaesonieus  Sowerby,  iii  Proc.  Zool.  Sor.  of  Lond., 
p.  796,  pi.  XLVIII,  fig.  4 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  GBAZALIE  »    DANS    l' ATLANTIQUE  179 

1881.  L.  cayohumnikufi  Sow.,  Tryon,  Man.  ofConch.,  t.  lll.  p.  92, 
pi.  69.  fig.  147. 

Iles  Testigos,  Stn.  :2o. 

L'exemplaire  rapporté  par  M.  de  Dalmas  a  le  canal  sensiblemeut 
plus  long-  et  plus  fermé  que  le  type  figuré  par  Sowerby  ;  mais  nous 
croyons  qu'il  ne  s'agit  là  que  d'une  modification  accidentelle.  Quoi 
qu'il  en  soit,  ce  spéciuieu  a  un  aspect  particulier  qui  rappelle  un 
peu  le  Latirus  lancea  llmelin,  de  l'Océan  Indien. 

118.  Leucozonia  cingulïfera  Laniarck. 

1822.  Turbinella  cinguUlera  Lainarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII, 
p.  107. 

1881.  Leucozonia  cingidifera  Laui.,  Tryon,  Man.  o[ Conch.,  t.  III, 
p.  94,  pi.  70,  fig.  165  à  173. 

Curaçao,  Stn.  37  :  Santa-Marta,  Stn.  43. 

L'un  des  exemplaires  recueillis  vivants  à  Santa-Marta  est  remar- 
quable par  sa  taille  (haut.  64  millim.),  ainsi  que  par  le  développe- 
ment exceptionuel  de  la  dent  qui  termine  la  fascie  blanche. 

119.  Leucozonia  triserialis  Lamarck. 

1822.  Turbinella  Irlserialis  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII, 
p.  110. 

1881.  Leucozonia  triserialis  Lam.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  III, 
p.  05,  pi.  70,  fig.  175,  176  (tantum). 

Ilôt  Branco  (Cap  Vert),  Stn.  19. 

Espèce  connue  également  de  l'Afrique  occidentale  et  du  Brésil. 

Famille  :  Tiirbiiiellidae. 

120.  Vasum  capitellum  Linné. 

1758.  Murex  capitellum  Linné,  Sy st.  Nat.,  édit.  X,  p.  750. 

1882.  Vasum  capitellum  Lin..  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IV,  p.  73, 
pi.  21,  fig.  24. 

Guadeloupe,  Stn.  5  bis. 

121.  Vasum  muricatum  Born. 

1780.   Voluta  muricata  Born,  Test.  Mus.  Caes.  Vindob.,  p.  233. 
1882.    Vasum.  muriaticum  (sic)  Born,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IV, 
p.  71,  pi.  20,  fig.  11,  12. 
Santa-Marta,  Stn.  43. 

122.  Melongena  melongena  Linné. 
1758.  Murex  melongena  Linné.  Syst.  Nat.  édit.  X,  p.  751. 


180  PH.    DAUTZENBERG 

1881.  Melonyena  melongena  Lin.,  Tryou,  Man.  of  Cunch.,  t.  III, 
p.  107,  pi.  41,  lig.  197,  198. 

1889.  Melongena  ntelongena  Lin.,  Dali,  Mar.  Mail,  ol  the  S.  E.  Coast 
in  Bull.  U.S.  Nat.  Mus.,  p.  112. 

Martinique,  Stn.  20  ;  Golfe  de  Cariaco,  Stu.  35  ;  lie  Marguerita, 
Sln.  30  ;  Bahia  Honda,  Stn.  54. 

Famille  :  Bncciuidae. 

123.  Cantharus  coromandelianus  Lamarck. 

1822.  Buccinum  coronnindelianum  Lamarck,  Aniin.  .srm.s  vert., 
t.  VII,  p.  271. 

1881.  Cantharus  coromandelianus  Lani.,  Tryon,  Man.  of  Conch,, 
t.  III,  p.  163,  pi.  74,  fig.  287  (tantum). 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56;  Santa-Marla,  Stu.  43. 

Le  nom  de  cette  espèce  lui  est  peu  approprié  puisque  son  habitat 
sur  la  côte  de  Coromandel  est  fort  problématique,  tandis  qu'elle  vit 
incontestablement  aux  Indes  Occidentales. 

124.  Phos  Antillarum  Petit. 

1853.  Phos  Antillarum  Petit  de  la  Saussaye,  Journ.  de  Conch., 
t.  IV,  p.  242,  pi.  VIII,  fig.  9. 

1881.  P.  veraguensis  Tryon,  ex  parte  (non  Hinds)  Man.  o[ Conch., 
t.  III,  p.  219,  pi.  84,  fig.  531  (tantum). 

Martinique,  Stn.  21. 

Tryon  a  réuni  cette  espèce,  ainsi  que  les  Phos  Candei  d'Orb.  et 
Graleloupiana  Petit,  au  Phos  reraguen,sis  Hinds,  connu  de  Veragua, 
sur  la  côte  Occidentale  de  l'Amérique  Centrale.  Ces  assimilations 
nous  paraissent  difficilement  acceptables  car  la  figuration  donnée 
par  Hinds  dans  le  «  Voyage  du  Sulphur  »,  ne  concorde  guère  avec 
celles  des  espèces  que  nous  venons  de  citer.  L'erreur  nous  paraît 
provenir  de  ce  que  Sowerby  a  figuré  dans  le  Thésaurus,  sous  le 
nom  de  Phos.  Veraguensis,  la  forme  des  Antilles  que  nous  avons  sous 
les  yeux.  Quoi  qu'il  en  soit,  comme  les  matériaux  de  comparaison 
de  provenances  certaines  nous  font  défaut,  nous  préférons  adopter 
pour  les  spécimens  du  Chazalic  le  nom  de  Ph.  Antillarum  qui  ne 
permet  aucune  équivoque, 

125.  Phos  paludus  Powis. 

1835.  Nassa  pallida  Powis,  in  ['roc.  Zool.  Soc,  p.  96. 
1853.  A',  pallida  Powis,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  iX,  fig.  60. 


CROISIÈRES   DU   YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  181 

1859.  Phoi^pallidm  Sowerby,  Thc^.  Conch.,  t.  III,  p.  94,  pi.  221, 
fig.  19,  20,  21. 

1881.  Phos  pallidus  Powis,  Tryon,  Man.  of.  Conch.,  t.  III,  p.  218, 
pi.  83,  fig.  494,  495,  496. 

Rio  Hacha,  Stn,  52;  Santa-Marta,  Stn.  43. 

L'habitat  indiqué  pour  cette  espèce  par  Sowerby  est  aux  Philip- 
pines, tandis  que  Tryon  le  fixe  à  Panama. 

Phos  Chazaliei  nov.  sp. 

PI.  IX,  fig.  7,  7. 

Testa  bucciniformis,  solida  et  imperforata.  Anfractns  9,  primi  4 
déclives,  laevigati,  nitentes  ac  interne  acute  carinati  ;  ceteri  con- 
vexi,  sutura  impressa  sejuncti,  costis  longitudinalibus  interdum 
varicosis  et  funiculis  transversis  inaequalibus  confertim  irregula- 
riterquedecussati.  Striaequoqueincrementi  tenuissimae,sub  lente, 
inter  costas,  conspiciuntur.  Apertura  ovata,  interne  in  canalem 
brevem  apertumque  desinit.  Columella  basim  versus  torta,  plicara 
sat  validam  praebet.  Labrum  acutemarginatum,  intus  nitens  ac 
minute  denticulatum. 

Color  pallide  griseus,  iu  anfr.  ultimo  fusco  tribalteatus.  Columel- 
lae  basis  albescens  ;  apertura  intus  alba.  Operculum  tenue, 
corneum,  lutescens. 

Lougit.  12,  latit.  5  millim.  1/2  ;  apertura  6  millim.  alta,  3  millim. 
lata. 

Coquille  bucciniforme,  solide,  imperforée,  composée  de  9  tours 
séparés  par  une  suture  profonde.  Les  4  premiers,  embryonnaires,  se 
distinguent  nettement  des  suivants  :  ils  sont  lisses,  luisants,  décli- 
ves et  pourvus,  un  peu  au-dessus  de  la  suture,  d'une  carène  décur- 
rente  aiguë.  Tours  normaux  mats,  convexes,  orués  de  côtes 
longitudinales,  dont([uelques-unes  sont  variqueuses,  et  de  cordons 
décurrents  nombreux,  inégaux,  qui  forment,  par  leur  entrecroi- 
sement, un  treillis  assez  grossier.  A  l'aide  de  la  loupe,  ou  distingue 
aussi,  dans  les  intervalles  des  côtes,  des  stries  longitudinales  fiues 
et  serrées.  Overture  ovalaire,  terminée  à  la  base  par  uu  canal  court, 
bien  ouvert.  Golumelle  tordue  vers  la  base  où  elle  présente  un  pli 
bien  accusé.  Labre  tranchant  au  bord,  finement  denticulé  sur  sa 
face  interne.  Callosité  columellaire  luisante,  peu  développée. 

Coloration  d'un  gris  rosé  clair,  orné,  sur  le  dernier  tour,  de  trois 
larges  bandes  décurrentes  brunes,  situées  :  l'uQe  immédiatement 
au-dessous  de  la  suture,  une  autre  à  la  périphérie  et  la  troisième  près 
de  la  base.  Les  deux  bandes   supérieures   se  continuent  sur  les 


182  PH.    DAUTZENBERG 

tours  précédents.  Base  de  la  columelle  blanchâtre  ;  intérieur  de 
l'ouverture  blanc.  Opercule  corné,  mince,  jaunâtre. 

Iles  Testigos,  Stn.  26  :  Santa-Marta,  Stns.  42  et  44. 

C'est  du  Phos  GraUlonpi  Petit,  du  Sénégal,  que  notre  espèce  se 
rapproche  le  plus  :  mais  elle  s'en  distingue  par  sa  taille  plus  faible, 
ses  côtes  longitudinales  plus  nombreuses,  inégales  et  dont  un  cer- 
tain nombre  sont  variqueuses,  ainsi  que  par  ses  cordons  décurrents 
plus  nombreux.  La  sculpture  du  Plios  Grateloupi  est  beaucoup  plus 
accusée  et  ses  côtes  longitudinales,  saillantes,  sont  régulièrement 
espacées. 

127.  DiPSACcus  LiENARDi  Bcmardi. 

1858.  Ancillaria  Lienardi  Bernardi,/OM/'».  de  Conch.,  t.  VII,  p.  302, 
pi.  X,  fig.  4. 

1864.  A.  Lienardi  Bern.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XII,  tîg.  49. 

1883.  Dipsaccus  lÀenardi  Bern.,Tryou,  Man.  of  Conch.,  t.  V,  p.  97, 
pi.  39,  fig.  55,  56. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39  ;  Rio  Hacha,  Stn.  52. 

L'habitat  connu  jusqu'à  présent  du  Dipsaccus  Lienardi  était 
Pernambouc.  Voici  donc  une  espèce  de  pins  qui  remonte  du  Brésil, 
tout  le  long  de  la  côte  septentrionale  de  l'Amérique  du  Sud. 

Famille  Nassidae. 

128.  Nassa  (Phrontis)  ambigua  Pulteney. 

1799.  Biiccinum  ambiguum  Pulteney,  Catal.  DorseUh.,  p.  42. 

1803.  B.  ambiguum  Pult.,  Montagu,  Test.  Brit.,  p.  242,  pi.  9,  fig.  7. 

1882.  Nassa  ambigua  Mont.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IV,  p.  42, 
pi.  13,  fig.  213  (tantum). 

Martinique,  Stn.  21  ;  Cumana,  Stn.  33  ;  îles  Testigos,  Stns.  25  et 
26:  Santa-Marta,  Stns.  41,  42,  44  et  46  ;  Gairaca  (Santa-Marta),  Sln. 
51  ;  Baie  de  Taganga  (Santa-Marta). 

La  taille  de  cette  espèce,  très  commune  dans  toute  la  mer  des 
Antilles,  est  fort  variable.  La  paternité  du  Nassa  ambigua  est  attri- 
buée à  Montagu  par  la  plupart  des  auteurs;  mais  c'est  en  réalité 
Pulteney  qui  Ta  fait  connaître.  Montagu  cite  d'ailleurs  lui-même 
la  référence  de  Pulteney.  Dans  la  seconde  édition  du  Catalogue  de 
Pulteney,  l'espèce  figure  également  et  est  assez  correctement  repré- 
sentée. On  sait  que  l'habitat  européen  assigné  à  cette  Nasse  par  les 
anciens  naturalistes  anglais  est  aujourd'hui  controuvé. 

Le  Nassa  Antillarum  d'Orbiguy  (non  Philippi)  Moll.  de  Cuba,  t.  11, 
p.  141,  pi.  XXin,  fig.  1.  2,3,  est  synonyme. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  GHAZALIE  »    DANS   L'ATLANTIQUE  183 

129.  Nassa  (Phrontis)  vibex  Say. 

1822.  Nassa mhex Say,  Journ.  Acad.  Nat.  Se.  Philad.,  t.  Ht,  p.  231, 

1873.  .\assa  vibex  Say,  Tryon,  American  !\Jarhi6  Conch.,  p.  34, 
pi.  7,  fig.  52,  53. 

1882.  Nassa  vibex  Say,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IV,  p.  42,  pi.  13, 
fig.  198  à  201  (tantuin). 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56  ;  Golfe  de  Gariaco,  Stn.  35. 

Gette  espèce  remonte  au  Nord  jusqu'à  la  baie  de  Chesapeake  et 
descend,  au  Sud,  jusqu'à  Rio  de  Janeiro. 

130.  Nassa  (Tritia)  scalariformis  Valenciennes. 

1834.  Buccinum  scalariforme  Valenciennes  in  Kiener,  Speciesgén. 
et /co».,  p.  79,  pi.  21,  fig.  80. 

1882.  Nassa  clathrata  Born,  Tryon  (ex  parte),  Man.  of  Conch.,  t.  IV, 
p.  58,  pi.  17,  fig.  339(tantum). 

Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

Nous  rapportons  avec  doute  à  cette  espèce  deux  exemplaires 
jeunes  que  nous  avons  sous  les  yeux. 

Famille  Colnnibellidae 

131.  GOLUMBELLA  STRIATA  DuclOS. 

1832.  Columbella striata  Duclos,Monogr.  in  Ghenu,  Illustr.  Conch., 
pi.  6,  fig.  5,  6,  7,  8. 

1883.  Columbella  rastica  Tryon,  ex  parte  (non  Linné),  Man.  of 
Conch.,  t.  V,  p.  107,  pi.  43,  fig.  43,  44(tantum). 

Ténérife,  Stn.  3;  Ilot  Branco,  Stn.  18. 

Bien  que  voisine  du  Columbella  rustlca,  cette  forme  est  assez 
constante  pour  mériter  d'être  admise  comme  espèce  spéciale.  Elle 
est  particulière  à  la  côte  occidentale  d'Afrique  et  aux  archipels  des 
Canaries,  Madère  et  Gap-Vert;  mais  ne  pénètre  pas  dans  la 
Méditerranée. 

Certains  exemplaires  bien  adultes,  provenant  de  l'Ilot  Branco, 
ne  dépassent  pas  10  millimètres  de  hauteur  :  ils  peuvent  consti- 
tuer une  var.  minor. 

132.  Columbella  (nitidella)  laevigata  Linné. 

1758.  Buccinum  laemgatum  lAmié,Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  741. 
1883.  Columbella  (Nitidella)  laevigata  Un.  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  V,  p.  113.  pi.  46,  fig.  16,  17,  18,  19. 

Santa-Marta,  Stns  43,  44  et  47;  Ile  Blanquilla,  Stn.  28. 


184  PH.    DAUTZENBERG 

133.  CoLUMBELLA  (Nitidella)  DicHROA  Sowerby. 

1844.  Columbelln  dichroa  Sowerby,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond.,  p.  50. 
1883.  C.  [Nitidella)  dichroa  Sow.,  Tryon  (ex  parte),  Man.  of  Conck., 
t.  V,  p.  114,  pi.  46,  fis.  32  (tantum). 
Santa-Marta,  Stn.  43. 

134,  CoLUMBELLA  (Mitrella)  cribraria  Lamarck. 

1822.  Buccinum  cribrarium  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VIÏ, 
p.  274. 

1883.  Coliwibella  [Mitrella]  cribraria Lam.,  Tryon  (ex  parte),  ^fan. 
ofConch.,  t.  V.  p.  V22.  pi.  48,  fig.  73,  74,  7o  (tantum). 

Santa-Marta.  Stn.  43;  Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  50:  Baie  de 
Taganga  (Santa-Marta)  Stn.  49. 

Espèce  fort  commune  également  sur  la  côte  occidentale  d'Afrique. 

135.  GoLUMBELLA  (Mttrella)  lunata  Say. 

1826.  Columbella  lunata  Say,  Journ.  Acad.  Nat.  Se.  Philad.,  t.  V, 
p.  213. 

1883.  Columbella  [Mitrella)  lunata  Say.  Tryon,  Man.  of  Conch. ,  t.  V, 
p.  130,  pi.  49,  fig.  23. 

Santa-Marta,  Stn.  41. 

Gette  localité  est  plus  méridionale  que  celles  qui  avaient  été  indi- 
quées jusqu'à  présent  :  Massachusetts  jusqu'en  Floride  (Tryon). 

136.  GoLUMBELLA  (Mitrella)  spmANTHA  Ravcuel. 

1883.  Columbella  (Mitrella)  spiranttia  Ravenel,  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  i.  V,  p.  131. 

Santa-Marta,  Stn.  43. 

Espèce  non  figurée  jusqu'à  présent,  découverte  dans  la  Garoline 
du  Sud  et  qui  serait  douteuse,  d'après  Tryon.  Elle  nous  semble 
pourtant  suffisamment  caractérisée.  Sa  forme  est  plus  allongée, 
moins  obèse,  que  celle  du  Columbella  lunata;  sa  columelle  est  plus 
droite,  les  denticulations  du  labre  sont  plus  fortes,  enfin  son  ouver- 
ture est  plus  étroite. 

137.  GoLUMBELLA  (Atilia)  ocellata  Rccve. 

1859,  Columbella  ocellata  Reeve,  Conch.,  Icon.,  pi.  37,  fig.  237 

1883.  C.  [Atilia]  ocellata,  Reeve;  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.V,  p.  148, 
pi.  53,  fig.  98. 

Rio  Hacha,  Stn.  52;  Santa-Marta,  Stn.  41  ;  Gairaca  (Santa-Marta), 
Stn.  51. 

Voici  encore   une   espèce  dont  l'habitat  était  inconnu.  Elle   se 


CROISIÈRES   DU   YACHT    «  CHAZALTE  »    DANS   l'aTLANTIQUE  185 

rapproche  du  C.  pelagica  Reeve  par  sa  forme  élancée;  mais  ses 
costules  longitudinales  sont  plus  étroites  et  sa  coloration  est  diffé- 
rente. 

138.  CoLUMBELLA  (Anachis)  lyrata  Sowerbv. 

1832.  Columbella  lyrata  Sowerby,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond.,  p.  114. 

1883.  C.  lyrata  Sow..  Tryon,  Man.  ofConch.,  t.  V,  p.  154,  pi.  54, 
fig.  42. 

Rio  Hacha,  Stn.  52. 

Cette  espèce  bien  connue  de  la  côte  occidentale  de  l'Amérique 
centrale  (Panama,  Chiriqui),  est  représentée  dans  les  récoltes  de 
M.de  Dalraas,par  un  exemplaire  jeune  ;  mais  pourtant  assez  carac- 
térisé pour  qu'il  ne  puisse  y  avoir  de  doute  sur  sa  détermination. 

139.  Columbella  (Anachis)  avara  Say. 

1822.  Columbella  avara  Say.  Journ.  Acad.  of  .\'at.  Se.  of  Philad., 
t.  II,  p.  230. 

1883.  C.  {Anachis)  avara  Say,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  V,  p.  159, 
pi.  55,  fig.  67. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  38  ;  Santa-Marta,  Stn.  50. 

Celte  espèce  n'a  pas  encore  été  rencontrée  dans  une  localité 
aussi  méridionale;  Tryon  la  mentionne  du  littoral  des  Etats-Unis 
jusqu'en  Floride,  ainsi  qu"à  Marie-Galante. 

Le  Columbella  avara  varie  beaucoup  sous  le  rapport  de  la  forme 
qui  est  plus  ou  moins  élancée  ainsi  que  de  la  sculpture  :  les  plis 
longitudinaux  qui  existent  d'habitude  jusque  sur  le  dernier  tour, 
manquent  parfois  sur  les  deux  ou  même  sur  les  trois  derniers. 

140.  Columbella  (Anachis)  electona  Duclos. 

1832.  Columbella  electona  Budos  in  Chenu,  lllustr.  Conch.,  pi.  IX, 
fig.  11,  12. 

1883.  Columbella  [A  »*ac///.s)  electona  Duel.,  Tryon,  Man.  of  Conch... 
t.  V,  p.  164,  pi.  56,  (ig.  85. 

Rio  Hacha,  Stn.  52  ;  Santa-Marta,  Stn.  43. 

Cette  espèce,  dont  l'habitat  était  resté  inconnu  jusqu'à  présent, 
est  représentée  dans  les  récoltes  de  M.  de  Dalmas  par  des  spéci- 
mens qui  concordent  parfaitement  avec  les  figurations  originales. 

141,  Columbella  (Seminella)  obesa  C.  B.  Adams. 

1845.  Columbella  obesa  C.  B.  Adams,  Proc.  Boston  Soc.  of  N.  Hist., 
t.  II,  p.  2. 

1883.  Columbella  {Seminella)  obesa  C.  B.  Ad., Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  V,  p.  169,  pi.  57,  fig.  20. 


186  PH.    DAUTZENBERG 

Cumana,  Stn.  33;  Bahia  Honda.  Stu.  55;  Rio  Hacha,  Stn.  52; 
Santa -Marta,  Sto.  42. 

142.  CoLUMBELLA  (Seminella)  Guildingi  Sowerby. 

1847.  Columbi'lla  Guildingi  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  I,  p.  143, 
pi.  XL,  fig.  175,  176. 

1883.  Columbella  {Seminella)  Guildingi  Sow.,Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  V,  p.  179,  pi.  58,  fig.  49,  50. 

Santa-Marta,  Stn.  41. 

C'est  avec  quelque  doute  que  nous  attribuons  à  cette  espèce  un 
exemplaire  unique  rapporté  par  M.  de  Dalmas,  car  il  est  plus 
grand  que  le  type  du  Guildingi  et  sa  surface  est  plus  luisante. 

143.  Columbella  (Strombina)  pumilio  Reeve. 

1859.  Columbella  pumilio  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XXIV,  fig.  147. 

1883.  Columbella  {Strombina)  pumilio  Reeve,  Tryon,/t/r/n.  of  Conch.. 
t.  V,  p.  187,  pi.  60,  fig.  6. 

Cumana,  Stn.  33. 

La  figure  originale  de  cette  espèce  la  représente  comme  étant 
sénestre  :  cela  provient  sans  doute  d'une  erreur  du  dessinateur, 
car  il  n'est  pas  question  du  sens  de  l'enroulement  dans  la  descrip 
tion.  Reeve  indique  comme  habitat  du  Columbella  \mmilio  :  Cuma- 
na, Venezuela  (Dyson)  ;  mais  Tryon,  dans  son  Manuel,  dit  qu'il  est 
fort  douteux  qu'il  provienne  de  cette  localité.  Les  exemplaires  que 
nous  avons  examinés  viennent  confirmer  l'exactitude  du  rensei- 
gnement fourni  par  Reeve. 

Famille  :  IHaricidae. 

144.  Murex  recurvirostris  Broderip. 

1832.  Marei  recurviroatris  Broderip,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond., 
p.  174. 

1880.  Murex  recurvirostri.^  Brod..  Tryon  (ex  parte),  il/an.  of  Conch., 
t.  H,  p.  80,  pi.  H,  fig.  193(tantum). 

Golfe  de  Maracaibo,  Stu.  39;  Bahia  Honda,  Stu.  55  ;  Santa-Marta, 
Stu.  47;  Gairaca  (Santa  Marta),  Stu.  50. 

Tryon  a  réuni  sous  le  nom  de  recurvirostris  des  espèces  diffé- 
rentes habitant  les  unes,  les  Indes  Occidentales,  les  autres  le  litto- 
ral pacifique  de  l'Amérique  centrale. 

145.  Murex  nigrescens  Sovi^erby. 

1832.  Murex  nigre.^cem  Sowerby,  Conchol.  lllustr.,  p.  1,  pi.  22, 
fig.  113. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  187 

1880.  Murex  recurvirostris  ïryon,  ex  parte  (non  Broderip),  Man. 
of  Conch.,  t.  II,  p.  81,  pi.  12,  tig.  124  (tantuni). 
Bahia  Honda,  Stn.  54  ;  Santa-Marta,  Stn.  47. 

146.  Murex  (Chigoreus)  brevifrons  Lamarck. 

1822.  Murex  brevifrons  Lamarck  ;  Anim.  sans  vert.,  t.  VII,  p.  161. 

1880.  M.  {Cliicoreus)  hrevifrom  Lam.,  Tryon  (ex  parte),  Man.  of 
Concli.,  t.  II,  p.  95,  pi.  18,  fig.  171,  172,  173  (tantum). 

Martinique,  Stn.  20  ;  Kingston  (Jamaïque),  Stn.  36;  Golfe  de 
Cariaco,  Stn.  35  ;  Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  50. 

Sous  le  nom  de  M.  brenfrons,  Tryon  a  réuni  des  formes  dispa- 
rates habitant  les  unes,  les  Indes  Occidentales,   les  autres  l'Océan 

Indien. 

147.  Murex  (Chigoreus)  pomum  Graelin. 

1790.  Murex  pormim  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3527. 
1880.  M.  (Cliicoreus)  pomum  Gm.,  Tryon,   Man.  of  Conclu,  t.  II, 
p.  97,  pi.  20,  fig.  182. 
Golfe  de  Cariaco,  Stn.  35. 

148.  Murex  (Rhinagantha)  tumulosus  Sowerby. 

1840.  Murex  tumulosus  Sowerby,  Proc.Zool.  Soc.  ofLond.,  p.  144. 

1841,  M.  tumulosus  Sowerby,  Conchol.  fllustr.,  p.  2,  pi.  13% 
fig.  71. 

1880.  M.  (Rinacantha)  cornutus  Lin.  Var.  tumulosa  Sow.,  Tryon, 
Man.  ofConch.,  t.  Il,  p.  98,  pi.  21,  fig.  198. 

1890.  M.  (Bolinus)  tumulosus  Sow.,  Dautzenberg,  Récoltes  de  l'Abbé 
Culliéret  aux  lies  Canaries,  etc.,  p.  7. 

Cap-Blanc,  Stn.   14. 

149.  Murex  (Phyllonotus)  fasciatus  Sowerby. 

1840.  Murex  fasciatus  Sowerby  Jun.,  Froc.  Zool.  Soc.  of  Lond., 
p.  144. 

1880.  M.  (Phyllonotus)  fasciatus  Sow.,  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  II,  p.  104,  pi." 20,  fig.  191  ;  pi.  26,  fig.  232  (tantum). 

Rio  Hacha,  Stn.  52. 

Espèce  bien  connue  de  la  côte  occidentale  d'Afrique  ;  mais  qui 
n'avait  pas  encore  été  signalée  sur  le  littoral  américain  de  l'Atlan- 
tique. 

150.  Purpura  patula  Linné. 

1758.  Buccinum  patulum  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  739. 
1880.  Purpura  patula  Lin.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,   t.  II,  p.  159, 
pi.  43,  fig.  19  à  22. 

Ile  Marguerita,  Stn.  29  ;  Santa-Marta,  Stn.  47. 


188  PH.    DAUTZENBERG 

151.  Purpura  (ïhalessa)  deltoidea  Lamarck. 

1822.  Purpura  deltoidea  Lamarck,  Anim.  sana  vei't.,  t.  VII,  p.  247. 
1880.  P.  (Thalessa)  deltoidea  L-dm.,  Tryon,  Man.  o[  Conch.,   t.  II, 
p.  163,  pi.  47,  fig.  55. 
Guadeloupe,  Stn.  5  l)is. 

152.  Purpura  (Thalessa)  nodosa  Linné. 

1758.  Nerita  nodosa  Linné,  Syst.  Nal.,  édit  X,  p.  777. 

1767.  Murex  neritoideus  Liuné,  Syst.Nat.,  édil.  XII,  p.  1219. 

1880.  Pur/iura  [Thalessa)  neritoidea  Lin.,  Tryon,  Man.  of  Conch., 
l.  II,  p.  165,  pi.  48,  ûg.  72  (tantum). 

Ilot  Branco  (Cap-Vert),  Stn.  18. 

11  est  indispensable,  pour  se  conformer  à  la  loi  de  priorité,  de 
reprendre  pour  cette  espèce  le  nom  de  nodosa  qui  lui  a  été  imposé 
par  Linné  dans  la  dixième  édition  du  Systcina  Natarac.  Le  nom 
de  ncritoidea  de  la  douzième  édition  tombe  donc  en  synonymie. 

153.  Purpura  (Stramonita)  h.^emastoma  Linné. 

1757.  Purpura  sakem.  Adanson,  Voyage  au,  Sénégal,  p.  100,  pi.  VII, 

fig.  1- 

1767.  Huccinum  haemastoma  Linné,  Syst.  ^at.,  édit.  XII,  p.  1202. 

1880.  Purpura  (Stramonita)  haemastoma  Lin.,  Tryon  (ex-parte), 
Man.  of  Conch.,  t.  II,  p.  167,  pi.  49,  fig.  80,  84;  pi.  50,  lîg.  87 
(tantum). 

1891.  /*.  Slramonila  haemastoma  Lin.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la 
Mélita,  p.  26. 

Cap-Blanc,  Stn.  14. 

154.  Purpura  (Stramonita)  undata  Lamarck. 

1822.  Purpura  undata  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII,  p.  238. 

1880.  P.  (Stramonita)  haea^astoma  \À\\.Ni\r.  undata  Lam.,  Tryon, 
Man.  oj  Conch.,  t.  II,  p.  167,  pi.  49,  lig.  82  (tantum). 

Santa-Marta,  Stn.  43. 

C'est  la  forme  représentative  aux  Indes  Occidentales  du  P.  hae- 
mastoma de  la  Méditerranée  et  du  rivage  occidental  d'Afrique. 
Tryon  et  plusieurs  autres  naturalistes  n'y  voient  qu'une  variété  de 
cette  espèce. 

155.  Purpura  (Stramonita)  floridana  Conrad. 

1837.   Purpura  floridana   Conrad,   Journ.    Acad.   of  Nat.   Se.   of 
Phiiad.,  t.  VII,  p.  265,  pi.  20.  lig.  21. 
1846.  /*.  floridana  Conr.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  IX,  fig.  44. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQOE  189 

1880.  P.  (Strainonitn)  haemastoma.  Lin.  Var.  (loridana  Conr,, 
Tryon,  .l/a/i.  of  Conch.,  t.  II,  p.  167,  pi.  49,  fig.  80;  pi.  50,  fig.  86 
(tantum). 

Ile  Blauquilla,  Stn.  28;  Ile  Marguerita,  Stu.  30  ;  Bahia  Honda, 
Stn.  54. 

De  même  que  la  précédente,  celte  espèce  peut,  à  la  rigueur,  être 
considérée  comme  une  variété  du  Purpura  haemastoma. 

156.  SisTRUM  NoDULosuM  G.  B.  Adams. 

1845.  Purpura  nodulosa  C.  B.  Adams.  Proc.  Boston  Soc.  of  Nut. 
Hist.,  t.  II,  p.  ± 

1880.  Ricinula  (Sistrum)  nodulosa  C.  B.  Ad.,  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  t.  II,  p.  190,  pi.  59,  fig.  275. 

Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  50. 

Espèce  connue  des  Indes  Occidentales  et  du  Brésil. 

(TAENIOGLOSSA) 

Famille  :  Simpnlidae. 

Le  genre  Triton  Montfort,  1810,  ne  pouvant  être  conservée  cause 
de  l'existence  du  genre  7V?7on  Linné,  plus  ancien,  qui  s'applique  à 
des  Batraciens,  nous  avons  adopté  le  nom  de  Simpulnm  Klein  1753 
(type  Murex  olearius  Linné),  pour  le  remplacer.  Comme  conséquence 
de  cette  substitution,  nous  proposons  pour  nom  de  famille  celui  de 
Simpulidae  au  lieu  de  Tritonidae. 

157.    SiMPULUM    OLEARIUM    Liuué. 

1767.  Murex  olearlum  (sic)  Liuué,  Sijst.  Nat.,  édil.  XII,  p.  1216. 

1881.  Triton  {Sinipulum)  olearium  Lin.,  Tryou,  Man.  af  Conch.,  t. 
III,  p.  11,  pi.  3,  fig.  19  ;  pi.  4,  fig.  24  ;  pi.  5,  fig.  27  à  29  ;  pi.  6,  fig.  37. 

Iles  Testigos,  Stn.  24. 

Espèce  cosmopolite  •  Méditerranée,  Canaries,  Cap-Vert,  Sénégal, 
S^'-Hélène,  Indes  Occidentales  jusqu'au  Brésil,  Polynésie,  Australie, 
Nouvelle-Zélande,  Japon,  etc. 

158,  SiMPULUM  CHLOROSTOMUM  Lamarcli. 

1822.  Triton  chlorostomum  Lamarck,  Anim. sans ver  t.,i.  VU,  p.  185. 

1881.  T.  chlorostomus  Lam.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  III,  p.  13, 
pi.  7,  fig.  47,  48. 

1890.  T.  (Sinipulum)  chlorostomus  Lam.,  Dsiutzenbev^,  Récoltes  de 
l'abbé  Culliéret  aux  Canaries,  etc.  in  Mém.  S.  Z.  F.,  p.  154. 

Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  51. 


190  PH.    DAUTZENBERG 

Cette  espèce  est,  comme  plusieurs  de  ses  congénères,  très  large- 
ment dispersée  :  on  la  connaît  de  la  Mer  Rouge,  de  Bourbon,  des 
Philippines,  de  la  Polynésie,  des  Indes  Occidentales  et  nous  avons 
également  signalé  sa  présence  aux  Iles  Canaries,  d'après  les  récoltes 
de  l'Abbé  Culliéret. 

159.    SiMPULUM    LABIOSUM    Wood. 

1828.  Murer  labiosus  Wood,  Index  testaceologicus,  Suppl.,  p.  15, 
pi.  5,  fig.  18. 

1881.  Triton  [Situpulurn)  labiosus  Wood,  Tryou,  Man.  of  Conch., 
t.  III,  p.  17,  pi.  9,  fig.  64,  65. 

Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  50. 

Habite  les  Indes  Occidentales,  l'Ile  Maurice,  l'Australie,  le  Japon, 
les  Philippines,  etc. 
^'^160.  SiMPULUM  Lampusia)  Tritonis  Linné,  var.  nobilis  Conrad. 

1758.  Murcc  Tritonis  Linné,  Sijst.  Nat.,  édit.  X,  p.  754. 

1877.   Triton nohile  Conrad  in  Môrch,  Catal  inMalakoz.  Blàtter,  p.  21. 

1881.  Tritonis  Lin.,  var.  nobilis  Conr.,  Tryon,  Man .oj Conch.,  t.  III, 
p.  10,  pi.  5,  lig.  25-26. 

Iles  Testigos,  Stn  25. 

Cette  forme  du  .S.  Tritonis  habite  la  Méditerranée,  les  côtes  du 
Portugal,  les  lies  du  Cap-Vert  et  les  Indes  Occidentales.  Le  Triton 
Seguenzae  Aradas  et  Benoit,  est  synonyme. 

161.  SiMPULUM  (cymatium)  FEMORALE  Linné. 

1758.  Murex  fémorale  Linné,  Syst.  Nat.  edit.,  X,  p.  749. 

1877.  Triton  [Cymatium)  fémorale  Lin.,  Môrch,  Catal.  in.  Malakoz. 
Bldtter,  p.  31. 

1881.  T.  (Cijmatium)  fémorale,  f^iu.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  III, 
p.  18,  pi.  10,  lig.  70. 

Antigoa,  Stn.  7iJis  . 

Cette  espèce  n'est  connue  jusqu'à  présent  que  des  Antilles. 

162.  SiMPULUM  (gutturnium)  cynocephalum  Lamarck. 

1822.  Triton  cynocephalum,,  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII,  j). 
184. 

1877.  T.  {Gutturnium)  cynocephalum,  Lam.,  Môrch.  Catal.  in  Mala- 
koz. Bldtter,  p.  32. 

1881.  T.  [Cutturnium]  cynocephalum,  Lin.,  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  ni,  p.  19,  pi.  il,  fig.  80  (tantum). 

Bahia  Honda,  Stn.  54. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  I)    DANS    l' ATLANTIQUE  191 

163.  SiMPULUM  (Gutturnium)  tuberosum  Lamarck. 

1822.  Triton  tuherosmii,  Lamarck.  Auim.  sans  cert.,  t.  VII,  p.  185. 

1853.  T.  Ântillai'um,  d'Orbigny.  Mo//,  de  Cuba,  t.  II,  p.  161,  pi. 
XXIII,  iig.  20. 

1877.  T.  Antillarum,  d'Orb.,  Môrch,  CdVdl.in Malakoz . Blàtter,  p.  31. 

1881.  T.  [Gutturnium]  tuherosus,  Lani.,  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  111,  p.  23,  pi.  13,  fig.  111,  112,  113. 

Curaçao,  Stn.  37. 

Connu  des  Indes  Occidentales  et  de  la  région  Indo-Pacifique. 

164.  Epidromus  lanceolatus  Menke. 

1828.  Ranella  lanceolata  Meoke,  Si/nopsis,  p.  67. 

1877.  Triton  [Coluhraria)  lanceolatum  Menke,  Môrch,  Catal.  in 
Malakoz.  Blâtter,  p.  25. 

1881.  Epidromus  lanceolatus  Menke,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  III, 
p.  27,  pi.  16,  fig.  162. 

Iles  Testigos,  Stn.  25;  Santa-Marta,  Stn.  44. 

165.  Distorsio  cancellina  Roissy 

Murex  cancellinus  Roissy,  in  Bullon,  MolL,  p.  56. 
1881,  Distorsio  cancellinus Roissy ,  Tryon  (ex  parte), Maw.  o/  Conch., 
t.  111,  p.  35,  pi.  17,  fig.  175  (tantum). 
Martinique,  Stn.  20  ;  Cuinana,  Stn.  33  ;  lies  Testigos,  Stn.  26. 

166.  Ranella  rhodostoma  Beck. 

1841.  Ranella  rhodostoma  {Beck)  Sowerby,  Conch.  fUusir.,  pi.  3«, 
fig.  10,  10. 

1881.  R.  eruentata  Sow.  var.  rhodostoma  Beck,  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  t.  III,  p.  40,  pi.  21,  fig.  25. 

Ilôt  Branco  (Cap  Vert),  Stn.  19. 

Espèce  connue  des  Indes  Occidentales. 

Famille  Cassididae 
167.  Cassis  testiculus  Linné. 

1758.  Buccinum  testiculus  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  736. 

1877.  Cassis  [Cypraecassis)  testiculus  Linné,  Môrch,  Catal.  in  Mala- 
koz. Blàtter,  p.  39. 

1885.  Cassis  (Levienia)  testiculus  Linné,  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  VIII,  p.  273,  pi.  2,  fig.  54  ;  pi.  4,  fig.  63. 

Bahia  Honda,  Stn.  54. 


192  PH.    DAUTZENBERG 

Famille  :  Doliidae. 

168.  DoLiUM  GALKA  Linné. 

1758.  Buccinum  galea  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  734. 

1877.  Dolium  AntUlarum  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Blàtter,  p.  41. 

1885.  Dolium  galea  Lin.  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  Vil,  p.  261, 
pi.  1,  fig.  3. 

Baliia  Honda.  Stn.  54. 

Le  DoliiDïi  AntUlarum  a  été  établi  par  Morcli  sur  des  exemplaires 
jeunes  du  yalea  Linné,  espèce  bien  connue  de  la  Méditerranée  et 
des  Indes  Occidentales,  depuis  la  Caroline  du  Nord,  jusqu'au 
Brésil. 

169,  Dolium  peudix  Linné,  var  occidentalis  Môrch. 

1758.  Buccinum  perilix  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  734. 

1877.  Dolium  perdix  Lin.  occidentalis  Môrch,  Catal.  in  Malakoz. 
Bldtter,  p.  42. 

1885.  Dolium  perdix  Lin.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VII,  p.  264, 
pi.  3,  fig.  15;  pl.4,  lig.  23,  24,  25, 

lies  Testigos,  Stn.  24. 

Le  Dolium  perdix  est  représenté  aux  Indes  Occidentales  par  une 
forme  si  voisine  de  celle  de  l'Océan  Indien  et  de  la  Polynésie 
qu'elle  constitue  à  peine  une  variété. 

170.    PlBULA    PAPYRATIA    Say. 

1822.  IHrula  papyratia  Say,  Journ.  Acad.  of  Nat.  Se.  of  Philad., 
t.  II,  p.  238. 

1885.  Pirula  papyratia  Say,  Ti-yon,  Man.ofCom-h.,i.  VII,  p.  266, 
pi.  6,  fig.  35. 

Rio  Hacha,  Stn.  53. 

Famille  :  Cypraeidae. 

171.  Ovula  (Cyphoma)  intermedia  Sowerby. 

1830.  Ovulum  intermedium  Sowerby,  Species  Conchyliorum,  1, 
p.  9.  9.  Omlum,  pi.  11,  fig.  32,  33. 

1877.  Ovula  intermedia 'ào\N.,M.QVQ,\\,  Catal.  in  Malakoz.  Blàtter, 
p.  53. 

1885.  0.  intermedia  Tryon,  Sow..  Mau.  of  Conch.,  t.  VIII,  i).  251, 
pi.  3,  fig.  85,  86. 

Ile  Tortuga,  Stn.  36. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  )>    DANS   l'aTLANTIQUE  193 

172.  Cypraea  exanthema  Linué. 

1767.  Cypraea  exanthema  Linné,  Sy^it.  t\at.,  éclit.  XII,  p.  1172, 

1877.  C.  exanthema  Lia.,  Môrch.  CntaL  in  Malako:.  Bldtter,  p. 45. 

1885.  C.  exanthema  Lin.,  Tryon  (ex  parte),  Man.  o[  Conch.,  VII, 
p.  164,  pi.  I,  fig.  4,  5  (tantum). 

Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

Tryon  a  rattaché  a  u  Cypraea  exanthema,  à  titre  de  variété,  le  Cypraea 
cermnetta  Kiener,  de  la  côte  pacifique  de  l'Amérique  centrale,  qui 
est  regardé  par  la  plupart  des  auteurs  comme  uneespèce  ditîérente. 

173.  Cypraea  mus  Linné. 

1738.  Cypraea  mus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  721. 

1877.  C.  mus  Lin.,  Morch,  Catal.  in  Malakoz.  Bldtter,  p.  45. 

1885.  C.  mus  Lin.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  VII,  p.  177,  pi.  X, 
fig.  41,  42. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  40. 

L'habitat  méditerranéen  de  cette  espèce,  indiqué  par  Tryon,  est 
absolument  erroné. 

174.  Cypraea  picta  Gray. 

1824.  Cypraea  picta  Gray,  Monogr,  Cypraeidae  in  Zuol.  Journ., 
I,  p.  389,  pi.  VII,  fig.  lu. 

1885.  Cypraea  picta  Gray,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  VII,  p.  186, 
pi.  XV,  fig.  30,  31. 

Ilot  Branco  (Cap  Vert),  Stn.  18. 

175.  Cypraea  spurca  Linné. 

1758.   Cypraea  spurca  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  724. 

1877.  Cypraea  spurca  Lin.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Blàtter, 
p  48. 

1885.  Cypraea  spurca  Lin.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  VII,  p.  195, 
pi.  XIX,  fig.  16,  17. 

Ilot  Branco  (Cap  Vert),  Stn.  18. 

Cette  espèce,  bien  connue  de  la  Méditerranée  et  de  l'Océan 
Atlantique  oriental,  a  été  également  citée  par  Môrch  comme  habi- 
tant les  Antilles. 

176.  Trivia  pediculus  Linné. 

1758.   Cypraea  pediculus  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  724. 

1877.  Trivia  pediculus  Lin.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Bldtter, 
p.  48. 

1885,  Trivia  pediculus  Lin.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  VII,  p.  201, 
pi.  XXI,  fig.  94,  95. 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  l'JUO.  xiii.  —  13. 


194  PH.    DAUTZIÎNBKRG 

Cnp  RIanc,  Slii.  14  ;  Iles  Tosti^os,  SU).  25;  Bahia  Honda,  Stn.  54; 
Santa-iVIarta.  Sln.  47. 

Le  Trivia  pedicului;  esilibs  commun  aux  Antilles  ;  mais  sa  pré 
sence  n'avait  pas  encore  été  signalée  avec  certitude  sur  la  côte 
occidentale  d'Afrique. 

177.  Trivia  quadripungïata  Gray. 

1827.  Cypnwa  4.  punctata  Gray,  Monogr.  Cypraeidae,  in  Zool. 
Journ.,  m,  p.  368. 

1877.  Trivia  quitdrlpvnrtata  Gray,  Môrch,  Catal.  In  Malakoz. 
Bldlter,  p.  49. 

1885.  T.  quadripunctata  Gray,  Trvon,  Man.  ofConch.,  VII,  p.  201, 
pi.  XXII,  fig.  5,  6. 

Iles  Testigos,  Stn.  25. 

178.  Trivia  candidula  Gaskoin 

1835,  Cypraea  candidula  Gaskoin,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond.,  p.  200. 

1877.  Tniria  candidula  Gask.,  Morch,  Catal.  m  Ma/aÂ;o^.  Bldtter, 
p.  50. 

1885.  T.  candidula  Gask.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  VII,  p.  203, 
pi.  XXII,  fig.  33,  34. 

Ilot  Branco  (Cap  Vert),  Stn.  18;  Iles  Testigos,  Stn.  25. 

Le  Trivia  candidula  est  connu  du  golfe  du  Mexique,  des  Canaries, 
des  Açores  et  de  la  côte  d'Espagne  (Hidalgo). 

179.  Erato  maugeriae  Gray. 

1832.  Erato  Maïu/eriae  Gray,  Descr.   Catal.,  p.  17. 
1877.   E.  Maugeriae  Gray,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Bldtter,  p.  51. 
1883.  E.  M«tugeriae  Gray,  Tryon,  Man.  of  Conch. ,  V,  p.  9,  pi.  4, 
fig.  42,  43. 

Ilot  Branco  (Cap-Vert),  Stn.  19;  Santa-Marta,  Stn.  41. 

Famille  :  Strombidae. 

180.  Strombus  gigas  Linné. 

1758.  Strombus  (figas  Linné,  S//.sf.  Nat.,  edit.  X,  p.  745. 

1877.  S.  gigas  Lin.,  Môrch,  (^atal.  in  Malakoz.  Bldtter,  p.  14. 

1885.  S.  gigas  Lin.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  VII,  p.  107,  pi.  I, 
fig.  2,  3,  4. 

Ile  Barthélémy,  Stn.  8  ;  Martinique,  Stn.  20;  lies  Testigos,  Stn. 
24;  Santa-Marta,  Stn.  47. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  ))    DANS    L'aTLANTIQUE  195 

181.  Strombus  pugilis  Linné. 

1758.  Strombus  jmgilis  Linué,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  744. 

1877.  S.  pugilis  Lin.,  Môrcii,  GataL  m  Malakoz.  Blàtter,  p.  21. 

1885.  S.  pugilis  Lin.,  Tryou,  Man.  ofConch.,  VII,  p.  109,  pL  II, 
fig.  13, 14. 

Martinique,  Stn.  20  ;  lie  Marguerita,  Stn.  29;  Curaçao,  Stn.  37  ; 
Santa-Marta,  Stn.  47. 

182.  Strombus  (Monodactyus)  raninus  Gmelin. 

1790.  Strombus  raninus  Gmelin,  Sijst.  Nat.,  edit.,  XIII,  p.  3511. 

1822.  S.  bituberculatus  Lamarck,  Anim.  sans  cert.,  VII,  p.  202. 

1876.  S.  raninus  GmeL,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Bldtter,  p.  19. 

1885.  ^'.  (Monodactylus)  bituberculatus  Lam.,  Tryou,  Mail,  of 
Conch.,  VII,  p.  112,  pi.  IV,  fig.  32,  33. 

Iles  Testigos,  Stn.  24  ;  Santa-Marta,  Stn.  47. 

La  loi  de  priorité  nous  oblige  à  suivre   l'exemple  de  Môrch,   eu 

reprenant  pour  cette  espèce  le  nom  de  raninus  Gmelin  qui  est  plus 

ancien  que  ceux  de  bituberculatus  Lamarck,  et  de  lobatus  Swaiuson, 

car  il  ne  peut  y  avoir  aucun  doute  sur  l'idenlification  de  la  fig.    8 

(pi.  29)  de  Kuorr  (tome  VI),  qui  est  indiquée  comme  seule  référence 

par  Gmelin. 

Famille:  Cerithiidae. 

183.  Triforis  turris-Thomae  Gliemnitz. 

1795,  Turbo  turris-Thomae  Chemnitz,  Couch.  Cab.,  XI,  p.  310, 
pi.  GGXIII,  fig.  3022. 

1876.  Triphoris  turris-Thomae  Ghemn.,  Môrch,  Gâtai,  in  Malakoz. 
Blàtter,  p.  110. 

1887.  Triforis  turris-Thomae  Chemn.  Tryon,  Man.  of  Conch.,  IX, 
p.  118,  pi.  XXXIX,  fig.  53. 

Iles  Testigos,  Stn.  25. 

184.  Triforis  intermedius  G.  B.  Adams. 

1850.  Cerithium  intermedium  G.  B.  Adams,  Contr.  to Conch.,  p.  119. 

1876.  Triforis  intermedius  G.  B.  Ad.,  Môrch,  Gâtai,  in  Malakoz. 
Blàtter,  p.  108. 

1887.  Triforis  intermedius  C.  B.  Ad.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  IX, 
p.  188,  pi.  XXXIX,  fig.  54. 

Iles  Testigos,  Stn.  25. 

185.  Gerithium  litteratum  Born. 

1780.  Murex  litteratus  Born,  Test.  Mas.  Caes.  Viudob.  p.  323,  pi. 
XI,  fig.  14, 15. 


196  PH.    DAUTZENBERG 

1887.  Cerithium  litteratum  Born,  Tryou,  Man.  of  Conch.,  t.  IX, 
p.  128,  pi.  22,  lig.  63,  64. 

186.  Cerithium  atratum  Born. 

1780.  ]fur('.iatratus  Born,  Test.  Mua.  Caes.  lïwrfo/h,  p.  324,  pi.  11, 
fig.  17.18. 

1876.  Cerithium  atnituni  Born,  Môrch,  CaUil.  ni  Malakoz.  Hldtter, 
p.  113. 

1887.  C.  atratum  Born,  Tryou,  Hlan.  of  Conch.,  t.  IX,  p.  128, 
pi.  22,  fig.  68. 

Santa-Marla,  Stn.  47;  Gairaca  (Sanla-Marta),  Stn.  50. 

187.  BiTTiUM  GiBBERULUM  C.-B.  Adams. 

1848.  Cerithium  (jihherubirn  C.-B.  Adams,  Proc.  Boston  Soc.  of'Niit. 
Hist.,  t.  Il,  p.  5. 

1876.  Bittium  varium  Morch  (an  Pfeifier  ?)  Calai,  in  Malakoz. 
Bldtter,  p.  96. 

1887.  B.  varium  \civ.  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IX,  p.  152,  pi.  29, 
lig.  86. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56;  Bahia  Honda,  Stn.  55. 

Si  l'ideutité  des  Bittium  mriam  Pieïi'iev et  {/ibbrnilum  C.-B.  Adams 
était  prouvée,  il  faudrait  reprendre  le  premier  de  ces  deux  noms  qui 
a  la  piiorité,  puisqu'il  a  été  publié  dès  1840  dans  les  Archiv  tûr 
Nalurgeschichte. 

188.  PoTAMiuEs  (Lampanel[.a)  minimus  Gmelin. 

1790.  Murcj:  minimus  Gmelin,  Syst.  l\at.,  edit.  XIII,  p.  3564. 

1876.  Pyrazusifjiinpaïu'lla)  minimus  Gm.,  Morch,  Catal.  in  Malakoz. 
Bldtter,  p.  93. 

1887.  iMnipanella  minimus  Gm.,  Tryon,  Maji.  of  Conch.,  t.  IX, 
p.  167,  pi.  34,  fig.  9,  10,  11. 

Barbuda,  Stn.  6;  Martinique,  Stn.  20;  Ile  Marguerila,  Stn.  30. 
Le  type  et  la  var.  nùjrescens  Menke. 

189.   Cerithidea  ambigua  C.   B.   Adams. 

1845.  Cerithium  ainbifjUHm  C  B.  Adams,  Proc.  Boston  Soc.  of 
Nat.  llist.,  p.  4. 

1876.  Cerithidea  umbiyua  C.  B.  Ad.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz. 
Bldtter,  t.  XXIII,  p.  91. 

1887.  Polanudes  (Cerithidea)  costata  Da  Costa,  var.  unibii/ua  C.B. 
Ad.,  Tryon,  Man.  of  Conch..  t.   IX,   p.  16i,  pi.  3't,  lig.  81. 

Barbuda,  Sin.  6. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  «    DANS    l'aTLANTIQUE  197 

Famille  :  Modnlidae. 

190.  MoDULUs  MODULUS  Linné. 

1758.  Trochus  inodulus  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  757. 

1781.  T.  lenticularis  Chemnitz,  Conch.  Cab.,  t.  V,  p.  105,  pL 
CLXXl,  fig.  1665. 

1876.  Modulus  modutm  Lin.,  Môrch,  GataL  in  Malakoz.  Blàtter, 
p.  130. 

1887.  -1/.  lenticularis  Chemn.;  Tryon,  Van.  of  Conch.,  t.  IX,  p.  261, 
pL  48,  fig.  91,  92. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56;  Santa-Marta,  Stn.  43. 

Les  règles  adoptées  pour  la  nomenclature  zoologique  ne  s'oppo- 
sent pas  à  l'emploi  du  même  mot  pour  désigner  le  genre  et  l'espèce, 
il  convient  de  conserver  le  nom  spécifique  modulus,  comme  l'a  fait 
Môrch.  En  effet,  bien  que  la  diagnose  du  Troclius  modulm  ne  soit 
accompagnée  d'aucune  référence  dans  la  dixième  édition  du  Systema 
Naturae,  la  description  s'applique  si  exactement  à  la  coquille  nom- 
mée plus  tard  Trochus  lenticularis  par  Chemnitz  qu'il  ne  peut  y 
avoir  aucun  doute  sur  son  identification.  La  référence  de  Séba,  pi. 
XXXIV,  fig.  12  ajoutée  dans  la  douzième  édition  ne  nous  apprend 
rien,  car  cette  planche  de  Séba  ne  renferme  que  des  poissons. 

191.  Modulus  Guernei,  nov.  sp. 

PI.  IX,  fig.  9,  9,  9,  9. 

Testa,  turbinata,  auguste  umbilicata.  Spira  conica,  apice  acumi- 
nato.  Anfractus  6,  sutura  distincta  sejuncti  plicisque  longitudina- 
libus  tumidis  (10  in  anfr.  ultimo)  ornati.  Plicae  in  medio  anfr. 
ultimi  abrupte  desinent.  Basis  irregulariter  concentrice  funiculata. 
Apertura  rotundata.  Columella  arcuata,  infra  dentem  transversum 
atque  erectum  efformat.  Labrum  simplex  acuteque  marginatum. 

Color  sordide  albus,  punctis  fuscis  perpaucis  conspersus. 

Altit.  llmm^  latit.  llmm^  apcrtura  1'^^^,  alta  7ram,  lata. 

Coquille  solide,  turbinée,  étroitement  ombiliquée.  Spire  conique, 
assez  élevée,  aiguë  au  sommet,  composée  de  6  tours  séparés  par 
une  suture  bien  distincte  et  garnis  de  gros  plis  longitudinaux 
tuberculeux.  Sur  le  dernier  tour,  ces  plis,  au  nombre  de  10,  s'arrê- 
tent à  la  périphérie  et  fout  saillie  au  dehors.  Base  du  dernier  tour 
convexe,  garnie  de  quelques  cordons  concentriques  aplatis  et  irré- 
guliers. Ouverture  arrondie;  bord  columellaire  arqué,  étroit, 
s'élargissant  à  la  base  et  formant  une  dent  transversale  saillante. 
La  région  ombilicale  est  limitée  par  une  carène  aiguë  qui  conflue 


198  PH.    DAUTZENBERG 

à  la  base  avec  le  bord  de  l'ouverture.   Labre  simple,  tranchant. 

Coloration  d'un  blanc  verdâtre  sale,  avec  quelques  rares  ponc- 
tuations brunes.  On  observe  aussi  parfois  une  zone  subsuturale 
brunâtre  peu  marquée  qui  se  prolonge  au-dessous  de  la  périphérie 
du  dernier  tour. 

Ilot  Branco  (Cap  Vert),  Stn.  19. 

Cette  espèce  ne  peut  être  comparée  qu'au  Modulus  cerodes  A. 
Adams  habitant  le  canal  de  Mozambique,  d'après  Cuming  et  le  Golfe 
de  Californie,  d'après  Carpenter  ;  mais  sa  spire  est  plus  élevée, 
plus  aiguë,  composée  d'un  plus  grand  nombre  de  tours  (6,  au  lieu 
de  4).  Les  côtes  longitudinales  sont  aussi  plus  nombreuses:  on  en 
compte  10  sur  le  dernier  tour  du  Modulus  Guernei  et  seulement 
8  sur  celui  du  cerodes. 

Famille  Planaxidae 

192.  Planaxis  nucleus  Lamarck. 

1822.  Purpura  nucleus  Lamarck,  Anim.  sans  vert.  t.  VII,  p.  249. 

1824.  Planaxis  semisulcatns  Sowerby,  Gênera  ofShelU,^\.  1,  fig.3. 

1876.  Planaxis  semisulcatus  Sow.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Bldt- 
ter,  p.  125. 

1887.  Planaxis  nucleus  Lam.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IX,  p.  277, 
pi.  52,  fig.  36. 

Santa-Marta,  Stn.  47;  Baie  deTaganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

193.  Planaxis  lineatus  Da  Costa. 

1778.  Buccinum  lineatum  Da  Costa,  Prit.  Conch.,  p.  130,  pi.  VIII, 
fig.  5. 

1876.  Planaxis  lineataBa  C,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Blàtter, 
p.  124. 

1887.  Planaxis  lineatus  Da  C,  Tryon  (ex  parte),  Man.  of  Conch., 
t.  IX,  p.  278,  pi.  53,  fig.  63  (tantum). 

Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

Tryon  a  confondu  sous  le  nom  de  Planaxis  lineatus  des  formes 
diverses  habitant  les  Indes  Occidentales  et  la  Polynésie. 

Famille  :  Vemietidae. 

194.  Vermetus  spmATUs  Philippi. 

1836.   Vermetus  spiratus  Philippi,  Archiv  fur  Naturgesch.,  p.  244. 

1877.  Vermicularia spiratal^hW.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Blàtter, 

p.  m. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  499 

1886.  Veimetus  [Vermicularia)  spiratus  Phil.,  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  t.  VIII,  p.  187,  pi.  55,  fig.  99. 

Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  51. 

Le  nom  de  Vermetua  tumbricalis  Liuné  qui  a  été  attribué  à  cette 
forme  par  un  grand  nombre  de  conchyliologues  paraît  devoir  être 
réservé  à  une  espèce  différente,  qui  habite  les  Indes  Orientales 
(voir  Tryon  Man.  of  Conch.,  p.  186). 

Famille  :  Tiirritellidae 

195.  TuRRiTELLA  (Haustator)  variegata  Linné. 

1758.   Turbo  variegatus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  767. 

1886.  Turritella  {Hamtator)  variegata  Lin.,  Tryon  (ex-parte)  Man. 
of  Conch.,  t.  VIII,  p.  198,  pi.  61,  fig.  58  (tantum). 

Martinique,  Stn.  20  ;  Bahia-Honda,  Stn.  54  ;  Rio-Hacha,  Stn.  52  ; 
Santa-Marta,  Stn.  41. 

Var.  iMBRiCATA  Linné. 

1758.  Turbo  imhricatus  Linné,  Syst.  Nat.^  édit.  X,  p.  766. 

1876.  Turritella  variegata  Môrch  (non  Linné),  Catal.  in  Malakoz. 
Bldtter,  p.  126. 

1886.  T.  variegata  Tryon  (ex-parte),  Man.  of  Conch.,  t.  VIII, 
p.  198,  pi.  62,  fig.  64  (tantum). 

Bahia-Honda,  Stn.  54. 

196.  Turritella  (Haustator)  torulosa  Kiener. 

1845.  Turritella  torulosa  Kiener,  Species  gén.  et  icon.,  p.  18,  pi.  6, 
fig.  3. 

1886.  T.  {Haustator)  torulosa  liien.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VIII, 
p.  201,  pi.  62,  fig.  74. 

Cap  Blanc,  Stn.  14. 

La  présence  de  cinq  exemplaires  de  cette  espèce  dans  la  récolte 
de  M.  de  Dalmas  est  intéressante,  car  son  habitat  était  inconnu  de 
Kiener, et  Tryon  la  cite  avec  doute  com  me  provenant  de  la  mer  Rouge. 

197.  Turritella  (Haustator)  bicingulata  Lamarck. 

1822.  Turritella  bicingulata  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII,  p.  58. 
1886.  T.  [Haustator]  bicingulata  Lam.,  Tryon,    Man.  of  Conch., 
t.  VIII,  p.  202,  pi.  63,  fig.  82. 
Ilot  Branco  (Cap  Vert),  Stn.  18. 

198.   Turritella  (Torcula)  exoleta  Linné. 

1758.  Turbo  exoletus  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  766. 


200  PH.    DAUTZENBERG 

1876.  Turritella  [Tocula)  exoleta  Lin.,  Môrcli,  Gâtai,  in  Malakoz. 
Blàtter,  p.  127. 

188G.  T.  (Torcula)  c.roleia  Lin.  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VIII, 
p.  2(Jo,  pi.  64,  fig.  98,  99. 

Ile  Barbuda,  Stn.  6;  Iles  Testigos,  Stns.  25  et  26  ;  Golfe  de  Mara- 
caïbo,  Stn.  39, 

199.  Mesalia  brevialis  Laraarck. 

1757.  Cerithium  mesal  Adauson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  159,  pi.  X. 
fig.  7. 
1822.  Turritella  brevialis  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VU,  p.  58. 

1886,  Mesalia  brevialis  Lam.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VIII,  p.  209, 
pi.  65,  fig,  27,  28,  29. 

18î)l.  M.  brevialis  Lâm.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélila,  p.  30. 

Gap  Blanc,  Stn.  14;  Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

Cette  espèce  est  représentée  par  de  nombreux  spécimens  de  colo- 
rations diverses  :  blancs,  bruns  unicolores  ou  ornés  de  bandes  ou 
de  flammules. 

Famille  Littorinidae. 

200.  LiTTORiNA  (Melaraphe)  striata  King. 

1829,  Littorina  striata  King,  Zool.  Journ.,  t,  V,  p.  345. 

1887.  /.,  {Melaraphe)  striata  King.  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t,  IX, 
p.  247,  pi,  44,  fig.  58. 

Ilot  Branco  (Gap  Vert),  Stn.  18. 

201.  Littorina  (Melaraphe)  meleagris  Beck. 

1838.  Littorina  meleagris  Beck,  m  Potiez  et  Micbaud,  Galerie  de 
Douai,  t.  I,  p,  311, 

1876,  L.  meleagris  Beck,  Morch,  Gâtai,  in  Maiako:-.  Blàtter,  p.  141. 

1887.  L.  (Melaraphe)  meleagris  Beck.,  Tryon,  Man.  ofConch.,  t.  IX, 
p.  248,  pi.  45,  fig.  10. 

Santa-Marta,  Stn.  43. 

202.  Littorina  (Melaraphe)  zigzag  Ghemnitz. 

1781.  Trochns  ziczak  Ghemnitz,  Conch.  Cab.,  t.  V,  p,  69,  pi.  166, 
fig.  1599%  1599b,  1600\  1600''. 

1876,  Littorina  (Melaraphe)  zicznc  Chem.,  Morch,  Gâtai,  in  Mala- 
koz. lildtter,  p.  137. 

1887.  L.  (Malarapke)  ziezac  Ghemn.,  Tryon  (ex  parte),  Man.  of 
Conch.,  t.  IX,  p.  251,  pi.  45,  fig.  5,  6  (tantum). 

Guadeloupe,  Stn,  5  bis  ;  Martinique,  Stn.  20  ;  Santa-Marta,  Stn.  43. 

Espèce  répandue  depuis  la  Floride  jusqu'au  Brésil. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   l' ATLANTIQUE  201 

203.  LiTTORiNA  (Melaraphe)  carinata  d'Orbigny. 

1853.  LiUorina  carinata  d'Orbigny,  MolL  de  Cuba,  t.  I,  p.  209, 
pi.  XV,  fig.  1,  4. 

1876.  L.  carinata  d'Orb.,  Murch,  Gâtai,  in  1/a/aifcoj.  B/a^fer,  p.  139. 

1887.  L.  (Melaraphe)  ziczac  TryoD,  ex-parte  (non  Chemnitz), 
Man.  ofConch.,  t.  IX,  p.  251,  pi.  46,  fig.  6  (tantum). 

Ile  Blanquilla,  Stn.  28,  Guadeloupe,  Stn.  5  bis  ;  Golfe  de  Cariaco, 
Stn.  35;  Bahia  Honda,  Stn.  54;  Santa-Marta,  Stn.  43. 

Cette  espèce,  de  même  que  la  précédente,  vit  depuis  la  Floride 
jusqu'au  Brésil. 

204.  Tegtarium  muricatum  Linné. 

1758.   Turbo  muricatus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  761. 

1876.  Littorina  (Tectus)  muricata  Lin.,  Morch,  Catal.  in  Mnlakoz. 
Blàtter,  p.  134. 

1887.  Tectarius  muricatus  Lin.,  Tryon.  Man.  of  Concli.,  t.  IX, 
p.  258,  pi.  48,  fig.  68. 

Ile  Marguerita,  Stn.  31  ;  Iles  Testigos,  Stn.  24.  Ile  Blanquilla, 
Stn.  29. 

205.  Tegtarium  dtlatatum  d'Orbigny. 

1853.  Littorina  dilatata  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  I,  p.  207, 
pi.  14,  fig.  20,21,  22,  23. 

1876.  L .  (Tectus)  dilatata  d'Orb.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Blàtter, 
p.  133. 

1887.  Tectarius  nodulosiis  Tryon,  ex  parte  (non  Gmelin),  Man.  of 
Conch.,  t.  IX,  p.  258,  pi.  47,  fig.  60  (tantum). 

Guadeloupe,  Stn.  5'^'^;  Ile  Blanquilla,  Stn.  29. 

Tryon  a  réuni  sous  le  nom  de  Tectarius  nodulosus  de  nombreuses 
formes  de  provenances  diverses  et  qui  sont  considérées,  avec  raison, 
pour  la  plupart,  comme  des  espèces  distinctes. 

Famille  :  ArchUectoiiieidae  nov.  fam. 

206.  Architectoniga  nobilis  Bolten. 

1798.  Architectonica  Nobilis  Bolten,  Muséum  Boltenianum,  p.  78. 

1822.  Solarium  granulatum  Lamarck,  A7iim.  sans  vert.,  t.  VII, 
p.  3. 

1875.  Architectonica  nobilis  Bolten,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz. 
Blàtter,  p.  154. 

1887.  Solarium  gramdatum  Lam.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IX, 
p.  11,  pi.  5,  fig.  53,  54. 


202  PH.    DAUTZENBERG 

Martinique,  Stn.  20;  Santa-Marla,  Stn.  47. 

11  est  incontestable  que  VArchitectonicanobilif;  de  Bolten,  basé  sur 
les  figures  169o  et  1696  de  la  pi.  CLXXII  de  Chemnitz,  est  bien 
l'espèce  à  laquelle  Lamarck  a  donné  plus  tard  le  nom  de  Solarium 
granulatum.  11  est  donc  nécessaire  de  reprendre  le  nom  le  plus 
ancien.  II  en  est  de  même  du  genre  Architcctonica  qui  a  été  créé 
par  Bolten,  un  an  avant  le  genre  Solarium.  Nous  proposons,  par 
suite  de  cette  restauration,  de  substituer  pour  la  famille,  le  nom 
d' Architectonicidae  à  celui  de  Solariidae. 

207.  ToRiNiA  CYCLOSTOMA  Meuke. 

1830.  Solarium  cycAosîomum  Menke,  Synopfiis,  p.  142. 

1875.  Toriitia cydostuma  Menke,  Morch,  Catal.  in  Malakoz.  Bldtter, 
p.  156. 

1887.  Torinia  cyclostoma  Menke,  Tryou,  Man.  of  Conch.,  t.  IX, 
p.  18,  pi.  5,  fig.  83,  84. 

Santa-Marla,  Stn.  43. 

208.  Torinia  bisulcata  d'Orbigny. 

1853.  Solarium  bi^ulcatum  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  60, 
pi.  XIX,  fig.  17,  20. 

1875.  Torinia  (?)  bisulcata  d'Orb.,  Môrcb,  Catal.  in  Malakoz. 
Blàtter,  p.  157. 

1887.   Torinia  (?)  bii>ulcata  d'Orb.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IX, 
p.  22,  pi.  6,  fig.  14,  15, 16. 
Santa-Marta,  Stn.  44. 

Famille  :  Litiopidae 

209.  LiTioPA  MELAN0ST0MA  Rang. 

1829.  JAliopa  melanoatorna  Rang,  Ann.  des  Se.  Nnt.,  t.  XVI,  p.  303. 

1852.  L.  melanostoma  Rang,  Eydoux  et  Souleyet,  Vouage  de  la 
Bonite,  p.  586,  pi.  37,  fig.  1  à  9. 

1887.  /,.  melanostoma  Rang,  ïryon  (ex  parte),  il/a»,  of  Conch.,  t.  IX, 
p.  280,  pi.  53,  fig.  72  (tantum). 

Mer  des  Sargasses,  Stn.  57. 

210.  Alaba  tervaricosa,  C.  B.  Adams. 

1845.  liissoa  tervaricosa,  C.  B.  Adams,  Proc.  Boston  Soc.  of  Nat. 
IJist.,  p.  6. 

1876.  Alaba  tervaricosa,  C  B.  Ad.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Bldtter, 
p.  57. 


CROISIÈRES   DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  203 

1887.  A .  tervaricosa.  C.  B.  Ad.,  Tryon,  Man.  ofConch.,t.  IX,  p.  281. 
Santa-Marta,  Stns.  41,  43. 

Famille  :  Rissoidae 

211.  RissoiNA  fscHWARziELLA)  Chesnelii  Mïchaud. 

1832.  Rissoa  Chesnelii,  Michaud,  Descr.  de  nouv.  esp.  du  G.  Rissoa, 
p.  15,  pi.  unique,  fig.  23,  24. 

1853.  Rissoina  Catesbyana,iVOrhi^ny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  24, 
pi.  XII,  fig.  1,3. 

1876.  R.  Catesbyana,  d'Orb.,  Môrch,  Catal,  in  Malakoz.  Blàtter, 
p.  48. 

1887.  Chesnelii,  Mich.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IX,  p.  380.  pi.  56. 
fig.  73. 

Kingston  (Jamaïque),  Stu.56. 

212.  RissoiNA  (Phosinella)  cancellata  Philippi. 

1847.  RissoinacancellalaPhilippi,  Zeitsch7\  fUr  Malakoz.,  p.  127. 

1876.  R.  (Phosinella)  cancellata  Phil.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz. 
Blàtter,  p.  52. 

1887.  R.  cancellata  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IX,  p.  381,  pi.  57, 
fig.  82,  83,  84. 

Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49.  ,-. 

213.  RissoiNA  (Zebina)  Browniana  d'Orbigny. 

1853.  Rissoina  Browniana  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  28, 
pi.  12,  fig.  33,  35. 

1876.  R.  (Zebina)  Browniana  d'Orb.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz. 
Blàtter,  p.  46. 

1887.  R.  Browniana  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IX,  p.  390,  pi.  59, 
fig.  45. 

Santa-Marta,  Stns.  41  et  48. 

Famille  Aiupullariidae. 

214.  Ampullaria  luteostoma  Swainson. 

1821.  Ampullaria  luteostoma  Swainson,  Zool.  Illustr.,  !•■=  série, 
t.  III,  pi.  157  (figures  du  haut  et  du  bas). 

1856.  .4.  luteostoma  Sw.,  Reeve,  Conch.  Tron.,  pi.  XVIII,  fig.  84. 
Yacua  (Venezuela),  Stn.  13. 


204  PH.    DAUTZENBERG 

Famille:  Hipponycidae. 

215.  HiPPONYx  ANTiQUATUS  Liuné. 

1767.  Patclla  antiquala  Linné,  Sijst.  Nat.,  édit.  XII,  p.  1239. 

1877.  Hippontjx  {Conchoicpas)  antiquatus  Linn.,  Morch,  Catal.in 
Malakoz.  Bldtter,  p.  98. 

1886.  Hipponyx  {Co7icholepas)  antiquatus  Linn.,  Tryan  (ex  parte), 
Man.  ofConch.X  VIII,  p.  134  pi.  40,  tig.  93,  94,  95,  96,  97  (lantum). 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39. 

Tryon  a  groupé  sous  le  nom  d'antiquatu^  de  nombreuses  formes 
de  diverses  provenances  qui  constituent  des  espèces  distinctes. 

216.  MiTRULARiA  DiAPHANA  Reeve. 

1858.  Calyptraca  diaphana  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  fig.  23. 

1877.  C.  equestris  Linn.,  Môrch,  Catal.  inMalakoz.  Bldtter,  p.  100. 

1886.  Mitrularia  equestris  Linn.  var.  tortilis  Reeve,  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  t.  VIII,  p,  138,  pi.  42,  fig.  54  (lantum). 

Iles  Testigos,  Stn.  26. 

Les  matériaux  que  nous  possédons  ne  sont  pas  suffisants  pour 
qu'il  nous  soit  possible  de  formuler  une  opinion  au  sujet  delà 
valeur  de  cette  espèce.  Tryon  a  groupé  à  titre  de  variétés  du  Mitru- 
laria equestris  des  formes  des  Indes  Occidentales  ainsi  que  des 

Philippines. 

217.  Mitrularia  chlorina  Gould. 

1846,  Calyptraea  chlorina  Gould,  Proc.  Boston  Soc.  of  Nat.  Hist., 
t.  II,  p.  161. 

1886.  Mitrularia  equestris  (Lin.)  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VIII, 
p.  138,  pi.  42,  fig.  49,  50,  51  (tantum). 

Iles  Testigos,  Stn.  26. 

Voici  encore  une  des  formes  considérées  par  Tryon  comme  ren- 
trant dans  le  Mitrularia  equestris  de  Linné. 

Famille  :  Capnlidae. 

218.  Capulus  intortus  Lamarck. 

1822.  Pileopsis  intorta  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VI,  2^  partie, 
p.  18. 

1877.  Hipponyx  inilitaris  Môrch  (non  Liiméj,  Catal.  in  Malakoz. 
Bldtter,  p.  97, 

1886.  Capulus  intortus  Lam.  (Tryon  ex  parte),  Man.  of  Conch., 
t.  VIII,  p,  131,  pi.  39,  fig.  75  (tantum). 

Iles  Testigos,  Stn.  26. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  20o 

219.  Grucibulum  scutellatum  Gray, 

1828.  Patelin  seutellata  Gray,  in  VVood,  Index  testac,  Suppl., 
p.  26,  pi.  VIII,  fîg.  4. 

1886.  Cruciindutn  ncuteÂlntum  Gray,  ïryon  (ex  parte),  Man.  of 
Conch,,  t.  VIII,  p.  117,  pi.  31,  fig.  13,  14,  15,  16  (tantum). 

Iles  Testigos,  Stn.  24. 

Les  spécinieus  rapportés  par  M.  de  Dalmas  concordeat  jjien  avec 
la  forme  typique  du  Crucibulum  scutellatum  à  laquelle  Tryon  assigne 
pour  patrie  la  côte  occidentale  d'Amérique,  taudis  qu'ils  s'éloignent 
du  Crucibulum  auriculatum.  Chemn.  fconsidéré  par  Tryon  comme 
une  variété  du  scutellatum)  provenant,  d'après  le  même  auteur,  des 
Indes  Occidentales. 

220.  Crucibulum  auriculatum  Chemnitz. 

1788.  PateUa  auriculata  Chemnitz,  Conch.  Cab.,  t.  X,  p.  336, 
pi.  168,  fig.  1628,  1629. 

1877 .  Crucibulum  auriculatum  Chemn.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz. 
Bldtter,  p.  101. 

1886.  Crucibulum  scutellatum  Gray,  va  r.  auriculata  Chemn. ,  Tryon, 
Mayi.  of  Conch.,  t.  VIII,  p.  118,  pi.  32,  fig.  34,  35. 

Iles  Testigos,  Stn.  26  ;  Santa-Marta,  Sln.  44  ;  baie  de  Taganga 
(Santa-Martaj,  Stn.  49. 

221.  Crucibulum  striatum  Say. 

1826.  Calyptraea  striata  Say,  Journ.  Acad.  N.  Se.  of  Pliilad.,  t.  V, 
p.  216. 

1877.  Dispothaea  striata  Say,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Bldtter, 
p.  102. 

1886.  Crucibulum  striatum  Say,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VIII, 
p.  118,  pi.  33,  fig.  44,  45. 

Martinique,  Stn.  20  ;  Santa-Marta,  Sln.  41. 

Espèce  citée  seulement,  jusqu'à  présent,  de  la  Nouvelle  Angleterre. 

222.  Crucibulum  radiatum  Broderip. 

1834.  Calyptraea  (Calypeopsis)  radiata  Broderip,  Trans.  Zool.  Soc, 
t.  I,  pi.  XXVII,  lig.  6. 

1886.  Crucibulum  radiatum  Brod.,  Tryon,  Man  of  Conch.,  t.  VIII, 
p.  119,  pi.  33,  fig.  52,  53. 

Cumana,  Stn.  33. 

Espèce  connue  de  la  Baie  de  Caraccas. 


206  PH.    DAUTZENBERG 

223.  ?  Crepidula  glauca  Say. 

1822.  Crepidula  glauca  Say,  Journ.  Acad.  Nat.  Se.  of  Pkiladclphia, 
t.  Il,  p.  226. 

1873.  C.  fornicata  Tryou  (uon  Linoé),  American  mar.  Conck., 
p.  93,  pi.  12,  lîg.  189. 

1877.  Crypta  glauca  Say,  Môrch,  Catal.  m  Malakoz.  Bldtter,  p.  104. 

1886.  Crepidula  glauca  Say,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VIII,  125, 
pi.  36,  fig.  9. 

Golfe  de  Cariaco,  Stn.  3o. 

Nous  hésitons  à  rapporter  à  cette  espèce  un  spécimen  unique 

recueillli  par  M.  de  Dalmas  ;  il  est  de  coloration  brun  foncé  avec  le 

septum  blanc. 

224.  Crepidula  fornicata  Linné. 

1758.  Patella  fornicata  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  781. 

1877.  Crypta  nautarum  Huinphrey  Môrch,  Catal.  m  Malakoz. 
Bldtter,  p.  103. 

1886.  Crepidula  fornicata  Lin.  Tryon,  Man.  of  Conck.,  t.  VIII, 
p.  124,  pi.  36,  fig.  i,  2. 

Baie  du  Lévrier,  Stn.  17;  Ilot  Branco,  Stn.  18. 

Bio  Hacha,  Stn.  52  :  Santa-Marta,  Stn.  47. 

var.  GARNOT  Adanson. 

1757.  Lepas  garnol  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  40,  pi.  2,  fig.  9. 
1891.  Crepidula  fornicata  Lin.,  var.  garnot  Adans.,  Dautzenberg, 
Voyage  de  la  Mélita,  in  Mém.  S.  Z.  F.,  p.  48. 
Cap  Blanc,  Stn.  14;  Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

225?  Crepidula  convexa  Say. 

1821.  Crepidula  convexa  Say,  Journ.  Acad.  Nat.  Se.  of  Philadelphia, 
t.  II,  p.  227. 

1877.  Crypta  conmra  Say,  Morch,  CAtal.  in  Malakoz.  Bldtter,  p.  104. 

1886.  Crepidula  convexa  Say,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VIII, 
p.  125,  pi.  36,  fig.  10. 

Ilot  Branco,  Stn.  19. 

Des  deux  exemplaires  rapportés  par  M.  de  Dalmas,  l'un  est  jeune 
et  l'autre  très  encroûté  à  l'extérieur,  de  sorte  que  notre  détermi- 
nation est  douteuse. 

226.  Crepidula  incurva  Broderip. 

1834.  Calyptraea  incurva  Broderip, Frof.  Zoo/.  Soc.  o/Z,ow/.,  p.  40. 
1886.  Crepidula  (Garnotia)  adanca  (Sow.)  Tryon  (ex-parte),  Man. 
of  Conch.,  t.  VIll,  p.  129,  pi.  37,  fig.  39,  40  (tantum). 


CROISIÈRES    DU    YACHT    ((  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUK  201 

Martinique,  Stn.  20;  Santa-Marta,  Stn.  43. 

Le  Crepidula  incurva  et  !e  Crepidulaadunca  sont  tous  deux  décrits 
comme  provenant  de  la  côle  occidentale  d'Amérique  ;  les  spécimens 
rapportés  par  M.  de  Dal  mas  correspondent  pourtant  très  exactement 
à  la  première  de  ces  deux  formes. 

227.  Crepidula  plana  Say. 

1821.  Crepidula  plana  Say,  Journ.  Acad.  ofNat.  Se.  of  Philad.,  t.  II, 
p.  226. 

1877.  Crypta  plana  Say ,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz.  Blàtter,  p.  106. 

1886,  Crepidula  {lanacus)  unyuifonnis  Tryon,  ex  parte  (non 
Lamarck),  Man.  of  Conch.,  t.  VIII,  p.  130. 

Ile  Marguerita,  Stn.  29. 

C'est  à  tort  que  Tryon  a  réuni  cette  espèce  bien  connue  de  la  côte 
atlantique  des  Etats-Unis,  au  Crepidula  unguiformis  des  mers 
d'Europe. 

228.  Calyptraea  candeana  d'Orbigny. 

1853.  Infundibulum  candeanum  d'Orbigny,  MolL  de  Cuba,  t.  II,  p. 
190,  pi.  XXIV,  lîg.  28,  29. 

1877.  Galenis  candeanus  d'Orb.  Môrcb,  Catal.  in  Malakoz.  Bldtter, 
p.  106.     . 

1886.  Calyptraea  candeana  cïOvb.  Tryon  (ex  parte),  Man.  of  Conch., 
t.  VIII,  p.  121,  pi.  34,  fig.  76,  77(tantum). 

Martinique,  Stn.  20  ;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39  ;  Babia  Honda, 
Stn.  55  ;  Rio  Hacba,  Stn.  52  ;  Santa-Marta,  Stns.  42  et  44. 

Famille  :  Xeiioplioridae. 

229.  Xenophora  conchyliophora  Born. 

1780.  Trochus conchylwphorus  Born,  Teat.  Mus.  Caes  Vindob.,  p.  333, 
pi.  XII,  fig.  21,22. 

1877.  Xenophora  trochiformis  Born.,  Môrch,  Catal.  in  Malacoz. 
Bldtter,  p.  108. 

1886.  X.  conchylwphorus  Born.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VIII,  p. 
161,  pi.  46,  fig.  89. 

Iles  Testigos,  Stn.  26. 

Il  ne  nous  est  pas  possible  de  suivre  l'exemple  de  Môrch  qui  a 
repris  pour  cette  espèce  le  nom  de  trochiformis  Born.  En  etïet  le 
Turbo  trochiformis  publié  par  Born  en  1778  (Index  Rerum  Nat. 
Mus.  Caes.  Vindob.,  p.  355)  est  insuffisamment  décrit  et  bien  que 
cet  auteur  indique  comme  synonyme  «  la  fripière  »  de  Davila,  la 


208  PH.    DAUTZENBERG 

figure  de  Knorr  (III,  pi.  29,  lig.  1,  2)  qu'il  cite  conime  référence 
représente  une  coquille  qui  n'est  pas  un  Xénophore,  mais  bien  le 
Calyptraca  radians  Lamarck. 

Famille  :  IVaticidae. 

230.  Naïica  FULMiNEA  Gmelln. 

1757.  ISatica  goclwt  Adauson,   Voijage  au  Sénégal,  \).   177,  pi.  13, 

fig-  4-. 

1790.  Nerita  [ulminea  Gmelin,  Syst.  Nat,,  édit.  XIII,  p.  3672. 

188G.  Natica  fulmiïiea  Gm.,  Tryon,  Man.  ofConch.,  t.  VIII,  p.  15, 
pl.  2,  lig.  26,  27. 

1891.  N.  f ulminea  Gm.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélita,   p.  33. 

Cap-Blanc,  Stn.  14  ;  Baie  du  Lévrier,  Stu.  17. 

231.  Natica  Sagraiana  d'Orbigny, 

18.j3.  Natica  Sagraiana  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  34, 
pl.XVII,  fig.  20,  22. 

1877.  N.  Sagraiana.  d'Orb.,  Morch,  Catal.  in  Malakoz.  Blàtter, 
p.  66. 

1886.  N.  Sagraiana  d'Orb.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VIII,  p.  19, 
pi.  3,  fig.  44,  45. 

Ilot  Branco,  Stn.  18;  Cumaua,  Stn.  33;  Golfe  de  Maracaïbo. 
Stn.  39;  Sanla-Marta,  Stn.  42. 

232.   Natica  canrena  Linné. 

1758.  Natica  canrena  Linné,  Syst.  Nal.,  edit.  X,  p.  776. 

1877.  N.  (Nacca)  canrena  Lin.,  Morch,  Catal.  in  Malakoz.  Bldtter, 
p.  62. 

1886.  N.  canrena  Lin.,  Tryon  (ex  parte),  Man.  of  Conch.,  t.  VIII, 
p.  20,  pl.  4,  (ig.  58  (tautum). 

Ile  Tortuga,  Stn.  36;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39;  Bahia  Honda, 
Stn.  55. 

233.  Natica  marochiensis  Gmelin,  var.  livida  Pfeifïer. 

17!)0.  Nerita  marochiensis  Gmelin,  %sf.  Nal.,  edit.  XIII,  p.  3673. 

1840.  Natica  livida  Pfeifïer,  Archiv  fur  Naturg.,  t.  VI,  p.  254. 

1877.  A'.  [Cochlis)  licida  Ptv.,Mïirch,  Catal.  in  Malakoz.  Bldtter, 
p.  66. 

1886.  N.  marochiensis  Gm .  \ar.  livida  Ph\ , Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  VIII,  p.  22,  pi.  5,  fig.  85,  86,  87,  89,  92. 

Golfe  de  Paria  (Venezuela),  Stn.  12;  Santa-Marta,  Stn.  43. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  209 

234.   Natica  (Stigmaulax)  semisulcata  Gray, 

1839.  Natica  semisuldita  Gray,  Beechifs  Voyage,  p.  136. 

1877.  A'.  [Naticina]  semisulcata  Gray,  Môrch,  Catal.  m  Malakoz. 
Blàtter,  p.  57, 

1886.  A'^.  {Stigmaulax}  semisulcata  Gray,  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  VIII,  p.  32,  pi.  9,  fig.  74. 

Cap  Blanc,  Stn.  14. 

Cette  espèce  n'était  connue  jusqu'à  présent  que  des  Indes  Occi- 
dentales. 

235.  Natica  (Mamma)  mamillaris  Laniarck. 

1822  Natica  mamillaris,  Laraarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VI,  2me  par- 
tie, p. 197. 

1877.  A^.  [Pollinices)  fuscata{C\iQmn.,  Humphrey,  Môrch,  Catal.  in 
Malakoz.  Blàtter,  p.  58. 

1886.  A'.  [Mamma)  mamillaris  Lam.,  Tryon,  Man.  oj  Conch.,  t.  VIII, 
p.  43,  pi.  18,  fig.  74. 

Bahia  Honda.  Stn.  54. 

La  seule  raison  qui  permette  de  supposer  que  l't//^*?/'  fuscatum  de 
Humphrey  puisse  être  l'espèce  décrite  par  Lamarck  sous  le  nom 
de  N.  mamillaris  est  l'indication  de  la  couleur  et  de  l'habitat  :  Indes 
Occidentales.  C'est  pourquoi  nous  n'avons  pas  suivi  l'exemple  de 
Môrch  qui  a  repris  ce  nom  douteux. 

236.  Natica  (Mamma)  lactea,  Guilding. 

1831.  Natica  lactea,  Guilding,  Trans.  Linn.  Soc,  t.  VI,  p.  29. 

1834.  A^.  porcelana,  d'Orbigny,  Moll.  des  Iles  Canaries,  p.  84,  pi. 
VI,  fig.  27,  28. 

1877.  A^.  {Pollinices)  lactea,  Guild.,  Môrch,  Catal.  in  Malakoz. 
Blàtter,  p.  60. 

1886.  A'.  (Mamma)  lactea,  Guild.,  Tryon  (ex  partej,  Man.  of  Conch., 
t.  VIII,  p.  49,  pi.  16,  fig.  54  (tantum). 

1891.  N.  lactea  Guild.,  Dautzenberg,  Voijage  de  la  Mélita,  p.  34. 

Martinique,  Stn.  21  ;  Iles  Testigos,  Stns.  25  et  26;  Santa-Marta, 
Stn.  41  ;  Gairaca  (Sauta-Marta),  Stn.  51. 

Cette  espèce  vit  sur  la  côte  occidentale  d'Afrique,  aux  Iles  Cana- 
ries et  aux  Indes  Occidentales  jusqu'au  cap  Horn. 

237.  SiGARETUS  PERSPECTivus  Say. 

1831.  Sigaretus  persijecticus  Say,  American  Conch.,  t.  III,  pi.  25. 
1873.  Sigaretus  perspecticus   Say,  Tryon,    Americ.   mar.    Conch., 
p.  61,  pi.  10,  fig.  105. 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xm.  —  14. 


210  PH.    DAUTZENBERG 

1877.  Stomatid  perspectiva  Movch,  Catul.  m  Malakuz.  Bla[ter,[).5Q. 

1886,  SigaretHs  perspectimis  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  VIII,  p.  57, 
pi.  24,  fig.  61,  64. 

Santa-Marta,  Stii.  M. 

PTENOGLOSSA 

Famille  :  Sealidae. 

238.  ScALA  (Opalia)  clathrus  Linné. 

1767.   Turin)  clathrus  Linné,  S//s/.  iXat.,  édit.  XII,  p.  1237. 
1822.  ScalarUi  laineUoaa  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VI,  2«  par- 
tie, p.  227. 

1875.  Scala  larwllosa  Lani.,  Morcli.  Catal.  /n  M  a  la  ko  z.  Blatter,  p.  149. 

1887.  Scalaria  (Opalia)  lame llosaTvy on  (ex  parle),  Man.  of  Conch., 
t.  IX,  p.  74,  pi.  15,  fig.  84  (lantum). 

Bahia  Honda,  Stn.  54. 

On  a  beaucoup  discuté  au  sujet  de  la  ditïérence  qui  existe  entre  le 
Scala  clathrus  de  la  dixième  édition  du  Si/slema  Naturaecl  celui  de 
la  douzième  édition.  Dans  la  dixième,  figure  la  référence  du  Muséum 
Ludovicae  Ulricae  qui  s'applique  au  Scala  cotnmvnis  ;  mais  elle  est 
accompagnée  de  plusieurs  autres  qui  représentent  bien  la  présente 
espèce.  Or,  dans  la  douzième  édition,  ces  dernières  références  sont 
toutes  conservées,  tandis  que  celle  du  Mus.  Lud.  Ulr.  est  supprimée. 
Il  est  donc  évident  que  Linné  a  lui-même  précisé  dans  la  douzième 
édition  l'espèce  de  la  dixième.  De  plus,  Hanley  a  constaté  la  pré- 
sence dans  la  collection  linnéenne  de  l'espèce  en  question,  sous 
le  nom  de  Scala  clathrus. 

239.  Scala  (Opalia)  uncinaticosta  d'Orbigny. 

1853.  Scalaria  uncinaticosta  d'Orbigny,  Mail,  de  Cuba,  t.  Il,  p.  19, 
pl.ll,fig.  25,  26,  27. 

1875.  Scala  (Amaea)  uncinaticosta d'Orb.,  Môrch,  Catal.  in  Malacoz. 
Bldtter,  p.  150. 

1887  Scalaria  (Opalia)  uncinaticosta  d'Orb.,  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  IX,  p.  77,  pi.  16,  fig.  95. 

Santa-Marta,  Stn.  41. 

240.  Scala  turritellula  Môrch. 

1875.  Scala  turritellula  Movcb,  datai,  in  Malakoz.  Bldtter,  p.  151. 

1876.  Scalaria  turritellula  Morcli,  Desc.  Catal.  of  the  Sealidae  of 
the  W.  India  Islands  in  Journ.  Philad.  Acad.  ofNat.  Se,  t. VIII,  p. 202. 


CROISIÈRES   DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l' ATLANTIQUE  211 

1887.  Scalaria  tiirritelluUi  Mcirch,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  IX, 
p.  83. 

Iles  Testigos,  Stn.  25. 

L'exemplaire  unique  rapporté  par  M.  de  Dalmas  concorde  par- 
faitement avec  la  description  originale  de  cette  espèce. 

GYMNOGLOSSA 

Famille  :  Eulimidae. 

241.    Niso  INTERRUPTA  Sowcrby,  var.  aeglees  Bush. 

1834.  Eulima  interrupta  Sowerby,  Proc.  Zool.  Soc.  of  LoiuL,  p.  7, 
et  Conchol.  Illustr.,  fig.  11. 

1855.  Niso  interrupta  Sow.,  A.  Adams,  in  Sowerby,  Thés.  Conch., 
t.  II,  p.  801,  pi.  CLXX,  fig.  9. 

1885.  A^.  aeglees  Bush,  Rep.  U.  S.  Fisli.  Comm.,  Conn.  Acad., 
p.  83,  et  Trans.,  p.  VI,  p.  465,  pi.  XLV,  fig.  10,  10a. 

188H.  N.  aeglees  Bush,  Tryon,  Man.  of  Conch.\  t.  VIII,  p.  288, 
pi.  71,  fig.  39. 

1889.  N.  interrupta  A.  Ad.,  Dali,  Report  Blake  Gastr.  in  Bull.  Mus. 
ofComp.  ZooL,  p.  330,  pi.  XVIII,  fig.  5,  6. 

Bahia  Honda,  Stn.  55. 

Habitat,  selon  M.  Dali  :  Golfe  du  Mexique,  Barbados,  Sainte-Lucie, 
côte  orientale  des  Etats-Unis,  côte  occidentale  de  l'Amérique  cen- 
trale (Cuming)  et  Japon  (Dunker), 

Famille  :  Pyramidellidae. 

242.  Pyramidëlla  (lonchaeus)  crenulata  Holmes. 

1859.  Obeliscus  crenulatus  Holmes,  Postpliocene  fossils,  p.  88, 
pi.  XIII,  fig.  14,  14rt. 

1886.  Pyramidëlla  conica  Tryon  (non  G.  B.  Adams),  Man.  of  Conch., 
t.  VIII,  p.  302,  pi.  72,  fig.  88,  89. 

1889.  P.  crenulata  Holm.,  Dali,  Report  Blake  Gastr.  in  Bull.  Mus. 
o/'Comp.  Zoo/.,  p.  331. 
Rio  Hacha,  Stn.  52. 

243.  Turbonilla  puncta  C.B.  Adams. 

1852.  Chenmitzia  puncta  C.-B.  Adams,  Contrih.  to  Cofich.,  p.   72. 
1875.  C.  puncta  G.-B.  Ad.,  Môrch,  Gâtai,  in  Malakoz.    Bldtter, 
p.  162. 


212  l'H.    DAUTZENBERG 

1886.   TurboniUa  puncta  C.-B.  Ad.,  Tryon,  Man.  ofConch.,  t.  VIII, 
p.  331,  pi.  76,  fig.  22. 
Santa-Marta,  Stn.  41. 

244.   TURBOiMLLA  SUBULATA   C.B.    Adaiiîs. 

1852.  Chcmnitzia  suif lUa ta  C.-B.  Adîinis,  Covlr.  ta  Conch..  p.   73. 

1875.  C.  subnlata  C.-B.  Ad.,  Môrch,  Calai,  in  Malakoz.  Bldltcr, 
p.  163. 

1886.  TurboniUa  subulata  C.  B.  Ad.,  Tryon,  /l/an  o/  Conch.,  l.  VIH, 
p.  331,  pi.  76,  fig.  23. 

Rio-Hacha,  Stn.  52. 

Sous-ordre  :  SCUTIBRANCHIATA. 
(Hhipidoglossa). 

Famille  :  Heliciiiidae. 

245.  Helicina  platycheila  von  Miihlfeld. 

1825.  UelixplatiicheÀla  von  Miihlfeld,  Verh.  Bcrl.  Ges.,l.  1,  4^  j)art., 
p.  219,  pi.  3,  iig.ll. 

1846.  Helicina  platycheila  Mûhlf.,  Pfeilïer,  Monogr.  in  Conch.  (Jab., 
2«  édit.,  p.  24,  pi.  4,  fig.  22,  23,  24. 

Martinique,  Sln.  20. 

246.  Helicina  fasciata  Lamarck. 
1822.   Ht'licina  fasciata  Lamarck,  Anini.  sans  vert.,  t.  VI,  2^  partie, 
p.  103. 

1846.  HcUcina  [asciata  Lam.,  Pfeifîer,  Monogr.  in  Co)ich.  Cab., 
2'' édit.,  p.  48,  pi.  3,  lig.  26  à  35. 

1847.  Helicina  plcla  (Féruss.  mss  )  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  1 
p.  6,  pi.  11,  fig.  56;  pi.  111,  fig.  140,  141. 

Guadeloupe,  Stn.  5  ;  Martinique,  Stn.  22. 

247.  Helicina  euglyfta  Crosse. 

1874.  Helicina  ewjlypti  iA'osiie,J(>inn.  île  Conch.,  t.  XXII,  pp.  ili), 
171,  204;  pi.  IV,  fig.  4. 
Martinique,  Stn.  10. 

248.  Helicina  Mac-Murrayi  Pfeilïer. 

1862.  Helicina  Mac-Murrayi  Pfeilïer,  Malakoz.  lildtter,  t.  IX,  p.  155. 
1866.  Helicina  Mac-Murrayi  Pfeilïer,  Novit.  Conch.,  p.  256,  pi.  64, 
fig.  15,  16. 

Saiule-l^ucie,  Stn.  11. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  213 

249.  Helicina  columbiana  Philippi. 

1847.  Helicina  culumhiana  Philippi,  Zeitschr.  fur  Malakoz.,  p.  126. 

1848.  fleliclna  columbiana  Phil.,  Pfeitïer,  Monogr.  m  Conch.  Cab., 
2«édit.,  p.  52,  pi.  2,  fig.  1,  2,  3;  pi.  9,  fig.  5,  6. 

Yacua  (Venezuela).  Stn.  13. 

Famille  :  Neritidae. 

250.  Nerita  Senegalensis,  Gmelin. 

1790.  Nerita  senegalensis,  Gmelin,  Sijst.  Nat.,  édit  XIII,  p.  3686. 
1888.  N.  senegalensis  Gm.,  Tryon.  Man.  of  Conch.,  t.  X,  p.  22.  pi.  3. 
fig.  57.  58. 
Ilot  Branco  (Cap-Vert),  Stn.  18. 

251.  Nerita  fulgurans  Gmelin. 

1790.  Nerita  fulgurans,  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3685. 

1888.  N.  fulgurans,  Gm,  Tryon  (ex  parte),  Man.  of  Conch.,  t.  X, 
p.  23,  pi.  4,  fig.  62  (tantum). 

Santa-Marta,  Stn.  47. 

Tryon  a  eu  tort  de  réunir  à  cette  espèce  des  formes  différentes, 
provenant  de  la  côte  occidentale  d'Amérique. 

252.  Nerita  tessellata  Gmelin. 

1790.  Nerita  tessellata  Gmelin,  Sgst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3685. 

1888,  N.  tessellata,  Gm.,  Tryon  (ex  parte),  Man.  of  Conch.,  t.  X, 
p.  24,  pi.  4,  fig.  71  (tantum). 

Antigoa,  Stn.  7  bis;  Santa-Marla,  Stn.  43. 

Ici  encore  Tryon  a  réuni  plusieurs  formes  qui  méritent  d'être 
regardées  comme  distinctes. 

253.  Nerita  (peloronta)  peloronta  Linné. 

1758.  Nerita  peloronta,  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  778. 
1888.  N.  peloronta,  Lin.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  X,  p.  24,  pi.  4, 
fig.  75,76,  77. 

Ile  Blanquilla,  Stn.  28. 

234.  Nerita  (Peloronta)  versicolor  Gmelin. 

1790.  Nerita  versicolor  Gmelin,  Sgst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3684. 

1888.  A^.  {Peloronta)  versicolor  Gm.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  i,  X, 
p.  25,  pi.  4,  fig.  78,  79  ;  pi.  5,  fig.  80. 

Antigoa,  Stn.  7  bis  ;  Ile  Marguerita,Stn.31  ;  Santa-Marta,  Stn.  43  ; 
Ile  Blanquilla,  Stn.  28. 


214  PH.    DAUTZENBERG 

225.  Neritina  (Smaragdia)  viridis  Linné. 

1758.  Nerita  viridis  Linné,  Sijst.  Nat.,  edit.  X,  p.  778. 

1884,  Smaragdia  viridis  Lin.,  Bucquoy,  Dautzenberg  et  G.  Dollfus, 
Moll.  du  Roussàlon,  t.  I,  p.  328,  pi.  XXXV,  fig.  14  à  20. 

1888,  Neritina  [Smaragdia]  ciridisLin.  Tryon,  Man.  ofConch.^  t.  X, 
p.  54,  pL  18,fig.88. 

Martinique,  Stn.  21  ;   Rio  Hacha,   Stn.  52;  Santa-Marta. 

256.  Neritina  (Clypeolum)  punctulata  Lamarck. 

1797.  Neritina  punctulata  Lamarck,  Encycl.  Méthod.,  pi.  455, 
fig.  1  a,  1  b. 

1888.  N.  (Clypeolum)  puncttilata  Lam.,  Tryon,  Man.  ofConch.,i.  X, 
p.  60,  pi.  20,  fig.  37  à  40. 

Guadeloupe,  Stn,  5  bis. 

Famille  :  Turbinidae. 

258,  Phasianella  (Tricoliaj  affinis  C.-B.  Adams. 

1850.  Phasianella  a/finis  C.-B.  Adams,  Contrih.  to  Conch.,  p.  67. 
1888.   T.  (Tricolia)  affinis  C.-B.  Ad.,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  X, 
p.  170,  pi.  39,  fig.  1,  3. 
Santa-Marta,  Stn.  43. 

258.  Phasianella  (Tricolia)  umbilicata  d'Orbigny. 

1853.  Phasianella  umbilicata  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  77, 
pi.  XIX,  fig.  32  33. 

1888.  P.  (Tricolia)  umbilicata  d'Orb.,  Tryon,  Man.  of  Conck.,  t.  X, 
p.  171,  pi.  39,  fig.  95,  3,  4. 

Santa-Marta,  Stn.  43. 

259.  Turbo  castaneus  Gmelin. 

1790.   Turbo  castanea  (sic)  Gmelin,  Syst.  Nat.,  edit,,  XIII,  p.  3595. 

1888.  T.  castaneus  Gm,,  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  X,  p.  203,  pi, 
45,  fig.  88,  89,  90. 

Iles  Testigos,  Stn.  25  ;  Rio  Hacha,  Stn.  52  ;  Santa-Marta,  Stn.  47  ; 
Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  51. 

260.  Astralium  brevispina  Lamarck. 

1822.   Trochus  brevispina  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII,  p.  12. 
1888.  Astralium  brevispina  Lam.,  Tryon,  Man.   of  Conch.,  t.  X, 
p,  222,  pi.  52,  fig.  12, 13. 
Santa-Marta,  Stn.  47. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   l'aTLANTIQUE  215 

Famille  :  Trochidae. 

261.  Clanculus  guineensis  Gmelin. 

1790.   Troclius  guineensis  Gmelin,  Sifst.  Nat.,  édit  XIII,  p.  3574. 
1889.   Trochus  [Clanculns) guineensis  Gm.,  Pilsbry,  in  Tryon,  Man. 
of.  Conch.  t.  XI,  p.  62,  pi.  10,  fig.  3,  4. 
Cap  Blanc,  Stn.  14. 

262.  Trochocochlea  turbinata  Born. 

1780.   Trochus  turbinatus  Born,  Test.  Mus.  Caes.  Vindob.,  p.  335. 
1885.   Trochus  turbinatus  Born.,  Bucquoy,  Dautzenberg  et  G.  Dol- 
Ifus,  Moll.  du  RoussiUon,  t.  1,  p.  402,  pi.  48,  fig.  6,  7,  8,  9,  10,  11. 
Ténérife,  Stn.  3. 

263,  Trochocochlea  Tamsi  Dunker. 

1845.  Trochus  Tamsi  Dunker,  in  Philippi,  Abbild.  G.  Trochus, 
p.  189  (23),  pi.  5,  fig.  3. 

1889.  Monodonta  (Osilinus)  Tamsi  Dkr.,  Pilsbry,  m  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  t.  XI,  p.  95,  pi.  20,  fig.  3,  4. 

Ilot  Branco  (Cap  Vert),  Stn.  18. 

264.  Trochocochlea  colubrina  Gould. 

1849.  Trochus  colubrinus  Gould,  Proc.  Boston  Soc.  of  Nat.  Hist. 
t.  III,  p.  107. 

1852.  Trochus  colubrinus  Gould,  Expl.  Exped.,  p.  183,  pi.  13, 
fig.  223  a ,  à  223  d  . 

1897.  Trochus  (Trochorochlea)  colubrinus  Gould,  Watson,  Mar. 
Moll.  of  Madeira,  ///.  Linn.  Soc.  Journ.,  t.  XXVl,  p.  322. 

Madère,  Stn.  1. 

265.  Gaza  (Michogaza)  rotella  Dali. 

1881.  Gaza  (Microgaza)  rotella  Dali,  in  Bull.  Mus.  Comp.  ZooL, 
t.  IX,  p.  51. 

1889.  G.  (Microgaza)  rotella  Dali,  Report  Blake  Gastr.,  in  Bull. 
Mus.  Comp.  ZooL,  t.  XVIU,  p.  357,  pi.  XXII,  fig.  5,  oa. 

Ile  Tortuga,  Stn.  36. 

Cette  espèce  a  été  draguée  par  le  «  Blake»  entre  73  et  200 brasses, 
à  Barbados,  à  Cuba,  Bahia  Honda  et  au  large  du  cap  Hatteras. 

266.  Neomphalius  excavatus  Lamarck. 
1822.  Trochus  excavatus  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VII,  p.  29. 


216  PH.    DAUTZENBERG 

1889.  Chlorostoma  {Omphalius) excavatus  Lam.,  Pilsbry,  in  Tryon, 
Man.  ofConch.,  t,  XI,  p.  187,  pi.  63,  tig.  3,  4,  5. 
Baie  de  Taganga(Santa-Marta),  Stn.  49. 

267.  Neomphalius  (Chlorostoma)  maculostriatus  C.-B.  Adams. 

1845.  Monodonta  maculostriata  C.-B.  Adams,  Pror.  Boston  Soc.  of 
^'at.  Hist.,  p.  6. 

1853.  Trochus  Hotessieriamis  d'Orbigny,  MolL  de  Cuba,  I.  Il,  p.  59, 
pi.  XVIII,  fig.  15,  17. 

1889.  (Jhlorostomamaculostriatum  C.-B.  Ad.,  Tryon, il/an, o/C'onc-//,, 
t.  XI,  p.  184,  pi.  24,  fig.  88,  89. 

Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

268.  LivoNA  picA  Linné. 

1758,  Turbo  pica  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  763. 

1889.  Limna  pica  Lin.,  Pilsbry,  in  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  XI, 
p.  277,  pi.  61,  fig.  24. 

Guadeloupe,  Sln.  5''^;  Ile  Marguerita,  Stn.  29;  Santa-Marta, 
Stn.  47. 

269.  GiBBULA  MAGUS  Linné. 

y/     1758.  Trochus  magus  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  757. 

1885.  T.  (Gibbula)  magus  Lin.,  Bucquoy,  Dautzeuberg  et  G.  Dollfus, 
MolL  mar.  du  HoussiUon,  t.  1,  p.  373,  pi.  XLIV,  fig.  1  à  11. 

Ilot  Branco  (Cap  Verlj,  Stn.  18. 

Les  exemplaires  recueillis  par  M.  de  Dalmas  correspondent  à  la 
forme  méditerranéenne  du  Gibbula  magus. 

270.   Gibbula  dalat  Adanson. 

1757.  Turbo  dalat  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  186,  pi.  XII, 
fig.  8. 

1891.  Gibbula  dalat  Adans.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélita, 
p.  36,  pi.  III,  fig.  7«  à  7^. 

Cap  Blanc,  Stn.  14. 

271.  Gibbula  Candei  d'Orbigny. 

1834.  Trochus  Candei  d'Orbigny,  Hist.  Nat.  des  Iles  Canaries,  p.  82, 
pi.  6,  fig.  21,  22,  23  (sub  nom.  Tr.  canariensis). 

1889.  Gibbula  Candei  d'Orb.,  Pilsbry,  i>i  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  XI,  p.  206,  pi.  48,  fig.  21,  22. 

Madère,  Stn.  1, 

Espèce  bien  connue  des  Iles  Canaries. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  217 

Famille  :  Fissorellidae. 

272.  FissuRELLA  NiMBOSA  Liniié. 

1758.  Patella  nimbosa  Linné ,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  785. 
1888.  Fissurella  nimbosa  Lin.,  Pilsbry,  in  Tryon,  Man.  ofConch., 
t.  XII,  p.  163,  pl.36,  fig.  32. 
Ile  Blanquilla,  Stn. 28  ;  Ile  Marguerita,  Stn.  29. 

273.  Fissurella  nodosa  Boro. 

1780.  Patella  nodosa  Bora.  Test.  Mus.  Caes.  Vlnilob.,  p.  429. 
1890.  Fissurella  nodosa  Born.,  Pilsbry.  i^i  Tryon,  Man.  ofConcli., 
t.  XII,  p.  164,  pi.  37,  fig.  46,  47,  48. 
Aûtigoa,  Stu.  7  bis  ;  Ile  Blanquilla,  Stn.  28. 

274.  Fissurella  barbadensis  Gmelin. 

1790.  Patella  barbadensis  Gmelin,  Syst.  Nat.,  edit.  XIII,  p.  3729. 
1888.  Fissurella  barbadensis  Gni  ,  Pilsbry,  m  Tryon,  Man.  oj  Conrh., 
t.  XII,  p.  164,  pi.  37,  fig.  40,  41 ,  42,  43,  44, 45,  49  :  pi.  60,  fig.  73,  74,  75, 
Ile  Blanquilla,  Stn.  28. 

275.  Glyphis  Listeri  d'Orbigny. 

1853.  Fissurella  Listeri  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  197, 
pi.  XXIV,  fig.  37,  38,  39. 

1890.  Glyphis  Listeri  d'Orb.,  Pilsbry,  in  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  XII,  p.  206,  pi.  37,  fig.  37,  38,  39  ;  pi.  62,  fig.  sans  n^ 

Ile  Blanquilla,  Stn.  28  ;  Baie  de  Taganga  (Santa-Marta)  Stn.  49. 

276.  Lucapinella  Versluysi  nov.  sp. 

«  PI.  IX,  fig.  8,  8,  8. 

Testa  depressa,  elongata,  lateribus  subparallelis,  antice  ac 
postice  arcuata.  Perforatio  subcentralis  magna,  ovata-elongata. 
Costae  radiantes  circiter  100,  quarum  20  magis  prominulae.  Strias 
concentricas  tenuissimas,  sub  lente  tantum  valide  detegere  poteris. 
Pagina  interna  laevigata,  raargine  subtilissime  denticulato  :  dentés 
antice  posticeque  paulo  magis  conspicuaB.  Callum  circa  perfora- 
tionem  integrum,  haud  truncatum. 

Color  vivide  roseus,  punctis  albis  et  nigris  parce  conspersus, 
radios  quoque  latérales  duo  elïormantibus.  Pagina  interna  laevi- 
gata, caerulescens,  in  medio  rosea,  brevissimeque  roseo  limbata. 
Callum  a  linea  rubra  circumscriptum. 

Diam.  maj.  14,  min.  7  millim.  ;  altit.  2  millim. 

Coquille  déprimée,  allongée,  arrondie  aux  extrémités  et  à  bords 


218  PH.    DAUTZENBERG 

atéraux  presque  parallèles.  Elle  se  relève  légèrement  aux  extré- 
mités. Perforation  subcentrale,  relativement  grande,  ovale- 
allongée.  Surface  ornée  d'une  centaine  de  côtes  rayonnantes 
inégales  (une  vingtaine  d'entr'elles  sont  un  peu  plus  saillantes  que 
les  autres)  et  de  stries  concentriques  extrêmement  fines,  visibles 
seulement  sous  un  fort  grossissement.  Intérieur  de  la  coquille 
lisse  et  luisant  à  bords  très  finement  crénelés.  Les  crénelures  sont 
à  peine  visibles  sur  les  bords  latéraux;  mais  elles  sont  un  peu  plus 
accusées  aux  extrémités.  Gallus  de  la  perforation  non  tronqué,  à 
bords  appliqués. 

Coloration  d'un  rose  vif,  parsemée  de  petites  taches  blanches  et 
noires  peu  nombreuses,  situées  principalement  sur  les  côtes  domi- 
nantes. Des  taches  de  mêmes  couleurs,  groupées  sur  trois  ou  quatre 
cotes  contiguës,  forment  un  rayon  clair  de  chaque  côté  du  sommet, 
vers  le  milieu  et  le  long  des  bords.  Callus  bordé  d'un  filet  rouge. 

Cette  jolie  coquille  appartient  à  un  groupe  de  Fàsurellulac  qui 
n'est  encore  représenté  que  par  4  espèces  :  deux  habitant  le  littoral 
occidental  d'Amérique,  une  les  Indes  Occidentales  et  une  d'habitat 
inconnu.  Elle  est  surtout  remarquable  par  sa  forme  très-allongée, 
sa  longueur  étant  double  de  sa  largeur,  ainsi  que  par  sa  coloration 
rose. 

IlotBranco  (Cap-Vert),  Stns.  18,  19,  quatre  exemplaires,  bien 
concordants  sous  tous  les  rapports. 

277.    SUBEMARGINULA   EMARGINATA   Blainville. 

1825.  Emarginula  emarginata  Blainville,  Manuel  de  Malacologie, 
p.  501,  pi.  48  ^^i%  fig.  3. 

1890.  Suhmarginula  emarginata  Blainv.,  Pilsbry,  Man.  of  Conch., 
t.  XII,  p.  276,  pi.  64,  fig.  3,  24,  25,  26. 

Iles  Testigos,  Stn.  26. 

Famille  :  Aeniaeidae. 

278.  AcMAEA  PUNCTUL.\TA  Gmcliu. 

1790.  Patella  punrtulata  Gmelin,  Syst.  Nat.,  edit  ,  XIII,  p.  3705. 

1891.  Acjïiaea  puncîulata  Gm.,  Pilsbry,  in  Tryon,  Man.  ofCo)tcli., 
t.  XIII,  p.  37,  pi.  5,  fig.  99,  100,  1,  2,  3,  4,  5,  6,  11,  12,  13. 

Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

279.  AcMAEA  Antillarum  Sowerby. 
1830.  Lottia  AntiUarum  Sowerby,  Gênera  ofShells,  G.  Lottia,  fig.  4. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  «    DANS    L' ATLANTIQUE  219 

1853.  Acmaea  Candeana  d'Orbigny,  MoU.  de  Cuba,  t.  II,  p.  199,  pi. 
25,  fig.  1,2,3. 

1891.  A.  Candeana  d'Orb.,  Pilsbry,  in  Tryon,  Mon.  of  Conch., 
t.  XIII,  p.  38,  pi.  5,  fig.  91,  92,  93,  94,  95,  et  Acmaea  Antillarum 
Sow.,  p.  166. 

Santa-Marta,  StD.43;  Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

Les  noms  Antillarum  Sow.  et  Candeana  d'Orb.  s'appliquaut  sans 
aucun  doute  à  la  même  espèce,  c'est  le  premier  qui  doit  être  adopté 
comme  étant  le  plus  ancien. 

280.  Acmaea  leucopleura  Gmelin. 

1790.  Patella  leucopleura  Gmelin,  Syst.  Nat.,  edit.  XIII,  p.  3699. 

1891 .  Acmaea  leucopleura  Gm.,  Pilsbry,  in  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  XIII,  p.  40,  pi.  5,  fig.  16  à  26. 

Ile  Blanquilla,  Stn.  28. 

La  localité  la  plus  méridionale  où  cette  espèce  ait  été  signalée 
jusqu'à  présent  est  la  Guadeloupe. 

Famille  :  Patellidae. 

281.  Patella  lowei  d'Orbigoy. 

1834.  Patella  Lowei  d'Orbigny,  Hist.  ^\lt.  des  Iles  Canaries,  p.  97, 
pi.  7,  fig.  9,  10. 

1891 .  Patella  caerulea  Lin.,  var.  Lowei  d'Orb.,  Pilsbry,  in  Tryon, 
Man.  of  Conch.,  t.  XIII,  p.  84,  pi.  53,  fig.  7,  8,  9,  10,  11  ;  pi.  29, 
fig.  44,  45,  46. 

Madère,  Stn.  1. 

282.  Patella  safiaNa  Lamarck. 

1819.  Patella  sajiana  Lamarck,  Anim.  sans  x>ert.,  t.  VI,  p.  329. 

1841.  Patella  safiana  Lam.,  Delessert,  Recueil  de  Coq.,  pi.  22, 
fig.  2%  2^  2'-. 

1891.  Patella  safiana  Lam.,  Pilsbry,  in  Tryou,  Man.  of  Conch., 
t.  XIII,  p.  90,  pi.  55,  fig.  19.  20,  21. 

Cap  Blanc,  Stn.  14. 

Cette  espèce  méditerranéenne  avait  déjà  été  rencontrée  sur  la 
côte  océanique  du  Maroc. 


220  PH.    DAUTZENBERG 

Ordre  :  POLYPLACOPHORA. 
Famille  :  Cliitonidae. 

283.  Chaetopleura  janeirensis  Gray. 

1828.  Chiton  janeirensis  Gray,  SpiciL  ZooL,  p.  6,  pi.  lll,  lig.  8. 

1892,  Chaetopleura  janeirensis  Gray,  Pilsbry,  in  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  t.  XIV,  p.  37,  pi.  13,  fig.  59,  60. 

Iles  Testigos,  Stn.  25. 

L'habitat  du  Chiton  janeirensis  s'étend  depuis  la  Floride  jusqu'à 
Rio  de  Janeiro. 

284,  IscHNocHiTON  PRUiNOSus  Gould. 

1846.  Chiton  pruinosus  Gould,  Proc.  Boston  Soc.  of  Nat.  Hist., 
t.  II,  p.  144. 

1892.  Ischnochiton  pruinosus  Gould,  Pilsbry,  m  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  t.  XIV,  p.  109,  pi.  21,  fig.  27,  28. 

Iles  Testigos,  Stn.  25. 

Cette  espèce  n'avait  encore  été  rencontrée  qu'au  large  de  Rio  de 
Janeiro. 

285.  Ischnochiton   striolatus   Gray. 

1828.  Chiton  striolatus  Gray,  SpiciL  ZooL,  p.  6. 

1847.  C.  striolatus  Gray,  Reeve,  Conch.  Ic.on.,  pi.  XXII,  fig.  144. 
1892.  Ischnocithon  striolatus  Pilsbry,  in  Tryon,  Man.  of  Conch., 

t.  XIV,  p.  105,  pi.  20,  fig.  20,  21,  22,  23,  24. 
Santa-Marta,  Stn.  41. 

286.  Chiton  tuberculatus  Linné. 

1758.  Chiton  tuberculatus  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  667. 
1892.  Chiton  tuberculatus  Lin.,  Pilsbry,  in  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  XIV,  p.  153,  pi.  33,  fig.  58,  59.  60. 
Santa-Marta,  Stn.  43  ;  Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

287.  Chiton  marmoratus  Gmelin. 

1790,  Chiton  marmoratus  Gmelin,  Syst.  Nat.,  edit,  XIII,  p.  3205. 
1892,  Chiton  marmoratus  Gm.,  Pilsbry,  in  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  XIV,  p.  158,  pi.  34,  lig.  72,  73,  74,  75,  76. 
Santa-Marta,  Stn.  43. 

288.  Acanthopleura  (Maugeria)  granulata  Gmelin. 
1790.  Chiton  granulatus  Gmelin,  Syst.  Nat.,  edit.  XIII,  p.  3205 


CROISIÈKES    DU    YACHT    «  CHAZALlE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  22l 

1892.  Acanthopleura  (Maufjerid)  granulata  Gtn.,  Pilsbry,  in  Tryon, 
Man.  of  Conch.,  t.  XIV,  p.  227,  pi.  50,  lig.  39  à  49. 

Ile  Blaoquilla.  Stn.  28. 

289.  AcANTHOCHiTEs  PYGMAEus  Pilsbry. 

1893.  A canthochites  pyijmaeus  Pi\shry,  in  Tryon,  Man.  of  Conch., 
t.  XV,  p.  23,  pl.l3,  fig.'oS,  59. 

Iles  Testigos,  Stn.  24. 

Espèce  découverte  récemment  en  Floride  par  M.  Hemphill. 

Classe  :  SCAPHOPODA. 
Famille  :  Deiitaliidae. 

290.  Dentalium  americanum  Chenu. 

18. .  Dentalium  americanum  Chenu,  Illustr.  Conch.,  G.  Dentalium, 
p.  1,  pi.  4,  fig.  9,  10  (tantum). 

1893.  Dentalium  americanum  Chenu,  Plisbry  et  Sharp,  in  Tryon, 
Man.  of  Conch.,  t.  XVII,  p.  22. 

Rio  Hacha,  Stn.  52  ;  Cairaca  (Santa-Marta),  Stn.  51. 

MM.  Pilsbry  et  Sharp  supposent  que  si  la  localité  «  côtes  d'Amé- 
rique, »  indiquée  par  Chenu,  est  exacte,  cette  espèce  serait  le  jeune 
âge  du  Dentalium  Gouldi  Dali. 

291.  Dentalium  ( Laevidentalium)  matara  Dali. 

1889.  Dentalium  matara  Dali,  Report  Blake  Gastr.  and  Scaphop., 
in  Bull.  Mus.  of  Comp.  Zool.,  t.  XVIII,  p.  420. 

1893.  Dentalium  (Laevidentalium)  matara  Dali,  Pilsbry  et  Sharp, 
m  Tryon,  Man.  of  Conch.,  t.  XVll,  p.  105,  pi.  18,  lig.  14, 15,16, 17, 18. 

Bahia  Honda,  Stn.  55  ;  Rio  Hacha,  Stn.  52. 

Espèce  découverte  par  le  ((  Blake  »  au  large  du  Cap  Lookout 
(Caroline  du  Nord);  du  Cap  Hatteras  ;  dans  le  Golfe  du  Mexique, etc. 

292.  Cadulus  (Gadila)  Rushu  Pilsbry  et  Sharp. 

1893.  Cadulus  {Gadila)  Rushii  Pilsbry  et  Sharp,  in  Tryon,  Man.  of 
Conch.,  t.  XVII,  p.  168,  pi.  27,  fig.  94,  95,  96,  97. 

Santa-Marta,  Stn.  44. 

Le  Cadulus  Rushii  a  été  décrit  d'après  des  spécimens  dragués  au 
large  du  Cap  Hatteras,  par  293  brasses. 


222  PH.    DAUTZENBERG 

Classe  :  PEL.ECYPODA. 

Ordre  :  TETRABRANCHIA. 

Sous-ordre  :  OSTRACEA. 

Famille  :  Ostreidae. 

293.  OsTREA  GuiNEENsis  Dunker. 

1853.  Oiitrea  guineensis  Dunker,  Index  Moll.  etc.,  p.  43,  pi.  VII, 
fig.  12  à  18. 

1871.  0.  guineen,sis  Dunk  ,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XXVI,  fig.  62. 

1891.  0.  guineemis  DuDk.,  Dautzenberg,  Vogage  de  la  Mélita, 
p.  39. 

Cap-Blanc,  Stii.  14. 

294.  OsTREA  RHizoPHORAE  Guilding. 

1828.  Ostrea  rhizophorae  Guilding,  Zool.  of  the  Caribean  Islands 
in  Zool.  Journ.,  p.  542. 

1871.  0.  rhizophorae  Guild.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  IX,  fig. 
17%  17''. 

Iles  Testigos,  Stn.  26. 

295.  OsTREA  EQUESTRis  Say. 

1834.  Ostrea  equestris  Say,  American  Conch.,  t.  VI,  pi.  58. 

1873.  0.  equestris  Say,  Tryon,  A  merican  Mar.  Conch . ,  p.  193,  pi.  42, 
fig.  532,  533. 

Sainte-Lucie,  Stn.  23;  Cumana,  Stn.  32;  Curaçao,  Stn.  37;  Golfe 
de  Maracaïbo,  Stn.  38. 

Sous-ordre  :  PECTINACEA. 

Famille  :  8poiidyIidae. 

296.  Plicatula  spondyloidea  Meuschen. 

1778.  Ostrea  spondijloidea'Si&xxschQn,  in  Mus.  Gronovianum. 

1819.  Plicatula ramosa Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VI,  l''«  partie, 
p.  184. 

1824.  P.  marginata  Say,  Journ.  Acad.  of  Nat.  Se.  of  Philad.,  t.  IV, 
p.  136,  pi.  IX,  fig.  4. 

1878.  P.  spondy loidea Meusch. ,  Poulseu,  Calai.  \V.  Ind.  Shells,  p.  16. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  223 

1886.  P.  spondyloidea  Meuscli.,  Dali,  Report  Blake  Pelec.  in  Bull. 
Mus.  ofComp.  ZooL,  t.  XII,  p.  227. 

Iles  Testigos,  Stns.  24,  2o  et  26;  Golfe  de  Maracaibo,  Stn.  39; 
Santa-Marta,  Stn.  47. 

297.   Spondylus  americanus  Lamarck. 

1819.  Spondylus  americanus  Lamarck,  Aniin.  sans  vert.,  t.  VI 
p.  188. 

1847.  S.  americanus  Lam.,  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  1,  p.  418, 
pi.  LXXXVIII,  fig.  42;  pi.  LXXXIX,  fig.  64,  65. 

1853.  S.  folia-brassicae  (CheniD.)  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II, 
p.  358. 

1856.  S.  americanus  Lam.,Reeve,  Conch.  Fcon.,  pi.  IV,  fig.  fig.  17. 

1878.  S.  americanus  Lam.,  Poulsen,  Catal.  W.  Ind.  Shells,  p.  16. 

1888.  S.  americanus  Lam.,  Kûster,  Monogr.  in  Conch.  Cah.,'È^ 
édit.,  p.  13,  pi.  4,  fig.  5;  pi.  7,  fig.  1,  2. 

Sainte-Lucie,  Stn.  23;  Ile  Blanquilla,  Stn.  28. 

Famille  :  Radnlidae. 

298.  Radula  caribaea  d'Orbigny. 

1853.  Lima  caribaea  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  337, 
pi.  XXVIII,  fig.  17,  18,  19. 

1878.  Lima  caribaea  d'Orb,,  Poulsen,  Cotai.  W.  Ind.  Shells,  p.  16. 

Ile  Blanquilla,  Stn.  28. 

Cette  espèce  est  fort  voisine  du  R.  squamusa,  de  la  Méditerranée. 
Elle  possède  ordinairement  des  côtes  longitudinales  plus  nom- 
breuses (30  à  32,  selon  d'Orbigny).  Toutefois,  parmi  les  spécimens 
recueillis  par  le  Chazalie,  il  y  en  a  qui  n'ont  que  25  côtes.  Chez  le 
liadula  squamosa,  le  nombre  des  côtes  dépasse  rarement  20;  cepen- 
dant, nous  en  possédons  un  exemplaire  recueilli  à  Alger  par  M.  P. 
Joly  et  qui  en  a  25. 

299.  Radula  (Mantellum)  «ans  Gmelin. 

1790.  Ostrea  hians  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3332. 

1872.  Lima  hians  Gm.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  Il,  fig.  6a,  6b. 

1886.  Lima  hians  Gm.,  Dali,  Report  Blake  Pelecypoda  in  Bull. 
Mus.  ofComp.  ZooL,  t.  XII,  p.  225. 

Curaçao,  Stn.  37. 

Les  spécimens  de  cette  espèce  recueillis  par  M.  de  Dalmas  sont 
identiques  à  ceux  des  mers  d'Europe. 


â24  PH.    DAUtZENBËRG 

;30U.  Uadula  (Ctenoides)  scabra  Boni. 

1780.  Ostrea  scabra  Born,  l'est.  Mus.  Caes,  Vindoh.,  p.  110. 

1784.  Lima  aspem  Chemnitz,  Conch.  Cah.,  l.  VII,  p.  332,  pi.  68, 
lig.  6i32. 

1789.   Ostrea  tjlaciaiis  C.meliii,  Syst.  i\at.,  eclil.  XIII,  p.  3832. 

1847.  Lima  scabra  Boru.,  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  I,  p.  83, 
pi.  XXI  (I),  lig.  4,  5,  12. 

1833.   Lima  scabra  Boru.,  d'Orbigny,  Molhie  Cuba,  t.  II,  p.  336. 

1872.   Lima  scabra  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  II,  fig.  8. 

1878.   Lima  scabra  Poulsea,  Catal.  \V.  Jnd.  Shells,  p.  16. 

Saiute-Lucie,  Sln.  23  ;  IlesTestigos,  Stn.  26.  Ile  Blanquilla,  Stn.28. 

Le  Badula  scabra  est  extrêmement  variable  sous  le  rapport 
de  la  sculpture  qui  est  plus  ou  moins  tine  ou  grossière. 

Famille  :  Pectinidâe. 

301.  Cblamys  varia  Linné. 

1738.  Ostrea  raria  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  698. 

1889.  Pecten  {Chlamys)  varias  Lin.,  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
G.  DoUfus,  MolL  du  lioussillon,  t.  II,  p.  99,  pi.  XV,  fig.  1  à  8. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39;  île  Tortuga,  Stn.  36. 

11  est  intéressant  de  constater  la  présence,  dans  le  golte  du 
Mexique,  de  ce  Chlamys  qui  n'avait  encore  été  signalé  que  dans  la 
Méditerranée  et  sur  les  côtes  océaniques  d'Europe. 

Nous  tenons  à  exprimer  à  M.  Bavay  tous  nos  remerciements  pour 
la  peine  qu'il  a  prise  d'examiner  tous  les  Pectinidés  rapportés  par 
M.  de  Dalmas  et  de  nous  aider  à  les  déterminer.  L'étude  toute  spéciale 
qu'il  a  faite  des  Mollusques  de  cette  famille  sont  une  garantie  de 
l'exactitude  des  noms  adoptés  dans  notre  travail. 
302.  Chlamys  multistriata  Poli. 

1793.  Ostrea  multistriata  Poli,  Test  utr.  Sic,  t.  11,  p.  164,  pi. 
XXVIII,  fig.  14. 

1889.  Pecten  (Chlamys)  mulustriatus  Poli  ;  Bucquoy,  Dautzenberg 
et  Dollfus,  Moll.  (/m  Houssillon,  t.  II,  p.  104,  pi.  XVI,  fig.  1,  2,  3,  4,  3. 

Ilot  Branco  (Cap  Vert),  Stns.  18  et  19. 

303.  Chlamys  vestalis  Reeve. 

1833.  Pecten  vestalis  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XXIII,  fig.  134. 

1888.  Pecten  cestalis  Reeve,  Kuster  et  Kobelt,  Monogr.  in  Conch., 
Cah. ,2^  édil.,  p.  218,  pi.  38,  fig.  7. 

IlesTestigos,  Stns.  23,  26  ;  Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  31. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   l'aTLANTIQUE  225 

304.  CHLAMYS  (LVROPECTENj  NODOSA  Liuué. 

1758.  Ostrea  nodosa  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  697. 

1847.  Pecten  nodosus  Lin.,  Sowerby,  ThesConch.,  1. 1,  p.  6H,  pi.  27, 
fig.  147. 

1852.  Pecten nodosus  Lia.,  Reeve,  Conch.  [ron.,  pL  III,  fig.  15. 

1853.  Pecten  nodosus  Lin.,  d'Orbigay,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  323, 
1878.  Pecten  nodosus  Lia.,  Poiilsen.  Catal.  of  W.  fnd.  Shells,  p.  16. 
1888.  Pecten  nodosus  Lin.,  Kiister  et  Kobelt,  Monogr.   in  Conrh. 

Cab.,2^  édit.,  pp.  41,  112,  pi,  11,  fig.  3,  4,  5  ;  pi.  32.  fig.  3. 
Iles  Testigos,  Stus.  24,  25  et  26  ;  Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  51. 

305.  Chlamys  (Lyropecten)  gorallinoides  d'Orbigny. 

1834.  Pecten  corallinoides  d'Orbigny,  tiist.  Nat.  des  Iles  Canaries, 
p.  102,  pi.  VIP,  fig.  20,  21,22. 

1852.  P.  corallinoides  d'Orb.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  fig.  27. 

1865.  P.  corallinoides  d'Ovb.,  Heibisch,  in  Malako:.  Bldttcr.  p.  125. 

1881.  P.  corallinoides  d'Orb.,  de  Rochebrune,  Faune  de  l'Archipel 
du  Cap  Vert,  inNouv.  Archices  du  Muséum,  p.  246. 

Ilot  Branco,  Stns.  18  et  19. 

306.  Chlamys  (Aequipegten)  irradians  Lamarck, 
var.  DiSLOCATA  Say. 

1819.  Pecten  irradians  Lamarck,  Anim.  sans  cerf.,  t.  VI,  p.  173. 
1834.  P.  dislocatus  Say,  American  marine  Conch.,  p.  196. 
1852.  P.  irradians  Lam.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  fig.  26. 
1888.  P.  dislocatus  Say,  Kiister  et  Kobelt,  Monogr.  m  C'ont'/i.  C'a^., 
2e  édit.,  p.  271,  pi.  71,  fig.  3,  4. 
Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56. 

307.  Chlamys  (Aequipecten)  nucleus  Born. 

1780.  Ostrea  nucleus  Born,  Test.  Mus.  Caes.  Vindob.,  p.  107, 
pi.  Vil,  fig.  2. 

1878.  Pecten  nucleus  Born,  Poulsen,  Catal.  W.  Ind.  Shells,  p.  16. 

1886.  P.  nucleus  Born,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.,  in  Bull.  Mus. 
Comp.  ZooL,  t.  XII,  p.  216. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56;  Martinique,  Stns.  20  et  21;  Iles  Tes- 
tigos, Stn.  26;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39;  Santa-Marta,  Stn.  47. 

Var.  TURGiDA  Gmelin. 

1790.  Ostrea  turgida  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3327. 
Cumana,  Stn.  33. 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xin.  —  15 


226  ï'H.    UAUTZENBERG 

308.  Chlamys  (Aequh'kcten)  exasperatus  Sowerby. 

1847.  Pccten  exasperatus  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  1,  p.  54,  pi.  18, 
fig.  183  à  186. 

1852.  /'.  ctasperatus  Sovv. ,  Reeve,  Conch.  Iran.,  pi.  II,  fig.  7, 8a, 8  b. 

1888.  P.  exasperatus  Kiïster  et  Kobelt,  Mouogr.  in  Conch.  Cah., 
2'  édit.,  p.  124,  pi.  35,  fig.  3. 

Curaçao,  Stn.  37. 

;W9.  Chlamys  (Aequipecten)  phuygilm  Dali. 
1886.    Pecten  phrygiuin  Dali,   Report  Rlake  Pelecypoda,  in  Bull. 
Mks.  of  Coïiip.  ZooL,  t.  XII,  p.  217. 
Iles  Testigos,  Stn.  26. 

Cette  espèce  draguée  par  le  «  Blake  »  au  uord  du  Vucalan,  au  large 
de  la  Havane  et  de  Grenada,  est  remarquable  par  son  ornementation 
et  surtout  par  la  conformation  de  sa  charnière  qui  est  très  carac- 
téristique. 

310.  Chlamys  (Aeqcipecten)  Ravayi,  n.  sp. 
PI.  X,  Og.  2,  2,  2. 

Testa  parum  solida,  compressa,  aequivalvis,  subaequilateralis  et 
fere  circularis.  Valva  dextra  quam  sinisira  magis  complanata, 
costis  radiantibus  18  subaequalibus,  quam  interstitia  paene  augus 
tioribus  et  inter  costas  lamellis  concentricis,  in  medio  evanescen- 
tibus,  sculpta.  Auriculae  permagnae,  funiculis  4  vel  5,  ac  lineis 
incremeuli  lamellosisornatae.  Auriculaanlica  profundeemarginata. 
Valva  sinistra  magis  convexa,  costis  radiantibus  17  laevibus,  quam 
interstitia  angustioribuset  inter  costas  lamellis  concentricis  exilis- 
simis  sculpta.  Costae  iuaequales  :  5  paulo  fortiores.  Testae  pagina 
interna  subuitens,  radiatim  sulcata.  Impressio  nuisculi  magna, 
subcircularis  parumque  conspicua.  Margo  cardiiialis  recta,  per- 
louga  niinutissime  conferlissimeque  serrata.  Fossula  ligamenti 
triaugularis,  parva. 

Color  valvae  sinistrae  sordide  griseus,  maculis  fuscis,  in  zonulas 
transversas  3  vel  4  ordinatis  pictus  et  maculis  albis  aliquot  quoque 
couspersus.  Color  valvae  dextrae  pallidior  et  fere  immaculatus. 

Diam.  umbono-ventr.  10,  antico  post.  lO""'".  ;  crassit.  3™'". 

(Coquille  peu  épaisse,  comprimé,  équivalve,  subéquilatérale,  de 
forme  subcirculaire.  Valve  droite  plus  aplatie  (jue  la  gauche,  ornée 
de  18  côtes  rayonnantes  subégales,  à  peine  plus  étroites  que  leurs 
intervalles,  et  de  lamelles  concentriques  qui  s'elïacent  sur  la  région 
médiane.  Oreillettes  très  grandes,  garnies  de  4  ou  5  cordons  rayon- 
nants, traversés  par  des  lamelles  d'accroissement  très  fines.  L'oreil- 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   l'aTLANTIQUE  227 

lelte  antérieure  est  pourvue  d'une  échancrure  byssale  profonde. 
Valve  gauche  plus  convexe,  ornée  de  17  côtes  rayonnantes  lisses, 
sensiblement  plus  étroites  que  leurs  intervalles  et,  entre  les  côtes, 
de  lamelles  concentriques  très  délicates.  Les  côtes  sont  inégales 
sur  cette  valve  :  ciuq  d'entr'elles  sont  un  peu  plus  fortes  et  plus 
saillantes  et  rendent  le  bord  ventral  de  la  coquille  légèrement 
polygone.  Intérieur  des  valves  un  peu  luisant,  pourvu  de  sillons 
rayonnants  bien  accusés  vers  les  bords.  Impression  du  muscle 
adducteur  grandes,  subcirculaires,  peu  apparentes.  Bord  cardinal 
rectiligne,  très  long  et  garni  de  denticulations  extrêmement  fines 
et  serrées.  Fossette  ligamentaire  triangulaire,  petite. 

Coloration  de  la  valve  gauche  d'un  gris  jaunâtre,  ornée  de  taches 
brun  noirâtre  formant  trois  ou  quatre  zones  concentriques  plus  ou 
moins  chevronnées.  On  y  remarque  en  outre  quelques  maculations 
blanches.  Coloration  de  la  valve  droite  plus  claire,  presque  imma- 
culée. 

Cumana,  Stn.  33;  Santa-Marta,  Stn.  44;  Gairaca  (Santa-Marta), 
Stn.  50;  Bahia  Honda,  Stn.  55. 

Nous  sommes  heureux  de  dédier  cette  jolie  petite  espèce  à  M.  le 
Professeur  A.  Bavay.  Le  Chiamijs  Baxxuji  se  rapproche  beaucoup  du 
noronhemis  Smith;  mais  il  est  beaucoup  moins  convexe.  Par  ses 
oreillettes  très  développées,  il  se  rattache  au  groupe  des  monoti- 
meris,  leucophœa  et  latiaaritus  de  la  côte  occidentale  d'Amérique. 

311.  Cyclopecten  nanus  Verrili  et  Bush. 

1897.  Cyclopecten  nanus  Verrili  et  Bush,  in  Verrili,  Trans.  Con- 
necticut  Acad.,  t.  X,  p.  85,  92  ;  pi.  XVI,  fig.  12  à  12«. 

1898.  C.  nanus  Verrili  et  Bush,  Deep.  Water.  Moll.  in  Proc. 
National  Muséum,  t.  XX,  p.  837,  pi.  LXXXV,  fig.  2,  3,  4. 

Ile  Tortuga,  Stn.  36. 

Dragué  dans  diverses  localités  de  l'Atlantique  Nord,  entre  43  et 
132  brasses. 

312.  Pecten  zigzag  Linné. 

1758.  Ostrea  ziczac  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  696. 
1847.  Pectm  ziczac  Lin.,   Sowerby,    Thés.    Concli.,  t.   I,   p.  48. 
pi.  XVI,  fig.  129  à  133. 

1852.  P.  ziczac  Lin.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  fig.  29. 

1853.  Janiraziyzag  Lin.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  356. 
1878.  Pecten  ziczac  Lin.,  Poulseu,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  16. 
1888.  P.  ziczac  Lin.,  Kuster  et  Kobelt,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 

2''édit.,  p.  47,  pi.  13,  fig.  1,  2,3. 


228  PH.    DAUTZENBERG 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56  ;  Martinique,  Stn.  20  ;  Iles  Tes- 
tigos,  Stns,  25  et  26  ;  Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  51. 

L'habitat  aux  Indes  Orientales  indiqué  pour  ce  mollusque  par 
plusieurs  auteurs,  est  complètement  erroné. 

3113.  Pecten  Chazaliei  nov.   sp. 
PI.  X,  fig.  1,  1,  1,  1. 

Testa  tennis,  subpellucida,  orbicularis,  utriuque  liians,  aequila- 
tera  et  valde  inaequivalvis.  Valva  dextra  mediocriter  couvexa, 
parum  nitens,  costis  radiantibus  circiter  28  inaequalibus,  con- 
vexiusculis,  quam  interstitia  latoribus  ac  striis  concentricis  subti- 
lissimis  sculpta.  Auriculae  subaequales  :  postica  intégra,  sublaevi- 
gata  ;  antica  interne  breviter  emarginata  et  a  costa  radiante  obso- 
lète bipartita.  Valva  sinistra  plana-concava,  quam  dextra  haud 
minor,  costis  radiantibus  circiter  20,  quam  interstitia  multo  angus- 
tioribus  sculpta  et  concentrice  confertim  subtilissime  lamellosa. 
Auriculae  aequales.  Testae  pagina  interna  sat  nitens,  radiatim 
sulcata,  marginibus  vix  fimbriatis.  Impressio  muscularis  ovata 
magna,  in  valva  sinistra  quam  in  dextra  magis  conspicua.  Fossulae 
ligament!  minimae. 

Color  pallide  lutescens.  In  valva  dextra  costarum  interstitia 
versus  margines  rubra  et  a  punctis  lineisque  albis,  valde  irregu- 
laribus,  conspersa.  Valva  sinistra  maculis  punctisque  albis  con- 
fertim ac  irregulariter  conspersa,  lineis  insupra  fuscis,  angulatim 
interruptis,  concentrice  picta.  Valvarum  pagina  interna  fulvo  mar- 
ginata. 

Diam.  umbono-ventr.  26;  antico-post.  28  1/2'"'".  ;  crass.  5'"'". 

Coquille  mince,  subpellucide,  bâillante  de  chaque  côté,  de  forme 
circulaire,  équilatérale,  très  inéquivalve.  Valve  droite  médiocre- 
ment convexe,  peu  luisante,  ornée  d'environ  28  côtes  rayonnantes 
inégales,  arrondies,  peu  saillantes,  plus  larges  que  les  intervalles, 
et  de  stries  concentriques  extrêmement  faibles,  visibles  seulement 
à  l'aide  de  la  loupe.  Oreillettes  subégales  :  la  postérieure  entière, 
unie,  ne  présentant  que  des  stries  d'accroissement  très  légères; 
l'antérieure  un  peu  échancrée  à  la  base  et  pourvue  d'une  côte 
rayonnante  obsolète.  Valve  gauche  mate,  de  même  grandeur  que  la 
droite,  aplatie,  un  peu  concave  (les  bords  latéraux  se  relevant  vers 
le  haut),  ornée  d'une  vingtaine  de  côtes  rayonnantes,  beaucoup 
plus  étroites  que  les  intervalles  et  de  lamelles  concentriques  très 
nombreuses  et  délicates,  visibles  seulement  sous  la  loupe.  Oreillettes 
égales.  Intérieur  des  valves  assez  luisant  traversé  par  des  sillons 


CROISIÈRES    DU   YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  229 

rayonnants  qui  correspondent  aux  côtes  externes;  bords  à  peine 
frangés.  Impressions  du  muscle  adducteur  grandes,  ovales  :  celle 
de  la  valve  gauche  plus  accusée  que  celle  de  la  valve  droite;  fossettes 
ligamentaires  triangulaires,  très  petites. 

Coloration  jaunâtre.  Dans  la  valve  droite,  les  intervalles  des  côtes 
sont  rouges  et  parsemés  de  ponctuations  et  de  linéoles  blanches 
irrégulières.  Valve  gauche  entièrement  couverte,  sauf  à  proximité 
du  sommet,  d'un  réseau  blanc,  extrêmement  compliqué  et  délicat 
qui  garnit  les  côtes,  aussi  bien  que  leurs  intervalles.  On  remarque 
en  outre  de  nombreuses  linéoles  brunes,  disposées  en  ziczacs  con- 
centriques. Intérieur  des  valves  d'un  blanc  rosé,  bordé  de  fauve. 

Iles  Testigos,  Stn.  26  ;  île  Tortuga,  Stn.  36  ;  Santa-Marta, 
Stn.  47. 

Cette  intéressante  espèce  diffère  du  Pecten  ziczac  par  sa  taille  plus 
faible,  son  test  plus  mince,  ses  côtes  rayonnantes  plus  nombreuses, 
séparées  par  des  intervalles  beaucoup  plus  larges,  aussi  bien  sur 
l'une  que  sur  l'autre  valve,  et  enfin  par  sa  coloration.  Elle  diffère 
du  Pecten  Turtoni  Smith,  de  Saint-Hélène,  par  son  test  plus  mince, 
ses  côtes  plus  nombreuses,  arrondies  et  non  anguleuses  sur  les 
côtés  ;  sa  valve  droite  est  aussi  moins  renflée,  sa  coloration  est  plus 
pâle,  etc.  C'est  toutefois  du  Pecten  Turtoni  qu'elle  se  rapproche  le 
plus. 

Sous-ordre  :  MYTILACEA. 
Famille  :  Avienlidae. 

314.  AvicuLA  ATLANTiCA  Lamarck. 

1819.  Avicula  atlantica  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VI,  p.  148. 

1878.  Avicula colymbusVou\sen  (nonBolten)  Catai.  W.  Ind.  Shells, 
p.  16. 

1878.  Avicula  colymbus  Arango  (non  Bolten)  Contrib.  a  la  Fauna 
malac.  Cubana,  p.  268. 

1886.  Avicula  atlantica  Lam.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.,  in 
Bull.  Mus.  of  Comp.  ZooL,  t.  XII,  p.  233. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39. 

Le  Pinctada  colymbus  de  Bolten,  établi  sur  la  fig.  723  de  la  pi.  81 
du  Conch.  Cab.  ne  nous  paraît  guère  représenter  la  forme  des 
Antilles  pour  laquelle  Poulsen  et  Arango  ont  adopté  ce  nom. 

UAvicula  atlantica  est  voisin  de  ÏAvicula  hirundo  (=  tarentina 
Lamarck),  des  mers  d'Europe  ;  mais  il  est  plus  oblique. 


230  PH.    DAUTZENBERG 

315.  ?  Meleagrina  Tamsiana  Dunker. 

1852.  Avicula  {Meleagrina)  TamsianaBunker,  Zeitschr.  fur Malakoz. , 
p.  78. 

1872.  Avicula  (Meleagrina)  Tamsiana  Dunker,  Monogr.  in  Conch. 
Cah.,  2^  édit.,  p.  15,  pi.  4,  fig.  1,  2. 

Bahia  Honda,  Stn.  54. 

316.  ?  Meleagrina  longisquamosa  Dunker. 

1852.  Avicula  (Meleagrina)  longisquamosa  Dunker,  Zeitschr.  f'iir 
Malakoz..,  p.  76. 

1872.  .4.  [Meleagrina)  longisquamosa  Danker,  Monogr.  in  Conch, 
Ca/>.,  2«édit.,  p.  12,  pi.  2,  fig.  6. 
Rio  Hacha,  Stn.  .52  ;  Santa-Marta,  Stn.  43. 

317.  ?  Meleagrina  pica  Philippi. 

1849.  Avicula  pica  Philippi,  Malakoz.  Blàtter,  p.  21. 

1872.  A.  pica  Phil.,  Dunker,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2«  édit., 
p.  78. 

Golfe  de  Cariaco,  Stn.  35. 

Dunker  indique  les  mers  de  Chine  comme  habitat  de  cette 
Méléagrine. 

La  détermination  exacte  des  spécimens  de  ce  genre,  rapportés 
par  M.  de  Dalmas,  ne  nous  a  pas  été  possible,  tant  à  cause  de  leur 
état  jeune  que  du  manque  de  matériaux  de  comparaison. 

318.  Perna  Chemnitziana  d'Orbigny. 

1784.  Concha  semiaurita  Chemnitz  (non  Linné),  Conch.  Cal)., 
t.  VII,  p.  250,  pi.  59,  fig.  580  (tantum). 

1853.  Perna  Chemnitziana  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  346. 
Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

319.  Perna  Lamarckiana  d'Orbigny. 

1784.  Conc/ia semmwnîa  Chemnitz  (non  Linné),  Conc/i.  Cah.,  t.  Vil, 
p.  250,  pi.  59,  fig.  579  (tantum). 

1853.  Perna  Lamarckeana  (sic)  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  11, 
p.  347. 

Ile  Blanquilla,  Stn.  28;  Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

320.  PiNNA  ALTA  Sowerby. 

1835.  Pinna  alla  Sowerby,  Proc.  Zool.  Soc.  of  l.ond.,  p.  84. 
1858.  P.  alta  Sow.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  Mg.  H. 
Golfe  de  Cariaco,  Stn.  35. 


CROISIÈRES    DU    YaCHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  231 

321.  PiNNA  SERRATA  Solander. 

1830.  IHnna  serrata  Solander,  in  Sowerby,  Gênera  of  Skells,  t.  II, 
G.  Pinna,  pi.  I. 

1859.  P.  serrata  Sol.,  Reeve,  Conch.  Iconica,  pi.  XXXIV,  fig.  65. 
Ile  Tortuga,  Stn.  36. 

Famille  :  ÎYIytilidae. 

322.  Mytilus  MuLLERi  Dunker. 

1889.  Mytilus  Mulleri  Dunker.  inss  :  in  Kiister  et  Glessin,  Conch. 
Cab.,  2e  édlt.  p.  66,  pi.  7,  fig.  4. 
Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39. 
Cette  espèce  n'était  connue  jusqu'à  présent  que  de  Rio  Janeiro. 

323.  Mytilus  (Aulacomya)  Orbignyanus  dessin. 

1889.  Mytilus  Orbignyanus  Clessin,  m  Kûster  et  dessin,  Conch. 
Cab.,  2«  édit.,  p.  87,  pi.  25,  fig.  1,  2. 
Curaçao,  Stn.  37. 

324.  Mytilus  (Hormomya)  domingensis  Dunker. 

1889.  Modiola  domingensis  Dunker,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2"  édit., 
p.  121,  pi.  32,  fig.  6,  7. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56  ;  lie  Marguerita,  Stn. 30  ;  Rio  Hacha, 
Stn.  52. 

Il  ne  faut  pas  confondre  cette  espèce  avec  le  Mytilus  domingensis 
Recluz,  qui  appartient  au  genre  Dreissensia. 

325.  Mytilus  (Hormomya)   Lavalleanus  d'Orbigny. 

1853.  Mytilus  Lavalleaïius  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  Il,  p.  328, 
pi.  XXVIli,  fig.  3,  4,  5. 

1858.  M.  Lavalleanus  d'Orb.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XI,  fig.  54. 

1878.  M.  Lavalleanus  d'Orb.,  Poulsen,  Catal.  of  IF.  Ind.  Shells,  p.  16. 

1889.  M.  Laval leanm  d'Ovb.,  Kûster  et  Clessin,  Monogr.  in  Conch. 
Cab.,  2«  édit.,  p.  80,  pi.  11,  fig.  7,  8. 

Martinique,  Stn.  20  ;  Ile  Blanquilla,  Stn.  28  ;  Bahia  Honda, 
Stn.  54. 

326.  Modiola  tulipa  Lamarck. 

1819.  Modiola  tulipa  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VI,  U^  partie, 
p.  111. 

1857.  M.  tulipa  Lani.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  IV,  fig.  15. 

Antigoa,  Stn.  7  bis  ;  Sainte-Lucie,  Stn.  23  ;  îles  Testigos,  Stn.  24; 
Santa-Marta,  Stns.  41,  47. 


232  PH.    DAUTZENBERG 

327.  MoDioLA  GUBERNACULUM  Dunker. 

4856.  Volsella  fiubernaculum  Dunker,  P7'0C.  Zool.  Soc.  of  Lond., 
p.  361. 

1857.  Modiola  gubernaculum  Dunk.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VII, 
fig.  32. 

1889.  Modiola  gubernaculum  Dunk.,  Kûster  et  Clessin,  Monogr.  in 
Conch.  Cab.,  2^  édit.  p.  109,  pi.  32,  fig.  5. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56. 

Nous  croyons  pouvoir  rapporter  sans  hésitation  à  cette  espèce 
dont  l'habitat  n'était  pas  connu,  un  spécimen  qui  concorde  bien  avec 
les  figurations  de  Reeve  et  du  Conchylien  Cabinet.  Elle  est  carac- 
térisée par  sa  région  dorsale  très  développée,  sa  surface  garnie  de 
nombreux  plis  concentriques  très  fins  ainsi  que  par  son  épiderme 
jaunâtre  luisant. 

328.  LiTHODOMus  (Botula)  ciNNAMOMEUs  Lamarck. 

1819.  Modiola  cinnamomea  Lamarck,  Anim.  mus  vert.,  i-  VI, 
l»""  partie,  p.  414. 

1858.  Lithodomas  cinnamomeus  Lam.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  I, 
fig.  5%  5''. 

1878.  Lithophaga  cinnamomea  Lam.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind. 
Shells,  p.  16. 

1882.  L.  fusca  (Gmel.)  Dunker,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2'-  édit., 
p.  25,  pi.  6,  fig.  8,  9. 

Iles  Testigos,  Stn.  24  ;  Rio  Hacha,  Stn.  53. 

Le  nom  de  fusca  repris  par  Dunker  pour  cette  espèce  nous  semble 
bien  douteux,  car  la  figure  de  Lister  :  pi.  .359,  fig.  197,  donnée 
comme  référence  par  Gmelin,  est  plus  que  médiocre. 

Le  Lithodomm  cinnamomeus  semble  être  une  espèce  cosmopolite, 
car  nous  ne  voyons  aucune  différence  entre  les  échantillons  de  l'Océan 
Indien  et  ceux  des  Indes  Occidentales. 

329.  LiTHODOMUs  (Myoforceps)  aristatus  (Solander)  Dillwyn. 

1817.  Mytilus  aristatus  SoVdnder  mss.,  ï/t  Dillwyn,  Descr.  Catal., 
t.  I.  p.  303. 

1819.  Modiola  caudigera  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VI,  l'''  part., 
pag.  116. 

1857.  lAthodomus  caudigerns  Lam.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  111, 
fig.  16. 

1878.  Lithophaga  caudigera  Lam.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells, 
p.  16. 


CROISIÈRES    DU   YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   L' ATLANTIQUE  233 

1888.  L.  aristata  Sol.,  Dunker,  Monogr.  in  Concfi.  Cab.,  2^  édit., 
p.  14.  pi.  6,  lîg.  15. 

Iles  Testigos,  Stn.  24;  Ile  Marguerita,  Stn.  30;  Gairaca  (Santa- 
Marta),  Stn.  50;  Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

330.  Crenella  (Nuculocardia)  divaricata  d'Orbigny. 

1853.  Nuculocardia  divaricata  d'Orbigny,  MolL  de  Cuba,  t.  II, 
p.  311,  pi.  XXVII,  fig.  56  à  59. 

Ile  Tortuga,  Stn.  36. 

Espèce  encore  peu  répandue  dans  les  collections,  citée,  par  d'Or- 
bigny, de  la  Guadeloupe,  de  la  Martinique,  de  Cuba  et  de  la  Jamaïque. 

331.  Modiolaria  marmorata  Forbes. 

1838.  Mytilus  (Modiola)  marmorata  Forbes,  Malacologia  Monensis. 
p.  44. 

1890.  Modiolaria  marmorata  Forb.,  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
G.  Dollfus,  Moll.  du  Itouss,,  t.  II,  p.  16,  pi.  XXIX,  lig.  15  à  20. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56  ;  Golfe  de  Gariaco,  Stn.  35. 

Nous  ne  pouvons  voir  aucune  différence  entre  les  spécimens 
rapportés  par  M.  de  Dalmas  et  ceux  qui  proviennent  des  mers 
européennes. 

332.  Modiolaria  lignea  Reeve. 

1858.  Modiola  lignea  Reeve,  Conch.  Tcon.,  pi.  X,  fig.  71. 
1886.  Modiolaria  lignea  Reeve,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  in 
Bull.  Mus.  of  Comp.  ZooL,  t.  XII,  p.  236  (obs.). 

1889.  Modiola  lignea  Reeve,  Dunker,  Monogr.  m  Conch.  Cab., 
2»  édit.,  p.  102,  pi.  27,  fig.  3. 

Sainte-Lucie,  Stn.  23. 

333.  Modiolaria  nov.  sp. 

Rio  Hacha,  Stn.  52. 

Nous  nous  abstenons  de  nommer  cette  forme,  car  elle  n'est 
représentée  dans  la  récolte  de  M.  de  Dalmas  que  par  une  valve  en 
médiocre  état.  Elle  se  distingue  de  ses  congénères  par  ses  régions 
antérieure  et  postérieure  garnies  de  costules  longitudinales  fines  et 
nombreuses,  treillissées  par  les  stries  d'accroissement.  L'aire  posté- 
rieure est  nettement  limitée  tandis  que  l'antérieure  l'est  à  peine. 
L'aire  médiane  est  assez  étroite  et  striée  en  travers.  L'extrémité 
postérieure  de  la  coquille  est  très  agglutinante. 


234  PH.    DAUTZENBERG 

Sous-ordre  :  ARCACEA. 

Famille  :  Arcidae. 

334.   Arca  Noe  Linné. 

1758.   Arca  Noe  Linné,  >>sr.  Nat.,  edit.  X,  p.  693. 
1891.  Arca  Noe  Linn.,  Rucquoy,  Dautzenberg  et  G.  Dollfus,  Moll. 
du  lioussillon,  t.  II,  p.  174,  pi.  XXX,  iig.  1  à  6. 
Ilot  Branco  (Cap-Vert),  Stns.  18  et  19. 

335.  Arca  occidentalis  Philippi. 

1847.  Arca  occidentalis  Philippi,  Abbildungen,  t.  III,  p.  29,  pi.  4, 
fîg.  4. 

1853.  Arca  harhadensis  (Petiver)  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II, 
p.  321. 

1878.  Arca  occidentalis  Phil.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Tnd.  Shells, 
p.  15. 

1886.  Arca  Noe  Dali  (non  Linné),  Report  Blake  Pelecyp  ,  in  Bull. 
Mus.  ofComp.  Zoo/.,  t.  XII,  p.  243. 

1891.  Arca  occidentalis  Phil.,  Kobelt,  Monogr.  m  Con^/i.  Cab.,2^ 
édit.,p.  66,  pi.  19,  fîg.  1  à  4. 

Martinique,  Stn.  20  ;  Iles  Testigos,  Stns  25  et  26  ;  Ile  Blanquilla, 
Stn.  28  ;  lie  Marguerita,  Stn.  29  ;  Santa-Marta,  Stn.  47. 

L'assimilation  de  cette  espèce  au  Mytilus  barbadensis  de  Petiver 
(1708,  Mém.  nat.  cur.,  p.  247)  est  peu  certaine  ;  aussi  est-il  préfé- 
rable d'adopter  le  nom  à' occidentalis  qui  ne  prête  pas  à  l'équivoque. 
M.  Dali  a  regardé  V Arca  occidentalis  comme  synonyme  A' Arca  Noe  : 
mais  il  avoue  ne  pas  avoir  examiné  de  près  la  question.  Il  nous 
semble  que  les  caractères  propres  à  chacune  des  deux  formes  suffisent 
pour  les  admettre  comme  espèces  distinctes. 

336.  Arca  umbonata  Lamarck. 

1819.  Arca  umbonata  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VI,  1*=  partie, 
p.  37. 

1878.  A.  umbonata  Lam.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  15. 

1886.  A .  umbonata  Lam.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.,  m  Bull.  Mus. 
OfComp.  Zool.,  t.  XII,  p.  243. 

1891.  A.  umbonata  Lam.,  Kobelt,  Monogr.  inConch.  Ca/>.,  2«édit., 
p.  63,  pi.  18,  fig.  3  à  6. 

Antigoa,  Stn.  Ibis;  Sainte-Lucie,  Stn.  23;  Iles  Testigos,  Stn.  24; 
Curaçao,  Stn.  37. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   l'aTLANTIQUE  235 

337.  Arca  Adamsi  Shuttleworth. 

1878.  Arca  Adamsi  Shuttleworth,  Poulsen,  Cntal.  of  W.  Tnd. 
Shells,  p.  15. 

1886.  .4.  Adamsi  Shuttl.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.,  in  Bull.  Mus. 
of  Comp.  ZooL,  t.  XII,  p.  243. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56  ;  Sainte-Lucie,  Stn.  23^ 

D'après  M.  Dali,  VArca  caelata  Conrad  (Tert.  form.  U.  S.,  p.  61, 
pi.  XXXII,  fig.  2,  —  nec  Reeve),  est  synonyme  de  cette  espèce,  de 
même  que  VArca  lactea  C.  B.  Adams,  non  Linné. 

338.  Arca  (Barbatia)  Helblingi  (Ghemnitz)  Bruguière. 

1784.  A7'ca  candida  Helblingi  Ghemnitz,  Conch.  Cab.,  t.  VII, 
p.  195,  pi.  55,  fig.  542. 

1792.  A.  Helblingi  (Ghemn.)  Bruguière,  Encijcl.  Méllwd.,  p.  99. 

1844.  .4.  Helblingi  Brug.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XIV,  fig.  90. 

1878.  Arca  candida  (Helbl.)  Poulsen,  Calai,  of  W.  Ind.  Shells,  p.  13. 

1891.  Arca  [Barbatia]  Helblingi  Brug.,  Kobelt,  Monogr.  in  Conch. 
Cab.,  2e  édit..  p.  10,  pi.  2,  fig.  10,  il. 

Sainte-Lucie,  Stn.  23;  Iles  Testigos,  Stn.  26. 

Espèce  cosmopolite. 

339.  Arca  (Barbatia)  Listeri  Philippi. 

1849.  Arca  Listeri  Philippi,  Abbildungen,  t.  III,  p.  87,  pi.  5,  fig.  1. 

1878.  A.  Listeri  Phil.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  15. 

1891.  A.  [Barbatia)  Listeri  Phil.,  Kobelt,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2e  édit.,  p.  205,  pi.  48,  fig.  6,  7. 

Iles  Testigos,  Stn.  25;  Ile  Blanquilla,  Stn.  28;  Santa  Marta, 
Stn.  47. 

VArca  Listeri  est  une  espèce  représentative,  aux  Indes  Occiden- 
tales, de  VArca  fusca  Bruguière,  de  l'Océan  Indieu;  elle  est  plus 
renflée,  le  bord  interne  de  ses  valves  est  lisse  et  elle  est  ornée  d'un 
rayon  blanc. 

340.  Arca  (Fossularca)  lactea  Linné. 

1767.  Arca  lactea  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  XII,  p.  1141. 

1891.  A.  [Fossularca)  lactea  Lin.,  Bucquoy,  Dautzenberg  et  G. 
Dollfus,  Moll.  du  Roussillon,  t.  II,  p.  185,  pi.  XXXVII,  fig.  1  à  6. 

Ilot  Branco  (Gap  Vert),  Stn.  19. 

Espèce  répandue  dans  toutes  les  mers  d'Europe  et  descendant, 
dans  l'Océan  Atlantique,  jusqu'aux  Iles  Ganaries  et  du  Gap  Vert. 

341.  Arca  (Fossularca)  solida  Sowerby. 
1833.  Byssoarca  solida  Sowerby,  Proc.  Zool.  Soc.  of  London,  p.  18. 


236  PH.    DAUTZENBERG 

1844.  Arcasolida  Sow.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XVI,  fig.  106. 

1891.  A.  {Barhatia)  solida  Sow.,  Kobelt,  Monogr.  m  Conch.  Cab., 
2eédit.,  p.  146,  pi.  37,  fig.  6,  7,  8. 

Iles  Testigos,  Stn.  25  ;  Baie  de  Taganga  (Santa-Marta),  Stn.  49. 

Cette  petite  espèce  qui  appartient  au  même  groupe  que  VAtxa 
lactea,  se  distingue  par  l'extrême  petitesse  de  son  ligament. 

342.  Arca  (Acar)  pulghella  Reeve. 

1844.  Arca  pulchella  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XVII,  fig.  122. 

1881.  Acar  pulchella  l\ee\e,  de  Rochebrune,  Matériaux  pour  la 
Faune  de  l'Archipel  du  Cap-Vert,  in  Noiiv.  Archives  du  Muséum, 
p.  249. 

1891.  Arca  pulchella  Reeve  ;  Bucquoy,  Dautzenberget  G.  Dollfus, 
Mail,  du  Roussillon,  t.  II,  p.  189,  pi.  XXXVII,  fig.  7  à  14. 

Ilot  Branco  (Cap-Vert),  Stn.  18. 

343.  Arca  (Acar)  domingensis  Lamarck. 

1819.  Arca  domingensis  Lamarck,  Anim.  sans  vert..,  t.  VI, 
U®  partie,  p.  40. 

1878.  A.  domingensis  Lam.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells, 
p.  15. 

1891.  A.  plicata  (Chemnitz),  Kobelt,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2e  édit.,  p.  195,  pi.  1,  fig.  9  ;  pi.  47,  fig.  5. 

Sainte-Lucie,  Stn.  23  ;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39  ;  Santa-Marta 
(Baie  de  Taganga),  Stn.   49. 

M.  Kobelt,  dans  son  excellente  Monographie  des  Arcidae,  réunit 
sous  le  nom  d'Arca  plicata  plusieurs  formes  qui  ont  été  décrites 
comme  espèces  différentes,  savoir  :  Arca  domingensis  Lamarck  ;  Arca 
squamosa  Lam.,  Arca  gradata  Broderip  et  Arca  pholadiformis  C.  B. 
Adams.  Les  matériaux  que  nous  possédons  nous  font  approuver  sa 
manière  de  voir.  D'autre  part,  M.  Dali  considère  les  Arca  gradata 
et  domingensis  comme  synonymes  de  VArea  reticulata  Chemnitz, 
ce  qu'il  nous  paraît  Impossible  d'admettre  car  la  figuration  du 
Couchylieu  Cabinet  paraît  représenter  une  forme  bien  différente. 

344.  Arca  (Anadara)  Deshayesi  Hanley. 

1843.  Arca  Deshayesi  Hanley,  Reçoit  Bivalcc  Shclls,  p.  157  (note). 

1844.  A.  Deshayesi,  Hanl.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VII,  fig.  47. 
1846.  A.  Deshayesi  E-du].,  Philippi,  Abbildunge^i,  t.  Il,  p.  30,  ])\.  2, 

fig.  3. 

1853.  A.  hemidermos  (Fhil.),  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  Il, 
p.  322. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l' ATLANTIQUE  237 

1878.  A.  notabilis  (Bolteu),  Poulsen,  Catal.  of  \V.  Ind.  Shells,  p.  16. 
1891.  .4.   (Anomalocardia)   Deshnyesi   Hanl.,   Kobelt,  Mouogr.  in 
Conch.  Cal).,  2=  édit.,  p.  52,  pi.  15,  fig.  1.  2. 

Ile  Blanquilla,  Stu.  28  ;  Rio  Hacha,  Sto. o2 ;  Sanla-Marta,  Stn.  41. 

345.   Arca  (Anadaraj  Orbignyi  Kobelt  (eniend.j. 

1853.   Arca  hicops d'Orh'Vj^ny  (non  Jouas)  Moll.  de  Cuba.  t.  II,  p.  318. 
1891.  Arca  d' Orbignyi   (sic)   Kobelt,    Monogr.    m   Conch.    Cab  , 
2e  édit.,  p.  57,  pi.  16,  fig.  7,  8. 

Bahia  Honda,  Stn.  54  ;  Rio  Hacha,  Stu.  52. 

346.  Arca  (Senilia)  senilis  Linné. 

1757.  Pectunculus  fagan  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  246, 
pi.  18,  fig.  5. 

1758.  A7'ca  senilis  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  694. 

1891.  Arca  [Senilia)  senilis  Lin.,  Dautzenberg,  Vogage  de  la  Mélita, 
p.  41. 

1891.  Arca  (Senilia)  senilis  Lin.,  Kobelt,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
p.  15,  pL3,  fig.  4,  5,  6;  pi.  9,  fig.  1,2. 

Cap.  Blanc,  Stn.  14  (exemplaires  fossiles). 

347.  Arca  (Scapharca)  incongrua  Say. 

1822.  Arca  [Scapharca]  incongrua  Say,  Journ.  Acad  oj  Philad., 
t.  II,  p.  268. 

1844.  Arca  incongrua  Say,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VIII,  fig.  50. 

1873.  Arca  incongrua  Say,  Tryon,  American  mar.  Conch.,  p.  179, 
pi.  37,  fig.  472. 

1891.  A7'ca  [Scapharca)  incongrua  Say,  Kobelt,  Monogr.  in  Conch. 
Cab.,  2=  édit.,  p.  97,  pi.  26,  fig.  5,  6. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56  ;  Cumana,  Stn.  33  ;  Bahia  Honda, 
Stn.  55. 

348.  Arca  (Scapharca)  jamaicensis  Gmelin. 

1790.  Arca  jamaicensis  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3312. 

1853,  A.  candida  d'Orbigny  (non  Ghemnitz),  Moll.  de  Cuba,  t.  II, 
p.  319. 

1891.  A.  [Scapharca]  jamaicensis Gme\.,  Kobelt,  Monogr.  in  Conch. 
Cab.,  2e  édit.,  p.  122,  pi.  31,  fig.  7,  8. 

Martinique,  Stu.  20  ;  île  Tortuga,  Stn.  36  ;  Santa-Marta,  Stn.  42. 

349.  Arca  (Argina)  pexata  Say. 

1821.  Arca  pexata  Say,  Journ.  Acad.  N.  Se.  of  Philad.,  t.  II,  p.  208. 
1825.  A .  americana  Gray  inWood,  Index  testac.  suppL,  pi.  2,  fig.  22. 


238  PH.    DAUTZENBERG 

1844.  A  pexata  Say,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  IV,  fig.  22. 
•1844.  A.  amerkana  Gray,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  IV,  fig.  21. 

1852.  .4.  pexata  Say,  d'Orbigoy,  Mull.  de  Cuba,  t.  II,  p.  320. 

1853.  Scapharca  pexatd  Say,  Môrch.  Catal.  Yoldi,  II,  p.  41. 
1873.  Area  americana  Gray,  Tryou,  Amer.  niar.  Conch.,  p.  179, 

pi.  37,  fig.  470. 

1878.  ,4.  americana  Gray,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Sliells,  p.  16. 

1891.  A.  (Aiujina)  pexata  Say,  Kobell,  Monogr.  m  Conch.  Cab., 
2eédil.,  p.  33,  pi.  11,  fig.  5,  6. 

1891.  A .  amerkana  Gray,  Kobell,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2"  édit., 
p.  117,  pi.  31,  fig.  1.  2. 

Carupaao  (Venezuela),  Stn.  27  ;  Golfe  de  Cariaco,  Stn.  35  ;  Rio 
Hacha,  Stn.  52. 

La  réunion,  en  une  seule  espèce  des  Arca  pexata  Say  et  amerkana 
Gray  ne  peut  soulever  aucune  objection  sérieuse.  Elle  a  d'ailleurs 
déjà  été  proposée  par  MM.  Môrch  et  Kobelt. 

350.  Arca  (Argina)  auriculata  Laniarck. 

1819.  Arca  aurkulata  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  VI,  !'«  partie, 
p.  43. 

1844.  4.  aurkulata  Lum.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  lig.  35. 

1853.  .1.  auriculata  Lam.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  321. 

1886.  A.  aurkulata  Lam.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.,  in  Bull. 
Mus.  ofComp.  Zool.,  t.  XII,  p.  241. 

1891.  A.  auriculata  Lam.,  Kobelt,  Monogr.,  in  Conch.  Cab., 
2e  édit.,  p.  27,  pi.  8,  lig.  5,  6. 

Autigoa,  Stn.  7  bis  ;  Iles  Testigos,  Stns.  25  et  26  ;  Curaçao, 
Stn.  37  ;  Gairaca(Santa-Marta),  Stn.  51. 

351.  Pectunculus  pectinatus  Gmelin. 

1790.  Arca  pectinata  G\\\e\m,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3313. 

1819.  Pectunculus  pectinatus  G  m.,  Lamarck,  Amm.  sans  vert., 
t.  VI,  l'e  partie,  p.  53. 

1843.  P.  pectinatus  Lam.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  fig.  28. 

1878.  P.  pectinatus  G  m.,  Poulsen,  Catal.  of  \V.  Ind.  Shells,  p.  16. 

1886.  P.  pectinatus  Gm.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.,  in  Bull. 
Mus.  ofComp.  Zool.,  t.  XII,  p.  239. 

Martinique,  Stn.  20;  Iles  Testigos,  Stn.  26;  Golfe  de  Cariaco, 
Stn.  35  ;  Ile  Tortuga,  Stn.  36  ;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stns.  38  et  39  ; 
Santa-Marta,  Stns.  41,  42  et  44  ;  Baie  de  Taganga  (Santa-Marta), 
Stn.  49  ;  Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  51. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    LATLANTIQUE  239 

352.  Pectunculus  pennaceus  Lamarck. 

1819.  Pectunculus  pennaceus  Lamarck,  Anini.  sans  vert.,  t.  VI, 
li'*^  partie,  p.  51. 

1843.  P.  pennaceus  Lam.,  Reeve.  Conch.  Icon.,  pi.  V,  fîg.  24. 
Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39. 

353?  Pectunculus  castaneus  Lamarck. 

1819.  Pectunculus  castaneus  Lamarck,  Anini.  sans  vert.,  t.  VI, 
li«  partie,  p.  53. 

1843.  P.  castaneus  Lam.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  fig.  32. 

1878.  P.  castaneus  Lam.,  Poulsen,  Catal.  of  IF.  Ind.  Shells,  p.  16. 

Rio  Hacha,  Stn.  53. 

La  forme  de  l'exemplaire  unique  rapporté  par  M.  de  Dalmas,  ne 
concorde  pas  bien  avec  la  figuration  de  l'Encyclopédie,  pi.  311, 
fig.  2,  sur  laquelle  Lamarck  a  fondé  son  espèce  :  il  a  le  bord 
cardinal  plus  élevé,  moins  déclive  sur  les  côtés;  ses  côtes  rayon- 
nantes sont  plus  fines,  plus  nombreuses  et  treillissées  par  de  petites 
côtes  concentriques.  Le  Pectunculus  scviptus  est  plus  lenticulaire, 
moins  convexe  dans  la  région  des  sommets,  sa  sculpture  forme  un 
treillis  plus  régulier,  dans  lequel  les  côtes  rayonnantes  ne  dominent 
pas,  enfin  la  coloration  est  plus  pâle,  taudis  que  les  ornements  en 
ziczacs  sont  espacés  et  peu  apparents. 


Famille  :  IVuculidae. 

354.  NucuLA  AEGEENSIS  Forbes. 

1843,  Nucula  aegeensis  Forbes,  Report.  Brit.  Assoc,  p.  192. 

1859.  N.  aegeensis  Forb.,  Hanley,  in  Sowerby,  Thés  Conch.,  t.  111, 
p.  160,  pi.  V,  fig.  154. 

1879.  A',  aegeensis  Forb.,  Jelïreys,  Proc.  Zool.  Soc.  ofLond.,  p.  581. 

1886.  A^.  aegeensis  Forb.,  Dali,  Report  Rlake  Pelecyp.  in  Bull. 
Mus.  al  Comp.  Zool,  t.  XII,  p.  246. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  38. 

Ainsi  que  l'a  fait  remarquer  M.  Dali,  les  exemplaires  des  Indes 
Occidentales  sont  bien  plus  grands  que  ceux  de  la  Méditerranée. 
Certains  de  ceux  recueillis  par  M.  de  Dalmas  dépassent  même  les 
dimensions  indiquées  par  l'auteur  américain.  Le  plus  grand, 
mesure  en  effet:  diam.  umbono-ventr.  8>^,  antéro-post.  11  34, 
épaisseur  6  mill. 


240  PH.    DAUTZENBERG 

355.  NucuLA  Dalmasi  nov,  sp. 

PI.  X,  fig.  3,  3,  3. 

Testa  solidula,  aequivalvis,  valde  inaequilateralis,  ovato  subtri- 
gODa,  inflata,  laevis  ac  nitens  striisque  incrementi  tantum  ornata. 
Umbones  tumiduli  ac  contigui.  Latus  anticiim  ellipticum  ;  posti- 
cum  brève,  déclive,  inferne,  cum  margine  ventrali  arcuata,  augu- 
lum  effonnat.  Lunula  inconspicua  ;  vulva  circumscripta,  paululum 
excavata,  marginibus  in  medio  prodientibus.  Valvarum  pagina 
interna  margaritacea.  Cardo  multidentatus.  Dentés  antici  circiter 
12,  postici  6  numerautur.  Margines  integrae,  haud  denticulatae. 

Color,  sub  epidermide  virescente  ac  nitidissimo,  albidus. 

Diani.  umbono  venir.  5  antico-post.  6  niillim.  ;  crass.  3  1/2 
niillim. 

Coquille  assez  solide,  équivalve,  très-inéquilatérale,  ovale-subtri- 
gone,  très  renflée.  Surface  lisse  et  luisante,  ne  présentant  que 
quelques  stries  d'accroissement.  Sommets  assez  forts,  contigus, 
Côté  antérieur  elliptique  ;  côté  postérieur  court,  déclive  et  formant 
un  angle  à  son  point  de  jonction  avec  le  bord  ventral  qui  est  régu- 
lièrement arqué.  Lunule  indistincte  ;  corselet  un  peu  concave, 
nettement  limité  :  les  bords  des  valves  forment  au  milieu  une  saillie 
bien  développée.  Intérieur  des  valves  nacré.  Charnière  présentant 
une  douzaine  de  dents  du  côté  antérieur  et  six  du  côté  postérieur  : 
les  dents  voisines  du  sommet  sont  chevronnées,  tandis  que  les  plus 
éloignées  ne  se  présentent  que  sous  l'aspect  de  petits  tubercules. 
Bords  internes  des  valves  simples,  non  denticulés. 

Coloration  blanche,  sous  un  épiderme  verdàtre  extrêmement 
luisant. 

Iles  Testigos.  Stn.  26;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39;  Santa-Marta, 
Stns.  42  et  44. 

Nous  n'avons  pu  assimiler  cette  petite  espèce  à  aucune  de  celles 
qui  ont  été  décrites  jusqu'à  présent.  Elle  est  remarquable  par  sa 
surface  lisse,  sa  forme  très  renflée,  ainsi  que  par  son  corselet  limité 
par  un  filet  saillant  bien  développé.  Le  Nucula  nitida,  des  mers  d'Eu- 
rope et  qui  a  aussi  été  cité  des  Antilles,  est  beaucoup  plus  aplati. 

356.  Leda  bicuspidata  Gould. 

1854.  Nucula  bicuspidata  Could,  Hoston  Journ.  of  Nat.  llist.,  t.  V, 
p.  292,  pi.  24,  lig.  8. 

1859.  Leda  bicuspidata  Gould,  Sow^erby,  Tlies.  Conch.,  t.  III,  p.  118, 
pi.  228,  fig.  73. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  ClIAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  241 

1871.  Laeda  bicuspidata  Reeve,   Conch.  Icon.,  pi.  Il,  fig.  8a,  81). 
Baie  du  Lévrier,  Stii.  17. 

Cette  espèce  n'est  pas  rare  sur  la  côte  occideutale  ti'Afrique,  le 
D""  Jullien  en  a  rapporté  de  Libéria  de  nombreux  exemplaires. 

357.  Leda  acuta  Conrad. 

1831.  Nucula  acuta  Conrad,  American  mar.  Conch.,  p.  32,  pi.  VI, 
fig.  3. 

1886.  Leda  acuta  Conr.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.,  in  Bull.  Mus. 
of.  Comp.  ZooL,  t.  XII,  p.  251,  pi.  VII,  fig.  3a,  3b,  8. 

Cumana,   Stn.  33  ;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stns.  38  et  39  ;   Santa- 

Marta,  Stn.  47. 

358.  Leda  Chazaliei  nov,  sp. 

PI.  X,  fig.  4,  4,  4. 

Testa  parum  solida,  valde  elongataatque  compressa,  aequivalvis 
et  inaequilatera.  Latus  anticum  superne  obtuse  augulatum;  latus 
posticum  eloDgatissimum,  in  rostrum  angustum  breviterque  trun- 
catum  desinit.  Umbones  parvuli,  acuti,  contigui,  postice  incurvati. 
Lunula  eloiigata  perangusta,  acute  marginata.  Vulva  lanceolata, 
utrinque  a  carina  elegantissime  imbricata  delimitata.  Margo  dor- 
sualis  antice  declivis  ac  paululum  arcuatus;  postice  primum  decli- 
vis  sed  versus  extremitatem  suberectus.  Margo  ventralis  arcuatus. 
Lamellae  concentricae  prope  marginem  anticum  confertae,  mox  in 
medio  testae  debiliores  et  versus  rostrum  evanescentes.  Carina 
altéra  debilior,  ab  umbone  orta,  rostri  basim  attiugit.  Valvarum 
pagina  interna  nitens.  Fossula  ligament!  parva.  Cardo  multiden- 
tatus;  margo  ventralis  iuteger. 

Color,  sub  epidermide  cinerascente  albus. 

Diam.  umbono-ventr.  7  1/2,  antico-post.  20  millim.  ;  crass.  3  1/2. 
mijlim. 

Coquille  peu  épaisse,  très  allongée  et  comprimée,  équivalve, 
très  inéquilalérale.  Côté  antérieur  légèrement  anguleux  vers  le 
haut  ;  côté  postérieur  très  long,  terminé  par  un  rostre  étroit, 
tronqué  â  l'extrémité.  Sommets  petits,  aigus,  contigus,  incurvés 
du  côté  postérieur.  Lunule  très  étroite,  limitée  par  une  carène 
aiguë  ;  corselet  lancéolé,  bordé  de  chaque  côté  par  une  carène 
délicatement  imbriquée.  Bord  dorsal  déclive,  très  faiblement  arqué 
du  côté  antérieur,  déclive  du  côté  postérieur,  puis  se  relevant  un 
peu  à  l'extrémité  du  rostre.  Bord  ventral  arqué.  Surface  ornée  de 
lamelles  concentriques  très  fines  au  milieu  des  valves,  beaucoup 
plus  élevées  sur  la  région  antérieure,  notamment  vers  le  haut,  et 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  -xm.  —  Kl. 


242  PW.    DAUTZENBERG 

disparaissant  au  contraire  à  l'extrémité  postérieure,  près  du  rostre. 
Une  carène  filiforme  peu  accusée,  part  du  sommet  et  aboulit  à  la 
base  de  la  troncature  du  rostre  Intérieur  des  valves  luisant.  Char- 
nière composée  de  dents  chevronnées  très  nombreuses  :  on  en 
compte  environ  2't  du  côté  antérieur  et  36  du  côté  postérieur. 
Fossettes  ligamentaires,  internes,  petites,  situées  sous  les  crochets. 
Impressions  musculaires  invisibles. 

Santa-Marta,  Stns.  41  et  42. 

C'est  du  Lcda  concinit.a  A.  Adams  (Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond.,  1856, 
p.  48,  et  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  III,  p.  112,  pi.  227,  fig.  54,  55), 
de  la  Nouvelle Zélande,  que  cette  espèce  se  rapproche  le  plus;  mais 
la  nôtre  est  encore  plus  allongée,  et  les  lamelles  concentriques  de  sa 
surface  sont  beaucoup  moins  développées. 

Sous-Ordre  :  SUBMYTlLACEA. 
Famille  :  Carditidae. 

359.  Cardita  ajar  (Adanson)  Bruguière. 

1757.  Chôma  ajar,  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  222,  pi.  XVI, 
lîg.  2. 

17i)2.  Cardita  ajar  Adans.,  Bruguière,  Evcyrl.  Mcilwd,  p.  406. 

1843.  C.  ajar  Adans.,  Reeve  Conch.  Icon.,  pi.  Y,  fig.  23. 

1888.  C.  ajar  Adans.,  Clessiu,  Mouogr.  in  Conch.  Cab.,  2«  édit., 
p.  !),  pl.2,  11g.  5,  6. 

1881.  C.  ajar  Adans.  Dautzenberg,  Voijagr  de  la  Mclila,  [>.  42. 

Cap  Blanc,  Stn.  15  ;  Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

360.  Cardita  gracilis  Shuttleworth. 

1856.  Cardita  gracilis  Shuttleworth,  Esp.  nouvelles  des  Antilles, 
in  Journ.  de  Conch.,  t.  V,  p.  173. 

1888.  C.  gracilis  Shutll.,  Clessin,Mouogr.  inConch.  Cah.,  2eédit., 
p.  45,  pi.  10,  fig.  4,  5. 

Martinique,  Stn.  20;  lie  Blanquilla,  Stn.  28;  lie  Marguerila, 
Stn.  2!l;  île  Torluga,  Stn.  36. 

Famille  :  Orassatellidae. 

361.  Crassatella  mahtinicensis  d"Orbigny. 

1853.  Crassalella  marlinicensis  d'Orbigny,  Motl.  de  Cuba,  t.  II,  p.  288, 
pl.XXVll,  lig.  21,22,23. 


CROISIÈRES   DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  243 

1878.  Gouldia  martinicensù  d'Orb.,  Poulsen,  Calai  W.  Ind.ShcUs, 
pag.  15. 

Iles  ïortuga,  StD.  36. 

362.  Grassatella  Anïillarum  Reeve. 

1842.  Grassatella  Antillarum  Reeve,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond., 
p.  44. 

1843.  C.  Antillarum  Reeve,  Conclt.  Fcon.,  pi.  II,  fig.  8. 

1886.  C.  Antillarum  Reeve,  Lôbbecke  et  Kobelt,  Monogr.  in  Concli. 
Cab.,  2«  édit.,  p.  7,  pi.  3,  fig.  1,  2. 

Iles  Testigos,  Stn.  26;  île  Torluga,  Stn.  36;  Golfe  de  Maracaïbo, 
Stn.  39. 

Sous-ordre  :  GARDIAGEA. 
Famille  :  Cardiidae. 

363.  Gardium  (Tachycardium)  Isocardia  Linné. 

1758.  Cardium  Isocardia  Linné,  Syst.  Nat.,  edit,  X,  p.  679. 

1845.  C.  Isocardia  Lin.,  Reeve,  Conch.  fcon.,  pi.  XVII,  fig.  84. 

1853.  C.  Isocardia  Lin.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  [I,  p.  307. 

1869.  C.  Isocardin  Lin.,  Ronier,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2''édit., 
p.  47,  pi.  5,  fig.  5,  6,  7. 

1878.  C.  Isocardia  Lin.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  15. 

Martinique,  Stu.  20;  Bahia  Honda,  Stn.  54;  Rio  Hacha,  Stn.  53; 
Santa-Marta,  Stn.  47. 

364.  Cardium  (Tachycardium)  muricatum  Linné. 

1758.   Cardium  muricatum  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  680. 

1844.  Cardium  muricatum  Lin.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  fig.  33. 
1853.  Cardium  muricatum  Lin.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II, 

p.  305. 

1869.  Cardium,  muricatum  Lin.,  Rômer,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2e  édit.,  p.  49,  pi.  5,  fig.  8,  9. 

1878.  Cardium  muricatum  Lin.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.Shells, 
p.  15. 

1886.  Cardium  muricatum  Lia.,  DaU.,  Report  Blake  Pelecyp.  m 
Bull.  Mm.  ofComp,  Zool,  t.  XII,  p.  270. 

Aûtigoa,  Stn.  7'^^^  ;  Martinique,  Stn.  20  ;  Ile  Blanquilla  (?),  Stn. 
28  ;  Bahia  Honda,  Stn.  54  ;  Rio  Hacha,  Stn.  52  ;  Santa-Marta, 
Stu.  41. 


244  l'II.    DALIÏZENBEHG 

365.   ('.ARDiUM  (TACHYCAHniuM)  suBELONOATUM  Sowerljy. 

1840.  Cardiuni  snbelojujatuin  Sowerby,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Luiid., 
p.  108. 

1844.  Canlluni  uihelongatuni  Sow.,  Reeve,  Conch.  Iran.,  pi.  XI, 
fig.  57. 

1869.  Cardium  subelongatum  Rômer,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2<=édit.,  p.  54,  pi.  10,  fig.  10,  11. 

Iles  Testigos,  Stu.  24. 

366.  Cardium  Antillarum  d'Orbigny. 

1853.  Cardium  Antillarum  d'Orbigny,  MolL  de  Cuba,  t.  11,  p.  309, 
pi.  XXVII,  fig.  53,  54,  55. 

1878.  C.  Antillarum  d'Oi'b.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  fnd.  Sliells,  p.  15. 

Martinique,  Stn.  20;  Cumana,  Stn.  33;  Golfe  de  Maracaïbo, 
Stns.  38  et  39;  Santa-Marta,  Stns.  41,  42  et  44. 

Cette  espèce  est  représentée  dans  les  récoltes  de  M.  de  Dalmas  par 
des  spécimens  dépassant  de  beaucoup  les  dimensions  indiquées  par 
les  figures  de  d'Orbigny.  Il  est  surprenant  que  Rômer  n'ait  pas 
parlé  du  Cardium  Antillarum  dans  sa  Monographie. 

367.  Cardium  (Tropidocardium)  costatum  Linné. 

1757.  Pectunculus  kaman  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  243, 
pi.  XVIII,  fig.  2. 

1758.  Cardium  costatum  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  678, 
1844.  C.  costatum  Lin.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  IL  fig-  H- 
1869.  C.  costatum  Lin.,Romer,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2«  édit., 

p.  13,  pi.  2,  fig.  1,  2. 
1891.  C.  costatum.  Lin.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélita,  p.  43. 
Cap  Blanc,  Stn.  14. 

368.  Cardium  (Ringicardium)  ringens  Chemnitz. 

1758.  Pectunculus  mofat  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  241, 
pi.  XVIIl,  fig.  1. 

1782.  Cardium  ringens  Chemnitz,  Conch.  Cab.,  t.  VI,  p.  176, 
pi.  XVI,  fig.  170. 

1844.  C.  ringens  Chemn.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  I,  fig.  6. 

1869.  C.  ringens  CAiemn.,  liomer,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2'^ édit., 
p.  71,  pi.  4,  fig.  8;  pi.  12,  lig.  10. 

1891.  C.  ringens  Chemn.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélita,  p.  44. 

Cap  Blanc,  Stn.  14. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  245 

369.  Cardium  (Parvicardium)  papillosum  Poli. 

1791.  Cardium  papillosum  Poli,  Test.  utr.Sic,  t.  I,  p.  56,  pi.  XVI, 
fig.  2,  3,  4. 

1891.  C.  fapillosum  Poli,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélita,  p.  44. 

1892.  C.  papillosum  Poli  ;  Bucquoy,  Dautzenberg  et  G.  Dollfus, 
Moll  du  Rouss.,  t.  II,  p.  273,  pi.  XLIV,  fig.  9  à  lo. 

Gap  Blanc,  Stn.  14. 

370.  Gardium  (Cerastoderma)  edule  Linné. 

1758.  Cardium  edule  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  681. 

1892.  C.  (Cerastoderma)  edule  Linn.;  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
G.  Dollfus,  Moll.  du  Roussillon,  t.  II,  p.  284,  pi.  XLVI,  fig..l  à  10  ; 
pi.  XLVII,  fig.  1  à  17. 

Gap  Blanc,  Stn.  14. 

Il  est  intéressant  de  constater  la  présence  du  Cardium  edule  en 
un  point  aussi  méridional  de  la  côte  occidentale  d'Afrique. 

371.  Gardium  (Papyridea)  ringiculum  Sowerby. 

1840.  Cardium  ringiculum  Sowerby,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond., 
p.  106. 

1845.  C.  ringiculum  Sow.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XXI  fig.  115. 

1853.  C.  Petitianum  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  309,  pi. 
XXVII,  fig.  50,  51,  52. 

1869.  C.  ringiculum  Sow.,  Rôiner,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2^  édit., 
p.  76,  pi.  12,  fig.  17-18. 

1878.  C.  ringiculum  Sow.,  Poulsen,  Catal.  of  \V.  Ind.  Shells,  p.  15. 

Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  50. 

372.  Gardium  (Papyridea)  bullatu.m  Linné. 

1758.  Solen  bullatus  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  673. 
1844.  Cardium  buUatum  Lin.,  Reeve,   Conch.  Icon.,  pi.  II,  fig.  8. 
1853.  C.  bullatum  Lin.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  Il,  p.  308. 
1869.  C.  bullatum  Lin.,  Rômer,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2«  édit., 
p.  74,  pi.  12,  fig.  13,  14,  15,  16. 
Martinique,  Stn.  20;  Gairaca  (Santa-Marta),  Stu.  51. 

373.  Gardium  (Laevicardium)  serratum  Linné. 

1758.  Cardium  serratum  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  680. 
1844.  C.  serratum  Lin.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  I,  fig.  1. 
1866.  C.  serratum  Lin.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  in  Bull.  Mus. 
of  Comp.  Zool.,  t.  XII,  p.  270. 


246  PH.    DAUTZENBERG 

18C)9.  C.  serratum  Lin.,  Rônier,  Moiiogr.  in  Concfi.  Cab.,  2«édit., 
p.  80,  pi.  3,  fig.  7,  8. 

Martinique.  Stns.  20  et  21  ;  Sainte-Lucie,  Stn.  23  ;  Iles  Testigos, 
Stns.  25  et  26;  Cumana,  Stn.  33;  île  Tortuga,  Stn.  36;  Golfe  de 
Maracaïbo,  Stn.  39;  Rio  Hacha,  Stn.  52;  Santa-Marta,  Stns.  41, 
42  et  44. 

374.  Cardium  (Laevicardium)  glabratum  Rômer. 

1845.  Cardium  laevigatum  Reeve(uon Linné),  Conch.Icon.,  pi,  XIV, 
fig.  69. 

1869.  C.  glabratum  Rômer,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2^  édit., 
p.  91,  pi.  13,  fig.  8,  9. 

1878.  C.  laevigutumPoulsen  (non  Linné),  Catal.  of  W.  Ind.  Shells, 
p.  15. 

1886.  C.  laevigatum  Dali  (non  Linné),  Report  Blake  Pelecyp.  m 
Bull.  Mus.  ofComp.  ZooL,  t.  XII,  p.  270. 

Martinique,  Stn.  20. 

Le  Cardium  laevigatum  de  Linné  est  une  espèce  si  douteuse  que 
Rômer  a  eu  bien  raison  de  lui  substituer  le  nom  de  glabratum.  Le 
nom  de  laevigatum  semblerait  plutôt,  devoir  s'appliquer  à  une 
variété  du  Cardium  norvegicum . 

375.  Cardium  (Hemigardium)  médium  Linné. 

1758.  Cardium  médium  Linné,  Stjat.  Nat.,  edit.  X,  p.  678. 
1844.  C.  médium  Lin.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  fig.  30. 
1853.  C.  médium  Lin.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  307. 

1879.  C.  médium  Lin.,  Rômer,  Monogr.  in  Conch. Cab.,  2^  édit., 
p.  102,  pi.  4,  fig.  5,  6,  7. 

1878.  C.  médium  Lin.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  15. 

1886.  C.  médium  Lin.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  in  Bull.  Mus.  of 
Comp.  ZooL,  t.  XII,  p.  269. 

Antigoa,  Stn.  1^'^;  Iles  Testigos,  Stns.  24,  25  et  26;  Santa-Marta 
Stn.  47;  Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  51. 

Sous-ordre  :  CHAMACEA. 
Famille  :  Cliaiiiidae. 

376.  Chama  macerophylla  Chemnitz. 

1782.  Chama  macerophylla  Chemnitz,  Conch.  Cab.,  t.  VU,  p.  149, 
pi.  52,  fig.  514,  515. 

1853.  C.  maceroplujlla  Chemn.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II, 
p.  363. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l'aTLANTIQUE  217 

1878.  C.  macerophîjlla  Cheran.,  Poulsen,  Catal.  ofW.  Inil.  Shells, 
p.  15. 

Antigoa,  Stn.  7'^'^:  Ste-Lucie,  Stn.  23. 

Les  récoltes  de  M.  de  Dalmas  renferment  des  valves  de  Chama 
provenant  de  diverses  autres  localités;  mais  qui  sont  en  trop 
mauvais  état  pour  être  rapportées  avec  certitude  à  cette  espèce. 

377.  Chama  sarda  Reeve. 

1847.  Chama  mrila  Reeve,  Concli.  Tcon.,  pi.  VII,  fig.  40. 
1878.  Chama  sarda  Reeve,  Poulsen,  Catal.  of  \V.  Ind.  Shells,  p.  15. 
Antigoa,  Stn.  7'''^ 

Cette  espèce  est  facile  à  reconnaître,  même  lorsqu'elle  est  roulée, 
à  sa  coloration  rouge  de  corail,  tant  à  l'extérieur  qu'à  l'intérieur. 

378.  Chama  (Echinochama)  arcinella  Linné. 

1767.   Chama  arcinella  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  XII,  p.  1139. 

1846.   Chama  arcinella  Lin.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  V,  fig.  26. 

1853.  Chama  arcinella  Lin.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  362, 
pi.  XXVIII.  fig.  28-29. 

1878.   Chama  arcinella  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  15. 

1889.  Chama  arcinella  Lin.,  Clessin,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2e  édit.,  p.  4,  pi.  2,  fig.  7,  8. 

Martinique,  Stn.  2(3  ;  Ile  Marguerita,  Stn.  29  :  Ile  Tortuga,  Stn. 
36  ;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39  ;  Bahia  Honda,  Stn.  55. 

C'est  le  Cardium  criUa-galli,  de  Martyn,  et  V Arcinella  !<pinosa,  de 

Schumacher. 

Sous-ordre:  CONCHACEA. 

Famille  :  Yeiieridae. 
379.  Meretrix  (Callista)  maculata  Linné. 

1758.   Venus  maculata  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  686. 

1853.    V.  maculata  Lin.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  269. 

1855.  Cytherea  niaculata  Lin.,  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  H,  p.  629, 
pi.  CXXXI,  tig.  93,  94,  97. 

1863.  Dione  maculata  Lin.,  Reeve,  Conch.  Tcon.,\)\.  CXI,  rigll\  11''. 

1869.  Cytherea  maculata  Lin.,  Pfeitïer,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2^  édit.,  p.  20,  pi.  3,  fig.  2. 

1878.  C.  maculata  Lin..  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  15. 

Martinique,  Stn.  20;  Iles  Testigos,  Stn.  26;  Cumana,  Stn.  33; 
Ile  Tortuga,  Stn.  36  ;  Santa-Marta,  Stn.  43. 

L'habitat  de  cette  espèce  dans  l'Océan  Pacifique,  indiqué  par 
Reeve.  est  erroné. 


248  PH.    DAUTZENBERG 

380.  Meretrix  (Tivela)  mactroides  Born. 

1780.   Venus  mactroides  Born.,  Test.  Mus.  Caes.  Vindob.,  p.  65. 
1853.   V.  mactroides  Born,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  Il,  p.  276. 
1864.  Cytherea  mactroides  Born,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  V,  fig. 
18%  18'\  l'Sc. 
1878.  C.  mactroides  Born,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Sliells,  p.  15. 
Martinique,  Sln.  20;  Bahia  Honda,  Stn.  54. 

381.  DosiNiA  DOSiN  Adanson. 

1757.  Chama  dosin,  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  225,  pi.  XVI, 
fig.  5. 
1862.  Dosinia  dosin  Adans.,  Rômer,  in  Malakoz.  Blàtter,  p.  28. 
1891.  D.  dosin  Adans.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélita,  p.  47. 
Gap  Blanc,  Sln.  14  ;  Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

382.  Dosinia  concentrica  Born. 

1780.  Venus  concentrica  Born,  Test.  Mus.  Caes.  Vindob.,  p.  71, 
pi.  5,  fig.  5. 

1853.   V.  concentrica  Born.,  d'Orbigny,  MoU.de  Cuba,  t.  II,  p.  274. 

1878.  Dosinia  concentrica  Born.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.Shells, 
p.  15. 

Cumana,  Stn.  33  ;  Bahia  Honda,  Stn.  54. 

383.  Dosinia  radiata  Reeve. 

1757.  Chama  cotan  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  224,  pi.  XVI, 
fig.  4. 

1850.  Dosinia  radiata  Reeve,  Conch.  Icon..  pi.  VII,  fig.  37. 

1862.  Dosinia  radiata  Beeve,  Romer,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
p.  35.  pi.  VI,  fig.  5,  6. 

1891.  D.  radiata  Reeve,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélita,  p.  47. 
Cap  Blanc,  Stn.  14. 

384.  Venus  (Cryptogramma)  magrodon  Lamarck. 

1818.  Cytherea  macrodon  Lamarck,  Antm.  sans  vert.,  t.  V,  p.  580. 

1863.  Venus  macrodon  Lam.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XXI,  lig.  98^ 
à  98'!. 

Barbuda,  Stn.  6  ;  Golfe  de  Maracaibo,  Stn.  39. 
Gette  espèce  est  fort  abondante  au  Brésil. 

385.  Venus  (Ghione)  dysera  Linné. 

1758.  Venus  Dysera  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  X,  p.  685. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS    l' ATLANTIQUE  249 

1853.  V.  Dysera  Lin.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  271  (excl. 
syn.  cancellata  Lk.). 

1863.  V.  cancellata  Reeve,  ex  parte  (qou  Linoé),  Conch.  fcon., 
pi.  XIX,  fig.  88. 

1869.  F.  dysera  Lin,,  Pfeifïer,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  p.  152, 
pi.  13,  fig.  1,  2,  3,  4. 

Ile  Barbuda,  Stn.  6  ;  Martinique,  Stn.  20  ;  Ile  Marguerita,  Stn.  29  ; 
Golfe  de  Cariaco,  Stn.  35;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39  ;  Rio  Hacha, 
Stn.  52;  Santa-Marta,  Stn.  41;  Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  51. 

Bien  que  Sowerby  et  Reeve  regardent  le  Venus  dysera  comme 
synonyme  du  Venus  cancellata,  il  nous  semble  que  ces  deux  formes 
méritent  d'être  adoptées  comme  espèces  différentes. 

386.   Venus  (Chione)  cancellata  Linné, 

1767.   Vcmis  cancellata  Linné,  Syst.  Nat.,  edit.  XII,  p.  1130. 

1863.  V.  cancellata  Lin.,  Reeve  (ex  parte),  Conch.  Icon.,  pi.  XIX, 
fig.  88. 

1886.  V.  {Chione) cancellata  Lin.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  in 
Bull.  Mus.  ofComp.  Zool.,  t.  XII,  p.  276. 

Iles  Testigos,  Stn.  26;  Rio  Hacha,  Stn.  52. 

387.  Venus  (Chione)  pectorina  Lamarck. 

1818.   Venus  pectorina  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t,  V,  p.  589. 
1863.   V.  pectorina  Lam.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VIII,  fig.  25. 
1878.    V.  pectorina  Lam.  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  15. 
Golfe  de  Paria  (Venezuela),  Stn.  12. 

388.  Venus  (Omphaloclathrum)  crenulata  Chemnitz. 

1782.  Venus  crenulata  Chemnitz,  Conch.  Cab.,  t.  VI,  p.  370,  pi.  36» 
fig.  385. 

1855.  V.  crenulata  Chemn.,  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  II,  p.  729, 
pi.  CLXI,  fig.  190. 

1863.    V.  crenulata  Chemn.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  X,  fig.  33. 

1869.  V.  crenulata  Chemn.,  Pfeifïer,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2eédit.,p.  147,  pi.  10,  fig.  8. 

Ile  ïortuga,  Stn.  36;  Rio  Hacha,  Stn.  53. 

389.  Venus  (Leucoma)  granulata  Gmelin. 

1790.    Venus  granulata  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  Xllf,  p.  3277. 
1853.    Venus  granulata  Gmel.,  d'Orbigny,  Moll. de  Cuba,  t.  II,  p.  276. 
1855.    Venus  granulata  Gmel.,  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  II,  p.  712, 
pi.  CLV,  fig.  47,  48,  49. 


250  PH.    DAUTZENBERG 

1863.    Venus  granulata  Gmel.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pl.XV[,  fig.62. 

186U.  Venus  granniala  GmQ[.,  Pfeifler,  MoDOgr.  in  Conch.  Cab., 
p.  173,  pi.  16,  fig.  4,  o. 

1878.  Venus  fjranulala  Gmel.,  Pou\sen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells, 
p.  15. 

Martinique,  Stn.  20. 

390.  Venus  (Ventricola)  rugosa  Gmelin. 

1790.    Venus  rugosa  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.,  XIII,  p.  3276. 

1853.    Venus  rugosa  Gm.,  d'Orbigny,  MolL  de  Cuba.  t.  II,  p.  273. 

1855.  Venus  rugosa  Gm.,  Sowerby.  Thés.  Conch.,  t.  II,  p.  728, 
pi.  CLX,  (ig.  185,  186. 

1863.    Venus  rugosa  Gm.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VII,  fig.  23. 

1869.  Venus  rugosa  Gm.,  Pfeitïer,  Monogr.  m  Conch.  Cab.,  p.  139, 
pi.  8,  fig.  6  ;  pi.  10,  fig.  7. 

1878.    Venus  rugosa  Gm.,  Poulseo,  Catal.  of  \V.  India  Shells,  p.  15. 

Antigoa,  Stn.  1^>'^^  ;  Iles  Testigos,  Stns.  24  et  25  ;  Gairaca  (Santa- 
Marta),  Stn.  51. 

391.  Venus  (Anaitis)  paphia  Linné. 

1767.  Venus  Paphia  Linné,  Syt.  Nat.,  édit.  XII,  p.  1129. 

1853.  V.  paphia  Lin.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  273. 

1855.  V.  paphia  Sowerby,  Tlœs.  Conch.,  t.  II,  p.  720,  pi.  GLV, 
fig.  61. 

1863.  V.  Paphia  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XIX,  fig.  89. 

1869.  V.  Paphia  Pfeitïer,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  p.  130,  pi.  7, 
fig.  4.  5,  6. 

1878.   F.  Paphia  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  15. 

Martinique,  Stn.  20;  Iles  Testigos,  Stn.  26;  île  Marguerita,  Stn. 
29;  île  Tortuga,  Stn.  36;  Curaçao,  Stn.  37  ;  Golfe  de  Maracaïbo, 
Stn.  39  ;  Santa-Marta,  Stns  41  et  42. 

392.  Tapes  corrugatus  Gmelin. 

1790.   Venus  corrugata  Gmelin,  SysL  Nat.,  édit.,  XIII,  p.  3280. 
1853.    Venerupis  perforans  Dunker  (non  Montagu)  Index    Moll., 
p.  60,  pi.  X,  fig.  1,2,  3. 

1864.  Tapes  corrugata  Gm.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XIU,  (ig.  72. 
1891.  T.  corrugatus  Gm.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélita,  p.  46. 
Cap  Blanc,  Stn.  14  ;  Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  ))    DANS   l'ATLANTIQUE  231 

Famille  :  Uii^uliiiidae. 

393.  Felania  diaphana  Gmelin. 

1757.  Chamd  [élan  Adanson,  Voyage  au  S,énégal,  p.  227,  pi.  16, 
fig.  8. 

1790.   Venus  diaphana  Gmelin,  StgU.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3292. 
1851.  Felania  diaphana  G  m.,  Recluz,  in  Journ.  de  Conch.,  t.  II, 
p.  71. 
Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

Famille  .  Donaeidae. 

394.  Donax  denticulatus  Linné. 

1758.  Donax  denticulata  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  683. 
1854.  Donax  denticulata  Uun.^Yieeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VII,  rig.48a, 

48  b,  48  c. 

1866.  Donax  denticulatus  Linn,,  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  III, 
p.  308,  pi.  281  (II),  fig.  33,  34,  35,  36. 

1869.  Do7iax  denticulatus  Lin.,  Rômer,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2e  édit.,  p.  21,  pi.  2,  fig.  4,  5  ;  pi.  5,  fig.  1  à  7. 

1878.  Donax  denticulata  Lin.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.Shells,  p. 15. 

Martinique,  Stn.  20  ;  Barbuda,  Stn.  6  ;  Ile  Blanquilla,  Stn.  28  ; 
Ile  Marguerita,  Stn.  29  ;  Bahia  Honda,  Stn.  54. 

Famille  :  Solenidae. 

395.  SoLENOCURTUS  Sanctae  Marthae  Chemnitz. 

1795.  Solen  Sanctae  Marthae  Chemnitz,  Conch.  Cab.,  t.  XI,  p.  203, 
pi.  198,  fig.  1938. 

1853.  Solecurtus  Sanctae  Marthae  Chemu.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba, 
t.  II,  p.  232,  pi.  XXV,  fig.  31,  32. 

1878.  Solen  Sanctae  Marthae  Ghemn.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind. 
Shelh,  p.  14. 

Iles  Testigos,  Stn.  26  ;  Santa-Marta,  Stn.  42. 

Reeve,  puis  Clessin,  ont  figuré  sous  le  nom  de  Solen  Sanctae 
Marthae  un  Solenocurtus  rose  et  ayant  une  sculpture  très  différente 
de  celle  de  l'espèce  représentée  par  Chemnitz  et  par  d'Orbigny. 
D'autre  part  Reeve  a  attribué  le  nom  de  Sanctae  Marthae  à  Dunker 
(mss.  in  Brit.  Mus.)  et  lui  assigne  comme  habitat  l'Australie  du 
Nord.  II  s'agit  évidemment  là  d'une  espèce  absolument  distincte  de 


252  PII.    DAUTZENBERG 

celle  que  nous  avons  sous  les  yeux  et  nous  proposons  de  la  nommer 
Sotenocurtus  Reeoei. 

396.  Tagalus  divisus  Spengler. 

1794.  Soien  divisus  Spengler,  Skrifter  nf  Naturhistorie  Selskahet, 
t.  III  (2=  part.),  p.  96. 

1796.  S.  divisus 0.  Fabricius,  Skrift.  af  Naturh.Seisk.,i.  IV,  pi.  10, 
fig.  11,  12. 

1799.  S.  fnigilis  Pulteney,  Calai.  Dorsetsh.,  p.  28. 

1813.  S.  /m//i/is  Pulteney,  Catal.  Dorsetsh.,  2-^  édit,,  p.  29,  pi.  4, 
fig.  5. 

1822.   Psammohia  txniata  Turton,  Ditlufra  brit.,  p.  8o,  pi.  8,  fig.  3, 

Martinique,  Stn.  20;  embouchure  de  la  rivière  de  Cariaco,  Stn.  34; 
Cumana,  Stn.  33;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  38;  Rio  Hacha,  Stn.  52. 

Cette  espèce  a  été  décrite  par  Pulteney,  sous  le  nom  de  Solen 

fragilis,   comme  provenant  des  côtes  d'Angleterre.   Cailliaud  dit 

l'avoir  recueillie  vivante  au  Pouliguen  et  nous  en  possédons  deux 

exemplaires  de  la  collection  Recluz  indiqués  comme  ayant  été 

recueillis  à  Granville.  Toutefois,  son  habitat  européen  n'est  pas 

suffisamment  établi.  Elle  est  commune  aux  Antilles  :  nous  l'avous 

de  la  Guadeloupe  (P.  Joly)  et  de  Cuba  (collection  D.  Dupuy).  On  l'a 

parfois  assimilée  au  Machaera  bidens  Chemnilz;  mais  à  tort,  car 

ce  nom  s'applique  à  un  Mollusque  difîérent,  provenant  des  Iles 

Nicobar. 

397  ?  SoLEN  Pfeifferi  Dunker. 

1861.  Solen  Pfeifferi  Dunker,  Proc.  Zool.  Soc,  p.  420. 

1874.  S.  Pfeifferi  Dunk.  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VI,  fig.  26. 

1888.  S.  Pfeifferi  dessin,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2^  édit.,  p.  29, 
pi.  12,  fig.  6. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39  ;  Bahia  Honda,  Stn.  55. 

C'est  avec  doute  que  nous  indiquons  sous  ce  nom  des  valves  en 
mauvais  état,  rapportées  par  M.  de  Dalmas. 

Sous-Ordre  :  MYACEA. 
Famille  :  Mesodesiiiatidae. 

398.  Ervilia  nitens  Montagu. 

1808.  AJija  nitens  Montagu,  Test.  Brit.  svppL,  p.  165. 

1822.  Ervilia  nitens  Mont.,  Turton,  Dillujra  brit.,  p.  56,  pi.  19, 

fig.  4. 


CROISIÈRES    un    YACHT    «  CHAZALIE  ))    DANS    l'aTLANTIQUE  253 

1878.  E.  niteru  Mont..,  Poulseu,  Calai,  of  W.  Ind.  Shella,  p.  lo. 

1886.  E.  nitens  Moût.,  Dali,  Keport  Blake  Pelecyp.  in  Bull.  Mus. 
ofConip.  ZooL,  t.  XII,  p.  279. 

Ile  Barbiida,  Stn.  G. 

L'Ervtlia  nitens  est  encore  une  espèce  qui  a  été  décrite  par  erreur 
comme  provenant  des  mers  d'Europe  ;  elle  habite  en  réalité  les 
Indes  Occidentales  et  les  Açores. 

Famille  :  lactridae. 

399.  Mactra  glabrata  Linné. 

1757.  Chaîna  lisor  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  231,  pi.  XVII, 
fig.  16. 

1767.  Mactra  glabrata  Linné,  Syst.  Nat.  édit.  XII,  p.  1125. 

1848.  Mactra  A dansoni  Ph\\i\)\)i.,  Zeitachr.  fiir  Malakoz.,  p.  152. 

1884.  Mactra  glabrata  Lin.,  Weinkauiï,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2eédit.,  p.  42,  pi.  13,  fig.  6,7. 

1891.  Mactra  glabrata  Lin.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Mélita, 
p.  49. 

Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

400.  Mactra  striatella  Lamarck. 

1818,  Mactra  striatella  Lamarck.  Anim.  sans  vert.,  t.  V.  p.  473. 
1854.  Mactra  striatella  Lam.,  Reeve,  Conch.  Jcon.,  pi,  III,  fig.  12. 
1884.  Mactra  striatella  Lam.,  Weinkaufï,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2"=  édit.,  p.  84,  pi.  29,  fig.  1. 
Cap  Blanc,  Stn.  14. 

401.  Mactra  lateralis  Say. 

1822.  Mactra  lateralis  Say,  Journ.  Acad.  of  N.  Se.  of  Philad.,  t.  Il, 
p.  309. 

1873.  Mactra  lateralis  Say,  Tryon,  American  marine  Conch.,  p.  145, 
pi.  23,  fig.  338,  339. 

Martinique,  Stn.  20  ;  Carupano  (Venezuela),  Stn.  27. 

Famille  :  Myidae. 

CoRBULA  CUBANIANA  d'Orbigny. 

1853.  Corbula  cubaniana  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  283,  pi. 
XXVI,  fig.  51,52,  53,54. 

1878.  Corbula  cubaniana  d'Orb.,  Poulsen,  Catal.  of  \V.  Ind.  Shells, 
p.  15. 


254  l'Il.    DAUTZKNBERG 

1880.  Corbula  cuhaniana  d'Orb.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  in 
Bull.  Mus.  of  Camp.  Zool.,  t.  XII,  p.  313. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56  ;  Iles  Testigos,  Stn.  42  ;  Golfe  de 
Maracaïbo,  Stn.  38. 

403.  CoHBULA  DisPARiLis  d'Orbigoy. 

1853.  Corlmla  ilispariUs  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  Il,  p.  283, 
pi.  XXVII.  fig.  1,2,  3,  4. 

1878.  Corbula  disparilis  d'Orb.,  Poulsen,  Catal.  uf  W.  Ind.  Slœlb, 
p.  15. 

1885.  CorbidaPliilippii  Smiih,  Report  Challenger  Pelecyp.,  p.  33, 
pi.  VII,  fig.  4,  4%  41'. 

1886.  Corbula  disparilis  d'Orb.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  in 
Bull.  .Mus.  of  Camp.  Zo(d.,i.  XII,  p.  314,  pi.  I,  fig.  4,  4%  4i». 

Martinique,  Stn.  20  ;  Golfe  de  Cariaco,  Stn.  35  ;  îles  Testigos, 
Stn.  26  ;  Golfe  de  Maracaïbo,  St.  39  ;  Santa-Marta,  Stn.  44. 

404.  Corbula  carib.ea  d'Orbigny. 

1853.  Corbula  caribsea  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  284, 
pi.  XXVII,  fig.  5,  6,  7,  8. 

1878.  C.  caribsea  d'Orb.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  ind.  Shells,  p.  15. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stns.  38  et  39  ; 
Rio  Hacha,  Stn.  52. 

405.  Corbula  Lavalleana  d'Orbigny. 

1853.  Corbula  Lavalleana  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  t.  II,  p.  284, 
pi.  XXVII,  fig.  9,  10,  11,  12. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39;  Santa-Marta,  Stns.  42  et  44. 

Espèce  connue  jusqu'à  présent  de  la  Guadeloupe,  la  Martinique, 
la  Jamaïque  et  Cuba, 

406?  Corbula  carnosa  Hinds. 

1844.  Corbula  carnosa  Hinds,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond.,  p.  26. 

1844.  C.  carnosa  Hinds,  Reeve,  Concli.  Icon.,  pi.  V,  fig.  37. 

Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

La  détermination  d'un  exemplaire  unique  et  de  petite  taille  est 

fort  douteuse. 

407.  Corbula  cymella  Dali. 

1881.  Corbula  cymella  Dali,  Bull.  Mus.  ofComp.  Zool. ,  t.  IX,  p.  115. 
1886.  C.  (Tœniodonl)  cuuiella  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  in  Bull. 

Mus.  of  Comp.  Zool.,  t.  XII,  p.  315,  pi.  I,  fig.  7,  7=*. 
Cumana,  Stn.  33;  Baliia  Honda,  Stn.  55:  Santa-Marta,  Stn.  44. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   l'aTLANTIQUE  253 

408.  CoRBULA  DiETziANA  G.-B.  Aclams. 

1852.  Corbida  Dictziana  C.-B.  Aclams,  Contrib.  to  Conch.,  p.  235. 

188G.  C.  Dietziana  C.B.  Ad.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  /h  Bull. 
Mus.  of  Comp.  ZooL,  t.  XIl,  p.  314,  pi.  I,  fig.  o,  3-»,  3''. 

Martinique,  Stn.  20  ;  lies  Testigos,  Slu.  26  ;  Golfe  de  iMaracaibo, 
Stn.  39. 

Espèce  connue  jusqu'à  présent  de  la  Floride,  de  Barbados  et  de 
Sombrero. 

Famille  :  Oantrocliaenidae. 

40!(  ?  Gasïrochaena  humilis  Deshayes. 

1834.  Gastvochncna  linmilh  Deshayes,  Proc.  ZooL  Soc.  of  Lond., 
p.  327. 

1873.  G.  humilis  Desh.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  IV,  fig.  23. 

1887.  G.  humilis  Desh. ,  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  V,  p.  129,  pi. 
470,  fig.  27. 

1893.  G.  humilis  Desh.,  Clessin,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2«édit., 
p.  8,  pi.  3,  fig.  9,  10. 

Iles  Testigos,  Stn.  23. 

Le  jeune  âge  de  l'exemplaire  unique  rapporté  par  M.  de  Dalmas, 
rend  son  identification  quelque  peu  iucertaine. 

D'après  Cuming  le  Gasïrochaena  humilis  serait  une  coquille  des 
Philippines;  mais  Deshayes  nous  apprend  qu'il  en  existe  des  spéci- 
meus  au  British  Muséum,  provenant  des  Indes  Occidentales. 

Sous-Ordre  :  ADESMACEA. 
Famille  :  Plioladidae. 

410.  Pholas  truncata  Say. 

1822.  Pholas  truncata  Say,  Journ.  Acad.  N.  Se.  of  Plùlad.,  t.  11, 
pag.  321. 

1833.  P.  truncata  Say,  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  Il,  p.  488, 
pl.ClV,fig.  29,  30. 

1872.  P.  truncata  Say,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  IV,  fig.  14. 

1873.  P.  (Cyrtopleura)  truncata  Say,  Tryon,  Amer.  mar.  Conch., 
p.  126,  pi.  16,  fig.  260,  261. 

Bahia  Honda,  Stn.  34. 

411.  Martesia  cuneiformis  Say. 

1822.  Pholas  cuneiformis  Say,  Journ.  Acad.  N.  Se.  of  Philad.,  t.  II, 
p.  322. 


256  l'Il.    D.VUTZENBERG 

1855.  p.  cuneiformis  Say,  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  II,  p.  195, 
pi.  GIV,  fig.  38,  39  ;  pi.  CVIH,  fig.  8(i,  87. 

1872.  r.  cuneiformis  Say,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  IX,  fig.  33a,  33b. 

1873.  Martena  cuneilormis  Say,  Tryon,  Amer.  mar.  Conch.,  p.  127, 
pi.  17,  fig.  267,  268. 

Gairaca  (Santa-Marta),  Stn.  50. 

Ordre  :    DIBRAAICHIA. 

Famille  :  Lucinidae. 

412.   LuciNA  (Myrtea)  scabra   Lamarck. 

1818.   Lucina  scabra  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  t.  V,  p.  542, 
1850.  Lucina  scabra  Lsim.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VIII,  fig.  45. 
1886.   Lucina  scabra  La  m.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  in  Bull. 
Mus.  ofComp.  ZooL,  t.  XII,  p.  265. 
Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56  ;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  38. 

413.  Lucina  (Myrtea)  costata  d'Orbigny. 

1846.  Lucina  costata  d'Orbigny,  Voyage  dons  l'Amérique  méridio- 
nale; Mollusques,  p.  586. 

1853.  Lucina  costata  d'Orbigny,  Mail,  de  Cuba,  t.  II,  p.  296,  pi. 
XXVII,  fig.  40,  41,  42. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56  ;  Martinique,  Stn.  20  ;  Cumana, 
Stn.  33  ;  île  Tortuga,  Stn.  36  ;  golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  38  ;  Rio 
Hacha,  Stn.  52  ;  Santa-Marta,  Stn.  41. 

414.  Lucina  (Myrtea)  contraria  Dunker. 

1846.   Lucina  contraria  Dunker,  Zeitschr.  [tir  Malakoz.,  p.  27. 
1853.   Lucina  contraria  Dunker,  Index  Moll.  quae  in  itinere  ad  Gui- 
neani  inf.  coll.  Tams,  p.  54,  pi.  VIII,  fig.  1,  2,  3. 
Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

415.   Lucina  (Divaricella)  quadrisulcata  d'Orbigny. 

1817.  Tellina  divaricata  Wood  (non  Linné)  General  Conch.,  j).  195, 
pi.  46,  fig.  6. 

1818.  Lucina  divaricata  Lamarck  (non  Linné)  Anim.  sans  vert., 
t.  V,  p.  541. 

1846.  Lucina  quadrisulcata  d'Orbigny,  Voyage  dans  r  Amérique 
Méridionale,  Mollusques,  p.  584. 

1853.  L.  quadrisulcata  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba.,  t.  II,  p.  294, 
pi.  XXVII,  fig.  34,  36. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIE  »    DANS   l'atLANTIQUR  2o7 

1873.  lAicina  dentata  ïryoïi  (non  Wood)  .Ime/vcan  Mar.  Conch.. 
p.  169,  pi.  XXXH,  rv^.  427. 

1878.  L.  (juadrisulcatn  d  Orb.,  Poulsen,  CataJ.  W.  lud.Shrlh,  p.  l.'i. 

188(i.  /..  (Divariœlla)  quadrisukata  Dali,  Report  Blake  Pelecyp. 
in  Bill.  Mus.  of  Comp.  ZooL,  XII,  p.  266. 

Bahia  Honda,  Stn.  55;  Santa-Marta,  Stn.  47. 

416.  LuciNA  (Divaricella)  dentata  Wood. 

1817.  TetUna  denlata  Wood,  General  Conch.,  p.  I!)5,  pi.  XLVl, 
fig.  7. 

1846.  Lucina  sevraia  d'Orblguy,  Voijutie  dans  l'Amérique  Mérid. 
Mollusques,  p.  584. 

1853.  /..  serrata  d'Orbiguy,  Mull.  de  Cuba,  II,  p.  295,  pi.  XXVII, 
fig.  37,  39. 

Ile  Berbuda,  Stn.  6. 

Cette  espèce,  conimuoe  aux  Antilles  et  au  Brésil,  a  été  confondue 
par  beaucoup  d'auteurs  avec  le  Lucina  quadrisukata,  sous  le  nom 
de  dicaricata  Linné;  mais  ces  deux  formes  ont  été  nettement  sépa- 
rées par  Wood  qui  les  a  représentées  d'une  manière  irréprochable 
et  ne  permettant  aucune  fausse  interprétation.  Il  a  toutefois  con- 
servé,pour  l'une  des  deux,  le  nom  de  divaricata,  alors  qu'il  est  bien 
établi  que  ce  nom  liunéen  doit  être  réservé  à  une  espèce  européenne. 
D'Orbigny  n'ayant  pas  tenu  compte  du  travail  de  Wood  a  également 
distingué  les  deux  formes  ;  mais  il  a  attribué  à  celle  uommée  diva- 
ricata par  Wood,  le  nouveau  nom  quadrisulcata  et  il  a  donné  à  celle 
qui  avait  déjà  été  séparée  par  Wood  sous  le  nom  de  dentata,  le  nom 
nouveau  serrata.  Ce  dernier  doit,  par  conséquent,  tomber  en  syno- 
nymie. Enfin,  Tryon  a  mal  interprété  le  Lucina  denlata  de  Wood 
puisque  c'est  précisément  au  divaricata,  de  cet  auteur,  qu'il  a 
attribué  le  nom  de  dentata. 

417.  Lucina  (Codokia)  occidentalis  Reeve. 

1850.  Lucina  occidentalis  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  VII,  fig.  34,  35a, 
35  b. 

1878.  Lucina  pecten  Poulsen  (non  Lamarck),  Tafo/.  W.  Ind.  Shells, 
p.  15. 

Sainte-Lucie,  Stn.  23  ;  Ile  Blanquilla,  Stn.  28  ;  Curaçao,  Stn.  37. 

Cette  espèce  est  indiquée  sous  le  nom  de  fjiclna  pecten  dans 
l'explication  de  la  planche  du  Conchologia  Iconica,  mais  cette 
erreur  a  été  corrigée  à  la  fin  de  la  Monographie,  par  un  erratum. 

418.  LuGiNiA  (Codokia)  tigerina  Linné. 

1758.   Venus  tujn'uia  Linué,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  688. 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xiii.  —  17. 


258  PH.    DAUTZENBERG 

1784.   Vemus  tigerina  Lin.,   Ghemnitz,  Concfi.  Cab.,    VII,    p.   6, 
pi.  XXXVII,  fig.  390,  391. 
1850.  Lucina  tigerina  Lin,,  Reeve,  Conch,  Icon.,pl.  I,  fig.  3. 
1853.  Lucina  tigerrinn  Lin.,  d'Orbigny,  Mail,  de  Cuba,  II,  p.  297. 
1878.  Lucina  tigerina  Lin.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  15. 
Santa-Marta,  Stn.  47. 

419.  Lucina  pensylvanica  Linné. 

17o8.   Venus  pensylvanica  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  688. 

1780.  V.  pensylvanica  Lin.,  Boru,  Test.  Mus.  Caes.  Vindob.,  p.  72. 
pi.  V,  fig.  8. 

1784.  F.  pensylvanica  Lin.,  Ghemnitz,  Conch.  Cab.,  Vil,  p.  12, 
pi.  XXXVII,  fig.  394,  396. 

1850.  Lucina penns y hanica  Lin.,  Reeve,  Conch.  /con.,  pi. VI,  fig.  29. 

1853.  L.  pensylvanica  Lin.,  d'Orbigny,  MoU.  de  Cuba,  II,  p.  300. 

1878.  L.  pensylvanica  Lin.,  Poulsen,  Catal.  oj  W.  Ind.  Shells,  p.  15. 

Ile  Blanquilla,  Stn.  28. 

Lucina  edentula  Linné. 

1767.    Venus  edentula  Linné,  Syst,  Nat.,  édit.  XII,  p.  1135. 
1784.    V.  edentula  Lin.,  Ghemnitz,  Conch.  Cab.,  VII,  p.  34,  pi.  XL, 
fig.  427,  428,  429. 
1818.  Lucina  edentula  Lin.,  Lamarck,  Anim.  sans  vert,  V,  p.  540, 
1850.  L.  edentula  Lin.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  Il,  fig.  9. 
1853.  L.  edentula  Lin.,  d'Orbigny,  Mail,  de  Cuba,  II,  p.  299. 
Rio  Hacha,  Stn.  52. 

Sous-ordre  :  TELLINAGEA. 
Famille  :  Telliuidae. 

421 .  Tellina  (Tellinella)  ostragea  Lamarck. 

1818.    Tellina  ostracea  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  V,  p.  534. 

1842.  Tellina  ostracea  Lam.,  Hanley,  Récent  Shells,  p.  71,  pi.  XIV, 
fig.  11. 

1847.  Tellina  ostracea  Lam.,  Hanley,  m  Sowerby,  Thés.  Conch., 
I,  p.  269,  pi.  LVII,  fig.  45. 

1867.  Tellina  ostracea  Lam.,  Reeve.  Conch.,  Icori.,  pi.  XXIII,  fig. 
124a,  124^,  124*^. 

1871.   Tellina  ostracea  Lam.,  Rômer,  Moiiogr.  in  Conch.  Cab.,  p.  50. 

1878.  Tellina  ostracea  Lam.,  Bertiii,  liévision  des  Tellinidés  du 
Muséum,  p.  244. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    ((  CHAZALIE  ))    DANS   l' ATLANTIQUE  259 

Cumana,  Stn.  33. 

L'exemplaire  rapporté  par  M.  de  Dalmas  concorde  si  bien  avec  la 
fig.  du  Conchologia  Iconica.  que  nous  nous  demandons  si  les  ren- 
seignements qui  nous  ont  été  fournis  jusqu'à  présent  sur  l'habitat 
de  cette  espèce  (Ceylan,  Madagascar)  ne  sont  pas  inexacts. 

422.  Tellina  (Tellinella)  Schrammi  Recluz. 

1853.  Tellina  Schrammi  Recl.,  in  Journ.  de  Concli.,  IV,  p.  152, 
pi.  VI,  lîg.  7,  8. 

1871.  Tellina  Schrammi  Recl.,  Rômer,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2e  édit.,  p.  197,  pi.  XXXVIII,  fig.  3,  4,  5. 

1878.  Tellina  Schrammi  Recl.,  Rertin,  Révision  des  Tellinidés  du 
Muséum,  p.  241. 

Bahia  Honda,  Stn.  55. 

423.  Tellina  (Tellinella)  Versluysi,  nov.  sp. 

(PI.  X,  fig.  5,  o,  0,  5). 

Testa  parva,  solida,  haud  nitens,  aequivalvis,  subtrlgona,  postice 
leviter  torta,  tumidula.  Latus  anticum  rotundatum,  posticum 
déclive  abrupte  angulatum  ac  inferne  breviter  oblique  truncatum. 
Margo  basalis  arcuatus,  aute  angulum  subsinuatus.  Valvae  laminis 
concenlricis  confertis  ac  in  angulo  dentiforraibus  eleganter  sculptae. 
Lunula  laevigata  paululumque  excavata.  Vulva  elongata,  acute 
marginata.  Valvcirum  pagina  interna  laevisac  nitens.  Impressioiies 
musculares  conspicuae;  sinus  pallii  maximus.  Cardo  valvae  dex- 
trae  dentés  cardinales  duo  (postico  bifido),  ac  dentés  latérales 
triangulares,  brèves,  sed  valde  promlnentes  praebet.  In  cardine 
valvae  sinistrae  dentés  cardinales  duo  (antico  bilîdo),  tantum 
numerantur,  dentés  enim  latérales  omnino  deficiunt. 

Color  undique  albus. 

Coquille  de  petite  taille,  solide,  équivalve,  subtrigone,  un  peu 
tordue  à  l'extrémité  postérieure.  Côté  antérieur  arrondi  ;  côté  pos- 
térieur déclive,  anguleux  et  terminé  à  la  base  par  une  troncature 
oblique.  Bord  palléal  arqué,  légèrement  sinueux  en  deçà  de  la  tron- 
cature. Surface  mate,  ornée  de  lamelles  concentriques  fines  et 
nombreuses,  dont  quelques-unes  déterminent  sur  l'angle  postérieur, 
où  elles  s'arrêtent  brusquement,  une  série  de  denticulations.  Lunule 
ovale  allongée,  un  peu  concave,  dépourvue  de  lamelles.  Corselet 
lancéolé  limité  par  un  angle  aigu,  concave  comme  la  lunule  et  ne 
présentant  que  quelques  stries  d'accroissement.  Un  angle  très 
effacé  part  du  sommet  et  aboutit  à  la  base  de  la  troncature.  Inté- 
rieur des  valves  lisse  et  luisant.   Impressions   musculaires  bien 


2G0  PU-    DAUTZENBERG 

visibles,  sinus  palléal  très  grand.  Charnière  de  la  valve  droite  com- 
posée de  deux  dents  cardinales  petites,  dont  la  postérieure  est 
bifide  et  de  deux  dents  latérales  trigones,  courtes  mais  très  saillantes. 
Charnière  de  la  valve  gauche  composée  de  deux  dents  cardinales 
dont  l'antérieure  est  bihde;  pas  de  dents  latérales. 

Coloration  blanche  uniforme. 

Santa-Marta,  Stn.  44. 

Cette  petite  espèce  appartient  au  même  groupe  (jue  les  Tellina 
ostracea  Hanley,  striatelia  Lamarck,  etc.  Elle  se  rapproche  beau- 
coup par  son  aspect  externe  du  '/'.  tumida  Sow.,  delà  Jamaïque, 
mais  elle  s'en  éloigne  par  la  présence  de  fortes  dents  latérales  dans 
la  valve  droite  (Le  T.  tumida  ne  possède  de  dents  latérales  dans 
aucune  des  deux  valves);  de  plus  le  bord  ventral  est  plus  nettement 
sinueux  dans  la  valve  gauche  et  détermine  un  rostre  assez  prononcé. 

424.  Tellina  (Eurytellina)  in^quistrlvta. 

1804.   Tellina  huvqnistriata  Donovan,  British.  Shells,  IV,  p.  123. 

1847.   7'.  inxquislriata  Don.,  Hanley,  in  Sovverby,  Thcs.   Cunck. 
I,  p.  238,  pi.  L\  II,  fig.  58  ;  pi.  LVIII,  fîg.  80. 

1867.  T.  imequiatriala  Don.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XXX\  I,  lîg. 
202  a,  202/;. 

1871.  T.  inxquistrinta  Don.  Romer,  Mouogr.  in  Conch.  Cab., 
p.  101,  pi.  XXV,  lig.  7,8,1). 

1878.  T.  biisquiMnata  Don.,Bertin,  Hccls.  ih's  Tellinidés  du  Muséiun, 
p.  260. 

Martinique,  Stn.  21  ;  Cumana,  Stn.  33  ;  Santa-Marta,  Stn.  44  ; 
Baie  de  ïaganga  (Santa-Marta),  Stn  49. 

Bien  que  cette  espèce  ne  soit  mentionnée  que  de  la  Baie  de 
Guayaquil  par  Reeve,  nous  ne  pouvons  eu  distinguer  les  exem- 
plaires rapportés  par  M.  de  Dalmas. 

425.  Tellina  (Eurytellina)  Guildingi  Hanley. 

1844.  Tellina  Guildinni  Hanley,  Proc.  Zool.Soc.  of  Lond.,  p.  60. 

1847.  T.  Guildinjii  Wanley,  in  Sowerby,  Thés.  Conch.,  1,  p.  230, 
pi.  LVI,  fig.  1. 

1866.  T.  Guildingi  Hanl.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XVIII,  fig.  91. 

1871.  T.  Guildinqi  Romer,  Monogr.  in  Conch.  Cah.,  2"  édit.,  p.  31, 
pi.  X,  fig.  13  à  16. 

1878.  T.  GuildiiKji  Hanl.,  Bertin,  Réms.  des  Tellinidés  du  Muséum, 
p.  240. 

Martinique,  Stn.  21. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZ.VLIE  ))    DANS    l'aTLANTIQUE  261 

426.  Tellina  (Eurytellina)  versicolor  Gozzens. 

1839.  Tellina  cersicolor  Cozzqqs,  in  iny^  Catnl.  of  Skeih,  2^  édit., 
p.  15. 

1843.  T.  versicolor  Cozz.,  Dekay,  Nnt.  Hist.  of  New-York,  p.  209, 
pi.  XXVI,  fig.  272. 

1871.  T.  versicolor  Cozz.,  Rômer,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  2^  édit. 
p.  161. 

1878.  T.  versicolor  Cozz.,  Berlin,  Hévis.  des  TelUnidés  du  Muséum, 
p.  308. 

Kingston  (Jamaïque),  Stn.  56;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  38;  Rio 
Hacha,  Stu.  52;  Sauta-Marta,  Stn.  41. 

Nous  avons  reçu  de  M.  le  D^  von  Iheriug  des  exemplaires  de 
cette  espèce  provenant  du  Brésil  et  qui  sont  identiques  à  ceux  rap- 
portés par  M.  de  Dalmas.  Son  extension  géographique  est  donc 
considérable  puisqu'elle  remonte,  au  Nord,  jusqu'à  Long-lsland. 

427.  Tellina  (Eurytellina)  consobrina  d'Orbigny. 

1853.  Tellina  consobrina  d'Orbigny,  Mail,  de  Cuba,  t.  Il,  p.  254, 
pi.  XXVI,  fig.  9,  10,  11. 

Martinique,  Stn.  21:  Santa-Marta,  Stns.  42  et  44;  Gairaca  (Santa- 
Marta),  Stn.  51. 

428.  Tellina  (Moerella)  donacina  Linné. 

1758.   Tellina  donacina  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  676. 

1866.   T.  donacina  Linn.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  X.  fig.  43. 

1871.  T.  donacina  Lin.,  Romer,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,i^  édit., 
p.  26,  pi.  IX,  fig.  8  à  12. 

1898.  Tellina  (Moerella)  donacina  Lin.;  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
G.  Dollfus.  .I/o//,  du  Houssillon,  II,  p.  648,  pi.  XCl,  fig.  13  à  19. 

Cap  Blanc,  Stu.  14. 

Le  Tellina  donacina  est  connu  des  mers  d'Europe  et  des  Iles 
Madères  et  Açores. 

429.  Tellina  (Moerella)  lineata  Turton. 

1819.  Tellina  lineata  Tui-ton,  Conchological  Dictionanj.  p.  168, 
pi.  IV,  fig.  16. 

1822.    Tellina  lineata  Turton,  Ditlujra  hrit.,  p.  99,  pi-  Vil,  fig.  1. 

1847  Tellina  lineata  Turt.,  Hanley,  in  Sowerby,  Thés.  Conch., 
t.  I,  p.  2.33,  pi.  LVI,  fig.  35,  36  ;  pi.  LVII,  fig.  46,  47. 

1871.  l'ellina  Uneata  Turt.,  Romer,  Monogr.  in  Conch.  Cab., 
2<^édit.,  p.  55,  pi.  XV,  fig.  8  à  12. 

1878.    Tellina  lineata  Turt.,  Poulsen,  Catal.  of  W.  Ind.  Shells,  p.  14. 


262  PH.    DAUTZENBERG 

1878.   Tellina  lineata  Turt.,    Berlin,   Révision  des   Tellinidés   du 
Muséum,  p.  244. 
Bahia  Honda,  Stn.  54. 

430.  ?  Tellina  (Moerella)  squamifera  Deshayes. 

1854.  Tellina  squamijera  Deshayes,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond., 
p.  365. 

1869.  Tellina  squamifera  Desh.,  Beeve,  Conclu  [con.,  pi.  LV, 
fig.  325. 

1878.  Tellina  squamifera  Desh.,  Berlin,  Revis,  des  Tellinidés  du 
Muséum,  p.  305. 

1886.  Tellina  squamifera  Desh.,  Dali,  Beport  Blake  Pelecyp.  in 
Bull.  Mus.  of  Comp.  Zool.,  XII,  p.  277. 

Golfe  de  Maracaïbo,  Stn.  39. 

C'est  avec  beaucoup  d'hésitation  que  nous  indiquons  sous  ce 
nom  des  valves  en  médiocre  étal  que  nous  avons  sous  les  yeux,  car 
elles  ne  présentent  pas  de  denticulations  le  long  du  bord  dorsal.  La 
forme  bien  équilatérale  et  la  sculpture  concentrique  concordent 
toutefois  avec  la  figuration  de  Beeve. 

431 .  Tellina  (Peron^a)  strigosa  Graelin. 

1757.  Ch.ama  vagal  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  232,  pi.  XVII, 
fig.  19. 

1790.   Tellina  strigosa  Gmelin,  Syst.  Nat.,  edil.  XIII,  p.  3239. 
,  1866.  T.  strigosa  Gm.,  Beeve,  Conch,  Tcon.,  pi.  V,  fig.  19. 

1871.  T.  strigosa  Gm.,  Bômer,  Monogr.  in  Conch.  Cah.,  2«édit., 
p.  114,  pi.  XXVII,  fig.  8,  9,  10. 

1891.  T.  strigosa  Gm.,  Dautzenberg,  Voyage  de  la  Méiitn,  p.  49. 

Cap  Blanc,  Stn.  14;  Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

432.  Gastrana  matadoa  Adanson, 

1857.   Tellina  Matadoa  Adanson,  Voyage  au  Sénégal,  p.  239,  pi. 
XVIII,  fig.  5. 
Cap  Blanc,  Stn.  14;  Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

433.  Magoma  cumana  0.  G.  Costa. 

1829.  Psammohia  cumana  0.  G.  Costa,  CataLSist.,  pp.  14,  20, 
pi.  Il,  fig.  1\  1\ 

1867.  re//ma  cuma?m  Costa,  Beeve,  Conch.  [con.,  pi.  XXXVIII, 
fig.  215. 

1871.  T.  cumana  Costa,  Uomer,  Monogr.  in  Conch.  Cah.,2'-  édit. 
p.  240,  pi.  III,  fig.  8;  pi.  XLV,  fig.  11  à  14. 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «  CHAZALIK  »    DANS    l'aTLANTIQUE  263 

1891.   T.  cumana  Costa,  Dautzeûberg,  Voyage  delà  Mélita,  p.  49. 

1898.  T.  [Macoma]  cumana  Costa  ;  Bucquoy,  Dautzenberg  et  G. 
Dollfus,  MolL  du  Roussillon,  II,  p.  676;  pi.  LXXXIX,  fig.  14  à  21. 

Baie  du  Lévrier,  Stn.  17. 

Cette  espèce  européenne  descend  le  long  de  la  côte  d'Afrique 
jusqu'à  Port  Elisabeth  (Sowerby). 

434.  Macoma  elongata  Hanley. 

1844.   Tellina  elongata  Hanley,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond.,  p.  144. 

1847.  T.  elongata  Hanlev,  m  Sowerby,  Thés.  Conch.,  t.  I,  p.  302 
pi.  LXII,  fig.  199. 

1867.  T.  elongata  Hanl.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  XXV,  fig.  137. 

1871.   T.  elongata  Hanl.,  Rôiner,  Monogr.  in  Conch.  Cab.,  p.  263. 

Sainte-Lucie,  Stn.  23  ;  Golfe  de  Paria,  Stn.  12  ;  Golfe  de  Mara- 
caïbo,  Stn.  38. 

425.  Macoma  Antillarum  d'Orbigny. 

1853.  Tellina  Antillarum  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,    II,   p.  250 
pi.  XXV.  fig.  45,  46. 
Sainte-Lucie,  Stn.  23. 

Famille  :  Scrobienlariidae. 

437.  Semble  cangellata  d'Orbigny. 

1853.  Amphidesma  cancellata  d'Orbigay,  Moll.  de  Cuba,  II,  p.  241, 
pi.  XXV,  fig.  42.  43,  44. 

1878.  Semele  cancellata  d'Orb.,  Poulsen,Cato/.  ofw.  Ind.Shells,ii.U. 

1886.  S.  cancellata  d'Orb.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp,  in  Bull. 
Mus.  of  Comp.  Zool..  XII,  p.  277. 

Martinique,  Stn.  20;  îles  Testigos,  Stn.  26  ;  Golfe  de  Maracaïbo, 
Stn.  39;  Gairaca  (Santa-Marta).  Stn.  51. 

437.  Semele  variegata  Lamarck. 

1818.  Amphidesma  variegata  Lamarck,  A7iim.  sans  vert.,  V 
p.  490. 

1835.  Tellina  ohliquaWood  (noQ  Sowerby  1817,  Jiec  Lk.),  Gen.Conch. 
p.  152,  pi.  XLI,  fig.  4,  5. 

1853.   Telliiui  obliqua  Wood,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  I,fig.  5a,  5b. 

1853.  Ampidesma  variegata  Lam.,  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  II, 
p.  239. 

Iles  Testigos,  Stn.  25. 


264  PH.    DAUTZENBERG 

Sous-onire  :   ANATINACEA. 
Famille  :  Ciispidariidae, 

438.  CuspiDARiA  (Cardiomya)  costellata  Deshayes. 

1837.  Corbula  costellata  Deshayes,  Exp.  Scient,  de  Morée,  p.  84, 
pi.  VII,  fig.  1,  2,  3. 

1846.  Sphena  alternata  d'Orbigny,  Moll.  de  Cuba,  II,  p.  286, 
pi.  XXVIl,  fig-.  17,  18,  19,  20. 

1888.  Cardiomya  costellata  Desh.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  in 
[iuU.  Mus.  ofComp.  ZooL,  XII,  p.  297. 

Cumana,  Stu.  33  ;  Golfe  de  Maracaïbo,  Stu.  38. 

439.  LiOMYA  (Plectodon)  granulata  Dali. 

1881.  Neaera  granulata  Dali,  Bull.  Mus.  of  Camp.  ZooL,  IX, 
p.  111. 

1886.  Leiomya  (Plectodon)  granulata  Dali,  Report  Blake  Pelecyp., 
m  Bull.  Mus.  of  Comp.  ZooL,  XII,  p.  300,  pi.  III,  fig.  8. 

Iles  Testigos,  Stn.  26. 

Famille  :  Yerticordiidae. 

440.  Vertigordia  (Haliris)  Fischeriana  Dali. 

1881.  Verticordia  Fischeriana  Dali,  Bull.  Mus.  of  Comp.  ZooL, 
IX,  p,  106. 

1886.  V.  (Haliris)  Fischeriana  Dalî,  Report  Blake  Pelecyp.  in  Bull. 
Mus.  of  Comp.  ZooL,  t.  XII,  p.  291,  pi.  II,  fig.  4a,  4/^. 

Iles  Testigos.  26. 

Famille  :  Lyonsiidae. 
441  ?  Lyonsia  (Osteodesma)  Orbignyi  P.  Fischer. 

1837.  Osteodesma  Orlngnyl  P.  Fischer,  Journ.  de  Conch..  p.  382, 
pi.  XI,  fig.  7,  8.  '    ■ 

Santa-Marta,  Stn.  47. 

La  valve  unique  et  en  médiocre  état,  que  j'ai  sous  les  yeux  ne 
me  permet  pas  de  considérer  ma  détermination  comme  certaine. 

Famille  :  Auatiuidae. 
442,  Periploma  papyragea  Say. 

1822.  Anatinapapyratia  (sic),  Say,  Journ.  Acad.  Nat.  Se.  of  l'hilad.. 
Il,  p.  314. 

1866.  Periploma  papy  ratia  Sày ,  Conrad,  American  Journ.  of  Conch., 
II,  p.  70,  pi.  IV,  fig.  9  et  p.  281,  pi.  XV,  iig.  6. 


Mem  Soc.  Zool  de  France  xnL1900 


Pl.IX. 


A. de  Vaux  Bidon  :,-,  . 

'       PleliOCheilus  Dalmasi,  Daut2enberg. 

2    Dnlliô  gibbosa ,  Bor-n ,  ■/ar.  mmor. 

3,-     ..id...  rhodochroa,   DauLzenoerg 

4-     -id  ...  Chazaliei ,  ;d 

S     ..id. Claudoni .a... 


Imp,  Monrocq- Paris. 

6  Drillia  Jousseaumei,  Dautzenlierg . 

7  Phos  Chazaliei ,.- ..id 

8  Lucapineila  Versluysi ,.. . .  id .- 

9  Modulus   Guernei , .id 

10  Voh-ula  persimiiis,    Môrch 


Mém  Soc.  Zoo)  de  France,  XIÏ1,_1 90 ( 


^i     %:'% 


A.deVaux  Uiaor. ,  dei.. 


f n p  r. j on rov: i-j  _  lai 


'_  PeCien    Chai.aiiei  ,    DaaUenberg 

2,2^  Chlamys   Bavay:,  a 

3  Nlucula  Daimasi ,.  :i 

Il  Leaa  Chazâiiei ,  li 


5       Tellma  Versluysi , 


id 


M 


CROISIÈRES    DU    YACHT    «CHAZALIE»    DANS    l'aTLANTIQUE  265 

187r{.  p.  papyracea  Say,  Tryon,  American  marine  Conclu,  p.  133, 
pi.  XVIII,  fig.  298. 

1886.  P.  papyracea  Say  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  in  Bull.  Mas. 
ofComp.  ZooL,  Xll,  p.  306. 

Golfe  de  Maracaibo,  Stn.  38. 

443.    ThRACIA    PAPYRACEA    Poll. 

1795.  Tellina  papyracea  Poli,  Test.  air.  Sic,  I,  p.  43,  pi.  XV, 
fig.  14,18. 

1818.  Amphidesma  phaseolina  F^amarrk,  Anim.  sans  vert.,  V, 
p.  492. 

1859.  Thracia  phaseolina  Lam.,  Reeve,  Concli.  Icon.,  pi.  II,  fig.  8. 

1898.  T.  papyracea  Poli  ;  Bucquoy,  Dautzenberg  et  G.  Dollfus 
MoU.  du  IhrassUÏon,  II,  p.  735,  pi.  XCIX,  fig.  1  à  9. 

Baie  du  Lévrier,  Stii.  17. 

444.  Thracia  plicata  Deshayes. 

1832.  Thracia  plicaAa  Deshayes,  Encycl.  Méthod.,  III,  q.  1039. 
1859.  T.  plicata  Desh.,  Reeve,  Conch.  Icon.,  pi.  II,  fig.7^  7^7'^. 
Sainte-Lucie,  Stn.  23. 

Classe:  BRACHIOPODA. 

Ordre  :  ARTICULATA. 

Famille  :  Terebratnlidae. 

445.  Terebratulina  Cailleti  Crosse. 

1865,  Terebratuli7ia  Cailleti  Crosse,  Journ.  de  Conch.,  XIII,  p.  27, 
pi.  I,  fig.  1,2,3. 

1886.  T.  Cailleti  Cr.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  and  Brachiop. 
in  Bull.  Mus.  ofComp.  ZooL,  Xll,  p.  202. 

Iles  Tesligos,  Stn.  26. 

446.  Terebratula  cubensis  Pourtalès. 

1867.  Terebratula  cubensis  Pourtalès,  Bull.  Mus.  o/  Conip.  ZooL, 
I,  p.  109. 

1871.  T.  cubensis  Pourt.,  Dali,  Bull.  Mus.  of  Comp.  ZooL,  III, 
p.  3,  pi.  I,  fig.  2,  8  à  16. 

1886.  T.  cubensis  Pourt.,  Dali,  Report  Blake  Pelecyp.  and  Bra- 
chiop. in  Bull.  Mus.  of  Comp.  ZooL,  XII,  p.  199. 

Iles  Testigos,  Stn.  26. 


266 


NOUVELLES  RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES 
INSECTES  ET  LES  FLEURS. 


Troisième  partie  ") 

LES     SYRPHIDES     ADMIRENT -ILS     LES     COULEURS 
DES  FLEURS? 


FELIX    PLATEAU 

Professeur    à    l'Université    de   Gand. 


Chapitre  Premier 
HISTORIQUE 

§    1.    —    La    théorie. 

Charles  Darwin  exprima  le  premier  l'idée  que  nous  devons  les 
brillantes  couleurs  des  fleurs  à  l'action  sélective  des  Insectes. 

En  d'autres  termes,  pour  l'illustre  auteur  de  VOrigine  des  espèces, 
les  couleurs  des  fleurs  n'existeraient  qu'en  raison  de  leur  action 
esthétique  et  attractive  (2). 

La  conception  ayant  un  côté  poétique  séduisant  devait  être 
accueillie  avec  faveur,  aussi  la  voyons-nous  admise,  presque  sans 
discussion,  par  la  plupart  des  naturalistes  qui  s'occupèrent  des 
relations  entre  les  Insectes  et  les  fleurs.  Je  citerai  A.-R.  Wallace  (3), 

(1)  Voir  pour  les  première  et  deuxième  parties:  Mthnnire>^  de  Ut  Société  zoolo- 
gique de  France,  XI,  n"  3,  1898.  et  XII,  n"  4,  1899. 

(2)  Darwin,  The  Origin  of  Species,  édition  de  1897,  page  151.  .le  reproduis 
littéralement  le  passage  cité  :  a  Ilence  we  may  conciude  that,  if  insects  had  not 
((  been  developed  on  llie  face  of  the  earth,  our  plants  would  not  hâve  been  decked 
«  with  beautiful  flowers,  but  would  bave  produced  only  such  poor  flowers  as  we 
«  see  on  our  fir,  oak,  nut  and  ash  trees,  on  grasses,  spinach,  docks  and  nettles 
«  wich  are  ail  fertilised  tbrough  the  agency  of  the  wind  ». 

(3)  Wallace,  La  sélection  naturelle.  Trad.  française  de  L.  de  Candolle,  pp.  128 
et  298.  Paris,  1872. 


RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  INSECTES  ET  LES  FLEURS   267 

H.  Mùller  (1),  F.  Delpino  (2),  J.  Lubbock  (3),  L.  Errera  et 
G.  Gevaert  (4),  Th.   Barrois  (5),  etc. 

Errera  et  Gevaert  posent  très  nettement  la  question  que  soulève 
l'idée  darwinienne  :  «  Une  question  curieuse,  disent-ils,  est  de 
«  savoir  si  les  Insectes  éprouvent  du  plaisir  rien  qu'à  regarder  cer- 
«  taines  couleurs  et  à  respirer  certains  parfums....  »  ils  ajoutent 
plus  loin  :  «  en  somme  il  est  très  probable  que  bon  nombre 
((  d'Insectes  ont  atteint  un  degré  d'évolution  intellectuelle  assez 
«  élevé  pour  que,  chez  eux,  la  notion  du  beau  soit  devenue  dis- 
«  tincte  et.  jusqu'à  un  certain  point,  indépendante  de  celle  de 
((  l'utile.  » 

Des  Insectes,  sinon  tous  les  êtres  de  ce  groupe,  seraient  donc 
susceptibles  d'admirer  les  teintes  des  corolles  que  l'homme  trouve 
belles. 

Si  l'on  cherche  dans  la  bibliographie  de  la  question  florale  quels 
sont  les  faits  sur  lesquelles  naturalistes  s'appuient  pour  admettre 
un  pareil  sens  esthétique,  ou  constate  que  tout  se  réduit  à  un 
nombre  restreint  de  cas  que  les  auteurs  reproduisent,  toujours  les 
mêmes,  en  copiant  et  recopiant  Hermann  Mùller.  Voici  ces  cas  : 

§  2.  —  Les  faits  cités. 

Pour  bien  apprécier  la  valeur  de  ce  qui  va  suivre,  il  convient  de 
se  rappeler  qu'il  existe  deux  éditions  de  l'ouvrage  capital  de  H. 
Millier  publiées  à  dix  ans  d'intervalle,  l'une  allemande,  édition 
originale  datant  de  1873  (6),  l'autre  anglaise,  traduite  par  D'Arcy, 
W.  Thompson  et  parue  en  1883  (7). 

Cette  dernière  n'est  pas  une  simple  traduction  littérale.  H.  Mùller 
qui,  depuis  l'apparition  de  l'édition  primitive,  avait  continué  à 
s'occuper  activement  des  rapports  entre  les  Insectes  et  les  fleurs  et, 
outre  diverses  notices,  avait  publié  ses  Alpenhlumen  en  1881,  revit 

(1)  MuLLER,  voir  plus  loin. 

(2)  Delpino,  Ulteriori  osservazioni  e  considerazioni  sulla  Dicogamia  nel  Regno 
végétale.  Atti  délia  Societa  italiana  di  Scienze  naturali.  XVI,  p.  lo6.  Milano,  1873. 

(3)  Lubbock,  On  British  wild  Flowers  considered  in  relation  to  Insecls,  p.  oO. 
London,  1875  et  traduction  française  de  Edm.  Barbier,  p.  56.  Paris,  1879. 

(4)  Errera  et  Gevaert,  Sur  la  structure  et  les  modes  de  fécondation  des 
fleurs,  Bullet.  de  la  Société  royale  de  Botanique  de  Belgique,  XVII,  pp.  108  et 
109,  1878. 

(5)  Barrois,  Rôle  des  Insectes  dans  la  fécondation  des  végétaux  aiièse),  p.  105, 
Paris,  1886. 

(6)  Mùller,  Die  Befruclitung  der  Blumen  durch  Insekten,  Leipzig,  1873. 

(7)  The  Fertilisation  of  Floicers,  translated  by  D'Arcy.  W.  Thompson, 
London  1883. 


268  F.    PLATEAU 

soigneusement  le  texte  de  l'édition  anglaise  ;  il  y  lit  introduire  de 
nouvelles  additions  et,  chose  qui  nous  intéresse  ici  spécialement, 
il  y  supprima  certains  passages.  Pourquoi  ?  je  l'ignore  absolument, 
mais  l'hypothèse  la  plus  rationnelle  est  d'admettre  que,  comme 
tout  auteur  qui  fait  disparaître  dans  une  deuxième  édition  quelques 
parties  de  la  première,  il  voulait  supprimer  des  assertions  qui  lui 
semblaient  inexactes. 
Ceci  posé,  passons  aux  observations  de  H,  Millier  : 
a.  Dans  l'édition  allemande  de  1873,  à  propos  du  Verhascum 
nigriim,  il  cite,  dans  le  texte,  parmi  les  Insectes  visiteurs,  le 
Syrphns  balWatus  Deg.  mangeant  le  pollen  et  léchant  les  poils  des 
étamines,  puis  ajoute  en  note  au  bas  de  la  page  :  «  Ce  Syrphide  à 
((  belle  coloration  me  donna,  par  ses  rapports  avec  le  Verbaseiim 
«  niijtum,  une  indication  évidente  de  son  sens  des  couleurs.  Je  le 
((  vis,  le  11  août  1868,  de  tout  près  et  pendant  un  quart  d'heure, 
((  sans  qu'il  se  laissât  troubler  par  ma  présence.  Il  planait  long- 
ce  temps  à  la  même  place  (durant  dix  secondes  et  plus)  à  une 
((  distance  de  six  à  dix  centimètres  devant  les  fleurs,  ayant  l'air  de 
«  se  repaître  de  leur  aspect.  Il  s'élançait  ensuite  en  avant  jusqu'à 
«  effleurer  un  instant  l'une  des  fleurs,  puis  reculait  immédiatement. 
((  Quand  il  eut  fait  ce  jeu  pendant  longtemps. ...»  (1). 

H.  Millier  rappelle  le  même  fait  du  Syrphns  balleatns,  admirant  le 
Verbasciimnigrum,  diius  uu  article  sur  ia.  Saxifraga  umbrosa,  publié 
en  1880  (2).  A  cette  date,  l'auteur  est  donc  bien  persuadé  qu'il  a 
assisté,  de  la  part  de  l'Insecte,  à  des  témoignages  irrécusables 
d'admiration. 

Or,  dans  l'édition  anglaise  de  1883,  on  trouve  bien  indiqué  le 
Sgrphus  baUcatiis  parmi  les  visiteurs  du  Verbascuni  jt.igram,  mais  la 
longue  note  concernant  les  marques  d'admiration  du  Diptère  est 
entièrement  supprimée  ;  il  n'y  a  plus  uu  mot  faisant  allusion  à  la 
chose  (3). 

h.  Dans  l'édition  allemande,  à  l'article  Veronica  Beccabtmga, 
H.  Millier  dit:  «  Les  Insectes  étaient  médiocrement  abondants, 
«  parmi  les  plus  nombreux  il  y  avait  un  petit  Syrphide  Syrilta 
«  pipiens  L.  qui,  jouissant  du  soleil,  planait  à  la  même  place  devant 
«  les  belles  fleurs  bleues,  se   rapprochait  ensuite  par   bonds,  puis 

(1)  MuLLKR,  Die  Hefruclilung,  etc.,  Op.  cil.  N"  2.%,  p.  111  et  278. 

(2)  H.  MûLLER.  Saxifraj^a  umbrosa  adorni^dwitli  brillant  colours  by  tlic  sélection 
of  Syrphidae  (Nature  XXII,  p.  219,  18S0). 

(3)  T fie  Fertilisation,  op.  cit,  n»  317,  pp.  429  et  430. 


RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  INSECTES  ET  LES  FLEURS      269 

((  planait  encore,  jusqu'à  ce  que,  par  un  nouveau  mouvement  en 
«  avant,  il  s'élançât  sur  l'une  d'elles,  m  (1). 

L'auteur  est  de  nouveau  convaincu  que  la  Syritta  appréciait  la 
beauté  des  fleurs;  cependant,  dans  l'édition  anglaise,  quoique  les 
allures  de  l'insecte  voltigeant  en  arrière  et  en  avant  devant  la 
Veronica  Beccabunga  soient  encore  décrites,  il  n'est  plus  dit  que  le 
Diptère  trouvait  les  fleurs  belles  (2). 

c.  L'article  déjà  cité  de  H.  MïiWer  sur  Saxifraga  umbrom  contieut 
la  mention  de  deux  Syrphides,  Melattostoma  mellitia  L.  et  Aficia 
podagrica  F.  planant  en  admiration  devant  les  fleurs  de  Veronica 
Cliamaedrgs  L.  L'édition  anglaise  représente,  il  est  vrai,  VAsciapoda- 
grica  devant  V.  (Jhamacdrgs  attirée  parla  couleur,  comme  l'indique 
la  légende  de  la  ligure  148  «  hovering  in  front  of  the  Flower, 
attracted  by  its  colour  »  (3),  mais  il  n'y  a  rieu  dans  le  texte  à  ce 
sujet. 

P.  Knuth,  s'iuspirant  évidemment  de  la  description  de  H.  Mûller, 
parle  à  son  tour  des  mêmes  Insectes  dans  ces  termes  :  a  Les  fleurs 
«  à  Syrphides  ont  de  belles  couleurs,  sont  ornées  d'un  centre  qui 
«  contraste  fortement  avec  le  reste  et  sont  munies  de  stries  rayon- 
«  naotes  plus  foncées...  à  cet  égard  Veronica  Chamaedrgs  est  typi- 
((  que...  De  petits  Syrphides  à  coloration  vive  [Ascia  podagrica,  Mela- 
<(  nostoma  mcllina  et  d'autres)  planent  d'abord  pendant  des  secondes 
(i  devant  la  fleur,  jouissant  de  la  beauté  de  sa  couleur  (sich  an  ihrer 
((  Farbenpracht  ergôtzend),  puisse  posent  sur  le  centre...  etc.  »  (4). 

d.  H.  Millier,  dans  ses  Alpenblumen,  à  l'article  Saxifraga  rotundi- 
foliaL.,  s'exprime  ainsi  :  ((  De  nombreux  Diptères  sont  attirés  par 
«  les  pétales  d'un  blanc  de  neige  tachetés  de  pourpre  et  de  jaune. 
«  J'ai  observé,  entre  autres,  deux  beaux  Syrphides,  Sphegina  clu- 
((  nipes  et  Pelecocera  scaevoides,  nombreux  par  un  temps  de  soleil, 
((  planant  devant  les  jolies  fleurs  comme  s'ils  se  délectaient  à  leur 
((  vue,  se  précipitant  sur  elles  pour  sucer  le  nectar  ou  manger  le 
«  pollen,  puis  planant  de  nouveau  devantun  autre  groupe...  etc.))(5). 

Cependant,  l'édition  anglaise  de  1883,  tout  en  mentionnant  inci- 

(1)  H.  Mûller.  Uie  Befruclilung.  op.  cit,  n»  245,  p.  286. 

(2)  The  Fertilisation,  op.  cit,  n"  323,  pp  439  et  440.  L'édition  anglaise  cite 
aussi  Ascia  podagrica  comme  offrant  les  mêmes  mouvements  que  Syritta 
pipiens,  p.  441. 

(3)  The  Fertilisation,  op.  cit.  w  324,  p.  439. 

(4)  Knuth,  Handbuch  der  Blûtenbiologie,  1  Band,  pp.  161  et   162.  Leipzig.  1898. 
(3)  MiJLLER,    Alpenblumen,    ilire    Bet'ruchtung    durch    Insekten,    etc.,   p.  90. 

Leipzig,  1881. 


270 


F.    PLATEAU 


demment  Saxifraga  rotundifoUa  et  ses  visiteurs,  Sphegina  et  l^ele- 
cocera,  ne  décrit  plus  rieu  des  manifestations  admiratives  de  ces 
Insectes. 

e.  Enfin,  un  Eristale,  Eristnlis  intricnrius  L.,  est  signalé  par 
H,  Muller,  cette  fois  dans  l'édition  allemande  (1)  et  dans  l'édition 
anglaise  (2)  comme  admirant  les  fleurs  de  Caltha  palustris  L. 
L'Insecte  planait  longtemps  devant  celles-ci,  ainsi  qu'on  voit  les 
mâles  d'Eristales  plauer  au-dessus  des  femelles,  puis  il  se  préci- 
pitait sur  une  des  fleurs,  dévorait  le  pollen  ou  suçait  le  nectar, 
s'envolait  pour  recommencer  à  planer,  etc. 

/.  Malgré  les  diverses  suppressions  que  j  ai  indiquées,  H.  MûUer 
n'abandonna  cependant  pas  son  idée  première.  En  effet,  on  lit  à  la 
fin  de  l'édition  anglaise  les  passages  suivants  qui  prouvent,  en 
même  temps,  ce  que  j'avançais  plus  haut,  savoir  que  Millier  a  revu 
cette  édition  :  «  Depuis  la  première  apparition  de  cet  ouvrage  en 
((  1873  (allusion  à  l'édition  allemande),  j'ai  discuté,  dans  une  série 
((  d'essais,  la  question  de  l'origine  des  fleurs  et  de  l'acquisition 
«  graduelle  de  leurs  caractères  spéciaux.  Je  puis  maintenant  ter- 
«  miner  ce  livre  (en  1883)  par  un  résumé  de  mes  principales  con- 

«  clusions(3) Un  certain  nombre  de  Syrphides  qui  admirent 

((  les  couleurs  brillantes  et  qui  sont  eux-mêmes  brillamment  ornés, 
((  Ascia,  MeUinostonta,  Sphegina,  etc.,  ont  produit  des  fleurs  spéciales 

((  adaptées  à  leurs   préférences   et  qu'ils   fécondent  surtout 

«  etc.  (4)  » 

En  somme,  il  résulte  de  cet  examen  critique  des  textes  :  1°  que, 
comme  je  l'ai  dit,  le  nombre  des  cas  nettement  décrits  concernant, 
de  la  part  d'Insectes,  de  prétendus  témoignages  d'admiration  pour 
les  couleurs  des  fleurs,  est  fort  restreint,  sept  en  tout  {'à),  sur  des 
milliers  d'observations  faites  par  une  série  de  naturalistes. 

2°  Que  si  l'on  ne  tient  pas  compte  des  allusions  vagues  d'Errera  et 
Gevaert  et  de  Th.  Barrois  à  des  Lépidoptères  qui  ne  sont  pas  même 
dénommés,  les  seuls  Insectes  signalés  sont  des  Diptères  Syr- 
phides (6)  : 

(1)  Die  Befruchtung,  etc.,  op.  cit.,  p.  118. 

(2)  H.  MùLLEH.  The  Fertilisation,  etc.,  op.  cit.,  p.  80. 

(3)  11.  Mi  LLEK,  The  Fertilisation,  etc.,  op.  cit.,  p.  592. 

(4)  11.  MiJLLEK,  The  Fertilisation,  etc.,  op.  cit.,  p.  iiOj. 

(5)  En  ne  comptant  pas  la  description  de  F.  Knuth  relative  à  Ància  et  Melanos- 
tonia  admirant  Veronica  Chaiti  ledrys,  car  ce  n'est  évidemment  que  la  paraphrase 
de  l'observation  de  H.  Mûller. 

(6)  C'est  par  erreur  que  Th.  Barrois  fait  de  Sphegina  et  d(!  Pclecocera  des 
Bombylides.  Ce  sont  nettement  des  Syrphides,  même  pour  11.  Mûller  qu'il  cite. 


RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  INSECTES  ET  LES  FLEURS   271 

Syrphus  balteatus  Deg. 

Syritta  pipiens  L. 

Melanostoma  mellina   L. 

Ascia  podagrica  F, 

Sphegina  clunipes  Fall. 

Pelecocera  scaevoides  Fall. 

Ërixtalls  intricarius  L. 
C'est-à-dire  des  Insectes  dont  les  facultés  bornées  sont  notable- 
ment inférieures  à  celles  d'autres  types,  tels  que  les  Hyménoptères 
par  exemple. 

On  voit  que  la  question  méritait  d'être  reprise  et  qu'il  était  inté- 
ressant, sans  se  laisser  influencer  par  des  idées  téléologiques,  de  se 
livrer  à  des  observations  sérieuses  nouvelles. 


Chapitre  II 
OBSERVATIONS  ET  EXPÉRIENCES   DE  L'AUTEUR 

§  3.  —  Valeur  des  soi-disant  témoignages  d'admiration 

On  me  concédera  facilement  que  si  des  Syrpliides  offrent  régu- 
lièrement leurs  allures  dites  admiratives  devant  des  fleurs  sans 
colorations  vives  et  qui  plus  est  devant  des  fleurs  vertes,  à  peu 
près  de  la  coloration  du  feuillage,  l'admiration  devient  plus  que 
douteuse. 

Voici,  à  ce  sujet,  des  observations  nettes  et  que  tout  le  monde 
est  à  même  de  répéter  : 

a.  On  a  vu  plus  haut  que  H.  Muller  cite  Melanoi<toina  mellina  L. 
planant  devant  les  fleurs  d'un  beau  bleu  de  Veronica  Cliamœdrys. 
Or,  il  aurait  pu  assister  au  même  spectacle  devant  la  Garance 
Rubia  tinctorum  L. 

Les  fleurs  de  la  Garance  sont  très  petites  (3  à  4  millimètres  de 
diamètre  (1)  ),  d'un  vert  jaunâtre,  peu  visibles  de  près  et  invisibles 
à  quelques  mètres  de  distance. 

Malgré  cela,  en  observant  une  belle  touffe  en  pleine  floraison  au 
Jardin  botanique  de  Gand,  les  4,  H  et  16  août  1899,  j'ai  vu  les 
fleurs  visitées  par  des  Syrphides  :  Helophilus  jlnrens  L.,  Eristalia 
œaem  Se,  Eristalis  arbustorum  L.  et  surtout  par  de  très  nombreux 

(1)  Kirchner  leur  donne  5  millimètres  de  diamètre,  ce  qui  est  un  peu  exagéré. 


272  K.    PLAÏKAU 

:]lelanoslorna  niclUna  L.  elïectuant  leurs  mouvements  caractéris- 
tiques. 

De  vingt  à  trente  Mclanostoma  planaient  devant  les  petites  fleurs 
verdàtres,  se  précipitaient  dessus  pour  manger  le  pollen  avec 
avidité,  puis  repartaient  pour  planer  à  nouveau,  etc.  (1). 

Ces  faits  se  passaient  à  deux  pas  d'une  multitude  de  tlenrs  à 
couleurs  éclatantes  auxquelles  les  Mclanostoma  ne  prêtaient  aucune 
attention. 

b.  H.  Millier,  ainsi  que  je  l'ai  rappelé,  a  décrit  avec  complaisance 
les  témoignages  d'admiration  du  Syvfihtis  balteahis  Deg.  devant 
les  panicules  du  Verbascum  nigrum  L. 

Les  fleurs  sont  ici  très  voyantes:  les  pétales  d'un  jaune  assez 
vif  ont  chacun  à  leur  base  de  petites  taches  violettes  ;  de  plus,  les 
filets  des  étamines  sont  garnis  de  poils  d'un  beau  violet. 

Dans  une  tout  autre  famille,  celles  des  Liliacées,  existe  une  plante, 
le  Veralruni.  album  L.  oiïrant  plus  ou  moins  le  port  général  du  Ver- 
bascum et  fleurissant  à  la  même  date  (2).  Les  fleurs,  presque  de 
même  diamètre,  y  sont  aussi  réunies  en  longues  panicules  dressées 
atteignant  la  hauteur  de  celles  du  végétal  précédent.  Seulement, 
cette  fois,  les  fleurs  ont  une  coloration  générale  verdàtre,  voisine 
de  la  teinte  des  feuilles  de  la  plante. 

Le  périanthe  pétaloïde  est  formé  de  six  divisions  d'un  vert  pâle  et 
marquées  de  stries  longitudinales  vertes  ;  chacune  présente  à  sa 
base  une  tache  bifide  d'un  vert  ^oncé.  Les  lilets  des  étamines  sont 
verts  sans  poils  colorés  (3). 

Eh  bien,  ces  fleurs  sans  éclat,  que  tout  autre  qu'un  botaniste 
déclarera  laides,  sont  très  visitées  (4)  et  des  Syrphides  exécutent 
devant  elles  leurs  mouvements  admiratifs. 

Les  23  juin  et  7  juillet  1809,  au  Jardin  botanique  de  Gand,  alors 
que  le   Verbascum,  niijruHi   ne  recevait  aucune   visite  de  Diptères 

(1)  Huhia  tinctoru)))  est  citée  comme  ollranl  nonniili'incnl  l'autofécondation. 
Cette  assertion  repose  évidemment  sur  des  ultservations  incomplètes. 

(2)  l''ail  important,  puisque  dans  un  jardin  où  les  deux  véj,'étaux  (leurissenl  en 
même  temps,  comme  dans  le  cas  que  je  relate,  les  Insectes  peuvent  clioisii . 

(3)  Les  llores  décrivent  les  lleuis  comme  lilanclies,  ce  qui  est  absurde.  II.  MuUer 
leur  donne  |)our  couleur  le  jaune  sale,  appréciation  enliéremenl  erronée,  comme 
pourront  le  constater  tous  les  observateurs  impartiaux. 

(4)  Les  naturalistes  qui  m'ont  précédé  ont  naturellemeiit  ol)servé  la  présence 
d'Insectes  assez  nombreux  sur  le  Ycralrwn  album,  H.  Millier  (Aipenbluiiien,  p.  42 
et  43)  des  Coléoptères,  des  .Muscides,  des  Fourmis,  des  Tentlirediniens  el  des 
Lépidoptères,  Knulli  (Bliitenbiologie,  11  B  ,  :i  1".,  p  nl6)  lUusca  corvina  F.,  Schlet- 
terer  et  Dalla  Torre  Boiiihus  hortorum  L  .  mais  lucun  n'a  signalé  de  Syrphides, 
ce  qui  prouve  que  leurs  observations  étaient  insullisantes. 


RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  INSECTES  ET  LES  FLEURS      273 

et  n'était  poUiné  que  par  quelques  Abeilles  domestiques,  j'observai 
sur  le  Veratrmn  alhum,  en  1  1/2  heure,  en  tout  : 

^  Andrena  parvula  Ky.  2   à  3  individus. 
Hyménoptères   •    OxybelusuniglumisL.  très  nombreux. 
[   Apis  mellifica  L.  un  individu. 

Petits  Diptères  indéterminés  nombreux. 
CaUiphora  wmitaria  L.  6  à  7  individus. 
Lucilia  Caesar  L.  2  à  3  individus. 
,  ,   Musca  domestica  L.  3 individus. 

'         "  ]   Scatopliaga  Sp.  ?  1  individu. 

Melanostoma  mellina  L.  7  individus. 
Syrpkus  pyrastriL.  1  individu. 
Syrphus  balteatus  Deg.  1  individu. 

Le  .Syrp//M.s- />rt//ert/î/.s' n'est  resté  qu'un  instant  très  court,  mais  le 
Syrphus  pytaslri  el  les  MclaHOStonin.  mellina  planaient  devant  les 
fleurs  de  la  façon  généraiement  décrite,  en  reculant  et  avançant, 
puisse  jetaient  sur  elles  pour  manger  le  pollen.  Il  est  probable  que 
si  H.  MûUer  les  avait  vus  à  l'œuvre  eu  face  des  laides  tleurs  du 
Veratruin,  il  aurait  rejeté  bien  loin  l'idée  d'une  admiration  quel- 
conque. 

c.  De  nombreuses  plantes  à  fleurs  vertes  ou  verdàtres,  d'une 
teinte  qui  diffère  souvent  peu  de  celle  du  feuillage,  sont  visitées  par 
les  Insectes  fécondateurs,  absolument  comme  les  plantes  à  fleurs 
vivement  colorées.  J'en  ai  publié  déjà  une  liste  assez  longue  en 
1897  (1). 

La  liste  suivante,  résultat  d'observations  personnelles  anciennes 
et  récentes,  ainsi  que  du  dépouillement  minutieux  de  ce  qui  a  été 
constaté  par  d'autres  naturalistes,  concerne  exclusivement  les  visites 
des  Syrph.ides. 

Elle  montre  que  trente-cinq  espèces  à  fleurs  vertes  ou  verdàtres 
(2)  appartenant  à  vingt-deux  familles  différentes,  reçoivent,  et  fré- 
quemment en  abondance,  les  visites  de  ces  Diptères  caractéristiques. 

L'objection  qu'on  pourrait  être  tenté  de  formuler  que  plusieurs 
des  végétaux  de  la  liste  sont  des  plantes  anémophiles  n'a  aucune 
valeur  ;  beaucoup  de  fleurs  soit  anémophiles,  soit  offrant  l'auto- 
fécondation  et  qui  par  suite,  peuvent  se  passer  des  Insectes,  sont 

(1)  Plateau,  Comment  les  fleurs  attirent  les  Insectes,  4"  partie,  Bulletins  de 
l'Académie  royale  de  Belgique,  3"  série,  XXXIV,  p.  601,  1897. 

(2)  J'ai  toujours  vérifié  moi-même  soigneusement  la  coloration  des  tleurs  ou  des 
inflorescences. 

.Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,   I9U0.  xiu.   —  18. 


2i74 


F.    PLATEAU 


cependant  souvent  visitées  par  ces  animaux  attirés  principalement 
par  le  pollen. 

Les  lettres  entre  parenthèses  inscrites  à  la  suite  des  noms  des 
Syrphides  sont  les  initiales  des  auteurs  auxquels  sont  dues  les 
observations.  Voici  la  traduction  de  ces  abréviations  : 

A  et  H,  Alfken  et  Hôppner.  P,  Plateau. 

B,  Buddeberg.  R,  Rathay. 

Bk,        Burkill.  S,  Schiner. 

K,         Knuth.  V,  Verhoelï. 

M,         MùUer.  W,  Willis. 
Ml,        Mac  Leod. 


FAMILLES 


Renonculacées 
Rutacées 


Tiliacécs 

Ampélidées 

Acerinées 

Célastrinées  . . . 


Rosacées 

Paronychiées  . . 
Terebinthacées. 

Rhamnées 

Araliacées 


Grossulariées. 


OmbeUifèrcs. ., 


FLEURS  VERTES 

ou   VEKDATRES 


Helleborus  fœtidus  L.. 
Ptelea  trifoliata  L.  . . 


SYRPHIDES   OBSERVÉS 


Tiiia  ulmifolia  Scop. . .  ' 
(T.  parvifoiia  Ehrh). 


4.   Vitis  vinifera  L. 


Acer  pneudoplataniis  L .  j 


(1)( 


6.  Evonymus  europaen  L. 


13. 


Àlchemilla  oulgaris  L. 

Scleranthus  perennis  L. 

Rhvs  cotinus  L 

Rhamnus  cathartica  L. 
Hedera  Hélix  L.   , 


Hibes  Uv(i-crispa  L. . 
(R.  Grossit laria  L.)  . 


Petroselimi/tn    sativuni 
Hoffm. 


Eristalia  tenax  L.  (K). 
Syritta  pipiens  L.  (K) 
ËristalU  arbusturuiii  L.  (M). 
E.      »      nenioruiii  L.  (M,  K,i. 
E.      »      sepulcndis  h  (M). 
E.      »      tenax  L.  (M,  K). 
Helophiliis  florcits  L   (M) 
Voiucella  hoi/ibylans  L.  (K). 
V.       »        pelliicrits  L.  (M). 
Syritta  pipieiis  L.  (R). 
Eristaiis  arbustorum  L.  (M). 
E.      »       tenax  L    (M). 
Syrphus  ribesii  L   (M). 
Eristaiis  nemorum  L.  (K). 
E.      »      tenax  L.  (M). 
Helophilus  floreus  L.  (M). 
Syritta  pipiens  L.  (M). 
Syrphus  ribesii  L.  (M). 
Xanthogranima   citrofasciata 

Deg.  (M) 
Xanthogramma   citrofasciata 

Deg.  (M). 
Syritta  pipiens  L.  (P). 
Eristaiis  arbustorum  L.  (V). 
Helophilus  floreus  L.  (M). 
H.        n       pendulus  L.  (M). 
Syritta  pipiens  L.  (M; . 
Eristaiis  netnoruvt  L.  (K). 
Eristaiis  divers  (P) 
E.       »      tenax  L  (Bk  et  Wj. 
Helophilus  divers  (P). 
Eristaiis  tenax  L.  (M,  K). 
E.      »       pertinaxScop.{Xetïl 
Helophilus  pendu  lus  L.  (A  et  H 
Syrphus  ribesii  L  (K,  X  et  H) 
Cheilosia  Sp.  (B). 
Eristaiis  arbustorum  L  (M). 
E.      ))      sepulcraiis  L.  (M). 
E.      »      tenaxh.(?) 
Helophilus  floreus  L.  (M). 
Syritta  pipiens  L.  (M). 
Xanthogramma   citrofasciata 

Deg.  (M). 


(1)  Fleurs  verdûlres  apparaissant  après  l'éclosion  des  feuilles. 


RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  INSECTES  ET  LES  FLEURS      275 


FAMILLES 


Ombellifères. 

(suite). 


Caprifoliacées   . 

Rubiacées. ..... 

Campanulacées. 


Euphorbiacées 


Salsolacées 


Urticées .... 

Liliacées ...    . 

.\sparaginées 
Orchidées. .  . . 


FLEURS  VERTES 

ou    VERDATRES 


Itunium  virescens  Dec 


(^15.  ErymjLuin  cani-pestre  L. 

(1) 


Crithmum  niaritiinum  L. 
.  Adoxa  moschatellina  L. 


Ruhia  lincloruiib  L.... 

Phyle unia   heUmicdefo- 
Uuiii  Will. 


Eupho  rb  la  heliDSCopiah. 


Euphorbia  Pépins  L 

Euphorbid  virqnta 

Waldst.  et  Kit. 

Euphorbia  segetalis  L. 

Euphorbia  platyphyllos 

L. 


25.  Mercuriaiis  annua  L. 


SYRPHIDES    OBSERVÉS 


27. 


Buxus  semperoirens  L.', 

Salsola  Kali  L. .   . . | 

Salsola  crassa  Bieb 

Salsola  Soda  L 

Beta  vulgaris  L 

Àtriplex  littoralis  L... 
Urtica  dioica  L. 


.,J 


33.    Veratriiia  album  L.  ( 


Asparagus  aniarus  Dec 
Listera  ooata  R.  Br 


Syrphides  divers  (P). 
Eristaiis  teiiax  L.  (M,  P). 
E.      »       arbustorumL.  (M,P). 
E.      »      nemorvm  L.  (M.  K} 
Helophiius  floreus  L   (M). 
Syrphus  ribesii  L  (K). 
Syrilta  pipiens  L   (P). 
Merodon  anali^  Mg   (S). 
Melunostoma  lucllinu  L.  (P). 
Melanostoma  quadrimaculata 
Verr.  (Bkj. 
Eristaiis  aeneus  Se.  (P). 
E.      »       arhustorum  L.  [P). 
Helophiius  floreus  L.  (P). 
Melanostoma  mellina  L.  (P). 

Rhingia  eampestris  Mg.  (Ml). 
Eristaiis  tenax  L.  (K  ) 
Syrphus  corollae  F   (P). 
S.      »      balleatus  Deg    (K). 
Syrphides  divers  (Ml^. 
Syritta  pipiens  L.  (K). 
Melanostoma  mellina  L.  (K). 
Chrysotoxum  festivum  L.  (K). 
Eristaiis  tenax  L.  (K). 
Syrphus  corollae  F.  (Ml,  P). 
yl.vc/r/  podagrica  F.  (Ml). 
Siji'pindi's  divers  (P). 
SyrMa  pipiens  L.  (P). 
Syritta  pipiens  L.  (P). 

Eristaiis  tenax  L.  (P) 
Syrphus  corollae  F.  (P). 
S.      »       balteatus  Deg.  (Ml). 
Syritta  pipiens  L.  (P). 
Melanostoma  mellina  L.  (Ml). 
Syrphus  pyrastri  L.  (M) . 
Syritta  pipiens  L.  (M). 
Eristaiis  arbustorum  L.  (P) 
Syritta  pipiens  L.  (P). 
Syritta  pipiens  L.  (P). 
Syritta  pipiens  L.  (P). 
Melanostoma  mellina  L.  (B) 
Syrphus  balteatus  Deg.  (K). 
Syrphus  arcuatus  Fal.  (M). 
Syrphus  pyrastri  L.  (P). 
S.       ))       balteatus  Deg.  (P). 
Melanostoma  mellina  L.  (P). 
Syrphides  divers  (P). 
Melanostoma  mellina  L.  (P). 


(1)  .\insi  que  je  l'ai  fait  remarquer  dans  un  travail  antérieur  {Comment  les 
fleurs  attirent  les  Insectes,  4"  partie,  p.  362i,  les  flores  décrivent  fautivement 
les  fleurs  de  VEryngiiim  campestre  comme  blanches.  En  réalité  l'inflores- 
cence est  bien  verdAtre  et  à  peu  prés  de  la  teinte  des  feuilles  pâles  de  la 
plante.  Avec  un  peu  d'attention,  on  constate  que  les  fleurs  tubuleuses  sont 
d'un  blanc  verdAtre  et  enveloppées  par  les  longues  dents  d'un  calice  vert. 
L'ensemble  produit  la  teinte  verdâtre  que  j'indique. 

(2)  Voir  plus  haut  pour  la  coloration  réelle  des  fleurs. 


276  F.    PLATEAU 

Certes,  après  la  lecture  de  cette  liste  dont  je  ne  suis  pas  seul  à 
assumer  la  responsabilité,  puisque  les  travaux  de  onze  autres 
observateurs  m'ont  permis  de  la  dresser,  il  devient  ditïicile  de 
soutenir  que  les  Syrphides  sont  attirés  vers  les  tleurs  par  les  belles 
couleurs  de  celles-ci. 

§  4.  —   Les  Syrphides  planent  devant  des  objets  quelconques 

(observations) 

Ou  lit  dans  l'édition  française  des  Imecten  de  Breliiu  ,  par 
J.  Kiinckel  d'Erculais,  à  l'article  Syrplnu  (1)  le  passage  suivant  qui 
résume  ce  qui  concerne  les  allures  des  Diptères  du  genre  ;((...  ils 
((  volent,  suspendus  en  l'air,  uu  teuii)s  plus  ou  moins  long,  eu 
((  faisant  vibrer  leurs  ailes  sans  trêve  ni  repos,  les  pattes  pendautes; 
((  on  nomme  ce  vol  sur  place,  le  vol  stationnaire  ;  puis  ils  s'abat- 
«  tent  sur  une  Heur  ou  sur  une  feuille  et  s'envolent  de  nouveau 
«  aussi  vite  qu'ils  sont  venus,  pour  recommencer  leur  jeu.  .  .  ») 

L'auteur  des  lignes  ci-dessus  a  fort  bien  vu  que  le  Syrijluis  peut 
se  précipiter  sur  une  feuille  verte  comme  sur  une  fleur  ;  mais  ce 
qu'il  ue  fait  pas  ressortir,  faute  d'avoir  porté  spécialement  sou 
attention  sur  ce  détail,  c'est  que  l'Insecte  plaiie  devant  cette  feuille, 
ou  devant  tout  autre  production  végétale  n'ayant  avec  une  corolle 
florale  aucune  analogie  de  forme  ou  de  couleur,  et  cela  avant  de  s'y 
poser. 

C'est-à-dire  que,  dans  un  grand  nombre  de  cas,  les  Syrphides 
exécutent,  en  face  d'oi»jets  ne  ressemblant  en  rien  à  des  fleurs,  et 
encore  moins  à  de  belles  fleurs,  les  actes  que  l'on  a  interprétés 
comme  des  témoignages  d'admiration. 

Il  suflit,  pour  se  convaincre  delà  réalité  du  fait,  d'examiner  dans 
un  jardin,  et  par  un  beau  temps,  les  allures  des  divers  Syrphides 
que  l'on  rencontre.  J'ai  procédé  de  cette  façon  élémentaire  et  réuni, 
à  ce  sujet,  depuis  plusieurs  années,  un  grand  nombre  de  notes. 
Comme  il  eût  été  fastidieux  de  les  publier  toutes,  j'ai  fait  choix  des 
vingt-neuf  observations  les  plus  intéressantes  et  les  plus  nettes  (|ue 
j'énumère  par  espèces  et  par  dates  ;  l'indication  des  mois  et  des 
jours  servant,  la  plupart  du  temps,  à  bien  préciser  qu'au  moment 
considéré  le  végétal  devant  lequel  avait  lieu  le  vol  plus  ou  moins 
stationnaire  ne  pouvait  porter  de  fleurs  attractives. 

(1)  T.  Il,  pp.  58ii-;i8G,  Paris,  1882.  Le  môme  passaf,^',,  à  quelques  mots  près,  est 
reproduit  par  Maurice  (jirard,  dans  son  Traité  éléinenlaire  d'Lnluiiiolugie,  111, 
p.  1028,  Paris,  1885. 


RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  INSECTES  ET  LES  FLEURS   277 

N'ignorant  nullement  que  certains  Syrphides  mâles,  Eristales, 
Volucelles,  etc.  planent  longtemps  au  dessus  du  point  où  une 
femelle  se  trouve  posée,  j'ai  toujours  pris  soin  de  m'assurer  qu'il  ne 
s'agissait  point  d'une  attraction  semblable. 

Les  cas  cités  ci-après  ne  sont  donc  que  des  exemples.  En  y  con- 
sacrant plus  de  temps,  j'aurais  pu  en  décupler  le  nombre,  tant  le 
phénomène  est  fréquent. 

a.    Syrphus   pyrastri  L. 

I.  (29  juin)  Plane  devant  un  Rosier  non  fleuri  appliqué  contre 
une  muraille,  puisse  précipite  sur  une  feuille  de  ce  Rosier. 

2  (30  juin)  Mêmes  faits. 

H.  (6  juillet)  Plane  d'abord  devant  les  feuilles  d'un  Fraisier  sans 
fleurs  ni  fruits,  puis  devant  la  tige  verte  d'un  Lis  ne  portant  encore 
que  des  boutons  fermés  verts. 

4.  (18  juillet)  Plane  avec  obstination  devant  des  fruits  de  Pavot 
(Papaver  orientale  L.  ),  espèce  fleurissant  en  mai  et,  par  conséquent, 
sans  pétales  depuis  plus  d'un  mois. 

5.  (25  juillet)  Plane  devant  des  feuilles  d'Artichaut,  sans  fleurs. 

6.  (9  août  !  Plane  obstinément  devant  des  feuilles  d'Abricotier  et 
de  Phlox  paniculata  L.,  sans  fleurs. 

7.  (22  août)  Plane  devant  les  feuilles  d'un  Pelargonium  non  fleuri, 
puis  devant  des  fruits  les  uns  verts,  les  autres  rouges,  d'Arum,  et  se 
pose  sur  ceux-ci,  puis  enfin,  plane  devant  des  frondes  de  Fougère 
{Osmunda  regalis  L.)  sur  lesquelles  il  finit  par  se  poser. 

8.  (19  octobre)  Vole  devant  les  feuilles  d'un  Rosier  en  espalier, 
sans  fleurs,  et  se  pose  sur  l'une  d'elles. 

b.  Syrphus  corollae  F. 

9.  (30  mai)  Vole  devant  un  Cerisier  en  espalier,  sans  fleurs  et  à 
fruits  verts.  Le  Diptère  avance  et  recule  en  planant,  puis  se  préci- 
pite sur  la  feuille  en  face  de  laquelle  il  exécutait  son  jeu. 

10.  (16  juin)  Plane  aussi  devant  les  feuilles  d'un  Cerisier  sans 
fleurs,  mais  ces  feuilles  sont  enduites  de  miellée  produite  par  des 
Pucerons. 

II.  (18  juin)  Plane  devant  les  feuilles  vertes  d'un  Phlox  pani- 
culato  L.,  sans  fleurs  ni  boutons,  puis  se  précipite  sur  une  de  ces 
feuilles. 

12.  (30  juin)  Plane  devant  des  feuilles  d'Artichaut  et  des  frondes 
d' Osmunda  regalia  L.,  puis  se  pose  successivement  sur  les  unes  et 
sur  les  autres. 

13.  (30  juin)  Plane  d'abord  devant  des  feuilles  de  Dahlia  sans 


278  F.    PLATEAU 

fleurs,  puis  devant  des  frondes  de  Fougère  Polystichum  Filix-Mas 
Roth.  et  se  pose  successivement  aussi  sur  les  premières  et  sur  les 
secondes. 

14.  (15  juillet)  Plane  longtemps,  en  montant  et  en  descendant, 
devant  les  tiges  et  les  capsules,  les  unes  vertes,  les  autres  déjà 
brunes,  du  Mciandrium  dinrniim  Crép.  La  plante  portait  des  fleurs 
roses  très  voyantes  et  cependant  le  Syrphe  passait  constamment  à 
côté,  comme  si  elles  n'exista:ent  pas. 

15.  (6  août)  Plane  d'abord  devant  des  fleurs  blanches  de  Mathiola 
annua  Sweet.,  les  quitte,  sans  se  poser,  pour  planer  devant  un 
capitule  jaune  de  Dahlia,  quitte  encore  celui-ci  pour  planer  devant 
une  feuille  verte  et  finit  par  se  poser  sur  cette  dernière. 

c.  Syrphus  balteatus  Deg. 

16.  (25  juin)  Plane  devant  les  feuilles  gluantes  de  miellée  déter- 
minée par  des  pucerons,  d'un  Cerisier  en  espalier  sans  fleurs  et  à 
fruits  verts,  puis  se  pose  sur  une  de  ces  feuilles.  C'est  bien  la 
miellée  qui  constitue  ici  la  cause  attractive,  car  j'ai  vu  parfaitement, 
le  27  juin  1899,  un  Siiri>hus  rihesii  L.  sucer  avidement  le  liquide 
sucré.  L'Insecte  se  rendait  de  préférence  aux  creux  situés  le  long 
des  nervures  principales,  la  où  le  dépôt  visqueux  était  accumulé 
en  plus  grande  quantité. 

17.  (30  juin)  Plane  assez  longtemps  devant  des  boutons  fermés  et 
verts  de  Melandrium  diurnum  Crép.  (M.  Sylvestre  Rôhl.)  puis,  seu- 
lement après,  descend  plus  bas  et  plane  devant  quelques  fleurs  de 
la  même  plante. 

18.  (7  juillet)  Plane  successivement  devant  des  feuilles  de  Dahlia, 
sans  fleurs,  et  des  frondes  de  Fougère,  puis  se  pose  sur  une  feuille 
de  Lilas  non  fleuri. 

19.  (12  juillet)  Plane  devant  le  feuillage  d'un  Conifère,  Chamae- 
cyparis  Lawsoniana  Pari,  et  se  pose  sur  celui-ci. 

20.  (16  juillet)  Plane  d'abord  devant  les  nombreuses  fleurs  odo- 
rantes d'un  Jasmin  blanc,  .lasminum  ofjimialc  L.,  puis  passe  de  là  à 
un  Pécher  en  espalier  immédiatement  voisin,  sans  fleurs  ni  fruits, 
ni  miellée,  pour  effectuer  exactement  les  mêmes  actes  devant  les 
feuilles  vertes  de  cet  arbre. 

21.  (18  juillet)  Plane  de  la  façon  la  plus  caractéristique  en  face 
de  feuilles  d'Antirrhinum,  majus  L.  Toutes  les  fleurs  avaient  été 
supprimées  depuis  quinze  jours  et  aucun  Antirrhinum  fleuri  n'exis- 
tait dans  le  voisinage. 


RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  LNSECTES  ET  LES  FLEURS      279 

22.  (21  juillet)  Plane  devant  des  rameaux  de  Vigne- vierge,  Ampé- 
lopsis quinquefolia  Mich.,  sans  fleurs. 

23.  (21  juillet)  Plane  devant  un  pied  d'Osier,  Satix  viminalis  L., 
sans  fleurs. 

24.  (24  juillet)  Plusieurs  individus  planent  devant  des  feuilles 
de  Clematis  Vitalha  L.  et  se  posent  de  temps  en  temps  sur  elles, 
quoique  cette  partie  du  végétal  fût  dépourvue  de  fleurs. 

25.  (19  octobre)  Plane  devant  des  capitules  en  fruit  et  d'un  vert 
brunâtre  de  Succisa  pratensis  Mônch.,  puis  se  pose  sur  une  feuille 
d'un  arbuste  voisin. 

d.   Syrphus  ribesii  L. 

26.  (12  juillet)  Plane  successivement  devant  les  feuilles  d'une 
Spirœa  Douglasii  Hook.,  sans  fleurs,  et  devant  celles  d'un  Rtbes 
nigrum  L.,  sans  fleurs  ni  fruits,  mais  portant  de  la  miellée  de 
pucerons  ;  finit  par  se  poser  sur  un  mur  nu. 

e.  Melanostoma  mellina  L. 

27.  (25  mai)  Plane  devant  un  jeune  pied  de  Fenouil,  Fœniculum 
officinale  Ail.  n'ayant  pas  encore  porté  de  fleurs. 

28.  (27  mai)  Plane  devant  une  plante  de  Rumex  Patientia  L., 
sans  fleurs. 

29.  (17  juin)  Plane  devant  les  feuilles  visqueuses  de  miellée  d'un 
Cerisier  sans  fleurs  et  à  fruits  verts;  se  pose  sur  une  de  ces  feuilles. 

Aucune  de  ces  observations  n'a  été  relatée  de  souvenir,  toutes 
furent  annotées  au  moment  même.  Le  lecteur  qui  les  aura  exami- 
nées, fut  ce  rapidement,  devra  reconnaître  que  le  vol  stationnaire 
prétendument  admiratif  a  souvent  lieu  devant  autre  chose  que  des 
fleurs.  A  cet  égard,  les  résultats  des  expériences  suivantes  sont 
encore  plus  démonstratifs  et  lèvent  tous  les  doutes. 

§  5.  —  MÊME  SUJET  (expériences). 

J'écrivais,  dans  mes  Recherches  expérimentales  sur  la  vision  chez 
les  Arthropodes  (1)  :  «  Tout  le  monde  a  vu  des  Sj^rphes...  planer 
«  devant  des  fleurs.  Si  la  fleur  ou  l'inflorescence  est  dans  une  posi- 
((  tion  convenable,  assez  élevée  au  dessus  du  sol,  si,  par  exemple, 
«  elle  appartient  à  un  végétal  conduit  le  long  d'un  mur,  on  peut, 
«  sans  grande  difficulté,  faire  l'expérience  amusante  qui  suit  :  évi- 
«  tant  d'eflectuer  des  mouvements  brusques,  on  avance  lentement 

(1)  Quatrième  partie,  §  S4,  Mémoires  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  collec- 
tion in-8»,  XLIII,  1888. 


280  F.    PLATEAU 

«  la  main  de  façon  à  interposer,  entre  la  fleur  et  l'Insecte,  un  doigt 
«  maintenu  verticalement.  Le  Diptère  ne  s'aperçoit  pas  de  la  subs- 
((  titution  malgré  la  différence  de  forme  et  souvent  malgré  la  diffé- 
((  rence  de  couleur...  Il  plane  maintenant  devant  le  doigt  et 
«  lorsqu'on  déplace  lentement  celui-ci  de  droite  à  gauche  ou  d'ar- 
«  rière  en  avant,  on  voit  le  Syrphe  se  déplacer  dans  le  même  sens, 
((  toujours  en  planant.  J'ai  réussi  ainsi  à  conduire  certains  individus 
((  à  plus  d'un  mètre  de  leur  position  primitive.  » 

L'expérience  était  curieuse,  démonstrative,  assez  facile  à  répéter, 
cependant  elle  a  passé  inaperçue,  comme  malheureusement  tant 
d'autres. 

J'ai  repris  ce  sujet  et  suis  arrivé  aux  résultats  ci-dessous  aux- 
quels, je  l'espère,  on  fera,  cette  fois,  attention  : 

a.  Le  23  juillet  1898,  des  !>yrphus  corollae  F.  planent  sous  l'om- 
brage de  grands  Pommiers.  Il  ne  peut  être  question  d'attraction 
pour  des  fleurs,  car,  vu  l'époque  de  l'année,  il  n'y  a  plus  de  fleurs  de 
Pommier  et,  dans  l'espace  compris  entre  ces  arbres,  on  n'observe 
que  du  Lierre  sans  fleurs  et  le  sol. 

Tout  en  planant  à  deux  mètres  de  hauteur  environ,  les  Syrphes, 
suivant  leur  habitude  bien  connue,  exécutent  de  temps  en  temps 
un  rapide  crochet  pour  revenir  ensuite  planer  à  peu  près  au  même 
endroit. 

Je  recommence  mon  ancienne  expérience  consistant  à  lever  le 
bras  de  façon  à  amener  soit  un,  soit  deux  doigts  de  la  main  au 
niveau  de  l'Insecte. 

Avec  la  précaution  élémentaire  de  ne  pas  effectuer  de  mouvements 
brusques,  on  peut  ainsi  avancer  la  main  à  une  vingtaine,  quelquefois 
à  une  dizaine  de  centimètres  du  Syrphe  qui  recule  lentement  en 
planant  à  mesure  que  la  main  se  rapproche,  puis  met  ordinaire- 
ment fin  au  phénomène  en  effectuant  un  de  ses  crochets  habituels. 

En  y  mettant  un  peu  de  patience,  on  peut  pousser  les  choses  bien 
plus  loin. 

II.  Le  2o  juin  1899,  quelques  Syrphus  balteatus  Deg.  planent 
tantôt  à  un  mètre,  tantôt  à  deux  mètres  du  sol  sous  les  mômes 
Pommiers. 

Je  glisse  lentement  la  main  sous  l'uu  ou  l'autre  des  individus. 
Sauf  les  crochets  rapides  qu'il  fait  de  temps  à  autre  et  qui  obligent 
à  recommencer  l'expérience,  les  faits  se  passent  comme  suit  :  l'In- 
secte plane  au-dessus  delà  main  en  se  déplaçant  lentement  dans  le 
sens  horizontal  ou   vei'tical  suivant  le  mouvement  lent  aussi  (|u'on 


RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  INSECTES  ET  LES  FLEURS      28i 

effectue  ;  il  se  laisse  ainsi  approcher  à  cinq,  à  quatre,  même  à  un 
seul  centimètre. 

L'expérience  est  répétée  près  de  vingt  fois  dans  l'espace  d'une 
heure  et,  fait  plus  intéressant  encore,  une  des  fois  le  Syrphese  pose 
sur  l'extrémité  (f  un  de  mes  doigs  [Vindex]  et  y  reste  queUiue  temps. 

La  main  était  propre  et  je  n'avais  manié  aucune  substance  sucrée 
ou  autre  pouvant  attirer  un  Insecte. 

Plus  de  dix  fois  j'ai  tâché  de  profiter  de  la  petite  distance  qui 
séparait  ma  main  du  Diptère  pour  capturer  celui-ci  d'un  mouve- 
ment rapide.  Cependant  la  vélocité  de  ces  Insectes  est  telle  qu'ils 
m'échappaient  toujours. 

Dans  ces  conditions,  d'autres  Insectes  eussent  été  effrayés  et 
seraient  partis  au  loin,  mais  la  stupidité  des  Syrphes  est  si  grande 
qu'ils  continuaient  à  planer  dans  le  même  endroit  et  à  laisser 
recommencer  l'expérience  de  la  main  glissée  sous  eux,  comme  si 
rien  n'avait  eu  lieu. 

c.  Le  28  juin  1899,  j'avance  de  nouveau  la  main  sous  un  ^yrphus 
balteatus  planant  à  la  même  place  que  les  précédents.  A  la  qua- 
trième tentative,  le  Diptère  sepose  encore  une  fois  sur  un  de  mes  doigts, 
{te  médius),  ferme  les  ailes  et  reste  sur  ce  support  pendant  environ 
quinze  secondes.  Le  départ  s'effectua  le  plus  naturellement  et  sans 
signe  de  frayeur.  Je  répète  ici  que  la  main  était  propre  et  que  je 
n'avais  touché  aucune  matière  attractive. 

Ces  expériences  démontrent,  ainsi  que  les  observations  du  para- 
graphe précédent,  que  les  Syrphes  planent  devant  des  objets 
quelconques.  Les  essais  suivants  ne  font  que  confirmer  la  chose. 

d.  Le  9  août  1898,  un  Syrphus  balteatus  plane  en  face  de  végétaux. 
J'interpose,  entre  les  plantes  et  l'Insecte,  le  manche  (1)  en  bambou 
brun  foncé  de  mon  filet  à  Lépidoptères.  Le  Syrphe  plane  devant  ce 
corps  qui  ne  ressemble  en  rien  à  un  végétal  vivant  et  s'y  pose. 
L'opération  est  répétée  deux  fois  avec  succès. 

e.  Le  25  juin  1899,  des  Syrphus  balteatus  planant  à  un  ou  deux 
mètres  du  sol,  sous  les  arbres,  je  glisse  horizontalement  la  même 
canne  de  bambou  tantôt  sous  l'un,  tantôt  sous  l'autre  des  individus. 
Chaque  fois  l'Insecte  plane  au  dessus  de  l'extrémité  libre  de  la 
canne  et  finit  par  s'y  poser,  restant  là  assez  longtemps  pour  se 
laisser  examiner.  L'expérience,  répétée  quatre  fois,  réussissait  à 
coup  sur  et  j'aurais  pu  la  renouveler  à  peu  près  aussi  souvent  que 
je  l'aurais  désiré. 

(1)  Vieux  de  vingt  ans  au  moins. 


282  F.    PLATEAU 

/.  6  juillet  1899.  Un  vieux  fauteuil  de  joue  courbé  fait  partie  du 
mobilier  du  jardin  depuis  plusieurs  années;  il  reste  exposé  chaque 
été  à  la  pluie  et  au  soleil  et  n'a  rien  d'attractif. 

Sans  songer  à  provoquer  une  manifestation  quelconque  de  la 
part  d'Insectes,  je  transportais  le  fauteuil  de  la  place  où  j'étais 
précédemment  assis  à  un  autre  endroit  distant  d'environ  quinze 
mètres.  Je  tenais  ce  siège  par  les  bras,  le  haut  du  dossier  devant 
moi  et  à  la  hauteur  des  yeux,  lorsque  j'observai  un  Syrphus  balteatus 
planant  à  quelques  centimètres  au-dessus  du  bord  supérieur  de  ce 
dossier.  Le  Diptère  avait  la  tête  tournée  vers  moi  et  reculait  au  vol 
à  mesure  que  j'avançais.  Enfin,  l'Insecte  se  posa  sur  le  dossier  et 
s'y  tint  quelques  secondes. 

Il  est  à  remarquer  que  je  marchais  d'un  bon  pas  et  n'avais  nulle- 
ment ralenti  mon  allure.  C'est  donc  rapidement  que  le  Syrphe  a 
suivi  à  reculons  le  mouvement  du  fauteuil  et  cela  sur  une  distance 
de  quatre  à  cinq  mètres  au  moins. 

g.  Le  25  juillet  1898,  après  avoir  fait,  à  l'aide  de  la  main,  l'expé- 
rience relatée  plus  haut  sur  un  Syrphus  corollae  F.,  j'emploie  mon 
filet  à  papillons.  Celui-ci,  dont  l'orifice  a  vingt- trois  centimètres  de 
diamètre,  est  en  t/ros  tulle  blanc  (1),  par  conséquent  très  visible  pour 
l'homme. 

Tenant  le  manche  horizontal,  je  glisse  doucement  l'ouverture  du 
filet,  qui  constitue  une  grande  surface  blanche,  sous  un  des  Syrphes. 
La  distance  verticale  entre  cette  ouverture  et  le  Diptère  ne  dépasse 
pas  un  décimètre. 

L'Insecte  continue  à  planer  comme  si  rien  n'avait  été  placé  sous 
lui  ;  puis,  d'un  coup  sec,  je  le  capture.  Cinq  Syrphes  sont  ainsi 
capturés  successivement  en  moins  de  cinq  minutes.  J'aurais  pu 
continuer  jusqu'à  la  suppression  de  tous  les  individus  présents. 

Des  expériences  semblables  donnèrent  des  résultats  identiques 
quelques  jours  plus  tard. 

//.  Le  24  juin  1899,  j'emploie  le  même  procédé  vis  à-vis  de  deux 
Syrphus  balteatus.  Sauf  quelques  crochets  latéraux  qui  font  partie 
de  leurs  allures  ordinaires,  ces  Insectes  planent  encore  une  fois  au- 
dessus  du  filet,  mais,  comme  je  reste  immobile,  ils  viennent,  dans 
chacun  des  essais,  se  poser  finalement  sur  le  cercle  en  fil  de  fer  de 
l'instrument. 

(1)  Depuis  près  de  trente  ans  je  ne  me  sers  jamais  d'autre  tissu  pour  mes 
filets  à  Insectes.  L'habitude  que  l'on  a  de  les  faire  en  gaze  verte  part  d'une  con- 
ception fausse  ;  la  couleur  du  filet  ne  joue  aucun  rôle,  les  mouvements  seuls 
effraient  les  Insectes. 


RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  INSECTES  ET  LES  LEURS        283 

/.  Le  31  juillet  1899,  dans  les  bois  de  Bellein  (1),  des  Syrphus 
ribesii  planent  au  soleil,  à  un  ou  deux  mètres  du  sol,  sous  le  feuil- 
lage des  Chênes. 

J'avance  horizontalement  mon  filet  de  tulle  blanc  sous  un  des 
individus  ;  il  plane  au-dessus  de  l'orifice,  se  déplace  plus  ou  moins 
suivant  le  sens  des  déplacements  du  filet,  puis  finit  par  se  poser 
sur  le  bord  de  celui-ci,  où  il  reste  un  certain  temps. 

Au  grand  étonnement  de  mon  compagnon  de  promenade,  j'obtiens 
le  même  résultat  avec  trois  individus  successifs. 

j.  Le  o  août  1898,  un  Eristalis  fenaj- plane  au  soleil  au-dessus  d'un 
chemin,  effectuant  de  temps  en  temps,  au  vol,  une  courbe  soudaine, 
comme  le  font  ses  congénères. 

Pendant  le  vol  stationnaire,  je  glisse  le  filet  de  tulle  blanc  à  vingt 
centimètres  sous  l'Insecte  ;  il  vient  brusquement  se  poser  sur  le 
bord;  puis  repart  pour  planer.  Je  reste  à  la  même  place,  l'orifice  du 
filet  étant  maintenu  horizontal  ;  le  Diptère  s'y  pose  encore  une 
fois,  etc.  Le  même  fait  .se^  produit  sept  fois  avec  le  même  Eristale. 

Ces  expériences,  dont  il  m'eût  été  aisé  d'allonger  l'énumération, 
sont  donc  faciles  à  effectuer.  Les  naturalistes  qui  se  donneront  la 
peine  minime  de  les  répéter,  comme  je  les  décris,  réussiront  certaine- 
ment et  acquéreront  la  conviction  que  les  Syrphides  peuvent 
planer  devant  des  objets  fort  divers. 

Afin  d'éviter  les  insuccès  et  les  conclusions  erronées  hâtives,  je 
tiens  cependant  à  avertir  le  lecteur  que  les  conditions  atmosphé- 
riques semblent  avoir  une  influence  sur  les  Syrphes.  En  effet,  les 
jours  où  la  température  est  très  élevée  avec  menaces  d'orage, 
l'excitation  de  ces  Insectes  est  telle  qu'ils  décrivent,  au  vol,  des 
crochets  continuels  ne  permettant  aucune  expérience  régulière. 
D'autres  jours,  et  cette  fois  sans  cause  appréciable,  je  ne  parvenais 
non  plus  à  rien  obtenir. 

Il  faut  donc  un  peu  de  patience  et  si  l'on  ne  réussit  pas  une  pre- 
mière fois,  reprendre  les  essais  plus  tard. 

Je  ne  puis  clore  ce  paragraphe  sans  citer  une  observation  de 
P.  Knuth  (2),  qui  se  rattache  évidemment  à  ce  qui  précède. 

Vers  la  fin  de  juillet  1894,  Knuth  se  trouvait  à  Leipzig  dans  une 
station  de  chemin  de  fer  encombrée  de  monde.  Malgré  la  foule,  un 
Syrphus  de  moyenne  taille  planait  tantôt  à  quelque  distance,  tantôt 

(1)  A  20  kilomètres  de  Gand. 

(2)  Knuth.  Kùnstliche  Blumen  und  Syrphuii.  Illustrierte  Zeitschrifl  fur  Ento- 
mologie, III,  Funftes  Heft,  I  Mârz,  p.  "1,  1898.  L'auteur  fait  allusion  à  la  même 
observation  dans  :  Handbuch  den  Blûtenblologie,  I  Band,  p.  212,  Leipzig,  1898. 


284  F.    PLATEAU 

tout  près,  (levaut  des  fleurs  artificielles  garuissant  le  chapeau  de  la 
dame  de  l'auteur.  L'Insecte  se  précipitait  vers  les  fleurs  imitées, 
les  approchait  à  quelques  millimètres,  puis  reculait,  etc.,  suivant 
les  habitudes  des  Syrphides.  Les  deux  voyageurs  ayant  lentement 
atteint  leur  voiture,  le  Diptère  les  accompagna  encore  pendant  un 
certain  temps. 

Avec  son  exactitude  consciencieuse,  Knuth  nous  apprend  que 
les  fleurs  prétendument  admirées  par  le  Syrphe  étaient  d'un  brun 
verdntre  foncé,  présentaient  \ine  surface  mate  veloutée  et  n'émettaient 
aucune  odeur. 

On  a  voulu  tirer  de  cette  observation  un  argument  contre  les 
résultats  généralement  négatifs  de  mes  nombreuses  expériences  à 
l'aide  de  fleurs  artificielles  (1). 

Ne  voit-on  pas,  immédiatement,  après  l'examen  des  faits  exposés 
dans  le  présent  travail,  qu'il  n'y  avait,  dans  le  cas  cité  par  Knuth, 
ni  attraction,  ni  admiration  pour  des  couleurs  vives  faisant  ici 
entièrement  défaut,  mais  simplement  vol  plané  devant  un  objet 
quelconque,  analogue  à  celui  des  Syrphes  planant  devant  mou 
doigt,  un  bâton,  un  filet,  le  dossier  d'un  fauteuil,  une  tige,  une 
feuille  verte,  etc.,  etc. 

Chapitre  III 

CONCLUSIONS 

Il  me  paraît  résulter  du  travail  ci  dessus  que  : 

1"  Le  nombre  des  cas  nettement  décrits  concernant,  de  la  part 
d'Insectes,  de  prétendus  témoignages  d'admiration  pour  la  couleur 
des  fleurs,  est  fort  restreint  et,  sauf  erreur,  se  réduit  à  sept  en  tout, 
sur  des  milliers  d'observations  faites  par  une  série  de  naturalistes. 

2»  Les  seuls  insectes  signalés  sont  des  Diptères  Syrphides,  c'est- 
à-dire  des  Insectes  à  facultés  bornées  inférieures  à  celles  des  Hymé- 
noptères. 

3°  Suivant  mes  observations  personnelles,  les  Syrphides  ofïrent 
régulièrement  leurs  allures  dites  admiratives  devant  des  fleurs  non 
seulement  sans  couleurs  éclatantes,  mais  vertex  ou  verdâtres  et  à 
peu  près  de  la  coloration  du  feuillage. 

4'J  D'après  mes  propres  observations  et  d'après  celles  d'autres 

(1)  Comment  les  (leurs  attirent  les  Insectes,  rinquième  partie.  Bulletins  de. 
l'Amdt'tnie  roydle  de  BclfjitjUP,  :]e  série,  XXXIV,  n"  11,  1897. 


RECHERCHES  SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  L\SECTES  ET  LES  FLEURS      285 

auteurs  dont  les  noms  sont  indiqués  dans  le  texte,  des  visites  sou 
vent  ajjoudantes  de  Syrpliides  ont  été  constatées  sur  les  fleurs 
vertes  ou  verdàtres  de  trente-cinq  espèces  de  plantes  appartenant 
à  viuyt-deux  familles  dilïérentes.  Ces  Diptères  n'ayant  certes  pas 
été  attirés  là  par  des  colorations  vives  complètement  absentes. 

50  Suivant  mes  observations,  les  Syrpliides  planent  fréquem- 
ment devant  des  corps  végétaux  quelconques  autres  que  des  (leurs  : 
feuilles  vertes,  boutons  fermés  et  verts,  fruits  verts,  tiges  vertes  ou 
brunes. 

6"  Mes  expériences  montrent  que  les  Syrphides  effectuent  aussi 
leur  vol  slationnaire  soi-disant  admiratif  devant  des  objets  égale- 
ment quelconques  u'ai/ant  d'analogie  ni  avec  des  fleurs,  ni  même  avec 
des  organes  végétaux  vivants  :  le  doigt  ou  la  main  de  l'expérimen- 
tateur, une  canne,  un  meuble,  un  filet. 

7°  Par  conséquent,  l'admiration  pour  la  couleur  des  fleurs  n'existe 
pas  chez  les  Insectes  (1). 

La  théorie  émise  à  ce  sujet  résulte  de  l'interprétation  erronée  de 
quelques  cas  que  l'on  n'aurait  jamais  considérés  comme  fournissant 
la  preuve  d'un  sens  esthétique  si  l'on  s'était  donné  la  peine  de  cons- 
tater que  les  Insectes  exécutent  les  mêmes  actes  prétendument 
admiratifs  en  face  de  nombreux  objets  ne  ressemblant  à  des  fleurs 
ni  par  la  forme,  ni  par  la  coloration. 


(1)  Voir,  comme  conflriiiation  de  ces  conclusions,  le  travail  que  je  viens  de  pu- 
blier sous  le  titre  :  Expériences  sur  l'attraction  des  Insectes  par  les  étoSes 
colorées  et  les  objets  brillants.  Annales  de  la  Société  enta  ma  logique  de  Belgique, 
XLIV,  n  "  IV,  avril  1900.  Les  deux  Mémoires  se  complètent  l'un  l'autre. 


286 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES 


EMILE    BRUMPT 


INTRODUCTION 

Les  recherches  qui  font  l'objet  de  ce  travail  ont  été  commencées 
en  1897  dans  le  laboratoire  de  Zoologie  expérimentale  de  la  Sor- 
bonne,  dirigé  par  M.  de  Lacaze-Duthiers,  dont  j'avais  alors  l'hon- 
neur d'être  préparateur. 

C'est  une  observation  tout  à  fait  fortuite  qui  me  conduisit  à 
prendre  ce  sujet.  J'eus  l'occasion,  dans  les  premiers  jours  du 
printemps,  de  voir,  parmi  les  animaux  que  j'avais  récoltés  dans 
une  petite  excursion  zoologique  aux  environs  de  Paris,  et  que 
j'élevais  au  laboratoire,  deux  Herpobdelles  accouplées  ;  leur  mode 
de  fécondation  par  la  nouveauté  des  phénomènes  qu'il  présentait, 
me  conduisit  à  faire  des  recherches  bibliographiques.  Je  lus  avec 
le  |)lus  grand  intérêt  le  mémoire  de  Whitman  (3)  et  je  résolus  d'é- 
lucider le  point  capital  laissé  en  suspens  par  le  savant  américain, 
à  savoir,  la  destinée  des  spermatozoïdes  injectés  dans  la  cavité 
générale.  Je  fis  déjà  à  cette  époque  quelques  expériences  d'isole- 
ment, mais,  n'ayant  obtenu  que  peu  de  résultats  je  me  contentai 
de  récolter,  d'observer  et  de  fixer  à  ditïérentes  saisons  un  grand 
nombre  d'Hirudinées.  Mes  recherches  furent  interrompues  durant 
une  année  pendant  laquelle  je  me  bornai  à  recueillir  et  à  observer 
quelques  espèces  algériennes.  Le  3  novembre  1899,  j'instituai  au 
laboratoire  de  Parasitologie  de  la  Faculté  de  Médecine,  où  je  venais 
d'être  nommé  préparateur,  toute  une  série  d'expériences  à  l'abri 
cette  fois  des  causes  d'erreur  qui  m'avaient  donné  des  résultats 
contradictoires  au  début  de  mes  recherches,  et  je  me  mis  à  utiliser 
les  matériaux  que  j'avais  fixés.  Grâce  à  la  libéralité  de  mon  maître, 
M.  le  professeur  R.  Blanchard,  qui  lue  conlia  la  riche  collection 
d'Hirudinées  qu'il  possède,  je  pus  étendre  mes  études  compa- 
ratives. 

Ayant  été  devancé  dans  le  groupe  des  Herpobdellides  par  le 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  287 

docteur  Brandes  de  Halle  (juillet  1899)  et  dans  le  groupe  des  Glos- 
sosiphonides  par  le  professeur  Kovalevsky,  de  Saint-Pétersbourg 
(octobre  1899),  je  portai  plus  particulièrement  mon  attention  sur 
le  groupe  des  Ichthyobdellides,  et  c'est  surtout  chez  ces  animaux 
que  j'ai  obtenu,  quant  à  la  reproduction,  des  résultats  tout  à  fait 
nouveaux. 

J'espérais  donner  à  ce  travail  une  extension  un  peu  plus  grande 
en  faisant  une  étude  d'ensemble  sur  le  mode  de  formation  et  le 
rôle  joué  par  le  spermatophore  dans  la  série  animale;  j'aurai  voulu 
élucider  également  quelques  points  histologiques,  étudier  en  par- 
ticulier de  très  près  le  mode  de  sécrétion  du  cocon  sur  lequel  je  ne 
pourrai  donner  que  des  résultats  encore  incomplets.  Je  laisse  avec 
un  grand  regret  ces  points  en  suspens  pour  partir  dans  l'Afrique 
équatoriale  assurer  le  service  de  santé  de  la  mission  du  Bourg  de 
Bo/as.  Les  récoltes  zoologiques  que  je  compte  faire  pendant  ce 
voyage  qui  doit  durer  plus  d'une  année,  me  permettront  d'étendre 
nos  connaissances  sur  le  groupe  si  peu  étudié  encore  des  Hiru- 
dinées  et  m'excuseront  des  nombreuses  lacunes  que  présente  cet 
ouvrage. 

Depuis  quelques  années,  un  certain  nombre  de  travaux  ont  été 
publiés  sur  un  mode  de  reproduction  très  curieux  des  Hirudinées 
dépourvues  de  pénis  (1),  je  veux  parler  de  la  fécondation  par 
injection  hypodermique  des  éléments  fécondateurs.  Les  sperma- 
tozoïdes ainsi  injectés  peuvent,  dans  le  cas  le  plus  simple,  tomber 
dans  les  lacunes  cœlomiques  et  de  là  atteindre  plus  ou  moins  direc- 
tement l'ovaire,  ou  bien,  et  c'est  le  cas  le  plus  général,  suivre  un 
trajet  conjonctif  bien  délimité  qui  les  conduit  directement  à  ce 
même  organe.  Entre  ces  deux  types  extrêmes  prennent  place  un 
grand  nombre  de  types  intermédiaires  qui  établissent  une  tran- 
sition parfaite  et  insensible. 

Pour  mieux  faire  comprendre  le  mécanisme  de  cette  fécondation 
et  les  différents  modes  qu'elle  présente,  je  commencerai  parfaire 
un  exposé  des  organes  sexuels  et  des  produits  de  leur  activité, 
passant  ensuite  à  un  autre  ordre  d'idées,  nous  envisagerons  le  sort 

(1)  Les  Gnathobdellides  possèdent  toutes  un  pénis,  les  Herpobdelles  et  les 
Trochètes  en  sont  dépourvues.  Parmi  les  Rhynchobdellides,  seules  les  Lophob- 
dellides  (Lop/(o/*de//a  Poirier  et  Rochebrune,  Pseudo-branchellion  Apxthy],  et 
l'Heiniclepsis  tesselata  (0.  F.  Mùller),  en  ont  un  et  font  exception. 


288  É.    BRUMPT 

réservé  aux  spermatozoïdes  injectés  dans  le  système  lacunaire,  et 
dont  un  si  faible  nombre  atteint,  en  général,  l'ovaire,  nous  verrons 
quels  ennemis  ils  ont  à  combattre  et  pour  cela  nous  étudierons  les 
éléments  ligures  de  la  cavité  générale,  ainsi  que  les  organes 
ciliés  ou  phagocytaires  ;  nous  verrons  ensuite  de  quelle  façon  ils 
luttent  contre  ces  ennemis  et  arrivent  définitivement  jusqu'aux 
œufs  qu'ils  fécondent. 

Les  quelques  faits  que  je  viens  de  résumer  justifieront  le  plan 
que  nous  allons  suivre. 

Avant  d'exposer  en  détail  les  ditïérents  chapitres  de  ce  travail, 
j'adresse  mes  plus  vifs  et  mes  plus  sincères  remercîments  à  mon 
maître.  M,  le  professeur  R.  Blanchard,  qui.  par  sa  bienveillance  à 
mon  égard  et  sa  profonde  connaissance  des  langues  étrangères,  m'a 
permis  de  mener  ra|)idement  mon  travail  dans  des  conditions 
exceptionnelles;  à  mon  Président  de  thèse,  M.  le  professeur  Y.  De- 
lage.  Président  de  la  Société  Zoologique  de  France,  qui,  par  ses 
savantes  argumentations,  m'a  souvent  influencé  dans  les  conclu- 
sions de  mon  travail.  Enfin,  qu'il  me  soit  i)ermis  de  remercier 
M.  le  DrRacovitza  pour  les  excellents  conseils  de  zoologie  générale 
qu'il  m'a  donnés  quand  j'avais  le  plaisir  de  travailler  dans  la  même 
salle  que  lui  à  la  Sorbonne;  M.  le  D^'  Guiart,  pour  les  récoltes  qu'il 
avait  effectuées  à  mon  intention  à  Roscotî,  et  tout  particulière- 
ment aussi  mon  excellent  collègue  J.  Jumentié,  qui,  pour  me  per- 
mettre de  finir  mon  travail  à  temps,  m'a  exécuté  un  bon  nombre 
des  dessins  qui  se  trouvent  dans  cette  thèse. 


CHAPITRE  PREMIER 
Historique.  —  Synonymie.  —  Méthodes. 

HlSTORIilUE 

C'est  en  1844,  pour  la  première  fois,  que  Fritz  Muller  décrivit 
avec  exactitude  les  sperraalophores  des  llirudinées  ;  il  les  observa 
fixés  sur  différentes  parties  du  corps  de  Glussosiphonia  complanaïa. 
Ces  corps  avaient  déjà  été  entrevus  quelques  années  aupaiavant 
chez  Pisckola  geometra,  par  Léo  et  Brightwell,  mais  ces  auteurs 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  289 

étaient  loin  d'en  comprendre  la  véritable  nature.  En  1849  Leydig  (1) 
donna  une  figure  représentant  très  inexactement  un  spermatophore 
de  Piscicola  geowetra.  I.  lijima,  en  1882,  découvrit  ceux  d'Herpobdella 
fixés  en  différents  points  du  corps  et  l'injectiou  de  sperme  à  une 
grande  profondeur  sous  les  téguments,  mais,  persuadé  que  la  iecon- 
dation  se  produisait  par  accotement  des  orifices  génitaux,  il  se  con- 
tenta de  signaler  ces  phénomènes  comme  le  résultat  d'une  copu- 
lation anormale  ou  manquée.  Il  faut  arriver  en  1890  pour  voir  avec 
Whitman  (3)  le  rôle  important  joué  par  le  spermatophore,  sinon 
élucidé  complètement,  tout  au  moins  compris.  Ses  études  ont  porté 
sur  une  Glossosiphonide.  Placobdella  plana  ;  les  spermatozoïdes  sont 
injectés  dans  les  lacunes  cœlomiques  et  cet  auteur  pense  qu'ils 
n'ont  plus  alors  qu'un  bien  faible  effort  à  faire  pour  atteindre 
l'ovaire.  C'est  le  point  qu'il  restait  à  résoudre.  Malgré  l'intérêt  que 
présentait  un  pareil  problème,  c'est  en  1899  seulement  que,  pres- 
que simultanément,  deux  savants  étrangers  en  donnèrent  la 
solution.  Au  mois  de  juillet,  le  docteur  Brandes  (1)  publie  ses 
études  sur  l'accouplement  û'Herpobdella,  et  il  décrit  chez  cet  animal 
le  passage  des  spermatozoïdes  à  travers  les  parois  de  l'ovaire.  Au 
mois  d'octobre  de  la  même  année,  le  professeur  Kovalevsky  décrit 
chez  Placobdella  catenigera,  la  fécondation  par  voie  hypodermique. 
Il  constate  non  seulement  le  passage  des  spermatozoïdes  à  travers 
les  parois  de  l'ovaire,  mais  encore  leur  absorption  par  les  cellules 
des  organes  ciliés  ou  phagocytaires.  Dans  un  travail  plus  récent 
encore  (11),  il  étudie  chez  Helobdella  algira.,  les  phénomènes  qui 
accompagnent  la  fécondation ,  mais  moins  heureux  que  chez 
Placobdella,  il  n'a  pas  vu  la  pénétration  des  spermatozoïdes  dans 
l'ovaire  et  pense  que  la  fécondation  se  fait  peut-être  par  un  autre 
procédé.  Nous  aurons  l'occasion  de  parler  souvent  de  ces  différents 
auteurs  dans  les  chapitres  suivants. 

SYNONYMIE. 

Peu  de  groupes  ont  été  aussi  peu  remaniés  par  la  systématique 
que  celui  des  Ilirudinées.  Presque  tous  les  auteurs  ayant  publié 
des  recherches  anatomiques  sur  ces  Vers,  ont  adopté  la  classifi- 
cation donnée  dans  la  monographie  de  Moquin-Tandon  qui  laisse 
à  désirer  à  bien  des  égards.   Il  est  inutile  d'insister  sur  l'intérêt 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  VM).  xui.  —  19 


290  É.    BRUMPT 

que  présente  une  nomenclature  zoologique  rigoureuse,  c'est  un 
point  de  départ  capital  en  l'absence  duquel  beaucoup  de  travaux 
doivent  souvent  une  grande  obscurité. 

Deux  auteurs  se  sont  efforcés  de  mettre  en  ordre  la  systématique 
desHirudinées,  et,  il  faut  avouer  qu'avec  les  documents  épars  qu'il 
a  fallu  rassembler  pour  une  tâche  aussi  ingrate,  ce  n'était  pas  un 
petit  travail.  C'est,  d'une  part,  le  Professeur  R.  Blanchard,  pour  le 
groupe  si  vaste  des  Gnathobdellides  et  des  Glossosiphonides,  et, 
d'autre  part,  Johansson  pour  les  Ichthyobdellides.  C'est  dans  les 
ouvrages  de  ces  auteurs  que  nous  avons  extrait  la  synonymie  des 
diverses  espèces  signalées  ci-dessous. 

Nos  études  ont  porté  sur  les  espèces  suivantes  : 

1»  Herpobdellidae. 

Herpobdella  atomaria  (Caréna,  18!20).  =  Hirudo  atomaria  Caréna, 
1820.  —  Nepli élis  atomaria  Moquin-Tandon,  1826.  —  Nepkelis  elegans 
Milne-Edwards,  1842.  —  Nephelis  octulata,  var.  n.  atomaria  Moquin- 
Tandon,  1846.  —  N.  reticulata  Malm,  18()0. 

Herpobdella  octocula  (Linné,  1758).  =  Hirudo  octoculata 
Bergmann  (partim),  1757  ;  Linné  (partim),  1758.  —  H.  vulgaris  0.  F^ 
Millier  (partim),  1774;  Caréna,  1820.  —  ErpobdcUa  vulgaris  de 
Blainville  (partim),  in  Lamarck,  1818  (nec  Délie  Chiage,  1823;  nec 
Verany,  1846).  —  Nephelis  tesselata  Savigny  (partim),  1820.  —  N. 
testacea  Savigny,  1820  ;  De  Filippi,  1837.  N.  tessulata  Risso  (partim), 
1826.  —  N.  vulgaris  Moquin-Tandon  (partim),  1826  ;  De  Filippi 
(partim),  1837. —  Hirudo  (Erpobdella)  vulgaris  de  Blainville  (partim), 
1827. —  Nephelis  octoculata  Moquin-Tandon  (partim),  1846. 

Trocheta  suBvmiDis  Dutrochet,  1817.  =  Trochetia  suboiridis 
Lamarck,  1818.  —  Nephelis  gigas  Moquin-Tandon,  1826.  —  N. 
Trochetia  Moquin-Tandon,  1826.  —  Hirudo  [Geobdella]  Trochetii  de 
Blainville,    1827.    —  Geobdella    Trochetii  de    Blainville,    1828.   — 

?  Trocheta  cylindrica  Ôrley,  1886.  —  Nephelis  Trocheta  Ajjàthy, 
1888. 

2°  Glossosiphonidae. 

Glossosiphonia  complanata  (Linné,  1758).  =  Hirudo  se.ioculata 
Bergmann,  1757.  —  H.  complanata  Linn(\  1758.  —  H.  crenata 
Kii'by,  1795.  —  //.  crmata  Pennant,  1812.  —  (ilossiphonia  tuber- 
culata  Johnson,  1816.  —  Glossopora  tuberculata  Johnson,  1817.  — 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  291 

ErpobdeUa  complanata  de  Blainville,  in  Lamark,  1818.  —  Clepsine 
complanata  Savigny,  1820.  —  (ilossobdella  complanata  de  Blainville, 
1827.  —  Clepsina  complanala  de  Pilippi,  1837.  —  Glossiphonia  sexo- 
culata  Moquin-Tandon,  1846.  —  Clepsine  concolor  Apathy,  1888.  — 
Glossosiphonia  complanata  H.  Blanchard,  1894. 

Glossosiphonia  HETEROCLiTA  (Linné,  1161).  =  Hirudo  heteroclita 
Linné,  1761.  —  H.  hfialina  0.  F.  Mûller,  1776.  —  H.  trioculata 
Caréna,  1823.  —  Clepsine  hi/aHna  Moquin-Tandon,  1826.  —  Ci 
Carenae  Moquin-Tandon,  1826.  —  Glossobdella  hiialinade  Blainville, 
1827.  —  Gl.  Carenae  de  Blainville,  1827.  —  Clepsina  Carenae  De 
Filippi,  1839.  —  Glossiphonia  Carenae  Moquin-Tandon,  1846.  — 
Clepsine  papillosa  Grube,  1850.  —  Glossosiphonia  heteroclita  R.  Blan- 
chard, 1894. 

Helobdella  algira  (Moquin-Tandon,  1846).  =  Glossiphonia 
algira  Moquin-Tandon,  1846.  —  Batracobdella  Latastii  G.  Viguier, 
1879.  —  Helobdella  ah  lira  R.  Blanchard,  1896;  Kovalevsky,  1900. 

Helobdella  stagnalis  (Linné,  1758).  =  Hirudo  bioculata  Berg- 
mann,  1757;  Caréna,  1820.  —  //.  stagnalis  Linné,  1758.  —  Clepsina 
bioculata  De  Filippi,  1837.  —  Clepsine  Filippi  Polonio,  1863.  —  Cl. 
mridissima  Picagiia,  1877.  —  Glossiphonia  bioculata  Ninni,  1889.  — 
Helobdella  stagnalis  R.  Blanchard,  1896. 

Placobdella  catenigera  (Moquin  Tandon,  1846).  =^  Glossiphonia 
catenigera  Moquin-Tandon,  1846.  —  Clepsine  costata  Fr.  MuUer, 
1846.  -  Hœmcnteria  costata  F.  De  Filippi,  1849.  —  Clepsine  cateni- 
gera Diesing,  1850.  —  Placobdella  catenigera  R.   Blanchaj-d,  1893. 

Placobdella  plana  (C.  0.  VVhitman,  1889).  =  Clepsine  plana 
Wliitman,  1889. 

LiosTOMUM  C0CCINEUM  (Wagler,  1831).  =  Hsementeria  ofjicinalis 
de  Filippi,  1849.  —  //.  mexicana  de  Filippi,  1849.  —  Glossiphonia 
granulosa  Jimenez,  1865.  —  Hivmenteria  officinalis  R.  Blanchard, 
1892-1897,  —  Liostomum  coccineum  R.  Rlanchard,  1899. 

Hemiglepsis  marginata  (0.  F.  Millier,  1774).  =  Hirudo  marginata 
0.  F.  Millier,  1774.  —  H.  variegata  Braun,  1805.  —  H.  cephalota 
Caréna,  1820.  —  H.  oscillatoria  Boudon  de  Saint- Amans,  1825.  — 
Piscicola  marginata  Moquin-Tandon  (pro  parte),  1826.  —  Glossob- 
della cephalota  de  Blainville,  1827.  —  fohtht/obdella  marginata  ila 
Blainville,  1828.  —  f.  cephalota  de  Blainville,  Dict.  des  se.  nat., 
Atlas   pi.  XXXVIl  des    Entoinozoaires,   1816-1830.  —  Hœmocharis 


292  É.    BRUMPT 

marginata  de  Filippi,  1837.  —  Clepsme  marginata  F.  Mùller,  1844.  — 
Glosisiphonia  marginata  Moquin-Tandon.  —  Hemiclepsis  marginata 
Vejdovsky,  1883.  — 

Hemiclepsis  tesselata  (0.  F.  MûUer,  llli).^^  Hirudo  tesaulata 
0.  F.  Millier,  1774.  —  Clepsine  orientalis  de  Filipi)i,  1865.  —  ?  C. 
Leuckarti  de  Filippi,  1865.  —  Glossiphonia  tesselata  R.  Blanchard, 
1892.  —  Clepsine  tessulata  Brandes,  1900. 

3°    ICHTHYOBDELLIDAE. 

Platybdella  soLEAE(Kroyer, avant  1860).=  Piscicola  soleœ  Krôyer, 
in  Malm.  —  Platubdella  soleae  Malm,  1860.  —  Hemibdella  soleae  Van 
Beneden  et  Hesse,  1883. 

Platybdella  scorpii  (Fabricius.  avant  1850).  =  Hirudo  piscium 
Fabricius.  —  Hirudo  scorpii  Fabricius.  —  Ichtkyobdella  versipellis 
Diesing,  1860.  —  Platybdella  scorpii  Malm,  1860. 

Pontobi)ELLamuricata(  Linné, 1758).  =//miriomMnm/o  Linné, 1758. 
—  H.  Blochii  Braun,  1805.  —  Pontobdella  spinulosa  Leach,  1815.  — 
P.  verrucata  Leach,  1815.  — P.  areolata  Leach,  1815.  — P.  muricata 
Laniarck,  1818.  —  A Ibione  muricata  Sawigny,  1820.  —  A.  verrucata 
Savigny,  1820.  —  .1.  areolata  Moquin-Tandon,  1826.  —  Pontobdella 
lœvis  de  Blainville,  1828. 

Piscicola  geometua  (Linné,  1758).  =  Hirudo  piscium  Berg- 
mann,  1757.  —  H.  geometra  Linné,  1758.  —  H.  galearia  Braun, 
1805.  —  Piscicola  piscium  Lamarck,  1818.  —  Hcemocliaris  piscium 
Savigny,  1820.  —  Piscicola  geometra  Moquin-Tandon,  1826.  — 
Ichtliyobdclla  geometra  de  Blainville,  1828.  —  Piscicola  geometrica 
Leydig,  1849.  —  P.  perspicax  Olsson,  1893.  —  P.  lippa  Olsson.  — 

Trachelobdella  PUNCTATA(Van  Beneden  et  Hesse,  1863).  =  Cal- 
liobdella punctataYan  Beneden  et  Hesse,  1863. —  Callobdella  punctata 
R.  Blanchard,  1894.  —  Trachelobdella  punctata  R.  Blanchard,  1894. 

-Trachelobdella  lubrica  (Grube,  1840).  =  Pontobdella  lubrica 
Grube,  1840.  —  ?  P.  campanulata  Dalyell,  1851.  —  P.  oligothela 
Schrnarda,  1861.  —  Scorpœnobdella  elegans  Saint-Louj),  1886.  — 
Calliobdella  nigra  A\yà{\\y ,  1888.  —  Callobdella  lubrica  R.  Blanchard, 
1894.  —  Trachelobdella  lubrica  R.  Blanchard,  1894. 

Trachelobdella  lophii  (Van  Beneden  et  Hesse,  1863).  =  Calliob- 
della  lophii  Van  Beneden  et  Hesse,  1863.  —  Piscicola  lophii  Levinsen, 
1884. —  CaUobdella  lophii  R.  Blanchard,  1894. —  Trachelobdella  lophii 
R.  Blanchard,  1894. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  293 

Trachelobdella  nodulifera  (Malm),  1860.  =  Piscicola  nodulifera 
Malm,  1863.  —  P.  crassicauda  Malm,  1860.  —  P.  suhfaciata  Malm, 
1860.  —  P.  gracilis  Malm,  1860.  — 

Cystobranchus  respirans  (Troschel,  1830).  =  Piscicola  respirons 
Troschel,  1850.  —  Ichthiohdella  stellata  Kollar,  in  Diesing,  1850.  — 
IchthijobdeUa  stellata  Kollar,  in  Diesing,  1858.  —  Cystobranchus 
Troscheli  Diesing,  1858.  — 

Cystobranchus  fasciatus  (Kollar,  1842).  =  Piscicola  fasciata 
Kollar.  1842.  —  Ichthiohdella  fasciata  Diesing,  1850. 

Cystobranchus  mammillatus  (Malm,  1860).  =  Platybdella  mam- 
millata  Malm,  1860.  — 

Branchellion  torpedinis  (Savigny,  1820).  =  BranchelUôn  Orbi- 
niensis  de  Quatrefages,  1852.  —  Branchiobdella  Rudolphii  Polonio, 
1863.  —  Branchellion  Rhombi  Van  Beneden  et  Hesse,  1863.  — 

Acanthobdella  PELEDiNA(Grul)e,  1851).  =  .4.  peledina  Kovalevsky. 

MÉTHODES 

Nous  nous  sommes  servi  presque  exclusivement  du  sublimé 
acétique  à  5  ou  10%,  à  froid  ou  à  chaud.  Ce  liquide  bouillant 
donne  d'excellentes  fixations  ;  pour  l'utiliser  à  froid,  nos  animaux 
anesthésiés  au  préalable  par  l'eau  de  Seltz  et  maintenus  sur  une 
cuvette  à  fond  de  liège  à  l'aide  de  deux  épingles,  étaient  fixés  su- 
perficiellement d'abord  par  le  sublimé  froid,  puis,  coupés  en 
morceaux.  L'anesthésie,  à  l'aide  de  l'eau  de  Seltz,  préconisée  par 
B.  Lee,  donne  d'excellents  résultats  et  permet  aux  animaux  de 
revenir  à  eux  quand  on  les  met  dans  de  l'eau  pure.  Orâce  à  cette 
anesthésie  rapide  et  facile  à  employer,  j'ai  réussi  à  fixer  un  nombre 
considérable  d'Herpobdelles  accouplées  ou  entrain  de  déposer  leur 
cocon.  C'est  un  procédé  commode  et  très  recommandable. 

Les  colorations  des  coupes  ont  été  faites  à  l'aide  de  l'héma- 
toxyline  de  Bôhmer  et  de  l'acide  picrique;  nous  avons  aussi 
employé  l'hématoxyline  au  fer,  le  carmin  et  diverses  couleurs 
d'aniline,  mais  nous  nous  sommes  tenus  généralement  au  premier 
procédé  qui  a  toujours  donné  des  résultats  très  satisfaisants. 

Les  dissections  ont  été  faites  sous  la  loupe  stéréoscopique  de 
Zeiss  qui,  dans  ce  genre  de  travail,  donne  des  résultats  vraiment 
remarquables. 


294  É.    BRUMPT 

CHAPITRE  II. 
Organes  génitaux  mâles. 


DESCRIPTION    ANATOMIQUE. 

Ces  organes  sont  constitués  sur  un  type  très  uniforme,  ils  ne 
présentent  entre  eux,  pour  la  série  des  espèces,  que  des  diffé- 
rences de  détail  que  nous  signalerons  successivement,  étant  donnée 
leur  grande  importance  pour  expliquer  différentes  particularités 
de  la  reproduction. 

Herpobdellides.— L'espèce  la  plus  vulgaire,  Herpobdella  atomaria, 
nous  servira  de  type.  Les  testicules  extrêmement  nombreux  sont 
accumulés  dans  la  moitié  postérieure  du  corps,  ils  sont  de  très 
pelit  volume,  arrondis,  quelquefois  en  forme  de  tubes  toitueux.  Ils 
sont  disséminés  dans  le  parenchyme  (fig.  1)  et  se  jettent  par  l'inter- 
médiaire de  tubes  élroits,  difficiles  à  voir  sur  les  coupes,  dans  le 
canal  déférent  commun  entièrement  inclus  dans  les  tissus.  Le 
canal  augmente  progressivement  de  volume  et  se  replie  un  grand 
nombre  de  fois,  en  particulier  au-dessous  du  clitellum  où  ses  anses 
remplies  de  sperme  sont  bien  faciles  à  reconnaître  de  l'extérieur. 
Arrivé  au  niveau  de  l'orifice  mâle  il  diminue  lapidement  de 
volume,  continue  son  trajet  en  avant  puis  revient  en  arrière  |)oui- 
se  jeter  dans  une  partie  renflée,  musculeuse,  la  jiortion  terminale, 
qui,  en  se  soudant  avec  son  homologue  de  l'auli'e  cott',  donne  une 
por'lion  commune  à  l'exti'émité  de  laquelle  se  trouve  l'orifice  mâle. 

Les  organes  d'Herpobdclla  octuculaia  et  de  Trocheta  subciridis  sont 
construits  sur  un  type  idenlique. 

Glossosiphonides.  —  Ces  animaux  piésentent  une  siruclure  très 
uniforme.  Che/.  Glosaoï^iphonia  œmplanald  on  liouve  dix  paires  de 
testicules,  la  première  paire  est  placée  dans  le  Xlll*  somite,  c'est- 
à-dire  dans  le  segment  qui  suit  celui  qui  porte  l'orifice  femelle. 
Les  neuf  autres  paires  sont  placées  en  ari-ière,  occupant  chacune 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


295 


les  deux  derniers  anneaux  de  chaque  somite  dans  la  région  sto- 
macale ,  c'est-à-dire 
qu'elles  sont  placées  /  /  »  1 1/>\ 
entre  les  cœcums  de 
l'estomac  qui,  eux, 
n'occupent  que  le 
premier  anneau  de 
chaque  segment.  El- 
les continent,  en  ou- 
tre, en  avant,  aux 
organes  phagocytai - 
res  du  même  seg- 
ment qu'elles,  et  en 
arrière  à  ceux  du 
segment  suivant 
dont  elles  sont  sou- 
vent séparées  par 
des  lacunes  ccelorai- 
ques.  Dans  la  région 
intestinale,  les  testi- 
cules sont  placés  au- 
dessous  des  cœcums 
instestinaux. 

Le  volume  des  tes- 
ticules est  constant 
chez  l'animal  adulte, 
mais  suivant  la 
quantité  de  spermo- 
sphères  qu'ils  ren- 
ferment, ils  sont  plus 
ou  moins  apparents; 
au  moment  de  la  re- 
production ils  sont 
d'un  blanc  mat  qui 
tranche  sur  la  trans- 
lucidité   des    tissus 

environnants.    Ces 

organes  vident  leur 


Fii,-.  1.  _  Coupe  sagittale  d'HcrpobdeUa  atomaria 
pratiquée  dans  la  région  postciitellienne  ;  ce,  canal 
éjaculateur  i^t  sp,  faisceaux  de  spermatozoïdes  ; 
oc,  organe  cilié  ou  phagocytaire  ;  t,  testicules  creu- 
sés dans  le  tissu  conjonctif  ;  tb.  tissu  bothryoïdal  ; 
vco,  vésicule  sanguine  contractile. 


296  É.    BRUMPT 

contenu  par  l'intermédiaire  de  courts  canaux  efïérents  placés  au- 
dessus  d'eux  dans  les  canaux  déférents  communs  qui,  cheminant 
entre  les  muscles  longitudinaux,  s'étendent  depuis  la  dernière  paire 
de  testicules  jusqu'à  la  hauteur  de  l'orifice  mâle,  ils  quittent  alors 
les  tissus  du  corps  pour  devenir  libres  dans  la  lacune  médiane 
ventrale  et  prennent  le  nom  de  canaux  éjaculateurs.  Ces  canaux 
qui,  dans  certains  cas,  peuvent  atteindre  deux  fois  la  longueur  de 
l'animal  au  repos  sont  obligés  de  se  replier  et  occupent  les  diverti- 
cules  lacunaires  placés  au-dessous  des  cœcums  digestifs.  On  aper- 
çoit très  facilement  cette  disposition,  par  transparence,  chez  l'ani- 
mal vivant,  on  les  voit  se  déplacer  plus  ou  moins,  suivant  les  mou- 
vements du  Ver.  On  peut  distinguer  aux  canaux  éjaculateurs 
quatre  portions  bien  distinctes,  sinon  à  un  examen  externe,  tout 
au  moins  par  l'étude  de  la  structure  histologique,  et,  des  fonctions 
différentes  qu'elles  remplissent.  La  première  partie,  longue  et  ren- 
flée au  moment  de  la  reproduction,  sert  à  l'accumulation  du  sperme 
sécrété,  c'est  le  réservoir  séminal,  la  seconde  portion  est  beaucoup 
plus  courte,  elle  n'est  pas  distincte  extérieurement  de  la  précédente 
et  ne  renferme  jamais  de  spermatozoïdes  ;  elle  constitue  la  portion 
glandulaire,  la  lumière  du  canalqui  la  traverse  est  très  étroite, 
elle  se  continue  par  une  masse  renflée  musculeuse,  dont  elle  est 
séparée  par  un  étranglement  très  net,  qui  par  sa  position  mérite  le 
nom  de  portion  terminale.  Enfin,  les  deux  portions  terminales 
symétriques  en  se  réunissant  forment  la  portion  commune,  peu 
développée  chez  Glos^osiphonia  complanata,  se  terminant  par  une 
petite  papille  surmontée  de  l'orifice  mâle  qui  débouche  au  fond 
d'une  très  légère  dépression  épidermique. 

Les  différentes  Glossosiphonides  sont  toutes  conformées  sur  un 
type  voisin,  notons  cependant  que  la  différenciation  du  réservoir 
spermatique  est  généralement  beaucoup  plus  considérable.  Le 
nombre  de  testicules  est  variable,  dans  certaines  espèces  (G. 
heterolita, Helobdella  staynalis,  Hemidepùs  marginata,  etc.)  il  descend 
à  six.  Les  canaux  etîérents,  et  le  canal  déférent  commun  dans  sa 
partie  initiale,  présentent  toujours  les  mêmes  caractères,  ils  ont  un 
parcours  intra-tégumentaire.  Les  canaux  éjaculateurs  sont  très 
longs  chez  Ilemiclcpsis  marginata  et  Hemiclcpnn  leaselata  mais,  |)ar 
contre,  leur  longueur  se  l'éduit  considérablement  chez  //.  algira. 
If.  stagnalis  et  G.  heAeroclita,  en  même  temps,  leur  largeur  devient 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINEES 


297 


plus  grande  et  le  réservoir  séminal  devient  facile  à  limiter  extérieu- 
rement. Chez  (;.  heterodita  par  exemple  (fig.  2),  il  est  très  facile  de 
voir  les  relations  de  ces  différents  organes,  il  suffit  de  fixer  par  la 
liqueur  de  Perenyi,  ou  encore  l'acide  nitrique  à  5  o/o,  un  exemplaire 


Fig.  2.  —  Organes  génitaux  de  Glossosiplionia  heterodita  ;  cdc,  canal  déférent 
commun  (il  a  été  représenté  beaucoup  plus  gros  qu'il  n'est  en  réalité);  cef, 
canal  efférent  ;  oc,  organe  phagocytaire;  oi\  sacs  ovariens  ;  p,  portion  terminale  : 
pg,  portion  glandulaire  ;  ce,  réservoir  séminal  avec  faisceaux  de  spermato- 
zoïdes ;  t,  testicule. 

placé  entre  deux  lames,  les  tissus  du  corps  déjà  transparents  le 
deviennent  encore  davantcige  et  tous  les  organes,  y  compris  les 
pavillons  des  organes  phagoeytaires,  deviennent  visibles.  On  peut 
voir  sur  la  figure  ci-jointe  les  différentes  parties  décrites  ci-dessus 
avec  leurs  rapports  respectifs.  Le  réservoir  séminal  est  rempli  de 
gros  faisceaux  de  spermatozoïdes  qui  lui  donnent  un  aspect  tout 
à  fait  caractéristique,  la  lumière  du  canal  de  la  portion  glandulaire 
est  obstruée  par  une  sécrétion  granuleuse  hyaline  qui  empêche  le 
sperme  d'aller  au-delà. 


298 


E.    BRUMPT 


La  saillie  sur  laquelle  s'ouvre  l'orifice  mâle  est  toujours  rudi- 
mentaire,  cependant  chez  IL  tesselata,  elle  acquiert  des  proportions 
assez  considérables  pour  mériter  le  nom  de  pénis,  l'invagination 
épidermique  qui  l'entoure,  homologue  de  la  bourse  de  la  verge  des 
Gnathobdelles,  sert  à  idenlilier  cette  dernière  avec  la  bourse  des 
Ichthyobdellides. 

Ichthyobdellides. —  Nous  prendrons  pour  type  IHsckola  geomctra. 

Les  testicules,  au  nombre  de 
six  paires,  sont  placés  segmen- 
tairement  ;  le  canal  déférent 
commun  quitte  les  téguments 
au  niveau  de  la  première  paire 
de  testicules  et  devient  libre 
dans  la  cavité  générale  ;  le  canal 
éjaculateur  qui  lui  fait  suite, 
par  sa  grande  fragilité,  est 
d'une  dissection  très  délicate, 
mais  on  peut  étudier  facilement 
son  trajet  sur  les  coupes.  Arri- 
vé à  la  hauteur  de  l'orifice  mâle 
il  s'accole  à  une  masse  glandu- 
laire considérable  dans  laquelle 
il  est  même  inclus  assez  fré- 
quemment et  augmente  beau- 
coup de  volume,  il  se  réfléchit 
ensuite  en  arrière  et  s'amincit 
])rogressivement  jusqu'à  sa 
réunion  avec  la  portion  termi- 
nale. Les  deux  portions  termi- 
nales très  courtes  se  réunissent 
(le  Ixmne  heure  en  une  portion 
commune  bien  dévelopi)ée  qui 
s'ouvre  au  fond  d'une  invagina- 
tion épidermique  profonde  por- 
tant le  nom  de  bourse. 

Gomme  des  descriptions  com- 
plètes des  organes  génitaux  des 
Ichthyobdellides  n'ont  pas  en- 


Fig.  3.  —  Orgiines  génitaux  rte  Piscicola 
gcometra  ;  ce,  ce,  canaux  vcct<>urs 
inégaux  ;  cr,  canal  éjaculateur  ; 
cil,  chaîne  nerveuse;  gla,  glandes 
annexes  sécrétant  la  paroi  du  sper 
matophore  ;  p,  portion  terminale  ; 
t,  testicule  ;  le,  tissu  vecteur  placé 
au-dessous  de  l'aire  copulatrice. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


299 


core  été  faites  et  comme  d'autre  part  ces  connaissances  sont  indis- 
pensables pour  la  compréhension  du  sujet  que  nous  exposerons 
plus  loin,  nous  allons  donner  la  structure  anatomique  d'un  cer- 
tain nombre  d'espèces. 

Platyhdella  soleae.  —  Il  existe  chez  cette  espèce  cinq  paires  de 
testicules  volumineux  oc- 
cupant tout  l'espace  laissé 
libre  par  les  cœcums  sto- 
macaux et  les  volumineu- 
ses glandes  clitelliennes 
disséminées  dans  le  paren- 
chyme du  corps.  Les  ca- 
naux éjaculateurs  forment 
des  replis  nombreux  et 
sont  accolés  aux  parois  de 
l'ovaire.  Les  portions  ter- 
minales entourées  de  pe- 
tites masses  glandulaires 
débouchent  directement 
dans  une  bourse  étroite 
très  musculeuse  fréquem- 
ment évaginée  et  ressem- 
blant alors  à  un  pénis. 

Pontohdella  muricataitig. 
4).  —  Cette  espèce  possède 
six  paires  de  testicules. 
Les  organes  mâles  présen- 
tent une  structure  normale 
qui  a  été  décrite  pour  la 
première  fois  par  Dutil- 
leul  ;  nous  n'avons  pu  que 
vérifier  l'exactitude  de  la 
description    donnée     par 

cet  auteur.  Le  canal  éjaculateur,  dans  sa  portion  initiale,  au  lieu 
d'augmenter  progressivement  de  volume,  reste  grêle  comme  le 
canal  déférent  auquel  il  fait  suite  et  s'accole  dès  son  origine  à  la 
portion  très  volumineuse,  réfléchie,  qui  joue  le  rôle  de  réservoir 


Fig.  4.  —  Organes  génitaux  de  Pontobdelln 
muricata  ;  cdc,  canal  déférent  commun 
s'accolant  au  réservoir  séminal  rs  et  se 
continuant  avec  lui  en  ;r  ;  en,  chaîne  ner- 
veuse ;  0,  0,  oviductes  aboutissant  à  l'orifice 
femelle  ;  ov,  sac  ovarien  ;  p,  portion  ter- 
minale ;  /-s,  réservoir  séminal  ;  tv,  tissu 
vecteur. 


300 


E.    BRUMPT 


séminal,  il  se  jette  dans  cette  dernière  au  niveau  de  sa  partie  posté- 
rieui-e  (tig.  4,  x).  On  peut  suivre  celte  disposition  très  facilement 
sur  des  coupes  en  série,  mais  la  dissection  ne  peut  donner  aucun 
renseignement  à  cet  égard.  Le  réservoir  séminal  est  enroulé  en 
forme  de  tire-bouchon  et  intimement  accolé  aux  organes  génitaux 
femelles.  La  portion  glandulaire  est  bien  développée,  elle  se  jette 
dans  une  portion  terminale  musculeuse  ])resc]ue  sphérique.  Les 
axes  des  canaux  qui  traversent  ces  dernières  parties  se  trouvent 
dans  un  même  plan  vertical,  de  sorte  que  leur  structure  se  voit 
très  facilement  sur  des  coupes  transversales.  La  portion  commune 
est  très  rudimentaire  et  s'ouvre  au  fond  d'une  très  légère  dépres- 
sion épidermique.  La  ligure  13  montre  bien  cette  disposition  ;  on 
voit  également  sur  la  coupe  (fig.  13,  /)  du  réservoir  séminal  la 
position  occupée  parla  portion  initiale  du  canal  éjaculateur. 


Fig.  5.  —  Organes  sexuels  de  Cyi^tohranclius  respirans.  —  b,  bourse;  cd,  canal 
déférent  commun  ;  ce,  canal  éjaculateur  ;  o,  point  de  jonction  dis  deux 
oviduetes  à  l'orifice  femelle  ;  p,  portion  terminale  du  canal  éjaculateur  ;  rs, 
réservoir  séminal  ;  t,  testicule;  te,  tissu  vecteur. 

Plalybdella  scorpii.  —  On  ne  trouve  que  cinq  paires  de  testicules, 
le  reste  des  oi'ganes  ne  présente  rien  de  particulier  ;  les  portions 
terminales  et  la  portion  commune  sont  bien  i-epréseulées;  la  bourse 
est  musculeuse  et  de  dimensions  moyennes. 

Cystohranchua  respirans  (iig.  l^) .—]\  existe  six  paires  de  testicules, 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES 


301 


le  canal  éjaculateur  prend  naissance  au  niveau  de  la  première  paire 
et  il  s'avance  directement  vers  la  partie  antérieure;  au  voisinage 
de  l'orilice  femelle  il  se  renfle  brusquement  et  se  replie  en  U, 
constituant  ainsi  un  réservoir  séminal  bien  localisé  faisant  saillie 
sous  la  peau  et  très  facile  à  voir  extérieurement.  La  bourse  est  peu 
développée. 


Fi^.  6.  —  Organes  génitaux  de  Cystobranchus  fastciatus.  —  ce,  canal  vecteur 
dégagé  des  replis  du  sac  ovarien  ov  ;  cd,  canal  déférent  commun;  ce,  canal 
ellérent  ;  cej,  canal  éjaculateur;  o,  point  de  réunion  des  deux  oviductes  ; 
ov,  sac  ovarien  ;  p,  portion  terminale  ;  rs,  réservoir  séminal  ;  t,  testicule  ; 
te,  tissu  vecteur. 

Cystobranchus  fasciatus  (fig.  6).  —  Cette  espèce  présente  la  même 
structure  que  la  précédente;  elle  en  diffère  simplement  par  ce  fait 


302 


E.    BRUMl'T 


que  la  première  paire  de  testicules,  au  lieu  de  se  trouver  en  arrière 
du  réservoir  séminal,  se  trouve  placée  au  même  niveau  que  lui. 

Cystohranckus  mammillatus  (fig.  7).  —  Les  organes  génitaux  de 
cette  espèce  ne  diffèrent  de  ceux  des  deux  espèces  précédentes  que 
par  l'absence  de  réservoir  séminal  en  l'orme  d'U,  et  la  présence 


Fig.  7.  —  Organes  génitaux  de  Cystnbrdiichiis  nuitnmillritus.  —  B,  bourse  pré- 
sentant en  arrière  le  petit  bourgeon  sur  lequel  aboutissent  les  deux  brides  de 
tissu  vecteur  ce  ;  cd,  canal  déférent  commun  ;  ce,  canal  éjaculateur  ;  ",  point 
de  réunion  des  deux  sacs  ovariens,  ov,  au  niveau  de  l'orifice  femelle  ;}),  portion 
terminale  ;  t,  testicule. 

d'une  petite  dépression  sur  la  partie  postérieure  de  la  bourse,  cette 
dépression  fait  saillie,  du  côté  cœlomique,  sous  forme  d'un  petit 
bouton  sur  lequel  s'insèrent  deux  ligaments  conjonctifs,  œ,  dont 
nous  verrons  plus  loin  l'importance  quand  nous  aborderons  l'étude 
des  organes  génitaux  femelles. 

Trnclielobdella  lophii  (fig.  8), —  Cette  espèce  possède  six  paires  de 
testicules  ;  la  portion  initiale  du  canal  éjaculateur  est  repliée  un 
grand  nombre  de  fois  sur  elle-même  et  constitue  l'épididyme  ou 
réservoir  séminal,  le  i-este  du  canal  est  assez  grêle  et  se  jette  au 
sommet  d'une  masse  volumineuse  glandulaire  dont  on  ne  peut  le 
dégager  sans  le  briser.  Il  existe  uue  |)Oition  comuiune  bien  déve- 
loppée et  une  bouise  extrêmement  volumineuse  au  fond  de  laquelle 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


303 


se  trouve  un  organe  musculeux  piriforme  euluurant  un  petit  diver- 
ticule  de  la  bourse,  découvert  et  décrit  pour  la  première  fois  par 
Johansson.  Sur  la  face  postérieure  de  cette  bourse  ou  aperçoit 
deux  petits  cordons  conjonctifs  très  grêles  qui  prennent  naissance 
l'un  à  droite  l'autre  à  gauche  ;  ils  sont  homologues  de  ceux  que 
nous  avons  signalés  chez  Cijstohranchus  mammillatus. 

Trachelobdella  nodulifera.  —  Cette  espèce,  qui  a  déjà  été  étudiée 
par  Olsson  et  Johansson,  res- 
semble beaucoup  à  la  précé- 
dente ;  elle  présente  cependant 
ce.  fait  particulier  que  la  grande 
bourse  dans  laquelle  se  termine 
l'appareil  mâle,  s'évagine  très 
facilement  et  offre  la  disposi- 
tion donnée  par  la  figure  8'.  Sa 
forme  est  conique,  au  sommet  se 
trouve  un  petit  orifice  à  lèvres 
béantes,  c'est  l'oritice  mâle,  au 
dessous  de  lui  un  autre  orifice 
qui  est  celui  de  la  petite  masse 
musculeuse  déjà  signalée,  enfin 
au  point  où  il  s'insère  sur  le  reste 
du  corps  on  aperçoit  de  cha- 
que côté  une  dépression  assez 
considérable  ressemblant  par- 
fois à  un  orifice.  On  trouve  quel- 
quefois faisant  saillie  au  centre 
de  ces  dépressions  un  petit 
corps  blanc  allongé  signalé  pour 
la  première  fois  par  Olsson  et 
considéré  par  lui  comme  un 
cirrhe  pénial,  Johansson  a  mon- 
tré que  ces  corps  étaient  des 
spermatophores  ;  ayant  eu  l'oc- 
casion de  trouver  plusieurs 
exemplaires  qui  en  portaient,  je 
donne  (lig.  8')  la  reproduction 


Fig.  8.  —  Organes  sexuels  de  Traclie- 
"lohdella  lophii.—  ta  et  2a,  première 
et  seconde  anastomose  des  canaux 
vecteurs  ce  ;  B,  bourse  ;  ce,  canaux 
de  tissu  vecteur  ;  cd,  canal  déférent 
commun;  ce,  canal  éjaculateur  ;  oi\ 
sac  ovarien  ;  p,  portio.i  terminale 
entourée  d'une  enveloppe  compacte 
de  glandes  externes  ;  rs,  réservoir 
séminal  ou  épididyme  ;  t,  testicule. 
XY,  ligne  suivant  laquelle  a  été  pra- 
tiquée la  coupe  représentée  fig.  56. 


304 


E.    BRUMPT 


de  l'un  d'eux  avec  un  spermatophore  en  f)lace.  On  aperçoit  par 
transparence,  partant  de  ces  dépressions,  une  masse  volumi- 
neuse toujours  remplie  de  sperme,  les  deux  masses  symétriques 
s'amaslomosent  en  avant  et  en  arrière  de  l'oviducte.  Johansson  les 
considérant  comme  une  dépendance  de  l'appareil  mâle  les  a 
désignées  sous  le  nom  de  vésicules  séminales.  Nous  verrons  plus 
loin  quelle  est  leur  véritable  signification. 


Fig.  8'.  —  1,  Spermatophore  d'une  nouvelle  espèce  d'Abraitchun.  -  -  2,  région 
clitellienne  de  Trachelobdella  nodulifera  avec  la  bourse  évaginée.  —  c*,  orifice 
mâle  ;  om,  organe  musculeux  de  Johansson  ;  ac,  aire  copulatrice  avec  un 
spermatophore  sp  en  place. 

Trachelobdella  luhrica.  —  Cette  espèce  diiïère  assez  considérable- 
ment des  précédentes  ;  la  portion  terminale  des  canaux  éjacula- 
teurs  est  très  rudimenlaire  et  entourée  de  petites  masses  glandu- 
laires; la  portion  commune  est  également  de  petites  dimensions. 
La  bourse  est  longue,  cylindrique,  musculeuse  et  ne  possède 
pas  le  petit  organe  musculaire  de  .lohansson  qui  se  trouve  dans 
les  deux  espèces  précédentes. 

Trachelobdella  punctata.  —  Les  exemplaires  de  cette  espèce,  que 
je  n'ai  examinés  que  par  compression,  présentaient  une  structure 
très  voisine  de  celle  décrite  ci-dessus. 

Branchellion  torpedinin  (tig.  9).  —  Il  existe  cinq  paires  de  testi- 
cules. La  portion  initiale  du  canal  éjaculateur  est  très  grêle  et  ne 
mérite  le  nom  de  réservoir  séminal  qu'au  niveau  de  l'orifice  mâle 
où  elle  se  renfle  brusquement  et  aiïecte  la  forme  représentée  par  la 
figure  ci-jointe;  la  portion  glandulaire  s'amincit  |»rogressivement 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES 


305 


et  se  jette  dans  la  portion  terminale  renflée  et  volumineuse.  Une 
portion  commune  très  courte  termine  cet  appareil  et  débouche 
au  fond  d'une  bourse  spacieuse  présentant  de  chaque  côté  un 
diverticule,  c,  se  dirigeant  en  arrière  et  en  dehors  à  l'intérieur  de 


Fig.  9.  —  Organes  génitaux  de  liraitchellion 
torpediiùs.  —  B,  bourse  avec  ses  culs-de-sac 
latéraux  c  ;  cd,  canal  déférent  commun;  e,  ovi- 
ducte  se  jetant  dans  la  vésicule  (jl  aboutissant 
à  l'oritice  femelle;  oi\  sacs  ovariens  ;  p,  portion 
terminale  du  canal  éjaculateur  :  />,  renflement 
de  ce  dernier  servant  de  réservoir  séminal  ; 
t,  testicule. 


Fig.  10.  —  Organes  sexuels  dAcanthob- 
(iella  peledina.  —  c7(,  chaîne  nerveuse; 
or,  sac  ovarien  ;  />,  portion  term.inale 
du  canal  éjaculateur  ;  te,  tissu  vecteur. 


la  lacune  ventrale.  Quand  cette  bourse  est  évaginée,  ce  qui  se 
produit  assez  fréquemment,  les  culs-de-sac  latéraux  s'évaginent 
également  et  prennent  l'aspect  de  cornes  très  aiguës  ressemblant 
à  un  pénis  bicorne.  L'orifice  mâle  se  voit  à  la  partie  inférieure  de 
cette  masse. 
Acanthobdella  peledina  (fig.   10).  —  Cette  curieuse  espèce  a  été 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900. 


xiir.  -  20. 


306  É.    BRUMPT 

l'objet  d'un  travail  détaillé  du  professeur  Kovalevsky.  Il  n'existe 
qu'une  paire  de  testicules  qui  s'étendent  d'un  bout  à  l'autre  du 
corps  sous  forme  de  deux  sacs  allongés  ;  ils  se  déversent  dans  deux 
canaux  éjarulateurs  de  forme  assez  irrégulière  qui  aboutissent  à 
une  portion  commune  s'ouvrant  directement  à  l'extérieur.  Il 
n'existe  ici  aucune  invagination  épiderraique  (bourse)  autour  de 
l'orifice  mâle,  et  c'est  pour  cela  qu'il  présente  une  forme  si  nette- 
ment circulaire. 

H  ISTOLOGIE 

Nous  allons  passer  maintenant  à  l'étude  histologique  des  diffé- 
rentes parties  que  nous  avons  signalées  plus  haut. 

Testicules.  —  Ce  sont  de  simples  sacs  creusés  dans  le  tissu 
conjonctif,  tapissés  par  un  épithélium  qui  les  recouvre  assez  irré- 
gulièrement. Cet  épithélium  est  formé  de  cellules  caduques  à  gros 
noyau,  à  protoplasme  dense  prenant  une  coloration  assez  faible 
par  l'acide  picrique,  on  en  retrouve  toujours  un  certain  nombre 
dans  la  cavité  testiculaire,  elles  possèdent  parfois  deux  noyaux, 
mais  je  ne  saurai  dire  si  c'est  un  stade  de  la  division  ou  un  état 
définitif.  Au-dessous  de  cet  épithélium,  on  ne  retrouve  pas  d'autres 
éléments  que  ceux  du  tissu  conjonctif,  fibrilles  et  cellules  différant 
légèrement  de  celles  de  l'épithélium  par  leur  noyau  plus  volumi- 
neux et  la  coloration  légèrement  violacée  que  prend  leur  proto- 
plasme par  l'hématoxyline. 

Le  contenu  testiculaire  est  extrêmement  variable  chez  l'animal 
adulte  suivant  la  saison  pendant  laquelle  on  observe  ce  dernier. 
Quelques  jours  après  la  ponte  on  ne  trouve  dans  le  testicule  que 
quelques  cellules  germinales  ou  spermospores,  caractérisées  par 
leur  gros  noyau  et  la  faible  couche  de  protoplasme  qui  les  entoure, 
et  un  grand  nombre  d'autres  cellules  :  les  unes  dérivant  certaine- 
ment de  l'épithélium  testiculaire,  les  autres  étant  des  phagocytes 
bien  constitués,  caractérisés  par  la  structure  vacuolée  de  leur 
protoplasme  et  souvent  par  les  inclusions  étrangères  qu'ils  renfer- 
ment. Quelle  est  l'origine  de  ces  phagocytes  ?  Viennent  ils  par 
diapédèse  de  la  cavité  cœlomique,  proviennentils  de  la  modifica- 
tion des  cellules  conjonctives  qui  entourent  le  testicule,  ou  bien 
est-ce  simplement  l'épithélium  testiculaire  qui  évolue  en  phago- 
cyte? C'est  un  point  que  je  ne  saurai  résoudre  et  que  l'embryogénie 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINEES 


307 


pourrait  peut-être  éclaircir  en  démontrant,  par  exemple,  que  les 
testicules  ne  sont  à  l'origine  que  de  simples  diverticules  de  la 
cavité  générale,  la  présence  de  phagocytes  n'aurait  alors  plus  de 
raison  pour  nous  surprendre,  d'autant  plus  que  ces  cellules  se 
reproduisent  directement. 

Chez  le  Ver  de  terre  {Allolobophora  fœtida),  l'identification  des 
phagocytes  qui  se  trouvent  disséminés  au  milieu  des  spermo- 
sphères,  avec  ceux  de  la  cavité  générale,  n'offre  aucune  difficulté 


Fig.  11.  —  Spermatogénèsf  de  1  à  7  —  1,  Cellule  germinale  isolée  dans  la  cavité 
testiculaire  ;  2,  groupe  de  cellules  germinales  avec  leur  masse  nutritive  cen- 
trale ;  3,  coupe  d'une  spermosphère  à  un  état  plus  avancé,  les  spermatoblastes 
commencent  à  diminuer  de  volume  ;  4,  portion  de  spermosphère  avec  des 
spermatides  prêtes  à  évoluer  en  spermatozoïdes  ;  o  et  6,  transformations  suc- 
cessives des  spermatides  ;  7,  coupe  d'une  spermosphère  avec  les  spermato- 
zoïdes tout-à-fait  développés,  nir,  masse  résiduelle  non  utilisée  ;  8,  cellule  à 
deux  noyaux  contenue  dans  le  testicule;  9  et  10,  phagocytes  ayant  englobé 
divers  éléments  ;  sp,  spermatozoïde  ;  mr,  masse  résiduelle  ;  11,  un  faisceau  de 
spermatozoïdes  du  canal  éjaculateur  ;  t,  corps;  fa,  filaments  antérieurs  ou 
céphaliques  ;  fp,  filaments  postérieurs.  —  Rem.  On  a  oublié  de  représenter 
le  protoplasme  autour  des  noyaux  des  figures  1,  2  et  3. 

puisqu'ici  les  testicules  ne  sont  pas  séparés  de  la  cavité  cœlomique 
de  leur  segment  dans  laquelle  ils  déversent  les  produits  de  leur 
activité. 

Environ  vingt  jours  après  la  ponte,  on  trouve  déjà  dans  la 
cavité  testiculaire  un  nombre  plus  grand  de  cellules  germinales, 
leur  proportion,  par  rapport  au  nombre  de  phagocytes,  augmente, 


308  É.    BRUMPT 

elles  sont  en  ell'et  dans  un  slade  de  prolifération  rapide.  Quatre  à 
cinq  mois  après  la  ponte,  le  testicule  redevient  Irrs  apparent  par 
transparence,  il  renferme  des  spermosphcres  ([ui  remplissent  entiè- 
rement sa  cavité,  la  spermatogénèse  se  poursuit  alors  lentement 
pendant  plusieurs  mois  jusqu'au  moment  où  les  spermatozoïdes 
commencent  à  éiro  bécrétés,  c'est-à-dire  environ  deux  mois  ou  six 
semaines  avant  la  ponte.  Chez  G.  complanata,  la  durée  de  la 
spermatogénèse  est  d'environ  dix  ou  onze  mois. 

Spermatogénèse.  —  Les  cellules  germinales  (tig.  41)  que  l'on 
trouve  dans  la  cavité  testiculaire  possèdent  un  noyau  sphérique 
volumineux  à  cliromatine  disséminée  régulièrement  ;  le  proto- 
plasme forme  une  enveloi)pe  très  mince  autour  de  cette  masse 
nucléaire.  Quelle  est  l'origine  de  ces  cellules?  J'ai  examiné  en  vain 
de  nombreuses  séries  de  coupes  elïectuées  sur  des  animaux  fixés  à 
diiïérentes  époques  de  l'année,  afin  de  trouver  quelques  relations 
entre  ces  cellules  et  celles  de  l'épithélium  testiculaire  dont  on  les 
fait  souvent  dérivei*  ;  je  dois  avouer  que  je  n'ai  pas  trouvé  le  type 
de  j)assage  que  je  cherchais.  D'autre  paît,  comme  durant  toute 
l'année  ou  retrouve  quelques  cellules  germinales  isolées  au 
milieu  des  spermosphères  à  différents  états  de  développement,  il 
est  possible  que  certaines  de  ces  cellules  aient  la  faculté  de  pouvoir 
rester  ainsi  dans  une  sorte  de  vie  latente  qui  ne  se  réveillerait 
qu'au  moment  d'une  secontie  spermatogénèse.  Dans  ce  cas,  tous  les 
spermatozoïdes  de  l'animal  dériveraient  de  l'ébauche  du  testicule 
qui  a|)paraîl  de  bonne  heure  dans  l'embryon  et  il  serait  tout  à  fait 
inutile  de  faire  intervenir  l'épithélium  testiculaire  à  chaque  nou- 
velle poussée  spei'uiatogénétique. 

A  côté  de  cellules  germinales  isolées  on  en  trouve  d'aulies 
agglomérées  par  [jetites  masses  de  quatre,  six,  huit  cellules,  quel 
quefois  même  davantage  ;  ces  masses  pi'ovienuent  évidemment  de 
la  multi[)li(  ation  d'une  seule  cellule,  car  elles  son!  unies  par  un(? 
masse  centrale  hyaline  (jui  se  continue  avec  la  mince  couche 
pi'otoplasmiqu(;  (|ui  entoure  chaque  noyau.  Ces  agglomérations 
grossissent  peu  à  peu  et  la  masse  centrale  s'accroît  également, 
son  volume  est  à  |)eu  près  proportionnel  au  nombre  de  cellules 
germinales. 

Pendant   |tlusieui's  mois  on  ne  renconli-e  que  des  masses  de  ce 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  309 

genre  ou  spermosphères  dans  le  testicule  ;  comme  certaines  d'en- 
tre elles  sont  bilohées,  il  est  possible  qu'elles  se  reproduisent  égale- 
ment par  scissiparité.  Dans  les  nouvelles  cellules  qui  prennent 
naissance,  la  chromatine  qui  était  disséminée  régulièrement  dans 
le  noyau,  se  condense  en  une  masse  plus  petite  et  beaucoup  plus 
fortement  colorée  par  l'hématoxyline,  le  noyau  diminue  de  dimen- 
sions. En  même  temjjs,  la  masse  nutritive  se  difïérencie  légère- 
ment en  une  portion  centrale  circulaire  colorée  un  peu  plus  par 
l'hématoxyline  que  la  portion  périphérique  qui  fait  corjjs  avec  le 
protoplasme  des  cellules  qui  l'entourent. 

Les  cellules  prolifèrent  toujours  activement,  mais,  comme  la 
masse  nutritive  a  acquis  ses  dimensions  détinitives  elles  diminuent 
de  volume.  Quand  la  i)rolifération  a  cessé  les  spermosphères  (fig. 
11,  4)  sont  entourés  de  petites  cellules  qui  vont  donner  naissance, 
par  des  transformations  ti"ès  simples,  aux  spermatozoïdes,  ce  sont 
les  spermatides  dont  nous  allons  suivre  maintenant  l'évolution. 
Nous  pourrons  facilement  suivre  toutes  les  phases  de  la  transfor- 
mation dans  le  même  testicule,  mais  non  pas  sur  la  même  sper- 
mosphère,  car,  toutes  les  cellules  de  cette  dernière  se  développent 
simultanément.  Le  noyau  s'allonge  (tîg.  11,  5),  prend  une  forme 
ovoïde,  puis  naviculaire  (.5),  l'extrémité  distale  s'étire  en  un  pro- 
longement cylindrique  f6"),  puis  bientôt  tout  le  noyau  prend  la 
forme  allongée  du  spermatozoïde  adulte,  en  même  temps  le  proto- 
plasme qui  entourait  le  noyau  fait  saillie  et  donne  naissance  à  un 
prolongement  dislal,  la  queue  ;  d'autre  part  le  noyau  ou  tête  du 
spermatozoïde  est  relié  à  la  masse  nutritive  (7)  par  un  autre  fila- 
ment que  nous  désignerons  dans  nos  descriptions  sous  le  nom  de 
filament  céphalique.  Arrivés  à  maturité,  les  spermatozoïdes  ont, 
chez  toutes  les  Hirudinées  qui  ont  fait  le  sujet  de  cette  étude,  la 
forme  suivante  qui  se  voit  encore  plus  nettement  sur  les  spermato- 
zoïdes vivants  que  sur  les  coupes.  Ils  se  composent  d'une  partie 
fortement  colorée  par  toutes  les  substances  colorantes  nucléaires, 
ses  dimensions  sont  de  21  u.  chez  Glossosiphonia  complanata,  de  19 
à  20  a  chez  H.  marginata,  il  existe  à  ce  point  de  vue  de  très  faibles 
ditïérences  suivant  les  espèces,  cette  partie  qui  représente  le  noyau 
du  spermatozoïde  est  pi-olongée  eu  avant  et  en  arrière  par  un  tila- 
ment  à  peu  près  du  même  diamètre  que  lui  mais  ne  prenant  que  les 
couleurs  de  fond,  éosine,  acide  picrique,  etc.  Je  n'ai  trouvé  aucune 


310  É.    BRUMPT 

représentation  exacte  de  ces  éléments  dans  les  ouvrages,  cela  tient 
aux  -nombreux  aspects  qu'ils  peuvent  revêtir.  Examinés  frais, 
on  les  trouve  souvent  avec  leur  partie  antérieure  enroulée  en 
spirale  à  tours  très  serrés,  on  peut  alors  leur  distinguer  une  tète 
et  une  queue,  c'est  ainsi  que  Joliansson  a  représenté  ceux  de 
Piscicola  geometra  ;  d'autres  lois  ils  sont  plies  en  deux  et  leurs  deux 
portions  sont  inliniement  accolées  sur  toute  leur  longueur  sauf  au 
point  où  elles  se  sont  repliées  et  où  il  reste  une  boucle  simulant 
aussi  une  tête,  ce  n'est  que  par  des  colorations  appropriées  et  des 
mensurations  exactes  que  l'on  peut  éviter  ces  illusions  d'optique 
qui  sont  si  fréquentes  en  pareille  matière. 

Après  la  chute  des  spermatozoïdes  on  ne  trouve  dans  le  testicule 
que  les  masses  résiduelles  provenant  de  la  partie  nutritive  non 
utilisée  des  spermosphères.  Elles  se  colorent  plus  fortement  que 
les  masses  nutritives  et  se  distinguent  facilement  au  premier  coup 
d'oeil.  Elles  deviennent  la  proie  des  phagocytes  (fig.  H,  iO). 

Les  phénomènes  de  la  spermatogénèse  se  poursuivent  d'une  façon 
identique  chez  toutes  les  espèces,  nous  ne  signalerons  ici  que  des 
différences  de  faible  importance.  Chez  Trachelobdella  lophii  les  diffé- 
rentes cellules  germinales  d'une  jeune  spermosphère  sont  plus 
distinctes  les  unes  des  autres,  elles  sont  parfois  pédiculées  et  leurs 
pédicules  respectifs  se  réunissent  au  centre  sur  la  masse  nutritive 
qui  semble  bien  faire  corps  avec  eux,  l'évolution  ultérieure  s'ef- 
fectue normalement.  Dans  certains  cas  la  masse  nutritive  de  la 
spermosphère  chez  Piscicola  semble  pourvue  d'un  noyau;  c'est  un 
phénomène  inconstant,  et  l'examen  attentif  montre  que  ce  corps 
coloré  ne  présente  pas  du  tout  la  structure  nucléaire.  Un  fait  tout 
à  fait  général  c'est  que  la  masse  résiduelle  se  colore  plus  énergi- 
quement  (jue  la  masse  nutritive  des  jeunes  spermosphères  (fig.  H, 
3  et  7),  cette  masse  piM'sente  des  aspects  dilTérents  selon  les 
espèces  et  commence  à  s'individualiser  au  momcnl  où  les  sper- 
matozoïdes acquièrent  leur  structure  définitive;  on  les  aperçoit 
d'emblée  sur  les  coupes.  Tantôt  cette  masse  résiduelle  se  colore 
uniformément  [Herpobdclla),  tantôt  elle  présente  des  espaces  forte- 
ment colorés  séparés  par  des  vacuoles  claires  (Gl.  complanata),  chez 
Trachelnbclella  /o/)//i«  elle  est  caractérisée  par  la  présence  d'un  certain 
nombre  de  taches  qui  prennent  la  iiialièie  colorante  de  la  même 
façon  que  les  noyaux,  ce  qui  les  fait  reconnaître  rapidement. 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  311 

Après  le  départ  des  spermatozoïdes  il  reste  dans  le  testicule  un 
grand  nombre  de  ces  masses  résiduelles,  mais  les  phagocytes  sont 
là  et  se  chargent  de  les  faire  disparaître.  Généralement  un  seul 
phagocyte  suffit,  mais  quelquefois  on  en  trouve  deux  ;  les  masses 
absorbées  conservent  toujours  leur  forme  sphérique  et  leur  colo- 
ration foncée  qui  tranche  sur  le  fond  clair  du  protoplasme  du  pha- 
gocyte (fig.  11,  10),  mais  elles  diminuent  peu  à  peu  de  volume.  En 
tout  cas,  chez  Herpobdella,  Glossosiphonia  et  Trachelobdella  je  ne  les 
ai  jamais  vues  s'immobiliser  dans  leur  forme  avec  le  phagocyte  qui 
les  entoure  et  être  entraînées  dans  les  canaux  déférents  comme 
A.  Schneider  l'a  décrit  chez  Hœmopu  Sanguisuga  (Linné),  [Aulastoma 
Gulo  (Braun)  des  auteurs).  La  masse  phagocytée  est  digérée  peu  à 
peu  et  le  phagocyte  bourré  de  déchets  organiques  semble  dégé- 
nérer, disséminant  dans  la  cavité  testiculaire  toute  la  masse  nutri- 
tive qui  le  compose.  On  trouve  aussi  dans  les  phagocytes,  mais 
plus  rarement,  des  spermatozoïdes  et  parfois  même  des  cellules 
germinales  ou  des  spermatides  (fig.  11,  9)  qui  ont  dû  se  détacher 
accidentellement. 

Les  spermatozoïdes  qui  ont  pris  naissance  dans  le  testicule  tom- 
bent isolément  dans  sa  cavité  où  ils  sont  pris  par  le  canal  efïérent 
cilié  qui  les  conduit  dans  les  canaux  déférents  communs  puis  dans 
les  canaux  éjaculateurs.  Dans  la  première  moitié  du  réservoir 
séminal  les  spermatozoïdes  s'agglutinent  en  petits  faisceaux 
(fig.  12,  ,5),  grâce  à  la  sécrétion  des  glandes  pariétales,  puis  ces  mas- 
ses enchevêtrées,  irrégulières,  se  tassent,  les  spermatozoïdes  s'o- 
rientent dans  le  même  sens  et  peu  à  peu  se  constituent  les  faisceaux 
si  remarquables  par  leur  régularité  que  l'on  observe  dans  la 
seconde  moitié  du  réservoir  (fig.  11,  11).  J'ai  cherché  à  saisir,  mais 
en  vain,  le  mécanisme  par  lequel  peuvent  se  former  des  faisceaux 
aussi  réguliers.  Ces  groupes  de  spermatozoïdes  restent  dans  cet  état 
jusqu'au  moment  de  leur  utilisation,  ils  sont  d'autant  plus  abon- 
dants et  mieux  formés  que  les  animaux  ont  été  isolés  depuis  un 
temps  plus  long. 

Nous  allons  maintenant  passer  en  revue  la  structure  histologique 
des  différentes  parties  qui  conduisent  le  sperme  du  testicule  à 
l'orifice  mâle. 

Canaux  déférents.   —   Les  canaux  efférents  sont  constitués  par 


312  K.    BRUMPT 

un  épithélium  cubique  cilié  non  glandulaire.  Dans  leur  cavité,  on 
rencontre  au  moment  de  la  reproduction  un  certain  nombre  de 
spermatozoïdes  isolés  (|ui  s'échappent  peu  à  jieu  du  testicule.  Le 
canal  déférent  commun  qui  fait  suite  aux  canaux  elïérenls  présente 
des  caractères  identiques,  il  conserve  son  calibre  jusqu'à  son  pas- 
sage dans  la  cavité  générale  ;  il  n'est  revêtu  d'aucune  couche  mus 
culaire. 

Nous  distinguerons  aux  canaux  éjaculateurs  trois  assises  succes- 
sives en  allant  de  dehors  en  dedans  : 

1"  Une  couche  musculo-conjonctive  à  fibres  (circulaires  ; 

2°  Une  assise  glandulaire  ; 

3"  Un  épithélium  de  soutien. 

Au  commencement  du  réservoir  séminal  nous  trouvons  une 
couche  musculo  conjonctive  assez  mince  et  des  cellules  glandu- 
laires cylindiiques(tig.l2, 5),  à  gros  noyau  et  à  protoplasme,  coloré 
par  l'hématoxyline,  refoulé  au  bas  de  la  cellule,  tout  le  reste  de 
la  hauteur  est  rempli  par  une  masse  granuleuse  qui  prend  fai- 
blement l'acide  picrique  ;  entre  ces  cellules  on  aperçoit  les  noyaux 
des  cellules  de  soutien,  ces  noyaux  (lig.  i2,  3,  tik)  sont  toujours 
groupés  vers  la  lumière  du  canal,  leurs  dimensions  sont  plus  petites 
que  celles  des  noyaux  des  glandes,  ce  qui  permet  de  les  reconnaître 
facilement.  Ces  caractères  se  poursuivent  presque  jusqu'au  niveau 
de  la  portion  glandulaire  des  canaux  éjaculateurs,  l'épithélium 
s'aplatit  simplement  un  peu  dans  les  endroits  où  le  sperme  distend 
le  réservoir  séminal,  mais  il  présente  toujours  le  même  aspect. 
Dans  l'intérieur  du  canal  on  aperçoit  en  coupe  transversale  des 
faisceaux  de  spermatozoïdes  :  les  taches  foncées  correspondent  aux 
portions  nucléaires,  les  plus  claires  aux  sections  des  prolonge- 
ments protoplasmiques.  L'assise  musculaire  augmente  progressi- 
vement d'épaisseur  jusqu'à  la  partie  antérieure. 

Cette  structure  ({ue  nous  venons  de  décrire  chez  Gloasoùplionia 
complanata  se  i-etrouve  avec  quelques  petites  modifications  dans 
les  autres  espèces.  L'assise  musculaiie  est  constante,  c'est  même 
un  caiactère  (|ui  per'Uiet  de  reconnaître  chez  Po«fo/Wr//a  la  portion 
initiale  du  canal  éjaculaleur  qui  se  trouve  accolée  au  volumineux 
réservoii-spermatique((ig.l3,  /).  Chez  l'isirirola,  l'assise  glandulaire 
se  compose  de  cellules  volumineuses  à  gros  noyau,  leurs  contours 
ne  sont  |>as  très  nets,  leur  protoplasme,  au  lieu  d'être  grenu  comme 


REPRODUCTION   DES   HIRUDINÉES  813 

chez  GlossosipJionia,  est  vacuole,  la  partie  sécrétée  est  déversée  peu 
à  peu  et  se  mélange  au  sperme.  Les  noyaux  de  soutien  sont  dis- 
tribués aussi  plus  irrégulièrement  que  chez  G.  complanata. 
Dans  la  portion  glandulaire  proiii-ement  dite  des  canaux  éjacu- 


ng    - 

\ 

\ 

'  ê% 

us   - 

/     •• 

-ré''. 

^i  ,.- 

)       n 

^>| 

-■^L 


'    '  (T- 

ca         cd     ce     cyc 


W 


Flx.  12.  —  Fig.  1,  2,  3,  structure  du  canal  éjaculateur  droit  do  Gln.^sosipliottia 
complanata.  —  l,  coupe  de  la  portion  terminale  du  canal  éjaculateur  dans  sa 
partie  moyenne  ;  2,  coupe  dans  la  partie  inférieure;  ca,  cellules  glandulaires 
du  type  a  ;  cb  et  ce,  cellules  des  types  b  et  o  ;  d,  diverticule  dans  lequel 
débouchent  les  glandes  or;  /,  lumière  du  canal  ;  .3,  coupe  longitudinale  du  réser- 
voir séminal,  iifj,  noyaux  dos  cellules  glandulaires  ;  ns,  noyau.x  de  l'épithélium 
de  soutien.  —  5.  faisceau  de  spermatozoïdes  non  encore  organisé.  —  4,  cellules 
ciliées  de  la  portion  commune  dos  canau.x  éjaculatours  de  Piscicola  geonietra, 
cr,  cils  vibratiles,  cgc,  collules  glandulaires. 

lateurs,  nous  voyons  apparaître  les  glandes  calicilorraes,  ce  sont 
des  cellules  beaucoup  plus  volumineuses  que  celles  des  autres 
portions,  les  noyaux  se  trouvent  refoulés  au  fond  avec  une  petite 


314  É.    BRUMPT 

couche  de  protoplasme  bien  coloré  par  l'hématoxyline  ;  la  sécré- 
tion colorée  en  jaune  vif,  s'accumule  dans  le  canal  glandulaire  et 
est  déversée  peu  à  peu  sous  forme  de  petites  sphères  granuleuses 
dans  la  lumière  du  canal.  Les  tubes  sécréteurs  s'insinuent  entre  les 
cellules  de  soutien,  de  sorte  que  celles-ci  forment  une  limite  bien 
nette  entre  la  partie  sécrétante  et  la  partie  sécrétée,  colorées  bien 
différemment. 


•  :>^'ï. 


i 


2  M<^ 


/ 


\  '. 


lr--« 


w 


^W  \     ^ 


Fig.  13. —  Structure  des  canaux  (^jaculateurs  de  Pontnbdella  muricala.—  1,  Coupe 
transversale  du  réservoir  séminal  montrant  en  pi  la  portion  initiale  du  canal 
éjaculateur  qui  lui  est  accolée.  —  2,  coupe  transversale  de  la  portion  glandu- 
laire, ns,  noyaux  de  soutien,  c(j.  cellules  glandulaires.—  3,  coupe  longitudinale 
de  la  portion  terminale  droite,  nx,  noyaux  de  l'épilhélium  de  soutien,  tiic, 
muscles  circulaires,  <]h,  glandes  du  type  fc,  cgc.  glandes  du  type  c. 

Cette  portion  glandulaire  présente  des  caractères  de  structure 
très  uniformes  dans  la  série.  Cependant,  c'est  chez  les  Glossosi- 
phonides  qu'elle  est  toujours  le  mieux  individualisée.  La  nature  de 
la  sécrétion  semble  varier  suivant   les  espèces  :  chez  Piscicola  et 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  313 

Ponlobdella,  elle  se  colore  légèrement  par  l'hématoxyline,  chez 
Glossosiphonia,  Branchellion,  la  sécrétioD  se  colore  toujours  en  jaune 
vif.  Ce  sont  des  différences  que  nous  ne  saurions  expliquer  actuel- 
lement. Chez  Traclielobdella  lubrica  les  cellules  caliciformes  de  cette 
région  possèdent  un  canal  excréteur  extrêmement  long,  quelques- 
unes  débouchent  dans  la  portion  glandulaire,  mais  la  majorité 
d'entre  elles  franchissent  le  sphincter  qui  les  sépare  de  la  portion 
terminale  et  vont  se  déverser  dans  cette  dernière. 

Portion  terminale.  —  Nous  allons  aborder  maintenant  en  détail 
l'étude  de  la  portion  terminale  ainsi  que  celle  de  la  portion  com- 
mune qui,  comme  nous  le  savons  déjà,  résulte  de  la  réunion  des 
deux  portions  terminales.  Il  est  assez  difTicile  de  séparer,  au  point 
de  vue  histologique,  l'étude  de  ces  deux  parties,  car  elles  présen- 
tent dans  bien  des  cas  une  structure  identique,  et  la  distinction 
toute  artificielle  que  l'on  adopte  troublerait  beaucoup  leur  descrip- 
tion microscopique. 

Ces  régions  sont  formées  des  mêmes  assises  que  les  autres 
parties  que  nous  venons  d'étudier.  La  couche  musculo-conjonctive 
toujours  composée  de  cellules  musculaires  circulaires,  subit  un 
accroissement  considérable  ;  parfois  au  point  de  jonction  avec  la 
portion  glandulaire,  elle  subit  un  léger  rétrécissement  et  forme 
un  véritable  sphincter. 

La  couche  glandulaire  prolonge  celle  de  la  région  précédente. 
Les  cellules  s'en  distinguent  simplement  par  leur  volume  plus 
considérable  et  leurs  noyaux  qui  sont  également  un  peu  plus 
volumineux.  Chez  les  Glossosiphonides  l'étude  de  cette  portion  est 
extrêmement  difficile  à  cause  de  la  petitesse  des  éléments._cellu- 
taires  et  de  la  longueur  des  canaux  excréteurs  qui  s'incurvent 
dans  différentes  directions  pour  venir  tous  se  concentrer  et  dé- 
boucher dans  la  lumière  du  canal  central  ;  il  est  tout  à  fait  rare  de 
pouvoir  suivre  une  cellule  glandulaire  d'un  bout  à  l'autre.  Les 
noyaux  de  toutes  ces  cellules  se  trouvent  groupés  à  la  périphérie 
presqu'au  contact  des  fibres  musculaires,  leurs  canaux  excréteurs 
s'enchevêtrent  les  uns  dans  les  autres  et  ne  se  distinguent  bien 
nettement  qu'après  avoir  traversé  la  couche  des  noyaux  de  l'épi- 
thélium  de  soutien  ;  ils  se  disposent  alors  radialement  et  se  voient 
très  nettement  sur  les  coupes  transversales.  Mais  toutes  ces  glandes 


316  É.    BRTJMPT 

qui  présentent  ce  caractère  commun  d'être  caliciformes,  d'avoir 
leur  noyau  plus  ou  moins  voisin  de  la  périphérie  et  de  déboucher 
dans  le  canal  central,  présentent  suivant  la  situation  qu'elles 
occupent  des  dilïérences  de  coloration  considéi-ablcs.  Nous  nous 
baserons  pour  les  distinguer  sur  les  colorations  qu'elles  prennent 
avec  l'hématoxyline  et  l'acide  picriquc  (tig.  12).  La  sécrétion  des 
unes  (cellules  a.  ca)  se  coloi'e  en  violet  |)ar  l'hématoxyline,  celle  des 
cellules  h,cb,  prend  l'acide  picrique,  enfin  les  cellules  c,er,  ne  se 
colorent  ni  par  l'une,  ni  par  l'autre.  Pour  décrire  plus  facilement  la 
distribution  de  ces  ditïérentes  glandes,  nous  orienterons  la  partie 
terminale  de  la  façon  suivante  :  nous  la  sujjposerons  placée  verti- 
calement, la  partie  su|)érieure  fait  suite  à  la  partie  glandulaire,  la 
partie  inférieure  se  continue  avec  la  partie  commune;  nous  distin- 
guerons également  des  faces  externe,  intei-ne,  antérieure  et  posté- 
rieure. La  portion  terminale  qui  est  unique  sera  toujours  supposée 
verticale;  cela  nous  permettra  d'homologuer  les  connections  des 
diverses  glandes  qui,  souvent  en  apparence,  occupent  des  i)osi- 
tions  différentes  jjar  suite  de  la  position  que  prennent  les  conduits 
génitaux.  l.,a  bouj'se  elle-même  quan(i  elle  existera  sera  orientée 
de  la  même  façon. 

Dans  l'espèce  que  nous  avons  pris  comme  type  de  notre  des- 
ci-iption,  Glofisosipitonia  compta nal a,  les  cellules  a  occupent  la 
partie  interne,  les  cellules  c  la  partie  externe.  Dans  la  partie  supé- 
rieure, ce  sont  les  seuls  éléments  que  nous  trouvions,  les  premières 
occupent  la  plus  grande  partie  de  la  coupe,  les  secondes  sont  limi- 
tées à  la  i)ériphérie.  Vei's  le  milieu  de  la  hauteur  (fig.  12,  /),  nous 
voyons  sur  la  cou[)e  que  les  cellules  a  occupent  la  moitié  interne, 
les  cellules  c  occupent  le  pourtour  mais  n'émettent  pas  de  canaux 
glandulaires,  l'espace  laissé  libre  est  occupé  par  les  cellules  b  qui 
se  distinguent  bien  nettement  des  cellules  a  et  c,  elles  évacuent 
leur  contenu  dans  le  canal  central.  Une  troisième  coupe  pratiquée 
encore  |)lus  bas  (fig.  12,  i*),  nous  monti'C  que  les  cellules  a  ont 
diminué  en  nouibi-e,  ce  sont  les  cellules  b  qui  occujient  h^  plus  de 
plat-e,  au  lieu  d'être  séparées  de  renvelop|)e  musculaire  par  les 
cellules  c,  elles  arrivent  en  contact  avec  elle.  Les  cellules  c 
se  rassemblent  alors  peu  à  peu  vers  la  partie  externe,  nous 
apercevons  en  même  temps  leurs  canaux  excréteurs  qui  se 
déversent  à    la   partie    inférieure  extei-ne  du    canal    central.    Ils 


KEPKODUCTION    DES    HIRUDINEES 


317 


aboutissent  tous  au  l'oud  d'un  d'un  petit  cul-de-sac,  d,  que  l'on  ne 
peut  bien  voir  que  sur  les  coupes  longitudinales  de  la  portion  ter- 
minale, et  en  regardant  très  attentivement,  car  son  manque  de 
coloration  ne  le  rend  [>as  très  évident. 

La   portion   commune   chez  (r.  romplanata  commence  par  une 
région  élargie,  le  vestibule,  dépourvue  d'assise  glandulaire,  l'épi- 


# 


vtSiy 


.j  o-'O  0  (S  <5  •-  e 


A     .■ 


7AV 


'^y^ 


«Ua^/'  .^f/ 


Fig.  14  —  Coupe  longitudinale  du  canal  éjaculateur  d'Herpobdella  atoiiiaria, 
au  point  de  jonction  de  la  portion  terminale  avec  le  reste  du  canal,  cette  coupe 
a  été  effectuée  pendant  la  sécrétion  du  speruiatopliore  sp  ;  e,  épitliélium 
cylindrique  non  glandulaire  se  continuant  avec  l'épithélium  de  soutien  ns. 
Les  noyaux  de  ces  cellules  séparent  les  canaux  excréteurs  des  glandes  gh 
qui  sécrètent  le  spermatophore  ;  f'sp,  faisceaux  de  spermatozoïdes  ;  ht,  mus- 
cles circulaires. 


thélium   qui  la   tapisse  l'ait  suite  à  l'épithélium  de  soutien  que 
nous  avons  vu  entre  les  canaux  excréteurs  des  glandes  a,  h  et  c. 
Cet  épithélium  est  cubique,  il  ne  s'allonge  et  ue  devient  glandu- 
laire que  dans  le  petit  segment  qui  précède  l'orifice  du  mâle. 
Nous  allons  étudier  maintenant  les  modifications  que  subissent 


318  '  É.    BRUMPT 

ces  parties  tant  au  point  de  vue  histologique  qu'au  point  de  vue 
de  leurs  rapports. 

Chez  Herpobdella,  on  ne  trouve  dans  la  portion  terminale  qu'une 
seule  espèce  de  glande  se  rapprochant  du  type  b,  ces  glandes 
débouchent  par  des  canaux  grêles  entre  une  couche  de  cellules  de 
soutien.  La  tig.  14  nous  montre  l'aspect  de  ces  cellules,  elles  sont 
disposées  sur  une  ou  deux  rangées,  mais  dans  la  portion  commune 
elles  diminuent  de  volume  et  augmentent  en  nombre,  elles  se  ter- 
minent au  sommet  du  vestibule.  D'autre  part,  vers  le  milieu  de  la 
hauteur  de  la  portion  commune  se  trouve  le  point  terminal  des 
volumineuses  glandes  prostatiques  qui  forment  un  bourrelet 
annulaire  faisant  saillie  en  dehors  de  la  couche  musculaire,  dans 
la  lacune  périgénitale.  Ces  glandes  (lig,  24,  pr)  ainsi  que  leur 
contenu  se  colorent  fortement  par  l'hémaloxyline.  Au-dessous  de 
ce  point,  l'épithélium  devient  cilié  et  conserve  cette  structure  jus- 
qu'au point  où  se  trouve  le  véritable  orifice  mâle  de  l'Herpobdelle. 
Les  glandes  du  type  c  semblent  manquer  complètement  ;  nous 
verrons  plus  loin,  au  sujet  de  la  sécrétion  du  spermatophore,  le 
rôle  probable  qu'elles  doivent  jouer. 

Chez  toutes  les  Glossosiphonides  nous  retrouvons  la  structure 
fondamentale  :  les  trois  séries  de  glandes  existent,  les  cellules  c 
existent  toujours  mais  les  cellules  a  et  6  ne  sont  pas  toujours  bien 
nettement  séparées  les  unes  des  autres.  Chez  Hemiclepsis  tesselata 
il  semble  que  les  cellules  c  soient  absentes,  mais  je  n'ai  pas  suffi- 
samment étudié  la  structure  histologique  de  cette  espèce  pour 
affirmer  ce  fait. 

Un  caractère  commun  aux  Glossosiphonides  et  aux  Herpobdel- 
lides  c'est  que  les  noyaux  des  cellules  glandulaires  sont  égaux  ou 
faiblement  |)lus  développés  que  ceux  des  cellules  de  soutien,  chez 
toutes  les  Icthyobdellides  au  contraire,  les  noyaux  des  cellules 
glandulaires  ainsi  que  ces  cellules  elles-mêmes  sont  beaucoup  plus 
volumineux,  ce  qui  rend  leur  distinction,  ainsi  que  l'étude  de  leur 
trajet,  beaucoup  plus  facile. 

Pon.tobdella  muricata  (fig.  13)  présente  une  structure  identique  à 
Glossosiphonia  complanata,  seulement  comme  les  éléments  sont  plus 
volumineux,  on  peut  mieux  étudier  les  différentes  sortes  de  glandes. 
Les  cellules  c  se  trouvent  au  même  endroit,  seulement  la  petite 
dépression  au  fond  de   laquelle  ces  glandes  débouchaient  dans 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


319 


Glossosiphonia  n'existe  pas.   La  portion  commune  est  tout  à  fait 
rudimentaire  et  dépourvue  de  glandes. 
Chez  toutes  les  Ichthyobdellides  la  distinction  des  trois  espèces 


Fig.  15.  —  Coupe  sagittale  paramédiane  de  Piscicola  geometra  montrant  la  dis- 
position des  diverses  glandes  de  la  portion  commune  des  canaux  éjaculateurs, 
cga,  cgb,  cgc,  canaux  excréteurs  des  glandes  ga,  gb,  gc  des  types  a,  h,  c;  eo 
épithélium  de  soutien  cilié. 


320 


E.    BRUMPÏ 


de  cellules  se  fait  avec  une  grande  netteté  ;  nous  prendrons  comme 
types  :  Piscidda  yeouietra,  Branchellion  torpediuiH  et  Trachdoklella 
lophii. 

^f^^^^^^  il  1 


FiR  16  -  Coupe  SHfîittalo  pHT-^méàUmc  do.  Tracheloh,lella  lophii  montrant  la 
disposition  (les  divrsos  glandes  de  la  portion  commune  des  canaux  •FICuIh- 
teurs  cfia,  cgh,  njc  canaux  excréteurs  des  glandes  des  types  a,  b  el  c  ,  if,  u 
bourse  ;  te  tissu  vecteur. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  321 

Les  portions  terminales  de  Piscicola  geometra  (fig.  15)  se  soudent 
de  bonne  heure  en  une  portion  commune  spacieuse  et  sont  par 
conséquent  très  courtes.  Les  glandes  a  débouchent  dans  la  partie 
supérieure  et  antérieure,  leurs  conduits  cga  sont  marqués  par  une 
teinte  plus  foncée  ;  les  glandes  elles-mêmes  entourent  la  portion 
terminale  ;  les  glandes  b  sont  assez  nettement  séparées  des  cellules 
a,  elles  se  trouvent  un  peu  au  dessous  et  se  terminent  en  haut  et 
en  arrière  de  la  portion  commune,  enfin  les  glandes  c,  très  abon- 
dantes, aboutissent  comme  toujours  au  voisinage  de  la  partie  infé- 
rieure. 

Branchellion  torpedinis  possède  des  dispositions  analogues,  les 
éléments  glandulaires  présentent  les  mêmes  connections,  le  nombre 
des  cellules  c  est  un  peu  plus  limité,  de  plus  toutes  ces  cellules 
ont  des  dimensions  beaucoup  plus  considérables  que  chez  Piscicola. 

TrachelobdeUa  lopliii  (fig.  16)  possède  également  les  trois  espèces 
de  glandes,  seulement  les  cellules  a  sont  peu  nombreuses  elles  sont 
localisées  autour  de  la  portion  terminale  et  ne  se  trouvent  pas  dans 
la  portion  commune  comme  dans  les  cas  précédents.  Chez  Trache- 
lobdeUa lubrica  je  n'ai  pu  distinguer  que  deux  sortes  de  glandes, 
les  cellules  a  semblent  faire  totalement  défaut. 

Au  point  de  vue  de  la  distribution  des  glandes  dans  ces  organes 
nous  pouvons  distinguer  divers  types.  Nous  avons  dit  qu'en  allant 
de  dehors  en  dedans  nous  trouvions  chez  G.  complanata  d'abord  la 
couche  musculaire  puis  ensuite  la  couche  glandulaire  avec  son 
épithélium  de  soutien.  Les  relations  entre  ces  différentes  parties 
peuvent  être  changées.  Chez  toutes  les  Glossosiphonides  nous  avons 
la  structure  typique  décrite  ci-dessus,  les  glandes  sont  toutes  en 
dedans  de  la  couche  musculaire,  elles  sont  par  conséquent  internes; 
chez  Herpobdella  nous  voyons  que  les  cellules  glandulaires  sont 
placées  dans  un  dédoublement  de  l'assise  musculaire  (fig.  14),  les 
cellules  prostatiques  l'ont  même  complètement  franchie  et  font 
saillie  du  côté  cœlomique.  Chez  un  grand  nombre  d'Ichthyobdel- 
lides  (Piscicola  geometra,  TrachelobdeUa  lubrica,  Platgbdella  soleae, 
Cijstobranclms  respirans)  toutes  les  glandes  ont  émigré  en  dehors 
de  la  tunique  musculaire  et  forment  de  volumineuses  glandes 
annexes;  chez  d'autres  toutes  sont  restées  en  dedans  de  cette  même 
tunique  (Pontobdella  muricata,  Acanthobdella pelednia),  enfin  Trache- 
lobdeUa lophii  possède  à  la  fois  des  glandes  externes  et  des  glandes 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xiii.  —  ±\ 


322  É.    BRUMPT 

internes,  ces  dernières  peu  abondantes  appartiennent  au  type  a  et 
se  trouvent  localisées  autour  de  la  courte  portion  terminale. 

Ces  modifications  permettent  par  leur  régularité  de  distinguer 
sur  des  coupes  des  espèces  même  très  voisines.  Nous  avons  donc 
en  résumé  quatre  types  de  glandes  (1)  : 

1°  glandes  situées  en  dedans  de  la  tunique  musculaire  ; 

2°  glandes  situées  dans  un  dédoublement  de  la  tunique  muscu- 
laire ; 

3°  glandes  distribuées  en  dehors  et  en  dedans  de  la  tunique  ; 

4*  glandes  situées  en  totalité  en  dehors  et  formant  des  glandes 
annexes. 

La  bourse  des  Ichthobdellides  est  un  organe  très  développé  plus 
ou  moins  musculeux  suivant  les  espèces,  elle  peut  faire  hernie 
facilement  à  l'extérieur  et  simuler  alors  un  pénis  tantôt  simple 
(Plati/bdeUa  soleae,  Trachelobdellanodulifera),  tantôt  bicorne  (Bran- 
chellion  torpedinis).  Cet  organe  est  tapissé  d'un  épithélium  non 
glandulaire  différant  très  légèrement  de  l'épithélium  général  du 
corps  dont  il  n'est  qu'une  partie  modifiée  par  sa  spécialisation. 
Chez  Trachelobdella  lophii  et  nodulifera,  il  existe  au  fond  de  celte 
bourse  une  petite  dépression  (fig.  33)  aplatie  dans  le  sens  sagittal 
sur  laquelle  s'insèrent  des  muscles  courts  à  gros  noyau  perpendi- 
culaire à  sa  paroi.  Cet  organe  découvert  par  Johansson  a  jusqu'à 
présent  un  rôle  inconnu. 

(1)  Les  glandes  du  type  1  et  4  ont  été  signalées  déjà  par  Johansson. 


REPRODUCTION   DES   HIRUDINÉES  323 

CHAPITRE  III 
Spermatophore 


HISTORIQUE 

La  découverte  de  ces  corps  chez  les  Hirudinées  semble  remonter 
à  l'année  1833,  époque  à  laquelle  Léo,  en  étudiant  l'accouplement 
de  Piscicola,  décrivit  le  spermatophore  de  cette  espèce  dans  le 
passage  suivant  : 

((  Hinter  der  Umschlingung  sind  beide  Kôrper  bedeutend 
angeschwollen  und  dicht  vor  dieser  Anschwellung  sieht  man  in 
der  Nàhe  der  weiblichen  Geschlechtsôtïnung  eine  weisse  Masse 
hervortreten,  die  sich  nach  und  nach  vermehrl,  und  unter  dem 
Microscope  sich  als  ein  Sàcken  mit  einer  w^eissen  feinkôrnigen  und 
schleimigen  Substanz  erfiillt  darstellt.  Ich  glaube  dass  dièse  Masse 
ohnerachtet  des  hàutigen  Ueberzuges  dennoch  nichts  anders  als 
der  aus  den  weiblichen  Geschlechtstheilen  ûberfliessende  mânn- 
liche  Same  ist,  dessen  Oberflàche  aber  wahrscheinlich  dur  den 
Einfluss  des  Médiums  zu  einer  Haut  gerinnt  ». 

Quelques  années  plus  tard,  en  1844,  F.  Miiller  (1)  observa  et 
décrivit  sans  les  figurer  ceux  de  Glossosiphonia  complanata  : 

«  Cleps.  complanatas,  quamvis  plurimas  amoris  tempore  con- 
tinua attentione  observaverim,  cûentes  nunquam  observavi  ;  sed 
eodem  fere  ante  ovorum  partum  tempore,  quo  Cleps.  tessulatae 
coire  soient,  singulare  mihi  in  Cleps.  complanatis  sese  obtulit 
phaenomenon,  cujus  neque  analogon  inter  reliqua  animalia  repe- 
rire,  neque  explicationem  dare  valeo.  Ad  utrumque  nimirum  faciei 
ventralis  latus  organa  singularia  filiiormia,  très  usque  quinque 
corporis  annulos  longitudine  aequantia  modo  simplicia,  modo  ad 
basim  usque  bipartita  exseruntur,  modo  singula  modo  plura  modo 
in  anteriore  modo  in  posteriore  corporis  parte.  » 

Les  sperraatophores  de  Piscicola  furent  revus  en  1845  pas  Bright- 
well,  et  en  1849   par  ^Leydig  (1)  ^qui  en   donna    une  figure   très 


324  É.    BRUMPT 

inexacte.  Leuckart,  en  1863,  admit  que  la  fécondation  se  fait  par 
introduction  de  spermatophoresdans  l'orilice  génital  femelle,  il  les 
vit  cependant,  quelquefois,  fixés  à  l'extérieur  au  pourtour  de  ce 
même  oiilice.  Il  fut  le  premier  à  fixer  le  lieu  de  production 
probable  du  spermatophore  dans  la  portion  terminale  des  canaux 
éjaculateurs. 

En  1876,  Mac  Donald  découvrit  les  spermatophores  d'une  espèce 
de  Branchellion  d'Australie  {Branchellion  punctatum  Baird)  et  ceux 
d'une  Hirudinée  qu'il  attribue  au  genre  PontobdeUa,  mais  que  la 
figure  qu'il  donne  ne  permet  pas  de  caractériser  suffisamment. 

«  Attached  to  the  body  in  a  very  irregular  manner,  but  cliiefly 
atits  fore  part,  were  several  of  the  double  tubular  spermatophora 
shown  in  fig.  9.  Thèse  curious  bodies  I  hâve  also  found  on  other 
marine  Hirudinei,  but  always  w^ith  some  characteristic  différence. 
Fig.  6,  for  example,  represents  a  small  black  leech  witli  white 
lubercles  referable,  apparently  to  the  genus  PontobdeUa  found  on 
Rhinobatis  in  the  same  seas  ;  and  fig.  7  is  the  double-barrelled  sper- 
matophore which  is  quite  différent  frora  fig.  9,  thought  obviously 
of  the  same  nature.  Very  little  is  positively  known  of  the  generative 
processes  of  the  marine  leeches;  but  the  facts  hère  mentioned  may 
one  day  meet  with  a  satisfactory  explanation.  » 

En  1882,  Isao  lijima  découvrit  ceux  d'HerpobdeUa  fixés  au  voisi- 
nage du  clitellum,  il  constata  sur  des  coupes  que  par  les  deux 
orifices  qui  traversent  leur  portion  basale  s'échappaient  des  sper- 
matozoïdes. 

«  The  Iwo  bottle  shaped  tubes  were  filled  with  spermatozoa  and 
opened  by  means  of  tvvo  distinct  holes  in  the  dise.  From  each  of 
thèse  openings  a  stream  of  spermatozoa  was  found,  penetrating  to 
a   considérable  depth  into  the  underlying  tissues.  » 

Malgré  cette  très  intéressante  découverte  le  savant  .Ia[)()nais 
désigna  ce  curieux  phénomène  sous  le  nom  de  copulation  anor- 
male, et,  persuadé  que  la  copulation  se  faisait  par  apposition  des 
orifices  sexuels,  ne  poursuivit  pas  plus  loin  ses  recherches. 

En  1883,  A.  Schneider  (2)  retrouva  les  spermatophores  de  Pisci- 
co/a  et  de  PontobdeUa,  mais  il  n'en  donna  aucune  figure.  Il  nous 
faut  arrivera  l'année  18î)0  pour  voir  avec  le  travail  fondamental  de 
Whilman  (3),  la  nature,  le  lôle  el  le  mode  d'action  de  ces  curieux 
corps   bien  compris.  Dans  son  étude  sur  la  PlacobdeUa  plana,  il 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  325 

décrit  la  forme  du  spermatophore  et  l'origine  de  ses  différentes 
parties  ;  nous  reviendrons  plus  loin  sur  les  autres  points  de  son 
intéressant  travail. 

En  1896,  L.  Johansson  signale  chez  TrachelobdellanoduUfera  l'exis- 
tence de  spermatophores  et  rectifie  l'erreur  d'Olsson  qui  avait  pris 
ces  corps  pour  des  cirrhes  peniaux. 

Kowalevsky  (8  et  11)  a  constaté  la  présence  de  spermatophores 
chez  Placobdella  cateMigera  en  1899  et  chez  Helobdella  algira  en  1900. 
Enfin  le  professeur  Brandes  (2)  a  découvert  tout  récemment  chez 
Hemiclepsis  tesselata  l'existence  de  petits  corps  spéciaux  qui  sem- 
blent être  des  spermatophores  incomplets  qui,  au  lieu  d'être  fixés 
sur  les  téguments,  sont  introduits  dans  l'orifice  femelle  de  l'in- 
dividu fécondé. 

J'ai  eu  l'occasion  de  constater  l'existence  de  spermatophores 
dans  toutes  les  espèces  citées  ci-dessus,  sauf  chez  Branchellion, 
Helobdella  algira,  Placobdella  catenigera  et  Hemiclepsis  tesselata, 
que  je  n'ai  pu  étudier  ou  moment  de  la  reproduction  ;  par  contre 
j'ajouterai  à  la  liste  des  spermatophores  déjà  connus,  ceux  des 
espèces  suivantes  :  Glossosiphonia  heteroclita,  Hœmenteria  ofpcinalis, 
Hemiclepsis  marginata,Trachelobdella  punctata,Trachelobdella  lubrica, 
ainsi  que  celui  d'une  nouvelle  espèce  d'Abranchus  [i)  qui  sera 
décrite  prochainement. 

DESCRIPTION. 

Pour  ne  pas  tomber  dans  les  redites  fréquentes,  nous  décrirons 
chez  les  Hirudinées  trois  formes  typiques  de  spermatophores,  nous 
indiquerons  ensuite,  au  sujet  des  espèces,  les  différences  qu'ils 
peuvent  présenter. 

l«i"  type.  —  Glossosiphonia  complanata  (fig.  17).  Le  spermatophore 
de  cette  espèce  se  compose  de  deux  tubes  intimement  accolés  sur 
toute  leur  longueur,  sauf  au  niveau  de  la  partie  supérieure  où  ils 
sont  libres  et  se  terminent  chacun  par  une  partie  rétrécie.  Chaque 
tube  a  dans  son  ensemble  la  forme  d'une  massue,  il  est  formé 
d'une  membrane  anhyste  et  vient  déboucher  par  un  petit  orifice 
distinct  sui-  la  plaque  basale,  à  côté  du  second  tube.  Le  contenu  se 
divise  en  deux  parties  :  les  deux  tiers  supérieurs,  quelquefois  même 

(t)  Ce  Ver  m'a  été  communiqué  par  le  D''  Richard,  qui  l'a  récolté  dans  une 
campagne  scientifique  dirigée  par  le  prince  de  Monaco,  au  Spitzberg. 


326 


E.    BRUMPT 


les  trois  quarts  sont  formés  par  des  spermatozoïdes  agglutinés 
en  faisceaux,  le  reste  du  tube  est  rempli  par  une  sécrétion  granu- 
leuse hyaline.  La  fig.  17  montre  très  nettement  cette  disposition. 
Ce  sont  les  deux  seuls  éléments  que  l'on  rencontre,  je  n'y  ai  jamais 
trouvé  de  cellules  comme  Kovvalevsky  en  a  décrit  chez  Placob- 


sp 


sy 


m 


e^- 


pb 


Fig.  17.  —  Spennatophore  de 
Glossosiphonia  coiupla- 
nata.—ph,  portion  basale; 
sg,  sécrétion  jL^Iandulaire 
du  pédicule  ;  sp,  faisceaux 
de  spermatozoïdes  rem- 
plissant les  2/3  supérieurs 
du  sperniatophore. 


sp 


*? 


pi 


Fig.  18.  —  Spermatophore  Fig.  19.— Sperniatophore 
de  Glnssosiphoitia  Itete-  d'une  Placobdella  de 
roclita.  — pb,  plaque  ba-  l'Amérique  du  Nord, 
sale  ;  sg,  sécrétion  granu-  —  pb,  plaque  basale  ; 
leuse du  pédicule;  .s'p,  fais-  sg,  sécrétion  granu- 
ceaux  de  spermatozoïdes.  leusedu  pédicule  ;  sg, 
faisceaux  de  sperma- 
tozoïdes. 


délia  catenigem.  Les  granulations  du  pédicule  ont  quelquefois 
l'aspect  de  cellules,  mais  quand  on  les  examine  au  microscope  on 
les  voit  disparaître  peu  à  peu  dans  l'eau.  Sur  les  coupes  ces  gra- 
nulations ne  prennent  jamais  les  colorations  nucléaires,  elles  se 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


327 


colorent,  soit  en  jaune,  soit  en  rose,  suivant  que  la  double  colo- 
ration est  faite  à  l'acide  picrique  ou  à  l'éosine. 

Le  spermatophore  fraîchement  déposé  est  d'un  blanc  éclatant, 
très  élastique,  son  pédicule  peut  s'allonger  de  deux  ou  trois  fois  sa 
longueur,  il  est  si  adhérent  aux  tissus  sous-jacents  qu'en  exerçant 
une  traction  violente  on  le  brise  à  la  partie  inférieure,  mais  on  ne 
parvient  pas  à  l'enlever  avec  sa  plaque  basaleparce  procédé.  Pour 
l'avoir  entier  il  faut  racler  la  peau,  on  enlève  par  ce  moyen  un  petit 
lambeau  d'épiderme,ce  qui  permet  de  mieux  l'examiner.  La  mem- 
brane qui  entoure  le  spermatophore  est  très  élastique,  de  sorte  que 


Fig.  20.  —  A  droite  spermatophore  vidé  de  Pontobdella  muricata  fixé  sur  un 
lambeau  d'épiderme  ;  p,  paroi  ;  /,  canal  central,  la  plaque  basale  est  à  peine 
ébauchée. —  A  gauche  spermatophore  d'Herpobdella  atomaria,  au  moment  de 
sa  chute  spontanée,  légèrement  comprimé  entre  deux  lamelles  ;  sgp,  sécrétion 
des  glandes  prostatiques  ;  sb,  sécrétion  des  cellules  b  de  fig.  14. 

si  l'on  examine  au  microscope  un  de  ces  corps,  le  contenu  ne  tarde 
pas  à  s'en  échapper,  la  substance  granuleuse  d'abord,  le  sperme 
ensuite.  Au  bout  de  quatre  ou  cinq  minutes  le  spermatophore  est 
vidé  et  ses  dimensions  se  sont  considérablement  réduites.  Sa 
longueur  primitive,  qui  était  de  5  à  8"^^,  se  réduit  à  1  ou  1  1/2^"^. 
Chez  toutes  les  Glossosiphonides  que  j'ai  examinées,  le  sperma- 
tophore est  construit  sur  le  même  type,  c'est-à-dire  qu'il  se  com- 
pose de  deux  tubes  distincts  jusqu'à  leur  base  s'ouvrant  chacun 
par  un  orifice  particulier  sur  la  plaque  basale. 


328  É.    BRUMPT 

Glossosiphonia  heteroclita  (fig.18)  possède  un  spermatophore  beau- 
coup plus  ramassé,  la  plaque  basale  est  proportionnellement  beau- 
coup plus  considérable.  Les  dimensions  moyennes  sont  de  tmmi/2 

Liostomum  coccineum  a  des  spermatophores  de  grande  taille,  en 
rapport  avec  les  dimensions  de  cette  volumineuse  espèce,  ils 
peuvent  atteindre,  lorsqu'ils  sont  pleins,  de  quinze  à  vingt-cinq 
millimètres.  Leur  forme  est  identique  à  ceux  des  grandes  variétés 
de  Glossosiphonia  complanata,  le  corps  est  moins  renflé  et  la  plaque 
basale  est  assez  réduite. 

Placobdella  (lig.  19).  —  Je  donne  ci-contre  la  reproduction  d'un 
spermatophore  trouvé  sur  unePlacobdelle  provenant  de  l'Amérique 
du  Nord,  on  voit  très  nettement  la  partie  inférieure  formée  de 
granulations  et  la  partie  supérieure  remplie  de  sperme,  la  forme 
est  moins  renflée  que  dans  l'espèce-type,  la  plaque  basale  est  per- 
forée par  deux  orifices  distincts. 

Hemidepsis  marginata  possède  un  spermatophore  très  petit  ;  il 
atteint  au  maximum  deux  millimètres  et  contient  une  petite 
quantité  de  sperme. 

Pontobdella  muricata  possède  un  spermatophore  cylindrique 
légèrement  incurvé  à  l'état  frais,  une  fois  vidé  (lig.  20),  il  devient 
tout  à  fait  droit.  La  membrane  d'enveloppe  est  très  épaisse,  les 
deux  tubes  accolés  s'ouvrent  côte  à  côte  par  des  orifices  larges  et 
très  nets. 

2''  type.  —Herpobdella  atomaria  (fig.  20). — On  trouve  fréquemment 
les  spermatophores  de  cette  espèce  sur  la  peau  des  individus,  ils 
sont  très  visibles  et  persistent  quelquefois  pendant  deux  ou  trois 
jours  à  l'endroit  où  ils  ont  été  fixés.  Ils  se  composent  d'une  plaque 
basale  épaisse,  surmontée  de  deux  tubes  en  forme  de  petites  bou- 
teilles s'écartant  de  l'axe  vertical  et  ouverts  à  leur  partie  supérieure 
légèrement  évasée.  Quand  on  examine  un  de  ces  corps  au  micros- 
cope au  moment  où  il  se  détache  spontanément  du  corps,  on  voit 
(|ue  la  paroi  hyaline  d(;s  tubes  se  continue  avec  la  partie  centrale, 
.s(/,  de  la  pla(|ue  basale  percée  de  deux  trous  et  se  prolongeant  en 
pointe  iriégulière  au  dessous.  La  partie,  sgp,  qui  entoure  cette 
portion  hyaline  est  gi-anuleuse  et  la  limite  par  un  rebord  bien 
circulaire.  Le  carmin  colore  également  d'une  façon  différente  ces 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


329 


deux  substances  de  nature  bien  dilïérente  comme  nous  le  verrons 
plus  loin. 

Le  spermatophore  des  Herpobdelles,  homologue  de  celui  des 
espèces  précédentes,  s'écarte  un  peu  de  ces  derniers  dans  ce  sens 
que  les  deux  tubes  qui  le  composent,  au  lieu  de  posséder  une  paroi 
élastique  qui  injecte  le  sperme  dans  les  tissus,  sont  formés  d'une 
paroi  épaisse  et  rigide.  La  force  nécessaire  à  l'injection  violente 
du  sperme  à  travers  les  tissus  est  empruntée  à  la  musculature  des 
canaux  éjaculateurs,  le  spermatophore  en  effet  ne  quitte  pas  les 
organes  sexuels  pendant  toute  la  durée  de  la  copulation,  il  ne  pré- 
sente pas  une  phase  de  réplétion  et  une  phase  de  vacuité,  il  est 
toujours  identique  et  ne  sert  pour  ainsi  dire  que  de  canule  d'injec- 
tion comme  le  Docteur  Brandes  (1)  l'a  fait  ressortir  dans  son  inté- 
ressante communication  sur  la  fécondation  de  ces  Vers. 


Fig.  21.  —  Sperm;itophores  de  Piscicola  geometru.  —  Celui  de  gauche  est  vu  en 
place  sur  l'aire  copulatrice  te  environ  huit  heures  après  la  copulation,  celui  de 
droite  a  été  légèrement  aplati  par  le  couvre-objet,  il  était  tombé  sponta- 
nément de  l'animal  24  heures  après  l'accouplement;  pin,  partie  médiane 
correspondant  à  la  portion  commune  des  canaux  éjaculateurs;  c,  cornes  corres- 
pondant aux  portions  terminales  ;  xc,  sécrétion  des  glandes  c  de  la  partie 
commune  qui  font  adhérer  les  spermatophores  sur  les  téguments. 


3e  type.  —  Il  nous  sera  fourni  par  Piscicola  geometra  (fig.  21). 
Immédiatement  après  la  séparation  des  individus  le  spermatophore 
apparaît  comme  une  volumineuse  masse  blanche  placée  au  dessous 
de  l'orifice  femelle  dans  une  dépression  spéciale  que  nous  avons 
appelée  aire  copulatrice,  ses  dimensions  atteignent  de  un  à  deux 
millimètres.  Il  est  si  rempli  de  sperme  que  sa  structure  n'est  pas 
facile  à  bien  voir,  il  vaut  mieux  l'examiner  quelques  heures  après 


330 


E.    BRUMPT 


la  copulation,  une  partie  du  sperme  est  alors  évacuée  et  l'on  peut 
mieux  se  rendre  compte  de  ses  parties  constituantes.  Nous  donnons 
ci-joint  l'aspect  de  deux  spermatophores,  le  premier,  environ  huit 
heures,  après  la  copulation,  le  second,  vingt-quatre  heures  après 
elle.  Le  spermatophore  de  gauche  est  vu  en  place,  le  spermato- 
phore  de  droite  est  aplati  pour  mieux  l'aire  voir  ses  diverses 
parties.  On  voit  nettement  les  deux  petites  masses  latérales,  c, 
terminées  à  leur  partie  supérieure  par  un  petit  tube  hyalin  fermé 
identique  à  ceux  des  Glossosiphonides,  mais  ces  deux  masses, 
au  lieu  de  s'amincir  progressivement  jusqu'à  leur  base,  s'élar- 
gissent au  contraire  et  se  perdent  dans  une  masse  volumineuse 


Fig.  22.  —  Spermatophore  de  Truchelobdella  pitnctata.  —  o,  orifice  par  lequel 
s'échappent  des  spermatozoïdes  ;  pm,  partie  médiane. 


également  placée  au-dessous  d'eux  et  remplie  de  sperme  ;  la 
masse  entière  se  termine  inférieurement  pai-  un  prolongement 
conique.  Tout  le  spermatophore  est  englué  par  une  matière  hya- 
line non  colorable  sur  les  coupes  qui  l'unit  très  intimement  aux 
téguments  et  empêche  de  voir  le  mode  de  terminaison  exact  du 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


331 


spermatophore.  Il  est  probable  qu'il  est  percé  à  sa  base  par  un 
orifice  unique,  mais  comme  ce  corps  est  extrêmement  mou  et  ne  se 
vide  pas  spontanément,  on  ne  peut  voir  par  quel  point  le  sperme 
s'échappe  normalement. 

Chez  Trachelobdella  punctata  (flg.  22),  le  spermatophore  présente 
une  forme  générale  identique,  seulement,  les  masses  latérales  sont 
extrêmement  réduites  et  sont  représentées  par  une  simple  petite 
corne  hyaline.  Tout  le  sperme  se  trouve  accumulé  au  centre  du 
spermatophore,  et  s'échappe  à  la  partie  inférieure  par  un  orifice 
large  bien  limité.  La  paroi  anhyste  qui  l'enveloppe  est  un  peu  plus 
élastique  que  chez  Piscicola. 

Trachelobdella  lubrica  possède  un  spermatophore  qui  se  rapproche 


Fig.  23.  —  1,  Spermatophore  d'une  nouvelle  espèce  d'Abranchus.  —  e,  région 
clitellienne  de  Trachelobdella  nodulifera  avec  la  bourse  évaginée.  —  cf  orifice 
mâle  ;  om,  organe  musculeux  de  Johansson  ;  ac,  aire  copulatrice  avec  un 
spermatophore  sp,  en  place. 


beaucoup  de  celui  de  l'espèce  précédente,  comme  je  n'en  ai  examiné 
qu'un  seul,  au  microscope,  vingt-quatre  heures  après  la  copulation 
et,  comme  d'autre  part,  il  était  en  mauvais  état  je  n'ai  pas  pu  en 
obtenir  un  dessin  satisfaisant. 

Trachelobdella  nodulifera  a  des  spermatophores  très  longs,  étroits, 
qui  ont  été  pris  pour  des  cirrhes  péniaux  par  Olsson;  l'erreur  de  ce 
Naturaliste  a  été  rectifiée  par  Johansson  qui  a  reconnu  leur  véri- 
table nature.  Je  n'ai  pas  vu  très  nettement  leur  structure  à  la 
partie  inférieure,  mais  il  me  semble  que  le  pédicule  ne  présente 
qu'un  canal  unique. 

C'est  la    présence  d'un    canal    unique   dans    le   pédicule   qui 


332  É.    BRUMPT 

caractérise  les  sperraatophores  du  troisième  type.  Dans  une  com- 
munication préliminaire  sur  la  reproduction  des  Hirudinées,  j'avais 
signalé  (2),  comme  non  connu,  le  spermatophore  des  Branchellions, 
le  mémoire  de  Macdonald  dont  nous  avons  parlé  plus  haut 
m'était  passé  inaperçu.  Le  spermatophoi-e  de  notre  Brancliellion 
d'Europe  n'a  jamais  été  signalé  et  il  est  possible  qu'il  présente 
quelques  différences  avec  le  précédent,  les  variations  spécifiques 
de  ces  organes,  comme  nous  avons  pu  le  constater  chez  Trachelob- 
della,  étant  parfois  très  considérables. 

La  figure  23  représente  le  spermatojjhore  d'une  nouvelle  espèce 
d'Ahranchua,  il  m'a  été  donné  par  le  D'  Richard.  Les  deux  masses 
sont  unies  sur  toute  leur  longueur  et  difïèrent  de  tous  les  sperma- 
tophores  que  nous  avons  décrits  jusqu'à  présent  par  l'absence  de 
prolongements  filiformes  à  leur  partie  supérieure,  le  pédicule 
traversé  par  un  canal  unique  que  je  n'ai  pu  voir  qu'à  son  origine 
se  fixe  sur  les  tissus  par  une  portion  basale  très  mince  et  très 
étalée.  Les  spermatozoïdes  étaient  contenus  en  abondance  dans  les 
deux  parties  renflées  et  ne  s'étaient  pas  encore  fait  jour  à  travers 
le  canal  du  pédicule. 

SÉCRÉTION  ET  DEPOT  SUR  LES  TÉGUMENTS 

Nous  allons  examiner  maintenant  d'où  proviennent  les  différentes 
parties  du  spermatophore  et  de  quelle  façon  il  est  rempli  et  fixé 
sur  les  tissus.  Si  l'on  pratique  des  coupes  à  travers  deux  Herpob- 
della  fixées  pendant  la  copulation  (tig.  24),  on  peut  suivre  très 
facilement  le  mécanisme  de  sa  formation.  Dans  la  description  des 
organes  génitaux  mâles,  nous  avons  signalé  chez  ces  animaux 
l'existence  de  deux  sortes  de  glandes,  les  premières,  à  sécrétion 
colorée  en  jaune  par  l'acide  picrique,  occupant  les  deux  portions 
terminales  et  s'étendant  également  sur  la  voûte  du  vestibule  de 
la  portion  commune,  les  secondes  ou  glandes  prostatiques,  à 
contenu  fortement  coloré  par  l'hématoxyline,  débouchant  vers  le 
milieu  de  la  hauteur  de  la  portion  commune.  A  l'état  de  repos  ces 
deux  sortes  de  glandes  sécrètent  continuellement  et  l'ensemble  de 
leurs  produits  forme  un  bouchon  cylindrique  constitué  de  parties 
jaunes  et  violettes,  les  deux  sécrétions  ne  sont  pas  mélangées.  Au 
moment  de  la  copulation  tout  l'appareil  mâle  est  évaginé,  le  dùme 
glandulaire  du  vestibule  sécrète  activement  une  masse  molle  en 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINEES 


333 


continuité  de  substance  avec  la  sécrétion  des  portions  terminales 
qui  forment  les  tubes.  C.es  derniers  se  constituent  dès  le  début  de 
la  copulation  et  l'on  peut  se  demander  comment  une  uiasse  fluide 
comme  celle  sécrétée  par  les  glandes  de  cette  région,  peut  devenir 


Fig.  24.  —  Coupe  de  deux  HerpohdeUa  atoinaria  accouplées,  montrant  la  fixation 
du  spermatophore.  En  haut  coupe  transversale  passant  par  l'orifice  niiàle  de 
l'individu  fécondateur,  au  dessous  coupe  longitudinale  de  l'individu  fécondé. 
Les  glandes  gh  sécrètent  la  paroi  interne  /'  du  spermatophore,  les  glandes 
prostatiques  pr  ainsi  que  quelques  glandes  situées  au  pourtour  de  l'orifice 
mâle  externe  sécrètent  la  substance  foncée  placée  entre  les  deux  cornes  ainsi 
que  celle  qui  entoure  i  et  qui  est  fortement  fixée  sur  la  peau. 

aussi  rapidement  rigide  et  acquérir  une  forme  tubulaire  aussi 
régulière.  Me  basant  sur  ce  fait  que  le  sperme  n'adhère  jamais 
à  la  substance  constituant  la  paroi  du  spermatophore,  je  pense 
qu'au  moment  de  la  copulation  les  portions  terminales  deviennent 
béantes  et  se  remplissent  de  sperme,  plus  ou  moins  mélangé  aux 
substances  sécrétées  parles  canaux  éjaculateurs,  servant  de  moule 


334 


É.    BRUMPT 


axial  et  permettant  à  la  substance,  sécrétée  autour  de  lui  par 
les  glandes  gb,  de  prendre  une  forme  cylindrique.  Le  sperme 
doit  agir  également  dans  le  durcissement  rapide  du  spermato- 
phore,  car  l'eau  ne  peut  pas  pénétrer  dans  l'appareil  mâle  pendant 
la  fécondation  et  ne  peut  intervenir  à  aucun  moment  dans  sa 


^   ^i         M   ;é 


7AV 


■•.       ;;:Ç;^Ç^  V>  \,,.i 


■^'z 


^^- 


Fig.  2;i.  —  Coupe  longitudinale  du  canal  éjaculateur  d'Herpohdella  ntomaria  à 
l'origine  de  la  portion  terminale  cBecluée  pendant  la  sécrétion  du  spermato- 
phore  sp  ;  e,  épithélium  cylindrique  non  glandulaire  se  continuant  avec  l'épi- 
thélium  de  soutien  iix,  les  noyaux  de  ces  cellules  sont  placés  entre  les  canaux 
excréteurs  des  glandes  (jh  qui  sécrètent  le  spermatophorc  ;  fsp,  faisceaux  de 
spermatozoïdes  ;  vie,  muscles  circulaires. 

soliditication  comme  l'admet  Whitman  pour  Placubdella  plana. 
Un  fait  certain  c'est  que  les  deux  tubes  ainsi  formés  sont  rigides 
et  servent  de  conduit  au  sperme  bien  avant  la  solidification  du 
plateau  basilaire,  car  on  voit  sur  des  coupes  (lig.  24)  la  substance 
de  ce  dernier  entraînée  par  les  deux  courants  de  spermatozoïdes 
à  une  certaine  profondeur  dans  les  tissus.  La  figure  2o  nous 
montre  le  mode  de  sécrétion  du  spermatophorc,  la  substance  qui 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  335 

s'écoule  des  glandes  caliciformes  gb,  ajoute  de  nouvelles  couches 
qui  accroissent  l'épaisseur  du  sperniatophore.  On  peut  voir  le  point 
précis  où  commence  cette  sécrétion.  Il  n'existe  pas  de  portion 
glandulaire  dans  les  canaux  éjaculateurs,  les  cellules  de  cette 
région  sont  toutes  cylindriques  et  forment  un  revêtement  épithé- 
lial  qui  se  continue  avec  l'épithélium  de  soutien  de  la  portion  ter- 
minale. Les  glandes  gb,  sont  placées  dans  un  dédoublement  de  la 
couche  musculaire.  Le  sperme  est  agglutiné  par  une  sécrétion  qui 
se  produit  sur  tout  le  trajet  des  canaux  éjaculateurs. 

La  fig.  24  nous  montre  que  les  glandes  signalées  plus  haut  ne 
sont  pas  seules  à  contribuer  à  la  formation  du  spermatophore,  les 
glandes  prostatiques  dont  la  sécrétion,  facile  à  retrouver  sur  les 
coupes,  s'écoule  peu  à  peu,  est  entraînée  par  les  cils  vibratiles  de 
l'épithélium  de  la  portion  commune,  et  vient  s'accumuler  à  la  péri- 
phérie en  formant  un  anneau  coloré  différemment  qui  en  se  mou- 
lant dans  l'orihce  mâle  acquiert  une  forme  nettement  circulaire 
Cette  sécrétion  fait  adhérer  d'une  part  le  spermatophore  sur  la  peau 
de  l'individu  fécondé  et  d'autre  part  le  maintient  solidement  fixé 
dans  l'orifice  mâle  de  l'individu  fécondateur.  11  peut  arriver  en  effet 
pendant  l'anesthésie  pratiquée  au  début  de  l'accouplement  que 
l'un  des  individus  se  sépare  de  l'autre  avant  de  l'avoir  fécondé 
dans  ce  cas  le  spermatophore  reste  fixé  dans  l'orifice  mâle  et  le 
sperme  s'écoule  abondamment  par  les  deux  orifices  de  la  plaque 
basale;  ce  phénomène  durerait  bien  longtemps  si  l'animal  reve- 
nant à  lui  n'avait  soin  de  s'arracher  le  spermatophore  et  de  le 
dévorer.  Une  fois  le  spermatophore  enlevé  les  canaux  éjaculateurs 
qu'il  maintenait  béants  se  referment  et  l'écoulement  spermatique 
cesse.  Ce  fait  nous  démontre  deux  points  importants,  d'une  part 
l'impossibilité  de  l'expulsion  spontanée  du  spermatophore  quand 
celui-ci  perd  son  point  de  fixation,  d'autre  part  l'importance  consi- 
dérable de  la  sécrétion  prostatique  qui  maintient  l'orifice  mâle 
hermétiquement  clos  pendant  toute  la  durée  de  la  copulation.  Tout 
l'organe  mâle  d'Herpobdella  est  entouré  de  muscles  volumineux 
destinés  à  abaisser  et  à  dilater  la  portion  terminale  pour  la  faire 
adhérera  la  peau  de  l'individu  fécondé. 

Le  rôle  important  que  nous  avons  fait  jouer  au  sperme,  où  tout 
au  moins  au  mélange  du  sperme  avec  la  sécrétion  des  canaux 
éjaculateurs,  devient  une   certitude  chez  les  Glossosiphonies  et 


336  É.    BRUMPT 

chez  Pontobdella.  Si  l'on  examine  par  exemple  (fig.  26)  une  coupe 
transversale  de  celte  dernière  passant  ]»ar  l'orifice  mâle  on  aper- 
çoit la  portion  terminale  coupée  dans  toute  sa  longueur,  la  lumière 
de  ce  canal  est  à  ce  moment  obstruée  par  la  sécrétion  colorée  en 
jaune  qui  forme  la  paroi  du  spermatophore,  les  glandes  calici- 


■»  •- 


;.  v    'y 


*.(■ 


ns  .yûi.J^...  .■  ■-','% 


/ne 

'  '■»' 

f^<] 

,^« 

.î  /^ 

P-' 

/* 

pi 


t'^  1  \:K^/       / 


-  ^^x 


Fig.  2G.  —  3,  coupe  longitudinale  du  canal  éjaculatcur  droit  de  Pontobdella 
inuricalu  montrant  avec  une  grande  netteté  ce  fait  que  la  sécrétion  des 
glandes  gh  qui  forment  la  paroi  du  spermatophore  ne  se  mélange  ni  avec  la 
portion  glandulaire  placée  en  haut,  ni  avec  celle  des  glandes  c(jc  qui  jouent 
un  rôle  spécial  pour  la  fixation  du  spermatophore. 

formes  qui  la  produisent  (glandes  b)  sont  groupées  à  la  péi'iphérie 
et  débouchent  dans  le  canal  central,  leurs  canaux  sécréteurs  se 
fout  jouj- à  travers  IV-pithélinm  de  soutien.  La  sécrétion  de  la  por- 
tion glandulaire  est  bien  dill'érente,  elle  prend  une  teinte  violacée 
légère  dans  la  coloration  double  à  l'hématoxyline  et  à  l'acide 
picrique,  elle  ne  se  mélange  pas  à  la  sécrétion  du  spermatophore. 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  337 

La  partie  inférieure  de  cette  même  figure  nous  montre  en  cgc 
les  canaux  des  glandes  à  contenu  incolore  dont  nous  avons  parlé 
déjà.  Chez  Poritobdella  ces  glandes  sont  surtout  bien  développées 
sur  la  partie  externe,  mais  il  en  existe  aussi  sur  la  région  interne, 
elles  forment  donc  un  véritable  anneau  à  la  partie  inférieure  de  la 
portion  terminale.  Comme  ce  sont  les  seules  glandes  qui  sécrètent 
une  substance  à  l'extérieur  des  tubes  du  spermatophore,  il  est 
probable  que  c'est  leur  sécrétion  qui  les  réunit  l'un  à  l'autre  et 
qui  de  plus  entoure  la  plaque  basale  et  la  fixe  aussi  intimement 
sur  les  tissus  de  l'animal  fécondé.  Il  faut  donc  que  la  solidification 
de  cette  substance  soit  instantanée.  On  retrouve  toujours  à  la  base 
du  spermatophore  une  substance  granuleuse  à  peine  ou  pas 
du  tout  colorée  sur  les  coui)es  (1).  Le  point  le  plus  important  à 
signaler  c'est  la  position  externe  de  cette  sécrétion.  En  effet,  les 
réactions  de  coloration  sont  variables,  ainsi  la  substance  du 
spermatophore  qui  se  colore  en  jaune  si  franc  par  l'acide 
picrique  dans  les  coupes  de  portions  terminales  prend  une  teinte 
beaucoup  plus  faible  et  se  colore  beaucoup  {dus  mal  sur  les  coupes 
des  spermatophores  en  place  sur  les  téguments.  Nous  avons  dit 
que  le  spermatophore  de  Pontobdella  possédait  une  plaque  basale 
très  réduite,  la  structure  des  organes  permettait  de  le  prévoir  ; 
cette  plaque  est  sécrétée  par  la  portion  commune  qui,  dans  notre 
cas  particulier,  n'existe  pas,  les  deux  portions  terminales  débou- 
chent presque  directement  à  l'extérieur. 

Chez  Glossosiphonia  com.planata  le  spermatophore  se  forme  dans 
les  mêmes  conditions, la  paroi  est  formée  par  les  glandes  ^a  et  ^6  des 
portions  terminales,  mais  la  netteté  de  la  portion  glandulaire  des 
canaux  éjaculateurs  permet  de  mieux  suivre  le  rôle  joué  par  la 
sécrétion  de  cette  région  Au  moment  où  le  spermatophore  est  fixé 
par  sa  partie  inférieure  cette  sécrétion  traverse  la  lumière  du  canal 
et  c'est  autour  d'elle  que  se  moulera  la  sécrétion  des  glandes  (/a  et 
yb  ;  les  deux  sécrétions  ne  sont  pas  miscibles  puisque  l'une  d'elles 
traverse  l'autre  de  part  en  part  pour  venir  s'accumuler  à  la  partie 
inférieure  du  spermatophore.  C'est  à  ce  moment  que  le  tube  doit 
se  former  et  se  solidifier  car  le  spermatophore  vidé  de  son  contenu 

(1)  Whitman  a  signalé  cette  substance  non  colorable  chez  Pakohdella  plana; 
il  la  désigne  sous  le  nom  d'enveloppe  externe. 

Méra.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  liXXJ.  xni.  —  '22 


338  É.    BRUMPT 

revient  à  des  dimensions  identiques  à  celle  des  organes  où  il  a 
pris  naissance.  D'autre  part  ces  phénomènes  de  durcissement,  et 
le  passage  de  la  sécrétion  de  la  portion  glandulaire  ne  peuvent  se 
produire  qu'après  la  fixation  de  la  base  du  spermatophore,  ou 
simultanément,  car  des  coupes  pratiquées  sur  des  individus  fixés 
au  moment  précis  où  ils  allaient  se  féconder  et  qui  se  préparaient 
à  cet  acte  depuis  assez  longtemps  ne  montraient  aucune  modifica- 
tion dans  la  structure  de  la  portion  terminale.  Chez  Glossosiphonia 
cumplanata  la  voûte  du  vestibule  de  la  portion  commune  est  glandu- 
laire, et  doit  contribuer  à  la  formation  d'une  partie  de  la  plaque  ba- 
sale  très  rudimentaire  qui  existe  chez  cette  espèce.  Les  glandes  gc 
(fig.  12)  situées  à  la  périphérie  se  présentent  toujours  avec  les 
mêmes  caractères,  et,  nous  nous  baserons  sur  leur  position  pour 
admettre  qu'elles  sécrètent  tout  ce  qui  se  trouve  en  dehors  des 
deux  tubes  et  de  la  plaque  basale  du  spermaphore,  par  consé- 
quent la  substance  qui  agglutine  les  deux  tubes  ainsi  que  la 
gaine  hyaline  qui  fait  adhérer  si  fortement  le  spermatophore  à  la 
peau.  Je  ne  puis  en  effet  admettre,  comme  Whitman  (3),  que  les 
tubes  du  spermatophore  doivent  leur  réunion  à  une  simple  adhé- 
rence de  leur  substance  encore  fraîche  par  suite  de  leur  passage 
dans  un  orifice  étroit.  En  effet, au  moment  de  leur  émission,  les  tubes 
sont  déjà  assez  solidifiés  pour  pouvoir  supporter  la  pression  consi- 
dérable du  sperme  qui  est  injecté  à  leur  intérieur  par  les  canaux 
éjaculateurs  ;  de  plus  il  n'est  pas  rare  de  voir  ces  deux  tubes  se 
séparer  quand  on  examine  sous  un  couvre-objet  des  spermato- 
phores  vidés  et  déposés  depuis  quelque  temps,  ce  qui  montre 
bien  qu'il  y  avait  une  substance  étrangère  interposée  entre  eux. 

Les  mêmes  faits  se  reproduisent  dans  les  différentes  espèces  de 
Glossosiphonides,  la  structure  des  organes  génitaux  permet  de 
prévoir  facilement  la  forme  du  spermatophore. 

La  sécrétion  du  spermatophore  chez  Piscicola  ijeometra  vient 
encore  à  l'appui  de  notre  manière  de  voir  quant  au  rôle  joué  par 
les  cellules  <jc,  à  contenu  incolore.  Elles  acquièrent  dans  cette 
espèce  un  développement  tout-à-fait  inusité,  en  rapport  avec  l'adhé- 
rence toute  particulière  du  spermatophore  à  la  peau.  iNous  avons 
dit  d'ailleurs  en  décrivant  ce  corps  qu'il  était  inclus  dans  une  subs- 
tance granuleuse  non  colorée  sur  les  coupes  qui  le  maintenait 
énergiquement  fixé  sur  l'aire  copulatrice,  ce  qui  rendait  son  isole- 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  339 

ment  très  difficile  pour  ne  pas  dire  impossible.  Cette  substance 
très  abondante  doit  être  sécrétée  pendant  toute  la  durée  de  la 
copulation,  comme  chez  Herpobdella  il  existe  des  cellules  ciliées, 
mais  ici  ce  sont  des  cellules  de  soutien  (4,  fig.  14),  ces  cellules 
permettent  une  accumulation  de  la  substance  adhésive  vers  la  base 
du  spermatophore.  Bien  que  l'accouplement  dure  très  longtemps, 
le  spermatophore  est  formé  dès  le  début;  la  fig. 49  montre  deux 
exemplaires  anesthésiés  au  début  de  la  copulation  ;  les  spermato- 
phores  sont  à  leurs  places  respectives,  et  il  sort  par  l'orifice  mâle 
de  chacun  d'eux  les  deux  petites  cornes  provenant  des  portions 
terminales. 

Maintenant  que  nous  connaissons  le  lieu  où  sont  sécrétées 
les  diverses  parties  du  spermatophore  il  nous  est  facile  de  com- 
prendre de  quelle  façon  il  est  rempli.  Chez  (Uossosiplionia  com- 
planata,  on  voit,  au  moment  de  l'accouplement,  la  saillie  conique 
au  sommet  de  laquelle  se  trouve  l'orifice  mâle  s'appliquer  sur  la 
peau  avec  une  très  grande  rapidité,  dès  ce  moment  le  sper- 
matophore, ou  plutôt  sa  base,  est  fixé.  Le  pédicule  du  spermato- 
phore est  si  fin  et  si  transparent  qu'on  ne  l'aperçoit  pas  d'abord, 
mais  brusquement  il  se  renfle  et  se  remplit  de  la  substance  granu- 
leuse transparente  qui  se  trouve  à  sa  base.  L'animal  continue  tou- 
jours ses  efforts  et  l'enveloppe  du  spermatophore  distendue  par 
une  pression  considérable  se  remplit  de  sperme.  La  quantité 
injectée  est  variable,  si  l'on  trouble  les  animaux  pendant  la  copu- 
lation le  spermatophore  est  de  plus  petite  taille  que  si  on  les  laisse 
accomplir  leurs  fonctions  normalement.  Quand  ce  corps  est 
tout-à-fait  rempli  les  deux  tubes  qui  le  terminent  se  ferment,  pro- 
bablement par  une  contraction  énergique  des  muscles  circulaires 
de  la  région  où  ils  sont  sécrétés,  et  les  animaux  les  évacuent. 

Nous  verrons  dans  un  prochain  chapitre  les  phénomènes  qui 
accompagnent  cette  curieuse  fécondation. 


340  É.    BRUMPT 

CHAPITRE  IV 
Organes  génitaux  femelles  et  tissu  vecteur 

Ces  orgaues  suiil  couslniits  sui"  uu  lype  beaucoup  moins  uni- 
forme que  les  organes  mâles;  comme  les  caractères  les  plus  subtils 
qu'ils  présentent  sont  parfois  de  la  plus  grande  importance  pour 
le  sujet  qui  nous  occupe,  nous  les  décrirons  en  détail  ainsi  que  les 
modifications  ({u'ils  présentent  dans  les  dilïérentes  espèces. 

DESCRIPTION    ANATOMIQUE 

Glossosiphonides.  —  Nous  {(rendrons  comme  Lype  la  Glosso- 
siphonia  complanata.  Les  organes  génitaux  femelles  se  composent 
de  deux  sacs  allongés  situés  dans  la  lacune  médiane  ventrale, 
à  côté  des  canaux  éjaculateurs  et  du  vaisseau  sanguin  ventral, 
et  au-dessous  du  tube  digestif  ;  leurs  dimensions  sont  extrê- 
mement variables  suivant  les  saisons.  Pendant  la  période  de 
repos  sexuel  (iig.  27),  ils  se  présentent  sous  forme  de  deux  cordons 
arrondis  occu|)ant  à  peine  la  longueur  de  deux  segments  ;  pendant 
la  i)ériode  d'activité,  au  contraire,  leur  longueur  s'acci-oît  considé- 
rablement, ils  occupent  toute  la  lacune  ventrale  et  sont  obligés  de 
se  replier  comme  les  canaux  éjaculateurs.  Au  moment  de  la 
ponte,  leur  volume  atteint  son  maximum,  les  parois  des  sacs 
sont  fortement  distendues  et  on  aperçoit  nettement  les  œufs  par 
transparence,  les  sacs  ovariens  occupent  alors  toute  la  lacune 
médiane  venti-ale  ainsi  que  les  diverticules  qu'elle  envoie  au- 
dessous  de  cIkkiuc  ((l'cum  digestif.  Au  niveau  de  roritice  femelle 
les  deux  sacs  ovariens  se  réunissent  en  donnant  naissance  à  une 
portion  commune  musculeuso,  l'oviducle  (\u\  s'ouvi-e  à  l'extérieur, 
avant  de  d(''i)()U(lier  dans  cette  ])ortion  les  sacs  se  réunissent  par 
un  petit  canal  qui  passe  au-dessus  du  système  nerveux,  nous  le 
désignerons  sous  le  nom  d'anastomose  sus-nervienne  (as  tig.  27). 
Cette  anastomose  et  l'ovidu(;te  forment  ensemble  un  anneau  com- 
plet entourant  le  système  nerveux  et  sur  lequel  viennent  aboutii-  les 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


341 


deux  sacs  ovariens.  Ces  derniers  sont  entourés  à  distance  par  une 
membrane  extrêmement  mince  mais  assez  résistante  qui  les  dou- 
ble entièrement;  cette  membrane  que  l'on  voit  très  bien  par  la 
dissection  vient  se  perdre  sur 
l'oviducte.    Nous   verrons   plus 
loin  le  rôle  que  joue  cette  mem- 
brane adventive  dans   la  fécon- 
dation. 

Le  contenu  des  sacs  ovariens 
est  également  très  variable  sui- 
vant les  saisons,  deux  ou  trois 
mois  après  la  ponte  on  trouve 
dans  certains  exemplaires  un 
liquide  jaunâtre  identique  aux 
vitellus  des  œufs  (lig.  27),  plus 
tard  on  aperçoit  à  l'intérieur  un 
cordon  blanc  élastique  replié 
plusieurs  fois,  c'est  le  cordon 
ovulaire  ou  rachis  ;  il  est  effilé  à 
la  partie  antérieure  et  terminé 
en  massue  à  sa  partie  postérieu- 
re en  rapport  avec  le  fond  des 
sacs.  C'est  sur  ce  rachis  que 
vont  se  développer  les  ovules. 
Au  moment  de  la  ponte  le  rachis 
a  disparu  et  on  compte  un  nom- 
bre |)lusou  moins  grand  d'œufs. 
de  soixante  à  cent  suivant  les 
exemplaires. 

Cette  disposition  générale  se 
retrouve  avec  quelques  modifi- 
cations chez  toutes  les  Glossosi- 
phonides.  L'anastomose  sus-ner- 
vienne  que  nous  avons  décrite 
chez  G.  complariata  est  très  déve- 


Fig.  27.  —  Organes  génitaux  de  Glos- 
sosiphonia,  environ  deux  mois  après 
la  ponte.  —  as,  anastomose  supé- 
rieure des  sacs  ovariens  ;  c,  masse 
de  vitellus  renfermée  à  l'intérieur 
des  sacs  ;  cd,  portion  initiale  du  canal 
éjaculateur;  ov,  oviducto  homologue 
du  vagin  des  Gnathobdellides  ;  p, 
portion  terminale  du  canal  éjacula- 
teur ;  pg,  portion  glandulaire  ;  sp, 
faisceaux  de  spermatozoïdes  rem- 
plissant la  lumière  du  réservoir 
séminal. 


loppée  chez  Hemiclepsis  tesselata, 

où  elle  a  été  figurée  pai-  Muller  (2),  on  la  retrouve  aussi  chez 

Hemiclepsis  marginata  et  Uelobdella  stagnalis.  La  membrane  adven- 


342  É.    BRUMPT 

tive  n'existe  que  chez  G.  complanata,  chez  les  autres  espèces  que 
nous  avons  étudiées,  elle  ne  semblait  pas  représentée  ;  par  contre 
les  sacs  ovariens  acquièrent  parfois  des  adhérences  avec  les  parois 
du  corps  qui  en  tiennent  peut-être  lieu  au  moment  de  la  féconda- 
tion. Les  sacs  ovariens  â'H.  ma rginata  sonl  prolongés  chacun,  à  la 
partie  antérieure,  par  un  ligament  conjonctif  qui  se  perd  dans  les 
téguments  de  la  face  dorsale  (1)  ;  G.  heteroclita  ne  possède  pas  de 
ligaments  mais  son  oviducte  est  complètement  entouré  par  le  tissu 
conjonctif  de  la  paroi  ventrale. 

Herpobdellides.  —  Chez  les  HerpobdeUiden  les  sacs  ovariens  ne 
sont  pas  individualisés,  ils  sont  depuis  leur  oiigine  jusqu'à  leur 
terminaison,  entièrement  inclus  dans  le  tissu  conjonctif  du  corps, 
dont  ils  ne  représentent  en  somme  que  deux  excavations  réunies 
en  avant  et  en  communication  avec  l'extérieur.  Autour  de  ces 
cavités  le  tissu  conjonctif  s'est  très  légèrement  différencié,  et,  ren- 
forcé par  quelques  fibres  musculaires,  forme  la  paroi  assez  mal 
limitée  des  sacs  ovariens.  Quand  on  dissèque  une  ïrochète  ou  une 
Herpobdelle,  l'isolement  des  ovaires  est  tout  à  fait  artificiel  ;  on 
tombe  généralement,  malgré  les  plus  grandes  précautions,  dans 
les  cavités  ovariennes  elles-mêmes  d'où  il  s'échappe  un  certain 
nombre  de  petites  masses  naviculaires  qui  ne  sont  autres  que  de 
petits  rachis  ;  ce  sont  ces  corps  que  Robin  (2)  avait  désignés  sous 
le  nom  d'ovospermatophores. 

Ichthyobdellides.  —  Nous  allons  étudier  avec  soin  les  organes 
génitaux  femelles  et  les  nombreuses  modifications  qu'ils  subissent 
chez  les  Ichthyobdellides.  Pour  éviter  les  redites  nous  répartirons 
ces  Vers  en  cinq  groupes.  Dans  le  premier,  les  organes  femelles 
sont  identiques  à  ceux  des  Glossosiphonides  ;  c'est  le  cas  de  Tra- 
chelobdella  lubrica  et  de  PlatubdcUa  aoleae.  Dans  les  quatre  autres 
groupes  les  sacs  ovariens,  au  lieu  de  restei-  isolés  dans  la  lacune 
ventrale  contractent  des  adhérences  en  des  i)oinls  variés  du  corps  ; 
les  points  oîi  ces  adhérences  se  produisent  sont  souvent  marqués 
extérieurement  par  des  modifications  spéciales  des  tissus  d'où 
l'existence  de  zones  spéciales  que  nous  désignerons  sous  le  nom 
d'aires  copulatrices.  Les  adhérences  ovariennes  sont  hautement 
différenciées  dans  certains  cas  et  forment  le  tissu  oectcnr.  Nous 

(1)  Cotte  particularité  a  déjà  été  signalée  par  Wbitinan  (3). 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  343 

répartirons  donc  toutes  les  Ichthyobdellides  qui  ont  fait  l'objet  de 
ce  mémoire  dans  les  quatre  groupes  restants  : 

Le  second  groupe  sera  formé  par  Platybdella  scorpi  et  Pontobdella 
muricata  qui  possèdent  la  première  ébauche  du  tissu  vecteur  mais 
ne  possèdent  pas  d'aire  copulatrice. 

Dans  le  troisième  groupe  nous  placerons  Piscicola  geometra,  Cya- 
tobranchus  respirans  et  Cystobranchus  fasciatus,  TrachelobdeUa  n.  sp., 
et  Acantobdella  peledina.  Ces  Vers  possèdent  une  aire  copulatrice 
placée  au-dessous  de  l'orifice  femelle  et  un  tissu  vecteur  partant 
de  ce  point. 

Dans  le  quatrième  groupe  prennent  place  TrachelobdeUa  noduli- 
fera,  TrachelobdeUa  lophii  et  Cyf^tobranchus  mammillatus;  nous. avons 
déjà  signalé  à  propos  des  organes  mâles  de  ces  espèces  l'existence 
de  petites  brides  conjonctives  prenant  naissance  sur  la  paroi  posté- 
rieure de  la  bourse;  ces  brides  (fig.  7  et  8)  ne  sont  autres  que  du 
tissu  vecteur  reliant  les  sacs  ovariens  aux  aires  copulatrices  pla 
cées  à  l'intérieur  de  la  bourse  dépendant  de  l'organe  mâle.  C'est  un 
groupe  très  nettement  limité. 

Enfin,  dans  le  cinquième  groupe  nous  étudierons  Branchellion 
torpedinis  qui  reste  isolé  jusqu'à  présent  ;  il  possède  une  aire  copu- 
latrice placée  au  dessous  de  l'orifice  femelle,  mais  le  tissu  vecteur 
qui  devrait  la  relier  à  l'ovaire  fait  défaut,  nous  essayerons  d'expli- 
quer cette  particularité. 

Nous  allons  donc  décrire  en  détail  les  organes  génitaux  femelles 
de  ces  différentes  espèces  : 

1"^  groupe.  Ni  aire  copulatrice  ni  tissu  vecteur. 

TrachelobdeUa  lubrica. — Cette  petite  espèce  méditerranéenne  pos- 
sède deux  sacs  ovariens  volumineux  intimement  accolés  l'un  k 
l'autre  par  suite  de  l'exiguïté  de  la  lacune  médiane  ventrale;  ils  se 
réunissent  à  une  certaine  distance  de  l'orifice  femelle  en  un  oviducte 
long  et  largement  ouvert,  caractère  tout  à  fait  spécial  chez  les 
Hirudinées  qui  font  l'objet  de  ce  mémoire.  Les  deux  sacs  sont 
libres  dans  la  lacune  et  ne  présentent  aucune  modification. 

Platybdella  aoleae.  —  hes  organes  génitaux  femelles  sont  construits 
sur  le  même  type  que  précédemment,  seulement,  comme  la  lacune 
ventrale  est  encore  plus  réduite  et  que  les  cinq  volumineuses 
paires  de  testicules  prennent  beaucoup  de  place,  les  ovaires  n'occu- 
pent qu'un  seul  segment  et  sont  globuleux.  Quand  on  examine  un 


344 


E.    BRUMPT 


de  ces  animaux  par  compression  (1),  on  aperçoit  à  droite  et  à 
gauche  de  la  ligne  médiane  six  paires  de  tacties  blanches  :  les  cinq 
paires  postérieures  sont  les  testicules,  la  paire  anlérieure  est 
l'ovaire.  L'oviducte  esl  également  assez  long  et  ne  i)résente  aucune 
ditïérenciation  particulière. 

2"  groupe.  Le  tissu  vecteur  existe,  mais  il  n'y  a  pas  d'aire  copu- 
latrice. 

PlaîijbdeUascurpii.  —  Les  deux  sacs  ovariens  sont  libres  dans  leur 


Fig.  28. —  Coupe  transversale  de  P/a%/n/e/^«  scorpii,  passant  un  peu  au-dessous 
de  l'orifice  femelle.  —  cej,  canal  éjaculateur  droit  ;  C(jcl,  canaux  des  glandes 
clilelliennes  ;  inc,  muscles  circulaires  ;  ml,  muscles  longitudinaux  ;  p,  lacune 
entourant  la  paroi  supérieure  et  droite  des  sacs  ovariens  adhérant  par  leur 
paroi  interne  et  ventrale,  ti\  aux  tissus  du  corps  ;  td,  tube  digestif;  tr,  tissu 
vecteur  vacuolaii'e  formé  par  l'épaississement  de  la  paroi  ovarienne  ventrale  ; 
vd,  vaisseau  dorsal  ;  rr,  vaisseau  ventral. 


partie  postérieure,  ils  sont  globuleux  et  s'étendent  sur  plusieurs 
segments.  Dans  leur  partie  antérieure,  la  paroi  ventrale  de  ces 
sacs  s'épaissit,  se  creuse  de  vacuoles  irrégulières  et  se  soude 
complètement  au  tissu  conjonctif  (pii  forme  les  cloisons  dorso- 
ventrales  ainsi  que  la  l'ace  venti'ale,  au-dessous  de  l'orilice  l'emelle, 
cet  orifice  lui-même,  au  lieu  d'être  nettement  tapissé  pai-  un 
épitliélium,  comme  dans  les  espèces  précédentes,  est  creusé  dans 
ce  tissu  vacuolaire  mal  limité,  se  prolongeant  de  toutes  parts  avec 

(1)  J'adresse  tous  mes  remerciements  k  M.  havay  pour  les  belles  préparations 
de  cette  espèce  qu'il  m'a  données. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  345 

le  tissu  conjouctif  ambiant.  Anticipant  sur  ce  que  nous  décrirons 
plus  loin,  disons  que  ce  tissu  est  toujours  inliltré  de  spermato- 
zoïdes dans  toute  son  épaisseur  et  que  d'autre  part  ces  spermato- 
zoïdes y  arrivent  par  les  ditïérentes  brides  conjonctives  que  nous 
avons  signalées  plus  haut  ;  c'est  à  ce  tissu  spécial  que  nous  avons 
découvert,  pour  la  première  fois,  chez  Piscicola,  que  nous  avons 
donné  le  nom  de  tissu  vecteur. 

Pontobdella  muricata.  —  Cette  espèce  présente  un  premier  pro- 
grès. Le  tissu  vecteur,  au  lieu  d'être  un  simple  épaississement 
de  la  paroi  ovarienne  ventrale,  est  ici  nettement  individualisé.  Il 
se  présente  sous  forme  d'une  masse  volumineuse  bosselée  (tv, 
fig.  4),  connue  depuis  longtemps  et  prise  tantôt  pour  l'ovaire  lui- 
même,  tantôt  pour  une  glande  accessoire.  Vaillant,  dans  la  minu- 
tieuse étude  qu'il  a  faite  de  cet  animal,  en  donne  une  description 
très  complète,  mais,  comme  le  travail  de  cet  auteur  a  été  simple- 
ment établi  par  des  dissections,  il  n'a  pu  dire  exactement  en  quel 
point  débouchait  cet  organe  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  réser- 
voir vitellin.  Il  lui  décrit  plusieurs  canaux  se  dirigeant  vers  la 
ligne  médiane,  mais  déclare  n'avoir  pu  les  suivre  jusqu'au  bout. 
Ces  mêmes  glandes  ont  été  vues  par  Dutilleul  (1),  qui  les  désigna 
sous  le  nom  de  glandes  accessoires. 

Ces  prétendues  glandes  s'étendent  sur  toute  la  longueur  d'un 
segment  ;  elles  sont  arrondies,  mamelonnées  et  intimement 
moulées  entre  les  différentes  sinuosités  du  réservoir  séminal  des 
canaux  éjaculateurs.  Par  leur  face  interne  ils  émettent  un  certain 
nombre  de  lobes  se  dirigeant  vers  la  ligne  médiane  où  ils  sont  fixés 
par  des  ligaments  conjonctifs  qui  viennent  se  perdre  dans  leur 
paroi.  Le  lobe  antérieur  est  séparé  pai-  un  sillon  profond  du  reste 
de  la  masse  et  se  contourne  en  cornet  ;  les  deux  cornets  de  chaque 
côté  se  réunissent  sur  la  ligne  médiane  au  niveau  de  l'orifice 
femelle.  C'est  au  fond  de  la  dépression  de  ces  cornets  que  débou- 
chent les  véritables  sacs  ovariques  très  grêles  possédant  un  long 
oviducte  et  une  masse  renflée  en  massue  qui  se  trouve  accolée  à  la 
partie  postérieure  du  tissu  vecteur. 

La  ligure  4  montre  à  droite  le  tissu  vecteur  et  l'ovaire  tels  qu'ils 
apparaissent  quand  on  les  a  séparés  des  organes  mâles  ;  à  gauche 
le  cornet  antérieur  a  été  rejeté  en  avant,  de  façon  à  montrer  la 
grande  échancrure  qui  le  sépare  du  reste.  Le  tissu  vecteur  nous 


346 


E.    BRU.MPT 


C    -^     -»    ,-■:.  .a-fe^ 


apparaît  donc  eocore  ici  comme  une  simple  hypertropliie  de  la 
paroi  ventrale  antérieure  de  l'ovaire  proprement  dit. 
5«  Groupe.  —  11  existe  un  tissu  vecteur  et  une  aire  copulatrice. 
La  forme  type  de  ce  groupe  est  donnée  par  Piscicola  geometra 
(fig.  3).  Les  sacs  ovariens  sont  très  allongés,  bosselés,  d'un  dia- 
mètre très  irrégulier  ;  ils  s'étendent 
en  arrière  jusqu'à  la  seconde  paire  de 
testicules  ;  vers  le  milieu  de  leur 
longueur,  ou  mieux  vers  leur  tiers 
antérieur,  ils  émettent  un  petit  diver- 
ticule  creux  ce,  ce,  tantôt  long  et  grêle, 
tantôt  court  et  épais  allant  se  perdre 
sur  une  masse  blanchâtre,  te,  faisant 
saillie  du  côté  cœlomique  de  la  face 
ventrale.  L'auatomie  démontre  que  les 
diverticules  ovariens  se  continuent 
entièrement  avec  la  masse  ventrale 
qui  n'est  formée  également  que  de 
tissu  vecteur.  Dans  le  cas  de  la  Pisci- 
cole nous  voyons  donc  le  tissu  vecteur 
ayant  abandonné  presque  totalement 
l'ovaire  et  ne  conservant  avec  lui  que 
de  faibles  rapports. 

Pour  passer  de  la  Pontobdelle  à  la 
Piscicole  il  nous  suffit  donc  d'imagi- 
ner que  le  tissu  vecteur  de  la  pre- 
mière a  perdu  ses  connections  avec 
l'orifice  femelle  et  n'est  resté  en  rap- 
port avec  l'ovaire  que  par  une  mince 
bride  de  tissu  conjonctif.  Ces  faits 
n'ont  rien  de  surprenant  puisque  nous 
savons  que  les  parois  ovariennes  ont 
des  relations  d'origine,  et  une  structure  assez  voisine  de  l'enve- 
loppe musculo-cutanée  du  corps.  En  même  temps  que  cette  sépara- 
tion bien  nette  du  tissu  vecteur  et  de  la  poi'tiou  antérieure  des  sacs 
ovariens  s'est  produite,  on  constatesur  la  face  ventrale  du  corps  au 
point  correspondant  au  tissu  vecteur,  une  zone  pâle,  losan- 
gique,  dépourvue  du   pigment,  formée  de  plusieurs  anneaux  et 


Fig.  29.  —  Région  ciitellienne  de 
Piscicola  geowetra,idce  ven- 
trale. —  o^  Orifice  mâle  ; 
9  orifice  femelle  ;  .c,  sillon 
placé  au  milieu  de  l'aire  copu- 
latrice z. 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  347 

présentant  sur  la  ligne  médiane  un  sillon  bordé  par  deux  lèvres 
légèrement  saillantes.  Cette  zone  sur  laquelle  sont  toujours  déposés 
les  spermatophores  lors  de  l'accouplement  constitue  l'aire  copu- 
latrice. 

Cette  aire  copulatrice  (tig.  29)  commence  trois  anneaux  plus  bas 
que  l'orifice  femelle  et  s'étend  sur  six  ou  sept  anneaux.  Je  l'ai 
toujours  observée  chez  les  nombreuses  Piscicoles  que  j'ai  exami- 
nées au  moment  de  la  reproduction  et  même  un  mois  et  demi  après 
les  derniers  accouplements.  Je  ne  saurais  dire  cependant  à  quelle 
époque  du  développement  elle  se  constitue  et  d'autre  part  si  elle 
existe  encore  plusieurs  mois  après  la  période  de  reproduction,  si 
toutefois  les  Piscicoles  vivent  plusieurs  années,  ce  qui  est  fort 
douteux.  J'en  ai  élevé,  en  elïet,  plusieurs  fois,  en  grand  nombre 
dans  d'excellentes  conditions,  et  mes  animaux  mouraient  toujours 
un  mois  ou  deux  après  la  ponte  des  derniers  cocons. 

Cystobranchus  respirans  (fig.  30).  —  Les  sacs  ovariens  de  cette 
espèce  sont  courts,  globuleux  et  ne  s'étendent  en  arrière  que 
jusqu'au  premier  testicule  sur  lequel  ils  se  moulent.  Vers  leur 
tiers  antérieur,  ils  émettent  chacun  un  diverticule  court  lobé, 
{te,  fig.  5),  ces  prolongements  se  réunissent  sur  une  petite  masse 
bosselée  de  tissu  vecteur,  ils  ont  été  vus  par  Troschei  et  considérés 
par  lui  comme  les  véritables  oviductes;  nous  verrons  bientôt 
pourquoi.  Au  delà  de  ce  point  les  deux  sacs  ovariens  diminuent 
progressivement  de  volume  et  se  réunissent  par  deux  oviductes 
très  grêles  au  niveau  de  l'orifice  femelle.  Si  l'on  examine  un  de 
ces  Vers  par  la  face  ventrale  on  aperçoit  de  suite  deux  orifices  :  le 
supérieur,  arrondi,  est  l'orifice  mâle,  au  dessous  de  lui  on  aperçoit 
une  dépression  profonde  considérée  par  tous  les  auteurs  comme 
l'orifice  femelle;  c'est  pour  cette  raison  que  Troschei  avait  désigné 
sous  le  nom  d'oviductes  les  deux  lobes  de  tissu  vecteur  qui  y  con- 
duisent. Ce  prétendu  orifice  femelle  est  l'aire  copulatrice  très  déve- 
loppée du  Cystobranche,  homologue  de  la  petite  dépression  que 
nous  avons  trouvé  chez  la  Piscicole.  Le  véritable  orifice  femelle  se 
trouve  plus  haut,  mais  il  est  si  petit  qu'on  ne  l'aperçoit  qu'avec  les 
plus  grandes  difficultés,  on  le  voit  surtout  bien  sur  les  coupes 
(fig.  30). 

Cystobranchus  fasciatus.  —  Les  sacs  ovariens,  au  lieu  d'être  courts 
etglobuleux  comme  dans  l'espèce  précédente,  possèdent  une  struc- 


348 


E^  BRUMPT 


ture  un  peu  ])lus  complexe,  la  lig.  6  nous  donne  une  idée  de  leur 
disposition  générale,  du  côté  gauche  nous  voyons  le  sac  placé  au- 
dessus  du  testicule  t  dans  la  position  qu'il  occupe  normalement, 
à  droite  nous  l'avons  disséqué  et  on  voit  le  sac  ovarien  formé  d'une 


Fig.  30.  —  Coupp  sagittale  médiane  de  Cysto- 
branchus  respira ns.  —  tf,  aire  copulatrice  ; 
/',  follieule  ovuiaire  se  trouvant  dans  l'oviducte; 
ijli,  glandes  du  type  h  sécrélant  la  parui  du 
sperniatophore  et  déboucliant  entre  les  cellules 
d(^  soutien  dont  on  voit  les  noyaux  en  ns; 
o,  r/"  orifice  niAle  proprement  dit  s'ouvrant 
dans  la  bourse  dont  l'orilice  externe  OB  est 
considéré  comme  orifice  mAle  ;  o  f)  orifice 
femelle  ;  tv,  tissu  vecteur  communiquant  lar- 
gement avec  la  paroi  ovarienne. 


Fig.  31.— Région  clitellienne  à'Àcnnihohdello 
peledIiKt.  face  ventrale. —  oc^, orifice  mâle  ; 
o^,  orifice  femelle  ;  x,  aire  copulatrice.  Je 
n'ai  trouvé  les  deux  étranglements  repré- 
sentés dans  cette  figure  que  chez  un  seul 
exemplaire  de  grande  taille,  je  ne  saurais 
dire  s'ils  limitent  le  clitellium  ou  bien  s'ils 
ont  été  produits  accident(>llement. 


première  masse  globuleuse  se  réti-écissant  brusquement  dans  le 
milieu  de  sa  longueur,  puis  redevenant  gros  et  globuleux  au  point 
où  il  se  réunit  avec  son  symétrique  au  niveau  de  l'orifice  femelle. 
Au  point  où  ils  s'amincissent,  c'est-à-dire  non  loin  du  milieu  de 
leur  longueui-,  chacun  de  ces  sacs  émet  un  diverticnle  qui,  au  lieu 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  349 

d'être  court  et  arrondi  comme  dans  l'espèce  précédente,  est  long 
et  grêle.  Ces  diverticules  se  réunissent  sur  la  masse  blanche, 
elliptique,  de  tissu  vecteur.  Il  existe  au  même  niveau  sur  la  face 
externe  ventrale  une  aire  copulatrice  encore  plus  accentuée  que 
dans  l'espèce  précédente. 

Trachelobdella  n.  sp.  —  Une  Traclielobdelle  exotique,  d'espèce  nou- 
velle, m'a  présenté  sur  la  face  ventrale  une  aire  copulatrice  profonde 
analogue  à  celle  de  Cijstobranchus.  Ayant  l'intention  de  la  décrire 
prochainement,  je  n'ai  pas  voulu  poursuivre  plus  loin  son  étude 
anatomique. 

Acanthobdellapeledina.  —  Four  ne  pas  compliquer  l'exposition  de 
notre  sujet  nous  plaçons  cette  espèce  légèrement  aberrante  parmi 
les  Ichthyobdellides  dont  elle  présente  d'ailleurs  les  principaux 
caractères.  Les  sacs  ovariens  ont  la  forme  de  deux  longs  rubans 
aplatis  intimement  accolés  à  la  paroi  du  tube  digestif,  ils  augmen- 
tent régulièrement  de  largeur  depuis  leur  extrémité  postérieure 
jusqu'à  leur  partie  autérieure  qui  devient  globuleuse.  Les  deux 
portions  globuleuses  s'unissent  au  niveau  de  l'orifice  femelle.  En 
iirrière  de  leur  point  de  jonction  on  aperçoit  une  masse  assez  volu- 
mineuse, bilobée,  qui  occupe  environ  la  moitié  de  la  longueur  du 
segment  génital  femelle  (fig.  10),  il  est  impossible  de  séparer  cette 
masse  des  sacs  ovariens  avec  lesquels  elle  fait  corps.  Si  nous 
regardons  maintenant  l'animal  par  la  face  ventrale  (tig.  31),  nous 
apercevons  en  haut  un  premier  orifice  circulaire,  c'est  l'oriUce 
mâle;  un  peu  au  dessous  un  second,  transversal  cette  fois  et  assez 
irrégulier,  c'est  roritice  femelle,  enfin  au  dessous  un  troisième 
découvert  par  Grube.  Kovalevsky  (3),  dans  son  étude  de  VAcanthob- 
della,  signale  également  ce  troisième  orifice  et  le  considère  comme 
celui  de  la  glande  placée  en  arrière  du  point  de  réunion  des  sacs 
ovariens. 

L'anatomie  ne  permet  pas  de  conserver  ces  vues,  l'orifice 
énigmatique  de  Grube  n'est  i)as  un  orifice,  ce  n'est  qu'une  simple 
dépression,  profonde  il  est  vrai,  et  la  glande  qui  adhère  intime- 
ment au  fond  de  cette  dépression  et  dont  les  parois  font  suite 
à  celles  des  sacs  ovariens  n'est  autre  chose  que  le  tissu  vecteur  des 
autres  Ichtyobdellides  ;  le  troisième  orifice  signalé  par  Grube  sera 
pour  nous  une  aire  copulatrice.  Les  coupes  (fig.  32)  que  nous  avons 
pratiquées  chez  des  animaux  fixés  longtemps  après  la  reproduction 


350 


E.    BRUMPT 


ne  nous  ont  pas  montré  la  présence  de  spermatozoïdes  dans  ces  tissus 

mais  l'anatomie  comparée  ne 
nous  permet  pas  de  garder 
des  doutes  à  cet  égard. 

4«  f/roupe.  Il  existe  un  tissu 
vecteur  se  rendant  au  fond 
de  la  bourse  de  l'appareil 
mâle  et  déterminant  généra- 
lement aux  points  de  contact 
la  présence  d'aires  copula- 
t  ri  ce  s. 

Trac  h  elobdeUa  nodulifera.  — 
Celte  petite  espèce  possède 
deux  sacs  ovariens  aplatis, 
chacun  de  ces  sacs  est  formé 
de  deux  lobes  réunis  par  une 
portion  plus  étroite;  le  lobe 
antérieur  se  termineà  l'orifice 
femelle  par  une  portion  rétré- 
cie.  Du  lobe  postérieur  de 
l'ovaire  part  une  masse  con- 
jonctive d'un  blanc  mat  qui 
se  condense  peu  à  peu  en  un 
cordon  épais  presque  aussi 
gros  que  le  lobe  antérieur  et 
passant  au  dessous  de  l'ovi- 
ducte  au  niveau  duquel  il 
émet  deux  anastomoses  qui 
le  rt'unissent  au  cordon  sy- 
méti'ique,  l'une  en  avant,  l'au- 
tre en  arrière  de  l'orifice  fe- 
melle; l'anastomose  posté- 
rieure est  beaucoup  plus 
large  que  l'antérieure.  Cha- 
que cordon  se  rend  ensuite 
sur  la  partie  postérieure  de  la 
bourse  au  point  où  celle-ci 
présente  les  deux  dépressions 


Fig.  32.  -  Coupe  saf,'ittale  médiane  d'.4tY///- 
thobdellu  peledina  ;  en,  chaîne  ner- 
veuse ;  ep,  épiderme  ;  gn,  ganglion 
nerveux;  o^,  orifice  mâle;  Q,  orifice 
femelle;  te,  tissu  vecteur  avec  la  grande 
lacune  dont  il  est  creusé  et  dans  laquelle 
flottent  de  nombreuses  cellules;  .r,  aire 
copulatrice. 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINEES 


351 


(aires  copulatrices)  dont  nous  avons  parlé  clans  la  description  des 
organes  mâles.  Ce  sont  ces  masses  volumineuses  de  tissu  vecteur 
que  Johansson  a  désignées  sous  le  nom  de  vésicules  séminales. 
Les  deux  masses  de  tissu  vecteur  peuvent  être  de  volume  très 
inégal  et  se  distinguent  facilement  par  transparence  sur  les  ani- 
maux que  l'on  a  éclaircis  dans  le  xylol. 

Trachelobdella  lopliii.  —  Les  sacs  ovariens  de  forme  très  irrégu- 


N    ^ 


r0 


^*^- 


1^ 


■r\ 


Fig.  .3.3.  —  Coupe  transversale  de  Trachelobdella  lophii  montrant  les  points 
d'origine  du  tissu  vecteur  otv.  h,  fe,  bourse  ;  cej,  canal  éjaculateur  droit  ; 
cgcl,  conduits  des  glandes  clitelliennes  ;  en.,  chaîne  nerveuse  ;  (/b,  glandes  du 
type  b  sécrétant  la  paroi  du  sperniatophore  ;  gel,  glandes  clitelliennes  ;  ms, 
muscle  de  l'organe  de  Johansson  oj  :  otv,  origine  du  tissu  vecteur  dans  la 
paroi  de  la  bourse  ;  td,  tube  digestif. 

lière  lig.  8  se  trouvent  placés  en  avant  delà  première  paire  de  testi- 
cules et  s'aperçoivent  très  facilement  chez  l'animal  vivant.  Ils  sont 
accolés  à  l'épididyme  ou  réservoir  séminal,  formé  par  les  canaux 
éjaculateurs.  Le  tissu  vecteur  se  présente  sous  forme  de  deux  liga- 
ments très  grêles  qui  prennent  naissance  sur  le  milieu  des  sacs 
ovariens,  du  côté  interne  de  ceux-ci.  Ils  présentent  une  première 


352 


E.    BRUMPT 


iffmm-mu  ot 


anastomose  très  mince  (!2  a)  iig-.  8  au-dessous  de  l'oviducte  et  une 
seconde  un  peu  plus  haut  (1  a)  lij^.  8;  de  ce  point  ils  divergent 
ensuite   et  voul  se  tixer   sur  la  i)aroi   [loslérieure  de  la   hourse. 

N'ayant  jauiais  vu  de  l)ourse  de 
TrarhelobdcUa  lophii  complètement 
évaginée,  je  ne  saurai  dire  si,  à  ces 
faibles  ligaments,  correspondent 
des  aires  copulatrices  visibles  ma- 
croscopiquement,  mais  ce  que  je 
puis  dire  c'est  que  les  coupes  per- 
mettent de  déceler  une  l'égion  bien 
limitée  où  ils  sont  en  relation 
étroite  avec  l'épithélium  de  la 
bourse  (fig.  33). 

Cystobraiichus  mammillatus.  — 
Nous  avons  vu  que  cette  espèce 
s'écartait  notablement  des  deux 
autres  espèces  du  même  genre 
que  nous  avons  étudiées  par  la 
structure  de  leurs  organes  mâles, 
les  organes  femelles  l'en  éloignent 
encore  davantage. 
Les  sacs  ovariens  sont  a[»latis, 
Fig.  34.  —  Coupo  sagittale  mcdiiine      allongés,  de  forme  irrégulière.  A 

^         ,,  .  ,  ,  .  1  état  normal,  ils  .sont  replies  plu- 

montrnnt   laire   copulalnce    <ir 

située  à  l'intérieur  de  la  bourse       sieurs  fois  sur  eux-mêmes  et  des- 
ei  le  tissu  vecteur  <^?  qui  en  part  ;      cendent  uii  peu   au-dessous  de  la 

<■)■,  hride  de  tissu  vecteur  allant  ..  •         i      .      ■•      i 

première  paire  de  testicules  ;  une 

se  jeter  sur  la   partie   moyenne        ■  ^ 

de  l'ovaire  qui  n'est  pas   visible       fois     disséqués     ils     s'étendent    au 

sur  cette  coupe;  gd,  glandes      niveau    de  la   troisième.   Le  tissu 

vecteur  se  |)résente  sous  forme  de 
deux  ligaments  grêles  qu'il  est 
très  délicat  de  bien  dégager  par 
la  dissection.  Ces  deux  ligaments 
prennent  naissance  sur  la  face 
interne  des  sacs,  un  peu  au-dessous 
du  milieu  de  leur  longueur.  Ils  s'étendent  directement  ensuite 
sans  émettre  aucune  anastomose  jusqu'au  fond  du  petit  bouton  que 


ditelliennes  ;  //(,  muscles  de  la 
paroi  antérieure  de  la  bourse  ; 
ob,  orifice  de  la  bourse  n-mplie 
d'une  masse  de  sperme  sp  ;  ur, 
sac  ovaiien  rempli  de  foUiculi's  ; 
irl,  tube  digestif  ;  l'orifice  femelle 
se  voit  au  dc^ssous  de  tv. 


REPRODUCTION   DES    HIRUDINÉES  353 

nous  avons  signalé  [)ré('édeni nient  sur  la  bourse  de  cette  espèce. 
Sur  la  face  Interne  de  la  bourse  une  dépression  très  nette  (aire 
copulatrice)  correspond  à  la  terminaison  des  brides  vectrices. 

5e  Groupe.  Il  existe  une  aire  copulatrice  externe  mais  le  tissu 
vecteur  qui  lui  correspond  n'a  plus  aucune  relation  avec  les  sacs 
ovariens. 

Le  seul  représentant  de  ce  gi'ou[te  est  le  BranrheUion  torpedinis.  Les 
organes  femelles  (lig.  9)  se  composent  de  deux  sacs  ovariens  renflés 
à  leur  partie  postérieure,  gi'èles  dans  leurs  deux  tiers  antérieurs,  et 
s'unissant  de  bonne  heure  en  un  oviducte  qui  se  jette  dans  une 
petite  poche(gl)encommunicationavec  l'exlérieur.  Si  l'on  examine 
un  de  ces  animaux  par  la  face  ventrale  ou  aperçoit  1res  nettement 
un  gros  orifice,  c'est  l'orifice  mâle  ;  l'orilice  femelle  beaucoup 
plus  petit  ne  peut  être  vu  extérieurement  cfir  il  est  caché  par  le 
repli  tégumentaire  qui  entoure  la  région  génitale  à  la  façon  d'un 
prépuce.  Si  on  fend  ce  repli  d'un  coup  de  ciseaux  on  voit  que 
les  téguments  qu'il  cache  ont  une  couleur  d'un  blanc  mat  f|ui 
tranche  sur  la  teinte  translucide  des  tissus  environnants.  Sur  des 
coupes  sagittales  (tig.  35)  ou  voit  que  ce  tissu  blanc,  tr,  commence 
au-dessous  de  l'orifice  femelle  et  s'étend  presque  jusqu'au  niveau  du 
bord  préputial.  Sur  les  coupes  transversales  il  s'étend  latéralement 
un  peu  au  dessus  des  sinus  latéraux  et  occupe  à  peu  près  les  trois 
quarts  de  la  périphérie,  son  épaisseur  va  en  décroissant  de  la 
partie  médiane  vers  les  bords  ;  en  profondeur  il  se  continue  avec 
les  faisceaux  conjonctifs  qui  divisent  les  masses  musculaires  longi- 
tudinales et  arrive  ainsi  au  contact  de  la  lacune  ventrale.  Il  présente 
la  structure  du  tissu  vecteur  et  est,  chez  les  individus  étudiés  au 
moment  de  la  reproduction,  toujours  infiltré  de  spermatozoïdes.  Il 
ne  diffère  de  celui  que  nous  avons  étudié  dans  les  autres  espèces 
que  parce  fait  qu'il  n'a  aucune  communication  avec  l'ovaire.  Sur 
cinq  individus  que  j'ai  étudiés  sur  des  coupes,  j'en  ai  trouvé  un 
qui  ui'a  présenté  une  structure  anormale  :  le  tissu  vecteur  se 
trouvait  réparti  autour  de  l'orihce  inàle  et  était  réuni  par  une 
bande  étroite  à  une  petite  portion  du  même  tissu  qui  se  trouvait  au 
niveau  de  l'aire  copulatrice  normale,  au-dessous  de  l'orifice  femelle. 
11  atteignait  en  ce  point  une  épaisseur  extrêmement  minime, 
environ  le  cinquième  de  son  épaisseur  normale. 

Cette  anomalie  peut  être  considérée  comme  un  indice  de  régres- 

Méin.  Soc    Zool.  de  Im      11100  xiii.  —  2:^ 


354 


E.    BRUMPT 


sion  et  nous  admettrons  que  le  Branchellion  possède  une  aire 
copulatrice  homologue  de  celle  de  la  Piscicole  ayant  perdu  toute 
analogie  physiologique  avec  elle  puisqu'elle  n'a  plus  aucune  rela- 
tion avec  l'ovaire.  Le  mot  de  vecteur  semble  en  défaut  puisque  ce 


gl 


% 


110^ 


r 


û  4 


,^^x: 


^^. 


î^ 


[p'~t3   W 


Fig.  3o.  —  Coupe  sagittale  médiane  de  Branchellion  lorindims.  —  cgcl,  conduits 
de  glandes  clitelliennes  :  gl,  petit  diverticule  faisant  suite  à  l'orifice  femelle 
dans  lequel  se  jette  l'oviducte;  ml,  muscles  longitudinaux  ;  orf,  orifice  mAle  ; 
09,  orifice  femelle  ;  pr,  repli  préputial  recouvrant  l'aire  copulatrice  et  le  tissu 
vecteur,  tv,  sous-jacent  ;  sm,  ganglion  nerveux  ;  td,  tube  digestif. 

tissu  ne  sert  plus  ici  de  guide  direct  mais  simplement  d'inter- 
médiaire, appelé  peut-être  même  à  disparaître  au  même  litre  que 
le  canal  vecteur  qui  primilivement  devait  l'unir  à  l'ovaire.  Des 
études  organogéniques  pourraient  i)iohal)lement  résoudre  cette 
(juestion  et  démontrer  que  la  structure  anormale  du  nrancliellion 
est  une  régression  du  type  Piscicole  ou  au  contraire  le  point  de 
départ  périphérique  de  cette  même  structure.  La  première  hypo- 
thèse nous  parait  plus  plausible. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


355 


STRUCTURE    HISTOLOGIQUE 

Nous  allons  passer  maintenant  à  l'étude  histologique  des  diffé- 
rentes parties  que  nous  avons  signalées  dans  les  organes  femelles 
des  Hirudinées. 

Parois.  —  Chez  (ilossosiphonia  complanata  la  paroi  ovarienne 
proprement  dite  se  compose  d'un  réseau  très  lâche  de  cellules 
musculaires  anastomosées  les  unes  avec  les  autres,  et  d'une 
substance  conjonctive  fondamentale  dans  laquelle  se  trouvent 
disséminées  un  grand  nombre  de  cellules  à  gros  noyau  et  à 
contour  très  net.  Du  côté  de  la  cavité  ovarienne  cette  paroi  est 
limitée  par  un  épithélium   à  cellules   caduques  mono   ou  binu- 


Fig.  36.  —  Portion  d'une  coupe  sagittale  de  l'oviducte  de  Glossosipliniiia  compla- 
naUi  montrant  la  disposition  des  cellules  musculaires  m  :  xp.  spermatozoïdes 
tombant  dans  la  lumière  de  l'oviducte  où  se  trouvent  des  phagocytes  co. 

cléaires.  Les  noyaux  de  ces  cellules  épithéliales  sont  plus 
petits  que  ceux  des  cellules  conjonctives.  Cette  structure  se  pour- 
suit sur  toute  la  longueur  des  sacs  ovariens,  sauf  au  niveau  de 
l'oviducte  où  la  couche  musculaire  s'épaissit  (fig.  36),  on 
trouve  dans  ce  point  des  fibres  annulaires  dépendant  de  la  muscu- 
lature circulaire  du  corps  et  quelques  fibres  longitudinales.  De 
plus  on  observe  fréquemment  à  la  partie  postérieure  de  l'oviducte 
un  amas  cellulaire  formé  d'amibocytes  qui  semblent  se  faire  jour 
à  travers  les  libres  musculaires  pour  arriver  jusqu'au  canal  de 
l'oviducte.  La  membrane  adventive  qui  double  l'ovaire  à  distance 


356  É.    BRUMPT 

est  formée  âe  tissu  conjonetif  ordinaire  dans  lequel  se  trouvent  un 
assez  grand  nonil)i'e  de  cellules.  Au  moment  de  la  reproduction  on 
retrouve  toujours  cette  membrane  houn-ce  de  spermatozoïdes  alors 
que  l'on  n'eu  trouve  pas  un  seul  sur  la  paroi  ovarienne  |)ropre- 
ment  dite.  En  avant  la  membrane  adventive  vient  se  perdre  sur 
l'oviducte.  On  retrouve  chez  toutes  les  Glossosii)honides  et  chez  les 
Ichthyobdellides  une  structure  identiciue  de  la  paroi  des  sacs 
ovariens.  Nous  avons  déjà  dit  plus  loin  que  la  membrane  adventive 
n'était  bien  développée  que  chez  Glossosiphonia  romplanata. 

Chez  les  Herpobdelles,  la  paroi  des  ovaires  est  comi)l('tement 
fusionnée  sur  toute  sa  longueur  avec  les  tissus  ambiants,  les  fibres 
musculaires  qui  la  limitent  en  marquent  seules  l'épaisseur.  Au 
dessous  de  l'épithélium  qui  tapisse  ces  sacs  vers  la  cavité  ova- 
rienne (1),  se  trouvent  des  amas  de  noyaux  conjonctifs  formés  de 
dix,  vingt,  ti'ente  noyaux  arrondis,  à  contours  très  nets.  Nous 
verrons  plus  loin  le  rôle  qu'ils  jouent  dans  l'ovogénèse. 

Ovogénèse.  —  Nous  avons  dit  que  chez  Glo^iKOsiphonia  rom- 
planata, les  œufs  prennent  naissance  sur  le  cordon  ovulaire  ou 
rachis  libre,  à  une  certaine  éi)oque,  dans  le  sac  ovarien.  Nous 
allons  étudier  maintenant  comment  se  forme  ce  rachis  et  comment 
se  développent  les  œufs.  Si  nous  pratiquons  une  (H)upe  dans  la 
partie  postérieure  du  cul-de  sac  ovarien  (tig.  37),  quelque  temps 
après  la  ponte,  nous  voyons  que  l'épithélium  qui  limite  cette  cavité 
est  soulevé  en  un  point  par  une  masse  cellulaire  prenant  fortement 
l'hématoxyline  et  constitué  par  des  noyaux  jeunes  très  actifs  ;  on 
peut  voir  en  effet,  tout  à  fait  à  la  base  de  celte  saillie,  un  certain 
nombre  de  ces  noyaux  en  segmentation,  il  n'est  pas  rare  de  trouver 
sur  chaque  coupe  de  la  série  deux,  trois  ou  (|uatre  caryokynèses. 
Ces  noyaux  proviennent  de  la  division  des  cellules  conjonctives, 
es,  à  gros  noyaux  que  nous  avons  signalées  plus  haut  dans  la  paroi 
des  sacs  ovariens.  Le  résultat  de  mes  recherches  corres|)ond  tout  à 
fait  à  la  description  ((ue  donue  Chworostansky  pour  l'origine  du 
rachis  chez  Hirudo,  Hœmopis,  Herpobdellfi  et  Pontolxlelhi. 

Peu  à  peu  le  rachis  dont  nous  venons  de  voir  le  mode  de  déve- 
loppement s'accroît  et  les  cellules  gei-minales  qui  le  composent  sont 
peu  à   peu  i-epoussées  |)ar  celles  ((ui  prennent  naissance  à  la  base 

(1)  C't'sl  lijima  (|ui  a  si;,'niilé  le  jjrcinicr  cet  t'pitlicliuni. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  357 

du  bourgeon.  En  même  temps  que  le  cordon  grandit,  on  voit  se 
diffrrencier  dans  son  axe  une  masse  granuleuse  formée  d'une 
malière  protoplasmique  légèrement  colorable  par  l'hématoxyline  ; 
on  trouve  au  début  dans  cette  masse  quelques  noyaux  cellulaires, 
mais  ceux-ci  se  groupent  à  la  périphérie  au  furet  à  mesure  qu'elle 
acquiert  plus  nettement  ses  caractères. 


Po 


ma 


•    ,'5?!  ij5l       ^  Si  f  \ 


f 


(^ 


m>- 


iê: 


\ 


•■.•■/ 

3^ 


Fig.  37.  —  Coupe  de  la  pHrtie  postérieure  du  sac  ovarien  de  Gloîisosiphnnia 
coi)i])l(inata,  trois  jours  après  la  ponte,  passant  par  l'origine  d'un  bourgeon 
ovulaire  /•;  cs,  cellules  conjonctives  subépithéliales;  ep,  cellules  de  l'épithélium 
ovarien  ;  MA,  meiiibnnif  adretitive  ;  ng,  noyaux  germinatifs  ;  /'o,  paroi  ova- 
rienne proprement  dite  ;  sp,  spermatozoïdes  infiltrant  cette  membrane,  on 
n'en  trouve  pas  un  seul  dans  la  paroi  de  l'ovaire. 

De  quelle  façon  prend  naissance  cette  masse  centrale  ?  Comme 
elle  se  différencie  avant  que  les  noyaux  se  soient  entourés  d'une 
enveloppe  cellulaire,  on  peut  la  considérer  comme   un  reste  de 


358 


E.    BRUMPT 


protoplasme  non  utilisé,  ou  encore  comme  un  produit  de  l'activité 
cellulaire,  une  sorte  de  sécrétion  accumulée  au  centre,  ce  qui 
expliquerait  son  augmentation  de  volume  pendant  toute  la  durée  de 
l'ovogénèse.  Nous  verrons  plus  loin,  à  propos  de  l'ovogénèse  des 
Ichthyobdellides,  les  raisons  qui  nous  font  adopter  plutôt  la  seconde 
hypothèse. 

Parmi  les  cellules  germinales  indilïérentes  qui  constituent  la 
masse  périphérique  du  rachis,  il  en  est  quelques-unes  (ovocytes) 


Fig.  38.  —  Coupe  sagittale  paramédiane  d'Hemiclepsis  marginata.  —  On  aperçoit 
au  centre  le  sac  ovarien  avec  une  double  coupe  transversale  du  cordon  ovulaire; 
ov,  ovocyte  ;  mn,  masse  nutritive  centrale  envoyant  des  ramifications  entre 
les  diverses  ovosonies. 


qui  grossissent  en  même  temps  que  leur  noyau  acquiert,  grâce  au 
groupement  difïéreut  de  sa  chromatine,  l'aspect  caractéristique  de 
celui  des  ovules.  Les  ovocytes  grossissent  peu  à  peu,  soulèvent 
l'épithélium  qui  les  entoure  et  sont  toujours  en  contact  i)ar  leur 
base  avec  des  ovogonies,  ne  présentant  aucune  trace  de  dégé- 
nérescence et  ne  semblant  pas  contribuer  par  conséquent  à  leur 
développement.  Ce  dernier  doit  se  faire  grâce  à  la  masse  nutri- 
tive centrale.  Quand  l'ovocyte  a  fini  de  grossir  {ov,  fig.  :3<S),  il  se 
pédiculise  progressivement,  l'épithélium  le  recouvre  toujours  et 
peu  à  peu  l'ovule  ou  ovocyte  définilivenient  constitué  tombe  dans  la 
cavité  du  sac  où  il  reste  entouré  de  son  follicule  épithélial  (fig.  39) 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  359 

jusqu'au  moment  de  la  ponte  ou  de  la  dégénérescence  du  contenu 
ovarien. 

Les  phénomènes  que  nous  venons  d'esquisser  chez  Glossosiphonia 
complanata  se  poursuivent  d'une  façon  identique  chez  toutes  les 


/i/  2^d 


'¥^^-: 


"■^i 


.# 


/ 


•1^  r       ■ 


M 


•'-"  poirm 


û/J/i 


Fig.  39  —  Coupe  transversale  de  Glossosiphonia  complanata,  quelques  jours 
avant  la  ponte,  nnontrant  les  ovules  encore  entourés  de  leur  follicule  dont  on 
ne  voit  que  les  noyaux,  cej,  coupe  du  canal  éjaculateur  dans  sa  portion  initiale 
et  au  niveau  du  réservoir  spermatique  ;  e.v,  pavillon  cilié  de  l'organe  pliago- 
cytaire,  oph,  contenant  des  faisceaux  de  spermatozoïdes  ;  Id,  lacune  dorsale; 
ma,  membrane  adcentire;  po,  paroi  ovarienne;  su,  chaîne  nerveuse  ;  td,  tube 
digestif;  od,  vaisseau  dorsal;  vr,  vaisseau  ventral. 

Glossosiphonides  ;  cependant  la  durée  de  l'ovogénèse  peut  être 
variable.  Dans  l'espèce  prise  pour  type,  ces  phénomènes  ne  se 
produisent  qu'une  fois  par  an  ;  chez  Helobdella  stwjmlis,  qui  pond 


300 


E.    BRUMPT 


|iliisieurs  fois  (hiiis  l'année,  ils  doivent  nécessairement  avoir  lieu 
plusieurs  fois. 

Chez  les  Herpohdellides  il  se  produit  un  i;rand  nonil)re  de 
cordons  ovulaires.  Nous  avons  signalé  déjà  dans  la  paroi  ovarienne 
la  présence  de  petits  amas  nucléaires  placés  au-dessous  de  l'épi- 
tliélium  ;  certains  de  ces  amas  se  multiplient  activement,  atteignent 
une  certaine  taille  ])uis  tombent  dans  la  cavité  ovarienne.  11  se  pro- 
duit ainsi  un  giand  nombre  de  rachis  (1)  de  dimensions  variables. 
Le  développement  des  ovules  aux  dépens  des  cellules  germinales 
s'etîectue  comme  chez  Glossosiplionia,  seulement  au  lieu  de  prendre 
naissance  à  la  périphérie,  ils  se  différencient  en  un  point  quel- 


Fig.  40.  —  Développement  des  œufs  chez  Herpohdella  atoniaria.  —  1,  coupe  de  la 
paroi  ovarienne,  p,  couche  musculo-conjonctive  ;  p/v,  cellules  de  l'épithélium 
ovarien  ;  h,  amas  de  noyaux  placés  sous  répiUiélium  et  provenant  probable- 
ment de  la  division  d'une  cellule  comme  celle  qui  est  à  leur  gauche  ;  2,  cellules 
germinales  ;  3,  ovocytc,  n,  avec  deux  noyaux  folliculaires  f  ;  4,  follicule  plus 
développée  avec  un  ovocyte,  nellement  séparé  de  son  enveloppe;  '.\,  follicule 
avec  un  ovule  presque  mûr  ;  G,  un  follicule  dépourvu  d'ovule. 

(•()n(|ue  du  racliis.  (le  ])i'emier  fait  nous  indique  (prils  ne  |)euvenl 
posséder  un  follicule  d'origine  épillicdialc;  en  elfe!,  ce  dernier  se 
dilîérencie  de  bonne  heure  au.x  dépens  des  cellules  conjonctives  à 
gros  noyau.x  aplalis  que  l'on  trouve  dans  le  bourgeon  ovulaire.  Ces 
noyaux  des  cellules  folliculaires  (fig.  iO,  /'),  |)résentent  une 
strnchire  bien  dinV'renle  de  celle  des  no\aux  des  cellules  "ermi- 


(1)  Ces  racliis  ont  été  désignés  parlijima  Sdus  le  nom  d'Eggs-slrings. 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINEES 


361 


nales  (fig.  40,  2);  leur  chromatine  au  lieu  d'être  réunie  en  un  seul 
îlot,  comme  dans  ces  dernières,  est  disséminée  dans  toute  leur 
masse,  et  présente  un  nombre  variable  d'îlots  chromatiques,  en 
général,  de  trois  à  cinq.  Ces  noyaux  sont  beaucoup  plus  gros  que 
ceux  des  cellules  épithéliales  qui  tapissent  la  paroi  ovarienne.  Au 
début,  l'ovocyte  n'est  entouré  que  par  uue  ou  deux  cellules  folli- 
culaires (fig.  40,  3).  Sur  les  très  jeunes  follicules,  je  n'ai  pas  vu  la 
séparation  nette  entre  l'ovocyte  et  les  cellules  folliculaires,  et  la 
séparation  ne  se  voit  nettement  qu'à  un  stade  un  peu  plus 
avancé  (fig.  40,  4).  La  paroi  folliculaire,  légèrement  stratifiée, 
s'accroît  également  en  épaisseur  et  dans  un  follicule  mûr  présente 
huit  à  dix  noyaux.  L'ovule,  mis  alors  en  liberté  prol)ablement  par 
simple  rupture  de  la  paroi  du  follicule,  se  trouve  à  même  d'être 
fécondé.  On  voit  en  bien  des  points  du  rachis  des  masses  ovoïdes 
[6,  fig.  40)  se  colorant  comme  les  follicules  et  pourvus  en  leur 
milieu  de  huit  à  dix  noyaux  volumineux,  il  est  probable  que  ces 
corps  proviennent  d'un  follicule  ayant  expulsé  son  ovule,  ou  encore 
l'ayant  résorbé. 

Chez  le  Ver  de  ierve  [Allolobophora  fœtida)  j'ai  constaté  que  l'ovo- 
génèse  et  les  follicules  se  produisent  d'une  façon  identique,  ce  sont 
également  chez  ce  dernier  des  cellules  conjonctives,  qui  donnent 
naissance  au  follicule.  Dans  aucun  cas  les  cellules  germinales  qui 
entourent  les  jeunes  ovocytes,  ne  dégénèrent  pour  contribuer  à 
leur  croissance  comme  cela  se  voit  chez  beaucoup  d'animaux,  et  en 
particulier  chez  les  Ichthyobdellides  que  nous  allons  étudier  main- 
tenant. Prenons  pour  type  TrachelobdeUa  lophii.  Le  rachis  qui  prend 
naissance  au  fond  du  cul-de-sac  ovarien  de  cette  espèce  est  de 
dimensions  extrêmement  réduites,  il  est  formé  de  noyaux  germi- 
natifs  volumineux,  possédant  des  contours  très  nets.  Il  se  détache 
de  l'extrémité  libre  du  rachis,  de  petits  bourgeons  formés  de  six  ou 
huit  noyaux  et  d'une,  rarement  de  deux,  cellules  folliculaires  à 
noyau  volumineux.  Ces  bourgeons  grossissent,  les  noyaux  germi- 
natifs  qui  le  forment  se  multiplient  activement,  et,  en  même  temps 
qu'eux,  la  masse  protoplasmique  dans  laquelle  ils  sont  noyés 
augmente  progressivement.  Cette  masse  doit  être  considérée  non 
pas  comme  produite  par  le  fusionnement  d'un  certain  nombre  de 
cellules,  puisque  l'on  n'aperçoit  aucun  noyau  dégénéré,  mais  bien 
plutôt  comme  un  produit  de  sécrétion  très  voisin  sinon  identique 


362 


E.    BRUMPT 


au  protoplasme  des  ovogonies  dont  on  ii'ai)er(;oiL  pas  encore 
netlemenl  les  contours.  Ce  l'ait  rend  la  détermination  des  limites 
cellulaires  extrêmement  ditficile  dans  les  jeunes  follicules.  Les 
noyaux  grossissent  peu  à  peu;  quand  le  follicule  a  atteint  environ 
la  moitié  de  ses  dimensions  définitives,  ou  même  avant,  lune  des 
ovogonies  augmente  considérablement  de  volume  et  se  transforme 
peu  à  peu  en  ovocyte.  La  multiplication  des  ovogonies  semble 
alors  s'arrêter  et  un  certain  nombre  d'entre  elles  commencent  à 
dégénérer,  leur  chromatine  se  rassemble  en  une  masse  qui   se 


Fig.  41. —  Ovogénèse  chez  les  Ichthyobdellides.  1-4,  Trnchelohdella  lophii , 
5-7,  Branchellion  iorpc(H)iis.  —  1,  jeune  follicule  tel  qu'il  se  détache  du 
rachis  ;  2,  follicule  plus  Agé,  la  cellule  énigmatique,  .r,  a  fait  son  apparition  ; 
3,  follicule  av(!C  ovule,  o,  bien  développé.  La  cellule  .i'  est  accolée  à  la  partie 
inférieure  de  l'ovule,  o",  ovogonies  en  voie  de  régression  ;  sp,  spermatozoïdes 
libres  dans  la  masse  nutritive  ;  f'^p,  faisceau  de  spermatozoïdes  ayant  perforé  la 
paroi  folliculaire  ;  4,  phagocyte  de  l'ovaire  renfermant  à  son  intérieur  des 
débris  nucléaires.  —  '6.  Branchellion  ;  o,  ovule;  o',  ovogonies;  mn,  masse 
nutritive  ;  0,  Ovule  presque  mùr,  la  masse  nutritive  a  disparu,  il  ne  reste 
que  quelques  ovogonies  dégénérées  ;  7,  cellules  que  l'on  trouve  fréquemment 
dans  l'ovaire  :  phagocyte  ou  follicule  dégénéré  ? 


vacuolarise  et  qui  persiste  dans  cet  étal  jusqu'à  la  ni;ilurilé 
complète  de  l'ovule. 

La  fîg.  41  montre  les  divers  états  de  ces  follicules  ovulaires.  On 
voit  en  3  l'ovule  presque  développé  :  la  vésicule  germiuative  avec 
sa  tache  germinative  est  très  nette,  le  protoplasme  qui  l'entoure  est 
séparé  en  deux  couches  présentant  entre  elles  une  très  faible 
dilïérence. 

L'ovogénèse  dans  cette  espèce  est  en  outre  accompagnée  de  phé- 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  363 

nomèDes  tout  à  fait  particuliers.  A  peu  près  en  même  temps  que 
l'ovule  se  dilïérencie,  il  apparaît  dans  le  follicule,  en  son  centre 
généralement,  un  gros  noyau  aplati,  à  bord  échancrés,  tout  à  fait 
identique  à  celui  de  la  cellule  folliculaire.  D'où  provient  ce  noyau? 
il  existe  dans  tous  les  follicules  et  persiste,  avec  les  mêmes  carac- 
tères qu'il  présente  au  début,  jusqu'à  la  maturation  de  l'ovule,  de 
plus  il  apparaît  brusquement,  et,  malgré  mes  recherches  je  n'ai  pu 
trouver  aucun  intermédiaire  entre  lui  et  les  noyaux  des  ovogonies  du 
follicule  dont  il  ne  dérive  certainement  pas.  Comme  ce  noyau,  qui 
appartient  à  une  cellule  dont  nous  ne  pouvons  limiter  les  contours, 
possède  les  mêmes  caractères  que  celui  de  la  cellule  folliculaire 
et  des  phagocytes  ovariens,  nous  nous  voyons  obligés  d'admettre 
qu'à  une  certaine  période  du  développement  un  phagocyte  a  fait 
irruption  dans  le  follicule,  ou  bien  que  la  cellule  folliculaire  s'est 
divisée  et  que  l'une  des  nouvelles  cellules  a  émigré  dans  le  follicule 
même.  Nous  basant  sur  ce  fait  que  ce  noyau  est  toujours  unique  et 
apparaît  toujours  au  même  moment,  nous  nous  rangeons  plutôt  à  la 
dernière  hypothèse.  Si  les  phagocytes  libres  pouvaient  pénétrer  dans 
les  follicules  il  serait  bien  étonnant  de  n'en  trouver  toujours  qu'un 
et  d'autre  part  s'ils  avaient  la  possibilité  d'entrer  aussi  aisément, 
il  serait  vraiment  surprenant  qu'ils  y  pénètrent  toujours  au 
même  stade  du  développement.  Ces  particularités  semblent  plus 
compréhensibles  si  nous  admettons  que  cette  cellule  énigmatique 
provient  du  follicule.  Quoi  qu'il  en  soit,  en  même  temps  que  cette 
cellule  apparaît  dans  le  follicule,  on  observe  dans  la  masse  nutri- 
tive de  celui-ci,  entre  les  différentes  ovogonies,  un  grand  nombre 
de  spermatozoïdes.  En  suivant  la  série  de  coupes,  on  arrive  alors  à 
un  point  où  la  mince  membrane  folliculaire  a  été  perforée  par  un 
faisceau  de  spermatozoïdes  (fig.  41,  fsp,  3),  dont  l'extrémité  interne 
s'épanouit  en  pinceau  et  laisse  échapper  un  à  un  les  spermatozoïdes 
qui  s'insinuent  dans  toute  la  masse.  Ce  phénomène  n'existe  égale- 
ment que  chez  cette  espèce,  mais  toujours  avec  une  grande  netteté. 
La  pénétration  des  spermatozoïdes  se  fait  toujours  en  un  point  quel- 
conque, dans  un  cas,  j'ai  même  vu  un  follicule  qui  était  perforé  par 
des  faisceaux  de  spermatozoïdes  en  deux  endroits.  Comme  cette 
pénétration  est  un  fait  constant  et  continu  pendant  une  période 
assez  longue  du  développement,  et,  comme  d'autre  part  on  n'en 
retrouve  que  très  peu  dans  le  follicule  contenant  un  ovule  arrivé 


364  É.    BRUMPT 

à  maturité,  il  est  certain  qu'ils  disparaissent,  mais  comment? 
est-ce  |)ar  simple  dégénérescence  ou  sont-ils  |)hagocylés  par  la 
curieuse  cellule  énigma tique  que  nous  avons  signalée  plus  ha\it  V 
dans  ce  dernier  cas  la  cellule  centrale  présenterait  une  grande 
analogie  avec  ces  cellules  folliculaires  des  mammifères  qui  émi- 
grent  dans  le  follicule  pour  dévorer  les  débris  d'œufs  dégénérés. 

L'observation  des  follicules  chez  l'animal  vivant  aurait  un  grand 
intérêt  et  permettrait  peut-être  de  résoudre  le  problème  par  l'affir- 
mative. 

Chez  Piscicola  geometra,  le  développement  des  follicules  s'effectue 
de  la  même  façon,  les  ovogonies  ont  des  contours  plus  nets,  mais 
sont  disséminées  irrégulièrement  dans  la  masse  protoplasmique 
nutritive.  Dans  les  espèces  que  nous  allons  examiner  maintenant  il 
se  forme  une  séparation  entre  les  ovogonies  et  la  masse  nutritive. 

Chez  Branchellion  torpedinis  (fig.  41,  5^,  Cet  7)  il  existe  une  seule 
cellule  folliculaire.  Dès  le  début  du  développement  les  ovogonies 
sont  distribuées  à  la  périphérie  du  follicule  ;  en  même  temps 
qu'elles  se  multiplient  ce  dernier  augmente  de  volume  ainsi  que 
la  masse  nutritive  centi-ale  qui  semble  sécrétée  par  les  ovogonies. 
J'ai  trouvé  dans  certains  cas  dans  la  masse  nutritive  des  particules 
colorées  par  l'hématoxyline'mais  je  ne  pourrais  dire  si  ces  débris 
appartenaient  à  un  noyau.  A  un  certain  moment  un  ovocyte  se 
développe,  augmente  de  volume,  la  masse  centrale  disparaît  et  les 
ovogonies  restantes  entrent  en  dégénérescence  (lig.  41,  6). 

Cliez  Pontobdella  rnurkata  et  Cystobranchus  mammillatus,  il  existe 
trois,  quatre  ou  cinq  cellules  folliculaires,  parfois  même  davantage  ; 
les  ovogonies  sont  également  groupées  à  la  périphérie  et  la  masse 
nutritive  au  centre;  il  semble  même  que  les  ovogonies  sont  reliées 
à  cette  masse  par  un  pédicule  délié.  J'ai  retrouvé  ces  faits  dans  pres- 
que tous  les  follicules  maislesanimaux  étudiés  n'ayant  pas  été,  dans 
ce  cas  particulier,  ti-ès  bien  lixés,  cette  apparence  était  peut-être 
duc  à  une  niau\aise  lixalion,  c'est  un  point  que  j'espère  reprendre 
bientôt. 

Chez  Trarliclobddla  lubrica  les  follicniles  présentent  un  aspect  parti- 
culier. Les  ovogonies  sont  également  gjou|)(''es  autour  de  la  masse 
uulritive,  mais  cette  dernière  présente  au  centie  une  paitic  claire 
non  colorée  dans  hKiuellc  se  trouvent  une  ou  deux  masses  présen- 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  365 

tant  une  coloration  nucléaire  et  ayant  des  dimensions  voisines  de 
celles  des  noyaux  des  ovogonies.  De  plus,  la  masse  entière  semble 
radiée  ;  au  premier  abord  on  peut  prendre  ces  loUicules  pour  des 
spermosphères. 

Les  phénomènes  que  nous  présentent  les  Ichtyobdellides  nous 
montrent  les  rapports  étroits  qui  unissent  l'ovogénèse  etlasperma- 
togénèse,  la  seule  ditïérence  entre  un  follicule  ovulaire  de  Traclœlob- 
délia  lubrica  ou  de  Branchellion  avec  une  spermosphère  de  la  même 
espèce  consiste  dans  ce  fait  que  le  premier  est  recouvert  par  des 
cellules  épithéliales  ou  conjonctives  tandis  que  le  second  est  nu; 
d'autre  part  toutes  les  cellules  de  la  spermosphère  donnent  des  sper- 
matozoïdes tandis  que  des  nombreuses  ovogonies  du  follicule  ovu- 
laire une  seule  (1)  donnera  un  œuf.  Enlin  dernière  ditïérence  à  signa- 
ler, dans  la  spermatogénèse,  il  reste  toujours  une  masse  résiduelle 
tandis  que  la  masse  nutritive  du  follicule  est  entièrement  utilisée. 

Les  ovocytes  mûrs  présentent  quelques  différences  suivant  les 
groupes  d'Hirudinées.  Chez  les  Herpobdellides  et  les  Ichthyob- 
dellides  où  les  œufs  sont  pondus  au  milieu  d'une  masse  albu mi- 
neuse, ils  sont  alécithes;  chez  les  Glossosiphonides  ils  sont  pondus 
sans  gaine  albumineuse  et  possèdent  leurs  matières  nutritives 
disséminées  dans  le  protoplasme,  l'accumulation  du  deutolécitlie 
rend  leur  étude  histologique  beaucoup  plus  difficile  que  dans  les 
deux  premiers  groupes. 

Cellules  du  contenu  ovarien  ;  phagocytes.  —  Chez  un  grand 
nombre  d'Hirudinées  on  trouve  dans  les  sacs  ovariens,  eu  dehors 
du,  ou  des,  rachis  et  des  follicules  un  certain  nombre  d'autres 
éléments.  Chez  les  iGlossosiphonides  que  j'ai  étudiées  pendant  la 
reproduction  je  n'y  ai  jamais  trouvé  de  spermatozoïdes,  par  contre 
ceux-ci  sont  extrêmement  abondants  chez  les  Herpobdellides  et  les 
Ichthyobdellides  où  les  spermatozoïdes  s'accumulent  autour  des 
follicules.  Il  existe  aussi  un  certain  nombre  d'éléments  cellulaires. 
Chworostansky,  dans  son  étude  sur  le  développement  des  œufs 
chez  les  Hirudinées,  distingue  chez  Rirudo  et  Ikemopis  trois  sortes 
de  cellules  libres  : 

(1)  J'ai  observé  dans  certains  cas  deux  jeunes  ovocytes  dans  le  même  follicule 
[Piscicola,  PonlobdeUa)  mais  je  ne  saurais  dire  si  ces  deux  ovocytes  se  sont 
développés  entièrement. 


366 


E.    BRUMPT 


1°  Des  cellules  possédant  un  noyau  bien  net,  coloré  par  le  carmin, 
mono  ou  binucléaires,  provenant  de  l'épith(''lium  ovarien. 

2°  Des  cellules  ne  se  colorant  i)as  par  le  carmin,  plus  claires 
que  les  précédentes. 

3°  Des  cellules  dont  le  noyau  rappelle  celui  des  cellules  ovu- 
laires  ;  ce  sont  des  œufs  détruits. 

Je  n'ai  jamais  trouvé  chez  les  Hirudinées  que  j'ai  étudiées  les 
cellules  du  second  type,  qui,  d'aprcs  l'auteur  cité,  semblent  être 
spéciales  à  Hirudo  et  Hcemopis. 

Cbez  G.  romplanata  on  ne  trouve  dans  les  sacs  ovariens  que  des 
cellules  mono  ou  binucléées  qui  proviennentde  l'épithélium caduc 


Fiff.  42.  —  Diverses  cellules  libres  de  (Tloftsosip/wnia  coinplaiiata.  —  1,  2,  3,  4, 
divers  aspects  des  cellules  de  l'organe  phagocy taire;  3,  6,  cellules  de  l'épitlié- 
lium  cœlomique  ;  7,  8,  9,  phagocytes  des  lacunes  cœlomiques  ;  10,  11,  cellules 
des  sacs  ovariens  ;  12,  cellules  de  l'oviducte  ;  13,  phagocyte  testiculaire. 


de  ces  sacs.  Ces  cellules  ont  un  contour  généralement  ellij)tique, 
certaines  cependant  sont  arrondies  et  leurs  dimensions  ainsi  que 
leur  aspect  sont  identiques  aux  jeunes  amibocytes  de  la  cavité 
cœlomique  (40, 11  fig.  42).  Comme  je  n'ai  jamais  rencontré  de  débris 
à  l'intérieur  de  ces  cellules  pendant  l'ovogénèse,  je  ne  puis  afïirmer 
leur  pouvoir  phagocytaire,  qui  est  probable  cependant,  étani  donné 
le  rôle  que  remplissent  leurs  bomologues  chez  leslchtliyobdellides. 
Dans  l'oviducte  de  (il<moiiiplioniacomplanata,  on  trouve  toujours  un 
grand  nombre  de  cellules  arrondies,  jeunes,  à  gros  noyaux,  iden- 
tiques aux  jeunes  amibocytes  de  la  cavité  générale;  leur  homolo- 
gation est  d'autant  plus  facile  ([ue  ces  cellules  semblent  provenir 
d'un  petit  organe  phagocytaire  que  nous  avons  déjà  signalé  sur  la 
partie  postéi-ieure  de  l'oviducte.  Cet  organe  phagocy taij-e  est 
inconstant,  on  le  lencouire  fréquemment  sur  les  coupes,  et  je   l'ai 


REPRODUCTION   DES   HIRIJDINÉES  367 

mis  en  évidence  il  y  a  plusieurs  années,  chez  un  exemplaire,  en 
injectant  de  l'encre  de  Chine  dans  le  cœlome.  On  voyait  par  trans- 
parence deux  petites  taches  noires,  un  peu  plus  petites  que  les 
organes  phagocytaires  néphridiens,  situées  de  chaque  côté  de 
l'oritice  femelle.  Ces  phagocytes  de  l'oviducte  ont  peut-être  pour 
fonction  de  faire  disparaître  les  follicules  vides  et  les  spermato- 
zoïdes en  excès  qui  peuvent  persister  après  la  ponte. 

Chez  les  Ichthyobdellides  la  résorption  phagocytaire  des  œufs 
ou  des  débris  ovulaires  est  un  fait  fréquent.  Chez  Trachelobdella 
lophii,  par  exemple,  on  trouve  de  gros  phagocytes,  à  tous  les  états  de 
développement,  qui  font  disparaître  des  ovules  dégénérés,  des  sper- 
matozoïdes et  des  ovogonies  provenant  de  la  désagrégation  précoce 
des  follicules.  On  retrouve  de  plus  dans  l'ovaire  des  masses  qui 
semblent  être  les  restes  du  follicule,  quand  ce  dernier  a  expulsé 
l'ovocyte  mûr  qui  est  nu  dans  la  cavité  ovarienne.  Il  est  possible 
qu'à  ce  moment  la  cellule  folliculaire  qui  est  homologue  de  l'épi- 
thélium  ovarien  phagocytaire,  prenne  cette  dernière  fonction  et 
fasse  disparaître  les  résidus  qu'elle  peut  contenir. 

Chez  Cystobranchus  mammillatus,  les  phagocytes  ont  d'énormes 
dimensions  et  forment  parfois  un  véritable  syncythium,  à  quatre  ou 
cinq  noyaux,  autour  d'un  follicule.  N'ayant  pas  trouvé  le  follicule 
altéré  au  milieu  de  cette  masse  je  ne  saurai  dire  s'il  peut  être 
détruit,  dans  ces  conditions. 

Piscicola  geometra  possède  dans  son  ovaire  un  nombre  immense 
de  petites  cellules,  à  noyau  bien  distinct;  elles  sont  toujours 
entourées  par  des  spermatozoïdes,  mais  leurs  dimensions  sont  si 
minimes  que  malgré  leur  homologie  certaine  avec  les  phago- 
cytes des  espèces  précédentes,  je  ne  puis  alTirmer  leur  rôle  avec 
certitude. 

Dégénérescence  ovulaire.  —  L'ovogénèse  se  produit  pendant 
toute  la  durée  de  la  reproduction  avec  une  très  grande  activité  ; 
comme  un  nombre  relativement  très  faible  d'oeufs  est  pondu,  on 
peut  se  demander  ce  que  deviennent  les  centaines  d'ovules  qui 
sont  mis  en  liberté  dans  la  cavité  ovarienne. 

Les  ovules  non  pondus  sont  détruits  par  des  phénomènes  de 
dégénérescence. 

Nous  pouvons  distinguer  deux  cas  :  dans  le  premier,  les  ovules 


368  É.    BHLMPÏ 

sont  déli'iiits  dans  leur  follicule  même;  dans  le  second  ils  sont 
déiriiils  nue  fois  mis  en  lil)ert(''  dans  les  sacs  ovariens. 

I^e  premier  cas  s'observe  surtout  dans  les  ovaires  d(^s  animaux 
mal  nouri'is,  ou  vivant  dans  des  conditions  iléfavorables.  Ainsi, 
dans  les  ovaires  de  Ti'ochètes  non  fécondées,  et,  soumises  dans  de 
mauvaises  conditions  à  un  isolement  prolongé, on  trouve  un  grand 
nombre  d'ovules  en  voie  de  dégénérescence  graisseuse  et  fragmen- 
taire signalées  déjà  |)ar  Scbneider  chez  Uirudo. 

Dans  le  second  cas  j'ai  constaté,  chez  les  Trochctes,  très  fréquem- 
ment aussi,  la  dégénérescence  fragmentaire,  on  aperçoit  en  ditïé- 
rents  points  de  l'œuf  des  fuseaux  de  segmentation.  Mais  ce  que  l'on 
voit  suitout,  ce  sont  des  œufs  dont  le  noyau  a  disparu  par  chro- 
matolyse,  on  trouve  dans  ce  cas,  dans  le  protoplasme,  un  certain 
nombre  de  petites  vacuoles  circulaires  très  nettes  avec  un,  deux  ou 
plusieurs  grains  de cliromatineàleurintérieur.  Ce  dernier modede 
dégénérescence  est  le  plus  répandu,  je  l'ai  retrouvé  également  chez 
Trachelohdella  lophii,  BrancJiellion  torpedinis,  Trochcla  sîibvimlh  (1). 

Enfin,  chez  les  Glossosiphonides  j'ai  observé  plusieurs  fois  une 
dégénéi'escence  totale,  d'une  part  par  suite  de  non  fécondation, 
d'autre  part  comme  conséquence  de  mauvaises  conditions  hygié- 
niques. Toutes  les  Glossosiplionia  complanata  que  j'élevais  dans  des 
tubes  pour  mes  expériences  et  qui  n'avaient  pas  été  fécondées, 
n'ont  pas  pondu.  Leurs  œufs  après  avoir  été  apparents  dans  la 
cavité  ovarienne  [tendant  |)lusieurs  jours  furent  résorbés  tota- 
lement. Celles  (|ui  avaient  été  fécondées  et  qui  vivaient  dans 
des  conditions  identiques  ont  pondu  et  les  œufs  se  sont  déve- 
loppés. 

Voici  les  phénomènes  tels  que  je  les  ai  obsei'vés  chez  Glos- 
sosiplioniacomplaiana  eX  Hernie  le  psis  manjinata.  Le  27  mai  j'isole, 
dans  un  petit  tube  de  10  centimètres  cubes  environ,  un  exem- 
plaire d'//pm^c/e/)S^sma^///wc/Yr/  ayant  l'écemment  sucé  un  poisson  ;  les 

(I)  J'ai  ol)srrv('  cotte  dissociation  du  noyau  d'une  façon  très  netti'  ciiez  Tniclie- 
Inhdi'Ud  lophu,  on  trouve  disseininrs  dans  le  protoplasme  (iuatre,cinq  on  six  petits 
corps  arrondis  non  colorables  ayant  cliacun  a  leur  intiTirur  un  ou  deux  t^rains  de 
chroniatine.  Chez  Trochi-td  xiilirindix  on  trouve  souvent  a  l'intérieur  des  ovules 
en  dégénérescence  un  certain  nombre  de  corps  analogues,  généralement  de  huit 
à  dix,  ces  corps  possèdent  la  même  structure  que  les  noyaux  folliculaires,  mais, 
comini'  à  cet  état  le  follicule  a  <lisparu  je  ne  pense  pas  que  ceux-.-i  aient  émigré 
a  rintcricur,  ce  qui  a  d'ailleurs  déjà  été  si;,'nal('.  .le  si'rai  plulot  porti'  a  croire  à 
des  piiénomèn(^s  de  chromatolysi;  nucléaire,  (jui  paraissent  bien  établis  chez  Tra- 
chelobdella  lophii. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  369 

ovules  déjà  visibles  dans  l'ovaire,  sont  d'un  très  petit diamètie,  les 
organes  phagocytaires  ne  se  voient  pas  et  les  testicules  sont  très  peu 
apparents.  Le  14  juin  les  ovules  sont  très  volumineux  et  libres 
dans  les  sacs  ovariens,  la  ponte  semble  imminente  ;  le  lendemain, 
la  limite  des  œufs  est  moins  nette,  l'animal  est  toujours  bien 
portant,  mais  il  ne  semble  pas  disposé  à  pondre.  Le  16  juin  on 
n'aperçoit  plus  que  quatre  ou  cinq  ovules  ayant  conservé  leurs 
contours,  noyés  dans  une  masse  jaune  tout  à  fait  fluide  formée  par 
la  fonte  brusque  de  tous  les  autres  ovules.  De  plus  les  organes 
phagocytaires  sont  énormes  :  ils  atteignent  le  diamètre  d'un  ovule 
mûr  et  tranchent  par  leur  couleur  jaune  sur  le  fond  vert  des  tégu 
ments.  C'est  à  ce  moment  que  l'animal  a  été  lixé. 

L'étude  hislologique  montra  la  cavité  générale  remplie  d'une 
substance  identique  à  celle  du  déliquium  ovarien;  on  trouvait  de 
plus  presque  tous  les  phagocytes  bourrés  de  granulations  vitel- 
lines.  Les  capsules  néphridiennes  étaient  également  remplies  de 
phagocytes  ayant  englobé  des  globules  vitellins.  Dans  cet  état 
tous  les  éléments  cellullaires  avaient  pris  le  même  aspect  qu'après 
une  injection  de  jaune  d'a^uf  de  poule  dans  le  ccelome  d'une  Glosso- 
siphonia.  Une  question  se  pose  ici.  Comment  le  contenu  des  sacs 
ovariens  a  t-il  pu  passer  dans  les  lacunes  cœlomiques  ?  Est  ce  par 
rupture  des  parois  ovariennes,  par  suite  d'une  dégénérescence 
simultanée  des  éléments  pariétaux  ?  C'est  un  point  que  des  re- 
cherches ultérieures  [lourront  probablement  élucider. 

Tissu  vecteur.  —  Il  nous  reste  maintenant  à  décrire  la  structure 
hislologique  du  tissu  vecteur.  Ce  tissu  n'étant  qu'une  simple 
hypertrophie  des  parois  ovariennes,  présente  dans  son  ensemble 
la  même  structure  générale  (]ue  ces  dernières. 

Chez  Fisckola  yrometra,  il  se  montre  nettement  constitué 
comme  une  simple  accumulation  de  cellules  conjonctives,  et 
se  continue  insensiblement  en  avant  et  en  arrière  avec  le  tissu 
de  soutien  qui  se  trouve  placé  entre  les  différents  champs  muscu- 
laires. On  y  distingue  des  cellules  de  deux  sortes  (hg.  43),  les  unes 
à  petits  noyaux,  pc,  forment  la  partie  fondamentale  du  tissu; 
les  autres  cellules,  gc,  beaucoup  plus  volumineuses,  sont  plus  ou 
moins  vacuolées,  elles  sont  généralement  accolées  à  la  suite  les  unes 
des  autres  et  forment  des  traînées  très  nettes.  Du  côté  cœlomique, 
la  masse  de  tissu  vecteur  est  limitée  par  une  assise  cellulaire  con- 

Méin.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xiii.   —  :i4 


lilO 


K.    BRUMPT 


tinue  l'orméede  cellules  identiques,  comme  dimensions,  aux  précé- 
dentes mais  non  vacuolaires,  ces  cellules  forment  une  barrière 
infranchissable  pour  les  spermatozoïdes  qui  sont  obligés  de  suivre 
leur  paroi  inférieure  pour  se  rendre  dans  le  conduit  vecteur  et  de 
là  dans  l'ovaire.  Cette  membi-ane  limitante  1'  iig.  43,  se  retrouve 
sur  l'ovaire  avec  les  jnèmes  caractères. 


Fig.  43.  —  Eléments  constituant  le  tissu  vecteur.  1  —  Chez  Pi  se  ico  la  fjpoiiiftra, 
gc.  ^'randes  cellules;  pc,  petites  cellules.  1'  —  ce,  cellules  de  l'assise  limitante. 
2  —  Chez  Branchellion  torperlinls.  3  —  Chez  Acanthnhdella  peleiliiia.  la 
dernière  cellule  de  droite  présente  une  structure  assez  curieuse. 

Branchellion  torpedinis  possède  un  tissu  vecteur  formé  des  mêmes 
éléments  que  Piscicola,  il  n'en  diffère  que  parles  dimensions  des 
cellules.  De  plus,  il  n'est  pas  limité  du  côté  de  la  cavité  générale 
dont  il  est  séparé  par  une  épaisse  couche  de  muscles  et  de  con- 
duits glandulaires,  il  se  met  cependant  en  relation  avec  elle  par 
des  prolongements  nombreux  qui  vont  jusqu'à  la  paroi  cœlomique 
en  passant  entre  les  différents  éléments  qui  constituent  les  tégu- 
ments. Les  petites  cellules  ont  en  général  de  plus  faibles  dimen- 
sions que  précédemment,  par  contre  les  grandes  deviennent  plus 
volumineuses  et  sont  remarquables  par  leur  variabilité  et  l'irrégu- 
larité de  leurs  contours.  Entre  ces  cellules  le  tissu  vecteur  présente 
des  lacunes  nombreuses  mais  de  petites  dimensions. 

Chez  Cystobranchus  mammillatus,  Trachellobdella  lophii  le  tissu 
vecteur  ne  piésente  rien  de  particulier. 

Acanllwbdella  peledma  présente  une  structure  un  peu  spéciale.  Le 
tissu  vecteur  se  présente  comme  une  simple  hypertrophie  de  la 
paroi  postérieure  de  l'oviducte,  la  masse  ainsi  formée  est  creusée  à 
son  centre  d'une  volumineuse  lacune  dont  la  paroi  postérieure  et 
supérieure  est  extrêmement  délicate,  surtout  sur  la  ligne  médiane 
(fig.  32).  Dans  cette  lacune  on  trouve  des  éléments  arrondis,  à  gros 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  371 

noyau  très  facilement  colorable,  de  dimensions  très  variables, 
ces  cellules  présentent  les  mêmes  caractères  et  sont  identiques 
aux  cellules  qui  forment  la  paroi  de  cette  lacune  ainsi  que  la  paroi 
interne  des  sacs  ovariens,  seulement  dans  ces  derniers  ou  ne  trouve 
jamais  des  cellules  aussi  volumineuses  que  celles  que  l'on  rencon- 
tre sur  les  parois  de  la  grande  lacune  du  tissu  vecteur.  Je  n'ai  pas 
rencontré  de  spermatozoïdes  dans  ce  tissu,  mais  son  homologie 
avec  les  précédents  est  certaine. 

CHAPITRE    V 
Accouplement 

L'historique  de  ce  chapitre  est  peu  chargé,  nous  mentionnerons 
à  propos  de  chacune  des  espèces  étudiées  les  résultats  déjà  acquis 
sur  ce  point  quand  cela  sera  nécessaire. 

Herpobdellides.  —  Herpobdella.  —  Les  différentes  espèces  de  ce 
genre  ont  un  mode  de  reproduction  identique.  Les  observations 
d'iijima  sur  les  espèces  japonaises,  celles  de  Brandeset  les  miennes 
concordent  absolument.  J'ai  déjà  dit  dans  mon  introduction  que 
l'observation  du  curieux  accouplement  de  ces  Vers,  en  1897,  fut  le 
point  de  départ  de  ma  thèse. 

Voici  la  description  de  ce  phénomène  donnée  par  lijima  : 

«  The  anterior  portion  of  two  individuals,  attached  by  their  suc- 
kers  to  the  glass  vessel  near  each  other,  are  spirally  entwined  in 
such  a  mannerthat  the  ventral  surfaces  of  their  génital  bands  are 
always  brought  into  apposition.  They  maintain  this  position  for  a 
considérable  time,  now  and  then  changing  the  direction  of  their 
winding,  and  relaxing  or  lightening  their  hold.  Sometimes  the  act 
is  of  short  duration,  and  two  or  three  times  renewed  at  short 
intervais.  At  other  times,  and  when  disturbed,  the  act  ceases  alto- 
gether,  or  else  they  combine  with  other  individuals.  It  is  évident 
that  there  can  be  no  reciprocal  fecundation  while  the  leeches  are 
coupling  in  the  position  abovedescribed.  » 

Cette  description  est  la  reproduction  très  fidèle  du  prélude  de 
l'accouplement,  et  non  pas  de  l'accouplement  lui-même.  lijima 
ajoute  plus  loin  : .«  As  there  is  no  intromittent  organ,  it  is  proba- 
ble that  the  maie  orifice  with  its  prominent   muscular   lips  clasps 


372 


E.    BRUMPT 


Ihe  l'eiiiak'urilice,  while  llie  speimaluzoa  are  forcée!  onward  by  Ihe 
aclion  ot  tlie  ejaculatory  organ.  »  Le  même  auteur  décrit  sous  le 
nom  d'  u  abuormal  copulation  »  des  phénomènes  qui  aboutissent 
au  (lép()tde  spermatophores  sur  les  téguments,  il  signale  même  le 
passage  du  sperme  en  grandes  masses  dans  les  tissus,  el  je  ne  puis 
m'expliquer  comment  cet  auteui-,(|ui  décrivit  pour  la  |»remicre  lois 


Fig.  'i4.  —  Accouplement  û'Ih'ijKihilclld  nlonniriii .  —  A  j;iiuclie  deux  individus 
au  (lél)ul  (le  l'accouplement,  celui  de  droite  présente  à  la  partie  inférieure  un 
spermatopliore,  xp,  déposé  depuis  4S  heures.  A  droite  les  mêmes  individus  vus 
par  la  face  v(întralc  après  raccouplement,  l'individu  de;  gauche  a  été  fécondé  sur 
le  bord  du  clitellium,  celui  de  droite  au-dessus  de  l'orifice  màlc.  c,  c',  cicatrices. 


la  structure  bislologi(jue  de  l'ovaire  et  de  ses  parois,  n'a  pas 
découvert  en  même  temps  le  |)assage  des  spei'matozoïdes  à  travers 
la  paroi  ovarienne,  i)li(''nomcno  qui  se  voit  avec  la  |)lus  grande 
lacilité. 


REPRODUCTION    DES   HIRIDINEES 


373 


J'ai  observé  un  très  grand  nombre  de  fois  l'accouplement  d'ffer- 
pobdella  atomaria  et  (VHerpobdeUa  octoculata.  Ces  deux  espèces  avant 
de  s'accoupler  définitivement  présentent  les  mêmes  caractères 
qu'Iijima  a  si  fidèlement  décrits,  ces  préludes  durent  un  temps  varia- 
ble suivant  l'âge  des  animaux  et  la  durée  du  temps  pendant  lequel  ils 
ont  été  isolés.  Les  animaux  isolés  depuis  longtemps,  et, s'étant  déjà 
accouplés  plusieurs  fois,  ne  tardent  pas  à  se  féconder  ;  le  début 
de  la  fécondation  est  marqué  de 
suite  par  l'aspect  que  prennent  ces 
animaux.  Pendant  les  quelques  mi- 
nutes qui  précèdent  la  fixation  du 
spermatophore,  les  animaux  ont  leur 
orifice  mâle  béant  et  font  de  violents 
efforts  pour  le  fixer  en  un  point  quel- 
conque du  corps,  généralement  sur  la 
région  clitellienne.  Dès  que  les  orifices 
mâles  ont  adhéré  à  la  peau  et  que  le 
spermatophore  a  commencé  à  se 
former,  les  animaux  perdent  leur 
rigidité,  ils  deviennent  mous,  leur 
corps  est  bosselé  irrégulièrement  et 
ils  ne  réagissent  que  faiblement  aux 
excitations  extérieures.  Cet  état  se 
prolonge  jusqu'à  la  fin  de  la  copula- 
tion qui  peut  durer  dix  minutes,  une 
heure  et  même  davantage.  Pendant 
toute  la  durée  du  phénomène  le 
sperme  est  injecté  lentement  dans  les 
tissus  de  l'animal  fécondé  à  l'aide  du 
spermatophore  qui,  dans  ce  cas  parti- 
culier, joue  le  rôle  de  simple  canule 
comme  l'a  fait  remarquer  Brandes  (1), 
Ce  n'est  pas  ici  par  des  contractions 
violentes  que  le  sperme  est  injecté 
comme  chez  les  Glossosiphonides, 
mais  par  la  simple  élasticité  des  con- 
duits éjaculateurs  distendus  par  les 
masses  considérables  de  sperme  qu'ils 


Fig.  45.  —  Accouplement  d'Eer- 
pohdclla  atntnaria.  —  L'ex- 
emplaire supérieur  est  fixé 
à  la  paroi  d'un  bocal,  l'autre 
exemplaire  est  fixé  sur  lui 
par  sa  ventouse  postérieure, 
ils  =e  fécondent  en  des  points 
très  éloiisrnés  du  clitellum  ; 
on  voit  par  transparence  le 
sperme  se  frayer  un  passage 
entre  les  muscles  louLiitudi- 
naux  (tr,  1r,)  :  -s-,  sperme 
s'écliappant  par  une  rupture 
accidentelle  de  la  peau. 


374  E.    BRDMPT 

contiennent.  Quand  l'accouplement  est  terminé,  les  deux  animaux 
font  des  eiïorts  violents  et  se  séparent  chacun  abandonnant  sur  la 
peau  de  son  congénère,  le  spermatophore  qu'il  a  sécrété. 

La  figure  44  montre  à  gauche  deux  individus  en  copulation, 
l'un  d'eux  porte  sur  la  face  dorsale  un  spermatophore,  sp,  déposé 
quarante-huit  heures  avant  et  sur  le  point  de  se  détacher,  à  droite 
les  mêmes  individus  après  la  copulation,  avec  les  points  où  ont  été 
déposés  les  spermatophores. 

Dans  les  premières  copulations,  les  animaux  prennent  des  posi- 
tions beaucoup  plus  anormales,  la  figure  45  montre  deux  individus 
s'accouplant  pour  la  première  fois,  l'exemplaire  supérieur  fixé 
par  sa  ventouse  postérieure  féconde  le  second  exemplaire  fixé  sur 
lui,  et  est  fécondé  par  lui,  en  des  points  très  éloignés  du  cli- 
tellum. 

Les  Herpobdelles  sont  des  animaux  extrêmement  voraces,  dès 
que  l'accouplement  est  fini,  quand  elles  sont  mal  nourries,  elles 
dévorent  le  spermatophore  qu'elles  ont  reçu  ou  qu'elles  viennent 
de  déposer,  aussi  pour  observer  ces  corps  sur  des  animaux  vivant 
en  commun,  faut-il  avoir  grand  soin  de  les  pourvoir  d'une  nour- 
riture abondante.  C'est  pour  cette  même  raison  qu'il  faut  éloigner 
ces  Vers  des  récipients  où  l'on  élève  des  Glossosiphonies,  car  ils 
recherchent  et  dévorent  avec  une  grande  avidité  les  volumineux 
spermatophores  de  ces  animaux. 

Trocheta  subviridis.  —  L'accouplement  de  cette  grande  espèce  n'a 
jamais  été  décrit.  Le  professeur  R.  Blanchard  ayant  eu  l'amabilité 
de  mettre  à  ma  disposition  sa  superbe  collection  d'Hirudinées,  j'ai 
passé  en  revue  plus  de  cent  Trochètes  adultes,  recueillies  par  lui  dans 
les  environs  de  Gênes,  avec  l'espoir  de  trouver  sur  elles  soit  des 
spermatojthores,  soit  tout  au  moins  des  cicatrices  laissées  par  leur 
chute;  ces  animaux  récoltés  au  mois  de  mai  ne  m'ont  lien  présenté 
de  particulier.  M.  Brian  a  eu  la  comi^laisance  de  récoller  pour  moi 
dans  la  même  localité  et  de  me  le  faire  parvenir  un  lot  très  impor- 
tant de  ces  animaux  au  laboratoire,  au  mois  de  janvier.  J'ai  élevé 
ces  Vers  jusqu'au  mois  de  mai,  il  est  probable  que  la  captivité  ne 
leur  plaisait  pas,  car  ils  maigrirent  considérablement.  C'est  proba- 
blement i)Our  la  uumîe  raison  qu'ils  ne  se  sont  pas  accouplés.  La 
structure  de  leurs  organes  génitaux  pci-mel  de  croire  que  l'accou- 
plement se  produit  comme  chez  HerpohdeUa;  je  n'ai  pas  trouvé  de 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


375 


spermatozoïdes  clans  les  ovaires  des  animaux  qui  vivaient  en  com- 
mun, il  n'y  avait  donc  pas  eu  fécondation. 

Glossosiphonides. —  Glossosiphonia  complanata. —  L'accouplement 
de  cette  espèce  à  l'état  normal  se  produit  de  préférence  la  nuit.  Au 
moment  de  la  reproduction  on  trouve  dans  les  cuvettes  où  on 
élève  ces  animaux,  des  exemplaires  portant  trois,  quatre  et  quel- 
quefois même  jusqu'à  six  spermatophores  vidés  sur  leur  face 
dorsale.  Les  accouplements  dans  la  journée  sont  rares.  Pour  les 
provoquera  volonté  il  suffit  d'isoler  des  séries  d'animaux  pendant 
plusieurs  jours,  l'accouplement  se  produit  généralement  dès  que 


j«-pf^?:SVS«^!2',T"  - 


Fig.  46.  —  Accouplement  de  Glossosiphonia  complanata.  —  En  haut  deux  exem- 
plaires se  fixant  l'un  à  l'autre  par  leur  ventouse  buccale  ;  en  bas  les  mêmes 
exemplaires  se  séparant  l'un  de  l'autre,  chacun  d'eux  abandonne  sur  les 
téguments  de  son  congénère  un  volumineux  spermatophore  que  l'on  voit 
sortir  par  l'orifice  mâle. 

les  animaux  se  rencontrent.  L'accouplement  peut  être  unilatéral, 
un  individu  isolé,  mis  en  présence  d'un  autre  exemplaire  de  la 
même  espèce  lui  dépose  un  spermatophore  en  un  point  quelconque 
et  s'éloigne  ensuite;  l'accouplement  réciproque  s'observe  aussi  sou- 
vent et  la  lig.  46  montre  deux  exemplaires  se  préparant  à  copuler, 
et,  ces  mêmes  exemplaires  se  séparant  en  faisant  de  violents  efforts 
pour  remplir  leurs  spermatophores  avant  de  les  expulser  déhniti- 


376  É.    BRUMPT 

vement.  L'accouplement  se  produit  avec  une  extrême  rapidité  ; 
quand  l'un  des  deux  animaux  résiste  l'autre  se  tixe  sur  lui  par 
sa  ventouse  antérieure,  et,  après  avoir  fixé  la  base  de  son  sper- 
uialo])liore.  se  laisse  eniraîner  jusqu'à  ce  que  ses  fonctions  soient 
accomplies.  J'ai  constaté  un  l'ait  que  je  considère  comme  ayant  un 
certain  intérêt  et  qui  peut  être  rapproché  des  perfectionnements 
que  subit  la  fonction  de  l'accouplement  chez  les  Herpobdelles. 
Certains  grands  exemplaires  de  Glofisosiphonia  complanata,  cons- 
Utuant  une  variété  bien  définie,  sont  fécondés  par  les  diverses 
exemplaires  de  cette  espèce,  mais  refusent  de  s'accoupler  avec  eux. 
Les  exem])laires  de  cette  variété  ne  s'accouplent  qu'entre  eux,  et,  au 
lieu  de  se  déposer  furtivement  un  speimatophore  en  un  point 
quelconque,  ils  font  précéder  cet  acte  d'une  période  d'excitation 
tout  à  fait  comparable  à  ce  qui  se  passe  chez  les  Herpobdelles  ; 
après  le  dépôt  du  spermatophore  qui  se  fait  toujours  au  voisinage  de 
l'orifice  femelle,  les  deux  animaux  au  lieu  de  se  séparer  restent 
encore  longtemps  enlacés.  C'est  un  changement  de  mœurs  qu'il  me 
semblait  intéressant  de  signaler  chez  des  êtres  aussi  inférieurs. 

(iUmoùphonia  hcterodita. — L'accouplement  de  ces  Vers  se  i)roduit 
à  peu  près  comme  dans  la  variété  de  ^7.  eomplanata  dont  nous 
venons  de  parler,  ils  se  tiennent  unis  l'un  à  l'autre  pai"  leur  ven- 
touse buccale  qu'ils  fixent  sur  un  point  du  clitellum.  Le  dépôt  des 
spermatophores  a  toujours  lieu  sur  cette  région,  aune  faible  dis- 
tance à  droite  ou  à  gauche  des  orifices  sexuels. 

Helobdella  algira.  —  Kovalevsky  n'a  pas  décrit  l'accouplement  de 
cette  espèce  dont  il  a  loui-ni  une  très  belle  monograpiiie,  il  a 
constaté  le  dépôt  constant  de  spermatophoi-es,  à  droite  et  à  gauche 
de  l'orifice  mâle,  au  fond  d'une  petite  déi)i-ession  située  en  ces  points. 
J'ai  étudié  un  certain  nombre  de  ces  animaux  en  Algérie,  aux  mois 
d'août  et  septembre,  la  saison  était  trop  avancée  et  je  n'ai  pas  eu 
l'occasion  de  voir  leur  accouplement. 

Helobdella  stagnalis.—  Ceite  espèce  qui  est  la  plus  répandue  dans 
l'Europe  entière,  copule  cerlainement  par  des  spernuiloplioies 
coinnie  l'analomie  me  l'a  démontré,  mais  malgré  des  isolements 
prolongés  el  des  essais  nombreux  je  n'ai  jamais  pu  réussira  assister 
;i  l'accouplement. 

Placobdella  catenigera.  —  Ebrard  a  observé  cette  espèce  en  4854  ; 
voici  ce  qu'il  en  dit  :  «  Aux  derniers  jours  du  mois  de  mai,  j'ai 


REPRODUCTION   DES   HIRUDINÉES  377 

trouvé  deux  Glossosiphonies  (var.  Porte  chaîne  de  Moq.-Tand.) 
qui  étaient  accouplées.  Elles  étaient  fixées  tète  à  tète  à  la  face  infé- 
rieure d'une  pierre  par  leurs  ventouses  qui  étaient  très  rapprochées. 
Leur  corps  était  contourné  de  telle  sorte  qu'un  des  côtés  touchait 
la  pierre  et  que  l'autre  était  libre  ;  elles  étaient  accolées  par  leur 
surface  abdominale.  Une  seule  de  ces  Annélides  fécondait 
l'autre,  car  les  ayant  séparées  je  n'aperçus  qu'une  verge.  Les 
ovaires  de  l'une  d'elles  se  gonflèrent  et  se  colorèrent  peu  à  peu  en 
blanc,  et  quarante  cinq  jours  après  elle  fit  des  œufs.  » 

Ebrard  n'avait  aucune  idée  des  spermatophores  et  il  est  bien 
évident  que  ce  prétendu  pénis  n'était  autre  qu'un  de  ces  corps. 

Tout  récemment  Kovalevsky  (9)  eut  l'occasion  d'examiner  un 
grand  nombre  de  ces  animaux.  Il  a  toujours  constaté  l'échange  de 
spermatophores  entre  les  individus  accouplés.  «  Cet  acte  consistait 
dans  l'échange  de  spermatophores  entre  les  deux  individus  en 
copulation,  il  se  passait  seulement  entre  les  organes  mâles.  Les 
individus  qui  copulaient  collaient  leurs  spermatophores  aux  orifices 
génitaux  mâles.  Les  orifices  génitaux  femelles  ne  prenaient 
aucune  part  à  cet  acte,  ce  qui  était  d'autant  plus  naturel  que  les 
ovaires  et  leurs  conduits,  au  moment  de  la  copulation,  étaient  encore 
dans  un  état  complètement  rudimentaire.  Les  Hœmenteria{H.  cos- 
tata  Millier  =  Placobdella  catenigera),  comme  les  autres  Clepsines  et 
aussi  les  Néphélides  ne  possèdent  pas  de  Recepîaculnm seminis.  » 

J'ai  récolté  plsieurs  exemplaires  de  cette  Hirudinée  dans  le 
Ruminel,  à  Constantine,  à  la  fin  d'août  1899.  Les  testicules  se 
voyaient  par  transparence,  mais  malgré  leur  isolement  ces  animaux 
ne  se  sont  pas  accouplés. 

Placobdella  plana.  —  Cette  espèce  qui  a  été  le  point  de  départ  du 
travail  si  suggestif  de  Whitman,  dépose  ses  spermatophores  en  un 
point  quelconque  des  téguments,  mais  généralement  sur  la  face 
dorsale. 

Liostomum  cocrineum.  —  Je  n'ai  pas  étudié  cette  espèce  vivante, 
mais,  passant  en  revue  la  riche  collection  du  Professeur  R.  Blan- 
chard, j'ai  trouvé  environ  une  quinzaine  d'exemplaires  qui  étaient 
porteurs  de  spermatophores.  Ces  corps  étaient  de  taille  considé- 
rable; dans  ma  première  communication  (2),  je  ne  parlai  que  de 
deux  spermatophores  vides  que  j'avais  trouvés;  ils  mesuraient  9  à 
10  millimètres  de  longueur.  J'en  ai  trouvé  plusieurs  absolument 


378  É.    BRUMPT 

pleins  depuis  cette  époque,  ils  atteli^nHient  ries  dimensions  plus 
considérables  et  étaient  incurvés  comme  une  lame  de  sabre  turc; 
ils  étaient  fixés  en  un  point  quelconque  des  téguments. 

Hemidepsis  tesselata.  —  F.  Mûller  a  observé  il  y  a  bien  long- 
temps déjà  (1844)  l'accouplement  de  cette  espèce,  il  le  décrivit  en 
quelques  lignes  : 

«  Mit  dem  Fusse  festsitzend  saugt  jedes  der  beiden  Individuen 
mit  dem  Kopf  sicli  an  der  Bauchseite  des  andern  fest,  worauf  ein 
konisclies  Urganaus  der  vordern  Geschlechtsôiïnung  sicb  aussi iilpl 
und  in  die  hintere  des  anderen  Thieres  eintritt  ;  so  vereinigt 
sitzen  die  Thiere  meist  mehrere  Tage  lang.  » 

Whitman  cite  ce  passage  de  Millier  et  le  fait  suivre  du  commen- 
taire suivant  : 

((  C.  tessulata,  il  Mûller's  observation  be  corect  takes  an  exceptio- 
nal  position,  which  is  ail  the  more  difficult  to  explain,  as  C.  margi- 
nata,  and  a  number  of  otber  closely  allied  species  lound  in 
America  and  Japan,  cerlainly  ail  agrée  in  tbe  habit  of  attaching 
their  spermatophores  to  the   exterior  ». 

J'ai  trouvé  plusieurs  grands  exemplaires  de  cette  espèce  aux 
environs  de  Paris  il  y  a  quelques  années,  mais  n'ayant  pu  m'en 
procurer  de  nouveaux  je  fis  une  étude  anatomique  des  exemplaires 
que  je  possédais.  Les  portions  terminales  des  canaux  déférents 
possèdent  la  même  structure  que  chez  les  autres  espèces  de  Glos- 
sosiphonides,  la  seule  différence  consiste  dans  l'existence  d'une 
portion  commune  très  longue  s'ouvrant  au  sommet  d'une  saillie 
assez  développée  pour  mériter  le  nom  de  pénis,  mais  ne  semblant 
pas  devoir  fonctionner  comme  tel.  Me  bornant  à  ces  connaissances 
j'écrivis  dans  ma  première  communication  (2),  comme  commen- 
taire à  la  suite  de  la  description  de  Millier,  que  l'anatomie  des 
organes  génitaux  ne  permettait  pas  d'expliquer  aisément  les  obser- 
vations de  cet  auteur.  Dans  une  note  toute  récente  Brandes  a 
décrit  l'accouplement  de  cette  espèce  et  a  confirmé  entièrement 
les  observations  de  MuUer.  Mais  il  y  a  ajouté  un  point  extrê- 
mement intéressant,  mettant  d'accord  les  connaissances  anato- 
miques  et  les  faits,  et  qui  consiste  en  ce  que,  s'il  n'existe  pas  de 
spermatophores  doubles  comuie  chez  les  autres  Glossosiphonides, 
on  rencontre  de  petites  «  Seki-el  balhui  »  qui  sont  introduites  dans 
l'orifice  femelle  et  qui  semblent  être  des  spermatophores  rudimen- 


REPRODUCTION    DES   HIRUDTNEES 


379 


laires  introduits  par  le  pénis  au  lieu  d'être  fixés  à  l'extérieur. 
Hemiclepsis  marginata.  —  L'accouplement  de  cette  espèce  peut 
s'observer  très  facilement  depuis  le  mois  de  mars  jusqu'au  mois 
de  juillet.  Comme  les  spermatopliores  sont  de  très  petite  taille 
leur  dépôt  se  reproduit  à  des  intervalles  très  rapprochés.  J'ai  vu 
chez  les  animaux  isolés  depuis  quelque  temps  l'accouplement 
se  produire  avec  une  extrême  violence.  Un  individu  se  fixe  par 
sa  ventouse  postérieure  sur  une  partie  du  corps  de  l'autre  indi- 
vidu, qui  généralement,  cherche  à  s'enfuir  et  lui  dépose  un,  deux, 
j'en  ai  vu  un  déposer  quatre  spermatophores  successivement  sur 
la  face  dorsale  de  sa 
victime.  Dans  certains 
cas,  le  dépôt  récipropre 
des  spermatophores  est 
même  totalement  im- 
possible, en  particulier 
quand  l'individu  fécon- 
dateur se  fixe  par  sa 
ventouse  postérieure 
sur  l'orifice  mâle  de 
l'autre  exemplaire  qu'il 
maintient  ainsi  de  for- 
ce avec  une  grande 
énergie.  Quand  les  ani- 
maux n'ont  pas  été  iso- 
lés l'accouplement  ne 
se  produit  pas  un  aussi 
grand  nombre  de  fois, 
mais  il  est  toujours 
extrêmement  rapide. 

Ichthyobdellides.   — 

Po/itobdella  mu ricata.  — 
L'accouplement  n'a  en- 
core jamais  été  décrit.  J'ai  eu  l'occasion  de  voir  à  Roscotï  (1)  deux 
Pontobdelles  qui  venaient  de  s'accoupler,  car  elles  étaient  placées 
côte  à  côte  et  possédaient  chacune  sur  leur  clitellum  un  spermato- 


Fi^.  47.  —  Région  clitellienne  dr  l^oittohdella 
miiricata  vue  par  la  face  ventrale.  1,  2,  3,  4,  5, 
6,  anneaux  du  clitellum  ;  orf,  orifice  mAle  ; 
o2\  orifice  femelle  ;  r,  cl,  cicatrices  laissées 
par  la  chute  de  spermatophores  :  n,  sperma- 
tophore  vidé  en  place  sur  le  pourtour  de 
l'oritice  mâle. 


(1)   En  août  1S97. 


380  É.    BRUMPT 

phore  fraîrhenient  déposé  d'un  blanc  éclatant,  ces  masses  se  vidè- 
rent dans  les  téguments.  Les  spermatophores  sont  placés  en  un 
point  quelconque  du  corps  et  on  en  rencontre  fréquemment  plu- 
sieurs sur  un  même  individu.  J'ai  conservé  dans  l'alcool  deux 
exemplaires,  l'un  de  deux  centimètres,  l'autre  de  quatre  qui  por- 
taient déjà  des  spermatophores.  L'un  deux  a  été  coupé  et  j'ai 
observé  l'accumulation  de  sperme  dans  le  tissu  vecteur  qui  était 
déjà  formé  ;  il  n'y  avait  pas  encore  de  cellules  ovulaires  dans  les 
ovaires. 

Piscicola  geometra.  —  Leydig  (1)  est  le  premier  auteur  qui  ait  fait 
une  étude  monographique  de  cette  espèce,  il  décrivit  le  spermato- 
phore,  en  donna  une  ligure  très  incomplète,  et  constata  qu'il  était 
toujours  fixé  sur  l'orifice  femelle.  Scheider  (2)  confirma  entièrement 
les  observations  de  Leydig,  mais  considéra  le  dépôt  de  spermato- 
phores comme  un  phénomène  sans  importance  tant  que  la  maturité 
des  O'ufs  ne  se  manifeste  pas,  car,  on  ne  trouve  aucun  spermatozoïde 
dans  les  conduits  ovulaires.  Tout  récemment  le  professeur  Kova- 
levsky  (8)  observa  l'accouidement  d'une  paire  de  Piscicoles  et  cons- 
tata que  les  organes  mâles  semblaient  seuls  prendre  part  à  l'ac- 
couplement, les  orifices  femelles  n'étant  pas  en  contact  avec  eux. 
Au  mois  d'avril  1898  j'eus  un  grand  nombre  de  Piscicoles  à  ma  dispo- 
sition et  je  vis  très  fréquemment  l'accouplement  de  ces  animaux, 
j'ai  donné  les  faibles  résullats  obtenus  dans  ma  première  commu- 
nication (2).  Depuis  cette  époque  j'ai  repris  ces  études  en  détail, 
et,  j'ai  observé  au  laboratoire  leur  accouplement  plusieurs  fois 
chaque  jour,  pendant  toute  l'époque  de  la  reproduction.  La  lig.  48 
montre  la  partie  antérieure  de  deux  animaux  en  copulation  ;  ils  se 
fixent  en  général  loin  l'un  de  l'autre  et  se  maintiennent  par  leur 
partie  antérieure  repliée  comme  l'indique  la  figure  ;  parfois  ils 
sont  placés  à  cAté  l'un  de  l'autre  mais  présentent  toujours  la 
même  disposilion.  (]et  accouplement  peut  durer  quelquefois  pen- 
dant cinq  ou  six  heures,  généralement  moins.  Les  deux  animaux 
une  fois  fixés  l'un  à  l'autre  restent  immobiles  et  ne  se  contractent 
de  temps  à  autre  que  sous  l'influence  d'excitations  extérieures  : 
lumière,  cho(;,  etc.  Nous  voyons  en  sp  les  volumineux  sperma- 
tophores qui  sont  sécrétés  pendant  l'accouidement.  Quand  on 
anesthésie  ces  Vers  avec  de  l'eau  de  Seltz  dès  le  début  de  leur 
réunion,  on  voit  très  uettement  comme  sur  la  lig.  49  le  spermato- 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


381 


phore  déjà  déposé  être  encore  relié  par  les  deux  petits  tubes 
latéraux  à  l'oritice  mâle  par  où  il  a  été  expulsé.  Les  spermatophores 
sont  déposés  au  dessous  de  l'oritice  iemelle  sur  l'aire  copulatrice 
(tig.  49,  p.  103),  ils  sont  toujours  orientés  de  la  même  t'aron  :  la  base 
du  spermatophore  est  placée  à  la  partie  toute  inférieure  de  cette 
zone,  tandis  que  son  sommet  se  trouve  toujours  près  de  l'orifice 
femelle.  Après  leur  séparation,  les  Piscicoles  semblent  chercher  à 


Fig.  48.  —  Accouplement  de  deux  Pi^cicola  (jeoiiiPtra.  Les  individus  À  et  B 
dont  on  ne  voit  que  la  partie  antérieure  se  déposent  l'un  sur  l'autre  un  volu- 
mineux spermatophore  au  niveau  de  l'aire  copulatrice. 


se  débarrasser  de  leur  volumineux  spermatophore,  elles  enroulent 
la  partie  antérieure  de  leur  cou  autour  de  la  base  du  corps  et  font 
glisser  l'anneau  ainsi  formé  jusqu'en  haut,  passant  ainsi  au  dessus 
du  spermatophore  que  je  n'ai  jamais  vu  céder  à  de  semblables 
manœuvres. 
L'accouplement  des   Cystobranches  n'a    jamais  été   décrit,  les 


382 


BHIJMPT 


Cijslobranclius  fastciatm  Gl  resplrans  i\u\  possi-denl  une  aire  copu- 
latrice  encore  mieux  différenciée  (jue  celle  de  la  Piscicole  doivent 
certainement  coi)uler  d'une  façon  identique. 

Nous  avons  signalé  chez  Cystohranchus  mammillatm  l'existence 
d'une  aire  copulatrice  spéciale  située  à  l'intéi'ieur  même  de  la 
boui-se  dépendant  de  l'organe  mâle.  Sur  la  coupe  sagittale,  lig.  34, 
on  peut  voir  dans  l'intérieur  de  la  bourse  une  grande  quantité  de 
sperme  dont  une  partie  pénètre  dans  le  tissu  vecteur,  au  dessus  de 


Fig.  4Ù.  —  Accouplement  de  riscicola  ijCDtnelra.  Les  deux  exemplaires  de  la 
fii;ure  précédente  anosthésiés  par  l'eau  de  Seltz.  On  voit  très  nettement  le 
sperinatophore  de  .1  encore  engagé  dans  son  orifice  mâle  déposé  sur  l'aire 
copulatrice  de  li,  et  inversement. 


lui  oïl  trouve  un  |»etit  fragment  coloré  par  l'acide  pi('ri(|ue  qui  est 
peut  être  un  débris  de  spcruiatophore  ou  bien  un  petit  amas  de 
substance  sécrétée  par  la  portion  terminale  des  canaux  déférents. 
L'accouplement  doit  donc  se  produire,  fait  unique  dans  la  série  ani- 
male, par  injection  de  s|)erme  dans  l'organe  mâle   de  l'individu 


REPRODUCTION    DES   HIRUDLNÉES  383 

fécondé  à  travers  l'orifice  mâle  apparent  (1);  nous  avons  montré 
plus  haut  que  ce  phénomène,  en  apparence  si  extraordinaire, 
pouvait  se  ramener  à  un  type  très  simple. 

Trachelobdella  nodulifera.  Cette  espèce  se  présente  très  souvent 
avec  la  bourse  évaginée  faisant  sur  sa  face  ventrale  une  volumineuse 
saillie  conique  percée  à  son  sommet  d'un  oritice  qui  est  l'oritice 
commun  des  canaux  éjaculateurs,  l'oritice  mâle  par  conséquent,  au 
dessous  de  lui  se  trouve  un  autre  petit  oritice  qui  est  celui  du  petit 
organe  musculeux  énigmatique  que  Johansson  a  découvert  au 
fond  delà  bourse  de  cette  espèce,  enfin  à  la  base  on  trouve  deux 
dépressions  assez  considérables  que  dans  une  communication  an- 
térieure (2)  j'avais  pris  pour  les  orifices  des  canaux  éjaculateurs. 
Sur  ces  dépressions,  on  trouve  parfois  de  petits  corps  filiformes 
qu'Olsson  découvrit  le  premier  et  prit  pour  des  cirrhes  péniaux; 
Johansson  établit  leur  véritable  nature  et  démontra  que  c'était  des 
spermatophores.  J'ai  retrouvé  plusieurs  de  ces  spermatophores  en 
place  et  je  puis  confirmer  l'assertion  de  ce  dernier  auteur.  Nous 
avons  déjà  dit  plus  haut,  que,  ces  dépressions  sur  lesquelles  les 
spermatophores  étaient  fixés  pendant  l'accouplement  étaient  des 
aires  copulatrices  internes,  et  que  le  sperme  injecté  en  ce  point  dans 
les  tissus  pénétrait  à  travers  le  tissu  vecteur  (vésicules  séminales 
de  Johansson)  jusque  dans  la  cavité  ovariennne.  Gomment  se  fait 
la  copulation?  11  est  évident,  d'après  ce  que  nous  savons  des  Glosso- 
siphonides,  que  dans  la  fixation  du  spermatophore  l'orifice  mâle 
doit  être  en  contact  avec  le  lieu  du  dépôt,  or  chez  ces  animaux, 
l'orifice  mâle  se  trouve  au  sommet  de  la  bourse  évaginée.  Si  l'accou- 
plement est  réciproque  il  faut  nécessairement  que  les  animaux 
évaginent  entièrement  leur  bourse,  s'il  n'est  pas  réciproque  il  peut 
se  faire  que  l'animal  fécondateur  se  serve  de  sa  bourse  évaginée 
comme  d'une  sorte  de  pénis  et  pénètre  dans  la  bourse  de  l'individu 
fécondé  pour  déposer  les  spermatophores  aux  endroits  voulus.  Ce 
sont  deux  hypothèses  probables,  mais  qui  ne  seront  établies  que 
par  l'observation  directe  qui  permettra  peut-être  aussi  d'élucider 
le  rôle  joué  par  le  petit  organe  musculeux  de  Johansson. 

Trachelobdella  lophii  possède  une  structure  des  organes  génitaux 

(i)  Ce  que  l'on  décrit  sous  le  nom  d'orilice  niAle  n'est  que  l'orifice  de  la  bourse, 
le  véritable  orifice  mâle  se  trouve  au  sommet  de  la  portion  commune  des  canaux 
éjaculateurs. 


384  É.    BRUMPT 

identiques,  mais  ne  présente  jamais  une  bourse  aussi  nettement 
évaginée  que  dans  l'espèce  précédente.  J'ai  élevé  un  grand  nomltre 
de  ces  Vers  à  Roscofï,  mais  malgi'é  les  soins  que  je  leur  prodiguai 
je  n'ai  jamais  pn  les  faire  vivre  plus  de  deux  ou  trois  jours.  Je  n'ai 
jamais  vu  la  copulation,  mais  l'anatomie  démontre  qu'elle  se  fait 
par  injection  de  sperme  ou  dépôt  de  spermatophores  dans  la 
bourse  de  l'individu  fécondé. 

Traclielobdellapunctata. — Cette  esp«V'e  est  assez  commune  à  Ros- 
cofi.oùelle  xii  »ur  Coîtus:  huhaUs  el  Blennius  pholis.  Ce  sont  des  Vers 
très  résistants  que  l'on  peut  élever  facilement,  j'ai  pu  en  transporter 
un  certain  nombre  vivants,  et,  les  conserver  plus  de  deux  moisdans 
un  petit  récipient  où  ils  ont  pondu,  en  ayant  soin  de  leur  renouveler 
l'eau  de  temps  à  autre.  J'ai  observé  souvent  leur  accouplement  : 
deux  animaux,  isolés  depuis  quelques  jours,  étant  mis  en  pré- 
sence s'accouplent  iunnédiatement,  ils  se  i)lacent  l'un  à  côté  de 
l'autre  el  s'enlacent  en  spirale  par  la  moitié  antérieure  de  leur 
corps,  leurs  ventouses  antérieures  sont  presque  accolées  l'une  à 
l'autre  et  arrivent  fréquemment  en  contact.  L'accouplement  dure 
environ  deux  heures;  apiès  leur  séparation,  les  Trachelobdelles 
portent  un  spermatophore  très  volumineux  au  voisinage  de  l'orifice 
femelle.  Ces  spermatophores  sont  très  solidement  fixés,  car  ils 
résistent  aux  efforts  les  plus  violents  que  semblent  faire  les  ani- 
maux pour  s'en  débarrasser.  Je  n'ai  |»as  poussé  plus  loin  l'étude  de 
cette  espèce  faute  de  matériaux,  mais  je  compte  reprendre  son 
histoire  en  détail,  car  la  structure  du  spermatophore  (tig.  22)  permet 
de  croire  que  les  organes  génitaux  mâles  ont  une  structure  un 
peu  spéciale. 

Trachelobdella  luhrica.  —  Cette  espèce  est  très  répandue  dans  la 
Méditerranée.  Bien  qu'en  ayant  élevé  un  ti-ès  grand  nombre,  je 
n'ai  eu  l'occasion  d'assister  à  leur  accouplement  qu'une  seule  fois, 
les  i)hénomènes  se  passèrent  comme  pour  l'espèce  précédente,  le 
déi)ôt  des  spermatojihoi'es  fut  réciproque. 

BroaicheUioii  torpediiiis.  —  Je  n'ai  jamais  observé  racct)uplement 
de  cette  espèce;  comme  il  existe  au-dessous  de  l'orifice  femelle 
une  aire  copulatrice  accompagnée  de  tissu  vecteur,  il  est  probable 
que  l'accouplement  aboutit  au  dépôt  de  spermatophores  en  ce 
point.  (]'esL  une  observation  que  l'on  pourra  faire  iacilemeut  en 
réunissant  des  animaux  isolés  dc|)uis  [tlusieurs  jours.   Dans  une 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  385 

espèce  exotique,  BranchelUon  punctatrimBaird,  Macdonald  a  constaté 
la  présence  de  spermatophores  sur  divers  points  du  corps,  mais 
surtout  sur  la  partie  antérieure.  Nous  avons  vu  précédemmeni 
dans  le  genre  Cjistobranchm  ou  Trachelobdella  les  variations  spéci- 
fiques considérables  que  subit  la  fonction  de  l'accouplement, 
l'observation  de  Macdonald  ne  nous  permet  pas  d'affirmer  que  la 
fécondation  se  produit  en  un  point  quelconque  du  corps.  Je  n'ai 
jamais  rencontré  de  spermatozoïdes,  dans  les  tissus  de  BranchelUon 
torpedinù,  qu'au  niveau  de  l'aire  copulatrice. 

Acanthohdella  peledina.  —  L'accouplement  n'a  encore  jamais  été 
décrit  ;  la  présence  d'une  aire  copulatrice  très  nette  nous  permet 
d'admettre  que  dans  les  conditions  normales  le  dépôt  de  sperma- 
tophore  se  produit  toujours  en  ce  point. 


CHAPITRE  VI 

Action  du  spermatophore  sur  les  téguments.    -  Mode 
de  pénétration  et  destinée  des  spermatozoïdes. 

Nous  avons  étudié  dans  les  pages  précédentes  la  structure  du 
spermatophore  dans  les  diverses  espèces  et  nous  avons  vu  qu'au 
moment  de  sa  formation  il  était  intimement  accolé  à  la  peau  par 
une  substance  sécrétée  ]»ar  les  cellules  gc  chez  lesGlossosiphonides 
et  en  grande  partie  par  la  sécrétion  prostatique  de  fonction  analo- 
gue chez  les  Herpobdellides.  Au  moment  même  de  son  dépôt  on 
n'aperçoit  sur  les  coupes  aucune  modification  dans  l'épidenne 
sous-jacent,  ce  qui  démontre  dès  le  début  un  premier  point  très 
important,  c'est  que  la  fixation  du  spermatophore  n'est  accompa- 
gnée d'aucun  traumatisme  qui  prépare  l'injection  de  son  contenu. 

Kovalevsky  (9)  a  décrit  cependant  chez  Placobdella  categira  des 
phénomènes  tout  à  fait  différents,  et  qui,  jusqu'à  présent,  restent 
tout  à  fait  isolés.  Le  spermatophore,  déposé  sur  l'orifice  mâle, 
pénètre  jusque  dans  la  lacune  clitellienne  pour  y  déverser  son 
contenu.  Chez  Placobdella  plana,  Whitman  n'a  pas  étudié  en  détail 
l'action  du  spermatophore,  il  a  constaté  qu'il  injectait  son  contenu 
dans  les  lacunes  cœlomiques, et  il  admet  que  la  sécrétion  accumulée 
dans  le  pédicule  du  spermatophore  peut  jouer  un  rôle  important, 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xiii.  —  2o. 


386  É.    BRUMPT 

d'une  pari  en  protégeant  le  sperme  qui  se  Irouve  placé  dans  sa 
partie  supérieure.  Cette  sécrétion  aurait,  d'autre  part,  une  action 
dissociante  sur  les  tissus,  ce  qui  concorderait  avec  la  macération 
de  l'épiderme  (lu'lijinia  a  signalé  chez  les  Herpobdeiles  autour  du 
spermatophore.  Il  constate  sur  des  coupes,  (jue  la  couche  |)igmen- 
taire  a  disparu  autour  des  points  d'injection  et  il  émet  cette 
hypothèse  que  cette  disparition  est  peut  être  due  à  la  substance 
placée  à  la  partie  inférieure  du  spermatophore.  Chez  (jlossosiphonia 
complanata  où  les  phénomènes  se  passent  d'une  façon  identique, 
j'ai  été  auiené  à  penser  que  cette  sécrétion  ne  joue  aucun  rôle 
particulier  dans  le  spermatophore  déjà  formé,  elle  ne  sert  certai 
nement  ])as  à  protéger  le  sperme  du  contact  de  l'eau,  car  la  sécré- 
tion hyaline  qui  lixe  le  spermatoi)hoi"e  à  la  peau  est  d'une  imjjer- 
méabilité  parfaite,  et  d'autre  [)art,  son  rôle  pour  faciliter  la 
pénétration  du  sperme  n'est  pas  indispensable  puisque  cette 
pénétration  se  fait  aussi  bien  quand  cette  sécrétion  n'existe  pas 
{HerpobdeUa).  Nous  avons  dit  à  propos  de  la  formation  du  sperma- 
tophore quel  était  le  rôle  probable  que  nous  lui  faisions  jouer. 

La  peau  de  toutes  les  Ilirudinées  se  compose  d'un  épithélium, 
formé  de  cellules  assez  délicates,  placé  au  dessus  d'une  couche  de 
tissu  conjonctif  peu  résistant.  Dans  ce  tissu  conjonctif  cheminent, 
chez  un  grand  nombre  de  Glossosiphonides,  des  lacunes  sous-épi- 
dermiques  qui  s'anastomosent  fréquemment  les  unes  avec  les 
autres  et  se  jettent  dans  des  troncs  de  plus  en  plus  volumineux 
aboutissant  dans  les  lacunes  circulaires  disposées  entre  les  muscles 
de  même  nom,  puis  dans  les  sinus  latéraux  et  médian.  Ce  réseau 
extrêmement  délicat  de  lacunes  sous-épidermiques  est  très  facile 
à  mettie  en  évidence  par  des  injections  de  mercure,  ou  mieux 
encore,  par  une  simple  piqûre  hypodermique  d'eau  oxygénée  qui 
se  décompose  de  suite  et  injecte  toutes  les  lacunes  avec  de  l'oxygène. 

Quand  le  spermatophore  est  déposé  sur  la  peau,  l'épiderme  sous- 
jacent  soumis  à  la  pression  considérable  qui  est  exercée  sur  lui 
est  refoulé  pai-  une  simple  action  mécanique,  et,  chez  Clossosi 
phonia  complanata,  où  les  lacunes  sous-épidermiques  existent,  le 
sperme  |)asse  dans  ces  petits  canaux  (ju'il  injecte  et  forme  autour 
de  la  base  du  spermatophoi-e  une  surface;  blanche  que  j'avais  consi- 
déré dans  mes  premières  observations  pour  de  l'épiderme  macéré, 
alors  qu'elle  n'est  en  réalité  qu'une  simple  injection  momentanée. 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  387 

Cette  petite  aire  circulaire  blanche  ne  se  [troduit  pas  quand  le 
spermatopliore  se  trouve  au-dessus  d'une  lacune  circulaire  dans 
laquelle  il  vide  directement  son  contenu  après  avoir  repoussé 
devant  lui,  toujours  par  la  pression  considérable  qu'il  exerce,  le 
tissu  conjonctif  peu  résistant  dans  lequel  est  creusée  la  lacune. 

Chez  HerpobckUa  afomaria  on  peut  suivre  encore  plus  facilement 
l'action  du  spermatophoi-e  sur  l'épiderme,  ce  dernier  n'est  pas 
modifié,  pendant  l'accouplement,  au  dessousdu  point  de  tixationdu 
spermatophore,  il  fait  seulement  défaut  au  niveau  des  orifices  de  la 
plaque  basale  par  où  est  injecté  le  sperme.  Mais  comme  après  la 
fécondation  le  volumineux  spermatophore  reste  fixé  sur  la  peau,  il 
provoque  en  ce  point  une  irritation  qui  aboutit  à  la  mortification 
des  tissus  qui  l'environnent  et  à  son  expulsion  des  tissus,  comme 
est  expulsé  le  bourbillon  d'un  furoncle.  Quelquefois  même  l'intlam- 
mation  locale  s'étend,  et  j'ai  vu  plusieurs  fois  des  Herpobdelles 
succomber  à  la  suite  de  l'infection  des  plaies  causées  par  la  chute 
des  spermatophores,  il  est  vrai  que  ces  animaux  étaient  isolés 
dans  des  tubes  et  se  trouvaient,  par  conséquent,  dans  des  conditions 
défavorables.  Nous  verrons  plus  loin  les  réactions  qui  se  pro- 
duisent au  point  d'injection  du  sperme  chez  les  Herpobdelles. 

Dans  les  différentes  espèces  où  j'ai  étudié  l'action  du  spermato 
phore  sur  les  téguments  (Glossosiphoîiia  complanata,  Glossosiphonia 
heteroclita,  Hemeclepsis  marginata,  Pontohclella  mûrie :<  ta,  Liostomum 
coccineum),  j'ai  toujours  observé  des  phénomènes  identiques. 

Kovalevsky  (11)  a  décrit  chez  HelobdeUa  algira,  à  droite  et  à  gauche 
de  l'orifice  mâle,  deux  petites  dépressions  au  fond  desquelles  sont 
toujours  déposés  les  spermatophores,  ces  dépressions  seraient 
même  mises  en  communication  avec  la  cavité  générale  par  l'inter- 
médiaire de  canaux  sinueux.  Dans  ce  cas  le  spermatophore  n'aurait 
donc  qu'à  déverser  son  contenu  dans  la  cavité  générale  à  l'aide  de 
ces  canaux  préformés  ;  le  savant  professeur  pense  néanmoins  que 
des  recherches  ultérieures  seront  nécessaires  pour  établir  l'exis- 
tence de  ces  canaux.  J'ai  examiné  un  certain  nombre  d'exemplaires 
de  cette  espèce  récoltés  avant  ou  après  la  ponte  et  je  n'ai  vu  que 
deux  fois  les  dépressions  dont  parle  Kovalesky  ;  avec  l'orifice 
mâle  et  l'orifice  femelle  elles  donnaient  l'apparence  d'une  feuille 
de  trèfie  à  quatre  folioles.  Mais  je  crois  que  ces  dépressions  sont 
purement  accidentelles  et  dues  à  ce  fait  qu'à  leur  niveau  la  couche 


388 


E.    BRUMPT 


musculaire  longitudinale  fait  défaut,  de  sorte  que  la  cavité  cœlo- 
mique  n'est  séparée  de  l'extérieur  que  i>ar  l'épiderme  doublé  d'une 
faible  couche  conjonctive  ;  quand  la  |)ression  de  la  cavité  générale 
est  faible  il  se  produit  une  dépression.  En  tous  cas  je  puis  alTir- 
mer  l'absence  complète  d'orifices  préformés  à  ce  niveau;  j'ai  étudié 
ce  point  sur  plusieurs  séries  et  je  n'ai  jamais  trouvé  aucune  solution 
de  continuité  [de  l'épiderme.  Il  est  donc  probable  que  la  péné- 
tration du  sperme  se  fait  comme  chez  les  autres  Glossosiphonides, 


me 


Fig.  50.  —  Mode  de  priK'tration  du  sperme  chez  PUckola  geoinetra.  —  Coupe 
sagittnle  passant  par  l'un  des  conduits  vecteurs  ;  /»,  traînée  de  plusieurs 
grandes  cellules,  gc,  de  la  figure  43  ;  gc,  glandes  clitelliennes  ;  /,  membrane 
limitante  ;  me,  à  droite,  muscles  longitudinaux;  me,  à  gauche,  muscles  circu- 
laires ;  or,  ovaire  coupé  en  divers  points  ;  .s',  spermatophore  ;  sp,  spermato- 
zoïdes s'insinuant  dans  le  tissu  vecteur  te  ;  td,  tube  digestif. 

elle  est  même  facilitée  par  l'amincissement  tout  particulier  des 
tissus  au  point  où  sont  déposés  les  spermatophores. 

Pucicola  geometra  possède,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  un 
spermatophore  volumineux  et  très  mou,  absolument  dépourvu 
d'élasticité,  la  pénétration  du  sperme  doit  donc  se  faire  autrement 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINEES  389 

que  dans  le  cas  précédent.  Un  coup  d'oeil  sur  la  ligure  50  nous 
permettra  de  mieux  suivre  les  phénomènes.  Les  spermatozoïdes 
s'échappent  du  spermatophore  par  leur  activité  propre  et  se  répan- 
dent à  la  surface  de  l'épiderme,  ils  sont  protégés  du  contact  de 

fd 


%^:h 

i 

etr' 

^^fl'  ' 

Wi\ 

\, 

A 
/ 

'''?'''       ^--  -  -^"^ 


porna 


ûp/i 


Fig.  51.  —  Coupe  transversale  de  Glossusiphoma  complanata  quelques  jours 
avant  la  ponte  et  vingt  quatre  heures  après  la  fécondation  Même  légende  que 
fig.  39  Les  organes  phagocytaires,  oph,  de  cet  animal  sont  bourrés  de  faisceaux 
de  spermatozoïdes  entrés  par  le  pavillon  cilié  ev.  Les  autres  spermatozoïdes 
sont  fixés  par  la  membrane  adventive  ma. 

l'eau  par  l'abondante  sécrétion  non  colorable  qui  entoure  toute  la 
base  du  spermatophore.  Arrivés  sur  l'épiderme  de  la  .-.  ;n  ;  copula- 
trice,  ils  pénètrent  isolément,  ou  par  faisceaux,  et  écartant  les 
cellules  épithéliales  restant  isolées  par  petits  groupes  au  milieu 
des  amas  de  spermatozoïdes,  ils  se  dirigent  dans  le  tissu  vecteur 
sous-jacent  où  ils  s'accumulent.  La  Piscicole,  ainsi  probablement 


390 


E.    BRUMPT 


que  toutes  les  Hirudinéesà  spermatophores  mous,  possède  des  sper- 
matozoïdes qui  manifestent  déjà  leur  activité  dans  le  spermato- 
phore,  c'est  une  dilïérence  bien  tranchée  entre  les  deux  groupes. 
Destinée  des  spermatozoïdes.  —  Qu'advient-il  maintenant  du 
sperme  qui  a  pénétré  dans  les  té^^uments?  Examinons  d'abord  les 
Glosfiusiphonides ;  dilïérents  cas  i)euvent  se  présenter.  Chez  CAosson- 
phonia  complauata,  par  exemple,  le  sperme  injecté  directement 
dans  leslacunes  circulaires,  passe  de  là  dans  les  lacunes  latérales 


Fi.tr.  52.  —  Coupe  sagittale  d'Honiclepsis  nKiifiinald  passant  par  les  organes 
phagoeytaires.  ("et  animal  avait  été  fécondé  un  grand  nombre  de  fois,  a,  a\ 
ayglomérations  de  sperme  avec  des  spermatozoïdes,  sp,  qui  s'en  détachent  > 
pr,  épitiiélium  cœlomiiiue  ;  fsp^  faisceaux  de  spermatozoïdes  ;  hi/,  muscles 
longitudinaux  ;  m)i,  masse  nutritive  ;  oph,  organe  phagocytaire  bourré  de 
spermatozoïdes  ;  ov,  ovocyte  en  voie  de  développement;  pi),  paroi  ovarienne  ; 
■S',  spermatophore  fixé  sur  la  peau  avec  fxp  les  faisceaux  de  spermatozoïdes 
qui   s'en   échappent  ;  /,  testicule  rempli  de  spermospbéres  ;  lil,  tube  digestif. 

et  inleruK'diaires  et  se  trouve  disséminé  dajis  Ions  les  |i(»inls  du 
cori)s.  Les  spermatozoïdes  sont  agglomérés  en  faisceaux  identiques 
à  ceux  que  nous  avons  trouvés  dans  les  canaux  éjaculateurs.  La 
figure  51  nous  montre  l'asjject  d'un  exemplaire  fécondé  depuis 
vingt-quatre  heures;  on  aperçoit  sui-  la  couj)e  les  canaux  éjacula- 
teurs monlrantles  faisceaux  de  s|)ei-inatozoï(les  si  cai-actéristiques, 
on  aperçoit  eiu;ore  de  ces  faisceaux  eu  divers  points  des  lacunes 
co'Iomiques  et  aussi  dans  des  organes  oph,  que  nous  décrirons  un 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  391 

peu  plus  lard.  Les  spermatozoïdes  se  séparent  peu  à  peu  les  uns 
des  autres  et  deviennent  tout  à  fait  libres. 

Les  phénomènes  se  reproduisent  donc  comme  chez  Placobdella 
plana,  d'après  Whitman,  et  Placobdella  catenigera,  d'après  Kova- 
levsky. 

Chez  Hemiclepsis  marginata  le  système  lacunaire  périphérique  est 
très  peu  développé,  surtout  sur  la  face  dorsale,  où  les  spermato- 
phores  sont  déposés  le  plus  habituellement,  de  plus  comme  ceux- 
ci  sont  de  très  faibles  dimensions  ils  ne  possèdent  pas  une  force 
suffisante  pour  refouler  les  tissus  devant  eux.  Le  sperme  est  sim- 
plement injecté  dans  le  tissu  conjonctif  sous-cutané,  les  faisceaux 
de  spermatozoïdes  se  dissocient  rapidement  et  les  spermatozoïdes 
très  actifs  se  font  jour  entre  les  couches  musculaires  longitudi- 
nales, et,  suivant  tous  la  même  direction,  finissent  par  s'accu- 
muler en  une  masse  unique.  Cette  masse,  et  ou  a',  figure  52,  semble 
revêtue  par  une  mince  couche  conjonctive  et  fait  saillie  dans  les 
lacunes  cœlomiques. Comme  les  accouplements  sont  fréquents  et  se 
font  souvent  à  la  même  place  (1)  ces  accumulations  de  sperme  peu- 
vent être  considérables  et  représenter  le  contenu  d'un  assez  grand 
nombre  de  spermatophores.  On  peut  les  trouver  disséminées  en  des 
points  quelconques,  elles  font  parfois  saillie  au-dessus  d'une  capsule 
phagocytaire,  ou  bien  à  côté  du  testicule,  parfois  au-dessus  du 
tube  digestif.  J'ai  évalué  environ  à  quinze  le  nombre  de  ces 
masses  qui  se  trouvaient  dans  une  série  de  coupes  sagittales  n'in- 
téressant cependant  que  cinq  ou  six  segments  du  corps  de  l'exem- 
plaire de  la  figure  52. 

Les  spermatozoïdes  s'échappent  lentement  de  ces  agglomérations 
de  sperme  et  sont  mis  en  liberté  dans  la  cavité  générale.  Ces  masses 
l)ersistent  très  longtemps  après  l'accouplement.  J'en  ai  observé 
chez  un  animal  isolé  depuis  quarante-cinq  jours  ;  ces  faits  ont 
une  très  grande  importance,  car  ils  nous  permettront  d'expliquer 
le  développement  normal  des  pontes  qui  se  produisent  bien  long- 
temps après  l'accouplement  de  ces  animaux. 

Chez  Glossosiphonia  heterodUa  les  spermatophores  sont  toujours 
déposés  sur  la  région  clitellieune.  Le  système  lacunaire,  au  lieu 
d'être  formé  par  de  vastes  sinus  réguliers,  comme  chez   Glossosi- 

(1)  J'ai  vu  une  fois  un  exemplaire  qui  a  été  fécondé,  par  deux  animaux  diffé- 
renls,  quatre  fois  à  la  même  place. 


392 


E.    BRUlVrPT 


phonia  complanata,  se  compose  d'une  quantité  de  cavités  creusées 
dans  le  tissu  conjonctif  et  communiquant  plus  ou  moins  les  unes 
avec  les  autres,  la  lacune  médiane  seule  est  bien  constituée.  Le 


Fig.  53.  —  Coupe  de  deux  Herpobdella  utuinuriu  accouplées  montrant  le  mode 
de  pénétration  du  sperme  et  la  cicatrisation  des  plaies  laissées  par  la  chute 
des  spermatophores.  ce.  canal  éjaculateur  ;  ce,  épithéliuui  cilié  ;  fsp,  faisceaux 
de  spermatozoïdes  ;  gb,  friandes  du  type  b  sécrétant  la  paroi  interne  du 
spermatopliore  ;  (jcl,  glandes  clilcllicnnes  ;  i,  paroi  interne  du  speruiatophore  ; 
p,  paroi  de  l'ovaire  iniiltrée  de  faisceaux  de  spermatozoïdes  ;  jir,  prostate  ; 
r,  bourgeons  ovulaires  ;  .s/,  sinus  latéral  ;  sn,  cl)alne  nerveuse  ;  sp,  agglomé- 
rations de  sperme  entourées  d'un  grand  nombre  de  cellules  ovariennes  : 
Id,  tube  digestif  ;  tr,  régénération  de  la  plaie  laissée  par  la  chute  du  sperma- 
topliore, on  vctil  un  grand  nombre  de  cellules  conjonctives  jeunes  qui  doivent 
régénérer  les  dilïérents  tissus  ([ui  ont  été  détruits. 


sperme  injecté  dans  les  tissus  au  lieu  de  tomber  dans  les  lacunes 
s'accumule  dans  les  parois  conjonctives  qui  forment  les  mailles  de 
ces  lacunes  et  y  persiste  sous  l'orme  de  taches  lilandics  pciidaiil  un 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  393 

temps  extrêmement  long.  J'ai  constaté  que  ces  taches  avaient  à 
peine  diminué  de  surface  après  un  isolement  de  vingt  jours.  Sur 
les  coupes  on  voit  les  spermatozoïdes  intiltrer  tous  les  tissus  au 
niveau  de  ces  taches  et  on  en  voit  un  certain  nombre  s'échapper  à 
l'extérieur  à  travers  les  cellules  épithéliales.  J'ai  vu  ce  phénomène 
très  nettement  sur  un  exemplaire  mais  je  compte  véritier  de  nou- 
veau ce  fait  sur  de  nouveaux  animaux  pourvus  de  ces  taches.  Des 
spermatozoïdes  tombent  dans  la  lacune  médiane,  mais  en  très 
petit  nombre,  nous  verrons  plus  loin  par  quel  moyen  infaillible 
on  peut  vérifier  ce  fait.  Chez  Pontobdella  murkata  quand  les  sper- 
matophores  sont  déposés  loin  du  clitellum  le  sperme  reste  agglo- 
méré dans  les  lacunes  et  ne  se  dissémine  que  peu  à  peu.  Chez 
Helobdella  algira,  Kovalevsky  a  constaté  les  mêmes  phénomènes,  le 
sperme  reste  uni  en  gros  pelotons  d'où  les  spermatozoïdes  sont  mis 
en  liberté  isolément. 

Chez  les  Herpobdelles  (fig.  53)  le  sperme  est  injecté  sous  forme 
de  faisceaux,  peu  à  peu  ceux-ci  se  dissocient,  les  spermato- 
zoïdes deviennent  mobiles  et  de  longues  traînées  s'insinuent 
entre  les  muscles  pour  arriver  peu  à  peu  dans  la  région  clitel- 
lienne,  le  trajet  s'effectue  toujours  normalement  par  le  tissu  con 
jonctif.  On  voit  ces  phénomènes  sans  préparation  aucune,  chez  des 
animaux  en  copulation  (voir  fig.  45)  et  c'est  ce  qui  avait  tant  frappé 
mon  attention  au  début  de  mes  recherches. 

Brandes  a  décrit  et  figuré  avec  une  très  grande  exactitude  les 
phénomènes  qui  se  passent  (1).  Je  les  ai  constatés  chez  deux  espèces: 
Herpobdella  atomaria  et  Herpobdella  octoculata.  Un  ti-ès  faible  nombre 
de  spermatozoïdes  tombent  dans  le  système  lacunaire,  ils  sont  très 
faciles  à  retrouver  sur  les  coupes  dans  les  organes  phagocytai res. 

Chez  les  Ichthyobdellides,  celles  tout  au  moins  qui  possèdent 
une  aire  copulatrice,  le  sperme  doit  s'introduire  comme  chez  Pisci- 
colak  travers  les  cellules  épithéliales  et  s'accumuler  dans  le  tissu 
vecteur. 

Chez  les  espèces  qui  possèdent  un  spermatophoreà  parois  élasti- 
ques l'injection  de  sperme  se  fait  {Pontobdella  murkata,  Trache- 
lobdella  nodnlifera)  où  doit  se  faire  [Brandi ellion  punctalum  Baird) 

(1)  J'adresse  tous  mes  remerciements  à  M.  le  D'  Brandes,  Privat-docent  à  l'Uni- 
versité de  Halle,  pour  les  renseignements  particuliers  qu'il  m'a  communiqués  au 
sujet  de  ses  rectierches. 


394  É.    BRUMPT 

comme  chez  les  Glossosiphonides,  soit,  dans  les  cavités  lacunaires, 
soit  directement  dans  le  tissu  vecteur. 

Nous  allons  examiner  maintenant  dans  les  différents  jjioupes  ce 
que  devient  le  sperme  disséminé  dans  la  cavité  générale  ou  accu- 
mulé sous  formes  de  masses  visqueuses  sur  les  parois  des  lacunes 
ou  encore  cheminant  isolément  dans  le  tissu  vecteur. 

Chez  Herpobdella  quelques  heures  après  la  fécondaticm,  d'autant 
plus  rapidement  que  le  spermatophore  est  plus  près  du  clitellum, 
le  s|)crme  arrive  en  grandes  masses  autour  des  ovaires.  Nous  avons 
vu  que  la  |)aroi  de  ceux-ci  t'ait  corps  avec  le  tissu  conjonclif  ambiant 
dont  elle  ne  se  différencie  que  par  l'existence  d'un  certain  nombre 
de  fibres  musculaires  et  de  cellules  germinales;  les  spermatozoïdes 
n'ont  donc  qu'à  suivre  le  tissu  conjonctif  et  passer  entre  les  libres 
musculaires  pour  tomber  sans  aucune  difficulté  dans  la  cavité  ova- 
rienne. On  les  reti'ouve  déjà  en  grand  nombre  dans  cette  cavité 
vingt-quatre  heures  après  la  fécondation.  Ces  phénomènes  durent 
aussi  longtemps  qu'il  reste  du  s|)erme  dans  les  tissus  et  dans  la 
paroi  ovarienne,  ils  se  voient  avec  une  très  grande  facilité  et  déjà  à 
l'œil  nu  sur  les  coupes  on  peut  voir  d'après  la  coloration  intense 
que  prennent  les  parois  ovariennes  que  l'infiltration  a  dû  s'effec- 
tuer. Les  spermatozoïdes  qui  se  rencontrent  dans  l'ovaire  s'accu- 
mulent de  nouveau  en  pelotons  et  se  rencontrent  particulièrement 
au  fond  des  tubes  ovariens.  Quelquefois  ils  enveloppent  des  œufs  et 
forment  ainsi  les  corps  que  Robin  appelait  ovospermatophores. 

Chez  les  Ichthyobdellides  le  passage  des  spermatozoïdes  dans  la 
cavité  ovarienne  se  voit  avec  une  netteté  différente  suivant  les  cas. 
Piscicola  geometra  qui  peut  être  facilement  élevée  et  isolée  constitue 
un  type  de  démonstration  excellent.  Nous  ne  reviendrons  ni  sur  la 
description  de  l'aire  copulatrice  ni  sur  celle  du  tissu  vecteur  et  des 
canaux  qui  en  partent,  nous  mentionnerons  simplement  les  phéno- 
mènes qui  se  passenl.  La  iténétralioii  des  spermatozoïdes  dans  le 
tissu  vecteur  s'effectue  déjà  pendant  la  copulation,  ces  éléments 
s'insinuent  peu  à  peu  à  travers  les  dilîérentes  cellules  du  tissu 
vecteur  et  viennent  s'accumuler  au  dessous  de  la  couche  cellu- 
laire limitante  (/,  fig.  50).  Vingt-quatre  heures  après  la  copulation 
(m  trouve  déjà  un  grand  nombre  de  spermatozoïdes  dans  l'ovaiie, ils 
y  sont  parvenus  en  suivant  la  membrane  limitante  jus(ju'au  point 
où  prennent  nais.sance  les  canaux  vecteurs.  Ces  phénomènes  se 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


395 


produisent  ensuite  jusqu'à  ce  qu'il  n'y  ait  plus  de  spermatozoïdes 
dans  le  tissu  vecteur.  Les  cellules  de  ce  tissu  ne  semblent  pas 
altérer  les  spermatozoïdes  que  l'on  retrouve  absolument  normaux 
longtemps  après  la  fécondation  ;  j'en  ai  trouvé  chez  un  individu 
isolé  depuis  plus  d'un  mois.  C'est  chez  cette  espèce  que  j'ai  observé 
pour  la  première  fois  ces  curieux  phénomènes,  j'ai  pu  les  suivre 
à  tous  les  stades  en  étudiant  des  coupes  en  séries  d'animaux  isolés 
avant  la  fécondation,  et,  fixés  à  des  espaces  de  temps  variables 
après  l'accouplement. 

Les  mèïnes  phénomènes  se  passent  chez  CyUobranchus  respirana. 

Chez  Cystobmnchus;  mammillatus  (fig.  34  et  oo)  on  peut  suivre  très 
facilement  le  trajet  suivi  par  les 
spermatozoïdes  ;  le  tissu  vecteur 
les  conduit  depuis  l'aire  copula- 
trice,  située  dans  la  bourse  de 
l'appareil  mâle,  jusque  dans  les 
parois  de  l'ovaire  dans  la  cavité 
duquel  ils  pénètrent  parles  lacunes 
creusées  dans  le  tissu  conjonctif. 

Trachelohdella  lophit  nous  mon- 
tre le  passage  des  spermato- 
zoïdes aussi  nettement  que  la  Pis- 
cicola.  J'ai  représenté  sur  la  fig.  36 
une  coupe  effectuée  suivant  la  ligne 
x-ij,  fig.  8.  C'est  à  ce  niveau  que  la 
bride  de  tissu  vecteur  vient  se 
perdre  dans  les  parois  ovariennes 
qui  présentent  un  épaississement 
très  net  à  ce  niveau.  La  fig.  37,  qui 
représente  le  point  .r  agrandi  et 
dessiné  à  la  chambre  claire  à  l'aide 
de  l'objectif  à  immersion,  nous 
montre  les  lacunes  du  tissu  vecteur 
par  où  les  spermatozoïdes  s'échap- 
pent pour  venii-  féconder  les  œufs. 

PontobdeUa     muricata     possède. 


Fig.  ;j4.  —  Cuiipt?  saiîittale  médiane 
de  rystohranrltKK  nidiiDinllatus 
montrant  l'aire  copulatrice  uc 
située  à  l'intérieur  de  la  bourse, 
et,  le  tissu  vecteur,  tv,  ainsi  que 
la  bride  de  ce  même  tissu,  cv,  qui 
se  rend  sur  la  paroi  ovarienne. 
Même  légende  que  fig.  34. 


comme  nous    l'avons    dit    précé- 
demment, une  masse  volumineuse  de  tissu  vecteur  toujours  bour- 


3% 


E.    BRUMPT 


rée  de  spermatozoïdes,  ces  derniers  s'y  introduisent  en  suivant  le 


Fig.  55.  —  Portion  ac  de  la  6g.  54  agrandie,  eh,  ôpithélium  de  la  bourse  détruit 
ou  absent  au  point  où  pénètre  le  sperme,  sp  ;  ryc,  grandes  cellules  ;  /,  lacune 
du  tissu  vecteur  ;  /',  fragment  de  l'enveloppe  du  spermatophore  ou  sécrétion 
des  canaux  éjaculateurs  de  l'animal  fécondé  ;  */),  spermatozoïdes  se  dirigeant 
vers  l'ovaire. 


Fig  56.  -  Coupe  transversale  de  Trachelohddla  /o;j///«,  pratiquée  suivant  la  ligne 
xy  de  la  figure  A',  au  point  où  le  tissu  vecteur  vient  se  perdre  sur  la  paroi 
ovarienne,  m,  cliaine  nerveuse  ;  op,  épidémie  ;  /',  conduits  des  glandes  élite! 
liennes  (je  ;  me,  muscles  circulaires  ;  ml,  muscles  longitudinaux  ;  œ,  follicule 
ovarien  ;  sp,  faisceaux  de  spermatozoïdes  ;  /(/,  tube  digestif  ;  tut.  testicule 
rempli  d(!  spermosphères  ;  vd.  vaisseau  dorsal  ;  vi\  vaisseau  ventral  ;  .r,  point 
représenté  agrandi  dans  la  figure  57. 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINEES 


397 


tissu  coQJonctif,  ils  sont  ensuite  déversés  peu  à  peu  dans  l'ovaire 
Les  spermatozoïdes  qui  sont  injectés  à  une  grande  distance  du 
clitelluni  ont  moins  de  chance  de  pénétrer  dans  ce  tissu. 

Branchellion  torpedtjiis  présente  une  aire  copulatrice  et  un  tissu 
vecteur  sous-jacent  tout  à  fait  indépendant  de  l'ovaire,  qui,  comme 
nous  le  savons,  est  libre  dans  la  cavité  générale.  Les  spermatozoïdes 


Fig.  57.  —  Point  x  de  la  figure,  précédente.  Les  spermatozoïdes  sp  contenus 
dans  les  lacunes  la  tombent  dans  la  cavité  ovarienne  où  ils  entourent  les 
follicules  œ. 


s'accumulent  dans  le  tissu  vecteur,  et  cheminant  entre  les  cel- 
lules et  dans  les  lacunes,  arrivent  peu  à  peu,  en  suivant  les  prolon- 
gements fibreux  qui  s'étendent  entre  les  faisceaux  musculaires  ou 
encore  entre  les  faisceaux  des  canaux  glandulaires,  jusque  dans 
les  lacunes  cœlomiques,  où  ils  se  dispersent.  Comme  les  sperma- 
tozoïdes se  trouvent  dans  la  cavité  générale,  ainsi  que  dans  l'ovaire, 
et  que  l'on  n'aperçoit  en  aucun  point  un  lien  direct  entre  ce  dernier 
et  le  tissu  vecteur,  il  est  probable  que  la  fécondation  se  fait  par 


398 


E.    BRUMPT 


pénétration  directe  à  travers  les  |)arois  ovariennes  qui  sont  extrè- 
nienienl  délicates.  Nous  savons  d'ailleni-s  que  les  spermatozoïdes 
peuvent  traverser  des  tissus  beaucoup  plus  résistants,  comme  l'é- 
pidermc  |)nr  exemple. 

Ce  derniei-  mode  de  fécondation  par  pénéti-ation  directe  à  travers 
les  parois  de  l'ovaire  doit  probablement  se  produire  chez  Bran- 
chcUion  punctalam,  qui  lixe  ses  spermalophores  en  des  points 
quelconques  des  téguments.  Je  n'ai  malheureusement  pas  eu 
l'occasion  d'étudier  cette  espèce  exotique,  mais  il  est  certain  que 


Fig.  58.  —  Diverses  celiulos  libres  de  Glnssosiphonia  coiiiplanatu.  —  i,  2,  .3,  4. 
divers  aspects  des  cellules  de  l'oi-gane  phagofytaire  ;  o  et  C,  épithélium 
cœlomiquc  de  Bourne,  cellules  acides  de  KovalevsUy  ;  7,  8,  9,  phagocytes 
cœlomiques,  7,  phagocyte  d'un  individu  ayant  subi  la  dégénérescence  ovulaire 
totale;  10,  11,  cellules  du  fluide  ovarien;  12,  phagocyte  de  l'oviducte  ; 
13,  pliagocyte  du  testicule. 


la  comparaison  de  ces  deux  types  de  Branchellion  serait  du  plus 
grand  intérêt,  et  aiderait  probablement  à  lixer  la  place  de  ce  genre, 
pourvu  d'un  tissu  vecteur  aussi  anormal,  dans  le  gioupe  des 
Ichthyobdellides  où  il  reste  isolé  comme  nous  l'avons  déjà  fait 
lemarqucr  précédemment. 

Chez  iHalijbdeUa  soleœ  le  sperme  est  injecté  dans  les  lacunes 
cœlomiques,  il  est  probable  que  les  spermatozoïdes  pénètrent  pai- 
la  paroi  ovarienne. 

Traclu'luklelia  luhrica  tioit  être  fécondée  aussi  par  le  même  pro- 
cédé, car  il  n'existe  pas  de  tissu  vecteur  et  l'ovaire  est  tout  à  fait 
libi'e  dans  le  cndome. 

Eléments  figuiîks  ou  cttELOME.    —  Nous  avons  dit  que  chez  les 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  399 

Glossosiphonides  les  spermatozoïdes  étaient  mis  en  liberté  dans  la 
cavité  générale,  soit  d'emblée  et  totalement  comme  che/.  Clossosi- 
phonia  complanata,  Placohclella  plana  et  Placobdella  cak'nùjcra,  soit 
quelque  temps  après  la  fécondation  et  peu  à  peu  comme  chez 
Hemiclepsis  marginata,  Glossosiphonia  heterodita,  Helobdella  algira. 
Nous  avons  dit  aussi  qu'un  certain  nombre  d'entre  eux  tom- 
baient également  dans  le  système  lacunaire,  mais  accidentellement, 
chez  Pontobdella  et  HerpobdeUa.  Les  spermatozoïdes  tombés  dans  les 
cavités  cœlomiques  continuent  à  vivre  et  leur  activité  est  peut- 
être  même  accrue  par  la  réaction  alcaline  du  liquide  lacunaire.  Ils 
se  trouvent  en  présence  de  divers  éléments  :  les  cellules  acides  de 
Kovalevsky  d'un  côté  et  les  amibocytes  de  l'autre.  Les  cellules 
acides  ont  été  ainsi  nommées  parce  qu'elles  prennent  une  colora- 
tion rouge  quand  on  fait  une  injection  intracœlomique  de  carmi- 
nate  d'ammoniaque  ;  ce  sont  des  éléments  généralement  volumi- 
neux (5  et  6,  fig.  58),  possédant  un  gros  noyau,  que  l'on  trouve 
fréquemment  accolés  aux  parois  lacunaires  auxquelles  ils  sont 
souvent  reliés  par  un  pédicule  étranglé.  Chez  les  jeunes  individus 
ces  cellules  sont  souvent  de  dimensions  moindres  ;  elles  constituent 
l'épithélium  caduc  de  la  cavité  générale.  On  rencontre  dans  les 
lacunes  un  grand  nombre  de  ces  cellules,  leui's  dimensions  sont 
très  variables  mais  leur  structure  ne  change  pas,  elles  possèdent 
un  protoplasme  grenu  et  un  gros  noyau  facile  à  colorer;  quelquefois 
on  trouve  une  ou  plusieurs  d'entre  elles  à  l'intérieur  de  l'organe 
phagocytaire  ou  elles  semblent  n'éprouver  aucune  modification. 
Les  amibocytes  que  l'on  trouve  mélangés  aux  cellules  acides  sont 
de  dimensions  moindres,  leur  noyau  se  colore  bien  par  l'héma- 
toxyline  mais  leur  protoplasme  ne  se  colore  pas  du  tout  par  cette 
substance  et  ne  prend  que  très  faiblement  l'acide  picrique.  Les 
jeunes  amibocytes  (9,  fig.  58)  ne  présentent  pas  de  vacuoles,  leur 
protoplasme  est  grenu  et  se  colore  un  peu  par  l'hématoxyline. 
Chez  Glossosiphonia  complanata,  fixée  quatre  jours  après  la  fécon- 
dation, j'ai  trouvé  un  certain  nombre  de  ces  cellules,  vacuolées,  et, 
renfermant  cette  fois  à  leur  intérieur,  de  la  façon  la  plus  nette, 
deux  ou  trois  spermatozoïdes  (8,  fig.  58),  ceux-ci  se  coloraient 
normalement  et  ne  semblaient  pas  altérés;  j'ai  retrouvé  des  cas 
semblables  de  phagocytose  chez  d'autres  exemplaires ,  mais 
beaucoup    moins    nettement  ;    ces    phénomènes   s'accomplissent, 


400  É.    BRUMPT 

au  contraire,  tout  à  fait  noiiiialenienl  dans  les  organes  que  nous 
allons  étudier  maintenant  et  qui  ont  été  désignés  sous  le  nom 
d'ampoules  népliridiennes,  d'organes  ciliés  et  enfin  d'organes  pha- 
gocytaires. 

Orc.anks  PHAGOCYTAmRs.  —  Glossosiplioma  romplanala  nous  ser- 
vira encore  de  ty[)e,  elle  possède  treize  paires  de  ces  organes, 
deux  paires  sont  placées  en  avant  du  clitellum,  les  onze  autres 
paires  sont  situées  en  arrière.  Chaque  organe  phagocytaire  se 
compose  d'une  cavité  centrale  de  volume  variable,  creusée  dans  le 
tissu  conjonctif,  et,  tapissée  pai-  un  épithélium  pavimenteux,  cette 
cavité  est  mise  en  communication  avec  le  cœlome,  par  l'intermé- 
diaire d'un  pavillon  cilié  de  forme  très  élégante  (fig.  51  et  52),  le 
courant  produit  par  les  cils  entraîne  les  particules  cœlomiques 
dans  l'intérieur  de  l'organe.  On  trouve  dans  cet  organe  un  grand 
nombre  de  cellules  possédant  un  noyau  facilement  coloré  et  un 
protoplasme  prenant  faiblement  les  couleurs  de  fond  ;  ces  cellules 
sont  des  phagocytes,  comme  il  est  facile  de  l'établir  en  injectant 
de  l'encre  de  Chine  ou  du  carmin  dans  la  cavité  générale;  elles  se 
conduisent  également  comme  tels  vis  à  vis  des  spermatozoïdes, 
entraînés  parles  cilsvibratiles,  qui  pénètrent  au  centre  de  l'organe. 
J'ai  examiné  de  très  près  la  structure  des  phagocytes  du  cœlome 
el  celle  des  cellules  de  l'organe  en  question;  et  je  dois  avouer  que 
les  différences  que  l'on  trouve  parfois  sont  si  minimes  et  si  incons- 
tantes que  je  me  vois  conduit  à  les  considérer  comme  identiques,  et, 
j'attribue  le  pouvoir  phagocytaire  plus  intense  des  cellules  de 
l'organe  cilié,  à  ce  que  toutes  les  cellules  qui  le  composent  sont 
accumulées  en  un  même  point,  ce  qui  leur  permet  d'agir  plus 
efficacement  sur  les  spermatozoïdes  que  celles  qui  sont  dissémi- 
nées dans  la  cavité  générale. 

Dans  son  étude  sur  Jlelobdclla  alfjira,  Kovalevsky  considère  les 
amibocytes  de  la  cavité  générale  comme  bien  distincts  de  ceux 
de  l'organe  phagocytaire  et  il  se  base  en  [)articulier  pour  établir 
cette  distin(;tion  sur  ce  fait  que  ces  derniers  alta(|U(M)t  les  sperma- 
tozoïdes, tandis  que  les  pi-emiers  sont  totalemenl  indilï(''rents  à 
leur  présence  : 

«  Quelquefois  il  arrive  aussi  de  trouver  dans  le  sang  des  cellules 
contenant  des  speimalozoïdes.  mais  si  on  les  observe  attentivement 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  401 

on  remarque  que  ce  ne  sont  pas  de  vrais  leucocytes,  mais  bien  des 
cellules  provenant  des  capsules  néphridiennes.  J'ai  vu  pourtant 
aussi  des  spermatozoïdes  dans  de  vrais  leucocytes,  mais  c'est  un 
point  ([ui  doit  être  vérifié.  Il  y  a  donc  une  ditïérence  considérable 
entre  les  leucocytes  et  les  cellules  des  capsules  néphridiennes. 

Cette  différence  frappe  les  yeux  quand  on  compare  l'action  des 
deux  espèces  de  cellules  vis-à-vis  des  spermatozoïdes  (fig.  22,  23 
et  28j,  les  unes  ont  la  possibilité  de  les  engloutir,  de  les  digérer  ; 
les  autres  ne  sont  pas  en  état  de  le  faire  et  nous  voyons  sur  le 
dessin  et  sur  les  photographies,  les  spermatozoïdes  tout  vivants 
avec  leur  queue  en  forme  spirille,  sans  aucun  doute  fixés  pendant 
leurs  mouvements  ;  ils  nagent  parmi  et  autour  des  leucocytes  et 
ne  sont  pas  attaqués.  J'ai  étudié  le  sang  en  différents  points,  dans 
les  lacunes  intermédiaires  et  latérales  et  partout  j'ai  trouvé  les 
mêmes  faits.  » 

Nous  avons  dit  plus  haut  quelle  était  notre  opinion  à  ce  sujet 
chez  Gloswsipkonia  compianata.  L'existence  de  cellules  provenant 
des  capsules  néphridiennes  peut  se  constater  assez  fréquemment 
soit  comme  un  phénomène  s'accomplissant  normalement,  quand 
l'organe  phagocytaire  est  distendu  par  son  contenu,  soit  anormale- 
ment par'suite  d'une  fixation  peut-être  insuffisamment  énergique. 
J'ai  vu  une  fois,  chez  Hemiclepais  marginata,  deux  entonnoirs  qui 
étaient  surmontés  d'un  certain  nombre  de  cellules  qui  avaient  été 
certainement  dégorgées  par  l'organe  phagocytaire.  Si  ce  fait  se 
produit  normalement  dans  certaines  conditions,  ce  qui  est  pro- 
bable, je  considère  comme  tout-à-fait  impossible  la  distinction 
entre  les  éléments  de  la  cavité  générale  et  ceux  des  organes  pha- 
gocytaires.  Mes  études  sur  la  structure  des  organes  phagocytaires 
de  (rlossoùphonia  complanata  aux  différentes  époques  de  l'année 
m'ont  conduit  à  des  résultats  qui  diffèrent  un  peu  de  ceux 
obtenus  par  Kovalevsky  chez  Helobdella  algira.  Cet  auteur  a 
étudié  dans  cette  espèce  ce  que  deviennent  les  différents  organes 
contenus  dans  les  lacunes  après  la  ponte,  voici  la  description  très 
approfondie  qu'il  donne  d'un  exemplaire  venant  de  pondre  et  dont 
les  œufs  n'étaient  pas  encore  segmentés  : 

«  Le  bouleversement  qui  se  produit  dans  l'intérieur  est  vraiment 
extraordinaire.    L'énorme    lacune    ventrale  où  se  trouvaient  les 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xiii.  —  26 


402  K.    HRLMI'T 

ovaires  pleins  d'n'ufs  est  remplie  mainlenanl  par  ries  débris  de 
dilïérents  tissus,  et  peut-être  d'orgaues.  On  voit  les  principaux 
organes  de  la  lacune  ventrale  h,  en  particulier  la  chaîne  nerveuse 
ch.  n.,  le  vaisseau  ventral,  ainsi  que  les  deux  capsules  néphri- 
diennes  qui  font  saillie  dans  la  lacune,  la  capsule  droite  possède 
son  entonnoir  vibratile  ;  l'intérieur  de  la  lacune  est  i-enipli  jtar  des 
fragments  du  lissu  à  si)ermalozoides,  mais  sur  la  coupe  qui  est 
reproduite  sur  la  ligure  21,  ces  derniers  manquent. 

»  Sur  des  coupes  voisines  de  la  même  Helohdelle  on  voit  les 
capsules  néphridiennes  se  séparer  presque  complètement  du  paren- 
chyme du  corps  et  se  transformer  en  des  organes  presque  tout  à 
fait  pédoncules,  llottant  dans  la  lacune  et  attachés  aux  parois  du 
corps  par  un  re|)li  mésentérien. 

))  Il  me  parait  très  probable  que  de  pareilles  capsules  néi)hri- 
diennes  périssent,  c'est-à-dire  (lu'elles  se  détachent  de  leur  base  et 
tombent  dans  la  lacune  ventrale  ;  j'ai  vu  aussi  des  cas  ou  elles 
paraissaient  s'ouvrir  complètement  et  verser  tout  leur  contenu 
dans  la  lacune,  peut-être  qu'une  partie  des  détritus  que  nous  voyons 
sur  la  i)hotograpliie,  fig.  24,  dans  la  lacune  ventrale  pourrait  être 
de  cette  origine.» 

Un  peu  plus  loin  pariant  d'un  individu  fixé  quelque  teih[)s  après 
la  ponte,  le  même  savant  écrit  : 

((  La  capsule  néphridienne  droite  est  remplie  de  cellules  phago- 
cytaires,  celle  du  côté  gauche  est  vide,  et  seulement,  plus  profondé- 
ment dans  le  tissu,  on  voit  une  accumulation  de  cellules  qui 
paraissent  composer  une  nouvelle  capsule.  C'est  encore  un  sujet 
pour  des  recherches  ultéi'ieures.  » 

J'ai  suivi  en  détail  l'évolution  des  organes  phagocytaires  chez 
Gbssosiphonia  complanala.  Chez  les  exemplaires  très  jeunes  ces 
oj"ganes  sont  de  faibles  dimensions,  ils  ne  contiennent  qu'un  très 
petit  nombre  de  cellules  à  protoplasme  granuleux  tout  à  fait 
identiques  alors  aux  amibocytes  de  la  cavité  générale.  Ces  organes 
grossissent  peu  à  peu,  le  nombre  de  leurs  cellules  augmente  insen- 
sibleujcnt  jusqu'au  moment  de  la  reproduction,  où  ils  commen- 
cent alors  à  jouci-  un  lôle  impoitant.  Les  premières  copulations, 
introduisant  une  grande  quantiti'  de  spei-me  dans  le  crelome,  les 
rendent  bien  visibles  ;  ils  se  détachent  alors  eu  blanc  sur  le  fond 
hyalin  des  téguments  et  persistent  encore  dans  cet  état  quelque 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  403 

temps  après  la  ponte,  puis  peu  à  peu  ils  s'elîacent,  et  ne  sont  plus 
visibles  à  un  examen  superficiel.  Ces  organes  deviennent  plus 
apparents  au  uiomentde  la  reproduction,  même  chez  des  individus 
non  fécondés  et  vivant  isolés,  mais  il  faut  dire  que  dans  ce  dernier 
cas  ils  sont  beaucoup  moins  nets.  Des  coupes  pratiquées  à  diffé- 
rentes périodes  nous  donnent  les  résultats  suivants  : 

Vingt  quatre  heures  après  la  fécondation  chez  un  animal  isolé 
et  fécondé  pour  la  première  fois,  environ  un  mois  avant  la  ponte 
probable,  on  trouve  la  capsule  néphridieone  bourrée  de  phago- 
cytes très  nets,  très  peu  d'entre  eux  présentent  des  vacuoles;  ce  sont 
évidemment  des  cellules  jeunes,  les  spermatozoïdes  se  déplacent 
autour  d'eux  et  quelques-uns  d'entre  eux  seulement  semblent  déjà 
être  contenus  à  leur  intérieur,  mais  comme  ils  ne  sont  pas  altérés, 
c'est  un  fait  qu'il  est  très  difficile  d'affirmer. 

Des  coupes  pratiquées  chez  des  animaux  deux,  trois,  quatre 
jours,  etc.,  après  la  fécondation,  montrent  la  disparition  progres- 
sive des  spermatozoïdes  ;  il  est  rare  que  l'on  en  rencontre  encore 
le  sixième  jour.  En  même  temps  que  les  cellules  de  l'organe  [)ha-^ 
gocytaire  entrent  en  activité,  leur  structure  se  modifie,  leur  proto- 
plasme se  creuse  de  vacuoles  (1  et  2,  fig.  58),  ce  qui  augmente 
considérablement  leur  volume.  Les  organes  phagocytaires  pidsen- 
tent  le  même  aspect  pendant  toute  la  durée  de  la  période  de  copu 
lation,  leur  volume  est  alors  très  considérable  ;  sur  des  coupes,  où 
on  les  aperçoit  au-dessous  du  cœcum  digestif  correspondant,  ils 
présentent  une  surface  égale  au  tiers  environ  de  la  surface  occupée 
par  un  testicule. 

Au  moment  de  la  ponte  et  quelques  jours  après,  le  contenu  ne 
semble  pas  s'être  beaucoup  modifié  :  les  cellules  sont  toujours 
bourrées  de  vacuoles.  Un  mois  après  la  ponte,  le  nombre  des  cel- 
lules semble  avoir  diminué  et  un  certain  nombre  d'entre  elles 
sont  dégénérées  (3  fig.  58)  ;  l'organe  lui-même,  avec  son  pavillon 
vibratile,  conserve  toujours  le  même  aspect.  Enfin  trois  mois  après 
la  ponte,  les  grosses  cellules  vacuolées  ont  complètement  disparu 
et  on  n'aperçoit  plus  dans  la  capsule  que  des  cellules  jeunes 
(4  fig.  58),  à  noyau  vivement  coloré,  identiques  à  celles  qui  forment 
la  daroi  de  l'organe  et  dont  elles  semblent  provenir.  Le  volume 
a  considérablement  diminué  ;  sur  des  coupes  l'organe  est  mainte- 
nant réduit  à  une  petite  masse  occupant  moins  du  quinzième  de  la 


404  É.    BRUMPT 

surface  occupée  par  la  section  du  testicule.  Ce  changement  considé- 
rable s'est  produit  p-'u  à  peu,  probablement  par  destruction  des 
vieux  éléments  et  régénération  de  nouvelles  cellules,  comme  cela 
se  produit  également  dans  le  testicule. 

Je  n'ai  pas  suivi  avec  autant  de  détail  le  sort  des  organes  phago- 
cylaires  d' Hemiclepsis  marginata,  mais  l'évolution  se  poursuit  paral- 
lèlement dans  ses  grandes  lignes. 

Bourne  (2),  le  premier  auteur  qui  se  soit  occupé  de  ces  organes, 
considère  leur  contenu  comme  formé  de  corpuscules  dégénérés  :  les 
figures  qu'il  donne  nous  montrent  qu'il  a  étudié  ces  animaux  au 
moment  de  la  reproduction,  car  cet  auteur  figure  et  décrit  des  fila- 
ments enchevêtrés  entre  les  cellules,  ne  laissant  aucun  doute  sur 
leur  nature  spermatique  et  considérés  par  Bourne  comme  des  végé- 
taux parasites  ou  de  la  fibrine  coagulée  : 

«  The  contents  seem  to  consist  mainly  of  degenerating  or  mace- 
rating  corpuscles;  there  are,  in  addition,  a  large  number  of  very 
fine  filaments,  which  tend  to  hâve  a  radiating  arrangement  with 
regard  to  clumps  of  corpuscles,  or  sometimes  to  bind  them  toge- 
ther.  Thèse  may  be  observed  continuallv  moving  to  and  fro,  a 
movement  caused,  1  believe,  by  the  ciliary  current,  and  notin  any 
way  intrinsic.  The  filaments  jjresent  an  even  diameter,  are  excee- 
dingly  fine,  and  sometimes  much  tvvisted  ;  they  readily  stain  wich 
iodine.  They  are  shown  as  seen  with  Hartnack's  N^XII  at  immersion, 
in  fig.  55.  Ithink  thèse  filaments  are  most  probably  somewhat  of 
the  nature  of  fibrin,  and  are  formed  from  time  to  time  in  the 
blood  in  abnormal  conditions....  I  hâve  noticed  someAvhat  similar 
filaments  in  the  dilatations  following  upon  the  tunnels  in  Ncphclis, 
Clepsine  and  Hirudo,  althougt  nowhere  are  they  developed  to  the 
extent  that  they  are  in  Poritobdella.  » 

Je  n'ai  jamais  trouvé  dans  les  organes  ciliés  des  Hirudinées 
d'autres  éléments  que  des  cellules  phagocytaires  et  des  spermato- 
zoïdes, j'ai  étudié  ceux  d'HerpobdeUa,  de  Pontobdella  et  ceux  des 
Glossosiphonides  et  i)artout  j'ai  pu  identifier  les  filaments  signalés 
par  Bourne  avec  des  spermatozoïdes  (1). 

Bolsius,  qui  a  fait  un  très  grand  nombre  de  travaux  sur  ces 

(1)  Dans  certains  cas  très  rares  on  trouve  cependant  divers  parasites  dans  ces 
organes,  voir  à  la  page  132  (Diagnostic  de  la  fécondation). 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINEES 


405 


organes, les  considère  d'une  part  comme  servante  mettre  en  mouve- 
ment les  cellules  contenues  dans  le  cœlome  et  d'autre  part  comme 
ayant  peut-être  un  rôle  globuligène. 


Fig.  58'.  —  Coupe  sagittale  à'Herpobdellu  atomaria  montrant  les  organes  ciliés 
ou  phagocytaires  oc  suspendus  dans  les  vésicules  sanguines  vco.  Les  sperma- 
tozoïdes s'insinuent  dans  la  masse  de  ces  organes. 


406  É.    BRUMPT 

Kovalevsky  a  démontré  d'une  façon  indéniable  leur  rôle  phag^o- 
cylaire  en  injeclant  diverses  substances  dans  la  cavité  générale, 
j'ai  répété  toutes  les  expériences  du  savant  professeur  et  je  me 
range  lout-à-fait  à  son  opinion.  Cependant  je  crois  que  ces  organes 
sont  en  outre  un  lieu  de  prolifération  des  phagocytes  dont  un 
grand  nombre  émigrent  dans  la  cavité  générale  fl). 

Puisque  j'ai  l'occasion  de  parler  des  organes  phagocytaires,  je 
dois  dire  que  sur  toules  les  espèces  que  j'ai  examinées  j'ai  cherché 
à  voir  les  relations  entre  ces  organes,  ho.ii  .logues  du  pavillon  des 
organes  segmentaires  et  les  autres  parties  de  la  néphridie.  Chez 
les  Glossiphonides  j'ai  toujours  trouvé  ces  organes  en  contiguïté, 
mais  je  n'ai  jamais  vu  la  continuité  de  ces  diverses  parties  comme 
l'ont  soutenu  les  nombreux  adversaires  de  Bolsius  qui,  le  premier, 
a  affirmé  ce  fait.  Chez  les  Herpobdellides  et  Pontobdella,  la  conti- 
nuité n'existe  pas  davantage  et  j'ai  toujours  constaté  l'exactitude 
des  descriptions  données  par  Bolsius.  Une  seuleespèce  ferait  peut- 
être  exception  et  servirait,  comme  sur  d'autres  points  également, 
de  type  de  passage,  c'est  V tiemidepm  tesselata,  Oka  a  décrit  chez 
elle  une  communication  très  nette  entre  l'organe  phagocytaire  et  la 
portion  glandulaire  de  la  néphridie,  je  n'ai  eu  l'occasion  d'exami- 
ner que  deux  organes  phagocytaires  de  cette  espèce  et  il  m'a 
semblé  que  la  communication  existait  d'un  côté.  Si  ce  point  venait 
à  être  vérifié,  il  serait  d'un  certain  intérêt  en  montrant  une  spéciali- 
sation moins  grande  de  ces  organes,  ayant  conservé  leur  structure 
primitive,  en  rapport  avec  les  particularités  de  la  reproduction; 
on  sait  en  effet  que  chez  cette  espèce,  la  fécondation  hypoder- 
mique n'existe  pas,  le  sperme  est  introduit  directement  dans 
l'oviducle.  .l'ai  ouvert  cette  petite  parenthèse  pour  rendre  à  Bolsius 
un  hommage  qui  lui  était  bien  dii  pour  ses  patientes  recherches  et 
pour  compenser  un  peu  les  attaques  violentes  dont  il  a  été  l'objet. 

Nous  avons  donc  vu  d'après  ce  qui  précède,  que  les  spermato- 
zoïdes évacués  dans  la  cavité  générale  passent  en  partie  dans  les 
organes  phagocytaires,  il  s'y  accumulent  quelquefois,  chez  H. 
marf/inala  par  exemple,  à  un  tel  degré  que  ces  organes  prennent 
sur  les  coupes  une  coloration  |)i'es(pu;  aussi  intense  (]ue  les  agglo- 

1 1)  CJH'Z  I(>s  lchlliy<)bil<'lli(li!s  dépourvues  d'or^iini's  pliagocytain^s  li-s  phagocytes 
cuilonii(|ui's  duivcnl  avoir  nécessairi'iminl  une  autre  origine. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  407 

mérations  de  spermatozoïdes  qui  se  trouvent  placées  dans  le  voisi- 
nage (tîg.  52).  Les  spermatozoïdes  qui  ne  sont  pas  engloutis  par  ces 
organes,  poursuivent  leur  but  qui  est  d'atteindre  les  ovaires  et  de 
féconder  les  œufs. 

La  pénétration  des  spermatozoïdes  à  travers  les  parois  de  l'ovaire. 


Po 


ep  \  ©t  #.®^  . 

,     "^A  ^       ^ 

%      \  ^"  &:     . . 

■^^   ■ 

'     -^■r^-.  * 

^^ 

© 


.  \ 


s-jj 


Fig.  59.  —  Coupe  de  la  partie  postérieure  du  sac  ovarien  de  Glos>;nsiphonia  com- 
plan(it(i,trois  jours  après  la  ponte, passant  par  l'origine  d'un  bourgeon  ovulaire. 
La  membrane  adventive  MA  est  infiltrée  de  spermatozoïdes  tandis  que  l'on  n'en 
rencontre  ni  dans  la  paroi  proprement  dite  PO,  ni  dans  la  cavité  ovarienne. 

prévue  par  Whitman,  a  été  démontrée  avec  une  grande  netteté  par 
Kovalevsky  (9)  chez  les  Placobdella  catenigera  : 

«  L'aspect  des  coupes  transversales  et  longitudinales  de  la 
matrice  et  du  flocon  cœlomique  de  sperme  est  des  plus  curieux. 
Des  traînées  de  spermatozoïdes  s'insinuent  à  travers  les  parois 


408 


i:.    BRUMPT 


épaisses  de  la  matrice  et,  clierclîent  à  pénétrer  à  l'intérieur,  ces 
cordons  s'accumulent  en  certains  points,  de  sorte  que,  quelques 
heures  après  l'imprégnation,  les  sacs  ovariens  sont  comme  par- 
semés de  points  blancs.  A  mesure  que  ces  amas  grossissent  ils 
déterminent  un  amincissement  des  parois  qui  les  entourent,  qui 
finalement  se  perforent  et  ils  tombent  dans  la  matrice.  » 

Le  même  savant  a  étudié  la  fécondation  d'Helobdella  algira,  mais, 
moins  heureux  que  dans  l'espèce  précédente,  il  n'a  vu  qu'une  seule 
fois  quelques  spei-matozoïdes  accolés  aux  parois  de  l'ovaire  et 
quelques-uns  dans  sa  cavité,  et  n'a  pu  constate!-  le  mode  de  péné- 
tration des  spermatozoïdes. 

Cette  perforation  pure  et  simple  des  parois  ovariennes  est  un 


c^- 


'  "•  -«n 


"<& 


i=»'  <^/' 
-t^  '  - 


Fig.  GO.  —  Portion  d'une  coupe  sagittale  de  loviducte  de  Glo.^i^nsiphonia  com- 
pldiiula,  quarante-huit  heures  après  la  fécondation.  Les  spermatozoïdes  -sp 
venus  de  la  membrane  advenlive  se  rendent  dans  la  lumière  de  l'oviducte  en 
passant  à  travers  les  cellules  conjonctives  et  musculaires;  co,  phagocytes. 

phénomène  bien  net,  tout  à  fait  spécial  à  cette  espèce.  Chez 
Glossosiphonia  complunata,  que  j'ai  étudié  tout  spécialement,  j'ai 
cherché  bien  longtemps  à  saisir  le  passage  des  spermatozoïdes  à 
travers  la  paroi  ovarienne.  J'ai  signalé  dans  cette  espèce,  au 
sujet  de  l'anatomie  des  organes  génitaux  femelles,  l'existence 
d'une  enveloppe  de  nature  conjonctive  entourant  à  dislance  les 
sacs  ovariens  ;  nous  l'avons  désignée  sous  le  nom  de  membrane 
adventice.  Si  quelques  heures  après  la  fécondation  on  dissèque 
rapidement  un  exemplaire  de  l'espèce  étudiée,  on  peut  voir  au 
microscope  que  celte  luembiane  adveiitive  est  couverte  de  sper- 
matozoïdes très  actifs  qui  sont  engagés  en  partie  par  une  de  leurs 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  409 

extrémités  dans  l'épaisseur  de  ses  tissus,  la  i)aroi  proprement  dite 
de  l'ovaire  ne  renferme  au  contraire  aucun  spermatozoïde.  Sur  les 
coupes  (fig.  59),  on  trouve  toujours  cette  membrane  remplie  de 
spermatozoïdes  orientés  d'arrière  en  avant  et  se  dirigeant  vers  la 
partie  antérieure  ;  ils  se  voient  avec  la  plus  grande  facilité  sur  les 
coupes  sagittales;  les  coupes  transversales  donnent  dans  ce  cas  des 
résultats  peu  satisfaisants,  car  il  est  extrêmement  rare  de  ren- 
contrer un  spermatozoïde  orienté  transversalement.  Vingt-quatre 
heures  après  la  fécondation,  les  éléments  spermatiques  qui  ont 
cheminé  rapidement  intiltrent  toute  la  membrane  et  quelques-uns 
sont  en  train  de  traverser  la  paroi  épaisse  et  musculeuse  de  l'ovi- 
ducte  au  point  où  la  membrane  adventive  se  perd  sur  lui.  Qua- 
rante-huit heures  après  la  fécondation,  on  trouve  un  grand  nombre 
de  spermatozoïdes  dans  l'oviducte  et  la  paroi  est  infiltrée  de  ces 
éléments  qui  cheminent  activement  à  travers  les  cellules  conjonc- 
tives et  musculaires. 

La  fig.  60  montre  très  nettement  ce  phénomène,  on  voit  les 
spermatozoïdes  se  faire  jour  entre  les  différents  éléments  de  l'ovi- 
ducte, cellules  conjonctives,  muscles,  et  tomber  enfin  dans  la 
lumière  du  canal  où  se  trouvent,  comme  nous  l'avons  déjà  signalé, 
un  nombre  assez  considérable  de  phagocytes. 

Cette  pénétration  des  spermatozoïdes  peut  durer  longtemps  et 
persiste  tant  qu'il  y  a  des  spermatozoïdes  dans  la  membrane  adven- 
tive. Nous  voyons  donc  que  physiologiquement  cette  membrane 
joue  le  rôle  de  tissu  vecteur,  l'anatomie  qui  la  montre  comme  une 
sorte  de  délamination  de  la  paroi  ovarienne  nous  permet  de  démon- 
trer son  homologie  morphologique  avec  ce  tissu.  Elle  constitue 
une  sorte  de  planche  de  salut  qui  permet  aux  spermatozoïdes, 
d'une  part,  d'éviter  les  organes  phagocytaires,  et,  d'autre  part,  d'ar- 
river peu  à  peu  dans  l'oviducte  où  s'etïectue  la  fécondation.  11  se 
trouve  en  effet  dans  cette  partie  un  grand  nombre  de  phagocytes; 
je  n'ai  pas  poussé  leur  étude  assez  loin  pour  voir  s'ils  font  dispa- 
raître les  spermatozoïdes,  mais  c'est  une  fonction  probable  qu'ils 
doivent  remplir  surtout  après  la  fécondation. 

Cette  accumulation  curieuse  du  sperme  dans  le  tissu  vecteùrou 
dans  la  membrane  adventive  permet,  comme  nous  avons  pu  le 
constater  par  l'observatiim,  une  fécondation  des  œufs  longtemps 
après  l'accouplement.  Un  exemplaire    de    Glossoslpliouia   compla- 


410  É.  BRUMPT 

nata  a  déposé  un  cocon  avec  des  œufs  fécondés  trois  semaines  après 
son  isolement. 

Chez  Glossosiphonia  hetcroclita  je  n'ai  pas  vu  le  mode  de  pénétra- 
tion des  spermatozoïdes,  cependant  comme  l'oviducte  n'a  pas  de 
limites  bien  nettes  et  se  continue  avec  les  parois  conjonctives  du 
corps,  il  est  probable  que  les  spermatozoïdes  accumulés  au  niveau 
des  taches  blanches  dont  nous  avons  déjà  parlé,  parviennent  peu  à 
peu  dans  cet  organe.  Cette  tache  blanche  constitue  une  réserve 
qui  persiste  très  longtemps,  c'est  à  peine  si  j'ai  constaté  une  dimi- 
nution notable  après  un  isolement  de  trois  semaines.  J'ai  observé 
dans  un  cas  que  des  spermatozoïdes  s'échappaient  à  travers  la  peau 
au  niveau  d'une  tache  blanche  et  j'avais  pensé  que  la  fécondation 
aurait  pu  se  faire  au  moment  du  dépôt  du  cocon  comme  cela  est 
admis  pour  les  Oligochètes,  c'est  un  point  que  je  compte  reprendre 
])rochaiuement. 

Je  n'ai  jamais  vu  l'accouplement  cVHelobdella  stagnalis,  cepen- 
dant j'ai  pu  établir  par  l'anatomie  l'existence  de  la  fécondation 
hypodermique  pour  cette  espèce.  Nous  avons  vu  plus  haut  le  rôle 
important  que  jouaient  les  organes  phagocytaires  dans  la  capture 
des  spermatozoïdes  disséminés  dans  les  lacunes,  la  seule  présence 
de  ces  éléments  entre  les  cellules  de  l'organe,  permet  d'affirmer  ce 
mode  de  fécondation.  Nous  avons  vérifié  ce  phénomène  sur  plusieurs 
exemplaires  et  de  plus  sur  l'un  d'eux  nous  avons  eu  l'occasian  de 
voir  la  pénétration  des  spermatozoïdes  s'effectuer  par  l'intermé- 
diaire de  brides  conjonctives  qui  aboutissent  à  la  région  antérieure 
des  sacs  ovariens. 

Chez  Hemidepsif!  marf/inata  dont  la  cavité  générale  et  les  organes 
l)hagocytaires  sont  lemplis  de  spermatozoïdes,  je  n'ai  pas  pu  trou- 
ver en  quel  point  se  fait  la  fécondation  des  œufs.  Je  n'ai  jamais  vu 
de  spermatozoïdes  dans  la  paroi  ovarienne.  Signalons  que  les  deux 
sacs  ovariens  sont  i)rolongés  à  la  i)artie  antérieure  par  un  cordon 
(ibreux  volumineux,  déjà  signalé  par  Withman,  qui  se  perd  dans 
les  tissus  du  corps.  Comme  ces  ligaments  se  confondent  intime- 
ment avec  les  parois  de  l'ovaire,  on  peut  supposer  qu'ils  servent 
à  la  pénétration  du  sperme,  dans  des  conditions  déterminées  que 
je  n'ai  pu  élucider. 

Diagnostic  ue  la  fécondation.  —  Nous  avons  donc  vu  par  l'exposé 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  411 

précédent  que  chez  les  Glossosiphonides  la  rencontre  des  sperma- 
tozoïdes à  l'intérieur  des  organes  phagocytaires  permettait  d'af- 
firmer l'existence  d'une  fécondation  hypodermique.  Cette  consta- 
tation est  toujours  très  facile  à  faire.  Cependant  nous  devons 
dire  qu'il  faut  se  tenir  en  garde  contre  une  cause  d'erreur  que 
l'on  évite  par  un  examen  attentif  :  il  ne  faut  pas  prendre  des 
Bactéries  ou  d'autres  parasites  végétaux  pour  des  spermatozoïdes. 
Cette  réserve  peut  sembler  un  peu  exagérée  et  il  est  évident  qu'il 
existe  de  grosses  ditïérences  entre  un  spermatozoïde  et  une  bacté- 
rie. Cependant,  dans  certains  cas,  les  spermatozoïdes  quand  ils 
affectent  une  forme  rectiligne  ressemblent  à  ces  Microbes  et  on 
peut  être  alors  exposé  à  considérer  des  Bactéries  comme  dés  sper- 
matozoïdes ramassés  sur  eux-mêmes.  J'aurai  voulu  traiter  complè- 
tement ce  chapitre  en  faisant  en  quelque  sorte  le  diagnostic  de  la 
fécondation  et  de  la  pathologie,  mais  cela  m'entraînerait  trop 
loin.  Je  reviendrai  du  reste  bientôt  sur  l'étude  des  parasites  des 
Hirudinées  et  j'aurai  l'occasion  de  décrire  en  détail  les  différents 
/égétaux  qui  peuvent  être  confondus  avec  des  spermatozoïdes 
isolés  ou  en  faisceaux. 

J'ai  trouvé,  chez  un  exemplaire  d'HelobdeUa  stagnalis,  une  sorte 
d'ulcération  stomacale,  d'origine  inconnue,  qui  avait  donné  lieu  à 
la  pénétration  et  la  prolifération  active  d'une  Bactérie  assez  allongée 
dans  les  tissus,  ces  parasites  tombaient  dans  la  cavité  générale  et 
se  retrouvaient  en  grande  quantité  dans  plusieurs  organes  phagocy- 
taires  qui  jouaient  dans  ce  cas  un  rôle  de  défense  bien  manifeste. 

Chez  Helobdella  ah/ira  j'ai  étudié,  en  Algérie,  le  mode  de  dévelop- 
pement d'une  maladie  que  j'avais  désignée  provisoirement  sous  le 
nom  de  maladie  nodiilairc  pour  rappeler  ses  signes  les  plus  appa- 
rents. La  maladie  se  développe  en  trois  semaines  ou  un  mois,  elle 
forme  des  nodules  de  volume  variable  qui  font  saillie  dans  la  peau, 
ces  nodules  se  développent  partout,  et  déforment  complètement 
les  animaux  atteints  de  cette  maladie  qui  en  meurent  assez  rapi- 
dement. Sur  les  coupes  on  voit  les  tissus  infiltrés  de  filaments 
allongés  disposés  en  faisceaux  ayant  à  peu  près  les  mêmes  dimen- 
sions que  la  partie  chromatique  des  spermatozoïdes  de  cette  espèce, 
ils  sont  cependant  un  peu  plus  longs.  Ce  qui  les  distingue  surtout 
c'est  leur  rigidité  et  leur  coloration  moins  intense  que  celle  des 
spermatozoïdes.  Je  n'ai  pas  pu  examiner  ces  parasites  vivants. 


412  É    BRUMPT 

J'ai  retrouvé  dans  le  lac  du  bois  de  Boulogne,  des  Helohdella 
stagnalis  pourvues  de  cette  inème  maladie,  mais  révolution  en  était 
incomparablement  plus  lente.  J'ai  conserve  des  exemplaires  para- 
sités pendant  deux  mois  et  demi,  et  la  maladie  n'avait  fait  que  peu 
de  progrès.  A  l'état  frais  ces  parasites  sont  immobiles,  rigides, 
disposés  en  faisceaux  et  présentent  à  une  de  leurs  extrémités  une 
sorte  de  renflement  qui  n'est  pas  exactement  terminal,  leur  don- 
nant une  certaine  ressemblance  avec  une  aiguille,  la  cliape  de 
celle-ci  représentant  le  renflement  du  parasite.  Les  frottis  donnent 
des  préparations  qui  se  colorent  par  tous  les  réactifs  habituelle- 
ment employés  en  bactériologie. 


CHAPITRE   VII 
Expériences 

Les  détails  que  nous  avons  donnés  dans  le  chapitre  précédent,  au 
sujet  du  rôle  joué  par  les  spermatozoïdes  injectés  dans  les  tégu- 
ments, nous  montrent  avec  la  plus  grande  netteté  que  cette  fécon- 
dation, puisqu'elle  aboutit  à  l'introduction  des  spermatozoïdes  dans 
l'ovaire,  est  un  phénomène  suffisant.  Mais  d'un  autre  côté  on  peut 
se  demander  s'il  n'existe  pas  d'autre  mode  de  fécondation  par  in- 
troduction directe  de  sperme  par  l'oritice  femelle.  La  voie  expéri- 
mentale permettait  seule  de  résoudre  ce  point,  c'est  dans  cette 
direction  que  j'ai  poussé  mes  recherches  avant  de  m'engager  dans 
les  études  anatomlques  dont  j'ai  exposé  les  résultats  ci-dessus. 

Mes  expériences  ont  porté  sur  les  espèces  suivantes  :  Herpobdella 
atomaria,  Herpobdella  octoculata,  Glossosiphonia  complawjta,  Uelob- 
della  stagnalis,  llemlclspsis  marginata  et  Piscicola  geometra. 

Tous  ces  animaux  ont  été  capturés  au  commencement  du  mois 
de  novembre  1899,  sauf  les  Piscicoles  et  les  llerpobdelles,  qui  n'ont 
été  récoltées  qu'à  la  lin  de  janvier,  ils  ont  été  isolés  de  suite  dans 
des  séries  de  tubes  Bori'el.  Je  me  suis  assuré  par  des  coupes  qu'au- 
cune des  sangsues  isolées  à  cette  époque  n'avaient  été  fécondées, 
les  produits  sexuels  étant  dans  un  état  de  développement  très 
rudimentaire. 


REPRODUCTION   DES   HIRUDINÉES  413 

Pour  ne  pas  trof»  multiplier  mes  tubes  à  expériences  j'élevais 
dans  le  même  récipient  un  certain  nombre  d'espèces  vivant  en  bon 
accord,  quand  leur  nourriture  est  suffisante.  De  plus  cette  cohabi- 
tation semble  entretenir  les  animaux  dans  un  meilleur  état  de 
santé,  les  animaux  qui  vivent  ainsi  s'élèvent  plus  facilement  que 
ceux  qui  sont  entièrement  isolés.  Voici  les  résultats  obtenus  dans 
les  diverses  espèces  : 

Herpobdella  atomarki.  —  C'est  un  animal  de  cette  espèce  qui  m'a 
fourni  les  premiers  résultats  positifs  de  mes  expéi'iences.  Un  exem- 
plaire isolé  depuis  le  20  janvier  fut  fécondé  le  16  lévrier,  au-dessous 
de  1  région  clitellienue  sur  la  face  dorsale,  il  déposa  un  premier 
cocon  le  18,  un  second  le  21,  un  troisième  le  21-,  les  cocons  ont 
donné  naissance  à  plusieurs  embryons.  Ce  sont  les  résultats  qui  ont 
fait  l'objet  de  ma  première  communication  (3)  à  ce  sujet.  Ayant  à  ma 
disposition  un  certain  nombre  de  ces  animaux  isolés  depuis  long- 
temps je  pus  répéter  ma  première  observation  un  grand  nombre 
de  fois.  La  première  ponte  se  produit  généralement  deux  jours 
après  la  fécondation. 

Herpobdella  octoculata  m'a  douné  des  résultats  identiques. 

(Uosxosiphonia  complanata.  —  Les  individus  de  cette  espèce  ont  été 
répartis  en  trois  lots.  Les  animaux  du  premier  lot  (A)  vivaient  en 
commun  et  avaient  par  conséquent  la  faculté  de  pouvoir  s'accoupler 
aussi  fréquemment  que  dans  la  nature  ;  ils  servaient  de  témoins. 
Dans  le  second  lot  (B)  prenaient  place  des  individus  isolés  dès  leur 
capture,  bien  avant  leur  maturité  sexuelle  et  soumis  sous  mes 
yeux  à  des  accouplements  à  des  intervalles  variant  entre  deux, 
trois  et  quatre  jours  en  moyenne.  Les  animaux  étaient  de  nouveau 
isolés  dès  que  l'accouplement  avait  eu  lieu.  Enfin  dans  le  troisième 
lot  (C)  se  trouvaient  des  animaux  isolés  depuis  leur  capture  et 
n'ayant  jamais  été  fécondés. 

Voici  les  résultats  obtenus.  Les  animaux  isolés  du  lot  C,  après 
avoir  eu  un  développement  normal  de  leurs  testicules  et  de  leurs 
ovaires,  ont  vu  ceux-ci  s'atrophier  et  disparaître  peu  à  peu  par 
dégénérescence  ou  peut-être  par  résorption  phagocytaire.  Les 
individus  du  lot  B,  fécondés  sous  mes  yeux,  ont  tous  produit  des 
pontes  fertiles  mais  peu  abondantes,  ce  que  j'attribuerai  volontiers 
soit  à  l'exiguïté  des  récipients  dans  lesquels  ils  vivaient,  soit  à  des 
accouplements  trop  rares.   Enfin  les  animaux  vivant  en  commun 


414  É.   BRUMPT 

(loi  A)  et  ayant  pu  s'accoupler  un  grand  nombre  de  fois  (en 
moyenne  trois  ou  quatre  fois  jjar  jour),  ont  déposé  des  cocons  plus 
voluuiiueux  et  ti  une  é|)oque  moins  avancée  que  ceux  des  tulies. 
J'insiste  sur  ce  dernier  point,  car  il  est  possible  que  par  suite  d'un 
balancement  d'organes  et  de  fonctions,  le  développement  des 
organes  feuielles  se  produise  plus  rapidemeut  quand  les  fonctions 
de  mâle  ont  jjris  (in  à  la  suite  d'accouplements  fréquents.  Peut-être 
pourrait-on  invoquer  aussi,  pour  expliquer  cette  observation,  ce 
fait  que  le  sperme  injecté  en  grande  quantité  sous  les  téguments 
et  résorbé  en  grande  partie  par  les  organes  j)bagocytaires  (organes 
ciliés  de  Bolsius)  puisse  être  utile  au  développement  plus  rapide 
des  œufs. 

Ces  Vers  peuvent  déposer  leur  cocon  huit,  dix  jours  après  le 
dernier  accouplement,  j'ai  même  observé  un  cas  où  il  y  eut  uq 
intervalle  de  trois  semaines  entre  le  dernier  accouplement  et  la 
ponte. 

Les  faits  que  je  viens  d'exposer  ont  été  vérifiés  sur  une  seconde 
série  d'animaux  isolés  depuis  les  premiers  jours  de  février;  ils 
pondirent  en  mars  et  au  commencement  d'avril.  Les  animaux  de 
la  i)remière  série  pondiient  en  janvier,  à  partir  du  12.  Dans  la 
nature  ils  ne  pondent  qu'eu  avril  et  mai.  Ce  fait  démontre  l'in- 
tluence  énorme  exercée  par  la  température  du  laboratoire  sur  le 
développement  des  produits  sexuels  de  ces  Vers. 

J'ai  répété  les  mêmes  expériences  sur  un  moins  grand  nombre 
d'exem[)laii-es  Hemidepsis  marginata,  mais  les  résultats  ont  été  iden- 
tiques. 

Je  n'ai  |)u  ni  provocpier  ni  constater  l'accouplement  d'Helobdella 
stagnalis,  mais  les  aniiuaux  isolés  sont  restés  stériles. 

J'ai  isolé  à  la  tin  de  janvier  et  dans  les  premiers  jours  de  février 
huit  Pkcicola  geometra,  six  d'entre  elles  s'étant  accouplées  tous  les 
trois  ou  quatre  jours  ont  donné  des  pontes  fertiles.  Seuls  les  deux 
exemplaires  isolés  et  non  fécondés  n'ont  pas  déposé  de  cocons. 

Ces  ex|»ériences  permetleni  de  conclure  eu  premier  lieu  à  l'ab- 
sence de  parthénogenèse  et  d'autofi'coudatiou  chc/  les  llirudinées 
observées. Whitman  avait  admis  daus  un  premier  m(''uioire(l) l'exis- 
tence d'un  de  ces  deux  phénomènes  chez  Ilemiclcpsix  marginata, 
mais  dans  son  beau  travail  sur  la  fécondation  hypodermique  (3  il  a 
mis  en  doute  sa  première  assertion.  Je  suis  heureux  de  pouvoir 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  415 

affirmer  que  les  doutes  du  Savant  américain  étaient  bien  fondés  et 
que  l'apparente  autofécondation  n'était  due  qu'à  une  fécondation 
par  spermatophore,  méconnue.  Erreur  d'observation  bien  pardon- 
nable d'ailleurs,  étant  donné  l'exiguïté  du  spermatopbore  dans 
cette  espèce  et  la  rapidité  toute  particulière  avec  laquelle  il  est 
déposé.  Ces  expériences  nous  montrent  de  plus  que  la  fécondation 
hypodermique  est  un  mode  de  reproduction  nécessaire  et  suf- 
fisant, nécessaire  puisque  les  animaux  observés  ne  se  sont  jamais 
reproduits  d'une  autre  façon,  et  suffisant  puisque  la  fécondation 
des  œufs  en  est  le  résultat  direct. 


CHAPITRE   VIII 
Clitellum 

DESCRIPTION   ANATOMIQUE 

Le  clitellum  ou  ceinture  est  une  région  formée  d'un  certain 
nombre  d'anneaux,  sur  la  face  ventrale  de  laquelle  se  trouvent  les 
orifices  sexuels.  On  voit  que  cette  définition  est  plus  simple  que 
celle  que  l'on  pourrait  donner  au  clitellum  des  Oligochètes  qui 
présente  des  connections  si  variables  avec  les  orifices  sexuels, 
suivant  les  genres  examinés. 

Cette  région  n'est  pas  toujours  facile  à  délimiter  exactement.  Chez 
les  Herpobdellides,  le  clitellum  est  turgescent  au  moment  de  la 
reproduction  et  tranche  par  sa  couleur  claire  et  uniforme  sur  le 
fond  plus  sombre  des  téguments.  Chez  les  Glossosiphonides  il  n'est 
jamais  visible  extérieurement,  l'anatomie  seule  peut  en  déterminer 
les  limites,  comme  nous  le  verrons  plus  loin.  Enlin,  chez  les 
Ichthyobdellides,  il  est  généralement  peu  net  même  au  moment  de 
la  reproduction,  et,  dans  le  cas  où  il  est  bien  visible  extérieur 
rement,  au  lieu  de  faire  saillie  au-dessus  de  la  surface  du  corps,  il 
est  généralement  étranglé  {Pontobdella,  Trachelobdella);  il  est  parfois 
un  peu  saillant  cependant  chez  certains  Abranchns. 

Nous  ne  décrirons  pas  en  détail  les  modifications  peu  considé- 
rables d'ailleurs  que  le  clitellum  présente  suivant  les  espèces, 
c'est  une  étude  du  ressort  de  la  systématique,  disons  seulement  que 
chez  les  Ichthyobdellides  il  occupe  généralement  deux  segments. 


416  É.   BRUMPT 

Nous  avons  eu  l'occasion,  à  propos  des  organes  génitaux  femelles, 
de  signaler  l'existence  des  curieuses  aires  copulatrices  que  pré- 
sentent certains  genres  {Piscicola,  Cystobranchus,  Acanthobdella), 
où  elles  étaient  connues  depuis  longtemps  pour  certains  d'entre 
eux,  et  considérées  soit  comme  oritice  îemeWe  (Ciji^tohranchia),  soit 
comme  orifice  glandulaire  {Acantholnlella). 

Le  clitellum  ne  joue  aucun  rôle  dans  l'accouplement,  nous 
savons  au  contraire  que  chez  certains  Oligochètes  {Allobophora  fœ- 
tida),  c'est  son  principal  rôle;  chez  les  Hirudinées,  il  ne  sert  qu'à  la 
production  du  cocon. 

HISTOLOGIE 

L'étude  histologique  révèle  l'existence  d'un  certain  nombre  de 
glandes,  les  unes  fournissant  l'albumine  du  cocon  quand  ce  der- 
nier en  est  pourvu,  les  autres  fournissant  la  membrane  protec- 
trice, chitineuse  qui  l'enveloppe.  Mais  il  n'est  pas  toujours  facile 
de  dire  quelles  sont  les  glandes  qui  fournissent  ces  différentes 
substances.  L'anatomie  comparée  des  diverses  espèces  d'Hirudi- 
nées  nous  fournit  de  précieux  renseignements  à  cet  égard.  Nous 
savons  en  effet  que  chez  les  Glossosiphonides  les  œufs  très  chargés 
de  vitellus  sont  pondus  dans  un  cocon  dépourvu  d'albumine.  Il  ne 
doit  donc  exister  chez  ces  animaux  qu'une  seule  espèce  de  glandes, 
les  glandes  chitinogènes. 

Uemickpm  marginata  est  la  seule  Hirudinée  que  j'ai  observée 
qui  ne  forme  pas  de  cocon,  ses  œufs  déposés  contre  un  corps 
étranger  quelconque  sont  simplement  accolés  et  recouverts  par 
une  substance  hyaline  élastique  tout-à-fait  identique  à  la  coque 
chitineuse  des  cocons  d'Herpobdelle  et  n'en  différant  que  par  la 
coloration.  Il  est  très  facile  de  limiter  sur  les  coupes  les  glandes 
qui  sécrètent  cette  substance,  elles  sont  disposées  sous  forme  de 
petits  îlots  tout  autour  de  l'oviducte  et  débouche:;'  sur  le  pour- 
tour de  l'orifice  femelle,  les  œufs  sont  englués  dans  cette  sécrétion 
au  moment  de  la  ponte. 

(jlossosip,honia  com.planata  qui  dépose  un  cocon  possède  les 
mêmes  glandes  mais  distribuées  sur  tout  le  clitellum.  Ces  glandes 
ainsi  que  leur  sécrétion  se  colorent  en  bleu  intense  par  l'héma- 
toxyline. 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINEES 


417 


Chez  Herpobdella,  des  coupes  du  clitellum  moutrent,  en  allant 
de  dehors  en  dedans,  la  structure  suivante  :  d'abord  l'épiderme 
puis  entre  les  diiïérentes  cellules  (jui  le  constituent  des  glandes 
caliciforraes  muqueuses,  et  les  conduits  des  nombreuses  glandes 
clitelliennes.  A  un  niveau  inférieur,  entre  les  fibres  musculaires 
circulaires  et  même  un  peu  plus  bas  se  trouvent  des  glandes  iden- 


Fig.  61.  —  Coupe  transversale  de  deux  Hcrpobilclla  (tloniaria  accouplées,  montrant 
la  structure  générale  de  la  région  clitellienne  de  l'individu  fécondateur. 

tiques  aux  glandes  chitinogènes  des  Glossosiphonides,  leurs  con- 
duits sont  tortueux,  fortement  colorés  par  l'hëmatoxyline  et 
aboutissent  à  l'épiderme.  Ces  glandes  présentent  de  grandes  analo- 
gies avec  les  glandes  prostatiques  pr  et  sont  identiques  à  celles 
qui  débouchent  autour  de  l'oritîce  mâle  et  qui  ajoutent  leur  sécré- 
tion à  celle  de  la  prostate  pendant  l'accouplement.  Enfin  au-des 
sous  des  muscles  longitudinaux,  se  trouvent  disséminées  dans  le 


Méin.  Soc.  Zool    d.-  Fr.,    mil). 


xiii    —  It. 


418 


E.  BRLMPT 


parenchyme  du  corps,  entre  les  muscles  dorso-ventraux,  des  glandes 
caliciformes  dont  le  produit  de  sécrétion  se  colore  en  jaune  par 
l'acide  picrique  comme  l'albumine  ou  les  substances  vitellines.  Ce 
sont  ces  glandes  surajoutées  chez  les  Herpobdelles  qui  sécrètent 
évidemment  l'albumine  du  cocon;  au  moment  de  la  reproduction 
elles  sécrètent  activement  et  rendent  turgescente  la  région  clitel- 
lienne  dans  laquelle  elles  se  rencontrent  exclusivement. 
Chez  les  Ichthyobdellides  les  mêmes  laits  se  reproduisent  mais 


Fig.  62.  —  Coupe  transversale  de  PlatijbdeUa  scorpii  passant  un  peu  au-dessous 
de  l'orifice  femelle  et  montrant  les  faisceaux  formés  par  les  conduits  des 
glandes  clitelliennes  cgcl,  ainsi  que  les  points  où  ceux-ci  débouchent. 


comme  les  glandes  sont  trop  volumineuses  pour  rester  dans  la 
région  clitellienne  elles  émigrent  et  se  disséminent  tout  le  long 
des  parois  du  corps.  Leurs  conduits  se  groupent  par  faisceaux  et 
viennent  aboutir  au  clitellum,  toujours  facile  à  limiter  anatomi- 
quement  sur  les  coupes.  (]es  glandes  sont  unicellulaires  et  leurs 
conduits  acquièrent  des  dimensions  inusitées  :  ils  peuvent  avoir 
quelquefois  plusieurs  centimètres  de  longueur. 

Les  fig.  35,  50,  56  et  62  nous  montrent  ces  glandes  ainsi  que 
leurs  conduits  qui  forment  une  bonne  partie  des  parois  du  corps, 

Chez  les  Herpobdelles  nous  verrons  en  étudiant  la  ponte  que 
certaines  glandes  étrangères  au  clitellum  contribuent  aussi  à  la 
formation  du  cocon. 


REPRODUCTION   DES    HIRUDINÉES  419 


FONCTIONS 


On  ne  possède  encore  que  très  peu  de  documents  positifs  sur  la 
formation  et  le  dépôt  du  cocon  chez  les  Hirudinées.  Il  est  universel- 
lement admis  que  ce  dernier  est  produit  par  le  clitellum,  mais  les 
détails  manquent.  C'est  dans  la  monographie  de  Moquin-Tandon 
que  l'on  trouve  le  meilleur  résumé  de  la  question.  Depuis  la  publi- 
cation de  cet  auteur,  à  part  les  observations  de  Leydig  (i)  et  de 
Leuckart,  il  n'a  rien  été  publié  sur  ce  sujet. 

J'ai  observé  un  grand  nombre  de  fois  la  ponte  des  Piscicoles 
{Piscicola  geometra),  et  des  Herpobdelles  {Herpobdella  atomaria  et 
octoculata)  ainsi  que  celle  de  GlossoùpJionia  complanata. 

Piscicola.  —  Leydig,  dans  l'intéressante  monographie  qu'il  fit  de 
cet  animal,  consacra  quelques  lignes  d'une  grande  exactitude  à  la 
description  de  ce  phénomène  : 

«  Beim  Acte  des  Eierslegens  saugt  sich  zuerst  das  Thier  mit  den 
Kopfnapfe  fest  —  die  Fussscheibeist  natûrlich  schon  frûher  aufge 
setzt  —  und  krummt  sich  mit  dem  Vordertheil  des  Leibes  hin  und 
her.  Hierauf  erfolgt  Anschwellung  des  Geschlechtsringes.  Das 
Thier  làsst  denn  den  Kopf  frei,  roUt  den  Mundnapf  von  der  Seite 
ein,  die  Cavitàt  des  Napfes  nach  oben  drehend.  Indem  es  den  Kôr- 
per  soweit  wie  môglich  um  seine  Achse  drehend,  bildet  sich  ein 
Ring  von  weisser  Masse  um  die  angeschwollene  Genitalabtheilung. 
Zulezt  zieht  das  Thier  den  Kopf  riickwàrts  durch  den  gebildeten 
Ring  zurûck  und  der  Act  des  Eierlegens  ist  vorbei.  » 

Je  n'ai  pu  que  vérifier  l'exactitude  de  la  description  de  Leydig  et, 
si  je  la  reprends,  c'est  uniquement  pour  mettre  en  relief  quelques 
points  qu'il  n'a  pas  signalés  et  qui  sont  d'un  certain  intérêt. 

La  Piscicole  effectue  sa  ponte  dans  le  courant  de  mars  et  d'avril 
sur  les  plantes  aquatiques,  les  pierres,  ou  sur  les  glaces  des  aqua- 
riums. Je  n'en  ai  jamais  trouvé  sur  les  Poissons  fréquentés  par  ce 
parasite. 

L'individu  qui  va  pondre  se  reconnaît  de  suite  :  son  clitellum  est 
turgescent,  ses  allures  particulières,  on  voit  qu'il  cherche  un 
endroit  où  il  pourra  effectuer  sa  ponte  tranquillement.  Cette  place 
une  fois  choisie,  la  Piscicole  se  fixe  par  ses  deux  ventouses  et  s'ap- 
plique contre  les  parois  du  bocal.  La  cuticule  blanche  formée  par 


420  É.  BRUMPT 

sa  ceinture  se  détache  peu  à  peu  de  la  peau  comme  une  vaste  phlyc- 
tène  annulaire.  Elle  la  fait  alors  adhérer  contre  le  verre  et,  lâchant 
son  point  d'appui  antérieur,  roule  sur  son  axe  en  faisant  des  etîorts 
qui  semblent  avoir  pour  but  de  décoller  les  adhérences  de  cette 
membrane  au  corps.  De  temps  à  autre  elle  se  repose  et  laisse  pendre 
son  extrémité  antérieure  avec  un  air  tout  à  fait  épuisé.  Quand  l'ani- 
mal juge  que  sa  capsule  est  suffisamment  fixée,  il  se  retire  de  la  façon 
suivante.  Une  onde  de  gonflement  se  produit  d'arrière  en  avant  et 
dilate  l'orifice  postérieur  du  cocon  par  où  se  dégage  d'abord  le  cli- 
tellum  ;  l'extrémité  antérieure  du  corps  se  retire  alors  en  arrière, 
mais,  au  lieu  de  ti-averser  simplement  le  cocon,  elle  entraîne  avec 
elle  l'extrémité  correspondante  de  celui-ci  qui  s'invagine  de  façon 
que  son  orifice  antérieur  vienne  au  contact  du  postérieur  ;  à  ce 
moment  seulement  le  Ver  se  dégage  complètement.  Ces  phéno- 
mènes durent  environ  de  cinq  à  six  minutes  et  peuvent  se  suivre 
facilement,  même  à  un  examen  superficiel.  Au  moment  de  l'inva- 
gination la  longueur  du  cocon  est  réduite  de  moitié  et  on  voit  une 
petite  trace  blanche  persister  au  point  qu'il  a  quitté.  En  trente  ou 
quarante  secondes  il  repi-end  spontanément  sa  forme  et  cela  sans 
aucun  secours  de  l'individu  producteur.  Après  avoir  pondu,  la 
Piscicole  s'éloigne  de  sa  capsule  et  ne  s'en  inquiète  plus  (1).  Cette 
invagination  du  cocon  a  une  très  grande  importance  au  point  de 
vue  de  la  bonne  conservation  de  son  contenu,  comme  nous  le 
verrons  plus  loin  au  sujet  des  Hei'pobdelles. 

Le  cocon  est  oblong,  ses  parois  épaisses  présentent  des  crêtes 
longitudinales  tout  à  fait  caractéristiques,  son  extrémité  évasée 
correspond  à  la  partie  antérieure,  sur  le  cocon  fraîchement 
pondu,  on  aperçoit  un  opercule,  qui  tombera  lors  de  l'éclosion  du 
jeune,  et  un  petit  bouchon  muqueux.  L'opercule,  ainsi  qu'il  résulte 
de  l'étude  comparée  de  diverses  espèces  [Trnchelobdella  kibrica, 
Pseudo-Bra7irhellion  M ar (joi  A\ydihy),  doit  être  formé  pour  une  assez 
grande  partie  tout  au  moins  par  la  cuticule  et  les  sécrétions  de  la 
région  ]tréclitellienne.  L'orientation  des  cocons  à  un  seul  o[)ercule 
est  facile  :  la  partie  antéiieure  est  caractérisée  par  sa  présence,  c'est 
également  le  point  par  où  le  jeune  sortira. 

Herpobdelld.  —  Le  point   où  sera  déposé  le  cocon  est  d'abord 

(1)  J'ai  donné  dans  uno  comnmniration  antérieur»'  (4)  des  figures  représentant 
la  ponte  de  ces  animaux. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  421 

enduit  par  l'Herpobdelle  d'une  substance  sécrétée  par  la  ventouse 
antérieure,  cette  substance  granuleuse  permet  probablement  une 
adhérence  plus  rapide  du  clitellium.  Pendant  la  ponte  cet  animal 
olïre  les  mêmes  particularités  que  la  Piscicole,  la  durée  du  phéno- 
mène seule  varie  :  elle  est  de  vingt  à  vingt-cinq  minutes.  Comme 
les  dimensions  du  cocon  sont  beaucoup  plus  grandes,  les  observa- 
tions sont  aussi  plus  faciles  à  faire.  Le  clitellum  une  fois  fixé  sur 
le  verre,  l'Herpobdelle  roule  sur  son  axe,  et,  après  un  quart 
d'heure  de  ce  manège,  expulse  brusquement  à  l'intérieur  de  son 
fourreau  une  masse  liquide  et  un  nombre  d'œufs  variant  de  un  à 
vingt,  généralement  huit.  La  rapidité  de  cette  sécrétion  me  porte  à 
me  ranger  à  l'opinion  d'Ebrard  (1)  et  à  considérer  ce  liquide 
comme  provenant,  en  ])artie  tout  au  moins,  des  sacs  ovariens. 
On  remarque  aux  deux  extrémités  de  la  ceinture  un  épaissis- 
sement  bien  net  de  l'enveloppe  chitineuse,  ce  sont  ces  anneaux 
qui,  en  se  contractant,  fermeront  les  deux  extrémités  du  cocon.  Au 
bout  de  vingt  minutes  l'animal  sort  assez  lentement,  en  dégageant 
d'abord  la  partie  postérieure  de  sa  ceinture,  et  l'on  voit  alors  mieux 
que  chez  la  Piscicole  l'invagination  du  cocon  et  l'accolement 
momentané  des  deux  anneaux  épaissis  antérieur  et  postérieur,  au 
moment  où  la  partie  antérieure  du  clitellum  arrive  au  niveau  de 
l'orifice  postérieur  de  la  capsule.  L'enveloppe  du  cocon  est  à  ce 
moment  si  mince  que  ce  dernier  conserverait  cette  position,  si 
l'Herpobdelle  n'avait  soin,  et  cela  durant  cinq  minutes  au  moins,  de 
remettre  toutes  les  choses  en  place  en  le  pressant  avec  sa  ventouse 
antérieure.  Elle  le  façonne,  l'aplatit,  le  fait  adhérer  par  ses  bords, 
et,  fait  intéressant,  avec  la  sécrétion  de  ses  glandes  prostomiales 
elle  en  lubréfie  la  surface.  Je  suis  heureux  de  pouvoir  affirmer  le 
rôle  joué  par  ces  glandes  dans  la  formation  du  cocon,  car  cette  fonc- 
tion a  été  mise  en  doute  et  niée  par  des  auteurs  récents.  L'absence 
de  ces  glandes  chez  la  Piscicole  explique  pourquoi,  après  la  ponte, 
l'animal  ne  s'occupe  plus  de  son  cocon. 

Le  cocon  ne  présente  pas  comme  chez  Trachelohdella,  Piscicola, 
Pseudo-BrancheUion  (2)  et  d'autres  genres  une  forme  nettement  asy- 
métrique permettant  de  distinguer  une  extrémité  antérieure.  Ici  les 

(1)  Ebraru,  Nouvelle  inono'jraphie  des  Saagsues  médicimles,  Paris,  1857,  p.  119. 

(2)  Je  dois  de  nombreux  exemplaires  de  cocons  de  cette  dernière  espèce  à 
l'obligeance  de  M.  le  Professeur  Apatiiy. 


422 


E,  BRUMPT 


deux  pôles  sont  à  peu  près  semblables;  quelquefois  le  pôle  pos- 
térieur est  un  peu  plus  pointu,  mais  il  y  a  de  nombreuses  excep- 
tions à  cette  règle.  En  général  cependant  des  deux  opercules,  pro 
venant  du  resserrement  des  deux  anneaux  que  nous  avons  signalés 
tout  à  l'heure  aux  deux  extrémités  du  cocon  en  voie  de  formation, 


/  .-.--2 


■1 

,v 

\ 

,^-^/ 

'V'- 

\ 

\ 

\'Â   -- 

Fig.  G3.  —  GlosaoîiiphoHia  complaïuild  sur  le  point  de  déposer  un  second 
cocon  ;  les  œufs  sont  rassemblés  en  ov,  le  contour  pointillé  1  indique  la 
position  de  l'animal  au  repos  ;  le  contour  2  et  la  figure  centrale  les  positions 
prises  quelques  moments  avant  la  ponte  ;  c,  cocon  ayant  été  déposé  depuis 
environ  deux  heures. 


le  postérieur,  ainsi  que  l'a  remarqué  déjà  Moquin-Tandon,  est  un 
peu  i)lus  dévelo[)pé.  Cette  inégalité  est  due  probablement  à  la  plus 
grande  abondance  des  glandes  chitinogènes  dans  la  région  où  il 
est  sécrété.  A  l'éclosion  les  embryons  s'échappent  par  les  oritices 
provenant  de  la  chute  des  deux  opercules, 
La  ponte  é^i  Clossosiplurnia  complanata  s'etïectue  comme  celle  des 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  423 

Hirudinées  que  nous  venons  d'examiner;  la  seule  particularité  très 
intéressante  qu'elle  présente  consiste  d'une  part  dans  les  phénomè- 
nes curieux  qu'elle  présente  avant  la  ponte  et  d'autre  part  dans  la 
position  inusitée  qu'elle  prend  pour  déposer  son  cocon. 

Une  Glossosiphonie  qui  va  pondre  se  distingue  au  premier  coup 
d'œil  :  les  œufs  qui  vont  être  déposés,  au  lieu  d'être  disséminés  dans 
les  tubes  ovariens,  sont  rassemblés  dans  l'oviducte  qui  est  extréme- 
mement  distendu  ;  c'est  un  point  que  j'ai  constaté  sur  des  coupes 
pratiquées  chez  un  individu  qui  allait  déposer  son  cocon.  Ces  œufs 
forment  une  masse  bilobée  bien  visible,  ov,  sur  la  figure  ci- 
contre  (fig.  63);  pendant  un  temps  très  long,  quelquefois  pendant 
plusieurs  heures,  la  Glossosiphonie  conserve  ses  œufs  ainsi.  Quand 
on  la  trouble,  elle  les  expulse  de  nou- 
veau dans  les  tubes  ovariens,  qu'ils 
quittent  quelques  instants  après  pour 
revenir  au  même  point.  En  même 
temps,  la  Glossosiphonie  présente  des 
ondes  de  contraction  musculaire  qui 
se  propagent  d'arrière  en  avant  et  qui 
semblent  avoir  pour  effet  de  compri- 
mer les   œufs    les  uns  sur  les   autres.        Fig.  64.  —Exemplaire  de  Glos- 

Comme  je  n  ai  jamais  vu  d  œufs  de  ^^^{  ^^^  premier  cocon;  d, 

pourvus    de    leur     follicule     dans    les  clitellum   appliqué    contre   la 

'  paroi  de  1  aquarium. 

sacs  ovariens  et  comme  d'autre  part 

les  œufs  pondus  n'en  possèdent  plus,  je  suis  tenté  de  croire  que 
toutes  ces  manœuvres  ont  pour  but  de  détruire  le  follicule  et  de 
permettre  la  fécondation  Nous  savons  en  effet  que  l'oviducte  est  le 
seul  point  où  l'on  trouve  des  spermatozoïdes. 

La  fig.  63  montre  en  pointillé  les  diverses  positions  que  prend 
l'animal  pendant  la  ponte  ;  il  se  livre  à  des  contorsions  toutes  par- 
ticulières. Sous  sa  face  ventrale,  nous  voyons  déjà  une  capsule  qui 
a  été  déposée  précédemment.  A  un  certain  moment  ces  phénomè- 
nes préparatoires,  intimement  liés  à  la  fécondation,  cessent  et  la 
Glossosiphonie  prend  la  position  indiquée  par  la  fig.  64,  elle  a 
accolé  la  face  dorsale  de  sa  région  clitellienne  au  point  où  elle 
veut  fixer  un  cocon,  et,  dans  celte  position  peu  commode  elle 
roule  sur  son  axe  comme  les  autres  Hirudinées;  au  bout  de  quatre 
à  cinq  minutes  elle  expulse  brusquepjent  ses  œufs  et  se  retire, 


424  E,  BRUMPT 

le  cocon  s'invagine  comme  cliez  HerpobdeUa  et  Piscicola.  Le  résul- 
tat de  cette  première  ponte  sera  un  cocon  placé  sous  la  face  ven- 
trale de  l'animal,  le  second  sera  placé  à  côté  et  h  droite,  et  ainsi  de 
suite,  les  autres  prenant  place  au  dessous  des  premiers  formés. 

La  ponte  d'Helobdella  stagnalis  se  produit  dans  une  position  à 
peu  près  semblable  mais  le  cocon  est  fixé  sur  la  face  ventrale. 

J'ai  insisté,  à  dessein,  sur  la  façon  dont  tous  ces  animaux  sortent 
du  cocon  qu'ils  viennent  de  déposer,  précisément  parce  que  je 
n'ai  trouvé  nulle  part  de  renseignements  sur  ce  point  qui  constitue 
une  des  particularités  les  plus  curieuses  de  cette  ponte.  Sans  s'en 
douter  en  elïet  les  Hirudinées  réalisent  une  asepsie  des  ])lus 
rigoureuses.  A  aucun  moment  de  la  ponte,  la  partie  antérieure  du 
corps,  souillée  de  Bactéries,  d'infusoires  et  d'une  foule  d'impu- 
retés, n'arrive  au  contact  du  contenu  du  cocon.  11  semble  que  ce 
soit  en  effet  un  problème  paradoxal  que  de  traverser  une  masse 
albumineuse  sans  la  toucher.  Un  coup  d'œil  sur  le  schéma  donné 
dans  une  note  précédente  (Brumpt,  3)  fera  bien  comprendre  ce 
qui  se  passe  au  moment  de  l'invagination  du  cocon.  Au  moment 
où  les  deux  anneaux  sont  en  contact,  le  cocon  devient  une  cavité 
close  que  la  Sangsue  traverse  aisément  sans  risquer  d'en  souiller 
le  contenu. 

CONCLUSIONS 

Quelles  conclusions  tirer  après  un  exposé  de  phénomènes  aussi 
bizarres  et  aussi  imprévus?  Pourquoi  les  spermatozoïdes,  qui  par 
leur  uature  même  doivent  être  utilisés  à  féconder  les  (Bufs,  devien- 
nent-ils normalement  et  en  aussi  grande  quantité  la  proie  des 
phagocytes  des  organes  ciliés  ?  Pourquoi  les  spermatozoïdes  qui 
pourraient  atteindre  si  facilement  les  œufs  eu  suivant  la  voie 
naturelle  vont-ils  pénétrer  dans  l'ovaire  à  l'aide  d'intermédiaires 
aussi  complexes  que  ceux  que  nous  avons  décrits  ? 

Dans  le  mémoire  si  suggestif  que  Withman  a  écrit  sur  la  féconda- 
tion de  Placobdell.a  plaiid,  il  considère  la  i-eproduction  par  fécon- 
dation hypodermique  comme  un  phénomène  primitif  et  l'acquisi- 
tion d'uu  pénis  comme  secondaire  celui-ci  n'ayant  pris  naissance, 
chez  les  Hirudinées  supérieures,  qu'à  la  suite  de  l'établissement 
d'une  véritable  copulation. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  423 

Il  m'est  actuellement  imposssible  de  maintenir  ces  vues;  l'étude 
des  Hirudinées  et  des  groupes  voisins  d'où  elles  dérivent  probable- 
ment, vont  nous  en  donner  la  preuve.  Chez  les  Hirudinées,  le  pénis 
n'est  pas  l'apanage  des  formes  supérieures  (Arhynchobdellides), 
puisque  dans  ce  groupe  les  Herpobdellides  en  sont  dépourvues, 
d'autre  part,  chez  les  Rhynchobdellides  nous  avons  une  Glossosi- 
plîonide,  Hemiclepais  tesselala,  qui  en  possède  un,  rudimenlaire, 
il  est  vrai,  mais  très  net,  et  d'autre  part  tout  un  groupe  d'Ichtliyob- 
dellides  comprenant  les  Lophohdella  et  Pneudobranchellion  qui  en 
possèdent  un,  aussi  hautement  différencié  et  aussi  développé  que 
celui  des  Ilirudo. 

Si  nous  admettons  maintenant  que  les  Hirudinées  dérivent  du 
type  Turbellarié  ou  proviennent  d'une  souche  commune  très  voi- 
sine des  Planaires,  nous  voyons  que  dans  ce  groupe  inférieur 
l'existence  d'un  pénis  est  constante.  De  plus  dans  une  espèce  de 
Rhabdocoele,  dans  Dinopliilus,  les  mâles  fécondent  les  femelles,  en 
injectant  par  l'intermédiaire  de  leur  pénis,  du  sperme  en  un  point 
quelconque  du  corps.  Nous  n'avons  plus  qu'un  pas  à  faire  pour 
admettre  que  ce  pénis,  grêle  à  l'origine,  s'est  peu  à  peu  atrophié 
et  réduit  au  rudiment  que  présentent  toutes  les  Hirudinées  qui 
copulent  anormalement. 

En  même  temps  que  cette  régression  se  produisait,  les  sperma- 
tophores,  se  substituant  entièrement  au  pénis  dont  ils  prennent  les 
fonctions,  prenaient  peu  à  peu  naissance.  Ces  spermatophores 
rudimeutaires  d'abord,  comme  ceux  d'Hemiclepm  tesselala,  arri- 
vaient peu  à  peu  à  la  forme  double  et  hautement  différenciée  d'ff(?r- 
pohdella  d'abord,  puis  de  Piscicola  et  de  Glossosiphonia. 

La  reproduction  des  Hirudinées  par  fécondation  hypodermique 
montre  le  degré  extrême  que  peuvent  acquérir  les  adaptations 
secondaires.  H  est  probable  que  cette  copulation,  qui  permet  un 
accouplement  plus  facile,  plus  rapide  que  la  véritable  copulation, 
plus  avantageux  par  conséquent  pour  l'espèce,  a  été  fixée  par  la 
sélection  et  s'est  définitivement  établie  dans  les  différents  groupes 
où  nous  l'avons  signalée.  C'est  la  seule  hypothèse  qui  permette 
d'expliquer  les  curieux  phénomènes  de  la  fécondation  chez  les 
Hirudinées  et  en  particulier  l'organisation  du  tissu  vecteur  parfois 
si  hautement  différencié  et  sur  lequel  nous  avons  plusieurs  fois 
attiré  l'attention. 


426  É.  BRUMPT 


INDEX    BIBLIOGRAPHIQUE 

Apaths,  Pseudobranchellion  Margoi.  Oi'cos.  Teimeszettudomanui  Erte- 
sigt,  p.  110-127  (p.  122  127,  traduction  allemande),  1890. 

Beddard,  F.,  A  inonograph  of  tlie  order  of  Oligochaita.  Oxford,  1895. 

Blanchard,  R.,  Description  de  la  Nepheiis  atomaria  Careua.  Bulletin  de 
la  Soc.  Zool.  de  France,  XVII,  p.  16o,  1892. 

2.  Id.,  Description  de  la  Glossiphonia  marginata  (0.  F.  Muller).  Bulletin 
de  In  Soc.  Zool.  de  France,  XVII,  p.  175,  1892. 

3.  Id.,  Description  de  \aGlossiphonin  tesselata.  Mémoires  de  la  Soc.  Zool. 
de  France,  V,  p.  56-68,  1892. 

4  Id.,  Description  de  la  Glossiphonia  sexoculata  (Bergmann).  Bulletin 
delà  Soc.  Zool.  de  France,  XVII,  p.  178.  1892. 

5.  Id.,  Sur  le  Branchellion  punctatuni  Baird,  1869.  Bulletin  de  la  Soc. 
Zool.  de  France,  XVII,  p.  222,  1892. 

6.  Id.,  Description  de  la  Placobdella  catenigera  (Momiln-Tandon'*.  Bulle- 
tin de  la  Soc.  Zool.  de  France,  XVIII,  p.  98,  1895. 

7.  Id.,  Description  de  la  Placobdella  carinata  (Diesing)  Bulletin  de  la 
Soc.  Zool.  de  France   XVIII,  p.  104,  1893. 

8.  Id.,  Révision  des  Hirudinées  du  Musée  de  Turin.  Bolletino  dei  Musei 
di  Zoologia  ed  anatomia  compnrala  délia  R.  Universita  di  Torino,  VIII, 
1893. 

9.  Id.,  Hirudinées  de  l'Italie  continentale  et  insulaire.  Bolletino  dei  Mus. 
di  Zool.  ed  Anal.  Comp.  délia  R.  Un.  di  Torino,  IX,  1894. 

10.  Id  ,  Viaggio  de!  doit.  A.  Borelli  nella  Repuldica  Argentina  e  nel 
Paraguay.  —  Hirudinées.  Bolletino  dei  Mus  di  Zool.  ed  anal.  comp.  délia 
R.  Un.  di  Torino,  XI,  1896. 

Bloo.mfield,  On  the  development  of  the  Spermatozoa.  Quarterlii  Journal 
of  microscopical  .science  (N  S),  XX,  pp   79-89,  pi.  VI  et  VII,  1880. 

RouRNE,  G,  Contribution  to  the  anatomy  of  the  Hirudinea.  Proceed.  of 
the  Royal  Soc,  XXXV,  p.  350-357,  1883. 

2.  Id.,  Contribution  to  tûe  anatomy  of  the  Hirudinea.  Quarterlg  Journ.  of 
micros.  Science,  XXIV,  p   419-508,  pi.  XXIV-XXXIV,  1884. 

BoLSius,  H.,  Nouvelles  recherches  sur  la  structure  des  organes  segmen- 
taires  des  Hirudinées.  La  Cellule,  Vil,  1891. 

2.  Id.,  Les  organes  ciliés  des  Hirudinées.  —  I.  L'organe  cilié  du  genre 
Nepheiis.  La  Cellule,  VII,  1891. 

3.  Id..  Anatomie  des  organes  ciliés  des  Hirudinées  du  genre  des  GIos- 
siphonides.  Annales  de  la  Soc.  scientifique  de  Bruxelles,  XVIII,  p.  129-164, 
189i. 

4.  Id.,  Les  organes  ciliés  de  ï Hsementeria  o/fwinalis.  Zool.  Ànz.,  XXII, 
p.  240,  2  lig  ,  1899. 

Brandks,  g..  Die  Begattung  von  Nepheiis.  Halle'scher  zeit.  fiir  Natur. 
XXII,  p.  122-124,  1899. 


REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES  427 

2.  Id.,  Die  Begattung  von  Clepsine  tessulata.  Halle'scherZeit.fûrNatur.^ 
XXVII,  p.  126-12>,  1900 

Brightwell,  t.,  Ueber  die  Hirudo  geometra  Linné,  und  einige  andere 
Arien  von  Susswasser-Egeln.  Froriep'sneue  Notizen,  XXII,  p.  63,  1842. 

Brumpt,  E.,  Monographie  de  la  Clepsine  (Glossosiphonia  complanafa). 
In  Boutan  :  Zoologie  descriptive,  II,  Paris,  1900. 

2.  Id.,  De  l'accouplement  chez  les  Hirudinées.  Bulletin  de  la  Soc.  Zool. 
de  France,  XXIV,  p.  221-238,  1899. 

3.  Id.,  De  la  fécondation  par  voie  hypodermique  chez  les  Hirudinées. 
Comptes  rendus  des  séances  de  la  Soc.  de  Biol.,  24  février  1900. 

4.  Id.,  Beproduction  des  Hirudinées.  —  Formation  du  cocon  chez  Pis- 
cicola  et  Herpobdella.  Bull.  Soc.  Zool.  de  France,  XXV,  p.  47-51,  4  fig.,  1900. 

5.  Id.,  Reproduction  des  Hirudinées.  —  Recherches  expérimentales  sur 
la  fécondation.  Bull.  Soc.  Zool.  de  France,  XXV,  p.  90-93,  1900. 

6.  Id.,  Reproduction  des  Hirudinées.  —  Existence  d'iyi  tissu  de  con- 
duction spécial  chez  les  Ichthyobdellides.  Association  Frawaise  pour 
Vavancement  des  Sciences,  Congrès  de  Paris,  août  1900. 

7.  Id.,  Reproduction  des  Hirudinées.  Causeries  de  la  Société  Zoologique 
de  France,  27  novembre  1900. 

Chworostanskv,  C,  Entwickelungsgeschichte  des  Eies  bei  den  Hiru- 
dineen.  Zool.  Anz.,  X,  p.  363,  1887. 

Dalvell,  The  Powers  of  the  Creator.  London,  1831-18.38. 

DuTiLLEUL,  Sur  l'appareil  génital  de  Pontohdella.  Bull.  se.  du  Nord, 
VIII,  p.  349-334,  1885. 

2.  In.,  Sur  la  genèse  de  la  cuticule  dans  le  groupe  des  Hirudinées.  Bull, 
se.  du  Nord,  X,  p.  147-134,  1887. 

3.  Id.,  Recherches  anatomiques  et  histologiques  sur  la  Pontohdella 
muricata.  Assoc.  française  Acanc.  des  Se.  Congrès  de  Nancy,  XV,  1888. 

Ebrard,  Nouvelle  monographie  des  Sangsues  médicinales.  In-8"  de 
493  p.,  avec  12  pi.,  Paris,  1837. 

FiLippi,  DE  F.,  Lettera  sopra  l'Anatomia  e  lo  Sviluppo  delle  Clepsine,  1839. 

Fraisse,  Ueber  Spermatophoren  bei  Regenwùrmern.  Arheit  Zool.  Zoot. 
Inst.  zu  Wûrzbou7-g,  V,  p.  1-17,  pi.  IV,  1879. 

Gathy,  e.,  Contribution  à  l'étude  du  développement  de  l'œuf  et  de  la 
fécondation  chez  les  Annélides.  La  Cellule,  XVII,  1900. 

GooDiucH,  On  theCoelom,  Génital  ducts  and  xXephridia.  Quarterly  Journ. 
of  micron.  Se,  XXXVII,  p.  253-267,  pi.  XXVl-XXVlIl,  1893. 

Graf,  Beitrâge  zur  Kenntniss  der  Excretionsorgane  von  Nepheiis  vul- 
qaris.  Jenaï.  Zeit.  Natur.,  XXVIII,  p.  163-193,  pi.  VII-X,  1893. 

2.  Id.,  Die  excretionsorgane  von  Clepsine  und  Nepheiis.  Anal.  A>iz.,  X, 
p.  538-339,  1893. 

Grube,  Anneliden.  Middendorff's  Sibirische  Beise,  II,  p.  20,  1831. 

Har.mer,  S.,  Notes  on  the  anatomy  of  Dinophilus.  Studies  from  Morph. 
lab.  Un.  Cambridge,  I,  p.  49-30,  1890;  Journal  Mar.  Biol.  Assoc.  N  S,  I. 

Hertwig,  Beitrâge  zur  Kenntniss  des  Bildung,  Befruchtung  und  Thei- 
lung  des  tierischeu  Eies.  Morpfi.  Jakrbucli,  III,  p.  2-32,  33-83,  1877. 


428  É.  BRUMPT 

IijiMA,  I.,  Origin  and  grovvth  of  the  eggs  and  eggs-strings  in  Nephelis. 
Quarterly  Journ.  of  Micr.  Se,  (N  S),  XXII,  p.  196,  1882. 

JoHANSsoN,  L.,  Ridrag  till  kànnedomen  oni  Sveriges  Ichthyobdelliden. 
Upsala,  1896. 

2.  Id.,  Kinige  systematisli  wichtige  Theile  der  innern  organisation  der 
Ichthyobdelliden.  Zonl.  .4??:.,  XXI,  p.  581-;j9;>,  22  lig.  1808. 

KovALFvsKY,  A.,  Ein  Beitrâg  zur  Kenntni.ss  der  Excretionsorgane.  Biol. 
Centra Iblatt,  IX,  p.  43,  47,  65, 127,  1889. 

2.  Id.,  Etudes  biologiques  sur  quelques  Hirudinées.  Comptes  rendun 
Acnd.  Se  ,  CXXII,  p.  165,  1896. 

3.  Id  ,  Etude  sur  l'anatomie  de  VAcanthobdella  peledina,  Bull.  Àcad. 
St-P>'tersbonrg,  V,  p.  263-274,  7  tig.  1896. 

4.  In.,  Etude  sur  l'anatomie  de  VArchseobdella  Esmontii.  Bull.  Àcad. 
St-Pètersbourq ,  V,  p.  331-335,  1896. 

5.  Id.,  Etudes  biologiques  sur  les  Clepsines.  Mémoires  Acad.  St.-Pèters- 
bourg,  (H),\,  2  pi.,  1897. 

6.  Id.,  Etude  sur  l'anatomie  de  VArcb;eobdeUa  Esmontii  0.  Grim.  Zool. 
Centralblatt,  IV,  p.  297-298,  1897. 

7.  Id.,  Einiges  ûber  die  Entwicklung  von  Arclueobdella  Esmontii  und 
biologiedes  Clepsine  costata.  Travaux  Soc  Amp.  Nat.St-Pctersbourçi,  XXVIII, 
p.  335-337,  1898. 

8.  Id.,  Quelques  mots  sur  VHœinenterin  {Clepsine)  rostata  de  Mùller. 
Comptes  rend.  Acad.  Se,  mai  1899. 

9.  Id.,  Imprégnation  hypodermique  chey.V Hseinenteria  co.ftatade  Millier, 
(Placobdella  cateniqcra  de  R.  Blanchard).  Comptes  rend.  Acad.  Se,  CXXIX, 
p.  261-264,  1899. 

10.  Id.,  OxqexT)  o  mohx^  soo.norwMecKHX'b  nsc.ii'fejioBaHHflX'b  bt> 
GeBacTonoji'fe,  .i-broM-b  1809  ro.ia  (Compte  rendu  de  mes  études  à 
Sébastopol  en  1899).  Bulletin  de  l'Académie  Impériale  des  Sciences,  1900, 
T,  XII,  n"2,  p.  199. 

11 .  In.,  Phénomènes  de  la  fécondation  chez  V Helobdella  alfiira.  (Moquin- 
Tandon).  Mémoires  de  la  Soc.  Zool.  de  Fiance,  XIII,  p.  66,  1900. 

Lang,  a.,  Der  Bau  von  Gunda  segmentata  und  die  Verwandtschaft  der 
Plathelminthen  mit  Cœlenteraten  und  Hirudineen.  Mittheilungen  Zool.  St. 
zu  Neapel,  III,  1881. 

Leo,  .1.,  Verhâltnisse  der  Piscicola  geomctra.  MûllefsArch.  fiir  Anat. 
183b. 

Leuckart,  h.,  Die  Menschlichen  Parasiten.  Leipzig,  1863. 

Leydio,  F.,  Zur  .Anatomie  von  Piscicola  geometrica  mit  theilweiser  Ver- 
gleichung  anderer  einheimischer  Hirudineen.  Zeit.  fiir  Wiss.  Zool.,  I, 
1849. 

2.  Id.,  Anatomisches  ueber  B ranci flli on  und  Pontobdclla.  Zeit.  fïir 
Wiss.  Zool,  IV,  1851. 

3.  Id.,  Beitrâge  zu  Kenntniss  des  tierischen  Ries  im  unbefruchteten 
Zustande.  Zool.Jahr.,  Morph.,  III,  p.  287-432,  pi.  XI-XVIl,  1888. 


REPRODUCTION    DES   HIRUDINÉES  429 

Mac  Donald,  On  a  new  genus  of  ïrematode,  and  some  nevv  or  liltle 
known  parasitic  Hirudinei.  Trans.  Linn.  Soc.  (2),  I,  p.  209,  1876. 

Moquin-TaiNdon,  Monographie  de  la  famille  des  Hirudinées,  Paris  1846. 

MûLLEH,  De  Hirudinibus  cina  Berolinum  hucusque  observa  lis,  Berlin, 
1844. 

2.  Id.,  Uber  die  Geschlechtstheile  von  Clepsine  und  Nephelis.  Muller's 
Archiv.,  p.  145,  1846. 

3.  Id  ,  Ueber  die  Begattung  der  Clepsine  complanata.  Zeilung  Zool. 
undPalsont.,  1849. 

4.  Id.,  Die  Begattung  der  Clepsinen.  Zool.  Juhr.  Abtli.  Sij.stem.,  VI, 
p.  338,  189^. 

Olsson,  Bidrag  till  Skandinaviens  Helminthfauna,  I.  Vet.  Akad.  HnnilL, 
1876. 

2.  Id.,  Bidrag  till  Skandinaviens  Helminthfaiina,  11.  Vet.  Akad.  Handl. 
1893. 

Oka,  a.,  Beitràge  zur  Anatomie  der  Clepsine.  Zeit.  fur  Wiss.  Zool., 
LVIII,  p.  79-151,  pi.  IV-IV,  1894. 

Perkieh,  Ed.,  Etudes  sur  l'organisation  des  Lombriciens  terrestres. 
irchives  de  Zool.  exp.,  IV,  p.  331-350,  pi.  XIl-XVII,  1875. 

2.  Id.,  Note  sur  l'accouplement  des  Lombriciens.  Archives  de  Zool.  e.rp., 
IV,  notes  et  revues,  p.  XIIl-XV,  1875. 

3.  Id.,  Histoire  Naturelle  du  Dero  obtusa.  Archives  de  Zool.  exp.,  I\, 
p.  65-96,  pi.  I,  1881. 

PoiRiER  et  ï.  DE  BocHEBRiiNE,  Sur  UH  type  nouveau  de  la  classe  des 
Hirudinées  Lopliobdella  (Juatrefagesi).  Comptes  rend.  Acad.  Se,  XCVlll, 
1884. 

A.  DE  Quatrefages,  Etudes  sur  les  types  inférieurs  de  l'embran- 
chement des  Annelés.  Mémoire  sur  le  Branchellion  de  d'Orbigny.  Annales 
des  Se.  Nat.,  Zool.  (3)  XVII,  1852. 

Racovitza,  E.  g.,  Sur  l'accouplement  de  quelques  Céphalopodes  :  Sepiola 
Rondeletii  (Leach),  Rossia  macrosoma  (D.  Ch.)  et  Octopus  vulgaris-  Comptes 
rend.  Acad.  Se,  GXVIII,  p.  72i?,  1894. 

2.  Id.,  Accouplement  et  fécondation  chez  VOctopus  culgaris.  Archices 
de  Zool.  exp.  (3),  II,  p.  46,  1894. 

3.  Id.,  Notes  de  Biologie,  III,  Mœurs  et  fécoudalion  de  la  Rossia  macro- 
soma. Archives  de  Zool.  exp.,  (3),  II,  p.  491-539,  2  pi.,  1894. 

Ray  Lankester,  Hemarks  on  Opalina  and  Annelid  spermalophores. 
Quarterlxj  Journ.  of  Micros.  Se.  (N  S),  X,  r».  143-150,  pi.  IX,  1^70. 

2.  Id.,  The  structure  and  origin  of  the  Spermalophores  of  two  species 
cl  Tubifex.  Quarterly  Journ.  of  micros.  Se,  p.  180,  181,  187,  1870-1871. 

Robin,  G.,  Mémoire  sur  les  spermalophores  de  quelques  Hirudinées. 
Comptes  rend.  Acad.  Se,  LUI,  p.  280-284,  1861. 

2.  Id.,  Mémoire  sur  les  spermalophores  de  quelques  Hirudinées.  Annales 
des  Se.  nat.  zool.,  (4),  XVII,  1862. 

3.  Id.,  Mémoire  sur  le  développement  embryogenique  des  Hirudinées. 
Mém.  Acad.  Se.,  XI,  1876. 


430  É.    BRUMPT.    —    REPRODUCTION    DES    HIRUDINÉES 

RosA,  D.,  Suli'  assenza  dei  Receplacula  seminis  in  alcuni  Lumbricidi. 
Boll.  Mus.  Zool.  7'orino,  IV,  1889. 

Saint  Loup,  R.,  Recherches  sur  l'organisation  des  Hirudinées.  Thèse  de 
Doctorat.  Annales  des  Se.  nat.,  Zool.  (6),  1884. 

Schneider,  A.,  Ueber  die  Auflosung  der  Eier  und  Spermatozoen  in  den 
Geschlechtsorganen.  Zool.  Anz.,  111,  p.  1'.)  21,  1880. 

2.  II).,  Das  El  und  seine  Refruchtung.  Breslau,  1883. 

ScHOTT,  H.,  Einiger  Beinerkungen  ïiber  den  Bau  von  Epibdella  hippo- 
glossi  0.  F.  .Mùller.  Festchrift  Lilleborg,  p.  253,  1896. 

Sedgwick,  a.,  The  development  of  Peripatus  capensis.  Quarterlij  Journ. 
of  micros.  Se.,  (N  S),  XCIX.  188o. 

Thoschel,  F.,  Plscicola  respirans.  Arch.  fur  .\atyr.,  XVI,  p.  17-26,  1830. 

Vaillant,  E.,  Contribution  à  l'étude  anatoniique  du  genre  Pontobdelle. 
Annales  des  Se.  nat.  Zool.  (5)  XXIII,  1870. 

Van  Beneden  et  Hesse,  Recherches  sur  les  Bdellodes  (Hirudinées)  elles 
Trématodes  marins.  Mémoires  de  l'Acad.  Royale  de  Belgique,  XXXIV,  18H3. 

Ved-iowsky,  Fr.,  Segmentai  organs  of  Clepsineand  Sephelis.  Sitzungsbe- 
richte  der  K.  bijniish..  Gess.  des   Wiss.,  1882. 

2.  1d.,  System  und  Morphologie  der  Oligochœten.  Prague,  1884. 

3.  1d.,  Entvvickelungsgeschichtliche  Untersuchungen.  Prague,  ouvrage 
de  401  pages,  32  pi.,  18t<9-1890. 

4.  lu.,  Noie  sur  une  Tubifex  d'Algérie  (T.  Blanchardi  n  sp.).  Mémoires 
de  la  Soc.  Zool.  de  France,  IV,  p.  596-603,  pi.  XV,  1891. 

Whitman,  C.  0.,  The  erabryology  of  Clcpsine.  Quarterlg  Journ.  of  micros. 
Se.  (N  S),  XVIII,  1878. 

2.  1d.,  Some  new  facts  about  the  Hirudinea.  Journal  of  Morplwlogu,  11, 
p.  586-599,  1889. 

3.  Id.,  Spermatophores  as  a  means  of  hypodermic  imprégnation.  Jowrn. 
ofMorphology,  IV,  p.  361-406,  pi.  XIV,  1890. 

X.. .,  The  incubation  of  the  Skate-Leech  (Pontobdella  muricata).  Jour- 
nal mar.  Biol.  Assoc,  (N  S),  V,  p.  195-196,  1897. 


431 


VOYAGE  DE  M.  Ch.  ALLUAUD  AUX  ILES  CANARIES. 

(Novembre    1889-Juin    1890) 
MYRIAPODES 

PAR 

HENRY    W.   BROLEMANN 
(Planche  XI). 

Déjà  à  plusieurs  reprises  nous  avons  eu  recours  à  l'œuvre  du 
Dr  R.  Latzel  pour  des  renseignements  faunistiques  et  autres.  C'est 
encore  à  ses  travaux  que  nous  demandons  aujourd'hui  les  pre- 
mières données  précises  sur  la  faune  myria podologique  des  Canaries. 

Avant  lui  Lucas,  dans  Webb  et  Berthelot  (i),  avait  cilé  six 
espèces  de  Chilopodes  sous  des  noms  qui  tous  appellent  une  recti- 
fication ;  il  ne  mentionnait  en  outre  aucun  Myriapode  du  groupe 
pourtant  si  nombreux  des  Diplopodes. 

Le  D'  Latzel  (2),  reprenant  le  travail  de  son  prédécesseur,  signale 
quinze  espèces,  distribuées  comme  suit  : 

Scutigera  coleoptrata  L..  Ténériffe  (Guimar- Orotava),  commune 
dans  les  maisons. 

Lithobius  Orotavae  Latzel.  Ténéritïe  (Orotava),  deux  exemplaires 
en  mauvais  état. 

Lithobius  longipes  Porat.  Ténéritïe,  trois  exemplaires  de  Orotava. 

Lithobius  Tenerifjae  Latzel.  Ténériffe,  quatre  exeniplaires  de 
Guimar. 

Henicops  futvicornis  Meinert.  Ténéritïe,  trois  exemplaires  d^  de 
Orotava. 

Cryptops  canariensis  Latzel.  Ténériffe,  deux  exemplaires  de 
Orotava. 

Scolopendra  angusta  Lucas.  Ténériffe,  un  exemplaire  de  Adeje. 

Geophilus  ferrugineus  C.  Koch.  Canaria,  deux  exemplaires  de 
Palma. 

Himantarium  dimidiatum  Meinert.  Ténériffe,  cinq  exemplaires 
de  Orotava. 


(1)  Histoire  naturelle  des  îles  Canaries,  11,2,  Paris,  1838. 

(2)  Beitràge  sur  Keantnis  der  Myriopodenfauaa  von  Madeira,  den  Selvages  und 
den  Canarischen  Inseln.  Beilr.  z.  Jahrb.  Hamburg.  Wiss.  Anst.,  XII,  1893. 


432  H.    W.    BRÔLEMANN 

Brachijdosmns  superus  Latzel.  Ténéritïe,  trois  exemplaires  do 
Oralava  et  Guimar. 

Brachydesnms  proximus  Latzel.  Ténéritïe,  deux  exemplaires  de 
Orotava  et  Guimar. 

Paradesmus  gracilis  C.  Koch,  Téuéritle,  Orotava. 

Strongijlosoma  lusitanum  Verhœtï.  Ténérifïe,  commun  à  Orotava. 

Tulus  KrœpelinoruDi  Latzel.  Ténérifïe,  un  d^  de  Guimar. 

lulus  Karschi  Verhœfï.  Ténérifïe,  commun  à  Orotava. 

Nous  pouvons  doue  dire  que,  jusqu'ici,  nos  connaissances  se 
bornaieut  uniquement  à  l'île  de  Ténérifïe. 

Les  recherches  de  M.  Alluaud  permettent  d'ajouter  à  cette  liste 
12  autres  espèces  dont  7  nouvelles,  et  non  des  moins  intéressantes, 
savoir  : 

Cryptops  Atlantis  Pocock,  Otostigmus  deserti  Meinert,  Geophilus 
hirsutus  Porat,  G.  carpophaytis  Leach,  G.  Zonrafp  n.  sp.,  Scotophilus 
bicarinatus  Meinert,  dlomcrh  Alluaudi  n.  sp.,  Pachyiulus  insularis 
n.  sp.,  P.  canariensis  n.  sp.,  P.  Alluaudi  n.  sp.,  P.parceUriatus  n. 
sp.,  et  P.  my^itaxTï.  sp. 

C'est  donc  le  mérite  de  notre  collègue  d'avoir  considérablement 
enrichi  nos  connaissances  touchant  la  faune  des  Canaries,  et  cela 
non  seulement  au  point  de  vue  du  nombre  des  formes  mais  encore, 
comme  on  le  verra  au  cours  de  notre  travail,  au  point  de  vue  de 
leur  distribution  dans  les  difïérentes  iles  de  l'archipel.  Nous  ne 
pouvons  faire  à  moins  de  le  féliciter  de  ce  résultat. 

Quant  à  la  nature  de  cette  faune  elle  est  franchement  paléarc- 
tique-atlaotique. 

Certaines  formes  ont  été  rencontrées  plus  ou  moins  avant  vers 
l'Orient  dans  la  province  méditerranéenne,  où  elles  ne  paraissent 
cependant  pas  dépasser  l'Italie  en  Europe  et  la  Tunisie  en  Afrique  ; 
ce  sont  le  Lithohiiis  pUicornis  {=longipex^  dégénéré  en  Lombardie), 
VOtosligmus  deserti  (forme  désertique  d'Algérie),  le  Geophilus  hir- 
sutus (trouvé  en  Algérie),  V Haplogaster  diinidiatus  (=  Himnntarium 
dimidialum,  France,  Sicile,  Algérie)  et  le  Strongylosoma  Guerini 
(=  lusilanum,  Espagne  et  Algérie)  ;  mais  ce  sont  précisément  des 
formes  robustes  et  communes  sur  le  littoral  du  Portugal  et  même 
quelques-unes  de  la  France  occidentale,  et  qui  ont  i)u,  par  suite  de 
leur  supériorité,  lutter  victorieusement  contre  les  conditions  clima- 
tériques  défavorables  et  conquérir  (ou  conserver)  une  aire  de 
dispersion  plus  étendue. 


VOYAGE    DE   M.    CH.    ALLUAUD   AUX    ILES   CANARIES  433 

D'autres  formes,  par  contre,  et  ce  sont  les  plus  petites,  semblent 
être  spéciales  aux  îles  de  l'AtlaDlique  ou  aux  zones  voisines  du 
continent  ;  ce  sont  :  Lithobius  Teneriffaetii  Orotavae,  Cryptops  cana- 
riensia  et  AtkuUis,  (ieophihi.s  Zograffi,  Srhizophyllum  Moreleti  (^fulus 
Karschi),  Fachyiulus  Kraepelinorum,  insularis,  canariensis,  Alluaudi, 
parcestriatus  et  mystax. 

Nous  connaissons,  il  est  vrai,  un  certain  nombre  de  Hachiiiulus 
distribués  dans  toute  la  partie  orientale  du  bassin  méditerranéen, 
ce  sont  pour  la  plupart  de  belles  et  robustes  espèces  ;  mais,  autant 
qu'il  nous  est  possible  d'en  juf;er,  elles  ne  dépassent  pas  Cannes 
{P.  varius)  en  France  et  les  Baléares  (P.  flavipes),  ce  sont  du  moins 
les  points  occidentaux  extrêmes  qui  nous  soient  connus. 

Quant  aux  six  espèces  des  Canaries,  elles  paraissent  former  un 
petit  groupe  à  part  et  méritent  probablement  d'être  réunies  en  un 
sous- genre  distinct,  car  ce  groupe  est  assez  bomogène  tant  dans  son 
faciès  et  dans  les  détails  des  téguments,  que  dans  la  structure  des 
pattes  copulatrices  ;  mais  il  se  distingue  du  principal  groupe 
oriental  iPachyiulus  s.  s.  Verhoeff)  par  l'absence  de  protubérance 
aux  joues  du  mâle,  caractère  sexuel  de  deuxième  ordre.  L'absence 
de  ce  caractère  paraît  indiquer  une  dégénérescence,  puisque  nous 
le  voyons  manquer  également  chez  de  petites  formes  pâles,  à 
l'habitat  dissim  ulé,  qui  se  rencontrent  loin  des  rivages  méditerra- 
néens, au  nord  des  Alpes  transylvaniennes  (Carpathes).  Les  Pa- 
chyiulus  {Micropachyiulus)  paucioculatus et  P.  (Geopackyiuhis)  nema- 
todes  (voir  Verhoeff,  Beitrâge  zur  Kenntniss  palàark.  Myriop. 
IX  Aufsatz.  Anfi.  f.  Naturges.,  I  (3)  H.  1899j,  petites  formes  pâles 
qui  vivent  cachées  dans  les  feuilles  mortes,  ont  eux  aussi  des  joues 
dépourv  ues  de  protubérances,  mais  d'autre  part  ils  n'ont  pas  de 
bourrelets  sous  les  tarses,  caractère  qui  existe  encore  chez  tous  les 
Pacliyiuius des  Canaries.  Si  de  ce  symptôme  de  dégénérescence  nous 
rapprochons  celui  d'une  considérable  réduction  dans  les  dimensions 
(cinq  sur  les  six  Pachyiulus  des  Canaries  sont  proportionnellement 
petits  et  grêles),  nous  sommes  en  droit  de  considérer  le  groupe 
occidental  comme  en  état  d'infériorité  par  rapport  au  groupe 
oriental  (1),  et  pour  ce  motif  méritant  d'être  mis  à  part. 

(l)On  peut  en  conclure  que  le  véritable  berceau  des  Pdchyinlus  est  localisé 
dans  la  partie  orientale  de  la  province  méditerranéenne.  Or  nous  constatons  précisé- 
ment le  contraire  pour  le  genre  Sc/iizophyllurn,  dont  l'aire  de  dispersion  ne  paraît 
pas  dépasser  l'Italie  et  la  Tunisie  vers  l'C  rient  On  peut  donc  diviser  la  méditer- 
ranée  en  deux  cuvettes,  Tune  occidentale,  de  Gibraltar  à  l'Italie-Tunisie,  berceau 
des  Schizophyllum,  l'autre  orientale,  de  l'Italie-Tunisie  à  la  Palestine,  berceau  des 
Pachyiuhis. 

Mcm.  Soc.  Zool,  de  Fr.,   iy(X)  xiii.  —  28. 


434  H.    W.    BRÔLEMANN 

Cet  étfit  d'iufériorilé  n'a  d'ailleurs  qu'une  importance  secondaire 
au  point  de  vue  spécial  de  la  nature  de  la  faune.  Qu'à  côté  d'espèces 
de  Myriapodes  autochtones,  pour  ainsi  dire,  et  possédant  leur 
maximum  de  développement,  s'en  trouvent  d'autres,  hétérochtones, 
dégénérées,  mais  spéciales  à  la  faune,  peu  importe,  les  unes  et  les 
autres  servent  également  bien  à  caractériser  la  région  qu'elles 
habitent  pour  peu  que  les  particularités  qu'elles  présentent  soient 
suffisamment  empreintes  d'originalité. 

SCUTIGERA  COLEOPTRATA  L. 

Canaria  :  Station  N°  12,  dansles  sables  de  l'Isthme  deGuanarteme, 
3  décembre  1889;    St.  N"   57,   environs  de   Tafira,  375  m.   ait., 

10  fév.  1890  ;  St.  N»  74,  sous  les  pierres,  non  loin  de  la  mer,  sur  la 
plage  0.  de  l'Isthme  de  Guanarteme,  16  mars  1890. 

Palma  :  St.  N"  100,  sur  les  pentes  gazonnées  au  S.  de  Santa  Cruz 
de  la  Palma,  50  m.  d'alt.,  26  avril  1890. 
Tenerife    :    St.   N»  91,    plaine    aride    au    S.    de   Santa    Cruz, 

11  avril  1890;  St.  N"  107,  environs  de  la  ville  de  Orotava,  350  m. 
ait.,  11  mai  1890. 

LiTHOBius  Teneriffae  Latzel,  1895. 

Un  exemplaire  d^  de  12  mill.  de  longueur  environ  paraît  appar- 
tenir à  cette  espèce.  Les  angles  des  écussons  9,  11  et  13  sont 
arrondis;  les  antennes  sont  composées  de  20  21  articles  allongés  et 
atteignent  environ  le  milieu  du  corps  ;  les  dents  des  forcipules 
sont  au  nombre  de  2  -f  2  ;  les  pores  des  hanches  sont  petits,  circu- 
laires, au  nombre  de  4,  4,  4.  3  ;  la  hanche  de  la  patte  anale  est 
inerme  latéralement,  l'armement  inférieur  est  de  0.1.3.2.0. 
Malheureusement  la  patte  anale  droite  et  l'extrémité  de  la  gauche 
sont  brisées,  mais  le  cinquième  article  de  cette  dernière  qui  subsiste 
montre  clairement  un  sillon  large  aplati. 

En  somme  les  différences  enregistrées  dans  le  nombre  des 
articles  des  antennes,  dans  celui  des  pores  et  des  épines  de  la  patte 
anale,  peuvent  parfaitement  n'être  que  des  particularités  de  jeu- 
nesse, puisque  l'individu  a  été  capturé  en  décembre.  Deux  femelles 
recueillies  eu  février  confirment  d'ailleurs  cette  opinion. 

Canada  :  St.  N"  27,  forêt  de  pins  au-dessus  d'Agaëte,  1,000  m. 
ait.,  3  janv.  1890  ;  St.  57,  environs  de  Tafira,  375  m.  ait.,  10  fév.  1890. 

LrrnoBiDs  pilicornis  Newport,  1844  (=  L.  lonylpes  Latzel]. 
C'est  aux  Canaries  que  nous  trouvons  dans  toute  sa  beauté  cette 


VOYAGE    DE    M.    CH.    ALLUAUD    AUX    ILES    CANAKIES  435 

forme  dont  uous  avons  eu  l'occasion  de  constater  la  dégénérescence 
à  mesure  qu'elle  s'éloigne  de  l'Atlantique  vers  l'Orient  {Feuitle 
des  J.  N.,  (3),  XXVIII,  N»  334/335).  Elle  y  est  aussi  très  commune. 

Canaria  :  St.  N"  57,  environs  de  Tafira,  375  m.  ait.,  10  fév.  1890. 

Tenerife  :  St.  N"  i'IS,  Forêt  de  «  Las  Mercedes  »,  dans  le  petit 
ruisseau  et  sur  ses  bords,  750  m.  ait.,  7  juin  1890;  et  autres  loca- 
lités sans  désignations  spéciales. 

Henicops  FULVicoRNis  MeincFt,  1868. 

Par  une  singulière  coïncidence  quatre  sur  cinq  des  individus 
que  nous  avons  examinés  sont  des  mâles,  tout  comme  ceux  étudiés 
par  le  D^  Lalzel,  et  qui  provenaient  d'Orotava. 

Canaria  :  St.  No  59,  environs  de  San  Lorenzo,  370  m.  ait., 
13  fév.  1890  ;  quatre  mâles. 

Tenerife  (sans  indication  de  station)  ;  une  femelle. 

Otostigmus  deserti  Meinert,  1884. 

Il  y  a  lieu  de  signaler  un  fait  sur  lequel  nous  aurons  à  revenir 
dans  un  prochain  travail  ;  c'est  celui  des  particularités  sexuelles  de 
certaines  espèces  du  genre  Otosti(jmus,  particularités  analogues  à 
celles  connues  pour  certains  Lithobius  ou  pour  certains  Geophilides. 
Chez  VOlo.stigntus  drserli,  le  sexe  est  recounaissable  au  développe- 
ment spécial  de  la  première  épine  de  l'arête  supéro-interne  du 
fémur  de  la  patte  anale  ;  celle  du  mâle  est  montée  sur  uue  protu- 
bérance arrondie  en  bourgeon,  tandis  que  celle  de  la  femelle  a  la 
forme  des  autres  épines,  tout  en  étant  un  peu  plus  forte.  Cette  diffé- 
rence n'est  sensible  ici  qu'en  comparant  les  deux  sexes,  tandis 
que,  chez  les  Otosliginm  Brésiliens,  elle  est  telle  qu'on  a  pu  s'en 
prévaloir  pour  établir  deux  espèces  distinctes  (0.  brasUiensis  =  9  de 
0.  scabricauda). 

Lanzarote  :  St.  N"  51,  entre  Haria  et  le  «  Risco  »,  500  m.  ait., 
3  fév.  1890. 

Fuerteventura  (sans  indication  de  station). 

ScoLOPENDRA  VALIDA  Lucas,  1838  (=  S.  augustci  Latzel). 

De  très  jeunes  exemplaires  d'environ  35  mill.  de  longueur  ont  des 
antennes  composées  de  17  à  22  articles.  Le  fémur  des  pattes  anales 
est  très  peu  ou  point  du  tout  comprimé  en  dessus  ;  les  épines  sont 
disposées  comme  chez  les  adultes,  mais  elles  sont  un  peu  moins 
nombreuses. 

Canaria  :  St.  N"  57,  environs  de  Tafira,  375  m.  ait.,  10  fév.  1890. 
JTenerife  (sans  indication  de  station). 


436  H.    W.    BROLEMANN 

Cryptops  canariensis  Latzel,  1895, 

Canaria  :  St.  N°  26,  sur  les  bords  du  sentier  de  traverse  eutre 
Guia  et  Agaëte,  200  m.  ait.,  2  janv.  1890  ;  St.  N"  57,  environs  de 
Tafira,  375  m.  ait.,  10  fév.  1890. 

Tenerife  (sans  indication  de  station). 

Fuerteventura  (sans  indication  de  station). 

Cryptops  Atlantis  Pocock,  1891. 

D'après  la  description  de  M.  Pocock  {Ann.  Mag.  Nat.  Hist.,  (6). 
VlU,  N°  44,  page  155, 1891),  nous  relevons  les  ditîérences  suivantes 
de  nos  échantillons  avec  le  type  de  Madère. 

Antennes  de  17  articles.  Pas  de  ponctuation  distincte  ni  sur 
l'écusson  céphalique,  ni  sur  les  écussons  dorsaux  ou  ventraux. 
Bord  antérieur  des  hanches  des  pattes  mâchoires  nullement  proémi- 
nent, large  (surtout  en  comparaison  du  Cryptops  hortemia),  à  peine 
sensiblement  échancré  au  milieu.  Le  peigne  du  troisième  article 
de  la  patte  anale  est  composé  de  6  dents  ;  celui  du  quatrième  article, 
de  2  ou  3  dents. 

Il  est  bon  de  signaler  toutefois  que  les  échantillons  recueillis 
par  M.  Alluaud  proviennent  de  chasses  hivernales,  qu'ils  ne 
dépassent  pas  18  mill.  de  longueur;  il  est  donc  très  probable  qu'ils 
sont  jeunes,  ce  qui  peut  parfaitement  expliquer  ces  ditîérences. 

Cette  espèce,  qui  rappelle  le  Cryptops  hortmsis  par  la  position  du 
premier  segment,  se  reconnaît  par  la  gouttière  de  la  face  inférieure 
du  fémur  de  la  patte  anale.  Elle  est  aussi  un  peu  rétrécie  dans  le 
tiers  antérieur  du  corps. 

Le  C.  Atlantis  habite  les  Açores;  nous  l'avons  confondu  avec  le 
C.  hortensis  dans  notre  travail  sur  les  Myriapodes  provenant  des 
campagnes  scientiiiques  de  V Hirondelle  et  de  la  Princesse  Alice 
{Bull.  Soc.  Zool.  France,  XXI,  p.  198  et  suivantes,  1896).  Les  exem- 
plaires de  la  Caldeira  de  Corvo  sont  identiques  à  ceux  des  Canaries. 

Canaria  :  St.  N"  57,  environs  de  ïatîra,  375  m.  ait.,  10  fév.  1890. 

Tenerife  (sans  indication  de  station). 

Geophilus  ferrugineus  c.  Koch,  1835. 

Il  est  intéressant  de  constater  que  les  différentes  localités  où  a 
été  trouvée  cette  espèce  peuvent  se  diviser  en  deux  groupes  d'après 
le  nombre  de  pattes  de  chaque  individu.  Nous  relevons  les  chiffres 
suivants  :  Lanzarote  St.  N»  51,  deux  $  avec  59  paires  de  pattes, 
un  çf  avec  55,  un  cT  avec  61  paires.  Canaria  St.  N"  12,  une  9  avec 
57  paires;  St.  N"  57,  quatre   $    avec  57  paires,   quatre  9   avec 


VOYAGE  DE  M.  CH.  ALLUAUD  AUX  ILES  CANARIES       437 

59  paires,  un  cT  avec  53  paires,  uq  cf  ^ivec  55  paires.  Palma  St. 
N^  103,  une  $  avec  57  paires.  D'autre  part  nous  trouvons  :  Lanza- 
rote  St.  N°  46,  une  Ç  avec  61  paires  de  pattes.  Fuerteventura, 
deux  $  avec  61  paires,  quatre  Ç  avec  63  paires,  un  (^  avec 
59  paires,  huit  (j^  avec  61  paires,  un  j^  avec  63  paires.  S'agit-il  là 
d'une  question  d'exposition,  de  climat,  ou  de  développement  indi- 
viduel ? 

Lanzarote  :  St.  N°  46,  environs  de  Yaiza,  200  m.  ait.,  30  janv.  1890  ; 
St.  No  51,  entre  Haria  et  le  «  Risco  »,  500  m.  ait.,  3  fév.  1890. 

Graziosa  :  St.  N"  52,  dans  les  sables  et  les  citernes  abandonnées 
de  cet  îlot,  3  fév.  1890. 

Canaria  :  St.  N"  12,  dans  les  sables  de  l'isthme  de  Guanarterae, 
3  déc.  1889  ;  St.  N°  57,  environs  de  Tafira,  375  m.  ait.,  10  fév.  1890. 

Fuerteventura  (sans  indication  de  station), 

Palma  :  St.  N°  103,  ravin  de  «  Las  Angustias  »  dans  sa  partie 
avoisinant  le  grand  cratère,  150  m.  ait.,  30  avril  1890. 

Geophilus  hirsutus  Porat,  1870. 

Une  femelle  avec  69,  une  autre  avec  71  paires  de  pattes. 
Lanzarote  :  St.  No  51,  entre  Haria  et  le  «  Risco  »,  500  m.  ait,. 
3  fév.  1890. 

Geophilus  garpophagus  Leach,  1814. 

Les  trois  échantillons  que  nous  comprenons  sous  ce  nom  (2  9  de 
Canaria  St.  N°  57,  avec  57  paires  de  pattes,  et  un  j^  de  Palma  St. 
No  101,  avec  61  paires)  présentent  les  différences  suivantes  avec  le 
carpophag)is  typique  :  Les  écussons  ventraux  sont  un  peu  plus 
rugueux  et  présentent  une  impression  transversale  :  les  pores  des 
pleurœ  posticœ  sont  moins  nombreux.  On  sait  que,  chez  le  type 
(individus  du  Snowdown  dans  le  Pays  de  Galles,  et  de  Baguols  de 
l'Orne  et  d'Avignon  en  France),  ces  pores  sont  au  nombre  de  8  ou  10, 
de  dimensions  irrégulières,  et  distribués  sans  ordre  apparent  au 
bord  interne  et  jusqu'à  la  base  des  pleurse  ;  chez  les  individus  des 
Canaries,  nous  n'en  avons  compté  que  de  3  à  5,  disposés  en  zig-zag. 
Nous  avons  hésité  à  admettre  pour  ces  échantillons  le  nom  de  laridiis 
créé  par  Meinert  pour  des  individus  d'Espagne,  la  description  du 
luridus  leur  convenant  parfaitement,  mais  vu  l'identité  de  forme 
des  pièces  de  la  bouche  avec  celles  du  carpop/ia^us  du  Nord,  nous 
nous  décidons  à  nous  en  tenir  à  la  dénomination  de  Leach. 

Canaria  :  St.  N°  57,  environs  de  Tafira,  375  m.  ait.,  10  fév.  1890. 
Palma  :  St.  N°  101,  sur  le  versant  E.  de  la  chaîne  centrale,  dans 


438  H.    W.    BRÔLEMANN 

la  zone  des  Lauriers,  près  du   lieu  dit   a  Topito  »,  850  m.  ait., 
28  avril  1890. 

Geophilus  Zograffi,  n.  sp. 

Longueur  environ  20  miil.;  largeur  au  milieu  du  corps  0.80  mill., 
aux  deux  extrémités  0.45  mill. 

Corps  distinctement  rétréci  dans  les  deux  extrémités.  Coloration 
ferrugineuse.  Antennes  de  médiocre  longueur;  le  dernier  article 
est  aussi  long  que  les  deux  précédents,  il  est  tronqué  obliquement 
en  sifflet  et  évidé.  Ecusson  céphalique  presque  un  peu  plus  long 
que  large,  un  peu  pyriforme;  c'est-à-dire  plus  étroit  antérieure- 
ment que  postérieurement;  le  bord  antérieur  et  le  bord  postérieur 
sont  droits,  les  bords  latéraux  sont  convexes  dans  les  deux  tiers 
postérieurs.  Les  hanches  des  forcipules  dépassent  seules,  d'une 
façon  sensible,  le  bord  de  l'écusson  céphalique  ;  elles  sont  donc 
larges,  mais  courtes,  presque  en  demi-cercle,  le  bord  antérieur  est 
indistinctement  échaucré  et  inerme  en  son  milieu.  Les  forcipules 
sont  écartées  à  la  base.  Le  premier  article  est  trapézoïdal,  le  bord 
externe  est  au  moins  trois  fois  plus  long  que  le  bord  interne.  La 
griffe  est  robuste  mais  assez  courte,  elle  n'est  pas  dentelée  dans  sa 
courbure  et  présente  un  tubercule  peu  accusé  à  la  base.  Fermées, 
les  griffes  atteignent  sans  le  dépasser  le  bord  antérieur  de  l'écusson 
céphalique.  La  lèvre  supérieure  ne  diffère  guère  de  celle  de  son 
congénère  carpophagus.  La  première  et  la  seconde  paire  de 
mâchoires  sont  représentées  par  la  figure  3. 

L'écusson  basai  est  très  large  et  très  court,  à  bords  latéraux 
faiblement  convergents  et  convexes.  Les  écussons  dorsaux  sont 
marqués  de  deux  sillons  parfois  séparés  par  une  dépression  longi- 
tudinale médiane.  Les  écussons  ventraux  sont  subrectangulaires; 
ils  présentent  dans  leur  moitié  antérieure  un  sillon  médian  accusé, 
qui  ne  dépasse  pas  le  centre  de  l'écusson  et  qui  est  accompagné  de 
chaque  côté  d'une  faible  dépression  ;  la  moitié  postérieure  est  en 
grande  partie  occupée  par  le  champ  poreux  formant  une  large 
bande  transversale  arrondie  aux  extrémités  et  étranglée  sur  la 
ligne  médiane;  les  pores  sont  distincts  (sur  l'individu  examiné 
tout  au  moins),  nous  en  avons  compté  environ  une  centaine  sur 
l'un  des  écussons. 

Le  dernier  écusson  ventral  est  large  à  la  base,  à  bords  latéraux 
très  convergents,  à  pointe  tronquée.  Les  iHeurœ  des  pattes  anales 
sont  très  saillantes  et  percées  chacune  d'une  seule  fossette  dans 
laquelle  débouchent  un  grand  nombre  de  canaux  (glandes)  disposés 


VOYAGE    DE    M.    CH.    ALLUAUD    AUX    ILES    CANARIES  439 

en  rosace  ;  ces  fossettes  sont  cachées  sous  le  bord  du  dernier 
écusson  ventral. 

Pattes  au  nombre  de  47  paires  (cf).  La  paire  anale  est  épaissie, 
finement  pubescente  et  armée  d'une  griffe. 

Canaria  :  St.  N°  86,  environs  de  San  Bartolomé  de  Tirajana,  dans 
les  plantations  d'Amandiers,  480  m.  ait.,  30  mars  1890. 

ScoTOPHiLus  BiCARiNATUs  Meinert,  1870. 

Les  individus  de  Fuerteventura,  deux  $,  ont  79  paires  de  pattes, 
et  la  paire  anale  est  armée  d'une  griffe.  Par  contre  un  d^  de  Canaria 
a  95  paires  et  deux  cf  de  Tenerife  en  ont  97  paires.  En  dehors  de 
cette  énorme  différence,  rien  ne  justifie  la  création  d'un  nom 
nouveau,  l'ornementatiou  des  écussons  ventraux,  le  nombre  et  la 
disposition  des  pores  des  pleurae  posticae,  elles  autres  caractères 
en  général  correspondant  avecles  descriptions  données.  Les  pièces 
de  la  bouche  (Fig.  6  et  7)  sont  identiques  à  celles  figurées  par 
Meinert. 

Canaria  :  St.  N^  57,  environs  de  Tafira,  375  m.  ait.,  10  fév.  1890. 

Fuerteventura  (sans  indication  de  station). 

Tenerife  (sans  indication  de  station). 

Haplogaster  dimidiatus  Meinert,  \810(-==  Himantarium  dimidiatum). 

Les  12  échantillons  recueillis  ont  donné  lieu  à  l'observation 
suivante: 

Femelles  :  2  avec  135  paires  de  pattes,  champs  poreux  jusqu'au 
60®  segment  ;  4  avec  137  paires,  champs  poreux  jusqu'au  60*=  seg- 
ment sur  2  d'entre  elles,  jusqu'au  61^  sur  les  2  autres  ;  1  avec 
138  paires,  champs  poreux  jusqu'au  61"  segment  ;  2  avec  139  paires, 
champs  poreux  jusqu'au  59"  segment  chez  l'une  et  jusqu'au  61' chez 
l'autre  ;  1  avec  143  paires,  champs  poreux  jusqu'au  63=  segment. 

Mâles  :  1  avec  131  paires  de  pattes,  champs  poreux  jusqu'au 
59e  segment  ;  1  avec  134  paires,  champs  poreux  jusqu'au  58<=  segment. 

Tenerife  :  St.  N^  123.  forêt  de  «  Las  Mercedes  »),  dans  le  petit 
ruisseau  et  sur  ses  bords,  750  m.  ait.,  7  Juin  1890  ;  autres  localités 
sans  désignation  spéciale. 

Glomeris  Alluaudi,  n.  sp. 

Longueur  environ  4  mill.  ;  largeur  2,50  mill. 

Corps  composé  de  douze  segments,  médiocrement  convexe, 
rétréci  à  partir  du  8^.  Sui-face  densément  semée  de  très  fines  ponc- 
tuations, du  fond  desquelles  se  dressent  des  sétules  microscopiques. 


440  H.    W.    BRÔLEMANN 

Coloration  brun-foncée,  presque  noire,  avec  cinq  séries  de  taches 
jaunes.  La  série  dorsale  est  composée  de  taches  subtriangulaires, 
dont  la  pointe  est  tournée  vers  l'arrière,  et  dont  la  partie  large  est 
recouverte  par  Fécusson  précédent  lorsque  l'animal  n'est  pas  con- 
tracté (.Schreckflecken  de  Verhoefï)  ;  sur  le  deuxième  écusson  toute- 
fois la  tache  de  cette  série  est  linéaire.  Les  quatre  autres  séries  de 
taches  sont  situées  dans  les  côtés,  elles  sont  plus  rapprochées  entre 
elles  que  de  la  série  dorsale  et  les  taches  sont  plus  petites  et  subo- 
vales. Sur  le  douzième  écusson  toutes  ces  séries  se  réunissent  en 
une  grande  tache  jaune  subtriangulaire,  dont  la  pointe  est  tournée 
vers  l'avant  et  qui  occupe  un  bon  tiers  de  la  surface  de  l'écusson. 

Les  ocelles  sont  au  nombre  de  1  -f  5.  L'organe  situé  à  la  base  des 
antennes  est  grand,  en  fer-à-cheval  allongé.  Le  bord  postérieur  de  la 
tête  est  très  finement  retroussé.  Le  premier  écusson  est  étiré  dans 
les  angles,  qui  sont  étroits  et  arrondis  ;  les  deux  sillons  transver- 
saux sont  bien  marqués.  Le  deuxième  écusson  est  orné  dans  les 
côtés  de  trois  fines  stries,  dont  la  première  est  brisée,  courte, 
tandis  que  les  deux  autres  passent  ininterrompues  d'un  côté  à 
l'autre.  La  commissure  de  l'angle  postérieur  est  profonde.  Les 
autres  écussons  sont  rectangulaires  dans  les  côtés,  c'est-à-dire  tron- 
qués et  non  aigus  ou  arrondis  :  ou  y  remarque  deux  ou  trois  fines 
stries.    Le   bord   postérieur  du   dernier  écusson   est  entier,  non 

échancré(9)- 

Le  mâle  est  inconnu. 

Tenerife  :  St.  N°  116,  forêt  de  «  Las  Mercedes  »,  près  la  laguna, 
750  m.  ait.,  30  mai  1890. 

Cette  forme  qui  se  rapproche  des  Glomeridella  s.  s.  par  sa  surface 
ponctuée  et  pubescente,  s'en  distingue  par  le  nombre  des  seg- 
ments ;  si  l'on  veut  se  fier  à  ce  caractère,  c'est  une  véritable 
Glomeris,  mais  c'est  aussi  la  plus  petite  que  nous  connaissions. 
Malheureusement  il  nous  manque  un  mâle  pour  fixer  les  caractères 
de  cette  espèce  que  nous  considérons  provisoirement  comme  nou 
velle. 

Strongylosomum  Guerini  dervais,  1835  (  =  S.  lusitnnum). 

Tous  les  exemplaires  ont  leui's  téguments  abîmés,  c'est-à  dire 
qu'ils  présentent  de  ci  de  là  des  tubercules  chitineux  irréguliers 
qui  paraissent  résulter  soit  de  blessures,  soit,  ce  qui  semble  plus 
probable  vu  leur  nombre,  d'un  état  pathologi(|ue  de  l'animal  : 
lorsque  ces  tubercules  s'étalent  ils  communiiiuent  aux  téguments 
un  aspect  corrodé  spécial  (Voir  Brôlemann,  Ann.  Soc.  EiUom. 
France,  LXVII,  1898,  p.  332,  alinéa  4). 


VOYAGE   DE   M.    CH.    ALLUAUD    AUX    ILES   CANARIES  441 

Canada  :  St.  N»  57,  environs  de  Tafira,  375  m.  ait.,  10  fév.  1890. 
Fuerteventura  (sans  indicatiou  de  station). 
Tenerife  (sans  indication  de  station). 

Brachydesmus  proximus  Latzei,  1889. 
Canaria  :  St.  N»  57,  environs  de  Tafira,  375  m.  ait.,  10  fév.  1890. 

Brachydesmus  superus  Latzei,  1884. 
Tenerife  :  (sans  indication  de  station)  ;  une  femelle. 

ScHizoPHYLLUM  MoRELETi  Lucas,  1860  { =  Julus  Kai'schi). 

Canaria  :  St.  N°  57,  environs  de  Tafira,  375  m.  ait.,  lOfév.  1890. 
Tenerife  (sans  indication  de  station). 

Genre  Pachyiulus  Berlese. 

Chez  l'une  des  formes  dont  la  description  va  suivre,  P.  parces- 
triatus,  nous  avons  reconnu  la  présence  d'une  ampoule  dans  la 
moitié  distale  de  la  paire  de  pattes  copulatrices  postérieure.  La 
nature  de  cette  ampoule  n'est  guère  douteuse  ;  nous  l'avons  vu 
distendue  par  la  présence  d'une  masse  de  corpuscules  qui  ont 
déjà  été  rencontrés  chez  d'autres  espèces  et  dans  des  conditions 
analogues,  et  qui  sont,  à  n'en  pas  douter,  des  éléments  séminaux. 
Nous  avons  cherché  à  établir  la  présence  d'une  ampoule  analogue 
chez  les  autres  espèces  ;  mais,  soit  préparations  insuffisantes, 
soit  tout  autre  cause,  nous  n'avons  pas  pu  arriver  à  une  certitude, 
Chez  le  Pachyiulus  Alluaudi,  rien  ne  signalait  son  existence.  Chez 
les  Pachyiulus  canariensis  et  insularis,  nous  avons  aperçu  des  masses 
sombres,  dont  nous  avons  indiqué  l'emplacement  sur  les  figures 
13  et  19,  mais  sans  en  élucider  la  nature.  Chez  le  Pachijiulus  mystax, 
l'emplacement  ne  fait  guère  de  doute,  mais  les  contours  sont  incer- 
tains. Il  est  vraisemblable  néanmoins  que  ces  ampoules  existent, 
puisque  les  pattes  copulatrices  des  cinq  espèces  sont  construites  sur 
un  type  identique  ;  seulement  il  est  probable  que,  lorsque  l'ampoule 
est  vide,  ses  parois  n'étant  plus  distendues  par  un  corps  étranger 
se  confondent  avec  le  reste  de  l'organe,  d'où  une  didiculté  qu'il  ne 
nous  a  pas  été  donné  de  surmonter.  Du  reste  nous  savons  qu'un 
organe  semblable  existe  chez  les  Pachyiulus  s.  s.,  où  il  a  été  signalé 
pour  la  première  fois  par  le  D^"  Attems  (1). 

(1)  Attems,  1893,  Die  Mariopodem  Steiermarks,  Sitz.  K.  Àkad.  Wii^ft.  Wien, 
Math.-Nat.  Cl.,  B.  GIV,  Abth.  I,  p.  230. 


442  H.    W.    BRÔLEMANN 

La  clef  ci  jointe  permettra  de  reconnaître  les  espèces  décrites  Ici  : 

1.  Lèvre   supérieure  avec   2   -\-   2  fossettes    piligères    (petites 

formes) 2 

Lèvre  supérieure  avec   un  grand   nombre  de  soies  (grande 
forme) P.  mystax. 

2.  Ecaille  sous-anale  triangulaire,  à  pointe 

saillante  et  aiguë 3 

Ecaille  sous-anale  transversale,  à  pointe 
peu  accusée  4 

3.  Structure  du  tégument  donnant  naissance  à  des  côtes  micros- 

copiques, courtes,  convexes  ;  stries  du  metazonite  rappro- 
chées   P.  imularis. 

Structure  du  tégument  donnant  naissance  à  un  dessin  réti- 
culé aplati  ;  stries  très  écartées   ....     P.   parcestriatm . 

4.  Toute  la  surface  du  dernier  segment  est 

rugueuse P.  canariensis. 

Seul  le  bord  postérieur  du  dernier  segment  est  plissé  (taille 
plus  petite) P.  Alluaudi. 

Pachyiulus  Alluaudi,  n.  sp. 

9  :  Longueur  31  mill.  ;  diamètre  2.20  mill. 

Même  coloration  que  chez  Vinanlaiis,  mais  les  marbrures  sont 
plus  nombreuses  dans  les  lianes  et  plus  rares  sur  le  dos  qui,  par 
contre,  peut  être  divisé  par  une  fine  ligne  longitudinale  noire  ;  le 
bord  postérieur  des  segments  est  souvent  un  peu  doré.  La  tête  est 
jaunâtre  avec  une  bande  interocellaire  noire  ;  le  centre  du  premier 
segment  est  envahi  par  les  marbrures  jaunâtres  ;  le  dernier  seg- 
ment et  les  valves  anales  ne  sont  pas  bordées  de  jaune.  Les  pattes 
sont  jaunes  ou  orangées. 

49  (9)  à  52  icf)  segments. 

Brillant  :  la  surface  des  téguments  présente  un  dessin  réticulé  à 
mailles  rectangulaires  plus  uni  que  chez  Vin.s^ilntis,  et  reconnais- 
sable  seulement  à  un  fort  grossissement.  Brochant  sur  le  fond,  des 
strioles  espacées,  asspz  longues,  peu  profondes  et  irrégulières. 

Tête  lisse.  2  +  2  fossettes  piligères  sur  la  lèvre  supérieure. 
Le  sillon  occipital  est  peu  marqué  ;  les  sillons  transversaux 
sont  fins  mais  distincts  et  dépourvus  de  soies.  Ocelles  aplatis, 
lisses,  indistincts,  perdus  dans  un  champ  très  pigmenté.  Antennes 
assez  allongées,  grêles,  faiblement  épaissies  vers  l'extrémité. 

Premier  segment  subsinueux  au-dessous  des  yeux,  taillé  en  angle 
arrondi  dans  les  côtés  ;  bord  postérieur  sans  stries  distinctes.  Sur 


VOYAGE    DE    M.    CH.    ALLUAUD    AUX    ILES    CANARIES  443 

la  région  dorsale,  les  stries  ne  commencent  à  être  nettes  qu'à 
partir  du  troisième  segment.  Sur  les  segments  du  tronc,  les  stries 
du  metazonite  sont  droites,  bien  marquées,  assez  rapprochées, 
rarement  incomplètes,  commençant  à  la  suture  pour  disparaître 
un  peu  avant  le  bord  postérieur;  celui-ci  est  aminci,  lamellaire  et 
dépourvu  de  cils.  La  suture  est  un  peu  sinueuse  à  la  hauteur  des 
pores,  qui  sont  grands  et  s'ouvrent  au  tiers  environ  du  metazonite. 

Le  dernier  segment  est  taillé  en  angle  très  ouvert,  c'est-à-dire  peu 
saillant,  et  recouvre  sans  le  dépasser  l'angle  supérieur  des  valves 
anales.  Le  bord  postérieur  et  les  valves  sont  ornés  de  rides  transver- 
sales bien  marquées,  du  fond  desquelles  se  dressent  des  soies 
longues,  dorées,  clairsemées.  Les  valves  anales  sont  globuleuses, 
sans  rebord  marginal.  L'écaillé  sous-anale  est  courte,  large,  presque 
transversale,  c'est-à-dire  très  faiblement  anguleuse. 

Pattes  très  courtes,  au  nombre  de  8n  (o^)  ou  93  (  9)  paires  ;  3  seg- 
ments apodes. 

Les  femelles  se  distinguent  de  celles  du  Pachyiulus  canariensis 
par  des  dimensions  moindres,  par  un  nombre  moins  considérable 
de  segments  et  par  la  sculpture  du  dernier  segment  et  des  valves  ; 
chez  le  canariensis,  toute  la  surface  du  dernier  segment  est  cuireuse, 
tandis  que  chez  VAUuaudi,  le  bord  postérieur  seul  est  ridé  et  plus 
fortement  que  chez  son  congénère;  de  même  les  valves  du  premier 
sont  moins  inégales  que  celles  du  second.  Le  mâle  a  des  pattes 
copulatrices  très  différentes. 

Mâle.  —  La  joue  est  courte,  subrectangulaire,  un  peu  globuleuse, 
mais  dépourvue  d'apophyse.  La  première  paire  de  pattes  est  trans- 
formée en  crochets  fortement  coudés,  à  courbure  anguleuse.  Les 
pattes  suivantes  sont  pourvues  de  bourrelets  chitineux  sous  les 
deux  premiers  tarses.  Pattes  copulatrices.  —  La  paire  antérieure  est 
beaucoup  plus  longue  que  large,  étroite  à  la  base,  longuement 
échancrée  au  bord  externe  sur  plus  de  moitié  de  sa  longueur,  puis 
dilatée  et  tronquée  obliquement  au  sommet  dont  l'angle  interne  est 
arrondi  ;  sur  sa  face  postérieure,  près  de  la  pointe,  on  remarque  un 
lambeau  en  crochet  et,  immédiatement  à  la  base  du  premier,  un 
autre  lambeau  beaucoup  plus  petit,  subtriangnlaire.  —  La  paire 
postérieure  est  assez  large  à  la  base,  elle  est  surmontée  d'une 
tigelle  grêle,  à  pointe  aiguë,  dont  la  face  antérieure  est  creusée 
d'une  canelure  et  bordée  de  deux  franges  très  courtes  et  très  fines; 
à  la  base  de  la  tigelle,  une  petite  dent  triangulaire  ;  en  arrière  et  à 
l'intérieur  de  l'organe,  un  développement  lamellaire  qui  est  relié  au 
corps  de  lorgane  par  une  crête,  lamellaire  elle  aussi:  sur  la  face 


444  H.    W,    BRÔLEMANN 

antérieure,  un  rameau  large,  terminé  par  uu  rostre  appuyé  à  une 
lamelle  transparente.  11  n'a  pas  été  possible  de  reconnaître  la  pré- 
sence d'une  ampoule  séminale. 

Canaria  :  1  d^  St.  N"  57,  environs  de  Tafira,  373  m.  ait.,  10  fév. 
4890  ;  1  $  St.  No  64,  dans  une  châtaigneraie  près  du  village  de 
La  Lechucilla,  au  dessus  de  San  Mateo,  1000  m.  ait.,  20  fév.  1890. 

Pachyiulus  ganariensis,  n.  sp. 

9  :  longueur  environ  42  mill.  ;  diamètre  3.30  mill. 

Coloration  incertaine  ;  par  suite  de  leur  séjour  prolongé  dans 
l'alcool,  les  exemplaires  examinés  ont  pris  une  teinte  bleu-gris 
annelée  de  bleu-verdàtre  plus  foncé,  et  interrompue  par  une  fine 
ligne  dorsale  noire  et  par  la  série  des  pores  également  noirs  ;  les 
deux  extrémités  du  corps  sont  plus  foncées,  brun-rouge  ;  les  flancs 
sont  de  la  couleur  du  dos;  les  pattes  sont  jaune  d'ocre  clair. 

Corps  un  peu  aminci  antérieurement,  composé  de  58  (o^)  à  63  (9  ) 
segments.  Tête  lisse  ;  2  4-  2  fossettes  piligères  sur  la  lèvre  supé- 
rieure ;  sillon  occipital  et  stries  transversales  indistincts  ;  pas  de 
soies  occipitales.  Ocelles  aplatis,  fondus,  au  nombre  de  24  environ, 
groupés  sur  un  champ  subréniforme.  Antennes  un  peu  épaissies 
à  l'extrémité  du  5®  article. 

Premier  écusson  indistinctement  ponctué  ou  cuireux,  à  bord 
antérieur  faiblement  convexe  dans  les  côtés,  qui  sont  taillés  en 
angles  émoussés,  rabattus  sous  le  ventre  et  ornés  de  1  à  4  stries 
faibles  très  courtes.  Les  autres  segments  sont  semés  de  strioles 
indistinctes,  espacées,  courtes.  Le  metazonite  est  sillonné  destries 
étroites,  assez  rapprochées,  régulières,  infléchies  vers  le  dos  dans 
le  voisinage  de  la  suture  qu'elles  n'atteignent  pas.  Les  pores  sont 
de  dimensions  médiocres,  en  arrière  de  la  suture,  au  quart  environ 
du  metazonite.  La  suture  est  droite  ou  très  faiblement  sinueuse  à 
la  hauteur  des  pores.  Bord  postérieur  des  segments  amincis,  sans 
canelures  ni  soies.  Le  bord  postérieur  du  dernier  segment  est  taillé 
en  angle  très  obtus,  ne  dépassant  pas  les  valves  anales.  Toute  sa 
surface,  ainsi  que  celle  des  valves  anales,  est  cuireuse  et  envahie 
par  des  soies  rousses,  longues  mais  assez  clairsemées.  Les  valves 
anales  sont  globuleuses,  nullement  rebordées.  Ecaille  sous-anale 
courte  et  large,  en  arc  de  cercle. 

Pattes  très  courtes,  au  nombre  de  103  (à^)  et  115  (9)  paires; 
trois  segments  apodes. 

Mâle.  —  La  première  paire  de  pattes  est  transformée  en  crochets 
fortement  coudés,  à  courbure  anguleuse  ;  la  partie  terminale  du 


VOYAGE    DE   M.    CH.    ALLUAUD    AUX    ILES   CANARIES  445 

crochet  est  longue.  Les  pattes  suivantes  sont  garnies  de  bourrelets 
chitineux  à  la  face  inférieure  des  deux  premiers  tarses.  Pattes 
copulatrices  :  la  première  paire  est  beaucoup  plus  longue  que 
large,  à  bord  interne  droit  ;  le  bord  externe  est  longuement  mais 
peu  profondément  échancré  au-dessus  de  la  base,  et  médiocrement 
convexe  ensuite,  il  rejoint  par  une  oblique  la  pointe  de  l'organe 
qui  est  arrondie  ;  sur  sa  face  postérieure  et  près  de  la  pointe,  deux 
lambeaux  subtriangulaires  à  pointe  plus  ou  moins  arrondie  (a  et  p 
des  figures  11  et  12),  et  un  peu  au-dessus  de  la  moitié,  un  talon  (S) 
et  une  lamelle  (ou  pli)  finement  denticulée  (s).  La  paire  postérieure 
assez  large  à  la  base  s'amincit  graduellement  pour  se  terminer  en 
pointe  ;  sur  sa  face  antérieure  elle  présente  au-dessous  de  la  pointe 
une  échancrure  qui  détermine  une  dent  aiguë  ;  la  pointe  de  l'or- 
gane est  ornée  de  fines  papilles.  Aux  deux  tiers  environ  de  sa 
longueur,  l'organe  émet  un  rameau  digitiforme  peu  allongé,  à 
pointe  arrondie,  faiblement  incliné  vers  l'extérieur,  qui  s'appuie 
dans  un  logement  formé  par  un  repli  partant  de  la  face  externe 
de  l'organe.  En  outre  une  mince  lamelle  transversale  se  détache  de 
la  partie  postéro  interne  du  membre.  Il  semble  qu'il  existe  une 
ampoule  au  point  marqué  de  hachures  sur  la  figure  13  (?). 

Canada  :  St.  No  57,  environs  de  Tafira,  375  m.  ait.,  10  fév.  1900  ; 
un  mâle  et  une  femelle. 

Pachyiulus  insularis,  n.  sp. 

9  :  longueur  31  mill.  ;  Diamètre,  2  mill. 

Coloration  (probablemeut  altérée  aussi)  gris  ardoise  avec  de 
faibles  ponctuations  jaunes  clairsemées  en  bande  étroite  transver- 
sale sur  les  segments.  Ces  ponctuations  envahissent  la  face  et  le 
vertex  laissant  entre  elles  une  bande  inlerocellaire  noire  ;  elles 
envahissent  également  la  plus  grande  partie  du  premier  segment 
qui  reste  bordé  de  noir;  le  dernier  segment  et  les  valves  anales 
sont  bordés  de  jaune.  Les  pattes  sont  jaunes. 

Mat  avec  un  très  faible  reflet  soyeux,  dii  à  ce  que  la  surface  des 
segments  (prozonites  et  metazonites)  n'est  pas  lisse; 
elle  est  entièrement  et  très  densément  couverte  de 
fines  stries  longitudinales  et  obliques  anastomosées, 
qui  déterminent  des  côtes  microscopiques  courtes, 
convexes,  brillantes,  orientées  longitudinalement, 
représentées  par  le  schéma  ci  contre  ;  mais  cette 
structure  est  si  fine  qu'on  ne  peut  la  reconnaître 
qu'à  un  fort  grossissement.  Les  segments  2  à  4  sont  amincis. 


1 


446  H.    W.    BRÔLKMANN 

Segments  au  nombre  de  49  euviron. 

2  -r  i  fossettes  piligères  sur  la  lèvre  supérieure. 

Le  sillon  occipital  est  presque  obsolète,  mais  les  sillons  trans- 
versaux sont  mieux  marqués  spécialement  dans  le  voisinage  des 
yeux.  Les  ocelles  sout  coDvexes,  distincts,  groupés  sur  un  champ 
subrectaDgulaire  au  nombre  de  36  environ  (6.8.8.8.6)  en  cinq 
rangées  droites.  Antennes  assez  longues,  grêles,  faiblement  renflées 
à  l'extrémité. 

Le  bord  antérieur  du  premier  écusson  est  faiblement  sinueux  au 
dessous  des  yeux  ;  les  côtés  sont  taillés  en  angle  à  pointe 
arrondie  rabattue  sous  le  corps  ;  le  bord  postérieur  est  accom- 
pagné depuis  l'angle  de  10  à  12  stries  courtes,  qui  perdent  en 
longueur  et  s'espacent  vers  le  dos,  où  elles  ont  complètement 
dis[)aru.  Sur  la  région  dorsale  des  segments  2  et  3,  les  stries  sont 
obsolètes  ;  elles  deviennent  distinctes  à  partir  du  4^.  Sur  les  meta- 
zonites  du  tronc,  les  stries  sont  peu  profondes,  assez  étroites,  as.«;ez 
espacées,  souvent  sinueuses  et  parfois  incomplètes,  et  n'atteignent 
que  rarement  le  bord  postérieur  de  l'écusson,  qui  n'est  ni  canelé 
ni  cilié.  La  suture  transversale  est  un  étranglement  qui  donne 
naissance  en  avant  d'elle  à  une  crête  fine  mais  à  peine  saillante  ; 
la  suture  est  droite  à  la  hauteur  des  pores  ;  ceux-ci  sont  assez 
grands  et  situés  au  premier  quart  du  melazonite.  Le  bord  postérieur 
du  dernier  segment  forme  un  angle  obtus  dont  la  pointe  mousse 
recouvre  sans  le  dépasser  l'angle  supérieur  des  valves  anales  ;  ce 
segment  n'est  cilié  ni  sur  la  surface  ni  au  bord  postérieur.  Les 
valves  anales  sont  assez  globuleuses  et  saillantes  ;  leur  surface  est 
ridée  verticalement  seulement  près  du  bord  libre,  qui  n'est  pas 
marginé.  On  n'observe  de  cils  que  dans  la  partie  ridée  des  valves  ; 
ils  y  sont  nombreux  mais  pas  denses.  L'écaillé  sous-anale  est  bien 
dégagée,  triangulaire,  et  sa  pointe  est  accolée  aux  valves. 

Pattes  courtes,  un  peu  moins  pourtant  que  chez  le  Pachijiiilus 
canarienùa,  au  nombre  de  89  paires  (9)  ;  2  segments  apodes.  Une 
femelle  un  peu  plus  jeune  ayant  43  segments,  compte  73  paires  de 
pattes  avec  3  segments  apodes. 

Mâle.  —  Les  joues  du  mâle  ne  présentent  pas  de  protubérances. 
La  première  paire  de  pattes  est  transformée  en  crochets  coudés 
auguleusement,  dont  la  partie  terminale  est  assez  longue  et  gra- 
duellement amincie,  à  i)eu  près  comme  chez  le  canariemis.  De 
même  les  premiers  tarses  des  pattes  suivantes  sont  garnis  en 
dessous  d'un  bourrelet  chitineux.  —  Pattes  copulatrices  :  paire 
antérieure  beaucoup  plus  longue  que  large,  fortement  échancrée 


VOYAGE   DE   M.    CH.    ALLUAUD    AUX    ILES   CANARIES  447 

sur  une  petite  distance,  atteignant  sa  plus  grande  largeur  à  mi-hau- 
teur, puis  graduellement  amincie  en  fer  de  lance  jusqu'à  la  pointe, 
qui  est  émoussée  ;  sur  la  face  postérieure,  un  repli  (lig.  19,  y)  et, 
sous  la  pointe,  deux  lambeaux  dont  l'un  (fi),  plus  grand,  à  coulours 
subrectangulaires  ou  arrondis,  et  l'autre,  plus  petit,  à  pointe 
arrondie.  —  Patte  postérieure  composée  d'une  pièce  graduellement 
rétrécie  avec,  sur  la  face  interne,  un  feuillet  lamellaire,  avant  la 
pointe  et  sur  la  face  antérieure,  un  talon  très  développé  taillé  à 
angle  droit  et  formé  par  un  repli  lamellaire  ;  la  pointe  de  l'organe 
est  grêle  et  dépourvue  de  cils.  En  outre,  sur  la  face  antérieure  et 
aux  trois  quarts  de  la  hauteur  du  membre,  se  détache  un  rameau 
très  grêle,  effilé,  aigu  et  écarté  du  tronc  principal.  L'ampoule 
n'est  pas  visible. 
Tenerife  (sans  indication  de  station)  ;  un  mâle  et  deux  femelles. 

PaCHYIULUS  PARCtSTRiATUS,  U.  Sp. 

9  :  longueur  17  mill.  ;  diamètre  1.10  mill. 

Brun-noir,  avec  des  marbrures  brun  jaune  disséminées,  particu- 
lièrement marquées  sur  le  ventre,  sur  le  premier  segment,  qui  est 
envahi  à  l'exception  du  bord  antérieur,  et  sur  la  face  et  le  vertex, 
où  seule  une  bande  interocellaire  reste  intacte.  Parfois  ces  mar- 
brures forment  une  ceinture  à  la  hauteur  de  l'avaut-dernier  seg- 
ment. Le  dernier  segment  est  finement  bordé  de  jaune  ;  la  majeure 
partie  des  valves  (vers  le  bord  libre)  est  jaune. 

Segments  au  nombre  de  45  (cf)  ou  48-53  ($). 

Corps  faiblement  aminci  en  arrière  de  la  tête  ;  assez  brillant  :  la 
structure  squammeuse  du  tégument  est  plus  grossière  que  chez  les 
autres  Pacliijlulus  [insularis  excepté),  elle  est  reconnaissable  sous  un 
grossissement  moindre;  par  suite  les  strioles,  s'il  y  en  a,  se  con- 
fondent avec  le  dessin  du  fond. 

'2,  -f-"2  fossettes  piligères  sur  la  lèvre  supérieure.  Sillon  occipital 
et  sillons  transversaux  obsolètes  ;  pas  de  soies  occipitales.  Ocelles 
faiblement  convexes,  peu  distincts,  au  nombre  de  30  environ 
(6.7.8.5.4)  en  cinq  rangées  très  courbées  dans  leur  moitié  anté- 
rieure. Antennes  assez  longues  et  grêles. 

Premier  écusson  à  surface  ponctuée  ;  le  bord  antérieur  est  indis- 
tinctement sinueux  au-dessous  des  yeux  et  nettement  rebordé  ;  le 
côté  est  taillé  en  angle  étroit  mais  arrondi,  rabattu  sous  le  ventre 
et  entièrement  dépourvu  de  stries  au  bord  postérieur.  Sur  le  tronc, 
les  metazonites  sont  sillonnés  de  stries  très  espacées,  bien  mar- 
quées, assez  larges  mais  incomplètes,  c'est-à  dire  naissant  en  arrière 


448  H.    W.    BROLEMANN 

de  la  suture  et  disparaissant  avant  le  bord  postérieur.  Celui-ci 
n'est  ni  canelé  ni  cilié.  La  suture  est  conformée  comme  chez  ïinsu- 
laris,  elle  n'est  pas  infléchie  à  la  hauteur  des  pores.  Les  pores  sont 
i;raiids  et  s'ouvrent  au  premier  tiers  du  metazonite.  Le  bord 
postérieur  du  dernier  segment  est  taillé  en  angle  très  ouvert» 
partant  peu  saillant,  et  recouvre  saus  le  dépasser  l'angle  supérieur 
des  valves  anales.  Sa  surface  n'est  ni  ridée  ni  ciliée.  Les  valves 
sont  globuleuses  et  ridées  sur  la  partie  de  leur  surface  confinant  au 
bord  libre,  qui  n'est  pas  margiué.  L'écaillé  sous-anale  est  assez 
dégagée,  triangulaire. 

Pattes  courtes  au  nombre  de  76  (cf  )  et  83-95  (  $  )  ;  3  ou  2  segments 
apodes. 

Les  femelles  se  reconnaissent  de  celles  des  autres  espèces  par 
les  stries  très  espacées  et  incomplètes  ;  les  mâles,  par  la  forme  des 
pattes  copulatrices.  Les  dimensions  des  unes  et  des  autres  sont 
d'ailleurs  notablement  plus  petites. 

Mâle.  —  La  joue  est  semblable  à  celle  de  la  femelle,  courte,  un 
peu  boursouflée  spécialement  en-dessous,  mais  sans  protubérance. 
Les  pattes  de  la  première  paire  sont  transformées  en  crochets 
forhiment  coudés,  à  courbure  anguleuse;  la  partie  basilaire  est 
plus  large  que  la  partie  terminale.  Les  pattes  suivantes  portent  un 
bourrelet  sous  les  deux  premiers  tarses.  Verge  très  courte,  bilobée 
et  surmontée  de  petit  cônes  aigus.  Pattes  copulatrices  :  première 
paire  plus  large  que  longue,  étroite  dès  la  ba.se,  puis  brusque- 
ment élargie  extérieurement  à  partir  de  la  moitié  du  membre  ; 
l'extrémité  est  arrondie  ;  sur  la  face  postérieure,  l'extrémité  est 
rabattue,  offrant  une  grande  analogie  avec  la  pointe  d'une  mule,  et 
elle  est  accompagnée  de  deux  lambeaux  dont  l'un,  interne,  est 
subrectangulaire  et  l'autre  est  arrondi.  La  paire  postérieure  est 
composée  d'un  tronc  principal  graduellement  aminci  portant,  sur 
la  face  postérieure,  une  lamelle  transversale,  translucide,  et,  sur 
la  face  antérieure,  un  rameau  étroit  et  mince,  tronqué  oblique- 
ment à  l'extrémité  et  accolé  à  la  pièce  principale  qu'il  déborde  un 
peu  extérieurement.  L'organe  est  terminé  par  une  tigelle  à  pointe 
tronquée,  accompagnée  de  fines  sétules  courtes,  et  creusée  d'une 
canelure;  immédiatement  au-dessous  de  cette  tigelle,  c'est  à-dire 
dans  la  moitié  distale  de  l'organe,  se  trouve  l'ampoule  qui  est  logée 
dans  une  bour.^oullure  du  tégument  chitineux.  Chez  le  mâle 
examiné,  l'ampoule  était  dilatée  par  une  masse  granuleuse  sombre 
(éléments  séminaux). 


VOVAGK    DE    M.    CH.    ALLUAUD    AUX    ILKS    CANARIES  449 

Cauaria  :  St.  N°  37,  euvirons  de  Tafira,  .'375  m.  ait.,  10  lév.  189U  ; 
uu  iiiàle  et  une  femelle. 

Nous  avons  en  outre  examiné  une  femelle  de  ïenerife,  qui 
n'appartenait  à  aucune  des  espèces  citées  ci-dessus.  Elle  leur  est 
voisine,  mais  elle  est  principalement  caractérisée  par  de  grands 
pores  situés  à  moitié  du  metazonite  ;  est-ce  peut  être  le  Kracijcli- 
noriim  ? 

Pachviulus  mystax,  u.  sp. 

(f  :  longueur  48  mill.  ;  diamètre  3.50  mill.  Ç  (probablement 
jeune)  :  longueur  4!  mill.  ;  diamètre  3.20  mill. 

Le  corps  est  divisé  eu  deux  zones  ;  une  zone  ventrale,  à  partir  de 
la  ligne  des  pores,  brun  bistre,  et  une  zone  dorsale,  entre  les  deux 
lignes  de  pores,  jaune  d'ocre  ;  sur  le  dos,  une  fine  ligne  longitudi- 
nale noiie,  qui  est  recoupée  à  la  hauteur  de  la  suture  de  chaque 
segment  par  une  bande  transversale  noire  étroite  et  courte,  n'at- 
teignant pas  la  zone  ventrale  et  laissant  par  conséquent  subsister, 
au  dessus  de  la  ligne  des  pores,  une  bande  (irrégulière  intérieure- 
ment mais  régulière  extérieurement)  de  couleur  jaune,  qui 
contraste  gaîment  avec  les  tlaucs.  Dans  la  région  ventrale, 
le  bord  postérieur  des  segments  est  souvent  un  peu  plus  clair. 
Une  bande  iuterocellaire  noire  sépare  la  face  jaune  d'ocre  du 
vertex  bistre-gris.  Premier  segment  jaune  d'ocre  bordé  de 
brun-rouge  foncé.  Dernier  segment  brun-noir.  Valves  jaune  clair 
bordées  de  fauve  ($),  ou  brun-noir  bordées  de  bistre  (cf^).  Pattes 
jaunes. 

Segments  au  nombre  de  58  {(f),  ou  51  (Ç). 

Le  corps  n'est  pas  aminci  en  arrière  de  la  tête.  La  lèvre  supé- 
rieure est  plissée  longitudinalement  ;  au  lieu  des  4  soies  usuelles 
elle  eu  porte  une  vingtaine  disposées  transversalement  sur  plusieurs 
rangées  irrégulières.  Le  gnathochilarium  présente  des  soies  ana- 
logues à  la  base  des  laminœ  linguales  et  au  bord  des  stipites  r/natho- 
chilarii.  Le  sillon  occipital  et  les  sillons  transversaux  sont  presque 
obsolètes.  Les  antennes  sont  grêles  et  médiocrement  longues,  elles 
dépassent  de  peu  le  bord  postérieur  du  premier  segment.  Les 
ocelles  sont  médiocrement  convexes,  assez  distincts,  groupés  sur 
un  champ  subrhomboïdal,  au  nombre  de  41  environ  (9.  8.  8.  8.  8) 
en  cinq  rangées  droites. 

Le  premier  segment  est  très  finement  ponctué  ou  presque  lisse, 
brillant  ;  les  côtés  sont  taillés  en  angle  droit  à  pointe  arrondie,  et 
sont  marqués  de  quelques  fines  stries  irrégulières.  Les  segments  du 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1900.  xiii.  —  29. 


450  H.    \V.    BRÔLEMANN 

tronc  sont  moins  lisses  et  moitis  brillants.  Le  prozonile  est  striolé 
longitudinalement.  Le  metazouite  est  labouré  de  stries  droites, 
assez  régulières,  généralemeut  complètes,  très  rapprocliées,  c'est-à- 
dire  laissant  entre  elles  un  espace  de  peu  plus  large  que  l'une 
d'elles,  d'où  un  très  faible  reflet  soyeux.  La  suture  est  formée  par 
un  sillon  étroit,  peu  profond,  qui  est  limité  antérieurement  par  uue 
carène  microscopique  ;  elle  est  sinueuse  à  la  hauteur  du  pore,  sur- 
tout sur  les  segments  6  et  suivants  sur  lesquels  le  pore  est  très 
rapproché  d'elle,  tandis  que  vers  l'arrière  le  pore  en  est  assez 
écarté  (au  quart  environ  du  melazonite).  Le  bord  postérieur  du 
dernier  segment  est  iudistiuctemenl  anguleux,  presque  droit  ;  il 
recouvre  pourtant  le  bord  supérieur  et  une  partie  de  la  face  laté- 
rale des  valves  qui,  bien  que  globuleuses,  sont  peu  saillantes.  Les 
valves  ne  sont  pas  rebordées.  Leur  surface,  de  même  que  celle  du 
dernier  segment,  est  entièrement  cuireuse  et  vêtue  d'un  duvet  très 
long,  fin,  souple.  L'écaillé  sous-anale  est  triangulaire  à  pointe 
mousse. 

Pattes  courtes  au  nombre  de  91  ($  jeune)  à  104  (çf  adulte)  paires. 

Mâle.  — Joues  sans  protubérances.  Première  paire  de  pattes  trans- 
formée en  crochets  semblables  à  ceux  du  P.  parcesiriatus.  Les 
premiers  tarses  des  pattes  suivantes  sont  pourvus  de  bourrelets 
sur  la  face  inférieure.  Pattes  copulatrices  :  la  paire  antérieure  est 
beaucoup  plus  longue  que  large,  très  étranglée  au-dessus  de  la 
base,  puis  brusquement  dilatée  et  en  même  temps  repliée  en 
arrière;  à  partir  de  ce  point,  le  bord  exterue  rejoint  l'extrémité 
du  membre  par  uue  courbe  graduellement  plus  accentuée  ;  l'ex- 
trémité est  émoussée  et  repliée  sur  la  face  postérieure,  formant  un 
lambeau  bilobé  ;  sur  la  face  postérieure  on  remarque  eu  outre  un 
fort  talon  naissant  de  la  base  et  un  repli  en  arc  de  cercle.  La  paire 
postérieure  rappelle  celle  du  canariensis  ;  la  lamelle  transversale 
postérieure  est  bien  développée;  la  pointe  de  la  branche  autérieure 
est  tronquée  et  presque  trilobée  ;  celle  de  la  pièce  principale  est 
courbée  vers  l'avant  et  redressée  ensuite,  le  bord  antérieur  étant 
taillé  perpendiculairemeut  et  dépourvu  de  papilles  ou  de  cils. 
L'ampoule  est  visible  par  trausparence  à  l'endroit  indiqué  par  des 
hachures  sur  la  figure  29,  mais  ses  contours  n'ont  pu  être  exacte- 
ment définis. 

Teuerife  (sans  indication  de  station)  ;  un  mâle  et  une  femelle. 


VOYAGE   DE   M.    CH.    ALLUAUD    AUX    ILES    CANARIKS 


451 


Le  tableau  suivant  donne  la  distribution  des  Myriapodes  daus 
les  différentes  îles  de  l'archipel  ;  il  n'en  a  pas  encore  été  signalé 
dans  les  iles  Hiero  et  Gomera,  ni  daus  les  Ilots  Lobos,  M»a  Clara  et 
Alegranza  : 


ESPÈCES 

< 

2; 

X 

< 

H 

Z 
U 
> 

u 
H 
O 

N 

< 

o 
5 

D-, 

tû 

< 

H 

a: 

r. 

-5 

i.  Scutigera  coleoptrata     ...     . 

-f 

+ 

-f 

2.  Lithobius  Orotavss     .     .     . 

+ 

3.  Lithobius  pilicornis  .     .     . 

+ 

+ 

4.  Lithobius  Teneriffœ   .     . 

+ 

+ 

'6   Henicops  fulcicornls  .     . 

4- 

4- 

6.  Cryptops  canariensis.     . 

+ 

-4- 

+ 

7.  Cryplops  Atlantis  .     . 

+ 

+ 

8.  Scolopendra  valida     .     . 

+ 

4- 

9.  Otostigmus  desrrti     .     . 

4- 

4- 

10.  Geophilus  ferrugi liens    . 

+ 

+ 

+ 

4- 

4- 

11.  Geophilus  hirsutns     .     . 

4- 

12.  Geophilus  carpophagus  . 

+ 

+ 

13.  Geophilus  Zograffi     .     . 

-i- 

14    Scotophilus  bicarinatus . 

_(_ 

+ 

15.  Haplogaster  diinidiaius  . 

+ 

16.  Glomeris  Àlluaudi     .     . 

+ 

17.  Brachydesinus  superus   . 

+ 

18    Brachydesnius  proxiiiius 

+ 

+ 

19.  Paradesmus  gracilis  .     . 

+ 

20.  Strongylosoma  Guerini . 

4" 

+ 

f 

21.  Scliizophylluin  Moreleti . 

+ 

-f 

22.  Pachyiulus  Kraepelinoruiii 

+ 

23.  Pachyiulus  insularis 

+ 

24   Pachyiulus  canariensis . 

+ 

25.  Pachyiulus  Al  lu  aiodi .     . 

+ 

26    Pachyiulus  parcestrialus 

+ 

27.  Pachyiulus  mystax    .     . 

+ 

452  H.  W.  BRÔLEMANN 


EXPLICATION  DK  LA  PLANCHK  XI. 

Geopftilus  Zografji,  n.  sp. 

Fig.  I.  —  Exliémitô  iinlérieure  du  corps,  face  ventrale. 

Fig.  2.  —  Extréniilé  antérieure  du  corps,  face  dorsale. 

Fij:.  3.  —  Première  et  deuxième  paire  de  mâchoires. 

Fig.  4.  —  Extrémité  postérieure  du  corps,  face  ventrale. 

Fig.  5    —  Un  écusson  veniral. 

Scotophiltis  hicarinatus  Meinert. 

Labre  d'un  mâle  avec  97  paires  de  pattes. 

Première  et  deuxième  paire  de  mâchoires  du  même. 

Pachyiulus  AUuaudi.  n.  sp. 

Patte  copulaliice  de  la  paire  anlérieurt,  lace  antérieure. 
Patte  copulalrice  postérieure,  face  postérieure. 
La  même,  prolil  externe  (un  peu  oblique) 

Puchyiulus  canariensis,  n.  sp. 

Patte  copulatrice  de  la  paire  antérieure,  face  antérieure. 

La  même,  profil  interne. 

Patte  copulatrice  de  la  paire  postérieure,  profil  interne. 

La  même,  profil  externe. 

Extrémité  de  la  même,  plus  grossie. 

Tète  et  premier  segment  du  mâle,  profil. 

Patte  de  la  4'  paire. 

Pachyiulns  insularis,  n.  sp. 

Patte  copulatrice  de  la  paire  antérieure,  face  antérieure. 
Pattes  copulatrices,  profil  interne. 
Pattes  copulatrices,  profil  externe. 

Pachyiulus parcestriaius,  n.  sp. 

Première  paire  de  pattes,  face  antérieure. 
Patte  copulatrice  de  la  paire  antérieure,  face  antérieure. 
Patte  copulatrice  de  la  paire  antérieure,  face  postérieure. 
Pattes  copulatrices  posiérit  ures,  face  postérieure. 
L'une  d'elles,  face  antérieure. 

Pachyiulus  mystax,  n.  sp. 

Patte  copulatrice  de  la  paire  antérieure,  face  antérieure. 

La  même,  profil. 

La  même,  face  postérieure. 

Patte  copulatrice  de  la  paire  postérieure,  profil  externe. 


Fig. 

e. 

Fig. 

7. 

Fig. 

8. 

Fig. 

0. 

Fig. 

10. 

Fig. 

H. 

Fig. 

12. 

Fig. 

i;i 

Fig. 

14. 

Fig. 

15. 

Fig. 

16. 

Fig. 

17 

Fig. 

18. 

Fig. 

19. 

Fig. 

iO. 

Fig 

21. 

Fig. 

22, 

Fig. 

'23 

Fig. 

24 

Fig. 

m 

Fig. 

26 

Fig 

27. 

Fig. 

28, 

Fig. 

29. 

îMéni.  Soc.  Zool.  de  France,  XIII,   ic/oo. 


TI.  XL 


EROLEMANN        D  E  l_ 


t'ICLJtltXpoDo    Do    iLiXiXCLtXCà 


453 


ESPECES     ET    GENRES     NOUVEAUX 

DÉCRITS  DANS  LES  MÉMOIRES  DE  1900 


Crustacés  décapodes 

■  Pages 

Grapsus  Kingsleyi  de  Man 46 

Myriapodes 

Aphelidesvius  hennaphroditus  Kervillei  Brôlemann 122 

Cyclnrhnbdus  contorlus  B 98 

Fonturia  lalior  B 123 

F.  ciolocea  B . 101 

Geophilus  Zograff'i  B 438 

Glomeris  Allumidi  B.  ...... 439 

Leptodesmtis  d'Orbignyï    B 116 

L.  Rodriguezi  B 103 

Lithobius  Guatemalae  B 95 

Pachyiulus  Alluaudi  B 442 

P.  Cdiiarievsis  B 444 

P.  insularis  B 443 

P.  viystax  B 449 

P.  parcestriatus  B 447 

Platydesinus  Guatemalae  B.    ..... 112 

Platyrrhaclius  acanlhosternus  B 120 

P.  œquatorialis  B 121 

P.  nitidus  B.  . 97 

Rhinocrimis  Chazuliei  B 93 

R.  obesus  B 107 

R.  ocraceus  B 124 

Mollusques 

Clilamys  {.Equipeclen)  Uavayi  Daulzenberg i2.i3 

Drillia  Chazaliei  D 166 

D.  Ciaudoni  D 167 

D.  Jousseaumei  D.  . •  168 


454 

D.  rhodochroa  D..    . 163 

Leda  Chazaliei  D 241 

Lucapinella   Versluysi  D 217 

Modulus  Gvernei  D 197 

Nucula  Dalmasi  D 240 

Pecten  Chazaliei  D..   . 228 

Phos  Chazaliei  D 181 

Pleochilus  Dalmasi  D.  .   . loi 

Tcllina  {TellineUa)  Versluysi  D. 259 

Oiseaux 

Chii'oxiphia  pnreola  ntlanlica  Comte  de  Dalinas 139 

Foriiiicivora  lobagensis  C.  de  D.  . 141 

Hylophilus  pallidifrons  G    de  D 13.t 

Miinus  giivus  lobagensis  C.  de  D .  134 

Mololhrus  niinimus  C.  de  D 138 

Oslinops  decuiiianus  insularis  C   de  D ...  137 


455 


TABLE    DES    MATIÈRES 
P.4R    ORDRE    ALPHABÉTIQUE    DAUTEURS 


Pages 
H.-W.  Brôlemann.  —  Myriapodes  d'Amérique  (PI.  VI,  VII  et  VIII)  ....         8i» 
H.-W.  Brôlemann.  —  Voyage  de  M    Ch.  Alluaud  aux  lies  Canaries.  Myria- 
podes (PI.  XI) 431 

E.  Brumpt.  —  Reproduction  des  Hirudinées 28G 

Comte  R.  de  Dalmas.  —  Note  sur  une  collection  d'Oiseau.x  de  l'ile  de  Tobago 

(Mer  des  Antilles) l'-ii 

Ph.  Dautzenberg. —  Croisières  du  yacht  Chazalie  dans  l'Atlantlique.  Mollus- 
ques (PI.  IX  et  X) 145 

A.  KovALEvsKY.  —  Phénomènes  de  la  fécondation  chez  VHelobdeUa  algira 

(Moquin Tandon)  (PI.  III,  IV  et  V) 66 

.I.-G   de  Man.  —  Note  sur  une  petite  collection  de  Crustacés  Décapodes  pro 

venant  de  la  côte  d'Angola  (Afrique  occidentale)  (PI.  I  et  II).  .    .        31 

F.  Plateau.  —  Nouvelles  recherciies  sur  les  i-apports  entre  les  Insectes  et 

les  fleurs.  3'  partie.  Les  Syrpliides  admirent-ils  les  couleurs  des 

fleurs? 266 

R.  Rollinat.  —  Observations  sur  quelques   Reptiles  du   département  de 

l'Indre.  Mœurs  et  reproduction  du  Lézard  vert 5 


Le  Secrétaire  général,  Gérant, 
D'  J.  GUIART. 


^(^" 

^^' 


KS> 


MÉMOIRES 


DE    LA 


SOCIÉTÉ  ZOOLOGIQUE 


DE    FRANCE 


(RKCONNUE     D'UTILITÉ     PUBLTQUK) 


ANNEE       1  900 


TOME      Xfll 


PARIS 

AU   SIÈGE  DE   LA  SOCIÉTÉ   ZOOLOGIQUE  DE   FRANCE 

S8,  rue  Serpente,  Hôtel  des  Sociétés  savantes 

(6*  arrondissement). 

1900 


6^1 


Le   Secrétaire   général,   gérant, 
Frof.  R.  BLANCHARD. 


Le  Secrélnire  général-adjoint. 
D    J    GXJIART. 


AMNH   LIBRARY 


100020433 


>fel 


^à 


^î»^^^: 


wméé 


i^<  ^^ 


7*. 


?•  4J 


>^v^\.-^;Qy.